Plan d'action pour la préservation des sols forestiers
Auteur moral
France. Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche (2024/12...)
Auteur secondaire
Résumé
Le plan d'action pour la préservation des sols forestiers vise à protéger cette ressource fragile et essentielle face aux pressions humaines et au changement climatique. Il s'appuie sur cinq axes : connaissance, pratiques à faible impact, formation, soutien économique et encadrement réglementaire. L'objectif est de maintenir les fonctions écologiques des sols, leur fertilité, leur biodiversité et leur rôle de puits de carbone.
Descripteur Urbamet
forêt
Descripteur écoplanete
Thème
Nature
Texte intégral
PLAN D?ACTION
pour la préservation des
SOLS FORESTIERS
Juillet 2025
SOMMAIRE
PHOTO DE COUVERTURE, A. Bouissou/Terra
PARTIE II
Passer à l?action pour préserver
les sols forestiers
? AXE 1
Connaître et surveiller
les sols forestiers
? AXE 2
Mobiliser le bois avec des pratiques
et équipements à faible impact
? AXE 3
Former et sensibiliser sur la gestion
durable des sols forestiers
? AXE 4
Accompagner économiquement
les pratiques sylvicoles et
les investissements matériels
les plus vertueux
? AXE 5
Encadrer les facteurs de pressions
dans les textes d?orientation
forestière, les réglementations et
les outils contractuels
? ANNEXES
Introduction
PARTIE I
Pourquoi faut-il se mobiliser pour
la préservation des sols forestiers ?
? LES SOLS FORESTIERS :
UNE RESSOURCE NATURELLE
FRAGILE et non renouvelable,
support de services écosysté-
miques fondamentaux
? LES SOLS FORESTIERS :
UN CAPITAL FRAGILE, entre
évolution des pratiques
et changement climatique
? LES OUTILS ACTUELS
pour la connaissance et la
préservation des sols forestiers
? DES POLITIQUES PUBLIQUES
dans lesquelles s?inscrit la
nécessité d?un plan national
ambitieux pour mieux préserver
les sols forestiers
? UNE CONSTRUCTION ET
UNE GOUVERNANCE DU PLAN
impliquant l?ensemble des
acteurs concernés pour que ses
actions soient largement mises
en oeuvre
? L?AMBITION ET LES OBJECTIFS
DU PLAN D?ACTION pour la
préservation des sols forestiers
03
05
06
09
13
18
22
24
27
28
34
41
45
51
57
_
3
« INTRODUCTION
Ressource fragile et non renouvelable, nos sols forestiers remplissent d?importantes fonctions
pour notre société. En bonne santé, nos sols rendent une multitude de services écosystémiques:
production de bois, stockage de carbone, réservoir de biodiversité. Ils permettent la régulation
du climat local et global, du cycle de l?eau, de la qualité de l?air, de l?érosion, des glissements de
terrain, des maladies, des ravageurs.
A l?échelle mondiale, les sols constituent le plus grand réservoir de carbone terrestre. De véritables
puits de carbone naturels. En France métropolitaine, les sols forestiers contiennent un stock
moyen de 81 tonnes de carbone par hectare dans leurs trente premiers centimètres et 9 tonnes
de carbone par hectare dans la litière. C?est massif.
Toutefois, pour bien remplir leurs fonctions vitales, nos sols doivent être en bonne santé. Cela
est mis à mal par les conséquences du dérèglement climatique. Il est donc plus urgent que jamais
d?entretenir nos sols forestiers pour préserver leurs fonctionnalités. C?est pour cela que la
préservation de nos sols est une priorité de l?action du ministère de la Transition écologique, de la
Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, qu?il s?agisse de la restauration de la nature ou de
la lutte contre l?artificialisation.
Pour mener cette action, nous devons mobiliser tous les leviers de connaissance, de recherche,
de formation, de sensibilisation et d?accompagnement technique, économique, financier et
administratif pour réduire les pressions sur les sols.
C?est tout l?objet de ce Plan d?action pour la préservation des sols forestiers. Ses objectifs sont clairs.
Premier objectif: agir, pour maintenir les fonctionnalités des sols forestiers. Pour cela, des actions
sont engagées à horizon 2030 et des objectifs adossés à des indicateurs mesurables sont fixés.
Concrètement, ces actions permettront de conserver l?intégrité physique des sols forestiers,
maintenir leur fertilité chimique, rétablir le puits de carbone lié au sol forestier, protéger la
biodiversité et préserver le rôle de régulation des sols forestiers dans le cycle de l?eau.
Deuxième objectif: connaître, surveiller, former, accompagner en mettant en oeuvre les
16 fiches-actions du plan. Concrètement, avec ces fiches-actions, nous devrons améliorer notre
connaissance des sols forestiers; mobiliser le bois avec des pratiques et équipements à faible
impact sur les sols; former des référents sols forestiers et sensibiliser les professionnels sur
la gestion durable des sols forestiers; et encadrer les facteurs de pressions dans les textes
d?orientation forestière, les réglementations et les outils contractuels.
Ce plan d?action est issu des Assises de la forêt et du bois et il est l?aboutissement d?un travail
de deux ans conduit grâce à la mobilisation forte de toutes les parties prenantes, dont je tiens à
saluer l?engagement. En s?inscrivant pleinement dans la feuille de route «Forêt» de la planification
écologique, du Programme National de la Forêt et du Bois, de la Stratégie Nationale Biodiversité,
de la Stratégie Nationale Bas Carbone et du Plan national d?adaptation au changement climatique,
c?est un plan ambitieux, opérationnel, qui répond à une prise en compte accrue aux niveaux
international et européen des enjeux liés aux sols.
Cette stratégie fixe un cap, au travers d?objectifs chiffrés et d?actions concrètes. Nous devons
désormais nous mobiliser collectivement pour la décliner sur le terrain et préserver nos sols
forestiers.
_
4
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
5
Pourquoi faut-il
se mobiliser pour
la préservation des
SOLS FORESTIERS ?
IPARTIE
_
5
_
6
Le sol correspond à la couche supérieure de la
croûte terrestre, située entre la roche mère et la
surface de la Terre. Il est composé de particules
minérales, de matière organique, d?eau, d?air
et d?organismes vivants1. Sa formation (appelée
pédogénèse) est un processus lent, issu de
l?altération de la roche mère sous l?effet
combiné du climat, des organismes vivants, du
relief et des activités humaines. Ce phénomène
fait du sol une ressource non renouvelable
à l?échelle de la vie humaine, alors que sa
dégradation peut être rapide par combinaison
de facteurs. Par exemple, l?érosion des sols est
estimée 10 à 20 fois (sans travail du sol) à plus de
100 fois (avec travail du sol) supérieure au taux
de formation des sols
(IPCC, 2019).
La variété des contextes pédoclimatiques est
à l?origine de la grande diversité des sols qui
existent sur notre planète (Gobat et al., 2011).
Cette diversité confère aux sols des
potentialités agronomiques et des sensibilités
différentes, qui ont entraîné une diversité
d?usages (Baize, 2021). Historiquement, les sols
forestiers sont généralement ceux qui
n?étaient pas utilisés pour l?agriculture, car
plus pauvres, plus acides, plus hydromorphes,
plus caillouteux ou moins accessibles (Badeau
et al., 1999), ce qui en fait souvent des sols
sensibles aux pressions (Ranger, 2018).
Lorsqu?ils sont en bonne santé, les sols
forestiers rendent une multitude de services
dits écosystémiques (Figure 1). Les biens et
services écosystémiques sont définis comme
des avantages socio-économiques retirés par
l?homme de son utilisation durable des
fonctions écologiques des écosystèmes (EFESE,
2017). Ces services reposent sur les fonctions
écologiques des sols.
SUPPORT PHYSIQUE ET FOURNITURE
DE NUTRIMENTS POUR LES VÉGÉTAUX
ET SERVICES DE PRODUCTION
Les sols constituent le support de croissance de
la végétation. En lien avec le cycle de l?eau, ils
assurent la fourniture en eau et le transfert de
nutriments pour les besoins de croissance et de
développement des végétaux. Ainsi, leur état
de santé influe fortement sur la quantité et la
qualité de la production de bois et de produits
non ligneux.
RÉTENTION, CIRCULATION ET INFILTRATION
DE L?EAU ET SERVICES DE RÉGULATION
Les sols assurent des services essentiels du
cycle de l?eau. Au travers de leur rôle de
filtration, d?épuration et de rétention, ils
contribuent à améliorer la qualité de l?eau ainsi
qu?à limiter l?ampleur des risques naturels
1
1. Définition issue de la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil relative à la surveillance et à la résilience des
sols (17 juin 2024)
SOUS
-SOL
SOL
LES SOLS FORESTIERS :
une ressource naturelle fragile et
non renouvelable, support de services
écosystémiques fondamentaux
1. La végétation, qui puise de l?eau
et des éléments minéraux des sols.
2. L?humus, issu de la décomposi-
tion de matières organiques
accumulées à la surface, rend au
sol des nutriments pour les végétaux.
3. La couche superficielle est un
mélange riche en matière
organique et minéraux.
4. La couche profonde est souvent
pauvre en matière organique, avec
peu de traces de vie.
5. La roche mère est une couche
100% minérale, sans air et sans vie.
FIGURE 0.
Exemple d?un profil de sol (ADEME, 2025)
_
7
(inondation, érosion, mouvement de terrain,
sécheresse), ce qui fait d?eux un allié
indispensable de l?atténuation des effets du
changement climatique tant à l?échelle locale
que globale.
STOCKAGE ET PUITS DE CARBONE ET
ATTÉNUATION DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
À l?échelle mondiale, les sols constituent le plus
grand réservoir de carbone terrestre, participant
ainsi fortement à la séquestration du carbone
atmosphérique. En France, les sols forestiers
contiennent un stock moyen de 81 tC/ha dans
leurs trente premiers centimètres et 9 tC/ha
dans la litière (Pellerin et al., 2020) (Figure 2).
Les sols forestiers contiennent en France
2,5 fois plus de carbone organique que les sols
cultivés. Les stocks de carbone à l?hectare dans
les sols forestiers sont du même ordre de
grandeur que ceux des prairies permanentes.
Les sols forestiers sont considérés dans l?étude
4p1000 de l?INRAe2 (Pellerin et al., 2020),
comme ceux dont l?augmentation des stocks
est la plus importante en France aujourd?hui. Ils
jouent de fait un rôle important dans
l?atténuation des effets du changement
climatique. Ce puits de carbone s?explique
notamment par l?augmentation de la surface
forestière et la maturation des peuplements
forestiers, ce dernier facteur étant toutefois
fragilisé par les dépérissements liés au
changement climatique.
Le carbone du sol revêt une importance
particulière, car il est moins vulnérable aux
effets des changements globaux (changement
climatique, risques sanitaires en lien avec la
mondialisation des échanges, etc..) que celui
stocké dans la biomasse. Au regard de la taille
du stock, il semble néanmoins nécessaire de
limiter les émissions potentielles.
FIGURE 2.
Les stocks de carbone des sols forestiers en
France métropolitaine (ADEME, 2021)
LES STOCKS DE CARBONE DU SOL
ENFRANCE MÉTROPOLITAIE
FOCUS SUR LE SOL FORESTIER
Le réseau de mesure de la quakité des sols (RMQS)
et le Réseau national de suivi à long terme des
écosystèmes forestiers (Renecofort) évaluent les
stocks de carbone des sols. Les sols forestiers
métropolitains stockent 81tC/ha. En considérant la
surface forestière de 2015, ces sols abritent
1 301 millions de tonnes de carbone à l?échelle de
la métropole. Le RMQS révèle un effet important
de la pédologie sur les stocks de carbone du sol.
Parties hachurées : autres occupations des sols
(cultures, prairies, zones humides, sols artificialisés...)
Stock à
l?hectare
en tC/ha
0-2
2-5
5-10
10-15
15-20
20-25
25-40
40-50
50-75
75-100
100-120
120-150
150-175
175-200
0 50 100km
FIGURE 1.
Les 7 fonctions écologiques et les 14 services
écosystémiques rendus par les sols. Il faut
plusieurs fonctions pour assurer un service, et
une même fonction alimente plusieurs services
(Calvaruso et al., 2020).
2. www.inrae.fr/actualites/stocker-4-1-000-carbone-sols-potentiel-france
Propriétés
du sol
fonctions du sol
Services
écosystémiques
Support physique
stable pour les
végétaux
Stockage,
recyclage et
transformation
des matières
organiques
Habitat des
organismes
du sol
Interaction avec
la composition
chimique de
l?atmosphère
Rétention et
fourniture des
nutriments
Filtre, tampon
et dégradation
des polluants
Rétention,
circulation et
infiltration
de l?eau
Régulation du climat
local et gloal
Conservation
de la biodiversité
Régulation de la
qualité de l?air
Régulation
et gestion
des déchets
Fourniture de
matériaux de
construction
Suport
d?urbanisa-
tion- voirie
Production de
médicaments
Régulation de
l?érosion et
des glissements
de terrain
Régulation des
maladies et
des ravageurs
Production
agricole non
alimentaire
Alimentation
Régulation
de la qualité
de l?eau
Régulation des
stocks et des
flux d?eau
Patrimoine et
culture -
paysages et
loisirs
https://www.inrae.fr/actualites/stocker-4-1-000-carbone-sols-potentiel-france
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8
HABITAT DES ORGANISMES DU SOL ET
CONSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ
Les sols constituent un réservoir de biodiversité
inestimable et l?un des écosystèmes les plus
complexes de la nature mais aussi les plus
méconnus. Ils abritent une très grande diversité
d?organismes qui interagissent et participent aux
cycles mondiaux qui rendent toute vie possible
(FAO, 2015). On estime que les sols renferment
un quart des espèces décrites (Jeffery et al.,
2010) et des publications récentes suggèrent
que la richesse des sols serait largement
sous-évaluée puisqu?ils pourraient représenter
60% de la biodiversité mondiale (Anthony et al.,
2023). Ils abritent notamment une multitude de
microorganismes : un gramme de sol abriterait
près d?un milliard de bactéries ou encore cent
mille champignons (individus). Ils hébergent
également une mésofaune (ex : collemboles,
acariens), une macrofaune (ex : vers de terre,
insectes, arachnides, mille-pattes, mollusques)
ainsi qu?une mégafaune (ex : mammifères,
reptiles, amphibiens) qui concourent au bon
fonctionnement des sols par leurs fonctions
écologiques (Nivet, et al., 2018).
Ainsi, la biodiversité des sols est au coeur du
fonctionnement des écosystèmes forestiers.
Il s?agit d?un subtil équilibre entre les différents
partenaires biologiques présents dans le sol, qui
structurent celui-ci, favorisent la circulation et la
rétention de l?eau, la mobilisation, la rétention
et le transfert des nutriments, ainsi que la
régulation des pathogènes (Figure 3).
Les divers organismes du sol interagissent entre
eux au sein de l?écosystème : ils forment un
réseau complexe d?activités écologiques. Les
racines des végétaux sont étroitement associées
à la biodiversité des sols avec laquelle elles
interagissent de multiples façons, notamment
en s?associant à des champignons mycorhiziens
(Nivet et al., 2018).
La biodiversité des sols favorise ainsi la production
durable de bois et la résilience des forêts face aux
impacts du changement climatique.
PATRIMOINE ET CULTURE, PAYSAGES ET LOISIRS
Les sols contiennent et protègent une grande
partie de notre patrimoine géologique, paysager
et culturel. Ils participent à la structuration et à
l?identité des paysages, aux activités de loisirs et
de tourisme. Les sols sont notre fondement et
renferment notre histoire. En effet, en plus
de contenir des vestiges archéologiques, par
leur composition et leur structure, ils gardent
des traces de leurs usages et des conditions
géologiques et climatiques passés. ?
CO2
FIGURE 3. Rôle des différents groupes d?organismes des sols
RACINES
VÉGÉTATION
PRÉDATEURS
DÉTRIVORES
DÉCOMPOSEURS
ÉLÉMENTS
MINÉRAUX
(N, P, K, CA, MG...)
INGÉNIEURS
AIR EAU
EAU
SOL
CO2
CO2
ATMOSPHÈRE
Dépôt
Consommation
Absorption
Fragmentation de la matière
organique / humification
Augmentation
de la porisité
Processus de biotransformation
/ minéralisation
Favorise
l?enracinement
Infiltration de l?eau
et circulation de l?air
Consommation
Bioturbation
Absorption
CO2
LITIÈRE
PHYTOPHAGES
_
9
LES SOLS FORESTIERS :
un capital fragile, entre évolution des
pratiques et changement climatique2
Les sécheresses prolongées, les températures
extrêmes dues au changement climatique et
les conséquences des feux de forêts affectent
les propriétés des sols telles que l?activité
biologique, la structuration en horizons, ou
encore l?infiltration et la rétention en eau. Elles
fragilisent le fonctionnement de l?écosystème
forestier, entraînant des crises sanitaires et des
dépérissements au sein des peuplements
forestiers, et augmentant les risques
d?incendies en forêt qui accroissent, quant à
eux, le taux d?érosion. Dans ce contexte
difficile, la préservation des sols est d?autant
plus essentielle.
Or les pressions issues des activités humaines
sont la principale source de dégradation de
l?état de santé des sols forestiers.
Certaines pratiques de gestion et de récolte
telles que le labour du sol, le dessouchage et la
circulation des engins d?exploitation, ont en
effet des incidences directes sur l?intégrité des
sols forestiers. Le niveau de dégradation de ces
derniers dépend des conditions dans lesquelles
ces interventions sont réalisées (exemple : le
passage d?engins sur les cloisonnements prévus
limite la surface du sol impactée, ou encore le
travail du sol localisé limite la surface perturbée
par rapport à un travail en plein).
D?autres pratiques ont des incidences indirectes,
en fonction des modalités d?intervention et de
la sensibilité du sol, par exemple le prélèvement
de menus bois ou souches qui contribue à la
perte de matières organiques et à la baisse de
fertilité du sol.
Ces pratiques ont ainsi pour conséquence
d?accélérer et d?accroître des phénomènes
naturels de dégradation qui relèvent du très
long terme et dont le caractère est lentement
réversible.
Enfin, certaines activités humaines, par un
changement d?occupation des sols (défriche-
ment associé à une mise en culture, à un projet
d?aménagement ou d?infrastructure), entraînent la
dégradation voire la disparition de sols forestiers.
DÉGRADATION PHYSIQUE
Le passage des engins peut affecter les propriétés
du sol surtout lorsque les interventions ne sont
pas réalisées dans de bonnes conditions. Le
risque de dégradation physique des sols forestiers
a été amplifié ces dernières décennies par
l?augmentation du recours à la mécanisation
des opérations sylvicoles et de la logique de
flux tendus, couplée à une augmentation du
poids des engins et, dans certains cas, à une
augmentation de la fréquence ?ou de
l?intensité? des interventions. L?organisation du
LES PRINCIPAUX TYPES DE DÉGRADATION
2.1
2.2
Dans un contexte de changement climatique et de demande croissante de produits
à base de bois, les acteurs forestiers sont de plus en plus conscients de la nécessité
de préserver les sols forestiers. Les pressions sur les sols forestiers se sont plus
particulièrement accentuées ces dernières décennies en lien notamment avec le
développement de la mécanisation. Les conséquences sont multiples puisque la
résilience des sols forestiers, c?est-à-dire leur capacité à recouvrer leur niveau de
fonctionnement suite à une perturbation extérieure, peut être limitée dans le cas
de dégradations sévères de leurs propriétés. Les différents types de dégradation
sont présentés dans la partie suivante (Ranger et al., 2018).
LES FACTEURS DE DÉGRADATION : ACTIVITÉS
ANTHROPIQUES ET CHANGEMENT CLIMATIQUE
_
10
travail et des chantiers constitue un levier
important pour réduire la pression sur les sols au
travers de l?établissement de mesures limitant les
impacts. Ainsi la mécanisation doit être adaptée
et planifiée pour garantir la préservation des sols
tout en prenant en compte la réglementation et
les normes, notamment en matière de sécurité.
L?établissement de cloisonnements sylvicoles ou
d?exploitation et leur bon respect lors des
chantiers est un facteur important pour limiter
les surfaces circulées.
? Perturbation de l?organisation du sol
Il s?agit d?une perturbation de l?organisation
naturelle du sol en strates et horizons, qui a pour
conséquence d?en modifier le fonctionnement.
Cette perturbation est notamment induite par
les travaux de préparation mécanisée du sol lors
de la plantation.
? Tassement
Le tassement du sol généré par le passage
d?engins, correspond à la contraction de son
volume sans changement de sa masse
(compaction entraînant une perte de porosité) et/
ou à une réorganisation horizontale des particules
solides entre elles (fluage). Les travaux de
préparation mécanisée du sol lors de la plantation
peuvent également tasser le sol quand l?outil est
utilisé en conditions humides. Le tassement a des
conséquences lourdes sur plusieurs processus tels
que la circulation de l?eau et la réserve utile en eau
du sol, le stockage du carbone, la préservation de
la biodiversité, ou la production ligneuse. Il
entraîne également des impacts sur les arbres,
potentiellement irrémédiables : nécrose racinaire,
dépérissement progressif des arbres conduisant à
leur mort. Il est estimé que 80 % du tassement a
lieu entre le 1er et le 3e passage des engins
(Pischedda et al., 2021).
Le fonctionnement des écosystèmes forestiers
peut être durablement affecté, avec parfois des
pertes financières importantes. En effet, si la
dégradation des sols est rapide, leur restauration
est très lente et partielle (après plus de 15 ans)3.
Tous les sols sont sensibles au tassement, y
compris les moins vulnérables comme les sols
sableux.
? Erosion hydrique
L?érosion hydrique est causée par le ruisselle-
ment, c?est-à-dire l?écoulement à la surface du sol
des eaux de pluie ou de celles de la fonte des
neiges. Elle correspond à l?ensemble des
processus de détachement, de transport et de
dépôt du sol sous l?action de l?eau. Phénomène
connu de longue date, il avait été à l?origine des
législations de la fin du 19e siècle sur la
restauration des terrains en montagne (RTM).
Après l?artificialisation des sols, l?érosion hydrique
est l?une des plus puissantes formes de
dégradation des sols, avec des impacts
irréversibles. Il s?agit principalement d?une perte
de sol, généralement la couche la plus fertile,
indispensable à l?enracinement et à l?alimenta-
tion en eau et éléments nutritifs des végétaux.
En aval, ce phénomène entraîne des inondations
boueuses, pouvant détruire des biens et
infrastructures ainsi que des cultures, et une
dégradation de la qualité des eaux. Le climat,
la pente, le type de sol, le couvert végétal et
l?action humaine sont les principaux facteurs
influençant le ruissellement et par conséquent
l?érosion hydrique. La pente augmente fortement
le risque d?érosion : un quart des forêts en France,
situées sur des pentes supérieures à 25 %, y sont
ainsi particulièrement sensibles. Les pratiques
humaines, telles que les coupes rases4, exécutées
dans certaines conditions et sur certains types de
sols, peuvent augmenter ou diminuer l?érodibilité
d?un sol, en affectant notamment sa structure et
sa stabilité, ainsi que le degré de couvert végétal
(qu?il soit mort ou vivant). Le tassement des sols
favorise l?érosion en augmentant fortement le
ruissellement et les vitesses d?écoulement par la
diminution de l?infiltration de l?eau dans le sol.
ACIDIFICATION ET BAISSE
DE LA FERTILITÉ CHIMIQUE
L?histoire et les pratiques sylvicoles (ex : sols
pauvres réservés à la forêt, essences à la litière
acide, certaines coupes rases, exploitation des
rémanents, export d?arbres entiers) exposent les
sols forestiers sensibles au processus
d?acidification et à la baisse de la fertilité
chimique.
3. Selon les résultats des études sur les effets du tassement dans les écosystèmes forestiers menées sur deux sites aux sols sensibles
(Azerailles et Clermont-en-Argonne)
4. Selon les conclusions de l?expertise scientifique collective CRREF ? Coupes Rases et Renouvellement des peuplements Forestiers en
contexte de changement climatique (GIP Ecofor)
_
11
Par exemple, certains modes de récolte de
bois-énergie, en essor ces dernières années,
peuvent entraîner l?export de feuillage et de
branches de petit diamètre inférieur à 7 cm
(riches en nutriments tels que le potassium, le
calcium ou le magnésium) avec des
conséquences accrues sur la fertilité minérale du
sol et sur la croissance des futurs arbres dans un
système où le recyclage des nutriments est
essentiel (Landmann et al., 2018).
PERTE DE MATIÈRE ORGANIQUE ET
DIMINUTION DES STOCKS DE CARBONE
Les stocks de carbone du sol sont très variables
selon l?histoire de la parcelle (conditions
pédoclimatiques et pratiques de gestion). Dans
les forêts anciennes, dont le sol est boisé
depuis au moins deux siècles et qui ont été
exploitées avec des méthodes de gestion
induisant peu de perturbations de
l?écosystème, le stock est très élevé et peut
approcher l?équilibre. Le maintien de ce stock
est prioritaire dans la lutte contre le
changement climatique, afin de ne pas
provoquer d?émissions massives de carbone
vers l?atmosphère.
Certaines pratiques telles que la coupe rase
suivie d?un travail du sol en plein pour préparer
le sol lors du renouvellement du peuplement5
peuvent favoriser la minéralisation rapide de la
matière organique et donc de flux de CO2
associés vers l?atmosphère. Le changement
d?usage ou d?occupation des terres, certaines
pratiques intensives ou encore le changement
climatique (minéralisation de la matière
organique et/ou diminution des restitutions de
carbone), présentent aussi des risques de perte
de matières organiques pour les sols forestiers.
La stabilité structurale du sol étant dépendante
en grande partie de sa teneur en matière
organique, des sols pauvres en matières
organiques sont par exemple davantage sujets à
l?érosion hydrique.
PERTE DE BIODIVERSITÉ
Alors que la biodiversité des sols soutient la
production de l?ensemble des services rendus par
les écosystèmes, elle reste mal connue, à la fois
du fait de son ampleur et de sa complexité.
Cependant, grâce à l?intérêt croissant qui lui est
porté et aux progrès des techniques d?analyse, les
pédologues, les écologues, les biologistes des sols
ainsi que les forestiers développent des outils
pour mieux la caractériser et l?évaluer.
De plus, la stratégie nationale biodiversité 2030 a
prévu une action de réalisation d?un recensement
régulier et exhaustif de la biodiversité nationale à
compter de 2024, mobilisant à la fois les
méthodes traditionnelles et de nouvelles
techniques innovantes au travers de l?ADN
environnemental. Le premier recensement
consisterait notamment en une large campagne
de collecte et d?analyse d?ADN environnemental
et d?échantillons environnementaux en
particulier les sols.
La biodiversité des sols est elle-même très
dépendante de leur structure, de leur aération,
de l?humidité, et de l?importance de la matière
organique. Aussi, les pratiques de gestion
influencent leur équilibre et leur qualité. Par
exemple, les effets du tassement s?observent
aussi sur l?activité biologique (l?absence d?oxygène
empêche la survie de nombreux organismes).
Ainsi, la biodiversité des sols constitue à la fois un
facteur et un indicateur essentiels de la capacité
d?un écosystème à recouvrer son fonctionne-
ment à la suite d?une perturbation externe
(résilience).
