Rapport du compte du logement 2024
BIOTTEAU, Anne-Lise ;MATHIEU, Benoit ;CURTET, Dylan ;WALKOWIAK, Michael
Auteur moral
France. Commissariat général au développement durable. Service des données et études statistiques
Auteur secondaire
Résumé
"Dans un contexte de net ralentissement des prix et de conditions de financement difficiles au premier semestre 2024, la dépense de l'ensemble des agents économiques dans le domaine du logement progresse de 1,6 % en 2024, pour s'établir à 618,9 milliards d'euros. Cette hausse est portée par la progression en valeur des dépenses courantes (+ 4,6 %) tandis que l'investissement en logement recule de 6,6 %.L'activité immobilière, qui s'élève à 337,7 milliards d'euros, connaît une forte baisse de 10,5 %, liée à la contraction des acquisitions dans l'ancien et au recul de l'investissement en logements neufs.Les aides au logement, versements et réductions de dépenses, représentent près 43,1 milliards d'euros. Elles diminuent de 1,1 %, en raison de la baisse des prestations sociales, particulièrement liées au chèque énergie, et au recul des aides liées au dispositif « MaPrimeRénov' ». En revanche, les avantages de taux sont en nette hausse, conséquence de la remontée des taux de marché." Source SDES
Editeur
Ministères Transition écologique, Aménagement du territoire, Transports, Ville et Logement
Descripteur Urbamet
logement
;donnée statistique
;marché du logement
;parc de logements
;évolution du parc immobilier
;marché immobilier
;activité économique
;financement
;loyer
;financement du logement
;aide au logement
;offre de logements
Descripteur écoplanete
dépense des ménages
;consommation des ménages
Thème
Habitat - Logement
Texte intégral
D A
T A
L A B
Rapport du compte du
logement 2024
NOVEMBRE 2025
? 2 ? Rapport du compte du logement 2024
Document édité par :
Le service des données et études statistiques (SDES)
Directrice de publication : Béatrice Sédillot
Coordination éditoriale : Claude Baudu-Baret
Infographie : Bertrand Gaillet
Rapport du compte du logement
2024
contributeurs
Anne-Lise Biotteau
Dylan Curtet
Benoit Mathieu
Michael Walkowiak
Rapport du compte du logement 2024 ? 3 ?
avant-propos
e Compte satellite du logement vise à présenter les principaux
indicateurs macro-économiques de référence sur le logement
(dépenses totales en logement, dépenses courantes, d?investissement,
taille et composition du parc de logements, activité immobilière, aides
au logement, prélèvements) en relation avec l?analyse économique
globale du cadre central de la comptabilité nationale.
Cette publication est élaborée par la sous-direction des statistiques du logement et de la
construction (SDSLC) du service des données et études statistiques (SDES). La
présentation de ce compte s?est tenue le 9 octobre 2025 dans le cadre de la formation
permanente Logement de la Commission de l?économie et du développement durable
(CEDD), présidée par Jean-Martin Delorme, président de la section « Habitat,
aménagement et cohésion sociale » de l?Inspection générale de l?environnement et du
développement durable (IGEDD).
Le SDES remercie les participants de la formation pour leurs remarques, ainsi que les
partenaires et fournisseurs de données et notamment :
? l?Institut national des statistiques et
des études économiques (Insee) ;
? la Direction de l?habitat, de
l?urbanisme et des paysages (DHUP) ;
? la Direction générale des finances
publiques (DGFiP) ;
? la Banque de France ;
? l?Agence nationale de contrôle du
logement social (Ancols) ;
? la Caisse nationale des allocations
familiales (Cnaf) ;
? le Centre national des oeuvres
universitaires et scolaires (Cnous) ;
? la Direction de la recherche, des
études, de l?évaluation et des
statistiques (Drees) ;
? la Caisse des dépôts et consignations
(CDC) ;
? l?Union sociale pour l?habitat (USH) ;
? la Société de gestion du fonds de
garantie de l?accession sociale à la
propriété (SGFGAS) ;
? l?Agence nationale pour la rénovation
urbaine (Anru) ;
? l?Agence nationale pour la rénovation
urbaine (Anru) ;
? la Direction générale de la cohésion
sociale (DGCS) ;
? l?Agence nationale de l?habitat
(Anah) ;
? la Direction générale des outre-mer
(DGOM).
Le rapport, l?ensemble des tableaux et graphiques qui le composent et les séries longues
qui le complètent sont consultables sur le site internet du SDES à l?adresse suivante :
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr (rubrique Logement/Bilan et chiffres
clés du logement).
? Béatrice Sédillot
CHEFFE DU SERVICE DES DONNÉES ET ÉTUDES STATISTIQUES (SDES)
L
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
? 4 ? Rapport du compte du logement 2024
sommaire
Synthèse et données clés 5
Le compte satellite du logement 9
Partie 1
Contexte macroéconomique et principales évolutions des
dépenses de logement 13
Partie 2
Le parc de logements 23
Partie 3
Les dépenses courantes 29
Partie 4
L?activité immobilière 41
Partie 5
Les aides au logement 55
Partie 6
Les prélèvements 71
Rapport du compte du logement 2024 ? 5 ?
données clés
Synthèse et
données clés
? 6 ? Rapport du compte du logement 2024
synthèse
En juillet 2024, le parc de logements ordinaires comporte 38,3 millions de logements. Il progresse de 300 000 unités
par rapport à l?année précédente, soit une croissance de + 0,79 % légèrement inférieure à l?année précédente.
Depuis 2006, la croissance du parc est tendanciellement de moins en moins élevée.
Dans un contexte de net ralentissement des prix, après plusieurs années de forte inflation, et une activité
économique peu dynamique, la dépense de l?ensemble des agents économiques dans le domaine du logement
progresse de + 1,6 % en 2024, après + 1,9 % en 2023, + 3,0 % en 2022, + 7,7 % en 2021. Elle s?établit à
618,9 milliards d?euros, sa part dans le PIB se replie (21,2 %, contre 21,5 % en 2023). L?augmentation de la
dépense en logement est entièrement portée par la progression en valeur des dépenses courantes, tandis que
l?investissement en logement diminue nettement.
Les dépenses courantes des occupants des logements ordinaires s?établissent à 445,5 milliards d?euros en
2024. Elles progressent fortement (+ 4,6 %, après + 4,1 % en 2023), à un rythme dépassant la moyenne des
10 dernières années (+ 2,3 %). En 2024, la croissance des dépenses résulte d?une hausse soutenue des prix
(+ 3,8 %, après + 3,7 % l?année précédente) et d?une accélération des volumes (+ 0,8 %, après + 0,4 %). Les
dépenses de loyers, en augmentation (+ 3,4 %, après + 3,2 %), contribuent à plus de la moitié de la croissance
des dépenses courantes, tandis que celle des dépenses d?énergie (+ 12,8 %, après + 7,7 %) y participe pour plus
d?un tiers, dans un contexte de renchérissement de l?énergie pour les ménages.
L?activité immobilière, qui s?élève à 337,7 milliards d?euros en 2024, recule de 10,5 %, dans un contexte de
niveau élevé des taux des crédits habitat. Sa diminution tient au repli de 13,3 % du montant d?acquisitions de
logements anciens, et à la baisse de l?investissement en logements neufs (- 12,8 %, après - 6,8 %). Dans le neuf
comme dans l?ancien, les évolutions sont tirées par la baisse des volumes, les prix étant en recul dans l?ancien
(- 4,1 %, après - 0,7 %) et dans le neuf (- 0,7 %, après + 1,4 %). Dans un contexte de réduction des aides à la
rénovation thermique des logements, le secteur des gros travaux d?entretien-amélioration progresse plus
faiblement de 2,3 %, après + 6,2 % en 2023, la moitié étant portée par les prix (+ 1,1 %, après + 5,8 %).
Les aides au logement (principalement composées de prestations d?aide au logement et d?avantages fiscaux,
mais également de subventions d?exploitation et d?investissement et d?avantages de taux), s?élèvent à 43,1 milliards
d?euros en 2024, soit 1,5 % du PIB. Elles diminuent après avoir fortement augmenté en 2023 (- 1,1 %, soit
- 0,5 Md¤, après + 4,0 %), en raison de la baisse des prestations sociales, particulièrement liées au chèque énergie,
et au recul des aides liées au dispositif « MaPrimeRénov? ». En revanche les avantages de taux sont en nette
hausse du fait de la remontée des taux de marché.
En 2024, les prélèvements relatifs au logement sont estimés à 99,2 milliards d?euros, soit 7,9 % de l?ensemble
des prélèvements obligatoires. Ils sont composés à près de 75 % de la taxe sur la valeur ajoutée sur les
investissements en logement ou sur les charges liées à leur occupation, de la taxe foncière sur les propriétés bâties
et des droits de mutations à titre onéreux. Ils progressent en 2024 de 2,8 %, après une baisse de 1,9 % en 2023,
principalement sous l?effet de la hausse des prélèvements sur la consommation de service de logement, notamment
à travers les taxes sur l?énergie.
Rapport du compte du logement 2024 ? 7 ?
données clés
? 8 ? Rapport du compte du logement 2024
données clés
Rapport du compte du logement 2024 ? 9 ?
Le compte satellite
du logement
Le compte satellite
du logement
>
>
? 10 ? Rapport du compte du logement 2024
le compte satellite du logement
La comptabilité nationale fournit une représentation synthétique et quantifiée des flux économiques nationaux. Son
cadre central ne permet toutefois pas d?appréhender, dans leur ensemble, certains domaines essentiels de
préoccupation collective, tel que celui du logement. Le compte satellite du logement remédie à ce besoin en
rassemblant, dans un cadre d?analyse approprié, les flux monétaires et les données non monétaires relatives au
logement, tout en assurant la cohérence de ces données avec les comptes nationaux.
Le terme « logement » désigne à la fois le fait de « se loger » et de « loger ». La description de
l?économie du logement peut ainsi être appréhendée en distinguant la dépense liée à l?activité de se loger ? loyers
réels et imputés 1 , dépenses en eau, énergie, assurances, syndic de copropriété, nettoyage, entretien,
déménagement? ? et la dépense d?investissement en logement ? acquisitions de logements (neufs ou anciens),
travaux d?entretien et d?amélioration. En cohérence avec ces échanges monétaires, sont retracés le flux des aides
(avantages ou versements) accordées ainsi que les divers prélèvements liés à l?occupation, détention, location,
construction, acquisition ou cession d?un logement.
Depuis le passage à la base 95 des comptes nationaux, la convention générale en matière de flux monétaires
est de raisonner en « droits constatés », en considérant le moment du fait générateur, plutôt que celui des
encaissements/décaissements, à l?exception des aides qui sont la plupart du temps comptabilisées au moment de
leur versement. Cette approche entraîne des différences avec les comptabilités budgétaires des acteurs publics.
En outre, le compte satellite du logement identifie et quantifie les flux (aides notamment) à destination directe des
agents bénéficiaires, à la différence d?autres approches qui peuvent par exemple inclure certaines dépenses de
fonctionnement des administrations gestionnaires.
Le compte du logement est constitué de six parties : la première resitue le contexte macroéconomique de
l?année 2024 et présente les principales évolutions ainsi que les analyses des grands agrégats du compte. Les cinq
autres parties sont thématiques : parc de logements (partie 2), dépenses courantes (partie 3), activité immobilière
(partie 4, voir schéma infra), aides au logement (partie 5) et prélèvements liés au logement (partie 6). Des données
plus détaillées ainsi que des séries longues sont diffusées avec le rapport.
Sauf mention contraire, les chiffres sont arrêtés au 1er juillet 2025. L?arrondi de la somme n?est pas toujours
égal à la somme des arrondis.
1 Les loyers imputés correspondent aux loyers dont les propriétaires s?acquitteraient s?ils étaient locataires d?un logement
identique dans le secteur privé.
Rapport du compte du logement 2024 ? 11 ?
le compte satellite du logement
? 12 ? Rapport du compte du logement 2024
Rapport du compte du logement 2024 - 13 ?
partie 1 : contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
partie 1
partie 1Contexte
macroéconomique et
principales évolutions
des dépenses de
logement
? L?année 2024 est marquée par un ralentissement des prix après
plusieurs années de forte inflation et une activité économique peu
dynamique, en particulier en matière d?investissement. Dans ce
contexte, la dépense de l?ensemble des agents économiques dans
le domaine du logement progresse modérément, de + 1,6 %, pour
s?établir à 618,9 milliards d?euros. Elle poursuit son ralentissement
après le rebond consécutif à la crise sanitaire. Cette augmentation
de la dépense totale est portée par la progression en valeur des
dépenses courantes, tandis que l?investissement en logement
diminue à nouveau.
L?année 2024 est marquée par un ralentissement des prix après
plusieurs années de forte inflation et une activité économique peu
dynamique, en particulier en matière d?investissement. Dans ce
contexte, la dépense de l?ensemble des agents économiques dans
le domaine du logement progresse modérément, de + 1,6 %, pour
s?établir à 618,9 milliards d?euros. Elle poursuit son ralentissement
après le rebond consécutif à la crise sanitaire. Cette augmentation
de la dépense totale est portée par la progression en valeur des
dépenses courantes, tandis que l?investissement en logement
diminue à nouveau.
Contexte
macroéconomique et
>
>
? 14 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 1 : contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
LE LOGEMENT DANS L?ÉCONOMIE
En 2024, la dépense de l?ensemble des agents économiques dans le domaine du logement s?établit à
618,9 milliards d?euros (Md¤). Elle progresse2 de 1,6 % sur un an, mais continue de ralentir (+ 1,9 % en 2023,
+ 3,0 % en 2022 et + 7,7 % en 2021). Cette progression est principalement portée, par la hausse des prix des
dépenses courantes, tandis que les volumes d?investissement diminuent fortement dans un contexte de conditions
d?accès au crédit dégradées, surtout au début de l?année.
L?activité immobilière s?élève à 337,7 Md¤. Son très net recul (- 10,5 %, après - 15,8 % en 2023) traduit le repli
des marchés immobiliers, à la fois pour les logements d?occasion (- 13,3 % de baisse de l?activité immobilière dans
l?ancien, après - 23,0 %), et pour l?investissement en logement neuf (- 12,8 %, après - 6,8 %).
Les aides au logement (43,1 Md¤) reculent, après quatre années de hausse (- 1,1 %, après + 4,0 %). Ce repli
s?explique par le recul des aides aux propriétaires occupants (fin des chèques énergie exceptionnels notamment)
partiellement compensé par la hausse des avantages de taux dont bénéficient les bailleurs sociaux, dans un
contexte de taux des crédits immobiliers élevés.
UN CONTEXTE MACROÉCONOMIQUE ENCORE MARQUÉ PAR L?INFLATION
En 2024, après plusieurs années d?inflation marquée, les prix ralentissent nettement (+ 2,1 %, après + 5,3 % en
2023). Le produit intérieur brut (PIB) en valeur progresse moins qu?en 2023 : + 3,3 %, après + 6,5 % (figure 1.1).
La dépense de consommation finale suit la même trajectoire (+ 3,3 %, après + 6,6 %) et la formation brute de
capital fixe ne croît plus en valeur (+ 0,0 %, après + 3,5 % en 2023), plus mauvais résultat depuis 2013, hors année
2020. En volume, la FBCF diminue même de 1,1 %, pénalisée par celle des ménages (- 5,4 %) et des sociétés non
financières (- 2,2 %), et partiellement compensé par celle des administrations publiques (+ 4,8 %).
Dans ce contexte, le revenu disponible brut des ménages ralentit à + 4,8 % (après + 8,0 % et + 5,2 % en 2023
et 2022) ? (figure 1.2). Ce mouvement se répercute sur leur dépense de consommation finale, qui s?infléchit après
une hausse soutenue lors des deux années précédentes (+ 3,2 %, après + 8,0 % et + 8,1 %), alors que leur
épargne brute augmente fortement après un rebond post-crise sanitaire (+ 12,3 %, après + 8,4 % en 2023 et
- 7,2 % en 2022).
Le contexte de désinflation, particulièrement marqué sur les prix des produits alimentaires, permet une
accélération du pouvoir d?achat des ménages (+ 2,6 %, après + 0,8 %), qui ne se transmet que partiellement à la
dépense de consommation des ménages en volume (+ 1,1 %, après + 0,7 %). La progression du prix de cette
dépense est également bien moins soutenue qu?en 2023 (+ 2,2 %, après + 6,2 %).
Le taux d?épargne des ménages augmente et se situe à 18,2 % du revenu disponible brut (après 17,0 % en
2023), un niveau supérieur à celui des années précédant la crise sanitaire (14,7 % en moyenne entre 2009 et
2019), alors que la formation brute de capital fixe des ménages baisse en volume pour la troisième année
consécutive.
2 Comme dans le reste du rapport et sauf mention contraire, les évolutions sont données en euros courants.
Rapport du compte du logement 2024 - 15 ?
partie 1 : contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
Figure 1.1 : évolution des principales
composantes du PIB (en valeur)
En %
Source : Insee, Comptes nationaux
Figure 1.2 : évolution de la situation des
ménages (en valeur)
En %
Source : Insee, Comptes nationaux
LE POIDS DU LOGEMENT DANS LES DÉPENSES TOTALES SE STABILISE À UN NIVEAU ÉLEVÉ
Les dépenses en service de logement (loyers, dépenses d?énergie, d?eau et d?entretien et réparation, nettes des
aides personnelles au logement) demeurent un poste important de la dépense de consommation finale des
ménages. Sur le temps long, leur poids dans la dépense totale suit une tendance haussière : il a plus que doublé
entre les années 1960 et 2020. À 27,8 % en 2024 (figure 1.3), ce poids reste néanmoins légèrement inférieur au
pic de 2020 (- 2,4 points de pourcentage), les restrictions sanitaires ayant alors largement affecté à la baisse les
autres dépenses. Il se situe légèrement en-dessous de son niveau avant la crise sanitaire (28,4 %, entre 2014 et
2019). En 2024, la progression des dépenses en logement contribue pour 1,4 point à la hausse de 3,2 % de
l?ensemble des dépenses de consommation des ménages (figure 1.4).
Figure 1.3 : part des différents postes de
consommation dans la dépense totale de
consommation des ménages
En %
Source : Insee, Comptes nationaux
Figure 1.4 : décomposition de l?évolution des
dépenses de consommation finale des ménages
En %
Source : Insee, Comptes nationaux
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
10
12
14
2012 2015 2018 2021 2024
Produit intérieur brut
Dépense de consommation finale
Formation brute de capital fixe
-15
-5
5
15
25
35
45
2009 2012 2015 2018 2021 2024
Revenu disponible brut
Dépense de consommation individuelle
Épargne brute
Formation brute de capital fixe
0
10
20
30
40
50
1974 1984 1994 2004 2014 2024
Alimentation Logement, eau et énergie
Santé, éducation Transports, communications
Loisirs et culture Autres dépenses
-8
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
10
2009 2012 2015 2018 2021 2024
Autres dépenses Loisirs et culture
Transports, communications Santé, éducation
Logement, eau et énergie Alimentation
? 16 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 1 : contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
LES CONDITIONS DE FINANCEMENT ET LA PRODUCTION DE CRÉDITS RESTENT DÉGRADÉES
Après une forte hausse des taux d?intérêts des crédits immobiliers aux particuliers en 2022 et 2023, passant de
1,1 % à plus de 3,5 %, l?année 2024 a connu une stabilisation puis une légère baisse de ces taux, à 3,2 % au
quatrième trimestre 2024 (figure 1.5). La durée moyenne des nouveaux crédits habitat aux particuliers se stabilise
à des niveaux proches de leur plus haut historique, à 263 mois (contre 264 en 2023 et 260 en 2022). En 10 ans, la
durée moyenne de ces crédits a progressé de plus de 15 %, soit environ 3 ans.
La production de crédits nouveaux rebondit au cours de l?année 2024, après un point bas atteint au premier
trimestre (figure 1.6). Hors rachats et renégociations, elle s?établit à 110,3 Md¤ en 2024, en baisse par rapport aux
128,6 Md¤ en 2023 et 217,9 Md¤ en 2022. La part des rachats et renégociations dans le total des crédits nouveaux
progresse très légèrement à 17,0 % en 2024, contre 15,9 % en 2023, mais demeure limitée par rapport aux années
précédentes.
Figure 1.5 : taux effectif au sens étroit et durée
des emprunts immobiliers
En % En mois
Source : Banque de France
Figure 1.6 : production mensuelle de crédits à
l?habitat
En Md¤
Source : Banque de France
Définition
La dépense de consommation finale des ménages comprend les dépenses effectivement réalisées par les
ménages résidents pour acquérir des biens et des services destinés à la satisfaction de leurs besoins. Les
produits correspondants ne sont pas stockés, mais considérés comme consommés au moment de leur
achat, même s'ils sont durables (voitures, électroménagers, meubles, etc.). Les loyers qui entrent dans la
consommation finale sont nets des aides personnelles au logement.
Taux effectif au sens étroit : taux correspondant à la composante intérêt du Taux effectif global (TEG). Le
TEG est le taux qui prend en compte la totalité des frais occasionnés par le prêt (intérêts, frais de dossier,
assurances, etc.).
180
190
200
210
220
230
240
250
260
270
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
5,5
2009 2012 2015 2018 2021 2024
Taux d'intérêt effectif au sens étroit
Durée moyenne des crédits habitat
0
5
10
15
20
25
30
35
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Rachats et renégociations
Nouveaux prêts (hors rachats et renégociations)
Rapport du compte du logement 2024 - 17 ?
partie 1 : contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
LE RECUL DES VOLUMES DE TRANSACTIONS SE POURSUIT, DANS L?ANCIEN COMME DANS LE NEUF
En 2024, le démarrage de constructions neuves3 continue de se dégrader, après deux années de forte baisse. À
280 100 unités, en 2024, le nombre annuel de mises en chantier recule de 8,7 % (après - 23,0 % en 2023). Le
nombre annuel de réservations de logements neufs auprès des promoteurs immobiliers 4 se stabilise (après
- 22,4 % en 2023) pour s?établir à 116 600 réservations (voir figure 1.7 pour le détail infra-annuel en CVS-CJO). Le
nombre de transactions dans l?ancien continue de baisser, atteignant 845 000 unités échangés sur l?année 2024
(contre 932 000 l?année précédente), soit une baisse de 9,3 % sur l?année et de 20,1 % en 2023 (figure 1.8).
Dans ce contexte, les prix des logements neufs baissent (- 0,6 %, après + 1,4 % en 2023) ? (figure 1.9), alors
que les coûts de production dans la construction dans le bâtiment augmentent légèrement (+ 1,0 %, après + 3,7 %).
Les prix dans l?ancien poursuivent leur baisse initiée en 2023 (- 4,0 %, après - 0,7 % en 2023), après sept années
de hausse très soutenue (+ 32,5 % d?évolution cumulée entre 2015 et 2022).
Figure 1.7 : nombre trimestriel de mises en
chantier et de ventes de logements neufs par les
promoteurs immobiliers
En milliers de logements
Source : SDES (Sit@del2, ECLN)
Figure 1.8 : nombre de transactions dans
l?ancien cumulées sur un an
En milliers de logements
Source : Base des Références Immobilières, Notaires de
France?ADSN, DGFiP (MEDOC) ; calculs Insee
3 Les chiffres sont arrêtés au 1er juillet 2025. Ils diffèrent des données publiées à partir de la nouvelle méthodologie DR++ de
Sitadel introduite en septembre 2025.
4 Ventes de nouvelles constructions aux particuliers et ventes aux institutionnels, dans le cadre d?opérations de cinq logements
et plus.
0
50
100
150
2009 2012 2015 2018 2021 2024
Nombre de réservations de logements neufs (2018 et
après : yc ventes aux institutionnels, CVS-CJO)
Mises en chantier (CVS-CJO, estimations en date
réelle)
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
2009 2012 2015 2018 2021 2024
Nombre de transactions dans l'ancien
cumulées sur un an
? 18 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 1 : contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
Figure 1.9 : évolution des prix des logements et du coût de la construction
En %
Sources : Insee ; SDES
Voir aussi : Insee, Note de conjoncture ; Insee, Les Comptes de la Nation
LES DÉPENSES COURANTES FONT PROGRESSER MODÉRÉMENT LA DÉPENSE TOTALE EN
LOGEMENT
La dépense totale en logement comprend les dépenses courantes totales (loyers, charges, redevances, etc.) et les
dépenses en capital (en logements neufs, terrains, travaux ainsi que les frais liés à toute opération immobilière).
Les dépenses courantes, aux fondamentaux plus structurels, ont une croissance assez régulière en régime courant,
tandis que les dépenses en capital sont plus volatiles.
La dépense totale en logement s?établit à 618,9 Md¤ en 2024, dont 461,1 Md¤ au titre des dépenses courantes
totales (y compris logements vacants) et 157,7 Md¤ au titre des dépenses en capital (figure 1.10). Elle augmente
de 1,6 % (après + 1,9 % en 2023) ? (figure 1.11). Si cette hausse est moins forte que par le passé (+ 3,4 % en
moyenne entre 2000 et 2019), elle est portée par l?augmentation des dépenses courantes (+ 4,6 %, après + 4,1 %
l?année précédente) en raison principalement de la hausse des prix. La dépense en capital baisse fortement, à
- 6,6 % (après - 4,0 % en 2022) ? (figure 1.12), du fait de la baisse des volumes comme en 2023, mais également
des prix, au contraire des années précédentes.
Figure 1.10 : dépense totale en logement
En Md¤
Source : CSL 2024
-10
-5
0
5
10
2009 2012 2015 2018 2021 2024
Coût de production dans la construction de bâtiments
Prix des logements neufs
Prix des logements anciens
1995 2000 2005 2010 2015 2020 2023 2024
Consommation effective de biens et services des occupants 167,5 198,9 250,8 304,6 346,9 390,7 435,2 455,4
Logements ordinaires 163,9 195,1 246,1 298,7 338,8 382,5 425,7 445,5
Locaux d'hébergement collectif 3,6 3,8 4,7 6,0 8,1 8,1 9,5 10,0
Subventions d'exploitation aux producteurs (hors
bonifications)
0,1 0,2 0,2 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2
Charges des producteurs liées aux logements vacants 1,5 1,6 1,8 2,5 3,1 3,6 4,8 5,5
Dépense courante 169,1 200,7 252,7 307,2 350,2 394,5 440,2 461,1
Formation brute de capital fixe 59,8 72,9 98,2 108,0 105,4 125,7 146,4 137,8
Logements neufs 29,5 35,2 51,0 53,0 45,9 61,6 63,5 55,8
Gros travaux d'entretien-amélioration 26,4 31,7 36,8 44,1 47,1 46,5 65,7 67,2
Autres composantes de la FBCF 3,8 6,1 10,4 10,8 12,4 17,6 17,2 14,8
Investissement en terrains (dans le champ de la FBCF) 5,2 9,5 13,6 12,9 10,8 15,6 18,6 15,8
Avantages fiscaux liés à l'investissement (partiel) 0,7 1,4 1,8 3,2 3,5 3,2 3,9 4,1
Dépenses en capital 65,7 83,8 113,7 124,0 119,7 144,4 168,9 157,7
Dépense en logement 234,8 284,5 366,4 431,2 469,9 538,9 609,1 618,9
https://www.insee.fr/fr/statistiques?debut=0&collection=119
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2832834
Rapport du compte du logement 2024 - 19 ?
partie 1 : contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
Figure 1.11 : contributions à la croissance de la
dépense totale en logement
En %
Source : CSL 2024
Figure 1.12 : taux de croissance des principales
composantes de la dépense totale
En %
Source : CSL 2024
Définitions
La dépense totale en logement mesure l?effort consacré par l?ensemble des agents économiques au
domaine du logement.
Les dépenses courantes totales incluent les loyers (réels et imputés) des logements ordinaires, les charges
acquittées par les occupants ou les propriétaires des logements vacants (dépenses d?énergie, d?eau et
charges annexes liées au logement) et les redevances des locaux d?hébergement collectif.
Les dépenses en capital correspondent à la formation brute de capital fixe (FBCF) qui comptabilise les
dépenses liées à l?acquisition de logements neufs, aux gros travaux d?entretien et d?amélioration, ainsi que
les frais liés aux opérations d?acquisition (des logements neufs ou d?occasion). On y ajoute les
investissements en terrains correspondants ainsi que certains avantages fiscaux liés à l'investissement
(exonérations de taxe foncière sur les propriétés bâties, avantages du taux réduit de TVA pour
l'investissement locatif social).
LA PART DES AIDES AU LOGEMENT DANS LE PIB RESTE STABLE
En 2024, les aides au logement (43,1 Md¤, - 1,1 %) baissent légèrement après plusieurs années de hausse
(+ 4,0 % en 2023 et + 4,7 % en 2022) ? (figure 1.13). Ce ralentissement s?explique par la fin de la majeure partie
des « chèques énergie » des années 2022 et 2023, et le ralentissement des subventions d?investissement
notamment « MaPrimeRénov? ».
Dans un contexte de remontée des taux des crédits immobiliers, les avantages de taux poursuivent leur forte
progression et représentent une hausse de 0,5 Md¤ des aides. Les subventions attribuées par l?Anah reculent de
1,2 Md¤ après quatre années de forte augmentation, en lien avec l?évolution du dispositif « MaPrimeRénov? ». Les
trois aides personnelles au logement (allocation de logement familial, aide personnalisée au logement et allocation
de logement social) augmentent (+ 2,2 %) comme en 2023, après plusieurs années de baisse. Cette hausse ne
compense cependant pas la baisse des aides liée à la fin des chèques énergie exceptionnels.
Au total, les aides aux consommateurs (prestations sociales et avantages fiscaux aux consommateurs de
services de logement) diminuent en proportion du PIB (figure 1.14), tandis que les aides aux producteurs,
rapportées au PIB, progressent. La part des aides au logement dans le PIB s?établit à 1,5 % en 2024, globalement
stable par rapport à l?année passée, mais en diminution depuis son plus haut de 2010 où elle s?établissait à 2,2 %.
-4
-2
0
2
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6
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Dépenses courantes Dépenses en capital
Dépense totale
-15
-10
-5
0
5
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20
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Dépenses courantes Dépenses en capital
? 20 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 1 : contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
Figure 1.13 : montant des aides au logement
selon le type d?aide
En Md¤
Source : CSL 2024
Figure 1.14 : part des aides au logement dans le
PIB
En %
Source : CSL 2024
Définitions
Les aides au logement représentent l'ensemble des avantages financiers (versements ou réductions de
dépenses) accordés aux consommateurs ou producteurs de service de logement. Elles aident les premiers à
se loger et les seconds à investir dans la construction de logements neufs et dans l'amélioration de la qualité
des logements existants.
LA PART DES DÉPENSES COURANTES COUVERTES PAR LES PRESTATIONS POURSUIT SA BAISSE
En 2024, les dépenses courantes en logement pour les occupants des logements ordinaires poursuivent leur forte
progression, avec + 5,1 %, après + 4,1 % en 2023, pour s?établir à 447,4 Md¤.
Malgré une désinflation entamée fin 2023, les prix de ces dépenses sont en hausse de 3,9 %, après + 3,7 %
l?année précédente. Cette augmentation est largement portée par la forte progression des prix de l?énergie pour le
logement (+ 16,5 %, après + 7,3 % en 2023), liée à la fin des « boucliers tarifaires » des années 2022 et 2023, ainsi
que la légère accélération des prix des loyers (+ 2,1 %, après + 1,8 %), dans un contexte de fin du « bouclier
loyer ». En volume, les dépenses courantes accélèrent légèrement (+ 1,2 %), après un repli l?année précédente
(+ 0,3 % sous l?effet d?une contraction des consommations d?énergie).
Les aides aux consommateurs de service de logement ordinaire (APL, ALS, ALF, aides fiscales et autres aides
hors locaux d?hébergements collectifs) couvrent, en 2024, 4,1 % des dépenses courantes pour l?ensemble des
logements ordinaires, soit 18,5 Md¤, contre respectivement 4,5 % et 19,2 Md¤ en 2023, et 6,5 % en 2000
(figure 1.15). Les aides personnelles au logement (APL, ALS et ALF) sont en légère progression en 2024, alors
que le montant total des aides aux consommateurs de logement est en baisse (- 2,4 %), en raison de la fin des
chèques énergie exceptionnels, mis en place en 2022 et non reconduits en 2024 (figure 1.16).
0
5
10
15
20
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Subventions d'investissement
Subventions d'exploitation
Prestations sociales
0,0
0,2
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0,8
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2,2
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Total des aides / PIB
Aides aux consommateurs /PIB
Aides aux producteurs / PIB
Rapport du compte du logement 2024 - 21 ?
partie 1 : contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
Figure 1.15 : montant des dépenses courantes
pour les logements ordinaires et poids des
aides*
En % En milliards d?euros
*hors locaux d?hébergement collectif.
Source : CSL 2024
Figure 1.16 : décomposition de l?évolution des
aides aux consommateurs de service de
logement
En %
* hors locaux d?hébergement collectif.
Source : CSL 2024
LA PART DES AIDES DANS LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE EN LOGEMENT SE REDRESSE
LÉGÈREMENT
Avant d?être consommé par l?occupant, le service de logement est produit par le propriétaire ou le bailleur. Les
propriétaires occupant leur logement sont à la fois producteurs et consommateurs. La production de service de
logement comprend ainsi les loyers réels versés par les locataires et les loyers imputés correspondant à la
consommation de service de logement des propriétaires. En 2024, la production de service de logement s?élève à
310,5 Md¤ (figure 1.17), en croissance régulière depuis les années 1980. Son poids dans la production totale,
mesuré en part du PIB, augmente sur le long terme, passant de 7,6 % en 1984 à 10,6 % en 2024. Cette production
de service, pour la partie attribuable aux propriétaires et bailleurs personnes physiques, représente plus de 45 %
de la production des ménages, une part multipliée par près de 2,5 depuis les années 1980.
La formation brute de capital fixe (FBCF) en logement, qui alimente la production future de service de logement,
a fortement progressé de la fin des années 1990 jusqu?à la crise de 2008, puis depuis 2016 jusqu?en 2022 (hormis
en 2020 du fait de la crise sanitaire). Elle diminue de 3,7 % en 2024 (figure 1.18), sous l?effet principalement du
ralentissement de la production de logements neufs. Sa part dans la FBCF totale de la France diminue légèrement
à 21,4 %, alors qu?elle se situe historiquement autour de 25 %.
Les aides à la production de service de logement ont fortement diminué à partir de années 1980. Leur part dans
la production de service de logement s?élève à 0,9 % en 2024 (figure 1.19), ratio globalement stable depuis 25 ans.
La part des aides à l?investissement dans la FBCF en logement, qui avait nettement diminué entre 2010 et 2021
(8,9 % en 2021, contre 18,0 % en 2010), progresse à nouveau en raison des avantages de taux et s?établit à 12,3 %
en 2024 (figure 1.20).
Définition
La formation brute de capital fixe (FBCF) en logement est constituée par les acquisitions nettes d'actifs fixes
réalisées par les producteurs résidents. Les actifs fixes sont les actifs corporels ou incorporels issus de
processus de production et utilisés de façon répétée ou continue dans d'autres processus de production
pendant au moins un an.
0
50
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150
200
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300
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Poids des aides dans les dépenses courantes (%)
Dépenses courantes des logements ordinaires
(échelle de droite)
-6
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0
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4
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2009 2014 2019 2024
Autres aides hors locaux d'hébergement collectif
(aides fiscales, aides énergie?)
ALF
ALS (hors locaux d'hébergement collectif)
APL (hors locaux d'hébergement collectif)
? 22 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 1 : contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
Figure 1.17 : production de service de logement
et poids dans le PIB
En % En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 1.18 : FBCF logement et poids dans la
FBCF totale
En % En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 1.19 : aides à la production de service de
logement et poids des aides
En % En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 1.20 : aides à l?investissement et poids
dans la FBCF en logement*
En % en milliards d?euros
* FBCF en logement y compris avantages fiscaux de TVA
à destination des producteurs.
Source : CSL 2024
80
130
180
230
280
330
5
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45
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Part dans le PIB
Part dans la production des ménages
Production service de logement (échelle de droite)
50
70
90
110
130
150
170
5
15
25
35
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Part dans la FBCF totale
FBCF logement (échelle de droite)
0
1
1
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2
3
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0,5
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Part des aides à la production dans la production
Avantages fiscaux hors investissement (échelle
de droite)
Subventions d'exploitation (échelle de droite)
0,0
50,0
100,0
150,0
200,0
0,0
5,0
10,0
15,0
20,0
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Part des aides à l'investissement dans la FBCF logement*
FBCF logement* (en milliards d'euros)
Rapport du compte du logement 2024 - 23 ?
partie 2
partie 2
Le parc de logements
? Au 1er juillet 2024, le parc de logements compte 38,3 millions de
logements ordinaires et 1,1 million de locaux d?hébergement. Le parc de
logements ordinaires se compose pour l?essentiel de résidences principales
(82,5 % du parc), mais aussi de résidences secondaires (9,8 %) et de
logements vacants (7,7 %).
? Au 1er juillet 2024, le parc de logements compte 38,3 millions de
logements ordinaires et 1,1 million de locaux d?hébergement. Le
parc de logements ordinaires se compose pour l?essentiel de
résidences principales (82,5 % du parc), mais aussi de résidences
secondaires (9,8 %) et de logements vacants (7,7 %)
Le parc de logements
? Au 1er juillet 2024, le parc de logements compte 38,3 millions de
>
>
? 24 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 2 : le parc de logement
LE PARC DE LOGEMENTS EN 2024
Au 1er juillet 2024, le parc de logements compte 38,3 millions de logements ordinaires et 1,1 million de locaux
d?hébergement (figure 2.1). Le parc de logements ordinaires augmente de 0,79 % par rapport à l?année précédente
avec 300 000 logements supplémentaires. Sa progression est plus faible qu?en 2023 (+ 0,83 %, soit
+ 314 000 logements) et s?inscrit dans le mouvement de décélération observé depuis 2006, avec un taux de
croissance qui s?établissait à 1,26 %.
Le parc de logements ordinaires se compose, pour l?essentiel, des résidences principales (82,5 % du parc), le
reste correspondant aux résidences secondaires (9,8 %) et aux logements vacants (7,7 %). Il comprend 54,5 % de
logements individuels et 45,5 % de logements collectifs (figure 2.2). Depuis 2007, la croissance du parc collectif
est plus soutenue que celle du parc individuel. Sa part a augmenté de 2,2 points en 17 ans et atteint, en 2024, le
niveau le plus élevé depuis 40 ans.
Figure 2.1 : composition du parc de logements de 1994 à 2024
1994 2009 2024 1994 2009 2024 94-09 09-24 23/24
En milliers de logements Structure (en %) TCAM*
(en %)
Évolution
(en %)
Résidences principales 23 096 27 709 31 592 82,6 83,6 82,5 1,2 0,9 0,8
Propriétaires occupants 12 663 15 925 17 998 45,3 48,1 47,0 1,5 0,8 0,7
accédants 5 271 5 444 7 087 18,8 16,4 18,5 0,2 1,8 2,0
non-accédants 7 393 10 481 10 911 26,4 31,6 28,5 2,4 0,3 - 0,1
Locataires 10 433 11 784 13 595 37,3 35,6 35,5 0,8 1,0 1,1
Secteur libre** 6 038 6 736 7 880 21,6 20,3 20,6 0,7 1,1 1,1
Secteur social** 4 394 5 048 5 714 15,7 15,2 14,9 0,9 0,8 1,0
Résidences secondaires 2 880 3 133 3 737 10,3 9,5 9,8 0,6 1,2 0,9
Logements vacants 1 994 2 291 2 962 7,1 6,9 7,7 0,9 1,7 0,0
Ensemble des logements ordinaires 27 970 33 133 38 291 100,0 100,0 100,0 1,1 1,0 0,8
Locaux d?hébergement 896 995 1 129 ? ? ? 0,7 0,8 0,8
dont lits occupés 845 976 1 085 ? ? ? 1,0 0,7 0,8
* Taux de croissance annuel moyen sur la période considérée.
** Y compris logés gratuits.
Champ : France entière.
Source : Insee-SDES, Estimations annuelles du parc de logements (au 1er juillet)5
Définitions
Le parc de logements est composé des logements ordinaires et des locaux d?hébergement, suivant la
distinction faite par le recensement de la population. Les locaux d'hébergement relèvent d'une même
autorité gestionnaire et ses habitants partagent à titre habituel un mode de vie commun. Ils correspondent
aux logements non autonomes (e.g. sans cuisine ou sans salle d'eau individuelle) des cités universitaires et
des établissements pour personnes âgées, adultes handicapés, personnes en difficultés sociales,
travailleurs migrants et jeunes travailleurs.
5 Les données des Estimations annuelles du parc de logements mobilisées dans le Compte satellite du Logement 2024 ont été
arrêtées au 1er juillet 2025. Elles divergent de la dernière version publiée par l?Insee le 17 septembre 2025
(www.insee.fr/fr/statistiques/8640662). Ces estimations ne prennent donc pas en compte le changement de source utilisée pour
ventiler le parc entre propriétaires, locataires et logements vacants, le Recensement de la population se substituant aux
enquêtes Logement.
http://www.insee.fr/fr/statistiques/8640662
Rapport du compte du logement 2024 - 25 ?
partie 2 : le parc de logement
Le nombre de résidences principales ralentit pour la deuxième année consécutive (+ 0,85 %, après + 0,89 %
en 2023 et + 0,95 % en 2022), et augmente plus lentement qu?entre 2016 et 2021 (+ 0,91 % par an en moyenne).
Les résidences principales sont occupées à 43,0 % par des locataires (dont 4 sur 10 dans le secteur social) et à
57,0 % par leurs propriétaires (dont 4 sur 10 ont encore des charges de remboursement en tant
qu?accédants) ? (figure 2.3). La part des locataires augmente tendanciellement depuis 2014 (+ 0,8 point en 10 ans)
tandis que celle des propriétaires reste, malgré son inflexion récente, plus élevée qu?il y a 30 ans (+ 2,1 points par
rapport à 1994)6. Au sein des propriétaires, la proportion des accédants progresse depuis 2013 à raison d?un
accroissement de 0,5 point en moyenne chaque année.
En 2024, le parc des résidences secondaires augmente de 0,91 %, dans le prolongement de la tendance des
sept dernières années. Le nombre de logements vacants est stable en 2024 (+ 0,04 %), dans la continuité des trois
années précédentes, après une période bien plus dynamique entre 2005 et 2019 (+ 2,97 % d?accroissement annuel
moyen sur cette période, avec un pic de + 4,79 % en 2008). La part de logements vacants dans le parc recule ainsi
de 0,3 point de pourcentage entre 2019 et 2024, s?établissant à 7,7 %.
Figure 2.2 : répartition du parc de logements
ordinaires par type d?habitat
En millions de logements
Champ : France entière, ensemble des logements
ordinaires.
Source : Insee-SDES, Estimations annuelles du parc de
logements (au 1er juillet)
Figure 2.3 : part des résidences principales par
type d'occupation
En %
Champ : France entière, ensemble des résidences
principales.
Source : Insee-SDES, Estimations annuelles du parc de
logements (au 1er juillet)
Le nombre de locaux d?hébergement collectif augmente de 0,80 % entre 2023 et 2024, après une hausse de
0,53 % entre 2022 et 2023 et trois années de croissance peu dynamique (accroissement annuel moyen de + 0,09 %
entre 2019 et 2022). L?augmentation du nombre de locaux est proche de celle observée entre 2011 et 2019, mais
reste inférieure à celle de la période 2005-2011 (+ 1,90 % par an en moyenne). Cette évolution recouvre une grande
disparité entre les différents types d?hébergement. Le nombre de lits pour les personnes en difficulté sociale a été
multiplié par 3,4 sur les 20 dernières années, tandis que sur la même période, les résidences universitaires et les
foyers de travailleurs ont vu leur nombre de places en chambres diminué de plus d?un tiers (figure 2.4). Le recul du
nombre de places dans les établissements pour travailleurs et étudiants est en partie lié à la transformation de
certaines structures d?hébergement collectif en logements ordinaires et autonomes.
6 Avec la nouvelle méthodologie des Estimations annuelles du parc de logement, publiées par l?Insee le 17 septembre 2025, la
part de propriétaires est stable depuis 2014.
0
5
10
15
20
25
30
35
40
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Individuel Collectif
56,1%
43,9%
45,5%
54,5% 15,0
20,0
25,0
30,0
35,0
40,0
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Accédants Non accédants
Bailleurs privés Bailleurs sociaux
? 26 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 2 : le parc de logement
En 2024, près de 60 % des places en hébergement collectif sont dans des établissements pour personnes
âgées (soit 660 000 lits), 17 % dans des structures pour personnes en difficulté sociale (190 000 lits), 11 % dans
des établissements pour adultes handicapés (130 000 lits), 7 % dans des hébergements étudiants (80 000 lits) et
7 % dans des foyers de travailleurs (75 000 lits).
Figure 2.4 : évolution des capacités d?accueil par type d?hébergement collectif
Base 100 en 2004
Champ : France entière, ensemble des locaux d'hébergement collectif.
