Pollinisateurs des Pays de la Loire : amélioration des connaissances des abeilles sauvages au sein de sites d'extractions de sable (sablière) en activité ou réhabilités
DURAND, Olivier
Auteur moral
Centre permanent d'initiatives pour l'environnement Loire Anjou
Auteur secondaire
GABORY, Olivier (coordinateur)
Résumé
<div style="text-align: justify;">Les sablières, par leurs fronts de tailles, merlons ou surfaces sableuses qu'elles proposent conduisent à la présence de nombreux habitats potentiellement favorables aux abeilles sauvages dans des contextes agricoles contraignants pour les espèces (manque de sites de nidification ou de ressources de nourriture suffisants). Les anciennes sablières sont quant à elles des sites également favorables pour les mêmes raisons mais qui peuvent perdre leur attrait en cas d'aménagement de réhabilitation inappropriés. <br />Cette étude a donc visée à faire le point sur l'intérêt des sablières pour les abeilles sauvages et de dresser une liste de préconisations pour leur prise en compte au cours et en fin de vie des sites et la conservation des espèces. Les données collectées - rendues publiques - vont permettre également d'actualiser les listes d'espèces par département en cours d'élaboration à l'échelle régionale ainsi que de contribuer à l'édition de cartes de prospections. Ces objectifs s'inscrivent naturellement dans les actions 1, 3, 8 et 17 du Plan National d'Actions en faveur des pollinisateurs sauvages « France Terre de pollinisateurs » 2016-2020. Plus largement un maximum des spécimens collectés, autres qu'abeilles sauvages, a également été déterminé afin de valoriser les captures réalisées lors de l'application du protocole de piégeage (tentes malaises).</div>
Editeur
DREAL Pays de la Loire
Descripteur Urbamet
protection de la nature
;être vivant
;faune
Descripteur écoplanete
abeille
;pollen
;biodiversité
;protection de la faune
;faune sauvage
;aire de nidification
;sablière
Thème
Environnement - Nature
;Nature
Texte intégral
POLLINISATEURS DES PAYS DE LA LOIRE :
amélioration des connaissances des abeilles sauvages au sein de sites
d?extractions de sable (sablière) en activité ou réhabilités
Septembre 2020
(version 1)
CPIE LOIRE ANJOU
3bis rue du Chanoine Libault, Beaupréau
49600 BEAUPREAU-EN-MAUGES
Tél : 02 41 71 77 30
contact@cpieloireanjou.fr
www.cpieloireanjou.fr
DREAL Pays de la Loire
Service Ressources naturelles et Paysages
Division Biodiversité
5 rue Françoise Giroud
CS 16326
44263 Nantes Cedex 2
Pollinisateurs des Pays de la Loire : amélioration des connaissances des abeilles sauvages au sein de sites d?extractions de sable (sablière) en activité ou réhabilités Page | 2
Nous remercions l?entreprise TPPL exploitant la sablière des Monteaux à Vivy et l?entreprise GSM
HeidelbergCement Group exploitant la sablière des Biousses aux Alleuds d?avoir accepté que leurs
sites soient le support de la présente étude. Ceci dans un objectif commun d?amélioration des
connaissances de la biodiversité de leurs exploitations et dans une démarche volontaire de prise en
compte des enjeux faune-flore au cours de l?activité.
Coordination : Olivier GABORY (directeur CPIE Loire Anjou)
Prospections de terrain : Olivier DURAND
Rédaction : Olivier DURAND
Déterminations : Observatoire des Abeilles (OA) : Matthieu Aubert, Eric Dufrêne, David Genoud, Gilles Mahé.
Déterminations in situ : Olivier Durand.
Références : CPIE Loire Anjou, 2020. Pollinisateurs des Pays de la Loire : amélioration des connaissances des
abeilles sauvages au sein de sites d?extractions de sable (sablière) en activité ou réhabilités, 18 p. Rapport
d?étude pour la DREAL Pays de la Loire.
Sauf mention contraire, toutes les photos du rapport sont issues de la photothèque du CPIE Loire Anjou.
Les conclusions de ce rapport n?engagent que le CPIE Loire Anjou. En aucun cas les déterminateurs externes
ayant pu participer à l?identification d?espèces capturées lors de cette étude ne pourraient être tenus
responsables des conclusions rédigées par le CPIE Loire Anjou.
