parc (Le) de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2025
BABA-MOUSSA, Wissem
Auteur moral
France. Commissariat général au développement durable. Service des données et études statistiques
;France. Observatoire national de la rénovation énergétique
Auteur secondaire
Résumé
"La rénovation énergétique du parc immobilier constitue un levier important pour atteindre les objectifs énergétiques et climatiques de la France. Elle est appuyée par un ensemble d'aides publiques et un cadre législatif renforcé. Ainsi, une exigence minimale de performance énergétique a été introduite à compter de janvier 2023 par les lois « Énergie et Climat » et « Climat et Résilience » pour définir un logement décent. Dans ce contexte, il importe de disposer d'estimations régulièrement actualisées sur l'état du parc de logements par classe de diagnostic de performance énergétique (DPE).Cette publication présente l'estimation de la performance énergétique du parc de logements en France métropolitaine à la date du 1er janvier 2025. Elle se fonde sur les DPE collectés par l'Ademe entre octobre 2024 et mars 2025, après extrapolation à l'ensemble du parc de logements." Source SDES
Editeur
Ministères Transition écologique, Aménagement du territoire, Transports, Ville et Logement
Descripteur Urbamet
logement
;chauffage
;ménage
;parc de logements
;diagnostic de performance énergétique
;donnée statistique
;rénovation énergétique
Descripteur écoplanete
Thème
Habitat - Logement
Texte intégral
NOVEMBRE 2025
La rénovation énergétique du parc immobilier
constitue un levier important pour atteindre les
objectifs énergétiques et climatiques de la France.
Elle est appuyée par un ensemble d'aides publiques
et un cadre législatif renforcé. Ainsi, une exigence
minimale de performance énergétique a été
introduite à compter de janvier 2023 par les lois «
Énergie et Climat » et « Climat et Résilience » pour
définir un logement décent. Dans ce contexte, il
importe de disposer d?estimations régulièrement
actualisées sur l?état du parc de logements par classe
de diagnostic de performance énergétique (DPE).
Cette publication présente l?estimation de la
performance énergétique du parc de logements en
France métropolitaine à la date du 1er janvier 2025.
Elle se fonde sur les DPE collectés par l?Ademe entre
octobre 2024 et mars 2025, après extrapolation à
l?ensemble du parc de logements. Elle intègre la
modifications des seuils des étiquettes DPE pour les
logements de petites surfaces entrée en vigueur le 1er
juillet 2024.
Sur les 30,9 millions de résidences principales que
compte la France au 1er janvier 2025, le nombre de
« passoires énergétiques » (étiquettes F et G du DPE)
est estimé à environ 3,9 millions de logements, soit
12,7 % du parc. Ce nombre est en retrait d?environ
327 000 logements par rapport au 1er janvier 2024 et
de 836 000 logements par rapport au 1er janvier 2023.
Près de 40 % de la baisse par rapport au 1er janvier
2024 est imputable à la réforme du calcul du DPE
pour les petites surfaces. Environ la moitié de la
baisse des passoires énergétiques est observée au
sein du parc locatif privé (29,3 % de passoires
énergétiques au 1er janvier 2025 contre 30,7 % au 1er
janvier 2024).
Sur les 37,4 millions de logements de l?ensemble du
parc (résidences principales, résidences secondaires,
logements vacants), le nombre de passoires
énergétiques au 1er janvier 2025 est estimé à environ
5,4 millions (14,4 % du parc) contre 5,8 millions
(15,6 %) en 2024, soit une baisse de 1,2 point.
Une simulation de l?impact de la modification du
facteur de conversion en énergie primaire de
l?électricité (encadré 2), qui sera mise en place au 1er
janvier 2026, conclut à une baisse du nombre de
passoires énergétiques au sein du parc de résidences
principales d?environ 700 000 logements
supplémentaires. Si la réforme était déjà mise en
oeuvre, le nombre de passoires énergétiques parmi les
résidences principales serait ainsi de 3,2 millions au
1er janvier 2025 (10,4 % du parc de résidences
principales).