Source : CSL 2024
RÉVISIONS DES ANNÉES ANTÉRIEURES À 2024
Le compte satellite du logement de 2024 (CSL 2024), en cohérence avec les Estimations annuelles du parc de
logements (concepts et méthodes), intègre les résultats du recensement de la population au 1er janvier 2022 et du
répertoire d?immeubles localisés au 1er juillet 2024. Le CSL 2024 révise cette année à la baisse le nombre de
logements ordinaires sur les années 2021 à 2023 (figure 2.5). La révision de l'évolution du nombre de logements
ordinaires est la plus faible pour 2021 (- 0,02 point, soit + 0,84 %, contre + 0,86 % dans le CSL 2023, et
- 7 000 logements en évolution). Pour 2022, la révision est légèrement plus importante : - 0,03 point (+ 0,86 %,
contre + 0,89 % dans le CSL 2023), soit - 11 000 logements. Pour 2023, l?évolution est révisée de - 0,04 point
(+ 0,83 %, contre + 0,87 %), soit - 13 000 logements. Sur les années antérieures, le CSL 2024 révise plus
légèrement et à la hausse, en raison d?une opération d?amélioration de la qualité du répertoire d?immeubles
localisés : + 0,01 point en évolution sur les années 2018 à 2020, soit + 2 000 à + 5 000 logements selon l?année.
Figure 2.5 : révision de l?évolution du nombre de logements ordinaires dans le compte du logement
En %
Champ : France entière, ensemble des logements ordinaires.
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
50
100
150
200
250
300
350
2004 2009 2014 2019 2024
Personnes âgées Adultes handicapés
Personnes en difficulté sociale Travailleurs
Étudiants Ensemble
0,80
0,85
0,90
0,95
1,00
1,05
1,10
2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
CSL24 CSL23
Rapport du compte du logement 2024 - 27 ?
partie 2 : le parc de logement
La répartition du parc de logements ordinaires entre résidences principales et logements vacants fait également
l?objet d?une révision depuis 1999 à la suite d?un changement dans le protocole de collecte du recensement de la
population à partir de 2022 et à la rétropolation des effets. Certains logements identifiés à tort comme vacants dans
le cadre du précédent protocole sont désormais comptabilisés comme résidences principales. Il en résulte une
hausse de la part des résidences principales parmi les logements ordinaires (pour l?année 2023, 82,5 % dans le
CSL 2024, contre 82,2 % dans le CSL 2023, soit une révision de + 0,3 point, et une révision moyenne de + 0,2 point
depuis 1999), et au contraire une baisse de la part des logements vacants (pour l?année 2023, 7,8 % dans le CSL
2024, contre 8,0 % dans le CSL 2023, soit une révision de - 0,2 point, et une révision moyenne de - 0,2 point depuis
1999).
Figure 2.6 : révision de la part de résidences principales et de logements vacants dans l'ensemble des
logements ordinaires dans le compte du logement
En %
Champ : France entière, ensemble des logements ordinaires.
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
82,0
82,5
83,0
83,5
84,0
84,5
6,0
6,5
7,0
7,5
8,0
8,5
1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019 2021 2023
CSL24 Logements vacants
CSL23 Logements vacants
CSL24 Résidences principales (axe de droite)
CSL23 Résidences principales (axe de droite)
? 28 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 2 : le parc de logement
Concepts et méthodes
LE CHIFFRAGE DU PARC DE LOGEMENTS
Chaque année, l?Insee réalise, en partenariat avec le SDES, un chiffrage du parc des logements ordinaires au
1er janvier, ventilé selon la catégorie de logement (résidence principale, secondaire, logement vacant), le type
(collectif, individuel), le statut d?occupation et la taille d?unité urbaine. Pour les besoins du compte satellite du
logement, ce chiffrage est ramené à une estimation du parc au 1er juillet par calcul des demi-sommes des situations
au 1er janvier. Ces points intermédiaires servent de base aux estimations des flux sur une année civile entière et
notamment au chiffrage des évolutions en volume des loyers et des autres dépenses courantes. Les ménages
logés gratuitement sont, en outre, inclus dans les différentes filières de locataires, et non comme une catégorie
distincte.
Jusqu?en 2006, deux sources principales étaient utilisées : les recensements de la population (1982, 1990 et
1999) pour le volume total et les enquêtes nationales logement (1984, 1988, 1992, 1996, 2001 et 2006) pour les
ventilations. Entre deux recensements, les flux annuels entrants et sortants (destructions, fusions, éclatements,
changements d?affectation et surtout construction neuve) étaient estimés à partir de la base Sitadel, et permettaient
à leur tour d?estimer un stock à la période suivante. À chaque nouveau recensement, un recalage était réalisé.
Depuis 2006, le recensement de la population est produit chaque année, le dernier millésime disponible lors du
chiffrage donnant la situation au 1er janvier A-2 lorsque le compte satellite du logement porte sur l?année A. Dans
ces conditions, la méthode d?estimation par les flux a laissé place à une estimation annuelle directe des stocks qui
peuvent être ventilés, à partir des informations du recensement de la population, suivant la catégorie et le type de
logement, la taille d?unité urbaine et la filière agrégée (locataires vs propriétaires occupants). Entre le dernier
millésime du recensement disponible et l?année de chiffrage du compte satellite, les évolutions sont estimées à
partir de sources plus avancées (la taxe d?habitation jusqu?en 2021, puis le dispositif Fideli, le répertoire des
immeubles localisés, les enquêtes annuelles de recensement) et le point le plus récent (au 1er janvier 2025) est
obtenu par prolongement de tendance. La ventilation par filière détaillée (type de bailleur pour les locataires,
caractère accédant ou non des propriétaires) repose sur les résultats de la dernière enquête logement, portant sur
l?année 2020.
LES CAPACITÉS D?ACCUEIL DANS LES STRUCTURES D?HÉBERGEMENT COLLECTIF
Le nombre de lits disponibles dans les établissements pour personnes âgées est issu de l?enquête auprès des
établissements d?hébergement pour personnes âgées (EHPA). Cette enquête, menée par la direction de la
recherche, des études, de l'évaluation et des statistique (Drees), a été lancée pour la première fois en 1985. À
partir de 1996, elle a évolué pour passer d?un rythme bisannuel à quadriennal. La dernière enquête prise en compte
date de 2019. Entre deux millésimes de l?enquête, les capacités d?accueil de ces établissements sont estimées en
flux grâce au fichier national des établissements sanitaires et sociaux (Finess).
Les capacités d?accueil des établissements pour personnes en difficulté sociale sont calculées à partir des
résultats de l?enquête auprès des établissements et services en faveur des adultes et familles en difficulté sociale
(ES ? « difficulté sociale ») de la Drees. L?enquête est quadriennale depuis 2004 et l?enquête de 2020 est le dernier
millésime pris en compte. Pour les années suivantes, les chiffres sont prolongés à partir de Finess. De même, c?est
à partir du volet handicap de cette même enquête (ES ? « handicap ») qu?est estimé le nombre de lits pour les
structures accueillant des adultes handicapés. De nouveau sur un rythme quadriennal, le dernier millésime pris en
compte est celui de 2022, et les chiffres sont prolongés à partir de Finess pour les années suivantes.
Les capacités d?accueil des établissements hébergeant des travailleurs migrants et celles des établissements
de jeunes travailleurs sont collectées respectivement auprès de l?opérateur national d?accueil des travailleurs
migrants (Adoma) et de l?Union nationale pour l?habitat des jeunes (Unhaj) selon un rythme annuel, puis calées sur
le recensement des communautés.
De même, le nombre de lits en cité universitaire est communiqué par le centre national des oeuvres
universitaires et scolaires (Cnous), puis calé sur les derniers résultats issus du recensement des communautés.
Rapport du compte du logement 2024 - 29 ?
partie 3 : les dépenses courantes
partie 3
partie 3
Les dépenses
courantes
? Les dépenses courantes de logement couvrent l?ensemble des
dépenses supportées par les ménages pour se loger : loyers, charges et
redevances pour les personnes logées dans les locaux d?hébergement.
En 2024, les dépenses courantes des occupants s?élèvent à 455,4 milliards
d?euros, dont 445,5 milliards d?euros pour les occupants des 38,3 millions
de logements ordinaires et 10,0 milliards d?euros pour les 1,1 million de
personnes en hébergements collectifs.
Les dépenses
courantes
? Les dépenses courantes de logement couvrent l?ensemble des
dépenses supportées par les ménages pour se loger : loyers,
charges et redevances pour les personnes logées dans les locaux
d?hébergement.
>
>
? 30 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 3 : les dépenses courantes
LES DÉPENSES COURANTES DES OCCUPANTS DE LOGEMENTS ORDINAIRES EN 2024
En 2024, les dépenses courantes associées à la consommation de service de logement s?établissent à
445,5 milliards d?euros (Md¤) pour les occupants des logements ordinaires, dont 411,2 Md¤ pour ceux des
résidences principales. Elles s?accroissent de 4,6 %, soit un rythme supérieur à celui déjà soutenu de 2023
(+ 4,1 %) et nettement au-delà de la moyenne des 10 dernières années (+ 2,5 %) ? (figure 3.1).
La croissance des dépenses en 2024 s?explique d?abord par la hausse des prix (+ 3,8 %, après + 3,7 % en
2023), cumulée à une accélération des volumes (+ 0,8 %, après + 0,4 % l?année précédente). Les dépenses de
loyers contribuent à la croissance des dépenses courantes pour plus de la moitié (+ 2,4 points) ? (figure 3.2), en
raison d?une hausse des prix dans le secteur social conjuguée à une accélération des prix dans le secteur libre,
dans un environnement encore inflationniste. L?accélération des dépenses d?énergie y participe pour plus du tiers
(+ 1,7 point) dans un contexte de renchérissement de l?énergie pour les ménages, malgré une légère baisse des
volumes consommés. La contribution des autres charges est de + 0,5 point, dont + 0,2 point pour la dépense en
eau.
Figure 3.1 : décomposition de l?évolution en
valeur, volume et prix des dépenses courantes
En %
Champ : France entière, ensemble des logements
ordinaires.
Source : CSL 2024
Figure 3.2 : contribution des différents postes à
la croissance des dépenses courantes en valeur
Contributions en points
Champ : France entière, ensemble des logements
ordinaires.
Source : CSL 2024
En 2024, les dépenses courantes des propriétaires occupants représentent 65 % des dépenses courantes de
l?ensemble des résidences principales (266,5 Md¤). Cela se traduit par une dépense moyenne annuelle par
logement de 14 800 ¤ (figure 3.3), en hausse de 3,5%, dont 70 % pour les loyers imputés (soit 10 300 ¤), 14 %
pour l?énergie (2 000 ¤),13 % pour les autres charges (2 000 ¤) et 3 % (500 ¤) pour l?eau.
Les dépenses courantes des locataires du secteur libre représentent 22 % des dépenses courantes totales
(90,5 Md¤). En moyenne par logement, la dépense est moindre que celle des propriétaires occupants (11 500 ¤),
mais elle augmente davantage (+ 3,8 %). Sa structure en est proche, les loyers représentant 69 % de cette dépense
(soit 7 900 ¤), avec toutefois une part consacrée à l?énergie plus élevée (18 %, soit 2 000 ¤). Dans le secteur social,
les dépenses courantes s?élèvent à 54,3 Md¤ (13 % des dépenses totales). Elles sont encore moindres en
moyenne (9 500 ¤ par logement et par an), mais augmentent de 5,5 %, tirées par des dépenses de loyers plus
dynamiques que dans les autres secteurs malgré une part plus faible (61 %, soit 5 800 ¤).
-2,0
-1,0
0,0
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
6,0
2009 2012 2015 2018 2021 2024
Volume Prix Valeur
-2,0
-1,0
0,0
1,0
2,0
3,0
4,0
5,0
6,0
2009 2012 2015 2018 2021 2024
Charges annexes
Eau
Energie
Loyers
Ensemble des dépenses courantes
Rapport du compte du logement 2024 - 31 ?
partie 3 : les dépenses courantes
Figure 3.3 : dépenses moyennes des occupants des logements ordinaires par statut d?occupation
En euros par logement
Champ : France entière, ensemble des logements résidences principales.
Source : CSL 2024
Définition
Dans les logements ordinaires, les dépenses courantes liées au logement regroupent les loyers réels et
imputés, les dépenses d?énergie et d?eau des occupants, ainsi que les charges annexes rassemblant
plusieurs postes de dépenses allant de l?entretien courant du logement et des parties communes aux
services d?assurance.
LES LOYERS
En 2024, les dépenses de loyers s?élèvent à 310,5 Md¤ (figure 3.4). Les locataires acquittent 95,1 Md¤ de loyers
réels, dont 15,6 % (14,9 Md¤) sont pris en charge par les administrations publiques via des aides personnelles au
logement (APL, ALS et ALF). Les loyers imputés des propriétaires occupants sont évalués à 215,4 Md¤, dont
186,1 Md¤ pour leurs résidences principales et 29,3 Md¤ au titre de leurs résidences secondaires.
Les dépenses de loyers augmentent de 3,4 % en 2024, accélérant légèrement par rapport à l?année précédente
(+ 3,2 % en 2023, et une moyenne de + 2,0 % entre 2013 et 2022) ? (figure 3.5). Cette accélération est attribuable
à celle des prix des loyers, qui progressent de + 2,1 % (après + 1,8 % en 2023 et + 0,6 % en moyenne entre 2013
et 2022) dans un contexte d?inflation récente. Pourtant, les prix à la consommation ralentissent nettement (+ 2,0 %
en 2024, après + 4,9 % en 2023 et + 5,2 % en 2022), et entraînent une levée du « bouclier loyer » au cours de
l?année 2024 (figure 3.6). Les hausses de loyers ont en effet été limitées entre fin 2022 et le courant de l?année
2024, par ce mécanisme plafonnant à 3,5 % en métropole (2 % en Corse et 2,5 % dans les départements d?outre-
mer) l?évolution de l?indice de référence des loyers (IRL), maximum légal autorisé pour la revalorisation des loyers
en cours de bail. En volume, les dépenses de loyer progressent suivant le rythme régulier de 1,3 %.
10 339
7 900
5 754
2 036
2 019
2 029
1 967
1 297
1 434
14 805
11 484
9 496
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
Propriétaires occupants Locataires secteur libre Locataires secteur social
Loyers Énergie Eau Charges annexes Total
? 32 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 3 : les dépenses courantes
Figure 3.4 : montants des loyers par filière
agrégée
En milliards d?euros
Champ : ensemble des loyers (réels et *imputés).
Source : CSL 2024
Figure 3.5 : décomposition de l?évolution en
valeur, volume et prix des dépenses de loyers
En %
Champ : ensemble des loyers (réels et *imputés).
Source : CSL 2024
Après des baisses successives entre 2018 et 2020, dues à la réduction de loyer de solidarité, la hausse des
prix de loyer se maintient à un rythme soutenu dans le secteur social, proche de celui de 2023 (+ 3,4 %, après
+ 3,5 % en 2023 et + 0,5 % en 2022) ? (figure 3.7). Dans ce secteur, les prix sont revalorisés au 1er janvier de
l?année N dans la limite de la variation annuelle de l?IRL du deuxième trimestre de l?année N-1. Au deuxième
trimestre 2023, la variation de l'indice était encore plafonnée à + 3,5 % en métropole dans le cadre du « bouclier
loyer ». Dans le secteur libre, les prix des loyers continuent d?accélérer (+ 1,9 %, après + 1,6 % en 2023 et + 0,9 %
en 2022), mais restent moins dynamiques que dans le secteur social, les revalorisations étant plus progressives et
moins systématiques, le plus souvent à la date anniversaire de signature du bail et seulement si une clause de
revalorisation le permet.
Définitions
Les loyers réels correspondent aux loyers effectivement acquittés par les locataires des parcs privé et social.
Les loyers imputés correspondent aux loyers dont les propriétaires s?acquitteraient s?ils étaient locataires
d?un logement identique dans le secteur privé (concepts et méthodes).
0
50
100
150
200
250
300
350
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Résidences secondaires* Propriétaires occupants*
Locataires du privé Locataires du social
186,1
32,9
0
1
2
3
4
2009 2012 2015 2018 2021 2024
Volume Prix Valeur
62,2
29,3
29,3
29,3
29,3
29,3
29,3
29,3
29,3
Rapport du compte du logement 2024 - 33 ?
partie 3 : les dépenses courantes
Figure 3.6 : variation annuelle des prix des
loyers et de la consommation des ménages
En %
* Indice de prix synthétique dans le compte du logement,
intégrant loyers réels, imputés et résidences secondaires.
Sources : * CSL 2024 et ** Insee-IPC (Base 2015)
Figure 3.7 : variation annuelle des prix des
loyers réels par secteur de location
En %
* Indices de prix dans le compte du logement, calculés y
compris droit de bail et CRDB jusqu?en 2001.
Source : CSL 2024
LES CHARGES ET AUTRES DÉPENSES DES OCCUPANTS
Les charges acquittées par les ménages pour leur logement s?élèvent à 134,9 Md¤ en 2024, soit 30,3 % de
l?ensemble des dépenses courantes des logements ordinaires. Près de 50 % de ce montant est consacré aux
dépenses d?énergie (65,5 Md¤). Les dépenses restantes se répartissent entre les petits travaux d?entretien-
amélioration effectués dans le logement (32,2 Md¤), les dépenses en eau (12,4 Md¤) et le reste des charges
annexes liées à l?occupation du logement (24,9 Md¤).
En 2024, les dépenses en charges restent en forte hausse pour la quatrième année consécutive (+ 7,5 %, après
+ 6,4 % en 2023, + 3,4 % en 2022 et + 9,9 % en 2021) ? (figure 3.8). Cette forte progression est due pour près de
80 % (+ 5,9 points) à celle des dépenses d?énergie, qui continuent d?accélérer (+ 12,8 %, après + 7,7 % en 2023
et + 1,4 % en 2022). Cela s?explique pour l?essentiel par une hausse soutenue des prix de l?énergie. En 2024, le
prix de l?électricité accélère, augmentant de 18,4 %, après + 14,4 % en 2023 et + 7,0 % en 2022, dans un contexte
de sortie progressive du bouclier tarifaire à partir du 1er février 2024 (avec le retour à un taux intermédiaire d?accise
sur l?électricité, après un taux réduit au minimum communautaire autorisé entre le 1er février 2022 et le
31 janvier 2024). Le prix du gaz ralentit, mais sa hausse reste soutenue en raison notamment d?un rattrapage de
taxe hors TVA entre gaz et électricité (+ 13,4 %, après + 19,7 % en 2023 et + 25,0 % en 2022). Cela conduit à une
hausse moyenne des prix des énergies pour le logement de + 13,2 % en 2024 (après + 12,6 % en 2023 et + 15,8 %
en 2022) ? (figure 3.9). Les volumes d?énergie consommés diminuent très faiblement (- 0,4 %), après deux années
de baisse plus marquée atténuant, voire compensant, le mouvement inflationniste (- 4,3 % en 2023 et - 12,4 % en
2022) ? (figure 3.10).
Définition
Les charges au sens du Compte satellite du logement comprennent les dépenses des ménages en énergie
et en eau ainsi qu?un ensemble de charges annexes : entretien des parties communes, frais de personnel,
travaux de petit entretien effectués dans le logement, prestations de services (taxe d?enlèvement des
ordures ménagères, etc.), frais de déménagement, de bail et d?agence et consommations en service
d?assurance logement (concepts et méthodes).
0
1
2
3
4
5
6
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Évolution des prix des loyers *
Évolution de l'Indice des prix à la consommation
de l'ensemble des ménages **
-2
0
2
4
6
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Loyers réels - secteur social *
Loyers réels - secteur libre *
? 34 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 3 : les dépenses courantes
Figure 3.8 : contribution des différents postes à
l?évolution des charges en valeur
Contribution en points
Champ : France entière, ensemble des logements
ordinaires.
Source : CSL 2024
Figure 3.9 : dépenses d'énergie des occupants
de logements ordinaires
Évolution des prix
Structure
en valeur
n/n-1 (en %) 2024
2022 2023 2024 (en %)
Électricité 7,0 14,4 18,4 63,8
Gaz 25,0 19,7 13,4 21,3
Produits
pétroliers
41,5 - 4,2 - 3,4 7,8
Bois 20,8 3,5 - 9,9 3,7
Autres 52,8 6,5 - 1,1 3,5
Ensemble 15,8 12,6 13,2 100,0
Champ : France entière, ensemble des logements
ordinaires.
Source : CSL 2024
Les dépenses d?eau ralentissent, mais la hausse reste soutenue (+ 5,8 %, après + 7,2 % en
2023) ? (figure 3.11), principalement en raison de la hausse des prix (+ 5,2 %, après + 4,9 % en 2023). Les
volumes d?eau consommés augmentent peu (+ 0,6 %), après un rebond l?an dernier (+ 2,2 %).
Figure 3.10 : décomposition de l?évolution en
valeur, volume et prix de la dépense d?énergie
En %
Champ : France entière, ensemble des logements
ordinaires.
Source : CSL 2024
Figure 3.11 : décomposition de l?évolution en
valeur, volume et prix de la dépense d?eau
En %
Champ : France entière, ensemble des logements
ordinaires.
Source : CSL 2024
-7
-5
-3
-1
1
3
5
7
9
11
13
2009 2012 2015 2018 2021 2024
Charges annexes Eau
Énergie Ensemble des charges
-20
-16
-12
-8
-4
0
4
8
12
16
20
2009 2012 2015 2018 2021 2024
En volume En prix En valeur
-4
-2
0
2
4
6
8
2009 2012 2015 2018 2021 2024
En volume En prix En valeur
Rapport du compte du logement 2024 - 35 ?
partie 3 : les dépenses courantes
L?augmentation des dépenses relatives aux charges annexes contribue en 2024 à 14 % de la hausse des
dépenses totales en charges (+ 1,1 point). Ces dépenses ralentissent pour la troisième année consécutive
(+ 2,4 %, après + 4,9 % en 2023, + 6,0 % en 2022 et + 11,3 % en 2021) ? (figure 3.12), et retrouvent un rythme de
progression proche de la période d?avant crise sanitaire (+ 2,6 % de croissance annuelle moyenne entre 2010 et
2019). Cette hausse modérée est alimentée par la dynamique des prix (+ 3,4 %, après + 5,5 % en 2023), tandis
que les volumes consommés reculent en 2024 (- 1,0 %, après - 0,5 % en 2023), en particulier les frais de baux.
Les postes de petits travaux d?entretien-amélioration dans les logements, de services d?assurances et de
prestations de services contribuent chacun à hauteur de 30 %, soit + 0,7 point, à la progression de ces dépenses,
tandis que les postes de frais de déménagement et de frais de baux ont chacun une contribution négative de 3 %,
soit - 0,1 point, en raison d?un recul de la mobilité résidentielle en 2024.
Figure 3.12 : charges annexes des occupants de logements ordinaires
Évolution en valeur n/n-1
(en %)
Structure
en valeur
2024
2022 2023 2024 (en %)
Entretien des parties communes 8,5 8,1 2,8 11,9
Petits travaux dans le logement 4,6 4,1 1,3 56,3
Service d'assurances 7,1 5,5 5,0 15,2
Gardiens d'immeuble 0,8 0,5 0,9 2,2
Prestations de services* 11,5 8,1 7,2 10,3
Déménagement 6,7 - 2,9 - 2,6 2,8
Frais de baux 3,4 6,8 - 4,9 1,3
Charges annexes 6,0 4,9 2,4 100,0
* TEOM, REOM, TB.
Champ : France entière, ensemble des logements ordinaires.
Source : CSL 2024
LES REDEVANCES DANS L?HÉBERGEMENT COLLECTIF
En 2024, 1,1 million de personnes, soit 1,6 % de la population française, résident dans des locaux d?hébergement
collectif. Les redevances, dépenses courantes en logement de ces résidents, s?élèvent à 10,0 Md¤. Elles
augmentent à un rythme soutenu, mais ralentissent par rapport à l?année précédente (+ 4,4 %, après + 10,3 % en
2023 et + 4,6 % en 2022) ? (figure 3.13). Plus de 60 % de ces dépenses (6,1 Md¤) sont réalisées au bénéfice de
personnes âgées et 22 % (2,2 Md¤) au bénéfice de personnes handicapées. La redevance moyenne annuelle
par lit pour les personnes handicapées est la plus élevée, bien qu?elle diminue légèrement par rapport à 2023
(- 2,1 %) : elle atteint 17 400 ¤ et est financée à plus de 60 % par des prestations sociales spécifiques. Celle pour
les personnes âgées s?élève à 9 500 ¤, en hausse de 5,7 %. Elle est financée à plus de 80 % par les contributions
des résidents (figure 3.14).
Définition
Les occupants des locaux d?hébergement collectif s?acquittent d?une « redevance » qui couvre l?intégralité
des services rendus, notamment ceux supplémentaires au logement. Seule la part correspondant au service
de logement est comptée ici (voir concepts et méthodes).
? 36 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 3 : les dépenses courantes
Figure 3.13 : montants des redevances par type d?hébergement collectif
En millions d?euros
Champ : France entière, ensemble des locaux d'hébergement collectif.
Source : CSL 2024
La structure moyenne des charges afférentes à l?ensemble des locaux d?hébergement s?est nettement
transformée depuis 20 ans (figure 3.15). En 2024, les dépenses de services extérieurs représentent environ un
tiers des charges (contre un quart en 2004) et les charges locatives, y compris les dépenses d?énergie, 20 % (contre
18 % en 2004), tandis que les frais de personnels en représentent plus du tiers, mais sont en net recul (plus de
45 % en 2004).
Figure 3.14 : financement de la redevance
moyenne par lit occupé selon le type
d?hébergement collectif en 2024
En ¤/lit occupé
Champ : France entière, ensemble des locaux
d'hébergement collectif.
Source : CSL 2024
Figure 3.15 : répartition moyenne des charges
pour l?ensemble des locaux d?hébergement
collectif
En %
Champ : France entière, ensemble des locaux
d'hébergement collectif.
Source : CSL 2024
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
10000
2004 2009 2014 2019 2024
Personnes âgées Adultes handicapés Personnes en difficulté sociale Travailleurs Etudiants
0 5000 10000 15000 20000
Ensemble
Personnes âgées
Adultes handicapés
Personnes en
difficulté sociale
Travailleurs
Étudiants
Contribution des résidents APL
ALS Autres prestations sociales
2 427
4 283
6 872
17 418
9 516
9 170
18,1 19,7 20,3
24,9 26,8
33,2
45,7 41,9
37,5
9,9 9,6 7,1
0
20
40
60
80
100
2004 2014 2024
Charges locatives Services extérieurs
Frais de personnel Impôts et taxes
Intérêts des emprunts
Rapport du compte du logement 2024 - 37 ?
partie 3 : les dépenses courantes
RÉVISIONS DES INDICATEURS DES ANNÉES ANTÉRIEURES À 2024
Par rapport à la version précédente du Compte satellite du logement, la série des dépenses courantes
des occupants de logements ordinaires est révisée légèrement à la baisse pour l?année 2023 (- 0,4 %, soit
- 1,6 Md¤) et légèrement à la hausse pour les années précédentes (+ 0,2 % en moyenne sur la période
1999-2022) ? (figure 3.16). La révision baissière pour 2023 est principalement due à celle des dépenses d?énergie
(- 2,4 Md¤, soit - 3,9 %) dans les estimations semi-définitives des Comptes nationaux ? (figure 3.17). Les loyers
sont au contraire très légèrement révisés à la hausse (+ 0,5 Md¤) à la suite des révisions des Estimations annuelles
du parc de logements, et en particulier de la baisse du nombre de logements vacants, auxquels aucune dépense
de loyer n?est associée, au profit des résidences principales concernées par des loyers réels ou
imputés ? (figure 3.18). Plus précisément, pour l?année 2023, les loyers des résidences principales sont revus à la
hausse (+ 0,6 Md¤, soit + 0,2 %), tandis que les loyers imputés aux résidences secondaires sont révisés à la baisse
(- 0,1 Md¤, soit - 0,3 %).
Figure 3.16 : révision des dépenses courantes des occupants de logements ordinaires
En milliards d?euros
Champ : France entière, ensemble des logements ordinaires.
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
Figure 3.17 : révision des dépenses d?énergie
des occupants de logements ordinaires
En milliards d'euros
Champ : France entière, ensemble des logements
ordinaires.
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
Figure 3.18 : révision des loyers des occupants
de logements ordinaires
En milliards d'euros
Champ : France entière, ensemble des logements
ordinaires.
Sources : CSL 2024 ; CSL 2023
330
340
350
360
370
380
390
400
410
420
430
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
CSL 2024 CSL 2023
40
45
50
55
60
65
2013 2015 2017 2019 2021 2023
CSL 2023 CSL 2024
240
250
260
270
280
290
300
310
2013 2015 2017 2019 2021 2023
CSL2023 CSL2024
? 38 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 3 : les dépenses courantes
Concepts et méthodes
LA CONSOMMATION ASSOCIÉE AU SERVICE DE LOGEMENT
La consommation associée au service de logement dans le compte satellite du logement englobe l?ensemble des
dépenses courantes des occupants des logements (les consommateurs de service de logement) liées à cette
occupation. Elle inclut les loyers réels ou imputés, les dépenses d?énergie et d?eau, et les charges annexes des
occupants qui rassemblent plusieurs postes de dépense allant de l?entretien courant du logement et des parties
communes aux services d?assurances. Dans le cas des locaux d?hébergement collectif, la redevance comprend
l?ensemble de ces postes de dépense.
S?agissant des dépenses courantes des ménages, la consommation associée au service de logement n?inclut,
au sens du cadre central de comptabilité nationale, que des dépenses de consommation finale effective des
ménages. Ainsi, ne font notamment pas partie de cet agrégat :
les achats de logements et les gros travaux d?entretien-amélioration qui sont enregistrés parmi les
dépenses d?investissement réalisées par les propriétaires bailleurs ou occupants (producteurs de
service de logement) ;
les consommations intermédiaires des producteurs de service de logement, comme les charges
dites « non récupérables » ou les intérêts des emprunts immobiliers ;
la taxe d?habitation qui, par convention du compte satellite du logement, n?est pas associée au
service de logement en raison de son assiette et de ses taux qui laissent une place prépondérante
aux revenus relativement au service de logement fourni.
Le compte satellite analyse l?évolution en valeur de cette consommation associée au service de logement en
distinguant, annuellement, d?une part l?effet des prix, d?autre part l?effet des volumes. Les prix étant, en principe,
mesurés à qualité constante, les variations en volume intègrent donc, outre les évolutions des quantités (croissance
du parc de logements, variation des quantités d?énergie consommée en fonction des conditions climatiques,
évolution des comportements des ménages, etc.), l?évolution de loyers induite par la variation de la qualité moyenne
des logements.
LE CONCEPT DE LOYERS IMPUTÉS
Pour les propriétaires occupants, le compte satellite du logement comme le cadre central de la comptabilité
nationale, considèrent qu?il existe, au même titre que pour les locataires, une consommation de service de
logement. Ce service de logement est produit par les propriétaires occupants eux-mêmes. Le loyer correspondant
est imputé en estimant le loyer dont le propriétaire s?acquitterait pour un logement identique à celui qu?il occupe s?il
était locataire du secteur privé. Le montant de ce loyer imputé apparaît donc en revenus de ces ménages (revenus
de la production de service de logement) et en dépenses de ces mêmes ménages (dépense associée au service
de logement). Ces estimations de loyers sont principalement réalisées à partir de l?enquête nationale logement
(ENL) et révisées dès lors qu?un nouveau millésime est disponible (tous les cinq à sept ans). La dernière révision
en date repose sur l?ENL 2020 et a été intégrée au compte du logement 2022 publié en 2023 :
(www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/actualisation-des-loyers).
PRIX DES LOYERS ET EFFET VOLUME
L?évolution en valeur de la dépense de loyers des occupants, qu?ils soient réels ou imputés, se décompose en un
effet prix et un effet volume.
L?évolution des prix par filière est calculée, depuis le dernier millésime de l?enquête logement (2020), à partir
des indices de prix des loyers produits par l?Insee pour la métropole : les indices de loyer d?habitation (ILH). Ceux-
ci sont scindés en deux catégories principales : les loyers des résidences principales du secteur libre et les loyers
des résidences principales du secteur social.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/actualisation-des-loyers?rubrique=51&dossier=1055
Rapport du compte du logement 2024 - 39 ?
partie 3 : les dépenses courantes
Les loyers imputés étant mesurés au prix du secteur libre, c?est l?indice du secteur libre qui est retenu pour la
filière des propriétaires occupants. Compte tenu du poids des loyers du secteur libre et des loyers imputés (près
de 90 % du montant des loyers en 2024), l?évolution des prix des loyers du compte satellite du logement est donc
proche de celle donnée par l?ILH pour le secteur libre. L?indice du prix du secteur HLM s?applique, lui, à la filière
des bailleurs HLM et à celle des autres bailleurs sociaux.
Les indices de prix Insee mesurent les évolutions des loyers à qualité constante. L?effet volume mesure donc,
par solde, l?ensemble des autres effets qui participent à l?évolution des loyers : l?accroissement du parc de
logements (quantité), mais également des modifications de structure et de sa qualité (type d?habitat, localisation,
confort des logements, surface moyenne) qui évoluent tendanciellement.
LA NOTION DE CHARGES
L?acception des charges dans le compte satellite est très large. Au-delà des charges collectives payées par les
occupants des logements d?une copropriété qui couvrent principalement l?entretien des parties communes et les
frais de personnel, elles comprennent également les travaux de petit entretien-amélioration effectués dans le
logement, les prestations de services (taxe d?enlèvement des ordures ménagères, etc.), les frais de
déménagement, de bail et d?agence, les consommations en service d?assurance logement, et enfin les dépenses
des ménages en énergie et en eau.
Les charges sont retracées dans une nomenclature détaillée. Ces dépenses n?englobent, au sens du cadre
central de comptabilité nationale, que des dépenses de consommation finale effective des ménages.
En cohérence avec cette notion :
Les travaux de petit entretien-amélioration retenus dans les charges du compte satellite s?opposent
aux travaux de gros entretien-amélioration qui abondent le chiffrage de l?investissement en logement.
Les travaux de petit entretien sont renouvelés plus ou moins fréquemment (peinture, plomberie,
réfection de sols ?) alors que les travaux de gros entretien correspondent à des interventions plus
lourdes et plus durables qui contribuent à prolonger la durée de vie du logement.
L?entretien des parties communes est défini comme l'ensemble des prestations réalisées sous le
contrôle du syndic qui sont nécessaires au bon fonctionnement de l'immeuble (nettoyage des escaliers
et des parties communes, entretien des chaufferies, des ascenseurs, des espaces verts, désinfection
des vide-ordures...). Seule la partie dite « récupérable » de ces charges de copropriété est retracée
ici, car elle est due par les occupants. Les charges dites « non récupérables », dues par les bailleurs,
sont enregistrées dans le compte du producteur de service de logement, en tant que charges de
producteur. Il en va de même pour les petits travaux dans les logements réalisés par les bailleurs.
LES REDEVANCES DANS LES STRUCTURES D?HEBERGEMENT COLLECTIF
Les locaux d?hébergement collectif sont des structures qui rendent un service de logement à leurs occupants, mais
pour lesquels la dépense n?est pas intégrée à la mesure de la consommation associée au service de logement, car
ils sont non comptabilisés dans les logements ordinaires. On regroupe dans cette filière particulière les structures
accueillant des personnes âgées, des adultes handicapés, des jeunes travailleurs et travailleurs migrants, des
étudiants et des personnes en difficulté sociale. En sont exclus par convention les prisons, les monastères et les
hôtels.
De façon générale, les occupants acquittent une « redevance », inscrite en ressource dans les comptes de ces
établissements, qui couvre l?intégralité des services rendus et qui excède généralement le seul service de
logement : assistance médicale, aide pour effectuer les gestes quotidiens, restauration, etc. Le compte satellite du
logement ne retient que la part de cette redevance correspondant au seul service de logement, par analogie avec
la consommation des occupants de logements ordinaires (loyers, dépenses d?énergie et d?eau, charges) ; de
même, les charges des producteurs prises en compte ne couvrent que les charges liées au service de logement.
C?est cette part de la redevance qui définit la consommation associée au service de logement pour cette filière.
? 40 ? Rapport du compte du logement 2024
Rapport du compte du logement 2024 - 41 ?
partie 4 : l?activité immobilière
partie 4
partie 4
L?activité immobilière
? En 2024, l?activité immobilière diminue de 10,5 % par rapport à
2023 et s?élève à 337,7 milliards d?euros. Cette évolution est liée à
la baisse des transactions dans l?ancien (- 13,3 %) et au repli de la
construction neuve (- 12,8 %). À l?inverse, le secteur des travaux
d?entretien-amélioration progresse de 2,3 %, mais moins que
l?année précédente.
? En 2024, l?activité immobilière diminue de 10,5 % par rapport à
2023 et s?élève à 337,7 milliards d?euros. Cette évolution est liée à
la baisse des transactions dans l?ancien (- 13,3 %) et au repli de la
construction neuve (- 12,8 %). À l?inverse, le secteur des travaux
d?entretien-amélioration progresse de 2,3 %, mais moins que
l?année précédente.
L?activité immobilière
? En 2024, l?activité immobilière diminue de 10,5 % par rapport à
>
>
? 42 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 4 : l?activité immobilière
L?ACTIVITÉ IMMOBILIÈRE
L?activité immobilière comprend trois types d?opérations : l?investissement en logements neufs, les gros travaux
d?entretien-amélioration et les transactions sur les logements anciens. Dans un contexte de taux élevés des crédits
habitat, l?activité immobilière recule, en 2024, de 10,5 % par rapport à 2023 et s?élève à 337,7 milliards
d?euros (Md¤) ? (figure 4.1).
L?activité immobilière diminue en 2024 en raison de la baisse des transactions dans l?ancien (- 13,3 %), et du
repli de la construction neuve (- 12,8 %). En revanche, l?activité en gros travaux d?entretien-amélioration progresse
légèrement de 2,3 % (figure 4.2). Le repli de l?activité immobilière s?explique principalement par une nette
contraction des volumes (- 6,9 % pour le neuf, - 9,6 % pour l?ancien et + 1,3 % pour les gros travaux). De plus, les
prix diminuent dans l?ancien (- 4,1 %, après - 0,7 % en 2023), pour la deuxième fois depuis 2015, et dans le neuf
(- 0,7 %, après + 1,4 %), pour la première fois depuis 2013 (figure 4.3).
Dans un contexte de baisse des aides à la rénovation thermique des logements, la hausse modérée des gros
travaux d?entretien-amélioration (+ 2,3 %, après + 6,2 % en 2023) s?explique notamment par la légère hausse des
prix (+ 1,1 %). Ces derniers progressent moins qu?en 2023 (+ 5,8 %).
Figure 4.1 : activité immobilière, formation brute (FBCF) et investissement en logement
Évolution (en %) Valeur
(en Md¤)
2022/2023 2023/2024 2024
(1) Construction de logements neufs - 6,7 - 12,1 54,8
(2) Terrains d'assise des logements neufs - 7,2 - 14,9 15,8
(3) Frais et droits (neuf) - 6,9 - 14,4 1,0
(4) Investissement en logements neufs (1 + 2 + 3) - 6,8 - 12,8 71,6
(5) Acquisition de logements anciens, hors terrains - 23,0 - 13,3 132,7
(6) Valeur des terrains des logements anciens - 23,0 - 13,3 52,0
(7) Frais et droits (ancien) - 23,3 - 14,0 14,2
(8) Acquisition de logements anciens, yc terrains (5 + 6 + 7) - 23,0 - 13,3 198,9
(9) Gros travaux d'entretien et d'amélioration 6,2 2,3 67,2
(10) Ensemble de l'activité immobilière (4 + 8 + 9) - 15,8 - 10,5 337,7
(11) Acquisitions nettes de cessions hors terrains - 23,0 - 13,3 0,6
(12) Acquisitions nettes de cessions yc terrains - 23,0 - 13,3 0,8
(13) FBCF (1 + 3 + 7 + 9 + 11) - 3,9 - 5,9 137,8
(14) Investissement (1 + 2 + 3 + 7 + 9 + 12) - 4,3 - 6,9 153,8
Source : CSL 2024
Définition
L?activité immobilière comprend trois types d?opérations :
? l'investissement en logements neufs (construits à l?initiative de l?acquéreur final ou achetés à un
promoteur), pour lequel on distingue la valeur des terrains d?assise, le coût de la construction et les frais
et droits liés ;
? les transactions sur les logements anciens qui incluent, de fait, la valeur du bâti et du terrain ainsi que
celle des frais et droits liés, calculés sur barèmes ;
? les travaux d'amélioration et de gros entretien qui, par opposition aux petits travaux d?entretien courant,
participent à la formation brute de capital fixe en logement.
Rapport du compte du logement 2024 - 43 ?
partie 4 : l?activité immobilière
Figure 4.2 : contribution des segments à
l?évolution de l?activité immobilière
En %
Source : CSL 2024
Figure 4.3 : évolution annuelle des prix de
l?activité immobilière
En %
Sources : (1) Insee - IPLN ; (2) Indice Notaires - Insee ;
(3) Insee - IPEA
L?INVESTISSEMENT EN LOGEMENT
L?investissement en logement diffère de l?activité immobilière, en ce qu?à l?échelle de l?économie, les acquisitions
de logements anciens sont compensées en majeure partie par les cessions, et n?abondent pas en totalité le montant
des logements détenus. Par rapport à l?activité immobilière, l?investissement en logement ne retient, en
conséquence pour l?ancien, que les acquisitions nettes des cessions, constituées essentiellement des frais et droits
relatifs aux transactions (figure 4.1).
En 2024, l?investissement en logement s?élève à 153,8 Md¤. Il se compose pour 46,6 % d?investissement en
logements neufs (71,6 Md¤), pour 43,7 % de gros travaux sur logements existants (67,2 Md¤), et pour 9,8 % de
produits des transactions dans l'ancien (15,0 Md¤). Les gros travaux d?entretien-amélioration représentent la
composante la plus dynamique depuis trois ans (figure 4.4) et une part croissante du total (leur part était de 33,6 %
en 2021).
L?investissement en logement décroît de 6,9 % en 2024, après - 4,3 % en 2023. Le repli des volumes reste
marqué (- 6,6 %, après - 7,0 %). Parallèlement, les prix reculent légèrement (- 0,3 %), après avoir progressé de
2,9 % en 2023 et de 7,2 % en 2022 (figure 4.5).
Dans un contexte de durcissement des conditions d?accès au crédit habitat sur une partie de l?année, la
répartition de l?investissement entre filières se déforme sensiblement en 2024 (figure 4.6). La proportion des
investissements par les bailleurs sociaux progresse de 3 points à 14,0 %, tout comme celle des ménages pour leur
résidences secondaires (+ 2,2 points à 8,0 %). Dans le même temps, la part de l?investissement des ménages pour
leur résidence principale diminue de 7,4 points à 61,0 %.
De même, alors que les emprunts immobiliers se sont renchéris, la structure de financement des dépenses se
modifie (figure 4.7). La part des fonds propres dans le financement de l?investissement des ménages progresse et
atteint 61,0 %, contre 52,4 % en 2023 et 47,9 % en 2022. La part des emprunts aidés demeure quasiment stable
à 2,3 % (2,2 % et 2,1 % en 2023 et 2022). Pour l?investissement des bailleurs sociaux, la part des fonds propres et
des emprunts non aidés reculent en 2024, tandis que la part des aides et des emprunts aidés gagne 2,7 points, et
s?élève à 71,6 %.
-20
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
25
2012 2015 2018 2021 2024
Neuf Ancien Travaux
Évolution totale
(%)
Contribution
en points
e
-10
-8
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
10
2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024
Neuf (1) Ancien (2) Travaux (3)
? 44 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 4 : l?activité immobilière
Figure 4.4 : contribution des segments à
l?évolution de l?investissement
Évolution (en %)
Source : CSL 2024
Figure 4.5 : évolution de l?investissement en
valeur, volume et prix
Évolution (en %)
Source : CSL 2024
Figure 4.6 : investissement en valeur par filière
Valeur (Md ¤)
Source : CSL 2024
Figure 4.7 : structure de financement de
l?investissement en logement
En %
Source : CSL 2024
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024
Neuf Ancien Travaux
Évolution de
l'ensemble (en %)
Contribution
en points
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024
Volume Prix Valeur
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
2000 2006 2012 2018 2024
Résidences secondaires
Bailleurs personnes physiques
Bailleurs autres personnes morales
Bailleurs sociaux
Propriétaires occupants
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Ménages Bailleurs sociaux
Fonds propres Aides
Emprunts aidés Emprunts non aidés
Rapport du compte du logement 2024 - 45 ?
partie 4 : l?activité immobilière
L?INVESTISSEMENT EN LOGEMENTS NEUFS
La production en équivalent logement rend compte de la production de logements en fonction de l?avancement des
chantiers en cours. Elle est évaluée à 312 000 logements en 2024, à raison de 119 300 dans l?individuel pur et
groupé et 192 700 dans le collectif (figure 4.8). Après une baisse de 6,1 % en 2023, cette production recule plus
fortement en 2024 (- 16,6 %) ? (figure 4.9). Le repli est plus important, cette année, dans l?individuel pur (- 28,1 %)
que dans le collectif (- 12,3 %) et l?individuel groupé (- 7,1 %). Il était respectivement de - 16,0 %, - 6,3 % et - 4,0 %
en 2023.
Figure 4.8 : production en équivalent logement et surface en 2024, et évolution
Production en équivalent
logement
Production en équivalent
surface (milliers de m²)
Surface moyenne des
logements (m²)
Niveau Évolution
2023/2024
(en %)
Niveau Évolution
2023/2024
(en %)
Niveau Évolution
2023/2024
(en %)
2024 2024 2024
Individuel pur 82 600 - 28,1 9 800 - 29,0 119,0 - 1,3
Individuel groupé 36 700 - 7,1 3 300 - 8,8 90,2 - 1,8
Collectif 192 700 - 12,3 11 800 - 11,4 61,3 1,0
Total 312 000 - 16,6 24 900 - 19,0 80,0 - 2,9
Source : CSL 2024
Comme la surface des maisons est en moyenne plus importante (119 m²) que celle des appartements (61 m²),
la production de logements en équivalent surface diminue davantage que la production en équivalents logement
(- 19,0 %, après - 10,7 %).
