Recherche (La) par l'action dans les territoires

OFFNER, Jean-Marc ; MARSAUD, Sandra ; REIGNER, Hélène ; AURICOSTE, Juliette ; MARIE, Jean-Baptiste ; MEYFROIDT, Aurore ; MILET, Hélène ; GIORDANA, Zoé ; BERTRAND, Pacôme

Auteur moral
France. Plan Urbanisme construction architecture
Auteur secondaire
Résumé
Cette publication présente la plateforme POPSU, indique la composition de la communauté scientifique qu’elle regroupe, et les territoires concernés par les programmes Popsu Métropoles et Popsu Territoires, propose l’appel à projets de 2022 (Petites villes et campagnes, ferments de nouvelles solidarités territoriales) et la méthode appliquée pour Popsu Territoires, indique quelques publications produites sur différentes thématiques, puis présente le programme Popsu Transitions consacré à l’étude des voies de la transition des territoires métropolitains. Des fiches montrent ensuite les 34 petites villes engagées dans des projets de recherche-action.
Editeur
PUCA
Descripteur Urbamet
recherche ; petite agglomération ; aménagement rural ; communauté de communes ; politique publique ; action politique
Descripteur écoplanete
Thème
Aménagement urbain ; Aménagement du territoire
Texte intégral
Révéler les territoires par l'étude de cas SEPTEMBRE 2022 ÉDITORIAL Dominique Faure Secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargée de la Ruralité MOBILISER LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE DANS LES RURALITÉS POUR CONSTRUIRE LES SOLUTIONS DE DEMAIN C haînons essentiels de la structure territoriale française, les ruralités sont marquées par une grande diversité : productives, agricoles, accueillantes ou montagneuses et bien souvent attractives. Elles ont mille visages et contribuent toutes, à leur manière, à la construction de la France de demain. Cette diversité de territoires fait la force de nos ruralités et de notre pays. Face à l'urgence écologique et à l'impérieux besoin de cohésion entre les territoires, je suis convaincue que ces différences sont force d'innovation et de complémentarité entre les territoires : elles permettent la construction de solutions nouvelles, adaptées aux enjeux locaux, et, bien souvent, s'affranchissent des cadres de pensée d'hier pour inventer des solutions nouvelles. Les enjeux sont immenses et les voies de la transition multiples : la recherche scientifique se mobilise au plus près des élus de nos territoires ruraux. Ces scientifiques travaillent main dans la main avec toutes les forces vives des territoires, les acteurs économiques, sociaux et toute la société civile, pour écrire l'avenir de nos ruralités. Dans cette perspective, POPSU Territoires est une invitation à changer le regard : par l'analyse, la recherche, la réflexion sur le temps long et de manière collective, le programme contribue à écrire de nouvelles histoires sur les petites villes et les ruralités, mais contribue aussi à repérer les innovations engagées par les territoires afin de les reproduire dans d'autres territoires et à documenter cette diversité féconde. Il invite à penser les complémentarités, pour considérer les territoires dans leurs interrelations plutôt que dans ce qui les oppose. POPSU, c'est aussi cela : le pari que les territoires sont d'abord et avant tout en relation les uns avec les autres. Il soutient la coopération entre les territoires et les engagements mutuels au service du bien-être de tous. POPSU TERRITOIRES 5 POPSU, LA RECHERCHE AU SERVICE DE L'ACTION POPSU, UNE PLATEFORME DE DÉBATS ACTEURS-CHERCHEURSÉLUS Lieu de convergence des milieux de la recherche et de ceux qui font et gouvernent les villes, la Plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines ­ POPSU ­ croise les savoirs scientifiques et l'expertise opérationnelle pour mieux comprendre les enjeux et les évolutions associés aux villes et aux territoires. Elle capitalise, à des fins d'action, les connaissances établies sur les territoires et en assure la diffusion auprès de publics divers : professionnels, académiques, grand public. Elle se décline en deux programmes : POPSU Métropoles et POPSU Territoires. POPSU réunit plus de 450 chercheurs et constitue le principal programme de recherche sur les questions urbaines au plan national. UNE COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE MOBILISÉE PETITES VILLES DE MOINS DE 20 000 HABITANTS 34 15 65 90 MÉTROPOLES UN OBJECTIF : ACCOMPAGNER L'ACTION PUBLIQUE LOCALE La mobilisation d'équipes de recherche sur le terrain et sur le temps long favorise le « pas de côté » pour les acteurs des territoires : délestés pour un temps des contraintes du quotidien et des questions réglementaires, les débats visent à construire des analyses collectives des territoires, et ainsi faciliter l'émergence de perspectives communes. La prise de distance et la mise en contexte proposée par la recherche alimente les réflexions des élus, des acteurs sur leurs propres pratiques, fait émerger de nouveaux projets et idées. ÉTABLISSEMENTS D'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE RECHERCHE UNITÉS DE RECHERCHES 450 CHERCHEURS MOBILISÉS 6 POPSU TERRITOIRES POPSU TERRITOIRES, UN PROGRAMME AU SERVICE DES PETITES VILLES CONSTRUIRE DE NOUVEAUX RÉCITS PAR ET POUR LES PETITES VILLES Les petites villes sont des chaînons essentiels de l'armature urbaine française. Aux côtés des territoires ruraux, elles constituent la réalité quotidienne de nombreux ménages. Dans ce rôle structurant, elles souffrent souvent d'un manque d'ingénierie, peuvent présenter des signes de fragilité, et montre de besoins spécifiques, au coeur du programme national Petites Villes de Demain. POPSU Territoires contribue à révéler et à identifier les besoins, trajectoires, histoires et enjeux spécifiques auxquels sont confrontées les petites villes pour enrichir le récit national des complémentarités territoriales. ÉCOUTER, APPRENDRE, EXPÉRIMENTER Le programme POPSU Territoires se donne trois objectifs : 1. Mieux comprendre les processus, les situations, les mouvements auxquels sont confrontés petites villes et territoires ruraux, ainsi que leurs implications pour la construction des politiques publiques. 2. Participer à l'action publique locale pour nourrir les réflexions stratégiques des élus locaux ; 3. Diffuser les résultats et les grands enseignements produits dans le cadre des projets à travers des médias variés et à destination du grand public : films documentaires, collection d'ouvrages, notes pour décideurs, événements dans les petites villes, etc.. POPSU TERRITOIRES 7 34 TERRITOIRES POPSU MÉTROPOLES POPSU TERRITOIRES MÉTROPOLE ROUEN NORMANDIE CAUMONT MAGNY-EN-VEXIN -SUR-AURE ROSCOFF GUINGAMP BREST MÉTROPOLE VITRÉ VIRE NORMANDIE DANS LE PROGRAMME MÉTROPOLE EUROPÉENNE DE LILLE CHAUNY VILLERS-SEMEUSE CHÂTEAU-THIERRY EUROMÉTROPOLE DE STRASBOURG NOZAY LONGUENÉE EN ANJOU XERTIGNY ORLÉANS MÉTROPOLE DIJON MÉTROPOLE NANTES MÉTROPOLE TOURNUS THIZY-LES-BOURGS LAVALETTE TUDE DRONNE LE PORGE SAINT-LOUBÈS BORDEAUX MÉTROPOLE CLERMONT AUVERGNE MÉTROPOLE MÉTROPOLE DU GRAND LYON GRENOBLE ALPES MÉTROPOLE BRIANÇON PAYS DES ECRINS VALLÉE DE LA ROYA VOLONNE MÉTROPOLE NICE CÔTE D'AZUR DIGNELES-BAINS RIVE DE GIER AMBERT -LIVRADOIS-FOREZ LE TEIL MARTEL DIEULEFIT BARONNIES PROVENÇALES ARVIEU LODÈVE TOULOUSE MÉTROPOLE MARSEILLAN L'ISLE-SUR -LA-SORGUE MONTPELLIER MÉDITERRANEE MÉTROPOLE FOIX MÉTROPOLE AIX-MARSEILLE PROVENCE L'ÉTANG-SALÉ APPEL À PROJET 2022 « PETITES VILLES ET CAMPAGNES, FERMENTS DE NOUVELLES SOLIDARITES TERRITORIALES » Face aux attentes contemporaines et à des nouveaux modes de vie qui se déploient à l'échelle nationale, mais aussi au regard des crises qui touchent la société française, qu'elles soient écologiques, démocratiques, sociales, sanitaires etc., les petites villes et les ruralités sont amenées à redéfinir les rôles qu'elles jouent dans les équilibres territoriaux et dans les solidarités (inter)territoriales. POUR DES PROJETS DE RECHERCHE-ACTION ENGAGÉS AUPRÈS DES PETITES VILLES Dans cette perspective, POPSU Territoires ouvre une nouvelle consultation de recherche-action, intitulée « Petites villes et campagnes, ferments de nouvelles solidarités territoriales ». Elle vise à documenter les évolutions des petites villes, ainsi que les réponses qu'elles appellent en matière de politiques publiques. Elle fait le pari que les petites villes et les territoires ruraux sont des lieux de renégociation des politiques publiques et des tensions qui les sous-tendent, et contribuent à construire les solutions de demain. DÉVELOPPER L'EXPÉRIMENTATION Cette nouvelle consultation s'adresse aux chercheurs, mais aussi à tous les professionnels de la fonction publique et de l'aménagement et aux élus, qui souhaitent prendre part à une démarche innovante de recherche-action sur leurs territoires. L'ensemble des informations relative à cette consultation est disponible sur le site www.popsu.archi.fr. Date limite de remise des candidatures : mercredi 30 novembre. POPSU TERRITOIRES 9 LA MÉTHODE POPSU TERRITOIRES LES SÉMINAIRES DE CO-CONSTRUCTION POUR DÉBATTRE ET AVANCER ENSEMBLE Les séminaires de co-construction sont une étape importante des travaux menés dans le cadre de POPSU Territoires : visant à mettre en discussion les premiers résultats de l'enquête avec les acteurs locaux (élus communaux et intercommunaux, praticiens, services déconcentrés...) ils visent à nourrir l'action publique aux échelles locale et nationale. Ces évènements sont organisés en collaboration avec les communes partenaires au programme et accueillis localement : marqués par des temps de débats et de restitution publique, ils sont aussi rythmés par des visites et des temps conviviaux, permettant de renforcer la communauté scientifique et professionnelle constitué autour des programmes POPSU Territoires et Métropoles. LES ACTEURS LOCAUX L'État Les élus et les collectivités territoriales POPSU, LA JEUNE RECHERCHE AU PLUS PRÈS DU TERRAIN Les plateformes POPSU Territoires ont a coeur d'impliquer la jeune recherche aux côtés des territoires. D'une part, de nombreux jeunes chercheurs, du doctorat au post-doctorat, sont mobilisés à la fois dans la production de savoirs académiques et dans la médiation avec les acteurs locaux. En parallèle, les enquêtes sur le terrain impliquent souvent des ateliers étudiants, au niveau du master : dispositif à la fois pédagogique et opérationnel les ateliers étudiants proposent une première expérienced'ingénierie territoriale embarquée, en situation de commande réelle, mais aussi permettent de tester de nouvelles idées pour le développement des territoires. Les chercheurs Les acteurs de la vie locale 10 POPSU TERRITOIRES Organiser une consultation de recherche-action pour repérer les cas pertinents par rapport à l'actualité des territoires et de la recherche : Les élus, acteurs et chercheurs définissent, à partir des préoccupations spécifiques aux territoires et du fil rouge sur les mutations des territoires, des questionnements de recherche. Produire un travail d'enquête préalable sur le cas identifié : L'équipe de recherche effectue un travail d'enquête préalable pour rassembler une base de matériaux de recherche (éléments de contexte, archives, entretiens) et de proposer des analyses. Mettre en place un séminaire de co-production des résultats de l'enquête dans la ville, associant élus, chercheurs et praticiens : Temps fort de la démarche POPSU Territoires, ce séminaire permet de co-construire l'étude de cas entre entre chercheur·euse·s et décideur·euse·s. La mise en débat des premiers résultats de recherche sera confrontée au regard des habitants, afin de nourrir l'action publique locale. Rédiger l'étude de cas et une note pour décideurs, puis permettre un travail collectif de montée en généralité : Suite aux retours lors du séminaire de coproduction, les chercheurs rédigeront l'étude de cas afin de transformer une analyse de terrain en diagnostic à destination des décideurs. Mettre en discussion les connaissances produites dans des colloques et séminaires aux échelles nationales et locales : L'animation du programme est assurée au travers de rendez-vous réguliers (séminaire national, colloques, etc) qui garantissent la coordination des travaux et la réflexion sur des pistes de travail transversales aux plateformes. POPSU TERRITOIRES 11 UN CENTRE DE RESSOURCES SUR L'ACTION PUBLIQUE DANS LES TERRITOIRES Acteur du lien entre la recherche et l'action, POPSU Territoires développe des ressources pour nourrir les décisions des élus et de tous les acteurs des territoires : ouvrages, films, reportages, etc. 12 POPSU TERRITOIRES « Portraits de petites villes », films documentaires co-produits avec l'agence CAPA, proposent une restitution originale de recherches menées dans le cadre du programme : rassemblant des entretiens avec les habitants, les élus, les techniciens, les chercheurs, ils documentent les dynamiques des territoires et les résultats des projets de recherche. Ils sont accessibles en ligne sur la plateforme Youtube Puca-Popsu. Les reportages photographiques réalisés dans les plateformes POPSU Territoires visent à documenter la diversité des paysages, des formes urbaines, des activités et des modes de vie en France. Ce vaste fonds photographique illustre la collection des Carnets de territoires, et alimente une série d'expositions locales et nationales. Les photos sont disponibles sur la photothèque du Ministère de la Transition Ecologique - TERRA. Des rencontres POPSU ouvertes à tous sont organisées régulièrement dans les territoires. Elles ont pour objet de mettre en visibilité les plateformes locales, en rassemblant l'ensemble de leurs membres et de leurs partenaires (élus, services, tiers parties prenantes, chercheurs, etc.). Elles constituent aussi une scène d'échange où les travaux de recherche sont appropriés et mis en discussion, afin d'en coconstruire et d'en approfondir les résultats. Au plan national, plusieurs événements sont organisés pour croiser les regards sur les dynamiques de touchant les petites villes. Les Conférences POPSU sont une collection de courts ouvrages qui mettent en débat les sujets liés aux mutations urbaines et territoriales, et visent à rapprocher les connaissances scientifiques de la pratique opérationnelle. Cette collection reprend en verbatim les conférences de chercheurs et d'acteurs, prononcés à l'occasion de séminaires, de colloques et d'entretiens, pour les faire connaître au grand public. Trois opus sont aujourd'hui disponibles en ligne : Pour un nouveau récit territorial, O. Bouba-Olga, Les petites et moyennes villes, territoires émergents de l'action publique, S. Fol. et L'expertise territoriale dans tous ses états, Hélène Reigner. Toutes ces productions sont accessibles librement sur le site popsu.archi.fr POPSU TERRITOIRES 13 RACONTER LES PETITES VILLES DU POINT DE VUE DE LA RECHERCHE Les Carnets de Territoires rassemblent les connaissances produites par les plateformes du programme POPSU Territoires. Chaque carnet illustre une étude de cas et aborde les éléments du terrain, les hypothèses de recherche et les résultats, tout en rendant compte des échos que ces résultats peuvent avoir avec des phénomènes nationaux ou des cas proches. Conçus sous la forme de livrets largement illustrés, les carnets visent à rendre accessible au plus grand nombre les réflexions contemporaines sur les enjeux du territoire. LES CARNETS DE TERRITOIRES , 14 POPSU TERRITOIRES Habiter et Vieillir, trajectoires résidentielles à Xertigny (Vosges) par Frédéric Balard, Johan Freichel, Elsa Martin Au gré des dynamiques de périurbanisation, de désindustrialisation, de renaissance, les petites villes rurales font figure de ressource pour le « bien vivre ». Les parcours résidentiels et de vie des seniors y reflètent une grande diversité d'itinéraires. Réaliser une étude de cas sur Xertigny, commune à proximité d'Épinal, constituée pour moitié de surfaces agricoles et forestières, a pour but de se départir des idées reçues attachées au vieillissement et au monde rural pour saisir et rendre compte des pratiques et des représentations propres aux acteurs de ce territoire : élus, agents territoriaux, personnes âgées, bénévoles, professionnels de l'accompagnement, etc. Le patrimoine vacant des les petites villes. Briançon au défi de la monoculture touristique (Hautes-Alpes) par Marion Serre et Gabriele Salvia De nombreux centres historiques de petites et moyennes villes françaises fragilisés pourraient, en l'absence d'un projet de revitalisation, progressivement se transformer en musée à ciel ouvert. Le cas de la Cité Vauban à Briançon est emblématique de cette situation. Cet ouvrage y identifie les situations de vacance récurrentes et les leviers d'action expérimentés. Le modèle théorique et opératoire du tiers foncier y est mis à l'épreuve du terrain, afin de montrer comment la vacance peut constituer une opportunité permettant de tester des modèles architecturaux et programmatiques alternatifs. Gérer la petite ville touristique. Marseillan face aux fluctuations démographiques saisonnières (Hérault) par Joël Idt, Jules-Mathieu Meunier, Lucie Renou La population de Marseillan est presque décuplée pendant la saison estivale, du fait de l'activité touristique de cette petite station balnéaire du littoral languedocien. Dans ce contexte de fluctuations démographiques très fortes, quelles sont les modalités particulières de gestion et de gouvernance urbaines ? Quelles sont les conséquences sur l'action publique locale, l'aménagement urbain, les équipements publics ou les services à la population ? Le cas de Marseillan est emblématique de nombreuses petites villes françaises où le tourisme est le principal vecteur de développement économique. À PARAÎTRE Régénérer une petite ville. Rive-de-Gier (Loire) au croisement des aires métropolitaines de Lyon et SaintEtienne par Christelle Morel Journel, Emmanuel Martinais, François Duchene, Georges Gay et Laurence Rocher Automne 2022 Urbanité campagnarde. Le paysage, matrice d'un récit de transition à Saint-Loubès (Gironde) par Julie Ambal et Xavier Guillot Automne 2022 POPSU TERRITOIRES 15 ÉTUDES TRANSVERSALES DE LA PLATEFORME POPSU La plateforme POPSU développe une programmation annuelle d'études transversales, au croisement des programmes Transitions et Territoires. Proposant des éclairages sur des sujets émergents dans le débat public, ces études mobilisent des équipes de recherches dans des dispositifs "flash" et tournés vers l'action. 16 POPSU TERRITOIRES La première étude lancée, intitulée « Exode urbain : Impacts de al Covid-19 sur les mobilités résidentielles », présente ses premiers résultats. « EXODE URBAIN : PETITS FLUX, GRANDS EFFETS » Assiste-t-on au début d'un nouvel exode urbain, comme le laissent entendre de nombreux articles de presse ? Si oui, quels territoires sont concernés, quelles conséquences sur l'action publique peut-on envisager, quelles évolutions sont constatées dans le rapport des individus à leur travail, à leur logement ? Le programme POPSU, en partenariat avec le Réseau rural français et le Plan urbanisme construction architecture, a lancé en juin 2021 une étude sur les effets de la pandémie de Covid19 et sur les confinements successifs sur les déménagements des Français. Elle mobilise, trois équipes de recherche complémentaires. Les premiers travaux montrent, que la pandémie de Covid-19 n'a pas bouleversé de fond en comble les structures territoriales françaises qui restent marquées par la centralité des grands pôles urbains. Largement et bruyamment annoncé dans la presse et certains discours d'élus (pour l'espérer ou le craindre), l'exode urbain ne semble pas, pour l'instant, revêtir un caractère massif. Est-ce à dire que rien ne se passe dans les trajectoires résidentielles depuis le début de la crise sanitaire ? Les travaux menés repèrent des signaux faibles, qui viennent renforcer et accélérer des phénomènes déjà présents dans les territoires : processus de périurbanisation ­ qui s'étend à d'autres territoires et devient une « méga-périurbanisation » ­, de « renaissance rurale », de renforcement de l'attractivité des espaces de villégiature, au coeur de circulations résidentielles entre bi-résidentialité et habiter polytopique. Les premiers résultats sont à découvrir au lien suivant : https://popsu.archi.fr/ressource/exode-urbainpetits-flux-grands-effets POPSU TERRITOIRES 17 DE L'URGENCE ÉCOLOGIQUE À LA COHÉSION DES TERRITOIRES POPSU TRANSITIONS La Plateforme d'observation des projets et stratégies urbaines (POPSU) se compose de deux programmes frères : aux côtés du programme POPSU Territoires se construit le programme POPSU Transitions, qui vise à documenter les sentiers de transition des territoires métropolitains. ARPENTER LES SENTIERS DES TRANSITIONS DANS UN MONDE INCERTAIN Tandis que l'urgence climatique commande la mise en oeuvre de politiques ambitieuses, les territoires métropolitains sont engagés dans des trajectoires de transition et de cohésion. Celles-ci posent d'abord un enjeu de transformation qui croise ruptures radicales et évolutions douces. Il s'agit donc de décrire ces mutations, de les expliquer et de les comprendre pour mieux les gouverner. La crise sanitaire que nous venons de traverser a montré que ces changements se déploient dans un contexte d'incertitude permanente dans tous les domaines d'action. L'essoufflement de l'impératif d'attractivité et l'injonction à la concurrence des territoriales, le renforcement des inégalités socio-spatiales, le contexte sanitaire et la crise de la participation contraignent les politiques publiques à inventer de nouveaux modèles. 18 POPSU TERRITOIRES APPRÉHENDER LA PLURALITÉ DES TRANSITIONS AU SERVICE DE LA COHÉSION Le programme POPSU Transitions articulera les enjeux de cohésion territoriale et de transition écologique. Cette dernière sera appréhendée de manière plurielle et systémique en combinant : -- La question sociale, pour lutter contre les inégalités et agir sur la cohésion sociale ; -- La question économique, pour dépasser l'impératif d'attractivité et penser les enjeux de relocalisation ; -- La question culturelle, pour bâtir des visions du mondes et de nouveaux récits territoriaux ; -- La question numérique, pour orienter la révolution technologique au service de son accès au plus grand nombre ; -- La question politique, pour mettre en place les conditions de la démocratie permanente ; -- La question démographique, pour associer étroitement la « génération climat » aux défis d'ajourd'hui. POPSU TERRITOIRES 19 PAROLES D'ACTEURS Sandra Marsaud Députée de Charente Membre de la Commission Affaires Économiques de l'Assemblée Nationale POUR UN RENOUVEAU DE L'ACTION PUBLIQUE DANS LES PETITES VILLES POPSU Territoires met en valeur les spécificités des petites villes, et renouvelle leurs stratégies et leurs outils. En réunissant chercheurs, praticiens et élus, il s'agit non seulement d'enrichir les connaissances sur les petites villes et les ruralités, dans toute leur diversité, mais surtout d'accompagner les décisions des élus et des praticiens qui y interviennent, tout en contribuant au débat général sur les mutations de l'organisation territoriale française. Les villes petites et moyennes reviennent sur le devant des scènes de recherche et de l'action publique, à travers la revitalisation des centres bourgs, le renouveau économique ou encore le levier que représentent les espaces naturels. Parfois confrontées à un manque d'infrastructures, d'équipements, avec une accessibilité moins aisée, et une utilisation du numérique parcellaire, les petites villes recèlent néanmoins de nombreux atouts : la qualité de vie (par leur attractivité touristique, leur patrimoine, leurs petits commerces qui résistent), un tissu local avec des élus investis et des citoyens créatifs, mais aussi des industries innovantes insérées dans la mondialisation. Pour saisir le rôle de ces petites villes dans l'élaboration et l'animation des politiques publiques, une diversité de regards est essentielle. Au-delà de modèles d'analyse appliqués « par le haut » à ces petites villes qui pâtissent d'une ingénierie territoriale moindre, une observation à la loupe s'impose. C'est tout le sens de la démarche proposée par la Plateforme d'Observation des Projets et Stratégies Urbaines qui permet un regard pluridisciplinaire et un potentiel de remise en cause des grilles de lecture par une analyse croisée des résultats entre chercheurs, élus et praticiens, parti- 20 POPSU TERRITOIRES culièrement stimulante. La diversité des livrables proposés, y compris sous forme artistique, encourage une réflexion plus prospective qui montre les conditions de réussite des initiatives portées par ces territoires. Si de nombreux outils réglementaires existent pour revitaliser les petites villes et les penser comme véritables actrices de l'armature urbaine, +++ Une diversité de regards et de livrables pour assumer les spécificités des petites villes +++ ils doivent être davantage ancrés dans les territoires et mieux utilisés. Un nouveau regard pour chaque territoire s'impose alors, afin d'en saisir l'identité et d'en assumer les spécificités. Car c'est bien la valeur ajoutée de POPSU Territoires que de parvenir à impulser une synergie locale, un enthousiasme commun autour des projets et, in fine, un effet programme bénéfique aux territoires. Au-delà d'une ambition d'exhaustivité sur toutes les petites villes françaises, la transversalité révélée dans les thématiques couvertes sur ces vingt territoires (place des mobilités décarbonées, territoires numériques, densification vertueuse...) et leur traitement original, éclairent également l'action des parlementaires, en suggérant de nouvelles articulations entre les dispositifs d'action publique. POPSU TERRITOIRES 21 Jean-Marc Offner Président du Conseil Stratégique POPSU ANALYSER LES PETITES VILLES PAR L'ÉTUDE DE CAS La Plateforme d'Observation des Projets et Stratégies Urbaines pose un défi : développer de la recherche-action dans les petites villes. C'est le sens de l'appel national de POPSU Territoires, qui a conduit à la sélection d'équipes susceptibles d'apporter un éclairage local sur des enjeux territoriaux complexes. La méthode POPSU propose en effet une co-construction, entre élus, référents techniques et chercheurs, des savoirs permettant de comprendre situations et fabriques des territoires. Les chercheurs, munis de leur grille d'analyse et de leurs connaissances d'autres terrains, les confrontent à la sagacité des acteurs locaux, qui deviennent alors coproducteurs de la recherche. En retour, ils peuvent adapter voire renouveler leurs outils méthodologiques, par les échanges avec les habitants et des dispositifs originaux de médiation, en particulier artistiques. Ce « circuit court » entre recherche et action fait alors émerger des réponses originales aux politiques du terrain, tout en actualisant la boîte à outils de l'observation territoriale. Alors que les métropoles d'un côté et les espaces ruraux de l'autre ont souvent été sous les projecteurs de l'action publique, les petites villes se trouvent aussi à leur manière au coeur des dynamiques contemporaines : vieillissement de la population, gestion foncière et densification, préoccupations patrimoniales, maillage des services à l'heure du numérique, rapport à la métropolisation et à la globalisation... Les villes participant à POPSU Territoires représentent autant de cas hétérogènes confrontés à des mutations structurelles comme à des chemins de dépendances, issus de l'histoire et des stratégies des acteurs locaux. Elles sont autant de singularités dans la manière d'appréhender les transitions économiques, industrielles, sociétales et environnementales. Au-delà de la diffusion de bonnes pratiques, de modèles préconçus, cette recherche-action décentralisée vise à décortiquer des situations territoriales et des modes d'actions qui permettent de reconnaître la spécificité des systèmes territoriaux et de servir l'action publique locale. Moins dotés en ingénierie, ces territoires s'avèrent en revanche riches d'une créativité locale productive, d'un entrepreneuriat politique et associatif vigoureux. Un modèle de décryptage adapté est ainsi suggéré : l'étude de cas. Car la valeur ajoutée de cette recherche-action réside dans le caractère assumé de l'unicité des cas étudiés, pour construire des outils en fonction de la spécificité des territoires, contrairement à des formes d'expertise classiques plus descendantes. A l'opposé d'une démarche englobante et distanciée, est proposée ici une observation à la loupe, dans le détail des situations pour rechercher des relations de cause à effet explicatives des processus, en mobilisant les acteurs chemin faisant. Les études de cas se font alors cas d'école grâce à une intelligence collective qui permet la convergence des résultats et la négociation avec les acteurs autour d'un nouveau récit territorial. +++ Développer les « circuits courts » entre recherche et action via l'étude de cas +++ 22 POPSU TERRITOIRES Hélène Reigner Responsable scientifique du programme POPSU Territoires, Institut d'Urbanisme et d'Aménagement Régional, Aix-Marseille Université +++ Repenser les modalités de production de la connaissance tout autant que leur(s) utilité(s) sociale(s) +++ Le pari est fait, dans la démarche POPSU Territoires, de rapprocher les mondes de l'action opérationnelle et de la recherche. Il est escompté de ces frottements qu'ils soient éclairants pour chacun.e. S'éclairer mutuellement, être éclairé autrement, un joli pari, un pari nécessaire, pour faire émerger de l'action publique et collective porteuses d'alternatives. Avec 15 nouveaux projets, lauréats de la 3ème saison POPSU Territoires en février 2021, le programme rassemble désormais 35 plates-formes acteurs-chercheurs dans 35 petites villes françaises. La recherche-action n'est pas une pratique neuve au sein des sciences humaines en sociales. Elle semble toutefois marquée par un certain renouveau. De fait, les équipes de recherche engagées dans POPSU Territoires sont soucieuses de repenser les modalités de production de la connaissance tout autant que leur(s) utilité(s) sociale(s). Les interactions recherche-action ne sont pas naturelles. Elle sont à construire à toutes les étapes des projets de recherche : outiller les acteurs en grille de lecture théorique appropriable, être le tiers qui fait bouger les lignes de la dispute, récolter des données « invisibles » grâce à des innovations méthodologiques, donner à voir la connaissance produite pour la mettre en discussion, renouveler les supports de la valorisation de la recherche pour accélérer sa diffusion. Autant de modalités d'une recherche non surplombante, ouverte, médiatrice et modeste dans son rapport aux acteurs des territoires. Autant de modalités d'une recherche engagée et ambitieuse du point de vue de son utilité sociale pour participer au renouvellement des politiques et stratégies territoriales. 1 Anachronismes urbains, J.M. Offner, Presses de Sciences Po (2020). L'AMBITIEUSE MODESTIE DES RECHERCHES POPSU TERRITOIRES L'action publique locale et nationale est confrontée aujourd'hui à un défi, celui de penser et de construire des « transitions », à la fois environnementale, sociale et économique. Faire émerger des politiques alternatives implique de faire collectivement quelques « pas de côté » et de nous défaire de quelques dogmes qui façonnent les politiques publiques1. La recherche en sciences humaines et sociales peut contribuer à ce renouvellement, à cette inflexion des cadrages des enjeux, étape nécessaire pour envisager de nouveaux outils d'action publique. Ces dernières décennies, l'idée de la concentration, notamment métropolitaine, des ressources, des équipements, des emplois s'est imposée à la fois comme un fait économique et comme une voie privilégiée de l'action publique. Dans ce contexte, le programme POPSU Territoires propose de déplacer le regard vers les petites villes et les territoires ruraux. L'hypothèse est faite que ce maillage territorial est un atout, que ces territoires peuvent être des creusets pour expérimenter de nouvelles formes d'action publique socialement et environnementalement plus soutenables. POPSU TERRITOIRES 23 PROGRAMME PETITES VILLES DE DEMAIN POPSU TERRITOIRES, OPÉRATEUR DE RECHERCHE Le programme « Territoires » de la Plateforme d'Observation des Projets et Stratégies Urbaines (POPSU) contribue à mobiliser le monde universitaire au plus près des petites villes et des territoires ruraux. A ce titre, il s'inscrit dans l'offre de services du programme Petites villes de demain, piloté par l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), et contribue directement aux actions du Club Petites villes de demain avec un triple objectif : 1. Comprendre Mobiliser des équipes de recherche pour analyser l'action publique dans les petites villes et les territoires ruraux par des appels à projets. 2. Débattre Produire des scènes de débats et de réflexions collectives entre chercheurs, élus, acteurs et experts dans le cadre des Cercles Thématiques organisés pour le Club Petites villes de demain. 3. Inventer Construire, tester et alimenter des réflexions innovantes pour le Lab' des petites villes, centre de ressources sur les petites villes et territoires ruraux à destination de tous : chercheurs, élus, concepteurs, grand public, etc. Le Lab constitue un lieu de traduction de l'expertise de la recherche vers des formats, médias, outils utiles aux acteurs et élus des territoires. 24 POPSU TERRITOIRES Juliette Auricoste, Directrice du programme Petites villes de demain, ANCTerritoires culture et les patrimoines, ciment indispensable pour nos territoires. Pourtant, force est de constater qu'un certain nombre de petites villes connaissent des phénomènes de désaffection et de dégradation de leurs centres-anciens. Les petites villes sont confrontées à des enjeux majeurs qui touchent au quotidien : la mobilité, l'adaptation au grand âge, le défi de la jeunesse... avec un besoin avéré en ingénierie pour transformer les idées en projets, puis en réalisations. Le programme Petites villes de demain porte une réponse concrète et globale à cette exigence de redynamisation. Piloté par l'Agence nationale de la cohésion des territoires et ses délégués territoriaux, les préfets de département, il est à la fois l'une des principales actions de l'Agenda Rural et l'un des instruments au service du Plan de relance : il contribue ainsi directement aux Contrats de relance et de transition écologique. Ce programme a pour objectif d'améliorer la qualité de vie des habitants de ces territoires, dans des territoires dynamiques et engagés dans la transition écologique. Pour cela, le programme renforce les moyens des élus pour bâtir et mener à bien leur projet de territoire, tout au long de leur mandat. C'est un programme « sur mesure », qui apporte un appui en ingénierie, un soutien aux actions décidées dans le projet de territoire, et une mise en réseau au sein du Club. Tout cela est rendu possible par le concours précieux de l'ensemble des partenaires du programme, et en particulier des partenaires financeurs aux côtés des ministères et de l'ANCT : la Banque des territoires, l'Anah, le Cerema, et l'ADEME, ainsi que les associations d'élus et en particulier l'Association des petites villes de France. Cette approche très opérationnelle est enrichie par la fertilisation croisée avec le monde académique et en particulier le programme POPSU Territoires : les attentes et les innovations des petites villes du programme viennent interpeller le monde de la recherche, et les enseignements et les questionnements des chercheurs vont explorer en profondeur les actions menées et de leurs impacts, en contribuant directement à la prise en compte plus large des enjeux et leviers, et à la construction collective du récit territorial. Enfin, ces échanges alimentent une vision plus prospective, indispensable au temps long des politiques publiques locales, nationales, et européennes et internationales. Pour en savoir plus rendez-vous sur : petitesvillesdedemain.anct.gouv.fr RÉVÉLER LE POTENTIEL DES PETITES VILLES POUR DES TERRITOIRES DE COHÉSION AU COEUR DE LA RELANCE Petites villes de demain a été lancé par la Ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités locales, Mme Jacqueline Gourault, le 1er octobre 2020. Depuis, plus de 1 600 communes, centralités de moins de 20 000 habitants ont rejoint le programme. Les petites communes sont des territoires d'innovation économique et sociale, et elles peuvent en être fières. 30 % de nos concitoyens résident aujourd'hui dans une petite centralité du programme ou dans les territoires alentours. Ces centralités irriguent l'ensemble de leur bassin de vie et constituent le quotidien de millions de français : commerces, services publics, vie culturelle, scolarité... Ce sont des lieux où chacun peut se retrouver et construire du lien, en mobilisant pleinement la POPSU TERRITOIRES 25 26 POPSU TERRITOIRES PAS DE ZONES BLANCHES POUR LA MATIÈRE GRISE ! 34 PETITES VILLES ENGAGÉES DANS DES PROJETS DE RECHERCHEACTION POPSU TERRITOIRES 27 AMBERT-LIVRADOIS-FOREZ Ambert-Livradois-Forez est une intercommunalité structurée autour de la ville d'Ambert et inscrite dans le Parc Naturel Régional du Livradois-Forez. Depuis 2011, PNR, intercommunalités et communes mènent une démarche de revitalisation des centres-bourgs pour faire face à la vacance. D'abord expérimentée et déployée dans quelques centres-bourgs (dont Ambert), cette démarche se généralise en intégrant de nouvelles communes et enjeux (vacance des rez-de-chaussée commerciaux). migratoire. Déjà, en 1986, se créait le Parc Naturel Régional du Livradois-Forez afin de lutter contre la déprise sociale, économique et démographique. Ce processus cumulatif a eu tendance à fragiliser les centres-bourgs que les acteurs locaux cherchent à enrayer via la création d'un dispositif local de revitalisation. Agir sur la vacance par l'innovation La recherche analysera en quoi la démarche portée par les acteurs du Livradois-Forez (Ville d'Ambert, PNR, EPCI, communes, etc.) de prise en compte du problème émergent de la vacance s'inscrit dans un processus d'innovation et de circulations de modèles à l'échelle locale et nationale dans un contexte de grande ruralité a priori paradoxal. En effet, agir sur la vacance, dans ses dimensions multiformes et dans un contexte de décroissance, appelle à des innovations d'autant plus fortes que les expertises, expériences et connaissances sont éparses et que les dispositifs d'action restent à élaborer. Le territoire ambertois est ici d'autant plus intéressant que les petites villes Une démarche de revitalisation du centrebourg pour lutter contre la vacance Localisée dans un milieu rural, de moyenne montagne et de faible densité, l'intercommunalité s'organise autour de la petite aire urbaine d'Ambert. Ce territoire est marqué par un processus séculaire de décroissance urbaine qui n'est pas compensé par le regain actuel du solde 28 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Guy Gorbinet Maire d'Ambert Jean-Claude Daurat Président de la Communauté de communes Ambert Livradois Forez CHERCHEURS Yoan Miot Responsable scientifique, Université Gustave Eiffel LATTS Sarah Dubeaux Université Gustave Eiffel LATTS PROFESSIONNELS Claire Butty Responsable aménagement des centres-bourgs, Syndicat mixte du Parc Naturel Régional du Livradois-Forez EN SAVOIR PLUS Film, Agir contre la vacance dans les centres-bourgs, la série documentaire POPSU, 2021 Reportage, Arnaud Bouissou, 2022, disponible sur TERRA 27 606 habitants 22,4 hab./km2 Puy-de-Dôme (63) Carnet de territoires, Revitaliser les centres-bourgs face à la vacance. Retours d'expériences du Livradois-Forez (titre provisoire), Autrement, Printemps 2023 et les territoires ruraux sont considérés comme connaissant des obstacles à l'innovation. De plus, la démarche entreprise s'inscrivait, dès le départ, dans la perspective de créer un modèle d'action potentiellement reproductible à l'échelle de l'ensemble des communes du PNR. Depuis désormais sept ans, les acteurs ambertois (EPCI, communes, PNR) sont engagés dans ce processus de revitalisation. Ils sont désormais à une phase charnière : la réalisation de premiers projets souligne les obstacles non levés et les échecs, permettant désormais d'évaluer cette politique publique. Ils souhaitent enfin continuer d'approfondir cette démarche en vue du prochain mandat. temps se structurera à l'aide d'un séminaire multi-acteurs liés au projet dans l'objectif de produire un retour d'expériences co-écrit. Ensuite une analyse des obstacles et difficultés perdurant sera effectuée via un atelier d'étudiants et des séminaires de retours d'expériences d'autres territoires. Au regard de la problématique centrée autour du déploiement, trois projets et stades de revitalisation seront plus précisément étudiés : un bourg ayant intégré la démarche au moment de la phase d'expérimentation (Cunlhat), la villecentre (Ambert) s'inscrivant dans la première phase de déploiement et une commune commençant à intégrer la démarche (Arlanc). Observer les démarches et identifier les obstacles à la revitalisation Inscrit dans une approche pragmatiste, inductive et socio-technique attentive aux instruments, le dispositif méthodologique articule deux dimensions. Une analyse des acquis méthodologiques des démarches engagées depuis plusieurs années sera tout d'abord menée. Ce POPSU TERRITOIRES 29 ARVIEU Le numérique est-il en train de transformer les modes de vie des territoires ruraux de France ? Par l'enquête ethnographique d'un cas d'étude, la recherche a le but de cerner les impacts, entre ambitions et craintes, écueils et potentialités, des politiques d'aménagement numérique pour la cohésion des territoires ruraux. La ville d'Arvieu (Communauté de Communes de Lévézou Pareloup) est prise comme cas d'étude emblématique : village de 813 habitants, il a fait l'objet de dispositifs ambitieux pour l'insertion du numérique afin de répondre à la crise économique et démographique. mique, sociale et politique. Néanmoins, des études sont apparues récemment à propos du potentiel d'innovation qui caractériserait aussi les villages : leurs atouts environnementaux, sociaux et culturels les rendent progressivement attractifs face aux modes de vie urbains. A cela s'ajoute la nouvelle promesse de développement faite par le numérique : le câblage haut débit, l'installation d'entreprises du numérique, les tiers lieux, la modernisation des écoles, sont invoquées comme solutions pour désenclaver et enrichir les territoires ruraux, apporter de nouveaux services, favoriser le savoir et créer du lien social. C'est dans cette mouvance qu'une série d'initiatives en faveur du numérique ont vu le jour à Arvieu, jusqu'à l'ouverture en 2019 d'un tiers lieu pensé à la fois pour les habitants et les porteurs de projets numériques. Une commune rurale aux avant-postes du numérique Arvieu fait partie d'un vaste réseau de villages autour de Rodez qui est traversé, comme d'autres territoires ruraux, par une crise écono- Repenser les liens urbain-rural par le numérique La recherche s'appuie sur l'hypothèse selon laquelle le numérique serait en train de définir, en la repolarisant, la relation entre urbain et rural. 30 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Guy Lacan Maire d'Arvieu CHERCHEURS Alessia de Biase Responsable scientifique, École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris La Villette LAVUE-LAA César Gélvez Université Grenoble Alpes ­ PACTE Emmanuel Eveno Université Toulouse Jean-Jaurès ­ LISST Ornella Zaza IUAR Université AixMarseille PROFESSIONNELS Sophie Terris Jardin d'Arvieu Manon Cazotes Mairie d'Arvieu Marie Cellier Mairie d'Arvieu 813 habitants 16,7 hab./km2 Aveyron (12) EN SAVOIR PLUS Film, Le numérique révélateur de nouvelles ruralités, la série documentaire POPSU, 2021 Elle cherche ainsi à éclairer l'action publique locale en matière d'aménagement numérique. En posant des questionnements plus larges concernant l'inclusion-exclusion des populations, la transformation des activités économiques locales, les stratégies résidentielles des nouveaux habitants, l'étude a vocation à dialoguer avec les autres villages de France en détresse économique, démographique et en nécessité d'interventions économiques et sociales. Par le biais du numérique, il s'agit de remettre au centre du débat scientifique et opérationnel l'état et la transformation des territoires ruraux de France. L'observation à la loupe du tiers lieu La recherche s'appuie sur des observations et des entretiens, dont le terrain privilégié est le tiers lieu d'Arvieu, rassemblant des acteurs divers, des situations qui concernent différents aspects de la vie du village, des liens sociaux et professionnels. L'enquête cible trois publics principaux : les néo-ruraux et porteurs de projets numériques, dont l'on retracera les trajectoires personnelles et professionnelles, les imaginaires de ruralité et urbanité ; les habitants d'Arvieu qui étaient déjà là qui ont vu arriver cette vague numérique et qui aujourd'hui fréquentent le tiers lieu et portent des projets ; et enfin les acteurs économiques du secteur touristique, pour lesquels la démocratisation des outils numériques a promis de nouvelles stratégies de visibilité, saisonnalités et offres touristiques. En parallèle, un dispositif de valorisation auprès des habitants sera mis en place via des outils de communication et de partage de la recherche. Des ateliers réuniront chercheurs, acteurs locaux, experts scientifiques et professionnels sur place, pour débattre des résultats de l'étude. L'objectif est de créer une dynamique de recherche-action, où la réflexion et la distance scientifique pourront dialoguer avec l'opérationnalité et la proximité d'une action publique en train de se faire. POPSU TERRITOIRES 31 BARONNIES PROVENCALES En pleine crise sanitaire, la santé est un sujet d'actualité. La COVID-19 a rendu plus aigus des problèmes d'accès aux services de santé déjà bien connus dans les territoires ruraux. Les confinements vont-ils renforcer le renoncement aux soins dont l'accès est déjà difficile là où l'offre se raréfie et où la mobilité n'est pas aisée ? C'est un paradoxe dans des territoires où l'on promeut le bien-être et la qualité de vie. C'est sur ce sujet que se penche le Parc naturel régional des Baronnies provençales avec 14 chercheurs et 27 partenaires (communes, hôpitaux, intercommunalité, Département...). rale, est marqué par un vieillissement de la population et une croissance démographique lente. Ces évolutions ont tendance à fragiliser le monde rural et particulièrement le coeur du Parc en déprise démographique et agricole. L'économie locale repose principalement sur l'agriculture et le tourisme. Rassemblant plus de 35 000 habitants et couvrant environ 2 000 km2, le Parc est composé de nombreux villages et de quelques petites villes, dont la plus importante, Nyons, compte 7 500 habitants. Les villes se trouvent plutôt dans les franges Est et Ouest du territoire. Aucune ville ne structure le centre du territoire : les Baronnies provençales tiennent leur cohérence de leur configuration paysagère, géologique et environnementale, mais sur le plan historique elles se trouvent à la convergence de confins administratifs. Une organisation territoriale concentrique : les villages au centre, les villes dans les franges L'identité de ce territoire d'exception repose sur l'interface entre les milieux provençaux et alpins, il bénéficie d'un climat méditerranéen et d'une géologie originale. Le territoire à dominante ru- Créer des produits et services de soins et de santé grâce à la coopération entre acteurs Le programme de recherche-action se propose d'interroger la notion de réciprocité entre les villes du Parc, les ville-portes de moins de 20 000 habitants et la grande ruralité du Parc 32 POPSU TERRITOIRES ÉLUS ET PARTENAIRES 14 communes 2 intercommunalités le département de la Drôme Structures de santé SCIC villages vivan CHERCHEURS Laboratoire PLEÏADE Laboratoire UMR 5600 EVS Laboratoire d'Études Rurales Conseil scientifique du PNR des Baronnies provençales 38 877 habitants 17 hab./km² Drôme (26), Hautes-Alpes (05) naturel régional au travers d'un fil conducteur « être en santé dans les Baronnies provençales ». La notion de santé est appréhendée de manière large comme un enjeu aux multiples facettes complémentaires : à la fois la possibilité d'être soigné, mais aussi l'accès à l'éducation, à la culture, à une alimentation saine et à un environnement de qualité, toutes choses participant d'une vie « en santé » et nourrissant l'attractivité d'un territoire. Les trois axes explorés, biodiversité, qualité environnementale et offres de soins partagent l'hypothèse que la coopération entre acteurs permet de valoriser efficacement une ressource du territoire et de concrétiser un projet en émergence. Le projet de recherche apportera des propositions d'actions en fonction de cette exploration : élaborer une cartographie du système d'acteurs, des projets et des ressources, formuler des propositions méthodologiques de coopération dans le cas de projets déjà constitués Coordination et communication comme piliers des recherches Le projet réunit 14 chercheurs issus de champs disciplinaires : des géographes, écologues, histo- riens, sociologues... Cette approche pluridisciplinaire donnera lieu à une exploration de la problématique de recherche en mobilisant des concepts et outils méthodologiques diversifiés. Outre la richesse du récit territorial qui en résultera grâce à des enquêtes et entretiens d'élus locaux et d'acteurs de la santé et du bien-être sur le territoire, cela permettra de dégager des éléments de constats partagés sur les ressources valorisables et des pistes d'actions consolidées à l'échelle de l'ensemble du projet de recherche au bénéfice des acteurs locaux. Si le fil conducteur de la démarche est la coopération des acteurs du territoire, elle est aussi un enjeu fort de l'équipe de recherche. Enfin, la notion de recherche-action suppose une étroite relation entre ces deux composantes : l'équipe a fait le choix d'organiser dès le départ du projet un groupe technique qui réunit les chercheurs et les techniciens du Parc. Le comité de pilotage réunit les élus et acteurs locaux qui ont manifesté leur intérêt à cette démarche. POPSU TERRITOIRES 33 BRIANÇON Petite municipalité au tissu urbain lâche et étendu, Briançon (12 000 habitants, située dans les Hautes-Alpes) est confrontée au défi de contenir son urbanisation et, pour cela, de mobiliser les espaces vacants à disposition. Elle appartient aux 222 villes retenues dans le cadre du plan national « Action coeur de ville » pour restructurer l'habitat et les espaces publics de centre-ville. et résidentielles. Parallèlement, la ville ancienne ­ encerclée par les fortifications de Vauban (UNESCO) - est devenue le support de trois processus : la muséification ; l'abandon et la dégradation des tissus ; des modes d'habiter qui persistent et se renouvellent. Une approche par le tiers foncier Pour qualifier les espaces en attente d'affectation, une approche par le tiers foncier permet d'expliquer le passage d'un foncier au statut déterminé à un foncier au statut indéterminé. Pour cela, le modèle est fondé sur l'analyse croisée de trois caractéristiques - la forme (bâti, non bâti), la propriété (public, privé) et les usages (pratiques, fonction) - et resitue la situation de vacance par rapport aux évolutions des modèles économiques et des orientations politiques locales et nationales. Le tiers foncier permet ainsi de révéler des situations d'entre-deux irrésolues : entre deux propriétés, entre maîtrise et permissivité, entre abandon et appropriation. C'est dans cette tension permanente entre espaces planifiés et espaces imprévus que la ville se fabrique et que Le réinvestissement du patrimoine militaire Depuis plusieurs années, les territoires ruraux subissent eux aussi les effets de la métropolisation. Les politiques urbaines menées à partir des années 1960 ont conduit à un double phénomène d'explosion/implosion : les périphéries continuent à s'étendre, alors même que les centres historiques se dégradent et se dépeuplent. Suite à la fin de l'activité militaire en 2009, la municipalité de Briançon a orienté son économie vers le tourisme et réorganisé sa structure urbaine vers de nouvelles aires tertiaires, commerciales 34 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Arnaud Murgia Maire de Briançon PROFESSIONNELS Laurence Deslandes Responsable de l'Urbanisme de la Commune de Briançon CHERCHEURS Marion Serre Responsable scientifique, École Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille ­ Project[s] Gabriele Salvia École Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille ­ Project[s] EN SAVOIR PLUS Film, Habiter le centre ancien, la série documentaire POPSU, 2020 Ce film a été récompensé "Meilleur court métrage" au Better Cities festival (ONU Habitat, 2020) et "Trophée d'Argent" au Deauville Green Awards 2020. Carnet de territoires, Le patrimoine vacant des les petites villes. Briançon (Hautes-Alpes) au défi de la monoculture touristique, Autrement 2022 11 625 habitants 414,1 hab./km2 Hautes-Alpes (05) les citadins évoluent. A Briançon, il s'agit de situations de vacance telles que les appartements situés dans le centre-ville ancien ou dans les copropriétés dégradées, les bâtiments abandonnés qui ne sont pas considérés comme ayant une valeur patrimoniale et qui se dégradent progressivement au sein de la trame bâtie et habitée, et les espaces libres de construction non affectés à une fonction précise. ville. Enfin, il s'agira de mener un atelier intensif de projet (étudiants et acteurs locaux) pour construire une image projetée. L'objectif final est d'identifier les ressources de la commune et leur potentiel de mutation, tant programmatique qu'architectural. Un diagnostic des tiers fonciers confronté aux acteurs Dans ce contexte, cette recherche explore des modèles alternatifs de projet pour favoriser la coopération entre les acteurs locaux (institutions, professionnels, associations et habitants), visant à la rénovation des centres historiques de montagne. Pour cela, la recherche s'organise en trois temps. Il s'agit tout d'abord d'effectuer des relevés socio-spatiaux (état du bâti, modes d'occupation, analyse des situations foncières à partir du modèle du tiers foncier, puis de mettre en place des ateliers d'idées avec les acteurs locaux pour construire une image héritée de la vieille POPSU TERRITOIRES 35 CAUMONT-SUR-AURE Caumont-sur-Aure est une commune nouvelle fondée en 2017, qui regroupe environ 2 400 habitants. Située à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de l'agglomération de Caen, elle offre une micro-centralité à la population locale tout en s'inscrivant dans l'attraction de plusieurs centres urbains proches. En partenariat avec l'intercommunalité Pré Bocage Intercom, Caumont est simultanément éligible aux programmes Petites Villes de Demain et POPSU-Territoires Petites villes et campagnes au coeur d'un nouveau récit territorial. L'objectif de l'équipe de recherche-action (UMR ESO, DDTM du Calvados) est de faire converger ces deux dispositifs afin que la requalification physique des espaces soit valorisée par une mobilisation citoyenne et inclusive. Une commune nouvelle dans un contexte rural vulnérable et vieillissant Une part importante de la population de Caumont est peu motorisée et dispose de faibles revenus. À la fois peu mobiles et peu solvables, ces ménages apparaissent doublement captifs et sont, en conséquence, d'autant plus dépendants de l'offre locale de services et d'équipements. Ces indicateurs défavorables sont identifiés par l'équipe municipale qui poursuit l'objectif de multiplier les « lieux sociaux ». Après avoir bouclé le projet d'une Maison citoyenne qui agrégera un ensemble d'offres (médiathèque, musée numérique `Micro-Folie', relais-assistance maternelle, espaces de rencontres, Maison France-Service), est envisagée l'installation d'un pôle de santé. La collectivité engage aussi un projet de requalification des espaces publics afin de valoriser la centralité du bourg historique, d'y faciliter les flux piétons et les interactions sociales. En outre, est projeté le déplacement du marché hebdomadaire, ce qui permettra de rassembler commerces ambulants et offre sédentaire et libèrera une halle, ultérieurement transformée en espace culturel et artistique. 