5. Le travail préparatoire du sol à la plantation peut engendrer des pertes de matières organiques de l?ordre de 15% (Achat et al., 2015)
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
12
La mécanisation fait aujourd?hui partie du
quotidien de l?exploitation forestière et de la
gestion sylvicole des régénérations forestières,
naturelle ou par plantation.
Le recours à la mécanisation en forêt est le
résultat d?une évaluation de multiples critères.
Ces critères englobent des aspects sociaux et
de sécurité (ergonomie, sécurité des
travailleurs), économiques (rentabilité, volume à
exploiter), environnementaux (préservation des
sols, préservation de la régénération), ainsi que
techniques et sylvicoles (accessibilité du terrain,
type de peuplement).
Dans un contexte de changement climatique, le
renouvellement forestier y compris avec recours
à la plantation est nécessaire pour répondre à
l?enjeu d?adaptation et de reconstitution des
peuplements après crises sanitaires ou
évènements extrêmes.
La préparation mécanisée du terrain contribue
à assurer la bonne reprise des plants et à
améliorer leur croissance initiale ainsi qu?à lutter
contre les espèces les plus concurrentielles, ce
en alternative à l?utilisation des phytocides.
Cependant, la mécanisation des chantiers de
récolte et des plantations doit être adaptée et
planifiée pour limiter les impacts sur les sols.
Une étude du Conseil général de l?alimentation,
de l?agriculture et des espaces ruraux (CGAAER)
et de l?Inspection générale de l?environnement
et du développement durable (IGEDD) sur la
valorisation des bois de crises et la résilience de
la filière forêt/bois a été menée. ?
CONTAMINATION PONCTUELLE OU DIFFUSE
La contamination concerne peu les sols
forestiers, plutôt gérés sans ou avec très peu
d?intrants. Cependant, une pollution plus
ancienne peut exister à la suite d?un changement
d?usage en lien avec son usage précédent, par
exemple dans le cadre de la recolonisation
forestière d?une ancienne terre agricole.
Par ailleurs, les contaminations diffuses d?origine
atmosphérique des activités industrielles et du
trafic routier y compris d?origine lointaine
peuvent les affecter significativement du fait de
l?interception des particules par les couverts
denses (par exemple, les pluies acides dans les
années 1980).
LA MÉCANISATION FAIT PARTIE AUJOURD?HUI DE LA
GESTION SYLVICOLE ET DE L?EXPLOITATION FORESTIÈRE
2.3
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
13
Le programme d?Inventaire, Gestion et
Conservation des Sols (IGCS), coordonné par le
Groupement d?intérêt scientifique sur les sols (GIS
Sols), a pour but d?inventorier et de produire une
cartographie informatisée multi-échelles des sols
du territoire. Ce programme se décline à trois
niveaux d?échelles : les Référentiels Régionaux
Pédologiques à 1/250 000, le programme
Connaissance Pédologique de la France aux
échelles moyennes (1/100 000 et 1/50 000) et les
Secteurs de Référence aux échelles détaillées
(1/10 000). Les sols forestiers sont représentés, a
minima, au sein des Référentiels Régionaux
Pédologiques. Les données de ce programme de
cartographie sont gérées au sein de la base de
données nationale DoneSol, développée pour
capitaliser des informations ponctuelles et
surfaciques des sols. Concernant plus
particulièrement les sols forestiers, ils ont été carac-
térisés selon le référentiel pédologique français et
décrits dans des catalogues et des guides de
station forestière. Cependant cette information
n?est pas toujours spatialisée, toutes ces
observations n?ayant pas encore été capitalisées
dans DoneSol ; l?accès à ces informations
géographiques reste par ailleurs limité.
RÉSEAU DE MESURES DE LA QUALITÉ
DES SOLS (RMQS)
C?est le programme national d?évaluation et de
suivi à long terme de la qualité des sols français.
Développé dans le cadre du GIS Sol depuis 2000,
ce réseau repose sur le suivi de 2 240 sites
représentatifs des sols français et de leurs
occupations, répartis sur l?ensemble du territoire
français (métropole et outre-mer) selon une grille
systématique de 16 km de côté. Des propriétés
physiques et chimiques sont mesurées sur
chaque site. Des analyses biologiques ont été
également réalisées dans le cadre de
programmes tests complémentaires.
Une première campagne de prélèvements s?est
déroulée de 2000 à 2015 ; la seconde a démarré
en 2016 en France hexagonale et en 2025 pour
les Outre-Mer. Il est prévu que la seconde
campagne de mesures se termine en 2030
(2027 pour l?hexagone).
Le RMQS compte actuellement 620 sites
forestiers en métropole et en outre-mer. Dans
l?hexagone, la première campagne de relevés
(2000-2009) a permis de cartographier la teneur
en éléments-traces métalliques, d?évaluer les
stocks de carbone des sols et de cartographier la
biomasse et la diversité microbienne. La
deuxième (2016-2027) intègre le suivi de
nouveaux paramètres afin de mieux évaluer la
sensibilité des sols en contexte de changement
climatique (réserve utile, matières organiques
particulaires, stocks de carbone profonds). La
France est ainsi pionnière dans ce domaine, en
particulier dans l?analyse de l?abondance et de la
diversité des communautés microbiennes en
intégrant les modes d?usage et les évolutions
fines du climat (Dequiedt et al., 2020).
LE RÉSEAU RENECOFOR
C?est un réseau national de suivi à long terme des
écosystèmes forestiers. Sa création en 1992 par
l?Office national des forêts (ONF) fait suite aux
LA CONNAISSANCE DES SOLS FORESTIERS
LES RÉSEAUX DE SUIVI DE LA QUALITÉ DES SOLS
3.1
3.2
LES OUTILS ACTUELS pour la
connaissance et la préservation
des sols forestiers 3
Le territoire français présente plusieurs réseaux de surveillance concourant
au suivi de la qualité de sols forestiers, principalement dans l?hexagone. Des
travaux scientifiques et techniques ont déjà permis de mieux comprendre le
fonctionnement des sols forestiers et l?impact de certaines pratiques. Les
recommandations font l?objet d?une diffusion au travers de guides pratiques.
_
14
engagements de la France pour contribuer au suivi
international des impacts des pollutions
atmosphériques sur les forêts. Sa mission est de
détecter les changements dans le fonctionnement
des écosystèmes forestiers et de mieux comprendre
les raisons de ces changements. Il est constitué de
102 sites permanents où la forêt est observée dans
ses différentes composantes : les arbres, le sol,
l?atmosphère et la diversité des espèces. Trois
phénomènes sont plus spécifiquement suivis : la
réaction des écosystèmes forestiers aux évolutions
du climat, l?équilibre des éléments nutritifs sous
l?effet notamment des pollutions atmosphériques
et l?évolution de la diversité des espèces végétales.
L?INVENTAIRE FORESTIER NATIONAL(IFN)
Le service de l?inventaire forestier et environne-
mental de l?IGN collecte des données sur les sols
dans le cadre de ses missions d?inventaire
permanent des ressources et des milieux forestiers.
L?inventaire forestier décrit l?ensemble des
écosystèmes forestiers et la ressource en bois des
forêts publiques et privées sur le territoire
métropolitain. Avec près de 200 000 placettes de
terrain inventoriées depuis les années 1990 sur
l?ensemble du territoire national, de nombreuses
informations contribuent directement à la
caractérisation et à l?évaluation de la ressource
forestière. Les descriptions qualitatives et mesures
quantitatives concernent le milieu, le sol, la
végétation arborée et la flore.
Ces trois réseaux sont complémentaires et ils
intègrent un certain nombre d?acteurs
institutionnels, notamment au travers du GIS Sol
(Ministères, INRAE, OFB, IRD, BRGM, IGN, ADEME).
Ils nécessitent d?être confortés et coordonnés au
sein d?un système de surveillance national des sols
forestiers, en cohérence notamment avec le
programme de surveillance de la biodiversité
terrestre pilotée par l?UAR Patrinat MNHN/OFB6,
le projet PASSIFOR27 de développement d?une
stratégie de suivi de la biodiversité en forêt, ainsi que
le programme de recherche ANR PEPR FairCarboN8.
Le projet ALAMOD9 contribuera à l?harmonisation,
à la capitalisation et à la structuration des données
produites par ces différents réseaux.
Enfin, une étude sollicitée par le GIS Sol et
coordonnée par l?INRAe a été présentée le 20
novembre 2024 mettant à disposition des
décideurs et acteurs les ressources scientifiques
disponibles pour caractériser la santé/qualité des
sols, identifier et tester les principaux indicateurs
mobilisables ainsi que les méthodes associées.
Ces indicateurs et méthodes sont aujourd?hui
mobilisés dans ces différents réseaux10.
Cette rubrique présente une synthèse de
différents outils de diagnostic existants qui visent
à guider le gestionnaire forestier vers le choix de
pratiques favorables à la préservation des sols.
Les principales préconisations déjà identifiées
dans les projets de recherche et de
développement et retranscrits par les guides
pour la préservation des sols forestiers sont :
Limiter la surface du sol circulée par des engins
en respectant un réseau strict et pérenne de
cloisonnements et pistes ou favorisant le
débardage par câble ou traction animale afin de
prévenir la dégradation physique des sols ;
Éviter les périodes humides pour réaliser les
interventions et les préparations de sols avant
plantation, afin de maintenir à long terme la
praticabilité des cloisonnements ;
Éviter de laisser les sols à nu en maintenant un
couvert végétal notamment en zone de pente et
en garantissant la pérennité du couvert forestier
LES DIFFÉRENTS OUTILS TECHNIQUES EXISTANTS
ET BONNES PRATIQUES ASSOCIÉES
3.3
6. https://www.patrinat.fr/fr/surveillance-de-la-biodiversite-terrestre-6806
7. http://www.gip-ecofor.org/passifor-2/
8. https://www.pepr-faircarbon.fr
9. https://www.pepr-faircarbon.fr/projets/projets-cibles/alamod
10. https://www.inrae.fr/actualites/preserver-qualite-sols-referentiel-dindicateurs-resultats-dune-etude-collective
https://www.patrinat.fr/fr/surveillance-de-la-biodiversite-terrestre-6806
http://www.gip-ecofor.org/passifor-2/
https://www.pepr-faircarbon.fr
https://www.pepr-faircarbon.fr/projets/projets-cibles/alamod
https://www.inrae.fr/actualites/preserver-qualite-sols-referentiel-dindicateurs-resultats-dune-etude-collective
_
15
et sa reconstitution rapide après perturbations
naturelles ou coupes de bois ;
Raisonner la préparation des sols avant
plantation, en évitant des travaux de labour en
plein et en privilégiant une préparation du sol
plus localisée pour les plantations ;
Éviter la récolte de feuillage et raisonner la
récolte de menus-bois (très riches en nutriments)
et souches selon la sensibilité du sol à l?export
d?éléments minéraux pour prévenir la baisse de
fertilité chimique et le déstockage de carbone ;
Maintenir du bois mort au sol sous différentes
formes, allant des rémanents des coupes de bois
aux gros bois morts, ce qui présente un intérêt
pour la biodiversité (ex : habitat et abri,
alimentation, maintien d?un microclimat pour la
pédofaune), comme pour la séquestration de
carbone et le cycle de l?eau (rôle d?éponge) et
favorise également la stabilité à moyen et long
terme (ex : maintien de la structure du sol), le bon
fonctionnement et donc le potentiel de
production des écosystèmes ;
Prendre en compte les enjeux spécifiques liés
aux zones humides en forêt et aux ripisylves et
adapter la gestion sylvicole pour assurer la
préservation des sols correspondants, qui
constituent d?importants réservoirs de carbone
et de biodiversité.
Plusieurs outils à destination des professionnels
forestiers intègrent ce type de préconisations,
ainsi que des modalités de diagnostic pour
chaque territoire.
A titre d?exemples, on peut citer :
POUR PRÉVENIR LE RISQUE DE TASSEMENT :
les guides pratiques PROSOL et PRATIC?SOLS.
Le guide PROSOL (Pischedda et al., 2009) pour une
exploitation forestière respectueuse des sols et de
la forêt réalisée par l?ONF et FCBA est le premier
guide sur la réalisation d?un diagnostic de
sensibilité du sol au tassement et l?organisation
de la circulation des machines en forêt. Ce
diagnostic permet d?identifier si la praticabilité
des cloisonnements risque d?être dégradée à long
terme par un chantier (Figure 4).
Le guide PRATIC?SOLS (Pischedda et al., 2021),
réalisé par l?ONF et la Fédération Nationale
Entrepreneurs Des Territoires (FNEDT), est axé sur
la praticabilité des parcelles forestières. Il met à
jour les conseils de gestion du guide PROSOL en
visant à concilier la mobilisation du bois
croissante et la préservation des sols.
POUR PRÉVENIR LE RISQUE D?ÉROSION :
plusieurs guides de sylviculture en montagne.
En zones de montagne, les phénomènes massifs
d?érosion dus aux eaux de pluie sont
actuellement circonscrits grâce à la politique
ambitieuse de reboisement menée par les
services RTM depuis 1860. Toutefois, la majorité
des forêts sur terrains en pente (de versants
comme de montagne) publiques comme
privées, peuvent être le lieu d?une érosion
significative. Ainsi, les itinéraires de sylviculture
intègrent des règles générales permettant de
limiter les risques d?érosion (Gauquelin et al.,
2006 ; Ladier et al., 2012).La pratique la plus
connue est de reboiser les terrains nus.
POUR FAVORISER LE MAINTIEN DE LA
FERTILITÉ CHIMIQUE.
Le guide GERBOISE Gestion raisonnée de la
récolte de Bois Energie coordonné par le
FIGURE 4.
Sensibilité des cloisonnements forestiers.
Source: Guide PROSOL (Pischedda et al., 2009)
7 % Praticable toute l?année avec peu de précautions
14 % Praticable quasiment toute l?année avec peu de précautions
21 % Praticable une partie de l?année
48 % Impraticable une grande partie de l?année
10 % Impraticable quasiment toute l?année
_
16
GIP-Ecofor dont les recommandations sont
reprises dans le guide Récolte durable de bois
pour la production de plaquettes forestières
publiés par l?agence de la transition écologique
(ADEME).
Dans les écosystèmes forestiers, le recyclage des
éléments est fondamental pour le maintien de la
fertilité chimique, notamment dans des
environnements pauvres en nutriments. Ces deux
guides présentent des recommandations rela-
tives à l?absence de récolte de feuillage ainsi
qu?au raisonnement de la récolte de menus bois
et souches selon la sensibilité du sol à
l?exportation minérale (tableaux ci-dessous) tout
en tenant compte du statut de protection de la
biodiversité.
Le projet INSENSE (Augusto et al., 2018) a permis
d?établir des indicateurs de sensibilité à l?export
des menus bois. Les analyses réalisées dans le
cadre de ce projet montrent qu?un tiers des sols
forestiers français est fortement sensible pour le
calcium et le magnésium. 45% des sols forestiers
sont fortement sensibles pour le potassium et
35% pour le phosphore. Ces chiffres illustrent la
forte sensibilité des sols forestiers français à
l?export d?éléments minéraux (Figure 5).
FIGURE 5.
Sensibilité à l?export d?éléments minéraux
des sols forestiers
TABLEAU 1.
Proportion de menus bois à laisser sur coupe en fonction du statut de biodiversité et de la sensibilité
du sol à l?exportation minérale ? extrait du guide Gerboise (ADEME, 2020)
* les sols de sensibilité partielle sont classés à sensibilité forte ou modérée selon le classement expliqué en page 31
** une éventuelle compensation par fertilisation est envisageable selon les conditions opérationnelles bien définies
Statut de protection
de la biodiversité
Sensibilité des sols à l?exprtation minérale*
Faîble Modérée Forte
Pas de statut particulier
Laisser au moins 1/10e
de menus bois
Laisser au moins 3/10e
de menus bois
Récolte de menus bois
déconseillée**
Statuts intermédiaires
Laisser au moins 2/10e
de menus bois
Laisser au moins 3/10e
de menus bois
Récolte de menus bois
déconseillée
Statuts forts
Récolte de menus bois fortement déconseillée
(lorsqu?elle n?est pas déjà interdite)
Faible Modérée Partielle (1) Forte
30 % du territoire 23 % du territoire 24 % du territoire 23 % du territoire
Le % du territoire est calculé en utilisant la base de données de sol BIOSOL du
réseau systématique de suivi des dommages forestiers à maille carrée 16 x 16 km.
(1) Une sensibilité partielle indique que le sol en question une sensibilité forte
pour une partie des nutriments seulement (Agusto et Pousse, 2018 ; INSENSE)
Localisation géographique
des zones plus ou moins
sensibles
Sensibilité faible
Sensibilité moyenne
Sensibilité partielle
Sensibilité forte
_
17
L?application mobile FOR-EVAL,
développée par les scientifiques
d?INRAE et de l?ONF, permet d?évaluer
la sensibilité des sols forestiers français
à l?aide d?indicateurs écologiques. Elle
a pour objectif de promouvoir une
gestion durable des sols forestiers à
l?aide de diagnostics simples et
réalisables sur le terrain. L?application
intègre des diagnostics sur : la
sensibilité des sols à un export de
nutriments (projet INSENSÉ), la
sensibilité des sols à l?érosion hydrique
(guide GERBOISE), la sensibilité au
tassement (guide PROSOL), le réservoir
en eau utilisable par la végétation
(estimé d?après les travaux de Piedallu
et al., 2018).
L?application est disponible
gratuitement.
POUR ÉVALUER DE FAÇON SIMPLE LA SENSIBILITÉ D?UN SOL FORESTIER
À L?ÉGARD DE PLUSIEURS PARAMÈTRES, L?APPLICATION FOR_EVAL :
POUR LIMITER LE RISQUE DE DÉSTOCKAGE
DE CARBONE DANS LES SOLS, le guide Forêt et
usages du bois dans l?atténuation du changement
climatique publié par l?ADEME.
Ce guide expose des leviers d?action tels que
privilégier une préparation du sol plus localisée
pour les plantations en alternative au travail en
plein par exemple, ou raisonner les récoltes de
rémanents des coupes.
POUR LA PRÉSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ
DES SOLS : la note de synthèse de connaissances
réalisée par le GIP-Ecofor et le laboratoire Ecodiv
intitulée Gestion durable et biodiversité des sols
forestiers.
Cette note a été publiée en 2018 dans le cadre du
programme incitatif de recherche Biodiversité,
gestion forestière et politiques publiques (BGF).
Plus globalement, il existe plusieurs guides relatifs à
la prise en compte de la biodiversité dans la
gestion forestière, notamment au niveau des sols,
accessibles sur le site de l?observatoire des forêts
françaises11, tels que le guide Mieux intégrer la
biodiversité dans la gestion forestière (Gosselin et
Paillet., 2018).
Les études qui abordent plus spécifiquement le
lien entre biodiversité des sols forestiers et
pratiques sont encore peu nombreuses au regard
des multiples manières dont la sylviculture peut
impacter la diversité des sols : choix d?essence,
densité, longueur des cycles, manière d?exploiter
les peuplements dont la nature et l?intensité
varient largement selon les contextes sylvicoles,
pédologiques et climatiques.
Malgré les outils de suivi et de diffusion des
bonnes pratiques déjà mis en place, le niveau de
connaissances de différents paramètres/
processus au sein des sols est hétérogène. Les
diagnostics sont encore trop peu utilisés et la
mise en oeuvre sur le terrain des recommanda-
tions encore difficile par manque de
connaissances (ex : complexité d?évaluation de
la biodiversité du sol) ou pour des raisons
technico-économiques (ex : matériel inadapté,
courtes périodes d?intervention pour les ETF et
approvisionnement en flux tendus, manque de
moyens humains ou d?entreprises tels que
spécialisées dans le débardage par câble), et ce
alors que les pressions telles que le tassement
des sols fragilisent les écosystèmes forestiers et
exacerbent les effets du changement
climatique. Un nouveau cap doit donc être
franchi pour lever ces freins. ?
11. https://foret.ign.fr/actualites/travaux-sylvicoles-et-biodiversite-:-des-guides-de-bonnes-pratiques
For-Eval
Forêts & Evaluations
Démarrer une évaluation
Cette appication permet d?évaluer la sensibilité
des sols forestiers français à l?aide d?indicateurs
écologiques. For-Eval a pour objectif de
promouvoir une gestion durable des forêts
à l?aide des diagnostics simples et réalisables
sur le terrain.
Sensibilité des sols à un
export de nutriments
Sensibilité des sols à
l?érosion hydrique
Sensibilité des sols
au tassement
Réservoir en eau
utilisable
Définir le relevé
Aide à la description
Documentation
Cochez les diagnostics à effectuer
Choix des diagnosticsFor-Eval
_
18
DES POLITIQUES PUBLIQUES
dans lesquelles s?inscrit la nécessité
d?un plan national ambitieux pour
mieux préserver les sols forestiers
POLITIQUES PUBLIQUES, RÉGLEMENTATION
ET DISPOSITIFS D?ACCOMPAGNEMENT SUR
LES FORÊTS ET LES SOLS
? Au niveau mondial
L?Accord de Paris, entré en vigueur en 2016, a pour
ambition de limiter le réchauffement planétaire
sous la barre des 2°C d?ici la fin du siècle et
d?encourager les parties signataires (194 parties
signataires, incluant l?Union Européenne) à se
mobiliser pour y parvenir.
Plusieurs engagements ont été actés dans cet
accord, dont celui d?encourager le maintien et
l?augmentation des puits de carbone naturels, en
particulier le puits que représentent les forêts
mondiales. Or les sols représentent un
compartiment essentiel des forêts pour leur
développement et le stockage de carbone. Dans
ce cadre, l?initiative 4 pour 1000, lancée par la
France lors de la COP21 en 2015, vise à améliorer la
séquestration du carbone dans les sols agricoles et
forestiers pour lutter contre le changement
climatique et améliorer la sécurité alimentaire.
Son objectif principal est d?augmenter la teneur
en matière organique des sols de 0,4 % par an.
Le Partenariat mondial sur les sols, créé en 2012
par la FAO, est une initiative internationale visant à
promouvoir la gestion durable des sols (y compris
forestiers). Il rassemble divers acteurs pour
sensibiliser, développer des capacités en matière
de gestion, et encourager l?investissement dans la
recherche et les pratiques durables.
? Au niveau européen
La préservation des sols et le suivi de certaines de
ses propriétés sont considérés dans les politiques
visant à lutter contre le changement climatique (et
à améliorer la qualité de l?air), ainsi que dans la
stratégie de l?UE pour les forêts 2030.
Afin d?assurer le même niveau de protection que
celui qui existe pour l?eau, le milieu marin et l?air
dans l?UE, la Commission européenne a publié, en
juillet 2023, un projet de directive relative à la
surveillance et à la résilience des sols. L?ambition
ultime de la directive est de viser la bonne santé
des sols d?ici à 2050. Cette directive, proposera
une définition harmonisée de la santé des sols,
ainsi qu?un cadre de surveillance et d?évaluation
de la santé des sols.
La mission de recherche et d?innovation Horizon
Europe A Soil Deal for Europe soutient également
le développement des connaissances nécessaires
à la mise en place d?un cadre réglementaire élargi
dans le domaine de la santé des sols. Dans ce
cadre, des projets de recherche avec une
dimension relative aux sols forestiers sont en
cours, par exemple le projet Holisoils et le projet
Benchmarks impliquant des organismes de
recherche français.
Plusieurs autres règlements ou directives
comportent des dispositions en lien avec les sols
forestiers comme la directive sur les énergies
renouvelables (RED3). Cette directive, qui devra
être transposée en droit français demandera de
prouver la durabilité de la gestion forestière avec
des dispositions qui concerneront entre autres
l?utilisation de systèmes d?exploitation qui
réduisent le tassement du sol ou limitent le
dessouchage.
Enfin, le règlement Restauration de la Nature
prévoit des objectifs de non-détérioration et de
restauration des habitats dégradés, et propose,
entre autres sur les écosystèmes forestiers, des
indicateurs à la hausse de la quantité de bois mort
au sol et sur pied (tout en intégrant le risque
incendies de forêt) ou du stock de carbone
organique dans les sols. Chaque Etat membre doit
élaborer d?ici mi-2026, un projet de plan national
de restauration de la nature, déclinaison de ce
règlement.
? Au niveau national
Dans le droit français, contrairement à l?eau ou à
l?air, le sol n?est pas appréhendé dans son
entièreté, comme un ensemble complexe aux
fonctions diverses. En effet, le droit ne pose de
manière générale ni de critères de santé des sols,
ni de valeurs limites à ne pas dépasser pour
préserver cette qualité ou de valeurs-objectifs.
4
https://holisoils.eu/
(https://soilhealthbenchmarks.eu/)
_
19
Cependant, en protégeant une composante de
l?environnement autre que le sol, ou en préservant
un usage supporté par le sol, certaines règles de
droit conduisent indirectement à une protection
du sol (Hermont, 2017).
Une attention particulière est également portée à
la préservation des sols à travers la mise en oeuvre
de l?objectif de sobriété foncière ? principe inscrit
dans les principes généraux du code de
l?urbanisme (article L101-2-1), renforcé depuis la loi
Climat et résilience et l?objectif de Zéro
artificialisation nette. L?enjeu est de limiter les
atteintes portées aux fonctions des sols. La France
s?est fixée comme objectif d?atteindre l?absence
d?artificialisation nette des sols en 2050 et un
objectif intermédiaire de réduction de moitié de
la consommation d?espaces naturels, agricoles et
forestiers sur la décennie 2021-2031 par rapport à
la consommation d?espaces mesurée sur la
décennie précédente.
De même, le code forestier établit les principes
généraux de gestion forestière dont certaines
dispositions relatives à la conservation des sols. Y
sont notamment reconnus d?intérêt général la
préservation de la qualité des sols ainsi que le rôle
de puits de carbone, notions reprises par le
programme national de la forêt et du bois
2016-2026 qui fixe les orientations de la politique
forestière pour une période de dix ans. Les forêts
publiques et privées sont également dotées de
documents de gestion durable : documents
d?aménagement lorsqu?elles sont publiques et,
pour certaines des forêts privées, selon leur
superficie notamment ; plan simple de gestion ;
règlement type de gestion ou code de bonne
pratique sylvicole. Ils s?inscrivent au sein de
documents cadres régionaux tels que le Schéma
régional de gestion sylvicole (SRGS) pour les forêts
privées. De nouveaux schémas régionaux de
gestion sylvicole ont été adoptés à partir de 2023
en tenant compte des situations forestières et des
enjeux locaux et en intégrant les dernières
connaissances en matière d?adaptation des forêts
au changement climatique. Dans ce cadre, un
encadrement des coupes rases, adapté aux
contextes locaux, est instauré afin d?en atténuer
les impacts négatifs tout en prenant en compte
les effets sur la performance économique des
exploitations.
La préservation des sols forestiers est déjà mise en
oeuvre ou prise en compte dans diverses stratégies
et outils nationaux ou européens ou le sera dans
les prochaines années.
