PNACC : troisième plan national d'adaptation au changement climatique (2024). Mesure 31 : Assurer la résilience du système énergétique
Auteur moral
République française
Auteur secondaire
Résumé
L'objectif de cette mesure est de mettre en place les actions permettant d'assurer la résilience du système énergétique dans son ensemble. Les principaux effets du changement climatique
Descripteur Urbamet
changement climatique
;énergie
;gaz
;canalisation
;carburant
;électricité
;production d'énergie
;équipement énergétique
Descripteur écoplanete
pétrole
Thème
Risques
Texte intégral
1
CATÉGORIE
DE LA MESURE
CONTEXTE
2. Assurer la résilience
des territoires, des
infrastructures et des
services essentiels
L?objectif de cette mesure est de mettre en place les actions
permettant d?assurer la résilience du système énergétique dans
son ensemble. Les principaux effets du changement climatique
sur chaque composante du système énergétique sont décrits ci-
après.
Systèmes pétroliers et gaziers :
L'Agence internationale de l?énergie a examiné les effets du
changement climatique sur l'approvisionnement en pétrole et en
gaz dans son dernier rapport « Climate resilience for energy
security » de novembre 2022. Elle y traite des effets de l'élévation
du niveau de la mer et de l'intensification des cyclones tropicaux
sur les raffineries côtières, les risques d'incendie de forêt pour les
raffineries, et les effets des sécheresses sur la production de
schiste. Cette analyse n?inclut néanmoins pas les effets du
changement climatique sur les voies d'acheminement.
Les canalisations sont conçues pour être exploitées sur une vaste
gamme de températures, très largement supérieures à ce qui
pourrait se passer avec le réchauffement climatique. Les
principaux phénomènes liés au changement climatique pouvant
toucher les oléoducs et gazoducs sont l?augmentation de la
fréquence des inondations et des mouvements de terrain
associés.
Les carburants sont également approvisionnés par barge fluviale
dans certaines régions. Or, notamment dans l?Est où le Rhin est
particulièrement touché par des épisodes répétés de sécheresse
ou d?inondation, cela peut entraîner l?arrêt total de la circulation
des barges ou une circulation à tonnage réduit. Des solutions
alternatives d?approvisionnement en carburants existent mais, si
l?impossibilité de navigation se prolonge, d?autres solutions,
MESURE 31
Assurer la résilience du
système énergétique
2
comme le recours à la libération de stocks stratégiques, peuvent
aussi être nécessaires.
Production électrique :
Le changement climatique a des conséquences directes sur les
niveaux de production (voir infra pour le nucléaire et
l?hydroélectricité, le photovoltaïque - baisse du rendement avec
des températures élevées - et l?éolien - en fonction des régimes de
vent) et les profils de consommation (augmentation de
l?utilisation de la climatisation en été, etc.).
Les enjeux prioritaires pour le parc de réacteurs nucléaires au
regard du changement climatique et des risques associés sont les
suivants :
? La hausse des températures de l?air et de l?eau ;
? La sécheresse entraînant une diminution des débits des cours
d?eau (dont l?étiage) ;
? La hausse du niveau marin (risque de submersion marine).
Le principal impact du changement climatique sur les
infrastructures hydroélectriques est la modification de
l?hydrologie causée par la hausse des températures et l?évolution
du régime des précipitations. Le changement climatique a
également une incidence à travers les événements extrêmes
auxquels sont soumises les installations hydroélectriques, comme
les vagues de chaleur, les sécheresses, les précipitations extrêmes
et les crues, sans oublier, dans les zones non-interconnectées
(ZNI), les cyclones avec des pluies torrentielles. Les solutions
fondées sur la nature peuvent permettre d?adapter les
installations hydroélectriques.
Le changement climatique pourrait avoir des conséquences sur
l?exploitation et la performance économique du parc, mais
également sur la gestion de l?eau (conciliation des usages),
l?environnement et la sûreté. La production hydraulique est
dépendante de la disponibilité de la ressource en eau et donc
fortement conditionnée aux précipitations (neige et pluie) et aux
températures (et leur influence sur l?évaporation des lacs).
