La fiscalité locale en Pays de la Loire - La taxe d'aménagement - Faire varier la taxe d'aménagement sur son territoire, un dispositif utile aux communes et aux EPC
Auteur moral
Pays-de-la-Loire. Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement
Auteur secondaire
Résumé
<div style="text-align: justify;">Depuis la réforme de la fiscalité de l'aménagement de 2012, les communes et les intercommunalités compétentes en urbanisme ont la possibilité, nouvelle, de faire varier le taux de la taxe d'aménagement (TA) d'un secteur à l'autre de leur territoire. Ce dispositif permet d'adapter localement la contribution fiscale selon les investissements publics et de soutenir la politique d'aménagement par une fiscalité différenciée.<br /><br />Après deux années de mise en oeuvre, ce premier retour d'expériences en Pays de la Loire met en avant les bonnes pratiques en matière de création de secteurs de taxe d'aménagement ainsi que les marges de progrès possibles. Ainsi, l'instauration d'une taxe d'aménagement différenciée s'appuie souvent sur les zones du document d'urbanisme, sans toutefois que cette pratique soit systématique. La stratégie de financement du développement urbain est alors adossée à la planification urbaine, au lieu d'une gestion au coup par coup. Dans d'autres cas, la création de secteurs modulés de TA constitue l'un des leviers des politiques d'aménagement ou de développement économique.<br /><br />Afin de faciliter la modulation de la taxe d'aménagement sur les territoires, le dispositif de création d'au moins 2 secteurs sur la commune ou l'EPCI est présenté, sous un angle opérationnel, dans cette première fiche outil. Le retour d'expériences en Pays de la Loire met en avant les bonnes pratiques et les marges de progrès possibles, dans une deuxième fiche.</div>
Editeur
DREAL Pays de la Loire
Descripteur Urbamet
fiscalité
;taxe d'aménagement
;urbanisation
;aménagement urbain
Descripteur écoplanete
développement urbain
Thème
Ville - Urbanisme
;Aménagement du territoire
;Administration publique
;Collectivités territoriales
Texte intégral
Depuis la réforme de la fiscalité de l'aménagement en 2012, les communes et
les intercommunalités ont la possibilité de moduler la taxe d?aménagement
d'un secteur à l'autre de leur territoire. Le taux applicable peut varier entre
1 % et 5 %, puis de 5 % à 20 % sous conditions de travaux à réaliser.
Cette souplesse permet d?adapter localement la contribution fiscale selon les
investissements publics à réaliser et de soutenir l?aménagement durable par
une fiscalité différenciée. La taxe d?aménagement est un outil au service de
l?équilibre entre l?extension et le renouvellement urbain, de la qualité des
villes, tout en préservant des fonciers naturels et agricoles. Elle offre aussi un
levier sur les activités économiques.
Afin de faciliter la mise en oeuvre d?une taxe d?aménagement différenciée, les
modalités de création d?au moins 2 secteurs sur la commune ou l?EPCI sont
présentées ici, sous un angle opérationnel. Les bonnes pratiques en Pays de la
Loire sont rassemblées dans une 2ème fiche sur ?Les pratiques de modulation
de la taxe d'aménagement des communes et des intercommunalités?.
Les nouveautés du dispositif
Le dispositif en vigueur au 1er mars 2012
La réforme de la fiscalité de l'aménagement,
issue de la loi de finances rectificative du
30 décembre 2010, a remplacé la taxe locale
d'équipement (TLE) et différentes participa-
tions d'urbanisme par la taxe d'aménagement
et le versement pour sous-densité.
En vigueur depuis le 1er mars 2012, la part
communale de la taxe d'aménagement (TA) a
pour objet de financer les investissements
rendus nécessaires par l'accueil de
populations et d'activités sur la commune ou
l'EPCI (art. L331-1 C.Urb).
TEXTE DE RÉFÉRENCE - Art. L331-1 C.Urb :
« En vue de financer les actions et opérations
contribuant à la réalisation des objectifs définis
à l'article L. 101-2, les communes ou
établissements publics de coopération
intercommunale,[?], les départements et la
région d'Ile-de-France perçoivent une taxe
d'aménagement. »
Introduction de secteurs à taux différents
sur la commune ou l?intercommunalité
Dans le but d'apporter de la souplesse aux
collectivités locales, la commune ou l'EPCI
compétent en matière d'urbanisme a la
possibilité, nouvelle, de faire varier le taux
de la taxe d?aménagement selon le
quartier, selon le secteur de la commune
ou de l'EPCI. La création de secteurs à taux
différents est l?un des leviers de la fiscalité de
l?aménagement, cette fiche n?a pas vocation à
tous les aborder.