LE PARC DE LOGEMENTS PAR
CLASSE DE PERFORMANCE
ÉNERGÉTIQUE
AU 1ER JANVIER 2025
ONRE
Observatoire national
de la rénovation énergétique
ONRE ? Le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2025
2
3,9 MILLIONS DE RÉSIDENCES PRINCIPALES
SONT DES PASSOIRES ÉNERGÉTIQUES*
Sur les 30,9 millions de résidences principales au
1er janvier 2025, environ 2,7 millions de logements,
soit 8,6 % du parc, sont estimés performants d?un
point de vue énergétique et climatique (étiquettes A
et B du DPE). À l?opposé, environ 3,9 millions de loge-
ments (soit 12,7 % du parc de résidences principales)
seraient des « passoires énergétiques » (étiquettes F
et G du DPE). Les logements portant l?étiquette D
sont estimés à 33,7 % du parc, tandis que les
étiquettes C et E couvrent respectivement 27,2 % et
17,8 % des résidences principales (graphique 1).
Graphique 1 : répartition des étiquettes DPE des
résidences principales au 1er janvier 2025
En %
Note : passoires = logements classés F ou G.
Champ : résidences principales au 1er janvier 2025, France
métropolitaine.
Sources : Fidéli 2022 ; Ademe, base des DPE octobre 2024-mars 2025.
Calculs SDES
Par rapport à la précédente estimation portant sur le
parc des résidences principales au 1er janvier 2024,
c?est-à-dire avant la réforme du calcul du DPE pour les
petites surfaces, le nombre de passoires énergétiques
est estimé en baisse d?environ 7,7 % (3,9 millions de
logements au 1er janvier 2025, soit 12,7 % du parc,
contre 4,2 millions de logements au 1er janvier 2024
soit 13,9 % du parc) - (encadré 1). La réforme du calcul
du DPE explique près de 40 % de cette baisse. La part
des logements classés F passe ainsi de 8,1 % à 7,9 %
(- 60 000 logements) et celle des logements G de
5,7 % à 4,8 % (- 267 000 logements) ? (graphique 2).
Parmi les logements classés G, la part des logements
très énergivores (consommation conventionnelle en
énergie finale supérieure à 450 kWh/m²) diminue
légèrement, passant de 1,5 % à 1,4 %, soit une baisse
de 53 000 logements.
* Les passoires énergétiques correspondent aux logements
classés F ou G selon le DPE global, intégrant à la fois les volets
énergie et climat.
À l?inverse, la part des résidences principales classées
entre les étiquettes A et D progresse, atteignant
69,6 % en 2025 contre 65,1 % en 2024.
Comme lors des précédentes estimations, la
proportion de logements énergivores parmi les
résidences secondaires et les logements vacants est
plus élevée que parmi les résidences principales.
Ainsi, au 1er janvier 2025, un peu moins d?1 million de
résidences secondaires (soit 25,6 % de ce parc) et
environ 0,5 million de logements vacants (soit 18,4 %
de ce parc) seraient des passoires énergétiques
(étiquettes F et G) - (graphique 3).
Graphique 2 : répartition des étiquettes DPE des
passoires énergétiques des résidences principales
aux 1er janvier 2024 et 2025
En %
Champ : résidences principales aux 1er janvier 2024 et 2025, France
métropolitaine.
Sources : Fidéli 2022 ; Ademe, base DPE octobre 2023-mars 2024 /
octobre 2024-mars 2025. Calculs SDES.
Graphique 3 : répartition des étiquettes DPE du parc
de logements au 1er janvier 2025
En %
Note : passoires = logements classés F ou G ; statut
d?occupation au 1er janvier 2022.
Champ : ensemble des logements au 1er janvier 2025, France
métropolitaine.
