Schéma directeur du transport combiné : Mesure 46 de la Stratégie Nationale pour le Développement du Fret Ferroviaire
Auteur moral
France. Ministère chargé des Transports
Auteur secondaire
Résumé
La stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire répond à l'objectif d'un doublement de la part modale du fret ferroviaire d'ici 2030, inscrit dans la Loi portant lutte contre le dérèglement climatique comporte 72 mesures. Parmi celles-ci la mesure 46 consiste en la réalisation d'un schéma directeur du transport combiné qui répond à plusieurs objectifs:vérifier l'adéquation entre l'offre existante de terminaux (ferroviaires et fluviaux) et les potentiels de trafic à moyen et long terme, investiguer la complémentarité entre les solutions fluviales et ferroviaires par territoire, identifier les besoins du secteur aux horizons 2032-2040+ concernant la volumétrie de la demande par axe et les aménagements capacitaires des terminaux par territoire (modernisation, agrandissement, création), dimensionner les moyens financiers nécessaires.
Editeur
Ministère des transports
Descripteur Urbamet
chaîne de transport
;fret
;transport fluvial
;transport multimodal
;transport terrestre
;desserte
;politique d'aménagement
;politique des transports
;réseau ferré
;offre de transport
;qualité de l'offre
;qualité de service
;transport ferroviaire
;matériel roulant
;innovation
;développement économique
;transport fluvial
;investissement
;économie des transports
Descripteur écoplanete
Thème
Transports
Texte intégral
1
STRATEGIE NATIONALE POUR LE
DEVELOPPEMENT DU FRET FERROVIAIRE
Schéma directeur du
transport combiné
Mesure 46 de la Stratégie Nationale pour
le Développement du Fret Ferroviaire
2
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Version Date Commentaire
1 4/10/24 Version projet pour consultation membres Copil
2 24/10/24 Version publiée
ss
ss
Rédacteur
Ministère chargé des transports
Direction générale des infrastructures, des transports et de mobilités
Direction des transports ferroviaires, fluviaux et des ports
Sous direction des services ferroviaires
Bureau du fret ferroviaire et du transport combiné
Avis
3
Schéma directeur du transport combiné - 2024
SOMMAIRE
01 INTRODUCTION ................................................................................................................. 4
02 ETAT DES LIEUX DU TRANSPORT COMBINE EN FRANCE ........................................... 8
I. TRAFIC ET TRAJECTOIRE DU TRANSPORT COMBINE ..................................................................... 8
01) Contexte général ........................................................................................................... 8
02) Evolution du fret ferroviaire et trajectoire du transport combiné ferroviaire ........ 9
03) Zoom sur le transport fluvial ....................................................................................... 12
II. L?OFFRE EXISTANTE : INFRASTRUCTURE ET SERVICE ................................................................... 14
01) Les terminaux de transport combiné ......................................................................... 14
02) L?offre spécifique au mode ferroviaire ....................................................................... 15
03) L?offre spécifique au mode fluvial ............................................................................. 24
III. LES POTENTIELS DE CROISSANCE ......................................................................................... 28
01) Les flux routiers Intra-France ...................................................................................... 29
02) Les flux maritimes : conteneurs et semi-remorques................................................. 32
03) Les flux d?échanges et de transit................................................................................ 38
03 CARACTERISATION DE L?OFFRE ET DES CAPACITES DES TERMINAUX EXISTANTS
47
I METHODE DE L?ENQUETE QUANTITATIVE ET QUALITATIVE ................................................................ 47
01) Enquete quantitative auprès des terminalistes ........................................................ 47
02) Compléménts issus des échanges avec les opérateurs ............................................ 49
II. RESULTATS 2021 ? TRAFICS ET CAPACITE RESIDUELLE ............................................................. 53
04 PROJECTION DES TRAFICS A HORIZON 2032 ET BESOINS DE MANUTENTION .. 57
I. HYPOTHESES ET SOURCES ...................................................................................................... 57
II. SCENARIO FIL DE L?EAU 2032 : SANS MODIFICATION DE LA CAPACITE DE MANUTENTION ........ 59
III. SCENARIO DE BASE : LES PROJETS IDENTIFIES DE MODERNISATION DES TERMINAUX EXISTANTS
61
IV. SCENARIO DE TRAJECTOIRE SNDFF : LES PROJETS IDENTIFIES DE NOUVEAUX TERMINAUX .... 65
05 FEUILLE DE ROUTE : ORDONNANCEMENT ET BESOINS FINANCIERS .................... 73
I. ORDONNANCEMENT ET CAPACITE CREEE ................................................................................ 74
II. TRAJECTOIRE FINANCIERE ....................................................................................................... 78
III. ESTIMATION DES GAINS DE COUTS EXTERNES ET DES ECONOMIES D?EMISSIONS DE GAZ A EFFET
DE SERRE 79
06 ANNEXES............................................................................................................................. 81
07 FICHES PROJETS ................................................................................................................ 88
4
Schéma directeur du transport combiné - 2024
01 Introduction
La Stratégie Nationale de développement du fret ferroviaire
L?Etat est pleinement engagé au développement du fret ferroviaire, afin d?atteindre
l?objectif d?un doublement de la part modale d?ici 2030 (de 9% à 18%), inscrit en août 2021
dans la loi portant lutte contre le dérèglement climatique.
L?Etat a publié à cet effet une Stratégie Nationale pour le Développement du Fret
Ferroviaire (SNDFF) en septembre 2021 et adoptée par décret le 18 mars 2022. Celle-ci est
en cours de déploiement et se décline en 3 axes d?actions majeurs (faire du fret ferroviaire
un mode de transport attractif, fiable et compétitif ; agir sur tous les potentiels de
croissance du fret ferroviaire ; accompagner la modernisation et le développement du
réseau) et comprend 72 mesures concrètes, structurées, cohérentes et indissociables
construites en partenariat étroit avec les acteurs du secteur.
Si certaines mesures concernent des horizons de court terme comme la mise en place une
enveloppe financière de 210M¤ pour atténuer l?impact des travaux sur la circulation des
trains de fret (mesure 7) ou encore la simplification des procédures d?ATE (mesure 12),
d?autres mesures stratégiques concernent des horizons de moyen et long terme comme
les mesures 46 et 53 qui consistent respectivement en la réalisation d?un schéma directeur
du transport combiné et du transport de semi-remorques. La progression forte des flux
attendu de ces segments de marché justifie particulièrement ces démarches spécifiques
de schéma directeur par l?Etat.
Dans le cadre du suivi des mesures de la SNDFF, les derniers chiffres pour le transport
combiné montrent qu?après un recul de 7% en 2020 dans le contexte de la crise sanitaire,
le transport combiné a renoué avec la croissance en 2022 avec plus de 1 075 000 UTI
transportées1desservant l?hexagone. En tonnes.km2, le secteur a enregistré une hausse
globale de 22% par rapport à 2020 avec une progression de 11.6 milliards de tonnes.km en
2020 contre 14.3 milliards de tonnes.km en 2022 (+27% par rapport à 2019 et +37% par
rapport à 2015).
Cette croissance est portée principalement par le transport combiné ferroviaire avec
environ 730 000 UTI transportées en 2021 soit une hausse de 16% par rapport à 2020. Le
transport combiné fluvial quant à lui, a vu ses trafics augmenter que de 1% par rapport à
2020 avec 255 000 UTI transportées en 2021.
1 Données : Aide à l?exploitation des services réguliers de transport combiné + trafic de l?AFA.
2 Compte annuel des transport 2022, SDES.
5
Schéma directeur du transport combiné - 2024
La mesure 46 : Schéma directeur du transport combiné
Le principe de réalisation du schéma directeur du transport combiné (mesure 46) est
inscrit comme tel dans la SNDFF : N Réaliser une étude de schéma directeur national du
transport combiné à moyen terme (flux, besoin de terminaux ?) puis des études régionales
de sites potentiels d?implantation de terminaux multimodaux. En particulier, une étude
spécifique à la région francilienne sera lancée dans les meilleurs délais, compte tenu de ses
enjeux particuliers de saturation des capacités et de rareté du foncier. O.
Il répond à plusieurs objectifs :
? Vérifier l?adéquation entre l?offre existante de terminaux (ferroviaires et fluviaux)
et les potentiels de trafic à moyen et long terme ;
? Investiguer la complémentarité entre les solutions fluviales et ferroviaires par
territoire ;
? Identifier les besoins du secteur aux horizons 2032-2040+ concernant la volumétrie
de la demande par axe et les aménagements capacitaires des terminaux par
territoire (modernisation, agrandissement, création) ;
? Dimensionner les moyens financiers nécessaires ;
Qu?est-ce que le transport de combiné ? Périmètre et pratique
Les services de transport combiné et d?autoroutes ferroviaires, généralement proposés
par des opérateurs spécialisés, s?adressent essentiellement aux transporteurs routiers et
organisateurs de prestations logistiques. Le transport combiné et les autoroutes
ferroviaires ont deux caractéristiques principales :
? Les marchandises sont transportées dans des unités de transport intermodal (UTI)
de différentes natures : conteneurs, caisses mobiles, semi-remorques préhensibles
par pinces, semi-remorques standard ;
? Ces UTI font l?objet de pré et/ou post-acheminements routiers jusqu?aux terminaux
de transbordement, où elles sont transférées sur des trains sans empotage ni
dépotage (simple changement de mode, sans rupture de charge). Le
transbordement entre la route et le fer ou entre le fer et la route est réalisé avec
une manutention verticale (portique, reach-stacker) ou une manutention
horizontale pour les wagons spécialisés
Figure 1 : schématisation d?une chaine de transport de semi-remorques
6
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Le transport combiné, souvent considéré comme un mode de transport à part entière
proposant aux chargeurs des solutions multimodales complètes, représente une part
significative des flux ferroviaires de marchandises (entre 21 et 26 % des tonnes.km lors des
années 2015 à 2019).
En France, le transport combiné représente environ 25 % du transport ferroviaire de
marchandises, soit environ 2,5 % du transport de marchandises tous modes confondus.
Ce sont ainsi environ 800 000 UTI qui sont transportées annuellement par voie ferroviaire
et 275 000 UTI par voie fluviale3 en 2022. Il s?agit, selon la SNDFF, de l?un des segments du
fret ferroviaire qui a le plus grand potentiel de croissance.
Approche méthodologique du schéma directeur
Cette démarche de schéma directeur du transport combiné comprend :
? un panorama des flux de transport combiné en France et en Europe à la fois pour
le transport ferroviaire et le transport fluvial.
? Un état des lieux des installations et des offres intermodales existantes en France
réalisé avant de mettre en place une enquête quantitative auprès des opérateurs
de transport combiné via une liste d?indicateurs afin d?identifier notamment les
capacités disponibles ainsi que les conditions d?exploitation sur les N principaux O
terminaux multimodaux existants.
? des projections de trafic réalisées sur la base de deux méthodes distinctes.
Figure 2 : Approche méthodologique du schéma directeur
3 Aide à l?exploitation des services réguliers de transport combiné.
7
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Horizons du schéma directeur
Les horizons considérés dans le schéma directeur sont respectivement 2032 et 2042. Ces
horizons mettent en avant plusieurs dimensions :
L?horizon 2032 renvoie à un horizon opérationnel des projets qui s?étend sur deux CPER et
renvoie au programme d?investissement fret pluriannuel 2023-2032. Il s?inscrit
évidemment dans la perspective de la SNDFF et l?objectif de doublement de la part
modale du fret à l?horizon 2030.
Sur cet horizon, les trajectoires sont estimées sur la base d?études préexistantes recueillant
notamment les expressions de besoins des opérateurs. La principale source d?information
correspond à l?étude de préfiguration du schéma directeur multimodal réalisé par en
SNCF-Réseau (2020-2021) qui allie synthèse d?études locales, expressions des opérateurs
et trajectoires quantitatives
L?horizon 2042 et plus aura pour objectif de compléter les besoins identifiés à moyen
terme et d?intégrer également les effets des grands projets d?infrastructure ferroviaires &
fluviaux.
Les trajectoires de trafic pour l?horizon 2042 (et post) seront réalisées par l?intermédiaire
d?un modèle de trafic dont la structure est construite à partir de MODEV, modèle général
des trafics de l?Etat, et qui reprend les évaluations prospectives de la demande de
transport réalisées par la DGITM.
Le présent rapport se concentre sur l?horizon 2032 et sera complété d?ici la fin de l?année
2024 par les projections à l?horizon 2042.
Périmètres
Les périmètres pris en compte dans le cadre du schéma directeur du transport combiné
sont les suivants :
? Les plateformes multimodales ferroviaires & fluviales continentales sont
considérées explicitement dans le schéma directeur. Les besoins de manutentions
liés aux flux issus des Grands Ports Maritimes vers leurs hinterlands sont pris en
compte dans les évaluations et les projets connus de développement de leurs
infrastructures, traités et pris en compte dans le cadre de la Stratégie nationale
portuaire, rappelés dans le présent document.
? Le schéma directeur se concentre sur les plateformes intermodales continentales
localisées sur le territoire national.
? L?ensemble des circulations intermodales (caisses mobiles, conteneurs maritimes
sur leur hinterland, semi-remorques) est intégré dans l?analyse du schéma directeur
8
Schéma directeur du transport combiné - 2024
02 Etat des lieux du transport
combiné en France
I. Trafic et trajectoire du transport
combiné
01) CONTEXTE GENERAL
L?évolution du transport combiné s?inscrit dans le contexte général de l?évolution de la
demande de transport et de l?évolution des modes au niveau de l?offre et leur
compétitivité. D?une manière générale, sur une période longue, la demande de transport
évolue relativement peu avec, sur une série longue, une croissance des trafics (en tkm4) de
5% entre 2000 et 2018 et de 2,7% environ entre 2018 et 20225.
Les flux nationaux représentent environ 60% du trafic et les flux internationaux (échanges
et transit) l?équivalent de 40% du trafic en tonnes.km en France. Cette forte proportion
s?explique par la présence d?axes de transit majeurs notamment depuis la Péninsule
ibérique et de la prépondérance des parcours longue distance dans les flux internationaux.
En termes de partage modal, les
tendances longues montrent une
forte érosion de la part modale du
fret ferroviaire passant de 16,9% en
2000 à 10,4% en 2022 avec un point
bas atteint en 2010 avec une part
modale inférieure à 10%.
La part modale du transport fluvial
se situe entre 2 et 3% à l?échelle
française. Son usage est
évidemment conditionné à la
présence de voies navigables localement. Dans les zones mouillées par la voie d?eau, le
mode fluvial peut représenter 15% des flux.
4 Tkm : tonnes.kilomètres.
5 Le changement de méthode statistique ne permet pas de reconstituer une tendance 2000-2022. Ce changement
de méthode est réalisé à partir de 2020 avec un recalage sur les années 2014-2022.
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Schéma directeur du transport combiné - 2024
02) EVOLUTION DU FRET FERROVIAIRE ET TRAJECTOIRE DU
TRANSPORT COMBINE FERROVIAIRE
Sur une tendance longue, le fret ferroviaire a donc connu une décrue entre 2000 et 2022
avec une perte de 7 points de part modale, les trafics passant respectivement de 55,5
milliards de Tonnes.kilomètres à 35,2 milliards de tonnes.kilomètres (-37% sur la période).
Le point bas est atteint en 2009-2010 et ponctuellement en 2020 en lien avec la crise de la
COVID-19. Deux dynamiques inverses se sont matérialisées sur cette période avec dans un
premier temps une forte diminution des trafics ferroviaires entre 2000 et 2010 (-46%) et
ensuite une reprise tendancielle des trafics ferroviaire entre 2010 et 2022 (+18%).
Figure 3 : Evolution des trafics ferroviaires entre 2000 et 2022 (SDES)
Entre 2000 et 2010, les évolutions sont similaires entre le transport conventionnel et le
transport combiné avec des baisses comprises entre 45 et 50% sur la période. En revanche,
les évolutions divergent clairement entre 2010 et 2022 avec une érosion du transport
conventionnel et une très forte dynamique du transport combiné avec une croissance de
99% sur cette période pour atteindre un niveau de trafic supérieur à celui de 2000. Le
transport combiné représentait alors 25% des trafics ferroviaires (en TK) en 2000 et 41%
en 2022 illustrant de fait sa forte dynamique.
Milliards de TK 2000 2010 2019 2022
Var
2022 / 2000
Var
2010/ 2000
Var
2022 / 2010
Conventionnel 41,7 22,8 22,7 21,0 -50% -45% -8%
TC 13,8 7,2 11,2 14,3 4% -48% 99%
TOTAL 55,5 30,0 33,9 35,3 -39% -46% 18%
Part du TC 25% 24% 33% 41%
Tableau 1 : Evolution des trafics conventionnels & combiné entre 2000 et 2021 (SDES)
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Schéma directeur du transport combiné - 2024
Cette dynamique se traduit en parallèle par un changement profond de structure dans les
produits transportés par le ferroviaire avec une baisse des produits pondéreux et
industriels (céréales, produits énergétiques, chimie, bois et transport automobile?) et sur
la même période une très forte augmentation des produits manufacturés et groupés
(+144% entre 2010 et 2022) et dans une moindre mesure les denrées alimentaires et les
produits métallurgiques.
Trafic ferroviaire en milliards de
Tonnes.kilomètres
2010 2015 2019 2022
Différentiel 2010
- 2022
Variation 2010 -
2022
Produits agricoles 3,4 3,6 2,0 2,2 -1,1 -33%
Bois et pâtes à papier 1,0 0,3 0,2 0,3 -0,7 -71%
Minéraux bruts, tourbe et autres
minéraux non métalliques
4,9 4,0 4,2 4,3 -0,6 -13%
Produits hydrocarbures (yc raffinés) -
charbon - gaz
2,9 3,1 2,1 1,9 -1,0 -33%
Produits chimiques dt plastiques 2,7 2,7 2,2 2,1 -0,6 -21%
Métaux de base - produits
métallurgiques
4,3 4,8 4,4 4,6 0,3 6%
Matériel de transport & équipement pour
le transport
2,3 1,6 2,2 1,2 -1,0 -45%
Produits alimentaires 1,8 2,1 2,0 2,2 0,4 24%
Produits manufacturés, marchandises
groupées & non identifiés
6,7 14,2 14,5 16,3 9,6 144%
TOTAL 30,0 36,3 33,9 35,3 5,3 18%
Tableau 2 : Evolution des produits transportés par fer entre 2010 et 2022
La dynamique du transport combiné se reflète par conséquent dans la nature des produits
transportés par le fer, les solutions intermodales étant plus particulièrement adaptées
pour le transport de marchandises diverses et manufacturées.
En termes de type d?acheminement, le transport combiné ferroviaire se segmente en trois
familles :
? le conteneur maritime en lien avec les dessertes ferroviaires des hinterlands
portuaires ;
? les caisses mobiles pour essentiellement des relations intermodales continentales ;
? et enfin le transport de semi-remorques avec deux natures distinctes :
o Des flux issus des lignes maritimes rouliers RoRo (Calais, Sète) ;
o Des trafics continentaux avec des relations longue-distance (Le Boulou ?
Bettembourg) ou de franchissement d?obstacles (Alpes).
Le graphique, ci-dessous, illustre la distribution des trafics en fonction de ces trois familles
et son évolution depuis 2018.
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Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 4 : Les types d?acheminements du transport combiné en UTI (Aide au transport combiné6)
En 2022, le transport combiné ferroviaire desservant la France est composé :
? de 20% de flux de semi-remorques (14% en 2018)
? de 41% de conteneurs maritimes (38% en 2018)
? de 39% de caisses mobiles (48% en 2018)
Sur les dernières années, les trafics remontés par les opérateurs montrent une très forte
dynamique sur le transport de semi-remorques (ouverture de services d?autoroute
ferroviaire et développement du P400 sur des services de transport combiné classique).
Ainsi entre 2018 et 2021, le transport de semi-remorques a augmenté de 50%, les trafics
de conteneurs maritimes de 25% et les volumes sur les caisses mobiles sont restés stables.
Le transport combiné est un moteur du renforcement des modes massifiés en France mais
également en Europe comme l?indique le graphique suivant :
6 Les trafics de transit ne sont pas éligibles à l?aide à l?exploitation des services de transport combiné et sont donc pas
intégrés dans cette évaluation. La distinction caisses mobiles / semi-remorques est réalisée à partir de 2018. Les trafics
de l?AFA ont été inclus.
12
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 5 : Evolution du transport combiné en Europe (UIC7)
Sur l?ensemble de la période, le trafic de transport combiné a augmenté de 46% en tonnes
et de 51% en tonnes.km soit une dynamique largement supérieure à l?ensemble du fret
ferroviaire qui reste stable en tonnes et tkm sur la période.
03) ZOOM SUR LE TRANSPORT FLUVIAL
Les marchés du transport fluvial sont essentiellement constitués des vracs solides (vrac
agricole, matériaux de construction) et dans une moindre mesure des produits
énergétiques et des produits manufacturés. Ces derniers sont essentiellement transportés
par l?intermédiaire des conteneurs maritimes depuis et vers les ports.
7 2022 Report on Combined Transport in Europe ? UIC ? 2023
13
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 6 : Evolution des produits transportés par la voie d?eau (SDES ? compte des transports)
Le transport fluvial contribue donc largement au transport combiné sur les zones
disposant d?un accès fluvial à grand gabarit. Ainsi les trafics de combiné fluvial sont
respectivement de 490 kEVP en 2010 et de 602 kEVP en 2022. Sur la période, ces trafics
ont donc augmenté de 24%, soit un taux de croissance annuel moyen modéré de 1,8%
entre 2010 et 2022.
Ils sont largement formés à partir des services de conteneurs en origine ou à destination
des ports maritimes français ou du Benelux. Hors conteneurs, d?autres trafics de combiné
peuvent émerger, il s?agit cependant encore de flux spécifiques liés au transport de
déchets ou à de la logistique urbaine et globalement faibles en volume.
Enfin, les évolutions sont contrastées entre les bassins avec un triplement des volumes sur
le bassin du Nord de la France et une augmentation entre 2010 et 2022 de 38% des trafics
d?EVP sur le bassin de la Seine. En revanche, les trafics manutentionnés sur le Rhin ont
largement décru entre 2010 et 2022 et ceux sur le Rhône décroissent après un pic en 2015.
EVP en milliers
par bassin
2010 2015 2019 2022 Var 2010/2022
Nord 50 77 108 169 238%
Seine 196 235 263 271 38%
Rhin 182 138 104 97 -47%
Moselle 7 3 0
Rhône - Saône 62 103 89 68 10%
TOTAL 490 560 567 606 24%
Tableau 3 : Trafic de conteneurs sur la voie d?eau (données VNF)
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Schéma directeur du transport combiné - 2024
Le transport combiné ferroviaire est particulièrement dynamique en France et porte, sur
la période 2010 ? 2021, la reprise du mode ferroviaire après un déclin constant entre 2000
et 2010. Le transport combiné représente désormais 40% des flux ferroviaires en 2021. Au
sein du combiné ferroviaire, on assiste sur une période récente à une forte augmentation
du transport de semi-remorques.
