Dossier de presse : stratégie écophyto 2030. Une année d'actions
Auteur moral
République française
Auteur secondaire
Résumé
La stratégie Écophyto 2030 vise à réduire de 50?% l'usage et les risques des produits phytopharmaceutiques d'ici 2030. Elle repose sur cinq axes : recherche d'alternatives, déploiement de solutions agroécologiques, réduction des impacts sanitaires et environnementaux, innovation et formation, et territorialisation. Elle mobilise acteurs publics et privés pour une agriculture durable, compétitive et protectrice.
Descripteur Urbamet
pollution
Descripteur écoplanete
Thème
Environnement - Nature
;Santé
;Risques
Texte intégral
13 mai 2025
STRATÉGIE
ÉCOPHYTO
2030
Une année
d'actions
DOSSIER DE PRESSE
Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030- Une année d'actionsDossier de presse - Stratégie Écophyto 2030- Une année d'actions 33
La stratégie
Écophyto 2030
1. Indicateurs complémentaires de suivi (i) des usages et des risques, (ii) des risques et impacts sur la biodiversité, (iii) de l?agriculture
biologique et du biocontrôle, et (iv) indicateurs régionaux.
La stratégie Écophyto 2030 a été publiée le 6 mai
2024, à l?issue d?un travail de concertation de
plusieurs mois sous l?égide du secrétariat général
à la planification écologique associant les minis-
tères en charge de l?agriculture, de l?écologie, de
la santé, de la recherche et des outre-mer et l?en-
semble des parties prenantes.
Avec cette stratégie, la France poursuit son objec-
tif de réduction de l?utilisation et des risques glo-
baux des produits phytopharmaceutiques, tout
en s?inscrivant dans une perspective d?aligne-
ment européen, nécessaire à la cohérence des
politiques publiques menées au niveau national
et au niveau européen afin de conjuguer concur-
rence loyale et ambitions environnementale et
sanitaire.
Cette stratégie traduit ainsi la triple ambition de
la France en matière agricole :
- soutenir les performances économique et envi-
ronnementale des exploitations ;
- maintenir un haut niveau de protection des
cultures par une adaptation des techniques uti-
lisées ;
- préserver la santé publique et celle de l?environ-
nement dans une logique «?Une seule santé?».
L?orientation de la stratégie est de ne lais-
ser aucun agriculteur sans solution, avec une
approche basée sur l?anticipation, la recherche,
l?innovation et le développement d?alterna-
tives non-chimiques permettant de réduire les
risques et les impacts en matière de santé et
d?environnement. Il s?agit de renforcer la sécu-
rité des exploitations grâce à un dispositif plani-
fié, raisonné et collectif de développement de
solutions. L?accent est mis sur le déploiement et
le renforcement de l?accompagnement des pro-
fessionnels dans le changement de pratiques.
Enfin, la protection compétitive de nos filières à
l?international fait l?objet d?une vigilance accrue,
notamment via des clauses miroirs au niveau
européen et vis-à-vis des pays tiers.
La stratégie vise un objectif de réduction de 50 %
de l?utilisation et des risques globaux des pro-
duits phytopharmaceutiques à l?horizon 2030 par
rapport à la moyenne triennale 2011-2013. Cette
baisse est mesurée par l?indicateur de risque har-
monisé 1 (HRI1), calculé par la Commission euro-
péenne qui permet de mesurer l?évolution de
l?utilisation des substances actives en les pondé-
rant par leurs mentions de danger. Quelques indi-
cateurs complémentaires1 sont également suivis
pour rendre compte de différents aspects de la
stratégie, comme des indicateurs sur les risques
pour la santé humaine ou sur la qualité de l?eau.
Depuis le lancement de la stratégie Écophyto 2030
il y a un an, le Gouvernement a oeuvré, en lien
avec ses partenaires, à la concrétisation de plu-
sieurs mesures-phares des 5 axes qui la déclinent.
Le présent document retrace une partie du tra-
vail accompli sur l?année écoulée et les perspec-
tives pour l?année à venir.
4 4 Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions
Expérimentation sur plants de pommiers et plants de vigne ayant reçu des agents pathogènes.
