Guide méthodologique sur le repérage de l'habitat indigne - Partie 2 : Analyse issue du travail d'enquête
Auteur moral
Pays-de-la-Loire. Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement
Auteur secondaire
Résumé
Ce document est la présentation réalisée lors de la réunion régionale « lutte contre l'habitat indigne » en décembre 2013 organisée à la Direction départementale des territoires de Maine-et-Loire dans le cadre du comité régional de l'habitat (CRH) et de la mise en oeuvre du plan régional santé environnement 2 (PRSE2) des Pays de la Loire.<br /><br />Politique interministérielle identifiée comme prioritaire au plan régional, la réunion fait le point sur les actions prévues dans le PRSE2, et traite du repérage des logements indignes, des travaux d'office et de l'organisation d'un pôle départemental.
Editeur
DREAL Pays de la Loire
Descripteur Urbamet
habitat indigne
;logement insalubre
;politique du logement
;précarité
Descripteur écoplanete
précarité sociale
Thème
Habitat - Logement
;Santé
Texte intégral
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
PARTIE 2 ? ANALYSE ISSUE
DU TRAVAIL D?ENQUETE
A partir de la retranscription des entretiens et de sa restitution dans la première partie, cette
seconde partie vient analyser ce vécu pour aborder différents points. Dans un premier temps,
nous aborderons la question du repérage. Nous verrons que les recours DALO ne constituent
pas une source de signalement suffisamment pertinente pour traiter l?habitat indigne. Nous
verrons que la diversité des profils amène à une prise en compte au cas par cas. Nous
retiendrons également que certains ménages vivent dans des conditions du début 20
ème
puis
nous verrons que le marché immobilier local peut générer une lente paupérisation du centre
bourg d?une ville moyenne, à travers l?exemple de Saint-Gaudens. Dans un second point,
nous aborderons la question des différentes postures que j?ai observé entre l?acteur et
l?occupant, entre approche technique et recherche d?accompagnement social.
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
1. Eléments de réflexion à partir du vécu des occupants
1.1 Le repérage efficace des travailleurs sociaux et des opérateurs
Les signalements révèlent les situations les plus alarmantes
La seule prise en compte des plaintes ne suffit pas pour un travail efficace dans la lutte
contre l?habitat indigne. Un travail de repérage doit être orchestré afin de rentrer en
complémentarité avec le traitement des plaintes. En effet, les personnes que j?ai pu rencontrer
et qui se sont plaintes auprès de l?autorité compétente étaient psychologiquement apte à mener
des procédures lourdes et complexes pour sortir de cette situation. Il s?agit là de personnes qui
sont insérées dans le tissu social et local. En revanche, j?ai pu m?entretenir avec d?autres
ménages qui débouchaient de signalements effectués par un tiers (famille, voisin, association,
opérateur, travailleur social, etc.). Pour ces personnes, l?entretien a été moins long que pour
des personnes qui avaient fait une plainte et qui étaient, dès lors, dans une situation d?attente
et de réclamations. Les personnes signalées étaient physiquement fatiguées et leurs réponses
étaient parfois très brèves se limitant à un « oui » ou « non ». C?est pourtant dans ces
signalements que j?ai pu rencontrer les situations les plus graves qui étaient à la limite de
l?inhumain. Par ailleurs, lors de visites, la multiplicité des acteurs en présence à une date et
heure donnée a tendance à mettre le locataire ou le propriétaire dans une relation de défensive.
Le nombre important d?acteurs lors d?une première rencontre peut générer un refus de la part
du ménage d?être aidé. En particulier, les personnes âgées propriétaires sont généralement
Plainte, repérage et signalement
La plainte : elle provient d?une personne qui subit les effets d?un logement dégradé. La
« victime » s?adresse alors à l?autorité compétente pour traiter sa situation ou demander
conseil. En matière de « mauvais logement », l?art L. 1331-26 du Code de la Santé Publique
crée pour l?autorité publique une obligation de réponse et de rapport
Le signalement : c?est l?avertissement d?une tierce personne de la connaissance d?une
situation d?un logement dégradé. Il est porté à la connaissance de l?autorité compétente qui
doit agir.
Le repérage : c?est la prospection sur le terrain de situations d?habitat indigne. Ce travail peut
être confié à un opérateur qui, par le jeu de l?observation, va mettre en évidence des situations
de mauvais logement. Un repérage peut s?effectuer par l?utilisation d?autres sources existantes
comme les données FILOCOM, les visites à domicile des aides à domicile ou d?autres
travailleurs sociaux, les impayés d?énergie, les polices municipales, etc.
Sur le plan juridique, la plainte d?un locataire ou d?un occupant est constituée si elle a été
envoyée par lettre recommandée avec avis de réception ou déposée, comme remise d?un
récépissé en main propre, formes qui lui fournissent la preuve de sa demande et de la date de
celle ?ci
Si la plainte n?a pas été déposée dans les formes ci-dessus, elle constitue un signalement et il
appartient aux services d?apprécier la réalité de la situation par tout moyen à leur disposition
et d?y donner suite.
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
dans une position de refus face à une aide quelconque. Ils se suffisent de leur mode de vie et
le déni de vieillesse joue pour beaucoup dans la volonté de ne pas être aidé dans un court ou
moyen terme.
Les signalements des travailleurs sociaux et des acteurs privés
Les signalements effectués par des acteurs sociaux ou opérationnels constituent une source de
renseignements qualitativement supérieure que la simple mobilisation des plaintes.
Dans les travailleurs sociaux qui réalisent un travail de repérage pour le compte de l?autorité
compétente, on peut citer : les animatrices logement du Conseil Général, les travailleurs
sociaux des UTAMS du Conseil Général, les aides à domicile, etc. Ces acteurs de terrains
interviennent au sein même du logement selon une fréquence différente pour l?acteur en
présence. En pénétrant dans l?intimité du logement, ces travailleurs installent une relation de
confiance avec la personne. La sensibilisation à la thématique de l?habitat indigne joue pour
partie dans la volonté de signaler des situations compliquées. De plus, ces acteurs de terrains
ont une compétence sociale qui leur permet de signaler des situations émouvantes.
Un repérage encore trop peu nombreux mais qui est à encourager concerne celui réalisé par
les travailleurs sociaux des CCAS qui peuvent signaler des situations d?insalubrité à
l?occasion du portage des repas à domicile.
1.2 Les recours DALO, un moyen peu pertinent pour aborder l?insalubrité
Dans le cadre de la phase de travail préalable que j?ai intitulé « visites terrains
d?observation », j?ai pu mener une visite dans un logement dont les occupants avait fait un
recours DALO au titre de l?insalubrité. Hakim, 40ans, marié, avec un enfant de 3 ans, habite
dans un immeuble des années 70 au second étage. Après visite du logement et quelques
questions échangées avec le locataire et le PACT qui m?accompagnait ce jour là, un
diagnostic fut établit :
- Les fenêtres de certaines pièces ne se ferment pas ;
- Présence d?humidité dans une chambre d?un enfant en bas âge ;
- Problème de ventilation de certaines pièces.
Dans un premier temps, cette situation ne m?a pas paru éloquente face à des situations plus
compliquées que j?avais pu voir quelques jours avant.
Lors de l?échantillonnage des entretiens à réaliser, j?ai sélectionné 5 ménages qui avaient
réalisé un recours DALO au titre de l?insalubrité. Sur ces 5 entretiens, les ménages en
présence ne présentaient pas une insalubrité très apparente. Se pose ainsi la question
d?analyser les motifs qui poussent ces ménages à faire un DALO au titre de l?insalubrité alors
qu?elle n?est pas avérée ? Comme nous avons pu le voir précédemment, plusieurs facteurs
viennent à contraindre ces gens à réaliser un recours DALO pour sortir de l?insalubrité :
- Après plusieurs refus auprès des bailleurs HLM, les ménages saisissent en dernier
recours le DALO pour faire valoir leur droit. Ces personnes cherchent à se reloger et
utilise sans mauvaise foi, ce dernier recours comme un dernier espoir. Je pense
notamment aux cas de 2 femmes célibataires que j?ai pu rencontrer qui attendaient un
enfant. Même si les conditions de vie dans le logement n?était pas trop contraignante
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
pour ces futures mamans, elles ne voulaient en aucun cas faire prendre un risque de
santé ou autre à leur futur enfant ;
- D?autres ménages voient dans le recours DALO un moyen d?être relogé après
plusieurs refus auprès des HLM en amplifiant leur situation. Pour rejoindre le point
3.2 de la partie 1, la perception de l?insalubrité peut s?avérer différente selon le profil
en question. Mais lorsque je suis rentré dans le logement de ces ménages pour leur
poser les questions, le fait d?avoir coché « logé dans des locaux impropres à
l?habitation ou dans un logement qui est insalubre ou dangereux » et « le logement est
décent » ne s?est pas trouvé justifié ;
- Enfin, en comparaison avec d?autres départements de Midi Pyrénées, la Haute-
Garonne présente un marché locatif tendu et la DALO constitue un biais
supplémentaire d?accéder à un logement.
Au vu de ce constat, les ménages réalisant un recours DALO au titre de l?insalubrité ne
constituent pas une base de données assez pertinente pour repérer les logements indignes.
Cependant, si les demandeurs DALO obtiennent un avis favorable pour leur situation, le
relogement ne doit pas se faire sans le traitement du logement précédent, au risque que la
situation se réitère pour d?autres ménages.
1.3 Des situations diversifiées qui amènent à des profils différenciés
Le département de la Haute-Garonne présente un parc privé dégradé diffus sur l?ensemble
de son territoire. En milieu rural, l?habitat indigne aurait tendance à toucher particulièrement
les propriétaires occupants. En milieu urbain, cette situation toucherait essentiellement des
locataires. Ce constat qui ressort de nombreux rapports se base sur le travail de repérage
effectué jusqu?à maintenant. Ce constat binaire ne peut se résumer à la simple relation
urbain/locataire et rural/propriétaire. Les situations et les profils sont beaucoup plus
complexes et viennent scinder progressivement ce constat. La multiplicité des situations
montre que l?habitat indigne vient dépasser largement ce rapport binaire.
Les recours DALO, peut-on identifier un profil type ?
En 2009, la commission DALO a examiné 2 480 recours. Un quart environ des demandes
concernent une personne handicapée et/ou un mineur dans un logement surroccupé. Les
recours DALO au titre de la non décence du logement représente 13% des recours dont 1%
pour un logement impropre à l?habitation, 5% pour un logement insalubre ou dangereux et 7%
pour une personne handicapée et/ou mineur dans un logement non décent. La multiplicité des
motifs de recours révèle une diversité de situations pour les ménages concernés. Il n?existe
donc pas de profil-type des demandeurs au titre de l?insalubrité. Cependant, on peut dégager
quelques tendances (voir tableau n°5).
En Haute-Garonne, sur des chiffres annuels, les demandeurs sont majoritairement des femmes
seules au sein des ménages DALO. Les ruptures familiales sont récurrentes et elles
témoignent d?une forme d?isolement de ces dernières. Ainsi, c?est près de 700 enfants qui sont
concernés par le DALO. Les ménages avec enfants sont également majoritaires et leur
nombre varie le plus souvent de un à trois. Le croisement de ces observations confirme le
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
constat des associations : « Beaucoup des demandeurs DALO sont des femmes seules avec
enfants ». La prise en charge de plusieurs enfants par un adulte renforce les possibles
difficultés financières pour subvenir aux besoins du ménage, en comparaison aux ressources
d?un couple que l?on peut estimer plus élevées. Pour les femmes vivant seules, une part
importante vit en dessous du seuil de pauvreté. Ceci témoigne des difficultés financières des
demandeurs. Il convient néanmoins de rappeler que l?avis favorable DALO n'est pas attribué
selon ce critère qui ne définit pas explicitement une catégorie de demandeurs.
Une grande majorité des recours DALO provient de ménages habitant le territoire de la
Communauté Urbaine du Grand Toulouse. Ainsi, les dossiers DALO sont liés à la ville alors
que la commission a une action qui s?étend sur l?ensemble du département. Cette
concentration de la demande pose deux hypothèses différentes mais non contradictoires :
- les publics éligibles au DALO sont localisés quasi-exclusivement en zone urbaine.
C?est pourquoi les demandes proviennent principalement d?habitants toulousains ;
- la communication et l?information faites sur le droit au logement opposable ne se sont
pas diffusées dans l?ensemble du département. Des ménages potentiellement éligibles
en zone rurale n?ont pas forcément connaissance de leur droit. Ils n?engagent donc pas
de procédure pour le faire valoir.
Tableau n°5 - Tableau trimestriel des recours DALO au titre de l?insalubrité par type de profil
?
Mai Juin Juillet
Civilité Homme 4 4
Femme 6 1
Tranche d'âge 0-19 ans
20-39 ans 4 3
40-59 ans 4 1
60-74 ans 1 1
75 ans et plus 1
Situation
familiale Célibataire 1
En couple 1
Marié(e) 5 4
Pacsé(e)
Séparé(e) 1
Veuf(ve) 2
Divorcé(e) 1
Total demandes 10 5
?
?
Tableau n°6 - Les recours DALO au titre de l?insalubrité par zone géographique
?
Mai Juin Juillet
Toulouse 9 5
Communauté Urbaine
Aire urbaine de Toulouse 1
Rural
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
1.4 Des modes de vie dignes du début du 20
ème
siècle dans la ville de Toulouse
Nous avons pu le voir dans la première partie du rapport, des situations saisissantes ont été
signalées dans le périmètre de la ville de Toulouse. Des propriétaires occupants qui avaient
des pratiques et des usages de leurs logements à minima, proche d?un mode de vie de fin
19
ème
siècle/début 20
ème
siècle.
Dans la première partie, nous avions parlé du cas d?Henriette, cette octogénaire qui vivait
dans un quartier résidentiel de Toulouse, et qui vivait (et qui vit encore) dans des conditions
déplorables. Lorsque le PACT m?appela pour me signaler ce ménage, aux vues de la
description de la situation, je pensais qu?il s?agissait d?une propriétaire occupante qui vivait
en campagne, voire en milieu rural isolé. Quelques jours après, lors de mon arrivée le matin
au PACT, je fus surpris lorsque la personne m?appris que le ménage se situait dans un quartier
paisible de Toulouse, à quelques minutes en voiture de là.
1.5 Le marché immobilier local peut générer une lente dégradation du centre-bourg :
l?exemple de Saint-Gaudens
La construction massive de logements défiscalisés et ses effets sur le marché immobilier.
Depuis une dizaine d?années, avec les successifs dispositifs fiscaux d?incitation à
l?investissement locatif dans le neuf, la commune de Saint-Gaudens a connu une construction
importante de résidences défiscalisées. Entre 2001 et 2008, ce sont 908 logements défiscalisés
qui ont été construits au regard du POS en vigueur de l?époque. Les années 2003 et 2005 sont
celles qui ont enregistré les plus fortes constructions de logements défiscalisés avec
respectivement 289 et 254 logements
1
. Cette période est marquée par un marché immobilier
ascendant qui ne connaît pas encore la crise. Les particuliers qui souhaitent acquérir un bien
sont séduits par des publicités et des présentations alléchantes. Sur certains dépliants, on
pourra même trouver : « Saint-Gaudens, la banlieue de Toulouse ! ». Les capacités en
matières de zones à urbaniser étant atteintes et aux vues des difficultés de commercialisation
de ces programmes immobiliers, la construction de ces résidences a connu un coup d?arrêt en
2007 et 2008. Même si les promoteurs ont vendu Saint-Gaudens comme la banlieue de
Toulouse à des parisiens avides d?une défiscalisation, les programmes ont du mal à se vendre
et à se remplir, et les locataires ne se fixent pas durablement dans ces logements. On assiste à
un turn over très important et une vacance de l?ordre de 30% dans certains programmes
immobiliers.
Ces constructions offrent des loyers plus attractifs que des logements dans le parc ancien à tel
point que le peuplement de ces résidences se caractérise par des ménages dont les conditions
de ressources sont faibles. Le parc privé récent prend alors une composante sociale en jouant
un parc social « de fait » et se met en concurrence avec le parc privé ancien du centre bourg
qui affiche des loyers plus élevés. Le parc ancien se trouve de ce fait abandonné.
??????????????????????????????????????????????????????
1
Source : CG 31 - Observatoire de l?immobilier social - « Diagnostic immobilier du Saint-Gaudinois »
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
Le parc privé ancien dégradé
Tableau n°7 - Parc privé inconfortable de Saint-Gaudens
Haute-Garonne Saint-Gaudinois
Propriétaire Propriétaire
Locatif occupant Locatif occupant
1 élément de confort au moins est manquant 10.6% 17.9% 15.4% 25.8%
2 éléments de confort au moins sont
manquants 1% 1.3% 0.9% 2.6%
Si l?on s?intéresse aux données FILOCOM sur l?ensemble du parc de la communauté de
communes du Saint-Gaudinois, la moitié des logements du parc privé se situent dans la
catégorie 6, contre le quart pour la Haute-Garonne. De plus, le Saint-Gaudinois recense près
de 5% de logements en catégorie 7 ou 8 contre 2% pour la Haute-Garonne.
Par le simple jeu de l?observation, on peut remarquer que certaines façades de bâtiments dans
le centre bourg de Saint-Gaudens sont dégradées. Certaines rues du centre bourg sont déjà
connues pour avoir un taux de vacance important et une population fragile dans des logements
anciens et dégradés.
Afin de remédier à une dégradation progressive du centre bourg, la communauté de
communes du Saint-Gaudinois a mis en place une Opération Programmée d?Amélioration de
l?Habitat de Revitalisation Rurale (OPAH-RR) en 2004. L?OPAH-RR s?est concrétisée par la
signature d?une convention sur cinq ans entre l?Etat, la collectivité et l?ANAH. Le Conseil
Général en tant que délégataire des aides à la pierre, est également partenaire. Au vu des
conclusions du diagnostic du marché immobilier, il est évident qu?il faut apporter une
attention particulière aux propriétaires-occupants vieillissants pour les maintenir dans leur
logement. Une action à l?attention des propriétaires-bailleurs dans les centres-villes et centres-
bourgs permettrait de dynamiser ces lieux de vie tout en traitant les problèmes d?insalubrité et
de produire des logements adaptés aux besoins d?une population modeste. Le levier de la
réhabilitation des logements appartenant aux propriétaires-bailleurs est également intéressant
pour tenter de résorber la vacance de logements due aux problèmes de vétusté et d?inconfort.
Depuis la mise en place de l?OPAH, des logements du centre historique ont pu être réhabilités
et offrent désormais des conditions de vie améliorées pour les occupants.
2. L?accompagnement des occupants, une posture hétérogène selon
l?acteur en présence
Face à la complexité de certaines situations et le délai des procédures, les occupants,
parfois esseulés, trouve un soutien dans les acteurs de terrais. Chaque acteur a une marche de
manoeuvre différente dans l?accompagnement qu?il réalise auprès des occupants. Un travail
différent sera observé, qu?il s?agisse d?un technicien ou bien d?une association qui aura plutôt
une approche sociale.
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
? ?
?
2.1 Quels rôles pour le SCHS face à la prise en compte de la composante sociale ?
L?entrée de la politique de lutte contre l?habitat indigne par le bâti ne paraît plus suffisante.
Les composantes d?ordre social, culturel, économique de la personne logée dans un habitat
indigne jouent désormais un rôle majeur. Les différentes réunions auxquelles j?ai participé
montrent que les acteurs en ont conscience mais qu?ils ne les prennent pas suffisamment en
compte, notamment quand il s?agit des SCHS, pour deux raisons principales : les SCHS ont
un fonctionnement qui limite leur action et les autres intervenants sont cloisonnés dans leur
culture et leurs compétences, alors que la lutte contre l?habitat indigne suppose une
coordination pour qu?ils puissent agir de manière complémentaire. Son traitement nécessite
l?association de compétences multiples dans une démarche partagée. La gouvernance
territoriale est centrale dans l?analyse du rôle des SCHS dans la lutte contre l?habitat indigne
et dans leurs relations avec les partenaires locaux. Cette analyse met en évidence deux
réalités : les SCHS n?ont pas de moyens spécifiques propres à la localisation de l?habitat
indigne ; ils privilégient leurs liens avec les acteurs des différents réseaux et des dispositifs
partenariaux afin d?améliorer ce repérage.
Un travail quantitatif non négligeable : l?essentiel des interventions relève du Règlement
Sanitaire Départemental (RSD)
Il n?existe pas de mesure précise de l?habitat indigne. Néanmoins, les responsables
considèrent que les infractions relevées lors de leurs visites concernent surtout des
manquements au RSD : mauvais entretien des logements locatifs par les propriétaires,
nuisances environnementales de proximité ou de voisinage, présence de parasites. 80 % et 90
% des plaintes concernent des infractions plus ou moins importantes au RSD.
Le nombre de logements effectivement pris en charge chaque année par le SCHS représente
environ 80% des plaintes et signalements reçus. Cet écart tient à plusieurs facteurs : le SCHS
n?intervient que sur plainte écrite et vérifiable ; les cas de conflits entre propriétaires et
locataires sont souvent traités lors de la première visite sans prise en charge ; les cas
d?indécence ne sont en général pas traités directement par les SCHS ; malgré les
signalements, certains logements ne peuvent être visités.
Les relations entre la DDT et le SCHS apparaissent plus distantes. Elles dépendent de
plusieurs facteurs : présence d?un chargé de mission pour la lutte contre l?habitat indigne,
pilotage par la DDT d?un pôle de lutte contre l?habitat indigne, dispositifs opérationnels
(Programme d?Intérêt Général (PIG) du Grand Toulouse, Plans de sauvegarde, OPAH
« copropriétés dégradées », etc.) sur le territoire d?intervention du SCHS. Mais la priorisation
de l?habitat indigne par le gouvernement sur les enjeux de la lutte favorisent le rapprochement
entre les services de l?Etat et les SCHS.
Les approches de travail sont parfois différentes entre l?opérateur (PACT, URBANIS) et le
SCHS. Le premier raisonne souvent en partant des risques liés à l?immeuble, le second aborde
la question de l?insalubrité au seul niveau du logement. Pour revenir sur la situation d?une
habitante que j?ai rencontré dans le quartier Marengo, à deux pas du siège de la Communauté
urbaine du Grand Toulouse, en front de la voie ferrée, lorsque l?un des deux locataires
proposa à l?inspecteur de salubrité de monter à l?étage pour constater les infiltrations depuis le
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
?
?
?
toit, l?inspecteur leur rappela qu?il avait été sollicité pour visiter ce logement, et non
l?immeuble. Le SCHS aborde d?autres désaccords avec l?opérateur : débat sur la nécessité
d?être coercitif vis-à-vis du propriétaire d?un logement dégradé ou au contraire de faire
prévaloir la médiation dans la résolution du problème, difficultés aussi à se mettre d?accord
sur les biens, à cerner les coûts des travaux à engager, incompréhension dans l?utilisation des
procédures.
Le SCHS envoie une mise en demeure au propriétaire alors que dans le même temps, dans le
cadre de la déclaration d?utilité publique, l?opérateur notifie un engagement de travaux à ce
même propriétaire.
Les SCHS n?ont pas pour rôle de repérer l?habitat indigne. Ils n?ont pas de démarche active en
ce domaine et se refusent même pour certains à intervenir sur simple suspicion d?insalubrité
lorsqu?ils n?ont pas été sollicités par l?occupant. C?était le cas de cette personne, propriétaire
occupante dans une copropriété, qui avait sollicité le SCHS pour un logement suspicieux à
l?étage du dessous. La personne n?ouvra pas la porte ce jour là et l?inspecteur de salubrité ne
jugea pas nécessaire de revenir sur les lieux.
Chaque visite fait l?objet d?un rapport avec mise en demeure du propriétaire de réaliser les
travaux dans un délai précis (en fonction des travaux, en moyenne autour d?un mois). Au
terme du délai, les inspecteurs vérifient la réalité des travaux effectués. Dans l?hypothèse où
le propriétaire n?a pas tenu compte de ses obligations, un procès verbal est dressé avec comme
sanction possible 450 ¤ d?amende ? en théorie ? par article du RSD non observé. Dans la
pratique, cette menace est rarement mise en oeuvre dans la mesure où dans la plupart des cas
les propriétaires respectent la mise en demeure. Certains propriétaires impécunieux ne vont
pas réaliser de travaux et le procès verbal tombera dans l?oubli. Dès lors, le nombre important
de procès verbaux pour manquements au RSD constituent un travail quantitatif non
négligeable par son nombre important mais a ses limites d?un point de vue qualitatif.
2.2 L?occupant se heurte à des interrogations d?ordre technique et financier
Lors de visites avec des techniciens, les occupants ont manifesté une foule d?interrogations
sur l?aspect technique ou financier du traitement de leur logement. Notamment, lors de la
présentation de la procédure à mener par l?occupant, certaines questions sont revenues à
plusieurs reprises :
- « Pouvez-vous me donner une liste d?artisans à contacter ? »
C?est l?une des questions qui revient le plus souvent car le demandeur veut s?entourer
de professionnels du bâtiment de qualité et de confiance. Un certain découragement
intervient lorsque le technicien leur dit qu?au nom de la déontologie et de la libre
concurrence, il n?a pas le droit de donner une liste d?artisans locaux. Le technicien leur
dit alors de consulter les pages jaunes ou de se rendre à la mairie de leur commune
pour obtenir de plus amples renseignements. C?est alors à cette étape là que les
propriétaires se découragent face à la multitude de devis à réaliser pour divers travaux.
Les propriétaires laissent parfois passer plusieurs mois avant de contacter un artisan
face à un manque d?accompagnement dans des territoires hors OPAH ou PIG ;
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
- « Est-ce que l?on peut commencer les travaux d?ici quelques semaines ? »
Cette question intervient en amont de la présentation par le technicien des étapes d?une
subvention ANAH. Il leur rappelle alors leurs obligations vis-à-vis de l?ANAH et de
l?artisan pour le bon déroulement de la procédure ;
- « Comment allons-nous financer le reste des travaux ? »
Cette question s?est présentée dans des visites de secteurs hors OPAH ou PIG lorsque
le plafond de financements est différent. Ces ménages sont alors anxieux à l?idée de
faire un apport conséquent et après visite d?un technicien ANAH, le ménage ne donne
souvent pas suite.
2.3 L?appui juridique des acteurs
Un certain nombre de locataires ou propriétaires ne connaissent pas leurs droits et sont
parfois réticents à déposer une plainte auprès de l?autorité compétente et/ou à solliciter des
aides.