Figure 4.9 : production en équivalent logement
individuels et collectifs
En milliers de logements
Source : CSL 2024
Figure 4.10 : évolution en valeur, volume et prix
de l?investissement dans le neuf
Évolution en %
Source : CSL 2024
Définition
Individuel pur, individuel groupé :
Au contraire de l?individuel pur, l?individuel groupé désigne les maisons individuelles bâties dans le cadre
d?opérations comportant la construction de plusieurs maisons.
100
130
160
190
220
250
2009 2012 2015 2018 2021 2024
Individuel Collectif
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
2011 2013 2015 2017 2019 2021 2023
Volume Prix Valeur
? 46 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 4 : l?activité immobilière
Les prix de l?investissement en logement neuf baissent de 0,7 %, après avoir augmenté de 1,4 % en 2023. Ce
mouvement conjugué à la forte contraction des volumes entraine une forte baisse de l?investissement dans le neuf
(- 12,8 %, après - 6,8 %).
En termes d?acteurs, l?investissement dans le neuf est réalisé à hauteur de 62,7 % (44,9 Md¤) par les ménages
(occupants et bailleurs personnes physiques) et de 37,3 % (26,7 Md¤) par les personnes morales (dont 14,9 Md¤
par les bailleurs sociaux). La part des personnes morales dans l?investissement neuf progresse de 4,7 points en
2024, en raison des acquisitions des bailleurs sociaux dans le cadre du programme d?achat de logements initié par
les groupes Action Logement et Caisse des dépôts.
La part des aides et des emprunts aidés dans les opérations d?achat augmente modérément chez les bailleurs
sociaux (+ 1,1 point) tandis que la structure de financement des ménages se déforme davantage. La part des fonds
propres des ménages s?accroît de 10,3 points et celle des emprunts non aidés recule de 10,2 points (figure 4.11).
Figure 4.11 : structure de financement de l?investissement neuf des ménages et des bailleurs sociaux
Part (en %) Valeur (en Md¤)
2023 2024 2024
Fonds propres 34,2 44,5 20,0
Aides 0,0 0,0 0,0
Ménages Emprunts aidés 8,8 8,7 3,9
Emprunts non aidés 57,0 46,8 21,0
Total 100 100 44,9
Fonds propres 12,5 14,1 2,1
Bailleurs sociaux Aides 13,2 12,1 1,8
Emprunts aidés 66,3 68,5 10,2
Emprunts non aidés 8,1 5,4 0,8
Total 100 100 14,9
Source : CSL 2024
Définition
Production de logements en équivalent logement ou équivalent surface :
La production de logements est évaluée en quantités physiques à partir des informations sur le début et la
fin des chantiers enregistrées dans la base Sit@del2. La construction d'un logement peut s?étendre sur
plusieurs années civiles, alors que le compte satellite cherche à évaluer une production annuelle. Le nombre
de logements produits (respectivement, la surface produite) est ainsi répartie par année de construction, au
prorata de l?avancement des travaux.
L?INVESTISSEMENT DANS L?ANCIEN ET EN GROS TRAVAUX
L?investissement dans l?ancien comprend essentiellement les frais liés aux transactions de logements anciens.
Avec la poursuite de la progression des taux d?intérêt et le durcissement des conditions d?accès au crédit habitat,
la diminution des transactions se poursuit en 2024 (- 9,3 %, après - 16,4 % en 2023), leur nombre restant sous la
barre du million d?opérations (845 000) ? (figure 4.12). Bien qu?en baisse en glissement annuel, l?activité se stabilise
à partir de novembre 2024, après un point bas à 835 000 transactions sur 12 mois glissants. Dans ces conditions,
les prix reculent pour la seconde fois depuis 2015 (- 4,1 % en 2024, après - 0,7 % en 2023) et l?investissement
dans l?ancien se replie significativement en 2024 (- 14,0 %, après - 23,3 %) ? (figure 4.13).
Rapport du compte du logement 2024 - 47 ?
partie 4 : l?activité immobilière
Figure 4.12 : nombre de transactions dans
l?ancien
Milliers de logements cumulés sur un an
Source : Base des Références Immobilières, Notaires de
France ?ADSN, DGFiP (MEDOC) ; calculs Insee
Figure 4.13 : évolution en valeur, volume et prix
de l?investissement en acquisition (ancien)
Évolution (en %)
Source : CSL 2024
L?investissement en gros travaux d?amélioration-entretien s?élève à 67,2 Md¤ en 2024. Il ralentit (+ 2,3 %, après
+ 6,2 % en 2023 et + 11,5 % en 2022), comme les prix associés (+ 1,1 %, après + 5,8 % en 2023 et + 9,8 % en
2022). En termes de volume, cela se traduit par une hausse de 1,2 %, après + 0,4 % en 2023 et + 1,6 % en 2022
(figure 4.14).
En 2024, l?investissement en gros travaux est réalisé à 78,0 % par les ménages (59,9 Md¤), dont 72,6 % à
destination de la propriété occupante (48,8 Md¤), et à 10,5 % par les bailleurs sociaux (7,1 Md¤) ? (figure 4.15).
Par rapport à 2023, le poids relatif des différents segments évolue peu. Cependant la part des investissements des
ménages pour leur résidence principale recule de 1,4 point et celle des bailleurs sociaux augmente de 2,5 points.
Figure 4.14 : évolution en valeur, volume et prix
de l?investissement en travaux
Évolution (en %)
Source : CSL 2024
Figure 4.15 : investissement en gros travaux par
filière
Valeur (Md ¤)
Source : CSL 2024
820
870
920
970
1020
1070
1120
1170
1220
1270
2019 2020 2021 2022 2023 2024
-30
-20
-10
0
10
20
30
40
2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024
Volume Prix Valeur
-8
-6
-4
-2
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022 2024
Volume Prix Valeur
0
10
20
30
40
50
60
70
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Résidences secondaires Bailleurs personnes physiques
Bailleurs autres personnes morales Bailleurs sociaux
Propriétaires occupants
? 48 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 4 : l?activité immobilière
L?évolution de la structure de financement par les ménages de ces travaux est similaire à celle des autres
formes d?investissement. La part des fonds propres augmente fortement (72,5 %, contre 68,8 % en 2023), en
contrepartie d?une baisse de la part des crédits non aidés (21,7 %, contre 24,4 % l?année
précédente) ? (figure 4.16). Par ailleurs, la part des aides diminue (3,0 %, après 4,4 %) tandis que la part des
emprunts aidés progresse (2,8 %, après 2,3 %). Pour les bailleurs sociaux, la part des fonds propres recule
fortement de 14 points à concurrence de l?augmentation des aides et des crédits aidés de 13,7 points).
Figure 4.16 : investissement des ménages et des bailleurs sociaux en travaux
Part (en %) Valeur (en Md¤)
2023 2024 2024
Ménages
Fonds propres 68,8 72,5 43,4
Aides 4,4 3,0 1,8
Emprunts aidés 2,3 2,8 1,7
Emprunts non aidés 24,4 21,7 13,0
Total 100 100 59,9
Bailleurs sociaux
Fonds propres 50,6 36,6 2,6
Aides 5,2 9,9 0,7
Emprunts aidés 43,1 52,1 3,7
Emprunts non aidés 1,1 1,4 0,1
Total 100 100 7,1
Source : CSL 2024
Définition
Investissement en gros travaux :
Les travaux d?entretien-amélioration recouvrent une gamme très diverse de prestations (réfection de toiture,
ravalement, installation d?un système de chauffage, rénovation énergétique, etc.). Ils sont classés en
investissements dans la mesure où ils accroissent la valeur du logement existant ou prolongent sa durée
de vie.
LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE EN LOGEMENT
La formation brute de capital fixe (FBCF) mesure la valeur des biens durables acquis ou produits au cours d?une
année. Les terrains d?assise des logements n?étant pas considérés comme issus d?un processus de production, ils
ne rentrent pas dans le champ de cet agrégat. La FBCF en logement peut ainsi être définie comme l?investissement
en logement, net de la valeur des terrains d?assise.
La FBCF en logement s?élève à 137,8 Md¤ en 2024. Elle est composée à 48,8 % des travaux sur logements
existants (67,2 Md¤), à 40,5 % de FBCF en logements neufs (55,8 Md¤) et à 10,9 % de FBCF afférente aux
transactions dans l?ancien (15,0 Md¤).
En 2024, la FBCF en logement décroît de 5,9 % sur un an, cette forte diminution étant principalement le fait du
recul des constructions de logements neufs (54,8 Md¤, - 12,1 % par rapport à 2023) et de la baisse des frais et
droits collectés dans l?ancien (14,2 Md¤, en recul de 14,0 %), alors que la FBCF en gros travaux progresse
(67,2 Md¤, + 2,3 %). Cette nette baisse de la FBCF s?explique par la contraction des volumes (- 5,8 %) alors que
les prix stagnent (+ 0,0 %) ? (figure 4.16).
Rapport du compte du logement 2024 - 49 ?
partie 4 : l?activité immobilière
Figure 4.17 : évolution en valeur, volume et prix de la FBCF
Évolution (en %)
Source : CSL 2024
Définition
Formation brute de capital fixe (FBCF) :
Le système élargi de comptabilité nationale définit la formation brute de capital fixe comme la valeur des
biens durables acquis ou produits par les unités productrices résidentes pour être utilisés pendant un an au
moins dans le processus de production.
Elle correspond à la somme de quatre éléments : la construction et l?acquisition de logements neufs (hors
terrains, ce qui la distingue de l?investissement) ; les travaux d?amélioration et de gros entretiens effectués
par les agents économiques au cours de l?année ; les opérations d?acquisition de logements existants (hors
terrains) nettes des cessions ; les frais liés à ces opérations (droits d'enregistrement, taxe de publicité
foncière, frais de notaires).
RÉVISIONS DES INDICATEURS DES ANNÉES ANTÉRIEURES À 2024
Par rapport à la version précédente du Compte satellite du logement, la série de l?investissement est revue
légèrement à la baisse de 0,9 % pour 2023 et de 0,7 % pour 2022.
La structure de financement de l?investissement en logements neufs n?a pas fait l?objet d?une révision en 2023.
En conséquence, les chiffrages restent inchangés par rapport aux précédentes estimations.
-15
-10
-5
0
5
10
15
20
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024
Volume Prix Valeur
? 50 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 4 : l?activité immobilière
Figure 4.18 : révision de l?investissement en logements, en niveau
En Md¤
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
Figure 4.19 : révision de l?investissement en logements, en évolution
Évolution en %
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
60
80
100
120
140
160
180
CSL 24 Investissement CSL 23 Investissement
-15%
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
CSL 24 Investissement CSL 23 Investissement
Rapport du compte du logement 2024 - 51 ?
partie 4 : l?activité immobilière
Concepts et méthodes
Le système élargi de comptabilité nationale définit la formation brute de capital fixe comme la valeur des biens
durables acquis ou produits par les unités productrices résidentes pour être utilisés pendant un an au moins dans
le processus de production.
La formation brute de capital fixe (FBCF) en logement correspond à la somme de quatre éléments : la
construction et l?acquisition de logements neufs (hors terrains) ; les travaux d?amélioration et de gros entretiens
effectués par les agents économiques au cours de l?année ; les opérations d?acquisition de logements existants
(hors terrains) nettes des cessions ; les frais liés à ces opérations (droits d'enregistrement, taxe de publicité
foncière, frais de notaires).
Pour le solde d'acquisition de logements existant, l'essentiel des transactions dans l?ancien se compense entre
acquisitions et cessions. Toutefois, les cessions de logements auprès de marchands de biens et la valeur des
locaux transformés pour un usage autre que celui d'habitation (bureaux, commerce, etc.) ne sont pas comptées,
car n'entrant pas dans le champ d'étude du compte. De cette manière, le solde des opérations sur les logements
existants n'est pas nul et constitue une composante de la FBCF. Par ailleurs, les terrains, qui sont des actifs non
reproductibles, ne peuvent constituer de la formation de capital fixe.
Les travaux d?entretien-amélioration recouvrent une gamme très diverse de prestations (réfection de toiture,
ravalement, installation d?un système de chauffage, rénovation énergétique, etc.). Ils sont classés en
investissements dans la mesure où ils accroissent la valeur du logement existant ou prolongent sa durée de vie.
Les fonds propres correspondent à l?apport personnel lors d?opérations à crédit ou à l?intégralité du financement
lors d?opérations au comptant.
LA PRODUCTION DE LOGEMENTS
Production en équivalent logement/surface : la production de logements est estimée en quantités physiques à partir
des informations sur le début et la fin des chantiers enregistrées dans la base Sitadel. La construction d'un logement
peut s?étendre sur plusieurs années civiles, alors que le compte satellite cherche à évaluer une production annuelle.
Il convient alors de répartir le nombre de logements produits (respectivement, la surface produite) par année de
construction, au prorata de l?avancement des travaux. Ainsi, la construction d'une maison individuelle dont le
chantier a commencé au 1er janvier de l?année 2023 et s?est terminé le 1er juillet de l?année 2024 donne lieu à une
production à hauteur de deux tiers de logement en 2023 et d?un tiers de logement en 2024, en faisant l?hypothèse
que l?avancement des travaux est linéaire.
La méthode de calcul, qui se fonde sur les dates réelles des événements, et non sur leurs dates de prise en
compte dans le système d?information, est simple dès lors que le début et la fin des chantiers sont connus. Or,
toutes les informations n'étant pas disponibles au moment de l?estimation, des hypothèses doivent être formulées
sur le déroulement des chantiers durant la période récente. Ces hypothèses se fondent sur les observations
passées (taux d?annulation des projets, délais de mise en chantier et durées des travaux) et sur les informations
conjoncturelles dans le secteur de la construction.
La production de logement neuf peut être comptabilisée en quantités (en équivalent logement ou en équivalent
surface) ou en volume. La production de logement neuf en volume prend en compte les effets qualité grâce à des
informations sur le prix de revient des logements neufs (au logement ou au m²). Ceux-ci permettent de différencier
le prix de revient entre un mètre carré dans le collectif et un mètre carré dans l?individuel.
La définition de la production en équivalent logement/surface explique que les chiffres diffèrent du nombre de
logements terminés pendant une année donnée.
? 52 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 4 : l?activité immobilière
ESTIMATION DES LOGEMENTS TERMINÉS
L?évaluation du nombre de logements terminés repose sur une estimation statistique. Compte tenu des délais de
remontée de l?information sur les permis de construire dans la base Sitadel, la date réelle d?achèvement des travaux
n?est connue qu?avec retard et doit donc être estimée pour une part des permis de construire.
La non-réponse des chantiers ouverts jusqu?en 2018 est corrigée en appliquant aux permis concernés les délais
observés pour des permis présentant les mêmes caractéristiques (année d?ouverture du chantier, de type individuel
ou collectif) dont l?information d?achèvement est connue. Pour les chantiers ouverts après 2018, les délais observés
ne reflètent pas encore bien la réalité, et l?estimation des dates d?achèvement inconnues s?appuie sur la distribution
des délais observés pour les chantiers ouverts entre 2010 et 2018.
Compte tenu de la spécificité des années relatives et consécutives à la crise sanitaire, l?estimation du volume
global de logements terminés depuis 2020 tient compte de la diminution de l?activité en s?appuyant sur l?évolution
de l?indice de production de béton prêt à l?emploi produit par l?Insee, tandis que les décompositions de ce volume
reprennent les structures données par les estimations produites à partir de Sitadel.
ÉVALUATION DE L?INVESTISSEMENT ET DE LA FBCF EN LOGEMENTS NEUFS À PARTIR DE LA
PRODUCTION
En comptabilité nationale, la FBCF est enregistrée au moment du transfert de propriété. Lorsque les logements
sont produits pour compte propre et lorsqu?ils font l?objet d?un contrat de vente à l?avance (vente en l?état futur
d?achèvement), ils sont enregistrés en FBCF de l?acquéreur au prorata de l?avancement des travaux.
L?enregistrement des investissements suit le même principe. Ainsi, dans le CSL, la mesure de l?investissement et
de la FBCF en logements neufs découle de celle de la production en équivalent surface, ce qui assure une
cohérence intrinsèque entre ces deux mesures :
(1) La production de logements neufs (en équivalent surface) est estimée sur la base de l?avancement des
travaux, pour chaque segment.
(2) Les variations de stocks promoteurs sont estimées pour chaque segment, à partir de l?enquête sur la
commercialisation des logements neufs (ECLN) et de l?avancement des travaux. Dans le compte du
logement, les promoteurs ne sont pas considérés comme une filière d?investisseurs. Dans le cas d?un
logement construit par un promoteur et ayant déjà trouvé un acquéreur, cette production est prise en
compte dans la filière d?investisseurs correspondante à l?acquéreur. Dans le cas contraire, sa production
est comptabilisée en variation de stocks utilisateurs.
(3) L?évolution en prix de l?investissement est donnée par celle de l?indice des prix des logements neufs (IPLN).
Les évolutions en volume et en prix permettent d?obtenir l?évolution en valeur.
(4) Le montant en valeur de l?investissement est calculé par application d?évolutions successives à un niveau
de base, évalué pour l?année 2021 à partir de données concernant les prix (ECLN, EPTB) en complément
de celles portant sur les volumes.
(5) La FBCF en logements neufs est déterminée, à partir du montant d?investissement correspondant, par
déduction de la fraction d?investissement estimée des terrains d?assise des logements neufs.
DISPOSITIFS DE FINANCEMENT DES BAILLEURS SOCIAUX
Les prêts sont la composante principale du financement de l?investissement en logements sociaux. Ces prêts de
très long terme (40 ans, voire 50 ans pour la partie du prêt finançant la charge foncière et 80 ans dans les zones
tendues à compter de 2018) sont distribués majoritairement par la Caisse des dépôts (CDC) et financés sur les
fonds épargnés sur livret A, le livret de développement durable et solidaire (LDDS) et le livret d?épargne populaire
(LEP) centralisés auprès du Fonds d?épargne. Les taux de ces prêts sont variables et indexés sur la rémunération
du livret A, qui peut être revue deux fois par an, au 1er février et au 1er août (éventuellement au 1er mai ou au
1er novembre en cas de variation importante du taux). Fixé à 0,75 % le 1er août 2015, le taux du livret A a été
maintenu à ce taux jusqu'au 31 janvier 2020 (arrêté du 27 novembre 2017). À partir du 1er février 2020, ce taux
vaut 0,5 %. De nouvelles révisions ont eu lieu en 2022 en raison de la hausse de l?inflation, portant le taux à 1 %
au 1er février 2022, puis à 2 % au 1er août 2022. Le taux du livret A est maintenu à 3 % depuis le 1er février 2023.
Rapport du compte du logement 2024 - 53 ?
partie 4 : l?activité immobilière
Trois types de crédits sont regroupés dans le terme de prêt à la construction de logements locatifs sociaux :
? le PLUS (prêt locatif à usage social), mis en place en 1999, produit « standard » du logement social
dont le taux est égal à celui du livret A + 60 points de base ;
? le PLA-I (prêt locatif aidé d?intégration) pour des logements réservés aux ménages qui cumulent
difficultés financières et sociales (taux égal au livret A - 20 points de base) ;
? le PLS (prêt locatif social), en priorité pour des logements situés dans les zones où le marché locatif
est tendu (taux égal au livret A + 111 points de base).
Chacun de ces types de crédits dispose de conditions particulières associées, au sein d?un dispositif de
financement global, à des montants de subvention et à des aides fiscales particulières (TVA à taux réduit,
exonération de taxe foncière sur la propriété bâtie, etc.). De plus, ces prêts ont des contreparties différentes en
matière de loyer et de plafond de revenus à respecter.
S?ajoutent à ces crédits au logement locatif social :
? le PLI (prêt locatif intermédiaire) pour des logements dont les loyers se situent entre ceux des logements
locatifs sociaux et ceux du marché libre (taux égal au livret A + 140 points de base, soit 3,40 % au
1er août 2022) ;
? le prêt à l?amélioration (au taux égal à celui du PLUS) qui finance les travaux d?amélioration ou de
rénovation des logements sociaux ;
? l?éco-PLS (l?éco-prêt logement social) qui finance la rénovation énergétique du parc social à un taux
avantageux (taux du livret A - 75 points de base pour une durée inférieure ou égale à 15 ans) ;
? le PHBB (prêt de haut de bilan bonifié), financé par la CDC et Action logement, qui a pour objectif
d?accélérer les investissements et de créer un effet de levier sur tous les territoires (tendus et détendus).
La première génération de prêt (2016-2018), d?une enveloppe de 2 Md¤, est ouverte pour 25 % à la
production neuve et 75 % à la rénovation thermique du patrimoine existant. La seconde génération
(2018-2020), du même montant, est, à l?inverse, destinée à la production neuve. D?une durée de 30 à
40 ans, ces prêts bénéficient d?un différé d?amortissement total sur les 20 premières années à taux
zéro, puis sont remboursables annuellement par amortissements constants à un taux adossé au livret
A + 60 points de base pour les années restantes ;
? une enveloppe pluriannuelle de 8 Md¤ de prêts à taux fixes proposés par la CDC à partir de 2018 pour
réaménager la dette, soutenir la réhabilitation thermique et l'investissement dans les territoires.
CRÉDITS AUX LOGEMENTS
Crédits versés/crédits signés
Le suivi des crédits à l?habitat aux ménages s?appuie sur les résultats du modèle Sachem développé par
l?Observatoire de la production de crédits immobiliers jusqu?en 2009, puis sur les données mises à disposition par
la Banque de France. Le modèle Sachem est basé sur des durées de vie des encours et permet notamment de
déterminer des dates de versement des fonds liés aux crédits ainsi que des remboursements en capital. Les
résultats de ce modèle, pour une période donnée, diffèrent donc des crédits mesurés par la Banque de France qui
publie des statistiques en dates de mise en force (signature des crédits). Pour le neuf, cette différence de mesure
temporelle est particulièrement importante puisque les crédits versés correspondent à des tranches de financement
associées à un état d'avancement des travaux de construction. Ils sont donc plus à même d?être comparés à de la
formation brute de capital fixe (FBCF) ou à de l?investissement, tels que mesurés dans le compte du logement à
partir des permis de construire contenus dans Sitadel.
Les crédits versés sont distingués selon le segment (neuf, ancien, travaux, étant entendu qu?une certaine
perméabilité peut exister entre ces catégories, notamment entre ancien et travaux) et selon les types de crédits
(aidés et non-aidés).
À compter de 2021, les données de l?Observatoire du Financement Logement (OFL) sont mobilisées sur le
segment du neuf, en complément des autres sources de données afin d?estimer la structure de financement des
opérations portées par les ménages. La méthodologie pour le segment des logements anciens demeure inchangée.
? 54 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 4 : l?activité immobilière
Les données OFL renseignent sur les montants de crédits (aidés ou non) versés aux ménages (accédants)
ainsi que la part des fonds propres. L?investissement des ménages est déduit en retranchant à l?investissement
total en logements neufs, celui des bailleurs HLM et sociaux et celui des autres personnes morales, obtenu en
faisant vieillir une base 2019 estimée à partir de l?enquête logement 2020 compte tenu de la date d?acquisition du
logement. La différence entre l?investissement des ménages et les montants des crédits habitat est affecté à
l?investissement neuf uniquement sur fonds propres des ménages (non accédants).
Sur le dernier millésime, les données OFL ne sont pas disponibles. Les montants des crédits versés aux
ménages du millésime précédent sont estimés en appliquant l?évolution, mesurée par la Banque de France, des
crédits accordés par les banques pour le financement de l?acquisition de logements neufs. La structure de
financement des ménages accédants du millésime précédent est reconduite.
Crédits aidés/crédits non aidés
Les crédits considérés comme aidés sont : le prêt aidé pour l'accession à la propriété (PAP), le prêt à taux zéro
(PTZ) et l?Éco-PTZ qui ne concerne que les travaux.
Les crédits non aidés incluent : les crédits libres, les prêts d?épargne logement (qui, dans un contexte de taux
d?intérêt des crédits à l?habitat faible, ne représentent pas d?avantage de taux relativement aux crédits libres), les
Pass-foncier suspendus en 2012, les prêts conventionnés (prêt à l?accession sociale : PC-PAS).
Rapport du compte du logement 2024 - 55 ?
partie 5 : les aides au logement
partie 5
partie 5
Les aides au logement
? Les aides au logement correspondent à l'ensemble des
avantages financiers (versements et réductions de dépenses)
accordés aux consommateurs ou producteurs de service de
logement. Elles aident les premiers à se loger et les seconds à
investir dans la construction de logements neufs et dans
l'amélioration de la qualité des logements existants.
Essentiellement financées par les pouvoirs publics (État et
collectivités territoriales) et les entreprises, ces aides représentent
43,1 milliards d'euros en 2024.
? Les aides au logement correspondent à l'ensemble des
avantages financiers (versements et réductions de dépenses)
accordés aux consommateurs ou producteurs de service de
logement. Elles aident les premiers à se loger et les seconds à
investir dans la construction de logements neufs et dans
l'amélioration de la qualité des logements existants.
Essentiellement financées par les pouvoirs publics (État et
collectivités territoriales) et les entreprises, ces aides représentent
43,1 milliards d'euros en 2024.
Les aides au logement
>
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? 56 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LES AIDES AU LOGEMENT EN 2024
Les aides au logement ? prestations d?aide au logement, subventions d?exploitation et d?investissement, avantages
de taux et avantages fiscaux7 ? procurent en 2024 à leurs bénéficiaires un avantage de 43,1 milliards d?euros
(Md¤), soit 1,5 % du PIB. La majeure partie de ces aides est composée des prestations sociales (45,5 %) et des
avantages fiscaux (36,8 %) ? (figure 5.1).
Après quatre années de progression, les aides au logement diminuent de 0,5 Md¤ en 2024. Le montant total
est proche de celui observé depuis 2009, à l?exception de la baisse de 2017 à 2019 (figure 5.2). Ce repli (- 1,1 %,
après + 4,0 % en 2023) s?explique par la baisse, d?une part, des prestations sociales (- 0,6 Md¤), notamment celles
liées au chèque énergie, et, d?autre part, des subventions d?investissement (- 0,3 Md¤), en particulier du fait du
recul des aides liées au dispositif « MaPrimeRénov? ». À l?inverse, les avantages de taux progressent pour la
troisième année consécutive (+ 0,5 Md¤, après + 1,0 Md¤).
Figure 5.1 : montant des aides au logement
En millions d'euros
2023 2024 Structure
2024
(en %)
Prestations sociales
(consommateurs)
20 191 19 611 45,5
Subventions d'exploitation
(producteurs)
175 199 0,5
Subventions
d'investissement
(producteurs)
4 854 4 545 10,5
Avantages fiscaux 15 928 15 868 36,8
? aux consommateurs 2 884 2 911 6,7
? aux producteurs 13 044 12 957 30,1
Avantages de taux
(producteurs)
2 420 2 884 6,7
Ensemble des aides 43 569 43 107 100,0
Évolution annuelle
(en %)
4,0 - 1,1
Source : CSL 2024
Figure 5.2 : montants des aides au logement
selon le type d?aide
En milliards d'euros
Source : CSL 2024
Les aides bénéficient pour plus de deux tiers (68,8 %) au secteur locatif (dont 39,6 % pour le secteur social et
29,1 % pour le libre), le restant se répartissant entre les propriétaires occupants et les hébergements collectifs à
hauteur respectivement de 19,8 % et 11,0 % (figure 5.3). La part des aides attribuées au secteur locatif social
progresse à un rythme plus soutenu (+ 1,6 point, après + 0,7 point en 2023 et + 0,4 point en 2022), après s?être
replié de 6,7 points entre 2014 et 2021. À l?inverse, celle à destination du secteur locatif libre continue de diminuer,
mais moins nettement que les trois années précédentes (- 0,3 point sur un an, après - 4,2 points entre 2020 et
2023). La part des aides au bénéfice des propriétaires occupants recule (- 2,0 points, après + 4,2 points entre 2020
et 2023) alors que celle au bénéfice des occupants d?hébergements collectifs est en hausse (+ 0,7 point), après
deux années de stabilité.
L?État est le principal contributeur direct des aides au logement, avec 31,5 Md¤ en 2024, soit 73,2 % du montant
total. Il prend notamment en charge l?essentiel des avantages fiscaux et près des trois quarts des prestations
sociales (figure 5.4). Les employeurs (via Action logement notamment) et les collectivités territoriales prennent
chacun à leur charge 10,8 % des aides au logement.
7 Les aides au logement n?incluent pas les dépenses réalisées par les vendeurs d?énergie au titre des certificats d?économie
d?énergie, qui posent une difficulté de chiffrage du fait de l?absence de dispositif d?observation (voir concepts et méthodes).
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Subventions d'investissement Subventions d'exploitation
Prestations sociales Avantages de taux
Avantages fiscaux
Rapport du compte du logement 2024 - 57 ?
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.3 : répartition des aides au logement
par filière de production de service de logement
En %
Source : CSL 2024
Figure 5.4 : répartition des aides au logement
par contributeur
En %
Source : CSL 2024
LES AIDES AUX CONSOMMATEURS
Les aides aux consommateurs de service de logement visent à couvrir une partie des dépenses courantes des
occupants. Leur montant, qui s?élève à 22,5 Md¤ en 2024, est en repli de 2,4 %, après un rebond de 1,7 % en 2023
(figure 5.5).
Ces aides sont très majoritairement composées de prestations sociales. En 2024, celles-ci atteignent 19,6 Md¤
en baisse de 2,9 %, après une hausse de 1,2 % en 2023. Elles bénéficient à 81,6 % aux locataires (41,8 % aux
locataires du secteur libre et 39,7 % à ceux du secteur social) et à 16,7 % aux occupants des hébergements
collectifs (figure 5.6). Les propriétaires occupants ne représentent plus que 1,8 % des bénéficiaires, contre 8,6 %
il y a 20 ans.
Les prestations sociales sont, elles-mêmes, principalement composées des trois aides personnelles au
logement : l?allocation de logement familiale (ALF), l?aide personnalisée au logement (APL) et l?allocation de
logement sociale (ALS). Le montant de ces trois aides s?élève à 15,9 Md¤ en 2024. Il continue de progresser
(+ 2,2 %, après + 1,3 % en 2023), après six années consécutives de repli (- 14,9 % entre 2016 et 2022), à la faveur
de la hausse des APL et des ALS versées (respectivement + 2,3 % et + 3,3 %). Les versements d?ALF se stabilisent
(- 0,1 %), après avoir reculé de 25,5 % entre 2015 et 2023 alors que le nombre d?allocataires, hors hébergement
collectif (figure 5.8), poursuit sa tendance à la baisse amorcée en 2009 (- 3,1 %, après - 5,7 %). Le nombre de
bénéficiaires de l?APL et de l?ALS demeure relativement stable (respectivement - 0,2 % et + 0,1 %).
Un second pan des prestations sociales correspond aux versements relatifs à l?aide sociale à l?hébergement
(ASH) et aux autres aides au profit des résidents de certains hébergements collectifs (personnes âgées,
handicapées ou en difficultés sociales). Ces prestations continuent de progresser (+ 4,4 %, après + 4,7 %) et
atteignent 2,4 Md¤ en 2024.
Les autres aides des prestations sociales comprennent principalement l?allocation de logement temporaire
(ALT), les aides des fonds de solidarité logement (FSL), les subventions d?Action logement aux ménages et le
chèque énergie. Elles totalisent un montant de 1,2 Md¤ en 2024 en net repli par rapport à 2023 (- 45,2 %, après
- 2,5 %) du fait principalement de la forte baisse des versements liés aux chèques énergie exceptionnels (voir
concepts et méthodes).
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5
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15
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35
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Propriétaires occupants
Secteur libre
Secteur social
Autres logements ordinaires
Locaux d'hébergement collectif
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Prestations sociales
Subventions
d'investissement
Avantages fiscaux
Avantages de taux
État
Employeurs (notamment via Action logement)
Collectivités territoriales
Entreprises via recettes "quotas carbone"
Ménages via livret A
Bailleurs sociaux via CGLLS
Contributeurs divers (notamment autres taxes affectées)
? 58 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.5 : montant total perçu selon le type
d?aide
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 5.6 : répartition des prestations sociales
selon la filière
En %
Source : CSL 2024
Le reste des aides aux consommateurs de service de logement correspond aux avantages fiscaux attribués au
titre des dépenses courantes liées au logement (figure 5.5). Il est de 2,9 Md¤ en 2024 en légère progression par
rapport à 2023 (+ 0,9 %). Il s?agit pour la majeure partie (73 % et 2,1 Md¤ en 2024) des avantages liés aux taux de
TVA à 5,5 % et à 10 % pour les petits travaux d?amélioration dont la tendance à la hausse est enrayée en 2024
(- 0,3 %, après + 60,6 % entre 2017 et 2023).
Figure 5.7 : part des ménages bénéficiaires des
aides personnelles au logement *
En %
* ALF, APL, ALS, hors logements d'hébergement collectif.
Source : CSL 2024
Figure 5.8 : nombre de bénéficiaires et montant
mensuel moyen des aides personnelles au
logement en 2024*
Nombre de
bénéficiaires
(en milliers)
2024/
2023
(en %)
Montant
mensuel
moyen
(en ¤)
APL 2 433 - 0,2 229
Propriétaires occupants 29 - 20,7 214
Locataires 2 404 0,1 229
ALS 2 062 0,1 206
Propriétaires occupants 23 - 14,4 161
Locataires 2 039 0,3 207
ALF 839 - 3,1 330
Propriétaires occupants 57 - 20,9 192
Locataires 782 - 1,5 340
* ALF, APL, ALS, hors logements d'hébergement collectif.
Source : CSL 2024
0
2
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0
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7
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12
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
APL
ALS
ALF
ASH et aides résid. loc. héberg. coll.
Avantages fiscaux
Autres aides dont chèques énergies et subv. Action Log.
Total des aides aux consommateurs (éch. de droite)
8,6
1,8
35,4
39,7
43,0
41,8
13,0 16,7
0
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70
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90
100
2004 2024
Locaux d'hébergement collectif
Locataires du secteur libre
Locataires du secteur social
Propriétaires occupants
0
5
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15
20
25
30
35
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45
50
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Locataires
Ensemble des ménages
Propriétaires accédants
Rapport du compte du logement 2024 - 59 ?
partie 5 : les aides au logement
LES AIDES AUX PRODUCTEURS : LES SUBVENTIONS D?INVESTISSEMENT ET D?EXPLOITATION
Les subventions d?investissement s?élèvent à 4,5 Md¤ en 2024 (figure 5.9) et sont en repli de 6,4 %, soit - 0,3 Md¤,
par rapport à leur point haut de 2023. Leur montant avait plus que doublé depuis 2019 (+ 136 %, soit + 2,8 Md¤)
après une décennie de baisse (- 2,2 Md¤ entre 2010 et 2019).
Le repli de 2024 est lié à la forte baisse des aides accordées par l?Anah (- 34,4 %, soit - 0,9 Md¤) après six
années de progression soutenue, en particulier de 2020 à 2022 avec la montée en régime de « MaPrimeRénov? ».
La chute des montants octroyés dans le cadre de ce dispositif (- 1,2 Md¤) explique la nette contraction des
subventions de l?Anah en 2024 qui descendent à 1,8 Md¤. À l?inverse, les subventions liées aux prêts pour les
logements locatifs sociaux (LLS) sont en forte hausse (+ 31,0 %, soit + 0,5 Md¤) et atteignent 2,1 Md¤. Dans ce
contexte, leur part dans le total des subventions d?investissement se redresse (47,0 %, après 33,6 %), après avoir
été divisée par deux en 10 ans (67,6 % en 2012) tandis que la part des subventions de l?Anah recule (39,4 %, après
56,2 %), après avoir été multipliée par quatre en six ans.
En 2024, les bailleurs du secteur social redeviennent, pour la première fois depuis 2020, les premiers
bénéficiaires des subventions d?investissement (2,6 Md¤) ? (figure 5.10). En effet, leur part dans le total des
subventions d?investissement passe de 41,2 % à 57,6 %. À l?inverse, cette part recule pour les propriétaires
occupants après avoir été majoritaire en 2022 et 2023 (35,5 %, après 51,9 %), en lien avec la baisse des aides de
l?Anah qui bénéficient essentiellement à ce public (90 % en 2024).
Figure 5.9 : montant des subventions
d?investissement par type de subvention
En milliards d'euros
Source : CSL 2024
Figure 5.10 : montant des subventions
d?investissement selon la filière bénéficiaire
En millions d?euros
Source : CSL 2024
Les subventions d?investissement pour la production de logements neufs accélèrent (+ 21,8 %, après
+ 4,3 %) ? (figure 5.11). Elles s?élèvent à 1,9 Md¤, soit leur plus haut niveau depuis 2014. En revanche, les
subventions pour travaux baissent sensiblement (- 21,2 %, après + 6,1 %), en lien avec la nette diminution des
subventions de l?Anah. Elles s?établissent à 2,5 Md¤. Leur part dans les subventions d?investissement passe de
65,1 % à 54,8 %, après avoir presque doublé depuis 2018.
En 2024, les collectivités locales deviennent le premier contributeur des subventions d?investissement (27,5 %)
avec un montant de 1,2 Md¤ (figure 5.12) correspondant en totalité aux subventions liées aux prêts pour les LLS.
La contribution de l?État diminue de manière significative, passant de 2,0 à 1,0 Md¤, essentiellement en lien à la
réduction de son financement des aides de l?Anah. Sa part ne représente plus que 22,9 % des subventions totales,
0,0
0,5
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3,5
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4,5
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Subventions liées aux prêts pour les logements locatifs sociaux
Anah
Fart
Anru
Autres
Total des subventions d'investissement
2 519
1 614
2 002
2 619
226
183
107 130
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
4500
5000
2023 2024
Locaux d'hébergement collectif Bailleurs du secteur libre
Bailleurs du secteur social Propriétaires occupants
? 60 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
contre plus de 40 % au cours des trois années précédentes. La contribution des employeurs, via Action logement,
diminue légèrement (- 3,5 %) et représente 21,8 % des subventions d?investissement. Les recettes issues de la
mise aux enchères des quotas carbone demeurent stables, représentant 37,0 % des recettes de l'Anah et 14,6 %
des subventions d'investissement.
Les subventions d?exploitation, visant à couvrir une partie des charges de production de service de logement,
sont marginales (0,2 Md¤) et concernent exclusivement les locaux d?hébergement collectif.
Figure 5.11 : montant des subventions
d?investissement selon l?objet
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 5.12 : montant des subventions
d?investissement selon le contributeur
En millions d?euros
Source : CSL 2024
LES AIDES AUX PRODUCTEURS : LES AVANTAGES DE TAUX
Les avantages de taux portent, dans le cadre du compte satellite du logement, sur les prêts présentant un taux
inférieur à celui du marché, qu?ils soient accordés aux bailleurs sociaux ou aux ménages. Les avantages sont
mesurés par comparaison du coût du prêt aidé et de celui potentiellement obtenu au taux de marché.
En 2024, dans un contexte de hausse des taux d?intérêt des prêts immobiliers, au plus haut depuis 2012, le
montant des avantages de taux continue de se redresser quoique plus modérément (+ 19,2 %, après + 71,4 % en
2023 et + 76,5 % en 2022), après le fort repli observé de 2018 à 2021 (- 28,6 % en moyenne par an). Il atteint
2,9 Md¤ (figure 5.13) et se rapproche de son niveau de 2017 (3,1 Md¤).
Les avantages de taux dont bénéficient les ménages (55,7 % du total) sont évalués à 1,6 Md¤ en 2024, en
hausse de 15,5 % par rapport à 2023, alors qu?ils n?étaient que de 0,4 Md¤ en 2020 (figure 5.14). Ces évolutions
résultent principalement de la progression des avantages liés aux prêts à taux zéro (PTZ) : 1,2 Md¤ en 2024, après
1,1 Md¤ en 2023, et 1,7 Md¤ en 2017, dans un contexte de rebond du montant total de prêts versés (+ 6,1 % en
2024, après - 22,8 %) et de taux de marché élevés.
0,0
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1,5
2,0
2,5
3,0
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Neuf Acquisitions dans l'ancien Travaux
2 034
1 041
1 027
991
807
1 249
655
665
226
348
105
252
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
4500
5000
2023 2024
Contributeurs divers (notamment autres taxes affectées)
Bailleurs sociaux via CGLLS
Entreprises via recettes "quotas carbone"
Collectivités territoriales
Employeurs via Action logement
État
Rapport du compte du logement 2024 - 61 ?
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.13 : montant des avantages de taux
En millions d?euros
Montant
2024
(en M¤)
Évolution
2024/2023
(en %)
Structure
2024
Prêts aux bailleurs sociaux 1 279 24,0 44,3
Prêts pour les logements
locatifs sociaux (LLS)
747 26,3 25,9
Prêts à l'amélioration et Eco-
prêt pour les LLS
167 54,2 5,8
Prêts Action logement pour
les LLS
365 10,1 12,6
Prêts aux ménages 1 605 15,5 55,7
PTZ 1 170 8,9 40,6
Eco-PTZ 262 43,3 9,1
Prêts Action logement 77 19,4 2,7
Autres prêts conventionnés 97 42,1 3,4
Ensemble des avantages
de taux
2 884 19,2 100,0
Source : CSL 2024
Figure 5.14 : montant des avantages de taux
selon les filières
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Les avantages de taux dont bénéficient des bailleurs sociaux s?élèvent à 1,3 Md¤ en 2024 et continuent de se
redresser (figure 5.14). La hausse est portée par les prêts pour les logements locatifs sociaux (PLAI, PLUS et PLS),
en lien avec la poursuite de la hausse de l?avantage de taux unitaire par euro de prêt accordé (8,1 %, après 6,4 %)
et des montants de prêts versés (+ 3,1 %, après + 8,6 %) ? (figure 5.16). Ces prêts représentent un avantage de
0,7 Md¤ en 2024, contre 0,1 Md¤ en 2021 et 1,9 Md¤ en 2010 (figure 5.15).
Figure 5.15 : montant des avantages de taux
selon le type d?avantage
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 5.16 : décomposition de l?avantage de
taux des prêts pour les LLS (PLAI, PLUS et PLS)
En milliards d?euros En %
Source : CSL 2024
Définition
L?avantage de taux est le produit entre le montant des prêts aidés versés et l?avantage unitaire (en %). Ce
dernier mesure l?économie réalisée pour un euro emprunté avec l?emprunt aidé plutôt qu?avec un emprunt au
taux du marché sur toute la durée de l?emprunt. Cet avantage est théorique et repose sur une estimation.
Pour l?avantage de taux du PTZ, voir concepts et méthodes.
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0
2,2
2,4
2,6
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Ménages Bailleurs sociaux
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
Autres prêts ménages
Prêts PTZ et Eco-PTZ
Prêts Action logement
Prêts à l'amélioration et Eco-prêt pour les LLS
Prêts pour les LLS
0
2
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14
16
6,0
6,5
7,0
7,5
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8,5
9,0
9,5
10,0
20142015201620172018201920202021202220232024
Montants de prêts PLUS, PLAI, PLS
Avantage de taux unitaire (échelle de droite)
? 62 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LES AVANTAGES FISCAUX AUX PRODUCTEURS
En 2024, les avantages fiscaux aux producteurs de service de logement s?établissent à 13,0 Md¤ (figure 5.17) et
sont en léger repli (- 0,7 %) après trois années consécutives de progression. Ces avantages bénéficient dans
l?ordre : au secteur social avec une part de 40,6 % du total en 2024 (en diminution de 0,8 point sur 10 ans), au
secteur libre avec 29,4 % (en hausse de 5,2 points par rapport à 2014) et aux propriétaires occupants avec 27,2 %
(en baisse de 5,2 points sur 10 ans, en particulier suite à la disparition progressive du crédit d?impôt sur le revenu
au titre des intérêts d?emprunt) ? (figure 5.18).
La baisse des avantages fiscaux en 2024 est essentiellement portée par celle des exonérations de l'impôt sur
les sociétés en faveur des HLM (- 2,7 %) dont le montant a été divisé par plus de 3 depuis son point haut de 2018,
passant de 1,3 Md¤ à 0,4 Md¤. Cette exonération ne représente plus que 3,1 % des avantages fiscaux aux
producteurs, contre 9,3 % en 2018.
Les montants liés aux dispositifs de soutien aux gros travaux d'entretien-amélioration continuent de représenter
la part la plus importante des avantages fiscaux aux producteurs (41,6 %) ? (figure 5.18). Ils s?établissent à
5,4 Md¤, soit un niveau stable par rapport à 2023. Ils sont composés à 83 % des taux réduits de TVA à 5,5 et 10 %,
pour lesquels le montant d?avantages progresse depuis 2018, mais ralentit depuis trois ans (+ 0,8 % en 2024,
contre + 24,6 % en 2021).
Figure 5.17 : montants des avantages fiscaux
aux producteurs par filière
En milliards d'euros
Source : CSL 2024
Figure 5.18 : montants des avantages fiscaux
aux producteurs par type d?avantages
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Les avantages fiscaux liés aux dispositifs d'incitation fiscale à l'investissement locatif privé sont en légère
hausse, en lien avec la fin au 31 décembre 2024 du dispositif Pinel, après une baisse en 2023 (+ 2,2 %, après
- 8,9 %). Ils atteignent 2,3 Md¤, soit 17,9 % des avantages fiscaux accordés aux producteurs. Les montants
d?exonérations de taxe foncière, en progression ininterrompue depuis 2016, ralentissent (+ 0,8 %, après + 13,6 %).
