Petit memento sur le handicap à l'attention des personnes présumées valides
Auteur moral
France. Ministère du développement durable. Délégation ministérielle à l'accessibilité
Auteur secondaire
Résumé
Ce mémento sensibilise les personnes valides à la réalité du handicap, souvent invisible. Il décrit les différents types de handicaps (auditifs, moteurs, intellectuels, psychiques), leurs origines, impacts et besoins spécifiques. Il déconstruit les idées reçues et propose des attitudes simples et inclusives pour favoriser l'autonomie, la compréhension et la pleine citoyenneté des personnes handicapées dans la société.
Descripteur Urbamet
accessibilité
;qualité de l'environnement
;qualité de service
Descripteur écoplanete
savoir faire
Thème
Santé
Texte intégral
MINISTÈRES
AMÉNAGEMENT
DU TERRITOIRE
TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
Petit memento
sur le handicap
à l?attention des personnes
présumées valides
Mai 2025
3
La loi du 11 février 2005 pour l?égalité des
droits et des chances, la participation et la
citoyenneté des personnes handicapées
a défini le handicap comme suit dans son
article 114 : « Constitue un handicap, au sens
de la présente loi, toute limitation d?activité
ou restriction de participation à la vie en
société subie dans son environnement par
une personne en raison d?une altération
substantielle, durable ou définitive d?une ou
plusieurs fonctions physiques, sensorielles,
mentales, cognitives ou psychiques, d?un
polyhandicap ou d?un trouble de santé
invalidant. ».
Cette loi fondatrice qui consacre la dimension
sociale et environnementale du handicap en
reconnaît cinq types, cinq grandes familles
dont le handicap moteur, sensoriel, mental,
cognitif, psychique.
On estime à environ 12 millions le nombre de
Français touchés par un handicap, à près de
100 millions celui des personnes impactées
au sein de l?Union européenne et à sans
doute plus de 650 millions d?habitants sur
notre Terre, qui constituent ainsi la première
minorité dans le monde.
Des chiffres considérables qui ne cessent
de croître, car si certains handicaps se
manifestent dès la naissance ou l?enfance,
beaucoup sont liés au vieillissement de la
population qui dans les pays européens
s?accélère de façon notable.
À cela s?ajoutent ce qu?on appelle
communément les accidents de la vie, qui
peuvent toucher chacun d?entre nous à tout
moment.
L?évolution des technologies médicales qui
permettent un dépistage plus pointu et la
mise en évidence de nouvelles déficiences
inconnues auparavant, est également source
de croissance des chiffres sur le handicap.
Mais encore de nos jours, trop de nos
concitoyens partagent une vision restrictive
du handicap, basée sur des préjugés, des
idées reçues et des clichés qui nourrissent
l?imaginaire collectif.
Le handicap serait synonyme de fauteuil
roulant ? Seulement 2 % des personnes
handicapées sont dans cette situation.
Toutes les situations de handicap seraient
facilement identifiables ? 80 % des handicaps
déclarés sont invisibles, car non détectables
si la personne concernée ne l?évoque pas.
Ces handicaps invisibles peuvent être, par
exemple, une déficience visuelle ou auditive,
un trouble mental, une dyslexie ou dyspraxie,
une maladie chronique, etc.
Cette méconnaissance du handicap et des
personnes ayant des besoins spécifiques
engendre des difficultés relationnelles, de
l?incompréhension, de la crainte voire du
rejet.
Il est donc essentiel de donner de la visibilité
aux personnes en situation de handicap
tant dans l?espace public que dans le milieu
professionnel.
La citoyenneté des personnes handicapées
n?en sera que mieux confortée.
Ces fiches que nous mettons à votre
disposition sont des outils destinés à
renforcer votre connaissance et à affiner
votre approche du handicap, des handicaps.
Ce petit guide ne vise aucunement à
l?exhaustivité mais vous permettra, je l?espère,
de chasser, une bonne fois pour toutes, ces
idées reçues et d?adopter des postures et
comportements simples afin d?aider nos
concitoyens les plus vulnérables.
Édito
Gaël LE BOURGEOIS
Le Délégué ministériel à l?Accessibilité
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Qu?est-ce que le handicap auditif
Le terme « surdité » est utilisé pour signifier toute baisse de l?audition d?une personne.
Néanmoins, derrière cette terminologie, on trouve plusieurs types de déficience de la surdité
légère d?une seule oreille à la surdité profonde touchant les deux oreilles.
La surdité est donc une déficience physiologique qui détériore de manière partielle ou totale
la perception de l?environnement sonore, qui altère à divers degrés la compréhension des
codes linguistiques et qui constitue un obstacle important à la vie de la cité. Les principaux
types de surdité sont, entre autres :
? la surdité de transmission qui fait que la personne entend moins bien ou de façon
déformée les sons. Elle est dû à un obstacle au libre passage des ondes sonores et le
déficit est identique sur les sons graves et les sons aigus ;
? la surdité de perception au niveau de la transformation du message sonore en influx
nerveux à l?intérieur de l?oreille. Des lésions internes de l?oreille provoquent des
surdités sévères ou profondes qui entravent le développement du langage oral.
Ces types de surdité sont à conjuguer à d?autres facteurs tels que, par exemple, l?âge de
l?apparition de la surdité, notamment lorsque la surdité apparaît à la naissance ou avant
l?acquisition du langage et l?isolement de la personne par l?absence ou la rupture de
communication liés à la surdité.
Les origines
Le déficit d?audition peut avoir diverses origines telles que :
? l?hérédité, la génétique ;
? une malformation liée à une cause congénitale ;
? une sur-exposition à un bruit ;
? une maladie (otite, encéphalites, oreillons,?), une infection, une réaction
médicamenteuse ;
? une dégénérescence liée au vieillissement.