Le transport combiné par voie fluviale est centré sur les conteneurs (hors spécificités
locales) pour la desserte de l?hinterland des ports maritimes sur les bassins de la Seine, du
Rhin, de l?Escaut et du Rhône. L?évolution des trafics montre une plus grande stabilité que
sur le ferroviaire au niveau national avec des variations contrastées entre bassins.
II. L?offre existante : infrastructure et
service
01) LES TERMINAUX DE TRANSPORT COMBINE
La carte suivante présente les terminaux de combiné en exploitation en France en
distinguant le mode de transport : ferroviaire, fluvial, trimodal.
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Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 7 : Terminaux intermodaux actifs en France (source DGITM)
La couverture du territoire est relativement dense à l?est d?un axe Le Havre / Marseille
auquel s?ajoute l?espace frontalier avec l?Espagne au regard notamment des contraintes
d?interopérabilité ferroviaire entre le réseau français et espagnol. La densité des terminaux
est moindre à l?ouest de cet axe avec des plateformes au niveau de Rennes, Bordeaux,
Toulouse et Vierzon et Clermont-Ferrand. Sur cet espace, plusieurs plateformes ont été
identifiées comme non actives à l?image de Niort, Cognac, Château-Gontier. La
localisation des plateformes ne préjuge, cependant, pas de leur utilisation. Les deux
prochaines parties caractériseront donc les offres ferroviaires et fluviales au niveau de la
morphologie des réseaux respectifs et des niveaux de service existants aujourd?hui.
02) L?OFFRE SPECIFIQUE AU MODE FERROVIAIRE
(A) La morphologie du réseau ferroviaire
La morphologie du réseau ferroviaire conditionne l?offre de transport combiné à travers
le gabarit offert sur les différentes sections. La carte suivante présente ainsi le réseau
accessible à ce type d?acheminement :
16
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 8 : Gabarit autorisé pour le transport combiné ? conteneurs & caisse mobile (DGITM)
L?accessibilité est pratiquement totale pour le transport de caisses mobiles et conteneurs
maritimes, le réseau structurant étant généralement, a minima, au GB. Néanmoins la
morphologie du réseau peut faire apparaitre quelques discontinuités sur des sections
interdisant en première analyse8 certains itinéraires notamment sur le contournement de
l?Ile-de-France.
La configuration du réseau fait ainsi émerger une armature avec :
? deux axes Nord / Sud sur :
- l?axe Atlantique d?Hendaye à Lille,
- l?axe Méditerranée, Rhône, Saône-Moselle de Perpignan à Metz en passant par
le delta du Rhône et Lyon
? des axes transversaux Ouest ? Est avec respectivement :
- l?artère Nord-Est entre Dunkerque et Metz,
8 Des analyses de transport exceptionnel seraient nécessaires pour confirmer / infirmer cette première approche
centrée sur le gabarit déclaré ouvert selon les cartes descriptives du réseau ferré national.
17
Schéma directeur du transport combiné - 2024
- la lignes Paris ? Metz et Paris - Dijon,
- la transversale sud entre Marseille ? Bordeaux.
En revanche, pour le transport de semi-remorques, les contraintes de gabarits sont plus
lourdes délimitant les itinéraires susceptibles d?être utilisés. Le schéma directeur du
transport de semi-remorques (mesure 53 de la SNDFF) a vocation à documenter plus
finement ce sujet.
(B) Les services de transport combiné
En 2019, 35 000 circulations de transport combiné ont été recensées en France9. Ces
circulations se décomposent de la manière suivante
? 23 700 circulations de transport combiné : certaines de ces circulations peuvent
accueillir des semi-remorques
? 3 800 circulations d?autoroutes ferroviaires
? 8 000 autres circulations classifiées transport combiné plutôt constitués de flux
interusines réalisés en utilisant des UTI comme contenant ou encore de trains
complets (mono-client) transportant des UTI.
D?après les données issues de l?aide au transport combiné, en 2022, le combiné
continental représentait environ 60% des tonnes.kilomètres et le combiné lié à des
conteneurs maritimes environ 40% des tonnes.kilomètres.
Les circulations s?organisent de la manière suivante :
? une concentration des services TC sur une trajectoire Nord / Sud avec :
- des échanges domestiques (Hauts de France / IDF <> Vallée du Rhône et
Aquitaine / Occitanie),
- des flux de transit longue distance entre l?Espagne et le Benelux / Allemagne
ainsi que les services d?autoroutes ferroviaires depuis Calais (relayant des
échanges avec les Iles britanniques),
? la desserte des ports maritimes :
- depuis les ports français : Fos, Le Havre et Dunkerque,
- depuis les ports du Benelux (Anvers / Rotterdam) avec ou non un relai sur une
plateforme en France (Dourges),
? des flux de transit courte distance en France : Benelux ? Suisse / Italie entre
Thionville & Bâle
? des flux d?échanges avec l?Italie (IdF <> Piémont) + Autoroute Ferroviaire Alpine
(AFA),
? les relations Ouest <> Est hormis la desserte de Fos (Toulouse ? Bordeaux) sont
limitées au service Rennes <> Lyon.
La carte ci-dessous schématise l?orientation de ces circulations.
9 Etude N Préparation du Schéma Directeur du Multimodal SDMM O ?SNCF-Réseau (2022).
18
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 9 : Circulations TC en 201910
L?organisation actuelle des flux aboutit à une très forte polarisation des flux sur un axe
Rhône ? Saône et ses extensions (couloir languedocien au sud et Moselle au nord). En
revanche, les trafics apparaissent nettement inférieurs sur l?axe Atlantique et les
transversale. Elle se traduit donc par la réticulaire suivant :
10 Etude N Préparation du Schéma Directeur du Multimodal SDMM O ?SNCF-Réseau (2022).
19
Figure 10 : Rotations hebdomadaires de transport combiné sur les axes (hors autoroute ferroviaire) et principales relations réalisées en 201911
Les circulations les plus denses se retrouvent entre Lyon et Dijon avec 117 rotations TC par semaine. Ces trafics se répartissent sur la ligne
ferroviaire Lyon ? Mâcon ?Dijon et sur la ligne Lyon ? Bourg en Bresse ? Dijon. Ces circulations se distribuent ensuite sur deux itinéraires
l?un en direction de l?Ile de France et l?autre en direction de la Moselle. Les circulations de transit entre la Belgique et les Alpes (Suisse /
Italie) représentent également un flux significatif avec 46 rotations par semaine. Le volume de trafic sur la façade atlantique est, aujourd?hui,
moindre avec 36 rotations par semaine.
11 Etude N Préparation du Schéma Directeur du Multimodal SDMM O ?SNCF-Réseau (2022) - Cette carte est une synthèse des relations existantes en 2019 agrégées afin de respecter
le secret commercial. Des évolutions de ces relations ont pu avoir lieu depuis cette photographie des flux de 2019.
20
Cette offre se structure par une concentration des trafics sur certaines plateformes
comme l?indique le tableau suivant :
Figure 11 : Tableau recensant les données trafics (ferroviaire + fluvial) des terminaux intermodaux ?
données issues du questionnaire transmis aux terminalistes dans le cadre de la présente étude (source :
DGITM)
Les niveaux de trafic sur les plateformes dépendent directement de la demande de
transport (interne France, échanges et transit, zone de consommation/ production), de la
compétitivité de la solution ferroviaire par rapport à la route et des singularités du réseau
de transport (port, franchissement, contraintes d?interopérabilité entre réseau?).
L?armature du réseau de plateformes se distingue donc en plusieurs éléments :
? Les plateformes des Pyrénées Orientales avec Perpignan et le Boulou dont les
niveaux de trafic sont notamment liés à des contraintes d?interopérabilité entre la
France et l?Espagne qui se sont traduites par un développement de plateformes du
côté français. Cela est également le cas sur la façade Atlantique avec les
plateformes frontalières de Irun/Hendaye et de Mouguerre.
? 3 hubs nationaux avec respectivement Valenton (avec à proximité Bonneuil et
Noisy), la Région lyonnaise (Vénissieux & port Edouard Herriot), et Dourges / Lille.
Ces zones mettent en avant des dessertes terrestres longue-distance (Nord-Sud ou
encore à destination de l?Italie et de l?Allemagne) et également des connexions
avec les grands ports maritimes (Le Havre, Marseille, Anvers & Rotterdam)
? Un hub zonal dans le delta du Rhône s?articulant à la fois sur les trafics portuaires
du Grand Port Maritime de Marseille-Fos et sur les plateformes terrestres d?Avignon,
de Miramas et de Clé Sud
? Ensuite des plateformes émergent avec essentiellement des fonctions d?interfaces :
o Portuaire avec Le Havre et Strasbourg
o Franchissement / interopérabilité avec Aiton pour le franchissement des
Alpes ou Mouguerre avec les questions d?interopérabilité entre réseaux
ferroviaires.
Trafic 2021 (Fer + Fluvial)
En nombre UTI
Terminaux
Supérieur à 100 000 UTI
manutentionnées
Dourges
Gennevilliers
Lille
Strasbourg
Valenton
Entre 70 et 100 000 UTI
manutentionnées
Avignon
Le Boulou
Vénissieux
Bonneuil
Entre 40 et 70 000 UTI
manutentionnées
Bordeaux
Miramas
Mouguerre
Perpignan
Entre 20 et 40 000 UTI
manutentionnées
Aiton
Calais
Chalon-sur-Saône
Mâcon
Marseille Canet
Noisy
Rennes
Toulouse
Valenciennes
Inférieur à 20 000 UTI
manutentionnées
Gerzat
Gevrey
Loire-sur-Rhône
Metz
Nogent-sur-Seine
Vierzon
21
Schéma directeur du transport combiné - 2024
(C) Les produits transportés
Les produits transportés par le transport combiné sont concentrés autour des
marchandises groupées et autres marchandises12, cette classe représente ainsi 7,7 millions
de tonnes sur les 9,3 millions de tonnes recensées à l?échelle nationale sur le transport
combiné soit 83% des volumes13. Les produits réels transportés ne sont donc pas connus
ou alors mélangés au sein d?une UTI ne permettant pas de les affecter dans une catégorie
spécifique.
Figure 12 : Part des produits dans le transport combiné (flux interne France ? 2019 - DGITM)
Les produits alimentaires recourent également au transport combiné avec 0,7 million de
tonnes soit 7% des volumes identifiés. Le reste des trafics (0,9 million de tonnes) se
distribue sur l?ensemble des produits
(D) Zoom sur le transport de semi-remorques
Le transport de semi-remorques connaît depuis quelques années un fort développement,
ce transport peut s?effectuer sur des services d?autoroute ferroviaire spécifiques, sur des
services de transport combiné classique avec notamment un mix entre caisses mobiles et
12 Il s?agit des NST 17 à 20.
13 Etude de la demande de transport par la DGITM en 2024
22
Schéma directeur du transport combiné - 2024
remorques et avec des caisses mobiles dans des proportions différentes. L?analyse de ce
segment est développée dans le cadre du schéma directeur du transport de semi-
remorques.
Les cartes suivantes illustrent les services de transport de semi-remorques en fonction de
leurs caractéristiques techniques principales : matériel roulant (wagon surbaissé et wagon
poche standard) et type de manutention (vertical ou horizontal).
L?offre pour le transport de semi-remorques est fortement délimitée par les
caractéristiques de gabarit du réseau. Ces éléments techniques sont étudiés de manière
détaillée dans le cadre du schéma directeur du transport de semi-remorques (mesure 53
de la SNDFF). Ainsi, aujourd?hui, les services utilisant des wagons surbaissés et wagons
standards se concentrent également sur un axe couloir languedocien axe Rhône ? Saône
? Moselle ? Artère nord-est avec des bifurcations en direction de l?Ile de France et de
l?Italie.
23
Figure 13 : Services actifs de transport de semi-remorques en fonction de la technique (DGITM)14
14 Fond de carte : SNCF-Réseau ? Carte du DRR.
Offre de transport de semi-remorques ? wagons
surbaissés
Offre de transport de semi-remorques ? wagons
poches
24
La morphologie du réseau ferroviaire permet une desserte quasi-généralisée du transport
combiné sur le territoire à l?exception de certaines zones notamment sur la façade
atlantique ou des portions de réseau ferré sans itinéraires alternatifs présentant des
contraintes capacitaires. Cependant, on constate qu?actuellement, les services de
transport combiné se localisent sur l?est de la France avec une concentration sur l?axe
Saône-Rhône.
Les principales plateformes se concentrent aujourd?hui autour de 5 zones : Ile de France,
Nord, région lyonnaise, delta du Rhône et les Pyrénéens Orientales. Ces localisations
renvoient à la demande de transport, aux espaces de production et de consommation et
à la singularité des noeuds (port, position sur un axe de transit, franchissement d?obstacles,
contraintes d?interopérabilité entre réseaux ferroviaires)
03) L?OFFRE SPECIFIQUE AU MODE FLUVIAL
(A) La morphologie du réseau fluvial
Le transport combiné fluvial dépend de la morphologie et des caractéristiques du réseau
navigable avec notamment trois dimensions :
? Le gabarit de l?infrastructure et plus particulièrement la longueur / tonnage des
bateaux admissibles,
? Le nombre de couches de conteneurs en lien avec le tirant d?air,
? L?interconnexion des bassins fluviaux selon les caractéristiques ci-dessus.
La carte suivante fait ressortir le réseau à grand gabarit et intermédiaire. Les flux de
combiné fluvial se concentre strictement sur ces réseaux, la capacité d?emport
permettant d?être concurrentiel par rapport à la route.
25
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 14 : gabarit du réseau fluvial en France (VNF)
Le réseau à grand gabarit est distingué en quatre bassins non interconnectés :
? le bassin de la Seine et l?Oise Aval,
? le bassin du Rhône et de la Saône avec une extension au niveau du canal du
Rhône à Sète,
? le bassin du Rhin et de la Moselle,
? le Nord Pas de Calais avec notamment la Deûle et l?Escaut.
Les services de combiné par voie fluviale se concentrent sur ce réseau à grand gabarit avec
quelques prolongements sur du gabarit intermédiaire en direction de Nogent-sur-Seine ou
encore de Gron sur la rivière Yonne.
26
Schéma directeur du transport combiné - 2024
La compétitivité du
transport combiné
fluvial dépend non
seulement du gabarit
fluvial mais aussi du
nombre de couches de
conteneurs admissibles
sur les bateaux. Ce
nombre dépend
notamment du tirant
d?air autorisé sur les
différentes sections.
A l?image des gabarits,
il existe des
discontinuités sur le
réseau fluvial avec des
contraintes de tirant
d?air sur la Moselle, la
Seine Amont, la Marne
(Bonneuil-sur-Marne),
les canaux du nord par
exemple
D?une manière
générale, les services
fluviaux de transport
combiné se
concentrent sur les
sections où le nombre
de couches de
conteneur est au
minimum de 2. En deçà de 2 couches, la performance économique du service par rapport
aux autres modes de transport (notamment la route) ne permet de faire émerger des
services réguliers et fréquents à l?image de la Moselle, de la Seine Amont.
Figure 15 : nombre de couches de conteneurs sur le réseau fluvial (VNF/DGITM)
27
Schéma directeur du transport combiné - 2024
(B) Les services de combinés fluviaux et trafic portuaires
Ainsi, le croisement des gabarits et des tirants d?air délimite fortement les offres de
combiné fluvial avec une
concentration sur les
principaux bassins
fluviaux. Il n?existe pas
d?offres combiné
interconnectant les
différents bassins
probablement en raison
des ruptures en termes
de gabarit et de tirant
d?air.
Les services de combiné
fluvial (hormis spécificité
locale) sont centrés sur
les dessertes de
conteneurs depuis &
vers les ports maritimes
avec respectivement :
? Les activités du
port du Havre et de
Rouen sur la Seine,
? Le port de Fos sur
Mer sur le Rhône
? Les ports du
Benelux sur le bassin du
Rhin, de la Moselle et du
Nord Pas de Calais. Sur
ce dernier bassin, le port
de Dunkerque
développe également
des services fluviaux sur
son arrière-pays proche.
Figure 16 : services fluviaux existants
Ces relations de transport combiné se concrétisent par les trafics de combiné en
provenance/à destination des ports suivants en 2022 :
Bassin Ports (maritimes & fluviaux EVP (en milliers yc
déchets)
Seine Le Havre 222
Radicatel 17
Rouen 100
Limay 4
28
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Bassin Ports (maritimes & fluviaux EVP (en milliers yc déchets)
Gennevilliers 133
Bonneuil sur Marne 21
Nogent sur Seine 9
Rhône - Saône Fos sur Mer 67
Valence 3
Lyon 61
Nord-Pas-de-Calais Dunkerque 28
Ports de Lille 39
Dourges 32
Valenciennes + Anzin 61
Rhin - Moselle Strasbourg 77
Mulhouse 21
Metz < 1
Figure 17 : trafics des ports fluviaux (VNF ? Les chiffres du transport fluvial 2019)
Le transport combiné fluvial est conditionné à la morphologie des bassins fluviaux et de
ses caractéristiques techniques (gabarit, tirant d?air) avec une situation à quatre bassins
non interconnectés (Seine, Rhône, Rhin/Moselle, Nord-Pas-de-Calais).
Les services se concentrent sur les relations avec les ports maritimes en France (Le Havre,
Rouen, Fos) et au Benelux (Anvers, Rotterdam). Les principaux ports fluviaux se situent en
Ile-de-France (Gennevilliers / Bonneuil), Lyon et Strasbourg. Les volumes de trafic
apparaissent plus distribués dans les Hauts-de-France.
III. Les potentiels de croissance
Comme évoqué précédemment, le transport combiné représente un segment significatif
des flux ferroviaires et fluviaux. Il s?agit d?un segment de marché particulièrement
dynamique notamment pour le mode ferroviaire, le mode fluvial représentant environ 10%
des tonnes.kilomètres en 202215. L?objectif de doublement de la part du fret ferroviaire
s?accompagne d?un objectif de triplement des flux de transport combiné.
Les leviers de croissance du transport combiné en France sont multiples avec :
? La croissance N naturelle O des trafics : cette tendance reste mesurée avec entre
2000 et 2021 une croissance de la demande globale de transport (en tkm) de 7%
15 D?après les données issues de l?aide à l?exploitation des services de transport combiné de 2022
29
Schéma directeur du transport combiné - 2024
environ sur la période soit une croissance moyenne de 0,35% par an. Autrement
dit, le triplement des flux du transport combiné passe nécessairement par d?autres
leviers que la croissance naturelle des trafics,
? Des changements de structure des marchés avec une croissance plus forte des
produits manufacturées adaptés au transport combiné ou la conteneurisation
progressive de produits intermédiaires voire de vracs qui ne seraient pas déjà
transportés par le rail notamment.
? La modification d?itinéraires et ou de choix portuaires pour le maritime avec un
allongement des distances parcourues en France via les modes massifiés.
? Le principal levier pour l?essor du transport combiné se concentre sur le report
modal de la route vers les solutions massifiées. Ce report modal peut être généré
à partir de l?évolution tendancielle de la productivité des modes de transport, des
projets d?infrastructure ou encore de l?évolution des conditions d?exploitation sur
chaque mode.
Plusieurs potentiels de croissance peuvent être identifiés en fonction de leur nature
géographique : national, desserte des hinterlands portuaires, échanges continentaux et
transit. L?analyse des potentiels de croissance se concentrera sur les produits unitarisables
à savoir les produits manufacturés et marchandises diverses, les denrées alimentaires
conditionnées ou non et des produits intermédiaires.
01) LES FLUX ROUTIERS INTRA-FRANCE
Les flux nationaux représentent, a priori, une cible privilégiée pour le transport combiné
avec cependant plusieurs caractéristiques :
? Une large partie des trafics (en tonnes) est formée à partir de produits vracs
(matériaux de construction, vracs agricoles, produits énergétiques & pétroliers).
Ces marchandises ne sont pas historiquement transportées ou dans des conditions
très spécifiques par des solutions intermodales,
? Les potentiels de trafic diminuent fortement avec la distance. Pour autant, les
échanges sur des distances interrégionales sont généralement adaptées à des
solutions intermodales.
Les analyses suivantes sont réalisées à partir des données SITRAM16 2019 montrent une
forte décroissance des trafics en fonction de la distance :
16 La base SITRAM ne recense que les trafics réalisés sous pavillon français. Elle sous-estime probablement une partie
des flux de longue-distance qui peut faire l?objet de cabotage par le pavillon étranger.
30
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 18 : Flux routiers Intra-France en 2019 (DGITM)
Toutes distances et tous produits, les trafics recensés dans la base SITRAM sont de 1°802
millions de tonnes en 2019. Les flux dont la distance est supérieure à 300 kilomètres
représentent 176 millions de tonnes (10% de la quantité totale) et à plus de 500 km, cette
quantité est de 69 millions de tonnes (4%). L?évaluation de la distance moyenne du
transport combiné varie en fonction des sources et des périmètres. D?après les données
2022 issues de l?aide au transport combiné, la distance moyenne ferroviaire pour les
relations intermodales domestiques est d?environ 700km et pour les relations
internationales ferroviaires d?environ 1 000km.
31
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 19 : Flux routiers toutes distances par nature de produits (DGITM)
Les flux liés aux matériaux de construction et produits du BTP représentent 40% des flux
toute distance. Ces flux diminuent de manière significative avec la distance comme
l?indique le graphique ci-dessous qui représente les échanges intra-France pour des
distances supérieures à 300km et 500km.
Sur les distances interrégionales, deux familles de produits ressortent plus
particulièrement :
? Les produits manufacturés et biens d?équipement avec 16,2 millions de tonnes à
plus de 300km et 9,8 millions de tonnes à plus de 500km soit environ 34% des
échanges Intra-France
? Les denrées alimentaires conditionnées ou non avec 33,4 millions de tonnes à plus
de 300 km et 14 millions de tonnes sur des distances supérieures à 500km soit
respectivement 26 et 30% des flux en fonction des distances.
? Les flux se dispersent ensuite sur les autres familles de produits sans distinction. Si
on considère des produits potentiellement conteneurisables (bois, ciment ensaché,
produits métallurgiques, certains produits chimiques), les trafics sont estimés à un
maximum de 6,9 millions de tonnes soit 15% des volumes à plus de 500km.
32
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 20 : Flux routiers à plus de 300 et 500 km par nature de produits (TRM2018? traitement DGITM)
Dans le contexte actuel, sur des distances supérieures à 300 et 500 km, les produits les
plus susceptibles de recourir au transport combiné domestiques se concentrent donc
logiquement sur les produits manufacturés, les marchandises groupées et les denrées
alimentaires.
02) LES FLUX MARITIMES : CONTENEURS ET SEMI-REMORQUES
Les flux maritimes constituent un potentiel de trafic significatif pour le développement du
transport combiné à travers les trafics de conteneurs maritimes et les trafics rouliers (semi-
remorques). Au regard des techniques intermodales différentes, ces deux flux seront
appréhendés en deux temps.
