La fiscalité locale en Pays de la Loire - La taxe d'aménagement - Les pratiques de modulation de la taxe d'aménagement des communes et des intercommunalités
Auteur moral
Pays-de-la-Loire. Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">Depuis la réforme de la fiscalité de l'aménagement de 2012, les communes et les intercommunalités compétentes en urbanisme ont la possibilité, nouvelle, de faire varier le taux de la taxe d'aménagement (TA) d'un secteur à l'autre de leur territoire. Ce dispositif permet d'adapter localement la contribution fiscale selon les investissements publics et de soutenir la politique d'aménagement par une fiscalité différenciée.<br /><br />Après deux années de mise en oeuvre, ce premier retour d'expériences en Pays de la Loire met en avant les bonnes pratiques en matière de création de secteurs de taxe d'aménagement ainsi que les marges de progrès possibles. Afin de faciliter la modulation de la taxe d'aménagement sur les territoires, le dispositif de création d'au moins 2 secteurs sur la commune ou l'EPCI est présenté, sous un angle opérationnel, dans une première fiche outil. Le retour d'expériences en Pays de la Loire qui met en avant les bonnes pratiques et les marges de progrès possibles est présenté dans cette deuxième fiche. Il en ressort une diversité des applications potentielles, bien que la création de secteurs différenciés de taxe d'aménagement soit peu répandue à ce jour.<br /><br />En pratique, cet outil est mobilisé au service des politiques d'aménagement et des politiques de développement économique. Dans quelques cas, une coordination à l'échelle intercommunale est à l'origine des secteurs communaux de taxe d'aménagement. Le plus souvent, les communes s'appuient sur le document d'urbanisme pour différencier la taxe d'aménagement. La stratégie de financement du développement urbain est alors adossée à la planification urbaine, au lieu d'une gestion au coup par coup.</div>
Editeur
DREAL Pays de la Loire
Descripteur Urbamet
fiscalité
;taxe d'aménagement
;urbanisation
;aménagement urbain
Descripteur écoplanete
développement urbain
Thème
Ville - Urbanisme
;Aménagement du territoire
;Administration publique
;Collectivités territoriales
Texte intégral
La réforme de la fiscalité de l'aménagement de 2012 donne la possibilité aux
les communes et aux intercommunalités compétentes en urbanisme de faire
varier le taux de la taxe d'aménagement (TA) d'un secteur à l'autre de leur
territoire. Cette modulation par secteur remplace les participations
d?urbanisme antérieures et en simplifie l?instauration.
Un premier retour d'expériences trois ans après a été établi en Pays de la
Loire. Il met en avant les bonnes pratiques en matière de création de secteurs
de taxe d'aménagement ainsi que les marges de progrès possibles. Il éclaire le
dispositif présenté dans la 1ère fiche ?Faire varier la taxe d?aménagement sur
son territoire, un dispositif utile aux communes et EPCI?.
La diversité des applications montre le potentiel de ce levier, bien que la
création de secteurs différenciés de taxe d?aménagement soit peu répandue à
ce jour. En pratique, cet outil est mobilisé au service des politiques
d'aménagement et des politiques de développement économique.
Dans quelques cas, une coordination à l?échelle intercommunale est à l?origine
des secteurs communaux de taxe d?aménagement. Le plus souvent, les
communes qui instaurent une taxe d'aménagement différenciée s'appuient sur
le document d'urbanisme. La stratégie de financement du développement
urbain est alors adossée à la planification urbaine, au lieu d'une gestion au
coup par coup.
La mise en oeuvre de secteurs de taxe d'aménagement en Pays de la Loire
En Pays de la Loire, 90 communes
appliquent un taux différencié de
taxe d'aménagement au moyen de
secteurs en 2014 (cf. carte page
suivante). Les communes et les
EPCI de Mayenne, de Sarthe et de
Vendée la mettent deux fois plus en
oeuvre que dans les autres
départements de la région (DREAL
des Pays de la Loire, avril 2014).
Cette pratique est d'autant plus
courante que le taux principal,
couvrant la majorité du territoire
communal, est inférieur à 3 %.
