Le schéma départemental d'accueil et d'habitat des gens du voyage : guide d'élaboration / révision
Auteur moral
Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (France)
;France. Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages
Auteur secondaire
Résumé
Le <strong>Schéma départemental d'accueil et d'habitat des gens du voyage</strong> propose des orientations pour l'accueil et l'habitat des gens du voyage en France. Il précise les besoins en infrastructures, les objectifs de création et de gestion des aires d'accueil, ainsi que les dispositifs de soutien pour faciliter l'accès aux services essentiels et promouvoir l'inclusion sociale.
Descripteur Urbamet
gens du voyage
Descripteur écoplanete
Thème
Habitat - Logement
Texte intégral
LE SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
D?ACCUEIL ET D?HABITAT
DES GENS DU VOYAGE
GUIDE
D?ÉLABORATION
/ RÉVISION
Avant-propos
La politique d?accueil des gens du voyage vise à assurer le droit à un habitat adapté, respectueux de la libre
circulation des personnes et de la propriété privée, dans un rapport équilibré des droits et des devoirs de chacun.
À cette fin, la loi prévoit dans chaque département l?élaboration conjointe d?un schéma d?accueil des gens du
voyage par l?État et le Conseil départemental, qui en fonction des besoins constatés doit prévoir le nombre, la
localisation et la capacité des aires et terrains à créer par les établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI), ainsi que les interventions sociales nécessaires.
Depuis la loi du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et l?habitat des gens du voyage, ces schémas ont beaucoup
évolué et gagné en qualité. En effet, si la première génération de schémas s?est concentrée sur la production
d?aires permanentes d?accueil, la deuxième s?est ouverte à la problématique des grands passages. Les nouveaux
schémas doivent désormais intégrer des dispositions pour les terrains familiaux locatifs.
Pour accompagner ces évolutions, la direction de l?habitat, de l?urbanisme et des paysages (sous-direction
des politiques de l?habitat) et le CEREMA ont élaboré le présent guide, avec l?appui d?un comité de pilotage
représentatif des acteurs impliquées dans la réalisation des schémas et de personnes qualifiées.
Conçu pour servir d?appui aux rédacteurs des schémas, aux élus et aux associations, ce guide se veut pragmatique,
grâce à des exemples de réalisations concrètes. Il accompagnera les acteurs du territoire pour relever les
nouveaux défis : l?ancrage territorial croissant des familles, le souhait d?une scolarité régulière pour leurs enfants
ou le développement des grands passages. Enfin, en donnant à voir des solutions innovantes, il favorisera la
construction de réponses pertinentes et diversifiées aux enjeux des territoires.
2
François Adam
directeur de l?habitat, de l?urbanisme
et des paysages
Réalisation
Cet ouvrage est une oeuvre collective du Cerema, rédigée par le Cerema et la direction de l?Habitat,
de l?Urbanisme et des Paysages (DHUP).
Il a été réalisé à la demande de la direction générale de l?Aménagement, du Logement et de la Nature
(DGALN).
Chef(fe)s de projets
Pour la DHUP
Emma Ayout, chargé de mission gens du voyage, bureau des politiques sociales de l?habitat (PH1) et
Damien Métivier, adjoint au chef du bureau des politiques sociales de l?habitat (PH1).
Pour le Cerema
Brigitte Pouget, responsable du groupe habitat ville et société (Cerema Sud-ouest).
Rédacteurs
Marie-Laurence Claudon, Chef de la Division Aménagement et Habitat (Cerema Est), Valérie Hartmann,
Chargée d?études Habitat et Ville Durable (Cerema Est) et Ghislaine Munoz, chargée d?études Habitat
(Cerema Sud-ouest).
Remerciements
Afin de n?oublier personne, et s?agissant d?un travail qui a mobilisé un grand nombre de contributeurs,
nous tenons à remercier toutes les personnes appartenant aux structures ci-dessous citées, qui, à un titre
ou à un autre ? contributeur, auditionné, relecteur, etc. ? ont apporté leurs concours à l?élaboration de
ce document :
Maîtrise d?ouvrage « élargie »
Le Cerema, la sous-direction des politiques de l?habitat ; les bureaux suivants de la DHUP : bureau de la
planification urbaine et rurale et du cadre de vie (QV3) et le bureau de l?application du droit des sols et de
la fiscalité associée (QV5).
Comité de pilotage (invités et/ou participants)
M. Erwan AUTES , ARS Nouvelle Aquitaine
Association AGP
M. Patrice PONS, Association de Gestion du Schéma des Gens du Voyage du Puy-de-Dôme (AGSGV 63)
Mme Élodie PIRON, Communauté de communes Loire Layon Aubance
Mme Nathalie GOYAUX et M. Alexandre VISCONTINI, Délégation interministérielle
à l?hébergement et à l?accès au logement
Mme Maryline BAZART, Direction départementale des territoires de la Meuse
M.Pierre PIGNON, DREAL Pays de la Loire
M. Stéphane LEVEQUE et M. Jérôme WEINHARD, Fédération nationale des associations solidaires
d?action avec les Tsiganes et les Gens du voyage
M.Pierre DELEBARRE, Conseiller délégué à la Métropole Européenne de Lille, Maire de Bondues,
Élu référent de l?AMF
Mme Isabelle MARY et M. Thomas LEROUX, Ministère de l?éducation nationale
3
Mme Marie-Aurélie RIVIERE, Ministère de l?Intérieur
Mme Julie BOUSCAILLOU, Mme Cécile CHARBAUT, Mme Laurie CHAUMONTET
et Mme Isabelle COUAILLIER, Ministère des solidarités et de la santé
Mme Sylvie LACOURT, Préfecture de Loire-Atlantique
Les relecteurs (autres que membres du COPIL)
M. Jean-François RESTOIN, Groupement d?intérêt public « Accueil des gens du voyage
en Ille-et-Vilaine » (AGV 35)
M. Sébastien TUSSEAU Département du Maine-et-Loire /
Coordonnateur du schéma départemental d?accueil des gens du voyage
Mme Caroline LAVERRE, Département du Maine-et-Loire.
Contributeurs
Collectivités citées dans le guide
ARS Nouvelle Aquitaine, Commune de Artigues-près-Bordeaux, Association de gestion du schéma des
gens du voyage du Puy-de-Dôme, Association AVA Habitat et nomadisme, Association des maires du Haut-
Rhin, Bordeaux Métropole, Commune de Cenon, Conseil départemental de Charente Maritime, Direction
départementale des territoires et de la mer de Charente Maritime, Conseil départemental du Cher, Direction
départementale des territoires du Cher, Agglomération du Choletais, Clermont Communauté, Communauté
de communes Couze-Val d?Allier, Commune de Déols, Fougères agglomération, Conseil départemental de
Gironde, Direction départementale des territoires et de la mer de Gironde, Le Groupement d?intérêt public
AGV 35, Direction départementale des territoires et de la mer de l?Hérault, Direction départementale des
territoires de l?Indre, Conseil départemental de l?Isère, Direction départementale des territoires de l?Isère,
Commune de Jans, Commune de Kaltenhouse, Commune de Lezoux, Communauté de communes Les
Bacons du Dauphiné, Conseil départemental de Loire-Atlantique, Direction départementale des territoires
de Loire Atlantique, Communauté de communes Les Vals du Dauphiné, Conseil départemental du Maine
et Loire, Direction départementale des territoires du Maine et Loire, Conseil départemental du Morbihan,
Direction départementale des territoires et de la mer du Morbihan, Direction départementale des territoires
et Direction départementale de la cohésion sociale et protection des populations de la Meuse, Mulhouse
agglomération, Nantes Métropole, Commune de Neschers, Orléans Métropole, Préfecture du Pas-de-Calais,
DREAL Pays de la Loire, Pays Ruffecois, Communauté de communes Porte de DrômArdèche, Direction
départementale des territoires et de la mer des Pyrénées-Orientales, Rennes Métropole, Commune de Rezé,
Conseil départemental du Rhône, Direction départementale des territoires du Rhône, Métropole Rouen
Normandie, Communauté d?agglomération de Saintes, Commune de Saintes, Communauté d?agglomération
de Saumur Val de Loire, Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Préfecture de Seine-Saint-Denis,
Toulouse Métropole.
Comment citer cet ouvrage
Cerema. Les schémas départementaux d?accueil et d?habitat des gens du voyage : Guide d?élaboration/
révision. Bron : Cerema, 2020.
4
Sommaire
5
AVANT-PROPOS 2
LE SCHÉMA DÉPARTEMENTAL D?ACCUEIL ET D?HABITAT
DES GENS DU VOYAGE : CONTENU ? ÉLABORATION ? SUIVI 6
Introduction 6
FICHE 1 Le contenu d?un schéma 7
FICHE 2A Le pilotage d?un schéma 12
FICHE 2B La construction d?un schéma 17
FICHE 2C Les différentes étapes d?élaboration/révision d?un schéma 25
FICHE 2D Le lien entre schéma départemental et autres documents locaux 28
FICHE 2E La mise en oeuvre et le suivi d?un schéma 32
L?ACCUEIL 39
Introduction 39
FICHE 3A La création, la réhabilitation et la mise aux normes d?une aire permanente d?accueil 41
FICHE 3B Le fonctionnement et la gestion des aires permanentes d?accueil 45
FICHE 3C Les aires d?accueil présentant un caractère non prescriptif 50
FICHE 3D Les aires permanentes d?accueil et aires présentant un caractère
non prescriptif : bilan et orientations 53
FICHE 3E La création d?une aire de grand passage 56
FICHE 3F Le fonctionnement et la gestion des aires de grand passage 61
FICHE 3G Les aires de grand passage : bilan et orientations 68
L?HABITAT 71
Introduction 71
FICHE 4A Les caractéristiques, la création et la mise aux normes des terrains familiaux locatifs 72
FICHE 4B Le fonctionnement et la gestion des terrains familiaux locatifs 78
FICHE 4C Les terrains familiaux locatifs : bilan et orientations 82
FICHE 4D Les terrains privés 87
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF 95
Introduction 95
FICHE 5A La scolarisation 96
FICHE 5B L?insertion professionnelle 99
FICHE 5C L?accès aux droits 102
FICHE 5D La santé 105
ANNEXES 109
ANNEXE 1 Les textes applicables 110
ANNEXE 2 Glossaire 112
ANNEXE 3 Plans type de schémas départementaux d?accueil et d?habitat des gens du voyage 113
ANNEXE 4 Les aides mobilisables 116
ANNEXE 5 Bilan de grands passages : modèle de fiche 123
ANNEXE 6 Modèles d?enquêtes à adresser aux EPCI et/ou communes
lors de l?élaboration/révision des SDAHGV 126
SCHÉMA DÉPARTEMENTALFICHE
6
INTRODUCTION
Un schéma départemental d?accueil et d?habitat des gens du
voyage est un outil de programmation d?équipements
publics d?accueil, d?équipements à usage privé d?habitat et
d?interventions destinées à l?inscription dans la vie sociale des
gens du voyage. Il constitue le document pivot de la politique
publique déclinée localement auprès des gens du voyage.
Révisé au moins tous les 6 ans, il contient des mesures qui
dans leur majorité ont une valeur prescriptive, c?est-à-dire
qui présentent un caractère obligatoire et des mesures non
prescriptives qui ont valeur de recommandations.
Le pilotage de ce schéma, élaboré à l?échelle départementale,
est assuré conjointement par le représentant de l?État dans le
département et le président du conseil départemental. Ce sont
eux qui décident des conditions dans lesquelles sera conduit
l?élaboration/révision du document : en régie ou externalisée
en tout ou partie à un bureau d?études.
L?élaboration/révision de ce schéma suppose, indépendamment
du pilotage, l?implication de nombreux acteurs locaux. On citera
notamment :
la commission consultative départementale des gens du
voyage, instance obligatoire étroitement associée aux
différentes étapes de la construction d?un schéma ;
les EPCI et communes, chargés ultérieurement de la mise en
oeuvre ;
les services de l?État (en charge de la scolarisation, de la santé,
de l?emploi, etc.) ;
les structures qui assurent un accompagnement auprès des
gens du voyage (CCAS, associations, etc.) ;
et les représentants des gens du voyage qui, en tant qu?usagers
et citoyens font part de leurs attentes et de leurs propositions.
Son contenu est élaboré à partir d?une évaluation de l?offre
existante et des besoins sur le territoire en termes d?équipements
d?accueil, d?ancrage territorial, de stationnement illicite, d?accès
aux soins, à la scolarisation, et aux droits pour les gens du
voyage. Le diagnostic alimenté par cette évaluation permettra
de déterminer les orientations et les pistes d?action à mobiliser
dans le schéma suivant.
Ce schéma doit nécessairement s?articuler avec les autres
dispositifs locaux mis en oeuvre à différentes échelles dans les
domaines de l?urbanisme (SCOT, PLU-I), de l?habitat (PDALHPD,
PLH), de la santé (PRAPS), de la domiciliation (schéma
départemental de domiciliation).
Une fois le schéma adopté ses prescriptions ayant valeur
obligatoire (réalisation d?aires d?accueil, de grand passage,
de terrains familiaux locatifs, mesures socio-éducatives)
doivent être mises en oeuvre dans un délai de 2 ans à partir
de l?approbation du schéma, délai qui peut être prorogé de 2
années supplémentaires sous certaines conditions.
Les conditions dans lesquelles s?effectueront le suivi, la mise
en oeuvre et l?animation du schéma départemental doivent
avoir été réfléchies lors de la révision du schéma. La gouvernance
constitue d?ailleurs un chapitre du schéma départemental.
LE SCHÉMA DÉPARTEMENTAL D?ACCUEIL
ET D?HABITAT DES GENS DU VOYAGE :
CONTENU, ÉLABORATION, SUIVI1
SIX FICHES CONSTITUENT CE VOLET
Fiche 1 :
Le contenu
d?un schéma
départemental
d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
Fiche 2A :
Le pilotage
du schéma
départemental
d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
Fiche 2B :
La construction
d?un schéma
départemental
d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
Fiche 2C :
Les différentes étapes
d?élaboration/révision
d?un schéma
départemental
d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
Fiche 2D :
Le lien entre le schéma
départemental
d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
et les autres
documents locaux
Fiche 2E :
La mise en oeuvre
et le suivi d?un schéma
départemental
d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
SCHÉMA DÉPARTEMENTALFICHE
7
Le contenu d?un schéma
départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
La notion de « gens du voyage » renvoie à des personnes
dont l?habitat traditionnel est constitué de résidences
mobiles installées sur les aires d?accueil ou des terrains
prévus à cet effet (art. 1 de la loi n° 2000 ? 614 du 5 juillet
2000 modifiée relative à l?accueil et à l?habitat des gens du
voyage). La loi identifie donc les gens du voyage par leur
habitat qui caractérise leur mode de vie habituel : la résidence
mobile, sans connotation ethnique ou communautariste
conformément aux principes de la Vème République.
La définition de la résidence mobile est la suivante : un
véhicule terrestre habitable qui conserve des moyens de
mobilité et que le code de la route n?interdit pas de faire
circuler (cf. décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019).
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 a pour objectif de
définir un équilibre satisfaisant entre d?une part, la liberté
constitutionnelle d?aller et venir et le droit des gens du
voyage à pouvoir stationner dans des conditions décentes
et d?autre part, éviter les stationnements illicites qui
occasionnent des difficultés de coexistence.
Le schéma départemental d?accueil et d?habitat des gens du
voyage constitue l?outil de programmation des équipements
et des interventions destinées à l?inscription dans la vie
sociale nécessaire à cette population.
Cette fiche a vocation à présenter dans les grandes lignes le
contenu d?un schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage, les différents thèmes qui doivent être
traités, les éléments obligatoires engageant les collectivités,
ceux qui n?ont pas de caractère prescriptif, etc. D?autres fiches
décriront précisément les différents éléments composant un
schéma départemental.
LES OBJECTIFS D?UN SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL
Un schéma départemental d?accueil et d?habitat des gens du
voyage a vocation à programmer pour une période de 6 ans,
par secteur géographique :
des équipements publics d?accueil (aires permanentes
d?accueil et aires de grand passage),
des équipements à usage privé d?habitat (terrains familiaux
locatifs)
des actions à caractère social.
Cette programmation est effectuée à partir d?une évaluation
préalable des besoins et de l?offre existante notamment de
la fréquence et la durée des séjours des gens du voyage,
de l?évolution de leur mode de vie et de leur ancrage, de la
scolarisation des enfants, de l?accès aux soins et de l?exercice
des activités économiques (art 1-II de la loi n° 2000-614 du
5 juillet 2000).
Les prescriptions contenues dans un schéma départemental
impliquent que les documents programmatiques et
d?urbanisme locaux (SCOT, PLUi, PLU, PLH, etc.) les prennent
en compte et concourent ainsi à leur mise en oeuvre (Cf.
fiche 2D ? Le lien entre schéma départemental et autres
documents locaux)
© SDAHGV du Maine-et-Loire
1
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
8
URBANISME
Prise en compte du mode de vie en résidence
mobile dans les ScoT, PLUI, PLU, PLH
HABITAT ADAPTÉ
(PDALHPD)
Terrains locatifs
familiaux
ACCOMPAGNEMENT SOCIAL
(Schéma de domiciliation) accès aux droits de domiciliation,
projet social sur les aires d?accueil
ACCUEIL
Aires d?accueil
et de grand passage
ACCÈS À LA SANTÉ
(PRAPS)
INSERTION
ÉCONOMIQUE
SCOLARISATION
prend en compte
LE PUBLIC CIBLÉ
Les gens du voyage désignent des populations hétérogènes.
Les déplacements se déroulent de manière plus ou
moins régulière et éloignée. Pour certains, ils ont lieu lors
d?évènements familiaux (naissances, mariages, etc.), lors de
grands rassemblements religieux. Ils peuvent également être
liés à des raisons économiques. D?autres familles alternent des
périodes de mobilité et d?ancrage sur le territoire. D?autres,
enfin, s?ancrent durablement par choix ou par contrainte
matérielle (coût des déplacements, scolarisation, etc.) tout en
conservant l?identité de voyageur.
LE CONTENU D?UN SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL
Le contenu d?un schéma départemental est défini par l?article
1 II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 : « dans chaque
département, au vu d?une évaluation préalable des besoins et
de l?offre existante, notamment de la fréquence et de la durée
de séjour des gens du voyage, de l?évolution de leur mode
de vie et de leur ancrage, des possibilités de scolarisation
des enfants, d?accès aux soins et d?exercice des activités
économiques, un schéma départemental prévoit les secteurs
géographiques d?implantation et les communes où doivent
être réalisés: des aires permanentes d?accueil [?], des terrains
familiaux locatifs [?], des aires de grand passage [?].»
LES THÈMES TRAITÉS DANS UN SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL SONT LES SUIVANTS :
L?accueil (Cf. partie 2 du présent guide ? L?accueil) des
gens du voyage qui identifie la capacité des lieux d?accueil
en termes de places et les secteurs géographiques où les
gens du voyage peuvent stationner leurs résidences mobiles
qui constituent leur habitat permanent et ce de manière
provisoire. La notion d?accueil est associée à celle de
passage. Cette thématique traite des aires permanentes
d?accueil et des aires de grand passage.
L?habitat (Cf. partie 3 du présent guide ? L?habitat) des gens
du voyage qui, prenant en compte l?ancrage territorial de
certaines familles, identifie la capacité d?accueil et les lieux
géographiques où les gens du voyage vivent de manière
pérenne dans des résidences mobiles. Cette thématique
traite notamment des terrains familiaux locatifs. Les gens
du voyage sédentarisés vivant dans des logements sociaux
« classiques » ne figurent pas dans le champ d?un schéma
départemental, mais dans ceux des PLH et des PDALHPD. Le
diagnostic peut toutefois faire état d?une évolution importante
de familles vers ce type d?habitat. Elle peut également faire
état, dans le diagnostic, des stationnements permanents et
illicites de résidences mobiles sur des terrains privés auxquels
il conviendra de trouver une solution.
SDAHGV
FICHE 1
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
9
Accueil et habitat sont deux notions complémentaires qui
ne peuvent être opposées l?une à l?autre. Un grand nombre
de personnes a tendance à s?ancrer sur un territoire tout en
continuant à se déplacer occasionnellement, durant la période
estivale par exemple.
un volet socio-éducatif (Cf. partie 4 du présent guide ?
L?accompagnement socio-éducatif) traitant de 4 thèmes
la scolarisation : comment organiser l?accès au droit
commun et rappeler l?obligation scolaire des enfants des
familles de gens du voyage dans les mêmes conditions
que les autres enfants, quelle que soit la durée et les
modalités de stationnement des familles,
l?insertion professionnelle : comment accompagner
les gens du voyage pour leur permettre d?accéder à un
emploi ou vivre de leur activité, comment accompagner
les travailleurs indépendants nombreux parmi les gens du
voyage,
l?accès aux droits : quelles mesures prévoir pour faciliter
l?accès et le maintien aux services de droit commun, les
déplacements et la méconnaissance des aides fragilisant
la situation des gens du voyage,
la santé : comment favoriser l?accès à la santé des gens
du voyage et leur permettre de faire face aux difficultés
dans l?accès à la prévention et aux soins.
Un volet gouvernance et suivi du schéma
départemental : un schéma doit décrire les instances
qui seront chargées d?assurer la mise en oeuvre et le suivi
du schéma. La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 prévoit
que la commission consultative départementale établit
chaque année un bilan annuel. A minima, une instance,
type comité permanent, regroupant les principaux
acteurs locaux, constituera le bras armé de la commission
consultative. Un médiateur peut en outre être désigné et
des groupes de travail thématiques pourront être créés.
LA DISTINCTION ENTRE DISPOSITIONS
PRESCRIPTIVES ET DISPOSITIONS
NON PRESCRIPTIVES D?UN SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL
Certaines dispositions du schéma ont une valeur prescriptive,
d?autres non. Les dispositions à valeur prescriptive présentent
un caractère obligatoire qui s?imposent aux acteurs chargés
de leur mise en oeuvre. En cas de non-respect de ces
obligations, l?article 3 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000
donne pouvoir au représentant de l?État dans le département
de procéder à l?exécution des mesures nécessaires en se
substituant à l?EPCI.
En revanche, l?article 9 de la loi du 5 juillet 2000 prévoit qu?en
cas de respect des prescriptions du schéma, les maires de
l?intercommunalité peuvent interdire le stationnement des
résidences mobiles sur leur territoire.
LES DISPOSITIONS À VALEUR PRESCRIPTIVE
Elles sont de deux types :
Les équipements à créer et à gérer : il s?agit des aires
permanentes d?accueil, des aires de grand passage
et, depuis la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative
à l?égalité et la citoyenneté, des terrains familiaux
locatifs, qui permettent de prendre en compte les besoins
d?ancrage territorial des gens du voyage. « Cette évolution
a pour objectif de permettre de retenir un choix qui est
adapté à la demande locale des gens du voyage et une
certaine souplesse du schéma » (extrait de la circulaire du
19 avril 2017).
Le schéma doit préciser le nombre, c?est-à-dire le nombre de
places et la capacité de ces équipements (article 1-II de la loi du
5 juillet 2000). Leur localisation géographique doit également
être indiquée. En effet, un schéma départemental prévoit les
secteurs géographiques d?implantation et les communes où
doivent être réalisés les équipements (article 1-II de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Au stade de l?élaboration/
révision du schéma départemental, l?échelon retenu est celui
de la commune (TA Melun, 20 décembre 2018, concernant le
schéma départemental du Val-de-Marne). Mais l?EPCI chargé
de la réalisation de ces équipements, peut retenir, au moment
de la mise en oeuvre du schéma, un terrain sur le territoire
d?une autre commune membre, à la condition qu?elle soit
incluse dans le même secteur géographique d?implantation
(article 2 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Les modalités de création et de fonctionnement des aires
permanentes d?accueil, des aires de grand passage et des
terrains familiaux locatifs sont précisées respectivement dans
les fiches 3A et 3B, 3E et 3F ainsi que que 4A et 4B.
Les orientations concernant l?accompagnement social
proposé aux gens du voyage en matière de scolarisation,
accès aux droits et à la santé, et insertion professionnelle.
LES DISPOSITIONS À VALEUR NON PRESCRIPTIVE
Ces dispositions figurent généralement en annexe des
schémas. Il s?agit :
Les aires de petit passage
Certaines communes ? particulièrement des petites
communes rurales ? peuvent souhaiter, en complément
FICHE 1
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
10
de la réponse prévue par le schéma en termes d?accueil,
disposer de possibilités d?accueil de faible capacité,
destinées à permettre des haltes de court séjour pour
des familles isolées ou, au maximum, pour des petits
groupes de quelques résidences mobiles. Des aires dites
de petit passage, d?une capacité nécessairement limitée
(de l?ordre de 4 à 6 places par exemple) peuvent, dans ce
cas, être envisagées. En aucun cas les capacités d?accueil
ainsi créées ne pourront venir se substituer et réduire,
même marginalement, les capacités d?accueil estimées
nécessaires par le schéma, qui devront en tout état de
cause être réalisées. Il s?agit bien de démarches volontaires,
visant à doter des territoires de capacités complémentaires.
Les aires de petit passage font l?objet de la fiche 3D du
présent guide.
Les aires mises à la disposition des gens du voyage
par leurs employeurs et les terrains privés aménagés
Deux annexes au schéma départemental recensent les
terrains privés aménagés dans les conditions prévues à
l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme pour l?installation
de résidences mobiles et les terrains mis à la disposition
des gens du voyage par leurs employeurs, notamment
dans le cadre d?emplois saisonniers (article 1-II de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Les terrains privés font l?objet de la fiche 4D du présent
guide.
Les besoins en habitat autres que les terrains familiaux
locatifs
La dynamique partenariale suscitée à l?occasion du schéma
devrait être l?occasion d?engager des réflexions sur les
logements des ménages qui souhaitent disposer d?un
ancrage pérenne et sécurisé. Les modes de vie de
ces derniers recouvrent aussi bien l?habitat permettant
de conserver la résidence mobile en complément du
logement, le terrain familial aménagé sans construction ou
le logement « classique », dans le parc social ou privé. Les
réflexions ainsi engagées permettent de mieux appréhender
la cohérence de la politique mise en oeuvre concernant
l?accueil et l?habitat des gens du voyage. Des opérateurs
tels que les bailleurs sociaux peuvent être impliqués. Le
logement social adapté, financé généralement en PLAI-
adapté, peut constituer un outil privilégié permettant de
proposer des solutions de logement durables adaptées
aux aspirations des populations fortement ancrées sur un
territoire. La réalisation de projets répondant à ces objectifs
ne pourra, en aucun cas, conduire à exonérer une commune
de ses obligations en ce qui concerne l?accueil des gens du
voyage.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Concrétiser les besoins en habitat dans
les documents d?urbanisme et les documents
sectoriels (PDH, PDALHPD, PLH)
Extrait du SDAHGV du Maine-et-Loire 2018-2023
Dans le cadre du schéma, il est indispensable que
les territoires traduisent dans leurs documents
d?urbanisme les conditions de mises en oeuvre
des habitats. Afin de concrétiser effectivement
les opérations, l?enjeu du schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage est bien
l?articulation et la cohérence des PLU avec :
l?évolution des SCOT dans le département ;
le Plan départemental de l?habitat (PDH) et le
Plan départemental d?actions pour le logement
et l?hébergement des personnes défavorisées
(PDALHPD) ;
les Programmes locaux de l?habitat (PLH) existants
ou à construire.
La création de logements locatifs sociaux adaptés
pour les gens du voyage est en ce sens, un des
objectifs du Plan départemental d?actions pour
le logement et l?hébergement des personnes
défavorisées (PDALHPD).
La réussite des programmes de logements sociaux
adaptés et de terrains familiaux est liée à la mise en
place d?un partenariat important entre les acteurs du
logement social, les associations et les travailleurs
sociaux.
UN RÉCAPITULATIF PAR EPCI CONCERNÉ
Un rappel rapide du diagnostic par EPCI et des équipements
à caractère prescriptif (aires permanentes d?accueil, aires de
grand passage, terrains familiaux locatifs ) qu?il est prévu
de réaliser dans le futur schéma peuvent être indiqués en
annexe. Ces points peuvent être repris dans un tableau et/ou
une cartographie. Il ne s?agit pas d?une obligation, mais cet
outil s?avère très utile dans le pilotage et la mise en oeuvre
locale du schéma.
FICHE 1
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
11
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Extrait du SDAHGV de Loire-Atlantique (44) 2018 - 2024
COMMUNAUTÉ DE COMMUNES SUD ESTUAIRE
Rappel du diagnostic
En 2015, le taux d?occupation s?élevait à 65 % s?agissant
de l?aire d?accueil de Saint-Brévin-les-Pins. Il reste donc
en moyenne 4 places disponibles sur l?année.
S?agissant du besoin lié à la décohabitation dans les
six années à venir, il est estimé à 4 places (et donc
absorbable par l?aire d?accueil de Saint-Brévin-les-Pins)
L?étude des données fournies dans le cadre de
l?allocation logement temporaire (ALT 2) permet de
mettre en lumière l?ancrage des 3 ménages sur l?aire
d?accueil. Quant aux stationnements illicites, ils sont
majoritairement concentrés sur les communes de
Paimboeuf et de Saint-Brévin-les-Pins.
LES DIFFÉRENTES PARTIES COMPOSANT
UN SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
Si le contenu d?un schéma départemental n?obéit à aucune
règle de forme, il est traditionnellement présenté sous deux
formes différentes qui peuvent être indifféremment utilisées.
Prescriptions 2018-2024
Créer des terrains familiaux locatifs sur Saint-
Brévin-les-Pins pour reloger les ménages
sédentarisés sur l?aire d?accueil > Il est nécessaire
de reloger les 3 ménages sédentaires sur l?aire d?accueil
de Saint-Brévin-les-Pins.
Maintenir une aire de passage sur Saint-Brévin-
les-Pins pour les gens du voyage itinérants en
période estivales > Il est nécessaire de prévoir une
capacité d?accueil pour les groupes familiaux en période
estivale. Le terrain doit pouvoir être utilisable dès le
mois de mai et jusqu?à septembre.
Maintenir une aire permanente sur Saint-Brévin-
les-Pins > Il est nécessaire de prévoir une capacité
permanente d?accueil pour l?accueil des grands
passages, jusqu?à 200 caravanes. Le terrain doit pouvoir
être utilisable dès le mois de mai et jusqu?en septembre.
Premier cas : le schéma présente dans une première partie
un volet diagnostic reprenant l?ensemble des thèmes cités
plus haut, puis un volet orientations et actions reprenant les
mêmes thèmes, le volet gouvernance constituant un volet à
part.
Deuxième cas : le schéma est scindé en thématiques, et
pour chacune d?elles, un diagnostic et des orientations sont
arrêtées, traduites dans les fiches action.
Des plans-types illustrant ces deux types de plan sont présentés
dans l?annexe A3 du présent guide.
FICHE 1
SCHÉMA DÉPARTEMENTALFICHE
12
Le pilotage du schéma
départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
LE PILOTAGE DE L?ÉLABORATION/
RÉVISION DU SCHÉMA
Le représentant de l?État dans le département et le président
du conseil départemental sont chargés conjointement
de l?élaboration, de la révision et du suivi d?un schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage.
Le document final est approuvé par les deux institutions et
donne lieu à une publication.
Deux cas particuliers sont à souligner :
En Corse, le schéma est élaboré par le représentant de
l?État dans le département et le président du conseil
exécutif (art 1 III ter de la loi n° 2000-614 du 5 juillet
2000), en effet, l?Assemblée de Corse joue le rôle à la fois
de département et de région.
Dans le Rhône, le schéma est dénommé « schéma
départemental-métropolitain ». Il est élaboré par le
représentant de l?État dans le département, le président
du conseil départemental et le président du conseil de la
métropole de Lyon (art 1 III bis de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000).
L?élaboration et la révision d?un schéma départemental
sont soumises aux mêmes règles de procédure. Dans la
suite de la fiche, nous évoquerons indifféremment le terme
d?élaboration ou de révision même si dans les faits, ce sont
surtout des révisions qui sont engagées puisque l?ensemble
des départements est d?ores et déjà doté d?un schéma (sauf
annulation par un tribunal).
La conduite de cette démarche « à deux têtes » nécessite
un pilotage fort et une répartition des champs de
compétences entre les services du conseil départemental et
ceux des services de l?État. Il est donc primordial de formaliser
un certain nombre d?éléments, les obligations financières
de chacune des parties, les modalités de construction de
schéma (en interne ou via un prestataire externe) ou les
invitations aux différents comités et groupes de travail. Le
portage politique est essentiel dans le lancement et le suivi
de la démarche d?élaboration du schéma. Ce portage peut
être organisé de différentes façons.
Les services de l?État à mobiliser sont les suivants (liste
non-exhaustive): la Direction Départementale des Territoires
(et de la Mer) (DDT-M), la Direction Départementale de
la Cohésion des Territoires et Protection des Populations
(DDCS-PP), le préfet, le service de la préfecture en charge
de la coordination des grands passages (pôle sécurité
intérieure), les services de police et/ou gendarmerie,
des représentants de sous-préfecture, les services
départementaux de l?Éducation nationale (DSDEN ? divisions
du premier et du second degré) et CASNAV, les services de
la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de
la consommation, du travail et de l?emploi (DIRECCTE) et la
Délégation départementale de l?Agence Régionale de Santé
(ARS).
Les services des départements à mobiliser sont les
suivants (liste non-exhaustive) : services développement
des territoires (habitat-logement, ingénierie), services en
charge des solidarités et de l?insertion (service protection
maternelle et infantile, promotion de la santé, services de
protection de l?enfance), et les services éducation-jeunesse-
sport.
Tous ces services ne seront pas impliqués de la même
manière. Certains assureront le pilotage du projet et d?autres
seront simplement consultés. Dans certains départements,
le pilotage des services de l?État est assuré par la préfecture,
dans d?autres par la DDT-M ou la DDCS-PP. En tout état de
cause, un référent par service doit être désigné.
© Laurent Mignaux/Terra
2A
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
13
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Répartition des rôles entre conseil
départemental et services de l?État
En Meuse, la thématique des gens du voyage est
portée par le binôme DDT/DDCSPP. La DDT assure
le rôle de secrétariat, d?interface entre les différents
services (pilotage organisationnel). La préfecture
assure le pilotage décisionnel.
Les services de l?État ont, par exemple, rédigé la
convention constitutive du groupement de commande
liant le président du conseil départemental et le préfet
pour la réalisation de l?étude préalable à la révision du
schéma, ainsi que le cahier des charges de l?appel
d?offres paru sur la plateforme internet de l?État. Le
conseil départemental a cofinancé avec l?État l?étude
menée par le bureau d?études.
Le conseil départemental a par ailleurs organisé des
ateliers de travail sur le thème de l?inclusion sociale
(éducation, santé, insertion professionnelle?) qui
se sont tenus au cours de la seconde phase de la
révision du schéma. Les services de l?État ont, quant
à eux, organisé deux ateliers sur «la gestion des aires
d?accueil et aires de grand passage» et « l?habitat
adapté».
LA CRÉATION D?UN COMITÉ DE PILOTAGE
L?élaboration/révision implique la mise en place d?un comité
de pilotage (qui peut être le comité permanent de l?art. 5-1
du décret n° 2001-540 du 25 juin 2001) qui sera chargé de
conduire et coordonner les différentes étapes de la révision.
Il sera composé a minima de représentants de services de
l?État (voir liste ci-dessus), de services départementaux (voir
liste ci-dessus), au minimum du vice-président en charge de la
thématique des gens du voyage au conseil départemental et
de la structure assurant la maîtrise d?oeuvre de la révision du
schéma (ex : coordinateur, bureau d?études, etc.).
D?autres services, selon le contexte local, peuvent également
faire partie du comité de pilotage (CAF, techniciens,
gestionnaires, CCAS/CIAS, associations, etc.).
En outre, selon les sujets abordés, des personnes-ressources
peuvent être invitées (en matière d?accès aux soins, de
scolarisation, de domiciliation etc.). Les communes, les EPCI
et gestionnaires d?équipements peuvent également être, sur
certaines thématiques, d?importants interlocuteurs.
Il est important que les gens du voyage soient représentés
dans cette instance et/ou au sein du comité technique (cf : ci-
dessous). En tant qu?usagers et citoyens, ils sont appelés à faire
part de leurs attentes, à faire état des difficultés rencontrées
sur le territoire et être force de proposition sur les besoins pour
certains équipements.
À noter que les associations représentant les gens du voyage
ne sont pas présentes sur l?ensemble des départements, ce qui
complique dans certains territoires leur représentativité.
Il est important de prendre en considération un maximum de
personnes gens du voyage et donc de privilégier des modalités
de rencontres diverses sur les territoires et de ne pas considérer
uniquement les associations représentatives ou intervenant
auprès des gens du voyage. En effet, tous les gens du voyage
ne se sentent pas représentés par une association.
LA CRÉATION D?UN COMITÉ TECHNIQUE
Le comité technique, équipe plus restreinte que celle d?un
comité de pilotage, a pour mission d?assurer le suivi de
l?élaboration/révision du schéma. Il est composé à minima de
représentants de l?État (DDT-M, DDCS-PP, préfecture), du conseil
départemental et éventuellement de la structure chargée de la
maîtrise d?oeuvre (si ce choix est fait).
Les services de l?État tels que les services départementaux
de l?Éducation nationale, ceux de la DIRECCTE, la délégation
départementale de l?ARS, ainsi que les différents services du
conseil départemental peuvent également faire partie du
comité technique ou être invités ponctuellement selon l?ordre
du jour.
Les gens du voyage doivent également être représentés (cf :
plus bas).
Selon le contexte, les EPCI concernés par la révision du schéma
peuvent être représentés.
Le comité technique peut s?organiser également en groupes
thématiques (cf. art. 5-1 du décret n° 2001-540 du 25 juin
2001) travaillant certains axes ou fiches action d?un schéma
et regroupant l?ensemble des acteurs intervenant sur ce
champ (ex : groupe traitant des orientations en insertion
professionnelle, de l?accueil des grands passages, etc.)
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le Groupement d?Intérêt Public (GIP)
d?Ille-et-Vilaine : AGV 35
Constitué en 2008, le GIP AGV 35 est composé
de représentants de l?État, du département, de la
Caisse d?Allocations Familiales d?Ille-et-Vilaine et
de Rennes Métropole.
FICHE 2A
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
14
Il a pour missions :
l?accompagnement des collectivités dans la
création et le fonctionnement des aires d?accueil,
l?accompagnement social individuel des gens du
voyage domiciliés sur Rennes,
l?accompagnement à la scolarisation, l?accès aux
droits, socio-culturels et socio-éducatifs,
la médiation entre collectivités territoriales et
gens du voyage.
Pour en savoir plus sur ses activités : www.agv35.fr
LA COORDINATION RÉGIONALE
Selon les termes du V de l?article 1er de la loi n° 2000-
614 du 5 juillet 2000 « Le représentant de l?Etat dans la
région coordonne les travaux d?élaboration des schémas
départementaux [?]. Il coordonne l?action de l?Etat sur les
grands passages. ».
Le préfet de région peut assurer une coordination des
schémas départementaux à l?échelle d?une région. Il peut en
effet être intéressant d?avoir une visibilité sur les modalités
d?accueil sur l?ensemble des départements, en termes de
pratiques, de tarification, de gestion, de fermeture pour les
aires permanentes d?accueil et aires de grands passage,
en vue d?une possible harmonisation entre deux, voire sur
plusieurs départements.
LES STRUCTURES ET PARTENAIRES
À MOBILISER
LA COMMISSION CONSULTATIVE
DÉPARTEMENTALE DES GENS DU VOYAGE
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 précise qu?une commission
consultative départementale des gens du voyage (CDCGDV)
doit être associée à l?élaboration et la mise en oeuvre du
schéma.
COMPOSITION
Le décret n° 2001-540 du 25 juin 2001, modifié par le décret
n° 2017-921 du 9 mai 2017, relatif à la composition et au
fonctionnement de la commission départementale consultative
des gens du voyage précise sa composition :
4 représentants des services de l?État : a minima DDT-M et
DDCS-PP, puis faire des choix entre les représentants des
autres ministères.
4 représentants désignés par le conseil départemental/
métropolitain ? un représentant des communes désigné par
l?association des maires du département.
4 représentants des EPCI du département désignés par
l?assemblée des communautés de France sur proposition de
l?association des maires du département. Si le département
comprend une métropole, il doit y avoir au moins un
représentant de cette dernière.
Au minimum 5 et au plus 7 personnalités désignées par le
préfet en raison de leur connaissance des gens du voyage.
La représentation effective de gens du voyage dans cette
commission est essentielle. Des associations intervenant
auprès du public gens du voyage ou, à défaut, des
personnalités qualifiées en raison de leur connaissance de
ces derniers, doivent être également recherchées.
2 représentants désignés par le préfet sur proposition des
caisses d?allocations familiales (CAF) ou mutualité sociale
agricole (MSA) concernée.
Elle est présidée conjointement par le président du conseil
départemental et le préfet de département.
MISSIONS
Les missions de la commission consultative sont les suivantes :
Elle est consultée à chaque étape clé de l?élaboration/
révision du schéma. Bien que les textes ne précisent rien,
il est préconisé 2 à 3 réunions de la commission durant la
révision d?un schéma : lors du lancement de la révision, lors
du diagnostic, et avant l?adoption du schéma. Dans ce dernier
cas, elle doit émettre un avis formel.
La commission peut nommer un médiateur.
Elle est également une instance de suivi de la mise en oeuvre
du schéma. Elle doit se réunir au moins deux fois par an (art
3 du décret n° 2001-540).
La commission peut entendre toute personne dont elle estime
l?audition utile (art 5 du décret précité).
Elle peut inviter des personnes expertes sur un sujet donné afin
de lui présenter par exemple un dispositif qui pourrait être mis
en place dans le département en termes d?accès aux soins, de
scolarisation, etc.
DURÉE
Le mandat des membres de la commission est de six ans. Il
peut être renouvelé. Il prend fin si son titulaire perd la qualité
au titre de laquelle il a été désigné (art 2 du décret précité).
FICHE 2A
http://www.agv35.fr
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
15
LES EPCI
Depuis la loi NOTRe n° 2015-991 du 7 août 2015 portant
nouvelle organisation territoriale de la République, les EPCI
exercent à compter du 1er janvier 2017 une compétence
obligatoire en matière de gens du voyage. Ils sont chargés
de la création, de l?aménagement, de l?entretien et de la
gestion des aires d?accueil, des terrains familiaux locatifs et
des aires de grand passage.
Amenés à jouer un rôle essentiel dans la mise en oeuvre du
schéma, il est indispensable de les associer à l?élaboration/
révision d?un schéma dès le lancement des travaux.
Il est donc vivement conseillé que cette consultation se
tienne bien avant l?avis formel qu?ils doivent fournir sur le
projet de schéma révisé préalablement à son approbation
par le préfet et le président du conseil départemental. Il
est aussi conseillé de les consulter à chaque étape clé du
projet : bilan du schéma précédent, diagnostic, orientations.
À noter que les EPCI et les communes sont également associés
à l?élaboration/révision des schémas départementaux
par l?intermédiaire de leurs représentants qui siègent à la
CDCGDV (qu?il est conseillé de réunir à chaque phase de
l?avancement de la révision).
À l?issue du diagnostic, des réunions (ou ateliers de travail)
peuvent être organisées avec l?ensemble des EPCI concernés
(ou chacun d?entre eux selon le contexte local) en vue
d?informer, de partager, de fiabiliser les données obtenues
et de prendre en compte des compléments d?information
qui peuvent être donnés lors de ces réunions.
Il est néanmoins important que les pilotes de la révision
du schéma conservent une vision d?ensemble du schéma
et que celui-ci ne soit pas que la somme de projets
intercommunaux.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Présentation du bilan du schéma 2011-2017
lors de la révision du SDAHGDV
du Maine-et-Loire
La commission consultative départementale s?est
réunie le 3 mars 2016 pour lancer la révision du
schéma départemental d?accueil des gens du
voyage.
La méthodologie retenue s?est appuyée sur deux
grands principes clés :
l?association de l?ensemble des acteurs ;
être dans une démarche de construction progressive.
L?évaluation a constitué le préalable à la révision. Elle a
permis de dresser le bilan, d?établir le diagnostic et de
fixer les modalités générales de mise en oeuvre de la
révision du schéma départemental. Cette évaluation
a porté sur la globalité des indicateurs et a conduit à
s?interroger sur la pertinence des objectifs poursuivis.
Pour réaliser cette évaluation, cinq ateliers de travail
ont été proposés avec une association de chacun des
représentants concernés par la thématique :
réseau des gestionnaires ;
santé-scolarisation ;
grands passages ;
insertion sociale et professionnelle ;
habitat-logement.
En outre, les collectivités territoriales ont été
sollicitées pour communiquer l?état d?avancement
de leurs projets sociaux locaux et une démarche de
recueil de l?expertise d?usage des gens du voyage a
été impulsée.
Les différents échanges intervenus dans ce cadre
courant 2016 ont permis d?alimenter le bilan qualitatif
et quantitatif du schéma départemental réalisé par
les services de l?État et du Département.
LES COMMUNES FIGURANT
OBLIGATOIREMENT AU SCHÉMA
L?article 1 II 3° de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 indique
que les communes de plus de 5000 habitants figurent
obligatoirement au schéma départemental.
Elles seront consultées dans le cadre de la révision du schéma.
LA PARTICIPATION DES REPRÉSENTANTS
DES GENS DU VOYAGE
L?implication des gens du voyage dans la révision d?un schéma
départemental est très hétérogène selon les territoires. Il
apparaît nécessaire qu?ils soient a minima représentés au
sein du comité de pilotage et/ou comité technique et à la
commission départementale consultative. Leur contribution
peut aller au-delà et doit être favorisée dans les territoires où
cela est possible.
Il est préconisé de rechercher des représentants dans des
départements voisins ou nationaux si des représentants ne
peuvent être identifiés au sein d?un territoire. A défaut, il peut
être fait appel à des représentants d?associations intervenant
auprès des gens du voyage ou des personnalités qualifiées en
raison de leur connaissance des gens du voyage.
FICHE 2A
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
16
Si les gens du voyage sont prêts à partager, à collaborer,
beaucoup d?entre eux indiquent parler en leur nom et non au
nom de l?ensemble des gens du voyage, ce qui ne facilite pas
la prise en compte des échanges.
L?INGÉNIERIE
La question des moyens humains et financiers peut s?avérer
problématique surtout pour les services de l?État et du conseil
départemental qui disposent d?un budget réduit et/ou qui
n?ont pas les moyens humains d?élaborer/réviser un schéma
départemental.
Le projet de schéma peut être élaboré en régie ou externalisé
en tout ou partie (à un bureau d?études, à une association
intervenant auprès des gens du voyage, etc.). Il sera tenu
compte dans chaque département du contexte local.
Le recours à un prestataire externe peut faciliter la démarche en
cas de manque d?expertise, manque de ressources humaines
ou si le maître d?ouvrage exprime le besoin d?intégrer un
« tiers » neutre dans le débat local et les négociations.
Dans le cas d?une élaboration externalisée, il revient à la
maîtrise d?ouvrage (préfecture et conseil départemental) de
rédiger le cahier des charges. Pour cadrer au mieux la démarche,
ce cahier doit être le plus proche possible des problématiques
spécifiques du territoire, préciser les différentes étapes, les
prestations attendues (animation, diagnostic de l?offre et des
besoins, rencontre des acteurs et/ou des enquêtes sociales de
terrain, rédaction du schéma, etc.), le calendrier, préciser les
attendus finaux (rapports, cartographie?).
En outre, il convient de convenir de la répartition des tâches
entre services de l?État et conseil départemental : qui lance le
marché ? Qui paye le prestataire ? Etc.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le coût de l?élaboration d?un schéma
départemental par un bureau d?étude
La DDT de Meurthe-et-Moselle, en tant que pouvoir
adjudicateur, en 2017 a passé un marché public de
services (prestation intellectuelle) avec un bureau
d?étude d?un montant de 53 820 ¤, co-financé à part
égale par l?Etat et le conseil départemental, pour la
révision de son schéma.
Ce marché avait pour objet l?établissement d?un
diagnostic large : actions mises en oeuvre notamment
en matière socio-éducative, équipements réalisés,
besoins quantitatifs et qualitatifs, difficultés
persistances, outils et leviers d?intervention, les
capacités financières des gens du voyage du territoire,
leurs situations professionnelles, cartographie des
stationnements licites et illicites liés aux migrations
estivales, étude de la qualité de la gestion des aires
d?accueil et modalités de gestion de celles-ci.
Le bureau d?étude devait aussi établir les enjeux et
objectifs du futur schéma au moyen d?objectifs et
actions territorialisées en matière d?accueil, d?habitat
et d?actions socio-éducatives. Les actions devaient
être déclinées dans le cadre d?un calendrier, avec
un pilote et des partenaires désignés. Des solutions
devaient aussi être trouvées pour remédier aux
stationnements illicites comme des échanges de
terrain par exemple en cas d?ancrage durable sur un
terrain.
Enfin la dernière phase devait être le rendu d?un
certain nombre de documents : comptes-rendus de
réunions et entretiens menés transmis au comité
de pilotage, une courte note de synthèse (enjeux,
méthode, objectifs, actions), un rapport intermédiaire
à l?issue du diagnostic et de la phase de préconisations
et enfin la rédaction du schéma. Une attention
particulière a été demandée en matière de qualité du
schéma (photos, tableaux, cartes, etc.).
Le cahier des charges fixe notamment une longue
liste d?entités qu?il faut rencontrer obligatoirement.
Les données doivent pouvoir être prouvées par des
sources et les documents doivent être clairs.
LE FINANCEMENT DE LA RÉVISION
D?UN SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
Plusieurs pistes sont possibles, l?idéal étant un cofinancement
État / conseil départemental. Côté État, des effectifs peuvent
être dédiés au sein des services déconcentrés départementaux
compétents. En outre, un financement via la ligne « études
locales » de ces budgets peut éventuellement être octroyé.
La révision du schéma peut également être réalisée en régie,
ce qui implique une mobilisation des agents de l?État (DDCS-PP,
préfecture ou DDT-M) et du conseil départemental.
Une autre solution peut être une mutualisation avec d?autres
départements.
FICHE 2A
SCHÉMA DÉPARTEMENTALFICHE
17
La construction d?un schéma
départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
OBJECTIFS / FINALITÉS
Le schéma départemental d?accueil et d?habitat des gens du
voyage est le document pivot de la politique publique auprès
des gens du voyage.
Sa construction et son contenu sont prévus réglementairement.
Les données pourront toutefois être adaptées aux spécificités
d?un territoire.
Sa construction repose sur des données objectives et un travail
partenarial important qui en font un document partagé.
L?objectif de cette fiche est d?expliquer comment construire un
schéma départemental : les sources de données mobilisables
en fonction des différents thèmes, les méthodologies
utilisables, etc.
UN DOCUMENT FONDÉ SUR UNE ÉVALUATION
PRÉALABLE DES BESOINS ET DE L?OFFRE
EXISTANTE
Selon l?article 1 II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000,
le schéma départemental d?accueil et d?habitat des gens du
voyage est élaboré au regard d?une évaluation préalable
des besoins et de l?offre existante. Cette évaluation prend
en compte :
le bilan de réalisation des équipements inscrits au précédent
schéma
la fréquentation des aires permanentes d?accueil
l?organisation et le bilan des grands passages
l?accueil des petits passages
les problématiques des stationnements illicites
les phénomènes d?ancrage territorial
les possibilités de scolarisation des enfants
les possibilités d?accès aux soins et aux droits
les possibilités d?exercice des activités économiques.
Cette évaluation permet d?alimenter le diagnostic, composante
indispensable du schéma dont seront issues, dans une
deuxième partie, les orientations et les pistes d?actions à
mobiliser concernant les politiques locales relatives aux gens
du voyage.
L?ÉVALUATION DE L?OFFRE EXISTANTE
Dans le tableau ci-dessous, nous avons tenté d?identifier les
sources de données mobilisables pour effectuer un diagnostic
le plus complet possible. Si les renseignements concernant
les équipements d?accueil et d?habitat (aires d?accueil, aires
de grand passage, terrains familiaux locatifs) sont relativement
faciles à obtenir auprès des différents gestionnaires, en
revanche, les données relatives au volet socio-éducatif
(scolarisation, insertion professionnelle, accès aux droits et
santé), peuvent s?avérer plus complexes à renseigner par
manque de données statistiques. Lorsque les gens du voyage
sont accompagnés sur l?un de ces volets, il convient de prendre
contact avec les services et/ou associations en charge de
l?appui. Lorsque ce n?est pas le cas, des pistes sont énoncées
dans le tableau ci-après.
© AGSGV 63
2B
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
18
THÈMES DONNÉES À FOURNIR SOURCES DE DONNÉES
Les aires
permanentes
d?accueil
Pour chaque aire :
la localisation,
Gestionnaires des aires
(EPCI ou prestataires externes)
la capacité, (en nombre de places et en nombre
d?emplacements),
DDT-M
les équipements de chacune des aires (les sanitaires ? dont
ceux pour les personnes à mobilité réduite, le local d?accueil,
etc.),
le traitement des déchets (local, tri, etc),
l?état général de l?aire (niveau de confort, besoin éventuel
de réhabilitation, etc.),
la durée moyenne des séjours,
le mode de gestion (en régie, externalisé), les moyens
humains affectés,
le coût de l?emplacement et des fluides,
la période annuelle de fermeture,
le règlement intérieur? le nombre de ménages en voie
d?ancrage durable sur l?aire et les ménages en rotation
sur plusieurs aires d?un même territoire,
les projets à caractère social,
DDCS-PP / Conseil départemental /
associations dédiées?
DDCS-PP gérant l?ALT 2
le taux d?occupation moyen annuel, EPCI
le taux de réalisation des aires et places par rapport
aux prescriptions de l?ancien schéma.
DDT-M
Les aires
de grand passage
Pour chaque aire :
la localisation des aires de grand passage prévues
au SDAHGV,
Gestionnaires des aires
(EPCI ou prestataires externes)
la capacité des aires, c?est-à-dire nombre de places,
les équipements de l?aire,
le mode de gestion des aires (en régie ou externalisée),
leur période d?utilisation, la durée moyenne des séjours,
le taux d?occupation moyen des aires,
Le cabinet du préfet
de département
les détournements d?usage portant notamment
sur les natures et durées d?occupation,
Le médiateur lorsqu?il existe
Les forces de police, les EPCI
FICHE 2B
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
19
le nombre de demandes de stationnement reçues
en préfecture, le nombre total de groupes ayant stationné,
la taille des groupes (grands groupes : jusqu?à 200 caravanes
ou petits groupes de 10 à 50 caravanes),
les lieux de localisation non prévus au SDAHGV
(stationnements illicites),
le taux de réalisation des aires et places par rapport
aux prescriptions de l?ancien schéma.
Les aires de
« petit passage »
Recensement de ces aires : localisation, capacité,
période d?utilisation, fréquence et récurrence des passages,
durée des séjours?
Enquête auprès des communes
du département
Les terrains
familiaux locatifs
le nombre de TFL, la localisation des terrains gérés
par une collectivité ou en gestion déléguée,
leur capacité en places,
EPCI ou prestataire
DDT-M, DDCS-PP
le niveau de confort, les équipements,
le montant du loyer, des fluides.
L?installation
autorisée ou non
sur terrains privés
ou publics
les ménages occupant des terrains en situation non conforme
par rapport aux règles d?urbanisme ou environnementales
(proportion de ménages propriétaires / non propriétaires /
occupants sans droits ni titres?), causes de l?inadéquation
avec les règles d?urbanisme ou environnementales
(servitudes, zonage non compatible avec ce mode d?habitat,
etc.), défaut de réseaux (eau, électricité, assainissement),
contentieux en cours, etc.
Enquête auprès des communes
du département
DDT-M
les terrains en accession.
La scolarisation
des enfants
Effectivité de la scolarisation des enfants résidant sur
des aires d?accueil et des familles ancrées durablement sur
le territoire, scolarisation dans le primaire, dans le secondaire ;
recours au CNED, recours à l?instruction à domicile, etc.
Service départemental
de l?Éducation Nationale, CASNAV
Organisation départementale des services de l?Éducation
Nationale ? rôle des CASNAV, École Itinérante, etc.
L?accès
aux droits
Point sur la domiciliation,
préalable de l?accès aux droits,
Associations en charge
de les accompagner, CCAS
Point sur l?accès aux prestations sociales,
Organisation de l?action sociale départementale : droit
commun, services spécifiques, centre social itinérant, etc.
FICHE 2B
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
20
L?accès
à la santé
Problèmes sanitaires repérés, Associations qui portent
des actions de médiation, l?ARS
départementale, l?action sanitaire
des conseils départementaux,
les CCAS
Prise en compte des problématiques de santé des gens
du voyage dans les contrats locaux de santé, PRAPS, etc.
L?insertion
professionnelle
et activité
économique
le nombre de personnes accompagnées
durant le précédent schéma,
Associations en charge
de les accompagner,
le conseil départemental
les différentes mesures d?accompagnement prises
(en faveur des micro-entrepreneurs, etc.).
La Dirrecte
Définition de la place de stationnement (décret n° 2019-
1478 du 26 décembre 2019 relatif aux aires permanentes
d?accueil et aux terrains familiaux locatifs destinés aux gens
du voyage) : la place de résidence mobile dispose d?une
superficie minimum de 75 m2, hors espaces collectifs, hors
bâti, hors espace réservé au stationnement de véhicules et
circulations internes de l?aire ou du terrain. L?espace réservé
au stationnement est contigu à chaque place et sa capacité
est, d?au moins, deux véhicules.
Les places et les espaces réservés au stationnement
disposent d?un sol stabilisé, restant porteur et carrossable
en cas d?intempérie et dont la pente permet d?assurer
le stationnement sûr des résidences mobiles. L?aire et le
terrain comportent au moins un accès routier et une desserte
interne permettant une circulation appropriée.
Définition de l?emplacement (décret n° 2019-1478) :
l?aire est divisée en emplacements de deux places.
Les données utiles aux bilans pourront être recueillies de
plusieurs manières :
lors d?entretiens par exemple (qui suppose au
préalable une trame d?entretien adaptée), auprès des
collectivités gestionnaires, des prestataires externes, des
services du conseil départemental ou de l?État (préfecture,
sous-préfectures, DDCS-PP, DDT-M, ARS départementale,
services départementaux de l?Education nationale,
Direccte), des acteurs sociaux (travailleurs sociaux de
secteur, services spécialisés?), des médiateurs, des
associations locales représentant les gens du voyage, des
CCAS et CIAS, de la CAF, la gendarmerie, la police? ainsi
qu?auprès des gens du voyage eux-mêmes.
lors de questionnaires adressés aux communes pour
connaître les sites concernés par des situations de
stationnement non conformes en termes d?accueil comme
d?habitat et le nombre de ménages concernés.
une visite des différentes aires et des terrains familiaux
locatifs est conseillée : elle permet de mesurer l?état de
confort, la localisation (proximité des services, etc.) et de
rencontrer les occupants.
Des trames d?entretien et un modèle de tableau permettant
de réaliser une enquête quantitative auprès des collectivités
sont proposées en annexes A6.1 à A6.3.
L?ANALYSE DES BESOINS
Un diagnostic affiné à l?échelle des territoires est nécessaire
pour ajuster l?offre aux besoins.
Le recensement de l?offre permet d?identifier les manques
et les besoins en termes d?accueil : la sous-occupation ou
suroccupation constatée des aires autorisées et des lieux
non autorisés, la nature de ces stationnements (nombre
de caravanes par groupe, périodes et durées de séjour,
itinéraires, etc.) permettra de dimensionner des besoins
nouveaux en termes d?accueil.
EXEMPLE
Des aires d?accueil occupées par des ménages toute
l?année peut faire apparaître le manque d?équipement
d?accueil (aires d?accueil, aires de petit passage) ou
encore le besoin de conditions d?habitat adapté (terrains
familiaux locatifs, logements sociaux, accession, etc.)
FICHE 2B
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
21
L?étude des caractéristiques socio-démographiques
des modes de vie et d?habitat (ménages en voie d?ancrage
durable, ménages en rotation sur plusieurs aires d?un même
territoire, des stationnements permanents illicites, etc.),
pourra faire apparaître des besoins en termes d?habitat.
EXEMPLE
Le recensement de terrains privés fera apparaître un
besoin d?analyse des documents de planification.
L?étude des actions socio-éducatives sera l?occasion de
faire le point sur les actions restant à développer.
EXEMPLE
La scolarisation des enfants au collège pourra entraîner
des réflexions sur l?inscription au CNED. Le non recours
aux droits de certains ménages peut interroger les
conditions de domiciliation ou encore le non recours aux
services sociaux de droit commun?
LA PRÉSENTATION DU DIAGNOSTIC
Les évaluations alimenteront le diagnostic qui constitue la
première partie du schéma départemental. Il pourra être
présenté par grande thématique :
Diagnostic de la qualité de l?accueil des gens du voyage
dans les aires permanentes d?accueil,
Diagnostic sur l?accueil des grands passages,
Diagnostic des actions engagées sur l?habitat et l?ancrage
des gens du voyage,
Diagnostic des actions engagées autour du projet social.
Le schéma départemental peut contenir un diagnostic
synthétisé plutôt qu?un diagnostic complet. Il est toutefois
souhaitable que les pilotes de l?élaboration/révision conserve
le diagnostic complet, pour pouvoir répondre à des questions
précises.
Présence des gens du voyage en Seine-Saint-Denis (Juin 2015)
Schéma départemental d?accueil et d'habitat des gens du voyage - 2016-2022 - Seine-Saint-Denis
Bureau d'études Arhome ? DRIHL 93 - Octobre 2015 -
-33-
Schéma départemental d?accueil et d'habitat des gens du voyage - 2016-2022 - Seine-Saint-Denis
Bureau d'études Arhome ? DRIHL 93 - Octobre 2015 -
-33-
Schéma départementa d?accueil et d?habitat des gens du voyage - 2016-2022 - Seine-Saint-Denis
Bureau d?études Arhome ? DRIHL 93 - Octobre 2015 -
FICHE 2B
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
22
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Extrait du schéma départemental de Seine-Saint Denis 2016-2022
SYNTHÈSE : BILAN DES BESOINS ET DE L?OFFRE6. SYNTHÈSE6. SYNTHÈSE : BILAN DES BESOINS ET DE L'OFFRE: BILAN DES BESOINS ET DE L'OFFRE
6.1. Présence des gens du voyage en Seine-Saint-Denis (Juin 2015)
Schéma départemental d?accueil et d'habitat des gens du voyage - 2016-2022 - Seine-Saint-Denis
Bureau d'études Arhome ? DRIHL 93 - Octobre 2015 -
-32-
COMMUNES Commentaires
AUBERVILLIERS 30 places 44 2 32
AULNAY-SOUS-BOIS 30 places 45 1
BAGNOLET 7
BOBIGNY 6 3 2
BONDY 3 18
CLICHY-SOUS-BOIS 40 20 1
COUBRON 30 1
DRANCY 30 3 2
DUGNY
ÉPINAY-SUR-SEINE
GAGNY 15
1
L'ÎLE-SAINT-DENIS 1
LA COURNEUVE 30 places 44 1
LE BLANC-MESNIL 22 places 33 1
LE BOURGET
LE RAINCY
LES LILAS
100 1
LIVRY-GARGAN 75 7
MONTFERMEIL 235 1
MONTREUIL 38 40 13 1
14 places 14
2
NOISY-LE-GRAND 22 9
NOISY-LE-SEC 40
PANTIN
ROMAINVILLE 19
ROSNY-SOUS-BOIS 10 places 1 3 15 24 4 1
SAINT-DENIS 14
SAINT-OUEN
SEVRAN 35 4 1
STAINS 16 2 1
30 1 4
VAUJOURS 15 1 3
VILLEMOMBLE
VILLEPINTE 4
VILLETANEUSE
136 181 110 49 39 513
Aires
d'accueil
Nbre
car.
Aires
hivernales
(Nbre car.)
Ménages en voie
de sédentarisation
avec COP
(Nbre car.)
Ménages en voie de
sédentarisation sans
droit ni titre
(Nbre car.)
Habitat
adapté
(Nbre
car.)
Parcelles
privatives
(Nbre car.)
Itinérants
(Nbre passages
2011-2014)
Réflexion engagée par la
ville pour un relogement.
Demande de logement en
cours.
Projet d'habitat adapté en
cours d'élaboration.
Projet d'habitat adapté en
cours d'élaboration.
GOURNAY-
SUR-MARNE
LE PRÉ-
SAINT-GERVAIS
LES PAVILLONS-
SOUS-BOIS
NEUILLY-
PLAISANCE
NEUILLY-
SUR-MARNE
PIERREFITTE-
SUR-SEINE
TREMBLAY-
EN-FRANCE
TOTAL
CARAVANES
245 dont 140 sans
projet de relogement
Moyenne
mensuelle de
caravanes = 134
FICHE 2B
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
23
LE TRAVAIL DE CONCERTATION
ET DE CO-CONSTRUCTION DU SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL : DES FINALITÉS
PARTAGÉES
Les constats et les bilans devront faire l?objet d?une
présentation à tous les acteurs concernés : les services de
l?État, du conseil départemental, mais aussi les associations
représentant les gens du voyage, celles chargées de les
accompagner et les EPCI qui seront chargés de la mise en
oeuvre du schéma.
Des constats réalisés et de l?analyse des besoins, vont
faire ressortir des enjeux (ex : une nécessaire évolution
du dispositif d?accueil, une meilleure prise en compte de
l?ancrage territorial, des réponses à apporter aux situations
de stationnements illicites, etc.). Il est important que
le diagnostic soit partagé avec l?ensemble des acteurs
concernés de manière à favoriser l?appropriation par chacun
de la connaissance des différentes situations, des difficultés
rencontrées, des évolutions à prendre en compte dans le
prochain schéma.
Les finalités du schéma doivent être discutées et partagées
lors de réunions de concertation thématiques ou territoriales.
Certains départements choisissent d?organiser des groupes
de travail, animés par les services de l?État et du département
et réunissant les communes, les EPCI et des acteurs locaux
afin d?étudier plus particulièrement certains sujets, le
plus souvent choisis par la commission départementale
consultative des gens du voyage : la santé, l?insertion
professionnelle, l?habitat, la sédentarisation, la scolarisation,
l?accompagnement social, etc.
Les EPCI chargés de la mise en oeuvre du schéma
départemental constituent des acteurs incontournables qu?il
convient d?associer suffisamment tôt.
Par ailleurs, tout au long du processus, la commission
départementale consultative des gens du voyage est tenue
informée et est associée à l?avancée des travaux. À cette
fin, un comité permanent et/ou des groupes de travail
thématiques peuvent être créés en son sein. Par ailleurs,
la loi prévoit formellement le recueil de son avis seulement
avant l?approbation du schéma (III de l?article 1er de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
UNE NÉCESSAIRE COHÉRENCE À ASSURER
ENTRE LE SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
ET LES AUTRES DOCUMENTS
(cf. Fiche 2D ? Lien entre le schéma départemental
et les autres documents locaux)
Il conviendra de s?assurer que les finalités du schéma
départemental sont cohérentes avec les orientations du
PDALHPD, du Plan ou schéma départemental de l?habitat,
du PRAPS, du programme régional de santé, du schéma
départemental de domiciliation, du schéma directeur de
l?animation de la vie sociale, du programme départemental
d?insertion, du schéma de protection de l?enfance, du Contrat
de plan régional de développement des formations et de
l?orientation professionnelle, etc.
LA DÉTERMINATION DES ORIENTATIONS
QUI SE TRADUIRONT EN FICHES-ACTIONS
Cette étape consiste à déterminer, à partir du diagnostic, ce
que seront les objectifs et principes du schéma départemental
pour répondre aux besoins des gens du voyage en termes
d?accueil, d?habitat adapté et d?accompagnement.
Exemples d?orientations :
renforcer la cohérence et le pilotage du schéma départemental,
répondre aux besoins d?ancrage territorial des gens
du voyage,
harmoniser la gestion, le fonctionnement des aires d?accueil
et de grands passages.
À partir des orientations seront déclinées les actions qui seront
mises en oeuvre durant les six années du schéma. Les fiches-
action définies dans le schéma reprennent un à un chacun
de ces objectifs et détaillent les conditions de leur mise en
oeuvre.
Chaque fiche action pourra être composée des rubriques
suivantes (données à titre indicatif) :
l?action envisagée : sa dénomination,
les objectifs de l?action,
le ou les pilotes de l?action,
les partenariats à mettre en place : collectivités, services
de l?État, bailleurs sociaux, associations, services sociaux
spécialisés, organismes de formation professionnelle,
le public visé : les enfants, les actifs, les ménages vivant en
aires d?accueil, etc.
FICHE 2B
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
24
les modalités de mise en oeuvre,
le calendrier, l?échéancier de mise en oeuvre,
les moyens financiers nécessaires pour l?action,
les moyens d?évaluation à prévoir / les indicateurs
d?évaluation.
Le schéma définit les équipements à construire en fonction
des besoins avérés. Comme ils présentent un caractère
prescriptif et coûteux, il convient d?être réaliste sur les
capacités de ces équipements qui ne doivent répondre qu?aux
besoins certains. Plusieurs situations sont envisageables :
fixer des priorités de réalisation, et travailler par exemple
en 2 temps :
le premier en prescrivant un équipement nécessaire qui
pourra être réalisé dans les deux ans suivant la publication
du schéma (quatre ans en cas de délai prorogé, cf. article
2 de la loi n°2000-614 du 5 juillet 2000). Une étude a déjà
été réalisée sur l?opportunité du projet sur une commune
(étude préalable, acquisition du terrain?)
dans un temps plus long, travailler sur un projet
d?équipement qui correspond à un besoin indistinct en
concertation avec les élus et les gens du voyage.
Fixer des fourchettes en termes de capacités des aires
d?accueil et terrains familiaux locatifs (ex : prescrire une
aire permanente d?accueil d?une capacité comprise entre
10 et 20 places en précisant le secteur géographique
d?implantation et la commune où elle doit être réalisée).
LA GOUVERNANCE DU SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL
Afin d?assurer un suivi concret et de faciliter la mise en oeuvre
du schéma, les instances qui pilotent la révision du schéma
devront définir les conditions dans lesquelles le suivi de ce
même schéma sera assuré. Outre la commission consultative
départementale dont les textes prévoient une réunion
annuelle, des instances ad hoc doivent être constituées (cf :
fiche n° 2E).
Intitulé de l'action Accompagnement à la scolarité
Porteur Sauvegarde 56 et Inspection Académique
Partenaires opérationnels Inspection Académique, EPCI, communes, partenaires de la scolarisation
spécialisée (MDA)
Impact géographique L?ensemble du département10
Descriptif de l'action
Inciter à la pré scolarisation (dès 3 ans).
Favoriser et faciliter la scolarisation, en particulier par la médiation
famille/école.
Communiquer auprès des familles et des enfants pour la valorisation des
apprentissages scolaires.
Intervenir auprès des familles pour favoriser l?assiduité scolaire.
Accompagner les jeunes dans les cours du CNED.
Public bénéficiaire Enfants de 3 ans à 16 ans.
Objectifs
Permettre un meilleur contact avec l?école et les familles
Sensibiliser les parents au nécessaire suivi de la scolarité de leur enfant ain-
si qu?à une scolarité assidue.
Élargir les centres d?intérêt des enfants.
Permettre une scolarisation continue en vue d?une insertion professionnelle
Limites d'intervention
Réactivité des familles dans les inscriptions
Communication entre les différents partenaires.
Définition des rôles de chaque partenaire sur le respect d?une scolarisation
assidue.
Intervention de la Sauvegarde 56 limitée aux territoires de Lorient Agglo et
Vannes Agglo.
Modalités de mise en oeuvre
Intervention dans un rôle de médiation au niveau des écoles, sur la
demande des établissements scolaires ou des familles. Formalisation de ces
interventions par une convention avec l?Inspection Académique.
Accueil et accompagnement des jeunes dans le cadre du CNED : de
manière individuelle et en ateliers. Formalisation de cet accompagnement
par un contrat d?engagement sauvegarde56/jeune/famille.
Dans le cadre des accompagnements RSA : échanges sur la scolarisation
des enfants : pré scolarisation, assiduité, collège.
Acteurs impliqués
Sauvegarde 56
Inspection Académique : inspecteurs, enseignants chargés de mission EFIV,
établissements scolaires.
10 . En fonction du co-financement des collectivités
44
Intitulé de l'action Accompagnement à la scolarité
Porteur Sauvegarde 56 et Inspection Académique
Partenaires opérationnels Inspection Académique, EPCI, communes, partenaires de la scolarisation
spécialisée (MDA)
Impact géographique L?ensemble du département10
Descriptif de l'action
Inciter à la pré scolarisation (dès 3 ans).
Favoriser et faciliter la scolarisation, en particulier par la médiation
famille/école.
Communiquer auprès des familles et des enfants pour la valorisation des
apprentissages scolaires.
Intervenir auprès des familles pour favoriser l?assiduité scolaire.
Accompagner les jeunes dans les cours du CNED.
Public bénéficiaire Enfants de 3 ans à 16 ans.
Objectifs
Permettre un meilleur contact avec l?école et les familles
Sensibiliser les parents au nécessaire suivi de la scolarité de leur enfant ain-
si qu?à une scolarité assidue.
Élargir les centres d?intérêt des enfants.
Permettre une scolarisation continue en vue d?une insertion professionnelle
Limites d'intervention
Réactivité des familles dans les inscriptions
Communication entre les différents partenaires.
Définition des rôles de chaque partenaire sur le respect d?une scolarisation
assidue.
Intervention de la Sauvegarde 56 limitée aux territoires de Lorient Agglo et
Vannes Agglo.
Modalités de mise en oeuvre
Intervention dans un rôle de médiation au niveau des écoles, sur la
demande des établissements scolaires ou des familles. Formalisation de ces
interventions par une convention avec l?Inspection Académique.
Accueil et accompagnement des jeunes dans le cadre du CNED : de
manière individuelle et en ateliers. Formalisation de cet accompagnement
par un contrat d?engagement sauvegarde56/jeune/famille.
Dans le cadre des accompagnements RSA : échanges sur la scolarisation
des enfants : pré scolarisation, assiduité, collège.
Acteurs impliqués
Sauvegarde 56
Inspection Académique : inspecteurs, enseignants chargés de mission EFIV,
établissements scolaires.
10 . En fonction du co-financement des collectivités
44
Intitulé de l'action Accompagnement à la scolarité
Porteur Sauvegarde 56 et Inspection Académique
Partenaires opérationnels Inspection Académique, EPCI, communes, partenaires de la scolarisation
spécialisée (MDA)
Impact géographique L?ensemble du département10
Descriptif de l'action
Inciter à la pré scolarisation (dès 3 ans).
Favoriser et faciliter la scolarisation, en particulier par la médiation
famille/école.
Communiquer auprès des familles et des enfants pour la valorisation des
apprentissages scolaires.
Intervenir auprès des familles pour favoriser l?assiduité scolaire.
Accompagner les jeunes dans les cours du CNED.
Public bénéficiaire Enfants de 3 ans à 16 ans.
Objectifs
Permettre un meilleur contact avec l?école et les familles
Sensibiliser les parents au nécessaire suivi de la scolarité de leur enfant ain-
si qu?à une scolarité assidue.
Élargir les centres d?intérêt des enfants.
Permettre une scolarisation continue en vue d?une insertion professionnelle
Limites d'intervention
Réactivité des familles dans les inscriptions
Communication entre les différents partenaires.
Définition des rôles de chaque partenaire sur le respect d?une scolarisation
assidue.
Intervention de la Sauvegarde 56 limitée aux territoires de Lorient Agglo et
Vannes Agglo.
Modalités de mise en oeuvre
Intervention dans un rôle de médiation au niveau des écoles, sur la
demande des établissements scolaires ou des familles. Formalisation de ces
interventions par une convention avec l?Inspection Académique.
Accueil et accompagnement des jeunes dans le cadre du CNED : de
manière individuelle et en ateliers. Formalisation de cet accompagnement
par un contrat d?engagement sauvegarde56/jeune/famille.
Dans le cadre des accompagnements RSA : échanges sur la scolarisation
des enfants : pré scolarisation, assiduité, collège.
Acteurs impliqués
Sauvegarde 56
Inspection Académique : inspecteurs, enseignants chargés de mission EFIV,
établissements scolaires.
10 . En fonction du co-financement des collectivités
44
Intitulé de l'action Accompagnement à la scolarité
Porteur Sauvegarde 56 et Inspection Académique
Partenaires opérationnels Inspection Académique, EPCI, communes, partenaires de la scolarisation
spécialisée (MDA)
Impact géographique L?ensemble du département10
Descriptif de l'action
Inciter à la pré scolarisation (dès 3 ans).
Favoriser et faciliter la scolarisation, en particulier par la médiation
famille/école.
Communiquer auprès des familles et des enfants pour la valorisation des
apprentissages scolaires.
Intervenir auprès des familles pour favoriser l?assiduité scolaire.
Accompagner les jeunes dans les cours du CNED.
Public bénéficiaire Enfants de 3 ans à 16 ans.
Objectifs
Permettre un meilleur contact avec l?école et les familles
Sensibiliser les parents au nécessaire suivi de la scolarité de leur enfant ain-
si qu?à une scolarité assidue.
Élargir les centres d?intérêt des enfants.
Permettre une scolarisation continue en vue d?une insertion professionnelle
Limites d'intervention
Réactivité des familles dans les inscriptions
Communication entre les différents partenaires.
Définition des rôles de chaque partenaire sur le respect d?une scolarisation
assidue.
Intervention de la Sauvegarde 56 limitée aux territoires de Lorient Agglo et
Vannes Agglo.
Modalités de mise en oeuvre
Intervention dans un rôle de médiation au niveau des écoles, sur la
demande des établissements scolaires ou des familles. Formalisation de ces
interventions par une convention avec l?Inspection Académique.
Accueil et accompagnement des jeunes dans le cadre du CNED : de
manière individuelle et en ateliers. Formalisation de cet accompagnement
par un contrat d?engagement sauvegarde56/jeune/famille.
Dans le cadre des accompagnements RSA : échanges sur la scolarisation
des enfants : pré scolarisation, assiduité, collège.
Acteurs impliqués
Sauvegarde 56
Inspection Académique : inspecteurs, enseignants chargés de mission EFIV,
établissements scolaires.
10 . En fonction du co-financement des collectivités
44
Municipalités
Gestionnaires des aires d?accueil
Financeurs et moyens
CAF
Groupements de communes
Éducation Nationale
Temps de réalisation Subventions annuelles.
Sur le calendrier scolaire, de septembre à août.
Suivi de l'action Groupes de travail trimestriels Sauvegarde56/communautés
d?agglomération/gestionnaires/inspection académique.
Bilans annuels pour chaque financeur.
Comité de pilotage annuel de l?équipe d?accompagnement des gens du
voyage Sauvegarde56.
Indicateurs de réalisations
Contacts et niveau de concertation entre les différents acteurs.
Evolution de la pré scolarisation.
Baisse du taux d?absentéisme scolaire.
Augmentation du niveau des élèves à 12 ans.
Scolarisations au collège.
45
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Exemple de bonne pratique : Extrait du SDAHGdV du Morbihan 2017-2023
FICHE 2B
SCHÉMA DÉPARTEMENTALFICHE
25
Les différentes étapes d?élaboration/révision
d?un schéma départemental d?accueil
et d?habitat des gens du voyage
Cette fiche constitue une fiche de synthèse permettant de
disposer d?une vue d?ensemble de la procédure d?élaboration/
révision d?un schéma départemental. Elle ne détaille ni le
pilotage de l?élaboration d?un schéma décrit dans la fiche 2C
du guide, ni de la construction et du contenu d?un schéma
décrits dans la fiche 2B du guide.
LE LANCEMENT DE L?ÉLABORATION /
RÉVISION D?UN SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
Le représentant de l?État dans le département et le président du
conseil départemental engagent conjointement l?élaboration
d?un schéma départemental d?accueil et d?habitat des gens du
voyage par arrêté. À l?initiative de l?un ou de l?autre, le schéma
départemental est révisé selon la même procédure au moins
tous les six ans à compter de sa publication (art. 1 III de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Une révision partielle du
schéma est possible suivant la même procédure.
À défaut de lancement conjoint, le représentant de l?État
dans le département peut engager seul la révision. En tout
état de cause, si la révision n?est pas engagée à la date du 6e
anniversaire du schéma, le préfet engage la révision. Le délai
de 18 mois débutera, dans ce cas, à la date de l?arrêté mettant
en révision le schéma.
2 cas particuliers à souligner :
En Corse, le schéma est élaboré par le représentant de l?État
dans le département et le président du conseil exécutif.
Dans le Rhône, le schéma est dénommé « schéma
départemental-métropolitain ». Il est élaboré par le
représentant de l?État dans le département, le président
du conseil départemental et le président du conseil de la
métropole de Lyon (art. 1 III de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000).
La révision d?un schéma départemental s?effectue dans les
mêmes conditions que l?élaboration d?un schéma.