Quelques chiffres
Quelques chiffres généraux du ministère de la Santé1 permettent de dresser un premier
aperçu des problèmes d?audition en France :
? 5,18 millions de personnes sont concernées par une déficience de l?audition ;
? 2 millions ont moins de 55 ans ;
? 8 % des personnes ayant une déficience auditive profonde ou totale utilisent la
langue des signes ;
? 1 français sur 2 ne fait jamais évaluer son audition ;
? 2 millions de personnes sont exposées, dans leur profession, à des niveaux de bruit
souvent dangereux pour l?audition ;
? 200 enfants naissent sourds, chaque année ;
PERSONNES AYANT
DES DÉFICIENCES AUDITIVES
1 Site internet du ministère de la Santé ? statistiques d?avril 2003.
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? 800 surdités sont reconnues, chaque année, en France, mais de nombreuses ne sont
pas déclarées ;
? 38 % des personnes qui consultent le font suite aux pressions de leurs proches ;
? 30 000 à 50 000 jeunes et adolescents présentent des altérations graves ou sévères
du système auditif ;
? 7 millions de français vivent dans des zones de bruit excessif, comme les abords
d?autoroutes ou d?aéroports.
Pour mieux appréhender la déficience auditive, il faut avoir à l?esprit que :
? la voix chuchotée correspond à une intensité de 30 à 35 décibls (dB) ;
? la voix normale correspond à une intensité de 60 dB ;
? la voix forte criée correspond à une intensité de 90 à 95 dB ;
? l?audition est dite normale quand la perte est inférieure à 20 dB.2
Quelques exemples de handicaps auditifs
La déficience auditive est graduée en quatre catégories et plusieurs sortes de difficultés :
? la déficience auditive légère correspond à une perte auditive moyenne comprise
entre 20 et 40 dB. Certains mots sont mal perçus et les nuances de la pensée
exprimées par l?intonation mal appréhendées. Si ce handicap n?est pas dépisté chez
un enfant, il sera qualifié d?inattentif ;
? la déficience auditive moyenne correspond à une perte d?audition moyenne
comprise entre 40 et 70 dB. Seule la voix forte et articulée est comprise. Une prothèse
auditive permet généralement de restituer la quasi-totalité du message sonore en
atmosphère non bruyante ;
? la déficience auditive sévère correspond à une perte auditive moyenne comprise
entre 70 et 90 dB. La personne entend des sons et des bruits sans véritable
ordonnancement. Une prothèse auditive améliore la distinction du message
sonore, mais n?est pas suffisante pour en restituer l?intégralité, et la personne devra
compenser en utilisant la lecture labiale ;
? la surdité profonde correspond à une perte d?audition supérieure à 90 dB. Elle
devient presque totale. L?enfant qui naît ainsi peut devenir sourd et muet s?il n?est
pas éduqué très tôt, car il ne perçoit pas sa propre voix ;
? acouphène : sensation auditive non provoquée par un son et consistant en
bourdonnement, sifflement, tintement, etc. ;
? surdité brusque ou idiopathique : maladie qui a son existence propre et qui n?est
point la conséquence d?une autre ;
? presbyacousie et vieillissement de l?oreille ;
? traumatismes auditifs : perte de tout ou partie des facultés auditives à la suite
d?une surexposition à un bruit (explosion, proximité avec des engins motorisés du
type avions, voitures circulant sur autoroute, usage intensif d?appareils baladeurs
musicaux, etc.).
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
AUDITIVES
2 Onisep - février 2010.
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Les principales incapacités et difficultés courantes liées à la
déficience auditive de la personne (variant d?une personne à
une autre)
? Entendre et localiser les messages sonores (klaxon de voiture, sonnette des vélos
lorsque l?usager sourd ou malentendant se trouve malencontreusement sur une
piste cyclable, alarme d?évacuation incendie, changement de quai ou de porte
d?embarquement annoncés par haut-parleur dans un site de transport, etc.),
comprendre ce qui est dit, voir écrit dans certain cas, notamment en situation
d?urgence, en situation dégradée de transport, de cheminement sur voirie, etc.
? Pouvoir communiquer et partager avec l?ensemble de la population, dans la rue,
dans les établissements recevant du public, en milieu professionnel, etc.
? Dissocier la parole d?un bruit ambiant.
L?environnement visuel non neutre peut également être une gêne à la compréhension.
Les principaux besoins des personnes sourdes
ou malentendantes
? Participer, selon le degré de handicap, à tous les aspects de la vie quotidienne et
permettre l?expression des capacités.
? Dans le respect de la continuité de la chaîne du déplacement, pouvoir utiliser les
transports collectifs, se déplacer sur la voirie et accéder aux bâtiments avec la plus
grande autonomie possible.
? Communiquer, s?exprimer, être compris.
? Participer à des réunions de travail, des meeting.
? Demander son chemin, un renseignement, une aide.
Le savoir être
Le handicap auditif est, au premier abord, le handicap le plus invisible. Il ne se voit pas et
n?est pas forcément identifié au premier contact.
La personne sourde ou malentendante est avant tout une personne, et il n?est pas nécessaire
de se comporter avec elle comme avec un petit enfant.
Sauf si la personne vous le demande, il n?est pas utile de crier lorsque vous exprimez avec
elle.
Ne lui parlez pas en mâchant un chewing-gum, ni en mangeant, ni en masquant votre bouche
ou vos lèvres.
Il faut éviter de toucher la personne, de lui taper sur l?épaule pour entrer en contact avec
elle mais solliciter son attention et attendre qu?elle vous regarde.
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
AUDITIVES
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Le savoir faire
Toutes les personnes sourdes ou malentendantes ne maîtrisent pas l?écrit ; il ne faut donc pas
systématiquement écrire l?information sur un support mais leur proposer plusieurs modes
de réponse :
? en se mettant face à elles en évitant les contre-jours ;
? en privilégiant les tables rondes ou ovales afin que chacun puisse voir tout le monde ;
? en parlant et articulant distinctement en gardant un débit normal de parole pour
faciliter la lecture labiale ;
? utiliser un vocabulaire simple et des phrases courtes ;
? par la gestuelle ;
? la langue des signes française ;
? le langage parlé complété ;
? en mimant l?écrit pour s?assurer que l?interlocuteur valide ce support de
communication ;
? en regardant son interlocuteur dans les yeux même s?il regarde votre bouche ou vos
mains.
