Une consommation d'espace élevée, liée à l'augmentation des ménages
LE BOURHIS, Gwénaëlle ;BELKACEM, Christelle
Auteur moral
Pays-de-la-Loire. Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement
;Institut national de la statistique et des études économiques (France). Direction régionale (Nantes)
Auteur secondaire
HERVY, Cyril (contributeur)
;KURZMANN, Jonathan (contributeur)
Résumé
<div style="text-align: justify;"><img alt="" src=""Y:\SCTE\CSD\DOSSIERS\SIDE\FICHE 7 Dreal-Insee_Consommationdespace_fevrier2023.pdf"" />Entre 2009 et 2019, la consommation d'espace liée à l'habitat a davantage progressé dans les Pays de la Loire qu'en France de province (+ 8,2 % contre + 7,7 %). L'arrivée de nouveaux ménages explique en grande partie ce besoin de consommer plus qu'ailleurs, mais d'autres facteurs y contribuent également : la réduction de la taille des ménages, l'augmentation du nombre de logements vacants ou encore de résidences secondaires. À l'inverse, les modes de construction denses réduisent la consommation de foncier. En Loire-Atlantique par exemple, la baisse simultanée de la surface moyenne et du taux d'emprise au sol des logements a réduit les besoins en foncier de - 11 % et - 5 % grâce à la construction de logements collectifs, croisée à un important renouvellement urbain. Pour atteindre en 2050 l'objectif de zéro artificialisation nette (Zan), l'attrait pour la maison (71 % du parc) nécessite d'inventer de nouvelles formes urbaines.</div>
Editeur
DREAL Pays de la Loire
Descripteur Urbamet
artificialisation des sols
Descripteur écoplanete
Thème
Aménagement du territoire
;Habitat - Logement
Texte intégral
En partenariat avec?:
PAYS DE LA LOIRE
Une consommation d?espace élevée,
liéeà l?augmentation des ménages
©
I
G
N
-
I
n
se
e
2
0
2
3
Taux d'évolution de la
consommation d'espace liée à
l'habitat entre 2009 et 2019 (en %)
6 8,2 13
?
Région
Consommation
d'espace de 2009
à 2019 (en hectares)
Lecture: à Angers Loire Métropole, la consommation d?espace est de 670hectares entre 2009 et 2019, soit une
évolution de 9,1%.
Champ: l?Île d?Yeu n?appartient à aucune intercommunalité, ses données ne sont pas représentées sur la carte.
Source: Cerema, portail de l?artificialisation des sols, fichiers fonciersde 2009 à 2019.
1. Évolution de la surface consommée pour l?habitat dans les Pays
delaLoire entre 2009 et 2019 selon l?intercommunalité
Chaque année, des surfaces naturelles,
agricoles et forestières sont
artificialisées, en raison notamment de
l?extension urbaine et de la construction
de nouveaux habitats. Afin de préserver
ces espaces et limiter les risques sur le
changement climatique et la biodiversité,
un objectif de «zéro artificialisation
nette» instauré par la loi Climat et
résilience sources et méthodes doit
être atteint en 2050. La loi prévoit une
cible intermédiaire de réduction de
moitié du rythme de consommation
d?espace pour la période 2021-2031 par
rapport aux dixannées précédentes.
L?étude porte sur une période de
référence légèrement différente
(2009-2019) et se concentre uniquement
sur la consommation d?espace à des fins
résidentielles. Entre 2009 et 2019, la
surface ligérienne consommée pour
l?habitat augmente de 8,2% (contre
+7,7% en France de province). Les Pays
de la Loire se situent au 6erang des
12régions de province pour l?évolution
de la consommation d?espace, et au
4erang pour le volume consommé
durant la période. Endixans, dans la
région, la surface consommée pour
l?habitat représente 2,5fois la superficie
de la commune de Nantes.