Aujourd?hui, l?ensemble des départements sont dotés d?un
schéma d?accueil et d?habitat des gens du voyage. Ceux-ci
font l?objet de révision et non d?une élaboration. Ce n?est
qu?en cas d?annulation du schéma départemental lors d?un
contentieux que les autorités compétentes se trouveront
dans l?obligation d?élaborer un nouveau schéma (cf. circulaire
n° 2001-49 du 5 juillet 2001 relative à l?application n° 2000-
614).
En cas d?annulation totale ou partielle d?un schéma
départemental par une juridiction administrative, l?ancien
schéma s?applique en tout ou partie.
Un schéma est-il caduc au bout de 6 ans ? Non, la
caducité n?étant pas prévu par les textes normatifs, le schéma
départemental continue de s?appliquer après le délai de 6 ans
suivant sa publication.
L?ÉLABORATION/RÉVISION
D?UN SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
Le travail d?élaboration/révision est conduit et animé par
un comité de pilotage, en association avec la commission
consultative départementale dont la composition et le rôle
sont définis dans la fiche 2B.
La notion d?association implique que la commission soit réunie
régulièrement pour être informée des travaux d?élaboration/
révision et émettre son avis sur ceux-ci. Deux à trois réunions
de la commission sont préconisées afin d?accompagner au
mieux la révision du schéma.
2C
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
26
FICHE 2C
Celle-ci peut être saisie dès la révision du schéma, puis son
avis peut être sollicité sur le bilan du diagnostic. Enfin, il sera
nécessaire de la réunir au stade du projet de schéma pour
qu?elle donne un avis formel sur son contenu.
De plus, les organes délibérants des EPCI et communes
concernés doivent rendre un avis sur le projet de schéma. La
circulaire de 2001 relative à l?application de la loi du 5 juillet
2000 dispose, s?agissant des « communes concernées », que :
« Les seules communes dont la loi indique qu?elles doivent
figurer au schéma départemental sont les communes de
plus de 5000 habitants. Mais cette obligation d?inscription
n?emporte pas obligation d?installation d?une aire d?accueil sur
le territoire de ces communes. Par conséquent, pour que la
notion de «communes concernées» soit également mise en
oeuvre, il convient de considérer que la base à respecter est
constituée de l?ensemble des communes du département. »
Pour les communes de moins de 5 000 habitants, le préfet ne
saurait les inscrire d?autorité et sans leur consentement
au regard du principe de libre administration des
collectivités territoriales (CAA Marseille, décision
n°05MA01016 ? Commune de Montauroux).
Si la commune a moins de 5000 habitants, l?avis de la
collectivité s?agissant de l?implantation d?un équipement sur
son territoire doit être suivi par les pilotes du schéma. En cas
d?avis défavorable, ils seront tenus de retirer la prescription
proposée dans le schéma.
Si la commune a plus de 5000 habitants, l?avis de la collectivité
est un avis simple, les pilotes du schéma (conseil département
et État) sont libres de le suivre ou non.
L?intervention de la commission départementale consultative
des gens du voyage, comprenant notamment des représentants
des communes et des EPCI concernés, des représentants des
gens du voyage et des associations intervenant auprès d?eux,
qui est associée à l?élaboration et à la mise en oeuvre du
schéma, vise justement à éviter une situation conflictuelle
au sujet de la prise en compte ou non des avis émis. Par
ailleurs, cette commission peut désigner un médiateur chargé
d?examiner les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre
de ce schéma et de formuler des propositions de règlement de
ces difficultés.
L?APPROBATION DU SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL
Les avis des conseils municipaux des communes, des conseils
communautaires des EPCI figurant au schéma doivent être
recueillis préalablement à l?approbation du schéma. L?avis de
la commission départementale consultative doit également
être sollicité.
Le schéma est approuvé conjointement par le représentant
de l?État dans le département et par le président du conseil
départemental1. En l?absence d?approbation conjointe
dans le délai de 18 mois, le représentant de l?État dans
le département approuve le schéma seul. Il est publié au
recueil des actes administratifs du département et au recueil
des actes administratifs de la préfecture.
LE DÉLAI POUR ÉLABORER /
RÉVISER UN SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
Le schéma départemental doit être approuvé conjointement
dans un délai de 18 mois à compter de la date de l?arrêté
mettant en révision le schéma. Passé ce délai, il est approuvé par
le représentant de l?État dans le département. Il fait l?objet d?une
publication (article 1er III de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Que se passe-t-il si le schéma révisé
n?est pas signé dans le délai de 18 mois ?
D?une manière générale, la jurisprudence du Conseil d?État
(CE, décision n° 335033, 23 décembre 2011, Dantony)
prévoit que « si les actes administratifs doivent être pris
selon les formes et conformément aux procédures prévues
par les lois et règlements, un vice affectant le déroulement
d?une procédure administrative préalable, suivie à titre
obligatoire ou facultatif, n?est de nature à entacher
d?illégalité la décision prise que s?il ressort des pièces du
dossier qu?il a été susceptible d?exercer une influence sur
le sens de la décision prise, ou qu?il a privé les intéressés
d?une garantie ».
On peut considérer que la signature du schéma est un acte
de procédure préalable à la publication du schéma et que
le fait d?avoir signé au-delà du délai de 18 mois n?a pas
affecté le sens de la décision et n?a pas porté atteinte aux
droits d?un maire par exemple qui attaquerait le schéma.
En outre, le préfet peut signer seul in fine le schéma. Une
signature reportée du président du conseil départemental
ne paraît pas être un vice de forme justifiant l?annulation
du schéma et produisant des effets juridiques.
1. En Corse et dans le département du Rhône, l?approbation a lieu dans les mêmes
conditions que l?élaboration/ révision.
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
27
FICHE 2C
SCHÉMA DÉPARTEMENTALFICHE
28
Le lien entre le schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage
et les autres documents locaux
Le schéma départemental d?accueil et d?habitat des gens
du voyage s?articule avec d?autres dispositifs locaux mis en
oeuvre dans les domaines de l?urbanisme, l?habitat, l?emploi
et santé, qui sont élaborés à différentes échelles : au niveau
régional (ex : PRAPS), au niveau départemental (schéma
départemental de domiciliation, PDALHPD), au niveau
intercommunal (PLH, PLUI, PLUI-H), ou communal (PLU) et
dont le mode d?adoption est variable.
L?ARTICULATION DES DOCUMENTS
LOCAUX AVEC LE SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL D?ACCUEIL
ET D?HABITAT DES GENS DU VOYAGE
Le PDALHPD, Plan Départemental d?Action pour le Logement
et l?Habitat des Personnes Défavorisées : en tant qu?outil du
droit au logement des personnes défavorisées, il décline
des actions qui visent à permettre aux ménages fragiles
d?accéder et se maintenir dans le logement. Les gens du
voyage constituent un des publics du PDALHPD. Il prend en
compte les actions inscrites dans un schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage, notamment en
termes d?habitat adapté, via les terrains familiaux locatifs ou
le logement adapté.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le PDALHPD du Rhône 2016-2020 a inscrit une
action visant à soutenir la production de logements
sociaux économiquement abordables pour les
personnes seules ou les familles défavorisées
et notamment celles rencontrant des parcours
spécifiques. Il prévoit de suivre en particulier les
engagements par EPCI de production d?offres en
logements familiaux ou en structure collective
d?hébergement financées en PLAI ou par l?Anah,
notamment les opérations spécifiques pour l?accès
au logement des gens du voyage.
Le PLH, Programme Local de l?Habitat, est un document
stratégique de programmation qui inclut l?ensemble de la
politique locale de l?habitat sur un territoire intercommunal :
parc public et privé, gestion du parc existant et des constructions
nouvelles, populations spécifiques selon l?art L. 302-1 du CCH.
En lien avec le schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage, le PLH prend en compte les enjeux liés
aux gens du voyage en matière d?ancrage territorial et de
production d?une offre adaptée.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Un des 5 axes du programme d?action du PLH
de Clermont Communauté 2014-2019 est de
développer une politique partenariale au profit des
publics spécifiques avec un objectif de favoriser
l?entrée de ces populations dans le parcours de
droit commun. Dans ce cadre-là, il est spécifié
que les besoins d?habitat et d?accueil des gens du
voyage doivent être pris en compte. Un des enjeux
du PLH est d?accompagner les gens du voyage
ancrés dans l?agglomération.
2D
PLU
PLUI-H
PDALHPD
PLH
PRAPSSCOTSchéma
départemental
de domiciliation
PLUI
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
29
FICHE 2D
Les documents d?urbanisme doivent prévoir « la
satisfaction, sans discrimination, des besoins présents et
futurs de l?ensemble des modes d?habitat » (art. L. 101-
2 du code de l?urbanisme). Deux types de documents
d?urbanisme à des échelles différentes ont une obligation
de compatibilité avec les SDAHGV :
Le SCoT, Schéma de Cohérence Territoriale, est un
document de planification qui fixe les grandes lignes de
l?aménagement d?un territoire intercommunal. C?est un
document de planification spatiale pour le long terme.
Dans les trois documents qui composent un SCoT, rapport
de présentation (qui comprend un diagnostic), le Projet
d?aménagement et de développement durable (PADD)
qui constitue le projet politique de la collectivité, et le
Document d?orientation et d?objectifs (DOO) qui prévoit des
orientations qui s?imposent aux documents d?urbanisme,
l?habitat mobile des gens du voyage doit être pris en
compte.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Extrait du SCOT du Pays Ruffecois
Extrait du Projet d?aménagement
et de développement durable (PADD)
qui définit les enjeux :
Objectif : Proposer une offre d?habitat adapté à
la diversité de la population et des modes de vie
(Personnes âgées, jeunes travailleurs, personnes
à mobilité réduite, voyageurs)
Rechercher la possibilité d?un parcours
résidentiel complet à l?échelle du territoire ;
Prévoir des logements suffisamment diversifiés
pour répondre aux besoins de tous les publics ;
Créer des haltes ou des aires de petits passages
pour les voyageurs ;
Prendre en compte l?habitat mobile dans les
documents d?urbanisme ;
Améliorer les conditions d?habitat des logements
anciens ;
Adapter l?habitat aux besoins spécifiques de la
population et notamment de l?habitat adapté ou
des terrains familiaux pour les voyageurs ;
Permettre en variété de type de terrain et
de logements (parcelles plus grandes en
périphéries des bourgs, création de zones
tampon).
Extrait du document d?orientation
et d?objectifs (DOO)
Mettre en place une offre d?habitat mieux
adaptée à la diversité de la population et des
modes de vie
Prescriptions B.2.5 Les documents d?urbanisme
doivent permettre les résidences mobiles comme
habitat permanent des voyageurs (terrains
familiaux et logements sociaux adaptés). Les
autorisations d?urbanisme (déclaration préalable,
art. R 421-23 du CU) doivent être rappelées.
Le PLU ou PLUi, (Plan Local d?Urbanisme intercommunal)
et les cartes communales définissent le projet général
d?aménagement, la destination générale des sols
d?une commune ou d?une intercommunalité (si PLUi).
Contrairement à un SCoT, le PLUi et la carte communale
déterminent l?utilisation du sol au niveau de la parcelle.
Ils doivent identifier les terrains susceptibles d?accueillir
les gens du voyage, pour permettre la mise en oeuvre
des prescriptions du SDAHGV en termes d?accueil (aires
de grands passages et aires permanentes d?accueil) et
d?habitat (terrains familiaux locatifs).
Ces indications sont traduites dans le zonage et dans le
règlement du PLU qui définit précisément les secteurs
d?accueil avec les règles de constructibilité adaptées.
Même si la création des aires d?accueil et de terrains familiaux
locatifs doit avoir lieu en priorité dans les zones urbanisées,
à proximité des services et des équipements, l?article L.
151-13 du code de l?urbanisme prévoit que le règlement
du PLU peut délimiter à titre exceptionnel, des secteurs
de taille et de capacité d?accueil limité (STECAL) dans les
zones agricoles, naturelles ou forestières, dans lesquels
peuvent être autorisés des constructions, des résidences
démontables ainsi que des aires d?accueil et des terrains
familiaux locatifs destinés à l?habitat des gens du voyage
au sens de la loi du 5 juillet 2000. Ce dispositif permet aussi
de répondre aux difficultés des collectivités confrontées à
des occupations illégales avec des constructions illégales
et/ou des occupations légales sur un terrain propriété de
famille avec des règles d?urbanisme qui n?autorisent pas les
constructions. La collectivité peut avec ce dispositif étudier
dans quelle mesure la règle d?urbanisme édictée dans le
PLU peut évoluer.
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
30
Par ailleurs, un PLU est tenu de prendre en compte un
Projet d?intérêt général (PIG) qui aurait été institué
par le préfet, conformément à l?article L. 102-1 du code
de l?urbanisme, pour la réalisation d?équipements dédiés
aux gens du voyage. Le préfet peut en effet qualifier de
PIG tout projet de travaux publics présentant un caractère
d?utilité publique si deux conditions sont réunies : le projet
est destiné à la réalisation d?une opération d?aménagement
ou à l?accueil et au logement des personnes défavorisées
et a fait l?objet d?une déclaration d?utilité publique ou d?une
inscription dans un SDAHGV.
JURISPRUDENCE
L?interdiction générale du stationnement des caravanes
sur l?intégralité du territoire communal est illégale (CE
n° 13 205, 2 décembre 1983, Ackermann c/ Ville de Lille)
Le schéma départemental de domiciliation, adopté
par arrêté préfectoral, constitue un outil pour orienter
durablement la politique d?accès aux droits civils, civiques
et sociaux des personnes sans domicile stable. Il permet de
renforcer l?adéquation entre offre et besoin sur un territoire
dans la perspective de prévenir les ruptures, de s?assurer
d?une couverture territoriale cohérente et de définir les pistes
d?actions sur lesquelles s?appuyer afin d?améliorer la qualité
du service rendu aux bénéficiaires. Depuis la loi n° 2017-
86 du 27 janvier 2017, les gens du voyage, comme toutes
les personnes sans domicile stable, sont domiciliés de droit
dans un CCAS, CIAS ou organisme agréé à cet effet. Le volet
social des schémas départementaux d?accueil et d?habitat,
qui préconisent des actions sur l?accès aux droits des gens
du voyage, doit tenir compte des orientations du schéma
départemental de domiciliation.
Le PRAPS , Programme régional pour l?accès à la prévention et
aux soins des plus démunis, élaboré par l?ARS pour une durée
de 5 ans, la loi qui l?instituait (loi n° 98-657 du 29 juillet 1998
d?orientation relative à la lutte contre les exclusions) énonçait
qu?il : « s?attache à définir des actions pour lutter contre les
pathologies aggravées par la précarité ou l?exclusion
sous toutes leurs formes, notamment les maladies chroniques,
les dépendances à l?alcool, à la drogue ou au tabac, les
souffrances psychiques, les troubles du comportement et les
déséquilibres nutritionnels » (Art. 71 al. 3). Ils peuvent prévoir
des actions qui ont pour objet de développer des dispositifs
d?accès inconditionnels aux soins et aux droits. Ainsi des actions
telles que le développement de médiations sanitaires envers les
populations vivant en habitat mobile peuvent être prévues. Ces
mesures, lorsqu?elles existent, doivent être prises en compte
dans le cadre de la révision de schémas départementaux et
notamment alimenter le volet santé.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le PRAPS Nouvelle-Aquitaine 2018-2023 prévoit
de développer les dispositifs d?accès aux soins et
aux droits, l?enjeu étant de contribuer, de peser
pour que les personnes éloignées du soin, ayant
différé les soins ou renoncé à se soigner, soient
accompagnées vers le droit commun.
Une des actions engagées est de soutenir les
médiations sanitaires envers les populations en
bidonville ou habitat mobile en accompagnant
le déploiement de 12 postes de médiateurs
sanitaires (un par département), en prenant appui
sur des expériences déjà menées en région, sur le
programme national de médiation sanitaire, ainsi
que la convention 2017-2019 Direction générale
de la santé /FNASAT-Gens du voyage.
LE RÔLE DES SERVICES DE L?ÉTAT
Les services de l?État chargés, lors de l?élaboration/révision des
PLH, et des PLU/PLUi, de rédiger les « porter à connaissance »
devront rappeler que ces documents de programmation et
de planification doivent prendre en compte les orientations
définies dans le schéma départemental d?accueil des gens du
voyage, notamment en termes d?habitat adapté des gens du
voyage dans les deux types de documents et de localisation
des aires d?accueil permanentes, les terrains familiaux locatifs
et les aires de grand passage dans les PLU/PLUi. Ils devront
en vérifier la bonne prise en compte dans les projets arrêtés
et transmis à l?État pour avis avant leur approbation.
FICHE 2D
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
31
FICHE 2D
RÉSUMÉ
SCHÉMA DÉPARTEMENTALFICHE
32
La mise en oeuvre et le suivi
d?un schéma départemental d?accueil
et d?habitat des gens du voyage
OBJECTIFS / FINALITÉS
Après l?approbation et la publication du schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage, un dispositif de
pilotage et de suivi de la mise en oeuvre du schéma doit
être mis en place. Prévu par les textes, le suivi du schéma
départemental doit être correctement effectué. Il est essentiel
pour plusieurs raisons : il permet de dresser des bilans réguliers
des objectifs prévus, d?identifier les dysfonctionnements et
de tenter d?y remédier, d?adapter si nécessaire les objectifs
au contexte, cela peut amener jusqu?à réviser en tout ou
partie le schéma. Le suivi permet également de veiller à la
cohérence territoriale de la mise en oeuvre.
Le suivi, la mise en oeuvre et l?animation du schéma
départemental doivent avoir été réfléchis en amont, lors de
la révision du schéma. La gouvernance constitue d?ailleurs un
chapitre du schéma départemental.
Cette fiche a pour objet en premier lieu de décrire les
différentes instances chargées du suivi du schéma qui sont
nombreuses, les modalités mises en place pour faciliter le
suivi du document et les délais dans lequel un schéma doit
être mis en oeuvre.
Dans un deuxième temps, elle reviendra sur le fait que le
respect des prescriptions du schéma permet aux communes
ou aux EPCI d?interdire le stationnement en dehors des aires
et autres terrains dédiés.
LES INSTANCES CHARGÉES
DE LA MISE EN OEUVRE ET DU SUIVI
La loi prévoit qu?une mission de suivi est attribuée à la
commission départementale consultative, organisme
pérenne durant toute la période d?application du schéma
départemental. Il s?agit de la seule instance obligatoire
(IV de l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
D?autres instances accompagnent les travaux de la commission
pour assurer le suivi et l?animation du schéma. Elles sont
très variables d?un département à l?autre. Il n?existe pas de
gouvernance type. Nous avons fait le choix de vous présenter
différentes instances créées à diverses échelles selon les
besoins du territoire, départementale ou intercommunale.
Nous citons différents exemples mis en place dans des
départements, chaque territoire restant libre de s?organiser
comme il l?entend.
À noter que les gens du voyage représentés au stade de la
révision d?un schéma, le seront également dans sa mise en
oeuvre. Leur participation doit être recherchée et favorisée au
travers de l?ensemble des instances locales créées.
LA COMMISSION DÉPARTEMENTALE
CONSULTATIVE EN MATIÈRE
DE SUIVI DU SCHÉMA
Cette commission garantit un véritable rôle de pilotage
stratégique et favorise notamment les échanges entre acteurs
(cf : fiche 2A sur sa composition).
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 prévoit que la commission
départementale consultative :
établit chaque année un bilan d?application du schéma,
peut désigner un médiateur chargé d?examiner les
difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre et formuler
des propositions.
Le décret n° 2001-540 du 25 juin 2001 relatif à la composition
et au fonctionnement de la commission départementale
consultative des gens du voyage, modifié par le décret
n° 2017-921 du 9 mai 2017 prévoit par ailleurs que « la
commission peut créer en son sein un comité permanent
chargé d?animer, de coordonner et de suivre la mise en
2E
© CD 49
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
33
FICHE 2E
oeuvre des prescriptions du schéma. Il prépare les réunions
de la commission. La commission peut aussi créer un ou des
groupes de travail qui peuvent porter sur un ou plusieurs
domaines de compétence ou sur un territoire déterminé».
Une fois le schéma départemental approuvé, cette
commission doit se réunir régulièrement pour veiller au
respect des prescriptions.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Un réseau métier régional « gens du voyage »
est mis en place par certaines directions régionales
de l?environnement, de l?aménagement et du
logement (DREAL). C?est le cas par exemple de
la DREAL Pays de la Loire, dont les réunions de
réseau réunissent des représentants de DDT(M),
préfectures, DDCS(PP) et de collectivités territoriales
concernées.
UN COMITÉ DE PILOTAGE POLITIQUE
(ET/OU TECHNIQUE) :
Il est possible de remobiliser le comité de pilotage mis en
place pour la révision du schéma départemental pour le suivi
et la mise en oeuvre en le remaniant ou de mettre en place
un comité ad hoc (le comité peut fonctionner sous la forme
du comité permanent de l?art. 5-1 du décret n° 2001-540 du
25 juin 2001). Cette décision aura été prise lors de la révision
du schéma départemental. Ce comité est composé a minima
des services de l?État (préfecture, sous-préfectures, DDT-M,
DDCS-PP, gendarmerie, etc.) et du conseil départemental.
Cette instance constitue en quelque sorte « le bras armé »
de la commission départementale. Elle est indispensable et
garantit la pérennité de la commission départementale.
Ses missions :
s?assurer de la mise en oeuvre du schéma et suivre les
réalisations ;
informer régulièrement les partenaires du fonctionnement
des aires permanentes d?accueil et de grand passage, du
déroulé des grands passages, de l?avancée des projets
nouveaux prévus aux schémas (terrains familiaux locatifs,
etc.) ;
veiller au respect de la cohérence départementale dans tous
les aspects du schéma ;
mobiliser les financements ;
lancer des études si nécessaire, etc.
DES GROUPES DE TRAVAIL
La réalisation des prescriptions du schéma (ex : la création
de terrains familiaux locatifs) nécessite une mobilisation
transversale des compétences et le croisement de différentes
approches pour une déclinaison opérationnelle du schéma.
Les groupes de travail peuvent constituer une solution.
Les groupes de travail peuvent être également conçus de
manière thématique et fonctionner suivant les dispositions
de l?art. 5-1 du décret n° 2001-540 du 25 juin 2001. Ils sont
alors l?occasion d?échanger sur des pratiques, des modes de
faire. Par exemple, des EPCI, soucieux d?améliorer la gestion
de leurs aires permanentes d?accueil et aires de grands
passages, peuvent se réunir au sein du département pour
échanger. De même, en charge de la réalisation des terrains
familiaux locatifs, ils peuvent partager sur leurs expériences
diverses, confronter leurs difficultés, etc.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Maine-et-Loire, la révision du schéma
départemental en associant l?ensemble des
partenaires a permis d?impulser une nouvelle
dynamique. Ainsi, plusieurs groupes de travail se
poursuivent sur différents thèmes. Ces groupes
thématiques sont co-animés par les copilotes du
schéma.
Exemples de groupes de travail mis en place à
l?échelle départementale :
Harmonisation des règlements intérieurs des
aires d?accueil du Maine-et-Loire
Il est animé par le coordonnateur du schéma
départemental.
Y participent :
les services du département de Maine-et-Loire ;
les 9 EPCI du Maine-et-Loire.
Scolarisation
Y participent :
les travailleurs sociaux de Voyageurs 49 (en
charge de l?accompagnement social des gens du
voyage domiciliés dans un CCAS-CIAS du Maine-
et-Loire) ;
les services du département de Maine-et-Loire ;
les 9 EPCI du Maine-et-Loire ;
le CASNAV 49.
Réseau des gestionnaires des aires d?accueil du
Maine-et-Loire
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
34
Insertion socio-professionnelle :
Y participent :
les travailleurs sociaux de Voyageurs 49 ;
les services du Département de Maine-et-Loire ;
les 9 EPCI du Maine-et-Loire ;
Pôle emploi ;
les missions locales ;
l?entreprise d?aide à la création d?entreprise « la
Boutique de Gestion pour Entreprendre (BGE) »
Anjou-Mayenne ;
l?entreprise spécialisée dans les ressources
humaines « Envergure » ;
l?association représentative des gens du voyage
« l?ADGVC 49 ».
UN COMITÉ DE SUIVI TERRITORIAL
Depuis la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle
organisation territoriale de la république, les EPCI sont
compétents pour la mise en oeuvre des prescriptions en termes
d?équipements du schéma départemental. Une coordination
des différents services au sein de l?intercommunalité peut
être nécessaire pour impulser la réalisation des équipements
prescrits au schéma : suivre les actions de maîtrise du foncier,
réaliser des terrains familiaux locatifs, soutenir la mise en
oeuvre des projets socio-éducatifs, etc.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La mise en place d?un comité de suivi territorial
par EPCI en Loire-Atlantique (SDAHGV 2018-
2024) : il a été décidé de la création d?un comité
territorial de suivi dans chaque EPCI ou a minima
la désignation de référents au sein des agents et
des élus.
Objectif : le comité technique ou le référent sera
l?interlocuteur privilégié des services de l?État et du
département. Il aura pour mission la coordination
des différents services sur le territoire dans l?objectif
d?identifier les besoins spécifiques à son territoire.
UN MÉDIATEUR
notamment pour organiser l?accueil des grands passages ou
des grands rassemblements traditionnels ou occasionnels.
Ses missions :
rechercher des terrains susceptibles d?accueillir les gens du
voyage ;
assurer la concertation avec les communes et les gens du
voyage ;
négocier les conventions entre les représentants des gens
du voyage et la collectivité, etc. (décret n° 2019-171 du 5
mars 2019 relatif aux aires de grand passage).
Différentes modalités de recrutement du médiateur :
le médiateur peut être un agent du conseil départemental,
un agent de la préfecture ou faire l?objet d?un recrutement
externe. L?État peut financer des actions de médiation sur les
crédits du ministère de l?Intérieur. Les conseils départementaux
ou les EPCI peuvent financer ou co-financer également.
Dans le cas de grands passages, la circulaire annuelle
2019, édictée par le ministère de l?intérieur à l?intention
des préfectures, précise que « le poste de médiateur est
généralement occupé par un agent de la préfecture qui assure
cette mission pour la durée de la saison. Dans certains cas,
cette mission est confiée à une association locale ou à un agent
contractuel recruté sur une courte période par la préfecture, la
collectivité gestionnaire ou une association d?élus. »
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
En Gironde, une mission de coordination
départementale des grands passages a été confiée
à un prestataire externe, KETENES. Elle a pour objet
de traiter toutes les demandes de stationnement
des groupes de caravanes compris entre 50 et 200
caravanes, avec les collectivités territoriales, EPCI
ou leurs gestionnaires, afin que ces demandes
reçoivent une réponse adaptée selon le territoire
souhaité et la taille du groupe concerné.
Son financement fait l?objet d?une convention de
groupement avec l?État, le Conseil départemental
et les EPCI compétents pour l?accueil des grands
groupes. Elle est effective sur la période de l?année
correspondant à l?arrivée prévisible des grands
groupes (du 15 avril au 15 octobre).
La mission de coordination fait l?objet d?un bilan
annuel et comprend les actions suivantes :
régulation des groupes et organisation en
amont de l?arrivée : réception des demandes,
recensement des emplacements disponibles,
réunion de lancement du dispositif ;
FICHE 2E
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
35
FICHE 2E
coordination et organisation des occupations à
l?arrivée et au départ des groupes ;
assistance à la négociation en cas de stationnement
illicite.
UNE STRUCTURE DÉPARTEMENTALE
CRÉÉE SPÉCIFIQUEMENT
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La création d?une structure départementale
de gestion dans le Puy de Dôme a été mise
en place pour assurer le rôle de médiateur entre les
populations gens du voyage et les collectivités et la
cohérence territoriale de la mise en oeuvre du schéma
avec une triple mission :
l?appui aux maîtres d?ouvrage pour la mise en place
des équipements (aire d?accueil, terrains familiaux
locatifs, rédaction de convention d?occupation, etc.),
la gestion de ces équipements,
l?accompagnement social des ménages lié au
logement.
Cette mission est assurée par l?Association de Gestion
du Schéma des Gens du Voyage (l?AGSGV 63).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Maine-et-Loire, recrutement
d?un coordonnateur du schéma départemental
Garant de l?animation globale du schéma et de sa
coordination, le chargé de mission assure diverses
missions définies par lettre de mission annuelle
co-signée par le préfet et le président du conseil
départemental.
S?appuyant sur un partenariat privilégié et de proximité
avec les collectivités territoriales, les acteurs sociaux,
les associations et les institutions, le coordonnateur
assiste les collectivités dans la mise en oeuvre du
schéma départemental et veille à une cohérence
départementale par une harmonisation des pratiques
et une pérennisation des projets.
Véritable pivot, le chargé de mission permet de faire
avancer les diverses orientations et de les ajuster
aux besoins des différents territoires.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
En Ille-et-Vilaine, c?est sous la forme d?un
groupement d?intérêt public AGV35, depuis fin
2008, regroupant l?État, le département, la CAF et
Rennes Métropole, représentée par son Président
que sont exercées les missions suivantes :
l?accompagnement des collectivités territoriales
et leurs représentants dans la création et le
fonctionnement des aires d?accueil,
l?accompagnement social individuel des gens
du voyage ayant une élection de domicile sur
Rennes,
l?accès aux droits, socio-culturels et socio-
éducatifs des enfants, jeunes et familles des gens
du voyage,
la médiation entre les collectivités territoriales
leurs représentants et les gens du voyage ;
l?accompagnement à la scolarisation des enfants
des gens du voyage.
LES MODALITÉS DE LA MISE EN OEUVRE
ET DU SUIVI
Pour faciliter le suivi de la mise en oeuvre d?un schéma, il
est prévu dans chaque fiche action et ce quelle que soit la
thématique, une rubrique « suivi-évaluation » qui précise
outre le calendrier de l?action, le (ou les) indicateur-s
quantitatif-s qui permettra-ont de suivre l?objectif affiché
dans la fiche-action, ainsi que la périodicité à laquelle
l?indicateur devra être complété.
Ces éléments compilés permettront un suivi régulier de la
mise en oeuvre du schéma par les instances décrites ci-
dessus.
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
36
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Extrait SDAHGV Loire-Atlantique 2018-2024
Constat général :
l?accueil des grands passages doit
faire l?objet d?une coordination
afin de ne pas faire peser de cet
accueil sur un même territoire.
Par ailleurs, l?élaboration d?une
planification départementale est
nécessaire
Objectif général :
Coordonner les grands passages
estivaux en lien avec les
collectivités, les associations, les
territoires
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Maine-et-Loire
Une attention particulière est apportée au suivi et à
l?évaluation du schéma.
Une démarche d?évaluation qualitative est poursuivie,
c?est-à-dire une approche de suivi-contrôle de la mise
en oeuvre des actions prévues dans le schéma, de la
vérification de leur pertinence au regard des objectifs
affichés et de leur réajustement en fonction des
analyses réalisées.
Une évaluation annuelle est présentée lors de chaque
commission consultative.
En 2021, un bilan d?évaluation à mi-schéma sera
réalisé et s?appuiera, notamment, sur les diagnostics
complémentaires réalisés par les EPCI.
En 2023, une évaluation du schéma 2018-2023 sera
réalisée à échéance.
LE DÉLAI DE MISE EN OEUVRE
D?UN SCHÉMA
Les communes (dans le cas très rare des communes non
membres d?un EPCI) EPCI, disposent d?un délai de 2 ans à
partir de l?approbation du schéma pour la réalisation des
aires permanentes d?accueil, des terrains familiaux locatifs
et des aires de grand passage (article 2 de la loi n° 2000-
514 du 5 juillet 2000 modifiée).
Ce délai est prorogé de deux ans, à compter de sa date
d?expiration, lorsque la commune ou l?EPCI a manifesté,
dans ce délai, la volonté de se conformer à ses obligations.
Plusieurs moyens de justifier cette volonté sont admises :
la transmission au représentant de l?État dans le
département d?une délibération ou d?une lettre d?intention
comportant la localisation de l?opération de réalisation ou
de réhabilitation de l?aire de grand passage,
l?acquisition des terrains ou le lancement d?une procédure
d?acquisition des terrains sur lesquels les aménagements
sont prévus,
la réalisation d?une étude préalable (article 2 III de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
FICHE 2E
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
37
FICHE 2E
En cas de non réalisation de l?aire d?accueil ou du terrain
dans les délais prévus par la loi, l?article 3 de la loi du
5 juillet 2000 modifiée, prévoit un pouvoir de substitution
du représentant de l?État dans le département, après mise
en demeure restée sans effet.
Plus précisément, la procédure se décompose en plusieurs
étapes :
le préfet met en demeure la commune ou l?EPCI de prendre
les mesures nécessaires selon un calendrier déterminé, en
évaluant le montant des dépenses afférentes1 ;
si la commune ou l?EPCI ne respecte pas ses engagements
dans les délais prévus, le préfet peut lui ordonner de
consigner les sommes correspondant au montant des
dépenses auprès d?un comptable public ;
si dans un délai de 6 mois à partir de la consignation des
sommes, la collectivité n?a pas pris toutes les mesures
nécessaires, le préfet de département peut mettre à
nouveau en demeure la collectivité de prendre ces mesures,
selon un calendrier déterminé ;
en dernier recours, sans réaction de la collectivité, le
préfet peut faire procéder d?office, en lieu et place et
aux frais de la collectivité, à l?exécution des mesures
nécessaires : acquisition des terrains, réalisation des travaux
d?aménagement, gestion des aires ou terrains au nom et
pour le compte de la collectivité. Il peut pour cela passer les
marchés publics (procédures applicables à l?État) et utiliser
les sommes consignées pour régler les dépenses ainsi
engagées.
Lorsque le représentant de l?État dans le département a dû
se substituer à la collectivité compétente, celle-ci devient
propriétaire de plein droit des aires ou terrains aménagées à
compter de l?achèvement des travaux d?aménagement.
L?INTERDICTION DU STATIONNEMENT
EN DEHORS DES AIRES ET TERRAINS
DÉDIÉS, CONTREPARTIE DU RESPECT
DES ENGAGEMENTS DU SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL
Selon l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000, dès
lors qu?il respecte les engagements inscrits dans le schéma
départemental, le maire d?une commune (ou le président
d?un EPCI si le pouvoir de police lui a été transféré en ce
domaine) membre d?un EPCI compétent en matière d?aire
d?accueil des gens du voyage (très peu de communes ne
sont pas membres d?un EPCI), a la possibilité d?interdire, par
arrêté, le stationnement des gens du voyage en dehors des
aires et terrains prévus à cet effet.
Plus précisément, un tel arrêté peut être pris dès lors que
l?une des conditions suivantes est satisfaite :
l?EPCI a satisfait aux obligations qui lui incombent en
matière d?aires d?accueil ou de terrains selon l?article 2 de
la loi ;
l?EPCI bénéficie d?une prorogation du délai de mise
en oeuvre du schéma départemental pour réaliser les
obligations qui lui incombent ;
l?EPCI dispose d?un emplacement provisoire dans l?attente
de la réalisation ou de la réhabilitation d?une aire d?accueil
ou d?un terrain, emplacement qui est agréé par le préfet
(cf. ci-dessous) ;
l?EPCI est doté d?une aire permanente d?accueil, de terrains
familiaux locatifs ou d?une aire de grand passage alors
qu?aucune commune qui en est membre est inscrite au
schéma départemental ;
l?EPCI a décidé, sans y être tenu, de contribuer au
financement d?une aire permanente d?accueil, de terrains
familiaux locatifs ou d?une aire de grand passage sur le
territoire d?un autre EPCI ;
la commune est dotée d?une aire permanente d?accueil, de
terrains familiaux locatifs ou d?une aire de grand passage
conformes aux prescriptions du schéma départemental,
alors même que l?EPCI auquel elle appartient n?a pas
satisfait à l?ensemble de ses obligations.
Ces éléments sont également applicables dans le cas où une
commune ne fait pas partie d?un EPCI. Elle pourra interdire
par arrêté le stationnement des gens du voyage en dehors
des aires ou terrains prévues à cet effet dans les mêmes
conditions.
LES EMPLACEMENTS PROVISOIRES POUR
L?ACCUEIL DES GENS DU VOYAGE
Texte de référence : décret n° 2007-690 du 3 mai 2007
relatif à l?agrément prévu à l?article 9 de la loi du 5 juillet
2000 relative à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage.
1. Les dépenses d?acquisition, d?aménagement, d?entretien et de gestion des aires
d?accueil ou des terrains des gens du voyage constituent des dépenses obligatoires
pour les communes ou les EPCI. Les dépenses obligatoires sont mises à la charge
de la collectivité par la loi.
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
38
Cependant, l?agrément d?un emplacement provisoire
n?exonère pas l?EPCI des obligations qui lui incombent en
matière de création d?aires d?accueil dans les délais vus en
fiche 3A.
Un emplacement provisoire pour l?accueil des gens du voyage
est prévu par certaines communes ou EPCI, notamment en
cas d?attente de la réalisation ou de la réhabilitation d?une
aire d?accueil ou d?un terrain. La présence sur le secteur
géographique d?un ou plusieurs emplacements provisoires
d?une capacité suffisante permet de justifier une dérogation
au principe de l?ouverture d?une aire permanente d?accueil
tout au long de l?année et ainsi de pouvoir fermer l?aire
temporairement (art. 4 du décret n° 2019-1478).
Un emplacement provisoire est agréé par le préfet de
département.
LES CARACTÉRISTIQUES D?UN EMPLACEMENT
PROVISOIRE AGRÉÉ
Pour pouvoir être agréé un emplacement provisoire doit
présenter les caractéristiques suivantes :
sa localisation garantit l?accessibilité au terrain, l?hygiène et
la sécurité du stationnement des résidences mobiles
il est desservi par un service régulier de ramassage des
ordures ménagères
il comporte une alimentation en eau et en électricité
correspondant à la capacité d?accueil.
La capacité d?accueil maximale de l?emplacement provisoire
est de 200 places de résidences mobiles.
QUELLE PROCÉDURE POUR OBTENIR
UN AGRÉMENT POUR UN EMPLACEMENT
PROVISOIRE ?
Demande d?agrément de la commune ou de l?EPCI
Le préfet peut consulter la commission consultative
départementale des gens du voyage
Arrêté préfectoral d?agrément
Notification de la décision d?arrêté à la commune
ou à l?EPCI demandeur
L?agrément est délivré par le préfet, sans possibilité de
renouvellement, pour une durée ne pouvant excéder
6 mois en fonction de la localisation, de la capacité et de
l?équipement de l?emplacement concerné. L?existence d?un
tel emplacement permet de mettre en oeuvre l?article 9 de la
loi du 5 juillet 2000.
FICHE 2E
ACCUEILFICHE
39
INTRODUCTION
L?accueil des gens du voyage constitue un des trois volets
composant les schémas départementaux d?accueil et
d?habitat des gens du voyage, aux côtés du volet habitat et
du volet socio-éducatif.
L?accueil permet de prendre en compte l?aspiration légitime
des gens du voyage à pouvoir se déplacer et stationner dans
des conditions décentes et le souci également légitime des
élus locaux d?éviter les stationnements illicites.
L?accueil des gens du voyage répond à plusieurs enjeux.
La réalisation des prescriptions du schéma départemental
et la résorption du déficit d?accueil permanent et de grand
passage, qui demeure élevé sur le territoire, permettraient
de résoudre la plupart des stationnements illicites. Le
développement de l?habitat adapté devrait également
contribuer à améliorer les conditions de l?accueil : en offrant
une alternative à des personnes installées durablement sur
les aires permanentes d?accueil voire sur les aires de grand
passage, ce développement contribuerait à redonner à ces
équipements leur vocation d?accueil temporaire.
Les déplacements permettent l?exercice d?une activité
économique. Ils peuvent être organisés pour des raisons
religieuses, festives, des évènements familiaux, des motifs
d?ordre sanitaire (hospitalisation?). Ils peuvent se dérouler
dans un périmètre limité (infra-départemental, par exemple)
ou étendu, jusqu?à concerner notamment lors des « grands
passages », de nombreuses régions du territoire.
Si les équipements prescrits sont disponibles et adaptés aux
besoins identifiés par le schéma, l?accueil peut être organisé
en fonction de la taille des groupes, qui varie de quelques
ménages à plusieurs dizaines et de la durée de leur séjour.
Le niveau des équipements et d?aménagement des
différentes aires ainsi que leur gestion répondent à des
objectifs différents.
L?ACCUEIL SE PRÉSENTE
SOUS PLUSIEURS FORMES :
Les aires permanentes d?accueil ont vocation à accueillir
les gens du voyage dont les durées de séjour peuvent
varier de quelques jours à plusieurs mois. Cet équipement
est collectif et répond à une finalité d?intérêt général. D?une
capacité conseillée se situant entre 15 et 40 places, ces aires
sont ouvertes de façon permanente et gérées sur la base
d?un règlement intérieur. Leur utilisation est payante. Le
recours à la présence d?un gestionnaire chargé de veiller à
l?application de ce règlement garantit le bon fonctionnement
de l?aire. Les aires sont caractérisées par une organisation
en emplacements et la présence de blocs sanitaires. Le
dévoiement de leur usage peut être progressivement
résorbé notamment avec le développement de l?habitat
adapté.
Les aires de grand passage (AGP) ont vocation à
accueillir les groupes de résidences mobiles des gens du
voyage qui se déplacent collectivement à l?occasion de
grands rassemblements traditionnels ou occasionnels.
La surface d?une aire de grand passage est d?au moins 4
hectares, ce qui correspond à environ une capacité d?accueil
de 200 résidences mobiles. Mais le préfet, après avis du
président du conseil départemental, peut y déroger pour
tenir compte des disponibilités foncières, des spécificités
topographiques ou des besoins particuliers définis par le
schéma départemental. Les groupes séjournent sur place
pour des durées brèves, en général de quelques jours à
deux semaines. En conséquence, ces aires n?ont pas pour
obligation d?être ouvertes et gérées en permanence mais
doivent être rendues accessibles en tant que de besoin.
Aménagées et équipées plus sommairement que les
aires permanentes d?accueil, ces aires ne comportent pas
d?emplacements propres à chaque résidence mobile. Leur
utilisation est payante.
Les aires de « petit » ou de « moyen passage »,
contrairement aux précédentes, ne présentent pas un
caractère prescriptif. Elles sont de capacité limitée, dotées
d?aménagements plus sommaires, souvent implantées dans
des communes rurales, et destinées à accueillir des familles
de passage. Leurs caractéristiques ne sont pas définies par
la réglementation et sont diverses sur le territoire.
L?ACCUEIL3
ACCUEIL
40
FICHE 3
Les emplacements pour les grands rassemblements
traditionnels ou occasionnels ne sont pas prescrits par
le schéma départemental. Ces emplacements peuvent
accueillir parfois plusieurs milliers de caravanes quelques
semaines par an. Quel que soit le propriétaire du terrain, le
représentant de l?État s?assure du respect de l?ordre public,
de la sécurité, et de la salubrité publique et coordonne la
mise en place des moyens en personnel et en matériel.
Il est à noter, en outre, que le décret n° 2007-690 du 3
mai 2007 prévoit la possibilité pour les communes ou les
EPCI de demander au préfet un agrément pour la création
d?emplacements provisoires pour l?accueil des gens du
voyage ce qui peut être utile, notamment en cas d?attente
de la réalisation ou de la réhabilitation d?une aire d?accueil
ou d?un terrain. Délivré pour une durée ne pouvant excéder
6 mois, cet agrément n?exonère pas l?EPCI des obligations qui
lui incombent dans les délais prévus par le schéma (art. 9 de
la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
SEPT FICHES PRÉSENTENT LES DIFFÉRENTES AIRES D?ACCUEIL
Fiche 3A :
Création
Fiche 3B :
Fonctionnement
Fiche 3D :
Bilan/orientations
Aires permanentes
d?accueil :
Fiche 3C :
Création
et fonctionnement
Fiche 3D :
Bilan/orientations
Aires présentant
un caractère non prescriptif :
Fiche 3E :
Création
Fiche 3F :
Fonctionnement
Fiche 3G :
Bilan/orientations
Aires
de grand passage :
ACCUEILFICHE
41
OBJECTIFS / FINALITÉS
La création et la réhabilitation des aires d?accueil des gens
du voyage constituent une partie de la mise en oeuvre
opérationnelle des schémas départementaux d?accueil et
d?habitat des gens du voyage. La création et la réhabilitation
des aires d?accueil inscrites dans un schéma départemental ont
un caractère prescriptif. Des sanctions sont prévues en cas de
non réalisation.
La compétence pour la réalisation de l?aire est une compétence
des EPCI. La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil
et à l?habitat des gens du voyage et ses textes d?application
précisent l?autorité compétente pour créer ou réhabiliter les
aires, les caractéristiques d?une aire, sa localisation, les délais
de réalisation, son coût et les financements mobilisables.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage détaille ces dispositions.
LA COLLECTIVITÉ COMPÉTENTE POUR CRÉER
OU RÉHABILITER UNE AIRE D?ACCUEIL
PERMANENTE DES GENS DU VOYAGE
La loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation
territoriale de la République a confié la compétence
« aménagement, entretien et gestion des aires d?accueil des
gens du voyage » aux établissements publics de coopération
intercommunale (EPCI). Cette nouvelle compétence obligatoire
s?applique à l?ensemble des EPCI depuis le 1er janvier 2017,
y compris la Métropole du Grand Paris, la Métropole d?Aix-
Marseille et les EPCI composés exclusivement de communes
de moins de 5 000 habitants.
CAS PARTICULIER
Les communes de plus de 5000 habitants non intégrées
à un EPCI sont en principe soumises à l?obligation de
participer à la réalisation d?une aire d?accueil dont le schéma
départemental a prévu la réalisation sur leur territoire.
L?EPCI ou les communes compétentes remplissent leurs
obligations en :
créant, aménageant, entretenant et en assurant la gestion
de ces aires.
en contribuant au financement de la création, de
l?aménagement, de l?entretien et de la gestion d?aires
situées hors de son territoire. Pour cela, ils peuvent conclure
une convention, qui porte à la fois sur l?investissement et le
fonctionnement des aires, avec un ou plusieurs autres EPCI,
ou avec d?autres communes ou EPCI pour les communes
non membres d?un EPCI.
À noter qu?il est possible de recourir à une expropriation
pour cause d?utilité publique afin de créer des aires de
stationnement des gens du voyage (CE, 18 juin 1997, requête
n°152 487).
Par ailleurs, les préfets peuvent recourir à la procédure du
projet d?intérêt général pour la réalisation d?équipements
dédiés aux gens du voyage (art. L. 102-1 du code de
l?urbanisme).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La procédure du projet d?intérêt général a été utilisée
pour la création de l?aire permanente d?accueil de
Saint Rambert d?Albon dans la Drôme.
La création, la réhabilitation,
la mise aux normes
d?une aire permanente d?accueil3A
© Cerema
ACCUEIL
42
FICHE 3A
LE DÉLAI DE RÉALISATION OU
DE RÉHABILITATION DES AIRES D?ACCUEIL
Les collectivités chargées de la mise en oeuvre du schéma
départemental ont 2 ans après la publication du schéma pour
remplir leurs obligations (art.2 I et III de la loi n° 2000-614 du
5 juillet 2000).
Ce délai est prorogé de deux ans, à compter de sa date
d?expiration, lorsque la commune ou l?EPCI a manifesté,
au cours des 2 premières années suivant la publication
du schéma, la volonté de se conformer à ses obligations.
Plusieurs moyens de justifier cette volonté sont admis :
la transmission au représentant de l?Etat dans le département
d?une délibération ou d?une lettre d?intention comportant la
localisation de l?opération de réalisation ou de réhabilitation
de l?aire permanente d?accueil,
l?acquisition des terrains ou le lancement d?une procédure
d?acquisition des terrains sur lesquels les aménagements
sont prévus,
la réalisation d?une étude préalable.
En cas de non réalisation de l?aire d?accueil dans les
délais prévus par la loi, l?article 3 de la loi n° 2000-614 du
5 juillet 2000 modifiée, prévoit un pouvoir de substitution
du représentant de l?État dans le département, après mise
en demeure restée sans effet.
Plus précisément, la procédure se décompose en plusieurs
étapes :
Le préfet met en demeure la commune ou l?EPCI de prendre
les mesures nécessaires selon un calendrier déterminé, en
évaluant le montant des dépenses afférentes1 ;
Si la commune ou l?EPCI ne respecte pas ses engagements
dans les délais prévus, le préfet peut lui ordonner de
consigner les sommes correspondant au montant des
dépenses auprès d?un comptable public ;
Si dans un délai de 6 mois à partir de la consignation des
sommes, la collectivité n?a pas pris toutes les mesures
nécessaires, le préfet de département la met en demeure
de les prendre, selon un calendrier déterminé ;
En dernier recours, sans réaction de la collectivité, le
préfet peut faire procéder d?office, en lieu et place et
aux frais de la collectivité, à l?exécution des mesures
nécessaires : acquisition des terrains, réalisation des travaux
d?aménagement, gestion des aires au nom et pour le compte
de la collectivité. Il peut pour cela passer les marchés publics
(procédures applicables à l?État) et utiliser les sommes
consignées pour régler les dépenses ainsi engagées.
Lorsque le représentant de l?État dans le département a dû
se substituer à la collectivité compétente, celle-ci devient
propriétaire de plein droit des aires aménagées à compter de
l?achèvement des travaux d?aménagement.
LA LOCALISATION DES AIRES D?ACCUEIL
DES GENS DU VOYAGE
La localisation d?une aire d?accueil des gens du voyage doit
garantir le respect des règles d?hygiène et de sécurité des gens
du voyage et permettre une bonne intégration.
Elle doit se situer :
DANS LES LIEUX DÉTERMINÉS PAR LE SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL D?ACCUEIL ET D?HABITAT
DES GENS DU VOYAGE
Les secteurs géographiques d?implantation, les communes où
les aires doivent être réalisées et leur capacité d?accueil sont
définis dans le schéma départemental d?accueil des gens du
voyage (art. 1 ? II. de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
L?EPCI peut également retenir un terrain d?implantation pour
une aire située sur le territoire d?une autre commune membre
que celle qui figurait au schéma, si cette commune est incluse
dans le même secteur géographique d?implantation
(art. 2 ? I.B de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
En Loire-Atlantique, les obligations de réalisation
d?aires permanente d?accueil des gens du voyage
des communes de La Chevrolière et Pont Saint Martin
ont été réalisées sur la commune de Geneston en
extension d?une aire existante.
La notion de « secteur géographique d?implantation » est
appréciée largement. Il peut correspondre au territoire de
l?EPCI, au canton, à l?arrondissement ou à un bassin de vie.
L?EPCI a également la possibilité de décider de réaliser l?aire
sur le territoire d?une de ses communes membres même si
celle-ci compte moins de 5000 habitants.
1. Les dépenses d?acquisition, d?aménagement, d?entretien et de gestion des aires
d?accueil des gens du voyage constituent des dépenses obligatoires pour les communes
ou les EPCI. Les dépenses obligatoires sont mises à la charge de la collectivité par la loi.
ACCUEIL
43
DE PRÉFÉRENCE DANS UNE ZONE URBANISÉE
Il est préconisé de créer des aires d?accueil au sein de zones
urbaines ou à leur proximité. Cette localisation doit permettre
un accès aisé aux équipements scolaires, éducatifs, sociaux
et culturels ainsi qu?aux services spécialisés. Elle se justifie
par leur vocation d?accueil et par le souhait de réduire au
maximum les surcoûts liés aux travaux de viabilisation ou de
voirie et réseaux divers (VRD).
Par ailleurs, d?autres contraintes sont imposées par des textes
législatifs et réglementaires, par exemple, la création d?aires
d?accueil est interdite :
dans des sites inscrits ou classés (art. 1er ? II de la loi n° 2000-
614 du 5 juillet 2000)
de part et d?autre de toute ligne électrique aérienne de
tension supérieure ou égale à 130 kilovolts, existante ou à
créer (Code de l?énergie : articles L. 323-10, R.323-20 et R.
323-21).
DANS DES SECTEURS AUTORISÉS
PAR LES DOCUMENTS D?URBANISME
Les documents d?urbanisme (PLU et cartes communales)
doivent définir les secteurs dans lesquelles les aires d?accueil
peuvent être implantées, avec des règles de constructibilité
adaptées2. Ces mesures constituent un préalable indispensable
à la réalisation des aires d?accueil, la maîtrise foncière du
terrain constituant un autre impératif pour pouvoir se lancer
dans la réalisation d?une aire.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le « Guide sur les dispositions opposables du PLU »
paru en mars 2020, librement téléchargeable et
réalisé par le ministère en charge de l?urbanisme,
développe des exemples pour prendre en compte
l?accueil des gens du voyage dans les PLU.
Une carte communale fait apparaître dans ses documents
graphiques les zones dans lesquelles les constructions sont
admises et les zones où elles sont interdites.
Dans les PLU, un classement en zone U indicé (Uv par
exemple) semble être le plus adapté compte tenu de la
vocation des terrains et de leur niveau d?équipement.
En application de l?article L. 151-13 du code de l?urbanisme, les
aires d?accueil peuvent aussi être édifiées à titre exceptionnel
dans les Secteurs de Taille et de Capacités Limitées (STECAL),
délimités dans les zones agricoles, naturelles ou forestières.
Ces secteurs sont délimités avec l?accord du préfet de
département après avis de la commission départementale de
la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers.
Les secteurs où les aires d?accueil vont pouvoir être implantées
doivent être localisés en évitant les zones à risques, les
nuisances sonores, par exemple liées à la proximité d?une
route et les délaissés.
LES CARACTÉRISTIQUES DES AIRES D?ACCUEIL
DES GENS DU VOYAGE
Les caractéristiques des aires d?accueil sont définies par la
réglementation. Le respect des normes techniques précisées
par le décret n° 2019-1478 conditionne l?octroi de la subvention
pour investissement, de l?aide à la gestion et de la majoration
de la dotation globale de fonctionnement (cf. Annexe A4.1 ?
Les aides mobilisables3).
Le fonctionnement des aires d?accueil est traité dans la fiche
n°3B du présent guide.
Il doit être noté que les dispositions du décret n° 2019-1478
portant sur les caractéristiques des aires permanentes d?accueil
s?appliquent aux travaux de création ou d?aménagement des
aires dont la déclaration préalable ou la demande de permis
d?aménager est déposée après le 31 décembre 2020. Ce décret
n?impose pas une mise aux normes des aires permanentes
d?accueil existantes.
Les aires permanentes d?accueil ont vocation à accueillir les
personnes dites gens du voyage dont l?habitat traditionnel
est constitué de résidences mobiles. Les résidences mobiles
sont définies comme des « véhicules terrestres habitables
qui conservent des moyens de mobilité et que le code de la
route n?interdit pas de faire circuler ».
La capacité d?accueil d?une aire d?accueil : elle doit être
cohérente avec le besoin qui a été constaté et être suffisante
au regard de l?équilibre financier de sa gestion. Ainsi, une aire
d?accueil de moins de 15 places est à éviter et une aire ne doit
pas avoir une capacité trop importante, comme le précise la
circulaire n° 2001-49 du 5 juillet 2001 d?application de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000, afin d?éviter « la concentration
de groupes importants à l?origine de conditions de séjours
moins satisfaisantes, occasionnant souvent des difficultés de
fonctionnement ». La capacité maximale conseillée pour une
aire d?accueil est de 50 places.
2. Cf. Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités
territoriales, « Guide sur les dispositions opposables du PLU », mars 2020,
en particulier p.123 et suivantes.
3. Cf. Art. R.851-3 du code de sécurité sociale
FICHE 3A
ACCUEIL
44
FICHE 3A
Dans le même ordre d?idée, la circulaire n° 2001-49 conseille
la réalisation d?aires plus petites, mais plus nombreuses afin
d?en faciliter l?intégration et la gestion.
La capacité d?accueil pourra être adaptée aux besoins établis
dans le cadre du bilan annuel réalisé par la commission
départementale (à la hausse ou à la baisse). Cette adaptation
devra faire l?objet d?une modification du schéma en suivant
les mêmes formes que celles de son adoption.
L?aire d?accueil est divisée en emplacements de deux places.
La place de résidence mobile permet d?assurer le
stationnement d?une résidence mobile, de son véhicule
tracteur et, le cas échéant, de sa remorque. Elle dispose
d?une superficie minimum de 75 m2 hors espaces collectifs,
hors bâti, hors espace réservé au stationnement de
véhicules et circulations internes de l?aire d?accueil.
Les places de résidence mobile situées sur une aire d?accueil
doivent présenter les caractéristiques suivantes :
l?espace réservé au stationnement est contigu à chaque
place et sa capacité est d?au moins deux véhicules.
Les places et les espaces réservés au stationnement
disposent d?un sol stabilisé, restant porteur et carrossable
en cas d?intempérie. La pente doit permettre d?assurer le
stationnement sûr des résidences mobiles.
Les équipements d?une aire d?accueil :
L?aire comporte au moins un accès routier sûr et une
desserte interne permettant une circulation appropriée
Elle comporte au minimum un bloc sanitaire intégrant au
moins un lavabo, une douche et deux cabinets d?aisance,
pour un emplacement. Au moins un bloc sanitaire et 20 %
des blocs sanitaires de l?aire doivent être accessibles aux
personnes en situation de handicap.
Chaque emplacement dispose d?un accès aisé à
l?alimentation en eau potable et à l?électricité permettant
d?individualiser les consommations.
Il faut noter que la collecte des déchets ménagers et des
déchets assimilés générés sur les aires d?accueil se fait dans
les mêmes conditions que pour les habitants de la commune
ou de l?EPCI. Ainsi, la collecte séparée des déchets ménagers
(tri), l?accès au service de collecte des encombrants et à la
déchetterie sont prévus dans les mêmes conditions pour
l?ensemble des habitants. Les conditions de la collecte des
déchets produits par l?activité économique des personnes
résidents sur une aire d?accueil sont définies par le maire ou
le président de l?EPCI.
Pour rappel l?article R. 2224-25 du CGCT dispose que dans
les communes ou groupements de communes où sont
aménagés des aires d?accueil, la collecte des ordures
ménagères résiduelles sur ces terrains ou aires d?accueil
est assurée au moins une fois par semaine pendant leur
période d?ouverture ou d?occupation, à partir d?un point de
dépôt spécialement aménagé sur les aires d?accueil ou à
leur proximité immédiate.
En outre, les aires d?accueils peuvent prévoir des espaces
collectifs de type récréatifs (aires de jeux, espaces verts?).
LE COÛT DE LA CRÉATION
D?UNE AIRE D?ACCUEIL PERMANENTE
Le coût d?aménagement d?une aire d?accueil des gens du
voyage est estimé entre 15 000 et 50 000 ¤ par emplacement
de résidence mobile avec un coût moyen de l?ordre de 34 000 ¤
(source : SISAL, sur la période 2006/2018), à la charge de
la collectivité. Ce coût est variable selon les régions, le coût
moyen est estimé à 25 000 ¤ en Bourgogne-Franche Comté, il
s?élève à 40 000 ¤ en région Provence Alpes Coté d?Azur et à
47 000 ¤ en Île-de-France. On constate une augmentation des
coûts ces dernières années dues à une élévation du niveau des
équipements des aires (accès à internet par exemple).
QUELQUES POINTS DE VIGILANCE RÉPERTORIÉS :
le coût des voiries d?accès et réseaux divers si le terrain est
situé en dehors d?une zone urbanisée ;
le coût d?une éventuelle dépollution du terrain à prendre en
compte ;
des éléments à prendre en compte dès la conception pour
éviter des difficultés de gestion (gel en hiver?) : création
utile d?un rond-point d?accès à l?aire, raccordement au réseau
d?eau potable, remblaiement du fait de l?inondabilité du
site? ;
le retournement possible des résidences mobiles sur l?aire ;
la circulation possible sur l?aire des camions de ramassage
pour la collecte des ordures ;
une localisation et l?orientation du bloc sanitaire cohérente
par rapport à la configuration de l?emplacement ;
le choix des matériaux et des énergies utilisés (revêtement du
sol de l?aire ou du bloc sanitaire, panneaux photovoltaïques,
etc.).
Les financements mobilisables pour la création des aires
permanentes d?accueil sont détaillés dans l?annexe A 4.1 du
présent guide.
ACCUEILFICHE
45
OBJECTIFS / FINALITÉS
Pour définir la gestion et le fonctionnement des aires
permanentes d?accueil, la collectivité compétente devra
prendre en considération l?accueil, le fonctionnement et
l?entretien des équipements et des espaces collectifs.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage détaille ces dispositions.
LA GESTION D?UNE AIRE D?ACCUEIL
DES GENS DU VOYAGE :
QUELLES MODALITÉS ?
L? « aménagement, l?entretien et la gestion des aires d?accueil »
est une compétence de plein droit des établissements publics
de coopération intercommunale (EPCI) au lieu et place des
communes membres (art. L.5214-16 du code général des
collectivités territoriales pour les communautés de communes,
art. L.5215-20 pour les communautés urbaines, art. L.5216-5
pour les Communautés d?agglomération, art. L. 5219-1 pour la
Métropole du Grand Paris, art. L.3641-1 pour la Métropole de
Lyon, art. L.5217-2 pour les métropoles).
Les aires d?accueil peuvent être gérées en régie directe par les
services de l?EPCI ou confiées par convention (délégation) à
une personne publique ou privée (art. 2-II loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000) dénommée opérateur.
Ainsi les sociétés spécialisées dans la gestion des aires en
gèrent un nombre important.
Aux termes de l?article 3 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000,
dès lors que la commune ou l?EPCI compétent n?a pas respecté
ses obligations en matière d?entretien et de gestion des
aires d?accueil, le représentant de l?État dans le département
peut mettre en demeure la commune ou l?EPCI de prendre
les mesures nécessaires selon un calendrier déterminé, en
évaluant le montant des dépenses afférentes.
Concernant les modalités de substitution de l?État cf. fiche 3.a.
LES FINANCEMENTS PROPOSÉS POUR
LE FONCTIONNEMENT ET LA GESTION
DES AIRES D?ACCUEIL DES GENS DU VOYAGE
Pour assurer le fonctionnement et la gestion des aires d?accueil
des gens du voyage l?État et la Caisse nationale des allocations
familiales (CNAF) attribuent à la collectivité compétente l?aide
au logement temporaire (ALT 2).
Cette aide est subordonnée à la signature d?une convention
annuelle entre le préfet de département et le « gestionnaire
opérationnel »1 de l?aire c?est-à-dire soit la collectivité si la
gestion se fait en régie directe soit l?opérateur si la gestion de
l?aire lui est déléguée.
Préalablement à la signature de la convention, le gestionnaire
d?une aire adresse au préfet un rapport annuel après une visite
approfondie de l?aire d?accueil, visite dite de conformité. La
visite de conformité est généralement réalisée annuellement
par la DDT(M). L?aire d?accueil concernée doit pour cela respecter
les normes techniques fixées par le décret n° 2019-1478 du
26 décembre 2019 (sinon l?aide ne pourra pas ou plus être
versée), étant précisé que les normes techniques du décret
précité ne s?appliquent pas au stock d?aires déjà réalisées et
celles ayant déposé leur déclaration préalable ou demande de
permis d?aménager avant le 31 décembre 2020.
Le fonctionnement
des aires permanentes d?accueil3B
© Cerema
1. Cf. Art. L.851-1 du Code de la sécurité sociale
ACCUEIL
46
FICHE 3B
La convention passée entre le Préfet et le gestionnaire
détermine :
le montant prévisionnel de l?aide versée annuellement aux
gestionnaires ;
les modalités de calcul du droit d?usage perçu par les
gestionnaires des aires d?accueil ;
les conditions de leur gardiennage.
Le montant de l?ALT 2 versé est calculé selon deux parties2 :
une part fixe fonction du nombre de places présentes sur
l?aire ;
une part variable calculée en fonction de son occupation
réelle.
En début d?année la collectivité ou l?opérateur se voit verser
une avance en fonction des prévisions d?occupation puis une
régularisation a lieu en fin d?année.
Par ailleurs, des conventions peuvent être passées entre
le gestionnaire de l?aire et le département pour la prise en
charge par ce dernier des frais de fonctionnement des aires.
Cette participation du département ne peut pas excéder
le quart des dépenses de fonctionnement (art 6 de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
LE FONCTIONNEMENT D?UNE AIRE
D?ACCUEIL DÉFINI DANS LE RÈGLEMENT
INTÉRIEUR
UN RÈGLEMENT INTÉRIEUR :
Le règlement intérieur des aires d?accueil géré par une
commune ou un EPCI est établi par la collectivité compétente
afin de régir les relations entre le gestionnaire et les occupants
et ainsi de définir un certain nombre de conditions à leur bon
fonctionnement.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 prévoit un
modèle type de règlement intérieur à respecter. Ce modèle
s?impose pour la rédaction des règlements intérieurs des
nouvelles aires. Les règlements intérieurs des aires d?accueil
permanentes existantes devront être mis en conformité avec
ce modèle type.
Le règlement intérieur est affiché sur l?aire d?accueil et un
exemplaire est remis à chaque nouvel arrivant par voie
dématérialisée ou par papier sur sa demande.
UN DISPOSITIF DE GESTION
ET DE GARDIENNAGE
Chaque aire d?accueil est rattachée à un dispositif de gestion
et de gardiennage. Celui-ci est assuré, au moins cinq
jours par semaine grâce à une présence quotidienne non
nécessairement permanente et par une astreinte technique
téléphonique quotidienne.
Les diverses missions allouées au gestionnaire sont :
-1 l?accueil (gestion des arrivées et des départs) et la relation
à l?usager ;
-2 le bon fonctionnement de l?aire d?accueil (gestion
administrative de l?occupation, application des règles
d?hygiène, de santé et de sécurité des usagers etc.) ;
-3 l?entretien (espaces collectifs et circulations internes...) ;
-4 la perception du droit d?usage3 (qui peut changer suivant les
structures d?accueil et dispositifs techniques de gestion).
Il est possible de mettre en place un dispositif commun à
plusieurs aires situées dans un même secteur géographique.
Le temps de présence sur l?aire du gestionnaire doit être
suffisant et quotidien afin d?assurer l?accueil, les entrées
et sorties, le règlement du droit d?usage et le respect du
règlement intérieur dans de bonnes conditions.
Enfin, il est souhaitable d?harmoniser les dispositifs d?accueils
entre plusieurs aires notamment celles situées dans un même
secteur géographique. Le règlement intérieur type permet de
prévoir les modalités locales de gestion et de gardiennage.
L?OUVERTURE DE L?AIRE
Une aire d?accueil doit être ouverte tout au long de l?année
afin de répondre aux besoins de ses occupants.
Toutefois, le gestionnaire peut prévoir la fermeture temporaire
de l?aire pour réaliser des travaux d?aménagements, de
réhabilitation et de mise aux normes ou des réparations ou pour
tout autre motif. Si cette fermeture annuelle est supérieure à
un mois, le gestionnaire devra demander une dérogation au
préfet. Celui-ci peut accorder une dérogation dans la limite de
six mois s?il a agréé un ou des emplacements provisoires (cf.
fiche 2E) situés dans le même secteur géographique4 et d?une
capacité suffisante (cf. art. 4 du décret n° 2019-1478 du 26
décembre 2019).
2. Pour en savoir plus sur cette aide : Art. L. 851-1 et suivants et R. 851-2, R. 851-3,
R. 851-5 et suivants du Code de la sécurité sociale.
3. Selon l?article 10 du décret n° 2019-1478 : « Le droit d?usage comprend le droit
d?emplacement et la consommation de l?eau et de l?électricité. »
4. La notion de secteur géographique est définie par l?article 1er de la loi n° 2000-614
du 5 juillet 2000. Cf. en outre fiche 3A
ACCUEIL
47
Les fermetures temporaires des aires situées dans un même
secteur géographique devront être échelonnées afin que
certaines d?entre elles restent ouvertes en permanence.
Une bonne communication et coordination à l?échelle
départementale et entre EPCI/gestionnaire est nécessaire
pour organiser ces périodes de fermeture.
Les occupants des aires qui font l?objet d?une fermeture
temporaire seront informés par le gestionnaire :
de la fermeture de l?aire, par affichage, au moins deux mois
avant la fermeture.
des aires ou des emplacements provisoires agréés ouverts
dans le même secteur géographique et pouvant les accueillir
durant cette période de fermeture.
Le préfet est également informé par le ou les gestionnaires
concernés des dates de fermeture temporaire au plus tard
trois mois avant cette dernière.
Si les gestionnaires ne parviennent pas à s?entendre sur les
périodes de fermeture temporaire, le préfet peut prendre un
arrêté précisant les aires qui doivent rester ouvertes.
LA DURÉE DE SÉJOUR
Le séjour sur une aire d?accueil est subordonné à l?établissement
d?un état des lieux d?entrée et à la signature d?une convention
d?occupation temporaire entre le gestionnaire et le preneur,
prévus dans le décret n° 2019-1478. Un modèle de cette
convention sera établi par arrêté ministériel.
La durée de séjour autorisée sur une aire d?accueil est inscrite
au règlement intérieur et est définie au regard :
de l?évaluation des besoins dans le cadre du schéma
départemental,
des capacités d?accueil sur la commune ou les communes
environnantes, prévues par le schéma.
Comme le prévoit l?article 8 du décret n° 2019-1478, afin
de respecter le caractère temporaire du passage des gens
du voyage sur une aire d?accueil, le règlement intérieur ne
doit pas prévoir une durée de séjour supérieure à trois mois
consécutifs. Des dérogations sont possibles, dans la limite
de 7 mois supplémentaires, pour prendre en compte des
situations particulières comme la scolarisation des enfants,
l?hospitalisation, le suivi d?une formation ou l?exercice d?une
activité professionnelle. La dérogation peut être accordée par
le gestionnaire sur justification.
Les gestionnaires peuvent être confrontés à un phénomène
d?ancrage sur leur territoire. Ce phénomène peut induire
des stationnements diffus hors de l?aire par faute de places
suffisantes.
JURISPRUDENCE
le Conseil d?Etat a confirmé l?expulsion d?une occupante
d?une aire d?accueil de gens du voyage qui avait excédé
la durée de séjour prévue au règlement intérieur (CE,
10/10/2007 Courly, n°305129).
UN DÉPÔT DE GARANTIE
L?article 10 du décret n° 2019-1478 prévoit qu?à l?arrivée sur
l?aire d?accueil, un dépôt de garantie d?un montant maximum
équivalent à un mois de droit d?emplacement doit être acquitté
au gestionnaire. Il fait l?objet d?un récépissé.
Ce dépôt de garantie est restitué au moment du départ de
l?aire en l?absence de dégradation ou d?impayé. Dans le cas
où le gestionnaire constate des dégradations lors de l?état des
lieux de sortie, le gestionnaire conserve tout ou partie du dépôt
de garantie selon la gravité des dégâts constatés.
LE DROIT D?USAGE
L?article 10 développe les règles relatives au droit d?usage,
qui comprend le droit d?emplacement et la consommation
de l?eau et de l?électricité. Le tarif du droit d?usage est affiché
sur l?aire. Les modalités de calcul du droit d?usage perçu par
le gestionnaire sont définies dans la convention relative à la
gestion de l?aire d?accueil entre l?Etat et le gestionnaire.
Le droit d?emplacement est fixé pour être en cohérence avec
le niveau de prestations offertes. Il peut faire l?objet d?une
modulation en fonction des ressources des occupants et être
indexé sur l?indice national des prix à la consommation hors
tabac.
Le montant des factures établies pour la consommation
d?électricité et pour la consommation d?eau correspond à
la consommation réelle. La base du calcul du tarif ne peut
excéder le tarif auquel la collectivité se fournit elle-même.
La périodicité du règlement du droit d?usage est prévue par le
règlement intérieur. Elle peut varier en fonction de la durée de
séjour et du mode de gestion de l?aire sans excéder un mois.
Suite au règlement, l?occupant se voit remettre une quittance,
sans frais, par voie dématérialisée ou par papier sur demande.
LES ACTIONS À CARACTÈRE SOCIAL
SUR UNE AIRE D?ACCUEIL
Les actions à caractère social développées au sein des aires
d?accueil sont fixées par des conventions passées entre
l?organe financeur (Etat, département et, le cas échéant, les
organismes sociaux concernés) et les gestionnaires des aires
d?accueil (art. 6-I loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Ces actions
sont destinées à favoriser l?intégration et l?insertion des
FICHE 3B
ACCUEIL
48
FICHE 3B
gens du voyage à la vie sociale locale de la commune et du
territoire. Elles doivent contribuer à favoriser la scolarisation
des enfants, l?alphabétisation des adultes, l?accès aux soins et
la promotion de la santé des familles, à les aider dans leurs
démarches administratives et permettre leur adaptation à
l?environnement économique. L?élaboration d?un projet social
par l?EPCI compétent permet de faire travailler les différents
acteurs sociaux du territoire sur la mise en place de ces
actions à caractère social.
Bien qu?il constitue une obligation prévue par la loi, il n?est pas
rare qu?aucun accompagnement social ne soit prévu sur les
aires d?accueil. Si les gestionnaires font souvent le lien entre
les familles et les services d?aide sociale, l?accompagnement
social ne fait néanmoins pas partie des missions des
gestionnaires des aires.
Un opérateur ou un médiateur social peut être sollicité par
le département au titre de son action sociale pour mener un
accompagnement social global ou plus spécifique au niveau
de l?insertion auprès des gens du voyage, notamment ceux
domiciliés sur le département concerné.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le dispositif mis en place par le conseil
départemental du Maine-et-Loire
Le Département a fait le choix de recourir, dans le
cadre d?un marché public à un opérateur chargé de
l?accompagnement social global des gens du voyage
domiciliés dans un CCAS ou CIAS du département.
Aussi il apparaît nécessaire de :
pérenniser les moyens d?accompagnement social
spécifique en faveur des gens du voyage domiciliés
en CCAS ou CIAS, financés par le département,
pendant toute la durée du schéma.
développer des actions (individuelles et/ou
collectives) adaptées visant à réduire le taux
de personnes en situation d?illettrisme chez
les gens du voyage en s?appuyant notamment
sur le prestataire du Département chargé de
l?accompagnement social ainsi que sur l?ensemble
des acteurs intervenant dans ce domaine.
accompagner, informer, orienter et former les gens
du voyage en réponse aux difficultés d?accès aux
droits qu?ils peuvent rencontrer ;
faciliter leur accès aux nouvelles technologies de
l?information et de la communication (lien avec les
maisons de service au public, accès WIFI sur les
aires d?accueil?).
Les EPCI peuvent également mettre en place une offre
de médiation, via un opérateur qui facilite les relations
entre acteurs locaux, développe une compréhension et
une confiance mutuelles favorisant l?inscription locale des
gens du voyage.
Par ailleurs, une aire d?accueil ou encore l?ensemble des
aires d?accueil d?un territoire ou encore une structure,
mobile ou non, d?un opérateur social, peut être labellisée
centre social ou espace de vie sociale par la CAF et
ainsi couvrir des actions développant la citoyenneté et
l?implication des gens du voyage dans la vie sociale.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le dispositif de médiation sociale mis en place
par Nantes Métropole
Nantes Métropole a contractualisé avec l?association
Les Forges pour assurer un accompagnement social
sur les 18 aires d?accueil de l?agglomération. Les
salariés de l?association assurent une présence
de proximité pour aider les gens du voyage sur
les questions de santé, l?assurance des véhicules,
l?habitat et le logement, le soutien scolaire des
enfants. La médiation permet de créer un lien social,
d?apaiser les tensions, de faire connaître les services
de la ville. Par ce biais, elle facilite l?intégration
des gens du voyage dans la cité. Elle permet aussi
d?informer les gens sur leurs droits sociaux.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Sur l?aire d?accueil d?Orléans ? La Source
travaillent notamment deux assistantes sociales,
deux animateurs et un accompagnateur pour le
suivi des entreprises. Les animateurs travaillent
avec les enfants divisés en groupe d?âge. Ils font de
l?aide aux devoirs, mais aussi des ateliers manuels
(bricolage, dessin, peinture) et des sorties. Une
exposition a été réalisée en 2019 par les enfants
afin de valoriser des figures célèbres des gens du
voyage. Il est intéressant de noter que des enfants
non gens du voyage inscrits au centre de loisir du
quartier prioritaire de la ville de la Source, se rendent
sur l?aire d?accueil afin de faire des activités avec les
enfants du voyage.
ACCUEIL
49
Un groupe pour les parents a aussi été constitué
afin de mener des actions comme par exemple
l?éducation alimentaire, l?apprentissage de la lecture
ou la sensibilisation à l?environnement. Des effets
ont pu être constatés comme une diminution
conséquente des déchets au sol.
Les assistantes sociales aident aux démarches
administratives (notamment pour utiliser l?outil
informatique). A titre d?exemple, avec l?aide du
personnel, de nombreux occupants de l?aire férus de
pêche ont pu obtenir des permis de pêche.
L?HARMONISATION DES PRATIQUES
SUR UN TERRITOIRE COMPRENANT
PLUSIEURS AIRES D?ACCUEIL
Une mutualisation des pratiques à l?échelle départementale
voire inter-départementale est recommandée quand elle
est possible. Elle peut porter sur plusieurs points. Quelques
exemples sont donnés ici :
une harmonisation des pratiques des règlements intérieurs :
entente en termes de fermeture annuelle de façon à ce
que l?ensemble des aires ne soient pas fermées à la même
période,
une harmonisation des tarifs pour équilibrer les taux
d?occupation entre plusieurs territoires. Ce dernier point
ne sera pas facile à mettre en oeuvre, si le niveau de
confort des aires est très variable au sein du département,
selon que l?aire est récente ou au contraire ancienne et
non réhabilitée. Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre
2019 prévoit en ce sens que « le montant du droit
d?emplacement doit être en cohérence avec le niveau de
prestations offertes et peut faire l?objet d?une modulation
en fonction des ressources des occupants ». Du point de vue
de la modulation en fonction des ressources des occupants,
il peut être décidé par exemple un tarif plus bas pour les
bénéficiaires de l?allocation aux adultes handicapés (AAH).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La rédaction d?un règlement intérieur
harmonisé (SDAHGV du Morbihan)
Le règlement intérieur harmonisé a été rédigé dans
le cadre d?un groupe de travail associé à la révision
du schéma départemental afin d?harmoniser les
pratiques en matière de gestion.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La mise en place d?un livret d?accueil
(CA de Saintes)
Un livret d?accueil permet d?apporter aux gens du
voyage des informations utiles (tarifs, obligations,
horaires et conditions d?entrée?) et de les sensibiliser
au respect de l?environnement de l?équipement,
de ses alentours ainsi que de la bonne gestion des
fluides par exemple.
FICHE 3B
ACCUEILFICHE
50
OBJECTIFS / FINALITÉS
Dans les schémas départementaux d?accueil et d?habitat des
gens du voyage, la détermination des aires d?accueil, des aires
de grand passage et des terrains familiaux locatifs présentent
un caractère prescriptif : les collectivités ont l?obligation de
les réaliser. Toutefois, en complément à l?aménagement
de ces différents types de terrains, les collectivités peuvent
disposer d?aires d?accueil de faible capacité et/ou à caractère
temporaire, qui, contrairement aux premières, ne présentent
pas de caractère obligatoire, même si elles sont mentionnées
dans un schéma.
Ces aires constituent un complément aux trois types
d?aménagement précités. De capacité limitée, dotées
d?aménagements plus sommaires, souvent implantées dans
des communes rurales, elles sont destinées à accueillir des
familles de passage.
Elles peuvent aussi être implantées à proximité, voire dans
l?enceinte, des centres hospitaliers pour l?accueil de familles
de personnes hospitalisées, lorsque la ville ne présente pas
de capacités suffisantes d?accueil ou que les aires sont à trop
grande distance du centre hospitalier.
Leurs caractéristiques ne sont pas définies de manière aussi
précise que celles des aires permanentes d?accueil et des aires
de grand passage. On trouve sur l?ensemble du territoire une
grande diversité de ces aires.
Elles sont d?ailleurs dénommées de différentes façons dans les
schémas départementaux d?accueil des gens du voyage : aires
de petit passage, aire de halte, aire de délestage, aire tolérée,
aire de transition, etc.
Dans le cadre de ce guide nous adopterons l?appellation d? « aire
de petit passage ».
L?objectif de cette fiche est de décrire cet équipement d?accueil
au regard des pratiques et des schémas départementaux des
gens du voyage qui abordent cette question.
POURQUOI DES « AIRES DE PETIT
PASSAGE » ?
Selon l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 « Les
communes participent à l?accueil des personnes dites gens du
voyage et dont l?habitat traditionnel est constitué de résidences
mobiles installées sur des aires d?accueil ou des terrains prévus
à cet effet ». C?est pour respecter cette obligation que les
communes peuvent décider de prévoir des aires de « petit
passage » sur leur territoire.
Les communes de moins de 5000 habitants, non dotées d?une
aire d?accueil et non soumises aux obligations du schéma
départemental, ont l?obligation de permettre la halte des gens
du voyage sur des terrains qu?elles leur indiquent. Elles ne
peuvent en aucun cas édicter un arrêté d?interdiction générale
et absolue de stationnement des résidences mobiles des gens
du voyage sur leur commune. Ce droit de stationnement des
gens du voyage, qualifié de droit de halte, doit pouvoir s?exercer
pendant une durée supérieure à 48 h et inférieure à 15 jours.
