Rapport environnement 2024
Auteur moral
France. Ministère chargé des Transports
;France. Direction générale de l'aviation civile
Auteur secondaire
Résumé
"Le rapport environnemental 2024 de la DGAC détaille les actions engagées pour décarboner l'aviation, notamment via les carburants durables, l'innovation, la réduction des nuisances sonores et la protection de la biodiversité. Il souligne l'alignement avec les objectifs européens et internationaux, la mobilisation des acteurs, et les efforts pour adapter les infrastructures aux effets du changement climatique."
Descripteur Urbamet
transport aérien
;décarbonation
;nuisance
;qualité de l'air
;qualité de l'eau
;pollution du sol
;biocarburant
;carburant
Descripteur écoplanete
Thème
Transports
Texte intégral
2024
RAPPORT
ENVIRONNEMENT
3
Sommaire1? P.8
Les carburants
d?aviation durables
(CAD), principal levier
de décarbonation
Rapport Environnement
de la Direction générale
de l?Aviation civile 2024
Mai 2025
Publication de la Direction générale
de l?Aviation civile,
ministère de la Transition écologique
et de la Cohésion des territoires
50, rue Henry-Farman
75720 Paris cedex 15
Tél. : 01 58 09 43 21 Fax : 01 58 09 35 35
Rédaction et coordination de la publication :
Bureau du climat, de la qualité de l?air
et des sujets émergents, DTA/SDD1
Conception et réalisation :
Citizen Press, Paris
Photo de couverture : Avion en approche
d'Orly, forêt de Boissy Saint-léger -
© Richard Metzger/DGAC-STAC?
7 ? P.63
Le service public
écoresponsable (SPE),
nouvel enjeu
environnemental
8 ? P.67
Glossaire
2 ? P.20
Climat
& décarbonation
3 ? P.31
Limiter les nuisances
sonores
4 ? P.39
Qualité de l?air,
de l?eau et des sols
5 ? P.45
Innovations
6 ? P.56
Protéger
et valoriser
la biodiversité
4 5
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Après l?annonce,
en 2022, des ambitions
du secteur de
l?aviation en matière
de décarbonation et l?adoption,
en 2023, du paquet «Ajustement
à l?objectif moins 55%» dit
«Fit for 55», l?année 2024 a été
celle de la mise en oeuvre pratique
des leviers qui permettront
au secteur d?atteindre son ambition.
Les années 2022 et 2023 ont en effet
fixé un cadre clair au secteur pour
diminuer son impact sur le climat
et l?environnement. À l?échelle
internationale, la 41e Assemblée
de l?Organisation de l?aviation civile
internationale (OACI), en octobre
2022, a adopté, pour l?aviation civile
internationale, une résolution fixant
l?objectif ambitieux à long terme
d?atteindre la neutralité carbone
en 2050 (en anglais, Long-Term
Aspirational Goal ? LTAG). L?Union
DAMIEN
CAZÉ
Éditorial
européenne (UE) a quant à elle inscrit
son objectif climatique dans la loi
européenne sur le climat, publiée
en juillet 2021. Il est de réduire
les émissions de l?UE d?au moins
55 % net d?ici à 2030 (par rapport
au niveau de 1990) et d?atteindre
la neutralité carbone en 2050.
Cette évolution du cadre
normatif international et du cadre
réglementaire européen donne de
la visibilité aux acteurs et nécessite
un travail de mise en oeuvre
conséquent pour les États membres.
À compter de 2024, les États ont donc
organisé la mise en oeuvre pratique
des leviers qui leur permettront
d?atteindre leur ambition.
Ainsi, à l?OACI, au sein du Comité
sur la protection de l?environnement
en aviation (CAEP), la tâche d?étudier
et de chiffrer les mesures de la mise
en oeuvre du LTAG a été dévolue
Directeur général
de l?Aviation civile
«?L?étude engagée sur l?aéroport
de Paris-Orly [?] aboutira
ainsi prochainement à
un renforcement des exigences
environnementales au bénéfice
des populations riveraines.?»
«L?évolution
du cadre normatif
international
et du cadre
réglementaire
européen donne
dela visibilité
auxacteurs et
nécessite un travail
de mise enoeuvre
conséquent pour
lesÉtats membres.»
au groupe de travail LTAG
Monitoring and Reporting (LMR)
méthodologies (LMR-TG), tandis que
le sous-groupe dédié aux carburants,
Fuel Task Group (FTG), se concentre
sur les modalités de mise en oeuvre
de l?objectif de réduire l?intensité
carbone des carburants de 5 %
d?ici à 2030 issu de la 3e édition
de la Conférence sur l?aviation et
les carburants alternatifs (CAAF/3).
Enfin, le CAEP a dédié un symposium
aux effets non-CO2 de l?aviation.
À l?échelle européenne, la quasi-totalité
des propositions réglementaires
concernant le secteur aérien
du paquet « Ajustement à l?objectif
moins 55 % » (« Fit for 55 ») ont été
adoptées en 2023, à l?exception
de la révision de la directive sur
la taxation de l?énergie. Les évolutions
suivantes du cadre réglementaire ont
nécessité un travail conséquent
de mise en oeuvre en 2024 par
les États membres.
Les effets non-CO2 intéressent
également l?UE, leurs surveillance et
rapportage ayant été imposés
aux exploitants d?aéronefs pour
les vols intra-EEE (Espace
économique européen) pendant
les années 2025 et 2026, au sein
du système d?échange de quotas
d?émission de l?UE (SEQE-UE ou
EU-ETS, en anglais). Le SEQE-UE a
par ailleurs fortement évolué
en 2024 en intégrant par des actes
d?exécution et des actes délégués son
articulation avec le CORSIA (Carbon
Offsetting and Reduction Scheme for
International Aviation), la valorisation
de carburants d?aviation durables
(CAD ou SAF en anglais) par des
modalités comptables appelées
« zero-rating » et la possibilité de
disposer de quotas gratuits pour
les incorporations de certains CAD,
nommés « fuels eligible for EU-ETS
support ».
Ces mesures incitatives
d?incorporation de CAD mises
en oeuvre dans le SEQE-UE recoupent
? de manière parfois complexe ?
l?obligation d?incorporation
du règlement ReFuelEU Aviation,
applicable depuis le 1er janvier 2024.
Dans ce règlement, un délai a été
prévu pour les obligations
d?incorporation de part minimale
de CAD dans le carburant d?aviation
mis à la disposition des exploitants
d?aéronefs sur les aéroports de
l?Union. Elles s?appliquent à compter
du 1er janvier 2025. Ainsi, tandis que
les incorporations de l?année 2024
ont dû être déclarées par les
fournisseurs de carburant en février
2025, les premières sanctions
relatives aux incorporations de
l?année 2025 ne seront prononcées
au titre de ce règlement que
dans le courant de l?année 2026.
S?agissant des règlements AFIR et
RTE-T, la quasi-totalité des aéroports
concernés a satisfait l?obligation
pour les gestionnaires d?aéroport
de fournir de l?électricité
aux aéronefs stationnés
au contact au 31 décembre 2024.
Quant à l?obligation de fournir de
l?électricité aux aéronefs stationnés
au large au 31 décembre 2029,
certains aéroports y satisfont déjà.
Ce sont ensuite les travaux de
planification écologique qui
permettent de déployer les objectifs
de l?UE au niveau national. À cette
échelle, en matière de biodiversité,
la Stratégie nationale biodiversité (SNB),
adoptée en novembre 2023, fête
sa première année. Le dispositif
national de compensation
issu de l?article 147 de la loi climat et
résilience a, quant à lui, permis
de compenser 1 036 070 tCO2 et
de financer ainsi le boisement/
reboisement de 1 014 hectares
de forêt, soit près de 1 500 terrains
de football, et de soutenir environ
190 agriculteurs dans leurs
démarches de réduction d?émissions.
Enfin, l?année 2024 s?inscrit dans
la continuité de l?année précédente,
avec des travaux importants en
matière de réduction des nuisances
sonores, menés dans le cadre
des études d?impact selon l?approche
équilibrée, déployées conjointement
sur six aéroports majeurs français,
fait inédit en Europe.
L?étude engagée sur l?aéroport
de Paris-Orly, dont les conclusions
ont été rendues au premier semestre
2024, aboutira ainsi prochainement
à un renforcement des exigences
environnementales au bénéfice
des populations riveraines,
sous la supervision de l?Autorité
de contrôle des nuisances sonores
aériennes, dont le collège a été
récemment renouvelé.
Les conclusions des autres études
suivront en 2025.
Cette année 2024 est donc
un tournant : après les engagements
et la réglementation, place
à l?action concrète pour un avenir
plus durable de l?aviation.
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6 7
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
1
F2024
a Stratégie française
énergie climat (SFEC),
qui constitue la feuille
de route actualisée de
la France pour atteindre la neutralité
carbone en 2050 et assurer
l?adaptation de notre société aux
impacts du changement climatique,
est révisée tous les cinq ans.
C?est dans le cadre de la SFEC que
sont traitées les questions d?arbitrage
entre secteurs et de conflits d?usage,
notamment par l?étude de scénarios
de mise en place de mesures
de réduction des émissions, pour
tous les secteurs de l?économie
française, aérien compris, ainsi que
par une analyse fine de leurs besoins
en énergie (et par nature d?énergie).
Les scénarios prospectifs énergie-
climat-air, qui servent de référence
pour l?élaboration de la SFEC,
et plus particulièrement pour deux
composantes de la SFEC,
la Programmation pluriannuelle
de l?énergie (PPE) et la Stratégie
nationale bas carbone (SNBC), ont
fait l?objet d?échanges nourris
entre administrations au premier
semestre 2024.
Le contexte politique a cependant
ralenti les travaux et les grands
équilibres « post 2030 » de
la Stratégie française énergie
climat n?ont pu être arrêtés.
Dans ce contexte, une grande
concertation publique a été ouverte
pour six semaines le 4 novembre
2024, à l?issue d?une séquence
de présentation qui a permis
à Agnès Pannier-Runacher, ministre
de la Transition écologique, de l?Énergie,
du Climat et de la Prévention
des risques, à François Durovray,
ministre délégué auprès de
la ministre du Partenariat avec
les territoires et de la Décentralisation,
chargé des Transports, et
à Olga Givernet, ministre déléguée
auprès de la ministre de la Transition
écologique, de l?Énergie, du Climat et
de la Prévention des risques, chargée
de l?Énergie, de rappeler l?ambition
de la SFEC : celle-ci traduit
la mise en cohérence des objectifs
climatiques nationaux avec
les objectifs européens inscrits dans
le Pacte vert pour l?Europe (paquet
« Fit for 55 »).
? En matière de climat, la Stratégie
nationale bas carbone est mise
à jour avec désormais un objectif
de réduction des émissions de gaz
à effet de serre de 50 % d?ici à 2030,
contre 40 % précédemment.
? En matière de mix énergétique,
la PPE est mise à jour avec l?objectif
de passer à une consommation
énergétique à 60 % décarbonée
d?ici à 2030.
Les avis des citoyens, des acteurs
institutionnels et des entreprises
produits lors de cette concertation
alimenteront les travaux de finalisation
de la Stratégie nationale bas carbone
au premier semestre 2025.
L
e transport aérien
représente environ
2 à 3 % des émissions
mondiales de CO?,
un chiffre en constante évolution.
Consciente des enjeux, la DGAC
a créé en 2022 l?Observatoire
de l?aviation durable (OAD)
afin de mieux comprendre et
d?accompagner la compréhension
de l?impact de l?aviation sur le climat.
Face aux défis environnementaux
croissants, le secteur aérien se doit
d?être engagé résolument dans
une transformation majeure de son
modèle écologique. La multiplicité
et les évolutions de plus en plus
fréquentes des réglementations
internationales, européennes et
nationales rendent de plus en plus
complexe la lecture des trajectoires
prospectives. Le nombre croissant
de publications et de rapports
dont la temporalité ou le périmètre
diffèrent, que ce soit par l?industrie,
les ONG ou les acteurs institutionnels,
est une réalité. Surtout les attentes
sociétales légitimes des citoyens
renforcent notre devoir d?apporter
de la lisibilité sur des solutions
opérationnelles et innovantes,
disponibles sur un temps court.
En 2024, l?Observatoire de l?aviation
durable a renforcé le contenu
de son espace digital par la publication
de 12 nouveaux rapports, élargissant
ainsi le partage de connaissances
sur la décarbonation.
En 2024, la DGAC a soutenu
l?innovation en accompagnant
les start-up qui développent
des solutions technologiques pour
une aviation plus durable.
En facilitant l?accès aux infrastructures
de test, en collaborant vers
la certification, la DGAC permet
aux jeunes entreprises d?accélérer
leur déploiement et contribue
à la transition écologique du secteur.
La coopération avec l?Agence de
l?innovation dans les transports (AIT)
s?est renforcée. Dorénavant membre
du comité opérationnel de l?AIT,
l?OAD accompagne le programme
PROPULSE, en tant que membre
du jury mais aussi réfèrent de start-up.
En 2024, le cycle des Rencontres
territoriales de la décarbonation s?est
poursuivi, avec notamment
la rencontre de la start-up
Ascendance, engagée dans la
transition énergétique. Disposant
L
d?un système de propulsion hybride
modulaire breveté en 2021, de
batteries, de moteurs électriques
et de moteurs thermiques
utilisant des carburants d?aviation
durables, cette start-up vise à plus
long terme l?utilisation de
l?hydrogène comme source
d?énergie. Une rencontre de terrain
avec les équipes du Groupe Europe
Handling (GEH) a également permis
d?apporter un éclairage concret
sur les innovations qui accélèrent
la transition vers des opérations
décarbonées en aéroport.
GEH accompagne les compagnies
aériennes et leurs partenaires
par sa capacité d?électrification
de l?ensemble des engins de piste
(bus passagers, chargeurs bagages et
tracteurs d?avions pushback?). La
recherche et l?innovation sont au
coeur de cette transformation.
L?Observatoire de
l?aviation durable (OAD) :
le cycle des Rencontres de
la décarbonation se poursuit
De la SNBC2 à la SNBC 3 :
les travaux de révision de
la Stratégie nationale
bas carbone se poursuivent
FAITS MARQUANTS 2024
Le « push back » d?avion du Groupe Europe Handling. © Groupe Europe Handling (GEH)
9
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Les carburants
d?aviation durables
(CAD), principal levier
de décarbonation
1?
2024, année de préparation de la mise
en oeuvre concrète du mandat d?incorporation
européen. Après les étapes importantes
réalisées ces dernières années sur les périmètres
national, européen et international
concernant les carburants d?aviation durables
(CAD), 2024 a été une année importante
pour se préparer efficacement à atteindre
les obligations européennes portées
par le règlement ReFuelEU Aviation.
La France a pu compter, dans cet exercice,
sur la dynamique nationale sur ce sujet (feuille
de route, TIRUERT aviation, appels à projets).
?
0,75 %
LES MANDATS D?INCORPORATION
PHYSIQUES NATIONAUX DE CAD (TIRUERT)
RÉALISÉS EN 2024 (0,5 % EN 2023)
DE CAD DANS LE CADRE DE REFUEL EU
EN 2025
Objectif : 6 % en 2030, dont 0,7 %
de carburants synthétiques
2 %
es carburants d?aviation
durables (CAD),
qui comprennent
les biocarburants avancés
et les carburants de synthèse,
constituent un des leviers majeurs
de la décarbonation du transport
aérien à court et à moyen terme.
Associée à des critères de durabilité
robustes, leur utilisation permet
des gains d?émissions importants
par rapport au kérosène.
Pour rappel, la France a été pionnière
dans le monde en mettant en place
dès 2020 une politique reposant
sur l?articulation entre le souci
de créer un marché (ce qui est assuré
par les mandats d?incorporation)
et celui de faire émerger
les technologies de production
les plus matures de biocarburants
de deuxième génération ou
carburants de synthèse durables.
Les résultats encourageants
sur les deux premières années de
mise en oeuvre du mécanisme
d?incitation à l?incorporation de CAD
en France par la TIRUERT (taxe incitative
Le mandat national
d?incorporation de CAD
relative à l?utilisation d?énergies
renouvelables dans les transports)
ont renforcé la dynamique nationale
et confirment le tournant en faveur
des CAD pris par le secteur en
France.
Avec des mandats d?incorporation
physiques de 0,5 % en 2023 et de 0,75 %
en 2024, réalisés successivement
à environ 98 %, et en l?absence
de solution intégrée au niveau
européen, la France s?est dotée
d?outils numériques adaptés
aux besoins des fournisseurs de CAD
et des compagnies aériennes
pour permettre un transfert simple
et contrôlé des informations liées
à la durabilité des CAD. En partenariat
avec la Direction générale de
l?énergie et du climat (DGEC),
la DGAC a développé un volet dédié
au secteur aérien dans CarbuRe1,
la plateforme nationale de gestion
des flux de biocarburants. Cet outil
permet aux exploitants d?aéronefs
d?accéder aux informations des CAD
achetés telles que la technologie de
production, le type de matières
L
premières ou leur origine, autant
d?informations de durabilité clés
pour les compagnies aériennes afin
qu?elles puissent respecter leurs
obligations dans le cadre du règlement
ReFuelEU Aviation et du système
d?échange de quotas d?émission
de l?Union européenne (SEQE-UE).
Sur le territoire, la progression
des incorporations de CAD
continue : l?aéroport Annecy Haute-
Savoie Mont-Blanc rejoint la liste
des aéroports régionaux disposant
aujourd?hui d?une offre permanente
de carburant contenant des CAD.
Certaines plateformes proposent
même des mélanges composés
à 35 % de CAD. Comme d?autres
constructeurs, ATR, en partenariat
avec Nordic Aviation Capital (NAC),
se tourne aussi vers l?utilisation de
CAD pour la livraison de ses avions
au départ de l?aéroport de Toulouse.
1. metabase.carbure.beta.gouv.fr/public/
dashboard/7850c353-c225-4b51-9181-
6e45f59ea3ba?annee=2024
Matières premières utilisées pour produire des CAD et croissance de leur production en France
©
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uv
.fr
Un jour important pour les carburants d'aviation durables :le 18 mai 2021, le 1er avion français
volant avec des biocarburants (huiles usagées) a relié Roissy à Montréal. © Airbus-SAS
http://metabase.carbure.beta.gouv.fr/public/dashboard/7850c353-c225-4b51-9181-6e45f59ea3ba?annee=2024
http://metabase.carbure.beta.gouv.fr/public/dashboard/7850c353-c225-4b51-9181-6e45f59ea3ba?annee=2024
http://metabase.carbure.beta.gouv.fr/public/dashboard/7850c353-c225-4b51-9181-6e45f59ea3ba?annee=2024
10 11
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
a quasi-totalité
des propositions
réglementaires concernant
le secteur aérien
du paquet « Ajustement à l?objectif
moins 55 % » ou « Fit for 55 » a été
adoptée ces deux dernières années,
à l?exception de la révision de la
directive sur la taxation de l?énergie.
Cette évolution du cadre réglementaire
européen pour la décarbonation
du secteur donne de la visibilité
aux acteurs et a nécessité un travail
de mise en oeuvre conséquent
par les États membres de l?Union
européenne (UE) en 2024. Tête de
pont pour le règlement ReFuelEU
Aviation, la DGAC s?est attachée à
porter une mise en oeuvre harmonisée
de ce règlement au sein de l?UE et
à accompagner au mieux les acteurs
durant cette année de transition.
La DGAC a participé activement
aux travaux techniques réalisés par
les experts des États membres de
l?UE et les services de la Commission
européenne. Le programme était
vaste et primordial. Il comprenait
l?identification des aéroports de
l?Union concernés par le règlement,
celle des différents obligés ainsi
que la rédaction de lignes directrices
précisant les modalités de mise
en oeuvre des exemptions
temporaires à l?obligation de
ravitaillement, ainsi que l?élaboration
d?un guide pour la mise
en oeuvre des pénalités, ou encore
le développement, aux côtés
de l?Agence européenne pour
la sécurité aérienne (AESA ou EASA
en anglais), d?un outil de rapportage
en ligne à destination des exploitants
d?aéronefs.
Pays stratégique dans le secteur du
transport aérien, la France fait partie
des États où le règlement ReFuelEU
Le mandat européen
d?incorporation de CAD
Aviation s?applique sur un périmètre
large : 17 aéroports et 46 exploitants
d?aéronefs sont concernés en 2024
pour la première année de
rapportage. Ce périmètre sera
étendu à partir du 1er janvier 2025
avec l?inclusion de l?aéroport
de Brest Bretagne et la demande
de l?aéroport de Paris-Le Bourget
d?intégrer ce périmètre, ainsi
qu?avec l?identification d?une dizaine
d?exploitants d?aéronefs
supplémentaires.
La mise en oeuvre du règlement
ReFuelEU nécessite également
l?adoption de dispositions législatives
et réglementaires au niveau national
pour préciser le type et le niveau
des pénalités auxquelles sont soumis
les obligés qui ne respectent pas
e SEQE-UE (Système
d?échange de quotas
d?émissions de l?Union
européenne, ou EU-ETS
en anglais) a fortement évolué en
2024 en intégrant par des actes
d?exécution et des actes délégués la
valorisation de carburants d?aviation
durables (CAD) ainsi que la possibilité
de disposer de quotas gratuits pour
les incorporations de certains CAD,
nommés FEETS (fuels eligible for EU
ETS support). Ces mesures incitatives
d?incorporation de CAD dans
le SEQE-UE, applicables depuis le
1er janvier 2024, recoupent
? de manière parfois complexe ?
l?obligation d?incorporation de CAD
du règlement ReFuelEU Aviation, qui
entre en vigueur au 1er janvier 2025.
Le zero-rating
La valorisation de CAD dans
le SEQE-UE se fera selon le principe
du zero-rating. Dans leur déclaration
annuelle pour le SEQE-UE,
les exploitants d?aéronefs pourront
distinguer 16 types de carburant.
En fonction de la catégorie
sélectionnée, le volume de carburant
concerné sera multiplié par un facteur
d?émission nul ou par le facteur
d?émission du carburant fossile.
C?est le principe du zero-rating.
De cette manière, un exploitant
d?aéronefs incorporant des CAD
une année réduira sa quantité de
quotas à restituer l?année suivante.
Quotas gratuits pour l?utilisation
de FEETS
Un volume de 20 millions de
nouveaux quotas gratuits est réservé
au cours de la période 2024-2030
pour couvrir tout ou partie de l?écart
de prix entre le kérosène fossile et
les FEETS. Ces quotas gratuits
Valorisation des carburants
d?aviation durables (CAD)
et FEETS dans le SEQE-UE
Par ailleurs, la couverture peut être
de 100 % de l?écart de prix dans
certaines conditions géographiques.
La différence de prix des carburants
sera calculée par la Commission
européenne à partir des prix publiés
par l?Agence européenne pour
la sécurité aérienne (AESA)
pour l?année concernée.
eur-lex.europa.eu/legal-content/EN/
TXT/?uri=PI_COM:C(2025)681
Les quotas gratuits seront alloués
dans le courant du dernier trimestre
de l?année suivant la période
de déclaration.
Les exploitants d?aéronefs recevant
des quotas gratuits pour l?incorporation
de FEETS devront assurer la visibilité
du financement de l?Union
dans toutes leurs activités de
communication, y compris sur
les billets passagers et les panneaux
d?affichage. Pour cela, ils devront
utiliser l?étiquette « (Co)financé
par le SEQE-UE », ainsi que l?emblème
de l?Union et le montant de l?aide.
L
L
les obligations du règlement,
notamment d?incorporation de CAD
et de ravitaillement au départ des
aéroports couverts par le règlement
ou de rapportage. La DGAC
a travaillé à l?inclusion de ces
précisions dans l?article 34 de loi
DDADUE « portant diverses
dispositions d?adaptation au droit
de l?Union européenne en matière
économique, financière,
environnementale, énergétique, de
transport, de santé et de circulation
des personnes », n° 529. Le texte a
été validé par le Conseil d?État
à l?été 2024 et déposé auprès de
l?Assemblée nationale fin octobre
2024. La loi a finalement été
promulguée le 30 avril 2025 et
publiée au JO du 2 mai 2025.
Localisation des aéroports
mettant à disposition du CAD en France
Trajectoire d?incorporation des CAD dans le cadre du règlement ReFuelEU Aviation
pour les FEETS sont à distinguer
des quotas gratuits « historiques »,
qui seront attribués jusqu?en 2026
sur la base des émissions 2023.
Les dispositions relatives aux FEETS
sont inscrites à l?article 3 quater
paragraphe 6 de la directive
2003/87/CE et transposées au II
de l?article L.229-18 et
à l?article R.229-37-4 du Code de
l?environnement.
La couverture de la différence de
prix entre le kérosène fossile et les
FEETS est proportionnelle à la qualité
du carburant utilisé :
? 95 % de l?écart de prix pour les
carburants renouvelables d?origine
non biologique (RFNBO) ;
? 70 % de l?écart de prix pour
l?hydrogène produit à partir
de sources d?énergie renouvelables
et les biocarburants avancés ;
? 50 % de l?écart de prix pour les
autres biocarburants, les carburants
de synthèse pour l?aviation à faible
intensité de carbone (SLC) et
l?hydrogène bas carbone.
12 13
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
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Valorisation des CEF
dans le CORSIA
u sein du régime
de compensation et
de réduction
du carbone pour
l?aviation internationale (CORSIA),
les exploitants d?aéronefs ont
également la possibilité de valoriser
l?utilisation de carburants d?aviation
durables éligibles CORSIA (en anglais,
CORSIA eligible fuels ? CEF).
L?utilisation de CEF permet d?abaisser
les obligations de compensation
déterminées à l?issue de chaque
période de conformité de trois ans.
Les CEF comprennent les carburants
d?aviation durables CORSIA (en anglais,
CORSIA sustainable aviation fuels ?
CORSIA SAF) et les carburants
aviation à faible teneur en carbone
CORSIA (en anglais, CORSIA
lower carbon aviation fuels ? LCAF).
Un CORSIA LCAF est un carburant
d?aviation à base fossile. Un CORSIA
SAF est un carburant d?aviation
renouvelable ou dérivé de déchets.
Ces deux types de carburant
répondent aux critères de durabilité
CORSIA définis dans le document
« CORSIA Sustainability Criteria for
CORSIA Eligible Fuels ». En particulier,
les émissions en cycle de vie (LSf)
de ces carburants, calculées en
prenant en compte le changement
indirect d?utilisation des terres (ILUC),
sont inférieures de 10 % à celles du
carburéacteur fossile 89 gCO2e/MJ.
Le calcul fait par l?exploitant d?avions
pour déclarer les CEF est spécifié
dans la partie 3.3 de l?annexe 16
de l?OACI, reprise au niveau de l?UE
à l?article 4 du règlement d?exécution
(UE) 2024/1879 portant modalités
d?application de la directive 2003/87/
CE du Parlement européen et du
Conseil en ce qui concerne le calcul
des exigences de compensation aux
fins du CORSIA.
Bien que la déclaration de CEF
se fasse pour une période
de conformité de trois ans, il est
recommandé que l?exploitant
d?avions présente annuellement
ses réclamations en échange de
l?utilisation de carburants admissibles
CORSIA (CEF) de manière à s'assurer
que tous les documents seront
traités en temps opportun.
a création, la construction
et la mise en activité
d?une unité de
production de carburant
d?aviation durable (CAD) est
un projet coûteux, estimé entre
1 et 2 milliards d?euros. Un tel
processus nécessite plusieurs études
et étapes clés pour garantir sa
viabilité technique, économique et
environnementale. Elles sont
détaillées dans le schéma
en pages suivantes. Les besoins
d?investissements en capital
(capital expenditure ? CAPEX) et
de dépenses opérationnelles
(operational expenditure ? OPEX)
sont précisés à chaque étape.
Les CAPEX sont généralement
financés par des prêts bancaires,
des subventions et aides publiques,
des investisseurs privés, ou des fonds
propres de l?entreprise. Les OPEX
sont souvent financées par
les revenus générés par la vente
des produits finis (CAD), les contrats
de fourniture à long terme (offtake
agreements) ou les contributions
volontaires des clients.
On appelle également DEVEX
(development expenditure) les coûts
de développement du projet
jusqu?à la prise de décision finale
d?investissement (FID). Ces coûts
incluent toutes les dépenses liées
à la conception, à l?ingénierie,
à l?obtention des permis et
aux études de faisabilité.
Les offtake agreements ou contrats
de fourniture à long terme, des outils
stratégiques
Les offtake agreements sont
des outils stratégiques pour la création
Création, construction et
mise en activité d?une unité
de production de carburant
d?aviation durable (CAD)
d?une usine de CAD. Il s?agit d?accords
en vertu desquels un client s?engage
à acheter la production totale
ou partielle de CAD à un prix et
à des conditions prédéterminés et
pour une durée convenue.
Les offtake agreements permettent
ainsi d?assurer la viabilité
économique des projets de
production de CAD en stabilisant
les revenus et en réduisant
les risques, tout en offrant aux clients
un approvisionnement fiable
en CAD. Les clients peuvent être
des compagnies aériennes ou
des fournisseurs de carburant.
Les accords fixent un prix d?achat
pour le CAD, souvent indexé
sur les prix du marché des carburants.
Les volumes de CAD à acheter
sont définis à l?avance, ce qui permet
à l?usine de planifier sa production
en conséquence (planification des
opérations, de l?approvisionnement
en matières premières et des besoins
en main-d?oeuvre). La durée
de l?accord peut varier, mais
elle est généralement de plusieurs
années, offrant ainsi une visibilité
à long terme pour les deux parties
et réduisant les risques liés
aux fluctuations du marché et
aux incertitudes économiques.
Ces accords sont un élément
important pour attirer des investisseurs
et obtenir des financements.
A
L
14 15
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
MISE EN SERVICE ET
DÉMARRAGE DE LA
PRODUCTION (START-UP
AND PRODUCTION LAUNCH)
? Objectif : Lancer
la production à pleine
capacité.
? Coûts : Investissements
finaux pour lancer la
production, y compris les
stocks de matières premières
initiales. Coûts de
fonctionnement courants,
y compris salaires, matières
premières, énergie,
et maintenance continue.
ÉTUDE DE FAISABILITÉ
(FEASIBILITY STUDIES)
? Objectif : Évaluer la viabilité
technique, économique et
environnementale du projet.
? Coûts : Incluent la recherche
du marché, la sélection
du site, les études
d?ingénierie préliminaires et
les évaluations de l?impact
environnemental. Frais
administratifs et salaires
des équipes de planification.
ÉTUDES D?INGÉNIERIE ET
DE CONCEPTION D?AVANT-PROJET
(PRE-FEED)
? Objectif : Définir les données
de base du projet et évaluer
les différentes technologies
des procédés.
? Coûts : Analyse détaillée
du marché, simulation des procédés,
dimensionnement préliminaire
des équipements et estimations
initiales des coûts. Salaires
des équipes de conception et frais
de logiciels de modélisation.
ÉTUDES D?INGÉNIERIE ET
DE CONCEPTION (FEED)
? Objectif : Fournir des travaux
d?ingénierie plus détaillés,
y compris les diagrammes
de flux des procédés,
les spécifications
des équipements et
les plans préliminaires.
? Coûts : Services d?ingénierie,
conception des procédés,
sélection des équipements
et estimations des coûts
plus détaillées. Salaires
des équipes d?ingénierie et
frais de conception.
[EN PARALLÈLE DE L?ÉTAPE 3]
ACQUISITION DU TERRAIN
ET PERMIS (LAND ACQUISITION
AND PERMITTING)
? Objectif : Acquérir le terrain
nécessaire et obtenir
les permis de construire.
? Coûts : Coûts d?acquisition
du terrain, frais de permis
de construire et des études
d?impact environnemental.
Frais juridiques et
administratifs pour obtenir
les permis nécessaires.
PRISE DE DÉCISION FINALE D?INVESTISSEMENT
(FINAL INVESTMENT DECISION ? FID)
? Objectif : Valider définitivement le projet
après avoir sécurisé tous les aspects financiers,
techniques et réglementaires.
? Coûts : Finalisation des contrats avec
les fournisseurs, les partenaires financiers et
les autorités réglementaires. Frais de négociation,
de due diligence et de préparation des contrats.
Environ 10 % de l?enveloppe de coût du projet
correspond au financement des étapes 1, 2, 3 et 4 :
des études de faisabilité à la décision finale
d?investissement FID.
[ÉTAPE NON NÉCESSAIRE SI
LES LICENCES TECHNOLOGIQUES
S?APPUIENT DÉJÀ SUR
DES NIVEAUX DE TRL 8-9]
PHASE DE DÉMONSTRATION
INDUSTRIELLE (INDUSTRIAL
DEMONSTRATION PHASE)
? Objectif : Tester et valider
les technologies et procédés
à une échelle industrielle.
? Coûts : Construction de l?unité
de démonstration, achat
d?équipements pilotes et tests
initiaux. Coûts d?énergie pour
les essais. Salaires des équipes
de test et frais de maintenance
initiale.
CONSTRUCTION
? Objectif : Construction réelle
de l?installation.
? Coûts : Construction et mise
en service. Frais de supervision
de la construction. Salaires des
équipes de gestion de projet
et coûts de sécurité sur le site.
Environ 40 % de l?enveloppe
de coût du projet correspond
au financement de cette étape 6
de construction.
APPROVISIONNEMENT
ET INSTALLATION
DES ÉQUIPEMENTS
(PROCUREMENT AND
EQUIPMENT INSTALLATION)
? Objectif : Effectuer
l?approvisionnement
en équipement et matériaux.
Installer les machines et
équipements de production.
? Coûts : Achat et installation
des équipements, systèmes de
contrôle et de sécurité. Frais
de formation du personnel
pour l?utilisation des nouveaux
équipements et coûts de mise
en service.
Environ 50 % de l?enveloppe
de coût du projet correspond
au financement de cette
étape 7 d?approvisionnement et
d?installation des équipements.
MISE EN SERVICE ET TESTS
(COMMISSIONING AND
TESTING)
? Objectif : Effectuer les tests
initiaux et ajuster les
équipements.
? Coûts : Tests initiaux,
ajustements nécessaires et
certifications de conformité.
Salaires des équipes de test,
coûts d?énergie pour les essais
et frais de maintenance
initiale.
Création d?une unité
de production de CAD
Ces fourchettes
de coûts sont
des estimations
et peuvent varier
en fonction de
la taille du projet,
de la localisation,
et des spécificités
techniques.
1 2
3
4
5
6 7
8
9
bis
16 17
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Au niveau national
Le groupe de travail de haut niveau
sur les CAD, lancé officiellement le
14 février 2023 par les ministres de
l?Énergie, de l?Industrie et des
Transports vise à créer en France
une filière de carburants durables
permettant au secteur de l?aérien
d?atteindre ses objectifs de
réduction des émissions de gaz à
effet de serre et de décarbonation
en 2050.
Ce double objectif a présidé
au lancement d?un appel à projets
dédié aux briques technologiques
amont entre 2021 et 2022, qui a
abouti au soutien de cinq projets
pour des études d?ingénierie et
la mise en place de démonstrateurs
(pour un total de 18 millions d?euros).
Le président de la République a
annoncé en 2023, au Salon du Bourget,
le prolongement de l?aide publique
par la mobilisation d?une enveloppe
de 200 millions d?euros pour soutenir
l?industrialisation d?une filière de
carburants durables pour l?aviation,
via un second appel à projets :
« Développement d?une filière
de production française
de carburants aéronautiques
durables. Soutien aux études
d?ingénierie d?avant-projet »
(études dites pre-FEED, nécessaires
avant une décision d?investissement
industriel). Cet appel s?est clôturé
le 28 juin 2024. Plus d?une dizaine de
projets ont été déposés. L?instruction
a débuté dans la foulée et l?annonce
des lauréats a été faite au premier
semestre 2025.
Afin de capitaliser sur cette
dynamique nationale de
développement et
de déploiement des CAD, et d?assurer
la continuité d?un alignement
Les aides au financement
pour lever le risque
État-filière sur les actions à mener
pour atteindre les objectifs ambitieux
à moyen et à long terme, un groupe
de travail dédié aux CAD a été créé au
sein du Contrat stratégique de filière
« Nouveaux systèmes énergétiques »
(CSF NSE). Sa mission est d?assurer
le développement de l?industrie
et la compétitivité des transporteurs
aériens nationaux en veillant
à la souveraineté industrielle et
énergétique. Destinés à établir un
dialogue performant et régulier entre
l?État et les entreprises, ces comités
permettent aux entreprises
du secteur de se coordonner autour
de problématiques communes et
d?identifier une approche partagée
pour les résoudre. Cette action
sera matérialisée par la signature
par l?État et les filières d?un avenant
au CSF NSE, qui déclinera les actions
prioritaires à mener à horizon 2027.
Au niveau européen
L?Alliance industrielle pour la chaîne
de valeur des carburants
renouvelables et à faible intensité
de carbone (en anglais, Renewable
and Low-Carbon Fuels Value Chain
Industrial Alliance ? RCLF) a été
constituée le 6 avril 2022. Elle est
ouverte à tous les acteurs du secteur
et est composée de deux chambres,
dont l?une dédiée au transport
aérien et animée par Safran, et
l?autre relative au transport maritime.
La France a été le premier État
membre à s?y inscrire et à y participer
activement. Cette alliance vient
compléter le cadre réglementaire
harmonisé par le règlement ReFuelEU
Aviation. Son objectif est
de concentrer les efforts visant
à accélérer la production et la mise
sur le marché de CAD à des prix
abordables. Les thématiques clés
identifiées par l?alliance couvrent
en particulier l?accès au financement,
la disponibilité des ressources et
les synergies à mettre en oeuvre
entre secteurs.
En complément, le règlement
UE 2024/1735 pour une industrie
« zéro net » (ou NZIA en anglais, Net
zero industry act) a été adopté le
13 juin 2024 et vise à soutenir une
réindustrialisation européenne
propre afin d?accélérer la transition
vers la neutralité climatique d?ici à
2050. Ce texte cible les technologies
qui contribueront significativement
à la décarbonation, et en particulier
les technologies « zéro net »
stratégiques disponibles
sur le marché et avec un potentiel
significatif de développement
rapide. Le travail est maintenant
dans les mains des experts des États
membres et des filières concernées
pour préciser plus finement
les technologies et identifier
les composants techniques visés.
La DGAC veille à la prise en compte
des filières de production de CAD et
de carburants synthétiques (e-fuels)
fabriqués avec de l?électricité
bas carbone, afin d?assurer
l?harmonisation entre les textes
européens et de soutenir
une diversification des solutions
accessibles au secteur
pour se décarboner.
Au niveau international
Comme illustré dans le schéma
précédent (voir page 15), les étapes
de développement d?une unité
de production de CAD nécessitent
des financements conséquents
à chaque étape. La construction
d?une unité de production est
coûteuse : plusieurs milliards d?euros
pour l?ensemble des étapes
de construction. Bien que les aides
publiques puissent envoyer un signal
positif, l?investissement privé
sera indispensable. Afin de rendre
l?investissement dans les SAF
attractif, l?enjeu pour le secteur
est de « dérisquer » les investissements
privés dans la construction
d?une usine de production.
À cette fin, l?OACI développe
également une plateforme de mise
a. Les carburants d?aviation durables
2. Les carburants d?aviation durables, c?est quoi ?
? Des carburants liquides qui servent, au moins partiellement, de substitut aux
carburants fossiles et qui sont issus de ressources durables :
o Les biocarburants
? Dits « conventionnels »
? Ou « avancés »
Direction générale de l?Aviation civile
Direction du transport aérien 19 2024
o Les carburants de synthèse ou e-
fuels
Biocarburants produits à partir de ressources non-destinées à l?alimentation : la solution
privilégiée pour l?aviation
Source : IFPEN ? https://www.ifpenergiesnouvelles.fr/enjeux-et-
prospective/decryptages/energies-renouvelables/quel-avenir-les-biocarburants
a. Les carburants d?aviation durables
2. Les carburants d?aviation durables, c?est quoi ?
? Des carburants liquides qui servent, au moins partiellement, de substitut aux
carburants fossiles et qui sont issus de ressources durables :
o Les biocarburants
? Dits « conventionnels »
? Ou « avancés »
Direction générale de l?Aviation civile
Direction du transport aérien 19 2024
o Les carburants de synthèse ou e-
fuels
Biocarburants produits à partir de ressources non-destinées à l?alimentation : la solution
privilégiée pour l?aviation
Source : IFPEN ? https://www.ifpenergiesnouvelles.fr/enjeux-et-
prospective/decryptages/energies-renouvelables/quel-avenir-les-biocarburants
© IFPEN
en relation entre porteurs de projet
et investisseurs, le Finvest Hub. Elle
étudie aussi la faisabilité, notamment
juridique, et les implications d?un
mécanisme de financement
international qui serait géré au niveau
de l?organisation.
Point sur les biocarburants
utilisés pour l'aviation
18 19
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
2. https://www.bureau-efuels.com/wp-content/uploads/2024/10/Observatoire-francais-des-e-fuels_edition-2024_Fr.pdf (p26)
3. https://www.easa.europa.eu/en/newsroom-and-events/press-releases/easa-publishes-report-european-union-sustainable-aviation-fuels
4. https://www.icao.int/environmental-protection/SAF/Pages/Production-Facilities.aspx
26
BUREAU
FRANÇAIS
des e-fuels Septembre 2024
Cartographie Sia Partners des projets annoncés dans le périmètre de l?étude ou rapportés à celui-ci d?après les données
publiques communiquées par les porteurs des projets ou relayées dans la presse
Nombre de départements
concernés par un projet
17 départements
Légende
Départements concernés par au moins
un projet d?implantation
Projets industriels d?e-méthane
Régions avec une production prévue
inférieure à 1 ktep / an
Régions avec une production prévue
entre 1 et 140 ktep / an
Régions avec une production prévue
supérieure à 140 ktep / an
Part
d?e-méthane
Part
d?e-kérosène
Mise en service effective ou prévue
Ambition de production en ktep/an
Cartographie des ambitions de production
à l?échelle régionale
Hynovi
2025
86,9
Reuze
> 2030
83,1
Methycentre
2022
0,19
SIAH Croult Petit Rosne
Coopérative
Bergeracois
BioTJet
2028
41
Step de Pau-Lescar
2023
0,35
Occi-Biome
2024
0,56
Step Perpignan
2026
0,30
Trifyl
Jupiter 1000
2020
0,19
Hynovera
2028
16,6
Avebio
Cartographie des projets
(échelle départementale)
Cartographie des productions
(échelle régionale)
Take Kair
2030
51,9
KerEAUzen
72,9
2029
eM-Rhône
2028
65,2
Projet Rouen
n.d.