Des études doivent permettre d?évaluer le besoin éventuel de
stations de pompage additionnelles pour des finalités non
énergétiques. En effet, les retenues étant sollicitées pour des
usages autres que la production hydroélectrique, la mise en place
des systèmes de pompage pour reconstituer un stock d?eau et
rendre ainsi la ressource plus disponible pourrait être étudiée
dans certains secteurs.
Réseaux de transport et de distribution d?électricité :
Les réseaux sont doublement confrontés aux enjeux du
changement climatique. D?une part, les infrastructures physiques
3
doivent être adaptées pour mieux prendre en compte les
changements environnementaux liés au réchauffement
climatique (hausse des températures, modification des aléas).
D?autre part, le changement climatique influence directement les
profils de consommation et de production, et nécessite d?être pris
en compte dans les modélisations des évolutions du système
électrique et la programmation pluriannuelle de l?énergie.
La hausse des températures estivales peut conduire certaines
portions d?ouvrages de transport à faible température de
répartition à se trouver en dehors des conditions habituelles
d?exploitation, nécessitant de diminuer leur capacité de transit
voire les mettre hors tension. Concernant le réseau de
distribution, les câbles souterrains HTA isolés au papier imprégné
posés jusqu?au début des années 1980 sont particulièrement
sensibles aux épisodes caniculaires.
Le risque inondation (débordement, ruissellement, coulées de
boues et submersion marine, remontées de nappes phréatiques)
menace par ailleurs certains postes de transformation en très
haute tension, ou des postes sources qui assurent l?interface entre
le réseau de transport et de distribution. Les vents violents
peuvent générer des dégâts importants sur les réseaux,
notamment de distribution, souvent en raison de la chute d?arbres
sur les lignes.
L'amélioration de la résilience de ces infrastructures électriques
passe notamment par :
? Un dimensionnement adapté des infrastructures, au moment
de leur construction ou de leur renouvellement ;
? Si nécessaire, l'évolution de la réglementation ou des normes
en vigueur pour le dimensionnement des futurs ouvrages ou
ouvrages renouvelés ;
? Des politiques de renouvellement cohérentes avec l?enjeu
d?adaptation au changement climatique et, lorsque c?est
pertinent, ciblées sur les infrastructures existantes identifiées
comme les plus sensibles au risque climatique ;
? L?adaptation de l?exploitation des ouvrages existants et non
résilients aux évolutions du climat en tenant compte du
dimensionnement de l?infrastructure (les leviers d?exploitation
ne sont pas les mêmes pour les ouvrages dimensionnés pour les
températures futures et pour ceux qui ne le sont pas) ;
? La qualité (précision géographique, traitement des extrêmes,
etc.) des données climatiques prises en compte dans les
prévisions et dans l?exploitation des réseaux, et l?amélioration
des connaissances scientifiques et des modèles
Particularité des zones non interconnectées (ZNI) :
? Les ZNI ont des systèmes électriques plus fragiles du fait de leur
petite taille de la moindre redondance ou foisonnement des
4
solutions. Des risques particuliers sont présents : en particulier,
en Outre-mer, les cyclones dont l?intensité pourrait augmenter.
Les effets du changement climatique sur la consommation et la production d?énergie sont
intégrés dans les modélisations de la programmation pluriannuelle de l?énergie (PPE) et de la
stratégie nationale bas-carbone (SNBC). Le PNACC prévoit quant à lui les actions permettant
de réduire la vulnérabilité de nos moyens de production, transport et distribution d?énergie.
Les efforts de sobriété énergétique engagés depuis plusieurs années sont un premier élément
clé contribuant à notre résilience énergétique. Plus spécifiquement, la prise en compte du
changement climatique dans la gestion de notre système énergétique est une préoccupation
majeure des acteurs concernés et fait déjà l?objet de diverses mesures décrites ci-dessous.
Systèmes pétroliers et gaziers :
Les bonnes pratiques définies par l'interprofession sont synthétisées dans les guides GESIP
(guides techniques pour la sécurité industrielle). Dans la catégorie "pipeline", il existe quinze
guides GESIP mais aucun ne traite de l'adaptation en particulier. Les aléas climatiques sont
traités dans certains guides concernant les études de dangers des pipelines ou encore celui sur
la méthodologie de l'étude d'impact. Les études/guides se fondent néanmoins essentiellement
sur les risques/phénomènes naturels connus et cartographiés ou des études historiques pour
connaître ce qui est arrivé par le passé.