Sources : Fidéli 2022 ; Ademe, base des DPE octobre 2024-
mars 2025. Calculs SDES
0
5
10
15
20
25
30
35
A B C D E F G Passoires
0
2
4
6
8
10
12
14
16
F G dont G+ Passoires
DPE 2024 DPE 2025
0
5
10
15
20
25
30
35
A B C D E F G Passoires
Tous les logements Résidences principales
Résidences secondaires Logements vacants
ONRE ? Le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2025
3
Au total, sur les 37,4 millions de logements de
l?ensemble du parc (résidences principales,
résidences secondaires, logements vacants), le
nombre de passoires énergétiques au 1er janvier 2025
est estimé à environ 5,4 millions (14,4 % du parc)
contre 5,8 millions (15,6 %) en 2024, soit une baisse
d?environ 7,5 %.
MOINS DE PASSOIRES ÉNERGÉTIQUES APRÈS
LA RÉFORME DU DPE MAIS LES PETITES
SURFACES ET LES LOGEMENTS ANCIENS
RESTENT LES PLUS ÉNERGIVORES
Au sein des résidences principales, les maisons sont
en moyenne plus énergivores que les appartements.
Au 1er janvier 2025, la part des passoires énergétiques
est de 15,1 % pour les maisons et 9,7 % pour les
appartements. Les logements les plus petits restent
les plus énergivores : 19,9 % des logements de moins
de 30 m² ont une étiquette F ou G, contre seulement
9,9 % des logements de plus de 100 m². Le nombre de
passoires énergétiques parmi les logements de
petites surfaces est toutefois beaucoup plus faible
(en baisse de 27,7 %) que celui estimé au 1er janvier
2024 avant la réforme modifiant les seuils pour ces
logements.
Les logements les plus récents (construits après 2013)
sont majoritairement classés dans les catégories les
plus performantes énergétiquement (23,7 % classés A
et 23,5 % classés B) - (graphique 4).
Graphique 4 : répartition des étiquettes DPE des
résidences principales suivant l?année de
construction du logement au 1er janvier 2025
En %
Champ : ensemble des résidences principales au 1er janvier
2025, France métropolitaine.
Sources : Fidéli 2022 ; Ademe, base des DPE octobre 2024-
mars 2025. Calculs SDES
En revanche, les logements plus anciens, en
particulier ceux construits avant 1975, ont une
proportion plus élevée de passoires énergétiques
(26,7 % pour les logements contruits avant 1948 et
18,3 % pour les logements construits entre 1948
et 1974). La catégorie G, la moins performante, est
sur-représentée pour les constructions d?avant
1975 (respectivement 11,7 % et 6,3 % pour les
résidences principales construites avant 1948 et de
1948 à 1974, contre seulement 4,8 % pour
l?ensemble des résidences principales). Cela
témoigne de l?impact de la mise en place
progressive de normes de construction
depuis le milieu des années 1970 sur
l'amélioration de l'efficacité énergétique
des bâtiments.
UNE DISTINCTION SELON L?ÉNERGIE
PRINCIPALE DE CHAUFFAGE
Au sein des résidences principales, les
logements chauffés au fioul sont environ 42 % à être
classés F ou G (et environ 67 % en incluant
l?étiquette E), en cohérence avec le fait que le
DPE prend en compte les émissions de gaz à effet
de serre du logement Le taux de passoires
énergétiques est beaucoup plus faible pour les
autres énergies avec respectivement 9,1 % pour les
logements chauffés au gaz, 10,4 % pour ceux
chauffés au bois ou par un réseau de chaleur et 10,6
% pour ceux chauffés à l?électricité (graphique 5).
Les logements chauffés à l?électricité et au bois ou
par réseau de chaleur sont en moyenne plus
performants avec respectivement 14,6 % et 14,1 %
de logements avec une étiquette A ou B. En
revanche, les logements avec une étiquette A ou B
sont peu ou quasiment pas représentés au sein des
logements chauffés au gaz ou au fioul.
Graphique 5 : répartition des étiquettes DPE des
résidences principales suivant l?énergie principale du
logement au 1er janvier 2025
En %
Champ : ensemble des résidences principales au
1er janvier 2025, France métropolitaine.