Ils s?établissent à 2,2 Md¤, soit 16,8 % des avantages fiscaux. Les avantages liés à la TVA à taux réduit
pour l'investissement locatif social continuent de progresser (+ 10,4 %, après + 8,5 %) et atteignent 2,0 Md¤
(figure 5.19), soit 15,2 % des avantages fiscaux octroyés aux producteurs.
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4
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16
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Locaux d'hébergement collectif
Autres logements ordinaires
Secteur social
Secteur libre
Propriétaires occupants
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14
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Soutien aux travaux d'entretien-amélioration
Intérêts des emprunts acquisition résidence principale
Autres avantages fiscaux
Exonérations de taxe foncière
Investissement locatif privé
TVA à taux réduit Investissement locatif social
Avt. fiscaux revenus fonciers (hors travaux)
Rapport du compte du logement 2024 - 63 ?
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.19 : montant de l?avantage fiscal lié au taux réduit de TVA pour l?investissement locatif social
Évolutions (en %) Montant
2024
Structure
2024
2021 / 2020 2022 / 2021 2023 / 2022 2024 / 2023 (en millions
d'euros)
(en %)
PLUS 19,7 6,2 4,7 - 5,4 517,5 26,4
PLAI 19,1 11,5 8,7 9,9 510,1 26,0
PLS - 4,3 - 4,9 8,2 9,5 291,1 14,8
Ensemble neuf 12,2 5,6 6,7 3,3 1 318,7 67,2
PLUS - 20,7 6,6 - 0,6 19,1 31,6 1,6
PLAI 12,4 17,4 13,0 30,5 20,8 1,1
PLS 6,3 10,6 18,0 8,4 26,7 1,4
Prêts à l'amélioration (PAM/Eco-PLS) - 14,4 0,4 29,2 54,0 381,2 19,4
TVA réduite sur fonds propres 9,6 - 2,3 - 1,4 - 1,4 184,3 9,4
Ensemble travaux - 4,2 0,5 13,3 28,5 644,6 32,8
Montant total 7,1 4,1 8,5 10,4 1 963,3 100,0
Source : CSL 2024
RÉVISIONS DES INDICATEURS DES ANNÉES ANTÉRIEURES À 2024
Le montant total des aides au logement est révisé de + 0,04 Md¤ en 2023 et de + 0,2 Md¤ en moyenne sur la
période 2017-2023. L?évolution du montant des aides, entre 2022 et 2023, passe ainsi de + 4,6 % à + 4,0 %. La
révision sur 2023 résulte de l?intégration des données consolidées d?Action logement qui augmente, en 2023, le
chiffrage des prestations sociales (+ 0,14 Md¤) et des avantages de taux (+ 0,06 Md¤) et réduit celui des
subventions d?investissement (- 0,43 Md¤). Des modifications dans la prise en compte des montants de prêts à
l?amélioration et d?éco-prêt logement social entraînent une révision à la hausse des avantages fiscaux (+ 0,13 Md¤),
des avantages de taux (+ 0,07 Md¤) et des subventions d?investissement (+ 0,06 Md¤).
Figure 5.20 : révision de l?évolution des aides
aux logements
En %
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
Figure 5.21 : contribution des différentes
composantes à la révision des aides
En millions d'euros
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
5
Aides CSL2023 Aides CSL2024
-400
-200
0
200
Avantages de taux
Avantages fiscaux
Prestations sociales
Subventions d'exploitation
Subventions d'investissement
? 64 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
Concepts et méthodes
Le compte du logement présente les aides en se plaçant du point de vue des bénéficiaires de celles-ci. Ainsi,
l?ensemble des avantages conférés aux bénéficiaires, qu?ils soient consommateurs ou producteurs de service
de logement (occupants ou bailleurs), sont retenus dans le chiffrage, que ces avantages donnent lieu à
une dépense (un versement) de la part d?un financeur ou qu?ils réduisent une dépense (réduction d?impôt, baisse
de taux d?intérêt). Par exception à la convention générale des « droits constatés » mentionnée en préambule, les
aides sont la plupart du temps comptabilisées au moment de leur versement.
Il faut distinguer cinq types d?aide au logement.
LES PRESTATIONS D?AIDE AU LOGEMENT
Les prestations d?aide au logement sont des aides versées aux consommateurs de service de logement (les
occupants, qu?ils soient locataires ou propriétaires) pour couvrir une partie de leur dépense de logement. Elles
incluent les aides personnelles au logement, ainsi que d?autres prestations (FSL, ALT, part logement de l?ASH,
subventions d?Action logement aux ménages, chèques énergie, etc.). Dans le cadre central de comptabilité
nationale, elles sont considérées comme des transferts sociaux en nature (D63), qui viennent en déduction de la
dépense de consommation associée au service de logement.
Les aides personnelles au logement sont versées sous conditions de ressources aux ménages modestes qui
s?acquittent d?une dépense de logement. Il s?agit principalement de l?aide personnalisée au logement (APL), de
l?allocation de logement familiale (ALF) et de l?allocation de logement sociale (ALS). Ces aides ne sont pas
cumulables, l?ordre de priorité étant le suivant : APL, ALF, ALS. L?APL est versée aux occupants du parc
conventionné en location ou foyer, ou qui ont signé un prêt conventionné pour l?acquisition de leur résidence
principale, l?ALF aux familles ne pouvant bénéficier de l?APL et l?ALS aux autres ménages n?entrant pas dans les
deux premières catégories. L?APL, l?ALS et, depuis le 1er janvier 2016, l?ALF sont financées par le Fonds national
d?aide au logement (FNAL), lequel est essentiellement alimenté par une dotation budgétaire de l?État et des
cotisations employeurs.
La proportion de ménages allocataires, stable autour de 19 % de 1984 à 1990, a augmenté fortement au début
des années 1990 en raison de l?extension de l?ALS à de nouvelles catégories de bénéficiaires (notamment
les étudiants) et au parc HLM conventionné. Les bénéficiaires sont ainsi passés de 4,2 millions à 5,5 millions en
quatre ans. La réforme de 2001 et 2002 a aligné les barèmes des allocations logement sur celui de l?APL en secteur
locatif. Cette réforme a augmenté l?aide moyenne, mais n?a pas augmenté le nombre de bénéficiaires. À compter
de 2008, les paramètres représentatifs de la dépense de logement des barèmes des aides personnelles sont
indexés sur l?IRL. Afin de maîtriser la dépense des aides personnelles au logement, la loi de finances pour 2016 a
instauré, à compter du 1er juillet 2016, une dégressivité des APL en fonction du montant du loyer jusqu?à la
suppression de l?aide au-delà d?un plafond de loyer fixé en fonction de la zone géographique et de la composition
familiale. La loi de finances pour 2016 a également introduit, à partir du 1er octobre 2016, la prise en compte de la
valeur du patrimoine des allocataires lorsque son montant dépasse 30 000 euros pour le calcul des aides au
logement (APL/AL), ainsi que la non éligibilité aux aides personnelles au logement des particuliers rattachés au
foyer fiscal de leurs parents lorsque ces derniers sont redevables de l'impôt de solidarité sur la fortune (remplacé
par l'impôt sur la fortune immobilière à partir du 1er janvier 2018).
À compter du 1er octobre 2017, l'ensemble des aides au logement (APL, ALS et ALF) ont été abaissées de
5 euros (décret n° 2017-1413 du 28.9.17). Parallèlement la loi de finances pour 2018 a instauré une réduction de
loyer de solidarité (RLS) dans le parc social. Les locataires du parc social ayant de faibles ressources voient leur
loyer minoré de la RLS et leur APL baissée de 98 % du montant de leur RLS (exemple : pour un couple ayant une
personne à charge en zone 2, en 2019, la RLS est de 38,80 euros et la baisse de l'APL sera de 38,02 euros par
mois). Ainsi, la dépense publique des APL a été abaissée de 800 millions d?euros en 2018, 900 millions d?euros en
2019 et 1,3 milliards d?euros en 2020. Les APL accession ont été supprimées par la loi de finances pour 2018.
Ainsi, les prêts signés après le 1er janvier 2018 ne sont plus éligibles excepté, jusqu?au 1er janvier 2020, pour l?achat
d?un logement dans l?ancien en zone 3 ou pour un projet d?accession en outre-mer ayant par ailleurs bénéficié d?un
soutien de l?État (LFI 2019).
Rapport du compte du logement 2024 - 65 ?
partie 5 : les aides au logement
Le calcul des APL en temps réel ou « contemporanéisation » est entré en application au mois de janvier 2021.
Cette réforme consiste à calculer les APL tous les 3 mois sur la base des revenus des 12 derniers mois et non plus
tous les ans sur la base des revenus perçus 2 ans auparavant, afin de mieux prendre en compte la situation des
allocataires. Le seuil de ressources annuelles au-delà duquel l?aide commence à décroitre est revalorisé, depuis
cette date, selon l?indice des prix à la consommation (IPC) hors tabac de l?année N-1, calculé sur les 12 derniers
mois (d?octobre à octobre). Ce paramètre de ressources a été revalorisé de 5,68 % au 1er janvier 2023 et de 4,80 %
au 1er janvier 2024.
Afin de limiter l'impact de l'inflation sur le budget des ménages, la loi du 16 août 2022 portant mesures d'urgence
pour la protection du pouvoir d'achat a revalorisé les aides au logement (APL, ALF et ALS) de 3,5 % avec effet
rétroactif au 1er juillet 2022, cette revalorisation étant habituellement effective au 1er octobre de l?année.
Ces aides sont complétées par l?aide sociale à l?hébergement (ASH) et d?autres aides versées aux profits des
personnes âgées, handicapées ou en difficultés sociales résidents des locaux d?hébergements collectifs,
l?allocation de logement temporaire (ALT), les aides des fonds de solidarité logement (FSL), les subventions
d?Action logement aux ménages (travaux de rénovation énergétique, adaptation du logement au vieillissement?)
ainsi que les chèques énergie.
Jusqu?au 1er janvier 2018, les tarifs sociaux de l'énergie étaient constitués du tarif de première nécessité (TPN)
pour l'électricité et du tarif spécial de solidarité (TSS) pour le gaz. Institué en 2005, le TPN offrait aux particuliers
sous conditions de ressources, une réduction forfaitaire annuelle variant de 71 ¤ à 140 ¤ selon la puissance
souscrite et la composition du foyer. Institué en 2008, le TSS offrait une réduction forfaitaire annuelle variant de
71 ¤ à 140 ¤ selon la puissance souscrite et la composition du foyer. Ces deux tarifs ont pris fin au 31 décembre
2017 et ont été remplacés par le chèque énergie à compter du 1er janvier 2018.
Le chèque énergie, directement financé par l'État (les tarifs sociaux étaient financés par les énergéticiens), aide
les ménages à s'acquitter de leurs dépenses en énergie. Il vise à remédier à deux limites des précédents tarifs
sociaux : un taux de non-recours élevé et un déséquilibre entre les différentes sources d?énergie (le chèque énergie
peut être employé pour toutes les sources d?énergie, avec un montant identique). Son montant dépend de la
composition et des revenus du ménage. Il est compris entre 48 ¤ et 277 ¤. Des chèques énergie exceptionnels ont
été envoyés en décembre 2021 (100 ¤) et décembre 2022 (100 ¤ ou 200 ¤) à respectivement 5,8 et 12 millions de
ménages afin de faire face à la forte hausse des prix de l?énergie. Les montants de chèque énergie sont enregistrés
dans le CSL à la date de remboursement aux fournisseurs d?énergie. Par exemple, des chèques énergie
exceptionnels 2022 ont pu être remboursés aux fournisseurs jusqu?en 2024.
Le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE) instauré dans le cadre de la loi de programme fixant
les orientations de la politique énergétique de juillet 2005, vise à répondre aux objectifs européens de baisse de la
consommation d?énergie finale. Dans son principe, il incite les vendeurs d'énergie à obtenir de leurs clients,
particuliers et professionnels, la réalisation d'économies d?énergie, via principalement des aides financières, en
échange d?un certificat attestant d'un volume d'énergie épargnée. La production de CEE concerne majoritairement
le logement (65 % sur la période 2015-2017 selon le rapport d?évaluation 2020 de l?Ademe). Les CEE constituent
ainsi une aide à la rénovation énergétique des logements dont le montant n?est pas chiffré dans le CSL pour le
moment compte tenu de difficultés d?observation des coûts de ces CEE, financés par les vendeurs d?énergie.
LES SUBVENTIONS D?EXPLOITATION
Les subventions d?exploitation sont des aides versées aux producteurs de service de logement (bailleurs) pour
influencer leur niveau de production, leur prix, ou la rémunération des facteurs de production. Du point de vue du
cadre central de comptabilité nationale, il peut s?agir de subventions sur les produits, lorsque ces subventions sont
versées par unité de bien ou de service produit, ou d?autres subventions à la production, dénommées aussi
subventions d?exploitation, lorsque celles-ci portent sur les coûts des facteurs de production.
Les subventions d?exploitation représentaient un montant important jusqu?en 1987. Elles se composaient
essentiellement des bonifications d?intérêt versées aux établissements financiers pour les prêts aux HLM et les
prêts du Crédit foncier de France (CFF) accordés avant 1978, les bonifications d?intérêt des prêts locatifs aidés
(jusqu?en 1986) et des prêts à l?accession à la propriété (PAP) jusqu?en 1988. Ces bonifications étaient versées sur
toute la durée des prêts et se traduisaient par une réduction du taux. Leur poids s?est amenuisé progressivement
et est désormais très faible. D?autres subventions d?exploitation concernent directement les locaux d?hébergement
collectif, acteurs spécifiques du CSL.
? 66 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LES SUBVENTIONS D?INVESTISSEMENT
Les subventions d?investissement sont versées aux producteurs de service de logement afin de diminuer
le coût de leurs investissements liés à la construction de logements et de locaux d?hébergement collectif neufs ou
à des bailleurs et des propriétaires pour la rénovation de logements anciens.
Les subventions d?investissement pour le logement social sont versées par l?État, les collectivités territoriales,
l?Anru, Action logement et la caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS). Depuis 2016, le fonds national
des aides à la pierre (FNAP), auquel contribuent notamment les bailleurs sociaux via la CGLLS et Action logement,
s?est substitué aux subventions versées par l?État.
Les subventions versées par l?Anah sont destinées au parc de logements privés existants, notamment au titre
des travaux de rénovation énergétique pour lesquels elle gérait, jusqu?en 2017, le fonds d?aide à la rénovation
thermique des logements privés (FART). Depuis 2018, le budget de l'Anah bénéficie directement d?une contribution
de l?État (0,11 Md¤ en 2018). Celle-ci a depuis sensiblement progressé pour atteindre 2,3 Md¤ en 2022 et 2,2 Md¤
en 2023 en lien avec la montée en puissance du dispositif « MaPrimeRénov? » qui depuis 2020 a remplacé
progressivement le crédit d?impôt pour la transition énergétique (CITE) ? (voir point 5 - Les avantages fiscaux).
Lancée le 1er janvier 2020, et renforcée depuis le 1er octobre 2020, dans le cadre du plan de relance,
« MaPrimeRénov? » est ouverte à l?ensemble des propriétaires, quels que soient leurs revenus. Elle concerne les
logements occupés à titre de résidence principale (par le propriétaire lui-même ou par un locataire) construite
depuis au moins 15 ans en métropole (2 en outre-mer) ou depuis au moins 2 ans lors du remplacement d'une
chaudière au fioul. Ce dispositif est aussi accessible aux copropriétés pour les travaux dans les parties communes.
Il permet de financer les travaux d?isolation, de chauffage, de ventilation ou d?audit énergétique d?une maison
individuelle ou d?un appartement en habitat collectif. Le montant de la prime est forfaitaire et est calculé en
fonction des revenus du foyer et de la nature des travaux d?économie d?énergie. À partir du 1er janvier 2024,
« MaPrimeRénov? » recentre ses aides sur les rénovations dites « d?ampleur » (rénovation globale améliorant d?au
moins deux classes le DPE) au détriment des aides sur les travaux « par geste » portant sur un seul type
d?amélioration. Néanmoins, compte tenu d?une forte baisse des demandes d?aides, les conditions pour bénéficier
des aides par geste sont assouplies à partir du 15 mai 2024. Les montants d?aide comptabilisés dans le CSL
émanent de la comptabilité nationale et figurent au compte de résultat (colonne compte financier) du rapport annuel
de performance (RAP) du programme 135.
La loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, a institué le nouveau programme
national de renouvellement urbain (NPNRU) pour la période 2014-2030. Pour la mise en oeuvre de ce programme,
la loi de finances pour 2018 a augmenté les moyens de l'Anru de 6 à 10 Md¤ dont 1 Md¤ provenant de subventions
de l'État, 7 Md¤ d?Action logement (convention État ? Action logement du 16 janvier 2018) et 2 Md¤ des bailleurs
sociaux.
La loi n° 2013-61 du 18 janvier 2013 relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au
renforcement des obligations de production de logement social permet d?appliquer une décote sur le prix de cession
du foncier public pour la construction de logements sociaux. Ainsi l?État, les collectivités territoriales et leurs
établissements publics peuvent céder des terrains de leur domaine privé à un prix inférieur à leur valeur vénale
lorsque ces terrains sont destinés à des programmes de construction de logements sociaux. La différence entre la
valeur vénale du bien et son prix de cession correspond au montant de la décote. La décote peut atteindre 100 %
de la valeur vénale du bien. Néanmoins, un décret du 27 décembre 2019 a instauré un plafonnement du taux de
décote si le bénéficiaire dispose de réserves foncières ou de biens susceptibles de pouvoir accueillir un programme
de logements sociaux d'une surface de plancher au moins égale à celle du programme prévu.
Le décret du 9 mai 2019 a, par ailleurs, autorisé la mise en oeuvre de la décote pour les opérations comportant
« majoritairement » ? et non plus « essentiellement » ? des logements sociaux.
Les subventions d?investissement sont retracées dans le tableau de financement des acquisitions de logements
et des travaux avec néanmoins un décalage temporel afin de coïncider avec la période d?enregistrement de
l?investissement, qui peut être différente de la période du versement effectif de ces aides.
Rapport du compte du logement 2024 - 67 ?
partie 5 : les aides au logement
LES AVANTAGES DE TAUX
Les avantages de taux résultent de crédits accordés à des taux inférieurs à ceux pratiqués sur le marché bancaire.
Ces prêts à taux bas visent en très grande majorité à stimuler l?investissement en logements des producteurs de
service de logement (bailleurs), notamment des bailleurs sociaux (qui bénéficient d?un financement sur les
ressources du livret A) et en résidences principales des ménages (PTZ). S?agissant plus particulièrement des
bailleurs sociaux, ces prêts aidés leur permettent de dresser des plans d?équilibre conduisant à des loyers bas.
Le principe de mesure de ces avantages consiste à comparer le coût d?un prêt aidé à celui d'un prêt aux mêmes
caractéristiques (durée, capital emprunté), mais contracté auprès d'un organisme de crédit classique, appelé prêt
de référence. Ce calcul ne tient pas compte, dans le cas des prêts à taux révisables, des changements de taux qui
peuvent intervenir pendant la durée du remboursement. Pour évaluer ces avantages de taux et les transformer en
équivalents-subventions, des taux de référence sont utilisés. Ils correspondent à l?Euribor 12 mois majoré de
1,5 point lissé sur 10 ans pour les emprunts des personnes morales (pour l'essentiel les bailleurs sociaux) et aux
taux effectifs au sens étroit pour les prêts aux ménages. Les avantages de taux sont enregistrés, dans le CSL, au
moment de l?investissement, comme les aides à l?investissement.
Créé en 1995, le prêt à taux zéro (PTZ) est accordé, sous conditions de ressources, à des ménages pour
financer une partie de l'acquisition de leur première résidence principale dans le neuf ou, à partir de 2005, dans
l?ancien. D?une durée maximale de 25 ans, il comporte une période de différé allant jusqu?à 15 ans, durant laquelle
les ménages ne paient aucune mensualité. Le montant du prêt est fonction du revenu fiscal de l'emprunteur et du
lieu où se situe son achat immobilier. En 2015, pour revitaliser plusieurs milliers de centres bourgs, le PTZ a été
étendu à certains territoires ruraux pour l?achat de logements anciens à réhabiliter (6 000 communes), puis
finalement à l?ensemble de la zone C l?année suivante. En 2016, les plafonds de ressources du PTZ ont été
rehaussés et la quotité du PTZ fixée à 40 % sur l?ensemble du territoire (contre 26 % en zones A et B1, 21 % en
zone B2 et 18 % en zone C en 2015). La loi de finances pour 2018 a recentré le PTZ sur les zones A, A bis et B1
pour l'achat d'un logement neuf et sur les zones B2 et C pour l'achat d'un logement ancien à rénover. Sur ces deux
dernières zones, le PTZ neuf a toutefois été conservé, mais avec une quotité de prêt réduite de moitié (20 % au
lieu de 40 %). À partir de 2020, l?octroi du prêt dans l?ancien est soumis au respect d?un critère de performance
énergétique minimale après travaux. La loi de finances pour 2024 prolonge le dispositif jusqu?au 31 décembre 2027
et le fait évoluer avec notamment : une limitation dans le neuf aux seuls logements collectifs en zone dite
« tendue », des plafonds de ressources relevés, permettant potentiellement à 6 millions de foyers supplémentaires
d?en bénéficier, et une quotité de prêt finançable passée de 40 à 50 % pour les emprunteurs les plus modestes. La
loi de finances pour 2025 élargit le PTZ, à partir du 1er avril 2025, à tous les logements neufs (collectifs ou
individuels) sur l?ensemble du territoire français (quelle que soit la zone) jusqu?au 31 décembre 2027. Par ailleurs,
le cumul du prêt est désormais autorisé avec « MaPrimeRénov? » pour financer une rénovation d?ampleur.
La loi de finances pour 2009 a instauré un éco-prêt à taux zéro pour les travaux d'amélioration de la performance
énergétique des logements anciens utilisés comme résidence principale (éco-PTZ). Ce prêt s'adresse à tout
propriétaire d'un logement antérieur à 1990, occupant ou bailleur, sans condition de ressources, effectuant un
bouquet de travaux éligibles. Il est plafonné à 30 000 euros, pour une durée de remboursement fixée à 10 ans, qui
peut être portée à 15 ans pour certains travaux. La loi de finances pour 2017 permet le cumul de l?éco-PTZ avec le
crédit d?impôt pour la transition énergétique (CITE) pour les offres d?avance émises à compter du 1er mars 2016.
La loi de finances pour 2019 a modifié les conditions d'application de l?éco-PTZ en deux étapes :
? au 1er mars 2019 : suppression de la condition de bouquet de travaux ;
? au 1er juillet 2019 : extension à tous les logements achevés depuis plus de 2 ans et aux travaux d?isolation
des planchers bas, uniformisation de la durée d?emprunt à 15 ans pour tous les éco-prêts, cumul entre un
premier éco-PTZ et un éco-prêt complémentaire dans un délai porté à 5 ans.
La loi de finances pour 2022 ouvre la possibilité de cumuler l?éco-PTZ avec « MaPrimeRénov? » afin de couvrir
le reste à charge lors de la réalisation de travaux de rénovation énergétique financés par ce dispositif. Par ailleurs,
le cumul du prêt à taux zéro est désormais autorisé avec « MaPrimeRénov? » pour financer une rénovation
d?ampleur.
La loi de finances pour 2024 prolonge l?éco-PTZ jusqu?au 31 décembre 2027 et relève son plafond de 30 000 ¤
à 50 000 ¤ lorsqu?il est couplé à « MaPrimeRénov? ». À compter du 1er juillet 2025, les travaux éligibles à l?éco-PTZ
doivent être réalisés en respectant les mêmes exigences que ceux financés par « MaPrimeRénov? ». Par ailleurs,
pour bénéficier de l?éco-PTZ « rénovation globale », un audit doit obligatoirement démontrer que les travaux
proposés permettent un gain d?au moins 2 classes énergétiques sur le diagnostic de performance énergétique.
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2018/12/28/CPAX1823550L/jo/article_184
? 68 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
Les avantages de taux au titre des PTZ et éco-PTZ sont enregistrés dans le CSL à la date de mise en force du
prêt, c?est à dire à la date du premier versement de fonds. La méthode de calcul de l?avantage de taux au titre des
PTZ diffère de celles décrites plus haut (voir paragraphe 2 du point 4). En effet, elle consiste, à partir des données
mis à disposition par la Société de gestion des financements et de la garantie de l?accession sociale à la propriété
(SGFGAS), à sommer les montants des crédits d?impôt sur les sociétés dont bénéficient les établissements de
crédits qui octroient des PTZ. Le montant du crédit d'impôt est égal à l'écart entre la somme actualisée des
mensualités dues au titre du PTZ et la somme actualisée des montants perçus au titre d'un prêt de mêmes montant
et durée de remboursement, consenti à des conditions normales de taux à la date d'émission de l'offre de PTZ
(art. 244 quater V et art. 49 septies ZZH du CGI).
LES AVANTAGES FISCAUX
Les avantages fiscaux résultent de dispositions fiscales plus favorables que le droit commun. Ils ne sont pas tous
considérés comme des versements par le cadre central de comptabilité nationale qui les traite en partie comme
une diminution de recettes fiscales (opérations D2 et D5). Afin de rendre compte de l?ensemble des avantages
conférés aux occupants et aux bailleurs, le CSL retrace ces avantages comme s?ils étaient une dépense publique
(ou dépense fiscale en termes budgétaires). Les avantages fiscaux sont essentiellement des mesures visant à
favoriser l?investissement en logement ; ils concernent donc avant tout les producteurs de service de logement :
Le crédit d?impôt pour la transition énergétique (CITE), instauré en septembre 1999 pour certains gros
équipements de l?habitation principale, a vu son champ d?application élargi à des équipements de production
d?énergie utilisant une source d?énergie renouvelable, aux matériaux d?isolation thermique et d?appareils de
régulation de chauffage. Alors que la loi de finances pour 2006 avait relevé le taux pour certains des équipements,
celles de 2009 à 2012 ont modifié la liste ou les caractéristiques des équipements et matériaux éligibles et modifié
les taux de crédit d?impôt, lesquels étaient modulés pour certains équipements en fonction de la réalisation d?un
« bouquet » de travaux. Cette dernière condition a été supprimée par la loi de finances pour 2015 qui a porté le
taux du CITE à 30 % pour toutes les dépenses éligibles depuis le 1er septembre 2014. Le taux de 30 % a été
ramené à 15 % courant 2017 pour les fenêtres. La loi de finances pour 2019 a prorogé le CITE jusqu?au
31 décembre 2019 et a porté son taux à 50 % pour la dépose de cuve à fioul pour les ménages modestes. En 2020,
le CITE est progressivement remplacé par le dispositif « MaPrimeRénov? » (fusion du CITE et des aides de l?Anah
« Habiter mieux agilité ») tout d?abord à l?attention des ménages modestes, puis à celle des ménages à revenus
intermédiaires et supérieurs à partir du 1er octobre. Cette dernière catégorie de ménages peut toutefois encore
bénéficier du CITE au titre des dépenses effectuées en 2021 si elles ont fait l?objet d?un devis accepté et d?un
acompte versé avant le 31/12/2020.
Le crédit d'impôt pour dépenses d'équipements de l'habitation principale en faveur de l'aide aux personnes,
s?applique sur les dépenses, d?une part, d?installation ou de remplacement d?équipements spécialement conçus
pour les personnes âgées ou handicapées et, d?autre part, de travaux prescrits par un plan de prévention des
risques technologiques (PPRT). Le taux du crédit d?impôt est respectivement de 25 % et 40 %. La loi de finances
pour 2018 a étendu ce dispositif aux équipements permettant l'adaptation des logements à la perte d'autonomie ou
au handicap. La loi de finances pour 2024 l?a prorogé jusqu?à fin 2025.
Les mesures en faveur de l?investissement locatif dans le parc privé comprennent les déductions forfaitaires de
35 %, puis de 25 % sur le revenu des propriétés urbaines neuves affectées à usage d?habitation principale couplée
à une réduction d?impôt pour construction ou acquisition de logements neufs destinés à la location (dépenses
engagées jusqu?au 31 décembre 1997 ? dispositifs Méhaignerie, puis Quilès-Méhaignerie), le régime de
l'amortissement dit « Périssol » (acquisitions réalisées jusqu'au 31 août 1999), la déduction dégressive sur les
revenus des logements neufs (amortissement accéléré ? régimes dits « Besson », « Robien » et « Borloo »), les
réductions d?impôt successives dites « Scellier », « Duflot » et « Pinel », la réduction d?impôt sur le revenu au titre
des investissements locatifs réalisés dans le secteur de la location meublée non professionnelle, la réduction
d?impôt au titre des investissements réalisés dans les DROM par des personnes physiques et au titre
des investissements locatifs dans les résidences de tourisme en zone rurale, et les déductions spécifiques
applicables sur les revenus des logements anciens (régimes dits « Besson ancien » et « Borloo ancien »).
La loi de finances pour 2015 a aménagé la réduction d?impôt sur le revenu en faveur de l?investissement locatif
intermédiaire réalisé par des personnes physiques dit « dispositif Pinel » : le taux de la réduction d?impôt varie en
fonction de la durée d?investissement entre 12 % pour un engagement de 6 ans et 21 % pour un engagement de
12 ans (en outre-mer respectivement 23 % et 32 %). Les investisseurs ont la possibilité de louer leurs logements à
Rapport du compte du logement 2024 - 69 ?
partie 5 : les aides au logement
leurs ascendants ou descendants. Le dispositif est réservé aux logements construits dans des zones A, A bis et
B1. L'article 168 de la loi de finances pour 2021 a modifié le dispositif à compter du 1er janvier 2023.
Ainsi, en 2023 et 2024, le dispositif est accessible sous deux formes, aux conditions fiscales différentes :
? le Pinel classique avec des taux de réduction d?impôt dégressifs (exemple avec un engagement pour
6 ans, le taux passera à 10,5 % en 2023 et à 9 % en 2024) ;
? le Pinel + : maintien des taux antérieurs, dans certains quartiers ou sur critères énergétiques et de qualité.
Le dispositif Pinel a pris fin le 31 décembre 2024.
Le dispositif d?incitation fiscale dit « Denormandie » vise les opérations réalisées entre le 1er janvier 2019 et le
31 décembre 2027 et a pour objectif d?inciter les investisseurs à acheter et améliorer des logements anciens dans
certaines villes (en déclin démographique, en cas de dégradation du parc de logements anciens ou de fuite des
activités commerciales en périphérie, etc.). Il s?agit d?une extension du « dispositif Pinel ».
La loi de finances rectificative pour 2016 a créé une nouvelle déduction des revenus fonciers en cas de
conventionnement avec l?Anah, dite « dispositif Louer abordable » ou « Cosse », en remplacement des dispositifs
dits « Besson ancien » et « Borloo ancien », applicable à compter de l?imposition des revenus 2017. Le propriétaire
bailleur, sous respect des conditions de loyers et de ressources des locataires, peut bénéficier d?une déduction des
revenus fonciers variant de 15 % à 85 % en fonction de la zone géographique, du niveau de loyer mis en place et
du mode de gestion du bien. La loi de finances pour 2022 transforme, pour les conventions signées à partir du
1er mars 2022, le dispositif Cosse « Louer abordable » en réduction d?impôt, appelée « Loc'Avantages ». Ce
nouveau dispositif est prorogé jusqu?au 31 décembre 2027 par la loi de finance 2025.
Le dispositif de crédit d'impôt aux organismes de logement social qui acquièrent ou construisent des logements
sociaux dans les DROM (art. 244 quater X du Code général des impôts) est une des principales aides en faveur
du logement en outre-mer.
Le régime de taux de TVA réduite pour les opérations d?investissement locatif social est entré en vigueur fin
1996 (en métropole) et s?est substitué aux anciens dispositifs d?aides à l?investissement pour le secteur locatif social
(suppression de la subvention pour les PLA ordinaires). Le taux réduit est fixé à 5,5 %. La loi de finances pour 2018
a relevé le taux de TVA sur les livraisons de logements locatifs sociaux à 10 % à compter du 1er janvier 2018.
Demeurent toutefois au taux à 5,5 %, les livraisons dans les secteurs de l'accession sociale à la propriété
(QPV - PSLA), de l'hébergement temporaire et d'urgence et de l'accueil des personnes âgées et handicapées. La
loi de finances pour 2020 redescend le taux de TVA de 10 % à 5,5 % pour les logements locatifs sociaux financés
par un PLAI ou par un PLUS relevant de la politique de renouvellement urbain, pour les opérations d?acquisition-
amélioration financées par un PLAI ou un PLUS et les opérations réalisées en structures d?hébergement temporaire
ou d?urgence. Cette baisse de taux s?applique aux constructions achevées à compter du 1er décembre 2019. La loi
de finances pour 2022 a étendu le taux à 5,5 % aux travaux consistant, d?une part, à la transformation en logements
locatifs sociaux de locaux à usage autre que d'habitation financés par un PLS et, d?autre part, à ceux financés par
un PLAI, un PLUS ou un PLS dans le cas où ces travaux ont rendu l?immeuble à l?état neuf.
Par ailleurs, le taux de TVA réduit pour les travaux réalisés dans le logement bénéficie également aux
occupants, au titre des « petits travaux », qui sont de la consommation des ménages, contrairement aux « gros
travaux » qui sont considérés comme de l?investissement.
L?exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) de longue durée bénéficie depuis 2004 aux
logements locatifs sociaux. Fixée à 15 ans en règle générale, la durée de l'exonération est prolongée de 10 ans
lorsque, pour le financement de ces opérations, la décision d?octroi du prêt ou de la subvention a été prise au plus
tard le 31 décembre 2018. La loi de finances pour 2018 reporte la date limite d?intervention de cette décision au
31 décembre 2022, puis celle pour 2023 au 31 décembre 2026.
Les logements locatifs sociaux bénéficient également de deux dégrèvements de taxe foncière sur les propriétés
bâties. Ils concernent les dépenses d'accessibilité et d'adaptation des logements aux personnes handicapées et
les travaux conduisant à des économies d'énergie.
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000042753764
? 70 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LA NOTION DE CONTRIBUTEUR
La notion de contributeur vise à permettre une ventilation des aides, telles qu?elles sont mesurées dans le CSL, en
fonction d?un financeur initial. En effet, les aides au logement sont mesurées, dans le CSL, au moment du
versement aux bénéficiaires finaux. De ce fait, elles le sont généralement dans les comptes des verseurs finaux et
leur montant n?intègre pas les frais liés à la distribution des aides (frais de dossiers des prêts, gestion administrative
dans le cas des allocations logement?) qui peuvent être importants. Pour autant, les verseurs finaux de ces aides
peuvent être, dans certains cas, de simples intermédiaires opérationnels, agissant pour le compte d?un financeur
initial : c?est par exemple le cas des agences qui agissent pour le compte de l?État ou de collectivités locales et dont
elles sont, au moins en partie, dépendantes pour leurs ressources. La notion de contributeur repose sur la
connaissance des verseurs des différentes aides recensées, mais également, lorsque les verseurs sont considérés
comme des intermédiaires, sur la connaissance des ressources des verseurs finaux, qui permettent de prendre en
compte les transferts entre agents en amont du versement.
Ainsi, pour les aides versées par l?Anah et l?Anru, le CSL considère que ces agences ne sont pas des
contributeurs. Les montants des aides que ces opérateurs versent sur une année (et qui sont la mesure des aides
dans le CSL) sont donc ventilées, par contributeur, en fonction des ressources annuelles de ces établissements.
Pour les aides versées par l?Anah, les principales contributions viennent, ces dernières années, de l?État et des
entreprises, via les recettes issues de la mise aux enchères des « quotas carbone ». Pour celles versées par l?Anru,
les contributions proviennent principalement d?Action logement et des bailleurs sociaux via la caisse de garantie du
logement locatif social (CGLLS). Cette dernière, créée en décembre 2000 par la loi SRU, est un établissement
public à caractère administratif et une société de financement chargée, d?une part, de garantir les prêts réglementés
accordés par la CDC aux bailleurs sociaux, en l?absence d?une garantie des collectivités territoriales et, d?autre part,
de prévenir les difficultés financières des bailleurs sociaux et d?aider au rétablissement de leur équilibre. Elle est
financée par des cotisations des OHLM et SEM.
De même, les ménages sont les contributeurs des avantages de taux sur les prêts au logement locatif social.
En effet, ces prêts, octroyés par la CDC, sont financés par les dépôts des ménages sur leur livret A.
Les contributions au FNAP (voir point 3 - Les subventions d?investissement) proviennent de la CGLLS, d?Action
logement, de l?État et des taxes affectées issues des prélèvements au titre de la loi SRU (prélèvements sur les
communes déficitaires en logement sociaux et majoration de ces prélèvements pour celles qui n'ont pas atteint
leurs objectifs de construction de logements sociaux).
Le financement des prestations sociales (APL, ALS, primes de déménagement et depuis 2016, l'AFL), a été
transféré au fonds national d'aide au logement (FNAL), dont le financement est principalement réparti entre l'État
et les cotisations employeurs.
Rapport du compte du logement 2024 - 71 ?
partie 6 : les prélèvements
partie 6
partie 6
Les prélèvements
? Les prélèvements fiscaux relatifs au logement sont générés par
l?occupation, la détention, la location, la construction, l?acquisition ou
la cession de logements.
En 2024, ces prélèvements s?élèvent à 99,2 milliards d?euros (Md¤),
soit 7,9 % de l?ensemble des prélèvements obligatoires. Près de
trois quarts de ces prélèvements sont constitués de la taxe sur la
valeur ajoutée sur les investissements en logement ou sur les
charges liées à leur occupation (29,4 Md¤), de la taxe foncière sur
les propriétés bâties (30,5 Md¤) et des droits de mutations à titre
onéreux (11,2 Md¤).
>
>
? 72 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 6 : les prélèvements
LES PRÉLÈVEMENTS RELATIFS AU LOGEMENT
En 2024, les prélèvements fiscaux relatifs au logement8 sont estimés à 99,2 milliards d?euros (Md¤) ? (figure 6.1).
Ils sont en hausse de 2,8 %, après deux années de repli (- 1,9 %, après - 0,6 %).
Le rebond observé en 2024 s?explique notamment par celui du montant des prélèvements sur la consommation
de service de logement (+ 17,4 %, après - 0,2 % et - 14,2 %). En particulier, le montant de taxes sur l?énergie est
multiplié par deux par rapport à 2023 (5,3 Md¤, contre 2,7 Md¤) avec la fin progressive du « bouclier tarifaire »
(remontée progressive du montant de l?accise sur l?électricité et doublement de celle sur le gaz). La mise en place
de ce dispositif avait entrainé une division par trois des montants collectés entre 2021 et 2023. Par ailleurs, les
montants prélevés de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) continuent de progresser (+ 8,1 %, après + 6,2 %)
notamment ceux sur l?énergie (+ 12,5 %, après + 7,3 %).
La progression des prélèvements sur les producteurs de service de logement (+ 6,8 %, après + 8,7 %) contribue
également à la forte hausse des prélèvements relatifs au logement. Ils en représentent la part la plus importante
(45,7 %) avec un montant de 45,3 Md¤ en 2024. Leur hausse est en grande partie liée à celle des montants de
taxe foncière sur les propriétés bâties (+ 7,2 %, après + 11,7 %) qui atteignent 30,5 Md¤, contre 20,2 Md¤ 10 ans
auparavant.
Figure 6.1 : montants des prélèvements fiscaux relatifs au logement
Évolutions (en %) Montant
2024
(millions
d'euros)
Structure 2024
(en %)
2022/
2021
2023/
2022
2024/
2023
Prélèvements sur la consommation associée au service de logement - 14,2 - 0,2 17,4 25 813 26,0
TVA (énergie, charges) 1,1 6,2 8,1 15 071 15,2
Autres taxes sur les produits (taxes sur l?énergie et les contrats d?assurance) - 38,7 - 29,9 64,0 7 019 7,1
Taxe d?habitation sur les résidences secondaires 2,7 34,5 - 1,2 3 723 3,8
Prélèvements sur les producteurs de service de logement 4,8 8,7 6,8 45 315 45,7
Impositions sur les revenus immobiliers* 0,6 0,9 3,2 8 895 9,0
Impôt sur la fortune immobilière 11,9 0,0 16,4 2 644 2,7
Taxe foncière sur les propriétés bâties 5,7 11,7 7,2 30 490 30,7
Taxes sur les charges 3,8 4,5 4,0 2 860 2,9
Taxes sur les logements vacants et d'habitation sur les logements vacants 22,9 129,3 16,1 426 0,4
Prélèvements sur l'investissement en logement 2,3 - 3,5 - 9,6 15 084 15,2
Taxes d'urbanisme - 8,7 11,2 - 37,3 786 0,8
TVA sur terrains (non récupérée) - 2,2 - 7,2 - 14,9 962 1,0
TVA sur logements neufs - 0,7 - 6,7 - 12,1 6 283 6,3
TVA sur dépenses d'amélioration et gros entretien 11,5 6,2 2,3 5 659 5,7
TVA sur frais d?agence et frais de notaire 1,6 - 22,1 - 14,4 1 393 1,4
Prélèvements sur les mutations 4,3 - 22,8 - 15,7 13 001 13,1
DMTO bruts 2,4 - 22,8 - 13,4 11 235 11,3
Contribution de sécurité immobilière 2,4 - 22,8 - 13,4 239 0,2
Impôt, prélèvements sociaux et taxes sur les plus-values immobilières 17,7 - 22,7 - 29,6 1 526 1,5
Ensemble des prélèvements - 0,6 - 1,9 2,8 99 212 100,0
* CRL, IR, IS, CSG, CRDS, prélèvements sociaux, prélèvements sur les profits immobiliers des personnes domiciliées hors de
France.
Source : CSL 2024
8 Des prélèvements sociaux sont également pris en compte dans le chiffrage (prélèvements sociaux sur les plus-values
immobilières). À l?inverse, certains prélèvements sont actuellement absents compte tenu de difficultés d?estimation, dont
notamment les droits de mutation à titre gratuit (voir concepts et méthodes).
Rapport du compte du logement 2024 - 73 ?
partie 6 : les prélèvements
En revanche, les prélèvements sur les mutations continuent de diminuer (- 15,7 %, après - 22,8 %, soit
- 7,0 Md¤ en deux ans) en raison de la poursuite en 2024 du recul du nombre de transactions immobilières. Les
droits de mutation à titre onéreux (DMTO) baissent de 1,7 Md¤, après un repli de 3,8 Md¤ en 2023, et descendent
à 11,2 Md¤, soit leur niveau le plus bas depuis 2016. L?imposition des plus-values immobilières diminue de 0,6 Md¤,
comme en 2023, et s?établit à 1,5 Md¤. Cette diminution s?explique à la fois par la baisse des prix et du nombre de
transactions. Les prélèvements sur les mutations totalisent ainsi 13,0 Md¤ en 2024.
Les prélèvements sur l?investissement se replient davantage qu?en 2023 (- 1,6 Md¤, après - 0,6 Md¤), là encore
en lien avec la dégradation du marché immobilier. C?est le cas en particulier des montants de TVA sur les logements
neufs (- 12,1 %, soit - 0,9 Md¤) et de taxes d?urbanisme (- 37,3 %, soit ? 0,5 Md¤). Ces prélèvements représentent
15,1 Md¤ en 2024.
Figure 6.2 : montants des prélèvements relatifs au logement
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Sur longue période, les prélèvements liés au logement ont suivi jusqu?en 2014 une évolution proche de celle de
l'ensemble des prélèvements obligatoires (hors impôt sur la fortune immobilière et taxe d'habitation sur les
résidences secondaires par manque de profondeur historique de ces séries). De 2014 à 2021, l?évolution des
prélèvements relatifs au logement a été plus dynamique, puis ils ont reculé en 2022 et 2023 alors que l?ensemble
des prélèvements s?accroissait. En 2024 leur progression est quasiment identique à celle de la totalité des
prélèvements obligatoires. La part des prélèvements liés au logement dans le total des prélèvements obligatoires,
qui avait gagné 1,4 point entre 2014 et 2021, en passant de 7,1 % à 8,5 %, recule ainsi à 7,8 % en 2022 et 7,4 %
en 2023 et 2024 (figure 6.3).
Le total des prélèvements sur le logement (y compris impôt sur la fortune immobilière et taxe d'habitation sur
les résidences secondaires) représente, en 2024 comme en 2023, 7,9 % de l'ensemble des prélèvements
obligatoires, contre 8,9 % en 2021.
0
4
8
12
16
20
24
28
32
36
40
44
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Prélèvements sur la consommation associée au service de logement (hors THRS)
Prélèvements sur les producteurs de service de logement (hors IFI)
Prélèvements sur l'investissement en logement
Prélèvements sur les mutations
? 74 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 6 : les prélèvements
Figure 6.3 : évolution des prélèvements liés au logement
Base 100 en 1994 En %
Source : CSL 2024
RÉVISIONS DES INDICATEURS DES ANNÉES ANTÉRIEURES À 2024
Les montants totaux des prélèvements liés au logement sont revus légèrement à la baisse (- 0,2 Md¤) en 2022 et
2023. L?évolution entre 2021 et 2022 est de- 0,6 %, contre - 0,2 % selon le chiffrage précédent et celle entre 2022
et 2023 ne change pas (- 1,9 %) ? (figure 6.4).
Les prélèvements sur l?investissement en logement sont révisés de - 0,1 Md¤ par an en moyenne sur la période
2017-2023 (figure 6.5) compte tenu d?une révision des montants de TVA sur les dépenses d?amélioration et de gros
travaux.