Les risques liés aux mouvements de terrains sont intégrés dans les études de dangers, qui sont
revues périodiquement, au titre des sources de potentiels endommagements. Les canalisations
sont par ailleurs régulièrement inspectées. En outre, le risque d'inondation peut
potentiellement concerner les stations de pompage ou de compression.
S?agissant des installations classées SEVESO, une mission sur le sujet de leur adaptation au
changement climatique vient de se terminer (cf. mesure 19 du PNACC).
Production électrique :
Les analyses des besoins, qui découlent des impacts du changement climatique et sont
nécessaires pour maintenir la sécurité d?approvisionnement en électricité à un niveau nominal,
sont intégrés dans les exercices de la programmation pluriannuelle de l?énergie (PPE). Dans les
ZNI, chaque PPE devra bien prendre en compte cet aspect résilience, pour s?assurer qu?en
conditions extrêmes, les systèmes puissent fournir une électricité en permanence.
Le parc nucléaire existant fait l?objet d?une instruction approfondie, tenant compte du retour
d?expérience récent, en lien avec l?Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR).
En particulier, le cinquième réexamen périodique des réacteurs nucléaires de 900 MWe doit
amener à renforcer la prise en compte des effets du changement climatique sur ces réacteurs1.
En outre, la conception des nouveaux réacteurs intègre bien les enjeux liés au changement
climatique. Les études pour les réacteurs nucléaires de technologie EPR2, et plus
particulièrement celles portant sur les sites de Tricastin et Bugey qui ont été les plus affectés
1 https://www.asn.fr/information/archives-des-actualites/l-asn-prend-position-sur-les-orientations-du-5e-
reexamen-periodique-des-reacteurs-de-900-mwe
ACTIONS DÉJÀ ENGAGÉES
5
par les vagues de chaleur de l?été 2022, tiennent compte du climat futur sur toute la durée
prévue du fonctionnement, à savoir au moins soixante ans à compter de leur mise en service
prévue à partir de l?horizon 2035. Ces études visent à dimensionner les systèmes de
refroidissement et de sûreté pour assurer la disponibilité maximale des réacteurs dans les
conditions climatiques anticipables.
Les estimations des impacts du changement climatique sur la production hydraulique pourront
être affinées par les résultats de l?étude Explore 2 qui a actualisé les connaissances sur l'impact
du changement climatique sur l'hydrologie.
L?État a lancé deux missions en 2022, sur les bassins Adour-Garonne et Loire-Bretagne, pour
étudier l?optimisation des usages dans la gestion des retenues hydroélectriques au profit des
autres usages de la ressource en eau. La mission sur le bassin Adour-Garonne formule des
recommandations concrètes dont plusieurs sont mises en oeuvre ou en cours de mise en oeuvre
par les services de l?État et les parties prenantes. Il s?agit notamment d?engager des études de
faisabilité et de financement de pompes de relevage permettant de soutenir les débits
d?étiage, d?engager les concertations pour définir l?évolution souhaitable des débits d?objectif
d?étiage (DOE) en raison de la baisse attendue des débits, de faire évoluer progressivement le
prix de l?eau payé par les usagers de façon à ce qu?il corresponde à moyen terme au coût de
gestion de l?eau et d?annoncer la trajectoire plusieurs années à l?avance, de façon à ce que tous
les acteurs puissent anticiper cette nouvelle orientation.
Lors du renouvellement des titres d?exploitation des installations hydroélectriques, il est prévu
que l?évolution des enjeux liés à la ressource en eau soit prise en compte dans une approche
globale de territoire et d?équilibre économique. La démarche d?écoute GEDRE (Gestion
équilibrée et durable de la ressource en eau), qui peut être organisée par l?État en application
de l?article R. 521-4 du code de l?énergie, permet d?identifier les besoins des parties prenantes
concernant la ressource en eau (parmi lesquels le soutien d?étiage).