Entre 2009 et 2019, la consommation d?espace liée à l?habitat progresse
davantage dans les Pays de la Loire qu?en France de province (+8,2% contre
+7,7%) avec des évolutions départementales contrastées. L?étalement de
l?habitat est plus contenu en Loire-Atlantique et en Vendée au regard de la forte
croissance du nombre de ménages pendant la période. L?essentiel de cette
progression est constaté dans la première moitié de la décennie considérée, car
durant les 5dernières années, la consommation d?espace liée à l?habitat ralentit
fortement dans tous les départements ligériens. Entre 2009 et 2019, la croissance
démographique et la diminution de la taille des ménages sont les principaux
facteurs de consommation d?espace dans la région. De plus, la part importante
de maisons, mais aussi la variation du nombre de résidences secondaires et de
logements vacants contribuent à la consommation d?espace.
Insee Analyses Pays de la Loire ? n° 112 ? Février 2023
Cette étude est issue d?un partenariat entre l?Insee des Pays de la Loire et la direction régionale
del?Environnement, de l?Aménagement et du Logement (Dreal) des Pays de la Loire.
Insee Analyses Pays de la Loire ? n° 112 ? Février 2023
Une évolution différente selon
lesdépartements
Dans les Pays de la Loire, la consommation
d?espace destinée à l?habitat augmente
le plus en Mayenne: +11,9% entre 2009
et 2019. Le département se situe au
5erang de France de province après la
Corse-du-Sud (16,2%), la Haute-Corse
(14,5%), le Calvados (12,6%) et les Landes
(12,0%). Toutes les intercommunalités
mayennaises ont d?ailleurs une
augmentation supérieure à celle de la
région figure1.
Les moyennes masquent cependant des
disparités infra-départementales. Les
départements de la Sarthe et de la Vendée
se situent dans la moyenne régionale, avec
des hausses respectives de 8,5% et 8,3%.
La quasi-totalité des intercommunalités
nord-vendéennes consomment davantage
que la moyenne régionale, contrairement
à celles du sud où la consommation évolue
plus faiblement (moins de 6,0% pendant
la période).
À l?inverse, la consommation d?espace pour
l?habitat augmente moins en Maine-et-
Loire (+7,9%) et Loire-Atlantique (+7,0%).
Néanmoins, la Loire-Atlantique héberge
trois des dixintercommunalités avec les
plus fortes hausses de la région: Grand
Lieu Communauté (+21,0%), Sud Retz
Atlantique (+14,5%) et Erdre et Gesvres
(+13,9%).
Ces évolutions sont toutefois à nuancer
en fonction du stock de foncier déjà
artificialisé et des évolutions constatées
avant la période de référence. D?une
part, le volume consommé en Mayenne
ne représente que 14% de la surface
consommée dans la région, contre
25% en Loire-Atlantique et 23% en
Vendée. D?autre part, les situations
départementales étaient très hétérogènes
en 2009. En effet, dixans auparavant,
la consommation d?espace était plus
importante en Loire-Atlantique que dans
les autres départements. Au contraire, la
Mayenne en consommait moins.
Un étalement de l?habitat contenu
au regard de la croissance
démographique
Entre 2009 et 2019, le nombre de
ménages ligériens croît 1,5fois plus vite
que la consommation d?espace pour
l?habitat (+12,2%). Du point de vue de
l?étalement de l?habitat, défini ici comme
une consommation d?espace plus rapide
que la croissance démographique, la
situation est plus favorable qu?en France
de province. En effet, au niveau national,
le nombre de ménages progresse
de 9,2% soit 1,2fois plus vite que la
consommation pour l?habitat. Les Pays de
la Loire sont la 2erégion, après l?Occitanie,
où l?étalement de l?habitat est le plus
faible.
Cependant durant cette période de
dixans, 62% des logements ligériens
supplémentaires sont des maisons, soit
9points de plus qu?au niveau national.
Ainsi, chaque ménage supplémentaire
engendre 850m² de consommation
d?espace en moyenne, soit légèrement
plus qu?en France de province (830m²).
En Loire-Atlantique et en Vendée, la
consommation d?espace augmente
respectivement 2,5 et 1,7fois moins
vite que le nombre de ménages. Entre
2009 et 2019, ces deuxdépartements
consomment en moyenne 410m² et
940m² par ménage supplémentaire.