(A) Les conteneurs maritimes
Les conteneurs maritimes représentent une part significative du transport combiné avec
40% environ des volumes pour le combiné ferroviaire et la quasi-totalité des volumes pour
le combiné fluvial. Les modes massifiés sont relativement bien adaptés pour le traitement
des conteneurs maritimes :
? Les ports sont, par essence, un lieu de massification,
33
Schéma directeur du transport combiné - 2024
? Les temps de transit (maritime + port) sont relativement longs limitant de fait l?effet
de l?allongement des temps de parcours des chaînes intermodales notamment
pour le transport fluvial,
? La route doit réaliser un transbordement sur le port renforçant en retour les
solutions intermodales par rapport à un schéma classique continental,
? Selon les experts, les modes massifiés constituent une réponse à la congestion des
ports maritimes au regard de leur capacité d?emport par rapport à la route.
Les hinterlands portuaires délimitent l?extension géographique des flux de conteneurs. Il
s?agit d?un espace concurrentiel entre les ports où l?accessibilité, en particulier des modes
massifiés, conditionne non seulement le choix modal mais également l?attractivité de
chaque port. Les hinterlands peuvent se chevaucher et ne sont pas nécessairement
circonscrits aux frontières nationales comme l?indique la carte suivante ou encore certains
travaux européens17. Pour autant, il n?existe pas de données fiabilisées sur la définition
précise de ces hinterlands, ceux-ci sont évolutifs et sont également variables en fonction
des marchés Asie, Amérique du Nord, Méditerranée?.
17 PORTS AND INLAND WATERWAYS AND OF RELATED POLICY MEASURES, INCLUDING INDUSTRIAL POLICY
MEASURES, https://op.europa.eu/en/publication-detail/-/publication/4ec82fa8-0dc6-11eb-bc07-01aa75ed71a1
34
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 21 : Représentation des hinterlands portuaires pour les conteneurs maritimes (DGTIM ? 2011)
Une partie des conteneurs générés en France (en import ou export) transite par des ports
étrangers sur Anvers et Rotterdam et plus marginalement sur les franges de l?Espagne
(Bilbao, Barcelone) et de l?Italie (Gênes). Les volumes concernés ne sont pas connus, il est
généralement admis que la part des ports étranger en France se situent entre 30 et 40%.
La stratégie nationale portuaire fixe un objectif de porter de 60 à 80% la part du fret
conteneurisé manutentionné dans les ports français à destination et en provenance de la
France d?ici 205018. De même, l?hinterland des ports français est considéré comme
circonscrit quasi-exclusivement au périmètre national. Le graphique suivant indique
l?évolution des trafics de conteneurs maritimes des ports français.
18 Stratégie Nationale Portuaire, 2021 - https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/strategie-nationale-
portuaire-snp
35
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 22 : Trafics de conteneurs maritimes19 ? ports métropolitains (SDES)
En 2021, les trafics de conteneurs transitant dans les ports métropolitains sont équivalents
à 50,9 millions de tonnes avec respectivement 29,4 millions de tonnes pour le Havre, 13,8
millions pour Marseille / Fos, 5,3 millions de pour Dunkerque et 1,6 millions de tonnes sur
Nantes ? Saint-Nazaire. Entre 2010 et 2021, le volume transitant par les ports français a
augmenté de 14,8 millions de tonnes (+39%) soit une croissance annuelle de 2,9% par an
sur la période. Cette croissance est significativement supérieure à celle enregistrée sur
l?évolution de la demande (mesurée en tonnes.kilomètres) tous modes en France (+1.1% en
moyenne) entre le point bas de 2009 et 2021.
Depuis 2018, les trafics de conteneurs maritimes sur les ports français ont augmenté de
6% passant de 47,9 millions de tonnes à 50,9 millions. Durant cette période, les trafics
ferroviaires de conteneurs ont augmenté de 25%20 et d?environ de 5% sur la voie d?eau21.
Les pars modales enregistrées sur les principaux ports français restent modérées avec 20%
de mode massifié pour le port de Marseille/Fos en 2021 et 10% pour Le Havre. Ces parts
apparaissent inférieures à celles constatées sur d?autres ports européens de taille similaire
comme l?indique le graphique ci-dessous :
19 Les statistiques incluent le transhipment sur les ports, c?est-à-dire le transfert de conteneurs du port vers des lignes
maritimes feeder.
20 Calcul issu des déclarations dans le cadre de l?aide au transport combiné.
21 VNF, estimation issue des bilans annuels.
36
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 23 : Part modale des principaux ports européens (European Parliament ? 201522)
Les modes massifiés représentent plus de 20% voire 30% sur les principaux ports du range
Nord (Hambourg, Brême, Rotterdam, Anvers & Zeebrugge) et de la Baltique (Göteborg,
Gdynia). Ces niveaux se retrouvent également sur les ports de l?Adriatique avec Trieste et
Koper. Des parts modales inférieures à 20% se retrouvent principalement sur les
principaux ports méditerranéens (Gênes, Barcelone).
Un alignement des parts modales des modes massifiés autour de 30% pour les ports du
Havre et de Marseille se traduirait mécaniquement par une croissance très significative
des trafics de combiné. Sur la base des trafics actuels, cela reviendrait à 7,25 millions de
tonnes transférées soit entre 500 et 600.000 UTI23.
Les enjeux sont donc élevés sur ce segment, en considérant un alignement autour de 30%
de part modale des modes massifiés et une distance moyenne de 400km cela conduirait
à un flux de 2,9 milliards de tonnes.km (sur la base des trafics 2021).
(B) Les trafics rouliers de semi-remorques
Les flux rouliers (RoRo) représentent également un potentiel de trafic pour le transport
combiné ferroviaire24 via le transport de semi-remorques. En fonction du gabarit du réseau
ferroviaire, plusieurs solutions techniques sont envisageables avec des offres utilisant des
wagons surbaissés innovants ou des wagons poches courants. Ces différentes solutions et
22 Data 2013 from Study of Modal share of freight transport to and from EU ports ? Study of EU Parliament ? 2015. Les
valeurs apparaissent cependant déjà anciennes.
23 En considérant une hypothèse de 13t par UTI.
24 Aujourd?hui, il n?existe pas d?exemple de services fluviaux transportant des semi-remorques. Des services
pourraient émerger en fluviomaritime notamment en Mer Méditerranée mais ces solutions maritimes ne sont pas
considérées dans le présent document.
37
Schéma directeur du transport combiné - 2024
les impacts en termes de gabarit de l?infrastructure sont plus particulièrement développés
dans le cadre du schéma directeur dédié au transport de semi-remorques25.
Tant les flux de conteneurs sont très concentrés en France sur essentiellement trois ports
tant les flux rouliers se répartissent sur plusieurs ports avec une singularité qui renvoie aux
échanges transmanches dans le détroit du Pas de Calais.
Le tableau suivant présente les trafics rouliers (RoRo) sur les principaux ports français pour
l?année 2021 :
Ports 2021
Marseille 4,5
Le Havre 0,8
Dunkerque 13,7
Nantes 0,4
Rouen 0,0
Bordeaux 0,0
La Rochelle 0,0
Grands ports de métropole 19,4
Calais 37,5
Ports de Normandie* 1,2
Sète* 0,5
Toulon* 0.2
Grands ports + Calais + Sète 58,9
Tableau 4 : Trafic RoRo en 2021 des ports ? France continentale (SDES et ports* Eurostat ? fichier
mar_go_am_fr26)
Les trafics rouliers enregistrés sont relativement volatiles dans le temps car ils intègrent en
partie des relations ferrys en concurrence avec des liens terrestre (Tunnel sous la Manche)
ou encore pour desservir la Corse. Les trafics sur ces ports représentent l?équivalent de 59
millions de tonnes par an.
Plusieurs zones apparaissent avec des logiques distinctes :
? La Manche avec les flux transmanches (Royaume-Uni et Irlande) et des relations
RoRo qui peuvent être à longue distance notamment sur les grands ports maritimes
(Dunkerque & Le Havre). D?une manière générale, les trafics transmanches se
concentrent sur les ports de Calais et Dunkerque avec l?équivalent de 51 millions
de tonnes en 2021 (auquel il faudrait ajouter les flux propres au Tunnel sous la
Manche). Ces deux ports représentent 85% des trafics rouliers de l?ensemble des
ports français.
? Un ensemble Le Havre et Ports de Normandie avec 1,85 millions de tonnes
recensées en 2021. Ces flux sont très liés également au trafic transmanches.
25 Mesure 53 de la SNDFF
26 Les données Eurostat intègrent non seulement les remorques mais également les échanges de véhicules neufs et
d?occasions.
38
Schéma directeur du transport combiné - 2024
? Hormis le port de Nantes-Saint-Nazaire (0.4Mt), les trafics rouliers sont faibles voire
marginaux sur les autres ports de l?Atlantique. Les trafics de remorques du port de
Nantes ? Saint-Nazaire sont axés sur l?Espagne (Vigo) et le Maroc (Tanger)
? Les ports de la Méditerranée sur un axe allant de Sète à Toulon avec l?équivalent
5,2 millions de tonnes. Le port de Sète est, aujourd?hui, essentiellement centré sur
les relations avec la Turquie et dispose d?une dynamique forte. Les trafics rouliers
sur Marseille sont plus diversifiés avec des trafics Intra-France et des relations avec
le Maghreb. Les trafics ont largement décru et se concentrent quasi-exclusivement
sur les services maritimes avec la Corse.
Ces trafics maritimes représentent un potentiel significatif pour le transport combiné
ferroviaire comme l?indiquent les développements des services ferroviaires depuis la zone
de Calais et bientôt Sète et Cherbourg.
03) LES FLUX D?ECHANGES ET DE TRANSIT
Les flux d?échanges et de transit représentent un potentiel significatif de développement
du transport combiné au regard des volumes et des distances parcourues. Parmi ces flux,
peuvent notamment être identifiés : les flux transpyrénéens, transalpins, transmanches
(évoqués précédemment avec les trafics portuaires RoRo) et les échanges avec le Benelux,
l?Allemagne et d?autres partenaires européens. Ces différentes relations et les trajectoires
en termes de volumes sont analysées ci-dessous avec l?appui notamment des enquêtes
transit (2010), des observatoires et des travaux du SDES sur le TRM2021.
(A) Les flux transpyrénéens
Les flux transpyrénéens représentent en 2018 l?équivalent de 115 millions de tonnes en
2018. La croissance des flux transpyrénéens est particulièrement forte hors crise avec des
taux de croissance supérieur à 3% par an. Cependant, les crises de 2008/2009 et de 2012
ont eu des impacts significatifs sur les volumes d?échanges et sur l?orientation des flux avec
un déséquilibre plus prononcé au profit des exportations de l?Espagne vers ses partenaires
européens.
39
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 24 : Evolution des trafics terrestres transpyrénéens27 (Observatoire des trafics pyrénéens ?
supplément au document n°9 ? 2021 ? traitement DGITM)
La route est très dominante avec une part modale de 97%. Le ferroviaire est marginal avec
seulement 3% des flux ferroviaires à la frontière soit environ 3,5 millions de tonnes sur les
deux passages frontaliers (atlantique et méditerranéen). Les flux ferroviaires recensés se
décomposent en segment :
? Des flux conventionnels et notamment d?automobiles
? Des flux de transport combiné notamment depuis Barcelone sur la façade
méditerranéenne et Madrid sur la façade atlantique.
Les contraintes d?interopérabilité (écartement, tension, signalisation) entre le réseau
ferroviaire français et espagnol et de disponibilité en locomotive tricourant / tri-
signalisation se traduisent par trois pratiques distinctes :
? Des transbordement fer ? fer avec changement d?essieux ou transbordement
wagon ? wagon pour le transport combiné. Ces solutions sont mises en oeuvre sur
les complexes de Cerbère (façade méditerranéenne) et Irun / Hendaye sur la façade
atlantique.
? Des parcours directs sans transbordement depuis le port de Barcelone via la ligne
Perpignan ? Figueiras. Aujourd?hui, il s?agit essentiellement de circulations
intermodales réalisées par plusieurs opérateurs et de trains auto.
? Des transbordements route ? fer avec des pré-post acheminements routiers entre
l?Espagne et les plateformes intermodales frontalières : Mouguerre (façade
Atlantique), Perpignan et le Boulou28. L?analyse sur les services existants de
27 Trafics incluant les ponts basques et les passages centraux.
28 Avec sur site également une part de flux conventionnels en lien avec l?Espagne.
40
Schéma directeur du transport combiné - 2024
transport combiné illustre d?ailleurs cette pratique historique. Ainsi, la part modale
ferroviaire sur les flux transpyrénéens est en réalité supérieure à 3% considérant
qu?une large partie des trafics de ces plateformes provient d?Espagne.
Le potentiel de développement du transport combiné sur les relations transpyrénéennes
est particulièrement important considérant les volumes de trafics, de la faible part modale
préexistante et de la forte proportion de flux à longue distance. En effet, comme l?indique
le graphique ci-dessous :
Figure 25 : flux transpyrénéens29 en fonction de la distance 2018 - Etude de trafic LNMP (2021 @ BG / SNCF-
Réseau)
60% des flux transpyrénéens (donc environ 70 millions de tonnes en 2018) s?effectuent sur
une distance supérieure à 800 km soit dans l?aire de pertinence du transport combiné30 y
compris à destination de la France31. En considérant une distance moyenne de 1200km32
en moyenne sur ces flux, cela représente l?équivalent de 84 milliards de tonnes.km. En
considérant une part modale de 20%, cela représenterait environ 17 milliards de
tonnes.km dont une très large partie en France : par hypothèse les 2/3 soit 11,5 milliards
de tonnes.km 33. L?enjeu est par conséquent majeur au regard des 35 milliards de tkm
transportés, en France, par le mode ferroviaire sur l?ensemble des segments & produits
(conventionnel, wagon isolé, transport combiné).
29 Exercice qui ne comprend pas les passages centraux et les ponts basques (RN).
30 Pour rappel, la distance moyenne des services de transport combiné pour les relations internationales est de 846
km (rapport UIC ? combined transport 2020).
31 Madrid ? Paris = 1250 km, Barcelone ? Paris = 1100km
32 Ce parcours n?est pas uniquement en France
33 Perpignan ? Metz = 900km et Hendaye ? Lille = 1000km.
41
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Les principaux partenaires de l?Espagne et du Portugal pour les flux continentaux sont
présentés ci-après.
Figure 26 : Répartition des générateurs pour les flux transpyrénéens routiers (SDES ? TRM2021)
La France est le principal partenaire avec plus de la moitié des flux en origine ou à
destination de la Péninsule Ibérique. Ces flux ne sont pas pour autant des courtes
distances et sont dans la cible du transport combiné notamment pour des relations en
direction des Hauts de France, l?Ile de France et l?axe Saône / Moselle. Le transit représente
45% des flux avec trois grandes relations : l?Allemagne, le Benelux et l?Italie soit 33% des
échanges totaux. Les trafics se répartissent ensuite sur plusieurs relations avec notamment
la Pologne et les Iles Britanniques où le maritime est également une alternative.
Le développement des trafics combiné transpyrénéens passe, cependant, par la
résorption des contraintes d?interopérabilité entre les réseaux ferroviaires français et
espagnols au niveau de l?écartement et de la disponibilité en matériel roulant
interopérable (tri-tension, tri-signalisation). La mise en service récente de nouvelles
locomotives (Euro 6000) permet de lever en partie les contraintes sur la façade
méditerranéenne. Le transfert modal sur ce segment met en avant des enjeux forts au
niveau du développement des infrastructures en France et en Espagne (extension UIC en
Espagne, adaptation du gabarit sur la façade atlantique, capacité de circulation pour le
fret longue distance, développement des plateformes multimodale connectée)
(B) Les flux transalpins
Les trafics transalpins représentent également des volumes significatifs dont une partie
provient d?ailleurs de la Péninsule Ibérique. Les flux transalpins se dispersent sur plusieurs
itinéraires routiers avec Vintimille, le tunnel du Fréjus, le tunnel du Mont Blanc et les
passages à travers la Suisse. A noter que pour le flux entre la Péninsule Ibérique et l?Italie,
des solutions maritimes de type RoRo existent notamment depuis Barcelone / Valence et
Gênes / Livourne / Civitavecchia.
Quatre passages sont plus particulièrement utilisés :
42
Schéma directeur du transport combiné - 2024
? Par la côte méditerranéenne avec le passage de Vintimille. Le trafic enregistré sur
ce passage est très largement routier avec 21,6 millions de tonnes en 2021 (1,619
million de PL). Le trafic ferroviaire est réduit avec 0,8 million de tonnes soit une part
modale du fer de 3,5%.
? Par les vallées alpines avec la vallée de la Maurienne et la vallée de l?Arve. Les trafics
routiers représentent 21,9 millions de tonnes sur les deux passages avec
réciproquement 617 000 poids lourds au tunnel du Mont-Blanc et 831 000 poids
lourds au tunnel du Fréjus. Les trafics des deux tunnels sont en partie
interdépendants
Le trafic ferroviaire est de 2,7 millions de tonnes au niveau du tunnel ferroviaire
historique du Mont-Cenis.
? Le passage de Bâle n?est pas spécifiquement considéré dans l?observatoire alpin.
Les trafics mixent alors des flux longue distance à destination de l?Italie via les
tunnels suisses et des circulations transfrontalières.
L?évolution des trafics sur l?arc alpin allant de Vintimille au Mont-Blanc montre une stabilité
depuis 20 ans. Cette stabilité renvoie à un mix de causes : la crise économique de 2009 et
ses conséquences, des échanges France ? Italie moins dynamiques, l?ouverture de la Suisse
au transit routier dans les années 2000 aboutissant à une redistribution des itinéraires
routiers depuis les Hauts de France, le Royaume-Uni et le Benelux pour rejoindre l?Italie, le
transfert modal sur le fer notamment sur la Suisse?.
Figure 27 : Part modale des principaux ports européens (European Parliament ? 201534)
Les principales relations passant par la France à destination de l?Italie sont les suivantes :
34 Data 2013 from Study of Modal share of freight transport to and from EU ports ? Study of EU Parliament - 2015.
43
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 28 : générateurs des flux transalpins passant par la France (SDES ? TRM2021)
Les flux en échanges ou en transit en France sont composés à 66% des échanges France ?
Italie. La Péninsule ibérique vient ensuite en lien avec les trafics routiers transitant via
Vintimille. Les autres trafics apparaissent plus réduits en raison notamment du transit par
l?Allemagne.
Le mode principal sur l?arc alpin français est la route avec une part modale de 93% entre
Vintimille et le tunnel du Mont Blanc. La part du fer (7%) est donc nettement inférieure à
celle constatée sur les autres pays alpins avec :
? En suisse : 75% de part modale du fer en 202135 (gain de 4pts par rapport à 2019)
avec respectivement l?équivalent de 9,5 millions de tonnes sur la route et 28,4
millions de tonnes sur le fer. Le transport combiné représente la majorité des trafics
avec 20,4 millions en transport combiné non accompagné et 1,1 million de tonnes
sur les services de route roulante. Sur l?ensemble des flux y compris routiers, la part
du transport combiné est de 57%,
? 28% de part modale en Autriche avec 25,4 millions de tonnes sur le fer et 65,2
millions de tonnes sur la route en 202136. Sur le Brenner et le Tauern, le transport
combiné (non accompagné & accompagné) formait environ 60% des trafics
ferroviaires. Sur les autres passages alpins, intégrant également une part de trafic
interne à l?Autriche, la part du conventionnel est nettement supérieure.
Les exemples suisses et autrichiens montrent que potentiel de transfert modal sur les
Alpes est significatif et plus particulièrement pour le segment du transport combiné. Une
montée des trafics est envisageable à moyen terme avec la fin progressive des travaux
dans la vallée de la Maurienne et surtout la mise en service du tunnel de base du Lyon-
Turin et le développement d?une nouvelle offre ferroviaire entre la France et l?Italie.
35 https://www.bav.admin.ch/dam/bav/fr/dokumente/verkehrstraeger/eisenbahn/gueterverkehr/2-semesterbericht-
2021-aqv.pdf.download.pdf/d_Semesterbericht%202-2021%20V1.0.pdf
36 Trafic de marchandises à travers les Alpes ? 2021 ? département de la Savoie
44
Schéma directeur du transport combiné - 2024
(C) Les flux transmanches
Ces flux renvoient aux échanges avec le Royaume-Uni et l?Irlande. La cible pour le transport
combiné se situe notamment au niveau des flux de semi-remorques sur les services rouliers
transmanches depuis & vers les ports français et les flux du tunnel sous la Manche. Les
trafics rouliers ont été appréhendés précédemment, ceux-ci montrant notamment une
convergence vers deux zones : le détroit du Pas de Calais (Calais & Dunkerque), les ports
de Normandie dont Cherbourg et Le Havre. Le Tunnel sous la Manche génère également
un volume significatif de trafic avec l?équivalent de 1,5 million de poids lourds transportés
en 2021.
Au total en considérant un tonnage moyen de 9.75t par semi-remorques, les volumes
d?échanges avec la
France ou en transit se
situent entre 35 et 40
millions de tonnes
avec la répartition
suivante. Les flux de
courte distance
(France, Benelux) sont
les plus importants
puis viennent ensuite
les flux en lien avec
l?Europe centrale dont
la Pologne, l?Allemagne
et la Péninsule
Ibérique.
Figure 29 : Répartition des générateurs pour les flux transmanches (SDES ? TRM2021)
(D) Les autres échanges de la France
Les échanges de la France (hors ceux vu précédemment) représentent l?équivalent de 160
millions de tonnes avec essentiellement deux partenaires : le Benelux (83,5 millions de
tonnes37) et l?Allemagne (48 millions de tonnes) soit environ 83% des échanges (hors
transpyrénéen transmanche & transalpin). Les autres flux sont en lien avec l?Europe
Centrale (13,1 millions de tonnes) et les pays alpins (Suisse, Autriche & Slovénie) avec 11,2
millions de tonnes. Ces trafics sont largement composés
? De flux transfrontaliers depuis/vers les Hauts de France et le Benelux ainsi que des
flux transfrontaliers entre le Grand-Est et l?Allemagne,
? De conteneurs maritimes à destination des ports d?Anvers et de Rotterdam
notamment.
37 Il convient de noter qu?une partie des conteneurs maritimes transitant par les ports étrangers sont intégrés dans
ce volume.
45
Schéma directeur du transport combiné - 2024
L?objectif en termes de report modal implique un fort développement des trafics de
transport combiné. Les principaux potentiels de trafic se situent au niveau :
Des échanges domestiques
La part du transport combiné sur les relations à longue distance est déjà significative avec
par exemple des services fréquents et réguliers entre les Hauts de France et le Delta du
Rhône ou encore entre l?Ile de France et le delta du Rhône.
Sur ce segment, le potentiel de report modal peut donc être considéré comme relatif sur
le segment des marchandises diverses. Il s?agit essentiellement de consolider/renforcer les
services existants sur les longues distances, développer de nouvelles offres sur des
relations aujourd?hui en émergence notamment en Est/Ouest. Ces flux forment un
potentiel estimé entre 2 et 3Mds de tonnes.km au regard des distances parcourues.
Au-delà de cette consolidation, deux enjeux ressortent pour le transport combiné :
- L?amélioration de la performance de l?offre sur les distances régionales inférieures
à 500 km où les niveaux de demande sont plus importants mais la concurrence routière
accrue. Ce segment sur des distances comprises entre 300 et 500 km représente entre 1
et 2Mds de tonnes.km.