Le rôle des travailleurs sociaux
Bien que les travailleurs sociaux n?aient pas de compétences techniques ou juridiques pour
juger de l?état physique du logement, ils peuvent néanmoins repérer des situations d?habitat
indigne par le suivi social qu?ils assurent. En outre, avec l?appui d?autres acteurs locaux, ils
peuvent tenter de déterminer si le problème résulte d?un défaut d?entretien du locataire ou
d?un manquement du bailleur à ses obligations :
- Absence réelle de chauffage ou défaut d?entretien du chauffage par le locataire ;
- Humidité résultant d?infiltrations d?eau par la toiture ou résultant de la mauvaise
utilisation des lieux par le locataire ;
- Ouvrants vétustes ou détériorés par le locataire, etc.
Les travailleurs sociaux, dans l?intérêt des familles qu?ils suivent, il est de leur mission et de
leur devoir de faire le nécessaire pour remédier à la situation. Le travailleurs social chargé du
suivi de la famille peut aider le locataire à signaler lui-même si situation et l?accompagner
dans ses démarches et, dans les cas les plus graves, signaler la situation par la transmission du
ROL à l?autorité compétente qui jugera du degré d?insalubrité du logement et le cas échéant,
interviendra sur la situation.
Le rôle du SCHS
Les inspecteurs de salubrité constituent également un acteur de terrain pour aider à condamner
les agissements intentionnels de certains propriétaires pouvant porter atteinte à la dignité des
personnes. C?est donc en connaissance de ces éléments matériel et moral que l?agent du
SCHS va pouvoir dresser et transmettre un procès verbal d?infraction à l?appréciation des
juridictions pénales pour une sanction adaptée. Lors de la notification par le maire et lors du
suivi de l?exécution de l?arrêté, le SCHS prend une autre dimension de par sa proximité. Lors
de la notification, le SCHS informe les occupants du contenu de l?arrêté en leur rappelant
leurs droits :
- Suspension du paiement du loyer ;
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
- Obligation faite au propriétaire d?héberger ou de reloger en cas d?interdiction
provisoire ou définitive d?habiter.
En matière d?habitat, l?infraction pénale ne peut être commise que par celui à qui incombent
les obligations, les victimes étant les occupants des locaux insalubres et dangereux. Le SCHS
informe également des sanctions qui peuvent être prises à l?encontre des propriétaires qui se
montreraient indélicats. Les locataires sont également mis en garde contre les agissements
possibles de leur bailleur. Un climat de confiance se crée donc avec les occupants. Ils
comprennent alors que l?acteur en présence est là pour les aider et les soutenir quelle que soit
leur situation. Le SCHS joue un rôle de médiateur dans la plupart des cas en rappelant au
propriétaire oralement ou par écrit quelles sont ses obligations, quels sont les droits des
occupants et de le menacer de sanctions pénales citée dans l?arrêté. Généralement, ces
arguments sont suffisamment efficaces et persuasifs. Si le propriétaire use de menaces souvent
verbales, les faits seront difficiles à établir, il faut alors inciter les victimes à déposer plainte
au commissariat de police, ce qui pourra éventuellement servir de début de preuve à une
infraction. Pour revenir sur l?exemple de Jacques, lorsque celui-ci avait appelé à maintes
reprises la propriétaire pour lui demander de réaliser des travaux, la propriétaire avait insulté
le locataire. Ce dernier n?avait pas porté plainte mais le SCHS aurait du lui dire d?engager un
démarche de plainte en cas de représailles. Il arrive parfois, selon les dires de certains
occupants et du retour d?expérience des acteurs, que le propriétaire assortisse ses menaces
avec des actes d?intimidation :
- En envoyant des hommes de main réclamer des loyers ;
- En menaçant les occupants de les mettre dehors ;
- En rendant les lieux impropres à l?habitation en coupant l?eau ou l?électricité ;
- En détériorant les installations sanitaires ;
- En changeant la serrure de la porte.
Tous ces agissements dans le but de voir l?occupant quitter les lieux et échapper à l?obligation
de relogement ou de travaux. Dans ce cas, si les faits sont signalés et que l?acte délictueux soit
vérifiable, l?inspecteur assermenté se rend sur les lieux et établit un procès verbal de constat à
disposition de la victime. Dans ce contexte, le procès pénal est le seul moyen d?assurer aux
occupants la reconnaissance de leur qualité de victime, qui est considérée comme une
personne dont les droits ont été bafoués
L?ADIL peu sollicitée
L?Agence Départementale d?Information sur le Logement (ADIL) est un organisme,
conventionné par le Ministère du Logement, à vocation départementale et regroupant
l'ensemble des acteurs de l'immobilier du département, sous régime associatif à but non
lucratif, depuis 1982.
Depuis 1982, l'ETAT, les élus locaux, les professionnels de l'immobilier et du secteur
bancaire, la CAF, les organismes HLM, les gestionnaires du 1 % patronal, les organismes
divers d'intervention sur le secteur immobilier, et les organisations d'usagers ont souhaité
mettre gratuitement à la disposition de tous un service d'intérêt public pour informer et
conseiller sur tout ce qui relève de l'habitat. Les ADIL ont donc pour mission d?informer
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
gratuitement les usagers sur leurs droits et obligations, sur les solutions de logement qui leur
sont adaptées, notamment sur les conditions d?accès au parc locatif. La compétence technique
de l?ADIL la conduit naturellement à diffuser à ses partenaires, les évolutions législatives,
réglementaires et jurisprudentielles.
Sur un entretien avec l?ADIL de la Haute Garonne
2
sur son rôle au sein du réseau d?acteurs de
l?habitat indigne et sur les incohérences qu?elle aurait relevées. L?Agence départementale ne
serait pas suffisamment sollicitée dans le rôle qui lui est donné sur le droit des occupants. Or,
l?ADIL, à travers une personne ressource, constitue un appui juridique indispensable dans le
droit des occupants. Par ailleurs, l?ADIL a renforcé ses compétences dans le domaine de
l?habitat indigne afin de faciliter l?accès au droit de tous les usagers, occupants (locataires et
propriétaires occupants) et propriétaires bailleurs qui, dans leur logement, rencontrent des
problèmes d?insalubrité, de péril ou de non respect des normes de décence
2.4 Le rôle non négligeable des associations
Le rôle des travailleurs sociaux mais également des associations est déterminant dans
l?aide qu?ils peuvent apporter aux occupants car ces derniers, souvent en situation précaire,
auront les plus grandes difficultés à déterminer le problème particulier affectant leur logement
et, par conséquent à mettre en oeuvre les démarches correspondantes. Les associations comme
les travailleurs sociaux ont alors un rôle complémentaire pour aider les occupants à formuler
leur demande et à s?adresser aux autorités compétentes.
Le rôle social du PACT
Dans le cadre d?OPAH qu?animent le PACT, durant la phase d?animation, le PACT charge un
animateur d?assurer une permanence hebdomadaire dans les locaux municipaux ou
intercommunaux afin de conseiller et soutenir les demandeurs. Les propriétaires sont ensuite
accompagnés dans la constitution des dossiers de demande de subventions et d?aides
financières complémentaires éventuelles (caisse de retraite, caf, etc.) et ce, jusqu?à la
demande de versement des subventions (une fois les travaux réalisés). Par ailleurs, la
mobilisation tenace du PACT sur certains dossiers pour lesquels les propriétaires n?ont aucune
ressource peut aboutir à des subventions quasi exceptionnelles en mobilisant des aides de la
Fondation Abbé Pierre (un millier d?euros ont été alloué à un dossier sur la Haute-Garonne).
Les permanences DALO des associations
Depuis la mise en place du DALO en 2007, un certain nombre d?associations ont mis en place
une permanence DALO. Dix associations
3
forment aujourd?hui un collectif qui effectue deux
fois par semaine une permanence d?une heure afin d?accompagner et conseiller les
demandeurs DALO. Ils reçoivent en moyenne trois personnes par permanence : 112 dossiers
ont été gérés depuis la création de la permanence, 27 ont été redirigés vers d?autres
associations plus adaptées à leurs situations (pas bénéficiaires du DALO), 31 ont été déposés
en commission. Le collectif DAL (Droit Au Logement), de son coté, réalise une permanence
??????????????????????????????????????????????????????
???????????
?????????
?
?
??Secours Catholique, ADT Quart-Monde, CSF, FNASS, ACSC Cité la Madeleine, CCPS, Collectif inter-associations Toulouse,
DAL, Emmaüs, Ligue des droits de l?Homme?
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
par semaine, avec à peu près le même effectif de personnes s?y rendant. Cependant, il ne
renseigne pas uniquement sur le DALO, puisque cette permanence existait antérieurement à la
mise en place de la loi. Ainsi, le DAL oriente les ménages sur d?autres dispositifs et essaie de
trouver des solutions par d?autres biais que le DALO. Ces associations mobilisées nous ont
fait part de leurs difficultés à diffuser l?information auprès des demandeurs DALO. Ceci
cumulé au fait que les personnes les plus défavorisées, c'est-à-dire les demandeurs DALO
potentiels, ne disposent, le plus souvent, ni des moyens techniques ni du capital social pour
accéder à l?information.
J?ai pu rencontrer les deux responsables qui gèrent la permanence DALO du Secours
Catholique depuis fin 2008. Prés de 130 personnes ont été reçu à la permanence en 2009 où
13 % des visites concernaient l?insalubrité et 18 % la sur occupation. Ils observent beaucoup
d?appels téléphoniques sans suite. Pour les demandes DALO au titre de l?insalubrité, la
permanence aide le demandeur à constituer un dossier DALO. Il arrive que le Secours
Catholique effectue une visite au sein du domicile du demandeur pour constater l?insalubrité.
En comparaison avec les travailleurs sociaux qui sont régulièrement sur le terrain, les
associations auront connaissance que de façon ponctuelle de l?état d?un logement. Les
associations aident le ou les occupants à saisir l?autorité compétente par dépôt d?une plainte
en lettre recommandée avec accusée de réception en décrivant le problème affectant le
logement (ARS, SCHS, etc.). Ils aident également au montage d?un dossier de demande
DALO. Les responsables ont également constatés qu?il n?y a pas un profil type dans les
demandeurs mais qu?ils sont principalement situés en milieu urbain. Ils réalisent un
accompagnement des demandeurs par contact téléphonique ou de vive voix lors des deux
permanences des lundi après-midi et jeudi après-midi. La permanence effectue un tableau de
suivi mais ils ne sont pas mis au courant ? s?ils n?appellent pas les ménages ? si les
demandeurs DALO ont obtenu un avis favorable ou défavorable. Le tableau n?est donc pas
mis à jour et lorsqu?ils ont appelé ? en ma présence ? des ménages, certains d?entre eux
avaient été relogés tandis que d?autres n?avaient pas changé de situation ou encore étaient
injoignables avec des appels affichant que le numéro n?existait plus. La permanence du
Secours Catholique a déploré le manque d?information sur l?existence du DALO pour les
publics les plus fragiles. Ils se rappellent que le BUS DALO s?était arrêté à Toulouse, place du
Capitole, mais que l?opération avait été déplacée à Jean Jaurès car les SDF éraient autour de la
Place du Capitole ?
Les associations d?insertion sociale
La politique de lutte contre l?habitat indigne doit prendre en compte le bon usage des
logements et la nécessité d?apprendre aux occupants à les utiliser. La santé mentale des
occupants est insuffisamment prise en compte alors que nombre de signalements relèvent de
ces situations. Certaines associations, à l?instar de l?association TREMPLIN, qui, en Haute-
Garonne, participe à la réinsertion sociale de personnes en difficultés ou à réapprendre les
gestes de la vie quotidienne (hygiène, santé, etc.). Ces associations d?accompagnement sont
un partenaire complémentaire indispensable pour traiter des situations diverses et parfois
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
compliquées. En milieu rural, le rôle des associations n?est donc pas anodin. Les ADMR,
l?association du service à domicile, oeuvre également dans l?aide à domicile en milieu rural.
2.5 L?occupant à la barre
Face à la complexité de certaines situations, l?abandon des occupants, les délais de
procédure, l?accompagnement juridique de certains acteurs n?arrive pas jusqu?au bout.
L?occupant peut alors envisager un recours devant les tribunaux judiciaires ou administratifs.
Recours judiciaire
Les procédures judiciaires sont des voies rarement utilisées par les occupants mais qui, bien
qu?assez lourdes et assez couteuses, peuvent débloquer des situations lorsque la voie
administrative a été inopérante. J?ai eu un témoignage d?un occupant qui avait tenté
d?emprunter cette voie mais que le coût et l?acharnement moral qu?il fallait engager face au
propriétaire allait être délicat.
En préalable au recours judiciaire, l?occupant devra établir la réalité des problèmes qu?il
invoque. La preuve peut être apportée par tous moyens. Cependant, les juges se montrent
exigeants quant à la fiabilité des pièces apportées comme preuves. Les pièces essentiellement
retenues sont :
- Les copies des procès verbaux et des rapports de l?ARS ou du SCHS qui ont procédé à
une enquête du logement. Des rapports peuvent être également établis par des
associations, des opérateurs, tel que le PACT ou URBANIS, des experts d?assurances,
etc. ;
- L?original d?un constat d?huissier énumérant les éléments de danger dus à l?insalubrité.
Il pourra également décrire l?état de l?immeuble et du logement. Dans ce sens, en ne se
focalisant pas exclusivement sur l?entité du logement, l?huissier aura une vision globale
de la situation et prendra en compte l?état physique de l?immeuble. Le coût de ce constat
est de l?ordre de 300 à 400 ¤ et n?est pas pris en charge par l?aide juridictionnelle
puisqu?il n?est pas ordonné par une décision du juge. Cependant, il sera possible le cas
échéant, d?en demander le remboursement à la partie défaillante au terme du procès.
L?occupant peut saisir le président du tribunal d?instance en référé pour demander que soit
ordonnée une expertise du logement, permettant d?établir l?insalubrité ou le péril l?affectant.
Si le rapport de l?expert ? délai maximal de 6 mois ? conclut uniquement à l?indécence, la
procédure peut se poursuivre devant le tribunal d?instance statuant au fond, à l?initiative de
l?occupant. Celui-ci peut demander au juge la réduction, la suspension ou la consignation des
loyers mais ne peut dans ce cas et sur cette base solliciter un relogement. En revanche, si les
conclusions de l?expert confirment que les désordres relèvent d?une situation de péril ou
d?insalubrité, l?occupant doit adresser ce rapport au maire ou à l?ARS pour qu?il soit pris un
arrêté, une injonction ou une mise en demeure.
Le but de cette sous partie n?est pas d?être exhaustif sur les procédures judiciaires mais
d?exposer les recours possible par l?occupant dans des situations parfois extrêmes.
Partie 2 ? Analyse issue du travail d?enquête
?
?
???
?
Recours administratifs
Le recours devant le tribunal administratif peut également être engagé par l?occupant lorsque
celui-ci, après avoir adressé par lettre recommandé avec accusé de réception au préfet, ou au
maire, une demande d?établissement d?un rapport constatant l?insalubrité, le danger ou le péril
de son logement, n?a obtenu aucune réponse de cette autorité ou s?est vu opposer un rejet.
Il s?agit d?une voie de recours normale lorsque l?administration n?a pas répondu, ce qui vaut
refus, décision qui peut être attaquée devant le juge administratif. Le recours judiciaire et
administratif peut se dérouler en même temps. Ce recours peut également être effectué en
référé si l?urgence est attestée.
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
PARTIE 3 ? PRECONISATIONS
ET ELEM ENTS PROSPECTIFS
Dans un premier temps, cette ultime partie vient faire des propositions sur le thème de la
communication et du suivi des situations. Cette première sous partie s?organisera selon un
ordre ascendant en commençant par le repérage jusqu?au traitement des situations. Enfin, dans
une vision prospective, le rapport termine sur les priorités à venir dans la lutte contre l?habitat
indigne avant de clore sur l?avenir du PLHI de la Haute-Garonne.
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
1. Stratégie et plan de communication
1.1 Rendre mieux lisible les dispositifs existants en matière de LHI
Lors des différents entretiens que j?ai pu mener, une série de questions traitait de la
connaissance ou la méconnaissance des acteurs et de certains dispositifs existants.
A la question :
Connaissez-vous le SCHS (Service Communal d?Hygiène et de Santé) ou l?ARS (ex DASS) ?
? Oui ? Non??
1/3 des personnes enquêtées connaissaient l?un des deux acteurs. Pour les réponses positives,
les enquêtés avait déjà reçu la visite d?un inspecteur de salubrité.
A la question :
Connaissez-vous le Pôle de lutte contre l?habitat indigne ?
? Oui ? Non
Aucune personne n?a notifié qu?elle connaissait cette instance. Ce taux nul peut s?expliquer
par l?existence récente du PDLHI. Le PDLHI doit donc faire signe au sein du réseau d?acteurs
de lutte contre l?habitat indigne.
A la question :
Avez-vous connaissance du dispositif DALO (Droit Au Logement Opposable) ?
? Oui ? Non
La moitié des enquêtées ont connaissance du DALO de façon flou ou bien assez claire pour
ceux qui ont constitué un recours DALO au titre de l?insalubrité dans l?année en cours.
Lorsque je leur ai posé la question :
Par quel(s) moyen(s) d?information avez-vous eu connaissance de cela ?
?????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????
???????
????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ????? ?????????
??????? ??
???? ???
??? ???????????
???
????????????????????
???? !??????????????????????????????????????????????" ????? ??
???
???????????
??????#??????$?%???????
Les réponses sont très hétéroclites. Un ménage a eu cette information auprès du Secours
Catholique lors de la permanence DALO de celui-ci. Deux occupants ont eu l?information par
un média qui consacrait l?une de ses émissions au DALO. Une autre personne a eu cette info
auprès de l?ADIL. Deux ménages ont eu l?information par le biais d?une assistance sociale des
UTAMS du Conseil Général. Enfin, un dernier ménage a obtenu cette info en se rendant à la
mairie de sa commune
Pour conclure, les questions n?étaient pas exhaustives et ont omis de parler d?autres acteurs ou
d?autres dispositifs mais lors des questions semi ouvertes, un sentiment général de
méconnaissance et d?ambigüité sur les dispositifs et les procédures existantes montrent le
besoin et la nécessité d?une information claire et concise en direction des occupants. L?accès à
l?information est inégalement réparti entre locataire/propriétaire, âge, mais aussi que l?on soit
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
dans la ville de Toulouse ou dans une commune isolée en milieu rural. Par ailleurs, chaque
ménage n?est pas en possession d?un poste de télévision et encore moins d?une connexion à
Internet, d?où la nécessité de trouver un biais pour rompre avec l?isolement de certaines
situations d?habitat indigne.
1.2 Faire passer l?information vers les occupants : le rôle des acteurs de terrain ?
Une série d?action en matière de communication a été élaboré par le PDLHI ou d?autres
acteurs. Par exemple, on peut citer le travail effectué autour des plaquettes d?information à
destination des particuliers. Cependant, il est délicat d?envisager de poster ces dépliants dans
chaque boite à lettres des logements insalubres suspicieux ou avérés. Se pose alors la question
de l?égalité à l?accès à l?information pour les occupants. De nombreux ménages en situation
d?habitat indigne se retrouvent isolés, sans emploi, en marge de la société. Même, certains
ménages ne disposent pas de poste de télévision et ne consultent pas les journaux locaux.
Cette fracture numérique est beaucoup plus perceptible entre les occupants urbains et ruraux.
La fracture numérique concerne les inégalités dans l'usage et l'accès aux technologies de
l'information et de la communication (TIC) comme les téléphones portables, l'ordinateur ou le
réseau Internet.
Une grande partie des personnes enquêtées étaient en possession d?un téléphone portable mais
la présence d?un ordinateur et d?une connexion internet était anecdotique.
Pour rompre avec cette inégalité face à l?accès à l?information, un certain nombre d?acteurs de
terrain, encore absent dans la diffusion de l?information vers les occupants, pourrait se saisir
de cette question. Certains acteurs comme les assistantes sociales ou les associations sont un
relais précieux pour la diffusion de l?information. D?autres acteurs, comme les travailleurs
sociaux des CCAS, les aides à domicile payés par le Conseil Général dans le cadre de
l?Allocation Personnalisées d?Autonomie (APA) ou encore les médecins à domicile pourraient
être de nouveaux interlocuteurs dans le cadre de l?accès à l?information.
1.3 Réviser le vocabulaire du formulaire DALO face à un public fragile.
Nous avons pu faire le constat que le public DALO ne constituait pas une source de
signalements suffisamment pertinente pour traiter des situations d?habitat indigne. Il convient
cependant de ne pas totalement exclure cette source de signalement. Certains demandeurs
DALO se trouvent véritablement dans une situation d?habitat insalubre mais ce public là
constitue une minorité.
A présent, je souhaiterais aborder la question des formulaires DALO remplit par les
demandeurs qui constitue le point d?entrée d?une demande DALO. Un certain nombre de
critiques viennent à l?encontre de ce public qui userait du recours DALO au titre de
l?insalubrité comme un dernier recours alors que l?insalubrité ? au sens strict de la loi ? est
quasi absente du logement.
Nous avons pu le voir précédemment, ces demandes découlent de trois facteurs :
1. Après plusieurs refus auprès des bailleurs HLM, les ménages saisissent en dernier recours
le DALO pour faire valoir leurs droits. Ces personnes cherchent à se reloger et utilise sans
mauvaise foi, ce dernier recours comme un dernier espoir ;
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
2. D?autres ménages voient dans le recours DALO un moyen d?être relogé après plusieurs
refus auprès des HLM en amplifiant leur situation. Pour rejoindre le point 3.2 de la partie
1, la perception de l?insalubrité peut s?avérer différente selon le profil en question. Mais
lorsque je suis rentré dans le logement de ces ménages pour leur poser les questions, le fait
d?avoir coché « logé dans des locaux impropres à l?habitation ou dans un logement qui est
insalubre ou dangereux » et « le logement est décent » ne s?est pas trouvé justifié ;
3. Enfin, la majorité des dossiers DALO proviennent d?un public exclusivement situé dans la
commune de Toulouse. Se situant dans un marché locatif tendu et un temps d?attente
important pour obtenir un logement HLM, le recours DALO constitue une assurance
supplémentaire d?obtenir un relogement.
Par rapport au second facteur, cette exagération de leur situation revient souvent dans les
oreilles des administrés. Or, à mon sens, cette exagération constitue une part de vraie mais il
ne faut pas négliger que le vocabulaire employé dans le formulaire DALO n?est pas facile à
aborder pour un public fragile. Notamment, au point 8.7.1, la notion de décence nous invite à
s?interpeller. Cependant, une note explicative du formulaire DALO vient préciser chaque
point, mais de manière alambiquée.
Figure n°5 ? Extrait du formulaire DALO
Pour conclure, même si cette nouvelle version du formulaire DALO est plus appropriée que la
première version, il serait intéressant de revoir certains points pour taire les aprioris sur les
ménages qui cocheraient abusivement la case « oui » en exagérant leur situation actuelle. On
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
peut donc voir derrière cela, soit une incompréhension du vocabulaire utilisé ou bien alors une
perception de l?insalubrité différente selon le demandeur DALO en question. Il s?agit donc de
faire évoluer le formulaire DALO. Par exemple, on pourrait imaginer des schémas explicatifs
afin de le rendre plus accessible.
2. Le suivi des situations
Chaque situation est unique et son traitement ne peut se faire au mieux sans un suivi
régulier de la part de l?ensemble des acteurs sollicités. Le pôle a mis en place un tableau de
suivi des dossiers qui comprend plusieurs items (statut de l?occupant, source de signalement,
diagnostic de la visite, décision du pôle, date de l?arrêté, conséquences sur le relogement,
décisions du propriétaire, aides financières obtenues et type de loyers). Ce type d?outil facilite
l?action des partenaires mais le PDLHI souhaite aller encore plus loin dans le suivi des
situations d?habitat indigne.
2.1 Réaliser un suivi en réseau des situations
Depuis le mois de juillet, le site extranet annoncée du PDLHI de la Haute-Garonne a vu le
jour. Je vous propose, ci-dessous, la page d?accueil du site nouvellement construit. Il n?est pas
à son stade définitif et devrait s?enrichir de nouvelles rubriques et d?un contenu plus fouillé.
Ce site est accessible à l?ensemble des acteurs ayant signé le protocole du PDLHI. Ils peuvent
à tout moment signaler ? numériquement ? une situation d?habitat indigne. Ces signalements
Figure n°6 - Page d?accueil du site extranet du PDLHI de la Haute-Garonne
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
? ?
?
Seront référencés dans un tableau de bord qui pourra être mis à jour par l?acteur lui-même ou
par un autre acteur qui aura avancé sur le dossier. Cela permettra de suivre à un instant t
l?avancement de la situation du ménage sélectionné. La gestion se fera par le pôle logement
de la Direction Départementale des Territoires de la Haute-Garonne, qui est également en
charge du pilotage et de l?animation du PDLHI.
Cette démarche de création d?un site extranet de lutte contre l?habitat indigne avec la
possibilité de faire un suivi en réseau des situations est original et unique dans la région Midi
Pyrénées. Cette initiative s?inscrit dans une volonté d?efficacité et de vivacité. Le site s?inscrit
également dans le désir de poursuivre les procédures jusqu?au bout. Notamment, dans le cadre
de la prise d?arrêtés d?insalubrités, le suivi est primordial et consiste à :
- Se soucier des occupants en leur assurant un hébergement temporaire ? notamment par
l?Etat ? en cas de défaillance du bailleur ;
- Engager des travaux d?office, y compris sur des logements devenus vacants ;
- Récupérer les créances sur les propriétaires débiteurs.
Cette main courante partagée par le biais d?un tableau de bord de suivi, de résultats et
d?évaluation devrait comporter des objectifs, un calendrier de suivi et des indicateurs de
résultats. Cet outil local de suivi, avec quelques indicateurs simples et compréhensibles pour
tous les acteurs, devrait permettre de faciliter le traitement de situations d?habitat indigne.
Dans le cadre de la volonté de suivre les situations jusqu?au bout, il est également important
de faire une veille sur la remise sur le marché locatif de logements dont les ménages ont été
relogé dans le cadre du DALO. L?exemple du précédent logement de Jacques, où j?ai pu me
rendre quelques mois après son relogement, atteste de la remise sur le marché de ce logement.
Photos n°11 - La remise en location d?un logement libéré après un avis favorable du
DALO
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
?
?
?