Car certaines personnes sourdes ou malentendantes oralisent, d?autres pas. Il est important
de s?assurer que l?interlocuteur a bien compris le message par une demande de reformulation
avec ses propres moyens de communication.
Les personnes sourdes ou malentendantes utilisent tous les autres sens, notamment les
vibrations du plancher et sur le corps émises par les sources sonores, la vue, l?odorat, etc.
Les personnes sourdes ou malentendantes doivent être informées des messages sonores
qui sont doublés par une information visuelle (flash lumineux, témoin lumineux, etc.) afin
de ne pas se trouver en situation délicate par une non réaction quelle que soit la situation
(évacuation incendie, autorisation de faire, interdiction, etc.).
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
AUDITIVES
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Adresses utiles
Union Nationale pour l?Insertion Sociale du Déficient Auditif (UNISDA)
à l?Institut National des Jeunes Sourds - 254 rue Saint-Jacques - 75005 Paris.
? 01 44 07 22 59 - www.unisda.org
SURDI France ? BUCODES ? Union des associations de personnes malentendantes
et devenues sourdes - Maison des associations du 18ème arrondissement - 15
passage Ramey - Boîte n° 83 - 75018 Paris.
? 09 72 45 69 85 - www.surdifrance.org
Références
« La BIM en question ? Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la boucle à induction
magnétique sans jamais oser le demander », mai 2018, de la Délégation ministérielle à
l?Accessibilité du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de la
Cohésion des territoires, document téléchargeable sur www.accessibilite.ecologie.gouv.fr
« Améliorer la qualité acoustique aux accueils des établissements recevant du public (ERP) :
une nécessité pour les personnes malentendantes, un bénéfice pour tous ! », avril 2018,
de la Délégation ministérielle à l?Accessibilité du ministère de la Transition écologique et
solidaire et du ministère de la Cohésion des territoires, document téléchargeable sur
www. accessibilite.ecologie.gouv.fr
Guide « Des bâtiments publics pour tous ? Accessibilité et confort d?usage » du ministère de
la Transition Écologique et Solidaire.
Données extraites du site Internet du ministère de la Santé ? avril 2003.
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
AUDITIVES
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PERSONNES AYANT DES
DÉFICIENCES INTELLECTUELLES
Qu?est-ce que le handicap intellectuel
Le handicap intellectuel est la conséquence sociale d?une déficience intellectuelle plus
ou moins importante. Il peut être accompagné d?une déficience motrice, sensorielle ou
psychique plus ou moins sévère. Il ne se guérit pas mais un accompagnement éducatif,
thérapeutique et pédagogique adapté peut en réduire les conséquences et apporter à la
personne qui en est atteinte la plus grande autonomie possible.
Le handicap mental n?est pas toujours visible.
Les origines
Contrairement aux idées reçues, si le handicap est parfois héréditaire, ses origines peuvent
être diverses : génétique, congénitale, accidentelle, etc.
Quelques chiffres
650 000 à 700 000 personnes présentent une déficience intellectuelle.
Chaque année, 6 000 à 8 500 enfants naissent avec un handicap intellectuel.
Quelques exemples de handicaps intellectuels
? La trisomie.
? Le syndrome X fragile.
? L?autisme ou troubles envahissants du développement.
? Le polyhandicap.
? L?infirmité motrice cérébrale.
? Les handicaps rares.
Les principales incapacités ou difficultés liées à la déficience
intellectuelle de la personne (variables d?une personne à une
autre)
? Maîtriser des savoirs de base (lire, écrire, compter).
? Comprendre les concepts généraux et abstraits.
? Apprécier et comprendre les informations à disposition.
? Mémoriser les informations orales et sonores.
? Fixer son attention, se concentrer.
? Apprendre.
? Se repérer dans l?espace, s?orienter.
? Emprunter des trajets habituels.
? Evaluer l?écoulement du temps, se repérer dans le temps.
? Apprécier la valeur de l?argent, utiliser l?argent.
? Comprendre et utiliser le langage : communiquer, s?exprimer, aller vers autrui.
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? Demander spontanément une aide extérieure face à un problème.
? Assumer les tâches administratives.
? Utiliser les appareils (exemples : automates, composteur, interphone, distributeur, ?) .
? Prendre des décisions.
? Être déstabilisé en cas de perturbations et d?imprévus.
Les principaux besoins des personnes handicapées
intellectuelles
? Participer, selon le degré de handicap, à tous les aspects de la vie quotidienne et
permettre l?expression des capacités.
? Dans le respect de la continuité de la chaîne du déplacement, pouvoir utiliser les
transports collectifs, se déplacer sur la voirie et accéder au bâtiment avec la plus
grande autonomie possible à partir du parking du site ou du mode de transport le
plus proche.
? Repérer l?entrée principale du site et l?accueil.
? Se repérer, se déplacer de manière autonome et en toute sécurité sur le site pour
atteindre les espaces et les services ouverts au public (salle de restauration, vestiaire,
toilettes, chambres, etc.).
? Bénéficier d?un accueil et d?un accompagnement adapté.
? Pouvoir bénéficier de prestations adaptées (repérer sa chambre, repérer et utiliser
les équipements, etc.).
? Accéder à l?information (documentation touristique classée par thématique à l?aide
de pictogrammes, carte adaptée des menus, des consommations (texte + image),
tarifs clairs, etc.