2029
Projets industriels d?e-méthanol
Projets industriels d?e-kérosène
Part
d?e-méthanol
Co-produits
Synthèse FT
Détail des capacités annoncées et estimées
Projets démonstrateurs d?e-kérosène
Projets démonstrateurs d?e-méthane
H2V Marseille
2030
60,8
Hylann
2030
72,7
Lhyfe & SAF+
n.d.
2030
eM-Lacq
2027
86,9
Ryam & Verso Energy
2030
n.d.
Occi?jet
2030
36,3
Les 26 projets identifiés (tous stades d?avancement confondus) sont répartis sur 17 départements métropolitains. Plus d?un quart des projets, sont localisés au sein de
l?Axe Seine (3) ou à proximité de Fos-sur-Mer (4). Ces implantations, proches de zones industrielles majeures offrent le double avantage pour les porteurs de projets de
se rapprocher des gisements de CO2 facilement captables et des consommateurs finaux d?e-fuels. Ces implantations ouvrent la voie à un acheminement d?e-fuels vers le
Havre ou encore Fos-sur-mer pour les e-fuels à destination du secteur maritime et vers les aéroports parisiens pour le e-kérosène à destination du secteur aérien.
* Capacité estimée sur la base des informations
communiquées
LICHEN
2029
n.d.
H2V & Hy2gen
2030
51,9
DENOBIO
2025
0,38
Carte OACI de suivi des infrastructures fournissant des CAD dans le monde
Cartes des infrastructures
de production de carburants
d'aviation durables en France
et dans le monde
À l?échelle française, les annonces de production de CAD pour l?année
2024 ont été représentées sur la carte ci-dessous par l?Observatoire
français des e-fuels2. Le rapport de l?Agence européenne pour la sécurité
aérienne (AESA) sur les prix des CAD en 2023 fournit une carte des
capacités de production dans les pays de l?Union européenne3. À l?échelle
internationale, l?OACI fournit un observatoire de la production de CAD
dans le monde4.
Projets d?installation d?infrastructures de CAD en France
Les 26 projets identifiés (tous stades d?avancement
confondus) sont répartis sur 17 départements
métropolitains. Plus d?un quart des projets, sont localisés
au sein de l?Axe Seine (3) ou à proximité de Fos-sur-Mer.
Ces implantations, proches de zones industrielles
majeures offrent le double avantage pour les porteurs de
projets de se rapprocher des gisements de CO2
facilement captables et des consommateurs finaux
d?e-fuels, que ce soit par exemple dans les secteurs
maritimes ou aériens.
26
BUREAU
FRANÇAIS
des e-fuels Septembre 2024
Cartographie Sia Partners des projets annoncés dans le périmètre de l?étude ou rapportés à celui-ci d?après les données
publiques communiquées par les porteurs des projets ou relayées dans la presse
Nombre de départements
concernés par un projet
17 départements
Légende
Départements concernés par au moins
un projet d?implantation
Projets industriels d?e-méthane
Régions avec une production prévue
inférieure à 1 ktep / an
Régions avec une production prévue
entre 1 et 140 ktep / an
Régions avec une production prévue
supérieure à 140 ktep / an
Part
d?e-méthane
Part
d?e-kérosène
Mise en service effective ou prévue
Ambition de production en ktep/an
Cartographie des ambitions de production
à l?échelle régionale
Hynovi
2025
86,9
Reuze
> 2030
83,1
Methycentre
2022
0,19
SIAH Croult Petit Rosne
Coopérative
Bergeracois
BioTJet
2028
41
Step de Pau-Lescar
2023
0,35
Occi-Biome
2024
0,56
Step Perpignan
2026
0,30
Trifyl
Jupiter 1000
2020
0,19
Hynovera
2028
16,6
Avebio
Cartographie des projets
(échelle départementale)
Cartographie des productions
(échelle régionale)
Take Kair
2030
51,9
KerEAUzen
72,9
2029
eM-Rhône
2028
65,2
Projet Rouen
n.d.
2029
Projets industriels d?e-méthanol
Projets industriels d?e-kérosène
Part
d?e-méthanol
Co-produits
Synthèse FT
Détail des capacités annoncées et estimées
Projets démonstrateurs d?e-kérosène
Projets démonstrateurs d?e-méthane
H2V Marseille
2030
60,8
Hylann
2030
72,7
Lhyfe & SAF+
n.d.
2030
eM-Lacq
2027
86,9
Ryam & Verso Energy
2030
n.d.
Occi?jet
2030
36,3
Les 26 projets identifiés (tous stades d?avancement confondus) sont répartis sur 17 départements métropolitains. Plus d?un quart des projets, sont localisés au sein de
l?Axe Seine (3) ou à proximité de Fos-sur-Mer (4). Ces implantations, proches de zones industrielles majeures offrent le double avantage pour les porteurs de projets de
se rapprocher des gisements de CO2 facilement captables et des consommateurs finaux d?e-fuels. Ces implantations ouvrent la voie à un acheminement d?e-fuels vers le
Havre ou encore Fos-sur-mer pour les e-fuels à destination du secteur maritime et vers les aéroports parisiens pour le e-kérosène à destination du secteur aérien.
* Capacité estimée sur la base des informations
communiquées
LICHEN
2029
n.d.
H2V & Hy2gen
2030
51,9
DENOBIO
2025
0,38
https://www.bureau-efuels.com/wp-content/uploads/2024/10/Observatoire-francais-des-e-fuels_edition-2024_Fr.pdf
https://www.easa.europa.eu/en/newsroom-and-events/press-releases/easa-publishes-report-european-union-sustainable-aviation-fuels
https://www.icao.int/environmental-protection/SAF/Pages/Production-Facilities.asp
21
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
omme l?ensemble
des infrastructures de
transport, les aéroports
sont exposés aux effets
du changement climatique.
Un système de transport est résilient
s?il est capable de faire face
à une perturbation en étant adapté
ou transformé afin de préserver
ses infrastructures et services.
Dans le cadre du troisième Plan
national d?adaptation au changement
climatique (PNACC), la DGAC et
l?Union des aéroports français
et francophones associés (UAF & FA)
ont défini le contenu des études
pour évaluer la vulnérabilité
des aéroports. Le résultat de
ces études permettra d?arrêter
les coûts de l?adaptation et les choix
stratégiques d?investissement.
Des infrastructures exposées
aux conséquences du changement
climatique
Le changement climatique se traduit
notamment par la hausse
des températures moyennes et par
l?élévation du niveau de la mer, mais
aussi par la survenance d?épisodes
météorologiques extrêmes tels que
des vagues de chaleur, la grêle,
C
2 ?
L?année 2024 a été marquée par l?alignement des
politiques nationales sur les objectifs européens
visant la neutralité carbone à horizon 2050.
Cette ambition s?est concrétisée par un soutien
renforcé aux aéroports dans leur transition
énergétique et leur adaptation face
au changement climatique. Ces efforts illustrent
la détermination de l?ensemble des acteurs
du secteur à transformer durablement l?aviation
en réponse aux défis climatiques actuels.
?
Climat &
décarbonation
11
EXPLOITANTS D?AÉROPORT TENUS DE RÉALISER
UNE ÉTUDE DE VULNÉRABILITÉ ET UN PLAN
D?ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
EN 2025 DANS LE CADRE DU TROISIÈME PNACC
1er Symposium
SUR LES EFFETS NON-CO2 DE L?AVIATION
ET LEUR IMPACT SUR LE CLIMAT, ORGANISÉ
À MONTRÉAL SOUS L?IMPULSION DE L?OACI :
PLUS DE 400 PARTICIPANTS, SCIENTIFIQUES ET
EXPERTS EN AÉRONAUTIQUE
1ère
CONFORMITÉ AUX EXIGENCES DU RÈGLEMENT AFIR
Adaptation
au changement
climatique
des aéroports
LE DÉVELOPPEMENT
D?UN OUTIL D?ÉVALUATION
DES VULNÉRABILITÉS
PAR LA DGAC
Le Service technique
de l?aviation civile (STAC)
de la DGAC a développé
en 2011 l?outil VULCLIM5,
qui permet aux exploitants
d?évaluer la vulnérabilité,
côté ville et côté piste,
des aérodromes localisés
en France hexagonale
face aux effets
du changement climatique.
Dans la démarche globale
d?adaptation, cet outil
de prédiagnostic constitue
une première étape.
des précipitations, des sécheresses,
des tempêtes? et, dans les Antilles
et l?océan Indien, des cyclones et
des tempêtes tropicales.
Les effets du changement climatique
couvrent un large spectre :
perturbation des opérations
aériennes, dégradation des pistes
et des bâtiments (sous l?effet
notamment du retrait/gonflement
des argiles), fermeture des accès
à l?aéroport ou interruption
des opérations au sol (en cas
d?inondation), sécurité des passagers,
perturbation des conditions
de travail du personnel, des chaînes
logistiques...
Le lien intime entre les risques dus au
changement climatique et les risques
d?exploitation explique la nécessité
pour les exploitants d?aéroport
de s?engager dans la démarche
d?adaptation au changement
climatique afin de maintenir
en conditions opérationnelles
les infrastructures, matériels
et services sous leur responsabilité.
5. https://www.stac.aviation-civile.gouv.fr/fr/
outil-devaluation-vulnerabilite-au-change-
ment-climatique
Panneaux photovoltaïques sur l'aédrome
d'Aubenas. © Richard Metzger/DGAC-STAC
https://www.stac.aviation-civile.gouv.fr/fr/outil-devaluation-vulnerabilite-au-changement-climatique
https://www.stac.aviation-civile.gouv.fr/fr/outil-devaluation-vulnerabilite-au-changement-climatique
https://www.stac.aviation-civile.gouv.fr/fr/outil-devaluation-vulnerabilite-au-changement-climatique
22 23
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Études de vulnérabilité et élaboration
de plans d?adaptation dans le cadre
du troisième PNACC
Le troisième PNACC, dont
la concertation publique s?est achevée
en fin d?année 2024, comprend une
mesure 30, « Assurer la résilience
des transports et des mobilités », qui
vise à adapter les transports
aux effets du changement climatique
par l?établissement de plans
d'adaptation des infrastructures
et services de transport à partir
d?études de vulnérabilité.
Dans ce cadre, les ministres de
l?Environnement, des Transports
et des Finances ont demandé
à plusieurs exploitants d?aéroport6
la réalisation d?une étude
de vulnérabilité et d?un plan
d?adaptation contenant
des propositions chiffrées pour
les infrastructures et services sous
leur responsabilité. Le coût
des études de vulnérabilité est
supporté par chaque exploitant.
La démarche de la DGAC et de
l?Union des aéroports français (UAF)
pour accompagner les aéroports
Pour accompagner dans leur
démarche les aéroports concernés
par la réalisation d?une étude de
vulnérabilité et d?un plan d?adaptation,
la DGAC et l?UAF ont mis en place
une gouvernance. Côté DGAC,
les services compétents dans les
domaines régalien, technique,
immobilier et de la navigation
aérienne sont mobilisés (DTA, STAC,
SNIA, DSNA et DSAC). Ces travaux
ont abouti à un socle de cahier
des charges, support au lancement
des consultations sur les études
de vulnérabilité début 2025.
Pour délimiter le périmètre des études
de vulnérabilité, trois composantes
aéroportuaires ont été retenues.
La première concerne les
infrastructures, parmi lesquelles
les parkings voitures, les aires de
trafic et de manoeuvre des aéronefs,
les accès viaires et les services
desservant l?aéroport.
La deuxième concerne l?ensemble
des bâtiments, dont ceux sous
maîtrise d?ouvrage de l?État (tours de
contrôle, blocs techniques) ou
ceux utilisés pour la gestion de crise.
La troisième concerne l?exploitation,
soit l?ensemble des équipements
permettant le déroulement
des opérations aériennes : zones
de stockage de carburant,
zones d?opérations des services
de sauvetage et de lutte contre
les incendies des aéronefs, engins
d?assistance, équipements visuels
ou radioélectriques d?aide
à la navigation aérienne.
Les études seront conduites selon
la trajectoire de réchauffement de
référence pour l?adaptation au
changement climatique (TRACC),
qui repose sur l?association de niveaux
de réchauffement à différentes
échéances, à savoir : + 2° C en 2030,
+ 2,7° C en 2050 et + 4° C en 2100
par rapport à l?ère préindustrielle
pour la France hexagonale.
Pour l?Outre-mer, les déclinaisons
locales des niveaux de
réchauffement planétaire n?ont pas
encore été fixées à ce jour.
En l?absence de TRACC pour
les aéroports ultramarins, il a été
décidé de prendre en référence
les scénarios climatiques du GIEC.
Pour les études lancées sur la base
du scénario du GIEC « RCP 8.5 »,
assorti le cas échéant d?un scénario
médian, il a été convenu d?apprécier
les résultats des études à l?aune
de la TRACC pour mesurer les écarts
et apprécier l?opportunité
de leur mise à jour.
Schéma synthétique pour déterminer la vulnérabilité d?un aéroport
au changement climatique pour tel ou tel aspect
Perspectives
À terme, il s?agira d?assurer le retour
d?expérience auprès de l?ensemble
des aéroports. Concernant
les aéroports sous concession,
l?obligation de réaliser une étude
de vulnérabilité sera introduite
dans les contrats à l?occasion
de leur renouvellement. Une évolution
des référentiels, normes et
réglementations techniques, qui
spécifient les conditions climatiques
dans lesquelles les matériels,
les infrastructures et les services
fonctionnent nominalement,
sera nécessaire, notamment
pour prévenir la mal-adaptation.
Les coûts issus des plans d?adaptation
permettront d?arrêter une stratégie
de résilience, les investissements
et les mesures prioritaires
d?adaptation de chaque aéroport.
Avec le chantier de la décarbonation,
l?adaptation au changement
climatique représente l?un des défis
majeurs pour le secteur aérien.
6. Aéroports de Paris, Strasbourg-Entzheim,
Lyon-Saint-Exupéry, Nice-Côte d?Azur,
Marseille-Provence, Montpellier-Méditerranée,
Toulouse-Blagnac, Bordeaux-Mérignac,
La Réunion Roland-Garros, Martinique
Aimé-Césaire, Guadeloupe Maryse-Condé.
24 25
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
es règlements européens
relatifs au déploiement
d?infrastructures pour
carburants alternatifs
(règlement n° 2023/1804, dit AFIR)
et au Réseau transeuropéen
de transport (règlement n° 1315/2013,
modifié par le règlement
n° 2024/1679, dit RTE-T) ont
introduit des obligations pour
les gestionnaires d?aéroports situés
le long du RTE-T en matière
de fourniture d?électricité et d?air
préconditionné aux aéronefs
stationnaires. L?objectif principal est
de remplacer l?utilisation du moteur
auxiliaire de puissance (APU),
qui est thermique, par des solutions
décarbonées lorsque l?aéronef est
en stationnement. Le règlement AFIR
prévoit également l?obligation pour
chaque État membre d?élaborer
d?ici au 31 décembre 2024 un cadre
d?action national comportant, pour
Règlements AFIR et RTE-T :
la décarbonation des
opérations au sol progresse
les infrastructures aéroportuaires,
les chiffres des postes équipés pour
répondre aux objectifs fixés
par le règlement ainsi que
les perspectives et l?état d?avancement
du déploiement des infrastructures
pour la recharge électrique et
le ravitaillement en hydrogène
des aéronefs. Dans ce cadre, la DGAC
a procédé en fin d?année 2024
au recensement des infrastructures
existantes et à venir auprès des
27 aéroports français du RTE-T soumis
à ces obligations. Ceux-ci ont
largement engagé la transition
énergétique et pris les mesures
nécessaires pour respecter ces
obligations. Sur environ 1 200 postes
avions visés, près de 1 040 moyens
d?électrification fixes (prises
électriques 400 Hz) et mobiles (unités
d?alimentation électrique, en anglais,
ground power units ? GPU) sont déjà
fonctionnels et plus de 40 postes sont
L
L?électrification
des engins de piste
La transition énergétique des
plateformes aéroportuaires implique
le verdissement des engins de piste,
nombreux et encore en majorité
thermiques. En 2023, la part des
engins de piste électrifiés a atteint
46 %, contre 44 % l?année précédente,
selon la Chambre syndicale des
assistants en escale (CSAE). L?objectif
est d?atteindre 90 % d?engins propres
en 2030, seuil déjà franchi pour
les tracteurs bagages et les chariots
élévateurs. Cette dynamique tend
néanmoins à atteindre un palier pour
plusieurs raisons. Les principaux
freins à l?adoption d?engins
de piste électriques sont leur coût
élevé par rapport à celui
des modèles thermiques (30 % de plus
en moyenne), et l?incertitude
sur les coûts de l?électricité.
Pour répondre à cette problématique,
l?État a prévu un accompagnement
fiscal. Est inscrite à l?article L. 39 decies F
Électrification
des plateformes
aéroportuaires
du Code des impôts une mesure
de suramortissement des engins
de piste entre 2024 et 2026.
Elle permet aux exploitants
d?aérodrome et aux assistants en
escale de déduire de leur résultat
d?exploitation soumis à l?impôt une
partie (40 %) du coût des engins de
piste non routiers fonctionnant à
l?électricité ou à l?hydrogène, achetés
neufs entre 2024 et 2026.
En outre, le principe de mettre
en place un tarif réduit de la TICFE
(taxe intérieure sur la consommation
finale d?électricité) sur l?électricté
fournie par les aérodromes
aux aéronefs en stationnement a été
introduit par la loi de finances
pour l?année 2022. La Commission
européenne et le Conseil de l?Union
européenne ont approuvé un tarif
à 0,5 euro par mégawattheure pour
l?électricité consommée pour les
besoins des activités économiques et
un tarif à 1 euro pour les besoins
des activités non économiques.
Par ailleurs, l?appel à projets
« Alternative Fuels Infrastructure
Facility » (AFIF), visant à aider
au déploiement des infrastructures
électriques afin de décarboner
les transports le long du RTE-T,
a permis de développer les stations
de recharge pour ces engins. Ainsi
on dénombre dans les 27 aéroports
du RTE-T plus de 1 500 stations de
recharge pour véhicules terrestres
électriques, dont 500 côté piste, ainsi
que neuf stations de ravitaillement
hydrogène pour ces véhicules.
Camion avitailleur 100 % électrique
à Cannes-Mandelieu
L?aéroport de Cannes a inauguré
le 12 juin 2024 le premier camion
avitailleur 100 % électrique construit
en Europe par Air BP, une étape
complémentaire de la stratégie
de décarbonation de l?aéroport.
Mise en place d'un camion avitailleur 100% électrique à l'aéroport de Cannes.
© Aéroport de Cannes-Mandelieu ACA/BP
Unité PCA de climatisation à alimentation 100% électrique aéroport Roissy-CDG. © Richard Metzger/DGAC-STAC
dotés d?air préconditionné (en anglais,
Pre-conditioned air ? PCA).
Pour préciser les modalités de mise
en oeuvre des dispositions précitées
et introduire un régime de sanction
adapté, un projet de loi portant
diverses dispositions d?adaptation
au droit de l?Union européenne
(DDADUE) est en cours d?examen
au Parlement. Un décret et un arrêté
également en cours d?élaboration
détailleront, pour les années à venir,
les modalités de transmission
des données requises à la DGAC ainsi
que la procédure de sanction.
Pour plus d?informations sur
la réglementation applicable aux
aéroports : https://www.ecologie.
gouv.fr/politiques-publiques/
reglements-europeens-afir-rte-t-
aeroports
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/reglements-europeens-afir-rte-t-aeroports
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/reglements-europeens-afir-rte-t-aeroports
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/reglements-europeens-afir-rte-t-aeroports
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/reglements-europeens-afir-rte-t-aeroports
26 27
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Mobilisation de l?aide publique
européenne pour développer
des stations de recharge à hydrogène
pour les engins de piste
Afin de faciliter leur transition
énergétique, les aéroports situés
le long du RTE-T peuvent répondre
depuis 2021 à l?appel à projets
« Alternative Fuels Infrastructure
Facility » (AFIF) dans le cadre
du Mécanisme pour l?interconnexion
en Europe (MIE) et bénéficier ainsi
du financement à hauteur de 30 %
de leur projet de déploiement
d?infrastructures électriques
(prises 400 Hz et 50 Hz, PCA, GPU,
stations de ravitaillement hydrogène,
alimentation électrique, etc.).
Neuf aéroports français ont déjà reçu
des financements lors de la première
phase de l?appel à projets (2021-2023),
le total des subventions s?élevant
à 65 millions d?euros. Une seconde
phase a été engagée en 2024 dans
les mêmes conditions (dates limites
de dépôt des dossiers en septembre
2024, juin 2025 et certainement
Développement de l?hydrogène
et des biocarburants
sur les plateformes
pour les engins de piste
mars 2026). Dans ce cadre, le projet
HyLandAir (Hydrogène sur landside
et airside), porté par Engie
à l?aéroport Paris-Charles-de-Gaulle
et le projet MOBHYLYS (MOBilité
HYdrogène LYon Saint-Exupéry),
développé par ADL (Aéroports de
Lyon) à l?aéroport Lyon-Saint-Exupéry
ont pu bénéficier de financements.
Ces aides contribueront à l?installation
de stations de ravitaillement
hydrogène destinées aux services
d?assistance en escale et au public,
ainsi qu?à la mise en place
d?électrolyseurs et de panneaux
photovoltaïques pour alimenter ces
stations.
En complément de l?électrification
et de l?hydrogène, l?utilisation
de carburants durables à Nice et
Cannes pour les engins de piste
Depuis le 1er janvier 2024,
les derniers véhicules et équipements
thermiques qui circulent sur
l?aéroport de Cannes-Mandelieu
sont alimentés par du biogazole
Les enjeux du photovoltaïque
au regard de la biodiversité
La loi du 10 mai 2023 relative
à l?accélération de la production des
énergies renouvelables, dite APER,
encadre par ses articles 40
et 43 l?installation des panneaux
photovoltaïques sur les bâtiments
et les parcs de stationnement
des aéroports. Ces dispositions sont
complétées par l?article 101 de la loi
n° 2021-1104 du 22 août 2021, dite
loi climat et résilience. Les décrets
d?application de ces dispositions
sont parus en décembre 2023
pour l?article 101 de la loi climat
et résilience et en novembre 2024
pour l?article 40 de la loi APER.
S?agissant de l?installation de
panneaux photovoltaïques au sol,
les études scientifiques explorant
les liens entre le développement
de l?énergie photovoltaïque et les
conséquences sur la biodiversité ont
progressé ces dernières années. Les
effets des centrales photovoltaïques
sur les milieux terrestres peuvent
être de plusieurs ordres : destruction
des écosystèmes (habitats de
reproduction ou d?alimentation
de certaines espèces), diminution
de la lumière et des précipitations,
impact sur les espèces présentes
sous les panneaux et modification
des fonctions écologiques des sols...
Partant de ces constats, le Conseil
national de la protection de la nature
(CNPN) présente, dans son avis relatif
à « La politique de déploiement
du photovoltaïque et ses impacts
sur la biodiversité », plusieurs
recommandations pour l?intégration
des enjeux de conservation de la
biodiversité7 dans le déploiement de
l?énergie photovoltaïque en France :
L?installation de panneaux
photovoltaïques sur les
plateformes aéroportuaires
? mettre un terme à l?implantation
de centrales photovoltaïques
au sol dans les aires protégées et
les espaces semi-naturels ;
? réguler davantage l?installation
de centrales photovoltaïques sur
les sites qualifiés de « dégradés » ;
? améliorer la recherche et la
connaissance (programme de suivi
des mortalités potentielles pour
les centrales photovoltaïques au sol).
Sur le terrain, l?installation
de panneaux photovoltaïques
se concrétise
Depuis quelques années,
les gestionnaires d?aéroport se lancent
dans la production d?énergie
renouvelable. Ainsi, en lien avec
la réglementation susmentionnée,
Le XTL-HVO100 est un gazole
paraffinique de synthèse,
compatible avec les moteurs
Diesel. HVO signifie
« hydrotreated vegetable
oil », c?est-à-dire « huile
végétale hydrotraitée ».
Il s?agit d?un produit qui peut
être issu d?huiles végétales,
comme l?huile de colza ou de
tournesol, auquel on ajoute
des molécules d?hydrogène.
Il est aussi fabriqué à partir
du retraitement de déchets
comme l?huile de cuisson
usagée ou les graisses
animales. Le HVO fait partie
de la famille des XTL.
XTL signifie « X to Liquid » :
c?est un produit, biomasse
ou gazeux, transformé
en liquide.
XTL-HVO100 : camions
avitailleurs, véhicule follow me,
tracteurs agricoles, engins de piste.
Une étude est en cours pour intégrer
les véhicules du SSLIA. Avec
une consommation d?environ
20 000 litres par an, le passage
à ce biocarburant 100 % d?origine
renouvelable a permis une économie
annuelle de 42 t équivalent CO2.
L?aéroport de Nice, à la suite d?une
étude de faisabilité réalisée en 2024,
a décidé également de passer au
HVO100 pour les véhicules et engins
de piste avec un gain attendu de
140 tCO2eq. Une cuve a été installée
et la distribution débutera en mars 2025.
les projets d?installation de panneaux
photovoltaïques se multiplient
sur et autour des plateformes
aéroportuaires, en ombrières sur
les parkings, sur le toit des bâtiments
et hangars et également au sol.
Au niveau national, l?Union des
aéroports français (UAF) estime,
d?après les projets réalisés et en cours,
un potentiel de production de
600 GWh pour les prochaines années.
7. https://www.avis-biodiversite.developpe-
ment-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2024-16_
avis_deploiement-photovoltaique-im-
pacts-biodiversite_cnpn_du_19_06_2024_
vf.pdf
Panneaux photovoltaïques sur l'aéroport de Nice.
© Aéroports de la Côte d'Azur-ACA
Passage au biogazole HVO pour tous les véhicules et engins de piste sur
les aéroports de la Côte d'Azur. © Aéroports de la Côte d'Azur-ACA
28 29
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
our l?année 2023,
l?équivalent de
1 036 070 tCO2 a été
compensé au titre du
dispositif national de compensation
issu de l?article 147 de la loi climat et
résilience. Cela correspond à 70,54 %
des émissions de GES domestiques
des exploitants d?aéronefs soumis
au dispositif cette année.
Vingt-six exploitants d?aéronefs
étaient concernés. En tout,
la compensation de leurs émissions de
GES domestiques pour l?année 2023
a permis de financer le boisement/
reboisement de 1 014 ha de forêt, soit
l'équivalent de près de 1 500 terrains
de football, et de soutenir environ
190 agriculteurs dans leurs démarches
de réduction d?émissions.
Bilan de l?obligation
de compensation domestique
issue de l?article 147 de la loi climat
et résilience pour l?année 2023
Le total des émissions potentielles
réduites ou séquestrées par
des projets situés dans l?Union
européenne au titre de l?année 2023
a été de 402 831 tCO2 (soit 38 %
en moyenne). La quasi-totalité des
projets sélectionnés pour le respect
de cette disposition sont situés
en France (99,9 % des émissions) et
labellisés par le standard français
« Label bas-carbone ». Pour un prix
moyen de 30,7 euros/tCO2eq, cela
correspond à 12,35 millions d?euros
investis par les exploitants d?aéronefs
pour financer le Label bas-carbone.
Le total des émissions potentielles
réduites ou séquestrées par
des projets situés hors de l?Union
européenne au titre de l?année 2023
a donc été de 633 239 tCO2. Pour un
prix moyen de 4,8 euros/tCO2eq,
cela correspond à 3 millions d?euros
investis par les projets internationaux
hors UE.
La cartographie ci-dessous illustre
l?origine des projets retenus en France
et les tonnes compensées par région8.
À compter du 1er janvier 2024,
les exploitants d?aéronefs sont tenus
de compenser la totalité de leurs
émissions domestiques de GES
au titre du Dispositif national
de compensation des émissions issu
de l?article 147 de la loi climat et
résilience, contre 50 % en 2022 et
70 % en 2023. Par ailleurs, la part des
émissions potentielles réduites ou
séquestrées par des projets situés dans
l?Union devra être d?au moins 50 %.
S?agissant des projets internationaux
sélectionnés par les compagnies
aériennes pour leur compensation
hors de l?Union européenne, ils ont
été choisis parmi les programmes de
compensation éligibles au dispositif
de compensation CORSIA pour
l?aviation internationale mis
en oeuvre dans le cadre de l?OACI.
Les crédits carbone certifiés par
ces standards sont réputés respecter
les dispositions de l?article R. 229-102-1
du Code de l?environnement.
8. https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/
files/documents/Compensation%20vols%20
interieurs_light.pdf
Voir p. 8 à 10.
Symposium OACI sur les effets
non-CO2 de l?aviation
Sous l?impulsion de la représentation
permanente française auprès
de l?Organisation de l?aviation civile
internationale (OACI), le premier
Symposium sur les effets non-CO2
de l?aviation et leur impact
sur le climat s?est tenu du 16
au 18 septembre 2024, à Montréal.
Cet évènement a réuni plus
Les effets non-CO?,
sujet de recherche
de 400 participants, dont
des représentants des États,
des scientifiques, des spécialistes
du climat, de la météorologie,
des experts de l?aéronautique,
représentées par les constructeurs,
les compagnies aériennes et
les services de navigation aérienne.
Les échanges ont porté sur
trois thématiques : le renforcement
de la connaissance scientifique,
les moyens de réduire l?impact sur
le climat (technologie, opérations,
carburants) et les prochaines étapes.
Pourquoi ce symposium ?
La connaissance des effets non-CO2
de l?aviation reste incomplète
malgré des travaux de recherche
comme ceux du projet Climaviation
en France. Leurs impacts, en particulier
sur le climat, sont moins maîtrisés
que ceux liés au CO2 (les incertitudes
sont huit fois plus élevées pour
les premiers). Toutefois, les scientifiques
s?accordent sur le principe de
leur effet globalement réchauffant, et
sur la prépondérance de l?impact
des traînées de condensation.
L?objectif de l?OACI était donc
de sensibiliser plus largement
ses États membres et les acteurs
de l?aviation sur ce sujet, en faisant
l?état des lieux des connaissances
scientifiques et des moyens
d?atténuation afin d?envisager
les prochaines étapes pour traiter
du non-CO2 d?une manière globale.
Le renforcement des connaissances
est indispensable pour prendre
les bonnes décisions en termes
d?atténuation compte tenu
de la complexité multifactorielle
des émissions non-CO2 : diversité
des émissions et des effets (eau,
oxyde d?azote, particules, traînées de
condensation), nature de l?impact
(direct ou indirect), effet sur le climat
(réchauffant ou refroidissant),
localisation (principalement
P
Répartition régionale des projets de compensation
financés à l?international en tCO2eq
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/Compensation%20vols%20interieurs_light.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/Compensation%20vols%20interieurs_light.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/Compensation%20vols%20interieurs_light.pdf
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
30
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Limiter
les nuisances
sonores
3 ?
L?année 2024 a été marquée par
le renouvellement du collège de l?Autorité
de contrôle des nuisances aéroportuaires
(ACNUSA), dont le point d?orgue aura été
la désignation d?un nouveau président
par un décret du 3 janvier 2025. Les études
d?impact selon l?approche équilibrée (EIAE)
engagées en 2023 se sont poursuivies
tout au long de l?année sur les aéroports
concernés et devraient aboutir en 2025.
?
Survol de Villeneuve le Roi. © DGAC/DTA/SDD
A+
UNE NOUVELLE CLASSE CALIPSO, créée
pour les avions dont le seuil d?indice
de performance (IP) est supérieur à 90
11 %
D?AUGMENTATION DIFFÉRENCIÉE DES TARIFS
DE LA TAXE SUR LES NUISANCES SONORES
AÉRIENNES, taxe qui permet aux exploitants
d?aérodrome de contribuer à l?insonorisation
des logements proches des grands aéroports
83 000 ¤
LA SOMME ALLOUÉE PAR LA DGAC À LA FFA pour
le développement de l?aviation légère
l?hémisphère Nord pour les traînées),
temporalité (saison, jour/nuit).
Par exemple, les oxydes d?azote
interviennent à différents niveaux
dans les mécanismes physico-
chimiques se produisant dans
l?atmosphère. Ils ont une contribution
réchauffante via la formation
in fine de gaz à effet de serre tels que
le dioxyde de carbone et l?ozone,
et une contribution refroidissante
liée à la destruction de molécules
de méthane, par exemple.
Ce symposium a également permis
de rappeler que l?OACI, via le Comité
de la protection de l?environnement
en aviation (CAEP), s?est emparée
du sujet depuis les années 1980
sous l?angle de la qualité de l?air en
établissant des normes pour certaines
émissions, notamment en termes
de concentration en oxyde d?azote
(NOx) et en monoxyde de carbone
(CO), et plus récemment pour
les particules non volatiles (nvPM).
Pour l?avenir, le CAEP travaille
au renforcement de la norme NOx
relative à la qualité de l?air locale.
Il explore la faisabilité d?une norme
NOx pour la partie croisière du vol
ainsi que la pertinence d?établir
une norme pour les particules non
volatiles en croisière. Le comité
étudie également de près les effets
des carburants d?aviation durables
sur les émissions non-CO2.
Des expérimentations ont démontré
que, si leur emploi diminue
les émissions de nvPM (et donc
a priori les risques de formation
de traînées de condensation),
une autre chimie se met en place,
qui peut conduire à des formations
de traînées de condensation.
La surveillance et le rapportage
des effets non-CO2 dans le SEQE-UE
À l?échelle européenne,
la surveillance et le rapportage
des effets non-CO2 sont imposés
aux exploitants d?aéronefs au sein
©
C
ha
ire
C
lim
av
ia
ti
o
n
du SEQE-UE (ou EU-ETS en anglais)
pour les vols intra-EEE (Espace
économique européen) des années
2025 et 2026. Un rapportage
volontaire sur les vols extra-EEE sera
possible pendant ces deux années.
La Commission européenne
développe actuellement l?outil
numérique nommé NEATS (Non-CO2
Aviation Effects Tracking System),
qui permettra, à partir des données
fournies par les exploitants
d?aéronefs, de quantifier, par vol,
les émissions non-CO2 sous forme
d?équivalent CO2. L?outil devrait être
disponible en juillet 2025.
32 33
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Vers une conciliation durable
entre impératifs environnementaux
et activité du transport aérien
La politique de maîtrise des nuisances
sonores autour des aéroports
s?appuie sur le principe d?« approche
équilibrée », défini par l?Organisation
de l?aviation civile internationale
(OACI). Il repose sur quatre « piliers »
d?action prenant en compte
les facteurs à la fois environnementaux
et économiques :
1. la réduction du bruit à la source,
en particulier en renouvelant
les flottes par des avions
plus performants d?un point de vue
acoustique ;
2. la planification et la gestion
de l?utilisation des terrains environnant
l?aéroport ;
3. une exploitation des vols à moindre
bruit grâce au développement
de trajectoires prenant en compte
la problématique des nuisances
sonores ;
4. les restrictions d?exploitation
dans les aéroports, qui limitent
l?accès à un aéroport ou en réduisent
la capacité opérationnelle.
S?il est démontré que les mesures
pouvant être prises au titre des trois
premiers piliers sont insuffisantes
pour résoudre le problème de bruit
identifié, le règlement (UE)
n° 598/2014 prévoit la possibilité
de conduire une « étude d?impact
selon l?approche équilibrée » (EIAE).
Celle-ci a pour objectif d?évaluer
si des restrictions d?exploitation
de la plateforme concernée
permettraient de répondre
Études d?impact selon
l?approche équilibrée
? L?actualité en 2024 ?
au problème de bruit identifié et
si les solutions envisagées sont
proportionnées aux conséquences
économiques et sociales qui
en découleraient.
Depuis la publication du décret
du 16 mai 2023 relatif à la lutte
contre les nuisances sonores
aéroportuaires, qui désigne le préfet
de département comme nouvelle
autorité compétente au sens du
règlement européen (UE) n° 598/2014
pour conduire et superviser les EIAE,
les conditions sont réunies pour
engager le processus d?introduction
de restrictions d?exploitation liées
au bruit dans les aéroports
dans lesquels un problème
de nuisance sonore a été identifié.
C?est dans ce contexte que de telles
démarches ont été entreprises pour
les aéroports de Paris-CDG, Paris-Orly,
Toulouse-Blagnac, Bordeaux-Mérignac,
Marseille-Provence et Lille-Lesquin.
L?EIAE menée sur Paris-Orly
La situation de l?aéroport de
Paris-Orly, enclavé dans un tissu
urbain dense, est unique en France.
L?aérodrome est d?ores et déjà
soumis à un ensemble de contraintes
à visée environnementale qui font
l?objet d?une surveillance stricte
par les autorités locales de l?aviation
civile. Depuis 1968 (décision
ministérielle du 4 avril 1968 portant
réglementation de l?utilisation
de nuit de l?aéroport d?Orly),
un couvre-feu est en vigueur entre
23 h 30 et 6 heures.
Fort du constat que les nuisances
sonores et environnementales
demeurent importantes sur
la plateforme d?Orly, le processus
d?introduction de restrictions
d?exploitation sur l?aéroport, entamé
en juin 2023, s?est largement poursuivi
en 2024. Il pourrait aboutir très
prochainement.
Les conclusions de l?EIAE de Paris-
Orly ont été présentées en février
2024 à l?ensemble des parties
prenantes, permettant d?engager
les phases suivantes du processus
prévu par le règlement européen.
C?est sur ce fondement qu?un projet
d?arrêté portant restriction
a été élaboré et soumis
à la consultation du public du 29 avril
au 29 juillet 2024, puis à l?avis
de la Commission consultative de
l?environnement (CCE) de l?aéroport
en janvier 2025 et enfin à l?avis
de l?Autorité de contrôle des
nuisances aéroportuaires (ACNUSA)
en février 2025.
Le projet d?arrêté prévoit à titre
principal un renforcement
des exigences environnementales
pour les aéronefs opérant la nuit
sur la plateforme en imposant
des restrictions d?un niveau inédit
en Europe en matière de
performance acoustique, ainsi qu?un
durcissement des conditions d?octroi
des dérogations au couvre-feu,
désormais circonscrites à des cas
précis, exclusivement liés à la sécurité
aérienne ou à l?ordre public.
Une dynamique qui se confirme
également pour les autres aéroports
Parallèlement, l?EIAE de Paris-Charles-
de-Gaulle, également engagée
en juin 2023, se poursuit. Le préfet
du Val-d?Oise a présidé fin 2024
une réunion plénière durant laquelle
il a présenté les premières étapes de
l?étude, et a annoncé le lancement
d?une consultation du public par voie
électronique sur le site du ministère
pour une durée de deux mois,
jusqu?au 14 mars 2025. Cette
consultation doit permettre
d?alimenter les réflexions pour la
construction des scénarios de
restriction d?exploitation, qui seront
pleinement étudiés.
Les préfets de département
concernés ont présenté les conclusions
des études concernant les aéroports
de Bordeaux-Mérignac, Toulouse-
Blagnac et Lille-Lesquin courant 2024
ou début 2025. Sur le fondement
de ces conclusions, les ministres
compétents respectivement
chargés de l?aviation civile et
de l?environnement pourront instaurer
de nouvelles restrictions
d?exploitation pour ces aéroports.
Les projets d?arrêté ministériel
susceptibles d?instaurer des mesures
de restriction pour ces aéroports
devront être soumis à la consultation
du public ainsi qu?à l?avis de la CCE
de l?aéroport concerné et à celui
de l?ACNUSA.
Airbus Beluga en approche au-dessus de Toulouse.
© Richard Metzger/DGAC-STAC
Les EIAE conduites en 2024
constituent une avancée
importante dans
l?amélioration de la prise en
compte des enjeux de santé
publique pour les populations
riveraines des aéroports.
En cherchant à concilier les
impératifs environnementaux
et l?activité économique
du transport aérien
nécessaire au développement
économique des territoires,
ces mesures devront permettre
de garantir un équilibre
durable et concerté.
34 35
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Amélioration des flottes
En 2024, l?amélioration des flottes
d?aviation légère s?est poursuivie
par plusieurs biais.
La DGAC a maintenu son aide
annuelle de 30 000 euros
pour améliorer les performances
acoustiques des avions
les plus bruyants en accompagnant
l?installation d?hélices ou de
silencieux. Ces équipements
permettent de progresser d?une
à deux classes CALIPSO. Par ailleurs,
la Région Île-de-France et ADP
ont mis à disposition une enveloppe
exceptionnelle conjointe
de 500 000 euros pour améliorer
les performances acoustiques des
flottes des terrains d?aviation légère
de la région, aide couvrant notamment
25 avions basés à Lognes.
La DGAC a poursuivi son soutien
au développement de l?aviation
légère électrique, avec le support
de la FFA (83 000 euros alloués).
Sur le terrain d?Aix-les Milles, quatre
Virus SW 121 et trois Velis Electro sont
à présent opérés et ont réalisé en 2024
un total de 2 250 heures de vol.
Les flottes d?avions à motorisation
thermique sont quant à elles
renouvelées progressivement avec
des avions plus silencieux (CALIPSO A
Limitation des nuisances
sonores en aviation générale
ou A+) et sobres. On peut, par exemple,
noter l?arrivée de deux Bristell B23 et
la commande de quatre Elixir pour
le terrain de Paris-Saclay-Versailles,
et la commande de deux DA42
pour le terrain d?Aix-les-Milles.
En parallèle, les aéroclubs ou écoles
s?équipent de simulateurs diminuant
les quotas d?heures effectués en vol.
Enfin, l?accès au carburant sans plomb
se développe progressivement
(approvisionnement assuré sur Lognes
et Paris-Saclay-Versailles en 2024) et
contribue à favoriser le déploiement
des avions à moteur Rotax plus
vertueux.
Le Kristal Challenge tour de piste
LFPN 2024
Le Kristal Challenge tour de piste
LFPN 2024 a été mis en place
sur l?aérodrome de Paris-Saclay-
Versailles afin d?améliorer le respect
des tours de piste. Il s?agit d?un défi
ludique qui récompense par des lots
les pilotes qui auront respecté
au plus près les trajectoires publiées.
La vérification de la précision est
rendue possible grâce au système
GPS. Cette compétition est ouverte
à tous, pilotes d?école qui font
des tours de piste et pilotes privés.
Il est géré par Kristal Aéro, qui devrait
organiser d?autres compétitions
de ce type en 2025 sur l?aérodrome
de Paris-Saclay-Versailles,
mais également sur d?autres terrains
en Île-de-France.
Une préoccupation partagée
par l?ENAC
L?ENAC a mis en place plusieurs
mesures afin de réduire le niveau
de bruit au cours de ses formations
au pilotage. Pour les opérations
au sol, le briefing de départ se fait
désormais moteur éteint avant
mise en route, le plan de vol
est saisi également avant mise
en route afin de minimiser les temps
moteur tournant au sol.