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LES 5 GRANDS AXES
DE LA STRATÉGIE ÉCOPHYTO 2030
1.
Accélérer la recherche d?alternatives
pour se préparer à la réduction du nombre
de substances actives autorisées
2.
Accélérer le déploiement
dans toutes les exploitations des solutions
agroécologiques
3.
Mieux connaître et réduire les risques
pour la santé et pour l?environnement
de l?usage des produits phytopharmaceutiques
4.
Recherche, innovation et formation
5.
Territorialisation, gouvernance et évaluation
6 6 Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions
Axe 1
Accélérer la recherche
d?alternatives pour se préparer
à la réduction du nombre
de substances actives autorisées
Le nombre de substances actives approuvées au niveau européen pour la protection des végétaux
diminue de manière régulière.
Afin de ne pas laisser les agriculteurs sans solutions, la recherche d?alternatives pour protéger les
cultures est urgente. Elle doit s?orienter en priorité vers des solutions non chimiques, dans le cadre
d?une meilleure prise en compte des enjeux de santé humaine et de l?environnement.
La recherche d?alternatives est au coeur du Plan d?anticipation du potentiel retrait au niveau européen
des substances actives et du développement des alternatives (PARSADA), mesure-phare de cet axe 1,
porté par le ministère en charge de l?Agriculture dans le cadre de la planification écologique.
Plusieurs séquences organisées au Salon international de l?agriculture 2025, par Annie Genevard,
ministre de l?Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, par INRAE et par l?ACTA, ont mis en valeur
l?engagement des acteurs mobilisés dans la recherche d?alternatives et dans le déploiement de pra-
tiques innovantes et économes en produits phytopharmaceutiques, et les avancées significatives réa-
lisées en 2024.
? Engagement de 143 M¤, soit un budget inédit consacré à la recherche
d?alternatives aux produits phytopharmaceutiques dans le cadre de la
planification écologique, en anticipation de potentiels retraits.
? Mise en d?un Comité scientifique et technique spécifique au PARSADA,
co-présidé par l?ACTA et INRAE, pour l?évaluation des projets.
? Échanges en continu avec les 8 Task forces des filières de productions
végétales y compris pour les productions ultramarines.
? Élaboration d?une 1ère vague de 15 plans d?actions par les filières de pro-
duction végétales, priorisant les usages de produits menacés les plus
critiques, dont 3 pour les filières ultramarines.
? 136 propositions de projets de recherche et de déploiement d?alterna-
tives déposées sous la forme de lettres d?intention.
? 50 projets de recherche déposés mobilisant les acteurs de la recherche
fondamentale et appliquée, et du monde agricole.
? Validation de 28 premiers projets de recherche lauréats proposant des
approches innovantes impliquant des combinatoires de leviers pour
apporter de nouvelles solutions aux agriculteurs.
Bilan de la
1ère année de
déploiement
du PARSADA
(données à
date)
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NOUVELLES MESURES
D?autres mesures ont été conduites cette année afin d?atteindre les objectifs fixés au titre
de l?axe 1 de la stratégie Écophyto 2030. On peut notamment citer :
? Le lancement du Grand défi biocontrôle et biostimulation pour l?agroécologie (GDBBA),
doté de 42millions d?euros de France 2030, pour soutenir la recherche et le déploie-
ment d?alternatives aux produits de synthèse pour la protection des cultures et leur
fertilisation.
? La célébration des 10 ans de l?inscription de la définition du biocontrôle dans le code
rural à travers plusieurs événements tout au long de l?année : webinaires, journées natio-
nales techniques à Antibes, actions dans des lycées agricoles, journée nationale le 19
novembre 2024.
? Les travaux du «?comité des solutions?», qui ont permis de recenser les Autorisations de
mise sur le marché (AMM) de produits phytopharmaceutiques délivrées dans d?autres
États membres et pas en France alors qu?elles ont été identifiées comme nécessaires
dans les itinéraires techniques de filières françaises menacées d?impasses. Les intentions
de dépôt de demandes par les firmes pour ces AMM ainsi que le calendrier de leur ins-
truction par l?ANSES font l?objet d?un suivi spécifique.