Le savoir être
La personne handicapée intellectuelle, quelle que soit sa déficience, est avant tout une
personne ; il n?est donc pas nécessaire de se comporter avec elle comme avec un petit
enfant. Elle est porteuse de manière permanente d?une déficience intellectuelle dont
l?origine peut être très diverse. Cette déficience provoque un handicap car elle touche à
différentes fonctions : compréhension, analyse des situations, prise de décision, etc.
Chaque personne handicapée intellectuelle est différente et présente des capacités et des
difficultés propres. En fonction des individus, le handicap s?avère plus ou moins important,
le degré d?autonomie des personnes est donc plus ou moins grand, ce qui nécessitera, dans
ce dernier cas, la mise en place d?un accompagnement humain.
Le savoir faire
Il faut savoir bien travailler l?aide au repérage et à l?orientation par :
? une signalétique simple, facile à trouver, à lire et à comprendre ;
? une distinction des informations ; il ne faut pas les superposer, ni les juxtaposer de
manière trop rapprochée, afin qu?elles soient clairement identifiées ;
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
INTELLECTUELLES
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PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
INTELLECTUELLES
? un choix de taille des caractères afin de garantir leur lisibilité, des contrastes de
couleur, une limitation des animations, du réfléchissement, de l?effet miroir, de
l?éblouissement, du contre-jour, de l?effet stroboscopique, etc. ;
? un recours aux pictogrammes de préférence normalisés, aux dessins, à la photo et
aux illustrations plutôt qu?au texte ;
? un langage texte utilisant des mots simples, des phrases courtes faciles à lire et faciles
à comprendre ;
? une harmonisation de la signalétique sur l?ensemble du lieu, de la structure pour
garantir une cohérence et une compréhension (code couleur, orientation par
fléchage, information écrite, etc.) ;
? une prise en compte des codes couleurs déjà existants : Rouge = interdiction, vert =
permission, bleu = obligation, jaune = danger.
Adresse utile
Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales
et de leurs amis ? UNAPEI - 15 rue Coysevox - 75876 Paris Cedex 18
? 01 44 85 50 50 - ? 01 44 85 50 60 - www.unapei.org
Références
« Guide pratique de l?accessibilité » édité par l?UNAPEI et disponible sur commande ou par
téléchargement sur www.unapei.org
Norme NF X 05-050 S3A, Symbole d?accueil, d?accompagnement et d?accessibilité, mai
2000, information sur www.afnor.org
Norme NF P96-105 Accessibilité aux personnes ayant des diffucultés de lecture ou de
compréhension ? Pour une information accessible à tous : les pictogrammes ? Préconisations
pour la conception et l?utilisation des pictogrammes, février 2018, information sur
www.afnor.org
Données extraites du site internet du ministère de la Santé, avril 2003.
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PERSONNES AYANT
DES DÉFICIENCES MOTRICES
Qu?est-ce que le handicap moteur
Le handicap moteur recouvre l?ensemble des troubles pouvant entraîner une atteinte totale
ou partielle de la motricité. Ces troubles sont généralement des handicaps visibles, mais leur
expression et leurs conséquences sont très variables. On y trouve notamment :
? les utilisateurs de fauteuils roulants ;
? les personnes se déplaçant à l?aide d?une ou deux cannes ;
? les utilisateurs de déambulateurs ;
? les personnes ayant des difficultés à bouger les jambes et/ou les pieds ? les mal-
marchants, etc.
Les origines
Le handicap moteur peut être dû à une malformation ou une maladie survenue in-utero ou
dans les premières années de la vie.
Il peut survenir à la suite d?une maladie acquise plus tard ou de différentes formes de
traumatismes. Un certain nombre de maladies sont évolutives, et même lorsque la maladie
est stable en elle-même, ses conséquences en termes de handicap peuvent s?accroître
au cours de la vie par des déformations pendant la croissance ou des difficultés qui vont
grandissantes du fait du vieillissement de la population.
Quelques chiffres1
Les déficiences motrices concernent environ 2 300 000 personnes, en France, soit 4 à 5 % de
la population.
Chaque année, 3 enfants sur 1 000 naissent avec des déficiences motrices assez sévères. Près
d?un tiers d?entre eux sont infirmes moteurs cérébraux (IMC).
Pour les adultes, on estime que 1,5 % de la population générale est atteint de troubles
moteurs isolés, soit environ 850 000 personnes, ces troubles associés à d?autres déficiences
font remonter cette estimation à 4 %.
Quelques exemples de handicaps moteurs
? Les paraplégiques (paralysie des deux membres inférieurs).
? Les tétraplégiques (paralysie des quatre membres).
? Les infirmes moteurs cérébraux (IMC).
? Les myopathes (atrophie musculaire grave, à évolution progressive).
? Les hémiplégiques (paralysie d?une moitié du corps, due le plus souvent à une lésion
cérébrale).
? La dystrophie musculaire, la sclérose en plaques (affection de la substance blanche
du système nerveux, se manifestant par de multiples foyers de sclérose de celle-ci, et
entraînant des troubles nerveux variés et régressifs, du moins au début de l?évolution
de la maladie), la paralysie cérébrale, l?arthrite (inflammation d?une articulation), les
troubles du dos.
1 Site internet du ministère de la Santé ? statistiques d?avril 2003.
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? Les troubles parkinsoniens (maladie neurologique chronique dégénérative -perte
progressive des neurones- affectant le système nerveux central, responsable de
troubles essentiellement moteurs d?évolution progressive).
? Les amputés.
? Les lésions de la moelle épinière, les traumatismes crâniens, etc.
Principales incapacités et difficultés courantes liées à la
déficience motrice de la personne (variant d?une personne à
une autre)
Pour les personnes utilisant un fauteuil roulant :
? se déplacer sur des sols meubles, glissants ou irréguliers ;
? franchir des obstacles ;
? franchir des dénivelés en montée comme en descente (pentes, marches, etc.) ;
? circuler sur des cheminements étroits ;
? atteindre certaines hauteurs (accès à un guichet, à un automate, à un panneau
d?information, etc.) et saisir des objets hauts placés ;
? se pencher pour saisir un objet ou appréhender un service ;
? accéder à certains services (toilettes publiques par exemple).