Sources : Fidéli 2022 ; Ademe, base des DPE octobre 2024-
mars 2025. Calculs SDES
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Ensemble
Avant 1948
De 1948 à 1974
De 1975 à 1988
De 1989 à 2000
De 2001 à 2005
De 2006 à 2012
Après 2013
A B C D E F G
-5%
5%
15%
25%
35%
45%
A B C D E F G Passoires
Ensemble Électricité
Gaz Fioul
Bois et réseau de chaleur
ONRE ? Le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2025
4
Encadré 1 ? ÉVOLUTION DES PASSOIRES ÉNERGÉTIQUES
ENTRE LE 1ER JANVIER 2023 ET LE 1ER JANVIER 2025
Au 1er janvier 2025, le taux de passoires énergétiques dans le parc des résidences principales baisse de 1,2 point,
soit environ 327 000 logements de moins par rapport au 1er janvier 2024 et de 3 points soit 836 000 logements
de moins par rapport au 1er janvier 2023. La baisse des passoires énergétiques dans les appartements est plus
importante entre le 1er janvier 2024 et le 1er janvier 2025 (- 15,7 %) qu?entre le 1er janvier 2023 et le 1er janvier 2024
(- 11,1 %), alors qu?elle est plus modérée pour les maisons individuelles (- 2,9 % contre - 10,5 %). Cela peut
s?expliquer principalement par la réforme des seuils du DPE pour les logements de petites surfaces (moins de 40
m2). En effet, au 1er janvier 2024, environ 20 % des appartements en résidences principales avaient une surface
de moins de 40 m2. Ces logements concentraient près de 40 % des passoires énergétiques. Les nouveaux seuils
de calcul, entrés en vigueur en juillet 2024, ont entraîné une reclassification de ces logements : entre le 1er janvier
2024 et le 1er janvier 2025, environ 160 000 passoires énergétiques sont sorties du champ au sein des
appartements en résidences principales, soit 62 % de l?ensemble des sorties du statut de passoires énergétiques
dans ce segment. Sur l?ensemble des résidences principales on estime que 38 % de la baisse des passoires
énergétiques estimée entre le 1er janvier 2024 et le 1er janvier 2025 serait liée à la réforme des seuils pour les
petites surfaces.
Au-delà de la modification des seuils d?étiquettes des petites surfaces, l?interprétation de l?évolution à la baisse
du nombre de passoires énergétiques reste délicate. Elle peut refléter une amélioration réelle de la
performance énergétique du parc (augmentation des logements neufs peu énergivores, destruction ou travaux
de rénovation énergétique dans les logements anciens) mais aussi d?éventuels effets de comportement tant
des diagnostiqueurs que des propriétaires, ce qui ajoute à l?incertitude inhérente à tout travail de modélisation
statistique.
Tableau 1 : comparaison des taux de passoires énergétiques estimés au 1er janvier 2023,
au 1er janvier 2024 et au 1er janvier 2025 selon les caractéristiques du logement
Parc au 1er janvier 2023 Parc au 1er janvier 2024 Parc au 1er janvier 2025
(avec réforme des petites surfaces)
Nombre
de passoires
Taux
de passoires
Nombre
de passoires
Taux
de passoires
Nombre
de passoires
Taux
de passoires
en milliers en % en milliers en % en milliers en %
Résidences principales 4 751 15,7 4 242 13,9 3 915 12,7
dont appartement 1 800 13,4 1 601 11,7 1 349 9,7
dont maison 2 951 17,5 2 642 15,6 2 566 15,1
Locataire (parc privé) 1 494 18,5 1 303 15,9 1 147 13,8
dont appartement 957 16,6 835 14,6 694 12,0
dont maison 536 21,4 468 18,9 453 18,1
Locataire (parc social) 380 8,1 351 7,4 284 5,8
dont appartement 323 8,2 307 7,7 250 6,1
dont maison 57 7,3 44 5,8 34 4,3
Propriétaire occupant 2 876 16,5 2 588 14,6 2 485 14,0
dont appartement 518 13,3 459 11,5 405 10,0
dont maison 2 358 17,4 2 130 15,6 2 080 15,2
Résidences secondaires 1 087 29,5 975 26,6 942 25,6
Logements vacants 731 24,1 601 20,4 523 18,4
Note : statuts d?occupation aux 1er janvier 2021 et 2022.