? L?harmonisation au niveau européen du système de délivrance des autorisations de
mise en marché des produits phytopharmaceutiques a été définie comme une des prio-
rités de la France, qui est portée auprès des autorités européennes.
8 8 Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions
Perspectives
autour
des résultats
du réseau
DEPHY
Axe 2
Accélérer le déploiement
dans toutes les exploitations
des solutions agroécologiques
L?évolution des systèmes de production et des itinéraires techniques agricoles contribue à la réduction
de l?usage des produits phytopharmaceutiques. L?objectif est d?assurer la protection des cultures dans
des conditions techniques compatibles avec les impératifs socio-économiques, en visant un recours
minimal aux intrants chimiques et en réduisant l?impact sur la santé et l?environnement.
A ce titre, il est essentiel de généraliser les solutions de réduction de l?usage des produits phytophar-
maceutiques qui ont été testées avec succès mais également de soutenir le développement d?écosys-
tèmes agricoles productifs et respectueux de la biodiversité.
C?est notamment le rôle actuel assigné au réseau DEPHY qui, par l?implication de différents acteurs
du monde agricole, éprouve, valorise et diffuse des leviers et systèmes agricoles viables permettant
de réduire l?usage des produits phytopharmaceutiques, dans un souci de performance sur les plans
économique, social et environnemental.
Mis en place en 2010, le réseau DEPHY réunit plus de 2?000 agriculteurs
volontaires regroupés en 175 groupes, accompagnés par 250 structures
partenaires en hexagone et en outre-mer. Il héberge également 35 projets
d'expérimentation et vise à réduire l?usage des produits phytopharma-
ceutiques (PPP) tout en maintenant les performances économiques des
exploitations agricoles.
Les indices de fréquence de traitement (IFT) moyens par filières sont bas et
stables, rendus possibles par des systèmes pour certains déjà performants.
En filière grandes cultures, par exemple l?introduction de prairies (non
accessible à tous les systèmes) ou une forte diversification des cultures,
associée à un allongement des rotations, sont des leviers pour réduire les
IFT, la consommation d?azote et les émissions de gaz à effet de serre.
En 2024, le réseau a diffusé largement ses résultats via des fiches, vidéos,
webinaires, podcasts, colloques, avec plus de 500 ressources disponibles
en ligne. Les plateformes DEPHYGraph et DATAGROSYST permettent un
accès facilité aux données.
Le réseau DEPHY a vocation à créer et diffuser des références et solutions
éprouvées principalement auprès des agriculteurs, des conseillers et des
apprenants de l'enseignement agricole, permettant d'atteindre les objec-
tifs de la stratégie Écophyto.
https://dephygraph.fr
https://agrosyst.fr/datagrosyst/
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NOUVELLES MESURES
D?autres mesures ont été conduites cette année afin d?atteindre les objectifs fixés au titre
de l?axe 2 de la stratégie Écophyto 2030. On peut notamment citer :
? L?accompagnement à l?acquisition d?agroéquipements permettant la réduction de l?uti-
lisation et des risques des produits phytopharmaceutiques (enveloppe de 50 millions
d?euros au titre de la Planification écologique).
? La poursuite des travaux de rénovation du Bulletin de santé du végétal (BSV), outil d?ob-
servation et de prévision du comportement des maladies et des ravageurs.
? L?expérimentation de la récupération directe des données privées d?utilisation de phytos
dans les logiciels de gestion parcellaire des agriculteurs à des fins de simplification du
recueil des données statistiques, à travers le projet PROPHYL.
? Le soutien aux filières à bas niveau d?intrants, dont l?Agriculture Biologique, avec notam-
ment la poursuite de campagnes de communication menées par l?Agence Bio (BIO Tour
2024) ou le lancement d?un projet visant à mieux outiller et renforcer les démarches des
collectivités en faveur de l?agriculture biologique (projet Territoires Bio).