Cette taxe peut être instaurée par la
commune ou l?EPCI (après que les communes
lui aient transféreé cette compétence dans les
conditions de l?article L.331-2 4° du Code de
l?urbanisme), indépendamment de la nature
de son document d?urbanisme (PLU, PLUi, POS
ou carte communale). Elle s?applique de plein
droit pour les communes dotées d?un PLU(i)
ou d?un POS, au taux de 1 %, sauf
délibération contraire de la collectivité. Elle est
également instituée de plain droit dans les
communautés urbaines et les métropoles.
Un champ d'application élargi
A la différence de la TLE, les actions et
opérations motivant l'instauration de la taxe
d'aménagement dépassent les seuls
équipements publics pour s'étendre aux
aménagements permettant d'atteindre les
objectifs poursuivis à l?art. L101-2 du Code de
l?urbanisme. (cf. encadré 1).
Janvier
2015
n° 45
service
intermodalité
aménagement
et logement
La fiscalité locale en Pays de la Loire
La taxe d'aménagement
Faire varier la taxe d?aménagement sur son territoire,
un dispositif utile aux communes et EPCI
En conséquence, les types de travaux qui peuvent être
financés par la TA sont élargis :
1) aux travaux d'infrastructure :
? voirie, éclairage public ;
? réseaux numériques, d'électricité, de gaz,
d'eaux, d'assainissement, ;
? poteaux incendie ; etc.
2) aux travaux de superstructure :
? écoles, crèches ;
? déchetterie ;
? réseau de chaleur ;
? salle de sports ; etc.
3) aux aménagements contribuant à la durabilité du
territoire, tels que :
? les circulations douces ;
? la mise en continuité des espaces de nature du
quartier rénové avec la trame verte et bleue ;
? les aménagements paysagers permettant la
couture entre le nouveau quartier et l'existant ;
? la prévention des nuisances telles que le bruit
(talus, murs anti-bruit, ?)
? etc.
La fiscalité de l'aménagement abonde le budget
d'investissement de la commune, à la différence des 4
taxes de la fiscalité directe locale qui abondent le budget
de fonctionnement.
Cette recette d'investissement n'est pas affectée à
une dépense particulière (art. L331-2 C.urb).
Par ailleurs, la taxe d?aménagement ouvre droit à des
exonérations de plein droit (art. L 331-7, C.Urb), Les
exonérations facultatives de la part (inter-)communale
ou départementale portent notamment sur les abris de
jardin, certains stationnements, les petits
commerces, les locaux artisanaux et industriels, les
monuments historiques, les logements financés par un
prêt à taux zéro (art. L331-9, C.Urb).
Encadré 1. Les objectifs poursuivis à l?art. L101-2 C.Urb
1° L'équilibre entre :
a) Les populations résidant dans les zones urbaines et rurales
b) Le renouvellement urbain, le développement urbain maîtrisé,
la restructuration des espaces urbanisés, la revitalisation des
centres urbains et ruraux ;
c) Une utilisation économe des espaces naturels, la
préservation des espaces affectés aux activités agricoles et
forestières et la protection des sites, des milieux et paysages
naturels;
d) La sauvegarde des ensembles urbains et la protection, la
conservation et la restauration du patrimoine culturel;
e) Les besoins en matière de mobilité;
2° La qualité urbaine, architecturale et paysagère, notamment
des entrées de ville;
3° La diversité des fonctions urbaines et rurales et la mixité
sociale dans l'habitat, en prévoyant des capacités de
construction et de réhabilitation suffisantes pour la satisfaction,
sans discrimination, des besoins présents et futurs de
l'ensemble des modes d'habitat, d'activités économiques,
touristiques, sportives, culturelles et d'intérêt général ainsi que
d'équipements publics et d'équipement commercial, en tenant
compte en particulier des objectifs de répartition
géographiquement équilibrée entre emploi, habitat, commerces
et services, d'amélioration des performances énergétiques, de
développement des communications électroniques, de
diminution des obligations de déplacements motorisés et de
développement des transports alternatifs à l'usage individuel de
l'automobile;
4° La sécurité et la salubrité publiques;
5° La prévention des risques naturels prévisibles, des risques
miniers, des risques technologiques, des pollutions et des
nuisances de toute nature;
6° La protection des milieux naturels et des paysages, la
préservation de la qualité de l'air, de l'eau, du sol et du sous-
sol, des ressources naturelles, de la biodiversité, des
écosystèmes, des espaces verts ainsi que la création, la
préservation et la remise en bon état des continuités
écologiques
7° La lutte contre le changement climatique et l'adaptation à ce
changement, la réduction des émissions de gaz à effet de serre,
l'économie des ressources fossiles, la maîtrise de l'énergie et la
production énergétique à partir de sources renouvelables.