36 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Christophe Le Boulanger Maire de Caumont-sur-Aure Roger Mahé Conseiller municipal PROFESSIONNELS Sophie Lardilleux Responsable de la Délégation Territoriale des Bocages (DDTM du Calvados), référente locale de l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires Stéphane Héard Chargé de mission « Études » à la DDTM du Calvados Géraldine Martin Responsable du service Aménagement de la DDTM du Calvados, en charge de l'accompagnement local du programme Petites Villes de Demain CHERCHEURS Pierre Bergel Responsable scientifique, Université de CaenNormandie - UMR ESO Alice Rouyer Université de CaenNormandie - UMR ESO Dima El Khouri-Tannous Université de CaenNormandie - UMR ESO 2358 habitants 59 hab./km² Calvados (14) Utilité de la recherche-action La situation de Caumont-sur-Aure se caractérise par un bouillonnement de projets qui, pour nombre d'entre eux, sont coordonnés par le dossier de candidature Petites villes de demain, dans une communauté de communes qui compte deux autres bourgs candidats (VillersBocage et Aunay-sur-Odon). De tels investissements paraissent indispensables pour renforcer les aménités de la commune nouvelle, tout en prenant en compte la forte proportion des ménages modestes ou vulnérables. Située dans un entre-deux entre Caen, Bayeux et Saint-Lô, ces populations peinent à accéder aux services des villes de plus grande taille, même si ces dernières sont proches. Disposer d'un cadre agréable et d'un équipement local conforté permettra donc d'améliorer la qualité de vie de ces populations vulnérables, ainsi que celle de l'ensemble des Caumontais. De tels investissements seront toutefois insuffisants s'ils ne sont pas complétés par des actions visant à activer la citoyenneté locale. La recherche-action se propose donc de développer un « accompagnement » en direction des différentes catégories d'habitants. Il s'agira de valoriser leur implication dans la gestion du projet communal d'investissement, ainsi que dans le portage de projets complémentaires. Lorsqu'ils seront en service, ces équipements auront en effet besoin d'un public fidèle d'usagers, d'une adaptation permanente aux besoins, voire de bénévoles disposés à s'engager dans leur fonctionnement quotidien. Contenu de la recherche-action Élaborée en concertation avec le Maire, les élus municipaux et les services de la DDTM, la recherche-action vise à co-construire un programme local d'inclusion sociale et générationnelle. Les trois premières phases proposent une méthode progressive pour élaborer ce programme, qui convergeront lors d'une 4ème phase (séminaire de co-construction), préalable à une 5ème phase de valorisation. POPSU TERRITOIRES 37 CHÂTEAU-THIERRY Château-Thierry est une petite ville de près de 15 000 habitants, dynamique mais vieillissante. Elle a subi, comme nombre de villes du même type, une importante désindustrialisation et une perte d'attractivité dans la seconde moitié du XXe siècle. Ce phénomène s'illustre par l'île du faubourg de la Marne qui accueillait les usines Belin (usine U1) jusqu'en 1990 et est devenue une friche en reconversion dédiée à la recherche, à l'enseignement, la création et la diffusion artistique contemporaine. La Biscuiterie, une mission locale, des associations artistiques et culturelles s'y installent progressivement. Le pôle d'expositions temporaires de 2006, le Silo, est maintenant un centre de création et de diffusion de l'art contemporain. Cet équipement culturel pluriel, qui permet de lutter au quotidien contre les inégalités d'accès à la culture en proposant une offre entièrement gratuite, est aussi un instrument de revitalisation de l'île, ainsi que de l'ensemble de la ville, car il est au coeur des principales opérations de reconfiguration urbaine de Château-Thierry. Produire la ville avec ses habitants La pépinière U1 est un espace d'autant plus stratégique que le quartier de l'île est en relation directe avec deux autres projets engagés par la municipalité et la communauté d'agglomération. La revitalisation du centre-ville est le projet phare de la ville. Il s'appuie sur un patrimoine architectural et culturel municipal particulièrement riche, mais peu mis en valeur : immeubles dégradés, commerces en déshérence, services peu adaptés aux attentes des résidents, cadre La culture au service de la reconquête urbaine En 1995, la municipalité signe un bail emphytéotique de vingt ans, permettant l'installation progressive d'activités dans l'usine U1. En 2016, la ville acquiert définitivement le site de la friche U1, soit un ensemble foncier de 12 500 m². Ainsi, dès 2006, la salle de spectacle départementale 38 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Sébastien Eugène Maire de la Commune de Château-Thierry MEMBRES ASSOCIÉS Lucas Bonnel vidéaste-plasticien, Lavurb Carmen Bouyer Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (EnsAD) Florian Guérin Lavurb Quentin Lefèvre Lavurb CHERCHEURS François Mancébo Responsable scientifique, Université de Reims Champagne-Ardenne ­ CRDT Francis Beaucire Université Paris 1 PanthéonSorbonne, Géographie-Cités Sylvie Salles École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles ­ LAREP 15 107 habitants 912, 8 hab./km2 Aisne (02) EN SAVOIR PLUS Film, Les possibilités d'une île, la série documentaire POPSU urbain et espaces publics mal végétalisés ou aménagés, etc. Ensuite, l'aménagement du quartier de gare, où la communauté d'agglomération s'oriente vers un projet de développement mixte pour limiter la dispersion de l'habitat et des activités, avec un renouvèlement et une densification du tissu urbain dans les dents creuses et les anciens sites industriels. L'enjeu de la pépinière U1 de l'île, en termes de cohérence des transformations et des politiques urbaines, est de réarticuler le coeur de ville au quartier de gare. Il est ici question de « faire ville » avec les usagers de la gare, les commerçants, les résidents, les habitants des communes voisines, les associations, etc. En quoi les actions mises en place accompagnent-elles des dynamiques urbaines plus larges de qualité de vie ? Comment associer les habitants aux actions, dans une logique de co-construction et de co-production urbaine ? Comment rendre la démarche de Château-Thierry « exportable » pour d'autres petites villes confrontées aux mêmes enjeux ? Questionner la ville créative Le projet s'appuie sur une analyse des sources documentaires et des documents de planification à l'échelle de la ville et du cas d'étude, confrontée à des entretiens et un diagnostic in situ pour saisir les usages et les fonctionnalités des espaces. Y est adjoint un dispositif de joint fact-finding qui vise à résoudre les différends au coeur des controverses scientifiques par une discussion analytique mettant en lumière opinions et intérêts divergents, afin de faciliter le débat sur la base de l'information scientifique et technique existante. POPSU TERRITOIRES 39 CHAUNY Située au coeur de la Picardie dans le département de l'Aisne, Chauny est une petite ville de près de 12 000 habitants qui reste dynamique sur le plan économique. Malgré une croissance démographique faible, un tissu commercial diversifié tend à se maintenir dans le centre de la ville. La commune saisit de nombreux leviers de revitalisation du territoire pour intensifier la présence marchande et se prémunir de la vacance commerciale. Cette situation particulière suppose de réfléchir à comment rendre encore plus attractive la commune et de comprendre le rôle des commerçants dans le dynamisme urbain. La croissance démographique de Chauny est relativement stable (+ 0,1% de sa population entre 2012 et 2017) et suit approximativement celle du département de l'Aisne (- 0,2%). Néanmoins, comme de nombreux autres territoires, la ville est attentive à son attractivité, d'autant plus que de nombreuses autres communes de la Communauté d'agglomération de ChaunyTergnier-La Fère sont touchées par la vacance commerciale, la diminution du nombre d'habitants et la paupérisation de leurs centres-villes. À Chauny, la situation est assez complexe. À côté d'un taux de logements vacants qui augmente entre 2007 et 2017 (+ 38 %) et un nombre de chômeurs qui s'accroît sur la même période, la ville dispose d'un tissu économique relativement actif. En effet, au sud de la ville se trouve un petit bassin industriel avec quelques entreprises (39 sur la commune). Par ailleurs, la ville comprend de nombreux établissements de commerce, de transports et de services (254, représentant 63 % des établissements actifs en 2017). Tout ceci contribue, sans doute, à l'augmentation de la part des artisans, commerçants, chefs d'entreprise ou encore des employés et des professions intermédiaires entre 2007 et 2017. Problématique À Chauny, le maintien d'un tissu commercial diversifié et dynamique est un objectif majeur 40 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Emmanuel Lievin Maire de Chauny Mario Lirussi Adjoint à la mairie de Chauny, chargé des travaux et de l'urbanisme CHERCHEURS Jean-Marc Stébé Responsable scientifique, Université de Lorraine (Nancy) ­ 2L2S Elsa Martin Responsable scientifique, Université de Lorraine (Nancy) ­ 2L2S Jean-Baptiste Daubeuf Ingénieur d'études, Université de Lorraine (Nancy) ­ 2L2S MEMBRES ASSOCIÉS Blanche Alméras Responsable de l'Agence de communication visuelle commerciale « Félicité » Michel Bouvet Affichiste et graphiste au sein de l'atelier « Michel Bouvet » PROFESSIONNELS Sylvie Lavallard Directrice des services techniques de la ville de Chauny Aurore Hugot Manager du commerce et de l'artisanat 11 878 habitants 894,4 hab./km² Aisne (02) EN SAVOIR PLUS Podcast, Chauny, une épopée commerciale, Dans la France des petites villes - Petites villes de demain (ANCT) / POPSU pour les professionnels du secteur et les gestionnaires urbains. Des enquêtes « clients » et « commerçants » ont été menées afin d'appréhender les attentes des uns et les enjeux perçus comme centraux par les autres. Pourtant, que savonsnous de la façon dont les commerçants perçoivent la ville, ses aménagements, et son évolution ? Si les aménagements urbains peuvent aider à rendre le centre-ville attractif pour les commerçants, comment eux contribuent-ils en retour à rendre le quartier plus dynamique ? Comment les animations commerciales, l'attention portée à leurs vitrines concourent-elles à l'ambiance urbaine de la ville ? À côté des initiatives entreprises localement et soutenues par les institutions publiques à l'image du dispositif « boutique à l'essai », le projet de recherche POPSU porte une attention spécifique au pouvoir d'agir des commerçants et de leurs établissements. Méthodologie Deux volets méthodologiques organisent cette recherche portée simultanément par un laboratoire de recherche en sociologie (2L2S ­ Université de Lorraine) et une agence de com- munication visuelle commerciale (Félicité). Le premier volet a pour objectif la réalisation d'une enquête sociologique au plus près des acteurs concernés par la thématique marchande. Par le biais d'une campagne d'entretiens semi-directifs menés auprès des commerçants, des élus et des opérateurs de la ville, il s'agira de saisir le devenir du tissu marchand local, comprendre les représentations qu'ont les commerçants sur l'attractivité du centre-ville de Chauny et les leviers de développement envisagés par les responsables du commerce. Les observations in situ complèteront les discours recueillis et une cartographie des commerces en présence sera réalisée. Le second volet méthodologique a pour ambition d'étudier la forme urbaine, son potentiel esthétique et de travailler, en collaboration avec les acteurs de terrain, à une démarche de revalorisation du centre-ville. En échangeant directement avec une agence spécialisée dans le graphisme en ville, le but est de créer un mouvement créatif fort et de faire grandir un sentiment d'appartenance des commerçants, mais aussi des habitants, à la ville. POPSU TERRITOIRES 41 DIEULEFIT Dieulefit comptabilise 274 ha agricoles et 3 159 habitants, ce qui est théoriquement insuffisant du point de vue des besoins alimentaires de ses habitants, mais au niveau de la communauté de communes ce sont 11 407 ha de terres agricoles et 9 412 habitants, ce qui théoriquement permettrait d'y répondre très largement. L'action publique, la coopération intercommunale et la participation citoyenne sauront elles passer du théorique à la pratique ? C'est une histoire qui est en train de s'écrire. dynamisme économique en lien avec le tourisme et l'agriculture en fait un espace rural attractif pour des populations urbaines en quête des aménités propres à ce milieu. L'équipe municipale porte d'ores et déjà un projet de résilience alimentaire, et le maire, Christian Bussat, qui est agriculteur biologique, a fait de l'installation d'agriculteurs son cheval de bataille. La stratégie de l'équipe municipale de Dieulefit ne se limite pas aux dimensions de production ou de consommation, et travaille également sur l'assainissement et les biodéchets. La commune, en relation avec la communauté de communes est ainsi engagée dans un engagement, à la fois politique (des élus) et citoyen (des habitants) pour engager une transition socio écologique, soutenir une relocalisation agricole et un accès équitable à l'alimentation. Dieulefit : une petite ville en transition au coeur d'un espace rural de faible densité La commune de Dieulefit est une petite ville de la Drôme provençale. Elle est le siège de la communauté de communes Dieulefit-Bourdeaux qui regroupe 21 communes. C'est un territoire rural caractérisé par un vieillissement de la population et le départ des jeunes. Tandis que le Renforcer la résilience alimentaire d'une petite ville : un atout de taille ? Le projet consiste à examiner les stratégies pouvant être déployées pour améliorer la résilience alimentaire d'une petite ville en milieu rural : 42 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Christian Bussat Maire de Dieulefit et membre de la commission Agriculture de la communauté de communes DieulefitBourdeaux Laurence Girard Adjointe à l'environnement de la commune de Dieulefit et déléguée du PNR des Baronnies Provençales Camille Perrin Conseillère municipale à la Résilience alimentaire et membre de la commission Agriculture de la communauté de communes DieulefitBourdeaux Geneviève Morenas Vice-présidente Défi Climat de la communauté de communes DieulefitBourdeaux et conseillère municipale en charge de l'économie et de l'emploi à Dieulefit. Alain Jeune Vice-président Agriculture, Forêt et gestion de l'espace de la communauté de communes DieulefitBourdeaux et Maire de Vesc PROFESSIONNELS Pauline Lemaire-Demarret administratrice de RadioLà L'association Les Greniers d'Abondance Christelle Harmegnies Chargée de mission Agriculture -Gestion de l'espace - Environnement à la communauté de commune de Dieulefit ­ Bourdeaux CHERCHEURS Michel Lussault Responsable scientifique, ENS de Lyon ­ EVS Claire Delfosse Université Lumière Lyon 2 ­ LER 3 159 habitants 115,2 hab./km² Drôme (26) EN SAVOIR PLUS Podcast, Qu'est-ce qu'on mange ? Les liens entre alimentation et territoire, Radio Là Dieulefit dans la Drôme. Ce faisant la recherche se demandera si une démographie réduite et la proximité de la campagne environnante peuvent être des atouts pour satisfaire la demande alimentaire locale et construire des filières territorialisées. Et si la résilience alimentaire territoriale ­ la capacité à assurer la sécurité alimentaire de la population malgré des perturbations variées et imprévisibles ­ peut être porteuse d'un nouveau récit territorial, en particulier pour les petites villes et les espaces ruraux. Ce deuxième axe s'appuie interrogera en particulier : si la transition écologique et de l'alimentation contribuent au renouvellement des pratiques socio spatiales en milieu rural, sur la base d'un double mouvement d'ancrage local (des initiatives) et de pensée globale (des enjeux). Et si la dynamique de transition et de construction d'un nouveau récit révèle et réveille des résistances au changement de différentes nature : culturelles, identitaires, techniques. De la statistique au terrain, une mise en récit du territoire par ses acteurs La recherche s'appuiera dans un premier temps sur une méthodologie de diagnostic et de proposition d'actions préalablement développée et appliquée à l'échelle d'une ville moyenne (l'agglomération d'Angoulême) dans le cadre du projet ORSAT (Organiser la résilience des systèmes alimentaires territoriaux). Le projet comporte 5 phases (diagnostic, enquête de terrain, séminaire, recommandations et montée en généralité). Tandis que la mise en récit sera traitée de façon transversale, en particulier par la création d'espaces de rencontre et d'échanges, par le biais d'entretiens, d'ateliers de cartographie participative et de rencontres publiques, afin de favoriser et observer l'appropriation des enjeux de résilience alimentaire par les habitants, les élus, les organisations du milieu agricole etc. Nous nous appuierons sur la dynamique locale qui est déjà riche en termes d'initiatives alimentaires et de participation citoyenne. POPSU TERRITOIRES 43 DIGNE-LES-BAINS Chef-lieu du département des Alpes-deHaute-Provence, la ville thermale de Digne-les-Bains se caractérise par un faible dynamisme démographique ­ baisse du nombre d'habitants de 10 % en dix ans ­ et économique ­ baisse de 0,5 % du nombre d'emploi annuel moyen sur dix ans sur sa zone d'emploi. Les enjeux de développement du territoire sont de renforcer une économie plurielle moins dépendante des activités publiques, ainsi que de révéler et saisir les ressources présentes cadre naturel, services ­ liées à des activités de santé et bien-être. concentration de services publics, centralité géographique, patrimoine naturel remarquable, image des thermes, etc. Différents projets s'efforcent aujourd'hui de révéler et d'activer ces ressources et les coordonner, mais aussi de diversifier un développement fondé sur le patrimoine naturel et culturel, et de réussir la transition numérique. De ville administrative, elle pourrait devenir ville productive et créative. Dans cette transition, des projets de Tiers Lieux cherchent à régénérer l'écosystème local en tant qu'espaces de coordination de ressources (un espace de coworking « Diniapolis », un projet de living lab orienté « nature-santé » et un projet d'espace culturel partagé « le Top »). Ces projets proposent de nouvelles approches pour envisager des transitions socio-économiques et numériques. Leur démarche est fondée sur trois dynamiques : valoriser les ressources latentes du territoire, engager une vision large et ouverte de l'innovation, valoriser la créativité sociale et transformer l'action publique. Enjeux de développement d'un territoire à faible densité de population et d'autres ressources Comme un certain nombre de villes de petite taille en France, Digne-les-Bains cumule les difficultés. Toutefois, elle bénéficie de ressources, souvent invisibilisées, qui restent à valoriser : 44 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Patricia Granet-Brunello Maire de Digne-les-Bains, Présidente de Provence Alpes Agglomération PROFESSIONNELS Renaud Rouquette Responsable du service développement économique, Provence Alpes Agglomération CHERCHEURS Nadine Richez-Battesti Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ LEST Julien Maisonnasse Aix-Marseille Université ­ AMU et LEST Raphaël Besson Directeur de Villes Innovations, chercheur rattaché à PACTE 16 460 habitants 140,6 hab./km2 Alpes-de-HauteProvence (04) Co-construire des outils d'analyse et de représentation des externalités territoriales produites par les Tiers Lieux Afin de mieux comprendre le rôle des Tiers Lieux de Digne-les-Bains dans les processus de régénération territoriale, il est proposé de coconstruire des outils d'analyse et de représentation des externalités territoriales produites par les Tiers Lieux. Les Tiers Lieux formulent un certain nombre de promesses quant à leurs effets supposés sur les transitions numériques et socioéconomiques. Comment évaluer de telles promesses ? Qu'en-est-il des actions effectivement déployées et de leurs effets directs, indirects et induits ? Il s'agit d'ouvrir la boite noire des externalités produites par les Tiers Lieux. fusion et de valorisation de la démarche (pour faire connaitre et diffuser les résultats du projet). Le dispositif d'évaluation repose sur l'imbrication de trois types de méthodes : un premier protocole qualifié d'expert (identification d'indicateurs d'impacts a priori), puis une méthode d'autoévaluation des porteurs du projet (posture d'autoévaluation pour redéfinir chemin faisant les actions et les objectifs avec les porteurs de projets) et enfin une évaluation citoyenne avec les usagers (expertise d'usage). Afin d'accompagner les parties prenantes et les citoyens évaluateurs dans la construction des outils de l'évaluation, de collecte, de représentation des externalités et de leur appropriation quatre ateliers seront menés, et en parallèle, une série d'entretiens avec des acteurs clés du territoire. L'imbrication d'expertises diversifiées La démarche d'évaluation des externalités sera co-construite in itinere avec des chercheurs experts, des porteurs du projet et des citoyens du territoire (pour comprendre et capitaliser les résultats du projet), adossée à un dispositif de dif- POPSU TERRITOIRES 45 ÉTANG-SALÉ L'Etang-Salé est une petite ville située au Sud-Ouest de l'Île de la Réunion. Le projet consiste à accompagner ses habitants, les élus et les cadres techniques dans une démarche de réflexion collective concernant la notion de qualité de vie durable et partagée, permettant de fédérer l'ensemble des acteurs autour d'un récit et d'un projet territorial commun. La démarche vise à réinterroger la notion de ville durable à partir du terrain, dans le contexte spécifique d'une petite ville ultramarine tropicale. centre, à vocation administrative et commerciale, et la ville des Bas, littorale et tournée vers les activités balnéaires. Ces trois espaces sont délimités par des frontières bien marquées : la route national 1, ou « route des Tamarins », et l'emblématique forêt de l'ONF, aménagée en site sportif. Cette fragmentation territoriale de la commune se double d'une forte division sociale de l'espace : tandis les ménages les plus aisés résident principalement dans la partie balnéaire de la ville, on trouve dans les Hauts des familles aux revenus beaucoup plus modestes. Malgré une stagnation de la population depuis plusieurs années, la dynamique d'urbanisation demeure importante, alimentée notamment par la proximité des agglomérations voisines de Saint-Pierre et Saint-Leu. L'Etang Salé tend de ce fait à se transformer progressivement en villedortoir, ce qui ne favorise pas la consolidation d'une identité collective, pourtant importante à faire émerger pour renforcer la cohésion sociale et mobiliser la population autour d'un projet de territoire partagé. Une petite ville tropicale marquée par l'existence de trois identités territoriales distinctes La commune de l'Étang Salé revêt la particularité d'être organisée en trois grandes entités territoriales qui constituent autant d'identités distinctes : la ville des Hauts, située en lisière de forêt et empiétant toujours plus sur la sole cannière, le Penser la ville durable depuis le terrain, avec les habitants et les acteurs locaux 46 POPSU TERRITOIRES CHERCHEURS Delphine Chouillou Responsable scientifique, École d'architecture de La Réunion Catherine Paquette Responsable scientifique, Institut de recherche pour le développement Évelyne Adelin Université de La Réunion Angélique Begue Université de La Réunion Tanika Join Université de La Réunion Lydie Laigle Centre scientifique et technique du bâtiment Nathalie Noel Université de la Réunion Gwenaëlle Pennober Université de La Réunion Marie Thiann-Bo Morel Université de La Réunion Michel Watin Université de La Réunion, École d'architecture de la Réunion 13 894 habitants 353,1 hab./km² La Réunion (974) L'attention portée à la durabilité urbaine, que ce soit dans le cadre de l'action publique ou de la recherche, a tendance à se concentrer sur les métropoles et les grandes villes, où les problématiques environnementales et sociales apparaissent préoccupantes. Le projet consiste à interroger la notion de ville durable, référentiel devenu omniprésent en matière d'aménagement urbain et de développement local, dans un tout autre contexte : celui d'une ville de petite taille, située de surcroît Outre-mer. Quels sont les atouts de la petite ville tropicale ultramarine au regard de cette idéal de durabilité urbaine qu'on cherche partout à mettre en oeuvre ? Ceux-ci sont-ils aujourd'hui suffisamment perçus par les habitants, les cadres techniques et les élus? Plutôt que de mobiliser un référentiel national unique et homogène afin de penser la ville durable dans ce contexte spécifique, le projet propose de définir les contours et le contenu de cette notion à partir du terrain et avec les acteurs locaux, afin de construire un projet de territoire commun, porteur des attentes et aspirations de la population. Une stratégie méthodologique participative, du diagnostic à la valorisation Durant la première phase du projet, un diagnostic territorial participatif sera co-construit avec trois groupes d'acteurs, en s'appuyant sur leur expertise : les habitants, les élus et les cadres techniques locaux. Des entretiens seront réalisés, ainsi que des parcours commentés et un exercice de cartographie participative. Le résultat de ce diagnostic participatif sera ensuite synthétisé et présenté sous la forme d'une exposition réalisée avec un groupe d'habitants et composée de panneaux accompagnés de séquences audio et vidéo qui permettront notamment la restitution de fragments d'entretiens réalisés en créole. Cette exposition servira de support pour lancer le débat dans le cadre des ateliers de restitution et discussion qui seront organisés durant la seconde phase du projet. Elle pourra ensuite être utilisée pour la valorisation et diffusion de projet de recherche-action dans la commune et au-delà, y compris après l'achèvement du projet. POPSU TERRITOIRES 47 FOIX Assumant le rôle structurant d'un territoire de faible densité, Foix (9863 habitants en 2016) est ville-centre de la nouvelle Communauté d'agglomération du Pays Foix Varilhes. Situé en piémont pyrénéen, parmi les plus petites préfectures de France, ce territoire partage de nombreux défis caractérisant les petites villes aujourd'hui. En particulier, la paupérisation de la population, la vacance du logement, les recompositions de l'emploi ou encore la qualité des espaces et des engagements associatifs ont intégré une stratégie énoncée récemment dans un projet territorial. A contrario le commerce de centre-ville reprend force et vigueur, le taux de vacance des commerces est passé de 24 % à 8 % en trois ans. Ville de Foix Relever le défi des transitions Dans le contexte de recomposition des politiques locales et en particulier communautaires, plusieurs défis apparaissent : accompagnement de la transition écologique et économique ­ notamment au regard de la restriction des finances publiques, du changement climatique, des nouvelles formes de tourisme ; insertion de la culture et des activités universitaires dans les stratégies de développement urbain ; requalification urbaine et de l'offre de logements. En termes de modalités d'action, de nouvelles collaborations (entre institutions, avec les partenaires privés, les habitants ou associations) sont également en cours de structuration ­ à l'instar du conseil de développement nouvellement créé. La culture comme levier de développement L'action culturelle est ici considérée comme levier du développement territorial et, en tant que telle, comme ressource locale ­ faisant l'objet de logiques d'activation mais aussi de tensions, voire de conflits ou de mise à distance. Secteur d'intervention publique et privée, l'action cultu- 48 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Norbert Meler Maire de Foix, VicePrésident de la Communauté d'agglomération Pays FoixVarilhes Pascale Canal Adjointe déléguée à la culture et aux animations Roger Sicre Président de la Communauté d'agglomération Pays Foix-Varilhes Thomas Fromentin Vice-Président de la Communauté d'agglomération Pays FoixVarilhes PROFESSIONNELS Carole Albanese Directrice de l'Estive, Scène nationale de Foix et de l'Ariège Nathalie Eychenne Directrice du Pôle culture, sport et solidarités de la Communauté d'agglomération Pays Foix-Varilhes Fabien Guichou Directeur du Pôle d'Agglomération Adolescence Jeunesse Information Prévention CHERCHEURS Mariette Sibertin-Blanc Responsable scientifique, Université Toulouse JeanJaurès ­ LISST Laurence Barthe Université Toulouse JeanJaurès ­ LISST 9 532 habitants 493,4 hab./km2 Ariège (09) relle est un support et objectif de bien vivre dans les territoires, ce qui mérite d'être qualifié. Le point de vue de l'offre en direction des jeunes et leurs pratiques, rarement pris en considération dans les projets territoriaux, est privilégié dans cette recherche. Les pratiques culturelles et artistiques sont à la fois émancipatrices pour les individus et ressorts de cohésion sociale pour les communautés locales. Toutefois, l'offre culturelle et artistique peut aussi être source de tensions, d'incompréhension de la part d'une population qui ne se retrouve pas dans ce qui est proposé, se sent à distance, ou même rejette les propositions. Le décalage entre l'offre publique et les pratiques jeunes peut être tout particulièrement fort ­ favorisant notamment des pratiques numériques, nomades et brouillant les limites entre espaces public et privé. de terrain, des entretiens ou des temps collectifs contributifs) apportent de la connaissance et sont aussi sources de questionnements et récepteurs de résultats au fil de la recherche ­ notamment par le biais d'un outil numérique. Après une première phase visant la connaissance de l'offre, la suite du projet valorisera la contribution directe des jeunes via la mobilisation des partenaires pour comprendre la réception et leurs pratiques, notamment dans l'espace public. Plusieurs temps d'échanges sont envisagés pour la diffusion de la connaissance. Par exemple, la présentation de résultats intermédiaires aura pour objectif de compléter les productions, et d'apporter, au-delà, des connaissances contextuelles lors de séances apprenantes. Des séances apprenantes pour confronter les entretiens La méthodologie vise à construire une connaissance dynamique, à savoir que les personnes ressources (rencontrées au cours des enquêtes POPSU TERRITOIRES 49 GUINGAMP Guingamp constitue un cas, qui tend à se généraliser, de petite ville qui connait de manière continue une lente érosion démographique, marquée à la fois par le vieillissement de sa population, une faible attractivité et un solde naturel négatif. Corollaire de cette situation, le centre-ville est marqué par des signes de ce délaissement : la vacance des logements y est en forte progression, une partie des bâtiments du centreancien connait des problématiques structurelles et infrastructurelles accentuant l'effet repoussoir auprès des nouveaux ménages. Le parc de logements existant est ainsi de moins en moins attractif ni adapté à la demande conduisant à accentuer la vacance et le développement de logements indignes ou dégradés. Les enjeux de l'habitat indigne dans une petite ville décroissante Telle que définie par la loi du 25 mars 2009, la notion d'indignité regroupe un ensemble de situations d'habitat présentant un risque pour la santé ou la sécurité des occupants ou des tiers. Constituant une réalité qui concerne aujourd'hui 900 000 à 1 300 000 personnes en France (Fondation Abbé Pierre, 2020), l'habitat indigne se concentre dans les centres anciens des grandes agglomérations mais n'épargne pas le reste du territoire, parfois de manière plus invisible : petites villes, bourgs anciens, espaces ruraux éloignés (rapport DIHAL, 2013). La commune de Guingamp, qui a perdu 25% de sa population en 40 ans compte aujourd'hui environ 13% de logements potentiellement indignes. Face aux impacts sanitaires et sociaux du mal logement, l'État et l'ensemble des acteurs locaux se mobilisent à travers la création d'une diversité de dispositifs censés lutter contre l'habitat insalubre. 50 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Philippe Le Goff Maire de Guingamp PROFESSIONNELS Delphine Aillaud Architecte DPLG, urbaniste et PAST en aménagement Jean-Pascal Josselin Urbaniste, directeur de l'IAUR CHERCHEURS Solène Gaudin Responsable scientifique, Université Rennes 2 ESO-Rennes Antonin Margier Responsable scientifique, Université Rennes 2 ESO-Rennes Jean-François Inserguet Université Rennes 2 - ESORennes Yankel Fijalkow ENSA Paris Val-de-Seine LAVUE Bruno Maresca Ancien directeur de recherche au CREDOC Viviane André Centre de recherche sur l'habitat - LAVUE Hélène Belanger Université du Québec à Montréal 6 895 habitants 2 022 hab./km² Côtes d'Armor (22) EN SAVOIR PLUS Podcast, Guingamp, le défi du logement, Dans la France des petites villes, Petites Villes de demain (ANCT) / POPSU Pour une adaptation des dispositifs de lutte contre l'habitat indigne aux enjeux locaux La communauté d'agglomération de Guingamp mène depuis de nombreuses années des actions de lutte contre l'habitat indigne incitatives envers les propriétaires et les porteurs de projet : OPAH-copropriétés (2013) et PIG « Énergie & Adaptation » (2015). À ce volet incitatif s'ajoute un volet coercitif ciblé sur le centre-ville qui vise à intervenir sur les immeubles les plus dégradés en situation de blocage : Opération de Restauration immobilière (ORI) et opérations de recyclage foncier. Ces dispositifs nationaux, souvent lourds et complexes, s'avèrent dans les faits rarement adaptés à l'ingénierie locale et difficilement mobilisables par les acteurs locaux, et certains défis restent prégnants sur le territoire de Guingamp (forte vacance résidentielle et commerciale). En effet, contrairement aux grandes villes où la lutte contre l'habitat indigne se présente dans un contexte de forte pression foncière et immobilière, les spécificités des petites villes en déprise nécessitent de repenser l'intervention des pouvoirs publics à l'échelle locale. Une approche interdisciplinaire de l'habitat indigne Dans la perspective d'identifier les ressorts de l'émergence de l'habitat indigne dans le contexte spécifique d'une petite ville en décroissance (vieillissement de la population, vacance préoccupante et insalubrité de logements) ainsi que l'évolution des formes de vulnérabilité résidentielle, ce programme associe les expertises des chercheurs de plusieurs disciplines (géographieaménagement, sociologie, droit, architecture) et d'étudiants de master. Des entretiens et des focus groups seront ainsi réalisés avec des responsables politiques et des acteurs de l'aménagement, des commerçants et des habitants. En partenariat avec les acteurs du territoire, ce programme vise ainsi à proposer des pistes d'intervention pour intégrer la lutte contre l'habitat indigne dans la cadre d'un projet intégré de territoire. POPSU TERRITOIRES 51 LAVALETTE TUDE DRONNE Lavalette Tude Dronne, un espace rural au sud d'Angoulême resté à l'écart des grandes dynamiques touristiques et métropolitaines, se retrouve aujourd'hui dans une nouvelle dynamique avec l'attrait récent pour les agglomérations moyennes et leurs couronnes. Comment la cohabitation entre de nouvelles populations et les habitants déjà là génèrent des usages, des lieux et des représentations collectives génératrices de projets territoriaux ? férentes influences, pas encore très marquées (proximité d'Angoulême et de Bordeaux, tourisme du nord Dordogne). On note cependant de nouveaux vecteurs de développement : des vecteurs endogènes avec l'émergence de projets locaux et la mise en place de politiques sectorielles, des vecteurs exogènes avec le desserrement métropolitain, la montée du télétravail pour certaines catégories professionnelles et donc de nouveaux liens avec les villes moyennes et métropoles les plus proches. Cependant, cet attrait pour la campagne n'est pas forcément synonyme de dynamisme local (du moins en ressenti). L'arrivée de populations un peu « hors-sol », avec des habitudes et des pratiques se déroulant en dehors du territoire de résidence, ne génère pas systématiquement de retombées positives pour l'ensemble du territoire. Un territoire en recherche d'identitité(s) collective(s) La communauté de commune de Lavalette Tude Dronne est issue d'une fusion récente de quatre communautés de communes. Cette fusion imposée n'a pas généré aujourd'hui de vision collective du territoire. Cette problématique de vision collective est d'autant plus délicate à saisir qu'il n'existe pas une hiérarchie urbaine nette (plusieurs villes entre 500 et 2 500 habitants) et que le terrain d'étude est soumis à dif52 POPSU TERRITOIRES Quels moments collectifs pour quels projets ? Ce manque de vision collective et de connaissance des habitudes des nouveaux arrivants réduit la capacité de la communauté de communes à dessiner des projets territoriaux. ÉLUS Jean-Yves Ambaud Président de la Communauté de Communes de Lavalette Tude Dronne PROFESSIONNELS Mathieu Zimmer Géographe urbaniste, Agence deux degrés ÉTUDIANTS Louise Odriozola Antoine Fouquet Tom Déjeans Master SGM de Sciences Po Bordeaux Noëlla Kersale Hélène Legrand Lisa-Marie Roca Marie Sarraute Master IAT de l'ensapBx CHERCHEURS Andy Smith Responsable scientifique, Sciences Po Bordeaux ­ Forum Urbain 17 941 habitants 23,7 hab./km² Charente (16) Quels projets ? Pour qui ? Où ? Le besoin d'éviter un éparpillement des projets sur le territoire nécessite de prioriser les lieux d'interventions et leurs retombées. Pour cela, il semble nécessaire de renouveler les outils d'analyse pour donner une vision actualisée des habitudes territoriales, notamment des rapports entre les différents espaces urbanisés et les espaces ruraux. Nous proposons donc d'enquêter sur les façons dont les nouveaux habitants utilisent le territoire, de repérer leurs modes de vie, leurs habitudes, et comment celles-ci peuvent se conjuguer aux modes de vie des habitants « historiques » et peuvent avoir des retombées locales positives. En dessinant la carte des pratiques, des habitudes, des modes de vie, nous chercherons surtout à dessiner la « carte des rendez-vous ». Nous appelons « rendez-vous » les moments et les lieux qui réunissent des publics différents et qui bénéficient d'une image positive. Nous pensons qu'en associant l'analyse des nouvelles habitudes d'un « territoire à la carte » avec celles davantage ancrées d'un territoire plus contraint, nous verrons comment ces mondes se croisent et comment ces croisements participent à une vision territoriale partagée et porteuse de projets. Dessiner la carte des rendez-vous locaux Nous programmons donc une première partie d'enquête portant sur la révélation croisée des initiatives citoyennes, des liens petites villes/espaces ruraux et petites villes/métropoles, et des modes de vie ruraux sous la forme d'une carte des rendez-vous locaux. Dans un second temps, nous établirons, à partir de cette cartographie des rendez-vous locaux, un outil de type tableau de bord pour orienter les stratégies de développement local et nous esquisserons une série d'actions à court, moyen et long terme pour construire autour de ces temps forts locaux. Porté par le Forum urbain, structure de valorisation de la recherche en sciences humaines et sociales sur la ville située à Bordeaux, le projet mobilise une équipe plurielle réunissant élu, chercheur, professionnel et des étudiants en science politique et en architecture issus des masters « Stratégies et Gouvernances Métropolitaines » (SGM) de Sciences Po Bordeaux et « Intelligence et Architecture des Territoires » (IAT) de l'Ecole nationale supérieure d'architecture et de paysage (ensapBx). POPSU TERRITOIRES 53 LE PORGE Le Porge est une commune littorale situéeen Gironde et constituée de 3289 habitants (INSEE, 2018). Avec un taux de variation annuel moyen de population de 4,1 % entre 2012 et 2017, Le Porge fait, aujourd'hui, figure de commune les plus attractives de la Gironde en raison, notamment, de sa situation géographique proche d'aménités paysagères remarquables telles que la forêt et l'océan ainsi que par sa proximité avec une métropole bordelaise en pleine expansion. Ses avantages comparatifs locaux en font, toutefois, une commune vulnérable, notamment, sur le plan environnemental compte tenu des effets engendrés par la pression urbaine sur l'artificialisation des sols ces dernières années. Bien que le cadre réglementaire donne les outils suffisants aux collectivités pour établir un projet de territoire, rares sont celles qui s'en saisissent par méconnaissance de l'intérêt de sa traduction spatiale et sociale. Cette recherche-action vise ainsi à susciter l'émergence d'un intérêt général entre les élus et le reste de la société civile afin de prendre en compte la dimension spatiale, sociale et temporelle de la vision commune des acteurs dans les différentes pièces du PLU. Elle cherche à tester une nouvelle méthode d'élaboration du PLU tournée vers une planification plus engageante pour les habitants, générant des qualités spécifiques provenant du territoire. Il s'agit donc de trouver sous quelles conditions méthodologiques le PADD puis le Règlement du PLU peuvent devenir un dispositif social avant d'être un dispositif technique. Les principaux postulats de cette rechercheaction sont les suivants : > Les collectivités ne saisissent pas toutes les possibilités offertes par le droit de l'urbanisme pour construire un projet à la hauteur de leurs ambitions, > Il existe une déconnexion entre la fabrication du PLU et les volontés individuelles, Du cadre réglementaire au projet de territoire : comment accompagner les petites villes dans l'élaboration de leur PLU pour une vision partagée entre les territoires et la société civile ? 54 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Sophie Brana Maire du Porge CHERCHEURS Ghislaine Deymier Responsable scientifique, Université de Bordeaux UMR PASSAGES Myriam Casamayor UMR PASSAGES, Agence d'urbanisme UA64 Francis Adolin Université de Bordeaux LACES Olivier Chatain ENSAP Bordeaux - UMR PASSAGES Anna Guillem UMR PASSAGES François Pouthier UMR PASSAGES André Suchet Université de Bordeaux LACES MEMBRES ASSOCIÉS Leïla BOURDIER Architecte-Urbaniste, Agence Atelier A2 Vincent DUBROCA Urbaniste, Agence KWBG 2 Timothé GENTY Architecte, Agence Sumli PROFESSIONNELS Marianne Boiron Chargée de mission pour la mairie du Porge 3 185 habitants 21,4 hab./km² Gironde (33) > L'application du cadre réglementaire ne suffit pas à garantir une qualité de vie et peut générer des conflits entre les acteurs du territoire, > La faisabilité d'une construction d'un projet de territoire partagé par et entre les habitants et les élus à partir d'une appropriation territoriale permet de partager les représentations collectives, Cette approche permettra d'apporter des éléments de réponses aux questions qui se posent, notamment, autour de la notion de « biens communs » pour les utilisateurs et les usagers du PLU. Ou encore, de celle qui fait « qualité architecturale, paysagère et de vie » pour les bénéficiaires. Comment peut-on élargir les préoccupations individuelles des habitants vers des considérations plus collectives puisqu'ils sont utilisateurs et bénéficiaires ? Comment peut-on intégrer les volontés d'un groupe d'habitants dans le cadre réglementaire d'un PLU ? La méthode repose sur une analyse historique et ethnologique du territoire communal fait par les habitants et une mise en partage des représentations des habitants (anciens et nouveaux) et des producteurs (aménageurs, élus, etc.), par une équipe de recherche composée d'universitaires et d'experts opérationnels. Cette mise en récit se déroule en quatre étapes. La première, permet à l'équipe de recherche de réaliser une première « immersion » dans la commune du Porge par le dialogue et l'écoute des habitants pour entamer, ensuite, une analyse plus approfondie des acteurs de la commune par la réalisation d'entretiens semi-directifs sous différentes formes (focus groupes et individuels) ayant pour objectif de faire émerger les premiers enjeux du territoire et les intérêts communs. La troisième phase s'attache à mieux saisir les désirs des habitants à définir un projet de territoire commun en leur proposant une programmation culturelle de trois balades urbaines. Enfin, la dernière phase du projet a pour objet la réalisation d'un séminaire de co-construction consacré à la mise en compatibilité du projet de territoire, issu de ces balades, avec le droit de l'urbanisme. Sous uelles conditions méthodologi ues le PADD puis le Règlement du PLU peuvent-ils devenir un dispositif social avant d'être un dispositif techni ue ? POPSU TERRITOIRES 55 LE TEIL La commune de Le Teil, en Ardèche, est concernée par plusieurs projets d'aménagement particulièrement importants : projet « coeur de ville », « Petite ville de demain », déviation de la route nationale, projet partenarial d'aménagement suite au séisme de 2019, projet d'élaboration d'un nouveau PLU. Dans ce contexte, la rechercheaction a pour but de questionner les récits sur Le Teil à partir des images et imaginaires produits par ses habitants et ses acteurs, et de saisir en quoi ces récits peuvent servir à alimenter les projets en cours et le projet de territoire. commune a enregistré une augmentation sensible de sa population sur la période récente et se caractérise par une population jeune. Malgré le déclin des activités traditionnelles et industrielles, sa situation de porte d'entrée de l'Ardèche méridionale à proximité de l'A7, fait de la commune un lieu de passage et demeure, à son échelle, un pôle de services publics, commercial et économique important. La commune doit cependant répondre à différentes problématiques en matière d'aménagement dont celle de son contournement routier (axe de la RN 102 vallée du Rhône - centre Ardèche), celle liée aux difficultés rencontrées par son centre-ville et celle, particulièrement importante, de sa reconstruction suite au séisme de 2019. Dans ce contexte, la commune du Teil est actuellement concernée par plusieurs opérations d'aménagement d'envergure. Une petite ville au coeur de grandes opérations d'aménagement La commune de Le Teil constitue l'un des pôles urbains structurant du Sud-Est de l'Ardèche, inscrit au sein de l'aire urbaine de Montélimar (Drôme) dans l'axe de la vallée du Rhône. Après avoir connu un léger déclin démographique, la Images et imaginaires : des fondements pour les projets d'aménagement du territoire Compte tenu des difficultés que rencontrent aujourd'hui certaines petites villes, la rechercheaction ambitionne de se pencher sur les ressorts 56 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Olivier Peverelli Maire de Le Teil Pascale Tolfo 1ère adjointe, Le Teil Bernard Noel adjoint au Maire, Le Teil Michel Galiana adjoint au Maire, Le Teil CHERCHEURS Frédéric Santamaria Responsable scientifique, Université Grenoble-Alpes Pacte Emmanuel Roux Université Grenoble-Alpes Pacte Pascal Mao Université Grenoble-Alpes Cermosem Mélodie Roche Université Grenoble-Alpes Cermosem Jérémie Caussanel Université Grenoble-Alpes Cermosem Nicolas Senil Université Grenoble-Alpes Cermosem Pierre-Antoine Landel Université Grenoble-Alpes Pacte PARTENAIRES Collège Marcel Chamontin, Le Teil Lycée polyvalent Xavier Mallet, Le Teil Centre Régional d'Information Jeunesse, Auvergne Rhône Alpes PROFESSIONNELS Emmanuel Buis Directeur général des services, Le Teil Valérie Gervais Directrice enfance/jeunesse, Le Teil Harmonie Dufraisse Chef de projet PPA postséisme, Communauté de communes Ardèche Rhône Coiron Nelly Audigier Chargée de mission Petite Ville de Demain, Le Teil François Vennin Chargé de mission, Préfecture de l'Ardèche Claire Poutaraud Bureau d'étude Agir en ville 8 677 habitants 326,3 hab./km² Ardèche (07) capables de faire identité territoriale, à même de « raconter » de nouveaux imaginaires et de porter des projets renouvelés. Les représentations mentales que se font les habitants, les usagers d'un territoire sont constitutives de l'image et de l'image de marque de ce dernier ; et ces images et imaginaires, telles des ressources territoriales « activables », sont importants pour une collectivité, pour le maintien de la population, pour l'installation de nouveaux résidents et de nouvelles activités commerciales ou productives, pour fonder des choix politiques et d'actions locales, pour établir, en somme, un projet de territoire. La recherche vise à montrer, à partir de l'exemple du Teil, que les images et imaginaires sont révélateurs des rapports à la ville et peuvent également servir de fondements aux projets d'aménagement et de développement du territoire. Il est proposé, en particulier, de s'intéresser au public « jeunes » dans leurs rapports à la fabrication de la ville. Cet objectif s'articule à la mise en oeuvre de plusieurs projets d'aménagement d'envergure qui sont susceptibles de modifier l'image de la commune à travers la reconfiguration de sa centralité et de sa situation vis-à-vis de son territoire d'insertion. Méthodologie Dans un premier temps, il est proposé de saisir les représentations, les images de la ville, passées, présentes, futures, attachées à la commune du Teil. Pour ce faire, plusieurs regards et représentations complémentaires seront étudiés :ceux issues des pratiques ordinaires de la ville et en particulier celles des jeunes ; ceux portés sur la ville par les habitants et acteurs des territoires voisins (intercommunalité, aire urbaine) ; ceux exprimés par des collectifs habitants, d'usagers, de citoyens dans le cadre de scènes institutionnalisées, d'exercices de démocratie participative et par des acteurs experts. Dans un second temps, les représentations seront étudiées au titre de leur contribution aux projets d'aménagement et de développement futurs. Il s'agira ainsi d'étudier les imaginaires produits par les publics jeunes, par les acteurs mobilisés pour rendre compte de nouveaux imaginaires partagés et de considérer ces derniers comme des contributions au projet de territoire et à la mise en oeuvre de futurs aménagements urbains. POPSU TERRITOIRES 57 L'ISLE-SUR-LA-SORGUE Pour exister sur son territoire, la commune de L'Isle-sur-la-Sorgue, située dans le département du Vaucluse et composée de 19483 habitants (INSEE 2015), s'est engagée en 2017 dans une démarche de marketing territorial : L'Isle-sur-la-Sorgue Village-monde. Le programme de recherche proposé ici vise à en interroger les principaux ressorts, les effets en terme de gouvernance territoriale tout comme les dynamiques de réception par la population locale. traction de clientèles nationale et/ou internationale mais aussi au niveau des enjeux de gouvernance métropolitains. Si la métropolisation d'Avignon (projet du Grand Delta rhodanien) et d'Aix-Marseille Provence est une composante essentielle de l'attractivité des territoires, la commune y voit aussi une menace due à la faiblesse d'image d'Avignon et à la montée en puissance de la Métropole d'Aix-Marseille Provence. Comment une petite ville arrive-t-elle - ou non - à mutualiser et développer des synergies fortes en