Concernant les risques naturels auxquels sont exposés les barrages, les évolutions climatiques
sont intégrées implicitement dans les études de dangers que les responsables des barrages les
plus importants (de classes A et B) doivent établir tous les dix ans pour les premiers, et tous les
quinze ans pour les seconds. Cette étude se fonde sur une caractérisation des aléas naturels
susceptibles de mettre en danger l'ouvrage, en particulier concernant les crues qui doivent
pouvoir être évacuées pour éviter de dépasser les capacités de résistance de l?ouvrage et donc
de conduire à sa rupture. Si l?étude de dangers montre que le barrage ne respecte pas ces
exigences, elle doit proposer des mesures de mise en conformité, éventuellement
accompagnées de mesures conservatoires en attendant le retour aux standards.
Réseaux de transport et de distribution de l?électricité :
L?influence du changement climatique sur les profils de consommation et de production est
appréhendée de façon globale dans les études prospectives sur l?équilibre offre-demande et
dans les plans de développement des réseaux qui sont établis périodiquement par les
gestionnaires de réseaux.
Ainsi, RTE a conduit, de 2001 à 2016, un vaste programme de sécurisation mécanique pour
prémunir des inondations un réseau minimal (et représentant environ 50% du réseau) afin
d?alimenter chaque poche de consommation, d?évacuer l?énergie des centrales de production les
plus importantes et de sécuriser chaque traversée de réseau routier ou ferroviaire importante.
En outre, RTE a engagé en 2021 le projet Résilience afin d?évaluer les conséquences, sur le
dimensionnement et l?exploitation du réseau, de la hausse attendue de la fréquence et de
l?intensité des canicules et des inondations. Des modélisations à climat actuel et à horizon 2050
ont été effectuées à une maille géographique fine pour identifier les zones à risque. Le projet
de schéma décennal de développement du réseau (SDDR) de RTE publié le 13 février 2025 vise
à consacrer 20 milliards d?euros d?ici à 2040 pour adapter 80% de son réseau existant au
changement climatique d?ici à 2040.
6
Un élément clé de la résilience des réseaux électriques est la mise en place de la Force
d?intervention rapide électricité (FIRE), un dispositif de crise créé à la suite de la tempête de
1999. La FIRE permet de mobiliser des moyens matériels et humains en moins de 24 heures en
cas d?événement météorologique majeur et se projette dans les ZNI en cas de besoin.
S DÉJÀ ENGAGÉES
1. Système pétrolier et gazier : étudier les vulnérabilités d?approvisionnement et de
logistique et adapter les études de dangers des infrastructures en fonction de la mise à
jour des aléas
2. Système électrique : améliorer la résilience du parc de production d?électricité nucléaire,
des installations de production d?hydroélectricité, éolienne et solaire et du réseau
ACTION 1
Système pétrolier et gazier : étudier les vulnérabilités
d'approvisionnement et de logistique et adapter les études de
dangers des infrastructures en fonction de la mise à jour des aléas
Si la part des énergies fossiles dans le mix énergétique français est amenée à fortement
décliner, certaines infrastructures ont vocation à être utilisées pendant plusieurs décennies
encore, notamment pour permettre le transit vers les pays voisins2.
L?Agence internationale de l?énergie (AIE) a publié en novembre 2022 une étude sur la résilience
climatique pour la sécurité énergétique. En outre, l?Union Européenne a publié en janvier 2024
une étude sur l?évaluation des risques climatiques pour l?Europe. A partir de ces évaluations,
avec une vision internationale, la connaissance des risques potentiels sur les filières pétrolières
et gazières sera approfondie afin de déterminer leurs vulnérabilités. Une déclinaison nationale
sera faite avec un focus sur le transport fluvial qui, sur le Rhin notamment, connaît des aléas
perturbant déjà l?approvisionnement en carburant.
Les actions suivantes ne couvrent que l'Hexagone continental et devront être adaptées et
déclinées aux enjeux climatiques des Outre-mer et de la Corse.