Sources : Fidéli 2021-2022 ; Ademe, base des DPE octobre 2022-mars 2023, octobre 2023-mars 2024 et octobre 2024-
mars 2025. Calculs SDES
ONRE ? Le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2025
5
La révision à la baisse, de 2,3 à 1,9, du coefficient de
conversion en énergie primaire de l?électricité, dont la
mise en oeuvre sera effective au 1er janvier 2026,
conduirait à une baisse du nombre de passoires
énergétiques d?environ 700 000 logements au sein des
résidences principales, le taux de passoires
énergétiques au 1er janvier 2025 passant alors à 10,4 %
- (encadré 2).
LE PARC SOCIAL RESTE MOINS ÉNERGIVORE
QUE LE PARC PRIVÉ
La part de passoires énergétiques au sein des
résidences principales du parc social reste beaucoup
plus faible que dans le parc privé (5,8 %, soit
284 000 logements d?étiquettes F et G dans le parc
social, contre 13,9 %, soit 3,6 millions de logements
pour le parc privé) - (graphique 6). Le taux de passoires
énergétiques est légèrement plus faible dans le parc
locatif privé avec 13,8 % de logements, soit environ 1,1
million classés F ou G (encadré 3), alors que les
logements occupés par leurs propriétaires sont 14 %
à avoir une telle étiquette.
Graphique 6 : part des passoires énergétiques (F et G)
dans les résidences principales selon le type de
logement et le statut d?occupation au 1er janvier 2025
En %
Lecture : parmi les appartements du parc locatif privé, 12 %
sont des passoires énergétiques.
Note : statut d?occupation au 1er janvier 2022.
Champ : résidences principales au 1er janvier 2025, France
métropolitaine.
Sources : Fidéli 2022 ; Ademe, base des DPE octobre 2024-
mars 2025. Calculs SDES
La réforme du calcul du DPE pour les petites surfaces
bénéficie fortement au parc locatif dont les
logements sont en moyenne plus petits que ceux
occupés par leurs propriétaires. La part de passoires
énergétiques y diminue de 2,1 points contre 0,6 point
pour le parc des propriétaires occupants. Le nombre
de logements très énergivores (consommation
conventionnelle en énergie finale supérieure à
450 kWh/m²) est estimé à 105 000 dans le parc locatif
privé, 23 000 dans le parc locatif social et 292 000
parmi les logements occupés par leurs propriétaires,
contre respectivement 119 000, 25 000 et
329 000 logements très énergivores au 1er janvier
2024.
UNE PART DE LOGEMENTS ÉNERGIVORES
DIFFÉRENTE SELON LES RÉGIONS
La part des logements à forte consommation
(étiquettes E, F, G) au sein des résidences principales
varie selon les régions (graphique 7). Avec 17,4 % de
passoires énergétiques et 39,8 % de logements classés
de E à G parmi les résidences principales, l?Île-de-
France présente la situation la plus défavorable. Cela
s?explique notamment par la part importante des
logements de petite taille dans cette région (43,3 %
de logements de moins de 60 m2 contre 25 % en
moyenne), ces logements ayant les taux de passoires
énergétiques les plus élevés (19,9 % pour les moins de
30 m2 ; 15,3 % entre 30 et 60 m2).
Graphique 7 : part des étiquettes E, F, G du parc
locatif privé par région au 1er janvier 2025
En %
Champ : résidences principales au 1er janvier 2025, France
métropolitaine.