Les collectivités de Loire-atlantique
ont des taux de base majoritaire-
ment compris entre 3% et 5%. Ceci
explique probablement la faible
mobilisation de cette disposition.
Dans ce contexte, l'utilisation de
secteurs de TA pourrait servir de
levier d'allègement de la fiscalité de
Janvier
2015
n° 235
service
intermodalité
aménagement
et logement
La fiscalité locale en Pays de la Loire
La taxe d'aménagement
Les pratiques de modulation de la taxe d'aménagement
des communes et des intercommunalités
Carte 1. Communes ayant instauré au moins 2 secteurs
de taxe d'aménagement au 1er janvier 2014
DDT?DREAL des Pays de la Loire, La taxe d'aménagement 2014
http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/taxe-d-amenagement-a2151.html
http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/taxe-d-amenagement-a2151.html
http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/taxe-d-amenagement-a2151.html
l'aménagement dans certains lieux (centre-bourg, etc.)
ou, au contraire, d'instauration d'une TA majorée sous
certaines conditions (cf. fiche Outils et Repères n°45).
Deux grandes pratiques sont rencontrées :
1. les secteurs de TA sont adossés à la planification
urbaine ou, plus largement, à la politique
d'aménagement locale dans une perspective de
maîtrise financière de l'urbanisation ;
2. les secteurs géographiques de taxe d'aménage-
ment constituent l'un des leviers de la politique
de développement économique intercommunale,
en sus des exonérations facultatives.
Le plus souvent 2 à 3 secteurs sont instaurés à
l'échelle de la commune. L'écart de taux de TA se situe
à 1,5 points en moyenne entre les secteurs. Dans
quelques cas, 5 à 6 secteurs modulant taux de taxe
d'aménagement de moins de 0,5 point ont été instaurés.
Cette faible variation d'un secteur à l'autre apporte-elle
un gain fiscal pour la collectivité et de la lisibilité aux
pétitionnaires ?
Après trois ans de mise en oeuvre de la réforme, peu de
collectivités des Pays de la Loire ont adopté la TA
majorée ou le PUP (projet urbain partenarial).
Moduler la taxe d?aménagement selon les objectifs locaux d?aménagement
Les secteurs définis par référence au PLU ou PLU(i)
La coordination de la carte de la fiscalité de
l'aménagement avec les objectifs portés par le
document d?urbanisme constitue une pratique
courante, en particulier en Mayenne où la création de
secteurs différenciés de taxe d'aménagement s'appuie
sur le PLU dans 4 cas sur 5. Il en est de même en
Vendée (1 cas sur 2).
Ainsi, la commune de Falleron (Vendée) s'appuie sur les
périmètres des zones du PLU destinées à
l'urbanisation après avoir été équipées à court ou
moyen terme (1AU) pour délimiter les secteurs de
taxe d'aménagement imposés à 3%. Un taux de 1%
s'applique au reste du territoire communal (Cf. carte 2).
Parmi les zones 1AU, les espaces à aménager ayant fait
l'objet d'une réflexion d'ensemble (1AUh) sont assujettis
aux taux de 1 % ou de 3 %, selon la procédure
d'urbanisme opérationnel anticipée vraisemblablement.
Carte 2. Délimitation des secteurs de taxe
d'aménagement par référence aux zonages du PLU
- Falleron (Vendée), 1er janvier 2014
Ce faisant, la collectivité locale utilise la souplesse
permise par la création de secteurs de taxe
d'aménagement à taux différenciés afin de faire face
aux besoins d'équipement des populations et des
activités économiques s'installant sur le territoire. La
variation des taux constitue un levier, en remplacement
des participations qui sont abrogées depuis le 1/1/2015.
Comme la fiscalité de l'aménagement est moindre aux
sein des espaces urbains existants par rapport à
l'extension urbaine, les secteurs de TA incitent ici
indirectement à la densification du bourg
(mobilisation du foncier, agrandissements,?) ou à sa
requalification (friches, vacance immobilière,?).