Pour les personnes à mobilité réduite :
? se déplacer sur des sols meubles, glissants, réfléchissants ou irréguliers ;
? se déplacer sur des longues distances ;
? rester en station debout sans appui, subir des attentes longues ;
? se pencher en avant pour saisir un objet ou appréhender un service ;
? monter ou descendre un escalier.
Les principaux besoins des personnes handicapées moteurs
? Participer, selon son degré de handicap, à tous les aspects de la vie quotidienne et
permettre l?expression des capacités.
? Dans le respect de la continuité de la chaîne du déplacement, pouvoir utiliser les
transports collectifs, se déplacer sur la voirie et accéder aux bâtiments avec la plus
grande autonomie possible.
? Participer à des réunions de travail, des meeting, des manifestations sportives,
culturelles, éducatives ou de loisirs.
? Bénéficier d?une offre de logements adaptée à la déficience motrice avec des
largeurs de portes, de cheminements intérieurs, de sanitaires et de salles de bains/
salles de douches adaptées, etc.
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
MOTRICES
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Le savoir être
La personne déficiente motrice est une personne à part entière. Il n?est pas nécessaire, dans
la plupart des cas, de passer par un tiers pour s?adresser à elle.
Il est important de se mettre au niveau de la personne en s?asseyant lorsque cela est possible,
ou en s?accroupissant, et de rester naturel dans le langage et le ton employé.
Le savoir faire
Le fauteuil est l?extension de la personne et ne fait qu?un avec elle. Il ne faut donc pas la
bousculer ou bousculer le fauteuil, ni le manipuler sans son consentement. La personne en
fauteuil est une personne autonome. Si elle a besoin d?aide, elle saura le demander que se
soit pour être poussée, pour ouvrir une porte, franchir une rampe, être guidée, accéder à un
bien ou un service, etc. Il faut être vigilant et à l?écoute de la personne.
Il faut éviter les mouvements brusques ou trop rapides lorsque l?on pousse le fauteuil roulant.
Dans les déplacements, il faut marcher au rythme du déplacement du fauteuil et à côté du
fauteuil.
La signalétique adaptée permet aux utilisateurs de fauteuil roulant et aux personnes à
mobilité réduite d?emprunter les bons axes et bons cheminements qui éviteront l?impasse.
Les longs cheminements, les couloirs, les plans inclinés doivent être équipés de mains
courantes (rampes) permettant un appui de la personne à mobilité réduite.
Des places de stationnements réservé sont bien délimitées en voirie et dans les espaces de
stationnement rattachés aux établissements recevant du public. Elles sont destinées aux
personnes à mobilité réduite pour lesquelles elles sont indispensables. Un bon esprit civique
interdit à tout autre utilisateur de s?y installer.
Il faut prévoir un récipient d?eau pour le chien d?accompagnement qui suit son maître partout
où il se rend. Le chien d?aide permet une autonomie à son maître en ramassant les objets
et en les portant (sac de commission, journal, téléphone, etc.). Il ouvre et ferme les portes,
appelle les ascenseurs et organise le déplacement de son maître, il garantit la sécurité de
celui-ci en allant chercher une aide.
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
MOTRICES
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Adresses utiles
Association des Paralysés de France ? France Handicap (APF ? France Handicap)
17 boulevard Auguste Blanqui - 75013 Paris
? 01 40 78 69 00 - www.apf.asso.fr
Association française contre les myopathies (AFM) - 1 rue de l?Internationale
- BP 59 - 91002 Evry Cedex
? 01 69 47 28 28 - www.afm.org
Groupement pour l?insertion des personnes handicapées physiques (GIHP) -
10 rue Georges-de-Porto-Riche - 75014 Paris
? 01 43 95 66 36 - www.gihpnational.org
Association Handi?chiens - www.handichiens.org
Sources
« Le chien guide ou chien d?assistance ? le compagnon du quotidien », mai 2018, de la
Délégation ministérielle à l?Accessibilité du ministère de la Transition écologique et solidaire
et du ministère de la Cohésion des territoires, téléchargeable sur www.accessibilite.ecologie.
gouv.fr
Guide « Des bâtiments publics pour tous ? Accessibilité et confort d?usage », ministère de la
Transition Écologique et Solidaire.
Données extraites du site internet du ministère de la Santé, avril 2003.
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
MOTRICES
16
PERSONNES AYANT
DES DÉFICIENCES PSYCHIQUES
Qu?est-ce que le handicap psychique
Le handicap psychique n?est pas une déficience intellectuelle mais la conséquence de
maladies touchant le psychisme et le comportement. Les déficiences psychiques concernent
les troubles du fonctionnement de l?appareil psychique et influent donc principalement sur
les sphères de la vie relationnelle, de la communication, du comportement, etc.
Le handicap psychique est la conséquence d?une maladie mentale qui relève à la fois de soins
psychiatriques et d?un accompagnement spécifique visant à atténuer les effets invalidants
de ce type de déficience.
Les origines
Les causes d?apparition de la maladie sont dans la plupart des cas à la fois environnementales,
biologiques et psychologiques. Une chose est sûre pourtant : tout le monde peut en être
victime quelles que soient les origines ethniques ou sociales.
Quelques chiffres
Par ignorance ou par crainte, la société a longtemps jeté un voile pudique sur les maladies
psychiques. Pourtant1 :
? 20 % de la population française souffre à des degrés divers de troubles psychiques ;
3 à 5 % sont victimes de troubles sévères ;
? près d?une personne sur cinq connaîtra au cours de sa vie des problèmes de
dépression ;
? les troubles psychiques sont la première cause d?hospitalisation en France et
représentent 15 % des dépenses de santé.