Ensuite, la procédure à moindre bruit
au décollage s?applique aux BE58,
un des modèles les plus bruyants
de la flotte de l?ENAC.
Une fois l?avion en vol, la procédure
long-range doit être appliquée
pour les TB-20 et BE58, en dehors
des vols d?instruction. Elle permet
de réduire les consommations
de carburant en croisière.
Enfin, l?utilisation de l?avion
électrique Velis est imposée pour
les dix premières heures de
formation « pilote de ligne ». Cela a
permis d?économiser 33 t de CO2 en
2023 et 25 t en 2024.
Guide de pilotage « moindre bruit »
hélicoptère en DSAC OI
Sur le territoire de La Réunion,
les nuisances sonores générées
par les survols d?hélicoptères font
l?objet de nombreuses plaintes.
Avec le support d?Airbus Helicopters
soutenu dans le cadre du projet
DGAC MOTUS et des pilotes
inspecteurs de la DSAC, la DSAC OI
a élaboré un guide de pilotage9
« moindre bruit » à destination
des pilotes d?hélicoptère (instructeurs,
professionnels et privés).
Celui-ci détaille les dispositions
permettant de réduire les nuisances
pour les populations survolées
pour chaque phase de vol :
préparation des vols, opérations
au sol et vol stationnaire, phases
de montée, survol, approche
et atterrissage. Le guide présente
le rôle particulier du relief dans
la propagation du bruit, mais indique
également de nombreuses
recommandations générales,
telles que :
? monter le plus vite possible
au décollage ;
? proscrire les trajectoires en S
au survol ;
? maximiser le taux de descente
en approche.
TNSA, relance de la dynamique
de l?aide à l?insonorisation
La taxe sur les nuisances sonores
aériennes (TNSA), acquittée
par les compagnies aériennes
selon le principe « pollueur-payeur »,
finance la politique d?aide
à l?insonorisation en faveur
des riverains dont les locaux sont
situés autour des 11 principaux
aérodromes10 français.
Pour dynamiser le dispositif
en vigueur en diminuant les coûts
restant à la charge des riverains,
les plafonds forfaitaires
des montants alloués pour réaliser
les travaux d?insonorisation
ont été revalorisés à hauteur
de 25 % début 202411. Cette hausse
des plafonds a été couplée
à un relèvement différencié des tarifs
de la taxe sur les nuisances sonores
aériennes à hauteur de 11 %
en moyenne en année pleine
pour compenser l?augmentation
mécanique du coût moyen
des travaux.
Les aérodromes ciblés sont ceux
dont le besoin de financement est
le plus prégnant : Bordeaux-Mérignac
(du fait de la révision récente de son
plan de gêne sonore), Lille-Lesquin
(afin de disposer des ressources
suffisantes avant sa sortie
VERSION AOÛT 2024
GUIDE DE PILOTAGE
MOINDRE BRUIT
HÉLICOPTÈRE
CE DOCUMENT PRÉSENTE DES RECOMMANDATIONS QUI NE
PEUVENT ÊTRE APPLIQUÉES SYSTÉMATIQUEMENT
LES RÈGLES DE SÉCURITÉ DOIVENT S?APPLIQUER EN PRIORITÉ
REF : NCO.OP.120
du dispositif en fin d?année 2024),
Nantes-Atlantique, Paris-Charles-
de-Gaulle et Paris-Le Bourget.
9. https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/
files/documents/241209_Guide_bruit_heli-
co_DSAC-OI.pdf
10- Beauvais-Tillé, Bordeaux-Mérignac,
Lille-Lesquin, Lyon-Saint-Exupéry,
Marseille-Provence, Nantes-Atlantique,
Nice-Côte d?Azur, Paris-Charles-de-Gaulle,
Paris-Le Bourget, Paris-Orly et Toulouse-
Blagnac. Du fait de sa spécificité binationale
l?aérodrome de Bâle-Mulhouse est financé
par une autre ressource (non fiscale)
que la TNSA (la redevance bruit).
11- Rapport environnement édition 2023
(Voir page 23).
Kristal Air contest LFPN : lancement du
Challenge tour de piste et trajectoires 2024
organisé par
Respect des trajectoires
Encourager de manière ludique un respect ultra rigoureux des trajectoires anti-bruit :
?? Lancement d?un nouveau type de challenge,
ouvert à tous du 28 septembre au 13 décembre
UAPSV - CCE LFPN 23 octobre 2024
36 37
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
ALIPSO est une
classification française,
complémentaire de
la certification
acoustique des avions légers, qui
estime le niveau de bruit qu?ils
produisent lors des tours
de piste en se basant sur des mesures
prises en situation réelle de vol.
La DGAC a porté en 2024
une évolution majeure du dispositif
CALIPSO, concrétisée par la parution
du nouvel arrêté du 17 juillet 2024
portant classification des avions
légers selon leur indice de
performance sonore. Cet arrêté
a abrogé et remplacé l?arrêté
du 11 juin 2013, qui avait institué
cette classification.
Dans les faits, une nouvelle classe,
A+, a été créée afin de différencier
plus finement les avions les moins
Évolution de CALIPSO,
la classification des avions
légers selon leur indice
de performance sonore
bruyants en tour de piste, grâce
à l?ajout d?un nouveau seuil d?indice
de performance (IP) à 90. Au-delà
de la création de cette nouvelle
classe, les responsabilités du pilote
et du laboratoire de mesure ont
également été précisées afin de
relancer la mesure des avions légers
en kit (CNSK) ou de construction
amateur (CNRA). Enfin, les conditions
météorologiques valides pour
les mesures ont été élargies
en s?appuyant sur les corrections
définies par l?OACI. Ces évolutions
devraient permettre de mesurer
davantage d?avions chaque année.
Dès la parution du nouvel arrêté,
les avions déjà classés disposant
d?un IP supérieur à 90 ont pu recevoir
une attestation de classement A+.
Cette évolution a également permis
de débloquer une trentaine
de demandes relatives à des avions
Modification des trajectoires
en DSAC SO
Le 17 octobre 2024, le service de
la navigation aérienne ouest (SNA O)
a présenté à la commission technique
de l?Autorité de contrôle des nuisances
aéroportuaires (ACNUSA) un premier
retour d?expérience à la suite
de la mise en oeuvre des procédures
RNP AR et RNP VPT en piste 05
de l?aéroport de Bordeaux-Mérignac.
Ces procédures ont été mises
en service le 25 janvier 2024. Pour
mémoire, les gains environnementaux
ont été évalués dans l?étude
d?impact de la circulation aérienne
(EICA) correspondante.
Ainsi, s?agissant de l?impact visuel,
les nouvelles procédures introduisent
un troisième flux concentré
de trajectoires. L?impact
sur la population est faible, les zones
survolées étant très faiblement
peuplées. L?impact sonore
sur la population est également
faible : les principaux changements
par rapport à la situation
de statu quo sont observés avec
une réduction, mais dans une faible
proportion, des populations
impactées dans les communes
d?Audenge et de Lanton.
Les trajectoires aériennes,
autre levier pour diminuer les
nuisances environnementales
Les principaux gains environnementaux
sont relevés en consommation
de carburant et émissions gazeuses :
grâce à la mise en service des
procédures RNP AR et RNP VPT,
les trajectoires sont plus courtes et
les profils de descente plus lisses
qu?avec les GNSS. L?utilisation de
cette procédure permet d?envisager
les gains suivants :
? une réduction annuelle de
la consommation de carburant de
44 t, ce qui correspond environ
à la consommation de carburant
d?un avion de type A320 faisant six
allers-retours entre Bordeaux et Paris.
Cette diminution de la consommation
s?explique essentiellement par
le transfert de la moitié du trafic
de la GNSS statu quo (42 % du trafic
arrivées nord piste 05, soit 959 vols
annuels) vers les procédures
RNP AR et RNP VPT, plus courtes
en distances parcourues et avec
un profil plus lisse ;
? une réduction annuelle des
émissions de CO2 de 135 t ;
? une réduction annuelle des
émissions de NOx sous 3 000 ft
de 221 kg.
Les avancées du projet PBN to ILS
à Paris-Orly
En 2025 est prévue la mise en place
de la procédure PBN to ILS à Orly.
Une enquête publique a été réalisée
en 2024, puis a recueilli un avis
favorable de l?ACNUSA et,
début 2025, celui de la CCE.
La procédure permet de produire
une séparation latérale entre les vols,
indépendamment de l?altitude.
Il n?est donc plus nécessaire
de contraindre les vols à effectuer
des paliers pour les séparer.
Les descentes continues deviennent
possibles même par trafic
dense. Celles-ci ont pour but
de diminuer au maximum la longueur
des paliers en approche.
Cela permet aux avions d?être
à puissance réduite le plus longtemps
possible lors de la descente,
ce qui entraîne une diminution
de la consommation de carburant.
De plus, cela augmente les altitudes
moyennes des vols, ce qui,
combiné avec la puissance réduite
des moteurs, diminue les nuisances
sonores pour les populations
survolées. Enfin, cette procédure
réduit la dispersion des trajectoires
et donc le nombre de personnes
survolées.
de type CNSK et CNRA, qui étaient
en attente d?analyse ; les dossiers
complets ont ainsi pu être transmis
au laboratoire de mesures
acoustiques du Service technique de
l?aviation civile (STAC) de la DGAC.
Plus généralement, en 2024,
123 nouveaux avions ont obtenu
un classement CALIPSO, parmi
lesquels 15 avions mesurés sur cinq
sites répartis en France. Au-delà,
ces campagnes CALIPSO ont été
l?occasion pour le STAC de réaliser six
mesures de certification acoustique
pour de nouveaux aéronefs selon le
protocole de l?annexe 16 de l?OACI.
Aujourd?hui, le protocole CALIPSO
est utilisé sur différents aérodromes
afin d?objectiver le bruit des avions
et ainsi de favoriser le dialogue
entre les usagers et les riverains.
Des arrêtés d?exploitation ou
des chartes locales ont déjà été mis
Campagne
de mesures
CALIPSO.
© Denis
Weber/
DGAC/
STAC
C
en place afin de réguler, sur certaines
périodes de l?année et certaines
plages horaires, le trafic en tours
de piste en fonction du classement
CALIPSO. Cette tendance se
poursuit : de nouveaux accords de
ce type sont en cours de préparation,
générant de nouvelles demandes
de classement.
Site CALIPSO : https://calipso.
dta.aviation-civile.gouv.fr/
application-externe/
Répartition par classe acoustique CALIPSO
39
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
38
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Autorité de contrôle
des nuisances
aéroportuaires (ACNUSA)
est une autorité
administrative indépendante, créée
par la loi n° 99-588 du 12 juillet 1999
afin de veiller au développement
durable de l?activité aéroportuaire.
Aux côtés de l?État et des acteurs
du transport aérien, elle participe
à la lutte contre les nuisances
aéroportuaires en émettant
des recommandations sur toute
question relative aux nuisances
environnementales (bruit ou émissions
atmosphériques) engendrées par
le transport aérien sur et autour des
aéroports civils français. Elle veille
à la bonne information du public,
pour objectiver les informations sur
le bruit résultant de l?activité aérienne
au sens général, et à la transparence
de l?action publique.
Elle apporte en outre un éclairage
à l?administration de l?aviation civile
lorsqu?elle est consultée sur
les projets de plan de gêne sonore
(PGS), de plan d?exposition au bruit
(PEB) des principaux aérodromes
français et plus généralement sur
tout projet de texte réglementaire
fixant, sur les aérodromes concernés,
les mesures visant à assurer
la protection de leur environnement.
Depuis 2009 , elle assure également
la mission de sanctionner
les personnes morales et
physiques qui commettent des
manquements à la réglementation
environnementale en vigueur
sur les aéroports français.
En 2023, l?ACNUSA a prononcé
637 amendes pour un montant total
de 11,7 millions d?euros, montant
affecté au budget général de l?État.
2024, une année de
transition à l?ACNUSA
L?année 2024 a conduit
au renouvellement de la moitié
des dix membres de l?Autorité.
À cet égard, M. Pierre Monzani,
ancien préfet, a succédé le 3 janvier
2025 à M. Gilles Leblanc
à la présidence de l?Autorité, après
huit mois de vacance du poste
de président.
Cette nomination est l?occasion
pour le nouveau président
d?accompagner l?ACNUSA dans
son rôle d?autorité indépendante et
impartiale, de veiller à la maîtrise
des nuisances aéroportuaires et
au maintien d?un dialogue apaisé
entre les parties prenantes.
Pour l?accompagner dans cette
mission exigeante, M. Monzani peut
compter sur l?expertise de sept
membres du collège nommés à raison
de leurs compétences en matière
d?acoustique, de nuisances sonores,
d?émissions atmosphériques,
d?impact de l?activité aéroportuaire
sur l?environnement, de santé,
d?aéronautique et de transport aérien.
L? Qualité de l?air,
de l?eau
et des sols
4 ?
La préservation de la qualité de l?air, de l?eau
et des sols constitue un enjeu majeur
sur les aéroports. Des actions déterminantes
sont mises en place par les exploitants
d?aérodrome pour réduire fortement
l?impact du secteur aérien sur la santé
et l?environnement. En parallèle, de nouvelles
normes européennes, fixant des limites de
concentration des polluants ou restreignant
l?utilisation de certains produits chimiques,
marquent une avancée significative
dans la lutte contre les différentes pollutions.
?
300
CONTRÔLES SUR LE TEMPS D?UTILISATION
DES APU (MOTEURS AUXILIAIRES DE PUISSANCE)
effectués par la Gendarmerie des transports
aériens (GTA) en 2024
15,9 millions
DE MÈTRES CUBES D?EAUX PLUVIALES RETRAITÉS
DANS LES AÉROPORTS DE PARIS-CDG ET
PARIS-ORLY grâce à des systèmes efficients
de dépollution et de traitement sur site
Pierre Monzani,
président de l?ACNUSA
Zone humide sur l'aéroport de Bastia. © Aérobioidversité
40
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
41
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Quel bilan un an après la publication
des arrêtés de restriction d?utilisation
des APU (auxiliary power units ou
moteurs auxiliaires de puissance) ?
Afin de diminuer les émissions
de polluants atmosphériques,
des arrêtés limitent depuis
le 1er décembre 2023 le temps
d?utilisation des APU des aéronefs
lors des escales sur les 12 principales
plateformes aéroportuaires
françaises. La Direction de la sécurité
de l?aviation civile (DSAC) a élaboré
en lien avec la Gendarmerie des
transports aériens (GTA) une
procédure opérationnelle en vue
d?assurer une surveillance
harmonisée des manquements aux
limitations d'utilisation. Après une
phase de communication auprès des
exploitants d?aéroport, des
compagnies aériennes et
des assistants en escale et de mise
à jour de l?information aéronautique,
la GTA a procédé à une phase
de contrôle à blanc pour sensibiliser
les acteurs visés par ces restrictions.
La surveillance a ensuite été
entreprise sur l?ensemble
des plateformes concernées
selon un plan de contrôle défini
en fonction de leur niveau de trafic.
Ainsi en 2024, 180 contrôles ont été
réalisés à Paris-Charles-de-Gaulle,
120 contrôles à Paris-Orly et Nice.
Une trentaine de manquements ont
été relevés au total. Ils passeront
en séance plénière de l?ACNUSA
au premier semestre 2025.
Pour rappel, en cas d?infraction,
l?ACNUSA peut émettre une
sanction allant jusqu?à 20 000 euros.
Poursuite des tests sur les caméras
thermiques à Toulouse
L?APU est un turboréacteur placé
à l?arrière du fuselage de l?avion qui
fournit l?électricité, l?air conditionné
et l?air comprimé pour le démarrage
des moteurs lorsque l?avion est
au sol. Des gains énergétiques
importants sont possibles en utilisant
des moyens de substitution tels que
l?alimentation électrique de l?avion
avec du 400 Hz ou des moyens
mobiles ou fixes. Dans le cadre d?une
expérimentation en 2023 et 2024,
le Service technique de l?aviation
civile (STAC) de la DGAC a mené une
campagne de mesures sur l?aéroport
de Toulouse-Blagnac : il s?agissait
d'évaluer l'utilisation de caméras
thermiques pour surveiller le temps
d?utilisation des APU à l?escale. Les
premières mesures, réalisées sur la
majorité des modèles d?avions
présents au quotidien sur la
plateforme ainsi que dans différentes
configurations spatiales et
météorologiques sont plutôt
encourageantes sur la faisabilité
technique d?une surveillance
par caméra thermique des aéronefs
à l?escale. Les tests ont pu démontrer
la fiabilité des caméras
thermiques et leur capacité à détecter
des changements de température
sur les différents modèles
d?avions présents sur l?aéroport et
ce, quelle que soit la météo.
En 2025, l?expérimentation
se poursuivra sur l?aéroport
de Toulouse-Blagnac avec des tests
d?automatisation du traitement
à l?aide de caméras fixes.
Un point sur l?utilisation
des APU
L?Europe adopte de nouvelles règles
sur la qualité de l?air
La directive relative à la qualité de
l?air révisée (2024/2881 du 23 octobre
2024) fixe de nouveaux objectifs
en matière de qualité de l?air
significativement plus protecteurs
des populations à atteindre d?ici à
2030, et en prévoyant un alignement,
d?ici à 2050, avec les dernières
recommandations publiées en 2021
par l?Organisation mondiale
de la santé (OMS). Parmi les nouvelles
normes, la directive prévoit
notamment des valeurs limites
en concentration de polluants
à atteindre d?ici au 1er janvier 2030
telles que : une valeur limite annuelle
pour les particules fines de diamètre
inférieur à 2,5 ?m (PM 2,5) de 10 ?g/m³
(contre 25 ?g/m³ dans la directive
2008/50/CE) ; une valeur limite
Améliorer
la qualité de l?air
pour les particules fines de diamètre
inférieur à 10 ?m (PM 10) de 20 ?g/m³
(contre 40 ?g/m³ dans la directive
2008/50/CE) ; une valeur limite
pour le dioxyde d?azote de 20 ?g/m³
(contre 40 ?g/m³ dans la directive
2008/50/CE).
Par ailleurs, la révision de la directive
procède à la fusion des deux
directives sur la qualité de l?air
ambiant (la directive 2008/50/CE et
la directive 2004/107/CE) au profit
d?un seul texte législatif européen.
Les États disposent de deux ans
à compter de la date d?entrée
en vigueur de la directive pour
la transposer dans leur droit national.
Ils devront mettre en oeuvre
des actions fortes pour maintenir
les concentrations en deçà
des nouvelles normes en matière
de qualité de l?air. Sous certaines
Expérimentation de caméras thermiques par le STAC sur l'aéroport
de Toulouse-Blagnac. © Maxandre Coulon/DGAC-STAC
Expérimentation du système
d?imagerie multispectrale avec
caméras de la société WaltR à
Nice. Localisation des APU et
de la caméra à gauche, focus
sur la caméra installée en hauteur
et à distance ci-dessous. © DR
conditions précisées dans la directive,
les États membres pourront
demander à la Commission
européenne un report de l?échéance
2030 pour atteindre les valeurs
limites relatives aux particules (PM 10
et PM 2,5), au dioxyde d?azote, au
benzène et/ou au benzo(a)pyrène.
Conclusion de l?étude sur les particules
ultrafines (PUF) autour de l?aéroport
de Nantes-Atlantique
L?étude sur la qualité de l?air
aux abords de l?aéroport de Nantes-
Atlantique, menée par Air Pays
de la Loire, association agréée
de surveillance de la qualité de l?air
(AASQA), a duré quatre ans.
Répondant à une préoccupation
des riverains, elle avait pour objectif
d?évaluer les concentrations de
particules ultrafines (PUF) à proximité
Expérimentation
complémentaire à Nice
L?aéroport de Nice a expérimenté
en 2024 un système de surveillance
de l?usage des APU au travers
de l?installation de caméras
et de l?utilisation de l?imagerie
multispectrale (visible et infrarouge).
Ce dispositif développé par
la société WaltR permet une mesure
automatisée et systématique
du temps d?utilisation des APU et
des émissions associées ainsi que
la transmission en temps réel
des données à une application
mobile. Une des caméras a été
installée en haut d?un candélabre,
ce qui a permis de surveiller
plusieurs postes de stationnement
simultanément. L?expérimentation
a été concluante et l?aéroport a
décidé de déployer progressivement
ce système de monitoring
avec un objectif de 17 postes
monitorés en 2025.
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
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impact sur la santé
humaine et sur
les écosystèmes
des substances per- et
poly-fluoralkylées (PFAS),
communément dénommées
« polluants éternels » du fait de leur
persistance dans l?environnement
représente une préoccupation
croissante, aussi les efforts
s?intensifient pour diagnostiquer
d?éventuelles pollutions dans
les aéroports. Utilisées pour leurs
nombreuses propriétés (antiadhésives,
ignifuges, imperméabilisantes,
résistantes aux fortes chaleurs), ces
substances chimiques se retrouvent
dans certains composants des
aéronefs et principalement dans
les mousses anti-incendie utilisées
par le Service de sauvetage et de
lutte contre l?incendie des aéronefs
(SSLIA). Ces dernières années, l?Union
européenne accroît les mesures
Renforcement de la surveillance
de la présence de PFAS dans
les sols et les milieux aquatiques
de réduction des risques liés
à l?exposition aux PFAS dans le cadre
de la réglementation européenne
REACH (Registration, Evaluation,
Authorisation and restriction of
CHemicals). À l?interdiction des
PFOA à compter du 4 juillet 202515
(règlement n° 2019/1021) s?ajoutera
l?interdiction des PFHxA et de leurs
dérivés, un autre sous-groupe de
PFAS, à compter du 10 octobre 2029
pour leur usage dans les mousses
extinctrices destinées à l?aviation
civile (règlement n° 2024/2462).
Une proposition de restriction
générale concernant tous les PFAS
dans les mousses anti-incendie
déposée fin 2023 par la Commission
européenne est également
à l?étude au sein des comités experts
de l?Agence européenne
des produits chimiques (ECHA).
En raison du développement
d?alternatives, la grande majorité
des aéroports français utilise
désormais des mousses extinctrices
sans PFAS et par ailleurs les tests
et entraînements sont réalisés
principalement avec de l?eau.
Le Service technique de l?aviation
civile (STAC) de la DGAC finalise
la rédaction d?un guide technique
pour accompagner la transition
de l?ensemble des plateformes
aéroportuaires vers l?utilisation
de ces produits plus respectueux
de la santé et de l?environnement
sans compromettre la sécurité.
À l?échelle nationale, la démarche a
été structurée par le plan d?action
ministériel 2023-2027 du ministère
de la Transition écologique (MTE),
complété par le plan d?actions
interministériel publié en avril 2024.
La DGAC, qui fait partie du comité
de pilotage (COPIL) et du comité
technique (COTECH) de ce plan, est
résolument engagée dans la mise en
oeuvre de l?action n° 7 : « Inventorier,
identifier, prioriser et diagnostiquer
les sites potentiellement pollués
aux PFAS en raison de l?utilisation
de mousses anti-incendie pour cibler
les surveillances des eaux souterraines
en particulier l?eau destinée
à la consommation humaine »,
aux côtés de la Direction générale
de la prévention des risques
(DGPR), de la Direction générale
de la sécurité civile et de la gestion
des crises (DGSCGC), du ministère des
Armées et du Bureau de recherches
géologiques et minières (BRGM).
Dans ce cadre, le BRGM a développé
une méthodologie de priorisation
des plateformes aéroportuaires,
afin de proposer à la DGAC une liste
de sites prioritaires devant faire
l?objet de diagnostics, avec la mise
en oeuvre d?investigations
notamment sur les sols et les eaux
souterraines, et en particulier
la surveillance de la qualité de l?eau
destinée à la consommation
humaine (EDCH). La DGAC participe
aussi à l?action n° 16 du plan
interministériel : « Réglementer et
réduire les rejets de PFAS dans
l?environnement ». Elle a pour cela
recensé avec l?aide du STAC le
volume de produits contenant des
PFAS dans les aéroports (émulseurs
embarqués dans les véhicules
d?intervention ou stockés dans des
cuves, eaux de rinçage, résidus
issus des entraînements du SSLIA), et
elle a participé à une campagne
de prélèvement d?échantillons
d?émulseurs visant à mieux
caractériser les types de PFAS
présents dans les mousses
anti-incendie.
15. Date probablement reportée
au 3 décembre 2025.
de l?aéroport et en zone urbaine de
Nantes et d?étudier l?influence
du trafic aérien sur les niveaux de
concentration. Plusieurs rapports ont
été publiés par l?association. L?étude
s?est poursuivie jusqu?à début 2024
afin d?analyser, dans un contexte
post-Covid, l?influence de la reprise
du trafic aérien sur les concentrations
de PUF. Le rapport final confirme
l?influence du trafic aérien sur les
concentrations en particules ultrafines
entre 500 m et 3,5 km dans l?axe
de la piste de l?aéroport.
Cette influence diminue à mesure
que l?on s?éloigne de la piste
de l?aéroport. Le prolongement
des campagnes de mesure a permis
de constater que l?augmentation
du trafic aérien n?est pas corrélée
à l?amplitude des élévations mesurées :
aucun phénomène d?accumulation
n?a été observé. Les mesures ont
aussi permis de confirmer l?influence
des conditions météorologiques
sur les niveaux de concentration
observés d?une année sur l?autre.
Renforcement des plans de mobilité
sur et autour des aéroports parisiens
Ces plans de mobilité ont pour objectif
de réduire l?impact des déplacements
routiers des passagers et
des salariés sur la pollution de l?air.
En 2024,la connectivité de la plateforme
d?Orly s?est grandement améliorée
grâce au prolongement de la ligne 14
du métro au sud de Paris :
celle-ci relie le centre de Paris et
l?aéroport en vingt-cinq minutes.
Par ailleurs, l?adhésion des principales
entreprises situées sur et autour
des aéroports de CDG et Orly
aux associations CDG?Pro?Mobilité
et Orly?Pro?Mobilité permet
de porter un plan mobilité inter-
entreprises incitant plus fortement
au covoiturage, à l?autopartage
et à l?utilisation du vélo en lien
avec le développement du réseau
de pistes cyclables.
Pompier du SSLIA en action
sur l?aéroport de Tahiti-Faa?a.
© DGAC - SEAC Polynésie française
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Le retraitement des eaux
de pluie chez ADP
Si les eaux usées sont simplement
surveillées (mesure des taux
de polluants) avant envoi vers
les systèmes de retraitement
par le réseau d?assainissement public,
les aéroports doivent dépolluer
les eaux pluviales qui se chargent
par ruissellement de poussières,
d?hydrocarbures, de résidus
de pneus ou de fondants hivernaux.
Ainsi, les eaux de pluie doivent
être récupérées et traitées dans
les systèmes de traitement des eaux
pluviales (STEP). Les eaux pluviales
passent de bassin de dépollution
en bassin de dépollution (bassins de
dégrillage pour filtrer les objets
volumineux, bassins de flottation et
de floculation pour isoler certaines
particules polluantes solides,
bassins de décantation), selon les types
de polluants, avec un système
de vannes régulant les quantités
transférées pour éviter tout
Dépollution de l?eau
sur les aéroports
engorgement.
Sur les plateformes de Paris-CDG et
Paris-Orly, l?enjeu est important
vu l?importance du volume d?eau
à retraiter. Ainsi, l?ensemble est piloté
grâce à un système de contrôle et de
mesures en temps réel, en continu,
24 heures sur 24. À CDG, c?est
un système de « gestion dynamique »
en continu, à partir d?une véritable
« tour de contrôle de l?eau », qui a été
mis en place. À Orly, un système
de traitement par les plantes
(marais filtrant de 6 500m2 planté
de roseaux) complète le STEP.
Cette eau pluviale dépolluée est
recyclée en partie à Orly pour trois
usages : le nettoyage des surfaces
extérieures et intérieures, la fabrication
d?eau glacée pour alimenter
la climatisation (pour partie, l?eau
du robinet restant nécessaire) et
les sanitaires (chasses d?eau alimentées
à 100 % par des eaux pluviales
dépolluées). La prochaine étape sera
de réutiliser cette eau pour le lavage
Innovations
5 ?
La trajectoire de soutien pluriannuelle à la feuille
de route du Conseil pour la recherche aéronautique
civile (CORAC), annoncée en juillet 2023, assure
la continuité de la dynamique initiée par le plan France
Relance puis par France 2030. En 2024, une enveloppe
de 286 millions d?euros, toujours opérée par la DGAC, a
permis de poursuivre les efforts de R&D engagés
par la filière avec une focalisation sur la compétitivité et
la performance environnementale des prochaines
générations d?aéronefs.
?
L?Open Rotor, en cours de validation, est une architecture de propulsion disruptive
visant une aviation plus efficiente. Ce projet ECOENGinE (lire pages 46 et 47) de
Safran, soutenu par la DGAC et testé à l?ONERA en 2024, symbolise l?engagement
de l?industrie pour maîtriser les défis technologiques majeurs de l?aérodynamique
et de l?acoustique, étapes cruciales vers une propulsion plus durable. © Safran
373
PROJETS COLLABORATIFS SOUTENUS
PAR LA DGAC DEPUIS 2020,
soit plus de 329 sociétés et organismes
publics bénéficiaires directs
286 M¤
LE SOUTIEN À LA FILIÈRE EN 2024
Groupe ADP - Contact : brandcenter@adp.fr 5
Référence photo : ADP-P-2015-15132
Légende : Marais filtrant des produits d'hivernage (Glycol), Système de Traitement des Eaux Pluviales (STEP), Paris-Orly
Crédit photographique : Zoo Studio pour Groupe ADP
Date de fin de droits : 2025-07-01
Date de prise de vue : 2015-07-01
des bus et engins de piste, voire
de vendre l?excédent d?eaux
dépolluées à d?autres entreprises.
Des études sont en cours pour,
à long terme, permettre à ADP
de « rendre (en partie) cette eau
dépolluée à la nature » afin
de compenser l?imperméabilisation
des sols propre à tout aéroport :
à la sortie du STEP, une partie de l?eau
pourrait rejoindre la nappe
phréatique, améliorer ainsi la qualité
des sols et la biodiversité, et lutter
contre le risque de sécheresse.
Volume des eaux pluviales retraitées :
? à CDG : 8,5 millions de m3 (pour
2,7 millions de m3 d?eaux usées) ;
? à Orly : 7,4 millions de m3 (pour
0,9 million de m3 d?eaux usées).
Les séparateurs à hydrocarbures
pour éviter les rejets d?hydrocarbures
De plus en plus d?aérodromes sont
également équipés de séparateurs
à hydrocarbures au niveau de
leur station de carburant.
Ces installations servent à récupérer
le carburant qui pourrait
se déverser au sol lors des
opérations d?avitaillement. Situées
en amont du réseau
d?assainissement,
elles permettent de rejeter des eaux
de pluie à la teneur résiduelle en
hydrocarbures extrêmement faible.
La séparation entre
les hydrocarbures et l?eau se fait par
gravité : les hydrocarbures, ayant
une densité proche de 0,85,
remontent à la surface et sont
récupérés, avant d?être transférés
vers une zone
de traitement adaptée.
Marais filtrants des produits d'hivernage (glycol), Système de
traitement des eaux pluviales (STEP) d'Orly. © Zoo studio/ADP
46 47
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Les essais en soufflerie
pour l?aviation commerciale
Lancement des essais en soufflerie
du démonstrateur ECOENGInE :
une étape clé dans le développement
du moteur Open Fan
L?année 2024 a été marquée par
une avancée majeure dans le domaine
de la propulsion aéronautique avec
le démarrage des essais en soufflerie
de l?ECOENGInE, un démonstrateur
à échelle réduite du futur moteur
Open Fan (soufflante non carénée).
Ces essais, menés par Safran Aircraft
Engines et l?Office national d?études
et de recherches aérospatiales
(ONERA), ont été réalisés dans
la soufflerie S1MA de Modane, la plus
grande soufflerie sonique au monde.
D?une durée totale de 200 heures,
cette première campagne d?essais
vise à évaluer de manière exhaustive
les performances du module Fan
en simulant des conditions
de vol réelles (vitesses atteignant
Mach 0,8). En soumettant les aubes
de soufflante à des sollicitations
extrêmes, ces essais permettront
de valider leur conception,
d?étudier leur comportement
mécanique et vibratoire, et également
de quantifier le niveau sonore
généré. Ces données expérimentales
seront utilisées pour affiner
la conception du moteur Open Fan
et garantir son efficacité
énergétique et acoustique.
Le moteur Open Fan, élément clé
du programme RISE, est conçu pour
réduire significativement l?empreinte
environnementale de l?aviation,
avec une diminution de plus de 20 %
de la consommation de carburant et
jusqu?à 80 % des émissions de CO2
grâce aux carburants durables.
Ces essais marquent une étape
cruciale vers des moteurs d?aviation
commerciale plus respectueux de
l?environnement. Safran ambitionne
de démontrer l?efficacité de
cette architecture à très haut taux
de dilution, avec soufflante
non carénée à calage variable, pour
équiper les futurs avions à faible
impact environnemental.
Lancé en 2021 et soutenu par la DGAC
dans le cadre des plans France
Relance et NextGenerationEU,
le programme de recherche
ECOENGInE s?étendra jusqu?en 2026.
La soufflerie S1MA de l?ONERA :
un laboratoire écologique au coeur
de l?innovation aéronautique
La soufflerie S1MA de l?ONERA
à Modane-Avrieux (Savoie)
joue un rôle crucial dans les efforts
de décarbonation de l?aviation civile.
Cette installation unique
contribue de manière significative
à cet objectif grâce à ses capacités
exceptionnelles.
Principe de fonctionnement
d?une soufflerie
Une soufflerie permet de recréer
en laboratoire les conditions de vol
d?un avion. Grâce à une maquette et
à un contrôle précis de l?écoulement
d?air, il est possible de mesurer
les forces aérodynamiques et
d?étudier l?influence de différents
paramètres (vitesse, angle d?attaque).
Ces données sont essentielles pour
optimiser la forme de l?aéronef et
améliorer ses performances globales.
S1MA, une infrastructure
unique au monde
Avec ses dimensions impressionnantes
(veine de 14 m de long et 8 m de
diamètre), S1MA est la plus grande
soufflerie sonique au monde.
Elle permet de tester des maquettes
d?avion à grande échelle (jusqu?à
3,5 m d?envergure) à des vitesses
supersoniques, offrant ainsi un outil
unique pour l?étude des phénomènes
aérodynamiques complexes.
La soufflerie S1MA atteint la vitesse
du son (Mach 1, soit 1 200 km/h) et,
grâce à son tunnel de 24 m
de diamètre, génère un débit d?air
exceptionnel de 10 t par seconde.
Sa capacité d?accélération est
remarquable, passant de Mach 0 à
Mach 0,8 en seulement trois minutes.
En simulant avec une très grande
précision les conditions de vol
réelles, la soufflerie S1MA permet
d?évaluer l?efficacité aérodynamique
des concepts les plus innovants,
comme l?Open Fan, les ailes ultra-
allongées et les fuselages aplatis.
Par ailleurs, le savoir-faire de l?ONERA
porte également sur la conception
d?instruments de mesure de haute
précision. Ses balances, en particulier,
sont réputées pour leur précision
et leur capacité à résister à de fortes
contraintes mécaniques. Réalisés
sur mesure, ces instruments
garantissent des données fiables
pour chaque projet.
La soufflerie S1MA, en plus de
ses performances exceptionnelles,
se distingue par son fonctionnement
particulièrement respectueux
de l?environnement. Héritage
de la Seconde Guerre mondiale,
elle utilise l?énergie hydraulique fournie
par les lacs de barrage de la vallée
pour réduire son empreinte carbone.
Essais en soufflerie et calcul
numérique : un duo indispensable
pour valider les modèles et
optimiser les designs
Bien que le calcul numérique soit
essentiel pour la conception et
l?optimisation aérodynamique,
les essais en soufflerie restent
indispensables, surtout pour
les innovations comme l?Open Fan.
Ils permettent de valider
les modèles numériques et d?étudier
des phénomènes complexes,
tels que les configurations à basse
vitesse, les interactions moteur-
avion et le comportement
en conditions extrêmes.
En constante évolution, les essais
en soufflerie resteront des
références incontournables. Leur
complémentarité avec les simulations
numériques, de plus en plus
performantes, ouvrira de nouvelles
perspectives pour l?optimisation des
projets et la réduction des coûts
de développement.
Fonctionnement de la soufflerie S1 de Modane
La soufflerie de Modane. © Safran Maquette pour un essai en soufflerie. © Onera
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
ancé en 2020, le projet
VOLCAN (vol avec
Carburant Alternatif
Nouveau), soutenu dans le
cadre du Programme d?investissements
d?avenir (PIA), a permis d?obtenir
des résultats préliminaires très
prometteurs pour le développement
des carburants d?aviation durables
(CAD ou SAF en anglais).
Piloté par Airbus, en collaboration
avec Safran, Dassault Aviation et
l?ONERA, ce projet visait à valider
la compatibilité des CAD avec
l?ensemble du système avion (moteur,
pompes, valves, joints) d?un avion
de ligne. Il contribue également
à l?évaluation de l?empreinte
environnementale de ces carburants
en analysant leurs émissions polluantes
et leur impact sur la formation
de traînées de condensation.
Pour mener à bien ce projet, 21 vols
d?essai ont été réalisés avec des
avions de type A319neo et A321neo
équipés de moteurs CFM LEAP-1A.
Parmi ces vols, 13 ont été effectués
Compatibilité des carburants
d?aviation durables avec
l?ensemble du système avion :
résultats préliminaires
du projet VOLCAN
dans des conditions spécifiques
pour étudier la formation de traînées
de condensation. Les essais ont
porté sur quatre types de carburants,
notamment le JET A-1 et des
mélanges HEFA, produits à partir
d?huiles de cuisson usagées et autres
graisses, avec des concentrations
en aromatiques différentes.
Lors des essais, un avion suiveur
de type Dassault Falcon 20E
appartenant au Centre aérospatial
allemand DLR a volé derrière l?Airbus
à moins de 100 m pour capturer
les données d?émissions en vue
d?une analyse détaillée. L?analyse
de ces données vise à quantifier
les bénéfices potentiels de
l?utilisation de CAD non mélangés
par rapport au carburant d?aviation
traditionnel. Les résultats de cette
étude sont en cours de traitement.
Les premiers résultats suggèrent
que l?utilisation de CAD à un taux
d?incorporation de 100 %, entraîne
une réduction notable des émissions
de particules non volatiles (nvPM) du
moteur LEAP. Airbus
prévoit de mener une
campagne d?essais
supplémentaires
pour mieux
comprendre
les mécanismes
régissant la formation
des cristaux
de glace qui mènent
à la formation
des traînées
de condensation.
Ces vols ont par ailleurs validé
la compatibilité du « 100 % CAD »
avec l?ensemble des systèmes d?un
avion, du moteur aux équipements
les plus sensibles. Ces résultats
positifs renforcent la perspective
d?une certification de l?utilisation de
CAD purs pour l?aviation commerciale.
Fort des enseignements tirés
du programme VOLCAN, le projet
DECARBJ, lancé en 2024,
vise à recueillir des données
complémentaires pour anticiper
les adaptations nécessaires
en conception et en maintenance
en vue d?une utilisation régulière
du 100 % CAD. Soutenus
par la DGAC, les travaux menés
par Dassault Aviation, en collaboration
avec Safran Power Units, Safran
Aerosystems, l?ONERA, l?IFP Énergies
nouvelles (IFPEN) et TotalEnergies,
visent également à évaluer l?impact
environnemental complet de
ces carburants, au-delà de la simple
réduction des émissions de CO2.
Les campagnes d?essais en vol sur
un Falcon 6X se sont déroulées entre
juillet et octobre 2024, les données
sont en cours d?analyse. Les résultats
sont attendus pour 2026.
Ces projets s?inscrivent dans l?objectif
plus large du CORAC et celui
de la filière de certifier ses avions
pour l?utilisation 100 % CAD d?ici
à 2030. Les essais contribuent
à la compréhension des effets
des carburants d?aviation durables
sur les performances des avions et
leur impact environnemental.
près des mois de
développement intensif,
Airbus a franchi
une étape majeure
dans la mise au point de son avion
à hydrogène en testant avec succès
l?Iron Pod.
Le 16 janvier 2024, Airbus a annoncé
avoir mis sous tension ce système
de propulsion à hydrogène conçu
pour les futurs avions commerciaux
fonctionnant à l?hydrogène.
L?Iron Pod, qui combine une pile
à combustible à hydrogène avec
des moteurs électriques et des unités
de contrôle, a atteint sa pleine
puissance lors des tests, confirmant
sa pleine capacité à générer l?énergie
nécessaire à la propulsion d?un avion.
L?Iron Pod intègre plusieurs innovations
technologiques clés pour la propulsion
à hydrogène des avions.
? Système de pile à combustible
à hydrogène : l?Iron Pod contient
une pile à combustible capable
de générer une puissance de
1,2 mégawatt, ce qui représente
une avancée significative en termes
de puissance pour une application
aéronautique.
? Moteurs électriques intégrés :
la nacelle comprend des moteurs
électriques spécialement conçus
pour faire tourner une hélice,
alimentés par l?électricité produite
par la pile à combustible.
? Unités de contrôle avancées :
l?Iron Pod intègre des systèmes
pour contrôler et gérer l?ensemble
du système de propulsion.
? Système de refroidissement
innovant : un système de
refroidissement spécifique est
incorporé pour maintenir
les composants à la température
optimale, cruciale pour l?efficacité
et la durabilité du système.
L?innovation réside également dans
l?architecture, qui permet l?intégration
de tous ces composants (pile
à combustible, moteurs électriques,
contrôle, refroidissement) dans
une seule nacelle compacte, optimisée
pour l?utilisation aéronautique.
Ces avancées technologiques
combinées permettent à l?Iron Pod
de fonctionner comme un système
de propulsion complet et autonome,
marquant une étape cruciale vers
la réalisation d?avions commerciaux
propulsés à l?hydrogène d?ici à 2035.
Les prochaines étapes porteront sur
l?optimisation du système en termes
de taille, de poids et de conformité
aux normes aéronautiques, avant
des essais au sol plus poussés.
Les essais en vol sont prévus pour
2028 à bord d?un A380 modifié,
capable d?embarquer des réservoirs
d?hydrogène liquide qui alimentent
la pile à combustible.
La DGAC a joué un rôle déterminant
dans l?aboutissement de
ces innovations en finançant
plusieurs projets de recherche axés
sur le développement des modules
technologiques qui composent
l?Iron Pod. Ce soutien s?inscrit dans
le cadre des objectifs du CORAC
visant à accélérer la transition
environnementale de l?aviation.