La commune aurait pu pour aller plus loin en couvrant
par des secteurs de TA à 3 % les villages éloignés du
coeur de bourg, sous réserve qu'ils présentent une
capacité de densification ou de mutabilité foncière. Dans
ces villages, la mise à niveau des réseaux demande des
investissements. Un taux supérieur pourrait être
appliqué par rapport au centre-bourg où les réseaux
existent et sont en capacité de répondre à l'évolution de
la population. Actuellement, la différence de taux entre
les villages (1%) et les espaces en continuité du bourg
imposés à 3 % n'est pas favorable à la ville durable.
Certaines collectivités locales, comme Campbon, Saint-
Aubin-des-Châteaux (Loire-atlantique) ou Froidfonds
(Vendée) établissent un lien direct entre la carte de la
taxe d?aménagement et le document d?urbanisme en
précisant dans la délibération le taux applicable par
zone du PLU. Par exemple, un taux de 3 % s?applique
dans les zones U et AU du PLU ; le taux de plein droit
(1%) est en vigueur sur le reste de la commune. Cette
forme de délibération a l?avantage de faire évoluer la
carte de la fiscalité de l?aménagement avec le
document d?urbanisme.
N Evoluer avec le document d'urbanisme
En cas d?évolution du PLU(i), une nouvelle délibération
est néanmoins nécessaire pour assurer la sécurité
juridique des secteurs délimités précédemment et
mettre à jour la carte annexée au PLU(i).
Stimuler la (re-)construction du coeur de bourg par
un taux supérieur au-delà du centre-ville
Les collectivités locales utilisent la possibilité de
différencier le coeur de bourg du reste du territoire en
instaurant un secteur à taux supérieur hors du centre-
ville.
Pouzauges souhaite re-créer un centre, aménager le
centre-ville et réaménager les halles et les commerces
de proximité situés dans le centre historique, d?après les
objectifs inscrits au projet d?aménagement durable du
PLU (PADD, 2006).
2
Par suite, ce pôle rural de 5 500 habitants identifie, dans
sa délibération, le périmètre de l?hyper-centre et de sa
première couronne où s?applique une taxe
d?aménagement à 1 % tandis qu?un taux de 2 % est en
vigueur sur le reste du territoire communal (Cf. carte 3).
Carte 3. Une taxe d?aménagement réduite favorable au
renouvellement urbain - Pouzauges (Vendée), 2012-14
Source : DREAL des Pays de la Loire, à partir de SIGADS.
L?article L331-1 (C.Urb) prévoit en effet que la taxe
d?aménagement soit instaurée en vue de financer les
actions et opérations contribuant notamment à la
réalisation de l?objectif d'équilibre entre le
renouvellement urbain et l'utilisation économe des
espaces naturels et agricoles, défini à l'article L. 121-1.
Ce levier fiscal est mobilisé en complément d'une OPAH
financée par l'ANAH et la communauté de communes du
Pays de Pouzauges.
Cette pratique répond au besoin de la collectivité de
mobiliser les moyens nécessaires au renouvelle-
ment urbain du coeur de bourg ou, plus largement,
de la zone urbaine dense. Elle apparaît adaptée sous
réserve que la collectivité locale n?ait pas à
supporter des investissements significatifs dans ces
espaces déjà urbanisés de proximité situés dans le
centre historique, d?après les objectifs inscrits au projet
d?aménagement durable du PLU (PADD, 2006).
De même, la ville de Mayenne met en oeuvre une
fiscalité incitative pour les pétitionnaires qui, par leurs
constructions, contribuent à la densification du
centre-ville. Le taux inférieur applicable en zones Ua et
Ub du PLU est conforté par des coûts réels
d?urbanisation moindres.
Faire contribuer la construction neuve plutôt que
l'évolution des constructions existantes
Château-Gontier, sous-préfecture de la Mayenne, est la
ville-centre d'une petite aire urbaine de près de 25 000
habitants. Suite à un diagnostic foncier, la commune a
délimité des secteurs urbanisés de la ville (Cf. carte 4).
Ils sont soumis à une taxe d?aménagement dont le taux
est de 3 % alors qu?un taux de 1 % est en vigueur sur le
reste de la commune, en raison des enjeux de leur
aménagement et de leur urbanisation.
La carte confirme que les secteurs repérés
présentent un potentiel d?urbanisation en coeur
d?îlots ou de terrains en dents creuses à mobiliser.