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Sommaire
I - CONTEXTE ET OBJECTIFS DU PROJET ........................................................................................................ 4
II - METHODOLOGIE ........................................................................................................................................ 6
III - SITES PROSPECTES ................................................................................................................................... 8
IV - RESULTATS ............................................................................................................................................... 9
V - PRECONISATIONS.................................................................................................................................... 15
VI - PERSPECTIVES ET CONCLUSION ............................................................................................................ 18
Table des figures
Fig. 1 - Tente Malaise sur la sablière de Vivy (06/05/2019) ................................................................................. 5
Fig. 2 - Localisations des emplacements des tentes malaises ............................................................................ 8
Fig. 3 - Répartition de Seladonia seladonia en France ...................................................................................... 13
Fig. 4 - Répartition de Lasioglossum brevicorne en France ............................................................................... 13
Fig. 5 - Répartition de Lasioglossum buccale en France ................................................................................... 13
Fig. 6 - Andrena distinguenda photographiée le 25/04/2019 sur Crepis vesicaria (Asteraceae) dans la sablière
des Alleuds - Espèce nouvelle pour le Maine-et-Loire ..................................................................................... 14
Fig. 7 ? Bosquet de saules en périphérie de surfaces sableuses ? Les Alleuds ? 10/07/2019 .............................. 16
Fig. 8 ? L?entretien des merlons est une thématique pouvant concerner l?accueil des pollinisateurs sur les
sablières .......................................................................................................................................................... 17
Table des tableaux
Tableau 1 - Dates de prospection ...................................................................................................................... 6
Tableau 2 - Listes des taxons par site et nombre de spécimens capturés ........................................................... 9
Tableau 3 - Nouveautés départementales et Régionales ................................................................................. 12
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file:///C:/Users/CPIE17/Desktop/Rapport_prov_pollinisateurs%20sablières.docx%23_Toc52208952
file:///C:/Users/CPIE17/Desktop/Rapport_prov_pollinisateurs%20sablières.docx%23_Toc52208952
file:///C:/Users/CPIE17/Desktop/Rapport_prov_pollinisateurs%20sablières.docx%23_Toc52208953
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file:///C:/Users/CPIE17/Desktop/Rapport_prov_pollinisateurs%20sablières.docx%23_Toc52208954
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I - Contexte et objectifs du projet
Ce projet s?inscrit dans la déclinaison du PNA « France Terre de pollinisateurs » en Pays de la Loire.
Un premier constat, mené collégialement (notamment par l?Observatoire des Abeilles, Bretagne-
Vivante, le CPIE Loire Anjou, le CVFSE de l?ONIRIS et le GRETIA) sur l?état des connaissances sur les
abeilles sauvages dans la région montre l?existence de fortes lacunes à ce sujet. Pourtant, les Pays de
la Loire peuvent avoir une responsabilité particulière dans la conservation de certains cortèges ou
groupes fonctionnels de pollinisateurs. Il en va vraisemblablement ainsi des cortèges d?abeilles
sauvages liées aux sols sableux, vu que les milieux qui montrent de tels sols sont relativement
diversifiés et répandus dans la Région : sables littoraux maritimes, sables alluviaux des grèves de Loire
et annexes fluviales, sables calcaires cénomaniens dans l?est de la Sarthe et plus localement dans le
sud du département, sables acides (cénomaniens ou pliocènes) ailleurs en Sarthe, en Anjou, en Loire-
Atlantique ou dans la partie armoricaine de la Vendée, notamment? Cette diversité relève
évidemment des caractéristiques géologiques et géographiques de la Région qui, à la fois, est ouverte
sur l?atlantique, est traversée par la Loire et repose sur trois bassins géologiques différents.
Afin de contribuer à l?amélioration des connaissances sur les pollinisateurs sauvages et d?évaluer les
spécificités - voire la responsabilité - de notre région en matière de cortèges sabulicoles, le CPIE Loire
Anjou, Bretagne-Vivante et le GRETIA ont proposé :
- d?inventorier, par échantillonnage, quelques sites sableux des Pays de la Loire,
- et de diligenter une première synthèse sur la base des éléments de connaissances d?ores et déjà
disponibles.
Ainsi, afin de contribuer à cette action le CPIE Loire Anjou a proposé de mener des inventaires dédiés
aux abeilles sauvages au sein de sites d?extraction (sablières) en activité ou pour partie réhabilitées.
En effet, Les actions d?inventaires naturalistes du CPIE Loire Anjou ont déjà permis de mettre en avant
l?intérêt de sablières pour les abeilles sauvages à l?image des 52 espèces détectées - sans protocole
dédié ou recherches spécifiques - au sein de la sablière de Longué-Jumelles (49) avec des raretés telles
Nomada sanguinea Smith, 1854, Nomada armata Herrich-Schaeffer, 1839 ou Andrena leucolippa
Perez, 1886. En effet, les sablières, par leurs fronts de tailles, merlons ou surfaces sableuses qu?elles
proposent conduisent à la présence de nombreux habitats potentiellement favorables aux abeilles
sauvages dans des contextes agricoles contraignants pour les espèces (manque de sites de nidification
ou de ressources de nourriture suffisants). Les anciennes sablières sont quant à elles des sites
également favorables pour les mêmes raisons mais qui peuvent perdre leur attrait en cas
d?aménagement de réhabilitation inappropriés.
Cette étude a donc visée à faire le point sur l?intérêt des sablières pour les abeilles sauvages et de
dresser une liste de préconisations pour leur prise en compte au cours et en fin de vie des sites et la
conservation des espèces.
Les données collectées - rendues publiques - vont permettre également d?actualiser les listes
d?espèces par département en cours d?élaboration à l?échelle régionale ainsi que de contribuer à
l?édition de cartes de prospections.
Ces objectifs s?inscrivent naturellement dans les actions 1, 3, 8 et 17 du Plan National d?Actions en
faveur des pollinisateurs sauvages « France Terre de pollinisateurs » 2016-2020 (cf. tableau infra).