? Le dispositif « Prise de risque amont aval et massification de pratiques visant à réduire
l?usage des produits phytopharmaceutiques sur les exploitations agricoles » (PRAAM),
financé dans le cadre de France 2030, vise à soutenir la prise de risque et l?engagement
dans des pratiques innovantes de transition et à accélérer le déploiement et la massifi-
cation de solutions combinant des leviers déjà éprouvés, à l?échelle d?un territoire, en
s?appuyant sur les opérateurs économiques. Les 42 dossiers déposés à l?appel à mani-
festation d?intérêt ouvert de juillet à novembre 2024 ont montré que cette initiative
répond à une attente forte. L?appel à projets, opéré par Bpifrance, est ouvert depuis fin
avril (JORF du 11 avril 2025) pour une enveloppe de 90?M¤, avec une première relève le
21 octobre 2025.
10 10 Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions
Bilan des travaux
menés relatifs à
l?encadrement de
l?utilisation des
produits phyto-
pharmaceutiques
dans les sites
Natura 2000
terrestres
Axe 3
Mieux connaître et réduire
les risques pour la santé et pour
l?environnement de l?usage des
produits phytopharmaceutiques
Les impacts de l?utilisation des produits phytopharmaceutiques sur la santé humaine et sur l?envi-
ronnement sont de mieux en mieux documentés. La dernière expertise scientifique collective INRAE
IFREMER de 2022 a notamment mis en lumière la contamination généralisée des milieux et des orga-
nismes vivants et ses effets négatifs sur la biodiversité et les services écosystémiques. Cette conta-
mination a également des effets sur la santé humaine et conduit chaque année à la fermeture de
quelques dizaines de captages d?eau potable.
La présence de ces produits dans les milieux continue à être documentée au travers de campagnes de
surveillance conduites sur l?eau et les sols.
La réduction des risques et usages est particulièrement nécessaire sur des territoires à enjeux priori-
taires tels que les aires d?alimentation de captages d?eau potable et les sites Natura 2000.
Dans le cadre de la mise en oeuvre du décret relatif à l?encadrement
de l?utilisation des produits phytopharmaceutiques dans les sites
Natura 2000 terrestres, des travaux ont été conduits cette année par
les services déconcentrés de l?État pour identifier les aires protégées à
enjeux et les mesures à prendre pour réduire la pression et atteindre les
objectifs de conservation ou de restauration des habitats et espèces
d?intérêt communautaire concernés.
? Analyse de la pression des produits phytopharmaceutiques par les
services de l?État dans 1?596 sites Natura 2000 disposant d?une partie
terrestre.
? Identification de la population des sites Natura 2000 pour lesquels une
pression de la part des produits phytopharmaceutiques est avérée.
? Définition des mesures contractuelles à prendre pour accompagner
les agriculteurs pour réduire l?utilisation des produits phytopharma-
ceutiques dans les sites Natura 2000 à enjeux.
? Lancement d?un appel à manifestation d?intérêt par l?Office français
de la biodiversité, dans le cadre de la stratégie nationale biodiversité,
à hauteur de 450 000 ¤ permettant de sélectionner trois territoires
pilotes couvrant des sites Natura 2000 et des aires d?alimentation de
captages (AAC).
? Mise en place d?une expérimentation par INRAE dans les régions Centre?-
Val de Loire et Bourgogne - Franche-Comté, pour la période 2024-2026,
à hauteur de 300 000 ¤ afin de déployer un modèle de gouvernance
locale concernant l?utilisation des produits phytopharmaceutiques
dans les sites Natura 2000.
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NOUVELLES MESURES
D?autres mesures ont été conduites cette année afin d?atteindre les objectifs fixés au titre
de l?axe 3 de la stratégie Écophyto 2030. On peut notamment citer :
? La pollution de la ressource en eau, d?origine industrielle et agricole, qui peut conduire à la
fermeture de captages, réduit la quantité de la ressource disponible pour l?alimentation
en eau destinée à la consommation humaine. Les teneurs excessives en produits phyto-
pharmaceutiques, qui peuvent résulter d?anciennes utilisations ou d?utilisations sur les-
quelles on peut agir, responsables d?abandons de captages pour pollutions chimiques,
nécessitent une action ciblée sur les zones les plus contributives, avec une approche
proportionnée aux différentes situations et graduée. Une feuille de route impliquant les
ministères de l?Environnement, de l?Agriculture et de la Santé a été lancée fin mars 2025
pour la protection renforcée des captages d?eau potable. Cette feuille de route est à la
croisée des enjeux entre la stratégie Écophyto 2030 et la mise en oeuvre du Plan Eau (en
particulier sa mesure 281).