A titre d?exemple, la Stratégie Nationale Bas
Carbone 2 (SNBC2) identifiait déjà au sein de ses
orientations les sols forestiers comme étant un
puits de carbone nécessaire à préserver :
«Améliorer la pompe à carbone par une gestion
sylvicole améliorée visant notamment l?adaptation
des forêts au changement climatique. La gestion
sylvicole doit également viser la préservation des
stocks de carbone dans les sols». Les travaux en
cours sur la SNBC3 s?appuient sur les résultats du
rapport 4pour 1000 et de la récente étude
IGN-FCBA Forêt 2050: projection des volumes et
du bilan carbone. Ils montrent l?importance du
puits de carbone dans les sols forestiers pour
l?atteinte de la neutralité en 2050, et que
l?évolution du stockage carbone dans les sols
forestiers dépend à la fois du changement
climatique, de l?évolution de la surface forestière
et des pratiques de gestion sylvicole. La SNBC2
prévoyait la conduite de travaux de recherche en
la matière afin d?améliorer la comptabilité des flux
entrant et sortant dans les sols et de les prendre
en compte dans les inventaires nationaux de gaz à
effet de serre. En effet à ce jour, les flux de
carbone au sein des sols forestiers ne sont pas pris
en compte dans les inventaires, ce qui serait
néanmoins envisageable grâce aux résultats de la
deuxième campagne RMQS. Le règlement
européen LULUCF prévoit par ailleurs que le
stockage carbone dans les sols forestiers soit pris
en compte au sein des inventaires en 2027 au plus
tard. Certains outils développés par l?Etat portent
également une attention particulière à l?état des
sols. Il est possible de citer l?exemple des sites
naturels de compensation restauration et
renaturation ou encore des méthodologies du
label bas carbone boisement et reboisement qui,
via l?application de co-bénéfices relatifs à la
préparation du sol, incitent les porteurs de projet
à sa préservation.
La stratégie nationale biodiversité 2030 (SNB)v, qui
a pour ambition de stopper puis d?inverser
l?effondrement de la biodiversité, a notamment
défini des mesures relatives au renforcement de la
résilience des écosystèmes forestiers, à la
préservation de la biodiversité et des services
_
20
rendus par les forêts, ainsi qu?à la protection et la
restauration des sols. L?un des leviers d?action
porte plus spécifiquement sur les sols forestiers au
travers de la publication du présent plan et d?un
objectif de surface croissant de forêts exploitées
bénéficiant d?un réseau de cloisonnements
d?exploitation.
La mise en oeuvre de la stratégie nationale pour les
aires protégées 2030 (SNAP) constitue l?un des
piliers essentiels de la SNB. Elle contribue
également à la préservation des sols naturels,
notamment forestiers, par le renforcement d?un
réseau cohérent et résilient d?aires protégées
gérées, notamment sous protection forte. Une
évaluation de la mise en oeuvre de la SNAP est en
cours, qui contribuera à l?actualisation des plans
d?action de la SNAP au niveau national et dans les
territoires en 2026. Un plan national d?action vieux
bois et forêts subnaturelles, dont un des principaux
objectifs est le développement d?une trame de
vieux bois composée d?éléments forestiers gérés
en libre évolution choisie, est en cours
d?élaboration.
Chantier prioritaire de la planification écologique
France Nation Verte, la feuille de route forêt et
bois vise à repenser la forêt de demain, dans
toutes ses composantes, de l?amont à l?aval.
Celle-ci oeuvre pour adapter et restaurer les forêts,
maintenir la capacité du puits de carbone
forestier, anticiper l?augmentation des besoins de
prélèvement et préserver les services
écosystémiques14. Le présent plan d?action s?inscrit
dans le cadre des enjeux et leviers d?action
identifiés pour améliorer la résilience des
écosystèmes forestiers.
L?adaptation de nos territoires au changement
climatique est l?une des priorités et a pour
objectifs d?améliorer leur résilience face au
dérèglement climatique. Le troisième Plan national
d?Adaptation au Changement Climatique
(PNACC) oeuvre notamment pour rendre nos
forêts plus résilientes face au changement
climatique et adapter en conséquence la filière
aval de l?industrie du bois. Le PNACC-3 prévoit une
liste d?actions concrètes telles qu?une cartographie
de vulnérabilité des forêts intégrant des données
climatiques et pédologiques, le développement
de la production, la conservation et la
diversification des ressources forestières (graines/
plants), la production et la diffusion des services
sylvo-climatiques (BioClimSol et ClimEssences)
pour accompagner les changements de pratiques
des propriétaires et gestionnaires. La publication
et la mise en oeuvre du plan d?action pour la
préservation des sols forestiers est d?ailleurs une
des actions identifiées dans le PNACC-3.
Enfin, des dispositifs d?accompagnement sont mis
en place par l?Etat ou ses opérateurs, notamment
l?ADEME, et couvrent de la recherche à
l?accompagnement des acteurs de la gestion ainsi
que des industries du bois matériau et énergie.
En 2020 et 2021, le gouvernement français a lancé
deux initiatives majeures liées à la forêt dans le
cadre de France Relance puis de France 2030, dans
le but de renouveler les forêts et de renforcer le
secteur forestier. Deux dispositifs ont été mis en
place concernant la gestion forestière :
1) Renouvellement Forestier - soutien aux
propriétaires forestiers, publics et privés, à
améliorer, adapter, régénérer ou reconstituer les
peuplements forestiers, et renforcer leur résilience,
dans un contexte de changement climatique ;
2) Dispositif Exploitation Forestière et Sylviculture
Performantes et Résilientes (AMI ESPR) pour
améliorer les performances environnementales,
économiques et sociales des entreprises réalisant
des travaux forestiers, intégrant notamment des
critères d?écoconditionnalité pour accompagner
les équipements réduisant les impacts sur les sols
forestiers.
Ces actions sont poursuivies dans le cadre de
France Nation Verte au titre de la planification
écologique.
Seront également examinées les suites de l?étude
qui a été confiée au CGAAER et à l?IGEDD sur la
valorisation des bois de crises et la résilience de la
filière forêt/bois, visant notamment à faire des
propositions pour aider la filière à adapter ses
processus de mobilisation de bois, de stockage et
de transformation aux impacts du changement
climatique.
Concernant la recherche, l?appel à projet de
recherche GRAINE de l?ADEME a permis
l?accompagnement de différents projets de
recherche sur les sols forestiers, notamment en
lien avec l?enjeu de préservation de la fertilité
chimique (projet INSENSE - Augusto et al., 2018,
projet RESPIRE - Saint André et al., 2019) et de la
fertilité physique (projet VSoilForOAD), le bilan
hydrique (projet RuFor) et le carbone (projet
14. Gouvernement français. «La planification écologique - France Nation Verte». gouvernement.fr, 19 janvier 2023. https://www.
gouvernement.fr/france-nation-verte
https://agirpourlatransition.ademe.fr/entreprises/aides-financieres/20220209/graine2021-194
https://www.gouvernement.fr/france-nation-verte
https://www.gouvernement.fr/france-nation-verte
_
21
ROCOCO, projet CASTOR). Par ailleurs, l?Etat
accompagne des programmes intégrant en partie
les sols forestiers : le PEPR exploratoire FairCarbon
qui s?intéresse au cycle du carbone en lien avec les
écosystèmes continentaux et le PEPR FORESTT sur
les forêts et les changements globaux. Enfin,
différents réseaux d?acteurs contribuent à
améliorer et diffuser les connaissances sur les sols
et les forêts : le Réseau National de coordination
de l?Expertise Scientifique et Technique sur les sols
(RNEST) mis en place en 2016, le Groupement
d?intérêt public (GIP) Ecofor (Écosystèmes
forestiers) ayant pour mission de mettre en
commun des moyens pour faire progresser la
recherche et gestion forestières et le RMT AFORCE
pour préparer l?adaptation des forêts au
changement climatique tout en favorisant leur
capacité d?atténuation.
Sur le volet formation et sensibilisation, le projet
IPR Sol a développé des formations des référents
indicateurs de la qualité des sols forestiers, répartis
dans les différentes régions de France afin de
sensibiliser et transférer l?expertise sur les
diagnostics de qualité des sols forestiers. En
termes d?outils de sensibilisation, en collaboration
avec l?AFES, l?ADEME a développé la Fresque du
Sol, un outil ludique et collaboratif qui vise à
diffuser un langage commun sur le fonctionne-
ment des sols et sur les enjeux liés à leur
préservation.
L?ORIGINE DU PLAN
La nécessité d?un plan d?action pour la
préservation des sols forestiers a été mise en
avant lors des Assises de la forêt et du bois,
lancées en octobre 2021 par les ministères de
l?Agriculture, de la Transition écologique et de
l?Industrie et clôturées en mars 2022. La
préservation des sols forestiers a constitué un
enjeu convergent pour de nombreux acteurs et a
finalement été retenue parmi les 25 mesures
annoncées lors de la clôture des Assises. Les sols
forestiers sont au croisement d?une multitude
d?enjeux, i.e., production de matériaux et
d?énergies renouvelables, adaptation et
atténuation du changement climatique, maintien
de la biodiversité.
Comme évoqué plus haut, ce plan s?inscrit dans
le Programme National de la Forêt et du Bois
(PNFB), dans la SNB et le PNACC3, en articulation
avec les conclusions des Assises. Il fait l?objet de
l?action 4 de la mesure 26 Protéger et restaurer
nos sols de la SNB et de l?action 9 de la mesure 38
Assurer la résilience des forêts, des services
associés et de l?économie de la filière bois du
PNACC3. ?
Crédit : Agence Human
https://rnest.fr/
https://rnest.fr/
https://rnest.fr/
https://fresquedusol.com/
https://fresquedusol.com/
_
22
UNE CONSTRUCTION ET UNE
GOUVERNANCE du plan impliquant
l?ensemble des acteurs concernés pour que
ses actions soient largement mises en oeuvre
5
Compte tenu de la diversité des acteurs de la
filière forêt-bois, l?élaboration d?un plan
d?actions pour la préservation des sols forestiers
nécessitait une phase de co-construction
réunissant les représentants des filières et des
propriétaires forestiers , des scientifiques et des
ONG. Cette approche participative avait pour
ambition de bien identifier les besoins et les per-
ceptions de chaque partie prenante et de
promouvoir le partage et les synergies.
La phase de co-construction s?est décomposée
en deux réunions plénières (réunion de
lancement et réunion de consolidation) et six
ateliers thématiques animés par des experts
structurés en 3 axes :
1) Formation/sensibilisation ;
2) Nouveaux leviers incitatifs (organisationnels,
réglementaires, économiques) ;
3) Connaissance et réseaux de suivi.
En parallèle, les acteurs étaient invités à déposer,
dès la réunion de lancement du plan, des
propositions de fiches d?actions. Le contenu de
ces fiches a ensuite été amélioré/consolidé tout
au long de cette phase de co-construction avec
des sessions de travail spécifiques lors des
ateliers.
Au total, plus de 100 personnes ont été
impliquées dans les différentes étapes de cette
phase.
Le projet de plan élaboré sur la base de ces
contributions a ensuite fait l?objet en 2024 d?une
consultation du Conseil supérieur de la forêt et
du bois (comité spécialisé Gestion durable des
forêts), ainsi que d?une information du Conseil
national de la protection de la nature, d?une part,
et du Comité national biodiversité, d?autre part.
Puis, le projet de plan ainsi enrichi a fait l?objet
d?une consultation du public au premier
trimestre 2025.
5.1 LA DÉMARCHE D?ÉLABORATION : LA CO-CONSTRUCTION
AVEC LES PARTIES PRENANTES
Crédit : Jeanne Accorsini, le 4 février 2025
_
23
En plus des engagements financiers déjà
déployés en faveur de la filière forêt-bois
(France 2030, fonds vert, fond pérenne
renouvellement forestier), la mobilisation des
du budget de l?Etat et ses opérateurs, sera
recherchée pour contribuer aux objectifs du
plan d?action et accompagner la mise en
oeuvre des actions qui y sont définies.
La mise en place de ce plan d?action
nécessitera également la mobilisation des
acteurs économiques de la filière forêt-bois, et
des fonds de formation continue, qui pourront
apporter des cofinancements pour la
réalisation des études ou actions. Ils
participeront également à travers différents
groupes de travail et réseaux d?acteurs prévus
dans ce plan. De plus, le développement de
paiements pour services environnementaux
(PSE) pour les pratiques les plus vertueuses
notamment pour la préservation des sols
permettra également d?attirer à moyen terme
des financements privés.
Le plan d?action pour la préservation des sols
forestiers est piloté par le ministère de la
Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la
Pêche (MTEBFMP). L?animation de l?élaboration
et du suivi du plan a été confiée à l?ADEME.
Le plan fixe des objectifs à horizon 2030. Il
s?applique sur le territoire hexagonal, ainsi que
sur les territoires ultra-marins pour les mesures
qui s?y prêtent. Une évaluation du plan sera
réalisée à mi-parcours via une analyse des
indicateurs et permettra d?affiner ou établir
des nouvelles actions.
La gouvernance du plan s?organise autour :
D?un comité de pilotage Etat chargé du
pilotage de la mise en oeuvre du plan d?action,
qui priorisera les actions en fonction des
enjeux, d?un bilan annuel préparé par l?ADEME
et du pilotage budgétaire.
Du Conseil Supérieur de la Forêt et du Bois, et
notamment son comité spécialisé gestion durable
qui examinera le bon déroulement du plan.
Les modalités de mise en oeuvre du plan
d?action intègrent la mise en place des appels à
projets de recherche en articulation avec les
différents réseaux et dispositifs existants, la
contractualisation des études et des actions
d?animation et formation, le lancement des
appels à manifestions d?intérêt pour des
propriétaires forestiers ou entreprises
forestières ou encore la création des groupes
de travail pour une meilleure préservation des
sols forestiers. ?
5.2
LE FINANCEMENT DU PLAN D?ACTION
ET LES MODALITÉS DE MISE EN OEUVRE
LA GOUVERNANCE ET LE SUIVI DU PLAN
5.3
_
24
En s?inscrivant dans la feuille de route Forêt
de la planification écologique, de la Stratégie
Nationale Biodiversité, de la troisième Stratégie
Nationale Bas Carbone et du troisième Plan
National d?Adaptation au Changement
Climatique, l?ambition du plan d?action est de
maintenir les fonctionnalités des sols forestiers,
avec 5 enjeux majeurs :
Conserver l?intégrité physique des sols
forestiers au travers notamment de la
prévention du tassement et de l?érosion ;
Maintenir la fertilité chimique des sols
forestiers pour répondre aux besoins des
végétaux et favoriser l?équilibre de l?écosystème ;
Sécuriser le puits de carbone sol forestier
à son niveau actuel, estimé aujourd?hui à
7,4 Mt CO2/an15 conformément aux projections
climatiques nationales du secteur, en
préservant les stocks de carbone et en
favorisant la séquestration carbone ;
Préserver la biodiversité, facteur et indicateur
de la résilience des écosystèmes forestiers ;
Préserver le rôle de régulation des sols
forestiers dans le cycle de l?eau.
En vue de prévenir et réduire les pressions en
réponse à ces enjeux, les objectifs suivants ont
été définis. Ils sont assortis d?indicateurs
mesurables, pour partie adossés sur les
indicateurs de gestion durable de l?Inventaire
forestier national. L?évolution de ces indicateurs
sera évaluée à mi-parcours (2027) et à
échéance de la mise en oeuvre du plan (2030).
En outre, une évaluation des surfaces
forestières impactées par le tassement au
niveau national sera mise en place dans le
cadre de l?action 1.3 du plan.
Les objectifs du plan sont :
1. Maintenir, créer et respecter les
cloisonnements ou pistes d?exploitation et
promouvoir des méthodes de débardage à
faible impact ;
Pourcentage de surfaces circulées à l?échelle de
la parcelle (objectif cible de 20 % maximum)
Pourcentage de parcelles avec cloisonnements
ou pistes d?exploitation dans le cadre des projets
soutenus au titre du fonds de renouvellement
forestier.
2. Raisonner le travail du sol avant
plantation afin de limiter les effets du
travail en plein ;
Pourcentage de surface de reboisement avec
préparation ciblée (sans préparation en plein)
dans le cadre des projets soutenus au titre du
fonds de renouvellement forestier.
3. Maintenir sur place le feuillage et les
souches, limiter et adapter la récolte de
menus bois selon la sensibilité des sols à
l?export d?éléments minéraux.) ;
Volume de bois mort au sol à l?hectare
(indicateur 4.5 de gestion durable).
4. Garantir la pérennité du couvert forestier
en assurant sa reconstitution, favoriser le
couvert forestier continu notamment en zone
de pente ;
Surface de forêt reconstituée après sinistre.
L?AMBITION ET LES OBJECTIFS
du plan d?action pour la
préservation des sols forestiers 6
15. Ce résultat est issu des travaux préparatoires à l?élaboration de la Stratégie nationale bas carbone 3, et est susceptible d?être mis à
jour dans le cadre de sa future publication.
_
25
Pour atteindre ces objectifs, les leviers d?action identifiés par le plan se déclinent en 5 axes :
AXE 1
Connaître et surveiller
les sols forestiers
AXE 2
Mobiliser le bois
avec des pratiques
et équipements
à faible impact
AXE 3
Former et sensibiliser
sur la gestion durable
des sols forestiers
AXE 4
Accompagner
économiquement les
pratiques sylvicoles
et les investissements
matériels les plus
vertueux
AXE 5
Encadrer les facteurs
de pressions dans les
textes d?orientation
forestière, les
réglementations et les
outils contractuels.
Ce plan doit ainsi permettre d?identifier et de combler des lacunes de connaissances et
de renforcer les réseaux de surveillance des sols (axe 1), d?intégrer des actions
opérationnelles pour passer de la théorie à la pratique et pour lever des freins et/ou
inciter à mettre en oeuvre les bonnes pratiques. Dans cette optique, l?évaluation
technico-économique des solutions est une dimension essentielle (axe 2).
Une attention particulière est portée à l?accompagnement des acteurs en leur facilitant
l?accès à la connaissance (outil d?aide à la décision, formations, ?) (axe 3) mais également
en proposant des nouveaux leviers économiques (axe 4) et règlementaires (axe 5) pour
promouvoir la transition vers des pratiques préservant mieux la qualité des sols.
Chaque action fait l?objet d?indicateurs de moyens qui seront suivis annuellement dans
le cadre du pilotage de l?exécution du plan. ?
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
26
Crédit : A. Bouissou / Terra
Passer à l?action
pour préserver les
SOLS FORESTIERS
IIPA
RT
IE
_
27
_
28
AXE 1
Connaître
et surveiller les sols
forestiers
Crédit : O. Brosseau / Terra
_
28
Axe 1
29
AXE 1
CONNAÎTRE ET SURVEILLER LES SOLS FORESTIERS
Une surveillance renforcée de la santé des sols
forestiers est un préalable nécessaire à une action
efficace en faveur de leur préservation.
Ces dernières années, les démarches de suivi et de
recherche mises en place en lien avec la qualité des
sols et les écosystèmes forestiers ont permis
d?améliorer les connaissances sur les sols forestiers
et ainsi concourir à la définition des actions
prioritaires de ce plan.
Ces efforts sont à poursuivre et à intensifier afin de
structurer le recueil des données et informations
permettant de documenter et d?évaluer la
vulnérabilité des sols forestiers à l?égard des pratiques
de gestion dans le contexte du changement
climatique, ainsi que d?éclairer les mesures les
mieux adaptées à leur préservation.
En approfondissant des questions de recherche sur
les propriétés et les fonctions du sol, le stress
environnemental et les effets des perturbations, la
science du sol peut en effet éclairer les gestionnaires
et les acteurs publics en orientant vers des pratiques
efficaces et protectrices.
Cette recherche sera facilitée par les progrès de la
cartographie ainsi que par l'accessibilité des
données et par l?émergence de nouveaux modèles
permettant d?évaluer les processus et leur
dynamique dans le temps.
À travers l?accompagnement des réseaux de
surveillance des sols forestiers et le soutien à la
recherche, cet axe vise à renforcer les connaissances
sur les sols forestiers et sur les processus de
dégradation pour mieux protéger et gérer les sols.
Action 1.1 Surveiller les sols forestiers
? OBJECTIF
Cette action vise à renforcer et pérenniser la surveillance des sols forestiers et de leurs fonctionnalités à
l?échelle du territoire national, en consolidant et améliorant l?apport et la complémentarité des réseaux
existants (RMQS, RENECOFOR et IFN) ; et en intégrant des nouvelles mesures qui mèneront à une vision
plus complète du fonctionnement et de la santé des sols forestiers.
Elle s?inscrit dans le contexte de la définition en cours d?un cadre renforcé de la surveillance des sols à
l?échelle de l?Union européenne, avec le projet de directive sur la surveillance et la résilience des sols. Un
recensement régulier de la biodiversité européenne et nationale mobilisant à la fois les méthodes
traditionnelles et de nouvelles techniques innovantes au travers de l?ADN environnemental, est également
prévu par la SNB 2030.
La surveillance des sols constitue un pilier essentiel pour leur gestion durable et in fine leur préservation.
L?évolution lente du sol nécessite un suivi de ses propriétés sur le long terme pour appréhender sa
dynamique et mieux caractériser les impacts des travaux et pratiques sylvicoles sur leur multifonc-
tionnalité dans un contexte de changement climatique. En effet, certains processus sont encore mal
connus, notamment ceux en lien avec l'activité des organismes du sol et ceux relatifs aux flux de carbone.
Les données acquises sur les sols forestiers dans les réseaux et programmes d'observation et de suivi RMQS,
RENECOFOR et de l?IFN, constituent une base essentielle à ce titre et doivent permettre de détecter de
façon précoce l?apparition et les tendances de ces évolutions, en lien avec le volet recherche objet de
l?action 1.2.
Axe 1
30
Ces réseaux seront complétés par un dispositif de suivi de la biodiversité des sols sur des sites à
haut degré de naturalité et protégés développé dans le cadre d?un projet européen du programme
Biodiversa+ (Seeber, 2024). Les méthodes mises en oeuvre au sein des différents réseaux seront adaptées
pour permettre une valorisation conjointe sur les sols forestiers.
? CONTENU
Sous-action 1.1.1 : Compléter le réseau RMQS et ses mesures en matière de sols forestiers
Il s?agira notamment, sous réserve de financements ad hoc, de :
? Renforcer le réseau de surveillance par l?extension et la densification du réseau dans les territoires
d?outre-mer ;
? Renforcer la surveillance de la biodiversité des sols forestiers en s?appuyant sur les résultats du test
mené dans le cadre du projet RMQS-Biodiversité ;
? Collecter et organiser la capitalisation des données sur l?historique et les pratiques de gestion des sites
forestiers du RMQS, indispensables pour interpréter les évolutions des paramètres des sols suivis
(stocks de carbone, contaminants et santé, fertilité chimique, biodiversité), en lien avec le PEPR
FairCarboN).
En particulier, en ce qui concerne la fertilité et le stock carbone, le traitement de données de la deuxième
campagne RMQS couplé à la collecte d?éléments sur l?historique de gestion, permettra d?assurer un
comparatif précis entre les deux campagnes et de venir renforcer les résultats de flux de carbone des
campagnes RENECOFOR ciblées sur les forêts publiques. Cette évolution facilitera la comptabilité de flux
de carbone dans les sols forestiers, objet d?enjeux important au regard des dispositifs européens (LULUCF)
et de l?objectif d?atteinte de la neutralité carbone en 2050 (SNBC).
Sous-action 1.1.2 : Enrichir le réseau RENECOFOR de nouveaux paramètres de suivi et d?analyse
Le monitoring de la qualité des sols forestiers à long terme se poursuivra par l?organisation de la 3ème
campagne de prélèvement de sol sur l?ensemble des placettes RENECOFOR à T+30 ans, en la complétant
par l?analyse métagénomique de la biodiversité des sols.
La compréhension des évolutions temporelles de la qualité des sols sera approfondie à travers les
connaissances acquises sur les flux d?éléments au sein des écosystèmes forestiers et par la mise en place
de dispositifs de suivi intégrant davantage de paramètres sur certaines placettes (humidité des sols).
En Guyane, la caractérisation des sols pourra être poursuivie et complétée au travers des placettes du
réseau Guyafor.
Sous-action 1.1.3 : Mettre en place un suivi du tassement des sols dans le cadre de l?Inventaire Forestier
National
Une évaluation des surfaces forestières impactées par le tassement des sols sur l?ensemble du territoire
national est essentielle pour disposer d?une vision de l?état des sols. Les mesures réalisées actuellement sur
les réseaux de suivi des sols ne sont pas suffisantes pour disposer de cette donnée-clé.
Un suivi du tassement des sols sera instauré dans le cadre de l?Inventaire statistique Forestier National (IFN),
au travers de la mise au point d?un protocole avec collecte annuelle et traitements associés.
Cette évaluation annuelle par l?IFN permettra un suivi des pratiques dans le temps et une évaluation de
l?impact des mesures adoptées pour réduire le tassement des sols forestiers et contribuera à la mise en
place d?un suivi national du tassement des sols forestiers, en lien avec les remontées des autres réseaux
mentionnés dans le cadre de la présente action. D?autres méthodes de suivi du tassement sont
actuellement à l?étude (notamment par LIDAR) nécessitant encore des recherches pour être déployées à
grande échelle (voir action 1.2).
? PILOTES PRESSENTIS
1.1.1 GIS Sol (RMQS)
1.1.2 ONF (RENECOFOR)
1.1.3 IGN (IFN)
Axe 1
31
? PARTENAIRES PRESSENTIS
1.1.1 RMQS : membres du GIS Sol UR Info&Sols, UMR Silva (INRAE, APT, UL), UMS Patrinat, GIP Ecofor, et
Univ Catholique Louvain, gestionnaires d?aires protégées
1.1.2 Membres du conseil scientifique de RENECOFOR, UMR Silva (INRAE, APT, UL), UMS Patrinat,
gestionnaires d?aires protégées
1.1.3 UMR SILVA (INRAE, APT, UL), ONF, FCBA, coopératives dont Unisylva, gestionnaires d?aires protégées
? INDICATEURS
? Nombre de sites sols forestiers couverts par des réseaux de surveillance au sein de l?Hexagone, la Corse
et l?outre-mer
? Estimation des surfaces forestières impactées par le tassement au niveau national et mise en place
d?un suivi national du tassement des sols forestiers
Action 1.2 À l?appui d?un appel à projet national, développer
les connaissances sur les fonctionnalités des sols forestiers et
les impacts des changements globaux et activités humaines
sur les sols forestiers
? OBJECTIF
Cette action vise, au travers d?un appel à projet national de recherche-action sur les sols forestiers, à
développer les connaissances sur les fonctionnalités des sols forestiers et améliorer la compréhension des
processus de dégradation des sols et de restauration de la santé des sols. In fine, l?objectif est de mieux
caractériser et quantifier les impacts de pratiques pour identifier celles à moindre impact.
Pour passer de la recherche à l?action, les projets devront contribuer au développement des outils robustes
d?aide à la décision à destination des gestionnaires. L?implication des territoires pilotes ainsi que des
collaborations entre chercheurs et gestionnaires forestiers, collectivités ou gestionnaires d?aires protégées
sont attendues et notamment avec les opérateurs du réseau R&D mécanisation prévu dans l?action 2.1.