Sources : Fidéli 2022 ; Ademe, base des DPE octobre 2024-
mars 2025. Calculs SDES
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
Ensemble Appartement Maison
Ensemble Locataire (parc privé)
Locataire (parc social) Propriétaire
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
Île
-d
e-
Fr
an
ce
Bo
ur
go
gn
e-
Fr
an
ch
e-
C
om
té
H
au
ts
-d
e-
Fr
an
ce
N
or
m
an
di
e
C
en
tr
e-
V
al
d
e
Lo
ire
G
ra
nd
E
st
A
uv
er
gn
e-
Rh
ôn
e-
A
lp
es
Fr
an
ce
e
nt
iè
re
-
M
oy
en
ne
N
ou
ve
lle
-A
qu
ita
in
e
Pa
ys
d
e
la
L
oi
re
Br
et
ag
ne
Pr
ov
en
ce
-A
lp
es
-C
ôt
e
d'
A
zu
r
O
cc
ita
ni
e
C
or
se
G F E
ONRE ? Le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2025
6
Encadré 2 ? IMPACT DE LA RÉVISION DU COEFFICIENT DE CONVERSION DE L'ÉLECTRICITÉ
EN ÉNERGIE PRIMAIRE
Depuis la réforme du DPE en 2021, le calcul de la performance énergétique des logements repose à la fois sur la
consommation énergétique (étiquette énergie) et les émissions de gaz à effet de serre (étiquette climat). La
règlementation européenne sur la performance énergétique des bâtiments impose que la composante
« énergie » soit exprimée en énergie primaire. Cela revient essentiellement à modifier la comptabilité des
consommations d?électricité, en les multipliant par un facteur de conversion reflétant l?énergie pour produire
l?électricité.
La production d?électricité en France étant issue de différentes sources présentant des rendements différents
(nucléaire, photovoltaïque, éolien, hydroélectricité, centrales thermiques à gaz / charbon), la réglementation fixe
le coefficient de conversion unique à utiliser pour le calcul des DPE. Dans le cadre de la réforme du DPE en 2021,
ce coefficient de conversion en énergie primaire (cep) avait été fixé à 2,3 pour l?électricité. Pour le bois, le gaz et
le fioul, le facteur de conversion est égal à 1 puisque ces énergies sont directement livrées et consommées dans
le bâtiment.
Afin de mieux refléter les spécificités du bouquet électrique français et cibler davantage les logements les plus
émetteurs de gaz à effet de serre, un arrêté du 13 août 2025 abaisse le coefficient de conversion de l?électricité
dans le calcul du DPE. À compter du 1er janvier 2026, celui-ci passera de 2,3 à 1,9, valeur par défaut fournie par
l'Union européenne. Ce changement modifiera principalement les DPE des logements chauffés à l?électricité, qui
pourront gagner jusqu?à une classe suite à cette modification.
Le tableau ci-dessous présente l?estimation du nombre et du taux de passoires énergétiques au 1er janvier 2025,
selon certaines caractéristiques (surface, type de logement, statut d?occupation, énergie de chauffage), avec et
sans l?application de la modification du coefficient de conversion de l'électricité. Selon les estimations, avec
l?application du nouveau coefficient, environ 700 000 résidences principales sortiraient du statut de passoires
énergétiques1, ce qui conduirait à une baisse du taux de passoires énergétiques au sein des résidences principales
de 2,2 points, soit un taux de 10,4 % au lieu de 12,7 % au 1er janvier 2025.
Tableau 2 : comparaison des taux de passoires énergétiques estimés au 1er janvier 2025 avant et après la révision du
coefficient de conversion de l'électricité en énergie primaire selon les caractéristiques du logement
Avant révision du coefficient (cep = 2,3) Après révision du coefficient (cep = 1,9)
Nombre de passoires Taux de passoires Nombre de passoires Taux de passoires
en milliers en % en milliers en %
Résidences principales 3 915 12,7 3 221 10,4
Tranches de surface
Moins de 30 m2 337 19,9 233 13,8
De 30 à moins de 60 m2 1 015 15,3 811 12,2
De 60 à moins de 100 m² 1 695 12,2 1 430 10,3
Plus de 100 m² 868 9,9 746 8,5
Type de logement
Appartement 1 349 9,7 1 029 7,4
Maison 2 566 15,1 2 193 12,9
Statut d'occupation
Locataire (parc privé) 1 147 13,8 871 10,5
Locataire (parc social) 284 5,8 231 4,8
Propriétaire occupant 2 485 14,0 2 120 11,9
Énergie principale de chauffage
Électricité 1 282 10,6 700 5,8
Gaz 993 9,1 950 8,7
Fioul 1 098 41,8 1 083 41,3
Bois et autres 543 10,4 488 9,4
Note : statut d?occupation au 1er janvier 2022.