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Objectif opérationnel
Action du PNA
concernée
Mise à jour des listes de référence avec indication des présences départementales, pour les abeilles,
les syrphes et les guêpes au sens large
1
Intégration des données, édition et diffusion de cartes d?état de la prospection. Diffusion des
données validées dans les réseaux partenariaux régional et national
3
Proposition d?éléments de stratégie pour la complétion de la connaissance des pollinisateurs
sauvages en région, au regard du réseau naturaliste et scientifique et des spécificités régionales.
3
Sensibiliser les exploitants de sablières à une meilleure prise en compte des insectes pollinisateurs
et plus largement intégrer la problématique des insectes pollinisateurs sauvages dans la gestion
des terrains industriels (via les préconisations de bonnes pratiques).
8, 17
Afin de garantir la fiabilité et la validité des données produites les déterminateurs spécialistes des
abeilles au sein de l?association Observatoire des Abeilles (OA) ont été sollicités.
Plus largement un maximum des spécimens collectés, autres qu?abeilles sauvages, a également été
déterminé afin de valoriser les captures réalisées lors de l?application du protocole de piégeage (tentes
malaises).
Ce projet a pu être mené sur l?année 2019 grâce au soutien de la DREAL des Pays de la Loire
dans le cadre d?un appel à projet, Service ressources naturelles et paysages (SRNP) - Division
biodiversité.
Fig. 1 - Tente Malaise sur la sablière de Vivy (06/05/2019)
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II - Méthodologie
Les inventaires se sont déroulés via des prospections à vue et par la pose de tentes malaises. Deux
sites ont été sélectionnés : la sablière des Monteaux à Vivy (exploitée par l?entreprise TPPL) et les
sablières des Biousses aux Alleuds (exploitée par l?entreprise GSM HeidelbergCement Group)
Nous renouvelons ici nos remerciements à ces deux entreprises qui ont ouvert leurs sites
volontairement dans une perspective d?amélioration des connaissances du cortèges des abeilles
sauvages et leur prise en compte optimale au cours de leur activité d?extraction de matériaux.
Deux tentes malaises ont été disposées sur chacune des sablières en visant des espaces en cours
d?exploitation (ou récemment exploités avec des surfaces de sables nus conséquents) et des espaces
réhabilités des sites plus végétalisés.
La localisation de ces pièges est reprise en partie III [Fig. 2].
Les dates de passages d?inventaires (chasses à vue et périodes de poses de tentes Malaises) sont
reprises dans le tableau suivant [Tableau 1]
Tableau 1 - Dates de prospection
Dates de chasse à vue Tentes Malaises
Vivy - Les Monteaux 29/04/2019 06/05/2019 au 17/05/2019
06/05/2019 17/05/2019 au 14/06/2019
17/05/2019 14/06/2019 au 10/07/2019
20/05/2019 10/07/2019 au 08/08/2019
13/06/2019 08/08/2019 au 21/08/2019
10/07/2019 21/08/2019 au 23/09/2019
10/07/2019
08/08/2019
Les Alleuds - Les Biousses 25/04/2019 25/04/2019 au 17/05/2019
14/05/2019 17/05/2019 au 14/06/2019
17/05/2019 14/06/2019 au 10/07/2019
10/07/2019 10/07/2019 au 08/08/2019
08/08/2019 08/08/2019 au 21/08/2019
21/08/2019 au 21/09/2019
Les chasses à vue se sont déroulées sur les périodes de trois à quatre heures en ciblant
préférentiellement les surfaces périphériques aux tentes malaises et en complétant dans la mesure
du possible sur les plus grandes surfaces possibles des sablières.
Dans la mesure du possible nous avons recherché à noter des informations de biologie concernant les
espèces capturées à vue. Ainsi, les plantes visitées ont été consignées et reportées sur les étiquettes
de capture. De même dans le cas d?abeilles coucou (Nomada notamment) nous avons visé à apprécier
l?hôte qui pouvait lui être associé.
Les abeilles sauvages capturés par les tentes malaises ont été préparées pour transfert ultérieur au
réseau de déterminateurs (Observatoire des Abeilles). Ainsi la préparation a consisté à piquer les
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spécimens à l?aide d?épingles entomologiques, à ouvrir les mandibules, extraire les génitalias des
mâles, déployer les pattes et écarter les ailes. Les spécimens ont été mis à sécher sur plaque
d?émalène avant d?être rassemblés par familles et genres, dûment étiquetés (un numéro unique de
spécimen a été affecté afin de permettre de les tracer plus facilement).
Les spécimens ont ensuite été soumis à identification sous loupe binoculaire, chaque spécialiste
s?intéressant plus particulièrement à son ou ses groupes de prédilection. Certains individus
appartenant à des groupes d?espèces d?identification très délicate, ont fait l?objet d?une double-
détermination. Les déterminateurs ayant participer à cette étape sont les suivants : Matthieu Aubert,
Eric Dufrêne, David Genoud et Gilles Mahé.