L?action proposée s?inscrira en complémentarité d?autres programmes de recherche notamment ANR
PEPR FairCarboN, ANR PEPR FORESTT, Mission Sol d?Horizon Europe et ADEME GRAINE soutenant des
projets permettant d?améliorer les connaissances sur les sols forestiers.
Un des objectifs de cette action sera également de contribuer à répondre au cadre de surveillance de la
santé des sols autour du projet de directive sur les sols, ainsi qu?à la déclinaison des mesures de restauration
prévues par le Règlement Restauration de la nature.
? CONTENU
Un appel à projet de recherche-action pluriannuel sur les sols forestiers sera lancé par l?ADEME intégrant les
thématiques suivantes.
? Les fonctionnalités des sols (stockage de carbone, fonction hydrique, biodiversité, fertilité)
Il s?agira d?appréhender les évolutions temporelles et spatiales de ces fonctionnalités dans différents
contextes territoriaux (exemple : forêt à haute valeur de naturalité au sein d?une aire protégée, forêt
subnaturelle, forêt de plantation?) et sous différents scénarios de changement climatique.
In fine, ces travaux permettront d?améliorer les modélisations prédictives, notamment sur la dynamique du
carbone et le bilan hydrique.
Axe 1
32
Ces travaux permettront également de répondre et de renseigner les indicateurs de surveillance de la
santé des sols établis dans le cadre du projet de directive.
? Les processus de dégradation et restauration de la qualité des sols forestiers
L?objectif sera de comprendre les processus de dégradation sous l?effet de différentes pratiques sylvicoles
et dans différents contextes, ainsi que les effets de ces dégradations des sols sur les peuplements
forestiers, d?étudier les conditions et méthodes de restauration de la santé des sols, au travers :
- du développement d?approches et méthodes pour évaluer/quantifier les impacts à différentes
échelles (parcelle, massif, sylvoécorégion, territoire national) ;
- de l?évaluation de différents modes de gestion (exemple : gestion irrégulière) ;
- de la pérennisation des sites expérimentaux existants et du développement de nouveaux dispositifs
de long terme.
? Les outils à destination des gestionnaires
Il s?agira de créer des outils d?aide à la décision permettant de limiter les dégradations des sols
(exemples : développer des outils de diagnostic prédictif de maintien de la praticabilité des voies de
circulation, intégration des aspects carbone dans For-Eval, synthèses de l?état de l?art des processus de
dégradation des sols en lien avec les pratiques sylvicoles et des préconisations pour une gestion
durable des écosystèmes forestiers) et de restaurer les sols dégradés.
? PILOTE PRESSENTI
ADEME
? PARTENAIRES PRESSENTIS
GIP ECOFOR, INRAE, CNRS, ONF RDI, FCBA, CNPF-IDF, IGN, UCFF, FNEDT, gestionnaires d?aires
protégées, OFB, MNHN, UMS Patrinat
? INDICATEURS
? Nombre de projets de recherche soutenus et enveloppe financière dédiée
? Outils d?aide à la décision ou guides de bonnes pratiques développés
Action 1.3 Organiser et valoriser les données pédologiques
forestières
? OBJECTIF
Cette action vise à bancariser les données pédologiques forestières disponibles au format DoneSol, à
proposer une méthode de modélisation et de spatialisation des stations forestières et de leurs
propriétés, ainsi qu?à faciliter leur intégration dans des outils d?aide à la décision opérationnels pour la
gestion forestière.
Il est indispensable, au regard du changement climatique, d?accélérer le développement des outils de
cartographie des stations forestières qui permettront aux décideurs et gestionnaires d?assurer l?avenir des
peuplements et de favoriser la résilience des forêts. Les cartes à fine résolution spatiale permettront
d?affiner le choix des essences forestières et les itinéraires sylvicoles, selon les propriétés des stations
forestières.
? CONTENU
L?action consiste à élaborer :
Axe 1
33
? une méthode de cartographie des stations forestières (CDTAFOT) en améliorant la résolution spatiale
des cartographies des types des sols forestiers et de leurs propriétés ;
? un guide technique qui sera diffusé pour des tests et un retour d?expérience.
Il s?agira de :
? inventorier les données disponibles et définir les territoires pilotes d?intérêt ;
? capitaliser les données pédologiques forestières de ces territoires dans le système d?information
national (DoneSol du GIS Sol) en les traduisant spatialement sous la forme de cartes accessibles
explicitant la répartition des types de sols. Ces informations constitueront les données d?apprentissage
des modèles statistiques ;
? développer un protocole diffusable et généralisable visant à caractériser finement un secteur et
prédire, par des méthodes de cartographie par modélisation statistique, des sols ou des propriétés du
sol sur l?ensemble du territoire pilote.
? PILOTE PRESSENTI
GIS Sol, en lien avec les acteurs forestiers pour identifier les besoins
? PARTENAIRES PRESSENTIS
INRAE, RMT Sols et Territoires, IGN, ONF et CNPF, FNB, gestionnaires d?aires protégées
? INDICATEURS
? Nombre de points d?observation (profils et sondages pédologiques forestiers) bancarisés dans DoneSol
? Cartes des propriétés des sols forestiers pour territoires pilotes
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34
AXE 2
Mobiliser le bois
avec des pratiques
et équipements
à faible impact
Crédit : L. Mignaux / Terra
DÉBARDAGE dans la forêt domaniale
de Blois
Crédit : L. Mignaux / Terra
_
34
Axe 2
35
AXE 2
MOBILISER LE BOIS AVEC DES PRATIQUES ET
ÉQUIPEMENTS À FAIBLE IMPACT
Des guides de bonnes pratiques pour la préservation
des sols forestiers à destination des opérateurs
économiques existent. Cependant la mise en oeuvre
sur le terrain de ces recommandations reste encore
difficile, notamment au regard de sa faisabilité
technique et économique.
L?ambition de l?axe 2 est de mobiliser le bois tout en
préservant les sols. D?une part, elle vise à évaluer
collectivement et dans une approche multicritères
les performances des pratiques et des matériels
pour des systèmes opérationnels. D?autre part, elle
vise à développer le recours à des modes de
débardage à faible impact, notamment le débardage
par câble.
Action 2.1 Structurer un réseau national sur la mécanisation
forestière, pour évaluer ensemble les performances des outils
de mécanisation et diffuser les bonnes pratiques associées
? OBJECTIF
Les impacts aux sols sont souvent liés à l?utilisation de machines lors des travaux de récolte ou à des
organisations de travaux non adaptées à la capacité de résilience des sols forestiers.
Cette action a pour objectif de créer un réseau national d?acteurs dédié à la mécanisation, aux travaux
forestiers et à la gestion durable des sols, avec les objectifs suivants :
? participer au développement de connaissances scientifiques sur le fonctionnement des sols et les
facteurs de leur dégradation ;
? favoriser l?appropriation des mesures de réduction des impacts ;
? évaluer les performances environnementales, techniques, organisationnelles et économiques de
pratiques et matériels de sylviculture et d?exploitation forestière ;
? favoriser le transfert et l?appropriation de techniques de travail, telles que les cloisonnements
d?exploitation, et d?équipements plus performants au regard de la préservation des sols auprès des
acteurs forestiers, des constructeurs, et des apprenants en formation ;
? encourager les constructeurs dans la recherche de solutions matérielles innovantes pour réduire
l?impact du machinisme sur les sols.
Les acteurs de recherche impliqués dans l?action 1.2 seront mobilisés pour participer et collaborer à ce
réseau national. Il permettra d?améliorer la connaissance fonctionnelle des sols par les forestiers et
inversement afin que les chercheurs améliorent ces connaissances sur les contraintes technico-
économiques des opérations sylvicoles". A remplacer par : "Il permettra d?améliorer les connaissances
fonctionnelles des sols par les forestiers et les connaissances des contraintes technico-économiques liées
aux opérations sylvicoles par les chercheurs.
Les pilotes de ce réseau participeront à l?action 3.1 (centre de ressources) pour assurer la diffusion de
connaissances développées par le réseau mécanisation et gestion durable des sols.
Axe 2
36
? CONTENU
Sous-action 2.1.1 : Création d?un groupe de travail chargé d?étudier les modalités et les conditions de
développement des cloisonnements
Ce groupe de travail aura comme mandat d?étudier collectivement les freins et les besoins relatifs à
l?installation, au maintien et au respect de cloisonnements. Ses travaux viseront à identifier et proposer des
mesures qui contribueront à l?atteinte de l?objectif cible du plan (20 % de surface circulée maximum à
l?échelle de la parcelle).
Sous-action 2.1.2 : Installation et animation d?un réseau national d?acteurs (forestiers, constructeurs,
acteurs de la recherche, etc.) dédié aux travaux forestiers (organisation des opérations forestières +
mécanisation) et à la gestion durable des sols
Ce réseau aura vocation à établir et porter la mise en oeuvre d?une feuille de route pour évaluer les
performances environnementales, techniques, organisationnelles et économiques de systèmes de récoltes
ou d?engins forestiers.
Sous-action 2.1.3 : Evaluation environnementale et technicoéconomique des équipements et systèmes de
récolte de bois
Dans le cadre de la mise en oeuvre de cette feuille de route, il s?agira en particulier de :
? définir des protocoles d?étude simplifiés et validés par la communauté scientifique pour évaluer les
opérations forestières et leurs impacts (en matière de tassement, érosion, fertilité, biodiversité du sol
et stockage du carbone), tester et vérifier les équipements, engins, ou modes opératoires vis-à-vis de
la préservation des sols ;
? réaliser des tests et évaluations in situ par un réseau de sites et chantiers ;
? élaborer un outil d?aide à la décision pour le choix du système de récolte le plus efficient. Une
évaluation de la performance économique est également requise afin d?identifier un éventuel surcoût
pour que les décideurs puissent le prendre en considération dans leur évaluation. Cela permettra de
mettre à jour les guides de recommandations en intégrant ces nouveaux paramètres.
À titre d?exemple, le projet GOLD (projet commencé en novembre 2023 financé par l?ADEME) contribuera à
cette action au travers de l?évaluation sur différents chantiers des recommandations de guides Pratic?sols
et Gerboise pour la protection physique des sols et le maintien de la fertilité chimique. Les résultats seront
valorisés sous forme de fiches pratiques permettant le déploiement de modalités opérationnelles en
fonction de la sensibilité des sols.
? PILOTES PRESSENTIS
FCBA/ONF/GCF
? PARTENAIRES PRESSENTIS
FCBA, GCF, FBF, FNB, FNEDT, ONF, ADEME, OFB, APCA, CNPF, AFES, INRAE, établissement d?enseignement
forestier, constructeurs d?engins forestiers, gestionnaires d?aires protégées, ONG
? INDICATEURS
? Propositions de mesures relatives au développement des cloisonnements
? Nombre de sites et chantiers vitrine
? Outil d?aide à la décision pour le choix du système de récolte le plus efficient
Axe 2
37
Action 2.2 Développer le débardage par câble, mode
d'exploitation à faible impact
? OBJECTIF
Cette action vise à accompagner le développement du débardage par câble, mode d?exploitation à faible
impact sur le sol.
En effet, les systèmes classiques pour mobiliser les bois sont des systèmes terrestres faisant intervenir
différents types de machines qui circulent au minimum sur 20 % de la surface quand un réseau de
cloisonnements existe et qu?il est respecté. De plus, ces systèmes ne peuvent être mis en oeuvre que dans
des conditions climatiques propices au risque d?engendrer des dégradations du sol.
En revanche, le débardage par câble aérien ne touchant que 3 à 5 % de la parcelle peut être utilisé tout le
long de l?année (le système du câble aérien est indépendant des conditions météorologiques).
Si son coût journalier est actuellement supérieur au système classique, il présente de nombreux bénéfices :
? Limiter les impacts sur le tassement des sols ;
? Réaliser des économies sur le moyen/long terme à l?échelle de la parcelle et du massif (pas de perte de
production liée au tassement, pas de coût de remise en état, moins d?investissement en infrastructure
routière en montagne...) ;
? Sécuriser l?approvisionnement de la filière bois (plus spécifiquement bois d?oeuvre) en évitant les coûts
liés aux ruptures d?approvisionnement en période humide suite aux suspensions de chantier mises en
place par les gestionnaires forestiers pour protéger les sols ;
? Faciliter l?amortissement des coûts fixes pour les entreprises de travaux forestiers (ETF), par la
complémentarité du déploiement de chantiers en plaine sur sols sensible l?hiver et en montagne l?été ;
? Renforcer la sécurité du chantier.
Cette action ambitionne de faciliter le développement du débardage par câble grâce à la création d?une
formation des opérateurs-câblistes, l?accompagnement de la structuration de la filière par la création d?une
structure collaborative, le soutien économique à l?équipement ainsi que la réalisation d?une étude
technico-économique pour évaluer les bénéfices et les contraintes et enfin promouvoir le développement
de ce mode de débardage alternatif.
? CONTENU
Sous-action 2.2.1 : Créer en France une formation spécialisée relative à la filière du débardage par câble
Aujourd?hui, il n?existe pas en France de formation pour des opérateurs et chefs d?équipe câblistes et le
métier de câbliste n?existe pas dans les référentiels métier (ROME ou RNCP), d?où des difficultés récurrentes
lors du recrutement d?opérateur. Pour lever ces verrous, l?action consiste à :
? créer une formation câble dans un ou deux CFA ou créer un centre de formation d?apprentis (CFA)
d?entreprise via une structure collaborative des câblistes. Equiper avec du matériel innovant et
performant les exploitations forestières supports de formation des CFA ;
? créer un référentiel de formation et de fiches métier en s?appuyant sur les éléments suivants :
- mission d?ingénierie de formation (CS, CQP CFA) ;
- transfert des résultats vers les centres de formation ;
- formation des formateurs (ex : via les câblistes) ;
? communiquer auprès du grand public sur ces formations.
Axe 2
38
Sous-action 2.2.2 : Accompagner la structuration de la filière câble par la création d?une structure
collaborative
La création d?une structure collaborative (statut juridique à définir en début de projet) pour les câblistes
permettrait aux acteurs de la filière câble d?étudier les pistes d?amélioration de la productivité du
débardage par câble (ex. : mutualisation des tâches administratives et de ressources humaines), de faciliter
l?installation de nouvelles entreprises et de porter la formation des opérateurs.
Sous-action 2.2.3 : Soutenir économiquement les investissements matériels pour la filière câble
En lien avec l?action 4.1 relative aux dispositifs d?aides sylvicoles et aux investissements matériels respectueux de
sols, une priorité sera donnée aux équipements de la filière câble comme mode d?exploitation à faible
impact, en fonction des possibilités budgétaires.
Sous-action 2.2.4 : Réaliser une étude technico-économique des opportunités, contraintes et besoins
d?accompagnement pour le développement de la filière câble, intégrant :
? Une évaluation de la ressource potentielle, prenant en compte les enjeux environnementaux et
paysagers, pour le système aérien en termes de volume et de surface par l?identification des parcelles
à risques (ex : croissements des essences concernées, lieux, sensibilité au tassement, ...) ;
? Une analyse technico-économique de la filière pour mieux évaluer les surcoûts du débardage par câble
par rapport aux systèmes terrestres pour différents contextes forestiers ;
? Une analyse macroéconomique des gains pour la filière (continuité d?approvisionnement) et pour les
propriétaires (chiffre d?affaires) ;
? Une évaluation des gains énergétiques de ce système par rapport au système classique ;
? L?identification des freins et leviers d?accompagnement économiques pour promouvoir le dévelop-
pement de ce système et l?attractivité de la filière lors :
- des investissements
- de l?embauche de salarié/apprentis
- de la mise en place de chantier école et pour la couverture de la perte de productivité engendrée.
Sur la base de cette étude, il s?agira d?élaborer un plan d?aide à l?investissement pluriannuel et notamment
un dispositif financier compensant l'écart de coût avec le débardage traditionnel, s'il peut être estimé, qui
pourrait être ciblé sur des zones sensibles prioritaires en plaine.
? PILOTES PRESSENTIS
Sous-action 2.2.1 : MTEBFMP (DGPE) ; ONF
Sous-action 2.2.2 : ONF+ Structure
Sous-action 2.2.3 : MTEBFMP (DGPE)
Sous-action 2.2.4 : Consortium FCBA, ONF, Beta
? PARTENAIRES PRESSENTIS
ONF - FBF - UCFF - FNEDT - OPCO - Centres de formation - FCBA - Beta (économie forestière) - ADEME - FNB
? INDICATEURS
? Nombre de formations câble et nombre de câblistes formés
? Evolution du volume de bois et de la surface débardés par câble
Axe 2
39
Action 2.3 Promouvoir des modes d?exploitation alternatifs à
faible impact
? OBJECTIF
Cette action vise à accompagner les dispositifs de débardage à faible impact sur les sols tels que le
débardage au cheval ou autres animaux, ou encore le débardage par dirigeable.
De manière générale, ces méthodes limitent en surface et en profondeur l?impact sur le tassement du sol
et notamment les ornières. Le débardage au cheval, par exemple, présente également des avantages
économiques à moyen et long termes (ex. : diminution des blessures), environnementaux (ex. : production
de GES limitée) et sociétaux (ex. : maintien d?emplois en zones rurales et de races). Il permet également de
faciliter l?exploitation forestière en zones et conditions sensibles.
Or, il ne reste que 15 professionnels aux compétences forestières (en 2023). Ces entreprises sont
économiquement fragiles et menacées, d?où un enjeu de conservation des savoir-faire et de structuration
économique de la filière.
Dans le contexte évolutif des méthodes de débardage du bois, chaque innovation sera étudiée pour en
évaluer les opportunités (débardage par dirigeable par exemple).
CONTENU
? Mise en place de formations
Des groupes de travail ont mené à la création d?un certificat de spécialisation traction équine et conduite
d?attelages par arrêté du 25 avril 2025. En parallèle, la DGER a sollicité les professionnels de l?attelage afin
de rénover le certificat de spécialisation utilisation et conduite d?attelage de chevaux pour y intégrer
l?usage agricole et forestier.
Afin de consolider et promouvoir ces savoir-faire, il pourrait être mis en place :
? des chantiers écoles ;
? le repérage des blocs de compétences dans les certifications existantes pour proposer, en lien avec les
centres de formation, des parcours de formation « sur mesure » ;
? la promotion de la méthode auprès des établissements mettant en oeuvre des certifications en lien
avec l?attelage ou le secteur forestier.
?
? Soutien économique des entreprises
Actuellement il existe peu d'aides ciblées pour les entreprises travaillant avec des équidés. Un ajustement
des critères d'éligibilité pourrait être examiné.
? Réalisation d?études permettant de mieux caractériser le débardage au cheval
Celles-ci pourraient intégrer :
? Le repérage des chantiers et l?identification des problématiques potentielles où l?utilisation de
l?énergie animale serait opportune ;
? Des analyses techniques et scientifiques sur l?effet de poinçonnage, la force de traction au regard
du bien-être animal, le bilan carbone et l?impact des animaux de débardage sur les propriétés des
sols en fonction des conditions d?application.
? Promotion des méthodes de débardages alternatifs
Celle-ci pourrait intégrer :
? l?élaboration et la mise en oeuvre d?un plan de communication ;
? l?organisation de démonstrations lors de grands salons professionnels ;
Axe 2
40
? la mise en place d?une forêt de référence ;
? le développement de liens avec des pays qui ont une longue tradition de débardage au cheval ou
qui innovent dans d?autres méthodes.
Le débardage au cheval est notamment mis en oeuvre au sein des aires protégées. Ainsi, la réalisation des
études et la promotion de la filière pourra se développer en collaboration avec les structures gestionnaires
des aires protégées.
? PILOTES PRESSENTIS
IFCE, ONF, DGPE
? PARTENAIRES PRESSENTIS
DGER, Coopératives forestières, groupements forestiers, gestionnaires d?aires protégées, ONF, MTEBFMP
(DGALN), FNB, OPCO, centres de formation, Syndicat National des Professionnels de la Traction Animale
(SNPTA), France Energie Animale (FEA)
? INDICATEURS
? Évolution de l?utilisation de méthodes alternatives de débardage (nombre de forêts, surfaces, volumes
de bois mobilisés par énergie animale)
? Nombre de personnes formées
_
41
AXE 3
Former et sensibiliser
sur la gestion durable
des sols forestiers
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
41
Axe 3
42
AXE 3
FORMER ET SENSIBILISER SUR LA GESTION DURABLE
DES SOLS FORESTIERS
Des outils de diagnostic de la sensibilité des sols et
guides de bonnes pratiques existent, mais ils sont
encore trop peu utilisés. Cette situation est en
partie due à des difficultés technico-économiques,
mais aussi à un manque de connaissance de
cette problématique par les utilisateurs potentiels
de ces outils.
L?ambition de l?axe 3 est une prise de conscience
durable des enjeux liés à la préservation des sols
forestiers, en organisant le partage des informations
et outils ainsi que la formation continue des
gestionnaires et intervenants en forêt, ces questions
étant déjà prise en compte dans le socle de la
formation initiale.
Une attention particulière sera portée à la prévention
relative aux modalités de mise en oeuvre des
chantiers nécessitant des interventions d?urgence en
situation de crise (ex : tempêtes, incendies, maladies).
Action 3.1 Créer un centre de ressources numériques et une
communauté d?échanges sur les sols forestiers
? OBJECTIF
L?objectif de l?action est de favoriser le partage des connaissances sur les sols forestiers en organisant la
mise à disposition des ressources utiles ainsi que les échanges et retours d?expériences entre acteurs.
La bonne gestion des sols forestiers nécessite un accès à des données, informations et recommandations.
Pourtant, celles-ci restent dispersées, souvent lacunaires, et parfois encore trop complexes pour une
utilisation courante en forêt.
La présente action ambitionne d?améliorer et articuler des outils existants ou en réflexion afin d?offrir aux
forestiers une source d?informations facile d?accès et d?appropriation. Il s?agira de créer une page dédiée
aux sols forestiers dans l?Observatoire des forêts françaises piloté par l?IGN, et la page renverra notamment
vers le centre de ressources documentaires sur les sols forestiers de l?Association française pour l'étude du
sol (AFES) qui sera amélioré et auquel sera ajouté une plateforme collaborative permettant les échanges
entre acteurs.
? CONTENU
L?action consiste, dans la continuité des réflexions en cours, à mettre en place :
? un centre de ressources documentaires numérique sur les sols forestiers permettant de réunir et mettre à
disposition notamment les guides, référentiels, indicateurs, cartographies sur les sols, catalogues de
stations et contacts. Il s?appuiera sur la valorisation et l?alimentation du centre de ressources
documentaires de l?AFES intégrant les résultats des travaux de l?axe 1 et 2 du plan d?action. Les pilotes
du réseau mécanisation prévu dans l?action 2.1 participeront à la création et l?alimentation du centre de
ressources afin d?assurer une bonne diffusion des résultats des expérimentations sur la mécanisation ;
? une communauté d?échanges des acteurs impliqués ou intéressés par la gestion durable des sols
forestiers. Celle-ci sera, dans un premier temps, constituée autour d?un noyau acteurs déjà mobilisés
dans le cadre de différentes démarches (IPRSols, communauté e-Sol et communauté de l?Observatoire
des forêts françaises) puis étendue à toutes les parties prenantes et notamment les acteurs du réseau
mécanisation prévu dans l?action 2.1.
Axe 3
43
L?action consistera également en l?animation de cette communauté « sols forestiers » (via une plate-forme
collaborative et des échanges de visu). Elle organisera, valorisera les retours d?expérience et encouragera la
réalisation d?expérimentations pilotes et de démonstration des innovations sur le terrain. Les résultats
alimenteront ainsi le centre de ressources au travers, par exemple, de la présentation de cas d?usages
opérationnels.
En outre, la promotion de ce dispositif passera, comme indiqué supra, par une mise en visibilité au sein de
l?Observatoire des forêts françaises, avec la mise en place d?une page dédiée aux sols forestiers qui fera le
lien avec d?autres sites internet d?intérêt sur la question des sols forestiers (GIS sol, RMT sols et RMT
AFORCE, Centre de ressources Afes, RNEST, ADEME, etc.) et qui orientera vers le centre de ressources
documentaires et l?outil choisi pour animer la communauté.
? PILOTES PRESSENTIS
AFES, IGN
? PARTENAIRES PRESSENTIS
CA France, CA Grand Est en lien avec RMT Sols et Territoires, CNPF-IDF, ONF, INRAE Info&sols, ADEME,
Etablissement d?enseignement forestier, FCBA, GCF, FNB, FBF
? INDICATEUR
Mise en place du réseau d?acteurs et de la plateforme collaborative afférente
Action 3.2 Développer la formation continue sur la qualité
des sols forestiers et sensibiliser les acteurs dans le cadre de la
gestion durable des forêts
? OBJECTIF
Cette action vise à consolider, faire essaimer et valoriser le dispositif de formation ?qualité des sols
forestiers? produit à l?issue du projet IPRSols. L?objectif est de démultiplier le nombre de personnes-
ressource compétentes pour sensibiliser tous les acteurs de la filière forêt-bois à la préservation de la
qualité des sols forestiers. La consolidation de ce dispositif de formation s?appuiera sur la valorisation de
ressources pédagogiques et documentaires adaptées en collaboration avec l?Observatoire des forêts
françaises.
? CONTENU
L?action consiste à :
? constituer, animer et suivre une communauté active de formateurs, composée des référents qualité
des sols forestiers déjà formés dans le cadre du projet IPRSols et de nouveaux formateurs. Ce réseau
pourra développer le partage de compétences, de ressources, d?outils et de méthodes d?enseignement,
ainsi que sa valorisation en lien avec l?action 3.1 ;
? développer l?organisation de formations et ateliers de sensibilisation en lien avec, et en appui des
organisations socio-professionnelles partenaires de l?action. Il s?agira notamment d?assurer une ingénierie
de projet dans cet objectif, d?enrichir et actualiser les supports pédagogiques de formation (e-learning,
réseau de fosses, outils de terrain), et de communiquer et valoriser le projet auprès de la filière et de
l?administration.
Axe 3
44
? PILOTES PRESSENTIS
AFES et CNPF-IDF
? PARTENAIRES PRESSENTIS
ONF-RDI, CDA France, IGN, OPCO, FBF, FNB
? INDICATEURS
? Nombre de formateurs qualifiés
? Nombre de sessions de formation et d?ateliers de sensibilisation ?qualité des sols forestiers? conduits
par ces référents.
Action 3.3 Élaborer un guide pour préserver les sols dans les
chantiers en situation de crise
? OBJECTIF
L?action vise à mettre en visibilité et en partage les précautions à prendre et les modes d?intervention à
privilégier pour mieux préserver les sols lors de la réalisation de chantiers en situations de crise (tempête,
incendie, problème sanitaire).
Dans le contexte du changement climatique, qui va se caractériser par des épisodes de sécheresse prolongés,
une intensification et une extension du risque d'incendie de forêt et une augmentation vraisemblable de
la fréquence des tempêtes, la gestion des chantiers de crise est en effet devenue un enjeu majeur.
Or, les interventions réalisées dans l?urgence sont souvent à l?origine de dégradations importantes des sols.
La définition et la diffusion de stratégies d?intervention en amont auprès des opérateurs doit permettre de
préserver les sols tout en tenant compte de la sécurité des opérateurs dans ces contextes.