2.2 La lutte contre l?habitat indigne à l?heure des chiffres
Un nombre d?arrêtés préfectoraux insuffisants
Dans le cas d?une suspicion d?insalubrité, les inspecteurs obligent le propriétaire à engager
les travaux demandés. Le plus souvent, par la médiation, ils obtiennent les résultats
escomptés. Dans le cas de mauvaise foi manifeste, les inspecteurs présentent un rapport
devant le COnseil Départemental de l?Environnement des Risques Sanitaires et
Technologiques (CODERST) afin d?obtenir du préfet un arrêté préfectoral d?insalubrité. Le
nombre de cas reste faible : 1 en 2002, 2 en 2003, 2 en 2005, 4 en 2007, 8 en 2008 et 9 en
2009. Il n?en reste pas moins que l?on ne peut qu?être surpris par l?écart entre le nombre
potentiel de logements insalubres sur la commune de Toulouse et le reste du département et
ces résultats annuels.
Le travail quantitatif du SCHS de la ville de Toulouse
En 2009, le SCHS de Toulouse a traité 782 plaintes concernant une problématique liée à
l?habitat. Les plaintes liées à l?habitat connaissent une augmentation ces dernières années. Il y
a également une recrudescence de logements « poubelles » sur la commune de Toulouse : 15
dossiers sont en cours d?instruction. La mise en place du DALO en 2007 a accrut ce chiffre et
concerne aujourd?hui 60 plaintes sur les 782 plaintes enregistrées, soit 8% du total. A ces 782
plaintes, il faut également ajouter 120 dossiers ouverts concernant la copropriété dégradé des
Castallides dans le quartier du Mirail.
Sur ces 782 plaintes, 80 à 90% des plaintes concernent des infractions plus ou moins
importantes au RSD : mauvais entretien des logements locatifs par les propriétaires, nuisances
environnementales de proximité ou de voisinage, présence de parasites. 80 et 90% des
plaintes concernent des infractions plus ou moins importantes au RSD.
Le nombre de logements effectivement pris en charge chaque année représente environ 80%
des 782 plaintes reçues. Cet écart tient à plusieurs facteurs comme nous avons pu le voir
précédemment : le SCHS n?intervient que sur plainte écrite et vérifiable ; les cas de conflits
entre propriétaires et locataires sont souvent traités lors de la première visite sans prise en
charge ; les cas d?indécence ne sont en général pas traités directement par les SCHS ; malgré
les signalements, certains logements ne peuvent être visités.
Ce travail quantitatif a été souligné positivement lors d?un séminaire sur l?habitat indigne qui
s?est tenu entre les services de l?Etat. Par le biais de ces 17 inspecteurs de salubrité, le SCHS
réalise un travail quantitatif honorable dans le cadre de la lutte contre l?habitat indigne.
Cependant, le traitement de l?insalubrité dans l?habitat ne peut se résumer à une succession de
mises en demeure sur la base du RSD sans utiliser les outils coercitifs, pour aboutir réellement
à la réalisation des travaux nécessaires et ainsi protéger les occupants. Le renvoi massif des
situations analysées au seul RSD dont on connait l?inefficacité en cas d?immobilisme du
propriétaire concerné du fait de l?absence de sanction civile ? tels que la suspension des
loyers, du bail ou les travaux d?office ? et de répression pénale ? amende de simple police de
5ème catégorie - , demande à être sérieusement évalué. A la 2ème ou 3ème injonction ou mise
en demeure du propriétaire, restée sans effet, et dés lors que celle-ci se réfère à 3
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
manquements au RSD, il serait fondé d?engager une procédure d?insalubrité. L?arrêté
d?insalubrité, seul, garantit les droits des occupants. Souvent, devant la menace d?un arrêté
avec ses effets de droit, le propriétaire récalcitrant s?exécute.
2.3 Des situations urgentes bloquées par des enjeux différents selon les acteurs
Durant le stage, certaines situations saisissantes m?ont interpellé sur la durée des
procédures.
Sur certains dossiers signalés maintenant depuis 2-3 ans, à l?instar du dossier « Vauquelin »,
même si des procédures sont en cours ou on permis de reloger certaines personnes des 18
studios, des occupants habitent encore dans ces lieux et passeront à nouveau un prochain hiver
dans le froid et la précarité. Face à ces situations urgentes, la réactivité et le choix pertinent
des procédures à mettre en place pour
gagner en efficacité se posent. Par
ailleurs, des enjeux différents opposent
les services de l?Etat qui souhaiteraient
imposer des travaux d?office au
propriétaire bailleur afin de réhabiliter
les logements et y maintenir la
population. Dans une autre optique, la
ville de Toulouse souhaiterait acquérir
le bien et réaliser des logements sociaux
par une opération de démolition-
reconstruction.
3. Les priorités de la lutte contre l?habitat indigne
Pour terminer l?étude, je souhaiterais porter un regard prospectif à court et moyen terme
sur la lutte contre l?habitat indigne.
3.1 Conforter et renforcer le consensus autour de la résorption de l?habitat indigne
Un consensus général autour de la problématique de l?habitat indigne mais ?
Lors d?entretiens avec des responsables des services déconcentrés, ils ont souligné la
difficulté et le temps nécessaire pour construire une démarche partenariale efficace dans la
lutte contre l?habitat indigne. Elle est déjà complexe à mettre en oeuvre entre eux. Quand la
coopération existe, elle tient souvent aux individus plus qu?à une collaboration
institutionnalisée.
Cependant, l?efficacité du travail du PDLHI et la qualité de certains partenariats est
perceptible. La qualité professionnelle et le niveau d?engagement des agents des instances
impliquées dans ce pôle sont réels.
Photo n°12 ? Au 65 et 67, rue Vauquelin
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
A l?initiative des services de l?Etat (DDEA/DDT et DDASS/ARS), de multiples initiatives ont
été prises en matière de formation et de sensibilisation :
- Sensibilisation d?élus et de services municipaux avec une « tournée » dans les
communes de la Haute Garonne par la DDASS et la DDT. Des réunions ont eu lieu à
Saint-Gaudens, Labège, Muret, Revel, Villemur/Tarn, Grenade et Toulouse ;
- Production d?une plaquette d?information en direction des élus. 10 000 plaquettes ont été
financées par la DDASS. Au cours des réunions avec les élus, le dépliant du PDLHI de la
Haute-Garonne et le guide « traitement d?une plainte en habitat » sont diffusés et commentés ;
Par ailleurs, les membres du Pôle ont souligné une évolution de la perception par les élus de
l'habitat indigne. Ils constatent une compréhension de l'intérêt du sujet et une prise de
conscience de la nécessité de prendre en charge les occupants.
L?information et la communication doit être conforté et renforcer au sein des instances
inscrites dans la lutte contre l?habitat indigne et également entre les acteurs y participant. Le
PDLHI regroupe un certain nombre d?acteurs au sein de ses séances mais certains d?entre eux
ne sont pas assez impliqués dans la lutte contre l?habitat indigne.
? des absents dans la lutte contre l?habitat indigne
Les services des préfectures sont souvent perçus comme quasi absent dans la lutte contre
l?habitat non décent.
Par ailleurs, les caisses de MSA, aujourd?hui regroupées dans la région Midi Pyrénées en 2
entités couvrant chacune 4 départements. La Haute Garonne est inscrite dans l?entité qui
comprend également les départements des Hautes Pyrénées, du Gers, et de l?Ariège. Il n?y a
pas ou très peu de partenariat avec les services de l?Etat impliqué dans la lutte contre l?habitat
indigne.
En outre, il existe une absence totale de partenariat des services de l?Etat avec les services de
police et de gendarmerie. Or, la présence d?un représentant de la police ou de la gendarmerie
dans un pôle départemental peut être d?un grand secours et permettre le signalement de
situations ou vérifier in situ l?état de certaines affaires.
De plus, le mouvement associatif ne doit pas être laissé à la marge et constitue un partenaire
non négligeable quand on voit le rôle que peux jouer une association comme le Secours
Catholique ou le Secours Populaire dans la lutte contre les exclusions et les situations
indignes. Il faut rappeler, qu?en application de l?art. 24 -1 de la loi de 1989, suite à la réforme
de l?agrément effectuée par la loi MOLLE, toute association de défense des personnes en
situation d?exclusion par le logement ou dont l?un des objets est l?insertion ou le logement des
personnes défavorisées, peut représenter en justice un locataire devant le juge d?instance, sans
agrément particulier.
3.2 Améliorer le repérage
Phase amont dans le traitement de l?habitat indigne, le repérage constitue un enjeu majeur
pour résorber les situations. Le traitement des signalements et encore moins celui des plaintes
reste insuffisant. Celle-ci nécessite de développer l?information, d?élargir les sources de
signalements, d?assurer le recoupement des bases de données existantes entre elles
(FILOCOM, fichiers du cadastre, données des OPAH-RU, etc.) et avec les données locales.
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
Le repérage devient un repérage d?investigation et nécessite la mise en place d?un outil
partagé de recueil et de traitement des plaintes et signalements. La mise en place d?une main
courante partagée par le biais du site extranet constitue donc un outil intéressant en ce sens.
Les observatoires départementaux de l?habitat des Plans Départementaux de l?Habitat (PDH)
peuvent jouer ce rôle, à condition que l?observatoire ne vienne pas subordonner les missions
du pôle. En milieu urbain, le traitement de certains quartiers peut conduire au déplacement
des populations et reconstituer ailleurs des poches d?indignité. Je pense notamment au travail
qui est actuellement mené par la Communauté Urbaine du Grand Toulouse autour de l?accueil
du TGV en gare Matabiau et de la restructuration des quartiers attenants. L?accompagnement
social est indissociable de la mise en oeuvre des procédures et doit se poursuivre après le
relogement.
Pour résumer :
1. Les opérateurs (PACT, URBANIS, etc.) doivent encore plus se saisir de la question du
repérage. Si l?on envisage des OPAH à périmètre plus restreint, une visite systématique
de chaque logement pourrait être envisageable pour l?opérateur en charge de l?OPAH.
Cela permettrait de déceler un nombre plus important ;
2. Mobiliser des acteurs quasi absents : MSA, CCAS, ADMR, services de police et
gendarmerie, etc. Il est évident que les travailleurs sociaux des CCAS ou des ADMR qui
ne sont ni juristes ni techniciens ne sauront qualifier avec précision les désordres ou
problèmes affectant le logement, en revanche, ils pénètrent souvent ? pour certains
quotidiennement - et peuvent, ainsi, repérer certains problèmes sur l?état physique du
logement. La question du secret professionnel ne se pose pas lorsque des situations
mettent en jeu la sécurité ou la santé des occupants. D?autres intervenants en matière
sociale ou sanitaire (médecin à domicile, infirmier, etc.), qui, par leur métier, ont
l?occasion d?entrer dans des logements peuvent également signaler les situations qui
leur paraitraient indignes ;
3. Assurer des visites de logement dont les locataires ont été relogés pour un motif
d?insalubrité afin que le logement soit traité et qu?un nouveau ménage ne s?y installe pas
à nouveau. Ainsi, le traitement des logements vacants, secondaire dans certaines
situations, deviendrait prioritaire pour ces situations là ;
4. Renforcer le partenariat avec les acteurs de terrain et notamment les travailleurs sociaux
en établissant une relation de confiance. Par ailleurs, les travailleurs sociaux sont
demandeurs des retours de traitement des situations qu?ils ont soulevées. Cela
permettrait de renforcer les partenariats et donner une réelle implication aux travailleurs
sociaux ;
5. Remobiliser les « dossiers oubliés » ou non traités suite à une situation très complexe en
se rendant sur place pour observer l?état du logement.
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
3.3 L?expérience originale du PNRQAD de Bordeaux : une étude anthropologique
Le 17 juin 2010, lors des 5èmes rencontres parlementaires sur le logement, la première
convention portant sur le Programme National de Requalification des Quartiers Anciens
Dégradés a été signée entre la ville de
Bordeaux, l'Etat, ses agences ? ANAH
et ANRU - et les opérateurs. Bordeaux
est ainsi le premier des 40 projets
retenus du programme à disposer d'un
protocole détaillé des actions qui seront
mises en oeuvre.
Le PNRQAD s?inscrit dans la
réhabilitation du centre historique, où
un certain nombre de logements sont
dans un état de délabrement alors que
Bordeaux vient de dessiner son visage
à l?horizon 2030. Bordeaux, ville d?une
agglomération éponyme de près de 700 000 habitants, dispose en façade de la ville historique,
sur la rive droite, d?un potentiel foncier unique de près de 400 hectares qui constitue l? « Arc
de développement urbain durable » et représente un potentiel de 20 000 logements et 40 000
habitants, d?ici à vingt ans. Cette nouvelle
étape intervient après la création de 45
kilomètres de lignes de tramway, la
reconquête des quais rive gauche, et le
nouvel essor de la rive droite avec
l'opération Coeur de Bastide. L?« Arc de
développement durable » s?appuie sur la
régénération de plusieurs centaines
d?hectares de friches, qui accueilleront, à
terme, plus de deux millions de mètres
carrés de logements (20 000 logements),
bureaux, commerces et équipements. La
création de plusieurs éco-quartiers mixtes,
dont celui des Berges du lac est déjà
programmé, est un axe fort du projet, de
même que l'intégration, au sud, du programme Euratlantique. À l?horizon 2030, l? « Arc de
développement durable » permettra de redessiner les contours de Bordeaux en vue de lui
conférer le statut de métropole d'envergure européenne. Et c?est cet arc de développement qui
a en partie contribuer à la justification du projet de PNRQAD de Bordeaux. En effet, il y a
une crainte d?avoir une ville à 2 vitesses, entre un centre ville historique avec la présence d?un
certain nombre de logements dégradés et une rive droite moderne avec des logements basse
consommation flambant neufs.
Photo n°13 ? Signature du protocole du PNRQAD
de Bordeaux
Photo n°14 ? Le centre historique (en rouge) et
l?arc durable (en vert) de Bordeaux
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
Dans le cadre de la première signature du
PNRQAD à Bordeaux, la ville de
Bordeaux va piloter et animer une étude
anthropologique sur le projet urbain global
dans le centre historique. Il s?agit là d?une
démarche unique et originale pour un outil
d?aide à l?amélioration de l?habitat. Cette
étude souhaite mettre l?accent sur les
pratiques et usages des habitants de ce
quartier. La volonté de la municipalité est
de mettre les habitants au coeur du projet.
Il n?y aura pas de réunions publiques mais
des ateliers thématiques sur leurs visions
du quartier historique. Lors de la signature
du PNRQAD, il a été soulevé que l?on croit bien connaître un quartier au travers de ses
représentations mais que le vécu des habitants doit être pris en considération pour ce projet
global. Cette étude sera mise à
disposition de l?équipe du projet
urbain. Le Directeur de l?Agence
d?urbanisme de Bordeaux l?a
rappelé : « l?habitat ne doit pas
être déconnecté du cadre de vie des
populations et des populations les
plus fragiles ». Le président de
l?ANAH à rappelé les « enjeux
sociaux » que doit porter la lutte
contre l?habitat indigne. Enfin,
Alain Juppé et l?adjointe au maire
ont rappelé que l?habitat indigne
est « un sujet important pour nos
villes et nos habitants ».
3.4 Le vieillissement de la population pose de nouvelles interrogations
En 2050, un habitant sur trois serait âgé de 60 ans ou plus, contre un sur cinq en à l?heure
actuelle. En 2050, 69 habitants seraient âgés de 60 ans ou plus pour 100 habitants de 20 à 59
ans, soit deux fois plus qu?en 2005. Ces résultats sont sensibles aux hypothèses retenues, mais
aucun scénario ne remet en cause le vieillissement, qui est inéluctable. Au-delà de l?avancée
en âge de la population française, c?est l?enjeu du maintien à domicile des personnes âgées
qui se pose aux dispositifs d?aide à l?amélioration de l?habitat.
Photo n°16 ? En visite dans le centre historique de
Bordeaux
Photo n°15 ? Signature du PNRQAD
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
La perte d?autonomie d'une population âgée, toujours plus importante et aspirant à finir ses
jours à domicile, représente un véritable défi pour les années à venir. La notion de perte
d?autonomie permet de souligner que ce qui se perd, ce n?est pas simplement une capacité
physique ou mentale à effectuer certaines tâches de la vie quotidienne, c?est aussi la liberté
que procure la capacité à y parvenir sans l?assistance d?un tiers. Si les politiques de la
vieillesse ont perçu cet enjeu du maintien à domicile et ont tenté d'y répondre par le
développement des services d'aide à domicile aujourd'hui en plein essor, cette réponse reste
incomplète et engendre des effets pervers. Elle tend à « fixer » la personne dans le logement,
la maintenant dans une position de retrait par rapport à la société qui participe au processus de
vieillissement de la personne âgée, une position dans laquelle la personne en « déprise » finit
par se complaire.
L'enjeu du maintien à domicile
Le logement témoigne d?une identité, celle qu?on s?est bâtie tout au long de sa vie. La
personne âgée s?y est construite et dans beaucoup de cas, y a fondé une famille ; il y a alors
une foule de souvenirs et de sentiments affectifs qui l?attachent au logement.??
Cependant, peu de personnes âgées anticipent des besoins nouveaux liés à des incapacités
physiques qui rendent la pratique du logement de plus en plus difficile. Un certain nombre de
ménage anticipent à minima l?avancée en âge en adaptant la salle de bain (suppression de la
baignoire et création d?une douche à l?italienne), ou bien encore la montée à l?étage (pose
d?une rambarde ou d?un monte escalier). Néanmoins, ces petits travaux interviennent le plus
souvent lorsque l?un des deux conjoints subit une chute. Le PACT est assez actif dans
l?accompagnement et l?aide pour l?amélioration de l?habitat des personnes âgées.
Enfin, un certain nombre de personnes qui n'ont pas réalisé de travaux se sont tout simplement
accommodé de leur situation. Dans le cadre des entretiens, c?était le cas d?Henriette et de
Marcel qui évoluait dans un logement peu adapté à leur situation avec des W C turc à
l?extérieur pour Henriette qui montre clairement la non adaptation de l?habitat à l?avancée
dans l?âge et dans la société. Pour autant, il s?agissait de personnes dont les conditions de
ressources financières permettaient de faire réaliser un minimum de travaux. Il s?agit alors
d?un déni de vieillesse ou d?une incapacité morale à engager des travaux.?
Le degré d?adaptation du logement pour le rendre plus pratique diminue à partir de 80 ans car
les personnes ne veulent plus s?engager dans des travaux couteux.
Les personnes âgées s?adaptent plus ou moins bien à leur logement. Pourtant certaines taches
de leur quotidien, elles nécessitent l?intervention d?un tiers notamment pour les courses
alimentaires, ou les services médicaux. De manière générale, la famille, lorsqu?il y en a une,
tient un rôle crucial. C?est un maillon social qui perdure en tant qu'aidant principal, pour les
accompagner et les aider. Le soutien du Conseil Général par le biais de l?Allocation
Personnalisé d?Autonomie (APA) permet la présence d?une aide à ménagère selon un nombre
d?heures hebdomadaire. Cela représente une aide courte mais précieuse pour les personnes
âgées qui y voient un soutien dans les taches quotidienne mais aussi parfois, un soutien
psychologique, une personne avec qui échanger. Par ailleurs, ces aides à domicile pourraient
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
signaler des situations d?habitat indigne auprès du service PDALPD du Conseil Général, qui
redirigerait le signalement vers le pôle.
Les aides de l?ANAH se dirigeant en priorité vers les propriétaires occupants devraient
permettre d?améliorer le travail déjà réalisé sur l?amélioration de l?habitat individuel des
personnes en avancée d?âge.
3.5 Le traitement de l?habitat collectif dans les décennies à venir
En 2012, la Réglementation Thermique (RT) du Grenelle de l?environnement imposera des
bâtiments basse consommation (BBC) lors des constructions neuves. Mais, quand est-il de
l?habitat collectif construit précédemment ? Face à la complexité de l?intervention sur les
copropriétés dégradées et la multiplication des OPAH « copropriétés dégradées », on peut
envisager qu?à moyen et long terme, le traitement de l?habitat collectif deviendra une priorité
montante.
Le plan de sauvegarde
Le plan de sauvegarde des copropriétés en difficultés est un dispositif plus lourd que les
OPAH, au niveau des partenaires réunis, des sommes engagées, et des procédures déployés.
Ils ne concernent qu?une seule copropriété et pourtant, son traitement reste particulièrement
périlleux par moment. Institué par la loi du 14 novembre 1996, le plan de sauvegarde est le
cadre privilégié d?une intervention publique lourde sur les copropriétés les plus en difficulté.
Le plan de sauvegarde est une démarche incitative, globale et partenariale dont l?objectif
principal est de restaurer le cadre de vie des habitants et de redresser la situation d?immeubles
en copropriété cumulant des difficultés importantes (coupures d?eau et de chauffage, carences
graves de gestion voire déshérence des organes de décision et de gestion, endettement
important du syndicat de copropriétaires, problèmes de sécurité des biens et des personnes,
bâti très dégradé voire insalubre, situations de mal logement, spécialisation sociale, etc.).
Ampleur et accumulation de difficultés, impacts des dysfonctionnements sur l?environnement
social et urbain et impossibilité pour le syndicat des copropriétaires de résoudre seul des
problèmes qui relèvent, par ailleurs, de champs de compétences ou de responsabilités
partagées entre divers acteurs privés et publics, fondent la pertinence d?un plan de sauvegarde.
La démarche peut être initiée directement par le préfet de département ou sur proposition du
maire de la commune concernée, d?associations d?habitants, d?associations de propriétaires ou
de copropriétaires, d?associations de riverains. Le rôle de l?État est prépondérant dans la
démarche : il intervient aux différentes étapes de la démarche. Parfois, la mairie se porte
acquéreur d?immeubles pour éviter la dégradation du patrimoine. Si la puissance publique ne
veut pas, à l?avenir, gérer un certain nombre de copropriétés en difficultés, il faudra anticiper
les situations et repérer le plus rapidement possible, les immeubles présentant des logements
ou des parties communes insalubres.
Les difficultés à engager les travaux d?office
Il peut exister des difficultés de natures diverses quand il s?agit de préserver le caractère
contradictoire des poursuites : choix des procédures de police, éventail de leurs modalités,
détermination du coût des travaux d?office. Dans ce contexte, la stratégie opératoire, dès lors
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
???
?
que les propriétaires ne font pas face à leurs obligations, est complexe à mettre en oeuvre. Les
SCHS ne sont pas forcément armés juridiquement et la volonté politique des mairies n?est pas
non plus toujours au rendez vous pour imposer la réalisation de travaux d?office en cas de
défaillance du propriétaire.
La complexité est d?autant plus grande pour réaliser des travaux d?office que ceux-ci
concernent des parties communes. L?exemple d?une copropriété de Toulouse pour laquelle des
travaux d?office doivent être engagés, montre l?ampleur de la tâche. Au départ, les agents du
SCHS constatent l?état très dégradé des parties communes d?une copropriété. Deux mises en
demeure sont notifiées au syndic avec l?obligation sous un mois d?engager les travaux
nécessaires. Elles ne donnent aucun résultat. Une visite des lieux est effectuée par les services
de la préfecture une fois que les propriétaires ont été identifiés comme marchands de
sommeil. La DDE propose une stratégie d?intervention, une fois engagée la procédure de
police. Cette stratégie porte sur l?information des copropriétaires, la prise (le cas échéant)
d?un arrêté municipal, la mise en demeure et enfin les financements de l?opération.
Au moment de la mission (novembre 2008), un courrier du préfet avait été envoyé au maire
de Toulouse lui joignant d?engager en urgence la procédure de travaux d?office. Ceux-ci
devraient être réalisés rapidement. Cet exemple montre qu?il a fallu deux ans pour que des
populations fragiles sortent d?un habitat indigne. Cet exemple, parmi d?autres, montre la
nécessité d?être réactif dans certaines situations prioritaires, afin de prendre en compte le vécu
des habitants.
Photo n°17 ? Quel avenir pour les résidences défiscalisées ?
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
? ?
?
3.6 L?avenir du PLHI de la Haute-Garonne
Faire évoluer sa composition
A l?initiative de l?Etat, le PDLHI de la Haute-Garonne a été crée, à titre expérimental, en
2005 et réunit autour de la table un certain nombre d?acteurs qui participent dans la lutte
contre l?habitat indigne. Un nouveau protocole a été signé en 2008. Cette structure est pilotée
par la DDT ? Service Logement et Constructions Durables ? Pôle Logement ? Unité Habitat
Privé. Ce PDLHI fonctionne de façon régulière et fait apparaître un niveau stratégique et
opérationnel. L?ancienneté du fonctionnement et l?expérience entraînent une réflexion sur les
processus de travail et les circuits. Les réunions du pôle ne se limitent pas exclusivement à un
tour de table décrivant le travail de chaque acteur. La réflexion est poussée et un débat entre
acteurs anime ces instances de travail. Le panel d?acteurs en présence est non négligeable et
cette diversité d?approche de travail différencié permet un échange riche et surtout constructif
pour chacun des partenaires. C?est à tort que des acteurs comme la MSA et l?UDAF qui ont
signés le protocole, ne soient pas assez impliqués dans ces instances de travail. Enfin, des
acteurs extérieurs, comme le CCAS, dont on a vu qu?il pouvait constituer une source de
signalement non négligeable ou encore le mouvement associatif, ne sont pas conviés au
PDLHI.
Définir un plan d?action
??Eviter des objectifs quantifiés en réalisant un traitement qualitatif ;
??L?habitat indigne est diffus et son traitement ne doit pas se limiter à des périmètres
précis (OPAH, PIG) ;
??Organiser le repérage en insistant sur le rôle des opérateurs et des travailleurs sociaux
dans ce domaine ;
??Continuer la production de plaquette en direction des élus. Créer des prospectus
d?informations en direction des occupants ;
??Le Pôle, structure récente, doit faire signe au sein du réseau d?acteurs de l?habitat
indigne. Les circuits de signalements doivent intégrer au mieux l?existence du pôle en
signalant les situations auprès de ce dernier. Le pôle s?est doté d?un document unique
de signalement. Il s?agit d?un relevé d?observation du logement (ROL), outil simple
avec des questions fermées utilisable par un non spécialiste. Tous les signalements
sont centralisés au niveau du responsable du pôle. Ce circuit de signalements vers le
pôle se fait systématiquement et est devenu une habitude ;
??Renforcer l?appui juridique par une personne ressource de l?ADIL ;
??Se saisir de nouvelles thématiques (voir encadré).