Aujourd?hui, la prise de conscience grandit, mais l?effort de réinsertion doit être largement
développé.
Quelques exemples de handicaps psychiques
Les maladies psychiques présentent une extrême diversité, comme en témoignent les
terminologies employées :
? Les névroses : types de maladie qui ne touchent qu?un secteur de la personnalité
comme la névrose actuelle (troubles psychiques ayant pour origine une défaillance
actuelle de l?environnement), la névrose de caractère (structure de la personnalité
infiltrée de mécanisme de défense névrotique sans que n?émerge un symptôme),
névrose traumatique ou post-traumatique (réaction anxieuse secondaire à un choc
émotionnel). Les sujets atteints de névrose sont lucides et souvent conscients de leur
trouble. La névrose, selon les psychanalystes, a pour origine un conflit entre le Moi
et le Ça. Suivant la prédominance de tel ou tel symptôme, on distingue l?hystérie, la
névrose d?angoisse, la névrose obsessionnelle et la névrose phobique ;
? Les psychoses : terme générique pour désigner les maladies mentales caractérisées
par une altération globale de la personnalité dont les rapports à la réalité sont
bouleversés ;
1 Ministère de la Santé ? avril 2003.
17
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
PSYCHIQUES
? La dépression nerveuse : état pathologique de souffrance marqué par un abaissement
du sentiment de valeur personnelle, par du pessimisme et par une inappétence face
à la vie ;
? Troubles de la personnalité : agitation confuse, tumultueuse produite par une
émotion, un désarroi, un embarras et qui altèrent l?ensemble des comportements
qui constituent l?individualité de la personne, notamment son caractère ;
? Dépendance : besoin impérieux de continuer d?absorber certaines drogues afin de
chasser un état de malaise somatique ou psychique dû au sevrage.
Ces classifications, éclairantes pour les soignants, sont ici d?intérêt moindre. En effet, la
maladie psychique, le handicap psychique se traduisent globalement par un déficit
d?adaptabilité à la vie en milieu ordinaire.
Les principales incapacités et difficultés courantes liées à la
déficience psychique (variant d?une personne à une autre)
? Déficit d?adaptabilité à la vie en milieu ordinaire ;
? Difficulté à entrer en relation avec autrui, par une diminution ou une disparition des
habiletés sociales ;
? Difficulté dans la recherche de l?autonomie au niveau des diverses dimensions de la
vie : logement, occupations, relations sociales et communication, travail, etc.
Les principaux besoins des personnes déficientes psychiques
? Ne pas être bousculées, ni pressées ;
? Être rassurées, entendues, prises en charge.
Le savoir être
Le handicap psychique n?est systématiquement visible au premier contact. La déficience
psychique provoque un handicap car elle touche à différentes fonctions : compréhension,
analyse des situations, prise de décision, etc. Il est donc important de :
? être à l?écoute, être patient et attentif ;
? rassurer, particulièrement en situation de crise (changement de moyen de transport
et d?itinéraire en cas de service de transport dégradé, de travaux sur voirie, d?accident,
etc.) ;
? ne pas fixer la personne mais être attentif à ses faits et gestes ainsi qu?à ses propos ;
? conserver un timbre de voix rassurant, sans marque de stress, d?agacement,
d?énervement.
En cas de crise, le degré d?autonomie de la personne est plus ou moins grand, ce qui peut
nécessiter, dans certains cas, la mise en place d?un accompagnement humain.
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Le savoir faire
En cas de situation de crise, il est important de sécuriser la personne en :
? restant calme et posé même si l?agitation de la personne est grande ;
? essayant de focaliser son attention sur un élément environnemental (un enfant,
une image, un objet, un animal, ?) pour faire passer au second plan l?obsession qui
l?assaille ;
? utilisant un ton rassurant ;
? utilisant des mots simples et des phrases courtes ;
? posant des questions fermées ;
? reformulant les questions ;
? lui demandant les coordonnées des personnes proches (famille, parents, amis) à
contacter, etc.
Adresse utile
Union nationale des amis et familles de malades mentaux (UNAFAM) - 12 villa
Compoint - 75017 Paris
? 01 53 06 30 43 - www.unafam.org
Références
« Le chien guide ou le chien d?assistance ? le compagnon du quotidien », mai 2018, de la
Délégation ministérielle à l?Accessibilité du ministère de la Transition écologique et solidaire
et du ministère de la Cohésion des territoires, téléchargeable sur www.accessibilite.ecologie.
gouv.fr
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
PSYCHIQUES
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PERSONNES AYANT DES
DÉFICIENCES VISUELLES
1 Chiff res de l?enquête HID de 2002 actualisés par la prise en compte de l?augmentation de la population fran-
çaise et d?une légère augmentation de la prévalence due au vieillissement de la population ? site de
l?Association Valentin Haüy.
Qu?est-ce que le handicap visuel
La classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF) codifie de
manière précise les principales formes d?atteintes visuelles, que celles-ci soient provoquées
par une déficience de l?acuité visuelle de l?un ou des deux yeux, une déficience du champ
visuel, une atteinte des structures annexes de la fonction visuelle ou par une lésion cérébrale
générant des troubles neuro-visuels.
La déficience visuelle s?apprécie après correction. Le guide barème annexé au décret 93-
1216 du 4/11/1993 prévoit que sont considérées comme aveugles les personnes dont la vision
centrale est nulle ou inférieure à 1/20° de la normale. Les personnes malvoyantes sont celles
dont la vision est au plus égale à 1/10° de la normale.
La meilleure connaissance en terme ophtalmologique, neurophysiologique et fonctionnel
a amené les professionnels à préciser qu?ils entendent par cécité, l?absence de possibilité
visuelle au sens strict : ne pas ou ne plus avoir de potentiel visuel.
Surtout en ce qui concerne les malvoyants, il est difficile, pour un non spécialiste, de juger
du handicap sur la seule apparence de la personne : un handicap peut être visible mais bien
compensé par la personne, ou invisible mais bien réel et trompeur.