- Développer une offre intermodale pour le transport de produits alimentaires y
compris les produits à température dirigée. Le potentiel de trafic est significatif avec
aujourd?hui une part modale du transport combiné restreinte sur ce segment. Pour ce
faire, un travail spécifique est nécessaire avec les filières concernées pour faire émerger
les solutions techniques et typologies de services les plus adaptées. Sur l?ensemble des
distances supérieures à 300km, ce segment représente entre 2 et 3 Mds de tonnes.km
Les échanges d?origine maritime (conteneur et RoRo)
Ces échanges se matérialisent par deux composantes distinctes, le conteneur maritime et
les flux rouliers avec des potentiels de croissance importants en comparaison des autres
grands ports européens.
- Les conteneurs maritimes : le développement des modes massifiés met en avant
plusieurs enjeux tant au niveau du report modal pur que de l?attractivité des ports eux-
mêmes par rapport à leurs concurrents. Les modes massifiés restent, aujourd?hui, sous-
représentés en comparaison aux autres ports du range nord. Bien que les distances soient
relativement courtes (300 à 400km en moyenne), les volumes de trafics sont extrêmement
importants avec 5 à 6 Md de tonnes.km (hors acheminement vers un port étranger) qui se
partagent entre le mode ferroviaire & fluvial. La complémentarité entre le mode ferroviaire
et fluvial notamment en termes de spécialisation des dessertes est une question majeure.
- Le roulier : les trafics RoRo représentent des volumes également très conséquents
avec cependant des réalités très diverses en fonction de leur nature (transmanche,
distance, accompagné / non accompagné?). Le positionnement des modes massifiés est
par conséquent différencié en fonction de chaque marché avec aujourd?hui le
développement de solution intermodale pour des parcours de très longue distance
correspondant à des ponts ferroviaires entre façades maritimes (Méditerranée / Mer du
Nord, Golfe de Gascogne / Manche?). Ce segment représente entre 3 et 4Md de
46
Schéma directeur du transport combiné - 2024
tonnes.km au regard des distances (600km en moyenne) pour les flux susceptibles d?être
transférés sur les solutions ferroviaires
Les échanges transpyrénéens
Les flux transpyrénéens terrestre sont équivalent à 110M de tonnes en 2018 avec des
distances parcourues en France extrêmement significative y compris pour les échanges.
La part du ferroviaire sur ces relations est faible (3% au droit de la frontière) au regard des
contraintes historiques d?interopérabilité entre les réseaux nationaux et également la
performance des soutions routières.
Les études de trafics (ex : LNMP) ou encore les études de marché par les corridors
européens mettent en avant des potentiels de trafic ferroviaires nettement supérieurs
avec une part modale entre 10 et 20%. Cette évolution des parts modales s?explique par
le développement des services intermodaux, des plateformes et la levée progressive des
contraintes d?interopérabilité (extension UIC en Espagne, développement des
locomotives interopérables?). Le potentiel de trafic est, ainsi, estimé entre 9 et 10 Md de
tonnes.km sur ce segment pour des flux parcourant environ 700km en France.
Les échanges transalpins
Les échanges passant par les passages des alpes françaises (hors Bâle donc) représentent
en 2021 l?équivalent de 43,5 millions de tonnes. A l?horizon moyen terme (2032), le report
modal sur ce segment reste limité en attendant notamment l?ouverture du tunnel de base
du Lyon-Turin. Le développement significatif de ce segment ne pourra se faire que sur un
horizon ultérieur, pour autant il profitera très probablement de la dynamique générale du
transport combiné.
Le graphique ci-dessous représente ainsi ces différents segments et les potentiels associés.
Figure 30 : potentiel de trafic pour les modes massifiés
47
Schéma directeur du transport combiné - 2024
03 Caractérisation de l?offre et des
capacités des terminaux existants
La deuxième étape du schéma directeur consiste en l?évaluation des capacités disponibles
sur les terminaux, en la caractérisation des conditions d?exploitation et en l?identification
des projets de développement. Pour ce faire, une enquête quantitative a été menée
auprès des opérateurs de terminaux de transport combiné français afin de caractériser au
mieux l?offre réelle. Parallèlement des échanges techniques ont eu lieu avec les opérateurs
de transport combiné ou encore les ports et les gestionnaires d?infrastructure. Ces
rencontres ont notamment permis de délimiter le niveau de saturation opérationnel d?un
terminal.
I Méthode de l?enquête quantitative et
qualitative
L?évaluation des besoins en termes de terminaux multimodaux nécessite au préalable de
caractériser les plateformes existantes, leurs trafics et les projets déjà connus (horizon,
capacité de manutention supplémentaire, flux visé). Celle-ci a été complétée par des
échanges directs avec les exploitants des plateformes afin de préciser certaines données
et mieux comprendre le fonctionnement opérationnel du terminal de transport combiné
concerné.
01) ENQUETE QUANTITATIVE AUPRES DES TERMINALISTES
Afin de caractériser les capacités actuelles sur les terminaux, un questionnaire validé par
les partenaires du comité de pilotage, a été adressé par la DGITM aux exploitants des
terminaux. Ce questionnaire est construit autour d?une liste d?indicateurs dont38 :
- Les caractéristiques techniques du terminal ferroviaire / fluvial : nombre de
voies, longueur des quais, silhouette maximale et moyenne des trains et
bateaux ;
- Les conditions d?exploitation du terminal : jours et plages d?ouverture, moyens
de manutention avec leur nombre et temps moyen de
chargement/déchargement, la capacité estimée de l?opérateur ;
38 Le questionnaire détaillé est présenté en annexes.
48
Schéma directeur du transport combiné - 2024
- Le stockage et accès routier : surface de stockage, capacité de la porte d?entrée,
qualité de l?accès routier ;
- Le trafic actuel du terminal : conteneurs maritimes, caisses mobiles, remorques ;
- La capacité et leviers capacitaires : questions ouvertes pour laisser à l?opérateur
la possibilité d?exprimer, sur la base de ses pratiques et son expertise, ce qu?il a
identifié comme étant un déterminant limitant de la capacité et les projets en
cours/à venir qui permettraient d?augmenter cette capacité.
Ce questionnaire a été transmis aux exploitants ou propriétaires de différents terminaux
de transport combiné ferroviaires ou fluviaux. Les terminaux ayant été enquêtés ont été
recensés sur la carte ci-dessous. Au total, 46 questionnaires ont été envoyés pour lesquels
38 réponses ont été obtenues dont 2 réponses pour des terminaux fluviaux, 27 pour des
terminaux ferroviaires et 9 pour des terminaux trimodaux, avec un effort particulier de
collaboration et d?engagement des exploitants de ces installations qu?il faut ici saluer et
remercier. 8 questionnaires envoyés n?ont pas fait l?objet d?un retour39.
Figure 31 : Terminaux de Transport combiné enquêtés
Le questionnaire a ainsi permis de recenser dans un premier temps les trafics 2021 ayant
été réalisés sur les terminaux de transport combiné considéré.
Les précisions demandées sur les caractéristiques des infrastructures ferroviaires, des
zones de stockage et des modalités d?exploitation des terminaux ont permis de construire
39 Lorsque les questionnaires n?ont pas fait l?objet de réponse, les trafics considérés correspondent aux volumes
indiqués par les opérateurs dans l?aide au transport combiné. Les capacités des infrastructures sont évaluées sur la
base d?un taux d?un nombre d?allers-retours par jour et 45 UTI en moyenne par train.
49
Schéma directeur du transport combiné - 2024
un modèle (présenté en annexe et dans la partie suivante) afin de réaliser notamment des
simulations concernant une éventuelle évolution de l?exploitation des terminaux.
Les questions ouvertes à la fin du questionnaire ont permis de recenser notamment les
projets de modernisation/extension envisagés sur les terminaux existants.
02) COMPLEMENTS ISSUS DES ECHANGES AVEC LES OPERATEURS
La prise en compte d?une capacité opérationnelle
Les questionnaires recueillis ont permis de caractériser les capacités de manutentions
maximales possibles sur les terminaux en 2021. Cependant, suite à cette caractérisation
de l?offre, les opérateurs de transport combiné ont indiqué qu?il était irréaliste de
considérer une capacité de manutention d?un terminal à 100% du nominal et qu?en
pratique chaque terminal représente un cas particulier au regard de sa morphologie, des
conditions d?accès proches voire régionales.
La capacité théorique ne représenterait donc pas une réalité opérationnelle. Une
approche moyenne considérant 85% de la capacité déclarée des terminaux, faisant
consensus suite aux échanges avec les opérateurs, permet d?intégrer en retour l?ensemble
des aléas opérationnels susceptibles de dégrader le fonctionnement nominal du terminal.
L?analyse des résultats dans la suite du rapport prend donc en compte une capacité de
manutention de chaque terminal à 85% de la capacité déclarée.
L?optimisation de l?exploitation des terminaux
Des échanges complémentaires avec les opérateurs ont permis de traiter la question d?une
éventuelle évolution des modalités d?exploitation des services de transport combiné (saut
de nuit). En effet, comme l?indique le graphique suivant, l?organisation des circulations de
transport combiné est aujourd?hui particulièrement structurée autour du saut de nuit avec
des départs des terminaux en soirée et une arrivée le matin.
Cette question est d?autant plus importante qu?une extension des plages d?exploitation
des terminaux (horaires journaliers, nombre de jours hebdomadaires) permet une
augmentation de la capacité opérationnelle des installations existantes avec des
investissements réduits. Or, ce développement implique de faire évoluer l?organisation des
services desservant ces terminaux.
50
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 32 : répartition horaire des départs et arrivées40 (SNCF-R)
Une simulation d?une ouverture de l?ensemble des terminaux de transport combiné
ferroviaires 24h/24 et 7j/7 a été réalisée en utilisant un modèle capacitaire permettant de
moduler les horaires et jours d?ouverture des terminaux à partir des données recueillies
dans les questionnaires.
La formule de calcul de la capacité de l?infrastructure ferroviaire qui a été utilisée est la
suivante :
K ?
???é? ?? ?
??????
???? ?? ????? ??????? ?? ?????
?
? ???? ??
???
? ???? ?? ? ? ??
? ?????? ????? ?
?????? ?? ?!?" ???!#??$!?? ? 52
Avec : - la durée d?ouverture du terminal (heures)
- le nombre de jours d?ouverture des terminaux,
- le temps de stationnement des trains (en heures),
- le nombre de voies,
- le nombre de coupons
- le nombre d?UTI par trains ramené sur une année de 52 semaines
Afin de vérifier la pertinence de cette approche, les calculs ont d?abord été faits avec
l?ensemble des données récoltées dans le cadre des questionnaires envoyés aux
40 Trains de transport combiné réguliers avec une origine ET une destination en France, hors
ports maritimes.
51
Schéma directeur du transport combiné - 2024
terminalistes qui précisait ces indicateurs ainsi que la capacité du terminal telle que
déclarée par le terminaliste.
Ces deux valeurs obtenues pour la capacité de l?infrastructure ferroviaire du terminal ont
permis pour l?ensemble des terminaux de réaliser la régression linéaire suivante :
Figure 33 : Vérification de la performance du modèle d?estimation de la capacité
On constate que l?on obtient un coefficient de régression linéaire (R2) de 0,96 ce qui
signifie que le modèle explique 96% de la variabilité des données. La formule a donc été
considérée comme pertinente pour estimer la capacité du terminal avec une durée
d?ouverture continue (24h/24 et 7j/7).
A noter qu?il s?agit ici d?une situation très optimisée, qui n?a pas pour vocation de
représenter la réalité à horizon 2032 mais bien de regarder la proportion de la capacité
qui pourrait être gagnée sur les terminaux à l?échelle nationale pour envisager une
amélioration complémentaire à la création de nouveaux terminaux. De plus, aucun
changement de la productivité interne des terminaux n?a été considéré.
Le graphique suivant présente la situation en comparant avec ce que serait la capacité
globale actuellement avec une exploitation continue des terminaux actuels et la capacité
globale 2032 avec une exploitation continue des terminaux actuels et des terminaux en
projets/non exploités :
52
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 34 : Graphique présentant la situation des terminaux ferroviaires avec exploitation continue en 2021
et 2032
On observe que pour un trafic ferroviaire global attendu à horizon 2032 de 3,4 millions de
manutentions, avec une exploitation continue, on obtiendrait en 2021 une capacité
globale de 4 millions de manutentions (contre 2,1 millions sans exploitation continue) et
ainsi une capacité résiduelle de 600 000 manutentions.
Ainsi, théoriquement, à iso-infrastructure 2021, la seule exploitation continue des
terminaux déjà existants permettrait en 2032 d?absorber l?ensemble des trafics tout en
atteignant l?objectif d?évolution des trafics de transport combiné ferroviaires.
Concernant la situation des terminaux à horizon 2032, avec prise en compte de l?ensemble
des projets, on obtient une capacité globale de 5,2 millions de manutentions (contre 2,9
millions sans exploitation continue) et ainsi une capacité résiduelle de 2,2 millions de
manutentions.
Néanmoins, suite à la concertation avec les opérateurs à ce sujet, ceux-ci ont indiqué qu?au
regard :
? de la concurrence routière (notamment pour les parcours n?impliquant pas un
repos journalier),
? des horaires auxquels les marchandises arrivent aux terminaux de transport
combiné avec des enjeux de délai de livraison, des plages d?ouverture des chargeurs
(fermeture hebdomadaire, de nuit),
? des enjeux propres à l?optimisation des rotations routières et des coûts de pré et
post-acheminement,
? des surcoûts liés à l?exploitation des terminaux de nuit ou le week-end,
Capacité résiduelle de 0.6 million
de manutentions.an
Capacité résiduelle de 2.2 millions
de manutentions.an
53
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Compte tenu des contraintes énoncées ci-dessus par les opérateurs, une évolution des
modalités d?exploitation de l?essentiel des services de transport combiné induisant celle
des terminaux multimodaux n?a pas été jugée accessible à court/moyen terme.
L?hypothèse qui a été retenue dans la suite du présent travail est de considérer maintenue
la situation actuelle (saut de nuit pour les flux nationaux continentaux).
Si des marges de manoeuvre peuvent exister sur les terminaux maritimes et les flux très
longue distance, il n?y a pas de généralisation possible pour l?ensemble des terminaux
considérés dans cette étude. Il ressort qu?il est impossible de considérer gagner de la
capacité de manutention supplémentaire sur les terminaux de transport combiné via une
modification des horaires d?ouverture des terminaux liée à une évolution des conditions
d?exploitation des services ferroviaires qui les desservent.
La capacité des terminaux fluviaux
Enfin, un échange a eu lieu spécifiquement avec Voies Navigables de France pour échanger
plus en détail sur les capacités de manutention attendues sur les terminaux fluviaux à
horizon 2032. Il ressort de cet échange qu?aucune contrainte de capacité à cet horizon n?a
été identifiée au regard de l?évolution de trafics attendue.
II. Résultats 2021 ? trafics et capacité
résiduelle
L?analyse des questionnaires quantitatifs a permis de dresser un état des lieux actualisé de
la situation capacitaire des différents terminaux de transport combiné ferroviaires et
fluviaux. Les trafics 2021 déclarés par les exploitants ont été recensés, ce qui a permis un
premier aperçu de l?activité de chaque terminal.
Trafic 2021 (Fer + Fluvial)
En nombre UTI
Terminaux
Supérieur à 100 000 UTI
manutentionnées
Dourges
Gennevilliers
Lille
Strasbourg
Valenton
Entre 70 et 100 000 UTI
manutentionnées
Avignon
Le Boulou
Vénissieux
Bonneuil
Entre 40 et 70 000 UTI
manutentionnées
Bordeaux
Miramas
Mouguerre
Perpignan
Entre 20 et 40 000 UTI
manutentionnées
Aiton
Calais
Chalon-sur-Saône
Mâcon
Marseille Canet
Noisy
Rennes
Toulouse
Valenciennes
54
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Tableau 5 : Tableau recensant les données trafics (ferroviaire + fluvial) des terminaux intermodaux
Sur l?ensemble des réponses fournies, il a été recensé sur les terminaux intérieurs
l?équivalent de 1,3 million de manutentions d?UTI41 pour le transport combiné ferroviaire
et de 0,6 million de manutentions pour le transport fluvial.
Capacité résiduelle fluviale
Dans un premier temps, à partir des questionnaires, le nombre d?UTI total manutentionnés
sur l?ensemble des terminaux présentant des trafics fluviaux (Valenciennes, les terminaux
de Strasbourg, Nogent-sur-Seine, Metz, Loire-sur-Rhône, Lille, Dourges, Gennevilliers ou
encore Lyon Herriot et Aproport) a été calculé pour obtenir une donnée à l?échelle
nationale.
Sur l?ensemble de ces terminaux, 0,6 million de manutentions d?UTI annuelles sont
recensés. La comparaison des volumes de trafic par rapport à la capacité des terminaux
montre une saturation moyenne des terminaux fluviaux de 60% à l?échelle nationale en
2021. Les terminaux existants disposent encore d?une capacité résiduelle estimée à 0,5
million de manutention d?UTI. Pour autant, il convient de nuancer la situation avec de
fortes disparités entre les terminaux et les bassins fluviaux à l?image de la Saône ou du Rhin
par exemple pour lesquels les capacités de manutentions fluviales sont suffisantes à
horizon 2032, d?autant plus avec l?émergence du terminal de Lauterbourg qui prévoit à
horizon 2032 une capacité de manutention fluviale supplémentaire importante. En
revanche, certains ports fluviaux sur la Seine ou encore sur le bassin des Hauts-de-France
montrent des niveaux de saturation supérieurs.
Figure 35 : Capacité résiduelle des
terminaux fluviaux
Les capacités de
manutentions sur les ports
fluviaux (et également sur les
terminaux ferroviaires)
n?apparaissent pas
directement dimensionnées
par les outils de manutention
(portique, reachstacker). En
revanche, les capacités de
manutention sur certains
41 Capacités mesurées sur les terminaux intermodaux (hors grands ports maritimes). Les flux unitarisés sur les cours
de marchandises ou des ITEs privées ne sont pris en compte.
Inférieur à 20 000 UTI
manutentionnées
Gerzat
Gevrey
Loire-sur-Rhône
Metz
Nogent-sur-Seine
Vierzon
55
Schéma directeur du transport combiné - 2024
terminaux peuvent apparaitre vulnérables au regard du nombre d?outils et de leur
ancienneté.
Capacité résiduelle ferroviaire
La même démarche a été réalisée pour les trafics ferroviaires. Le nombre d?UTI à l?échelle
nationale (hors grands ports maritimes) en chargement/déchargement identifié ici est de
1,2 millions de manutentions annuelles pour les terminaux traitant de trafics ferroviaires.
Figure 36 : Trafic
et capacité
déclarée en UTI
(millions - 2021)
Concernant la
capacité
disponible sur
les terminaux
ferroviaires,
partant des
données
indiquées par
les exploitants
dans les
questionnaires, la capacité globale déclarée est de 2,13 millions de manutentions soit un
taux de saturation moyen de 58% sur les plateformes exploitées en 202142.
Sur la base du taux de 85%, il est retenu une capacité opérationnelle sur les terminaux de
1,81 million de manutentions. Ainsi, d?après les trafics déclarés 2021 et la prise en compte
de la capacité opérationnelle des terminaux, la capacité résiduelle globale sur les
terminaux continentaux est donc d?environ 0,6 million de manutentions.
Territorialisation des capacités
Les questionnaires ont permis d?évaluer le niveau d?utilisation des terminaux à travers la
comparaison entre les trafics déclarés et la capacité de manutention nominale déclarée
par les opérateurs. Le taux de saturation moyen des terminaux ferroviaires en France est
d?environ 58%.
42 Les capacités résiduelles sur les terminaux ferroviaires existants mais non exploités ne sont pas pris en compte
dans cette évaluation.
56
Schéma directeur du transport combiné - 2024
En revanche, ce niveau de saturation n?est pas homogène entre les territoires et entre les
plateformes.
En raison de la confidentialité des données, les niveaux de saturation sont présentés par
macro-zone et non par terminal.
Figure 37 : Saturation des terminaux ferroviaires en 2021 par macro-zone
La carte ci-dessus illustre particulièrement cette hétérogénéité avec :
? Une saturation des terminaux continentaux du delta du Rhône (Avignon, Miramas,
Marseille Canet) dépassant le seuil de 85% en 2021. L?ouverture du Terminal Ouest
Provence (TOP) en avril 2024 permettra de répondre momentanément aux besoins
sur le territoire avec la fermeture prochaine du terminal du Canet
? Un niveau de saturation dépassant les 75% en moyenne pour les terminaux de l?axe
Seine (Noisy, Valenton, Bonneuil-sur-Marne) et les terminaux situés entre Lyon et
Gevrey.
57
Schéma directeur du transport combiné - 2024
04 Projection des trafics à horizon
2032 et besoins de manutention
L?évaluation des besoins d?investissement d?extension/modernisation ou de création de
terminaux fluviaux et ferroviaires à moyen terme implique de déterminer deux
trajectoires :
? La trajectoire des trafics de transport combiné entre 2021 et 2032 sur la base des
éléments issus de l?étude de préparation du schéma directeur du multimodal
(SNCF-Réseau)43,
? Les projets déjà identifiés d?aménagement des terminaux existants et/ou de
création de nouveaux terminaux se traduisant, alors, par la création de nouvelles
capacités de manutention sur le territoire. Dans cette perspective, la réouverture
de terminaux existants non exploités est prise en compte,
? Le croisement entre ces deux dynamiques permet en retour d?identifier des zones
où la création de nouvelles capacités de manutention est nécessaire à l?horizon
2032.
Trois scenarii seront présentés pour l?horizon 2032 selon les hypothèses d?infrastructure
suivantes :
Scenario Trafic Aménagements
Fil de l?eau Croissance trafic 2021 - 2032 Aucun aménagement
De base Croissance trafic 2021 - 2032
Projets connus & réouverture
terminaux non exploités
Trajectoire SNDFF Croissance trafic 2021 - 2032
Projets connus & réouverture
terminaux non exploités
+
Création de nouveaux terminaux
Tableau 6 : synthèse des scenarii
I. Hypothèses et sources
Les trafics existants en 2021 ont été recueillis par les questionnaires envoyés aux
terminalistes. Afin de déterminer les trafics attendus en 2032, des coefficients de
croissance ont été calculés sur la base des résultats de l?étude de préparation du schéma
directeur du multimodal44 et appliqué aux trafics 2021 par macro-zones dont le détail est
43 Ces déterminations seront réalisées sur la base du modèle de trafic de l?Etat pour l?horizon 2042
44 Etude réalisée en 2020-2021 par le bureau d?études Mensia pour le compte de SNCF-Réseau.
58
Schéma directeur du transport combiné - 2024
précisé par la suite. Les horizons temporels mis en avant dans cette étude renvoient aux
horizons 2019-2030 permettant ainsi de déterminer une trajectoire 2019 ? 2030 soit une
période de 11 ans. Par hypothèse, il est considéré que la trajectoire 2021-2032 est similaire
et ainsi coordonnée avec la temporalité des Contrats de Plan Etat-Région (CPER)
2023/2027 et 2028/2032. Les trajectoires de trafics sont bâties à partir d?études régionales
réalisées précédemment, de la déclaration des opérateurs de transport combiné et d?un
contrôle sur le moyen terme par rapport aux tendances macroéconomiques.