? Des actions ont également été conduites pour renforcer la protection des riverains.
Ainsi, des travaux ont été lancés pour déployer un dispositif de santé publique d'infor-
mation sur l'exposition aux produits phytopharmaceutiques, dont l?objectif est d?ac-
compagner et d?informer les riverains. Un groupe de travail réunissant directions d?ad-
ministrations centrales, administrations déconcentrées et agences, vise à lever les freins
et à organiser un déploiement coconstruit à l?échelle nationale et locale.
1. La mesure 28 du Plan Eau prévoit qu?en cas de dépassement des normes sanitaires pour un produit phytopharmaceutique toujours
autorisé, elle crée l?obligation de mettre en place des mesures permettant de juguler le risque.
12 12 Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions
Écophyto?TER :
un dispositif
pédagogique
pour la
transition
environne-
mentale et
climatique des
exploitations
Axe 4
Recherche, innovation
et formation
La stratégie recherche et innovation d?Écophyto 2030 répond aux besoins des différents axes : transforma-
tion des systèmes de production, recherches de solutions alternatives aux phytopharmaceutiques, réduc-
tion des risques et évaluation de l?impact sur la santé humaine et l?environnement dans son ensemble.
Les questions de formation initiale et continue revêtent également une importance particulière à la
veille d?un important renouvellement significatif des générations dans le monde agricole, et dans le
contexte des chantiers de la transition agricole, énergétique, écologique et numérique.
Enfin, il s?agit de systématiser la mobilisation des exploitations de l?enseignement agricole en partenariat
avec les opérateurs de la recherche et du développement agricole, comme lieux support de démonstra-
tion des innovations des solutions alternatives non chimiques pour les utilisateurs et conseillers.
Depuis le lancement de la stratégie Écophyto, les acteurs de la recherche et de l'innovation ont été for-
tement mobilisés, avec une excellente participation des équipes dans les appels Écophyto R&I (axe 4) et
PARSADA (axe 1), pour travailler notamment sur les thèmes suivants :
- amélioration génétique pour développer des variétés tolérantes ;
- modèle de développement des épidémies et sa traduction en outil d?aide à la décision et Bulletin de
santé du végétal ;
-analyse des freins, des dynamiques territoriales, du lien au consommateur, de l?implication des filières ;
- développement de solutions relevant la lutte biologique de conservation, les régulations biologiques,
le biocontrôle y compris avec des microorganismes ou mobilisant l?écologie chimique, les plantes de
services et les cultures compagnes ;
- caractère protecteur du microbiote et caractérisation objectivée de l?état de santé.
De 2019 à 2024, le projet Écophyto?TER a mobilisé 31 établissements d?en-
seignement agricole (lycées, école d?ingénieurs, GIP) pour expérimenter
et diffuser des pratiques agricoles économes en produits phytopharma-
ceutiques. Financé par l?OFB (1,33?M¤), piloté par le CEZ-Bergerie natio-
nale et commandité par la DGER, Écophyto?TER s?inscrivait dans les plans
Enseigner à produire autrement 2 et Écophyto II+.
Les exploitations des lycées agricoles ont constitué le socle opérationnel
du projet, en tant que supports de démonstration, d?expérimentation et
d?apprentissage. En lien étroit avec les équipes pédagogiques, elles ont
permis d?impliquer chaque année près de 2?000 apprenants dans des
séquences pédagogiques ancrées dans le réel.
Les résultats sont significatifs : réduction de 38?% des IFT, 22 exploitations
sur 26 sorties du glyphosate, et évolution marquée des représentations
des apprenants sur les produits phytopharmaceutiques. Le projet a éga-
lement permis de développer le rôle de démonstration et d?expérimen-
tation des exploitations agricoles des lycées auprès des professionnels
et acteurs des territoires. Les nombreuses productions pédagogiques et
techniques (films, posters, synthèses, fiches, événements?) sont acces-
sibles sur un Padlet dédié.