Les personnes aveugles ou malvoyantes se déplacent à l?aide d?une canne, au touché par
le pied, à l?aide d?un chien guide d?aveugle, à l?aide d?un accompagnement humain, etc.
Quelques chiffres1
1 265 000 personnes seraient considérées comme personnes aveugles ou malvoyantes. Elles
se répartissent de la manière suivante :
? aveugles complets : environ 65 000 personnes ;
? malvoyants profonds : environ 207 000 personnes ont une vision résiduelle limitée à
la distinction des silhouettes ;
? malvoyant moyens : environ 993 000 personnes ont une incapacité à reconnaître un
visage à 4 mètres et une incapacité à lire et écrire.
Quelques exemples de handicaps visuels
? La cécité est l?état d?une personne aveugle. Cette dernière est privée de la vue.
? L?atteinte de la vision centrale concerne essentiellement la vision de près et la vision
précise et provoque des incapacités totales ou partielles d?écriture, de lecture,
de coordination occulo-manuelles fines. Elle nécessite l?utilisation de moyens de
grossissement, de se rapprocher de ce que l?on regarde et parfois d?excentrer son
regard ? regarder à côté de ce que l?on veut voir.
? L?atteinte de la vision périphérique fait que la personne n?a plus de perception visuelle
possible, ou de qualité suffisante autour du point de fixation. Son champ visuel se
rétrécit jusqu?à devenir tubulaire. L?atteinte de la vision périphérique concerne la vision
du mouvement, la recherche visuelle, la vision de nuit et provoque des incapacités
totales ou partielles de déplacement, de poursuite visuelle, de contrôle visuel par
faible éclairement. Elle nécessite l?utilisation de moyens d?aide aux déplacements, de
s?éloigner de ce que l?on veut voir, de disposer d?un éclairage suffisant.
20
? La vision floue entraîne une réduction de l?acuité visuelle par opacification des
milieux transparents de l?oeil, et concerne la vision précise, celle des contrastes et
des couleurs. Elle provoque des incapacités totales ou partielles de lecture et de
déplacement, de perception des reliefs, une forte sensibilité à l?éblouissement.
Elle nécessite l?utilisation de moyens d?aide aux déplacements, de moyens de
grossissement, de se rapprocher de ce que l?on regarde ;
? Les atteintes visuelles peuvent être d?origine cérébrales et sont consécutives à un
traumatisme ou à une lésion cérébrale. On y trouve notamment la cécité corticale,
l?agnosie visuelle, etc. ;
? La malvoyance, c?est aussi une forte myopie (vision de loin), une mauvaise perception
de couleur (le daltonisme entre autres), la diplopie (vision double des objets), etc.
Les principales incapacités et difficultés courantes liées à la
déficience visuelle de la personne (variable d?une personne à
une autre)
? Pouvoir reconnaître sans se tromper des personnes dans la rue ou dans son
Environnement social ou professionnel.
? Voir de loin, lire distinctement les caractères et reconnaître les formes.
? Lire en vision fine, savoir distinguer les détails et petits caractères.
? Déchiffrer la signalisation (les panneaux, les messages, ?).
? Se repérer dans l?espace.
? S?orienter.
? Se déplacer.
Les principaux besoins des personnes aveugles ou
malvoyantes
? Participer, selon le degré de handicap, à tous les aspects de la vie quotidienne et
permettre l?expression des capacités.
? Dans le respect de la continuité de la chaîne du déplacement, pouvoir utiliser les
transports collectifs, se déplacer sur la voirie et accéder au bâtiment avec la plus
grande autonomie possible à partir du parking du site ou du mode de transport le
plus proche.
? Repérer l?entrée principale du site et l?accueil.
? Se repérer, s?orienter, se déplacer de manière autonome et en toute sécurité sur le
site pour atteindre les espaces et les services ouverts au public (salle de restauration,
vestiaire, toilettes, chambres, etc.).
? Bénéficier d?un accueil et d?un accompagnement adapté.
? Pouvoir bénéficier de prestations adaptées (repérer et s?orienter vers sa chambre,
repérer et utiliser les équipements, entendre une audio-description d?un film, d?une
pièce de théâtre, d?une émission de télévision, entendre la transcription sonore
d?une information visuelle dans les services de transport, en voirie, etc.).
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
VISUELLES
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PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
VISUELLES
? Accéder à l?information, par exemple par la transcription vocale des écrits, des supports
écrits en caractères « sans serif » (il est recommandé de n?utiliser que des « caractères
bâton » ou « linéal » qui n?ont pas d?empattement), des textes en gros caractères, en braille,
etc.
Le savoir être
La personne handicapée visuelle est avant tout une personne ; il n?est donc pas nécessaire
de se comporter avec elle comme avec un petit enfant. Elle est porteuse d?une déficience
plus ou moins importante et d?un degré d?autonomie variable en fonction de l?importance du
handicap et de sa formation au déplacement et à l?autonomie.
Il faut savoir entendre et écouter les demandes et les besoins des personnes aveugles ou
malvoyantes. Il ne faut pas s?imposer à elles, ni leur imposer notre propre vision des choses. Il
ne faut pas prendre une personne aveugle ou malvoyante par la main pour la guider mais lui
proposer un bras ou une épaule. Ainsi, elle se déplacera selon son et votre rythme en toute
confiance.
Il faut garder à l?esprit que la personne aveugle ou malvoyante ne voit pas l?escalier, le quai, la
traversée pour piétons, les grilles d?arbres et les arbres, les candélabres, poubelles, les bancs et
autres mobiliers urbains qui, mal positionnés, sont des dangers, etc.
Chaque personne handicapée visuelle est différente et présente des capacités et des
difficultés propres. En fonction des individus, le handicap s?avère plus ou moins important,
le degré d?autonomie est donc plus ou moins possible, ce qui nécessitera, dans ce dernier
cas, la mise en place d?un accompagnement animal ou humain.