Les abeilles piquées ont reçu une étiquette d?identification de la part du déterminateur,
éventuellement doublée de celle du validateur. Ces spécimens ont été conditionnés dans des cartons
entomologiques de format classique 26x39 cm avant de rejoindre les collections du CPIE Loire Anjou.
Quelques spécimens ont été conservés dans les collections personnelles des déterminateurs.
Les données ont été saisies sous tableur puis structurées au format SINP, avant d?être intégrées dans
la base de données de l?Union Régionales des CPIE des Pays de la Loire (https://cpie.kollect.fr/). Le
référentiel taxonomique utilisé est TaxRef version 12, ce dernier étant basé sur le travail de mise à jour
systématique et taxonomique effectué par l?Observatoire des Abeilles récemment. La meilleure
précision possible a été conservée concernant les localisation géographique des captures : il s?agit soit
de pointages de localisation des tentes malaises soit du point central de la sablière pour les chasses à
vue.
https://cpie.kollect.fr/
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III - Sites prospectés
Les cartes suivantes [Erreur ! Source du renvoi introuvable.] localise les sites de pose des tentes
malaises.
Fig. 2 - Localisations des emplacements des tentes malaises
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IV - Résultats
A ce stade, 916 abeilles ont été capturées et préparées dans le cadre de cette mission. 789 sont
aujourd?hui déterminées (86%).
Le reste des spécimens sont encore en cours d?identification ou de double-détermination pour
confirmer des déterminations délicates.
Ces données concernent 110 taxons déterminés au rang d?espèces. Quelques spécimens, qui n?ont
encore pu être déterminés qu?au rang de genre ou de « groupe », viendront augmenter ce chiffre
prochainement. Enfin d?autres spécimens ne pourront être nommés dans la mesure où le sexe
concerné n?est pas identifiable ou, exceptionnellement, quand l?état du spécimen ne permettait pas
une identification assurée.
Par ailleurs deux espèces déterminées in situ (Olivier Durand det.) sans être capturées sont à ajouter
à la diversité spécifique des sites : Hylaeus variegatus (Fabricius, 1798) pour le site des Alleuds (trois
données) et Andrena florea Fabricius, 1793 à Vivy (une donnée). Soit 112 taxons en l?état de
l?avancement des déterminations.
Sans viser à comparer les deux sablières entre-elles nous pouvons dans un premier temps fournir la
liste des espèces par site en l?état des déterminations.
Tableau 2 - Listes des taxons par site et nombre de spécimens capturés
Espèces Les Alleuds - Les Biousses Vivy - Les Monteaux
Total Nombre
de spécimens
Andrena alfkenella Perkins, 1914 1 1
Andrena bicolor Fabricius, 1775 1 1 2
Andrena bimaculata (Kirby, 1802) 1 1
Andrena distinguenda Schenck, 1871 1 1
Andrena flavipes Panzer, 1799 47 3 50
Andrena haemorrhoa (Fabricius, 1781) 2 2
Andrena lagopus Latreille, 1809 2 2
Andrena leucolippa Pérez, 1895 1 1
Andrena minutula (Kirby, 1802) 5 9 14
Andrena nigroaenea (Kirby, 1802) 1 1 2
Andrena ovatula (Kirby, 1802) 5 5
Andrena pandellei Pérez, 1895 2 2
Andrena pilipes Fabricius, 1781 1 1
Andrena propinqua Schenck, 1853 3 3
Andrena thoracica (Fabricius, 1775) 2 6 8
Andrena trimmerana (Kirby, 1802) 3 3
Andrena wilkella (Kirby, 1802) 1 1
Anthidium septemspinosum Lepeletier, 1841 1 1
Anthophora bimaculata (Panzer, 1798) 4 4
Apis mellifera Linnaeus, 1758 1 1 2
Bombus lapidarius (Linnaeus, 1758) 1 1
Bombus pascuorum (Scopoli, 1763) 1 29 30
Bombus pratorum (Linnaeus, 1760) 4 1 5
Bombus sylvarum (Linnaeus, 1760) 2 2
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Espèces Les Alleuds - Les Biousses Vivy - Les Monteaux
Total Nombre
de spécimens
Bombus terrestris (Linnaeus, 1758) 11 14 25
Ceratina chalybea Chevrier, 1872 10 10
Ceratina cucurbitina (Rossi, 1792) 2 35 37
Ceratina cyanea (Kirby, 1802) 3 9 12
Coelioxys afra Lepeletier, 1841 3 4 7
Coelioxys conoidea (Illiger, 1806) 1 1
Coelioxys inermis (Kirby, 1802) 5 5
Colletes fodiens (Fourcroy, 1785) 1 1