Ceci nécessitera la création de voiries, de circulations
douces, la desserte en réseaux, ? que le taux supérieur
de TA contribuera à financer.
La création de 2 secteurs de taxe d?aménagement
permet ici d'assujettir les agrandissements de
constructions existantes à un taux plus faible que
les constructions neuves. La mise en oeuvre de la
fiscalité de l?aménagement facilite le parcours résidentiel
des ménages modestes, qui pourra se réaliser sur place
au moyen de l?agrandissement du logement ou de la
requalification du bâti existant. Au taux de 1 %, la
fiscalité de l?aménagement ne risque pas de remettre en
cause la faisabilité économique du projet d?un ménage
modeste.
Cette stratégie fiscale semble adaptée lorsque la
collectivité locale ne connaît pas une situation financière
tendue ou bien lorsque le financement de l?urbanisation
repose essentiellement sur la fiscalité directe locale.
3
Carte 4. Les secteurs de taxe d?aménagement imposés à 3 % - Château-Gontier (Mayenne), 1er janvier 2014
Moduler les taux de taxe d'aménagement selon
les coûts réels d'urbanisation
Lorsque la création de secteurs de taxe d?aménagement
ne s?appuie pas directement sur le document
d?urbanisme, les collectivités locales fixent des taux
différents selon les investissements d?aménagement à
réaliser par secteur de leur territoire, dans une
fourchette de 1 % à 5 %.
Au niveau de la communauté de communes des Portes
du Maine dans la Sarthe, 4 des 10 communes ont créé
des secteurs de TA dans la perspective de maîtriser
financièrement les coûts de l?urbanisation. La commune
de Ballon a, par exemple, institué une taxe
d?aménagement :
- au taux de 2 % sur les zones desservies par
l?assainissement collectif projeté et existant défini
dans le plan de zonage d?assainissement local ;
- au taux de 1,5 % sur les zones non desservies.
Une 2ème pratique consiste à instaurer un secteur
davantage taxé que le reste de la commune en
remplacement de l?une des anciennes participations
d?urbanisme (abrogées au 1er janvier 2015 au plus tard).
Il est à noter que l?instauration d?une TA supérieure
générera des recettes fiscales dans les quartiers déjà
urbanisés, à condition qu?ils présentent un potentiel de
densification. En effet, l?assiette de la TA est la surface
créée de la construction à la différence de la
Participation pour voirie et réseaux notamment qui était
assise sur la surface de la propriété foncière desservie,
quels que soient les constructions ou agrandissement
réalisés.
Dans un 3ème cas, la coordination avec le document
d?urbanisme est implicite dans la délibération : sans
mentionner les zones AU du PLU, la carte de la fiscalité
de l?aménagement délimite les quartiers d?urbanisation
future ou les quartiers urbanisés pouvant accueillir de
nouveaux logements (Cf. Château-Gontier).
N Faire évoluer les secteurs de TA avec le
document d'urbanisme
En cas d'élaboration ou de révision du document
d'urbanisme, la modulation de la TA selon les secteurs
peut utilement intervenir l'année précédant l'arrêt du
document d'urbanisme.
Il est souhaitable que le conseil municipal, ou le conseil
communautaire si l'EPCI exerce la compétence en
fiscalité de l'aménagement, délibère avant le 30
novembre de l'année précédant l'arrêt du document
d'urbanisme de manière à ajuster la fiscalité à ses
objectifs d'aménagement durable et aux travaux à prévoir.
En cas d?évolution du PLU(i), une nouvelle délibération est
néanmoins nécessaire pour assurer la sécurité juridique
des secteurs délimités précédemment et mettre à jour la
carte annexée au PLU(i).N Anticiper le financement
de l?urbanisation
A la différence des participations d?urbanisme
antérieures, la réforme de la fiscalité de l'aménagement
nécessite que la commune ou l'EPCI anticipe les coûts de
l'urbanisation qu'elle souhaite faire financer pour partie
par la création de surface de logements ou de locaux. La
stratégie locale de taxe d?aménagement et de taux
différenciés est votée l?année N-1, et non gérée au
coup par coup.