Cette base est complétée par les projections de Haropa à l?horizon 2030 concernant les
évolutions des dessertes de son hinterland. Par hypothèse, il est considéré que cette
expression de besoins est similaire pour l?année 2032.
Concrètement, l?étude de préparation du schéma directeur du multimodal identifie un
nombre de rotations par semaine des trafics observés en 2019 et des trafics attendus à
horizon 2030 par grandes origines-destinations selon un scénario dit N haut O qui répond
aux objectifs de la Stratégie Nationale de Développement du Fret Ferroviaire.
Ces trafics Origine-Destination 2019 et 2030 sont ensuite agrégés au niveau de chaque
zone de génération de trafic permettant de déterminer le nombre de rotations à l?arrivée
et au départ de chaque zone pour chaque horizon et ainsi le coefficient de croissance
2030/2019. Ce coefficient estimé par zone est ensuite reporté sur le nombre de
manutentions déclarées (2021) sur les terminaux appartenant à une zone donnée
permettant ainsi de déterminer le besoin en manutentions nécessaires en 2032 sur ces
mêmes zones.
Les zones de génération de trafic considérées regroupent à la fois les terminaux existants
recensés dans cette étude desquels partent et arrivent les trafics étudiés et sont en
cohérence avec les grandes origines-destinations définies dans l?étude pré-citée.
Pour certaines liaisons, notamment celles concernant l?axe de l?autoroute ferroviaire
Atlantique (AFAT), les projections semblaient surestimées compte tenu des délais de
réalisation des opérations d?augmentation de gabarit qui contraindra en 2032 le
développement complet des circulations sur cet axes. Des ajustements ont donc été
réalisés à la baisse par rapport aux rotations estimées initialement considérant une
ouverture complète de l?axe.
Dans un tableau de synthèse reprenant toutes ces grandes liaisons, chaque origine et
chaque destination identifiée a été associée à une macro-zone (telles que définies
précédemment). Par exemple les origines (ou destinations) suivantes identifiées par
Mensia : Espagne/méditerranée, Grand Port de Marseille et Sète, ont été associées à la
macro-zone appelée Grand Sud. L?association de toutes les origines/destinations à une
macro-zone (Grand Sud, Atlantique, Nord, Axe Seine, Rhône-Alpes, Est, Centre, Bretagne,
Delta du Rhône, Bordeaux et Toulouse) a permis de déterminer un nombre de rotations
2019/2021 et un nombre de rotations 2030 par macro-zone et de déterminer un
coefficient de croissance des trafics par zone en divisant ces deux nombres.
59
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 38 : Coefficient de croissance des trafics 2021 à horizon 2032 par macro-zone
II. Scenario fil de l?eau 2032 : sans
modification de la capacité de
manutention
Dans un premier temps, un scénario fil de l?eau a été évalué, à savoir une croissance des
trafics selon la trajectoire définie par zone sans modification de l?offre de manutention,
autrement dit sans considérer d?aménagements sur les terminaux entre 2021 et 2032.
60
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 39 : Trafic et
capacité déclarée
en UTI ? scénario fil
de l?eau (millions -
2032)
Selon les
projections de
trafics, le
nombre estimé
de
manutentions
sur les terminaux
est de 3,4
millions à
l?horizon 2032.
Sans aménagement, en considérant donc la capacité déclarée par les exploitants, la
saturation moyenne des terminaux serait de 154% à l?échelle nationale avec un déficit de
manutention de 1,59 million de manutentions en considérant la capacité moyenne
opérationnelle des terminaux. L?ensemble des territoires met en avant un taux de
saturation supérieur à 100%.
Figure 40 : Saturation des terminaux ferroviaires par macro-zone - scénario fil de l?eau 2032
61
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Le déficit de capacité de manutention n?est ainsi pas localisé à certaines parties seulement
du territoire mais général à l?échelle nationale. Ainsi, sans l?aménagement de terminaux sur
l?ensemble du territoire national, c?est-à-dire sans considération de projets de
modernisation des terminaux existants ni de création de nouveaux terminaux, toutes les
zones considérées seraient saturées car les capacités de manutention existantes ne
seraient pas suffisantes pour traiter les trafics attendus à horizon 2032, et ce, globalement
à l?échelle nationale. Il apparait donc impossible d?atteindre les objectifs de doublement
de la part modale du fret ferroviaire qui passent notamment par un accompagnement du
segment ferroviaire le plus dynamique.
III. Scénario de base : les projets
identifiés (modernisation / création)
En parallèle de la simulation de l?augmentation des trafics par macro-zones à horizon 2032
en situation constante, plusieurs types de projets ont été pris en compte tels que déclarés
par les terminalistes et tels qu?inscrits dans les CPER pour simuler la situation des
terminaux de transport combiné à horizon 2032. Les capacités créées par ces
aménagements sont évaluées sur la base des études préexistantes, des dossiers des
exploitants ou encore de leur déclaration.
Les projets d?aménagements évoqués dans les questionnaires par les terminalistes ont été
intégrés à l?analyse et représentent environ 820 000 manutentions nominales
supplémentaires par an :
- Avignon - Le Boulou
- Vénissieux - Bordeaux Hourcade
- Valenton - Strasbourg
- Miramas (TC) - Dourges
- Mouguerre TC) - Rennes
- Lyon Herriot - Chalon-sur-Saône
- Metz - Perpignan
- Toulouse - Bonneuil-sur-Marne
- Aiton
Les terminaux de transport combiné pouvant accueillir des flux ferroviaires mais non
exploités en 2021, qui pourraient donc éventuellement être utilisés pour accueillir les
nouveaux trafics à horizon 2032, ont été considérés dans les capacités de manutention
disponibles à cet horizon. D?après nos calculs de capacité de l?infrastructure, ces 5
terminaux45 pourraient représenter une capacité d?environ 100 000 manutentions
nominales supplémentaires par an:
45 Bien que le trafic intermodal fut nul en 2021, le terminal de Saint-Pierre-des-Corps est considéré exploité à cette
date.
62
Schéma directeur du transport combiné - 2024
- Morlaix - Le Mans - Château-Gontier
- Niort - Cognac
Enfin, des projets de création de nouveaux terminaux matures et localisés (localisation,
travaux en cours ou à court terme, montage financier avancé) ont été intégrés à l?analyse
(hors terminaux pour flux spécifiques). Ces nouveaux terminaux représentent l?équivalent
de 425 000 manutentions nominales supplémentaires par an:
- Terminal Ouest Provence (TOP) - Miramas - Cherbourg
- Orléans (terminal court)46 - Rungis
- Clermont Combaude - Mouguerre (AF)
- Bruyères sur Oise - Evry
- Montereau Fault Yonne47 - Sète (AF)
- Val d?Hazey (fluvial)
Par ailleurs, la fermeture du terminal du Canet est considérée actée soit une perte
d?environ 50 000 manutentions par an.
L?ensemble de ces aménagements représente l?équivalent de 1,3 million de manutentions
supplémentaires soit l?équivalent d?environ 1,1 million de manutentions en considérant
seulement la capacité opérationnelle48. Ces aménagements se traduisent par une
augmentation d?environ 75% par rapport à la capacité opérationnelle évaluée pour
l?horizon 2021.
La carte suivante permet de localiser ces différents projets selon leur nature : création /
modernisation / réouverture et fermeture.
46 Seul le terminal court est ici pris en compte. La faisabilité d?un terminal long n?est pas encore acquise, les études
techniques étant en cours.
47 Le nouveau terminal de Montereau est dédié uniquement à l?acheminement et au stockage de conteneurs vides.
48 Pour rappel, 85% de la capacité nominale.
63
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 41 : Projets intégrés dans le scénario de base
L?ensemble de ces aménagements se traduit par une augmentation de 900 000
manutentions par rapport aux capacités opérationnelles déclarées soit une capacité de
2,9 millions de manutentions et un taux de saturation moyen de 100% des terminaux à
l?échelle nationale. Le déficit de manutention est alors estimé à 0,5 million de
manutentions.
Figure 42 : Trafic et capacité de manutention? scénario base (UTI en millions - 2032)
64
Schéma directeur du transport combiné - 2024
A l?échelle des macro-zones, en prenant en compte les trafics attendus à horizon 2032 et
les capacités de manutentions nominales disponibles en 2032, des taux de saturation par
zone ont été calculés en divisant le besoin de manutention nécessaire dans la zone
considérée par la capacité nominale de manutention qui sera disponible à horizon 2032
globalement respectivement à chaque zone. Les taux de saturation calculés sont les
suivants pour ce scénario :
Figure 43 : Saturation des terminaux ferroviaires par macro-zone par rapport à la capacité nominale -
scénario de base 2032
Ainsi, malgré la modernisation de 18 terminaux et la création dans le scénario de base de
10 terminaux, il apparait que :
? Le niveau moyen de saturation dépasse 100% à l?échelle nationale,
? L?ensemble des zones est concerné par une saturation opérationnelle des
plateformes.
Sur la base des aménagements déjà identifiés (modernisation, création, réouverture), la
capacité opérationnelle des terminaux ne permet pas de répondre en totalité aux besoins
projetés. Le déficit de manutention est estimé, opérationnellement, à 0,5 million
manutentions d?UTI sur l?ensemble du territoire.
La création de terminaux en complément des projets déjà pré-identifiés est donc
nécessaire afin d?atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale de Développement du
Fret Ferroviaire concernant le transport combiné.
65
Schéma directeur du transport combiné - 2024
IV. Scénario de Trajectoire SNDFF : les
projets identifiés et de nouveaux
terminaux
Sur la base des estimations de trafics attendus dans chaque zone à horizon 2032 et les
capacités de manutentions disponibles dans chaque zone à cet horizon, en considérant
une capacité opérationnelle de manutention correspondant à 85% de la capacité
nominale comme définie précédemment (en prenant en compte les projets d?extension
des terminaux précités), un déficit de manutention a été identifié pour les zones
concernées et associé à la création d?un ou plusieurs nouveaux terminaux.
Au regard de leur taille, certaines zones ont été désagrégée notamment sur la façade
Atlantique avec une distinction entre la Nouvelle-Aquitaine et la Bretagne ou encore Le
Grand Est, en distinguant une zone Alsace et Champagne-Lorraine.
Une hypothèse a été prise concernant la taille considérée d?un nouveau terminal type qui
est un terminal pouvant traiter opérationnellement jusqu?à 4 trains par jour soit une
capacité opérationnelle d?environ 45 000 manutentions. En fonction des configurations
locales, des déficits identifiés sur les zones ou encore des études amont en cours, la taille
peut différer. Ces éléments seront précisés.
La carte suivante permet de représenter les besoins identifiés en nouveaux terminaux par
zone
66
Figure 44 : Carte de synthèse des besoins en nouveaux terminaux identifiés selon les macro-zones définies dans la présente étude
67
Zone Projets Base49
Scénario Base ?
Déficit de
manutentions
(en milliers)
Nombre de
terminaux
nécessaire
Observations
Hauts de
France
Dourges (E) - 170 Entre 3 et 4
Le projet de nouveau terminal intermodal sur le périmètre du Grand Port
Maritime de Dunkerque captera une partie des flux continentaux issus de la ZIP
du port.
Parallèlement l?étude régionale de la DRIEAT a montré que la localisation d?un
terminal dans l?Oise bénéficierait également à des flux issus de l?Ile-de-France.
En considérant le projet du Grand Port Maritime de Dunkerque comme
répondant au besoin de trafic en origine/à destination du port, le besoin estimé à
l?horizon 2032 est de 3 nouveaux terminaux ferroviaires sur le périmètre des
Hauts de France.
Leur localisation précise doit être arbitrée au niveau local en fonction des projets
préexistants et des enjeux propres aux plateformes du Canal Seine Nord Europe
et aux spécificités propres à une zone Nord des Hauts de France et à une zone en
bordure de l?Ile de France.
Seine
Valenton (E)
Bonneuil(E)
Limay (E)
Gennevilliers (E)
Rungis (C)
Evry (C)
Montereau (C)
Bruyères (C)
Val d?Hazey (C)
Cherbourg (C)
- 62
Hors Cherbourg
2
La déclinaison régionale du schéma directeur du transport combiné réalisée par la
DRIEAT (2022-2023) a identifié 4 sites prioritaires : Valenton, Bonneuil-sur-Marne,
Vaires et un site dans l?Oise.
Un desserrement des flux sur les plateformes limitrophes (Oise, Loiret) est
également envisageable. De plus, un projet d?extension du terminal situé sur le
port de Gennevilliers est prévu à l?horizon 2030 dont le montant n?est pas stabilisé
à ce stade et dépend des études en cours de réalisation
Parallèlement les projets sur Evry, Bruyères et l?extension et raccordement de
Limay se traduiront par le développement de nouvelles capacités de
manutentions ferroviaire et fluviale. Le projet de Montereau représente un cas
spécifique centré sur la logistique des conteneurs vides et le projet du Val d?Hazey
favorisera une desserte fluviale locale pour les conteneurs maritimes.
49 (E) Extension / Modernisation, (C) Création, (R) réouverture, (F) Fermeture
68
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Des intentions de création de terminaux d?autoroute ferroviaire à Limay et
Gennevilliers sont indiquées par Haropa. Ils nécessitent au préalable une
amélioration de l?accessibilité ferroviaire des deux ports.
Au regard de ces éléments, le besoin par rapport au scénario de base est de 2
terminaux supplémentaires dont une localisation préférentielle autour de Vaires
avant 2030 et un second terminal dont la position reste à définir à l?horizon de
2031/2032.
Sur un espace élargi, la plateforme d?autoroute ferroviaire de Cherbourg sera
mise en service fin 2024. Sa vocation est essentiellement centrée sur le transit de
flux depuis et vers les Iles Britanniques.
Bretagne ?
Pays de la
Loire
Rennes (E)
Château-Gontier (R)
Le Mans (R)
Morlaix (R)
-35 1
Les évolutions des besoins montrent la nécessité de renforcer l?offre sur le Grand
Ouest avec aujourd?hui une seule plateforme active à Rennes- Plaine de Baud.
Des études sont en cours pour établir la meilleure configuration du projet et une
éventuelle complémentarité avec le site de Rennes ? La Janais.
Des terminaux existants non exploités existent sur le territoire. Ils représentent
aujourd?hui une opportunité pour relancer des trafics rapidement.
En considérant ces possibilités de réouverture et l?augmentation des capacités de
manutention sur Rennes, le besoin de 1 terminal moyen apparait sur le territoire.
Les flux étant diffus et les volumes modérés, la question sera alors de trouver le
modèle économique de ces plateformes et des services associés comme analysé
dans l?étude réalisée en 2023 sur le redéploiement du fret ferroviaire en région
Pays de la Loire50. Au regard des enjeux de complémentarité / concurrence entre
les sites, le choix des meilleures localisations devrait se faire en coordination sur
l?ensemble du périmètre. Un dialogue est actuellement en cours avec les parties
prenantes sur le sujet.
50 Redéploiement du fret ferroviaire en région des Pays de la Loire, 2023, par le bureau d?étude BG Conseils
69
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Nouvelle -
Aquitaine
Hourcade (E)
Mouguerre ? TC (E)
Mouguerre ? AF (C)
Cognac (R)
Niort (R)
-10 1
Les projets identifiés et les réouvertures de plateformes permettent de répondre
à la quasi-totalité des besoins sur la Région.
L?ensemble des opérations autour de Mouguerre (terminal AF, extension des
terminaux existants) permet de couvrir les besoins à proximité de la frontière
espagnole.
Le développement des flux autour de la métropole de Bordeaux met en avant le
besoin d?1 nouveau terminal à moyen terme.
Sa taille, a priori réduite, pourrait dépendre de plusieurs facteurs : la réouverture
effective du terminal de Cognac, la complémentarité avec le site existant
d?Hourcade au regard des origines-destinations, des disponibilités des sillons
pour franchir la gare du Bordeaux et des typologies de trafic (conteneur maritime
/ trafic continental). Ainsi, un positionnement au nord de la Garonne permettrait
pour les circulations venant du nord de ne pas traverser la gare de Bordeaux. Le
projet porté par le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB) à Bassens peut
représenter une opportunité.
Grand Sud
Le Boulou (E)
Perpignan (E)
Toulouse (E)
Sète AF (C)
-130 1
Les projections de trafic montrent un très fort dynamisme depuis et vers les
générateurs situés en Occitanie et sur la façade méditerranéenne de l?Espagne.
Ces trafics sont essentiellement portés par le report modal de flux
transpyrénéens.
Malgré des projets ambitieux en termes de développement de trafic sur Le
Boulou et Sète et des réserves de capacité disponibles sur Perpignan, un déficit
de 130 000 manutentions apparaît, correspondant à un besoin de 3 nouveaux
terminaux supplémentaires.
Pour autant, la granulométrie de l?étude de préfiguration du schéma directeur ne
permet pas de dissocier finement les trafics générés depuis les plateformes des
Pyrénées Orientales et des plateformes catalanes.
Dans cette perspective et au regard des projets considérés en base, il apparait le
besoin d?1 nouveau terminal moyen en Occitanie centré autour de Toulouse. Le
modèle de trafic en cours de développement pour la phase 2 de la présente
étude (horizon 2042) devra permettra de juger de la pertinence de besoins
supplémentaires en Languedoc-Roussillon.
70
Schéma directeur du transport combiné - 2024
En fonction de l?évolution des trafics sur les plateformes du Boulou, de Perpignan
et de Sète et des plateformes espagnoles, la question de la création d?un
terminal supplémentaire en Occitanie pourrait éventuellement se poser autour
de 2032.
Delta du
Rhône
Avignon (E)
Miramas (E)
TOP (C)
Marseille Canet (F)
-35 1
L?évolution des trafics montre le besoin d?1 nouveau terminal dans le Delta du
Rhône.
La localisation n?est pas aujourd?hui identifiée mais une étude régionale est bien
inscrite dans le CPER 2023-2027 pour la Région Provence-Alpes-Côte-d?Azur.
Rhône ?
Saône -
Auvergne
Lyon Herriot (E)
Vénissieux (E)
Chalon sur Saône (E)
Clermont ?
Combaude (C)
Aiton (E)
-90 2 à 3
Le besoin estimé sur la zone lyonnaise se situe autour de 90 000 manutentions
soit autour de 2 terminaux à court / moyen terme. De plus, au regard de la
demande concentrée sur la région lyonnaise, des aménagements du noeud
lyonnais, de l?ouverture du tunnel de base TELT51 et des enjeux de
complémentarité entre le fluvial et le ferroviaire sur le port Herriot, un troisième
terminal autour de l?horizon 2032 sur cet espace est nécessaire.
Le besoin cible se situe donc sur 3 nouveaux terminaux dont 2 avant 2030 et 1 en
fin de période. Une étude régionale en cours permettra de déterminer les
localisations préférentielles de ces sites.
Parallèlement, dans les Alpes, l?aménagement de l?accès ferroviaire à la
plateforme d?Aiton doit permettre d?augmenter les fréquences cibles des
services de l?autoroute ferroviaire alpine ainsi que la capacité globale de
circulation sur la ligne.
Concernant l?Auvergne, la nouvelle plateforme de Clermont Combaude et les
installations existantes à Gerzat permettront de répondre aux besoins avec des
réserves de capacité à terme.
51 Les trajectoires de trafic en lien avec l?Italie sont sous-estimées dans l?étude de préfiguration du schéma directeur multimodal. De plus, il convient de rappeler que l?horizon
envisagé par cette étude est 2030 soit un horizon antérieur aux grands projets.
71
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Enfin sur les plateformes de la Saône, les réserves de capacité sur Mâcon et
Gevrey ainsi que l?extension des installations ferroviaires sur le port fluvial de
Chalon sur Saône permettront de répondre aux besoins d?ici 2032.
Grand-Est
Metz (E)
Strasbourg (E)
Lauterbourg (C)
0 1
L?ensemble Grand-Est regroupe deux espaces distincts en termes d?offre
intermodale et de projets : l?Alsace d?un côté et la Champagne / Lorraine de
l?autre.
En lien avec les projets sur Strasbourg et Lauterbourg et des opportunités
offertes par les installations du port de Mulhouse, les capacités de manutentions
sur la zone Alsace couvrent les besoins. En revanche, un déficit d?offre sur le reste
de périmètre est constaté.
De fait, la création d?un petit terminal peut apparaitre nécessaire sur le reste du
territoire notamment autour de Chalons en Champagne où d?ailleurs un besoin a
été recensé pour des dessertes de conteneurs maritimes depuis / vers le port du
Havre.
Le besoin de capacités supplémentaires à terme sur Metz et Nancy devra être
estimé localement.
Centre Val
de Loire
Orléans - Terminal
court (C) en cours
Orléans - Terminal
long (E) à moyen
terme
0 0
L?extension du terminal d?Orléans (voies de 750m, traversant) permet de répondre
aux besoins identifiés en volume sur la Région Centre Val de Loire à l?horizon 2032.
Si une infaisabilité devait être constatée, une solution alternative devrait alors être
trouvée sur une zone située au nord d?Orléans.
La question de la morphologie du terminal existant de Saint-Pierre des Corps se
pose. Aujourd?hui, celui-ci est constitué de voies courtes impliquant notamment
des manoeuvres techniques. Dans la perspective d?une configuration des
terminaux avec des voies de 750m et traversants sur l?axe Atlantique (accès
multiples sur Dourges, Hourcade, configuration visée sur Orléans), la question à
l?horizon 2032 du design du terminal pourra se poser.
72
Projection d?un plan de transport ferroviaire répondant aux besoins identifiés à horizon
2032
Comme indiqués dans la partie précédente, les trafics 2032 ont été estimés à partir des
trafics réalisés en 2021 et des coefficients de croissance appliqués par macro-zone. Sur
cette base notamment, un exercice de répartition des trafics attendus depuis/à
destination de chaque zone en 2032 sur les différents terminaux considérés pour ces zones
dans l?étude a été réalisé.
Pour les terminaux existants (avec prise en compte des projets de
modernisation/extension) et les projets de création de nouveaux terminaux, la capacité
opérationnelle disponible a été prise en compte pour déterminer le nombre de trains/jour
que pourra accueillir chaque terminal à horizon 2032.
Le tableau suivant présente donc une synthèse52 des capacités de circulation estimées
nécessaires entre les différentes zones étudiées, correspondant aux trafics ferroviaires de
transport combiné projetés en 2032 et aux terminaux pris en compte dans la présente
étude et précisant le nombre de trains/jour de zone à zone (et intra-zone). Les éléments
détaillés ayant conduit à cette synthèse pourront constituer des données d?entrée dans le
cadre des exercices de structuration de la capacité ferroviaire réalisés par les Plateformes
Services et Infrastructures (PER, PEE).