Cette démonstration technologique
témoigne des avancées significatives
d?Airbus dans le domaine de
la propulsion à hydrogène, offrant
une solution prometteuse
pour réduire l?empreinte carbone
de l?aviation, vers une aviation
zéro émission.
Le système de propulsion
hydrogène pour l?aviation
commerciale franchit
une étape importante
L
A
Concept d?avion à hydrogène Airbus, avec
une configuration à six nacelles. © Airbus
Mesure des émissions grâce à un Falcon DLR. © DLR aviation
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
BANKSIA : concevoir un enregistreur
de vol compact pour aéronefs
légers en vue d?améliorer la sécurité
aérienne
Le projet BANKSIA, porté par
les entreprises Serma Ingénierie et
Freyssinet Aero Equipment, bénéficie
depuis 2020 du soutien du volet R&D
aéronautique du plan France Relance,
mis en oeuvre par la DGAC. Ce projet
vise à concevoir un enregistreur de
vol pour aéronefs légers (lightweight
flight recorder en anglais ? LFR).
En effet, depuis 2010, les accidents
et incidents graves survenant
sur le territoire d?un État membre
de l?Agence de l?Union européenne
pour la sécurité aérienne (AESA)
doivent faire l?objet d?une enquête
de sécurité. Cependant, jusqu?à
la publication du règlement de
la Commission (UE) 2019/1387,
les avions légers et les hélicoptères
légers n?étaient pas tenus d?emporter
des enregistreurs de vol, pourtant
essentiels à la reconstitution
de la séquence ayant conduit
à un événement. Les avionneurs
actuels et en émergence pour
les nouvelles mobilités aériennes
à faible impact environnemental
n?ont ainsi à ce jour aucune solution
satisfaisante sur étagère.
Face à cet enjeu de sécurité, le projet
BANKSIA mobilise deux PME/ETI
innovantes, en interface avec Airbus
Helicopters : elles développent
une solution tout intégrée permettant
d?enregistrer les paramètres de vol,
de la vidéo 4K et de l?audio dans
une mémoire durcie. L?électronique
et les accès en écriture/lecture
en mémoire ont été optimisés
pour limiter la dissipation de chaleur
et obtenir un équipement le plus
compact possible. De plus,
son bouclier durci représente un gain
considérable en volume et en masse,
Des innovations
pour l?aviation légère...
grâce à l?utilisation de la fabrication
additive, qui conduit à une optimisation
de la matière première. Enfin,
l?élaboration de modélisations
multiphysiques a permis au projet
de converger par simulations sur
un design passant du premier coup
les essais Crash Survival Test spécifiés
par la norme ED-155 : choc,
écrasement et feu. La seizième
édition des Assises de l?embarqué,
organisée le 11 janvier 2024 dans
les locaux du ministère de l?Économie,
des Finances et de la Relance, a mis
à l?honneur le travail effectué dans
le cadre du projet BANKSIA,
en remettant à Serma Ingénierie
le Trophée de l?embarqué critique.
Au-delà du soutien financier
de la DGAC, le projet a pu bénéficier
de l?expertise du Bureau d?enquêtes
et d?analyses pour la sécurité de
l?aviation civile (BEA) pour valider
la qualité des enregistrements audio,
et du soutien de la DSAC
pour la préparation du dossier
de certification.
TRAMPOLINE 2 : l?allègement
des aérostructures, un levier clé pour
la décarbonation de l?aviation générale
En remplaçant les matériaux
traditionnels par des composites
thermoplastiques et en adoptant
la soudure par induction, le projet
TRAMPOLINE 2 (TheRmoplAstic
coMPosite for hOrizontal tall plaNE),
soutenu par la DGAC dans
le cadre du plan France Relance et
Next GEN EU, piloté par Daher,
ouvre de nouvelles perspectives
dans le domaine de l?allègement
des aérostructures.
Un aspect clé de ce projet est
l?introduction de la soudure
thermoplastique par induction,
en remplacement du rivetage
traditionnel. Cette technique de
soudage permet d?obtenir un gain de
poids significatif de 15 % par rapport
au rivetage conventionnel.
Le soudage par induction consiste
à chauffer et fusionner l?interface
des pièces à assembler en utilisant
un champ électromagnétique.
Cette méthode permet non
seulement de réduire le poids
des empennages horizontaux de 15 %,
mais aussi d?améliorer la durabilité
des avions grâce à la recyclabilité et
à la réparabilité des matériaux utilisés.
De plus, l?automatisation des
processus de production rendue
possible par les thermoplastiques
contribue à une fabrication
plus efficace et moins énergivore.
En démontrant les avantages
des composites thermoplastiques et
de la soudure par induction
pour la fabrication des empennages
horizontaux, ce projet oeuvre
en faveur d?une nouvelle génération
d?avions plus légers, plus écologiques
et plus performants. Les résultats
de TRAMPOLINE 2 s?inscrivent
pleinement dans les objectifs
du CORAC visant à décarboner
l?aviation d?ici à 2050.
HELYBRID : l?innovation hybride
d?Airbus Helicopters et de Safran
Lancé en 2020, le projet Helybrid
est porté par Airbus Helicopters
en partenariat avec Safran Helicopter
Engines, Safran Electrical & Power et
Airbus Defence and Space.
Il bénéficie du soutien de la DGAC
dans le cadre du plan France Relance
et Next GEN EU. Ce projet ambitieux
a pour objectif de transformer
radicalement la propulsion
des hélicoptères légers en maturant et
en validant par un essai en vol
une architecture de motorisation
hybride innovante.
Un hélicoptère hybride combine
une turbine à combustion interne
traditionnelle avec un moteur
électrique. Ces technologies
permettent de viser une réduction
de 40 % de la consommation
de carburant, une réduction des
émissions sonores et une optimisation
des performances de l?appareil en
augmentant sa flexibilité d?utilisation.
... Et aussi dans le monde
des hélicoptères
La propulsion hybride offrirait ainsi
aux hélicoptères de nouvelles
capacités, dont une plus grande
autonomie pour les missions
de longue durée et une réduction
significative du bruit pour
les opérations en milieu urbain.
Toutefois, intégrer des batteries
suffisamment énergétiques et
puissantes pour alimenter les
moteurs électriques tout en limitant
le poids de l?appareil représente
un verrou majeur.
La certification des hélicoptères
hybrides monomoteurs est un autre
enjeu majeur de ce projet, car ces
appareils devront répondre à des
normes de sécurité très strictes pour
garantir leur fiabilité et leur sécurité.
Airbus Helicopters, soutenu par
la DGAC, joue un rôle clé dans
le développement de ces nouvelles
technologies, qui profiteront
à toute la filière hélicoptère.
Projet BANKSIA de boîte noire
compacte et légère pour les
hélicoptères. © Serma Ingéniérie
Flightlab d'Airbus : un hélicoptère hybride au banc d'essai volant
pour tester les innovations d?Airbus Helicopters. © Airbus
52 53
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Terra Preta : l?innovation
au service du recyclage de matériaux
aéronautiques
L?industrie de la construction
aéronautique génère d?importants
volumes de chutes de production,
en particulier des composites à base
de carbone, difficiles à recycler.
Ces pertes de matière représentent
un défi environnemental, mais
aussi une opportunité de développer
des matériaux plus durables.
Le projet Terra Preta, visant
à recycler les déchets de l?industrie
aéronautique en créant
des matériaux composites innovants,
est porté par Safran Seats
en partenariat avec Airbus Operations,
Aviacomp, le CETIM, Daher Aerospace,
Hutchinson, Hutchinson SNC,
Safran Aircraft Engines, Safran
Landing Systems et Safran.
Ce projet s?inscrit dans
une démarche globale de la filière
d?économie circulaire en valorisant
les matériaux composites et
métalliques utilisés dans la fabrication
de moteurs d?avion. Grâce à
une collaboration fructueuse établie
dans le cadre du projet entre
le CETIM et Sogeclair, le procédé
Thermosaïc a permis de transformer
plus de 70 % des chutes en nouvelles
pièces fonctionnelles. La faisabilité
industrielle de cette technologie
et sa rentabilité ont été validées
en produisant une pièce aéronautique :
une trappe d?accès technique
en matériaux composites recyclés.
Lancés en 2021, ces travaux
bénéficient du soutien de la DGAC
dans le cadre du plan France Relance
et Next GEN EU.
Recyclage des matériaux
et des avions : Terra Preta
et Tarmac s?y consacrent
Tarmac Aerosave : une entreprise
qui peut recycler des avions
Tarmac est une entreprise française
installée à Toulouse-Francazal, Tarbes
et Tarruel (Espagne), dont Airbus,
Safran et Suez sont actionnaires.
Reconnue par l?AESA pour
son expertise dans la maintenance
et le recyclage des avions, selon
des processus respectueux
de l?environnement, son activité
de recyclage suit les étapes suivantes
:
1. Dépose des pièces que
le propriétaire souhaite conserver
pour le marché de l?occasion :
pièces de haute valeur telles que
les trains, les moteurs, certains
équipements avioniques, etc.
2. Démontage, tri des équipements
et matériaux de cabine : textiles,
plastiques, câbles, etc. Cette
étape est appelée le « verdissage ».
Le terme évoque le retour
DEPUIS 2019, TARMAC A RECYCLÉ
325 AVIONS,
VALORISÉS À PLUS DE 90 % DE LEUR
MASSE, ET 225 MOTEURS
a DSNA a été
récompensée
le 13 novembre 2024 par
la labellisation
environnementale CANSO Green
ATM, programme d?accréditation
environnementale pour les
prestataires de services de la
navigation aérienne reconnu au
niveau international. Ce label
décerné au prestataire français
de services de navigation aérienne
(ANSP en anglais) vient récompenser
les efforts de la DSNA pour
sa contribution à la réduction
des émissions de CO2, à la réduction
des nuisances sonores du secteur
aérien et au renforcement
de sa performance énergétique, ainsi
que pour l?intégration
La Direction des services de
la navigation aérienne (DSNA)
labellisée CANSO Green ATM
de l?enjeu environnemental dans
son fonctionnement afin d?améliorer
son empreinte écologique globale.
Après les ANSP de la Suisse,
des Pays-Bas, de la Belgique et
de l?Irlande, l?ANSP française est
la cinquième ANSP labellisée,
la première de cette envergure et
la première concernée par l?ensemble
des 24 sujets évalués. La DSNA a
obtenu le niveau de labellisation
deux : il existe cinq niveaux
correspondant à des objectifs et
à un degré de maturité croissants.
Pour que le processus aboutisse
à la labellisation, il était nécessaire
de constituer un dossier de
réponses à l?ensemble des 24 sujets
et de le compléter par des preuves
documentaires. Près de
70 contributeurs très mobilisés
de la DSNA ont donc produit près
d?un millier de documents.
Ces pièces ont ensuite été soumises
aux auditeurs indépendants.
Components and
parts removal for USM
Dépose des composants et pièces
pour le marché de l?occasion
Online inventory
Inventaire en ligne
Greening & materials segregation
Verdissage & ségrégation des matériaux
Recovery of sorted materials
through recycling channels
Récupération des matières triées
par les filières de recyclage
Packaging
Emballage
Storage or Shipment
Stockage ou expédition
AIRCRAFT RECYCLING PROCESS
Processus du recyclage des avions
Components and
parts removal for USM
Dépose des composants et pièces
pour le marché de l?occasion
Online inventory
Inventaire en ligne
Greening & materials segregation
Verdissage & ségrégation des matériaux
Recovery of sorted materials
through recycling channels
Récupération des matières triées
par les filières de recyclage
Packaging
Emballage
Storage or Shipment
Stockage ou expédition
AIRCRAFT RECYCLING PROCESS
Processus du recyclage des avions
à la couleur verte qu?avait l?avion
durant sa construction, avant
l?aménagement de la cabine et
la mise en peinture.
3. Découpe des ailes et du fuselage
à l?aide d?un portique
de découpe, qui est arrosé à froid,
pour éviter les émanations de
poussière et le risque d?incendie.
L?eau utilisée pour cette opération
est recyclée.
4. Envoi des différents matériaux
préalablement triés vers les filières
de recyclage.
Processus de recyclage des avions chez Tarmac Aerosave
À l?issue de leur évaluation,
les auditeurs ont produit un rapport
complet validé par le jury CANSO.
Ce rapport a évalué les efforts
engagés par la DSNA.
Les auditeurs ont été
particulièrement impressionnés par
le travail de la DSNA en matière de
gestion des modifications d?espace
aérien et de procédures de
circulation aérienne. Ils ont souligné
les efforts de la DSNA pour évaluer
les impacts potentiels en termes
d?émissions et de nuisances sonores
en amont des modifications et pour
la qualité du dialogue avec les
communautés de riverains sur ces
projets. Le niveau très avancé en
matière de gestion des flux de trafic
aérien (en anglais air traffic flow
management, universellement
abrégé en ATFM) et de couverture
radar, ainsi que l?implication de la
DSNA dans la recherche et
développement, sont aussi des
points forts. Des points de progrès
ont également été identifiés par
les auditeurs.
En 2024, la DSNA a participé
à la première réunion du User Group
Green ATM. Ce groupe de travail a
vocation à stimuler la collaboration
entre les ANSP labellisées CANSO
Green ATM, en partageant leurs
retours d?expérience et les meilleures
pratiques dans les différents sujets
thématiques.
Le groupe de travail vise également
à faire vivre et évoluer le label
en mettant à jour les questionnaires
pour en renforcer la pertinence et
l?adéquation aux exigences requises
par les enjeux environnementaux
du secteur aérien.
L
Frédéric Guignier, directeur des services de la navigation aérienne
(DSNA), reçoit la labellisation CANSO. © DR
54 55
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
ar l?intermédiaire de ses
missions d?enseignement
et de recherche,
l?École nationale de
l?aviation civile (ENAC) contribue
à la transition écologique et durable
du secteur aérien.
Dans le domaine de la recherche,
en 2024, l?ENAC, en association avec
ses partenaires académiques et
industriels européens, a remporté
17 projets européens pour contribuer
à la transition écologique du
transport aérien (notamment dans
le cadre du programme SESAR).
Parmi ces projets :
? Le projet GEESE vise à introduire
les notions de vol en formation
afin de récupérer l?énergie
des sillages et de réduire l?impact
environnemental des trajectoires
aériennes.
? Le projet SMARTS tente de mettre
en oeuvre le principe de sectorisation
dynamique intelligente de l?espace
aérien afin d?offrir un compromis
optimal entre capacité de l?espace
aérien et réduction de l?impact
environnemental des trajectoires.
En 2024, comme en 2022, l?ENAC
a de nouveau été lauréate
du premier prix outdoor au challenge
International Micro Air Vehicles (IMAV),
visant à optimiser les performances
environnementales des drones
dans le domaine du déploiement de
nouveaux services de transport
aérien, tels que la livraison de colis.
L?ENAC :
toujours résolument
engagée dans la transition
écologique de l?aérien
Dans ce domaine, l?ENAC s?est aussi
associée au Centre national
de la recherche scientifique (CNRS)
dans le cadre du projet ANR-Firefly
portant sur l?utilisation de flottes
de drones pour l?analyse du
comportement des feux de forêt.
Elle continue également ses travaux
de recherche relatifs à :
? l?analyse et la simulation du roulage
écologique ;
? l?analyse de l?impact des températures
extrêmes sur les aéroports ;
? l?analyse des impacts liés à
l?utilisation de nouveaux carburants
(exemple : hydrogène) ;
? la génération et au contrôle
optimal de trajectoires réduisant
les traînées de condensation ;
? laux vols en formation ;
? l?identification des trajectoires
non conformes et non optimales
d?un point de vue environnemental ;
? la conception et l?évaluation
de modèles à base d?intelligence
artificielle pour l?aide
à la décision visant à réduire
l?impact environnemental
des trajectoires aériennes, du
roulage, des trajets gate to gate et,
plus généralement, de l?ensemble
des trafics et leur intégration
dans un système de transport
multimodal.
Enfin, le laboratoire de recherche
de l?ENAC vise la labellisation DD&RS
(Label développement durable &
responsabilité sociétale) en 2025.
L?ISAE-SUPAERO a de son côté publié
un « Référentiel aviation et climat ».
Une revue générale des connaissances
relatives à l?impact de l?aviation
sur le climat, et des innovations
scientifiques et techniques
aéronautiques qui sont en mesure
de réduire cet impact. La vocation
de cet ouvrage est de fournir
aux lecteurs les éléments scientifiques
pour comprendre les enjeux
aviation-climat.
Pour plus d?informations :
https://www.isae-supaero.fr/projets/
Synthese_
ReferentielAviationEtClimat2021_
ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
Les enjeux environnementaux et
sociétaux au coeur des formations
de l?ENAC
Depuis plusieurs années, l?ENAC
renforce également progressivement
ses enseignements relatifs à la
transition écologique et énergétique
du secteur, désormais au coeur de
toutes ses formations.
? En 2020, elle a mis sur pied
le programme TETA (Transition
écologique du transport aérien)
visant à intégrer la sensibilisation
aux questions environnementales
dans tous les cursus.
? En 2022, a été créée la « Rentrée
climat et enjeux sociétaux » : il s?agit
de modules de plusieurs jours,
comprenant cours et ateliers
interactifs sur ces enjeux, proposés
trois fois par an. La « Rentrée »
mobilise plus de 70 enseignants et
personnels de l?ENAC.
? En 2024, un plan d?action général
et volontariste a été conclu
(il sera mis en application
à la rentrée 2025), subdivisé en
quatre plans d?action très complets
(formation initiale, mastères,
formation continue et un plan
transverse) pour renforcer
les compétences et connaissances
des élèves sur les questions
environnementales et sociétales,
avec aussi pour objectif d?obtenir
la labellisation DD&RS ;
? En 2024, la chaire NovAero a été
créée : c?est un cursus ouvert
aux ingénieurs, spécifiquement
dédié aux transitions
environnementale, énergétique et
sociétale, permettant l?obtention
P
d?un « certificat NovAero ».
? 2024 a également vu la poursuite
des réflexions en vue de la création
en 2026 d?un nouveau cursus
diplômant pour les professionnels
du secteur, de type mastère
spécialisé « transition écologique de
l?aéronautique », en partenariat
avec l?ISAE-SUPAERO.
? Enfin, en 2024, l?ENAC s?est
également positionnée sur l?Appel
à manifestation d?intérêt
« Compétences et métiers
d?avenir » (AMI CMA) de l?Agence
nationale de la recherche (ANR)
portant sur « Produire le premier
avion bas carbone », au sein
d?un consortium d?établissements.
La réponse est attendue
courant 2025.
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https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
57
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Protéger
et valoriser
la biodiversité
6 ?
La biodiversité est au coeur de nos débats
sociétaux. Les engagements volontaristes pris
au niveau international lors de la COP 15, au niveau
européen, et au niveau national à travers
la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB)
en sont la preuve. Cette prise de conscience est
visible également sur nos plateformes
aéroportuaires, par une connaissance de plus en
plus fine des écosystèmes présents et par des
actions adaptées conciliant biodiversité et
sécurité aérienne.
?
74 %
DES ACTIONS SNB LANCÉES EN 2024,
dont 11 % sont prêtes à démarrer,
5 % sont terminées, 2 % bloquées et
8 % sans information
75
TERRAINS PROSPECTÉS PAR L?ASSOCIATION
AÉRO BIODIVERSITÉ en 2024
4 400
ESPÈCES VÉGÉTALES ET ANIMALES
et 36 000 données recensées
sur les plateformes aéroportuaires
n 2023, la France adoptait
sa 3e Stratégie Nationale
Biodiversité (SNB). L?année
2024 a été l?occasion de
faire un premier bilan des mesures et
actions engagées par cette stratégie
à l?horizon 2030. Chacun des pilotes
d?une action de la SNB a été soumis
à l?exercice de rapportage via
un outil dédié, GRIST. L?objectif du
rapportage était de rendre compte
des avancées en vue de l?atteinte
des cibles fixées pour chaque action
en 2030 auprès des instances
concernées et des parties prenantes,
de permettre une évaluation
annuelle de la SNB et d?informer
le grand public des avancées à l?issue
de la première année d?application
de la stratégie. La biodiversité
aéroportuaire a également contribué
à ce rapportage puisqu?elle s?inscrit
dans deux mesures de la SNB.
Ainsi, la DGAC s?est pliée à l?exercice
de rapportage en tant que pilote
de l?action « Maintenir et restaurer
les prairies naturelles », favorisant
le déploiement du label « Aérobio »
et le développement de l?association
Aéro Biodiversité.
SNB 3 :
la SNB 2030 fête
son premier
anniversaire
n 2021, l?association
Aéro Biodiversité,
en collaboration avec
le comité scientifique
du Muséum national d?histoire
naturelle (MNHN), a créé le label
« aérobio »16, qui récompense le
travail et l?engagement des aéroports
poursuivant sur le long terme
une démarche de protection et
de valorisation de la biodiversité.
Le label est décerné pour trois ans
par un comité indépendant du conseil
du Muséum national d?histoire
naturelle. Huit aéroports ont été
labellisés entre 2021 et 2023.
Au cours de l?année 2024, à la suite
des retours d?expérience sur ces
premières labellisations, l?association
a engagé des modifications majeures
sur le label, notamment pour affiner
les critères d?évaluation et ajouter
Vers une nouvelle
version du label
« aérobio »
deux niveaux supplémentaires.Des
sujets émergents tels que les ruches
et l?artificialisation des sols ont été
introduits par ces modifications.
Le label s?articule désormais autour
de quatre thématiques : 1. biodiversité ;
2. investissement du personnel ;
3. communication ; 4. ancrage territorial.
Et sur trois niveaux : connaître la
biodiversité ; suivre et mieux prendre
en compte la biodiversité ; intégrer et
promouvoir la biodiversité.
À partir de 2025, le label passera
de trois à cinq niveaux, et
sera attribué pour une durée
de cinq ans, au lieu de trois ans
actuellement. Un guide détaillera
de façon pratique les différentes
approches possibles pour respecter
le cahier des charges.
16. https://aerobiodiversite.org/le-label
E
E
Aéroport d'Orly. © Richard Metzger/DGAC - STAC
Les quatre thématiques constitutives du label "Aérobio"
©
A
ér
o
b
io
d
iv
er
si
té
58 59
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
our cette année 2024,
le séminaire s?est déroulé
le 21 mars sous l?intitulé
« La biodiversité dans les
aéroports de demain ». Il a rassemblé
plus de 150 acteurs du secteur
aéronautique. Cette journée a été
ponctuée de présentations, de
témoignages, de tables rondes, qui
ont permis d?aborder une diversité
de thématiques. Elle a été
introduite par le Directeur général
de l?aviation civile, Damien Cazé,
puis s?est poursuivie par
une présentation de la trajectoire
de la Stratégie nationale pour
la biodiversité (SNB). Les aéroports
de Caen-Carpiquet et de
Tarbes-Lourdes ont témoigné
de leurs problématiques liées
au passage de leurs plateformes
respectives au zéro-phyto.
Les modes de gestion s?inscrivant
au coeur du débat, les aéroports de
Nice et d?Ajaccio ont à leur tour
présenté les actions mises en oeuvre
en faveur de la biodiversité et
de leur importance au regard
des espèces menacées. À cette
occasion, le dispositif mis en place
pour la protection de l?Hélix
de Corse, présent sur l?aéroport
d?Ajaccio a été souligné.
Endémique dans l'île, cet escargot
est l?un des plus menacés d?Europe.
La journée s?est poursuivie par
d'autres débats sur des sujets
tout aussi intéressants et d?actualité :
d'abord sur la thématique du
« photovoltaïque et la biodiversité ».
Enfin, le nouvel enjeu pour
les prairies aéroportuaires porte
sur la captation du carbone, question
abordée sous l?angle scientifique.
Les prairies constituent des puits
nets de CO2 atmosphérique,
stockant de 500 à 1 200 kg C/ha/an
selon les modalités de gestion et en
moyenne autour de 1 000 kg C/ha/an.
BON À SAVOIR
Concernant les ruches, il est nécessaire de prévoir une densité de
trois ruches/km2 et une distance de plus d?un kilomètre entre deux
ruchers. Il convient aussi d?adapter la gestion de la plateforme en
privilégiant les bandes refuges et les espaces riches en plantes
mellifères.
S?agissant des hôtels à insectes, afin de garantir de bonnes conditions
d?installation, il est intéressant de recréer des micro-habitats naturels
en assouplissant la gestion des zones, par exemple en y laissant des
murets, troncs debout ou au sol, grosses branches, tas de terre...
En ce qui concerne l?écopâturage, il est essentiel de déterminer avec
soin les sites écopâturables de l?aéroport et les espèces animales
adaptées de même que de définir la charge maximale de pâturage
pour limiter la pression et la fertilisation du sol.
Concernant les espèces exotiques envahissantes, il est préférable de
privilégier dans les espaces verts (côté ville et côté piste) les plantes
locales et d?être vigilant à l?apport de terres extérieures.
Le séminaire
« BIODIVERSITÉ » :
vision prospective
P
n aéroport est composé
d?une vaste surface
d?espaces verts. Il s?agit
souvent de prairies
plus ou moins anciennes, mais
on retrouve également des milieux
particuliers et originaux. Ce sont
des zones closes, protégées de
nombreuses actions humaines pour
des raisons de sécurité. La nature
y est ainsi souvent préservée,
et, pour une grande part, à l?abri
du développement urbain.
Des pratiques simples peuvent être
mises en place, au cas par cas, pour
préserver ou enrichir la biodiversité
tout en respectant les exigences
a fonge désigne la diversité des espèces de
champignons. Souvent méconnus, les
champignons jouent un rôle essentiel au sein
des écosystèmes. Les équipes de l?association
Aéro Biodiversité se sont penchées sur l?identification des
champignons afin de présenter quelques-unes des
espèces dans leur rapport annuel de 2024. Certaines
espèces, dites saprophytes, se nourrissent de matière
organique végétale morte ou en décomposition. Elles ont
ainsi un rôle essentiel de recycleur de matière organique
dans l?écosystème qu?elles occupent. D?autres espèces,
les mycorhizes, participent aux flux souterrains d?eau et
d?éléments minéraux entre les végétaux présents en
surface, grâce aux réseaux qu?ils développent dans le sol.
Allier protection
de la biodiversité
et sécurité
La fonge : approfondir
sa connaissance
des écosystèmes
es initiatives en faveur
de la biodiversité se sont
multipliées ces dernières
années, y compris
sur les plateformes aéroportuaires.
Il est nécessaire d?apporter
une attention particulière à certaines
d?entre elles afin de préserver
les écosystèmes dans lesquelles
elles s?intègrent. Pour cela, le Service
technique de l?aviation civile (STAC)
propose une série de fiches
techniques qui présentent les enjeux
de la biodiversité et les bonnes
pratiques entourant ces initiatives.
Ainsi, quatre fiches sont déjà
disponibles sur le site du STAC18 :
pollinisateurs et ruches, hôtels
à insectes, écopâturage, espèces
exotiques envahissantes.
18. https://www.stac.aviation-civile.gouv.fr/fr/
environnement/aeroports-et-biodiversite/
fiches-techniques
Fiches techniques STAC :
s?approprier les
bonnes
techniques
U
L
L
Clavaire vermicelle, autre
champignon sur l'aérodrome
de Semur en Auxois.
© Aérobiodiversité
Morille ronde, aérodrome
de Semur en Auxois.
© Aérobiodiversité
très strictes de sécurité/sûreté.
En voici quelques exemples :
diminuer le nombre et/ou retarder
les fauches ; rehausser les hauteurs
de tonte ou encore protéger
les carnivores régulateurs de rongeurs.
Une expérimentation a ainsi
été lancée sur l?aérodrome de
Perpignan, dont les clôtures étaient
régulièrement dégradées par
le passage de petits mammifères.
Un accès calibré et surveillé par
une caméra a ainsi été créé dans
la clôture. Une analyse sera par la
suite réalisée pour confirmer l?intérêt
du dispositif tant sur les aspects
sécurité/sûreté que biodiversité.
Faucon crécerelle, aérodrome de Cognac. © Richard Metzger/DGAC - STAC
60 61
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
comme un levier d?équilibre entre
les impératifs d?exploitation et
la préservation de la biodiversité.
Il est recommandé d?identifier
les enjeux de chaque zone humide et
d?adapter la gestion en conséquence.
Pour cela, il est nécessaire d?établir
un diagnostic écologique.
Parmi les préconisations pour
la gestion courante des zones humides,
on retrouve toutefois les opérations
de curage et de faucardage. Le curage
consiste à retirer les sédiments
et la matière organique accumulés
au fond. Le faucardage consiste
quant à lui à couper et à retirer
les plantes aquatiques quand leur
développement est trop important
dans les cours d?eau, les étangs,
les lacs et les canaux. Cette technique
permet de maintenir l?équilibre
écologique et le bon fonctionnement
des écosystèmes aquatiques.
Dans les deux cas, il s?agit d?opérations
impactant la biodiversité. Pour
en limiter les impacts, ces opérations
doivent être réalisées entre
septembre et janvier et sur un tiers
ou la moitié de la surface afin de
conserver des zones refuges.
19. https://aerobiodiversite.org/resultats
année 2024 a été
marquée par
une forte pluviométrie,
avec un excédent
de précipitations d?environ 15 %
par rapport aux moyennes. C?est
dans ce contexte que l?association
Aéro Biodiversité a souhaité mettre
en perspective les zones humides
présentes sur les plateformes
aéroportuaires dans son rapport
annuel de l?année 202419.
Elles peuvent se présenter sous
diverses formes (mare, étang,
tourbière ou prairie inondée) et
assurent un rôle écologique important
dans les services écosystémiques
qu?elles supportent.
Les enjeux, la réglementation
et leur gestion sur les plateformes
aéroportuaires
Les zones humides constituent
des réservoirs de biodiversité,
elles hébergent entre 12 et 15 %
des espèces animales à l?échelle
mondiale. Malgré leur importance,
elles sont aujourd?hui menacées et
subissent aussi bien une diminution
de leur surface (aménagement
des cours d?eau, urbanisation)
qu?une dégradation de leur qualité
(propagation des espèces exotiques
envahissantes, pollutions diverses).
Plusieurs textes encadrent
les zones humides
Au niveau international, la Convention
de Ramsar, dont la France
Pour contribuer au développement
des liens entre les aérodromes et leurs
territoires, la DGAC a
lancé en 2024 une campagne
d?information auprès des exploitants
afin de les inciter à s?enregistrer
sur la plateforme. Le succès a été
au rendez-vous puisque 29 aérodromes
sont maintenant référencés sur
l?ensemble du territoire métropolitain.
aussi développée au regard
de la qualité de ces sites. Plusieurs
récoltes de graines sauvages
sur des aérodromes ont été
organisées ces dernières années,
notamment sur l?aéroport
de Poitiers-Biard, qui était jusqu?à
récemment le seul aérodrome
enregistré sur la plateforme
interactive.
Lumière
sur les
zones
humides
est signataire, engage à préserver
les zones humides d?importance
internationale, vise à enrayer
la disparition des zones humides
et à promouvoir leur
conservation et leur utilisation
rationnelle.
Au niveau européen, la protection
des zones humides s?inscrit
dans le cadre global de la politique
environnementale de
l?Union européenne. Trois textes
s?appliquent : la directive-cadre
sur l?eau, la directive Habitats,
le réseau Natura 2000.
Au niveau national, il existe des
réglementations spécifiques,
notamment celle relative aux travaux
impactant les zones humides.
Les zones humides recensées sur
les aéroports sont diverses
(naturelles, semi-naturelles ou
artificielles). Toutefois, certaines sont
plus présentes sur les plateformes
aéroportuaires, notamment
les « continentales », situées hors
littoral. Elles se caractérisent par
de l?eau stagnante ou courante, telles
que les mares. Elles peuvent être
temporaires, accompagnées d?une
période d?assèchement complet
en été, de faible profondeur (environ
40 cm) et leur végétation est capable
de s?adapter à l?alternance de phases
inondées et de phases sèches. En
comparaison, les mares permanentes
L'
Une plateforme numérique
pour développer la plantation
de graines locales
Aujourd?hui, les prairies naturelles
sont toujours en régression dans
notre pays. Pourtant, ces milieux
fournissent des services avantageux
et remplissent de nombreuses
fonctions écosystémiques.
Depuis 2015, la marque
Végétal local de l?Office français de
la biodiversité (OFB) garantit la
traçabilité de végétaux sauvages pour
la restauration des écosystèmes grâce
à une dizaine d?acteurs du territoire
capables de récolter les semences
sauvages qui seront réutilisées
pour les projets de restauration.
Or le temps de prospection de sites
de récolte freine le développement
de la filière. Pour les y aider,
une plateforme interactive visant
à recenser les sites de récolte
potentiels a été créée.
Parallèlement, la collaboration
entre la filière et les aérodromes s?est
Le développement
du recours aux graines locales
57
5. LES ZONES HUMIDES
ont une présence d?eau toute l?année
et peuvent atteindre 2 m.
Les prairies humides sont également
fréquentes dans les zones
aéroportuaires. Elles se caractérisent
par une végétation herbacée
adaptée à des sols temporairement
ou périodiquement saturés en eau.
L?enjeu sur les aéroports est l?absence
de règles ou de préconisations propres
aux domaines aéroportuaires du fait
des contraintes de sécurité. La gestion
des zones humides est ainsi laissée
à l?initiative de chaque plateforme.
Elle doit alors être considérée
Récolte de graines locales sur l'aéroport de Poitiers-Biard.
© Conservatoire des espaces naturels (CEN) de Nouvelle AquitaineZone humide de Castelnau-Magnoac. © Constance Anelli/DGAC-STAC
Sur les zones humides des aéroports, on trouve aussi des grenouilles ! © Aérobiodiversité
63
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
62
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
La plantation de graines locales
à Toulouse-Francazal :
une expérimentation propice visant
à étudier les liens entre richesse
des sols et cycle du carbone
Le STAC a lancé une expérimentation
avec l?exploitant de l?aéroport
de Toulouse-Francazal permettant
de comparer, sur une parcelle,
l?effet de la plantation de semis
commerciaux de graminées et
d?un mélange pour prairies fleuries
de la marque Végétal local.
Des évaluations régulières sont prévues
pendant une période de trois ans.
Cette expérimentation a retenu
l?attention de la Société Egis, qui l?a
intégré dans un projet global
de recherche intitulé « Biodiversité et
carbone des sols des dépendances
vertes des infrastructures
de transport ». Ce projet a été retenu
pour un des appels à projets de
recherche lancé par le programme
ITTECOP (Infrastructures,
territoires, transport, énergies,
écosystèmes et paysages). L?étude
vise notamment à mieux connaître
les sols des infrastructures
par des prélèvements sur des dizaines
d?emprises (routes, autoroutes,
voies ferrées, aéroports), afin
de mieux comprendre leur diversité,
Le service public
écoresponsable (SPE),
nouvel enjeu
environnemental
7 ?
Dans le cadre du Plan de transformation écologique
de l?État, la DGAC a à coeur de développer d?année
en année son dispositif SPE (Services publics
écoresponsables), afin d?assurer un fonctionnement
de l?administration aussi respectueux que possible
des préoccupations environnementales et
sociétales. En 2024, les actions ont continué de
se développer autour des 15 grandes mesures fixées
par le Plan, avec la volonté d?impliquer les agents
dans la transformation Services public de la DGAC,
un moyen aussi de les sensibiliser aux enjeux
environnementaux dans leur vie quotidienne.
?
Création d?une mini-forêt au SIA (Service d'informations aéronautiques), à Bordeaux : ce
sont des poches à huîtres qui protègent les arbres des lapins, très nombreux à cet endroit.
© Michaël Colorado/DGAC-DSNA-SIA
15
LES GRANDES MESURES DU
PLAN DE TRANSFORMATION
ÉCOLOGIQUE DE L?ÉTAT,
déclinées en 50 actions
autour de 5 thématiques
et les liens entre la structure
des communautés microbiennes
et le cycle du carbone.
Elle s?accompagne également
de la mise en place et du suivi
de dispositifs expérimentaux, des
« solutions fondées sur la nature »
(SFN), sur des dépendances vertes
herbacées, dont les prairies
aéroportuaires, afin d?évaluer
leur impact sur la biodiversité et
le stockage de carbone.
Carte des plateformes utilisant des graines locales
(source : le site de la marque Végétal Local)
1. Gestion des prairies pour la biodiversité
Pour préserver la biodiversité et assurer l?entretien des prairies l?aéroport fait effectuer une fauche par des
exploitants agricoles locaux sur une partie du site. Pour rappel en 2022 le Conservatoire a mis en relation
l?aéroport et deux exploitants locaux afin de trouver une solution pérenne pour la fauche des prairies. Ces
mêmes exploitants ont démarré la fauche en 2023 et l?ont poursuivie cette année (malgré une casse de
matériel).
Comme en 2023 l?année 2024 est exceptionnelle pour la quantité de foin (à l?opposé des médiocres récoltes
de céréales). Les fortes pluies printanières ont permis une pousse d?herbe de qualité. De plus le foin présente
une bonne qualité sur le plan de l?appétence grâce à une grande diversité en espèces.
Les secteurs réservés pour la récolte de graines sont exclus de la fauche. Afin de préserver la diversité des
prairies un plan des secteurs fauchés/récoltés pour les graines est établi annuellement. Chaque année une
alternance est effectuée afin de ne pas répéter deux années consécutives une même gestion. Cette
alternance permet de ne pas appauvrir la prairie en graines et assurer ainsi son renouvellement spontané.
2. La récolte avec la moissonneuse batteuse
La récolte avec la moissonneuse batteuse a été effectuée du 2 au 5 juillet 2024 par beau temps après une
météo pluvieuse qui a demandé un décalage de la date initialement fin juin. Les pluies des journées
précédentes n?ont pas engendré de perte trop importante de la récolte (risque de graines tombées au sol) et
les graines étaient mâtures lors du brossage. La récolte est exceptionnelle avec 3.8tonnes récoltées sur
moins de 30ha. Pour rappel en 2023 sur une même surface 960kg avaient été récoltés.
Séparation des graines
locales en vue de semences
ultérieures. © Conservatoire
des espaces naturels (CEN)
de Nouvelle Aquitaine
Pour plus d?informations,
visitez les sites :
https://parcellessources.gogocarto.
fr/%20et%20www.vegetal-local.fr.
années par le CEN est de 6 espèces. Le mélange 2024 sur l?aéroport de Poitiers Biard contient 14 espèces :
cette diversité est due à une bonne qualité du foin associée à une date optimale. Les facteurs
météorologiques sont déterminants dans la production de graines d?espèces sauvages. Les légumineuses
récoltées permettront de renforcer la qualité fourragère des parcelles semées.
Les graminées représentent 60% du mélange. Les 10 espèces de graminées sont représentatives de la
prairie calcicole méso-xérophile.
Les deux fétuques présentes, la Fétuque de Léman et la Fétuque des prés sont les graminées principales
des pelouses calcicoles avec le Brome érigé (Bromopsis erecta). Elles représentent à elles seules plus de
30% des graines récoltées (estimation faite sur 2 échantillons de 300gr). Ces espèces sont adaptées à des
projets de revégétalisation en plaine calcicole du Poitou.
En 2024 les graminées mésophiles sont plus nombreuses qu?en 2023 du fait des conditions météorologiques
pluvieuses : la Fétuque roseau (Schedonorus arundinacea) le Dactyle (Dactylis glomerata) et le Fromental
(Arrhenatherum elatius) représentent 30% du mélange (moins de 20% des graines en 2023). Ces trois
espèces s?adaptent à des conditions de sol et d?humidité très variables ce qui permet des projets de
revégétalisation sur de nombreux sites.
Les autres espèces (dicotylédones) sont essentiellement des espèces prairiales. Comme en 2023 la
Pimprenelle (Poterium sanguisorba) est une espèce facilement récoltable et à fort pouvoir germinatif : c?est
généralement la première dicotylédone à apparaître dans les semis en graines locales. Les Trèfles
champêtre (Trifolium campestre) et Trèfle douteux (Trifolium dubium) sont des fabacées des prairies sèches.
Avec les Vesces (Vicia hirsuta et Vicia sativa) ces quatre légumineuses sont précieuses pour enrichir en la
valeur protéique des prairies qui seront revégétalisées
Le mélange
récolté en 2024
Le séchage sous hangar
avant la mise en sac
Séchage des graines
récoltées pour éviter la
présence d'insectes, avant
stockage et nouvelles
semences. © Conservatoire
des espaces naturels (CEN)
de Nouvelle Aquitaine
https://parcellessources.gogocarto.fr/%20et%20www.vegetal-local.fr.
https://parcellessources.gogocarto.fr/%20et%20www.vegetal-local.fr.
64 65
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
n tant qu?administration
centrale du ministère
chargé des Transports,
la DGAC est engagée
dans une démarche d?exemplarité
par le biais du dispositif SPE (Services
publics écoresponsables). Formalisé
par la circulaire du Premier ministre
n° 6425/SG du 21 novembre 2023,
ce dispositif repose sur le Plan de
transformation écologique de l?État
(PTE), et est structuré en 15 mesures
déclinées en 50 actions autour
de 2 axes transverses et 5 axes
thématiques.
En 2024, la mission SPE a engagé
d?importantes actions avec ses
chantiers. Parmi les plus notables :
Dans le cadre du chantier Bâtiments
et énergie, le comité Énergie de
la DGAC a été créé par une décision
du 23 avril 2024. Il permet aux
différentes directions, DSNA, DSAC,
SNIA, GTA, SPE, SDF, Mission
Quelques chantiers
notables
du SPE
Logistique, de travailler ensemble
sur la stratégie énergétique appliquée
dans les bâtiments de la DGAC.
Aussi, les résultats de la DGAC
au concours CUBE 2023/2024 ont été
très bons. Le siège de la DGAC Paris
Farman remporte l?or avec 24 %
d?économies d?énergie, soit
1,38 GWh, se classant 1er sur 42
dans sa catégorie (les plus de 5 000 m²).
Les deux autres candidats, le siège
du SNIA, dans le 20e arrondissement
de Paris, et le bâtiment Pelus
du SNIA, à Mérignac, ont réalisé aussi
plus de 20 % d?économies d?énergie.
Le chantier Numérique responsable,
lui, a sensibilisé les services sur
l?impact du numérique et encouragé
les pratiques de don du matériel
informatique. Il a notamment été mis
en place une animation le 14 mars
2024 lors du webinaire de lancement
du Digital Cleanup Day. Ce webinaire
présentait les bons gestes à pratiquer
E
Zoom sur le chantier
Mobilité durable
Le chantier Mobilité durable a été
très actif. Parmi les actions phares :
le partenariat avec la plateforme
de covoiturage BlaBlaCar Daily,
la diminution et le verdissement
des parcs automobiles et
de nombreuses animations autour
du vélo, star de l?année !