Sources : Fidéli 2022 ; Ademe, base des DPE octobre 2024-mars 2025. Calculs SDES
1 Il est à noter que l?évaluation ex-ante de la réforme avait été estimée sur la base du parc au 1er janvier 2023, ce qui conduisait
à environ 850 000 passoires en moins.
ONRE ? Le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2025
7
>>>
Encadré 3 ? ZOOM SUR LE PARC LOCATIF PRIVÉ
Des logements plus anciens et plus petits
La structure du parc locatif privé est différente de celle de l?ensemble des résidences principales. Le parc locatif
privé est ainsi constitué à 70 % d?appartements, contre 45 % dans l?ensemble des résidences principales. On y
dénombre presque trois fois plus de logements de petites surfaces (de moins de 30 m²) que dans l?ensemble des
résidences principales (14 % contre 5 %). Les logements y sont également plus anciens : 35 % de logements
construits avant 1948 contre 26 % dans l?ensemble des résidences principales - (graphique 8).
Les logements du parc locatif privé sont plus souvent occupés par des ménages modestes : 23 % des ménages
occupants appartiennent au 1er quintile de revenus, contre 18 % pour l'ensemble des résidences principales. À
l'inverse, les ménages aisés sont moins présents dans ce type de logement : seuls 11 % appartiennent au dernier
quintile de revenus, comparé à 19 % dans l'ensemble des résidences principales. Par ailleurs, les trois quarts des
logements de ce parc appartiennent à des personnes physiques, le plus souvent âgées : 61 % ont entre 50 à 80
ans et environ 13 % plus de 80 ans.
Environ 1,1 million de passoires énergétiques dans le parc locatif privé
Les performances énergétiques du parc locatif privé sont en cohérence avec les caractéristiques propres de ce
parc, dans son état actuel. Au 1er janvier 2025, les passoires énergétiques du parc locatif privé sont estimées à
environ 1,1 million de logements soit 13,8 % de ce parc. Par rapport à l?estimation au 1er janvier 2024, le nombre
de passoires énergétiques a diminué de 12 %, soit environ 160 000 logements, un peu plus de la moitié de cette
baisse étant imputable à la réforme du mode de calcul du DPE pour les petites surfaces (graphique 9).
Les passoires énergétiques sont plus fréquentes parmi les maisons individuelles (18 % soit 453 000 logements) que
parmi les appartements (12 % soit 694 000 logements). Pour les appartements, le taux de passoires énergétiques
est un peu plus élevé dans les immeubles en monopropriété (13,8 % soit 249 000 logements) qu?en copropriétés
(11 % soit 445 000 logements).
Graphique 8 : structure comparée des résidences
principales et des logements du parc locatif privé
En %
Lecture : le parc locatif privé est constitué de 70 % d?appartements ;
cette part est de 45 % dans l?ensemble des résidences principales.
Note : dans les sources fiscales, les revenus des occupants sont
inconnus pour 13 % des résidences du parc privé et 6 % de l?ensemble
des résidences. La part de chaque quintile de revenus dans l?ensemble
des résidences principales est, de ce fait, inférieure à 20 %.
Champ : ensemble des résidences principales et du parc locatif privé
au 1er janvier 2025, France métropolitaine.
Sources : Fidéli 2022 ; Ademe, base des DPE octobre 2024-mars 2025.
Calculs SDES.
Graphique 9 : répartition des étiquettes E, F et G
du parc locatif privé aux 1er janvier 2024 et 2025
En %
Champ : résidences principales aux 1er janvier 2024 et 2025, France
métropolitaine.