Au contraire, l?étalement de l?habitat est
fort en Mayenne et dans la Sarthe: la
consommation d?espace pour l?habitat
progresse respectivement 2,3 et 1,8fois
plus vite que le nombre de ménages, soit
respectivement 3330m² et 2580m² par
ménage supplémentaire. Cette surface
consommée par ménage progresse sur la
période dans toutes les intercommunalités
de ces deuxdépartements, hormis dans le
Sud Est Manceau, l?Orée de Bercé-Belinois
et le Val de Sarthe.
Un ralentissement durant
lescinqdernières années plus
marqué qu?en France
La consommation pour l?habitat ralentit les
cinqdernières années figure2. Entre
2009 et 2014, elle progresse de 4,9% contre
3,1% entre 2014 et 2019 (respectivement
des hausses de 4,4% et 3,1% au niveau
national). La surface consommée les
cinqdernières années est réduite d?un tiers
par rapport aux cinqannées précédentes
(contre un quart en France de province). Le
ralentissement dans la région des Pays de
la Loire est le 2eplus fort, après la Corse. De
plus, entre 2014 et 2019, la consommation
d?espace par ménage supplémentaire est
moins élevée en moyenne dans la région
qu?en France de province. Cette tendance
s?est inversée: en effet, entre 2009 et
2014, les nouveaux ménages ligériens
consommaient davantage d?espace qu?au
niveau national.
Au sein de la région, cette contraction est
plus marquée les cinqdernières années
en Maine-et-Loire avec une chute de 44%
de la surface consommée. La baisse de la
consommation d?espace est moindre en
Loire-Atlantique et dans la Sarthe (?27%
chacun) qu?au niveau régional. Quelques
intercommunalités se distinguent sur
la période: par exemple la surface
consommée pour l?habitat augmente au
Mans Métropole par rapport à la période
2009-2014 (+27%).
L?augmentation des ménages
et la diminution de leur
taille, principaux facteurs
deconsommation d?espace
Dans les Pays de la Loire, la consommation
d?espace pour l?habitat est fortement liée
à la croissance démographique. Ainsi,
l?augmentation de la population des
ménages explique 52% de la hausse des
besoins en logements contre seulement
32% en France de province. La diminution
de la taille des ménages, reflet de leur
desserrement progressif, y contribue à
hauteur de +28%, moins fortement qu?en
France de province (+36%). La variation
du nombre de résidences secondaires
(+6%) et des logements vacants (+14%)
influe également sur la hausse des
habitations, là encore moins fortement
qu?en France de province (respectivement
+11% et +20%).
De manière différenciée, la croissance
démographique contribue fortement
à la consommation d?espace en Loire-
Atlantique (63%), en Vendée (57%) et
en Maine-et-Loire (44%) figure3.
Entre 2009 et 2019, ces départements
sont marqués par un dynamisme élevé
du nombre de ménages, en particulier
sur la façade atlantique: +17,5%
en Loire-Atlantique correspondant
à 95500résidences principales
supplémentaires, et +14,5% en Vendée
soit 38700 nouvelles résidences
principales. Même si l?afflux de nouveaux
ménages dans les Pays de la Loire
(184600 en dixans) accentue la demande
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
Pays de la Loire
France de province
en%
2009/
2010
2010/
2011
2011/
2012
2012/
2013
2013/
2014
2014/
2015
2015/
2016
2016/
2017
2017/
2018
2018/
2019
Lecture: dans les Pays de la Loire, la consommation d?espace augmente de 1,0% entre le 1er janvier 2009 et le
1erjanvier 2010, contre 0,9% en France de province.
Source: Cerema, portail de l?artificialisation des sols, fichiers fonciers de 2009 à 2019.
2. Évolution annuelle de la consommation d?espace pour l?habitat entre
2009 et 2019
Insee Analyses Pays de la Loire ? n° 112 ? Février 2023
en logements, la hausse des surfaces
consommées pour l?habitat n?est pas la
plus forte dans ces deux départements.
La densification de l?habitat explique cette
situation: c?est, en effet, un des leviers
mis en oeuvre pour modérer l?impact
du dynamisme démographique sur
l?artificialisation. La densité de logements
dans les grands centres urbains progresse
particulièrement, passant de 1200 à
1400logements/km². La densification
de l?habitat urbain, dans un contexte de
réchauffement climatique imposera aux
territoires les plus imperméabilisés des
aménagements permettant de réduire le
phénomène d?îlots de chaleur.