Avec la mise en place d?une nouvelle organisation territoriale du côté de l?Etat, il est essentiel
que le « qui fait quoi ? » soit précisé entre l?Agence Régionale de Santé (ARS), la DDT et la
Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS). Par ailleurs, avec la diminution
des crédits alloués à la lutte contre l?habitat indigne et la réorganisation des structures avec la
suppression d?agents, le Pôle doit prioriser son intervention sur le territoire départemental.
Partie 3 ? Préconisations et éléments prospectifs
?
?
?
?
La question des hôtels meublés absente à Toulouse
La thématique des hôtels meublés potentiellement indignes sur Toulouse n?est pas
négligée mais n?a pas été étudié ces dernières années. D?autres villes, à l?instar de
Bordeaux, travaillent sur cette question.
Le 15 avril 2005, l?Hôtel Paris Opéra s?embrasait et
emportait 22 personnes, dont 10 enfants. Ce sinistre en a
fait l?un des plus meurtriers de la capitale depuis plusieurs
décennies. Cet hôtel logeait des personnes dans des
conditions indignes que l?on ne soupçonnait pas. Par
l?émotion suscitée par cette tragédie, des villes se sont
préoccupées de cette question dans leur politique locale.
La ville de Bordeaux s?est lancée dans la lutte contre
l?habitat indigne par une entrée en matière avec la question
des hôtels meublés. Sur les 68 établissements recensés, soit
prés de 789 chambres, 6 arrêtés de fermeture ont été statués
pour insalubrité irrémédiable et non respect d?accueil d?un
public de catégorie 5. Des solutions de sortie d?insalubrité
de ces hôtels avec changement de destination ont été
proposées : commerces, immeuble d?habitat, résidence
hôtelière à vocation sociale, etc. Des hôtels ont été
réhabilités en opérant une restructuration interne totale de
l?immeuble hôtelier pour aménager des logements sociaux en plein coeur du centre
historique de Bordeaux. Pour mieux encadrer et accompagner ce type de projets, une
réflexion autour de la mise en place d?une OPAH « Hôtels meublés » pourrait être proposé
dans le cadre du traitement de ce type d?hôtels.
Le parc hôtelier de l?agglomération toulousaine est composé de 209 établissements
regroupant au total 12 000 chambres. Les résidences hôtelières représentent 3400
appartements, soit la première offre après Paris (tout de même) ! Le SCHS de la ville de
Toulouse devrait entamer un travail de recensement des hôtels meublés insalubres sur la
ville à partir du mois de septembre 2010. A suivre ?
?
Une façade d?un hôtel toulousain proche
de la Gare Matabiau
???
?
« Vivre dans un logement indigne, c?est avoir un pied dans la rue ! », a déclaré le secrétaire
d?état au logement, Benoist Apparu lors de la précédente journée du PNLHI. Il est vrai que,
dans le cadre des entretiens que j?ai mené, un certain nombre de vécu d?occupants d?un
logement indigne se sont révélés saisissants. Ne connaissant pas cette thématique, j?ai pu me
rendre compte à quel point certains logements étaient à la limite de l?inhumain et ô combien
des témoignages ont été touchant.
La problématique de l?habitat indigne est différente selon qu?on se trouve en milieu urbain,
périurbain ou rural. Le département de la Haute-Garonne présente un parc privé vétuste diffus
sur l?ensemble de son territoire même si certains territoires sont plus touchés que d?autres
avec un taux de résidences principales dégradées de l?ordre de 5%. C?est prés de 28 000
logements sur le territoire de la Haute-Garonne qui sont identifiés comme potentiellement
indignes. A elle seule, la ville de Toulouse concentrerait 1 logement indigne sur 3 du
département. Il faut cependant prendre ces chiffres avec précaution car, d?après certaines
études, on estime que le taux réel de logements potentiellement indignes oscillerait entre 35%
et 50% en milieu urbain et 50% à 75% en milieu rural.
Derrière ces chiffres, il ne faut pas négliger le sombre quotidien de personnes qui vivent dans
un habitat dégradé. Les parcours de vie sont différents et les facteurs qui conduisent à habiter
dans un logement indigne sont multiples et variés. Les difficultés sociales, le déni de
vieillesse, un marché locatif tendu, un temps d?attente pour un logement HLM sont autant de
raisons qui ont conduit certains ménages à être dans le logement qu?ils occupent aujourd?hui.
Derrière cette misère sociale, certaines personnes trouvent la force psychologique pour mettre
en place une ou des procédures pour sortir de cette situation. Ces personnes sont très souvent
insérées dans le tissu social et local. Mais pour la plupart des ménages, ces procédures
relèvent du parcours du combattant et leur force physique et mentale ne leur permet pas de
sortir de cette situation. D?autres ménages, par leur âge avancé ou la présence d?un handicap,
limitent fortement la mobilisation d?une quelconque aide.
Un certain nombre d?acteurs inscrits dans la lutte contre l?habitat indigne interviennent au
domicile du ménage pour constater l?état physique du logement et mettre en place une
procédure d?aide et de sortie d?insalubrité. Aux acteurs techniques de l?ANAH et du SCHS de
la ville de Toulouse, on ajoutera les travailleurs sociaux et les opérateurs tels que le PACT ou
URBANIS.
Point d?entrée du traitement d?une situation d?un logement indigne, le repérage ne peut se
limiter au seul traitement des plaintes. Dans le cadre de l?étude, j?ai pu constater que les
signalements révélaient les situations les plus graves par rapport à l?état physique du logement
et à la misère sociale du ménage. Dans ce sens, les signalements des travailleurs sociaux et
des opérateurs constituent une source d?information qualitativement supérieure.
Les recours DALO au titre de l?insalubrité n?ont pas révélé les situations les plus difficiles.
CONCLUSION
???
?
Il est important de rappeler que chaque acteur, dans l?accompagnement qu?il réalise, n?a pas
la même posture devant l?occupant, qu?il soit technicien ou travailleur social. Le SCHS se
trouve donc confronter à la prise en compte de la composante sociale.
Lors des visites techniques, les occupants ont manifesté un manque d?accompagnement sur
les questions d?ordre technique. Ils ont également posé un certain nombre de questions qui
relevaient du droit des occupants. Il est donc souhaitable d?apporter un appui juridique pour
des ménages qui sont dans l?incapacité de connaître leurs droits et leur marge de manoeuvre
pour sortir de cette situation d?insalubrité. Il faut signaler le travail non négligeable du
mouvement associatif qui oeuvre dans l?accompagnement
Suite à l?étude, on propose d?axer les propositions sur un renforcement de la communication
pour rendre mieux lisible les dispositifs existants en direction des occupants. Ce rôle de relais
d?information pourrait être assuré par les acteurs de terrains, même si certains d?entre eux
réalisent déjà des actions dans ce sens.
Pour les acteurs institutionnels qui traitent les situations, la question du suivi des situations se
pose lorsque l?on constate que certains dossiers sont oubliés, ou relativement long, ou mettant
en place des procédures non adaptées à la situation. Le site extranet du PDLHI de la Haute-
Garonne constitue donc une avancée dans ce sens.
Le nombre d?arrêtés d?insalubrité est insuffisant et le traitement de l?insalubrité dans l?habitat
ne peut se résumer à une succession de mises en demeure sur la base du RSD sans utiliser les
outils coercitifs, pour aboutir réellement à la réalisation des travaux nécessaires et ainsi
protéger les occupants.
Il est d?un intérêt général, d?avoir un consensus sur les mêmes enjeux, afin de ne pas bloquer
certaines situations, alors même qu?un ménage se serait bien passé de vivre un second hiver
dans l?oubli.
Pour les années à venir, il faut continuer la lutte contre l?habitat indigne en confortant et en
renforçant la prise de conscience générale autour de cette question. Même si les ménages
rencontrés se sont plaints auprès de l?autorité compétente ou ont été signalés par un tiers, la
question du repérage est immanquable et se doit d?être amélioré. Enfin, de nouvelles
problématiques se posent à l?habitat indigne comme le vieillissement de la population et
l?enjeu du maintien à domicile, et le traitement de l?habitat collectif.
La prochaine journée nationale de lutte contre l?habitat indigne se tiendra à la fin de l?année
ou au début de l?année 2010. Lors de cette nouvelle journée nationale, Alain Régnier,
président du PNLHI, souhaitera donner la priorité aux copropriétés en difficultés et à la
question de l?habitat indigne en milieu rural.
???
?
Etudes et rapports
DDT 31, 2009, Atlas Habitat, Urbanisme, Aménagement de la Haute-Garonne, pp 11-33
BOUCHE DOUBLE N.,
Un Vade-mecum, Agir contre l?habitat insalubre ou dangereux ? Méthodes et choix des
procédures, 186 pages
Fondation ABBE PIERRE, février 2010, 15
ème
Rapport du haut comité pour le logement
des personnes défavorisées, 319 pages
Master 2 Professionnel « Villes, Habitat et Politiques d?aménagement », Analyse de la
mise en oeuvre du DALO en Haute-Garonne, Avril 2010, 41 pages
INSEE, 2007, Projections de population départementales en Midi-Pyrénées à l?horizon
2030, 48 pages
PNLHI, mars 2010, La lutte contre l?habitat indigne : quelles réponses pénales ?, Actes de
la journée nationale d?échanges du mercredi 10 juin 2009 qui s?est tenue à l?auditorium de
la bourse du travail à Bobigny, 91 pages
PNLHI, juin 2010, Les outils de lutte contre l?habitat indigne dans les communes, Journée
annuelle d?échanges du PNLHI.
Thèses, mémoires
PINTO C., 2002, Logement indigne en Haute-Garonne : éléments de cadrage et
méthodologie d?approche, 133 pages
RICHARD J., 2007, Comment les départements de la région Midi-Pyrénées prennent-ils
en compte les questions relatives à la lutte contre l?habitat indigne ?
PAPAIX Gregory, 2006, Repérage des logements potentiellement indignes sur la ville de
Toulouse, 44 pages
JAILLET M-C., 2007, Logement et santé, une question et des interactions complexes,
JAILLET M-C., 2002, Logement et santé, un rapport complexe
W ebographie
www.insee.fr
www.extranet-plhi-haute-garonne.application.i2
www.anah.fr
BIBLIOGRAPHIE
???
?
www.logement.gouv.fr
www.habitatindigne.logement.gouv.fr
???
?
ADIL Agence Départementale d?Information sur le Logement
ANAH Agence Nationale de l?Habitat
APA Allocation Personnalisée d?Autonomie
ARS Agence Régionale de Santé
BBC Bâtiment Basse Consommation
CAF Caisse d?Allocations Familiales
CCAS Centre Communal d?Action Sociale
CODERST COnseil Départemental de l?Environnement des Risques Sanitaires et Technologiques
CRIJ Centre Régional d?Information Jeunesse de Midi-Pyrénées
CSP Code de la Santé Publique
DAEI Direction des Affaires Economiques et Internationales
DALO Droit Au Logement Opposable (loi)
DDASS Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales
DDE Direction Départementale de l?Equipement
DDT Direction Départementale des Territoires
DGI Direction Générale des Impôts
DHUP Direction de l?Habitat, de l?Urbanisme et des Paysages
ETP Equivalent Temps Plein
FILOCOM FIchiers LOgements COmmunes
FSL Fond de Solidarité pour le Logement
LHI Lutte contre l?Habitat Indigne
MOUS Maîtrise d?Oeuvre Urbaine et Sociale
MSA Mutuelle Sociale Agricole
OPAH Opération Programmée d?Amélioration de l?Habitat
OPAH-RR Opération Programmée d?Amélioration de l?Habitat - Revitalisation Rurale
OPAH-RU Opération Programmée d?Amélioration de l?Habitat - Renouvellement Urbain
PDAPLD Plan Départemental d?Actions pour les Logements des Personnes Défavorisées
PDH Plan Départemental de l?Habitat
PDLHI Pôle Départemental de Lutte contre l?Habitat Indigne
PIG Programme d?Intérêt Général
PNLHI Pôle National de Lutte contre l?Habitat Indigne
PPPI Parc Privé Potentiellement Indigne
RHI Résorption de l?Habitat Indigne
ROL Relevé d?observations logement
RSD Règlement Sanitaire Départemental
RT Règlementation Thermique
SCHS Service Communal d?Hygiène et de Santé
SRU Solidarité et Renouvellement Urbain (loi)
TABLE DES SIGLES
???
?
Annexe 1 La grille d?entretien
Annexe 2 Le courrier envoyé aux ménages
Annexe 3 « Quels besoins de recherche pour conforter la politique publique de lutte
contre l?habitat insalubre ? »
Article de Nancy BOUCHE ? Ex présidente du PNLHI
ANNEXES
???
?
Annexe 1 - La grille d?entretien
?????????????? ??
??????? ????????????????
?
Dans cet entretien, il s?agit de connaître votre rapport au logement, votre parcours de vie,
votre quotidien, et votre avis sur les dispositifs d?aide à l?amélioration de l?habitat.
J?ai été chargé par la Direction Départementale des Territoires de la Haute-Garonne de réaliser
une étude sur le vécu des occupants qui vivent dans un logement indigne ou qui en sont sortis.
Votre précieux témoignage permettra d?alimenter cette étude afin d?illustrer mes propos par la
restitution de ces différents témoignages.
Nom et prénom : ????????????..
Adresse : ????????????????
????????????????
Source d?information :
?????? ? ? ? ?? ??? ? ????????????????????????????????????????????? ?? ?? ?? ?? ? ? ? ? ?! ? ??????! ? ??? ?" ???? ?! ? ??? ? ?? ? ? ? ?
??????# ? ? ?? $ ? ? ??? ? ??? ? ???? " ? ???? ? ??? ? ? ?? ????????????? ? % ?? # ? ?? ? ??? ? ?& ? ?? ? ? ?! % ?? ! ? ?
??????# ? ? ?? $ ? ? ??? ? ??? ? ? ?? ? ? ? ? ?? ??? ? ??????????????????# ? ? ?? $ ? ? ???????
?
????????????????%??!???????
1.1 En quelle année avez-vous emménagé dans ce logement ?
???????
1.2 Pourriez-vous m?indiquer le lieu de votre précédent logement ?
?
???? ???????'?? ?%????( ????) ????????*???????
? ? # # ??$ %??????????????????'?? ?%????( ??????$ $ ????*???????
? ? ????+? ??????'?? ?%????( ??????$ $ ????* ??????
? , ?!???- ?%?%??'?? ?%????( ????!%? ????$ ????????????$ $ ????* ??????
? ? ??????!%? ????$ ?????: ??????
? ??- ??%????# ???'?? ?%????( ???) ????*????????
1.3 De quel type de logement s?agissait-il ?
??, ????????!?" ?!?????????????????????????? ?# ?$ ????????????.??
?
1.4 Vous étiez?:
?
?????? ??%????????????????????????????????????? ???????????????????????????????????????? ?# %/?0?1 ???????# ???????
? ?
?
1.5 Si locataire, était-ce un logement social ?
?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
1.6Dans ce logement, vous êtes :
?
?????? ??%????????????????????????????????????? ???????????????????????????????????????? ?# %/?0?1 ???????# ???????
1.7 Si locataire, est-ce un logement social ?
?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
1.8De quelle(s) façons avaient vous trouvé ce logement ?
??? ????# ??????$ $ ?& ??? ???????????????? ???????????!??? ???????????1 ?? ?????????????????????????????????????????
??? ???$ ?2.?$ ?????????????????????????????????? ?????'?? ?%????( ?*????????
1.9 Dans quel type de logement vivez-vous et quelle est sa superficie ?
?
??? 3 '?!??4 ?$ 5????????????????????????????????? 6 '?!??4 ?$ 5?
??? 7 '?!??4 ?$ 5????????????????????????????????? 8 '?!??4 ?$ 5?
??????????? 9 '?!??4 ?$ 5????????????????????????????????? : '?!??4 ?$ 5?
1.10Combien y a-t-il de personnes dans ce logement ?
?
??3 ?????????????????????????????????????????????????6 ?
??7 ?????????????????????????????????????????????????8 ?
??????????9 ??????????????????????????????????????????????????????!??8 ?
?
?
1.11?Combien avez-vous d?enfants qui vivent dans le logement ??
?
??3 ?????????????????????????????????????????????????6 ?
??7 ?????????????????????????????????????????????????8 ?
??????????9 ??????????????????????????????????????????????????????!??8 ?
?
?
1.12 Quel âge ont-ils ?
??????
1.13Pour quelle(s) raison(s) avez-vous emménagé dans ce logement ? (2 choix)
????
??? ?; ??%??" %?!??? ?%?%!??????# ?$ ????????????????????????????????? ?????1 ???# ???!????$ ????!?????.?$ ?????
??????????%!???1 ????? ??? ??%?%?????????????????????????????????????????? ?????1 ????????!????!?????" ???/?< = $ ?# ?'?!?" ????'????>0?
?? ?# ?$ ????? ?%?%!???????? ?? ???????????????????????????????????????????%?? ??? ?????????$ $ ????2??????!???!??" ??????????????????????????????????????????????
??????????? ?????'?? ?%????( ?*???????
?
?
?
??????? ?? ? ?????????# ?$ ?????
2.1 A quel moment le logement que vous occupez est-il devenu impropre à habiter ?
?
?? ????!???????# ???????!??& ???????!????????!??" ?????????????????
??????????????????????$ ? ???? ? ???????# ???????!??& ???????!????????!??" ?????
2.2D?un point de vue de l?insalubrité, pouvez-vous me montrer ou me faire part de la
situation ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.3 Est-ce que vous considérez que votre logement est « dangereux » ? Pourquoi ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.4 Quel(s) désordre(s) provoque(nt) cette situation sur votre quotidien ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????
2.5 Avez-vous déjà eu des réactions violentes par rapport à votre situation sur votre
entourage et/ou le propriétaire ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
??????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
???
?
2.6 L?insalubrité est-elle à l?origine de symptômes constatés ? Vos enfants ont-ils étaient
touchés ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
??????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.7Pensez-vous que votre situation au quotidien influe sur le fait de :
??? ???" ???????$ ? ????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????!???# ????
??? ??????????!?????!???? ???????????!????????????????????????????? ?" ????????" ???.?$ ????????????????
??????????@ ?????!???????" ??%???A ?%??????????????????????????????????????????????? ?????'?? ?%????( ?*??????
2.8 Quel(s) motif(s) vous poussent encore à habiter ce logement à l?heure d?aujourd?hui ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
??????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.9Envisagez-vous de quitter le logement ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
2.10Si oui, vous souhaitez être logé :
??? ??? , ??????????????????????????????????????? ?# ?$ ????? ??" %??
2.11 Si oui, quel endroit privilégieriez-vous ?
????? ???????'?? ?%????( ????) ???????????.???????# ???!??$ ? $ ??*???????
? ? # # ??$ %??????????????????'?? ?%????( ??????$ $ ????*???????
? ? ????+? ??????'?? ?%????( ??????$ $ ????* ??????
? , ?!???- ?%?%??'?? ?%????( ????!%? ????$ ????* ??????
? ? ??????!%? ????$ ???? : ??????
? ??- ??%????# ???'?? ?%????( ???) ????*???????
?
???
?
? ?????? ?? ? ??????A ???????????????
3.1 Pouvez-vous me décrire l?ensemble des démarches que vous avez réalisé pour sortir de
cette situation ? Avez-vous été aidé ? Par qui ?
?????????????????????????????????????????
???????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
3.2Connaissez-vous le SCHS (Service Communal d?Hygiène et de Santé) ou l?ARS (ex
DASS) ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.2 Connaissez-vous le Pôle de lutte contre l?habitat indigne ?
?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.3 Avez-vous connaissance du dispositif DALO (Droit Au Logement Opposable) ?
?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.4 Si oui, par quel(s) moyen(s) d?information avez-vous eu connaissance de cela ?
?????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? $ ?????.?$ ?????
??, %!????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????/?0?/? ???????? ??< ???) ??'?? ???B ???< ????'????>0?
????& ?????%?????%??????/? ???? ? ? 0???????????????????????????????????, ??????!??" ???????$ $ ????
??????????? ?????'?? ?%????( ?*???????
3.5Avez-vous eu la visite à votre domicile d?un de ces organismes ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
?
?
3.6Quels étaient les organismes en présence ?
??? ? ? ? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ? ? ?/?A ?? ? ? ? 0?
??? ? ? ? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????!??? ???????? %?%????
??????????? ?????'?? ?%????( ?*?????????????????????????????????????????????????????????????????????????????
3.7 Comment s?est déroulée la visite ? La personne vous a t?elle écouté attentivement ?
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
???
?
3.8Avez-vous parlé de l?ensemble de ces démarches à votre propriétaire ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.9Si non, pour quelles raisons ?
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
? ???????.??$ ???????# %?%??????
4.1 D?un point de vue professionnel, pouvez vous me décrire brièvement votre parcours ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
???????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
4.2 Quel est le montant de votre loyer sans les aides (charges incluses) ?
- - - - ¤
4.3 Quel est le montant de votre loyer avec les aides ?
- - - - ¤
4.4. Quelle est la part que représente le paiement du loyer sur votre budget ménage/mois ?
?
??3 26 ?????????????????????????????????????????????????????????3 27 ?
??????????3 29 ?????????????????????????????????????????????????????????9 26
4.5Quel est votre âge ?
??C +3 D ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????6 C +8 D ???????????????????????????????????????????????????????????????????!??E 8 ?????
??7 C +9 D ???????????????????????????????????????????????????????????????????????????: C +E 6 ?????
???
?
4.6 Quelle est votre situation matrimoniale ???
?
??, ???%/?0????????????????????????????????????????????????????????????????????????? %??& ???????
??? ?" ???%/?0?????????????????????????????????????????????????????????????????????
??.?/" ?0?
??????????? ?????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????
?
?
?
Je vous remercie de m?avoir reçu et de m?avoir consacré de votre temps pour
répondre à ces quelques questions. Avez-vous des remarques supplémentaires, une
question, un sentiment, un avis à ajouter ?
?
?
Note :?????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
? .????????????????????????????????????.
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
???
?
?????????
???????????????????????????????????
?????????????????????
????? ??????????????? ?!???? ?"?#???????$%&????
???&'??????????(? ?)??
Annexe 2 - Le courrier envoyé aux ménages
?
?
?
?
??????????? ??
???????????????
?
?
????????? ?
??????????? ??? ???????????
?? ?? ?????????????
????????*???????+?????????
?
? ?????? ? ?? ????? ?? ? ???????????? ????? ???
? ? ?? ? ?? ????
? ???
??? ???? ? ???
??????????????
??????????????????????
????????
???
?????????????
??????????????????????
???????????
??????
?
?
?
?
?
?
?
,? ???*?
?
?
"???? ??? (? ??? -???? ?? ?? .??? ????? ??????? ???? ???? (?? ?????? ?? ???? ??/????*? +?? ???0????????
??(?????????????????/??/???
?
1???? ???????? ?? ??? #????? 2? ??? (?????????(?? #??? ??? ????? ?? %3??? ?#????????? ?? ???? (?????
?-0? ????? ?/????
?
4???????#??#??????????????????(?????#??????????? ????#?????????????.??????#?????????2??????
???(???? ????????+?????2????????
?
5?? ????? .??????*? ??? ????? ?-?((?#?6*? ?? ????? #????? ???? ?????? ?? .???????? ???? ????? ??##??? ???
??/????*? ????? #??(????? ?? ???*? ????? .??? ???? ?? ????? ????? ???? ???? ??#????7??
?? ?? 2? ?
???????????? ??
?
0? ????
?
%???? ??#??????#??????????/???????????(????? ?*??????#????6????(???(??????????????????&??
?
4????????????(??? -????(?? ?? ????????????????#?????????((??????/??? ????
?
4???????#???? -?/????*?,? ???*??-?)#???????? ?????(???? ??????? ????/?????
?
?
?
?
,???)))?)))??????????????????????????????????????????????????????????8?????#???? ??? ??%3??? ??????(??????-0? ????? ?/??*?
??????)))?
???????9:89:;<??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????
???
?
Annexe 3 - « Quels besoins de recherche pour conforter la politique publique de lutte
contre l?habitat insalubre ? » (N. BOUCHE)
?
?
Avant de vous proposer quelques réflexions relatives aux besoins de recherche pour conforter
le programme public de lutte contre l'habitat insalubre, permettez-moi de vous citer deux
réflexions, qui l'une comme l'autre nous incitent à ne pas oublier la dimension sociale de
l'habitat insalubre ; la première est de Villermé qui disait à peu près en 1829 : "ce ne sont pas
les murs qui tuent, mais la misère qui tue les ouvriers" ?et la seconde émane d'un vieux
travailleur migrant, relogé dans le cadre de l'opération de rénovation urbaine d'Alès en 1959
qui écrivit sur le livre d?or de l?opération : "on m'a donné un logement, mais on m'a volé la
ville".
Pourquoi les questions posées lors de ce colloque au regard du plan national de lutte
contre l'habitat indigne ?
Une première réflexion tient à la profonde méconnaissance que nous avons de l'habitat
insalubre, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, et ce d'autant plus que la réalité et la
persistance de cet habitat ont été quasi totalement occultées depuis plusieurs dizaines
d'années, depuis la fin des opérations publiques de résorption ; c'est à dire de démolition
/reconstruction "loi Vivien". Tout s'est passé comme si les progrès constants et réels de
l'amélioration de l'habitat, des conditions de confort, telles que les mesure l'INSEE, avaient
laissé penser que l'inconfort étant marginal, l'insalubrité avait disparu ? comme si ces notions
étaient réductibles l'une à l'autre ? confusion fréquente - Plus grave et plus cynique serait la
position qui accepterait, en toute connaissance de cause, la persistance d'un parc de très
mauvais logements comme variable d'ajustement du logement à usage social ? au mépris des
droits de l'homme. Certes, les réalités d'aujourd'hui ne sont plus celles des taudis dénoncés par
l'Abbé pierre en 1954 ni celles des bidonvilles subsistants encore nombreux en 1968. On n'a
vraiment redécouvert ces réalités, proprement "indignes", au sens premier du respect des
droits de l'homme, du droit à vivre dans un logement sûr et salubre, que dans les années 1997-
98. Pour tout un ensemble de raisons culturelles, administratives et politiques, la résorption de
l'habitat insalubre ne figura plus ni dans les préoccupations des politiques de santé publique ni
dans celles du logement.