? CONTENU
Il s?agira de réaliser un guide à horizon 2025 de bonnes pratiques à mettre en oeuvre pour les chantiers en
situation de crise, intégrant les points de vigilance et les recommandations sur l?organisation de ces
chantiers, les chaînes de décision, les équipements à prévoir en forêt (exemples : dessertes, réservoirs
d?eau, cartographies?).
L?établissement de ces préconisations sera notamment fondé sur un retour d?expériences de précédents
chantiers en situation de crise, les travaux menés dans le cadre de l?axe 2 et notamment l?action 2.1, ainsi
qu?un benchmark dans des pays voisins européens.
Elles permettront de compléter les guides existants, notamment le « Guide de gestion des crises sanitaires en
forêt » actualisé en 2021 et coordonné par le Centre national de la propriété forestière (CNPF), le
Département santé des forêts (DSF), l?Office national des forêts (ONF) et l?Institut national de recherche
pour l?agriculture, l?alimentation et l?environnement (INRAE).
Des propositions d?amélioration concernant la formation continue (action 3.2) pourront ainsi également
être formulées.
? PILOTE PRESSENTI
CNPF
? PARTENAIRES PRESSENTIS
FCBA, ONF, FBF, INRAE, ADEME, Établissements d?enseignement forestier, UCFF, FNB
Axe 3
45
? INDICATEUR
Guide de bonnes pratiques pour la préservation des sols en chantier de crise
_
46
_
46
AXE 4
Accompagner économi-
quement les pratiques
sylvicoles et les
investissements matériels
les plus vertueux
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
46
Axe 4
47
AXE 4
ACCOMPAGNER ÉCONOMIQUEMENT LES PRATIQUES
SYLVICOLES ET LES INVESTISSEMENTS MATÉRIELS
LES PLUS VERTUEUX
La mise en place des pratiques sylvicoles favorables à
la préservation des sols et l?utilisation des systèmes
et engins d?exploitation forestière à faible impact
sur les sols peuvent induire des surcoûts pour les
filières économiques, qui sont à mettre en regard
de l?ensemble des bénéfices environnementaux.
Massifier l?adoption des pratiques favorables à la
préservation des sols est un enjeu majeur. Aussi,
l?objectif de cet axe est de créer un effet incitatif en
mobilisant différents leviers économiques et
mesures d?accompagnement au bénéfice des
propriétaires forestiers et des entreprises d?exploi-
tation forestière. Il contribuera notamment au
déploiement des pratiques à faible impact visées
par l?axe 2.
Les dispositifs d?aides sylvicoles et à l?investissement
en matériel doivent permettre d?accompagner le
déploiement de modes d?exploitation à faible impact,
tant en termes de pratiques que d?équipements,
tout en maintenant la compétitivité économique des
exploitations et entreprises.
L?organisation des chantiers fera l?objet d?une
attention particulière pour tenir compte de façon
anticipée des enjeux de préservation des sols et de
limiter les incidences de suspension de chantier liées
à cet enjeu sur la filière.
Enfin, les services rendus par les sols forestiers
préservés seront valorisés par la création des
systèmes de paiements pour service environ-
nementaux (PSE) associés aux pratiques les plus
vertueuses pour la préservation des sols.
Action 4.1 Prendre en compte la préservation des sols dans
les dispositifs d?aides sylvicoles
? OBJECTIF
Un certain nombre d?aides à la filière forêt-bois prennent déjà en compte les enjeux relatifs au sol, sans
qu?ils n?en constituent pour autant l?objet principal.
On peut citer en particulier le dispositif de soutien au renouvellement forestier, qui oblige à un diagnostic
global sylvicole, prenant en compte la nature et les potentialités du sol pour justifier le choix d?essences
adaptées à la station actuelle et aux enjeux du changement climatique. Les critères du cahier des charges
ont été renforcés dans le cadre du guichet France Nation verte, ouvert en novembre 2024 : le diagnostic
comprend une partie dédiée à l?évaluation des sols et leurs usages.
Le travail d?amélioration du cahier des charges du renouvellement forestier sera poursuivi. Il fait
notamment l?objet d?une révision en cohérence avec les dispositions contenues dans le PNACC.
Le Volet 2 de l?AAP ESPR (Exploitation forestière et Sylviculture Performantes et Résilientes) lancé en 2023
sur crédits France 2030 et reconduit en 2024 dans le cadre de la planification écologique apporte un
soutien aux entreprises réalisant des travaux forestiers pour l?investissement dans des équipements
performants tout en établissant des critères d?éco-conditionnalité pour sélectionner les équipements ayant
un impact au sol limité. La sélection des projets d?investissements en machines d?exploitation et/ou de
sylviculture ainsi que le taux d?aide mobilisable pour chaque projet s?appuie notamment sur l?impact de la
Axe 4
48
circulation de ces engins sur les sols forestiers, et ce via une estimation de la charge à la roue et/ou de la
pression statique au sol exercée par chaque machine.
Au vu des enjeux et actions identifiés dans le cadre du présent plan, il y a lieu de prendre en compte les
enjeux liés aux sols à l?occasion de la mise en place ou de l?évolution des dispositifs d?aides, pour
encourager :
? les entreprises à investir dans des matériels à plus faible impact sur les sols ;
? une gestion sylvicole respectueuse des sols ;
? la recherche et développement, les matériels innovants respectueux des sols.
? CONTENU
Dans le cadre des discussions sur les dispositifs d?aides relatifs à la planification écologique, que cela soit
via des dispositifs relevant de l?État ou de ses établissements publics, l?enjeu sol, même s?il ne constitue pas
l?objet premier du dispositif d?aide visé, sera pris en compte. Les collectivités territoriales sont également
encouragées à prendre en compte l?enjeu sol dans leurs dispositifs d?aides.
À cette fin, une première étape consistera en un retour d?expérience des dispositifs de l?État déjà mis en
place, notamment un bilan d?ESPR sera conduit par l?ADEME.
Une identification des mesures concrètes pouvant être financées sera mise en place, assortie de
recommandations en matière de contrôlabilité et de régime d?aide potentiel. Cela pourrait recouvrir la
question des cloisonnements en lien avec les conclusions du groupe de travail indiqué à l?action 2.1.1 (leur
matérialisation, les systèmes de guidage, leur cartographie, des diagnostics?), des recommandations d?achat de
matériel, le soutien à l?investissement d?équipements de travaux sylvicoles ou d?exploitation performants au
plan environnemental.
? PILOTE PRESSENTI
MTEBFMP (DGPE) dans le cadre de la gouvernance interministérielle prévue pour chaque dispositif
? PARTENAIRES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGALN, DGEC), ADEME, tous acteurs concernés par la gestion sylvicole
? INDICATEURS
Présence dans le cahier des charges de critères environnementaux structurants et enveloppe financière
dédiée aux actions intégrant la préservation des sols
Action 4.2 Étudier l?opportunité des arrêts de chantiers
sylvicoles et la faisabilité des mesures d?adaptation
? OBJECTIF
Cette action consiste à identifier les conditions susceptibles de déclencher des suspensions de chantier
lors de conditions climatiques favorisant les risques de dégradation des sols à l?échelle régionale et
nationale et à proposer des mesures d?atténuation/adaptation pour soutenir les entreprises forestières.
Les conditions météorologiques, et notamment les périodes humides prolongées en automne-hiver sans
gel des sols du fait du changement climatique, peuvent nécessiter la suspension des chantiers
d?exploitation forestière pour une durée variable.
Les clauses contractuelles peuvent imposer l?arrêt des chantiers lorsqu?ils dégradent les sols par un
orniérage excessif et exiger le repli vers des sites ayant des sols moins sensibles. En l?absence de sites de
Axe 4
49
repli, il peut être procédé à un arrêt de l?activité de l?entreprise avec une perte de chiffre d?affaires et
éventuellement du chômage partiel. Les entreprises de travaux forestiers ou d?exploitation forestière étant
majoritairement de très petites structures avec un seul type d?activité, elles sont particulièrement sensibles
aux aléas de ce type.
Même si des suspensions de chantier peuvent être opérées pour d?autres motifs (cas de force majeure,
DFCI, enjeux de biodiversité), l?évolution des conditions climatiques et l?augmentation de la prise de
conscience sur l?importance des fonctions et services rendus par les sols impliquent de pouvoir faciliter la
planification des chantiers en tenant compte de la probabilité accrue de suspensions pour des raisons de
préservation des sols.
? CONTENU
L?action consiste à réaliser une étude collectant des données relatives aux chantiers forestiers (dates et
lieux de réalisation, seuils de pluviométrie (Météo France) en période hivernale?) pour déterminer les
conditions et les risques d?occurrence de suspension.
Les travaux IGN FCBA sur la caractérisation de la notion de difficulté d?exploitation de la ressource à l?aide
de l?IFN pourront également être mobilisés pour ces évaluations, ainsi que les connaissances des réseaux
scientifiques relatifs aux sols. Les autres motifs de suspension pourront aussi être intégrés. L?évaluation
économique de telles suspension devra être caractérisée.
Il conviendrait d?analyser les mesures d?adaptation possible pour éviter les arrêts d?activités des
entreprises. Des mesures d?atténuation seront également analysées en étudiant un modèle de partage du
risque sachant que les propriétaires/gestionnaires forestiers cherchent à protéger leur capital sol, les
entreprises de travaux forestiers à pérenniser leurs activités et leurs salariés et les acheteurs de bois à
minimiser les impacts d?une rupture d?approvisionnement. En ce qui concerne les conséquences des arrêts
de chantiers sur les ruptures d?approvisionnement en bois, le lien avec les préconisations de l?étude
CGAAER-IGEDD sur les bois de crise sera étudié, ce qui pourra donner lieu par exemple à un travail sur la
consolidation du réseau des aires de stockage « tampon ».
Au vu de l?évaluation technique et économique réalisée, il conviendra d?étudier l?opportunité de mettre en
place un tel mécanisme de soutien économique aux opérateurs économiques de l?exploitation forestière
pour les suspensions de chantier. Les questions de l?assurabilité ou des mécanismes de solidarité de filière
devront être étudiées, ainsi que les conditions de réussite d?une telle mise en place.
? PILOTE PRESSENTI
MTEBFMP (DGPE et DGALN), avec l?appui d?une mission confiée au CGAAER et à l?IGEDD à la suite de leur
mission sur les bois de crise
? PARTENAIRES PRESSENTIS
UCFF, FNEDT, ONF, FBF, FNB, COPACEL, OFB, CSF Bois
? INDICATEURS
Étude des risques de suspension, des mesures d?adaptation et des incidences économiques
Axe 4
50
Action 4.3 Accompagner la mobilisation de fonds privés
avec des paiements pour services environnementaux
forestiers pour les systèmes permettant une meilleure
préservation des sols
? OBJECTIF
L?action vise à accompagner des dispositifs d?expérimentation et d?innovation en matière de paiements
pour services environnementaux forestiers, notamment ceux valorisant les services écosystémiques
s?appuyant sur la qualité des sols et la biodiversité et contribuant à la régulation du cycle de l?eau. Elle
s?inscrit dans le cadre des leviers identifiés au titre de la stratégie nationale biodiversité 2030 et de la
planification écologique.
Si le rôle des forêts et sols forestiers en matière de services écosystémiques est reconnu tant en France
qu?aux niveaux européen et mondial, c?est jusqu?à présent principalement la valorisation de la ressource
en bois et, dans une moindre mesure, la location du droit de chasse, dotés d?une valeur marchande, qui
apportent l?essentiel des recettes aux propriétaires forestiers et sur lesquelles repose l?équilibre financier
de la gestion forestière.
Les autres services écosystémiques sont implicitement fournis « gratuitement » dans le cadre de cette
gestion. Or, les forêts et, avec elles, les services qu?elles rendent, sont fragilisés par le changement
climatique et les événements extrêmes associés (ex. : sécheresse, incendies, ravageurs).
Dans ce contexte, la mobilisation de fonds privés dans un cadre permettant de valoriser les pratiques les
plus vertueuses en faveur notamment de la préservation des sols, constituera tant un levier économique
incitatif qu?un gage de reconnaissance, par la société, des services rendus dans le cadre d?une gestion
forestière durable. La mise en place de ce dispositif répondrait en outre à une demande croissante
d?acteurs privés de financer des projets visibles et reconnus et contribuerait à diversifier les possibilités
mobilisables en matière de compensation ou de restauration écologique en France.
? CONTENU
L?action consiste, sur la base du rapport du Gouvernement au Parlement sur les PSE forestiers prévu dans
le cadre de la loi énergie climat de 2021, à :
? étudier la mise en place d?un dispositif de reconnaissance institutionnelle des pratiques et modes
d?intervention pouvant faire l?objet d?un PSE forestier et in fine de la mobilisation de fonds privés
à ce titre, en tenant compte des synergies possibles avec les outils financiers en faveur de la
biodiversité en cours de déploiement ;
? ainsi développer les PSE forestiers dans les territoires.
? PILOTES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGALN et DGPE) pour le cadre national
Instances régionales compétentes en matière de forêt et de biodiversité pour la déclinaison territoriale du
dispositif et son suivi
? PARTENAIRES PRESSENTIS
Entreprises, associations, sociétés gestionnaires d?actifs, institutions financières (ex. : Caisse des dépôts et
consignations), collectivités, gestionnaires d?aires protégées, organismes de conseil technico-économique
et professionnels forestiers
? INDICATEURS
Surface de PSE forestiers visant des actions favorables à la préservation des sols forestiers
_
51
AXE 5
Encadrer les facteurs de
pressions dans les textes
d?orientation forestière,
les réglementations
et les outils contractuels
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
51
Axe 5
52
AXE 5
ENCADRER LES FACTEURS DE PRESSIONS DANS LES
TEXTES D?ORIENTATION FORESTIÈRE, LES
RÉGLEMENTATIONS ET LES OUTILS CONTRACTUELS
Tant au niveau européen que national, les
réglementations concernant les forêts et les outils
de planification forestière sont nombreuses.
Cependant, la prise en compte de la préservation
des sols dans ces outils reste parfois lacunaire sans
une reconnaissance plus complète de leurs fonctions
et services rendus. Compte tenu des impacts
potentiellement irréversibles des dégradations
faites aux sols forestiers, il apparaît nécessaire de
renforcer la prise en compte du compartiment sol
dans les outils réglementaires, d?orientation
forestière et les outils contractuels.
Action 5.1 Renforcer la préservation des sols forestiers au
travers de la transposition concertée de la directive RED3
? OBJECTIF
L?objectif est de garantir la compatibilité des dispositions forestières nationales avec les dispositions
relatives à la durabilité des bioénergiesde la directive énergies renouvelables RED 3 dans le cadre de la
transposition de cette dernière.
Cette compatibilité est nécessaire sur plusieurs sujets en lien direct ou indirect avec la qualité et le stockage
carbone dans les sols, étant entendu qu?il s?agit d?un chantier portant sur des dispositions plus larges qui
visent également la protection de la biodiversité.
Le travail mené dans le cadre de la présente action pourra éventuellement conduire à introduire des
dispositions spécifiques, explicites et proportionnées dans le droit national si ces dernières s?avèrent
pertinentes pour attester du respect par la France des critères posés par les textes et, par ce biais sécuriser
juridiquement et simplifier les procédures et exigences de traçabilité prévues par ces textes. Toutefois, les
options juridiques à cet égard seront rappelées et les travaux pourront renvoyer le cas échéant, à certaines
dispositions ou décisions locales.
Le cas échéant ces dispositions devront être accompagnées d?éléments techniques explicites afin de
justifier des choix français pris pour l?application des textes, et de permettre de les défendre au niveau
européen.
? CONTENU
Le texte de la directive RED 3 à l?issue des négociations comporte les dispositions suivantes concernant les
sols de façon directe ou indirecte :
? une interdiction d?attribuer des aides financières directes à la production d?énergies à partir de
souches et racines (article 3) ;
Axe 5
53
? dans le cadre de l?analyse basée sur les risques (principe déjà en vigueur avec RED 2), une obligation à ce
que des dispositions du droit national, ou à défaut des mesures de gestion au niveau de la zone
d?approvisionnement forestière, permettent en particulier d?assurer :
1. que la récolte, conformément aux principes de gestion durable des forêts, est effectuée en tenant
compte du maintien de la qualité des sols et de la biodiversité dans le but de prévenir les impacts
négatifs, de manière à :
- éviter la récolte des souches et des racines ;
- éviter la récolte sur les sols vulnérables ;
2. que la récolte est conforme à :
- des seuils maximaux pour les coupes rases de grande ampleur tels que définis par le pays dans
lequel la forêt se situe ;
- des seuils de rétention appropriés au niveau local et d?un point de vue écologique pour le
prélèvement de bois mort.
3. que la récolte est conforme à l?obligation d?utiliser des systèmes d?exploitation forestière qui
réduisent au minimum les incidences négatives sur la qualité des sols, y compris le tassement des sols,
ainsi que sur les caractéristiques de la biodiversité et les habitats.
L?action de la présente fiche s?inscrira dans une démarche de transposition concertée de ces dispositions,
à l?image de celle de la directive RED 2 conduite entre 2020 et 2023, consistant à échanger de façon
régulière sur les projets de textes au travers de réunions dédiées ouvertes aux diverses parties prenantes.
Conformément aux dispositions du contrat stratégique de filière, les opérateurs de la filière, directement
concernés par la mise en oeuvre de RED3, contribueront à la concertation au sein d?un groupe dédié
organisé dans le cadre du comité stratégique de filière bois et au travers d?expertises ou de contributions
écrites incluant des propositions de dispositions, sur les différentes options envisageables. Des groupes de
concertation ad hoc regroupant des acteurs économiques et associatifs ont également été organisés et
seront relancés pour la préparation des textes réglementaires.
Le projet de texte final sera présenté pour avis au comité spécialisé de la gestion durable de la forêt
(CSGDF).
Suivant les conclusions des travaux menés, les évolutions juridiques seront à intégrer dans le processus plus
global de transposition prévu pour le volet durabilité de la directive RED révisée, processus piloté par la
DGEC, en associant les autres départements ministériels concernés, et en association étroite avec le
délégué interministériel à la forêt, au bois et à ses usages compte-tenu de la transversalité du chantier.
? PILOTE PRESSENTI
MTEBFMP (DGEC), les autres ministères étant associés aux travaux
? PARTENAIRES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGALN et DGPE), ADEME, tous acteurs concernés
? INDICATEURS
? Textes législatifs et réglementaires de transposition de la directive
? Communication opérée sur le site du MTEBFMP afin d?informer les opérateurs sur ces nouvelles
dispositions
Axe 5
54
Action 5.2 Poursuivre la prise en compte des sols dans les
documents d?orientation et de gestion forestière (DRA, SRA,
SRGS)
? OBJECTIF
L?objectif de cette action est de renforcer la prise en compte des enjeux locaux liés aux sols et le caractère
opérationnel des préconisations établies à ce titre dans les documents d?orientation et de gestion
forestière.
En effet, selon l?article L.122-2-1 du code forestier, les schémas régionaux de gestion sylvicole (SRGS)
doivent notamment indiquer les objectifs de gestion et de production durables, ainsi que les enjeux de
préservation de la biodiversité et de qualité des sols et de l'eau. En vertu de l?article L.122-3 de ce même
code, les documents de gestion doivent être établis conformément aux directives et schémas régionaux.
L?ensemble des travaux conduits dans le cadre du présent plan d?action doit permettre d?établir et mettre
en oeuvre une doctrine et des préconisations affinées en la matière, tant au plan du cadre national qu?en
terme de déclinaison régionale, afin de les déployer in fine dans la gestion forestière.
? CONTENU
Les SRGS utilisés en forêt privée élaborés par les CRPF prennent en compte l'enjeu de préservation des
sols. Les directives régionales d?aménagement - DRA - (forêts domaniales) et schémas régionaux
d?aménagement - SRA - (forêts des collectivités) élaborés par l?ONF prennent également en compte ces
enjeux. Ceux-ci seront à maintenir ou renforcer dans les révisions à venir au vu des connaissances acquises.
L?analyse des documents existants ainsi que des attendus et outils issus du présent plan permettra, sur la
base des connaissances les plus récentes, d?enrichir les cadrages techniques en amont des prochaines
révisions des DRA, SRA et SRGS.
Ainsi, au fur et à mesure de leur renouvellement, les documents d?orientation et de gestion forestière
seront améliorés pour prendre davantage en compte les enjeux liés à la préservation des sols, en intégrant
des préconisations dédiées.
? PILOTES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGPE en lien avec la DGALN)
CNPF et ses délégations régionales, ONF, pour la prise en compte dans l?élaboration ou la révision des
documents de planification et de leurs annexes, en lien avec les services déconcentrés de l?Etat
? PARTENAIRES PRESSENTIS
Membres du CSFB et des CRFB
? INDICATEURS
? Nombre de documents cadre intégrant un état des lieux des enjeux de préservation de la qualité des sols
? Cadrage technique national complété
Axe 5
55
Action 5.3 Améliorer la préservation des sols en analysant et
proposant des clauses pour les contrats de vente et le suivi
des chantiers
? OBJECTIF
Au sein de la filière, plusieurs certifications (PEFC, FSC) ou contrats types (notamment ONF, EFF, COOP,
FNB?) proposent déjà des clauses intégrant une bonne gestion des sols. Celles-ci sont contractuelles,
concernent la protection et détaillent les responsabilités de l?intervenant et la réparation des dommages.
L?objectif de l?action, est de sensibiliser les propriétaires forestiers à l?importance de ces clauses,
notamment en fournissant des clauses qui impliquent des mesures concrètes, acceptables et adaptables
au sein des contrats.
? CONTENU
L?action consiste à :
? réaliser un état des lieux des clauses de contrats sur la protection des sols, y compris au sein
d?organismes forestiers européens voisins ;
? sensibiliser les propriétaires aux questions de fragilité des sols, notamment en leur fournissant des
conseils sur les clauses possibles, tenant compte de différentes caractéristiques pédologiques.
L?établissement de contrats-types relève des compétences des acteurs concernés. Le contenu de ces
contrats se doit d'être plus précis et ne relève pas de la présente action.
? PILOTES PRESSENTIS
FRANSYLVA - FBF - FNB
? PARTENAIRES PRESSENTIS
CNPF, ONF, FCBA, UCFF, EFF, FNEDT, ANATEF, FNCOFOR, ONG, OFB, FPNRF (pour la diffusion)
? INDICATEUR
État des lieux des clauses possibles et diffusion de recommandations
Axe 5
56
Action 5.4 Conforter les systèmes de labellisation/certification
des ETF comme cadre d?engagement à des pratiques
d?exploitation et de travaux respectueuses des sols
? OBJECTIF
L?action a pour objectif d?étudier la possibilité de conforter un système de labellisation/certification pour
les ETF engagés dans les pratiques de travaux sylvicoles et d?exploitation respectueuses des sols, et d?une
éventuelle reconnaissance de ce label par l?État.
Des systèmes de labellisation pour les ETF Gestion durable de la forêt existent aux échelles locale et
nationale (gérés par Qualiterritoires et portés par la FNEDT). Le cahier des charges de l?engagement ETF
Gestion durable de la forêt prend en compte la préservation des sols. Ce cahier des charges est reconnu
par PEFC et par un certain nombre de donneurs d?ordres. Il s?agit de conforter ce label et d?étudier l?intérêt
et l?opportunité d?une reconnaissance par l?État.
? CONTENU
La mise en place d?un label sera étudiée en lien avec la FNEDT et les organismes de certification, afin de
reconnaître l'engagement qualité des opérateurs et entreprises réalisant des travaux en forêt dans le
respect de bonnes pratiques environnementales et de respect des sols forestiers.
Il est proposé de s?appuyer sur les labels existants et tout particulièrement les certifications portées par
Qualiterritoires, et de les conforter au regard des attendus de ce Plan.
La question de la labellisation ou la certification pour les exploitants forestiers sera également étudiée.
? PILOTES PRESSENTIS
FNEDT, Qualiterritoires
? PARTENAIRES PRESSENTIS
FBF, FNB, UCFF, ONF, PEFC, FSC, EFF
? INDICATEUR
Évolution du nombre d?adhérents aux labels et certifications prenant en compte le respect des sols
_
57
ANNEXES
_
57
58
Annexe 1
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Indicateurs de SENsibilité des Ecosystèmes forestiers soumis à une récolte accrue de biomasse.
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M., Nowak, V., Wincker, P., Jolivet, C., Saby, N.P.A., Arrouays, D., Bispo, A., Feix, I., Eglin, T.,
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? Saint-André, L., Buée, M., Aubert, M., Richter, C., Deleuze, C., Rakotoarison, H., Abildtrup, J.,
Akroume, E., Bach, C., Berthe, T., Bilot, N., Bouvet, A., Chauvat, M., Dreyfus, P., Echevarria, G., Elie, F.,
Fauchery L., Fuente, P., Gérant, D., Lauvin, D., Leban, J-M., Leblanc, M., Leduc, V., Maillard, F.,
Normand, M., Quibel, E., Raveloson, C., Renaud, JP., Roy, S-J, Stenger, A., Viaud, P., Vincenot, L., Zeller,
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Midterm-Report.pdf
61
Annexe 2
SIGLES ET ACRONYMES
ADEME Agence de la transition énergétique
AFES Association Française pour l'Etude du Sol
ANR Agence Nationale de la Recherche
Béta Bureau d'économie théorique et appliquée
BGF Programme de recherche incitatif "biodiversité, gestion forestière et politiques
publiques"
BRGM Bureau de recherches géologiques et minières
CA Chambre d'Agriculture
CEF Centre européen de formation
CFA Centre de formation d'apprentis
CFPPA Centre de formation professionnelle et de promotion agricole
CGAAER Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux
CNPF Centre National de la Propriété Forestière
CNPF IDF Institut pour le développement forestier du Centre National de la Propriété Forestière
CNRS Centre National de la Recherche Scientifique
COPACEL Union française des industries des cartons, papiers et celluloses
CRA GE Chambre régionale d?agriculture Grand Est
CRFB Conseil régional de la forêt et du bois
CSFB Conseil supérieur de la forêt et du bois
CSGDF Comité spécialisé de la gestion durable de la forêt
DFCI Défense de la forêt française contre les incendies
DGALN Direction Générale de l'Aménagement, du Logement et de la Nature
DGEC Direction générale de l'énergie et du climat
DGPE Direction générale de la Performance économique et environnementale des entreprises
DRA Directives régionales d'aménagement
ESPR Exploitation forestière et Sylviculture Performantes et Résilientes
ETF Entrepreneurs de Travaux Forestiers
FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations
FBF France Bois Forêt
FCBA Institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement
FEA France Energie Animale
FESTA Formation et services en traction animale
FNB Fédération Nationale du Bois
FNEDT Fédération Nationale des Entrepreneurs du Territoire
GCF Groupe Coopération Forestière
GES Gaz à effet de serre
GIEC Groupe d?experts intergouvernemental sur l?évolution du climat
62
GIP ECOFOR Groupement d'intérêt public sur les écosystèmes forestiers
GIS sol Groupement d'intérêt scientifique sur les sols
IFCE Institut français du cheval et de l'équitation
IFN Inventaire Forestier National
IGCS Inventaire, gestion et conservation des sols
IGEDD Inspection générale de l'environnement et du développement durable
IGN Institut national de l'information géographique et forestière
INET Institut National des Etudes Territoriales
INRAe Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
IPBES Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et
les services écosystémiques
IPCC Intergovernmental Panel on Climate Change
IPRSol Identifier pour prévenir et réduire les risques liés à la dégradation des sols forestiers
JRC Centre de recherche commun, Joint Research Center
LIDAR Light detection and ranging / détection et télémétrie par la lumière
LULUCF Land-Use, Land Use Change and Forestry
MASA Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire
MNHN Muséum National d'Histoire Naturelle
MTEBFMP Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche
OFB Office Français de la Biodiversité
ONF Office National des Forêts
ONF RDI Réseau de recherche, de développement et d'innovation de l'Office National des Forêts
OPCO Opérateur de Compétences
PNACC Plan national d?adaptation au changement climatique
PEPR Programmes et équipements prioritaires de recherche
PSE Paiement pour services environnementaux
RED3 Directive énergies renouvelables
RENECOFOR Réseau national de suivi à long terme des écosystèmes forestiers
RMQS Réseau de mesures de la qualité des sols
RMT AFORCE Réseau Mixte technologique pour l'adaptation des forêts au changement climatique
RMT sols et
territoires Réseau Mixte Technologique sols et territoires
Rnest Réseau national d'expertise scientifique et technique sur les sols
RTM Restauration des terrains en montagne
SNAP Stratégie nationale pour les aires protégées
SNB Stratégie Nationale Biodiversité
SNBC Stratégie Nationale Bas Carbone
SNPTA Syndicat national des professionnels de la traction animale
SRA Schémas régionaux d'aménagement
SRGS Schémas régionaux de gestion sylvicole
UCFF Union de la Coopération Forestière Française
UE Union européenne
UISS Union internationale de sciences du sol
WRI Institut des ressources mondiales, World Resources Institute
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(ATTENTION: OPTION de débardage du bois, chaque innovation sera étudiée pour en
évaluer les opportunités (débardage par dirigeable par exemple).