Les aires d?accueil présentant
un caractère non prescriptif3C
© Cerema
ACCUEIL
51
Les aires de petit passage répondent à des besoins ponctuels
sur un territoire. Elles peuvent permettre aussi d?amortir la
saturation des aires permanentes d?accueil et d?accueillir des
groupes dits de « moyens passages » (selon la circulaire de
2001 : « pour des familles isolées ou, au maximum, pour
quelques caravanes voyageant en petit groupe ») pour fluidifier
l?occupation des aires de grands passages.
La réalisation de ces aires n?est pas obligatoire. Elle est
conseillée au regard du diagnostic établi dans le cadre de la
révision du schéma. La circulaire de 2001 d?application de la
loi du 5 juillet 2000, précise que les projets d?aires de petit
passage des gens du voyage peuvent faire l?objet, en tant que
de besoin, d?emplacements réservés. En effet, la jurisprudence
administrative (CE, 5 mars 1988, ville de Lille) précise que « les
terrains d?accueil pour nomades constituent un équipement
d?intérêt général ». Il convient toutefois de préciser que
le recours préalable à un emplacement réservé n?a aucun
caractère obligatoire. La commune peut réaliser directement
l?aire dès lors qu?elle dispose du terrain et que le plan local
d?urbanisme ne l?interdit pas.
Pour évaluer le nombre de places, et donc d?aires à réaliser,
le diagnostic se fondera sur le nombre, la récurrence et les
durées des passages constatés sur chacun des bassins de vie
concernés. Il sera important également de définir la nature
et les raisons de ces passages. Le constat de stationnements
illicites pourra aussi être une donnée à prendre en compte.
Lorsqu?elles sont prévues dans les schémas départementaux
des gens du voyage, les aires de petit passage sont envisagées
pour répondre à des besoins de séjours occasionnels de courte
durée par des familles ou groupes familiaux isolés, le plus
souvent pour des séjours à caractère familial et/ou économique.
Certains schémas prévoient d?ailleurs que ces aires ne soient
opérationnelles que pendant la période estivale, mais tout
dépendra du diagnostic de territoire établi préalablement.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le SDAHGV du Lot-et-Garonne 2020-2025 a prévu dans
son programme d?action à titre de recommandation,
de créer des terrains de petit passage sur
l?ensemble des EPCI non inscrits au SDAHGV. Cette
recommandation fait suite au constat de nombreux
petits stationnements illicites dans le département,
compte-tenu de l?absence de sites appropriés et de la
difficulté pour les ménages concernés d?accéder aux
aires permanentes d?accueil par manque de fluidité
de ces dernières.
LES CARACTÉRISTIQUES DES AIRES
DE PETIT PASSAGE
Les aires de petit passage ayant vocation à l?accueil temporaire
de saisonniers ou de familles ancrées sur un territoire, doivent
offrir des capacités d?accueil proportionnées aux besoins évalués :
À minima,
Le terrain de l?aire de petit passage dispose d?un sol stabilisé
adapté à la saison d?utilisation définie par le schéma
départemental, restant porteur et carrossable en cas
d?intempérie, dont la pente permet d?assurer le stationnement
sûr des résidences mobiles.
La surface du terrain est proportionnée à l?accueil d?un
nombre de résidences mobiles défini dans le schéma pour
le secteur donné.
Le secteur identifié ne doit pas être exposé à des nuisances,
risques et dangers et doit permettre de prendre en compte
les enjeux environnementaux (gestion des eaux usées,
gestion des déchets avec bennes adaptées...).
Le secteur identifié nécessite des possibilités de raccordement
en eau et électricité.
Adosser ces aires à des équipements obligatoires, comme une
aire de grand passage, peut présenter l?avantage de réduire
le coût de l?installation des réseaux. En outre, prévoir une
modularité possible des aires de grand passage pour répondre
aux besoins de groupes de tailles différentes peut aussi être
une solution envisagée.
Dès lors qu?elles ne sont ouvertes que selon les besoins,
ces aires présentent également l?avantage de réduire les
stationnements illicites.
Quel que soit le type de terrain, l?aménagement d?espaces
destinés à l?installation de résidences mobiles est
conditionné par :
les règles locales prises par arrêté du maire ;
l?application des règles de salubrité et de sécurité publique ;
les aménagements assurant la desserte du terrain par des
réseaux publics (eau, électricité, assainissement) ;
les règles d?urbanisme applicables sur la commune :
application du règlement national d?urbanisme, du POS, du
PLU ou du PLUi ;
le respect des servitudes liées au caractère du secteur : zones
inondables du Plan de Prévision du Risque Inondation (PPRI),
Plan de Prévention des Risques naturels (PPRN), paysages
naturels, Zone de Protection du Patrimoine Architectural,
Urbain et Paysager (ZPPAUP), Aires de Mise en Valeur
de l?Architecture et du Patrimoine (AVAP), monuments
FICHE 3C
ACCUEIL
52
historiques, espaces boisés classés, Plan de Sauvegarde et
de Mise en Valeur (PSMV), zone Natura 2000, sites inscrits
ou classés?
QUELS FINANCEMENTS DES AIRES
« DE PETIT PASSAGE » ?
Les aires de petit passage ne bénéficient d?aucun financement,
ni en termes d?investissement ni pour une aide à la gestion.
L?absence de financement et les difficultés d?exploitation pour
les petites communes qui ne disposent pas de personnel
communal auquel confier cette fonction peuvent constituer
deux arguments expliquant la non réalisation de ces aires.
En revanche la mutualisation à l?échelle d?une ou plusieurs
communes, d?un ou plusieurs EPCI peut en faciliter la création
et la gestion. Une coopération entre l?EPCI ? exerçant la
compétence d?accueil des gens du voyage ? et une commune
membre accueillant une aire de petit passage peut aussi
s?imaginer pour une prise en charge financière des frais de
remise en état du terrain par exemple.
AIRES DE « PETIT PASSAGE »
ET SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
La circulaire n° 2001-49 du 5 juillet 2001 prévoit que les aires
de petit passage peuvent être inscrites en annexe du schéma
départemental à deux conditions :
les capacités d?accueil créées ne peuvent venir se substituer
ou réduire les capacités d?accueil estimées nécessaires par le
schéma et qui devront en tout état de cause être réalisées ;
leur réalisation n?en deviendra pas pour autant une obligation
légale, dont la méconnaissance aurait pour conséquence
l?intervention du préfet de département.
Ceci étant, l?inscription de ces aires en annexe du schéma
départemental est encouragée par la circulaire afin de
reconnaître et de valoriser les démarches des communes.
Le schéma départemental pourra mentionner l?EPCI ou la
commune où elles seront localisées.
POINTS DE VIGILANCE :
Interdire toute localisation sur site de relégation : proximité
de station d?épuration, de déchetterie, etc.
Éviter l?« effet parking »
Encadrer la durée de séjour sur ces aires afin d?en assurer
le bon fonctionnement
Identifier du foncier dans les PLU/PLUi /PLH selon
la destination
Communiquer aux habitants des communes les obligations
d?accueil des collectivités (démystifier les petits (et grands)
passages).
Faire connaître les conditions d?accueil (obligations, nature
des équipements) à évoquer lors des réunions publiques,
de l?élaboration de documents d?urbanisme, de commission
des EPCI.
Établir, maintenir ou renforcer une coordination départementale
et une communication entre les différents acteurs : communes,
EPCI, préfecture, responsables des différents groupes?
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Cher, le schéma 2016-2021 mentionne une
aire de petit passage mise en service en 2004 d?une
capacité de 9 places et une aire de petit passage
d?une capacité de 10 places mise en service en 2010.
Toutes deux sont gérées par la commune.
FICHE 3C
ACCUEILFICHE
53
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires permanentes d?accueil ont vocation à accueillir
les gens du voyage dont les durées de séjour peuvent
varier de quelques jours à plusieurs mois. Cet équipement
est collectif et répond à une finalité d?intérêt général. D?une
capacité conseillée se situant entre 15 et 40 places, ces aires
sont ouvertes de façon permanente et gérées sur la base d?un
règlement intérieur. Leur utilisation est payante.
Les aires de « petit » ou de « moyen passage »,
contrairement aux précédentes, ne présentent pas un
caractère prescriptif. Elles sont de capacité limitée, dotées
d?aménagements plus sommaires, souvent implantées dans
des communes rurales et destinées à accueillir des familles
de passage. Leurs caractéristiques ne sont pas définies par
la réglementation et sont diverses sur le territoire.
Cette fiche a pour objet de reprendre pour ces deux catégories
d?aires, les éléments essentiels à traiter dans le cadre de la
révision d?un schéma départemental, à savoir : en premier lieu,
l?état des lieux, c?est-à-dire l?offre existante, l?identification
des besoins sur le territoire, la nécessaire concertation des
acteurs locaux, les orientations à prendre pour tendre vers
une adéquation entre offre et besoins.
LES ÉTAPES CLÉ
La question de l?accueil est examinée à travers chacune des
étapes clés de la révision du schéma départemental :
L?animation tout au long du processus de révision et de la vie
du schéma,
Le diagnostic (1re étape pour identifier les besoins),
La formalisation des choix (2e étape pour définir la
programmation et les actions),
L?élaboration du nouveau schéma (de la rédaction à la
signature du document).
Pour chaque étape, les temporalités varient selon le contexte
départemental (importance des groupes, politiques pratiquées
en matière d?accueil).
LE DIAGNOSTIC
Il commence par la réalisation du bilan du précédent schéma, y
compris de sa gouvernance. L?objectif consiste à déterminer les
besoins pour les six prochaines années.
À l?échelle du département, le bilan et l?évaluation des besoins
sont réalisés par la DDT-M, la DDCS-PP ou par des prestataires
extérieurs (bureaux d?études, etc.).
L?ÉVALUATION DE L?OFFRE EXISTANTE
Le bilan comprend, à l?échelle départementale et au niveau
local (EPCI, communes) :
une analyse exhaustive des équipements existants (le nombre
d?aires existantes, leur capacité, leurs périodes d?utilisation,
leur localisation, les équipements présents sur l?aire et le
niveau de confort), le mode de gestion des aires d?accueil (en
régie, externalisée, etc.),
le bilan entre le nombre d?aires existantes et le nombre d?aires
d?accueil prévues au précédent schéma départemental,
une évaluation dynamique des évolutions d?usage, de modes
de vie (exemple : la présence ou non de sédentarisation sur
certaines aires, etc.),
Les aires permanentes d?accueil et aires présentant
un caractère non prescriptif au sein du schéma départemental :
comment réaliser le bilan du précédent
schéma et définir les nouvelles orientations ?3D
© AGSGV 63
ACCUEIL
54
FICHE 3D
une analyse des actions mises en oeuvre (notamment actions
sociales), de l?implication des acteurs, du fonctionnement
de la commission départementale consultative des gens du
voyage (CDCGV).
Le bilan permet ainsi d?identifier les besoins en termes d?offre
d?accueil quantitative et qualitative.
OÙ TROUVER LES DONNÉES POUR LE BILAN
ET LES BESOINS
Les données peuvent être obtenues dans le département
auprès des acteurs suivants :
les EPCI qui gèrent les aires d?accueil, les DDCS-PP qui gèrent
l?ALT 2 et les DDT-M ; des entretiens auprès de ces différents
acteurs permettront d?obtenir les données.
les communes qui détiennent des aires de petit ou moyen
passage. Une enquête auprès de l?ensemble des communes
du département paraît nécessaire.
L?IDENTIFICATION DES BESOINS
Un diagnostic affiné à l?échelle des territoires est nécessaire
pour ajuster l?offre aux besoins.
Le recensement de l?offre permet d?identifier les manques et
les besoins :
en termes d?accueil : la sous-occupation ou suroccupation
constatée des aires autorisées et des lieux non autorisés,
la nature de ces stationnements (nombre de résidences
mobiles par groupe, périodes et durées de séjour, itinéraires,
etc.) permettra de dimensionner des besoins nouveaux en
termes d?accueil.
Exemple : des aires d?accueil occupées par des ménages toute
l?année peuvent faire apparaître le manque d?équipement
d?accueil (aires d?accueil, aire de petit passage) ou encore
le besoin de conditions d?habitat adapté (terrains familiaux
locatifs, logements sociaux, accession, etc.)?
le recensement de situations précaires comme les
ménages stationnant sans droits ni titre identifiés comme
étant de passage ou les ménages en rotation entre plusieurs
aires d?un même territoire sont à prendre en compte dans
l?identification des besoins d?aires permanentes ou de petits
passages.
L?étude des caractéristiques socio-démographiques des
modes de vie et d?habitat (ménages ancrés sur un territoire,
ménages en rotation sur plusieurs aires d?un même territoire,
des stationnements permanents illicites, etc.), pourra faire
apparaître des besoins en termes d?habitat
Exemple : le recensement de terrains privés fera apparaître
un besoin d?analyse des documents de planification afin de
savoir s?il y a un besoin de régularisation des ménages au
regard des documents d?urbanisme.
L?étude des actions socio-éducatives sera l?occasion de
faire le point sur les actions restant à développer.
UNE NÉCESSAIRE CONCERTATION
ET CO-CONSTRUCTION DU SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL
Il est recommandé d?organiser des réunions de restitution du
diagnostic avec les élus ainsi que les partenaires (associations,
etc.), si possible par EPCI. Une présentation objective et
pédagogique des données recueillies, à l?aide de cartes
accompagnées d?explications, permet de partager le diagnostic
et d?obtenir des compléments d?informations pour fiabiliser les
données et l?analyse réalisée.
Cette phase de communication est importante, car les
contentieux apparaissent parfois en raison d?un défaut
d?évaluation de l?offre et des besoins.
LA FORMALISATION DES CHOIX
Le diagnostic a conclu sur des besoins existants en matière
d?aires d?accueil et d?aires de petit et moyen passage (création/
réhabilitation/mise aux normes d?équipements, etc.).
La deuxième étape consiste à définir les orientations retenues,
puis à formaliser les actions à mettre en oeuvre pour la durée
du prochain schéma départemental.
La programmation est réalisée par secteur géographique pour
les aires d?accueil.
Dans le schéma, les actions à mettre en oeuvre peuvent être
présentées sous forme de fiches en indiquant :
les objectifs / enjeux
le contenu de l?action
les pilotes chargés de mettre en oeuvre l?action
les partenaires
le calendrier
les modalités de mise en oeuvre
les critères d?évaluation.
Les financements sont à définir, de préférence au moment de
cette phase.
ACCUEIL
55
LA NOTION DE SECTEUR GÉOGRAPHIQUE
D?IMPLANTATION
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 demande, pour la
création des aires permanentes d?accueil, que le schéma
départemental précise la commune d?implantation du futur
équipement. L?EPCI compétent peut cependant décider de
réaliser l?aire sur une autre commune du même secteur
géographique.
Il est à noter cependant que les communes de moins de 5000
habitants concernées par des besoins ne pourront faire l?objet
de prescriptions dans le schéma départemental que si elles
rendent un avis favorable sur l?implantation d?un équipement
d?accueil des gens du voyage sur leur territoire.
La notion de secteur géographique peut être appréciée comme
l?EPCI, un arrondissement ou un bassin de vie, etc. Elle diffère
d?un département à l?autre puisque c?est aux rédacteurs du
schéma de définir ce que seront les secteurs géographiques.
Cette souplesse d?interprétation permet aux EPCI dans la mise
en oeuvre du schéma de trouver du foncier en fonction des
possibilités locales, d?évolutions des besoins locaux constatés
et des difficultés qui peuvent être rencontrées.
Les aires de petit et moyen passage peuvent être inscrites
en annexe du schéma (circulaire n° 2001-49 du 5 juillet
2001). Le schéma départemental pourra mentionner l?EPCI ou
la commune où elles seront localisées.
DOIT-ON INSCRIRE DANS LE SCHÉMA
L?ENSEMBLE DES ÉQUIPEMENTS
À RÉALISER AU VU DU DIAGNOSTIC ?
Les équipements en termes d?aires permanentes d?accueil
prévus au schéma devront correspondre aux besoins définis.
En cas de contentieux, le juge les considérera comme à
réaliser dès lors qu?ils seront prévus dans le schéma.
Aussi, lors de la réalisation du schéma départemental, une
attention particulière doit être portée au diagnostic réalisé
afin de définir les besoins avérés et certains, afin que les
équipements nécessaires sur un territoire soient correctement
dimensionnés mais aussi réalisables, y compris dans le délai
de 2 ans prolongeable 2 ans suivant la publication du schéma
tel que défini par la loi (cf. article 2 de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000 et sa circulaire d?application du 5 juillet 2001). Par
exemple, les besoins qui ne sont pas connus avec certitude
au moment du diagnostic ne doivent pas être indiqués dans
le schéma, tandis que les besoins déterminés dans le cadre
d?une maîtrise d?oeuvre urbaine et sociale (MOUS), davantage
certains, y auront toute leur place.
L?identification des terrains publics ou privés qui pourront
être utilisés pour les aires pose souvent des difficultés au
vu de la surface à trouver et de la destination du terrain. Il
est souhaitable que l?État soutienne les collectivités dans sa
recherche. Un travail peut être mené avec un établissement
public foncier.
Pour ce qui concerne les aires de petit et moyen passage,
elles sont envisagées pour répondre à des besoins de séjours
occasionnels de courte durée par des familles ou groupes
familiaux isolés, le plus souvent pour des séjours à caractère
familial et/ou économique. Leur réalisation ne constitue pas
pour une obligation légale.
Cependant, l?inscription au schéma d?aires de petit ou moyen
passage peut permettre l?organisation et l?anticipation de
l?accueil des petits groupes dont la fréquence et la récurrence
des passages sur un secteur donné ont été repérées.
FICHE 3D
ACCUEILFICHE
56
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires de grand passage sont destinées à l?accueil des
gens du voyage se déplaçant collectivement à l?occasion des
rassemblements traditionnels ou occasionnels (cf. 3° du II de
l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Ces rassemblements ont notamment pour origine des réunions
religieuses (par exemple des pèlerinages) qui se déroulent
principalement entre avril et septembre et ils peuvent être
aussi organisés dans le cadre d?évènements familiaux (décès,
mariage, etc.) ou économiques (foires, vendanges, etc.). Les
groupes voyagent sur des durées plus ou moins longues, de
quelques semaines à quelques mois. Ils peuvent se stabiliser
sur une ou deux semaines sur chaque lieu de stationnement.
Il s?agit de déplacements collectifs de gens du voyage qui
comptent jusqu?à 200 résidences mobiles environ. Il convient
de souligner que la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage ne précise pas
de seuil de nombre de résidences mobiles pour qualifier un
groupe de « grand passage ». La circulaire UHC/IUH1/12 n°
2001-49 du 5 juillet 2001 relative à l?application de la loi n°
2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à l?habitat
des gens du voyage précise que ces aires sont destinées à
recevoir les grands groupes de 50 à 200 résidences mobiles
environ voyageant ensemble.
Ces concentrations de résidences mobiles ont lieu sur une
durée déterminée, en fonction de la mission, variant de
quelques jours à trois semaines en moyenne.
Malgré les progrès réalisés en nombre d?aires de grand
passage sur le territoire métropolitain, on peut constater
une grande hétérogénéité territoriale dans leur réalisation
et leur gestion. Certains départements sont impactés par
de nombreux stationnements illicites de groupes de taille
supérieure à 50 résidences mobiles, faute d?aire réalisée ou
de refus des aires existantes par les gens du voyage. La qualité
du terrain, la superficie (aire trop petite), l?éloignement des
agglomérations (centres économiques) ou des implantations
inappropriées sont souvent cités comme cause de refus de
stationner sur ces aires prévues.
Suite à la publication récente du décret n° 2019-171 du 5
mars 2019 relatif aux aires de grand passage, certaines aires
existantes ne sont plus aux normes. Celles-ci doivent faire
l?objet de travaux de mise aux normes ou de dérogations.
Cette fiche présente les obligations qui incombent aux
collectivités en termes de création d?aires de grand passage,
l?aménagement, les équipements et les modes d?utilisation de
ces aires ainsi que leur coût. Les aides financières qui peuvent
être octroyées à l?occasion de la création d?aires de grand
passage sont présentées à l?annexe A4.2 du présent guide.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS
DE COOPÉRATION INTERCOMMUNALE
(EPCI) COMPÉTENTS POUR LA CRÉATION
D?UNE AIRE DE GRAND PASSAGE
La loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de
l?action publique territoriale et d?affirmation des métropoles et
la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation
de la République prévoient le renforcement des compétences
obligatoires des EPCI à fiscalité propre. Ces derniers disposent
de la compétence obligatoire « création, aménagement,
entretien et gestion des aires d?accueil des gens du voyage et
des terrains familiaux locatifs définis aux 1° à 3° du II de l?article
1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil
et à l?habitat des gens du voyage » (cf. les articles suivants du
code général des collectivités territoriales : L5214-16 pour les
La création d?une aire
de grand passage3E
© B. Fenouil / Rea
ACCUEIL
57
communautés de communes, L. 5216-5 pour les communautés
d?agglomération, L.5215-20 pour les communautés urbaines, L.
5217-2 pour les métropoles, L.3641-1 pour la métropole de
Lyon et L.5219-1 pour la métropole du Grand Paris).
L?EPCI compétent remplit ses obligations en créant, en
aménageant, en entretenant et en assurant la gestion des
aires dont le schéma a prévu la réalisation sur son territoire.
Il peut également remplir ses obligations en contribuant au
financement de la création, de l?aménagement, de l?entretien
et de la gestion d?aires situés hors de son territoire. Il peut, à
cette fin conclure une convention avec un ou plusieurs autres
EPCI (article 2 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
LES OBLIGATIONS DES COMMUNES
EN MATIÈRE D?ACCUEIL
Selon l?article 1er (I et II) de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000,
les communes participent à l?accueil des gens du voyage et
dont l?habitat traditionnel est constitué de résidences mobiles
installées sur des aires d?accueil ou des terrains prévus à
cet effet. Les communes de plus de 5000 habitants figurent
obligatoirement au schéma départemental.
Les rares communes qui ne sont pas membres d?un EPCI
remplissent leurs obligations en créant, en aménageant, en
entretenant et en assurant la gestion des aires dont le schéma
a prévu la réalisation sur leur territoire. Elles peuvent également
contribuer au financement de la création, de l?aménagement,
de l?entretien et de la gestion d?aires situées hors de leur
territoire. Elles peuvent, à cette fin, conclure une convention
avec d?autres communes ou EPCI compétents.
L?autorité administrative compétente de l?État peut qualifier de
projet d?intérêt général (PIG) une aire de grand passage (article
L.102-1 du code de l?urbanisme). Ce projet est opposable aux
tiers et peut donner, à l?État ou à un porteur de projet reconnu
d?intérêt général, le droit d?exproprier pour les besoins du
projet.
Il est possible de recourir à une expropriation pour cause
d?utilité publique afin de créer des aires de stationnement des
gens du voyage (CE 18 juin 1997, requête n° 152487).
LE DÉLAI DE RÉALISATION
OU DE RÉHABILITATION DES AIRES
DE GRAND PASSAGE
Les collectivités chargées de la mise en oeuvre du schéma
départemental ont 2 ans après la publication du schéma pour
remplir leurs obligations de création des aires de grand passage
(art.2 I et III de la loi n°2000-614 du 5 juillet 2000).
Ce délai est prorogé de deux ans, à compter de sa date
d?expiration, lorsque la commune ou l?EPCI a manifesté, au
cours des 2 premières années suivant la publication du schéma,
la volonté de se conformer à ses obligations. Plusieurs moyens
de justifier cette volonté sont admis :
la transmission au représentant de l?Etat dans le département
d?une délibération ou d?une lettre d?intention comportant la
localisation de l?opération de réalisation ou de réhabilitation
de l?aire permanente d?accueil,
l?acquisition des terrains ou le lancement d?une procédure
d?acquisition des terrains sur lesquels les aménagements sont
prévus,
la réalisation d?une étude préalable.
En cas de non réalisation de l?aire d?accueil dans les
délais prévus par la loi, l?article 3 de la loi n°2000-614 du
5 juillet 2000 modifiée, prévoit un pouvoir de substitution
du représentant de l?État dans le département, après mise
en demeure restée sans effet.
La procédure de substitution est précisée dans la fiche 2E ?
La mise en oeuvre et le suivi d?un schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage.
LA LOCALISATION DES AIRES
DE GRAND PASSAGE
Les secteurs géographiques d?implantation et les communes
où les aires doivent être réalisées sont définis dans le schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage (II de
l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). La capacité
d?accueil et les périodes d?utilisation sont également définies
dans le schéma départemental.
La notion de « secteur géographique d?implantation » est
appréciée largement. Il peut correspondre au territoire de
l?EPCI, au canton, à l?arrondissement ou au bassin de vie. L?EPCI
a également la possibilité de décider de réaliser l?aire sur le
territoire d?une autre commune membre même si celle-ci
compte moins de 5000 habitants (cf. b du I de l?article 2 de la
loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Il convient de noter que :
Le diagnostic territorial et les observations des lieux de
stationnements permettent d?identifier les besoins d?accueil
et ainsi d?adapter la localisation des équipements définie
dans le schéma.
L?expérience montre que si les terrains désignés sont trop
éloignés des villes qui intéressent les groupes, le risque est
élevé qu?ils soient refusés (exemples : trop grand éloignement
FICHE 3E
ACCUEIL
58
des commerces, de leur lieu d?activité saisonnière...). Ainsi
les dépenses d?aménagement de ces équipements sont
rendues inutiles et des stationnements illicites sont à gérer
par la collectivité.
L?AMÉNAGEMENT ET LES ÉQUIPEMENTS
DES AIRES DE GRAND PASSAGE
Le décret n° 2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de
grand passage prévoit les règles relatives à l?aménagement,
l?équipement, la gestion, l?usage, les modalités de calcul du
droit d?usage et la tarification des prestations fournies et un
règlement intérieur type.
Les aires de grand passage réalisées avant l?entrée en vigueur
du décret du 5 mars 2019 doivent être rendues conformes
aux prescriptions énoncées dans celui-ci au plus tard le
1er janvier 2022 (article 6).
CARACTÉRISTIQUES DU TERRAIN
L?article 1er du décret sus-mentionné prévoit que le terrain de
l?aire de grand passage dispose d?un sol stabilisé adapté à la
saison d?utilisation définie par le schéma départemental, reste
porteur et carrossable en cas d?intempérie, sa pente permet
d?assurer le stationnement sûr des résidences mobiles.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La nature du sol est à adapter en fonction de la
période d?utilisation définie dans le schéma. Il peut
être nécessaire de prévoir une nature de sol mixte
« bitume et herbe » si l?aire est utilisée toute l?année.
Par exemple, géré par Rennes Métropole, le terrain
du Reynel (commune de Bruz) est divisé en deux
parties : une herbeuse d?un hectare pour le printemps
et l?été, l?autre bitumée de 5 000 m2 pour l?automne
et l?hiver.
L?article 1er dispose aussi que la surface d?une aire est égale
à au moins 4 hectares. Pour introduire de la souplesse
des dérogations sont possibles pour tenir compte des
disponibilités foncières, des spécificités topographiques ou
des besoins particuliers définis par le schéma départemental.
Il appartient à chaque préfet de département, après avis du
président du conseil départemental, d?apprécier localement si
la surface de l?aire peut être inférieure à 4 hectares au regard
des besoins d?accueil identifiés par le schéma.
Sur les territoires du département du Rhône et de la
métropole de Lyon, la décision de dérogation est prise par le
préfet, après avis du président du conseil départemental ou
du président de la métropole de Lyon. En Corse, cette décision
est prise conjointement par le préfet et le président du conseil
exécutif.
Une aire ne comporte pas d?emplacement délimité pour
chaque résidence mobile, ces dernières sont généralement
placées au fur et à mesure de leur arrivée par des personnes
dédiées à cette tâche. En général 200 m2 sont nécessaires
par résidence mobile en tenant compte des véhicules, des
résidences mobiles, des voies de circulation, de l?espace
nécessaire pour les manoeuvres afin d?entrer et de sortir, etc.
LES ÉQUIPEMENTS DE L?AIRE DE GRAND PASSAGE
Selon l?article 2 du décret, l?aire de grand passage doit
comprendre au moins :
un accès routier ;
à l?entrée de l?aire, des installations d?alimentation en eau
potable et électrique, un éclairage public ;
un dispositif de recueil des eaux usées ;
un système permettant la récupération des toilettes
individuelles qui peut être complété par des cabines
sanitaires mobiles autonomes non raccordées à un réseau
d?assainissement ;
l?installation de bennes pour les ordures ménagères, sur
l?aire ou à sa proximité immédiate ;
un accès au service de collecte des encombrants et à la
déchetterie.
Il est recommandé par ailleurs :
de se reporter aux guides techniques de la défense contre
l?incendie des services départementaux d?incendie et de
secours qui prévoient les caractéristiques à respecter pour
de tels équipements ;
de veiller à ce que l?alimentation en électricité garantisse
une puissance suffisante pour préserver les installations
sur le terrain, mais aussi pour ne pas nuire à l?alimentation
électrique du voisinage ;
d?éviter l?utilisation des citernes alimentaires qui ne
garantissent pas une pression suffisante pour alimenter les
résidences mobiles sur un terrain de 4 hectares ;
de se raccorder au réseau public d?assainissement ou
d?utiliser pour les eaux usées des stations d?épuration
conteneurs ou des cuves enterrées ou semi-enterrées de
récupération.
FICHE 3E
ACCUEIL
59
DES DIFFICULTÉS À IDENTIFIER ET À AMÉNAGER
LES TERRAINS
Dans certains territoires, des difficultés résultant des
disponibilités foncières et des spécificités topographiques
peuvent être rencontrées pour identifier un terrain adapté
(rareté du foncier disponible ou à un prix abordable, saturation
du foncier dans les espaces littoraux, etc.).
Par ailleurs, il est nécessaire de trouver un compromis
permettant notamment la proximité des services de santé et
de soins, l?accès aux services économiques et commerciaux,
les voies de communication ainsi que l?accès aux réseaux,
dont l?extension peut s?avérer coûteuse pour un projet,
etc. La localisation tient compte également des contraintes
réglementaires liées aux risques susceptibles de porter
atteinte à la sécurité et à la santé des personnes (inondations,
sites industriels et technologiques, pollutions, etc.) et à la
réalisation des aménagements indispensables (alimentation
en eau et en électricité, collecte des ordures ménagères, etc.).
Un établissement public foncier peut accompagner les
collectivités pour effectuer de la prospection foncière et
constituer des réserves foncières en amont de la réalisation
de l?équipement. En outre, le règlement du PLU peut, à titre
exceptionnel, délimiter dans les zones naturelles, agricoles
ou forestières des secteurs de taille et de capacité d?accueil
limitées (STECAL) dans lesquels peuvent être autorisées des
aires destinées à l?accueil des gens du voyage (cf. l?article
L.151-13 du code de l?urbanisme).
La compétence étant exercée désormais par les EPCI, ceux-ci
disposent d?une certaine souplesse pour choisir un terrain, en
fonction de tout les périmètres énoncés plus haut, dans le
même « secteur géographique d?implantation » et faciliter
l?accord des élus.
LES SANCTIONS EN CAS DE NON-
CONFORMITÉ DE L?AIRE DE GRAND PASSAGE
RÉALISÉE OU DE NON RÉALISATION
Les moyens sont de plusieurs types :
la collectivité ne remplissant pas ses obligations au titre du
schéma départemental ne peut solliciter la mise en oeuvre de
la procédure de mise en demeure en cas de stationnement
illicite prévue à l?article 9 de la loi du 5 juillet 2000 ;
le représentant de l?État dans le département peut se
substituer à la collectivité, après mise en demeure restée
sans effet (cf. article 3 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
La procédure de substitution, identique à celle qui est applicable
pour la création des aires permanentes d?accueil, est détaillée
dans la fiche « 3.a ? Création des aires permanentes d?accueil ».
La procédure de substitution a pour la première fois été
mise en oeuvre par le préfet du Pas-de-Calais par un arrêté
du 5 juin 2019. La procédure de consignation des fonds
concerne la communauté d?agglomération de Béthune,
Bruay, Artois et Lys romane, pour la réalisation d?une aire
de grand passage (AGP) de 200 places. Le préfet, par deux
mises en demeure, a donné trois mois à l?EPCI afin de
proposer des terrains susceptibles d?accueillir l?AGP. L?EPCI
ne l?ayant pas fait, le préfet a fait consigner 600 000 ¤entre
les mains du comptable public afin de procéder aux études
nécessaires pour trouver le terrain.
La procédure de substitution a aussi été engagée par le
préfet de Seine-Maritime à l?encontre de la Métropole Rouen
Normandie qui ne s?est pas conformée à ses obligations de
réaliser une aire de grand passage. Par arrêté du 23 octobre
2019, la consignation de 500 000 ¤ a été ordonnée, ce qui
correspond aux dépenses estimées pour la réalisation de
l?aire. La collectivité a six mois pour réaliser les démarches
demandées par le préfet.
LE COÛT DE LA CRÉATION D?UNE AIRE
DE GRAND PASSAGE
Le coût peut être très variable du fait des opportunités de
localisation et des choix techniques et politiques.
Une note relative à l?analyse de la variabilité des coûts
d?aménagement d?une aire de grand passage a été rédigée
en février 2018 par le GIP AGV 35, groupement qui coordonne
la mise en oeuvre du schéma en Ille-et-Vilaine (dont la
réalisation des aires de grands passages). Elle liste les
points de vigilance sur les conséquences financières qui en
dépendent (en dehors des coûts liés à la maîtrise foncière).
Le coût dépend ainsi de différents critères :
accessibilité, circulation, sécurité, voie à créer, à aménager,
trajets piétonniers ;
visibilité du terrain et intégration urbanistique ;
voisinage et environnement directs ;
contraintes réglementaires du terrain (gestion du risque
inondation?) ;
contraintes techniques : assainissement (traitement des
eaux usées), électricité, alimentation en eau potable, nature
du sol, dépollution des terrains, coût du raccordement aux
réseaux existants etc.
FICHE 3E
ACCUEIL
60
La qualité des équipements mis en place initialement influera
sur le coût de gestion ultérieur.
En fonction des choix politiques de localisation des aires
de grand passage, les coûts de création d?un équipement
peuvent varier au sein du même département de moins de
100 000 ¤ (exemple de Fougères Agglomération) à plus
d?un million d?euros (exemple de Rennes métropole).
Certains départements ont étudié la possibilité de prescrire
des obligations mutualisées entre plusieurs EPCI au SDAHGV
pour un cofinancement.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le schéma de l?Isère 2018-2024 prévoit en
prescription de créer, sur une ou deux aires de grand
passage, un volume de 250 à 300 places et une
gestion mutualisée entre 3 EPCI (CC Les balcons du
Dauphiné, CC Les Vals du Dauphiné et la CA Porte de
l?Isère).
LES EMPLACEMENTS PROVISOIRES
Le décret n° 2007-690 du 3 mai 2007 relatif à l?agrément prévu
à l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à
l?accueil et à l?habitat des gens du voyage a été modifié par un
décret n° 2019-815 du 31 juillet 2019. Il dispose désormais que
la capacité d?accueil est de 200 places de résidences mobiles
au plus. En effet, le préfet peut agréer un emplacement
provisoire pour une durée maximale de 6 mois, sur demande
d?un EPCI. Cet emplacement peut être utile en cas d?attente
de la réalisation d?une aire. La réalisation de cet emplacement
provisoire permet à un maire ou à un président d?EPCI (si le
pouvoir de police lui a été transféré en ce domaine) d?interdire
par arrêté le stationnement des résidences mobiles sur le
territoire en dehors des aires et terrains aménagés (3° des I et
Ibis de l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage).
FICHE 3E
ACCUEILFICHE
61
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires de grand passage sont destinées à l?accueil des
gens du voyage se déplaçant collectivement à l?occasion des
rassemblements traditionnels ou occasionnels (cf. 3° du II de
l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Il s?agit de déplacements collectifs qui comptent jusqu?à 200
résidences mobiles environ.
Le schéma départemental doit prévoir les périodes d?utilisation
de ces aires (3° de l?article 1-II de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000). La circulaire annuelle du ministre de l?intérieur
relative à la préparation des stationnements de grands groupes
prévoit une ouverture durant la saison estivale mais le schéma
départemental peut définir une période plus étendue, voire une
ouverture à l?année si un tel besoin était identifié localement.
Une période d?ouverture trop restreinte (mai-septembre) peut
entraîner une augmentation des installations illicites au cours
des mois d?avril et octobre.
La gestion d?une aire de grand passage implique de prendre en
compte un ensemble de problématiques (besoins en scolarité,
conditions techniques, tarifaires, gestion de groupes, formalités
administratives, etc.).
Cette fiche traite de la gestion de ces aires : les différents
acteurs impliqués, l?organisation des grands passages en
amont, les droits et obligations des usagers lors du séjour sur
les aires ainsi qu?un point sur les différents modes d?occupation
des aires de grand passage.
LES ACTEURS DE LA GESTION
DES GRANDS PASSAGES
LE REPRÉSENTANT DE L?ÉTAT DANS LA RÉGION
Il coordonne l?action de l?État sur les grands passages, selon le
V de l?article 1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000.
LE REPRÉSENTANT DE L?ÉTAT
DANS LE DÉPARTEMENT
En tant que garants de la sécurité publique, les préfectures ainsi
que les sous-préfectures sont directement impliquées dans
l?organisation des grands passages.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS DE COOPÉRATION
INTERCOMMUNALE (EPCI)
La loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation
de la République et la loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de
modernisation de l?action publique territoriale et d?affirmation
des métropoles ont transmis la compétence obligatoire
« création, aménagement, entretien et gestion des aires de
grand passage des gens du voyage » aux EPCI à fiscalité propre.
Si la compétence d?accueil appartient aux EPCI, en revanche,
ces derniers peuvent choisir de gérer cette compétence en
régie directe (via leurs services, moyens et équipes) ou confier
la gestion à un délégataire dans le cadre d?une délégation de
service public précisée dans un cahier des charges.
LES MÉDIATEURS
Le ministère de l?intérieur, via la circulaire précitée,
recommande aux préfectures de recruter ou nommer un
médiateur départemental afin d?échanger avec les groupes
en amont et durant toute la saison des grands passages.
Les bilans établis par les diverses préfectures démontrent
l?efficacité de la médiation avant toute mesure coercitive.
Le médiateur peut être recruté uniquement pendant la
période estivale des grands passages ou occupé un poste à
temps complet de coordinateur du schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage. Il peut être amené
La gestion des aires
de grand passage3F
© Cerema
ACCUEIL
62
FICHE 3F
à participer à diverses réunions, comme celles en préfecture
pour la préparation des grands passages ou celles pour la
commission départementale consultative des gens du voyage
(qui peuvent se tenir en dehors de la période de grands
passages).
Certains départements peuvent solliciter des référents
locaux des principales associations organisatrices des grands
passages pour tenir ce rôle de médiation.
D?autre part, si aucun médiateur n?est mandaté, un sous-
préfet spécifique ou les sous-préfets peuvent jouer ce rôle.
Les missions dévolues au médiateur des gens du voyage
peuvent faire l?objet d?une fiche de poste spécifique si ce
poste est uniquement sur la période des grands passages ou
être intégrées à une fiche de poste globale si cette mission
rentre dans le cadre d?un poste par exemple de coordinateur
du schéma départemental.
Ses missions peuvent être les suivantes :
intervenir dans le processus d?organisation des grands
passages dans le département en partenariat avec les
acteurs concernés : communes, sous-préfets, cabinet du
préfet, direction départementale de la sécurité publique
(police), groupement de gendarmerie départementale, les
propriétaires de terrains et les gens du voyage ;
participer à la stratégie régionale d?accueil des groupes en
échangeant avec ses homologues des autres départements ;
se tenir informé en permanence des demandes de
stationnements (en amont et durant toute la saison) ;
être un interlocuteur privilégié de terrain, qui peut se
déplacer sur tout le département en fonction des besoins,
en associant au maximum les acteurs locaux en charge
de l?accueil. Il peut, suivant les territoires et la mission,
être présent et accompagner à chaque fois qu?un groupe
arrive et repart d?une aire de grand passage. Le médiateur
peut être, suivant son poste, disponible le week-end, les
arrivées de groupe ayant lieu souvent le dimanche (moins
de circulation) ;
expliquer, objectiver, émettre des hypothèses pour
des solutions concrètes envisageables par les EPCI, la
préfecture et/ou les gens du voyage. Trouver une solution
pragmatique en cas de conflit ou de dysfonctionnement en
tenant compte des besoins des collectivités et des gens du
voyage, le cas échéant en lien avec l?État et le gestionnaire
de l?aire ;
rappeler aux différents acteurs (gens du voyage et
collectivités) l?intérêt d?un respect au maximum de la
programmation établie. Faire du mieux possible pour que
les groupes de gens du voyage respectent la programmation
qu?ils ont donnée ;
intervenir en cas de stationnements illicites (médiation,
recherche d?une solution alternative, recherche de modalités
de conventionnement pour un stationnement, etc.) ;
établir une synthèse hebdomadaire quantitative et
qualitative d?activité à l?attention du préfet ;
participer au bilan des grands passages avec l?ensemble des
acteurs impliqués durant la saison.
L?employeur et le mode de rémunération sont variables d?un
département à l?autre.
En général, la préfecture et le conseil départemental, en
tant que co-pilotes du schéma départemental, participent au
financement du poste. Dans certains cas, une association peut
financer une partie du poste sur ses fonds propres (exemple
d?AVA Habitat et Nomadisme dans le Bas-Rhin). De même,
l?association des maires peut, elle aussi, être partie prenante
(exemple du Haut-Rhin), ainsi que les EPCI du territoire au
titre de leur compétence d?accueil.
Dans certains cas, la préfecture apporte les moyens matériels
au médiateur : voiture de fonction, bureau avec téléphone et
ordinateur.
LA PRÉPARATION, EN AMONT
DE L?ARRIVÉE DES GROUPES
La circulaire annuelle du ministre de l?intérieur sur l?organisation
des grands passages, envoyée aux préfets au printemps, expose
les modalités de préparation et de gestion des stationnements
de grands groupes de gens du voyage lors de la saison estivale.
Cette circulaire rappelle que la qualité de la programmation
de l?occupation des terrains d?accueil est un gage de bon
déroulement de la saison estivale. En effet, elle permet
de réduire les demandes d?occupations simultanées et par
conséquent, les risques d?occupations illicites de terrains.
Pour faciliter les installations sur les aires, sont annexés à la
circulaire du ministre de l?intérieur annuelle :
une lettre-type de demande de stationnement
temporaire à destination des associations représentatives
des gens du voyage organisatrices pour qu?ils puissent
solliciter une demande d?occupation de l?aire de grand
passage au président de l?EPCI chargé de la gestion de l?aire
qu?ils souhaitent occuper ;
une fiche d?état des lieux, guide relativement sommaire,
qui constitue un outil pouvant être utilisé par la collectivité
gestionnaire ;
ACCUEIL
63
un formulaire de protocole d?occupation temporaire,
qui permet d?accorder les gens du voyage qui occupent un
terrain et la collectivité gestionnaire. Cela leur donne un
cadre pour s?assurer que les occupations se déroulent du
mieux possible.
Ce sont les préfectures qui transmettent ces documents aux
collectivités pour mise à disposition de tous. Le ministère de
l?intérieur n?a pas de visibilité sur l?utilisation de ces documents.
La loi n° 2018-957 du 7 novembre 2018 relative à l?accueil
des gens du voyage et à la lutte contre les installations
illicites a introduit à l?article 9-2 de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000 une procédure d?information préalable. Cette
procédure consiste, pour les représentants du groupe des
gens du voyage à signaler tout stationnement d?un groupe
de plus de 150 résidences mobiles au préfet dans la région
de destination, au préfet de département et au président
du conseil départemental concerné trois mois au moins
avant l?arrivée sur les lieux pour permettre l?identification
d?une aire de stationnement correspondant aux besoins
exprimés. Le préfet de département doit informer le maire
de la commune et le président de l?EPCI concernés au moins
deux mois avant l?occupation de l?aire de stationnement.
Pour assurer la fluidité de l?information, les référents des
associations de gens du voyage sont incités à envoyer une
copie de leur demande aux collectivités, en même temps
que leur demande à la préfecture de département. Une
liste des référents des associations actualisée est envoyée
annuellement aux préfets par le ministère de l?intérieur. Les
associations référentes en termes de grands passages doivent
transmettre le plus tôt possible (janvier de chaque année), les
contacts de ces référents locaux afin de valider la circulaire le
plus rapidement possible.
Toute demande de stationnement est formalisée. Elle doit
mentionner les dates prévisionnelles d?arrivée et de départ
du groupe, les besoins en emplacements de résidences
mobiles et les coordonnées du président de l?association
ainsi que celles de son représentant local et identifier le
ou les responsables du groupe ainsi que leurs coordonnées
(téléphoniques et/ou mail).
Les départements peuvent préparer des fiches d?informations
et de description de leurs aires (contacts, tarifs, surface,
équipements?) afin de les envoyer dès l?année N-1
(novembre) aux principales associations organisatrices des
grands passages afin qu?elles connaissent les aires disponibles.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
L?organisation de la saison
dans le département du Maine-et-Loire
Un guide d?organisation des grands passages a été
rédigé par la préfecture, le coordinateur du schéma
départemental et les techniciens des EPCI concernés
par les grands passages.
Ce guide retranscrit les principaux textes législatifs
et techniques d?accueil de ces grands groupes. Il
précise également les modalités de demandes
de stationnement et, les contacts et coordonnées
précises de chaque aire de grand passage. Enfin, un
calendrier précis d?organisation, semaine par semaine
de janvier à octobre précise les responsabilités de
chacun pour fluidifier cette organisation.
FICHE 3F
ACCUEIL
64
FICHE 3F
Dans les faits, la programmation n?est pas toujours
respectée.
Plusieurs raisons peuvent l?expliquer : un changement
d?itinéraire, une panne, une hospitalisation imprévue, peuvent
conduire à une annulation ou une arrivée inopinée créant un
décalage de départ et d?arrivée d?un groupe (« effet boule de
neige » sur les autres groupes). Ainsi du stationnement illégal
peut apparaître sur le territoire d?une commune.
Il faut aussi signaler que certains terrains peuvent être refusés
par les gens du voyage en raison, par exemples, de l?insuffisance
d?équipements, de tarifs trop élevés, de dégradations liées aux
stationnements précédents, de groupes locaux déjà présents
sur l?aire de grand passage, d?une surface d?accueil trop petite
(un groupe ne se scindera pas).
LA GESTION DE L?AIRE DE GRAND PASSAGE
PENDANT LE SÉJOUR D?UN GROUPE
Le décret n° 2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de
grand passage prévoit les règles relatives à la gestion, l?usage,
les modalités de calcul du droit d?usage et de la tarification des
prestations fournies et un règlement intérieur type.
Il précise que les groupes qui font une demande écrite sont
prioritaires sur les aires.
LE SÉJOUR SUR L?AIRE,
OBJET D?UNE CONVENTION
Le séjour du groupe sur l?aire est subordonné à la signature
d?une convention d?occupation temporaire entre
la commune ou l?établissement public de coopération
intercommunale et les preneurs ou leurs représentants
(article 3 du décret n° 2019-171 du 5 mars 2019). Un modèle
de convention sera établi par un arrêté du ministre chargé du
logement.
La convention d?occupation de l?aire précise notamment les
obligations liées à l?occupation, notamment au paiement du
stationnement et au bon déroulement du séjour.
Un état des lieux (constat avant et après l?occupation) est
réalisé. Certains représentants de gens du voyage demandent
une attestation de bonne conduite aux maires.
UN RÈGLEMENT INTÉRIEUR
Un règlement intérieur de l?aire est établi conformément
à l?annexe du décret et adapté en fonction de la ou des
collectivités compétentes pour la réalisation et la gestion de
l?aire et des caractéristiques de cette dernière (article 4 du
décret n° 2019-171 du 5 mars 2019). Le règlement intérieur
est obligatoire, le modèle annexé au décret doit être utilisé
pour toutes les aires.
TARIFICATION DU DROIT D?USAGE
ET DES PRESTATIONS
L?article 5 du décret dispose que le droit d?usage et la
tarification des prestations sont calculés par résidence mobile
à double essieu. Ils peuvent faire l?objet d?un forfait par
semaine. Il s?agit d?une faculté et non d?une obligation. La
commune ou l?EPCI peut exiger le versement d?un dépôt
de garantie. Son montant est calculé par résidence mobile
double essieu. Son montant maximal est fixé par arrêté du
ministre chargé du logement.
Sur certains départements (comme dans le Maine-et-Loire) et
territoires, une harmonisation des documents (règlement
intérieur, convention d?occupation temporaire, etc.) a été
actée. De même, les tarifs peuvent être adaptés aux autres
départements pour une meilleure cohérence et lisibilité pour
les groupes.
Quelques points de vigilance par rapport
à la tarification définie par la collectivité :
Les tarifs instaurés par la collectivité peuvent être calculés en
se référant à des critères locaux. Dans ce cas, il est possible
de prendre en compte le coût total de l?occupation : eau,
électricité, ordures ménagères, encombrants à amener à la
déchetterie, équipement et préparation du terrain et ainsi
calculer le seuil de perte acceptable par la collectivité.
Dans les faits, une aire de grand passage ne génère pas de
bénéfice et le montant des redevances couvre rarement
le coût réel. Pour autant, il importe que les tarifs pratiqués
soient adaptés à un public en général précaire. Cela permettra
d?éviter un grand nombre d?impayés et d?installations illicites
(refus de s?installer sur l?aire).
La collectivité peut exiger le paiement d?un dépôt de garantie à
l?arrivée du groupe. Quand le montant du dépôt est progressif
voire important, ce dernier peut être considéré soit comme
dissuasif soit comme régulateur par rapport au comportement
du groupe vis-a-vis notamment du respect des équipements
de l?aire. On rappelle que son montant maximal est fixé par
arrêté du ministre du logement (cf. article 5 du décret n°
2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de grand passage).
En début de saison, il peut arriver que les responsables de
groupe ne disposent pas des sommes nécessaires pour
couvrir des dépôts de garanties demandés trop importants.
En outre, le dépôt de garantie n?est pas une avance sur le
paiement des redevances et ne protège pas un groupe qui
ACCUEIL
65
aurait commis des dégradations d?une action en justice en
vue d?obtenir des dommages et intérêts.
La relation de confiance qui peut naître entre la collectivité
et les responsables de groupes au fur et à mesure des
occupations estivales, contribuera à faciliter le respect
du règlement intérieur et de la convention d?occupation,
notamment en ce qui concerne les modalités de paiement
(connaissance des adresses, liens avec les associations, etc.).
Remarques sur le paiement des consommations
de fluides ou/et du droit d?usage
La convention d?occupation temporaire signée par les
ménages ou leurs représentants comprend notamment les
règles d?occupation de l?aire.
Dans le cadre d?une aire ou d?un terrain destiné au
stationnement des gens du voyage, l?EPCI ou la mairie assure
le paiement des fluides et les gens du voyage règlent,
ensuite, leur consommation individualisée de fluides de façon
forfaitaire ou au réel.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Harmonisation des tarifications
dans le département de Maine-et-Loire
Dans sa dynamique d?harmonisation et de
coordination inter-départementale, une réflexion a
eu lieu à l?échelle du département sur la tarification
appliquée aux aires de grands passages.
Dans plusieurs départements limitrophes (37, 53,
44, 79, 85, 86), comme dans de nombreux autres
départements en France, la tarification s?élevait en
2019 à 20 ¤ par résidence mobile double essieu par
semaine, auxquels s?ajoutait une caution (variable). Il
a donc été proposé aux trois collectivités concernées
par les grands passages dans le Maine-et-Loire de
s?aligner sur les autres aires limitrophes.
Ainsi, en 2020, les aires de Saumur Val de Loire et de
l?Agglomération du Choletais ont validé le passage à
20 ¤ par résidence mobile double essieu et 500 ¤
de caution.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Département du Haut-Rhin (68)
Sur l?aire de Rixheim (Mulhouse Agglomération), le
tarif est de 4 ¤ par jour et par résidence mobile
(fluides compris). La caution est de 15 ¤ par
résidence mobile.
DES TENTATIVES DE SOLUTIONS
AUX DIFFICULTÉS À TROUVER
DES TERRAINS DÉDIÉS AUX AIRES
DE GRAND PASSAGE
LES TERRAINS PROVISOIRES
Conformément à la circulaire interministérielle du 28 août
2010 relative à la révision des schémas départementaux
d?accueil des gens du voyage, qui rappelle la priorité donnée
à la réalisation d?aires de grands passages, les préfets ont la
possibilité de proposer de recourir, au besoin, à des terrains
non inscrits au schéma départemental pour en faire des aires
temporaires susceptibles elles aussi de recevoir des grands
groupes. Pour ce faire, les préfets peuvent envisager de mettre
à disposition des terrains situés sur le domaine de l?État. Ceci
nécessite au préalable d?avoir identifié les terrains pouvant
répondre à ces besoins (cf. circulaire annuelle du ministre
de l?intérieur relative à la préparation des stationnements
de grands groupes). On notera que le terrain provisoire est à
différencier de l?emplacement provisoire agréé par le préfet
(cf. le décret n° 2007-690 du 3 mai 2007 relatif à l?agrément
prévu à l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage qui précise les
modalités de l?agrément d?emplacements provisoires pour les
gens du voyage), notamment en cas d?attente de la réalisation
ou de la réhabilitation d?une aire ou d?un terrain. Le terrain
provisoire est surtout utile pour des besoins exceptionnels non
couverts par les schémas.
LES AIRES TOURNANTES ET LEURS LIMITES
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 précitée dispose que
les schémas doivent prévoir la localisation géographique
des équipements, y compris des aires de grands passages.
Le schéma doit prévoir les aires en indiquant les communes
d?implantation où elles seront installées. Certains départements
FICHE 3F
ACCUEIL
66
FICHE 3F
ont étudié la possibilité, pour répondre à un besoin donné
dans un même secteur géographique d?implantation, qu?un
terrain aménagé et équipé soit ouvert pour une durée limitée
sur une commune puis sur une autre.
Cependant, des retours d?expériences montrent que le
système d?aires tournantes est très coûteux (multiples
investissements, complexité de trouver plusieurs terrains).
On notera également que les gens du voyage prennent
l?habitude de stationner sur une aire précise et souhaitent
y revenir. Certains EPCI vont ainsi revenir sur leur décision
d?avoir adopté un tel dispositif.
La mise en place d?aires tournantes
et les difficultés rencontrées
Toulouse Métropole avait décidé, début 2017, de créer
un système d?aires tournantes entre les communes pour
accueillir l?aire de grand passage le temps d?une saison.
L?objectif premier était de ne pas avoir d?aires fixes pour
privilégier la solidarité territoriale. Les terrains devaient
être géographiquement équilibrés (Est-ouest/Nord-sud)
et choisis suivant certains critères imposés (éloignement
de l?habitat, proximité d?infrastructures routières, surface
conforme aux normes?). Or, les voyageurs n?ont pas voulu
stationner sur une de ces aires et une des aires n?a été
utilisée que pour un seul passage. L?une des explications
était que les revêtements ne convenaient pas. En 2018,
les deux aires choisies étaient enherbées et approuvées
par des représentants des gens du voyage. Malgré ces
avancées, les stationnements illicites perdurent.
Depuis plusieurs années, dans le Morbihan, et ce, afin
d?aboutir à des solutions de stationnement, les collectivités
concernées proposaient des terrains rotatifs. Si cette
organisation a eu le mérite de permettre d?orienter ces
grands groupes dans la majorité des situations, elle a
atteint ses limites par :
la rareté des terrains, du fait de l?espace foncier
disponible qui se restreint,
la difficulté de faire accepter chaque année un nouveau
terrain à ces différents groupes,
les coûts induits annuellement pour l?aménagement
(terrassement, eau, électricité,) et la remise en état des
sites.
Pour ces différentes raisons, le Morbihan a décidé de se
réorienter vers la mise à disposition de terrains pérennes
qui seront clairement identifiés par ces grands groupes et
aménagés en conséquence.
L?expérience menée en Ille-et-Vilaine montre qu?un
essoufflement de la recherche de terrain est apparu après
les trois ou quatre premières années. Une fois que les
premières communes volontaires avaient mis des terrains
à disposition, les autres ont expliqué qu?elles n?ont pas
de terrain adapté et qu?il faut reprendre des terrains déjà
utilisés sur le territoire des premières communes. À terme,
les EPCI en viennent à rechercher un terrain pérenne.
L?UTILISATION DES AIRES DE GRAND
PASSAGE DÉTOURNÉES DE LEURS OBJECTIF
PAR LES GENS DU VOYAGE
Depuis quelques années, il est constaté une certaine
augmentation de l?occupation d?aires de grands passages par
des petits groupes de gens du voyage ancrés sur ces aires.
Cette occupation a lieu hors ou pendant la saison estivale,
conduisant à plusieurs problématiques.
Dans certains cas, ces terrains de grands passages,
principalement enherbés, sont aussi recherchés par les locaux
pour « fuir » les chaleurs des aires permanentes d?accueil qui,
elles, à contrario, sont souvent bitumées. Cette occupation
par des locaux de ces aires de grand passage entraîne une
certaine privatisation des terrains et constitue un obstacle pour
les stationnements estivaux.
En effet, lorsque les groupes de grands passages, souvent
relativement nombreux (souvent entre 50 à 200 résidences
mobiles) en période estivale, veulent s?installer, et qu?ils
se retrouvent sur des aires de grand passage partiellement
occupées, cela va automatiquement générer des stationnements
illicites sur d?autres terrains.
PAR LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
En dehors de la saison estivale, l?aire de grand passage peut
jouer un rôle de délestage.
En dehors de la période des grands passages, certains
équipements sont peu utilisés. Certains départements ont donc
fait le choix de mettre à disposition leur aires de grand passage
pour d?autres publics gens du voyage, notamment des groupes
locaux qui occupent le reste de l?année un autre lieu (aires
permanentes d?accueil, terrains privés, etc.). Ces familles sont
souvent en quête de terrains familiaux privés ou de type locatif
ou de logement adapté et se retrouvent souvent en situation
de stationnement illicite.
ACCUEIL
67
La collectivité peut négocier avec ces familles une date de
départ prévisionnelle afin d?éviter l?appropriation du site de
manière pérenne. Elle peut également inciter à la scolarisation
des enfants pendant ce séjour.
Cette occupation peut, dans certains cas, limiter l?intervention
de la collectivité pour réaliser les réparations éventuelles et
la maintenance. En effet, par exemple il est possible que les
conduites d?eau gèlent en hiver si les circuits d?eau ne sont pas
vidangés.
En tout état de cause, cette pratique ne dispense pas l?EPCI de
la recherche d?une solution adaptée pour les gens du voyage
qui ont la volonté de s?ancrer sur le territoire.
FICHE 3F
ACCUEILFICHE
68
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires de grand passage (AGP) ont vocation à accueillir
les groupes de résidences mobiles des gens du voyage
qui se déplacent collectivement en amont et en aval des
rassemblements traditionnels ou occasionnels (3° du II. de
l?article 1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Selon les
besoins identifiés par le schéma, leur superficie peut accueillir
jusqu?à 200 résidences mobiles. Les groupes séjournent sur
place pour des durées brèves, en général de quelques jours
à deux semaines. En conséquence, ces aires n?ont pas pour
obligation d?être ouvertes et gérées en permanence mais
doivent être rendues accessibles en tant que de besoin.
Cette fiche a pour objet de reprendre pour les aires de grand
passage, les éléments essentiels à traiter dans le cadre de la
révision d?un schéma départemental, à savoir : en premier lieu,
l?état des lieux, c?est-à-dire l?offre existante, l?identification
des besoins sur le territoire, la nécessaire concertation des
acteurs locaux, les orientations à prendre pour tendre vers
une adéquation entre offre et besoins.
LES ÉTAPES CLÉ
La question des aires de grand passage est examinée à
travers chacune des étapes clés de la révision du schéma
départemental :
L?animation tout au long du processus de révision et de mise
en oeuvre du schéma
Le diagnostic (1re étape pour identifier les besoins)
La formalisation des choix (2e étape pour définir
la programmation et les actions)
L?élaboration du nouveau schéma (de la rédaction à
la signature du document)
Pour chaque étape, les temporalités varient selon le contexte
départemental (importance des groupes, politiques pratiquées
en matière d?accueil).
LE DIAGNOSTIC
Il commence par la réalisation du bilan du précédent schéma,
y compris de sa gouvernance. L?objectif consiste à déterminer
les besoins pour les six prochaines années.
À l?échelle du département, le bilan et l?évaluation des
besoins sont réalisés par la DDT-M, la DDCS-PP ou par des
prestataires extérieurs (bureaux d?études, etc.).
LES THÈMES À ABORDER DANS LE BILAN
Le bilan comprend, à l?échelle départementale et au niveau
local (EPCI, communes) :
une analyse exhaustive des équipements existants (le
nombre d?aires existantes, leur capacité, leurs périodes
d?utilisation, leur localisation, les équipements présents sur
l?aire et le niveau de confort),
le bilan entre le nombre d?aires existantes et le nombre
d?aires de grand passage prévues au précédent schéma
départemental,
une évaluation dynamique des évolutions d?usage, de modes
de vie (exemple : la présence ou non de sédentarisation sur
certaines aires, etc.),
une analyse des actions mises en oeuvre, de l?implication des
acteurs, du fonctionnement des services et de la commission
départementale consultative des gens du voyage CDCGV : le
mode de gestion des aires (en régie, externalisée, etc.),
les demandes de stationnement de grand passage reçues,
Les aires de grand passage
au sein du schéma départemental :
comment réaliser le bilan du précédent
schéma et définir les nouvelles orientations ?3G
© Cerema
ACCUEIL
69
FICHE 3G
ceux réellement effectués sur les aires et en dehors de celles-
ci (en nombre de résidences mobiles).
Le bilan permet ainsi d?identifier les besoins en termes d?offre
d?accueil quantitative et qualitative.
OÙ TROUVER LES DONNÉES POUR ÉTABLIR
LE BILAN ET ÉVALUER LES BESOINS ?
L?absence de sources de données nécessite la constitution
d?une organisation pour recueillir les données.
Les données peuvent être obtenues dans le département
auprès des acteurs suivants :
le préfet qui réalise chaque année un bilan de la saison
estivale (statistiques, difficultés rencontrées notamment dans
la mise en oeuvre du schéma départemental, etc.) ainsi que le
prévoit la circulaire annuelle du ministre de l?intérieur relative
à la préparation des stationnements de grands groupes de
gens du voyage ;
le médiateur1 pour les grands passages (ou le chargé de
mission gens du voyage dans certaines préfectures, DDCS-PP
et DDT-M et/ou conseils départementaux), quand il existe,
constitue une personne ressource importante qui détient de
nombreuses données ;
la police / la gendarmerie ;
l?association AGP (Action Grands Passages) qui organise la
plupart des demandes de stationnement en France ;
d?autres associations qui organisent les demandes de
stationnement des gens du voyage : France Liberté Voyage,
La Vie du Voyage, La tente de la rencontre ;
les collectivités territoriales.
Cette démarche implique un suivi et un archivage des
demandes de stationnement des gens du voyage, qu?elles
aient obtenu un accord ou non et des procès-verbaux pour
stationnement illicite.
Dans certains cas, les gens du voyage peuvent s?entendre avec
un propriétaire privé pour stationner sur son terrain. Il serait
pertinent de comptabiliser aussi ces stationnements.
En outre, lors de chaque passage supérieur à 50 résidences
mobiles, une fiche pourrait être renseignée, précisant le nombre
de ménages ou de résidences mobiles en stationnement illégal
(occupation sans droit ni titre), identifiés comme étant de
passage, la durée du stationnement, la date d?arrivée et de
départ du groupe.
Point de vigilance :
Ne pas oublier d?analyser la temporalité (fréquence, saison,
mois?) des passages, si la donnée est disponible.
Une coordination régionale peut utilement être mise en
place par l?établissement de partenariats avec les départements
limitrophes, car il est nécessaire d?avoir une visibilité sur les
dispositifs d?accueil aux limites des départements. À cet
égard, le V de l?article 1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000
prévoit que le représentant de l?État dans la région coordonne
les travaux d?élaboration des schémas départementaux. Il
s?assure de la cohérence de leur contenu et de leurs dates de
publication. Il réunit à cet effet une commission constituée des
représentants de l?État dans les départements, du président du
conseil régional et des présidents des conseils départementaux,
ou de leurs représentants. Il coordonne l?action de l?État sur les
grands passages.
L?IDENTIFICATION DES BESOINS
La réalisation d?un diagnostic qui identifie véritablement les
besoins du territoire pour établir une parfaite adéquation entre
l?offre et la demande s?avère complexe.
L?identification des besoins consiste à repérer et évaluer
les situations pour lesquelles une solution est attendue. Le
diagnostic des situations ne repose pas uniquement sur une
estimation quantitative mais aussi sur l?analyse des évolutions
des modes de vie afin d?anticiper les besoins futurs (cf. article
1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Par conséquent, il est nécessaire de confronter a minima le
nombre de résidences mobiles estimé pour chaque groupe
présent simultanément dans le même secteur géographique à
l?offre d?accueil existante ou devant être réalisée.
UNE NÉCESSAIRE CONCERTATION
Il est recommandé d?organiser des réunions de restitution du
diagnostic avec les élus ainsi que les partenaires (associations,
etc.), si possible par EPCI. Une présentation objective et
pédagogique des données recueillies, à l?aide de cartes
accompagnées d?explications, permet de partager le diagnostic
et d?obtenir des compléments d?informations pour fiabiliser les
données et l?analyse réalisée.
Cette phase de communication est importante, car les
contentieux apparaissent souvent en raison d?un défaut
d?évaluation de l?offre et des besoins.
LA FORMALISATION DES CHOIX
Une fois que le diagnostic a conclu sur des besoins existants
en matière de grand passage (création/réhabilitation/mise
aux normes d?équipements, gouvernance, médiation), la
deuxième étape consiste à définir les orientations retenues,
puis à formaliser les actions à mettre en oeuvre pour la durée
du prochain schéma départemental.
1. Cf. Fiche 3.f ? Gestion des aires de grands passages pour des précisions
sur le rôle du médiateur.
ACCUEIL
70
La programmation des équipements est réalisée par secteur
géographique. Les modalités de gouvernance et d?animation
sont aussi à prévoir (création de groupe de gouvernance, bilan
à mi-parcours, médiation?).
Dans le schéma, les actions à mettre en oeuvre peuvent être
présentées sous forme de fiches en indiquant :
les objectifs / enjeux
le contenu de l?action
les pilotes chargés de mettre en oeuvre l?action
les partenaires
le calendrier
les modalités de mise en oeuvre
les critères d?évaluation.
Les financements sont à définir, de préférence au moment de
cette phase. Une négociation entre plusieurs partenaires est
souvent nécessaire, compte tenu des coûts à engager.
LA NOTION DE SECTEUR GÉOGRAPHIQUE
D?IMPLANTATION
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 prévoit que le schéma
départemental précise la commune d?implantation du futur
équipement. L?EPCI compétent peut cependant décider de
réaliser l?aire sur une autre commune du même secteur
géographique.
Il est à noter cependant que les communes de moins de 5000
habitants concernées par des besoins ne pourront faire l?objet
de prescriptions dans le schéma départemental qu?avec leur
accord. Un EPCI pourra ultérieurement décider, lors de la mise
en oeuvre des obligations du schéma, qu?un équipement sera
implanté dans une commune non visée par le schéma, celle-
ci pouvant avoir moins de 5000 habitants.
La notion de « secteur géographique d?implantation » est
appréciée largement. Il peut correspondre au territoire de
l?EPCI, au canton, à l?arrondissement ou à un bassin de vie.
Elle peut donc différer d?un département à l?autre. Cette
souplesse d?interprétation permet de trouver du foncier en
fonction des évolutions des besoins locaux constatés et des
difficultés qui peuvent être rencontrées.
DOIT-ON INSCRIRE DANS LE SCHÉMA
L?ENSEMBLE DES ÉQUIPEMENTS
À RÉALISER AU VU DU DIAGNOSTIC ?
Les équipements prévus au schéma départemental devront
correspondre aux besoins définis. En cas de contentieux, le
juge les considérera comme étant à réaliser dès lors qu?ils
seront prévus dans le schéma.
Aussi, lors de l?élaboration du schéma, une attention
particulière doit être portée au diagnostic réalisé afin de
définir les besoins avérés et certains, afin que les équipements
nécessaires sur un territoire soient correctement dimensionnés
mais aussi réalisables, dans le délai de 2 ans prolongeable
pour une nouvelle période de 2 ans suivant la publication
du schéma tel que défini par la loi (cf. article 2 de la loi du 5
juillet 2000). Par exemple, les besoins qui ne sont pas connus
avec certitude au moment du diagnostic ne doivent pas y
être indiqués tandis que les besoins déterminés dans le cadre
d?une maîtrise d?oeuvre urbaine et sociale (MOUS), davantage
certains, y auront toute leur place.
L?identification des terrains publics ou privés qui pourront
être utilisés pour les aires de grand passage pose souvent
des difficultés en raison de la surface à trouver et de la
destination du terrain. Il est souhaitable que l?État soutienne
les collectivités dans leur recherche. Un travail en ce sens
peut être mené avec un établissement public foncier.
POINTS DE VIGILANCE
L?État doit veiller à ce que le schéma établisse une répartition
des aires de grand passage sur le département adaptée au
territoire.
Il est indispensable d?identifier ce qui est négociable en
termes de gouvernance et d?assurer la réalisation des
équipements prescrits.
Renforcer la gestion anticipée avec les associations
nationales et le correspondant local des associations permet
de mieux anticiper les grands passages.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Maine et Loire (49) : Un modèle de fiche permet
de recueillir des données détaillées concernant
notamment l?arrivée, le terrain occupé, son
équipement et le séjour de chaque groupe. Ces
données permettent de réaliser un bilan précis des
grands passages sur le territoire. Recueillies par les
gestionnaires à chaque passage, elles contribuent à
déterminer les besoins en aires de grand passage
en termes de volume et d?anticiper leur gestion.
Le modèle de fiche est proposé en Annexe A5.
FICHE 3G
HABITATFICHE
71
INTRODUCTION
Face à l?évolution des modes de vie, la problématique de
l?habitat doit être renforcée dans les schémas départementaux
d?accueil et d?habitat des gens du voyage. On constate en
effet des ancrages territoriaux marqués, parfois ancien des
familles, même pour celles qui voyagent beaucoup. Ces
dernières possèdent toutefois un territoire de référence et
tiennent à conserver leur résidence mobile (caravane, voire
camping-car). Les familles souhaitent pouvoir partir et revenir
en toute sécurité, mais l?offre est souvent insuffisante sur les
territoires et l?errance est subie pour certains à l?échelle du
canton ou du département. Un lieu de stationnement pérenne
facilite l?accompagnement et l?accès aux droits (scolarisation,
santé, activité professionnelle, formation, etc.). Certaines
familles montrent une volonté de devenir propriétaire. Ils le
deviennent parfois sur des terrains où les règles d?urbanisme
ne sont pas respectées (constructions sur des terres agricoles,
en zones inondables, etc.).
Ainsi la situation des gens du voyage s?avère en réalité plus
complexe que les trois catégories obsolètes « itinérants »,
« semi-sédentaires » et « sédentaires ».
Le domaine de l?habitat traité dans les schémas
départementaux, concerne surtout les terrains familiaux
locatifs dont l?implantation est devenue prescriptive, depuis
la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017, au même titre que les
aires d?accueil permanentes et les aires de grand passage.
Les logements sociaux (type PLAi adapté), ne relèvent pas
des schémas d?accueil au sens où ils ne constituent pas des
prescriptions, mais des plans départementaux (PLH, PDALHPD),
même s?ils sont parfois indiqués dans le schéma et qu?il est
opportun qu?ils y soient.
QUATRE FICHES PRÉSENTENT LES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS ET LES TERRAINS PRIVÉS
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 a précisé les
règles applicables en matière de création et de gestion des
terrains familiaux locatifs. Les fiches 4A et 4B reprennent
les nouvelles principales caractéristiques pour ces deux
thématiques.
La configuration de ces terrains n?était jusqu?alors pas identique
sur tous les territoires, une mise aux normes peut être rendue
nécessaire pour atteindre les caractéristiques prévues par le
décret précité. En effet, par exemple, la pièce réservée au
séjour avec un coin cuisine n?était pas obligatoire jusqu?à la
parution de ce décret.
La fiche 4C analyse la place de ces terrains familiaux locatifs
au sein du schéma départemental et notamment l?importance
d?un diagnostic social et technique pour définir de manière fine
les besoins des ménages ciblés et hiérarchiser les actions à
mettre en oeuvre. Ce diagnostic avec la famille est indispensable
pour définir avec elle la solution « habitat » la plus adaptée à
ses besoins.
En effet, les terrains familiaux locatifs répondent à un besoin,
mais ils ne doivent pas constituer la seule offre d?habitat, qui
doit être plurielle (terrains familiaux locatifs, habitats adaptés,
logements ordinaires, etc.). Il ne s?agit pas d?une marche
supplémentaire à franchir dans un parcours résidentiel, ni une
solution par défaut, mais l?une des options possibles.
Les gens du voyage doivent pouvoir s?installer aussi sur des
terrains privés avec des règles d?urbanisme adaptées, prises en
compte dans les documents de planification réglementaire. La
fiche 4D traite de cette question et de l?accession à la propriété.
Pour rappel, figurent en annexe du schéma départemental,
les terrains privés aménagés dans les conditions prévues à
l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme pour l?installation de
résidences mobiles et les terrains privés mis à disposition par
leurs employeurs.
L?HABITAT4
Fiche 4A :
Création
des terrains
familiaux
locatifs
Fiche 4B :
Gestion
des terrains
familiaux
locatifs
Fiche 4B :
Les terrains
familiaux
locatifs,
bilan/
orientations
Fiche 4D :
Les terrains
privés
FICHE
HABITATFICHE
72
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains familiaux permettent de répondre à une demande
des gens du voyage qui souhaitent disposer d?un ancrage
territorial à travers la jouissance d?un lieu stable et privatif,
sans pour autant renoncer au voyage une partie de l?année. Ils
apportent ainsi la sécurité du retour.
Seul le statut « locataire avec une maîtrise d?ouvrage
publique » est traité dans cette fiche, le statut « privé » est
traité dans la fiche 4D du présent guide.
La création des terrains familiaux locatifs (TFL) destinés aux
gens du voyage constitue une partie de la mise en oeuvre
opérationnelle des schémas départementaux d?accueil et
d?habitat des gens du voyage. Les terrains familiaux locatifs,
inscrits dans ces schémas, possèdent un caractère prescriptif
au même titre que les aires permanentes d?accueil et les aires
de grand passage.
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à
l?habitat des gens du voyage indique l?autorité compétente
pour la création d?un terrain familial et les délais de réalisation.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage précise les règles applicables à
leur aménagement et leur équipement.
Il convient de noter que les dispositions des articles 2 et 13
du décret précité (caractéristiques de la place de résidence
mobile et du terrain familial locatif) s?appliquent suivant une
temporalité différente selon la date du dépôt de la demande
de permis d?aménager ou de déclaration préalable pour les
Les caractéristiques,
la création et la mise aux normes
des terrains familiaux locatifs4A
© AGSGV 63
travaux de création ou d?aménagement :
dépôt à compter du 1er janvier 2021 : application immédiate
dépôt entre le 28 décembre 2019 et le 31 décembre 2020 :
délai de cinq ans à compter de la date de dépôt de la
demande
terrains familiaux locatifs en service à la date du 28 décembre
2019, date de la publication du décret : mise aux normes
dans un délai de cinq ans à compter de la date précitée.
Dans les deux derniers cas, une dérogation est possible
concernant la construction de la pièce de séjour.
Il convient de préciser que le terrain familial locatif n?est pas
un logement adapté et qu?un ménage ne peut se voir
attribuer qu?un seul terrain familial locatif (article 11 du
décret n° 2019-1478).
La prise en compte des terrains familiaux locatifs dans
le décompte des logements locatifs sociaux prévu
par la loi dite « SRU » Les terrains familiaux locatifs en
état de service, dont la réalisation est prévue au schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage, qui
sont aménagés et implantés dans les conditions prévues à
l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme, peuvent être retenus
dans le décompte des logements locatifs sociaux (article 97
de la loi Égalité Citoyenneté et article L.302-5-IV du Code de
la construction et de l?habitation). Les articles 17 du décret
n° 2019-1478 et R. 302-15 du code de la construction et de
l?habitation détaillent les modalités de ce décompte.
Le nombre d?équivalents logements est obtenu en retenant
un logement pour un terrain.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS
DE COOPÉRATION INTERCOMMUNALE
(EPCI) COMPÉTENTS POUR LA CRÉATION
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
La compétence « habitat des gens du voyage » appartient
aux établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre depuis la loi n° 2017-86 du 27 janvier
2017 relative à l?égalité et à la citoyenneté. Cette nouvelle
HABITAT
73
compétence obligatoire s?applique à l?ensemble des EPCI depuis
le 29 janvier 2017, y compris la Métropole du Grand Paris, la
Métropole d?Aix-Marseille et les EPCI composés exclusivement
de communes de moins de 5 000 habitants. Cela permet
d?assurer une solidarité financière intercommunale.
Selon l?article 2 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000, l?EPCI
ou les communes compétentes remplissent leurs obligations
en :
créant et en aménageant des terrains familiaux locatifs
dont le schéma départemental a prévu la réalisation sur son
territoire,
contribuant au financement de l?entretien et de la gestion de
terrains situés hors de leur territoire. Pour cela, ils peuvent
conclure une convention avec un ou plusieurs autres EPCI, ou
avec d?autres communes pour les communes non membres
d?un EPCI.
LE RÔLE DES BAILLEURS SOCIAUX
La loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du
logement, de l?aménagement et du numérique dite « ELAN »
(article 88) permet à des organismes d?habitations à loyer
modéré1, à titre subsidiaire, de créer, aménager, entretenir et
gérer des terrains familiaux locatifs, dès lors que les besoins
ont été identifiés dans le schéma départemental et que l?avis
de la commune ou de l?établissement public de coopération
intercommunale compétent a été recueilli. Dans le cas où l?EPCI
(ou la commune) est propriétaire du terrain familial locatif, il
(ou elle) peut déléguer la gestion du terrain à un bailleur social.
LE DÉLAI DE RÉALISATION
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
L?article 2 (I et III) de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000
précise que les communes figurant au schéma départemental
et les établissements publics de coopération intercommunale
compétents en matière de création, d?aménagement,
d?entretien et de gestion des terrains familiaux locatifs sont
tenus, dans un délai de deux ans suivant la publication de
ce schéma, de participer à sa mise en oeuvre. Ce délai est
prorogé de deux ans, à compter de sa date d?expiration,
lorsque la commune ou l?établissement public de coopération
intercommunale a manifesté, dans ce délai, la volonté de se
conformer à ses obligations.
Concernant le calendrier du projet, il est à noter que :
La notification de l?attribution d?une subvention de l?État
à l?EPCI ne se fait que si le projet est déjà bien avancé :
choix du terrain arrêté avec le nombre de TFL à créer et le
diagnostic social des familles effectué.
Le décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif aux subventions
de l?Etat pour des projets d?investissement dispose qu?aucun
commencement d?exécution du projet ne peut être opéré
avant la date de réception de la demande de subvention
(article 5).
Le versement de la subvention est effectué sur justification
de la réalisation du projet et de la conformité de ses
caractéristiques avec celles visées par la décision attributive
(article 12).
L?article 3 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 détaille
la procédure en cas de non-respect des délais, par le
représentant de l?État dans le département :
mise en demeure de l?EPCI de prendre les mesures
nécessaires selon un calendrier déterminé, en évaluant le
montant des dépenses afférentes,
si les mesures nécessaires n?ont pas été prises, le préfet
peut ordonner à l?EPCI de consigner entre les mains d?un
comptable public les sommes correspondant au montant
de ces dépenses. Ces sommes sont restituées au fur et à
mesure de l?exécution de ces mesures.
si, à l?expiration d?un délai de six mois à compter de la
consignation des fonds l?EPCI n?a pas pris toutes les
mesures nécessaires, le préfet peut mettre à nouveau en
demeure l?EPCI de prendre ces mesures, selon un calendrier
déterminé. Si l?EPCI n?a pas obtempéré dans les délais prévus
par le calendrier, l?Etat peut acquérir les terrains nécessaires,
réaliser les travaux d?aménagement et gérer les aires ou les
terrains aménagés au nom et pour le compte de l?EPCI. Le
préfet peut faire procéder d?office, en lieu et place et aux
frais de l?EPCI, à l?exécution des mesures nécessaires. Les
sommes consignées peuvent être utilisées pour régler les
dépenses ainsi engagées.
Le préfet peut se substituer à l?ensemble des organes de
l?EPCI pour faire procéder d?office à l?exécution des mesures
nécessaires. Il peut procéder à la passation de marchés
publics, selon les règles de procédures applicables à l?Etat.