1.1 - Etude sur les vulnérabilités d?approvisionnement et de logistique internationale pétrolière
et gazière
1.2 - Etude sur la vulnérabilité de la logistique pétrolière nationale au changement climatique
1.3 - Etude sur la navigabilité des fleuves et en particulier du Rhin pour différents niveaux de
réchauffement climatique, dont la TRACC, et sur les solutions à mettre en oeuvre
1.4 - Eventuelle adaptation des études de dangers des infrastructures de transport en fonction
de la mise à jour des aléas
PILOTE DGEC
BUDGET
50 k¤ (à confirmer) pour l?étude, 30 k¤/an pour un ? ETP en charge des
études et du suivi du sujet
2 https://www.cre.fr/actualites/toute-lactualite/la-cre-publie-son-rapport-sur-l-avenir-des-infrastructures-
gazieres.html
ACTIONS NOUVELLES
7
CALENDRIER
2026 : Etude sur les vulnérabilités d?approvisionnement et de logistique
internationale
2026 : Etude logistique nationale
2026 : Etude navigabilité
INDICATEURS
- Lancement et restitution des études
- Mise à jour des études de dangers
ACTION 2
Système électrique : améliorer la résilience du parc de production
d?électricité nucléaire, des installations de production
d?hydroélectricité, éolienne et solaire, et du réseau
2.1 - Mettre à jour l?évaluation de l?impact du changement climatique sur le système
électrique
A l'occasion de la mise à jour du rapport Futurs énergétiques 2050 prévue en 2026, qui
intègrera les objectifs de la PPE 3, RTE mettra à jour ses modèles climatiques dans ses
évaluations de l'impact du changement climatique sur le système électrique, en assurant une
cohérence avec la TRACC. Ces évolutions permettront de se conformer aux standards
scientifiques les plus récents en collaboration avec différents acteurs de l?énergie et du climat
au niveau européen (travaux autour de la Pan-European Climate Database menés avec
Copernicus et ENTSO-E) et viseront notamment à passer à une approche multi-modèles et à
considérer un climat évolutif en fonction des horizons temporels étudiés. RTE actualisera en
particulier :
? les études d?exposition au changement climatique et de vulnérabilité de la production
sur l?ensemble des filières, et en particulier les filières de d?énergie éolienne et
photovoltaïque, à partir de scénarios climatiques tenant compte de tout le spectre des
éventualités possibles à différents horizons temporels, y compris en évaluant les
conséquences de scénarios à faible probabilité ;
? les études sur les perspectives d'évolution de la disponibilité de la ressource en eau et
ses conséquences pour la production électrique, en prenant en compte les résultats de
l'étude Explore 2.
Les actions ci-dessus ne couvrent que l'Hexagone continental et devront être adaptées et
déclinées aux enjeux climatiques des Outre-mer et de la Corse.
PILOTE RTE
BUDGET À définir
CALENDRIER Fin 2026
INDICATEUR Publication de l?étude
2.2 - Intégrer les conséquences des changements de consommation et de production
dans les exercices de programmation énergétique
Les changements de consommation et de production, et la transformation du mix électrique
font évoluer la nature du risque sur la sécurité d?approvisionnement en électricité. Ces facteurs
8
deviendront dimensionnants pour les besoins en flexibilités, en été comme en hiver, tant du
côté de la demande que de l?offre. Des « stress-tests » modélisant des situations extrêmes
(canicules ou vagues de froid combinées à des périodes sans vent) permettront d?estimer la
résilience du système électrique. Les trajectoires proposées dans la future programmation
pluriannuelle de l?énergie seront cohérentes avec les trajectoires proposées par RTE dans son
Bilan prévisionnel 2023 publié en juillet 2024 et qui font l?objet de stress tests climatiques. Les
modélisations seront effectuées par RTE dans le cadre de l'élaboration des bilans prévisionnels
et des trajectoires proposées par la future programmation pluriannuelle de l'énergie.
Les actions ci-dessus ne couvrent que l'Hexagone continental et devront être adaptées et
déclinées aux enjeux climatiques des Outre-mer et de la Corse.