Instaurer des taux différents sur la commune ou l'EPCI : quels enjeux ?
Après les 1ères années de mise en oeuvre de la réforme
qui visaient essentiellement à maintenir le rendement de
l'ancienne fiscalité de l'urbanisme, les communes et les
EPCI disposent d'une visibilité accrue sur les recettes de
la nouvelle fiscalité de l?urbanisme. Ils sont à même
d'instaurer des secteurs de taxe d'aménagement aux
taux différenciés.
La possibilité de créer des secteurs répond à 2 enjeux :
1- adopter une stratégie de financement du
développement urbain anticipatrice : la délibération
instaurant la TA et ses taux prennent effet au 1er janvier
de l'année suivante et l'essentiel des participations est
supprimé depuis le 1er janvier 2015. La fiscalité de
l'aménagement demande de prévoir les rentrées fiscales
en amont du démarrage des opérations de
construction ;
2- coordonner la carte de la fiscalité avec les
objectifs d'aménagement portés par le document
d?urbanisme. Cette mise en cohérence de la fiscalité
avec le PLU(i) peut intervenir dès que son élaboration
/révision définit les secteurs de renouvellement, de
densification ou d'urbanisation nouvelle.
La maîtrise financière de l'urbanisation est importante à
l'heure où les marges de manoeuvre de la fiscalité locale
se réduisent. La fiscalité de l'aménagement permet aussi
de dégager des moyens au profit d'un développement
urbain qualitatif et durable pour réaliser, par exemple,
des liaisons douces, des espaces verts.
C?est un levier supplémentaire de maîtrise et
d'orientation du développement urbain, à associer à
d'autres outils pour inciter au renouvellement urbain
et/ou au maintien des espaces agricoles ou naturels, en
application de l?article L331-1 (C.Urb).
Les secteurs de TA apportent en effet une 2ème avancée
par rapport à une taxe d'aménagement uniforme sur la
commune : les nouveaux ménages et entreprises
les plus contributeurs sont installés sur les lieux
nécessitant des investissements supérieurs de la
collectivité locale (comme sous le régime antérieur
des participations).
2
Mise en oeuvre des secteurs de taxe d'aménagement
La sectorisation des taux peut être instaurée par toutes
les communes et EPCI qu?un document d'urbanisme soit
ou non en vigueur : plan local d'urbanisme intercommu-
nal (PLUi), plan local d'urbanisme (PLU), plan
d'occupation des sols (POS), carte communale ou
registre national de l?urbanisme.
L'instauration d'une taxe d'aménagement (TA) à des
taux différents selon les secteurs du territoire
intercommunal ou communal repose sur deux modalités
bien distinctes :
1. la TA de droit commun ,
2. la TA majorée.
La TA de droit commun: un levier souple de
modulation des taux entre 1% à 5 % sur le
territoire
La création de secteurs taxés entre 1% et 5% est la
modalité qui offre le plus de souplesse à la collectivité
locale qui souhaite moduler la fiscalité locale de
l'aménagement. Elle est régit par l?article suivant :
TEXTE DE RÉFÉRENCE - Art. L331-14 C.Urb :
« Par délibération adoptée avant le 30 novembre, les
communes ou établissements publics de coopération
intercommunale bénéficiaires de la part communale ou
intercommunale de la taxe d'aménagement fixent les
taux applicables à compter du 1er janvier de l'année
suivante.