CONTENU
? Mise en place de formations
Des groupes de travail ont mené à la création d?un certificat de spécialisation traction équine et conduite
d?attelages par arrêté du 25 avril 2025. En parallèle, la DGER a sollicité les professionnels de l?attelage afin
de rénover le certificat de spécialisation utilisation et conduite d?attelage de chevaux pour y intégrer
l?usage agricole et forestier.
Afin de consolider et promouvoir ces savoir-faire, il pourrait être mis en place :
? des chantiers écoles ;
? le repérage des blocs de compétences dans les certifications existantes pour proposer, en lien avec les
centres de formation, des parcours de formation « sur mesure » ;
? la promotion de la méthode auprès des établissements mettant en oeuvre des certifications en lien
avec l?attelage ou le secteur forestier.
?
? Soutien économique des entreprises
Actuellement il existe peu d'aides ciblées pour les entreprises travaillant avec des équidés. Un ajustement
des critères d'éligibilité pourrait être examiné.
? Réalisation d?études permettant de mieux caractériser le débardage au cheval
Celles-ci pourraient intégrer :
? Le repérage des chantiers et l?identification des problématiques potentielles où l?utilisation de
l?énergie animale serait opportune ;
? Des analyses techniques et scientifiques sur l?effet de poinçonnage, la force de traction au regard
du bien-être animal, le bilan carbone et l?impact des animaux de débardage sur les propriétés des
sols en fonction des conditions d?application.
? Promotion des méthodes de débardages alternatifs
Celle-ci pourrait intégrer :
? l?élaboration et la mise en oeuvre d?un plan de communication ;
? l?organisation de démonstrations lors de grands salons professionnels ;
Axe 2
40
? la mise en place d?une forêt de référence ;
? le développement de liens avec des pays qui ont une longue tradition de débardage au cheval ou
qui innovent dans d?autres méthodes.
Le débardage au cheval est notamment mis en oeuvre au sein des aires protégées. Ainsi, la réalisation des
études et la promotion de la filière pourra se développer en collaboration avec les structures gestionnaires
des aires protégées.
? PILOTES PRESSENTIS
IFCE, ONF, DGPE
? PARTENAIRES PRESSENTIS
DGER, Coopératives forestières, groupements forestiers, gestionnaires d?aires protégées, ONF, MTEBFMP
(DGALN), FNB, OPCO, centres de formation, Syndicat National des Professionnels de la Traction Animale
(SNPTA), France Energie Animale (FEA)
? INDICATEURS
? Évolution de l?utilisation de méthodes alternatives de débardage (nombre de forêts, surfaces, volumes
de bois mobilisés par énergie animale)
? Nombre de personnes formées
_
41
AXE 3
Former et sensibiliser
sur la gestion durable
des sols forestiers
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
41
Axe 3
42
AXE 3
FORMER ET SENSIBILISER SUR LA GESTION DURABLE
DES SOLS FORESTIERS
Des outils de diagnostic de la sensibilité des sols et
guides de bonnes pratiques existent, mais ils sont
encore trop peu utilisés. Cette situation est en
partie due à des difficultés technico-économiques,
mais aussi à un manque de connaissance de
cette problématique par les utilisateurs potentiels
de ces outils.
L?ambition de l?axe 3 est une prise de conscience
durable des enjeux liés à la préservation des sols
forestiers, en organisant le partage des informations
et outils ainsi que la formation continue des
gestionnaires et intervenants en forêt, ces questions
étant déjà prise en compte dans le socle de la
formation initiale.
Une attention particulière sera portée à la prévention
relative aux modalités de mise en oeuvre des
chantiers nécessitant des interventions d?urgence en
situation de crise (ex : tempêtes, incendies, maladies).
Action 3.1 Créer un centre de ressources numériques et une
communauté d?échanges sur les sols forestiers
? OBJECTIF
L?objectif de l?action est de favoriser le partage des connaissances sur les sols forestiers en organisant la
mise à disposition des ressources utiles ainsi que les échanges et retours d?expériences entre acteurs.
La bonne gestion des sols forestiers nécessite un accès à des données, informations et recommandations.
Pourtant, celles-ci restent dispersées, souvent lacunaires, et parfois encore trop complexes pour une
utilisation courante en forêt.
La présente action ambitionne d?améliorer et articuler des outils existants ou en réflexion afin d?offrir aux
forestiers une source d?informations facile d?accès et d?appropriation. Il s?agira de créer une page dédiée
aux sols forestiers dans l?Observatoire des forêts françaises piloté par l?IGN, et la page renverra notamment
vers le centre de ressources documentaires sur les sols forestiers de l?Association française pour l'étude du
sol (AFES) qui sera amélioré et auquel sera ajouté une plateforme collaborative permettant les échanges
entre acteurs.
? CONTENU
L?action consiste, dans la continuité des réflexions en cours, à mettre en place :
? un centre de ressources documentaires numérique sur les sols forestiers permettant de réunir et mettre à
disposition notamment les guides, référentiels, indicateurs, cartographies sur les sols, catalogues de
stations et contacts. Il s?appuiera sur la valorisation et l?alimentation du centre de ressources
documentaires de l?AFES intégrant les résultats des travaux de l?axe 1 et 2 du plan d?action. Les pilotes
du réseau mécanisation prévu dans l?action 2.1 participeront à la création et l?alimentation du centre de
ressources afin d?assurer une bonne diffusion des résultats des expérimentations sur la mécanisation ;
? une communauté d?échanges des acteurs impliqués ou intéressés par la gestion durable des sols
forestiers. Celle-ci sera, dans un premier temps, constituée autour d?un noyau acteurs déjà mobilisés
dans le cadre de différentes démarches (IPRSols, communauté e-Sol et communauté de l?Observatoire
des forêts françaises) puis étendue à toutes les parties prenantes et notamment les acteurs du réseau
mécanisation prévu dans l?action 2.1.
Axe 3
43
L?action consistera également en l?animation de cette communauté « sols forestiers » (via une plate-forme
collaborative et des échanges de visu). Elle organisera, valorisera les retours d?expérience et encouragera la
réalisation d?expérimentations pilotes et de démonstration des innovations sur le terrain. Les résultats
alimenteront ainsi le centre de ressources au travers, par exemple, de la présentation de cas d?usages
opérationnels.
En outre, la promotion de ce dispositif passera, comme indiqué supra, par une mise en visibilité au sein de
l?Observatoire des forêts françaises, avec la mise en place d?une page dédiée aux sols forestiers qui fera le
lien avec d?autres sites internet d?intérêt sur la question des sols forestiers (GIS sol, RMT sols et RMT
AFORCE, Centre de ressources Afes, RNEST, ADEME, etc.) et qui orientera vers le centre de ressources
documentaires et l?outil choisi pour animer la communauté.
? PILOTES PRESSENTIS
AFES, IGN
? PARTENAIRES PRESSENTIS
CA France, CA Grand Est en lien avec RMT Sols et Territoires, CNPF-IDF, ONF, INRAE Info&sols, ADEME,
Etablissement d?enseignement forestier, FCBA, GCF, FNB, FBF
? INDICATEUR
Mise en place du réseau d?acteurs et de la plateforme collaborative afférente
Action 3.2 Développer la formation continue sur la qualité
des sols forestiers et sensibiliser les acteurs dans le cadre de la
gestion durable des forêts
? OBJECTIF
Cette action vise à consolider, faire essaimer et valoriser le dispositif de formation ?qualité des sols
forestiers? produit à l?issue du projet IPRSols. L?objectif est de démultiplier le nombre de personnes-
ressource compétentes pour sensibiliser tous les acteurs de la filière forêt-bois à la préservation de la
qualité des sols forestiers. La consolidation de ce dispositif de formation s?appuiera sur la valorisation de
ressources pédagogiques et documentaires adaptées en collaboration avec l?Observatoire des forêts
françaises.
? CONTENU
L?action consiste à :
? constituer, animer et suivre une communauté active de formateurs, composée des référents qualité
des sols forestiers déjà formés dans le cadre du projet IPRSols et de nouveaux formateurs. Ce réseau
pourra développer le partage de compétences, de ressources, d?outils et de méthodes d?enseignement,
ainsi que sa valorisation en lien avec l?action 3.1 ;
? développer l?organisation de formations et ateliers de sensibilisation en lien avec, et en appui des
organisations socio-professionnelles partenaires de l?action. Il s?agira notamment d?assurer une ingénierie
de projet dans cet objectif, d?enrichir et actualiser les supports pédagogiques de formation (e-learning,
réseau de fosses, outils de terrain), et de communiquer et valoriser le projet auprès de la filière et de
l?administration.
Axe 3
44
? PILOTES PRESSENTIS
AFES et CNPF-IDF
? PARTENAIRES PRESSENTIS
ONF-RDI, CDA France, IGN, OPCO, FBF, FNB
? INDICATEURS
? Nombre de formateurs qualifiés
? Nombre de sessions de formation et d?ateliers de sensibilisation ?qualité des sols forestiers? conduits
par ces référents.
Action 3.3 Élaborer un guide pour préserver les sols dans les
chantiers en situation de crise
? OBJECTIF
L?action vise à mettre en visibilité et en partage les précautions à prendre et les modes d?intervention à
privilégier pour mieux préserver les sols lors de la réalisation de chantiers en situations de crise (tempête,
incendie, problème sanitaire).
Dans le contexte du changement climatique, qui va se caractériser par des épisodes de sécheresse prolongés,
une intensification et une extension du risque d'incendie de forêt et une augmentation vraisemblable de
la fréquence des tempêtes, la gestion des chantiers de crise est en effet devenue un enjeu majeur.
Or, les interventions réalisées dans l?urgence sont souvent à l?origine de dégradations importantes des sols.
La définition et la diffusion de stratégies d?intervention en amont auprès des opérateurs doit permettre de
préserver les sols tout en tenant compte de la sécurité des opérateurs dans ces contextes.
? CONTENU
Il s?agira de réaliser un guide à horizon 2025 de bonnes pratiques à mettre en oeuvre pour les chantiers en
situation de crise, intégrant les points de vigilance et les recommandations sur l?organisation de ces
chantiers, les chaînes de décision, les équipements à prévoir en forêt (exemples : dessertes, réservoirs
d?eau, cartographies?).
L?établissement de ces préconisations sera notamment fondé sur un retour d?expériences de précédents
chantiers en situation de crise, les travaux menés dans le cadre de l?axe 2 et notamment l?action 2.1, ainsi
qu?un benchmark dans des pays voisins européens.
Elles permettront de compléter les guides existants, notamment le « Guide de gestion des crises sanitaires en
forêt » actualisé en 2021 et coordonné par le Centre national de la propriété forestière (CNPF), le
Département santé des forêts (DSF), l?Office national des forêts (ONF) et l?Institut national de recherche
pour l?agriculture, l?alimentation et l?environnement (INRAE).
Des propositions d?amélioration concernant la formation continue (action 3.2) pourront ainsi également
être formulées.
? PILOTE PRESSENTI
CNPF
? PARTENAIRES PRESSENTIS
FCBA, ONF, FBF, INRAE, ADEME, Établissements d?enseignement forestier, UCFF, FNB
Axe 3
45
? INDICATEUR
Guide de bonnes pratiques pour la préservation des sols en chantier de crise
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46
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46
AXE 4
Accompagner économi-
quement les pratiques
sylvicoles et les
investissements matériels
les plus vertueux
Crédit : A. Bouissou / Terra
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46
Axe 4
47
AXE 4
ACCOMPAGNER ÉCONOMIQUEMENT LES PRATIQUES
SYLVICOLES ET LES INVESTISSEMENTS MATÉRIELS
LES PLUS VERTUEUX
La mise en place des pratiques sylvicoles favorables à
la préservation des sols et l?utilisation des systèmes
et engins d?exploitation forestière à faible impact
sur les sols peuvent induire des surcoûts pour les
filières économiques, qui sont à mettre en regard
de l?ensemble des bénéfices environnementaux.
Massifier l?adoption des pratiques favorables à la
préservation des sols est un enjeu majeur. Aussi,
l?objectif de cet axe est de créer un effet incitatif en
mobilisant différents leviers économiques et
mesures d?accompagnement au bénéfice des
propriétaires forestiers et des entreprises d?exploi-
tation forestière. Il contribuera notamment au
déploiement des pratiques à faible impact visées
par l?axe 2.
Les dispositifs d?aides sylvicoles et à l?investissement
en matériel doivent permettre d?accompagner le
déploiement de modes d?exploitation à faible impact,
tant en termes de pratiques que d?équipements,
tout en maintenant la compétitivité économique des
exploitations et entreprises.
L?organisation des chantiers fera l?objet d?une
attention particulière pour tenir compte de façon
anticipée des enjeux de préservation des sols et de
limiter les incidences de suspension de chantier liées
à cet enjeu sur la filière.
Enfin, les services rendus par les sols forestiers
préservés seront valorisés par la création des
systèmes de paiements pour service environ-
nementaux (PSE) associés aux pratiques les plus
vertueuses pour la préservation des sols.
Action 4.1 Prendre en compte la préservation des sols dans
les dispositifs d?aides sylvicoles
? OBJECTIF
Un certain nombre d?aides à la filière forêt-bois prennent déjà en compte les enjeux relatifs au sol, sans
qu?ils n?en constituent pour autant l?objet principal.
On peut citer en particulier le dispositif de soutien au renouvellement forestier, qui oblige à un diagnostic
global sylvicole, prenant en compte la nature et les potentialités du sol pour justifier le choix d?essences
adaptées à la station actuelle et aux enjeux du changement climatique. Les critères du cahier des charges
ont été renforcés dans le cadre du guichet France Nation verte, ouvert en novembre 2024 : le diagnostic
comprend une partie dédiée à l?évaluation des sols et leurs usages.
Le travail d?amélioration du cahier des charges du renouvellement forestier sera poursuivi. Il fait
notamment l?objet d?une révision en cohérence avec les dispositions contenues dans le PNACC.
Le Volet 2 de l?AAP ESPR (Exploitation forestière et Sylviculture Performantes et Résilientes) lancé en 2023
sur crédits France 2030 et reconduit en 2024 dans le cadre de la planification écologique apporte un
soutien aux entreprises réalisant des travaux forestiers pour l?investissement dans des équipements
performants tout en établissant des critères d?éco-conditionnalité pour sélectionner les équipements ayant
un impact au sol limité. La sélection des projets d?investissements en machines d?exploitation et/ou de
sylviculture ainsi que le taux d?aide mobilisable pour chaque projet s?appuie notamment sur l?impact de la
Axe 4
48
circulation de ces engins sur les sols forestiers, et ce via une estimation de la charge à la roue et/ou de la
pression statique au sol exercée par chaque machine.
Au vu des enjeux et actions identifiés dans le cadre du présent plan, il y a lieu de prendre en compte les
enjeux liés aux sols à l?occasion de la mise en place ou de l?évolution des dispositifs d?aides, pour
encourager :
? les entreprises à investir dans des matériels à plus faible impact sur les sols ;
? une gestion sylvicole respectueuse des sols ;
? la recherche et développement, les matériels innovants respectueux des sols.
? CONTENU
Dans le cadre des discussions sur les dispositifs d?aides relatifs à la planification écologique, que cela soit
via des dispositifs relevant de l?État ou de ses établissements publics, l?enjeu sol, même s?il ne constitue pas
l?objet premier du dispositif d?aide visé, sera pris en compte. Les collectivités territoriales sont également
encouragées à prendre en compte l?enjeu sol dans leurs dispositifs d?aides.
À cette fin, une première étape consistera en un retour d?expérience des dispositifs de l?État déjà mis en
place, notamment un bilan d?ESPR sera conduit par l?ADEME.
Une identification des mesures concrètes pouvant être financées sera mise en place, assortie de
recommandations en matière de contrôlabilité et de régime d?aide potentiel. Cela pourrait recouvrir la
question des cloisonnements en lien avec les conclusions du groupe de travail indiqué à l?action 2.1.1 (leur
matérialisation, les systèmes de guidage, leur cartographie, des diagnostics?), des recommandations d?achat de
matériel, le soutien à l?investissement d?équipements de travaux sylvicoles ou d?exploitation performants au
plan environnemental.
? PILOTE PRESSENTI
MTEBFMP (DGPE) dans le cadre de la gouvernance interministérielle prévue pour chaque dispositif
? PARTENAIRES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGALN, DGEC), ADEME, tous acteurs concernés par la gestion sylvicole
? INDICATEURS
Présence dans le cahier des charges de critères environnementaux structurants et enveloppe financière
dédiée aux actions intégrant la préservation des sols
Action 4.2 Étudier l?opportunité des arrêts de chantiers
sylvicoles et la faisabilité des mesures d?adaptation
? OBJECTIF
Cette action consiste à identifier les conditions susceptibles de déclencher des suspensions de chantier
lors de conditions climatiques favorisant les risques de dégradation des sols à l?échelle régionale et
nationale et à proposer des mesures d?atténuation/adaptation pour soutenir les entreprises forestières.
Les conditions météorologiques, et notamment les périodes humides prolongées en automne-hiver sans
gel des sols du fait du changement climatique, peuvent nécessiter la suspension des chantiers
d?exploitation forestière pour une durée variable.
Les clauses contractuelles peuvent imposer l?arrêt des chantiers lorsqu?ils dégradent les sols par un
orniérage excessif et exiger le repli vers des sites ayant des sols moins sensibles. En l?absence de sites de
Axe 4
49
repli, il peut être procédé à un arrêt de l?activité de l?entreprise avec une perte de chiffre d?affaires et
éventuellement du chômage partiel. Les entreprises de travaux forestiers ou d?exploitation forestière étant
majoritairement de très petites structures avec un seul type d?activité, elles sont particulièrement sensibles
aux aléas de ce type.
Même si des suspensions de chantier peuvent être opérées pour d?autres motifs (cas de force majeure,
DFCI, enjeux de biodiversité), l?évolution des conditions climatiques et l?augmentation de la prise de
conscience sur l?importance des fonctions et services rendus par les sols impliquent de pouvoir faciliter la
planification des chantiers en tenant compte de la probabilité accrue de suspensions pour des raisons de
préservation des sols.
? CONTENU
L?action consiste à réaliser une étude collectant des données relatives aux chantiers forestiers (dates et
lieux de réalisation, seuils de pluviométrie (Météo France) en période hivernale?) pour déterminer les
conditions et les risques d?occurrence de suspension.
Les travaux IGN FCBA sur la caractérisation de la notion de difficulté d?exploitation de la ressource à l?aide
de l?IFN pourront également être mobilisés pour ces évaluations, ainsi que les connaissances des réseaux
scientifiques relatifs aux sols. Les autres motifs de suspension pourront aussi être intégrés. L?évaluation
économique de telles suspension devra être caractérisée.
Il conviendrait d?analyser les mesures d?adaptation possible pour éviter les arrêts d?activités des
entreprises. Des mesures d?atténuation seront également analysées en étudiant un modèle de partage du
risque sachant que les propriétaires/gestionnaires forestiers cherchent à protéger leur capital sol, les
entreprises de travaux forestiers à pérenniser leurs activités et leurs salariés et les acheteurs de bois à
minimiser les impacts d?une rupture d?approvisionnement. En ce qui concerne les conséquences des arrêts
de chantiers sur les ruptures d?approvisionnement en bois, le lien avec les préconisations de l?étude
CGAAER-IGEDD sur les bois de crise sera étudié, ce qui pourra donner lieu par exemple à un travail sur la
consolidation du réseau des aires de stockage « tampon ».
Au vu de l?évaluation technique et économique réalisée, il conviendra d?étudier l?opportunité de mettre en
place un tel mécanisme de soutien économique aux opérateurs économiques de l?exploitation forestière
pour les suspensions de chantier. Les questions de l?assurabilité ou des mécanismes de solidarité de filière
devront être étudiées, ainsi que les conditions de réussite d?une telle mise en place.
? PILOTE PRESSENTI
MTEBFMP (DGPE et DGALN), avec l?appui d?une mission confiée au CGAAER et à l?IGEDD à la suite de leur
mission sur les bois de crise
? PARTENAIRES PRESSENTIS
UCFF, FNEDT, ONF, FBF, FNB, COPACEL, OFB, CSF Bois
? INDICATEURS
Étude des risques de suspension, des mesures d?adaptation et des incidences économiques
Axe 4
50
Action 4.3 Accompagner la mobilisation de fonds privés
avec des paiements pour services environnementaux
forestiers pour les systèmes permettant une meilleure
préservation des sols
? OBJECTIF
L?action vise à accompagner des dispositifs d?expérimentation et d?innovation en matière de paiements
pour services environnementaux forestiers, notamment ceux valorisant les services écosystémiques
s?appuyant sur la qualité des sols et la biodiversité et contribuant à la régulation du cycle de l?eau. Elle
s?inscrit dans le cadre des leviers identifiés au titre de la stratégie nationale biodiversité 2030 et de la
planification écologique.
Si le rôle des forêts et sols forestiers en matière de services écosystémiques est reconnu tant en France
qu?aux niveaux européen et mondial, c?est jusqu?à présent principalement la valorisation de la ressource
en bois et, dans une moindre mesure, la location du droit de chasse, dotés d?une valeur marchande, qui
apportent l?essentiel des recettes aux propriétaires forestiers et sur lesquelles repose l?équilibre financier
de la gestion forestière.
Les autres services écosystémiques sont implicitement fournis « gratuitement » dans le cadre de cette
gestion. Or, les forêts et, avec elles, les services qu?elles rendent, sont fragilisés par le changement
climatique et les événements extrêmes associés (ex. : sécheresse, incendies, ravageurs).
Dans ce contexte, la mobilisation de fonds privés dans un cadre permettant de valoriser les pratiques les
plus vertueuses en faveur notamment de la préservation des sols, constituera tant un levier économique
incitatif qu?un gage de reconnaissance, par la société, des services rendus dans le cadre d?une gestion
forestière durable. La mise en place de ce dispositif répondrait en outre à une demande croissante
d?acteurs privés de financer des projets visibles et reconnus et contribuerait à diversifier les possibilités
mobilisables en matière de compensation ou de restauration écologique en France.
? CONTENU
L?action consiste, sur la base du rapport du Gouvernement au Parlement sur les PSE forestiers prévu dans
le cadre de la loi énergie climat de 2021, à :
? étudier la mise en place d?un dispositif de reconnaissance institutionnelle des pratiques et modes
d?intervention pouvant faire l?objet d?un PSE forestier et in fine de la mobilisation de fonds privés
à ce titre, en tenant compte des synergies possibles avec les outils financiers en faveur de la
biodiversité en cours de déploiement ;
? ainsi développer les PSE forestiers dans les territoires.
? PILOTES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGALN et DGPE) pour le cadre national
Instances régionales compétentes en matière de forêt et de biodiversité pour la déclinaison territoriale du
dispositif et son suivi
? PARTENAIRES PRESSENTIS
Entreprises, associations, sociétés gestionnaires d?actifs, institutions financières (ex. : Caisse des dépôts et
consignations), collectivités, gestionnaires d?aires protégées, organismes de conseil technico-économique
et professionnels forestiers
? INDICATEURS
Surface de PSE forestiers visant des actions favorables à la préservation des sols forestiers
_
51
AXE 5
Encadrer les facteurs de
pressions dans les textes
d?orientation forestière,
les réglementations
et les outils contractuels
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
51
Axe 5
52
AXE 5
ENCADRER LES FACTEURS DE PRESSIONS DANS LES
TEXTES D?ORIENTATION FORESTIÈRE, LES
RÉGLEMENTATIONS ET LES OUTILS CONTRACTUELS
Tant au niveau européen que national, les
réglementations concernant les forêts et les outils
de planification forestière sont nombreuses.
Cependant, la prise en compte de la préservation
des sols dans ces outils reste parfois lacunaire sans
une reconnaissance plus complète de leurs fonctions
et services rendus. Compte tenu des impacts
potentiellement irréversibles des dégradations
faites aux sols forestiers, il apparaît nécessaire de
renforcer la prise en compte du compartiment sol
dans les outils réglementaires, d?orientation
forestière et les outils contractuels.
Action 5.1 Renforcer la préservation des sols forestiers au
travers de la transposition concertée de la directive RED3
? OBJECTIF
L?objectif est de garantir la compatibilité des dispositions forestières nationales avec les dispositions
relatives à la durabilité des bioénergiesde la directive énergies renouvelables RED 3 dans le cadre de la
transposition de cette dernière.
Cette compatibilité est nécessaire sur plusieurs sujets en lien direct ou indirect avec la qualité et le stockage
carbone dans les sols, étant entendu qu?il s?agit d?un chantier portant sur des dispositions plus larges qui
visent également la protection de la biodiversité.
Le travail mené dans le cadre de la présente action pourra éventuellement conduire à introduire des
dispositions spécifiques, explicites et proportionnées dans le droit national si ces dernières s?avèrent
pertinentes pour attester du respect par la France des critères posés par les textes et, par ce biais sécuriser
juridiquement et simplifier les procédures et exigences de traçabilité prévues par ces textes. Toutefois, les
options juridiques à cet égard seront rappelées et les travaux pourront renvoyer le cas échéant, à certaines
dispositions ou décisions locales.
Le cas échéant ces dispositions devront être accompagnées d?éléments techniques explicites afin de
justifier des choix français pris pour l?application des textes, et de permettre de les défendre au niveau
européen.