termes de marque, d'offres, d'actions transversales, de communication, d'organisation ou de financement avec d'autres niveaux territoriaux plus importants ? Quelle gouvernance, quelle animation et quels supports peuvent être pensés et mis en place pour « trouver sa place » et faire vivre la démarche et le plan d'action associé ? L'équipe sera également attentive à analyser les fractures territoriales que peut porter en germe cette stratégie. Attractivité et inégalités territoriales Concernant la politique de marketing territorial impulsée par la commune, l'équipe a décidé de se concentrer plus particulièrement sur la stratégie d'innovation patrimoniale et culturelle, notamment celle en cours autour de la réhabilitation du centre historique, L'Isle-sur-laSorgue Village-monde. Il s'agit ainsi de questionner les impacts de cette stratégie en termes d'at- Au-delà des seuls in uenceurs : à la rencontre des nouveaux arrivants et des publics en marge 58 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Pierre Gonzalvez Maire de l'Isle-sur-la-Sorgue, Vice-Président du Conseil Départemental du Vaucluse PROFESSIONNELS David Albendea Directeur Habitat Environnement et Développement Durable, Mairie de l'Isle sur la Sorgue Géraldine Cautier Coordinatrice Isle-sur-laSorgue Village-monde Caroline Fischer Coordinatrice Isle-sur-laSorgue Village-monde François Guyonnet Directeur du patrimoine, Mairie de l'Isle-sur-la-Sorgue CHERCHEURS Magali Nonjon Responsable scientifique, IEP d'Aix-en-Provence ­ CHERPA Christèle Lagier Responsable scientifique, Avignon Université ­ LBNC Philippe Aldrin IEP d'Aix en Provence ­ CHERPA Jeanne Vermeirsche IEP d'Aix-en-ProvenceCHERPA 19 421 habitants 435,7 hab./km² Vaucluse (84) EN SAVOIR PLUS Film, Un marketing territorial pour tous, La série documentaire POPSU, 2020 Afin d'interroger les effets et les conditions de réussite de cette démarche territoriale, un focus sur les « nouveaux arrivants », coeur de cible des politiques d'attractivité, sera réalisé à travers l'élaboration d'un portrait socio-démographique de ces habitants. Il s'agit par ailleurs ici de dépasser la figure classique des « influenceurs » largement mobilisée dans la démarche pour s'intéresser à des catégories d'acteurs du territoire jusque-là peu ou pas impliqués : associations non directement mobilisées dans la réhabilitation du centre historique, populations paupérisées du centreville, nouveaux arrivants, populations vivant à la périphérie du périmètre « Village-monde », jeunes en difficulté sociale et professionnelle. Mise en place d'une ingénierie participative L'équipe de recherche a identifié plusieurs actions visant à la valorisation des travaux, dont l'association de filières universitaires (Sciences Po Aix / EJCAM, Université d'Avignon) ou la mise en place d'une ingénierie participative forte. Après des séries d'entretiens qualitatifs auprès de publics variés, trois focus group ont ainsi été organisés auprès des catégories de population « nouveaux arrivants », « jeunes en difficulté sociale et professionnelle, en marge de la démarche » et « ambassadeurs Village-monde ». Ils ont été suivis d'un Atelier citoyen, pensé comme un cadre privilégié pour échanger sur les enjeux clés du projet, avec les citoyens, les chercheurs et les acteurs de la commune, au cours duquel un avis citoyen a été produit sous la forme de fiches action, c'est-à-dire des propositions d'initiatives citoyennes pour penser la ville de demain. D'autres livrables sont également attendus : production de notes de synthèse, retours suite à l'organisation du Forum Hybride le 6 décembre 2019 pour présenter les premiers résultats de l'étude à l'ensemble des parties prenantes et permettre aux citoyens d'y expliquer « l'avis citoyen ». Afin de valoriser la parole citoyenne, les captations vidéos réalisées lors des différents temps d'action ont permis l'extraction de courts passages afin d'être intégrés à une application numérique de cartographie participative, USHAHIDI, présentée lors du Forum de co-construction (http://connect-citoyen.fr). POPSU TERRITOIRES 59 LODÈVE Lodève, 7426 habitants, sous-préfecture de l'Hérault en région Occitanie se situe à 45 kilomètres de la Métropole de Montpellier. Siège de la communauté de communes Lodévois et Larzac, elle est dotée d'un patrimoine bâti et naturel reconnu et d'un dynamisme culturel fort mais assez mal exploités. L'absence d'une ingénierie urbaine capable de proposer à l'ensemble des acteurs une lecture commune du territoire marque une désynchronisation entre l'ensemble des nombreuses actions, qu'elles proviennent de la collectivité ou des associations. de Lodève l'une des villes les plus pauvres du département. Ville multiculturelle, Lodève a vu l'arrivée d'une population immigrée en lien avec la Manufacture Nationale de tapis de la Savonnerie des Gobelins et plus récemment d'une population plus aisée de classe moyenne voire supérieure, majoritairement retraitée. Le parc de logements du centre ancien subit une vacance importante (17 %) essentiellement liée à une division des logements par les propriétaires pour en améliorer la rentabilité. Ces logements, en stock important, sont immédiatement disponibles et très abordables mais dégradés. Ce sont des « logements sociaux de fait », ce qui contribue à y accueillir une catégorie d'habitants précaires. Cette situation de pauvreté concentrée dans le centre-ville élargi a justifié le classement en quartier prioritaire « Politique de la ville ». Par ailleurs, contrairement à certaines communes du Pays Coeur d'Hérault et malgré un patrimoine bâti remarquable, Lodève présente une activité touristique faible, qui se traduit notamment par un manque d'établissements d'accueil, de services et d'activités orientés sur ses richesses. Lodève fait également face à un problème de Une fragilité multiforme Lodève fait face à une évasion commerciale qui reflète la situation économique globale de la ville. Malgré un panel socioprofessionnel assez diversifié, la part de chômeurs et de personnes inactives reste conséquente (29,5 %) et le taux de pauvreté y est très important (28,8 %), ce qui fait 60 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Gaëlle Lévêque Maire de Lodève CHERCHEURS Anne Sistel Responsable scientifique, École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Jean Planès École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Alexandre Neagu École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Khedidja Mamou École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM MEMBRES ASSOCIÉS Renaud Barrès Directeur du CAUE 34 Luc Doumenc Architecte, Association Patrick Geddes France Bernard Kohn Architecte, la Distillerie Catherine Bernie-Boissard Université de Nîmes ­ ARTDEV Bertrand Rétif École Nationale Supérieure d'Architecture de ClermontFerrand Gladys Champanay École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Flore Serayssol École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM 7 441 habitants 321,1 hab./km² Hérault (34) mobilités en particulier un manque de connexions avec l'ensemble des communes du Pays Coeur d'Hérault. territoriales, les associations, comme unités de la vie collective, et enfin les habitants comme experts de leur quotidien. Une démarche holisti ue pour de nouvelles perspectives Cette recherche-action vise à comprendre les mécaniques responsables de ces dysfonctionnements et envisager les perspectives au travers d'une démarche holistique. Plutôt que de concentrer notre regard sur un aspect, l'ambition est de réaliser une vision potentiellement diverse mais partagée par ses habitants, prolongeant la tradition initiée par Patrick Geddes, dans une recherche de dispositifs engageant la réflexion collective. L'évaluation des retombées des actions initiées ces dernières années par la commune (contrat de ville de 2015, concertations...) permettra d'envisager de nouvelles perspectives. Autoportrait collectif, la recherche-action vise à construire un diagnostic partagé par tous les acteurs de la ville. Il est donc essentiel de mettre en place une médiation entre les parties : la collectivité et les élus comme fédérateurs des stratégies Vers une Maison Commune Le diagnostic partagé et assorti de propositions fera l'objet d'ateliers de co-construction préfigurant une Maison Commune, véritable maison des habitants, ouverte à l'ensemble des acteurs et à la population. Les restitutions se feront par des expositions de projets d'étudiants architectes. POPSU TERRITOIRES 61 LONGUENÉE-EN-ANJOU Appartenant à la Communauté Urbaine Angers Loire Métropole, la commune nouvelle de Longuenée-en-Anjou ( 6 351 habitants ) est née de de la fusion en 2016 de quatre communes. L'étude de cas interroge le processus de fusion, et le vécu de ce nouveau territoire par celles et ceux qui l'animent au quotidien : habitants, élus, associations, entreprises, agents. Quelles sont les conditions d'adaptation des services au public, l'ajustement des habitudes et l'appropriation territoriale qui en découlent ? la Communauté Urbaine. Cela modifie-t-il les rapports de force au sein de la communauté ? Pour la commune elle-même, dont la taille reste relativement modeste, et de laquelle il ne se dégage pas un pôle villageois dominant, quelles sont les conséquences de ce changement d'échelle et de ces caractéristiques sur la gouvernance, l'identité et l'organisation territoriale des services ? Le choix de maintenir les quatre mairies déléguées peut-il être considéré comme un facteur d'acceptation du nouveau périmètre par ses habitants, ses usagers, ses citoyens ? L'appropriation de ce nouveau périmètre Les élus municipaux ont fait le choix de s'entourer dès le départ d'un cabinet conseil, pour les accompagner, préparer les agents municipaux comme la population au changement de périmètre. Cette méthode constitue-t-elle un exemple ? Dans leurs pratiques et représentations, comment les habitants, mais aussi les associations et les entreprises vivent-ils ce « nouveau » territoire ? Partant des points de vue de ces acteurs, dans quelle mesure la nouvelle cartographie commu- Un changement d'échelle : la fusion de 2016 On présente souvent comme motivation première des créations de communes nouvelles le maintien des dotations d'État et la réalisation d'économies d'échelle. Qu'en est-il ? La fusion, engagée au 1er janvier 2016, fait passer Longuenéeen-Anjou du 25e poids démographique (pour sa commune déléguée la plus peuplée) au 10e dans 62 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Jean-Pierre Hébé Maire de Longuenée-enAnjou Christophe Béchu Président de l'Agence d'Urbanisme de la Région Angevine, Maire d'Angers PROFESSIONNELS Stéphanie Hervieu Chargée d'études Solidarités, modes de vie, cohésion sociale, Agence d'Urbanisme de la Région Angevine Emmanuel Leguay Directeur Général des Services, Mairie de Longuenée-enAnjou Alexandra Le Provost Directrice Générale, Agence d'Urbanisme de la Région Angevine Isabelle Leulier-Ledoux Responsable du Pôle projets urbains, paysage, mobilité, Agence d'Urbanisme de la Région Angevine CHERCHEURS Annabelle Morel-Brochet Responsable scientifique, Université d'Angers ­ ESOAngers Emmanuel Bioteau Université d'Angers ­ ESOAngers Vincent Gaboriau Université d'Angers, Centre Jean Bodin ­ UPRES Isabelle Leroux-Rigamonti Université d'Angers, GRANEM ­ TEPP Martine Long Université d'Angers, Centre Jean Bodin ­ UPRES Jérôme Prugneau Université d'Angers ­ ESOAngers 6 331 habitants 118,3 hab./km² Maine-et-Loire (49) nale influence-t-elle l'accès aux services et équipements municipaux ? Quelles sont les incidences de cette création communale sur les périmètres d'intervention des associations, sur la carte et les transports scolaires ? En fonction des besoins de la population, comment s'organisent les pratiques et les mobilités quotidiennes à cette échelle ? Une en uête pour saisir les besoins des acteurs et des habitants Ce programme de recherche associe des chercheurs de différentes disciplines (géographie, droit, économie). Il s'enrichit des apports de chercheurs et/ou étudiants de masters, en sociologie et sciences de gestion. Une enquête menée en partenariat avec l'Agence d'Urbanisme de la Région Angevine et le CNFPT, auprès des agents des communes nouvelles de Maine-et-Loire permettra de mettre en exergue les changements intervenus dans la pratique de leur métier (nouvelle organisation, nouveau métier, spécialisation, déplacements, relation aux usagers). En parallèle, trois autres enquêtes seront conduites en direction (1) des agents socio-économiques de la commune ou concernés par elle, (2) de ses habitants, et (3) plus particulièrement des enfants et des jeunes. L'étude prendra soin de développer une approche différenciée du vécu et des besoins des habitants. Enfin, la méthodologie repose sur le recueil et l'analyse de documents de différentes natures de façon non seulement à alimenter le diagnostic de territoire, mais aussi à saisir les enjeux locaux, les incidences organisationnelles, financières et de gouvernance. POPSU TERRITOIRES 63 MAGNY-EN-VEXIN À 60 km du centre de Paris et 25 km de Cergy-Pontoise, Magny-en-Vexin est une petite ville historique de 5600 habitants, siège de la Communauté de communes « Vexin-Val-de-Seine », et adhérente au PNR du Vexin français. Elle est étudiée en tant que centre de son écosystème territorial, compris aussi bien dans un sens économique que dans un sens écologique. L'hypothèse soutenue est que l'avenir de la ville dépendra de la manière dont on saura articuler centralité urbaine et centralité territoriale. esquissent une réalité à deux visages : les mobilités sortantes dessinent une forme oblongue distendue par l'attractivité de la métropole, alors que les mobilités entrantes placent Magny au coeur d'un territoire rayonnant autour de la ville. Ces tendances expriment la réalité intermédiaire de Magny, entre passé, présent et avenir. D'une part la ville porte la trace de sa position historique dans son « finage », d'autre part, elle souffre d'une dépendance à la voiture due à l'attractivité de la métropole et entraînant l'éclatement des pratiques de consommation et de loisir. La valeur des lieux, levier de revitalisation Bien que Magny ne soit pas encore désertée par le commerce et l'emploi, sa centralité risque le délitement et une baisse de son attractivité. Notre hypothèse est que la valeur des lieux offre pourtant des leviers à un projet de revitalisation, à condition de s'appuyer sur les aspirations des citoyens plutôt que sur la simple conservation identitaire. Dans cette perspective, la recherche poursuivra trois objectifs. Au plan de l'enquête, il s'agira de mettre en évidence l'actualité et les Magny-en-Vexin, un territoire intermédiaire Magny-en-Vexin est à une distance de 20 à 35 km des villes moyennes de Beauvais, Vernon, Mantes-la-Jolie et Cergy-Pontoise. La ville voit sa croissance pavillonnaire commencer à la fin des années 1950. 60 ans plus tard, la population est multipliée par 2,5 et les déplacements quotidiens 64 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Luc Puech D'Alissac Maire de Magny-en-Vexin PROFESSIONNELS Fabrice Dubus Directeur Général des Services, commune de Magny-en-Vexin CHERCHEURS Luc Vilan Responsable scientifique, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles ­ LEAV Roberta Borghi Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles ­ LEAV Éric Chauvier École Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles ­ LEAV Roland Vidal École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles ­ LAREP Yves Petit-Berghem École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles ­ LAREP 5 653 habitants 403,2 hab./km² Val-d'Oise (95) dynamiques porteuses d'avenir. Au plan de l'action, il s'agira d'apporter au projet local le regard extérieur d'une expertise pluridisciplinaire afin de faciliter l'identification des blocages. Au plan de la montée en généralité, il s'agira de contribuer à l'interpellation des politiques publiques concernant les projets de territoire et les outils d'aide à la résilience des petites villes. Une démarche « hors les murs » et des en uêtes sectorielles La recherche repose sur l'expertise de l'équipe et le croisement des disciplines : architecture-urbanisme, sciences sociales et de l'environnement, géographie. Les trois champs problématiques identifiés seront explorés par l'étude des données locales, le relevé de terrain, le projet étudiant et l'entretien auprès des acteurs et habitants. Un atelier « hors les murs », en immersion, contribue en début de recherche à la connaissance des lieux et à l'interpellation des acteurs et des décideurs locaux. Une enquête auprès des agriculteurs visera à identifier les services rendus à la ville par l'agri- culture et les potentialités d'insertion de la production dans le marché local. L'analyse du patrimoine bâti et la rencontre des acteurs éclairera les contraintes et l'adaptabilité des types historiques à la demande contemporaine. L'enquête sur l'Aubette et sur la trame éco-paysagère de Magny interpellera les enjeux d'un espace naturel et de son écosystème à l'interface ville­territoire. Les enquêtes sectorielles convergeront vers un forum du projet local, lieu d'échange et d'acculturation entre acteurs, décideurs, chercheurs et citoyens. POPSU TERRITOIRES 65 MARSEILLAN Marseillan, commune de 7000 habitants, connaît une importante activité touristique qui multiplie la population de la commune par presque dix entre la saison basse et la haute saison. Sa population est donc largement composite, entre les habitants à l'année, les résidents secondaires réguliers et les touristes plus occasionnels mais extrêmement nombreux. Cette situation particulière pose des enjeux de gouvernance urbaine, en lien aux réseaux et aux projets d'aménagement. 8 000 habitants en hiver à près de 60 000 en été. Le cas de Marseillan est emblématique de très nombreuses petites et moyennes villes françaises où le tourisme constitue l'une des principales activités économiques. Ainsi, la commune s'organise de façon bicéphale entre Marseillan village dans les terres, à côté de l'étang de Thau, et Marseillan plage, la station balnéaire où se concentrent les résidences secondaires (présence de très gros campings). Hors saison, une gouvernance urbaine et une organisation à repenser Cette situation a des conséquences importantes en matière de gouvernance urbaine que la recherche vise à analyser. Il s'agit d'étudier les modalités d'organisation de l'action publique et de la gestion urbaine dans ce contexte d'une population à deux vitesses. Comment gérer une ville soumise à ces fluctuations saisonnières ? Quelles sont les conséquences sur les modes de vie des habitants, permanents comme occasionnels ? Comment organiser la ville dans ses ressorts techniques, liés à la gestion des réseaux d'eau, Une ville touristi ue soumise aux uctuations de population La forme urbaine de Marseillan et les temporalités de fonctionnement de cette commune sont très fortement influencées par le tourisme. Cette importante activité touristique de Marseillan induit de grandes variations démographiques saisonnières. La population y est presque multipliée par dix au plus fort de la saison, passant de 66 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Yves Michel Maire de Marseillan Jean-Claude Aragon Conseiller municipal, délégué aux travaux et aux services techniques CHERCHEURS Joël Idt Responsable scientifique, Université Paris-Est Marne-la-Vallée ­ Lab'Urba Jules Mathieu Meunier Lab'Urba Lucie Renou LATTS MEMBRES ASSOCIÉS Bruno Yvin Alphaville PROFESSIONNELS Fabrice Garcia Directeur de l'Urbanisme de Marseillan Michaël Gueylard Directeur général des services de Marseillan EN SAVOIR PLUS Film Une gestion urbaine à deux vitesses ?, La série documentaire POPSU, 2020 7 778 habitants 150,4 hab./km² Hérault (34) Carnet de territoire, Gérer la petite ville touristique. Marseillan (Hérault) face aux fluctuations démographiques saisonnières, Autrement, 2022 s Reportage, Emmanuel Du Bourg, 2022, disponible ur TERRA des déchets ? L'action publique urbaine s'exerce dans des situations radicalement différentes en saison et hors saison, ce qui pose des problèmes d'organisation très spécifiques et pèse sur les conditions de cette action. En outre, les équilibres sociopolitiques qui sous-tendent la vie de la commune sont significativement dépendants de cette situation. production de l'action publique dans un contexte de variations démographiques extrêmes. La coopération de recherche repose sur des rencontres régulières avec les acteurs locaux. Par ailleurs, la situation de Marseillan sera rapportée à celles d'autres villes au profil similaire, qui constitueront des études de cas secondaires à des fins comparatives. Une approche multisectorielle de la variation démographi ue Ce travail, basé sur des entretiens et des observations commentées par les acteurs, viendra ainsi interroger les paradoxes de l'action publique locale en situation de variation démographique extrême, sur des sujets aussi divers que l'aménagement urbain, la gestion des services urbains, les politiques touristiques, la gestion des équipements et des espaces publics, la régulation des marchés de l'habitat, les questions environnementales ou encore l'animation et la vie locale. Les élus locaux et les services de la collectivité contribuent, avec l'équipe de recherche, à mettre en exergue les problèmes spécifiques liés à la POPSU TERRITOIRES 67 MARTEL Martel se situe au coeur de la communauté de communes des Causses et Vallée de la Dordogne : c'est l'une des petites villes qui maillent le Nord du Lot. L'éloignement relatif des plus grandes agglomérations (Brive d'abord, puis Toulouse, Bordeaux et Limoges), couplé à l'essor du tourisme, questionnent les acteurs locaux quant au modèle de développement à privilégier et à l'accessibilité des services aux publics. Quelle organisation pour répondre aux besoins des populations ? Une partie de la solution résiderait-elle dans l'interterritorialité horizontale, à savoir dans les relations de complémentarité qu'entretiennent ces petites villes du Nord du Lot ? des populations nouvelles pour compenser le solde naturel négatif. Ensuite, le défi du maintien du niveau de services et d'équipements, dans un contexte de réduction de l'offre de services publics. Enfin, le défi économique, qui est d'éviter une spécialisation dans l'économie présentielle. En effet, l'accentuation du tourisme et de la dépendance aux flux de visiteurs dans la Vallée de la Dordogne en général, accroît les risques d'hypersaisonnalité et de transformation du bourg de Martel en produit. C'est précisément sur ces sujets que l'équipe municipale a été élue en 2020. De tels défis, communs à d'autres territoires de faibles densités, se traduisent là dans un contexte particulier : le Nord du Lot est maillé de 7 petites villes de 1000 à 3500 habitants qui présentent des offres d'emplois et de services relativement importantes, favorisant une certaine autonomie vis-à-vis d'agglomérations plus grandes. Plusieurs dé s courants pour un contexte particulier Martel tente de relever plusieurs défis. D'abord, le défi démographique, qui est de continuer à attirer L'accessibilité aux services pour uestionner l'inter-territorialité horizontale Les problématiques locales sont dès lors les suivantes : comment une petite ville comme Martel répond-elle à l'enjeu d'accessibilité aux services de 68 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Raphaël Daubet Maire de Martel, Président de la CDC des Causses et Vallée de la Dordogne, Conseiller Régional de la Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée André Roussilhes Maire délégué de Sousceyrac-en-Quercy, VicePrésident de la CDC des Causses et Vallée de la Dordogne, délégué à l'Urbanisme, Planification et Application du Droit des Sols PROFESSIONNELS Betty Bonhomme Cheffe de Projet LEADER du PETR Figeac Quercy Vallée de la Dordogne Marion Bonvarlet Chargée de Mission Développement Territorial du PETR Figeac Quercy Vallée de la Dordogne Laurianne De Champs 1 597 habitants 45,3 hab./km² Lot (46) Co-dirigeante du bureau d'études Relief urbanisme Paul Deshors Responsable des études au Service Prospective et Politiques de Développement Durable de la DDT du Lot Solène Guerinot Chargée de mission à Cauvaldor Expansion Marina Lin-Wee-Kuan Directrice Générale Adjointe à la Gestion de l'espace de la CDC Causses et Vallée de la Dordogne Brice Navereau Directeur du bureau d'études Echelles et Territoires Myriam Rachdi Co-dirigeante du bureau d'études Relief urbanisme Charline Sellam Chargée de mission de Ad'Occ, l'Agence de Développement Économique de la Région Occitanie. CHERCHEURS François Taulelle Responsable scientifique, Université Toulouse, Jean Jaurès ­ LISST Aurélio Labat Université Toulouse, JeanJaurès ­ LISST Patricia Panégos Université Toulouse ­ Jean Jaurès, LISST Sébastien Rayssac Université Toulouse, Jean Jaurès ­ LISST MEMBRE ASSOCIÉ Arnaud Maîtrepierre, Artiste photographe l'ensemble de ses populations, permanentes et de passage ? Car la réduction générale de l'offre de services aux publics, couplée localement à une tendance à cibler la clientèle touristique ­ entraînant une fermeture de nombreux services en basse saison ­, fragilise la centralité de Martel de novembre à mars, et ce toujours plus dans un contexte d'accentuation de la fréquentation touristique. En complément, toujours pour répondre aux besoins des populations : comment s'articulent les politiques publiques dans un tel contexte géographique ? Aux côtés d'une inter-territorialité verticale, unissant territoires d'échelons différents, apparaît dans la communauté de communes des Causses et Vallée de la Dordogne une inter-territorialité horizontale, entre petites villes et bassins de vie, qui s'observe plus rarement et dont on peut tirer des enseignements. La concertation au coeur du processus de recherche-action L'ensemble des acteurs du territoire est associé aux échanges. Pour animer la concertation et favoriser l'opérationnalité des préconisations d'amé- nagements dégagées, l'équipe de recherche est entourée de deux bureaux d'études : Echelles et Territoires et Relief urbanisme. Elle s'engage dès les prémisses du projet avec la constitution d'un comité de pilotage rassemblant élus et techniciens de la commune de Martel, de la communauté de communes des Causses et Vallée de la Dordogne, du PETR Figeac Quercy Vallée de la Dordogne, de la DDT du Lot et de la Région Occitanie. En second lieu, la concertation s'étend à tous les acteurs institutionnels et socio-professionnels locaux avec des ateliers participatifs, rencontres, balades où sont débattus les thèmes du tourisme et de l'économie, des services et de l'inter-territorialité. Pour compléter cette démarche, un artiste photographe accompagne plusieurs personnes dans leurs quotidiens durant plusieurs mois et, à travers une série de clichés, donne à voir les pratiques du territoire par une approche sensible. Une exposition des photos sur les murs du centreville de Martel permet de recueillir les réactions des habitants. POPSU TERRITOIRES 69 NOZAY La Communauté de Communes de Nozay en Loire-Atlantique est un territoire rural sous l'influence des métropoles nantaise et rennaise. Elle est aujourd'hui engagée dans une démarche d'appel à projet urbain innovant (APUI) intitulée « Réinventer Rural » qui vise à favoriser l'émergence de nouvelles formes d'habiter. La recherche entend livrer, par l'observation de l'implication des différents acteurs (élus, techniciens, promoteurs, bailleurs, concepteurs...), une analyse des vecteurs d'attractivité des territoires infra-métropolitains et des effets de ces nouveaux modes de fabrique urbaine dans ces territoires. 273,48 km2 (56 hab./km2). Entre 1999 et 2008, le territoire a connu une croissance démographique deux fois supérieure à la moyenne départementale (soit +2,8 % par an). Entre 2009 et 2014, la croissance diminue mais reste importante et très supérieure à la moyenne départementale (+1,6 % par an, soit +239 habitants/an). Depuis 2014, la tendance se poursuit, désormais plutôt portée par le solde naturel, même si le solde migratoire reste positif. Relire le premier « Réinventer Rural » L'APUI « Réinventer Rural », lancé en 2019 par La Communauté de Communes de Nozay vise à mettre en relation la collectivité et les opérateurs privés afin de favoriser la réalisation de programmes d'habitat de qualité sur plusieurs sites et sur chacune des sept communes. Ce projet intercommunal prévoit d'amorcer de nouveaux modes de fabrication du « vivre ensemble » dans les villages et à faire émerger des projets emblématiques favorisant l'attractivité et la visibilité de la Communauté de Communes. Deux innovations sont attendues Une intercommunalité en forte croissance Créée en 1995, la Communauté de Communes de Nozay regroupe sept communes : Abbaretz, La Grigonnais, Nozay, Puceul, Saffré, Treffieux, Vay : soit 15 756 habitants sur une surface de 70 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Claire Théveniau Présidente de la Communauté de Communes de Nozay PROFESSIONNELS Gilles Garry Directrice générale des services de la Communauté de Communes de Nozay CHERCHEURS Yvan Okotnikoff Responsable scientifique, ateliergeorges, École Nationale Supérieure d'Architecture de ParisBelleville ­ IPRAUS/UMR AUSser Charles Rives École Nationale Supérieure d'Architecture de la ville et des territoires Paris Est - OCS/ UMR AUSser - ateliergeorges André Lortie École Nationale Supérieure d'Architecture de ParisBelleville - IPRAUS/UMR AUSser Lolita Voisin École de nature et du paysage de Blois - INSA Centre Val de Loire - UMR CITERES, Université de Tours 15 756 habitants 56 hab./km² Loire-Atlantique (44) par le projet : l'une dans le mode constructif, l'autre dans la manière d'habiter. Le projet scientifique propose d'éclairer les raisons du choix d'un Appel à Projet Urbain Innovant (APUI) sur ce territoire rural et d'observer, à la lumière de ce nouvel outil, les mécanismes de l'attractivité résidentielle du territoire de Nozay. Il s'agit d'identifier les raisons du choix d'implication (pour les collectivités et les candidats opérateurs) ou d'implantation (pour les candidats preneurs) sur le territoire de l'EPCI d'abord, puis plus spécifiquement sur chacun des sept terrains mis à disposition par les sept communes. Cette analyse sera l'occasion d'élaborer une typologie des critères déterminants pour notre panel d'interlocuteurs, en s'appuyant notamment sur la perception des attributs quantifiables du territoire (prix, niveau d'équipement, disponibilité de l'infrastructure, distance vis-à-vis des centres urbains...) mais aussi ses attraits subjectifs (les autres vecteurs d'identités caractérisant l'offre urbaine que représente chacun des terrains mis à disposition par les communes). Une évaluation du dispositif Le corpus de recherche sera composé d'une part de l'analyse des documents produits lors des phases d'études successives sur le territoire communautaire allant de l'Atelier des territoires mené en 2016-2017 par l'agence Interland jusqu'aux réponses de l'APUI fin 2019 ; d'autre part des entretiens menés avec trois types d'acteurs impliqués dans ces réponses (élus et techniciens des communes, opérateurs, concepteurs et habitants), identifiés sur chacun des sites soit une trentaine d'entretiens. POPSU TERRITOIRES 71 PAYS DES ÉCRINS La Communauté de Commune du Pays d'Écrins (CCPE) est un territoire de montagne dont l'économie est basée principalement sur les revenus du tourisme, son agriculture a quasiment disparu et son patrimoine paysager est mondialement connu. L'évolution climatique pousse le territoire à s'adapter, notamment aux modifications du régime des aléas naturels et du régime nival, qui viennent directement questionner l'organisation du territoire extrêmement délicate à gérer, entre risques naturels et zones touristiques. économiques et sociales viennent discuter la politique gouvernementale. L'isolement de certains territoires amplifie ce constat, et ceci est d'autant plus vrai dans les Alpes du Sud qui se réchauffent de +1.5 à +1.7°C depuis 1950, présageant une quasi-disparition de la neige au printemps ainsi qu'une forte baisse des débits d'été et d'automne. Les conséquences attendues sont alarmantes, avec une augmentation des aléas naturels. Ces territoires sont en pleine transition. Celle-ci est souvent abordée sous l'angle focalisé de l'après-ski or, elle affecte l'ensemble des organisations territoriales (société locale, urbanisme, agriculture, etc.). Après un modèle fondé sur l'agropastoralisme, sur l'industrie, puis sur le tourisme du ski, quelle trajectoire sera prise cette foisci ? La CCPE est particulièrement concernée par ce contexte et constitue le terrain d'étude du projet. Le changement climati ue à l'oeuvre dans les territoires de montagne Dans un contexte de changement climatique, les aléas naturels ont tendance à augmenter. Les politiques sur les risques, sur le climat, sur les transitions, édictées à l'échelle nationale, s'appliquent difficilement à la réalité des territoires, dont les spécificités géographiques, climatiques, Vers une transition des montagnes durable ? Ces dernières décennies ont vu l'apparition d'initiatives durables ou d'innovations sociales, laissant penser qu'une transition des montagnes vers un système territorial plus durable est pos- 72 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Cyrille Drujon D'Astros Président de la Communauté de Commune du Pays des Écrins PROFESSIONNELS Amandine Crévolin Cabinet d'études sur la Gestion des risques naturels, Penon-Conseils Christelle Gaidatzis Médiatrice (scientifique, sociale, interculturelle...), Association Comet Xavier Desrouseaux Géomaticien Camille Bassuel Informaticien CHERCHEURS Aurélie Arnaud Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ LIEU Elise Beck Université Grenoble Alpes ­ PACTE Anouk Bonnemains Université de Lausanne ­ IGD Cécilia Claeys Aix-Marseille Université ­ LPED Mikaël Chambru Université Grenoble ­ GRESEC Cathy Krohmer Faculté d'Économie et de Gestion ­ LEST Vincent Vlès Université de Toulouse ­ CERTOP Ornella Zaza Aix-Marseille Université ­ LIEU 6 663 habitants 14,4 hab./km² Hautes-Alpes (05) sible, pas seulement focalisée sur l'écologie, l'économie -dont le rapprochement des métropoles- mais bien vers le triptyque société-environnement-économie. L'enjeu est ici d'aider à cheminer vers une trajectoire consensuelle élaborée sur les « récits territoriaux » étudiés sous l'angle des capacités et des vulnérabilités environnementales, mais également de l'innovation sociale et de l'appropriation du numérique, au service de la prévention des risques. partagée entre tous les acteurs du territoire permettant de coproduire des outils cartographiques facilitant le cheminement vers l'élaboration de projets territoriaux. Coconstruction de trajectoires La recherche-action se structure en quatre étapes, dont chacune mobilise des méthodes pluridisciplinaires. 1- L'analyse des documents de planification et réglementation ; 2- saisir l'imaginaire de la montagne de demain via une enquête sociologique ; 3- fort de ces analyses : mise en évidence des écarts/convergences entre le perçu, le mesuré et le réglementé qui seront cartographiés, afin de fabriquer des supports de coconstruction. 4- la coconstruction d'une trajectoire durable et POPSU TERRITOIRES 73 RIVE-DE-GIER Rive-de-Gier est une petite ville de près de 15 000 habitants de la Loire située entre les métropoles de Lyon et SaintEtienne, marquée par un riche passé industriel. Les acteurs locaux questionnent son avenir via une stratégie urbaine à horizons 2030 où les fragilités liées à la désindustrialisation (avec ses héritages en termes de pollution), un site contraignant et sa position intermétropolitaine, interrogent l'action publique. semble de problèmes plus spécifiques (site contraignant, crues du Gier, nuisances de l'A47, contamination des sols). Le stade intermédiaire de la transition engagée par Rive-de-Gier s'est incarné dans une politique de périurbanisation mise en oeuvre à la fin des 1990 pour enrayer les effets de la désindustrialisation et rompre avec l'image dégradée de la ville. Cette politique s'est concrétisée par la création de lotissements sur les coteaux verdoyants du territoire communal, à distance spatiale et sociale avec le fond de vallée urbanisé. Largement soutenue par la proximité des aires urbaines voisines de Lyon et SaintÉtienne, cette logique de développement par les périphéries est là aussi une caractéristique partagée par bon nombre de petites villes sous influence métropolitaine. Rive de Gier à la croisée des transitions Façonnée par l'exploitation du charbon et la verrerie, puis la sidérurgie, Rive-de-Gier subit depuis plusieurs décennies les effets de la désindustrialisation : décroissance démographique, élévation du taux de chômage, appauvrissement de la population, paupérisation du centre-ville, perte de vitesse du commerce de proximité, multiplication des friches urbaines et industrielles, etc. La commune est également confrontée à un en- Faire transition par l'observation des scénarios soutenus par la municipalité Il s'agit d'identifier les différents éléments de la stratégie urbaine soutenue par l'actuelle municipalité, pour ensuite questionner et mettre en débat la capacité de cet ensemble d'orientations à 74 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Vincent Bony Maire de Rive-de-Gier, VicePrésident de Saint-Etienne Métropole, Conseiller départemental CHERCHEURS Christelle Morel-Journel Responsable scientifique, Université Jean-Monnet Saint-Etienne ­ EVS Emmanuel Martinais Responsable scientifique, École Nationale des Travaux Publics de l'État ­ EVS François Duchêne École Nationale des Travaux Publics de l'État ­ EVS Georges Gay Université Jean Monnet Saint-Etienne ­ EVS Laurence Rocher Université Lyon 2 - EVS MEMBRES ASSOCIÉS Guillaume Balay Compositeur Laetitia Lardet Compositrice Léa Marchand Amadeus Rocket Impro Fanny Verrax Conseil en philosophie ­ médiation environnementale Eric Villemin Photographe PROFESSIONNELS Hugues Chalet Directeur général des services de Rive-de-Gier Nicolas Gourbière Directeur du cabinet du Maire EN SAVOIR PLUS 15 184 habitants 2 071,5 hab./km² Loire (42) Film, Penser la ville de demain par les transitions, La série documentaire POPSU, 2020 Carnet de territoire, Régénérer une petite ville. Rive de Gier au croisement des aires métropolitaines de Lyon et Saint-Etienne, Autrement, parution Automne 2022 faire transition dans le sens souhaité par les acteurs locaux et les populations directement concernées. Comment faire en sorte de placer, et maintenir sur la durée, ces actions non coordonnées mais en partie dépendantes les unes des autres sur une même trajectoire de transformation de la ville dans un contexte où les incertitudes restent nombreuses ? Comment s'assurer, dans le même temps, que cette trajectoire de transition reste acceptable et vivable par les principaux destinataires des projets (habitants « déjà-là », nouveaux habitants et acteurs collectifs locaux) ? par l'actuelle municipalité. Elle repose donc sur la sollicitation de publics variés (conseils citoyens, lycéens, commerçants, associations, etc.) pour les faire contribuer, par le biais de médiations artistiques, à l'élaboration de scénarios de transition émancipateurs et justes pour les habitants présents et à venir de Rive-de-Gier. Une ré exion collective sur la nalité des transitions en cours Nourrie par des travaux antérieurs et un intérêt pour Rive-de-Gier comme « laboratoire du capital », la recherche-action se donne pour objectifs la conduite d'un double diagnostic scientifique et sensible, sa mise en exposition artistique (photographies, chansons) publique et la construction de scénarios de transition pour approfondir, questionner et enrichir la stratégie urbaine soutenue POPSU TERRITOIRES 75 ROSCOFF À travers un projet de parc scientifique prenant appui sur la valorisation de l'activité de recherche de la Station Biologique de Roscoff (CNRS - Sorbonne Université), le PETR du Pays de Morlaix et les trois intercommunalités qui le composent (Morlaix Communauté, HautLéon Communauté, Communauté de communes du Pays de Landivisiau) réfléchissent à un développement territorial basé sur la science. La petite ville de Roscoff (Haut-Léon Communauté) et ses acteurs se retrouvent ainsi au coeur d'une réflexion sur les contours à donner à un projet de territoire cherchant à négocier son avenir au sein d'un plus vaste système agro-industriel régionalisé. petite ville dans la production de connaissances scientifiques ? La science peut-elle contribuer au développement de l'activité économique locale ? Ce projet vise à comprendre l'évolution des fonctions orchestrées par une petite ville dans la production et la valorisation de connaissances scientifiques à différentes échelles. La ville de Roscoff, dont la Station Biologique constitue un des principaux et plus anciens centres français et européen en biologie et écologie marine, servira de focale à cette démarche. Naturellement inscrite dans une diversité de partenariats et de réseaux, la Station s'est néanmoins longtemps concentrée sur ses seules missions de recherche fondamentale. Désormais, scientifiques et développeurs locaux interrogent les différents rôles que pourrait jouer cette institution en matière de développement territorial. En effet, des start-up essaimées du laboratoire naissent, des collaborations industrielles se développent et des acteurs économiques locaux sollicitent de manière croissante l'expertise de la Station. Ainsi, depuis 2014, les acteurs scientifiques et politiques travaillent de concert à la préfiguration du premier parc scientifique de l'hexagone dédié aux biotechno- La science, levier de renouveau économi ue pour les petites villes Quelles peuvent être les places occupées par une 76 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Jacques Edern Président de la communauté de commune du Haut-Léon Odile Thubert Montagne Maire de Roscoff PROFESSIONNELS Catherine Boyen Directrice de la Station Biologique de Roscoff Joy Toupet Chargée de mission Parc innovation Blue Valley, Pôle d'Equilibre Territorial et Rural du Pays de Morlaix CHERCHEURS Josselin Tallec Responsable scientifique, Université Grenoble Alpes ­ PACTE Bastien Bernela Université de Poitiers ­ CRIEF Flavie Ferchaud Université Paris-Est-Marnela-Vallée ­ LAB'URBA Marie Ferru Université de Poitiers ­ CRIEF Marion Maisonobe Panthéon Sorbonne ­ Géographie-Cités 3 404 habitants 549,9 hab./km² Finistère (29) EN SAVOIR PLUS Film, Petite ville à la pointe de la science, La série documentaire POPSU, 2021 logies marines. Les petites villes peuvent alors constituer des « centralités d'innovation ». Une inscription multiscalaire de la production scienti ue L'évolution récente de l'activité scientifique du site (ex : des publications, des programmes de recherche) et la valorisation économique de ses résultats (ex : des brevets, des collaborations industrielles) seront mises en perspective. Puis, en mobilisant une méthode mixte où dialogueront traitements quantitatifs de données et conduite d'entretiens, une analyse géographique longitudinale des relations scientifiques et industrielles du site sera réalisée. Des interdépendances mondialisées et organisées autour de la petite ville de Roscoff se dessineront alors, l'intérêt étant de comprendre l'émergence et l'évolution de relations pouvant constituer des ressources utiles au développement économique. Dans un second temps, la traduction de ces composantes de la vie sociale locale dans des dispositifs d'aménagement sera plus particulièrement investie. Le dimensionnement matériel (quelles infrastruc- tures déployer et pour qui ?) mais également immatériel (quels services et outils développer ?) du parc scientifique constituera le principal point d'ancrage d'un projet jetant les bases d'une réflexion sur les modalités d'accompagnement de nouveaux sentiers de développement d'un territoire amené comme dépendant de l'activité touristique et de l'industrie agro-alimentaire. L'étude de ce segment original de l'activité quotidienne des petites villes pourra ainsi esquisser quelques pistes de réflexions sur les conditions du développement d'une petite ville pensée en relation avec les « autres » territoires. POPSU TERRITOIRES 77 SAINT-LOUBÈS Située à 15 kilomètres de Bordeaux, Saint-Loubès est une petite ville en prise directe avec la demande de logement issue de la métropole bordelaise. Son récent essor démographique a engendré un éclatement de l'ancienne structure résidentielle au profit d'un espace urbain périphérique constitué de logements pavillonnaires, tout en accusant un déficit de logements locatifs sociaux. structure résidentielle et le développement d'un espace urbain périphérique, principalement constitué de logements pavillonnaires. En cela, on est en présence d'une situation archétypale propre à toute commune faisant l'objet de la pression de la demande en logements individuels en provenance d'une grande ville environnante. Les élus de cette commune ont décidé de réagir, en repensant globalement la politique d'aménagement et de logement à l'horizon 2030. Point de départ de la réflexion engagée : les conséquences de l'entrée en application depuis 2014 de la Loi pour l'Accès au Logement et un Urbanisme Rénové (ALUR), vis-à-vis de la demande toujours soutenue de constructions pavillonnaires. En effet, l'esprit de cette loi, qui est de densifier la ville et de limiter ainsi la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers, a également eu pour effet d'amplifier le phénomène de division parcellaire pour la construction de logements individuels supplémentaires. Saint-Loubès, petite ville sous in uence bordelaise Saint-Loubès est une commune attractive, comme en témoigne l'évolution de sa démographie ; au cours des cinquante dernières années, sa population a plus que triplé pour avoisiner aujourd'hui 10 000 habitants. La commune bénéficie de nombreux équipements et services. Elle est également desservie par un réseau autoroutier et ferré. En termes d'habitat, cette croissance s'est traduite par l'éclatement de l'ancienne Un scénario « gouverné » pour encourager la densité 78 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Emmanuelle Favre Maire de Saint-Loubès Marie Bova Maire-Adjointe en charge de l'urbanisme PROFESSIONNELS Amilcar Martily Responsable du service Urbanisme, Mairie de SaintLoubès CHERCHEURS Xavier Guillot Responsable scientifique, École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Bordeaux ­ Passages Julie Ambal École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Bordeaux ­ PAVE Julie Clerc Chargée de mission, Forum Urbain, Centre d'innovation sociétale sur la ville, Sciences Po Bordeaux EN SAVOIR PLUS 9 509 habitants 379,3 hab./km² Gironde (33) Carnet de territoire, Urbanité campagnarde. Le paysage, matrice d'un récit de transition à SaintLoubès (Gironde), Autrement, parution Automne 2022 Reportage, par Damien Carles, disponible sur TERRA, 2022 Il s'agit donc de limiter la division parcellaire en certains endroits tout en envisageant une certaine densité, par l'édification de petites opérations de logements locatifs sociaux ; cette densification ayant aussi pour vocation de consolider le centre bourg dans son rapport à la couronne résidentielle. La problématique centrale est celle de la qualité et de l'acceptabilité, sociale et spatiale, du processus de densification, en lien avec les choix politiques de Saint-Loubès. L'objectif est d'en identifier les conditions d'une mise en oeuvre vertueuse. C'est à ce niveau que seront saisies des « niches d'innovation radicale », permettant de créer les conditions d'un échange de savoirs et d'expertises pour co-écrire un récit partagé de cette transition « post-pavillonnaire ». il s'agit de réfléchir à l'opportunité de faire évoluer un ensemble de paramètres relevant de l'extension du foncier de son centre-bourg actuel, en lien avec la densification de sa couronne pavillonnaire ; ceci en s'appuyant sur une analyse du foncier effectuée par le bureau d'étude URBAM dans le cadre de la révision du plan local d'urbanisme de la commune. Un travail d'enquête de nature sociologique est conduit pour comprendre les représentations des acteurs (habitants, élus, services municipaux, concepteurs, bailleurs) par rapport à ces objectifs. A ces paramètres d'étude, s'ajoute une réflexion élargie sur l'évolution de l'ensemble du territoire de la commune, prenant en compte ses spécificités géographiques, économiques et paysagères. Une approche par le foncier : vers une densi cation vertueuse ? La recherche vise à accompagner la commune de Saint-Loubès dans la formulation d'une stratégie d'équité sociale et spatiale en termes d'habitat. En misant sur les capacités foncières de la commune et sur l'assentiment de ses habitants, Ce projet, financé par l'a-urba, Agence d'urbanisme Bordeaux métropole Aquitaine, est associé à POPSU Territoires. POPSU TERRITOIRES 79 THIZY-LES-BOURGS En France, les opérations de revitalisation de petites villes s'attachent souvent à résorber des problématiques « lourdes » en adoptant des récits « classiques » de l'attractivité et de la recherche de ressources externes. À Thizy-les-Bourgs et dans la Communauté de Communes de l'Ouest Rhodanien (COR), on constate aussi une dimension d'accueil de publics souvent considérés comme non prioritaires et vulnérables. Comment cette dimension intègre-t-elle le récit territorial, les diagnostics et les programmes de la maitrise d'ouvrage ? s'y repeuplent et les lotissements se multiplient. La commune construit depuis longtemps, une politique d'attractivité pour contrecarrer ses difficultés bien repérées et informées : démographiques (décroissance et vieillissement), sociales (paupérisation et chômage), économiques (désindustrialisation et dépendance), structurelles (vacances résidentielle et commerciale, centres vides). Cette politique s'appuie sur de nombreux programmes nationaux dont la communes et la COR ont pu être lauréates - AMI « revitalisation des centres-bourgs », dispositifs RHI, ORI, OPAH, ORT...