La réduction de la taille des ménages
met en lumière le phénomène de
décohabitation: départ des enfants,
séparation, placement en structure
spécialisée, etc. Selon les situations, elle
augmente les besoins en logements,
leur sous-utilisation voire leur vacance.
Elle contribue ainsi à la hausse de la
consommation d?espace dans tous les
départements. Elle est déterminante
en Mayenne (+52%), dans la Sarthe
(+51%), et dans une moindre mesure en
Maine-et-Loire (+37%). En Vendée et en
Loire-Atlantique, la réduction de la taille des
ménages n?est pas le facteur principal de la
consommation d?espace mais y contribue
secondairement : +28% et +19%.
Les résidences secondaires
et les logements vacants,
descontributions de moindre
ampleur
Les résidences secondaires
(+14300logements en dixans)
consomment de l?espace sans loger
d?habitant à titre principal. Ce parc
contribue à augmenter la consommation
d?espace de +6% dans les Pays de la
Loire, soit moins qu?en France de province
(+11%). Ce chiffre atteint +8% en Loire-
Atlantique, département qui enregistre
la plus forte hausse de résidences
secondaires sur la décennie. En Vendée,
département touristique historique de
la région, l?augmentation de ce parc
n?explique que 4% de la consommation
d?espace résidentielle. Ces départements
littoraux abritent, en 2019, 84% des
résidences secondaires de la région. En
Maine-et-Loire et en Mayenne, même si
les volumes de ces logements sont plus
faibles, leur évolution en dix ans participe
également à la consommation d?espace à
hauteur de 5%. A contrario, la Sarthe, où
l?habitat secondaire diminue légèrement,
est un des 17départements français, où la
contribution des résidences secondaires
est négative (?1%).
L?augmentation des logements vacants
consomme aussi des espaces sans
satisfaire les besoins résidentiels. Dans
les Pays de la Loire, la vacance favorisela
Loire-Atlantique
Maine-et-Loire
Mayenne
Sarthe
Vendée
Pays de la Loire
63 19
3744
11
14
57
52
52
51
28
28
8
5
5
? 1
4
6
10
14
32
36
11
14
Variation de la population des ménages
Variation de la taille moyenne des ménages
Variation du nombre de résidences secondaires
Variation du nombre de logements vacants
Variation du nombre de résidences principales
en %
Lecture: entre 2009 et 2019, en Vendée, la variation de la population des ménages contribue à hauteur de 57%
àl?évolution du nombre de logements. Pour chaque département, la somme des quatrecontributions est égale
à100%.
Source: Insee, Recensements de la population (RP) de 2009 à 2019.
3. Contributions à l?évolution du nombre de logements selon le statut
d?occupation entre 2009 et 2019
Encadré ? Des profils de communes hétérogènes
Dans les Pays de la Loire, entre 2009 et 2019, la moitié des communes connaissent une croissance
démographique (hausse de 20ménages ou plus) et une consommation d?espace élevée ou
soutenue par rapport à ce dynamisme (classes1 et 2). Un tiers de ces communes est présent
en Vendée contre seulement une sur dix en Mayenne. Contrairement aux autres départements,
en Loire-Atlantique, la majorité de ces communes a une consommation d?espace liée à l?habitat
modérée (classe2). Néanmoins, en 2009, la Loire-Atlantique figurait parmi les départements les
plus consommateurs d?espace pour l?habitat.
Par ailleurs, dans la région, une commune sur dix consomme des espaces en lien avec son
dynamisme démographique (classes3 et 4). Elles se situent principalement en Loire-Atlantique et
en Vendée (respectivement 63% et 21% d?entre elles), plus particulièrement autour de la métropole
nantaise, de La Roche-sur-Yon et sur le littoral. En dehors de ces deuxdépartements, les communes
de ces classes sont regroupées autour des troisagglomérations du Mans, Angers et Cholet.