PILOTE DGEC, avec l?appui de RTE
BUDGET À définir
CALENDRIER Premier trimestre 2025
INDICATEUR Réalisation des « stress tests »
2.3 - Actions permettant de maintenir la résilience du parc de production d?électricité nucléaire
Poursuivre les études et les investissements nécessaires en intégrant les dernières
connaissances sur la gestion de l?eau et la prise en compte des aléas, selon la TRACC, y compris
en prenant en compte les extrêmes possibles à 3°C de réchauffement mondial et non pas
seulement la médiane, notamment à l?occasion des autorisations de créations des nouvelles
installations et à l?occasion des réexamens périodiques des installations existantes.
PILOTES DGPR, DGEC et ASNR
BUDGET Études et travaux correspondants financés par EDF
CALENDRIER
Les modifications nécessaires des centrales existantes seront intégrées, le
cas échéant, lors des visites décennales des réacteurs.
INDICATEUR
Processus de redémarrage des réacteurs après maintenance et
d?autorisation des EPR2 tenant compte des enjeux climatiques
2.4 - Actions permettant d?assurer la résilience des installations de production d?hydroélectricité
tout en maintenant un haut niveau de production
1 - Poursuivre l?intégration par les exploitants des études pour estimer les conséquences du
changement climatique sur l?hydrologie (Explore2 et ses dérivées)
2 - Poursuivre la prise en compte des effets du changement climatique, au titre de la sûreté
des ouvrages, notamment au travers des mises à jour régulières des études de dangers et la
mise en conformité des ouvrages hydrauliques
3 - Intégrer les autres enjeux autour de la ressource en eau au sein des retenues
hydroélectriques, avec des études sur le sujet des STEP à vocation multi-usage
9
Les actions ci-dessus ne couvrent que l'Hexagone continental et devront être adaptées et
déclinées aux enjeux climatiques des Outre-mer et de la Corse.
PILOTES DREAL Occitanie, DGEC et concessionnaires
BUDGET 0.5 ETP supplémentaires pour la DREAL Occitanie
CALENDRIER Travaux à partir de 2026, mise en service à horizon 2030
INDICATEURS
Volumes supplémentaires (Mm3) et MW complémentaires mis à disposition
par les investissements dans les STEP à vocation multi-usages
2.5 - Améliorer la résilience du parc de production éolien et solaire, en particulier en Outre-mer
1 - Réaliser une étude sur la capacité des parcs éoliens situés dans les zones ultramarines à
résister aux cyclones, et formuler des recommandations pour adapter les parcs et orienter la
conception des futurs parcs
2 - Instruire la pertinence d'ajouter des spécifications techniques visant à améliorer la résilience
du système dans le cahier des charges des nouveaux moyens de production notamment
éoliens et solaires en outre-mer.
2.6 - Actions permettant d?améliorer la résilience du réseau électrique
1 - Intégrer dans les exercices de planification des gestionnaires de réseau les conséquences du
changement climatique selon la TRACC sur le réseau de transport et de distribution.
Réseau de transport :
? Adapter les caractéristiques techniques des lignes aériennes et souterraines afin, dans le cas
des liaisons aériennes, d?augmenter la température de répartition minimale pour les
ouvrages neufs ou réhabilités, et établir le cas échéant une hiérarchisation des ouvrages
existants à renouveler en priorité. Cette mesure s?inscrira dans la politique d?investissement
et de renouvellement du réseau prévue par RTE dans son schéma décennal de
développement du réseau dont le projet a été publié le 13 février 2025.
? Prévoir que les ouvrages soient dimensionnés et exploités lors de leur
construction/renouvellement sur les températures futures selon la TRACC.
Réseau de distribution :
? Poursuivre la politique de remplacement ciblé des câbles CPI HTA (environ 20 000 km
restants). Un programme de renouvellement de ces câbles d?ancienne génération est engagé
depuis 2010. Le retour d?expérience de l?été 2022 a mis en évidence que ces réseaux CPI HTA
ont huit fois plus d?incidents en vague de chaleur que hors vague de chaleur. Les tronçons à
renouveler sont priorisés en fonction de leur risque d?incidents (méthodes Big Data), en
particulier dans les régions significativement exposées au risque de canicule, et de leur
impact client.