Colletes similis Schenck, 1853 1 1
Dasypoda hirtipes (Fabricius, 1793) 1 13 14
Dasypoda morawitzi Radchenko, 2016 18 18
Epeolus cruciger (Panzer, 1799) 1 1
Epeolus variegatus (Linnaeus, 1758) 3 3
Eucera nigrifacies Lepeletier, 1841 1 1
Eucera taurica Morawitz, 1871 2 2
Halictus (Halictus) sp. 1 1 2
Halictus gr. simplex/langobardicus/compressus 1 43 44
Halictus langobardicus Blüthgen, 1944 12 12
Halictus maculatus Smith, 1848 4 2 6
Halictus quadricinctus (Fabricius, 1776) 2 8 10
Halictus rubicundus (Christ, 1791) 1 1
Halictus scabiosae (Rossi, 1790) 26 18 44
Halictus sexcinctus (Fabricius, 1775) 2 9 11
Heriades truncorum (Linnaeus, 1758) 2 9 11
Hoplitis adunca (Panzer, 1798) 4 3 7
Hoplitis leucomelana (Kirby, 1802) 3 3
Hoplitis tridentata (Dufour & Perris, 1840) 1 1
Hylaeus angustatus (Schenck, 1861) 1 1
Hylaeus annularis/euryscapus 1 1
Hylaeus brevicornis Nylander, 1852 1 1 2
Hylaeus cf. annularis (Kirby, 1802) 1 1
Hylaeus cf. pictipes Nylander, 1852 1 1
Hylaeus clypearis (Schenck, 1853) 3 3
Hylaeus communis Nylander, 1852 2 1 3
Hylaeus confusus Nylander, 1852 1 1
Hylaeus dilatatus (Kirby, 1802) 1 2 3
Hylaeus gibbus Saunders, 1850 8 8
Hylaeus gibbus/confusus 1 1
Hylaeus hyalinatus Smith, 1842 3 3
Lasioglossum angusticeps/punctatissimum 2 2 4
Lasioglossum brevicorne (Schenck, 1868) 16 16
Lasioglossum buccale (Pérez, 1903) 8 8
Lasioglossum cf. punctatissimum (Schenck, 1853) 1 11 12
Lasioglossum interruptum (Panzer, 1798) 2 2
Lasioglossum laticeps (Schenck, 1868) 8 2 10
Lasioglossum lativentre (Schenck, 1853) 1 1
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Espèces Les Alleuds - Les Biousses Vivy - Les Monteaux
Total Nombre
de spécimens
Lasioglossum leucozonium (Schrank, 1781) 5 10 15
Lasioglossum limbellum (Morawitz, 1876) 3 3
Lasioglossum malachurum (Kirby, 1802) 9 5 14
Lasioglossum medinai (Vachal, 1895) 3 2 5
Lasioglossum minutissimum (Kirby, 1802) 8 6 14
Lasioglossum morio (Fabricius, 1793) 5 9 14
Lasioglossum nigripes (Lepeletier, 1841) 2 2
Lasioglossum pauperatum (Brullé, 1832) 1 1 2
Lasioglossum pauxillum (Schenck, 1853) 7 7
Lasioglossum punctatissimum (Schenck, 1853) 3 3
Lasioglossum puncticolle (Morawitz, 1872) 1 1
Lasioglossum villosulum (Kirby, 1802) 28 23 51
Lasioglossum zonulum (Smith, 1848) 1 1
Lithurgus cornutus (Fabricius, 1787) 2 2
Megachile centuncularis (Linnaeus, 1758) 7 7
Megachile cf. pilidens Alfken, 1924 1 1
Megachile ericetorum Lepeletier, 1841 2 2
Megachile lagopoda (Linnaeus, 1760) 1 1
Megachile leachella Curtis, 1828 21 21
Megachile maritima (Kirby, 1802) 6 6
Megachile pilidens Alfken, 1924 2 2 4
Megachile willughbiella (Kirby, 1802) 1 1
Melitta leporina (Panzer, 1799) 1 1
Melitta nigricans Alfken, 1905 2 2
Nomada bifasciata Olivier, 1811 1 1
Nomada facilis Schwarz, 1967 2 2
Nomada flavoguttata (Kirby, 1802) 1 1
Nomada goodeniana (Kirby, 1802) 1 1
Nomada pectoralis Morawitz, 1877 2 2
Osmia aurulenta (Panzer, 1799) 1 1
Osmia caerulescens (Linnaeus, 1758) 1 1
Osmia spinulosa (Kirby, 1802) 1 1
Panurgus dentipes Latreille, 1811 1 1
Seladonia gr. smaragdula 3 3
Seladonia seladonia (Fabricius, 1794) 1 1
Seladonia smaragdula (Vachal, 1895) 1 1
Seladonia sp. 1 1
Seladonia subaurata (Rossi, 1792) 1 14 15
Seladonia submediterranea Pauly, 2015 3 3
Seladonia tumulorum (Linnaeus, 1758) 1 1
Sphecodes albilabris (Fabricius, 1793) 1 2 3
Sphecodes ephippius (Linnaeus, 1767) 3 3
Sphecodes gibbus (Linnaeus, 1758) 1 5 6
Sphecodes longulus Hagens, 1882 9 9
Sphecodes monilicornis (Kirby, 1802) 5 2 7
Sphecodes puncticeps Thomson, 1870 13 13
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Espèces Les Alleuds - Les Biousses Vivy - Les Monteaux
Total Nombre
de spécimens
Sphecodes reticulatus Thomson, 1870 2 2 4
Stelis punctulatissima (Kirby, 1802) 1 1
Tetralonia malvae (Rossi, 1790) 4 4
Tetraloniella cf. dentata (Germar, 1838) 1 1
Tetraloniella dentata (Germar, 1839) 2 4 6
Xylocopa valga Gerstäcker, 1872 1 1
Total général 261 528 789
Nous pouvons ainsi noter que 69 taxons sont pour l?instant signalés des Alleuds et 96 de Vivy.