La question des sources
Notre méconnaissance du phénomène tient aussi au manque de sources et à la difficulté de
travailler à partir de données exploitables. Les chiffres de l'INSEE sont peu utiles pour notre
objet et nous avons connu le dernier recensement général de la population en 1999, lequel
permettait de connaître l'importance d'un habitat totalement inconfortable1 , des locations en
meublés, les logés gratuitement, et autres statuts, des habitats de fortune ?Les enquêtes
logement (ENL) de l'INSEE effectuées tous les 4 ans sur un échantillon de 45 000 logements
ne permettent évidemment pas cette finesse d'analyse à l'échelle pertinente et nous avons
constaté que les ENL minoraient de façon sensible tant le parc locatif privé que le parc
inconfortable; il va sans dire qu'elles permettent encore moins d'évaluer les locations en
meublés, les logés gratuitement et autres statuts, les habitats de fortune, tous lieux de possible
insalubrité. Les enquêtes de l'INSEE relatives aux conditions de vie, qui permettent
d'appréhender, grâce à des questionnaires complémentaires, le "vécu" des occupants dans leur
logement et leur environnement, si elles donnent des indications précieuses à ce titre, sont
effectuées sur un échantillon inférieur à 10 000 logements et ne peuvent donc nous permettre
???
?
d'évaluer l'importance du parc insalubre. Pour ces raisons, le Pôle "habitat indigne" avec la
DGUHC exploite, depuis les années 2000, les fichiers fiscaux dits "Filocom", à partir d'un
croisement entre les catégories cadastrales traditionnelles de classement des logements
vétustes et très vétustes et le revenu moyen des ménages inférieur à 60% des plafonds de
ressources "HLM"3. Ce fichier est très riche et son actualisation tous les 2 ans en font un
précieux outil de travail. A partir de cette exploitation, est issu un chiffrage statistique d'un
"parc privé potentiellement indigne", base de travail qui permettra aux équipes de terrain de
confronter ces données avec leurs connaissances accumulées et les expertises locales (plaintes
recueillies par les différents, services, demandes de relogement pour "insalubrité",
signalements de travailleurs sociaux, travaux relatifs aux OPAH et programmes locaux de
l'habitat, études urbaines diverses?)
Cependant Filocom étant un fichier fiscal lié à la taxe d'habitation et à la TFPB, on ne peut
donc connaître les formes d'habitat non taxée à ces titres ?soit les hôtels meublés, centres
d'hébergement, habitats précaires, bateaux, caravanes, campings, caves, sous-sols, garages
?non plus que le surpeuplement et les hébergements familiaux.
Les quelques enquêtes utilisables, ou monographies effectuées, font apparaître dans la période
récente de nouvelles populations précarisées, des jeunes, des étrangers, notamment dans les
centres et les grandes villes et majoritairement dans du locatif privé et à des loyers très élevés
?et dans quel état ?
L'appréciation de la réalité vécue de cet habitat insalubre butte aussi sur l'évolution du confort
et l'amélioration des conditions générales de l'habitat en France : on n'accepte plus le total
inconfort rural de nos grands parents au sortir de la guerre?L'évolution de l'acceptabilité
sociale des conditions d'habitat aujourd'hui fait partie des questions, avec ses conséquences
sur la sociabilité, le développement psycho-social des enfants ou adolescents, la santé
psychique des personnes, leur capacité d'intégration. Cette acceptabilité est aussi à mettre en
relation avec les histoires personnelles des gens, les lieux et cultures locales, l'age, l'entourage
social ou familial, l'environnement. On ne peut que constater une plus grande exigence
générale au regard des conditions d'habitabilité, de confort car celles-ci sont ressenties comme
nécessaires à la reconnaissance de soi, à la dignité. Se pose donc aussi la question de
l'adéquation des critères d'insalubrité à ces nouvelles donnes mais aussi aux caractéristiques et
désordres propres du bâti plus récent, de type copropriétés des années 60 à 75 ?.
L'habitat privé est globalement sorti des priorités des politiques publiques du logement
depuis le tournant de la décentralisation.
Pourquoi ? Parce que les quartiers d'habitat privé sont apparus comme des lieux fortement
revalorisés depuis les années 1975 et dont le traitement relevait de l'aménagement, donc
exclusivement des collectivités locales. La pauvreté dans l'habitat privé, qu'elle affecte les
propriétaires occupants ou les locataires, est largement méconnue et sous-estimée par les
responsables publics.
Les politiques publiques se sont concentrées sur les "grands ensembles" périphériques,
majoritairement d'habitat social, plus récemment sur les grandes copropriétés, depuis les
années 80, comme si ? sauf exceptions- les quartiers anciens et l'habitat privé étaient
uniformément riches et prospères?..
Peu de quartiers d'habitat privé ? et ancien- ont figuré dans les "quartiers de politique de la
ville" depuis les années 1983-84. On compte aujourd'hui quelques 750 "zones urbaines
sensibles " (ZUS) constituant les priorités de l'action publique au titre de cette politique et de
celle de la "rénovation urbaine"4 Or, sur les 751 ZUS, le décompte des logements "anciens"
c'est à dire construits avant 1948, fait apparaître 51 ZUS avec plus de 50% logements anciens,
soit 161.000 logements sur un total de 222.000 5. La part d'habitat ancien représente en effet
???
?
15% des 1,8 M de logements concernés, avec 274.000 logements d?avant 1948, dont 132.000
d?avant 19146.
Les travaux sur la pauvreté et l'habitat se sont largement focalisés sur la grande exclusion, les
sans-logement ? y compris sous la pression des organisations humanitaires et de l'opinion
publique?.La "loi Besson" du 1990 est, par exemple, centrée sur les sans logement ou si mal-
logés que quasi sans logement et son objet est largement de faire accéder ces personnes à un
logement, parfois les reloger. Le traitement des logements insalubres est absent de la "loi
Besson" alors que les occupants de logements insalubres figurent parmi les prioritaires, mais
la relation organisée avec la police de l'insalubrité était exceptionnelle. S'est répandue l'idée,
faussement bien-pensante, que mieux vaut un toit ? mauvais - que pas de toit ? aux loyers peu
élevés ou supposés tels ? C'est aussi l'idée que ces très mauvais logements jouent un rôle non
dit de sas : c'est le trop fameux "parc social de fait" dont on ne peut que condamner les
ambiguïtés et les effets néfastes; c'est justifier le rôle social des marchands de sommeil : la
notion de parc social de fait est définitivement à récuser dans une société qui se veut de droit
et respectant les droits de l'homme.
Les études relatives à la pauvreté ou la précarité
Les grandes études sur la pauvreté ou la précarité n'analysent guère la relation avec la
qualité du logement, autrement que par le seul statut d'occupation (propriétaire/locataire,
autres?. ) ou la catégorie administrative du logement (HLM, Locatif privé).
Par exemple, le rapport 2003-2004 de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion
sociale fournit un certain nombre de données qualitatives et quantitatives sur les conditions de
vie et d'habitat des ménages pauvres et/ou précaires, dans un chapitre consacré à l'accès aux
droits fondamentaux. Si les conditions de vie, de logement des bénéficiaires de minima
sociaux sont analysées grâce à une enquête diligentée à cet effet qui révèle pour la part de
locatif privé un taux important de suroccupation, un certain inconfort, des problèmes de
chauffage, de vétusté, d'exiguïté, aucun élément plus précis ne permet de caractériser les
logements concernés?
Parallèlement, l'état de mauvaise santé de ces allocataires est clairement mentionné, mais sans
corrélation particulière avec les conditions de logement (ou d'autres éléments/sauf financiers)
Or, les travaux de l'Observatoire font apparaître un rajeunissement des ménages pauvres, leur
présence majoritairement en ville et villes-centres, et leur accès au logement par le locatif
privé, Quelques données intéressantes sont signalées : des taux d'effort brut pour se loger qui
varient entre 408 et 51%, hors charges, une augmentation des loyers de 80% entre 1988 et
20029 (à comparer à celle des revenus de 30%), un mauvais état des logements 10 et
l'explosion des charges locatives.
Configuration des lieux : 54% des logements locatifs privés sont des studios ou des deux-
pièces. Le surpeuplement semble stable depuis 1988 au taux de 20%.
Rien n'est dit sur l'état de ces logements mais il y a bien un faisceau d'indices pour laisser
penser qu'une partie significative de ces logements locatifs privés soit dégradée ou insalubre,
mais laquelle ? et avec quelles effets sur la santé et l'équilibre mental des occupants?
Les travaux sur les enfants pauvres en France (colloque de 200312, rapport du CERC 2004)
appellent les mêmes remarques : aucune donnée spécifique sur les conditions d'habitat dans
les logements privés et anciens dégradés n'apparaît. Or, ces travaux font apparaître que 46%
des enfants pauvres vivent en surpeuplement dans parc locatif privé (39% en HLM) avec des
risques avérés d'échec scolaire et des difficultés de socialisation et massivement dans les
grandes agglomérations. 49% d'entre eux sont dans des familles connaissant des restrictions
sur des consommations de base (dont chauffage), 82% dont les ressources ne couvrent pas les
dépenses courantes, 93% sans départ en vacance, 58% ne peuvent recevoir chez eux ?
? ?
?
La répartition selon types d'habitat de ces enfants pauvres donne une sur-representation dans
le locatif social, le locatif privé et les autres statuts (hôtels meublés, meublés, sous-locations),
mais aucune relation n'est tentée entre les données mises en avant et le type d'habitat
concerné..
Les travaux de chercheurs sur la précarité et la stigmatisation sont souvent effectués sur des
grands ensembles d'habitat social.
Les travaux de Cyril Rizk montrent la plus grande présence des enfants pauvres dans les
villes-centre que dans banlieues, ou dans le rural et une majorité en quartier HLM (45% ),
mais aussi dans le parc privé; il note la présence d'un habitat dégradé, humide, mal chauffé,
mais sans établir de relation avec le parc privé ; de plus ces indications sont difficiles à
interpréter ou à d'approfondir car elles sont reprises de la source de l'INSEE "enquête /vie des
quartiers" ?
Il y a peu de données sur la santé des enfants sauf les travaux de l'enquête santé et protection
sociale du Credes et sur les ZEP, il n'y a pas de liaison avec les conditions d'habitat sauf en
ZEP, mais ocelles-ci se croisent encore avec les quartiers de "politique de la ville".
Pour approfondir une politique nationale : que devrait-on savoir ?
On a vu que toutes les études globales reposent sur l'exploitation des grandes enquêtes de
l?INSEE, or si celles-ci sont utilisables pour des analyses générales sur la pauvreté, par
exemple, car portant sur des grands nombres, pour des études plus fines elles ne sont pas
utilisables ? et il n?y aura plus de recensement général de la population exhaustif.
Il n?est donc pas étonnant que l?on ait aucune étude de type transversal sur les quartiers
d?habitat insalubre, de type « observatoire des ZUS ». Celle-ci serait difficile à mettre en
place car s?il existe encore des zones urbaines et quartiers d?habitat privé fortement insalubres
? et certaines sont en ZUS, aujourd?hui et c?es heureux, l ?habitat insalubre comme l?habitat
précaire est très largement diffus, tant en zone urbaine, sub-urbaine que rurale et de ce fait
parfois difficile à repérer et donc à analyser.
Seul l'observatoire des ZUS permet aujourd'hui de croiser différents indicateurs concernant la
population y résidant. Mais aucun traitement particulier ne permet de caractériser les "ZUS
d'habitat ancien" et d'en savoir davantage sur les conditions de vie, les difficultés des habitants
de cet habitat ancien ?aucun élément sur les éléments de salubrité, de dégradation, de mal
vivre, de surpeuplement, de sociabilité, de santé ?. L'exiguïté des logements est
probablement plus importante et la suroccupation aussi ?.d'où les risques d'enchaînement de
difficultés (échec scolaire, développement humain, morbidité?). Mais les données recueillies
par l?observatoire sont communes à toutes les ZUS et ne différencient pas les ZUS/quartier
d'habitat social des ZUS d?habitat privé et d?habitat ancien : or ces zones ont, à première vue,
peu de caractéristiques communes ? ne serait-ce que les conditions de salubrité et de confort,
le niveau des loyers, le statut d?occupation et le rapport aux bailleurs. ..
Ce que l'on devrait au minimum savoir
Une grande partie des manques évoqués ci-dessus.
Qui habite en habitat insalubre, suite à quels évènements, quels itinéraires ? quelle proportion
en milieu rural, en milieu urbain, combien de familles, d'enfants, de ménages monoparentaux,
de personnes seules, âgées, handicapées, d'étrangers ? travailleurs migrants- de squatters, de
bénéficiaires de minima sociaux, de réfugiés, de clandestins ?.? Quels modes de vie, quels
effets sur la sociabilité, sur le développement personnel, sur la santé mentale, sur la scolarité,
sur l'insertion des femmes étrangères ? et de leurs enfants??.?
?
?
?
Quels indicateurs mettre en place ou utiliser ?
Le seul critère des éléments de confort est insuffisant (dans quel état d?usage sont-ils et à que
coût ?) mais il est déjà un indicateur : un immeuble sans eau courante et sans sanitaires peut
difficilement être salubre ?mais l?inconfort rural est plus facilement toléré que l?inconfort
urbain (mais pourquoi ? ce serait à approfondir)
Le critère de la vétusté et des caractéristiques du bâti de qualité médiocre (catégories utilisées
par Filocom) est utile mais doit être vérifié in situ (questions de l?actualisation des catégories
cadastrales anciennes, hétérogénéité selon les départements, ?.si filocom apporte beaucoup
de données actuelles, notamment grâce au croisement avec les ressources des ménages, des
expertises locales doivent compléter et resituer des réalités locales connues ou à approfondir.
Enfin, seul le logement traditionnel et officiel est répertorié.
Mais on pourrait aussi approfondir et enrichir la connaissance des conditions de vie de
populations pauvres, fragiles et repérables en approfondissement la recherche ; les titulaires
de la CMU16, du RMI, des minima sociaux, personnes âgées, des saisonniers ?.que sait-on
de leurs conditions de vie et d?habitat ?
Les difficultés de méthode
Les ZUS sont des périmètres supposés homogènes et massivement de grands ensembles
d'habitat social ou de copropriétés ?formes urbaines peu ou prou destinées à demeurer même
si avec de profondes évolutions ?ce sont des habitats groupés et de même type, repérables
?répondant largement à des définitions homogènes. L'habitat insalubre n'est plus aujourd'hui
? sauf exceptions assez bien repérées - en secteurs complets mais plus largement en diffus ?
urbain et rural ? et ce n'est pas un statut à perdurer, c'est un état à traiter (travaux, démolition
ou transformations..) : difficulté d'approche, de repérage, entrées nécessairement
individuelles?.
L'habitat précaire est, lui, totalement occulté ?et méconnu ?.
Difficultés de méthode et de connaissances liées au fait que de moins en moins d'acteurs ou de
professionnels de santé ou sociaux soient amenés à entrer dans les domiciles et donc à repérer
les conditions d'habitat et de reconnaître de l'insalubrité (+ secret professionnel, respect de
l'intimité des personnes ?) ? sauf les inspecteurs de salubrité (par métier) et certains
travailleurs sociaux.
Ces remarques dans le désordre pose la question de mener des études particulières orientées
vers les questions soulevées, des monographies, sachant que des cibles existent, des personnes
et équipes-ressources et des expériences de terrain facilement mobilisables avec des équipes
de recherche à intégrer à certaines expériences ou opérations en cours ?
Des travaux seraient à approfondir à partir des équipes de MOUS et leur mission exploitée
avec des chercheurs (les hôtels meublés à Montreuil, à Marseille, à Paris, dans le val de marne
..) ?
Les inégalités sociales de santé : quelle part de l'habitat ?
3 aspects intéressent les politiques publiques :
- l?impact direct, celui auquel on pense le plus souvent ;
- l?impact indirect, celui des coûts détournés ;
- la question des bénéfices que l?on tire de la lutte contre l?insalubrité.
On ne sait quasi rien ?.sur les enfants, les familles, les personnes âgées, les ruraux et néo-
ruraux? Une profonde méconnaissance de la réalité des conditions de santé physique, sociale
???
?
et mentale selon les conditions d'habitat : on a jamais vraiment tenté d'analyser , par exemple
l'effet sur les ménages de travaux de réhabilitation et d'amélioration sur leur logement18, au
regard, par exemple, de leur sociabilité, de leur estime de soi, de leur insertion sociale, dans la
scolarité des enfants, de la santé de ceux-ci (ou de personnes âgées) dans le développement
psychique des adolescents ?ni même les effets du relogement (lorsque celui-ci est nécessaire
et souhaité).
Cette absence de données contraste avec les protocoles d?évaluation mis en place en Grande-
Bretagne, aux USA, qui ont été présentés lors du colloque.
Des exemples : on se préoccupe des accidents de la vie domestique, (chiffres considérables)
mais aucun repérage ne permet de savoir précisément dans quels lieux se sont produits ces
accidents : Chutes dans escaliers ou garde-corps ?oui mais où? Dans quel type d'habitat ?
Accidents électriques, brûlures ?oui, mais dans quel type d'habitat? Seulement pour le CO il
commence à y avoir des systèmes de surveillance, notamment avec la collaboration de R.
Garnier] Incendies d'immeubles : mêmes questions.. Développement de l'asthme chez les
enfants : quels liens avec l'habitat, à part effet « moquettes » ? On sait qu?il y a une résurgence
de la tuberculose chez des travailleurs migrants dans certains foyers : liens avec l'insalubrité
de l'habitat ?
Habiter un habitat insalubre a un coût financier sans commune mesure avec le service rendu et
l'état du logement : les loyers, les charges dont l'électricité et le chauffage qui explosent
?.quels reste à vivre pour la famille ? quels arbitrages sur la dépense familiale? Sur l'accès
aux soins ? mais aussi mener une vie sociale normale ?.
Le coût de la charge du logement et de ce qui est lié ne détourne ?t-il pas d'autres dépenses,
alors que l'état du logement n'est pas un facteur de satisfaction et donc n'est pas assumé
positivement ?
Habiter un habitat insalubre a un coût humain : la précarité, la violence de certains rapports
locatifs, de certains logeurs ?.avec des conséquences sur le psychisme, l'aptitude à se
défendre, à sortir, à développer des rapports sociaux. Comprendre les processus de
développement de l?enfant, de l?adolescent, en milieu insalubre nécessite la construction
d?outils de méthodologie de quantification et de repérage, probablement la mise en place de
"cohortes" ; mais cela nécessite aussi des réflexions éthiques et déontologiques.
Or à tout traiter selon des normes générales on passe à coté de réalités de terrain non repérées
ni analysées permettant une politique ciblée .
S?agissant des politiques publiques, l?absence de variables d?identification claires,
disponibles, consensuelles, sur la prévalence de l?insalubrité et de la surpopulation par
exemple, contrarie fortement la prise en compte des besoins spécifiques des populations
concernées dans d?autres secteurs : il y a peu de stratégie adaptée de la politique éducative et
celle-ci ne peut s?adapter à un paramètre qui est non -nommé, en tout cas non -chiffré.
La lutte contre l'habitat insalubre ne peut être une politique de type "vertical" ou "sectoriel" et
se réduire à des travaux sur le logement ?.sans aucun croisement avec d'autres politiques
publiques : cohésion sociale et lutte contre la pauvreté, éducation nationale, gériatrie, maintien
à domicile des personnes âgées (mais quel état du domicile ?) accueil des saisonniers, des
étrangers ?
Des bonnes intentions peuvent avoir des effets pervers : accueil des droits d'asile, ASE,
urgences, sortie de foyers ?.dans de l'habitat insalubre ? Accession à la propriété encouragée,
par ex pour immigrés souhaitant rester en France ? oui, mais où et dans quelles conditions?
(accéder en copropriété dégradée, en habitat insalubre ? à quel coût social, à quelles charges
financières, avec quelles conséquences ?).
Quels outils de connaissance et de travail, de projet ? rôle des PRAPS de la nouvelles
génération ? Renforcement des SCHS ou de formes comme les ateliers santé-ville ? Des PMI,
rôle à croiser avec les conditions d'habitat /déjà engagé sur la prévention du saturnisme ?
???
?
médecine scolaire ? Il serait nécessaire que les outils nationaux de programmations actuels
(ateliers santé ville, programmes régionaux de santé publique, équipes de réussite éducative),
comme les dispositifs locaux, disposent d?outils leur permettant d?intégrer la lutte contre
l?insalubrité et ses conséquences dans leurs préoccupations.
Beaucoup de politiques croisent de fait, mais sans le savoir, de l'habitat insalubre et les
croisements de questions ne se font pas ?.
Ces propos sont ceux d?une non spécialiste des questions de santé publique mais qui après 3
ans d?animation d?un réseau interministériel et de portage d?un plan d?action ambitieux sur
des sujets difficiles, analyse les manques permettant, au delà de l ?implication personnelle et
quasi-militante de quelques professionnels ou agents publics qui ne peut masquer le manque
d?assise théorique et méthodologique qui puisse fonder indispensables à la conduite dans le
temps d?une une intervention pérenne, non liée aux personnes, de mobiliser sur leurs métiers
et responsabilités les acteurs indispensables à la conduite dans le temps d?une politique
publique durable.
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
???
?
?
?
Figure n°1 : Résidences principales de qualité médiocre et très médiocre en Haute Garonne
Figure n°2 : Ménages ayant un revenu inférieur à 60% du plafond HLM en Haute-Garonne
Figure n°3 : Logements insalubres et logements ayant fait l?objet d?une mise en demeure ou
d?un arrêté préfectoral sur la commune de Toulouse entre 2005 et 2009.
Figure n°4 : Localisation des ménages enquêtés sur le département de la Haute-Garonne
Figure n°5 : Extrait du formulaire DALO
Figure n°6 : Page d?accueil du site extranet du PDLHI de la Haute-Garonne
Tableau n°1 : Les chiffres de l?habitat indigne en Haute-Garonne
Tableau n°2 : Nombre de plaintes liées à l?habitat entre 2006 et 2009 (SCHS Toulouse)
Tableau n°3 : Les ménages enquêtés
Tableau n°4 : Planning de l?étude
Tableau n°5 : Tableau trimestriel des recours DALO au titre de l?insalubrité par type de profil
Tableau n°6 : Les recours DALO au titre de l?insalubrité par zone géographique
Tableau n°7 : Parc privé inconfortable de Saint-Gaudens
TABLE DES FIGURES
TABLE DES GRAPHIQUES
???
?
Photo n°1 : Visite au domicile d?Henriette
Photo n°2 : La chambre d?Henriette
Photo n°3 : Le W C extérieur
Photos n°4 : Vue d?ensemble des conditions de vie de l?occupant
Photo n°5 : Une ferme certifiée biologique qui est insalubre
Photos n°6 : Une humidité découverte quelque temps après le bail de location
Photo n°7 : Une ferme insalubre dans le périurbain toulousain
Photos n°8 : Vue d?ensemble des conditions de vie de Karine
Photos n°9 : Entrée d?immeuble et refoulement des eaux usées au domicile de Jacques
Photo n°10 : Visite d?un logement indigne en présence d?une assistante sociale du CG
périurbain toulousain
Photos n°11 : La remise en location d?un logement libéré après un avis favorable du DALO
Photos n°12 : Au 65 et 67, rue Vauquelin
Photos n°13 : Signature du protocole du PNRQAD de Bordeaux
Photo n°14 : Le centre historique (en rouge) et l?arc durable (en vert) de Bordeaux
Photo n°15 : Signature du protocole du PNRQAD de Bordeaux
Photo n°16 : En visite dans le centre historique de Bordeaux
Photo n°17 : Quel avenir pour les résidences défiscalisées ?
TABLE DES PHOTOS
???
?
REM ERCIEM ENTS ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? . 1
SOM M AIRE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 2
PREAM BULE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? . 3
INTRODUCTION ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? .. 5
M ETHODOLOGIE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 15
PARTIE 1. LES HABITANTS AU COE UR DE LA PROBLEM ATIQUE ? ? ? ? ? ? ? . 21
1. Une problématique différenciée par territoire ????????????????. 22
1.1 L?habitat indigne en milieu urbain ???????????????????????????.. 22
1.2 La question de l?habitat insalubre en diffus ??????????????????????.? 25
2. Le vécu des habitants par statut d?occupation ???????????????.? 26
2.1 Les locataires, entre précarité et impuissance ??????????????????????. 26
2.2 Les propriétaires, les captifs d?un habitat indigne ????????????????????. 29
3. Des parcours de vie diversifiés pour des situations saisissantes ..?????.?? 31
3.1 Les parcours résidentiels : comment arrive-t-on dans un logement indigne ? ??????? 31
3.2 La sortie d?insalubrité ?????????????????????????????????... 32
3.3 La perception de l?insalubrité du point de vue des occupants ??????????????.. 34
3.4 Les effets d?un logement indigne, les difficultés au quotidien ?????????????? 34
4. La relation avec les acteurs de terrain de la lutte contre l?habitat indigne ???. 36
4.1 Les acteurs techniques ?????????????????????????????????. 36
4.2 Les travailleurs sociaux ????????????????????????????????.. 38
4.3 Les acteurs mixtes ???????????????????????????????????.. 40
PARTIE 2. ANALYSE ISSUE DU TRAVAIL D?ENQUETE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 42
1. Eléments de réflexion à partir du vécu des occupants ????????????.. 43
1.1 Le repérage efficace des travailleurs sociaux et des opérateurs ??????????????. 43
1.2 Les recours DALO, un moyen peu pertinent pour aborder l?insalubrité ?????????? 44
1.3 Des situations diversifiées qui amènent à des profils différenciés ????????????.. 45
1.4 Des modes de vie dignes du début du 20
ème
siècle dans la ville de Toulouse ???????.. 47
1.5 Le marché immobilier local peut générer une lente dégradation du centre-bourg :
l?exemple de Saint-Gaudens .??????????????????????????????.. 47
2. L?accompagnement des occupants, une posture hétérogène selon l?acteur
en présence ???????????????????????????.48
2.1 Quels rôles pour le SCHS face à la prise en compte de la composante sociale ? ?????... 49
2.2 L?occupant se heurte à des interrogations d?ordre technique et financier ?????????.. 50
2.3 L?appui juridique des acteurs ??????????????????????????????...51
2.4 Le rôle non négligeable des acteurs ???????????????????????????. 53
2.5 L?occupant à la barre ??????????????????????????????????. 55
PARTIE 3. PRECONISATIONS ET ELEM ENTS PROSPECTIFS ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 57
1. Stratégie et plan de communication ????????????????????? 58
1.1 Rendre mieux lisible les dispositifs existants en matière de LHI ?????????????. 58
1.2 Faire passer l?information vers les occupants : le rôle des acteurs ? ???????????... 59
1.3 Réviser le formulaire DALO face à un public fragile ??????????????????? 59
TABLE DES MATIERES
???