-, démontrant un réel savoir-faire de leur part dans ce type d'exercice. Sous le récit classique de l'attractivité, argumenté par les documents programmatiques, se profile un récit « Off », celui de l'accueil de publics rejetés ailleurs. L'enjeu, pour les acteurs locaux, consiste bien à tenir ensemble l'apparent paradoxe entre attraction et accueil : entre capacité d'attirer « de l'extérieur » de nouvelles populations ou activités tout en intégrant au mieux « à l'intérieur » par une autre répartition et organisation. Le paradoxe des stratégies de la revitalisa tion : attractivité et/ou accueil ? Thizy-les-Bourgs se décrit comme un des « pôles intermédiaires structurants » de la Communauté d'Agglomération de l'Ouest rhodanien (COR). Ce territoire au Nord-Ouest de Lyon, sous l'influence indirecte de la métropole, constate la déprise de ses centres-bourgs, tandis que les villages ruraux Les beautés ordinaires comme ferment 80 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Martin Sotton Maire de Thizy-les-Bourgs ; 2e Vice-Président de la COR au Développement durable, transition écologique, TEPos et ENR Alain Servan ­ VicePrésident de la COR à la Politique de l'habitat, urbanisme et aménagement de l'espace ; Architecte de profession PROFESSIONNELS Valérie Lhéritier Responsable du service Habitat, aménagements urbains et politique de la ville (COR) CHERCHEURS Romain Lajarge Responsable scientifique, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Clémence Dupuis École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Stéphane David École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Franck Lebail École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Adrien Gey Chaire Territorialisation AE&CC Pétronille Blondon Chaire Territorialisation 6 027 habitants 136 hab./km² Rhône (69) de territoires accueillants L'accueil à Thizy-les-Bourgs se joue dans le contexte paradoxal d'une petite ville en déprise, mais qui se renouvelle, construit et aménage beaucoup. Ce territoire attire mais repousse aussi. Il est aimé mais quitté volontiers. Il porte l'espoir d'une attractivité en tant que territoire « collectif plutôt que compétitif » et d'une hospitalité manifeste. Il s'agira de montrer comment l'accueil participe de l'habitabilité : l'hypothèse défendue est que la petite ville, telle que vécue de l'intérieur, réclame de considérer les beautés ordinaires, discrètes et alternatives comme des ressources internes, pérennes et fiables. L'enjeu de cette recherche, partagé avec les acteurs locaux, est de considérer que les politiques d'aménagement auraient tout à gagner à intégrer dans leurs référentiels ce type d'arguments. Une en uête en uatre volets pour confronter les multiples formes du récit territorial La recherche devra mettre à jour les ressorts ar- gumentatifs et langagiers permettant de qualifier comment l'accueil rend « mieux » habitable le territoire. L'enquête, en 4 volets, confronte des propos complémentaires du même récit. > « Ce qu'il faut faire pour se rendre attractif » : les grandes opérations d'aménagement assumées, leur rhétorique, leurs formes et leurs intentions seront analysés par les documents programmatiques (1). > Des entretiens avec des élus et techniciens du territoire (2) serviront à bien comprendre la nature du système d'acteurs qui prévaut à cette politique ambitieuse et dynamique de revitalisation. > Le territoire s'habite aussi au quotidien et se révèle plus ou moins accueillant. Des questionnaires (3) réguliers à destination d'un panel représentatif permettront de le vérifier (en faisant participer des habitants à l'enquête). · L'enquête in situ (4) cherchera à mettre à jour (au cours d'immersions sur plusieurs jours, accompagnés de comédiens d'improvisation et d'architectes) des formes et leurs récits. Elle captera les propos tenus par des habitants habituellement non interviewés et les traces visibles de l'accueil et des beautés de Thizy-les-Bourgs. POPSU TERRITOIRES 81 TOURNUS Tournus, 5562 habitants, ville centre de la communauté de communes du Mâconnais-Tournugeois (15 866 habitants pour 24 communes) est située dans le département de Saône et Loire. Marquée depuis plus de trente ans par la désindustrialisation, la perte et le vieillissement de sa population, cette petite ville, en quête d'une nouvelle trajectoire de développement, s'appuie à la fois sur un tissu associatif dense et sur la coopération intercommunale pour structurer un projet de territoire soutenable. tonomie alimentaire du territoire ? L'alimentation est une expérience du quotidien qui touche aux dimensions de la sensibilité, de la sociabilité voire de l'opinion ; elle sera érigée en question démocratique de manière à générer un pouvoir d'agir individuel et collectif sur le devenir du territoire. Cela passe par le regroupement des initiatives locales, diverses et dispersées autour d'une recherche d'autonomie alimentaire fondée sur la mixité sociale, les solidarités de proximité, le développement de pratiques d'autoproduction à l'échelle de la ville de Tournus et de son bassin de vie. Aussi faire de la démocratie alimentaire un projet de développement commande-t-il différentes étapes de capacitation territoriale. Construire un système alimentaire local La recherche vise la construction d'un système alimentaire local intégrant les questions sociale, écologique et économique. C'est dans cette perspective que s'est noué le collectif de recherche action participative. Comment permettre l'accès de tous à une alimentation saine ? Comment développer une production locale qui favorise l'au- Saisir la uestion alimentaire par un diagnostic participatif Le premier temps est celui du diagnostic participatif qui définit comment des ressources et initiatives locales liées à l'alimentation peuvent faire l'objet d'une appropriation par un public élargi, l'enjeu se publicisant avec l'élargissement des publics au sein d'ateliers participatifs et forums 82 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Bertrand Veau Maire de Tournus Jean-Paul Pin Conseiller municipal délégué à la démocratie locale Christine Simoulin Maire-Adjointe au développement durable PROFESSIONNELS Marie-Pierre Berthier-Maître Directrice Générale des Services, Mairie de Tournus Marc Borrel Président, Economie Solidarité Partage Fanny Gonzalez Directrice, Economie Solidarité Partage Gérard Morin Président, Tournugeois vivant CHERCHEURS Dany Lapostolle Responsable scientifique, Université de Bourgogne Franche-Comté ­ THéMA Matthieu Duboys de Labarre AgroSup Dijon ­ CESAER Christophe Rynikiewicz Université de Bourgogne Franche-Comté ­ MSH Mathilde Ferrand Université de Lyon ­ LER Gaétan Mangin Université de Bourgogne Franche-Comté - MSH 5 562 habitants 222 hab./km² Saône-et-Loire (71) EN SAVOIR PLUS FIlm, L'alimentation, enjeu démocratique, La série documentaire POPSU, 2021 Ce film a été récompensé Trophée d'Argent aux Deauville Green Award 2022 et Lauréat du SPOT Festival 2022. hybrides qui se dérouleront dans des lieux identifiés sur l'ensemble du territoire intercommunal. Le deuxième temps sera consacré au déploiement des actions sur le territoire intercommunal et des arènes participatives s'y adossant (Ateliers cuisines, intervention de paysans pédagogues, atelier jardinage et préservation de la biodiversité avec divers publics, échange de savoirs selon les méthodes de l'éducation populaire, déploiement du maraichage bio et mise à disposition des terrains au service de l'économie sociale et solidaire). Le troisième temps restituera ce travail dans la co-rédaction d'un document référent sur l'un des volets essentiels d'un projet alimentaire territorial : la construction d'une citoyenneté active pour orienter le système alimentaire local vers plus de justice sociale et environnementale, une reconnexion entre alimentation et agriculture, l'identification des ressources pour un changement de modèle alimentaire. POPSU TERRITOIRES 83 VALLEE DE LA ROYA La situation de crise provoquée par les intempéries exceptionnelles d'octobre 2020 a rendu plus visibles les problématiques d'enclavement des territoires de la vallée de la Roya et a provoqué un effet levier pour l'émergence de nouvelles dynamiques socio-spatiales. La petite ligne ferroviaire reliant Nice à Tende, seule infrastructure peu endommagée, est devenue une véritable « ligne de vie » pour ces territoires, ravivant les mobilisations des habitants, société civile et élus pour son maintien. acteurs autres que le gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire, tels que collectivités, élus, citoyens et associations. Les espaces autour de la gare sont transformés en pôle d'échange intermodal improvisé (Breil-sur-Roya) ou font l'objet de réflexion pour être convertis en tiers lieu rural (Saint-Dalmas de Tende) ; le bâtiment de la gare est imaginé comme un lieu d'expérimentation d'habitat temporaire (Breil-sur-Roya). Ces pratiques offrent l'opportunité de porter un regard sur les infrastructures territoriales qui va au-delà d'une approche technico-économique de la mobilité et qui réinscrit la petite ligne ferroviaire au sein d'une dynamique socio-économique locale et d'une histoire propres à ce territoire. Le cas d'étude de la vallée de la Roya représente aussi l'occasion d'interroger plus largement l'avenir des petites lignes ferroviaires en France et leur potentiel de transformation au service des territoires qu'elles traversent. Les petites lignes ferroviaires, supports d'innovations socio-spatiales ? Depuis la catastrophe naturelle, la petite ligne et les gares sont devenues le support de pratiques quotidiennes et exceptionnelles portées par des 84 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Daniel Alberti Maire de la Brigue Brigitte Bresc Maire de Saorge Jean-Claude Guibal Président de la Communauté d'Agglomération de Riviera Française Sébastien Olharan Maire de Breil-sur-Roya Philippe Oudot Maire de Fontan Jean-Pierre Vassalo Maire de Tende PROFESSIONNELS Gabriele Salvia Atelier d'architecture et d'urbanisme Tiers LAB Marion Serre Atelier d'architecture et d'urbanisme Tiers LAB CHERCHEURS Angelo Bertoni Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ TELEMMe Ornella Zaza Aix-Marseille Université ­ LIEU Alpes Maritimes (06) Vers la construction d'une métro-montagne d'é uilibre La destruction des infrastructures routières et la dégradation du cadre naturel risquent toutefois de contribuer à la désertification des villages de la vallée et de fragiliser l'économie locale, principalement orientée vers le développement touristique. Cela invite à repenser une stratégie de développement capable de renforcer les liens entre la métropole niçoise et l'arrière-pays. Dans ce contexte, la notion de « métro-montagne », introduisant l'idée d'une réciprocité possible entre les ressources territoriales dont les métropoles profiteraient et l'ensemble des liens sociaux, fonctions et services métropolitains accessibles aux territoires de montagne, permet de porter un regard sur la grande échelle, questionnant le rapport entre la vallée de la Roya, les territoires métropolitains environnants et les territoires transfrontaliers. Ce regard propose ainsi de dépasser les oppositions dialogiques métropole-arrière-pays, ville-montagne, prédominancedépendance, centralité-marginalité, qui enferment trop souvent les territoires à l'intérieur de récits surplombants. Trois chantiers en dialogue Trois chantiers de recherche seront conduits et mis en dialogue. Un chantier théorique, fondé sur l'analyse des documents réglementaires (diagnostics, SCOT, PLU, projets récents et en cours, etc.) et la production théorique sur l'innovation sociale et le rapport montagne-métropole en aménagement ; un chantier empirique, qui explorera l'expérience des lieux, la compréhension des réseaux d'acteurs et la connaissance des récits sur la vallée, ainsi que des caractéristiques et temporalités des innovations socio-spatiales aujourd'hui à l'oeuvre ; un chantier opératoire, avec la mise en place d'un processus de recherche-action multi-acteurs et multi-sites, fondé sur des ateliers pédagogiques et un forum hybride, pour favoriser une vision partagée entre les acteurs institutionnels et la société civile. Une lecture photographique du territoire traversé par la petite ligne de train, permettra de construire un récit visuel rendant compte de l'expérience du paysage vécue par les usagers du train et les habitants de la vallée. POPSU TERRITOIRES 85 VILLERS-SEMEUSE Située dans la diagonale des faibles densités, Villers-Semeuse est une petite centralité dynamique peu dense du périurbain. Commune de 3 600 habitants, elle se trouve au sein la communauté d'agglomération Ardenne Métropole, créée en 2014, et initie un ensemble d'actions en faveur des mobilités bas-carbone. L'enjeu pour la commune : faire diminuer le nombre de foyers disposant de deux véhicules, une tendance qui s'accentue et est contraire à la volonté de faire évoluer les mobilités vers plus de sobriété. transition des pratiques de mobilité. Repenser les mobilités est perçu par la municipalité comme une nécessité pour s'inscrire dans le sillage des « villes apaisées » et « écologiquement responsables ». Cette politique consiste à la mise en oeuvre de deux types de dispositifs sur la commune, l'un en faveur des mobilités douces : pistes cyclables, parking vélo et l'autre en faveur des mobilités bas-carbone : projet de bus électrique, promotion des véhicules électriques, projet de véhicules en autopartage. Une réception inégale de ces mobilités alternatives Cependant, ces incitations se heurtent à des résistances car elles suscitent des inquiétudes et les changements de pratiques ne semblent pas aller de soi. Ainsi quelles transitions à la mobilité sont envisageables dans une commune périurbaine marquée par l'utilisation du véhicule individuel carboné ? Comment repenser les trajets quotidiens pour limiter la dépendance aux énergies fossiles ? Deux axes d'études seront privilégiés pour y répondre et penser la mobilité particulière des personnes. Au travers des dispo- Lutter contre le changement climati ue par l'o re de transports Villers-Semeuse est une commune engagée dans la lutte contre le changement climatique. Les transports représentant un des postes importants de dépenses énergétiques (32 % de la dépense énergétique finale en France), le maire a orienté une partie de ses actions pour une 86 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Jérémy Dupuy Maire de Villers-Semeuse, Vice-Président de la Communauté d'agglomération Ardenne Métropole, Conseiller départemental PROFESSIONNELS Bernard Dapogny Directeur, ENEDIS Anaïs Rocci Direction exécutive Prospective et Recherche, ADEME CHERCHEURS Céline Burger Responsable scientifique, Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER Jean Grosbellet Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER Sandra Mallet Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER Sébastien Piantoni Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER 3 604 habitants 512,7 hab./km² Ardennes (08) EN SAVOIR PLUS FIlm, Vers des mobilités décarbonnées, La série documentaire POPSU, 2021 sitifs incitant à la mobilité bas-carbone, la commune montre une volonté forte d'innover et d'impulser de nouveaux usages en matière de mobilité. Pour autant, la mise en oeuvre de ces dispositifs ne peut être décorrélée d'une analyse fine des pratiques des habitants afin de mieux appréhender si ces propositions sont en mesure de répondre aux attentes et aux besoins des Villersois. Ensuite, Villers-Semeuse est fortement dépendante de la communauté d'agglomération Ardenne Métropole avec plus de 50 % des trajets domicile-travail qui s'effectuent en direction de Charleville-Mézières. L'articulation des flux entre les deux communes est donc centrale. Cependant, les compétences en matière de mobilité sont partagées entre la commune et l'intercommunalité. Il convient alors de s'interroger sur les capabilités des acteurs du territoire à proposer des projets qui fassent sens aux deux échelles tout en tenant compte des habitants. Une approche par les prati ues habitantes et l'analyse de complémentarités interterritoriales Connaître les pratiques quotidiennes des habitants, étudier les flux et observer l'organisation des complémentarités à l'échelle du territoire sont des outils d'analyse qui permettront d'envisager les potentiels de changement des pratiques des habitants. Dans cette démarche, l'équipe de recherche sera soutenue par deux partenaires extérieurs, ENEDIS pour alimenter la réflexion sur le projet de véhicules en autopartage et l'ADEME pour participer au processus réflexif, de montée en généralité et en soutien à la valorisation. POPSU TERRITOIRES 87 VIRE Vire Normandie, commune nouvelle créée en 2016 issue de la réunion de huit communes, rassemble 18 000 habitants et 11 500 emplois. Ville de la reconstruction, elle se distingue par son économie avec un quart d'emplois industriels, un taux de chômage inférieur à la moyenne du département et à la moyenne nationale (7,7 % contre respectivement 8,7 % et 8,5 %). Cette résistance à la désindustrialisation rend ce territoire singulier, au regard d'autres petites villes. en l'absence de grands équipements structurants. Des entreprises importantes ont été créées et développées sur ce territoire comme Chatel (dans le domaine des transports), Guy Degrenne (arts de la table) ou la Normandise (alimentation pour chiens et chats). Vire est donc un creuset d'entrepreneuriat industriel, datant du XIXe siècle et qui perdure aujourd'hui. Repenser le lien entre ville moyenne et industrie La distinction de Vire Normandie en tant que lauréate des programmes Action Coeur de Ville (sur la redynamisation du centre-ville) et Territoire d'Industrie (sur le soutien aux projets de développement industriel) souligne les enjeux spécifiques liés au développement des villes moyennes, qui ont joué un rôle central dans l'industrialisation du pays. Si ce rapport entre industrie et villes petites et moyenne est souvent associé à l'image du déclin, des fermetures d'usines et des friches, Vire contredit cette trajectoire ; la singularité de Vire serait due à la qualité des interactions entre acteurs locaux publics et Vire Normandie, une ville nouvelle attractive pour ses emplois Terre d'entreprise, Vire Normandie possède un tissu économique important avec 167 emplois pour 100 actifs résidents, dans des industries diversifiées telles que la fabrication de denrées alimentaires, le travail des métaux ou le secteur des transports. Cette présence industrielle diversifiée fait toute la spécificité de Vire Normandie, et ce 88 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Marc Andreu Sabater Maire de Vire Normandie, Conseiller départemental, Président de la communauté de communes Intercom de la Vire au Noireau PROFESSIONNELS Annie Rossi Directrice générale des Services de la Commune nouvelle de Vire Normandie Marie-Jeanne Villeroy Conservatrice au Musée de Vire Normandie CHERCHEURS Gilles Crague Responsable scientifique, École des Ponts-Paristech ­ CIRED Denis Carré Université Paris-Nanterre ­ EconomiX Franck Nadaud CIRED 10 762 habitants 478 hab./km² Calvados (14) EN SAVOIR PLUS Reportage, par Arnaud Bouissou, disponible sur TERRA, 2022 privés et avec les territoires proches. Les décisions industrielles seront analysées ici comme un processus de décision collective, multi-agents, embarquant acteurs publics et privés. En outre, plusieurs champs de politiques publiques (emploi et accompagnement des restructurations, investissement dont recherche-développement, cadre urbain) peuvent interférer avec le développement industriel ; la recherche vise à montrer comment ces différents champs interfèrent ou non avec les dynamiques industrielles. d'une dynamique économique et organisationnelle particulière. Enfin, une enquête sur les politiques publiques sera menée par des entretiens auprès des institutions et des dispositifs publics. Les processus de développement des dynami ues économi ues Le projet place l'attention non pas sur les facteurs mais sur les processus de développement, à savoir sur la façon dont des projets d'entreprise naissent et se développent. Une analyse rétrospective du territoire depuis les années 1970 permettra tout d'abord de retracer les grandes dynamiques industrielles, en lien avec une analyse des interactions spatiales. Pour incarner ces trajectoires, une série de monographies sur les entreprises de Vire sera effectuée et rendra compte POPSU TERRITOIRES 89 VITRÉ Vitré, commune de 18 000 habitants, présente un cas devenu rare de petite ville dont la prospérité socioéconomique est basée sur une activité industrielle diversifiée et en croissance relativement continue depuis plusieurs décennies, contrastant avec l'image généralement renvoyée par les autres villes de cette strate urbaine en France. Elle affiche en effet le 4e taux de chômage le plus bas de France (5 % contre 9 % en France métropolitaine) ; comment expliquer cet îlot de prospérité ? certains pans de l'« industrie industrialisante ». Dans le cas de Vitré, cette singularité est notamment observable par une diminution du poids pris par la sphère présentielle alors que l'emploi augmente. L'étude identifiera les ressorts de ce succès industriel au-delà des facteurs classiques habituellement énoncés pour en rendre compte (comme la situation sur l'axe Rennes-Paris bien desservi par l'autoroute et le rail) qui ne sauraient suffire à expliquer le réveil d'une petite cité dont la population a longtemps stagné suite à la perte de ses fonctions traditionnelles de garnison et de sous-préfecture dans les années 1920. Malgré l'essor des industries agro-alimentaires lié au développement de l'agriculture intensive en Bretagne après-guerre, Vitré était encore donnée pour perdue en 1976 par la CFDT du fait de l'effondrement de son industrie ancienne du cuir, de la chaussure et du textile. Une success story industrielle Le cumul d'indicateurs favorables fait de Vitré un cas d'espèce, avec un quasi plein emploi obtenu par la forte densité d'emplois secondaires qui seraient a priori induits par l'industrie. Cette logique d'inversion des formes habituelles de développement des petites villes généralement tenues par l'économie résidentielle réhabilite Les ressorts de cette « anomalie » territoriale Comment appréhender les ressorts de cette « anomalie » territoriale et ses éventuelles capacités d'adaptation aux évolutions de la conjonc- 90 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Isabelle Le Callennec Maire de Vitré PROFESSIONNELS Clara Marchal Chef de projet mission Coeur de Ville, Commune de Vitré David Moy Directeur général des services techniques, Commune de Vitré CHERCHEURS Benoît Montabone Responsable scientifique, Université Rennes 2 ­ ESORennes Hélène Bailleul Université Rennes 2 ­ ESORennes Guy Baudelle Université Rennes 2 ­ ESORennes Magali Hardouin Université Rennes 2 ­ ESORennes Arnaud Lepetit Université Rennes 2 ­ ESORennes Agnès Lemoine Université Rennes 2 18 037 habitants 487,1 hab./km² Ille-et-Vilaine (35) EN SAVOIR PLUS Film, Peut-on parler d'un modèle vitréen ?, La série documentaire POPSU, 2020 ture économique ? Évoluant à la croisée d'ancrages locaux et d'organisations industrielles mondialisées, quelles sont les logiques spatiales qui animent ce territoire « industrieux » ? Il s'agit ainsi d'analyser les formes des systèmes d'acteurs territoriaux, de leurs actions et des dynamiques relationnelles qui pourront nous donner à voir les liens entre les intérêts des acteurs industriels et institutionnels à différentes échelles spatiales. Il sera également question d'interroger le rapport à la métropolisation de ce territoire, horizon d'interprétation des recompositions socio-économiques à partir duquel s'est construit l'essentiel des récentes orientations spatiales des politiques industrielles et des réformes institutionnelles des pouvoirs locaux. Le projet identifiera les relations avec les dynamiques de métropolisation voisines (Rennes, Laval) et s'interrogera sur les effets de débordement et les stratégies de concurrence dans les orientations politiques de développement. Retracer de façon longitudinale l'attractivité de Vitré À partir d'un travail d'archives, d'enquêtes et d'entretiens, l'étude cherchera à comprendre ce qui a fait l'attractivité du territoire de Vitré dans les 40 dernières années. On s'interrogera sur la durabilité du modèle et sa vulnérabilité face aux éventuelles évolutions politiques. En complément une étude sur le parc immobilier et l'accessibilité de Vitré seront également menées ; des ateliers d'étudiants interrogeront l'offre de formation sur le territoire et des scénarios prospectifs sur le tournant numérique de l'économie. POPSU TERRITOIRES 91 VOLONNE Volonne, commune de 1 650 habitants située dans les Alpes-de-HauteProvence, a initié en 2014 un projet de requalification du centre-bourg labellisé EcoQuartier et Quartier Durable Méditerranéen. La municipalité observe aujourd'hui comme un prolongement de cette dynamique dans l'ensemble du village où se développe une multitude d'initiatives portées par des habitants, qu'elle entend mieux comprendre pour pouvoir les accompagner et pérenniser ce mouvement de participation spontanée. menacés, et à la faveur du renouvellement de l'équipe municipale lors des élections de 2014, la commune s'est alors lancée dans un projet de requalification du centre bourg inscrit dans la démarche EcoQuartier. Si la recréation de lien social constituait l'un des objectifs de la démarche et des aménagements réalisés (maison de santé, logements sociaux...), la municipalité observe aujourd'hui comme un prolongement de cette dynamique dans l'ensemble du village où une multitude d'initiatives / démarches / projets, portés par des habitants (centrale photovoltaïque citoyenne, gratuiterie, jardins partagés, végétalisation spontanée d'espaces délaissés...), semble témoigner d'un essaimage / d'une diffusion / d'un effet tâche d'huile de l'EcoQuartier que la municipalité entend mieux cerner et accompagner. De l'Eco uartier à la multiplication des initiatives citoyennes Malgré un dynamisme associatif et une attractivité touristique réels, Volonne a connu, à partir du début des années 2000, un essoufflement marqué (fermeture de nombreux commerces de proximité et services publics ou de santé). Sentant sa vitalité et son dynamisme économique Eco uartier, initiatives citoyennes et action publi ue : uelles interactions ? La recherche vise alors à comprendre ces initiatives citoyennes en développement, interroger leur capacité d'interpellation de l'action pu- 92 POPSU TERRITOIRES ÉLUES Sandrine Cosserat Maire de Volonne Marie-Anne Muller Adjointe au village participatif PROFESSIONNELLE Mathilde Stoclin Chargée de mission environnement CHERCHEURES Séverine Bonnin-Oliveira Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ LIEU Émeline Hatt Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ LIEU 1 650 habitants 67 hab./km² Alpes-de-HauteProvence (04) EN SAVOIR PLUS Document, Livret de la participation citoyenne disponible sur le site internet blique et leur éventuelle intégration par celle-ci. Il s'agit à la fois de savoir si la dynamique de l'EcoQuartier a participé (et comment ?) à l'émergence et/ou à la diffusion des initiatives citoyennes, et dans quelle mesure la collectivité peut les accompagner et les intégrer à l'action publique pour contribuer à l'émergence d'un village participatif. Pour cela, la recherche travaille à caractériser les initiatives citoyennes, quel qu'en soit le niveau d'avancement, pour en dresser un état des lieux ; formuler les besoins et/ou attentes des acteurs locaux (porteurs de projets comme acteurs publics) vis-à-vis de ces initiatives, préalable à leur possible / nécessaire accompagnement ; engager une réflexion sur l'avenir de ces pratiques en questionnant leur pérennisation / élargissement sur le long terme et à d'autres échelles. Pour cela, l'état des lieux des initiatives citoyennes, réalisé sur la base d'une approche qualitative (recherche documentaire, entretiens, observation de terrain), alimentera un temps d'échange visant à mettre en débat les attentes des porteurs et faire émerger des modalités d'accompagnement différenciées. Cela dessinera les contours du « livret du village participatif » : conçu comme un catalogue de l'existant, un mode d'emploi pour accompagner de nouveaux porteurs potentiels et un marqueur du lien entre initiatives citoyennes et action publique, il fera l'objet de plusieurs ateliers participatifs de coproduction afin d'élaborer cet outil visant à faire connaître et encourager le développement des initiatives citoyennes à Volonne et au-delà. La co-construction d'un livret du village participatif Autant de chantiers qui alimenteront l'élaboration d'un livret du village participatif, horizon de la recherche-action. POPSU TERRITOIRES 93 XERTIGNY Commune rurale, Xertigny est située au sud du département des Vosges. Elle est membre de la Communauté d'Agglomérations d'Epinal, formée de 78 communes et de 116 332 habitants. Territoire vieillissant et en déprise, le département des Vosges est le plus âgé de Lorraine, et la commune de Xertigny connait une perte du nombre de ses habitants. Le passé industriel en déclin de la commune contribue à cette dynamique. riques et de pôles de proximité ruraux. Dans ce contexte, certaines communes s'inscrivent dans des projets liés à l'habitat senior : à l'image de Xertigny qui connait par ailleurs une baisse de sa population, et s'est engagée dans une politique de revitalisation de son bourg (lauréate « revitalisation des bourgs-centres » initiée en 2018 par l'Etat et le Conseil Départemental). À Xertigny, pour augmenter la capacité d'accueil et la qualité de vie des résidents, la construction d'un nouvel EHPAD a débuté depuis 2018 sur la commune. L'ancien EHPAD est au coeur d'un projet de requalification, qui pourrait se matérialiser par une résidence pour séniors autonomes et l'accueil de jeunes publics. Un territoire vieillissant A l'échelle de la CA d'Epinal, les projections de l'INSEE prévoient une baisse de la population et une augmentation du taux de seniors qui atteindrait 32 % en 2027 contre 25,1 % en 2013. Le coeur de l'agglomération (Epinal-Golbey-Capavenir Vosges) constitué de 43 688 habitants concentre les emplois et les équipements structurants. Le reste du territoire plus hétérogène s'organise autour de bourgs urbains périphé- Parcours résidentiels et stratégies mises en place par les seniors La recherche-action ambitionne de mettre en perspective les parcours des personnes âgées avec les stratégies et projets d'aménagement du territoire portés par les acteurs (élus, techniciens, associations, etc.). Cet objectif se décline en deux dimensions : analyser les parcours de vie des per- 94 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Véronique Marcot Maire de Xertigny Roger Alemani Vice-Président en charge de l'habitat, Communauté d'agglomération d'Epinal Jean-Claude Moretton Vice-président aux affaires sociales, Communauté d'agglomération d'Epinal PROFESSIONNELS Hervé Vanlaer Directeur régional de l'environnement, de l'aménagement et du logement, DREAL Grand Est Lise-Marie Heiderich Directrice Générale des Services de Xertigny Florence Lahache Chargée de mission habitat, Communauté d'agglomération d'Epinal Armelle Lajaunie Chargée de mission DREAL Grand Est Maryline Sartori Chargée de l'animation des politiques territoriales d'aménagement, DDT des Vosges CHERCHEURS Frédéric Balard Responsable scientifique, Université de Lorraine ­ 2L2S Elsa Martin Responsable scientifique, Université de Lorraine ­ 2L2S Johan Freichel Ingénieur d'étude, 2L2S EN SAVOIR PLUS Film, Bien vieillir dans un territoire rural, La série documentaire POPSU 2 611 habitants 52 hab./km² Vosges (88) Carnet de territoire, Habiter et vieillir. Trajectoires résidentielles à Xertigny (Vosges), Autrement, 2022 Reportage, par Emmanuel Du Bourg, disponible sur TERRA, 2022 sonnes âgées du territoire pour saisir les stratégies et arrangements mis en oeuvre ou envisagés en fonction des contraintes et des leviers vécus et perçus, et ensuite comprendre comment le territoire et ses caractéristiques (contexte rural, offre marchande et de santé, aménagements urbains, vieillissement et déclin démographique) sont appréhendés par les gestionnaires du territoire (élu, techniciens). À cet égard, la question du logement des personnes âgées est au centre de la recherche et s'articule à celle de l'aménagement du territoire. Il s'agit d'analyser les parcours des habitants âgés pour considérer les mécanismes (dont les politiques et innovations locales) qui jouent sur les trajectoires résidentielles. A partir de l'analyse de ces mécanismes, la recherche-action doit permettre des pistes de recommandations pour les acteurs du territoire dans un contexte de revitalisation plus large du bourg. revue de littérature sur le sujet et mener une veille documentaire à l'échelle locale ; réaliser des entretiens avec les élus et les responsables en charge des questions de vieillissement et de territoire pour mieux cerner l'articulation entre vieillissement et aménagement du territoire ; mener des entretiens avec les personnes âgées pour rendre compte de leurs parcours de vie, trajectoires résidentielles et leurs attentes à l'égard du territoire (logements, aménités urbaines, etc.). Deux phases d'entretiens avec les acteurs et les populations âgées Les dispositifs méthodologiques envisagés s'échelonneront selon trois entrées : établir une POPSU TERRITOIRES 95 L'ÉQUIPE POPSU Le programme POPSU Territoires est opéré par le Groupement d'intérêt public Europe des projets architecturaux et urbains (GIP EPAU). Jean-Baptiste Marie Directeur Général de l'Europe des projets architecturaux et urbains jean-baptiste.marie@developpementdurable.gouv.fr + 33 (0)1 40 81 24 68 Nicolas Maisetti Directeur du programme POPSU Métropoles nicolas.maisetti@developpementdurable.gouv.fr +33 (0)6 84 39 66 31 Hélène Milet Directrice du programme helene.milet@developpementdurable.gouv.fr + 33 (0)1 40 81 93 27 Florentin Cornée Chargé de missions florentin.cornée@developpementdurable.gouv.fr +33 (0)1 40 81 91 26 Pacôme Bertrand Chargée de missions POPSU Territoires pacome.bertrand@developpementdurable.gouv.fr + 33 (0)7 87 38 11 82 Fabienne Dran Assistante de direction fabienne.dran@developpement-durable.gouv.fr + 33 (0)1 40 81 93 27 96 POPSU TERRITOIRES LE CONSEIL STRATÉGIQUE PRÉSIDENT Jean-Marc Offner Directeur général de l'a-urba, agence d'urbanisme Bordeaux Métropole ­ Aquitaine MEMBRES Alain Bourdin Professeur des Universités, École d'Urbanisme de Paris Jean-Baptiste Butlen Sous-directeur de l'Aménagement durable, Ministère de la Transition écologique et solidaire, Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Sébastien Chambe Directeur Général Adjoint de la Métropole du Grand Lyon Gilles Pinson Professeur des Universités, Sciences Po Bordeaux Hélène Reigner Professeure des universités, Institut d'Urbanisme et de l'Aménagement Régional, Aix-Marseille Université, Responsable scientifique POPSU Territoires Agnès Reiner Directrice générale déléguée à l'appui opérationnel et stratégique de l'Agence nationale de la cohésion des territoires Catherine Chevillot Présidente de la Cité de l'architecture et du patrimoine Nathalie Roseau Directrice de recherche à l'Ecole des Ponts ParisTech Aurélie Cousi Directrice, adjointe au directeur général des patrimoines, chargée de l'architecture, Ministère de la Culture Marie-Christine Jaillet Directrice de recherche au CNRS (LISST-Cieu), Présidente du Conseil de développement de Toulouse Métropole, Responsable scientifique du programme POPSU Métropoles Jean-Baptiste Marie Professeur à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Clermont-Ferrand, Directeur de l'EPAU, Ministère de la Transition écologique, Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Emmanuel Rouède Directeur général des services de Grenoble Franck Scherrer Professeur titulaire en urbanisme, Vice-recteur associé à la recherche, à la découverte, à la création et à l'innovation, Université de Montréal Martin Vanier Professeur des universités, Ecole d'Urbanisme de Paris Sandra Marsaud Députée de la 2e circonscription de la Charente Michel Vayssié Directeur général des services de Bordeaux Métropole Hélène Peskine Secrétaire permanente du Plan urbanisme construction architecture, Ministère de la Transition écologique et solidaire, Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Pierre Veltz Directeur de recherche, IHEDATE POPSU TERRITOIRES 97 LE COLLÈGE DES PARTENAIRES Sont partenaires du programme POPSU Territoires : La Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature (DGALN) élabore, anime et évalue les politiques de l'urbanisme, de la construction, du logement, des paysages, de la biodiversité, de l'eau et des substances minérales non énergétiques. Elle s'organise autour de deux directions : 1) la Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages (DHUP), qui favorise un aménagement durable sur tous les types de territoires en veillant à ce que les documents de planification et les opérations d'aménagement répondent aux besoins des populations et intègrent les enjeux de développement durable et en particulier ceux relatifs au logement. 2) la Direction de l'eau et de la biodiversité (DEB), dont la mission première est l'évaluation et la mise en oeuvre des politiques de l'eau, des espaces naturels, de la biodiversité terrestre et marine et des ressources minérales non énergétiques en vue de garantir la préservation et un usage équilibré de ces ressources.. Le Plan urbanisme construction architecture est un service interministériel de recherche et d'expérimentation créé en 1998 afin de faire progresser les connaissances sur les territoires et les villes et éclairer l'action publique. Rattaché à la Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature au Ministère de la Transition écologique et au Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, il initie des programmes de recherche-action, d'expérimentation et apporte son soutien à l'innovation et à la valorisation dans les domaines de l'aménagement des territoires, de l'urbanisme, de l'habitat, de l'architecture et de la construction. Petites villes de demain est un programme national, lancé le 1er octobre 2020 par Jacqueline Gourault, Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et piloté par l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires. Il vise à améliorer les conditions de vie des habitants des petites communes et des territoires alentour, en accompagnant les collectivités dans des trajectoires dynamiques et respectueuses de l'environnement. Le programme a pour objectif de renforcer les moyens des élus des villes et leurs intercommunalités de moins de 20 000 habitants exerçant des fonctions de centralités pour bâtir et concrétiser les moyens de concrétiser leurs projets de territoire, tout au long de leur mandat, jusqu'à 2026. L'Agence Nationale de la Cohésion des territoires (ANCT) appuie et conseille le Gouvernement dans ses politiques de lutte contre les inégalités territoriales et de soutien au développement des territoires. Elle assure la conception et l'animation des politiques de la ville et d'aménagement du territoire avec les acteurs locaux et les citoyens. Pour répondre aux mutations économiques et sociales, l'ANCT mène une activité de prospective afin d'orienter les politiques publiques et elle aide les territoires, notamment les plus fragiles, à développer leur potentiel en stimulant l'activité économique, en accompagnant la transition écologique et en promouvant l'expérimentation et l'innovation. 98 POPSU TERRITOIRES La Banque des Territoires est un des cinq métiers de la Caisse des Dépôts. Elle propose des solutions sur-mesure de conseil et de financement en prêts et en investissement pour répondre aux besoins des collectivités locales, des organismes de logement social, des entreprises publiques locales et des professions juridiques. Grand pôle financier public, elle accompagne les grands projets innovants sur tous les territoires et soutient ceux qui contribuent à organiser les indispensables interactions entre les Métropoles, les villes moyennes et la ruralité. Le Réseau Rural Français est une initiative européenne, intégrée à la politique agricole commune (PAC) et financée par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER). Lieu de co-construction, le réseau rural national fédère les réseaux ruraux régionaux et contribue aux réflexions, échanges et débats sur les territoires ruraux et les politiques utiles à leur développement. Il facilite le dialogue entre acteurs et valorise les bonnes pratiques locales pour parvenir à un développement rural intelligent, rural et inclusif. L'Union européenne est une association volontaire d'États européens (27 aujourd'hui). Elle existe juridiquement depuis le traité de Maastricht et constitue à ce jour une organisation unique. L'Union européenne (UE) est composée d'États membres qui se sont regroupés dans les domaines économique et politique, afin d'assurer le maintien de la paix en Europe et de favoriser le progrès économique et social . Le Commissariat du Massif Central met en oeuvre la politique de massif. Il a un rôle transversal, à la fois interrégional et interministériel. Il assure l'interface entre les acteurs du massif (publics et privés) et l'État, et a pour mission de préparer, de suivre et d'exécuter au titre de l'État la convention interrégionale de massif. Il assure également le secrétariat du comité de massif et joue également un rôle important d'animation et de conseil. Le Bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, au sein de la Direction générale des patrimoines du Ministère de la Culture qui assure notamment la protection et la conservation modernisée du patrimoine, valorise les oeuvres du passé et du présent auprès de tous les publics et favorise la création et la qualité architecturales. La Cité de l'architecture et du patrimoine est un centre d'architecture dont la mission est d'assurer la promotion de l'architecture française en France et à l'étranger, et de faire découvrir les oeuvres emblématiques du patrimoine architectural français et la création contemporaine internationale. L'Institut CDC pour la Recherche est un programme de la Caisse des dépôts et consignations, au sein du Département de la Stratégie, qui a pour objet le soutien à des travaux de recherche dans les champs d'intervention stratégiques du groupe Caisse des Dépôts. Il contribue à de nouveaux travaux en articulation avec les questionnements opérationnels du Groupe et intervient de façon transversale à partir de la recherche entre les différents métiers. Il organise la valorisation des résultats dans le cadre de contributions au débat public. Il nourrit enfin la réflexion stratégique interne à partir des nouvelles tendances identifiées dans le secteur de la recherche. POPSU TERRITOIRES 99 A'urba est l'agence d'urbanisme de Bordeaux Métropole Aquitaine. Outil stratégique de développement des territoires bordelais, girondins et aquitains, A'urba éclaire les responsables locaux dans la conception, l'élaboration et la mise en oeuvre de leurs projets et de leurs politiques publiques. Elle est dirigée par Jean-Marc Offner depuis 2009. L'Atelier Energie et Territoires est créé en 2012 par EDF. C'est un laboratoire d'idées, d'études et de recherches. A la fois lieu de rencontres et de débats, il invite les acteurs des villes et des collectivités à mieux comprendre les transformations énergétiques à l'oeuvre et suggère des propositions concrètes pour faire de l'énergie un moteur d'attractivité du territoire. Avec l'appui de son comité scientifique et de ses partenaires, l'Atelier offre une longueur d'avance aux décideurs territoriaux pour une gestion éclairée et responsable de l'énergie. L'Union sociale pour l'habitat est l'organisation représentative du secteur Hlm qui représente 660 organismes Hlm à travers cinq fédérations. Elle accompagne les organismes Hlm dans leur action professionnelle, et contribue à l'élaboration et la mise en oeuvre de la politique nationale du logement. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) participe à la mise en oeuvre des politiques publiques dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et du développement durable. Elle met ses capacités d'expertise et de conseil à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public, afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale. L'Assemblée Nationale est l'institution française qui forme, avec le Sénat, le pouvoir législatif dont la mission est de débattre, de proposer, d'amender et de voter les lois, de contrôler le Gouvernement et d'évaluer les politiques publiques. La Fabrique de la Cité est un think tank dédié à la prospective urbaine et aux innovations urbaines. Fondé en 2010 à l'initiative du groupe VINCI, son mécène, elle regroupe des acteurs de la ville, français et internationaux, qui élaborent de nouvelles manières de construire et reconstruire les villes. Les réflexions sur les bonnes pratiques de développement urbain portent sur les thèmes de la mobilité, de l'aménagement urbain et bâti, de l'énergie, de la révolution numérique et des nouveaux usages. Le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) est chargé de conseiller le Gouvernement dans les domaines de l'environnement, des transports, du bâtiment et des travaux publics, de la mer, de l'aménagement et du développement durables des territoires, du logement, de l'urbanisme, de la politique de la ville et du changement climatique. Dans ce cadre, il mène les missions d'expertise, d'audit, d'étude, d'évaluation, d'appui et de coopération internationale que lui confie le Gouvernement. Il est également chargé d'une mission d'inspection générale portant sur la régularité, la qualité et l'efficacité de l'action des services de l'État placés sous l'autorité du ministre de la Transition écologique et solidaire, ainsi que des établissements publics placés sous leur tutelle. 100 POPSU TERRITOIRES France Ville Durable est d'abord un lieu de capitalisation, de diffusion et d'appui à la mise en oeuvre des expertises et savoir-faire français en matière de ville durable, en France et à l'international, dans une logique de « do tank ». À partir de sujets d'intérêt général, l'association définit annuellement un programme de travail partenarial faisant appel à l'implication de chacun des adhérents de ses 4 collèges : les collectivités locales leaders et leurs associations, les entreprises de toutes tailles (groupes français mais aussi TPE), l'État (administration centrale et opérateurs spécialisés) et les experts de la ville (en particulier les organisations professionnelles nationales). Le Cerema, établissement public sous la tutelle du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, accompagne l'État et les collectivités territoriales pour l'élaboration, le déploiement et l'évaluation de politiques publiques d'aménagement et de transport. L'Assemblée des Communautés de France (AdCF) est la fédération nationale des élus de l'intercommunalité. Depuis sa fondation en 1989, l'AdCF promeut la coopération intercommunale et le dialogue territorial. Elle assure la représentation des intercommunalités auprès des pouvoirs publics nationaux (gouvernement, Parlement, agences nationales...), participe aux débats sur les évolutions de notre organisation territoriale et des politiques publiques décentralisées, développe une expertise spécifique au service de ses adhérents. L'Association des maires ruraux de France (AMRF) fédère près de 10 000 maires ruraux au sein d'un réseau solidaire, en toute indépendance des pouvoirs et partis politiques. Rassemblés autour d'une identité forte, les membres de l'AMRF portent la voix des communes ancrées sur les territoires ruraux pour défendre leurs enjeux spécifiques. Forte de son militantisme et de sa représentativité, l'AMRF est aujourd'hui l'interlocutrice incontournable des communes rurales auprès des pouvoirs publics et des grands opérateurs nationaux. L'Association des petites villes de France fédère depuis 1990 les petites villes de 2.500 à 25.000 habitants, pour promouvoir leur rôle spécifique dans l'aménagement du territoire. Elle compte aujourd'hui près de 1200 adhérents, présents dans tous les départements de France métropolitaine et d'outre-mer. La Fédération nationale des agences d'urbanisme (FNAU) regroupe une cinquantaine d'organismes publics d'étude et de réflexion sur l'aménagement et le développement des grandes agglomérations françaises. Les agences d'urbanisme ont, pour la plupart, un statut d'association où se retrouvent, autour des collectivités impliquées, l'État et les autres partenaires publics du développement urbain. La FNAU prend position dans les grands débats nationaux et européens sur les politiques urbaines et l'avenir des villes. La Fédération des Parcs naturels régionaux de France est l'association loi 1901 qui regroupe les 54 Parcs naturels régionaux de France. Porte-parole et animatrice du réseau, la fédération est un acteur de référence dans la définition et mise en oeuvre les politiques publiques de développement des territoires ruraux, de développement durable et de préservation des espaces naturels. POPSU TERRITOIRES 101 1000 Doctorants pour les territoires est une plateforme de mise en en relation des collectivités territoriales avec des étudiants volontaires dans le but de réaliser un travail de recherche dans leurs services sur une problématique de politique publique territoriale (transition écologique, numérique, économique, démographique, santé...). La plateforme informe, sensibilise à ce dispositif et met en relation les acteurs publics locaux et le secteur de la recherche en Sciences Humaines et Sociales. Le CNFPT est un établissement public paritaire déconcentré dont les missions de formation et d'emploi concourent à l'accompagnement des collectivités territoriales et de leurs agents dans leur mission de service public. Il a trois missions principales : la formation, l'observation et l'organisation des concours des cadres d'emplois A+. L'association Sites et Cités remarquables de France développe une action globale, politique et technique, urbanistique, économique, sociale et culturelle. Créée en 2000 pour regrouper les villes et ensembles de communes porteurs d'un secteur protégé aujourd'hui "Sites patrimoniaux remarquables" et les villes et pays signataires de la convention "Ville et Pays d'art et d'histoire". La fédération nationale des CAUE, association loi 1901, regroupe les CAUE représentés par leur président. Pour le réseau, la fédération est un lieu d'échanges, de capitalisation et de mutualisation des savoir-faire et activités départementales. Animer, apporter ses services aux membres et produire en réseau sont les principales missions de la fédération. La revue urbanisme est depuis 1932 le creuset d'une réflexion permanente et de discussions fécondes sur les enjeux sociaux, culturels territoriaux de la production urbaine. 