Enfin, 42% des communes ligériennes ne gagnent pas de ménages durant la période (classes5
et6). La Sarthe et la Mayenne hébergent les troisquarts de ces communes. Dans ces départements,
respectivement 83% et 56% d?entre elles consomment davantage d?espace que la moyenne
nationale des communes des classes5 et 6. Toutefois, en 2009, ces départements étaient moins
consommateurs d?espace pour l?habitat que la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire et la Vendée. Le
reste des communes, principalement peu consommatrices pendant la période, se situent sur le
pourtour de la région, notamment au nord-est de la Loire-Atlantique, à l?est du Maine-et-Loire et au
sud-est de la Vendée.
Classification des communes en fonction du dynamisme
démographique et du rythme de consommation d?espace pour
l?habitat entre 2009 et 2019 dans les Pays de la Loire
© IGN - Insee 2023
1 - Consommation importante, élevée au vu de la
démographie
2 - Consommation modérée, élevée au vu de la
démographie
3 - Consommation importante, en lien avec la
démographie
4 - Consommation modérée, en lien avec la
démographie
5 - Consommation importante, évolution
démographique faible
6 - Consommation modérée, évolution
démographique faible
Sources: Cerema, portail de l?artificialisation des sols, fichiers fonciers de 2009 à 2019; Insee, RP de 2009 à 2019.
Insee Pays de la Loire
105, rue des Français Libres
BP 67401
44274 NANTES Cedex 2
Directeur de la
publication?:
Arnaud Degorre
Rédactrice en chef?:
Anne-Gaël Mocaer
Bureau Presse?:
02 40 41 75 89
Maquette?:
Luminess SAS
@InseePdL
www.insee.fr
ISSN 2275-9689
Février 2023
© Insee 2023
Reproduction partielle
autorisée sous réserve de
la mention de la source et
de l?auteur
hausse du nombre de logements à
hauteur de +14%, soit moins qu?en
France de province (+20%). La région a
historiquement un taux de vacance faible
(6,5% en 2019 contre 8,4% au niveau
national). En effet, le taux de vacance
de la région est le 2e plus faible, après
la Corse (3,1%). La vacance participe
fortement à la consommation d?espace
dans la Sarthe (+36%) et en Mayenne
(+32%), départements où l?arrivée de
nouveaux ménages est la plus faible
de la région (respectivement +4,6% et
+5,1%). La vacance ne semble pas réguler
la croissance du parc, car les ménages
optent davantage pour la construction
neuve que pour le rachat de logements
existants. Les raisons sont diverses: biens
énergivores, mal agencés ou dégradés,
coûts de réhabilitation dissuasifs, biens
non disponibles utilisés pour la location
saisonnière, etc. La maîtrise de la
consommation foncière pose la question de
l?adéquation entre le parc de logements et
les besoins des ménages.
L?attrait pour la maison
individuelle, un facteur
sociologique à ne pas négliger
Les résidences principales étant de plus en
plus petites, leur surface tend à modérer
la consommation d?espace (?5% contre
?4% en France de province). Le taux
d?emprise au sol quant à lui l?accentue
très légèrement (+2% contre +7% en
France de province) figure4. Cependant,
les tendances régionales cachent des
disparités territoriales importantes.
Cescaractéristiques des résidences
principales renseignent sur les modes de
construction plus ou moins denses. Eneffet,
plus la surface et le taux d?emprise au sol
sont élevés, moins le nombre de logements
construits sur un même espace est
important: une maison consommera ainsi
plus d?espace qu?un appartement.
Plébiscitées, les maisons représentent
71% des logements ligériens, soit
10points de plus qu?en France de
province. La surface moyenne et le
taux d?emprise au sol contribuent
conjointement à la consommation
d?espace, là où l?habitat individuel
prévaut, en Mayenne (respectivement
+6% et +7%), dans la Sarthe (+3%
et +6%) et en Vendée (+2% et +8%).
Enrevanche, ces deux facteurs la
réduisent en Loire-Atlantique (?11%
et ?5%), en raison de la construction
de logements collectifs, synonyme de
densification, croisée à un important
renouvellement urbain. En Maine-et-
Loire, si la surface moyenne contribue à
sa réduction (?6%), le taux d?emprise au
sol l?augmente (+3%).