Les communes ou établissements publics de
coopération intercommunale peuvent fixer des taux
différents dans une fourchette comprise entre 1 % et
5 %, selon les aménagements à réaliser, par secteurs
de leur territoire définis par un document graphique
figurant, à titre d'information, dans une annexe au
plan local d'urbanisme ou au plan d'occupation des
sols. A défaut de plan local d'urbanisme ou de plan
d'occupation des sols, la délibération déterminant les
taux et les secteurs ainsi que le plan font l'objet d'un
affichage en mairie, conformément aux dispositions
des articles L. 2121-24 et L. 2131-1 du code général
des collectivités territoriales.
La délibération est valable pour une période d'un an.
Elle est reconduite de plein droit pour l'année suivante
si une nouvelle délibération n'a pas été adoptée dans
le délai prévu au premier alinéa. [...] »
La délimitation de secteurs communaux soumis à des
taux différenciés assure aux pétitionnaires une
meilleure adéquation entre leur contribution
fiscale et les coûts collectifs de l'urbanisation. Par
exemple, un taux moindre pourrait être appliqué dans le
centre-bourg où les réseaux existants sont dimensionnés
pour la population par rapport aux villages à l'écart dont
les réseaux demandent des nouveaux investissements.
N En termes de mise en oeuvre, la délimitation des
secteurs de TA à la parcelle cadastrale améliore la
visibilité du taux applicable aux constructions futures
(Cf. N Projet à cheval sur 2 secteurs, page suivante).
Le taux minimum applicable est de 1% : il n'est pas
possible d'exonérer totalement un secteur de la taxe
d'aménagement.
Les collectivités (département et commune ou EPCI)
disposent du levier des exonérations facultatives afin
que certaines constructions n?acquittent pas de TA, mais
l'ensemble du territoire en bénéficie. Pour mémoire, ces
exonérations portent notamment sur les logements
sociaux, les résidences principales financées par un
PTZ+, les locaux industriels et artisanaux.
La TA majorée : maîtriser les coûts de
l'urbanisation dans des secteurs délimités
La taxe d'aménagement peut être instaurée, dans
certains secteurs du territoire, à un taux compris entre
5% et 20%, à condition que la réalisation de travaux
substantiels de voirie ou de réseaux ou la création
d'équipements publics généraux soit rendue nécessaire
en raison de l'importance des constructions nouvelles
édifiées dans ces secteurs (L331-15 C.Urb).
La taxe d'aménagement est alors dite TA majorée. Sa
mise en place est équivalente à celle d'une participation.
Ce taux supérieur à 5% doit être motivé dans la
délibération de la commune ou de l'EPCI. Le taux
majoré peut être défini en fonction :
? du coût des travaux à réaliser par la collectivité
(à justifier),
? de la structure du parcellaire et du nombre de
logements ou de pétitionnaires attendus,
? du volume des surfaces de plancher anticipé par
la collectivité locale,
? en appliquant un pourcentage à définir, au
prorata de l'usage fait par les occupants du
nouveau projet des équipements réalisés (L331-
15 C.Urb.), comme les participations de l'ancien
dispositif.
La TA majorée vise principalement à maîtriser
financièrement les coûts de l'urbanisation. Par exemple,
en cas de construction de 10 logements de 100 m², une
TA majorée à 10 % aurait un rendement de plus de
35 000 ¤, comparé à 10 600 ¤ issus d?une TA à 3 %.
La TA majorée apparaît adaptée notamment aux
contextes suivants :
1. les constructions anticipées seront plutôt
réalisées en diffus, c'est-à-dire qu'elles sont
portées par un nombre élevé de pétitionnaires
futurs, plutôt sous la forme de logements
individuels groupés ou de maisons ;
2. dans les territoires où le taux de la TA classique
approche 5%, si des travaux substantiels sont
nécessaires sur certains sites ;
3. le quartier de renouvellement urbain ou
d'urbanisation nouvelle - en particulier dans les
écarts - est insuffisamment équipé au regard
des objectifs cités par l'article L101-2 (C.Urb).
3
N Arbitrer entre des outils incompatibles
La participation pour assainissement collectif (PAC) qui
relève du Code de la Santé publique, ne peut se cumuler
avec la TA majorée dès lors que le secteur est majoré
pour des motifs liés aux réseaux d?assainissement.