Sources : Fidéli 2022 ; Ademe, base DPE octobre 2023-mars 2024 /
octobre 2024-mars 2025. Calculs SDES
19%
18%
39%
26%
5%
45%
11%
23%
53%
35%
14%
70%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Occupant aisé
Occupant modeste
Chauffage électrique
Avant 1948
Moins de 30 m²
Appartement
Parc locatif privé Résidences principales
22,0%
9,0%
6,9%
19,2%
8,4%
5,5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
E F G
Parc locatif privé au 1er janvier 2024
Parc locatif privé au 1er janvier 2025
ONRE ? Le parc de logements par classe de performance énergétique au 1er janvier 2025
8
Davantage de passoires énergétiques parmi les logements loués à des ménages modestes
Le taux de passoires énergétiques décroît en fonction du revenu des occupants : 16 % des locataires du 1er
décile occupent une passoire énergétique contre 12 % dans le 8e décile (la part augmente faiblement ensuite) ?
(graphique 10).
Graphique 10 : part des étiquettes E, F, G du parc locatif privé par décile de revenus des locataires au
1er janvier 2025
Note : statut d?occupation au 1er janvier 2022. Dans les sources fiscales, les revenus sont inconnus dans 13 % des cas. Il est
probable que les bas revenus soient surreprésentés parmi ces logements. De fait, les logements pour lesquels les revenus des
ménages sont inconnus sont plus souvent des passoires énergétiques.
Champ : ensemble du parc locatif privé au 1er janvier 2025, France métropolitaine.
Sources : Fidéli 2022 ; Ademe, base des DPE octobre 2024-mars 2025. Calculs SDES
Les passoires énergétiques du parc locatif privé appartiennent à des propriétaires plutôt âgés
et aux revenus modestes
Les taux de passoires énergétiques du parc locatif privé sont plus élevés parmi les logements appartenant aux
propriétaires les plus âgés : 17,7 % pour les propriétaires de plus de 80 ans, contre 13,4 % pour les propriétaires
âgés de 50 à 80 ans, et 12,8 % pour les propriétaires de moins de 50 ans.
La part des logements énergivores diminue à mesure que le niveau de vie des propriétaires du parc locatif privé
augmente. En effet, le taux de passoires énergétiques (classes F et G) s?élève à 16,7 % dans le premier décile de
revenus contre 12,1 % dans le dernier décile. De même, la part des logements classés E, F ou G s?élève à 37,8 %
dans le premier décile contre 29,4 % dans le dernier décile de revenus. Néanmoins, la part de propriétaires du
parc locatif privé appartenant aux 2 premiers déciles de revenu étant faible, ces derniers sont peu nombreux
parmi les propriétaires de passoires énergétiques du parc locatif privé (environ 7 %).
À l?inverse les propriétaires les plus aisés (i.e. dans les deux déciles supérieurs de revenus) possèdent environ la
moitié (50,1 %) des passoires énergétiques du parc locatif privé pour lesquelles les revenus des propriétaires sont
connus.
Des données complémentaires sur le parc locatif privé sont téléchargeables directement sur le site du SDES.
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
50%
D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10 Inconnu Ensemble
G F E
>>>
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/logement
MÉTHODOLOGIE D?ESTIMATION
L?estimation de la performance énergétique du
parc de logements au 1er janvier 2025 se fonde sur
les DPE des logements construits avant 2022
réalisés sur une période de six mois allant du
1er octobre 2024 au 31 mars 2025. Ces DPE sont
utilisés pour construire un modèle d?estimation de
la classe DPE en fonction des caractéristiques des
logements, puis ce modèle est appliqué à
l?ensemble du parc de logements. Les principes
méthodologiques de l?estimation sont décrits dans
la note méthodologique jointe à cette publication.
Graphique 11 : évolution du nombre de déclarations
de DPE par mois et par année
Champ : DPE-3CL actifs hors DPE immeuble, France
métropolitaine.
Source : Ademe, base brute des DPE (après réforme du
DPE 2021) juillet 2021-juin 2025
Auteur : Wissem BABA-MOUSSA (SDES)
Commissariat général au développement durable
Service des données et études statistiques (SDES)
Tour Séquoia ? 92055 La Défense Cedex
Contact : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-renovation-energetique
0
50 000
100 000
150 000
200 000
250 000
300 000
350 000
400 000
janv. fev. mars avril mai juin juil. août sept. oct. nov. déc
2021 2022 2023 2024 2025
http://www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-renovation-energetique