Parmi ceux-ci six espèces sont nouvelles pour le Maine-et-Loire dont deux à l?échelle de toute la
Région. Elles sont reprises dans le tableau ci-dessus [Tableau 3] et comparées à la répartition connue
au sein du dernier état des lieux « Apoïdea Armoricana » 2019 réalisé par le Gretia.
Tableau 3 - Nouveautés départementales et Régionales
Famille Nom valide 22 29 35 56 44 49 53 72 85 14 50 61
Melittidae Dasypoda morawitzi Radchenko, 2016 +++
Nouveauté
régionale
Apidae Nomada pectoralis Morawitz, 1877 +++
Nouveauté
régionale
Apidae Eucera taurica Morawitz, 1871 +++ +++ +++
Nouveauté
départementale
Colletidae Hylaeus angustatus (Schenck, 1861) +++ +++ +++ +++
Nouveauté
départementale
Megachilidae Lithurgus cornutus (Fabricius, 1787) +++ +++ +++
Nouveauté
départementale
Andrenidae Andrena distinguenda Schenck, 1871 +++ +++ +++ +++ +++
Nouveauté
départementale
Le nombre d?espèces connues en Maine-et-Loire passe donc à 314 pour 437 dans la Région.
Nous pouvons préciser les éléments suivants pour les espèces nouvelles pour la Région :
? Dasypoda morawitzi est une espèce cryptique décrite en 2016 et longtemps confondue avec
l?espèce à large distribution Dasypoda hirtipes. Jusqu?à présent la répartition de l?espèce
semblait se limiter à la zone méditerranéenne (Ghisbain et al., 2018)1 mais qui a récemment
été découverte en région centre (D. Genoud, comm. pers.). Concernant sa biologie, les
femelles semblent fréquenter préférentiellement les Asteraceae alors que les mâles
fréquentent une plus large gamme de fleurs (Malvaceae, Campanulaceae) (Ghisbain et al.,
2018).
Lors de notre étude nous avons capturés trois mâles sur Helminthotheca echioides, Picris
hieracioides et Crepis capillaris et deux femelles sur Helminthotheca echioides (toutes des
Asteraceae).
? Nomada pectoralis n?était connu par le spécialiste du groupe (Eric Dufrêne) que de la zone
méditerranéenne (au sens large) où elle est plutôt rare. En Europe elle est absente de Suisse,
d'Allemagne ou d'Autriche. Présente en Espagne et en Italie on la rencontre aussi
étrangement dans l'Est de l'Europe : Slovaquie, Hongrie, Ukraine, Biélorussie. Fait marquant :
1 Ghisbain, G., V. G. Radchenko & D. Michez (2018). Dasypoda morawitzi Radchenko 2016 (Apoidea - Melittidae - Dasypodaini), une espèce
nouvelle pour la faune de France. Osmia, 7: 10-13. [DOI]
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plusieurs spécimens ont été observés patrouillant autour d?une bourgade d?Eucera taurica
(espèce également nouvelle pour le département). Jusqu?alors l?hôte de cette abeille coucou
n?était pas connu et nous pouvons donc suspecter fortement Nomada pectoralis de se
développer aux dépends de cette Eucère. Au regard de cette découverte inédite un article sera
rédigé ultérieurement à destination de la revue OSMIA, Revue d'Hyménoptérologie2, pour la
relater et informer la communauté naturaliste.
Les 110 taxons sur les deux sablières représentent donc 25% de la faune des abeilles sauvages
régionales et 35% de la faune départementale, ces chiffres nous semblent remarquables pour
uniquement une saison d?inventaires et seulement quatre tentes malaises au total. La diversité en
abeilles sauvages en sablière est alors un enjeu de biodiversité notable avec la présence de cortèges
diversifiés et d?espèces rares ou peu communes à l?échelle régionale.
Outre les espèces nouvelles pour le département citons également comme espèces originales
Seladonia seladonia, Lasioglossum brevicorne et Lasioglossum buccale, au regard de leur rareté en
France. Nous présentons leurs cartes de répartition nationales ci-dessous reprises de (Pauly et Belval,
2017)3.
2 https://www.osmia-journal-hymenoptera.com
3 PAULY A. & BELVAL S., 2017. - Atlas des Halictidae de France (Hymenoptera: Apoidea). Belgian Journal of Entomology, 53: 1-34.
Fig. 4 - Répartition de Lasioglossum brevicorne en
France
Fig. 3 - Répartition de Seladonia seladonia en France
Fig. 5 - Répartition de Lasioglossum buccale en France
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Des compléments de commentaires seront formulés sur les espèces en place une fois l?ensemble des
déterminations de cette étude réalisées et une fois les données recueillis par les autres projets
d?inventaires des abeilles des sables compilés.
Nous valoriserons également les données d?abeilles sauvages déjà recueillies sur d?autres sablières du
département ou de la région afin de dresser une liste la plus complète possible des espèces
fréquentant ces milieux.