À compter de l?achèvement des travaux d?aménagement,
la commune ou l?EPCI devient de plein droit propriétaire des
aires ou terrains aménagés.
1. Les offices publics de l?habitat, qui sont des établissements publics locaux à caractère
industriel et commercial, les entreprises sociales pour l?habitat, qui sont des sociétés
anonymes, ainsi que les sociétés anonymes coopératives de production d?habitations
à loyer modéré.
FICHE 4A
HABITAT
74
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux à Royan (17)
Une aire de stationnement pour les gens du voyage,
située à Royan, nommée « La Puisade », créée en
1992, a rapidement perdu son usage d?accueil.
Dans le schéma de 1996, le terrain en question est
mentionné comme une « aire de long séjour ». Il
est préconisé à l?époque de « réfléchir à la création
de terrains familiaux pour « éviter que les familles
s?approprient l?aire définitivement ».
En 2016, vingt ans plus tard, un groupe de travail
s?est finalement mis en place. Un premier projet
de réalisation de plusieurs TFL disséminés dans la
ville n?a pas abouti, suite à l?opposition d?une partie
des habitants. Par la suite, une maîtrise d?oeuvre
urbaine et sociale (MOUS) a été financée par l?État
avec une forte implication de la ville de Royan. Le
cabinet d?étude ARCUS a été choisi pour coordonner
la création de 10 terrains familiaux locatifs sur le
site. La MOUS a proposé une répartition des missions
entre les différents acteurs locaux, qui a permis la
réussite du projet.
La commune est garante du projet. Le centre social
assure le suivi des familles. L?association Tremplin
17 s?implique dans l?accompagnement des familles
qui ne souhaitent pas participer à ce projet et
cherchent d?autres solutions de logement. Enfin, le
bailleur social Immobilière Atlantic Aménagement a
construit les terrains familiaux locatifs, les entretient
et perçoit les loyers. Un terrain provisoire a été
aménagé par la commune sur un site en face de
La Puisade. Les familles ont intégré les terrains
familiaux locatifs à l?été 2018.
MODALITÉS DE CRÉATION :
LE PERMIS D?AMÉNAGER
OU DÉCLARATION PRÉALABLE
L?article R. 421-19 (l) du code de l?urbanisme prévoit le dépôt
d?un permis d?aménager pour les terrains accueillant plus de
deux résidences mobiles.
Il s?agira d?une déclaration préalable pour tout aménagement
non soumis à permis d?aménager.
LA LOCALISATION DES TERRAINS
FAMILIAUX LOCATIFS
Il est nécessaire de définir une stratégie de localisation sur
la base d?un diagnostic. Dans tous les cas, un terrain familial
locatif doit se situer :
DANS DES LIEUX DÉTERMINÉS PAR LE SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL D?ACCUEIL ET D?HABITAT
DES GENS DU VOYAGE
Un schéma départemental prévoit les secteurs géographiques
d?implantation et les communes où doivent être réalisés
des terrains familiaux locatifs aménagés (Article 1-II
de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Les collectivités
compétentes peuvent retenir un terrain d?implantation situé
sur le territoire d?une commune membre autre que celle
figurant au schéma départemental, à la condition qu?elle soit
incluse dans le même secteur géographique d?implantation
(Article 2 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). La notion
de « secteur géographique d?implantation » est appréciée
largement. Il peut correspondre au territoire de l?EPCI, au
canton, à l?arrondissement ou à un bassin de vie. L?EPCI a
également la possibilité de décider de réaliser l?aire sur le
territoire d?une de ses communes membres même si celle-
ci compte moins de 5000 habitants.
DANS DES SECTEURS AUTORISÉS
PAR LES DOCUMENTS D?URBANISME
Quel que soit le type de terrain, au regard du document
d?urbanisme, l?aménagement d?espaces destinés à
l?installation de résidences mobiles est conditionné par :
les règles locales prises par arrêté du maire,
l?application des règles de salubrité et de sécurité publiques
les aménagements assurant la desserte du terrain par des
équipements publics (eau, électricité et assainissement),
les règles d?urbanisme applicables sur la commune
(règlement de zones dans les PLUi, PLU?),
le respect des servitudes liées aux caractéristiques du
secteur : zones inondables, aires de mise en valeur de
l?architecture et du patrimoine, protection des monuments
historiques, espaces bois classés, sites inscrits ou classés,
etc.
Les terrains doivent être situés :
dans des secteurs constructibles et en zone urbanisée
ou à proximité de préférence. Cette localisation,
en secteur U indicé, doit permettre la construction de
FICHE 4A
HABITAT
75
bâtis et une inscription favorable dans l?environnement
(quartier, ville) : limitation des nuisances, accès aisé aux
équipements scolaires, sociaux et culturels ainsi qu?aux
services spécialisés et aussi aux commerces. Elle se justifie
par leur vocation d?habitat et par le souhait de réduire au
maximum les surcoûts liés aux travaux de viabilisation ou
de voirie et réseaux divers (VRD). Le décret n° 2019-1478
précise les conditions d?accessibilité aux réseaux (eau,
électricité, sécurité, assainissement, collecte des déchets).
En application de l?article L. 151-13 du code de l?urbanisme,
ces terrains peuvent aussi être créés à titre exceptionnel
dans les Secteurs de Taille et de Capacités Limitées
(STECAL), délimités dans les zones agricoles, naturelles
ou forestières. Ces secteurs sont délimités avec l?accord
du préfet de département après avis de la commission
départementale de la préservation des espaces naturels,
agricoles et forestiers.
POINT DE VIGILANCE
Une volonté politique, un pilotage de projet avec des acteurs
engagés et ayant de l?expérience sont indispensables.
La prise en compte des besoins d?habitat des gens du
voyage dans les documents de planification et d?urbanisme
est essentielle pour le développement de ce type de projet.
Des procédures foncières et d?aménagement permettant
la mise en oeuvre des projets sont à développer.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Guide de l?Habitat Adapté des Gens du voyage
en Loire-Atlantique
La DDTM a mandaté fin 2011 le cabinet AURES pour
effectuer une étude de besoins et réaliser un outil
à destination des différents partenaires, notamment
les élus. Cet outil se compose de 3 cahiers
(Comprendre, Connaître, Agir) et de 12 fiches-outils,
qui figurent dans le guide. Dans le cahier Agir est
traité par exemple, la transformation de tout ou
partie de l?aire d?accueil en terrain familial.
La fiche n°4 précise « comment créer un zonage
spécifique autorisant l?aménagement d?un terrain
familial avec un droit à construire limité ».
La fiche n°8 « comment conduire une opération
d?habitat adapté ? » apporte un éclairage sur la
manière de conduire un projet.
LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
Le fonctionnement des terrains familiaux locatifs est traité
dans la fiche 3B du présent guide.
Les terrains familiaux locatifs ont vocation à accueillir les
personnes dites gens du voyage dont l?habitat traditionnel
est constitué de résidences mobiles. Les résidences
mobiles sont définies comme des « véhicules terrestres
habitables qui conservent des moyens de mobilité et que
le code de la route n?interdit pas de faire circuler » (article
1 du décret n° 2019-1478).
La place de résidence mobile dispose d?une superficie
minimum de 75 m2, hors espaces collectifs, hors bâti,
hors espace réservé au stationnement des véhicules
et circulations internes du terrain (article 2 du décret
n° 2019-1478).
Le terrain locatif familial est clôturé et dispose (article 13
du décret n° 2019-1478) :
au minimum de deux places et d?un espace réservé au
stationnement contigu à chaque place et sa capacité est
d?au moins deux véhicules ;
de points d?eau et prises électriques extérieures dont le
début et la puissance sont suffisants pour des résidences
mobiles ;
de compteurs individuels pour l?eau et l?électricité ;
d?un bloc sanitaire pour une à six résidences mobiles
qui intègre au moins un lavabo, une douche et deux
cabinets d?aisance. Leur accès doit être possible depuis
l?extérieur et depuis la pièce destinée au séjour ;
d?une pièce destinée au séjour. Elle comporte les
éléments d?équipement et de confort suivants :
> un espace de cuisine aménagé de manière à recevoir un
appareil de cuisson et comprenant un évier raccordé à
une installation d?alimentation en eau chaude et froide ;
> un éclairement naturel suffisant et un ouvrant donnant
à l?air libre ou sur un volume vitré donnant à l?air libre.
La pièce destinée au séjour et le bloc sanitaire doivent être
accessibles aux personnes en situation de handicap. Les
conditions de confort et de sécurité physique et de santé
pour les locataires sont détaillées dans le décret.
Toutefois, dans le cas de terrains familiaux locatifs existants
ou si la demande de permis d?aménager (ou déclaration
préalable) est déjà déposée, le préfet, après avis du président
du conseil départemental, peut déroger à l?obligation d?une
FICHE 4A
HABITAT
76
pièce destinée au séjour, mentionnée à l?article 13 du décret
n° 2019-1478, pour tenir compte d?une impossibilité technique
de la construire sur le terrain. Cela peut, par exemple, être le cas
de sols sujets au phénomène de retrait-gonflement des argiles.
Sur les territoires du département du Rhône et de la métropole
de Lyon, la décision de dérogation est prise par le préfet, après
avis du conseil départemental ou du président de la métropole
de Lyon. En Corse, cette décision est prise conjointement par le
préfet et le président du conseil exécutif (article 20 du décret
n° 2019-1478).
Un arrêté du ministre chargé du logement fixe les prescriptions
techniques en matière d?accessibilité.
L?article 14 du décret n° 2019-1478 prévoit qu?à l?issue des
travaux et avant la mise en location, le terrain familial locatif doit
faire l?objet d?un contrôle afin de vérifier qu?il est conforme aux
prescriptions prévues aux articles 2 et 13 du décret. Ce contrôle
est réalisé une fois pour les nouveaux terrains familiaux locatifs
et avant la mise en location.
Le rapport de vérification est établi par une personne physique
ou morale qui est :
1/ Soit un architecte soumis à l?article 2 de la loi du 3 janvier
1977 susvisée ;
2/ Soit un contrôleur technique au sens de l?article L. 111-23
du code de l?habitation et de la construction, titulaire d?un
agrément l?autorisant à intervenir sur les bâtiments ;
3/ Soit un bureau d?études ou un ingénieur-conseil ;
4/ Soit, en l?absence de maître d?oeuvre, le maître d?ouvrage
de l?opération.
En cas de respect des prescriptions, un rapport de vérification
est délivré.
Un arrêté du ministre chargé du logement définit les modalités
de ce contrôle et le modèle du rapport de vérification.
LE COÛT DE LA CRÉATION
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
Les postes de dépenses les plus importants sont souvent ceux
de construction des équipements. Les coûts des acquisitions
foncières, des VRD et terrassements peuvent alourdir le budget
considérablement si l?EPCI ou la commune ne maîtrise pas le
foncier et dans le cas de STECAL qui nécessiterait des extensions
de réseaux.
Au-delà des coûts de réalisation, il peut aussi exister des coûts
d?accompagnement des ménages voire des coûts de gestion.
Par exemple, dans la Meuse, la maintenance et le petit
entretien courant des terrains familiaux locatifs est assurée par
l?EIMA, une société qui fait travailler notamment des gens du
voyage.
Les aides mobilisables pour le financement de la création de
terrains familiaux locatifs sont présentées dans l? « Annexe A
4.3 ? Les aides mobilisables ».
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La création de terrains familiaux locatifs
à Déols (ZAC de Grandeols, Indre)
La création de 4 terrains familiaux est prévue en 2023.
Les caractéristiques des deux projets sont les
suivantes :
4 terrains de 1 237 m2 à 1 682 m2
4 bâtis de 38 m2
1 pièce à vivre, 1 cellier, 1 WC avec sortie extérieure,
1 salle d?eau
Chauffage au bois et électrique
Assainissement individuel
4 places de résidence mobile par terrain.
COÛT D?INVESTISSEMENT PLAN DE FINANCEMENT
Acquisition parcellaire
par Châteauroux métropole 1,00 ¤
Subvention État 170 744 ¤
Études géotechniques 4 200 ¤
Conception des ouvrages 25 000 ¤
Subvention Conseil Départemental 16 537,60 ¤
Travaux de raccordement 32 800 ¤
Réalisation de plateformes 101 700 ¤
Auto-financement
et autres sources de financements
295 199,40 ¤Construction de bâtis 245 780 ¤
Aménagements extérieurs 73 000 ¤
TOTAL 482 481 ¤ TOTAL 482 481 ¤
FICHE 4A
HABITAT
77
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux locatifs
à Neschers (Puy de Dôme)
11 terrains familiaux pour 34 places de résidences
mobiles avec des parcelles variant entre 206 m2
pour 2 places de résidence mobile et 356 m2 pour
4 places de résidence mobile. Chaque TFL est équipé
d?un espace privatif incluant douche et WC et
8 d?entre eux sont dotés d?une pièce de vie d?une
surface comprise entre 16 m2 et 24m2.
La communauté de communes Couze ? Val d?Allier :
a assuré la maîtrise d?ouvrage du programme,
a financé l?acquisition du foncier et l?aménagement
du terrain,
a assuré la construction des équipements des
terrains familiaux.
Phase étude en 2010 et phase opérationnelle entre
2011 et 2013.
Dépenses TTC de 833 326,73 ¤ TTC, l?EPCI a pris en
charge 20 % du coût du projet.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux locatifs par
la commune de Cenon-Artigues (Gironde)
Depuis 2003, deux groupes familiaux (21 adultes
et une vingtaine d?enfants) sont ancrés de manière
précaire dans la comme d?Artigues-près-Bordeaux.
Ces familles sont considérées par la Ville de Cenon,
comme Cenonnnaises (la commune est propriétaire
du terrain). Le principe de création de terrains
familiaux (pour 12 ménages) est retenu en 2008,
après un diagnostic social mené par l?ADAV33, la
MDSI et le CCAS de Cenon. La location a démarré
en 2011. Le projet est monté conjointement par les
deux municipalités.
Détail de l?opération
La superficie des terrains est comprise entre 150
et 200 m2 avec 2 places de stationnement pour les
résidences mobiles. Le projet se compose de 12
maisonnettes construites par la commune de Cenon
(bailleur). Chaque lot comporte une maisonnette
de 24 m2 constituée d?une pièce à vivre avec coin
cuisine, d?une salle de bain et de sanitaires. Le mode
de chauffage est électrique et un poêle à bois.
Montage financier
L?investissement de la collectivité s?élève à
290 000 ¤. La Ville, avec les loyers perçus, récupérera
une partie de ses dépenses.
Le coût total de cette opération s?élève à
710 000 ¤ HT.
Les participations s?établissent comme suit :
État : 256 000 ¤
Conseil Général (aujourd?hui Conseil
Départemental) : 58 000 ¤
CUB (aujourd?hui Bordeaux Métropole) : 76 000 ¤
CAF : 30 000 ¤
Ville de Cenon : 290 000 ¤
L?accompagnement social lié assuré par l?ADAV 33
a été cofinancé, selon les années, par différents
partenaires : Département, FSL, CAF 33, etc.
Gouvernance et partenariats
Le fort maillage partenarial mis en place et les
moyens communaux ont conduit au succès de cette
opération. Deux instances ont été créées :
Un comité de pilotage regroupant les élus des deux
communes, les services du conseil général, de l?État,
de la CUB, de la Caisse d?allocations familiales de la
Gironde, l?ADAV33, l?INSUP, et le FSL.
Un comité technique coanimé par l?ADAV33 et la
Mairie de Cenon pour l?élaboration du projet social
de ces terrains familiaux.
Un travail avec les familles a aussi été réalisé.
Un chargé de mission de la commune avec délégation
du maire était chargé de suivre l?opération.
Ce type de projet est amené à se développer car
ce mode d?habitat correspond à une demande
des familles. Ce projet rayonne en Gironde et bien
au-delà des limites du département. Il accueille
régulièrement des délégations : différentes
communes, communautés de communes ou
d?agglomérations du département, la CNAF mais
aussi les agglomérations de Strasbourg, de Niort, de
Royan, de Chelles? sont venues visiter et s?inspirer
de ce projet. Cependant, un écueil potentiel soulevé
est la solvabilisation des ménages si elles ne peuvent
pas percevoir l?allocation logement par la CAF.
FICHE 4A
HABITATFICHE
78
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains familiaux permettent de répondre à une
demande des gens du voyage qui souhaitent disposer d?un
ancrage territorial à travers la jouissance d?un lieu qui offre la
possibilité du départ et la sécurité du retour.
Cette fiche a pour objet de préciser les différentes
modalités de gestion des terrains familiaux locatifs (TFL) et
l?accompagnement auquel peuvent prétendre les ménages
qui y résident.
Seul le statut « locataire avec une maîtrise d?ouvrage
publique » est traité dans cette fiche, le statut « privé » est
traité dans la fiche n°4D du présent guide.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS
DE COOPÉRATION INTERCOMMUNALE
(EPCI) COMPÉTENTS POUR LA GESTION
ET L?ENTRETIEN DES TERRAINS
FAMILIAUX LOCATIFS
La compétence « habitat des gens du voyage » appartient
aux établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre depuis la loi n° 2017-86 du 27 janvier
2017 relative à l?égalité et à la citoyenneté. Cette nouvelle
compétence obligatoire s?applique à l?ensemble des EPCI
depuis le 29 janvier 2017, y compris la Métropole du Grand
La gestion des terrains
familiaux locatifs4B
© CCAS de Châteauroux
Paris, la Métropole d?Aix-Marseille et les EPCI composés
exclusivement de communes de moins de 5 000 habitants.
L?EPCI ou les communes compétentes remplissent leurs
obligations en (article 2 de la loi n° 2000-614) :
créant des terrains familiaux locatifs,
entretenant et en assurant la gestion des terrains familiaux
locatifs dont le schéma départemental a prévu la réalisation
sur leur territoire,
contribuant au financement de l?entretien et de la gestion de
terrains situés hors de leur territoire. Pour cela, ils peuvent
conclure une convention avec un ou plusieurs autres EPCI ou
avec d?autres communes pour les communes non membres
d?un EPCI.
Les collectivités compétentes assument la gestion des terrains
en régie ou la confient par convention à une personne
publique ou privée.
LE RÔLE DES BAILLEURS SOCIAUX
La loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du
logement, de l?aménagement et du numérique dite « ELAN »
(article 88) permet à des organismes d?habitations à loyer
modéré1, à titre subsidiaire, de créer, d?aménager, d?entretenir
et de gérer des terrains familiaux locatifs dès lors que les
besoins ont été identifiés dans le schéma départemental et
que l?avis de la commune ou de l?établissement public de
coopération intercommunale compétent a été recueilli. L?EPCI
ou la commune peut être propriétaire et déléguer la gestion
à un bailleur social.
LES MODALITÉS DE GESTION
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif
aux aires d?accueil permanentes et aux terrains familiaux
1. Les offices publics de l?habitat, qui sont des établissements publics locaux à caractère
industriel et commercial, les entreprises sociales pour l?habitat, qui sont des sociétés
anonymes, ainsi que les sociétés anonymes coopératives de production d?habitations
à loyer modéré.
HABITAT
79
locatifs destinés aux gens du voyage détaille les dispositions
concernant les règles applicables à leur gestion et à leur
usage (article 11, 12, 15 et 16).
L?ATTRIBUTION DU TERRAIN
FAMILIAL LOCATIF
Les terrains sont attribués par le bailleur. Un ménage ne peut
se voir attribuer qu?un seul terrain familial locatif.
L?article 15 du décret prévoit que lors de leur mise en service et
en cas de vacance (suite à un congé donné par l?une ou l?autre
des parties, un abandon, un décès si personne ne remplit les
conditions pour bénéficier de la transmission du bail...), le
bailleur procède à des mesures de publicité pour en informer
les gens du voyage, par le biais, au moins, d?un affichage en
mairie, d?une information des associations de gens du voyage
représentées au sein de la Commission départementale
consultative des gens du voyage ou à défaut au sein de la
Commission nationale consultative des gens du voyage, ainsi
que d?une mise en ligne sur le site internet de l?établissement
public de coopération intercommunale ou de la commune,
lorsqu?il existe.
Pour leur attribution, il est notamment tenu compte du
patrimoine, de la composition, du niveau de ressources et des
conditions d?habitat actuelles du ménage, de l?éloignement
des lieux de travail, de la mobilité géographique liée à l?emploi
et de la proximité des équipements répondant aux besoins des
demandeurs.
Pour l?instruction de la demande, la liste des pièces justificatives
pouvant être exigées du demandeur par le bailleur est définie
par arrêté du ministre chargé du logement.
L?article 15 dispose que les demandes sont examinées par
une commission d?attribution créée auprès du président de
l?EPCI ou son représentant ou du maire ou son représentant.
Elle comprend au minimum le président de l?EPCI ou son
représentant, le maire de la commune d?implantation du
terrain familial locatif, ou son représentant, le préfet ou son
représentant, le bailleur lorsque la gestion n?est pas assurée par
l?EPCI ou par la commune, ainsi qu?une personnalité désignée
par une association représentative des gens du voyage et de
la diversité de leurs modes d?habitat et de vie, ou par une
association intervenant auprès des gens du voyage présente
dans le département, ou une personnalité qualifiée en raison
de sa connaissance des gens du voyage.
LE BAIL
L?article 16 dispose que le bail est conforme à un modèle établi
par arrêté du ministre chargé du logement. Il précise sa date de
prise d?effet, sa durée, qui ne peut être inférieure à trois ans,
ses modalités et conditions de renouvellement et de résiliation,
le montant du loyer, le cas échéant les conditions de sa révision
éventuelle, le montant du dépôt de garantie, la surface louée
et la désignation des locaux et équipements à usage privatif
dont le locataire a la jouissance. Un état des lieux est établi à
l?arrivée et au départ du locataire et est joint au bail.
À noter que toute construction ou toute transformation des
locaux ou équipements par le locataire est soumise à un accord
écrit du propriétaire (article 12).
LE LOYER
L?article 16 prévoit que le loyer est acquitté mensuellement à
terme échu et donne lieu à la remise d?une quittance sans frais
par voie dématérialisée ou par papier sur demande.
Le loyer peut faire l?objet d?une révision annuelle chaque
année au 1er janvier en fonction du dernier indice de référence
des loyers publié, tel que prévu au I de l?article 17-1 de la loi
n° 89-462 du 6 juillet 1989.
L?article 16 dispose également qu?un dépôt de garantie d?un
montant maximum équivalent à un mois de loyer est acquitté
au bailleur à la signature du bail. Il est restitué au moment de la
résiliation du bail déduction faite, le cas échéant, des sommes
restant dues au bailleur et des sommes dont celui-ci pourrait
être tenu, aux lieu et place du locataire, sous réserve qu?elles
soient dûment justifiées. La délivrance du dépôt de garantie
donne lieu à récépissé.
LES POINTS DE VIGILANCE
BIEN ANTICIPER LES CONTRAINTES
EN MATIÈRE DE GESTION
S?assurer que les familles ont la capacité de s?acquitter
de leur loyer. Le montant des loyers doit être adapté aux
capacités des ménages, ces derniers ne pouvant percevoir
une des allocations logement délivrées par les Caisses
d?Allocations Familiales (CAF). En effet, les TFL ne sont pas
considérés comme des logements et les résidences mobiles
y stationnant (elles peuvent le faire moins de huit mois
dans l?année) doivent conserver des moyens de mobilité.
Cependant, des crédits d?action sociale peuvent être alloués
par les CAF. Le loyer appliqué devra tenir compte de cet
état de fait et il peut être préconisé que le reste à vivre
des ménages occupant un terrain familial soit aligné sur
celui d?un ménage occupant un logement social. Il doit être
tenu compte du fait qu?au-delà des charges courantes, le
ménage peut avoir des dépenses relatives aux résidences
mobiles (prêt caravane et assurance) qui demeurent sur un
TFL le mode d?habitat permanent de la famille.
FICHE 4B
HABITAT
80
Assurer une gestion locative adaptée (similaire à ce qui peut
être engagé pour les logements PLAI adaptés) pour veiller
à une bonne appropriation du TFL. Un accompagnement
des ménages au respect des obligations de locataire sera
peut-être nécessaire. Une présence régulière d?un agent de
la collectivité gestionnaire, du délégataire ou du bailleur
peut être nécessaire durant les premiers mois de mise
en location. Le TFL n?est pas un équipement d?accueil. La
collectivité gestionnaire ? ou son délégataire ? est dans
une relation bailleur/locataire. S?agissant d?un équipement
spécifique mixant des équipements à usage privatif et
des résidences mobiles, propriétés de leurs utilisateurs,
il convient de déterminer les modalités et conditions de
respect des droits et obligations de chacun.
Veiller à l?usage qui peut être fait du TFL vis-à-vis des
activités professionnelles (théoriquement cette question
devrait avoir été traitée en amont de l?attribution du TFL
dans le cadre du diagnostic) et plus globalement veiller à
la préservation du cadre de vie et l?entretien des parties
communes s?il en existe (cas des TFL en lotissement).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
À Nescher (63), la livraison des terrains et l?entrée
dans les lieux des ménages ont été réalisés en mars
2013.
Le projet inclut 11 terrains familiaux pour 34 places
caravanes avec des parcelles variant entre 206 m2 pour
2 places caravane et 356 m2 pour 4 places caravane.
Les 11 terrains familiaux sont chacun équipés d?un
espace privatif incluant douche et WC et 8 d?entre eux
sont dotés d?une pièce de vie d?une surface comprise
entre 16 m2 et 24 m2.
La communauté de communes Couze ? Val d?Allier a
assuré la maîtrise d?ouvrage du programme.
La valeur locative du terrain familial est estimée à
partir de sa capacité d?accueil prévue en nombre de
caravanes. Elle est calculée sur la base de la tarification
des aires d?accueil soit : 1 ¤ jour + 0,50 ¤ par caravane
prévue. Ceci représente sans la pièce à vivre :
CAPACITÉ D?ACCUEIL LOYER MENSUEL
2 places caravanes 61 ¤
3 places caravanes 76 ¤
4 places caravanes 91 ¤
Le loyer additionnel pour la pièce à vivre est de :
SURFACE
DE LA PIÈCE À VIVRE
LOYER MENSUEL
ADDITIONNEL
16 m2 8 ¤
20 m2 10 ¤
24 m2 12 ¤
N.B : Depuis la parution du décret n° 2019-1478, la pièce de
séjour est un élément obligatoire, le loyer tiendra compte de cette
nouvelle surface qui ne sera pas comptabilisée en loyer additionnel.
Cet élément de confort concourt à un supplément de
loyer mensuel calculé sur la base de la surface de la
pièce à vivre à hauteur de 0,5 ¤ / m2 / mois.
Afin d?assurer un taux effort équivalent à celui
consacré par les ménages du parc social bénéficiant
d?une aide au logement (entre 6 et 12 % en fonction
de la situation socioprofessionnelle et du type de
logement), les ménages dont le quotient familial
est inférieur à 460 ¤ (seuil plafond d?ouverture aux
aides FSL) bénéficient d?une diminution du loyer à
hauteur de 25% du montant total du loyer (loyer
de base + loyer additionnel). Finalement le loyer
mensuel perçu varie entre 46 ¤ et 77 ¤ pour un
taux d?effort variant entre 2 et 13 %.
LES AIDES AU LOGEMENT ET À LA GESTION
Les EPCI ne peuvent pas bénéficier de l?aide au logement
temporaire (ALT2) pour assurer le fonctionnement et la
gestion des terrains familiaux locatifs contrairement aux aires
d?accueil permanentes.
INVENTAIRE DES TERRAINS FAMILIAUX
LOCATIFS POUR LE DÉCOMPTE DES LOGEMENTS
LOCATIFS SOCIAUX DITE « SRU »
Les terrains familiaux locatifs en état de service, dont la
réalisation est prévue au schéma départemental d?accueil
et d?habitat des gens du voyage, qui ont été aménagés et
implantés dans les conditions prévues à l?article L. 444-1 du
code de l?urbanisme, peuvent être retenus dans le décompte
des logements locatifs sociaux (article 97 de la loi Egalité
Citoyenneté et article L. 302-5-IV du Code de la construction
et de l?habitation). Le nombre de logements équivalents
est obtenu en retenant un logement pour un terrain.
FICHE 4B
HABITAT
81
À noter que l?inventaire des terrains mis en service est
établi par le gestionnaire (article R. 302-15 du code de la
construction et de l?habitation). L?article 18 du décret n° 2019-
1478 détaille les modalités de ce décompte.
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIAL
L?accompagnement social n?est pas obligatoire (non
mentionné à l?art. 6 de la loi de 2000), mais il peut être
conseillé à l?entrée sur le terrain familial, pour une durée
plus ou moins longue selon le ménage. Il doit être adapté
à la spécificité du mode d?habitat et aux besoins de chaque
ménage. Un diagnostic social détermine les besoins en
adéquation avec les attentes des familles. L?accès aux
droits (notamment les aides sociales comme le RSA), la
recherche d?emploi, l?aide aux devoirs, peuvent être aussi des
thématiques qui nécessitent un accompagnement.
Parmi les accompagnements possibles on peut citer, à
titre d?exemple, les mesures d?accompagnement social
personnalisé (MASP) et la mesure d?accompagnement social
judiciaire (MAJ).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux à Saintes (17)
Le projet de « la Grande Charbonnière » fut initié en
2008 par la commune de Saintes, pour des familles
de gens du voyage ancrées sur un terrain de la route
de Varsay, insalubre.
L?équipe en charge du projet était constituée d?un élu
en charge du projet, d?une cheffe de projet employée
par la ville, d?une technicienne du CCAS, d?une
personne en charge de l?accompagnement des gens
du voyage et de deux agents chargés de la maîtrise
d?oeuvre.
Le projet initial prenait en compte 23 familles
recensées en 2004. Une nouvelle équipe municipale
a arrêté le projet à 9 terrains familiaux locatifs. Un des
aspects notables de ce projet est la réalisation d?un
théâtre forum entre les gens du voyage et les riverains
afin de travailler sur les représentations négatives et
le vivre-ensemble. Si certaines familles n?ont pas
été prises en compte dans le projet, l?ensemble des
acteurs semblent satisfaits. Une appropriation du
projet par les gens du voyage ainsi qu?un moindre
besoin d?accompagnement sont constatés.
FICHE 4B
HABITATFICHE
82
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains familiaux locatifs sont destinés aux gens du voyage
ancrés sur un territoire. Les règles applicables sont précisées
dans le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires d?accueil permanentes et aux terrains familiaux locatifs.
Un schéma départemental prévoit les secteurs d?implantation
et les communes où doivent être réalisés ces terrains au vu
d?une évaluation préalable des besoins et de l?offre existante,
notamment de l?évolution des modes de vie et de l?ancrage
des gens du voyage, dans le département concerné (article 1-II
de la loi n° 2000-614).
Cette fiche a pour but de donner quelques éléments de méthode
afin de définir les besoins et les prescriptions liées en matière
de terrains familiaux locatifs dans le schéma départemental.
LES ÉTAPES-CLÉS
La question des terrains familiaux locatifs est examinée à
travers chacune des étapes clés de la révision du schéma
départemental :
Le diagnostic (1re étape pour identifier les besoins).
La formalisation des choix (2e étape pour définir la
programmation et les actions).
Les terrains familiaux locatifs
au sein du schéma départemental4C
© CD 49
L?élaboration du nouveau schéma (de la rédaction à la
signature du document).
L?animation tout au long du processus de révision et de la
vie du schéma.
Pour chaque étape, les temporalités varient selon le contexte
départemental (importance des groupes, politiques pratiquées
en matière d?accueil).
LE DIAGNOSTIC
Il commence par la réalisation du bilan du précédent schéma,
y compris de sa gouvernance. L?objectif consiste à déterminer
les besoins pour les six prochaines années.
À l?échelle du département, le bilan et l?évaluation des
besoins sont réalisés par la DDT-M, la DDCS-PP, voire le conseil
départemental ou par des prestataires extérieurs (bureaux
d?études, etc.).
Chaque territoire a son histoire, son organisation, ses réalités.
Il est difficile d?anticiper les besoins et d?élaborer une
planification cohérente sans une connaissance précise des
modes de vie des gens du voyage et de leur évolution dans
le temps. Le diagnostic est essentiel, il permet de repérer les
personnes et leurs situations sur le territoire et d?identifier les
besoins à intégrer au futur schéma.
LE BILAN ET LA PHASE « IDENTIFICATION DES
BESOINS »
Le bilan comprend, à l?échelle départementale et au niveau
local (EPCI, communes) :
Une analyse exhaustive des terrains familiaux locatifs
existants (localisation, aménagements et usages, modalités
de gestion et accompagnement/médiation) au regard des
prescriptions. Si les prescriptions n?ont pas été respectées,
une analyse des difficultés rencontrées.
Il convient de s?assurer que ces terrains respectent les
prescriptions du décret n° 2019-1478 paru en décembre
2019 relatif aux aires d?accueil permanentes et aux terrains
familiaux locatifs dans les conditions prévues à son article
20. Ce décret a précisé les règles applicables notamment en
termes d?aménagement du terrain (pièce de séjour rendue
obligatoire, etc.).
HABITAT
83
Une évaluation dynamique des évolutions d?usage, de
modes de vie des gens du voyage.
Une analyse des actions mises en oeuvre, de la gouvernance
y compris l?implication des acteurs et dans quelle mesure
les collectivités ont répondu aux besoins précédemment
identifiés.
Il s?agit d?analyser les données suivantes :
les localisations fines des lieux de séjour, les surfaces
occupées ;
les durées ou pérennité des installations ;
le degré de précarité des habitants ;
la qualité de confort des lieux de séjour (le niveau des
équipements comme par exemple l?accès aux réseaux, etc.) ;
LES DONNÉES NÉCESSAIRES POUR
L?ÉTABLISSEMENT DU BILAN ET DES BESOINS
Un des freins principaux pour réaliser le diagnostic réside
dans l?absence de données valorisées par écrit. Rares sont
ceux qui peuvent disposer d?un état des lieux exhaustif de
localisation de l?offre et des conditions d?habitat des familles.
Pour obtenir les informations, un travail partenarial est
nécessaire avec :
Les personnes-ressources telles l?association locale des
gens du voyage, le chargé de mission gens du voyage dans
certaines préfectures, DDT-M et DDCS-PP et/ou conseils
départementaux
la proximité des services et équipements publics ;
le nombre de personnes, le nombre de résidence mobiles et
leur typologie (exemple : caravane, camping-car, présence
de mobil-home) ;
le mode de gestion des lieux ;
L?accompagnement des personnes ;
les demandes pour accéder aux offres d?habitat (terrain
familial locatif, logement adapté, etc.)
Le bilan permet ainsi d?identifier les besoins en termes
d?offre d?habitat quantitative et qualitative. Seuls les
terrains familiaux locatifs sont prescriptifs mais les autres
offres d?habitat peuvent aussi figurer au schéma, à titre
d?information.
les communes
les EPCI
les gestionnaires d?aires permanentes d?accueil (autres que
les communes et EPCI).
L?état des lieux doit prendre en compte les situations légales
? les terrains familiaux locatifs réalisés conformément à la
réglementation ? mais également les situations où des
ménages se sont installés durablement sur des terrains avec
ou sans l?accord du propriétaire ou en étant eux-mêmes
propriétaires du terrain. Le but est ici d?analyser dans quelle
mesure certaines de ces situations sont régularisables.
RECENSEMENT DES SITUATIONS SOLUTIONS ENVISAGEABLES EN HABITAT
TFL
Logement social
« classique »
Logement social adapté
à la résidence mobile
Locataire sur
terrain privé
Accession
sociale
Ménages sans droits ni titre
avec ancrage territorial =
itinérance au sein
d?un territoire contraint
Ménages sans droits ni titre
installés depuis plusieurs
années sur un terrain
Ménages ancrés durablement
sur une aire d?accueil
Ménages propriétaires de terrains
dont l?installation n?est pas
conforme aux règles d?urbanisme
FICHE 4C
HABITAT
84
OUTIL QUANTITATIF
DE RECUEIL DE DONNÉES
Une enquête à l?échelle communale sur la présence de gens
du voyage sur des terrains privés ou publics est conseillée,
avec identification des contentieux éventuels. Il peut par
exemple être demandé de compléter un tableau indiquant
le nombre de ménages et de résidences mobiles. Ce tableau
devra tenir compte de la diversité des situations rencontrées.
Pourront ainsi être recensés (cf. Annexe A 6.3) :
des stationnements sans droit ni titre répétés avec un
ancrage territorial : itinérance contrainte au sein d?un
territoire restreint ;
des ménages installés sans droit ni titre depuis plusieurs
mois/années sur un même terrain ;
des personnes ancrées durablement sur une aire permanente
d?accueil ou bien en rotation entre plusieurs aires d?un
même territoire ;
des propriétaires de terrains dont l?installation est en
contradiction avec les règles d?urbanisme (règlement du
PLU?).
Les situations connues d?habitat non décent pourront
également être recensées dans le tableau en vue d?analyser
les différentes démarches pouvant être mises en oeuvre pour
mettre fin à la situation.
À noter qu?une analyse des documents de planification (SCOT
? PLU ? PLH) est recommandée pour anticiper les modifications
éventuelles de règlement d?urbanisme et développer des
stratégies foncières.
OUTILS QUALITATIFS
DE RECUEIL DE DONNÉES
Le vécu des personnes, leur besoin en accompagnement
social et la présence ou l?absence d?une politique concernant
l?habitat adapté entre en ligne de compte dans la définition
des besoins qui seront pris en compte dans la phase suivante.
C?est pourquoi la rencontre avec les élus, les techniciens des
collectivités et les représentants locaux des gens du voyage
est indispensable, notamment pour identifier les projets
d?habitat et les objectifs généraux en termes de logements
aidés. Un questionnaire comme celui proposé en annexe A6.1
peut être utilisé auprès des communes et EPCI pour obtenir
une information qualitative.
L?IDENTIFICATION DES BESOINS ET UNE
NÉCESSAIRE CONCERTATION
Les besoins doivent être identifiés côté gens du voyage mais
aussi côté collectivités :
Il convient de définir précisément les besoins de chaque
ménage, après une période d?observation de leur vie au
quotidien, de l?organisation familiale, des alliances ou
mésalliances, des rythmes de vie. Il faut prendre en compte
l?histoire de ces familles sur le territoire, leur antériorité,
leurs attachements aux lieux, aux quartiers et les raisons de
cet attachement. Il ne faut pas se contenter d?une analyse
globale, car les groupes peuvent être très hétérogènes,
même si la réponse n?est pas une adaptation individualisée.
Les besoins des collectivités seront par exemple de résoudre
les stationnements illicites, résorber les terrains insalubres,
disperser une surpopulation qui apporte des conflits de
voisinage, restaurer la destination d?une première aire
d?accueil permanente investie par des sédentaires, etc.
Ces constats devront être analysés au regard de la
réglementation en termes d?urbanisme et d?environnement.
Pour finaliser la réalisation de ce diagnostic complexe, il
est recommandé d?organiser des réunions de restitution du
diagnostic avec les élus ainsi que les partenaires (associations,
etc.), si possible par EPCI. Une présentation objective et
pédagogique des données recueillies, accompagnée de
cartes, permet de partager le diagnostic et d?obtenir des
compléments d?informations de la part de chaque partie,
contribuant ainsi à fiabiliser les données et la qualité de
l?analyse, voire obtenir un consensus.
Cette phase de communication est importante, car les
contentieux apparaissent souvent en raison d?un défaut dans
l?évaluation de l?offre et des besoins.
LA FORMALISATION DES CHOIX
Lorsque le diagnostic a conclu sur des besoins existants plus
ou moins importants en matière de terrains familiaux locatifs
(création/réhabilitation/mise aux normes d?équipements,
gouvernance, médiation), la deuxième étape consiste à
définir les orientations puis à formaliser les actions à mettre
en oeuvre durant les six ans à venir.
Pour les équipements, la programmation s?établit par secteur
géographique. Il convient également de prévoir les modalités
de gouvernance et d?animation (création de groupe de
gouvernance, bilan à mi-parcours, médiation?).
Dans le schéma, les actions à mettre en oeuvre sont
fréquemment présentées sous forme de fiches en indiquant :
les objectifs / enjeux ;
le contenu de l?action ;
les pilotes chargés de mettre en oeuvre l?action ;
les partenaires ;
le calendrier ;
les modalités de mise en oeuvre ;
les critères d?évaluation.
FICHE 4C
HABITAT
85
LA NOTION DE SECTEUR GÉOGRAPHIQUE
D?IMPLANTATION
Les EPCI compétents (ou les très rares communes compétentes)
peuvent retenir une implantation pour un terrain sur le
territoire d?une commune membre autre que celle figurant
au schéma départemental, à la condition qu?elle soit incluse
dans le même secteur géographique d?implantation (article 2
de la loi n° 2000-614) .
La notion de secteur géographique peut notamment être
appréciée à l?échelle d?un EPCI, d?un arrondissement ou
d?un bassin de vie. Elle peut différer d?un département à
l?autre. Cette souplesse d?interprétation permet de faciliter la
mobilisation de foncier en fonction des évolutions des besoins
locaux constatés et du contexte local.
Il n?existe pas d?échelle idéale pour une opération de réalisation
de terrains familiaux. Cependant il est recommandé que les
projets restent à taille humaine pour éviter les problèmes
de gestion, ne pas produire des « ghettos » ou un « effet
parking ». Il faut également penser à la relocation qui ne
serait probablement pas aisée.
DOIT-ON INSCRIRE DANS LE SCHÉMA
L?ENSEMBLE DES ÉQUIPEMENTS
NÉCESSAIRES AU VU DU DIAGNOSTIC
RÉALISÉ ?
Certains départements dressent des diagnostics qui concluent
à des besoins très importants notamment en termes de
terrains familiaux locatifs. Les équipements inscrits au schéma
étant prescriptifs, il est préférable de fixer des objectifs
réalistes et de n?inscrire que les obligations qui correspondent
de manière certaine aux besoins des ménages concernés.
Postérieurement à la réalisation du diagnostic, des situations
nouvelles nécessitant la création d?un habitat adapté peuvent
apparaître, dans ce cas-là une révision partielle du schéma
est susceptible d?être envisagée.
LES POINTS DE VIGILANCE
Le terrain familial locatif ne doit pas être pensé
postérieurement à l?offre d?accueil mais en complément,
voire en alternative en cas d?ancrage sur une aire. L?accueil
et l?habitat correspondent à deux objectifs distincts. Si
l?ancrage se développe, cela ne signifie pas qu?il n?y a plus
de besoin en accueil.
Le terrain locatif familial doit être un produit pensé finement
en fonction du besoin du territoire et de la population visée.
Comme la définition du besoin est déclinée à l?échelle
du ménage, un temps doit être consacré à la définition
de l?offre qui peut être multiple : terrain familial locatif,
logement adapté (type logement social PLAI-adapté) ou
encore terrain privé (cas de situations régularisables de
propriétaires). Les logements de type PLAI-adaptés pourront
figurer en annexe du schéma mais ne présenteront pas un
caractère prescriptif.
FICHE 4C
HABITAT
86
COMPARAISON ENTRE TERRAIN FAMILIAL LOCATIF ET LOGEMENT ADAPTÉ
EN TERMES DE DIAGNOSTIC SOCIAL
DIAGNOSTIC SOCIAL ET HABITAT
TERRAIN FAMILIAL LOCATIF LOGEMENT ADAPTÉ (PLAI ADAPTÉ)
Expression d?un besoin d?ancrage par groupe
Un ménage par terrain familial
Expression d?un besoin d?ancrage
individualisé par ménage
Usage maintenu de la résidence mobile
(habitat pérenne) où se situe le lieu de sommeil.
Usage maintenu de la résidence mobile.
Le « PLAI adapté » produit du logement locatif
très social, à bas niveau de quittance.
Une pièce destinée au séjour obligatoire
comportant un espace de cuisine aménagé.
Elle ne doit pas être utilisée comme une chambre.
C?est une construction qui répond aux normes
de constructibilité.
Elle comprend plusieurs pièces
dont au moins une pièce dédiée au sommeil.
Au minimum deux places par terrain.
Un espace réservé au stationnement contigu à chaque
place avec une capacité d?au moins deux véhicules.
Un espace extérieur permet généralement d?accueillir
la résidence mobile.
Situation sociale variable Situation sociale variable
Accompagnement en amont de l?entrée sur le TFL
Accompagnement pouvant être réalisé
par exemple dans le cadre d?une MOUS.
Accompagnement en amont de l?entrée dans le logement,
à l?entrée dans le logement, puis sur une durée plus
ou moins longue. Accompagnement pouvant être réalisé
par exemple dans le cadre d?une MOUS.
Ensuite, le droit commun s?applique. Ensuite, le droit commun s?applique.
Gestion locative adaptée
Aide Personnalisée au Logement
Accompagnement social lié au logement (ASLL) possible
Financement : bénéficie de subventions de l?État
(10 671,05 ¤ par place de résidence mobile)
et d?aides éventuelles complémentaires de la part
de collectivités.
Cf. Annexe A 4.3 du guide sur ce point
Financé par le Fonds national d?aide à la pierre et des aides
Éventuelles complémentaires de collectivités
(ex : FSL ou chèque énergie)
FICHE 4C
HABITATFICHE
87
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains privés occupés par des gens du voyage constituent
un enjeu fort pour les collectivités, les propriétaires de
terrains et les riverains car ils participent au développement
de l?offre d?habitat sur le territoire. Ils peuvent constituer une
alternative aux terrains familiaux locatifs (traités dans les
fiches 4A, 4B et 4C), qui restent insuffisants en nombre et aux
logements locatifs sociaux.
Les terrains privés constituent un enjeu en cas de situation
de « mal-habitat » : lorsque ces terrains correspondent à
des situations d?habitat indigne, d?infractions aux règles
d?urbanisme (travaux non-conformes aux règles d?urbanisme
en vigueur, sans autorisation ou non-conformes à l?autorisation
obtenue) ou conflictuelles vis-à-vis des usages pratiqués
(ferraillage, etc.).
Le souhait d?accéder à la propriété est aussi une aspiration
légitime des gens du voyage. Cependant, un certain nombre
d?entre eux rencontrent des difficultés pour accéder aux prêts
immobiliers car :
il existe une insuffisance ou une irrégularité de leurs
revenus et/ou l?exercice d?une activité indépendante. La
suppression de l?allocation personnalisée au logement
(APL) pour les accédants à la propriété est venue renforcer
ces difficultés ;
Les terrains privés4D
© AGSGV 63
le maintien sur la propriété peut poser problème, parce
que le type de constructions et leur situation au regard des
règles d?urbanisme ne permet pas de solliciter les dispositifs
d?aides à l?amélioration de l?habitat privé.
En raison de ces facteurs, l?ancrage territorial irrégulier, appelé
parfois cabanisation est devenu une pratique fréquente, à des
fins d?habitat permanent ou occasionnel.
L?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 dispose
que : « deux annexes au schéma départemental recensent
les terrains privés aménagés dans les conditions prévues à
l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme pour l?installation
de résidences mobiles et les terrains mis à la disposition des
gens du voyage par leurs employeurs, notamment dans le
cadre d?emplois saisonniers. »
Cette fiche reflète la diversité des terrains privés qu?occupent
les gens du voyage et met l?accent sur les difficultés
rencontrées en termes de légalité de ces terrains et de
décence. Il est important que ces terrains soient recensés.
LA DÉFINITION DE TERRAINS PRIVÉS
Selon l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme, l?aménagement
de terrains bâtis ou non bâtis, pour permettre l?installation de
résidences démontables constituant l?habitat permanent de
leurs utilisateurs ou de résidences mobiles au sens de l?article
1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000, est soumis à permis
d?aménager ou à déclaration préalable.
Ces terrains doivent être situés dans des secteurs constructibles,
y compris dans des secteurs de taille et de capacité d?accueil
limitées (STECAL) conformément à l?art L.151-13 du même
code. Ils peuvent comporter des constructions et installations
annexes aux caravanes.
Ils se distinguent des aires permanentes d?accueil et des
terrains familiaux locatifs dans la mesure où ils ne constituent
pas un équipement public et ne sont pas réalisés par et pour
le compte d?une collectivité. Ils correspondent à un habitat
privé qui peut être locatif ou en pleine propriété.
HABITAT
88
FICHE 4D
Les terrains mis à la disposition des gens du voyage par leurs
employeurs dans le cadre d?emplois saisonniers constituent
une autre catégorie de terrains privés visés par la loi n° 2000-
614 du 5 juillet 2000.
Si la loi ne fait référence qu?aux terrains privés régulièrement
aménagés, il convient dans le cadre de l?élaboration/révision
d?un schéma d?élargir le champ et d?identifier également des
situations d?habitat potentiellement insalubre ou indigne, peu
ou pas prises en compte par le Pôle départemental de lutte
contre l?habitat indigne (PDLHI). C?est également l?occasion
d?identifier les situations posant problème au regard des
règles en matière d?urbanisme ou d?environnement et
d?analyser celles qui peuvent être ou non régularisées en
fonction du règlement du document d?urbanisme applicable.
À noter que le PDALHPD (art 4 de la loi n° 90-449 du 31 mai
1990) et le PLH (art L. 302-1 du CCH) doivent notamment
prendre en compte les actions inscrites au schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage.
LE RECENSEMENT DES TERRAINS :
COMMENT PROCÉDER ?
Au regard de l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet
2000, le recensement des terrains privés et des terrains mis
à la disposition des gens du voyage par leurs employeurs doit
être réalisé et figurer en annexe du schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage.
Pour effectuer ce recensement, une enquête auprès des EPCI,
voire des communes est indispensable. Des questions précises
permettront de déterminer la typologie du terrain, le nombre
de personnes présentes, ainsi que les problèmes potentiels
à traiter. Il est recommandé de recueillir des informations
sur les raisons de l?installation (itinérance contrainte au sein
d?un territoire restreint, manque d?offre, etc.) et sur la durée
d?installation (plusieurs mois, années, etc.).
Un exemple de questionnaire à adresser aux collectivités est
joint en Annexe A6.2 du présent guide.
DIFFÉRENTES TYPOLOGIES DE TERRAINS PRIVÉS
Les terrains privés constituent une catégorie hétérogène. Selon
que les occupants des terrains sont locataires ou propriétaires,
selon la localisation du terrain, situé en zone constructible ou
non, les situations sont très diverses.
La « cabanisation » et ses enjeux
Le phénomène d?ancrage des gens du voyage est parfois
appelé « cabanisation ». La cabanisation1 est une pratique
consistant, à des fins d?habitat permanent ou occasionnel, à
occuper sans autorisation une parcelle inconstructible et le cas
échéant y édifier des constructions.
Elle consiste à occuper ou implanter des constructions ou
installations diverses sans autorisation, dans des zones
inconstructibles, le plus souvent agricoles ou naturelles. Elle
peut prendre des formes très diverses : cabanons et autres
constructions précaires, modulaires, remorques de camions
aménagées, caravanes, résidences mobiles de loisirs (RML),
habitations légères de loisirs (HLL), maisons, villas, etc.
Les enjeux de la cabanisation sont multiples :
enjeux sociaux dus à l?exclusion des populations concernées,
lorsque la cabanisation est la conséquence de l?absence de
logements financièrement accessibles ;
enjeux d?hygiène et de salubrité lorsque cette cabanisation
se traduit par la relégation des familles dans des lieux
insalubres où sont absents les raccordements aux réseaux
d?eau potable, d?assainissement et d?électricité et conduit à
des raccordements illégaux ;
enjeux de sécurité publique tenant à l?exposition des
occupants aux risques naturels (avec ou sans PPR ; il existe
des secteurs inondables ou vulnérables au feu, par exemple),
mais aussi dûs à l?éloignement ou l?inaccessibilité des services
de secours ;
enjeux environnementaux avec la pollution des écosystèmes
par le déversement des eaux usées non traitées dans le
milieu naturel et les atteintes aux paysages ;
enjeux de sauvegarde du patrimoine notamment naturel ;
enjeux économiques avec un possible manque à gagner pour
l?économie locale.
Cette situation crée de multiples dépenses pour la collectivité :
non perception des taxes, collecte des déchets, etc.
Les actions pour prévenir et lutter contre la cabanisation
et les stationnements illicites
Des démarches de prévention doivent être engagées pour
endiguer le phénomène. Elles peuvent prendre des formes
diverses :
la sensibilisation des agents en charge de la police de
l?urbanisme pour prévenir en amont les installations illégales
voire pour multiplier les procédures pénales à l?encontre des
intéressés à des fins de sanctions (administratives, fiscales
voire pénales),
l?information des professionnels et des gens du voyage,
1. Source : charte du 4 décembre 2008 de lutte contre la cabanisation, les constructions
irrégulières et l?habitat précaire dans l?Hérault.
HABITAT
89
l?élaboration d?une stratégie foncière,
l?information obligatoire de la SAFER2 des mutations entre
vifs à titre gratuit (art L. 141-1-1 du code rural et de la
pêche maritime) et des donations dans la mesure où elles
sont réalisées au profit de personnes extérieures au cercle
familial (art. L. 143-16 du même code), droit de préemption
SAFER.
Le fait de recenser toutes les situations permettra de
dimensionner les actions à conduire.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
SUR LA PRÉVENTION ET LA LUTTE
CONTRE LA CABANISATION
Les actions mises en oeuvre
dans le département de l?Hérault (34)
Une charte sur la lutte contre la cabanisation, les
constructions irrégulières et l?habitat précaire
a été signée entre le préfet du département et les
communes du département concernées. La charte
vise à matérialiser les engagements que l?Etat et
les communes jugent nécessaire de prendre, en
collaboration avec le Procureur de la République,
pour enrayer le développement de la cabanisation,
mettre fin aux constructions précaires et vulnérables,
identifier les situations de précarité sociale, prévenir
les atteintes à l?environnement et à l?image du
département et, progressivement, y porter remède.
Cette charte est ouverte à toute collectivité
territoriale du département de l?Hérault qui entend
se joindre à l?effort collectif et contribuer ainsi au
bien-être des habitants. La charte a été signée en
2008 puis mise à jour en 2015.
La DDTM de l?Hérault (34), lauréate d?un appel
à manifestation d?intérêt ministériel visant à
sélectionner des projets innovants utilisant
l?intelligence artificielle pour l?amélioration
des services publics, a proposé d?utiliser cette
méthode pour effectuer une détection automatique
et régulière de certains ?objets? à partir de photos
satellites (caravane et camping-car, mobile-
home, construction, piscine, etc.) dans des zones
sur lesquelles ils ne devraient pas apparaître
(site classé, secteurs soumis à des risques, zones
naturelles ou agricoles, etc.).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
SUR LA PRÉVENTION ET LA LUTTE
CONTRE LA CABANISATION
Les actions mises en oeuvre dans
le département des Pyrénées-Orientales (66)
Une charte de lutte contre la cabanisation signée entre
le Préfet, l?ensemble des communes du département
et 7 autres partenaires, a été signée en 2006 (1re
charte en France). Cette charte a été réactualisée en
2015 constituant ainsi un maillage de compétences
territoriales, juridiques, policières, fiscales, institu-
tionnelles et sociales. Les signataires de cette
charte (services de l?Etat, collectivités territoriales,
entreprises et organismes publics) se sont engagés
à mener de manière concertée des actions relevant
de leurs compétences respectives. Et pour assurer le
suivi de la mise en oeuvre de cette charte, un comité
de pilotage a été créé pour traiter des situations
complexes, notamment dans le cadre des exécutions
d?office des décisions de justice (5 démolitions ont
été réalisées en 2019). Une personne a également
été désignée en DDTM pour animer cette charte.
Une application internet pilote dénommée
« LUCCA », administrée par la DDTM 66, a été
créée en septembre 2018. Cet outil s?adresse au
grand public et les informe sur le phénomène
de cabanisation, sur les actions menées et plus
généralement sur les dispositions pénales du code
de l?urbanisme. Cette application propose également
un espace « adhérent » réservé exclusivement aux
communes et intercommunalités qui leur permet de
créer des dossiers d?infraction par la rédaction d?actes
de procédure pénale sécurisés juridiquement et la
simplification dans la démarche déclarative auprès
du parquet de Perpignan.
Cette application est actuellement en cours de
déploiement dans les départements de l?Hérault et
de l?Aveyron.
L?association Solidarité Pyrénées dans les Pyrénées
Orientales accompagne les personnes concernées
par une procédure contentieuse au titre de la
cabanisation. L?association est le relais entre les
occupants et la préfecture. L?accompagnement est
axée principalement sur la construction d?un lien de
confiance. La majeure partie des interventions est
basée sur la médiation entre un projet résidentiel
idéalisé par les familles et une réalité territoriale liée
au logement.2. Sociétés d?aménagement foncier et d?établissement rural.
FICHE 4D
HABITAT
90
FICHE 4D
L?installation sur un terrain privé appartenant
à un tiers sans autorisation
La responsabilité du propriétaire étant engagée en tant que
personne pénalement responsable, celui-ci doit saisir le
président du Tribunal judiciaire par référé pour occupation
illicite de son terrain et doit en informer le maire de la
commune.
L?infraction peut toutefois être constatée directement par
le maire si un arrêté municipal interdit le stationnement de
caravanes en dehors des emplacements prévus à cet effet ou
si le règlement du document d?urbanisme n?autorise pas ce
type d?installation.
Avant toute action, il est fortement recommandé de prendre
contact dès le premier jour avec les gens du voyage par le
biais de la négociation et de la médiation.
Le IV de l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000
prévoit le cas particulier d?un terrain privé affecté à une activité
économique puisqu?il dispose « qu?en cas d?occupation, en
violation de l?arrêté prévu au I ou au I bis, d?un terrain privé
affecté à une activité à caractère économique, et dès lors
que cette occupation est de nature à entraver ladite activité,
le propriétaire ou le titulaire d?un droit réel d?usage sur le
terrain peut saisir le président du tribunal de grande instance
aux fins de faire ordonner l?évacuation forcée des résidences
mobiles. Dans ce cas, le juge statue en référé. »
L?installation sur un terrain appartenant à l?occupant
Trois cas sont possibles :
l?installation est autorisée par le règlement du PLU.
Il y a obligation de disposer d?une autorisation d?urbanisme
(article L. 444-1 du code de l?urbanisme) : déclaration
préalable, permis de construire ou permis d?aménager. Ces
terrains doivent être situés dans des secteurs constructibles.
Ces installations peuvent être autorisées, à titre exceptionnel,
dans des secteurs de taille et de capacité d?accueil limitées
(STECAL) créés dans des zones naturelles, agricoles ou
forestières, dans les conditions prévues au L. 151-13 du
code de l?urbanisme.
l?installation est interdite par le PLU.
En sa qualité d?officier de police judiciaire (art. 16 du
code de procédure pénale), le maire (ou ses adjoints) est
tenu de relever l?infraction en dressant un procès-verbal
et d?en transmettre une copie sans délai au Procureur
de la République. En effet, l?article L. 480-1 du code de
l?urbanisme dispose que tout officier ou agent de police
judiciaire, ainsi que tous les fonctionnaires et agents de l?État
et des collectivités dûment commissionnés (par le maire ou
le ministre chargé de l?urbanisme) et assermentés peuvent
dresser des procès-verbaux constatant des infractions au
titre du code de l?urbanisme. Le délai de prescription est fixé
à 6 ans. Le procès-verbal d?infraction constitue la première
étape de la procédure judiciaire et permet au Procureur de
la République de mettre en mouvement l?action publique.
L?établissement de ce procès-verbal permet de signifier à
l?occupant que la commune est active dans la lutte contre
les occupations illégales Durant cette phase, le dialogue
avec l?occupant est important pour l?accompagner à trouver
une alternative
l?installation illégale demeure régularisable.
Il revient au maire de décider des suites à donner soit
en menant un dialogue constructif avec l?intéressé soit,
parallèlement à la procédure pénale, en activant la
procédure administrative récemment introduite dans le
code de l?urbanisme dans ses articles L. 481-1 et suiv. (art.
48 de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à
l?engagement dans la vie locale et à la proximité de l?action
publique). Cette procédure qui fixe un délai pour s?exécuter,
peut jouer un rôle incitateur pour la régularisation de la
situation litigieuse notamment avec la possibilité d?y assortir
une astreinte journalière dans la limite de 500 euros par jour
de retard, sans jamais pouvoir dépasser un montant total de
25 000 euros.
En fonction notamment de la nature du terrain, des enjeux
en cause et de la situation des occupants, une régularisation
peut être envisageable via le dépôt de :
> une déclaration préalable (article R. 421-23k du code de
l?urbanisme)
> un permis d?aménager (article R. 421-19l du code de
l?urbanisme)
> un permis de construire a posteriori ou via la révision du
PLU.
Ici doit être signalée une vigilance particulière à l?égard
des familles occupant depuis plusieurs années illégalement
un terrain qu?un maire souhaiterait expulser. En effet, la
Cour européenne des droits de l?homme (CEDH), par
un jugement du 13 octobre 2013, a fait valoir que
l?expulsion de 26 familles (42 adultes et 53 enfants), pour
la plupart gens du voyage, qui habitaient, depuis plusieurs
années, en caravanes, à Herblay, dans le Val d?Oise, était
illégale. En effet, même s?il y avait bien méconnaissance du
droit de l?urbanisme, aucun examen de la proportionnalité
de la mesure d?expulsion n?avait été faite au regard des
conséquences pour les familles.
En outre, les besoins des occupants qui avaient demandé à
avoir un terrain familial, n?avaient pas été pris en compte de
manière suffisante selon le juge. Le juge a mis en balance
l?illégalité avec l?ancienneté de l?occupation, la longue
HABITAT
91
tolérance de la commune, l?intérêt supérieur des nombreux
enfants scolarisés et l?absence de mesures de relogement.
Par conséquent, une illégalité au droit de l?urbanisme ne
justifie pas à elle seule une expulsion.
POINT DE VIGILANCE
Le foncier est un des leviers principaux d?intervention
en fonction des modes d?occupation et leur durée. Dans
nombre de cas, les occupations illégales et la gestion
des propriétaires privés obligent à mettre en place des
interventions de maîtrise publique du foncier. Il est
important donc de définir un plan d?action foncier et de
porter les procédures publiques adaptées (déclaration
d?utilité publique, expropriation, expulsion, etc.).
DIFFÉRENTES SOLUTIONS ENVISAGEABLES
La régularisation des situations en modifiant
le zonage du terrain dans le PLU ou en déplaçant
les personnes
Compte tenu de leur situation et des contraintes réglementaires
et techniques qui les régissent (terrains soumis à des risques ou
à des nuisances, isolement?), les occupations sur des terrains
en situation irrégulière au regard des documents d?urbanisme
ou environnementaux ne peuvent pas toujours faire l?objet
d?une régularisation.
En revanche, dans le cas où une telle régularisation est possible
et recherchée, elle peut être envisagée dans le cadre d?une
procédure de modification ou de révision du PLU. L?ancienneté
de l?implantation ou une implantation en milieu urbanisé
peuvent être deux critères pour rechercher la régularisation.
Il est recommandé de classer les terrains en secteur U indicé
dès lors que ceux-ci sont situés en frange du bourg ou du
village. Les terrains délimités dans les zones naturelles,
agricoles ou forestières (STECAL) sont classés dans des secteurs
de type A indicé. Il est interdit de délimiter une zone U au
sein d?une zone A. Dans cette hypothèse il faudra recourir au
STECAL. Le règlement de secteur devra autoriser clairement le
stationnement des résidences mobiles qui constituent l?habitat
permanent de leurs utilisateurs ainsi que l?édification de
certaines constructions : annexes, sanitaires, locaux d?appoint,
construction à usage d?habitation à définir selon les cas.
Si ce n?est pas possible de modifier le zonage, l?échange de
terrains pour aboutir à une situation légale sera à envisager en
associant les représentants des notaires, la SAFER, etc.
En effet, le rôle de la SAFER et des notaires est crucial.
S?agissant de la SAFER, elle est destinataire de toutes les
déclarations d?intention d?aliéner (DIA) lorsque les ventes se
font en zone A et N du PLU, qu?elle transmet à la commune
(via l?outil web « Vigifoncier »), ce qui permet à la commune
d?en avoir connaissance et de pouvoir réagir en demandant
à la SAFER d?exercer son droit de préemption. S?agissant des
notaires, ils ont un rôle d?information. Avant que la famille ne
signe une promesse ou un acte d?achat, il faut vérifier si le
terrain convoité est constructible ou non en incitant fortement
l?acquéreur potentiel à demander un certificat d?urbanisme
qui indique l?état des règles d?urbanisme applicables pour un
terrain donné. Dans ce cadre, le notaire a un rôle d?importance.
Exemples de régularisation et d?action pour lutter contre
les infractions au droit de l?urbanisme :
Exemple 1 : Une famille a acheté un terrain de 1 200 m2
en zone naturelle protégée, au début des années 2000 en
Loire-Atlantique. Mais la réglementation interdisait toute
construction sur ce terrain. Souhaitant régulariser la situation,
la Ville leur a proposé d?échanger leur terrain avec une
autre parcelle. Depuis 2011, la famille est propriétaire
d?un terrain à la Lande des Bauches (Couëron), où elle a pu
installer sa caravane et construire une pièce de vie de 40 m2
avec des sanitaires et un espace cuisine.
Exemple 2 : En Ille-et-Vilaine, on décomptait en 2013 plus
d?une centaine de terrains acquis par les gens du voyage.
Des terrains majoritairement situés en zone agricole ou
naturelle et en infractions avec les plans locaux d?urbanisme.
Le schéma 2019-2025 comporte une fiche action sur cette
question. Le porteur de l?action est un chargé de mission du
Conseil départemental et les partenaires sont les services de
l?État, les EPCI et les communes. Il s?agit d?un recensement,
au niveau départemental, de toutes les situations
problématiques au regard du droit de l?urbanisme et
au vu de ce recensement de faire des préconisations en
fonction des situations rencontrées et en adéquation avec les
© AGSGV 63
FICHE 4D
HABITAT
92
FICHE 4D
règles d?urbanisme en vigueur. Il s?agit aussi d?apporter aux
communes des conseils de résolution possible.
D?autre part, des actions de prévention sont prévues par un
chargé de mission du Conseil départemental en organisant
des actions de sensibilisation (réunion spécifique, envoi
d?une documentation explicative sur les constructions
ou installations illicites sur des terrains privés achetés par
des gens du voyage) auprès des services d?urbanisme des
mairies et des notaires du département.
En outre, un accompagnement des gens du voyage
dans les démarches relatives à l?achat de terrains
constructibles doit être mis en place (renseignements sur
les possibilités juridiques d?installation ou de construction sur
le terrain désiré par le voyageur). Enfin, sera élaboré avec les
collectivités, un outil de communication sur la politique du
territoire en matière d?habitat caravane et d?aménagement
de terrains familiaux, permettant de poursuivre un double
objectif auprès de tous les acteurs.
Accompagnement et sécurisation du maintien
et de l?accession à la propriété
L?accession à la propriété concerne les logements, mais aussi
des terrains privés aménagés en vertu de l?article L. 444-1 du
code de l?urbanisme.
Comme dans le reste de la population, le souhait de devenir
propriétaire correspond à la volonté de posséder un lieu
d?habitat que l?on peut aménager comme on veut et de
disposer d?un patrimoine qui sera transmis. Chez les gens
du voyage cela correspond aussi à une aspiration à plus de
sécurité, c?est-à-dire à ne plus subir des expulsions à répétition.
Mais si l?accès à la propriété apparaît souvent comme une
solution à des situations précaires vécues, il est aussi idéalisé
du fait de la méconnaissance du statut de locataire et de la
confusion entre le droit de l?urbanisme et le droit de propriété.
L?accession à la propriété ne peut pas être la solution pour tous
les ménages, notamment les ménages les plus précaires. On
compte parmi les gens du voyage des ménages aux niveaux
de revenus très divers et l?accession à la propriété peut être
envisagée pour un certain nombre d?entre eux.
La situation des ménages souhaitant accéder à la propriété doit
être analysée :
d?un point de vue financier
> les revenus du ménage sont-ils suffisants et assez
réguliers ?
> quelle est l?évolution des ressources ?
> quels apports initiaux ?
d?un point de vue social
> s?agissant d?un logement, quel est son parcours dans le
logement ? A-t-il déjà été amené à payer régulièrement
des charges liées au logement ? Est-il primo-accédant ?
> Le ménage a-t-il besoin d?aide pour gérer son budget
(maîtrise des démarches administratives, gestion des
factures, anticipation des dépenses exceptionnelles?) ?
Les réponses à ces questions permettront le cas échéant de
mobiliser un accompagnement social plus ou moins poussé,
notamment au moyen des maîtrises d?oeuvre urbaine et
sociale (MOUS).
Plusieurs outils (contrats, dispositifs, etc.) sont disponibles afin
de faciliter l?accession à la propriété ou la conservation du statut
de propriétaire, ce qui permet de responsabiliser les occupants
et donc de diminuer les risques de gestion :
> le bail emphytéotique, le bail à construction, la location-
vente, la vente à terme, le Prêt Social Location Accession
(PSLA), la Société Civile Immobilière d?attribution (cf.
encadrés),
> L?auto-construction totale ou partielle du bâti apparaît
comme un moyen de minimiser les coûts de réalisation
(dans le cadre des projets en accession), tout en s?appuyant
sur les compétences des gens du voyage (savoir-faire dans
les métiers du bâtiment) ou d?associations spécialisées
(Compagnons Bâtisseurs ou autres). Elle nécessite,
cependant, un accompagnement rapproché pour en
maîtriser la forme et peut être couplée avec un chantier
d?insertion.
> Le bail réel solidaire : contrat qui unit un organisme de
foncier solidaire (OFS) et un preneur. L?OFS conserve la
propriété du foncier, du terrain, tandis que le preneur, le
ménage détient la propriété du bien immobilier.
Dans le cadre de la prise en compte de terrains aménagés
existants au PLU, il est recommandé de penser un dispositif
d?accompagnement :
> Juridique et patrimonial : un certain nombre de
terrains occupés sont issus de successions non réglées. Un
accompagnement à la clarification du statut d?occupation
est souvent indispensable.
> Technique : définition et réalisation des travaux
nécessaires pour être en conformité avec le document
d?urbanisme (extension des réseaux, individualisation
des compteurs, mise aux normes de l?assainissement?),
accompagnement à la régularisation de la construction via
la demande d?autorisation d?urbanisme et sensibilisation
aux règles d?urbanisme liées au terrain occupé.
> Social : définir les travaux en fonction du budget et du
mode de vie de la famille.
HABITAT
93
> Financier : inclure la sécurisation des terrains familiaux
privés dans le cadre des aides financières locales (fonds
de solidarité logement des conseils départementaux par
exemple) et nationales (fondations et oeuvres d?intérêt
général).
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
POUR L?ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ
Lezoux (Puy de Dome) : vente à terme
par une collectivité
En 2015, afin de résoudre une problématique
d?habitat (statut d?occupation, indignité), la commune
a porté une vente en paiement à terme avec
garantie hypothécaire. Il s?agit d?un contrat de vente
classique comportant une clause particulière quant au
paiement du prix de vente. Ce paiement se fait de
façon échelonnée alors que le transfert de propriété
est bien effectif au jour de la signature de l?acte de
vente. En cas de non-paiement par la famille, la
garantie hypothécaire entre en jeu. Les mensualités
de remboursement ont été établies sur 60 mois en
tenant compte des ressources de la famille et des
allocations logement accession (coût total du projet :
environ 29 000 ¤). En devenant propriétaire, la
famille a pu entreprendre les travaux nécessaires
dans ce logement.
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
POUR L?ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ
Jans (Loire-Atlantique) : bail emphytéotique
Une mère de famille était propriétaire de son
terrain, mais n?avait pas les moyens de l?aménager.
Le projet consistait à aménager le terrain avec une
pièce destinée au séjour, une cuisine, une salle de
bain, un WC et une pièce pouvant servir de débarras.
L?objectif était de permettre une installation pérenne
de la famille élargie avec un espace commun, des
sanitaires et un assainissement individuel. Le terrain,
d?une superficie de 1 345 m2, situé dans un hameau
proche du bourg, en zone constructible, a été cédé en
bail emphytéotique à la commune pour une durée
de 21 ans.
La cession en bail emphytéotique à la commune (à
l?époque la compétence en la matière incombait à
la commune) permet à celle-ci de louer le terrain
à la famille et de faire réaliser, par une association,
en maîtrise d?ouvrage déléguée, la construction
et les aménagements nécessaires. À l?échéance
du bail emphytéotique, qui correspond à la durée
d?amortissement de l?opération, la famille récupérera
son bien.
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
POUR L?ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ
Kaltenhouse (Bas-Rhin) : auto-construction
Les coûts des logements ont été réduits grâce à
l?implication de la famille dans la construction des
pavillons. L?association AVA Habitat et nomadisme
a signé une convention de co-maîtrise d?ouvrage
avec la famille et l?a accompagné sur de nombreux
aspects techniques : élaboration des plans, choix des
matériaux et des options techniques, travaux? La
famille a participé directement à certains travaux de
construction, sous la direction du chef de chantier et
de l?architecte de l?association.
COÛT D?INVESTISSEMENT TTC
Coût des matériaux
Coût raccordement et taxes
Coût location/outillage
Coût total TTC 54 342 ¤
PLAN FINANCEMENT
Apport de la famille (prêt) 10 305 ¤
Fondation Labbé Pierre 10 000 ¤
Conseil Général 15 000 ¤
CAF 6 600 ¤
Conseil Régional 6 006 ¤
Crédit immobilier d?Alsace 5 431 ¤
Emmaüs 1 000 ¤
Coût total TTC 54 342 ¤
FICHE 4D
HABITAT
94
FICHE 4D
QUELQUES DÉFINITIONS :
Bail emphytéotique de droit privé
Bail de longue durée (au moins 18 ans et d?au plus 99 ans),
il s?agit d?un droit réel immobilier, qui doit faire l?objet d?une
publicité foncière et qui peut être saisi ou hypothéqué.
À l?issue du bail emphytéotique, les constructions ou
améliorations réalisées par le locataire deviennent la
propriété du bailleur, en principe sans indemnité, sauf
clause contraire.
Bail à construction
La durée du bail est de 18 minimum et jusqu?à 99 ans. Le
locataire s?engage à construire, réhabiliter ou améliorer des
édifices sur le terrain du bailleur ou propriétaire. Il s?engage
également à les conserver en bon état ainsi qu?à supporter
l?intégralité des charges et des réparations sur toute la durée
du bail. Le locataire est ainsi propriétaire des constructions
pendant cette période, puis c?est le bailleur qui en devient
propriétaire une fois le bail arrivé à son terme, ce qui lui
permet de profiter de toutes les améliorations réalisées.
Le contrat signé entre les deux parties stipule le montant
du loyer qui est révisable tous les trois ans (son montant
dépend du revenu brut de l?immeuble).
Le Prêt Social Location Accession (PSLA)
C?est un dispositif aidé de location-accession accompagné
d?aides publiques (prêt, taux de TVA réduit, exonération de
taxe foncière sur les propriétés bâties).
La société civile immobilière (SCI) d?attribution
La SCI est constituée en vue de la construction d?un
bien immobilier. Elle a vocation à être dissoute lors de
l?attribution aux associés des lots en pleine propriété. Ce
sont les associés qui décident des statuts de la SCI.
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
95
INTRODUCTION
Les actions visant au développement d?aires d?accueil des
gens du voyage, leur bonne gestion et au développement
de terrains familiaux locatif doivent être complétées par des
interventions d?accompagnement spécifiques visant à favoriser
l?inscription de chacun dans la vie sociale et territoriale,
notamment à travers l?insertion socio-professionnelle, l?accès
aux soins, aux droits, à la domiciliation et à l?éducation.
L?article 1 -II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 modifiée
prévoit en effet que le schéma départemental d?accueil et
d?habitat des gens du voyage définit la nature des actions
à caractère social menées à leur endroit. En outre, pour les
seules aires permanentes d?accueil, l?article 6 de cette loi
dispose que des conventions, qui prévoient les modalités
financières de mise en oeuvre des actions à caractère social,
sont passées entre l?État, le département, les organismes
sociaux concernés le cas échéant, et les gestionnaires des
aires d?accueil.
L?accès aux services de droit commun peut être utilement
complété par l?intervention de passerelles, de médiations,
voire des modalités spécifiques et un accompagnement
adapté des familles les plus vulnérables. En effet bon nombre
QUATRE FICHES PRÉSENTENT LES DIFFÉRENTS AXES D?INTERVENTION
La question de la domiciliation est traitée dans la fiche accès aux droits.
de gens du voyage du fait de discontinuités dans les parcours
scolaires en rapport avec leur mode de vie rencontrent
des difficultés particulières. L?éloignement géographique
des lieux de vie, le développement de la dématérialisation
des procédures et des outils numériques, accentuent les
contraintes d?accessibilité au droit commun.
Le plan départemental d?action pour le logement et
l?hébergement des personnes défavorisées (PDALHPD), est
susceptible de préciser des dispositions complémentaires
d?accompagnement et de diagnostic social au niveau
départemental.
L?insertion professionnelle, la santé, la scolarisation et
l?accès aux droits constituent les volets obligatoires d?un
schéma départemental. Pris en compte lors de l?évaluation
préalable, ils sont intégrés dans le diagnostic, le bilan du
schéma précédent et les préconisations du futur schéma
(plan d?action et fiches action). L?implication des acteurs
institutionnels concernés par les actions socio-éducatives lors
de la révision et dans le suivi du schéma renforce la mise en
oeuvre et l?efficacité de ses prescriptions.
Fiche 5A :
Scolarisation
Fiche 5C :
Accès aux droits
Fiche 5B :
Insertion
professionnelle
Fiche 5D :
Santé
L?ACCOMPAGNEMENT
SOCIO-ÉDUCATIF5
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
96
OBJECTIFS / FINALITÉS
Le volet scolarisation constitue un volet obligatoire d?un
schéma départemental, traité dans le même chapitre que
le volet santé, insertion professionnelle et accès aux droits
(Cf : article 1-II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se
compose d?un diagnostic, du bilan du schéma précédent, et de
préconisations dans le cadre du futur schéma (plan d?action et
des fiches action). La partie diagnostic-bilan peut être traitée
dans un chapitre différent de la partie préconisations.
Conformément à l?article L.131-1 du Code de l?éducation, les
enfants des familles de gens du voyage sont, comme tous les
autres enfants âgés de trois à seize ans, soumis au respect de
l?obligation d?instruction et d?assiduité scolaire.
Le droit commun s?applique en tous points à ces élèves :
ils ont droit à la scolarisation et à une scolarité dans les
mêmes conditions que les autres élèves, quelles que soient la
durée et les modalités du stationnement, de l?habitat y compris
lié à l?habitat saisonnier. « Le statut ou le mode d?habitat des
familles installées sur le territoire de la commune ne peut
être une cause de refus d?inscription d?un enfant soumis à
l?obligation scolaire. » (Code de l?éducation, L.131-5)
L?instruction doit être assurée en priorité au sein des
établissements d?enseignement.
Le principe d?inclusion dans les classes ordinaires constitue
la modalité principale de scolarisation. Le service public de
l?éducation veille à l?inclusion scolaire de tous les enfants,
sans aucune distinction (Code de l?éducation, L. 111-1).
La Cour des Comptes, lors de son rapport public annuel de
2017, a réitéré le constat déjà relevé en 2012 selon lequel
« la scolarisation des enfants du voyage reste insuffisante
en primaire et dans le secondaire, malgré des efforts de
l?Éducation nationale. »
L?objectif de l?Éducation nationale, est de garantir un accès
sans délai à l?école en partenariat avec les collectivités
territoriales, ainsi que la continuité du parcours scolaire en
améliorant d?une part, le suivi et le lien avec les familles
et d?autre part, le pilotage des structures et des personnels
chargés de l?accompagnement pédagogique de ces élèves.
L?abaissement à 3 ans de l?instruction obligatoire mis en
place par la loi du 28 juillet 2019 doit permettre aux enfants
les plus éloignés de l?école, d?accéder à des apprentissages
fondamentaux solides dès l?école maternelle (lire, écrire,
compter et respecter autrui). La loi ne remet pas en cause le
choix que les familles auront d?opter pour une instruction dans
la famille.
D?une part, dans les cas avérés de déplacements fréquents,
des dispositifs particuliers permettent d?assurer l?instruction
des enfants. La continuité pédagogique peut être alors assurée
par un dispositif conventionné d?enseignement à distance
(CNED).
L?appréciation du motif d?itinérance relève de la compétence
du Directeur Académique des Services de l?Éducation
Nationale (DASEN). Si celui-ci reconnaît le bien-fondé de ce
motif en lien avec la circulaire qui définit ce dispositif pour
permettre la scolarité de ceux dont la fréquentation scolaire
assidue est rendue difficile par la très grande mobilité de leur
famille, l?élève est alors légalement scolarisé par le CNED, en
conformité avec l?obligation d?instruction. Le recours au CNED
est alors pris en charge par l?Éducation nationale et non par la
famille.
La scolarisation5A
© Cerema
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
97
D?autre part, un suivi de ces publics scolaires est mis en place
dans chaque académie. Le CASNAV (centre académique pour
la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés
et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs)
est l?interlocuteur direct des acteurs de terrain sur toutes les
questions liées à l?accueil et au suivi de la scolarisation des
enfants de familles itinérantes et de voyageurs (EFIV).