https://padlet.com/Bergerienationale/ressources-ecophyto-ter-acqavczqpjaerizn
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NOUVELLES ACTIONS
Autres actions conduites depuis la publication de la stratégie Écophyto 2030 :
? Diffusion des connaissances, via l?organisation de trois colloques de restitution des
résultats de projets de recherche-innovation achevés, destinés aux communautés
scientifiques et techniques, aux parties prenantes Écophyto comme au grand public,
et portant sur :
- les leviers territoriaux pour la réduction de l?utilisation des produits phytopharmaceu-
tiques en juin 2024 ;
- la recherche de solutions opérationnelles pour l?atteinte des objectifs Écophyto en
décembre 2024 ;
- et enfin sur les liens entre expositions aux produits phytopharmaceutiques et impacts
sur la santé humaine et les écosystèmes en février 2025.
? Financement de 8 nouveaux projets de recherche-innovation sur les thématiques «?pro-
téger les cultures en augmentant la diversité végétale à toutes les échelles?» et «?quanti-
fier les bénéfices/risques de changements de pratiques agricoles sur la santé humaine
et les écosystèmes?», faisant suite aux deux expertises scientifiques collectives publiées
en 2022 sur ces sujets.
Les projets de recherche mis en oeuvre depuis le lancement du plan Écophyto en 2008 ont abouti à des
réponses concrètes, par exemple :
- l?acclimatation d?une micro-guêpe (orymus sinensis) contre le cynips du châtaignier ;
- les phéromones contre la processionnaire du pin, déployées à l?aide de fusils paintball ;
- l?amélioration des trichogrammes contre la pyrale du maïs (un programme de recherche conjoint
avec InVivo) a permis d?augmenter leur efficacité de 30?% ;
- le piégeage, à base de kairomones, de la bruche de la féverole (start-up AgriOdor).
14 14 Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions
Lancement de
la déclinaison
territoriale
d?Écophyto
2030 dans
4 régions
pilotes
Axe 5
Territorialisation, gouvernance
et évaluation
La stratégie Écophyto 2030 est copilotée par les ministères chargés de l?Agriculture, de la Transition
écologique, de la Santé et de la Recherche. Sa gouvernance repose sur plusieurs instances, notamment
le Comité d?orientation stratégique et de suivi (COS), le Conseil scientifique et technique (CST) et le
Comité scientifique d?orientation recherche et innovation (CSO-RI).
La stratégie bénéficie de plusieurs sources de financement, qui peuvent être dédiées (enveloppe his-
torique de la stratégie Écophyto opérée par l?OFB, crédits de la planification écologique, dispositifs
dédiés de France 2030) ou non (PAC, Ambition bio, CASDAR, etc.).
Pour atteindre l?objectif, il est essentiel de développer des approches dynamiques et partagées pour
passer de l?échelle de la parcelle et du producteur à celle du territoire et de la filière. La territorialisation
de la stratégie constitue donc un enjeu majeur.
La stratégie prévoit une gouvernance spécifique pour l?outre-mer.
La réussite d?Écophyto 2030 suppose une territorialisation forte et la mobi-
lisation des acteurs locaux. Cela passe par la réalisation de diagnostics
régionaux pour identifier des zones à enjeux prioritaires, puis la construc-
tion de plans d?actions territoriaux et régionaux, qui pourront retenir des
objectifs de baisse différenciés selon les zones et les cultures. Quatre
régions pilotes ont démarré le travail en 2024 : La Réunion, Bourgogne-
Franche-Comté, Guadeloupe et Nouvelle-Aquitaine.
Sous l?égide d?un comité de pilotage rassemblant les DRAAF, les minis-
tères et CDA France, un groupe de travail collectif mensuel a permis de
co-construire et de tester une méthodologie. Celle-ci s?appuie notam-
ment sur le partage des données (pression phytopharmaceutique, enjeux
agricoles, environnementaux et sanitaires), sur l?identification des leviers,
sur le bilan des initiatives locales et sur les contributions des parties
prenantes.
Les régions pilotes ambitionnent la publication des diagnostics territo-
riaux au début de l?été. Les enseignements de cette expérimentation sont
par ailleurs capitalisés au sein d?une boîte à outils, dont pourront se saisir
les autres régions pour réaliser les diagnostics d?ici la fin de l?année.