Fig. 6 - Andrena distinguenda photographiée le 25/04/2019 sur Crepis vesicaria (Asteraceae) dans la sablière des Alleuds
- Espèce nouvelle pour le Maine-et-Loire
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V - Préconisations
Au regard des connaissances acquises sur la diversité en abeilles sauvages des sablières de Maine-et-
Loire nous pouvons formuler les grandes préconisations suivantes afin de poursuivre et améliorer la
prise en compte des abeilles sauvages au cours et au terme de l?exploitation des sablières.
Ces préconisations d?ordre général sont parfois précisées au regard des observations réalisées sur les
deux sites suivis en 2019 (et des années antérieures de suivis plus globaux de la biodiversité par le CPIE
Loire Anjou sur le site des Alleuds).
1. Les sablières sont en premier lieu des sites préservés de l?utilisation de pesticides, produits
ayant un impact négatif sur les abeilles sauvages. Il faut veiller à maintenir ce principe sur
l?ensemble des sablières,
Les abeilles sauvages nécessitent pour se maintenir sur un espace de pouvoir d?une part se reproduire
en nidifiant et d?autre part de pouvoir se nourrir en disposant de ressources florales adaptées et
suffisantes en nombre. Ainsi,
2. La présence de surfaces sableuses affleurantes est un gage de mise à disposition de lieu de
nidifications pour les espèces sabulicoles. Si les actions de décapages et d?extraction de
matériaux conduisent à l?augmentation de celles-ci, l?évolution naturelle ou le
reprofilage/réhabilitation des espaces achevés d?extraction peuvent conduire à leur
régression. Il doit alors être mis en avant l?enjeu de conserver au cours et au terme de
l?exploitation des surfaces de sables pérennes dans le temps, non soumis à des remaniements
périodiques.
Au cours de la vie de la sablière une attention particulière devra alors être portée au
développement de zones de pelouses rases sur sable. Ces espaces évoluant lentement (et
donc dont l?entretien est plus « simple ») sont les plus attractifs pour les espèces qui y trouvent
des zones où nicher,
3. Les zones de pelouses sur sables représentent souvent une ressource de pollen et nectar
diversifiée grâce aux plantes s?y développent naturellement. Sur les sites des Alleuds et de
Vivy ce sont typiquement des surfaces souvent localisées en pieds de merlons ou en périphérie
des fosses d?extraction présentant une végétation rase riche en Fabacées : Trèfles (Trifolium
spp.), Lotiers (Lotus spp.), Vesces (Vicia spp.) ou Ornithopes (Ornithopus spp.) mais aussi en
Astéracées (Centaurées, chardons, Andryale sinuée, Picrides, etc.) complétées par des
espèces attractives telles que la Jasione des montagnes (Campanulaceae) ou la Carote
sauvage (Apiaceae). Une localisation (cartographie) au cours de la vie de la sablière de ces
surfaces les plus intéressantes pour les abeilles sauvages pourrait être réalisée afin de définir
des secteurs où le passage d?engins serait à proscrire tout comme le remaniement du sol ou
un entretien mal ajusté,
4. Le maintien de fronts de taille verticaux bien exposés est également une action importante
pour la conservation de milieux favorables à la nidification des espèces (notons que cette
action est aussi favorable à l?espèce plus emblématique qu?est l?Hirondelle de rivage),
5. Dans le cas où l?activité conduirait à la régression des surfaces sableuses disponibles une
réflexion pour la création de nouvelles zones favorables par décapages de la terre végétales
sur des « délaissés » de la sablière ou au sein des bandes des 10 mètres réglementaires
pourraient limiter les risques de régression du cortège en abeilles sauvages,
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6. Sur les deux sablières les pourtours des fosses en eaux sont pour partie colonisés par des
bosquets de saules (Salix spp.). La floraison précoce des saules en début de saison permet de
fournir une ressource alimentaire de première importance pour les espèces d?abeilles
printanières. Il faut donc rechercher à conserver ces arbustes au cours du temps. Plus
largement le développement par place dans les sablières de saulaies est favorable aux
Hyménoptères printaniers. Il faut toutefois veiller que cette implantation ne se déroule pas au
détriment des surfaces sableuses nues nécessaires à la nidification (besoin de contenir les
saules),
7. La remise en état des sites conduit parfois sur les anciens secteurs de bassins de décantations
ou sur les premières phases de la sablière à des remblaiements partiels avec la présence d?un
substrat intermédiaire entre sables et argiles non valorisés (pauvre en terre végétale). On voit
s?y implanter une végétation plus haute et moins originale dans sa composition floristique que
sur les pelouses rases. Ce sont ainsi surtout des espèces plus rudérales adaptées aux
conditions d?exposition et au manque d?eau qui dominent : Picrides, mélilots, carotte
sauvage, Spergulaire rouge, Petite oseille, etc. Moins intéressante d?un point de vue de leur
patrimonialité, ces plantes contribuent toutefois à fournir une manne de nourriture notable
aux abeilles sauvages, notamment au coeur de l?été. Nous avons ainsi noté pendant le projet
une belle diversité d?espèces d?abeilles sur les genres Sonchus, Crepis, Picris, Daucus, Senecio,
Matricaria, Cirsium, Reseda, Leucanthemum? Ainsi, leur maintien au cours de l?année, via
notamment un entretien le plus tard possible (idéalement à partir de fin septembre) est gage
de fourniture de ressources alimentaires au plus proche des sites de nidification.