CONTEXTE
Très faible en maternelle avant la loi de l?abaissement
de l?instruction obligatoire dès 3 ans, meilleure en école
élémentaire, la scolarisation des élèves issus de familles de
gens du voyage n?est pas encore satisfaisante dans le second
degré, malgré l?existence de conventions d?accueil ponctuel
tripartites (établissement/DSDEN/CNED). Celles-ci ont
pour fonction de permettre l?accueil et l?accompagnement
au collège des élèves inscrits au CNED dans le cadre de
l?instruction réglementée.
Les aires d?accueil sont un réel levier afin de faciliter la
scolarisation pour les familles. Elles permettent aux différentes
instances institutionnelles et associatives de travailler la
question de la mixité, parfois complexe pour certaines
familles, attachées à des référents culturels, d?organiser et
d?installer un accompagnement de ces enfants et de ces
jeunes vers les établissements scolaires.
Par ailleurs, les périodes de scolarisation, souvent courtes
et fractionnées, ne permettent pas toujours aux enfants
d?acquérir les compétences de bases nécessaires pour réussir
leur scolarité. L?accueil des élèves passe par une nécessaire
formation des équipes éducatives des établissements
proches des aires d?accueil. L?accompagnement des écoles
relève d?une concertation entre les communes et/ou EPCI
et l?Éducation nationale. Cette disposition permettra une
inscription et une scolarisation plus rapide et efficace des
enfants des familles arrivant sur une commune.
Les schémas départementaux d?accueil et d?habitat des gens
du voyage doivent prendre en compte les orientations qui
favoriseront la scolarisation des enfants et des jeunes mais
également celles qui permettront leur réussite scolaire et leur
parcours éducatif. Les actions permettant de mettre en avant
l?utilité et les effets de la scolarisation ou qui permettront
une meilleure connaissance et information des professionnels
des établissements scolaires y contribueront grandement afin
que chaque élève et chaque famille trouve confiance et place
dans ce parcours.
LES ACTEURS INTERVENANT
AU NIVEAU DE LA SCOLARISATION
La mobilisation de tous est nécessaire pour permettre à
l?école de remplir sa mission. Ces acteurs sont présentés ci-
après par niveau de responsabilité :
Les maires : au niveau de la responsabilité de l?inscription
des enfants à l?école maternelle et élémentaire ;
les services départementaux de l?Éducation nationale
(DSDEN), par le biais notamment des référents des CASNAV
qui, selon le principe d?inclusion développent des modalités
d?accompagnement spécifique sur les territoires, sont un
relais pour les parents et assurent l?accompagnement des
équipes pédagogiques ;
les inspecteurs de l?Éducation nationale en charge
de la circonscription (IEN) : pour l?organisation de
l?accueil des élèves ayant besoin d?un accompagnement
pédagogique spécifique ;
le Département, qui, à travers ses missions d?action sociale
et de protection de l?enfance, doit mettre en place des
moyens pour accompagner la parentalité et par conséquent
les modalités de soutien des familles dans la scolarisation
et la réussite scolaire. Le Département peut confier cette
mission pour le public des gens du voyage à un opérateur ;
les gestionnaires des aires d?accueil, qui doivent
sensibiliser les familles à l?intérêt et l?obligation de
l?instruction, transmettre les informations nécessaires sur
les modalités locales d?inscriptions scolaires (les démarches
en mairie, les rendez-vous avec les établissements, etc.) ;
les associations présentes sur le territoire qui peuvent
accompagner les familles dans les différentes démarches
administratives et tenir un rôle de médiation lorsque cela
est nécessaire.
DES EXEMPLES D?ACTIONS
QUI PEUVENT ÊTRE MISES EN PLACE
Associer la commune, les EPCI, les services sociaux (le
CCAS, le service santé?), les associations représentatives
des gens du voyage ou qui les accompagnent dans leur
inscription dans la vie sociale, l?Éducation nationale et les
dispositifs locaux (antennes scolaires mobiles, camions
écoles?) à la révision du schéma.
Mobiliser des sources d?information : lien entre les acteurs
(associations, écoles, collectivités territoriales, antennes
scolaires mobiles) et les familles au moment de l?arrivée
d?enfants à scolariser.
FICHE 5A
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
98
FICHE 5A
Mettre en place un projet social au niveau des communes
ou des EPCI pour accompagner certaines familles, avec pour
objectif d?agir sur la scolarisation des enfants.
Faciliter le maintien de l?enfant dans la même école en cas
de changement d?aire d?accueil quand les distances ne sont
pas trop grandes.
Sensibiliser et accompagner les équipes éducatives des
établissements pour un meilleur accueil des élèves et de
leur famille et ainsi créer des liens de confiance.
Mener une politique affirmée de lien école/parents dans le
dialogue avec tous les partenaires.
Renforcer la continuité pédagogique :
prévoir les documents de suivi des élèves, les modalités à
mettre en oeuvre pour que les enseignants disposent d?un
bilan de leurs acquis à leur arrivée ;
identifier les collèges ayant signé une convention d?accueil
ponctuel des élèves inscrits au CNED qui permettent un
suivi et un accompagnement pédagogique du parcours
scolaire des élèves inscrits en cours en distance (cf carte
interactive mise à disposition sur le site du CNED).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Des ateliers d?accompagnement
à la scolarisation avec le CNED au collège
Kingersheim (68)
Une convention d?accueil ponctuel signée en 2018
entre l?établissement scolaire, la DSDEN 68, le CNED,
avec l?intervention de l?association Appona68,
permet à la dizaine d?enfants inscrits au CNED en
classe réglementée de bénéficier, une 1/2 journée
par semaine, de l?atelier pris en charge par le
médiateur scolaire dans une salle du collège et
d?avoir également accès au CDI, aux ordinateurs et
aux événements culturels.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Scolarisation des EFIV maternelle
DSDEN des Vosges
À la rentrée 2018, un groupe de travail a été
mis en place pour préparer la mise en oeuvre de
l?instruction obligatoire dès 3 ans, composé de
l?IEN pré-élémentaire, des chefs de services du
conseil départemental, la présidente de la CAF, les
travailleurs sociaux en lien avec les associations
locales (SAAGV), la DDCSPP et la FMS. Ce projet a
permis à 14 enseignants de rencontrer les parents
avant les inscriptions sur les quatre aires d?accueil
les plus importantes du département puis dans
chaque école. 96 % des 23 élèves concernés étaient
présents à la rentrée et 100 % dès le deuxième jour.
Le projet va se poursuivre cette année avec la mise
en place de réunions du type « Café des parents » et
une rencontre avec les parents des futurs élèves de
petite section pour expliciter le fonctionnement de
l?école maternelle.
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
99
OBJECTIFS / FINALITÉS
L?insertion professionnelle constitue un volet obligatoire d?un
schéma départemental, traité dans le même chapitre que le
volet santé, la scolarisation et l?accès aux droits (Cf : article 1-II
de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se compose d?un
diagnostic, du bilan du schéma précédent et de préconisations
dans le cadre du futur schéma (plan d?action et des fiches
action). La partie diagnostic-bilan peut être traitée dans un
chapitre différent de la partie préconisations.
Il s?agit de mettre en place un accompagnement global
ou spécifique, pour permettre d?accéder à un emploi
rémunérateur, pour diversifier les activités déjà exercées ou
encore pour faciliter une reconversion professionnelle.
CONTEXTE
Une partie non négligeable des gens du voyage présentent
des fragilités en termes d?insertion professionnelle liées à
une scolarité interrompue précocement et à l?absence de
qualification. Traditionnellement, ils occupent des métiers
en tant que travailleurs indépendants dans le ferraillage, le
commerce ambulant, le rempaillage, l?entretien des espaces
verts, le nettoyage des façades, etc. On constate néanmoins
depuis quelques années une ouverture, notamment des
jeunes, vers de nouveaux secteurs d?activités comme
l?agroalimentaire, la livraison, la construction automobile,
navale et aéronautique, etc. et une orientation plus forte vers
le salariat.
Les difficultés rencontrées par ce public sont souvent mal
connues, d?où la nécessité de mettre en place des actions
pour sensibiliser les élus et les institutions sur leurs besoins.
Il convient ensuite de les accompagner vers les dispositifs
de droit commun. Comme pour la scolarité ou la santé,
un accompagnement peut faciliter l?accès à l?emploi. Cet
accompagnement peut être proposé par les services de
droit commun (ex : accompagnement global) ou par des
associations spécifiques.
LES ACTEURS INTERVENANT AU NIVEAU
DE L?INSERTION PROFESSIONNELLE
La DIRECCTE ;
Le service public de l?emploi (Pôle Emploi, mission locale,
Cap emploi, Afpa, les maisons de l?emploi) ;
Les organismes de formation professionnelle ;
Les CFA (centres de formation des apprentis) ;
Les EPCI ;
L?ensemble des structures d?insertion par l?activité
économique (IAE) ;
Le conseil départemental (RSA, travailleurs sociaux) ;
Le conseil régional (formation) ;
Les communes et leurs CCAS ou CIAS ;
L?insertion professionnelle5B
© AGSGV 63
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
100
FICHE 5B
Les opérateurs de compétence (OPCO) ;
Les réseaux d?employeurs et les groupements d?employeurs
(GE) ;
Les associations intervenant pour les gens du voyage ;
La chambre des métiers, la chambre de commerce et
d?industrie et la chambre d?agriculture ;
Les entreprises adaptées aux personnes en situation de
handicap.
EXEMPLES D?ACTIONS À METTRE EN PLACE
Développer les actions d?immersion en milieu socio-
professionnel
Faciliter les formations diplômantes permettant l?accès
à l?emploi salarié ou indépendant (par exemple, une
formation professionnelle)
Lutter contre l?illettrisme et développer l?apprentissage des
savoirs de base
Développer la valorisation des acquis de l?expérience (VAE)
Promouvoir l?insertion professionnelle des femmes
Accompagner les travailleurs indépendants dans la
réalisation des formalités administratives inhérentes à la
création, la gestion et le développement de leur entreprise
Travailler à la diversification des activités notamment
salariées
Expérimenter l?entreprise d?insertion pour les travailleurs
indépendants (EITI)
Créer des dispositifs d?accompagnement à la recherche
d?emploi
Mettre en place des formations permettant de favoriser
l?autonomie (permis de conduire...).
Soutenir le développement des partenariats entre les
collectivités, les professionnels, les structures publiques
relatives à l?emploi.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
L?accompagnement du GIE ferrailleurs
à Rezé (44)
Le projet décrit ci-après est lié à un contexte très
local dans la commune de Rezé (pays nantais), terre
historique de gens du voyage où un certain nombre
d?entre eux exercent une activité de récupération
de métaux, notamment sur la déchetterie. Suite
à la fermeture de l?accès à celle-ci en raison de
nouvelles normes de récupération de la ferraille,
des problématiques de tranquillité publique sont
apparues. Les élus, en premier lieu le maire de la
commune et la présidente de Nantes Métropole,
ont fait appel à l?association SRI (services régionaux
itinérants, associations dont le champ recouvre
l?insertion professionnelle) pour envisager une
solution. Le projet a été conçu via un Groupement
d?intérêt économique (GIE) regroupant 7 micro-
entrepreneurs (les personnes exerçant cette activité
parmi les gens du voyage), afin de donner un cadre
légal aux pratiques existantes. L?association a été
missionnée pour réaliser un accompagnement
du GIE sur le plan économique, administratif et
vers les bonnes pratiques dans le respect de la
réglementation et notamment des équipements de
sécurité. Le financement est assuré par la métropole
dans le cadre d?un marché, par l?État via un soutien
pour l?impulsion du projet et dans le cadre d?un
partenariat avec le conseil départemental de
Loire-Atlantique via une subvention. Des freins
administratifs et juridiques ont dû être levés pour
permettre l?engagement de cette expérimentation
et l?installation dans la durée de l?action. Cela a été
rendu possible grâce à l?expertise et l?engagement
des SRI, ainsi qu?une forte volonté politique et le
suivi technique de Nantes Métropole, via sa mission
Gens du Voyage (aujourd?hui Mission Égalité),
commanditaire du projet en collaboration étroite
avec la commune de Rezé. Les conditions de réussite
du projet reposent également sur l?engagement, via
une convention partenariale avec le GIE, dans le
cadre de la politique métropolitaine de gestion des
déchets.
Le conseil d?administration est constitué d?un collège
associatif qui n?a pas de droit de vote au conseil
d?administration, il existe seulement pour construire
le projet et des micro-entrepreneurs récupérateurs
de ferraille issus des gens du voyage. L?entité
juridique a été créée en 2014 et des marchés publics
pour la récupération des métaux ont été passés avec
Nantes Métropole. Les résultats sont très positifs, le
nombre de fiches incidents signalées à l?association
a baissé, jusqu?à leur complète disparition. Celle-ci
est également intervenue en qualité de médiatrice
sur certaines questions (possibilité de livrer les
métaux le lendemain de la collecte au lieu du
jour même pour améliorer la gestion des flux). La
facturation est maintenant réalisée correctement
par les auto-entrepreneurs. Le volet développement
économique reste cependant inachevé, les
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
101
ferrailleurs souhaitant garder leur indépendance
et diversifier leurs activités en dehors du GIE. Pour
permettre sa pérennité en répondant aux enjeux
économiques des entrepreneurs, le soutien à
l?insertion par l?économie est une piste travaillée par
la Métropole. Un tel projet ne peut fonctionner sans
un réel portage politique.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Faciliter l?accès à l?emploi salarié
par la médiation (Loire-Atlantique)
L?association ADELIS accompagne individuellement
les personnes souhaitant s?engager dans une
démarche de recherche d?emploi salarié, en
activant les liens directs avec des entreprises du
territoire et en permettant ainsi une collaboration
efficace qui bénéficie aux candidats. La demande
d?une activité salariée chez les gens du voyage
aujourd?hui est réelle. Les personnes travaillent
dans des entreprises de nettoyage, de maraîchage,
l?agro-alimentaire, etc.
L?accompagnement mis en place s?adresse à tous les
gens du voyage du département quel que soit leur
mode d?habitat. L?aide des médiateurs est d?autant
plus utile qu?elle s?adresse dans la plupart des cas à
des personnes rencontrant des difficultés de lecture
et ne maîtrisant pas les techniques de l?information.
L?association s?est vue confier 3 types
de missions :
L?accueil et l?accompagnement du public
vers l?emploi : une mission d?accompagnement
des publics, en allant à leur rencontre, en
sélectionnant les offres d?emplois accessibles,
en les accompagnant concrètement dans leurs
démarches (rédaction de petites annonces, mise
en contact avec des employeurs, accompagnement
à l?inscription dans des agences d?intérim). Les
médiateurs préparent également les personnes en
amont en s?assurant qu?ils disposent des éléments
nécessaires pour accéder à l?emploi, en termes de
mobilité, d?accès aux droits, etc.
La mobilisation des entreprises : une mission
vis-à-vis des employeurs pour permettre l?accès
aux offres d?emploi du territoire et l?intégration au
poste de travail.
La mise en place de partenariat et son suivi
par les partenaires locaux de l?insertion : une
mission de partenariat avec les institutionnels et
les autres associations intervenant sur le territoire
de façon à assurer une coordination et une
répartition des différentes actions.
L?association dispose de 4 postes de médiateurs pour
assurer cette mission. Ces mesures sont financées
par le conseil départemental de Loire-Atlantique et
le fonds social européen (FSE).
En 2019, sur 204 personnes accompagnées, 128 ont
trouvé un emploi. Les femmes ont bénéficié autant
que les hommes de ces mesures.
FICHE 5B
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
102
OBJECTIFS / FINALITÉS
Le volet accès aux droits constitue un des volets obligatoires
du schéma départemental, traité dans le même chapitre
que le volet santé, scolarisation et insertion professionnelle
(Cf : article 1-II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se
compose d?un diagnostic, du bilan du schéma précédent et de
préconisations dans le cadre du futur schéma (plan d?action et
des fiches action). La partie diagnostic-bilan peut être traitée
dans un chapitre différent de la partie préconisations.
Une des raisons des difficultés de mise en oeuvre des
politiques sociales de droit commun en faveur des gens du
voyage réside dans l?absence de lien fonctionnel entre cette
population et les institutions en charge de ces politiques. Il
s?agit de faciliter pour les gens du voyage les conditions de
recours et d?accessibilité aux services administratifs, tout en
tenant compte de leurs modes de vie et en apportant une
réponse de droit commun. L?accès aux droits sociaux constitue
en effet un axe majeur du plan pluriannuel gouvernemental
de lutte contre la pauvreté.
Les mesures définies ci-dessous sont susceptibles de
s?appliquer à l?ensemble des gens du voyage, quel que soit
l?endroit où ils stationnent et résident (aires d?accueil, terrain
familial, logement social, etc.).
CONTEXTE
Parmi les gens du voyage, beaucoup rencontrent des
difficultés vis-à-vis des services de droit commun, en raison
de leur itinérance, d?une méconnaissance des aides, d?un
manque de confiance envers les institutions, d?un mode
de vie éloigné des critères d?éligibilité des prestations, de
la complexité des démarches administratives, parfois de
l?illettrisme et de l?illectronisme, du manque de coordination
entre les institutions en contact avec le public, etc. Pourtant,
nombre d?entre eux se trouvent dans une situation de
grande précarité économique et sociale. Parfois il leur est
impossible de pourvoir seuls aux obligations administratives,
ils connaissent d?importantes difficultés non seulement
pour accéder aux droits, mais aussi pour le maintien de ces
droits avec des ruptures entraînant des suspensions et des
situations de non-recours.
L?accès des gens du voyage aux services dits de droit
commun constitue l?objectif à atteindre mais nécessite, bien
souvent, l?établissement de passerelles, de médiations ainsi
que des adaptations des modes d?accompagnement.
LA QUESTION DE LA DOMICILIATION
Particulièrement prégnante, elle constitue un préalable dans
l?accès aux droits. Il s?agit d?un droit pour les personnes
sans domicile stable ? dont font partie les gens du voyage
en situation d?itinérance ? et une obligation lorsqu?elles
sollicitent le bénéfice de certaines prestations sociales
légales, réglementaires et conventionnelles (articles L. 264-1
et suivants du code de l?action sociale et des familles).
La loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l?égalité et
à la citoyenneté abroge les spécificités relatives aux gens
du voyage (titres de circulation) et ainsi le rattachement de
droit à une commune. La commune de rattachement pouvait
également être la commune d?élection de domicile. Après la
période transitoire de deux ans1 qui permettait aux gens du
voyage de maintenir de droit cette domiciliation auprès de
la commune à laquelle ils étaient précédemment rattachés,
L?accès aux droits5C
Légende visuel / © Cerema
1. La période transitoire a pris fin le 27 janvier 2019
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
103
seules les conditions de droit commun de la domiciliation
s?appliquent : les personnes sans domicile stable peuvent élire
domicile auprès d?une commune avec laquelle elles ont un lien
(article R. 264-4 du code de l?action sociale et des familles) ou
auprès d?un organisme agréé par le préfet de département.
Les schémas départementaux de la domiciliation des personnes
sans domicile stable, dont l?élaboration a été prévue par la loi
ALUR du 24 mars 2014, sont annexés au PDALHPD et doivent
organiser la domiciliation de ces populations.
Toutes les informations en matière de domiciliation, ainsi que les
documents d?aide, sont disponibles au lien suivant :
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-
l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-
stable#Deroulement-de-la-procedure
et des tutoriels vidéos sont en ligne : https://www.idealco.fr/
recherche?type=Formation&q=Domiciliation
La dématérialisation des démarches administratives
qui s?impose aujourd?hui tant pour l?accès ou le maintien des
droits sociaux que pour la gestion des obligations en termes de
chômage, d?impôts, de travail indépendant, parfois couplée à
l?illettrisme et l?illectronisme, accentue les difficultés pour les
gens du voyage.
LES ACTEURS DÉPARTEMENTAUX INTERVENANT AU
NIVEAU DE L?ACCÈS AUX DROITS
Le conseil départemental.
Les associations intervenant auprès des gens du voyage.
La caisse d?allocations familiales (CAF).
Les maisons de services au public.
Les maisons France services (qui seront prochainement
labellisées sur le territoire).
Les point d?information médiation multi-services.
Les intercommunalités au titre de leur compétence obligatoire
« aménagement, entretien et gestion des aires d?accueil et des
terrains familiaux locatifs » qui comprend un projet social local.
Les organismes domiciliataires (communes,via leur centres
communaux ou intercommunaux d?action sociale dit CCAS ou
CIAS ou leur mairie et les organismes agréés).
L?UDCCAS.
Les professionnels du social et de la santé.
Les professionnels de l?insertion.
Les gestionnaires des aires d?accueil et terrains familiaux.
Les services de l?État (DDCS(PP)).
Les personnes en charge de la coordination du schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage
(absentes dans certains départements).
Les délégués du Défenseur des droits.
LES ACTIONS À METTRE EN PLACE
Sensibiliser, informer et former tous les professionnels
(agents des collectivités, salariés et bénévoles des centres
socioculturels, professionnel du social, de la santé et de
l?insertion) de manière à ce qu?ils appréhendent mieux
le cadre juridique, administratif et culturel des gens du
voyage (exemple du mémento domiciliation réalisé par un
groupe de travail de techniciens UDCCAS dans le Maine-et-
Loire, diffusion des supports de communication et d?explication
mis à disposition par le ministère des solidarités et de la santé
(site internet du ministère et plateforme IdéalCo).
Compte tenu de la pluralité des acteurs sociaux ayant un rôle
en termes d?accès aux droits, informer les gens du voyage sur
les lieux d?implantation des structures sociales de proximité et
préciser leurs rôles et prérogatives.
Faire se rencontrer et échanger des personnes aux métiers
différents et complémentaires : gestionnaires d?aires d?accueil,
CCAS ou CIAS, travailleurs sociaux, professionnels de santé,
animateurs.
Proposer des mesures spécifiques pour les gens du voyage
dans les schémas départementaux de la domiciliation des
personnes sans domicile stable (meilleure connaissance de la
réglementation et des acteurs).
Renforcer la cohérence des interventions, en veillant à la
bonne articulation des acteurs sociaux par la clarification et
l?identification des missions et rôles respectifs de chacun :
les gestionnaires des aires d?accueil orientent les gens du
voyage lors de leur arrivée vers les acteurs institutionnels et
associatifs et services nécessaires à leur situation, jouent un
rôle de médiation, participent au développement d?actions
collectives et concourent à la scolarisation des gens du
voyage ;
les CCAS (centres communaux d?action sociale) font partie
des entités compétentes en matière de domiciliation des
personnes sans domicile stable et peuvent attribuer des
aides sociales facultatives ;
le département, dont les travailleurs sociaux peuvent
accompagner les gens du voyage comme tout autre usager
du service social départemental (ou les associations qui sont
chargées, par le Département, de la mise en oeuvre d?une
prestation d?accompagnement social des gens du voyage
domiciliés en CCAS-CIAS du département comme c?est le cas
dans le Maine-et-Loire) ;
la CAF, qui peut, dans sa convention d?objectifs et de gestion,
prévoir des mesures spécifiques pour les gens du voyage
(pour améliorer leur cadre de vie, favoriser leur intégration
sociale?) en sus des prestations légales de droit commun ;
FICHE 5C
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable#Deroulement-de-la-procedure
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable#Deroulement-de-la-procedure
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable#Deroulement-de-la-procedure
https://www.idealco.fr/recherche?type=Formation&q=Domiciliation
https://www.idealco.fr/recherche?type=Formation&q=Domiciliation
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable
http://plateforme IdéalCo
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
104
les personnes en charge de la coordination du schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage ;
les services sociaux spécialisés, centres sociaux itinérants,
associations et services d?insertion qui exercent des
missions de domiciliation, d?accompagnement social,
d?animation de la vie sociale, d?insertion, en direction des
gens du voyage.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La mise en place de projets sociaux locaux
en Maine-et-Loire
Dès la signature du schéma, le préfet et le président
du conseil départemental de Maine-et-Loire ont incité
les quatorze collectivités locales compétentes en la
matière et gérant des aires d?accueil, d?élaborer un
projet social local sur leur territoire afin de contribuer
à créer les conditions d?un accueil de qualité pour
favoriser l?intégration des gens du voyage dans
la vie de la cité. Une charte départementale de
l?accompagnement social a fixé en amont le cadre
de référence souhaité par les copilotes du schéma.
Ainsi, à partir d?un diagnostic local partagé, le projet
social local doit répondre à quatre objectifs :
organiser et faire vivre un partenariat entre les
acteurs en lien avec l?aire d?accueil (gestionnaire,
intervenants sociaux, écoles, associations,
gendarmerie, etc.) et ses occupants ;
développer l?implication des gens du voyage dans
le suivi et l?animation du projet social local ;
identifier les actions existantes ou à mettre en
oeuvre pour améliorer l?intégration de l?aire
et de ses occupants au sein de la collectivité
(scolarisation, emploi, accès aux soins?) ;
rendre lisibles les priorités arrêtées sur le territoire
et les actions qui en découlent au travers du projet
social local.
Ce travail a été réalisé dans le cadre des groupes
d?appui locaux, instances partenariales locales
présidées par les collectivités locales. Douze projets
sociaux ont été réalisés et validés et trois poursuivent
la réflexion, considérant que le maintien de rencontres
partenariales favorise l?articulation des interventions
et le développement de dynamiques locales. Suite
à l?évolution du périmètre des intercommunalités
(le département comptabilise dorénavant 9 EPCI)
et l?adoption du nouveau schéma, les EPCI doivent
dorénavant poursuivre l?animation et le suivi du
projet social local à l?échelle du territoire. Celui-ci
sera décliné et animé au niveau local par chaque
commune qui dispose de la compétence sociale.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Consolider la domiciliation de droit des gens
du voyage dans le Bas-Rhin :
Partant du constat que le volume important des
demandes de domiciliation des gens du voyage
pose des problèmes de gestion, cette action vise à
atteindre deux objectifs :
garantir le droit commun en favorisant la
domiciliation dans les CCAS (sensibiliser les
communes au respect du schéma départemental
de domiciliation des personnes sans domicile
stable, accompagner les gens du voyage ayant
bénéficié des mesures transitoires ou les informer
sur leurs droits)
développer des actions spécifiques en soutien à
la domiciliation des gens du voyage (accompagner
les CCAS dans la gestion des domiciliations,
déployer si besoin des postes d?écrivains publics
spécifiques dans les structures d?accueil?)
Ainsi le schéma départemental de la domiciliation du
Bas-Rhin prévoit des mesures spécifiques aux gens
du voyage, il rappelle le principe selon lequel « Pour
les gens du voyage, le lien avec la commune est
établi par le fait de stationner sur l?aire d?accueil de
la commune » et un dispositif est mis en place pour
accompagner les CCAS dans cette mission. Le lien
avec la commune est également établi, au sens de
l?article R.264-4 du CASF, dès lors que les personnes
satisfont à l?une des conditions suivantes :
y exercer une activité professionnelle ;
bénéficier d?une action d?insertion ou d?un suivi
social, médico-social ou professionnel ou avoir
entrepris des démarches à cet effet ;
présenter des liens familiaux avec une personne
vivant dans la commune ;
exercer l?autorité parentale sur un enfant mineur
qui y est scolarisé.
FICHE 5C
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
105
OBJECTIFS / FINALITÉS
En France, le droit à la santé et à des soins de qualité doit être
garanti pour tous. Les gens du voyage doivent être pleinement
inclus dans le périmètre d?intervention des politiques de santé
en général et des territoires en particulier.
Le volet santé constitue un volet obligatoire des schémas
départementaux, traité dans le même chapitre que le volet
scolarisation, insertion professionnelle et accès aux droits (article
1-II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se compose d?un
diagnostic, du bilan du schéma précédent et de préconisations
dans le cadre du futur schéma (plan d?action et des fiches action).
Les conditions et environnement de vie des gens du voyage
peuvent s?avérer être des déterminants de santé défavorables
pour eux, notamment pour les enfants. L?accès aux droits et à la
santé sont étroitement liés. Une approche globale et pragmatique
de la santé, transversale aux différents volets (accueil, habitat,
insertion professionnelle et scolarisation) et visant une insertion
dans le droit commun est ainsi essentielle.
La révision du schéma départemental permet de mettre à jour
ou d?établir un diagnostic partenarial sur la situation sanitaire
des gens du voyage. Il doit aboutir à dresser les perspectives
d?interventions en prévention et en accès aux soins, répondant
aux besoins repérés, en cohérence et complémentarité des
autres fiches du schéma.
CONTEXTE
Les gens du voyage sont soumis à un cumul de déterminants
sociaux, économiques et environnementaux défavorables à la
santé. Il existe cependant peu de données concernant l?état de
santé des gens du voyage. Les comportements (alimentation,
addictions, santé sexuelle, etc.) sont en particulier mal connus.
Les rapports et études disponibles relèvent toutefois les
problématiques suivantes :
un état de santé plus dégradé et une espérance de vie
plus courte d?environ quinze ans par rapport à la population
générale ;
un environnement de vie et des conditions d?habitat
exposant à certaines pathologies, dont les maladies
transmissibles et à des accidents ;
des pratiques professionnelles exposant les personnes
et leur entourage à des risques particuliers comme le
saturnisme en lien avec le ferraillage ;
la survenue de troubles psychiques en lien avec les
conditions de vie ;
un accès limité aux services de prévention et de soins.
Des problématiques d?accès à la prévention et aux soins
sont en effet rapportées pour cette population qui relève
du système de santé de droit commun. L?accès aux services
de prévention est notamment limité par les conditions de
scolarisation et du travail indépendant (difficulté de mise
en place ou de suivis des visites médicales scolaires, pas de
médecine du travail?).
Par ailleurs, un recours aux soins retardé est souvent
observé, en lien avec la méconnaissance du système de
santé, les représentations réciproques des soignants et
des familles et la discontinuité des couvertures médicales.
L?accès à la prévention et aux soins peut être facilité par
l?accompagnement social, les interventions de médiation en
santé (pour l?accompagnement des personnes d?une part
et la sensibilisation des acteurs du système de santé de
l?autre), ainsi que l?organisation d?interventions d?aller-vers
(les services de santé se déplacent sur les lieux de vie des
populations).
La santé5D
© Unsplash
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
106
FICHE 5D
LES ACTEURS INTERVENANT
AU NIVEAU DE LA SANTÉ
Plusieurs acteurs doivent être considérés pour le diagnostic
et les préconisations du volet santé du schéma :
les gens du voyage ou leurs représentants ;
les associations qui accompagnent les gens du voyage ;
l?agence régionale de santé (ARS), notamment les services
en charge des PRAPS, et les services santé environnement ;
les services sanitaires et sociaux du conseil départemental
(travailleurs sociaux, PMI structures pour personnes âgées),
et des communes ;
les professionnels, structures et établissements de santé ;
les professionnels de santé de l?Éducation nationale ;
les CPAM (notamment la Plate-Forme d?Intervention
Départementale pour l?Accès aux Soins et à la Santé) et
autres organismes d?assurance maladie ;
les CCAS ou CIAS et autres organismes de domiciliation ;
les MDPH ;
les dispositifs d?appui à la coordination des parcours de
santé (réseaux de santé, plateformes territoriales d?appui,
etc.).
Enfin, les acteurs identifiés dans le cadre des autres volets
du schéma sont à intégrer à la démarche santé notamment
pour ce qui concerne l?environnement (habitat, urbanisme),
la scolarisation et l?insertion professionnelle.
LE DIAGNOSTIC
La démarche de diagnostic vise à orienter les préconisations,
la mobilisation des ressources disponibles, le développement
d?actions spécifiques le cas échéant.
Le diagnostic s?appuie notamment sur le bilan du schéma
précédent, ainsi que les acteurs mentionnés précédemment.
Il concerne :
Les besoins des personnes : volume et structure
démographique des populations de passage,
problématiques de santé, etc.
Les freins à l?accès aux soins : méconnaissance du système,
illectronisme, absence de domiciliation, non recours à une
couverture maladie, taux de scolarisation, etc.
Les ressources disponibles qui pourraient être mobilisées
pour les gens du voyage de passage : cartographie de
l?offre de santé de proximité, acteurs de l?accompagnement
social, médiateurs de santé, etc. Ainsi que les partenariats
existants entre ces acteurs.
Les risques environnementaux.
Les politiques de santé portées par les acteurs du territoire
(ARS, collectivités territoriales, réseaux et structures de
santé, etc.).
LES PRÉCONISATIONS
Le volet santé du schéma veille notamment à :
s?assurer que la localisation et l?aménagement des
équipements d?accueil et d?habitat offrent un environnement
favorable à la santé des gens du voyage ;
s?assurer que les habitants bénéficient d?un suivi préventif
et d?actions ciblées de prévention tels que :
le suivi préventif des enfants (notamment vaccination et
dépistage du saturnisme) ;
la santé au travail, dans une approche de réduction des
risques ;
d?autres interventions en fonction des besoins identifiés :
femmes enceintes, la santé sexuelle, les addictions, la
santé mentale, etc.
s?assurer qu?en cas de problème de santé, un recours non
programmé aux soins est possible dans des structures de
proximité et encourager les suivis en médecine de ville
avec un médecin traitant ;
s?assurer de l?accompagnement adapté des personnes en
situation de handicap et des personnes âgées ;
favoriser l?octroi d?une couverture maladie pour les
personnes n?en disposant pas.
En réponse aux objectifs, un plan d?action est défini pour
répondre aux besoins et lever les obstacles en s?appuyant sur
les ressources du territoire. Les actions portent notamment
sur les champs suivants :
l?inscription des gens du voyage comme public cible des
politiques sociales et des politiques de santé du territoire :
PRAPS, contrats locaux de santé, projets des structures et
établissements de santé, politiques de la ville, etc.
la réduction des risques sanitaires liés à l?environnement
sur les lieux d?habitat et sur les lieux de travail ;
la mobilisation des gens du voyage (favoriser la
communication par les pairs), et le renforcement de leurs
aptitudes individuelles ;
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
107
la mobilisation des acteurs de proximité (acteurs de santé
et du champ social, organismes d?assurance maladie) :
en les sensibilisant à l?accueil des gens du voyage et en
renforçant leurs compétences ;
en favorisant les partenariats, l?interconnaissance, le
travail en réseau ;
en favorisant les actions d?aller-vers.
le développement d?interventions de médiation en santé,
qui permet de travailler à ces différentes actions.
QU?EST-CE QUE LA MÉDIATION EN SANTÉ ?
Extrait du référentiel HAS1
La médiation est un processus temporaire de « l?aller vers » et
du « faire avec » dont les objectifs sont de renforcer :
l?équité en santé en favorisant le retour vers le droit
commun ;
le recours à la prévention et aux soins ;
l?autonomie et la capacité d?agir des personnes dans la prise
en charge de leur santé ;
la prise en compte, par les acteurs de la santé, des spécificités,
potentialités et facteurs de vulnérabilité du public.
La médiation en santé désigne la fonction d?interface
assurée en proximité pour faciliter :
d?une part, l?accès aux droits, à la prévention et aux soins,
assurés auprès des publics les plus vulnérables ;
d?autre part, la sensibilisation des acteurs du système de
santé sur les obstacles du public dans son accès à la santé.
Le médiateur en santé crée du lien et participe à un
changement des représentations et des pratiques entre le
système de santé et une population qui éprouve des difficultés
à y accéder. Il est compétent et formé à la fonction de
repérage, d?information, d?orientation, et d?accompagnement
temporaire. Il a une connaissance fine de son territoire
d?intervention, des acteurs et des publics.
La question du financement des mesures de médiation en
santé, d?intermédiation sociale, de prévention ou d?accès aux
soins par des actions d?aller-vers, doit être abordée dans le
schéma et prévue de manière précise pour que cela puisse
fonctionner (exemple : embauche de médiateur en santé, de
coordinateur de parcours, etc.)
LA PRISE EN COMPTE DE LA SANTÉ
DANS LES AUTRES VOLETS DU SCHÉMA
Pour une approche globale et transversale, la santé devrait
être abordée dans les autres volets du schéma, notamment :
volet accès aux droits : dans l?accompagnement global de
l?accès à une couverture maladie et aux aides auxquelles
peuvent prétendre les personnes en situation de handicap
ainsi que les personnes âgées ;
volet habitat : pour favoriser un environnement favorable
à la santé ;
volet insertion professionnelle : pour les questions de
santé au travail ;
volet scolarisation : pour l?accès aux services de santé
et aux visites et actions de prévention de l?Éducation
nationale.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Médiateurs en santé des gens du voyage
à Caen, Nantes et Rouen.
Les objectifs sont de rendre autonomes les personnes
pour un accès aux soins, mettre en place de la
prévention dans les services de santé, mais aussi
la mobilisation et la mise en réseau des acteurs de
santé et enfin favoriser l?amélioration des conditions
de vie des gens du voyage. Les résultats sont très
positifs. Il est noté une amélioration de la continuité
du parcours de soins, de l?accès aux dispositifs
de droit commun ou encore une diminution des
difficultés des personnes à s?exprimer sur leur santé.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Action d? « Aller vers » menée
par le département du Maine-et-Loire
À travers son service de promotion de la santé,
les maisons départementales des solidarités et les
professionnels de la PMI, le conseil départemental
a proposé des séances de vaccinations gratuites
sur les aires d?accueil du département et a aussi
organisé des ateliers de cuisine pour aborder les
questions de nutrition, les risques domestiques et
l?hygiène bucco-dentaire.1. L HAS. La médiation en santé pour les personnes éloignées des systèmes de prévention
et de soins. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-10/
la_mediation_en_sante_pour_les_personnes_eloignees_des_systemes_de_preve....pdf
FICHE 5D
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-10/la_mediation_en_sante_pour_les_personnes_eloignees_des_systemes_de_preve....pdf
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-10/la_mediation_en_sante_pour_les_personnes_eloignees_des_systemes_de_preve....pdf
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
108
FICHE 5D
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Haut-Rhin, des actions
de communication entre le milieu médical
et les gens du voyage
Les réunions du groupe « jeunes ? gens du voyage »
du PRAPS ont pour objectif de faire connaître les
travaux dédiés dans le cadre de la prise en charge
de ces populations : dates où le Centre d?Examen de
Santé intervient pour les vaccinations, les dépistages,
les informations particulières, comment joindre la
coordinatrice-santé. L?association Appona fait des
comptes rendus réguliers de son activité qu?elle met
en ligne sur l?écoute du réseau social santé-justice du
PRAPS, ouvert à tous les professionnels. Elle propose
aussi des formations et des actions de prévention
à organiser avec les partenaires. Deux journées
par an, elle anime avec les groupes de travail du
PRAPS des réunions plénières, au cours desquelles
les partenaires partagent sur ces thématiques des
expériences innovantes développées sur d?autres
régions.
Depuis le début des actions avec la coordinatrice
santé, l?ARS voit « moins de défiance et moins
d?inquiétude pour les personnes qui vont aux
urgences, même si c?est toujours très compliqué
pour elles (d?aller chercher l?information, faire valoir
leurs droits, constituer les dossiers). Ce n?était pas
communément admis dans les pratiques des gens
du voyage de laisser leurs enfants à l?hôpital il y
a quelques années, cela s?est amélioré au niveau
du social, médical, médico-social. Le travail
d?accompagnement social a contribué à améliorer
les choses.»
Cependant, un écueil est à souligner. Les actions les
plus efficaces en faveur des gens du voyage sont
financées par le contrat de ville de Colmar et ne
touchent que ceux qui vivent en logement adapté ou
qui sont installés sur les aires d?accueil, situés dans
le périmètre du contrat de ville. L?enjeu consiste à
trouver un financement pérenne pour mailler tout le
département avec ce dispositif.
ANNEXES
109
SOMMAIRE
ANNEXE A1 Les textes applicables 110
ANNEXE A2 Glossaire 112
ANNEXE A3 Plans type de schéma départemental d?accueil
et d?habitat des gens du voyage 113
ANNEXE A4.1 Les aides mobilisables : les financements
des aires d?accueil permanentes des gens du voyage 116
ANNEXE A4.2 Les aides mobilisables :
les financements des aires de grand passage 119
ANNEXE A4.3 Les aides mobilisables : les financements
pour la création des terrains familiaux locatifs 120
ANNEXE A5 Bilan de grands passages : modèle de fiche
Exemple du département du Maine-et-Loire 123
ANNEXE A6.1 Révision du schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage ? Modèle d?enquête à réaliser
auprès des EPCI et/ou communes : bilan du SDAHGV
20.. - 20.. et définition des besoins pour 20.. - 20? 126
ANNEXE A6.2 Révision du schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage ? Modèle d?enquête quantitative
sur l?ancrage territorial des gens du voyage à réaliser
auprès des collectivités 129
ANNEXE A6.3 Révision du schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage - Enquête quantitative
sur l?ancrage territorial / Modèle de tableau à adresser
aux collectivités (EPCI et communes) 133
110
ANNEXE
LOIS :
Loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en oeuvre
du droit au logement
Loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à
l?habitat des gens du voyage
Loi n° 2003-710 du 1er août 2003 d?orientation et de program-
mation pour la ville et la rénovation urbaine (article 15)
DÉCRETS
Décret n° 2001-540 du 25 juin 2001 relatif à la composition
et au fonctionnement de la commission départementale
consultative des gens du voyage
Décret n° 2001-541 du 25 juin 2001 relatif au financement
des aires d?accueil destinées aux gens du voyage
Décret n° 2001-568 du 29 juin 2001 relatif à l?aide aux
collectivités et organismes gérant des aires d?accueil des
gens du voyage et modifiant le code de la sécurité sociale
(deuxième partie : décrets en Conseil d?État) et le code
général des collectivités territoriales (partie réglementaire)
Décret n° 2007-690 du 3 mai 2007 relatif à l?agrément prévu
à l?article 9 de la loi du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à
l?habitat des gens du voyage
Décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif aux subventions
de l?État pour des projets d?investissement
Décret n° 2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de
grand passage
Décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux aires
permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage
ARRÊTÉS
Arrêté du 28 mai 2004 relatif à la revalorisation des aides au
logement (article 7)
Arrêté du 2 août 2019 pris en application de l?article 6 du
décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif aux subventions
de l?État pour des projets d?investissement, déterminant les
pièces et informations complémentaires aux demandes de
subventions relevant du ministère de la transition écologique
et solidaire et du ministère de la cohésion des territoires et
des relations avec les collectivités territoriales.
Arrêtés d?application des décrets relatifs aux aires et terrains
(à venir)
CIRCULAIRES
Circulaire UHC/IUH1/12 n° 2001-49 du 5 juillet 2001 relative
à l?application de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage
Circulaire relative à la mise en oeuvre des prescriptions des
schémas départementaux d?accueil des gens du voyage du
3 août 2006
Circulaire du 28 août 2010 relative à la révision des schémas
départementaux d?accueil des gens du voyage
Circulaire ministère de l?éducation nationale n° 2012-142
du 2 octobre 2012 relative à la scolarisation et scolarité des
enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs
Circulaire n° 2017-056 du 14 avril 2017 relative à l?instruction
dans la famille
Circulaire présentant les dispositions de la loi relative à
l?égalité et à la citoyenneté concernant les gens du voyage
du 19 avril 2017
Circulaires annuelles relatives aux grands passages du
ministère de l?intérieur
CODES
Code général des collectivités territoriales (CGCT) :
Art. L. 2334-2 sur la dotation globale de fonctionnement
Art. L. 3641-1 et 3642-2 sur la compétence de la Métropole
de Lyon
Art. L. 5211-9-2 sur le transfert des pouvoirs de police des
maires aux EPCI
Art. L. 5214-16 sur la compétence des communautés de
communes
Art. L. 5215-20 et 5215-20-1 sur la compétence des
communautés urbaines
Art. L. 5216-5 sur la compétence des communautés
Les textes applicablesA1
111
d?agglomération
Art. L. 5217-2 sur la compétence des métropoles
Art. L. 5219-1 sur la compétence de la Métropole du Grand
Paris
Code de l?action sociale et des familles (CASF) :
Art. L. 264-1 et suivants et D. 264-1 et suivants sur la
domiciliation
Code de l?urbanisme :
Art. L. 102-1 sur le projet d?intérêt général
Art. L. 111-4 sur la constructibilité en zone rurale
Art. L. 151-13 sur les secteurs de taille et de capacité d?accueil
limitées
Art. L. 444-1 sur les formalités d?urbanisme applicables aux
terrains destinés à recevoir les résidences mobiles des gens
du voyage
Art. R. 421-19 sur le permis d?aménager
Art. R. 421-23 sur la déclaration préalable
Art. L. 480-1 et suivants sur les infractions à ce code
Code de la construction et de l?habitation (CCH) :
Art. L. 302-1 et suivants et R. 302-1 et suivants sur le
programme local de l?habitat
Art. L. 302-5 et suivants et R. 302-14 et suivants sur SRU
Art. L. 421-1, L. 422-2 et L. 422-3 sur les compétences des
bailleurs sociaux en matière de terrains familiaux locatifs
Code général de la propriété des personnes publiques :
Art. L. 3211-7 et R. 3211-15 concernant la décote sur le prix
de cession des terrains de l?État
Code de la sécurité sociale :
Art. L. 851-1 et suivants et R. 851-1 et suivant concernant
l?aide à la gestion pour les aires permanentes d?accueil ou
ALT2
Code de l?éducation :
Art. L. 111-1 sur l?inclusion scolaire de tous les enfants
Art. L. 111-2 sur le droit à une formation scolaire complétant
l?action de la famille
Art. L. 131-2 sur le service public du numérique et de
l?enseignement à distance
Art. L 131-5 sur le pouvoir d?appréciation des maires dans
l?exercice du pouvoir de police en matière d?inscription
scolaire
Art. L. 131-10 sur l?instruction dans la famille
ANNEXE
AAH : Allocation aux adultes handicapés
APA : Aire permanente d?accueil
APL : Aide personnalisée au logement
AGP : Aire de grand passage
ALT : Allocation logement temporaire
ARS : Agence régionale de santé
AVAP : Aire de mise en valeur de l?architecture
et du patrimoine
CA : Communauté d?agglomération
CAF : Caisse d?allocations familiales
CASNAV : Centre académique pour la scolarisation
des enfants allophones nouvellement arrivés et
des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs
CC (I) AS : Centre communal (intercommunal)
d?action sociale
CEB : Banque de développement du Conseil de l?Europe
CC : Communauté de communes
CD : Conseil départemental
CDC : Caisse des dépôts et consignations
(ou Banque des Territoires)
CDCGDV : Commission départementale consultative
des gens du voyage
CMU : Couverture maladie universelle
CNAF : Caisse nationale d?allocations familiales
CNED : Centre national d?enseignement à distance
CPAM : Caisse primaire d?assurance maladie
DDCS(PP) : Direction départementale de la cohésion
sociale (et de la protection des populations)
DDT(M) : Direction départementale des territoires
(et de la mer)
DETR : Dotation d?équipement des territoires ruraux
DIRECCTE : Direction régionale des entreprises,
de la concurrence, de la consommation, du travail
et de l?emploi
DREAL : Direction régionale de l?environnement,
de l?aménagement et du logement
DSDEN : Direction des services départementaux
de l?éducation nationale
DSIL : Dotation de soutien à l?investissement local
EPCI : Établissement public de coopération intercommunale
FEDER : Fond européen de développement régional
FCTVA : Fonds de compensation de la TVA
FSE : Fonds social européen
GIE : Groupement d?intérêt économique
MAIA : Méthode d?action pour l?intégration des services
d?aide et de soins dans le champ de l?autonomie
MOUS : Maîtrise ouvrage urbaine et sociale
MDPH : Maison départementale des personnes
handicapées
MDSI : Maison départementale des solidarités
et de l?insertion
PDALHPD : Plan départemental d?action pour le logement
et l?hébergement des personnes défavorisées
PHARE : Prêt habitat amélioration et restructuration
PLAi : Prêt locatif aidé d?intégration
PMI : Protection maternelle et infantile
PLH : Programme local de l?habitat
PLU(i) : Plan local d?urbanisme (intercommunal)
PRAPS : Programme régional pour l?accès à la prévention
et aux soins
RSA : Revenu de solidarité active
SAFER : Société d?aménagement foncier et d?établissement
rural
SCoT : Schéma de cohérence territoriale
SEGPA : Section d?enseignement général et professionnel
adapté
SDAHGV : Schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
SRI : Services régionaux itinérants
STECAL : Secteur de taille et capacité d?accueil limitées
TFL : Terrain familial locatif
UDCCAS : Unions départementales des CCAS et CIAS
VRD : Voirie et réseaux divers
GlossaireA2
112
ANNEXE
113
Cette annexe présente deux plans types de SDAHGV. Ils
contiennent les mêmes éléments, présentés différemment.
PREMIER PLAN TYPE : UN SCHÉMA
ORGANISÉ PAR THÉMATIQUES
Ce plan propose d?organiser le schéma départemental par
thématique. Quatre thématiques sont retenues : l?accueil
(subdivisé en 2 voire 3, les aires permanentes accueil, les aires
de grand passage, les aires de petit passage si nécessaire),
l?habitat (les terrains familiaux locatifs, les autres phénomènes
d?ancrage territorial), le volet socio-éducatif (scolarisation,
santé, accès aux droits, insertion professionnelle) et la
gouvernance du schéma. Chacune des thématiques comporte
une évaluation de l?offre et un bilan des actions prévues lors du
précédent schéma, une analyse des besoins, les orientations
qui sont traduites dans des fiches actions.
INTRODUCTION
Arrêté adoptant le schéma
I) L?ACCUEIL
I.1) Les aires permanentes d?accueil
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les prescriptions et recommandations du schéma
départemental 20..-20..
Le plan d?action
I.2) Les grands passages
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les prescriptions du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
I.3) Les aires de petits passages
Les aires de petit passage peuvent également être évoquées
si elles représentent un enjeu local sur le territoire, alors
même que les textes prévoient de les insérer en annexe.
Le recensement des aires
Les projets dans le cadre du futur schéma
II) L?HABITAT
Cette partie traite des terrains familiaux locatifs qui ont une
valeur prescriptive mais peut également traiter des logements
des ménages qui souhaitent disposer d?un ancrage pérenne
et sécurisé. Les modes de vie de ces derniers recouvrent aussi
bien l?habitat permettant de conserver la résidence mobile
en complément du logement, le terrain familial aménagé
sans construction ou le logement «classique», dans le parc
social ou privé.
II.1) Les terrains familiaux locatifs
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les prescriptions et recommandations du schéma
départemental 20..-20..
Le plan d?action
II.2) Les logements
Les logements (logement social adapté, logement dans le
diffus, accession à la propriété) peuvent également être
évoqués s?ils représentent un enjeu local sur le territoire,
alors même que les textes prévoient que les besoins en la
matière doivent figurer dans les PLH et le PDALHPD.
II.3) Les terrains privés
L?obligation légale découlant de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000 est que deux annexes au schéma départemental
recensent les terrains privés aménagés dans les conditions
prévues à l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme pour
l?installation de résidences mobiles et les terrains mis à
la disposition des gens du voyage par leurs employeurs,
notamment dans le cadre d?emplois saisonniers.
Plans type de schéma
départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyageA3
114
ANNEXE A3
Le schéma peut aussi évoquer les terrains privés occupés par
des gens du voyage sans droit ni titre, afin de trouver des
solutions.
Le recensement des terrains
L?avenir de ces terrains
III) SCOLARISATION, INSERTION
PROFESSIONNELLE, ACCÈS AUX DROITS ET SANTÉ
III.1) La scolarisation
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
III.2) L?emploi et l?insertion professionnelle
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
III.3) L?accès aux droits
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
III.4) L?accès à la santé
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
IV) LA GOUVERNANCE DU SCHÉMA
Les instances de suivi créées : leurs compositions, leurs rôles,
leurs missions
V) LES PRESCRIPTIONS ET RECOMMANDATIONS
PAR SECTEUR GÉOGRAPHIQUE D?IMPLANTATION
ET PAR EPCI :
Si la loi n?oblige pas de choisir comme secteur géographique
d?implantation l?EPCI, un récapitulatif des obligations à cette
échelle est souhaitable ces derniers devant mettre en oeuvre
le schéma.
Tableau récapitulatif des prescriptions et recommandations
Secteurs
géographiques
d?implantation
EPCI compétent
Aires permanentes
d?accueil
Aires de grand passage
Terrains familiaux
locatifs
115
DEUXIÈME PLAN TYPE : LE BILAN
DU SCHÉMA ACHEVÉ ? LES ORIENTATIONS
DU SCHÉMA RÉVISÉ
Ce plan propose d?organiser le schéma en deux parties. La
première partie propose un bilan de l?ensemble bilan des
actions menées lors du schéma précédent, évalue l?offre
existante et définit les besoins des gens du voyage sur le
département. Tous les thèmes seront traités : l?accueil,
l?habitat, le volet socio-éducatif, la gouvernance. Les constats
réalisés et l?analyse des besoins feront ressortir des enjeux.
La seconde partie définira, à partir des enjeux identifiés, les
objectifs et principes du futur schéma départemental qui
permettront de répondre aux besoins des gens du voyage
en termes d?accueil, d?habitat adapté et d?accompagnement.
INTRODUCTION
Arrêté adoptant le schéma
I) BILAN-DIAGNOSTIC-ÉVALUATION DES BESOINS
Rappel de la méthodologie utilisée
Le contenu de cette partie est repris dans la fiche 2B : la
construction d?un SDAGDV
I.1) Les infrastructures d?accueil
Sont traitées dans cette rubrique les aires présentant un
caractère prescriptif. Les aires de petit passage peuvent
également être évoquées si elles représentent un enjeu local
sur le territoire, alors même que les textes prévoient de les
insérer en annexe.
I.1.1) Les aires permanentes d?accueil
I.1.2) Les aires de grand passage
I.1.3) Les aires de petit passage
I.2) L?habitat
Cette partie traite des terrains familiaux locatifs qui ont une
valeur prescriptive mais peut également traiter des logements
des ménages qui souhaitent disposer d?un ancrage pérenne
et sécurisé. Les modes de vie de ces derniers recouvrent aussi
bien l?habitat permettant de conserver la résidence mobile
en complément du logement, le terrain familial aménagé
sans construction ou le logement «classique», dans le parc
social ou privé.
I.2.1) Les terrains familiaux locatifs
I.2.2) Les terrains privés
I.2.3) Les logements
I.3) Le volet socio-éducatif
I.3.1) La scolarisation
I.3.2) L?emploi et l?insertion professionnelle
I.3.3) L?accès aux droits
I.3.4) La santé
I.4) La gouvernance
II) ORIENTATIONS ET ACTIONS À METTRE
À OEUVRE SUR LA PÉRIODE 20..-20..
II.1) L?accueil
Pour chacune des thématiques traiter des enjeux, des
orientations, puis du plan d?action.
II.1.1) Les prescriptions présentant un caractère obligatoire
> Les aires permanentes d?accueil
> Les aires de grand passage
II.1.2) Les recommandations
> Les aires de petit passage
II.2) L?habitat
Pour chacune des thématiques traiter des enjeux, des
orientations, puis du plan d?action.
II.2.1) Les prescriptions présentant un caractère obligatoire
> Les terrains familiaux locatifs
II.2.2) Les recommandations
> Les terrains privés
> Les logements
II.3) Le volet socio-éducatif
Pour chacune des thématiques traiter des enjeux, des
préconisations, puis du plan d?action.
La scolarisation
L?accès aux droits
L?emploi et l?insertion professionnelle
La santé
II.4) La gouvernance
Les instances de suivi : leurs compositions, leurs rôles,
leurs missions
II.5) Les prescriptions et recommandations par
secteur géographique d?implantation et par EPCI
Tableau récapitulatif des prescriptions et recommandations
ANNEXE
Rappel : Le code de la construction et de l?habitat ne codifie
pas les subventions relatives aux gens du voyage. Par ailleurs,
la compétence « création, aménagement, entretien et
gestion des aires permanentes d?accueil » relève des EPCI, ce
qui permet une solidarité financière intercommunale.
LES AIDES DE L?ÉTAT
LA LIGNE BUDGÉTAIRE « ACCUEIL DES GENS
DU VOYAGE » DU MINISTÈRE EN CHARGE
DU LOGEMENT
Pour faire face à ces dépenses d?investissement, l?État
prend notamment en charge une partie des dépenses
d?investissement nécessaires à l?aménagement des
aires permanentes d?accueil (Loi 2000 ? Art.4) :
> S?agissant des aires permanentes d?accueil, désormais
seules les aires nouvellement inscrites au schéma
départemental peuvent bénéficier de la subvention de
l?État. Cela correspond aux communes qui viennent de
dépasser le seuil de 5000 habitants (cela peut être le cas
à l?issue d?une fusion de communes).
Une subvention peut être accordée au titre du BOP 135 pour
financer, par exemple, les coûts afférents au terrassement,
au bornage, à l?arrivée d?eau et d?électricité, aux sanitaires
et éventuellement au foncier.
Ce financement est plafonné à hauteur de 70 % des
dépenses d?investissement hors taxes, dans la limite d?un
plafond de dépenses subventionnables fixé à 10 671 ¤
par place de résidence mobile pour la création d?aires
nouvelles. Selon l?article 2 du décret n° 2019-1478, la place
de résidence mobile dispose d?une superficie minimum de
75 m2, hors espaces collectifs, hors bâti, hors espace réservé
au stationnement de véhicules et circulations internes de
l?aire ou du terrain. L?espace réservé au stationnement est
contigu à chaque place et sa capacité est d?au moins deux
véhicules.
Les réhabilitations ou mise aux normes ne donnent pas
lieu à subvention de la part de l?État, en revanche les prêts
PHARE de la Banque des territoires (groupe Caisse des
dépôts et consignation) ou la dotation d?équipement des
territoires ruraux peuvent être mobilisés (cf.plus bas).
EXEMPLE
Aménagement d?une aire d?accueil
de 16 places de caravanes.
Montant maximal de la subvention =
15 245 ¤ x 70 % x 16 = 170 744 ¤
Pour pouvoir bénéficier de l?octroi de cette subvention, les
dépenses d?investissement doivent être engagées dans
le délai de deux ans suivant la publication du schéma
départemental (cf. Paragraphe « Délai de réalisation ou de
réhabilitation des aires d?accueil »).
La composition du dossier pour obtenir
une subvention
La composition du dossier pour obtenir une subvention et
les pièces complémentaires qui peuvent être demandées
sont définis par l?arrêté du 2 août 2019 pris en application
de l?article 6 du décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif
aux subventions de l?Etat pour des projets d?investissement,
déterminant les pièces et informations complémentaires
aux demandes de subventions relevant du ministère de
la transition écologique et solidaire et du ministère de la
cohésion des territoires et des relations avec les collectivités
territoriales.
La durée de validité d?une décision de subvention :
Selon l?article 11 du décret n° 2018-514 pré-cité « Si, à
l?expiration d?un délai de deux ans à compter de la notification
de la décision attributive, le projet, l?opération ou la phase
d?opération au titre duquel la subvention a été accordée
n?a reçu aucun commencement d?exécution, l?autorité
compétente qui a attribué la subvention constate la caducité
de sa décision.
Cette autorité peut toutefois fixer un délai inférieur ou,
exceptionnellement, proroger la validité de sa décision pour
une période complémentaire qui ne peut excéder un an. »
Depuis le décret du 25 juin 2018 sur les subventions
d?investissement, aucun commencement d?exécution du
Les aides mobilisables
Les financements des aires d?accueil
permanentes des gens du voyageA4.1
116
117
projet ne doit être fait avant la date de réception de la
demande de subvention. Il n?y a plus de nécessité de faire
une autorisation de démarrage anticipée des travaux.
Par ailleurs, l?État peut apporter une aide financière à la
collectivité en lui accordant une décote sur l?accession d?un
terrain du domaine privé de l?État. La cession par l?État de
terrains à un prix inférieur à leur valeur vénale est possible
lorsque ce terrain est destiné à l?aménagement d?aires
permanentes d?accueil (Article L. 3211-7 du Code général de
la propriété des personnes publiques).
LA DOTATION D?ÉQUIPEMENT DES TERRITOIRES
RURAUX (DETR)
La DETR est un concours financier destiné aux communes et
groupements de communes qui souhaitent entreprendre des
travaux d?investissements divers dont la liste des catégories
prioritaires est définie et renouvelée chaque année par un
collège d?élus territoriaux. Les taux de subvention applicables
à chacune de ces catégories sont déterminées par la
commission départementale d?élus.
Les opérations doivent entrer dans la compétence de la
collectivité territoriale ou du groupement éligible à la DETR.
Les communes répondant à certaines conditions
démographiques et de richesse fiscale peuvent bénéficier de
la DETR. Sont éligibles, à titre dérogatoire, les EPCI à fiscalité
propre disposant d?un territoire d?un seul tenant et :
dont la population est inférieure à 75 000 habitants (contre
50 000 habitants précédemment),
qui ne comptent pas de communes membres de plus de
20 000 habitants (contre 15 000 habitants précédemment),
même si la population de l?EPCI est supérieure à 75 000
habitants.
Un dossier est élaboré par le maître d?ouvrage et déposé en
préfecture ou sous-préfecture.
LA DOTATION DE SOUTIEN À L?INVESTISSEMENT
LOCAL (DSIL)
Seuls sont éligibles à cette dotation les communes et les
établissements publics de coopération intercommunale (EPCI)
à fiscalité propre. Cette dotation est prévue à l?article L. 2334-
42 du CGCT avec les règles de répartition. Ce sont des appels
à projets annuels avec dépôt et instruction de dossier.
Le projet doit s?inscrire dans le cadre d?un contrat de ruralité
signé avec le représentant de l?État ou dans le cadre des
grandes priorités définies au plan national. Le projet doit être
structurant pour le territoire communal ou intercommunal, il
doit s?inscrire dans des opérations inscrites dans des volets
thématiques répondant aux enjeux du territoire considéré.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le cahier des charges de la Dotation d?équipement
des territoires ruraux du département du Loir-et-
Cher prévoit que cette dotation pourra contribuer
au financement d?équipements destinés aux gens
du voyage dont les travaux de raccordement
aux réseaux (alimentation en eau potable,
assainissement, électricité etc) des aires d?accueil
des gens du voyage et les acquisitions foncières.
Le taux de subvention prévu est de 20 à 50 % du
montant total des travaux.
Les dépenses d?investissement concernant les aires d?accueil
pour gens du voyage peuvent être éligibles au Fonds de
compensation de la TVA.
LES AIDES DES AUTRES COLLECTIVITÉS
Le département et les caisses d?allocations familiales
peuvent accorder des subventions complémentaires pour
la réalisation des aires d?accueil. Les régions peuvent
également dans certains cas financer des équipements pour
gens du voyage (par exemple en Pays de la Loire dans le
cadre des contrats territoires-région).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le département de l?Oise prévoit une aide à la
création des aires d?accueil ou de passage des
gens du voyage afin de soutenir les programmes
de création de ces aires. Cette aide s?adresse aux
communes ou aux groupements de communes.
LE PRÊT PHARE DE LA BANQUE
DES TERRITOIRES (GROUPE CAISSE
DES DÉPÔTS ET CONSIGNATION)
Le Prêt Habitat Amélioration Restructuration Extension
(PHARE) est attribué par la CDC pour le financement de
projets immobiliers destinés à des populations spécifiques
118
ANNEXE A4.1
dont font partie les aires d?accueil des gens du voyage.
Il peut être complété par le prêt PHARE à taux fixe sur
ressources de la CEB (Banque de Développement du Conseil
de l?Europe).
Pour en savoir plus : https://www.banquedesterritoires.fr/
pret-phare
LES FINANCEMENTS DU FOND STRUCTUREL
EUROPÉEN FEDER
Les fonds européens du FEDER sont gérés par les conseils
régionaux. Ils peuvent être mobilisés pour contribuer à la
réalisation d?équipements d?accueil et d?habitat des gens du
voyage. Le financement du Feder pour les aires d?accueil
et/ou l?habitat des gens du voyage est possible lorsque
son principe a été expressément prévu dans le programme
opérationnel régional.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le FEDER a été mobilisé en 2013 pour financer
l?aménagement d?une aire d?accueil des gens du
voyage sur la commune de Marvejols en Lozère (48).
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
ANNEXE
119
Rappel : Le code de la construction et de l?habitat ne codifie
pas les subventions relatives aux gens du voyage. Par ailleurs,
la compétence « création, aménagement, entretien et
gestion des aires de grand passage » relève des EPCI, ce qui
permet une solidarité financière intercommunale. En outre, il
n?existe pas d?aide à la gestion comme l?ALT2 pour les aires
permanentes d?accueil.
Des possibilités de financement existent pour l?EPCI compétent
s?il remplit des critères d?éligibilité :
LA DOTATION D?ÉQUIPEMENT
DES TERRITOIRES RURAUX (DETR)
La DETR est un concours financier destiné aux communes et
groupements de communes qui souhaitent entreprendre des
travaux d?investissements divers dont la liste des catégories
prioritaires est définie et renouvelée chaque année par
un collège d?élus territoriaux. Les taux de subvention
applicables à chacune de ces catégories sont déterminées
par la commission départementale d?élus.
Les opérations doivent entrer dans la compétence de la
collectivité territoriale ou du groupement éligible à la DETR.
Les communes répondant à certaines conditions
démographiques et de richesse fiscale peuvent bénéficier
de la DETR. Sont éligibles, à titre dérogatoire, les EPCI à
fiscalité propre disposant d?un territoire d?un seul tenant et :
dont la population est inférieure à 75 000 habitants (contre
50 000 habitants précédemment),
qui ne comptent pas de communes membres de plus de
20 000 habitants (contre 15 000 habitants précédemment),
même si la population de l?EPCI est supérieure à 75 000
habitants.
Un dossier est élaboré par le maître d?ouvrage et déposé en
préfecture ou sous-préfecture.
LA DOTATION DE SOUTIEN
À L?INVESTISSEMENT LOCAL (DSIL)
Seuls sont éligibles à cette dotation les communes et les
établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre. Cette dotation est prévue à l?article
L. 2334-42 du CGCT avec les règles de répartition. Ce sont
des appels à projets annuels avec dépôt et instruction de
dossier.
Le projet doit s?inscrire dans le cadre d?un contrat de ruralité
signé avec le représentant de l?État ou dans le cadre des
grandes priorités définies au plan national. Le projet doit être
structurant pour le territoire communal ou intercommunal, il
doit s?inscrire dans des opérations inscrites dans des volets
thématiques répondant aux enjeux du territoire considéré.
Les dépenses d?investissement concernant les aires
d?accueil pour Gens du voyage peuvent être éligibles au
Fonds de compensation de la TVA.
LES FINANCEMENTS DU FOND
STRUCTURELS EUROPÉENS FEDER
Le FEDER peut octroyer un financement pour les aires des
gens du voyage. Dans ce cas, il est nécessaire que l?accueil
ait été expressément prévu dans le programme opérationnel
régional. Les fonds européens sont gérés par les conseils
régionaux.
LES AIDES DES AUTRES COLLECTIVITÉS
Certains départements ont étudié la possibilité de prescrire
des obligations mutualisées entre plusieurs EPCI au SDAHGV
pour un cofinancement. Les régions peuvent également
dans certains cas financer des équipements pour gens du
voyage (par exemple en Pays de la Loire dans le cadre des
contrats territoires-région).
EXEMPLE
Le schéma de l?Isère 2018-2024 prévoit en prescription de
créer, sur une ou deux aires de grand passage, un volume
de 250 à 300 places en gestion mutualisée par convention
intercommunale avec deux autres EPCI (les Balcons du
Dauphiné et les Vals du Dauphiné)
Les aides mobilisables
Les financements des aires
de grand passageA4.2
ANNEXE
Rappel : Le code de la construction et de l?habitat ne codifie
pas les subventions relatives aux gens du voyage. Par
ailleurs, la compétence « création, aménagement, entretien
et gestion des terrains familiaux locatifs » relève des EPCI,
ce qui permet une solidarité financière intercommunale.
En outre, les locataires ne peuvent pas percevoir une des
allocations logement délivrées par les Caisses d?allocations
familiales, car ces terrains ne sont pas considérés comme
des logements et les résidences mobiles y stationnant (elles
peuvent le faire moins de huit mois dans l?année) doivent
conserver des moyens de mobilité. Enfin, le terrain familial
locatif ne peut pas bénéficier de l?aide à la gestion (ALT2).
LES AIDES DE L?ÉTAT
LA LIGNE BUBGETAIRE « ACCUEIL DES GENS
DU VOYAGE » DU MINISTÈRE EN CHARGE
DU LOGEMENT
La subvention de l?État s?élève à 70 % de la dépense totale
hors taxes, dans la limite d?un plafond subventionnable
de 15 245 ¤ par place de résidence mobile. La DHUP via
le programme 135 octroie des aides dans la limite de
l?enveloppe disponible pour les terrains familiaux locatifs.
Ce montant est au plus de 10 671, 50 ¤ par place.
Pour pouvoir bénéficier de l?octroi de cette subvention, les
dépenses d?investissement doivent être engagées dans
le délai de deux ans suivant la publication du schéma
départemental.
EXEMPLE
Exemple d?un projet de terrain familial locatif de 2 places
dont le montant des travaux HT s?élève à 17 000 ¤
par place, le mode de calcul est :
15 245 ¤ x 70% = 10 671.50 ¤ x 2 places
= 21 343 ¤ de subvention
En outre, le décret n° 2019-1478 prévoit la mise aux
normes des terrains familiaux locatifs en service à la date
de publication de ce dernier dans un délai de 5 ans. C?est
pourquoi, à titre exceptionnel, durant cette période, pour les
terrains familiaux existants, la pièce destinée au séjour peut
faire l?objet de demande de subventions. Le montant de la
subvention est de 3 500 ¤ par place maximum.
La composition du dossier pour obtenir
une subvention
La composition du dossier pour obtenir une subvention et
les pièces complémentaires qui peuvent être demandées
se trouvent dans l?arrêté du 2 août 2019 pris en application
de l?article 6 du décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif
aux subventions de l?Etat pour des projets d?investissement,
déterminant les pièces et informations complémentaires
aux demandes de subventions relevant du ministère de
la transition écologique et solidaire et du ministère de la
cohésion des territoires et des relations avec les collectivités
territoriales.
La durée de validité d?une décision
de subvention
Selon l?article 11 du décret n° 2018-514 pré-cité « Si, à
l?expiration d?un délai de deux ans à compter de la notification
de la décision attributive, le projet, l?opération ou la phase
d?opération au titre duquel la subvention a été accordée
n?a reçu aucun commencement d?exécution, l?autorité
compétente qui a attribué la subvention constate la caducité
de sa décision.
Cette autorité peut toutefois fixer un délai inférieur ou,
exceptionnellement, proroger la validité de sa décision pour
une période complémentaire qui ne peut excéder un an. »
Depuis le décret du 25 juin 2018 sur les subventions
d?investissement, aucun commencement d?exécution du
projet ne doit être fait avant la date de réception de la
demande de subvention. Il n?y a plus de nécessité de faire
une autorisation de démarrage anticipée des travaux.
LA DOTATION D?ÉQUIPEMENT
DES TERRITOIRES RURAUX (DETR)
La DETR est un concours financier destiné aux communes et
groupements de communes qui souhaitent entreprendre des
travaux d?investissements divers dont la liste des catégories
Les aides mobilisables
Les financements pour la création
des terrains familiaux locatifsA4.3
120
121
prioritaires est définie et renouvelée chaque année par un
collège d?élus territoriaux. Les taux de subvention applicables
à chacune de ces catégories sont déterminées par la
commission départementale d?élus.
Les opérations doivent entrer dans la compétence de la
collectivité territoriale ou du groupement éligible à la DETR.
Les communes répondant à certaines conditions
démographiques et de richesse fiscale peuvent bénéficier
de la DETR. Sont éligibles, à titre dérogatoire, les EPCI à
fiscalité propre disposant d?un territoire d?un seul tenant et :
dont la population est inférieure à 75 000 habitants (contre
50 000 habitants précédemment),
qui ne comptent pas de communes membres de plus de
20 000 habitants (contre 15 000 habitants précédemment),
même si la population de l?EPCI est supérieure à 75 000
habitants.
Un dossier est élaboré par le maître d?ouvrage et déposé en
préfecture ou sous-préfecture.
LA DOTATION DE SOUTIEN À L?INVESTISSEMENT
LOCAL (DSIL)
Seuls sont éligibles à cette dotation les communes et les
établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre. Cette dotation est prévue à l?article
L. 2334-42 du CGCT avec les règles de répartition. Ce sont
des appels à projets annuels avec dépôt et instruction de
dossier.
Le projet doit s?inscrire dans le cadre d?un contrat de ruralité
signé avec le représentant de l?État ou dans le cadre des
grandes priorités définies au plan national. Le projet doit être
structurant pour le territoire communal ou intercommunal, il
doit s?inscrire dans des opérations inscrites dans des volets
thématiques répondant aux enjeux du territoire considéré.
Une Maîtrise d?OEuvre Urbaine et Sociale (MOUS) peut être
financée seulement s?il y a co-financement au côté de
l?Etat. Cela peut être par exemple un co-financement avec
un conseil départemental et/ou un EPCI. La collectivité
porteuse doit solliciter une subvention auprès de l?État, mais
ne doit pas signer l?ordre de service tant qu?elle n?a pas reçu
l?accord de subvention, sous peine de se voir refuser ladite
subvention.
Comment financer la transformation d?une aire
d?accueil permanente en terrain familial locatif ?
Aucune norme n?interdit une telle transformation et un
ancrage sur une aire ne veut pas dire qu?il n?y a pas de
besoin pour des voyageurs. Cependant, la faiblesse de la
dotation de la ligne dédiée à l?accueil et l?habitat des gens
du voyage conduit l?État à ne pas financer la transformation
d?aires permanentes d?accueil déjà financées en terrains
familiaux locatifs. Un financement peut être étudié, sous
réserve d?éligibilité, via la dotation d?équipement des territoires
ruraux (DETR), la mobilisation de la dotation de soutien à
l?investissement local (DSIL) et aux financements cités ci-après.
LES AIDES DES AUTRES COLLECTIVITÉS
Des subventions complémentaires peuvent être attribuées par
le Conseil départemental, les EPCI ou les crédits d?action sociale
des CAF.
LE PRÊT PHARE DE LA BANQUE
DES TERRITOIRES (GROUPE CAISSE
DES DÉPÔTS ET CONSIGNATIONS)
Le Prêt Habitat Amélioration Restructuration Extension (PHARE)
est attribué pour le financement de projets immobiliers destinés
à des populations spécifiques dont font partie les terrains
familiaux locatifs. Il peut être complété par le prêt PHARE à
taux fixe sur ressources de la CEB (Banque de Développement
du Conseil de l?Europe).
Pour en savoir plus : https://www.banquedesterritoires.fr/
pret-phare
LES FINANCEMENTS DU FOND STRUCTUREL
EUROPÉEN FEDER
Les fonds européens du FEDER sont gérés par les conseils
régionaux. Ils peuvent être mobilisés pour contribuer à la
réalisation d?équipements d?habitat des gens du voyage. Le
financement du Feder pour les terrains familiaux est possible
lorsque son principe a été expressément prévu dans le
programme opérationnel régional.
Exemples de financement pour le Feder
Moselle : création de terrains familiaux (24 places) à
Sarrebourg permettant l?installation durable de 11 familles. La
maîtrise d?ouvrage est communale.
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
122
ANNEXE A4.3
Financement :
Montant travaux : 859 565 ¤
Subvention Etat : 256 116 ¤ (30 %)
Subvention Feder : 323 415 ¤ (38 %).
Les fonds du FEDER ont pu être mobilisés pour des projets de
logements adaptés :
Haute-Corse : relogement de 27 familles sédentarisées sur
Erbajolo, au sud de Bastia.
27 logements (du T2 au T4) ont été financés en PLAI et une
subvention Feder (50 %). Les financements ont été obtenus
en 2013.
Points de vigilance par rapport aux financements
C?est l?EPCI qui a la compétence création, aménagement,
entretien et gestion des aires d?accueil et de terrains
familiaux locatifs des gens du voyage qui reçoit la subvention
(et les très rares communes qui ne font pas partie d?un EPCI).
Par ailleurs, si l?EPCI est propriétaire du terrain, mais qu?un
bailleur social souhaite créer, aménager, gérer, entretenir
un terrain, l?EPCI peut reverser la subvention aux bailleurs
sociaux. Si le bailleur social est propriétaire, il peut percevoir
directement la subvention. L?EPCI peut bénéficier de la
subvention pour l?achat du terrain.
Une subvention versée par la DHUP (programme 135)
ne peut financer des places de terrains familiaux locatifs
destinées à être vendues à des gens du voyage qui les
occuperaient.
L?autorité compétente exige le reversement total ou
partiel de la subvention versée si l?objet de la subvention
ou l?affectation de l?investissement subventionné ont été
modifiés sans autorisation.
Si une chambre est ajoutée, on change la nature du projet. La
présence d?une pièce destinée au sommeil transformerait le
terrain familial locatif en logement. Le terrain familial locatif
n?est pas un logement, les personnes doivent continuer à
dormir dans la résidence mobile qui demeure leur résidence.
ANNEXE
123
COMMUNE :
CORRESPONDANT LOCAL :
L?ARRIVÉE DU GROUPE
LE TERRAIN
L?arrivée était-elle annoncée ?
OUI NON
Localisation prévue :
Si mission annoncée, par qui ?
Les gens du voyage OUI NON
Autre OUI NON
Localisation réelle :
Combien de temps avant ?
Propriétaire :
Accord préalable avec le groupe
pour le stationnement ?
OUI NON
Superficie :
Un convention a t-elle été signée ?
OUI NON
NOM DU OU DES RESPONSABLE(S)
DU GROUPE :
Bilan de grands passages :
modèle de fiche - Exemple
du département du Maine-et-LoireA5
124
ANNEXE A5
L?ÉQUIPEMENT
LE SÉJOUR
Branchement eau OUI NON
Après accord OUI NON
Date arrivée prévue :
Date arrivée réelle :
Date départ prévue :
Date départ réelle :
Assainissement OUI NON
Toilettes mobiles OUI NON
Nombre de caravanes annoncées :
Nombre de caravanes installées :
Une redevance a t-elle été perçue par le groupe ?
OUI NON
Si oui, à combien s?est-elle élevée ?
Consommations :
Eau :
Coût :
Electricité :
Coût :
Tonnage déchets :
Coût :
Des caravanes sont-elles restées à l?issue
du délai autorisé ?
OUI NON
Pour quelle raison avancée par le groupe ?
Des dégradations ont-elles été constatées
sur le terrain ?
OUI NON
Détail et estimation des dégâts :
Branchement EDF OUI NON
Après accord OUI NON
Compteur forain OUI NON
Paiement au réel OUI NON
Groupe électrogène OUI NON
125
OBSERVATIONS
ANNEXE
Des entretiens sont nécessaires auprès des gestionnaires
des équipements prévus au schéma départemental (EPCI /
communes ou entreprise privée). Cette trame d?entretien
est très générale. Elle permet de dresser un bilan des
équipements existants et identifier certains besoins. D?autres
entretiens seront nécessaires auprès d?associations, de
services sociaux, services de l?éducation nationale, de la
délégation départementale de l?ARS, etc. pour affiner le volet
socio-éducatif (santé, insertion professionnelle, scolarisation,
accès aux droits).
AIRES PERMANENTES D?ACCUEIL
ET AIRES DE GRAND PASSAGE
1. PRÉSENTATION GLOBALE
DE L?AIRE PERMANENTE D?ACCUEIL /
AIRE DE GRAND PASSAGE
Caractéristiques techniques :
Date de première mise en service
nombre d?emplacements / de places (emplacements
pour personnes handicapées ?)
Surface des places et des emplacements
Revêtement des places / des voiries
Bureau de gestionnaire, local poubelles?
Mise en place de compteurs individuels pour les fluides
(eau, électricité?)
Localisation
Choix de la localisation : Proximité des commerces,
des services ?
Quid de l?attractivité des aires ?
Équipements
Détail des équipements présents au sein de chaque aire
Travaux déjà réalisés ? À réaliser ?
État, vétusté des équipements ?
Problèmes d?aménagement / de conception
(emplacements, blocs sanitaires?) ?
Avis des usagers par rapport aux fonctionnalités
et au confort des aires ?
2. FONCTIONNEMENT DE L?AIRE PERMANENTE
D?ACCUEIL / AIRE DE GRAND PASSAGE
Mode de gestion
Composition de l?équipe de gestion
Temps de présence sur site
Modalités de l?astreinte technique téléphonique quotidienne
Avez-vous mis en place un projet socio-éducatif ?
Si non, pour quelles raisons ?
Description des conditions d?entrée
Durées et modalités de séjour autorisées
Périodes de fermetures ? Ces périodes sont-elles concertées
avec les autres aires d?accueil ?
Tarification (fluide, redevance, caution) ?
Paiement à la semaine / au jour ?
Aujourd?hui, que pensez-vous du fonctionnement de l?aire
ou des aires que vous gérez ?
2bis. ORGANISATION EN AMONT DE L?ARRIVÉE
DES GROUPES (UNIQUEMENT AIRES DE GRAND
PASSAGE)
De quelle information disposez-vous sur la programmation
de l?occupation des terrains ?