? Poursuivre les programmes d?Enedis destinés à renforcer la résilience des réseaux HTA
aériens (Plan Aléas climatiques et Rénovation Programmée) :
? Le PAC vise à enfouir les réseaux directement exposés aux risques climatiques
(traversant des zones boisées en particulier) qui représentent un stock d?environ 47
000 km.
? La RP vise à maintenir la fiabilité des autres réseaux (270 000 km) au niveau des réseaux
neufs, en remplaçant les éléments identifiés comme ayant un risque de défaillance
suite à des diagnostics.
10
? En basse tension, accélérer la politique de résorption des fils nus et l?enfouissement des
lignes identifiées comme étant les plus critiques. Les réseaux BT aériens en fils nus sont
particulièrement exposés aux vents violents. En coordination avec les AODE, il est prévu une
quasi-éradication de ces réseaux d?ici 2040 (50 000 km).
2 - Actions permettant d?améliorer la résilience du réseau face aux inondations
Il s?agit de localiser et concevoir les futurs postes ou les postes renouvelés sur la base des
informations fournies par les plans de prévention des risques inondations (PPRI) et des
modélisations du risque d?inondation (débordement) à horizon 2040/2050. Parmi les postes
existants, des solutions techniques seront mises en oeuvre en priorité pour les postes étant à la
fois les plus exposés à ce risque et les plus critiques pour le réseau. Ces solutions consistent par
exemple à construire des murets, installer des boîtiers basse tension étanches, poser des portes
étanches ou des « aqua barrières » pour les crues de faible intensité et à rehausser les parties
sensibles pour les crues de forte intensité.
Les actions ci-dessus ne couvrent que l'Hexagone continental et devront être adaptées et
déclinées aux enjeux climatiques des Outre-mer et de la Corse.
PILOTE DGEC
BUDGET
À définir. Les charges associées aux investissements nécessaires sont
couvertes par le Tarif d?Utilisation des Réseaux Publics d?électricité
(TURPE), après approbation par le régulateur.
CALENDRIER
L?objectif est de renouveler d?ici 2040 la majorité des ouvrages les plus
sensibles au risque de vagues de chaleur (technologie CPI souterraine et fils
nus BT). Pour le réseau de transport, l?adaptation des conducteurs
existants à la hausse des températures et l?adaptation des postes
électriques existants aux inondations seront a minima effectuées au fur et
à mesure du renouvellement des ouvrages du réseau de transport. La
stratégie d?adaptation a été proposée dans le projet de schéma décennal,
en 2025.
INDICATEURS
Pour des raisons de cohérence, les indicateurs pourront être mis à jour en
fonction des stratégies d?adaptation retenues par le régulateur et financées
par le tarif d?utilisation des réseaux.
- Nombre de kilomètres de lignes dont la température de répartition
respectent les nouveaux standards choisis
- Nombre de kilomètres de câbles CPI HTA remplacés par an et stock de CPI
HTA (cible : 85% du stock actuel (21 000 km) remplacés d?ici 2040)
- Nombre de postes renforcés vis-à-vis du risque d?inondation
- Montants d?investissements dédiés au renouvellement global et ciblé des
actifs
- Linéaire total de fils nus BT (cible : quasi-éradication des fils nuls à horizon
2040)
S DÉJÀ ENGAGÉES
ACTION 1
Système pétrolier et gazier : étudier les vulnérabilités d'approvisionnement et de logistique et adapter les études de dangers des infrastructures en fonction de la mise à jour des aléas
ACTION 2
Système électrique : améliorer la résilience du parc de production d?électricité nucléaire, des installations de production d?hydroélectricité, éolienne et solaire, et du réseau
2.1 - Mettre à jour l?évaluation de l?impact du changement climatique sur le système électrique
2.2 - Intégrer les conséquences des changements de consommation et de production dans les exercices de programmation énergétique
2.3 - Actions permettant de maintenir la résilience du parc de production d?électricité nucléaire
2.4 - Actions permettant d?assurer la résilience des installations de production d?hydroélectricité tout en maintenant un haut niveau de production
2.5 - Améliorer la résilience du parc de production éolien et solaire, en particulier en Outre-mer
2.6 - Actions permettant d?améliorer la résilience du réseau électrique