52 Cette représentation synthétique permet notamment de maintenir la confidentialité nécessaire concernant les
projections de trafics réalisées sur les différentes origines-destinations
73
05 Feuille de route :
ordonnancement et besoins
financiers
Sur la base d?un retour d?expérience des projets de nouveaux terminaux et des projets
d?extension déjà réalisés et d?une estimation du montant moyen d?investissement par
capacité de manutention créée, il a été possible d?estimer une enveloppe financière
nécessaire pour réaliser les 27 projets d?extension/modernisation des terminaux existants
identifiés plus haut à hauteur de 670M¤.
De même pour les projets des 22 terminaux à créer (dont 4 sont déjà financés : TOP,
Cherbourg, Bruyères-sur-Oise et Orléans pour sa première phase) et les réouvertures des 5
terminaux de transport combiné identifiés (Morlaix, Le Mans, Château-Gontier, Cognac et
Niort), l?enveloppe financière est estimée à 430M¤.
Concrètement, pour réaliser ces estimations, plusieurs hypothèses ont été prises en
compte. Pour la création des nouveaux terminaux non encore localisés, le montant de
réalisation (études + travaux) a été estimé à 22M¤ pour un terminal permettant d?accueillir
jusqu?à 4 trains par jour (pour une capacité d?environ 45 000 manutentions opérationnelles
par an). Les montants des projets déjà identifiés ont été recensés tels qu?inscrits dans les
CPER ou pour les projets les moins avancés, selon l?estimation financière qui en a été faite
à date.
Il a été fait l?hypothèse que le montant de la phase études est de 15% du montant total du
projet et le montant de la phase travaux de 85% du montant total avec une répartition du
montant de chacune de ces phases sur les années considérées qui ont permis de proposer
une trajectoire financière dans la suite du rapport.
L?estimation financière nécessaire à la réalisation des projets d?extension des terminaux
existants et la création de nouveaux terminaux pour le transport combiné est donc de
1,1 Md¤ en euros courants.
74
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Afin d?estimer une trajectoire financière à horizon 2032 et un ordonnancement des projets
dans le temps, un tableau d?ordonnancement prévisionnel a été réalisé, reprenant
l?ensemble des projets considérés dans le schéma directeur, sur la base des projets déjà
en cours de réalisation (ante-2024), ceux inscrits dans les contrats de plan Etat-Région
2023-2027, et les projets qui devraient être inscrits dans le prochain CPER 2028-2032 (post-
2027).
I. Ordonnancement et capacité créée
L?ensemble des 24 projets de modernisation/extension et de 22 projets de création de
nouveaux terminaux (localisés et non encore localisés) ont été recensés dans le tableau
d?ordonnancement ci-dessous, soit un total de 46 projets.
L?identification de ces différents projets provient, comme précisé plus haut, des
informations mobilisées par les questionnaires ainsi que des échanges avec les
représentants des ports et de Voies Navigables de France, complétés par les projets déjà
inscrits dans les CPER 2023-2027.
En orange, les 24 projets de modernisation des terminaux existants détaillent les durées
des différentes phases de réalisation des projets telles que connues à ce stade comme
inscrit dans les CPER ou évalué à travers des études de faisabilité pour les projets les moins
avancés (phase études en clair et phase travaux en foncé). Le projet d?extension du
terminal de Lyon-Vénissieux est déjà financé.
Il en est de même pour les projets de création de nouveaux terminaux affichés en vert
dans le tableau avec en clair les phases études et en plus foncé les phases travaux. Les
projets de création des terminaux de TOP, Cherbourg, Bruyères-sur-Oise et la phase 1 du
projet de création du terminal d?Orléans-Les Aubrais sont déjà financés et n?entrent donc
pas en compte dans l?évaluation financière globale précédente.
75
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Les besoins en nouveaux terminaux identifiés dans le cadre du schéma directeur mais non
encore localisés sont présents dans le tableau d?ordonnancement plutôt en fin de période
compte tenu de leur état moins avancé que les autres projets, avec l?intitulé de la Région
dans laquelle leur localisation est nécessaire (3 terminaux dans la Région Hauts-de-France,
3 terminaux dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes et 1 terminal dans le Sud Est de la
Région Ile-de-France). Comme précisé plus haut, le nouveau terminal nécessaire dans la
Région Ile-de-France sera à définir conjointement parmi les localisations préférentielles
identifiées dans l?étude de 2023 menée par la DRIEAT. Concernant les besoins en
nouveaux terminaux des Régions Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, la
localisation précise de ces sites sera définie sur la base des études régionales respectives.
Une indication sur les projets déjà engagés à la mi-2024 est présente par la ligne rouge au
S1 2024 et les projets inscrits dans les CPER 2023-2027 sont indiqués par la première ligne
bleue au S2 2027.
Après 2027, l?ordonnancement des projets permet d?avoir une vision de ce qu?il serait
nécessaire d?inscrire dans la prochaine génération des CPER à venir pour la période 2028-
2032.
Les fiches projets des opérations les plus avancées sont consultables en partie 7 du présent
rapport.
A noter que la suite du schéma directeur a pour objectif d?évaluer les besoins en nouveaux
terminaux à horizon 2042 selon les trafics attendus qui seront estimés à travers un modèle
de trafic via un outil informatique. Ainsi, si des besoins d?études pour la création de ces
nouveaux terminaux nécessaires à horizon 2042 s?avéraient nécessaires pour une phase
travaux située entre 2032 et 2042, ces études pourraient s?insérer entre 2030 et 2032.
76
Figure 45 : Ordonnancement des projets entre 2023 et 2032
77
L?ordonnancement présenté ci-dessus se traduit par la création progressive de nouvelles
capacités sur les terminaux comme l?indique la trajectoire ci-dessous :
Figure 46 : création de capacité de manutention sur la période 2023 - 2032
En pratique, cette trajectoire dépendra de la vie de chaque projet et des conditions de
faisabilité (technique, réglementaire et d?acceptabilité locale). Au total, l?ensemble des
projets se matérialise par la création de 1,8 millions de manutentions nominales en
considérant les projets inscrits dans le scénario de base et les créations de nouveaux
terminaux.
Figure 47 : Trafic et capacité de manutention? scénario trajectoire SNDFF (UTI en millions - 2032)
Ces projets se traduisent par un taux de saturation moyen de 80% à l?échelle nationale des
terminaux avec des zones où des réserves de capacité apparaissent :
78
Schéma directeur du transport combiné - 2024
? En Alsace avec la prise en compte sur la période de projets structurants sur
Strasbourg et Lauterbourg dès la période 2023 - 2032
? Ponctuellement autour de quelques sites par exemple Cherbourg avec des
capacités résiduelles qui dépendent en pratique du report des flux rouliers sur l?axe
Atlantique
? Momentanément en Ile de France & Région lyonnaise où la création de petits
terminaux pour compenser précisément le déficit de manutention en 2032 n?aurait
pas de sens dans la perspective de la période 2032-2042 et des grands projets
(noeud lyonnais, TELT)
? Enfin en Région Centre Val de Loire avec le questionnement du design de la
plateforme de Saint-Pierre-des-Corps au regard de son positionnement au
croisement entre l?axe atlantique et la VFCEA et de la morphologie des autres
plateformes sur l?axe (750m et plateforme traversante).
? En retour des besoins supplémentaires de manutention pourraient être nécessaires
en Région Occitanie. Ceux-ci seront réinterrogés dans le cadre de l?outil de
modélisation en cours de développement.
Cela signifie également que le niveau de saturation moyen des installations sur certains
espaces approche du seuil opérationnel avec des éventuels nouveaux besoins sur la
période 2032 ? 2042 en fonction de l?évolution prévue et constatée des trafics.
II. Trajectoire financière
Les besoins financiers correspondant à l?ordonnancement présenté précédemment sont
estimés à 1050M¤ (¤ courants53). La chronique (AE) ci-dessous illustre les besoins financiers
avec un pic recensés en 2029 à hauteur de 240M¤. Cette trajectoire linéaire permet
d?identifier à horizon 2032, dans le cadre du CPER 2023-2027 en cours et celui à venir, des
montants à investir pour la modernisation/création des terminaux de transport combiné.
53 En considérant un taux d?inflation de 2,5% en moyenne annuelle sur la période 2023 ? 2032.
79
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 48 : Besoins financiers (¤ courants) sur la période 2023 ? 2032
III. Estimation des gains de coûts
externes et des économies d?émissions
de gaz à effet de serre
Le calcul des gains d?externalités et des émissions de CO2eqv évitées est basé sur les
hypothèses suivantes :
? Le nombre de tonnes.kilomètres attendus en 2032 pour le transport combiné
ferroviaire a été estimé à partir du nombre de trains par jour attendus d?après le
plan de transport dont la synthèse a été indiquée dans la partie précédant (277,5
trains par jour),
? une distance moyenne calculée sur la base du plan de transport et un tonnage
moyen des marchandises transportées par train à hauteur de 600 tonnes nettes par
train.
soit environ 33,3 milliards de tonnes.kilomètres au total.
Les valeurs des externalités à considérer sont issues du Handbook européen54 que l?on
retrouve dans le tableau ci-dessous :
54 Handbook on the external costs of transport, Commission européenne, janvier 2019,
https://ec.europa.eu/transport/themes/sustainable/internalisation-transport-external-costs_en
80
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 49 : Valeurs des externalités route/ferroviaire issues du Handbook59
Ont été considérés un pourcentage de traction électrique pour le ferroviaire de 95% et 5%
en thermique et une diminution de 10% des valeurs unitaires des coûts externes relatives
au climat et aux émissions de CO2 pour le transport routier d?ici à 2032 (pris en compte
d?une hypothèse, possiblement à questionner, de l?évolution de l?utilisation des poids
lourds électriques à horizon 2032). Le taux d?actualisation a été considéré à 3,2%.
L?estimation des gains d?émissions de gaz à effet de serre a été réalisée sur la base des
valeurs du guide méthodologique N Info GES55 O qui donne pour le transport ferroviaire (à
95% électrique et 5% thermique) une émission de 2,88 gCO2e/t.km et 104,67 gCO2e/t.km
pour le transport routier de marchandises. La même chronique de baisse des émissions du
transport routier de marchandises que celle retenue pour le calcul de gains de coûts
externes a été utilisées afin de prendre en compte une hypothèse, à nouveau
questionnable, de développement de l?utilisation des poids lourds électriques.
Cet exercice pourra être affinée dans le cadre du travail concernant l?horizon 2042 pour
la prise en compte d?hypothèses concernant les pre/post acheminements.
Ainsi, l?année 2021 étant basée sur les trafics existants déclarés par les terminalistes au
travers des questionnaires, elle sert de référence et sa valorisation non actualisée de
462 M¤ a été soustraite aux années suivantes. Ainsi, le niveau d?économies sur les coûts
externes pour des trafics réalisés par le mode combiné ferroviaire plutôt que par la route
par rapport à l?année 2021 atteint pour 2032 environ 631 M¤ (442 M¤ en considérant
l?actualisation des gains d?externalités). Sur la période 2021 ? 2032, les gains d?externalités
actualisés représentent 2'619 M¤ par rapport à l?année de référence 2021.
De même, les gains d?émissions de CO2 équivalent, liés au développement, au-delà des
services existants en 2021 dont les gains ont été soustraits, des services de transport
combiné ferroviaire par rapport à la route sont estimés à environ 8,5 millions de tonnes
de CO2eqv entre 2022 et 2032. Cette estimation est de 1,6 millions de tonnes de CO2eqv
en année pleine en 2032.
55 Information GES des prestations de transport, Guide méthodologique, septembre 2018
81
06 Annexes
82
Schéma directeur du transport combiné - 2024
83
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Schéma directeur du transport combiné - 2024
07 Fiches projets
(ATTENTION: OPTION
- Lyon Herriot - Chalon-sur-Saône
- Metz - Perpignan
- Toulouse - Bonneuil-sur-Marne
- Aiton
Les terminaux de transport combiné pouvant accueillir des flux ferroviaires mais non
exploités en 2021, qui pourraient donc éventuellement être utilisés pour accueillir les
nouveaux trafics à horizon 2032, ont été considérés dans les capacités de manutention
disponibles à cet horizon. D?après nos calculs de capacité de l?infrastructure, ces 5
terminaux45 pourraient représenter une capacité d?environ 100 000 manutentions
nominales supplémentaires par an:
45 Bien que le trafic intermodal fut nul en 2021, le terminal de Saint-Pierre-des-Corps est considéré exploité à cette
date.
62
Schéma directeur du transport combiné - 2024
- Morlaix - Le Mans - Château-Gontier
- Niort - Cognac
Enfin, des projets de création de nouveaux terminaux matures et localisés (localisation,
travaux en cours ou à court terme, montage financier avancé) ont été intégrés à l?analyse
(hors terminaux pour flux spécifiques). Ces nouveaux terminaux représentent l?équivalent
de 425 000 manutentions nominales supplémentaires par an:
- Terminal Ouest Provence (TOP) - Miramas - Cherbourg
- Orléans (terminal court)46 - Rungis
- Clermont Combaude - Mouguerre (AF)
- Bruyères sur Oise - Evry
- Montereau Fault Yonne47 - Sète (AF)
- Val d?Hazey (fluvial)
Par ailleurs, la fermeture du terminal du Canet est considérée actée soit une perte
d?environ 50 000 manutentions par an.
L?ensemble de ces aménagements représente l?équivalent de 1,3 million de manutentions
supplémentaires soit l?équivalent d?environ 1,1 million de manutentions en considérant
seulement la capacité opérationnelle48. Ces aménagements se traduisent par une
augmentation d?environ 75% par rapport à la capacité opérationnelle évaluée pour
l?horizon 2021.
La carte suivante permet de localiser ces différents projets selon leur nature : création /
modernisation / réouverture et fermeture.
46 Seul le terminal court est ici pris en compte. La faisabilité d?un terminal long n?est pas encore acquise, les études
techniques étant en cours.
47 Le nouveau terminal de Montereau est dédié uniquement à l?acheminement et au stockage de conteneurs vides.
48 Pour rappel, 85% de la capacité nominale.
63
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 41 : Projets intégrés dans le scénario de base
L?ensemble de ces aménagements se traduit par une augmentation de 900 000
manutentions par rapport aux capacités opérationnelles déclarées soit une capacité de
2,9 millions de manutentions et un taux de saturation moyen de 100% des terminaux à
l?échelle nationale. Le déficit de manutention est alors estimé à 0,5 million de
manutentions.
Figure 42 : Trafic et capacité de manutention? scénario base (UTI en millions - 2032)
64
Schéma directeur du transport combiné - 2024
A l?échelle des macro-zones, en prenant en compte les trafics attendus à horizon 2032 et
les capacités de manutentions nominales disponibles en 2032, des taux de saturation par
zone ont été calculés en divisant le besoin de manutention nécessaire dans la zone
considérée par la capacité nominale de manutention qui sera disponible à horizon 2032
globalement respectivement à chaque zone. Les taux de saturation calculés sont les
suivants pour ce scénario :
Figure 43 : Saturation des terminaux ferroviaires par macro-zone par rapport à la capacité nominale -
scénario de base 2032
Ainsi, malgré la modernisation de 18 terminaux et la création dans le scénario de base de
10 terminaux, il apparait que :
? Le niveau moyen de saturation dépasse 100% à l?échelle nationale,
? L?ensemble des zones est concerné par une saturation opérationnelle des
plateformes.
Sur la base des aménagements déjà identifiés (modernisation, création, réouverture), la
capacité opérationnelle des terminaux ne permet pas de répondre en totalité aux besoins
projetés. Le déficit de manutention est estimé, opérationnellement, à 0,5 million
manutentions d?UTI sur l?ensemble du territoire.
La création de terminaux en complément des projets déjà pré-identifiés est donc
nécessaire afin d?atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale de Développement du
Fret Ferroviaire concernant le transport combiné.
65
Schéma directeur du transport combiné - 2024
IV. Scénario de Trajectoire SNDFF : les
projets identifiés et de nouveaux
terminaux
Sur la base des estimations de trafics attendus dans chaque zone à horizon 2032 et les
capacités de manutentions disponibles dans chaque zone à cet horizon, en considérant
une capacité opérationnelle de manutention correspondant à 85% de la capacité
nominale comme définie précédemment (en prenant en compte les projets d?extension
des terminaux précités), un déficit de manutention a été identifié pour les zones
concernées et associé à la création d?un ou plusieurs nouveaux terminaux.
Au regard de leur taille, certaines zones ont été désagrégée notamment sur la façade
Atlantique avec une distinction entre la Nouvelle-Aquitaine et la Bretagne ou encore Le
Grand Est, en distinguant une zone Alsace et Champagne-Lorraine.
Une hypothèse a été prise concernant la taille considérée d?un nouveau terminal type qui
est un terminal pouvant traiter opérationnellement jusqu?à 4 trains par jour soit une
capacité opérationnelle d?environ 45 000 manutentions. En fonction des configurations
locales, des déficits identifiés sur les zones ou encore des études amont en cours, la taille
peut différer. Ces éléments seront précisés.
La carte suivante permet de représenter les besoins identifiés en nouveaux terminaux par
zone
66
Figure 44 : Carte de synthèse des besoins en nouveaux terminaux identifiés selon les macro-zones définies dans la présente étude
67
Zone Projets Base49
Scénario Base ?
Déficit de
manutentions
(en milliers)
Nombre de
terminaux
nécessaire
Observations
Hauts de
France
Dourges (E) - 170 Entre 3 et 4
Le projet de nouveau terminal intermodal sur le périmètre du Grand Port
Maritime de Dunkerque captera une partie des flux continentaux issus de la ZIP
du port.
Parallèlement l?étude régionale de la DRIEAT a montré que la localisation d?un
terminal dans l?Oise bénéficierait également à des flux issus de l?Ile-de-France.
En considérant le projet du Grand Port Maritime de Dunkerque comme
répondant au besoin de trafic en origine/à destination du port, le besoin estimé à
l?horizon 2032 est de 3 nouveaux terminaux ferroviaires sur le périmètre des
Hauts de France.
Leur localisation précise doit être arbitrée au niveau local en fonction des projets
préexistants et des enjeux propres aux plateformes du Canal Seine Nord Europe
et aux spécificités propres à une zone Nord des Hauts de France et à une zone en
bordure de l?Ile de France.
Seine
Valenton (E)
Bonneuil(E)
Limay (E)
Gennevilliers (E)
Rungis (C)
Evry (C)
Montereau (C)
Bruyères (C)
Val d?Hazey (C)
Cherbourg (C)
- 62
Hors Cherbourg
2
La déclinaison régionale du schéma directeur du transport combiné réalisée par la
DRIEAT (2022-2023) a identifié 4 sites prioritaires : Valenton, Bonneuil-sur-Marne,
Vaires et un site dans l?Oise.
Un desserrement des flux sur les plateformes limitrophes (Oise, Loiret) est
également envisageable. De plus, un projet d?extension du terminal situé sur le
port de Gennevilliers est prévu à l?horizon 2030 dont le montant n?est pas stabilisé
à ce stade et dépend des études en cours de réalisation
Parallèlement les projets sur Evry, Bruyères et l?extension et raccordement de
Limay se traduiront par le développement de nouvelles capacités de
manutentions ferroviaire et fluviale. Le projet de Montereau représente un cas
spécifique centré sur la logistique des conteneurs vides et le projet du Val d?Hazey
favorisera une desserte fluviale locale pour les conteneurs maritimes.
49 (E) Extension / Modernisation, (C) Création, (R) réouverture, (F) Fermeture
68
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Des intentions de création de terminaux d?autoroute ferroviaire à Limay et
Gennevilliers sont indiquées par Haropa. Ils nécessitent au préalable une
amélioration de l?accessibilité ferroviaire des deux ports.
Au regard de ces éléments, le besoin par rapport au scénario de base est de 2
terminaux supplémentaires dont une localisation préférentielle autour de Vaires
avant 2030 et un second terminal dont la position reste à définir à l?horizon de
2031/2032.
Sur un espace élargi, la plateforme d?autoroute ferroviaire de Cherbourg sera
mise en service fin 2024. Sa vocation est essentiellement centrée sur le transit de
flux depuis et vers les Iles Britanniques.
Bretagne ?
Pays de la
Loire
Rennes (E)
Château-Gontier (R)
Le Mans (R)
Morlaix (R)
-35 1
Les évolutions des besoins montrent la nécessité de renforcer l?offre sur le Grand
Ouest avec aujourd?hui une seule plateforme active à Rennes- Plaine de Baud.
Des études sont en cours pour établir la meilleure configuration du projet et une
éventuelle complémentarité avec le site de Rennes ? La Janais.
Des terminaux existants non exploités existent sur le territoire. Ils représentent
aujourd?hui une opportunité pour relancer des trafics rapidement.
En considérant ces possibilités de réouverture et l?augmentation des capacités de
manutention sur Rennes, le besoin de 1 terminal moyen apparait sur le territoire.
Les flux étant diffus et les volumes modérés, la question sera alors de trouver le
modèle économique de ces plateformes et des services associés comme analysé
dans l?étude réalisée en 2023 sur le redéploiement du fret ferroviaire en région
Pays de la Loire50. Au regard des enjeux de complémentarité / concurrence entre
les sites, le choix des meilleures localisations devrait se faire en coordination sur
l?ensemble du périmètre. Un dialogue est actuellement en cours avec les parties
prenantes sur le sujet.
50 Redéploiement du fret ferroviaire en région des Pays de la Loire, 2023, par le bureau d?étude BG Conseils
69
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Nouvelle -
Aquitaine
Hourcade (E)
Mouguerre ? TC (E)
Mouguerre ? AF (C)
Cognac (R)
Niort (R)
-10 1
Les projets identifiés et les réouvertures de plateformes permettent de répondre
à la quasi-totalité des besoins sur la Région.
L?ensemble des opérations autour de Mouguerre (terminal AF, extension des
terminaux existants) permet de couvrir les besoins à proximité de la frontière
espagnole.
Le développement des flux autour de la métropole de Bordeaux met en avant le
besoin d?1 nouveau terminal à moyen terme.
Sa taille, a priori réduite, pourrait dépendre de plusieurs facteurs : la réouverture
effective du terminal de Cognac, la complémentarité avec le site existant
d?Hourcade au regard des origines-destinations, des disponibilités des sillons
pour franchir la gare du Bordeaux et des typologies de trafic (conteneur maritime
/ trafic continental). Ainsi, un positionnement au nord de la Garonne permettrait
pour les circulations venant du nord de ne pas traverser la gare de Bordeaux. Le
projet porté par le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB) à Bassens peut
représenter une opportunité.
Grand Sud
Le Boulou (E)
Perpignan (E)
Toulouse (E)
Sète AF (C)
-130 1
Les projections de trafic montrent un très fort dynamisme depuis et vers les
générateurs situés en Occitanie et sur la façade méditerranéenne de l?Espagne.
Ces trafics sont essentiellement portés par le report modal de flux
transpyrénéens.
Malgré des projets ambitieux en termes de développement de trafic sur Le
Boulou et Sète et des réserves de capacité disponibles sur Perpignan, un déficit
de 130 000 manutentions apparaît, correspondant à un besoin de 3 nouveaux
terminaux supplémentaires.
Pour autant, la granulométrie de l?étude de préfiguration du schéma directeur ne
permet pas de dissocier finement les trafics générés depuis les plateformes des
Pyrénées Orientales et des plateformes catalanes.