? CONTENU
Le texte de la directive RED 3 à l?issue des négociations comporte les dispositions suivantes concernant les
sols de façon directe ou indirecte :
? une interdiction d?attribuer des aides financières directes à la production d?énergies à partir de
souches et racines (article 3) ;
Axe 5
53
? dans le cadre de l?analyse basée sur les risques (principe déjà en vigueur avec RED 2), une obligation à ce
que des dispositions du droit national, ou à défaut des mesures de gestion au niveau de la zone
d?approvisionnement forestière, permettent en particulier d?assurer :
1. que la récolte, conformément aux principes de gestion durable des forêts, est effectuée en tenant
compte du maintien de la qualité des sols et de la biodiversité dans le but de prévenir les impacts
négatifs, de manière à :
- éviter la récolte des souches et des racines ;
- éviter la récolte sur les sols vulnérables ;
2. que la récolte est conforme à :
- des seuils maximaux pour les coupes rases de grande ampleur tels que définis par le pays dans
lequel la forêt se situe ;
- des seuils de rétention appropriés au niveau local et d?un point de vue écologique pour le
prélèvement de bois mort.
3. que la récolte est conforme à l?obligation d?utiliser des systèmes d?exploitation forestière qui
réduisent au minimum les incidences négatives sur la qualité des sols, y compris le tassement des sols,
ainsi que sur les caractéristiques de la biodiversité et les habitats.
L?action de la présente fiche s?inscrira dans une démarche de transposition concertée de ces dispositions,
à l?image de celle de la directive RED 2 conduite entre 2020 et 2023, consistant à échanger de façon
régulière sur les projets de textes au travers de réunions dédiées ouvertes aux diverses parties prenantes.
Conformément aux dispositions du contrat stratégique de filière, les opérateurs de la filière, directement
concernés par la mise en oeuvre de RED3, contribueront à la concertation au sein d?un groupe dédié
organisé dans le cadre du comité stratégique de filière bois et au travers d?expertises ou de contributions
écrites incluant des propositions de dispositions, sur les différentes options envisageables. Des groupes de
concertation ad hoc regroupant des acteurs économiques et associatifs ont également été organisés et
seront relancés pour la préparation des textes réglementaires.
Le projet de texte final sera présenté pour avis au comité spécialisé de la gestion durable de la forêt
(CSGDF).
Suivant les conclusions des travaux menés, les évolutions juridiques seront à intégrer dans le processus plus
global de transposition prévu pour le volet durabilité de la directive RED révisée, processus piloté par la
DGEC, en associant les autres départements ministériels concernés, et en association étroite avec le
délégué interministériel à la forêt, au bois et à ses usages compte-tenu de la transversalité du chantier.
? PILOTE PRESSENTI
MTEBFMP (DGEC), les autres ministères étant associés aux travaux
? PARTENAIRES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGALN et DGPE), ADEME, tous acteurs concernés
? INDICATEURS
? Textes législatifs et réglementaires de transposition de la directive
? Communication opérée sur le site du MTEBFMP afin d?informer les opérateurs sur ces nouvelles
dispositions
Axe 5
54
Action 5.2 Poursuivre la prise en compte des sols dans les
documents d?orientation et de gestion forestière (DRA, SRA,
SRGS)
? OBJECTIF
L?objectif de cette action est de renforcer la prise en compte des enjeux locaux liés aux sols et le caractère
opérationnel des préconisations établies à ce titre dans les documents d?orientation et de gestion
forestière.
En effet, selon l?article L.122-2-1 du code forestier, les schémas régionaux de gestion sylvicole (SRGS)
doivent notamment indiquer les objectifs de gestion et de production durables, ainsi que les enjeux de
préservation de la biodiversité et de qualité des sols et de l'eau. En vertu de l?article L.122-3 de ce même
code, les documents de gestion doivent être établis conformément aux directives et schémas régionaux.
L?ensemble des travaux conduits dans le cadre du présent plan d?action doit permettre d?établir et mettre
en oeuvre une doctrine et des préconisations affinées en la matière, tant au plan du cadre national qu?en
terme de déclinaison régionale, afin de les déployer in fine dans la gestion forestière.
? CONTENU
Les SRGS utilisés en forêt privée élaborés par les CRPF prennent en compte l'enjeu de préservation des
sols. Les directives régionales d?aménagement - DRA - (forêts domaniales) et schémas régionaux
d?aménagement - SRA - (forêts des collectivités) élaborés par l?ONF prennent également en compte ces
enjeux. Ceux-ci seront à maintenir ou renforcer dans les révisions à venir au vu des connaissances acquises.
L?analyse des documents existants ainsi que des attendus et outils issus du présent plan permettra, sur la
base des connaissances les plus récentes, d?enrichir les cadrages techniques en amont des prochaines
révisions des DRA, SRA et SRGS.
Ainsi, au fur et à mesure de leur renouvellement, les documents d?orientation et de gestion forestière
seront améliorés pour prendre davantage en compte les enjeux liés à la préservation des sols, en intégrant
des préconisations dédiées.
? PILOTES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGPE en lien avec la DGALN)
CNPF et ses délégations régionales, ONF, pour la prise en compte dans l?élaboration ou la révision des
documents de planification et de leurs annexes, en lien avec les services déconcentrés de l?Etat
? PARTENAIRES PRESSENTIS
Membres du CSFB et des CRFB
? INDICATEURS
? Nombre de documents cadre intégrant un état des lieux des enjeux de préservation de la qualité des sols
? Cadrage technique national complété
Axe 5
55
Action 5.3 Améliorer la préservation des sols en analysant et
proposant des clauses pour les contrats de vente et le suivi
des chantiers
? OBJECTIF
Au sein de la filière, plusieurs certifications (PEFC, FSC) ou contrats types (notamment ONF, EFF, COOP,
FNB?) proposent déjà des clauses intégrant une bonne gestion des sols. Celles-ci sont contractuelles,
concernent la protection et détaillent les responsabilités de l?intervenant et la réparation des dommages.
L?objectif de l?action, est de sensibiliser les propriétaires forestiers à l?importance de ces clauses,
notamment en fournissant des clauses qui impliquent des mesures concrètes, acceptables et adaptables
au sein des contrats.
? CONTENU
L?action consiste à :
? réaliser un état des lieux des clauses de contrats sur la protection des sols, y compris au sein
d?organismes forestiers européens voisins ;
? sensibiliser les propriétaires aux questions de fragilité des sols, notamment en leur fournissant des
conseils sur les clauses possibles, tenant compte de différentes caractéristiques pédologiques.
L?établissement de contrats-types relève des compétences des acteurs concernés. Le contenu de ces
contrats se doit d'être plus précis et ne relève pas de la présente action.
? PILOTES PRESSENTIS
FRANSYLVA - FBF - FNB
? PARTENAIRES PRESSENTIS
CNPF, ONF, FCBA, UCFF, EFF, FNEDT, ANATEF, FNCOFOR, ONG, OFB, FPNRF (pour la diffusion)
? INDICATEUR
État des lieux des clauses possibles et diffusion de recommandations
Axe 5
56
Action 5.4 Conforter les systèmes de labellisation/certification
des ETF comme cadre d?engagement à des pratiques
d?exploitation et de travaux respectueuses des sols
? OBJECTIF
L?action a pour objectif d?étudier la possibilité de conforter un système de labellisation/certification pour
les ETF engagés dans les pratiques de travaux sylvicoles et d?exploitation respectueuses des sols, et d?une
éventuelle reconnaissance de ce label par l?État.
Des systèmes de labellisation pour les ETF Gestion durable de la forêt existent aux échelles locale et
nationale (gérés par Qualiterritoires et portés par la FNEDT). Le cahier des charges de l?engagement ETF
Gestion durable de la forêt prend en compte la préservation des sols. Ce cahier des charges est reconnu
par PEFC et par un certain nombre de donneurs d?ordres. Il s?agit de conforter ce label et d?étudier l?intérêt
et l?opportunité d?une reconnaissance par l?État.
? CONTENU
La mise en place d?un label sera étudiée en lien avec la FNEDT et les organismes de certification, afin de
reconnaître l'engagement qualité des opérateurs et entreprises réalisant des travaux en forêt dans le
respect de bonnes pratiques environnementales et de respect des sols forestiers.
Il est proposé de s?appuyer sur les labels existants et tout particulièrement les certifications portées par
Qualiterritoires, et de les conforter au regard des attendus de ce Plan.
La question de la labellisation ou la certification pour les exploitants forestiers sera également étudiée.
? PILOTES PRESSENTIS
FNEDT, Qualiterritoires
? PARTENAIRES PRESSENTIS
FBF, FNB, UCFF, ONF, PEFC, FSC, EFF
? INDICATEUR
Évolution du nombre d?adhérents aux labels et certifications prenant en compte le respect des sols
_
57
ANNEXES
_
57
58
Annexe 1
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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59
? Dequiedt, S., Karimi, B., Chemidlin Prévost-Bouré, N., Terrat, S., Horrigue, W., Djemiel, C., Lelievre,
M., Nowak, V., Wincker, P., Jolivet, C., Saby, N.P.A., Arrouays, D., Bispo, A., Feix, I., Eglin, T.,
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Klumpp, K., Letort, E., Litrico, I., Martin, M., Menasseri, S., Mézière, D., Morvan, T., Mosnier, C., Roger-
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Midterm-Report.pdf
61
Annexe 2
SIGLES ET ACRONYMES
ADEME Agence de la transition énergétique
AFES Association Française pour l'Etude du Sol
ANR Agence Nationale de la Recherche
Béta Bureau d'économie théorique et appliquée
BGF Programme de recherche incitatif "biodiversité, gestion forestière et politiques
publiques"
BRGM Bureau de recherches géologiques et minières
CA Chambre d'Agriculture
CEF Centre européen de formation
CFA Centre de formation d'apprentis
CFPPA Centre de formation professionnelle et de promotion agricole
CGAAER Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux
CNPF Centre National de la Propriété Forestière
CNPF IDF Institut pour le développement forestier du Centre National de la Propriété Forestière
CNRS Centre National de la Recherche Scientifique
COPACEL Union française des industries des cartons, papiers et celluloses
CRA GE Chambre régionale d?agriculture Grand Est
CRFB Conseil régional de la forêt et du bois
CSFB Conseil supérieur de la forêt et du bois
CSGDF Comité spécialisé de la gestion durable de la forêt
DFCI Défense de la forêt française contre les incendies
DGALN Direction Générale de l'Aménagement, du Logement et de la Nature
DGEC Direction générale de l'énergie et du climat
DGPE Direction générale de la Performance économique et environnementale des entreprises
DRA Directives régionales d'aménagement
ESPR Exploitation forestière et Sylviculture Performantes et Résilientes
ETF Entrepreneurs de Travaux Forestiers
FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations
FBF France Bois Forêt
FCBA Institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement
FEA France Energie Animale
FESTA Formation et services en traction animale
FNB Fédération Nationale du Bois
FNEDT Fédération Nationale des Entrepreneurs du Territoire
GCF Groupe Coopération Forestière
GES Gaz à effet de serre
GIEC Groupe d?experts intergouvernemental sur l?évolution du climat
62
GIP ECOFOR Groupement d'intérêt public sur les écosystèmes forestiers
GIS sol Groupement d'intérêt scientifique sur les sols
IFCE Institut français du cheval et de l'équitation
IFN Inventaire Forestier National
IGCS Inventaire, gestion et conservation des sols
IGEDD Inspection générale de l'environnement et du développement durable
IGN Institut national de l'information géographique et forestière
INET Institut National des Etudes Territoriales
INRAe Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
IPBES Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et
les services écosystémiques
IPCC Intergovernmental Panel on Climate Change
IPRSol Identifier pour prévenir et réduire les risques liés à la dégradation des sols forestiers
JRC Centre de recherche commun, Joint Research Center
LIDAR Light detection and ranging / détection et télémétrie par la lumière
LULUCF Land-Use, Land Use Change and Forestry
MASA Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire
MNHN Muséum National d'Histoire Naturelle
MTEBFMP Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche
OFB Office Français de la Biodiversité
ONF Office National des Forêts
ONF RDI Réseau de recherche, de développement et d'innovation de l'Office National des Forêts
OPCO Opérateur de Compétences
PNACC Plan national d?adaptation au changement climatique
PEPR Programmes et équipements prioritaires de recherche
PSE Paiement pour services environnementaux
RED3 Directive énergies renouvelables
RENECOFOR Réseau national de suivi à long terme des écosystèmes forestiers
RMQS Réseau de mesures de la qualité des sols
RMT AFORCE Réseau Mixte technologique pour l'adaptation des forêts au changement climatique
RMT sols et
territoires Réseau Mixte Technologique sols et territoires
Rnest Réseau national d'expertise scientifique et technique sur les sols
RTM Restauration des terrains en montagne
SNAP Stratégie nationale pour les aires protégées
SNB Stratégie Nationale Biodiversité
SNBC Stratégie Nationale Bas Carbone
SNPTA Syndicat national des professionnels de la traction animale
SRA Schémas régionaux d'aménagement
SRGS Schémas régionaux de gestion sylvicole
UCFF Union de la Coopération Forestière Française
UE Union européenne
UISS Union internationale de sciences du sol
WRI Institut des ressources mondiales, World Resources Institute
D
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-M
L
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17
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0
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INVALIDE) (ATTENTION: OPTION nt mené à la création d?un certificat de spécialisation traction équine et conduite
d?attelages par arrêté du 25 avril 2025. En parallèle, la DGER a sollicité les professionnels de l?attelage afin
de rénover le certificat de spécialisation utilisation et conduite d?attelage de chevaux pour y intégrer
l?usage agricole et forestier.
Afin de consolider et promouvoir ces savoir-faire, il pourrait être mis en place :
? des chantiers écoles ;
? le repérage des blocs de compétences dans les certifications existantes pour proposer, en lien avec les
centres de formation, des parcours de formation « sur mesure » ;
? la promotion de la méthode auprès des établissements mettant en oeuvre des certifications en lien
avec l?attelage ou le secteur forestier.
?
? Soutien économique des entreprises
Actuellement il existe peu d'aides ciblées pour les entreprises travaillant avec des équidés. Un ajustement
des critères d'éligibilité pourrait être examiné.
? Réalisation d?études permettant de mieux caractériser le débardage au cheval
Celles-ci pourraient intégrer :
? Le repérage des chantiers et l?identification des problématiques potentielles où l?utilisation de
l?énergie animale serait opportune ;
? Des analyses techniques et scientifiques sur l?effet de poinçonnage, la force de traction au regard
du bien-être animal, le bilan carbone et l?impact des animaux de débardage sur les propriétés des
sols en fonction des conditions d?application.
? Promotion des méthodes de débardages alternatifs
Celle-ci pourrait intégrer :
? l?élaboration et la mise en oeuvre d?un plan de communication ;
? l?organisation de démonstrations lors de grands salons professionnels ;
Axe 2
40
? la mise en place d?une forêt de référence ;
? le développement de liens avec des pays qui ont une longue tradition de débardage au cheval ou
qui innovent dans d?autres méthodes.
Le débardage au cheval est notamment mis en oeuvre au sein des aires protégées. Ainsi, la réalisation des
études et la promotion de la filière pourra se développer en collaboration avec les structures gestionnaires
des aires protégées.
? PILOTES PRESSENTIS
IFCE, ONF, DGPE
? PARTENAIRES PRESSENTIS
DGER, Coopératives forestières, groupements forestiers, gestionnaires d?aires protégées, ONF, MTEBFMP
(DGALN), FNB, OPCO, centres de formation, Syndicat National des Professionnels de la Traction Animale
(SNPTA), France Energie Animale (FEA)
? INDICATEURS
? Évolution de l?utilisation de méthodes alternatives de débardage (nombre de forêts, surfaces, volumes
de bois mobilisés par énergie animale)
? Nombre de personnes formées
_
41
AXE 3
Former et sensibiliser
sur la gestion durable
des sols forestiers
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
41
Axe 3
42
AXE 3
FORMER ET SENSIBILISER SUR LA GESTION DURABLE
DES SOLS FORESTIERS
Des outils de diagnostic de la sensibilité des sols et
guides de bonnes pratiques existent, mais ils sont
encore trop peu utilisés. Cette situation est en
partie due à des difficultés technico-économiques,
mais aussi à un manque de connaissance de
cette problématique par les utilisateurs potentiels
de ces outils.
L?ambition de l?axe 3 est une prise de conscience
durable des enjeux liés à la préservation des sols
forestiers, en organisant le partage des informations
et outils ainsi que la formation continue des
gestionnaires et intervenants en forêt, ces questions
étant déjà prise en compte dans le socle de la
formation initiale.
Une attention particulière sera portée à la prévention
relative aux modalités de mise en oeuvre des
chantiers nécessitant des interventions d?urgence en
situation de crise (ex : tempêtes, incendies, maladies).
Action 3.1 Créer un centre de ressources numériques et une
communauté d?échanges sur les sols forestiers
? OBJECTIF
L?objectif de l?action est de favoriser le partage des connaissances sur les sols forestiers en organisant la
mise à disposition des ressources utiles ainsi que les échanges et retours d?expériences entre acteurs.
La bonne gestion des sols forestiers nécessite un accès à des données, informations et recommandations.
Pourtant, celles-ci restent dispersées, souvent lacunaires, et parfois encore trop complexes pour une
utilisation courante en forêt.
La présente action ambitionne d?améliorer et articuler des outils existants ou en réflexion afin d?offrir aux
forestiers une source d?informations facile d?accès et d?appropriation. Il s?agira de créer une page dédiée
aux sols forestiers dans l?Observatoire des forêts françaises piloté par l?IGN, et la page renverra notamment
vers le centre de ressources documentaires sur les sols forestiers de l?Association française pour l'étude du
sol (AFES) qui sera amélioré et auquel sera ajouté une plateforme collaborative permettant les échanges
entre acteurs.
? CONTENU
L?action consiste, dans la continuité des réflexions en cours, à mettre en place :
? un centre de ressources documentaires numérique sur les sols forestiers permettant de réunir et mettre à
disposition notamment les guides, référentiels, indicateurs, cartographies sur les sols, catalogues de
stations et contacts. Il s?appuiera sur la valorisation et l?alimentation du centre de ressources
documentaires de l?AFES intégrant les résultats des travaux de l?axe 1 et 2 du plan d?action. Les pilotes
du réseau mécanisation prévu dans l?action 2.1 participeront à la création et l?alimentation du centre de
ressources afin d?assurer une bonne diffusion des résultats des expérimentations sur la mécanisation ;
? une communauté d?échanges des acteurs impliqués ou intéressés par la gestion durable des sols
forestiers. Celle-ci sera, dans un premier temps, constituée autour d?un noyau acteurs déjà mobilisés
dans le cadre de différentes démarches (IPRSols, communauté e-Sol et communauté de l?Observatoire
des forêts françaises) puis étendue à toutes les parties prenantes et notamment les acteurs du réseau
mécanisation prévu dans l?action 2.1.
Axe 3
43
L?action consistera également en l?animation de cette communauté « sols forestiers » (via une plate-forme
collaborative et des échanges de visu). Elle organisera, valorisera les retours d?expérience et encouragera la
réalisation d?expérimentations pilotes et de démonstration des innovations sur le terrain. Les résultats
alimenteront ainsi le centre de ressources au travers, par exemple, de la présentation de cas d?usages
opérationnels.
En outre, la promotion de ce dispositif passera, comme indiqué supra, par une mise en visibilité au sein de
l?Observatoire des forêts françaises, avec la mise en place d?une page dédiée aux sols forestiers qui fera le
lien avec d?autres sites internet d?intérêt sur la question des sols forestiers (GIS sol, RMT sols et RMT
AFORCE, Centre de ressources Afes, RNEST, ADEME, etc.) et qui orientera vers le centre de ressources
documentaires et l?outil choisi pour animer la communauté.
? PILOTES PRESSENTIS
AFES, IGN
? PARTENAIRES PRESSENTIS
CA France, CA Grand Est en lien avec RMT Sols et Territoires, CNPF-IDF, ONF, INRAE Info&sols, ADEME,
Etablissement d?enseignement forestier, FCBA, GCF, FNB, FBF
? INDICATEUR
Mise en place du réseau d?acteurs et de la plateforme collaborative afférente
Action 3.2 Développer la formation continue sur la qualité
des sols forestiers et sensibiliser les acteurs dans le cadre de la
gestion durable des forêts
? OBJECTIF
Cette action vise à consolider, faire essaimer et valoriser le dispositif de formation ?qualité des sols
forestiers? produit à l?issue du projet IPRSols. L?objectif est de démultiplier le nombre de personnes-
ressource compétentes pour sensibiliser tous les acteurs de la filière forêt-bois à la préservation de la
qualité des sols forestiers. La consolidation de ce dispositif de formation s?appuiera sur la valorisation de
ressources pédagogiques et documentaires adaptées en collaboration avec l?Observatoire des forêts
françaises.
? CONTENU
L?action consiste à :
? constituer, animer et suivre une communauté active de formateurs, composée des référents qualité
des sols forestiers déjà formés dans le cadre du projet IPRSols et de nouveaux formateurs. Ce réseau
pourra développer le partage de compétences, de ressources, d?outils et de méthodes d?enseignement,
ainsi que sa valorisation en lien avec l?action 3.1 ;
? développer l?organisation de formations et ateliers de sensibilisation en lien avec, et en appui des
organisations socio-professionnelles partenaires de l?action. Il s?agira notamment d?assurer une ingénierie
de projet dans cet objectif, d?enrichir et actualiser les supports pédagogiques de formation (e-learning,
réseau de fosses, outils de terrain), et de communiquer et valoriser le projet auprès de la filière et de
l?administration.
Axe 3
44
? PILOTES PRESSENTIS
AFES et CNPF-IDF
? PARTENAIRES PRESSENTIS
ONF-RDI, CDA France, IGN, OPCO, FBF, FNB
? INDICATEURS
? Nombre de formateurs qualifiés
? Nombre de sessions de formation et d?ateliers de sensibilisation ?qualité des sols forestiers? conduits
par ces référents.
Action 3.3 Élaborer un guide pour préserver les sols dans les
chantiers en situation de crise
? OBJECTIF
L?action vise à mettre en visibilité et en partage les précautions à prendre et les modes d?intervention à
privilégier pour mieux préserver les sols lors de la réalisation de chantiers en situations de crise (tempête,
incendie, problème sanitaire).
Dans le contexte du changement climatique, qui va se caractériser par des épisodes de sécheresse prolongés,
une intensification et une extension du risque d'incendie de forêt et une augmentation vraisemblable de
la fréquence des tempêtes, la gestion des chantiers de crise est en effet devenue un enjeu majeur.
Or, les interventions réalisées dans l?urgence sont souvent à l?origine de dégradations importantes des sols.
La définition et la diffusion de stratégies d?intervention en amont auprès des opérateurs doit permettre de
préserver les sols tout en tenant compte de la sécurité des opérateurs dans ces contextes.
? CONTENU
Il s?agira de réaliser un guide à horizon 2025 de bonnes pratiques à mettre en oeuvre pour les chantiers en
situation de crise, intégrant les points de vigilance et les recommandations sur l?organisation de ces
chantiers, les chaînes de décision, les équipements à prévoir en forêt (exemples : dessertes, réservoirs
d?eau, cartographies?).
L?établissement de ces préconisations sera notamment fondé sur un retour d?expériences de précédents
chantiers en situation de crise, les travaux menés dans le cadre de l?axe 2 et notamment l?action 2.1, ainsi
qu?un benchmark dans des pays voisins européens.
Elles permettront de compléter les guides existants, notamment le « Guide de gestion des crises sanitaires en
forêt » actualisé en 2021 et coordonné par le Centre national de la propriété forestière (CNPF), le
Département santé des forêts (DSF), l?Office national des forêts (ONF) et l?Institut national de recherche
pour l?agriculture, l?alimentation et l?environnement (INRAE).
Des propositions d?amélioration concernant la formation continue (action 3.2) pourront ainsi également
être formulées.
? PILOTE PRESSENTI
CNPF
? PARTENAIRES PRESSENTIS
FCBA, ONF, FBF, INRAE, ADEME, Établissements d?enseignement forestier, UCFF, FNB
Axe 3
45
? INDICATEUR
Guide de bonnes pratiques pour la préservation des sols en chantier de crise
_
46
_
46
AXE 4
Accompagner économi-
quement les pratiques
sylvicoles et les
investissements matériels
les plus vertueux
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
46
Axe 4
47
AXE 4
ACCOMPAGNER ÉCONOMIQUEMENT LES PRATIQUES
SYLVICOLES ET LES INVESTISSEMENTS MATÉRIELS
LES PLUS VERTUEUX
La mise en place des pratiques sylvicoles favorables à
la préservation des sols et l?utilisation des systèmes
et engins d?exploitation forestière à faible impact
sur les sols peuvent induire des surcoûts pour les
filières économiques, qui sont à mettre en regard
de l?ensemble des bénéfices environnementaux.
Massifier l?adoption des pratiques favorables à la
préservation des sols est un enjeu majeur. Aussi,
l?objectif de cet axe est de créer un effet incitatif en
mobilisant différents leviers économiques et
mesures d?accompagnement au bénéfice des
propriétaires forestiers et des entreprises d?exploi-
tation forestière. Il contribuera notamment au
déploiement des pratiques à faible impact visées
par l?axe 2.
Les dispositifs d?aides sylvicoles et à l?investissement
en matériel doivent permettre d?accompagner le
déploiement de modes d?exploitation à faible impact,
tant en termes de pratiques que d?équipements,
tout en maintenant la compétitivité économique des
exploitations et entreprises.
L?organisation des chantiers fera l?objet d?une
attention particulière pour tenir compte de façon
anticipée des enjeux de préservation des sols et de
limiter les incidences de suspension de chantier liées
à cet enjeu sur la filière.
Enfin, les services rendus par les sols forestiers
préservés seront valorisés par la création des
systèmes de paiements pour service environ-
nementaux (PSE) associés aux pratiques les plus
vertueuses pour la préservation des sols.
Action 4.1 Prendre en compte la préservation des sols dans
les dispositifs d?aides sylvicoles
? OBJECTIF
Un certain nombre d?aides à la filière forêt-bois prennent déjà en compte les enjeux relatifs au sol, sans
qu?ils n?en constituent pour autant l?objet principal.
On peut citer en particulier le dispositif de soutien au renouvellement forestier, qui oblige à un diagnostic
global sylvicole, prenant en compte la nature et les potentialités du sol pour justifier le choix d?essences
adaptées à la station actuelle et aux enjeux du changement climatique. Les critères du cahier des charges
ont été renforcés dans le cadre du guichet France Nation verte, ouvert en novembre 2024 : le diagnostic
comprend une partie dédiée à l?évaluation des sols et leurs usages.
Le travail d?amélioration du cahier des charges du renouvellement forestier sera poursuivi. Il fait
notamment l?objet d?une révision en cohérence avec les dispositions contenues dans le PNACC.