De plus, la mise en place d?une TA majorée entraîne la
non-application des participations lorsqu?elles ont été
mises en place dans le ou les secteurs concernés.
Enfin, la création d?une zone d?aménagement concertée
(ZAC) entraîne la non-application de la taxe
d?aménagement sur les espaces concernés. Dans les
ZAC, les constructions et aménagements sont exonérés
de la part communale de la taxe d?aménagement
(majorée ou non) à condition que le financement des
équipements publics ? réseaux, espaces verts et
stationnements - soit mis en tout ou partie à la charge
de l?aménageur ou du constructeur (art. R 331-6,
C.Urb).
N Choisir le bon outil
Dans le cas d'un petit nombre de parcelles à équiper ou
bien lorsqu?un tènement foncier fait l'objet d'un même
projet, le projet urbain partenarial (PUP) peut être un
outil de financement plus judicieux que la TA majorée
qui permet une négociation entre la collectivité locale et
l'aménageur-constructeur. Le choix de l'outil va
dépendre des capacités de la collectivité à privilégier le
préfinancement des équipements publics ou le
portage financier.
Conditions de réussite et précautions
Il appartient aux collectivités d'engager une réflexion
quant à leur politique d'aménagement en vue de
mettre en place une sectorisation de la taxe
d'aménagement. Elle peut être menée en collaboration
avec les services de l'État compétents en matière de
planification et de fiscalité de l'urbanisme qui peuvent
conseiller les collectivités.
A ce stade de la mise en oeuvre de la réforme, quatre
conditions de réussite et précautions retiennent
l'attention.
Informer les pétitionnaires
Il apparaît important que les communes et les EPCI
informent les pétitionnaires de l?instauration et
des variations de la fiscalité de l'aménagement sur le
territoire. Lorsqu?une contribution accrue au financement
des investissements publics est en place dans les
secteurs sous-équipés, les nouveaux ménages et
entreprises informés sont à même d'anticiper les
charges à venir et, si nécessaire, de les intégrer au coût
du projet.
Cette information est d'autant plus utile dans les cas :
1. de TA majorée ;
2. d'écart de taux significatif entre les secteurs au
regard du coût du projet du pétitionnaire ;
3. où le document d'urbanisme est un POS, une
carte communale ou le RNU en l?absence de
document d?urbanisme.
Conformément au décret n°2013-142 du 14 février
2013, la carte des taux dans les différents secteurs
de la commune ou de l'EPCI est annexée au PLU, sans
enquête publique (art. R123-3, C.Urb.).
Une sectorisation connue des pétitionnaires pourrait
indirectement orienter les installations vers les quartiers
déjà équipés, si l'écart de taux a un effet déterminant
sur le coût total du projet de construction.
Choisir les périmètres
Pour adosser sa stratégie fiscale à sa politique
d'aménagement, la collectivité locale est amenée à
identifier, par secteur de développement urbain,
les équipements et les aménagements publics à réaliser.
Dès lors que les investissements de la collectivité locale
bénéficieront à des quartiers particuliers, il peut
apparaître opportun de moduler la taxe
d'aménagement, comme dans le dispositif précédent
des participations d'urbanisme.
La définition des périmètres des secteurs de taxe
d'aménagement peut s'appuyer sur le diagnostic foncier
du document d'urbanisme, en particulier sur l'analyse
de la capacité de densification et de mutabilité
présentée dans le PLU(i) depuis la loi ALUR.
N Projet à cheval sur 2 secteurs
L'article R. 331-8 du code de l'urbanisme impose, pour
les projets situés sur des secteurs comportant des
taux différents, que soit retenu le taux le moins élevé
pour le calcul de la taxe d'aménagement (TA), applicable
au-dit projet. Cette disposition s?inscrit dans une volonté
de simplification.
Dans le cas d'un projet de construction dont 93 % de la
surface se situe dans un secteur à taux majoré à 20 %
et 7 % dans un secteur à 5 %. En application de l'article
R.331-8 (C.Urb), le taux de 5 % sera appliqué sur toute
la surface du projet pour le calcul de la taxe
d?aménagement avec pour conséquence un important
préjudice financier pour la commune (Sénat 22 mai
2014).