102 POPSU TERRITOIRES DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Jean-Baptiste Marie RÉDACTION Jean-Marc Offner, Sandra Marsaud, Hélène Reigner, Juliette Auricoste, Jean-Baptiste Marie, Aurore Meyfroidt, Hélène Milet, Zoé Giordana, Pacôme Bertrand CONCEPTION GRAPHIQUE Figures Libres / Maud Boyer, Chloé Listrat CRÉDITS PHOTOS ©Éric Villemain, ©Arnaud Bouissou / TERRA, © Delphine Coutin, @Emmanuel du Bourg / POPSU, @Hélène Milet, @Figures Libres, @Cyrielle Jacques, © Cyrille de Villèle, ©Julien Michel, © Arnaud Bouissou / TERRA, ©Johan Barrot, © P.Daniel, © Raffaele Sergi, © Marcella Barbieri, © Noj han, © Ville de Chauny, ©Hélène Milet, © Cyrille de Villèle, © École d'Architecture de La réunion, © Patrice Thebault, @Hélène Milet, © Lisa Roca, © Ville du Porge, © Cermosem, Nicolas Robinet, © Julien Michel, © Émilie Debray, © Mairie de Longuenée en Anjou, © Joël Idt, © Lot Tourisme CRT Midi-Pyrénées, Dominique Viet, © CC Nozay, © Equipe Imagine, © Emmanuel Berthier, © Xavier Guillot, © COR, © Altimage ULM, © Gabriele Salvia, Marion Serre, © Mairie de Villers-Semeuse, © Mairie de Vire Normandie, © Invictus Drone, © Ville de Volonne, © Les Photos d'Isabelle, © Wilfried Koba, © Éric Villemain, © Lucas Bonnel, © Marc Guéret IMPRESSION MCT/MTES/SG/SPSSI/ATL2 SEPTEMBRE 2022 POPSU TERRITOIRES 103 www.popsu.archi.fr popsu_puca popsu Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires La Grande Arche ­ Paroi Sud 92055 La Défense Cedex epau.archi.fr Puca Popsu L'EUROPE DES PROJETS ARCHITECTURAUX ET URBAINS (EPAU) Hélène Peskine, Présidente Jean-Baptiste Marie, Directeur général Julien Moulard, Directeur général adjoint Fabienne Dran, Assistante de direction PLATEFORME D'OBSERVATION DES PROJETS ET STRATEGIES URBAINES (POPSU) Jean-Marc Offner, Président du Conseil stratégique POPSU Métropoles Marie-Christine Jaillet, Directrice de recherche CNRS, LISST-Cieu, Responsable scientifique du programme POPSU Métropoles Nicolas Maisetti, Directeur du programme POPSU Territoires Hélène Reigner, Professeure des Universités, Aix-Marseille Université, Responsable scientifique du programme POPSU Territoires Hélène Milet, Directrice du programme Pacôme Bertrand, Chargée de missions Florentin Cornée, Chargé de missions CONTACT Hélène Milet helene.milet@developpement-durable.gouv.fr +33 (0)1 40 81 92 68 (ATTENTION: OPTION commune de Le Teil, en Ardèche, est concernée par plusieurs projets d'aménagement particulièrement importants : projet « coeur de ville », « Petite ville de demain », déviation de la route nationale, projet partenarial d'aménagement suite au séisme de 2019, projet d'élaboration d'un nouveau PLU. Dans ce contexte, la rechercheaction a pour but de questionner les récits sur Le Teil à partir des images et imaginaires produits par ses habitants et ses acteurs, et de saisir en quoi ces récits peuvent servir à alimenter les projets en cours et le projet de territoire. commune a enregistré une augmentation sensible de sa population sur la période récente et se caractérise par une population jeune. Malgré le déclin des activités traditionnelles et industrielles, sa situation de porte d'entrée de l'Ardèche méridionale à proximité de l'A7, fait de la commune un lieu de passage et demeure, à son échelle, un pôle de services publics, commercial et économique important. La commune doit cependant répondre à différentes problématiques en matière d'aménagement dont celle de son contournement routier (axe de la RN 102 vallée du Rhône - centre Ardèche), celle liée aux difficultés rencontrées par son centre-ville et celle, particulièrement importante, de sa reconstruction suite au séisme de 2019. Dans ce contexte, la commune du Teil est actuellement concernée par plusieurs opérations d'aménagement d'envergure. Une petite ville au coeur de grandes opérations d'aménagement La commune de Le Teil constitue l'un des pôles urbains structurant du Sud-Est de l'Ardèche, inscrit au sein de l'aire urbaine de Montélimar (Drôme) dans l'axe de la vallée du Rhône. Après avoir connu un léger déclin démographique, la Images et imaginaires : des fondements pour les projets d'aménagement du territoire Compte tenu des difficultés que rencontrent aujourd'hui certaines petites villes, la rechercheaction ambitionne de se pencher sur les ressorts 56 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Olivier Peverelli Maire de Le Teil Pascale Tolfo 1ère adjointe, Le Teil Bernard Noel adjoint au Maire, Le Teil Michel Galiana adjoint au Maire, Le Teil CHERCHEURS Frédéric Santamaria Responsable scientifique, Université Grenoble-Alpes Pacte Emmanuel Roux Université Grenoble-Alpes Pacte Pascal Mao Université Grenoble-Alpes Cermosem Mélodie Roche Université Grenoble-Alpes Cermosem Jérémie Caussanel Université Grenoble-Alpes Cermosem Nicolas Senil Université Grenoble-Alpes Cermosem Pierre-Antoine Landel Université Grenoble-Alpes Pacte PARTENAIRES Collège Marcel Chamontin, Le Teil Lycée polyvalent Xavier Mallet, Le Teil Centre Régional d'Information Jeunesse, Auvergne Rhône Alpes PROFESSIONNELS Emmanuel Buis Directeur général des services, Le Teil Valérie Gervais Directrice enfance/jeunesse, Le Teil Harmonie Dufraisse Chef de projet PPA postséisme, Communauté de communes Ardèche Rhône Coiron Nelly Audigier Chargée de mission Petite Ville de Demain, Le Teil François Vennin Chargé de mission, Préfecture de l'Ardèche Claire Poutaraud Bureau d'étude Agir en ville 8 677 habitants 326,3 hab./km² Ardèche (07) capables de faire identité territoriale, à même de « raconter » de nouveaux imaginaires et de porter des projets renouvelés. Les représentations mentales que se font les habitants, les usagers d'un territoire sont constitutives de l'image et de l'image de marque de ce dernier ; et ces images et imaginaires, telles des ressources territoriales « activables », sont importants pour une collectivité, pour le maintien de la population, pour l'installation de nouveaux résidents et de nouvelles activités commerciales ou productives, pour fonder des choix politiques et d'actions locales, pour établir, en somme, un projet de territoire. La recherche vise à montrer, à partir de l'exemple du Teil, que les images et imaginaires sont révélateurs des rapports à la ville et peuvent également servir de fondements aux projets d'aménagement et de développement du territoire. Il est proposé, en particulier, de s'intéresser au public « jeunes » dans leurs rapports à la fabrication de la ville. Cet objectif s'articule à la mise en oeuvre de plusieurs projets d'aménagement d'envergure qui sont susceptibles de modifier l'image de la commune à travers la reconfiguration de sa centralité et de sa situation vis-à-vis de son territoire d'insertion. Méthodologie Dans un premier temps, il est proposé de saisir les représentations, les images de la ville, passées, présentes, futures, attachées à la commune du Teil. Pour ce faire, plusieurs regards et représentations complémentaires seront étudiés :ceux issues des pratiques ordinaires de la ville et en particulier celles des jeunes ; ceux portés sur la ville par les habitants et acteurs des territoires voisins (intercommunalité, aire urbaine) ; ceux exprimés par des collectifs habitants, d'usagers, de citoyens dans le cadre de scènes institutionnalisées, d'exercices de démocratie participative et par des acteurs experts. Dans un second temps, les représentations seront étudiées au titre de leur contribution aux projets d'aménagement et de développement futurs. Il s'agira ainsi d'étudier les imaginaires produits par les publics jeunes, par les acteurs mobilisés pour rendre compte de nouveaux imaginaires partagés et de considérer ces derniers comme des contributions au projet de territoire et à la mise en oeuvre de futurs aménagements urbains. POPSU TERRITOIRES 57 L'ISLE-SUR-LA-SORGUE Pour exister sur son territoire, la commune de L'Isle-sur-la-Sorgue, située dans le département du Vaucluse et composée de 19483 habitants (INSEE 2015), s'est engagée en 2017 dans une démarche de marketing territorial : L'Isle-sur-la-Sorgue Village-monde. Le programme de recherche proposé ici vise à en interroger les principaux ressorts, les effets en terme de gouvernance territoriale tout comme les dynamiques de réception par la population locale. traction de clientèles nationale et/ou internationale mais aussi au niveau des enjeux de gouvernance métropolitains. Si la métropolisation d'Avignon (projet du Grand Delta rhodanien) et d'Aix-Marseille Provence est une composante essentielle de l'attractivité des territoires, la commune y voit aussi une menace due à la faiblesse d'image d'Avignon et à la montée en puissance de la Métropole d'Aix-Marseille Provence. Comment une petite ville arrive-t-elle - ou non - à mutualiser et développer des synergies fortes en termes de marque, d'offres, d'actions transversales, de communication, d'organisation ou de financement avec d'autres niveaux territoriaux plus importants ? Quelle gouvernance, quelle animation et quels supports peuvent être pensés et mis en place pour « trouver sa place » et faire vivre la démarche et le plan d'action associé ? L'équipe sera également attentive à analyser les fractures territoriales que peut porter en germe cette stratégie. Attractivité et inégalités territoriales Concernant la politique de marketing territorial impulsée par la commune, l'équipe a décidé de se concentrer plus particulièrement sur la stratégie d'innovation patrimoniale et culturelle, notamment celle en cours autour de la réhabilitation du centre historique, L'Isle-sur-laSorgue Village-monde. Il s'agit ainsi de questionner les impacts de cette stratégie en termes d'at- Au-delà des seuls in uenceurs : à la rencontre des nouveaux arrivants et des publics en marge 58 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Pierre Gonzalvez Maire de l'Isle-sur-la-Sorgue, Vice-Président du Conseil Départemental du Vaucluse PROFESSIONNELS David Albendea Directeur Habitat Environnement et Développement Durable, Mairie de l'Isle sur la Sorgue Géraldine Cautier Coordinatrice Isle-sur-laSorgue Village-monde Caroline Fischer Coordinatrice Isle-sur-laSorgue Village-monde François Guyonnet Directeur du patrimoine, Mairie de l'Isle-sur-la-Sorgue CHERCHEURS Magali Nonjon Responsable scientifique, IEP d'Aix-en-Provence ­ CHERPA Christèle Lagier Responsable scientifique, Avignon Université ­ LBNC Philippe Aldrin IEP d'Aix en Provence ­ CHERPA Jeanne Vermeirsche IEP d'Aix-en-ProvenceCHERPA 19 421 habitants 435,7 hab./km² Vaucluse (84) EN SAVOIR PLUS Film, Un marketing territorial pour tous, La série documentaire POPSU, 2020 Afin d'interroger les effets et les conditions de réussite de cette démarche territoriale, un focus sur les « nouveaux arrivants », coeur de cible des politiques d'attractivité, sera réalisé à travers l'élaboration d'un portrait socio-démographique de ces habitants. Il s'agit par ailleurs ici de dépasser la figure classique des « influenceurs » largement mobilisée dans la démarche pour s'intéresser à des catégories d'acteurs du territoire jusque-là peu ou pas impliqués : associations non directement mobilisées dans la réhabilitation du centre historique, populations paupérisées du centreville, nouveaux arrivants, populations vivant à la périphérie du périmètre « Village-monde », jeunes en difficulté sociale et professionnelle. Mise en place d'une ingénierie participative L'équipe de recherche a identifié plusieurs actions visant à la valorisation des travaux, dont l'association de filières universitaires (Sciences Po Aix / EJCAM, Université d'Avignon) ou la mise en place d'une ingénierie participative forte. Après des séries d'entretiens qualitatifs auprès de publics variés, trois focus group ont ainsi été organisés auprès des catégories de population « nouveaux arrivants », « jeunes en difficulté sociale et professionnelle, en marge de la démarche » et « ambassadeurs Village-monde ». Ils ont été suivis d'un Atelier citoyen, pensé comme un cadre privilégié pour échanger sur les enjeux clés du projet, avec les citoyens, les chercheurs et les acteurs de la commune, au cours duquel un avis citoyen a été produit sous la forme de fiches action, c'est-à-dire des propositions d'initiatives citoyennes pour penser la ville de demain. D'autres livrables sont également attendus : production de notes de synthèse, retours suite à l'organisation du Forum Hybride le 6 décembre 2019 pour présenter les premiers résultats de l'étude à l'ensemble des parties prenantes et permettre aux citoyens d'y expliquer « l'avis citoyen ». Afin de valoriser la parole citoyenne, les captations vidéos réalisées lors des différents temps d'action ont permis l'extraction de courts passages afin d'être intégrés à une application numérique de cartographie participative, USHAHIDI, présentée lors du Forum de co-construction (http://connect-citoyen.fr). POPSU TERRITOIRES 59 LODÈVE Lodève, 7426 habitants, sous-préfecture de l'Hérault en région Occitanie se situe à 45 kilomètres de la Métropole de Montpellier. Siège de la communauté de communes Lodévois et Larzac, elle est dotée d'un patrimoine bâti et naturel reconnu et d'un dynamisme culturel fort mais assez mal exploités. L'absence d'une ingénierie urbaine capable de proposer à l'ensemble des acteurs une lecture commune du territoire marque une désynchronisation entre l'ensemble des nombreuses actions, qu'elles proviennent de la collectivité ou des associations. de Lodève l'une des villes les plus pauvres du département. Ville multiculturelle, Lodève a vu l'arrivée d'une population immigrée en lien avec la Manufacture Nationale de tapis de la Savonnerie des Gobelins et plus récemment d'une population plus aisée de classe moyenne voire supérieure, majoritairement retraitée. Le parc de logements du centre ancien subit une vacance importante (17 %) essentiellement liée à une division des logements par les propriétaires pour en améliorer la rentabilité. Ces logements, en stock important, sont immédiatement disponibles et très abordables mais dégradés. Ce sont des « logements sociaux de fait », ce qui contribue à y accueillir une catégorie d'habitants précaires. Cette situation de pauvreté concentrée dans le centre-ville élargi a justifié le classement en quartier prioritaire « Politique de la ville ». Par ailleurs, contrairement à certaines communes du Pays Coeur d'Hérault et malgré un patrimoine bâti remarquable, Lodève présente une activité touristique faible, qui se traduit notamment par un manque d'établissements d'accueil, de services et d'activités orientés sur ses richesses. Lodève fait également face à un problème de Une fragilité multiforme Lodève fait face à une évasion commerciale qui reflète la situation économique globale de la ville. Malgré un panel socioprofessionnel assez diversifié, la part de chômeurs et de personnes inactives reste conséquente (29,5 %) et le taux de pauvreté y est très important (28,8 %), ce qui fait 60 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Gaëlle Lévêque Maire de Lodève CHERCHEURS Anne Sistel Responsable scientifique, École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Jean Planès École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Alexandre Neagu École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Khedidja Mamou École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM MEMBRES ASSOCIÉS Renaud Barrès Directeur du CAUE 34 Luc Doumenc Architecte, Association Patrick Geddes France Bernard Kohn Architecte, la Distillerie Catherine Bernie-Boissard Université de Nîmes ­ ARTDEV Bertrand Rétif École Nationale Supérieure d'Architecture de ClermontFerrand Gladys Champanay École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Flore Serayssol École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM 7 441 habitants 321,1 hab./km² Hérault (34) mobilités en particulier un manque de connexions avec l'ensemble des communes du Pays Coeur d'Hérault. territoriales, les associations, comme unités de la vie collective, et enfin les habitants comme experts de leur quotidien. Une démarche holisti ue pour de nouvelles perspectives Cette recherche-action vise à comprendre les mécaniques responsables de ces dysfonctionnements et envisager les perspectives au travers d'une démarche holistique. Plutôt que de concentrer notre regard sur un aspect, l'ambition est de réaliser une vision potentiellement diverse mais partagée par ses habitants, prolongeant la tradition initiée par Patrick Geddes, dans une recherche de dispositifs engageant la réflexion collective. L'évaluation des retombées des actions initiées ces dernières années par la commune (contrat de ville de 2015, concertations...) permettra d'envisager de nouvelles perspectives. Autoportrait collectif, la recherche-action vise à construire un diagnostic partagé par tous les acteurs de la ville. Il est donc essentiel de mettre en place une médiation entre les parties : la collectivité et les élus comme fédérateurs des stratégies Vers une Maison Commune Le diagnostic partagé et assorti de propositions fera l'objet d'ateliers de co-construction préfigurant une Maison Commune, véritable maison des habitants, ouverte à l'ensemble des acteurs et à la population. Les restitutions se feront par des expositions de projets d'étudiants architectes. POPSU TERRITOIRES 61 LONGUENÉE-EN-ANJOU Appartenant à la Communauté Urbaine Angers Loire Métropole, la commune nouvelle de Longuenée-en-Anjou ( 6 351 habitants ) est née de de la fusion en 2016 de quatre communes. L'étude de cas interroge le processus de fusion, et le vécu de ce nouveau territoire par celles et ceux qui l'animent au quotidien : habitants, élus, associations, entreprises, agents. Quelles sont les conditions d'adaptation des services au public, l'ajustement des habitudes et l'appropriation territoriale qui en découlent ? la Communauté Urbaine. Cela modifie-t-il les rapports de force au sein de la communauté ? Pour la commune elle-même, dont la taille reste relativement modeste, et de laquelle il ne se dégage pas un pôle villageois dominant, quelles sont les conséquences de ce changement d'échelle et de ces caractéristiques sur la gouvernance, l'identité et l'organisation territoriale des services ? Le choix de maintenir les quatre mairies déléguées peut-il être considéré comme un facteur d'acceptation du nouveau périmètre par ses habitants, ses usagers, ses citoyens ? L'appropriation de ce nouveau périmètre Les élus municipaux ont fait le choix de s'entourer dès le départ d'un cabinet conseil, pour les accompagner, préparer les agents municipaux comme la population au changement de périmètre. Cette méthode constitue-t-elle un exemple ? Dans leurs pratiques et représentations, comment les habitants, mais aussi les associations et les entreprises vivent-ils ce « nouveau » territoire ? Partant des points de vue de ces acteurs, dans quelle mesure la nouvelle cartographie commu- Un changement d'échelle : la fusion de 2016 On présente souvent comme motivation première des créations de communes nouvelles le maintien des dotations d'État et la réalisation d'économies d'échelle. Qu'en est-il ? La fusion, engagée au 1er janvier 2016, fait passer Longuenéeen-Anjou du 25e poids démographique (pour sa commune déléguée la plus peuplée) au 10e dans 62 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Jean-Pierre Hébé Maire de Longuenée-enAnjou Christophe Béchu Président de l'Agence d'Urbanisme de la Région Angevine, Maire d'Angers PROFESSIONNELS Stéphanie Hervieu Chargée d'études Solidarités, modes de vie, cohésion sociale, Agence d'Urbanisme de la Région Angevine Emmanuel Leguay Directeur Général des Services, Mairie de Longuenée-enAnjou Alexandra Le Provost Directrice Générale, Agence d'Urbanisme de la Région Angevine Isabelle Leulier-Ledoux Responsable du Pôle projets urbains, paysage, mobilité, Agence d'Urbanisme de la Région Angevine CHERCHEURS Annabelle Morel-Brochet Responsable scientifique, Université d'Angers ­ ESOAngers Emmanuel Bioteau Université d'Angers ­ ESOAngers Vincent Gaboriau Université d'Angers, Centre Jean Bodin ­ UPRES Isabelle Leroux-Rigamonti Université d'Angers, GRANEM ­ TEPP Martine Long Université d'Angers, Centre Jean Bodin ­ UPRES Jérôme Prugneau Université d'Angers ­ ESOAngers 6 331 habitants 118,3 hab./km² Maine-et-Loire (49) nale influence-t-elle l'accès aux services et équipements municipaux ? Quelles sont les incidences de cette création communale sur les périmètres d'intervention des associations, sur la carte et les transports scolaires ? En fonction des besoins de la population, comment s'organisent les pratiques et les mobilités quotidiennes à cette échelle ? Une en uête pour saisir les besoins des acteurs et des habitants Ce programme de recherche associe des chercheurs de différentes disciplines (géographie, droit, économie). Il s'enrichit des apports de chercheurs et/ou étudiants de masters, en sociologie et sciences de gestion. Une enquête menée en partenariat avec l'Agence d'Urbanisme de la Région Angevine et le CNFPT, auprès des agents des communes nouvelles de Maine-et-Loire permettra de mettre en exergue les changements intervenus dans la pratique de leur métier (nouvelle organisation, nouveau métier, spécialisation, déplacements, relation aux usagers). En parallèle, trois autres enquêtes seront conduites en direction (1) des agents socio-économiques de la commune ou concernés par elle, (2) de ses habitants, et (3) plus particulièrement des enfants et des jeunes. L'étude prendra soin de développer une approche différenciée du vécu et des besoins des habitants. Enfin, la méthodologie repose sur le recueil et l'analyse de documents de différentes natures de façon non seulement à alimenter le diagnostic de territoire, mais aussi à saisir les enjeux locaux, les incidences organisationnelles, financières et de gouvernance. POPSU TERRITOIRES 63 MAGNY-EN-VEXIN À 60 km du centre de Paris et 25 km de Cergy-Pontoise, Magny-en-Vexin est une petite ville historique de 5600 habitants, siège de la Communauté de communes « Vexin-Val-de-Seine », et adhérente au PNR du Vexin français. Elle est étudiée en tant que centre de son écosystème territorial, compris aussi bien dans un sens économique que dans un sens écologique. L'hypothèse soutenue est que l'avenir de la ville dépendra de la manière dont on saura articuler centralité urbaine et centralité territoriale. esquissent une réalité à deux visages : les mobilités sortantes dessinent une forme oblongue distendue par l'attractivité de la métropole, alors que les mobilités entrantes placent Magny au coeur d'un territoire rayonnant autour de la ville. Ces tendances expriment la réalité intermédiaire de Magny, entre passé, présent et avenir. D'une part la ville porte la trace de sa position historique dans son « finage », d'autre part, elle souffre d'une dépendance à la voiture due à l'attractivité de la métropole et entraînant l'éclatement des pratiques de consommation et de loisir. La valeur des lieux, levier de revitalisation Bien que Magny ne soit pas encore désertée par le commerce et l'emploi, sa centralité risque le délitement et une baisse de son attractivité. Notre hypothèse est que la valeur des lieux offre pourtant des leviers à un projet de revitalisation, à condition de s'appuyer sur les aspirations des citoyens plutôt que sur la simple conservation identitaire. Dans cette perspective, la recherche poursuivra trois objectifs. Au plan de l'enquête, il s'agira de mettre en évidence l'actualité et les Magny-en-Vexin, un territoire intermédiaire Magny-en-Vexin est à une distance de 20 à 35 km des villes moyennes de Beauvais, Vernon, Mantes-la-Jolie et Cergy-Pontoise. La ville voit sa croissance pavillonnaire commencer à la fin des années 1950. 60 ans plus tard, la population est multipliée par 2,5 et les déplacements quotidiens 64 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Luc Puech D'Alissac Maire de Magny-en-Vexin PROFESSIONNELS Fabrice Dubus Directeur Général des Services, commune de Magny-en-Vexin CHERCHEURS Luc Vilan Responsable scientifique, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles ­ LEAV Roberta Borghi Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles ­ LEAV Éric Chauvier École Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles ­ LEAV Roland Vidal École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles ­ LAREP Yves Petit-Berghem École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles ­ LAREP 5 653 habitants 403,2 hab./km² Val-d'Oise (95) dynamiques porteuses d'avenir. Au plan de l'action, il s'agira d'apporter au projet local le regard extérieur d'une expertise pluridisciplinaire afin de faciliter l'identification des blocages. Au plan de la montée en généralité, il s'agira de contribuer à l'interpellation des politiques publiques concernant les projets de territoire et les outils d'aide à la résilience des petites villes. Une démarche « hors les murs » et des en uêtes sectorielles La recherche repose sur l'expertise de l'équipe et le croisement des disciplines : architecture-urbanisme, sciences sociales et de l'environnement, géographie. Les trois champs problématiques identifiés seront explorés par l'étude des données locales, le relevé de terrain, le projet étudiant et l'entretien auprès des acteurs et habitants. Un atelier « hors les murs », en immersion, contribue en début de recherche à la connaissance des lieux et à l'interpellation des acteurs et des décideurs locaux. Une enquête auprès des agriculteurs visera à identifier les services rendus à la ville par l'agri- culture et les potentialités d'insertion de la production dans le marché local. L'analyse du patrimoine bâti et la rencontre des acteurs éclairera les contraintes et l'adaptabilité des types historiques à la demande contemporaine. L'enquête sur l'Aubette et sur la trame éco-paysagère de Magny interpellera les enjeux d'un espace naturel et de son écosystème à l'interface ville­territoire. Les enquêtes sectorielles convergeront vers un forum du projet local, lieu d'échange et d'acculturation entre acteurs, décideurs, chercheurs et citoyens. POPSU TERRITOIRES 65 MARSEILLAN Marseillan, commune de 7000 habitants, connaît une importante activité touristique qui multiplie la population de la commune par presque dix entre la saison basse et la haute saison. Sa population est donc largement composite, entre les habitants à l'année, les résidents secondaires réguliers et les touristes plus occasionnels mais extrêmement nombreux. Cette situation particulière pose des enjeux de gouvernance urbaine, en lien aux réseaux et aux projets d'aménagement. 8 000 habitants en hiver à près de 60 000 en été. Le cas de Marseillan est emblématique de très nombreuses petites et moyennes villes françaises où le tourisme constitue l'une des principales activités économiques. Ainsi, la commune s'organise de façon bicéphale entre Marseillan village dans les terres, à côté de l'étang de Thau, et Marseillan plage, la station balnéaire où se concentrent les résidences secondaires (présence de très gros campings). Hors saison, une gouvernance urbaine et une organisation à repenser Cette situation a des conséquences importantes en matière de gouvernance urbaine que la recherche vise à analyser. Il s'agit d'étudier les modalités d'organisation de l'action publique et de la gestion urbaine dans ce contexte d'une population à deux vitesses. Comment gérer une ville soumise à ces fluctuations saisonnières ? Quelles sont les conséquences sur les modes de vie des habitants, permanents comme occasionnels ? Comment organiser la ville dans ses ressorts techniques, liés à la gestion des réseaux d'eau, Une ville touristi ue soumise aux uctuations de population La forme urbaine de Marseillan et les temporalités de fonctionnement de cette commune sont très fortement influencées par le tourisme. Cette importante activité touristique de Marseillan induit de grandes variations démographiques saisonnières. La population y est presque multipliée par dix au plus fort de la saison, passant de 66 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Yves Michel Maire de Marseillan Jean-Claude Aragon Conseiller municipal, délégué aux travaux et aux services techniques CHERCHEURS Joël Idt Responsable scientifique, Université Paris-Est Marne-la-Vallée ­ Lab'Urba Jules Mathieu Meunier Lab'Urba Lucie Renou LATTS MEMBRES ASSOCIÉS Bruno Yvin Alphaville PROFESSIONNELS Fabrice Garcia Directeur de l'Urbanisme de Marseillan Michaël Gueylard Directeur général des services de Marseillan EN SAVOIR PLUS Film Une gestion urbaine à deux vitesses ?, La série documentaire POPSU, 2020 7 778 habitants 150,4 hab./km² Hérault (34) Carnet de territoire, Gérer la petite ville touristique. Marseillan (Hérault) face aux fluctuations démographiques saisonnières, Autrement, 2022 s Reportage, Emmanuel Du Bourg, 2022, disponible ur TERRA des déchets ? L'action publique urbaine s'exerce dans des situations radicalement différentes en saison et hors saison, ce qui pose des problèmes d'organisation très spécifiques et pèse sur les conditions de cette action. En outre, les équilibres sociopolitiques qui sous-tendent la vie de la commune sont significativement dépendants de cette situation. production de l'action publique dans un contexte de variations démographiques extrêmes. La coopération de recherche repose sur des rencontres régulières avec les acteurs locaux. Par ailleurs, la situation de Marseillan sera rapportée à celles d'autres villes au profil similaire, qui constitueront des études de cas secondaires à des fins comparatives. Une approche multisectorielle de la variation démographi ue Ce travail, basé sur des entretiens et des observations commentées par les acteurs, viendra ainsi interroger les paradoxes de l'action publique locale en situation de variation démographique extrême, sur des sujets aussi divers que l'aménagement urbain, la gestion des services urbains, les politiques touristiques, la gestion des équipements et des espaces publics, la régulation des marchés de l'habitat, les questions environnementales ou encore l'animation et la vie locale. Les élus locaux et les services de la collectivité contribuent, avec l'équipe de recherche, à mettre en exergue les problèmes spécifiques liés à la POPSU TERRITOIRES 67 MARTEL Martel se situe au coeur de la communauté de communes des Causses et Vallée de la Dordogne : c'est l'une des petites villes qui maillent le Nord du Lot. L'éloignement relatif des plus grandes agglomérations (Brive d'abord, puis Toulouse, Bordeaux et Limoges), couplé à l'essor du tourisme, questionnent les acteurs locaux quant au modèle de développement à privilégier et à l'accessibilité des services aux publics. Quelle organisation pour répondre aux besoins des populations ? Une partie de la solution résiderait-elle dans l'interterritorialité horizontale, à savoir dans les relations de complémentarité qu'entretiennent ces petites villes du Nord du Lot ? des populations nouvelles pour compenser le solde naturel négatif. Ensuite, le défi du maintien du niveau de services et d'équipements, dans un contexte de réduction de l'offre de services publics. Enfin, le défi économique, qui est d'éviter une spécialisation dans l'économie présentielle. En effet, l'accentuation du tourisme et de la dépendance aux flux de visiteurs dans la Vallée de la Dordogne en général, accroît les risques d'hypersaisonnalité et de transformation du bourg de Martel en produit. C'est précisément sur ces sujets que l'équipe municipale a été élue en 2020. De tels défis, communs à d'autres territoires de faibles densités, se traduisent là dans un contexte particulier : le Nord du Lot est maillé de 7 petites villes de 1000 à 3500 habitants qui présentent des offres d'emplois et de services relativement importantes, favorisant une certaine autonomie vis-à-vis d'agglomérations plus grandes. Plusieurs dé s courants pour un contexte particulier Martel tente de relever plusieurs défis. D'abord, le défi démographique, qui est de continuer à attirer L'accessibilité aux services pour uestionner l'inter-territorialité horizontale Les problématiques locales sont dès lors les suivantes : comment une petite ville comme Martel répond-elle à l'enjeu d'accessibilité aux services de 68 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Raphaël Daubet Maire de Martel, Président de la CDC des Causses et Vallée de la Dordogne, Conseiller Régional de la Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée André Roussilhes Maire délégué de Sousceyrac-en-Quercy, VicePrésident de la CDC des Causses et Vallée de la Dordogne, délégué à l'Urbanisme, Planification et Application du Droit des Sols PROFESSIONNELS Betty Bonhomme Cheffe de Projet LEADER du PETR Figeac Quercy Vallée de la Dordogne Marion Bonvarlet Chargée de Mission Développement Territorial du PETR Figeac Quercy Vallée de la Dordogne Laurianne De Champs 1 597 habitants 45,3 hab./km² Lot (46) Co-dirigeante du bureau d'études Relief urbanisme Paul Deshors Responsable des études au Service Prospective et Politiques de Développement Durable de la DDT du Lot Solène Guerinot Chargée de mission à Cauvaldor Expansion Marina Lin-Wee-Kuan Directrice Générale Adjointe à la Gestion de l'espace de la CDC Causses et Vallée de la Dordogne Brice Navereau Directeur du bureau d'études Echelles et Territoires Myriam Rachdi Co-dirigeante du bureau d'études Relief urbanisme Charline Sellam Chargée de mission de Ad'Occ, l'Agence de Développement Économique de la Région Occitanie. CHERCHEURS François Taulelle Responsable scientifique, Université Toulouse, Jean Jaurès ­ LISST Aurélio Labat Université Toulouse, JeanJaurès ­ LISST Patricia Panégos Université Toulouse ­ Jean Jaurès, LISST Sébastien Rayssac Université Toulouse, Jean Jaurès ­ LISST MEMBRE ASSOCIÉ Arnaud Maîtrepierre, Artiste photographe l'ensemble de ses populations, permanentes et de passage ? Car la réduction générale de l'offre de services aux publics, couplée localement à une tendance à cibler la clientèle touristique ­ entraînant une fermeture de nombreux services en basse saison ­, fragilise la centralité de Martel de novembre à mars, et ce toujours plus dans un contexte d'accentuation de la fréquentation touristique. En complément, toujours pour répondre aux besoins des populations : comment s'articulent les politiques publiques dans un tel contexte géographique ? Aux côtés d'une inter-territorialité verticale, unissant territoires d'échelons différents, apparaît dans la communauté de communes des Causses et Vallée de la Dordogne une inter-territorialité horizontale, entre petites villes et bassins de vie, qui s'observe plus rarement et dont on peut tirer des enseignements. La concertation au coeur du processus de recherche-action L'ensemble des acteurs du territoire est associé aux échanges. Pour animer la concertation et favoriser l'opérationnalité des préconisations d'amé- nagements dégagées, l'équipe de recherche est entourée de deux bureaux d'études : Echelles et Territoires et Relief urbanisme. Elle s'engage dès les prémisses du projet avec la constitution d'un comité de pilotage rassemblant élus et techniciens de la commune de Martel, de la communauté de communes des Causses et Vallée de la Dordogne, du PETR Figeac Quercy Vallée de la Dordogne, de la DDT du Lot et de la Région Occitanie. En second lieu, la concertation s'étend à tous les acteurs institutionnels et socio-professionnels locaux avec des ateliers participatifs, rencontres, balades où sont débattus les thèmes du tourisme et de l'économie, des services et de l'inter-territorialité. Pour compléter cette démarche, un artiste photographe accompagne plusieurs personnes dans leurs quotidiens durant plusieurs mois et, à travers une série de clichés, donne à voir les pratiques du territoire par une approche sensible. Une exposition des photos sur les murs du centreville de Martel permet de recueillir les réactions des habitants. POPSU TERRITOIRES 69 NOZAY La Communauté de Communes de Nozay en Loire-Atlantique est un territoire rural sous l'influence des métropoles nantaise et rennaise. Elle est aujourd'hui engagée dans une démarche d'appel à projet urbain innovant (APUI) intitulée « Réinventer Rural » qui vise à favoriser l'émergence de nouvelles formes d'habiter. La recherche entend livrer, par l'observation de l'implication des différents acteurs (élus, techniciens, promoteurs, bailleurs, concepteurs...), une analyse des vecteurs d'attractivité des territoires infra-métropolitains et des effets de ces nouveaux modes de fabrique urbaine dans ces territoires. 273,48 km2 (56 hab./km2). Entre 1999 et 2008, le territoire a connu une croissance démographique deux fois supérieure à la moyenne départementale (soit +2,8 % par an). Entre 2009 et 2014, la croissance diminue mais reste importante et très supérieure à la moyenne départementale (+1,6 % par an, soit +239 habitants/an). Depuis 2014, la tendance se poursuit, désormais plutôt portée par le solde naturel, même si le solde migratoire reste positif. Relire le premier « Réinventer Rural » L'APUI « Réinventer Rural », lancé en 2019 par La Communauté de Communes de Nozay vise à mettre en relation la collectivité et les opérateurs privés afin de favoriser la réalisation de programmes d'habitat de qualité sur plusieurs sites et sur chacune des sept communes. Ce projet intercommunal prévoit d'amorcer de nouveaux modes de fabrication du « vivre ensemble » dans les villages et à faire émerger des projets emblématiques favorisant l'attractivité et la visibilité de la Communauté de Communes. Deux innovations sont attendues Une intercommunalité en forte croissance Créée en 1995, la Communauté de Communes de Nozay regroupe sept communes : Abbaretz, La Grigonnais, Nozay, Puceul, Saffré, Treffieux, Vay : soit 15 756 habitants sur une surface de 70 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Claire Théveniau Présidente de la Communauté de Communes de Nozay PROFESSIONNELS Gilles Garry Directrice générale des services de la Communauté de Communes de Nozay CHERCHEURS Yvan Okotnikoff Responsable scientifique, ateliergeorges, École Nationale Supérieure d'Architecture de ParisBelleville ­ IPRAUS/UMR AUSser Charles Rives École Nationale Supérieure d'Architecture de la ville et des territoires Paris Est - OCS/ UMR AUSser - ateliergeorges André Lortie École Nationale Supérieure d'Architecture de ParisBelleville - IPRAUS/UMR AUSser Lolita Voisin École de nature et du paysage de Blois - INSA Centre Val de Loire - UMR CITERES, Université de Tours 15 756 habitants 56 hab./km² Loire-Atlantique (44) par le projet : l'une dans le mode constructif, l'autre dans la manière d'habiter. Le projet scientifique propose d'éclairer les raisons du choix d'un Appel à Projet Urbain Innovant (APUI) sur ce territoire rural et d'observer, à la lumière de ce nouvel outil, les mécanismes de l'attractivité résidentielle du territoire de Nozay. Il s'agit d'identifier les raisons du choix d'implication (pour les collectivités et les candidats opérateurs) ou d'implantation (pour les candidats preneurs) sur le territoire de l'EPCI d'abord, puis plus spécifiquement sur chacun des sept terrains mis à disposition par les sept communes. Cette analyse sera l'occasion d'élaborer une typologie des critères déterminants pour notre panel d'interlocuteurs, en s'appuyant notamment sur la perception des attributs quantifiables du territoire (prix, niveau d'équipement, disponibilité de l'infrastructure, distance vis-à-vis des centres urbains...) mais aussi ses attraits subjectifs (les autres vecteurs d'identités caractérisant l'offre urbaine que représente chacun des terrains mis à disposition par les communes). Une évaluation du dispositif Le corpus de recherche sera composé d'une part de l'analyse des documents produits lors des phases d'études successives sur le territoire communautaire allant de l'Atelier des territoires mené en 2016-2017 par l'agence Interland jusqu'aux réponses de l'APUI fin 2019 ; d'autre part des entretiens menés avec trois types d'acteurs impliqués dans ces réponses (élus et techniciens des communes, opérateurs, concepteurs et habitants), identifiés sur chacun des sites soit une trentaine d'entretiens. POPSU TERRITOIRES 71 PAYS DES ÉCRINS La Communauté de Commune du Pays d'Écrins (CCPE) est un territoire de montagne dont l'économie est basée principalement sur les revenus du tourisme, son agriculture a quasiment disparu et son patrimoine paysager est mondialement connu. L'évolution climatique pousse le territoire à s'adapter, notamment aux modifications du régime des aléas naturels et du régime nival, qui viennent directement questionner l'organisation du territoire extrêmement délicate à gérer, entre risques naturels et zones touristiques. économiques et sociales viennent discuter la politique gouvernementale. L'isolement de certains territoires amplifie ce constat, et ceci est d'autant plus vrai dans les Alpes du Sud qui se réchauffent de +1.5 à +1.7°C depuis 1950, présageant une quasi-disparition de la neige au printemps ainsi qu'une forte baisse des débits d'été et d'automne. Les conséquences attendues sont alarmantes, avec une augmentation des aléas naturels. Ces territoires sont en pleine transition. Celle-ci est souvent abordée sous l'angle focalisé de l'après-ski or, elle affecte l'ensemble des organisations territoriales (société locale, urbanisme, agriculture, etc.). Après un modèle fondé sur l'agropastoralisme, sur l'industrie, puis sur le tourisme du ski, quelle trajectoire sera prise cette foisci ? La CCPE est particulièrement concernée par ce contexte et constitue le terrain d'étude du projet. Le changement climati ue à l'oeuvre dans les territoires de montagne Dans un contexte de changement climatique, les aléas naturels ont tendance à augmenter. Les politiques sur les risques, sur le climat, sur les transitions, édictées à l'échelle nationale, s'appliquent difficilement à la réalité des territoires, dont les spécificités géographiques, climatiques, Vers une transition des montagnes durable ? Ces dernières décennies ont vu l'apparition d'initiatives durables ou d'innovations sociales, laissant penser qu'une transition des montagnes vers un système territorial plus durable est pos- 72 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Cyrille Drujon D'Astros Président de la Communauté de Commune du Pays des Écrins PROFESSIONNELS Amandine Crévolin Cabinet d'études sur la Gestion des risques naturels, Penon-Conseils Christelle Gaidatzis Médiatrice (scientifique, sociale, interculturelle...), Association Comet Xavier Desrouseaux Géomaticien Camille Bassuel Informaticien CHERCHEURS Aurélie Arnaud Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ LIEU Elise Beck Université Grenoble Alpes ­ PACTE Anouk Bonnemains Université de Lausanne ­ IGD Cécilia Claeys Aix-Marseille Université ­ LPED Mikaël Chambru Université Grenoble ­ GRESEC Cathy Krohmer Faculté d'Économie et de Gestion ­ LEST Vincent Vlès Université de Toulouse ­ CERTOP Ornella Zaza Aix-Marseille Université ­ LIEU 6 663 habitants 14,4 hab./km² Hautes-Alpes (05) sible, pas seulement focalisée sur l'écologie, l'économie -dont le rapprochement des métropoles- mais bien vers le triptyque société-environnement-économie. L'enjeu est ici d'aider à cheminer vers une trajectoire consensuelle élaborée sur les « récits territoriaux » étudiés sous l'angle des capacités et des vulnérabilités environnementales, mais également de l'innovation sociale et de l'appropriation du numérique, au service de la prévention des risques. partagée entre tous les acteurs du territoire permettant de coproduire des outils cartographiques facilitant le cheminement vers l'élaboration de projets territoriaux. Coconstruction de trajectoires La recherche-action se structure en quatre étapes, dont chacune mobilise des méthodes pluridisciplinaires. 1- L'analyse des documents de planification et réglementation ; 2- saisir l'imaginaire de la montagne de demain via une enquête sociologique ; 3- fort de ces analyses : mise en évidence des écarts/convergences entre le perçu, le mesuré et le réglementé qui seront cartographiés, afin de fabriquer des supports de coconstruction. 4- la coconstruction d'une trajectoire durable et POPSU TERRITOIRES 73 RIVE-DE-GIER Rive-de-Gier est une petite ville de près de 15 000 habitants de la Loire située entre les métropoles de Lyon et SaintEtienne, marquée par un riche passé industriel. Les acteurs locaux questionnent son avenir via une stratégie urbaine à horizons 2030 où les fragilités liées à la désindustrialisation (avec ses héritages en termes de pollution), un site contraignant et sa position intermétropolitaine, interrogent l'action publique. semble de problèmes plus spécifiques (site contraignant, crues du Gier, nuisances de l'A47, contamination des sols). Le stade intermédiaire de la transition engagée par Rive-de-Gier s'est incarné dans une politique de périurbanisation mise en oeuvre à la fin des 1990 pour enrayer les effets de la désindustrialisation et rompre avec l'image dégradée de la ville. Cette politique s'est concrétisée par la création de lotissements sur les coteaux verdoyants du territoire communal, à distance spatiale et sociale avec le fond de vallée urbanisé. Largement soutenue par la proximité des aires urbaines voisines de Lyon et SaintÉtienne, cette logique de développement par les périphéries est là aussi une caractéristique partagée par bon nombre de petites villes sous influence métropolitaine. Rive de Gier à la croisée des transitions Façonnée par l'exploitation du charbon et la verrerie, puis la sidérurgie, Rive-de-Gier subit depuis plusieurs décennies les effets de la désindustrialisation : décroissance démographique, élévation du taux de chômage, appauvrissement de la population, paupérisation du centre-ville, perte de vitesse du commerce de proximité, multiplication des friches urbaines et industrielles, etc. La commune est également confrontée à un en- Faire transition par l'observation des scénarios soutenus par la municipalité Il s'agit d'identifier les différents éléments de la stratégie urbaine soutenue par l'actuelle municipalité, pour ensuite questionner et mettre en débat la capacité de cet ensemble d'orientations à 74 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Vincent Bony Maire de Rive-de-Gier, VicePrésident de Saint-Etienne Métropole, Conseiller départemental CHERCHEURS Christelle Morel-Journel Responsable scientifique, Université Jean-Monnet Saint-Etienne ­ EVS Emmanuel Martinais Responsable scientifique, École Nationale des Travaux Publics de l'État ­ EVS François Duchêne École Nationale des Travaux Publics de l'État ­ EVS Georges Gay Université Jean Monnet Saint-Etienne ­ EVS Laurence Rocher Université Lyon 2 - EVS MEMBRES ASSOCIÉS Guillaume Balay Compositeur Laetitia Lardet Compositrice Léa Marchand Amadeus Rocket Impro Fanny Verrax Conseil en philosophie ­ médiation environnementale Eric Villemin Photographe PROFESSIONNELS Hugues Chalet Directeur général des services de Rive-de-Gier Nicolas Gourbière Directeur du cabinet du Maire EN SAVOIR PLUS 15 184 habitants 2 071,5 hab./km² Loire (42) Film, Penser la ville de demain par les transitions, La série documentaire POPSU, 2020 Carnet de territoire, Régénérer une petite ville. Rive de Gier au croisement des aires métropolitaines de Lyon et Saint-Etienne, Autrement, parution Automne 2022 faire transition dans le sens souhaité par les acteurs locaux et les populations directement concernées. Comment faire en sorte de placer, et maintenir sur la durée, ces actions non coordonnées mais en partie dépendantes les unes des autres sur une même trajectoire de transformation de la ville dans un contexte où les incertitudes restent nombreuses ? Comment s'assurer, dans le même temps, que cette trajectoire de transition reste acceptable et vivable par les principaux destinataires des projets (habitants « déjà-là », nouveaux habitants et acteurs collectifs locaux) ? par l'actuelle municipalité. Elle repose donc sur la sollicitation de publics variés (conseils citoyens, lycéens, commerçants, associations, etc.) pour les faire contribuer, par le biais de médiations artistiques, à l'élaboration de scénarios de transition émancipateurs et justes pour les habitants présents et à venir de Rive-de-Gier. Une ré exion collective sur la nalité des transitions en cours Nourrie par des travaux antérieurs et un intérêt pour Rive-de-Gier comme « laboratoire du capital », la recherche-action se donne pour objectifs la conduite d'un double diagnostic scientifique et sensible, sa mise en exposition artistique (photographies, chansons) publique et la construction de scénarios de transition pour approfondir, questionner et enrichir la stratégie urbaine soutenue POPSU TERRITOIRES 75 ROSCOFF À travers un projet de parc scientifique prenant appui sur la valorisation de l'activité de recherche de la Station Biologique de Roscoff (CNRS - Sorbonne Université), le PETR du Pays de Morlaix et les trois intercommunalités qui le composent (Morlaix Communauté, HautLéon Communauté, Communauté de communes du Pays de Landivisiau) réfléchissent à un développement territorial basé sur la science. La petite ville de Roscoff (Haut-Léon Communauté) et ses acteurs se retrouvent ainsi au coeur d'une réflexion sur les contours à donner à un projet de territoire cherchant à négocier son avenir au sein d'un plus vaste système agro-industriel régionalisé. petite ville dans la production de connaissances scientifiques ? La science peut-elle contribuer au développement de l'activité économique locale ? Ce projet vise à comprendre l'évolution des fonctions orchestrées par une petite ville dans la production et la valorisation de connaissances scientifiques à différentes échelles. La ville de Roscoff, dont la Station Biologique constitue un des principaux et plus anciens centres français et européen en biologie et écologie marine, servira de focale à cette démarche. Naturellement inscrite dans une diversité de partenariats et de réseaux, la Station s'est néanmoins longtemps concentrée sur ses seules missions de recherche fondamentale. Désormais, scientifiques et développeurs locaux interrogent les différents rôles que pourrait jouer cette institution en matière de développement territorial. En effet, des start-up essaimées du laboratoire naissent, des collaborations industrielles se développent et des acteurs économiques locaux sollicitent de manière croissante l'expertise de la Station. Ainsi, depuis 2014, les acteurs scientifiques et politiques travaillent de concert à la préfiguration du premier parc scientifique de l'hexagone dédié aux biotechno- La science, levier de renouveau économi ue pour les petites villes Quelles peuvent être les places occupées par une 76 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Jacques Edern Président de la communauté de commune du Haut-Léon Odile Thubert Montagne Maire de Roscoff PROFESSIONNELS Catherine Boyen Directrice de la Station Biologique de Roscoff Joy Toupet Chargée de mission Parc innovation Blue Valley, Pôle d'Equilibre Territorial et Rural du Pays de Morlaix CHERCHEURS Josselin Tallec Responsable scientifique, Université Grenoble Alpes ­ PACTE Bastien Bernela Université de Poitiers ­ CRIEF Flavie Ferchaud Université Paris-Est-Marnela-Vallée ­ LAB'URBA Marie Ferru Université de Poitiers ­ CRIEF Marion Maisonobe Panthéon Sorbonne ­ Géographie-Cités 3 404 habitants 549,9 hab./km² Finistère (29) EN SAVOIR PLUS Film, Petite ville à la pointe de la science, La série documentaire POPSU, 2021 logies marines. Les petites villes peuvent alors constituer des « centralités d'innovation ». Une inscription multiscalaire de la production scienti ue L'évolution récente de l'activité scientifique du site (ex : des publications, des programmes de recherche) et la valorisation économique de ses résultats (ex : des brevets, des collaborations industrielles) seront mises en perspective. Puis, en mobilisant une méthode mixte où dialogueront traitements quantitatifs de données et conduite d'entretiens, une analyse géographique longitudinale des relations scientifiques et industrielles du site sera réalisée. Des interdépendances mondialisées et organisées autour de la petite ville de Roscoff se dessineront alors, l'intérêt étant de comprendre l'émergence et l'évolution de relations pouvant constituer des ressources utiles au développement économique. Dans un second temps, la traduction de ces composantes de la vie sociale locale dans des dispositifs d'aménagement sera plus particulièrement investie. Le dimensionnement matériel (quelles infrastruc- tures déployer et pour qui ?) mais également immatériel (quels services et outils développer ?) du parc scientifique constituera le principal point d'ancrage d'un projet jetant les bases d'une réflexion sur les modalités d'accompagnement de nouveaux sentiers de développement d'un territoire amené comme dépendant de l'activité touristique et de l'industrie agro-alimentaire. L'étude de ce segment original de l'activité quotidienne des petites villes pourra ainsi esquisser quelques pistes de réflexions sur les conditions du développement d'une petite ville pensée en relation avec les « autres » territoires. POPSU TERRITOIRES 77 SAINT-LOUBÈS Située à 15 kilomètres de Bordeaux, Saint-Loubès est une petite ville en prise directe avec la demande de logement issue de la métropole bordelaise. Son récent essor démographique a engendré un éclatement de l'ancienne structure résidentielle au profit d'un espace urbain périphérique constitué de logements pavillonnaires, tout en accusant un déficit de logements locatifs sociaux. structure résidentielle et le développement d'un espace urbain périphérique, principalement constitué de logements pavillonnaires. En cela, on est en présence d'une situation archétypale propre à toute commune faisant l'objet de la pression de la demande en logements individuels en provenance d'une grande ville environnante. Les élus de cette commune ont décidé de réagir, en repensant globalement la politique d'aménagement et de logement à l'horizon 2030. Point de départ de la réflexion engagée : les conséquences de l'entrée en application depuis 2014 de la Loi pour l'Accès au Logement et un Urbanisme Rénové (ALUR), vis-à-vis de la demande toujours soutenue de constructions pavillonnaires. En effet, l'esprit de cette loi, qui est de densifier la ville et de limiter ainsi la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers, a également eu pour effet d'amplifier le phénomène de division parcellaire pour la construction de logements individuels supplémentaires. Saint-Loubès, petite ville sous in uence bordelaise Saint-Loubès est une commune attractive, comme en témoigne l'évolution de sa démographie ; au cours des cinquante dernières années, sa population a plus que triplé pour avoisiner aujourd'hui 10 000 habitants. La commune bénéficie de nombreux équipements et services. Elle est également desservie par un réseau autoroutier et ferré. En termes d'habitat, cette croissance s'est traduite par l'éclatement de l'ancienne Un scénario « gouverné » pour encourager la densité 78 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Emmanuelle Favre Maire de Saint-Loubès Marie Bova Maire-Adjointe en charge de l'urbanisme PROFESSIONNELS Amilcar Martily Responsable du service Urbanisme, Mairie de SaintLoubès CHERCHEURS Xavier Guillot Responsable scientifique, École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Bordeaux ­ Passages Julie Ambal École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Bordeaux ­ PAVE Julie Clerc Chargée de mission, Forum Urbain, Centre d'innovation sociétale sur la ville, Sciences Po Bordeaux EN SAVOIR PLUS 9 509 habitants 379,3 hab./km² Gironde (33) Carnet de territoire, Urbanité campagnarde. Le paysage, matrice d'un récit de transition à SaintLoubès (Gironde), Autrement, parution Automne 2022 Reportage, par Damien Carles, disponible sur TERRA, 2022 Il s'agit donc de limiter la division parcellaire en certains endroits tout en envisageant une certaine densité, par l'édification de petites opérations de logements locatifs sociaux ; cette densification ayant aussi pour vocation de consolider le centre bourg dans son rapport à la couronne résidentielle. La problématique centrale est celle de la qualité et de l'acceptabilité, sociale et spatiale, du processus de densification, en lien avec les choix politiques de Saint-Loubès. L'objectif est d'en identifier les conditions d'une mise en oeuvre vertueuse. C'est à ce niveau que seront saisies des « niches d'innovation radicale », permettant de créer les conditions d'un échange de savoirs et d'expertises pour co-écrire un récit partagé de cette transition « post-pavillonnaire ». il s'agit de réfléchir à l'opportunité de faire évoluer un ensemble de paramètres relevant de l'extension du foncier de son centre-bourg actuel, en lien avec la densification de sa couronne pavillonnaire ; ceci en s'appuyant sur une analyse du foncier effectuée par le bureau d'étude URBAM dans le cadre de la révision du plan local d'urbanisme de la commune. Un travail d'enquête de nature sociologique est conduit pour comprendre les représentations des acteurs (habitants, élus, services municipaux, concepteurs, bailleurs) par rapport à ces objectifs. A ces paramètres d'étude, s'ajoute une réflexion élargie sur l'évolution de l'ensemble du territoire de la commune, prenant en compte ses spécificités géographiques, économiques et paysagères. Une approche par le foncier : vers une densi cation vertueuse ? La recherche vise à accompagner la commune de Saint-Loubès dans la formulation d'une stratégie d'équité sociale et spatiale en termes d'habitat. En misant sur les capacités foncières de la commune et sur l'assentiment de ses habitants, Ce projet, financé par l'a-urba, Agence d'urbanisme Bordeaux métropole Aquitaine, est associé à POPSU Territoires. POPSU TERRITOIRES 79 THIZY-LES-BOURGS En France, les opérations de revitalisation de petites villes s'attachent souvent à résorber des problématiques « lourdes » en adoptant des récits « classiques » de l'attractivité et de la recherche de ressources externes. À Thizy-les-Bourgs et dans la Communauté de Communes de l'Ouest Rhodanien (COR), on constate aussi une dimension d'accueil de publics souvent considérés comme non prioritaires et vulnérables. Comment cette dimension intègre-t-elle le récit territorial, les diagnostics et les programmes de la maitrise d'ouvrage ? s'y repeuplent et les lotissements se multiplient. La commune construit depuis longtemps, une politique d'attractivité pour contrecarrer ses difficultés bien repérées et informées : démographiques (décroissance et vieillissement), sociales (paupérisation et chômage), économiques (désindustrialisation et dépendance), structurelles (vacances résidentielle et commerciale, centres vides). Cette politique s'appuie sur de nombreux programmes nationaux dont la communes et la COR ont pu être lauréates - AMI « revitalisation des centres-bourgs », dispositifs RHI, ORI, OPAH, ORT...