Le Volet 2 de l?AAP ESPR (Exploitation forestière et Sylviculture Performantes et Résilientes) lancé en 2023
sur crédits France 2030 et reconduit en 2024 dans le cadre de la planification écologique apporte un
soutien aux entreprises réalisant des travaux forestiers pour l?investissement dans des équipements
performants tout en établissant des critères d?éco-conditionnalité pour sélectionner les équipements ayant
un impact au sol limité. La sélection des projets d?investissements en machines d?exploitation et/ou de
sylviculture ainsi que le taux d?aide mobilisable pour chaque projet s?appuie notamment sur l?impact de la
Axe 4
48
circulation de ces engins sur les sols forestiers, et ce via une estimation de la charge à la roue et/ou de la
pression statique au sol exercée par chaque machine.
Au vu des enjeux et actions identifiés dans le cadre du présent plan, il y a lieu de prendre en compte les
enjeux liés aux sols à l?occasion de la mise en place ou de l?évolution des dispositifs d?aides, pour
encourager :
? les entreprises à investir dans des matériels à plus faible impact sur les sols ;
? une gestion sylvicole respectueuse des sols ;
? la recherche et développement, les matériels innovants respectueux des sols.
? CONTENU
Dans le cadre des discussions sur les dispositifs d?aides relatifs à la planification écologique, que cela soit
via des dispositifs relevant de l?État ou de ses établissements publics, l?enjeu sol, même s?il ne constitue pas
l?objet premier du dispositif d?aide visé, sera pris en compte. Les collectivités territoriales sont également
encouragées à prendre en compte l?enjeu sol dans leurs dispositifs d?aides.
À cette fin, une première étape consistera en un retour d?expérience des dispositifs de l?État déjà mis en
place, notamment un bilan d?ESPR sera conduit par l?ADEME.
Une identification des mesures concrètes pouvant être financées sera mise en place, assortie de
recommandations en matière de contrôlabilité et de régime d?aide potentiel. Cela pourrait recouvrir la
question des cloisonnements en lien avec les conclusions du groupe de travail indiqué à l?action 2.1.1 (leur
matérialisation, les systèmes de guidage, leur cartographie, des diagnostics?), des recommandations d?achat de
matériel, le soutien à l?investissement d?équipements de travaux sylvicoles ou d?exploitation performants au
plan environnemental.
? PILOTE PRESSENTI
MTEBFMP (DGPE) dans le cadre de la gouvernance interministérielle prévue pour chaque dispositif
? PARTENAIRES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGALN, DGEC), ADEME, tous acteurs concernés par la gestion sylvicole
? INDICATEURS
Présence dans le cahier des charges de critères environnementaux structurants et enveloppe financière
dédiée aux actions intégrant la préservation des sols
Action 4.2 Étudier l?opportunité des arrêts de chantiers
sylvicoles et la faisabilité des mesures d?adaptation
? OBJECTIF
Cette action consiste à identifier les conditions susceptibles de déclencher des suspensions de chantier
lors de conditions climatiques favorisant les risques de dégradation des sols à l?échelle régionale et
nationale et à proposer des mesures d?atténuation/adaptation pour soutenir les entreprises forestières.
Les conditions météorologiques, et notamment les périodes humides prolongées en automne-hiver sans
gel des sols du fait du changement climatique, peuvent nécessiter la suspension des chantiers
d?exploitation forestière pour une durée variable.
Les clauses contractuelles peuvent imposer l?arrêt des chantiers lorsqu?ils dégradent les sols par un
orniérage excessif et exiger le repli vers des sites ayant des sols moins sensibles. En l?absence de sites de
Axe 4
49
repli, il peut être procédé à un arrêt de l?activité de l?entreprise avec une perte de chiffre d?affaires et
éventuellement du chômage partiel. Les entreprises de travaux forestiers ou d?exploitation forestière étant
majoritairement de très petites structures avec un seul type d?activité, elles sont particulièrement sensibles
aux aléas de ce type.
Même si des suspensions de chantier peuvent être opérées pour d?autres motifs (cas de force majeure,
DFCI, enjeux de biodiversité), l?évolution des conditions climatiques et l?augmentation de la prise de
conscience sur l?importance des fonctions et services rendus par les sols impliquent de pouvoir faciliter la
planification des chantiers en tenant compte de la probabilité accrue de suspensions pour des raisons de
préservation des sols.
? CONTENU
L?action consiste à réaliser une étude collectant des données relatives aux chantiers forestiers (dates et
lieux de réalisation, seuils de pluviométrie (Météo France) en période hivernale?) pour déterminer les
conditions et les risques d?occurrence de suspension.
Les travaux IGN FCBA sur la caractérisation de la notion de difficulté d?exploitation de la ressource à l?aide
de l?IFN pourront également être mobilisés pour ces évaluations, ainsi que les connaissances des réseaux
scientifiques relatifs aux sols. Les autres motifs de suspension pourront aussi être intégrés. L?évaluation
économique de telles suspension devra être caractérisée.
Il conviendrait d?analyser les mesures d?adaptation possible pour éviter les arrêts d?activités des
entreprises. Des mesures d?atténuation seront également analysées en étudiant un modèle de partage du
risque sachant que les propriétaires/gestionnaires forestiers cherchent à protéger leur capital sol, les
entreprises de travaux forestiers à pérenniser leurs activités et leurs salariés et les acheteurs de bois à
minimiser les impacts d?une rupture d?approvisionnement. En ce qui concerne les conséquences des arrêts
de chantiers sur les ruptures d?approvisionnement en bois, le lien avec les préconisations de l?étude
CGAAER-IGEDD sur les bois de crise sera étudié, ce qui pourra donner lieu par exemple à un travail sur la
consolidation du réseau des aires de stockage « tampon ».
Au vu de l?évaluation technique et économique réalisée, il conviendra d?étudier l?opportunité de mettre en
place un tel mécanisme de soutien économique aux opérateurs économiques de l?exploitation forestière
pour les suspensions de chantier. Les questions de l?assurabilité ou des mécanismes de solidarité de filière
devront être étudiées, ainsi que les conditions de réussite d?une telle mise en place.
? PILOTE PRESSENTI
MTEBFMP (DGPE et DGALN), avec l?appui d?une mission confiée au CGAAER et à l?IGEDD à la suite de leur
mission sur les bois de crise
? PARTENAIRES PRESSENTIS
UCFF, FNEDT, ONF, FBF, FNB, COPACEL, OFB, CSF Bois
? INDICATEURS
Étude des risques de suspension, des mesures d?adaptation et des incidences économiques
Axe 4
50
Action 4.3 Accompagner la mobilisation de fonds privés
avec des paiements pour services environnementaux
forestiers pour les systèmes permettant une meilleure
préservation des sols
? OBJECTIF
L?action vise à accompagner des dispositifs d?expérimentation et d?innovation en matière de paiements
pour services environnementaux forestiers, notamment ceux valorisant les services écosystémiques
s?appuyant sur la qualité des sols et la biodiversité et contribuant à la régulation du cycle de l?eau. Elle
s?inscrit dans le cadre des leviers identifiés au titre de la stratégie nationale biodiversité 2030 et de la
planification écologique.
Si le rôle des forêts et sols forestiers en matière de services écosystémiques est reconnu tant en France
qu?aux niveaux européen et mondial, c?est jusqu?à présent principalement la valorisation de la ressource
en bois et, dans une moindre mesure, la location du droit de chasse, dotés d?une valeur marchande, qui
apportent l?essentiel des recettes aux propriétaires forestiers et sur lesquelles repose l?équilibre financier
de la gestion forestière.
Les autres services écosystémiques sont implicitement fournis « gratuitement » dans le cadre de cette
gestion. Or, les forêts et, avec elles, les services qu?elles rendent, sont fragilisés par le changement
climatique et les événements extrêmes associés (ex. : sécheresse, incendies, ravageurs).
Dans ce contexte, la mobilisation de fonds privés dans un cadre permettant de valoriser les pratiques les
plus vertueuses en faveur notamment de la préservation des sols, constituera tant un levier économique
incitatif qu?un gage de reconnaissance, par la société, des services rendus dans le cadre d?une gestion
forestière durable. La mise en place de ce dispositif répondrait en outre à une demande croissante
d?acteurs privés de financer des projets visibles et reconnus et contribuerait à diversifier les possibilités
mobilisables en matière de compensation ou de restauration écologique en France.
? CONTENU
L?action consiste, sur la base du rapport du Gouvernement au Parlement sur les PSE forestiers prévu dans
le cadre de la loi énergie climat de 2021, à :
? étudier la mise en place d?un dispositif de reconnaissance institutionnelle des pratiques et modes
d?intervention pouvant faire l?objet d?un PSE forestier et in fine de la mobilisation de fonds privés
à ce titre, en tenant compte des synergies possibles avec les outils financiers en faveur de la
biodiversité en cours de déploiement ;
? ainsi développer les PSE forestiers dans les territoires.
? PILOTES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGALN et DGPE) pour le cadre national
Instances régionales compétentes en matière de forêt et de biodiversité pour la déclinaison territoriale du
dispositif et son suivi
? PARTENAIRES PRESSENTIS
Entreprises, associations, sociétés gestionnaires d?actifs, institutions financières (ex. : Caisse des dépôts et
consignations), collectivités, gestionnaires d?aires protégées, organismes de conseil technico-économique
et professionnels forestiers
? INDICATEURS
Surface de PSE forestiers visant des actions favorables à la préservation des sols forestiers
_
51
AXE 5
Encadrer les facteurs de
pressions dans les textes
d?orientation forestière,
les réglementations
et les outils contractuels
Crédit : A. Bouissou / Terra
_
51
Axe 5
52
AXE 5
ENCADRER LES FACTEURS DE PRESSIONS DANS LES
TEXTES D?ORIENTATION FORESTIÈRE, LES
RÉGLEMENTATIONS ET LES OUTILS CONTRACTUELS
Tant au niveau européen que national, les
réglementations concernant les forêts et les outils
de planification forestière sont nombreuses.
Cependant, la prise en compte de la préservation
des sols dans ces outils reste parfois lacunaire sans
une reconnaissance plus complète de leurs fonctions
et services rendus. Compte tenu des impacts
potentiellement irréversibles des dégradations
faites aux sols forestiers, il apparaît nécessaire de
renforcer la prise en compte du compartiment sol
dans les outils réglementaires, d?orientation
forestière et les outils contractuels.
Action 5.1 Renforcer la préservation des sols forestiers au
travers de la transposition concertée de la directive RED3
? OBJECTIF
L?objectif est de garantir la compatibilité des dispositions forestières nationales avec les dispositions
relatives à la durabilité des bioénergiesde la directive énergies renouvelables RED 3 dans le cadre de la
transposition de cette dernière.
Cette compatibilité est nécessaire sur plusieurs sujets en lien direct ou indirect avec la qualité et le stockage
carbone dans les sols, étant entendu qu?il s?agit d?un chantier portant sur des dispositions plus larges qui
visent également la protection de la biodiversité.
Le travail mené dans le cadre de la présente action pourra éventuellement conduire à introduire des
dispositions spécifiques, explicites et proportionnées dans le droit national si ces dernières s?avèrent
pertinentes pour attester du respect par la France des critères posés par les textes et, par ce biais sécuriser
juridiquement et simplifier les procédures et exigences de traçabilité prévues par ces textes. Toutefois, les
options juridiques à cet égard seront rappelées et les travaux pourront renvoyer le cas échéant, à certaines
dispositions ou décisions locales.
Le cas échéant ces dispositions devront être accompagnées d?éléments techniques explicites afin de
justifier des choix français pris pour l?application des textes, et de permettre de les défendre au niveau
européen.
? CONTENU
Le texte de la directive RED 3 à l?issue des négociations comporte les dispositions suivantes concernant les
sols de façon directe ou indirecte :
? une interdiction d?attribuer des aides financières directes à la production d?énergies à partir de
souches et racines (article 3) ;
Axe 5
53
? dans le cadre de l?analyse basée sur les risques (principe déjà en vigueur avec RED 2), une obligation à ce
que des dispositions du droit national, ou à défaut des mesures de gestion au niveau de la zone
d?approvisionnement forestière, permettent en particulier d?assurer :
1. que la récolte, conformément aux principes de gestion durable des forêts, est effectuée en tenant
compte du maintien de la qualité des sols et de la biodiversité dans le but de prévenir les impacts
négatifs, de manière à :
- éviter la récolte des souches et des racines ;
- éviter la récolte sur les sols vulnérables ;
2. que la récolte est conforme à :
- des seuils maximaux pour les coupes rases de grande ampleur tels que définis par le pays dans
lequel la forêt se situe ;
- des seuils de rétention appropriés au niveau local et d?un point de vue écologique pour le
prélèvement de bois mort.
3. que la récolte est conforme à l?obligation d?utiliser des systèmes d?exploitation forestière qui
réduisent au minimum les incidences négatives sur la qualité des sols, y compris le tassement des sols,
ainsi que sur les caractéristiques de la biodiversité et les habitats.
L?action de la présente fiche s?inscrira dans une démarche de transposition concertée de ces dispositions,
à l?image de celle de la directive RED 2 conduite entre 2020 et 2023, consistant à échanger de façon
régulière sur les projets de textes au travers de réunions dédiées ouvertes aux diverses parties prenantes.
Conformément aux dispositions du contrat stratégique de filière, les opérateurs de la filière, directement
concernés par la mise en oeuvre de RED3, contribueront à la concertation au sein d?un groupe dédié
organisé dans le cadre du comité stratégique de filière bois et au travers d?expertises ou de contributions
écrites incluant des propositions de dispositions, sur les différentes options envisageables. Des groupes de
concertation ad hoc regroupant des acteurs économiques et associatifs ont également été organisés et
seront relancés pour la préparation des textes réglementaires.
Le projet de texte final sera présenté pour avis au comité spécialisé de la gestion durable de la forêt
(CSGDF).
Suivant les conclusions des travaux menés, les évolutions juridiques seront à intégrer dans le processus plus
global de transposition prévu pour le volet durabilité de la directive RED révisée, processus piloté par la
DGEC, en associant les autres départements ministériels concernés, et en association étroite avec le
délégué interministériel à la forêt, au bois et à ses usages compte-tenu de la transversalité du chantier.
? PILOTE PRESSENTI
MTEBFMP (DGEC), les autres ministères étant associés aux travaux
? PARTENAIRES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGALN et DGPE), ADEME, tous acteurs concernés
? INDICATEURS
? Textes législatifs et réglementaires de transposition de la directive
? Communication opérée sur le site du MTEBFMP afin d?informer les opérateurs sur ces nouvelles
dispositions
Axe 5
54
Action 5.2 Poursuivre la prise en compte des sols dans les
documents d?orientation et de gestion forestière (DRA, SRA,
SRGS)
? OBJECTIF
L?objectif de cette action est de renforcer la prise en compte des enjeux locaux liés aux sols et le caractère
opérationnel des préconisations établies à ce titre dans les documents d?orientation et de gestion
forestière.
En effet, selon l?article L.122-2-1 du code forestier, les schémas régionaux de gestion sylvicole (SRGS)
doivent notamment indiquer les objectifs de gestion et de production durables, ainsi que les enjeux de
préservation de la biodiversité et de qualité des sols et de l'eau. En vertu de l?article L.122-3 de ce même
code, les documents de gestion doivent être établis conformément aux directives et schémas régionaux.
L?ensemble des travaux conduits dans le cadre du présent plan d?action doit permettre d?établir et mettre
en oeuvre une doctrine et des préconisations affinées en la matière, tant au plan du cadre national qu?en
terme de déclinaison régionale, afin de les déployer in fine dans la gestion forestière.
? CONTENU
Les SRGS utilisés en forêt privée élaborés par les CRPF prennent en compte l'enjeu de préservation des
sols. Les directives régionales d?aménagement - DRA - (forêts domaniales) et schémas régionaux
d?aménagement - SRA - (forêts des collectivités) élaborés par l?ONF prennent également en compte ces
enjeux. Ceux-ci seront à maintenir ou renforcer dans les révisions à venir au vu des connaissances acquises.
L?analyse des documents existants ainsi que des attendus et outils issus du présent plan permettra, sur la
base des connaissances les plus récentes, d?enrichir les cadrages techniques en amont des prochaines
révisions des DRA, SRA et SRGS.
Ainsi, au fur et à mesure de leur renouvellement, les documents d?orientation et de gestion forestière
seront améliorés pour prendre davantage en compte les enjeux liés à la préservation des sols, en intégrant
des préconisations dédiées.
? PILOTES PRESSENTIS
MTEBFMP (DGPE en lien avec la DGALN)
CNPF et ses délégations régionales, ONF, pour la prise en compte dans l?élaboration ou la révision des
documents de planification et de leurs annexes, en lien avec les services déconcentrés de l?Etat
? PARTENAIRES PRESSENTIS
Membres du CSFB et des CRFB
? INDICATEURS
? Nombre de documents cadre intégrant un état des lieux des enjeux de préservation de la qualité des sols
? Cadrage technique national complété
Axe 5
55
Action 5.3 Améliorer la préservation des sols en analysant et
proposant des clauses pour les contrats de vente et le suivi
des chantiers
? OBJECTIF
Au sein de la filière, plusieurs certifications (PEFC, FSC) ou contrats types (notamment ONF, EFF, COOP,
FNB?) proposent déjà des clauses intégrant une bonne gestion des sols. Celles-ci sont contractuelles,
concernent la protection et détaillent les responsabilités de l?intervenant et la réparation des dommages.
L?objectif de l?action, est de sensibiliser les propriétaires forestiers à l?importance de ces clauses,
notamment en fournissant des clauses qui impliquent des mesures concrètes, acceptables et adaptables
au sein des contrats.
? CONTENU
L?action consiste à :
? réaliser un état des lieux des clauses de contrats sur la protection des sols, y compris au sein
d?organismes forestiers européens voisins ;
? sensibiliser les propriétaires aux questions de fragilité des sols, notamment en leur fournissant des
conseils sur les clauses possibles, tenant compte de différentes caractéristiques pédologiques.
L?établissement de contrats-types relève des compétences des acteurs concernés. Le contenu de ces
contrats se doit d'être plus précis et ne relève pas de la présente action.
? PILOTES PRESSENTIS
FRANSYLVA - FBF - FNB
? PARTENAIRES PRESSENTIS
CNPF, ONF, FCBA, UCFF, EFF, FNEDT, ANATEF, FNCOFOR, ONG, OFB, FPNRF (pour la diffusion)
? INDICATEUR
État des lieux des clauses possibles et diffusion de recommandations
Axe 5
56
Action 5.4 Conforter les systèmes de labellisation/certification
des ETF comme cadre d?engagement à des pratiques
d?exploitation et de travaux respectueuses des sols
? OBJECTIF
L?action a pour objectif d?étudier la possibilité de conforter un système de labellisation/certification pour
les ETF engagés dans les pratiques de travaux sylvicoles et d?exploitation respectueuses des sols, et d?une
éventuelle reconnaissance de ce label par l?État.
Des systèmes de labellisation pour les ETF Gestion durable de la forêt existent aux échelles locale et
nationale (gérés par Qualiterritoires et portés par la FNEDT). Le cahier des charges de l?engagement ETF
Gestion durable de la forêt prend en compte la préservation des sols. Ce cahier des charges est reconnu
par PEFC et par un certain nombre de donneurs d?ordres. Il s?agit de conforter ce label et d?étudier l?intérêt
et l?opportunité d?une reconnaissance par l?État.
? CONTENU
La mise en place d?un label sera étudiée en lien avec la FNEDT et les organismes de certification, afin de
reconnaître l'engagement qualité des opérateurs et entreprises réalisant des travaux en forêt dans le
respect de bonnes pratiques environnementales et de respect des sols forestiers.
Il est proposé de s?appuyer sur les labels existants et tout particulièrement les certifications portées par
Qualiterritoires, et de les conforter au regard des attendus de ce Plan.
La question de la labellisation ou la certification pour les exploitants forestiers sera également étudiée.
? PILOTES PRESSENTIS
FNEDT, Qualiterritoires
? PARTENAIRES PRESSENTIS
FBF, FNB, UCFF, ONF, PEFC, FSC, EFF
? INDICATEUR
Évolution du nombre d?adhérents aux labels et certifications prenant en compte le respect des sols
_
57
ANNEXES
_
57
58
Annexe 1
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
? Achat, D. L., Fortin, M., Landmann, G., Ringeval, B., & Augusto, L. (2015). Forest soil carbon is
threatened by intensive biomass harvesting. Scientific Reports, 5, 15991.
? ADEME (2020, décembre). Récolte durable de bois pour la production de plaquettes forestières.
ADEME éditions, 39p.
https://librairie.ademe.fr/produire-autrement/4196-recolte-durable-de-bois-pour-la-production-de-
plaquettes-forestieres.html
? ADEME (2021, avril). Forêts et usages du bois dans l?atténuation du changement climatique. ADEME
éditions, 39 p.
https://librairie.ademe.fr/changement-climatique-et-energie/4647-forets-et-usages-du-bois-dans-l-
attenuation-du-changement-climatique.html
? ADEME (2025, février). Tout comprendre : la santé des sols, 23 p.
https://librairie.ademe.fr/urbanisme-territoires-et-sols/7967-tout-comprendre-la-sante-des-sols-
9791029724992.html
? Ancelin, P., Barthelon, C., Berger, F., Cardew, M., Chauvin, C., Courbaud, B., Descroix, L., Dorren, L.,
Fay, Jacques., Gaudry, P., Gauquelin, X., Genin, J.R., Joud, D., Loho, P., Mermin, E., Plancheron, F.,
Prochasson, A., Rey, F., Rubeaud, D., Wlérick, L. (2006, juin). Guide des sylvicultures de montagne :
Alpes du Nord françaises. Cemagref, CRPF Rhône-Alpes, ONF, 281 p. ISBN 2-84207-306-1
? Anthony, M., Bender, S., Van de Heijden, M. (2023, août). Enumerating soil biodiversity. Proceedings
of the National Academy of Sciences, 120.
https://doi.org/10.1073/pnas.2304663120
? Augosto, L., Pousse, N., Legout, A., Seynave, I., Jabiol, B., Levillain, J. (2018, juillet). Projet Insensé :
Indicateurs de SENsibilité des Ecosystèmes forestiers soumis à une récolte accrue de biomasse.
ADEME.
https://librairie.ademe.fr/dechets-economie-circulaire/1262-insense-indicateurs-de-sensibilite-des-
ecosystemes-forestiers-soumis-a-une-recolte-accrue-de-biomasse.html
? Badeau, V., Dambrine, E., Walter, C. (1999, mai). Propriétés des sols forestiers français : Résultats du
premier inventaire systématique. Etude et Gestion des Sols, 6, 3, 165-180.
https://www.afes.fr/wp-content/uploads/2023/04/EGS_6_3_BADEAU.pdf
? Baize, D. (2021, janvier). Naissance et évolution des sols. Edition Quae, 160 p. 02768
? Calvaruso, Ch., Blanchart, A., Bertin, S., Grand, C., Pierart, A., Eglin, T. (2020, septembre). Quels
paramètres du sol mesurer pour évaluer les fonctions et les services écosystémiques associés ?
Etudes et gestion des Sols, 28, 3-29.
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Doelsch, I., Bellassen, V., Cardinael, R., Cécillon, L., Ceschia, E., Chenu, C., Constentin, J., Darroussin,
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Klumpp, K., Letort, E., Litrico, I., Martin, M., Menasseri, S., Mézière, D., Morvan, T., Mosnier, C., Roger-
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Report.pdfhttps://www.biodiversa.eu/wp-content/uploads/2024/01/D2.12_Soil-Biodiversity-Pilot-
Midterm-Report.pdf
61
Annexe 2
SIGLES ET ACRONYMES
ADEME Agence de la transition énergétique
AFES Association Française pour l'Etude du Sol
ANR Agence Nationale de la Recherche
Béta Bureau d'économie théorique et appliquée
BGF Programme de recherche incitatif "biodiversité, gestion forestière et politiques
publiques"
BRGM Bureau de recherches géologiques et minières
CA Chambre d'Agriculture
CEF Centre européen de formation
CFA Centre de formation d'apprentis
CFPPA Centre de formation professionnelle et de promotion agricole
CGAAER Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux
CNPF Centre National de la Propriété Forestière
CNPF IDF Institut pour le développement forestier du Centre National de la Propriété Forestière
CNRS Centre National de la Recherche Scientifique
COPACEL Union française des industries des cartons, papiers et celluloses
CRA GE Chambre régionale d?agriculture Grand Est
CRFB Conseil régional de la forêt et du bois
CSFB Conseil supérieur de la forêt et du bois
CSGDF Comité spécialisé de la gestion durable de la forêt
DFCI Défense de la forêt française contre les incendies
DGALN Direction Générale de l'Aménagement, du Logement et de la Nature
DGEC Direction générale de l'énergie et du climat
DGPE Direction générale de la Performance économique et environnementale des entreprises
DRA Directives régionales d'aménagement
ESPR Exploitation forestière et Sylviculture Performantes et Résilientes
ETF Entrepreneurs de Travaux Forestiers
FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations
FBF France Bois Forêt
FCBA Institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement
FEA France Energie Animale
FESTA Formation et services en traction animale
FNB Fédération Nationale du Bois
FNEDT Fédération Nationale des Entrepreneurs du Territoire
GCF Groupe Coopération Forestière
GES Gaz à effet de serre
GIEC Groupe d?experts intergouvernemental sur l?évolution du climat
62
GIP ECOFOR Groupement d'intérêt public sur les écosystèmes forestiers
GIS sol Groupement d'intérêt scientifique sur les sols
IFCE Institut français du cheval et de l'équitation
IFN Inventaire Forestier National
IGCS Inventaire, gestion et conservation des sols
IGEDD Inspection générale de l'environnement et du développement durable
IGN Institut national de l'information géographique et forestière
INET Institut National des Etudes Territoriales
INRAe Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
IPBES Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et
les services écosystémiques
IPCC Intergovernmental Panel on Climate Change
IPRSol Identifier pour prévenir et réduire les risques liés à la dégradation des sols forestiers
JRC Centre de recherche commun, Joint Research Center
LIDAR Light detection and ranging / détection et télémétrie par la lumière
LULUCF Land-Use, Land Use Change and Forestry
MASA Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire
MNHN Muséum National d'Histoire Naturelle
MTEBFMP Ministère de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche
OFB Office Français de la Biodiversité
ONF Office National des Forêts
ONF RDI Réseau de recherche, de développement et d'innovation de l'Office National des Forêts
OPCO Opérateur de Compétences
PNACC Plan national d?adaptation au changement climatique
PEPR Programmes et équipements prioritaires de recherche
PSE Paiement pour services environnementaux
RED3 Directive énergies renouvelables
RENECOFOR Réseau national de suivi à long terme des écosystèmes forestiers
RMQS Réseau de mesures de la qualité des sols
RMT AFORCE Réseau Mixte technologique pour l'adaptation des forêts au changement climatique
RMT sols et
territoires Réseau Mixte Technologique sols et territoires
Rnest Réseau national d'expertise scientifique et technique sur les sols
RTM Restauration des terrains en montagne
SNAP Stratégie nationale pour les aires protégées
SNB Stratégie Nationale Biodiversité
SNBC Stratégie Nationale Bas Carbone
SNPTA Syndicat national des professionnels de la traction animale
SRA Schémas régionaux d'aménagement
SRGS Schémas régionaux de gestion sylvicole
UCFF Union de la Coopération Forestière Française
UE Union européenne
UISS Union internationale de sciences du sol
WRI Institut des ressources mondiales, World Resources Institute
D
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