Dans le même état d?esprit un entretien ajusté des merlons périphériques à la sablière est un
axe de travail possible pour fournir une ressource alimentaire complémentaires aux espèces,
Fig. 7 ? Bosquet de saules en périphérie de surfaces sableuses ? Les Alleuds ? 10/07/2019
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8. Le maintien de ronciers sur des abords de chemins, périphéries ou secteurs délaissés des
sablières est un atout pour de nombreuses abeilles sauvages qui y puisent une ressource
alimentaire et/ou des sites de nidification. La ronce ne doit ainsi pas être « combattu » partout
sur les sites ! Une quinzaine d?espèces ont ainsi été capturés sur cette essence durant notre
inventaire,
9. Il est de plus en plus documenté la compétition entre les abeilles sauvages et l?abeille à miel.
L?implantation de ruches sur un site n?est alors jamais neutre pour la diversité en abeilles
sauvages sur nos espaces de l?Ouest de la France où les ressources alimentaires sont souvent
insuffisantes pour permettre de nourrir l?ensemble des individus. Ainsi, l?abeille à miel étant
plus territoriale et résistante le risque est alors de la voir monopoliser les ressources
alimentaires au détriment des abeilles sauvages.
Plus largement une sensibilisation des carriers à cette thématique est en cours au CPIE Loire Anjou au
gré des échanges annuels que nous pouvons avoir avec ces entreprises. A deux reprises (2019 et 2020)
la thématique des abeilles sauvages a été traitée lors de journées portes-ouvertes dans la sablière des
Alleuds afin de sensibiliser les visiteurs à ce pan de la biodiversité.
Fig. 8 ? L?entretien des merlons est une thématique pouvant concerner l?accueil des pollinisateurs sur les sablières
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VI - Perspectives et conclusion
Cette première étude des abeilles sauvages en sablières a été riche en apport de connaissances sur la
diversité de ce groupe pour le Maine-et-Loire avec plus de 100 espèces découvertes.
Outre cet apport direct, l?étude permet également de mettre à jour les catalogues départementaux
d?insectes pollinisateurs. Ainsi, les données d?abeilles sauvages des deux sites seront intégrées à la
liste départementale des abeilles du Massif armoricain qui va être mise à jour prochainement. De
même, outre les abeilles capturées lors de l?étude, nous avons également valorisé les piégeages en
tente malaises pour un maximum de groupes. Les données inhérentes seront également transmises
à la DREAL et au Gretia. Ils concerneront des Hyménoptères pompiles, des Diptères Syrphidés, etc.
Les données du site de Vivy sont également transmises à l?opérateur en charge du plan de gestion du
site des Monteaux au titre des Espaces Naturels Sensibles de Maine-et-Loire (LPO Anjou).
Comme évoqué dans le rapport de 2018 lié à l?analyse des culots d?abeilles sauvages en Pays de la
Loire (Herbrecht et al., 2019) les Pays de la Loire s?illustrent notamment, en matière d?abeilles, par un
cortège d?espèces psammophiles (voire strictement sabulicoles) qui s?avère particulièrement varié.
Les explications listaient :
o la présence de côtes océaniques basses avec une sédimentation sableuse dominante, comme
en témoigne les grandes dunes surtout développées en Vendée,
o la Loire et ses tributaires,
o les gisements « intérieurs » de sables et graviers d?origine pliocène alors que la partie reposant
sur le Bassin parisien, Sarthe en tête, est largement occupée par les dépôts cénomaniens.
Ces potentialités d?accueil favorisant les espèces sabulicoles ont justifié cette étude menée sur l?année
2019 via des inventaires coordonnés, en plus du présent, assurés par Bretagne Vivante et le GRETIA,
avec l?appui de l?Observatoire des abeilles (notons que dans le cadre de ses partenariats avec Nantes
Métropole et le Conseil Départemental de Loire-Atlantique, le CVFSE d?ONIRIS a aussi pris part à
cette approche en orientant ses inventaires sur des milieux sableux de ces collectivités). Les premiers
résultats présentés ici confortent le ressenti initial. Ils seront complétés par un rapport compilant les
informations recueillies par le Gretia, Bretagne Vivante et le CPIE Loire Anjou.
L?animation régionale du PNA « pollinisateurs » confiée au Gretia permettra de fixer les prochains
grands axes de travails dédiés à ce groupe. Nous nous permettons de mettre l?accent sur le besoin de
formation en matière d?identification des abeilles mais aussi des autres principaux groupes d?insectes
sur lesquels repose la nécessaire fonction de pollinisation. La montée en compétence du réseau
régional des naturalistes, notamment sur les abeilles sauvages, devient aujourd?hui indispensable
pour soulager le réseau des déterminateurs de l?Observatoire des Abeilles et être plus réactifs et
pertinents à une échelle régionale.