Une prestation nationale d?animation, de suivi et de capitalisation sera
lancée dès l?été 2025 pour accompagner l?ensemble des régions dans la
réalisation de leurs diagnostics territoriaux puis dans l?élaboration de leurs
plans d?actions territoriaux.
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NOUVELLES MESURES
D?autres mesures ont été conduites cette année afin d?atteindre les objectifs fixés au titre
de l?axe 5 de la stratégie Écophyto 2030. On peut notamment citer :
? L?installation de la nouvelle mandature du CST début janvier 2025, dont le rôle est
d?évaluer les résultats et les impacts de la stratégie.
? Le renouvellement des membres du COS, qui réunit l?ensemble des parties prenantes
de la stratégie.
? Plus de 200 millions d?euros ont été engagés au titre de la planification écologique en
2024, notamment pour mettre en oeuvre le PARSADA (cf. Axe 1), soutenir l?acquisition
d?agroéquipements permettant la réduction de l?utilisation et des risques (cf. Axe 2) et
accompagner des projets régionaux et infra-régionaux de déclinaison territoriale de la
stratégie Écophyto 2030 via les DRAAF.
? La maquette budgétaire Écophyto au titre de l?année 2024, qui finance des mesures
conduites dès l?année 2025, a été notifiée à l?Office français de la biodiversité (OFB)
pour un montant de 41 millions d?euros.
Pour le suivi de la stratégie, le Gouvernement a acté un changement de méthode avec une approche
fondée sur la réduction des risques et des usages cohérents avec nos engagements européens et
internationaux.
L?objectif national de la stratégie Écophyto 2030 est une diminution de moitié en 2030 de l?uti-
lisation et des risques globaux de produits phytopharmaceutiques par rapport à la moyenne
triennale 2011-2013.
L?indicateur européen HRI1 a été retenu pour suivre cette cible. En France, sa valeur est de 64
pour 2022 (dernière valeur disponible à date), en baisse de 36 % par rapport à la période de
référence (2011-2013).
Quelques indicateurs complémentaires sont également suivis pour rendre compte de différents
aspects de la stratégie. Il s?agit d?indicateurs de suivi (i) des usages et des risques, (ii) des risques
et impacts sur l?eau et la biodiversité, (iii) de l?agriculture biologique et du biocontrôle et (iv) des
indicateurs régionaux.
Une analyse détaillée de l?évolution de l?indicateur HRI1 et des indicateurs complémentaires est
disponible sur la page suivante : Les indicateurs de suivi de la stratégie Écophyto 2030.
Dans le souci de suivre au mieux l?évolution des efforts réalisés, le Gouvernement a saisi Institut
national de recherche pour l?agriculture, l?alimentation et l?environnement (INRAE) afin d?iden-
tifier les pistes d?amélioration du HRI1. Le rapport a été finalisé au premier trimestre 2025 et est
consultable en ligne.
https://agriculture.gouv.fr/les-indicateurs-de-suivi-de-la-strategie-ecophyto-2030
https://agriculture.gouv.fr/les-indicateurs-de-suivi-de-la-strategie-ecophyto-2030
16 16 Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030 - Une année d'actions
Des chantiers prioritaires
pour l'année à venir
Les travaux de mise en oeuvre de la stratégie se poursuivent afin d?atteindre les objectifs de réduction
de l?usage et des risques des produits phytopharmaceutiques fixés. A cet effet, les ministères pilotes
de la stratégie ont défini des priorités pour cette nouvelle année de travail.
Ainsi, les actions au titre du PARSADA se poursuivront avec la mise en oeuvre des projets retenus lors
de la vague 1, la mise en place d?un pilotage harmonisé pour suivre le bon déploiement des projets ainsi
que le lancement de la 2e vague des plans d?action construits par les filières de production végétale,
permettant la sélection de projets supplémentaires.
Au niveau européen, la France agit pour mettre en place des mesures de simplification et limiter les
distorsions de concurrence. Ainsi, à titre d?illustration parmi toutes les actions visant à l?harmonisation
des pratiques et des réglementations, elle porte l?abaissement systématique des limites maximales
de résidus (LMR) pour les résidus de pesticides après la fin de l?approbation d?un produit phytophar-
maceutique et l?expiration des délais de grâce. A plus long terme, la France souhaite la révision de la
réglementation relative aux limites maximales de résidus (LMR) de pesticides des produits importés
pour éviter que perdurent les tolérances réglementaires à l'importation au détriment de la protection
de la santé du consommateur et de l?environnement dans l?Union européenne.