Faire contribuer les projets d?opération connus au
moment de la délibération
A Saint-Lumine-de-Coutais, commune de 1 800
habitants de l?aire urbaine de Nantes, un secteur de
taxe d?aménagement correspondant à un projet de
lotissement privé a été instauré en amont de sa
réalisation. Ce projet résidentiel d?une vingtaine de lots
est situé en extension du tissu pavillonnaire du bourg
actuel. Il nécessite le prolongement des réseaux
existants, ce qui justifie l?instauration d?un taux
légèrement supérieur par rapport au reste de la
commune (écart d?un point de pourcentage).
La difficulté pour la collectivité locale qui souhaitera
délimiter des secteurs de TA en fonction des projets est
ici de connaître le périmètre de ces opérations
avant le 30 novembre de l?année précédant la
demande de permis de construire.
N Certificat d?urbanisme et modification des taux
Seul le taux en vigueur à la date de la délivrance du
certificat d'urbanisme est indiqué, à titre d?information,
et non le montant à acquitter. En effet, si la demande
d?autorisation de construire ou d?aménager ou la
demande de permis modificatif est déposée pendant la
période de validité d?un certificat d?urbanisme, le taux le
plus favorable est appliqué. Le taux en vigueur lors de la
délivrance du certificat d?urbanisme est donc comparé
au taux en vigueur à la date de la délivrance de
l?autorisation, en application de l'article L. 331-20
(C.Urb).
Un secteur à 5% dédié à la qualité architecturale
Cuon est une commune rurale de 600 habitants de
l?ouest du Maine-et-Loire, soumise au règlement national
d'urbanisme (RNU).
Après avoir instauré la taxe d'aménagement au taux
minimum de 1% sur l'ensemble de la commune, le
conseil municipal a instauré un taux de 5 % dans le
secteur d'un projet immobilier proche de l'église.
L'église et son clocher sont en effet des monuments
historiques classés. La TA peut financer les actions
permettant de contribuer à la qualité urbaine et
architecturale dans la mesure où c?est l?un des objectifs
précisés par l?article L101-2 C.Urb (Cf. encadré 1, p 5).
L'objectif est de mettre à niveau les réseaux et de les
enfouir dans ce quartier situé à moins de 500 mètres
d'un monument historique. La taxe d?aménagement est
accrue dans ce quartier, en cohérence avec le dispositif
fiscal de la Loi Malraux qui permet aux contribuables
français, propriétaires d'immeubles anciens, de
défiscaliser jusqu'à 30% des travaux de restauration.
4
Encadr é 1. Les objectifs stipulés à l?art. L121-1 C.Urb
1°L'équilibre entre:
a) Les populations résidant dans les zones urbaines et rurales ;
b) Le renouvellement urbain, le développement urbain maîtrisé,
la restructuration des espaces urbanisés, la revitalisation des
centres urbains et ruraux ;
c) Une utilisation économe des espaces naturels, la
préservation des espaces affectés aux activités agricoles et
forestières et la protection des sites, des milieux et paysages
naturels ;
d) La sauvegarde des ensembles urbains et la protection, la
conservation et la restauration du patrimoine culturel ;
e) Les besoins en matière de mobilité;
2° La qualité urbaine, architecturale et paysagère, notamment
des entrées de ville ;
3° La diversité des fonctions urbaines et rurales et la mixité
sociale dans l'habitat, en prévoyant des capacités de
construction et de réhabilitation suffisantes pour la satisfaction,
sans discrimination, des besoins présents et futurs de
l'ensemble des modes d'habitat, d'activités économiques,
touristiques, sportives, culturelles et d'intérêt général ainsi que
d'équipements publics et d'équipement commercial, en tenant
compte en particulier des objectifs de répartition
géographiquement équilibrée entre emploi, habitat, commerces
et services, d'amélioration des performances énergétiques, de
développement des communications électroniques, de
diminution des obligations de déplacements motorisés et de
développement des transports alternatifs à l'usage individuel de
l'automobile ;
4° La sécurité et la salubrité publiques ;
5° La prévention des risques naturels prévisibles, des risques
miniers, des risques technologiques, des pollutions et des
nuisances de toute nature ;
6° La protection des milieux naturels et des paysages, la
préservation de la qualité de l'air, de l'eau, du sol et du sous-
sol, des ressources naturelles, de la biodiversité, des
écosystèmes, des espaces verts ainsi que la création, la
préservation et la remise en bon état des continuités
écologiques ;
7° La lutte contre le changement climatique et l'adaptation à ce
changement, la réduction des émissions de gaz à effet de serre,
l'économie des ressources fossiles, la maîtrise de l'énergie et la
production énergétique à partir de sources renouvelables.