Cyril Hervy, Jonathan Kurzmann (Insee)
Christelle Belkacem,
Gwénaëlle Le Bourhis (Dreal)
Retrouvez plus de données en
téléchargement sur www.insee.fr
Sources et méthodes
La loi Climat et résilience du 22 août 2021 apporte une définition générale des processus
d?artificialisation et de désartificialisation dans son article192. La source officielle de mesure
de l?artificialisation est l?occupation du sol à grande échelle (OCS GE), qui sera progressivement
disponible, sur l?ensemble du territoire national, d?ici décembre2024.
Une première étape de réduction de 50% du rythme de consommation d?espace (CE), d?ici à 2031,
est prévue par la loi. La consommation d?espace est entendue comme la création ou l?extension
effective d?espaces urbanisés sur le territoire concerné. Les flux de CE utilisés dans cette étude, et
calculés par le Cerema (en ligne sur le portail de l?artificialisation des sols), constituent la source
d?observation recommandée pour sa mesure.
Si la notion de CE vise une gestion économe de l?espace qui permet de limiter l?étalement urbain,
pour sa part, le «Zéro artificialisation nette» a pour objectif de préserver des sols vivants.
Entermes d?outils de mesure, la source OCSGE affiche une localisation de l?artificialisation plus
précise que les flux de CE calculés par le Cerema qui sont appréciés à la parcelle cadastrale (ou
àla subdivision de parcelle).
Cette étude aborde exclusivement la notion de CE liée à l?habitat. C?est pourquoi le terme
d?artificialisation n?est pas utilisé.
Les contributions à l?évolution de la consommation d?espace sont approchées à partir des
Fichiers démographiques sur les logements et les individus et des Recensements de la population.
La classification analysée dans l?encadré est appliquée sur deuxcatégories de communes:
celles qui gagnent des ménages durant la période 2009-2019, avec un seuil de 20ménages
ou plus (classes1 à 4) et les autres (classes5 et 6). Elle repose sur deuxindicateurs qui sont
comparés à la moyenne nationale: le taux d?évolution de la consommation d?espace et la surface
consommée pour l?habitat par ménage supplémentaire (uniquement pour la catégorie de
communes qui gagnent des ménages).
? 12 ? 10 ? 8 ? 6 ? 4 ? 2 0 2 4 6 8
en %
Loire-Atlantique
Maine-et-Loire
Mayenne
Sarthe
Vendée
Pays de la Loire
Variation de la surface moyenne des logements
Variation du taux d?emprise au sol
Lecture: entre 2009 et 2019, en Vendée, la variation de la surface moyenne des logements et celle du taux
d?emprise au sol contribuent à hauteur de 2% et 8% à l?évolution de la surface au sol consommée.
Source: Insee, Fichiers démographiques sur les logements et les individus (Fidéli) de 2009 à 2019.
4. Contributions des caractéristiques de surface des logements
àl?évolution de la surface au sol consommée entre 2009 et 2019
Définitions
L?emprise au sol (ou surface au sol) d?un
logement correspond à sa surface située
au rez-de-chaussée. Seuls les immeubles
dont au moins 75% de la surface totale
est dédiée à l?habitat sont retenus. Pour
les maisons, la surface au sol correspond
à la surface totale divisée par le nombre
de niveaux. Le taux d?emprise au sol
correspond à la surface au sol d?un
logement rapportée à sa surface totale.
Pour en savoir plus
??Belkacem C., Le Bourhis G., «État des
lieux de la sobriété foncière en région
Pays de la Loire», Dreal Pays de la Loire,
octobre2022.
??Ballet B., «L?occupation du sol entre
1982 et 2018», Les Dossiers no3, Agreste,
avril2021.
??BesnardS. et al., «Une croissance
continue de l?espace dédié à l?activité
économique», Insee Analyses Pays de la
Loire no80, mai2020.
http://www.insee.fr
http://www.insee.fr
http://www.insee.fr
https://artificialisation.developpement-durable.gouv.fr
https://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/publication-gestion-econome-de-l-espace-et-a6071.html
https://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/publication-gestion-econome-de-l-espace-et-a6071.html
https://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/publication-gestion-econome-de-l-espace-et-a6071.html
https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/Dos2103/detail/
https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/disaron/Dos2103/detail/
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4488557
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4488557
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4488557