Qui assure la coordination et la gestion des stationnements
sur votre territoire ? Au sein du département ?
Présence d?un médiateur ?
Quelles difficultés rencontrez-vous ? (non respect de
la programmation, dégradations, inadéquation de l?offre
par rapport aux besoins, etc.)
Révision du Schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage
Modèle d?enquête à réaliser auprès des EPCI
et/ou communes : bilan du SDAHV 20.. - 20..
et définition des besoins pour 20.. - 20..A6.1
126
127
3. OCCUPATION SOCIALE (LES QUESTIONS
RELATIVES AU VOLET SOCIO-ÉDUCATIF
CONCERNENT LES AIRES PERMANENTES
D?ACCUEIL)
Taux d?occupation de l?année écoulée ?
Avez-vous observé une évolution du taux d?occupation
depuis la dernière révision du schéma ?
Observez-vous une « fluctuation » du taux d?occupation au
cours de l?année ?
Durée moyenne des séjours
Présence de ménages sédentaires au sein de votre aire
d?accueil
Êtes-vous amené à refuser des entrées ? Pour quelles
raisons ? Est-ce toujours lié au manque de places
disponibles ?
Portrait des familles présentent au sein des aires :
groupes de voyageurs, ménages sédentaires?
Origine géographique (sont-ils du département ?)
Les groupes présents se déplacent-ils à l?occasion
des grands passages ?
Avez-vous connaissance de groupes, de ménages présents
sur des terrains illicites qui :
ne peuvent pas intégrer l?aire d?accueil
ne souhaitent pas intégrer l?aire d?accueil
Êtes-vous en mesure de proposer un accompagnement
aux ménages ou de proposer a minima une orientation
vers les acteurs concernés ?
Est-ce que d?autres professionnels interviennent au sein
des aires ?
Savez-vous si les enfants présents sont scolarisés ?
(si oui combien en maternelle, primaire, collège
et lycée) ? Transport scolaire assuré ou arrêt de bus
à proximité de l?aire ?
Est-ce une condition prévue par le règlement intérieur
pour déroger à la durée de séjour initiale maximale ?
Difficultés rencontrées par les ménages pour scolariser
leurs enfants ? Assurez-vous un suivi de la scolarisation
des enfants ?
Savez-vous si la commune est sollicitée par
les voyageurs sur l?accès aux droits ?
Problématiques de santé rencontrées au sein de l?aire ?
Problématiques d?insertion professionnelle ?
Quelles sont les principales difficultés rencontrées par
les ménages (accès aux droits, insertion professionnelle,
scolarisation, santé?) ?
Êtes-vous amenés à conduire des actions spécifiques
auprès des ménages ?
En tant que gestionnaire, vous arrive-t-il de faire
le lien avec des professionnels de santé, des travailleurs
sociaux, etc. ?
128
ANNEXE A6.1
4. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Sur l?aire, quelles sont les difficultés rencontrées au niveau :
du fonctionnement de l?aire
de l?occupation sociale (sédentarisation).
Êtes-vous confrontés à des impayés, des incivilités
et des dégradations ?
Ces problématiques rencontrées sont-elles spécifiques
à cette aire d?accueil ou observez-vous des similitudes
sur les autres aires ?
5. LES BESOINS
Souhait de certaines familles de se sédentariser ?
Ont-elles déjà un projet ? Volonté d?aller sur un terrain
familial, en logement social?
Sur quelle commune ?
Savez-vous si leur entourage proche (en dehors des aires)
voire d?autres familles repérées sur la commune souhaitent
se sédentariser ?
Une étude spécifique a-telle été lancée pour connaître
les besoins (ex : MOUS) ?
Selon vous, opportunité de créer des places supplémentaires
au sein de l?aire d?accueil ?
Manque d?attractivité des aires ?
Connaissez-vous des sites de sédentarisation à proximité
de l?aire d?accueil/aire de grand passage et/ ou sur d?autres
endroits sur le département ?
TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
1. PRÉSENTATION GLOBALE DU
OU DES TERRAIN-S FAMILIAL-UX LOCATIF-S
Caractéristiques techniques :
Date de première mise en service
nombre d?emplacements / de places
Surface du terrain, des places et des emplacements
Revêtement des places / des voiries
Existence d?une pièce destinée au séjour
Localisation
Choix de la localisation : Proximité des commerces,
des services ?
Équipements
Équipements satisfaisants ? Taille des TFL suffisante ?
2. FONCTIONNEMENT DES TERRAINS
FAMILIAUX LOCATIFS
Existe-t-il un système de gestion ?
Tarification (loyer, dépôt de garantie?) ?
Un accompagnement social des ménages est-il nécessaire ?
3. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Quelles sont les difficultés rencontrées au niveau
de la gestion d?un terrain familial locatif ?
Êtes-vous confrontés à des impayés, des incivilités
et des dégradations ?
Ces problématiques rencontrées sont-elles spécifiques
aux terrains familiaux locatifs ou observez-vous
des similitudes avec les difficultés rencontrées sur les aires
(accueil et grand passage) ?
4. LES BESOINS
Selon vous, l?offre actuelle est-elle suffisante ?
Pour quelles raisons ?
Si offre insuffisante, quelle localisation pour les nouveaux TFL
à créer ?
Selon vous, opportunité / intérêt de créer des places
supplémentaires au sein des TFL ?
ANNEXE
129
La révision du Schéma départemental d?Accueil et d?habitat
des gens du voyage (SDAHGV) 20..-20.. du département X.,
co-signé par l?État et le Conseil Départemental, a été engagé
le??????Le futur SDAHGV de?????? sera rédigé au
vu notamment d?une évaluation préalable de l?offre existante
et des besoins. Dans ce cadre, les services de l?État et du
département (ou le bureau d?études mandaté par leurs soins)
réalisent une enquête, à destination des EPCI et communes
concernés par la question de l?accueil et l?habitat des gens
du voyage.
Cette enquête permettra d?actualiser les données relatives :
aux besoins en accueil et en habitat
aux stationnements illicites
aux terrains familiaux locatifs aménagés, destinés à
l?installation prolongée de résidences mobiles
aux actions à caractère social.
Cette enquête aidera aussi à identifier les difficultés et points
de blocage en matière d?accueil et d?accompagnement des
populations. Elle permettra également d?obtenir des éléments
afin de définir les besoins sur ces deux volets.
Cette enquête se décline en 5 volets : identification de la
personne répondant au questionnaire, stationnements
illicites, terrains familiaux, accompagnement et une partie où
le répondant peut s?exprimer librement.
Pour toute question sur cette enquête, vous pouvez
contacter??????, à l?adresse suivante :??????
Nous vous remercions par avance pour votre
participation et votre disponibilité.
1. IDENTIFICATION DE LA PERSONNE
RÉPONDANT AU QUESTIONNAIRE
Quel est votre nom et prénom (identité pour prise de contact
en cas de demande de précisions complémentaires) ?
Nom :??????
Prénom :??????
À quelle collectivité appartenez-vous ?
Nom de la structure enquêtée : ??????
À quel service êtes-vous rattaché ?
Service d?appartenance :??????
Quelle est votre fonction ?
Fonction : ??????
Quelles sont vos coordonnées ?
Adresse mail : ??????
Numéro de téléphone : ??????
2. STATIONNEMENTS ILLICITES
Pouvez-vous donner des informations sur les stationnements
illicites relatifs « à l?accueil permanent » (localisation,
fréquence annuelle, durée moyenne, nombre de caravanes) ?
Réponse : ??????
Selon vous, quelle est la raison de ces stationnements illicites :
manque de place sur les aires d?accueil existantes sur l?EPCI
recherche d?un terrain pour s?ancrer durablement
choix économique
choix de santé
vieillissement
scolarisation des enfants
autres : ??????
Révision du Schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage
Modèle d?enquête quantitative
sur l?ancrage territorial des gens du voyage
à réaliser auprès des collectivitésA6.2
130
ANNEXE A6.2
Pouvez-vous donner des informations sur les stationnements
illicites relatifs au grand passage (par exemple : localisation,
fréquence annuelle, durée moyenne, nombre de caravane) ?
Réponse : ??????
Selon vous, quelle est la raison de ces stationnements
illicites ?
Réponse : ??????
3. L?ANCRAGE DURABLE
PARTIE A
Votre commune connaît-elle des phénomènes d?ancrage
durable des gens du voyage type occupation d?un « terrain
familial » ?
OUI
NON
Si OUI :
Quel est le nombre de terrains occupés ?
Réponse : ??????
Pour chaque terrain, merci de préciser :
Quelle est la localisation du site identifié ?
Réponse : ??????
Quelle est la nature du terrain ?
Terrain privé
Terrain public
Quel est le zonage PLU du terrain ?
Réponse : ??????
Quelle est la surface du terrain ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser les équipements existants ?
Réponse : ??????
Quel est le statut d?occupation des occupants ?
propriétaire
locataire
occupant sans titre
autre :
Quel est le temps de présence des familles (en mois), sur le
site ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous donner des détails sur ces familles (nombre de
personnes, etc.)?
Réponse : ??????
Pouvez-vous décrire les difficultés rencontrées par ces
familles (insertion, activités économiques, ressources,
scolarisation des enfants, besoins, etc.)?
Réponse : ??????
Des mesures pour les accompagner sont-elles mises en
oeuvre ? Les décrire.
Réponse : ??????
Pensez-vous qu?une intervention urgente est à réaliser sur
ces terrains ? Préciser.
Réponse : ??????
Une MOUS a-t-elle été réalisée ou est en cours ? Préciser.
Réponse : ??????
Cet ancrage durable pose-t-il des problèmes de voisinage ?
OUI
NON
Avez-vous des terrains sur votre territoire qui pourraient être
aménagés en terrain familial ?
OUI
NON
Si oui, lesquels et pourquoi ?
Réponse : ??????
PARTIE B
Avez-vous eu des retours de familles souhaitant s?installer
dans du logement adapté ? Préciser.
Réponse : ??????
Avez-vous réalisé des opérations d?habitat adapté ? Préciser.
Réponse : ??????
Avez-vous prévu des opérations d?habitat adapté ? Préciser.
Réponse : ??????
131
4. ACCOMPAGNEMENT
Connaissez-vous des associations/personnes vers qui
les gens du voyage vont demander de l?aide en matière
d?accompagnement ? Préciser.
Réponse : ??????
SCOLARISATION
Pouvez-vous préciser le nombre d?enfants scolarisés
en école maternelle et élémentaire
Réponse : ??????
au secondaire ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser la durée moyenne de la scolarisation
par enfant (en nombre de semaines) ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser le niveau scolaire des enfants ?
Réponse : ??????
Quel est le niveau de services (exemple : transports
scolaires, accès à la cantine) ?
Réponse : ??????
Avez-vous des éléments sur l?illettrisme des adultes ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser le nombre de ménages suivis
par les CCAS ?
Réponse : ??????
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
SOIN-SANTÉ
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler (situation d?urgence, suivi dans la durée,
prévention, etc.) ?
Réponse : ??????
INSERTION PROFESSIONNELLE
Avez-vous des éléments sur le niveau d?activités
et de ressources des gens du voyage, sur votre territoire ?
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
INSERTION SOCIALE
Avez-vous des actions à signaler (accès aux activités
culturelles et sportives, etc.) ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
ACCÈS AUX SERVICES DE DROIT COMMUN
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
DOMICILIATION
Pouvez-vous préciser auprès de quel organisme les gens
du voyage sont domiciliés (association agréée, CCAS, etc.) ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des points de blocage, des difficultés ?
Préciser.
Réponse : ??????
132
ANNEXE A6.2
5. COMMENTAIRE LIBRE
Avez-vous des commentaires à ajouter en vue de rendre
le futur SDAHGV plus cohérent et opérationnel ?
Réponse : ??????
Avez-vous des demandes particulières ?
Réponse : ??????
ANNEXE
133
Ce tableau complète le questionnaire de la fiche A6.2.
Nom commune
Nombre de ménages en stationnement sans droit ni titre
identifiés comme étant de passage
Nombre de résidences mobiles en stationnement sans droit
ni titre identifiés comme étant de passage
Nombre de ménages en stationnement sans droit ni titre
répétés avec un ancrage territorial = itinérance contrainte
au sein d?un territoire restreint
Nombre de résidences mobiles en stationnement
sans droit ni titre répétés avec un ancrage territorial =
itinérance contrainte au sein d?un territoire restreint
Nombre de ménages installés sans droit ni titre depuis
plusieurs mois/années sur un même terrain
Nombre de résidences mobiles installées sans droit ni titre
depuis plusieurs mois/années sur un même terrain
Nombre de ménages ancrés durablement sur une aire
permanente d?accueil ou bien en rotation entre plusieurs
aires d?un même territoire
Nombre de résidences mobiles ancrés durablement
sur une aire permanente d?accueil ou bien en rotation entre
plusieurs aires d?un même territoire
Nombre de ménages propriétaires de terrains
dont l?installation est en antagonisme avec les règles
d?urbanisme
Nombre de résidences mobiles propriétaires de terrains dont
l?installation est en antagonisme avec les règles d?urbanisme
Révision du Schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage
Enquête quantitative sur l?ancrage territorial /
Modèle de tableau à adresser aux collectivités
(EPCI et communes)A6.3
Cet ouvrage a été imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement (norme PEFC)
et fabriqué proprement (norme ECF). L?imprimerie Jouve- Print est une installation classée
pour la protection de l?environnement et respecte les directives européennes en vigueur
relatives à l?utilisation d?encres végétales, le recyclage des rognures de papier, le traitement
des déchets dangereux par des filières agréées et la réduction des émissions de COV.
Maquettage : Gaëlle Bouché
Impression : Jouve- Print ?733 rue Saint-Léonard ? 53100 Mayenne ? tél. 02 43 11 09 00
Achevé d?imprimer : Août 2020
Cité des mobilités
25, avenue François Mitterrand CS
92 803 - F-69674 Bron cedex
www.cerema.fr
Ph
o
to
s
d
e
co
uv
er
tu
re
:
A
G
SG
V
6
3.
(ATTENTION: OPTION locatifs
et les aires de grand passage dans les PLU/PLUi. Ils devront
en vérifier la bonne prise en compte dans les projets arrêtés
et transmis à l?État pour avis avant leur approbation.
FICHE 2D
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
31
FICHE 2D
RÉSUMÉ
SCHÉMA DÉPARTEMENTALFICHE
32
La mise en oeuvre et le suivi
d?un schéma départemental d?accueil
et d?habitat des gens du voyage
OBJECTIFS / FINALITÉS
Après l?approbation et la publication du schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage, un dispositif de
pilotage et de suivi de la mise en oeuvre du schéma doit
être mis en place. Prévu par les textes, le suivi du schéma
départemental doit être correctement effectué. Il est essentiel
pour plusieurs raisons : il permet de dresser des bilans réguliers
des objectifs prévus, d?identifier les dysfonctionnements et
de tenter d?y remédier, d?adapter si nécessaire les objectifs
au contexte, cela peut amener jusqu?à réviser en tout ou
partie le schéma. Le suivi permet également de veiller à la
cohérence territoriale de la mise en oeuvre.
Le suivi, la mise en oeuvre et l?animation du schéma
départemental doivent avoir été réfléchis en amont, lors de
la révision du schéma. La gouvernance constitue d?ailleurs un
chapitre du schéma départemental.
Cette fiche a pour objet en premier lieu de décrire les
différentes instances chargées du suivi du schéma qui sont
nombreuses, les modalités mises en place pour faciliter le
suivi du document et les délais dans lequel un schéma doit
être mis en oeuvre.
Dans un deuxième temps, elle reviendra sur le fait que le
respect des prescriptions du schéma permet aux communes
ou aux EPCI d?interdire le stationnement en dehors des aires
et autres terrains dédiés.
LES INSTANCES CHARGÉES
DE LA MISE EN OEUVRE ET DU SUIVI
La loi prévoit qu?une mission de suivi est attribuée à la
commission départementale consultative, organisme
pérenne durant toute la période d?application du schéma
départemental. Il s?agit de la seule instance obligatoire
(IV de l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
D?autres instances accompagnent les travaux de la commission
pour assurer le suivi et l?animation du schéma. Elles sont
très variables d?un département à l?autre. Il n?existe pas de
gouvernance type. Nous avons fait le choix de vous présenter
différentes instances créées à diverses échelles selon les
besoins du territoire, départementale ou intercommunale.
Nous citons différents exemples mis en place dans des
départements, chaque territoire restant libre de s?organiser
comme il l?entend.
À noter que les gens du voyage représentés au stade de la
révision d?un schéma, le seront également dans sa mise en
oeuvre. Leur participation doit être recherchée et favorisée au
travers de l?ensemble des instances locales créées.
LA COMMISSION DÉPARTEMENTALE
CONSULTATIVE EN MATIÈRE
DE SUIVI DU SCHÉMA
Cette commission garantit un véritable rôle de pilotage
stratégique et favorise notamment les échanges entre acteurs
(cf : fiche 2A sur sa composition).
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 prévoit que la commission
départementale consultative :
établit chaque année un bilan d?application du schéma,
peut désigner un médiateur chargé d?examiner les
difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre et formuler
des propositions.
Le décret n° 2001-540 du 25 juin 2001 relatif à la composition
et au fonctionnement de la commission départementale
consultative des gens du voyage, modifié par le décret
n° 2017-921 du 9 mai 2017 prévoit par ailleurs que « la
commission peut créer en son sein un comité permanent
chargé d?animer, de coordonner et de suivre la mise en
2E
© CD 49
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
33
FICHE 2E
oeuvre des prescriptions du schéma. Il prépare les réunions
de la commission. La commission peut aussi créer un ou des
groupes de travail qui peuvent porter sur un ou plusieurs
domaines de compétence ou sur un territoire déterminé».
Une fois le schéma départemental approuvé, cette
commission doit se réunir régulièrement pour veiller au
respect des prescriptions.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Un réseau métier régional « gens du voyage »
est mis en place par certaines directions régionales
de l?environnement, de l?aménagement et du
logement (DREAL). C?est le cas par exemple de
la DREAL Pays de la Loire, dont les réunions de
réseau réunissent des représentants de DDT(M),
préfectures, DDCS(PP) et de collectivités territoriales
concernées.
UN COMITÉ DE PILOTAGE POLITIQUE
(ET/OU TECHNIQUE) :
Il est possible de remobiliser le comité de pilotage mis en
place pour la révision du schéma départemental pour le suivi
et la mise en oeuvre en le remaniant ou de mettre en place
un comité ad hoc (le comité peut fonctionner sous la forme
du comité permanent de l?art. 5-1 du décret n° 2001-540 du
25 juin 2001). Cette décision aura été prise lors de la révision
du schéma départemental. Ce comité est composé a minima
des services de l?État (préfecture, sous-préfectures, DDT-M,
DDCS-PP, gendarmerie, etc.) et du conseil départemental.
Cette instance constitue en quelque sorte « le bras armé »
de la commission départementale. Elle est indispensable et
garantit la pérennité de la commission départementale.
Ses missions :
s?assurer de la mise en oeuvre du schéma et suivre les
réalisations ;
informer régulièrement les partenaires du fonctionnement
des aires permanentes d?accueil et de grand passage, du
déroulé des grands passages, de l?avancée des projets
nouveaux prévus aux schémas (terrains familiaux locatifs,
etc.) ;
veiller au respect de la cohérence départementale dans tous
les aspects du schéma ;
mobiliser les financements ;
lancer des études si nécessaire, etc.
DES GROUPES DE TRAVAIL
La réalisation des prescriptions du schéma (ex : la création
de terrains familiaux locatifs) nécessite une mobilisation
transversale des compétences et le croisement de différentes
approches pour une déclinaison opérationnelle du schéma.
Les groupes de travail peuvent constituer une solution.
Les groupes de travail peuvent être également conçus de
manière thématique et fonctionner suivant les dispositions
de l?art. 5-1 du décret n° 2001-540 du 25 juin 2001. Ils sont
alors l?occasion d?échanger sur des pratiques, des modes de
faire. Par exemple, des EPCI, soucieux d?améliorer la gestion
de leurs aires permanentes d?accueil et aires de grands
passages, peuvent se réunir au sein du département pour
échanger. De même, en charge de la réalisation des terrains
familiaux locatifs, ils peuvent partager sur leurs expériences
diverses, confronter leurs difficultés, etc.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Maine-et-Loire, la révision du schéma
départemental en associant l?ensemble des
partenaires a permis d?impulser une nouvelle
dynamique. Ainsi, plusieurs groupes de travail se
poursuivent sur différents thèmes. Ces groupes
thématiques sont co-animés par les copilotes du
schéma.
Exemples de groupes de travail mis en place à
l?échelle départementale :
Harmonisation des règlements intérieurs des
aires d?accueil du Maine-et-Loire
Il est animé par le coordonnateur du schéma
départemental.
Y participent :
les services du département de Maine-et-Loire ;
les 9 EPCI du Maine-et-Loire.
Scolarisation
Y participent :
les travailleurs sociaux de Voyageurs 49 (en
charge de l?accompagnement social des gens du
voyage domiciliés dans un CCAS-CIAS du Maine-
et-Loire) ;
les services du département de Maine-et-Loire ;
les 9 EPCI du Maine-et-Loire ;
le CASNAV 49.
Réseau des gestionnaires des aires d?accueil du
Maine-et-Loire
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
34
Insertion socio-professionnelle :
Y participent :
les travailleurs sociaux de Voyageurs 49 ;
les services du Département de Maine-et-Loire ;
les 9 EPCI du Maine-et-Loire ;
Pôle emploi ;
les missions locales ;
l?entreprise d?aide à la création d?entreprise « la
Boutique de Gestion pour Entreprendre (BGE) »
Anjou-Mayenne ;
l?entreprise spécialisée dans les ressources
humaines « Envergure » ;
l?association représentative des gens du voyage
« l?ADGVC 49 ».
UN COMITÉ DE SUIVI TERRITORIAL
Depuis la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle
organisation territoriale de la république, les EPCI sont
compétents pour la mise en oeuvre des prescriptions en termes
d?équipements du schéma départemental. Une coordination
des différents services au sein de l?intercommunalité peut
être nécessaire pour impulser la réalisation des équipements
prescrits au schéma : suivre les actions de maîtrise du foncier,
réaliser des terrains familiaux locatifs, soutenir la mise en
oeuvre des projets socio-éducatifs, etc.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La mise en place d?un comité de suivi territorial
par EPCI en Loire-Atlantique (SDAHGV 2018-
2024) : il a été décidé de la création d?un comité
territorial de suivi dans chaque EPCI ou a minima
la désignation de référents au sein des agents et
des élus.
Objectif : le comité technique ou le référent sera
l?interlocuteur privilégié des services de l?État et du
département. Il aura pour mission la coordination
des différents services sur le territoire dans l?objectif
d?identifier les besoins spécifiques à son territoire.
UN MÉDIATEUR
notamment pour organiser l?accueil des grands passages ou
des grands rassemblements traditionnels ou occasionnels.
Ses missions :
rechercher des terrains susceptibles d?accueillir les gens du
voyage ;
assurer la concertation avec les communes et les gens du
voyage ;
négocier les conventions entre les représentants des gens
du voyage et la collectivité, etc. (décret n° 2019-171 du 5
mars 2019 relatif aux aires de grand passage).
Différentes modalités de recrutement du médiateur :
le médiateur peut être un agent du conseil départemental,
un agent de la préfecture ou faire l?objet d?un recrutement
externe. L?État peut financer des actions de médiation sur les
crédits du ministère de l?Intérieur. Les conseils départementaux
ou les EPCI peuvent financer ou co-financer également.
Dans le cas de grands passages, la circulaire annuelle
2019, édictée par le ministère de l?intérieur à l?intention
des préfectures, précise que « le poste de médiateur est
généralement occupé par un agent de la préfecture qui assure
cette mission pour la durée de la saison. Dans certains cas,
cette mission est confiée à une association locale ou à un agent
contractuel recruté sur une courte période par la préfecture, la
collectivité gestionnaire ou une association d?élus. »
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
En Gironde, une mission de coordination
départementale des grands passages a été confiée
à un prestataire externe, KETENES. Elle a pour objet
de traiter toutes les demandes de stationnement
des groupes de caravanes compris entre 50 et 200
caravanes, avec les collectivités territoriales, EPCI
ou leurs gestionnaires, afin que ces demandes
reçoivent une réponse adaptée selon le territoire
souhaité et la taille du groupe concerné.
Son financement fait l?objet d?une convention de
groupement avec l?État, le Conseil départemental
et les EPCI compétents pour l?accueil des grands
groupes. Elle est effective sur la période de l?année
correspondant à l?arrivée prévisible des grands
groupes (du 15 avril au 15 octobre).
La mission de coordination fait l?objet d?un bilan
annuel et comprend les actions suivantes :
régulation des groupes et organisation en
amont de l?arrivée : réception des demandes,
recensement des emplacements disponibles,
réunion de lancement du dispositif ;
FICHE 2E
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
35
FICHE 2E
coordination et organisation des occupations à
l?arrivée et au départ des groupes ;
assistance à la négociation en cas de stationnement
illicite.
UNE STRUCTURE DÉPARTEMENTALE
CRÉÉE SPÉCIFIQUEMENT
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La création d?une structure départementale
de gestion dans le Puy de Dôme a été mise
en place pour assurer le rôle de médiateur entre les
populations gens du voyage et les collectivités et la
cohérence territoriale de la mise en oeuvre du schéma
avec une triple mission :
l?appui aux maîtres d?ouvrage pour la mise en place
des équipements (aire d?accueil, terrains familiaux
locatifs, rédaction de convention d?occupation, etc.),
la gestion de ces équipements,
l?accompagnement social des ménages lié au
logement.
Cette mission est assurée par l?Association de Gestion
du Schéma des Gens du Voyage (l?AGSGV 63).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Maine-et-Loire, recrutement
d?un coordonnateur du schéma départemental
Garant de l?animation globale du schéma et de sa
coordination, le chargé de mission assure diverses
missions définies par lettre de mission annuelle
co-signée par le préfet et le président du conseil
départemental.
S?appuyant sur un partenariat privilégié et de proximité
avec les collectivités territoriales, les acteurs sociaux,
les associations et les institutions, le coordonnateur
assiste les collectivités dans la mise en oeuvre du
schéma départemental et veille à une cohérence
départementale par une harmonisation des pratiques
et une pérennisation des projets.
Véritable pivot, le chargé de mission permet de faire
avancer les diverses orientations et de les ajuster
aux besoins des différents territoires.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
En Ille-et-Vilaine, c?est sous la forme d?un
groupement d?intérêt public AGV35, depuis fin
2008, regroupant l?État, le département, la CAF et
Rennes Métropole, représentée par son Président
que sont exercées les missions suivantes :
l?accompagnement des collectivités territoriales
et leurs représentants dans la création et le
fonctionnement des aires d?accueil,
l?accompagnement social individuel des gens
du voyage ayant une élection de domicile sur
Rennes,
l?accès aux droits, socio-culturels et socio-
éducatifs des enfants, jeunes et familles des gens
du voyage,
la médiation entre les collectivités territoriales
leurs représentants et les gens du voyage ;
l?accompagnement à la scolarisation des enfants
des gens du voyage.
LES MODALITÉS DE LA MISE EN OEUVRE
ET DU SUIVI
Pour faciliter le suivi de la mise en oeuvre d?un schéma, il
est prévu dans chaque fiche action et ce quelle que soit la
thématique, une rubrique « suivi-évaluation » qui précise
outre le calendrier de l?action, le (ou les) indicateur-s
quantitatif-s qui permettra-ont de suivre l?objectif affiché
dans la fiche-action, ainsi que la périodicité à laquelle
l?indicateur devra être complété.
Ces éléments compilés permettront un suivi régulier de la
mise en oeuvre du schéma par les instances décrites ci-
dessus.
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
36
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Extrait SDAHGV Loire-Atlantique 2018-2024
Constat général :
l?accueil des grands passages doit
faire l?objet d?une coordination
afin de ne pas faire peser de cet
accueil sur un même territoire.
Par ailleurs, l?élaboration d?une
planification départementale est
nécessaire
Objectif général :
Coordonner les grands passages
estivaux en lien avec les
collectivités, les associations, les
territoires
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Maine-et-Loire
Une attention particulière est apportée au suivi et à
l?évaluation du schéma.
Une démarche d?évaluation qualitative est poursuivie,
c?est-à-dire une approche de suivi-contrôle de la mise
en oeuvre des actions prévues dans le schéma, de la
vérification de leur pertinence au regard des objectifs
affichés et de leur réajustement en fonction des
analyses réalisées.
Une évaluation annuelle est présentée lors de chaque
commission consultative.
En 2021, un bilan d?évaluation à mi-schéma sera
réalisé et s?appuiera, notamment, sur les diagnostics
complémentaires réalisés par les EPCI.
En 2023, une évaluation du schéma 2018-2023 sera
réalisée à échéance.
LE DÉLAI DE MISE EN OEUVRE
D?UN SCHÉMA
Les communes (dans le cas très rare des communes non
membres d?un EPCI) EPCI, disposent d?un délai de 2 ans à
partir de l?approbation du schéma pour la réalisation des
aires permanentes d?accueil, des terrains familiaux locatifs
et des aires de grand passage (article 2 de la loi n° 2000-
514 du 5 juillet 2000 modifiée).
Ce délai est prorogé de deux ans, à compter de sa date
d?expiration, lorsque la commune ou l?EPCI a manifesté,
dans ce délai, la volonté de se conformer à ses obligations.
Plusieurs moyens de justifier cette volonté sont admises :
la transmission au représentant de l?État dans le
département d?une délibération ou d?une lettre d?intention
comportant la localisation de l?opération de réalisation ou
de réhabilitation de l?aire de grand passage,
l?acquisition des terrains ou le lancement d?une procédure
d?acquisition des terrains sur lesquels les aménagements
sont prévus,
la réalisation d?une étude préalable (article 2 III de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
FICHE 2E
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
37
FICHE 2E
En cas de non réalisation de l?aire d?accueil ou du terrain
dans les délais prévus par la loi, l?article 3 de la loi du
5 juillet 2000 modifiée, prévoit un pouvoir de substitution
du représentant de l?État dans le département, après mise
en demeure restée sans effet.
Plus précisément, la procédure se décompose en plusieurs
étapes :
le préfet met en demeure la commune ou l?EPCI de prendre
les mesures nécessaires selon un calendrier déterminé, en
évaluant le montant des dépenses afférentes1 ;
si la commune ou l?EPCI ne respecte pas ses engagements
dans les délais prévus, le préfet peut lui ordonner de
consigner les sommes correspondant au montant des
dépenses auprès d?un comptable public ;
si dans un délai de 6 mois à partir de la consignation des
sommes, la collectivité n?a pas pris toutes les mesures
nécessaires, le préfet de département peut mettre à
nouveau en demeure la collectivité de prendre ces mesures,
selon un calendrier déterminé ;
en dernier recours, sans réaction de la collectivité, le
préfet peut faire procéder d?office, en lieu et place et
aux frais de la collectivité, à l?exécution des mesures
nécessaires : acquisition des terrains, réalisation des travaux
d?aménagement, gestion des aires ou terrains au nom et
pour le compte de la collectivité. Il peut pour cela passer les
marchés publics (procédures applicables à l?État) et utiliser
les sommes consignées pour régler les dépenses ainsi
engagées.
Lorsque le représentant de l?État dans le département a dû
se substituer à la collectivité compétente, celle-ci devient
propriétaire de plein droit des aires ou terrains aménagées à
compter de l?achèvement des travaux d?aménagement.
L?INTERDICTION DU STATIONNEMENT
EN DEHORS DES AIRES ET TERRAINS
DÉDIÉS, CONTREPARTIE DU RESPECT
DES ENGAGEMENTS DU SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL
Selon l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000, dès
lors qu?il respecte les engagements inscrits dans le schéma
départemental, le maire d?une commune (ou le président
d?un EPCI si le pouvoir de police lui a été transféré en ce
domaine) membre d?un EPCI compétent en matière d?aire
d?accueil des gens du voyage (très peu de communes ne
sont pas membres d?un EPCI), a la possibilité d?interdire, par
arrêté, le stationnement des gens du voyage en dehors des
aires et terrains prévus à cet effet.
Plus précisément, un tel arrêté peut être pris dès lors que
l?une des conditions suivantes est satisfaite :
l?EPCI a satisfait aux obligations qui lui incombent en
matière d?aires d?accueil ou de terrains selon l?article 2 de
la loi ;
l?EPCI bénéficie d?une prorogation du délai de mise
en oeuvre du schéma départemental pour réaliser les
obligations qui lui incombent ;
l?EPCI dispose d?un emplacement provisoire dans l?attente
de la réalisation ou de la réhabilitation d?une aire d?accueil
ou d?un terrain, emplacement qui est agréé par le préfet
(cf. ci-dessous) ;
l?EPCI est doté d?une aire permanente d?accueil, de terrains
familiaux locatifs ou d?une aire de grand passage alors
qu?aucune commune qui en est membre est inscrite au
schéma départemental ;
l?EPCI a décidé, sans y être tenu, de contribuer au
financement d?une aire permanente d?accueil, de terrains
familiaux locatifs ou d?une aire de grand passage sur le
territoire d?un autre EPCI ;
la commune est dotée d?une aire permanente d?accueil, de
terrains familiaux locatifs ou d?une aire de grand passage
conformes aux prescriptions du schéma départemental,
alors même que l?EPCI auquel elle appartient n?a pas
satisfait à l?ensemble de ses obligations.
Ces éléments sont également applicables dans le cas où une
commune ne fait pas partie d?un EPCI. Elle pourra interdire
par arrêté le stationnement des gens du voyage en dehors
des aires ou terrains prévues à cet effet dans les mêmes
conditions.
LES EMPLACEMENTS PROVISOIRES POUR
L?ACCUEIL DES GENS DU VOYAGE
Texte de référence : décret n° 2007-690 du 3 mai 2007
relatif à l?agrément prévu à l?article 9 de la loi du 5 juillet
2000 relative à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage.
1. Les dépenses d?acquisition, d?aménagement, d?entretien et de gestion des aires
d?accueil ou des terrains des gens du voyage constituent des dépenses obligatoires
pour les communes ou les EPCI. Les dépenses obligatoires sont mises à la charge
de la collectivité par la loi.
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
38
Cependant, l?agrément d?un emplacement provisoire
n?exonère pas l?EPCI des obligations qui lui incombent en
matière de création d?aires d?accueil dans les délais vus en
fiche 3A.
Un emplacement provisoire pour l?accueil des gens du voyage
est prévu par certaines communes ou EPCI, notamment en
cas d?attente de la réalisation ou de la réhabilitation d?une
aire d?accueil ou d?un terrain. La présence sur le secteur
géographique d?un ou plusieurs emplacements provisoires
d?une capacité suffisante permet de justifier une dérogation
au principe de l?ouverture d?une aire permanente d?accueil
tout au long de l?année et ainsi de pouvoir fermer l?aire
temporairement (art. 4 du décret n° 2019-1478).
Un emplacement provisoire est agréé par le préfet de
département.
LES CARACTÉRISTIQUES D?UN EMPLACEMENT
PROVISOIRE AGRÉÉ
Pour pouvoir être agréé un emplacement provisoire doit
présenter les caractéristiques suivantes :
sa localisation garantit l?accessibilité au terrain, l?hygiène et
la sécurité du stationnement des résidences mobiles
il est desservi par un service régulier de ramassage des
ordures ménagères
il comporte une alimentation en eau et en électricité
correspondant à la capacité d?accueil.
La capacité d?accueil maximale de l?emplacement provisoire
est de 200 places de résidences mobiles.
QUELLE PROCÉDURE POUR OBTENIR
UN AGRÉMENT POUR UN EMPLACEMENT
PROVISOIRE ?
Demande d?agrément de la commune ou de l?EPCI
Le préfet peut consulter la commission consultative
départementale des gens du voyage
Arrêté préfectoral d?agrément
Notification de la décision d?arrêté à la commune
ou à l?EPCI demandeur
L?agrément est délivré par le préfet, sans possibilité de
renouvellement, pour une durée ne pouvant excéder
6 mois en fonction de la localisation, de la capacité et de
l?équipement de l?emplacement concerné. L?existence d?un
tel emplacement permet de mettre en oeuvre l?article 9 de la
loi du 5 juillet 2000.
FICHE 2E
ACCUEILFICHE
39
INTRODUCTION
L?accueil des gens du voyage constitue un des trois volets
composant les schémas départementaux d?accueil et
d?habitat des gens du voyage, aux côtés du volet habitat et
du volet socio-éducatif.
L?accueil permet de prendre en compte l?aspiration légitime
des gens du voyage à pouvoir se déplacer et stationner dans
des conditions décentes et le souci également légitime des
élus locaux d?éviter les stationnements illicites.
L?accueil des gens du voyage répond à plusieurs enjeux.
La réalisation des prescriptions du schéma départemental
et la résorption du déficit d?accueil permanent et de grand
passage, qui demeure élevé sur le territoire, permettraient
de résoudre la plupart des stationnements illicites. Le
développement de l?habitat adapté devrait également
contribuer à améliorer les conditions de l?accueil : en offrant
une alternative à des personnes installées durablement sur
les aires permanentes d?accueil voire sur les aires de grand
passage, ce développement contribuerait à redonner à ces
équipements leur vocation d?accueil temporaire.
Les déplacements permettent l?exercice d?une activité
économique. Ils peuvent être organisés pour des raisons
religieuses, festives, des évènements familiaux, des motifs
d?ordre sanitaire (hospitalisation?). Ils peuvent se dérouler
dans un périmètre limité (infra-départemental, par exemple)
ou étendu, jusqu?à concerner notamment lors des « grands
passages », de nombreuses régions du territoire.
Si les équipements prescrits sont disponibles et adaptés aux
besoins identifiés par le schéma, l?accueil peut être organisé
en fonction de la taille des groupes, qui varie de quelques
ménages à plusieurs dizaines et de la durée de leur séjour.
Le niveau des équipements et d?aménagement des
différentes aires ainsi que leur gestion répondent à des
objectifs différents.
L?ACCUEIL SE PRÉSENTE
SOUS PLUSIEURS FORMES :
Les aires permanentes d?accueil ont vocation à accueillir
les gens du voyage dont les durées de séjour peuvent
varier de quelques jours à plusieurs mois. Cet équipement
est collectif et répond à une finalité d?intérêt général. D?une
capacité conseillée se situant entre 15 et 40 places, ces aires
sont ouvertes de façon permanente et gérées sur la base
d?un règlement intérieur. Leur utilisation est payante. Le
recours à la présence d?un gestionnaire chargé de veiller à
l?application de ce règlement garantit le bon fonctionnement
de l?aire. Les aires sont caractérisées par une organisation
en emplacements et la présence de blocs sanitaires. Le
dévoiement de leur usage peut être progressivement
résorbé notamment avec le développement de l?habitat
adapté.
Les aires de grand passage (AGP) ont vocation à
accueillir les groupes de résidences mobiles des gens du
voyage qui se déplacent collectivement à l?occasion de
grands rassemblements traditionnels ou occasionnels.
La surface d?une aire de grand passage est d?au moins 4
hectares, ce qui correspond à environ une capacité d?accueil
de 200 résidences mobiles. Mais le préfet, après avis du
président du conseil départemental, peut y déroger pour
tenir compte des disponibilités foncières, des spécificités
topographiques ou des besoins particuliers définis par le
schéma départemental. Les groupes séjournent sur place
pour des durées brèves, en général de quelques jours à
deux semaines. En conséquence, ces aires n?ont pas pour
obligation d?être ouvertes et gérées en permanence mais
doivent être rendues accessibles en tant que de besoin.
Aménagées et équipées plus sommairement que les
aires permanentes d?accueil, ces aires ne comportent pas
d?emplacements propres à chaque résidence mobile. Leur
utilisation est payante.
Les aires de « petit » ou de « moyen passage »,
contrairement aux précédentes, ne présentent pas un
caractère prescriptif. Elles sont de capacité limitée, dotées
d?aménagements plus sommaires, souvent implantées dans
des communes rurales, et destinées à accueillir des familles
de passage. Leurs caractéristiques ne sont pas définies par
la réglementation et sont diverses sur le territoire.
L?ACCUEIL3
ACCUEIL
40
FICHE 3
Les emplacements pour les grands rassemblements
traditionnels ou occasionnels ne sont pas prescrits par
le schéma départemental. Ces emplacements peuvent
accueillir parfois plusieurs milliers de caravanes quelques
semaines par an. Quel que soit le propriétaire du terrain, le
représentant de l?État s?assure du respect de l?ordre public,
de la sécurité, et de la salubrité publique et coordonne la
mise en place des moyens en personnel et en matériel.
Il est à noter, en outre, que le décret n° 2007-690 du 3
mai 2007 prévoit la possibilité pour les communes ou les
EPCI de demander au préfet un agrément pour la création
d?emplacements provisoires pour l?accueil des gens du
voyage ce qui peut être utile, notamment en cas d?attente
de la réalisation ou de la réhabilitation d?une aire d?accueil
ou d?un terrain. Délivré pour une durée ne pouvant excéder
6 mois, cet agrément n?exonère pas l?EPCI des obligations qui
lui incombent dans les délais prévus par le schéma (art. 9 de
la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
SEPT FICHES PRÉSENTENT LES DIFFÉRENTES AIRES D?ACCUEIL
Fiche 3A :
Création
Fiche 3B :
Fonctionnement
Fiche 3D :
Bilan/orientations
Aires permanentes
d?accueil :
Fiche 3C :
Création
et fonctionnement
Fiche 3D :
Bilan/orientations
Aires présentant
un caractère non prescriptif :
Fiche 3E :
Création
Fiche 3F :
Fonctionnement
Fiche 3G :
Bilan/orientations
Aires
de grand passage :
ACCUEILFICHE
41
OBJECTIFS / FINALITÉS
La création et la réhabilitation des aires d?accueil des gens
du voyage constituent une partie de la mise en oeuvre
opérationnelle des schémas départementaux d?accueil et
d?habitat des gens du voyage. La création et la réhabilitation
des aires d?accueil inscrites dans un schéma départemental ont
un caractère prescriptif. Des sanctions sont prévues en cas de
non réalisation.
La compétence pour la réalisation de l?aire est une compétence
des EPCI. La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil
et à l?habitat des gens du voyage et ses textes d?application
précisent l?autorité compétente pour créer ou réhabiliter les
aires, les caractéristiques d?une aire, sa localisation, les délais
de réalisation, son coût et les financements mobilisables.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage détaille ces dispositions.
LA COLLECTIVITÉ COMPÉTENTE POUR CRÉER
OU RÉHABILITER UNE AIRE D?ACCUEIL
PERMANENTE DES GENS DU VOYAGE
La loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation
territoriale de la République a confié la compétence
« aménagement, entretien et gestion des aires d?accueil des
gens du voyage » aux établissements publics de coopération
intercommunale (EPCI). Cette nouvelle compétence obligatoire
s?applique à l?ensemble des EPCI depuis le 1er janvier 2017,
y compris la Métropole du Grand Paris, la Métropole d?Aix-
Marseille et les EPCI composés exclusivement de communes
de moins de 5 000 habitants.
CAS PARTICULIER
Les communes de plus de 5000 habitants non intégrées
à un EPCI sont en principe soumises à l?obligation de
participer à la réalisation d?une aire d?accueil dont le schéma
départemental a prévu la réalisation sur leur territoire.
L?EPCI ou les communes compétentes remplissent leurs
obligations en :
créant, aménageant, entretenant et en assurant la gestion
de ces aires.
en contribuant au financement de la création, de
l?aménagement, de l?entretien et de la gestion d?aires
situées hors de son territoire. Pour cela, ils peuvent conclure
une convention, qui porte à la fois sur l?investissement et le
fonctionnement des aires, avec un ou plusieurs autres EPCI,
ou avec d?autres communes ou EPCI pour les communes
non membres d?un EPCI.
À noter qu?il est possible de recourir à une expropriation
pour cause d?utilité publique afin de créer des aires de
stationnement des gens du voyage (CE, 18 juin 1997, requête
n°152 487).
Par ailleurs, les préfets peuvent recourir à la procédure du
projet d?intérêt général pour la réalisation d?équipements
dédiés aux gens du voyage (art. L. 102-1 du code de
l?urbanisme).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La procédure du projet d?intérêt général a été utilisée
pour la création de l?aire permanente d?accueil de
Saint Rambert d?Albon dans la Drôme.
La création, la réhabilitation,
la mise aux normes
d?une aire permanente d?accueil3A
© Cerema
ACCUEIL
42
FICHE 3A
LE DÉLAI DE RÉALISATION OU
DE RÉHABILITATION DES AIRES D?ACCUEIL
Les collectivités chargées de la mise en oeuvre du schéma
départemental ont 2 ans après la publication du schéma pour
remplir leurs obligations (art.2 I et III de la loi n° 2000-614 du
5 juillet 2000).
Ce délai est prorogé de deux ans, à compter de sa date
d?expiration, lorsque la commune ou l?EPCI a manifesté,
au cours des 2 premières années suivant la publication
du schéma, la volonté de se conformer à ses obligations.
Plusieurs moyens de justifier cette volonté sont admis :
la transmission au représentant de l?Etat dans le département
d?une délibération ou d?une lettre d?intention comportant la
localisation de l?opération de réalisation ou de réhabilitation
de l?aire permanente d?accueil,
l?acquisition des terrains ou le lancement d?une procédure
d?acquisition des terrains sur lesquels les aménagements
sont prévus,
la réalisation d?une étude préalable.
En cas de non réalisation de l?aire d?accueil dans les
délais prévus par la loi, l?article 3 de la loi n° 2000-614 du
5 juillet 2000 modifiée, prévoit un pouvoir de substitution
du représentant de l?État dans le département, après mise
en demeure restée sans effet.
Plus précisément, la procédure se décompose en plusieurs
étapes :
Le préfet met en demeure la commune ou l?EPCI de prendre
les mesures nécessaires selon un calendrier déterminé, en
évaluant le montant des dépenses afférentes1 ;
Si la commune ou l?EPCI ne respecte pas ses engagements
dans les délais prévus, le préfet peut lui ordonner de
consigner les sommes correspondant au montant des
dépenses auprès d?un comptable public ;
Si dans un délai de 6 mois à partir de la consignation des
sommes, la collectivité n?a pas pris toutes les mesures
nécessaires, le préfet de département la met en demeure
de les prendre, selon un calendrier déterminé ;
En dernier recours, sans réaction de la collectivité, le
préfet peut faire procéder d?office, en lieu et place et
aux frais de la collectivité, à l?exécution des mesures
nécessaires : acquisition des terrains, réalisation des travaux
d?aménagement, gestion des aires au nom et pour le compte
de la collectivité. Il peut pour cela passer les marchés publics
(procédures applicables à l?État) et utiliser les sommes
consignées pour régler les dépenses ainsi engagées.
Lorsque le représentant de l?État dans le département a dû
se substituer à la collectivité compétente, celle-ci devient
propriétaire de plein droit des aires aménagées à compter de
l?achèvement des travaux d?aménagement.
LA LOCALISATION DES AIRES D?ACCUEIL
DES GENS DU VOYAGE
La localisation d?une aire d?accueil des gens du voyage doit
garantir le respect des règles d?hygiène et de sécurité des gens
du voyage et permettre une bonne intégration.
Elle doit se situer :
DANS LES LIEUX DÉTERMINÉS PAR LE SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL D?ACCUEIL ET D?HABITAT
DES GENS DU VOYAGE
Les secteurs géographiques d?implantation, les communes où
les aires doivent être réalisées et leur capacité d?accueil sont
définis dans le schéma départemental d?accueil des gens du
voyage (art. 1 ? II. de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
L?EPCI peut également retenir un terrain d?implantation pour
une aire située sur le territoire d?une autre commune membre
que celle qui figurait au schéma, si cette commune est incluse
dans le même secteur géographique d?implantation
(art. 2 ? I.B de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
En Loire-Atlantique, les obligations de réalisation
d?aires permanente d?accueil des gens du voyage
des communes de La Chevrolière et Pont Saint Martin
ont été réalisées sur la commune de Geneston en
extension d?une aire existante.
La notion de « secteur géographique d?implantation » est
appréciée largement. Il peut correspondre au territoire de
l?EPCI, au canton, à l?arrondissement ou à un bassin de vie.
L?EPCI a également la possibilité de décider de réaliser l?aire
sur le territoire d?une de ses communes membres même si
celle-ci compte moins de 5000 habitants.
1. Les dépenses d?acquisition, d?aménagement, d?entretien et de gestion des aires
d?accueil des gens du voyage constituent des dépenses obligatoires pour les communes
ou les EPCI. Les dépenses obligatoires sont mises à la charge de la collectivité par la loi.
ACCUEIL
43
DE PRÉFÉRENCE DANS UNE ZONE URBANISÉE
Il est préconisé de créer des aires d?accueil au sein de zones
urbaines ou à leur proximité. Cette localisation doit permettre
un accès aisé aux équipements scolaires, éducatifs, sociaux
et culturels ainsi qu?aux services spécialisés. Elle se justifie
par leur vocation d?accueil et par le souhait de réduire au
maximum les surcoûts liés aux travaux de viabilisation ou de
voirie et réseaux divers (VRD).
Par ailleurs, d?autres contraintes sont imposées par des textes
législatifs et réglementaires, par exemple, la création d?aires
d?accueil est interdite :
dans des sites inscrits ou classés (art. 1er ? II de la loi n° 2000-
614 du 5 juillet 2000)
de part et d?autre de toute ligne électrique aérienne de
tension supérieure ou égale à 130 kilovolts, existante ou à
créer (Code de l?énergie : articles L. 323-10, R.323-20 et R.
323-21).
DANS DES SECTEURS AUTORISÉS
PAR LES DOCUMENTS D?URBANISME
Les documents d?urbanisme (PLU et cartes communales)
doivent définir les secteurs dans lesquelles les aires d?accueil
peuvent être implantées, avec des règles de constructibilité
adaptées2. Ces mesures constituent un préalable indispensable
à la réalisation des aires d?accueil, la maîtrise foncière du
terrain constituant un autre impératif pour pouvoir se lancer
dans la réalisation d?une aire.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le « Guide sur les dispositions opposables du PLU »
paru en mars 2020, librement téléchargeable et
réalisé par le ministère en charge de l?urbanisme,
développe des exemples pour prendre en compte
l?accueil des gens du voyage dans les PLU.
Une carte communale fait apparaître dans ses documents
graphiques les zones dans lesquelles les constructions sont
admises et les zones où elles sont interdites.
Dans les PLU, un classement en zone U indicé (Uv par
exemple) semble être le plus adapté compte tenu de la
vocation des terrains et de leur niveau d?équipement.
En application de l?article L. 151-13 du code de l?urbanisme, les
aires d?accueil peuvent aussi être édifiées à titre exceptionnel
dans les Secteurs de Taille et de Capacités Limitées (STECAL),
délimités dans les zones agricoles, naturelles ou forestières.
Ces secteurs sont délimités avec l?accord du préfet de
département après avis de la commission départementale de
la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers.
Les secteurs où les aires d?accueil vont pouvoir être implantées
doivent être localisés en évitant les zones à risques, les
nuisances sonores, par exemple liées à la proximité d?une
route et les délaissés.
LES CARACTÉRISTIQUES DES AIRES D?ACCUEIL
DES GENS DU VOYAGE
Les caractéristiques des aires d?accueil sont définies par la
réglementation. Le respect des normes techniques précisées
par le décret n° 2019-1478 conditionne l?octroi de la subvention
pour investissement, de l?aide à la gestion et de la majoration
de la dotation globale de fonctionnement (cf. Annexe A4.1 ?
Les aides mobilisables3).
Le fonctionnement des aires d?accueil est traité dans la fiche
n°3B du présent guide.
Il doit être noté que les dispositions du décret n° 2019-1478
portant sur les caractéristiques des aires permanentes d?accueil
s?appliquent aux travaux de création ou d?aménagement des
aires dont la déclaration préalable ou la demande de permis
d?aménager est déposée après le 31 décembre 2020. Ce décret
n?impose pas une mise aux normes des aires permanentes
d?accueil existantes.
Les aires permanentes d?accueil ont vocation à accueillir les
personnes dites gens du voyage dont l?habitat traditionnel
est constitué de résidences mobiles. Les résidences mobiles
sont définies comme des « véhicules terrestres habitables
qui conservent des moyens de mobilité et que le code de la
route n?interdit pas de faire circuler ».
La capacité d?accueil d?une aire d?accueil : elle doit être
cohérente avec le besoin qui a été constaté et être suffisante
au regard de l?équilibre financier de sa gestion. Ainsi, une aire
d?accueil de moins de 15 places est à éviter et une aire ne doit
pas avoir une capacité trop importante, comme le précise la
circulaire n° 2001-49 du 5 juillet 2001 d?application de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000, afin d?éviter « la concentration
de groupes importants à l?origine de conditions de séjours
moins satisfaisantes, occasionnant souvent des difficultés de
fonctionnement ». La capacité maximale conseillée pour une
aire d?accueil est de 50 places.
2. Cf. Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités
territoriales, « Guide sur les dispositions opposables du PLU », mars 2020,
en particulier p.123 et suivantes.
3. Cf. Art. R.851-3 du code de sécurité sociale
FICHE 3A
ACCUEIL
44
FICHE 3A
Dans le même ordre d?idée, la circulaire n° 2001-49 conseille
la réalisation d?aires plus petites, mais plus nombreuses afin
d?en faciliter l?intégration et la gestion.
La capacité d?accueil pourra être adaptée aux besoins établis
dans le cadre du bilan annuel réalisé par la commission
départementale (à la hausse ou à la baisse). Cette adaptation
devra faire l?objet d?une modification du schéma en suivant
les mêmes formes que celles de son adoption.
L?aire d?accueil est divisée en emplacements de deux places.
La place de résidence mobile permet d?assurer le
stationnement d?une résidence mobile, de son véhicule
tracteur et, le cas échéant, de sa remorque. Elle dispose
d?une superficie minimum de 75 m2 hors espaces collectifs,
hors bâti, hors espace réservé au stationnement de
véhicules et circulations internes de l?aire d?accueil.
Les places de résidence mobile situées sur une aire d?accueil
doivent présenter les caractéristiques suivantes :
l?espace réservé au stationnement est contigu à chaque
place et sa capacité est d?au moins deux véhicules.
Les places et les espaces réservés au stationnement
disposent d?un sol stabilisé, restant porteur et carrossable
en cas d?intempérie. La pente doit permettre d?assurer le
stationnement sûr des résidences mobiles.
Les équipements d?une aire d?accueil :
L?aire comporte au moins un accès routier sûr et une
desserte interne permettant une circulation appropriée
Elle comporte au minimum un bloc sanitaire intégrant au
moins un lavabo, une douche et deux cabinets d?aisance,
pour un emplacement. Au moins un bloc sanitaire et 20 %
des blocs sanitaires de l?aire doivent être accessibles aux
personnes en situation de handicap.
Chaque emplacement dispose d?un accès aisé à
l?alimentation en eau potable et à l?électricité permettant
d?individualiser les consommations.
Il faut noter que la collecte des déchets ménagers et des
déchets assimilés générés sur les aires d?accueil se fait dans
les mêmes conditions que pour les habitants de la commune
ou de l?EPCI. Ainsi, la collecte séparée des déchets ménagers
(tri), l?accès au service de collecte des encombrants et à la
déchetterie sont prévus dans les mêmes conditions pour
l?ensemble des habitants. Les conditions de la collecte des
déchets produits par l?activité économique des personnes
résidents sur une aire d?accueil sont définies par le maire ou
le président de l?EPCI.
Pour rappel l?article R. 2224-25 du CGCT dispose que dans
les communes ou groupements de communes où sont
aménagés des aires d?accueil, la collecte des ordures
ménagères résiduelles sur ces terrains ou aires d?accueil
est assurée au moins une fois par semaine pendant leur
période d?ouverture ou d?occupation, à partir d?un point de
dépôt spécialement aménagé sur les aires d?accueil ou à
leur proximité immédiate.
En outre, les aires d?accueils peuvent prévoir des espaces
collectifs de type récréatifs (aires de jeux, espaces verts?).
LE COÛT DE LA CRÉATION
D?UNE AIRE D?ACCUEIL PERMANENTE
Le coût d?aménagement d?une aire d?accueil des gens du
voyage est estimé entre 15 000 et 50 000 ¤ par emplacement
de résidence mobile avec un coût moyen de l?ordre de 34 000 ¤
(source : SISAL, sur la période 2006/2018), à la charge de
la collectivité. Ce coût est variable selon les régions, le coût
moyen est estimé à 25 000 ¤ en Bourgogne-Franche Comté, il
s?élève à 40 000 ¤ en région Provence Alpes Coté d?Azur et à
47 000 ¤ en Île-de-France. On constate une augmentation des
coûts ces dernières années dues à une élévation du niveau des
équipements des aires (accès à internet par exemple).
QUELQUES POINTS DE VIGILANCE RÉPERTORIÉS :
le coût des voiries d?accès et réseaux divers si le terrain est
situé en dehors d?une zone urbanisée ;
le coût d?une éventuelle dépollution du terrain à prendre en
compte ;
des éléments à prendre en compte dès la conception pour
éviter des difficultés de gestion (gel en hiver?) : création
utile d?un rond-point d?accès à l?aire, raccordement au réseau
d?eau potable, remblaiement du fait de l?inondabilité du
site? ;
le retournement possible des résidences mobiles sur l?aire ;
la circulation possible sur l?aire des camions de ramassage
pour la collecte des ordures ;
une localisation et l?orientation du bloc sanitaire cohérente
par rapport à la configuration de l?emplacement ;
le choix des matériaux et des énergies utilisés (revêtement du
sol de l?aire ou du bloc sanitaire, panneaux photovoltaïques,
etc.).
Les financements mobilisables pour la création des aires
permanentes d?accueil sont détaillés dans l?annexe A 4.1 du
présent guide.
ACCUEILFICHE
45
OBJECTIFS / FINALITÉS
Pour définir la gestion et le fonctionnement des aires
permanentes d?accueil, la collectivité compétente devra
prendre en considération l?accueil, le fonctionnement et
l?entretien des équipements et des espaces collectifs.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage détaille ces dispositions.
LA GESTION D?UNE AIRE D?ACCUEIL
DES GENS DU VOYAGE :
QUELLES MODALITÉS ?
L? « aménagement, l?entretien et la gestion des aires d?accueil »
est une compétence de plein droit des établissements publics
de coopération intercommunale (EPCI) au lieu et place des
communes membres (art. L.5214-16 du code général des
collectivités territoriales pour les communautés de communes,
art. L.5215-20 pour les communautés urbaines, art. L.5216-5
pour les Communautés d?agglomération, art. L. 5219-1 pour la
Métropole du Grand Paris, art. L.3641-1 pour la Métropole de
Lyon, art. L.5217-2 pour les métropoles).
Les aires d?accueil peuvent être gérées en régie directe par les
services de l?EPCI ou confiées par convention (délégation) à
une personne publique ou privée (art. 2-II loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000) dénommée opérateur.
Ainsi les sociétés spécialisées dans la gestion des aires en
gèrent un nombre important.
Aux termes de l?article 3 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000,
dès lors que la commune ou l?EPCI compétent n?a pas respecté
ses obligations en matière d?entretien et de gestion des
aires d?accueil, le représentant de l?État dans le département
peut mettre en demeure la commune ou l?EPCI de prendre
les mesures nécessaires selon un calendrier déterminé, en
évaluant le montant des dépenses afférentes.
Concernant les modalités de substitution de l?État cf. fiche 3.a.
LES FINANCEMENTS PROPOSÉS POUR
LE FONCTIONNEMENT ET LA GESTION
DES AIRES D?ACCUEIL DES GENS DU VOYAGE
Pour assurer le fonctionnement et la gestion des aires d?accueil
des gens du voyage l?État et la Caisse nationale des allocations
familiales (CNAF) attribuent à la collectivité compétente l?aide
au logement temporaire (ALT 2).
Cette aide est subordonnée à la signature d?une convention
annuelle entre le préfet de département et le « gestionnaire
opérationnel »1 de l?aire c?est-à-dire soit la collectivité si la
gestion se fait en régie directe soit l?opérateur si la gestion de
l?aire lui est déléguée.
Préalablement à la signature de la convention, le gestionnaire
d?une aire adresse au préfet un rapport annuel après une visite
approfondie de l?aire d?accueil, visite dite de conformité. La
visite de conformité est généralement réalisée annuellement
par la DDT(M). L?aire d?accueil concernée doit pour cela respecter
les normes techniques fixées par le décret n° 2019-1478 du
26 décembre 2019 (sinon l?aide ne pourra pas ou plus être
versée), étant précisé que les normes techniques du décret
précité ne s?appliquent pas au stock d?aires déjà réalisées et
celles ayant déposé leur déclaration préalable ou demande de
permis d?aménager avant le 31 décembre 2020.
Le fonctionnement
des aires permanentes d?accueil3B
© Cerema
1. Cf. Art. L.851-1 du Code de la sécurité sociale
ACCUEIL
46
FICHE 3B
La convention passée entre le Préfet et le gestionnaire
détermine :
le montant prévisionnel de l?aide versée annuellement aux
gestionnaires ;
les modalités de calcul du droit d?usage perçu par les
gestionnaires des aires d?accueil ;
les conditions de leur gardiennage.
Le montant de l?ALT 2 versé est calculé selon deux parties2 :
une part fixe fonction du nombre de places présentes sur
l?aire ;
une part variable calculée en fonction de son occupation
réelle.
En début d?année la collectivité ou l?opérateur se voit verser
une avance en fonction des prévisions d?occupation puis une
régularisation a lieu en fin d?année.
Par ailleurs, des conventions peuvent être passées entre
le gestionnaire de l?aire et le département pour la prise en
charge par ce dernier des frais de fonctionnement des aires.
Cette participation du département ne peut pas excéder
le quart des dépenses de fonctionnement (art 6 de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
LE FONCTIONNEMENT D?UNE AIRE
D?ACCUEIL DÉFINI DANS LE RÈGLEMENT
INTÉRIEUR
UN RÈGLEMENT INTÉRIEUR :
Le règlement intérieur des aires d?accueil géré par une
commune ou un EPCI est établi par la collectivité compétente
afin de régir les relations entre le gestionnaire et les occupants
et ainsi de définir un certain nombre de conditions à leur bon
fonctionnement.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 prévoit un
modèle type de règlement intérieur à respecter. Ce modèle
s?impose pour la rédaction des règlements intérieurs des
nouvelles aires. Les règlements intérieurs des aires d?accueil
permanentes existantes devront être mis en conformité avec
ce modèle type.
Le règlement intérieur est affiché sur l?aire d?accueil et un
exemplaire est remis à chaque nouvel arrivant par voie
dématérialisée ou par papier sur sa demande.
UN DISPOSITIF DE GESTION
ET DE GARDIENNAGE
Chaque aire d?accueil est rattachée à un dispositif de gestion
et de gardiennage. Celui-ci est assuré, au moins cinq
jours par semaine grâce à une présence quotidienne non
nécessairement permanente et par une astreinte technique
téléphonique quotidienne.
Les diverses missions allouées au gestionnaire sont :
-1 l?accueil (gestion des arrivées et des départs) et la relation
à l?usager ;
-2 le bon fonctionnement de l?aire d?accueil (gestion
administrative de l?occupation, application des règles
d?hygiène, de santé et de sécurité des usagers etc.) ;
-3 l?entretien (espaces collectifs et circulations internes...) ;
-4 la perception du droit d?usage3 (qui peut changer suivant les
structures d?accueil et dispositifs techniques de gestion).
Il est possible de mettre en place un dispositif commun à
plusieurs aires situées dans un même secteur géographique.
Le temps de présence sur l?aire du gestionnaire doit être
suffisant et quotidien afin d?assurer l?accueil, les entrées
et sorties, le règlement du droit d?usage et le respect du
règlement intérieur dans de bonnes conditions.
Enfin, il est souhaitable d?harmoniser les dispositifs d?accueils
entre plusieurs aires notamment celles situées dans un même
secteur géographique. Le règlement intérieur type permet de
prévoir les modalités locales de gestion et de gardiennage.
L?OUVERTURE DE L?AIRE
Une aire d?accueil doit être ouverte tout au long de l?année
afin de répondre aux besoins de ses occupants.
Toutefois, le gestionnaire peut prévoir la fermeture temporaire
de l?aire pour réaliser des travaux d?aménagements, de
réhabilitation et de mise aux normes ou des réparations ou pour
tout autre motif. Si cette fermeture annuelle est supérieure à
un mois, le gestionnaire devra demander une dérogation au
préfet. Celui-ci peut accorder une dérogation dans la limite de
six mois s?il a agréé un ou des emplacements provisoires (cf.
fiche 2E) situés dans le même secteur géographique4 et d?une
capacité suffisante (cf. art. 4 du décret n° 2019-1478 du 26
décembre 2019).
2. Pour en savoir plus sur cette aide : Art. L. 851-1 et suivants et R. 851-2, R. 851-3,
R. 851-5 et suivants du Code de la sécurité sociale.
3. Selon l?article 10 du décret n° 2019-1478 : « Le droit d?usage comprend le droit
d?emplacement et la consommation de l?eau et de l?électricité. »
4. La notion de secteur géographique est définie par l?article 1er de la loi n° 2000-614
du 5 juillet 2000. Cf. en outre fiche 3A
ACCUEIL
47
Les fermetures temporaires des aires situées dans un même
secteur géographique devront être échelonnées afin que
certaines d?entre elles restent ouvertes en permanence.
Une bonne communication et coordination à l?échelle
départementale et entre EPCI/gestionnaire est nécessaire
pour organiser ces périodes de fermeture.
Les occupants des aires qui font l?objet d?une fermeture
temporaire seront informés par le gestionnaire :
de la fermeture de l?aire, par affichage, au moins deux mois
avant la fermeture.
des aires ou des emplacements provisoires agréés ouverts
dans le même secteur géographique et pouvant les accueillir
durant cette période de fermeture.
Le préfet est également informé par le ou les gestionnaires
concernés des dates de fermeture temporaire au plus tard
trois mois avant cette dernière.
Si les gestionnaires ne parviennent pas à s?entendre sur les
périodes de fermeture temporaire, le préfet peut prendre un
arrêté précisant les aires qui doivent rester ouvertes.
LA DURÉE DE SÉJOUR
Le séjour sur une aire d?accueil est subordonné à l?établissement
d?un état des lieux d?entrée et à la signature d?une convention
d?occupation temporaire entre le gestionnaire et le preneur,
prévus dans le décret n° 2019-1478. Un modèle de cette
convention sera établi par arrêté ministériel.
La durée de séjour autorisée sur une aire d?accueil est inscrite
au règlement intérieur et est définie au regard :
de l?évaluation des besoins dans le cadre du schéma
départemental,
des capacités d?accueil sur la commune ou les communes
environnantes, prévues par le schéma.
Comme le prévoit l?article 8 du décret n° 2019-1478, afin
de respecter le caractère temporaire du passage des gens
du voyage sur une aire d?accueil, le règlement intérieur ne
doit pas prévoir une durée de séjour supérieure à trois mois
consécutifs. Des dérogations sont possibles, dans la limite
de 7 mois supplémentaires, pour prendre en compte des
situations particulières comme la scolarisation des enfants,
l?hospitalisation, le suivi d?une formation ou l?exercice d?une
activité professionnelle. La dérogation peut être accordée par
le gestionnaire sur justification.
Les gestionnaires peuvent être confrontés à un phénomène
d?ancrage sur leur territoire. Ce phénomène peut induire
des stationnements diffus hors de l?aire par faute de places
suffisantes.
JURISPRUDENCE
le Conseil d?Etat a confirmé l?expulsion d?une occupante
d?une aire d?accueil de gens du voyage qui avait excédé
la durée de séjour prévue au règlement intérieur (CE,
10/10/2007 Courly, n°305129).
UN DÉPÔT DE GARANTIE
L?article 10 du décret n° 2019-1478 prévoit qu?à l?arrivée sur
l?aire d?accueil, un dépôt de garantie d?un montant maximum
équivalent à un mois de droit d?emplacement doit être acquitté
au gestionnaire. Il fait l?objet d?un récépissé.
Ce dépôt de garantie est restitué au moment du départ de
l?aire en l?absence de dégradation ou d?impayé. Dans le cas
où le gestionnaire constate des dégradations lors de l?état des
lieux de sortie, le gestionnaire conserve tout ou partie du dépôt
de garantie selon la gravité des dégâts constatés.
LE DROIT D?USAGE
L?article 10 développe les règles relatives au droit d?usage,
qui comprend le droit d?emplacement et la consommation
de l?eau et de l?électricité. Le tarif du droit d?usage est affiché
sur l?aire. Les modalités de calcul du droit d?usage perçu par
le gestionnaire sont définies dans la convention relative à la
gestion de l?aire d?accueil entre l?Etat et le gestionnaire.
Le droit d?emplacement est fixé pour être en cohérence avec
le niveau de prestations offertes. Il peut faire l?objet d?une
modulation en fonction des ressources des occupants et être
indexé sur l?indice national des prix à la consommation hors
tabac.
Le montant des factures établies pour la consommation
d?électricité et pour la consommation d?eau correspond à
la consommation réelle. La base du calcul du tarif ne peut
excéder le tarif auquel la collectivité se fournit elle-même.
La périodicité du règlement du droit d?usage est prévue par le
règlement intérieur. Elle peut varier en fonction de la durée de
séjour et du mode de gestion de l?aire sans excéder un mois.
Suite au règlement, l?occupant se voit remettre une quittance,
sans frais, par voie dématérialisée ou par papier sur demande.
LES ACTIONS À CARACTÈRE SOCIAL
SUR UNE AIRE D?ACCUEIL
Les actions à caractère social développées au sein des aires
d?accueil sont fixées par des conventions passées entre
l?organe financeur (Etat, département et, le cas échéant, les
organismes sociaux concernés) et les gestionnaires des aires
d?accueil (art. 6-I loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Ces actions
sont destinées à favoriser l?intégration et l?insertion des
FICHE 3B
ACCUEIL
48
FICHE 3B
gens du voyage à la vie sociale locale de la commune et du
territoire. Elles doivent contribuer à favoriser la scolarisation
des enfants, l?alphabétisation des adultes, l?accès aux soins et
la promotion de la santé des familles, à les aider dans leurs
démarches administratives et permettre leur adaptation à
l?environnement économique. L?élaboration d?un projet social
par l?EPCI compétent permet de faire travailler les différents
acteurs sociaux du territoire sur la mise en place de ces
actions à caractère social.
Bien qu?il constitue une obligation prévue par la loi, il n?est pas
rare qu?aucun accompagnement social ne soit prévu sur les
aires d?accueil. Si les gestionnaires font souvent le lien entre
les familles et les services d?aide sociale, l?accompagnement
social ne fait néanmoins pas partie des missions des
gestionnaires des aires.
Un opérateur ou un médiateur social peut être sollicité par
le département au titre de son action sociale pour mener un
accompagnement social global ou plus spécifique au niveau
de l?insertion auprès des gens du voyage, notamment ceux
domiciliés sur le département concerné.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le dispositif mis en place par le conseil
départemental du Maine-et-Loire
Le Département a fait le choix de recourir, dans le
cadre d?un marché public à un opérateur chargé de
l?accompagnement social global des gens du voyage
domiciliés dans un CCAS ou CIAS du département.
Aussi il apparaît nécessaire de :
pérenniser les moyens d?accompagnement social
spécifique en faveur des gens du voyage domiciliés
en CCAS ou CIAS, financés par le département,
pendant toute la durée du schéma.
développer des actions (individuelles et/ou
collectives) adaptées visant à réduire le taux
de personnes en situation d?illettrisme chez
les gens du voyage en s?appuyant notamment
sur le prestataire du Département chargé de
l?accompagnement social ainsi que sur l?ensemble
des acteurs intervenant dans ce domaine.
accompagner, informer, orienter et former les gens
du voyage en réponse aux difficultés d?accès aux
droits qu?ils peuvent rencontrer ;
faciliter leur accès aux nouvelles technologies de
l?information et de la communication (lien avec les
maisons de service au public, accès WIFI sur les
aires d?accueil?).
Les EPCI peuvent également mettre en place une offre
de médiation, via un opérateur qui facilite les relations
entre acteurs locaux, développe une compréhension et
une confiance mutuelles favorisant l?inscription locale des
gens du voyage.
Par ailleurs, une aire d?accueil ou encore l?ensemble des
aires d?accueil d?un territoire ou encore une structure,
mobile ou non, d?un opérateur social, peut être labellisée
centre social ou espace de vie sociale par la CAF et
ainsi couvrir des actions développant la citoyenneté et
l?implication des gens du voyage dans la vie sociale.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le dispositif de médiation sociale mis en place
par Nantes Métropole
Nantes Métropole a contractualisé avec l?association
Les Forges pour assurer un accompagnement social
sur les 18 aires d?accueil de l?agglomération. Les
salariés de l?association assurent une présence
de proximité pour aider les gens du voyage sur
les questions de santé, l?assurance des véhicules,
l?habitat et le logement, le soutien scolaire des
enfants. La médiation permet de créer un lien social,
d?apaiser les tensions, de faire connaître les services
de la ville. Par ce biais, elle facilite l?intégration
des gens du voyage dans la cité. Elle permet aussi
d?informer les gens sur leurs droits sociaux.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Sur l?aire d?accueil d?Orléans ? La Source
travaillent notamment deux assistantes sociales,
deux animateurs et un accompagnateur pour le
suivi des entreprises. Les animateurs travaillent
avec les enfants divisés en groupe d?âge. Ils font de
l?aide aux devoirs, mais aussi des ateliers manuels
(bricolage, dessin, peinture) et des sorties. Une
exposition a été réalisée en 2019 par les enfants
afin de valoriser des figures célèbres des gens du
voyage. Il est intéressant de noter que des enfants
non gens du voyage inscrits au centre de loisir du
quartier prioritaire de la ville de la Source, se rendent
sur l?aire d?accueil afin de faire des activités avec les
enfants du voyage.
ACCUEIL
49
Un groupe pour les parents a aussi été constitué
afin de mener des actions comme par exemple
l?éducation alimentaire, l?apprentissage de la lecture
ou la sensibilisation à l?environnement. Des effets
ont pu être constatés comme une diminution
conséquente des déchets au sol.
Les assistantes sociales aident aux démarches
administratives (notamment pour utiliser l?outil
informatique). A titre d?exemple, avec l?aide du
personnel, de nombreux occupants de l?aire férus de
pêche ont pu obtenir des permis de pêche.
L?HARMONISATION DES PRATIQUES
SUR UN TERRITOIRE COMPRENANT
PLUSIEURS AIRES D?ACCUEIL
Une mutualisation des pratiques à l?échelle départementale
voire inter-départementale est recommandée quand elle
est possible. Elle peut porter sur plusieurs points. Quelques
exemples sont donnés ici :
une harmonisation des pratiques des règlements intérieurs :
entente en termes de fermeture annuelle de façon à ce
que l?ensemble des aires ne soient pas fermées à la même
période,
une harmonisation des tarifs pour équilibrer les taux
d?occupation entre plusieurs territoires. Ce dernier point
ne sera pas facile à mettre en oeuvre, si le niveau de
confort des aires est très variable au sein du département,
selon que l?aire est récente ou au contraire ancienne et
non réhabilitée. Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre
2019 prévoit en ce sens que « le montant du droit
d?emplacement doit être en cohérence avec le niveau de
prestations offertes et peut faire l?objet d?une modulation
en fonction des ressources des occupants ». Du point de vue
de la modulation en fonction des ressources des occupants,
il peut être décidé par exemple un tarif plus bas pour les
bénéficiaires de l?allocation aux adultes handicapés (AAH).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La rédaction d?un règlement intérieur
harmonisé (SDAHGV du Morbihan)
Le règlement intérieur harmonisé a été rédigé dans
le cadre d?un groupe de travail associé à la révision
du schéma départemental afin d?harmoniser les
pratiques en matière de gestion.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La mise en place d?un livret d?accueil
(CA de Saintes)
Un livret d?accueil permet d?apporter aux gens du
voyage des informations utiles (tarifs, obligations,
horaires et conditions d?entrée?) et de les sensibiliser
au respect de l?environnement de l?équipement,
de ses alentours ainsi que de la bonne gestion des
fluides par exemple.
FICHE 3B
ACCUEILFICHE
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OBJECTIFS / FINALITÉS
Dans les schémas départementaux d?accueil et d?habitat des
gens du voyage, la détermination des aires d?accueil, des aires
de grand passage et des terrains familiaux locatifs présentent
un caractère prescriptif : les collectivités ont l?obligation de
les réaliser. Toutefois, en complément à l?aménagement
de ces différents types de terrains, les collectivités peuvent
disposer d?aires d?accueil de faible capacité et/ou à caractère
temporaire, qui, contrairement aux premières, ne présentent
pas de caractère obligatoire, même si elles sont mentionnées
dans un schéma.
Ces aires constituent un complément aux trois types
d?aménagement précités. De capacité limitée, dotées
d?aménagements plus sommaires, souvent implantées dans
des communes rurales, elles sont destinées à accueillir des
familles de passage.
Elles peuvent aussi être implantées à proximité, voire dans
l?enceinte, des centres hospitaliers pour l?accueil de familles
de personnes hospitalisées, lorsque la ville ne présente pas
de capacités suffisantes d?accueil ou que les aires sont à trop
grande distance du centre hospitalier.
Leurs caractéristiques ne sont pas définies de manière aussi
précise que celles des aires permanentes d?accueil et des aires
de grand passage. On trouve sur l?ensemble du territoire une
grande diversité de ces aires.
Elles sont d?ailleurs dénommées de différentes façons dans les
schémas départementaux d?accueil des gens du voyage : aires
de petit passage, aire de halte, aire de délestage, aire tolérée,
aire de transition, etc.
Dans le cadre de ce guide nous adopterons l?appellation d? « aire
de petit passage ».
L?objectif de cette fiche est de décrire cet équipement d?accueil
au regard des pratiques et des schémas départementaux des
gens du voyage qui abordent cette question.
POURQUOI DES « AIRES DE PETIT
PASSAGE » ?
Selon l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 « Les
communes participent à l?accueil des personnes dites gens du
voyage et dont l?habitat traditionnel est constitué de résidences
mobiles installées sur des aires d?accueil ou des terrains prévus
à cet effet ». C?est pour respecter cette obligation que les
communes peuvent décider de prévoir des aires de « petit
passage » sur leur territoire.
Les communes de moins de 5000 habitants, non dotées d?une
aire d?accueil et non soumises aux obligations du schéma
départemental, ont l?obligation de permettre la halte des gens
du voyage sur des terrains qu?elles leur indiquent. Elles ne
peuvent en aucun cas édicter un arrêté d?interdiction générale
et absolue de stationnement des résidences mobiles des gens
du voyage sur leur commune. Ce droit de stationnement des
gens du voyage, qualifié de droit de halte, doit pouvoir s?exercer
pendant une durée supérieure à 48 h et inférieure à 15 jours.
Les aires d?accueil présentant
un caractère non prescriptif3C
© Cerema
ACCUEIL
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Les aires de petit passage répondent à des besoins ponctuels
sur un territoire. Elles peuvent permettre aussi d?amortir la
saturation des aires permanentes d?accueil et d?accueillir des
groupes dits de « moyens passages » (selon la circulaire de
2001 : « pour des familles isolées ou, au maximum, pour
quelques caravanes voyageant en petit groupe ») pour fluidifier
l?occupation des aires de grands passages.
La réalisation de ces aires n?est pas obligatoire. Elle est
conseillée au regard du diagnostic établi dans le cadre de la
révision du schéma. La circulaire de 2001 d?application de la
loi du 5 juillet 2000, précise que les projets d?aires de petit
passage des gens du voyage peuvent faire l?objet, en tant que
de besoin, d?emplacements réservés. En effet, la jurisprudence
administrative (CE, 5 mars 1988, ville de Lille) précise que « les
terrains d?accueil pour nomades constituent un équipement
d?intérêt général ». Il convient toutefois de préciser que
le recours préalable à un emplacement réservé n?a aucun
caractère obligatoire. La commune peut réaliser directement
l?aire dès lors qu?elle dispose du terrain et que le plan local
d?urbanisme ne l?interdit pas.
Pour évaluer le nombre de places, et donc d?aires à réaliser,
le diagnostic se fondera sur le nombre, la récurrence et les
durées des passages constatés sur chacun des bassins de vie
concernés. Il sera important également de définir la nature
et les raisons de ces passages. Le constat de stationnements
illicites pourra aussi être une donnée à prendre en compte.
Lorsqu?elles sont prévues dans les schémas départementaux
des gens du voyage, les aires de petit passage sont envisagées
pour répondre à des besoins de séjours occasionnels de courte
durée par des familles ou groupes familiaux isolés, le plus
souvent pour des séjours à caractère familial et/ou économique.
Certains schémas prévoient d?ailleurs que ces aires ne soient
opérationnelles que pendant la période estivale, mais tout
dépendra du diagnostic de territoire établi préalablement.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le SDAHGV du Lot-et-Garonne 2020-2025 a prévu dans
son programme d?action à titre de recommandation,
de créer des terrains de petit passage sur
l?ensemble des EPCI non inscrits au SDAHGV. Cette
recommandation fait suite au constat de nombreux
petits stationnements illicites dans le département,
compte-tenu de l?absence de sites appropriés et de la
difficulté pour les ménages concernés d?accéder aux
aires permanentes d?accueil par manque de fluidité
de ces dernières.