Un levier facilitant le transfert de compétence au sein du bloc communal
La commune nouvelle de Baugé-en-Anjou rassemble
5 communes du Maine-et-Loire depuis 2013. Elle exerce
désormais la compétence en fiscalité de l?aménagement.
Elle a instauré 2 secteurs de taxe d?aménagement à 1 %
et à 2 % en appliquant les taux antérieurs propres aux
anciennes communes. L?une d?elles n?avait pas instauré
la TA. Un secteur au taux minimum a donc été adopté.
La sectorisation de la taxe d?aménagement facilite ici
l?évolution de l?exercice de la compétence. Des modalités
analogues pourraient être mises en place lors du
transfert de compétence à l?EPCI afin de ménager une
période transitoire.
La taxe d?aménagement au service de la politique de développement économique
Ce que prévoit la loi
De plein droit, un abattement de 50% de la valeur
forfaitaire par m² de construction est appliqué aux
constructions et agrandissement de locaux industriels et
d'artisanat. L'article L 331-12 3° du Code de l'urbanisme
précise que leurs annexes, les entrepôts et hangars non
ouverts au public faisant l'objet d'une exploitation
commerciale et les parcs de stationnement couverts
faisant l'objet d'une exploitation commerciale bénéficient
également de l'abattement.
De manière facultative, sur délibération de la
collectivité locale, les locaux à usage industriel et les
commerces de détail d'une surface de vente inférieure à
400 m² peuvent bénéficier d'une exonération partielle
ou totale de la taxe d'aménagement (art. L 331-9,
C.Urb).
Encadré 2. Art. L. 331-9 Code de l'urbanisme
« Par délibération prise dans les conditions prévues au
premier alinéa de l?article L. 331-14, les organes
délibérants des communes ou des établissements
publics de coopération intercommunale, les conseils
généraux et le conseil régional de la région d?Île-de-
France peuvent exonérer de la taxe d?aménagement, en
tout ou partie, chacune des catégories de construction
ou aménagement suivantes :
[?] 3° Les locaux à usage industriel ou artisanal
mentionnés au 3° de l?article L. 331-12 du présent
code ; [?]. »
N A compter du 1er janvier 2014, une exonération
facultative, partielle ou totale, des constructions
artisanales et industrielles est aussi applicable, sous
réserve d?une délibération de la collectivité locale avant
le 30 novembre de l'année précédente (Cf. encadré 2).
Le taux d?exonération applicable aux locaux à usage
industriel et aux locaux à usage artisanal sera identique.
En complément de ces dispositions, certaines
collectivités utilisent les secteurs de taxe
d'aménagement pour adapter le taux de taxation
applicable aux activités économiques. Les exemples
qui suivent décrivent les solutions mises en oeuvre.
Un taux spécifique aux espaces économiques
La création de secteurs de TA spécifiques aux espaces
économiques est une pratique inégalement mise en
oeuvre en Pays de la Loire : elle apparaît très fréquente
en Mayenne (90 % des communes ayant instauré 2
secteurs au moins), moins fréquente en Vendée (40%)
et rare en Sarthe, Loire-atlantique et Maine-et-Loire1.
La délimitation d?un secteur de taxe d?aménagement à
taux spécifique s?effectue :
- par référence aux zonages à dominante économique
du PLU(i) : zones urbaines ou à urbaniser (Ue et Aue) ;
- par repérage des sites d?activités sur le plan cadastral.
Le taux adopté est le plus souvent légèrement supérieur
au reste de la commune en raison des aménagements à
réaliser.