-, démontrant un réel savoir-faire de leur part dans ce type d'exercice. Sous le récit classique de l'attractivité, argumenté par les documents programmatiques, se profile un récit « Off », celui de l'accueil de publics rejetés ailleurs. L'enjeu, pour les acteurs locaux, consiste bien à tenir ensemble l'apparent paradoxe entre attraction et accueil : entre capacité d'attirer « de l'extérieur » de nouvelles populations ou activités tout en intégrant au mieux « à l'intérieur » par une autre répartition et organisation. Le paradoxe des stratégies de la revitalisa tion : attractivité et/ou accueil ? Thizy-les-Bourgs se décrit comme un des « pôles intermédiaires structurants » de la Communauté d'Agglomération de l'Ouest rhodanien (COR). Ce territoire au Nord-Ouest de Lyon, sous l'influence indirecte de la métropole, constate la déprise de ses centres-bourgs, tandis que les villages ruraux Les beautés ordinaires comme ferment 80 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Martin Sotton Maire de Thizy-les-Bourgs ; 2e Vice-Président de la COR au Développement durable, transition écologique, TEPos et ENR Alain Servan ­ VicePrésident de la COR à la Politique de l'habitat, urbanisme et aménagement de l'espace ; Architecte de profession PROFESSIONNELS Valérie Lhéritier Responsable du service Habitat, aménagements urbains et politique de la ville (COR) CHERCHEURS Romain Lajarge Responsable scientifique, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Clémence Dupuis École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Stéphane David École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Franck Lebail École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Adrien Gey Chaire Territorialisation AE&CC Pétronille Blondon Chaire Territorialisation 6 027 habitants 136 hab./km² Rhône (69) de territoires accueillants L'accueil à Thizy-les-Bourgs se joue dans le contexte paradoxal d'une petite ville en déprise, mais qui se renouvelle, construit et aménage beaucoup. Ce territoire attire mais repousse aussi. Il est aimé mais quitté volontiers. Il porte l'espoir d'une attractivité en tant que territoire « collectif plutôt que compétitif » et d'une hospitalité manifeste. Il s'agira de montrer comment l'accueil participe de l'habitabilité : l'hypothèse défendue est que la petite ville, telle que vécue de l'intérieur, réclame de considérer les beautés ordinaires, discrètes et alternatives comme des ressources internes, pérennes et fiables. L'enjeu de cette recherche, partagé avec les acteurs locaux, est de considérer que les politiques d'aménagement auraient tout à gagner à intégrer dans leurs référentiels ce type d'arguments. Une en uête en uatre volets pour confronter les multiples formes du récit territorial La recherche devra mettre à jour les ressorts ar- gumentatifs et langagiers permettant de qualifier comment l'accueil rend « mieux » habitable le territoire. L'enquête, en 4 volets, confronte des propos complémentaires du même récit. > « Ce qu'il faut faire pour se rendre attractif » : les grandes opérations d'aménagement assumées, leur rhétorique, leurs formes et leurs intentions seront analysés par les documents programmatiques (1). > Des entretiens avec des élus et techniciens du territoire (2) serviront à bien comprendre la nature du système d'acteurs qui prévaut à cette politique ambitieuse et dynamique de revitalisation. > Le territoire s'habite aussi au quotidien et se révèle plus ou moins accueillant. Des questionnaires (3) réguliers à destination d'un panel représentatif permettront de le vérifier (en faisant participer des habitants à l'enquête). · L'enquête in situ (4) cherchera à mettre à jour (au cours d'immersions sur plusieurs jours, accompagnés de comédiens d'improvisation et d'architectes) des formes et leurs récits. Elle captera les propos tenus par des habitants habituellement non interviewés et les traces visibles de l'accueil et des beautés de Thizy-les-Bourgs. POPSU TERRITOIRES 81 TOURNUS Tournus, 5562 habitants, ville centre de la communauté de communes du Mâconnais-Tournugeois (15 866 habitants pour 24 communes) est située dans le département de Saône et Loire. Marquée depuis plus de trente ans par la désindustrialisation, la perte et le vieillissement de sa population, cette petite ville, en quête d'une nouvelle trajectoire de développement, s'appuie à la fois sur un tissu associatif dense et sur la coopération intercommunale pour structurer un projet de territoire soutenable. tonomie alimentaire du territoire ? L'alimentation est une expérience du quotidien qui touche aux dimensions de la sensibilité, de la sociabilité voire de l'opinion ; elle sera érigée en question démocratique de manière à générer un pouvoir d'agir individuel et collectif sur le devenir du territoire. Cela passe par le regroupement des initiatives locales, diverses et dispersées autour d'une recherche d'autonomie alimentaire fondée sur la mixité sociale, les solidarités de proximité, le développement de pratiques d'autoproduction à l'échelle de la ville de Tournus et de son bassin de vie. Aussi faire de la démocratie alimentaire un projet de développement commande-t-il différentes étapes de capacitation territoriale. Construire un système alimentaire local La recherche vise la construction d'un système alimentaire local intégrant les questions sociale, écologique et économique. C'est dans cette perspective que s'est noué le collectif de recherche action participative. Comment permettre l'accès de tous à une alimentation saine ? Comment développer une production locale qui favorise l'au- Saisir la uestion alimentaire par un diagnostic participatif Le premier temps est celui du diagnostic participatif qui définit comment des ressources et initiatives locales liées à l'alimentation peuvent faire l'objet d'une appropriation par un public élargi, l'enjeu se publicisant avec l'élargissement des publics au sein d'ateliers participatifs et forums 82 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Bertrand Veau Maire de Tournus Jean-Paul Pin Conseiller municipal délégué à la démocratie locale Christine Simoulin Maire-Adjointe au développement durable PROFESSIONNELS Marie-Pierre Berthier-Maître Directrice Générale des Services, Mairie de Tournus Marc Borrel Président, Economie Solidarité Partage Fanny Gonzalez Directrice, Economie Solidarité Partage Gérard Morin Président, Tournugeois vivant CHERCHEURS Dany Lapostolle Responsable scientifique, Université de Bourgogne Franche-Comté ­ THéMA Matthieu Duboys de Labarre AgroSup Dijon ­ CESAER Christophe Rynikiewicz Université de Bourgogne Franche-Comté ­ MSH Mathilde Ferrand Université de Lyon ­ LER Gaétan Mangin Université de Bourgogne Franche-Comté - MSH 5 562 habitants 222 hab./km² Saône-et-Loire (71) EN SAVOIR PLUS FIlm, L'alimentation, enjeu démocratique, La série documentaire POPSU, 2021 Ce film a été récompensé Trophée d'Argent aux Deauville Green Award 2022 et Lauréat du SPOT Festival 2022. hybrides qui se dérouleront dans des lieux identifiés sur l'ensemble du territoire intercommunal. Le deuxième temps sera consacré au déploiement des actions sur le territoire intercommunal et des arènes participatives s'y adossant (Ateliers cuisines, intervention de paysans pédagogues, atelier jardinage et préservation de la biodiversité avec divers publics, échange de savoirs selon les méthodes de l'éducation populaire, déploiement du maraichage bio et mise à disposition des terrains au service de l'économie sociale et solidaire). Le troisième temps restituera ce travail dans la co-rédaction d'un document référent sur l'un des volets essentiels d'un projet alimentaire territorial : la construction d'une citoyenneté active pour orienter le système alimentaire local vers plus de justice sociale et environnementale, une reconnexion entre alimentation et agriculture, l'identification des ressources pour un changement de modèle alimentaire. POPSU TERRITOIRES 83 VALLEE DE LA ROYA La situation de crise provoquée par les intempéries exceptionnelles d'octobre 2020 a rendu plus visibles les problématiques d'enclavement des territoires de la vallée de la Roya et a provoqué un effet levier pour l'émergence de nouvelles dynamiques socio-spatiales. La petite ligne ferroviaire reliant Nice à Tende, seule infrastructure peu endommagée, est devenue une véritable « ligne de vie » pour ces territoires, ravivant les mobilisations des habitants, société civile et élus pour son maintien. acteurs autres que le gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire, tels que collectivités, élus, citoyens et associations. Les espaces autour de la gare sont transformés en pôle d'échange intermodal improvisé (Breil-sur-Roya) ou font l'objet de réflexion pour être convertis en tiers lieu rural (Saint-Dalmas de Tende) ; le bâtiment de la gare est imaginé comme un lieu d'expérimentation d'habitat temporaire (Breil-sur-Roya). Ces pratiques offrent l'opportunité de porter un regard sur les infrastructures territoriales qui va au-delà d'une approche technico-économique de la mobilité et qui réinscrit la petite ligne ferroviaire au sein d'une dynamique socio-économique locale et d'une histoire propres à ce territoire. Le cas d'étude de la vallée de la Roya représente aussi l'occasion d'interroger plus largement l'avenir des petites lignes ferroviaires en France et leur potentiel de transformation au service des territoires qu'elles traversent. Les petites lignes ferroviaires, supports d'innovations socio-spatiales ? Depuis la catastrophe naturelle, la petite ligne et les gares sont devenues le support de pratiques quotidiennes et exceptionnelles portées par des 84 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Daniel Alberti Maire de la Brigue Brigitte Bresc Maire de Saorge Jean-Claude Guibal Président de la Communauté d'Agglomération de Riviera Française Sébastien Olharan Maire de Breil-sur-Roya Philippe Oudot Maire de Fontan Jean-Pierre Vassalo Maire de Tende PROFESSIONNELS Gabriele Salvia Atelier d'architecture et d'urbanisme Tiers LAB Marion Serre Atelier d'architecture et d'urbanisme Tiers LAB CHERCHEURS Angelo Bertoni Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ TELEMMe Ornella Zaza Aix-Marseille Université ­ LIEU Alpes Maritimes (06) Vers la construction d'une métro-montagne d'é uilibre La destruction des infrastructures routières et la dégradation du cadre naturel risquent toutefois de contribuer à la désertification des villages de la vallée et de fragiliser l'économie locale, principalement orientée vers le développement touristique. Cela invite à repenser une stratégie de développement capable de renforcer les liens entre la métropole niçoise et l'arrière-pays. Dans ce contexte, la notion de « métro-montagne », introduisant l'idée d'une réciprocité possible entre les ressources territoriales dont les métropoles profiteraient et l'ensemble des liens sociaux, fonctions et services métropolitains accessibles aux territoires de montagne, permet de porter un regard sur la grande échelle, questionnant le rapport entre la vallée de la Roya, les territoires métropolitains environnants et les territoires transfrontaliers. Ce regard propose ainsi de dépasser les oppositions dialogiques métropole-arrière-pays, ville-montagne, prédominancedépendance, centralité-marginalité, qui enferment trop souvent les territoires à l'intérieur de récits surplombants. Trois chantiers en dialogue Trois chantiers de recherche seront conduits et mis en dialogue. Un chantier théorique, fondé sur l'analyse des documents réglementaires (diagnostics, SCOT, PLU, projets récents et en cours, etc.) et la production théorique sur l'innovation sociale et le rapport montagne-métropole en aménagement ; un chantier empirique, qui explorera l'expérience des lieux, la compréhension des réseaux d'acteurs et la connaissance des récits sur la vallée, ainsi que des caractéristiques et temporalités des innovations socio-spatiales aujourd'hui à l'oeuvre ; un chantier opératoire, avec la mise en place d'un processus de recherche-action multi-acteurs et multi-sites, fondé sur des ateliers pédagogiques et un forum hybride, pour favoriser une vision partagée entre les acteurs institutionnels et la société civile. Une lecture photographique du territoire traversé par la petite ligne de train, permettra de construire un récit visuel rendant compte de l'expérience du paysage vécue par les usagers du train et les habitants de la vallée. POPSU TERRITOIRES 85 VILLERS-SEMEUSE Située dans la diagonale des faibles densités, Villers-Semeuse est une petite centralité dynamique peu dense du périurbain. Commune de 3 600 habitants, elle se trouve au sein la communauté d'agglomération Ardenne Métropole, créée en 2014, et initie un ensemble d'actions en faveur des mobilités bas-carbone. L'enjeu pour la commune : faire diminuer le nombre de foyers disposant de deux véhicules, une tendance qui s'accentue et est contraire à la volonté de faire évoluer les mobilités vers plus de sobriété. transition des pratiques de mobilité. Repenser les mobilités est perçu par la municipalité comme une nécessité pour s'inscrire dans le sillage des « villes apaisées » et « écologiquement responsables ». Cette politique consiste à la mise en oeuvre de deux types de dispositifs sur la commune, l'un en faveur des mobilités douces : pistes cyclables, parking vélo et l'autre en faveur des mobilités bas-carbone : projet de bus électrique, promotion des véhicules électriques, projet de véhicules en autopartage. Une réception inégale de ces mobilités alternatives Cependant, ces incitations se heurtent à des résistances car elles suscitent des inquiétudes et les changements de pratiques ne semblent pas aller de soi. Ainsi quelles transitions à la mobilité sont envisageables dans une commune périurbaine marquée par l'utilisation du véhicule individuel carboné ? Comment repenser les trajets quotidiens pour limiter la dépendance aux énergies fossiles ? Deux axes d'études seront privilégiés pour y répondre et penser la mobilité particulière des personnes. Au travers des dispo- Lutter contre le changement climati ue par l'o re de transports Villers-Semeuse est une commune engagée dans la lutte contre le changement climatique. Les transports représentant un des postes importants de dépenses énergétiques (32 % de la dépense énergétique finale en France), le maire a orienté une partie de ses actions pour une 86 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Jérémy Dupuy Maire de Villers-Semeuse, Vice-Président de la Communauté d'agglomération Ardenne Métropole, Conseiller départemental PROFESSIONNELS Bernard Dapogny Directeur, ENEDIS Anaïs Rocci Direction exécutive Prospective et Recherche, ADEME CHERCHEURS Céline Burger Responsable scientifique, Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER Jean Grosbellet Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER Sandra Mallet Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER Sébastien Piantoni Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER 3 604 habitants 512,7 hab./km² Ardennes (08) EN SAVOIR PLUS FIlm, Vers des mobilités décarbonnées, La série documentaire POPSU, 2021 sitifs incitant à la mobilité bas-carbone, la commune montre une volonté forte d'innover et d'impulser de nouveaux usages en matière de mobilité. Pour autant, la mise en oeuvre de ces dispositifs ne peut être décorrélée d'une analyse fine des pratiques des habitants afin de mieux appréhender si ces propositions sont en mesure de répondre aux attentes et aux besoins des Villersois. Ensuite, Villers-Semeuse est fortement dépendante de la communauté d'agglomération Ardenne Métropole avec plus de 50 % des trajets domicile-travail qui s'effectuent en direction de Charleville-Mézières. L'articulation des flux entre les deux communes est donc centrale. Cependant, les compétences en matière de mobilité sont partagées entre la commune et l'intercommunalité. Il convient alors de s'interroger sur les capabilités des acteurs du territoire à proposer des projets qui fassent sens aux deux échelles tout en tenant compte des habitants. Une approche par les prati ues habitantes et l'analyse de complémentarités interterritoriales Connaître les pratiques quotidiennes des habitants, étudier les flux et observer l'organisation des complémentarités à l'échelle du territoire sont des outils d'analyse qui permettront d'envisager les potentiels de changement des pratiques des habitants. Dans cette démarche, l'équipe de recherche sera soutenue par deux partenaires extérieurs, ENEDIS pour alimenter la réflexion sur le projet de véhicules en autopartage et l'ADEME pour participer au processus réflexif, de montée en généralité et en soutien à la valorisation. POPSU TERRITOIRES 87 VIRE Vire Normandie, commune nouvelle créée en 2016 issue de la réunion de huit communes, rassemble 18 000 habitants et 11 500 emplois. Ville de la reconstruction, elle se distingue par son économie avec un quart d'emplois industriels, un taux de chômage inférieur à la moyenne du département et à la moyenne nationale (7,7 % contre respectivement 8,7 % et 8,5 %). Cette résistance à la désindustrialisation rend ce territoire singulier, au regard d'autres petites villes. en l'absence de grands équipements structurants. Des entreprises importantes ont été créées et développées sur ce territoire comme Chatel (dans le domaine des transports), Guy Degrenne (arts de la table) ou la Normandise (alimentation pour chiens et chats). Vire est donc un creuset d'entrepreneuriat industriel, datant du XIXe siècle et qui perdure aujourd'hui. Repenser le lien entre ville moyenne et industrie La distinction de Vire Normandie en tant que lauréate des programmes Action Coeur de Ville (sur la redynamisation du centre-ville) et Territoire d'Industrie (sur le soutien aux projets de développement industriel) souligne les enjeux spécifiques liés au développement des villes moyennes, qui ont joué un rôle central dans l'industrialisation du pays. Si ce rapport entre industrie et villes petites et moyenne est souvent associé à l'image du déclin, des fermetures d'usines et des friches, Vire contredit cette trajectoire ; la singularité de Vire serait due à la qualité des interactions entre acteurs locaux publics et Vire Normandie, une ville nouvelle attractive pour ses emplois Terre d'entreprise, Vire Normandie possède un tissu économique important avec 167 emplois pour 100 actifs résidents, dans des industries diversifiées telles que la fabrication de denrées alimentaires, le travail des métaux ou le secteur des transports. Cette présence industrielle diversifiée fait toute la spécificité de Vire Normandie, et ce 88 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Marc Andreu Sabater Maire de Vire Normandie, Conseiller départemental, Président de la communauté de communes Intercom de la Vire au Noireau PROFESSIONNELS Annie Rossi Directrice générale des Services de la Commune nouvelle de Vire Normandie Marie-Jeanne Villeroy Conservatrice au Musée de Vire Normandie CHERCHEURS Gilles Crague Responsable scientifique, École des Ponts-Paristech ­ CIRED Denis Carré Université Paris-Nanterre ­ EconomiX Franck Nadaud CIRED 10 762 habitants 478 hab./km² Calvados (14) EN SAVOIR PLUS Reportage, par Arnaud Bouissou, disponible sur TERRA, 2022 privés et avec les territoires proches. Les décisions industrielles seront analysées ici comme un processus de décision collective, multi-agents, embarquant acteurs publics et privés. En outre, plusieurs champs de politiques publiques (emploi et accompagnement des restructurations, investissement dont recherche-développement, cadre urbain) peuvent interférer avec le développement industriel ; la recherche vise à montrer comment ces différents champs interfèrent ou non avec les dynamiques industrielles. d'une dynamique économique et organisationnelle particulière. Enfin, une enquête sur les politiques publiques sera menée par des entretiens auprès des institutions et des dispositifs publics. Les processus de développement des dynami ues économi ues Le projet place l'attention non pas sur les facteurs mais sur les processus de développement, à savoir sur la façon dont des projets d'entreprise naissent et se développent. Une analyse rétrospective du territoire depuis les années 1970 permettra tout d'abord de retracer les grandes dynamiques industrielles, en lien avec une analyse des interactions spatiales. Pour incarner ces trajectoires, une série de monographies sur les entreprises de Vire sera effectuée et rendra compte POPSU TERRITOIRES 89 VITRÉ Vitré, commune de 18 000 habitants, présente un cas devenu rare de petite ville dont la prospérité socioéconomique est basée sur une activité industrielle diversifiée et en croissance relativement continue depuis plusieurs décennies, contrastant avec l'image généralement renvoyée par les autres villes de cette strate urbaine en France. Elle affiche en effet le 4e taux de chômage le plus bas de France (5 % contre 9 % en France métropolitaine) ; comment expliquer cet îlot de prospérité ? certains pans de l'« industrie industrialisante ». Dans le cas de Vitré, cette singularité est notamment observable par une diminution du poids pris par la sphère présentielle alors que l'emploi augmente. L'étude identifiera les ressorts de ce succès industriel au-delà des facteurs classiques habituellement énoncés pour en rendre compte (comme la situation sur l'axe Rennes-Paris bien desservi par l'autoroute et le rail) qui ne sauraient suffire à expliquer le réveil d'une petite cité dont la population a longtemps stagné suite à la perte de ses fonctions traditionnelles de garnison et de sous-préfecture dans les années 1920. Malgré l'essor des industries agro-alimentaires lié au développement de l'agriculture intensive en Bretagne après-guerre, Vitré était encore donnée pour perdue en 1976 par la CFDT du fait de l'effondrement de son industrie ancienne du cuir, de la chaussure et du textile. Une success story industrielle Le cumul d'indicateurs favorables fait de Vitré un cas d'espèce, avec un quasi plein emploi obtenu par la forte densité d'emplois secondaires qui seraient a priori induits par l'industrie. Cette logique d'inversion des formes habituelles de développement des petites villes généralement tenues par l'économie résidentielle réhabilite Les ressorts de cette « anomalie » territoriale Comment appréhender les ressorts de cette « anomalie » territoriale et ses éventuelles capacités d'adaptation aux évolutions de la conjonc- 90 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Isabelle Le Callennec Maire de Vitré PROFESSIONNELS Clara Marchal Chef de projet mission Coeur de Ville, Commune de Vitré David Moy Directeur général des services techniques, Commune de Vitré CHERCHEURS Benoît Montabone Responsable scientifique, Université Rennes 2 ­ ESORennes Hélène Bailleul Université Rennes 2 ­ ESORennes Guy Baudelle Université Rennes 2 ­ ESORennes Magali Hardouin Université Rennes 2 ­ ESORennes Arnaud Lepetit Université Rennes 2 ­ ESORennes Agnès Lemoine Université Rennes 2 18 037 habitants 487,1 hab./km² Ille-et-Vilaine (35) EN SAVOIR PLUS Film, Peut-on parler d'un modèle vitréen ?, La série documentaire POPSU, 2020 ture économique ? Évoluant à la croisée d'ancrages locaux et d'organisations industrielles mondialisées, quelles sont les logiques spatiales qui animent ce territoire « industrieux » ? Il s'agit ainsi d'analyser les formes des systèmes d'acteurs territoriaux, de leurs actions et des dynamiques relationnelles qui pourront nous donner à voir les liens entre les intérêts des acteurs industriels et institutionnels à différentes échelles spatiales. Il sera également question d'interroger le rapport à la métropolisation de ce territoire, horizon d'interprétation des recompositions socio-économiques à partir duquel s'est construit l'essentiel des récentes orientations spatiales des politiques industrielles et des réformes institutionnelles des pouvoirs locaux. Le projet identifiera les relations avec les dynamiques de métropolisation voisines (Rennes, Laval) et s'interrogera sur les effets de débordement et les stratégies de concurrence dans les orientations politiques de développement. Retracer de façon longitudinale l'attractivité de Vitré À partir d'un travail d'archives, d'enquêtes et d'entretiens, l'étude cherchera à comprendre ce qui a fait l'attractivité du territoire de Vitré dans les 40 dernières années. On s'interrogera sur la durabilité du modèle et sa vulnérabilité face aux éventuelles évolutions politiques. En complément une étude sur le parc immobilier et l'accessibilité de Vitré seront également menées ; des ateliers d'étudiants interrogeront l'offre de formation sur le territoire et des scénarios prospectifs sur le tournant numérique de l'économie. POPSU TERRITOIRES 91 VOLONNE Volonne, commune de 1 650 habitants située dans les Alpes-de-HauteProvence, a initié en 2014 un projet de requalification du centre-bourg labellisé EcoQuartier et Quartier Durable Méditerranéen. La municipalité observe aujourd'hui comme un prolongement de cette dynamique dans l'ensemble du village où se développe une multitude d'initiatives portées par des habitants, qu'elle entend mieux comprendre pour pouvoir les accompagner et pérenniser ce mouvement de participation spontanée. menacés, et à la faveur du renouvellement de l'équipe municipale lors des élections de 2014, la commune s'est alors lancée dans un projet de requalification du centre bourg inscrit dans la démarche EcoQuartier. Si la recréation de lien social constituait l'un des objectifs de la démarche et des aménagements réalisés (maison de santé, logements sociaux...), la municipalité observe aujourd'hui comme un prolongement de cette dynamique dans l'ensemble du village où une multitude d'initiatives / démarches / projets, portés par des habitants (centrale photovoltaïque citoyenne, gratuiterie, jardins partagés, végétalisation spontanée d'espaces délaissés...), semble témoigner d'un essaimage / d'une diffusion / d'un effet tâche d'huile de l'EcoQuartier que la municipalité entend mieux cerner et accompagner. De l'Eco uartier à la multiplication des initiatives citoyennes Malgré un dynamisme associatif et une attractivité touristique réels, Volonne a connu, à partir du début des années 2000, un essoufflement marqué (fermeture de nombreux commerces de proximité et services publics ou de santé). Sentant sa vitalité et son dynamisme économique Eco uartier, initiatives citoyennes et action publi ue : uelles interactions ? La recherche vise alors à comprendre ces initiatives citoyennes en développement, interroger leur capacité d'interpellation de l'action pu- 92 POPSU TERRITOIRES ÉLUES Sandrine Cosserat Maire de Volonne Marie-Anne Muller Adjointe au village participatif PROFESSIONNELLE Mathilde Stoclin Chargée de mission environnement CHERCHEURES Séverine Bonnin-Oliveira Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ LIEU Émeline Hatt Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ LIEU 1 650 habitants 67 hab./km² Alpes-de-HauteProvence (04) EN SAVOIR PLUS Document, Livret de la participation citoyenne disponible sur le site internet blique et leur éventuelle intégration par celle-ci. Il s'agit à la fois de savoir si la dynamique de l'EcoQuartier a participé (et comment ?) à l'émergence et/ou à la diffusion des initiatives citoyennes, et dans quelle mesure la collectivité peut les accompagner et les intégrer à l'action publique pour contribuer à l'émergence d'un village participatif. Pour cela, la recherche travaille à caractériser les initiatives citoyennes, quel qu'en soit le niveau d'avancement, pour en dresser un état des lieux ; formuler les besoins et/ou attentes des acteurs locaux (porteurs de projets comme acteurs publics) vis-à-vis de ces initiatives, préalable à leur possible / nécessaire accompagnement ; engager une réflexion sur l'avenir de ces pratiques en questionnant leur pérennisation / élargissement sur le long terme et à d'autres échelles. Pour cela, l'état des lieux des initiatives citoyennes, réalisé sur la base d'une approche qualitative (recherche documentaire, entretiens, observation de terrain), alimentera un temps d'échange visant à mettre en débat les attentes des porteurs et faire émerger des modalités d'accompagnement différenciées. Cela dessinera les contours du « livret du village participatif » : conçu comme un catalogue de l'existant, un mode d'emploi pour accompagner de nouveaux porteurs potentiels et un marqueur du lien entre initiatives citoyennes et action publique, il fera l'objet de plusieurs ateliers participatifs de coproduction afin d'élaborer cet outil visant à faire connaître et encourager le développement des initiatives citoyennes à Volonne et au-delà. La co-construction d'un livret du village participatif Autant de chantiers qui alimenteront l'élaboration d'un livret du village participatif, horizon de la recherche-action. POPSU TERRITOIRES 93 XERTIGNY Commune rurale, Xertigny est située au sud du département des Vosges. Elle est membre de la Communauté d'Agglomérations d'Epinal, formée de 78 communes et de 116 332 habitants. Territoire vieillissant et en déprise, le département des Vosges est le plus âgé de Lorraine, et la commune de Xertigny connait une perte du nombre de ses habitants. Le passé industriel en déclin de la commune contribue à cette dynamique. riques et de pôles de proximité ruraux. Dans ce contexte, certaines communes s'inscrivent dans des projets liés à l'habitat senior : à l'image de Xertigny qui connait par ailleurs une baisse de sa population, et s'est engagée dans une politique de revitalisation de son bourg (lauréate « revitalisation des bourgs-centres » initiée en 2018 par l'Etat et le Conseil Départemental). À Xertigny, pour augmenter la capacité d'accueil et la qualité de vie des résidents, la construction d'un nouvel EHPAD a débuté depuis 2018 sur la commune. L'ancien EHPAD est au coeur d'un projet de requalification, qui pourrait se matérialiser par une résidence pour séniors autonomes et l'accueil de jeunes publics. Un territoire vieillissant A l'échelle de la CA d'Epinal, les projections de l'INSEE prévoient une baisse de la population et une augmentation du taux de seniors qui atteindrait 32 % en 2027 contre 25,1 % en 2013. Le coeur de l'agglomération (Epinal-Golbey-Capavenir Vosges) constitué de 43 688 habitants concentre les emplois et les équipements structurants. Le reste du territoire plus hétérogène s'organise autour de bourgs urbains périphé- Parcours résidentiels et stratégies mises en place par les seniors La recherche-action ambitionne de mettre en perspective les parcours des personnes âgées avec les stratégies et projets d'aménagement du territoire portés par les acteurs (élus, techniciens, associations, etc.). Cet objectif se décline en deux dimensions : analyser les parcours de vie des per- 94 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Véronique Marcot Maire de Xertigny Roger Alemani Vice-Président en charge de l'habitat, Communauté d'agglomération d'Epinal Jean-Claude Moretton Vice-président aux affaires sociales, Communauté d'agglomération d'Epinal PROFESSIONNELS Hervé Vanlaer Directeur régional de l'environnement, de l'aménagement et du logement, DREAL Grand Est Lise-Marie Heiderich Directrice Générale des Services de Xertigny Florence Lahache Chargée de mission habitat, Communauté d'agglomération d'Epinal Armelle Lajaunie Chargée de mission DREAL Grand Est Maryline Sartori Chargée de l'animation des politiques territoriales d'aménagement, DDT des Vosges CHERCHEURS Frédéric Balard Responsable scientifique, Université de Lorraine ­ 2L2S Elsa Martin Responsable scientifique, Université de Lorraine ­ 2L2S Johan Freichel Ingénieur d'étude, 2L2S EN SAVOIR PLUS Film, Bien vieillir dans un territoire rural, La série documentaire POPSU 2 611 habitants 52 hab./km² Vosges (88) Carnet de territoire, Habiter et vieillir. Trajectoires résidentielles à Xertigny (Vosges), Autrement, 2022 Reportage, par Emmanuel Du Bourg, disponible sur TERRA, 2022 sonnes âgées du territoire pour saisir les stratégies et arrangements mis en oeuvre ou envisagés en fonction des contraintes et des leviers vécus et perçus, et ensuite comprendre comment le territoire et ses caractéristiques (contexte rural, offre marchande et de santé, aménagements urbains, vieillissement et déclin démographique) sont appréhendés par les gestionnaires du territoire (élu, techniciens). À cet égard, la question du logement des personnes âgées est au centre de la recherche et s'articule à celle de l'aménagement du territoire. Il s'agit d'analyser les parcours des habitants âgés pour considérer les mécanismes (dont les politiques et innovations locales) qui jouent sur les trajectoires résidentielles. A partir de l'analyse de ces mécanismes, la recherche-action doit permettre des pistes de recommandations pour les acteurs du territoire dans un contexte de revitalisation plus large du bourg. revue de littérature sur le sujet et mener une veille documentaire à l'échelle locale ; réaliser des entretiens avec les élus et les responsables en charge des questions de vieillissement et de territoire pour mieux cerner l'articulation entre vieillissement et aménagement du territoire ; mener des entretiens avec les personnes âgées pour rendre compte de leurs parcours de vie, trajectoires résidentielles et leurs attentes à l'égard du territoire (logements, aménités urbaines, etc.). Deux phases d'entretiens avec les acteurs et les populations âgées Les dispositifs méthodologiques envisagés s'échelonneront selon trois entrées : établir une POPSU TERRITOIRES 95 L'ÉQUIPE POPSU Le programme POPSU Territoires est opéré par le Groupement d'intérêt public Europe des projets architecturaux et urbains (GIP EPAU). Jean-Baptiste Marie Directeur Général de l'Europe des projets architecturaux et urbains jean-baptiste.marie@developpementdurable.gouv.fr + 33 (0)1 40 81 24 68 Nicolas Maisetti Directeur du programme POPSU Métropoles nicolas.maisetti@developpementdurable.gouv.fr +33 (0)6 84 39 66 31 Hélène Milet Directrice du programme helene.milet@developpementdurable.gouv.fr + 33 (0)1 40 81 93 27 Florentin Cornée Chargé de missions florentin.cornée@developpementdurable.gouv.fr +33 (0)1 40 81 91 26 Pacôme Bertrand Chargée de missions POPSU Territoires pacome.bertrand@developpementdurable.gouv.fr + 33 (0)7 87 38 11 82 Fabienne Dran Assistante de direction fabienne.dran@developpement-durable.gouv.fr + 33 (0)1 40 81 93 27 96 POPSU TERRITOIRES LE CONSEIL STRATÉGIQUE PRÉSIDENT Jean-Marc Offner Directeur général de l'a-urba, agence d'urbanisme Bordeaux Métropole ­ Aquitaine MEMBRES Alain Bourdin Professeur des Universités, École d'Urbanisme de Paris Jean-Baptiste Butlen Sous-directeur de l'Aménagement durable, Ministère de la Transition écologique et solidaire, Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Sébastien Chambe Directeur Général Adjoint de la Métropole du Grand Lyon Gilles Pinson Professeur des Universités, Sciences Po Bordeaux Hélène Reigner Professeure des universités, Institut d'Urbanisme et de l'Aménagement Régional, Aix-Marseille Université, Responsable scientifique POPSU Territoires Agnès Reiner Directrice générale déléguée à l'appui opérationnel et stratégique de l'Agence nationale de la cohésion des territoires Catherine Chevillot Présidente de la Cité de l'architecture et du patrimoine Nathalie Roseau Directrice de recherche à l'Ecole des Ponts ParisTech Aurélie Cousi Directrice, adjointe au directeur général des patrimoines, chargée de l'architecture, Ministère de la Culture Marie-Christine Jaillet Directrice de recherche au CNRS (LISST-Cieu), Présidente du Conseil de développement de Toulouse Métropole, Responsable scientifique du programme POPSU Métropoles Jean-Baptiste Marie Professeur à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Clermont-Ferrand, Directeur de l'EPAU, Ministère de la Transition écologique, Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Emmanuel Rouède Directeur général des services de Grenoble Franck Scherrer Professeur titulaire en urbanisme, Vice-recteur associé à la recherche, à la découverte, à la création et à l'innovation, Université de Montréal Martin Vanier Professeur des universités, Ecole d'Urbanisme de Paris Sandra Marsaud Députée de la 2e circonscription de la Charente Michel Vayssié Directeur général des services de Bordeaux Métropole Hélène Peskine Secrétaire permanente du Plan urbanisme construction architecture, Ministère de la Transition écologique et solidaire, Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Pierre Veltz Directeur de recherche, IHEDATE POPSU TERRITOIRES 97 LE COLLÈGE DES PARTENAIRES Sont partenaires du programme POPSU Territoires : La Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature (DGALN) élabore, anime et évalue les politiques de l'urbanisme, de la construction, du logement, des paysages, de la biodiversité, de l'eau et des substances minérales non énergétiques. Elle s'organise autour de deux directions : 1) la Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages (DHUP), qui favorise un aménagement durable sur tous les types de territoires en veillant à ce que les documents de planification et les opérations d'aménagement répondent aux besoins des populations et intègrent les enjeux de développement durable et en particulier ceux relatifs au logement. 2) la Direction de l'eau et de la biodiversité (DEB), dont la mission première est l'évaluation et la mise en oeuvre des politiques de l'eau, des espaces naturels, de la biodiversité terrestre et marine et des ressources minérales non énergétiques en vue de garantir la préservation et un usage équilibré de ces ressources.. Le Plan urbanisme construction architecture est un service interministériel de recherche et d'expérimentation créé en 1998 afin de faire progresser les connaissances sur les territoires et les villes et éclairer l'action publique. Rattaché à la Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature au Ministère de la Transition écologique et au Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, il initie des programmes de recherche-action, d'expérimentation et apporte son soutien à l'innovation et à la valorisation dans les domaines de l'aménagement des territoires, de l'urbanisme, de l'habitat, de l'architecture et de la construction. Petites villes de demain est un programme national, lancé le 1er octobre 2020 par Jacqueline Gourault, Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et piloté par l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires. Il vise à améliorer les conditions de vie des habitants des petites communes et des territoires alentour, en accompagnant les collectivités dans des trajectoires dynamiques et respectueuses de l'environnement. Le programme a pour objectif de renforcer les moyens des élus des villes et leurs intercommunalités de moins de 20 000 habitants exerçant des fonctions de centralités pour bâtir et concrétiser les moyens de concrétiser leurs projets de territoire, tout au long de leur mandat, jusqu'à 2026. L'Agence Nationale de la Cohésion des territoires (ANCT) appuie et conseille le Gouvernement dans ses politiques de lutte contre les inégalités territoriales et de soutien au développement des territoires. Elle assure la conception et l'animation des politiques de la ville et d'aménagement du territoire avec les acteurs locaux et les citoyens. Pour répondre aux mutations économiques et sociales, l'ANCT mène une activité de prospective afin d'orienter les politiques publiques et elle aide les territoires, notamment les plus fragiles, à développer leur potentiel en stimulant l'activité économique, en accompagnant la transition écologique et en promouvant l'expérimentation et l'innovation. 98 POPSU TERRITOIRES La Banque des Territoires est un des cinq métiers de la Caisse des Dépôts. Elle propose des solutions sur-mesure de conseil et de financement en prêts et en investissement pour répondre aux besoins des collectivités locales, des organismes de logement social, des entreprises publiques locales et des professions juridiques. Grand pôle financier public, elle accompagne les grands projets innovants sur tous les territoires et soutient ceux qui contribuent à organiser les indispensables interactions entre les Métropoles, les villes moyennes et la ruralité. Le Réseau Rural Français est une initiative européenne, intégrée à la politique agricole commune (PAC) et financée par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER). Lieu de co-construction, le réseau rural national fédère les réseaux ruraux régionaux et contribue aux réflexions, échanges et débats sur les territoires ruraux et les politiques utiles à leur développement. Il facilite le dialogue entre acteurs et valorise les bonnes pratiques locales pour parvenir à un développement rural intelligent, rural et inclusif. L'Union européenne est une association volontaire d'États européens (27 aujourd'hui). Elle existe juridiquement depuis le traité de Maastricht et constitue à ce jour une organisation unique. L'Union européenne (UE) est composée d'États membres qui se sont regroupés dans les domaines économique et politique, afin d'assurer le maintien de la paix en Europe et de favoriser le progrès économique et social . Le Commissariat du Massif Central met en oeuvre la politique de massif. Il a un rôle transversal, à la fois interrégional et interministériel. Il assure l'interface entre les acteurs du massif (publics et privés) et l'État, et a pour mission de préparer, de suivre et d'exécuter au titre de l'État la convention interrégionale de massif. Il assure également le secrétariat du comité de massif et joue également un rôle important d'animation et de conseil. Le Bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, au sein de la Direction générale des patrimoines du Ministère de la Culture qui assure notamment la protection et la conservation modernisée du patrimoine, valorise les oeuvres du passé et du présent auprès de tous les publics et favorise la création et la qualité architecturales. La Cité de l'architecture et du patrimoine est un centre d'architecture dont la mission est d'assurer la promotion de l'architecture française en France et à l'étranger, et de faire découvrir les oeuvres emblématiques du patrimoine architectural français et la création contemporaine internationale. L'Institut CDC pour la Recherche est un programme de la Caisse des dépôts et consignations, au sein du Département de la Stratégie, qui a pour objet le soutien à des travaux de recherche dans les champs d'intervention stratégiques du groupe Caisse des Dépôts. Il contribue à de nouveaux travaux en articulation avec les questionnements opérationnels du Groupe et intervient de façon transversale à partir de la recherche entre les différents métiers. Il organise la valorisation des résultats dans le cadre de contributions au débat public. Il nourrit enfin la réflexion stratégique interne à partir des nouvelles tendances identifiées dans le secteur de la recherche. POPSU TERRITOIRES 99 A'urba est l'agence d'urbanisme de Bordeaux Métropole Aquitaine. Outil stratégique de développement des territoires bordelais, girondins et aquitains, A'urba éclaire les responsables locaux dans la conception, l'élaboration et la mise en oeuvre de leurs projets et de leurs politiques publiques. Elle est dirigée par Jean-Marc Offner depuis 2009. L'Atelier Energie et Territoires est créé en 2012 par EDF. C'est un laboratoire d'idées, d'études et de recherches. A la fois lieu de rencontres et de débats, il invite les acteurs des villes et des collectivités à mieux comprendre les transformations énergétiques à l'oeuvre et suggère des propositions concrètes pour faire de l'énergie un moteur d'attractivité du territoire. Avec l'appui de son comité scientifique et de ses partenaires, l'Atelier offre une longueur d'avance aux décideurs territoriaux pour une gestion éclairée et responsable de l'énergie. L'Union sociale pour l'habitat est l'organisation représentative du secteur Hlm qui représente 660 organismes Hlm à travers cinq fédérations. Elle accompagne les organismes Hlm dans leur action professionnelle, et contribue à l'élaboration et la mise en oeuvre de la politique nationale du logement. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) participe à la mise en oeuvre des politiques publiques dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et du développement durable. Elle met ses capacités d'expertise et de conseil à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public, afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale. L'Assemblée Nationale est l'institution française qui forme, avec le Sénat, le pouvoir législatif dont la mission est de débattre, de proposer, d'amender et de voter les lois, de contrôler le Gouvernement et d'évaluer les politiques publiques. La Fabrique de la Cité est un think tank dédié à la prospective urbaine et aux innovations urbaines. Fondé en 2010 à l'initiative du groupe VINCI, son mécène, elle regroupe des acteurs de la ville, français et internationaux, qui élaborent de nouvelles manières de construire et reconstruire les villes. Les réflexions sur les bonnes pratiques de développement urbain portent sur les thèmes de la mobilité, de l'aménagement urbain et bâti, de l'énergie, de la révolution numérique et des nouveaux usages. Le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) est chargé de conseiller le Gouvernement dans les domaines de l'environnement, des transports, du bâtiment et des travaux publics, de la mer, de l'aménagement et du développement durables des territoires, du logement, de l'urbanisme, de la politique de la ville et du changement climatique. Dans ce cadre, il mène les missions d'expertise, d'audit, d'étude, d'évaluation, d'appui et de coopération internationale que lui confie le Gouvernement. Il est également chargé d'une mission d'inspection générale portant sur la régularité, la qualité et l'efficacité de l'action des services de l'État placés sous l'autorité du ministre de la Transition écologique et solidaire, ainsi que des établissements publics placés sous leur tutelle. 100 POPSU TERRITOIRES France Ville Durable est d'abord un lieu de capitalisation, de diffusion et d'appui à la mise en oeuvre des expertises et savoir-faire français en matière de ville durable, en France et à l'international, dans une logique de « do tank ». À partir de sujets d'intérêt général, l'association définit annuellement un programme de travail partenarial faisant appel à l'implication de chacun des adhérents de ses 4 collèges : les collectivités locales leaders et leurs associations, les entreprises de toutes tailles (groupes français mais aussi TPE), l'État (administration centrale et opérateurs spécialisés) et les experts de la ville (en particulier les organisations professionnelles nationales). Le Cerema, établissement public sous la tutelle du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, accompagne l'État et les collectivités territoriales pour l'élaboration, le déploiement et l'évaluation de politiques publiques d'aménagement et de transport. L'Assemblée des Communautés de France (AdCF) est la fédération nationale des élus de l'intercommunalité. Depuis sa fondation en 1989, l'AdCF promeut la coopération intercommunale et le dialogue territorial. Elle assure la représentation des intercommunalités auprès des pouvoirs publics nationaux (gouvernement, Parlement, agences nationales...), participe aux débats sur les évolutions de notre organisation territoriale et des politiques publiques décentralisées, développe une expertise spécifique au service de ses adhérents. L'Association des maires ruraux de France (AMRF) fédère près de 10 000 maires ruraux au sein d'un réseau solidaire, en toute indépendance des pouvoirs et partis politiques. Rassemblés autour d'une identité forte, les membres de l'AMRF portent la voix des communes ancrées sur les territoires ruraux pour défendre leurs enjeux spécifiques. Forte de son militantisme et de sa représentativité, l'AMRF est aujourd'hui l'interlocutrice incontournable des communes rurales auprès des pouvoirs publics et des grands opérateurs nationaux. L'Association des petites villes de France fédère depuis 1990 les petites villes de 2.500 à 25.000 habitants, pour promouvoir leur rôle spécifique dans l'aménagement du territoire. Elle compte aujourd'hui près de 1200 adhérents, présents dans tous les départements de France métropolitaine et d'outre-mer. La Fédération nationale des agences d'urbanisme (FNAU) regroupe une cinquantaine d'organismes publics d'étude et de réflexion sur l'aménagement et le développement des grandes agglomérations françaises. Les agences d'urbanisme ont, pour la plupart, un statut d'association où se retrouvent, autour des collectivités impliquées, l'État et les autres partenaires publics du développement urbain. La FNAU prend position dans les grands débats nationaux et européens sur les politiques urbaines et l'avenir des villes. La Fédération des Parcs naturels régionaux de France est l'association loi 1901 qui regroupe les 54 Parcs naturels régionaux de France. Porte-parole et animatrice du réseau, la fédération est un acteur de référence dans la définition et mise en oeuvre les politiques publiques de développement des territoires ruraux, de développement durable et de préservation des espaces naturels. POPSU TERRITOIRES 101 1000 Doctorants pour les territoires est une plateforme de mise en en relation des collectivités territoriales avec des étudiants volontaires dans le but de réaliser un travail de recherche dans leurs services sur une problématique de politique publique territoriale (transition écologique, numérique, économique, démographique, santé...). La plateforme informe, sensibilise à ce dispositif et met en relation les acteurs publics locaux et le secteur de la recherche en Sciences Humaines et Sociales. Le CNFPT est un établissement public paritaire déconcentré dont les missions de formation et d'emploi concourent à l'accompagnement des collectivités territoriales et de leurs agents dans leur mission de service public. Il a trois missions principales : la formation, l'observation et l'organisation des concours des cadres d'emplois A+. L'association Sites et Cités remarquables de France développe une action globale, politique et technique, urbanistique, économique, sociale et culturelle. Créée en 2000 pour regrouper les villes et ensembles de communes porteurs d'un secteur protégé aujourd'hui "Sites patrimoniaux remarquables" et les villes et pays signataires de la convention "Ville et Pays d'art et d'histoire". La fédération nationale des CAUE, association loi 1901, regroupe les CAUE représentés par leur président. Pour le réseau, la fédération est un lieu d'échanges, de capitalisation et de mutualisation des savoir-faire et activités départementales. Animer, apporter ses services aux membres et produire en réseau sont les principales missions de la fédération. La revue urbanisme est depuis 1932 le creuset d'une réflexion permanente et de discussions fécondes sur les enjeux sociaux, culturels territoriaux de la production urbaine. 