?
2. Le suivi des situations ???????????????????????????.. 61
2.1 Réaliser un suivi en réseau des situations ????????????????????????? 61
2.2 La lutte contre l?habitat indigne à l?heure des chiffres ??????????????????.. 63
2.3 Des situations urgentes bloquées par des enjeux différents selon les acteurs ???????? 64
3. Les priorités de la lutte contre l?habitat indigne ????????????????64
3.1 Conforter et renforcer le consensus existant autour de la résorption de l?habitat indigne ?? 64
3.2 Améliorer le repérage ???????????????????????????????????65
3.3 L?expérience originale du PNRQAD de Bordeaux : une étude anthropologique ??????..67
3.4 Le vieillissement de la population pose de nouvelles interrogations ???????????? 68
3.5 Le traitement de l?habitat collectif dans les décennies à venir ???????????????. 70
3.6 L?avenir du PLHI de la Haute-Garonne ?????????????????????????? 72
CONCLUSION ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? .. 74
BIBLIOGRAPHIE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 76
TABLE DES SIGLES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? .. 78
ANNEXES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 79
Annexe 1 La grille d?entretien ???????????????????????????????? ? 80
Annexe 2 Le courrier envoyé aux ménages ?????????????????????????? ?87
Annexe 3 « Quels besoins de recherche pour conforter la politique publique de lutte contre l?habitat
insalubre ? »
Article de Nancy BOUCHE ? Ex présidente du PNLHI ???????????????? 88
TABLE DES FIGURES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 95
TABLE DES FIGURES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 95
TABLE DES PHOTOS ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? . 96
TABLE DES M ATIERES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 97
(ATTENTION: OPTION y a-t-il de personnes dans ce logement ?
?
??3 ?????????????????????????????????????????????????6 ?
??7 ?????????????????????????????????????????????????8 ?
??????????9 ??????????????????????????????????????????????????????!??8 ?
?
?
1.11?Combien avez-vous d?enfants qui vivent dans le logement ??
?
??3 ?????????????????????????????????????????????????6 ?
??7 ?????????????????????????????????????????????????8 ?
??????????9 ??????????????????????????????????????????????????????!??8 ?
?
?
1.12 Quel âge ont-ils ?
??????
1.13Pour quelle(s) raison(s) avez-vous emménagé dans ce logement ? (2 choix)
????
??? ?; ??%??" %?!??? ?%?%!??????# ?$ ????????????????????????????????? ?????1 ???# ???!????$ ????!?????.?$ ?????
??????????%!???1 ????? ??? ??%?%?????????????????????????????????????????? ?????1 ????????!????!?????" ???/?< = $ ?# ?'?!?" ????'????>0?
?? ?# ?$ ????? ?%?%!???????? ?? ???????????????????????????????????????????%?? ??? ?????????$ $ ????2??????!???!??" ??????????????????????????????????????????????
??????????? ?????'?? ?%????( ?*???????
?
?
?
??????? ?? ? ?????????# ?$ ?????
2.1 A quel moment le logement que vous occupez est-il devenu impropre à habiter ?
?
?? ????!???????# ???????!??& ???????!????????!??" ?????????????????
??????????????????????$ ? ???? ? ???????# ???????!??& ???????!????????!??" ?????
2.2D?un point de vue de l?insalubrité, pouvez-vous me montrer ou me faire part de la
situation ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.3 Est-ce que vous considérez que votre logement est « dangereux » ? Pourquoi ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.4 Quel(s) désordre(s) provoque(nt) cette situation sur votre quotidien ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????
2.5 Avez-vous déjà eu des réactions violentes par rapport à votre situation sur votre
entourage et/ou le propriétaire ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
??????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
???
?
2.6 L?insalubrité est-elle à l?origine de symptômes constatés ? Vos enfants ont-ils étaient
touchés ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
??????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.7Pensez-vous que votre situation au quotidien influe sur le fait de :
??? ???" ???????$ ? ????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????!???# ????
??? ??????????!?????!???? ???????????!????????????????????????????? ?" ????????" ???.?$ ????????????????
??????????@ ?????!???????" ??%???A ?%??????????????????????????????????????????????? ?????'?? ?%????( ?*??????
2.8 Quel(s) motif(s) vous poussent encore à habiter ce logement à l?heure d?aujourd?hui ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
??????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.9Envisagez-vous de quitter le logement ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
2.10Si oui, vous souhaitez être logé :
??? ??? , ??????????????????????????????????????? ?# ?$ ????? ??" %??
2.11 Si oui, quel endroit privilégieriez-vous ?
????? ???????'?? ?%????( ????) ???????????.???????# ???!??$ ? $ ??*???????
? ? # # ??$ %??????????????????'?? ?%????( ??????$ $ ????*???????
? ? ????+? ??????'?? ?%????( ??????$ $ ????* ??????
? , ?!???- ?%?%??'?? ?%????( ????!%? ????$ ????* ??????
? ? ??????!%? ????$ ???? : ??????
? ??- ??%????# ???'?? ?%????( ???) ????*???????
?
???
?
? ?????? ?? ? ??????A ???????????????
3.1 Pouvez-vous me décrire l?ensemble des démarches que vous avez réalisé pour sortir de
cette situation ? Avez-vous été aidé ? Par qui ?
?????????????????????????????????????????
???????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
3.2Connaissez-vous le SCHS (Service Communal d?Hygiène et de Santé) ou l?ARS (ex
DASS) ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.2 Connaissez-vous le Pôle de lutte contre l?habitat indigne ?
?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.3 Avez-vous connaissance du dispositif DALO (Droit Au Logement Opposable) ?
?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.4 Si oui, par quel(s) moyen(s) d?information avez-vous eu connaissance de cela ?
?????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? $ ?????.?$ ?????
??, %!????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????/?0?/? ???????? ??< ???) ??'?? ???B ???< ????'????>0?
????& ?????%?????%??????/? ???? ? ? 0???????????????????????????????????, ??????!??" ???????$ $ ????
??????????? ?????'?? ?%????( ?*???????
3.5Avez-vous eu la visite à votre domicile d?un de ces organismes ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
?
?
3.6Quels étaient les organismes en présence ?
??? ? ? ? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ? ? ?/?A ?? ? ? ? 0?
??? ? ? ? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????!??? ???????? %?%????
??????????? ?????'?? ?%????( ?*?????????????????????????????????????????????????????????????????????????????
3.7 Comment s?est déroulée la visite ? La personne vous a t?elle écouté attentivement ?
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
???
?
3.8Avez-vous parlé de l?ensemble de ces démarches à votre propriétaire ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.9Si non, pour quelles raisons ?
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
? ???????.??$ ???????# %?%??????
4.1 D?un point de vue professionnel, pouvez vous me décrire brièvement votre parcours ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
???????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
4.2 Quel est le montant de votre loyer sans les aides (charges incluses) ?
- - - - ¤
4.3 Quel est le montant de votre loyer avec les aides ?
- - - - ¤
4.4. Quelle est la part que représente le paiement du loyer sur votre budget ménage/mois ?
?
??3 26 ?????????????????????????????????????????????????????????3 27 ?
??????????3 29 ?????????????????????????????????????????????????????????9 26
4.5Quel est votre âge ?
??C +3 D ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????6 C +8 D ???????????????????????????????????????????????????????????????????!??E 8 ?????
??7 C +9 D ???????????????????????????????????????????????????????????????????????????: C +E 6 ?????
???
?
4.6 Quelle est votre situation matrimoniale ???
?
??, ???%/?0????????????????????????????????????????????????????????????????????????? %??& ???????
??? ?" ???%/?0?????????????????????????????????????????????????????????????????????
??.?/" ?0?
??????????? ?????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????
?
?
?
Je vous remercie de m?avoir reçu et de m?avoir consacré de votre temps pour
répondre à ces quelques questions. Avez-vous des remarques supplémentaires, une
question, un sentiment, un avis à ajouter ?
?
?
Note :?????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
? .????????????????????????????????????.
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
???
?
?????????
???????????????????????????????????
?????????????????????
????? ??????????????? ?!???? ?"?#???????$%&????
???&'??????????(? ?)??
Annexe 2 - Le courrier envoyé aux ménages
?
?
?
?
??????????? ??
???????????????
?
?
????????? ?
??????????? ??? ???????????
?? ?? ?????????????
????????*???????+?????????
?
? ?????? ? ?? ????? ?? ? ???????????? ????? ???
? ? ?? ? ?? ????
? ???
??? ???? ? ???
??????????????
??????????????????????
????????
???
?????????????
??????????????????????
???????????
??????
?
?
?
?
?
?
?
,? ???*?
?
?
"???? ??? (? ??? -???? ?? ?? .??? ????? ??????? ???? ???? (?? ?????? ?? ???? ??/????*? +?? ???0????????
??(?????????????????/??/???
?
1???? ???????? ?? ??? #????? 2? ??? (?????????(?? #??? ??? ????? ?? %3??? ?#????????? ?? ???? (?????
?-0? ????? ?/????
?
4???????#??#??????????????????(?????#??????????? ????#?????????????.??????#?????????2??????
???(???? ????????+?????2????????
?
5?? ????? .??????*? ??? ????? ?-?((?#?6*? ?? ????? #????? ???? ?????? ?? .???????? ???? ????? ??##??? ???
??/????*? ????? #??(????? ?? ???*? ????? .??? ???? ?? ????? ????? ???? ???? ??#????7??
?? ?? 2? ?
???????????? ??
?
0? ????
?
%???? ??#??????#??????????/???????????(????? ?*??????#????6????(???(??????????????????&??
?
4????????????(??? -????(?? ?? ????????????????#?????????((??????/??? ????
?
4???????#???? -?/????*?,? ???*??-?)#???????? ?????(???? ??????? ????/?????
?
?
?
?
,???)))?)))??????????????????????????????????????????????????????????8?????#???? ??? ??%3??? ??????(??????-0? ????? ?/??*?
??????)))?
???????9:89:;<??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????
???
?
Annexe 3 - « Quels besoins de recherche pour conforter la politique publique de lutte
contre l?habitat insalubre ? » (N. BOUCHE)
?
?
Avant de vous proposer quelques réflexions relatives aux besoins de recherche pour conforter
le programme public de lutte contre l'habitat insalubre, permettez-moi de vous citer deux
réflexions, qui l'une comme l'autre nous incitent à ne pas oublier la dimension sociale de
l'habitat insalubre ; la première est de Villermé qui disait à peu près en 1829 : "ce ne sont pas
les murs qui tuent, mais la misère qui tue les ouvriers" ?et la seconde émane d'un vieux
travailleur migrant, relogé dans le cadre de l'opération de rénovation urbaine d'Alès en 1959
qui écrivit sur le livre d?or de l?opération : "on m'a donné un logement, mais on m'a volé la
ville".
Pourquoi les questions posées lors de ce colloque au regard du plan national de lutte
contre l'habitat indigne ?
Une première réflexion tient à la profonde méconnaissance que nous avons de l'habitat
insalubre, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, et ce d'autant plus que la réalité et la
persistance de cet habitat ont été quasi totalement occultées depuis plusieurs dizaines
d'années, depuis la fin des opérations publiques de résorption ; c'est à dire de démolition
/reconstruction "loi Vivien". Tout s'est passé comme si les progrès constants et réels de
l'amélioration de l'habitat, des conditions de confort, telles que les mesure l'INSEE, avaient
laissé penser que l'inconfort étant marginal, l'insalubrité avait disparu ? comme si ces notions
étaient réductibles l'une à l'autre ? confusion fréquente - Plus grave et plus cynique serait la
position qui accepterait, en toute connaissance de cause, la persistance d'un parc de très
mauvais logements comme variable d'ajustement du logement à usage social ? au mépris des
droits de l'homme. Certes, les réalités d'aujourd'hui ne sont plus celles des taudis dénoncés par
l'Abbé pierre en 1954 ni celles des bidonvilles subsistants encore nombreux en 1968. On n'a
vraiment redécouvert ces réalités, proprement "indignes", au sens premier du respect des
droits de l'homme, du droit à vivre dans un logement sûr et salubre, que dans les années 1997-
98. Pour tout un ensemble de raisons culturelles, administratives et politiques, la résorption de
l'habitat insalubre ne figura plus ni dans les préoccupations des politiques de santé publique ni
dans celles du logement.
La question des sources
Notre méconnaissance du phénomène tient aussi au manque de sources et à la difficulté de
travailler à partir de données exploitables. Les chiffres de l'INSEE sont peu utiles pour notre
objet et nous avons connu le dernier recensement général de la population en 1999, lequel
permettait de connaître l'importance d'un habitat totalement inconfortable1 , des locations en
meublés, les logés gratuitement, et autres statuts, des habitats de fortune ?Les enquêtes
logement (ENL) de l'INSEE effectuées tous les 4 ans sur un échantillon de 45 000 logements
ne permettent évidemment pas cette finesse d'analyse à l'échelle pertinente et nous avons
constaté que les ENL minoraient de façon sensible tant le parc locatif privé que le parc
inconfortable; il va sans dire qu'elles permettent encore moins d'évaluer les locations en
meublés, les logés gratuitement et autres statuts, les habitats de fortune, tous lieux de possible
insalubrité. Les enquêtes de l'INSEE relatives aux conditions de vie, qui permettent
d'appréhender, grâce à des questionnaires complémentaires, le "vécu" des occupants dans leur
logement et leur environnement, si elles donnent des indications précieuses à ce titre, sont
effectuées sur un échantillon inférieur à 10 000 logements et ne peuvent donc nous permettre
???
?
d'évaluer l'importance du parc insalubre. Pour ces raisons, le Pôle "habitat indigne" avec la
DGUHC exploite, depuis les années 2000, les fichiers fiscaux dits "Filocom", à partir d'un
croisement entre les catégories cadastrales traditionnelles de classement des logements
vétustes et très vétustes et le revenu moyen des ménages inférieur à 60% des plafonds de
ressources "HLM"3. Ce fichier est très riche et son actualisation tous les 2 ans en font un
précieux outil de travail. A partir de cette exploitation, est issu un chiffrage statistique d'un
"parc privé potentiellement indigne", base de travail qui permettra aux équipes de terrain de
confronter ces données avec leurs connaissances accumulées et les expertises locales (plaintes
recueillies par les différents, services, demandes de relogement pour "insalubrité",
signalements de travailleurs sociaux, travaux relatifs aux OPAH et programmes locaux de
l'habitat, études urbaines diverses?)
Cependant Filocom étant un fichier fiscal lié à la taxe d'habitation et à la TFPB, on ne peut
donc connaître les formes d'habitat non taxée à ces titres ?soit les hôtels meublés, centres
d'hébergement, habitats précaires, bateaux, caravanes, campings, caves, sous-sols, garages
?non plus que le surpeuplement et les hébergements familiaux.
Les quelques enquêtes utilisables, ou monographies effectuées, font apparaître dans la période
récente de nouvelles populations précarisées, des jeunes, des étrangers, notamment dans les
centres et les grandes villes et majoritairement dans du locatif privé et à des loyers très élevés
?et dans quel état ?
L'appréciation de la réalité vécue de cet habitat insalubre butte aussi sur l'évolution du confort
et l'amélioration des conditions générales de l'habitat en France : on n'accepte plus le total
inconfort rural de nos grands parents au sortir de la guerre?L'évolution de l'acceptabilité
sociale des conditions d'habitat aujourd'hui fait partie des questions, avec ses conséquences
sur la sociabilité, le développement psycho-social des enfants ou adolescents, la santé
psychique des personnes, leur capacité d'intégration. Cette acceptabilité est aussi à mettre en
relation avec les histoires personnelles des gens, les lieux et cultures locales, l'age, l'entourage
social ou familial, l'environnement. On ne peut que constater une plus grande exigence
générale au regard des conditions d'habitabilité, de confort car celles-ci sont ressenties comme
nécessaires à la reconnaissance de soi, à la dignité. Se pose donc aussi la question de
l'adéquation des critères d'insalubrité à ces nouvelles donnes mais aussi aux caractéristiques et
désordres propres du bâti plus récent, de type copropriétés des années 60 à 75 ?.
L'habitat privé est globalement sorti des priorités des politiques publiques du logement
depuis le tournant de la décentralisation.
Pourquoi ? Parce que les quartiers d'habitat privé sont apparus comme des lieux fortement
revalorisés depuis les années 1975 et dont le traitement relevait de l'aménagement, donc
exclusivement des collectivités locales. La pauvreté dans l'habitat privé, qu'elle affecte les
propriétaires occupants ou les locataires, est largement méconnue et sous-estimée par les
responsables publics.
Les politiques publiques se sont concentrées sur les "grands ensembles" périphériques,
majoritairement d'habitat social, plus récemment sur les grandes copropriétés, depuis les
années 80, comme si ? sauf exceptions- les quartiers anciens et l'habitat privé étaient
uniformément riches et prospères?..
Peu de quartiers d'habitat privé ? et ancien- ont figuré dans les "quartiers de politique de la
ville" depuis les années 1983-84. On compte aujourd'hui quelques 750 "zones urbaines
sensibles " (ZUS) constituant les priorités de l'action publique au titre de cette politique et de
celle de la "rénovation urbaine"4 Or, sur les 751 ZUS, le décompte des logements "anciens"
c'est à dire construits avant 1948, fait apparaître 51 ZUS avec plus de 50% logements anciens,
soit 161.000 logements sur un total de 222.000 5. La part d'habitat ancien représente en effet
???
?
15% des 1,8 M de logements concernés, avec 274.000 logements d?avant 1948, dont 132.000
d?avant 19146.
Les travaux sur la pauvreté et l'habitat se sont largement focalisés sur la grande exclusion, les
sans-logement ? y compris sous la pression des organisations humanitaires et de l'opinion
publique?.La "loi Besson" du 1990 est, par exemple, centrée sur les sans logement ou si mal-
logés que quasi sans logement et son objet est largement de faire accéder ces personnes à un
logement, parfois les reloger. Le traitement des logements insalubres est absent de la "loi
Besson" alors que les occupants de logements insalubres figurent parmi les prioritaires, mais
la relation organisée avec la police de l'insalubrité était exceptionnelle. S'est répandue l'idée,
faussement bien-pensante, que mieux vaut un toit ? mauvais - que pas de toit ? aux loyers peu
élevés ou supposés tels ? C'est aussi l'idée que ces très mauvais logements jouent un rôle non
dit de sas : c'est le trop fameux "parc social de fait" dont on ne peut que condamner les
ambiguïtés et les effets néfastes; c'est justifier le rôle social des marchands de sommeil : la
notion de parc social de fait est définitivement à récuser dans une société qui se veut de droit
et respectant les droits de l'homme.
Les études relatives à la pauvreté ou la précarité
Les grandes études sur la pauvreté ou la précarité n'analysent guère la relation avec la
qualité du logement, autrement que par le seul statut d'occupation (propriétaire/locataire,
autres?. ) ou la catégorie administrative du logement (HLM, Locatif privé).
Par exemple, le rapport 2003-2004 de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion
sociale fournit un certain nombre de données qualitatives et quantitatives sur les conditions de
vie et d'habitat des ménages pauvres et/ou précaires, dans un chapitre consacré à l'accès aux
droits fondamentaux. Si les conditions de vie, de logement des bénéficiaires de minima
sociaux sont analysées grâce à une enquête diligentée à cet effet qui révèle pour la part de
locatif privé un taux important de suroccupation, un certain inconfort, des problèmes de
chauffage, de vétusté, d'exiguïté, aucun élément plus précis ne permet de caractériser les
logements concernés?
Parallèlement, l'état de mauvaise santé de ces allocataires est clairement mentionné, mais sans
corrélation particulière avec les conditions de logement (ou d'autres éléments/sauf financiers)
Or, les travaux de l'Observatoire font apparaître un rajeunissement des ménages pauvres, leur
présence majoritairement en ville et villes-centres, et leur accès au logement par le locatif
privé, Quelques données intéressantes sont signalées : des taux d'effort brut pour se loger qui
varient entre 408 et 51%, hors charges, une augmentation des loyers de 80% entre 1988 et
20029 (à comparer à celle des revenus de 30%), un mauvais état des logements 10 et
l'explosion des charges locatives.
Configuration des lieux : 54% des logements locatifs privés sont des studios ou des deux-
pièces. Le surpeuplement semble stable depuis 1988 au taux de 20%.
Rien n'est dit sur l'état de ces logements mais il y a bien un faisceau d'indices pour laisser
penser qu'une partie significative de ces logements locatifs privés soit dégradée ou insalubre,
mais laquelle ? et avec quelles effets sur la santé et l'équilibre mental des occupants?
Les travaux sur les enfants pauvres en France (colloque de 200312, rapport du CERC 2004)
appellent les mêmes remarques : aucune donnée spécifique sur les conditions d'habitat dans
les logements privés et anciens dégradés n'apparaît. Or, ces travaux font apparaître que 46%
des enfants pauvres vivent en surpeuplement dans parc locatif privé (39% en HLM) avec des
risques avérés d'échec scolaire et des difficultés de socialisation et massivement dans les
grandes agglomérations. 49% d'entre eux sont dans des familles connaissant des restrictions
sur des consommations de base (dont chauffage), 82% dont les ressources ne couvrent pas les
dépenses courantes, 93% sans départ en vacance, 58% ne peuvent recevoir chez eux ?
? ?
?
La répartition selon types d'habitat de ces enfants pauvres donne une sur-representation dans
le locatif social, le locatif privé et les autres statuts (hôtels meublés, meublés, sous-locations),
mais aucune relation n'est tentée entre les données mises en avant et le type d'habitat
concerné..
Les travaux de chercheurs sur la précarité et la stigmatisation sont souvent effectués sur des
grands ensembles d'habitat social.
Les travaux de Cyril Rizk montrent la plus grande présence des enfants pauvres dans les
villes-centre que dans banlieues, ou dans le rural et une majorité en quartier HLM (45% ),
mais aussi dans le parc privé; il note la présence d'un habitat dégradé, humide, mal chauffé,
mais sans établir de relation avec le parc privé ; de plus ces indications sont difficiles à
interpréter ou à d'approfondir car elles sont reprises de la source de l'INSEE "enquête /vie des
quartiers" ?
Il y a peu de données sur la santé des enfants sauf les travaux de l'enquête santé et protection
sociale du Credes et sur les ZEP, il n'y a pas de liaison avec les conditions d'habitat sauf en
ZEP, mais ocelles-ci se croisent encore avec les quartiers de "politique de la ville".
Pour approfondir une politique nationale : que devrait-on savoir ?
On a vu que toutes les études globales reposent sur l'exploitation des grandes enquêtes de
l?INSEE, or si celles-ci sont utilisables pour des analyses générales sur la pauvreté, par
exemple, car portant sur des grands nombres, pour des études plus fines elles ne sont pas
utilisables ? et il n?y aura plus de recensement général de la population exhaustif.
Il n?est donc pas étonnant que l?on ait aucune étude de type transversal sur les quartiers
d?habitat insalubre, de type « observatoire des ZUS ». Celle-ci serait difficile à mettre en
place car s?il existe encore des zones urbaines et quartiers d?habitat privé fortement insalubres
? et certaines sont en ZUS, aujourd?hui et c?es heureux, l ?habitat insalubre comme l?habitat
précaire est très largement diffus, tant en zone urbaine, sub-urbaine que rurale et de ce fait
parfois difficile à repérer et donc à analyser.
Seul l'observatoire des ZUS permet aujourd'hui de croiser différents indicateurs concernant la
population y résidant. Mais aucun traitement particulier ne permet de caractériser les "ZUS
d'habitat ancien" et d'en savoir davantage sur les conditions de vie, les difficultés des habitants
de cet habitat ancien ?aucun élément sur les éléments de salubrité, de dégradation, de mal
vivre, de surpeuplement, de sociabilité, de santé ?. L'exiguïté des logements est
probablement plus importante et la suroccupation aussi ?.d'où les risques d'enchaînement de
difficultés (échec scolaire, développement humain, morbidité?). Mais les données recueillies
par l?observatoire sont communes à toutes les ZUS et ne différencient pas les ZUS/quartier
d'habitat social des ZUS d?habitat privé et d?habitat ancien : or ces zones ont, à première vue,
peu de caractéristiques communes ? ne serait-ce que les conditions de salubrité et de confort,
le niveau des loyers, le statut d?occupation et le rapport aux bailleurs. ..
Ce que l'on devrait au minimum savoir
Une grande partie des manques évoqués ci-dessus.
Qui habite en habitat insalubre, suite à quels évènements, quels itinéraires ? quelle proportion
en milieu rural, en milieu urbain, combien de familles, d'enfants, de ménages monoparentaux,
de personnes seules, âgées, handicapées, d'étrangers ? travailleurs migrants- de squatters, de
bénéficiaires de minima sociaux, de réfugiés, de clandestins ?.? Quels modes de vie, quels
effets sur la sociabilité, sur le développement personnel, sur la santé mentale, sur la scolarité,
sur l'insertion des femmes étrangères ? et de leurs enfants??.?
?
?
?
Quels indicateurs mettre en place ou utiliser ?
Le seul critère des éléments de confort est insuffisant (dans quel état d?usage sont-ils et à que
coût ?) mais il est déjà un indicateur : un immeuble sans eau courante et sans sanitaires peut
difficilement être salubre ?mais l?inconfort rural est plus facilement toléré que l?inconfort
urbain (mais pourquoi ? ce serait à approfondir)
Le critère de la vétusté et des caractéristiques du bâti de qualité médiocre (catégories utilisées
par Filocom) est utile mais doit être vérifié in situ (questions de l?actualisation des catégories
cadastrales anciennes, hétérogénéité selon les départements, ?.si filocom apporte beaucoup
de données actuelles, notamment grâce au croisement avec les ressources des ménages, des
expertises locales doivent compléter et resituer des réalités locales connues ou à approfondir.
Enfin, seul le logement traditionnel et officiel est répertorié.
Mais on pourrait aussi approfondir et enrichir la connaissance des conditions de vie de
populations pauvres, fragiles et repérables en approfondissement la recherche ; les titulaires
de la CMU16, du RMI, des minima sociaux, personnes âgées, des saisonniers ?.que sait-on
de leurs conditions de vie et d?habitat ?
Les difficultés de méthode
Les ZUS sont des périmètres supposés homogènes et massivement de grands ensembles
d'habitat social ou de copropriétés ?formes urbaines peu ou prou destinées à demeurer même
si avec de profondes évolutions ?ce sont des habitats groupés et de même type, repérables
?répondant largement à des définitions homogènes. L'habitat insalubre n'est plus aujourd'hui
? sauf exceptions assez bien repérées - en secteurs complets mais plus largement en diffus ?
urbain et rural ? et ce n'est pas un statut à perdurer, c'est un état à traiter (travaux, démolition
ou transformations..) : difficulté d'approche, de repérage, entrées nécessairement
individuelles?.