1 Il y a peu de secteurs de TA dans ces 2 derniers départements.
5
Coordination intercommunale des zones d'activités
A l?échelle de la communauté d'agglomération de Laval,
l?ensemble des communes a instauré un taux de TA
unique de 3 % sur les zones d'activités intercommunales
actuelles et futures. La commune perçoit la TA puis
reverse la part correspondante à l'EPCI. Les stratégies
fiscales en matière de zones artisanales demeurent par
contre autonomes.
Cette coordination intercommunale de la fiscalité de
l?aménagement a été mise en oeuvre dès l?entrée en
vigueur de la réforme dans la mesure où la communauté
d?agglomération s?était dotée antérieurement d?une
coordination de la taxe locale d?équipement.
Convergence de fiscalité de l'aménagement sur les
locaux d?activités et artisanaux
Sur le territoire de la communauté de communes des
Terres de Montaigu (nord-est vendéen), plusieurs
communes ont adopté des taux réduits de taxe
d'aménagement sur les secteurs à dominante
économique du PLU : la Boissière-de-Montaigu, la
Bruffière, la Guyonnière, le Bernard, la Bernardière,
Saint-Georges-de-Montaigu, Saint-Hilaire-de-Loulay.
Cette sectorisation a deux atouts principaux :
1- elle permet une convergence de la fiscalité de
l?aménagement portant sur les locaux d?activités à une
échelle supra-communale ;
2- de faciliter l'installation et les agrandissements des
locaux des artisans en zones d'activités communales.
C?est un moyen d'assurer la transition entre : 1) le
dispositif précédent de la TLE qui permettait d'exonérer
tout ou partie des bâtiments artisanaux et 2) la nouvelle
fiscalité de l'aménagement qui permet l?exonération des
locaux artisanaux depuis 2014 seulement.
N Point d'attention. Depuis la loi du 29 décembre
2013, les locaux artisanaux et industriels peuvent
bénéficier, d'une exonération partielle ou totale de la
taxe d'aménagement, sur délibération de la collectivité
locale qui fixe la part exonérée entre 0% et 100 % de la
surface taxable (cf. encadré 2).
Conclusion
Dans une stratégie de financement du développement
urbain nécessairement anticipatrice, faire varier la taxe
d?aménagement sur le territoire permet d?apporter une
réponse locale aux besoins de recettes fiscales.
Adossé à une politique foncière, cet outil peut également
faciliter le renouvellement du coeur de ville, l?évolution
du bâti existant ou encore des aménagements urbains
qualitatifs.
La diversité des pratiques présentées pourrait aider les
communes et les intercommunalités à l?utiliser
davantage. Les conditions de réussite et les précautions
sont abordées dans la 1ère fiche ?Faire varier la taxe
d?aménagement sur son territoire, un dispositif utile aux
communes et EPCI?.
Pour en savoir plus....
DREAL des Pays de la Loire, 2014, « la taxe d'aménagement au 1er janvier 2014 »,
avril, collection Observation et statistiques, 12 p.
http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-taxes-locales-r1128.html
DREAL des Pays de la Loire, 2015, « Faire varier la taxe d?aménagement sur son territoire,
un dispositif utile aux communes et EPCI », collection Outils et repères, n°45, janvier, 5 p.
http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-taxes-locales-r1128.html
Ministère de l'Egalité des Territoires et du Logement, 2013, « Le PUP. Projet urbain partenarial »,
juin, 11 p
http://www.territoires.gouv.fr/IMG/pdf/le_projet_urbain_partenarial_juin_2013_.pdf
Liste des sigles
ANAH : agence nationale de l?habitat
OPAH : opération programmée d'amélioration de l'habitat
PLU : plan local d'urbanisme
PLUi : plan local d'urbanisme intercommunal
RNU : règlement national d'urbanisme
Cette publication a été réalisée
avec l'appui des Directions
départementales des territoires
de la Loire-Atlantique, du Maine et
Loire, de la Mayenne, de la Sarthe et
de la Vendée.
Service intermodalité
aménagement et logement
Philippe VIROULAUD
http://www.territoires.gouv.fr/IMG/pdf/le_projet_urbain_partenarial_juin_2013_.pdf
http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-taxes-locales-r1128.html
http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-taxes-locales-r1128.html