102 POPSU TERRITOIRES DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Jean-Baptiste Marie RÉDACTION Jean-Marc Offner, Sandra Marsaud, Hélène Reigner, Juliette Auricoste, Jean-Baptiste Marie, Aurore Meyfroidt, Hélène Milet, Zoé Giordana, Pacôme Bertrand CONCEPTION GRAPHIQUE Figures Libres / Maud Boyer, Chloé Listrat CRÉDITS PHOTOS ©Éric Villemain, ©Arnaud Bouissou / TERRA, © Delphine Coutin, @Emmanuel du Bourg / POPSU, @Hélène Milet, @Figures Libres, @Cyrielle Jacques, © Cyrille de Villèle, ©Julien Michel, © Arnaud Bouissou / TERRA, ©Johan Barrot, © P.Daniel, © Raffaele Sergi, © Marcella Barbieri, © Noj han, © Ville de Chauny, ©Hélène Milet, © Cyrille de Villèle, © École d'Architecture de La réunion, © Patrice Thebault, @Hélène Milet, © Lisa Roca, © Ville du Porge, © Cermosem, Nicolas Robinet, © Julien Michel, © Émilie Debray, © Mairie de Longuenée en Anjou, © Joël Idt, © Lot Tourisme CRT Midi-Pyrénées, Dominique Viet, © CC Nozay, © Equipe Imagine, © Emmanuel Berthier, © Xavier Guillot, © COR, © Altimage ULM, © Gabriele Salvia, Marion Serre, © Mairie de Villers-Semeuse, © Mairie de Vire Normandie, © Invictus Drone, © Ville de Volonne, © Les Photos d'Isabelle, © Wilfried Koba, © Éric Villemain, © Lucas Bonnel, © Marc Guéret IMPRESSION MCT/MTES/SG/SPSSI/ATL2 SEPTEMBRE 2022 POPSU TERRITOIRES 103 www.popsu.archi.fr popsu_puca popsu Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires La Grande Arche ­ Paroi Sud 92055 La Défense Cedex epau.archi.fr Puca Popsu L'EUROPE DES PROJETS ARCHITECTURAUX ET URBAINS (EPAU) Hélène Peskine, Présidente Jean-Baptiste Marie, Directeur général Julien Moulard, Directeur général adjoint Fabienne Dran, Assistante de direction PLATEFORME D'OBSERVATION DES PROJETS ET STRATEGIES URBAINES (POPSU) Jean-Marc Offner, Président du Conseil stratégique POPSU Métropoles Marie-Christine Jaillet, Directrice de recherche CNRS, LISST-Cieu, Responsable scientifique du programme POPSU Métropoles Nicolas Maisetti, Directeur du programme POPSU Territoires Hélène Reigner, Professeure des Universités, Aix-Marseille Université, Responsable scientifique du programme POPSU Territoires Hélène Milet, Directrice du programme Pacôme Bertrand, Chargée de missions Florentin Cornée, Chargé de missions CONTACT Hélène Milet helene.milet@developpement-durable.gouv.fr +33 (0)1 40 81 92 68 INVALIDE) (ATTENTION: OPTION tionale, projet partenarial d'aménagement suite au séisme de 2019, projet d'élaboration d'un nouveau PLU. Dans ce contexte, la rechercheaction a pour but de questionner les récits sur Le Teil à partir des images et imaginaires produits par ses habitants et ses acteurs, et de saisir en quoi ces récits peuvent servir à alimenter les projets en cours et le projet de territoire. commune a enregistré une augmentation sensible de sa population sur la période récente et se caractérise par une population jeune. Malgré le déclin des activités traditionnelles et industrielles, sa situation de porte d'entrée de l'Ardèche méridionale à proximité de l'A7, fait de la commune un lieu de passage et demeure, à son échelle, un pôle de services publics, commercial et économique important. La commune doit cependant répondre à différentes problématiques en matière d'aménagement dont celle de son contournement routier (axe de la RN 102 vallée du Rhône - centre Ardèche), celle liée aux difficultés rencontrées par son centre-ville et celle, particulièrement importante, de sa reconstruction suite au séisme de 2019. Dans ce contexte, la commune du Teil est actuellement concernée par plusieurs opérations d'aménagement d'envergure. Une petite ville au coeur de grandes opérations d'aménagement La commune de Le Teil constitue l'un des pôles urbains structurant du Sud-Est de l'Ardèche, inscrit au sein de l'aire urbaine de Montélimar (Drôme) dans l'axe de la vallée du Rhône. Après avoir connu un léger déclin démographique, la Images et imaginaires : des fondements pour les projets d'aménagement du territoire Compte tenu des difficultés que rencontrent aujourd'hui certaines petites villes, la rechercheaction ambitionne de se pencher sur les ressorts 56 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Olivier Peverelli Maire de Le Teil Pascale Tolfo 1ère adjointe, Le Teil Bernard Noel adjoint au Maire, Le Teil Michel Galiana adjoint au Maire, Le Teil CHERCHEURS Frédéric Santamaria Responsable scientifique, Université Grenoble-Alpes Pacte Emmanuel Roux Université Grenoble-Alpes Pacte Pascal Mao Université Grenoble-Alpes Cermosem Mélodie Roche Université Grenoble-Alpes Cermosem Jérémie Caussanel Université Grenoble-Alpes Cermosem Nicolas Senil Université Grenoble-Alpes Cermosem Pierre-Antoine Landel Université Grenoble-Alpes Pacte PARTENAIRES Collège Marcel Chamontin, Le Teil Lycée polyvalent Xavier Mallet, Le Teil Centre Régional d'Information Jeunesse, Auvergne Rhône Alpes PROFESSIONNELS Emmanuel Buis Directeur général des services, Le Teil Valérie Gervais Directrice enfance/jeunesse, Le Teil Harmonie Dufraisse Chef de projet PPA postséisme, Communauté de communes Ardèche Rhône Coiron Nelly Audigier Chargée de mission Petite Ville de Demain, Le Teil François Vennin Chargé de mission, Préfecture de l'Ardèche Claire Poutaraud Bureau d'étude Agir en ville 8 677 habitants 326,3 hab./km² Ardèche (07) capables de faire identité territoriale, à même de « raconter » de nouveaux imaginaires et de porter des projets renouvelés. Les représentations mentales que se font les habitants, les usagers d'un territoire sont constitutives de l'image et de l'image de marque de ce dernier ; et ces images et imaginaires, telles des ressources territoriales « activables », sont importants pour une collectivité, pour le maintien de la population, pour l'installation de nouveaux résidents et de nouvelles activités commerciales ou productives, pour fonder des choix politiques et d'actions locales, pour établir, en somme, un projet de territoire. La recherche vise à montrer, à partir de l'exemple du Teil, que les images et imaginaires sont révélateurs des rapports à la ville et peuvent également servir de fondements aux projets d'aménagement et de développement du territoire. Il est proposé, en particulier, de s'intéresser au public « jeunes » dans leurs rapports à la fabrication de la ville. Cet objectif s'articule à la mise en oeuvre de plusieurs projets d'aménagement d'envergure qui sont susceptibles de modifier l'image de la commune à travers la reconfiguration de sa centralité et de sa situation vis-à-vis de son territoire d'insertion. Méthodologie Dans un premier temps, il est proposé de saisir les représentations, les images de la ville, passées, présentes, futures, attachées à la commune du Teil. Pour ce faire, plusieurs regards et représentations complémentaires seront étudiés :ceux issues des pratiques ordinaires de la ville et en particulier celles des jeunes ; ceux portés sur la ville par les habitants et acteurs des territoires voisins (intercommunalité, aire urbaine) ; ceux exprimés par des collectifs habitants, d'usagers, de citoyens dans le cadre de scènes institutionnalisées, d'exercices de démocratie participative et par des acteurs experts. Dans un second temps, les représentations seront étudiées au titre de leur contribution aux projets d'aménagement et de développement futurs. Il s'agira ainsi d'étudier les imaginaires produits par les publics jeunes, par les acteurs mobilisés pour rendre compte de nouveaux imaginaires partagés et de considérer ces derniers comme des contributions au projet de territoire et à la mise en oeuvre de futurs aménagements urbains. POPSU TERRITOIRES 57 L'ISLE-SUR-LA-SORGUE Pour exister sur son territoire, la commune de L'Isle-sur-la-Sorgue, située dans le département du Vaucluse et composée de 19483 habitants (INSEE 2015), s'est engagée en 2017 dans une démarche de marketing territorial : L'Isle-sur-la-Sorgue Village-monde. Le programme de recherche proposé ici vise à en interroger les principaux ressorts, les effets en terme de gouvernance territoriale tout comme les dynamiques de réception par la population locale. traction de clientèles nationale et/ou internationale mais aussi au niveau des enjeux de gouvernance métropolitains. Si la métropolisation d'Avignon (projet du Grand Delta rhodanien) et d'Aix-Marseille Provence est une composante essentielle de l'attractivité des territoires, la commune y voit aussi une menace due à la faiblesse d'image d'Avignon et à la montée en puissance de la Métropole d'Aix-Marseille Provence. Comment une petite ville arrive-t-elle - ou non - à mutualiser et développer des synergies fortes en termes de marque, d'offres, d'actions transversales, de communication, d'organisation ou de financement avec d'autres niveaux territoriaux plus importants ? Quelle gouvernance, quelle animation et quels supports peuvent être pensés et mis en place pour « trouver sa place » et faire vivre la démarche et le plan d'action associé ? L'équipe sera également attentive à analyser les fractures territoriales que peut porter en germe cette stratégie. Attractivité et inégalités territoriales Concernant la politique de marketing territorial impulsée par la commune, l'équipe a décidé de se concentrer plus particulièrement sur la stratégie d'innovation patrimoniale et culturelle, notamment celle en cours autour de la réhabilitation du centre historique, L'Isle-sur-laSorgue Village-monde. Il s'agit ainsi de questionner les impacts de cette stratégie en termes d'at- Au-delà des seuls in uenceurs : à la rencontre des nouveaux arrivants et des publics en marge 58 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Pierre Gonzalvez Maire de l'Isle-sur-la-Sorgue, Vice-Président du Conseil Départemental du Vaucluse PROFESSIONNELS David Albendea Directeur Habitat Environnement et Développement Durable, Mairie de l'Isle sur la Sorgue Géraldine Cautier Coordinatrice Isle-sur-laSorgue Village-monde Caroline Fischer Coordinatrice Isle-sur-laSorgue Village-monde François Guyonnet Directeur du patrimoine, Mairie de l'Isle-sur-la-Sorgue CHERCHEURS Magali Nonjon Responsable scientifique, IEP d'Aix-en-Provence ­ CHERPA Christèle Lagier Responsable scientifique, Avignon Université ­ LBNC Philippe Aldrin IEP d'Aix en Provence ­ CHERPA Jeanne Vermeirsche IEP d'Aix-en-ProvenceCHERPA 19 421 habitants 435,7 hab./km² Vaucluse (84) EN SAVOIR PLUS Film, Un marketing territorial pour tous, La série documentaire POPSU, 2020 Afin d'interroger les effets et les conditions de réussite de cette démarche territoriale, un focus sur les « nouveaux arrivants », coeur de cible des politiques d'attractivité, sera réalisé à travers l'élaboration d'un portrait socio-démographique de ces habitants. Il s'agit par ailleurs ici de dépasser la figure classique des « influenceurs » largement mobilisée dans la démarche pour s'intéresser à des catégories d'acteurs du territoire jusque-là peu ou pas impliqués : associations non directement mobilisées dans la réhabilitation du centre historique, populations paupérisées du centreville, nouveaux arrivants, populations vivant à la périphérie du périmètre « Village-monde », jeunes en difficulté sociale et professionnelle. Mise en place d'une ingénierie participative L'équipe de recherche a identifié plusieurs actions visant à la valorisation des travaux, dont l'association de filières universitaires (Sciences Po Aix / EJCAM, Université d'Avignon) ou la mise en place d'une ingénierie participative forte. Après des séries d'entretiens qualitatifs auprès de publics variés, trois focus group ont ainsi été organisés auprès des catégories de population « nouveaux arrivants », « jeunes en difficulté sociale et professionnelle, en marge de la démarche » et « ambassadeurs Village-monde ». Ils ont été suivis d'un Atelier citoyen, pensé comme un cadre privilégié pour échanger sur les enjeux clés du projet, avec les citoyens, les chercheurs et les acteurs de la commune, au cours duquel un avis citoyen a été produit sous la forme de fiches action, c'est-à-dire des propositions d'initiatives citoyennes pour penser la ville de demain. D'autres livrables sont également attendus : production de notes de synthèse, retours suite à l'organisation du Forum Hybride le 6 décembre 2019 pour présenter les premiers résultats de l'étude à l'ensemble des parties prenantes et permettre aux citoyens d'y expliquer « l'avis citoyen ». Afin de valoriser la parole citoyenne, les captations vidéos réalisées lors des différents temps d'action ont permis l'extraction de courts passages afin d'être intégrés à une application numérique de cartographie participative, USHAHIDI, présentée lors du Forum de co-construction (http://connect-citoyen.fr). POPSU TERRITOIRES 59 LODÈVE Lodève, 7426 habitants, sous-préfecture de l'Hérault en région Occitanie se situe à 45 kilomètres de la Métropole de Montpellier. Siège de la communauté de communes Lodévois et Larzac, elle est dotée d'un patrimoine bâti et naturel reconnu et d'un dynamisme culturel fort mais assez mal exploités. L'absence d'une ingénierie urbaine capable de proposer à l'ensemble des acteurs une lecture commune du territoire marque une désynchronisation entre l'ensemble des nombreuses actions, qu'elles proviennent de la collectivité ou des associations. de Lodève l'une des villes les plus pauvres du département. Ville multiculturelle, Lodève a vu l'arrivée d'une population immigrée en lien avec la Manufacture Nationale de tapis de la Savonnerie des Gobelins et plus récemment d'une population plus aisée de classe moyenne voire supérieure, majoritairement retraitée. Le parc de logements du centre ancien subit une vacance importante (17 %) essentiellement liée à une division des logements par les propriétaires pour en améliorer la rentabilité. Ces logements, en stock important, sont immédiatement disponibles et très abordables mais dégradés. Ce sont des « logements sociaux de fait », ce qui contribue à y accueillir une catégorie d'habitants précaires. Cette situation de pauvreté concentrée dans le centre-ville élargi a justifié le classement en quartier prioritaire « Politique de la ville ». Par ailleurs, contrairement à certaines communes du Pays Coeur d'Hérault et malgré un patrimoine bâti remarquable, Lodève présente une activité touristique faible, qui se traduit notamment par un manque d'établissements d'accueil, de services et d'activités orientés sur ses richesses. Lodève fait également face à un problème de Une fragilité multiforme Lodève fait face à une évasion commerciale qui reflète la situation économique globale de la ville. Malgré un panel socioprofessionnel assez diversifié, la part de chômeurs et de personnes inactives reste conséquente (29,5 %) et le taux de pauvreté y est très important (28,8 %), ce qui fait 60 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Gaëlle Lévêque Maire de Lodève CHERCHEURS Anne Sistel Responsable scientifique, École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Jean Planès École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Alexandre Neagu École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Khedidja Mamou École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM MEMBRES ASSOCIÉS Renaud Barrès Directeur du CAUE 34 Luc Doumenc Architecte, Association Patrick Geddes France Bernard Kohn Architecte, la Distillerie Catherine Bernie-Boissard Université de Nîmes ­ ARTDEV Bertrand Rétif École Nationale Supérieure d'Architecture de ClermontFerrand Gladys Champanay École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM Flore Serayssol École Nationale Supérieure d'Architecture de Montpellier ­ LIFAM 7 441 habitants 321,1 hab./km² Hérault (34) mobilités en particulier un manque de connexions avec l'ensemble des communes du Pays Coeur d'Hérault. territoriales, les associations, comme unités de la vie collective, et enfin les habitants comme experts de leur quotidien. Une démarche holisti ue pour de nouvelles perspectives Cette recherche-action vise à comprendre les mécaniques responsables de ces dysfonctionnements et envisager les perspectives au travers d'une démarche holistique. Plutôt que de concentrer notre regard sur un aspect, l'ambition est de réaliser une vision potentiellement diverse mais partagée par ses habitants, prolongeant la tradition initiée par Patrick Geddes, dans une recherche de dispositifs engageant la réflexion collective. L'évaluation des retombées des actions initiées ces dernières années par la commune (contrat de ville de 2015, concertations...) permettra d'envisager de nouvelles perspectives. Autoportrait collectif, la recherche-action vise à construire un diagnostic partagé par tous les acteurs de la ville. Il est donc essentiel de mettre en place une médiation entre les parties : la collectivité et les élus comme fédérateurs des stratégies Vers une Maison Commune Le diagnostic partagé et assorti de propositions fera l'objet d'ateliers de co-construction préfigurant une Maison Commune, véritable maison des habitants, ouverte à l'ensemble des acteurs et à la population. Les restitutions se feront par des expositions de projets d'étudiants architectes. POPSU TERRITOIRES 61 LONGUENÉE-EN-ANJOU Appartenant à la Communauté Urbaine Angers Loire Métropole, la commune nouvelle de Longuenée-en-Anjou ( 6 351 habitants ) est née de de la fusion en 2016 de quatre communes. L'étude de cas interroge le processus de fusion, et le vécu de ce nouveau territoire par celles et ceux qui l'animent au quotidien : habitants, élus, associations, entreprises, agents. Quelles sont les conditions d'adaptation des services au public, l'ajustement des habitudes et l'appropriation territoriale qui en découlent ? la Communauté Urbaine. Cela modifie-t-il les rapports de force au sein de la communauté ? Pour la commune elle-même, dont la taille reste relativement modeste, et de laquelle il ne se dégage pas un pôle villageois dominant, quelles sont les conséquences de ce changement d'échelle et de ces caractéristiques sur la gouvernance, l'identité et l'organisation territoriale des services ? Le choix de maintenir les quatre mairies déléguées peut-il être considéré comme un facteur d'acceptation du nouveau périmètre par ses habitants, ses usagers, ses citoyens ? L'appropriation de ce nouveau périmètre Les élus municipaux ont fait le choix de s'entourer dès le départ d'un cabinet conseil, pour les accompagner, préparer les agents municipaux comme la population au changement de périmètre. Cette méthode constitue-t-elle un exemple ? Dans leurs pratiques et représentations, comment les habitants, mais aussi les associations et les entreprises vivent-ils ce « nouveau » territoire ? Partant des points de vue de ces acteurs, dans quelle mesure la nouvelle cartographie commu- Un changement d'échelle : la fusion de 2016 On présente souvent comme motivation première des créations de communes nouvelles le maintien des dotations d'État et la réalisation d'économies d'échelle. Qu'en est-il ? La fusion, engagée au 1er janvier 2016, fait passer Longuenéeen-Anjou du 25e poids démographique (pour sa commune déléguée la plus peuplée) au 10e dans 62 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Jean-Pierre Hébé Maire de Longuenée-enAnjou Christophe Béchu Président de l'Agence d'Urbanisme de la Région Angevine, Maire d'Angers PROFESSIONNELS Stéphanie Hervieu Chargée d'études Solidarités, modes de vie, cohésion sociale, Agence d'Urbanisme de la Région Angevine Emmanuel Leguay Directeur Général des Services, Mairie de Longuenée-enAnjou Alexandra Le Provost Directrice Générale, Agence d'Urbanisme de la Région Angevine Isabelle Leulier-Ledoux Responsable du Pôle projets urbains, paysage, mobilité, Agence d'Urbanisme de la Région Angevine CHERCHEURS Annabelle Morel-Brochet Responsable scientifique, Université d'Angers ­ ESOAngers Emmanuel Bioteau Université d'Angers ­ ESOAngers Vincent Gaboriau Université d'Angers, Centre Jean Bodin ­ UPRES Isabelle Leroux-Rigamonti Université d'Angers, GRANEM ­ TEPP Martine Long Université d'Angers, Centre Jean Bodin ­ UPRES Jérôme Prugneau Université d'Angers ­ ESOAngers 6 331 habitants 118,3 hab./km² Maine-et-Loire (49) nale influence-t-elle l'accès aux services et équipements municipaux ? Quelles sont les incidences de cette création communale sur les périmètres d'intervention des associations, sur la carte et les transports scolaires ? En fonction des besoins de la population, comment s'organisent les pratiques et les mobilités quotidiennes à cette échelle ? Une en uête pour saisir les besoins des acteurs et des habitants Ce programme de recherche associe des chercheurs de différentes disciplines (géographie, droit, économie). Il s'enrichit des apports de chercheurs et/ou étudiants de masters, en sociologie et sciences de gestion. Une enquête menée en partenariat avec l'Agence d'Urbanisme de la Région Angevine et le CNFPT, auprès des agents des communes nouvelles de Maine-et-Loire permettra de mettre en exergue les changements intervenus dans la pratique de leur métier (nouvelle organisation, nouveau métier, spécialisation, déplacements, relation aux usagers). En parallèle, trois autres enquêtes seront conduites en direction (1) des agents socio-économiques de la commune ou concernés par elle, (2) de ses habitants, et (3) plus particulièrement des enfants et des jeunes. L'étude prendra soin de développer une approche différenciée du vécu et des besoins des habitants. Enfin, la méthodologie repose sur le recueil et l'analyse de documents de différentes natures de façon non seulement à alimenter le diagnostic de territoire, mais aussi à saisir les enjeux locaux, les incidences organisationnelles, financières et de gouvernance. POPSU TERRITOIRES 63 MAGNY-EN-VEXIN À 60 km du centre de Paris et 25 km de Cergy-Pontoise, Magny-en-Vexin est une petite ville historique de 5600 habitants, siège de la Communauté de communes « Vexin-Val-de-Seine », et adhérente au PNR du Vexin français. Elle est étudiée en tant que centre de son écosystème territorial, compris aussi bien dans un sens économique que dans un sens écologique. L'hypothèse soutenue est que l'avenir de la ville dépendra de la manière dont on saura articuler centralité urbaine et centralité territoriale. esquissent une réalité à deux visages : les mobilités sortantes dessinent une forme oblongue distendue par l'attractivité de la métropole, alors que les mobilités entrantes placent Magny au coeur d'un territoire rayonnant autour de la ville. Ces tendances expriment la réalité intermédiaire de Magny, entre passé, présent et avenir. D'une part la ville porte la trace de sa position historique dans son « finage », d'autre part, elle souffre d'une dépendance à la voiture due à l'attractivité de la métropole et entraînant l'éclatement des pratiques de consommation et de loisir. La valeur des lieux, levier de revitalisation Bien que Magny ne soit pas encore désertée par le commerce et l'emploi, sa centralité risque le délitement et une baisse de son attractivité. Notre hypothèse est que la valeur des lieux offre pourtant des leviers à un projet de revitalisation, à condition de s'appuyer sur les aspirations des citoyens plutôt que sur la simple conservation identitaire. Dans cette perspective, la recherche poursuivra trois objectifs. Au plan de l'enquête, il s'agira de mettre en évidence l'actualité et les Magny-en-Vexin, un territoire intermédiaire Magny-en-Vexin est à une distance de 20 à 35 km des villes moyennes de Beauvais, Vernon, Mantes-la-Jolie et Cergy-Pontoise. La ville voit sa croissance pavillonnaire commencer à la fin des années 1950. 60 ans plus tard, la population est multipliée par 2,5 et les déplacements quotidiens 64 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Luc Puech D'Alissac Maire de Magny-en-Vexin PROFESSIONNELS Fabrice Dubus Directeur Général des Services, commune de Magny-en-Vexin CHERCHEURS Luc Vilan Responsable scientifique, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles ­ LEAV Roberta Borghi Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles ­ LEAV Éric Chauvier École Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles ­ LEAV Roland Vidal École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles ­ LAREP Yves Petit-Berghem École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles ­ LAREP 5 653 habitants 403,2 hab./km² Val-d'Oise (95) dynamiques porteuses d'avenir. Au plan de l'action, il s'agira d'apporter au projet local le regard extérieur d'une expertise pluridisciplinaire afin de faciliter l'identification des blocages. Au plan de la montée en généralité, il s'agira de contribuer à l'interpellation des politiques publiques concernant les projets de territoire et les outils d'aide à la résilience des petites villes. Une démarche « hors les murs » et des en uêtes sectorielles La recherche repose sur l'expertise de l'équipe et le croisement des disciplines : architecture-urbanisme, sciences sociales et de l'environnement, géographie. Les trois champs problématiques identifiés seront explorés par l'étude des données locales, le relevé de terrain, le projet étudiant et l'entretien auprès des acteurs et habitants. Un atelier « hors les murs », en immersion, contribue en début de recherche à la connaissance des lieux et à l'interpellation des acteurs et des décideurs locaux. Une enquête auprès des agriculteurs visera à identifier les services rendus à la ville par l'agri- culture et les potentialités d'insertion de la production dans le marché local. L'analyse du patrimoine bâti et la rencontre des acteurs éclairera les contraintes et l'adaptabilité des types historiques à la demande contemporaine. L'enquête sur l'Aubette et sur la trame éco-paysagère de Magny interpellera les enjeux d'un espace naturel et de son écosystème à l'interface ville­territoire. Les enquêtes sectorielles convergeront vers un forum du projet local, lieu d'échange et d'acculturation entre acteurs, décideurs, chercheurs et citoyens. POPSU TERRITOIRES 65 MARSEILLAN Marseillan, commune de 7000 habitants, connaît une importante activité touristique qui multiplie la population de la commune par presque dix entre la saison basse et la haute saison. Sa population est donc largement composite, entre les habitants à l'année, les résidents secondaires réguliers et les touristes plus occasionnels mais extrêmement nombreux. Cette situation particulière pose des enjeux de gouvernance urbaine, en lien aux réseaux et aux projets d'aménagement. 8 000 habitants en hiver à près de 60 000 en été. Le cas de Marseillan est emblématique de très nombreuses petites et moyennes villes françaises où le tourisme constitue l'une des principales activités économiques. Ainsi, la commune s'organise de façon bicéphale entre Marseillan village dans les terres, à côté de l'étang de Thau, et Marseillan plage, la station balnéaire où se concentrent les résidences secondaires (présence de très gros campings). Hors saison, une gouvernance urbaine et une organisation à repenser Cette situation a des conséquences importantes en matière de gouvernance urbaine que la recherche vise à analyser. Il s'agit d'étudier les modalités d'organisation de l'action publique et de la gestion urbaine dans ce contexte d'une population à deux vitesses. Comment gérer une ville soumise à ces fluctuations saisonnières ? Quelles sont les conséquences sur les modes de vie des habitants, permanents comme occasionnels ? Comment organiser la ville dans ses ressorts techniques, liés à la gestion des réseaux d'eau, Une ville touristi ue soumise aux uctuations de population La forme urbaine de Marseillan et les temporalités de fonctionnement de cette commune sont très fortement influencées par le tourisme. Cette importante activité touristique de Marseillan induit de grandes variations démographiques saisonnières. La population y est presque multipliée par dix au plus fort de la saison, passant de 66 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Yves Michel Maire de Marseillan Jean-Claude Aragon Conseiller municipal, délégué aux travaux et aux services techniques CHERCHEURS Joël Idt Responsable scientifique, Université Paris-Est Marne-la-Vallée ­ Lab'Urba Jules Mathieu Meunier Lab'Urba Lucie Renou LATTS MEMBRES ASSOCIÉS Bruno Yvin Alphaville PROFESSIONNELS Fabrice Garcia Directeur de l'Urbanisme de Marseillan Michaël Gueylard Directeur général des services de Marseillan EN SAVOIR PLUS Film Une gestion urbaine à deux vitesses ?, La série documentaire POPSU, 2020 7 778 habitants 150,4 hab./km² Hérault (34) Carnet de territoire, Gérer la petite ville touristique. Marseillan (Hérault) face aux fluctuations démographiques saisonnières, Autrement, 2022 s Reportage, Emmanuel Du Bourg, 2022, disponible ur TERRA des déchets ? L'action publique urbaine s'exerce dans des situations radicalement différentes en saison et hors saison, ce qui pose des problèmes d'organisation très spécifiques et pèse sur les conditions de cette action. En outre, les équilibres sociopolitiques qui sous-tendent la vie de la commune sont significativement dépendants de cette situation. production de l'action publique dans un contexte de variations démographiques extrêmes. La coopération de recherche repose sur des rencontres régulières avec les acteurs locaux. Par ailleurs, la situation de Marseillan sera rapportée à celles d'autres villes au profil similaire, qui constitueront des études de cas secondaires à des fins comparatives. Une approche multisectorielle de la variation démographi ue Ce travail, basé sur des entretiens et des observations commentées par les acteurs, viendra ainsi interroger les paradoxes de l'action publique locale en situation de variation démographique extrême, sur des sujets aussi divers que l'aménagement urbain, la gestion des services urbains, les politiques touristiques, la gestion des équipements et des espaces publics, la régulation des marchés de l'habitat, les questions environnementales ou encore l'animation et la vie locale. Les élus locaux et les services de la collectivité contribuent, avec l'équipe de recherche, à mettre en exergue les problèmes spécifiques liés à la POPSU TERRITOIRES 67 MARTEL Martel se situe au coeur de la communauté de communes des Causses et Vallée de la Dordogne : c'est l'une des petites villes qui maillent le Nord du Lot. L'éloignement relatif des plus grandes agglomérations (Brive d'abord, puis Toulouse, Bordeaux et Limoges), couplé à l'essor du tourisme, questionnent les acteurs locaux quant au modèle de développement à privilégier et à l'accessibilité des services aux publics. Quelle organisation pour répondre aux besoins des populations ? Une partie de la solution résiderait-elle dans l'interterritorialité horizontale, à savoir dans les relations de complémentarité qu'entretiennent ces petites villes du Nord du Lot ? des populations nouvelles pour compenser le solde naturel négatif. Ensuite, le défi du maintien du niveau de services et d'équipements, dans un contexte de réduction de l'offre de services publics. Enfin, le défi économique, qui est d'éviter une spécialisation dans l'économie présentielle. En effet, l'accentuation du tourisme et de la dépendance aux flux de visiteurs dans la Vallée de la Dordogne en général, accroît les risques d'hypersaisonnalité et de transformation du bourg de Martel en produit. C'est précisément sur ces sujets que l'équipe municipale a été élue en 2020. De tels défis, communs à d'autres territoires de faibles densités, se traduisent là dans un contexte particulier : le Nord du Lot est maillé de 7 petites villes de 1000 à 3500 habitants qui présentent des offres d'emplois et de services relativement importantes, favorisant une certaine autonomie vis-à-vis d'agglomérations plus grandes. Plusieurs dé s courants pour un contexte particulier Martel tente de relever plusieurs défis. D'abord, le défi démographique, qui est de continuer à attirer L'accessibilité aux services pour uestionner l'inter-territorialité horizontale Les problématiques locales sont dès lors les suivantes : comment une petite ville comme Martel répond-elle à l'enjeu d'accessibilité aux services de 68 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Raphaël Daubet Maire de Martel, Président de la CDC des Causses et Vallée de la Dordogne, Conseiller Régional de la Région Occitanie / Pyrénées Méditerranée André Roussilhes Maire délégué de Sousceyrac-en-Quercy, VicePrésident de la CDC des Causses et Vallée de la Dordogne, délégué à l'Urbanisme, Planification et Application du Droit des Sols PROFESSIONNELS Betty Bonhomme Cheffe de Projet LEADER du PETR Figeac Quercy Vallée de la Dordogne Marion Bonvarlet Chargée de Mission Développement Territorial du PETR Figeac Quercy Vallée de la Dordogne Laurianne De Champs 1 597 habitants 45,3 hab./km² Lot (46) Co-dirigeante du bureau d'études Relief urbanisme Paul Deshors Responsable des études au Service Prospective et Politiques de Développement Durable de la DDT du Lot Solène Guerinot Chargée de mission à Cauvaldor Expansion Marina Lin-Wee-Kuan Directrice Générale Adjointe à la Gestion de l'espace de la CDC Causses et Vallée de la Dordogne Brice Navereau Directeur du bureau d'études Echelles et Territoires Myriam Rachdi Co-dirigeante du bureau d'études Relief urbanisme Charline Sellam Chargée de mission de Ad'Occ, l'Agence de Développement Économique de la Région Occitanie. CHERCHEURS François Taulelle Responsable scientifique, Université Toulouse, Jean Jaurès ­ LISST Aurélio Labat Université Toulouse, JeanJaurès ­ LISST Patricia Panégos Université Toulouse ­ Jean Jaurès, LISST Sébastien Rayssac Université Toulouse, Jean Jaurès ­ LISST MEMBRE ASSOCIÉ Arnaud Maîtrepierre, Artiste photographe l'ensemble de ses populations, permanentes et de passage ? Car la réduction générale de l'offre de services aux publics, couplée localement à une tendance à cibler la clientèle touristique ­ entraînant une fermeture de nombreux services en basse saison ­, fragilise la centralité de Martel de novembre à mars, et ce toujours plus dans un contexte d'accentuation de la fréquentation touristique. En complément, toujours pour répondre aux besoins des populations : comment s'articulent les politiques publiques dans un tel contexte géographique ? Aux côtés d'une inter-territorialité verticale, unissant territoires d'échelons différents, apparaît dans la communauté de communes des Causses et Vallée de la Dordogne une inter-territorialité horizontale, entre petites villes et bassins de vie, qui s'observe plus rarement et dont on peut tirer des enseignements. La concertation au coeur du processus de recherche-action L'ensemble des acteurs du territoire est associé aux échanges. Pour animer la concertation et favoriser l'opérationnalité des préconisations d'amé- nagements dégagées, l'équipe de recherche est entourée de deux bureaux d'études : Echelles et Territoires et Relief urbanisme. Elle s'engage dès les prémisses du projet avec la constitution d'un comité de pilotage rassemblant élus et techniciens de la commune de Martel, de la communauté de communes des Causses et Vallée de la Dordogne, du PETR Figeac Quercy Vallée de la Dordogne, de la DDT du Lot et de la Région Occitanie. En second lieu, la concertation s'étend à tous les acteurs institutionnels et socio-professionnels locaux avec des ateliers participatifs, rencontres, balades où sont débattus les thèmes du tourisme et de l'économie, des services et de l'inter-territorialité. Pour compléter cette démarche, un artiste photographe accompagne plusieurs personnes dans leurs quotidiens durant plusieurs mois et, à travers une série de clichés, donne à voir les pratiques du territoire par une approche sensible. Une exposition des photos sur les murs du centreville de Martel permet de recueillir les réactions des habitants. POPSU TERRITOIRES 69 NOZAY La Communauté de Communes de Nozay en Loire-Atlantique est un territoire rural sous l'influence des métropoles nantaise et rennaise. Elle est aujourd'hui engagée dans une démarche d'appel à projet urbain innovant (APUI) intitulée « Réinventer Rural » qui vise à favoriser l'émergence de nouvelles formes d'habiter. La recherche entend livrer, par l'observation de l'implication des différents acteurs (élus, techniciens, promoteurs, bailleurs, concepteurs...), une analyse des vecteurs d'attractivité des territoires infra-métropolitains et des effets de ces nouveaux modes de fabrique urbaine dans ces territoires. 273,48 km2 (56 hab./km2). Entre 1999 et 2008, le territoire a connu une croissance démographique deux fois supérieure à la moyenne départementale (soit +2,8 % par an). Entre 2009 et 2014, la croissance diminue mais reste importante et très supérieure à la moyenne départementale (+1,6 % par an, soit +239 habitants/an). Depuis 2014, la tendance se poursuit, désormais plutôt portée par le solde naturel, même si le solde migratoire reste positif. Relire le premier « Réinventer Rural » L'APUI « Réinventer Rural », lancé en 2019 par La Communauté de Communes de Nozay vise à mettre en relation la collectivité et les opérateurs privés afin de favoriser la réalisation de programmes d'habitat de qualité sur plusieurs sites et sur chacune des sept communes. Ce projet intercommunal prévoit d'amorcer de nouveaux modes de fabrication du « vivre ensemble » dans les villages et à faire émerger des projets emblématiques favorisant l'attractivité et la visibilité de la Communauté de Communes. Deux innovations sont attendues Une intercommunalité en forte croissance Créée en 1995, la Communauté de Communes de Nozay regroupe sept communes : Abbaretz, La Grigonnais, Nozay, Puceul, Saffré, Treffieux, Vay : soit 15 756 habitants sur une surface de 70 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Claire Théveniau Présidente de la Communauté de Communes de Nozay PROFESSIONNELS Gilles Garry Directrice générale des services de la Communauté de Communes de Nozay CHERCHEURS Yvan Okotnikoff Responsable scientifique, ateliergeorges, École Nationale Supérieure d'Architecture de ParisBelleville ­ IPRAUS/UMR AUSser Charles Rives École Nationale Supérieure d'Architecture de la ville et des territoires Paris Est - OCS/ UMR AUSser - ateliergeorges André Lortie École Nationale Supérieure d'Architecture de ParisBelleville - IPRAUS/UMR AUSser Lolita Voisin École de nature et du paysage de Blois - INSA Centre Val de Loire - UMR CITERES, Université de Tours 15 756 habitants 56 hab./km² Loire-Atlantique (44) par le projet : l'une dans le mode constructif, l'autre dans la manière d'habiter. Le projet scientifique propose d'éclairer les raisons du choix d'un Appel à Projet Urbain Innovant (APUI) sur ce territoire rural et d'observer, à la lumière de ce nouvel outil, les mécanismes de l'attractivité résidentielle du territoire de Nozay. Il s'agit d'identifier les raisons du choix d'implication (pour les collectivités et les candidats opérateurs) ou d'implantation (pour les candidats preneurs) sur le territoire de l'EPCI d'abord, puis plus spécifiquement sur chacun des sept terrains mis à disposition par les sept communes. Cette analyse sera l'occasion d'élaborer une typologie des critères déterminants pour notre panel d'interlocuteurs, en s'appuyant notamment sur la perception des attributs quantifiables du territoire (prix, niveau d'équipement, disponibilité de l'infrastructure, distance vis-à-vis des centres urbains...) mais aussi ses attraits subjectifs (les autres vecteurs d'identités caractérisant l'offre urbaine que représente chacun des terrains mis à disposition par les communes). Une évaluation du dispositif Le corpus de recherche sera composé d'une part de l'analyse des documents produits lors des phases d'études successives sur le territoire communautaire allant de l'Atelier des territoires mené en 2016-2017 par l'agence Interland jusqu'aux réponses de l'APUI fin 2019 ; d'autre part des entretiens menés avec trois types d'acteurs impliqués dans ces réponses (élus et techniciens des communes, opérateurs, concepteurs et habitants), identifiés sur chacun des sites soit une trentaine d'entretiens. POPSU TERRITOIRES 71 PAYS DES ÉCRINS La Communauté de Commune du Pays d'Écrins (CCPE) est un territoire de montagne dont l'économie est basée principalement sur les revenus du tourisme, son agriculture a quasiment disparu et son patrimoine paysager est mondialement connu. L'évolution climatique pousse le territoire à s'adapter, notamment aux modifications du régime des aléas naturels et du régime nival, qui viennent directement questionner l'organisation du territoire extrêmement délicate à gérer, entre risques naturels et zones touristiques. économiques et sociales viennent discuter la politique gouvernementale. L'isolement de certains territoires amplifie ce constat, et ceci est d'autant plus vrai dans les Alpes du Sud qui se réchauffent de +1.5 à +1.7°C depuis 1950, présageant une quasi-disparition de la neige au printemps ainsi qu'une forte baisse des débits d'été et d'automne. Les conséquences attendues sont alarmantes, avec une augmentation des aléas naturels. Ces territoires sont en pleine transition. Celle-ci est souvent abordée sous l'angle focalisé de l'après-ski or, elle affecte l'ensemble des organisations territoriales (société locale, urbanisme, agriculture, etc.). Après un modèle fondé sur l'agropastoralisme, sur l'industrie, puis sur le tourisme du ski, quelle trajectoire sera prise cette foisci ? La CCPE est particulièrement concernée par ce contexte et constitue le terrain d'étude du projet. Le changement climati ue à l'oeuvre dans les territoires de montagne Dans un contexte de changement climatique, les aléas naturels ont tendance à augmenter. Les politiques sur les risques, sur le climat, sur les transitions, édictées à l'échelle nationale, s'appliquent difficilement à la réalité des territoires, dont les spécificités géographiques, climatiques, Vers une transition des montagnes durable ? Ces dernières décennies ont vu l'apparition d'initiatives durables ou d'innovations sociales, laissant penser qu'une transition des montagnes vers un système territorial plus durable est pos- 72 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Cyrille Drujon D'Astros Président de la Communauté de Commune du Pays des Écrins PROFESSIONNELS Amandine Crévolin Cabinet d'études sur la Gestion des risques naturels, Penon-Conseils Christelle Gaidatzis Médiatrice (scientifique, sociale, interculturelle...), Association Comet Xavier Desrouseaux Géomaticien Camille Bassuel Informaticien CHERCHEURS Aurélie Arnaud Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ LIEU Elise Beck Université Grenoble Alpes ­ PACTE Anouk Bonnemains Université de Lausanne ­ IGD Cécilia Claeys Aix-Marseille Université ­ LPED Mikaël Chambru Université Grenoble ­ GRESEC Cathy Krohmer Faculté d'Économie et de Gestion ­ LEST Vincent Vlès Université de Toulouse ­ CERTOP Ornella Zaza Aix-Marseille Université ­ LIEU 6 663 habitants 14,4 hab./km² Hautes-Alpes (05) sible, pas seulement focalisée sur l'écologie, l'économie -dont le rapprochement des métropoles- mais bien vers le triptyque société-environnement-économie. L'enjeu est ici d'aider à cheminer vers une trajectoire consensuelle élaborée sur les « récits territoriaux » étudiés sous l'angle des capacités et des vulnérabilités environnementales, mais également de l'innovation sociale et de l'appropriation du numérique, au service de la prévention des risques. partagée entre tous les acteurs du territoire permettant de coproduire des outils cartographiques facilitant le cheminement vers l'élaboration de projets territoriaux. Coconstruction de trajectoires La recherche-action se structure en quatre étapes, dont chacune mobilise des méthodes pluridisciplinaires. 1- L'analyse des documents de planification et réglementation ; 2- saisir l'imaginaire de la montagne de demain via une enquête sociologique ; 3- fort de ces analyses : mise en évidence des écarts/convergences entre le perçu, le mesuré et le réglementé qui seront cartographiés, afin de fabriquer des supports de coconstruction. 4- la coconstruction d'une trajectoire durable et POPSU TERRITOIRES 73 RIVE-DE-GIER Rive-de-Gier est une petite ville de près de 15 000 habitants de la Loire située entre les métropoles de Lyon et SaintEtienne, marquée par un riche passé industriel. Les acteurs locaux questionnent son avenir via une stratégie urbaine à horizons 2030 où les fragilités liées à la désindustrialisation (avec ses héritages en termes de pollution), un site contraignant et sa position intermétropolitaine, interrogent l'action publique. semble de problèmes plus spécifiques (site contraignant, crues du Gier, nuisances de l'A47, contamination des sols). Le stade intermédiaire de la transition engagée par Rive-de-Gier s'est incarné dans une politique de périurbanisation mise en oeuvre à la fin des 1990 pour enrayer les effets de la désindustrialisation et rompre avec l'image dégradée de la ville. Cette politique s'est concrétisée par la création de lotissements sur les coteaux verdoyants du territoire communal, à distance spatiale et sociale avec le fond de vallée urbanisé. Largement soutenue par la proximité des aires urbaines voisines de Lyon et SaintÉtienne, cette logique de développement par les périphéries est là aussi une caractéristique partagée par bon nombre de petites villes sous influence métropolitaine. Rive de Gier à la croisée des transitions Façonnée par l'exploitation du charbon et la verrerie, puis la sidérurgie, Rive-de-Gier subit depuis plusieurs décennies les effets de la désindustrialisation : décroissance démographique, élévation du taux de chômage, appauvrissement de la population, paupérisation du centre-ville, perte de vitesse du commerce de proximité, multiplication des friches urbaines et industrielles, etc. La commune est également confrontée à un en- Faire transition par l'observation des scénarios soutenus par la municipalité Il s'agit d'identifier les différents éléments de la stratégie urbaine soutenue par l'actuelle municipalité, pour ensuite questionner et mettre en débat la capacité de cet ensemble d'orientations à 74 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Vincent Bony Maire de Rive-de-Gier, VicePrésident de Saint-Etienne Métropole, Conseiller départemental CHERCHEURS Christelle Morel-Journel Responsable scientifique, Université Jean-Monnet Saint-Etienne ­ EVS Emmanuel Martinais Responsable scientifique, École Nationale des Travaux Publics de l'État ­ EVS François Duchêne École Nationale des Travaux Publics de l'État ­ EVS Georges Gay Université Jean Monnet Saint-Etienne ­ EVS Laurence Rocher Université Lyon 2 - EVS MEMBRES ASSOCIÉS Guillaume Balay Compositeur Laetitia Lardet Compositrice Léa Marchand Amadeus Rocket Impro Fanny Verrax Conseil en philosophie ­ médiation environnementale Eric Villemin Photographe PROFESSIONNELS Hugues Chalet Directeur général des services de Rive-de-Gier Nicolas Gourbière Directeur du cabinet du Maire EN SAVOIR PLUS 15 184 habitants 2 071,5 hab./km² Loire (42) Film, Penser la ville de demain par les transitions, La série documentaire POPSU, 2020 Carnet de territoire, Régénérer une petite ville. Rive de Gier au croisement des aires métropolitaines de Lyon et Saint-Etienne, Autrement, parution Automne 2022 faire transition dans le sens souhaité par les acteurs locaux et les populations directement concernées. Comment faire en sorte de placer, et maintenir sur la durée, ces actions non coordonnées mais en partie dépendantes les unes des autres sur une même trajectoire de transformation de la ville dans un contexte où les incertitudes restent nombreuses ? Comment s'assurer, dans le même temps, que cette trajectoire de transition reste acceptable et vivable par les principaux destinataires des projets (habitants « déjà-là », nouveaux habitants et acteurs collectifs locaux) ? par l'actuelle municipalité. Elle repose donc sur la sollicitation de publics variés (conseils citoyens, lycéens, commerçants, associations, etc.) pour les faire contribuer, par le biais de médiations artistiques, à l'élaboration de scénarios de transition émancipateurs et justes pour les habitants présents et à venir de Rive-de-Gier. Une ré exion collective sur la nalité des transitions en cours Nourrie par des travaux antérieurs et un intérêt pour Rive-de-Gier comme « laboratoire du capital », la recherche-action se donne pour objectifs la conduite d'un double diagnostic scientifique et sensible, sa mise en exposition artistique (photographies, chansons) publique et la construction de scénarios de transition pour approfondir, questionner et enrichir la stratégie urbaine soutenue POPSU TERRITOIRES 75 ROSCOFF À travers un projet de parc scientifique prenant appui sur la valorisation de l'activité de recherche de la Station Biologique de Roscoff (CNRS - Sorbonne Université), le PETR du Pays de Morlaix et les trois intercommunalités qui le composent (Morlaix Communauté, HautLéon Communauté, Communauté de communes du Pays de Landivisiau) réfléchissent à un développement territorial basé sur la science. La petite ville de Roscoff (Haut-Léon Communauté) et ses acteurs se retrouvent ainsi au coeur d'une réflexion sur les contours à donner à un projet de territoire cherchant à négocier son avenir au sein d'un plus vaste système agro-industriel régionalisé. petite ville dans la production de connaissances scientifiques ? La science peut-elle contribuer au développement de l'activité économique locale ? Ce projet vise à comprendre l'évolution des fonctions orchestrées par une petite ville dans la production et la valorisation de connaissances scientifiques à différentes échelles. La ville de Roscoff, dont la Station Biologique constitue un des principaux et plus anciens centres français et européen en biologie et écologie marine, servira de focale à cette démarche. Naturellement inscrite dans une diversité de partenariats et de réseaux, la Station s'est néanmoins longtemps concentrée sur ses seules missions de recherche fondamentale. Désormais, scientifiques et développeurs locaux interrogent les différents rôles que pourrait jouer cette institution en matière de développement territorial. En effet, des start-up essaimées du laboratoire naissent, des collaborations industrielles se développent et des acteurs économiques locaux sollicitent de manière croissante l'expertise de la Station. Ainsi, depuis 2014, les acteurs scientifiques et politiques travaillent de concert à la préfiguration du premier parc scientifique de l'hexagone dédié aux biotechno- La science, levier de renouveau économi ue pour les petites villes Quelles peuvent être les places occupées par une 76 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Jacques Edern Président de la communauté de commune du Haut-Léon Odile Thubert Montagne Maire de Roscoff PROFESSIONNELS Catherine Boyen Directrice de la Station Biologique de Roscoff Joy Toupet Chargée de mission Parc innovation Blue Valley, Pôle d'Equilibre Territorial et Rural du Pays de Morlaix CHERCHEURS Josselin Tallec Responsable scientifique, Université Grenoble Alpes ­ PACTE Bastien Bernela Université de Poitiers ­ CRIEF Flavie Ferchaud Université Paris-Est-Marnela-Vallée ­ LAB'URBA Marie Ferru Université de Poitiers ­ CRIEF Marion Maisonobe Panthéon Sorbonne ­ Géographie-Cités 3 404 habitants 549,9 hab./km² Finistère (29) EN SAVOIR PLUS Film, Petite ville à la pointe de la science, La série documentaire POPSU, 2021 logies marines. Les petites villes peuvent alors constituer des « centralités d'innovation ». Une inscription multiscalaire de la production scienti ue L'évolution récente de l'activité scientifique du site (ex : des publications, des programmes de recherche) et la valorisation économique de ses résultats (ex : des brevets, des collaborations industrielles) seront mises en perspective. Puis, en mobilisant une méthode mixte où dialogueront traitements quantitatifs de données et conduite d'entretiens, une analyse géographique longitudinale des relations scientifiques et industrielles du site sera réalisée. Des interdépendances mondialisées et organisées autour de la petite ville de Roscoff se dessineront alors, l'intérêt étant de comprendre l'émergence et l'évolution de relations pouvant constituer des ressources utiles au développement économique. Dans un second temps, la traduction de ces composantes de la vie sociale locale dans des dispositifs d'aménagement sera plus particulièrement investie. Le dimensionnement matériel (quelles infrastruc- tures déployer et pour qui ?) mais également immatériel (quels services et outils développer ?) du parc scientifique constituera le principal point d'ancrage d'un projet jetant les bases d'une réflexion sur les modalités d'accompagnement de nouveaux sentiers de développement d'un territoire amené comme dépendant de l'activité touristique et de l'industrie agro-alimentaire. L'étude de ce segment original de l'activité quotidienne des petites villes pourra ainsi esquisser quelques pistes de réflexions sur les conditions du développement d'une petite ville pensée en relation avec les « autres » territoires. POPSU TERRITOIRES 77 SAINT-LOUBÈS Située à 15 kilomètres de Bordeaux, Saint-Loubès est une petite ville en prise directe avec la demande de logement issue de la métropole bordelaise. Son récent essor démographique a engendré un éclatement de l'ancienne structure résidentielle au profit d'un espace urbain périphérique constitué de logements pavillonnaires, tout en accusant un déficit de logements locatifs sociaux. structure résidentielle et le développement d'un espace urbain périphérique, principalement constitué de logements pavillonnaires. En cela, on est en présence d'une situation archétypale propre à toute commune faisant l'objet de la pression de la demande en logements individuels en provenance d'une grande ville environnante. Les élus de cette commune ont décidé de réagir, en repensant globalement la politique d'aménagement et de logement à l'horizon 2030. Point de départ de la réflexion engagée : les conséquences de l'entrée en application depuis 2014 de la Loi pour l'Accès au Logement et un Urbanisme Rénové (ALUR), vis-à-vis de la demande toujours soutenue de constructions pavillonnaires. En effet, l'esprit de cette loi, qui est de densifier la ville et de limiter ainsi la consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers, a également eu pour effet d'amplifier le phénomène de division parcellaire pour la construction de logements individuels supplémentaires. Saint-Loubès, petite ville sous in uence bordelaise Saint-Loubès est une commune attractive, comme en témoigne l'évolution de sa démographie ; au cours des cinquante dernières années, sa population a plus que triplé pour avoisiner aujourd'hui 10 000 habitants. La commune bénéficie de nombreux équipements et services. Elle est également desservie par un réseau autoroutier et ferré. En termes d'habitat, cette croissance s'est traduite par l'éclatement de l'ancienne Un scénario « gouverné » pour encourager la densité 78 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Emmanuelle Favre Maire de Saint-Loubès Marie Bova Maire-Adjointe en charge de l'urbanisme PROFESSIONNELS Amilcar Martily Responsable du service Urbanisme, Mairie de SaintLoubès CHERCHEURS Xavier Guillot Responsable scientifique, École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Bordeaux ­ Passages Julie Ambal École Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Bordeaux ­ PAVE Julie Clerc Chargée de mission, Forum Urbain, Centre d'innovation sociétale sur la ville, Sciences Po Bordeaux EN SAVOIR PLUS 9 509 habitants 379,3 hab./km² Gironde (33) Carnet de territoire, Urbanité campagnarde. Le paysage, matrice d'un récit de transition à SaintLoubès (Gironde), Autrement, parution Automne 2022 Reportage, par Damien Carles, disponible sur TERRA, 2022 Il s'agit donc de limiter la division parcellaire en certains endroits tout en envisageant une certaine densité, par l'édification de petites opérations de logements locatifs sociaux ; cette densification ayant aussi pour vocation de consolider le centre bourg dans son rapport à la couronne résidentielle. La problématique centrale est celle de la qualité et de l'acceptabilité, sociale et spatiale, du processus de densification, en lien avec les choix politiques de Saint-Loubès. L'objectif est d'en identifier les conditions d'une mise en oeuvre vertueuse. C'est à ce niveau que seront saisies des « niches d'innovation radicale », permettant de créer les conditions d'un échange de savoirs et d'expertises pour co-écrire un récit partagé de cette transition « post-pavillonnaire ». il s'agit de réfléchir à l'opportunité de faire évoluer un ensemble de paramètres relevant de l'extension du foncier de son centre-bourg actuel, en lien avec la densification de sa couronne pavillonnaire ; ceci en s'appuyant sur une analyse du foncier effectuée par le bureau d'étude URBAM dans le cadre de la révision du plan local d'urbanisme de la commune. Un travail d'enquête de nature sociologique est conduit pour comprendre les représentations des acteurs (habitants, élus, services municipaux, concepteurs, bailleurs) par rapport à ces objectifs. A ces paramètres d'étude, s'ajoute une réflexion élargie sur l'évolution de l'ensemble du territoire de la commune, prenant en compte ses spécificités géographiques, économiques et paysagères. Une approche par le foncier : vers une densi cation vertueuse ? La recherche vise à accompagner la commune de Saint-Loubès dans la formulation d'une stratégie d'équité sociale et spatiale en termes d'habitat. En misant sur les capacités foncières de la commune et sur l'assentiment de ses habitants, Ce projet, financé par l'a-urba, Agence d'urbanisme Bordeaux métropole Aquitaine, est associé à POPSU Territoires. POPSU TERRITOIRES 79 THIZY-LES-BOURGS En France, les opérations de revitalisation de petites villes s'attachent souvent à résorber des problématiques « lourdes » en adoptant des récits « classiques » de l'attractivité et de la recherche de ressources externes. À Thizy-les-Bourgs et dans la Communauté de Communes de l'Ouest Rhodanien (COR), on constate aussi une dimension d'accueil de publics souvent considérés comme non prioritaires et vulnérables. Comment cette dimension intègre-t-elle le récit territorial, les diagnostics et les programmes de la maitrise d'ouvrage ? s'y repeuplent et les lotissements se multiplient. La commune construit depuis longtemps, une politique d'attractivité pour contrecarrer ses difficultés bien repérées et informées : démographiques (décroissance et vieillissement), sociales (paupérisation et chômage), économiques (désindustrialisation et dépendance), structurelles (vacances résidentielle et commerciale, centres vides). Cette politique s'appuie sur de nombreux programmes nationaux dont la communes et la COR ont pu être lauréates - AMI « revitalisation des centres-bourgs », dispositifs RHI, ORI, OPAH, ORT...