Le savoir faire
Une personne aveugle ou malvoyante prend très vite ses repères dans l?espace. Il faut lui
proposer de l?accompagner si elle le souhaite pour faciliter son apprentissage de l?autonomie
dans un lieu (situation de l?entrée, des ascenseurs, des toilettes, de l?espace de restauration,
etc.). Une personne aveugle ou malvoyante prépare le plus souvent possible son déplacement.
Une information, mise à disposition sur site internet en format texte, par GPS, messagerie
ou par téléphone en amont, permettra une plus grande autonomie et un meilleur confort
d?usage à la personne aveugle ou malvoyante dans son déplacement.
? Au moment du repas, lire le menu s?il n?est pas traduit en braille ou par synthèse
vocale, décrire les plats, indiquer l?emplacement des objets sur le plateau ou sur la
table suivant le principe du cadran d?une horloge, l?assiette étant le cadran, le verre
étant situé à midi.
? Prévoir un récipient d?eau pour le chien guide d?aveugle.
Si des visuels ou un film sont projetés, penser à décrire les images aux personnes aveugles
ou malvoyantes présentes.
Dans la conception des lieux, des espaces et des matériels, penser à intégrer l?usage des
personnes aveugles ou malvoyantes par un doublage sonore de l?information visuelle (balises
sonores à l?entrée des bâtiments et au droit des traversées piétonnes des chaussées et des
voies de tramway déclenchées par la télécommande à fréquence universelle, annonces
dans les services de transport collectifs, dans les ascenseurs, à l?entrée des établissements
recevant du public, etc.).
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Dans la conception des lieux, des espaces et des matériels, penser à intégrer l?usage par les
personnes aveugles ou malvoyantes par une information contrastée de manière tactile ou
podotactile de l?information visuelle (les bandes d?éveil à la vigilance en haut des escaliers
dans les établissements recevant du public et en voirie, ainsi qu?aux droits des traversées
piétonnes en voirie, les bandes de guidage sur voirie et en établissements recevant du
public, les feux de signalisation aux droits des traversées pour piétons, plan braille, plan en
relief, manchon Braille sur les mains courantes, cartouche braille, lettres et chiffre en grand
caractère et en relief positif, etc.).
Adresse utile
Confédération Française pour la Promotion Sociale des Aveugles et Amblyopes
(CFPSAA) - 6 rue Gager Gabillot - 75015 Paris
? 01 44 49 27 17 - www.cfpsaa.fr
Références
« Les besoins des personnes déficientes visuelles ? accès à la voirie et au cadre bâti », juillet
2010, téléchargeable sur : http://www.cfpsaa.fr/accessibilite/
Sur le site de la Fédération des Aveugles de France (FAF), voir également : https://www.
aveuglesdefrance.org/nos-actions/accessibilite-cadre-bati-transports-voirie
« Le chien guide ou le chien d?assistance ? le compagnon du quotidien », mai 2018, de la
Délégation ministérielle à l?Accessibilité du ministère de la Transition écologique et solidaire
et du ministère de la Cohésion des territoires, téléchargeable sur www.accessibilite.ecologie.
gouv.fr
« La balise sonore en questions ? Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais
oser le demander », mai 2018, de la Délégation ministérielle à l?Accessibilité du ministère
de la Transition écologique et solidaire et du ministère de la Cohésion des territoires,
téléchargeable sur www.accessibilite.ecologie.gouv.fr
PERSONNES AYANT DES DÉFICIENCES
VISUELLES
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Document réalisé par Eric ALEXANDRE (Délégation Ministérielle à l?Accessibilité)
Remerciements aux relecteurs :
Julia ZUCKER ? Délégation ministérielle à l?Accessibilité
Vincent MOST ? Délégation ministérielle à l?Accessibilité
Christophe TAGGER ? Délégation ministérielle à l?Accessibilité
René BRUNEAU ? Union Nationale pour l?Insertion Sociale du Déficient Auditif
(UNISDA)
Brice MEYER-HEINE ? Union des associations de personnes malentendantes et
devenues sourdes (SURDI France ? BUCODES)
Claire GRISARD ? Union nationale des associations de parents de personnes
handicapées mentales de leurs amis (UNAPEI)
Nicolas MERILLE ? APF ? France Handicap
Thierry GLANARD ? Association Française contre les Myopathies
Thierry JAMMES ? Confédération Française pour la Promotion Sociale des Aveugles
et Amblyopes (CFPSAA)
Secrétariat général
Délégation ministérielle à l?accessibilité
Grande Arche paroi sud - 92055 La Défense cedex - Tél. : 01 40 81 21 22
Conception graphique : SG/DAF/SAS/SET/SET2 - J.E Malaisé/B.Cudelou/L.Delag - Impression : SG/DAF/SAS/SETI/SETI2
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La Délégation ministérielle à l?accessibilité
Rattachée au Secrétariat général des ministères de
l?Aménagement du territoire et de la Transition écologique, elle impulse, coordonne et
promeut la politique d?accessibilité du cadre bâti (logement, établissements recevant
du public et locaux de travail), de la voirie, des espaces publics, des transports publics,
des mobilités et des espaces naturels. Elle assure la cohérence des actions menées
par les ministères dans ces différents domaines.
Chargée de promouvoir la politique d?accessibilité des ministères de l?Aménagement
du territoire et de la Transition écologique, elle publie et partage des ressources sur
l?accessibilité.
Plus d?information sur : accessibilite.ecologie.gouv.fr notamment la page «Dire, Lire et Faire l?Accessibilité»
Contacter la DMA ou inscrivez-vous à la lettre mensuelle de la DMA par simple mail :
dma.sg@developpement-durable.gouv.fr
MINISTÈRES
AMÉNAGEMENT
DU TERRITOIRE
TRANSITION
ÉCOLOGIQUE