L?événement « Mai à vélo » 2024,
porté aussi par le chantier
Communication, a été une belle
réussite : le challenge, qui consistait
à parcourir le plus grand nombre
de kilomètres à vélo pendant le mois
de mai, a rassemblé 25 services de
la DGAC. Au total, 20 219 km ont été
parcourus, dont 6 259 km sur le trajet
domicile-travail. Cela représente
une économie de 1 362 kg CO2.
Fin septembre, l?association
MOBILOR est venue installer
un atelier de réparation vélo dans
le hall de Farman. Les agents ont pu
apprendre à réparer leur vélo
sur place.
Focus sur les chantiers
mobilité durable
et biodiversité
LES SIX LAURÉATS
ET LEURS PROJETS
? La DSAC Sud-Ouest :
aménagement d?une zone
sauvage, une zone verte
et une mare.
? Le CESNAC : gestion
respectueuse et petits
aménagements.
? La DSAC Nord : végétalisation
d?un toit.
? La DTI : désimperméabilisation
d?une surface de parking.
? Le STAC : sciences
participatives et protocole
de détermination sur le lieu
de travail.
? Le SIA : reforestation
sur 300 m2.
au quotidien pour réduire
l?empreinte environnementale
du numérique.
Concernant le chantier Report modal
et compensation, une structure
d?achat adaptée a été mise en place.
Le secrétariat général a travaillé
activement en 2024 à la mise
en place d?un accord-cadre
qui porte sur la réalisation
de prestations visant à compenser
les émissions de CO2 générées
par les déplacements aériens
des agents de la DGAC dans le cadre
de leur activité professionnelle.
Ce dispositif s?applique à l?ensemble
des directions et services de la DGAC
ainsi qu?au BEA et à la GTA, pour
la période 2022-2027. La DGAC
procédera en 2025 à la compensation
des vols de ses agents pour 2022,
2023 et 2024.
Panorama des chantiers de la politique SPE
Zoom sur le chantier Biodiversité
sur le lieu de travail
Pour la deuxième année consécutive,
l?appel à projets biodiversité
« Notre nature, nos solutions » a été
organisé par la Direction de l?eau et
de la biodiversité (DEB). Les projets
proposés par les différents services
de la DGAC ont tous été récompensés
et financés. Une cérémonie a permis
de remettre les prix le 4 octobre
2024 aux six lauréats.
Le chantier Biodiversité a par ailleurs
organisé un concours photo sur
le thème « La biodiversité s?invite
chez vous : partagez votre vision
autour de votre lieu de travail ! »
au printemps 2024. Une exposition
itinérante des 11 photos lauréates
a débuté en octobre 2024 à Farman
et se poursuit sur cinq autres sites :
Strasbourg, Toulouse, Lyon, Aix et
Athis. L?espace SPE de la photothèque
DGAC20, géré par le STAC, a ainsi été
alimenté avec la majorité des photos
du concours (environ 90).
20. http://phototheque.aviation-civile.gouv.fr/
Main.htm
Plantation de 140 arbres en 2024 à la DSNA/
DTI (Direction de la technique de l'aviation)
de Toulouse. Davantage de plantations
sont prévues en 2025. © DGAC-DSNA-DTI
Vélo battle au siège de la DGAC en 2024, un des événements de « Mai à vélo » 2024.
© DGAC - SG Com
66 67
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Zoom sur le chantier Formation
Au cours de l?année 2024, la DGAC
a intégré le parcours formation
écoresponsable du ministère,
structuré autour de trois axes,
à savoir les formations des cadres
supérieurs de la DGAC à la transition
écologique, la poursuite
des formations Fresqu?Aéro et
des Instants durables, sensibilisations
initiées en 2023.
Le parcours de formation des cadres
supérieurs (A+ et A) de la DGAC
inclut deux ateliers sur les crises
écologiques et leurs leviers d?action,
trois conférences d?experts
du CNRS, une visite apprenante
d?un territoire ou d?une entreprise
en transition, et un temps dédié
à la mise en pratique.
Pour l?année 2024, plus de 80 %
des 354 agents DGAC identifiés
pour être formés ont suivi au moins
une séquence du parcours.
Dans la continuité des actions 2023,
la DGAC a déployé les Fresqu?Aéro
et Fresque du climat sur l?ensemble
des sites métropolitains,
via des formateurs internes DGAC,
identifiés comme « fresqueurs »
par les associations concernées.
67 personnes ont suivi au moins
une fresque en 2024.
À côté de ces ateliers-fresques,
beaucoup de sites régionaux
mettent en place des formations
de sensibilisation (ateliers et
conférences en général)
à destination des salariés. L?outre-
mer est particulièrement actif.
Le SEAC Polynésie française a
organisé en 2024 des conférences
Glossaire
8 ?
Focus
sur les chantiers
formation et achats
de sensibilisation au changement
climatique avec des observations
sur le terrain, ainsi qu?un atelier
sur le Plan de transformation
écologique de l?État en vue
d?élaborer un plan local du SPE.
La DAC Nouvelle-Calédonie organise
aussi des sensibilisations thématiques
sur les différents domaines couverts
par le développement durable.
En parallèle, les Instants durables ?
webconférences mensuelles
de sensibilisation ouvertes à tous
les agents, d?une durée de quarante-
cinq minutes ? ont été poursuivis.
L?objectif des Instants durables
est d?éclairer à la fois sur la démarche
SPE de la DGAC et beaucoup plus
largement sur les problématiques
de la transition écologique,
avec certains focus sur la transition
dans le transport aérien.
Zoom sur le chantier Achats
responsables
La sous-direction des finances (SDF)
de la DGAC, pilote du chantier
Achats responsables, a assuré
l?animation de la communauté
des achats responsables par
la division Stratégie interministérielle
des achats et coordination (SIAC),
avec l?organisation de 4 réunions
en 2024. Des indicateurs et
des actions ont été définis pour 2025
conformément aux indicateurs
de la circulaire du Premier ministre
du 21 novembre 2023.
Des échanges ont été renforcés
avec le pôle ministériel du MTE sur
la mise en oeuvre de la performance
environnementale et sociale dans
l?achat public : refonte du guide
du responsable ministériel des achats
(RMA), ouverture de communautés
d?échanges entre les acheteurs.
La SDF participe aux groupes
de travail organisés par le MTE dans
le cadre de la mise en oeuvre de
la charte « Relations fournisseurs et
achats responsables » (RFAR), signée
le 19 juin 2024.
ACA : Airport carbon accreditation
ou programme de certification pour
la décarbonation des aéroports
développé par l?Airport council
international (ACI)
ACNUSA : Autorité de contrôle des
nuisances aéroportuaires
AESA : Agence européenne pour la
sécurité aérienne
AFIF : Alternative fuels infrastructure
facility ou mécanisme
d?infrastructure pour carburants
alternatifs
AFIR : Alternative fuels infrastructure
régulation ou Réglementation relative
au déploiement d?infrastructures
pour carburants alternatifs
Loi APER : Loi pour l?Accélération de
la production d?énergies
renouvelables
APU : Auxiliary power unit ou moteur
auxiliaire de puissance
ATM : Air traffic management ou
gestion du trafic aérien
CAAF : Conférence internationale
sur l?aviation et les carburants
alternatifs
CAD : Carburant d?aviation durable
ou en anglais SAF - Sustainable
aviation fuel
CAEP : Committee on aviation
environmental protection ou Comité
pour la protection de
l?environnement en aviation (OACI)
CALIPSO : Classification acoustique
des avions légers selon leur indice de
performance sonore
CEF : Corsia eligible fuels : carburants
d'aviation durables pouvant être
valorisés dans le cadre du CORSIA
COP : Conférence des parties sur les
changements climatiques
CORAC : Conseil pour la recherche
aéronautique civile
CORSIA : Carbon offsetting and
reduction scheme for international
aviation ou mécanisme mondial de
compensation des émissions de CO2
(OACI)
Loi DADDUE : loi portant diverses
Dispositions d?adaptation au droit de
l?Union européenne
DSAC : Direction de la sécurité de
l?aviation civile
DSNA : Direction des services de la
navigation aérienne
DTA : Direction du transport aérien
DGITM : Direction générale des
infrastructures, des transports et des
mobilités
EIAE : Etude d?impact selon
l?approche équilibrée
ENAC : Ecole nationale de l?aviation
civile
EU-ETS (ou SEQUE-UE) : European
Union-Emissions trading system ou
Système d?échange de quotas
d?émission de l?Union européenne
(SEQE-UE)
FEETS : Fuels eligible for EU-ETS
support ou quotas gratuits de CAD
pouvant être intégrés dans le
SEQUE-EU
GES : Gaz à effet de serre
GPU : Ground power unit ou groupe
électrogène pour l?alimentation
électrique des avions au sol
IATA : International air transport
association ou association du
transport aérien international
LCAF : CORSIA Lower carbon aviation
fuels ou CAD à faible teneur en
carbone, dans le cadre du CORSIA
NZIA : Net-Zero industry act ou
règlement de l?UE établissant
la stratégie industrielle nette zéro
OACI : Organisation de l?aviation
civile internationale
OAD : Observatoire de l?aviation
durable
ONERA : Office national d?études et
de recherches aérospatiales
ONG : Organisation non
gouvernementale
PBN to ILS : Performance based
navigation to Instrument landing
system
PFAS : substances Per- et Poly-
FluoroAlkylées
PIA : Programme d?investissement
d?avenir
PPA : Plan de protection de
l?atmosphère
PPBE : Plan de prévention du bruit
dans l?environnement
PUF : Particules ultrafines
RTE-T : Réseau transeuropéen de
transport
SAF : Sustainable aviation fuel ou
carburants d?aviation durables (CAD)
SESAR : Single european sky ATM
research
SFEC : Stratégie française sur
l?énergie et le climat
SPE : Service public écoresponsable
SNB : Stratégie nationale biodiversité
SNBC : Stratégie nationale bas
carbone
STAC : Service technique de
l?aviation civile
TICFE : Taxe intérieure sur la
consommation finale d?électricité
TIRUERT : Taxe incitative relative à
l?utilisation d?énergie renouvelable
dans les transports
TNSA : Taxe sur les nuisances sonores
aériennes
TRAAC : Trajectoire de référence de
réchauffement pour l?adaptation au
changement climatique
UE : Union européenne
Rapport Environnement
de la Direction générale
de l?aviation civile 2024
Juin 2025?
www.ecologie.gouv.fr
http://www.ecologie.gouv.fr
(ATTENTION: OPTION mportants sont possibles en utilisant
des moyens de substitution tels que
l?alimentation électrique de l?avion
avec du 400 Hz ou des moyens
mobiles ou fixes. Dans le cadre d?une
expérimentation en 2023 et 2024,
le Service technique de l?aviation
civile (STAC) de la DGAC a mené une
campagne de mesures sur l?aéroport
de Toulouse-Blagnac : il s?agissait
d'évaluer l'utilisation de caméras
thermiques pour surveiller le temps
d?utilisation des APU à l?escale. Les
premières mesures, réalisées sur la
majorité des modèles d?avions
présents au quotidien sur la
plateforme ainsi que dans différentes
configurations spatiales et
météorologiques sont plutôt
encourageantes sur la faisabilité
technique d?une surveillance
par caméra thermique des aéronefs
à l?escale. Les tests ont pu démontrer
la fiabilité des caméras
thermiques et leur capacité à détecter
des changements de température
sur les différents modèles
d?avions présents sur l?aéroport et
ce, quelle que soit la météo.
En 2025, l?expérimentation
se poursuivra sur l?aéroport
de Toulouse-Blagnac avec des tests
d?automatisation du traitement
à l?aide de caméras fixes.
Un point sur l?utilisation
des APU
L?Europe adopte de nouvelles règles
sur la qualité de l?air
La directive relative à la qualité de
l?air révisée (2024/2881 du 23 octobre
2024) fixe de nouveaux objectifs
en matière de qualité de l?air
significativement plus protecteurs
des populations à atteindre d?ici à
2030, et en prévoyant un alignement,
d?ici à 2050, avec les dernières
recommandations publiées en 2021
par l?Organisation mondiale
de la santé (OMS). Parmi les nouvelles
normes, la directive prévoit
notamment des valeurs limites
en concentration de polluants
à atteindre d?ici au 1er janvier 2030
telles que : une valeur limite annuelle
pour les particules fines de diamètre
inférieur à 2,5 ?m (PM 2,5) de 10 ?g/m³
(contre 25 ?g/m³ dans la directive
2008/50/CE) ; une valeur limite
Améliorer
la qualité de l?air
pour les particules fines de diamètre
inférieur à 10 ?m (PM 10) de 20 ?g/m³
(contre 40 ?g/m³ dans la directive
2008/50/CE) ; une valeur limite
pour le dioxyde d?azote de 20 ?g/m³
(contre 40 ?g/m³ dans la directive
2008/50/CE).
Par ailleurs, la révision de la directive
procède à la fusion des deux
directives sur la qualité de l?air
ambiant (la directive 2008/50/CE et
la directive 2004/107/CE) au profit
d?un seul texte législatif européen.
Les États disposent de deux ans
à compter de la date d?entrée
en vigueur de la directive pour
la transposer dans leur droit national.
Ils devront mettre en oeuvre
des actions fortes pour maintenir
les concentrations en deçà
des nouvelles normes en matière
de qualité de l?air. Sous certaines
Expérimentation de caméras thermiques par le STAC sur l'aéroport
de Toulouse-Blagnac. © Maxandre Coulon/DGAC-STAC
Expérimentation du système
d?imagerie multispectrale avec
caméras de la société WaltR à
Nice. Localisation des APU et
de la caméra à gauche, focus
sur la caméra installée en hauteur
et à distance ci-dessous. © DR
conditions précisées dans la directive,
les États membres pourront
demander à la Commission
européenne un report de l?échéance
2030 pour atteindre les valeurs
limites relatives aux particules (PM 10
et PM 2,5), au dioxyde d?azote, au
benzène et/ou au benzo(a)pyrène.
Conclusion de l?étude sur les particules
ultrafines (PUF) autour de l?aéroport
de Nantes-Atlantique
L?étude sur la qualité de l?air
aux abords de l?aéroport de Nantes-
Atlantique, menée par Air Pays
de la Loire, association agréée
de surveillance de la qualité de l?air
(AASQA), a duré quatre ans.
Répondant à une préoccupation
des riverains, elle avait pour objectif
d?évaluer les concentrations de
particules ultrafines (PUF) à proximité
Expérimentation
complémentaire à Nice
L?aéroport de Nice a expérimenté
en 2024 un système de surveillance
de l?usage des APU au travers
de l?installation de caméras
et de l?utilisation de l?imagerie
multispectrale (visible et infrarouge).
Ce dispositif développé par
la société WaltR permet une mesure
automatisée et systématique
du temps d?utilisation des APU et
des émissions associées ainsi que
la transmission en temps réel
des données à une application
mobile. Une des caméras a été
installée en haut d?un candélabre,
ce qui a permis de surveiller
plusieurs postes de stationnement
simultanément. L?expérimentation
a été concluante et l?aéroport a
décidé de déployer progressivement
ce système de monitoring
avec un objectif de 17 postes
monitorés en 2025.
42
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
43
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
impact sur la santé
humaine et sur
les écosystèmes
des substances per- et
poly-fluoralkylées (PFAS),
communément dénommées
« polluants éternels » du fait de leur
persistance dans l?environnement
représente une préoccupation
croissante, aussi les efforts
s?intensifient pour diagnostiquer
d?éventuelles pollutions dans
les aéroports. Utilisées pour leurs
nombreuses propriétés (antiadhésives,
ignifuges, imperméabilisantes,
résistantes aux fortes chaleurs), ces
substances chimiques se retrouvent
dans certains composants des
aéronefs et principalement dans
les mousses anti-incendie utilisées
par le Service de sauvetage et de
lutte contre l?incendie des aéronefs
(SSLIA). Ces dernières années, l?Union
européenne accroît les mesures
Renforcement de la surveillance
de la présence de PFAS dans
les sols et les milieux aquatiques
de réduction des risques liés
à l?exposition aux PFAS dans le cadre
de la réglementation européenne
REACH (Registration, Evaluation,
Authorisation and restriction of
CHemicals). À l?interdiction des
PFOA à compter du 4 juillet 202515
(règlement n° 2019/1021) s?ajoutera
l?interdiction des PFHxA et de leurs
dérivés, un autre sous-groupe de
PFAS, à compter du 10 octobre 2029
pour leur usage dans les mousses
extinctrices destinées à l?aviation
civile (règlement n° 2024/2462).
Une proposition de restriction
générale concernant tous les PFAS
dans les mousses anti-incendie
déposée fin 2023 par la Commission
européenne est également
à l?étude au sein des comités experts
de l?Agence européenne
des produits chimiques (ECHA).
En raison du développement
d?alternatives, la grande majorité
des aéroports français utilise
désormais des mousses extinctrices
sans PFAS et par ailleurs les tests
et entraînements sont réalisés
principalement avec de l?eau.
Le Service technique de l?aviation
civile (STAC) de la DGAC finalise
la rédaction d?un guide technique
pour accompagner la transition
de l?ensemble des plateformes
aéroportuaires vers l?utilisation
de ces produits plus respectueux
de la santé et de l?environnement
sans compromettre la sécurité.
À l?échelle nationale, la démarche a
été structurée par le plan d?action
ministériel 2023-2027 du ministère
de la Transition écologique (MTE),
complété par le plan d?actions
interministériel publié en avril 2024.
La DGAC, qui fait partie du comité
de pilotage (COPIL) et du comité
technique (COTECH) de ce plan, est
résolument engagée dans la mise en
oeuvre de l?action n° 7 : « Inventorier,
identifier, prioriser et diagnostiquer
les sites potentiellement pollués
aux PFAS en raison de l?utilisation
de mousses anti-incendie pour cibler
les surveillances des eaux souterraines
en particulier l?eau destinée
à la consommation humaine »,
aux côtés de la Direction générale
de la prévention des risques
(DGPR), de la Direction générale
de la sécurité civile et de la gestion
des crises (DGSCGC), du ministère des
Armées et du Bureau de recherches
géologiques et minières (BRGM).
Dans ce cadre, le BRGM a développé
une méthodologie de priorisation
des plateformes aéroportuaires,
afin de proposer à la DGAC une liste
de sites prioritaires devant faire
l?objet de diagnostics, avec la mise
en oeuvre d?investigations
notamment sur les sols et les eaux
souterraines, et en particulier
la surveillance de la qualité de l?eau
destinée à la consommation
humaine (EDCH). La DGAC participe
aussi à l?action n° 16 du plan
interministériel : « Réglementer et
réduire les rejets de PFAS dans
l?environnement ». Elle a pour cela
recensé avec l?aide du STAC le
volume de produits contenant des
PFAS dans les aéroports (émulseurs
embarqués dans les véhicules
d?intervention ou stockés dans des
cuves, eaux de rinçage, résidus
issus des entraînements du SSLIA), et
elle a participé à une campagne
de prélèvement d?échantillons
d?émulseurs visant à mieux
caractériser les types de PFAS
présents dans les mousses
anti-incendie.
15. Date probablement reportée
au 3 décembre 2025.
de l?aéroport et en zone urbaine de
Nantes et d?étudier l?influence
du trafic aérien sur les niveaux de
concentration. Plusieurs rapports ont
été publiés par l?association. L?étude
s?est poursuivie jusqu?à début 2024
afin d?analyser, dans un contexte
post-Covid, l?influence de la reprise
du trafic aérien sur les concentrations
de PUF. Le rapport final confirme
l?influence du trafic aérien sur les
concentrations en particules ultrafines
entre 500 m et 3,5 km dans l?axe
de la piste de l?aéroport.
Cette influence diminue à mesure
que l?on s?éloigne de la piste
de l?aéroport. Le prolongement
des campagnes de mesure a permis
de constater que l?augmentation
du trafic aérien n?est pas corrélée
à l?amplitude des élévations mesurées :
aucun phénomène d?accumulation
n?a été observé. Les mesures ont
aussi permis de confirmer l?influence
des conditions météorologiques
sur les niveaux de concentration
observés d?une année sur l?autre.
Renforcement des plans de mobilité
sur et autour des aéroports parisiens
Ces plans de mobilité ont pour objectif
de réduire l?impact des déplacements
routiers des passagers et
des salariés sur la pollution de l?air.
En 2024,la connectivité de la plateforme
d?Orly s?est grandement améliorée
grâce au prolongement de la ligne 14
du métro au sud de Paris :
celle-ci relie le centre de Paris et
l?aéroport en vingt-cinq minutes.
Par ailleurs, l?adhésion des principales
entreprises situées sur et autour
des aéroports de CDG et Orly
aux associations CDG?Pro?Mobilité
et Orly?Pro?Mobilité permet
de porter un plan mobilité inter-
entreprises incitant plus fortement
au covoiturage, à l?autopartage
et à l?utilisation du vélo en lien
avec le développement du réseau
de pistes cyclables.
Pompier du SSLIA en action
sur l?aéroport de Tahiti-Faa?a.
© DGAC - SEAC Polynésie française
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
45
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Le retraitement des eaux
de pluie chez ADP
Si les eaux usées sont simplement
surveillées (mesure des taux
de polluants) avant envoi vers
les systèmes de retraitement
par le réseau d?assainissement public,
les aéroports doivent dépolluer
les eaux pluviales qui se chargent
par ruissellement de poussières,
d?hydrocarbures, de résidus
de pneus ou de fondants hivernaux.
Ainsi, les eaux de pluie doivent
être récupérées et traitées dans
les systèmes de traitement des eaux
pluviales (STEP). Les eaux pluviales
passent de bassin de dépollution
en bassin de dépollution (bassins de
dégrillage pour filtrer les objets
volumineux, bassins de flottation et
de floculation pour isoler certaines
particules polluantes solides,
bassins de décantation), selon les types
de polluants, avec un système
de vannes régulant les quantités
transférées pour éviter tout
Dépollution de l?eau
sur les aéroports
engorgement.
Sur les plateformes de Paris-CDG et
Paris-Orly, l?enjeu est important
vu l?importance du volume d?eau
à retraiter. Ainsi, l?ensemble est piloté
grâce à un système de contrôle et de
mesures en temps réel, en continu,
24 heures sur 24. À CDG, c?est
un système de « gestion dynamique »
en continu, à partir d?une véritable
« tour de contrôle de l?eau », qui a été
mis en place. À Orly, un système
de traitement par les plantes
(marais filtrant de 6 500m2 planté
de roseaux) complète le STEP.
Cette eau pluviale dépolluée est
recyclée en partie à Orly pour trois
usages : le nettoyage des surfaces
extérieures et intérieures, la fabrication
d?eau glacée pour alimenter
la climatisation (pour partie, l?eau
du robinet restant nécessaire) et
les sanitaires (chasses d?eau alimentées
à 100 % par des eaux pluviales
dépolluées). La prochaine étape sera
de réutiliser cette eau pour le lavage
Innovations
5 ?
La trajectoire de soutien pluriannuelle à la feuille
de route du Conseil pour la recherche aéronautique
civile (CORAC), annoncée en juillet 2023, assure
la continuité de la dynamique initiée par le plan France
Relance puis par France 2030. En 2024, une enveloppe
de 286 millions d?euros, toujours opérée par la DGAC, a
permis de poursuivre les efforts de R&D engagés
par la filière avec une focalisation sur la compétitivité et
la performance environnementale des prochaines
générations d?aéronefs.
?
L?Open Rotor, en cours de validation, est une architecture de propulsion disruptive
visant une aviation plus efficiente. Ce projet ECOENGinE (lire pages 46 et 47) de
Safran, soutenu par la DGAC et testé à l?ONERA en 2024, symbolise l?engagement
de l?industrie pour maîtriser les défis technologiques majeurs de l?aérodynamique
et de l?acoustique, étapes cruciales vers une propulsion plus durable. © Safran
373
PROJETS COLLABORATIFS SOUTENUS
PAR LA DGAC DEPUIS 2020,
soit plus de 329 sociétés et organismes
publics bénéficiaires directs
286 M¤
LE SOUTIEN À LA FILIÈRE EN 2024
Groupe ADP - Contact : brandcenter@adp.fr 5
Référence photo : ADP-P-2015-15132
Légende : Marais filtrant des produits d'hivernage (Glycol), Système de Traitement des Eaux Pluviales (STEP), Paris-Orly
Crédit photographique : Zoo Studio pour Groupe ADP
Date de fin de droits : 2025-07-01
Date de prise de vue : 2015-07-01
des bus et engins de piste, voire
de vendre l?excédent d?eaux
dépolluées à d?autres entreprises.
Des études sont en cours pour,
à long terme, permettre à ADP
de « rendre (en partie) cette eau
dépolluée à la nature » afin
de compenser l?imperméabilisation
des sols propre à tout aéroport :
à la sortie du STEP, une partie de l?eau
pourrait rejoindre la nappe
phréatique, améliorer ainsi la qualité
des sols et la biodiversité, et lutter
contre le risque de sécheresse.
Volume des eaux pluviales retraitées :
? à CDG : 8,5 millions de m3 (pour
2,7 millions de m3 d?eaux usées) ;
? à Orly : 7,4 millions de m3 (pour
0,9 million de m3 d?eaux usées).
Les séparateurs à hydrocarbures
pour éviter les rejets d?hydrocarbures
De plus en plus d?aérodromes sont
également équipés de séparateurs
à hydrocarbures au niveau de
leur station de carburant.
Ces installations servent à récupérer
le carburant qui pourrait
se déverser au sol lors des
opérations d?avitaillement. Situées
en amont du réseau
d?assainissement,
elles permettent de rejeter des eaux
de pluie à la teneur résiduelle en
hydrocarbures extrêmement faible.
La séparation entre
les hydrocarbures et l?eau se fait par
gravité : les hydrocarbures, ayant
une densité proche de 0,85,
remontent à la surface et sont
récupérés, avant d?être transférés
vers une zone
de traitement adaptée.
Marais filtrants des produits d'hivernage (glycol), Système de
traitement des eaux pluviales (STEP) d'Orly. © Zoo studio/ADP
46 47
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Les essais en soufflerie
pour l?aviation commerciale
Lancement des essais en soufflerie
du démonstrateur ECOENGInE :
une étape clé dans le développement
du moteur Open Fan
L?année 2024 a été marquée par
une avancée majeure dans le domaine
de la propulsion aéronautique avec
le démarrage des essais en soufflerie
de l?ECOENGInE, un démonstrateur
à échelle réduite du futur moteur
Open Fan (soufflante non carénée).
Ces essais, menés par Safran Aircraft
Engines et l?Office national d?études
et de recherches aérospatiales
(ONERA), ont été réalisés dans
la soufflerie S1MA de Modane, la plus
grande soufflerie sonique au monde.
D?une durée totale de 200 heures,
cette première campagne d?essais
vise à évaluer de manière exhaustive
les performances du module Fan
en simulant des conditions
de vol réelles (vitesses atteignant
Mach 0,8). En soumettant les aubes
de soufflante à des sollicitations
extrêmes, ces essais permettront
de valider leur conception,
d?étudier leur comportement
mécanique et vibratoire, et également
de quantifier le niveau sonore
généré. Ces données expérimentales
seront utilisées pour affiner
la conception du moteur Open Fan
et garantir son efficacité
énergétique et acoustique.
Le moteur Open Fan, élément clé
du programme RISE, est conçu pour
réduire significativement l?empreinte
environnementale de l?aviation,
avec une diminution de plus de 20 %
de la consommation de carburant et
jusqu?à 80 % des émissions de CO2
grâce aux carburants durables.
Ces essais marquent une étape
cruciale vers des moteurs d?aviation
commerciale plus respectueux de
l?environnement. Safran ambitionne
de démontrer l?efficacité de
cette architecture à très haut taux
de dilution, avec soufflante
non carénée à calage variable, pour
équiper les futurs avions à faible
impact environnemental.
Lancé en 2021 et soutenu par la DGAC
dans le cadre des plans France
Relance et NextGenerationEU,
le programme de recherche
ECOENGInE s?étendra jusqu?en 2026.
La soufflerie S1MA de l?ONERA :
un laboratoire écologique au coeur
de l?innovation aéronautique
La soufflerie S1MA de l?ONERA
à Modane-Avrieux (Savoie)
joue un rôle crucial dans les efforts
de décarbonation de l?aviation civile.
Cette installation unique
contribue de manière significative
à cet objectif grâce à ses capacités
exceptionnelles.
Principe de fonctionnement
d?une soufflerie
Une soufflerie permet de recréer
en laboratoire les conditions de vol
d?un avion. Grâce à une maquette et
à un contrôle précis de l?écoulement
d?air, il est possible de mesurer
les forces aérodynamiques et
d?étudier l?influence de différents
paramètres (vitesse, angle d?attaque).
Ces données sont essentielles pour
optimiser la forme de l?aéronef et
améliorer ses performances globales.
S1MA, une infrastructure
unique au monde
Avec ses dimensions impressionnantes
(veine de 14 m de long et 8 m de
diamètre), S1MA est la plus grande
soufflerie sonique au monde.
Elle permet de tester des maquettes
d?avion à grande échelle (jusqu?à
3,5 m d?envergure) à des vitesses
supersoniques, offrant ainsi un outil
unique pour l?étude des phénomènes
aérodynamiques complexes.
La soufflerie S1MA atteint la vitesse
du son (Mach 1, soit 1 200 km/h) et,
grâce à son tunnel de 24 m
de diamètre, génère un débit d?air
exceptionnel de 10 t par seconde.
Sa capacité d?accélération est
remarquable, passant de Mach 0 à
Mach 0,8 en seulement trois minutes.
En simulant avec une très grande
précision les conditions de vol
réelles, la soufflerie S1MA permet
d?évaluer l?efficacité aérodynamique
des concepts les plus innovants,
comme l?Open Fan, les ailes ultra-
allongées et les fuselages aplatis.
Par ailleurs, le savoir-faire de l?ONERA
porte également sur la conception
d?instruments de mesure de haute
précision. Ses balances, en particulier,
sont réputées pour leur précision
et leur capacité à résister à de fortes
contraintes mécaniques. Réalisés
sur mesure, ces instruments
garantissent des données fiables
pour chaque projet.
La soufflerie S1MA, en plus de
ses performances exceptionnelles,
se distingue par son fonctionnement
particulièrement respectueux
de l?environnement. Héritage
de la Seconde Guerre mondiale,
elle utilise l?énergie hydraulique fournie
par les lacs de barrage de la vallée
pour réduire son empreinte carbone.
Essais en soufflerie et calcul
numérique : un duo indispensable
pour valider les modèles et
optimiser les designs
Bien que le calcul numérique soit
essentiel pour la conception et
l?optimisation aérodynamique,
les essais en soufflerie restent
indispensables, surtout pour
les innovations comme l?Open Fan.
Ils permettent de valider
les modèles numériques et d?étudier
des phénomènes complexes,
tels que les configurations à basse
vitesse, les interactions moteur-
avion et le comportement
en conditions extrêmes.
En constante évolution, les essais
en soufflerie resteront des
références incontournables. Leur
complémentarité avec les simulations
numériques, de plus en plus
performantes, ouvrira de nouvelles
perspectives pour l?optimisation des
projets et la réduction des coûts
de développement.
Fonctionnement de la soufflerie S1 de Modane
La soufflerie de Modane. © Safran Maquette pour un essai en soufflerie. © Onera
48 49
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
ancé en 2020, le projet
VOLCAN (vol avec
Carburant Alternatif
Nouveau), soutenu dans le
cadre du Programme d?investissements
d?avenir (PIA), a permis d?obtenir
des résultats préliminaires très
prometteurs pour le développement
des carburants d?aviation durables
(CAD ou SAF en anglais).
Piloté par Airbus, en collaboration
avec Safran, Dassault Aviation et
l?ONERA, ce projet visait à valider
la compatibilité des CAD avec
l?ensemble du système avion (moteur,
pompes, valves, joints) d?un avion
de ligne. Il contribue également
à l?évaluation de l?empreinte
environnementale de ces carburants
en analysant leurs émissions polluantes
et leur impact sur la formation
de traînées de condensation.
Pour mener à bien ce projet, 21 vols
d?essai ont été réalisés avec des
avions de type A319neo et A321neo
équipés de moteurs CFM LEAP-1A.
Parmi ces vols, 13 ont été effectués
Compatibilité des carburants
d?aviation durables avec
l?ensemble du système avion :
résultats préliminaires
du projet VOLCAN
dans des conditions spécifiques
pour étudier la formation de traînées
de condensation. Les essais ont
porté sur quatre types de carburants,
notamment le JET A-1 et des
mélanges HEFA, produits à partir
d?huiles de cuisson usagées et autres
graisses, avec des concentrations
en aromatiques différentes.
Lors des essais, un avion suiveur
de type Dassault Falcon 20E
appartenant au Centre aérospatial
allemand DLR a volé derrière l?Airbus
à moins de 100 m pour capturer
les données d?émissions en vue
d?une analyse détaillée. L?analyse
de ces données vise à quantifier
les bénéfices potentiels de
l?utilisation de CAD non mélangés
par rapport au carburant d?aviation
traditionnel. Les résultats de cette
étude sont en cours de traitement.
Les premiers résultats suggèrent
que l?utilisation de CAD à un taux
d?incorporation de 100 %, entraîne
une réduction notable des émissions
de particules non volatiles (nvPM) du
moteur LEAP. Airbus
prévoit de mener une
campagne d?essais
supplémentaires
pour mieux
comprendre
les mécanismes
régissant la formation
des cristaux
de glace qui mènent
à la formation
des traînées
de condensation.
Ces vols ont par ailleurs validé
la compatibilité du « 100 % CAD »
avec l?ensemble des systèmes d?un
avion, du moteur aux équipements
les plus sensibles. Ces résultats
positifs renforcent la perspective
d?une certification de l?utilisation de
CAD purs pour l?aviation commerciale.
Fort des enseignements tirés
du programme VOLCAN, le projet
DECARBJ, lancé en 2024,
vise à recueillir des données
complémentaires pour anticiper
les adaptations nécessaires
en conception et en maintenance
en vue d?une utilisation régulière
du 100 % CAD. Soutenus
par la DGAC, les travaux menés
par Dassault Aviation, en collaboration
avec Safran Power Units, Safran
Aerosystems, l?ONERA, l?IFP Énergies
nouvelles (IFPEN) et TotalEnergies,
visent également à évaluer l?impact
environnemental complet de
ces carburants, au-delà de la simple
réduction des émissions de CO2.
Les campagnes d?essais en vol sur
un Falcon 6X se sont déroulées entre
juillet et octobre 2024, les données
sont en cours d?analyse. Les résultats
sont attendus pour 2026.
Ces projets s?inscrivent dans l?objectif
plus large du CORAC et celui
de la filière de certifier ses avions
pour l?utilisation 100 % CAD d?ici
à 2030. Les essais contribuent
à la compréhension des effets
des carburants d?aviation durables
sur les performances des avions et
leur impact environnemental.
près des mois de
développement intensif,
Airbus a franchi
une étape majeure
dans la mise au point de son avion
à hydrogène en testant avec succès
l?Iron Pod.
Le 16 janvier 2024, Airbus a annoncé
avoir mis sous tension ce système
de propulsion à hydrogène conçu
pour les futurs avions commerciaux
fonctionnant à l?hydrogène.
L?Iron Pod, qui combine une pile
à combustible à hydrogène avec
des moteurs électriques et des unités
de contrôle, a atteint sa pleine
puissance lors des tests, confirmant
sa pleine capacité à générer l?énergie
nécessaire à la propulsion d?un avion.
L?Iron Pod intègre plusieurs innovations
technologiques clés pour la propulsion
à hydrogène des avions.
? Système de pile à combustible
à hydrogène : l?Iron Pod contient
une pile à combustible capable
de générer une puissance de
1,2 mégawatt, ce qui représente
une avancée significative en termes
de puissance pour une application
aéronautique.
? Moteurs électriques intégrés :
la nacelle comprend des moteurs
électriques spécialement conçus
pour faire tourner une hélice,
alimentés par l?électricité produite
par la pile à combustible.
? Unités de contrôle avancées :
l?Iron Pod intègre des systèmes
pour contrôler et gérer l?ensemble
du système de propulsion.
? Système de refroidissement
innovant : un système de
refroidissement spécifique est
incorporé pour maintenir
les composants à la température
optimale, cruciale pour l?efficacité
et la durabilité du système.
L?innovation réside également dans
l?architecture, qui permet l?intégration
de tous ces composants (pile
à combustible, moteurs électriques,
contrôle, refroidissement) dans
une seule nacelle compacte, optimisée
pour l?utilisation aéronautique.
Ces avancées technologiques
combinées permettent à l?Iron Pod
de fonctionner comme un système
de propulsion complet et autonome,
marquant une étape cruciale vers
la réalisation d?avions commerciaux
propulsés à l?hydrogène d?ici à 2035.
Les prochaines étapes porteront sur
l?optimisation du système en termes
de taille, de poids et de conformité
aux normes aéronautiques, avant
des essais au sol plus poussés.
Les essais en vol sont prévus pour
2028 à bord d?un A380 modifié,
capable d?embarquer des réservoirs
d?hydrogène liquide qui alimentent
la pile à combustible.
La DGAC a joué un rôle déterminant
dans l?aboutissement de
ces innovations en finançant
plusieurs projets de recherche axés
sur le développement des modules
technologiques qui composent
l?Iron Pod. Ce soutien s?inscrit dans
le cadre des objectifs du CORAC
visant à accélérer la transition
environnementale de l?aviation.
Cette démonstration technologique
témoigne des avancées significatives
d?Airbus dans le domaine de
la propulsion à hydrogène, offrant
une solution prometteuse
pour réduire l?empreinte carbone
de l?aviation, vers une aviation
zéro émission.
Le système de propulsion
hydrogène pour l?aviation
commerciale franchit
une étape importante
L
A
Concept d?avion à hydrogène Airbus, avec
une configuration à six nacelles. © Airbus
Mesure des émissions grâce à un Falcon DLR. © DLR aviation
50 51
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
BANKSIA : concevoir un enregistreur
de vol compact pour aéronefs
légers en vue d?améliorer la sécurité
aérienne
Le projet BANKSIA, porté par
les entreprises Serma Ingénierie et
Freyssinet Aero Equipment, bénéficie
depuis 2020 du soutien du volet R&D
aéronautique du plan France Relance,
mis en oeuvre par la DGAC. Ce projet
vise à concevoir un enregistreur de
vol pour aéronefs légers (lightweight
flight recorder en anglais ? LFR).
En effet, depuis 2010, les accidents
et incidents graves survenant
sur le territoire d?un État membre
de l?Agence de l?Union européenne
pour la sécurité aérienne (AESA)
doivent faire l?objet d?une enquête
de sécurité. Cependant, jusqu?à
la publication du règlement de
la Commission (UE) 2019/1387,
les avions légers et les hélicoptères
légers n?étaient pas tenus d?emporter
des enregistreurs de vol, pourtant
essentiels à la reconstitution
de la séquence ayant conduit
à un événement. Les avionneurs
actuels et en émergence pour
les nouvelles mobilités aériennes
à faible impact environnemental
n?ont ainsi à ce jour aucune solution
satisfaisante sur étagère.
Face à cet enjeu de sécurité, le projet
BANKSIA mobilise deux PME/ETI
innovantes, en interface avec Airbus
Helicopters : elles développent
une solution tout intégrée permettant
d?enregistrer les paramètres de vol,
de la vidéo 4K et de l?audio dans
une mémoire durcie. L?électronique
et les accès en écriture/lecture
en mémoire ont été optimisés
pour limiter la dissipation de chaleur
et obtenir un équipement le plus
compact possible. De plus,
son bouclier durci représente un gain
considérable en volume et en masse,
Des innovations
pour l?aviation légère...
grâce à l?utilisation de la fabrication
additive, qui conduit à une optimisation
de la matière première. Enfin,
l?élaboration de modélisations
multiphysiques a permis au projet
de converger par simulations sur
un design passant du premier coup
les essais Crash Survival Test spécifiés
par la norme ED-155 : choc,
écrasement et feu. La seizième
édition des Assises de l?embarqué,
organisée le 11 janvier 2024 dans
les locaux du ministère de l?Économie,
des Finances et de la Relance, a mis
à l?honneur le travail effectué dans
le cadre du projet BANKSIA,
en remettant à Serma Ingénierie
le Trophée de l?embarqué critique.
Au-delà du soutien financier
de la DGAC, le projet a pu bénéficier
de l?expertise du Bureau d?enquêtes
et d?analyses pour la sécurité de
l?aviation civile (BEA) pour valider
la qualité des enregistrements audio,
et du soutien de la DSAC
pour la préparation du dossier
de certification.
TRAMPOLINE 2 : l?allègement
des aérostructures, un levier clé pour
la décarbonation de l?aviation générale
En remplaçant les matériaux
traditionnels par des composites
thermoplastiques et en adoptant
la soudure par induction, le projet
TRAMPOLINE 2 (TheRmoplAstic
coMPosite for hOrizontal tall plaNE),
soutenu par la DGAC dans
le cadre du plan France Relance et
Next GEN EU, piloté par Daher,
ouvre de nouvelles perspectives
dans le domaine de l?allègement
des aérostructures.
Un aspect clé de ce projet est
l?introduction de la soudure
thermoplastique par induction,
en remplacement du rivetage
traditionnel. Cette technique de
soudage permet d?obtenir un gain de
poids significatif de 15 % par rapport
au rivetage conventionnel.
Le soudage par induction consiste
à chauffer et fusionner l?interface
des pièces à assembler en utilisant
un champ électromagnétique.
Cette méthode permet non
seulement de réduire le poids
des empennages horizontaux de 15 %,
mais aussi d?améliorer la durabilité
des avions grâce à la recyclabilité et
à la réparabilité des matériaux utilisés.
De plus, l?automatisation des
processus de production rendue
possible par les thermoplastiques
contribue à une fabrication
plus efficace et moins énergivore.
En démontrant les avantages
des composites thermoplastiques et
de la soudure par induction
pour la fabrication des empennages
horizontaux, ce projet oeuvre
en faveur d?une nouvelle génération
d?avions plus légers, plus écologiques
et plus performants. Les résultats
de TRAMPOLINE 2 s?inscrivent
pleinement dans les objectifs
du CORAC visant à décarboner
l?aviation d?ici à 2050.
HELYBRID : l?innovation hybride
d?Airbus Helicopters et de Safran
Lancé en 2020, le projet Helybrid
est porté par Airbus Helicopters
en partenariat avec Safran Helicopter
Engines, Safran Electrical & Power et
Airbus Defence and Space.