L'habitat précaire est, lui, totalement occulté ?et méconnu ?.
Difficultés de méthode et de connaissances liées au fait que de moins en moins d'acteurs ou de
professionnels de santé ou sociaux soient amenés à entrer dans les domiciles et donc à repérer
les conditions d'habitat et de reconnaître de l'insalubrité (+ secret professionnel, respect de
l'intimité des personnes ?) ? sauf les inspecteurs de salubrité (par métier) et certains
travailleurs sociaux.
Ces remarques dans le désordre pose la question de mener des études particulières orientées
vers les questions soulevées, des monographies, sachant que des cibles existent, des personnes
et équipes-ressources et des expériences de terrain facilement mobilisables avec des équipes
de recherche à intégrer à certaines expériences ou opérations en cours ?
Des travaux seraient à approfondir à partir des équipes de MOUS et leur mission exploitée
avec des chercheurs (les hôtels meublés à Montreuil, à Marseille, à Paris, dans le val de marne
..) ?
Les inégalités sociales de santé : quelle part de l'habitat ?
3 aspects intéressent les politiques publiques :
- l?impact direct, celui auquel on pense le plus souvent ;
- l?impact indirect, celui des coûts détournés ;
- la question des bénéfices que l?on tire de la lutte contre l?insalubrité.
On ne sait quasi rien ?.sur les enfants, les familles, les personnes âgées, les ruraux et néo-
ruraux? Une profonde méconnaissance de la réalité des conditions de santé physique, sociale
???
?
et mentale selon les conditions d'habitat : on a jamais vraiment tenté d'analyser , par exemple
l'effet sur les ménages de travaux de réhabilitation et d'amélioration sur leur logement18, au
regard, par exemple, de leur sociabilité, de leur estime de soi, de leur insertion sociale, dans la
scolarité des enfants, de la santé de ceux-ci (ou de personnes âgées) dans le développement
psychique des adolescents ?ni même les effets du relogement (lorsque celui-ci est nécessaire
et souhaité).
Cette absence de données contraste avec les protocoles d?évaluation mis en place en Grande-
Bretagne, aux USA, qui ont été présentés lors du colloque.
Des exemples : on se préoccupe des accidents de la vie domestique, (chiffres considérables)
mais aucun repérage ne permet de savoir précisément dans quels lieux se sont produits ces
accidents : Chutes dans escaliers ou garde-corps ?oui mais où? Dans quel type d'habitat ?
Accidents électriques, brûlures ?oui, mais dans quel type d'habitat? Seulement pour le CO il
commence à y avoir des systèmes de surveillance, notamment avec la collaboration de R.
Garnier] Incendies d'immeubles : mêmes questions.. Développement de l'asthme chez les
enfants : quels liens avec l'habitat, à part effet « moquettes » ? On sait qu?il y a une résurgence
de la tuberculose chez des travailleurs migrants dans certains foyers : liens avec l'insalubrité
de l'habitat ?
Habiter un habitat insalubre a un coût financier sans commune mesure avec le service rendu et
l'état du logement : les loyers, les charges dont l'électricité et le chauffage qui explosent
?.quels reste à vivre pour la famille ? quels arbitrages sur la dépense familiale? Sur l'accès
aux soins ? mais aussi mener une vie sociale normale ?.
Le coût de la charge du logement et de ce qui est lié ne détourne ?t-il pas d'autres dépenses,
alors que l'état du logement n'est pas un facteur de satisfaction et donc n'est pas assumé
positivement ?
Habiter un habitat insalubre a un coût humain : la précarité, la violence de certains rapports
locatifs, de certains logeurs ?.avec des conséquences sur le psychisme, l'aptitude à se
défendre, à sortir, à développer des rapports sociaux. Comprendre les processus de
développement de l?enfant, de l?adolescent, en milieu insalubre nécessite la construction
d?outils de méthodologie de quantification et de repérage, probablement la mise en place de
"cohortes" ; mais cela nécessite aussi des réflexions éthiques et déontologiques.
Or à tout traiter selon des normes générales on passe à coté de réalités de terrain non repérées
ni analysées permettant une politique ciblée .
S?agissant des politiques publiques, l?absence de variables d?identification claires,
disponibles, consensuelles, sur la prévalence de l?insalubrité et de la surpopulation par
exemple, contrarie fortement la prise en compte des besoins spécifiques des populations
concernées dans d?autres secteurs : il y a peu de stratégie adaptée de la politique éducative et
celle-ci ne peut s?adapter à un paramètre qui est non -nommé, en tout cas non -chiffré.
La lutte contre l'habitat insalubre ne peut être une politique de type "vertical" ou "sectoriel" et
se réduire à des travaux sur le logement ?.sans aucun croisement avec d'autres politiques
publiques : cohésion sociale et lutte contre la pauvreté, éducation nationale, gériatrie, maintien
à domicile des personnes âgées (mais quel état du domicile ?) accueil des saisonniers, des
étrangers ?
Des bonnes intentions peuvent avoir des effets pervers : accueil des droits d'asile, ASE,
urgences, sortie de foyers ?.dans de l'habitat insalubre ? Accession à la propriété encouragée,
par ex pour immigrés souhaitant rester en France ? oui, mais où et dans quelles conditions?
(accéder en copropriété dégradée, en habitat insalubre ? à quel coût social, à quelles charges
financières, avec quelles conséquences ?).
Quels outils de connaissance et de travail, de projet ? rôle des PRAPS de la nouvelles
génération ? Renforcement des SCHS ou de formes comme les ateliers santé-ville ? Des PMI,
rôle à croiser avec les conditions d'habitat /déjà engagé sur la prévention du saturnisme ?
???
?
médecine scolaire ? Il serait nécessaire que les outils nationaux de programmations actuels
(ateliers santé ville, programmes régionaux de santé publique, équipes de réussite éducative),
comme les dispositifs locaux, disposent d?outils leur permettant d?intégrer la lutte contre
l?insalubrité et ses conséquences dans leurs préoccupations.
Beaucoup de politiques croisent de fait, mais sans le savoir, de l'habitat insalubre et les
croisements de questions ne se font pas ?.
Ces propos sont ceux d?une non spécialiste des questions de santé publique mais qui après 3
ans d?animation d?un réseau interministériel et de portage d?un plan d?action ambitieux sur
des sujets difficiles, analyse les manques permettant, au delà de l ?implication personnelle et
quasi-militante de quelques professionnels ou agents publics qui ne peut masquer le manque
d?assise théorique et méthodologique qui puisse fonder indispensables à la conduite dans le
temps d?une une intervention pérenne, non liée aux personnes, de mobiliser sur leurs métiers
et responsabilités les acteurs indispensables à la conduite dans le temps d?une politique
publique durable.
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
???
?
?
?
Figure n°1 : Résidences principales de qualité médiocre et très médiocre en Haute Garonne
Figure n°2 : Ménages ayant un revenu inférieur à 60% du plafond HLM en Haute-Garonne
Figure n°3 : Logements insalubres et logements ayant fait l?objet d?une mise en demeure ou
d?un arrêté préfectoral sur la commune de Toulouse entre 2005 et 2009.
Figure n°4 : Localisation des ménages enquêtés sur le département de la Haute-Garonne
Figure n°5 : Extrait du formulaire DALO
Figure n°6 : Page d?accueil du site extranet du PDLHI de la Haute-Garonne
Tableau n°1 : Les chiffres de l?habitat indigne en Haute-Garonne
Tableau n°2 : Nombre de plaintes liées à l?habitat entre 2006 et 2009 (SCHS Toulouse)
Tableau n°3 : Les ménages enquêtés
Tableau n°4 : Planning de l?étude
Tableau n°5 : Tableau trimestriel des recours DALO au titre de l?insalubrité par type de profil
Tableau n°6 : Les recours DALO au titre de l?insalubrité par zone géographique
Tableau n°7 : Parc privé inconfortable de Saint-Gaudens
TABLE DES FIGURES
TABLE DES GRAPHIQUES
???
?
Photo n°1 : Visite au domicile d?Henriette
Photo n°2 : La chambre d?Henriette
Photo n°3 : Le W C extérieur
Photos n°4 : Vue d?ensemble des conditions de vie de l?occupant
Photo n°5 : Une ferme certifiée biologique qui est insalubre
Photos n°6 : Une humidité découverte quelque temps après le bail de location
Photo n°7 : Une ferme insalubre dans le périurbain toulousain
Photos n°8 : Vue d?ensemble des conditions de vie de Karine
Photos n°9 : Entrée d?immeuble et refoulement des eaux usées au domicile de Jacques
Photo n°10 : Visite d?un logement indigne en présence d?une assistante sociale du CG
périurbain toulousain
Photos n°11 : La remise en location d?un logement libéré après un avis favorable du DALO
Photos n°12 : Au 65 et 67, rue Vauquelin
Photos n°13 : Signature du protocole du PNRQAD de Bordeaux
Photo n°14 : Le centre historique (en rouge) et l?arc durable (en vert) de Bordeaux
Photo n°15 : Signature du protocole du PNRQAD de Bordeaux
Photo n°16 : En visite dans le centre historique de Bordeaux
Photo n°17 : Quel avenir pour les résidences défiscalisées ?
TABLE DES PHOTOS
???
?
REM ERCIEM ENTS ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? . 1
SOM M AIRE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 2
PREAM BULE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? . 3
INTRODUCTION ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? .. 5
M ETHODOLOGIE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 15
PARTIE 1. LES HABITANTS AU COE UR DE LA PROBLEM ATIQUE ? ? ? ? ? ? ? . 21
1. Une problématique différenciée par territoire ????????????????. 22
1.1 L?habitat indigne en milieu urbain ???????????????????????????.. 22
1.2 La question de l?habitat insalubre en diffus ??????????????????????.? 25
2. Le vécu des habitants par statut d?occupation ???????????????.? 26
2.1 Les locataires, entre précarité et impuissance ??????????????????????. 26
2.2 Les propriétaires, les captifs d?un habitat indigne ????????????????????. 29
3. Des parcours de vie diversifiés pour des situations saisissantes ..?????.?? 31
3.1 Les parcours résidentiels : comment arrive-t-on dans un logement indigne ? ??????? 31
3.2 La sortie d?insalubrité ?????????????????????????????????... 32
3.3 La perception de l?insalubrité du point de vue des occupants ??????????????.. 34
3.4 Les effets d?un logement indigne, les difficultés au quotidien ?????????????? 34
4. La relation avec les acteurs de terrain de la lutte contre l?habitat indigne ???. 36
4.1 Les acteurs techniques ?????????????????????????????????. 36
4.2 Les travailleurs sociaux ????????????????????????????????.. 38
4.3 Les acteurs mixtes ???????????????????????????????????.. 40
PARTIE 2. ANALYSE ISSUE DU TRAVAIL D?ENQUETE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 42
1. Eléments de réflexion à partir du vécu des occupants ????????????.. 43
1.1 Le repérage efficace des travailleurs sociaux et des opérateurs ??????????????. 43
1.2 Les recours DALO, un moyen peu pertinent pour aborder l?insalubrité ?????????? 44
1.3 Des situations diversifiées qui amènent à des profils différenciés ????????????.. 45
1.4 Des modes de vie dignes du début du 20
ème
siècle dans la ville de Toulouse ???????.. 47
1.5 Le marché immobilier local peut générer une lente dégradation du centre-bourg :
l?exemple de Saint-Gaudens .??????????????????????????????.. 47
2. L?accompagnement des occupants, une posture hétérogène selon l?acteur
en présence ???????????????????????????.48
2.1 Quels rôles pour le SCHS face à la prise en compte de la composante sociale ? ?????... 49
2.2 L?occupant se heurte à des interrogations d?ordre technique et financier ?????????.. 50
2.3 L?appui juridique des acteurs ??????????????????????????????...51
2.4 Le rôle non négligeable des acteurs ???????????????????????????. 53
2.5 L?occupant à la barre ??????????????????????????????????. 55
PARTIE 3. PRECONISATIONS ET ELEM ENTS PROSPECTIFS ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 57
1. Stratégie et plan de communication ????????????????????? 58
1.1 Rendre mieux lisible les dispositifs existants en matière de LHI ?????????????. 58
1.2 Faire passer l?information vers les occupants : le rôle des acteurs ? ???????????... 59
1.3 Réviser le formulaire DALO face à un public fragile ??????????????????? 59
TABLE DES MATIERES
???
?
2. Le suivi des situations ???????????????????????????.. 61
2.1 Réaliser un suivi en réseau des situations ????????????????????????? 61
2.2 La lutte contre l?habitat indigne à l?heure des chiffres ??????????????????.. 63
2.3 Des situations urgentes bloquées par des enjeux différents selon les acteurs ???????? 64
3. Les priorités de la lutte contre l?habitat indigne ????????????????64
3.1 Conforter et renforcer le consensus existant autour de la résorption de l?habitat indigne ?? 64
3.2 Améliorer le repérage ???????????????????????????????????65
3.3 L?expérience originale du PNRQAD de Bordeaux : une étude anthropologique ??????..67
3.4 Le vieillissement de la population pose de nouvelles interrogations ???????????? 68
3.5 Le traitement de l?habitat collectif dans les décennies à venir ???????????????. 70
3.6 L?avenir du PLHI de la Haute-Garonne ?????????????????????????? 72
CONCLUSION ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? .. 74
BIBLIOGRAPHIE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 76
TABLE DES SIGLES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? .. 78
ANNEXES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 79
Annexe 1 La grille d?entretien ???????????????????????????????? ? 80
Annexe 2 Le courrier envoyé aux ménages ?????????????????????????? ?87
Annexe 3 « Quels besoins de recherche pour conforter la politique publique de lutte contre l?habitat
insalubre ? »
Article de Nancy BOUCHE ? Ex présidente du PNLHI ???????????????? 88
TABLE DES FIGURES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 95
TABLE DES FIGURES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 95
TABLE DES PHOTOS ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? . 96
TABLE DES M ATIERES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 97
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION ????????????????????????!??8 ?
?
?
1.11?Combien avez-vous d?enfants qui vivent dans le logement ??
?
??3 ?????????????????????????????????????????????????6 ?
??7 ?????????????????????????????????????????????????8 ?
??????????9 ??????????????????????????????????????????????????????!??8 ?
?
?
1.12 Quel âge ont-ils ?
??????
1.13Pour quelle(s) raison(s) avez-vous emménagé dans ce logement ? (2 choix)
????
??? ?; ??%??" %?!??? ?%?%!??????# ?$ ????????????????????????????????? ?????1 ???# ???!????$ ????!?????.?$ ?????
??????????%!???1 ????? ??? ??%?%?????????????????????????????????????????? ?????1 ????????!????!?????" ???/?< = $ ?# ?'?!?" ????'????>0?
?? ?# ?$ ????? ?%?%!???????? ?? ???????????????????????????????????????????%?? ??? ?????????$ $ ????2??????!???!??" ??????????????????????????????????????????????
??????????? ?????'?? ?%????( ?*???????
?
?
?
??????? ?? ? ?????????# ?$ ?????
2.1 A quel moment le logement que vous occupez est-il devenu impropre à habiter ?
?
?? ????!???????# ???????!??& ???????!????????!??" ?????????????????
??????????????????????$ ? ???? ? ???????# ???????!??& ???????!????????!??" ?????
2.2D?un point de vue de l?insalubrité, pouvez-vous me montrer ou me faire part de la
situation ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.3 Est-ce que vous considérez que votre logement est « dangereux » ? Pourquoi ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.4 Quel(s) désordre(s) provoque(nt) cette situation sur votre quotidien ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????
2.5 Avez-vous déjà eu des réactions violentes par rapport à votre situation sur votre
entourage et/ou le propriétaire ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
??????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
???
?
2.6 L?insalubrité est-elle à l?origine de symptômes constatés ? Vos enfants ont-ils étaient
touchés ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
??????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.7Pensez-vous que votre situation au quotidien influe sur le fait de :
??? ???" ???????$ ? ????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????!???# ????
??? ??????????!?????!???? ???????????!????????????????????????????? ?" ????????" ???.?$ ????????????????
??????????@ ?????!???????" ??%???A ?%??????????????????????????????????????????????? ?????'?? ?%????( ?*??????
2.8 Quel(s) motif(s) vous poussent encore à habiter ce logement à l?heure d?aujourd?hui ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
??????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
2.9Envisagez-vous de quitter le logement ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
2.10Si oui, vous souhaitez être logé :
??? ??? , ??????????????????????????????????????? ?# ?$ ????? ??" %??
2.11 Si oui, quel endroit privilégieriez-vous ?
????? ???????'?? ?%????( ????) ???????????.???????# ???!??$ ? $ ??*???????
? ? # # ??$ %??????????????????'?? ?%????( ??????$ $ ????*???????
? ? ????+? ??????'?? ?%????( ??????$ $ ????* ??????
? , ?!???- ?%?%??'?? ?%????( ????!%? ????$ ????* ??????
? ? ??????!%? ????$ ???? : ??????
? ??- ??%????# ???'?? ?%????( ???) ????*???????
?
???
?
? ?????? ?? ? ??????A ???????????????
3.1 Pouvez-vous me décrire l?ensemble des démarches que vous avez réalisé pour sortir de
cette situation ? Avez-vous été aidé ? Par qui ?
?????????????????????????????????????????
???????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
3.2Connaissez-vous le SCHS (Service Communal d?Hygiène et de Santé) ou l?ARS (ex
DASS) ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.2 Connaissez-vous le Pôle de lutte contre l?habitat indigne ?
?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.3 Avez-vous connaissance du dispositif DALO (Droit Au Logement Opposable) ?
?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.4 Si oui, par quel(s) moyen(s) d?information avez-vous eu connaissance de cela ?
?????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? $ ?????.?$ ?????
??, %!????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????/?0?/? ???????? ??< ???) ??'?? ???B ???< ????'????>0?
????& ?????%?????%??????/? ???? ? ? 0???????????????????????????????????, ??????!??" ???????$ $ ????
??????????? ?????'?? ?%????( ?*???????
3.5Avez-vous eu la visite à votre domicile d?un de ces organismes ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
?
?
3.6Quels étaient les organismes en présence ?
??? ? ? ? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ? ? ?/?A ?? ? ? ? 0?
??? ? ? ? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ??????????????????!??? ???????? %?%????
??????????? ?????'?? ?%????( ?*?????????????????????????????????????????????????????????????????????????????
3.7 Comment s?est déroulée la visite ? La personne vous a t?elle écouté attentivement ?
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
???
?
3.8Avez-vous parlé de l?ensemble de ces démarches à votre propriétaire ?
??? ????????????????????????????????????????????????? ????
3.9Si non, pour quelles raisons ?
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
? ???????.??$ ???????# %?%??????
4.1 D?un point de vue professionnel, pouvez vous me décrire brièvement votre parcours ?
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????????????
???????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
4.2 Quel est le montant de votre loyer sans les aides (charges incluses) ?
- - - - ¤
4.3 Quel est le montant de votre loyer avec les aides ?
- - - - ¤
4.4. Quelle est la part que représente le paiement du loyer sur votre budget ménage/mois ?
?
??3 26 ?????????????????????????????????????????????????????????3 27 ?
??????????3 29 ?????????????????????????????????????????????????????????9 26
4.5Quel est votre âge ?
??C +3 D ??????????????????????????????????????????????????????????????????????????6 C +8 D ???????????????????????????????????????????????????????????????????!??E 8 ?????
??7 C +9 D ???????????????????????????????????????????????????????????????????????????: C +E 6 ?????
???
?
4.6 Quelle est votre situation matrimoniale ???
?
??, ???%/?0????????????????????????????????????????????????????????????????????????? %??& ???????
??? ?" ???%/?0?????????????????????????????????????????????????????????????????????
??.?/" ?0?
??????????? ?????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????
?
?
?
Je vous remercie de m?avoir reçu et de m?avoir consacré de votre temps pour
répondre à ces quelques questions. Avez-vous des remarques supplémentaires, une
question, un sentiment, un avis à ajouter ?
?
?
Note :?????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
????????????????????????????????????????
? .????????????????????????????????????.
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
???
?
?????????
???????????????????????????????????
?????????????????????
????? ??????????????? ?!???? ?"?#???????$%&????
???&'??????????(? ?)??
Annexe 2 - Le courrier envoyé aux ménages
?
?
?
?
??????????? ??
???????????????
?
?
????????? ?
??????????? ??? ???????????
?? ?? ?????????????
????????*???????+?????????
?
? ?????? ? ?? ????? ?? ? ???????????? ????? ???
? ? ?? ? ?? ????
? ???
??? ???? ? ???
??????????????
??????????????????????
????????
???
?????????????
??????????????????????
???????????
??????
?
?
?
?
?
?
?
,? ???*?
?
?
"???? ??? (? ??? -???? ?? ?? .??? ????? ??????? ???? ???? (?? ?????? ?? ???? ??/????*? +?? ???0????????
??(?????????????????/??/???
?
1???? ???????? ?? ??? #????? 2? ??? (?????????(?? #??? ??? ????? ?? %3??? ?#????????? ?? ???? (?????
?-0? ????? ?/????
?
4???????#??#??????????????????(?????#??????????? ????#?????????????.??????#?????????2??????
???(???? ????????+?????2????????
?
5?? ????? .??????*? ??? ????? ?-?((?#?6*? ?? ????? #????? ???? ?????? ?? .???????? ???? ????? ??##??? ???
??/????*? ????? #??(????? ?? ???*? ????? .??? ???? ?? ????? ????? ???? ???? ??#????7??
?? ?? 2? ?
???????????? ??
?
0? ????
?
%???? ??#??????#??????????/???????????(????? ?*??????#????6????(???(??????????????????&??
?
4????????????(??? -????(?? ?? ????????????????#?????????((??????/??? ????
?
4???????#???? -?/????*?,? ???*??-?)#???????? ?????(???? ??????? ????/?????
?
?
?
?
,???)))?)))??????????????????????????????????????????????????????????8?????#???? ??? ??%3??? ??????(??????-0? ????? ?/??*?
??????)))?
???????9:89:;<??????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????
???
?
Annexe 3 - « Quels besoins de recherche pour conforter la politique publique de lutte
contre l?habitat insalubre ? » (N. BOUCHE)
?
?
Avant de vous proposer quelques réflexions relatives aux besoins de recherche pour conforter
le programme public de lutte contre l'habitat insalubre, permettez-moi de vous citer deux
réflexions, qui l'une comme l'autre nous incitent à ne pas oublier la dimension sociale de
l'habitat insalubre ; la première est de Villermé qui disait à peu près en 1829 : "ce ne sont pas
les murs qui tuent, mais la misère qui tue les ouvriers" ?et la seconde émane d'un vieux
travailleur migrant, relogé dans le cadre de l'opération de rénovation urbaine d'Alès en 1959
qui écrivit sur le livre d?or de l?opération : "on m'a donné un logement, mais on m'a volé la
ville".
Pourquoi les questions posées lors de ce colloque au regard du plan national de lutte
contre l'habitat indigne ?
Une première réflexion tient à la profonde méconnaissance que nous avons de l'habitat
insalubre, tant sur le plan quantitatif que qualitatif, et ce d'autant plus que la réalité et la
persistance de cet habitat ont été quasi totalement occultées depuis plusieurs dizaines
d'années, depuis la fin des opérations publiques de résorption ; c'est à dire de démolition
/reconstruction "loi Vivien". Tout s'est passé comme si les progrès constants et réels de
l'amélioration de l'habitat, des conditions de confort, telles que les mesure l'INSEE, avaient
laissé penser que l'inconfort étant marginal, l'insalubrité avait disparu ? comme si ces notions
étaient réductibles l'une à l'autre ? confusion fréquente - Plus grave et plus cynique serait la
position qui accepterait, en toute connaissance de cause, la persistance d'un parc de très
mauvais logements comme variable d'ajustement du logement à usage social ? au mépris des
droits de l'homme. Certes, les réalités d'aujourd'hui ne sont plus celles des taudis dénoncés par
l'Abbé pierre en 1954 ni celles des bidonvilles subsistants encore nombreux en 1968. On n'a
vraiment redécouvert ces réalités, proprement "indignes", au sens premier du respect des
droits de l'homme, du droit à vivre dans un logement sûr et salubre, que dans les années 1997-
98. Pour tout un ensemble de raisons culturelles, administratives et politiques, la résorption de
l'habitat insalubre ne figura plus ni dans les préoccupations des politiques de santé publique ni
dans celles du logement.
La question des sources
Notre méconnaissance du phénomène tient aussi au manque de sources et à la difficulté de
travailler à partir de données exploitables. Les chiffres de l'INSEE sont peu utiles pour notre
objet et nous avons connu le dernier recensement général de la population en 1999, lequel
permettait de connaître l'importance d'un habitat totalement inconfortable1 , des locations en
meublés, les logés gratuitement, et autres statuts, des habitats de fortune ?Les enquêtes
logement (ENL) de l'INSEE effectuées tous les 4 ans sur un échantillon de 45 000 logements
ne permettent évidemment pas cette finesse d'analyse à l'échelle pertinente et nous avons
constaté que les ENL minoraient de façon sensible tant le parc locatif privé que le parc
inconfortable; il va sans dire qu'elles permettent encore moins d'évaluer les locations en
meublés, les logés gratuitement et autres statuts, les habitats de fortune, tous lieux de possible
insalubrité. Les enquêtes de l'INSEE relatives aux conditions de vie, qui permettent
d'appréhender, grâce à des questionnaires complémentaires, le "vécu" des occupants dans leur
logement et leur environnement, si elles donnent des indications précieuses à ce titre, sont
effectuées sur un échantillon inférieur à 10 000 logements et ne peuvent donc nous permettre
???
?
d'évaluer l'importance du parc insalubre. Pour ces raisons, le Pôle "habitat indigne" avec la
DGUHC exploite, depuis les années 2000, les fichiers fiscaux dits "Filocom", à partir d'un
croisement entre les catégories cadastrales traditionnelles de classement des logements
vétustes et très vétustes et le revenu moyen des ménages inférieur à 60% des plafonds de
ressources "HLM"3. Ce fichier est très riche et son actualisation tous les 2 ans en font un
précieux outil de travail. A partir de cette exploitation, est issu un chiffrage statistique d'un
"parc privé potentiellement indigne", base de travail qui permettra aux équipes de terrain de
confronter ces données avec leurs connaissances accumulées et les expertises locales (plaintes
recueillies par les différents, services, demandes de relogement pour "insalubrité",
signalements de travailleurs sociaux, travaux relatifs aux OPAH et programmes locaux de
l'habitat, études urbaines diverses?)