Les prélèvements sur la consommation associée au service de logement sont légèrement revus à la baisse en
2022 et 2023 (- 0,06 Md¤ par an en moyenne) et à la hausse de 2017 à 2021 (+ 0,2 Md¤ par an en moyenne) du
fait des révisions de montants de TVA sur l?énergie dans les agrégats de la comptabilité nationale.
Figure 6.4 : révision de l?évolution des
prélèvements liés au logement
En %
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
Figure 6.5 : contribution des différentes
composantes à la révision des prélèvements liés
au logement
En milliards d'euros
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
5,5
6,0
6,5
7,0
7,5
8,0
8,5
9,0
100
120
140
160
180
200
220
240
260
280
300
320
340
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Prélèvements obligatoires (PO) Prélèvements logement (hors IFI et THRS)
Prélèvements logement (hors IFI et THRS) rapportés aux PO en %
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Prélèvements CSL2023 Prélèvements CSL2024
-0,2
-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Prélèvements sur la consommation associée au service de logement
Prélèvements sur les producteurs de service de logement
Prélèvements sur l'investissement en logement
Prélèvements sur les mutations
Rapport du compte du logement 2024 - 75 ?
partie 6 : les prélèvements
Concepts et méthodes
Prélèvements liés à la consommation associée au service de logement
Depuis l?abrogation du droit de bail, les loyers payés par les locataires ne font l?objet d?aucune taxe à la
consommation, étant exonérés de la TVA. Les taxes retenues dans le compte satellite du logement concernent les
autres consommations associées au service de logement (énergie, travaux, charges de copropriété récupérables,
etc.) : TVA et autres taxes pesant sur ces consommations (taxes sur l?énergie, sur les contrats d?assurance, etc.).
Prélèvements liés à la production de service de logement
Les taxes pesant sur la production de service de logement sont :
? les impositions grevant les revenus tirés de la location immobilière : imposition des revenus fonciers au
titre de l?impôt sur le revenu pour les ménages bailleurs, impôt sur les sociétés pour les bailleurs personnes
morales, ainsi que la CSG, la CRDS et les prélèvements sociaux (soit un taux global de 15,5 %, puis de
17,2 % à compter du 1er janvier 2018) ;
? la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) ;
? la taxe sur les logements vacants et la taxe d?habitation sur les logements vacants ;
? les taxes pesant sur les consommations intermédiaires permettant la production de ce service telles que
la TVA sur les charges des producteurs et des taxes spécifiques sur certains produits (énergie, contrats
d?assurances).
Prélèvements liés à l?investissement en logement
Cette rubrique comprend les taxes d?urbanisme dues au moment de la construction de logements : la loi de finances
rectificative pour 2010 a créé la taxe d?aménagement qui remplace, depuis le 1er mars 2012, l?ensemble des taxes
et certaines participations d?urbanisme existantes (notamment la taxe locale d?équipement). Est aussi inclus
l?ensemble des impositions à la TVA pesant sur l?investissement en logement neuf (TVA sur les logements neufs
eux-mêmes, sur les terrains à bâtir et sur les frais liés à ces investissements) ainsi que celle pesant sur les gros
travaux d?entretien-amélioration.
Prélèvements liés aux mutations
La loi de finances pour 2014 a octroyé aux départements la faculté de relever les taux des droits de mutation à titre
onéreux (DMTO) de 3,80 % à 4,50 % pour les mutations réalisées depuis le 1er mars 2014. Au 1er juin 2022, seuls
trois départements conservent le taux de 3,80 % : l'Indre, le Morbihan et Mayotte. Depuis le 1er janvier 2013, le
salaire du conservateur des hypothèques a été remplacé par la contribution de sécurité immobilière. Ces
prélèvements sont acquittés par l?acquéreur.
En revanche, les vendeurs acquittent l?impôt sur le revenu ainsi que les contributions sociales (17,2 % depuis
le 1er janvier 2018) sur les plus-values immobilières qu?ils réalisent à la cession du bien (les plus-values réalisées
lors de la cession des résidences principales sont exonérées).
Enregistrement des prélèvements
Les prélèvements sont retracés nets des avantages fiscaux. Par exemple, l?imposition des revenus fonciers au titre
de l?impôt sur le revenu pour les ménages bailleurs est net des avantages fiscaux liés aux dispositifs
d?investissement locatif (« Besson », « Borloo », « Scellier », « Pinel », etc.). De même, la TFPB est nette des
exonérations pour les logements neufs ou pour les logements sociaux mis en place depuis 1973 dans le cadre des
dispositifs de financement de l?investissement.
Prélèvements qui ne sont pas pris en compte
La taxe d?habitation sur les résidences principales, entièrement supprimée en 2023, n?est pas retenue dans le
compte du logement. Dans la Comptabilité nationale, cette taxe est, en effet, considérée comme un impôt sur le
revenu et est comptabilisée dans la catégorie des autres impôts sur le revenu. En revanche, la taxe d?habitation
sur les résidences secondaires, qui est maintenue au-delà de 2023, peut être considérée comme un prélèvement
sur le logement dans la mesure où elle dépend essentiellement de la valeur locative cadastrale de l'habitation, et
non des revenus. Les communes localisées en zone tendue peuvent appliquer une majoration.
? 76 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 6 : les prélèvements
D?autres prélèvements sont actuellement absents du chiffrage, compte tenu de difficultés d?estimation. Il s?agit
notamment des droits de mutation à titre gratuit et, avant 2018, des montants relatifs à la partie immobilière de
l?impôt de solidarité sur la fortune du fait de la difficulté à estimer ces montants.
Les taxes de balayage et d?enlèvement des ordures ménagères sont considérées dans le cadre central de la
comptabilité nationale, depuis le rebasage en base 95, comme des prestations de service, et non plus comme des
impôts et taxes, elles sont comptabilisées dans les dépenses courantes de logement. Elles étaient auparavant
comptées dans les prélèvements liés à la consommation de service de logement.
Rapport du compte du logement 2024 ? 77 ?
Dépôt légal : novembre 2025 ISSN : 2557-8138 (en ligne)
© SDES ? Reproduction partielle autorisée sous réserve de la mention de la source et de l?auteur.
Rapport
du compte du
logement 2024
Commissariat général au développement durable
Service des données et études statistiques
Sous-direction des statistiques du logement et de la construction
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Dans un contexte de net ralentissement des prix et de
conditions de financement difficiles au premier semestre
2024, la dépense de l?ensemble des agents économiques
dans le domaine du logement progresse de 1,6 % en 2024,
pour s?établir à 618,9 milliards d?euros. Cette hausse est
portée par la progression en valeur des dépenses
courantes (+ 4,6 %) tandis que l?investissement en
logement recule de 6,6 %.
L?activité immobilière, qui s?élève à 337,7 milliards d?euros,
connaît une forte baisse de 10,5 %, liée à la contraction
des acquisitions dans l?ancien et au recul de
l?investissement en logements neufs.
Les aides au logement, versements et réductions de
dépenses, représentent près 43,1 milliards d?euros. Elles
diminuent de 1,1 %, en raison de la baisse des prestations
sociales, particulièrement liées au chèque énergie, et au
recul des aides liées au dispositif « MaPrimeRénov? ». En
revanche, les avantages de taux sont en nette hausse,
conséquence de la remontée des taux de marché.
mailto:diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
Avant-propos
Sommaire
Synthèse et données clés
Le compte satellitedu logement
Contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
Le parc de logements
Les dépenses courantes
L?activité immobilière
Les aides au logement
Les prélèvements
(ATTENTION: OPTION sus de production.
La formation brute de capital fixe (FBCF) en logement correspond à la somme de quatre éléments : la
construction et l?acquisition de logements neufs (hors terrains) ; les travaux d?amélioration et de gros entretiens
effectués par les agents économiques au cours de l?année ; les opérations d?acquisition de logements existants
(hors terrains) nettes des cessions ; les frais liés à ces opérations (droits d'enregistrement, taxe de publicité
foncière, frais de notaires).
Pour le solde d'acquisition de logements existant, l'essentiel des transactions dans l?ancien se compense entre
acquisitions et cessions. Toutefois, les cessions de logements auprès de marchands de biens et la valeur des
locaux transformés pour un usage autre que celui d'habitation (bureaux, commerce, etc.) ne sont pas comptées,
car n'entrant pas dans le champ d'étude du compte. De cette manière, le solde des opérations sur les logements
existants n'est pas nul et constitue une composante de la FBCF. Par ailleurs, les terrains, qui sont des actifs non
reproductibles, ne peuvent constituer de la formation de capital fixe.
Les travaux d?entretien-amélioration recouvrent une gamme très diverse de prestations (réfection de toiture,
ravalement, installation d?un système de chauffage, rénovation énergétique, etc.). Ils sont classés en
investissements dans la mesure où ils accroissent la valeur du logement existant ou prolongent sa durée de vie.
Les fonds propres correspondent à l?apport personnel lors d?opérations à crédit ou à l?intégralité du financement
lors d?opérations au comptant.
LA PRODUCTION DE LOGEMENTS
Production en équivalent logement/surface : la production de logements est estimée en quantités physiques à partir
des informations sur le début et la fin des chantiers enregistrées dans la base Sitadel. La construction d'un logement
peut s?étendre sur plusieurs années civiles, alors que le compte satellite cherche à évaluer une production annuelle.
Il convient alors de répartir le nombre de logements produits (respectivement, la surface produite) par année de
construction, au prorata de l?avancement des travaux. Ainsi, la construction d'une maison individuelle dont le
chantier a commencé au 1er janvier de l?année 2023 et s?est terminé le 1er juillet de l?année 2024 donne lieu à une
production à hauteur de deux tiers de logement en 2023 et d?un tiers de logement en 2024, en faisant l?hypothèse
que l?avancement des travaux est linéaire.
La méthode de calcul, qui se fonde sur les dates réelles des événements, et non sur leurs dates de prise en
compte dans le système d?information, est simple dès lors que le début et la fin des chantiers sont connus. Or,
toutes les informations n'étant pas disponibles au moment de l?estimation, des hypothèses doivent être formulées
sur le déroulement des chantiers durant la période récente. Ces hypothèses se fondent sur les observations
passées (taux d?annulation des projets, délais de mise en chantier et durées des travaux) et sur les informations
conjoncturelles dans le secteur de la construction.
La production de logement neuf peut être comptabilisée en quantités (en équivalent logement ou en équivalent
surface) ou en volume. La production de logement neuf en volume prend en compte les effets qualité grâce à des
informations sur le prix de revient des logements neufs (au logement ou au m²). Ceux-ci permettent de différencier
le prix de revient entre un mètre carré dans le collectif et un mètre carré dans l?individuel.
La définition de la production en équivalent logement/surface explique que les chiffres diffèrent du nombre de
logements terminés pendant une année donnée.
? 52 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 4 : l?activité immobilière
ESTIMATION DES LOGEMENTS TERMINÉS
L?évaluation du nombre de logements terminés repose sur une estimation statistique. Compte tenu des délais de
remontée de l?information sur les permis de construire dans la base Sitadel, la date réelle d?achèvement des travaux
n?est connue qu?avec retard et doit donc être estimée pour une part des permis de construire.
La non-réponse des chantiers ouverts jusqu?en 2018 est corrigée en appliquant aux permis concernés les délais
observés pour des permis présentant les mêmes caractéristiques (année d?ouverture du chantier, de type individuel
ou collectif) dont l?information d?achèvement est connue. Pour les chantiers ouverts après 2018, les délais observés
ne reflètent pas encore bien la réalité, et l?estimation des dates d?achèvement inconnues s?appuie sur la distribution
des délais observés pour les chantiers ouverts entre 2010 et 2018.
Compte tenu de la spécificité des années relatives et consécutives à la crise sanitaire, l?estimation du volume
global de logements terminés depuis 2020 tient compte de la diminution de l?activité en s?appuyant sur l?évolution
de l?indice de production de béton prêt à l?emploi produit par l?Insee, tandis que les décompositions de ce volume
reprennent les structures données par les estimations produites à partir de Sitadel.
ÉVALUATION DE L?INVESTISSEMENT ET DE LA FBCF EN LOGEMENTS NEUFS À PARTIR DE LA
PRODUCTION
En comptabilité nationale, la FBCF est enregistrée au moment du transfert de propriété. Lorsque les logements
sont produits pour compte propre et lorsqu?ils font l?objet d?un contrat de vente à l?avance (vente en l?état futur
d?achèvement), ils sont enregistrés en FBCF de l?acquéreur au prorata de l?avancement des travaux.
L?enregistrement des investissements suit le même principe. Ainsi, dans le CSL, la mesure de l?investissement et
de la FBCF en logements neufs découle de celle de la production en équivalent surface, ce qui assure une
cohérence intrinsèque entre ces deux mesures :
(1) La production de logements neufs (en équivalent surface) est estimée sur la base de l?avancement des
travaux, pour chaque segment.
(2) Les variations de stocks promoteurs sont estimées pour chaque segment, à partir de l?enquête sur la
commercialisation des logements neufs (ECLN) et de l?avancement des travaux. Dans le compte du
logement, les promoteurs ne sont pas considérés comme une filière d?investisseurs. Dans le cas d?un
logement construit par un promoteur et ayant déjà trouvé un acquéreur, cette production est prise en
compte dans la filière d?investisseurs correspondante à l?acquéreur. Dans le cas contraire, sa production
est comptabilisée en variation de stocks utilisateurs.
(3) L?évolution en prix de l?investissement est donnée par celle de l?indice des prix des logements neufs (IPLN).
Les évolutions en volume et en prix permettent d?obtenir l?évolution en valeur.
(4) Le montant en valeur de l?investissement est calculé par application d?évolutions successives à un niveau
de base, évalué pour l?année 2021 à partir de données concernant les prix (ECLN, EPTB) en complément
de celles portant sur les volumes.
(5) La FBCF en logements neufs est déterminée, à partir du montant d?investissement correspondant, par
déduction de la fraction d?investissement estimée des terrains d?assise des logements neufs.
DISPOSITIFS DE FINANCEMENT DES BAILLEURS SOCIAUX
Les prêts sont la composante principale du financement de l?investissement en logements sociaux. Ces prêts de
très long terme (40 ans, voire 50 ans pour la partie du prêt finançant la charge foncière et 80 ans dans les zones
tendues à compter de 2018) sont distribués majoritairement par la Caisse des dépôts (CDC) et financés sur les
fonds épargnés sur livret A, le livret de développement durable et solidaire (LDDS) et le livret d?épargne populaire
(LEP) centralisés auprès du Fonds d?épargne. Les taux de ces prêts sont variables et indexés sur la rémunération
du livret A, qui peut être revue deux fois par an, au 1er février et au 1er août (éventuellement au 1er mai ou au
1er novembre en cas de variation importante du taux). Fixé à 0,75 % le 1er août 2015, le taux du livret A a été
maintenu à ce taux jusqu'au 31 janvier 2020 (arrêté du 27 novembre 2017). À partir du 1er février 2020, ce taux
vaut 0,5 %. De nouvelles révisions ont eu lieu en 2022 en raison de la hausse de l?inflation, portant le taux à 1 %
au 1er février 2022, puis à 2 % au 1er août 2022. Le taux du livret A est maintenu à 3 % depuis le 1er février 2023.
Rapport du compte du logement 2024 - 53 ?
partie 4 : l?activité immobilière
Trois types de crédits sont regroupés dans le terme de prêt à la construction de logements locatifs sociaux :
? le PLUS (prêt locatif à usage social), mis en place en 1999, produit « standard » du logement social
dont le taux est égal à celui du livret A + 60 points de base ;
? le PLA-I (prêt locatif aidé d?intégration) pour des logements réservés aux ménages qui cumulent
difficultés financières et sociales (taux égal au livret A - 20 points de base) ;
? le PLS (prêt locatif social), en priorité pour des logements situés dans les zones où le marché locatif
est tendu (taux égal au livret A + 111 points de base).
Chacun de ces types de crédits dispose de conditions particulières associées, au sein d?un dispositif de
financement global, à des montants de subvention et à des aides fiscales particulières (TVA à taux réduit,
exonération de taxe foncière sur la propriété bâtie, etc.). De plus, ces prêts ont des contreparties différentes en
matière de loyer et de plafond de revenus à respecter.
S?ajoutent à ces crédits au logement locatif social :
? le PLI (prêt locatif intermédiaire) pour des logements dont les loyers se situent entre ceux des logements
locatifs sociaux et ceux du marché libre (taux égal au livret A + 140 points de base, soit 3,40 % au
1er août 2022) ;
? le prêt à l?amélioration (au taux égal à celui du PLUS) qui finance les travaux d?amélioration ou de
rénovation des logements sociaux ;
? l?éco-PLS (l?éco-prêt logement social) qui finance la rénovation énergétique du parc social à un taux
avantageux (taux du livret A - 75 points de base pour une durée inférieure ou égale à 15 ans) ;
? le PHBB (prêt de haut de bilan bonifié), financé par la CDC et Action logement, qui a pour objectif
d?accélérer les investissements et de créer un effet de levier sur tous les territoires (tendus et détendus).
La première génération de prêt (2016-2018), d?une enveloppe de 2 Md¤, est ouverte pour 25 % à la
production neuve et 75 % à la rénovation thermique du patrimoine existant. La seconde génération
(2018-2020), du même montant, est, à l?inverse, destinée à la production neuve. D?une durée de 30 à
40 ans, ces prêts bénéficient d?un différé d?amortissement total sur les 20 premières années à taux
zéro, puis sont remboursables annuellement par amortissements constants à un taux adossé au livret
A + 60 points de base pour les années restantes ;
? une enveloppe pluriannuelle de 8 Md¤ de prêts à taux fixes proposés par la CDC à partir de 2018 pour
réaménager la dette, soutenir la réhabilitation thermique et l'investissement dans les territoires.
CRÉDITS AUX LOGEMENTS
Crédits versés/crédits signés
Le suivi des crédits à l?habitat aux ménages s?appuie sur les résultats du modèle Sachem développé par
l?Observatoire de la production de crédits immobiliers jusqu?en 2009, puis sur les données mises à disposition par
la Banque de France. Le modèle Sachem est basé sur des durées de vie des encours et permet notamment de
déterminer des dates de versement des fonds liés aux crédits ainsi que des remboursements en capital. Les
résultats de ce modèle, pour une période donnée, diffèrent donc des crédits mesurés par la Banque de France qui
publie des statistiques en dates de mise en force (signature des crédits). Pour le neuf, cette différence de mesure
temporelle est particulièrement importante puisque les crédits versés correspondent à des tranches de financement
associées à un état d'avancement des travaux de construction. Ils sont donc plus à même d?être comparés à de la
formation brute de capital fixe (FBCF) ou à de l?investissement, tels que mesurés dans le compte du logement à
partir des permis de construire contenus dans Sitadel.
Les crédits versés sont distingués selon le segment (neuf, ancien, travaux, étant entendu qu?une certaine
perméabilité peut exister entre ces catégories, notamment entre ancien et travaux) et selon les types de crédits
(aidés et non-aidés).
À compter de 2021, les données de l?Observatoire du Financement Logement (OFL) sont mobilisées sur le
segment du neuf, en complément des autres sources de données afin d?estimer la structure de financement des
opérations portées par les ménages. La méthodologie pour le segment des logements anciens demeure inchangée.
? 54 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 4 : l?activité immobilière
Les données OFL renseignent sur les montants de crédits (aidés ou non) versés aux ménages (accédants)
ainsi que la part des fonds propres. L?investissement des ménages est déduit en retranchant à l?investissement
total en logements neufs, celui des bailleurs HLM et sociaux et celui des autres personnes morales, obtenu en
faisant vieillir une base 2019 estimée à partir de l?enquête logement 2020 compte tenu de la date d?acquisition du
logement. La différence entre l?investissement des ménages et les montants des crédits habitat est affecté à
l?investissement neuf uniquement sur fonds propres des ménages (non accédants).
Sur le dernier millésime, les données OFL ne sont pas disponibles. Les montants des crédits versés aux
ménages du millésime précédent sont estimés en appliquant l?évolution, mesurée par la Banque de France, des
crédits accordés par les banques pour le financement de l?acquisition de logements neufs. La structure de
financement des ménages accédants du millésime précédent est reconduite.
Crédits aidés/crédits non aidés
Les crédits considérés comme aidés sont : le prêt aidé pour l'accession à la propriété (PAP), le prêt à taux zéro
(PTZ) et l?Éco-PTZ qui ne concerne que les travaux.
Les crédits non aidés incluent : les crédits libres, les prêts d?épargne logement (qui, dans un contexte de taux
d?intérêt des crédits à l?habitat faible, ne représentent pas d?avantage de taux relativement aux crédits libres), les
Pass-foncier suspendus en 2012, les prêts conventionnés (prêt à l?accession sociale : PC-PAS).
Rapport du compte du logement 2024 - 55 ?
partie 5 : les aides au logement
partie 5
partie 5
Les aides au logement
? Les aides au logement correspondent à l'ensemble des
avantages financiers (versements et réductions de dépenses)
accordés aux consommateurs ou producteurs de service de
logement. Elles aident les premiers à se loger et les seconds à
investir dans la construction de logements neufs et dans
l'amélioration de la qualité des logements existants.
Essentiellement financées par les pouvoirs publics (État et
collectivités territoriales) et les entreprises, ces aides représentent
43,1 milliards d'euros en 2024.
? Les aides au logement correspondent à l'ensemble des
avantages financiers (versements et réductions de dépenses)
accordés aux consommateurs ou producteurs de service de
logement. Elles aident les premiers à se loger et les seconds à
investir dans la construction de logements neufs et dans
l'amélioration de la qualité des logements existants.
Essentiellement financées par les pouvoirs publics (État et
collectivités territoriales) et les entreprises, ces aides représentent
43,1 milliards d'euros en 2024.
Les aides au logement
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? 56 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LES AIDES AU LOGEMENT EN 2024
Les aides au logement ? prestations d?aide au logement, subventions d?exploitation et d?investissement, avantages
de taux et avantages fiscaux7 ? procurent en 2024 à leurs bénéficiaires un avantage de 43,1 milliards d?euros
(Md¤), soit 1,5 % du PIB. La majeure partie de ces aides est composée des prestations sociales (45,5 %) et des
avantages fiscaux (36,8 %) ? (figure 5.1).
Après quatre années de progression, les aides au logement diminuent de 0,5 Md¤ en 2024. Le montant total
est proche de celui observé depuis 2009, à l?exception de la baisse de 2017 à 2019 (figure 5.2). Ce repli (- 1,1 %,
après + 4,0 % en 2023) s?explique par la baisse, d?une part, des prestations sociales (- 0,6 Md¤), notamment celles
liées au chèque énergie, et, d?autre part, des subventions d?investissement (- 0,3 Md¤), en particulier du fait du
recul des aides liées au dispositif « MaPrimeRénov? ». À l?inverse, les avantages de taux progressent pour la
troisième année consécutive (+ 0,5 Md¤, après + 1,0 Md¤).
Figure 5.1 : montant des aides au logement
En millions d'euros
2023 2024 Structure
2024
(en %)
Prestations sociales
(consommateurs)
20 191 19 611 45,5
Subventions d'exploitation
(producteurs)
175 199 0,5
Subventions
d'investissement
(producteurs)
4 854 4 545 10,5
Avantages fiscaux 15 928 15 868 36,8
? aux consommateurs 2 884 2 911 6,7
? aux producteurs 13 044 12 957 30,1
Avantages de taux
(producteurs)
2 420 2 884 6,7
Ensemble des aides 43 569 43 107 100,0
Évolution annuelle
(en %)
4,0 - 1,1
Source : CSL 2024
Figure 5.2 : montants des aides au logement
selon le type d?aide
En milliards d'euros
Source : CSL 2024
Les aides bénéficient pour plus de deux tiers (68,8 %) au secteur locatif (dont 39,6 % pour le secteur social et
29,1 % pour le libre), le restant se répartissant entre les propriétaires occupants et les hébergements collectifs à
hauteur respectivement de 19,8 % et 11,0 % (figure 5.3). La part des aides attribuées au secteur locatif social
progresse à un rythme plus soutenu (+ 1,6 point, après + 0,7 point en 2023 et + 0,4 point en 2022), après s?être
replié de 6,7 points entre 2014 et 2021. À l?inverse, celle à destination du secteur locatif libre continue de diminuer,
mais moins nettement que les trois années précédentes (- 0,3 point sur un an, après - 4,2 points entre 2020 et
2023). La part des aides au bénéfice des propriétaires occupants recule (- 2,0 points, après + 4,2 points entre 2020
et 2023) alors que celle au bénéfice des occupants d?hébergements collectifs est en hausse (+ 0,7 point), après
deux années de stabilité.
L?État est le principal contributeur direct des aides au logement, avec 31,5 Md¤ en 2024, soit 73,2 % du montant
total. Il prend notamment en charge l?essentiel des avantages fiscaux et près des trois quarts des prestations
sociales (figure 5.4). Les employeurs (via Action logement notamment) et les collectivités territoriales prennent
chacun à leur charge 10,8 % des aides au logement.
7 Les aides au logement n?incluent pas les dépenses réalisées par les vendeurs d?énergie au titre des certificats d?économie
d?énergie, qui posent une difficulté de chiffrage du fait de l?absence de dispositif d?observation (voir concepts et méthodes).
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Subventions d'investissement Subventions d'exploitation
Prestations sociales Avantages de taux
Avantages fiscaux
Rapport du compte du logement 2024 - 57 ?
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.3 : répartition des aides au logement
par filière de production de service de logement
En %
Source : CSL 2024
Figure 5.4 : répartition des aides au logement
par contributeur
En %
Source : CSL 2024
LES AIDES AUX CONSOMMATEURS
Les aides aux consommateurs de service de logement visent à couvrir une partie des dépenses courantes des
occupants. Leur montant, qui s?élève à 22,5 Md¤ en 2024, est en repli de 2,4 %, après un rebond de 1,7 % en 2023
(figure 5.5).
Ces aides sont très majoritairement composées de prestations sociales. En 2024, celles-ci atteignent 19,6 Md¤
en baisse de 2,9 %, après une hausse de 1,2 % en 2023. Elles bénéficient à 81,6 % aux locataires (41,8 % aux
locataires du secteur libre et 39,7 % à ceux du secteur social) et à 16,7 % aux occupants des hébergements
collectifs (figure 5.6). Les propriétaires occupants ne représentent plus que 1,8 % des bénéficiaires, contre 8,6 %
il y a 20 ans.
Les prestations sociales sont, elles-mêmes, principalement composées des trois aides personnelles au
logement : l?allocation de logement familiale (ALF), l?aide personnalisée au logement (APL) et l?allocation de
logement sociale (ALS). Le montant de ces trois aides s?élève à 15,9 Md¤ en 2024. Il continue de progresser
(+ 2,2 %, après + 1,3 % en 2023), après six années consécutives de repli (- 14,9 % entre 2016 et 2022), à la faveur
de la hausse des APL et des ALS versées (respectivement + 2,3 % et + 3,3 %). Les versements d?ALF se stabilisent
(- 0,1 %), après avoir reculé de 25,5 % entre 2015 et 2023 alors que le nombre d?allocataires, hors hébergement
collectif (figure 5.8), poursuit sa tendance à la baisse amorcée en 2009 (- 3,1 %, après - 5,7 %). Le nombre de
bénéficiaires de l?APL et de l?ALS demeure relativement stable (respectivement - 0,2 % et + 0,1 %).
Un second pan des prestations sociales correspond aux versements relatifs à l?aide sociale à l?hébergement
(ASH) et aux autres aides au profit des résidents de certains hébergements collectifs (personnes âgées,
handicapées ou en difficultés sociales). Ces prestations continuent de progresser (+ 4,4 %, après + 4,7 %) et
atteignent 2,4 Md¤ en 2024.
Les autres aides des prestations sociales comprennent principalement l?allocation de logement temporaire
(ALT), les aides des fonds de solidarité logement (FSL), les subventions d?Action logement aux ménages et le
chèque énergie. Elles totalisent un montant de 1,2 Md¤ en 2024 en net repli par rapport à 2023 (- 45,2 %, après
- 2,5 %) du fait principalement de la forte baisse des versements liés aux chèques énergie exceptionnels (voir
concepts et méthodes).
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Propriétaires occupants
Secteur libre
Secteur social
Autres logements ordinaires
Locaux d'hébergement collectif
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Prestations sociales
Subventions
d'investissement
Avantages fiscaux
Avantages de taux
État
Employeurs (notamment via Action logement)
Collectivités territoriales
Entreprises via recettes "quotas carbone"
Ménages via livret A
Bailleurs sociaux via CGLLS
Contributeurs divers (notamment autres taxes affectées)
? 58 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.5 : montant total perçu selon le type
d?aide
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 5.6 : répartition des prestations sociales
selon la filière
En %
Source : CSL 2024
Le reste des aides aux consommateurs de service de logement correspond aux avantages fiscaux attribués au
titre des dépenses courantes liées au logement (figure 5.5). Il est de 2,9 Md¤ en 2024 en légère progression par
rapport à 2023 (+ 0,9 %). Il s?agit pour la majeure partie (73 % et 2,1 Md¤ en 2024) des avantages liés aux taux de
TVA à 5,5 % et à 10 % pour les petits travaux d?amélioration dont la tendance à la hausse est enrayée en 2024
(- 0,3 %, après + 60,6 % entre 2017 et 2023).
Figure 5.7 : part des ménages bénéficiaires des
aides personnelles au logement *
En %
* ALF, APL, ALS, hors logements d'hébergement collectif.
Source : CSL 2024
Figure 5.8 : nombre de bénéficiaires et montant
mensuel moyen des aides personnelles au
logement en 2024*
Nombre de
bénéficiaires
(en milliers)
2024/
2023
(en %)
Montant
mensuel
moyen
(en ¤)
APL 2 433 - 0,2 229
Propriétaires occupants 29 - 20,7 214
Locataires 2 404 0,1 229
ALS 2 062 0,1 206
Propriétaires occupants 23 - 14,4 161
Locataires 2 039 0,3 207
ALF 839 - 3,1 330
Propriétaires occupants 57 - 20,9 192
Locataires 782 - 1,5 340
* ALF, APL, ALS, hors logements d'hébergement collectif.
Source : CSL 2024
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2
4
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14
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12
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
APL
ALS
ALF
ASH et aides résid. loc. héberg. coll.
Avantages fiscaux
Autres aides dont chèques énergies et subv. Action Log.
Total des aides aux consommateurs (éch. de droite)
8,6
1,8
35,4
39,7
43,0
41,8
13,0 16,7
0
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20
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40
50
60
70
80
90
100
2004 2024
Locaux d'hébergement collectif
Locataires du secteur libre
Locataires du secteur social
Propriétaires occupants
0
5
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25
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35
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45
50
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Locataires
Ensemble des ménages
Propriétaires accédants
Rapport du compte du logement 2024 - 59 ?
partie 5 : les aides au logement
LES AIDES AUX PRODUCTEURS : LES SUBVENTIONS D?INVESTISSEMENT ET D?EXPLOITATION
Les subventions d?investissement s?élèvent à 4,5 Md¤ en 2024 (figure 5.9) et sont en repli de 6,4 %, soit - 0,3 Md¤,
par rapport à leur point haut de 2023. Leur montant avait plus que doublé depuis 2019 (+ 136 %, soit + 2,8 Md¤)
après une décennie de baisse (- 2,2 Md¤ entre 2010 et 2019).
Le repli de 2024 est lié à la forte baisse des aides accordées par l?Anah (- 34,4 %, soit - 0,9 Md¤) après six
années de progression soutenue, en particulier de 2020 à 2022 avec la montée en régime de « MaPrimeRénov? ».
La chute des montants octroyés dans le cadre de ce dispositif (- 1,2 Md¤) explique la nette contraction des
subventions de l?Anah en 2024 qui descendent à 1,8 Md¤. À l?inverse, les subventions liées aux prêts pour les
logements locatifs sociaux (LLS) sont en forte hausse (+ 31,0 %, soit + 0,5 Md¤) et atteignent 2,1 Md¤. Dans ce
contexte, leur part dans le total des subventions d?investissement se redresse (47,0 %, après 33,6 %), après avoir
été divisée par deux en 10 ans (67,6 % en 2012) tandis que la part des subventions de l?Anah recule (39,4 %, après
56,2 %), après avoir été multipliée par quatre en six ans.
En 2024, les bailleurs du secteur social redeviennent, pour la première fois depuis 2020, les premiers
bénéficiaires des subventions d?investissement (2,6 Md¤) ? (figure 5.10). En effet, leur part dans le total des
subventions d?investissement passe de 41,2 % à 57,6 %. À l?inverse, cette part recule pour les propriétaires
occupants après avoir été majoritaire en 2022 et 2023 (35,5 %, après 51,9 %), en lien avec la baisse des aides de
l?Anah qui bénéficient essentiellement à ce public (90 % en 2024).
Figure 5.9 : montant des subventions
d?investissement par type de subvention
En milliards d'euros
Source : CSL 2024
Figure 5.10 : montant des subventions
d?investissement selon la filière bénéficiaire
En millions d?euros
Source : CSL 2024
Les subventions d?investissement pour la production de logements neufs accélèrent (+ 21,8 %, après
+ 4,3 %) ? (figure 5.11). Elles s?élèvent à 1,9 Md¤, soit leur plus haut niveau depuis 2014. En revanche, les
subventions pour travaux baissent sensiblement (- 21,2 %, après + 6,1 %), en lien avec la nette diminution des
subventions de l?Anah. Elles s?établissent à 2,5 Md¤. Leur part dans les subventions d?investissement passe de
65,1 % à 54,8 %, après avoir presque doublé depuis 2018.
En 2024, les collectivités locales deviennent le premier contributeur des subventions d?investissement (27,5 %)
avec un montant de 1,2 Md¤ (figure 5.12) correspondant en totalité aux subventions liées aux prêts pour les LLS.
La contribution de l?État diminue de manière significative, passant de 2,0 à 1,0 Md¤, essentiellement en lien à la
réduction de son financement des aides de l?Anah. Sa part ne représente plus que 22,9 % des subventions totales,
0,0
0,5
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Subventions liées aux prêts pour les logements locatifs sociaux
Anah
Fart
Anru
Autres
Total des subventions d'investissement
2 519
1 614
2 002
2 619
226
183
107 130
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
4500
5000
2023 2024
Locaux d'hébergement collectif Bailleurs du secteur libre
Bailleurs du secteur social Propriétaires occupants
? 60 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
contre plus de 40 % au cours des trois années précédentes. La contribution des employeurs, via Action logement,
diminue légèrement (- 3,5 %) et représente 21,8 % des subventions d?investissement. Les recettes issues de la
mise aux enchères des quotas carbone demeurent stables, représentant 37,0 % des recettes de l'Anah et 14,6 %
des subventions d'investissement.
Les subventions d?exploitation, visant à couvrir une partie des charges de production de service de logement,
sont marginales (0,2 Md¤) et concernent exclusivement les locaux d?hébergement collectif.
Figure 5.11 : montant des subventions
d?investissement selon l?objet
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 5.12 : montant des subventions
d?investissement selon le contributeur
En millions d?euros
Source : CSL 2024
LES AIDES AUX PRODUCTEURS : LES AVANTAGES DE TAUX
Les avantages de taux portent, dans le cadre du compte satellite du logement, sur les prêts présentant un taux
inférieur à celui du marché, qu?ils soient accordés aux bailleurs sociaux ou aux ménages. Les avantages sont
mesurés par comparaison du coût du prêt aidé et de celui potentiellement obtenu au taux de marché.
En 2024, dans un contexte de hausse des taux d?intérêt des prêts immobiliers, au plus haut depuis 2012, le
montant des avantages de taux continue de se redresser quoique plus modérément (+ 19,2 %, après + 71,4 % en
2023 et + 76,5 % en 2022), après le fort repli observé de 2018 à 2021 (- 28,6 % en moyenne par an). Il atteint
2,9 Md¤ (figure 5.13) et se rapproche de son niveau de 2017 (3,1 Md¤).
Les avantages de taux dont bénéficient les ménages (55,7 % du total) sont évalués à 1,6 Md¤ en 2024, en
hausse de 15,5 % par rapport à 2023, alors qu?ils n?étaient que de 0,4 Md¤ en 2020 (figure 5.14). Ces évolutions
résultent principalement de la progression des avantages liés aux prêts à taux zéro (PTZ) : 1,2 Md¤ en 2024, après
1,1 Md¤ en 2023, et 1,7 Md¤ en 2017, dans un contexte de rebond du montant total de prêts versés (+ 6,1 % en
2024, après - 22,8 %) et de taux de marché élevés.
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Neuf Acquisitions dans l'ancien Travaux
2 034
1 041
1 027
991
807
1 249
655
665
226
348
105
252
0
500
1000
1500
2000
2500
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3500
4000
4500
5000
2023 2024
Contributeurs divers (notamment autres taxes affectées)
Bailleurs sociaux via CGLLS
Entreprises via recettes "quotas carbone"
Collectivités territoriales
Employeurs via Action logement
État
Rapport du compte du logement 2024 - 61 ?
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.13 : montant des avantages de taux
En millions d?euros
Montant
2024
(en M¤)
Évolution
2024/2023
(en %)
Structure
2024
Prêts aux bailleurs sociaux 1 279 24,0 44,3
Prêts pour les logements
locatifs sociaux (LLS)
747 26,3 25,9
Prêts à l'amélioration et Eco-
prêt pour les LLS
167 54,2 5,8
Prêts Action logement pour
les LLS
365 10,1 12,6
Prêts aux ménages 1 605 15,5 55,7
PTZ 1 170 8,9 40,6
Eco-PTZ 262 43,3 9,1
Prêts Action logement 77 19,4 2,7
Autres prêts conventionnés 97 42,1 3,4
Ensemble des avantages
de taux
2 884 19,2 100,0
Source : CSL 2024
Figure 5.14 : montant des avantages de taux
selon les filières
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Les avantages de taux dont bénéficient des bailleurs sociaux s?élèvent à 1,3 Md¤ en 2024 et continuent de se
redresser (figure 5.14). La hausse est portée par les prêts pour les logements locatifs sociaux (PLAI, PLUS et PLS),
en lien avec la poursuite de la hausse de l?avantage de taux unitaire par euro de prêt accordé (8,1 %, après 6,4 %)
et des montants de prêts versés (+ 3,1 %, après + 8,6 %) ? (figure 5.16). Ces prêts représentent un avantage de
0,7 Md¤ en 2024, contre 0,1 Md¤ en 2021 et 1,9 Md¤ en 2010 (figure 5.15).
Figure 5.15 : montant des avantages de taux
selon le type d?avantage
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 5.16 : décomposition de l?avantage de
taux des prêts pour les LLS (PLAI, PLUS et PLS)
En milliards d?euros En %
Source : CSL 2024
Définition
L?avantage de taux est le produit entre le montant des prêts aidés versés et l?avantage unitaire (en %). Ce
dernier mesure l?économie réalisée pour un euro emprunté avec l?emprunt aidé plutôt qu?avec un emprunt au
taux du marché sur toute la durée de l?emprunt. Cet avantage est théorique et repose sur une estimation.
Pour l?avantage de taux du PTZ, voir concepts et méthodes.
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0
2,2
2,4
2,6
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Ménages Bailleurs sociaux
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
Autres prêts ménages
Prêts PTZ et Eco-PTZ
Prêts Action logement
Prêts à l'amélioration et Eco-prêt pour les LLS
Prêts pour les LLS
0
2
4
6
8
10
12
14
16
6,0
6,5
7,0
7,5
8,0
8,5
9,0
9,5
10,0
20142015201620172018201920202021202220232024
Montants de prêts PLUS, PLAI, PLS
Avantage de taux unitaire (échelle de droite)
? 62 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LES AVANTAGES FISCAUX AUX PRODUCTEURS
En 2024, les avantages fiscaux aux producteurs de service de logement s?établissent à 13,0 Md¤ (figure 5.17) et
sont en léger repli (- 0,7 %) après trois années consécutives de progression. Ces avantages bénéficient dans
l?ordre : au secteur social avec une part de 40,6 % du total en 2024 (en diminution de 0,8 point sur 10 ans), au
secteur libre avec 29,4 % (en hausse de 5,2 points par rapport à 2014) et aux propriétaires occupants avec 27,2 %
(en baisse de 5,2 points sur 10 ans, en particulier suite à la disparition progressive du crédit d?impôt sur le revenu
au titre des intérêts d?emprunt) ? (figure 5.18).
La baisse des avantages fiscaux en 2024 est essentiellement portée par celle des exonérations de l'impôt sur
les sociétés en faveur des HLM (- 2,7 %) dont le montant a été divisé par plus de 3 depuis son point haut de 2018,
passant de 1,3 Md¤ à 0,4 Md¤. Cette exonération ne représente plus que 3,1 % des avantages fiscaux aux
producteurs, contre 9,3 % en 2018.
Les montants liés aux dispositifs de soutien aux gros travaux d'entretien-amélioration continuent de représenter
la part la plus importante des avantages fiscaux aux producteurs (41,6 %) ? (figure 5.18). Ils s?établissent à
5,4 Md¤, soit un niveau stable par rapport à 2023. Ils sont composés à 83 % des taux réduits de TVA à 5,5 et 10 %,
pour lesquels le montant d?avantages progresse depuis 2018, mais ralentit depuis trois ans (+ 0,8 % en 2024,
contre + 24,6 % en 2021).
Figure 5.17 : montants des avantages fiscaux
aux producteurs par filière
En milliards d'euros
Source : CSL 2024
Figure 5.18 : montants des avantages fiscaux
aux producteurs par type d?avantages
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Les avantages fiscaux liés aux dispositifs d'incitation fiscale à l'investissement locatif privé sont en légère
hausse, en lien avec la fin au 31 décembre 2024 du dispositif Pinel, après une baisse en 2023 (+ 2,2 %, après
- 8,9 %). Ils atteignent 2,3 Md¤, soit 17,9 % des avantages fiscaux accordés aux producteurs. Les montants
d?exonérations de taxe foncière, en progression ininterrompue depuis 2016, ralentissent (+ 0,8 %, après + 13,6 %).
Ils s?établissent à 2,2 Md¤, soit 16,8 % des avantages fiscaux. Les avantages liés à la TVA à taux réduit
pour l'investissement locatif social continuent de progresser (+ 10,4 %, après + 8,5 %) et atteignent 2,0 Md¤
(figure 5.19), soit 15,2 % des avantages fiscaux octroyés aux producteurs.
0
2
4
6
8
10
12
14
16
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Locaux d'hébergement collectif
Autres logements ordinaires
Secteur social
Secteur libre
Propriétaires occupants
0
2
4
6
8
10
12
14
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Soutien aux travaux d'entretien-amélioration
Intérêts des emprunts acquisition résidence principale
Autres avantages fiscaux
Exonérations de taxe foncière
Investissement locatif privé
TVA à taux réduit Investissement locatif social
Avt. fiscaux revenus fonciers (hors travaux)
Rapport du compte du logement 2024 - 63 ?
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.19 : montant de l?avantage fiscal lié au taux réduit de TVA pour l?investissement locatif social
Évolutions (en %) Montant
2024
Structure
2024
2021 / 2020 2022 / 2021 2023 / 2022 2024 / 2023 (en millions
d'euros)
(en %)
PLUS 19,7 6,2 4,7 - 5,4 517,5 26,4
PLAI 19,1 11,5 8,7 9,9 510,1 26,0
PLS - 4,3 - 4,9 8,2 9,5 291,1 14,8
Ensemble neuf 12,2 5,6 6,7 3,3 1 318,7 67,2
PLUS - 20,7 6,6 - 0,6 19,1 31,6 1,6
PLAI 12,4 17,4 13,0 30,5 20,8 1,1
PLS 6,3 10,6 18,0 8,4 26,7 1,4
Prêts à l'amélioration (PAM/Eco-PLS) - 14,4 0,4 29,2 54,0 381,2 19,4
TVA réduite sur fonds propres 9,6 - 2,3 - 1,4 - 1,4 184,3 9,4
Ensemble travaux - 4,2 0,5 13,3 28,5 644,6 32,8
Montant total 7,1 4,1 8,5 10,4 1 963,3 100,0
Source : CSL 2024
RÉVISIONS DES INDICATEURS DES ANNÉES ANTÉRIEURES À 2024
Le montant total des aides au logement est révisé de + 0,04 Md¤ en 2023 et de + 0,2 Md¤ en moyenne sur la
période 2017-2023. L?évolution du montant des aides, entre 2022 et 2023, passe ainsi de + 4,6 % à + 4,0 %. La
révision sur 2023 résulte de l?intégration des données consolidées d?Action logement qui augmente, en 2023, le
chiffrage des prestations sociales (+ 0,14 Md¤) et des avantages de taux (+ 0,06 Md¤) et réduit celui des
subventions d?investissement (- 0,43 Md¤). Des modifications dans la prise en compte des montants de prêts à
l?amélioration et d?éco-prêt logement social entraînent une révision à la hausse des avantages fiscaux (+ 0,13 Md¤),
des avantages de taux (+ 0,07 Md¤) et des subventions d?investissement (+ 0,06 Md¤).
Figure 5.20 : révision de l?évolution des aides
aux logements
En %
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
Figure 5.21 : contribution des différentes
composantes à la révision des aides
En millions d'euros
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
5
Aides CSL2023 Aides CSL2024
-400
-200
0
200
Avantages de taux
Avantages fiscaux
Prestations sociales
Subventions d'exploitation
Subventions d'investissement
? 64 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
Concepts et méthodes
Le compte du logement présente les aides en se plaçant du point de vue des bénéficiaires de celles-ci. Ainsi,
l?ensemble des avantages conférés aux bénéficiaires, qu?ils soient consommateurs ou producteurs de service
de logement (occupants ou bailleurs), sont retenus dans le chiffrage, que ces avantages donnent lieu à
une dépense (un versement) de la part d?un financeur ou qu?ils réduisent une dépense (réduction d?impôt, baisse
de taux d?intérêt). Par exception à la convention générale des « droits constatés » mentionnée en préambule, les
aides sont la plupart du temps comptabilisées au moment de leur versement.