LES CARACTÉRISTIQUES DES AIRES
DE PETIT PASSAGE
Les aires de petit passage ayant vocation à l?accueil temporaire
de saisonniers ou de familles ancrées sur un territoire, doivent
offrir des capacités d?accueil proportionnées aux besoins évalués :
À minima,
Le terrain de l?aire de petit passage dispose d?un sol stabilisé
adapté à la saison d?utilisation définie par le schéma
départemental, restant porteur et carrossable en cas
d?intempérie, dont la pente permet d?assurer le stationnement
sûr des résidences mobiles.
La surface du terrain est proportionnée à l?accueil d?un
nombre de résidences mobiles défini dans le schéma pour
le secteur donné.
Le secteur identifié ne doit pas être exposé à des nuisances,
risques et dangers et doit permettre de prendre en compte
les enjeux environnementaux (gestion des eaux usées,
gestion des déchets avec bennes adaptées...).
Le secteur identifié nécessite des possibilités de raccordement
en eau et électricité.
Adosser ces aires à des équipements obligatoires, comme une
aire de grand passage, peut présenter l?avantage de réduire
le coût de l?installation des réseaux. En outre, prévoir une
modularité possible des aires de grand passage pour répondre
aux besoins de groupes de tailles différentes peut aussi être
une solution envisagée.
Dès lors qu?elles ne sont ouvertes que selon les besoins,
ces aires présentent également l?avantage de réduire les
stationnements illicites.
Quel que soit le type de terrain, l?aménagement d?espaces
destinés à l?installation de résidences mobiles est
conditionné par :
les règles locales prises par arrêté du maire ;
l?application des règles de salubrité et de sécurité publique ;
les aménagements assurant la desserte du terrain par des
réseaux publics (eau, électricité, assainissement) ;
les règles d?urbanisme applicables sur la commune :
application du règlement national d?urbanisme, du POS, du
PLU ou du PLUi ;
le respect des servitudes liées au caractère du secteur : zones
inondables du Plan de Prévision du Risque Inondation (PPRI),
Plan de Prévention des Risques naturels (PPRN), paysages
naturels, Zone de Protection du Patrimoine Architectural,
Urbain et Paysager (ZPPAUP), Aires de Mise en Valeur
de l?Architecture et du Patrimoine (AVAP), monuments
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ACCUEIL
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historiques, espaces boisés classés, Plan de Sauvegarde et
de Mise en Valeur (PSMV), zone Natura 2000, sites inscrits
ou classés?
QUELS FINANCEMENTS DES AIRES
« DE PETIT PASSAGE » ?
Les aires de petit passage ne bénéficient d?aucun financement,
ni en termes d?investissement ni pour une aide à la gestion.
L?absence de financement et les difficultés d?exploitation pour
les petites communes qui ne disposent pas de personnel
communal auquel confier cette fonction peuvent constituer
deux arguments expliquant la non réalisation de ces aires.
En revanche la mutualisation à l?échelle d?une ou plusieurs
communes, d?un ou plusieurs EPCI peut en faciliter la création
et la gestion. Une coopération entre l?EPCI ? exerçant la
compétence d?accueil des gens du voyage ? et une commune
membre accueillant une aire de petit passage peut aussi
s?imaginer pour une prise en charge financière des frais de
remise en état du terrain par exemple.
AIRES DE « PETIT PASSAGE »
ET SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
La circulaire n° 2001-49 du 5 juillet 2001 prévoit que les aires
de petit passage peuvent être inscrites en annexe du schéma
départemental à deux conditions :
les capacités d?accueil créées ne peuvent venir se substituer
ou réduire les capacités d?accueil estimées nécessaires par le
schéma et qui devront en tout état de cause être réalisées ;
leur réalisation n?en deviendra pas pour autant une obligation
légale, dont la méconnaissance aurait pour conséquence
l?intervention du préfet de département.
Ceci étant, l?inscription de ces aires en annexe du schéma
départemental est encouragée par la circulaire afin de
reconnaître et de valoriser les démarches des communes.
Le schéma départemental pourra mentionner l?EPCI ou la
commune où elles seront localisées.
POINTS DE VIGILANCE :
Interdire toute localisation sur site de relégation : proximité
de station d?épuration, de déchetterie, etc.
Éviter l?« effet parking »
Encadrer la durée de séjour sur ces aires afin d?en assurer
le bon fonctionnement
Identifier du foncier dans les PLU/PLUi /PLH selon
la destination
Communiquer aux habitants des communes les obligations
d?accueil des collectivités (démystifier les petits (et grands)
passages).
Faire connaître les conditions d?accueil (obligations, nature
des équipements) à évoquer lors des réunions publiques,
de l?élaboration de documents d?urbanisme, de commission
des EPCI.
Établir, maintenir ou renforcer une coordination départementale
et une communication entre les différents acteurs : communes,
EPCI, préfecture, responsables des différents groupes?
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Cher, le schéma 2016-2021 mentionne une
aire de petit passage mise en service en 2004 d?une
capacité de 9 places et une aire de petit passage
d?une capacité de 10 places mise en service en 2010.
Toutes deux sont gérées par la commune.
FICHE 3C
ACCUEILFICHE
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OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires permanentes d?accueil ont vocation à accueillir
les gens du voyage dont les durées de séjour peuvent
varier de quelques jours à plusieurs mois. Cet équipement
est collectif et répond à une finalité d?intérêt général. D?une
capacité conseillée se situant entre 15 et 40 places, ces aires
sont ouvertes de façon permanente et gérées sur la base d?un
règlement intérieur. Leur utilisation est payante.
Les aires de « petit » ou de « moyen passage »,
contrairement aux précédentes, ne présentent pas un
caractère prescriptif. Elles sont de capacité limitée, dotées
d?aménagements plus sommaires, souvent implantées dans
des communes rurales et destinées à accueillir des familles
de passage. Leurs caractéristiques ne sont pas définies par
la réglementation et sont diverses sur le territoire.
Cette fiche a pour objet de reprendre pour ces deux catégories
d?aires, les éléments essentiels à traiter dans le cadre de la
révision d?un schéma départemental, à savoir : en premier lieu,
l?état des lieux, c?est-à-dire l?offre existante, l?identification
des besoins sur le territoire, la nécessaire concertation des
acteurs locaux, les orientations à prendre pour tendre vers
une adéquation entre offre et besoins.
LES ÉTAPES CLÉ
La question de l?accueil est examinée à travers chacune des
étapes clés de la révision du schéma départemental :
L?animation tout au long du processus de révision et de la vie
du schéma,
Le diagnostic (1re étape pour identifier les besoins),
La formalisation des choix (2e étape pour définir la
programmation et les actions),
L?élaboration du nouveau schéma (de la rédaction à la
signature du document).
Pour chaque étape, les temporalités varient selon le contexte
départemental (importance des groupes, politiques pratiquées
en matière d?accueil).
LE DIAGNOSTIC
Il commence par la réalisation du bilan du précédent schéma, y
compris de sa gouvernance. L?objectif consiste à déterminer les
besoins pour les six prochaines années.
À l?échelle du département, le bilan et l?évaluation des besoins
sont réalisés par la DDT-M, la DDCS-PP ou par des prestataires
extérieurs (bureaux d?études, etc.).
L?ÉVALUATION DE L?OFFRE EXISTANTE
Le bilan comprend, à l?échelle départementale et au niveau
local (EPCI, communes) :
une analyse exhaustive des équipements existants (le nombre
d?aires existantes, leur capacité, leurs périodes d?utilisation,
leur localisation, les équipements présents sur l?aire et le
niveau de confort), le mode de gestion des aires d?accueil (en
régie, externalisée, etc.),
le bilan entre le nombre d?aires existantes et le nombre d?aires
d?accueil prévues au précédent schéma départemental,
une évaluation dynamique des évolutions d?usage, de modes
de vie (exemple : la présence ou non de sédentarisation sur
certaines aires, etc.),
Les aires permanentes d?accueil et aires présentant
un caractère non prescriptif au sein du schéma départemental :
comment réaliser le bilan du précédent
schéma et définir les nouvelles orientations ?3D
© AGSGV 63
ACCUEIL
54
FICHE 3D
une analyse des actions mises en oeuvre (notamment actions
sociales), de l?implication des acteurs, du fonctionnement
de la commission départementale consultative des gens du
voyage (CDCGV).
Le bilan permet ainsi d?identifier les besoins en termes d?offre
d?accueil quantitative et qualitative.
OÙ TROUVER LES DONNÉES POUR LE BILAN
ET LES BESOINS
Les données peuvent être obtenues dans le département
auprès des acteurs suivants :
les EPCI qui gèrent les aires d?accueil, les DDCS-PP qui gèrent
l?ALT 2 et les DDT-M ; des entretiens auprès de ces différents
acteurs permettront d?obtenir les données.
les communes qui détiennent des aires de petit ou moyen
passage. Une enquête auprès de l?ensemble des communes
du département paraît nécessaire.
L?IDENTIFICATION DES BESOINS
Un diagnostic affiné à l?échelle des territoires est nécessaire
pour ajuster l?offre aux besoins.
Le recensement de l?offre permet d?identifier les manques et
les besoins :
en termes d?accueil : la sous-occupation ou suroccupation
constatée des aires autorisées et des lieux non autorisés,
la nature de ces stationnements (nombre de résidences
mobiles par groupe, périodes et durées de séjour, itinéraires,
etc.) permettra de dimensionner des besoins nouveaux en
termes d?accueil.
Exemple : des aires d?accueil occupées par des ménages toute
l?année peuvent faire apparaître le manque d?équipement
d?accueil (aires d?accueil, aire de petit passage) ou encore
le besoin de conditions d?habitat adapté (terrains familiaux
locatifs, logements sociaux, accession, etc.)?
le recensement de situations précaires comme les
ménages stationnant sans droits ni titre identifiés comme
étant de passage ou les ménages en rotation entre plusieurs
aires d?un même territoire sont à prendre en compte dans
l?identification des besoins d?aires permanentes ou de petits
passages.
L?étude des caractéristiques socio-démographiques des
modes de vie et d?habitat (ménages ancrés sur un territoire,
ménages en rotation sur plusieurs aires d?un même territoire,
des stationnements permanents illicites, etc.), pourra faire
apparaître des besoins en termes d?habitat
Exemple : le recensement de terrains privés fera apparaître
un besoin d?analyse des documents de planification afin de
savoir s?il y a un besoin de régularisation des ménages au
regard des documents d?urbanisme.
L?étude des actions socio-éducatives sera l?occasion de
faire le point sur les actions restant à développer.
UNE NÉCESSAIRE CONCERTATION
ET CO-CONSTRUCTION DU SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL
Il est recommandé d?organiser des réunions de restitution du
diagnostic avec les élus ainsi que les partenaires (associations,
etc.), si possible par EPCI. Une présentation objective et
pédagogique des données recueillies, à l?aide de cartes
accompagnées d?explications, permet de partager le diagnostic
et d?obtenir des compléments d?informations pour fiabiliser les
données et l?analyse réalisée.
Cette phase de communication est importante, car les
contentieux apparaissent parfois en raison d?un défaut
d?évaluation de l?offre et des besoins.
LA FORMALISATION DES CHOIX
Le diagnostic a conclu sur des besoins existants en matière
d?aires d?accueil et d?aires de petit et moyen passage (création/
réhabilitation/mise aux normes d?équipements, etc.).
La deuxième étape consiste à définir les orientations retenues,
puis à formaliser les actions à mettre en oeuvre pour la durée
du prochain schéma départemental.
La programmation est réalisée par secteur géographique pour
les aires d?accueil.
Dans le schéma, les actions à mettre en oeuvre peuvent être
présentées sous forme de fiches en indiquant :
les objectifs / enjeux
le contenu de l?action
les pilotes chargés de mettre en oeuvre l?action
les partenaires
le calendrier
les modalités de mise en oeuvre
les critères d?évaluation.
Les financements sont à définir, de préférence au moment de
cette phase.
ACCUEIL
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LA NOTION DE SECTEUR GÉOGRAPHIQUE
D?IMPLANTATION
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 demande, pour la
création des aires permanentes d?accueil, que le schéma
départemental précise la commune d?implantation du futur
équipement. L?EPCI compétent peut cependant décider de
réaliser l?aire sur une autre commune du même secteur
géographique.
Il est à noter cependant que les communes de moins de 5000
habitants concernées par des besoins ne pourront faire l?objet
de prescriptions dans le schéma départemental que si elles
rendent un avis favorable sur l?implantation d?un équipement
d?accueil des gens du voyage sur leur territoire.
La notion de secteur géographique peut être appréciée comme
l?EPCI, un arrondissement ou un bassin de vie, etc. Elle diffère
d?un département à l?autre puisque c?est aux rédacteurs du
schéma de définir ce que seront les secteurs géographiques.
Cette souplesse d?interprétation permet aux EPCI dans la mise
en oeuvre du schéma de trouver du foncier en fonction des
possibilités locales, d?évolutions des besoins locaux constatés
et des difficultés qui peuvent être rencontrées.
Les aires de petit et moyen passage peuvent être inscrites
en annexe du schéma (circulaire n° 2001-49 du 5 juillet
2001). Le schéma départemental pourra mentionner l?EPCI ou
la commune où elles seront localisées.
DOIT-ON INSCRIRE DANS LE SCHÉMA
L?ENSEMBLE DES ÉQUIPEMENTS
À RÉALISER AU VU DU DIAGNOSTIC ?
Les équipements en termes d?aires permanentes d?accueil
prévus au schéma devront correspondre aux besoins définis.
En cas de contentieux, le juge les considérera comme à
réaliser dès lors qu?ils seront prévus dans le schéma.
Aussi, lors de la réalisation du schéma départemental, une
attention particulière doit être portée au diagnostic réalisé
afin de définir les besoins avérés et certains, afin que les
équipements nécessaires sur un territoire soient correctement
dimensionnés mais aussi réalisables, y compris dans le délai
de 2 ans prolongeable 2 ans suivant la publication du schéma
tel que défini par la loi (cf. article 2 de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000 et sa circulaire d?application du 5 juillet 2001). Par
exemple, les besoins qui ne sont pas connus avec certitude
au moment du diagnostic ne doivent pas être indiqués dans
le schéma, tandis que les besoins déterminés dans le cadre
d?une maîtrise d?oeuvre urbaine et sociale (MOUS), davantage
certains, y auront toute leur place.
L?identification des terrains publics ou privés qui pourront
être utilisés pour les aires pose souvent des difficultés au
vu de la surface à trouver et de la destination du terrain. Il
est souhaitable que l?État soutienne les collectivités dans sa
recherche. Un travail peut être mené avec un établissement
public foncier.
Pour ce qui concerne les aires de petit et moyen passage,
elles sont envisagées pour répondre à des besoins de séjours
occasionnels de courte durée par des familles ou groupes
familiaux isolés, le plus souvent pour des séjours à caractère
familial et/ou économique. Leur réalisation ne constitue pas
pour une obligation légale.
Cependant, l?inscription au schéma d?aires de petit ou moyen
passage peut permettre l?organisation et l?anticipation de
l?accueil des petits groupes dont la fréquence et la récurrence
des passages sur un secteur donné ont été repérées.
FICHE 3D
ACCUEILFICHE
56
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires de grand passage sont destinées à l?accueil des
gens du voyage se déplaçant collectivement à l?occasion des
rassemblements traditionnels ou occasionnels (cf. 3° du II de
l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Ces rassemblements ont notamment pour origine des réunions
religieuses (par exemple des pèlerinages) qui se déroulent
principalement entre avril et septembre et ils peuvent être
aussi organisés dans le cadre d?évènements familiaux (décès,
mariage, etc.) ou économiques (foires, vendanges, etc.). Les
groupes voyagent sur des durées plus ou moins longues, de
quelques semaines à quelques mois. Ils peuvent se stabiliser
sur une ou deux semaines sur chaque lieu de stationnement.
Il s?agit de déplacements collectifs de gens du voyage qui
comptent jusqu?à 200 résidences mobiles environ. Il convient
de souligner que la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage ne précise pas
de seuil de nombre de résidences mobiles pour qualifier un
groupe de « grand passage ». La circulaire UHC/IUH1/12 n°
2001-49 du 5 juillet 2001 relative à l?application de la loi n°
2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à l?habitat
des gens du voyage précise que ces aires sont destinées à
recevoir les grands groupes de 50 à 200 résidences mobiles
environ voyageant ensemble.
Ces concentrations de résidences mobiles ont lieu sur une
durée déterminée, en fonction de la mission, variant de
quelques jours à trois semaines en moyenne.
Malgré les progrès réalisés en nombre d?aires de grand
passage sur le territoire métropolitain, on peut constater
une grande hétérogénéité territoriale dans leur réalisation
et leur gestion. Certains départements sont impactés par
de nombreux stationnements illicites de groupes de taille
supérieure à 50 résidences mobiles, faute d?aire réalisée ou
de refus des aires existantes par les gens du voyage. La qualité
du terrain, la superficie (aire trop petite), l?éloignement des
agglomérations (centres économiques) ou des implantations
inappropriées sont souvent cités comme cause de refus de
stationner sur ces aires prévues.
Suite à la publication récente du décret n° 2019-171 du 5
mars 2019 relatif aux aires de grand passage, certaines aires
existantes ne sont plus aux normes. Celles-ci doivent faire
l?objet de travaux de mise aux normes ou de dérogations.
Cette fiche présente les obligations qui incombent aux
collectivités en termes de création d?aires de grand passage,
l?aménagement, les équipements et les modes d?utilisation de
ces aires ainsi que leur coût. Les aides financières qui peuvent
être octroyées à l?occasion de la création d?aires de grand
passage sont présentées à l?annexe A4.2 du présent guide.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS
DE COOPÉRATION INTERCOMMUNALE
(EPCI) COMPÉTENTS POUR LA CRÉATION
D?UNE AIRE DE GRAND PASSAGE
La loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de
l?action publique territoriale et d?affirmation des métropoles et
la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation
de la République prévoient le renforcement des compétences
obligatoires des EPCI à fiscalité propre. Ces derniers disposent
de la compétence obligatoire « création, aménagement,
entretien et gestion des aires d?accueil des gens du voyage et
des terrains familiaux locatifs définis aux 1° à 3° du II de l?article
1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil
et à l?habitat des gens du voyage » (cf. les articles suivants du
code général des collectivités territoriales : L5214-16 pour les
La création d?une aire
de grand passage3E
© B. Fenouil / Rea
ACCUEIL
57
communautés de communes, L. 5216-5 pour les communautés
d?agglomération, L.5215-20 pour les communautés urbaines, L.
5217-2 pour les métropoles, L.3641-1 pour la métropole de
Lyon et L.5219-1 pour la métropole du Grand Paris).
L?EPCI compétent remplit ses obligations en créant, en
aménageant, en entretenant et en assurant la gestion des
aires dont le schéma a prévu la réalisation sur son territoire.
Il peut également remplir ses obligations en contribuant au
financement de la création, de l?aménagement, de l?entretien
et de la gestion d?aires situés hors de son territoire. Il peut, à
cette fin conclure une convention avec un ou plusieurs autres
EPCI (article 2 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
LES OBLIGATIONS DES COMMUNES
EN MATIÈRE D?ACCUEIL
Selon l?article 1er (I et II) de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000,
les communes participent à l?accueil des gens du voyage et
dont l?habitat traditionnel est constitué de résidences mobiles
installées sur des aires d?accueil ou des terrains prévus à
cet effet. Les communes de plus de 5000 habitants figurent
obligatoirement au schéma départemental.
Les rares communes qui ne sont pas membres d?un EPCI
remplissent leurs obligations en créant, en aménageant, en
entretenant et en assurant la gestion des aires dont le schéma
a prévu la réalisation sur leur territoire. Elles peuvent également
contribuer au financement de la création, de l?aménagement,
de l?entretien et de la gestion d?aires situées hors de leur
territoire. Elles peuvent, à cette fin, conclure une convention
avec d?autres communes ou EPCI compétents.
L?autorité administrative compétente de l?État peut qualifier de
projet d?intérêt général (PIG) une aire de grand passage (article
L.102-1 du code de l?urbanisme). Ce projet est opposable aux
tiers et peut donner, à l?État ou à un porteur de projet reconnu
d?intérêt général, le droit d?exproprier pour les besoins du
projet.
Il est possible de recourir à une expropriation pour cause
d?utilité publique afin de créer des aires de stationnement des
gens du voyage (CE 18 juin 1997, requête n° 152487).
LE DÉLAI DE RÉALISATION
OU DE RÉHABILITATION DES AIRES
DE GRAND PASSAGE
Les collectivités chargées de la mise en oeuvre du schéma
départemental ont 2 ans après la publication du schéma pour
remplir leurs obligations de création des aires de grand passage
(art.2 I et III de la loi n°2000-614 du 5 juillet 2000).
Ce délai est prorogé de deux ans, à compter de sa date
d?expiration, lorsque la commune ou l?EPCI a manifesté, au
cours des 2 premières années suivant la publication du schéma,
la volonté de se conformer à ses obligations. Plusieurs moyens
de justifier cette volonté sont admis :
la transmission au représentant de l?Etat dans le département
d?une délibération ou d?une lettre d?intention comportant la
localisation de l?opération de réalisation ou de réhabilitation
de l?aire permanente d?accueil,
l?acquisition des terrains ou le lancement d?une procédure
d?acquisition des terrains sur lesquels les aménagements sont
prévus,
la réalisation d?une étude préalable.
En cas de non réalisation de l?aire d?accueil dans les
délais prévus par la loi, l?article 3 de la loi n°2000-614 du
5 juillet 2000 modifiée, prévoit un pouvoir de substitution
du représentant de l?État dans le département, après mise
en demeure restée sans effet.
La procédure de substitution est précisée dans la fiche 2E ?
La mise en oeuvre et le suivi d?un schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage.
LA LOCALISATION DES AIRES
DE GRAND PASSAGE
Les secteurs géographiques d?implantation et les communes
où les aires doivent être réalisées sont définis dans le schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage (II de
l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). La capacité
d?accueil et les périodes d?utilisation sont également définies
dans le schéma départemental.
La notion de « secteur géographique d?implantation » est
appréciée largement. Il peut correspondre au territoire de
l?EPCI, au canton, à l?arrondissement ou au bassin de vie. L?EPCI
a également la possibilité de décider de réaliser l?aire sur le
territoire d?une autre commune membre même si celle-ci
compte moins de 5000 habitants (cf. b du I de l?article 2 de la
loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Il convient de noter que :
Le diagnostic territorial et les observations des lieux de
stationnements permettent d?identifier les besoins d?accueil
et ainsi d?adapter la localisation des équipements définie
dans le schéma.
L?expérience montre que si les terrains désignés sont trop
éloignés des villes qui intéressent les groupes, le risque est
élevé qu?ils soient refusés (exemples : trop grand éloignement
FICHE 3E
ACCUEIL
58
des commerces, de leur lieu d?activité saisonnière...). Ainsi
les dépenses d?aménagement de ces équipements sont
rendues inutiles et des stationnements illicites sont à gérer
par la collectivité.
L?AMÉNAGEMENT ET LES ÉQUIPEMENTS
DES AIRES DE GRAND PASSAGE
Le décret n° 2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de
grand passage prévoit les règles relatives à l?aménagement,
l?équipement, la gestion, l?usage, les modalités de calcul du
droit d?usage et la tarification des prestations fournies et un
règlement intérieur type.
Les aires de grand passage réalisées avant l?entrée en vigueur
du décret du 5 mars 2019 doivent être rendues conformes
aux prescriptions énoncées dans celui-ci au plus tard le
1er janvier 2022 (article 6).
CARACTÉRISTIQUES DU TERRAIN
L?article 1er du décret sus-mentionné prévoit que le terrain de
l?aire de grand passage dispose d?un sol stabilisé adapté à la
saison d?utilisation définie par le schéma départemental, reste
porteur et carrossable en cas d?intempérie, sa pente permet
d?assurer le stationnement sûr des résidences mobiles.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La nature du sol est à adapter en fonction de la
période d?utilisation définie dans le schéma. Il peut
être nécessaire de prévoir une nature de sol mixte
« bitume et herbe » si l?aire est utilisée toute l?année.
Par exemple, géré par Rennes Métropole, le terrain
du Reynel (commune de Bruz) est divisé en deux
parties : une herbeuse d?un hectare pour le printemps
et l?été, l?autre bitumée de 5 000 m2 pour l?automne
et l?hiver.
L?article 1er dispose aussi que la surface d?une aire est égale
à au moins 4 hectares. Pour introduire de la souplesse
des dérogations sont possibles pour tenir compte des
disponibilités foncières, des spécificités topographiques ou
des besoins particuliers définis par le schéma départemental.
Il appartient à chaque préfet de département, après avis du
président du conseil départemental, d?apprécier localement si
la surface de l?aire peut être inférieure à 4 hectares au regard
des besoins d?accueil identifiés par le schéma.
Sur les territoires du département du Rhône et de la
métropole de Lyon, la décision de dérogation est prise par le
préfet, après avis du président du conseil départemental ou
du président de la métropole de Lyon. En Corse, cette décision
est prise conjointement par le préfet et le président du conseil
exécutif.
Une aire ne comporte pas d?emplacement délimité pour
chaque résidence mobile, ces dernières sont généralement
placées au fur et à mesure de leur arrivée par des personnes
dédiées à cette tâche. En général 200 m2 sont nécessaires
par résidence mobile en tenant compte des véhicules, des
résidences mobiles, des voies de circulation, de l?espace
nécessaire pour les manoeuvres afin d?entrer et de sortir, etc.
LES ÉQUIPEMENTS DE L?AIRE DE GRAND PASSAGE
Selon l?article 2 du décret, l?aire de grand passage doit
comprendre au moins :
un accès routier ;
à l?entrée de l?aire, des installations d?alimentation en eau
potable et électrique, un éclairage public ;
un dispositif de recueil des eaux usées ;
un système permettant la récupération des toilettes
individuelles qui peut être complété par des cabines
sanitaires mobiles autonomes non raccordées à un réseau
d?assainissement ;
l?installation de bennes pour les ordures ménagères, sur
l?aire ou à sa proximité immédiate ;
un accès au service de collecte des encombrants et à la
déchetterie.
Il est recommandé par ailleurs :
de se reporter aux guides techniques de la défense contre
l?incendie des services départementaux d?incendie et de
secours qui prévoient les caractéristiques à respecter pour
de tels équipements ;
de veiller à ce que l?alimentation en électricité garantisse
une puissance suffisante pour préserver les installations
sur le terrain, mais aussi pour ne pas nuire à l?alimentation
électrique du voisinage ;
d?éviter l?utilisation des citernes alimentaires qui ne
garantissent pas une pression suffisante pour alimenter les
résidences mobiles sur un terrain de 4 hectares ;
de se raccorder au réseau public d?assainissement ou
d?utiliser pour les eaux usées des stations d?épuration
conteneurs ou des cuves enterrées ou semi-enterrées de
récupération.
FICHE 3E
ACCUEIL
59
DES DIFFICULTÉS À IDENTIFIER ET À AMÉNAGER
LES TERRAINS
Dans certains territoires, des difficultés résultant des
disponibilités foncières et des spécificités topographiques
peuvent être rencontrées pour identifier un terrain adapté
(rareté du foncier disponible ou à un prix abordable, saturation
du foncier dans les espaces littoraux, etc.).
Par ailleurs, il est nécessaire de trouver un compromis
permettant notamment la proximité des services de santé et
de soins, l?accès aux services économiques et commerciaux,
les voies de communication ainsi que l?accès aux réseaux,
dont l?extension peut s?avérer coûteuse pour un projet,
etc. La localisation tient compte également des contraintes
réglementaires liées aux risques susceptibles de porter
atteinte à la sécurité et à la santé des personnes (inondations,
sites industriels et technologiques, pollutions, etc.) et à la
réalisation des aménagements indispensables (alimentation
en eau et en électricité, collecte des ordures ménagères, etc.).
Un établissement public foncier peut accompagner les
collectivités pour effectuer de la prospection foncière et
constituer des réserves foncières en amont de la réalisation
de l?équipement. En outre, le règlement du PLU peut, à titre
exceptionnel, délimiter dans les zones naturelles, agricoles
ou forestières des secteurs de taille et de capacité d?accueil
limitées (STECAL) dans lesquels peuvent être autorisées des
aires destinées à l?accueil des gens du voyage (cf. l?article
L.151-13 du code de l?urbanisme).
La compétence étant exercée désormais par les EPCI, ceux-ci
disposent d?une certaine souplesse pour choisir un terrain, en
fonction de tout les périmètres énoncés plus haut, dans le
même « secteur géographique d?implantation » et faciliter
l?accord des élus.
LES SANCTIONS EN CAS DE NON-
CONFORMITÉ DE L?AIRE DE GRAND PASSAGE
RÉALISÉE OU DE NON RÉALISATION
Les moyens sont de plusieurs types :
la collectivité ne remplissant pas ses obligations au titre du
schéma départemental ne peut solliciter la mise en oeuvre de
la procédure de mise en demeure en cas de stationnement
illicite prévue à l?article 9 de la loi du 5 juillet 2000 ;
le représentant de l?État dans le département peut se
substituer à la collectivité, après mise en demeure restée
sans effet (cf. article 3 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
La procédure de substitution, identique à celle qui est applicable
pour la création des aires permanentes d?accueil, est détaillée
dans la fiche « 3.a ? Création des aires permanentes d?accueil ».
La procédure de substitution a pour la première fois été
mise en oeuvre par le préfet du Pas-de-Calais par un arrêté
du 5 juin 2019. La procédure de consignation des fonds
concerne la communauté d?agglomération de Béthune,
Bruay, Artois et Lys romane, pour la réalisation d?une aire
de grand passage (AGP) de 200 places. Le préfet, par deux
mises en demeure, a donné trois mois à l?EPCI afin de
proposer des terrains susceptibles d?accueillir l?AGP. L?EPCI
ne l?ayant pas fait, le préfet a fait consigner 600 000 ¤entre
les mains du comptable public afin de procéder aux études
nécessaires pour trouver le terrain.
La procédure de substitution a aussi été engagée par le
préfet de Seine-Maritime à l?encontre de la Métropole Rouen
Normandie qui ne s?est pas conformée à ses obligations de
réaliser une aire de grand passage. Par arrêté du 23 octobre
2019, la consignation de 500 000 ¤ a été ordonnée, ce qui
correspond aux dépenses estimées pour la réalisation de
l?aire. La collectivité a six mois pour réaliser les démarches
demandées par le préfet.
LE COÛT DE LA CRÉATION D?UNE AIRE
DE GRAND PASSAGE
Le coût peut être très variable du fait des opportunités de
localisation et des choix techniques et politiques.
Une note relative à l?analyse de la variabilité des coûts
d?aménagement d?une aire de grand passage a été rédigée
en février 2018 par le GIP AGV 35, groupement qui coordonne
la mise en oeuvre du schéma en Ille-et-Vilaine (dont la
réalisation des aires de grands passages). Elle liste les
points de vigilance sur les conséquences financières qui en
dépendent (en dehors des coûts liés à la maîtrise foncière).
Le coût dépend ainsi de différents critères :
accessibilité, circulation, sécurité, voie à créer, à aménager,
trajets piétonniers ;
visibilité du terrain et intégration urbanistique ;
voisinage et environnement directs ;
contraintes réglementaires du terrain (gestion du risque
inondation?) ;
contraintes techniques : assainissement (traitement des
eaux usées), électricité, alimentation en eau potable, nature
du sol, dépollution des terrains, coût du raccordement aux
réseaux existants etc.
FICHE 3E
ACCUEIL
60
La qualité des équipements mis en place initialement influera
sur le coût de gestion ultérieur.
En fonction des choix politiques de localisation des aires
de grand passage, les coûts de création d?un équipement
peuvent varier au sein du même département de moins de
100 000 ¤ (exemple de Fougères Agglomération) à plus
d?un million d?euros (exemple de Rennes métropole).
Certains départements ont étudié la possibilité de prescrire
des obligations mutualisées entre plusieurs EPCI au SDAHGV
pour un cofinancement.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le schéma de l?Isère 2018-2024 prévoit en
prescription de créer, sur une ou deux aires de grand
passage, un volume de 250 à 300 places et une
gestion mutualisée entre 3 EPCI (CC Les balcons du
Dauphiné, CC Les Vals du Dauphiné et la CA Porte de
l?Isère).
LES EMPLACEMENTS PROVISOIRES
Le décret n° 2007-690 du 3 mai 2007 relatif à l?agrément prévu
à l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à
l?accueil et à l?habitat des gens du voyage a été modifié par un
décret n° 2019-815 du 31 juillet 2019. Il dispose désormais que
la capacité d?accueil est de 200 places de résidences mobiles
au plus. En effet, le préfet peut agréer un emplacement
provisoire pour une durée maximale de 6 mois, sur demande
d?un EPCI. Cet emplacement peut être utile en cas d?attente
de la réalisation d?une aire. La réalisation de cet emplacement
provisoire permet à un maire ou à un président d?EPCI (si le
pouvoir de police lui a été transféré en ce domaine) d?interdire
par arrêté le stationnement des résidences mobiles sur le
territoire en dehors des aires et terrains aménagés (3° des I et
Ibis de l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage).
FICHE 3E
ACCUEILFICHE
61
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires de grand passage sont destinées à l?accueil des
gens du voyage se déplaçant collectivement à l?occasion des
rassemblements traditionnels ou occasionnels (cf. 3° du II de
l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Il s?agit de déplacements collectifs qui comptent jusqu?à 200
résidences mobiles environ.
Le schéma départemental doit prévoir les périodes d?utilisation
de ces aires (3° de l?article 1-II de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000). La circulaire annuelle du ministre de l?intérieur
relative à la préparation des stationnements de grands groupes
prévoit une ouverture durant la saison estivale mais le schéma
départemental peut définir une période plus étendue, voire une
ouverture à l?année si un tel besoin était identifié localement.
Une période d?ouverture trop restreinte (mai-septembre) peut
entraîner une augmentation des installations illicites au cours
des mois d?avril et octobre.
La gestion d?une aire de grand passage implique de prendre en
compte un ensemble de problématiques (besoins en scolarité,
conditions techniques, tarifaires, gestion de groupes, formalités
administratives, etc.).
Cette fiche traite de la gestion de ces aires : les différents
acteurs impliqués, l?organisation des grands passages en
amont, les droits et obligations des usagers lors du séjour sur
les aires ainsi qu?un point sur les différents modes d?occupation
des aires de grand passage.
LES ACTEURS DE LA GESTION
DES GRANDS PASSAGES
LE REPRÉSENTANT DE L?ÉTAT DANS LA RÉGION
Il coordonne l?action de l?État sur les grands passages, selon le
V de l?article 1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000.
LE REPRÉSENTANT DE L?ÉTAT
DANS LE DÉPARTEMENT
En tant que garants de la sécurité publique, les préfectures ainsi
que les sous-préfectures sont directement impliquées dans
l?organisation des grands passages.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS DE COOPÉRATION
INTERCOMMUNALE (EPCI)
La loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation
de la République et la loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de
modernisation de l?action publique territoriale et d?affirmation
des métropoles ont transmis la compétence obligatoire
« création, aménagement, entretien et gestion des aires de
grand passage des gens du voyage » aux EPCI à fiscalité propre.
Si la compétence d?accueil appartient aux EPCI, en revanche,
ces derniers peuvent choisir de gérer cette compétence en
régie directe (via leurs services, moyens et équipes) ou confier
la gestion à un délégataire dans le cadre d?une délégation de
service public précisée dans un cahier des charges.
LES MÉDIATEURS
Le ministère de l?intérieur, via la circulaire précitée,
recommande aux préfectures de recruter ou nommer un
médiateur départemental afin d?échanger avec les groupes
en amont et durant toute la saison des grands passages.
Les bilans établis par les diverses préfectures démontrent
l?efficacité de la médiation avant toute mesure coercitive.
Le médiateur peut être recruté uniquement pendant la
période estivale des grands passages ou occupé un poste à
temps complet de coordinateur du schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage. Il peut être amené
La gestion des aires
de grand passage3F
© Cerema
ACCUEIL
62
FICHE 3F
à participer à diverses réunions, comme celles en préfecture
pour la préparation des grands passages ou celles pour la
commission départementale consultative des gens du voyage
(qui peuvent se tenir en dehors de la période de grands
passages).
Certains départements peuvent solliciter des référents
locaux des principales associations organisatrices des grands
passages pour tenir ce rôle de médiation.
D?autre part, si aucun médiateur n?est mandaté, un sous-
préfet spécifique ou les sous-préfets peuvent jouer ce rôle.
Les missions dévolues au médiateur des gens du voyage
peuvent faire l?objet d?une fiche de poste spécifique si ce
poste est uniquement sur la période des grands passages ou
être intégrées à une fiche de poste globale si cette mission
rentre dans le cadre d?un poste par exemple de coordinateur
du schéma départemental.
Ses missions peuvent être les suivantes :
intervenir dans le processus d?organisation des grands
passages dans le département en partenariat avec les
acteurs concernés : communes, sous-préfets, cabinet du
préfet, direction départementale de la sécurité publique
(police), groupement de gendarmerie départementale, les
propriétaires de terrains et les gens du voyage ;
participer à la stratégie régionale d?accueil des groupes en
échangeant avec ses homologues des autres départements ;
se tenir informé en permanence des demandes de
stationnements (en amont et durant toute la saison) ;
être un interlocuteur privilégié de terrain, qui peut se
déplacer sur tout le département en fonction des besoins,
en associant au maximum les acteurs locaux en charge
de l?accueil. Il peut, suivant les territoires et la mission,
être présent et accompagner à chaque fois qu?un groupe
arrive et repart d?une aire de grand passage. Le médiateur
peut être, suivant son poste, disponible le week-end, les
arrivées de groupe ayant lieu souvent le dimanche (moins
de circulation) ;
expliquer, objectiver, émettre des hypothèses pour
des solutions concrètes envisageables par les EPCI, la
préfecture et/ou les gens du voyage. Trouver une solution
pragmatique en cas de conflit ou de dysfonctionnement en
tenant compte des besoins des collectivités et des gens du
voyage, le cas échéant en lien avec l?État et le gestionnaire
de l?aire ;
rappeler aux différents acteurs (gens du voyage et
collectivités) l?intérêt d?un respect au maximum de la
programmation établie. Faire du mieux possible pour que
les groupes de gens du voyage respectent la programmation
qu?ils ont donnée ;
intervenir en cas de stationnements illicites (médiation,
recherche d?une solution alternative, recherche de modalités
de conventionnement pour un stationnement, etc.) ;
établir une synthèse hebdomadaire quantitative et
qualitative d?activité à l?attention du préfet ;
participer au bilan des grands passages avec l?ensemble des
acteurs impliqués durant la saison.
L?employeur et le mode de rémunération sont variables d?un
département à l?autre.
En général, la préfecture et le conseil départemental, en
tant que co-pilotes du schéma départemental, participent au
financement du poste. Dans certains cas, une association peut
financer une partie du poste sur ses fonds propres (exemple
d?AVA Habitat et Nomadisme dans le Bas-Rhin). De même,
l?association des maires peut, elle aussi, être partie prenante
(exemple du Haut-Rhin), ainsi que les EPCI du territoire au
titre de leur compétence d?accueil.
Dans certains cas, la préfecture apporte les moyens matériels
au médiateur : voiture de fonction, bureau avec téléphone et
ordinateur.
LA PRÉPARATION, EN AMONT
DE L?ARRIVÉE DES GROUPES
La circulaire annuelle du ministre de l?intérieur sur l?organisation
des grands passages, envoyée aux préfets au printemps, expose
les modalités de préparation et de gestion des stationnements
de grands groupes de gens du voyage lors de la saison estivale.
Cette circulaire rappelle que la qualité de la programmation
de l?occupation des terrains d?accueil est un gage de bon
déroulement de la saison estivale. En effet, elle permet
de réduire les demandes d?occupations simultanées et par
conséquent, les risques d?occupations illicites de terrains.
Pour faciliter les installations sur les aires, sont annexés à la
circulaire du ministre de l?intérieur annuelle :
une lettre-type de demande de stationnement
temporaire à destination des associations représentatives
des gens du voyage organisatrices pour qu?ils puissent
solliciter une demande d?occupation de l?aire de grand
passage au président de l?EPCI chargé de la gestion de l?aire
qu?ils souhaitent occuper ;
une fiche d?état des lieux, guide relativement sommaire,
qui constitue un outil pouvant être utilisé par la collectivité
gestionnaire ;
ACCUEIL
63
un formulaire de protocole d?occupation temporaire,
qui permet d?accorder les gens du voyage qui occupent un
terrain et la collectivité gestionnaire. Cela leur donne un
cadre pour s?assurer que les occupations se déroulent du
mieux possible.
Ce sont les préfectures qui transmettent ces documents aux
collectivités pour mise à disposition de tous. Le ministère de
l?intérieur n?a pas de visibilité sur l?utilisation de ces documents.
La loi n° 2018-957 du 7 novembre 2018 relative à l?accueil
des gens du voyage et à la lutte contre les installations
illicites a introduit à l?article 9-2 de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000 une procédure d?information préalable. Cette
procédure consiste, pour les représentants du groupe des
gens du voyage à signaler tout stationnement d?un groupe
de plus de 150 résidences mobiles au préfet dans la région
de destination, au préfet de département et au président
du conseil départemental concerné trois mois au moins
avant l?arrivée sur les lieux pour permettre l?identification
d?une aire de stationnement correspondant aux besoins
exprimés. Le préfet de département doit informer le maire
de la commune et le président de l?EPCI concernés au moins
deux mois avant l?occupation de l?aire de stationnement.
Pour assurer la fluidité de l?information, les référents des
associations de gens du voyage sont incités à envoyer une
copie de leur demande aux collectivités, en même temps
que leur demande à la préfecture de département. Une
liste des référents des associations actualisée est envoyée
annuellement aux préfets par le ministère de l?intérieur. Les
associations référentes en termes de grands passages doivent
transmettre le plus tôt possible (janvier de chaque année), les
contacts de ces référents locaux afin de valider la circulaire le
plus rapidement possible.
Toute demande de stationnement est formalisée. Elle doit
mentionner les dates prévisionnelles d?arrivée et de départ
du groupe, les besoins en emplacements de résidences
mobiles et les coordonnées du président de l?association
ainsi que celles de son représentant local et identifier le
ou les responsables du groupe ainsi que leurs coordonnées
(téléphoniques et/ou mail).
Les départements peuvent préparer des fiches d?informations
et de description de leurs aires (contacts, tarifs, surface,
équipements?) afin de les envoyer dès l?année N-1
(novembre) aux principales associations organisatrices des
grands passages afin qu?elles connaissent les aires disponibles.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
L?organisation de la saison
dans le département du Maine-et-Loire
Un guide d?organisation des grands passages a été
rédigé par la préfecture, le coordinateur du schéma
départemental et les techniciens des EPCI concernés
par les grands passages.
Ce guide retranscrit les principaux textes législatifs
et techniques d?accueil de ces grands groupes. Il
précise également les modalités de demandes
de stationnement et, les contacts et coordonnées
précises de chaque aire de grand passage. Enfin, un
calendrier précis d?organisation, semaine par semaine
de janvier à octobre précise les responsabilités de
chacun pour fluidifier cette organisation.
FICHE 3F
ACCUEIL
64
FICHE 3F
Dans les faits, la programmation n?est pas toujours
respectée.
Plusieurs raisons peuvent l?expliquer : un changement
d?itinéraire, une panne, une hospitalisation imprévue, peuvent
conduire à une annulation ou une arrivée inopinée créant un
décalage de départ et d?arrivée d?un groupe (« effet boule de
neige » sur les autres groupes). Ainsi du stationnement illégal
peut apparaître sur le territoire d?une commune.
Il faut aussi signaler que certains terrains peuvent être refusés
par les gens du voyage en raison, par exemples, de l?insuffisance
d?équipements, de tarifs trop élevés, de dégradations liées aux
stationnements précédents, de groupes locaux déjà présents
sur l?aire de grand passage, d?une surface d?accueil trop petite
(un groupe ne se scindera pas).
LA GESTION DE L?AIRE DE GRAND PASSAGE
PENDANT LE SÉJOUR D?UN GROUPE
Le décret n° 2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de
grand passage prévoit les règles relatives à la gestion, l?usage,
les modalités de calcul du droit d?usage et de la tarification des
prestations fournies et un règlement intérieur type.
Il précise que les groupes qui font une demande écrite sont
prioritaires sur les aires.
LE SÉJOUR SUR L?AIRE,
OBJET D?UNE CONVENTION
Le séjour du groupe sur l?aire est subordonné à la signature
d?une convention d?occupation temporaire entre
la commune ou l?établissement public de coopération
intercommunale et les preneurs ou leurs représentants
(article 3 du décret n° 2019-171 du 5 mars 2019). Un modèle
de convention sera établi par un arrêté du ministre chargé du
logement.
La convention d?occupation de l?aire précise notamment les
obligations liées à l?occupation, notamment au paiement du
stationnement et au bon déroulement du séjour.
Un état des lieux (constat avant et après l?occupation) est
réalisé. Certains représentants de gens du voyage demandent
une attestation de bonne conduite aux maires.
UN RÈGLEMENT INTÉRIEUR
Un règlement intérieur de l?aire est établi conformément
à l?annexe du décret et adapté en fonction de la ou des
collectivités compétentes pour la réalisation et la gestion de
l?aire et des caractéristiques de cette dernière (article 4 du
décret n° 2019-171 du 5 mars 2019). Le règlement intérieur
est obligatoire, le modèle annexé au décret doit être utilisé
pour toutes les aires.
TARIFICATION DU DROIT D?USAGE
ET DES PRESTATIONS
L?article 5 du décret dispose que le droit d?usage et la
tarification des prestations sont calculés par résidence mobile
à double essieu. Ils peuvent faire l?objet d?un forfait par
semaine. Il s?agit d?une faculté et non d?une obligation. La
commune ou l?EPCI peut exiger le versement d?un dépôt
de garantie. Son montant est calculé par résidence mobile
double essieu. Son montant maximal est fixé par arrêté du
ministre chargé du logement.
Sur certains départements (comme dans le Maine-et-Loire) et
territoires, une harmonisation des documents (règlement
intérieur, convention d?occupation temporaire, etc.) a été
actée. De même, les tarifs peuvent être adaptés aux autres
départements pour une meilleure cohérence et lisibilité pour
les groupes.
Quelques points de vigilance par rapport
à la tarification définie par la collectivité :
Les tarifs instaurés par la collectivité peuvent être calculés en
se référant à des critères locaux. Dans ce cas, il est possible
de prendre en compte le coût total de l?occupation : eau,
électricité, ordures ménagères, encombrants à amener à la
déchetterie, équipement et préparation du terrain et ainsi
calculer le seuil de perte acceptable par la collectivité.
Dans les faits, une aire de grand passage ne génère pas de
bénéfice et le montant des redevances couvre rarement
le coût réel. Pour autant, il importe que les tarifs pratiqués
soient adaptés à un public en général précaire. Cela permettra
d?éviter un grand nombre d?impayés et d?installations illicites
(refus de s?installer sur l?aire).
La collectivité peut exiger le paiement d?un dépôt de garantie à
l?arrivée du groupe. Quand le montant du dépôt est progressif
voire important, ce dernier peut être considéré soit comme
dissuasif soit comme régulateur par rapport au comportement
du groupe vis-a-vis notamment du respect des équipements
de l?aire. On rappelle que son montant maximal est fixé par
arrêté du ministre du logement (cf. article 5 du décret n°
2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de grand passage).
En début de saison, il peut arriver que les responsables de
groupe ne disposent pas des sommes nécessaires pour
couvrir des dépôts de garanties demandés trop importants.
En outre, le dépôt de garantie n?est pas une avance sur le
paiement des redevances et ne protège pas un groupe qui
ACCUEIL
65
aurait commis des dégradations d?une action en justice en
vue d?obtenir des dommages et intérêts.
La relation de confiance qui peut naître entre la collectivité
et les responsables de groupes au fur et à mesure des
occupations estivales, contribuera à faciliter le respect
du règlement intérieur et de la convention d?occupation,
notamment en ce qui concerne les modalités de paiement
(connaissance des adresses, liens avec les associations, etc.).
Remarques sur le paiement des consommations
de fluides ou/et du droit d?usage
La convention d?occupation temporaire signée par les
ménages ou leurs représentants comprend notamment les
règles d?occupation de l?aire.
Dans le cadre d?une aire ou d?un terrain destiné au
stationnement des gens du voyage, l?EPCI ou la mairie assure
le paiement des fluides et les gens du voyage règlent,
ensuite, leur consommation individualisée de fluides de façon
forfaitaire ou au réel.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Harmonisation des tarifications
dans le département de Maine-et-Loire
Dans sa dynamique d?harmonisation et de
coordination inter-départementale, une réflexion a
eu lieu à l?échelle du département sur la tarification
appliquée aux aires de grands passages.
Dans plusieurs départements limitrophes (37, 53,
44, 79, 85, 86), comme dans de nombreux autres
départements en France, la tarification s?élevait en
2019 à 20 ¤ par résidence mobile double essieu par
semaine, auxquels s?ajoutait une caution (variable). Il
a donc été proposé aux trois collectivités concernées
par les grands passages dans le Maine-et-Loire de
s?aligner sur les autres aires limitrophes.
Ainsi, en 2020, les aires de Saumur Val de Loire et de
l?Agglomération du Choletais ont validé le passage à
20 ¤ par résidence mobile double essieu et 500 ¤
de caution.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Département du Haut-Rhin (68)
Sur l?aire de Rixheim (Mulhouse Agglomération), le
tarif est de 4 ¤ par jour et par résidence mobile
(fluides compris). La caution est de 15 ¤ par
résidence mobile.
DES TENTATIVES DE SOLUTIONS
AUX DIFFICULTÉS À TROUVER
DES TERRAINS DÉDIÉS AUX AIRES
DE GRAND PASSAGE
LES TERRAINS PROVISOIRES
Conformément à la circulaire interministérielle du 28 août
2010 relative à la révision des schémas départementaux
d?accueil des gens du voyage, qui rappelle la priorité donnée
à la réalisation d?aires de grands passages, les préfets ont la
possibilité de proposer de recourir, au besoin, à des terrains
non inscrits au schéma départemental pour en faire des aires
temporaires susceptibles elles aussi de recevoir des grands
groupes. Pour ce faire, les préfets peuvent envisager de mettre
à disposition des terrains situés sur le domaine de l?État. Ceci
nécessite au préalable d?avoir identifié les terrains pouvant
répondre à ces besoins (cf. circulaire annuelle du ministre
de l?intérieur relative à la préparation des stationnements
de grands groupes). On notera que le terrain provisoire est à
différencier de l?emplacement provisoire agréé par le préfet
(cf. le décret n° 2007-690 du 3 mai 2007 relatif à l?agrément
prévu à l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage qui précise les
modalités de l?agrément d?emplacements provisoires pour les
gens du voyage), notamment en cas d?attente de la réalisation
ou de la réhabilitation d?une aire ou d?un terrain. Le terrain
provisoire est surtout utile pour des besoins exceptionnels non
couverts par les schémas.
LES AIRES TOURNANTES ET LEURS LIMITES
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 précitée dispose que
les schémas doivent prévoir la localisation géographique
des équipements, y compris des aires de grands passages.
Le schéma doit prévoir les aires en indiquant les communes
d?implantation où elles seront installées. Certains départements
FICHE 3F
ACCUEIL
66
FICHE 3F
ont étudié la possibilité, pour répondre à un besoin donné
dans un même secteur géographique d?implantation, qu?un
terrain aménagé et équipé soit ouvert pour une durée limitée
sur une commune puis sur une autre.
Cependant, des retours d?expériences montrent que le
système d?aires tournantes est très coûteux (multiples
investissements, complexité de trouver plusieurs terrains).
On notera également que les gens du voyage prennent
l?habitude de stationner sur une aire précise et souhaitent
y revenir. Certains EPCI vont ainsi revenir sur leur décision
d?avoir adopté un tel dispositif.
La mise en place d?aires tournantes
et les difficultés rencontrées
Toulouse Métropole avait décidé, début 2017, de créer
un système d?aires tournantes entre les communes pour
accueillir l?aire de grand passage le temps d?une saison.
L?objectif premier était de ne pas avoir d?aires fixes pour
privilégier la solidarité territoriale. Les terrains devaient
être géographiquement équilibrés (Est-ouest/Nord-sud)
et choisis suivant certains critères imposés (éloignement
de l?habitat, proximité d?infrastructures routières, surface
conforme aux normes?). Or, les voyageurs n?ont pas voulu
stationner sur une de ces aires et une des aires n?a été
utilisée que pour un seul passage. L?une des explications
était que les revêtements ne convenaient pas. En 2018,
les deux aires choisies étaient enherbées et approuvées
par des représentants des gens du voyage. Malgré ces
avancées, les stationnements illicites perdurent.
Depuis plusieurs années, dans le Morbihan, et ce, afin
d?aboutir à des solutions de stationnement, les collectivités
concernées proposaient des terrains rotatifs. Si cette
organisation a eu le mérite de permettre d?orienter ces
grands groupes dans la majorité des situations, elle a
atteint ses limites par :
la rareté des terrains, du fait de l?espace foncier
disponible qui se restreint,
la difficulté de faire accepter chaque année un nouveau
terrain à ces différents groupes,
les coûts induits annuellement pour l?aménagement
(terrassement, eau, électricité,) et la remise en état des
sites.
Pour ces différentes raisons, le Morbihan a décidé de se
réorienter vers la mise à disposition de terrains pérennes
qui seront clairement identifiés par ces grands groupes et
aménagés en conséquence.
L?expérience menée en Ille-et-Vilaine montre qu?un
essoufflement de la recherche de terrain est apparu après
les trois ou quatre premières années. Une fois que les
premières communes volontaires avaient mis des terrains
à disposition, les autres ont expliqué qu?elles n?ont pas
de terrain adapté et qu?il faut reprendre des terrains déjà
utilisés sur le territoire des premières communes. À terme,
les EPCI en viennent à rechercher un terrain pérenne.
L?UTILISATION DES AIRES DE GRAND
PASSAGE DÉTOURNÉES DE LEURS OBJECTIF
PAR LES GENS DU VOYAGE
Depuis quelques années, il est constaté une certaine
augmentation de l?occupation d?aires de grands passages par
des petits groupes de gens du voyage ancrés sur ces aires.
Cette occupation a lieu hors ou pendant la saison estivale,
conduisant à plusieurs problématiques.
Dans certains cas, ces terrains de grands passages,
principalement enherbés, sont aussi recherchés par les locaux
pour « fuir » les chaleurs des aires permanentes d?accueil qui,
elles, à contrario, sont souvent bitumées. Cette occupation
par des locaux de ces aires de grand passage entraîne une
certaine privatisation des terrains et constitue un obstacle pour
les stationnements estivaux.
En effet, lorsque les groupes de grands passages, souvent
relativement nombreux (souvent entre 50 à 200 résidences
mobiles) en période estivale, veulent s?installer, et qu?ils
se retrouvent sur des aires de grand passage partiellement
occupées, cela va automatiquement générer des stationnements
illicites sur d?autres terrains.
PAR LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
En dehors de la saison estivale, l?aire de grand passage peut
jouer un rôle de délestage.
En dehors de la période des grands passages, certains
équipements sont peu utilisés. Certains départements ont donc
fait le choix de mettre à disposition leur aires de grand passage
pour d?autres publics gens du voyage, notamment des groupes
locaux qui occupent le reste de l?année un autre lieu (aires
permanentes d?accueil, terrains privés, etc.). Ces familles sont
souvent en quête de terrains familiaux privés ou de type locatif
ou de logement adapté et se retrouvent souvent en situation
de stationnement illicite.
ACCUEIL
67
La collectivité peut négocier avec ces familles une date de
départ prévisionnelle afin d?éviter l?appropriation du site de
manière pérenne. Elle peut également inciter à la scolarisation
des enfants pendant ce séjour.
Cette occupation peut, dans certains cas, limiter l?intervention
de la collectivité pour réaliser les réparations éventuelles et
la maintenance. En effet, par exemple il est possible que les
conduites d?eau gèlent en hiver si les circuits d?eau ne sont pas
vidangés.
En tout état de cause, cette pratique ne dispense pas l?EPCI de
la recherche d?une solution adaptée pour les gens du voyage
qui ont la volonté de s?ancrer sur le territoire.
FICHE 3F
ACCUEILFICHE
68
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires de grand passage (AGP) ont vocation à accueillir
les groupes de résidences mobiles des gens du voyage
qui se déplacent collectivement en amont et en aval des
rassemblements traditionnels ou occasionnels (3° du II. de
l?article 1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Selon les
besoins identifiés par le schéma, leur superficie peut accueillir
jusqu?à 200 résidences mobiles. Les groupes séjournent sur
place pour des durées brèves, en général de quelques jours
à deux semaines. En conséquence, ces aires n?ont pas pour
obligation d?être ouvertes et gérées en permanence mais
doivent être rendues accessibles en tant que de besoin.
Cette fiche a pour objet de reprendre pour les aires de grand
passage, les éléments essentiels à traiter dans le cadre de la
révision d?un schéma départemental, à savoir : en premier lieu,
l?état des lieux, c?est-à-dire l?offre existante, l?identification
des besoins sur le territoire, la nécessaire concertation des
acteurs locaux, les orientations à prendre pour tendre vers
une adéquation entre offre et besoins.
LES ÉTAPES CLÉ
La question des aires de grand passage est examinée à
travers chacune des étapes clés de la révision du schéma
départemental :
L?animation tout au long du processus de révision et de mise
en oeuvre du schéma
Le diagnostic (1re étape pour identifier les besoins)
La formalisation des choix (2e étape pour définir
la programmation et les actions)
L?élaboration du nouveau schéma (de la rédaction à
la signature du document)
Pour chaque étape, les temporalités varient selon le contexte
départemental (importance des groupes, politiques pratiquées
en matière d?accueil).
LE DIAGNOSTIC
Il commence par la réalisation du bilan du précédent schéma,
y compris de sa gouvernance. L?objectif consiste à déterminer
les besoins pour les six prochaines années.
À l?échelle du département, le bilan et l?évaluation des
besoins sont réalisés par la DDT-M, la DDCS-PP ou par des
prestataires extérieurs (bureaux d?études, etc.).
LES THÈMES À ABORDER DANS LE BILAN
Le bilan comprend, à l?échelle départementale et au niveau
local (EPCI, communes) :
une analyse exhaustive des équipements existants (le
nombre d?aires existantes, leur capacité, leurs périodes
d?utilisation, leur localisation, les équipements présents sur
l?aire et le niveau de confort),
le bilan entre le nombre d?aires existantes et le nombre
d?aires de grand passage prévues au précédent schéma
départemental,
une évaluation dynamique des évolutions d?usage, de modes
de vie (exemple : la présence ou non de sédentarisation sur
certaines aires, etc.),
une analyse des actions mises en oeuvre, de l?implication des
acteurs, du fonctionnement des services et de la commission
départementale consultative des gens du voyage CDCGV : le
mode de gestion des aires (en régie, externalisée, etc.),
les demandes de stationnement de grand passage reçues,
Les aires de grand passage
au sein du schéma départemental :
comment réaliser le bilan du précédent
schéma et définir les nouvelles orientations ?3G
© Cerema
ACCUEIL
69
FICHE 3G
ceux réellement effectués sur les aires et en dehors de celles-
ci (en nombre de résidences mobiles).
Le bilan permet ainsi d?identifier les besoins en termes d?offre
d?accueil quantitative et qualitative.
OÙ TROUVER LES DONNÉES POUR ÉTABLIR
LE BILAN ET ÉVALUER LES BESOINS ?
L?absence de sources de données nécessite la constitution
d?une organisation pour recueillir les données.
Les données peuvent être obtenues dans le département
auprès des acteurs suivants :
le préfet qui réalise chaque année un bilan de la saison
estivale (statistiques, difficultés rencontrées notamment dans
la mise en oeuvre du schéma départemental, etc.) ainsi que le
prévoit la circulaire annuelle du ministre de l?intérieur relative
à la préparation des stationnements de grands groupes de
gens du voyage ;
le médiateur1 pour les grands passages (ou le chargé de
mission gens du voyage dans certaines préfectures, DDCS-PP
et DDT-M et/ou conseils départementaux), quand il existe,
constitue une personne ressource importante qui détient de
nombreuses données ;
la police / la gendarmerie ;
l?association AGP (Action Grands Passages) qui organise la
plupart des demandes de stationnement en France ;
d?autres associations qui organisent les demandes de
stationnement des gens du voyage : France Liberté Voyage,
La Vie du Voyage, La tente de la rencontre ;
les collectivités territoriales.
Cette démarche implique un suivi et un archivage des
demandes de stationnement des gens du voyage, qu?elles
aient obtenu un accord ou non et des procès-verbaux pour
stationnement illicite.
Dans certains cas, les gens du voyage peuvent s?entendre avec
un propriétaire privé pour stationner sur son terrain. Il serait
pertinent de comptabiliser aussi ces stationnements.
En outre, lors de chaque passage supérieur à 50 résidences
mobiles, une fiche pourrait être renseignée, précisant le nombre
de ménages ou de résidences mobiles en stationnement illégal
(occupation sans droit ni titre), identifiés comme étant de
passage, la durée du stationnement, la date d?arrivée et de
départ du groupe.
Point de vigilance :
Ne pas oublier d?analyser la temporalité (fréquence, saison,
mois?) des passages, si la donnée est disponible.
Une coordination régionale peut utilement être mise en
place par l?établissement de partenariats avec les départements
limitrophes, car il est nécessaire d?avoir une visibilité sur les
dispositifs d?accueil aux limites des départements. À cet
égard, le V de l?article 1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000
prévoit que le représentant de l?État dans la région coordonne
les travaux d?élaboration des schémas départementaux. Il
s?assure de la cohérence de leur contenu et de leurs dates de
publication. Il réunit à cet effet une commission constituée des
représentants de l?État dans les départements, du président du
conseil régional et des présidents des conseils départementaux,
ou de leurs représentants. Il coordonne l?action de l?État sur les
grands passages.
L?IDENTIFICATION DES BESOINS
La réalisation d?un diagnostic qui identifie véritablement les
besoins du territoire pour établir une parfaite adéquation entre
l?offre et la demande s?avère complexe.
L?identification des besoins consiste à repérer et évaluer
les situations pour lesquelles une solution est attendue. Le
diagnostic des situations ne repose pas uniquement sur une
estimation quantitative mais aussi sur l?analyse des évolutions
des modes de vie afin d?anticiper les besoins futurs (cf. article
1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Par conséquent, il est nécessaire de confronter a minima le
nombre de résidences mobiles estimé pour chaque groupe
présent simultanément dans le même secteur géographique à
l?offre d?accueil existante ou devant être réalisée.
UNE NÉCESSAIRE CONCERTATION
Il est recommandé d?organiser des réunions de restitution du
diagnostic avec les élus ainsi que les partenaires (associations,
etc.), si possible par EPCI. Une présentation objective et
pédagogique des données recueillies, à l?aide de cartes
accompagnées d?explications, permet de partager le diagnostic
et d?obtenir des compléments d?informations pour fiabiliser les
données et l?analyse réalisée.
Cette phase de communication est importante, car les
contentieux apparaissent souvent en raison d?un défaut
d?évaluation de l?offre et des besoins.
LA FORMALISATION DES CHOIX
Une fois que le diagnostic a conclu sur des besoins existants
en matière de grand passage (création/réhabilitation/mise
aux normes d?équipements, gouvernance, médiation), la
deuxième étape consiste à définir les orientations retenues,
puis à formaliser les actions à mettre en oeuvre pour la durée
du prochain schéma départemental.
1. Cf. Fiche 3.f ? Gestion des aires de grands passages pour des précisions
sur le rôle du médiateur.
ACCUEIL
70
La programmation des équipements est réalisée par secteur
géographique. Les modalités de gouvernance et d?animation
sont aussi à prévoir (création de groupe de gouvernance, bilan
à mi-parcours, médiation?).
Dans le schéma, les actions à mettre en oeuvre peuvent être
présentées sous forme de fiches en indiquant :
les objectifs / enjeux
le contenu de l?action
les pilotes chargés de mettre en oeuvre l?action
les partenaires
le calendrier
les modalités de mise en oeuvre
les critères d?évaluation.
Les financements sont à définir, de préférence au moment de
cette phase. Une négociation entre plusieurs partenaires est
souvent nécessaire, compte tenu des coûts à engager.
LA NOTION DE SECTEUR GÉOGRAPHIQUE
D?IMPLANTATION
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 prévoit que le schéma
départemental précise la commune d?implantation du futur
équipement. L?EPCI compétent peut cependant décider de
réaliser l?aire sur une autre commune du même secteur
géographique.
Il est à noter cependant que les communes de moins de 5000
habitants concernées par des besoins ne pourront faire l?objet
de prescriptions dans le schéma départemental qu?avec leur
accord. Un EPCI pourra ultérieurement décider, lors de la mise
en oeuvre des obligations du schéma, qu?un équipement sera
implanté dans une commune non visée par le schéma, celle-
ci pouvant avoir moins de 5000 habitants.
La notion de « secteur géographique d?implantation » est
appréciée largement. Il peut correspondre au territoire de
l?EPCI, au canton, à l?arrondissement ou à un bassin de vie.
Elle peut donc différer d?un département à l?autre. Cette
souplesse d?interprétation permet de trouver du foncier en
fonction des évolutions des besoins locaux constatés et des
difficultés qui peuvent être rencontrées.
DOIT-ON INSCRIRE DANS LE SCHÉMA
L?ENSEMBLE DES ÉQUIPEMENTS
À RÉALISER AU VU DU DIAGNOSTIC ?
Les équipements prévus au schéma départemental devront
correspondre aux besoins définis. En cas de contentieux, le
juge les considérera comme étant à réaliser dès lors qu?ils
seront prévus dans le schéma.
Aussi, lors de l?élaboration du schéma, une attention
particulière doit être portée au diagnostic réalisé afin de
définir les besoins avérés et certains, afin que les équipements
nécessaires sur un territoire soient correctement dimensionnés
mais aussi réalisables, dans le délai de 2 ans prolongeable
pour une nouvelle période de 2 ans suivant la publication
du schéma tel que défini par la loi (cf. article 2 de la loi du 5
juillet 2000). Par exemple, les besoins qui ne sont pas connus
avec certitude au moment du diagnostic ne doivent pas y
être indiqués tandis que les besoins déterminés dans le cadre
d?une maîtrise d?oeuvre urbaine et sociale (MOUS), davantage
certains, y auront toute leur place.
L?identification des terrains publics ou privés qui pourront
être utilisés pour les aires de grand passage pose souvent
des difficultés en raison de la surface à trouver et de la
destination du terrain. Il est souhaitable que l?État soutienne
les collectivités dans leur recherche. Un travail en ce sens
peut être mené avec un établissement public foncier.
POINTS DE VIGILANCE
L?État doit veiller à ce que le schéma établisse une répartition
des aires de grand passage sur le département adaptée au
territoire.
Il est indispensable d?identifier ce qui est négociable en
termes de gouvernance et d?assurer la réalisation des
équipements prescrits.
Renforcer la gestion anticipée avec les associations
nationales et le correspondant local des associations permet
de mieux anticiper les grands passages.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Maine et Loire (49) : Un modèle de fiche permet
de recueillir des données détaillées concernant
notamment l?arrivée, le terrain occupé, son
équipement et le séjour de chaque groupe. Ces
données permettent de réaliser un bilan précis des
grands passages sur le territoire. Recueillies par les
gestionnaires à chaque passage, elles contribuent à
déterminer les besoins en aires de grand passage
en termes de volume et d?anticiper leur gestion.
Le modèle de fiche est proposé en Annexe A5.
FICHE 3G
HABITATFICHE
71
INTRODUCTION
Face à l?évolution des modes de vie, la problématique de
l?habitat doit être renforcée dans les schémas départementaux
d?accueil et d?habitat des gens du voyage. On constate en
effet des ancrages territoriaux marqués, parfois ancien des
familles, même pour celles qui voyagent beaucoup. Ces
dernières possèdent toutefois un territoire de référence et
tiennent à conserver leur résidence mobile (caravane, voire
camping-car). Les familles souhaitent pouvoir partir et revenir
en toute sécurité, mais l?offre est souvent insuffisante sur les
territoires et l?errance est subie pour certains à l?échelle du
canton ou du département. Un lieu de stationnement pérenne
facilite l?accompagnement et l?accès aux droits (scolarisation,
santé, activité professionnelle, formation, etc.). Certaines
familles montrent une volonté de devenir propriétaire. Ils le
deviennent parfois sur des terrains où les règles d?urbanisme
ne sont pas respectées (constructions sur des terres agricoles,
en zones inondables, etc.).
Ainsi la situation des gens du voyage s?avère en réalité plus
complexe que les trois catégories obsolètes « itinérants »,
« semi-sédentaires » et « sédentaires ».
Le domaine de l?habitat traité dans les schémas
départementaux, concerne surtout les terrains familiaux
locatifs dont l?implantation est devenue prescriptive, depuis
la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017, au même titre que les
aires d?accueil permanentes et les aires de grand passage.
Les logements sociaux (type PLAi adapté), ne relèvent pas
des schémas d?accueil au sens où ils ne constituent pas des
prescriptions, mais des plans départementaux (PLH, PDALHPD),
même s?ils sont parfois indiqués dans le schéma et qu?il est
opportun qu?ils y soient.
QUATRE FICHES PRÉSENTENT LES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS ET LES TERRAINS PRIVÉS
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 a précisé les
règles applicables en matière de création et de gestion des
terrains familiaux locatifs. Les fiches 4A et 4B reprennent
les nouvelles principales caractéristiques pour ces deux
thématiques.
La configuration de ces terrains n?était jusqu?alors pas identique
sur tous les territoires, une mise aux normes peut être rendue
nécessaire pour atteindre les caractéristiques prévues par le
décret précité. En effet, par exemple, la pièce réservée au
séjour avec un coin cuisine n?était pas obligatoire jusqu?à la
parution de ce décret.
La fiche 4C analyse la place de ces terrains familiaux locatifs
au sein du schéma départemental et notamment l?importance
d?un diagnostic social et technique pour définir de manière fine
les besoins des ménages ciblés et hiérarchiser les actions à
mettre en oeuvre. Ce diagnostic avec la famille est indispensable
pour définir avec elle la solution « habitat » la plus adaptée à
ses besoins.
En effet, les terrains familiaux locatifs répondent à un besoin,
mais ils ne doivent pas constituer la seule offre d?habitat, qui
doit être plurielle (terrains familiaux locatifs, habitats adaptés,
logements ordinaires, etc.). Il ne s?agit pas d?une marche
supplémentaire à franchir dans un parcours résidentiel, ni une
solution par défaut, mais l?une des options possibles.
Les gens du voyage doivent pouvoir s?installer aussi sur des
terrains privés avec des règles d?urbanisme adaptées, prises en
compte dans les documents de planification réglementaire. La
fiche 4D traite de cette question et de l?accession à la propriété.
Pour rappel, figurent en annexe du schéma départemental,
les terrains privés aménagés dans les conditions prévues à
l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme pour l?installation de
résidences mobiles et les terrains privés mis à disposition par
leurs employeurs.
L?HABITAT4
Fiche 4A :
Création
des terrains
familiaux
locatifs
Fiche 4B :
Gestion
des terrains
familiaux
locatifs
Fiche 4B :
Les terrains
familiaux
locatifs,
bilan/
orientations
Fiche 4D :
Les terrains
privés
FICHE
HABITATFICHE
72
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains familiaux permettent de répondre à une demande
des gens du voyage qui souhaitent disposer d?un ancrage
territorial à travers la jouissance d?un lieu stable et privatif,
sans pour autant renoncer au voyage une partie de l?année. Ils
apportent ainsi la sécurité du retour.
Seul le statut « locataire avec une maîtrise d?ouvrage
publique » est traité dans cette fiche, le statut « privé » est
traité dans la fiche 4D du présent guide.
La création des terrains familiaux locatifs (TFL) destinés aux
gens du voyage constitue une partie de la mise en oeuvre
opérationnelle des schémas départementaux d?accueil et
d?habitat des gens du voyage. Les terrains familiaux locatifs,
inscrits dans ces schémas, possèdent un caractère prescriptif
au même titre que les aires permanentes d?accueil et les aires
de grand passage.
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à
l?habitat des gens du voyage indique l?autorité compétente
pour la création d?un terrain familial et les délais de réalisation.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage précise les règles applicables à
leur aménagement et leur équipement.
Il convient de noter que les dispositions des articles 2 et 13
du décret précité (caractéristiques de la place de résidence
mobile et du terrain familial locatif) s?appliquent suivant une
temporalité différente selon la date du dépôt de la demande
de permis d?aménager ou de déclaration préalable pour les
Les caractéristiques,
la création et la mise aux normes
des terrains familiaux locatifs4A
© AGSGV 63
travaux de création ou d?aménagement :
dépôt à compter du 1er janvier 2021 : application immédiate
dépôt entre le 28 décembre 2019 et le 31 décembre 2020 :
délai de cinq ans à compter de la date de dépôt de la
demande
terrains familiaux locatifs en service à la date du 28 décembre
2019, date de la publication du décret : mise aux normes
dans un délai de cinq ans à compter de la date précitée.
Dans les deux derniers cas, une dérogation est possible
concernant la construction de la pièce de séjour.
Il convient de préciser que le terrain familial locatif n?est pas
un logement adapté et qu?un ménage ne peut se voir
attribuer qu?un seul terrain familial locatif (article 11 du
décret n° 2019-1478).
La prise en compte des terrains familiaux locatifs dans
le décompte des logements locatifs sociaux prévu
par la loi dite « SRU » Les terrains familiaux locatifs en
état de service, dont la réalisation est prévue au schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage, qui
sont aménagés et implantés dans les conditions prévues à
l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme, peuvent être retenus
dans le décompte des logements locatifs sociaux (article 97
de la loi Égalité Citoyenneté et article L.302-5-IV du Code de
la construction et de l?habitation). Les articles 17 du décret
n° 2019-1478 et R. 302-15 du code de la construction et de
l?habitation détaillent les modalités de ce décompte.
Le nombre d?équivalents logements est obtenu en retenant
un logement pour un terrain.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS
DE COOPÉRATION INTERCOMMUNALE
(EPCI) COMPÉTENTS POUR LA CRÉATION
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
La compétence « habitat des gens du voyage » appartient
aux établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre depuis la loi n° 2017-86 du 27 janvier
2017 relative à l?égalité et à la citoyenneté. Cette nouvelle
HABITAT
73
compétence obligatoire s?applique à l?ensemble des EPCI depuis
le 29 janvier 2017, y compris la Métropole du Grand Paris, la
Métropole d?Aix-Marseille et les EPCI composés exclusivement
de communes de moins de 5 000 habitants. Cela permet
d?assurer une solidarité financière intercommunale.
Selon l?article 2 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000, l?EPCI
ou les communes compétentes remplissent leurs obligations
en :
créant et en aménageant des terrains familiaux locatifs
dont le schéma départemental a prévu la réalisation sur son
territoire,
contribuant au financement de l?entretien et de la gestion de
terrains situés hors de leur territoire. Pour cela, ils peuvent
conclure une convention avec un ou plusieurs autres EPCI, ou
avec d?autres communes pour les communes non membres
d?un EPCI.
LE RÔLE DES BAILLEURS SOCIAUX
La loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du
logement, de l?aménagement et du numérique dite « ELAN »
(article 88) permet à des organismes d?habitations à loyer
modéré1, à titre subsidiaire, de créer, aménager, entretenir et
gérer des terrains familiaux locatifs, dès lors que les besoins
ont été identifiés dans le schéma départemental et que l?avis
de la commune ou de l?établissement public de coopération
intercommunale compétent a été recueilli. Dans le cas où l?EPCI
(ou la commune) est propriétaire du terrain familial locatif, il
(ou elle) peut déléguer la gestion du terrain à un bailleur social.
LE DÉLAI DE RÉALISATION
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
L?article 2 (I et III) de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000
précise que les communes figurant au schéma départemental
et les établissements publics de coopération intercommunale
compétents en matière de création, d?aménagement,
d?entretien et de gestion des terrains familiaux locatifs sont
tenus, dans un délai de deux ans suivant la publication de
ce schéma, de participer à sa mise en oeuvre. Ce délai est
prorogé de deux ans, à compter de sa date d?expiration,
lorsque la commune ou l?établissement public de coopération
intercommunale a manifesté, dans ce délai, la volonté de se
conformer à ses obligations.
Concernant le calendrier du projet, il est à noter que :
La notification de l?attribution d?une subvention de l?État
à l?EPCI ne se fait que si le projet est déjà bien avancé :
choix du terrain arrêté avec le nombre de TFL à créer et le
diagnostic social des familles effectué.
Le décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif aux subventions
de l?Etat pour des projets d?investissement dispose qu?aucun
commencement d?exécution du projet ne peut être opéré
avant la date de réception de la demande de subvention
(article 5).
Le versement de la subvention est effectué sur justification
de la réalisation du projet et de la conformité de ses
caractéristiques avec celles visées par la décision attributive
(article 12).
L?article 3 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 détaille
la procédure en cas de non-respect des délais, par le
représentant de l?État dans le département :
mise en demeure de l?EPCI de prendre les mesures
nécessaires selon un calendrier déterminé, en évaluant le
montant des dépenses afférentes,
si les mesures nécessaires n?ont pas été prises, le préfet
peut ordonner à l?EPCI de consigner entre les mains d?un
comptable public les sommes correspondant au montant
de ces dépenses. Ces sommes sont restituées au fur et à
mesure de l?exécution de ces mesures.
si, à l?expiration d?un délai de six mois à compter de la
consignation des fonds l?EPCI n?a pas pris toutes les
mesures nécessaires, le préfet peut mettre à nouveau en
demeure l?EPCI de prendre ces mesures, selon un calendrier
déterminé. Si l?EPCI n?a pas obtempéré dans les délais prévus
par le calendrier, l?Etat peut acquérir les terrains nécessaires,
réaliser les travaux d?aménagement et gérer les aires ou les
terrains aménagés au nom et pour le compte de l?EPCI. Le
préfet peut faire procéder d?office, en lieu et place et aux
frais de l?EPCI, à l?exécution des mesures nécessaires. Les
sommes consignées peuvent être utilisées pour régler les
dépenses ainsi engagées.
Le préfet peut se substituer à l?ensemble des organes de
l?EPCI pour faire procéder d?office à l?exécution des mesures
nécessaires. Il peut procéder à la passation de marchés
publics, selon les règles de procédures applicables à l?Etat.
À compter de l?achèvement des travaux d?aménagement,
la commune ou l?EPCI devient de plein droit propriétaire des
aires ou terrains aménagés.
1. Les offices publics de l?habitat, qui sont des établissements publics locaux à caractère
industriel et commercial, les entreprises sociales pour l?habitat, qui sont des sociétés
anonymes, ainsi que les sociétés anonymes coopératives de production d?habitations
à loyer modéré.
FICHE 4A
HABITAT
74
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux à Royan (17)
Une aire de stationnement pour les gens du voyage,
située à Royan, nommée « La Puisade », créée en
1992, a rapidement perdu son usage d?accueil.
Dans le schéma de 1996, le terrain en question est
mentionné comme une « aire de long séjour ». Il
est préconisé à l?époque de « réfléchir à la création
de terrains familiaux pour « éviter que les familles
s?approprient l?aire définitivement ».
En 2016, vingt ans plus tard, un groupe de travail
s?est finalement mis en place. Un premier projet
de réalisation de plusieurs TFL disséminés dans la
ville n?a pas abouti, suite à l?opposition d?une partie
des habitants. Par la suite, une maîtrise d?oeuvre
urbaine et sociale (MOUS) a été financée par l?État
avec une forte implication de la ville de Royan. Le
cabinet d?étude ARCUS a été choisi pour coordonner
la création de 10 terrains familiaux locatifs sur le
site. La MOUS a proposé une répartition des missions
entre les différents acteurs locaux, qui a permis la
réussite du projet.
La commune est garante du projet. Le centre social
assure le suivi des familles. L?association Tremplin
17 s?implique dans l?accompagnement des familles
qui ne souhaitent pas participer à ce projet et
cherchent d?autres solutions de logement. Enfin, le
bailleur social Immobilière Atlantic Aménagement a
construit les terrains familiaux locatifs, les entretient
et perçoit les loyers. Un terrain provisoire a été
aménagé par la commune sur un site en face de
La Puisade. Les familles ont intégré les terrains
familiaux locatifs à l?été 2018.
MODALITÉS DE CRÉATION :
LE PERMIS D?AMÉNAGER
OU DÉCLARATION PRÉALABLE
L?article R. 421-19 (l) du code de l?urbanisme prévoit le dépôt
d?un permis d?aménager pour les terrains accueillant plus de
deux résidences mobiles.
Il s?agira d?une déclaration préalable pour tout aménagement
non soumis à permis d?aménager.