Cependant Filocom étant un fichier fiscal lié à la taxe d'habitation et à la TFPB, on ne peut
donc connaître les formes d'habitat non taxée à ces titres ?soit les hôtels meublés, centres
d'hébergement, habitats précaires, bateaux, caravanes, campings, caves, sous-sols, garages
?non plus que le surpeuplement et les hébergements familiaux.
Les quelques enquêtes utilisables, ou monographies effectuées, font apparaître dans la période
récente de nouvelles populations précarisées, des jeunes, des étrangers, notamment dans les
centres et les grandes villes et majoritairement dans du locatif privé et à des loyers très élevés
?et dans quel état ?
L'appréciation de la réalité vécue de cet habitat insalubre butte aussi sur l'évolution du confort
et l'amélioration des conditions générales de l'habitat en France : on n'accepte plus le total
inconfort rural de nos grands parents au sortir de la guerre?L'évolution de l'acceptabilité
sociale des conditions d'habitat aujourd'hui fait partie des questions, avec ses conséquences
sur la sociabilité, le développement psycho-social des enfants ou adolescents, la santé
psychique des personnes, leur capacité d'intégration. Cette acceptabilité est aussi à mettre en
relation avec les histoires personnelles des gens, les lieux et cultures locales, l'age, l'entourage
social ou familial, l'environnement. On ne peut que constater une plus grande exigence
générale au regard des conditions d'habitabilité, de confort car celles-ci sont ressenties comme
nécessaires à la reconnaissance de soi, à la dignité. Se pose donc aussi la question de
l'adéquation des critères d'insalubrité à ces nouvelles donnes mais aussi aux caractéristiques et
désordres propres du bâti plus récent, de type copropriétés des années 60 à 75 ?.
L'habitat privé est globalement sorti des priorités des politiques publiques du logement
depuis le tournant de la décentralisation.
Pourquoi ? Parce que les quartiers d'habitat privé sont apparus comme des lieux fortement
revalorisés depuis les années 1975 et dont le traitement relevait de l'aménagement, donc
exclusivement des collectivités locales. La pauvreté dans l'habitat privé, qu'elle affecte les
propriétaires occupants ou les locataires, est largement méconnue et sous-estimée par les
responsables publics.
Les politiques publiques se sont concentrées sur les "grands ensembles" périphériques,
majoritairement d'habitat social, plus récemment sur les grandes copropriétés, depuis les
années 80, comme si ? sauf exceptions- les quartiers anciens et l'habitat privé étaient
uniformément riches et prospères?..
Peu de quartiers d'habitat privé ? et ancien- ont figuré dans les "quartiers de politique de la
ville" depuis les années 1983-84. On compte aujourd'hui quelques 750 "zones urbaines
sensibles " (ZUS) constituant les priorités de l'action publique au titre de cette politique et de
celle de la "rénovation urbaine"4 Or, sur les 751 ZUS, le décompte des logements "anciens"
c'est à dire construits avant 1948, fait apparaître 51 ZUS avec plus de 50% logements anciens,
soit 161.000 logements sur un total de 222.000 5. La part d'habitat ancien représente en effet
???
?
15% des 1,8 M de logements concernés, avec 274.000 logements d?avant 1948, dont 132.000
d?avant 19146.
Les travaux sur la pauvreté et l'habitat se sont largement focalisés sur la grande exclusion, les
sans-logement ? y compris sous la pression des organisations humanitaires et de l'opinion
publique?.La "loi Besson" du 1990 est, par exemple, centrée sur les sans logement ou si mal-
logés que quasi sans logement et son objet est largement de faire accéder ces personnes à un
logement, parfois les reloger. Le traitement des logements insalubres est absent de la "loi
Besson" alors que les occupants de logements insalubres figurent parmi les prioritaires, mais
la relation organisée avec la police de l'insalubrité était exceptionnelle. S'est répandue l'idée,
faussement bien-pensante, que mieux vaut un toit ? mauvais - que pas de toit ? aux loyers peu
élevés ou supposés tels ? C'est aussi l'idée que ces très mauvais logements jouent un rôle non
dit de sas : c'est le trop fameux "parc social de fait" dont on ne peut que condamner les
ambiguïtés et les effets néfastes; c'est justifier le rôle social des marchands de sommeil : la
notion de parc social de fait est définitivement à récuser dans une société qui se veut de droit
et respectant les droits de l'homme.
Les études relatives à la pauvreté ou la précarité
Les grandes études sur la pauvreté ou la précarité n'analysent guère la relation avec la
qualité du logement, autrement que par le seul statut d'occupation (propriétaire/locataire,
autres?. ) ou la catégorie administrative du logement (HLM, Locatif privé).
Par exemple, le rapport 2003-2004 de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion
sociale fournit un certain nombre de données qualitatives et quantitatives sur les conditions de
vie et d'habitat des ménages pauvres et/ou précaires, dans un chapitre consacré à l'accès aux
droits fondamentaux. Si les conditions de vie, de logement des bénéficiaires de minima
sociaux sont analysées grâce à une enquête diligentée à cet effet qui révèle pour la part de
locatif privé un taux important de suroccupation, un certain inconfort, des problèmes de
chauffage, de vétusté, d'exiguïté, aucun élément plus précis ne permet de caractériser les
logements concernés?
Parallèlement, l'état de mauvaise santé de ces allocataires est clairement mentionné, mais sans
corrélation particulière avec les conditions de logement (ou d'autres éléments/sauf financiers)
Or, les travaux de l'Observatoire font apparaître un rajeunissement des ménages pauvres, leur
présence majoritairement en ville et villes-centres, et leur accès au logement par le locatif
privé, Quelques données intéressantes sont signalées : des taux d'effort brut pour se loger qui
varient entre 408 et 51%, hors charges, une augmentation des loyers de 80% entre 1988 et
20029 (à comparer à celle des revenus de 30%), un mauvais état des logements 10 et
l'explosion des charges locatives.
Configuration des lieux : 54% des logements locatifs privés sont des studios ou des deux-
pièces. Le surpeuplement semble stable depuis 1988 au taux de 20%.
Rien n'est dit sur l'état de ces logements mais il y a bien un faisceau d'indices pour laisser
penser qu'une partie significative de ces logements locatifs privés soit dégradée ou insalubre,
mais laquelle ? et avec quelles effets sur la santé et l'équilibre mental des occupants?
Les travaux sur les enfants pauvres en France (colloque de 200312, rapport du CERC 2004)
appellent les mêmes remarques : aucune donnée spécifique sur les conditions d'habitat dans
les logements privés et anciens dégradés n'apparaît. Or, ces travaux font apparaître que 46%
des enfants pauvres vivent en surpeuplement dans parc locatif privé (39% en HLM) avec des
risques avérés d'échec scolaire et des difficultés de socialisation et massivement dans les
grandes agglomérations. 49% d'entre eux sont dans des familles connaissant des restrictions
sur des consommations de base (dont chauffage), 82% dont les ressources ne couvrent pas les
dépenses courantes, 93% sans départ en vacance, 58% ne peuvent recevoir chez eux ?
? ?
?
La répartition selon types d'habitat de ces enfants pauvres donne une sur-representation dans
le locatif social, le locatif privé et les autres statuts (hôtels meublés, meublés, sous-locations),
mais aucune relation n'est tentée entre les données mises en avant et le type d'habitat
concerné..
Les travaux de chercheurs sur la précarité et la stigmatisation sont souvent effectués sur des
grands ensembles d'habitat social.
Les travaux de Cyril Rizk montrent la plus grande présence des enfants pauvres dans les
villes-centre que dans banlieues, ou dans le rural et une majorité en quartier HLM (45% ),
mais aussi dans le parc privé; il note la présence d'un habitat dégradé, humide, mal chauffé,
mais sans établir de relation avec le parc privé ; de plus ces indications sont difficiles à
interpréter ou à d'approfondir car elles sont reprises de la source de l'INSEE "enquête /vie des
quartiers" ?
Il y a peu de données sur la santé des enfants sauf les travaux de l'enquête santé et protection
sociale du Credes et sur les ZEP, il n'y a pas de liaison avec les conditions d'habitat sauf en
ZEP, mais ocelles-ci se croisent encore avec les quartiers de "politique de la ville".
Pour approfondir une politique nationale : que devrait-on savoir ?
On a vu que toutes les études globales reposent sur l'exploitation des grandes enquêtes de
l?INSEE, or si celles-ci sont utilisables pour des analyses générales sur la pauvreté, par
exemple, car portant sur des grands nombres, pour des études plus fines elles ne sont pas
utilisables ? et il n?y aura plus de recensement général de la population exhaustif.
Il n?est donc pas étonnant que l?on ait aucune étude de type transversal sur les quartiers
d?habitat insalubre, de type « observatoire des ZUS ». Celle-ci serait difficile à mettre en
place car s?il existe encore des zones urbaines et quartiers d?habitat privé fortement insalubres
? et certaines sont en ZUS, aujourd?hui et c?es heureux, l ?habitat insalubre comme l?habitat
précaire est très largement diffus, tant en zone urbaine, sub-urbaine que rurale et de ce fait
parfois difficile à repérer et donc à analyser.
Seul l'observatoire des ZUS permet aujourd'hui de croiser différents indicateurs concernant la
population y résidant. Mais aucun traitement particulier ne permet de caractériser les "ZUS
d'habitat ancien" et d'en savoir davantage sur les conditions de vie, les difficultés des habitants
de cet habitat ancien ?aucun élément sur les éléments de salubrité, de dégradation, de mal
vivre, de surpeuplement, de sociabilité, de santé ?. L'exiguïté des logements est
probablement plus importante et la suroccupation aussi ?.d'où les risques d'enchaînement de
difficultés (échec scolaire, développement humain, morbidité?). Mais les données recueillies
par l?observatoire sont communes à toutes les ZUS et ne différencient pas les ZUS/quartier
d'habitat social des ZUS d?habitat privé et d?habitat ancien : or ces zones ont, à première vue,
peu de caractéristiques communes ? ne serait-ce que les conditions de salubrité et de confort,
le niveau des loyers, le statut d?occupation et le rapport aux bailleurs. ..
Ce que l'on devrait au minimum savoir
Une grande partie des manques évoqués ci-dessus.
Qui habite en habitat insalubre, suite à quels évènements, quels itinéraires ? quelle proportion
en milieu rural, en milieu urbain, combien de familles, d'enfants, de ménages monoparentaux,
de personnes seules, âgées, handicapées, d'étrangers ? travailleurs migrants- de squatters, de
bénéficiaires de minima sociaux, de réfugiés, de clandestins ?.? Quels modes de vie, quels
effets sur la sociabilité, sur le développement personnel, sur la santé mentale, sur la scolarité,
sur l'insertion des femmes étrangères ? et de leurs enfants??.?
?
?
?
Quels indicateurs mettre en place ou utiliser ?
Le seul critère des éléments de confort est insuffisant (dans quel état d?usage sont-ils et à que
coût ?) mais il est déjà un indicateur : un immeuble sans eau courante et sans sanitaires peut
difficilement être salubre ?mais l?inconfort rural est plus facilement toléré que l?inconfort
urbain (mais pourquoi ? ce serait à approfondir)
Le critère de la vétusté et des caractéristiques du bâti de qualité médiocre (catégories utilisées
par Filocom) est utile mais doit être vérifié in situ (questions de l?actualisation des catégories
cadastrales anciennes, hétérogénéité selon les départements, ?.si filocom apporte beaucoup
de données actuelles, notamment grâce au croisement avec les ressources des ménages, des
expertises locales doivent compléter et resituer des réalités locales connues ou à approfondir.
Enfin, seul le logement traditionnel et officiel est répertorié.
Mais on pourrait aussi approfondir et enrichir la connaissance des conditions de vie de
populations pauvres, fragiles et repérables en approfondissement la recherche ; les titulaires
de la CMU16, du RMI, des minima sociaux, personnes âgées, des saisonniers ?.que sait-on
de leurs conditions de vie et d?habitat ?
Les difficultés de méthode
Les ZUS sont des périmètres supposés homogènes et massivement de grands ensembles
d'habitat social ou de copropriétés ?formes urbaines peu ou prou destinées à demeurer même
si avec de profondes évolutions ?ce sont des habitats groupés et de même type, repérables
?répondant largement à des définitions homogènes. L'habitat insalubre n'est plus aujourd'hui
? sauf exceptions assez bien repérées - en secteurs complets mais plus largement en diffus ?
urbain et rural ? et ce n'est pas un statut à perdurer, c'est un état à traiter (travaux, démolition
ou transformations..) : difficulté d'approche, de repérage, entrées nécessairement
individuelles?.
L'habitat précaire est, lui, totalement occulté ?et méconnu ?.
Difficultés de méthode et de connaissances liées au fait que de moins en moins d'acteurs ou de
professionnels de santé ou sociaux soient amenés à entrer dans les domiciles et donc à repérer
les conditions d'habitat et de reconnaître de l'insalubrité (+ secret professionnel, respect de
l'intimité des personnes ?) ? sauf les inspecteurs de salubrité (par métier) et certains
travailleurs sociaux.
Ces remarques dans le désordre pose la question de mener des études particulières orientées
vers les questions soulevées, des monographies, sachant que des cibles existent, des personnes
et équipes-ressources et des expériences de terrain facilement mobilisables avec des équipes
de recherche à intégrer à certaines expériences ou opérations en cours ?
Des travaux seraient à approfondir à partir des équipes de MOUS et leur mission exploitée
avec des chercheurs (les hôtels meublés à Montreuil, à Marseille, à Paris, dans le val de marne
..) ?
Les inégalités sociales de santé : quelle part de l'habitat ?
3 aspects intéressent les politiques publiques :
- l?impact direct, celui auquel on pense le plus souvent ;
- l?impact indirect, celui des coûts détournés ;
- la question des bénéfices que l?on tire de la lutte contre l?insalubrité.
On ne sait quasi rien ?.sur les enfants, les familles, les personnes âgées, les ruraux et néo-
ruraux? Une profonde méconnaissance de la réalité des conditions de santé physique, sociale
???
?
et mentale selon les conditions d'habitat : on a jamais vraiment tenté d'analyser , par exemple
l'effet sur les ménages de travaux de réhabilitation et d'amélioration sur leur logement18, au
regard, par exemple, de leur sociabilité, de leur estime de soi, de leur insertion sociale, dans la
scolarité des enfants, de la santé de ceux-ci (ou de personnes âgées) dans le développement
psychique des adolescents ?ni même les effets du relogement (lorsque celui-ci est nécessaire
et souhaité).
Cette absence de données contraste avec les protocoles d?évaluation mis en place en Grande-
Bretagne, aux USA, qui ont été présentés lors du colloque.
Des exemples : on se préoccupe des accidents de la vie domestique, (chiffres considérables)
mais aucun repérage ne permet de savoir précisément dans quels lieux se sont produits ces
accidents : Chutes dans escaliers ou garde-corps ?oui mais où? Dans quel type d'habitat ?
Accidents électriques, brûlures ?oui, mais dans quel type d'habitat? Seulement pour le CO il
commence à y avoir des systèmes de surveillance, notamment avec la collaboration de R.
Garnier] Incendies d'immeubles : mêmes questions.. Développement de l'asthme chez les
enfants : quels liens avec l'habitat, à part effet « moquettes » ? On sait qu?il y a une résurgence
de la tuberculose chez des travailleurs migrants dans certains foyers : liens avec l'insalubrité
de l'habitat ?
Habiter un habitat insalubre a un coût financier sans commune mesure avec le service rendu et
l'état du logement : les loyers, les charges dont l'électricité et le chauffage qui explosent
?.quels reste à vivre pour la famille ? quels arbitrages sur la dépense familiale? Sur l'accès
aux soins ? mais aussi mener une vie sociale normale ?.
Le coût de la charge du logement et de ce qui est lié ne détourne ?t-il pas d'autres dépenses,
alors que l'état du logement n'est pas un facteur de satisfaction et donc n'est pas assumé
positivement ?
Habiter un habitat insalubre a un coût humain : la précarité, la violence de certains rapports
locatifs, de certains logeurs ?.avec des conséquences sur le psychisme, l'aptitude à se
défendre, à sortir, à développer des rapports sociaux. Comprendre les processus de
développement de l?enfant, de l?adolescent, en milieu insalubre nécessite la construction
d?outils de méthodologie de quantification et de repérage, probablement la mise en place de
"cohortes" ; mais cela nécessite aussi des réflexions éthiques et déontologiques.
Or à tout traiter selon des normes générales on passe à coté de réalités de terrain non repérées
ni analysées permettant une politique ciblée .
S?agissant des politiques publiques, l?absence de variables d?identification claires,
disponibles, consensuelles, sur la prévalence de l?insalubrité et de la surpopulation par
exemple, contrarie fortement la prise en compte des besoins spécifiques des populations
concernées dans d?autres secteurs : il y a peu de stratégie adaptée de la politique éducative et
celle-ci ne peut s?adapter à un paramètre qui est non -nommé, en tout cas non -chiffré.
La lutte contre l'habitat insalubre ne peut être une politique de type "vertical" ou "sectoriel" et
se réduire à des travaux sur le logement ?.sans aucun croisement avec d'autres politiques
publiques : cohésion sociale et lutte contre la pauvreté, éducation nationale, gériatrie, maintien
à domicile des personnes âgées (mais quel état du domicile ?) accueil des saisonniers, des
étrangers ?
Des bonnes intentions peuvent avoir des effets pervers : accueil des droits d'asile, ASE,
urgences, sortie de foyers ?.dans de l'habitat insalubre ? Accession à la propriété encouragée,
par ex pour immigrés souhaitant rester en France ? oui, mais où et dans quelles conditions?
(accéder en copropriété dégradée, en habitat insalubre ? à quel coût social, à quelles charges
financières, avec quelles conséquences ?).
Quels outils de connaissance et de travail, de projet ? rôle des PRAPS de la nouvelles
génération ? Renforcement des SCHS ou de formes comme les ateliers santé-ville ? Des PMI,
rôle à croiser avec les conditions d'habitat /déjà engagé sur la prévention du saturnisme ?
???
?
médecine scolaire ? Il serait nécessaire que les outils nationaux de programmations actuels
(ateliers santé ville, programmes régionaux de santé publique, équipes de réussite éducative),
comme les dispositifs locaux, disposent d?outils leur permettant d?intégrer la lutte contre
l?insalubrité et ses conséquences dans leurs préoccupations.
Beaucoup de politiques croisent de fait, mais sans le savoir, de l'habitat insalubre et les
croisements de questions ne se font pas ?.
Ces propos sont ceux d?une non spécialiste des questions de santé publique mais qui après 3
ans d?animation d?un réseau interministériel et de portage d?un plan d?action ambitieux sur
des sujets difficiles, analyse les manques permettant, au delà de l ?implication personnelle et
quasi-militante de quelques professionnels ou agents publics qui ne peut masquer le manque
d?assise théorique et méthodologique qui puisse fonder indispensables à la conduite dans le
temps d?une une intervention pérenne, non liée aux personnes, de mobiliser sur leurs métiers
et responsabilités les acteurs indispensables à la conduite dans le temps d?une politique
publique durable.
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
?
???
?
?
?
Figure n°1 : Résidences principales de qualité médiocre et très médiocre en Haute Garonne
Figure n°2 : Ménages ayant un revenu inférieur à 60% du plafond HLM en Haute-Garonne
Figure n°3 : Logements insalubres et logements ayant fait l?objet d?une mise en demeure ou
d?un arrêté préfectoral sur la commune de Toulouse entre 2005 et 2009.
Figure n°4 : Localisation des ménages enquêtés sur le département de la Haute-Garonne
Figure n°5 : Extrait du formulaire DALO
Figure n°6 : Page d?accueil du site extranet du PDLHI de la Haute-Garonne
Tableau n°1 : Les chiffres de l?habitat indigne en Haute-Garonne
Tableau n°2 : Nombre de plaintes liées à l?habitat entre 2006 et 2009 (SCHS Toulouse)
Tableau n°3 : Les ménages enquêtés
Tableau n°4 : Planning de l?étude
Tableau n°5 : Tableau trimestriel des recours DALO au titre de l?insalubrité par type de profil
Tableau n°6 : Les recours DALO au titre de l?insalubrité par zone géographique
Tableau n°7 : Parc privé inconfortable de Saint-Gaudens
TABLE DES FIGURES
TABLE DES GRAPHIQUES
???
?
Photo n°1 : Visite au domicile d?Henriette
Photo n°2 : La chambre d?Henriette
Photo n°3 : Le W C extérieur
Photos n°4 : Vue d?ensemble des conditions de vie de l?occupant
Photo n°5 : Une ferme certifiée biologique qui est insalubre
Photos n°6 : Une humidité découverte quelque temps après le bail de location
Photo n°7 : Une ferme insalubre dans le périurbain toulousain
Photos n°8 : Vue d?ensemble des conditions de vie de Karine
Photos n°9 : Entrée d?immeuble et refoulement des eaux usées au domicile de Jacques
Photo n°10 : Visite d?un logement indigne en présence d?une assistante sociale du CG
périurbain toulousain
Photos n°11 : La remise en location d?un logement libéré après un avis favorable du DALO
Photos n°12 : Au 65 et 67, rue Vauquelin
Photos n°13 : Signature du protocole du PNRQAD de Bordeaux
Photo n°14 : Le centre historique (en rouge) et l?arc durable (en vert) de Bordeaux
Photo n°15 : Signature du protocole du PNRQAD de Bordeaux
Photo n°16 : En visite dans le centre historique de Bordeaux
Photo n°17 : Quel avenir pour les résidences défiscalisées ?
TABLE DES PHOTOS
???
?
REM ERCIEM ENTS ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? . 1
SOM M AIRE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 2
PREAM BULE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? . 3
INTRODUCTION ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? .. 5
M ETHODOLOGIE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 15
PARTIE 1. LES HABITANTS AU COE UR DE LA PROBLEM ATIQUE ? ? ? ? ? ? ? . 21
1. Une problématique différenciée par territoire ????????????????. 22
1.1 L?habitat indigne en milieu urbain ???????????????????????????.. 22
1.2 La question de l?habitat insalubre en diffus ??????????????????????.? 25
2. Le vécu des habitants par statut d?occupation ???????????????.? 26
2.1 Les locataires, entre précarité et impuissance ??????????????????????. 26
2.2 Les propriétaires, les captifs d?un habitat indigne ????????????????????. 29
3. Des parcours de vie diversifiés pour des situations saisissantes ..?????.?? 31
3.1 Les parcours résidentiels : comment arrive-t-on dans un logement indigne ? ??????? 31
3.2 La sortie d?insalubrité ?????????????????????????????????... 32
3.3 La perception de l?insalubrité du point de vue des occupants ??????????????.. 34
3.4 Les effets d?un logement indigne, les difficultés au quotidien ?????????????? 34
4. La relation avec les acteurs de terrain de la lutte contre l?habitat indigne ???. 36
4.1 Les acteurs techniques ?????????????????????????????????. 36
4.2 Les travailleurs sociaux ????????????????????????????????.. 38
4.3 Les acteurs mixtes ???????????????????????????????????.. 40
PARTIE 2. ANALYSE ISSUE DU TRAVAIL D?ENQUETE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 42
1. Eléments de réflexion à partir du vécu des occupants ????????????.. 43
1.1 Le repérage efficace des travailleurs sociaux et des opérateurs ??????????????. 43
1.2 Les recours DALO, un moyen peu pertinent pour aborder l?insalubrité ?????????? 44
1.3 Des situations diversifiées qui amènent à des profils différenciés ????????????.. 45
1.4 Des modes de vie dignes du début du 20
ème
siècle dans la ville de Toulouse ???????.. 47
1.5 Le marché immobilier local peut générer une lente dégradation du centre-bourg :
l?exemple de Saint-Gaudens .??????????????????????????????.. 47
2. L?accompagnement des occupants, une posture hétérogène selon l?acteur
en présence ???????????????????????????.48
2.1 Quels rôles pour le SCHS face à la prise en compte de la composante sociale ? ?????... 49
2.2 L?occupant se heurte à des interrogations d?ordre technique et financier ?????????.. 50
2.3 L?appui juridique des acteurs ??????????????????????????????...51
2.4 Le rôle non négligeable des acteurs ???????????????????????????. 53
2.5 L?occupant à la barre ??????????????????????????????????. 55
PARTIE 3. PRECONISATIONS ET ELEM ENTS PROSPECTIFS ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 57
1. Stratégie et plan de communication ????????????????????? 58
1.1 Rendre mieux lisible les dispositifs existants en matière de LHI ?????????????. 58
1.2 Faire passer l?information vers les occupants : le rôle des acteurs ? ???????????... 59
1.3 Réviser le formulaire DALO face à un public fragile ??????????????????? 59
TABLE DES MATIERES
???
?
2. Le suivi des situations ???????????????????????????.. 61
2.1 Réaliser un suivi en réseau des situations ????????????????????????? 61
2.2 La lutte contre l?habitat indigne à l?heure des chiffres ??????????????????.. 63
2.3 Des situations urgentes bloquées par des enjeux différents selon les acteurs ???????? 64
3. Les priorités de la lutte contre l?habitat indigne ????????????????64
3.1 Conforter et renforcer le consensus existant autour de la résorption de l?habitat indigne ?? 64
3.2 Améliorer le repérage ???????????????????????????????????65
3.3 L?expérience originale du PNRQAD de Bordeaux : une étude anthropologique ??????..67
3.4 Le vieillissement de la population pose de nouvelles interrogations ???????????? 68
3.5 Le traitement de l?habitat collectif dans les décennies à venir ???????????????. 70
3.6 L?avenir du PLHI de la Haute-Garonne ?????????????????????????? 72
CONCLUSION ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? .. 74
BIBLIOGRAPHIE ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 76
TABLE DES SIGLES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? .. 78
ANNEXES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 79
Annexe 1 La grille d?entretien ???????????????????????????????? ? 80
Annexe 2 Le courrier envoyé aux ménages ?????????????????????????? ?87
Annexe 3 « Quels besoins de recherche pour conforter la politique publique de lutte contre l?habitat
insalubre ? »
Article de Nancy BOUCHE ? Ex présidente du PNLHI ???????????????? 88
TABLE DES FIGURES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 95
TABLE DES FIGURES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 95
TABLE DES PHOTOS ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? . 96
TABLE DES M ATIERES ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? 97
INVALIDE)