Il bénéficie du soutien de la DGAC
dans le cadre du plan France Relance
et Next GEN EU. Ce projet ambitieux
a pour objectif de transformer
radicalement la propulsion
des hélicoptères légers en maturant et
en validant par un essai en vol
une architecture de motorisation
hybride innovante.
Un hélicoptère hybride combine
une turbine à combustion interne
traditionnelle avec un moteur
électrique. Ces technologies
permettent de viser une réduction
de 40 % de la consommation
de carburant, une réduction des
émissions sonores et une optimisation
des performances de l?appareil en
augmentant sa flexibilité d?utilisation.
... Et aussi dans le monde
des hélicoptères
La propulsion hybride offrirait ainsi
aux hélicoptères de nouvelles
capacités, dont une plus grande
autonomie pour les missions
de longue durée et une réduction
significative du bruit pour
les opérations en milieu urbain.
Toutefois, intégrer des batteries
suffisamment énergétiques et
puissantes pour alimenter les
moteurs électriques tout en limitant
le poids de l?appareil représente
un verrou majeur.
La certification des hélicoptères
hybrides monomoteurs est un autre
enjeu majeur de ce projet, car ces
appareils devront répondre à des
normes de sécurité très strictes pour
garantir leur fiabilité et leur sécurité.
Airbus Helicopters, soutenu par
la DGAC, joue un rôle clé dans
le développement de ces nouvelles
technologies, qui profiteront
à toute la filière hélicoptère.
Projet BANKSIA de boîte noire
compacte et légère pour les
hélicoptères. © Serma Ingéniérie
Flightlab d'Airbus : un hélicoptère hybride au banc d'essai volant
pour tester les innovations d?Airbus Helicopters. © Airbus
52 53
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Terra Preta : l?innovation
au service du recyclage de matériaux
aéronautiques
L?industrie de la construction
aéronautique génère d?importants
volumes de chutes de production,
en particulier des composites à base
de carbone, difficiles à recycler.
Ces pertes de matière représentent
un défi environnemental, mais
aussi une opportunité de développer
des matériaux plus durables.
Le projet Terra Preta, visant
à recycler les déchets de l?industrie
aéronautique en créant
des matériaux composites innovants,
est porté par Safran Seats
en partenariat avec Airbus Operations,
Aviacomp, le CETIM, Daher Aerospace,
Hutchinson, Hutchinson SNC,
Safran Aircraft Engines, Safran
Landing Systems et Safran.
Ce projet s?inscrit dans
une démarche globale de la filière
d?économie circulaire en valorisant
les matériaux composites et
métalliques utilisés dans la fabrication
de moteurs d?avion. Grâce à
une collaboration fructueuse établie
dans le cadre du projet entre
le CETIM et Sogeclair, le procédé
Thermosaïc a permis de transformer
plus de 70 % des chutes en nouvelles
pièces fonctionnelles. La faisabilité
industrielle de cette technologie
et sa rentabilité ont été validées
en produisant une pièce aéronautique :
une trappe d?accès technique
en matériaux composites recyclés.
Lancés en 2021, ces travaux
bénéficient du soutien de la DGAC
dans le cadre du plan France Relance
et Next GEN EU.
Recyclage des matériaux
et des avions : Terra Preta
et Tarmac s?y consacrent
Tarmac Aerosave : une entreprise
qui peut recycler des avions
Tarmac est une entreprise française
installée à Toulouse-Francazal, Tarbes
et Tarruel (Espagne), dont Airbus,
Safran et Suez sont actionnaires.
Reconnue par l?AESA pour
son expertise dans la maintenance
et le recyclage des avions, selon
des processus respectueux
de l?environnement, son activité
de recyclage suit les étapes suivantes
:
1. Dépose des pièces que
le propriétaire souhaite conserver
pour le marché de l?occasion :
pièces de haute valeur telles que
les trains, les moteurs, certains
équipements avioniques, etc.
2. Démontage, tri des équipements
et matériaux de cabine : textiles,
plastiques, câbles, etc. Cette
étape est appelée le « verdissage ».
Le terme évoque le retour
DEPUIS 2019, TARMAC A RECYCLÉ
325 AVIONS,
VALORISÉS À PLUS DE 90 % DE LEUR
MASSE, ET 225 MOTEURS
a DSNA a été
récompensée
le 13 novembre 2024 par
la labellisation
environnementale CANSO Green
ATM, programme d?accréditation
environnementale pour les
prestataires de services de la
navigation aérienne reconnu au
niveau international. Ce label
décerné au prestataire français
de services de navigation aérienne
(ANSP en anglais) vient récompenser
les efforts de la DSNA pour
sa contribution à la réduction
des émissions de CO2, à la réduction
des nuisances sonores du secteur
aérien et au renforcement
de sa performance énergétique, ainsi
que pour l?intégration
La Direction des services de
la navigation aérienne (DSNA)
labellisée CANSO Green ATM
de l?enjeu environnemental dans
son fonctionnement afin d?améliorer
son empreinte écologique globale.
Après les ANSP de la Suisse,
des Pays-Bas, de la Belgique et
de l?Irlande, l?ANSP française est
la cinquième ANSP labellisée,
la première de cette envergure et
la première concernée par l?ensemble
des 24 sujets évalués. La DSNA a
obtenu le niveau de labellisation
deux : il existe cinq niveaux
correspondant à des objectifs et
à un degré de maturité croissants.
Pour que le processus aboutisse
à la labellisation, il était nécessaire
de constituer un dossier de
réponses à l?ensemble des 24 sujets
et de le compléter par des preuves
documentaires. Près de
70 contributeurs très mobilisés
de la DSNA ont donc produit près
d?un millier de documents.
Ces pièces ont ensuite été soumises
aux auditeurs indépendants.
Components and
parts removal for USM
Dépose des composants et pièces
pour le marché de l?occasion
Online inventory
Inventaire en ligne
Greening & materials segregation
Verdissage & ségrégation des matériaux
Recovery of sorted materials
through recycling channels
Récupération des matières triées
par les filières de recyclage
Packaging
Emballage
Storage or Shipment
Stockage ou expédition
AIRCRAFT RECYCLING PROCESS
Processus du recyclage des avions
Components and
parts removal for USM
Dépose des composants et pièces
pour le marché de l?occasion
Online inventory
Inventaire en ligne
Greening & materials segregation
Verdissage & ségrégation des matériaux
Recovery of sorted materials
through recycling channels
Récupération des matières triées
par les filières de recyclage
Packaging
Emballage
Storage or Shipment
Stockage ou expédition
AIRCRAFT RECYCLING PROCESS
Processus du recyclage des avions
à la couleur verte qu?avait l?avion
durant sa construction, avant
l?aménagement de la cabine et
la mise en peinture.
3. Découpe des ailes et du fuselage
à l?aide d?un portique
de découpe, qui est arrosé à froid,
pour éviter les émanations de
poussière et le risque d?incendie.
L?eau utilisée pour cette opération
est recyclée.
4. Envoi des différents matériaux
préalablement triés vers les filières
de recyclage.
Processus de recyclage des avions chez Tarmac Aerosave
À l?issue de leur évaluation,
les auditeurs ont produit un rapport
complet validé par le jury CANSO.
Ce rapport a évalué les efforts
engagés par la DSNA.
Les auditeurs ont été
particulièrement impressionnés par
le travail de la DSNA en matière de
gestion des modifications d?espace
aérien et de procédures de
circulation aérienne. Ils ont souligné
les efforts de la DSNA pour évaluer
les impacts potentiels en termes
d?émissions et de nuisances sonores
en amont des modifications et pour
la qualité du dialogue avec les
communautés de riverains sur ces
projets. Le niveau très avancé en
matière de gestion des flux de trafic
aérien (en anglais air traffic flow
management, universellement
abrégé en ATFM) et de couverture
radar, ainsi que l?implication de la
DSNA dans la recherche et
développement, sont aussi des
points forts. Des points de progrès
ont également été identifiés par
les auditeurs.
En 2024, la DSNA a participé
à la première réunion du User Group
Green ATM. Ce groupe de travail a
vocation à stimuler la collaboration
entre les ANSP labellisées CANSO
Green ATM, en partageant leurs
retours d?expérience et les meilleures
pratiques dans les différents sujets
thématiques.
Le groupe de travail vise également
à faire vivre et évoluer le label
en mettant à jour les questionnaires
pour en renforcer la pertinence et
l?adéquation aux exigences requises
par les enjeux environnementaux
du secteur aérien.
L
Frédéric Guignier, directeur des services de la navigation aérienne
(DSNA), reçoit la labellisation CANSO. © DR
54 55
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
ar l?intermédiaire de ses
missions d?enseignement
et de recherche,
l?École nationale de
l?aviation civile (ENAC) contribue
à la transition écologique et durable
du secteur aérien.
Dans le domaine de la recherche,
en 2024, l?ENAC, en association avec
ses partenaires académiques et
industriels européens, a remporté
17 projets européens pour contribuer
à la transition écologique du
transport aérien (notamment dans
le cadre du programme SESAR).
Parmi ces projets :
? Le projet GEESE vise à introduire
les notions de vol en formation
afin de récupérer l?énergie
des sillages et de réduire l?impact
environnemental des trajectoires
aériennes.
? Le projet SMARTS tente de mettre
en oeuvre le principe de sectorisation
dynamique intelligente de l?espace
aérien afin d?offrir un compromis
optimal entre capacité de l?espace
aérien et réduction de l?impact
environnemental des trajectoires.
En 2024, comme en 2022, l?ENAC
a de nouveau été lauréate
du premier prix outdoor au challenge
International Micro Air Vehicles (IMAV),
visant à optimiser les performances
environnementales des drones
dans le domaine du déploiement de
nouveaux services de transport
aérien, tels que la livraison de colis.
L?ENAC :
toujours résolument
engagée dans la transition
écologique de l?aérien
Dans ce domaine, l?ENAC s?est aussi
associée au Centre national
de la recherche scientifique (CNRS)
dans le cadre du projet ANR-Firefly
portant sur l?utilisation de flottes
de drones pour l?analyse du
comportement des feux de forêt.
Elle continue également ses travaux
de recherche relatifs à :
? l?analyse et la simulation du roulage
écologique ;
? l?analyse de l?impact des températures
extrêmes sur les aéroports ;
? l?analyse des impacts liés à
l?utilisation de nouveaux carburants
(exemple : hydrogène) ;
? la génération et au contrôle
optimal de trajectoires réduisant
les traînées de condensation ;
? laux vols en formation ;
? l?identification des trajectoires
non conformes et non optimales
d?un point de vue environnemental ;
? la conception et l?évaluation
de modèles à base d?intelligence
artificielle pour l?aide
à la décision visant à réduire
l?impact environnemental
des trajectoires aériennes, du
roulage, des trajets gate to gate et,
plus généralement, de l?ensemble
des trafics et leur intégration
dans un système de transport
multimodal.
Enfin, le laboratoire de recherche
de l?ENAC vise la labellisation DD&RS
(Label développement durable &
responsabilité sociétale) en 2025.
L?ISAE-SUPAERO a de son côté publié
un « Référentiel aviation et climat ».
Une revue générale des connaissances
relatives à l?impact de l?aviation
sur le climat, et des innovations
scientifiques et techniques
aéronautiques qui sont en mesure
de réduire cet impact. La vocation
de cet ouvrage est de fournir
aux lecteurs les éléments scientifiques
pour comprendre les enjeux
aviation-climat.
Pour plus d?informations :
https://www.isae-supaero.fr/projets/
Synthese_
ReferentielAviationEtClimat2021_
ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
Les enjeux environnementaux et
sociétaux au coeur des formations
de l?ENAC
Depuis plusieurs années, l?ENAC
renforce également progressivement
ses enseignements relatifs à la
transition écologique et énergétique
du secteur, désormais au coeur de
toutes ses formations.
? En 2020, elle a mis sur pied
le programme TETA (Transition
écologique du transport aérien)
visant à intégrer la sensibilisation
aux questions environnementales
dans tous les cursus.
? En 2022, a été créée la « Rentrée
climat et enjeux sociétaux » : il s?agit
de modules de plusieurs jours,
comprenant cours et ateliers
interactifs sur ces enjeux, proposés
trois fois par an. La « Rentrée »
mobilise plus de 70 enseignants et
personnels de l?ENAC.
? En 2024, un plan d?action général
et volontariste a été conclu
(il sera mis en application
à la rentrée 2025), subdivisé en
quatre plans d?action très complets
(formation initiale, mastères,
formation continue et un plan
transverse) pour renforcer
les compétences et connaissances
des élèves sur les questions
environnementales et sociétales,
avec aussi pour objectif d?obtenir
la labellisation DD&RS ;
? En 2024, la chaire NovAero a été
créée : c?est un cursus ouvert
aux ingénieurs, spécifiquement
dédié aux transitions
environnementale, énergétique et
sociétale, permettant l?obtention
P
d?un « certificat NovAero ».
? 2024 a également vu la poursuite
des réflexions en vue de la création
en 2026 d?un nouveau cursus
diplômant pour les professionnels
du secteur, de type mastère
spécialisé « transition écologique de
l?aéronautique », en partenariat
avec l?ISAE-SUPAERO.
? Enfin, en 2024, l?ENAC s?est
également positionnée sur l?Appel
à manifestation d?intérêt
« Compétences et métiers
d?avenir » (AMI CMA) de l?Agence
nationale de la recherche (ANR)
portant sur « Produire le premier
avion bas carbone », au sein
d?un consortium d?établissements.
La réponse est attendue
courant 2025.
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https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
57
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Protéger
et valoriser
la biodiversité
6 ?
La biodiversité est au coeur de nos débats
sociétaux. Les engagements volontaristes pris
au niveau international lors de la COP 15, au niveau
européen, et au niveau national à travers
la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB)
en sont la preuve. Cette prise de conscience est
visible également sur nos plateformes
aéroportuaires, par une connaissance de plus en
plus fine des écosystèmes présents et par des
actions adaptées conciliant biodiversité et
sécurité aérienne.
?
74 %
DES ACTIONS SNB LANCÉES EN 2024,
dont 11 % sont prêtes à démarrer,
5 % sont terminées, 2 % bloquées et
8 % sans information
75
TERRAINS PROSPECTÉS PAR L?ASSOCIATION
AÉRO BIODIVERSITÉ en 2024
4 400
ESPÈCES VÉGÉTALES ET ANIMALES
et 36 000 données recensées
sur les plateformes aéroportuaires
n 2023, la France adoptait
sa 3e Stratégie Nationale
Biodiversité (SNB). L?année
2024 a été l?occasion de
faire un premier bilan des mesures et
actions engagées par cette stratégie
à l?horizon 2030. Chacun des pilotes
d?une action de la SNB a été soumis
à l?exercice de rapportage via
un outil dédié, GRIST. L?objectif du
rapportage était de rendre compte
des avancées en vue de l?atteinte
des cibles fixées pour chaque action
en 2030 auprès des instances
concernées et des parties prenantes,
de permettre une évaluation
annuelle de la SNB et d?informer
le grand public des avancées à l?issue
de la première année d?application
de la stratégie. La biodiversité
aéroportuaire a également contribué
à ce rapportage puisqu?elle s?inscrit
dans deux mesures de la SNB.
Ainsi, la DGAC s?est pliée à l?exercice
de rapportage en tant que pilote
de l?action « Maintenir et restaurer
les prairies naturelles », favorisant
le déploiement du label « Aérobio »
et le développement de l?association
Aéro Biodiversité.
SNB 3 :
la SNB 2030 fête
son premier
anniversaire
n 2021, l?association
Aéro Biodiversité,
en collaboration avec
le comité scientifique
du Muséum national d?histoire
naturelle (MNHN), a créé le label
« aérobio »16, qui récompense le
travail et l?engagement des aéroports
poursuivant sur le long terme
une démarche de protection et
de valorisation de la biodiversité.
Le label est décerné pour trois ans
par un comité indépendant du conseil
du Muséum national d?histoire
naturelle. Huit aéroports ont été
labellisés entre 2021 et 2023.
Au cours de l?année 2024, à la suite
des retours d?expérience sur ces
premières labellisations, l?association
a engagé des modifications majeures
sur le label, notamment pour affiner
les critères d?évaluation et ajouter
Vers une nouvelle
version du label
« aérobio »
deux niveaux supplémentaires.Des
sujets émergents tels que les ruches
et l?artificialisation des sols ont été
introduits par ces modifications.
Le label s?articule désormais autour
de quatre thématiques : 1. biodiversité ;
2. investissement du personnel ;
3. communication ; 4. ancrage territorial.
Et sur trois niveaux : connaître la
biodiversité ; suivre et mieux prendre
en compte la biodiversité ; intégrer et
promouvoir la biodiversité.
À partir de 2025, le label passera
de trois à cinq niveaux, et
sera attribué pour une durée
de cinq ans, au lieu de trois ans
actuellement. Un guide détaillera
de façon pratique les différentes
approches possibles pour respecter
le cahier des charges.
16. https://aerobiodiversite.org/le-label
E
E
Aéroport d'Orly. © Richard Metzger/DGAC - STAC
Les quatre thématiques constitutives du label "Aérobio"
©
A
ér
o
b
io
d
iv
er
si
té
58 59
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
our cette année 2024,
le séminaire s?est déroulé
le 21 mars sous l?intitulé
« La biodiversité dans les
aéroports de demain ». Il a rassemblé
plus de 150 acteurs du secteur
aéronautique. Cette journée a été
ponctuée de présentations, de
témoignages, de tables rondes, qui
ont permis d?aborder une diversité
de thématiques. Elle a été
introduite par le Directeur général
de l?aviation civile, Damien Cazé,
puis s?est poursuivie par
une présentation de la trajectoire
de la Stratégie nationale pour
la biodiversité (SNB). Les aéroports
de Caen-Carpiquet et de
Tarbes-Lourdes ont témoigné
de leurs problématiques liées
au passage de leurs plateformes
respectives au zéro-phyto.
Les modes de gestion s?inscrivant
au coeur du débat, les aéroports de
Nice et d?Ajaccio ont à leur tour
présenté les actions mises en oeuvre
en faveur de la biodiversité et
de leur importance au regard
des espèces menacées. À cette
occasion, le dispositif mis en place
pour la protection de l?Hélix
de Corse, présent sur l?aéroport
d?Ajaccio a été souligné.
Endémique dans l'île, cet escargot
est l?un des plus menacés d?Europe.
La journée s?est poursuivie par
d'autres débats sur des sujets
tout aussi intéressants et d?actualité :
d'abord sur la thématique du
« photovoltaïque et la biodiversité ».
Enfin, le nouvel enjeu pour
les prairies aéroportuaires porte
sur la captation du carbone, question
abordée sous l?angle scientifique.
Les prairies constituent des puits
nets de CO2 atmosphérique,
stockant de 500 à 1 200 kg C/ha/an
selon les modalités de gestion et en
moyenne autour de 1 000 kg C/ha/an.
BON À SAVOIR
Concernant les ruches, il est nécessaire de prévoir une densité de
trois ruches/km2 et une distance de plus d?un kilomètre entre deux
ruchers. Il convient aussi d?adapter la gestion de la plateforme en
privilégiant les bandes refuges et les espaces riches en plantes
mellifères.
S?agissant des hôtels à insectes, afin de garantir de bonnes conditions
d?installation, il est intéressant de recréer des micro-habitats naturels
en assouplissant la gestion des zones, par exemple en y laissant des
murets, troncs debout ou au sol, grosses branches, tas de terre...
En ce qui concerne l?écopâturage, il est essentiel de déterminer avec
soin les sites écopâturables de l?aéroport et les espèces animales
adaptées de même que de définir la charge maximale de pâturage
pour limiter la pression et la fertilisation du sol.
Concernant les espèces exotiques envahissantes, il est préférable de
privilégier dans les espaces verts (côté ville et côté piste) les plantes
locales et d?être vigilant à l?apport de terres extérieures.
Le séminaire
« BIODIVERSITÉ » :
vision prospective
P
n aéroport est composé
d?une vaste surface
d?espaces verts. Il s?agit
souvent de prairies
plus ou moins anciennes, mais
on retrouve également des milieux
particuliers et originaux. Ce sont
des zones closes, protégées de
nombreuses actions humaines pour
des raisons de sécurité. La nature
y est ainsi souvent préservée,
et, pour une grande part, à l?abri
du développement urbain.
Des pratiques simples peuvent être
mises en place, au cas par cas, pour
préserver ou enrichir la biodiversité
tout en respectant les exigences
a fonge désigne la diversité des espèces de
champignons. Souvent méconnus, les
champignons jouent un rôle essentiel au sein
des écosystèmes. Les équipes de l?association
Aéro Biodiversité se sont penchées sur l?identification des
champignons afin de présenter quelques-unes des
espèces dans leur rapport annuel de 2024. Certaines
espèces, dites saprophytes, se nourrissent de matière
organique végétale morte ou en décomposition. Elles ont
ainsi un rôle essentiel de recycleur de matière organique
dans l?écosystème qu?elles occupent. D?autres espèces,
les mycorhizes, participent aux flux souterrains d?eau et
d?éléments minéraux entre les végétaux présents en
surface, grâce aux réseaux qu?ils développent dans le sol.
Allier protection
de la biodiversité
et sécurité
La fonge : approfondir
sa connaissance
des écosystèmes
es initiatives en faveur
de la biodiversité se sont
multipliées ces dernières
années, y compris
sur les plateformes aéroportuaires.
Il est nécessaire d?apporter
une attention particulière à certaines
d?entre elles afin de préserver
les écosystèmes dans lesquelles
elles s?intègrent. Pour cela, le Service
technique de l?aviation civile (STAC)
propose une série de fiches
techniques qui présentent les enjeux
de la biodiversité et les bonnes
pratiques entourant ces initiatives.
Ainsi, quatre fiches sont déjà
disponibles sur le site du STAC18 :
pollinisateurs et ruches, hôtels
à insectes, écopâturage, espèces
exotiques envahissantes.
18. https://www.stac.aviation-civile.gouv.fr/fr/
environnement/aeroports-et-biodiversite/
fiches-techniques
Fiches techniques STAC :
s?approprier les
bonnes
techniques
U
L
L
Clavaire vermicelle, autre
champignon sur l'aérodrome
de Semur en Auxois.
© Aérobiodiversité
Morille ronde, aérodrome
de Semur en Auxois.
© Aérobiodiversité
très strictes de sécurité/sûreté.
En voici quelques exemples :
diminuer le nombre et/ou retarder
les fauches ; rehausser les hauteurs
de tonte ou encore protéger
les carnivores régulateurs de rongeurs.
Une expérimentation a ainsi
été lancée sur l?aérodrome de
Perpignan, dont les clôtures étaient
régulièrement dégradées par
le passage de petits mammifères.
Un accès calibré et surveillé par
une caméra a ainsi été créé dans
la clôture. Une analyse sera par la
suite réalisée pour confirmer l?intérêt
du dispositif tant sur les aspects
sécurité/sûreté que biodiversité.
Faucon crécerelle, aérodrome de Cognac. © Richard Metzger/DGAC - STAC
60 61
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
comme un levier d?équilibre entre
les impératifs d?exploitation et
la préservation de la biodiversité.
Il est recommandé d?identifier
les enjeux de chaque zone humide et
d?adapter la gestion en conséquence.
Pour cela, il est nécessaire d?établir
un diagnostic écologique.
Parmi les préconisations pour
la gestion courante des zones humides,
on retrouve toutefois les opérations
de curage et de faucardage. Le curage
consiste à retirer les sédiments
et la matière organique accumulés
au fond. Le faucardage consiste
quant à lui à couper et à retirer
les plantes aquatiques quand leur
développement est trop important
dans les cours d?eau, les étangs,
les lacs et les canaux. Cette technique
permet de maintenir l?équilibre
écologique et le bon fonctionnement
des écosystèmes aquatiques.
Dans les deux cas, il s?agit d?opérations
impactant la biodiversité. Pour
en limiter les impacts, ces opérations
doivent être réalisées entre
septembre et janvier et sur un tiers
ou la moitié de la surface afin de
conserver des zones refuges.
19. https://aerobiodiversite.org/resultats
année 2024 a été
marquée par
une forte pluviométrie,
avec un excédent
de précipitations d?environ 15 %
par rapport aux moyennes. C?est
dans ce contexte que l?association
Aéro Biodiversité a souhaité mettre
en perspective les zones humides
présentes sur les plateformes
aéroportuaires dans son rapport
annuel de l?année 202419.
Elles peuvent se présenter sous
diverses formes (mare, étang,
tourbière ou prairie inondée) et
assurent un rôle écologique important
dans les services écosystémiques
qu?elles supportent.
Les enjeux, la réglementation
et leur gestion sur les plateformes
aéroportuaires
Les zones humides constituent
des réservoirs de biodiversité,
elles hébergent entre 12 et 15 %
des espèces animales à l?échelle
mondiale. Malgré leur importance,
elles sont aujourd?hui menacées et
subissent aussi bien une diminution
de leur surface (aménagement
des cours d?eau, urbanisation)
qu?une dégradation de leur qualité
(propagation des espèces exotiques
envahissantes, pollutions diverses).
Plusieurs textes encadrent
les zones humides
Au niveau international, la Convention
de Ramsar, dont la France
Pour contribuer au développement
des liens entre les aérodromes et leurs
territoires, la DGAC a
lancé en 2024 une campagne
d?information auprès des exploitants
afin de les inciter à s?enregistrer
sur la plateforme. Le succès a été
au rendez-vous puisque 29 aérodromes
sont maintenant référencés sur
l?ensemble du territoire métropolitain.
aussi développée au regard
de la qualité de ces sites. Plusieurs
récoltes de graines sauvages
sur des aérodromes ont été
organisées ces dernières années,
notamment sur l?aéroport
de Poitiers-Biard, qui était jusqu?à
récemment le seul aérodrome
enregistré sur la plateforme
interactive.
Lumière
sur les
zones
humides
est signataire, engage à préserver
les zones humides d?importance
internationale, vise à enrayer
la disparition des zones humides
et à promouvoir leur
conservation et leur utilisation
rationnelle.
Au niveau européen, la protection
des zones humides s?inscrit
dans le cadre global de la politique
environnementale de
l?Union européenne. Trois textes
s?appliquent : la directive-cadre
sur l?eau, la directive Habitats,
le réseau Natura 2000.
Au niveau national, il existe des
réglementations spécifiques,
notamment celle relative aux travaux
impactant les zones humides.
Les zones humides recensées sur
les aéroports sont diverses
(naturelles, semi-naturelles ou
artificielles). Toutefois, certaines sont
plus présentes sur les plateformes
aéroportuaires, notamment
les « continentales », situées hors
littoral. Elles se caractérisent par
de l?eau stagnante ou courante, telles
que les mares. Elles peuvent être
temporaires, accompagnées d?une
période d?assèchement complet
en été, de faible profondeur (environ
40 cm) et leur végétation est capable
de s?adapter à l?alternance de phases
inondées et de phases sèches. En
comparaison, les mares permanentes
L'
Une plateforme numérique
pour développer la plantation
de graines locales
Aujourd?hui, les prairies naturelles
sont toujours en régression dans
notre pays. Pourtant, ces milieux
fournissent des services avantageux
et remplissent de nombreuses
fonctions écosystémiques.
Depuis 2015, la marque
Végétal local de l?Office français de
la biodiversité (OFB) garantit la
traçabilité de végétaux sauvages pour
la restauration des écosystèmes grâce
à une dizaine d?acteurs du territoire
capables de récolter les semences
sauvages qui seront réutilisées
pour les projets de restauration.
Or le temps de prospection de sites
de récolte freine le développement
de la filière. Pour les y aider,
une plateforme interactive visant
à recenser les sites de récolte
potentiels a été créée.
Parallèlement, la collaboration
entre la filière et les aérodromes s?est
Le développement
du recours aux graines locales
57
5. LES ZONES HUMIDES
ont une présence d?eau toute l?année
et peuvent atteindre 2 m.
Les prairies humides sont également
fréquentes dans les zones
aéroportuaires. Elles se caractérisent
par une végétation herbacée
adaptée à des sols temporairement
ou périodiquement saturés en eau.
L?enjeu sur les aéroports est l?absence
de règles ou de préconisations propres
aux domaines aéroportuaires du fait
des contraintes de sécurité. La gestion
des zones humides est ainsi laissée
à l?initiative de chaque plateforme.
Elle doit alors être considérée
Récolte de graines locales sur l'aéroport de Poitiers-Biard.
© Conservatoire des espaces naturels (CEN) de Nouvelle AquitaineZone humide de Castelnau-Magnoac. © Constance Anelli/DGAC-STAC
Sur les zones humides des aéroports, on trouve aussi des grenouilles ! © Aérobiodiversité
63
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
La plantation de graines locales
à Toulouse-Francazal :
une expérimentation propice visant
à étudier les liens entre richesse
des sols et cycle du carbone
Le STAC a lancé une expérimentation
avec l?exploitant de l?aéroport
de Toulouse-Francazal permettant
de comparer, sur une parcelle,
l?effet de la plantation de semis
commerciaux de graminées et
d?un mélange pour prairies fleuries
de la marque Végétal local.
Des évaluations régulières sont prévues
pendant une période de trois ans.
Cette expérimentation a retenu
l?attention de la Société Egis, qui l?a
intégré dans un projet global
de recherche intitulé « Biodiversité et
carbone des sols des dépendances
vertes des infrastructures
de transport ». Ce projet a été retenu
pour un des appels à projets de
recherche lancé par le programme
ITTECOP (Infrastructures,
territoires, transport, énergies,
écosystèmes et paysages). L?étude
vise notamment à mieux connaître
les sols des infrastructures
par des prélèvements sur des dizaines
d?emprises (routes, autoroutes,
voies ferrées, aéroports), afin
de mieux comprendre leur diversité,
Le service public
écoresponsable (SPE),
nouvel enjeu
environnemental
7 ?
Dans le cadre du Plan de transformation écologique
de l?État, la DGAC a à coeur de développer d?année
en année son dispositif SPE (Services publics
écoresponsables), afin d?assurer un fonctionnement
de l?administration aussi respectueux que possible
des préoccupations environnementales et
sociétales. En 2024, les actions ont continué de
se développer autour des 15 grandes mesures fixées
par le Plan, avec la volonté d?impliquer les agents
dans la transformation Services public de la DGAC,
un moyen aussi de les sensibiliser aux enjeux
environnementaux dans leur vie quotidienne.
?
Création d?une mini-forêt au SIA (Service d'informations aéronautiques), à Bordeaux : ce
sont des poches à huîtres qui protègent les arbres des lapins, très nombreux à cet endroit.
© Michaël Colorado/DGAC-DSNA-SIA
15
LES GRANDES MESURES DU
PLAN DE TRANSFORMATION
ÉCOLOGIQUE DE L?ÉTAT,
déclinées en 50 actions
autour de 5 thématiques
et les liens entre la structure
des communautés microbiennes
et le cycle du carbone.
Elle s?accompagne également
de la mise en place et du suivi
de dispositifs expérimentaux, des
« solutions fondées sur la nature »
(SFN), sur des dépendances vertes
herbacées, dont les prairies
aéroportuaires, afin d?évaluer
leur impact sur la biodiversité et
le stockage de carbone.
Carte des plateformes utilisant des graines locales
(source : le site de la marque Végétal Local)
1. Gestion des prairies pour la biodiversité
Pour préserver la biodiversité et assurer l?entretien des prairies l?aéroport fait effectuer une fauche par des
exploitants agricoles locaux sur une partie du site. Pour rappel en 2022 le Conservatoire a mis en relation
l?aéroport et deux exploitants locaux afin de trouver une solution pérenne pour la fauche des prairies. Ces
mêmes exploitants ont démarré la fauche en 2023 et l?ont poursuivie cette année (malgré une casse de
matériel).
Comme en 2023 l?année 2024 est exceptionnelle pour la quantité de foin (à l?opposé des médiocres récoltes
de céréales). Les fortes pluies printanières ont permis une pousse d?herbe de qualité. De plus le foin présente
une bonne qualité sur le plan de l?appétence grâce à une grande diversité en espèces.
Les secteurs réservés pour la récolte de graines sont exclus de la fauche. Afin de préserver la diversité des
prairies un plan des secteurs fauchés/récoltés pour les graines est établi annuellement. Chaque année une
alternance est effectuée afin de ne pas répéter deux années consécutives une même gestion. Cette
alternance permet de ne pas appauvrir la prairie en graines et assurer ainsi son renouvellement spontané.
2. La récolte avec la moissonneuse batteuse
La récolte avec la moissonneuse batteuse a été effectuée du 2 au 5 juillet 2024 par beau temps après une
météo pluvieuse qui a demandé un décalage de la date initialement fin juin. Les pluies des journées
précédentes n?ont pas engendré de perte trop importante de la récolte (risque de graines tombées au sol) et
les graines étaient mâtures lors du brossage. La récolte est exceptionnelle avec 3.8tonnes récoltées sur
moins de 30ha. Pour rappel en 2023 sur une même surface 960kg avaient été récoltés.
Séparation des graines
locales en vue de semences
ultérieures. © Conservatoire
des espaces naturels (CEN)
de Nouvelle Aquitaine
Pour plus d?informations,
visitez les sites :
https://parcellessources.gogocarto.
fr/%20et%20www.vegetal-local.fr.
années par le CEN est de 6 espèces. Le mélange 2024 sur l?aéroport de Poitiers Biard contient 14 espèces :
cette diversité est due à une bonne qualité du foin associée à une date optimale. Les facteurs
météorologiques sont déterminants dans la production de graines d?espèces sauvages. Les légumineuses
récoltées permettront de renforcer la qualité fourragère des parcelles semées.
Les graminées représentent 60% du mélange. Les 10 espèces de graminées sont représentatives de la
prairie calcicole méso-xérophile.
Les deux fétuques présentes, la Fétuque de Léman et la Fétuque des prés sont les graminées principales
des pelouses calcicoles avec le Brome érigé (Bromopsis erecta). Elles représentent à elles seules plus de
30% des graines récoltées (estimation faite sur 2 échantillons de 300gr). Ces espèces sont adaptées à des
projets de revégétalisation en plaine calcicole du Poitou.
En 2024 les graminées mésophiles sont plus nombreuses qu?en 2023 du fait des conditions météorologiques
pluvieuses : la Fétuque roseau (Schedonorus arundinacea) le Dactyle (Dactylis glomerata) et le Fromental
(Arrhenatherum elatius) représentent 30% du mélange (moins de 20% des graines en 2023). Ces trois
espèces s?adaptent à des conditions de sol et d?humidité très variables ce qui permet des projets de
revégétalisation sur de nombreux sites.
Les autres espèces (dicotylédones) sont essentiellement des espèces prairiales. Comme en 2023 la
Pimprenelle (Poterium sanguisorba) est une espèce facilement récoltable et à fort pouvoir germinatif : c?est
généralement la première dicotylédone à apparaître dans les semis en graines locales. Les Trèfles
champêtre (Trifolium campestre) et Trèfle douteux (Trifolium dubium) sont des fabacées des prairies sèches.
Avec les Vesces (Vicia hirsuta et Vicia sativa) ces quatre légumineuses sont précieuses pour enrichir en la
valeur protéique des prairies qui seront revégétalisées
Le mélange
récolté en 2024
Le séchage sous hangar
avant la mise en sac
Séchage des graines
récoltées pour éviter la
présence d'insectes, avant
stockage et nouvelles
semences. © Conservatoire
des espaces naturels (CEN)
de Nouvelle Aquitaine
https://parcellessources.gogocarto.fr/%20et%20www.vegetal-local.fr.
https://parcellessources.gogocarto.fr/%20et%20www.vegetal-local.fr.
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
n tant qu?administration
centrale du ministère
chargé des Transports,
la DGAC est engagée
dans une démarche d?exemplarité
par le biais du dispositif SPE (Services
publics écoresponsables). Formalisé
par la circulaire du Premier ministre
n° 6425/SG du 21 novembre 2023,
ce dispositif repose sur le Plan de
transformation écologique de l?État
(PTE), et est structuré en 15 mesures
déclinées en 50 actions autour
de 2 axes transverses et 5 axes
thématiques.
En 2024, la mission SPE a engagé
d?importantes actions avec ses
chantiers. Parmi les plus notables :
Dans le cadre du chantier Bâtiments
et énergie, le comité Énergie de
la DGAC a été créé par une décision
du 23 avril 2024. Il permet aux
différentes directions, DSNA, DSAC,
SNIA, GTA, SPE, SDF, Mission
Quelques chantiers
notables
du SPE
Logistique, de travailler ensemble
sur la stratégie énergétique appliquée
dans les bâtiments de la DGAC.
Aussi, les résultats de la DGAC
au concours CUBE 2023/2024 ont été
très bons. Le siège de la DGAC Paris
Farman remporte l?or avec 24 %
d?économies d?énergie, soit
1,38 GWh, se classant 1er sur 42
dans sa catégorie (les plus de 5 000 m²).
Les deux autres candidats, le siège
du SNIA, dans le 20e arrondissement
de Paris, et le bâtiment Pelus
du SNIA, à Mérignac, ont réalisé aussi
plus de 20 % d?économies d?énergie.
Le chantier Numérique responsable,
lui, a sensibilisé les services sur
l?impact du numérique et encouragé
les pratiques de don du matériel
informatique. Il a notamment été mis
en place une animation le 14 mars
2024 lors du webinaire de lancement
du Digital Cleanup Day. Ce webinaire
présentait les bons gestes à pratiquer
E
Zoom sur le chantier
Mobilité durable
Le chantier Mobilité durable a été
très actif. Parmi les actions phares :
le partenariat avec la plateforme
de covoiturage BlaBlaCar Daily,
la diminution et le verdissement
des parcs automobiles et
de nombreuses animations autour
du vélo, star de l?année !
L?événement « Mai à vélo » 2024,
porté aussi par le chantier
Communication, a été une belle
réussite : le challenge, qui consistait
à parcourir le plus grand nombre
de kilomètres à vélo pendant le mois
de mai, a rassemblé 25 services de
la DGAC. Au total, 20 219 km ont été
parcourus, dont 6 259 km sur le trajet
domicile-travail. Cela représente
une économie de 1 362 kg CO2.
Fin septembre, l?association
MOBILOR est venue installer
un atelier de réparation vélo dans
le hall de Farman. Les agents ont pu
apprendre à réparer leur vélo
sur place.
Focus sur les chantiers
mobilité durable
et biodiversité
LES SIX LAURÉATS
ET LEURS PROJETS
? La DSAC Sud-Ouest :
aménagement d?une zone
sauvage, une zone verte
et une mare.
? Le CESNAC : gestion
respectueuse et petits
aménagements.
? La DSAC Nord : végétalisation
d?un toit.
? La DTI : désimperméabilisation
d?une surface de parking.
? Le STAC : sciences
participatives et protocole
de détermination sur le lieu
de travail.
? Le SIA : reforestation
sur 300 m2.
au quotidien pour réduire
l?empreinte environnementale
du numérique.
Concernant le chantier Report modal
et compensation, une structure
d?achat adaptée a été mise en place.
Le secrétariat général a travaillé
activement en 2024 à la mise
en place d?un accord-cadre
qui porte sur la réalisation
de prestations visant à compenser
les émissions de CO2 générées
par les déplacements aériens
des agents de la DGAC dans le cadre
de leur activité professionnelle.
Ce dispositif s?applique à l?ensemble
des directions et services de la DGAC
ainsi qu?au BEA et à la GTA, pour
la période 2022-2027. La DGAC
procédera en 2025 à la compensation
des vols de ses agents pour 2022,
2023 et 2024.
Panorama des chantiers de la politique SPE
Zoom sur le chantier Biodiversité
sur le lieu de travail
Pour la deuxième année consécutive,
l?appel à projets biodiversité
« Notre nature, nos solutions » a été
organisé par la Direction de l?eau et
de la biodiversité (DEB). Les projets
proposés par les différents services
de la DGAC ont tous été récompensés
et financés. Une cérémonie a permis
de remettre les prix le 4 octobre
2024 aux six lauréats.
Le chantier Biodiversité a par ailleurs
organisé un concours photo sur
le thème « La biodiversité s?invite
chez vous : partagez votre vision
autour de votre lieu de travail ! »
au printemps 2024. Une exposition
itinérante des 11 photos lauréates
a débuté en octobre 2024 à Farman
et se poursuit sur cinq autres sites :
Strasbourg, Toulouse, Lyon, Aix et
Athis. L?espace SPE de la photothèque
DGAC20, géré par le STAC, a ainsi été
alimenté avec la majorité des photos
du concours (environ 90).
20. http://phototheque.aviation-civile.gouv.fr/
Main.htm
Plantation de 140 arbres en 2024 à la DSNA/
DTI (Direction de la technique de l'aviation)
de Toulouse. Davantage de plantations
sont prévues en 2025. © DGAC-DSNA-DTI
Vélo battle au siège de la DGAC en 2024, un des événements de « Mai à vélo » 2024.
© DGAC - SG Com
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Zoom sur le chantier Formation
Au cours de l?année 2024, la DGAC
a intégré le parcours formation
écoresponsable du ministère,
structuré autour de trois axes,
à savoir les formations des cadres
supérieurs de la DGAC à la transition
écologique, la poursuite
des formations Fresqu?Aéro et
des Instants durables, sensibilisations
initiées en 2023.
Le parcours de formation des cadres
supérieurs (A+ et A) de la DGAC
inclut deux ateliers sur les crises
écologiques et leurs leviers d?action,
trois conférences d?experts
du CNRS, une visite apprenante
d?un territoire ou d?une entreprise
en transition, et un temps dédié
à la mise en pratique.
Pour l?année 2024, plus de 80 %
des 354 agents DGAC identifiés
pour être formés ont suivi au moins
une séquence du parcours.
Dans la continuité des actions 2023,
la DGAC a déployé les Fresqu?Aéro
et Fresque du climat sur l?ensemble
des sites métropolitains,
via des formateurs internes DGAC,
identifiés comme « fresqueurs »
par les associations concernées.
67 personnes ont suivi au moins
une fresque en 2024.
À côté de ces ateliers-fresques,
beaucoup de sites régionaux
mettent en place des formations
de sensibilisation (ateliers et
conférences en général)
à destination des salariés. L?outre-
mer est particulièrement actif.
Le SEAC Polynésie française a
organisé en 2024 des conférences
Glossaire
8 ?
Focus
sur les chantiers
formation et achats
de sensibilisation au changement
climatique avec des observations
sur le terrain, ainsi qu?un atelier
sur le Plan de transformation
écologique de l?État en vue
d?élaborer un plan local du SPE.
La DAC Nouvelle-Calédonie organise
aussi des sensibilisations thématiques
sur les différents domaines couverts
par le développement durable.
En parallèle, les Instants durables ?
webconférences mensuelles
de sensibilisation ouvertes à tous
les agents, d?une durée de quarante-
cinq minutes ? ont été poursuivis.