Il faut distinguer cinq types d?aide au logement.
LES PRESTATIONS D?AIDE AU LOGEMENT
Les prestations d?aide au logement sont des aides versées aux consommateurs de service de logement (les
occupants, qu?ils soient locataires ou propriétaires) pour couvrir une partie de leur dépense de logement. Elles
incluent les aides personnelles au logement, ainsi que d?autres prestations (FSL, ALT, part logement de l?ASH,
subventions d?Action logement aux ménages, chèques énergie, etc.). Dans le cadre central de comptabilité
nationale, elles sont considérées comme des transferts sociaux en nature (D63), qui viennent en déduction de la
dépense de consommation associée au service de logement.
Les aides personnelles au logement sont versées sous conditions de ressources aux ménages modestes qui
s?acquittent d?une dépense de logement. Il s?agit principalement de l?aide personnalisée au logement (APL), de
l?allocation de logement familiale (ALF) et de l?allocation de logement sociale (ALS). Ces aides ne sont pas
cumulables, l?ordre de priorité étant le suivant : APL, ALF, ALS. L?APL est versée aux occupants du parc
conventionné en location ou foyer, ou qui ont signé un prêt conventionné pour l?acquisition de leur résidence
principale, l?ALF aux familles ne pouvant bénéficier de l?APL et l?ALS aux autres ménages n?entrant pas dans les
deux premières catégories. L?APL, l?ALS et, depuis le 1er janvier 2016, l?ALF sont financées par le Fonds national
d?aide au logement (FNAL), lequel est essentiellement alimenté par une dotation budgétaire de l?État et des
cotisations employeurs.
La proportion de ménages allocataires, stable autour de 19 % de 1984 à 1990, a augmenté fortement au début
des années 1990 en raison de l?extension de l?ALS à de nouvelles catégories de bénéficiaires (notamment
les étudiants) et au parc HLM conventionné. Les bénéficiaires sont ainsi passés de 4,2 millions à 5,5 millions en
quatre ans. La réforme de 2001 et 2002 a aligné les barèmes des allocations logement sur celui de l?APL en secteur
locatif. Cette réforme a augmenté l?aide moyenne, mais n?a pas augmenté le nombre de bénéficiaires. À compter
de 2008, les paramètres représentatifs de la dépense de logement des barèmes des aides personnelles sont
indexés sur l?IRL. Afin de maîtriser la dépense des aides personnelles au logement, la loi de finances pour 2016 a
instauré, à compter du 1er juillet 2016, une dégressivité des APL en fonction du montant du loyer jusqu?à la
suppression de l?aide au-delà d?un plafond de loyer fixé en fonction de la zone géographique et de la composition
familiale. La loi de finances pour 2016 a également introduit, à partir du 1er octobre 2016, la prise en compte de la
valeur du patrimoine des allocataires lorsque son montant dépasse 30 000 euros pour le calcul des aides au
logement (APL/AL), ainsi que la non éligibilité aux aides personnelles au logement des particuliers rattachés au
foyer fiscal de leurs parents lorsque ces derniers sont redevables de l'impôt de solidarité sur la fortune (remplacé
par l'impôt sur la fortune immobilière à partir du 1er janvier 2018).
À compter du 1er octobre 2017, l'ensemble des aides au logement (APL, ALS et ALF) ont été abaissées de
5 euros (décret n° 2017-1413 du 28.9.17). Parallèlement la loi de finances pour 2018 a instauré une réduction de
loyer de solidarité (RLS) dans le parc social. Les locataires du parc social ayant de faibles ressources voient leur
loyer minoré de la RLS et leur APL baissée de 98 % du montant de leur RLS (exemple : pour un couple ayant une
personne à charge en zone 2, en 2019, la RLS est de 38,80 euros et la baisse de l'APL sera de 38,02 euros par
mois). Ainsi, la dépense publique des APL a été abaissée de 800 millions d?euros en 2018, 900 millions d?euros en
2019 et 1,3 milliards d?euros en 2020. Les APL accession ont été supprimées par la loi de finances pour 2018.
Ainsi, les prêts signés après le 1er janvier 2018 ne sont plus éligibles excepté, jusqu?au 1er janvier 2020, pour l?achat
d?un logement dans l?ancien en zone 3 ou pour un projet d?accession en outre-mer ayant par ailleurs bénéficié d?un
soutien de l?État (LFI 2019).
Rapport du compte du logement 2024 - 65 ?
partie 5 : les aides au logement
Le calcul des APL en temps réel ou « contemporanéisation » est entré en application au mois de janvier 2021.
Cette réforme consiste à calculer les APL tous les 3 mois sur la base des revenus des 12 derniers mois et non plus
tous les ans sur la base des revenus perçus 2 ans auparavant, afin de mieux prendre en compte la situation des
allocataires. Le seuil de ressources annuelles au-delà duquel l?aide commence à décroitre est revalorisé, depuis
cette date, selon l?indice des prix à la consommation (IPC) hors tabac de l?année N-1, calculé sur les 12 derniers
mois (d?octobre à octobre). Ce paramètre de ressources a été revalorisé de 5,68 % au 1er janvier 2023 et de 4,80 %
au 1er janvier 2024.
Afin de limiter l'impact de l'inflation sur le budget des ménages, la loi du 16 août 2022 portant mesures d'urgence
pour la protection du pouvoir d'achat a revalorisé les aides au logement (APL, ALF et ALS) de 3,5 % avec effet
rétroactif au 1er juillet 2022, cette revalorisation étant habituellement effective au 1er octobre de l?année.
Ces aides sont complétées par l?aide sociale à l?hébergement (ASH) et d?autres aides versées aux profits des
personnes âgées, handicapées ou en difficultés sociales résidents des locaux d?hébergements collectifs,
l?allocation de logement temporaire (ALT), les aides des fonds de solidarité logement (FSL), les subventions
d?Action logement aux ménages (travaux de rénovation énergétique, adaptation du logement au vieillissement?)
ainsi que les chèques énergie.
Jusqu?au 1er janvier 2018, les tarifs sociaux de l'énergie étaient constitués du tarif de première nécessité (TPN)
pour l'électricité et du tarif spécial de solidarité (TSS) pour le gaz. Institué en 2005, le TPN offrait aux particuliers
sous conditions de ressources, une réduction forfaitaire annuelle variant de 71 ¤ à 140 ¤ selon la puissance
souscrite et la composition du foyer. Institué en 2008, le TSS offrait une réduction forfaitaire annuelle variant de
71 ¤ à 140 ¤ selon la puissance souscrite et la composition du foyer. Ces deux tarifs ont pris fin au 31 décembre
2017 et ont été remplacés par le chèque énergie à compter du 1er janvier 2018.
Le chèque énergie, directement financé par l'État (les tarifs sociaux étaient financés par les énergéticiens), aide
les ménages à s'acquitter de leurs dépenses en énergie. Il vise à remédier à deux limites des précédents tarifs
sociaux : un taux de non-recours élevé et un déséquilibre entre les différentes sources d?énergie (le chèque énergie
peut être employé pour toutes les sources d?énergie, avec un montant identique). Son montant dépend de la
composition et des revenus du ménage. Il est compris entre 48 ¤ et 277 ¤. Des chèques énergie exceptionnels ont
été envoyés en décembre 2021 (100 ¤) et décembre 2022 (100 ¤ ou 200 ¤) à respectivement 5,8 et 12 millions de
ménages afin de faire face à la forte hausse des prix de l?énergie. Les montants de chèque énergie sont enregistrés
dans le CSL à la date de remboursement aux fournisseurs d?énergie. Par exemple, des chèques énergie
exceptionnels 2022 ont pu être remboursés aux fournisseurs jusqu?en 2024.
Le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE) instauré dans le cadre de la loi de programme fixant
les orientations de la politique énergétique de juillet 2005, vise à répondre aux objectifs européens de baisse de la
consommation d?énergie finale. Dans son principe, il incite les vendeurs d'énergie à obtenir de leurs clients,
particuliers et professionnels, la réalisation d'économies d?énergie, via principalement des aides financières, en
échange d?un certificat attestant d'un volume d'énergie épargnée. La production de CEE concerne majoritairement
le logement (65 % sur la période 2015-2017 selon le rapport d?évaluation 2020 de l?Ademe). Les CEE constituent
ainsi une aide à la rénovation énergétique des logements dont le montant n?est pas chiffré dans le CSL pour le
moment compte tenu de difficultés d?observation des coûts de ces CEE, financés par les vendeurs d?énergie.
LES SUBVENTIONS D?EXPLOITATION
Les subventions d?exploitation sont des aides versées aux producteurs de service de logement (bailleurs) pour
influencer leur niveau de production, leur prix, ou la rémunération des facteurs de production. Du point de vue du
cadre central de comptabilité nationale, il peut s?agir de subventions sur les produits, lorsque ces subventions sont
versées par unité de bien ou de service produit, ou d?autres subventions à la production, dénommées aussi
subventions d?exploitation, lorsque celles-ci portent sur les coûts des facteurs de production.
Les subventions d?exploitation représentaient un montant important jusqu?en 1987. Elles se composaient
essentiellement des bonifications d?intérêt versées aux établissements financiers pour les prêts aux HLM et les
prêts du Crédit foncier de France (CFF) accordés avant 1978, les bonifications d?intérêt des prêts locatifs aidés
(jusqu?en 1986) et des prêts à l?accession à la propriété (PAP) jusqu?en 1988. Ces bonifications étaient versées sur
toute la durée des prêts et se traduisaient par une réduction du taux. Leur poids s?est amenuisé progressivement
et est désormais très faible. D?autres subventions d?exploitation concernent directement les locaux d?hébergement
collectif, acteurs spécifiques du CSL.
? 66 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LES SUBVENTIONS D?INVESTISSEMENT
Les subventions d?investissement sont versées aux producteurs de service de logement afin de diminuer
le coût de leurs investissements liés à la construction de logements et de locaux d?hébergement collectif neufs ou
à des bailleurs et des propriétaires pour la rénovation de logements anciens.
Les subventions d?investissement pour le logement social sont versées par l?État, les collectivités territoriales,
l?Anru, Action logement et la caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS). Depuis 2016, le fonds national
des aides à la pierre (FNAP), auquel contribuent notamment les bailleurs sociaux via la CGLLS et Action logement,
s?est substitué aux subventions versées par l?État.
Les subventions versées par l?Anah sont destinées au parc de logements privés existants, notamment au titre
des travaux de rénovation énergétique pour lesquels elle gérait, jusqu?en 2017, le fonds d?aide à la rénovation
thermique des logements privés (FART). Depuis 2018, le budget de l'Anah bénéficie directement d?une contribution
de l?État (0,11 Md¤ en 2018). Celle-ci a depuis sensiblement progressé pour atteindre 2,3 Md¤ en 2022 et 2,2 Md¤
en 2023 en lien avec la montée en puissance du dispositif « MaPrimeRénov? » qui depuis 2020 a remplacé
progressivement le crédit d?impôt pour la transition énergétique (CITE) ? (voir point 5 - Les avantages fiscaux).
Lancée le 1er janvier 2020, et renforcée depuis le 1er octobre 2020, dans le cadre du plan de relance,
« MaPrimeRénov? » est ouverte à l?ensemble des propriétaires, quels que soient leurs revenus. Elle concerne les
logements occupés à titre de résidence principale (par le propriétaire lui-même ou par un locataire) construite
depuis au moins 15 ans en métropole (2 en outre-mer) ou depuis au moins 2 ans lors du remplacement d'une
chaudière au fioul. Ce dispositif est aussi accessible aux copropriétés pour les travaux dans les parties communes.
Il permet de financer les travaux d?isolation, de chauffage, de ventilation ou d?audit énergétique d?une maison
individuelle ou d?un appartement en habitat collectif. Le montant de la prime est forfaitaire et est calculé en
fonction des revenus du foyer et de la nature des travaux d?économie d?énergie. À partir du 1er janvier 2024,
« MaPrimeRénov? » recentre ses aides sur les rénovations dites « d?ampleur » (rénovation globale améliorant d?au
moins deux classes le DPE) au détriment des aides sur les travaux « par geste » portant sur un seul type
d?amélioration. Néanmoins, compte tenu d?une forte baisse des demandes d?aides, les conditions pour bénéficier
des aides par geste sont assouplies à partir du 15 mai 2024. Les montants d?aide comptabilisés dans le CSL
émanent de la comptabilité nationale et figurent au compte de résultat (colonne compte financier) du rapport annuel
de performance (RAP) du programme 135.
La loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, a institué le nouveau programme
national de renouvellement urbain (NPNRU) pour la période 2014-2030. Pour la mise en oeuvre de ce programme,
la loi de finances pour 2018 a augmenté les moyens de l'Anru de 6 à 10 Md¤ dont 1 Md¤ provenant de subventions
de l'État, 7 Md¤ d?Action logement (convention État ? Action logement du 16 janvier 2018) et 2 Md¤ des bailleurs
sociaux.
La loi n° 2013-61 du 18 janvier 2013 relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au
renforcement des obligations de production de logement social permet d?appliquer une décote sur le prix de cession
du foncier public pour la construction de logements sociaux. Ainsi l?État, les collectivités territoriales et leurs
établissements publics peuvent céder des terrains de leur domaine privé à un prix inférieur à leur valeur vénale
lorsque ces terrains sont destinés à des programmes de construction de logements sociaux. La différence entre la
valeur vénale du bien et son prix de cession correspond au montant de la décote. La décote peut atteindre 100 %
de la valeur vénale du bien. Néanmoins, un décret du 27 décembre 2019 a instauré un plafonnement du taux de
décote si le bénéficiaire dispose de réserves foncières ou de biens susceptibles de pouvoir accueillir un programme
de logements sociaux d'une surface de plancher au moins égale à celle du programme prévu.
Le décret du 9 mai 2019 a, par ailleurs, autorisé la mise en oeuvre de la décote pour les opérations comportant
« majoritairement » ? et non plus « essentiellement » ? des logements sociaux.
Les subventions d?investissement sont retracées dans le tableau de financement des acquisitions de logements
et des travaux avec néanmoins un décalage temporel afin de coïncider avec la période d?enregistrement de
l?investissement, qui peut être différente de la période du versement effectif de ces aides.
Rapport du compte du logement 2024 - 67 ?
partie 5 : les aides au logement
LES AVANTAGES DE TAUX
Les avantages de taux résultent de crédits accordés à des taux inférieurs à ceux pratiqués sur le marché bancaire.
Ces prêts à taux bas visent en très grande majorité à stimuler l?investissement en logements des producteurs de
service de logement (bailleurs), notamment des bailleurs sociaux (qui bénéficient d?un financement sur les
ressources du livret A) et en résidences principales des ménages (PTZ). S?agissant plus particulièrement des
bailleurs sociaux, ces prêts aidés leur permettent de dresser des plans d?équilibre conduisant à des loyers bas.
Le principe de mesure de ces avantages consiste à comparer le coût d?un prêt aidé à celui d'un prêt aux mêmes
caractéristiques (durée, capital emprunté), mais contracté auprès d'un organisme de crédit classique, appelé prêt
de référence. Ce calcul ne tient pas compte, dans le cas des prêts à taux révisables, des changements de taux qui
peuvent intervenir pendant la durée du remboursement. Pour évaluer ces avantages de taux et les transformer en
équivalents-subventions, des taux de référence sont utilisés. Ils correspondent à l?Euribor 12 mois majoré de
1,5 point lissé sur 10 ans pour les emprunts des personnes morales (pour l'essentiel les bailleurs sociaux) et aux
taux effectifs au sens étroit pour les prêts aux ménages. Les avantages de taux sont enregistrés, dans le CSL, au
moment de l?investissement, comme les aides à l?investissement.
Créé en 1995, le prêt à taux zéro (PTZ) est accordé, sous conditions de ressources, à des ménages pour
financer une partie de l'acquisition de leur première résidence principale dans le neuf ou, à partir de 2005, dans
l?ancien. D?une durée maximale de 25 ans, il comporte une période de différé allant jusqu?à 15 ans, durant laquelle
les ménages ne paient aucune mensualité. Le montant du prêt est fonction du revenu fiscal de l'emprunteur et du
lieu où se situe son achat immobilier. En 2015, pour revitaliser plusieurs milliers de centres bourgs, le PTZ a été
étendu à certains territoires ruraux pour l?achat de logements anciens à réhabiliter (6 000 communes), puis
finalement à l?ensemble de la zone C l?année suivante. En 2016, les plafonds de ressources du PTZ ont été
rehaussés et la quotité du PTZ fixée à 40 % sur l?ensemble du territoire (contre 26 % en zones A et B1, 21 % en
zone B2 et 18 % en zone C en 2015). La loi de finances pour 2018 a recentré le PTZ sur les zones A, A bis et B1
pour l'achat d'un logement neuf et sur les zones B2 et C pour l'achat d'un logement ancien à rénover. Sur ces deux
dernières zones, le PTZ neuf a toutefois été conservé, mais avec une quotité de prêt réduite de moitié (20 % au
lieu de 40 %). À partir de 2020, l?octroi du prêt dans l?ancien est soumis au respect d?un critère de performance
énergétique minimale après travaux. La loi de finances pour 2024 prolonge le dispositif jusqu?au 31 décembre 2027
et le fait évoluer avec notamment : une limitation dans le neuf aux seuls logements collectifs en zone dite
« tendue », des plafonds de ressources relevés, permettant potentiellement à 6 millions de foyers supplémentaires
d?en bénéficier, et une quotité de prêt finançable passée de 40 à 50 % pour les emprunteurs les plus modestes. La
loi de finances pour 2025 élargit le PTZ, à partir du 1er avril 2025, à tous les logements neufs (collectifs ou
individuels) sur l?ensemble du territoire français (quelle que soit la zone) jusqu?au 31 décembre 2027. Par ailleurs,
le cumul du prêt est désormais autorisé avec « MaPrimeRénov? » pour financer une rénovation d?ampleur.
La loi de finances pour 2009 a instauré un éco-prêt à taux zéro pour les travaux d'amélioration de la performance
énergétique des logements anciens utilisés comme résidence principale (éco-PTZ). Ce prêt s'adresse à tout
propriétaire d'un logement antérieur à 1990, occupant ou bailleur, sans condition de ressources, effectuant un
bouquet de travaux éligibles. Il est plafonné à 30 000 euros, pour une durée de remboursement fixée à 10 ans, qui
peut être portée à 15 ans pour certains travaux. La loi de finances pour 2017 permet le cumul de l?éco-PTZ avec le
crédit d?impôt pour la transition énergétique (CITE) pour les offres d?avance émises à compter du 1er mars 2016.
La loi de finances pour 2019 a modifié les conditions d'application de l?éco-PTZ en deux étapes :
? au 1er mars 2019 : suppression de la condition de bouquet de travaux ;
? au 1er juillet 2019 : extension à tous les logements achevés depuis plus de 2 ans et aux travaux d?isolation
des planchers bas, uniformisation de la durée d?emprunt à 15 ans pour tous les éco-prêts, cumul entre un
premier éco-PTZ et un éco-prêt complémentaire dans un délai porté à 5 ans.
La loi de finances pour 2022 ouvre la possibilité de cumuler l?éco-PTZ avec « MaPrimeRénov? » afin de couvrir
le reste à charge lors de la réalisation de travaux de rénovation énergétique financés par ce dispositif. Par ailleurs,
le cumul du prêt à taux zéro est désormais autorisé avec « MaPrimeRénov? » pour financer une rénovation
d?ampleur.
La loi de finances pour 2024 prolonge l?éco-PTZ jusqu?au 31 décembre 2027 et relève son plafond de 30 000 ¤
à 50 000 ¤ lorsqu?il est couplé à « MaPrimeRénov? ». À compter du 1er juillet 2025, les travaux éligibles à l?éco-PTZ
doivent être réalisés en respectant les mêmes exigences que ceux financés par « MaPrimeRénov? ». Par ailleurs,
pour bénéficier de l?éco-PTZ « rénovation globale », un audit doit obligatoirement démontrer que les travaux
proposés permettent un gain d?au moins 2 classes énergétiques sur le diagnostic de performance énergétique.
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2018/12/28/CPAX1823550L/jo/article_184
? 68 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
Les avantages de taux au titre des PTZ et éco-PTZ sont enregistrés dans le CSL à la date de mise en force du
prêt, c?est à dire à la date du premier versement de fonds. La méthode de calcul de l?avantage de taux au titre des
PTZ diffère de celles décrites plus haut (voir paragraphe 2 du point 4). En effet, elle consiste, à partir des données
mis à disposition par la Société de gestion des financements et de la garantie de l?accession sociale à la propriété
(SGFGAS), à sommer les montants des crédits d?impôt sur les sociétés dont bénéficient les établissements de
crédits qui octroient des PTZ. Le montant du crédit d'impôt est égal à l'écart entre la somme actualisée des
mensualités dues au titre du PTZ et la somme actualisée des montants perçus au titre d'un prêt de mêmes montant
et durée de remboursement, consenti à des conditions normales de taux à la date d'émission de l'offre de PTZ
(art. 244 quater V et art. 49 septies ZZH du CGI).
LES AVANTAGES FISCAUX
Les avantages fiscaux résultent de dispositions fiscales plus favorables que le droit commun. Ils ne sont pas tous
considérés comme des versements par le cadre central de comptabilité nationale qui les traite en partie comme
une diminution de recettes fiscales (opérations D2 et D5). Afin de rendre compte de l?ensemble des avantages
conférés aux occupants et aux bailleurs, le CSL retrace ces avantages comme s?ils étaient une dépense publique
(ou dépense fiscale en termes budgétaires). Les avantages fiscaux sont essentiellement des mesures visant à
favoriser l?investissement en logement ; ils concernent donc avant tout les producteurs de service de logement :
Le crédit d?impôt pour la transition énergétique (CITE), instauré en septembre 1999 pour certains gros
équipements de l?habitation principale, a vu son champ d?application élargi à des équipements de production
d?énergie utilisant une source d?énergie renouvelable, aux matériaux d?isolation thermique et d?appareils de
régulation de chauffage. Alors que la loi de finances pour 2006 avait relevé le taux pour certains des équipements,
celles de 2009 à 2012 ont modifié la liste ou les caractéristiques des équipements et matériaux éligibles et modifié
les taux de crédit d?impôt, lesquels étaient modulés pour certains équipements en fonction de la réalisation d?un
« bouquet » de travaux. Cette dernière condition a été supprimée par la loi de finances pour 2015 qui a porté le
taux du CITE à 30 % pour toutes les dépenses éligibles depuis le 1er septembre 2014. Le taux de 30 % a été
ramené à 15 % courant 2017 pour les fenêtres. La loi de finances pour 2019 a prorogé le CITE jusqu?au
31 décembre 2019 et a porté son taux à 50 % pour la dépose de cuve à fioul pour les ménages modestes. En 2020,
le CITE est progressivement remplacé par le dispositif « MaPrimeRénov? » (fusion du CITE et des aides de l?Anah
« Habiter mieux agilité ») tout d?abord à l?attention des ménages modestes, puis à celle des ménages à revenus
intermédiaires et supérieurs à partir du 1er octobre. Cette dernière catégorie de ménages peut toutefois encore
bénéficier du CITE au titre des dépenses effectuées en 2021 si elles ont fait l?objet d?un devis accepté et d?un
acompte versé avant le 31/12/2020.
Le crédit d'impôt pour dépenses d'équipements de l'habitation principale en faveur de l'aide aux personnes,
s?applique sur les dépenses, d?une part, d?installation ou de remplacement d?équipements spécialement conçus
pour les personnes âgées ou handicapées et, d?autre part, de travaux prescrits par un plan de prévention des
risques technologiques (PPRT). Le taux du crédit d?impôt est respectivement de 25 % et 40 %. La loi de finances
pour 2018 a étendu ce dispositif aux équipements permettant l'adaptation des logements à la perte d'autonomie ou
au handicap. La loi de finances pour 2024 l?a prorogé jusqu?à fin 2025.
Les mesures en faveur de l?investissement locatif dans le parc privé comprennent les déductions forfaitaires de
35 %, puis de 25 % sur le revenu des propriétés urbaines neuves affectées à usage d?habitation principale couplée
à une réduction d?impôt pour construction ou acquisition de logements neufs destinés à la location (dépenses
engagées jusqu?au 31 décembre 1997 ? dispositifs Méhaignerie, puis Quilès-Méhaignerie), le régime de
l'amortissement dit « Périssol » (acquisitions réalisées jusqu'au 31 août 1999), la déduction dégressive sur les
revenus des logements neufs (amortissement accéléré ? régimes dits « Besson », « Robien » et « Borloo »), les
réductions d?impôt successives dites « Scellier », « Duflot » et « Pinel », la réduction d?impôt sur le revenu au titre
des investissements locatifs réalisés dans le secteur de la location meublée non professionnelle, la réduction
d?impôt au titre des investissements réalisés dans les DROM par des personnes physiques et au titre
des investissements locatifs dans les résidences de tourisme en zone rurale, et les déductions spécifiques
applicables sur les revenus des logements anciens (régimes dits « Besson ancien » et « Borloo ancien »).
La loi de finances pour 2015 a aménagé la réduction d?impôt sur le revenu en faveur de l?investissement locatif
intermédiaire réalisé par des personnes physiques dit « dispositif Pinel » : le taux de la réduction d?impôt varie en
fonction de la durée d?investissement entre 12 % pour un engagement de 6 ans et 21 % pour un engagement de
12 ans (en outre-mer respectivement 23 % et 32 %). Les investisseurs ont la possibilité de louer leurs logements à
Rapport du compte du logement 2024 - 69 ?
partie 5 : les aides au logement
leurs ascendants ou descendants. Le dispositif est réservé aux logements construits dans des zones A, A bis et
B1. L'article 168 de la loi de finances pour 2021 a modifié le dispositif à compter du 1er janvier 2023.
Ainsi, en 2023 et 2024, le dispositif est accessible sous deux formes, aux conditions fiscales différentes :
? le Pinel classique avec des taux de réduction d?impôt dégressifs (exemple avec un engagement pour
6 ans, le taux passera à 10,5 % en 2023 et à 9 % en 2024) ;
? le Pinel + : maintien des taux antérieurs, dans certains quartiers ou sur critères énergétiques et de qualité.
Le dispositif Pinel a pris fin le 31 décembre 2024.
Le dispositif d?incitation fiscale dit « Denormandie » vise les opérations réalisées entre le 1er janvier 2019 et le
31 décembre 2027 et a pour objectif d?inciter les investisseurs à acheter et améliorer des logements anciens dans
certaines villes (en déclin démographique, en cas de dégradation du parc de logements anciens ou de fuite des
activités commerciales en périphérie, etc.). Il s?agit d?une extension du « dispositif Pinel ».
La loi de finances rectificative pour 2016 a créé une nouvelle déduction des revenus fonciers en cas de
conventionnement avec l?Anah, dite « dispositif Louer abordable » ou « Cosse », en remplacement des dispositifs
dits « Besson ancien » et « Borloo ancien », applicable à compter de l?imposition des revenus 2017. Le propriétaire
bailleur, sous respect des conditions de loyers et de ressources des locataires, peut bénéficier d?une déduction des
revenus fonciers variant de 15 % à 85 % en fonction de la zone géographique, du niveau de loyer mis en place et
du mode de gestion du bien. La loi de finances pour 2022 transforme, pour les conventions signées à partir du
1er mars 2022, le dispositif Cosse « Louer abordable » en réduction d?impôt, appelée « Loc'Avantages ». Ce
nouveau dispositif est prorogé jusqu?au 31 décembre 2027 par la loi de finance 2025.
Le dispositif de crédit d'impôt aux organismes de logement social qui acquièrent ou construisent des logements
sociaux dans les DROM (art. 244 quater X du Code général des impôts) est une des principales aides en faveur
du logement en outre-mer.
Le régime de taux de TVA réduite pour les opérations d?investissement locatif social est entré en vigueur fin
1996 (en métropole) et s?est substitué aux anciens dispositifs d?aides à l?investissement pour le secteur locatif social
(suppression de la subvention pour les PLA ordinaires). Le taux réduit est fixé à 5,5 %. La loi de finances pour 2018
a relevé le taux de TVA sur les livraisons de logements locatifs sociaux à 10 % à compter du 1er janvier 2018.
Demeurent toutefois au taux à 5,5 %, les livraisons dans les secteurs de l'accession sociale à la propriété
(QPV - PSLA), de l'hébergement temporaire et d'urgence et de l'accueil des personnes âgées et handicapées. La
loi de finances pour 2020 redescend le taux de TVA de 10 % à 5,5 % pour les logements locatifs sociaux financés
par un PLAI ou par un PLUS relevant de la politique de renouvellement urbain, pour les opérations d?acquisition-
amélioration financées par un PLAI ou un PLUS et les opérations réalisées en structures d?hébergement temporaire
ou d?urgence. Cette baisse de taux s?applique aux constructions achevées à compter du 1er décembre 2019. La loi
de finances pour 2022 a étendu le taux à 5,5 % aux travaux consistant, d?une part, à la transformation en logements
locatifs sociaux de locaux à usage autre que d'habitation financés par un PLS et, d?autre part, à ceux financés par
un PLAI, un PLUS ou un PLS dans le cas où ces travaux ont rendu l?immeuble à l?état neuf.
Par ailleurs, le taux de TVA réduit pour les travaux réalisés dans le logement bénéficie également aux
occupants, au titre des « petits travaux », qui sont de la consommation des ménages, contrairement aux « gros
travaux » qui sont considérés comme de l?investissement.
L?exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) de longue durée bénéficie depuis 2004 aux
logements locatifs sociaux. Fixée à 15 ans en règle générale, la durée de l'exonération est prolongée de 10 ans
lorsque, pour le financement de ces opérations, la décision d?octroi du prêt ou de la subvention a été prise au plus
tard le 31 décembre 2018. La loi de finances pour 2018 reporte la date limite d?intervention de cette décision au
31 décembre 2022, puis celle pour 2023 au 31 décembre 2026.
Les logements locatifs sociaux bénéficient également de deux dégrèvements de taxe foncière sur les propriétés
bâties. Ils concernent les dépenses d'accessibilité et d'adaptation des logements aux personnes handicapées et
les travaux conduisant à des économies d'énergie.
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000042753764
? 70 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LA NOTION DE CONTRIBUTEUR
La notion de contributeur vise à permettre une ventilation des aides, telles qu?elles sont mesurées dans le CSL, en
fonction d?un financeur initial. En effet, les aides au logement sont mesurées, dans le CSL, au moment du
versement aux bénéficiaires finaux. De ce fait, elles le sont généralement dans les comptes des verseurs finaux et
leur montant n?intègre pas les frais liés à la distribution des aides (frais de dossiers des prêts, gestion administrative
dans le cas des allocations logement?) qui peuvent être importants. Pour autant, les verseurs finaux de ces aides
peuvent être, dans certains cas, de simples intermédiaires opérationnels, agissant pour le compte d?un financeur
initial : c?est par exemple le cas des agences qui agissent pour le compte de l?État ou de collectivités locales et dont
elles sont, au moins en partie, dépendantes pour leurs ressources. La notion de contributeur repose sur la
connaissance des verseurs des différentes aides recensées, mais également, lorsque les verseurs sont considérés
comme des intermédiaires, sur la connaissance des ressources des verseurs finaux, qui permettent de prendre en
compte les transferts entre agents en amont du versement.
Ainsi, pour les aides versées par l?Anah et l?Anru, le CSL considère que ces agences ne sont pas des
contributeurs. Les montants des aides que ces opérateurs versent sur une année (et qui sont la mesure des aides
dans le CSL) sont donc ventilées, par contributeur, en fonction des ressources annuelles de ces établissements.
Pour les aides versées par l?Anah, les principales contributions viennent, ces dernières années, de l?État et des
entreprises, via les recettes issues de la mise aux enchères des « quotas carbone ». Pour celles versées par l?Anru,
les contributions proviennent principalement d?Action logement et des bailleurs sociaux via la caisse de garantie du
logement locatif social (CGLLS). Cette dernière, créée en décembre 2000 par la loi SRU, est un établissement
public à caractère administratif et une société de financement chargée, d?une part, de garantir les prêts réglementés
accordés par la CDC aux bailleurs sociaux, en l?absence d?une garantie des collectivités territoriales et, d?autre part,
de prévenir les difficultés financières des bailleurs sociaux et d?aider au rétablissement de leur équilibre. Elle est
financée par des cotisations des OHLM et SEM.
De même, les ménages sont les contributeurs des avantages de taux sur les prêts au logement locatif social.
En effet, ces prêts, octroyés par la CDC, sont financés par les dépôts des ménages sur leur livret A.
Les contributions au FNAP (voir point 3 - Les subventions d?investissement) proviennent de la CGLLS, d?Action
logement, de l?État et des taxes affectées issues des prélèvements au titre de la loi SRU (prélèvements sur les
communes déficitaires en logement sociaux et majoration de ces prélèvements pour celles qui n'ont pas atteint
leurs objectifs de construction de logements sociaux).
Le financement des prestations sociales (APL, ALS, primes de déménagement et depuis 2016, l'AFL), a été
transféré au fonds national d'aide au logement (FNAL), dont le financement est principalement réparti entre l'État
et les cotisations employeurs.
Rapport du compte du logement 2024 - 71 ?
partie 6 : les prélèvements
partie 6
partie 6
Les prélèvements
? Les prélèvements fiscaux relatifs au logement sont générés par
l?occupation, la détention, la location, la construction, l?acquisition ou
la cession de logements.
En 2024, ces prélèvements s?élèvent à 99,2 milliards d?euros (Md¤),
soit 7,9 % de l?ensemble des prélèvements obligatoires. Près de
trois quarts de ces prélèvements sont constitués de la taxe sur la
valeur ajoutée sur les investissements en logement ou sur les
charges liées à leur occupation (29,4 Md¤), de la taxe foncière sur
les propriétés bâties (30,5 Md¤) et des droits de mutations à titre
onéreux (11,2 Md¤).
>
>
? 72 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 6 : les prélèvements
LES PRÉLÈVEMENTS RELATIFS AU LOGEMENT
En 2024, les prélèvements fiscaux relatifs au logement8 sont estimés à 99,2 milliards d?euros (Md¤) ? (figure 6.1).
Ils sont en hausse de 2,8 %, après deux années de repli (- 1,9 %, après - 0,6 %).
Le rebond observé en 2024 s?explique notamment par celui du montant des prélèvements sur la consommation
de service de logement (+ 17,4 %, après - 0,2 % et - 14,2 %). En particulier, le montant de taxes sur l?énergie est
multiplié par deux par rapport à 2023 (5,3 Md¤, contre 2,7 Md¤) avec la fin progressive du « bouclier tarifaire »
(remontée progressive du montant de l?accise sur l?électricité et doublement de celle sur le gaz). La mise en place
de ce dispositif avait entrainé une division par trois des montants collectés entre 2021 et 2023. Par ailleurs, les
montants prélevés de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) continuent de progresser (+ 8,1 %, après + 6,2 %)
notamment ceux sur l?énergie (+ 12,5 %, après + 7,3 %).
La progression des prélèvements sur les producteurs de service de logement (+ 6,8 %, après + 8,7 %) contribue
également à la forte hausse des prélèvements relatifs au logement. Ils en représentent la part la plus importante
(45,7 %) avec un montant de 45,3 Md¤ en 2024. Leur hausse est en grande partie liée à celle des montants de
taxe foncière sur les propriétés bâties (+ 7,2 %, après + 11,7 %) qui atteignent 30,5 Md¤, contre 20,2 Md¤ 10 ans
auparavant.
Figure 6.1 : montants des prélèvements fiscaux relatifs au logement
Évolutions (en %) Montant
2024
(millions
d'euros)
Structure 2024
(en %)
2022/
2021
2023/
2022
2024/
2023
Prélèvements sur la consommation associée au service de logement - 14,2 - 0,2 17,4 25 813 26,0
TVA (énergie, charges) 1,1 6,2 8,1 15 071 15,2
Autres taxes sur les produits (taxes sur l?énergie et les contrats d?assurance) - 38,7 - 29,9 64,0 7 019 7,1
Taxe d?habitation sur les résidences secondaires 2,7 34,5 - 1,2 3 723 3,8
Prélèvements sur les producteurs de service de logement 4,8 8,7 6,8 45 315 45,7
Impositions sur les revenus immobiliers* 0,6 0,9 3,2 8 895 9,0
Impôt sur la fortune immobilière 11,9 0,0 16,4 2 644 2,7
Taxe foncière sur les propriétés bâties 5,7 11,7 7,2 30 490 30,7
Taxes sur les charges 3,8 4,5 4,0 2 860 2,9
Taxes sur les logements vacants et d'habitation sur les logements vacants 22,9 129,3 16,1 426 0,4
Prélèvements sur l'investissement en logement 2,3 - 3,5 - 9,6 15 084 15,2
Taxes d'urbanisme - 8,7 11,2 - 37,3 786 0,8
TVA sur terrains (non récupérée) - 2,2 - 7,2 - 14,9 962 1,0
TVA sur logements neufs - 0,7 - 6,7 - 12,1 6 283 6,3
TVA sur dépenses d'amélioration et gros entretien 11,5 6,2 2,3 5 659 5,7
TVA sur frais d?agence et frais de notaire 1,6 - 22,1 - 14,4 1 393 1,4
Prélèvements sur les mutations 4,3 - 22,8 - 15,7 13 001 13,1
DMTO bruts 2,4 - 22,8 - 13,4 11 235 11,3
Contribution de sécurité immobilière 2,4 - 22,8 - 13,4 239 0,2
Impôt, prélèvements sociaux et taxes sur les plus-values immobilières 17,7 - 22,7 - 29,6 1 526 1,5
Ensemble des prélèvements - 0,6 - 1,9 2,8 99 212 100,0
* CRL, IR, IS, CSG, CRDS, prélèvements sociaux, prélèvements sur les profits immobiliers des personnes domiciliées hors de
France.
Source : CSL 2024
8 Des prélèvements sociaux sont également pris en compte dans le chiffrage (prélèvements sociaux sur les plus-values
immobilières). À l?inverse, certains prélèvements sont actuellement absents compte tenu de difficultés d?estimation, dont
notamment les droits de mutation à titre gratuit (voir concepts et méthodes).
Rapport du compte du logement 2024 - 73 ?
partie 6 : les prélèvements
En revanche, les prélèvements sur les mutations continuent de diminuer (- 15,7 %, après - 22,8 %, soit
- 7,0 Md¤ en deux ans) en raison de la poursuite en 2024 du recul du nombre de transactions immobilières. Les
droits de mutation à titre onéreux (DMTO) baissent de 1,7 Md¤, après un repli de 3,8 Md¤ en 2023, et descendent
à 11,2 Md¤, soit leur niveau le plus bas depuis 2016. L?imposition des plus-values immobilières diminue de 0,6 Md¤,
comme en 2023, et s?établit à 1,5 Md¤. Cette diminution s?explique à la fois par la baisse des prix et du nombre de
transactions. Les prélèvements sur les mutations totalisent ainsi 13,0 Md¤ en 2024.
Les prélèvements sur l?investissement se replient davantage qu?en 2023 (- 1,6 Md¤, après - 0,6 Md¤), là encore
en lien avec la dégradation du marché immobilier. C?est le cas en particulier des montants de TVA sur les logements
neufs (- 12,1 %, soit - 0,9 Md¤) et de taxes d?urbanisme (- 37,3 %, soit ? 0,5 Md¤). Ces prélèvements représentent
15,1 Md¤ en 2024.
Figure 6.2 : montants des prélèvements relatifs au logement
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Sur longue période, les prélèvements liés au logement ont suivi jusqu?en 2014 une évolution proche de celle de
l'ensemble des prélèvements obligatoires (hors impôt sur la fortune immobilière et taxe d'habitation sur les
résidences secondaires par manque de profondeur historique de ces séries). De 2014 à 2021, l?évolution des
prélèvements relatifs au logement a été plus dynamique, puis ils ont reculé en 2022 et 2023 alors que l?ensemble
des prélèvements s?accroissait. En 2024 leur progression est quasiment identique à celle de la totalité des
prélèvements obligatoires. La part des prélèvements liés au logement dans le total des prélèvements obligatoires,
qui avait gagné 1,4 point entre 2014 et 2021, en passant de 7,1 % à 8,5 %, recule ainsi à 7,8 % en 2022 et 7,4 %
en 2023 et 2024 (figure 6.3).
Le total des prélèvements sur le logement (y compris impôt sur la fortune immobilière et taxe d'habitation sur
les résidences secondaires) représente, en 2024 comme en 2023, 7,9 % de l'ensemble des prélèvements
obligatoires, contre 8,9 % en 2021.
0
4
8
12
16
20
24
28
32
36
40
44
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Prélèvements sur la consommation associée au service de logement (hors THRS)
Prélèvements sur les producteurs de service de logement (hors IFI)
Prélèvements sur l'investissement en logement
Prélèvements sur les mutations
? 74 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 6 : les prélèvements
Figure 6.3 : évolution des prélèvements liés au logement
Base 100 en 1994 En %
Source : CSL 2024
RÉVISIONS DES INDICATEURS DES ANNÉES ANTÉRIEURES À 2024
Les montants totaux des prélèvements liés au logement sont revus légèrement à la baisse (- 0,2 Md¤) en 2022 et
2023. L?évolution entre 2021 et 2022 est de- 0,6 %, contre - 0,2 % selon le chiffrage précédent et celle entre 2022
et 2023 ne change pas (- 1,9 %) ? (figure 6.4).
Les prélèvements sur l?investissement en logement sont révisés de - 0,1 Md¤ par an en moyenne sur la période
2017-2023 (figure 6.5) compte tenu d?une révision des montants de TVA sur les dépenses d?amélioration et de gros
travaux.
Les prélèvements sur la consommation associée au service de logement sont légèrement revus à la baisse en
2022 et 2023 (- 0,06 Md¤ par an en moyenne) et à la hausse de 2017 à 2021 (+ 0,2 Md¤ par an en moyenne) du
fait des révisions de montants de TVA sur l?énergie dans les agrégats de la comptabilité nationale.
Figure 6.4 : révision de l?évolution des
prélèvements liés au logement
En %
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
Figure 6.5 : contribution des différentes
composantes à la révision des prélèvements liés
au logement
En milliards d'euros
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
5,5
6,0
6,5
7,0
7,5
8,0
8,5
9,0
100
120
140
160
180
200
220
240
260
280
300
320
340
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Prélèvements obligatoires (PO) Prélèvements logement (hors IFI et THRS)
Prélèvements logement (hors IFI et THRS) rapportés aux PO en %
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Prélèvements CSL2023 Prélèvements CSL2024
-0,2
-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Prélèvements sur la consommation associée au service de logement
Prélèvements sur les producteurs de service de logement
Prélèvements sur l'investissement en logement
Prélèvements sur les mutations
Rapport du compte du logement 2024 - 75 ?
partie 6 : les prélèvements
Concepts et méthodes
Prélèvements liés à la consommation associée au service de logement
Depuis l?abrogation du droit de bail, les loyers payés par les locataires ne font l?objet d?aucune taxe à la
consommation, étant exonérés de la TVA. Les taxes retenues dans le compte satellite du logement concernent les
autres consommations associées au service de logement (énergie, travaux, charges de copropriété récupérables,
etc.) : TVA et autres taxes pesant sur ces consommations (taxes sur l?énergie, sur les contrats d?assurance, etc.).
Prélèvements liés à la production de service de logement
Les taxes pesant sur la production de service de logement sont :
? les impositions grevant les revenus tirés de la location immobilière : imposition des revenus fonciers au
titre de l?impôt sur le revenu pour les ménages bailleurs, impôt sur les sociétés pour les bailleurs personnes
morales, ainsi que la CSG, la CRDS et les prélèvements sociaux (soit un taux global de 15,5 %, puis de
17,2 % à compter du 1er janvier 2018) ;
? la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) ;
? la taxe sur les logements vacants et la taxe d?habitation sur les logements vacants ;
? les taxes pesant sur les consommations intermédiaires permettant la production de ce service telles que
la TVA sur les charges des producteurs et des taxes spécifiques sur certains produits (énergie, contrats
d?assurances).
Prélèvements liés à l?investissement en logement
Cette rubrique comprend les taxes d?urbanisme dues au moment de la construction de logements : la loi de finances
rectificative pour 2010 a créé la taxe d?aménagement qui remplace, depuis le 1er mars 2012, l?ensemble des taxes
et certaines participations d?urbanisme existantes (notamment la taxe locale d?équipement). Est aussi inclus
l?ensemble des impositions à la TVA pesant sur l?investissement en logement neuf (TVA sur les logements neufs
eux-mêmes, sur les terrains à bâtir et sur les frais liés à ces investissements) ainsi que celle pesant sur les gros
travaux d?entretien-amélioration.
Prélèvements liés aux mutations
La loi de finances pour 2014 a octroyé aux départements la faculté de relever les taux des droits de mutation à titre
onéreux (DMTO) de 3,80 % à 4,50 % pour les mutations réalisées depuis le 1er mars 2014. Au 1er juin 2022, seuls
trois départements conservent le taux de 3,80 % : l'Indre, le Morbihan et Mayotte. Depuis le 1er janvier 2013, le
salaire du conservateur des hypothèques a été remplacé par la contribution de sécurité immobilière. Ces
prélèvements sont acquittés par l?acquéreur.
En revanche, les vendeurs acquittent l?impôt sur le revenu ainsi que les contributions sociales (17,2 % depuis
le 1er janvier 2018) sur les plus-values immobilières qu?ils réalisent à la cession du bien (les plus-values réalisées
lors de la cession des résidences principales sont exonérées).