Les travaux sur l?évaluation des résultats des fermes DEPHY seront menés en 2025 en vue du renouvel-
lement des conventions fin 2026 et de la définition des évolutions le cas échéant à mettre en oeuvre,
en concertation avec le CST Écophyto et la Cellule d?animation nationale (CAN) DEPHY.
La feuille de route pour améliorer la qualité de la ressource en eau par la protection renforcée des
captages d?eau potable, lancée en mars 2025, doit permettre d?identifier précisément les aires d?ali-
mentation de captages sensibles sur lesquels l?action doit être priorisée en ciblant si nécessaire les
zones les plus contributrices à la pollution. Elle permettra également d?accompagner techniquement
et financièrement collectivités et agriculteurs avec des solutions proportionnées et graduées pour leur
permettre d?adopter des pratiques adaptées aux risques de pollution diffuse.
Les analyses conduites pour identifier les sites Natura 2000 soumis à une pression des produits phyto-
pharmaceutiques se poursuivront. Les synthèses des premiers travaux seront présentées aux parties
prenantes en 2025. Les outils existants permettant d?accompagner les exploitations agricoles situées
dans les sites à enjeux devront être identifiés (mesures volontaires). D?autres seront développés au
cours de l?année (Guide des investissements agricoles etc.).
Les travaux de recherche d?alternatives aux produits phytopharmaceutiques sur les pelouses sportives
se poursuivront afin d?accompagner les acteurs pour une généralisation de l?arrêt d?utilisation des pro-
duits phytopharmaceutiques dans les équipements sportifs.
Dossier de presse - Stratégie Écophyto 2030- Une année d'actionsDossier de presse - Stratégie Écophyto 2030- Une année d'actions 1717
Un portail national d'information sera créé sur l'exposition des riverains aux produits phytopharmaceu-
tiques qui coordonnera les dispositifs déployés au niveau régional et permettra d?assurer une réponse
aux questions des citoyens. Le groupe de travail chargé du déploiement du dispositif produira dans les
prochains mois des outils à la destination des régions visant la mise en oeuvre opérationnelle du dispositif.
La coordination des dispositifs de recherche y compris avec les instituts européens sera renforcée
par l?actualisation de la cartographie de la recherche existante. Dans le même temps, une étude sera
lancée pour analyser l?impact des travaux réalisés et identifier les sujets non pris en charge dans les dis-
positifs passés et en cours. Cette étude permettra de mieux orienter la stratégie de recherche et d?in-
novation à venir et construire des indicateurs permettant de mesurer l?impact de l?axe 4 (Recherche,
innovation et formation) et d?en assurer le suivi.
A ce titre, il sera notamment nécessaire d?amplifier l?approche systémique pour construire des
approches combinatoires, associant par exemple l'usage de variétés résistantes avec du biocontrôle,
et le raisonnement à différents niveaux, de la parcelle à la région ou à la zone géographique.
Le travail sur les indicateurs les plus pertinents devra aussi être poursuivi.
Une réunion du comité de suivi des études nationales sur les produits phytopharmaceutiques sera
organisée d?ici la fin de l?année pour présenter les résultats des études portant sur les impacts des
pesticides sur la santé.
Enfin, le déploiement territorial de la stratégie s?étendra à l?ensemble du territoire (métropole et dépar-
tements d?outre-mer), en capitalisant sur les travaux réalisés par les régions pilotes. Chaque région réa-
lisera un diagnostic approfondi permettant d?identifier des territoires prioritaires pour l?action, puis
élaborera un plan d?actions territorial.
Pour l?outre-mer, les priorités pour l?année 2025 sont la mise en place de la coordination outre-mer de
la stratégie Écophyto 2030 et l?évaluation des outils de financements des politiques agricoles spéci-
fiques aux territoires ultramarins (POSEI notamment).
Agriculteur dans sa parcelle de blé
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