Dans cette perspective et au regard des projets considérés en base, il apparait le
besoin d?1 nouveau terminal moyen en Occitanie centré autour de Toulouse. Le
modèle de trafic en cours de développement pour la phase 2 de la présente
étude (horizon 2042) devra permettra de juger de la pertinence de besoins
supplémentaires en Languedoc-Roussillon.
70
Schéma directeur du transport combiné - 2024
En fonction de l?évolution des trafics sur les plateformes du Boulou, de Perpignan
et de Sète et des plateformes espagnoles, la question de la création d?un
terminal supplémentaire en Occitanie pourrait éventuellement se poser autour
de 2032.
Delta du
Rhône
Avignon (E)
Miramas (E)
TOP (C)
Marseille Canet (F)
-35 1
L?évolution des trafics montre le besoin d?1 nouveau terminal dans le Delta du
Rhône.
La localisation n?est pas aujourd?hui identifiée mais une étude régionale est bien
inscrite dans le CPER 2023-2027 pour la Région Provence-Alpes-Côte-d?Azur.
Rhône ?
Saône -
Auvergne
Lyon Herriot (E)
Vénissieux (E)
Chalon sur Saône (E)
Clermont ?
Combaude (C)
Aiton (E)
-90 2 à 3
Le besoin estimé sur la zone lyonnaise se situe autour de 90 000 manutentions
soit autour de 2 terminaux à court / moyen terme. De plus, au regard de la
demande concentrée sur la région lyonnaise, des aménagements du noeud
lyonnais, de l?ouverture du tunnel de base TELT51 et des enjeux de
complémentarité entre le fluvial et le ferroviaire sur le port Herriot, un troisième
terminal autour de l?horizon 2032 sur cet espace est nécessaire.
Le besoin cible se situe donc sur 3 nouveaux terminaux dont 2 avant 2030 et 1 en
fin de période. Une étude régionale en cours permettra de déterminer les
localisations préférentielles de ces sites.
Parallèlement, dans les Alpes, l?aménagement de l?accès ferroviaire à la
plateforme d?Aiton doit permettre d?augmenter les fréquences cibles des
services de l?autoroute ferroviaire alpine ainsi que la capacité globale de
circulation sur la ligne.
Concernant l?Auvergne, la nouvelle plateforme de Clermont Combaude et les
installations existantes à Gerzat permettront de répondre aux besoins avec des
réserves de capacité à terme.
51 Les trajectoires de trafic en lien avec l?Italie sont sous-estimées dans l?étude de préfiguration du schéma directeur multimodal. De plus, il convient de rappeler que l?horizon
envisagé par cette étude est 2030 soit un horizon antérieur aux grands projets.
71
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Enfin sur les plateformes de la Saône, les réserves de capacité sur Mâcon et
Gevrey ainsi que l?extension des installations ferroviaires sur le port fluvial de
Chalon sur Saône permettront de répondre aux besoins d?ici 2032.
Grand-Est
Metz (E)
Strasbourg (E)
Lauterbourg (C)
0 1
L?ensemble Grand-Est regroupe deux espaces distincts en termes d?offre
intermodale et de projets : l?Alsace d?un côté et la Champagne / Lorraine de
l?autre.
En lien avec les projets sur Strasbourg et Lauterbourg et des opportunités
offertes par les installations du port de Mulhouse, les capacités de manutentions
sur la zone Alsace couvrent les besoins. En revanche, un déficit d?offre sur le reste
de périmètre est constaté.
De fait, la création d?un petit terminal peut apparaitre nécessaire sur le reste du
territoire notamment autour de Chalons en Champagne où d?ailleurs un besoin a
été recensé pour des dessertes de conteneurs maritimes depuis / vers le port du
Havre.
Le besoin de capacités supplémentaires à terme sur Metz et Nancy devra être
estimé localement.
Centre Val
de Loire
Orléans - Terminal
court (C) en cours
Orléans - Terminal
long (E) à moyen
terme
0 0
L?extension du terminal d?Orléans (voies de 750m, traversant) permet de répondre
aux besoins identifiés en volume sur la Région Centre Val de Loire à l?horizon 2032.
Si une infaisabilité devait être constatée, une solution alternative devrait alors être
trouvée sur une zone située au nord d?Orléans.
La question de la morphologie du terminal existant de Saint-Pierre des Corps se
pose. Aujourd?hui, celui-ci est constitué de voies courtes impliquant notamment
des manoeuvres techniques. Dans la perspective d?une configuration des
terminaux avec des voies de 750m et traversants sur l?axe Atlantique (accès
multiples sur Dourges, Hourcade, configuration visée sur Orléans), la question à
l?horizon 2032 du design du terminal pourra se poser.
72
Projection d?un plan de transport ferroviaire répondant aux besoins identifiés à horizon
2032
Comme indiqués dans la partie précédente, les trafics 2032 ont été estimés à partir des
trafics réalisés en 2021 et des coefficients de croissance appliqués par macro-zone. Sur
cette base notamment, un exercice de répartition des trafics attendus depuis/à
destination de chaque zone en 2032 sur les différents terminaux considérés pour ces zones
dans l?étude a été réalisé.
Pour les terminaux existants (avec prise en compte des projets de
modernisation/extension) et les projets de création de nouveaux terminaux, la capacité
opérationnelle disponible a été prise en compte pour déterminer le nombre de trains/jour
que pourra accueillir chaque terminal à horizon 2032.
Le tableau suivant présente donc une synthèse52 des capacités de circulation estimées
nécessaires entre les différentes zones étudiées, correspondant aux trafics ferroviaires de
transport combiné projetés en 2032 et aux terminaux pris en compte dans la présente
étude et précisant le nombre de trains/jour de zone à zone (et intra-zone). Les éléments
détaillés ayant conduit à cette synthèse pourront constituer des données d?entrée dans le
cadre des exercices de structuration de la capacité ferroviaire réalisés par les Plateformes
Services et Infrastructures (PER, PEE).
52 Cette représentation synthétique permet notamment de maintenir la confidentialité nécessaire concernant les
projections de trafics réalisées sur les différentes origines-destinations
73
05 Feuille de route :
ordonnancement et besoins
financiers
Sur la base d?un retour d?expérience des projets de nouveaux terminaux et des projets
d?extension déjà réalisés et d?une estimation du montant moyen d?investissement par
capacité de manutention créée, il a été possible d?estimer une enveloppe financière
nécessaire pour réaliser les 27 projets d?extension/modernisation des terminaux existants
identifiés plus haut à hauteur de 670M¤.
De même pour les projets des 22 terminaux à créer (dont 4 sont déjà financés : TOP,
Cherbourg, Bruyères-sur-Oise et Orléans pour sa première phase) et les réouvertures des 5
terminaux de transport combiné identifiés (Morlaix, Le Mans, Château-Gontier, Cognac et
Niort), l?enveloppe financière est estimée à 430M¤.
Concrètement, pour réaliser ces estimations, plusieurs hypothèses ont été prises en
compte. Pour la création des nouveaux terminaux non encore localisés, le montant de
réalisation (études + travaux) a été estimé à 22M¤ pour un terminal permettant d?accueillir
jusqu?à 4 trains par jour (pour une capacité d?environ 45 000 manutentions opérationnelles
par an). Les montants des projets déjà identifiés ont été recensés tels qu?inscrits dans les
CPER ou pour les projets les moins avancés, selon l?estimation financière qui en a été faite
à date.
Il a été fait l?hypothèse que le montant de la phase études est de 15% du montant total du
projet et le montant de la phase travaux de 85% du montant total avec une répartition du
montant de chacune de ces phases sur les années considérées qui ont permis de proposer
une trajectoire financière dans la suite du rapport.
L?estimation financière nécessaire à la réalisation des projets d?extension des terminaux
existants et la création de nouveaux terminaux pour le transport combiné est donc de
1,1 Md¤ en euros courants.
74
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Afin d?estimer une trajectoire financière à horizon 2032 et un ordonnancement des projets
dans le temps, un tableau d?ordonnancement prévisionnel a été réalisé, reprenant
l?ensemble des projets considérés dans le schéma directeur, sur la base des projets déjà
en cours de réalisation (ante-2024), ceux inscrits dans les contrats de plan Etat-Région
2023-2027, et les projets qui devraient être inscrits dans le prochain CPER 2028-2032 (post-
2027).
I. Ordonnancement et capacité créée
L?ensemble des 24 projets de modernisation/extension et de 22 projets de création de
nouveaux terminaux (localisés et non encore localisés) ont été recensés dans le tableau
d?ordonnancement ci-dessous, soit un total de 46 projets.
L?identification de ces différents projets provient, comme précisé plus haut, des
informations mobilisées par les questionnaires ainsi que des échanges avec les
représentants des ports et de Voies Navigables de France, complétés par les projets déjà
inscrits dans les CPER 2023-2027.
En orange, les 24 projets de modernisation des terminaux existants détaillent les durées
des différentes phases de réalisation des projets telles que connues à ce stade comme
inscrit dans les CPER ou évalué à travers des études de faisabilité pour les projets les moins
avancés (phase études en clair et phase travaux en foncé). Le projet d?extension du
terminal de Lyon-Vénissieux est déjà financé.
Il en est de même pour les projets de création de nouveaux terminaux affichés en vert
dans le tableau avec en clair les phases études et en plus foncé les phases travaux. Les
projets de création des terminaux de TOP, Cherbourg, Bruyères-sur-Oise et la phase 1 du
projet de création du terminal d?Orléans-Les Aubrais sont déjà financés et n?entrent donc
pas en compte dans l?évaluation financière globale précédente.
75
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Les besoins en nouveaux terminaux identifiés dans le cadre du schéma directeur mais non
encore localisés sont présents dans le tableau d?ordonnancement plutôt en fin de période
compte tenu de leur état moins avancé que les autres projets, avec l?intitulé de la Région
dans laquelle leur localisation est nécessaire (3 terminaux dans la Région Hauts-de-France,
3 terminaux dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes et 1 terminal dans le Sud Est de la
Région Ile-de-France). Comme précisé plus haut, le nouveau terminal nécessaire dans la
Région Ile-de-France sera à définir conjointement parmi les localisations préférentielles
identifiées dans l?étude de 2023 menée par la DRIEAT. Concernant les besoins en
nouveaux terminaux des Régions Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, la
localisation précise de ces sites sera définie sur la base des études régionales respectives.
Une indication sur les projets déjà engagés à la mi-2024 est présente par la ligne rouge au
S1 2024 et les projets inscrits dans les CPER 2023-2027 sont indiqués par la première ligne
bleue au S2 2027.
Après 2027, l?ordonnancement des projets permet d?avoir une vision de ce qu?il serait
nécessaire d?inscrire dans la prochaine génération des CPER à venir pour la période 2028-
2032.
Les fiches projets des opérations les plus avancées sont consultables en partie 7 du présent
rapport.
A noter que la suite du schéma directeur a pour objectif d?évaluer les besoins en nouveaux
terminaux à horizon 2042 selon les trafics attendus qui seront estimés à travers un modèle
de trafic via un outil informatique. Ainsi, si des besoins d?études pour la création de ces
nouveaux terminaux nécessaires à horizon 2042 s?avéraient nécessaires pour une phase
travaux située entre 2032 et 2042, ces études pourraient s?insérer entre 2030 et 2032.
76
Figure 45 : Ordonnancement des projets entre 2023 et 2032
77
L?ordonnancement présenté ci-dessus se traduit par la création progressive de nouvelles
capacités sur les terminaux comme l?indique la trajectoire ci-dessous :
Figure 46 : création de capacité de manutention sur la période 2023 - 2032
En pratique, cette trajectoire dépendra de la vie de chaque projet et des conditions de
faisabilité (technique, réglementaire et d?acceptabilité locale). Au total, l?ensemble des
projets se matérialise par la création de 1,8 millions de manutentions nominales en
considérant les projets inscrits dans le scénario de base et les créations de nouveaux
terminaux.
Figure 47 : Trafic et capacité de manutention? scénario trajectoire SNDFF (UTI en millions - 2032)
Ces projets se traduisent par un taux de saturation moyen de 80% à l?échelle nationale des
terminaux avec des zones où des réserves de capacité apparaissent :
78
Schéma directeur du transport combiné - 2024
? En Alsace avec la prise en compte sur la période de projets structurants sur
Strasbourg et Lauterbourg dès la période 2023 - 2032
? Ponctuellement autour de quelques sites par exemple Cherbourg avec des
capacités résiduelles qui dépendent en pratique du report des flux rouliers sur l?axe
Atlantique
? Momentanément en Ile de France & Région lyonnaise où la création de petits
terminaux pour compenser précisément le déficit de manutention en 2032 n?aurait
pas de sens dans la perspective de la période 2032-2042 et des grands projets
(noeud lyonnais, TELT)
? Enfin en Région Centre Val de Loire avec le questionnement du design de la
plateforme de Saint-Pierre-des-Corps au regard de son positionnement au
croisement entre l?axe atlantique et la VFCEA et de la morphologie des autres
plateformes sur l?axe (750m et plateforme traversante).
? En retour des besoins supplémentaires de manutention pourraient être nécessaires
en Région Occitanie. Ceux-ci seront réinterrogés dans le cadre de l?outil de
modélisation en cours de développement.
Cela signifie également que le niveau de saturation moyen des installations sur certains
espaces approche du seuil opérationnel avec des éventuels nouveaux besoins sur la
période 2032 ? 2042 en fonction de l?évolution prévue et constatée des trafics.
II. Trajectoire financière
Les besoins financiers correspondant à l?ordonnancement présenté précédemment sont
estimés à 1050M¤ (¤ courants53). La chronique (AE) ci-dessous illustre les besoins financiers
avec un pic recensés en 2029 à hauteur de 240M¤. Cette trajectoire linéaire permet
d?identifier à horizon 2032, dans le cadre du CPER 2023-2027 en cours et celui à venir, des
montants à investir pour la modernisation/création des terminaux de transport combiné.
53 En considérant un taux d?inflation de 2,5% en moyenne annuelle sur la période 2023 ? 2032.
79
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 48 : Besoins financiers (¤ courants) sur la période 2023 ? 2032
III. Estimation des gains de coûts
externes et des économies d?émissions
de gaz à effet de serre
Le calcul des gains d?externalités et des émissions de CO2eqv évitées est basé sur les
hypothèses suivantes :
? Le nombre de tonnes.kilomètres attendus en 2032 pour le transport combiné
ferroviaire a été estimé à partir du nombre de trains par jour attendus d?après le
plan de transport dont la synthèse a été indiquée dans la partie précédant (277,5
trains par jour),
? une distance moyenne calculée sur la base du plan de transport et un tonnage
moyen des marchandises transportées par train à hauteur de 600 tonnes nettes par
train.
soit environ 33,3 milliards de tonnes.kilomètres au total.
Les valeurs des externalités à considérer sont issues du Handbook européen54 que l?on
retrouve dans le tableau ci-dessous :
54 Handbook on the external costs of transport, Commission européenne, janvier 2019,
https://ec.europa.eu/transport/themes/sustainable/internalisation-transport-external-costs_en
80
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 49 : Valeurs des externalités route/ferroviaire issues du Handbook59
Ont été considérés un pourcentage de traction électrique pour le ferroviaire de 95% et 5%
en thermique et une diminution de 10% des valeurs unitaires des coûts externes relatives
au climat et aux émissions de CO2 pour le transport routier d?ici à 2032 (pris en compte
d?une hypothèse, possiblement à questionner, de l?évolution de l?utilisation des poids
lourds électriques à horizon 2032). Le taux d?actualisation a été considéré à 3,2%.
L?estimation des gains d?émissions de gaz à effet de serre a été réalisée sur la base des
valeurs du guide méthodologique N Info GES55 O qui donne pour le transport ferroviaire (à
95% électrique et 5% thermique) une émission de 2,88 gCO2e/t.km et 104,67 gCO2e/t.km
pour le transport routier de marchandises. La même chronique de baisse des émissions du
transport routier de marchandises que celle retenue pour le calcul de gains de coûts
externes a été utilisées afin de prendre en compte une hypothèse, à nouveau
questionnable, de développement de l?utilisation des poids lourds électriques.
Cet exercice pourra être affinée dans le cadre du travail concernant l?horizon 2042 pour
la prise en compte d?hypothèses concernant les pre/post acheminements.
Ainsi, l?année 2021 étant basée sur les trafics existants déclarés par les terminalistes au
travers des questionnaires, elle sert de référence et sa valorisation non actualisée de
462 M¤ a été soustraite aux années suivantes. Ainsi, le niveau d?économies sur les coûts
externes pour des trafics réalisés par le mode combiné ferroviaire plutôt que par la route
par rapport à l?année 2021 atteint pour 2032 environ 631 M¤ (442 M¤ en considérant
l?actualisation des gains d?externalités). Sur la période 2021 ? 2032, les gains d?externalités
actualisés représentent 2'619 M¤ par rapport à l?année de référence 2021.
De même, les gains d?émissions de CO2 équivalent, liés au développement, au-delà des
services existants en 2021 dont les gains ont été soustraits, des services de transport
combiné ferroviaire par rapport à la route sont estimés à environ 8,5 millions de tonnes
de CO2eqv entre 2022 et 2032. Cette estimation est de 1,6 millions de tonnes de CO2eqv
en année pleine en 2032.
55 Information GES des prestations de transport, Guide méthodologique, septembre 2018
81
06 Annexes
82
Schéma directeur du transport combiné - 2024
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Schéma directeur du transport combiné - 2024
07 Fiches projets
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION tés en 2021, qui pourraient donc éventuellement être utilisés pour accueillir les
nouveaux trafics à horizon 2032, ont été considérés dans les capacités de manutention
disponibles à cet horizon. D?après nos calculs de capacité de l?infrastructure, ces 5
terminaux45 pourraient représenter une capacité d?environ 100 000 manutentions
nominales supplémentaires par an:
45 Bien que le trafic intermodal fut nul en 2021, le terminal de Saint-Pierre-des-Corps est considéré exploité à cette
date.
62
Schéma directeur du transport combiné - 2024
- Morlaix - Le Mans - Château-Gontier
- Niort - Cognac
Enfin, des projets de création de nouveaux terminaux matures et localisés (localisation,
travaux en cours ou à court terme, montage financier avancé) ont été intégrés à l?analyse
(hors terminaux pour flux spécifiques). Ces nouveaux terminaux représentent l?équivalent
de 425 000 manutentions nominales supplémentaires par an:
- Terminal Ouest Provence (TOP) - Miramas - Cherbourg
- Orléans (terminal court)46 - Rungis
- Clermont Combaude - Mouguerre (AF)
- Bruyères sur Oise - Evry
- Montereau Fault Yonne47 - Sète (AF)
- Val d?Hazey (fluvial)
Par ailleurs, la fermeture du terminal du Canet est considérée actée soit une perte
d?environ 50 000 manutentions par an.
L?ensemble de ces aménagements représente l?équivalent de 1,3 million de manutentions
supplémentaires soit l?équivalent d?environ 1,1 million de manutentions en considérant
seulement la capacité opérationnelle48. Ces aménagements se traduisent par une
augmentation d?environ 75% par rapport à la capacité opérationnelle évaluée pour
l?horizon 2021.
La carte suivante permet de localiser ces différents projets selon leur nature : création /
modernisation / réouverture et fermeture.
46 Seul le terminal court est ici pris en compte. La faisabilité d?un terminal long n?est pas encore acquise, les études
techniques étant en cours.
47 Le nouveau terminal de Montereau est dédié uniquement à l?acheminement et au stockage de conteneurs vides.
48 Pour rappel, 85% de la capacité nominale.
63
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 41 : Projets intégrés dans le scénario de base
L?ensemble de ces aménagements se traduit par une augmentation de 900 000
manutentions par rapport aux capacités opérationnelles déclarées soit une capacité de
2,9 millions de manutentions et un taux de saturation moyen de 100% des terminaux à
l?échelle nationale. Le déficit de manutention est alors estimé à 0,5 million de
manutentions.
Figure 42 : Trafic et capacité de manutention? scénario base (UTI en millions - 2032)
64
Schéma directeur du transport combiné - 2024
A l?échelle des macro-zones, en prenant en compte les trafics attendus à horizon 2032 et
les capacités de manutentions nominales disponibles en 2032, des taux de saturation par
zone ont été calculés en divisant le besoin de manutention nécessaire dans la zone
considérée par la capacité nominale de manutention qui sera disponible à horizon 2032
globalement respectivement à chaque zone. Les taux de saturation calculés sont les
suivants pour ce scénario :
Figure 43 : Saturation des terminaux ferroviaires par macro-zone par rapport à la capacité nominale -
scénario de base 2032
Ainsi, malgré la modernisation de 18 terminaux et la création dans le scénario de base de
10 terminaux, il apparait que :
? Le niveau moyen de saturation dépasse 100% à l?échelle nationale,
? L?ensemble des zones est concerné par une saturation opérationnelle des
plateformes.
Sur la base des aménagements déjà identifiés (modernisation, création, réouverture), la
capacité opérationnelle des terminaux ne permet pas de répondre en totalité aux besoins
projetés. Le déficit de manutention est estimé, opérationnellement, à 0,5 million
manutentions d?UTI sur l?ensemble du territoire.
La création de terminaux en complément des projets déjà pré-identifiés est donc
nécessaire afin d?atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale de Développement du
Fret Ferroviaire concernant le transport combiné.
65
Schéma directeur du transport combiné - 2024
IV. Scénario de Trajectoire SNDFF : les
projets identifiés et de nouveaux
terminaux
Sur la base des estimations de trafics attendus dans chaque zone à horizon 2032 et les
capacités de manutentions disponibles dans chaque zone à cet horizon, en considérant
une capacité opérationnelle de manutention correspondant à 85% de la capacité
nominale comme définie précédemment (en prenant en compte les projets d?extension
des terminaux précités), un déficit de manutention a été identifié pour les zones
concernées et associé à la création d?un ou plusieurs nouveaux terminaux.
Au regard de leur taille, certaines zones ont été désagrégée notamment sur la façade
Atlantique avec une distinction entre la Nouvelle-Aquitaine et la Bretagne ou encore Le
Grand Est, en distinguant une zone Alsace et Champagne-Lorraine.
Une hypothèse a été prise concernant la taille considérée d?un nouveau terminal type qui
est un terminal pouvant traiter opérationnellement jusqu?à 4 trains par jour soit une
capacité opérationnelle d?environ 45 000 manutentions. En fonction des configurations
locales, des déficits identifiés sur les zones ou encore des études amont en cours, la taille
peut différer. Ces éléments seront précisés.
La carte suivante permet de représenter les besoins identifiés en nouveaux terminaux par
zone
66
Figure 44 : Carte de synthèse des besoins en nouveaux terminaux identifiés selon les macro-zones définies dans la présente étude
67
Zone Projets Base49
Scénario Base ?
Déficit de
manutentions
(en milliers)
Nombre de
terminaux
nécessaire
Observations
Hauts de
France
Dourges (E) - 170 Entre 3 et 4
Le projet de nouveau terminal intermodal sur le périmètre du Grand Port
Maritime de Dunkerque captera une partie des flux continentaux issus de la ZIP
du port.