Enfin, la TA majorée ne peut s'appliquer à l'ensemble du
territoire communal ou inter-communal. Elle porte sur
un secteur délimité. Si les charges d'urbanisation de la
collectivité sont globalement significatives, un
financement via la fiscalité directe locale sera privilégié.
Choisir l'écart de taux entre les secteurs
La modulation des taux dans une fourchette comprise
entre 1% et 5% est fondée sur les aménagements à
réaliser (art. L331-14 C.Urb). En pratique, la collectivité
locale est donc amenée à estimer le coût des
équipements publics et les aménagements à
réaliser selon les secteurs.
Rappelons qu'à la différence de la TLE, les actions et
opérations motivant l'instauration de la taxe
d'aménagement dépassent les seuls équipements
publics pour s'étendre aux aménagements permettant
d'atteindre les objectifs cités à l?article L.101-2 du Code
de l?urbanisme (Cf. pp 1-2).
4
NPoints d'attention
La sectorisation des taux ne doit pas générer une
rupture d?égalité des contribuables devant les charges
publiques.
Les constructions existantes sont susceptibles d'évoluer
(agrandissement, aménagement des combles, garage,
piscine, abri de jardin, panneaux photovoltaïques au
sol). Elles sont aussi soumises à un niveau modulé de TA
selon le secteur communal / intercommunal. La création
des secteurs de TA ne devra pas décourager la
densification des quartiers déjà urbanisés.
Maintenir le rendement fiscal
Dans les secteurs, les taux de la taxe d'aménage-
ment peuvent être révisés annuellement par
délibération avant le 30 novembre de l'année N, pour
une entrée en vigueur au 1er janvier N+1. Ceci permet
d'ajuster les recettes fiscales d'urbanisme.
N Maintenir les recettes
En présence de secteurs de TA, les recettes fiscales vont
dépendre de la localisation infra-communale des
constructions et aménagements réalisés.
Lorsque la majorité des autorisations d'urbanisme sont
localisées dans quelques secteurs (lotissements,?), il est
aisé de définir des secteurs de TA davantage
contributeurs. Ceci permet de maintenir les recettes
fiscales nécessaires à l'équipement de ces nouveaux
quartiers. En complément, un niveau moindre de taxe
d'aménagement sur le reste du territoire incite à la
densification du pavillonnaire par division des terrains
tout en assurant la maîtrise financière de l'urbanisation.
Lorsque les constructions sont plutôt dispersées sur le
territoire, l'abaissement du taux principal relève d'un
arbitrage entre rendement fiscal et politique
d'aménagement de la part de la collectivité locale.
Conclusion
Ce dispositif est progressivement mis en pratique par les
communes et intercommunalités des Pays de la Loire.
Un premier retour d?expériences est présenté dans la
publication « Les pratiques de modulation de la taxe
d'aménagement des communes et des
intercommunalités » (DREAL, 2015).
Pour en savoir plus....
DREAL des Pays de la Loire, 2015, « Les pratiques de modulation
de la taxe d'aménagement des communes et des intercommunalités », janvier, 5 p.
http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-taxes-locales-r1128.html
DREAL des Pays de la Loire, 2014,
« la taxe d'aménagement au 1er janvier 2014 », avril, 12 p
http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-taxes-locales-r1128.html
Ministère de l'Egalité des Territoires et du Logement, 2013,
« Le PUP. Projet urbain partenarial », juin, 11 p
http://www.territoires.gouv.fr/IMG/pdf/le_projet_urbain_partenarial_juin_2013_.pdf
Liste des sigles
PLU : plan local d'urbanisme
PLUi : plan local d'urbanisme intercommunal
POS : plan d'occupation des sols
PTZ : prêt à taux zéro
RNU : règlement national d'urbanisme
5
n° 45
service
intermodalité
aménagement
et logement
Cette publication a été réalisée
avec l'appui des Directions
départementales des territoires
de la Loire-Atlantique, du Maine et
Loire, de la Mayenne, de la Sarthe et
de la Vendée.
Direct ion régionale
de l'environnement ,
de l'aménagement
et du logement
Service intermodalité
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http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-taxes-locales-r1128.html
http://www.territoires.gouv.fr/IMG/pdf/le_projet_urbain_partenarial_juin_2013_.pdf
http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-taxes-locales-r1128.html