Enregistrement des prélèvements
Les prélèvements sont retracés nets des avantages fiscaux. Par exemple, l?imposition des revenus fonciers au titre
de l?impôt sur le revenu pour les ménages bailleurs est net des avantages fiscaux liés aux dispositifs
d?investissement locatif (« Besson », « Borloo », « Scellier », « Pinel », etc.). De même, la TFPB est nette des
exonérations pour les logements neufs ou pour les logements sociaux mis en place depuis 1973 dans le cadre des
dispositifs de financement de l?investissement.
Prélèvements qui ne sont pas pris en compte
La taxe d?habitation sur les résidences principales, entièrement supprimée en 2023, n?est pas retenue dans le
compte du logement. Dans la Comptabilité nationale, cette taxe est, en effet, considérée comme un impôt sur le
revenu et est comptabilisée dans la catégorie des autres impôts sur le revenu. En revanche, la taxe d?habitation
sur les résidences secondaires, qui est maintenue au-delà de 2023, peut être considérée comme un prélèvement
sur le logement dans la mesure où elle dépend essentiellement de la valeur locative cadastrale de l'habitation, et
non des revenus. Les communes localisées en zone tendue peuvent appliquer une majoration.
? 76 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 6 : les prélèvements
D?autres prélèvements sont actuellement absents du chiffrage, compte tenu de difficultés d?estimation. Il s?agit
notamment des droits de mutation à titre gratuit et, avant 2018, des montants relatifs à la partie immobilière de
l?impôt de solidarité sur la fortune du fait de la difficulté à estimer ces montants.
Les taxes de balayage et d?enlèvement des ordures ménagères sont considérées dans le cadre central de la
comptabilité nationale, depuis le rebasage en base 95, comme des prestations de service, et non plus comme des
impôts et taxes, elles sont comptabilisées dans les dépenses courantes de logement. Elles étaient auparavant
comptées dans les prélèvements liés à la consommation de service de logement.
Rapport du compte du logement 2024 ? 77 ?
Dépôt légal : novembre 2025 ISSN : 2557-8138 (en ligne)
© SDES ? Reproduction partielle autorisée sous réserve de la mention de la source et de l?auteur.
Rapport
du compte du
logement 2024
Commissariat général au développement durable
Service des données et études statistiques
Sous-direction des statistiques du logement et de la construction
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Dans un contexte de net ralentissement des prix et de
conditions de financement difficiles au premier semestre
2024, la dépense de l?ensemble des agents économiques
dans le domaine du logement progresse de 1,6 % en 2024,
pour s?établir à 618,9 milliards d?euros. Cette hausse est
portée par la progression en valeur des dépenses
courantes (+ 4,6 %) tandis que l?investissement en
logement recule de 6,6 %.
L?activité immobilière, qui s?élève à 337,7 milliards d?euros,
connaît une forte baisse de 10,5 %, liée à la contraction
des acquisitions dans l?ancien et au recul de
l?investissement en logements neufs.
Les aides au logement, versements et réductions de
dépenses, représentent près 43,1 milliards d?euros. Elles
diminuent de 1,1 %, en raison de la baisse des prestations
sociales, particulièrement liées au chèque énergie, et au
recul des aides liées au dispositif « MaPrimeRénov? ». En
revanche, les avantages de taux sont en nette hausse,
conséquence de la remontée des taux de marché.
mailto:diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
Avant-propos
Sommaire
Synthèse et données clés
Le compte satellitedu logement
Contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
Le parc de logements
Les dépenses courantes
L?activité immobilière
Les aides au logement
Les prélèvements
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION ux d?amélioration et de gros entretiens
effectués par les agents économiques au cours de l?année ; les opérations d?acquisition de logements existants
(hors terrains) nettes des cessions ; les frais liés à ces opérations (droits d'enregistrement, taxe de publicité
foncière, frais de notaires).
Pour le solde d'acquisition de logements existant, l'essentiel des transactions dans l?ancien se compense entre
acquisitions et cessions. Toutefois, les cessions de logements auprès de marchands de biens et la valeur des
locaux transformés pour un usage autre que celui d'habitation (bureaux, commerce, etc.) ne sont pas comptées,
car n'entrant pas dans le champ d'étude du compte. De cette manière, le solde des opérations sur les logements
existants n'est pas nul et constitue une composante de la FBCF. Par ailleurs, les terrains, qui sont des actifs non
reproductibles, ne peuvent constituer de la formation de capital fixe.
Les travaux d?entretien-amélioration recouvrent une gamme très diverse de prestations (réfection de toiture,
ravalement, installation d?un système de chauffage, rénovation énergétique, etc.). Ils sont classés en
investissements dans la mesure où ils accroissent la valeur du logement existant ou prolongent sa durée de vie.
Les fonds propres correspondent à l?apport personnel lors d?opérations à crédit ou à l?intégralité du financement
lors d?opérations au comptant.
LA PRODUCTION DE LOGEMENTS
Production en équivalent logement/surface : la production de logements est estimée en quantités physiques à partir
des informations sur le début et la fin des chantiers enregistrées dans la base Sitadel. La construction d'un logement
peut s?étendre sur plusieurs années civiles, alors que le compte satellite cherche à évaluer une production annuelle.
Il convient alors de répartir le nombre de logements produits (respectivement, la surface produite) par année de
construction, au prorata de l?avancement des travaux. Ainsi, la construction d'une maison individuelle dont le
chantier a commencé au 1er janvier de l?année 2023 et s?est terminé le 1er juillet de l?année 2024 donne lieu à une
production à hauteur de deux tiers de logement en 2023 et d?un tiers de logement en 2024, en faisant l?hypothèse
que l?avancement des travaux est linéaire.
La méthode de calcul, qui se fonde sur les dates réelles des événements, et non sur leurs dates de prise en
compte dans le système d?information, est simple dès lors que le début et la fin des chantiers sont connus. Or,
toutes les informations n'étant pas disponibles au moment de l?estimation, des hypothèses doivent être formulées
sur le déroulement des chantiers durant la période récente. Ces hypothèses se fondent sur les observations
passées (taux d?annulation des projets, délais de mise en chantier et durées des travaux) et sur les informations
conjoncturelles dans le secteur de la construction.
La production de logement neuf peut être comptabilisée en quantités (en équivalent logement ou en équivalent
surface) ou en volume. La production de logement neuf en volume prend en compte les effets qualité grâce à des
informations sur le prix de revient des logements neufs (au logement ou au m²). Ceux-ci permettent de différencier
le prix de revient entre un mètre carré dans le collectif et un mètre carré dans l?individuel.
La définition de la production en équivalent logement/surface explique que les chiffres diffèrent du nombre de
logements terminés pendant une année donnée.
? 52 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 4 : l?activité immobilière
ESTIMATION DES LOGEMENTS TERMINÉS
L?évaluation du nombre de logements terminés repose sur une estimation statistique. Compte tenu des délais de
remontée de l?information sur les permis de construire dans la base Sitadel, la date réelle d?achèvement des travaux
n?est connue qu?avec retard et doit donc être estimée pour une part des permis de construire.
La non-réponse des chantiers ouverts jusqu?en 2018 est corrigée en appliquant aux permis concernés les délais
observés pour des permis présentant les mêmes caractéristiques (année d?ouverture du chantier, de type individuel
ou collectif) dont l?information d?achèvement est connue. Pour les chantiers ouverts après 2018, les délais observés
ne reflètent pas encore bien la réalité, et l?estimation des dates d?achèvement inconnues s?appuie sur la distribution
des délais observés pour les chantiers ouverts entre 2010 et 2018.
Compte tenu de la spécificité des années relatives et consécutives à la crise sanitaire, l?estimation du volume
global de logements terminés depuis 2020 tient compte de la diminution de l?activité en s?appuyant sur l?évolution
de l?indice de production de béton prêt à l?emploi produit par l?Insee, tandis que les décompositions de ce volume
reprennent les structures données par les estimations produites à partir de Sitadel.
ÉVALUATION DE L?INVESTISSEMENT ET DE LA FBCF EN LOGEMENTS NEUFS À PARTIR DE LA
PRODUCTION
En comptabilité nationale, la FBCF est enregistrée au moment du transfert de propriété. Lorsque les logements
sont produits pour compte propre et lorsqu?ils font l?objet d?un contrat de vente à l?avance (vente en l?état futur
d?achèvement), ils sont enregistrés en FBCF de l?acquéreur au prorata de l?avancement des travaux.
L?enregistrement des investissements suit le même principe. Ainsi, dans le CSL, la mesure de l?investissement et
de la FBCF en logements neufs découle de celle de la production en équivalent surface, ce qui assure une
cohérence intrinsèque entre ces deux mesures :
(1) La production de logements neufs (en équivalent surface) est estimée sur la base de l?avancement des
travaux, pour chaque segment.
(2) Les variations de stocks promoteurs sont estimées pour chaque segment, à partir de l?enquête sur la
commercialisation des logements neufs (ECLN) et de l?avancement des travaux. Dans le compte du
logement, les promoteurs ne sont pas considérés comme une filière d?investisseurs. Dans le cas d?un
logement construit par un promoteur et ayant déjà trouvé un acquéreur, cette production est prise en
compte dans la filière d?investisseurs correspondante à l?acquéreur. Dans le cas contraire, sa production
est comptabilisée en variation de stocks utilisateurs.
(3) L?évolution en prix de l?investissement est donnée par celle de l?indice des prix des logements neufs (IPLN).
Les évolutions en volume et en prix permettent d?obtenir l?évolution en valeur.
(4) Le montant en valeur de l?investissement est calculé par application d?évolutions successives à un niveau
de base, évalué pour l?année 2021 à partir de données concernant les prix (ECLN, EPTB) en complément
de celles portant sur les volumes.
(5) La FBCF en logements neufs est déterminée, à partir du montant d?investissement correspondant, par
déduction de la fraction d?investissement estimée des terrains d?assise des logements neufs.
DISPOSITIFS DE FINANCEMENT DES BAILLEURS SOCIAUX
Les prêts sont la composante principale du financement de l?investissement en logements sociaux. Ces prêts de
très long terme (40 ans, voire 50 ans pour la partie du prêt finançant la charge foncière et 80 ans dans les zones
tendues à compter de 2018) sont distribués majoritairement par la Caisse des dépôts (CDC) et financés sur les
fonds épargnés sur livret A, le livret de développement durable et solidaire (LDDS) et le livret d?épargne populaire
(LEP) centralisés auprès du Fonds d?épargne. Les taux de ces prêts sont variables et indexés sur la rémunération
du livret A, qui peut être revue deux fois par an, au 1er février et au 1er août (éventuellement au 1er mai ou au
1er novembre en cas de variation importante du taux). Fixé à 0,75 % le 1er août 2015, le taux du livret A a été
maintenu à ce taux jusqu'au 31 janvier 2020 (arrêté du 27 novembre 2017). À partir du 1er février 2020, ce taux
vaut 0,5 %. De nouvelles révisions ont eu lieu en 2022 en raison de la hausse de l?inflation, portant le taux à 1 %
au 1er février 2022, puis à 2 % au 1er août 2022. Le taux du livret A est maintenu à 3 % depuis le 1er février 2023.
Rapport du compte du logement 2024 - 53 ?
partie 4 : l?activité immobilière
Trois types de crédits sont regroupés dans le terme de prêt à la construction de logements locatifs sociaux :
? le PLUS (prêt locatif à usage social), mis en place en 1999, produit « standard » du logement social
dont le taux est égal à celui du livret A + 60 points de base ;
? le PLA-I (prêt locatif aidé d?intégration) pour des logements réservés aux ménages qui cumulent
difficultés financières et sociales (taux égal au livret A - 20 points de base) ;
? le PLS (prêt locatif social), en priorité pour des logements situés dans les zones où le marché locatif
est tendu (taux égal au livret A + 111 points de base).
Chacun de ces types de crédits dispose de conditions particulières associées, au sein d?un dispositif de
financement global, à des montants de subvention et à des aides fiscales particulières (TVA à taux réduit,
exonération de taxe foncière sur la propriété bâtie, etc.). De plus, ces prêts ont des contreparties différentes en
matière de loyer et de plafond de revenus à respecter.
S?ajoutent à ces crédits au logement locatif social :
? le PLI (prêt locatif intermédiaire) pour des logements dont les loyers se situent entre ceux des logements
locatifs sociaux et ceux du marché libre (taux égal au livret A + 140 points de base, soit 3,40 % au
1er août 2022) ;
? le prêt à l?amélioration (au taux égal à celui du PLUS) qui finance les travaux d?amélioration ou de
rénovation des logements sociaux ;
? l?éco-PLS (l?éco-prêt logement social) qui finance la rénovation énergétique du parc social à un taux
avantageux (taux du livret A - 75 points de base pour une durée inférieure ou égale à 15 ans) ;
? le PHBB (prêt de haut de bilan bonifié), financé par la CDC et Action logement, qui a pour objectif
d?accélérer les investissements et de créer un effet de levier sur tous les territoires (tendus et détendus).
La première génération de prêt (2016-2018), d?une enveloppe de 2 Md¤, est ouverte pour 25 % à la
production neuve et 75 % à la rénovation thermique du patrimoine existant. La seconde génération
(2018-2020), du même montant, est, à l?inverse, destinée à la production neuve. D?une durée de 30 à
40 ans, ces prêts bénéficient d?un différé d?amortissement total sur les 20 premières années à taux
zéro, puis sont remboursables annuellement par amortissements constants à un taux adossé au livret
A + 60 points de base pour les années restantes ;
? une enveloppe pluriannuelle de 8 Md¤ de prêts à taux fixes proposés par la CDC à partir de 2018 pour
réaménager la dette, soutenir la réhabilitation thermique et l'investissement dans les territoires.
CRÉDITS AUX LOGEMENTS
Crédits versés/crédits signés
Le suivi des crédits à l?habitat aux ménages s?appuie sur les résultats du modèle Sachem développé par
l?Observatoire de la production de crédits immobiliers jusqu?en 2009, puis sur les données mises à disposition par
la Banque de France. Le modèle Sachem est basé sur des durées de vie des encours et permet notamment de
déterminer des dates de versement des fonds liés aux crédits ainsi que des remboursements en capital. Les
résultats de ce modèle, pour une période donnée, diffèrent donc des crédits mesurés par la Banque de France qui
publie des statistiques en dates de mise en force (signature des crédits). Pour le neuf, cette différence de mesure
temporelle est particulièrement importante puisque les crédits versés correspondent à des tranches de financement
associées à un état d'avancement des travaux de construction. Ils sont donc plus à même d?être comparés à de la
formation brute de capital fixe (FBCF) ou à de l?investissement, tels que mesurés dans le compte du logement à
partir des permis de construire contenus dans Sitadel.
Les crédits versés sont distingués selon le segment (neuf, ancien, travaux, étant entendu qu?une certaine
perméabilité peut exister entre ces catégories, notamment entre ancien et travaux) et selon les types de crédits
(aidés et non-aidés).
À compter de 2021, les données de l?Observatoire du Financement Logement (OFL) sont mobilisées sur le
segment du neuf, en complément des autres sources de données afin d?estimer la structure de financement des
opérations portées par les ménages. La méthodologie pour le segment des logements anciens demeure inchangée.
? 54 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 4 : l?activité immobilière
Les données OFL renseignent sur les montants de crédits (aidés ou non) versés aux ménages (accédants)
ainsi que la part des fonds propres. L?investissement des ménages est déduit en retranchant à l?investissement
total en logements neufs, celui des bailleurs HLM et sociaux et celui des autres personnes morales, obtenu en
faisant vieillir une base 2019 estimée à partir de l?enquête logement 2020 compte tenu de la date d?acquisition du
logement. La différence entre l?investissement des ménages et les montants des crédits habitat est affecté à
l?investissement neuf uniquement sur fonds propres des ménages (non accédants).
Sur le dernier millésime, les données OFL ne sont pas disponibles. Les montants des crédits versés aux
ménages du millésime précédent sont estimés en appliquant l?évolution, mesurée par la Banque de France, des
crédits accordés par les banques pour le financement de l?acquisition de logements neufs. La structure de
financement des ménages accédants du millésime précédent est reconduite.
Crédits aidés/crédits non aidés
Les crédits considérés comme aidés sont : le prêt aidé pour l'accession à la propriété (PAP), le prêt à taux zéro
(PTZ) et l?Éco-PTZ qui ne concerne que les travaux.
Les crédits non aidés incluent : les crédits libres, les prêts d?épargne logement (qui, dans un contexte de taux
d?intérêt des crédits à l?habitat faible, ne représentent pas d?avantage de taux relativement aux crédits libres), les
Pass-foncier suspendus en 2012, les prêts conventionnés (prêt à l?accession sociale : PC-PAS).
Rapport du compte du logement 2024 - 55 ?
partie 5 : les aides au logement
partie 5
partie 5
Les aides au logement
? Les aides au logement correspondent à l'ensemble des
avantages financiers (versements et réductions de dépenses)
accordés aux consommateurs ou producteurs de service de
logement. Elles aident les premiers à se loger et les seconds à
investir dans la construction de logements neufs et dans
l'amélioration de la qualité des logements existants.
Essentiellement financées par les pouvoirs publics (État et
collectivités territoriales) et les entreprises, ces aides représentent
43,1 milliards d'euros en 2024.
? Les aides au logement correspondent à l'ensemble des
avantages financiers (versements et réductions de dépenses)
accordés aux consommateurs ou producteurs de service de
logement. Elles aident les premiers à se loger et les seconds à
investir dans la construction de logements neufs et dans
l'amélioration de la qualité des logements existants.
Essentiellement financées par les pouvoirs publics (État et
collectivités territoriales) et les entreprises, ces aides représentent
43,1 milliards d'euros en 2024.
Les aides au logement
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? 56 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LES AIDES AU LOGEMENT EN 2024
Les aides au logement ? prestations d?aide au logement, subventions d?exploitation et d?investissement, avantages
de taux et avantages fiscaux7 ? procurent en 2024 à leurs bénéficiaires un avantage de 43,1 milliards d?euros
(Md¤), soit 1,5 % du PIB. La majeure partie de ces aides est composée des prestations sociales (45,5 %) et des
avantages fiscaux (36,8 %) ? (figure 5.1).
Après quatre années de progression, les aides au logement diminuent de 0,5 Md¤ en 2024. Le montant total
est proche de celui observé depuis 2009, à l?exception de la baisse de 2017 à 2019 (figure 5.2). Ce repli (- 1,1 %,
après + 4,0 % en 2023) s?explique par la baisse, d?une part, des prestations sociales (- 0,6 Md¤), notamment celles
liées au chèque énergie, et, d?autre part, des subventions d?investissement (- 0,3 Md¤), en particulier du fait du
recul des aides liées au dispositif « MaPrimeRénov? ». À l?inverse, les avantages de taux progressent pour la
troisième année consécutive (+ 0,5 Md¤, après + 1,0 Md¤).
Figure 5.1 : montant des aides au logement
En millions d'euros
2023 2024 Structure
2024
(en %)
Prestations sociales
(consommateurs)
20 191 19 611 45,5
Subventions d'exploitation
(producteurs)
175 199 0,5
Subventions
d'investissement
(producteurs)
4 854 4 545 10,5
Avantages fiscaux 15 928 15 868 36,8
? aux consommateurs 2 884 2 911 6,7
? aux producteurs 13 044 12 957 30,1
Avantages de taux
(producteurs)
2 420 2 884 6,7
Ensemble des aides 43 569 43 107 100,0
Évolution annuelle
(en %)
4,0 - 1,1
Source : CSL 2024
Figure 5.2 : montants des aides au logement
selon le type d?aide
En milliards d'euros
Source : CSL 2024
Les aides bénéficient pour plus de deux tiers (68,8 %) au secteur locatif (dont 39,6 % pour le secteur social et
29,1 % pour le libre), le restant se répartissant entre les propriétaires occupants et les hébergements collectifs à
hauteur respectivement de 19,8 % et 11,0 % (figure 5.3). La part des aides attribuées au secteur locatif social
progresse à un rythme plus soutenu (+ 1,6 point, après + 0,7 point en 2023 et + 0,4 point en 2022), après s?être
replié de 6,7 points entre 2014 et 2021. À l?inverse, celle à destination du secteur locatif libre continue de diminuer,
mais moins nettement que les trois années précédentes (- 0,3 point sur un an, après - 4,2 points entre 2020 et
2023). La part des aides au bénéfice des propriétaires occupants recule (- 2,0 points, après + 4,2 points entre 2020
et 2023) alors que celle au bénéfice des occupants d?hébergements collectifs est en hausse (+ 0,7 point), après
deux années de stabilité.
L?État est le principal contributeur direct des aides au logement, avec 31,5 Md¤ en 2024, soit 73,2 % du montant
total. Il prend notamment en charge l?essentiel des avantages fiscaux et près des trois quarts des prestations
sociales (figure 5.4). Les employeurs (via Action logement notamment) et les collectivités territoriales prennent
chacun à leur charge 10,8 % des aides au logement.
7 Les aides au logement n?incluent pas les dépenses réalisées par les vendeurs d?énergie au titre des certificats d?économie
d?énergie, qui posent une difficulté de chiffrage du fait de l?absence de dispositif d?observation (voir concepts et méthodes).
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5
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Subventions d'investissement Subventions d'exploitation
Prestations sociales Avantages de taux
Avantages fiscaux
Rapport du compte du logement 2024 - 57 ?
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.3 : répartition des aides au logement
par filière de production de service de logement
En %
Source : CSL 2024
Figure 5.4 : répartition des aides au logement
par contributeur
En %
Source : CSL 2024
LES AIDES AUX CONSOMMATEURS
Les aides aux consommateurs de service de logement visent à couvrir une partie des dépenses courantes des
occupants. Leur montant, qui s?élève à 22,5 Md¤ en 2024, est en repli de 2,4 %, après un rebond de 1,7 % en 2023
(figure 5.5).
Ces aides sont très majoritairement composées de prestations sociales. En 2024, celles-ci atteignent 19,6 Md¤
en baisse de 2,9 %, après une hausse de 1,2 % en 2023. Elles bénéficient à 81,6 % aux locataires (41,8 % aux
locataires du secteur libre et 39,7 % à ceux du secteur social) et à 16,7 % aux occupants des hébergements
collectifs (figure 5.6). Les propriétaires occupants ne représentent plus que 1,8 % des bénéficiaires, contre 8,6 %
il y a 20 ans.
Les prestations sociales sont, elles-mêmes, principalement composées des trois aides personnelles au
logement : l?allocation de logement familiale (ALF), l?aide personnalisée au logement (APL) et l?allocation de
logement sociale (ALS). Le montant de ces trois aides s?élève à 15,9 Md¤ en 2024. Il continue de progresser
(+ 2,2 %, après + 1,3 % en 2023), après six années consécutives de repli (- 14,9 % entre 2016 et 2022), à la faveur
de la hausse des APL et des ALS versées (respectivement + 2,3 % et + 3,3 %). Les versements d?ALF se stabilisent
(- 0,1 %), après avoir reculé de 25,5 % entre 2015 et 2023 alors que le nombre d?allocataires, hors hébergement
collectif (figure 5.8), poursuit sa tendance à la baisse amorcée en 2009 (- 3,1 %, après - 5,7 %). Le nombre de
bénéficiaires de l?APL et de l?ALS demeure relativement stable (respectivement - 0,2 % et + 0,1 %).
Un second pan des prestations sociales correspond aux versements relatifs à l?aide sociale à l?hébergement
(ASH) et aux autres aides au profit des résidents de certains hébergements collectifs (personnes âgées,
handicapées ou en difficultés sociales). Ces prestations continuent de progresser (+ 4,4 %, après + 4,7 %) et
atteignent 2,4 Md¤ en 2024.
Les autres aides des prestations sociales comprennent principalement l?allocation de logement temporaire
(ALT), les aides des fonds de solidarité logement (FSL), les subventions d?Action logement aux ménages et le
chèque énergie. Elles totalisent un montant de 1,2 Md¤ en 2024 en net repli par rapport à 2023 (- 45,2 %, après
- 2,5 %) du fait principalement de la forte baisse des versements liés aux chèques énergie exceptionnels (voir
concepts et méthodes).
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1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Propriétaires occupants
Secteur libre
Secteur social
Autres logements ordinaires
Locaux d'hébergement collectif
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Prestations sociales
Subventions
d'investissement
Avantages fiscaux
Avantages de taux
État
Employeurs (notamment via Action logement)
Collectivités territoriales
Entreprises via recettes "quotas carbone"
Ménages via livret A
Bailleurs sociaux via CGLLS
Contributeurs divers (notamment autres taxes affectées)
? 58 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.5 : montant total perçu selon le type
d?aide
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 5.6 : répartition des prestations sociales
selon la filière
En %
Source : CSL 2024
Le reste des aides aux consommateurs de service de logement correspond aux avantages fiscaux attribués au
titre des dépenses courantes liées au logement (figure 5.5). Il est de 2,9 Md¤ en 2024 en légère progression par
rapport à 2023 (+ 0,9 %). Il s?agit pour la majeure partie (73 % et 2,1 Md¤ en 2024) des avantages liés aux taux de
TVA à 5,5 % et à 10 % pour les petits travaux d?amélioration dont la tendance à la hausse est enrayée en 2024
(- 0,3 %, après + 60,6 % entre 2017 et 2023).
Figure 5.7 : part des ménages bénéficiaires des
aides personnelles au logement *
En %
* ALF, APL, ALS, hors logements d'hébergement collectif.
Source : CSL 2024
Figure 5.8 : nombre de bénéficiaires et montant
mensuel moyen des aides personnelles au
logement en 2024*
Nombre de
bénéficiaires
(en milliers)
2024/
2023
(en %)
Montant
mensuel
moyen
(en ¤)
APL 2 433 - 0,2 229
Propriétaires occupants 29 - 20,7 214
Locataires 2 404 0,1 229
ALS 2 062 0,1 206
Propriétaires occupants 23 - 14,4 161
Locataires 2 039 0,3 207
ALF 839 - 3,1 330
Propriétaires occupants 57 - 20,9 192
Locataires 782 - 1,5 340
* ALF, APL, ALS, hors logements d'hébergement collectif.
Source : CSL 2024
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
22
24
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
APL
ALS
ALF
ASH et aides résid. loc. héberg. coll.
Avantages fiscaux
Autres aides dont chèques énergies et subv. Action Log.
Total des aides aux consommateurs (éch. de droite)
8,6
1,8
35,4
39,7
43,0
41,8
13,0 16,7
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
2004 2024
Locaux d'hébergement collectif
Locataires du secteur libre
Locataires du secteur social
Propriétaires occupants
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Locataires
Ensemble des ménages
Propriétaires accédants
Rapport du compte du logement 2024 - 59 ?
partie 5 : les aides au logement
LES AIDES AUX PRODUCTEURS : LES SUBVENTIONS D?INVESTISSEMENT ET D?EXPLOITATION
Les subventions d?investissement s?élèvent à 4,5 Md¤ en 2024 (figure 5.9) et sont en repli de 6,4 %, soit - 0,3 Md¤,
par rapport à leur point haut de 2023. Leur montant avait plus que doublé depuis 2019 (+ 136 %, soit + 2,8 Md¤)
après une décennie de baisse (- 2,2 Md¤ entre 2010 et 2019).
Le repli de 2024 est lié à la forte baisse des aides accordées par l?Anah (- 34,4 %, soit - 0,9 Md¤) après six
années de progression soutenue, en particulier de 2020 à 2022 avec la montée en régime de « MaPrimeRénov? ».
La chute des montants octroyés dans le cadre de ce dispositif (- 1,2 Md¤) explique la nette contraction des
subventions de l?Anah en 2024 qui descendent à 1,8 Md¤. À l?inverse, les subventions liées aux prêts pour les
logements locatifs sociaux (LLS) sont en forte hausse (+ 31,0 %, soit + 0,5 Md¤) et atteignent 2,1 Md¤. Dans ce
contexte, leur part dans le total des subventions d?investissement se redresse (47,0 %, après 33,6 %), après avoir
été divisée par deux en 10 ans (67,6 % en 2012) tandis que la part des subventions de l?Anah recule (39,4 %, après
56,2 %), après avoir été multipliée par quatre en six ans.
En 2024, les bailleurs du secteur social redeviennent, pour la première fois depuis 2020, les premiers
bénéficiaires des subventions d?investissement (2,6 Md¤) ? (figure 5.10). En effet, leur part dans le total des
subventions d?investissement passe de 41,2 % à 57,6 %. À l?inverse, cette part recule pour les propriétaires
occupants après avoir été majoritaire en 2022 et 2023 (35,5 %, après 51,9 %), en lien avec la baisse des aides de
l?Anah qui bénéficient essentiellement à ce public (90 % en 2024).
Figure 5.9 : montant des subventions
d?investissement par type de subvention
En milliards d'euros
Source : CSL 2024
Figure 5.10 : montant des subventions
d?investissement selon la filière bénéficiaire
En millions d?euros
Source : CSL 2024
Les subventions d?investissement pour la production de logements neufs accélèrent (+ 21,8 %, après
+ 4,3 %) ? (figure 5.11). Elles s?élèvent à 1,9 Md¤, soit leur plus haut niveau depuis 2014. En revanche, les
subventions pour travaux baissent sensiblement (- 21,2 %, après + 6,1 %), en lien avec la nette diminution des
subventions de l?Anah. Elles s?établissent à 2,5 Md¤. Leur part dans les subventions d?investissement passe de
65,1 % à 54,8 %, après avoir presque doublé depuis 2018.
En 2024, les collectivités locales deviennent le premier contributeur des subventions d?investissement (27,5 %)
avec un montant de 1,2 Md¤ (figure 5.12) correspondant en totalité aux subventions liées aux prêts pour les LLS.
La contribution de l?État diminue de manière significative, passant de 2,0 à 1,0 Md¤, essentiellement en lien à la
réduction de son financement des aides de l?Anah. Sa part ne représente plus que 22,9 % des subventions totales,
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Subventions liées aux prêts pour les logements locatifs sociaux
Anah
Fart
Anru
Autres
Total des subventions d'investissement
2 519
1 614
2 002
2 619
226
183
107 130
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
4500
5000
2023 2024
Locaux d'hébergement collectif Bailleurs du secteur libre
Bailleurs du secteur social Propriétaires occupants
? 60 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
contre plus de 40 % au cours des trois années précédentes. La contribution des employeurs, via Action logement,
diminue légèrement (- 3,5 %) et représente 21,8 % des subventions d?investissement. Les recettes issues de la
mise aux enchères des quotas carbone demeurent stables, représentant 37,0 % des recettes de l'Anah et 14,6 %
des subventions d'investissement.
Les subventions d?exploitation, visant à couvrir une partie des charges de production de service de logement,
sont marginales (0,2 Md¤) et concernent exclusivement les locaux d?hébergement collectif.
Figure 5.11 : montant des subventions
d?investissement selon l?objet
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 5.12 : montant des subventions
d?investissement selon le contributeur
En millions d?euros
Source : CSL 2024
LES AIDES AUX PRODUCTEURS : LES AVANTAGES DE TAUX
Les avantages de taux portent, dans le cadre du compte satellite du logement, sur les prêts présentant un taux
inférieur à celui du marché, qu?ils soient accordés aux bailleurs sociaux ou aux ménages. Les avantages sont
mesurés par comparaison du coût du prêt aidé et de celui potentiellement obtenu au taux de marché.
En 2024, dans un contexte de hausse des taux d?intérêt des prêts immobiliers, au plus haut depuis 2012, le
montant des avantages de taux continue de se redresser quoique plus modérément (+ 19,2 %, après + 71,4 % en
2023 et + 76,5 % en 2022), après le fort repli observé de 2018 à 2021 (- 28,6 % en moyenne par an). Il atteint
2,9 Md¤ (figure 5.13) et se rapproche de son niveau de 2017 (3,1 Md¤).
Les avantages de taux dont bénéficient les ménages (55,7 % du total) sont évalués à 1,6 Md¤ en 2024, en
hausse de 15,5 % par rapport à 2023, alors qu?ils n?étaient que de 0,4 Md¤ en 2020 (figure 5.14). Ces évolutions
résultent principalement de la progression des avantages liés aux prêts à taux zéro (PTZ) : 1,2 Md¤ en 2024, après
1,1 Md¤ en 2023, et 1,7 Md¤ en 2017, dans un contexte de rebond du montant total de prêts versés (+ 6,1 % en
2024, après - 22,8 %) et de taux de marché élevés.
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Neuf Acquisitions dans l'ancien Travaux
2 034
1 041
1 027
991
807
1 249
655
665
226
348
105
252
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
4500
5000
2023 2024
Contributeurs divers (notamment autres taxes affectées)
Bailleurs sociaux via CGLLS
Entreprises via recettes "quotas carbone"
Collectivités territoriales
Employeurs via Action logement
État
Rapport du compte du logement 2024 - 61 ?
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.13 : montant des avantages de taux
En millions d?euros
Montant
2024
(en M¤)
Évolution
2024/2023
(en %)
Structure
2024
Prêts aux bailleurs sociaux 1 279 24,0 44,3
Prêts pour les logements
locatifs sociaux (LLS)
747 26,3 25,9
Prêts à l'amélioration et Eco-
prêt pour les LLS
167 54,2 5,8
Prêts Action logement pour
les LLS
365 10,1 12,6
Prêts aux ménages 1 605 15,5 55,7
PTZ 1 170 8,9 40,6
Eco-PTZ 262 43,3 9,1
Prêts Action logement 77 19,4 2,7
Autres prêts conventionnés 97 42,1 3,4
Ensemble des avantages
de taux
2 884 19,2 100,0
Source : CSL 2024
Figure 5.14 : montant des avantages de taux
selon les filières
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Les avantages de taux dont bénéficient des bailleurs sociaux s?élèvent à 1,3 Md¤ en 2024 et continuent de se
redresser (figure 5.14). La hausse est portée par les prêts pour les logements locatifs sociaux (PLAI, PLUS et PLS),
en lien avec la poursuite de la hausse de l?avantage de taux unitaire par euro de prêt accordé (8,1 %, après 6,4 %)
et des montants de prêts versés (+ 3,1 %, après + 8,6 %) ? (figure 5.16). Ces prêts représentent un avantage de
0,7 Md¤ en 2024, contre 0,1 Md¤ en 2021 et 1,9 Md¤ en 2010 (figure 5.15).
Figure 5.15 : montant des avantages de taux
selon le type d?avantage
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Figure 5.16 : décomposition de l?avantage de
taux des prêts pour les LLS (PLAI, PLUS et PLS)
En milliards d?euros En %
Source : CSL 2024
Définition
L?avantage de taux est le produit entre le montant des prêts aidés versés et l?avantage unitaire (en %). Ce
dernier mesure l?économie réalisée pour un euro emprunté avec l?emprunt aidé plutôt qu?avec un emprunt au
taux du marché sur toute la durée de l?emprunt. Cet avantage est théorique et repose sur une estimation.
Pour l?avantage de taux du PTZ, voir concepts et méthodes.
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0
2,2
2,4
2,6
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Ménages Bailleurs sociaux
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
Autres prêts ménages
Prêts PTZ et Eco-PTZ
Prêts Action logement
Prêts à l'amélioration et Eco-prêt pour les LLS
Prêts pour les LLS
0
2
4
6
8
10
12
14
16
6,0
6,5
7,0
7,5
8,0
8,5
9,0
9,5
10,0
20142015201620172018201920202021202220232024
Montants de prêts PLUS, PLAI, PLS
Avantage de taux unitaire (échelle de droite)
? 62 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LES AVANTAGES FISCAUX AUX PRODUCTEURS
En 2024, les avantages fiscaux aux producteurs de service de logement s?établissent à 13,0 Md¤ (figure 5.17) et
sont en léger repli (- 0,7 %) après trois années consécutives de progression. Ces avantages bénéficient dans
l?ordre : au secteur social avec une part de 40,6 % du total en 2024 (en diminution de 0,8 point sur 10 ans), au
secteur libre avec 29,4 % (en hausse de 5,2 points par rapport à 2014) et aux propriétaires occupants avec 27,2 %
(en baisse de 5,2 points sur 10 ans, en particulier suite à la disparition progressive du crédit d?impôt sur le revenu
au titre des intérêts d?emprunt) ? (figure 5.18).
La baisse des avantages fiscaux en 2024 est essentiellement portée par celle des exonérations de l'impôt sur
les sociétés en faveur des HLM (- 2,7 %) dont le montant a été divisé par plus de 3 depuis son point haut de 2018,
passant de 1,3 Md¤ à 0,4 Md¤. Cette exonération ne représente plus que 3,1 % des avantages fiscaux aux
producteurs, contre 9,3 % en 2018.
Les montants liés aux dispositifs de soutien aux gros travaux d'entretien-amélioration continuent de représenter
la part la plus importante des avantages fiscaux aux producteurs (41,6 %) ? (figure 5.18). Ils s?établissent à
5,4 Md¤, soit un niveau stable par rapport à 2023. Ils sont composés à 83 % des taux réduits de TVA à 5,5 et 10 %,
pour lesquels le montant d?avantages progresse depuis 2018, mais ralentit depuis trois ans (+ 0,8 % en 2024,
contre + 24,6 % en 2021).
Figure 5.17 : montants des avantages fiscaux
aux producteurs par filière
En milliards d'euros
Source : CSL 2024
Figure 5.18 : montants des avantages fiscaux
aux producteurs par type d?avantages
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Les avantages fiscaux liés aux dispositifs d'incitation fiscale à l'investissement locatif privé sont en légère
hausse, en lien avec la fin au 31 décembre 2024 du dispositif Pinel, après une baisse en 2023 (+ 2,2 %, après
- 8,9 %). Ils atteignent 2,3 Md¤, soit 17,9 % des avantages fiscaux accordés aux producteurs. Les montants
d?exonérations de taxe foncière, en progression ininterrompue depuis 2016, ralentissent (+ 0,8 %, après + 13,6 %).
Ils s?établissent à 2,2 Md¤, soit 16,8 % des avantages fiscaux. Les avantages liés à la TVA à taux réduit
pour l'investissement locatif social continuent de progresser (+ 10,4 %, après + 8,5 %) et atteignent 2,0 Md¤
(figure 5.19), soit 15,2 % des avantages fiscaux octroyés aux producteurs.
0
2
4
6
8
10
12
14
16
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Locaux d'hébergement collectif
Autres logements ordinaires
Secteur social
Secteur libre
Propriétaires occupants
0
2
4
6
8
10
12
14
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Soutien aux travaux d'entretien-amélioration
Intérêts des emprunts acquisition résidence principale
Autres avantages fiscaux
Exonérations de taxe foncière
Investissement locatif privé
TVA à taux réduit Investissement locatif social
Avt. fiscaux revenus fonciers (hors travaux)
Rapport du compte du logement 2024 - 63 ?
partie 5 : les aides au logement
Figure 5.19 : montant de l?avantage fiscal lié au taux réduit de TVA pour l?investissement locatif social
Évolutions (en %) Montant
2024
Structure
2024
2021 / 2020 2022 / 2021 2023 / 2022 2024 / 2023 (en millions
d'euros)
(en %)
PLUS 19,7 6,2 4,7 - 5,4 517,5 26,4
PLAI 19,1 11,5 8,7 9,9 510,1 26,0
PLS - 4,3 - 4,9 8,2 9,5 291,1 14,8
Ensemble neuf 12,2 5,6 6,7 3,3 1 318,7 67,2
PLUS - 20,7 6,6 - 0,6 19,1 31,6 1,6
PLAI 12,4 17,4 13,0 30,5 20,8 1,1
PLS 6,3 10,6 18,0 8,4 26,7 1,4
Prêts à l'amélioration (PAM/Eco-PLS) - 14,4 0,4 29,2 54,0 381,2 19,4
TVA réduite sur fonds propres 9,6 - 2,3 - 1,4 - 1,4 184,3 9,4
Ensemble travaux - 4,2 0,5 13,3 28,5 644,6 32,8
Montant total 7,1 4,1 8,5 10,4 1 963,3 100,0
Source : CSL 2024
RÉVISIONS DES INDICATEURS DES ANNÉES ANTÉRIEURES À 2024
Le montant total des aides au logement est révisé de + 0,04 Md¤ en 2023 et de + 0,2 Md¤ en moyenne sur la
période 2017-2023. L?évolution du montant des aides, entre 2022 et 2023, passe ainsi de + 4,6 % à + 4,0 %. La
révision sur 2023 résulte de l?intégration des données consolidées d?Action logement qui augmente, en 2023, le
chiffrage des prestations sociales (+ 0,14 Md¤) et des avantages de taux (+ 0,06 Md¤) et réduit celui des
subventions d?investissement (- 0,43 Md¤). Des modifications dans la prise en compte des montants de prêts à
l?amélioration et d?éco-prêt logement social entraînent une révision à la hausse des avantages fiscaux (+ 0,13 Md¤),
des avantages de taux (+ 0,07 Md¤) et des subventions d?investissement (+ 0,06 Md¤).
Figure 5.20 : révision de l?évolution des aides
aux logements
En %
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
Figure 5.21 : contribution des différentes
composantes à la révision des aides
En millions d'euros
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
5
Aides CSL2023 Aides CSL2024
-400
-200
0
200
Avantages de taux
Avantages fiscaux
Prestations sociales
Subventions d'exploitation
Subventions d'investissement
? 64 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
Concepts et méthodes
Le compte du logement présente les aides en se plaçant du point de vue des bénéficiaires de celles-ci. Ainsi,
l?ensemble des avantages conférés aux bénéficiaires, qu?ils soient consommateurs ou producteurs de service
de logement (occupants ou bailleurs), sont retenus dans le chiffrage, que ces avantages donnent lieu à
une dépense (un versement) de la part d?un financeur ou qu?ils réduisent une dépense (réduction d?impôt, baisse
de taux d?intérêt). Par exception à la convention générale des « droits constatés » mentionnée en préambule, les
aides sont la plupart du temps comptabilisées au moment de leur versement.
Il faut distinguer cinq types d?aide au logement.
LES PRESTATIONS D?AIDE AU LOGEMENT
Les prestations d?aide au logement sont des aides versées aux consommateurs de service de logement (les
occupants, qu?ils soient locataires ou propriétaires) pour couvrir une partie de leur dépense de logement. Elles
incluent les aides personnelles au logement, ainsi que d?autres prestations (FSL, ALT, part logement de l?ASH,
subventions d?Action logement aux ménages, chèques énergie, etc.). Dans le cadre central de comptabilité
nationale, elles sont considérées comme des transferts sociaux en nature (D63), qui viennent en déduction de la
dépense de consommation associée au service de logement.
Les aides personnelles au logement sont versées sous conditions de ressources aux ménages modestes qui
s?acquittent d?une dépense de logement. Il s?agit principalement de l?aide personnalisée au logement (APL), de
l?allocation de logement familiale (ALF) et de l?allocation de logement sociale (ALS). Ces aides ne sont pas
cumulables, l?ordre de priorité étant le suivant : APL, ALF, ALS. L?APL est versée aux occupants du parc
conventionné en location ou foyer, ou qui ont signé un prêt conventionné pour l?acquisition de leur résidence
principale, l?ALF aux familles ne pouvant bénéficier de l?APL et l?ALS aux autres ménages n?entrant pas dans les
deux premières catégories. L?APL, l?ALS et, depuis le 1er janvier 2016, l?ALF sont financées par le Fonds national
d?aide au logement (FNAL), lequel est essentiellement alimenté par une dotation budgétaire de l?État et des
cotisations employeurs.
La proportion de ménages allocataires, stable autour de 19 % de 1984 à 1990, a augmenté fortement au début
des années 1990 en raison de l?extension de l?ALS à de nouvelles catégories de bénéficiaires (notamment
les étudiants) et au parc HLM conventionné. Les bénéficiaires sont ainsi passés de 4,2 millions à 5,5 millions en
quatre ans. La réforme de 2001 et 2002 a aligné les barèmes des allocations logement sur celui de l?APL en secteur
locatif. Cette réforme a augmenté l?aide moyenne, mais n?a pas augmenté le nombre de bénéficiaires. À compter
de 2008, les paramètres représentatifs de la dépense de logement des barèmes des aides personnelles sont
indexés sur l?IRL. Afin de maîtriser la dépense des aides personnelles au logement, la loi de finances pour 2016 a
instauré, à compter du 1er juillet 2016, une dégressivité des APL en fonction du montant du loyer jusqu?à la
suppression de l?aide au-delà d?un plafond de loyer fixé en fonction de la zone géographique et de la composition
familiale. La loi de finances pour 2016 a également introduit, à partir du 1er octobre 2016, la prise en compte de la
valeur du patrimoine des allocataires lorsque son montant dépasse 30 000 euros pour le calcul des aides au
logement (APL/AL), ainsi que la non éligibilité aux aides personnelles au logement des particuliers rattachés au
foyer fiscal de leurs parents lorsque ces derniers sont redevables de l'impôt de solidarité sur la fortune (remplacé
par l'impôt sur la fortune immobilière à partir du 1er janvier 2018).
À compter du 1er octobre 2017, l'ensemble des aides au logement (APL, ALS et ALF) ont été abaissées de
5 euros (décret n° 2017-1413 du 28.9.17). Parallèlement la loi de finances pour 2018 a instauré une réduction de
loyer de solidarité (RLS) dans le parc social. Les locataires du parc social ayant de faibles ressources voient leur
loyer minoré de la RLS et leur APL baissée de 98 % du montant de leur RLS (exemple : pour un couple ayant une
personne à charge en zone 2, en 2019, la RLS est de 38,80 euros et la baisse de l'APL sera de 38,02 euros par
mois). Ainsi, la dépense publique des APL a été abaissée de 800 millions d?euros en 2018, 900 millions d?euros en
2019 et 1,3 milliards d?euros en 2020. Les APL accession ont été supprimées par la loi de finances pour 2018.