Parallèlement l?étude régionale de la DRIEAT a montré que la localisation d?un
terminal dans l?Oise bénéficierait également à des flux issus de l?Ile-de-France.
En considérant le projet du Grand Port Maritime de Dunkerque comme
répondant au besoin de trafic en origine/à destination du port, le besoin estimé à
l?horizon 2032 est de 3 nouveaux terminaux ferroviaires sur le périmètre des
Hauts de France.
Leur localisation précise doit être arbitrée au niveau local en fonction des projets
préexistants et des enjeux propres aux plateformes du Canal Seine Nord Europe
et aux spécificités propres à une zone Nord des Hauts de France et à une zone en
bordure de l?Ile de France.
Seine
Valenton (E)
Bonneuil(E)
Limay (E)
Gennevilliers (E)
Rungis (C)
Evry (C)
Montereau (C)
Bruyères (C)
Val d?Hazey (C)
Cherbourg (C)
- 62
Hors Cherbourg
2
La déclinaison régionale du schéma directeur du transport combiné réalisée par la
DRIEAT (2022-2023) a identifié 4 sites prioritaires : Valenton, Bonneuil-sur-Marne,
Vaires et un site dans l?Oise.
Un desserrement des flux sur les plateformes limitrophes (Oise, Loiret) est
également envisageable. De plus, un projet d?extension du terminal situé sur le
port de Gennevilliers est prévu à l?horizon 2030 dont le montant n?est pas stabilisé
à ce stade et dépend des études en cours de réalisation
Parallèlement les projets sur Evry, Bruyères et l?extension et raccordement de
Limay se traduiront par le développement de nouvelles capacités de
manutentions ferroviaire et fluviale. Le projet de Montereau représente un cas
spécifique centré sur la logistique des conteneurs vides et le projet du Val d?Hazey
favorisera une desserte fluviale locale pour les conteneurs maritimes.
49 (E) Extension / Modernisation, (C) Création, (R) réouverture, (F) Fermeture
68
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Des intentions de création de terminaux d?autoroute ferroviaire à Limay et
Gennevilliers sont indiquées par Haropa. Ils nécessitent au préalable une
amélioration de l?accessibilité ferroviaire des deux ports.
Au regard de ces éléments, le besoin par rapport au scénario de base est de 2
terminaux supplémentaires dont une localisation préférentielle autour de Vaires
avant 2030 et un second terminal dont la position reste à définir à l?horizon de
2031/2032.
Sur un espace élargi, la plateforme d?autoroute ferroviaire de Cherbourg sera
mise en service fin 2024. Sa vocation est essentiellement centrée sur le transit de
flux depuis et vers les Iles Britanniques.
Bretagne ?
Pays de la
Loire
Rennes (E)
Château-Gontier (R)
Le Mans (R)
Morlaix (R)
-35 1
Les évolutions des besoins montrent la nécessité de renforcer l?offre sur le Grand
Ouest avec aujourd?hui une seule plateforme active à Rennes- Plaine de Baud.
Des études sont en cours pour établir la meilleure configuration du projet et une
éventuelle complémentarité avec le site de Rennes ? La Janais.
Des terminaux existants non exploités existent sur le territoire. Ils représentent
aujourd?hui une opportunité pour relancer des trafics rapidement.
En considérant ces possibilités de réouverture et l?augmentation des capacités de
manutention sur Rennes, le besoin de 1 terminal moyen apparait sur le territoire.
Les flux étant diffus et les volumes modérés, la question sera alors de trouver le
modèle économique de ces plateformes et des services associés comme analysé
dans l?étude réalisée en 2023 sur le redéploiement du fret ferroviaire en région
Pays de la Loire50. Au regard des enjeux de complémentarité / concurrence entre
les sites, le choix des meilleures localisations devrait se faire en coordination sur
l?ensemble du périmètre. Un dialogue est actuellement en cours avec les parties
prenantes sur le sujet.
50 Redéploiement du fret ferroviaire en région des Pays de la Loire, 2023, par le bureau d?étude BG Conseils
69
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Nouvelle -
Aquitaine
Hourcade (E)
Mouguerre ? TC (E)
Mouguerre ? AF (C)
Cognac (R)
Niort (R)
-10 1
Les projets identifiés et les réouvertures de plateformes permettent de répondre
à la quasi-totalité des besoins sur la Région.
L?ensemble des opérations autour de Mouguerre (terminal AF, extension des
terminaux existants) permet de couvrir les besoins à proximité de la frontière
espagnole.
Le développement des flux autour de la métropole de Bordeaux met en avant le
besoin d?1 nouveau terminal à moyen terme.
Sa taille, a priori réduite, pourrait dépendre de plusieurs facteurs : la réouverture
effective du terminal de Cognac, la complémentarité avec le site existant
d?Hourcade au regard des origines-destinations, des disponibilités des sillons
pour franchir la gare du Bordeaux et des typologies de trafic (conteneur maritime
/ trafic continental). Ainsi, un positionnement au nord de la Garonne permettrait
pour les circulations venant du nord de ne pas traverser la gare de Bordeaux. Le
projet porté par le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB) à Bassens peut
représenter une opportunité.
Grand Sud
Le Boulou (E)
Perpignan (E)
Toulouse (E)
Sète AF (C)
-130 1
Les projections de trafic montrent un très fort dynamisme depuis et vers les
générateurs situés en Occitanie et sur la façade méditerranéenne de l?Espagne.
Ces trafics sont essentiellement portés par le report modal de flux
transpyrénéens.
Malgré des projets ambitieux en termes de développement de trafic sur Le
Boulou et Sète et des réserves de capacité disponibles sur Perpignan, un déficit
de 130 000 manutentions apparaît, correspondant à un besoin de 3 nouveaux
terminaux supplémentaires.
Pour autant, la granulométrie de l?étude de préfiguration du schéma directeur ne
permet pas de dissocier finement les trafics générés depuis les plateformes des
Pyrénées Orientales et des plateformes catalanes.
Dans cette perspective et au regard des projets considérés en base, il apparait le
besoin d?1 nouveau terminal moyen en Occitanie centré autour de Toulouse. Le
modèle de trafic en cours de développement pour la phase 2 de la présente
étude (horizon 2042) devra permettra de juger de la pertinence de besoins
supplémentaires en Languedoc-Roussillon.
70
Schéma directeur du transport combiné - 2024
En fonction de l?évolution des trafics sur les plateformes du Boulou, de Perpignan
et de Sète et des plateformes espagnoles, la question de la création d?un
terminal supplémentaire en Occitanie pourrait éventuellement se poser autour
de 2032.
Delta du
Rhône
Avignon (E)
Miramas (E)
TOP (C)
Marseille Canet (F)
-35 1
L?évolution des trafics montre le besoin d?1 nouveau terminal dans le Delta du
Rhône.
La localisation n?est pas aujourd?hui identifiée mais une étude régionale est bien
inscrite dans le CPER 2023-2027 pour la Région Provence-Alpes-Côte-d?Azur.
Rhône ?
Saône -
Auvergne
Lyon Herriot (E)
Vénissieux (E)
Chalon sur Saône (E)
Clermont ?
Combaude (C)
Aiton (E)
-90 2 à 3
Le besoin estimé sur la zone lyonnaise se situe autour de 90 000 manutentions
soit autour de 2 terminaux à court / moyen terme. De plus, au regard de la
demande concentrée sur la région lyonnaise, des aménagements du noeud
lyonnais, de l?ouverture du tunnel de base TELT51 et des enjeux de
complémentarité entre le fluvial et le ferroviaire sur le port Herriot, un troisième
terminal autour de l?horizon 2032 sur cet espace est nécessaire.
Le besoin cible se situe donc sur 3 nouveaux terminaux dont 2 avant 2030 et 1 en
fin de période. Une étude régionale en cours permettra de déterminer les
localisations préférentielles de ces sites.
Parallèlement, dans les Alpes, l?aménagement de l?accès ferroviaire à la
plateforme d?Aiton doit permettre d?augmenter les fréquences cibles des
services de l?autoroute ferroviaire alpine ainsi que la capacité globale de
circulation sur la ligne.
Concernant l?Auvergne, la nouvelle plateforme de Clermont Combaude et les
installations existantes à Gerzat permettront de répondre aux besoins avec des
réserves de capacité à terme.
51 Les trajectoires de trafic en lien avec l?Italie sont sous-estimées dans l?étude de préfiguration du schéma directeur multimodal. De plus, il convient de rappeler que l?horizon
envisagé par cette étude est 2030 soit un horizon antérieur aux grands projets.
71
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Enfin sur les plateformes de la Saône, les réserves de capacité sur Mâcon et
Gevrey ainsi que l?extension des installations ferroviaires sur le port fluvial de
Chalon sur Saône permettront de répondre aux besoins d?ici 2032.
Grand-Est
Metz (E)
Strasbourg (E)
Lauterbourg (C)
0 1
L?ensemble Grand-Est regroupe deux espaces distincts en termes d?offre
intermodale et de projets : l?Alsace d?un côté et la Champagne / Lorraine de
l?autre.
En lien avec les projets sur Strasbourg et Lauterbourg et des opportunités
offertes par les installations du port de Mulhouse, les capacités de manutentions
sur la zone Alsace couvrent les besoins. En revanche, un déficit d?offre sur le reste
de périmètre est constaté.
De fait, la création d?un petit terminal peut apparaitre nécessaire sur le reste du
territoire notamment autour de Chalons en Champagne où d?ailleurs un besoin a
été recensé pour des dessertes de conteneurs maritimes depuis / vers le port du
Havre.
Le besoin de capacités supplémentaires à terme sur Metz et Nancy devra être
estimé localement.
Centre Val
de Loire
Orléans - Terminal
court (C) en cours
Orléans - Terminal
long (E) à moyen
terme
0 0
L?extension du terminal d?Orléans (voies de 750m, traversant) permet de répondre
aux besoins identifiés en volume sur la Région Centre Val de Loire à l?horizon 2032.
Si une infaisabilité devait être constatée, une solution alternative devrait alors être
trouvée sur une zone située au nord d?Orléans.
La question de la morphologie du terminal existant de Saint-Pierre des Corps se
pose. Aujourd?hui, celui-ci est constitué de voies courtes impliquant notamment
des manoeuvres techniques. Dans la perspective d?une configuration des
terminaux avec des voies de 750m et traversants sur l?axe Atlantique (accès
multiples sur Dourges, Hourcade, configuration visée sur Orléans), la question à
l?horizon 2032 du design du terminal pourra se poser.
72
Projection d?un plan de transport ferroviaire répondant aux besoins identifiés à horizon
2032
Comme indiqués dans la partie précédente, les trafics 2032 ont été estimés à partir des
trafics réalisés en 2021 et des coefficients de croissance appliqués par macro-zone. Sur
cette base notamment, un exercice de répartition des trafics attendus depuis/à
destination de chaque zone en 2032 sur les différents terminaux considérés pour ces zones
dans l?étude a été réalisé.
Pour les terminaux existants (avec prise en compte des projets de
modernisation/extension) et les projets de création de nouveaux terminaux, la capacité
opérationnelle disponible a été prise en compte pour déterminer le nombre de trains/jour
que pourra accueillir chaque terminal à horizon 2032.
Le tableau suivant présente donc une synthèse52 des capacités de circulation estimées
nécessaires entre les différentes zones étudiées, correspondant aux trafics ferroviaires de
transport combiné projetés en 2032 et aux terminaux pris en compte dans la présente
étude et précisant le nombre de trains/jour de zone à zone (et intra-zone). Les éléments
détaillés ayant conduit à cette synthèse pourront constituer des données d?entrée dans le
cadre des exercices de structuration de la capacité ferroviaire réalisés par les Plateformes
Services et Infrastructures (PER, PEE).
52 Cette représentation synthétique permet notamment de maintenir la confidentialité nécessaire concernant les
projections de trafics réalisées sur les différentes origines-destinations
73
05 Feuille de route :
ordonnancement et besoins
financiers
Sur la base d?un retour d?expérience des projets de nouveaux terminaux et des projets
d?extension déjà réalisés et d?une estimation du montant moyen d?investissement par
capacité de manutention créée, il a été possible d?estimer une enveloppe financière
nécessaire pour réaliser les 27 projets d?extension/modernisation des terminaux existants
identifiés plus haut à hauteur de 670M¤.
De même pour les projets des 22 terminaux à créer (dont 4 sont déjà financés : TOP,
Cherbourg, Bruyères-sur-Oise et Orléans pour sa première phase) et les réouvertures des 5
terminaux de transport combiné identifiés (Morlaix, Le Mans, Château-Gontier, Cognac et
Niort), l?enveloppe financière est estimée à 430M¤.
Concrètement, pour réaliser ces estimations, plusieurs hypothèses ont été prises en
compte. Pour la création des nouveaux terminaux non encore localisés, le montant de
réalisation (études + travaux) a été estimé à 22M¤ pour un terminal permettant d?accueillir
jusqu?à 4 trains par jour (pour une capacité d?environ 45 000 manutentions opérationnelles
par an). Les montants des projets déjà identifiés ont été recensés tels qu?inscrits dans les
CPER ou pour les projets les moins avancés, selon l?estimation financière qui en a été faite
à date.
Il a été fait l?hypothèse que le montant de la phase études est de 15% du montant total du
projet et le montant de la phase travaux de 85% du montant total avec une répartition du
montant de chacune de ces phases sur les années considérées qui ont permis de proposer
une trajectoire financière dans la suite du rapport.
L?estimation financière nécessaire à la réalisation des projets d?extension des terminaux
existants et la création de nouveaux terminaux pour le transport combiné est donc de
1,1 Md¤ en euros courants.
74
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Afin d?estimer une trajectoire financière à horizon 2032 et un ordonnancement des projets
dans le temps, un tableau d?ordonnancement prévisionnel a été réalisé, reprenant
l?ensemble des projets considérés dans le schéma directeur, sur la base des projets déjà
en cours de réalisation (ante-2024), ceux inscrits dans les contrats de plan Etat-Région
2023-2027, et les projets qui devraient être inscrits dans le prochain CPER 2028-2032 (post-
2027).
I. Ordonnancement et capacité créée
L?ensemble des 24 projets de modernisation/extension et de 22 projets de création de
nouveaux terminaux (localisés et non encore localisés) ont été recensés dans le tableau
d?ordonnancement ci-dessous, soit un total de 46 projets.
L?identification de ces différents projets provient, comme précisé plus haut, des
informations mobilisées par les questionnaires ainsi que des échanges avec les
représentants des ports et de Voies Navigables de France, complétés par les projets déjà
inscrits dans les CPER 2023-2027.
En orange, les 24 projets de modernisation des terminaux existants détaillent les durées
des différentes phases de réalisation des projets telles que connues à ce stade comme
inscrit dans les CPER ou évalué à travers des études de faisabilité pour les projets les moins
avancés (phase études en clair et phase travaux en foncé). Le projet d?extension du
terminal de Lyon-Vénissieux est déjà financé.
Il en est de même pour les projets de création de nouveaux terminaux affichés en vert
dans le tableau avec en clair les phases études et en plus foncé les phases travaux. Les
projets de création des terminaux de TOP, Cherbourg, Bruyères-sur-Oise et la phase 1 du
projet de création du terminal d?Orléans-Les Aubrais sont déjà financés et n?entrent donc
pas en compte dans l?évaluation financière globale précédente.
75
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Les besoins en nouveaux terminaux identifiés dans le cadre du schéma directeur mais non
encore localisés sont présents dans le tableau d?ordonnancement plutôt en fin de période
compte tenu de leur état moins avancé que les autres projets, avec l?intitulé de la Région
dans laquelle leur localisation est nécessaire (3 terminaux dans la Région Hauts-de-France,
3 terminaux dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes et 1 terminal dans le Sud Est de la
Région Ile-de-France). Comme précisé plus haut, le nouveau terminal nécessaire dans la
Région Ile-de-France sera à définir conjointement parmi les localisations préférentielles
identifiées dans l?étude de 2023 menée par la DRIEAT. Concernant les besoins en
nouveaux terminaux des Régions Hauts-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes, la
localisation précise de ces sites sera définie sur la base des études régionales respectives.
Une indication sur les projets déjà engagés à la mi-2024 est présente par la ligne rouge au
S1 2024 et les projets inscrits dans les CPER 2023-2027 sont indiqués par la première ligne
bleue au S2 2027.
Après 2027, l?ordonnancement des projets permet d?avoir une vision de ce qu?il serait
nécessaire d?inscrire dans la prochaine génération des CPER à venir pour la période 2028-
2032.
Les fiches projets des opérations les plus avancées sont consultables en partie 7 du présent
rapport.
A noter que la suite du schéma directeur a pour objectif d?évaluer les besoins en nouveaux
terminaux à horizon 2042 selon les trafics attendus qui seront estimés à travers un modèle
de trafic via un outil informatique. Ainsi, si des besoins d?études pour la création de ces
nouveaux terminaux nécessaires à horizon 2042 s?avéraient nécessaires pour une phase
travaux située entre 2032 et 2042, ces études pourraient s?insérer entre 2030 et 2032.
76
Figure 45 : Ordonnancement des projets entre 2023 et 2032
77
L?ordonnancement présenté ci-dessus se traduit par la création progressive de nouvelles
capacités sur les terminaux comme l?indique la trajectoire ci-dessous :
Figure 46 : création de capacité de manutention sur la période 2023 - 2032
En pratique, cette trajectoire dépendra de la vie de chaque projet et des conditions de
faisabilité (technique, réglementaire et d?acceptabilité locale). Au total, l?ensemble des
projets se matérialise par la création de 1,8 millions de manutentions nominales en
considérant les projets inscrits dans le scénario de base et les créations de nouveaux
terminaux.
Figure 47 : Trafic et capacité de manutention? scénario trajectoire SNDFF (UTI en millions - 2032)
Ces projets se traduisent par un taux de saturation moyen de 80% à l?échelle nationale des
terminaux avec des zones où des réserves de capacité apparaissent :
78
Schéma directeur du transport combiné - 2024
? En Alsace avec la prise en compte sur la période de projets structurants sur
Strasbourg et Lauterbourg dès la période 2023 - 2032
? Ponctuellement autour de quelques sites par exemple Cherbourg avec des
capacités résiduelles qui dépendent en pratique du report des flux rouliers sur l?axe
Atlantique
? Momentanément en Ile de France & Région lyonnaise où la création de petits
terminaux pour compenser précisément le déficit de manutention en 2032 n?aurait
pas de sens dans la perspective de la période 2032-2042 et des grands projets
(noeud lyonnais, TELT)
? Enfin en Région Centre Val de Loire avec le questionnement du design de la
plateforme de Saint-Pierre-des-Corps au regard de son positionnement au
croisement entre l?axe atlantique et la VFCEA et de la morphologie des autres
plateformes sur l?axe (750m et plateforme traversante).
? En retour des besoins supplémentaires de manutention pourraient être nécessaires
en Région Occitanie. Ceux-ci seront réinterrogés dans le cadre de l?outil de
modélisation en cours de développement.
Cela signifie également que le niveau de saturation moyen des installations sur certains
espaces approche du seuil opérationnel avec des éventuels nouveaux besoins sur la
période 2032 ? 2042 en fonction de l?évolution prévue et constatée des trafics.
II. Trajectoire financière
Les besoins financiers correspondant à l?ordonnancement présenté précédemment sont
estimés à 1050M¤ (¤ courants53). La chronique (AE) ci-dessous illustre les besoins financiers
avec un pic recensés en 2029 à hauteur de 240M¤. Cette trajectoire linéaire permet
d?identifier à horizon 2032, dans le cadre du CPER 2023-2027 en cours et celui à venir, des
montants à investir pour la modernisation/création des terminaux de transport combiné.
53 En considérant un taux d?inflation de 2,5% en moyenne annuelle sur la période 2023 ? 2032.
79
Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 48 : Besoins financiers (¤ courants) sur la période 2023 ? 2032
III. Estimation des gains de coûts
externes et des économies d?émissions
de gaz à effet de serre
Le calcul des gains d?externalités et des émissions de CO2eqv évitées est basé sur les
hypothèses suivantes :
? Le nombre de tonnes.kilomètres attendus en 2032 pour le transport combiné
ferroviaire a été estimé à partir du nombre de trains par jour attendus d?après le
plan de transport dont la synthèse a été indiquée dans la partie précédant (277,5
trains par jour),
? une distance moyenne calculée sur la base du plan de transport et un tonnage
moyen des marchandises transportées par train à hauteur de 600 tonnes nettes par
train.
soit environ 33,3 milliards de tonnes.kilomètres au total.
Les valeurs des externalités à considérer sont issues du Handbook européen54 que l?on
retrouve dans le tableau ci-dessous :
54 Handbook on the external costs of transport, Commission européenne, janvier 2019,
https://ec.europa.eu/transport/themes/sustainable/internalisation-transport-external-costs_en
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Schéma directeur du transport combiné - 2024
Figure 49 : Valeurs des externalités route/ferroviaire issues du Handbook59
Ont été considérés un pourcentage de traction électrique pour le ferroviaire de 95% et 5%
en thermique et une diminution de 10% des valeurs unitaires des coûts externes relatives
au climat et aux émissions de CO2 pour le transport routier d?ici à 2032 (pris en compte
d?une hypothèse, possiblement à questionner, de l?évolution de l?utilisation des poids
lourds électriques à horizon 2032). Le taux d?actualisation a été considéré à 3,2%.
L?estimation des gains d?émissions de gaz à effet de serre a été réalisée sur la base des
valeurs du guide méthodologique N Info GES55 O qui donne pour le transport ferroviaire (à
95% électrique et 5% thermique) une émission de 2,88 gCO2e/t.km et 104,67 gCO2e/t.km
pour le transport routier de marchandises. La même chronique de baisse des émissions du
transport routier de marchandises que celle retenue pour le calcul de gains de coûts
externes a été utilisées afin de prendre en compte une hypothèse, à nouveau
questionnable, de développement de l?utilisation des poids lourds électriques.
Cet exercice pourra être affinée dans le cadre du travail concernant l?horizon 2042 pour
la prise en compte d?hypothèses concernant les pre/post acheminements.
Ainsi, l?année 2021 étant basée sur les trafics existants déclarés par les terminalistes au
travers des questionnaires, elle sert de référence et sa valorisation non actualisée de
462 M¤ a été soustraite aux années suivantes. Ainsi, le niveau d?économies sur les coûts
externes pour des trafics réalisés par le mode combiné ferroviaire plutôt que par la route
par rapport à l?année 2021 atteint pour 2032 environ 631 M¤ (442 M¤ en considérant
l?actualisation des gains d?externalités). Sur la période 2021 ? 2032, les gains d?externalités
actualisés représentent 2'619 M¤ par rapport à l?année de référence 2021.
De même, les gains d?émissions de CO2 équivalent, liés au développement, au-delà des
services existants en 2021 dont les gains ont été soustraits, des services de transport
combiné ferroviaire par rapport à la route sont estimés à environ 8,5 millions de tonnes
de CO2eqv entre 2022 et 2032. Cette estimation est de 1,6 millions de tonnes de CO2eqv
en année pleine en 2032.
55 Information GES des prestations de transport, Guide méthodologique, septembre 2018
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06 Annexes
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07 Fiches projets
INVALIDE)