-, démontrant un réel savoir-faire de leur part dans ce type d'exercice. Sous le récit classique de l'attractivité, argumenté par les documents programmatiques, se profile un récit « Off », celui de l'accueil de publics rejetés ailleurs. L'enjeu, pour les acteurs locaux, consiste bien à tenir ensemble l'apparent paradoxe entre attraction et accueil : entre capacité d'attirer « de l'extérieur » de nouvelles populations ou activités tout en intégrant au mieux « à l'intérieur » par une autre répartition et organisation. Le paradoxe des stratégies de la revitalisa tion : attractivité et/ou accueil ? Thizy-les-Bourgs se décrit comme un des « pôles intermédiaires structurants » de la Communauté d'Agglomération de l'Ouest rhodanien (COR). Ce territoire au Nord-Ouest de Lyon, sous l'influence indirecte de la métropole, constate la déprise de ses centres-bourgs, tandis que les villages ruraux Les beautés ordinaires comme ferment 80 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Martin Sotton Maire de Thizy-les-Bourgs ; 2e Vice-Président de la COR au Développement durable, transition écologique, TEPos et ENR Alain Servan ­ VicePrésident de la COR à la Politique de l'habitat, urbanisme et aménagement de l'espace ; Architecte de profession PROFESSIONNELS Valérie Lhéritier Responsable du service Habitat, aménagements urbains et politique de la ville (COR) CHERCHEURS Romain Lajarge Responsable scientifique, École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Clémence Dupuis École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Stéphane David École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Franck Lebail École Nationale Supérieure d'Architecture de Grenoble, Université Grenoble Alpes, Chaire Territorialisation AE&CC Adrien Gey Chaire Territorialisation AE&CC Pétronille Blondon Chaire Territorialisation 6 027 habitants 136 hab./km² Rhône (69) de territoires accueillants L'accueil à Thizy-les-Bourgs se joue dans le contexte paradoxal d'une petite ville en déprise, mais qui se renouvelle, construit et aménage beaucoup. Ce territoire attire mais repousse aussi. Il est aimé mais quitté volontiers. Il porte l'espoir d'une attractivité en tant que territoire « collectif plutôt que compétitif » et d'une hospitalité manifeste. Il s'agira de montrer comment l'accueil participe de l'habitabilité : l'hypothèse défendue est que la petite ville, telle que vécue de l'intérieur, réclame de considérer les beautés ordinaires, discrètes et alternatives comme des ressources internes, pérennes et fiables. L'enjeu de cette recherche, partagé avec les acteurs locaux, est de considérer que les politiques d'aménagement auraient tout à gagner à intégrer dans leurs référentiels ce type d'arguments. Une en uête en uatre volets pour confronter les multiples formes du récit territorial La recherche devra mettre à jour les ressorts ar- gumentatifs et langagiers permettant de qualifier comment l'accueil rend « mieux » habitable le territoire. L'enquête, en 4 volets, confronte des propos complémentaires du même récit. > « Ce qu'il faut faire pour se rendre attractif » : les grandes opérations d'aménagement assumées, leur rhétorique, leurs formes et leurs intentions seront analysés par les documents programmatiques (1). > Des entretiens avec des élus et techniciens du territoire (2) serviront à bien comprendre la nature du système d'acteurs qui prévaut à cette politique ambitieuse et dynamique de revitalisation. > Le territoire s'habite aussi au quotidien et se révèle plus ou moins accueillant. Des questionnaires (3) réguliers à destination d'un panel représentatif permettront de le vérifier (en faisant participer des habitants à l'enquête). · L'enquête in situ (4) cherchera à mettre à jour (au cours d'immersions sur plusieurs jours, accompagnés de comédiens d'improvisation et d'architectes) des formes et leurs récits. Elle captera les propos tenus par des habitants habituellement non interviewés et les traces visibles de l'accueil et des beautés de Thizy-les-Bourgs. POPSU TERRITOIRES 81 TOURNUS Tournus, 5562 habitants, ville centre de la communauté de communes du Mâconnais-Tournugeois (15 866 habitants pour 24 communes) est située dans le département de Saône et Loire. Marquée depuis plus de trente ans par la désindustrialisation, la perte et le vieillissement de sa population, cette petite ville, en quête d'une nouvelle trajectoire de développement, s'appuie à la fois sur un tissu associatif dense et sur la coopération intercommunale pour structurer un projet de territoire soutenable. tonomie alimentaire du territoire ? L'alimentation est une expérience du quotidien qui touche aux dimensions de la sensibilité, de la sociabilité voire de l'opinion ; elle sera érigée en question démocratique de manière à générer un pouvoir d'agir individuel et collectif sur le devenir du territoire. Cela passe par le regroupement des initiatives locales, diverses et dispersées autour d'une recherche d'autonomie alimentaire fondée sur la mixité sociale, les solidarités de proximité, le développement de pratiques d'autoproduction à l'échelle de la ville de Tournus et de son bassin de vie. Aussi faire de la démocratie alimentaire un projet de développement commande-t-il différentes étapes de capacitation territoriale. Construire un système alimentaire local La recherche vise la construction d'un système alimentaire local intégrant les questions sociale, écologique et économique. C'est dans cette perspective que s'est noué le collectif de recherche action participative. Comment permettre l'accès de tous à une alimentation saine ? Comment développer une production locale qui favorise l'au- Saisir la uestion alimentaire par un diagnostic participatif Le premier temps est celui du diagnostic participatif qui définit comment des ressources et initiatives locales liées à l'alimentation peuvent faire l'objet d'une appropriation par un public élargi, l'enjeu se publicisant avec l'élargissement des publics au sein d'ateliers participatifs et forums 82 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Bertrand Veau Maire de Tournus Jean-Paul Pin Conseiller municipal délégué à la démocratie locale Christine Simoulin Maire-Adjointe au développement durable PROFESSIONNELS Marie-Pierre Berthier-Maître Directrice Générale des Services, Mairie de Tournus Marc Borrel Président, Economie Solidarité Partage Fanny Gonzalez Directrice, Economie Solidarité Partage Gérard Morin Président, Tournugeois vivant CHERCHEURS Dany Lapostolle Responsable scientifique, Université de Bourgogne Franche-Comté ­ THéMA Matthieu Duboys de Labarre AgroSup Dijon ­ CESAER Christophe Rynikiewicz Université de Bourgogne Franche-Comté ­ MSH Mathilde Ferrand Université de Lyon ­ LER Gaétan Mangin Université de Bourgogne Franche-Comté - MSH 5 562 habitants 222 hab./km² Saône-et-Loire (71) EN SAVOIR PLUS FIlm, L'alimentation, enjeu démocratique, La série documentaire POPSU, 2021 Ce film a été récompensé Trophée d'Argent aux Deauville Green Award 2022 et Lauréat du SPOT Festival 2022. hybrides qui se dérouleront dans des lieux identifiés sur l'ensemble du territoire intercommunal. Le deuxième temps sera consacré au déploiement des actions sur le territoire intercommunal et des arènes participatives s'y adossant (Ateliers cuisines, intervention de paysans pédagogues, atelier jardinage et préservation de la biodiversité avec divers publics, échange de savoirs selon les méthodes de l'éducation populaire, déploiement du maraichage bio et mise à disposition des terrains au service de l'économie sociale et solidaire). Le troisième temps restituera ce travail dans la co-rédaction d'un document référent sur l'un des volets essentiels d'un projet alimentaire territorial : la construction d'une citoyenneté active pour orienter le système alimentaire local vers plus de justice sociale et environnementale, une reconnexion entre alimentation et agriculture, l'identification des ressources pour un changement de modèle alimentaire. POPSU TERRITOIRES 83 VALLEE DE LA ROYA La situation de crise provoquée par les intempéries exceptionnelles d'octobre 2020 a rendu plus visibles les problématiques d'enclavement des territoires de la vallée de la Roya et a provoqué un effet levier pour l'émergence de nouvelles dynamiques socio-spatiales. La petite ligne ferroviaire reliant Nice à Tende, seule infrastructure peu endommagée, est devenue une véritable « ligne de vie » pour ces territoires, ravivant les mobilisations des habitants, société civile et élus pour son maintien. acteurs autres que le gestionnaire de l'infrastructure ferroviaire, tels que collectivités, élus, citoyens et associations. Les espaces autour de la gare sont transformés en pôle d'échange intermodal improvisé (Breil-sur-Roya) ou font l'objet de réflexion pour être convertis en tiers lieu rural (Saint-Dalmas de Tende) ; le bâtiment de la gare est imaginé comme un lieu d'expérimentation d'habitat temporaire (Breil-sur-Roya). Ces pratiques offrent l'opportunité de porter un regard sur les infrastructures territoriales qui va au-delà d'une approche technico-économique de la mobilité et qui réinscrit la petite ligne ferroviaire au sein d'une dynamique socio-économique locale et d'une histoire propres à ce territoire. Le cas d'étude de la vallée de la Roya représente aussi l'occasion d'interroger plus largement l'avenir des petites lignes ferroviaires en France et leur potentiel de transformation au service des territoires qu'elles traversent. Les petites lignes ferroviaires, supports d'innovations socio-spatiales ? Depuis la catastrophe naturelle, la petite ligne et les gares sont devenues le support de pratiques quotidiennes et exceptionnelles portées par des 84 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Daniel Alberti Maire de la Brigue Brigitte Bresc Maire de Saorge Jean-Claude Guibal Président de la Communauté d'Agglomération de Riviera Française Sébastien Olharan Maire de Breil-sur-Roya Philippe Oudot Maire de Fontan Jean-Pierre Vassalo Maire de Tende PROFESSIONNELS Gabriele Salvia Atelier d'architecture et d'urbanisme Tiers LAB Marion Serre Atelier d'architecture et d'urbanisme Tiers LAB CHERCHEURS Angelo Bertoni Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ TELEMMe Ornella Zaza Aix-Marseille Université ­ LIEU Alpes Maritimes (06) Vers la construction d'une métro-montagne d'é uilibre La destruction des infrastructures routières et la dégradation du cadre naturel risquent toutefois de contribuer à la désertification des villages de la vallée et de fragiliser l'économie locale, principalement orientée vers le développement touristique. Cela invite à repenser une stratégie de développement capable de renforcer les liens entre la métropole niçoise et l'arrière-pays. Dans ce contexte, la notion de « métro-montagne », introduisant l'idée d'une réciprocité possible entre les ressources territoriales dont les métropoles profiteraient et l'ensemble des liens sociaux, fonctions et services métropolitains accessibles aux territoires de montagne, permet de porter un regard sur la grande échelle, questionnant le rapport entre la vallée de la Roya, les territoires métropolitains environnants et les territoires transfrontaliers. Ce regard propose ainsi de dépasser les oppositions dialogiques métropole-arrière-pays, ville-montagne, prédominancedépendance, centralité-marginalité, qui enferment trop souvent les territoires à l'intérieur de récits surplombants. Trois chantiers en dialogue Trois chantiers de recherche seront conduits et mis en dialogue. Un chantier théorique, fondé sur l'analyse des documents réglementaires (diagnostics, SCOT, PLU, projets récents et en cours, etc.) et la production théorique sur l'innovation sociale et le rapport montagne-métropole en aménagement ; un chantier empirique, qui explorera l'expérience des lieux, la compréhension des réseaux d'acteurs et la connaissance des récits sur la vallée, ainsi que des caractéristiques et temporalités des innovations socio-spatiales aujourd'hui à l'oeuvre ; un chantier opératoire, avec la mise en place d'un processus de recherche-action multi-acteurs et multi-sites, fondé sur des ateliers pédagogiques et un forum hybride, pour favoriser une vision partagée entre les acteurs institutionnels et la société civile. Une lecture photographique du territoire traversé par la petite ligne de train, permettra de construire un récit visuel rendant compte de l'expérience du paysage vécue par les usagers du train et les habitants de la vallée. POPSU TERRITOIRES 85 VILLERS-SEMEUSE Située dans la diagonale des faibles densités, Villers-Semeuse est une petite centralité dynamique peu dense du périurbain. Commune de 3 600 habitants, elle se trouve au sein la communauté d'agglomération Ardenne Métropole, créée en 2014, et initie un ensemble d'actions en faveur des mobilités bas-carbone. L'enjeu pour la commune : faire diminuer le nombre de foyers disposant de deux véhicules, une tendance qui s'accentue et est contraire à la volonté de faire évoluer les mobilités vers plus de sobriété. transition des pratiques de mobilité. Repenser les mobilités est perçu par la municipalité comme une nécessité pour s'inscrire dans le sillage des « villes apaisées » et « écologiquement responsables ». Cette politique consiste à la mise en oeuvre de deux types de dispositifs sur la commune, l'un en faveur des mobilités douces : pistes cyclables, parking vélo et l'autre en faveur des mobilités bas-carbone : projet de bus électrique, promotion des véhicules électriques, projet de véhicules en autopartage. Une réception inégale de ces mobilités alternatives Cependant, ces incitations se heurtent à des résistances car elles suscitent des inquiétudes et les changements de pratiques ne semblent pas aller de soi. Ainsi quelles transitions à la mobilité sont envisageables dans une commune périurbaine marquée par l'utilisation du véhicule individuel carboné ? Comment repenser les trajets quotidiens pour limiter la dépendance aux énergies fossiles ? Deux axes d'études seront privilégiés pour y répondre et penser la mobilité particulière des personnes. Au travers des dispo- Lutter contre le changement climati ue par l'o re de transports Villers-Semeuse est une commune engagée dans la lutte contre le changement climatique. Les transports représentant un des postes importants de dépenses énergétiques (32 % de la dépense énergétique finale en France), le maire a orienté une partie de ses actions pour une 86 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Jérémy Dupuy Maire de Villers-Semeuse, Vice-Président de la Communauté d'agglomération Ardenne Métropole, Conseiller départemental PROFESSIONNELS Bernard Dapogny Directeur, ENEDIS Anaïs Rocci Direction exécutive Prospective et Recherche, ADEME CHERCHEURS Céline Burger Responsable scientifique, Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER Jean Grosbellet Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER Sandra Mallet Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER Sébastien Piantoni Université de Reims Champagne-Ardenne ­ HABITER 3 604 habitants 512,7 hab./km² Ardennes (08) EN SAVOIR PLUS FIlm, Vers des mobilités décarbonnées, La série documentaire POPSU, 2021 sitifs incitant à la mobilité bas-carbone, la commune montre une volonté forte d'innover et d'impulser de nouveaux usages en matière de mobilité. Pour autant, la mise en oeuvre de ces dispositifs ne peut être décorrélée d'une analyse fine des pratiques des habitants afin de mieux appréhender si ces propositions sont en mesure de répondre aux attentes et aux besoins des Villersois. Ensuite, Villers-Semeuse est fortement dépendante de la communauté d'agglomération Ardenne Métropole avec plus de 50 % des trajets domicile-travail qui s'effectuent en direction de Charleville-Mézières. L'articulation des flux entre les deux communes est donc centrale. Cependant, les compétences en matière de mobilité sont partagées entre la commune et l'intercommunalité. Il convient alors de s'interroger sur les capabilités des acteurs du territoire à proposer des projets qui fassent sens aux deux échelles tout en tenant compte des habitants. Une approche par les prati ues habitantes et l'analyse de complémentarités interterritoriales Connaître les pratiques quotidiennes des habitants, étudier les flux et observer l'organisation des complémentarités à l'échelle du territoire sont des outils d'analyse qui permettront d'envisager les potentiels de changement des pratiques des habitants. Dans cette démarche, l'équipe de recherche sera soutenue par deux partenaires extérieurs, ENEDIS pour alimenter la réflexion sur le projet de véhicules en autopartage et l'ADEME pour participer au processus réflexif, de montée en généralité et en soutien à la valorisation. POPSU TERRITOIRES 87 VIRE Vire Normandie, commune nouvelle créée en 2016 issue de la réunion de huit communes, rassemble 18 000 habitants et 11 500 emplois. Ville de la reconstruction, elle se distingue par son économie avec un quart d'emplois industriels, un taux de chômage inférieur à la moyenne du département et à la moyenne nationale (7,7 % contre respectivement 8,7 % et 8,5 %). Cette résistance à la désindustrialisation rend ce territoire singulier, au regard d'autres petites villes. en l'absence de grands équipements structurants. Des entreprises importantes ont été créées et développées sur ce territoire comme Chatel (dans le domaine des transports), Guy Degrenne (arts de la table) ou la Normandise (alimentation pour chiens et chats). Vire est donc un creuset d'entrepreneuriat industriel, datant du XIXe siècle et qui perdure aujourd'hui. Repenser le lien entre ville moyenne et industrie La distinction de Vire Normandie en tant que lauréate des programmes Action Coeur de Ville (sur la redynamisation du centre-ville) et Territoire d'Industrie (sur le soutien aux projets de développement industriel) souligne les enjeux spécifiques liés au développement des villes moyennes, qui ont joué un rôle central dans l'industrialisation du pays. Si ce rapport entre industrie et villes petites et moyenne est souvent associé à l'image du déclin, des fermetures d'usines et des friches, Vire contredit cette trajectoire ; la singularité de Vire serait due à la qualité des interactions entre acteurs locaux publics et Vire Normandie, une ville nouvelle attractive pour ses emplois Terre d'entreprise, Vire Normandie possède un tissu économique important avec 167 emplois pour 100 actifs résidents, dans des industries diversifiées telles que la fabrication de denrées alimentaires, le travail des métaux ou le secteur des transports. Cette présence industrielle diversifiée fait toute la spécificité de Vire Normandie, et ce 88 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Marc Andreu Sabater Maire de Vire Normandie, Conseiller départemental, Président de la communauté de communes Intercom de la Vire au Noireau PROFESSIONNELS Annie Rossi Directrice générale des Services de la Commune nouvelle de Vire Normandie Marie-Jeanne Villeroy Conservatrice au Musée de Vire Normandie CHERCHEURS Gilles Crague Responsable scientifique, École des Ponts-Paristech ­ CIRED Denis Carré Université Paris-Nanterre ­ EconomiX Franck Nadaud CIRED 10 762 habitants 478 hab./km² Calvados (14) EN SAVOIR PLUS Reportage, par Arnaud Bouissou, disponible sur TERRA, 2022 privés et avec les territoires proches. Les décisions industrielles seront analysées ici comme un processus de décision collective, multi-agents, embarquant acteurs publics et privés. En outre, plusieurs champs de politiques publiques (emploi et accompagnement des restructurations, investissement dont recherche-développement, cadre urbain) peuvent interférer avec le développement industriel ; la recherche vise à montrer comment ces différents champs interfèrent ou non avec les dynamiques industrielles. d'une dynamique économique et organisationnelle particulière. Enfin, une enquête sur les politiques publiques sera menée par des entretiens auprès des institutions et des dispositifs publics. Les processus de développement des dynami ues économi ues Le projet place l'attention non pas sur les facteurs mais sur les processus de développement, à savoir sur la façon dont des projets d'entreprise naissent et se développent. Une analyse rétrospective du territoire depuis les années 1970 permettra tout d'abord de retracer les grandes dynamiques industrielles, en lien avec une analyse des interactions spatiales. Pour incarner ces trajectoires, une série de monographies sur les entreprises de Vire sera effectuée et rendra compte POPSU TERRITOIRES 89 VITRÉ Vitré, commune de 18 000 habitants, présente un cas devenu rare de petite ville dont la prospérité socioéconomique est basée sur une activité industrielle diversifiée et en croissance relativement continue depuis plusieurs décennies, contrastant avec l'image généralement renvoyée par les autres villes de cette strate urbaine en France. Elle affiche en effet le 4e taux de chômage le plus bas de France (5 % contre 9 % en France métropolitaine) ; comment expliquer cet îlot de prospérité ? certains pans de l'« industrie industrialisante ». Dans le cas de Vitré, cette singularité est notamment observable par une diminution du poids pris par la sphère présentielle alors que l'emploi augmente. L'étude identifiera les ressorts de ce succès industriel au-delà des facteurs classiques habituellement énoncés pour en rendre compte (comme la situation sur l'axe Rennes-Paris bien desservi par l'autoroute et le rail) qui ne sauraient suffire à expliquer le réveil d'une petite cité dont la population a longtemps stagné suite à la perte de ses fonctions traditionnelles de garnison et de sous-préfecture dans les années 1920. Malgré l'essor des industries agro-alimentaires lié au développement de l'agriculture intensive en Bretagne après-guerre, Vitré était encore donnée pour perdue en 1976 par la CFDT du fait de l'effondrement de son industrie ancienne du cuir, de la chaussure et du textile. Une success story industrielle Le cumul d'indicateurs favorables fait de Vitré un cas d'espèce, avec un quasi plein emploi obtenu par la forte densité d'emplois secondaires qui seraient a priori induits par l'industrie. Cette logique d'inversion des formes habituelles de développement des petites villes généralement tenues par l'économie résidentielle réhabilite Les ressorts de cette « anomalie » territoriale Comment appréhender les ressorts de cette « anomalie » territoriale et ses éventuelles capacités d'adaptation aux évolutions de la conjonc- 90 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Isabelle Le Callennec Maire de Vitré PROFESSIONNELS Clara Marchal Chef de projet mission Coeur de Ville, Commune de Vitré David Moy Directeur général des services techniques, Commune de Vitré CHERCHEURS Benoît Montabone Responsable scientifique, Université Rennes 2 ­ ESORennes Hélène Bailleul Université Rennes 2 ­ ESORennes Guy Baudelle Université Rennes 2 ­ ESORennes Magali Hardouin Université Rennes 2 ­ ESORennes Arnaud Lepetit Université Rennes 2 ­ ESORennes Agnès Lemoine Université Rennes 2 18 037 habitants 487,1 hab./km² Ille-et-Vilaine (35) EN SAVOIR PLUS Film, Peut-on parler d'un modèle vitréen ?, La série documentaire POPSU, 2020 ture économique ? Évoluant à la croisée d'ancrages locaux et d'organisations industrielles mondialisées, quelles sont les logiques spatiales qui animent ce territoire « industrieux » ? Il s'agit ainsi d'analyser les formes des systèmes d'acteurs territoriaux, de leurs actions et des dynamiques relationnelles qui pourront nous donner à voir les liens entre les intérêts des acteurs industriels et institutionnels à différentes échelles spatiales. Il sera également question d'interroger le rapport à la métropolisation de ce territoire, horizon d'interprétation des recompositions socio-économiques à partir duquel s'est construit l'essentiel des récentes orientations spatiales des politiques industrielles et des réformes institutionnelles des pouvoirs locaux. Le projet identifiera les relations avec les dynamiques de métropolisation voisines (Rennes, Laval) et s'interrogera sur les effets de débordement et les stratégies de concurrence dans les orientations politiques de développement. Retracer de façon longitudinale l'attractivité de Vitré À partir d'un travail d'archives, d'enquêtes et d'entretiens, l'étude cherchera à comprendre ce qui a fait l'attractivité du territoire de Vitré dans les 40 dernières années. On s'interrogera sur la durabilité du modèle et sa vulnérabilité face aux éventuelles évolutions politiques. En complément une étude sur le parc immobilier et l'accessibilité de Vitré seront également menées ; des ateliers d'étudiants interrogeront l'offre de formation sur le territoire et des scénarios prospectifs sur le tournant numérique de l'économie. POPSU TERRITOIRES 91 VOLONNE Volonne, commune de 1 650 habitants située dans les Alpes-de-HauteProvence, a initié en 2014 un projet de requalification du centre-bourg labellisé EcoQuartier et Quartier Durable Méditerranéen. La municipalité observe aujourd'hui comme un prolongement de cette dynamique dans l'ensemble du village où se développe une multitude d'initiatives portées par des habitants, qu'elle entend mieux comprendre pour pouvoir les accompagner et pérenniser ce mouvement de participation spontanée. menacés, et à la faveur du renouvellement de l'équipe municipale lors des élections de 2014, la commune s'est alors lancée dans un projet de requalification du centre bourg inscrit dans la démarche EcoQuartier. Si la recréation de lien social constituait l'un des objectifs de la démarche et des aménagements réalisés (maison de santé, logements sociaux...), la municipalité observe aujourd'hui comme un prolongement de cette dynamique dans l'ensemble du village où une multitude d'initiatives / démarches / projets, portés par des habitants (centrale photovoltaïque citoyenne, gratuiterie, jardins partagés, végétalisation spontanée d'espaces délaissés...), semble témoigner d'un essaimage / d'une diffusion / d'un effet tâche d'huile de l'EcoQuartier que la municipalité entend mieux cerner et accompagner. De l'Eco uartier à la multiplication des initiatives citoyennes Malgré un dynamisme associatif et une attractivité touristique réels, Volonne a connu, à partir du début des années 2000, un essoufflement marqué (fermeture de nombreux commerces de proximité et services publics ou de santé). Sentant sa vitalité et son dynamisme économique Eco uartier, initiatives citoyennes et action publi ue : uelles interactions ? La recherche vise alors à comprendre ces initiatives citoyennes en développement, interroger leur capacité d'interpellation de l'action pu- 92 POPSU TERRITOIRES ÉLUES Sandrine Cosserat Maire de Volonne Marie-Anne Muller Adjointe au village participatif PROFESSIONNELLE Mathilde Stoclin Chargée de mission environnement CHERCHEURES Séverine Bonnin-Oliveira Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ LIEU Émeline Hatt Responsable scientifique, Aix-Marseille Université ­ LIEU 1 650 habitants 67 hab./km² Alpes-de-HauteProvence (04) EN SAVOIR PLUS Document, Livret de la participation citoyenne disponible sur le site internet blique et leur éventuelle intégration par celle-ci. Il s'agit à la fois de savoir si la dynamique de l'EcoQuartier a participé (et comment ?) à l'émergence et/ou à la diffusion des initiatives citoyennes, et dans quelle mesure la collectivité peut les accompagner et les intégrer à l'action publique pour contribuer à l'émergence d'un village participatif. Pour cela, la recherche travaille à caractériser les initiatives citoyennes, quel qu'en soit le niveau d'avancement, pour en dresser un état des lieux ; formuler les besoins et/ou attentes des acteurs locaux (porteurs de projets comme acteurs publics) vis-à-vis de ces initiatives, préalable à leur possible / nécessaire accompagnement ; engager une réflexion sur l'avenir de ces pratiques en questionnant leur pérennisation / élargissement sur le long terme et à d'autres échelles. Pour cela, l'état des lieux des initiatives citoyennes, réalisé sur la base d'une approche qualitative (recherche documentaire, entretiens, observation de terrain), alimentera un temps d'échange visant à mettre en débat les attentes des porteurs et faire émerger des modalités d'accompagnement différenciées. Cela dessinera les contours du « livret du village participatif » : conçu comme un catalogue de l'existant, un mode d'emploi pour accompagner de nouveaux porteurs potentiels et un marqueur du lien entre initiatives citoyennes et action publique, il fera l'objet de plusieurs ateliers participatifs de coproduction afin d'élaborer cet outil visant à faire connaître et encourager le développement des initiatives citoyennes à Volonne et au-delà. La co-construction d'un livret du village participatif Autant de chantiers qui alimenteront l'élaboration d'un livret du village participatif, horizon de la recherche-action. POPSU TERRITOIRES 93 XERTIGNY Commune rurale, Xertigny est située au sud du département des Vosges. Elle est membre de la Communauté d'Agglomérations d'Epinal, formée de 78 communes et de 116 332 habitants. Territoire vieillissant et en déprise, le département des Vosges est le plus âgé de Lorraine, et la commune de Xertigny connait une perte du nombre de ses habitants. Le passé industriel en déclin de la commune contribue à cette dynamique. riques et de pôles de proximité ruraux. Dans ce contexte, certaines communes s'inscrivent dans des projets liés à l'habitat senior : à l'image de Xertigny qui connait par ailleurs une baisse de sa population, et s'est engagée dans une politique de revitalisation de son bourg (lauréate « revitalisation des bourgs-centres » initiée en 2018 par l'Etat et le Conseil Départemental). À Xertigny, pour augmenter la capacité d'accueil et la qualité de vie des résidents, la construction d'un nouvel EHPAD a débuté depuis 2018 sur la commune. L'ancien EHPAD est au coeur d'un projet de requalification, qui pourrait se matérialiser par une résidence pour séniors autonomes et l'accueil de jeunes publics. Un territoire vieillissant A l'échelle de la CA d'Epinal, les projections de l'INSEE prévoient une baisse de la population et une augmentation du taux de seniors qui atteindrait 32 % en 2027 contre 25,1 % en 2013. Le coeur de l'agglomération (Epinal-Golbey-Capavenir Vosges) constitué de 43 688 habitants concentre les emplois et les équipements structurants. Le reste du territoire plus hétérogène s'organise autour de bourgs urbains périphé- Parcours résidentiels et stratégies mises en place par les seniors La recherche-action ambitionne de mettre en perspective les parcours des personnes âgées avec les stratégies et projets d'aménagement du territoire portés par les acteurs (élus, techniciens, associations, etc.). Cet objectif se décline en deux dimensions : analyser les parcours de vie des per- 94 POPSU TERRITOIRES ÉLUS Véronique Marcot Maire de Xertigny Roger Alemani Vice-Président en charge de l'habitat, Communauté d'agglomération d'Epinal Jean-Claude Moretton Vice-président aux affaires sociales, Communauté d'agglomération d'Epinal PROFESSIONNELS Hervé Vanlaer Directeur régional de l'environnement, de l'aménagement et du logement, DREAL Grand Est Lise-Marie Heiderich Directrice Générale des Services de Xertigny Florence Lahache Chargée de mission habitat, Communauté d'agglomération d'Epinal Armelle Lajaunie Chargée de mission DREAL Grand Est Maryline Sartori Chargée de l'animation des politiques territoriales d'aménagement, DDT des Vosges CHERCHEURS Frédéric Balard Responsable scientifique, Université de Lorraine ­ 2L2S Elsa Martin Responsable scientifique, Université de Lorraine ­ 2L2S Johan Freichel Ingénieur d'étude, 2L2S EN SAVOIR PLUS Film, Bien vieillir dans un territoire rural, La série documentaire POPSU 2 611 habitants 52 hab./km² Vosges (88) Carnet de territoire, Habiter et vieillir. Trajectoires résidentielles à Xertigny (Vosges), Autrement, 2022 Reportage, par Emmanuel Du Bourg, disponible sur TERRA, 2022 sonnes âgées du territoire pour saisir les stratégies et arrangements mis en oeuvre ou envisagés en fonction des contraintes et des leviers vécus et perçus, et ensuite comprendre comment le territoire et ses caractéristiques (contexte rural, offre marchande et de santé, aménagements urbains, vieillissement et déclin démographique) sont appréhendés par les gestionnaires du territoire (élu, techniciens). À cet égard, la question du logement des personnes âgées est au centre de la recherche et s'articule à celle de l'aménagement du territoire. Il s'agit d'analyser les parcours des habitants âgés pour considérer les mécanismes (dont les politiques et innovations locales) qui jouent sur les trajectoires résidentielles. A partir de l'analyse de ces mécanismes, la recherche-action doit permettre des pistes de recommandations pour les acteurs du territoire dans un contexte de revitalisation plus large du bourg. revue de littérature sur le sujet et mener une veille documentaire à l'échelle locale ; réaliser des entretiens avec les élus et les responsables en charge des questions de vieillissement et de territoire pour mieux cerner l'articulation entre vieillissement et aménagement du territoire ; mener des entretiens avec les personnes âgées pour rendre compte de leurs parcours de vie, trajectoires résidentielles et leurs attentes à l'égard du territoire (logements, aménités urbaines, etc.). Deux phases d'entretiens avec les acteurs et les populations âgées Les dispositifs méthodologiques envisagés s'échelonneront selon trois entrées : établir une POPSU TERRITOIRES 95 L'ÉQUIPE POPSU Le programme POPSU Territoires est opéré par le Groupement d'intérêt public Europe des projets architecturaux et urbains (GIP EPAU). Jean-Baptiste Marie Directeur Général de l'Europe des projets architecturaux et urbains jean-baptiste.marie@developpementdurable.gouv.fr + 33 (0)1 40 81 24 68 Nicolas Maisetti Directeur du programme POPSU Métropoles nicolas.maisetti@developpementdurable.gouv.fr +33 (0)6 84 39 66 31 Hélène Milet Directrice du programme helene.milet@developpementdurable.gouv.fr + 33 (0)1 40 81 93 27 Florentin Cornée Chargé de missions florentin.cornée@developpementdurable.gouv.fr +33 (0)1 40 81 91 26 Pacôme Bertrand Chargée de missions POPSU Territoires pacome.bertrand@developpementdurable.gouv.fr + 33 (0)7 87 38 11 82 Fabienne Dran Assistante de direction fabienne.dran@developpement-durable.gouv.fr + 33 (0)1 40 81 93 27 96 POPSU TERRITOIRES LE CONSEIL STRATÉGIQUE PRÉSIDENT Jean-Marc Offner Directeur général de l'a-urba, agence d'urbanisme Bordeaux Métropole ­ Aquitaine MEMBRES Alain Bourdin Professeur des Universités, École d'Urbanisme de Paris Jean-Baptiste Butlen Sous-directeur de l'Aménagement durable, Ministère de la Transition écologique et solidaire, Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Sébastien Chambe Directeur Général Adjoint de la Métropole du Grand Lyon Gilles Pinson Professeur des Universités, Sciences Po Bordeaux Hélène Reigner Professeure des universités, Institut d'Urbanisme et de l'Aménagement Régional, Aix-Marseille Université, Responsable scientifique POPSU Territoires Agnès Reiner Directrice générale déléguée à l'appui opérationnel et stratégique de l'Agence nationale de la cohésion des territoires Catherine Chevillot Présidente de la Cité de l'architecture et du patrimoine Nathalie Roseau Directrice de recherche à l'Ecole des Ponts ParisTech Aurélie Cousi Directrice, adjointe au directeur général des patrimoines, chargée de l'architecture, Ministère de la Culture Marie-Christine Jaillet Directrice de recherche au CNRS (LISST-Cieu), Présidente du Conseil de développement de Toulouse Métropole, Responsable scientifique du programme POPSU Métropoles Jean-Baptiste Marie Professeur à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Clermont-Ferrand, Directeur de l'EPAU, Ministère de la Transition écologique, Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Emmanuel Rouède Directeur général des services de Grenoble Franck Scherrer Professeur titulaire en urbanisme, Vice-recteur associé à la recherche, à la découverte, à la création et à l'innovation, Université de Montréal Martin Vanier Professeur des universités, Ecole d'Urbanisme de Paris Sandra Marsaud Députée de la 2e circonscription de la Charente Michel Vayssié Directeur général des services de Bordeaux Métropole Hélène Peskine Secrétaire permanente du Plan urbanisme construction architecture, Ministère de la Transition écologique et solidaire, Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales Pierre Veltz Directeur de recherche, IHEDATE POPSU TERRITOIRES 97 LE COLLÈGE DES PARTENAIRES Sont partenaires du programme POPSU Territoires : La Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature (DGALN) élabore, anime et évalue les politiques de l'urbanisme, de la construction, du logement, des paysages, de la biodiversité, de l'eau et des substances minérales non énergétiques. Elle s'organise autour de deux directions : 1) la Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages (DHUP), qui favorise un aménagement durable sur tous les types de territoires en veillant à ce que les documents de planification et les opérations d'aménagement répondent aux besoins des populations et intègrent les enjeux de développement durable et en particulier ceux relatifs au logement. 2) la Direction de l'eau et de la biodiversité (DEB), dont la mission première est l'évaluation et la mise en oeuvre des politiques de l'eau, des espaces naturels, de la biodiversité terrestre et marine et des ressources minérales non énergétiques en vue de garantir la préservation et un usage équilibré de ces ressources.. Le Plan urbanisme construction architecture est un service interministériel de recherche et d'expérimentation créé en 1998 afin de faire progresser les connaissances sur les territoires et les villes et éclairer l'action publique. Rattaché à la Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature au Ministère de la Transition écologique et au Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, il initie des programmes de recherche-action, d'expérimentation et apporte son soutien à l'innovation et à la valorisation dans les domaines de l'aménagement des territoires, de l'urbanisme, de l'habitat, de l'architecture et de la construction. Petites villes de demain est un programme national, lancé le 1er octobre 2020 par Jacqueline Gourault, Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et piloté par l'Agence Nationale de la Cohésion des Territoires. Il vise à améliorer les conditions de vie des habitants des petites communes et des territoires alentour, en accompagnant les collectivités dans des trajectoires dynamiques et respectueuses de l'environnement. Le programme a pour objectif de renforcer les moyens des élus des villes et leurs intercommunalités de moins de 20 000 habitants exerçant des fonctions de centralités pour bâtir et concrétiser les moyens de concrétiser leurs projets de territoire, tout au long de leur mandat, jusqu'à 2026. L'Agence Nationale de la Cohésion des territoires (ANCT) appuie et conseille le Gouvernement dans ses politiques de lutte contre les inégalités territoriales et de soutien au développement des territoires. Elle assure la conception et l'animation des politiques de la ville et d'aménagement du territoire avec les acteurs locaux et les citoyens. Pour répondre aux mutations économiques et sociales, l'ANCT mène une activité de prospective afin d'orienter les politiques publiques et elle aide les territoires, notamment les plus fragiles, à développer leur potentiel en stimulant l'activité économique, en accompagnant la transition écologique et en promouvant l'expérimentation et l'innovation. 98 POPSU TERRITOIRES La Banque des Territoires est un des cinq métiers de la Caisse des Dépôts. Elle propose des solutions sur-mesure de conseil et de financement en prêts et en investissement pour répondre aux besoins des collectivités locales, des organismes de logement social, des entreprises publiques locales et des professions juridiques. Grand pôle financier public, elle accompagne les grands projets innovants sur tous les territoires et soutient ceux qui contribuent à organiser les indispensables interactions entre les Métropoles, les villes moyennes et la ruralité. Le Réseau Rural Français est une initiative européenne, intégrée à la politique agricole commune (PAC) et financée par le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER). Lieu de co-construction, le réseau rural national fédère les réseaux ruraux régionaux et contribue aux réflexions, échanges et débats sur les territoires ruraux et les politiques utiles à leur développement. Il facilite le dialogue entre acteurs et valorise les bonnes pratiques locales pour parvenir à un développement rural intelligent, rural et inclusif. L'Union européenne est une association volontaire d'États européens (27 aujourd'hui). Elle existe juridiquement depuis le traité de Maastricht et constitue à ce jour une organisation unique. L'Union européenne (UE) est composée d'États membres qui se sont regroupés dans les domaines économique et politique, afin d'assurer le maintien de la paix en Europe et de favoriser le progrès économique et social . Le Commissariat du Massif Central met en oeuvre la politique de massif. Il a un rôle transversal, à la fois interrégional et interministériel. Il assure l'interface entre les acteurs du massif (publics et privés) et l'État, et a pour mission de préparer, de suivre et d'exécuter au titre de l'État la convention interrégionale de massif. Il assure également le secrétariat du comité de massif et joue également un rôle important d'animation et de conseil. Le Bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère, au sein de la Direction générale des patrimoines du Ministère de la Culture qui assure notamment la protection et la conservation modernisée du patrimoine, valorise les oeuvres du passé et du présent auprès de tous les publics et favorise la création et la qualité architecturales. La Cité de l'architecture et du patrimoine est un centre d'architecture dont la mission est d'assurer la promotion de l'architecture française en France et à l'étranger, et de faire découvrir les oeuvres emblématiques du patrimoine architectural français et la création contemporaine internationale. L'Institut CDC pour la Recherche est un programme de la Caisse des dépôts et consignations, au sein du Département de la Stratégie, qui a pour objet le soutien à des travaux de recherche dans les champs d'intervention stratégiques du groupe Caisse des Dépôts. Il contribue à de nouveaux travaux en articulation avec les questionnements opérationnels du Groupe et intervient de façon transversale à partir de la recherche entre les différents métiers. Il organise la valorisation des résultats dans le cadre de contributions au débat public. Il nourrit enfin la réflexion stratégique interne à partir des nouvelles tendances identifiées dans le secteur de la recherche. POPSU TERRITOIRES 99 A'urba est l'agence d'urbanisme de Bordeaux Métropole Aquitaine. Outil stratégique de développement des territoires bordelais, girondins et aquitains, A'urba éclaire les responsables locaux dans la conception, l'élaboration et la mise en oeuvre de leurs projets et de leurs politiques publiques. Elle est dirigée par Jean-Marc Offner depuis 2009. L'Atelier Energie et Territoires est créé en 2012 par EDF. C'est un laboratoire d'idées, d'études et de recherches. A la fois lieu de rencontres et de débats, il invite les acteurs des villes et des collectivités à mieux comprendre les transformations énergétiques à l'oeuvre et suggère des propositions concrètes pour faire de l'énergie un moteur d'attractivité du territoire. Avec l'appui de son comité scientifique et de ses partenaires, l'Atelier offre une longueur d'avance aux décideurs territoriaux pour une gestion éclairée et responsable de l'énergie. L'Union sociale pour l'habitat est l'organisation représentative du secteur Hlm qui représente 660 organismes Hlm à travers cinq fédérations. Elle accompagne les organismes Hlm dans leur action professionnelle, et contribue à l'élaboration et la mise en oeuvre de la politique nationale du logement. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) participe à la mise en oeuvre des politiques publiques dans les domaines de l'environnement, de l'énergie et du développement durable. Elle met ses capacités d'expertise et de conseil à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public, afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale. L'Assemblée Nationale est l'institution française qui forme, avec le Sénat, le pouvoir législatif dont la mission est de débattre, de proposer, d'amender et de voter les lois, de contrôler le Gouvernement et d'évaluer les politiques publiques. La Fabrique de la Cité est un think tank dédié à la prospective urbaine et aux innovations urbaines. Fondé en 2010 à l'initiative du groupe VINCI, son mécène, elle regroupe des acteurs de la ville, français et internationaux, qui élaborent de nouvelles manières de construire et reconstruire les villes. Les réflexions sur les bonnes pratiques de développement urbain portent sur les thèmes de la mobilité, de l'aménagement urbain et bâti, de l'énergie, de la révolution numérique et des nouveaux usages. Le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) est chargé de conseiller le Gouvernement dans les domaines de l'environnement, des transports, du bâtiment et des travaux publics, de la mer, de l'aménagement et du développement durables des territoires, du logement, de l'urbanisme, de la politique de la ville et du changement climatique. Dans ce cadre, il mène les missions d'expertise, d'audit, d'étude, d'évaluation, d'appui et de coopération internationale que lui confie le Gouvernement. Il est également chargé d'une mission d'inspection générale portant sur la régularité, la qualité et l'efficacité de l'action des services de l'État placés sous l'autorité du ministre de la Transition écologique et solidaire, ainsi que des établissements publics placés sous leur tutelle. 100 POPSU TERRITOIRES France Ville Durable est d'abord un lieu de capitalisation, de diffusion et d'appui à la mise en oeuvre des expertises et savoir-faire français en matière de ville durable, en France et à l'international, dans une logique de « do tank ». À partir de sujets d'intérêt général, l'association définit annuellement un programme de travail partenarial faisant appel à l'implication de chacun des adhérents de ses 4 collèges : les collectivités locales leaders et leurs associations, les entreprises de toutes tailles (groupes français mais aussi TPE), l'État (administration centrale et opérateurs spécialisés) et les experts de la ville (en particulier les organisations professionnelles nationales). Le Cerema, établissement public sous la tutelle du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, accompagne l'État et les collectivités territoriales pour l'élaboration, le déploiement et l'évaluation de politiques publiques d'aménagement et de transport. L'Assemblée des Communautés de France (AdCF) est la fédération nationale des élus de l'intercommunalité. Depuis sa fondation en 1989, l'AdCF promeut la coopération intercommunale et le dialogue territorial. Elle assure la représentation des intercommunalités auprès des pouvoirs publics nationaux (gouvernement, Parlement, agences nationales...), participe aux débats sur les évolutions de notre organisation territoriale et des politiques publiques décentralisées, développe une expertise spécifique au service de ses adhérents. L'Association des maires ruraux de France (AMRF) fédère près de 10 000 maires ruraux au sein d'un réseau solidaire, en toute indépendance des pouvoirs et partis politiques. Rassemblés autour d'une identité forte, les membres de l'AMRF portent la voix des communes ancrées sur les territoires ruraux pour défendre leurs enjeux spécifiques. Forte de son militantisme et de sa représentativité, l'AMRF est aujourd'hui l'interlocutrice incontournable des communes rurales auprès des pouvoirs publics et des grands opérateurs nationaux. L'Association des petites villes de France fédère depuis 1990 les petites villes de 2.500 à 25.000 habitants, pour promouvoir leur rôle spécifique dans l'aménagement du territoire. Elle compte aujourd'hui près de 1200 adhérents, présents dans tous les départements de France métropolitaine et d'outre-mer. La Fédération nationale des agences d'urbanisme (FNAU) regroupe une cinquantaine d'organismes publics d'étude et de réflexion sur l'aménagement et le développement des grandes agglomérations françaises. Les agences d'urbanisme ont, pour la plupart, un statut d'association où se retrouvent, autour des collectivités impliquées, l'État et les autres partenaires publics du développement urbain. La FNAU prend position dans les grands débats nationaux et européens sur les politiques urbaines et l'avenir des villes. La Fédération des Parcs naturels régionaux de France est l'association loi 1901 qui regroupe les 54 Parcs naturels régionaux de France. Porte-parole et animatrice du réseau, la fédération est un acteur de référence dans la définition et mise en oeuvre les politiques publiques de développement des territoires ruraux, de développement durable et de préservation des espaces naturels. POPSU TERRITOIRES 101 1000 Doctorants pour les territoires est une plateforme de mise en en relation des collectivités territoriales avec des étudiants volontaires dans le but de réaliser un travail de recherche dans leurs services sur une problématique de politique publique territoriale (transition écologique, numérique, économique, démographique, santé...). La plateforme informe, sensibilise à ce dispositif et met en relation les acteurs publics locaux et le secteur de la recherche en Sciences Humaines et Sociales. Le CNFPT est un établissement public paritaire déconcentré dont les missions de formation et d'emploi concourent à l'accompagnement des collectivités territoriales et de leurs agents dans leur mission de service public. Il a trois missions principales : la formation, l'observation et l'organisation des concours des cadres d'emplois A+. L'association Sites et Cités remarquables de France développe une action globale, politique et technique, urbanistique, économique, sociale et culturelle. Créée en 2000 pour regrouper les villes et ensembles de communes porteurs d'un secteur protégé aujourd'hui "Sites patrimoniaux remarquables" et les villes et pays signataires de la convention "Ville et Pays d'art et d'histoire". La fédération nationale des CAUE, association loi 1901, regroupe les CAUE représentés par leur président. Pour le réseau, la fédération est un lieu d'échanges, de capitalisation et de mutualisation des savoir-faire et activités départementales. Animer, apporter ses services aux membres et produire en réseau sont les principales missions de la fédération. La revue urbanisme est depuis 1932 le creuset d'une réflexion permanente et de discussions fécondes sur les enjeux sociaux, culturels territoriaux de la production urbaine. 102 POPSU TERRITOIRES DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Jean-Baptiste Marie RÉDACTION Jean-Marc Offner, Sandra Marsaud, Hélène Reigner, Juliette Auricoste, Jean-Baptiste Marie, Aurore Meyfroidt, Hélène Milet, Zoé Giordana, Pacôme Bertrand CONCEPTION GRAPHIQUE Figures Libres / Maud Boyer, Chloé Listrat CRÉDITS PHOTOS ©Éric Villemain, ©Arnaud Bouissou / TERRA, © Delphine Coutin, @Emmanuel du Bourg / POPSU, @Hélène Milet, @Figures Libres, @Cyrielle Jacques, © Cyrille de Villèle, ©Julien Michel, © Arnaud Bouissou / TERRA, ©Johan Barrot, © P.Daniel, © Raffaele Sergi, © Marcella Barbieri, © Noj han, © Ville de Chauny, ©Hélène Milet, © Cyrille de Villèle, © École d'Architecture de La réunion, © Patrice Thebault, @Hélène Milet, © Lisa Roca, © Ville du Porge, © Cermosem, Nicolas Robinet, © Julien Michel, © Émilie Debray, © Mairie de Longuenée en Anjou, © Joël Idt, © Lot Tourisme CRT Midi-Pyrénées, Dominique Viet, © CC Nozay, © Equipe Imagine, © Emmanuel Berthier, © Xavier Guillot, © COR, © Altimage ULM, © Gabriele Salvia, Marion Serre, © Mairie de Villers-Semeuse, © Mairie de Vire Normandie, © Invictus Drone, © Ville de Volonne, © Les Photos d'Isabelle, © Wilfried Koba, © Éric Villemain, © Lucas Bonnel, © Marc Guéret IMPRESSION MCT/MTES/SG/SPSSI/ATL2 SEPTEMBRE 2022 POPSU TERRITOIRES 103 www.popsu.archi.fr popsu_puca popsu Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires La Grande Arche ­ Paroi Sud 92055 La Défense Cedex epau.archi.fr Puca Popsu L'EUROPE DES PROJETS ARCHITECTURAUX ET URBAINS (EPAU) Hélène Peskine, Présidente Jean-Baptiste Marie, Directeur général Julien Moulard, Directeur général adjoint Fabienne Dran, Assistante de direction PLATEFORME D'OBSERVATION DES PROJETS ET STRATEGIES URBAINES (POPSU) Jean-Marc Offner, Président du Conseil stratégique POPSU Métropoles Marie-Christine Jaillet, Directrice de recherche CNRS, LISST-Cieu, Responsable scientifique du programme POPSU Métropoles Nicolas Maisetti, Directeur du programme POPSU Territoires Hélène Reigner, Professeure des Universités, Aix-Marseille Université, Responsable scientifique du programme POPSU Territoires Hélène Milet, Directrice du programme Pacôme Bertrand, Chargée de missions Florentin Cornée, Chargé de missions CONTACT Hélène Milet helene.milet@developpement-durable.gouv.fr +33 (0)1 40 81 92 68 INVALIDE)

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