Ainsi, les prêts signés après le 1er janvier 2018 ne sont plus éligibles excepté, jusqu?au 1er janvier 2020, pour l?achat
d?un logement dans l?ancien en zone 3 ou pour un projet d?accession en outre-mer ayant par ailleurs bénéficié d?un
soutien de l?État (LFI 2019).
Rapport du compte du logement 2024 - 65 ?
partie 5 : les aides au logement
Le calcul des APL en temps réel ou « contemporanéisation » est entré en application au mois de janvier 2021.
Cette réforme consiste à calculer les APL tous les 3 mois sur la base des revenus des 12 derniers mois et non plus
tous les ans sur la base des revenus perçus 2 ans auparavant, afin de mieux prendre en compte la situation des
allocataires. Le seuil de ressources annuelles au-delà duquel l?aide commence à décroitre est revalorisé, depuis
cette date, selon l?indice des prix à la consommation (IPC) hors tabac de l?année N-1, calculé sur les 12 derniers
mois (d?octobre à octobre). Ce paramètre de ressources a été revalorisé de 5,68 % au 1er janvier 2023 et de 4,80 %
au 1er janvier 2024.
Afin de limiter l'impact de l'inflation sur le budget des ménages, la loi du 16 août 2022 portant mesures d'urgence
pour la protection du pouvoir d'achat a revalorisé les aides au logement (APL, ALF et ALS) de 3,5 % avec effet
rétroactif au 1er juillet 2022, cette revalorisation étant habituellement effective au 1er octobre de l?année.
Ces aides sont complétées par l?aide sociale à l?hébergement (ASH) et d?autres aides versées aux profits des
personnes âgées, handicapées ou en difficultés sociales résidents des locaux d?hébergements collectifs,
l?allocation de logement temporaire (ALT), les aides des fonds de solidarité logement (FSL), les subventions
d?Action logement aux ménages (travaux de rénovation énergétique, adaptation du logement au vieillissement?)
ainsi que les chèques énergie.
Jusqu?au 1er janvier 2018, les tarifs sociaux de l'énergie étaient constitués du tarif de première nécessité (TPN)
pour l'électricité et du tarif spécial de solidarité (TSS) pour le gaz. Institué en 2005, le TPN offrait aux particuliers
sous conditions de ressources, une réduction forfaitaire annuelle variant de 71 ¤ à 140 ¤ selon la puissance
souscrite et la composition du foyer. Institué en 2008, le TSS offrait une réduction forfaitaire annuelle variant de
71 ¤ à 140 ¤ selon la puissance souscrite et la composition du foyer. Ces deux tarifs ont pris fin au 31 décembre
2017 et ont été remplacés par le chèque énergie à compter du 1er janvier 2018.
Le chèque énergie, directement financé par l'État (les tarifs sociaux étaient financés par les énergéticiens), aide
les ménages à s'acquitter de leurs dépenses en énergie. Il vise à remédier à deux limites des précédents tarifs
sociaux : un taux de non-recours élevé et un déséquilibre entre les différentes sources d?énergie (le chèque énergie
peut être employé pour toutes les sources d?énergie, avec un montant identique). Son montant dépend de la
composition et des revenus du ménage. Il est compris entre 48 ¤ et 277 ¤. Des chèques énergie exceptionnels ont
été envoyés en décembre 2021 (100 ¤) et décembre 2022 (100 ¤ ou 200 ¤) à respectivement 5,8 et 12 millions de
ménages afin de faire face à la forte hausse des prix de l?énergie. Les montants de chèque énergie sont enregistrés
dans le CSL à la date de remboursement aux fournisseurs d?énergie. Par exemple, des chèques énergie
exceptionnels 2022 ont pu être remboursés aux fournisseurs jusqu?en 2024.
Le dispositif des certificats d'économies d'énergie (CEE) instauré dans le cadre de la loi de programme fixant
les orientations de la politique énergétique de juillet 2005, vise à répondre aux objectifs européens de baisse de la
consommation d?énergie finale. Dans son principe, il incite les vendeurs d'énergie à obtenir de leurs clients,
particuliers et professionnels, la réalisation d'économies d?énergie, via principalement des aides financières, en
échange d?un certificat attestant d'un volume d'énergie épargnée. La production de CEE concerne majoritairement
le logement (65 % sur la période 2015-2017 selon le rapport d?évaluation 2020 de l?Ademe). Les CEE constituent
ainsi une aide à la rénovation énergétique des logements dont le montant n?est pas chiffré dans le CSL pour le
moment compte tenu de difficultés d?observation des coûts de ces CEE, financés par les vendeurs d?énergie.
LES SUBVENTIONS D?EXPLOITATION
Les subventions d?exploitation sont des aides versées aux producteurs de service de logement (bailleurs) pour
influencer leur niveau de production, leur prix, ou la rémunération des facteurs de production. Du point de vue du
cadre central de comptabilité nationale, il peut s?agir de subventions sur les produits, lorsque ces subventions sont
versées par unité de bien ou de service produit, ou d?autres subventions à la production, dénommées aussi
subventions d?exploitation, lorsque celles-ci portent sur les coûts des facteurs de production.
Les subventions d?exploitation représentaient un montant important jusqu?en 1987. Elles se composaient
essentiellement des bonifications d?intérêt versées aux établissements financiers pour les prêts aux HLM et les
prêts du Crédit foncier de France (CFF) accordés avant 1978, les bonifications d?intérêt des prêts locatifs aidés
(jusqu?en 1986) et des prêts à l?accession à la propriété (PAP) jusqu?en 1988. Ces bonifications étaient versées sur
toute la durée des prêts et se traduisaient par une réduction du taux. Leur poids s?est amenuisé progressivement
et est désormais très faible. D?autres subventions d?exploitation concernent directement les locaux d?hébergement
collectif, acteurs spécifiques du CSL.
? 66 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LES SUBVENTIONS D?INVESTISSEMENT
Les subventions d?investissement sont versées aux producteurs de service de logement afin de diminuer
le coût de leurs investissements liés à la construction de logements et de locaux d?hébergement collectif neufs ou
à des bailleurs et des propriétaires pour la rénovation de logements anciens.
Les subventions d?investissement pour le logement social sont versées par l?État, les collectivités territoriales,
l?Anru, Action logement et la caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS). Depuis 2016, le fonds national
des aides à la pierre (FNAP), auquel contribuent notamment les bailleurs sociaux via la CGLLS et Action logement,
s?est substitué aux subventions versées par l?État.
Les subventions versées par l?Anah sont destinées au parc de logements privés existants, notamment au titre
des travaux de rénovation énergétique pour lesquels elle gérait, jusqu?en 2017, le fonds d?aide à la rénovation
thermique des logements privés (FART). Depuis 2018, le budget de l'Anah bénéficie directement d?une contribution
de l?État (0,11 Md¤ en 2018). Celle-ci a depuis sensiblement progressé pour atteindre 2,3 Md¤ en 2022 et 2,2 Md¤
en 2023 en lien avec la montée en puissance du dispositif « MaPrimeRénov? » qui depuis 2020 a remplacé
progressivement le crédit d?impôt pour la transition énergétique (CITE) ? (voir point 5 - Les avantages fiscaux).
Lancée le 1er janvier 2020, et renforcée depuis le 1er octobre 2020, dans le cadre du plan de relance,
« MaPrimeRénov? » est ouverte à l?ensemble des propriétaires, quels que soient leurs revenus. Elle concerne les
logements occupés à titre de résidence principale (par le propriétaire lui-même ou par un locataire) construite
depuis au moins 15 ans en métropole (2 en outre-mer) ou depuis au moins 2 ans lors du remplacement d'une
chaudière au fioul. Ce dispositif est aussi accessible aux copropriétés pour les travaux dans les parties communes.
Il permet de financer les travaux d?isolation, de chauffage, de ventilation ou d?audit énergétique d?une maison
individuelle ou d?un appartement en habitat collectif. Le montant de la prime est forfaitaire et est calculé en
fonction des revenus du foyer et de la nature des travaux d?économie d?énergie. À partir du 1er janvier 2024,
« MaPrimeRénov? » recentre ses aides sur les rénovations dites « d?ampleur » (rénovation globale améliorant d?au
moins deux classes le DPE) au détriment des aides sur les travaux « par geste » portant sur un seul type
d?amélioration. Néanmoins, compte tenu d?une forte baisse des demandes d?aides, les conditions pour bénéficier
des aides par geste sont assouplies à partir du 15 mai 2024. Les montants d?aide comptabilisés dans le CSL
émanent de la comptabilité nationale et figurent au compte de résultat (colonne compte financier) du rapport annuel
de performance (RAP) du programme 135.
La loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine du 21 février 2014, a institué le nouveau programme
national de renouvellement urbain (NPNRU) pour la période 2014-2030. Pour la mise en oeuvre de ce programme,
la loi de finances pour 2018 a augmenté les moyens de l'Anru de 6 à 10 Md¤ dont 1 Md¤ provenant de subventions
de l'État, 7 Md¤ d?Action logement (convention État ? Action logement du 16 janvier 2018) et 2 Md¤ des bailleurs
sociaux.
La loi n° 2013-61 du 18 janvier 2013 relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au
renforcement des obligations de production de logement social permet d?appliquer une décote sur le prix de cession
du foncier public pour la construction de logements sociaux. Ainsi l?État, les collectivités territoriales et leurs
établissements publics peuvent céder des terrains de leur domaine privé à un prix inférieur à leur valeur vénale
lorsque ces terrains sont destinés à des programmes de construction de logements sociaux. La différence entre la
valeur vénale du bien et son prix de cession correspond au montant de la décote. La décote peut atteindre 100 %
de la valeur vénale du bien. Néanmoins, un décret du 27 décembre 2019 a instauré un plafonnement du taux de
décote si le bénéficiaire dispose de réserves foncières ou de biens susceptibles de pouvoir accueillir un programme
de logements sociaux d'une surface de plancher au moins égale à celle du programme prévu.
Le décret du 9 mai 2019 a, par ailleurs, autorisé la mise en oeuvre de la décote pour les opérations comportant
« majoritairement » ? et non plus « essentiellement » ? des logements sociaux.
Les subventions d?investissement sont retracées dans le tableau de financement des acquisitions de logements
et des travaux avec néanmoins un décalage temporel afin de coïncider avec la période d?enregistrement de
l?investissement, qui peut être différente de la période du versement effectif de ces aides.
Rapport du compte du logement 2024 - 67 ?
partie 5 : les aides au logement
LES AVANTAGES DE TAUX
Les avantages de taux résultent de crédits accordés à des taux inférieurs à ceux pratiqués sur le marché bancaire.
Ces prêts à taux bas visent en très grande majorité à stimuler l?investissement en logements des producteurs de
service de logement (bailleurs), notamment des bailleurs sociaux (qui bénéficient d?un financement sur les
ressources du livret A) et en résidences principales des ménages (PTZ). S?agissant plus particulièrement des
bailleurs sociaux, ces prêts aidés leur permettent de dresser des plans d?équilibre conduisant à des loyers bas.
Le principe de mesure de ces avantages consiste à comparer le coût d?un prêt aidé à celui d'un prêt aux mêmes
caractéristiques (durée, capital emprunté), mais contracté auprès d'un organisme de crédit classique, appelé prêt
de référence. Ce calcul ne tient pas compte, dans le cas des prêts à taux révisables, des changements de taux qui
peuvent intervenir pendant la durée du remboursement. Pour évaluer ces avantages de taux et les transformer en
équivalents-subventions, des taux de référence sont utilisés. Ils correspondent à l?Euribor 12 mois majoré de
1,5 point lissé sur 10 ans pour les emprunts des personnes morales (pour l'essentiel les bailleurs sociaux) et aux
taux effectifs au sens étroit pour les prêts aux ménages. Les avantages de taux sont enregistrés, dans le CSL, au
moment de l?investissement, comme les aides à l?investissement.
Créé en 1995, le prêt à taux zéro (PTZ) est accordé, sous conditions de ressources, à des ménages pour
financer une partie de l'acquisition de leur première résidence principale dans le neuf ou, à partir de 2005, dans
l?ancien. D?une durée maximale de 25 ans, il comporte une période de différé allant jusqu?à 15 ans, durant laquelle
les ménages ne paient aucune mensualité. Le montant du prêt est fonction du revenu fiscal de l'emprunteur et du
lieu où se situe son achat immobilier. En 2015, pour revitaliser plusieurs milliers de centres bourgs, le PTZ a été
étendu à certains territoires ruraux pour l?achat de logements anciens à réhabiliter (6 000 communes), puis
finalement à l?ensemble de la zone C l?année suivante. En 2016, les plafonds de ressources du PTZ ont été
rehaussés et la quotité du PTZ fixée à 40 % sur l?ensemble du territoire (contre 26 % en zones A et B1, 21 % en
zone B2 et 18 % en zone C en 2015). La loi de finances pour 2018 a recentré le PTZ sur les zones A, A bis et B1
pour l'achat d'un logement neuf et sur les zones B2 et C pour l'achat d'un logement ancien à rénover. Sur ces deux
dernières zones, le PTZ neuf a toutefois été conservé, mais avec une quotité de prêt réduite de moitié (20 % au
lieu de 40 %). À partir de 2020, l?octroi du prêt dans l?ancien est soumis au respect d?un critère de performance
énergétique minimale après travaux. La loi de finances pour 2024 prolonge le dispositif jusqu?au 31 décembre 2027
et le fait évoluer avec notamment : une limitation dans le neuf aux seuls logements collectifs en zone dite
« tendue », des plafonds de ressources relevés, permettant potentiellement à 6 millions de foyers supplémentaires
d?en bénéficier, et une quotité de prêt finançable passée de 40 à 50 % pour les emprunteurs les plus modestes. La
loi de finances pour 2025 élargit le PTZ, à partir du 1er avril 2025, à tous les logements neufs (collectifs ou
individuels) sur l?ensemble du territoire français (quelle que soit la zone) jusqu?au 31 décembre 2027. Par ailleurs,
le cumul du prêt est désormais autorisé avec « MaPrimeRénov? » pour financer une rénovation d?ampleur.
La loi de finances pour 2009 a instauré un éco-prêt à taux zéro pour les travaux d'amélioration de la performance
énergétique des logements anciens utilisés comme résidence principale (éco-PTZ). Ce prêt s'adresse à tout
propriétaire d'un logement antérieur à 1990, occupant ou bailleur, sans condition de ressources, effectuant un
bouquet de travaux éligibles. Il est plafonné à 30 000 euros, pour une durée de remboursement fixée à 10 ans, qui
peut être portée à 15 ans pour certains travaux. La loi de finances pour 2017 permet le cumul de l?éco-PTZ avec le
crédit d?impôt pour la transition énergétique (CITE) pour les offres d?avance émises à compter du 1er mars 2016.
La loi de finances pour 2019 a modifié les conditions d'application de l?éco-PTZ en deux étapes :
? au 1er mars 2019 : suppression de la condition de bouquet de travaux ;
? au 1er juillet 2019 : extension à tous les logements achevés depuis plus de 2 ans et aux travaux d?isolation
des planchers bas, uniformisation de la durée d?emprunt à 15 ans pour tous les éco-prêts, cumul entre un
premier éco-PTZ et un éco-prêt complémentaire dans un délai porté à 5 ans.
La loi de finances pour 2022 ouvre la possibilité de cumuler l?éco-PTZ avec « MaPrimeRénov? » afin de couvrir
le reste à charge lors de la réalisation de travaux de rénovation énergétique financés par ce dispositif. Par ailleurs,
le cumul du prêt à taux zéro est désormais autorisé avec « MaPrimeRénov? » pour financer une rénovation
d?ampleur.
La loi de finances pour 2024 prolonge l?éco-PTZ jusqu?au 31 décembre 2027 et relève son plafond de 30 000 ¤
à 50 000 ¤ lorsqu?il est couplé à « MaPrimeRénov? ». À compter du 1er juillet 2025, les travaux éligibles à l?éco-PTZ
doivent être réalisés en respectant les mêmes exigences que ceux financés par « MaPrimeRénov? ». Par ailleurs,
pour bénéficier de l?éco-PTZ « rénovation globale », un audit doit obligatoirement démontrer que les travaux
proposés permettent un gain d?au moins 2 classes énergétiques sur le diagnostic de performance énergétique.
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2018/12/28/CPAX1823550L/jo/article_184
? 68 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
Les avantages de taux au titre des PTZ et éco-PTZ sont enregistrés dans le CSL à la date de mise en force du
prêt, c?est à dire à la date du premier versement de fonds. La méthode de calcul de l?avantage de taux au titre des
PTZ diffère de celles décrites plus haut (voir paragraphe 2 du point 4). En effet, elle consiste, à partir des données
mis à disposition par la Société de gestion des financements et de la garantie de l?accession sociale à la propriété
(SGFGAS), à sommer les montants des crédits d?impôt sur les sociétés dont bénéficient les établissements de
crédits qui octroient des PTZ. Le montant du crédit d'impôt est égal à l'écart entre la somme actualisée des
mensualités dues au titre du PTZ et la somme actualisée des montants perçus au titre d'un prêt de mêmes montant
et durée de remboursement, consenti à des conditions normales de taux à la date d'émission de l'offre de PTZ
(art. 244 quater V et art. 49 septies ZZH du CGI).
LES AVANTAGES FISCAUX
Les avantages fiscaux résultent de dispositions fiscales plus favorables que le droit commun. Ils ne sont pas tous
considérés comme des versements par le cadre central de comptabilité nationale qui les traite en partie comme
une diminution de recettes fiscales (opérations D2 et D5). Afin de rendre compte de l?ensemble des avantages
conférés aux occupants et aux bailleurs, le CSL retrace ces avantages comme s?ils étaient une dépense publique
(ou dépense fiscale en termes budgétaires). Les avantages fiscaux sont essentiellement des mesures visant à
favoriser l?investissement en logement ; ils concernent donc avant tout les producteurs de service de logement :
Le crédit d?impôt pour la transition énergétique (CITE), instauré en septembre 1999 pour certains gros
équipements de l?habitation principale, a vu son champ d?application élargi à des équipements de production
d?énergie utilisant une source d?énergie renouvelable, aux matériaux d?isolation thermique et d?appareils de
régulation de chauffage. Alors que la loi de finances pour 2006 avait relevé le taux pour certains des équipements,
celles de 2009 à 2012 ont modifié la liste ou les caractéristiques des équipements et matériaux éligibles et modifié
les taux de crédit d?impôt, lesquels étaient modulés pour certains équipements en fonction de la réalisation d?un
« bouquet » de travaux. Cette dernière condition a été supprimée par la loi de finances pour 2015 qui a porté le
taux du CITE à 30 % pour toutes les dépenses éligibles depuis le 1er septembre 2014. Le taux de 30 % a été
ramené à 15 % courant 2017 pour les fenêtres. La loi de finances pour 2019 a prorogé le CITE jusqu?au
31 décembre 2019 et a porté son taux à 50 % pour la dépose de cuve à fioul pour les ménages modestes. En 2020,
le CITE est progressivement remplacé par le dispositif « MaPrimeRénov? » (fusion du CITE et des aides de l?Anah
« Habiter mieux agilité ») tout d?abord à l?attention des ménages modestes, puis à celle des ménages à revenus
intermédiaires et supérieurs à partir du 1er octobre. Cette dernière catégorie de ménages peut toutefois encore
bénéficier du CITE au titre des dépenses effectuées en 2021 si elles ont fait l?objet d?un devis accepté et d?un
acompte versé avant le 31/12/2020.
Le crédit d'impôt pour dépenses d'équipements de l'habitation principale en faveur de l'aide aux personnes,
s?applique sur les dépenses, d?une part, d?installation ou de remplacement d?équipements spécialement conçus
pour les personnes âgées ou handicapées et, d?autre part, de travaux prescrits par un plan de prévention des
risques technologiques (PPRT). Le taux du crédit d?impôt est respectivement de 25 % et 40 %. La loi de finances
pour 2018 a étendu ce dispositif aux équipements permettant l'adaptation des logements à la perte d'autonomie ou
au handicap. La loi de finances pour 2024 l?a prorogé jusqu?à fin 2025.
Les mesures en faveur de l?investissement locatif dans le parc privé comprennent les déductions forfaitaires de
35 %, puis de 25 % sur le revenu des propriétés urbaines neuves affectées à usage d?habitation principale couplée
à une réduction d?impôt pour construction ou acquisition de logements neufs destinés à la location (dépenses
engagées jusqu?au 31 décembre 1997 ? dispositifs Méhaignerie, puis Quilès-Méhaignerie), le régime de
l'amortissement dit « Périssol » (acquisitions réalisées jusqu'au 31 août 1999), la déduction dégressive sur les
revenus des logements neufs (amortissement accéléré ? régimes dits « Besson », « Robien » et « Borloo »), les
réductions d?impôt successives dites « Scellier », « Duflot » et « Pinel », la réduction d?impôt sur le revenu au titre
des investissements locatifs réalisés dans le secteur de la location meublée non professionnelle, la réduction
d?impôt au titre des investissements réalisés dans les DROM par des personnes physiques et au titre
des investissements locatifs dans les résidences de tourisme en zone rurale, et les déductions spécifiques
applicables sur les revenus des logements anciens (régimes dits « Besson ancien » et « Borloo ancien »).
La loi de finances pour 2015 a aménagé la réduction d?impôt sur le revenu en faveur de l?investissement locatif
intermédiaire réalisé par des personnes physiques dit « dispositif Pinel » : le taux de la réduction d?impôt varie en
fonction de la durée d?investissement entre 12 % pour un engagement de 6 ans et 21 % pour un engagement de
12 ans (en outre-mer respectivement 23 % et 32 %). Les investisseurs ont la possibilité de louer leurs logements à
Rapport du compte du logement 2024 - 69 ?
partie 5 : les aides au logement
leurs ascendants ou descendants. Le dispositif est réservé aux logements construits dans des zones A, A bis et
B1. L'article 168 de la loi de finances pour 2021 a modifié le dispositif à compter du 1er janvier 2023.
Ainsi, en 2023 et 2024, le dispositif est accessible sous deux formes, aux conditions fiscales différentes :
? le Pinel classique avec des taux de réduction d?impôt dégressifs (exemple avec un engagement pour
6 ans, le taux passera à 10,5 % en 2023 et à 9 % en 2024) ;
? le Pinel + : maintien des taux antérieurs, dans certains quartiers ou sur critères énergétiques et de qualité.
Le dispositif Pinel a pris fin le 31 décembre 2024.
Le dispositif d?incitation fiscale dit « Denormandie » vise les opérations réalisées entre le 1er janvier 2019 et le
31 décembre 2027 et a pour objectif d?inciter les investisseurs à acheter et améliorer des logements anciens dans
certaines villes (en déclin démographique, en cas de dégradation du parc de logements anciens ou de fuite des
activités commerciales en périphérie, etc.). Il s?agit d?une extension du « dispositif Pinel ».
La loi de finances rectificative pour 2016 a créé une nouvelle déduction des revenus fonciers en cas de
conventionnement avec l?Anah, dite « dispositif Louer abordable » ou « Cosse », en remplacement des dispositifs
dits « Besson ancien » et « Borloo ancien », applicable à compter de l?imposition des revenus 2017. Le propriétaire
bailleur, sous respect des conditions de loyers et de ressources des locataires, peut bénéficier d?une déduction des
revenus fonciers variant de 15 % à 85 % en fonction de la zone géographique, du niveau de loyer mis en place et
du mode de gestion du bien. La loi de finances pour 2022 transforme, pour les conventions signées à partir du
1er mars 2022, le dispositif Cosse « Louer abordable » en réduction d?impôt, appelée « Loc'Avantages ». Ce
nouveau dispositif est prorogé jusqu?au 31 décembre 2027 par la loi de finance 2025.
Le dispositif de crédit d'impôt aux organismes de logement social qui acquièrent ou construisent des logements
sociaux dans les DROM (art. 244 quater X du Code général des impôts) est une des principales aides en faveur
du logement en outre-mer.
Le régime de taux de TVA réduite pour les opérations d?investissement locatif social est entré en vigueur fin
1996 (en métropole) et s?est substitué aux anciens dispositifs d?aides à l?investissement pour le secteur locatif social
(suppression de la subvention pour les PLA ordinaires). Le taux réduit est fixé à 5,5 %. La loi de finances pour 2018
a relevé le taux de TVA sur les livraisons de logements locatifs sociaux à 10 % à compter du 1er janvier 2018.
Demeurent toutefois au taux à 5,5 %, les livraisons dans les secteurs de l'accession sociale à la propriété
(QPV - PSLA), de l'hébergement temporaire et d'urgence et de l'accueil des personnes âgées et handicapées. La
loi de finances pour 2020 redescend le taux de TVA de 10 % à 5,5 % pour les logements locatifs sociaux financés
par un PLAI ou par un PLUS relevant de la politique de renouvellement urbain, pour les opérations d?acquisition-
amélioration financées par un PLAI ou un PLUS et les opérations réalisées en structures d?hébergement temporaire
ou d?urgence. Cette baisse de taux s?applique aux constructions achevées à compter du 1er décembre 2019. La loi
de finances pour 2022 a étendu le taux à 5,5 % aux travaux consistant, d?une part, à la transformation en logements
locatifs sociaux de locaux à usage autre que d'habitation financés par un PLS et, d?autre part, à ceux financés par
un PLAI, un PLUS ou un PLS dans le cas où ces travaux ont rendu l?immeuble à l?état neuf.
Par ailleurs, le taux de TVA réduit pour les travaux réalisés dans le logement bénéficie également aux
occupants, au titre des « petits travaux », qui sont de la consommation des ménages, contrairement aux « gros
travaux » qui sont considérés comme de l?investissement.
L?exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) de longue durée bénéficie depuis 2004 aux
logements locatifs sociaux. Fixée à 15 ans en règle générale, la durée de l'exonération est prolongée de 10 ans
lorsque, pour le financement de ces opérations, la décision d?octroi du prêt ou de la subvention a été prise au plus
tard le 31 décembre 2018. La loi de finances pour 2018 reporte la date limite d?intervention de cette décision au
31 décembre 2022, puis celle pour 2023 au 31 décembre 2026.
Les logements locatifs sociaux bénéficient également de deux dégrèvements de taxe foncière sur les propriétés
bâties. Ils concernent les dépenses d'accessibilité et d'adaptation des logements aux personnes handicapées et
les travaux conduisant à des économies d'énergie.
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000042753764
? 70 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 5 : les aides au logement
LA NOTION DE CONTRIBUTEUR
La notion de contributeur vise à permettre une ventilation des aides, telles qu?elles sont mesurées dans le CSL, en
fonction d?un financeur initial. En effet, les aides au logement sont mesurées, dans le CSL, au moment du
versement aux bénéficiaires finaux. De ce fait, elles le sont généralement dans les comptes des verseurs finaux et
leur montant n?intègre pas les frais liés à la distribution des aides (frais de dossiers des prêts, gestion administrative
dans le cas des allocations logement?) qui peuvent être importants. Pour autant, les verseurs finaux de ces aides
peuvent être, dans certains cas, de simples intermédiaires opérationnels, agissant pour le compte d?un financeur
initial : c?est par exemple le cas des agences qui agissent pour le compte de l?État ou de collectivités locales et dont
elles sont, au moins en partie, dépendantes pour leurs ressources. La notion de contributeur repose sur la
connaissance des verseurs des différentes aides recensées, mais également, lorsque les verseurs sont considérés
comme des intermédiaires, sur la connaissance des ressources des verseurs finaux, qui permettent de prendre en
compte les transferts entre agents en amont du versement.
Ainsi, pour les aides versées par l?Anah et l?Anru, le CSL considère que ces agences ne sont pas des
contributeurs. Les montants des aides que ces opérateurs versent sur une année (et qui sont la mesure des aides
dans le CSL) sont donc ventilées, par contributeur, en fonction des ressources annuelles de ces établissements.
Pour les aides versées par l?Anah, les principales contributions viennent, ces dernières années, de l?État et des
entreprises, via les recettes issues de la mise aux enchères des « quotas carbone ». Pour celles versées par l?Anru,
les contributions proviennent principalement d?Action logement et des bailleurs sociaux via la caisse de garantie du
logement locatif social (CGLLS). Cette dernière, créée en décembre 2000 par la loi SRU, est un établissement
public à caractère administratif et une société de financement chargée, d?une part, de garantir les prêts réglementés
accordés par la CDC aux bailleurs sociaux, en l?absence d?une garantie des collectivités territoriales et, d?autre part,
de prévenir les difficultés financières des bailleurs sociaux et d?aider au rétablissement de leur équilibre. Elle est
financée par des cotisations des OHLM et SEM.
De même, les ménages sont les contributeurs des avantages de taux sur les prêts au logement locatif social.
En effet, ces prêts, octroyés par la CDC, sont financés par les dépôts des ménages sur leur livret A.
Les contributions au FNAP (voir point 3 - Les subventions d?investissement) proviennent de la CGLLS, d?Action
logement, de l?État et des taxes affectées issues des prélèvements au titre de la loi SRU (prélèvements sur les
communes déficitaires en logement sociaux et majoration de ces prélèvements pour celles qui n'ont pas atteint
leurs objectifs de construction de logements sociaux).
Le financement des prestations sociales (APL, ALS, primes de déménagement et depuis 2016, l'AFL), a été
transféré au fonds national d'aide au logement (FNAL), dont le financement est principalement réparti entre l'État
et les cotisations employeurs.
Rapport du compte du logement 2024 - 71 ?
partie 6 : les prélèvements
partie 6
partie 6
Les prélèvements
? Les prélèvements fiscaux relatifs au logement sont générés par
l?occupation, la détention, la location, la construction, l?acquisition ou
la cession de logements.
En 2024, ces prélèvements s?élèvent à 99,2 milliards d?euros (Md¤),
soit 7,9 % de l?ensemble des prélèvements obligatoires. Près de
trois quarts de ces prélèvements sont constitués de la taxe sur la
valeur ajoutée sur les investissements en logement ou sur les
charges liées à leur occupation (29,4 Md¤), de la taxe foncière sur
les propriétés bâties (30,5 Md¤) et des droits de mutations à titre
onéreux (11,2 Md¤).
>
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? 72 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 6 : les prélèvements
LES PRÉLÈVEMENTS RELATIFS AU LOGEMENT
En 2024, les prélèvements fiscaux relatifs au logement8 sont estimés à 99,2 milliards d?euros (Md¤) ? (figure 6.1).
Ils sont en hausse de 2,8 %, après deux années de repli (- 1,9 %, après - 0,6 %).
Le rebond observé en 2024 s?explique notamment par celui du montant des prélèvements sur la consommation
de service de logement (+ 17,4 %, après - 0,2 % et - 14,2 %). En particulier, le montant de taxes sur l?énergie est
multiplié par deux par rapport à 2023 (5,3 Md¤, contre 2,7 Md¤) avec la fin progressive du « bouclier tarifaire »
(remontée progressive du montant de l?accise sur l?électricité et doublement de celle sur le gaz). La mise en place
de ce dispositif avait entrainé une division par trois des montants collectés entre 2021 et 2023. Par ailleurs, les
montants prélevés de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) continuent de progresser (+ 8,1 %, après + 6,2 %)
notamment ceux sur l?énergie (+ 12,5 %, après + 7,3 %).
La progression des prélèvements sur les producteurs de service de logement (+ 6,8 %, après + 8,7 %) contribue
également à la forte hausse des prélèvements relatifs au logement. Ils en représentent la part la plus importante
(45,7 %) avec un montant de 45,3 Md¤ en 2024. Leur hausse est en grande partie liée à celle des montants de
taxe foncière sur les propriétés bâties (+ 7,2 %, après + 11,7 %) qui atteignent 30,5 Md¤, contre 20,2 Md¤ 10 ans
auparavant.
Figure 6.1 : montants des prélèvements fiscaux relatifs au logement
Évolutions (en %) Montant
2024
(millions
d'euros)
Structure 2024
(en %)
2022/
2021
2023/
2022
2024/
2023
Prélèvements sur la consommation associée au service de logement - 14,2 - 0,2 17,4 25 813 26,0
TVA (énergie, charges) 1,1 6,2 8,1 15 071 15,2
Autres taxes sur les produits (taxes sur l?énergie et les contrats d?assurance) - 38,7 - 29,9 64,0 7 019 7,1
Taxe d?habitation sur les résidences secondaires 2,7 34,5 - 1,2 3 723 3,8
Prélèvements sur les producteurs de service de logement 4,8 8,7 6,8 45 315 45,7
Impositions sur les revenus immobiliers* 0,6 0,9 3,2 8 895 9,0
Impôt sur la fortune immobilière 11,9 0,0 16,4 2 644 2,7
Taxe foncière sur les propriétés bâties 5,7 11,7 7,2 30 490 30,7
Taxes sur les charges 3,8 4,5 4,0 2 860 2,9
Taxes sur les logements vacants et d'habitation sur les logements vacants 22,9 129,3 16,1 426 0,4
Prélèvements sur l'investissement en logement 2,3 - 3,5 - 9,6 15 084 15,2
Taxes d'urbanisme - 8,7 11,2 - 37,3 786 0,8
TVA sur terrains (non récupérée) - 2,2 - 7,2 - 14,9 962 1,0
TVA sur logements neufs - 0,7 - 6,7 - 12,1 6 283 6,3
TVA sur dépenses d'amélioration et gros entretien 11,5 6,2 2,3 5 659 5,7
TVA sur frais d?agence et frais de notaire 1,6 - 22,1 - 14,4 1 393 1,4
Prélèvements sur les mutations 4,3 - 22,8 - 15,7 13 001 13,1
DMTO bruts 2,4 - 22,8 - 13,4 11 235 11,3
Contribution de sécurité immobilière 2,4 - 22,8 - 13,4 239 0,2
Impôt, prélèvements sociaux et taxes sur les plus-values immobilières 17,7 - 22,7 - 29,6 1 526 1,5
Ensemble des prélèvements - 0,6 - 1,9 2,8 99 212 100,0
* CRL, IR, IS, CSG, CRDS, prélèvements sociaux, prélèvements sur les profits immobiliers des personnes domiciliées hors de
France.
Source : CSL 2024
8 Des prélèvements sociaux sont également pris en compte dans le chiffrage (prélèvements sociaux sur les plus-values
immobilières). À l?inverse, certains prélèvements sont actuellement absents compte tenu de difficultés d?estimation, dont
notamment les droits de mutation à titre gratuit (voir concepts et méthodes).
Rapport du compte du logement 2024 - 73 ?
partie 6 : les prélèvements
En revanche, les prélèvements sur les mutations continuent de diminuer (- 15,7 %, après - 22,8 %, soit
- 7,0 Md¤ en deux ans) en raison de la poursuite en 2024 du recul du nombre de transactions immobilières. Les
droits de mutation à titre onéreux (DMTO) baissent de 1,7 Md¤, après un repli de 3,8 Md¤ en 2023, et descendent
à 11,2 Md¤, soit leur niveau le plus bas depuis 2016. L?imposition des plus-values immobilières diminue de 0,6 Md¤,
comme en 2023, et s?établit à 1,5 Md¤. Cette diminution s?explique à la fois par la baisse des prix et du nombre de
transactions. Les prélèvements sur les mutations totalisent ainsi 13,0 Md¤ en 2024.
Les prélèvements sur l?investissement se replient davantage qu?en 2023 (- 1,6 Md¤, après - 0,6 Md¤), là encore
en lien avec la dégradation du marché immobilier. C?est le cas en particulier des montants de TVA sur les logements
neufs (- 12,1 %, soit - 0,9 Md¤) et de taxes d?urbanisme (- 37,3 %, soit ? 0,5 Md¤). Ces prélèvements représentent
15,1 Md¤ en 2024.
Figure 6.2 : montants des prélèvements relatifs au logement
En milliards d?euros
Source : CSL 2024
Sur longue période, les prélèvements liés au logement ont suivi jusqu?en 2014 une évolution proche de celle de
l'ensemble des prélèvements obligatoires (hors impôt sur la fortune immobilière et taxe d'habitation sur les
résidences secondaires par manque de profondeur historique de ces séries). De 2014 à 2021, l?évolution des
prélèvements relatifs au logement a été plus dynamique, puis ils ont reculé en 2022 et 2023 alors que l?ensemble
des prélèvements s?accroissait. En 2024 leur progression est quasiment identique à celle de la totalité des
prélèvements obligatoires. La part des prélèvements liés au logement dans le total des prélèvements obligatoires,
qui avait gagné 1,4 point entre 2014 et 2021, en passant de 7,1 % à 8,5 %, recule ainsi à 7,8 % en 2022 et 7,4 %
en 2023 et 2024 (figure 6.3).
Le total des prélèvements sur le logement (y compris impôt sur la fortune immobilière et taxe d'habitation sur
les résidences secondaires) représente, en 2024 comme en 2023, 7,9 % de l'ensemble des prélèvements
obligatoires, contre 8,9 % en 2021.
0
4
8
12
16
20
24
28
32
36
40
44
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Prélèvements sur la consommation associée au service de logement (hors THRS)
Prélèvements sur les producteurs de service de logement (hors IFI)
Prélèvements sur l'investissement en logement
Prélèvements sur les mutations
? 74 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 6 : les prélèvements
Figure 6.3 : évolution des prélèvements liés au logement
Base 100 en 1994 En %
Source : CSL 2024
RÉVISIONS DES INDICATEURS DES ANNÉES ANTÉRIEURES À 2024
Les montants totaux des prélèvements liés au logement sont revus légèrement à la baisse (- 0,2 Md¤) en 2022 et
2023. L?évolution entre 2021 et 2022 est de- 0,6 %, contre - 0,2 % selon le chiffrage précédent et celle entre 2022
et 2023 ne change pas (- 1,9 %) ? (figure 6.4).
Les prélèvements sur l?investissement en logement sont révisés de - 0,1 Md¤ par an en moyenne sur la période
2017-2023 (figure 6.5) compte tenu d?une révision des montants de TVA sur les dépenses d?amélioration et de gros
travaux.
Les prélèvements sur la consommation associée au service de logement sont légèrement revus à la baisse en
2022 et 2023 (- 0,06 Md¤ par an en moyenne) et à la hausse de 2017 à 2021 (+ 0,2 Md¤ par an en moyenne) du
fait des révisions de montants de TVA sur l?énergie dans les agrégats de la comptabilité nationale.
Figure 6.4 : révision de l?évolution des
prélèvements liés au logement
En %
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
Figure 6.5 : contribution des différentes
composantes à la révision des prélèvements liés
au logement
En milliards d'euros
Sources : CSL 2023 ; CSL 2024
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
5,5
6,0
6,5
7,0
7,5
8,0
8,5
9,0
100
120
140
160
180
200
220
240
260
280
300
320
340
1994 1999 2004 2009 2014 2019 2024
Prélèvements obligatoires (PO) Prélèvements logement (hors IFI et THRS)
Prélèvements logement (hors IFI et THRS) rapportés aux PO en %
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Prélèvements CSL2023 Prélèvements CSL2024
-0,2
-0,1
0,0
0,1
0,2
0,3
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Prélèvements sur la consommation associée au service de logement
Prélèvements sur les producteurs de service de logement
Prélèvements sur l'investissement en logement
Prélèvements sur les mutations
Rapport du compte du logement 2024 - 75 ?
partie 6 : les prélèvements
Concepts et méthodes
Prélèvements liés à la consommation associée au service de logement
Depuis l?abrogation du droit de bail, les loyers payés par les locataires ne font l?objet d?aucune taxe à la
consommation, étant exonérés de la TVA. Les taxes retenues dans le compte satellite du logement concernent les
autres consommations associées au service de logement (énergie, travaux, charges de copropriété récupérables,
etc.) : TVA et autres taxes pesant sur ces consommations (taxes sur l?énergie, sur les contrats d?assurance, etc.).
Prélèvements liés à la production de service de logement
Les taxes pesant sur la production de service de logement sont :
? les impositions grevant les revenus tirés de la location immobilière : imposition des revenus fonciers au
titre de l?impôt sur le revenu pour les ménages bailleurs, impôt sur les sociétés pour les bailleurs personnes
morales, ainsi que la CSG, la CRDS et les prélèvements sociaux (soit un taux global de 15,5 %, puis de
17,2 % à compter du 1er janvier 2018) ;
? la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) ;
? la taxe sur les logements vacants et la taxe d?habitation sur les logements vacants ;
? les taxes pesant sur les consommations intermédiaires permettant la production de ce service telles que
la TVA sur les charges des producteurs et des taxes spécifiques sur certains produits (énergie, contrats
d?assurances).
Prélèvements liés à l?investissement en logement
Cette rubrique comprend les taxes d?urbanisme dues au moment de la construction de logements : la loi de finances
rectificative pour 2010 a créé la taxe d?aménagement qui remplace, depuis le 1er mars 2012, l?ensemble des taxes
et certaines participations d?urbanisme existantes (notamment la taxe locale d?équipement). Est aussi inclus
l?ensemble des impositions à la TVA pesant sur l?investissement en logement neuf (TVA sur les logements neufs
eux-mêmes, sur les terrains à bâtir et sur les frais liés à ces investissements) ainsi que celle pesant sur les gros
travaux d?entretien-amélioration.
Prélèvements liés aux mutations
La loi de finances pour 2014 a octroyé aux départements la faculté de relever les taux des droits de mutation à titre
onéreux (DMTO) de 3,80 % à 4,50 % pour les mutations réalisées depuis le 1er mars 2014. Au 1er juin 2022, seuls
trois départements conservent le taux de 3,80 % : l'Indre, le Morbihan et Mayotte. Depuis le 1er janvier 2013, le
salaire du conservateur des hypothèques a été remplacé par la contribution de sécurité immobilière. Ces
prélèvements sont acquittés par l?acquéreur.
En revanche, les vendeurs acquittent l?impôt sur le revenu ainsi que les contributions sociales (17,2 % depuis
le 1er janvier 2018) sur les plus-values immobilières qu?ils réalisent à la cession du bien (les plus-values réalisées
lors de la cession des résidences principales sont exonérées).
Enregistrement des prélèvements
Les prélèvements sont retracés nets des avantages fiscaux. Par exemple, l?imposition des revenus fonciers au titre
de l?impôt sur le revenu pour les ménages bailleurs est net des avantages fiscaux liés aux dispositifs
d?investissement locatif (« Besson », « Borloo », « Scellier », « Pinel », etc.). De même, la TFPB est nette des
exonérations pour les logements neufs ou pour les logements sociaux mis en place depuis 1973 dans le cadre des
dispositifs de financement de l?investissement.
Prélèvements qui ne sont pas pris en compte
La taxe d?habitation sur les résidences principales, entièrement supprimée en 2023, n?est pas retenue dans le
compte du logement. Dans la Comptabilité nationale, cette taxe est, en effet, considérée comme un impôt sur le
revenu et est comptabilisée dans la catégorie des autres impôts sur le revenu. En revanche, la taxe d?habitation
sur les résidences secondaires, qui est maintenue au-delà de 2023, peut être considérée comme un prélèvement
sur le logement dans la mesure où elle dépend essentiellement de la valeur locative cadastrale de l'habitation, et
non des revenus. Les communes localisées en zone tendue peuvent appliquer une majoration.
? 76 ? Rapport du compte du logement 2024
partie 6 : les prélèvements
D?autres prélèvements sont actuellement absents du chiffrage, compte tenu de difficultés d?estimation. Il s?agit
notamment des droits de mutation à titre gratuit et, avant 2018, des montants relatifs à la partie immobilière de
l?impôt de solidarité sur la fortune du fait de la difficulté à estimer ces montants.
Les taxes de balayage et d?enlèvement des ordures ménagères sont considérées dans le cadre central de la
comptabilité nationale, depuis le rebasage en base 95, comme des prestations de service, et non plus comme des
impôts et taxes, elles sont comptabilisées dans les dépenses courantes de logement. Elles étaient auparavant
comptées dans les prélèvements liés à la consommation de service de logement.
Rapport du compte du logement 2024 ? 77 ?
Dépôt légal : novembre 2025 ISSN : 2557-8138 (en ligne)
© SDES ? Reproduction partielle autorisée sous réserve de la mention de la source et de l?auteur.
Rapport
du compte du
logement 2024
Commissariat général au développement durable
Service des données et études statistiques
Sous-direction des statistiques du logement et de la construction
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Dans un contexte de net ralentissement des prix et de
conditions de financement difficiles au premier semestre
2024, la dépense de l?ensemble des agents économiques
dans le domaine du logement progresse de 1,6 % en 2024,
pour s?établir à 618,9 milliards d?euros. Cette hausse est
portée par la progression en valeur des dépenses
courantes (+ 4,6 %) tandis que l?investissement en
logement recule de 6,6 %.
L?activité immobilière, qui s?élève à 337,7 milliards d?euros,
connaît une forte baisse de 10,5 %, liée à la contraction
des acquisitions dans l?ancien et au recul de
l?investissement en logements neufs.
Les aides au logement, versements et réductions de
dépenses, représentent près 43,1 milliards d?euros. Elles
diminuent de 1,1 %, en raison de la baisse des prestations
sociales, particulièrement liées au chèque énergie, et au
recul des aides liées au dispositif « MaPrimeRénov? ». En
revanche, les avantages de taux sont en nette hausse,
conséquence de la remontée des taux de marché.
mailto:diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
Avant-propos
Sommaire
Synthèse et données clés
Le compte satellitedu logement
Contexte macroéconomique et principales évolutions des dépenses de logement
Le parc de logements
Les dépenses courantes
L?activité immobilière
Les aides au logement
Les prélèvements
INVALIDE)