L?objectif des Instants durables
est d?éclairer à la fois sur la démarche
SPE de la DGAC et beaucoup plus
largement sur les problématiques
de la transition écologique,
avec certains focus sur la transition
dans le transport aérien.
Zoom sur le chantier Achats
responsables
La sous-direction des finances (SDF)
de la DGAC, pilote du chantier
Achats responsables, a assuré
l?animation de la communauté
des achats responsables par
la division Stratégie interministérielle
des achats et coordination (SIAC),
avec l?organisation de 4 réunions
en 2024. Des indicateurs et
des actions ont été définis pour 2025
conformément aux indicateurs
de la circulaire du Premier ministre
du 21 novembre 2023.
Des échanges ont été renforcés
avec le pôle ministériel du MTE sur
la mise en oeuvre de la performance
environnementale et sociale dans
l?achat public : refonte du guide
du responsable ministériel des achats
(RMA), ouverture de communautés
d?échanges entre les acheteurs.
La SDF participe aux groupes
de travail organisés par le MTE dans
le cadre de la mise en oeuvre de
la charte « Relations fournisseurs et
achats responsables » (RFAR), signée
le 19 juin 2024.
ACA : Airport carbon accreditation
ou programme de certification pour
la décarbonation des aéroports
développé par l?Airport council
international (ACI)
ACNUSA : Autorité de contrôle des
nuisances aéroportuaires
AESA : Agence européenne pour la
sécurité aérienne
AFIF : Alternative fuels infrastructure
facility ou mécanisme
d?infrastructure pour carburants
alternatifs
AFIR : Alternative fuels infrastructure
régulation ou Réglementation relative
au déploiement d?infrastructures
pour carburants alternatifs
Loi APER : Loi pour l?Accélération de
la production d?énergies
renouvelables
APU : Auxiliary power unit ou moteur
auxiliaire de puissance
ATM : Air traffic management ou
gestion du trafic aérien
CAAF : Conférence internationale
sur l?aviation et les carburants
alternatifs
CAD : Carburant d?aviation durable
ou en anglais SAF - Sustainable
aviation fuel
CAEP : Committee on aviation
environmental protection ou Comité
pour la protection de
l?environnement en aviation (OACI)
CALIPSO : Classification acoustique
des avions légers selon leur indice de
performance sonore
CEF : Corsia eligible fuels : carburants
d'aviation durables pouvant être
valorisés dans le cadre du CORSIA
COP : Conférence des parties sur les
changements climatiques
CORAC : Conseil pour la recherche
aéronautique civile
CORSIA : Carbon offsetting and
reduction scheme for international
aviation ou mécanisme mondial de
compensation des émissions de CO2
(OACI)
Loi DADDUE : loi portant diverses
Dispositions d?adaptation au droit de
l?Union européenne
DSAC : Direction de la sécurité de
l?aviation civile
DSNA : Direction des services de la
navigation aérienne
DTA : Direction du transport aérien
DGITM : Direction générale des
infrastructures, des transports et des
mobilités
EIAE : Etude d?impact selon
l?approche équilibrée
ENAC : Ecole nationale de l?aviation
civile
EU-ETS (ou SEQUE-UE) : European
Union-Emissions trading system ou
Système d?échange de quotas
d?émission de l?Union européenne
(SEQE-UE)
FEETS : Fuels eligible for EU-ETS
support ou quotas gratuits de CAD
pouvant être intégrés dans le
SEQUE-EU
GES : Gaz à effet de serre
GPU : Ground power unit ou groupe
électrogène pour l?alimentation
électrique des avions au sol
IATA : International air transport
association ou association du
transport aérien international
LCAF : CORSIA Lower carbon aviation
fuels ou CAD à faible teneur en
carbone, dans le cadre du CORSIA
NZIA : Net-Zero industry act ou
règlement de l?UE établissant
la stratégie industrielle nette zéro
OACI : Organisation de l?aviation
civile internationale
OAD : Observatoire de l?aviation
durable
ONERA : Office national d?études et
de recherches aérospatiales
ONG : Organisation non
gouvernementale
PBN to ILS : Performance based
navigation to Instrument landing
system
PFAS : substances Per- et Poly-
FluoroAlkylées
PIA : Programme d?investissement
d?avenir
PPA : Plan de protection de
l?atmosphère
PPBE : Plan de prévention du bruit
dans l?environnement
PUF : Particules ultrafines
RTE-T : Réseau transeuropéen de
transport
SAF : Sustainable aviation fuel ou
carburants d?aviation durables (CAD)
SESAR : Single european sky ATM
research
SFEC : Stratégie française sur
l?énergie et le climat
SPE : Service public écoresponsable
SNB : Stratégie nationale biodiversité
SNBC : Stratégie nationale bas
carbone
STAC : Service technique de
l?aviation civile
TICFE : Taxe intérieure sur la
consommation finale d?électricité
TIRUERT : Taxe incitative relative à
l?utilisation d?énergie renouvelable
dans les transports
TNSA : Taxe sur les nuisances sonores
aériennes
TRAAC : Trajectoire de référence de
réchauffement pour l?adaptation au
changement climatique
UE : Union européenne
Rapport Environnement
de la Direction générale
de l?aviation civile 2024
Juin 2025?
www.ecologie.gouv.fr
http://www.ecologie.gouv.fr
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION en 2023 et 2024,
le Service technique de l?aviation
civile (STAC) de la DGAC a mené une
campagne de mesures sur l?aéroport
de Toulouse-Blagnac : il s?agissait
d'évaluer l'utilisation de caméras
thermiques pour surveiller le temps
d?utilisation des APU à l?escale. Les
premières mesures, réalisées sur la
majorité des modèles d?avions
présents au quotidien sur la
plateforme ainsi que dans différentes
configurations spatiales et
météorologiques sont plutôt
encourageantes sur la faisabilité
technique d?une surveillance
par caméra thermique des aéronefs
à l?escale. Les tests ont pu démontrer
la fiabilité des caméras
thermiques et leur capacité à détecter
des changements de température
sur les différents modèles
d?avions présents sur l?aéroport et
ce, quelle que soit la météo.
En 2025, l?expérimentation
se poursuivra sur l?aéroport
de Toulouse-Blagnac avec des tests
d?automatisation du traitement
à l?aide de caméras fixes.
Un point sur l?utilisation
des APU
L?Europe adopte de nouvelles règles
sur la qualité de l?air
La directive relative à la qualité de
l?air révisée (2024/2881 du 23 octobre
2024) fixe de nouveaux objectifs
en matière de qualité de l?air
significativement plus protecteurs
des populations à atteindre d?ici à
2030, et en prévoyant un alignement,
d?ici à 2050, avec les dernières
recommandations publiées en 2021
par l?Organisation mondiale
de la santé (OMS). Parmi les nouvelles
normes, la directive prévoit
notamment des valeurs limites
en concentration de polluants
à atteindre d?ici au 1er janvier 2030
telles que : une valeur limite annuelle
pour les particules fines de diamètre
inférieur à 2,5 ?m (PM 2,5) de 10 ?g/m³
(contre 25 ?g/m³ dans la directive
2008/50/CE) ; une valeur limite
Améliorer
la qualité de l?air
pour les particules fines de diamètre
inférieur à 10 ?m (PM 10) de 20 ?g/m³
(contre 40 ?g/m³ dans la directive
2008/50/CE) ; une valeur limite
pour le dioxyde d?azote de 20 ?g/m³
(contre 40 ?g/m³ dans la directive
2008/50/CE).
Par ailleurs, la révision de la directive
procède à la fusion des deux
directives sur la qualité de l?air
ambiant (la directive 2008/50/CE et
la directive 2004/107/CE) au profit
d?un seul texte législatif européen.
Les États disposent de deux ans
à compter de la date d?entrée
en vigueur de la directive pour
la transposer dans leur droit national.
Ils devront mettre en oeuvre
des actions fortes pour maintenir
les concentrations en deçà
des nouvelles normes en matière
de qualité de l?air. Sous certaines
Expérimentation de caméras thermiques par le STAC sur l'aéroport
de Toulouse-Blagnac. © Maxandre Coulon/DGAC-STAC
Expérimentation du système
d?imagerie multispectrale avec
caméras de la société WaltR à
Nice. Localisation des APU et
de la caméra à gauche, focus
sur la caméra installée en hauteur
et à distance ci-dessous. © DR
conditions précisées dans la directive,
les États membres pourront
demander à la Commission
européenne un report de l?échéance
2030 pour atteindre les valeurs
limites relatives aux particules (PM 10
et PM 2,5), au dioxyde d?azote, au
benzène et/ou au benzo(a)pyrène.
Conclusion de l?étude sur les particules
ultrafines (PUF) autour de l?aéroport
de Nantes-Atlantique
L?étude sur la qualité de l?air
aux abords de l?aéroport de Nantes-
Atlantique, menée par Air Pays
de la Loire, association agréée
de surveillance de la qualité de l?air
(AASQA), a duré quatre ans.
Répondant à une préoccupation
des riverains, elle avait pour objectif
d?évaluer les concentrations de
particules ultrafines (PUF) à proximité
Expérimentation
complémentaire à Nice
L?aéroport de Nice a expérimenté
en 2024 un système de surveillance
de l?usage des APU au travers
de l?installation de caméras
et de l?utilisation de l?imagerie
multispectrale (visible et infrarouge).
Ce dispositif développé par
la société WaltR permet une mesure
automatisée et systématique
du temps d?utilisation des APU et
des émissions associées ainsi que
la transmission en temps réel
des données à une application
mobile. Une des caméras a été
installée en haut d?un candélabre,
ce qui a permis de surveiller
plusieurs postes de stationnement
simultanément. L?expérimentation
a été concluante et l?aéroport a
décidé de déployer progressivement
ce système de monitoring
avec un objectif de 17 postes
monitorés en 2025.
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
impact sur la santé
humaine et sur
les écosystèmes
des substances per- et
poly-fluoralkylées (PFAS),
communément dénommées
« polluants éternels » du fait de leur
persistance dans l?environnement
représente une préoccupation
croissante, aussi les efforts
s?intensifient pour diagnostiquer
d?éventuelles pollutions dans
les aéroports. Utilisées pour leurs
nombreuses propriétés (antiadhésives,
ignifuges, imperméabilisantes,
résistantes aux fortes chaleurs), ces
substances chimiques se retrouvent
dans certains composants des
aéronefs et principalement dans
les mousses anti-incendie utilisées
par le Service de sauvetage et de
lutte contre l?incendie des aéronefs
(SSLIA). Ces dernières années, l?Union
européenne accroît les mesures
Renforcement de la surveillance
de la présence de PFAS dans
les sols et les milieux aquatiques
de réduction des risques liés
à l?exposition aux PFAS dans le cadre
de la réglementation européenne
REACH (Registration, Evaluation,
Authorisation and restriction of
CHemicals). À l?interdiction des
PFOA à compter du 4 juillet 202515
(règlement n° 2019/1021) s?ajoutera
l?interdiction des PFHxA et de leurs
dérivés, un autre sous-groupe de
PFAS, à compter du 10 octobre 2029
pour leur usage dans les mousses
extinctrices destinées à l?aviation
civile (règlement n° 2024/2462).
Une proposition de restriction
générale concernant tous les PFAS
dans les mousses anti-incendie
déposée fin 2023 par la Commission
européenne est également
à l?étude au sein des comités experts
de l?Agence européenne
des produits chimiques (ECHA).
En raison du développement
d?alternatives, la grande majorité
des aéroports français utilise
désormais des mousses extinctrices
sans PFAS et par ailleurs les tests
et entraînements sont réalisés
principalement avec de l?eau.
Le Service technique de l?aviation
civile (STAC) de la DGAC finalise
la rédaction d?un guide technique
pour accompagner la transition
de l?ensemble des plateformes
aéroportuaires vers l?utilisation
de ces produits plus respectueux
de la santé et de l?environnement
sans compromettre la sécurité.
À l?échelle nationale, la démarche a
été structurée par le plan d?action
ministériel 2023-2027 du ministère
de la Transition écologique (MTE),
complété par le plan d?actions
interministériel publié en avril 2024.
La DGAC, qui fait partie du comité
de pilotage (COPIL) et du comité
technique (COTECH) de ce plan, est
résolument engagée dans la mise en
oeuvre de l?action n° 7 : « Inventorier,
identifier, prioriser et diagnostiquer
les sites potentiellement pollués
aux PFAS en raison de l?utilisation
de mousses anti-incendie pour cibler
les surveillances des eaux souterraines
en particulier l?eau destinée
à la consommation humaine »,
aux côtés de la Direction générale
de la prévention des risques
(DGPR), de la Direction générale
de la sécurité civile et de la gestion
des crises (DGSCGC), du ministère des
Armées et du Bureau de recherches
géologiques et minières (BRGM).
Dans ce cadre, le BRGM a développé
une méthodologie de priorisation
des plateformes aéroportuaires,
afin de proposer à la DGAC une liste
de sites prioritaires devant faire
l?objet de diagnostics, avec la mise
en oeuvre d?investigations
notamment sur les sols et les eaux
souterraines, et en particulier
la surveillance de la qualité de l?eau
destinée à la consommation
humaine (EDCH). La DGAC participe
aussi à l?action n° 16 du plan
interministériel : « Réglementer et
réduire les rejets de PFAS dans
l?environnement ». Elle a pour cela
recensé avec l?aide du STAC le
volume de produits contenant des
PFAS dans les aéroports (émulseurs
embarqués dans les véhicules
d?intervention ou stockés dans des
cuves, eaux de rinçage, résidus
issus des entraînements du SSLIA), et
elle a participé à une campagne
de prélèvement d?échantillons
d?émulseurs visant à mieux
caractériser les types de PFAS
présents dans les mousses
anti-incendie.
15. Date probablement reportée
au 3 décembre 2025.
de l?aéroport et en zone urbaine de
Nantes et d?étudier l?influence
du trafic aérien sur les niveaux de
concentration. Plusieurs rapports ont
été publiés par l?association. L?étude
s?est poursuivie jusqu?à début 2024
afin d?analyser, dans un contexte
post-Covid, l?influence de la reprise
du trafic aérien sur les concentrations
de PUF. Le rapport final confirme
l?influence du trafic aérien sur les
concentrations en particules ultrafines
entre 500 m et 3,5 km dans l?axe
de la piste de l?aéroport.
Cette influence diminue à mesure
que l?on s?éloigne de la piste
de l?aéroport. Le prolongement
des campagnes de mesure a permis
de constater que l?augmentation
du trafic aérien n?est pas corrélée
à l?amplitude des élévations mesurées :
aucun phénomène d?accumulation
n?a été observé. Les mesures ont
aussi permis de confirmer l?influence
des conditions météorologiques
sur les niveaux de concentration
observés d?une année sur l?autre.
Renforcement des plans de mobilité
sur et autour des aéroports parisiens
Ces plans de mobilité ont pour objectif
de réduire l?impact des déplacements
routiers des passagers et
des salariés sur la pollution de l?air.
En 2024,la connectivité de la plateforme
d?Orly s?est grandement améliorée
grâce au prolongement de la ligne 14
du métro au sud de Paris :
celle-ci relie le centre de Paris et
l?aéroport en vingt-cinq minutes.
Par ailleurs, l?adhésion des principales
entreprises situées sur et autour
des aéroports de CDG et Orly
aux associations CDG?Pro?Mobilité
et Orly?Pro?Mobilité permet
de porter un plan mobilité inter-
entreprises incitant plus fortement
au covoiturage, à l?autopartage
et à l?utilisation du vélo en lien
avec le développement du réseau
de pistes cyclables.
Pompier du SSLIA en action
sur l?aéroport de Tahiti-Faa?a.
© DGAC - SEAC Polynésie française
L?
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44
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
45
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Le retraitement des eaux
de pluie chez ADP
Si les eaux usées sont simplement
surveillées (mesure des taux
de polluants) avant envoi vers
les systèmes de retraitement
par le réseau d?assainissement public,
les aéroports doivent dépolluer
les eaux pluviales qui se chargent
par ruissellement de poussières,
d?hydrocarbures, de résidus
de pneus ou de fondants hivernaux.
Ainsi, les eaux de pluie doivent
être récupérées et traitées dans
les systèmes de traitement des eaux
pluviales (STEP). Les eaux pluviales
passent de bassin de dépollution
en bassin de dépollution (bassins de
dégrillage pour filtrer les objets
volumineux, bassins de flottation et
de floculation pour isoler certaines
particules polluantes solides,
bassins de décantation), selon les types
de polluants, avec un système
de vannes régulant les quantités
transférées pour éviter tout
Dépollution de l?eau
sur les aéroports
engorgement.
Sur les plateformes de Paris-CDG et
Paris-Orly, l?enjeu est important
vu l?importance du volume d?eau
à retraiter. Ainsi, l?ensemble est piloté
grâce à un système de contrôle et de
mesures en temps réel, en continu,
24 heures sur 24. À CDG, c?est
un système de « gestion dynamique »
en continu, à partir d?une véritable
« tour de contrôle de l?eau », qui a été
mis en place. À Orly, un système
de traitement par les plantes
(marais filtrant de 6 500m2 planté
de roseaux) complète le STEP.
Cette eau pluviale dépolluée est
recyclée en partie à Orly pour trois
usages : le nettoyage des surfaces
extérieures et intérieures, la fabrication
d?eau glacée pour alimenter
la climatisation (pour partie, l?eau
du robinet restant nécessaire) et
les sanitaires (chasses d?eau alimentées
à 100 % par des eaux pluviales
dépolluées). La prochaine étape sera
de réutiliser cette eau pour le lavage
Innovations
5 ?
La trajectoire de soutien pluriannuelle à la feuille
de route du Conseil pour la recherche aéronautique
civile (CORAC), annoncée en juillet 2023, assure
la continuité de la dynamique initiée par le plan France
Relance puis par France 2030. En 2024, une enveloppe
de 286 millions d?euros, toujours opérée par la DGAC, a
permis de poursuivre les efforts de R&D engagés
par la filière avec une focalisation sur la compétitivité et
la performance environnementale des prochaines
générations d?aéronefs.
?
L?Open Rotor, en cours de validation, est une architecture de propulsion disruptive
visant une aviation plus efficiente. Ce projet ECOENGinE (lire pages 46 et 47) de
Safran, soutenu par la DGAC et testé à l?ONERA en 2024, symbolise l?engagement
de l?industrie pour maîtriser les défis technologiques majeurs de l?aérodynamique
et de l?acoustique, étapes cruciales vers une propulsion plus durable. © Safran
373
PROJETS COLLABORATIFS SOUTENUS
PAR LA DGAC DEPUIS 2020,
soit plus de 329 sociétés et organismes
publics bénéficiaires directs
286 M¤
LE SOUTIEN À LA FILIÈRE EN 2024
Groupe ADP - Contact : brandcenter@adp.fr 5
Référence photo : ADP-P-2015-15132
Légende : Marais filtrant des produits d'hivernage (Glycol), Système de Traitement des Eaux Pluviales (STEP), Paris-Orly
Crédit photographique : Zoo Studio pour Groupe ADP
Date de fin de droits : 2025-07-01
Date de prise de vue : 2015-07-01
des bus et engins de piste, voire
de vendre l?excédent d?eaux
dépolluées à d?autres entreprises.
Des études sont en cours pour,
à long terme, permettre à ADP
de « rendre (en partie) cette eau
dépolluée à la nature » afin
de compenser l?imperméabilisation
des sols propre à tout aéroport :
à la sortie du STEP, une partie de l?eau
pourrait rejoindre la nappe
phréatique, améliorer ainsi la qualité
des sols et la biodiversité, et lutter
contre le risque de sécheresse.
Volume des eaux pluviales retraitées :
? à CDG : 8,5 millions de m3 (pour
2,7 millions de m3 d?eaux usées) ;
? à Orly : 7,4 millions de m3 (pour
0,9 million de m3 d?eaux usées).
Les séparateurs à hydrocarbures
pour éviter les rejets d?hydrocarbures
De plus en plus d?aérodromes sont
également équipés de séparateurs
à hydrocarbures au niveau de
leur station de carburant.
Ces installations servent à récupérer
le carburant qui pourrait
se déverser au sol lors des
opérations d?avitaillement. Situées
en amont du réseau
d?assainissement,
elles permettent de rejeter des eaux
de pluie à la teneur résiduelle en
hydrocarbures extrêmement faible.
La séparation entre
les hydrocarbures et l?eau se fait par
gravité : les hydrocarbures, ayant
une densité proche de 0,85,
remontent à la surface et sont
récupérés, avant d?être transférés
vers une zone
de traitement adaptée.
Marais filtrants des produits d'hivernage (glycol), Système de
traitement des eaux pluviales (STEP) d'Orly. © Zoo studio/ADP
46 47
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Les essais en soufflerie
pour l?aviation commerciale
Lancement des essais en soufflerie
du démonstrateur ECOENGInE :
une étape clé dans le développement
du moteur Open Fan
L?année 2024 a été marquée par
une avancée majeure dans le domaine
de la propulsion aéronautique avec
le démarrage des essais en soufflerie
de l?ECOENGInE, un démonstrateur
à échelle réduite du futur moteur
Open Fan (soufflante non carénée).
Ces essais, menés par Safran Aircraft
Engines et l?Office national d?études
et de recherches aérospatiales
(ONERA), ont été réalisés dans
la soufflerie S1MA de Modane, la plus
grande soufflerie sonique au monde.
D?une durée totale de 200 heures,
cette première campagne d?essais
vise à évaluer de manière exhaustive
les performances du module Fan
en simulant des conditions
de vol réelles (vitesses atteignant
Mach 0,8). En soumettant les aubes
de soufflante à des sollicitations
extrêmes, ces essais permettront
de valider leur conception,
d?étudier leur comportement
mécanique et vibratoire, et également
de quantifier le niveau sonore
généré. Ces données expérimentales
seront utilisées pour affiner
la conception du moteur Open Fan
et garantir son efficacité
énergétique et acoustique.
Le moteur Open Fan, élément clé
du programme RISE, est conçu pour
réduire significativement l?empreinte
environnementale de l?aviation,
avec une diminution de plus de 20 %
de la consommation de carburant et
jusqu?à 80 % des émissions de CO2
grâce aux carburants durables.
Ces essais marquent une étape
cruciale vers des moteurs d?aviation
commerciale plus respectueux de
l?environnement. Safran ambitionne
de démontrer l?efficacité de
cette architecture à très haut taux
de dilution, avec soufflante
non carénée à calage variable, pour
équiper les futurs avions à faible
impact environnemental.
Lancé en 2021 et soutenu par la DGAC
dans le cadre des plans France
Relance et NextGenerationEU,
le programme de recherche
ECOENGInE s?étendra jusqu?en 2026.
La soufflerie S1MA de l?ONERA :
un laboratoire écologique au coeur
de l?innovation aéronautique
La soufflerie S1MA de l?ONERA
à Modane-Avrieux (Savoie)
joue un rôle crucial dans les efforts
de décarbonation de l?aviation civile.
Cette installation unique
contribue de manière significative
à cet objectif grâce à ses capacités
exceptionnelles.
Principe de fonctionnement
d?une soufflerie
Une soufflerie permet de recréer
en laboratoire les conditions de vol
d?un avion. Grâce à une maquette et
à un contrôle précis de l?écoulement
d?air, il est possible de mesurer
les forces aérodynamiques et
d?étudier l?influence de différents
paramètres (vitesse, angle d?attaque).
Ces données sont essentielles pour
optimiser la forme de l?aéronef et
améliorer ses performances globales.
S1MA, une infrastructure
unique au monde
Avec ses dimensions impressionnantes
(veine de 14 m de long et 8 m de
diamètre), S1MA est la plus grande
soufflerie sonique au monde.
Elle permet de tester des maquettes
d?avion à grande échelle (jusqu?à
3,5 m d?envergure) à des vitesses
supersoniques, offrant ainsi un outil
unique pour l?étude des phénomènes
aérodynamiques complexes.
La soufflerie S1MA atteint la vitesse
du son (Mach 1, soit 1 200 km/h) et,
grâce à son tunnel de 24 m
de diamètre, génère un débit d?air
exceptionnel de 10 t par seconde.
Sa capacité d?accélération est
remarquable, passant de Mach 0 à
Mach 0,8 en seulement trois minutes.
En simulant avec une très grande
précision les conditions de vol
réelles, la soufflerie S1MA permet
d?évaluer l?efficacité aérodynamique
des concepts les plus innovants,
comme l?Open Fan, les ailes ultra-
allongées et les fuselages aplatis.
Par ailleurs, le savoir-faire de l?ONERA
porte également sur la conception
d?instruments de mesure de haute
précision. Ses balances, en particulier,
sont réputées pour leur précision
et leur capacité à résister à de fortes
contraintes mécaniques. Réalisés
sur mesure, ces instruments
garantissent des données fiables
pour chaque projet.
La soufflerie S1MA, en plus de
ses performances exceptionnelles,
se distingue par son fonctionnement
particulièrement respectueux
de l?environnement. Héritage
de la Seconde Guerre mondiale,
elle utilise l?énergie hydraulique fournie
par les lacs de barrage de la vallée
pour réduire son empreinte carbone.
Essais en soufflerie et calcul
numérique : un duo indispensable
pour valider les modèles et
optimiser les designs
Bien que le calcul numérique soit
essentiel pour la conception et
l?optimisation aérodynamique,
les essais en soufflerie restent
indispensables, surtout pour
les innovations comme l?Open Fan.
Ils permettent de valider
les modèles numériques et d?étudier
des phénomènes complexes,
tels que les configurations à basse
vitesse, les interactions moteur-
avion et le comportement
en conditions extrêmes.
En constante évolution, les essais
en soufflerie resteront des
références incontournables. Leur
complémentarité avec les simulations
numériques, de plus en plus
performantes, ouvrira de nouvelles
perspectives pour l?optimisation des
projets et la réduction des coûts
de développement.
Fonctionnement de la soufflerie S1 de Modane
La soufflerie de Modane. © Safran Maquette pour un essai en soufflerie. © Onera
48 49
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
ancé en 2020, le projet
VOLCAN (vol avec
Carburant Alternatif
Nouveau), soutenu dans le
cadre du Programme d?investissements
d?avenir (PIA), a permis d?obtenir
des résultats préliminaires très
prometteurs pour le développement
des carburants d?aviation durables
(CAD ou SAF en anglais).
Piloté par Airbus, en collaboration
avec Safran, Dassault Aviation et
l?ONERA, ce projet visait à valider
la compatibilité des CAD avec
l?ensemble du système avion (moteur,
pompes, valves, joints) d?un avion
de ligne. Il contribue également
à l?évaluation de l?empreinte
environnementale de ces carburants
en analysant leurs émissions polluantes
et leur impact sur la formation
de traînées de condensation.
Pour mener à bien ce projet, 21 vols
d?essai ont été réalisés avec des
avions de type A319neo et A321neo
équipés de moteurs CFM LEAP-1A.
Parmi ces vols, 13 ont été effectués
Compatibilité des carburants
d?aviation durables avec
l?ensemble du système avion :
résultats préliminaires
du projet VOLCAN
dans des conditions spécifiques
pour étudier la formation de traînées
de condensation. Les essais ont
porté sur quatre types de carburants,
notamment le JET A-1 et des
mélanges HEFA, produits à partir
d?huiles de cuisson usagées et autres
graisses, avec des concentrations
en aromatiques différentes.
Lors des essais, un avion suiveur
de type Dassault Falcon 20E
appartenant au Centre aérospatial
allemand DLR a volé derrière l?Airbus
à moins de 100 m pour capturer
les données d?émissions en vue
d?une analyse détaillée. L?analyse
de ces données vise à quantifier
les bénéfices potentiels de
l?utilisation de CAD non mélangés
par rapport au carburant d?aviation
traditionnel. Les résultats de cette
étude sont en cours de traitement.
Les premiers résultats suggèrent
que l?utilisation de CAD à un taux
d?incorporation de 100 %, entraîne
une réduction notable des émissions
de particules non volatiles (nvPM) du
moteur LEAP. Airbus
prévoit de mener une
campagne d?essais
supplémentaires
pour mieux
comprendre
les mécanismes
régissant la formation
des cristaux
de glace qui mènent
à la formation
des traînées
de condensation.
Ces vols ont par ailleurs validé
la compatibilité du « 100 % CAD »
avec l?ensemble des systèmes d?un
avion, du moteur aux équipements
les plus sensibles. Ces résultats
positifs renforcent la perspective
d?une certification de l?utilisation de
CAD purs pour l?aviation commerciale.
Fort des enseignements tirés
du programme VOLCAN, le projet
DECARBJ, lancé en 2024,
vise à recueillir des données
complémentaires pour anticiper
les adaptations nécessaires
en conception et en maintenance
en vue d?une utilisation régulière
du 100 % CAD. Soutenus
par la DGAC, les travaux menés
par Dassault Aviation, en collaboration
avec Safran Power Units, Safran
Aerosystems, l?ONERA, l?IFP Énergies
nouvelles (IFPEN) et TotalEnergies,
visent également à évaluer l?impact
environnemental complet de
ces carburants, au-delà de la simple
réduction des émissions de CO2.
Les campagnes d?essais en vol sur
un Falcon 6X se sont déroulées entre
juillet et octobre 2024, les données
sont en cours d?analyse. Les résultats
sont attendus pour 2026.
Ces projets s?inscrivent dans l?objectif
plus large du CORAC et celui
de la filière de certifier ses avions
pour l?utilisation 100 % CAD d?ici
à 2030. Les essais contribuent
à la compréhension des effets
des carburants d?aviation durables
sur les performances des avions et
leur impact environnemental.
près des mois de
développement intensif,
Airbus a franchi
une étape majeure
dans la mise au point de son avion
à hydrogène en testant avec succès
l?Iron Pod.
Le 16 janvier 2024, Airbus a annoncé
avoir mis sous tension ce système
de propulsion à hydrogène conçu
pour les futurs avions commerciaux
fonctionnant à l?hydrogène.
L?Iron Pod, qui combine une pile
à combustible à hydrogène avec
des moteurs électriques et des unités
de contrôle, a atteint sa pleine
puissance lors des tests, confirmant
sa pleine capacité à générer l?énergie
nécessaire à la propulsion d?un avion.
L?Iron Pod intègre plusieurs innovations
technologiques clés pour la propulsion
à hydrogène des avions.
? Système de pile à combustible
à hydrogène : l?Iron Pod contient
une pile à combustible capable
de générer une puissance de
1,2 mégawatt, ce qui représente
une avancée significative en termes
de puissance pour une application
aéronautique.
? Moteurs électriques intégrés :
la nacelle comprend des moteurs
électriques spécialement conçus
pour faire tourner une hélice,
alimentés par l?électricité produite
par la pile à combustible.
? Unités de contrôle avancées :
l?Iron Pod intègre des systèmes
pour contrôler et gérer l?ensemble
du système de propulsion.
? Système de refroidissement
innovant : un système de
refroidissement spécifique est
incorporé pour maintenir
les composants à la température
optimale, cruciale pour l?efficacité
et la durabilité du système.
L?innovation réside également dans
l?architecture, qui permet l?intégration
de tous ces composants (pile
à combustible, moteurs électriques,
contrôle, refroidissement) dans
une seule nacelle compacte, optimisée
pour l?utilisation aéronautique.
Ces avancées technologiques
combinées permettent à l?Iron Pod
de fonctionner comme un système
de propulsion complet et autonome,
marquant une étape cruciale vers
la réalisation d?avions commerciaux
propulsés à l?hydrogène d?ici à 2035.
Les prochaines étapes porteront sur
l?optimisation du système en termes
de taille, de poids et de conformité
aux normes aéronautiques, avant
des essais au sol plus poussés.
Les essais en vol sont prévus pour
2028 à bord d?un A380 modifié,
capable d?embarquer des réservoirs
d?hydrogène liquide qui alimentent
la pile à combustible.
La DGAC a joué un rôle déterminant
dans l?aboutissement de
ces innovations en finançant
plusieurs projets de recherche axés
sur le développement des modules
technologiques qui composent
l?Iron Pod. Ce soutien s?inscrit dans
le cadre des objectifs du CORAC
visant à accélérer la transition
environnementale de l?aviation.
Cette démonstration technologique
témoigne des avancées significatives
d?Airbus dans le domaine de
la propulsion à hydrogène, offrant
une solution prometteuse
pour réduire l?empreinte carbone
de l?aviation, vers une aviation
zéro émission.
Le système de propulsion
hydrogène pour l?aviation
commerciale franchit
une étape importante
L
A
Concept d?avion à hydrogène Airbus, avec
une configuration à six nacelles. © Airbus
Mesure des émissions grâce à un Falcon DLR. © DLR aviation
50 51
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
BANKSIA : concevoir un enregistreur
de vol compact pour aéronefs
légers en vue d?améliorer la sécurité
aérienne
Le projet BANKSIA, porté par
les entreprises Serma Ingénierie et
Freyssinet Aero Equipment, bénéficie
depuis 2020 du soutien du volet R&D
aéronautique du plan France Relance,
mis en oeuvre par la DGAC. Ce projet
vise à concevoir un enregistreur de
vol pour aéronefs légers (lightweight
flight recorder en anglais ? LFR).
En effet, depuis 2010, les accidents
et incidents graves survenant
sur le territoire d?un État membre
de l?Agence de l?Union européenne
pour la sécurité aérienne (AESA)
doivent faire l?objet d?une enquête
de sécurité. Cependant, jusqu?à
la publication du règlement de
la Commission (UE) 2019/1387,
les avions légers et les hélicoptères
légers n?étaient pas tenus d?emporter
des enregistreurs de vol, pourtant
essentiels à la reconstitution
de la séquence ayant conduit
à un événement. Les avionneurs
actuels et en émergence pour
les nouvelles mobilités aériennes
à faible impact environnemental
n?ont ainsi à ce jour aucune solution
satisfaisante sur étagère.
Face à cet enjeu de sécurité, le projet
BANKSIA mobilise deux PME/ETI
innovantes, en interface avec Airbus
Helicopters : elles développent
une solution tout intégrée permettant
d?enregistrer les paramètres de vol,
de la vidéo 4K et de l?audio dans
une mémoire durcie. L?électronique
et les accès en écriture/lecture
en mémoire ont été optimisés
pour limiter la dissipation de chaleur
et obtenir un équipement le plus
compact possible. De plus,
son bouclier durci représente un gain
considérable en volume et en masse,
Des innovations
pour l?aviation légère...
grâce à l?utilisation de la fabrication
additive, qui conduit à une optimisation
de la matière première. Enfin,
l?élaboration de modélisations
multiphysiques a permis au projet
de converger par simulations sur
un design passant du premier coup
les essais Crash Survival Test spécifiés
par la norme ED-155 : choc,
écrasement et feu. La seizième
édition des Assises de l?embarqué,
organisée le 11 janvier 2024 dans
les locaux du ministère de l?Économie,
des Finances et de la Relance, a mis
à l?honneur le travail effectué dans
le cadre du projet BANKSIA,
en remettant à Serma Ingénierie
le Trophée de l?embarqué critique.
Au-delà du soutien financier
de la DGAC, le projet a pu bénéficier
de l?expertise du Bureau d?enquêtes
et d?analyses pour la sécurité de
l?aviation civile (BEA) pour valider
la qualité des enregistrements audio,
et du soutien de la DSAC
pour la préparation du dossier
de certification.
TRAMPOLINE 2 : l?allègement
des aérostructures, un levier clé pour
la décarbonation de l?aviation générale
En remplaçant les matériaux
traditionnels par des composites
thermoplastiques et en adoptant
la soudure par induction, le projet
TRAMPOLINE 2 (TheRmoplAstic
coMPosite for hOrizontal tall plaNE),
soutenu par la DGAC dans
le cadre du plan France Relance et
Next GEN EU, piloté par Daher,
ouvre de nouvelles perspectives
dans le domaine de l?allègement
des aérostructures.
Un aspect clé de ce projet est
l?introduction de la soudure
thermoplastique par induction,
en remplacement du rivetage
traditionnel. Cette technique de
soudage permet d?obtenir un gain de
poids significatif de 15 % par rapport
au rivetage conventionnel.
Le soudage par induction consiste
à chauffer et fusionner l?interface
des pièces à assembler en utilisant
un champ électromagnétique.
Cette méthode permet non
seulement de réduire le poids
des empennages horizontaux de 15 %,
mais aussi d?améliorer la durabilité
des avions grâce à la recyclabilité et
à la réparabilité des matériaux utilisés.
De plus, l?automatisation des
processus de production rendue
possible par les thermoplastiques
contribue à une fabrication
plus efficace et moins énergivore.
En démontrant les avantages
des composites thermoplastiques et
de la soudure par induction
pour la fabrication des empennages
horizontaux, ce projet oeuvre
en faveur d?une nouvelle génération
d?avions plus légers, plus écologiques
et plus performants. Les résultats
de TRAMPOLINE 2 s?inscrivent
pleinement dans les objectifs
du CORAC visant à décarboner
l?aviation d?ici à 2050.
HELYBRID : l?innovation hybride
d?Airbus Helicopters et de Safran
Lancé en 2020, le projet Helybrid
est porté par Airbus Helicopters
en partenariat avec Safran Helicopter
Engines, Safran Electrical & Power et
Airbus Defence and Space.
Il bénéficie du soutien de la DGAC
dans le cadre du plan France Relance
et Next GEN EU. Ce projet ambitieux
a pour objectif de transformer
radicalement la propulsion
des hélicoptères légers en maturant et
en validant par un essai en vol
une architecture de motorisation
hybride innovante.
Un hélicoptère hybride combine
une turbine à combustion interne
traditionnelle avec un moteur
électrique. Ces technologies
permettent de viser une réduction
de 40 % de la consommation
de carburant, une réduction des
émissions sonores et une optimisation
des performances de l?appareil en
augmentant sa flexibilité d?utilisation.
... Et aussi dans le monde
des hélicoptères
La propulsion hybride offrirait ainsi
aux hélicoptères de nouvelles
capacités, dont une plus grande
autonomie pour les missions
de longue durée et une réduction
significative du bruit pour
les opérations en milieu urbain.
Toutefois, intégrer des batteries
suffisamment énergétiques et
puissantes pour alimenter les
moteurs électriques tout en limitant
le poids de l?appareil représente
un verrou majeur.
La certification des hélicoptères
hybrides monomoteurs est un autre
enjeu majeur de ce projet, car ces
appareils devront répondre à des
normes de sécurité très strictes pour
garantir leur fiabilité et leur sécurité.
Airbus Helicopters, soutenu par
la DGAC, joue un rôle clé dans
le développement de ces nouvelles
technologies, qui profiteront
à toute la filière hélicoptère.
Projet BANKSIA de boîte noire
compacte et légère pour les
hélicoptères. © Serma Ingéniérie
Flightlab d'Airbus : un hélicoptère hybride au banc d'essai volant
pour tester les innovations d?Airbus Helicopters. © Airbus
52 53
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Terra Preta : l?innovation
au service du recyclage de matériaux
aéronautiques
L?industrie de la construction
aéronautique génère d?importants
volumes de chutes de production,
en particulier des composites à base
de carbone, difficiles à recycler.
Ces pertes de matière représentent
un défi environnemental, mais
aussi une opportunité de développer
des matériaux plus durables.
Le projet Terra Preta, visant
à recycler les déchets de l?industrie
aéronautique en créant
des matériaux composites innovants,
est porté par Safran Seats
en partenariat avec Airbus Operations,
Aviacomp, le CETIM, Daher Aerospace,
Hutchinson, Hutchinson SNC,
Safran Aircraft Engines, Safran
Landing Systems et Safran.
Ce projet s?inscrit dans
une démarche globale de la filière
d?économie circulaire en valorisant
les matériaux composites et
métalliques utilisés dans la fabrication
de moteurs d?avion. Grâce à
une collaboration fructueuse établie
dans le cadre du projet entre
le CETIM et Sogeclair, le procédé
Thermosaïc a permis de transformer
plus de 70 % des chutes en nouvelles
pièces fonctionnelles. La faisabilité
industrielle de cette technologie
et sa rentabilité ont été validées
en produisant une pièce aéronautique :
une trappe d?accès technique
en matériaux composites recyclés.
Lancés en 2021, ces travaux
bénéficient du soutien de la DGAC
dans le cadre du plan France Relance
et Next GEN EU.
Recyclage des matériaux
et des avions : Terra Preta
et Tarmac s?y consacrent
Tarmac Aerosave : une entreprise
qui peut recycler des avions
Tarmac est une entreprise française
installée à Toulouse-Francazal, Tarbes
et Tarruel (Espagne), dont Airbus,
Safran et Suez sont actionnaires.
Reconnue par l?AESA pour
son expertise dans la maintenance
et le recyclage des avions, selon
des processus respectueux
de l?environnement, son activité
de recyclage suit les étapes suivantes
:
1. Dépose des pièces que
le propriétaire souhaite conserver
pour le marché de l?occasion :
pièces de haute valeur telles que
les trains, les moteurs, certains
équipements avioniques, etc.
2. Démontage, tri des équipements
et matériaux de cabine : textiles,
plastiques, câbles, etc. Cette
étape est appelée le « verdissage ».
Le terme évoque le retour
DEPUIS 2019, TARMAC A RECYCLÉ
325 AVIONS,
VALORISÉS À PLUS DE 90 % DE LEUR
MASSE, ET 225 MOTEURS
a DSNA a été
récompensée
le 13 novembre 2024 par
la labellisation
environnementale CANSO Green
ATM, programme d?accréditation
environnementale pour les
prestataires de services de la
navigation aérienne reconnu au
niveau international. Ce label
décerné au prestataire français
de services de navigation aérienne
(ANSP en anglais) vient récompenser
les efforts de la DSNA pour
sa contribution à la réduction
des émissions de CO2, à la réduction
des nuisances sonores du secteur
aérien et au renforcement
de sa performance énergétique, ainsi
que pour l?intégration
La Direction des services de
la navigation aérienne (DSNA)
labellisée CANSO Green ATM
de l?enjeu environnemental dans
son fonctionnement afin d?améliorer
son empreinte écologique globale.
Après les ANSP de la Suisse,
des Pays-Bas, de la Belgique et
de l?Irlande, l?ANSP française est
la cinquième ANSP labellisée,
la première de cette envergure et
la première concernée par l?ensemble
des 24 sujets évalués. La DSNA a
obtenu le niveau de labellisation
deux : il existe cinq niveaux
correspondant à des objectifs et
à un degré de maturité croissants.
Pour que le processus aboutisse
à la labellisation, il était nécessaire
de constituer un dossier de
réponses à l?ensemble des 24 sujets
et de le compléter par des preuves
documentaires. Près de
70 contributeurs très mobilisés
de la DSNA ont donc produit près
d?un millier de documents.
Ces pièces ont ensuite été soumises
aux auditeurs indépendants.
Components and
parts removal for USM
Dépose des composants et pièces
pour le marché de l?occasion
Online inventory
Inventaire en ligne
Greening & materials segregation
Verdissage & ségrégation des matériaux
Recovery of sorted materials
through recycling channels
Récupération des matières triées
par les filières de recyclage
Packaging
Emballage
Storage or Shipment
Stockage ou expédition
AIRCRAFT RECYCLING PROCESS
Processus du recyclage des avions
Components and
parts removal for USM
Dépose des composants et pièces
pour le marché de l?occasion
Online inventory
Inventaire en ligne
Greening & materials segregation
Verdissage & ségrégation des matériaux
Recovery of sorted materials
through recycling channels
Récupération des matières triées
par les filières de recyclage
Packaging
Emballage
Storage or Shipment
Stockage ou expédition
AIRCRAFT RECYCLING PROCESS
Processus du recyclage des avions
à la couleur verte qu?avait l?avion
durant sa construction, avant
l?aménagement de la cabine et
la mise en peinture.
3. Découpe des ailes et du fuselage
à l?aide d?un portique
de découpe, qui est arrosé à froid,
pour éviter les émanations de
poussière et le risque d?incendie.
L?eau utilisée pour cette opération
est recyclée.
4. Envoi des différents matériaux
préalablement triés vers les filières
de recyclage.
Processus de recyclage des avions chez Tarmac Aerosave
À l?issue de leur évaluation,
les auditeurs ont produit un rapport
complet validé par le jury CANSO.
Ce rapport a évalué les efforts
engagés par la DSNA.
Les auditeurs ont été
particulièrement impressionnés par
le travail de la DSNA en matière de
gestion des modifications d?espace
aérien et de procédures de
circulation aérienne. Ils ont souligné
les efforts de la DSNA pour évaluer
les impacts potentiels en termes
d?émissions et de nuisances sonores
en amont des modifications et pour
la qualité du dialogue avec les
communautés de riverains sur ces
projets. Le niveau très avancé en
matière de gestion des flux de trafic
aérien (en anglais air traffic flow
management, universellement
abrégé en ATFM) et de couverture
radar, ainsi que l?implication de la
DSNA dans la recherche et
développement, sont aussi des
points forts. Des points de progrès
ont également été identifiés par
les auditeurs.
En 2024, la DSNA a participé
à la première réunion du User Group
Green ATM. Ce groupe de travail a
vocation à stimuler la collaboration
entre les ANSP labellisées CANSO
Green ATM, en partageant leurs
retours d?expérience et les meilleures
pratiques dans les différents sujets
thématiques.
Le groupe de travail vise également
à faire vivre et évoluer le label
en mettant à jour les questionnaires
pour en renforcer la pertinence et
l?adéquation aux exigences requises
par les enjeux environnementaux
du secteur aérien.
L
Frédéric Guignier, directeur des services de la navigation aérienne
(DSNA), reçoit la labellisation CANSO. © DR
54 55
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
ar l?intermédiaire de ses
missions d?enseignement
et de recherche,
l?École nationale de
l?aviation civile (ENAC) contribue
à la transition écologique et durable
du secteur aérien.
Dans le domaine de la recherche,
en 2024, l?ENAC, en association avec
ses partenaires académiques et
industriels européens, a remporté
17 projets européens pour contribuer
à la transition écologique du
transport aérien (notamment dans
le cadre du programme SESAR).
Parmi ces projets :
? Le projet GEESE vise à introduire
les notions de vol en formation
afin de récupérer l?énergie
des sillages et de réduire l?impact
environnemental des trajectoires
aériennes.
? Le projet SMARTS tente de mettre
en oeuvre le principe de sectorisation
dynamique intelligente de l?espace
aérien afin d?offrir un compromis
optimal entre capacité de l?espace
aérien et réduction de l?impact
environnemental des trajectoires.
En 2024, comme en 2022, l?ENAC
a de nouveau été lauréate
du premier prix outdoor au challenge
International Micro Air Vehicles (IMAV),
visant à optimiser les performances
environnementales des drones
dans le domaine du déploiement de
nouveaux services de transport
aérien, tels que la livraison de colis.
L?ENAC :
toujours résolument
engagée dans la transition
écologique de l?aérien
Dans ce domaine, l?ENAC s?est aussi
associée au Centre national
de la recherche scientifique (CNRS)
dans le cadre du projet ANR-Firefly
portant sur l?utilisation de flottes
de drones pour l?analyse du
comportement des feux de forêt.
Elle continue également ses travaux
de recherche relatifs à :
? l?analyse et la simulation du roulage
écologique ;
? l?analyse de l?impact des températures
extrêmes sur les aéroports ;
? l?analyse des impacts liés à
l?utilisation de nouveaux carburants
(exemple : hydrogène) ;
? la génération et au contrôle
optimal de trajectoires réduisant
les traînées de condensation ;
? laux vols en formation ;
? l?identification des trajectoires
non conformes et non optimales
d?un point de vue environnemental ;
? la conception et l?évaluation
de modèles à base d?intelligence
artificielle pour l?aide
à la décision visant à réduire
l?impact environnemental
des trajectoires aériennes, du
roulage, des trajets gate to gate et,
plus généralement, de l?ensemble
des trafics et leur intégration
dans un système de transport
multimodal.
Enfin, le laboratoire de recherche
de l?ENAC vise la labellisation DD&RS
(Label développement durable &
responsabilité sociétale) en 2025.
L?ISAE-SUPAERO a de son côté publié
un « Référentiel aviation et climat ».
Une revue générale des connaissances
relatives à l?impact de l?aviation
sur le climat, et des innovations
scientifiques et techniques
aéronautiques qui sont en mesure
de réduire cet impact. La vocation
de cet ouvrage est de fournir
aux lecteurs les éléments scientifiques
pour comprendre les enjeux
aviation-climat.
Pour plus d?informations :
https://www.isae-supaero.fr/projets/
Synthese_
ReferentielAviationEtClimat2021_
ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
Les enjeux environnementaux et
sociétaux au coeur des formations
de l?ENAC
Depuis plusieurs années, l?ENAC
renforce également progressivement
ses enseignements relatifs à la
transition écologique et énergétique
du secteur, désormais au coeur de
toutes ses formations.
? En 2020, elle a mis sur pied
le programme TETA (Transition
écologique du transport aérien)
visant à intégrer la sensibilisation
aux questions environnementales
dans tous les cursus.
? En 2022, a été créée la « Rentrée
climat et enjeux sociétaux » : il s?agit
de modules de plusieurs jours,
comprenant cours et ateliers
interactifs sur ces enjeux, proposés
trois fois par an. La « Rentrée »
mobilise plus de 70 enseignants et
personnels de l?ENAC.
? En 2024, un plan d?action général
et volontariste a été conclu
(il sera mis en application
à la rentrée 2025), subdivisé en
quatre plans d?action très complets
(formation initiale, mastères,
formation continue et un plan
transverse) pour renforcer
les compétences et connaissances
des élèves sur les questions
environnementales et sociétales,
avec aussi pour objectif d?obtenir
la labellisation DD&RS ;
? En 2024, la chaire NovAero a été
créée : c?est un cursus ouvert
aux ingénieurs, spécifiquement
dédié aux transitions
environnementale, énergétique et
sociétale, permettant l?obtention
P
d?un « certificat NovAero ».
? 2024 a également vu la poursuite
des réflexions en vue de la création
en 2026 d?un nouveau cursus
diplômant pour les professionnels
du secteur, de type mastère
spécialisé « transition écologique de
l?aéronautique », en partenariat
avec l?ISAE-SUPAERO.
? Enfin, en 2024, l?ENAC s?est
également positionnée sur l?Appel
à manifestation d?intérêt
« Compétences et métiers
d?avenir » (AMI CMA) de l?Agence
nationale de la recherche (ANR)
portant sur « Produire le premier
avion bas carbone », au sein
d?un consortium d?établissements.
La réponse est attendue
courant 2025.
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https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
https://www.isae-supaero.fr/projets/Synthese_ReferentielAviationEtClimat2021_ISAE-SUPAERO/HTML/index.html
57
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Protéger
et valoriser
la biodiversité
6 ?
La biodiversité est au coeur de nos débats
sociétaux. Les engagements volontaristes pris
au niveau international lors de la COP 15, au niveau
européen, et au niveau national à travers
la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB)
en sont la preuve. Cette prise de conscience est
visible également sur nos plateformes
aéroportuaires, par une connaissance de plus en
plus fine des écosystèmes présents et par des
actions adaptées conciliant biodiversité et
sécurité aérienne.
?
74 %
DES ACTIONS SNB LANCÉES EN 2024,
dont 11 % sont prêtes à démarrer,
5 % sont terminées, 2 % bloquées et
8 % sans information
75
TERRAINS PROSPECTÉS PAR L?ASSOCIATION
AÉRO BIODIVERSITÉ en 2024
4 400
ESPÈCES VÉGÉTALES ET ANIMALES
et 36 000 données recensées
sur les plateformes aéroportuaires
n 2023, la France adoptait
sa 3e Stratégie Nationale
Biodiversité (SNB). L?année
2024 a été l?occasion de
faire un premier bilan des mesures et
actions engagées par cette stratégie
à l?horizon 2030. Chacun des pilotes
d?une action de la SNB a été soumis
à l?exercice de rapportage via
un outil dédié, GRIST. L?objectif du
rapportage était de rendre compte
des avancées en vue de l?atteinte
des cibles fixées pour chaque action
en 2030 auprès des instances
concernées et des parties prenantes,
de permettre une évaluation
annuelle de la SNB et d?informer
le grand public des avancées à l?issue
de la première année d?application
de la stratégie. La biodiversité
aéroportuaire a également contribué
à ce rapportage puisqu?elle s?inscrit
dans deux mesures de la SNB.
Ainsi, la DGAC s?est pliée à l?exercice
de rapportage en tant que pilote
de l?action « Maintenir et restaurer
les prairies naturelles », favorisant
le déploiement du label « Aérobio »
et le développement de l?association
Aéro Biodiversité.
SNB 3 :
la SNB 2030 fête
son premier
anniversaire
n 2021, l?association
Aéro Biodiversité,
en collaboration avec
le comité scientifique
du Muséum national d?histoire
naturelle (MNHN), a créé le label
« aérobio »16, qui récompense le
travail et l?engagement des aéroports
poursuivant sur le long terme
une démarche de protection et
de valorisation de la biodiversité.
Le label est décerné pour trois ans
par un comité indépendant du conseil
du Muséum national d?histoire
naturelle. Huit aéroports ont été
labellisés entre 2021 et 2023.
Au cours de l?année 2024, à la suite
des retours d?expérience sur ces
premières labellisations, l?association
a engagé des modifications majeures
sur le label, notamment pour affiner
les critères d?évaluation et ajouter
Vers une nouvelle
version du label
« aérobio »
deux niveaux supplémentaires.Des
sujets émergents tels que les ruches
et l?artificialisation des sols ont été
introduits par ces modifications.
Le label s?articule désormais autour
de quatre thématiques : 1. biodiversité ;
2. investissement du personnel ;
3. communication ; 4. ancrage territorial.
Et sur trois niveaux : connaître la
biodiversité ; suivre et mieux prendre
en compte la biodiversité ; intégrer et
promouvoir la biodiversité.
À partir de 2025, le label passera
de trois à cinq niveaux, et
sera attribué pour une durée
de cinq ans, au lieu de trois ans
actuellement. Un guide détaillera
de façon pratique les différentes
approches possibles pour respecter
le cahier des charges.
16. https://aerobiodiversite.org/le-label
E
E
Aéroport d'Orly. © Richard Metzger/DGAC - STAC
Les quatre thématiques constitutives du label "Aérobio"
©
A
ér
o
b
io
d
iv
er
si
té
58 59
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
our cette année 2024,
le séminaire s?est déroulé
le 21 mars sous l?intitulé
« La biodiversité dans les
aéroports de demain ». Il a rassemblé
plus de 150 acteurs du secteur
aéronautique. Cette journée a été
ponctuée de présentations, de
témoignages, de tables rondes, qui
ont permis d?aborder une diversité
de thématiques. Elle a été
introduite par le Directeur général
de l?aviation civile, Damien Cazé,
puis s?est poursuivie par
une présentation de la trajectoire
de la Stratégie nationale pour
la biodiversité (SNB). Les aéroports
de Caen-Carpiquet et de
Tarbes-Lourdes ont témoigné
de leurs problématiques liées
au passage de leurs plateformes
respectives au zéro-phyto.
Les modes de gestion s?inscrivant
au coeur du débat, les aéroports de
Nice et d?Ajaccio ont à leur tour
présenté les actions mises en oeuvre
en faveur de la biodiversité et
de leur importance au regard
des espèces menacées. À cette
occasion, le dispositif mis en place
pour la protection de l?Hélix
de Corse, présent sur l?aéroport
d?Ajaccio a été souligné.
Endémique dans l'île, cet escargot
est l?un des plus menacés d?Europe.
La journée s?est poursuivie par
d'autres débats sur des sujets
tout aussi intéressants et d?actualité :
d'abord sur la thématique du
« photovoltaïque et la biodiversité ».
Enfin, le nouvel enjeu pour
les prairies aéroportuaires porte
sur la captation du carbone, question
abordée sous l?angle scientifique.
Les prairies constituent des puits
nets de CO2 atmosphérique,
stockant de 500 à 1 200 kg C/ha/an
selon les modalités de gestion et en
moyenne autour de 1 000 kg C/ha/an.
BON À SAVOIR
Concernant les ruches, il est nécessaire de prévoir une densité de
trois ruches/km2 et une distance de plus d?un kilomètre entre deux
ruchers. Il convient aussi d?adapter la gestion de la plateforme en
privilégiant les bandes refuges et les espaces riches en plantes
mellifères.
S?agissant des hôtels à insectes, afin de garantir de bonnes conditions
d?installation, il est intéressant de recréer des micro-habitats naturels
en assouplissant la gestion des zones, par exemple en y laissant des
murets, troncs debout ou au sol, grosses branches, tas de terre...
En ce qui concerne l?écopâturage, il est essentiel de déterminer avec
soin les sites écopâturables de l?aéroport et les espèces animales
adaptées de même que de définir la charge maximale de pâturage
pour limiter la pression et la fertilisation du sol.
Concernant les espèces exotiques envahissantes, il est préférable de
privilégier dans les espaces verts (côté ville et côté piste) les plantes
locales et d?être vigilant à l?apport de terres extérieures.
Le séminaire
« BIODIVERSITÉ » :
vision prospective
P
n aéroport est composé
d?une vaste surface
d?espaces verts. Il s?agit
souvent de prairies
plus ou moins anciennes, mais
on retrouve également des milieux
particuliers et originaux. Ce sont
des zones closes, protégées de
nombreuses actions humaines pour
des raisons de sécurité. La nature
y est ainsi souvent préservée,
et, pour une grande part, à l?abri
du développement urbain.
Des pratiques simples peuvent être
mises en place, au cas par cas, pour
préserver ou enrichir la biodiversité
tout en respectant les exigences
a fonge désigne la diversité des espèces de
champignons. Souvent méconnus, les
champignons jouent un rôle essentiel au sein
des écosystèmes. Les équipes de l?association
Aéro Biodiversité se sont penchées sur l?identification des
champignons afin de présenter quelques-unes des
espèces dans leur rapport annuel de 2024. Certaines
espèces, dites saprophytes, se nourrissent de matière
organique végétale morte ou en décomposition. Elles ont
ainsi un rôle essentiel de recycleur de matière organique
dans l?écosystème qu?elles occupent. D?autres espèces,
les mycorhizes, participent aux flux souterrains d?eau et
d?éléments minéraux entre les végétaux présents en
surface, grâce aux réseaux qu?ils développent dans le sol.
Allier protection
de la biodiversité
et sécurité
La fonge : approfondir
sa connaissance
des écosystèmes
es initiatives en faveur
de la biodiversité se sont
multipliées ces dernières
années, y compris
sur les plateformes aéroportuaires.
Il est nécessaire d?apporter
une attention particulière à certaines
d?entre elles afin de préserver
les écosystèmes dans lesquelles
elles s?intègrent. Pour cela, le Service
technique de l?aviation civile (STAC)
propose une série de fiches
techniques qui présentent les enjeux
de la biodiversité et les bonnes
pratiques entourant ces initiatives.
Ainsi, quatre fiches sont déjà
disponibles sur le site du STAC18 :
pollinisateurs et ruches, hôtels
à insectes, écopâturage, espèces
exotiques envahissantes.
18. https://www.stac.aviation-civile.gouv.fr/fr/
environnement/aeroports-et-biodiversite/
fiches-techniques
Fiches techniques STAC :
s?approprier les
bonnes
techniques
U
L
L
Clavaire vermicelle, autre
champignon sur l'aérodrome
de Semur en Auxois.
© Aérobiodiversité
Morille ronde, aérodrome
de Semur en Auxois.
© Aérobiodiversité
très strictes de sécurité/sûreté.
En voici quelques exemples :
diminuer le nombre et/ou retarder
les fauches ; rehausser les hauteurs
de tonte ou encore protéger
les carnivores régulateurs de rongeurs.
Une expérimentation a ainsi
été lancée sur l?aérodrome de
Perpignan, dont les clôtures étaient
régulièrement dégradées par
le passage de petits mammifères.
Un accès calibré et surveillé par
une caméra a ainsi été créé dans
la clôture. Une analyse sera par la
suite réalisée pour confirmer l?intérêt
du dispositif tant sur les aspects
sécurité/sûreté que biodiversité.
Faucon crécerelle, aérodrome de Cognac. © Richard Metzger/DGAC - STAC
60 61
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
comme un levier d?équilibre entre
les impératifs d?exploitation et
la préservation de la biodiversité.
Il est recommandé d?identifier
les enjeux de chaque zone humide et
d?adapter la gestion en conséquence.
Pour cela, il est nécessaire d?établir
un diagnostic écologique.
Parmi les préconisations pour
la gestion courante des zones humides,
on retrouve toutefois les opérations
de curage et de faucardage. Le curage
consiste à retirer les sédiments
et la matière organique accumulés
au fond. Le faucardage consiste
quant à lui à couper et à retirer
les plantes aquatiques quand leur
développement est trop important
dans les cours d?eau, les étangs,
les lacs et les canaux. Cette technique
permet de maintenir l?équilibre
écologique et le bon fonctionnement
des écosystèmes aquatiques.
Dans les deux cas, il s?agit d?opérations
impactant la biodiversité. Pour
en limiter les impacts, ces opérations
doivent être réalisées entre
septembre et janvier et sur un tiers
ou la moitié de la surface afin de
conserver des zones refuges.
19. https://aerobiodiversite.org/resultats
année 2024 a été
marquée par
une forte pluviométrie,
avec un excédent
de précipitations d?environ 15 %
par rapport aux moyennes. C?est
dans ce contexte que l?association
Aéro Biodiversité a souhaité mettre
en perspective les zones humides
présentes sur les plateformes
aéroportuaires dans son rapport
annuel de l?année 202419.
Elles peuvent se présenter sous
diverses formes (mare, étang,
tourbière ou prairie inondée) et
assurent un rôle écologique important
dans les services écosystémiques
qu?elles supportent.
Les enjeux, la réglementation
et leur gestion sur les plateformes
aéroportuaires
Les zones humides constituent
des réservoirs de biodiversité,
elles hébergent entre 12 et 15 %
des espèces animales à l?échelle
mondiale. Malgré leur importance,
elles sont aujourd?hui menacées et
subissent aussi bien une diminution
de leur surface (aménagement
des cours d?eau, urbanisation)
qu?une dégradation de leur qualité
(propagation des espèces exotiques
envahissantes, pollutions diverses).
Plusieurs textes encadrent
les zones humides
Au niveau international, la Convention
de Ramsar, dont la France
Pour contribuer au développement
des liens entre les aérodromes et leurs
territoires, la DGAC a
lancé en 2024 une campagne
d?information auprès des exploitants
afin de les inciter à s?enregistrer
sur la plateforme. Le succès a été
au rendez-vous puisque 29 aérodromes
sont maintenant référencés sur
l?ensemble du territoire métropolitain.
aussi développée au regard
de la qualité de ces sites. Plusieurs
récoltes de graines sauvages
sur des aérodromes ont été
organisées ces dernières années,
notamment sur l?aéroport
de Poitiers-Biard, qui était jusqu?à
récemment le seul aérodrome
enregistré sur la plateforme
interactive.
Lumière
sur les
zones
humides
est signataire, engage à préserver
les zones humides d?importance
internationale, vise à enrayer
la disparition des zones humides
et à promouvoir leur
conservation et leur utilisation
rationnelle.
Au niveau européen, la protection
des zones humides s?inscrit
dans le cadre global de la politique
environnementale de
l?Union européenne. Trois textes
s?appliquent : la directive-cadre
sur l?eau, la directive Habitats,
le réseau Natura 2000.
Au niveau national, il existe des
réglementations spécifiques,
notamment celle relative aux travaux
impactant les zones humides.
Les zones humides recensées sur
les aéroports sont diverses
(naturelles, semi-naturelles ou
artificielles). Toutefois, certaines sont
plus présentes sur les plateformes
aéroportuaires, notamment
les « continentales », situées hors
littoral. Elles se caractérisent par
de l?eau stagnante ou courante, telles
que les mares. Elles peuvent être
temporaires, accompagnées d?une
période d?assèchement complet
en été, de faible profondeur (environ
40 cm) et leur végétation est capable
de s?adapter à l?alternance de phases
inondées et de phases sèches. En
comparaison, les mares permanentes
L'
Une plateforme numérique
pour développer la plantation
de graines locales
Aujourd?hui, les prairies naturelles
sont toujours en régression dans
notre pays. Pourtant, ces milieux
fournissent des services avantageux
et remplissent de nombreuses
fonctions écosystémiques.
Depuis 2015, la marque
Végétal local de l?Office français de
la biodiversité (OFB) garantit la
traçabilité de végétaux sauvages pour
la restauration des écosystèmes grâce
à une dizaine d?acteurs du territoire
capables de récolter les semences
sauvages qui seront réutilisées
pour les projets de restauration.
Or le temps de prospection de sites
de récolte freine le développement
de la filière. Pour les y aider,
une plateforme interactive visant
à recenser les sites de récolte
potentiels a été créée.
Parallèlement, la collaboration
entre la filière et les aérodromes s?est
Le développement
du recours aux graines locales
57
5. LES ZONES HUMIDES
ont une présence d?eau toute l?année
et peuvent atteindre 2 m.
Les prairies humides sont également
fréquentes dans les zones
aéroportuaires. Elles se caractérisent
par une végétation herbacée
adaptée à des sols temporairement
ou périodiquement saturés en eau.
L?enjeu sur les aéroports est l?absence
de règles ou de préconisations propres
aux domaines aéroportuaires du fait
des contraintes de sécurité. La gestion
des zones humides est ainsi laissée
à l?initiative de chaque plateforme.
Elle doit alors être considérée
Récolte de graines locales sur l'aéroport de Poitiers-Biard.
© Conservatoire des espaces naturels (CEN) de Nouvelle AquitaineZone humide de Castelnau-Magnoac. © Constance Anelli/DGAC-STAC
Sur les zones humides des aéroports, on trouve aussi des grenouilles ! © Aérobiodiversité
63
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
62
DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
La plantation de graines locales
à Toulouse-Francazal :
une expérimentation propice visant
à étudier les liens entre richesse
des sols et cycle du carbone
Le STAC a lancé une expérimentation
avec l?exploitant de l?aéroport
de Toulouse-Francazal permettant
de comparer, sur une parcelle,
l?effet de la plantation de semis
commerciaux de graminées et
d?un mélange pour prairies fleuries
de la marque Végétal local.
Des évaluations régulières sont prévues
pendant une période de trois ans.
Cette expérimentation a retenu
l?attention de la Société Egis, qui l?a
intégré dans un projet global
de recherche intitulé « Biodiversité et
carbone des sols des dépendances
vertes des infrastructures
de transport ». Ce projet a été retenu
pour un des appels à projets de
recherche lancé par le programme
ITTECOP (Infrastructures,
territoires, transport, énergies,
écosystèmes et paysages). L?étude
vise notamment à mieux connaître
les sols des infrastructures
par des prélèvements sur des dizaines
d?emprises (routes, autoroutes,
voies ferrées, aéroports), afin
de mieux comprendre leur diversité,
Le service public
écoresponsable (SPE),
nouvel enjeu
environnemental
7 ?
Dans le cadre du Plan de transformation écologique
de l?État, la DGAC a à coeur de développer d?année
en année son dispositif SPE (Services publics
écoresponsables), afin d?assurer un fonctionnement
de l?administration aussi respectueux que possible
des préoccupations environnementales et
sociétales. En 2024, les actions ont continué de
se développer autour des 15 grandes mesures fixées
par le Plan, avec la volonté d?impliquer les agents
dans la transformation Services public de la DGAC,
un moyen aussi de les sensibiliser aux enjeux
environnementaux dans leur vie quotidienne.
?
Création d?une mini-forêt au SIA (Service d'informations aéronautiques), à Bordeaux : ce
sont des poches à huîtres qui protègent les arbres des lapins, très nombreux à cet endroit.
© Michaël Colorado/DGAC-DSNA-SIA
15
LES GRANDES MESURES DU
PLAN DE TRANSFORMATION
ÉCOLOGIQUE DE L?ÉTAT,
déclinées en 50 actions
autour de 5 thématiques
et les liens entre la structure
des communautés microbiennes
et le cycle du carbone.
Elle s?accompagne également
de la mise en place et du suivi
de dispositifs expérimentaux, des
« solutions fondées sur la nature »
(SFN), sur des dépendances vertes
herbacées, dont les prairies
aéroportuaires, afin d?évaluer
leur impact sur la biodiversité et
le stockage de carbone.
Carte des plateformes utilisant des graines locales
(source : le site de la marque Végétal Local)
1. Gestion des prairies pour la biodiversité
Pour préserver la biodiversité et assurer l?entretien des prairies l?aéroport fait effectuer une fauche par des
exploitants agricoles locaux sur une partie du site. Pour rappel en 2022 le Conservatoire a mis en relation
l?aéroport et deux exploitants locaux afin de trouver une solution pérenne pour la fauche des prairies. Ces
mêmes exploitants ont démarré la fauche en 2023 et l?ont poursuivie cette année (malgré une casse de
matériel).
Comme en 2023 l?année 2024 est exceptionnelle pour la quantité de foin (à l?opposé des médiocres récoltes
de céréales). Les fortes pluies printanières ont permis une pousse d?herbe de qualité. De plus le foin présente
une bonne qualité sur le plan de l?appétence grâce à une grande diversité en espèces.
Les secteurs réservés pour la récolte de graines sont exclus de la fauche. Afin de préserver la diversité des
prairies un plan des secteurs fauchés/récoltés pour les graines est établi annuellement. Chaque année une
alternance est effectuée afin de ne pas répéter deux années consécutives une même gestion. Cette
alternance permet de ne pas appauvrir la prairie en graines et assurer ainsi son renouvellement spontané.
2. La récolte avec la moissonneuse batteuse
La récolte avec la moissonneuse batteuse a été effectuée du 2 au 5 juillet 2024 par beau temps après une
météo pluvieuse qui a demandé un décalage de la date initialement fin juin. Les pluies des journées
précédentes n?ont pas engendré de perte trop importante de la récolte (risque de graines tombées au sol) et
les graines étaient mâtures lors du brossage. La récolte est exceptionnelle avec 3.8tonnes récoltées sur
moins de 30ha. Pour rappel en 2023 sur une même surface 960kg avaient été récoltés.
Séparation des graines
locales en vue de semences
ultérieures. © Conservatoire
des espaces naturels (CEN)
de Nouvelle Aquitaine
Pour plus d?informations,
visitez les sites :
https://parcellessources.gogocarto.
fr/%20et%20www.vegetal-local.fr.
années par le CEN est de 6 espèces. Le mélange 2024 sur l?aéroport de Poitiers Biard contient 14 espèces :
cette diversité est due à une bonne qualité du foin associée à une date optimale. Les facteurs
météorologiques sont déterminants dans la production de graines d?espèces sauvages. Les légumineuses
récoltées permettront de renforcer la qualité fourragère des parcelles semées.
Les graminées représentent 60% du mélange. Les 10 espèces de graminées sont représentatives de la
prairie calcicole méso-xérophile.
Les deux fétuques présentes, la Fétuque de Léman et la Fétuque des prés sont les graminées principales
des pelouses calcicoles avec le Brome érigé (Bromopsis erecta). Elles représentent à elles seules plus de
30% des graines récoltées (estimation faite sur 2 échantillons de 300gr). Ces espèces sont adaptées à des
projets de revégétalisation en plaine calcicole du Poitou.
En 2024 les graminées mésophiles sont plus nombreuses qu?en 2023 du fait des conditions météorologiques
pluvieuses : la Fétuque roseau (Schedonorus arundinacea) le Dactyle (Dactylis glomerata) et le Fromental
(Arrhenatherum elatius) représentent 30% du mélange (moins de 20% des graines en 2023). Ces trois
espèces s?adaptent à des conditions de sol et d?humidité très variables ce qui permet des projets de
revégétalisation sur de nombreux sites.
Les autres espèces (dicotylédones) sont essentiellement des espèces prairiales. Comme en 2023 la
Pimprenelle (Poterium sanguisorba) est une espèce facilement récoltable et à fort pouvoir germinatif : c?est
généralement la première dicotylédone à apparaître dans les semis en graines locales. Les Trèfles
champêtre (Trifolium campestre) et Trèfle douteux (Trifolium dubium) sont des fabacées des prairies sèches.
Avec les Vesces (Vicia hirsuta et Vicia sativa) ces quatre légumineuses sont précieuses pour enrichir en la
valeur protéique des prairies qui seront revégétalisées
Le mélange
récolté en 2024
Le séchage sous hangar
avant la mise en sac
Séchage des graines
récoltées pour éviter la
présence d'insectes, avant
stockage et nouvelles
semences. © Conservatoire
des espaces naturels (CEN)
de Nouvelle Aquitaine
https://parcellessources.gogocarto.fr/%20et%20www.vegetal-local.fr.
https://parcellessources.gogocarto.fr/%20et%20www.vegetal-local.fr.
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
n tant qu?administration
centrale du ministère
chargé des Transports,
la DGAC est engagée
dans une démarche d?exemplarité
par le biais du dispositif SPE (Services
publics écoresponsables). Formalisé
par la circulaire du Premier ministre
n° 6425/SG du 21 novembre 2023,
ce dispositif repose sur le Plan de
transformation écologique de l?État
(PTE), et est structuré en 15 mesures
déclinées en 50 actions autour
de 2 axes transverses et 5 axes
thématiques.
En 2024, la mission SPE a engagé
d?importantes actions avec ses
chantiers. Parmi les plus notables :
Dans le cadre du chantier Bâtiments
et énergie, le comité Énergie de
la DGAC a été créé par une décision
du 23 avril 2024. Il permet aux
différentes directions, DSNA, DSAC,
SNIA, GTA, SPE, SDF, Mission
Quelques chantiers
notables
du SPE
Logistique, de travailler ensemble
sur la stratégie énergétique appliquée
dans les bâtiments de la DGAC.
Aussi, les résultats de la DGAC
au concours CUBE 2023/2024 ont été
très bons. Le siège de la DGAC Paris
Farman remporte l?or avec 24 %
d?économies d?énergie, soit
1,38 GWh, se classant 1er sur 42
dans sa catégorie (les plus de 5 000 m²).
Les deux autres candidats, le siège
du SNIA, dans le 20e arrondissement
de Paris, et le bâtiment Pelus
du SNIA, à Mérignac, ont réalisé aussi
plus de 20 % d?économies d?énergie.
Le chantier Numérique responsable,
lui, a sensibilisé les services sur
l?impact du numérique et encouragé
les pratiques de don du matériel
informatique. Il a notamment été mis
en place une animation le 14 mars
2024 lors du webinaire de lancement
du Digital Cleanup Day. Ce webinaire
présentait les bons gestes à pratiquer
E
Zoom sur le chantier
Mobilité durable
Le chantier Mobilité durable a été
très actif. Parmi les actions phares :
le partenariat avec la plateforme
de covoiturage BlaBlaCar Daily,
la diminution et le verdissement
des parcs automobiles et
de nombreuses animations autour
du vélo, star de l?année !
L?événement « Mai à vélo » 2024,
porté aussi par le chantier
Communication, a été une belle
réussite : le challenge, qui consistait
à parcourir le plus grand nombre
de kilomètres à vélo pendant le mois
de mai, a rassemblé 25 services de
la DGAC. Au total, 20 219 km ont été
parcourus, dont 6 259 km sur le trajet
domicile-travail. Cela représente
une économie de 1 362 kg CO2.
Fin septembre, l?association
MOBILOR est venue installer
un atelier de réparation vélo dans
le hall de Farman. Les agents ont pu
apprendre à réparer leur vélo
sur place.
Focus sur les chantiers
mobilité durable
et biodiversité
LES SIX LAURÉATS
ET LEURS PROJETS
? La DSAC Sud-Ouest :
aménagement d?une zone
sauvage, une zone verte
et une mare.
? Le CESNAC : gestion
respectueuse et petits
aménagements.
? La DSAC Nord : végétalisation
d?un toit.
? La DTI : désimperméabilisation
d?une surface de parking.
? Le STAC : sciences
participatives et protocole
de détermination sur le lieu
de travail.
? Le SIA : reforestation
sur 300 m2.
au quotidien pour réduire
l?empreinte environnementale
du numérique.
Concernant le chantier Report modal
et compensation, une structure
d?achat adaptée a été mise en place.
Le secrétariat général a travaillé
activement en 2024 à la mise
en place d?un accord-cadre
qui porte sur la réalisation
de prestations visant à compenser
les émissions de CO2 générées
par les déplacements aériens
des agents de la DGAC dans le cadre
de leur activité professionnelle.
Ce dispositif s?applique à l?ensemble
des directions et services de la DGAC
ainsi qu?au BEA et à la GTA, pour
la période 2022-2027. La DGAC
procédera en 2025 à la compensation
des vols de ses agents pour 2022,
2023 et 2024.
Panorama des chantiers de la politique SPE
Zoom sur le chantier Biodiversité
sur le lieu de travail
Pour la deuxième année consécutive,
l?appel à projets biodiversité
« Notre nature, nos solutions » a été
organisé par la Direction de l?eau et
de la biodiversité (DEB). Les projets
proposés par les différents services
de la DGAC ont tous été récompensés
et financés. Une cérémonie a permis
de remettre les prix le 4 octobre
2024 aux six lauréats.
Le chantier Biodiversité a par ailleurs
organisé un concours photo sur
le thème « La biodiversité s?invite
chez vous : partagez votre vision
autour de votre lieu de travail ! »
au printemps 2024. Une exposition
itinérante des 11 photos lauréates
a débuté en octobre 2024 à Farman
et se poursuit sur cinq autres sites :
Strasbourg, Toulouse, Lyon, Aix et
Athis. L?espace SPE de la photothèque
DGAC20, géré par le STAC, a ainsi été
alimenté avec la majorité des photos
du concours (environ 90).
20. http://phototheque.aviation-civile.gouv.fr/
Main.htm
Plantation de 140 arbres en 2024 à la DSNA/
DTI (Direction de la technique de l'aviation)
de Toulouse. Davantage de plantations
sont prévues en 2025. © DGAC-DSNA-DTI
Vélo battle au siège de la DGAC en 2024, un des événements de « Mai à vélo » 2024.
© DGAC - SG Com
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DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024 DGAC ? RAPPORT ENVIRONNEMENT 2024
Zoom sur le chantier Formation
Au cours de l?année 2024, la DGAC
a intégré le parcours formation
écoresponsable du ministère,
structuré autour de trois axes,
à savoir les formations des cadres
supérieurs de la DGAC à la transition
écologique, la poursuite
des formations Fresqu?Aéro et
des Instants durables, sensibilisations
initiées en 2023.
Le parcours de formation des cadres
supérieurs (A+ et A) de la DGAC
inclut deux ateliers sur les crises
écologiques et leurs leviers d?action,
trois conférences d?experts
du CNRS, une visite apprenante
d?un territoire ou d?une entreprise
en transition, et un temps dédié
à la mise en pratique.
Pour l?année 2024, plus de 80 %
des 354 agents DGAC identifiés
pour être formés ont suivi au moins
une séquence du parcours.
Dans la continuité des actions 2023,
la DGAC a déployé les Fresqu?Aéro
et Fresque du climat sur l?ensemble
des sites métropolitains,
via des formateurs internes DGAC,
identifiés comme « fresqueurs »
par les associations concernées.
67 personnes ont suivi au moins
une fresque en 2024.
À côté de ces ateliers-fresques,
beaucoup de sites régionaux
mettent en place des formations
de sensibilisation (ateliers et
conférences en général)
à destination des salariés. L?outre-
mer est particulièrement actif.
Le SEAC Polynésie française a
organisé en 2024 des conférences
Glossaire
8 ?
Focus
sur les chantiers
formation et achats
de sensibilisation au changement
climatique avec des observations
sur le terrain, ainsi qu?un atelier
sur le Plan de transformation
écologique de l?État en vue
d?élaborer un plan local du SPE.
La DAC Nouvelle-Calédonie organise
aussi des sensibilisations thématiques
sur les différents domaines couverts
par le développement durable.
En parallèle, les Instants durables ?
webconférences mensuelles
de sensibilisation ouvertes à tous
les agents, d?une durée de quarante-
cinq minutes ? ont été poursuivis.
L?objectif des Instants durables
est d?éclairer à la fois sur la démarche
SPE de la DGAC et beaucoup plus
largement sur les problématiques
de la transition écologique,
avec certains focus sur la transition
dans le transport aérien.
Zoom sur le chantier Achats
responsables
La sous-direction des finances (SDF)
de la DGAC, pilote du chantier
Achats responsables, a assuré
l?animation de la communauté
des achats responsables par
la division Stratégie interministérielle
des achats et coordination (SIAC),
avec l?organisation de 4 réunions
en 2024. Des indicateurs et
des actions ont été définis pour 2025
conformément aux indicateurs
de la circulaire du Premier ministre
du 21 novembre 2023.
Des échanges ont été renforcés
avec le pôle ministériel du MTE sur
la mise en oeuvre de la performance
environnementale et sociale dans
l?achat public : refonte du guide
du responsable ministériel des achats
(RMA), ouverture de communautés
d?échanges entre les acheteurs.
La SDF participe aux groupes
de travail organisés par le MTE dans
le cadre de la mise en oeuvre de
la charte « Relations fournisseurs et
achats responsables » (RFAR), signée
le 19 juin 2024.
ACA : Airport carbon accreditation
ou programme de certification pour
la décarbonation des aéroports
développé par l?Airport council
international (ACI)
ACNUSA : Autorité de contrôle des
nuisances aéroportuaires
AESA : Agence européenne pour la
sécurité aérienne
AFIF : Alternative fuels infrastructure
facility ou mécanisme
d?infrastructure pour carburants
alternatifs
AFIR : Alternative fuels infrastructure
régulation ou Réglementation relative
au déploiement d?infrastructures
pour carburants alternatifs
Loi APER : Loi pour l?Accélération de
la production d?énergies
renouvelables
APU : Auxiliary power unit ou moteur
auxiliaire de puissance
ATM : Air traffic management ou
gestion du trafic aérien
CAAF : Conférence internationale
sur l?aviation et les carburants
alternatifs
CAD : Carburant d?aviation durable
ou en anglais SAF - Sustainable
aviation fuel
CAEP : Committee on aviation
environmental protection ou Comité
pour la protection de
l?environnement en aviation (OACI)
CALIPSO : Classification acoustique
des avions légers selon leur indice de
performance sonore
CEF : Corsia eligible fuels : carburants
d'aviation durables pouvant être
valorisés dans le cadre du CORSIA
COP : Conférence des parties sur les
changements climatiques
CORAC : Conseil pour la recherche
aéronautique civile
CORSIA : Carbon offsetting and
reduction scheme for international
aviation ou mécanisme mondial de
compensation des émissions de CO2
(OACI)
Loi DADDUE : loi portant diverses
Dispositions d?adaptation au droit de
l?Union européenne
DSAC : Direction de la sécurité de
l?aviation civile
DSNA : Direction des services de la
navigation aérienne
DTA : Direction du transport aérien
DGITM : Direction générale des
infrastructures, des transports et des
mobilités
EIAE : Etude d?impact selon
l?approche équilibrée
ENAC : Ecole nationale de l?aviation
civile
EU-ETS (ou SEQUE-UE) : European
Union-Emissions trading system ou
Système d?échange de quotas
d?émission de l?Union européenne
(SEQE-UE)
FEETS : Fuels eligible for EU-ETS
support ou quotas gratuits de CAD
pouvant être intégrés dans le
SEQUE-EU
GES : Gaz à effet de serre
GPU : Ground power unit ou groupe
électrogène pour l?alimentation
électrique des avions au sol
IATA : International air transport
association ou association du
transport aérien international
LCAF : CORSIA Lower carbon aviation
fuels ou CAD à faible teneur en
carbone, dans le cadre du CORSIA
NZIA : Net-Zero industry act ou
règlement de l?UE établissant
la stratégie industrielle nette zéro
OACI : Organisation de l?aviation
civile internationale
OAD : Observatoire de l?aviation
durable
ONERA : Office national d?études et
de recherches aérospatiales
ONG : Organisation non
gouvernementale
PBN to ILS : Performance based
navigation to Instrument landing
system
PFAS : substances Per- et Poly-
FluoroAlkylées
PIA : Programme d?investissement
d?avenir
PPA : Plan de protection de
l?atmosphère
PPBE : Plan de prévention du bruit
dans l?environnement
PUF : Particules ultrafines
RTE-T : Réseau transeuropéen de
transport
SAF : Sustainable aviation fuel ou
carburants d?aviation durables (CAD)
SESAR : Single european sky ATM
research
SFEC : Stratégie française sur
l?énergie et le climat
SPE : Service public écoresponsable
SNB : Stratégie nationale biodiversité
SNBC : Stratégie nationale bas
carbone
STAC : Service technique de
l?aviation civile
TICFE : Taxe intérieure sur la
consommation finale d?électricité
TIRUERT : Taxe incitative relative à
l?utilisation d?énergie renouvelable
dans les transports
TNSA : Taxe sur les nuisances sonores
aériennes
TRAAC : Trajectoire de référence de
réchauffement pour l?adaptation au
changement climatique
UE : Union européenne
Rapport Environnement
de la Direction générale
de l?aviation civile 2024
Juin 2025?
www.ecologie.gouv.fr
http://www.ecologie.gouv.fr
INVALIDE)