LA LOCALISATION DES TERRAINS
FAMILIAUX LOCATIFS
Il est nécessaire de définir une stratégie de localisation sur
la base d?un diagnostic. Dans tous les cas, un terrain familial
locatif doit se situer :
DANS DES LIEUX DÉTERMINÉS PAR LE SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL D?ACCUEIL ET D?HABITAT
DES GENS DU VOYAGE
Un schéma départemental prévoit les secteurs géographiques
d?implantation et les communes où doivent être réalisés
des terrains familiaux locatifs aménagés (Article 1-II
de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Les collectivités
compétentes peuvent retenir un terrain d?implantation situé
sur le territoire d?une commune membre autre que celle
figurant au schéma départemental, à la condition qu?elle soit
incluse dans le même secteur géographique d?implantation
(Article 2 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). La notion
de « secteur géographique d?implantation » est appréciée
largement. Il peut correspondre au territoire de l?EPCI, au
canton, à l?arrondissement ou à un bassin de vie. L?EPCI a
également la possibilité de décider de réaliser l?aire sur le
territoire d?une de ses communes membres même si celle-
ci compte moins de 5000 habitants.
DANS DES SECTEURS AUTORISÉS
PAR LES DOCUMENTS D?URBANISME
Quel que soit le type de terrain, au regard du document
d?urbanisme, l?aménagement d?espaces destinés à
l?installation de résidences mobiles est conditionné par :
les règles locales prises par arrêté du maire,
l?application des règles de salubrité et de sécurité publiques
les aménagements assurant la desserte du terrain par des
équipements publics (eau, électricité et assainissement),
les règles d?urbanisme applicables sur la commune
(règlement de zones dans les PLUi, PLU?),
le respect des servitudes liées aux caractéristiques du
secteur : zones inondables, aires de mise en valeur de
l?architecture et du patrimoine, protection des monuments
historiques, espaces bois classés, sites inscrits ou classés,
etc.
Les terrains doivent être situés :
dans des secteurs constructibles et en zone urbanisée
ou à proximité de préférence. Cette localisation,
en secteur U indicé, doit permettre la construction de
FICHE 4A
HABITAT
75
bâtis et une inscription favorable dans l?environnement
(quartier, ville) : limitation des nuisances, accès aisé aux
équipements scolaires, sociaux et culturels ainsi qu?aux
services spécialisés et aussi aux commerces. Elle se justifie
par leur vocation d?habitat et par le souhait de réduire au
maximum les surcoûts liés aux travaux de viabilisation ou
de voirie et réseaux divers (VRD). Le décret n° 2019-1478
précise les conditions d?accessibilité aux réseaux (eau,
électricité, sécurité, assainissement, collecte des déchets).
En application de l?article L. 151-13 du code de l?urbanisme,
ces terrains peuvent aussi être créés à titre exceptionnel
dans les Secteurs de Taille et de Capacités Limitées
(STECAL), délimités dans les zones agricoles, naturelles
ou forestières. Ces secteurs sont délimités avec l?accord
du préfet de département après avis de la commission
départementale de la préservation des espaces naturels,
agricoles et forestiers.
POINT DE VIGILANCE
Une volonté politique, un pilotage de projet avec des acteurs
engagés et ayant de l?expérience sont indispensables.
La prise en compte des besoins d?habitat des gens du
voyage dans les documents de planification et d?urbanisme
est essentielle pour le développement de ce type de projet.
Des procédures foncières et d?aménagement permettant
la mise en oeuvre des projets sont à développer.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Guide de l?Habitat Adapté des Gens du voyage
en Loire-Atlantique
La DDTM a mandaté fin 2011 le cabinet AURES pour
effectuer une étude de besoins et réaliser un outil
à destination des différents partenaires, notamment
les élus. Cet outil se compose de 3 cahiers
(Comprendre, Connaître, Agir) et de 12 fiches-outils,
qui figurent dans le guide. Dans le cahier Agir est
traité par exemple, la transformation de tout ou
partie de l?aire d?accueil en terrain familial.
La fiche n°4 précise « comment créer un zonage
spécifique autorisant l?aménagement d?un terrain
familial avec un droit à construire limité ».
La fiche n°8 « comment conduire une opération
d?habitat adapté ? » apporte un éclairage sur la
manière de conduire un projet.
LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
Le fonctionnement des terrains familiaux locatifs est traité
dans la fiche 3B du présent guide.
Les terrains familiaux locatifs ont vocation à accueillir les
personnes dites gens du voyage dont l?habitat traditionnel
est constitué de résidences mobiles. Les résidences
mobiles sont définies comme des « véhicules terrestres
habitables qui conservent des moyens de mobilité et que
le code de la route n?interdit pas de faire circuler » (article
1 du décret n° 2019-1478).
La place de résidence mobile dispose d?une superficie
minimum de 75 m2, hors espaces collectifs, hors bâti,
hors espace réservé au stationnement des véhicules
et circulations internes du terrain (article 2 du décret
n° 2019-1478).
Le terrain locatif familial est clôturé et dispose (article 13
du décret n° 2019-1478) :
au minimum de deux places et d?un espace réservé au
stationnement contigu à chaque place et sa capacité est
d?au moins deux véhicules ;
de points d?eau et prises électriques extérieures dont le
début et la puissance sont suffisants pour des résidences
mobiles ;
de compteurs individuels pour l?eau et l?électricité ;
d?un bloc sanitaire pour une à six résidences mobiles
qui intègre au moins un lavabo, une douche et deux
cabinets d?aisance. Leur accès doit être possible depuis
l?extérieur et depuis la pièce destinée au séjour ;
d?une pièce destinée au séjour. Elle comporte les
éléments d?équipement et de confort suivants :
> un espace de cuisine aménagé de manière à recevoir un
appareil de cuisson et comprenant un évier raccordé à
une installation d?alimentation en eau chaude et froide ;
> un éclairement naturel suffisant et un ouvrant donnant
à l?air libre ou sur un volume vitré donnant à l?air libre.
La pièce destinée au séjour et le bloc sanitaire doivent être
accessibles aux personnes en situation de handicap. Les
conditions de confort et de sécurité physique et de santé
pour les locataires sont détaillées dans le décret.
Toutefois, dans le cas de terrains familiaux locatifs existants
ou si la demande de permis d?aménager (ou déclaration
préalable) est déjà déposée, le préfet, après avis du président
du conseil départemental, peut déroger à l?obligation d?une
FICHE 4A
HABITAT
76
pièce destinée au séjour, mentionnée à l?article 13 du décret
n° 2019-1478, pour tenir compte d?une impossibilité technique
de la construire sur le terrain. Cela peut, par exemple, être le cas
de sols sujets au phénomène de retrait-gonflement des argiles.
Sur les territoires du département du Rhône et de la métropole
de Lyon, la décision de dérogation est prise par le préfet, après
avis du conseil départemental ou du président de la métropole
de Lyon. En Corse, cette décision est prise conjointement par le
préfet et le président du conseil exécutif (article 20 du décret
n° 2019-1478).
Un arrêté du ministre chargé du logement fixe les prescriptions
techniques en matière d?accessibilité.
L?article 14 du décret n° 2019-1478 prévoit qu?à l?issue des
travaux et avant la mise en location, le terrain familial locatif doit
faire l?objet d?un contrôle afin de vérifier qu?il est conforme aux
prescriptions prévues aux articles 2 et 13 du décret. Ce contrôle
est réalisé une fois pour les nouveaux terrains familiaux locatifs
et avant la mise en location.
Le rapport de vérification est établi par une personne physique
ou morale qui est :
1/ Soit un architecte soumis à l?article 2 de la loi du 3 janvier
1977 susvisée ;
2/ Soit un contrôleur technique au sens de l?article L. 111-23
du code de l?habitation et de la construction, titulaire d?un
agrément l?autorisant à intervenir sur les bâtiments ;
3/ Soit un bureau d?études ou un ingénieur-conseil ;
4/ Soit, en l?absence de maître d?oeuvre, le maître d?ouvrage
de l?opération.
En cas de respect des prescriptions, un rapport de vérification
est délivré.
Un arrêté du ministre chargé du logement définit les modalités
de ce contrôle et le modèle du rapport de vérification.
LE COÛT DE LA CRÉATION
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
Les postes de dépenses les plus importants sont souvent ceux
de construction des équipements. Les coûts des acquisitions
foncières, des VRD et terrassements peuvent alourdir le budget
considérablement si l?EPCI ou la commune ne maîtrise pas le
foncier et dans le cas de STECAL qui nécessiterait des extensions
de réseaux.
Au-delà des coûts de réalisation, il peut aussi exister des coûts
d?accompagnement des ménages voire des coûts de gestion.
Par exemple, dans la Meuse, la maintenance et le petit
entretien courant des terrains familiaux locatifs est assurée par
l?EIMA, une société qui fait travailler notamment des gens du
voyage.
Les aides mobilisables pour le financement de la création de
terrains familiaux locatifs sont présentées dans l? « Annexe A
4.3 ? Les aides mobilisables ».
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La création de terrains familiaux locatifs
à Déols (ZAC de Grandeols, Indre)
La création de 4 terrains familiaux est prévue en 2023.
Les caractéristiques des deux projets sont les
suivantes :
4 terrains de 1 237 m2 à 1 682 m2
4 bâtis de 38 m2
1 pièce à vivre, 1 cellier, 1 WC avec sortie extérieure,
1 salle d?eau
Chauffage au bois et électrique
Assainissement individuel
4 places de résidence mobile par terrain.
COÛT D?INVESTISSEMENT PLAN DE FINANCEMENT
Acquisition parcellaire
par Châteauroux métropole 1,00 ¤
Subvention État 170 744 ¤
Études géotechniques 4 200 ¤
Conception des ouvrages 25 000 ¤
Subvention Conseil Départemental 16 537,60 ¤
Travaux de raccordement 32 800 ¤
Réalisation de plateformes 101 700 ¤
Auto-financement
et autres sources de financements
295 199,40 ¤Construction de bâtis 245 780 ¤
Aménagements extérieurs 73 000 ¤
TOTAL 482 481 ¤ TOTAL 482 481 ¤
FICHE 4A
HABITAT
77
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux locatifs
à Neschers (Puy de Dôme)
11 terrains familiaux pour 34 places de résidences
mobiles avec des parcelles variant entre 206 m2
pour 2 places de résidence mobile et 356 m2 pour
4 places de résidence mobile. Chaque TFL est équipé
d?un espace privatif incluant douche et WC et
8 d?entre eux sont dotés d?une pièce de vie d?une
surface comprise entre 16 m2 et 24m2.
La communauté de communes Couze ? Val d?Allier :
a assuré la maîtrise d?ouvrage du programme,
a financé l?acquisition du foncier et l?aménagement
du terrain,
a assuré la construction des équipements des
terrains familiaux.
Phase étude en 2010 et phase opérationnelle entre
2011 et 2013.
Dépenses TTC de 833 326,73 ¤ TTC, l?EPCI a pris en
charge 20 % du coût du projet.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux locatifs par
la commune de Cenon-Artigues (Gironde)
Depuis 2003, deux groupes familiaux (21 adultes
et une vingtaine d?enfants) sont ancrés de manière
précaire dans la comme d?Artigues-près-Bordeaux.
Ces familles sont considérées par la Ville de Cenon,
comme Cenonnnaises (la commune est propriétaire
du terrain). Le principe de création de terrains
familiaux (pour 12 ménages) est retenu en 2008,
après un diagnostic social mené par l?ADAV33, la
MDSI et le CCAS de Cenon. La location a démarré
en 2011. Le projet est monté conjointement par les
deux municipalités.
Détail de l?opération
La superficie des terrains est comprise entre 150
et 200 m2 avec 2 places de stationnement pour les
résidences mobiles. Le projet se compose de 12
maisonnettes construites par la commune de Cenon
(bailleur). Chaque lot comporte une maisonnette
de 24 m2 constituée d?une pièce à vivre avec coin
cuisine, d?une salle de bain et de sanitaires. Le mode
de chauffage est électrique et un poêle à bois.
Montage financier
L?investissement de la collectivité s?élève à
290 000 ¤. La Ville, avec les loyers perçus, récupérera
une partie de ses dépenses.
Le coût total de cette opération s?élève à
710 000 ¤ HT.
Les participations s?établissent comme suit :
État : 256 000 ¤
Conseil Général (aujourd?hui Conseil
Départemental) : 58 000 ¤
CUB (aujourd?hui Bordeaux Métropole) : 76 000 ¤
CAF : 30 000 ¤
Ville de Cenon : 290 000 ¤
L?accompagnement social lié assuré par l?ADAV 33
a été cofinancé, selon les années, par différents
partenaires : Département, FSL, CAF 33, etc.
Gouvernance et partenariats
Le fort maillage partenarial mis en place et les
moyens communaux ont conduit au succès de cette
opération. Deux instances ont été créées :
Un comité de pilotage regroupant les élus des deux
communes, les services du conseil général, de l?État,
de la CUB, de la Caisse d?allocations familiales de la
Gironde, l?ADAV33, l?INSUP, et le FSL.
Un comité technique coanimé par l?ADAV33 et la
Mairie de Cenon pour l?élaboration du projet social
de ces terrains familiaux.
Un travail avec les familles a aussi été réalisé.
Un chargé de mission de la commune avec délégation
du maire était chargé de suivre l?opération.
Ce type de projet est amené à se développer car
ce mode d?habitat correspond à une demande
des familles. Ce projet rayonne en Gironde et bien
au-delà des limites du département. Il accueille
régulièrement des délégations : différentes
communes, communautés de communes ou
d?agglomérations du département, la CNAF mais
aussi les agglomérations de Strasbourg, de Niort, de
Royan, de Chelles? sont venues visiter et s?inspirer
de ce projet. Cependant, un écueil potentiel soulevé
est la solvabilisation des ménages si elles ne peuvent
pas percevoir l?allocation logement par la CAF.
FICHE 4A
HABITATFICHE
78
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains familiaux permettent de répondre à une
demande des gens du voyage qui souhaitent disposer d?un
ancrage territorial à travers la jouissance d?un lieu qui offre la
possibilité du départ et la sécurité du retour.
Cette fiche a pour objet de préciser les différentes
modalités de gestion des terrains familiaux locatifs (TFL) et
l?accompagnement auquel peuvent prétendre les ménages
qui y résident.
Seul le statut « locataire avec une maîtrise d?ouvrage
publique » est traité dans cette fiche, le statut « privé » est
traité dans la fiche n°4D du présent guide.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS
DE COOPÉRATION INTERCOMMUNALE
(EPCI) COMPÉTENTS POUR LA GESTION
ET L?ENTRETIEN DES TERRAINS
FAMILIAUX LOCATIFS
La compétence « habitat des gens du voyage » appartient
aux établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre depuis la loi n° 2017-86 du 27 janvier
2017 relative à l?égalité et à la citoyenneté. Cette nouvelle
compétence obligatoire s?applique à l?ensemble des EPCI
depuis le 29 janvier 2017, y compris la Métropole du Grand
La gestion des terrains
familiaux locatifs4B
© CCAS de Châteauroux
Paris, la Métropole d?Aix-Marseille et les EPCI composés
exclusivement de communes de moins de 5 000 habitants.
L?EPCI ou les communes compétentes remplissent leurs
obligations en (article 2 de la loi n° 2000-614) :
créant des terrains familiaux locatifs,
entretenant et en assurant la gestion des terrains familiaux
locatifs dont le schéma départemental a prévu la réalisation
sur leur territoire,
contribuant au financement de l?entretien et de la gestion de
terrains situés hors de leur territoire. Pour cela, ils peuvent
conclure une convention avec un ou plusieurs autres EPCI ou
avec d?autres communes pour les communes non membres
d?un EPCI.
Les collectivités compétentes assument la gestion des terrains
en régie ou la confient par convention à une personne
publique ou privée.
LE RÔLE DES BAILLEURS SOCIAUX
La loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du
logement, de l?aménagement et du numérique dite « ELAN »
(article 88) permet à des organismes d?habitations à loyer
modéré1, à titre subsidiaire, de créer, d?aménager, d?entretenir
et de gérer des terrains familiaux locatifs dès lors que les
besoins ont été identifiés dans le schéma départemental et
que l?avis de la commune ou de l?établissement public de
coopération intercommunale compétent a été recueilli. L?EPCI
ou la commune peut être propriétaire et déléguer la gestion
à un bailleur social.
LES MODALITÉS DE GESTION
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif
aux aires d?accueil permanentes et aux terrains familiaux
1. Les offices publics de l?habitat, qui sont des établissements publics locaux à caractère
industriel et commercial, les entreprises sociales pour l?habitat, qui sont des sociétés
anonymes, ainsi que les sociétés anonymes coopératives de production d?habitations
à loyer modéré.
HABITAT
79
locatifs destinés aux gens du voyage détaille les dispositions
concernant les règles applicables à leur gestion et à leur
usage (article 11, 12, 15 et 16).
L?ATTRIBUTION DU TERRAIN
FAMILIAL LOCATIF
Les terrains sont attribués par le bailleur. Un ménage ne peut
se voir attribuer qu?un seul terrain familial locatif.
L?article 15 du décret prévoit que lors de leur mise en service et
en cas de vacance (suite à un congé donné par l?une ou l?autre
des parties, un abandon, un décès si personne ne remplit les
conditions pour bénéficier de la transmission du bail...), le
bailleur procède à des mesures de publicité pour en informer
les gens du voyage, par le biais, au moins, d?un affichage en
mairie, d?une information des associations de gens du voyage
représentées au sein de la Commission départementale
consultative des gens du voyage ou à défaut au sein de la
Commission nationale consultative des gens du voyage, ainsi
que d?une mise en ligne sur le site internet de l?établissement
public de coopération intercommunale ou de la commune,
lorsqu?il existe.
Pour leur attribution, il est notamment tenu compte du
patrimoine, de la composition, du niveau de ressources et des
conditions d?habitat actuelles du ménage, de l?éloignement
des lieux de travail, de la mobilité géographique liée à l?emploi
et de la proximité des équipements répondant aux besoins des
demandeurs.
Pour l?instruction de la demande, la liste des pièces justificatives
pouvant être exigées du demandeur par le bailleur est définie
par arrêté du ministre chargé du logement.
L?article 15 dispose que les demandes sont examinées par
une commission d?attribution créée auprès du président de
l?EPCI ou son représentant ou du maire ou son représentant.
Elle comprend au minimum le président de l?EPCI ou son
représentant, le maire de la commune d?implantation du
terrain familial locatif, ou son représentant, le préfet ou son
représentant, le bailleur lorsque la gestion n?est pas assurée par
l?EPCI ou par la commune, ainsi qu?une personnalité désignée
par une association représentative des gens du voyage et de
la diversité de leurs modes d?habitat et de vie, ou par une
association intervenant auprès des gens du voyage présente
dans le département, ou une personnalité qualifiée en raison
de sa connaissance des gens du voyage.
LE BAIL
L?article 16 dispose que le bail est conforme à un modèle établi
par arrêté du ministre chargé du logement. Il précise sa date de
prise d?effet, sa durée, qui ne peut être inférieure à trois ans,
ses modalités et conditions de renouvellement et de résiliation,
le montant du loyer, le cas échéant les conditions de sa révision
éventuelle, le montant du dépôt de garantie, la surface louée
et la désignation des locaux et équipements à usage privatif
dont le locataire a la jouissance. Un état des lieux est établi à
l?arrivée et au départ du locataire et est joint au bail.
À noter que toute construction ou toute transformation des
locaux ou équipements par le locataire est soumise à un accord
écrit du propriétaire (article 12).
LE LOYER
L?article 16 prévoit que le loyer est acquitté mensuellement à
terme échu et donne lieu à la remise d?une quittance sans frais
par voie dématérialisée ou par papier sur demande.
Le loyer peut faire l?objet d?une révision annuelle chaque
année au 1er janvier en fonction du dernier indice de référence
des loyers publié, tel que prévu au I de l?article 17-1 de la loi
n° 89-462 du 6 juillet 1989.
L?article 16 dispose également qu?un dépôt de garantie d?un
montant maximum équivalent à un mois de loyer est acquitté
au bailleur à la signature du bail. Il est restitué au moment de la
résiliation du bail déduction faite, le cas échéant, des sommes
restant dues au bailleur et des sommes dont celui-ci pourrait
être tenu, aux lieu et place du locataire, sous réserve qu?elles
soient dûment justifiées. La délivrance du dépôt de garantie
donne lieu à récépissé.
LES POINTS DE VIGILANCE
BIEN ANTICIPER LES CONTRAINTES
EN MATIÈRE DE GESTION
S?assurer que les familles ont la capacité de s?acquitter
de leur loyer. Le montant des loyers doit être adapté aux
capacités des ménages, ces derniers ne pouvant percevoir
une des allocations logement délivrées par les Caisses
d?Allocations Familiales (CAF). En effet, les TFL ne sont pas
considérés comme des logements et les résidences mobiles
y stationnant (elles peuvent le faire moins de huit mois
dans l?année) doivent conserver des moyens de mobilité.
Cependant, des crédits d?action sociale peuvent être alloués
par les CAF. Le loyer appliqué devra tenir compte de cet
état de fait et il peut être préconisé que le reste à vivre
des ménages occupant un terrain familial soit aligné sur
celui d?un ménage occupant un logement social. Il doit être
tenu compte du fait qu?au-delà des charges courantes, le
ménage peut avoir des dépenses relatives aux résidences
mobiles (prêt caravane et assurance) qui demeurent sur un
TFL le mode d?habitat permanent de la famille.
FICHE 4B
HABITAT
80
Assurer une gestion locative adaptée (similaire à ce qui peut
être engagé pour les logements PLAI adaptés) pour veiller
à une bonne appropriation du TFL. Un accompagnement
des ménages au respect des obligations de locataire sera
peut-être nécessaire. Une présence régulière d?un agent de
la collectivité gestionnaire, du délégataire ou du bailleur
peut être nécessaire durant les premiers mois de mise
en location. Le TFL n?est pas un équipement d?accueil. La
collectivité gestionnaire ? ou son délégataire ? est dans
une relation bailleur/locataire. S?agissant d?un équipement
spécifique mixant des équipements à usage privatif et
des résidences mobiles, propriétés de leurs utilisateurs,
il convient de déterminer les modalités et conditions de
respect des droits et obligations de chacun.
Veiller à l?usage qui peut être fait du TFL vis-à-vis des
activités professionnelles (théoriquement cette question
devrait avoir été traitée en amont de l?attribution du TFL
dans le cadre du diagnostic) et plus globalement veiller à
la préservation du cadre de vie et l?entretien des parties
communes s?il en existe (cas des TFL en lotissement).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
À Nescher (63), la livraison des terrains et l?entrée
dans les lieux des ménages ont été réalisés en mars
2013.
Le projet inclut 11 terrains familiaux pour 34 places
caravanes avec des parcelles variant entre 206 m2 pour
2 places caravane et 356 m2 pour 4 places caravane.
Les 11 terrains familiaux sont chacun équipés d?un
espace privatif incluant douche et WC et 8 d?entre eux
sont dotés d?une pièce de vie d?une surface comprise
entre 16 m2 et 24 m2.
La communauté de communes Couze ? Val d?Allier a
assuré la maîtrise d?ouvrage du programme.
La valeur locative du terrain familial est estimée à
partir de sa capacité d?accueil prévue en nombre de
caravanes. Elle est calculée sur la base de la tarification
des aires d?accueil soit : 1 ¤ jour + 0,50 ¤ par caravane
prévue. Ceci représente sans la pièce à vivre :
CAPACITÉ D?ACCUEIL LOYER MENSUEL
2 places caravanes 61 ¤
3 places caravanes 76 ¤
4 places caravanes 91 ¤
Le loyer additionnel pour la pièce à vivre est de :
SURFACE
DE LA PIÈCE À VIVRE
LOYER MENSUEL
ADDITIONNEL
16 m2 8 ¤
20 m2 10 ¤
24 m2 12 ¤
N.B : Depuis la parution du décret n° 2019-1478, la pièce de
séjour est un élément obligatoire, le loyer tiendra compte de cette
nouvelle surface qui ne sera pas comptabilisée en loyer additionnel.
Cet élément de confort concourt à un supplément de
loyer mensuel calculé sur la base de la surface de la
pièce à vivre à hauteur de 0,5 ¤ / m2 / mois.
Afin d?assurer un taux effort équivalent à celui
consacré par les ménages du parc social bénéficiant
d?une aide au logement (entre 6 et 12 % en fonction
de la situation socioprofessionnelle et du type de
logement), les ménages dont le quotient familial
est inférieur à 460 ¤ (seuil plafond d?ouverture aux
aides FSL) bénéficient d?une diminution du loyer à
hauteur de 25% du montant total du loyer (loyer
de base + loyer additionnel). Finalement le loyer
mensuel perçu varie entre 46 ¤ et 77 ¤ pour un
taux d?effort variant entre 2 et 13 %.
LES AIDES AU LOGEMENT ET À LA GESTION
Les EPCI ne peuvent pas bénéficier de l?aide au logement
temporaire (ALT2) pour assurer le fonctionnement et la
gestion des terrains familiaux locatifs contrairement aux aires
d?accueil permanentes.
INVENTAIRE DES TERRAINS FAMILIAUX
LOCATIFS POUR LE DÉCOMPTE DES LOGEMENTS
LOCATIFS SOCIAUX DITE « SRU »
Les terrains familiaux locatifs en état de service, dont la
réalisation est prévue au schéma départemental d?accueil
et d?habitat des gens du voyage, qui ont été aménagés et
implantés dans les conditions prévues à l?article L. 444-1 du
code de l?urbanisme, peuvent être retenus dans le décompte
des logements locatifs sociaux (article 97 de la loi Egalité
Citoyenneté et article L. 302-5-IV du Code de la construction
et de l?habitation). Le nombre de logements équivalents
est obtenu en retenant un logement pour un terrain.
FICHE 4B
HABITAT
81
À noter que l?inventaire des terrains mis en service est
établi par le gestionnaire (article R. 302-15 du code de la
construction et de l?habitation). L?article 18 du décret n° 2019-
1478 détaille les modalités de ce décompte.
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIAL
L?accompagnement social n?est pas obligatoire (non
mentionné à l?art. 6 de la loi de 2000), mais il peut être
conseillé à l?entrée sur le terrain familial, pour une durée
plus ou moins longue selon le ménage. Il doit être adapté
à la spécificité du mode d?habitat et aux besoins de chaque
ménage. Un diagnostic social détermine les besoins en
adéquation avec les attentes des familles. L?accès aux
droits (notamment les aides sociales comme le RSA), la
recherche d?emploi, l?aide aux devoirs, peuvent être aussi des
thématiques qui nécessitent un accompagnement.
Parmi les accompagnements possibles on peut citer, à
titre d?exemple, les mesures d?accompagnement social
personnalisé (MASP) et la mesure d?accompagnement social
judiciaire (MAJ).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux à Saintes (17)
Le projet de « la Grande Charbonnière » fut initié en
2008 par la commune de Saintes, pour des familles
de gens du voyage ancrées sur un terrain de la route
de Varsay, insalubre.
L?équipe en charge du projet était constituée d?un élu
en charge du projet, d?une cheffe de projet employée
par la ville, d?une technicienne du CCAS, d?une
personne en charge de l?accompagnement des gens
du voyage et de deux agents chargés de la maîtrise
d?oeuvre.
Le projet initial prenait en compte 23 familles
recensées en 2004. Une nouvelle équipe municipale
a arrêté le projet à 9 terrains familiaux locatifs. Un des
aspects notables de ce projet est la réalisation d?un
théâtre forum entre les gens du voyage et les riverains
afin de travailler sur les représentations négatives et
le vivre-ensemble. Si certaines familles n?ont pas
été prises en compte dans le projet, l?ensemble des
acteurs semblent satisfaits. Une appropriation du
projet par les gens du voyage ainsi qu?un moindre
besoin d?accompagnement sont constatés.
FICHE 4B
HABITATFICHE
82
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains familiaux locatifs sont destinés aux gens du voyage
ancrés sur un territoire. Les règles applicables sont précisées
dans le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires d?accueil permanentes et aux terrains familiaux locatifs.
Un schéma départemental prévoit les secteurs d?implantation
et les communes où doivent être réalisés ces terrains au vu
d?une évaluation préalable des besoins et de l?offre existante,
notamment de l?évolution des modes de vie et de l?ancrage
des gens du voyage, dans le département concerné (article 1-II
de la loi n° 2000-614).
Cette fiche a pour but de donner quelques éléments de méthode
afin de définir les besoins et les prescriptions liées en matière
de terrains familiaux locatifs dans le schéma départemental.
LES ÉTAPES-CLÉS
La question des terrains familiaux locatifs est examinée à
travers chacune des étapes clés de la révision du schéma
départemental :
Le diagnostic (1re étape pour identifier les besoins).
La formalisation des choix (2e étape pour définir la
programmation et les actions).
Les terrains familiaux locatifs
au sein du schéma départemental4C
© CD 49
L?élaboration du nouveau schéma (de la rédaction à la
signature du document).
L?animation tout au long du processus de révision et de la
vie du schéma.
Pour chaque étape, les temporalités varient selon le contexte
départemental (importance des groupes, politiques pratiquées
en matière d?accueil).
LE DIAGNOSTIC
Il commence par la réalisation du bilan du précédent schéma,
y compris de sa gouvernance. L?objectif consiste à déterminer
les besoins pour les six prochaines années.
À l?échelle du département, le bilan et l?évaluation des
besoins sont réalisés par la DDT-M, la DDCS-PP, voire le conseil
départemental ou par des prestataires extérieurs (bureaux
d?études, etc.).
Chaque territoire a son histoire, son organisation, ses réalités.
Il est difficile d?anticiper les besoins et d?élaborer une
planification cohérente sans une connaissance précise des
modes de vie des gens du voyage et de leur évolution dans
le temps. Le diagnostic est essentiel, il permet de repérer les
personnes et leurs situations sur le territoire et d?identifier les
besoins à intégrer au futur schéma.
LE BILAN ET LA PHASE « IDENTIFICATION DES
BESOINS »
Le bilan comprend, à l?échelle départementale et au niveau
local (EPCI, communes) :
Une analyse exhaustive des terrains familiaux locatifs
existants (localisation, aménagements et usages, modalités
de gestion et accompagnement/médiation) au regard des
prescriptions. Si les prescriptions n?ont pas été respectées,
une analyse des difficultés rencontrées.
Il convient de s?assurer que ces terrains respectent les
prescriptions du décret n° 2019-1478 paru en décembre
2019 relatif aux aires d?accueil permanentes et aux terrains
familiaux locatifs dans les conditions prévues à son article
20. Ce décret a précisé les règles applicables notamment en
termes d?aménagement du terrain (pièce de séjour rendue
obligatoire, etc.).
HABITAT
83
Une évaluation dynamique des évolutions d?usage, de
modes de vie des gens du voyage.
Une analyse des actions mises en oeuvre, de la gouvernance
y compris l?implication des acteurs et dans quelle mesure
les collectivités ont répondu aux besoins précédemment
identifiés.
Il s?agit d?analyser les données suivantes :
les localisations fines des lieux de séjour, les surfaces
occupées ;
les durées ou pérennité des installations ;
le degré de précarité des habitants ;
la qualité de confort des lieux de séjour (le niveau des
équipements comme par exemple l?accès aux réseaux, etc.) ;
LES DONNÉES NÉCESSAIRES POUR
L?ÉTABLISSEMENT DU BILAN ET DES BESOINS
Un des freins principaux pour réaliser le diagnostic réside
dans l?absence de données valorisées par écrit. Rares sont
ceux qui peuvent disposer d?un état des lieux exhaustif de
localisation de l?offre et des conditions d?habitat des familles.
Pour obtenir les informations, un travail partenarial est
nécessaire avec :
Les personnes-ressources telles l?association locale des
gens du voyage, le chargé de mission gens du voyage dans
certaines préfectures, DDT-M et DDCS-PP et/ou conseils
départementaux
la proximité des services et équipements publics ;
le nombre de personnes, le nombre de résidence mobiles et
leur typologie (exemple : caravane, camping-car, présence
de mobil-home) ;
le mode de gestion des lieux ;
L?accompagnement des personnes ;
les demandes pour accéder aux offres d?habitat (terrain
familial locatif, logement adapté, etc.)
Le bilan permet ainsi d?identifier les besoins en termes
d?offre d?habitat quantitative et qualitative. Seuls les
terrains familiaux locatifs sont prescriptifs mais les autres
offres d?habitat peuvent aussi figurer au schéma, à titre
d?information.
les communes
les EPCI
les gestionnaires d?aires permanentes d?accueil (autres que
les communes et EPCI).
L?état des lieux doit prendre en compte les situations légales
? les terrains familiaux locatifs réalisés conformément à la
réglementation ? mais également les situations où des
ménages se sont installés durablement sur des terrains avec
ou sans l?accord du propriétaire ou en étant eux-mêmes
propriétaires du terrain. Le but est ici d?analyser dans quelle
mesure certaines de ces situations sont régularisables.
RECENSEMENT DES SITUATIONS SOLUTIONS ENVISAGEABLES EN HABITAT
TFL
Logement social
« classique »
Logement social adapté
à la résidence mobile
Locataire sur
terrain privé
Accession
sociale
Ménages sans droits ni titre
avec ancrage territorial =
itinérance au sein
d?un territoire contraint
Ménages sans droits ni titre
installés depuis plusieurs
années sur un terrain
Ménages ancrés durablement
sur une aire d?accueil
Ménages propriétaires de terrains
dont l?installation n?est pas
conforme aux règles d?urbanisme
FICHE 4C
HABITAT
84
OUTIL QUANTITATIF
DE RECUEIL DE DONNÉES
Une enquête à l?échelle communale sur la présence de gens
du voyage sur des terrains privés ou publics est conseillée,
avec identification des contentieux éventuels. Il peut par
exemple être demandé de compléter un tableau indiquant
le nombre de ménages et de résidences mobiles. Ce tableau
devra tenir compte de la diversité des situations rencontrées.
Pourront ainsi être recensés (cf. Annexe A 6.3) :
des stationnements sans droit ni titre répétés avec un
ancrage territorial : itinérance contrainte au sein d?un
territoire restreint ;
des ménages installés sans droit ni titre depuis plusieurs
mois/années sur un même terrain ;
des personnes ancrées durablement sur une aire permanente
d?accueil ou bien en rotation entre plusieurs aires d?un
même territoire ;
des propriétaires de terrains dont l?installation est en
contradiction avec les règles d?urbanisme (règlement du
PLU?).
Les situations connues d?habitat non décent pourront
également être recensées dans le tableau en vue d?analyser
les différentes démarches pouvant être mises en oeuvre pour
mettre fin à la situation.
À noter qu?une analyse des documents de planification (SCOT
? PLU ? PLH) est recommandée pour anticiper les modifications
éventuelles de règlement d?urbanisme et développer des
stratégies foncières.
OUTILS QUALITATIFS
DE RECUEIL DE DONNÉES
Le vécu des personnes, leur besoin en accompagnement
social et la présence ou l?absence d?une politique concernant
l?habitat adapté entre en ligne de compte dans la définition
des besoins qui seront pris en compte dans la phase suivante.
C?est pourquoi la rencontre avec les élus, les techniciens des
collectivités et les représentants locaux des gens du voyage
est indispensable, notamment pour identifier les projets
d?habitat et les objectifs généraux en termes de logements
aidés. Un questionnaire comme celui proposé en annexe A6.1
peut être utilisé auprès des communes et EPCI pour obtenir
une information qualitative.
L?IDENTIFICATION DES BESOINS ET UNE
NÉCESSAIRE CONCERTATION
Les besoins doivent être identifiés côté gens du voyage mais
aussi côté collectivités :
Il convient de définir précisément les besoins de chaque
ménage, après une période d?observation de leur vie au
quotidien, de l?organisation familiale, des alliances ou
mésalliances, des rythmes de vie. Il faut prendre en compte
l?histoire de ces familles sur le territoire, leur antériorité,
leurs attachements aux lieux, aux quartiers et les raisons de
cet attachement. Il ne faut pas se contenter d?une analyse
globale, car les groupes peuvent être très hétérogènes,
même si la réponse n?est pas une adaptation individualisée.
Les besoins des collectivités seront par exemple de résoudre
les stationnements illicites, résorber les terrains insalubres,
disperser une surpopulation qui apporte des conflits de
voisinage, restaurer la destination d?une première aire
d?accueil permanente investie par des sédentaires, etc.
Ces constats devront être analysés au regard de la
réglementation en termes d?urbanisme et d?environnement.
Pour finaliser la réalisation de ce diagnostic complexe, il
est recommandé d?organiser des réunions de restitution du
diagnostic avec les élus ainsi que les partenaires (associations,
etc.), si possible par EPCI. Une présentation objective et
pédagogique des données recueillies, accompagnée de
cartes, permet de partager le diagnostic et d?obtenir des
compléments d?informations de la part de chaque partie,
contribuant ainsi à fiabiliser les données et la qualité de
l?analyse, voire obtenir un consensus.
Cette phase de communication est importante, car les
contentieux apparaissent souvent en raison d?un défaut dans
l?évaluation de l?offre et des besoins.
LA FORMALISATION DES CHOIX
Lorsque le diagnostic a conclu sur des besoins existants plus
ou moins importants en matière de terrains familiaux locatifs
(création/réhabilitation/mise aux normes d?équipements,
gouvernance, médiation), la deuxième étape consiste à
définir les orientations puis à formaliser les actions à mettre
en oeuvre durant les six ans à venir.
Pour les équipements, la programmation s?établit par secteur
géographique. Il convient également de prévoir les modalités
de gouvernance et d?animation (création de groupe de
gouvernance, bilan à mi-parcours, médiation?).
Dans le schéma, les actions à mettre en oeuvre sont
fréquemment présentées sous forme de fiches en indiquant :
les objectifs / enjeux ;
le contenu de l?action ;
les pilotes chargés de mettre en oeuvre l?action ;
les partenaires ;
le calendrier ;
les modalités de mise en oeuvre ;
les critères d?évaluation.
FICHE 4C
HABITAT
85
LA NOTION DE SECTEUR GÉOGRAPHIQUE
D?IMPLANTATION
Les EPCI compétents (ou les très rares communes compétentes)
peuvent retenir une implantation pour un terrain sur le
territoire d?une commune membre autre que celle figurant
au schéma départemental, à la condition qu?elle soit incluse
dans le même secteur géographique d?implantation (article 2
de la loi n° 2000-614) .
La notion de secteur géographique peut notamment être
appréciée à l?échelle d?un EPCI, d?un arrondissement ou
d?un bassin de vie. Elle peut différer d?un département à
l?autre. Cette souplesse d?interprétation permet de faciliter la
mobilisation de foncier en fonction des évolutions des besoins
locaux constatés et du contexte local.
Il n?existe pas d?échelle idéale pour une opération de réalisation
de terrains familiaux. Cependant il est recommandé que les
projets restent à taille humaine pour éviter les problèmes
de gestion, ne pas produire des « ghettos » ou un « effet
parking ». Il faut également penser à la relocation qui ne
serait probablement pas aisée.
DOIT-ON INSCRIRE DANS LE SCHÉMA
L?ENSEMBLE DES ÉQUIPEMENTS
NÉCESSAIRES AU VU DU DIAGNOSTIC
RÉALISÉ ?
Certains départements dressent des diagnostics qui concluent
à des besoins très importants notamment en termes de
terrains familiaux locatifs. Les équipements inscrits au schéma
étant prescriptifs, il est préférable de fixer des objectifs
réalistes et de n?inscrire que les obligations qui correspondent
de manière certaine aux besoins des ménages concernés.
Postérieurement à la réalisation du diagnostic, des situations
nouvelles nécessitant la création d?un habitat adapté peuvent
apparaître, dans ce cas-là une révision partielle du schéma
est susceptible d?être envisagée.
LES POINTS DE VIGILANCE
Le terrain familial locatif ne doit pas être pensé
postérieurement à l?offre d?accueil mais en complément,
voire en alternative en cas d?ancrage sur une aire. L?accueil
et l?habitat correspondent à deux objectifs distincts. Si
l?ancrage se développe, cela ne signifie pas qu?il n?y a plus
de besoin en accueil.
Le terrain locatif familial doit être un produit pensé finement
en fonction du besoin du territoire et de la population visée.
Comme la définition du besoin est déclinée à l?échelle
du ménage, un temps doit être consacré à la définition
de l?offre qui peut être multiple : terrain familial locatif,
logement adapté (type logement social PLAI-adapté) ou
encore terrain privé (cas de situations régularisables de
propriétaires). Les logements de type PLAI-adaptés pourront
figurer en annexe du schéma mais ne présenteront pas un
caractère prescriptif.
FICHE 4C
HABITAT
86
COMPARAISON ENTRE TERRAIN FAMILIAL LOCATIF ET LOGEMENT ADAPTÉ
EN TERMES DE DIAGNOSTIC SOCIAL
DIAGNOSTIC SOCIAL ET HABITAT
TERRAIN FAMILIAL LOCATIF LOGEMENT ADAPTÉ (PLAI ADAPTÉ)
Expression d?un besoin d?ancrage par groupe
Un ménage par terrain familial
Expression d?un besoin d?ancrage
individualisé par ménage
Usage maintenu de la résidence mobile
(habitat pérenne) où se situe le lieu de sommeil.
Usage maintenu de la résidence mobile.
Le « PLAI adapté » produit du logement locatif
très social, à bas niveau de quittance.
Une pièce destinée au séjour obligatoire
comportant un espace de cuisine aménagé.
Elle ne doit pas être utilisée comme une chambre.
C?est une construction qui répond aux normes
de constructibilité.
Elle comprend plusieurs pièces
dont au moins une pièce dédiée au sommeil.
Au minimum deux places par terrain.
Un espace réservé au stationnement contigu à chaque
place avec une capacité d?au moins deux véhicules.
Un espace extérieur permet généralement d?accueillir
la résidence mobile.
Situation sociale variable Situation sociale variable
Accompagnement en amont de l?entrée sur le TFL
Accompagnement pouvant être réalisé
par exemple dans le cadre d?une MOUS.
Accompagnement en amont de l?entrée dans le logement,
à l?entrée dans le logement, puis sur une durée plus
ou moins longue. Accompagnement pouvant être réalisé
par exemple dans le cadre d?une MOUS.
Ensuite, le droit commun s?applique. Ensuite, le droit commun s?applique.
Gestion locative adaptée
Aide Personnalisée au Logement
Accompagnement social lié au logement (ASLL) possible
Financement : bénéficie de subventions de l?État
(10 671,05 ¤ par place de résidence mobile)
et d?aides éventuelles complémentaires de la part
de collectivités.
Cf. Annexe A 4.3 du guide sur ce point
Financé par le Fonds national d?aide à la pierre et des aides
Éventuelles complémentaires de collectivités
(ex : FSL ou chèque énergie)
FICHE 4C
HABITATFICHE
87
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains privés occupés par des gens du voyage constituent
un enjeu fort pour les collectivités, les propriétaires de
terrains et les riverains car ils participent au développement
de l?offre d?habitat sur le territoire. Ils peuvent constituer une
alternative aux terrains familiaux locatifs (traités dans les
fiches 4A, 4B et 4C), qui restent insuffisants en nombre et aux
logements locatifs sociaux.
Les terrains privés constituent un enjeu en cas de situation
de « mal-habitat » : lorsque ces terrains correspondent à
des situations d?habitat indigne, d?infractions aux règles
d?urbanisme (travaux non-conformes aux règles d?urbanisme
en vigueur, sans autorisation ou non-conformes à l?autorisation
obtenue) ou conflictuelles vis-à-vis des usages pratiqués
(ferraillage, etc.).
Le souhait d?accéder à la propriété est aussi une aspiration
légitime des gens du voyage. Cependant, un certain nombre
d?entre eux rencontrent des difficultés pour accéder aux prêts
immobiliers car :
il existe une insuffisance ou une irrégularité de leurs
revenus et/ou l?exercice d?une activité indépendante. La
suppression de l?allocation personnalisée au logement
(APL) pour les accédants à la propriété est venue renforcer
ces difficultés ;
Les terrains privés4D
© AGSGV 63
le maintien sur la propriété peut poser problème, parce
que le type de constructions et leur situation au regard des
règles d?urbanisme ne permet pas de solliciter les dispositifs
d?aides à l?amélioration de l?habitat privé.
En raison de ces facteurs, l?ancrage territorial irrégulier, appelé
parfois cabanisation est devenu une pratique fréquente, à des
fins d?habitat permanent ou occasionnel.
L?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 dispose
que : « deux annexes au schéma départemental recensent
les terrains privés aménagés dans les conditions prévues à
l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme pour l?installation
de résidences mobiles et les terrains mis à la disposition des
gens du voyage par leurs employeurs, notamment dans le
cadre d?emplois saisonniers. »
Cette fiche reflète la diversité des terrains privés qu?occupent
les gens du voyage et met l?accent sur les difficultés
rencontrées en termes de légalité de ces terrains et de
décence. Il est important que ces terrains soient recensés.
LA DÉFINITION DE TERRAINS PRIVÉS
Selon l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme, l?aménagement
de terrains bâtis ou non bâtis, pour permettre l?installation de
résidences démontables constituant l?habitat permanent de
leurs utilisateurs ou de résidences mobiles au sens de l?article
1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000, est soumis à permis
d?aménager ou à déclaration préalable.
Ces terrains doivent être situés dans des secteurs constructibles,
y compris dans des secteurs de taille et de capacité d?accueil
limitées (STECAL) conformément à l?art L.151-13 du même
code. Ils peuvent comporter des constructions et installations
annexes aux caravanes.
Ils se distinguent des aires permanentes d?accueil et des
terrains familiaux locatifs dans la mesure où ils ne constituent
pas un équipement public et ne sont pas réalisés par et pour
le compte d?une collectivité. Ils correspondent à un habitat
privé qui peut être locatif ou en pleine propriété.
HABITAT
88
FICHE 4D
Les terrains mis à la disposition des gens du voyage par leurs
employeurs dans le cadre d?emplois saisonniers constituent
une autre catégorie de terrains privés visés par la loi n° 2000-
614 du 5 juillet 2000.
Si la loi ne fait référence qu?aux terrains privés régulièrement
aménagés, il convient dans le cadre de l?élaboration/révision
d?un schéma d?élargir le champ et d?identifier également des
situations d?habitat potentiellement insalubre ou indigne, peu
ou pas prises en compte par le Pôle départemental de lutte
contre l?habitat indigne (PDLHI). C?est également l?occasion
d?identifier les situations posant problème au regard des
règles en matière d?urbanisme ou d?environnement et
d?analyser celles qui peuvent être ou non régularisées en
fonction du règlement du document d?urbanisme applicable.
À noter que le PDALHPD (art 4 de la loi n° 90-449 du 31 mai
1990) et le PLH (art L. 302-1 du CCH) doivent notamment
prendre en compte les actions inscrites au schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage.
LE RECENSEMENT DES TERRAINS :
COMMENT PROCÉDER ?
Au regard de l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet
2000, le recensement des terrains privés et des terrains mis
à la disposition des gens du voyage par leurs employeurs doit
être réalisé et figurer en annexe du schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage.
Pour effectuer ce recensement, une enquête auprès des EPCI,
voire des communes est indispensable. Des questions précises
permettront de déterminer la typologie du terrain, le nombre
de personnes présentes, ainsi que les problèmes potentiels
à traiter. Il est recommandé de recueillir des informations
sur les raisons de l?installation (itinérance contrainte au sein
d?un territoire restreint, manque d?offre, etc.) et sur la durée
d?installation (plusieurs mois, années, etc.).
Un exemple de questionnaire à adresser aux collectivités est
joint en Annexe A6.2 du présent guide.
DIFFÉRENTES TYPOLOGIES DE TERRAINS PRIVÉS
Les terrains privés constituent une catégorie hétérogène. Selon
que les occupants des terrains sont locataires ou propriétaires,
selon la localisation du terrain, situé en zone constructible ou
non, les situations sont très diverses.
La « cabanisation » et ses enjeux
Le phénomène d?ancrage des gens du voyage est parfois
appelé « cabanisation ». La cabanisation1 est une pratique
consistant, à des fins d?habitat permanent ou occasionnel, à
occuper sans autorisation une parcelle inconstructible et le cas
échéant y édifier des constructions.
Elle consiste à occuper ou implanter des constructions ou
installations diverses sans autorisation, dans des zones
inconstructibles, le plus souvent agricoles ou naturelles. Elle
peut prendre des formes très diverses : cabanons et autres
constructions précaires, modulaires, remorques de camions
aménagées, caravanes, résidences mobiles de loisirs (RML),
habitations légères de loisirs (HLL), maisons, villas, etc.
Les enjeux de la cabanisation sont multiples :
enjeux sociaux dus à l?exclusion des populations concernées,
lorsque la cabanisation est la conséquence de l?absence de
logements financièrement accessibles ;
enjeux d?hygiène et de salubrité lorsque cette cabanisation
se traduit par la relégation des familles dans des lieux
insalubres où sont absents les raccordements aux réseaux
d?eau potable, d?assainissement et d?électricité et conduit à
des raccordements illégaux ;
enjeux de sécurité publique tenant à l?exposition des
occupants aux risques naturels (avec ou sans PPR ; il existe
des secteurs inondables ou vulnérables au feu, par exemple),
mais aussi dûs à l?éloignement ou l?inaccessibilité des services
de secours ;
enjeux environnementaux avec la pollution des écosystèmes
par le déversement des eaux usées non traitées dans le
milieu naturel et les atteintes aux paysages ;
enjeux de sauvegarde du patrimoine notamment naturel ;
enjeux économiques avec un possible manque à gagner pour
l?économie locale.
Cette situation crée de multiples dépenses pour la collectivité :
non perception des taxes, collecte des déchets, etc.
Les actions pour prévenir et lutter contre la cabanisation
et les stationnements illicites
Des démarches de prévention doivent être engagées pour
endiguer le phénomène. Elles peuvent prendre des formes
diverses :
la sensibilisation des agents en charge de la police de
l?urbanisme pour prévenir en amont les installations illégales
voire pour multiplier les procédures pénales à l?encontre des
intéressés à des fins de sanctions (administratives, fiscales
voire pénales),
l?information des professionnels et des gens du voyage,
1. Source : charte du 4 décembre 2008 de lutte contre la cabanisation, les constructions
irrégulières et l?habitat précaire dans l?Hérault.
HABITAT
89
l?élaboration d?une stratégie foncière,
l?information obligatoire de la SAFER2 des mutations entre
vifs à titre gratuit (art L. 141-1-1 du code rural et de la
pêche maritime) et des donations dans la mesure où elles
sont réalisées au profit de personnes extérieures au cercle
familial (art. L. 143-16 du même code), droit de préemption
SAFER.
Le fait de recenser toutes les situations permettra de
dimensionner les actions à conduire.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
SUR LA PRÉVENTION ET LA LUTTE
CONTRE LA CABANISATION
Les actions mises en oeuvre
dans le département de l?Hérault (34)
Une charte sur la lutte contre la cabanisation, les
constructions irrégulières et l?habitat précaire
a été signée entre le préfet du département et les
communes du département concernées. La charte
vise à matérialiser les engagements que l?Etat et
les communes jugent nécessaire de prendre, en
collaboration avec le Procureur de la République,
pour enrayer le développement de la cabanisation,
mettre fin aux constructions précaires et vulnérables,
identifier les situations de précarité sociale, prévenir
les atteintes à l?environnement et à l?image du
département et, progressivement, y porter remède.
Cette charte est ouverte à toute collectivité
territoriale du département de l?Hérault qui entend
se joindre à l?effort collectif et contribuer ainsi au
bien-être des habitants. La charte a été signée en
2008 puis mise à jour en 2015.
La DDTM de l?Hérault (34), lauréate d?un appel
à manifestation d?intérêt ministériel visant à
sélectionner des projets innovants utilisant
l?intelligence artificielle pour l?amélioration
des services publics, a proposé d?utiliser cette
méthode pour effectuer une détection automatique
et régulière de certains ?objets? à partir de photos
satellites (caravane et camping-car, mobile-
home, construction, piscine, etc.) dans des zones
sur lesquelles ils ne devraient pas apparaître
(site classé, secteurs soumis à des risques, zones
naturelles ou agricoles, etc.).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
SUR LA PRÉVENTION ET LA LUTTE
CONTRE LA CABANISATION
Les actions mises en oeuvre dans
le département des Pyrénées-Orientales (66)
Une charte de lutte contre la cabanisation signée entre
le Préfet, l?ensemble des communes du département
et 7 autres partenaires, a été signée en 2006 (1re
charte en France). Cette charte a été réactualisée en
2015 constituant ainsi un maillage de compétences
territoriales, juridiques, policières, fiscales, institu-
tionnelles et sociales. Les signataires de cette
charte (services de l?Etat, collectivités territoriales,
entreprises et organismes publics) se sont engagés
à mener de manière concertée des actions relevant
de leurs compétences respectives. Et pour assurer le
suivi de la mise en oeuvre de cette charte, un comité
de pilotage a été créé pour traiter des situations
complexes, notamment dans le cadre des exécutions
d?office des décisions de justice (5 démolitions ont
été réalisées en 2019). Une personne a également
été désignée en DDTM pour animer cette charte.
Une application internet pilote dénommée
« LUCCA », administrée par la DDTM 66, a été
créée en septembre 2018. Cet outil s?adresse au
grand public et les informe sur le phénomène
de cabanisation, sur les actions menées et plus
généralement sur les dispositions pénales du code
de l?urbanisme. Cette application propose également
un espace « adhérent » réservé exclusivement aux
communes et intercommunalités qui leur permet de
créer des dossiers d?infraction par la rédaction d?actes
de procédure pénale sécurisés juridiquement et la
simplification dans la démarche déclarative auprès
du parquet de Perpignan.
Cette application est actuellement en cours de
déploiement dans les départements de l?Hérault et
de l?Aveyron.
L?association Solidarité Pyrénées dans les Pyrénées
Orientales accompagne les personnes concernées
par une procédure contentieuse au titre de la
cabanisation. L?association est le relais entre les
occupants et la préfecture. L?accompagnement est
axée principalement sur la construction d?un lien de
confiance. La majeure partie des interventions est
basée sur la médiation entre un projet résidentiel
idéalisé par les familles et une réalité territoriale liée
au logement.2. Sociétés d?aménagement foncier et d?établissement rural.
FICHE 4D
HABITAT
90
FICHE 4D
L?installation sur un terrain privé appartenant
à un tiers sans autorisation
La responsabilité du propriétaire étant engagée en tant que
personne pénalement responsable, celui-ci doit saisir le
président du Tribunal judiciaire par référé pour occupation
illicite de son terrain et doit en informer le maire de la
commune.
L?infraction peut toutefois être constatée directement par
le maire si un arrêté municipal interdit le stationnement de
caravanes en dehors des emplacements prévus à cet effet ou
si le règlement du document d?urbanisme n?autorise pas ce
type d?installation.
Avant toute action, il est fortement recommandé de prendre
contact dès le premier jour avec les gens du voyage par le
biais de la négociation et de la médiation.
Le IV de l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000
prévoit le cas particulier d?un terrain privé affecté à une activité
économique puisqu?il dispose « qu?en cas d?occupation, en
violation de l?arrêté prévu au I ou au I bis, d?un terrain privé
affecté à une activité à caractère économique, et dès lors
que cette occupation est de nature à entraver ladite activité,
le propriétaire ou le titulaire d?un droit réel d?usage sur le
terrain peut saisir le président du tribunal de grande instance
aux fins de faire ordonner l?évacuation forcée des résidences
mobiles. Dans ce cas, le juge statue en référé. »
L?installation sur un terrain appartenant à l?occupant
Trois cas sont possibles :
l?installation est autorisée par le règlement du PLU.
Il y a obligation de disposer d?une autorisation d?urbanisme
(article L. 444-1 du code de l?urbanisme) : déclaration
préalable, permis de construire ou permis d?aménager. Ces
terrains doivent être situés dans des secteurs constructibles.
Ces installations peuvent être autorisées, à titre exceptionnel,
dans des secteurs de taille et de capacité d?accueil limitées
(STECAL) créés dans des zones naturelles, agricoles ou
forestières, dans les conditions prévues au L. 151-13 du
code de l?urbanisme.
l?installation est interdite par le PLU.
En sa qualité d?officier de police judiciaire (art. 16 du
code de procédure pénale), le maire (ou ses adjoints) est
tenu de relever l?infraction en dressant un procès-verbal
et d?en transmettre une copie sans délai au Procureur
de la République. En effet, l?article L. 480-1 du code de
l?urbanisme dispose que tout officier ou agent de police
judiciaire, ainsi que tous les fonctionnaires et agents de l?État
et des collectivités dûment commissionnés (par le maire ou
le ministre chargé de l?urbanisme) et assermentés peuvent
dresser des procès-verbaux constatant des infractions au
titre du code de l?urbanisme. Le délai de prescription est fixé
à 6 ans. Le procès-verbal d?infraction constitue la première
étape de la procédure judiciaire et permet au Procureur de
la République de mettre en mouvement l?action publique.
L?établissement de ce procès-verbal permet de signifier à
l?occupant que la commune est active dans la lutte contre
les occupations illégales Durant cette phase, le dialogue
avec l?occupant est important pour l?accompagner à trouver
une alternative
l?installation illégale demeure régularisable.
Il revient au maire de décider des suites à donner soit
en menant un dialogue constructif avec l?intéressé soit,
parallèlement à la procédure pénale, en activant la
procédure administrative récemment introduite dans le
code de l?urbanisme dans ses articles L. 481-1 et suiv. (art.
48 de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à
l?engagement dans la vie locale et à la proximité de l?action
publique). Cette procédure qui fixe un délai pour s?exécuter,
peut jouer un rôle incitateur pour la régularisation de la
situation litigieuse notamment avec la possibilité d?y assortir
une astreinte journalière dans la limite de 500 euros par jour
de retard, sans jamais pouvoir dépasser un montant total de
25 000 euros.
En fonction notamment de la nature du terrain, des enjeux
en cause et de la situation des occupants, une régularisation
peut être envisageable via le dépôt de :
> une déclaration préalable (article R. 421-23k du code de
l?urbanisme)
> un permis d?aménager (article R. 421-19l du code de
l?urbanisme)
> un permis de construire a posteriori ou via la révision du
PLU.
Ici doit être signalée une vigilance particulière à l?égard
des familles occupant depuis plusieurs années illégalement
un terrain qu?un maire souhaiterait expulser. En effet, la
Cour européenne des droits de l?homme (CEDH), par
un jugement du 13 octobre 2013, a fait valoir que
l?expulsion de 26 familles (42 adultes et 53 enfants), pour
la plupart gens du voyage, qui habitaient, depuis plusieurs
années, en caravanes, à Herblay, dans le Val d?Oise, était
illégale. En effet, même s?il y avait bien méconnaissance du
droit de l?urbanisme, aucun examen de la proportionnalité
de la mesure d?expulsion n?avait été faite au regard des
conséquences pour les familles.
En outre, les besoins des occupants qui avaient demandé à
avoir un terrain familial, n?avaient pas été pris en compte de
manière suffisante selon le juge. Le juge a mis en balance
l?illégalité avec l?ancienneté de l?occupation, la longue
HABITAT
91
tolérance de la commune, l?intérêt supérieur des nombreux
enfants scolarisés et l?absence de mesures de relogement.
Par conséquent, une illégalité au droit de l?urbanisme ne
justifie pas à elle seule une expulsion.
POINT DE VIGILANCE
Le foncier est un des leviers principaux d?intervention
en fonction des modes d?occupation et leur durée. Dans
nombre de cas, les occupations illégales et la gestion
des propriétaires privés obligent à mettre en place des
interventions de maîtrise publique du foncier. Il est
important donc de définir un plan d?action foncier et de
porter les procédures publiques adaptées (déclaration
d?utilité publique, expropriation, expulsion, etc.).
DIFFÉRENTES SOLUTIONS ENVISAGEABLES
La régularisation des situations en modifiant
le zonage du terrain dans le PLU ou en déplaçant
les personnes
Compte tenu de leur situation et des contraintes réglementaires
et techniques qui les régissent (terrains soumis à des risques ou
à des nuisances, isolement?), les occupations sur des terrains
en situation irrégulière au regard des documents d?urbanisme
ou environnementaux ne peuvent pas toujours faire l?objet
d?une régularisation.
En revanche, dans le cas où une telle régularisation est possible
et recherchée, elle peut être envisagée dans le cadre d?une
procédure de modification ou de révision du PLU. L?ancienneté
de l?implantation ou une implantation en milieu urbanisé
peuvent être deux critères pour rechercher la régularisation.
Il est recommandé de classer les terrains en secteur U indicé
dès lors que ceux-ci sont situés en frange du bourg ou du
village. Les terrains délimités dans les zones naturelles,
agricoles ou forestières (STECAL) sont classés dans des secteurs
de type A indicé. Il est interdit de délimiter une zone U au
sein d?une zone A. Dans cette hypothèse il faudra recourir au
STECAL. Le règlement de secteur devra autoriser clairement le
stationnement des résidences mobiles qui constituent l?habitat
permanent de leurs utilisateurs ainsi que l?édification de
certaines constructions : annexes, sanitaires, locaux d?appoint,
construction à usage d?habitation à définir selon les cas.
Si ce n?est pas possible de modifier le zonage, l?échange de
terrains pour aboutir à une situation légale sera à envisager en
associant les représentants des notaires, la SAFER, etc.
En effet, le rôle de la SAFER et des notaires est crucial.
S?agissant de la SAFER, elle est destinataire de toutes les
déclarations d?intention d?aliéner (DIA) lorsque les ventes se
font en zone A et N du PLU, qu?elle transmet à la commune
(via l?outil web « Vigifoncier »), ce qui permet à la commune
d?en avoir connaissance et de pouvoir réagir en demandant
à la SAFER d?exercer son droit de préemption. S?agissant des
notaires, ils ont un rôle d?information. Avant que la famille ne
signe une promesse ou un acte d?achat, il faut vérifier si le
terrain convoité est constructible ou non en incitant fortement
l?acquéreur potentiel à demander un certificat d?urbanisme
qui indique l?état des règles d?urbanisme applicables pour un
terrain donné. Dans ce cadre, le notaire a un rôle d?importance.
Exemples de régularisation et d?action pour lutter contre
les infractions au droit de l?urbanisme :
Exemple 1 : Une famille a acheté un terrain de 1 200 m2
en zone naturelle protégée, au début des années 2000 en
Loire-Atlantique. Mais la réglementation interdisait toute
construction sur ce terrain. Souhaitant régulariser la situation,
la Ville leur a proposé d?échanger leur terrain avec une
autre parcelle. Depuis 2011, la famille est propriétaire
d?un terrain à la Lande des Bauches (Couëron), où elle a pu
installer sa caravane et construire une pièce de vie de 40 m2
avec des sanitaires et un espace cuisine.
Exemple 2 : En Ille-et-Vilaine, on décomptait en 2013 plus
d?une centaine de terrains acquis par les gens du voyage.
Des terrains majoritairement situés en zone agricole ou
naturelle et en infractions avec les plans locaux d?urbanisme.
Le schéma 2019-2025 comporte une fiche action sur cette
question. Le porteur de l?action est un chargé de mission du
Conseil départemental et les partenaires sont les services de
l?État, les EPCI et les communes. Il s?agit d?un recensement,
au niveau départemental, de toutes les situations
problématiques au regard du droit de l?urbanisme et
au vu de ce recensement de faire des préconisations en
fonction des situations rencontrées et en adéquation avec les
© AGSGV 63
FICHE 4D
HABITAT
92
FICHE 4D
règles d?urbanisme en vigueur. Il s?agit aussi d?apporter aux
communes des conseils de résolution possible.
D?autre part, des actions de prévention sont prévues par un
chargé de mission du Conseil départemental en organisant
des actions de sensibilisation (réunion spécifique, envoi
d?une documentation explicative sur les constructions
ou installations illicites sur des terrains privés achetés par
des gens du voyage) auprès des services d?urbanisme des
mairies et des notaires du département.
En outre, un accompagnement des gens du voyage
dans les démarches relatives à l?achat de terrains
constructibles doit être mis en place (renseignements sur
les possibilités juridiques d?installation ou de construction sur
le terrain désiré par le voyageur). Enfin, sera élaboré avec les
collectivités, un outil de communication sur la politique du
territoire en matière d?habitat caravane et d?aménagement
de terrains familiaux, permettant de poursuivre un double
objectif auprès de tous les acteurs.
Accompagnement et sécurisation du maintien
et de l?accession à la propriété
L?accession à la propriété concerne les logements, mais aussi
des terrains privés aménagés en vertu de l?article L. 444-1 du
code de l?urbanisme.
Comme dans le reste de la population, le souhait de devenir
propriétaire correspond à la volonté de posséder un lieu
d?habitat que l?on peut aménager comme on veut et de
disposer d?un patrimoine qui sera transmis. Chez les gens
du voyage cela correspond aussi à une aspiration à plus de
sécurité, c?est-à-dire à ne plus subir des expulsions à répétition.
Mais si l?accès à la propriété apparaît souvent comme une
solution à des situations précaires vécues, il est aussi idéalisé
du fait de la méconnaissance du statut de locataire et de la
confusion entre le droit de l?urbanisme et le droit de propriété.
L?accession à la propriété ne peut pas être la solution pour tous
les ménages, notamment les ménages les plus précaires. On
compte parmi les gens du voyage des ménages aux niveaux
de revenus très divers et l?accession à la propriété peut être
envisagée pour un certain nombre d?entre eux.
La situation des ménages souhaitant accéder à la propriété doit
être analysée :
d?un point de vue financier
> les revenus du ménage sont-ils suffisants et assez
réguliers ?
> quelle est l?évolution des ressources ?
> quels apports initiaux ?
d?un point de vue social
> s?agissant d?un logement, quel est son parcours dans le
logement ? A-t-il déjà été amené à payer régulièrement
des charges liées au logement ? Est-il primo-accédant ?
> Le ménage a-t-il besoin d?aide pour gérer son budget
(maîtrise des démarches administratives, gestion des
factures, anticipation des dépenses exceptionnelles?) ?
Les réponses à ces questions permettront le cas échéant de
mobiliser un accompagnement social plus ou moins poussé,
notamment au moyen des maîtrises d?oeuvre urbaine et
sociale (MOUS).
Plusieurs outils (contrats, dispositifs, etc.) sont disponibles afin
de faciliter l?accession à la propriété ou la conservation du statut
de propriétaire, ce qui permet de responsabiliser les occupants
et donc de diminuer les risques de gestion :
> le bail emphytéotique, le bail à construction, la location-
vente, la vente à terme, le Prêt Social Location Accession
(PSLA), la Société Civile Immobilière d?attribution (cf.
encadrés),
> L?auto-construction totale ou partielle du bâti apparaît
comme un moyen de minimiser les coûts de réalisation
(dans le cadre des projets en accession), tout en s?appuyant
sur les compétences des gens du voyage (savoir-faire dans
les métiers du bâtiment) ou d?associations spécialisées
(Compagnons Bâtisseurs ou autres). Elle nécessite,
cependant, un accompagnement rapproché pour en
maîtriser la forme et peut être couplée avec un chantier
d?insertion.
> Le bail réel solidaire : contrat qui unit un organisme de
foncier solidaire (OFS) et un preneur. L?OFS conserve la
propriété du foncier, du terrain, tandis que le preneur, le
ménage détient la propriété du bien immobilier.
Dans le cadre de la prise en compte de terrains aménagés
existants au PLU, il est recommandé de penser un dispositif
d?accompagnement :
> Juridique et patrimonial : un certain nombre de
terrains occupés sont issus de successions non réglées. Un
accompagnement à la clarification du statut d?occupation
est souvent indispensable.
> Technique : définition et réalisation des travaux
nécessaires pour être en conformité avec le document
d?urbanisme (extension des réseaux, individualisation
des compteurs, mise aux normes de l?assainissement?),
accompagnement à la régularisation de la construction via
la demande d?autorisation d?urbanisme et sensibilisation
aux règles d?urbanisme liées au terrain occupé.
> Social : définir les travaux en fonction du budget et du
mode de vie de la famille.
HABITAT
93
> Financier : inclure la sécurisation des terrains familiaux
privés dans le cadre des aides financières locales (fonds
de solidarité logement des conseils départementaux par
exemple) et nationales (fondations et oeuvres d?intérêt
général).
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
POUR L?ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ
Lezoux (Puy de Dome) : vente à terme
par une collectivité
En 2015, afin de résoudre une problématique
d?habitat (statut d?occupation, indignité), la commune
a porté une vente en paiement à terme avec
garantie hypothécaire. Il s?agit d?un contrat de vente
classique comportant une clause particulière quant au
paiement du prix de vente. Ce paiement se fait de
façon échelonnée alors que le transfert de propriété
est bien effectif au jour de la signature de l?acte de
vente. En cas de non-paiement par la famille, la
garantie hypothécaire entre en jeu. Les mensualités
de remboursement ont été établies sur 60 mois en
tenant compte des ressources de la famille et des
allocations logement accession (coût total du projet :
environ 29 000 ¤). En devenant propriétaire, la
famille a pu entreprendre les travaux nécessaires
dans ce logement.
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
POUR L?ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ
Jans (Loire-Atlantique) : bail emphytéotique
Une mère de famille était propriétaire de son
terrain, mais n?avait pas les moyens de l?aménager.
Le projet consistait à aménager le terrain avec une
pièce destinée au séjour, une cuisine, une salle de
bain, un WC et une pièce pouvant servir de débarras.
L?objectif était de permettre une installation pérenne
de la famille élargie avec un espace commun, des
sanitaires et un assainissement individuel. Le terrain,
d?une superficie de 1 345 m2, situé dans un hameau
proche du bourg, en zone constructible, a été cédé en
bail emphytéotique à la commune pour une durée
de 21 ans.
La cession en bail emphytéotique à la commune (à
l?époque la compétence en la matière incombait à
la commune) permet à celle-ci de louer le terrain
à la famille et de faire réaliser, par une association,
en maîtrise d?ouvrage déléguée, la construction
et les aménagements nécessaires. À l?échéance
du bail emphytéotique, qui correspond à la durée
d?amortissement de l?opération, la famille récupérera
son bien.
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
POUR L?ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ
Kaltenhouse (Bas-Rhin) : auto-construction
Les coûts des logements ont été réduits grâce à
l?implication de la famille dans la construction des
pavillons. L?association AVA Habitat et nomadisme
a signé une convention de co-maîtrise d?ouvrage
avec la famille et l?a accompagné sur de nombreux
aspects techniques : élaboration des plans, choix des
matériaux et des options techniques, travaux? La
famille a participé directement à certains travaux de
construction, sous la direction du chef de chantier et
de l?architecte de l?association.
COÛT D?INVESTISSEMENT TTC
Coût des matériaux
Coût raccordement et taxes
Coût location/outillage
Coût total TTC 54 342 ¤
PLAN FINANCEMENT
Apport de la famille (prêt) 10 305 ¤
Fondation Labbé Pierre 10 000 ¤
Conseil Général 15 000 ¤
CAF 6 600 ¤
Conseil Régional 6 006 ¤
Crédit immobilier d?Alsace 5 431 ¤
Emmaüs 1 000 ¤
Coût total TTC 54 342 ¤
FICHE 4D
HABITAT
94
FICHE 4D
QUELQUES DÉFINITIONS :
Bail emphytéotique de droit privé
Bail de longue durée (au moins 18 ans et d?au plus 99 ans),
il s?agit d?un droit réel immobilier, qui doit faire l?objet d?une
publicité foncière et qui peut être saisi ou hypothéqué.
À l?issue du bail emphytéotique, les constructions ou
améliorations réalisées par le locataire deviennent la
propriété du bailleur, en principe sans indemnité, sauf
clause contraire.
Bail à construction
La durée du bail est de 18 minimum et jusqu?à 99 ans. Le
locataire s?engage à construire, réhabiliter ou améliorer des
édifices sur le terrain du bailleur ou propriétaire. Il s?engage
également à les conserver en bon état ainsi qu?à supporter
l?intégralité des charges et des réparations sur toute la durée
du bail. Le locataire est ainsi propriétaire des constructions
pendant cette période, puis c?est le bailleur qui en devient
propriétaire une fois le bail arrivé à son terme, ce qui lui
permet de profiter de toutes les améliorations réalisées.
Le contrat signé entre les deux parties stipule le montant
du loyer qui est révisable tous les trois ans (son montant
dépend du revenu brut de l?immeuble).
Le Prêt Social Location Accession (PSLA)
C?est un dispositif aidé de location-accession accompagné
d?aides publiques (prêt, taux de TVA réduit, exonération de
taxe foncière sur les propriétés bâties).
La société civile immobilière (SCI) d?attribution
La SCI est constituée en vue de la construction d?un
bien immobilier. Elle a vocation à être dissoute lors de
l?attribution aux associés des lots en pleine propriété. Ce
sont les associés qui décident des statuts de la SCI.
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
95
INTRODUCTION
Les actions visant au développement d?aires d?accueil des
gens du voyage, leur bonne gestion et au développement
de terrains familiaux locatif doivent être complétées par des
interventions d?accompagnement spécifiques visant à favoriser
l?inscription de chacun dans la vie sociale et territoriale,
notamment à travers l?insertion socio-professionnelle, l?accès
aux soins, aux droits, à la domiciliation et à l?éducation.
L?article 1 -II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 modifiée
prévoit en effet que le schéma départemental d?accueil et
d?habitat des gens du voyage définit la nature des actions
à caractère social menées à leur endroit. En outre, pour les
seules aires permanentes d?accueil, l?article 6 de cette loi
dispose que des conventions, qui prévoient les modalités
financières de mise en oeuvre des actions à caractère social,
sont passées entre l?État, le département, les organismes
sociaux concernés le cas échéant, et les gestionnaires des
aires d?accueil.
L?accès aux services de droit commun peut être utilement
complété par l?intervention de passerelles, de médiations,
voire des modalités spécifiques et un accompagnement
adapté des familles les plus vulnérables. En effet bon nombre
QUATRE FICHES PRÉSENTENT LES DIFFÉRENTS AXES D?INTERVENTION
La question de la domiciliation est traitée dans la fiche accès aux droits.
de gens du voyage du fait de discontinuités dans les parcours
scolaires en rapport avec leur mode de vie rencontrent
des difficultés particulières. L?éloignement géographique
des lieux de vie, le développement de la dématérialisation
des procédures et des outils numériques, accentuent les
contraintes d?accessibilité au droit commun.
Le plan départemental d?action pour le logement et
l?hébergement des personnes défavorisées (PDALHPD), est
susceptible de préciser des dispositions complémentaires
d?accompagnement et de diagnostic social au niveau
départemental.
L?insertion professionnelle, la santé, la scolarisation et
l?accès aux droits constituent les volets obligatoires d?un
schéma départemental. Pris en compte lors de l?évaluation
préalable, ils sont intégrés dans le diagnostic, le bilan du
schéma précédent et les préconisations du futur schéma
(plan d?action et fiches action). L?implication des acteurs
institutionnels concernés par les actions socio-éducatives lors
de la révision et dans le suivi du schéma renforce la mise en
oeuvre et l?efficacité de ses prescriptions.
Fiche 5A :
Scolarisation
Fiche 5C :
Accès aux droits
Fiche 5B :
Insertion
professionnelle
Fiche 5D :
Santé
L?ACCOMPAGNEMENT
SOCIO-ÉDUCATIF5
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
96
OBJECTIFS / FINALITÉS
Le volet scolarisation constitue un volet obligatoire d?un
schéma départemental, traité dans le même chapitre que
le volet santé, insertion professionnelle et accès aux droits
(Cf : article 1-II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se
compose d?un diagnostic, du bilan du schéma précédent, et de
préconisations dans le cadre du futur schéma (plan d?action et
des fiches action). La partie diagnostic-bilan peut être traitée
dans un chapitre différent de la partie préconisations.
Conformément à l?article L.131-1 du Code de l?éducation, les
enfants des familles de gens du voyage sont, comme tous les
autres enfants âgés de trois à seize ans, soumis au respect de
l?obligation d?instruction et d?assiduité scolaire.
Le droit commun s?applique en tous points à ces élèves :
ils ont droit à la scolarisation et à une scolarité dans les
mêmes conditions que les autres élèves, quelles que soient la
durée et les modalités du stationnement, de l?habitat y compris
lié à l?habitat saisonnier. « Le statut ou le mode d?habitat des
familles installées sur le territoire de la commune ne peut
être une cause de refus d?inscription d?un enfant soumis à
l?obligation scolaire. » (Code de l?éducation, L.131-5)
L?instruction doit être assurée en priorité au sein des
établissements d?enseignement.
Le principe d?inclusion dans les classes ordinaires constitue
la modalité principale de scolarisation. Le service public de
l?éducation veille à l?inclusion scolaire de tous les enfants,
sans aucune distinction (Code de l?éducation, L. 111-1).
La Cour des Comptes, lors de son rapport public annuel de
2017, a réitéré le constat déjà relevé en 2012 selon lequel
« la scolarisation des enfants du voyage reste insuffisante
en primaire et dans le secondaire, malgré des efforts de
l?Éducation nationale. »
L?objectif de l?Éducation nationale, est de garantir un accès
sans délai à l?école en partenariat avec les collectivités
territoriales, ainsi que la continuité du parcours scolaire en
améliorant d?une part, le suivi et le lien avec les familles
et d?autre part, le pilotage des structures et des personnels
chargés de l?accompagnement pédagogique de ces élèves.
L?abaissement à 3 ans de l?instruction obligatoire mis en
place par la loi du 28 juillet 2019 doit permettre aux enfants
les plus éloignés de l?école, d?accéder à des apprentissages
fondamentaux solides dès l?école maternelle (lire, écrire,
compter et respecter autrui). La loi ne remet pas en cause le
choix que les familles auront d?opter pour une instruction dans
la famille.
D?une part, dans les cas avérés de déplacements fréquents,
des dispositifs particuliers permettent d?assurer l?instruction
des enfants. La continuité pédagogique peut être alors assurée
par un dispositif conventionné d?enseignement à distance
(CNED).
L?appréciation du motif d?itinérance relève de la compétence
du Directeur Académique des Services de l?Éducation
Nationale (DASEN). Si celui-ci reconnaît le bien-fondé de ce
motif en lien avec la circulaire qui définit ce dispositif pour
permettre la scolarité de ceux dont la fréquentation scolaire
assidue est rendue difficile par la très grande mobilité de leur
famille, l?élève est alors légalement scolarisé par le CNED, en
conformité avec l?obligation d?instruction. Le recours au CNED
est alors pris en charge par l?Éducation nationale et non par la
famille.
La scolarisation5A
© Cerema
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
97
D?autre part, un suivi de ces publics scolaires est mis en place
dans chaque académie. Le CASNAV (centre académique pour
la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés
et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs)
est l?interlocuteur direct des acteurs de terrain sur toutes les
questions liées à l?accueil et au suivi de la scolarisation des
enfants de familles itinérantes et de voyageurs (EFIV).
CONTEXTE
Très faible en maternelle avant la loi de l?abaissement
de l?instruction obligatoire dès 3 ans, meilleure en école
élémentaire, la scolarisation des élèves issus de familles de
gens du voyage n?est pas encore satisfaisante dans le second
degré, malgré l?existence de conventions d?accueil ponctuel
tripartites (établissement/DSDEN/CNED). Celles-ci ont
pour fonction de permettre l?accueil et l?accompagnement
au collège des élèves inscrits au CNED dans le cadre de
l?instruction réglementée.
Les aires d?accueil sont un réel levier afin de faciliter la
scolarisation pour les familles. Elles permettent aux différentes
instances institutionnelles et associatives de travailler la
question de la mixité, parfois complexe pour certaines
familles, attachées à des référents culturels, d?organiser et
d?installer un accompagnement de ces enfants et de ces
jeunes vers les établissements scolaires.
Par ailleurs, les périodes de scolarisation, souvent courtes
et fractionnées, ne permettent pas toujours aux enfants
d?acquérir les compétences de bases nécessaires pour réussir
leur scolarité. L?accueil des élèves passe par une nécessaire
formation des équipes éducatives des établissements
proches des aires d?accueil. L?accompagnement des écoles
relève d?une concertation entre les communes et/ou EPCI
et l?Éducation nationale. Cette disposition permettra une
inscription et une scolarisation plus rapide et efficace des
enfants des familles arrivant sur une commune.
Les schémas départementaux d?accueil et d?habitat des gens
du voyage doivent prendre en compte les orientations qui
favoriseront la scolarisation des enfants et des jeunes mais
également celles qui permettront leur réussite scolaire et leur
parcours éducatif. Les actions permettant de mettre en avant
l?utilité et les effets de la scolarisation ou qui permettront
une meilleure connaissance et information des professionnels
des établissements scolaires y contribueront grandement afin
que chaque élève et chaque famille trouve confiance et place
dans ce parcours.
LES ACTEURS INTERVENANT
AU NIVEAU DE LA SCOLARISATION
La mobilisation de tous est nécessaire pour permettre à
l?école de remplir sa mission. Ces acteurs sont présentés ci-
après par niveau de responsabilité :
Les maires : au niveau de la responsabilité de l?inscription
des enfants à l?école maternelle et élémentaire ;
les services départementaux de l?Éducation nationale
(DSDEN), par le biais notamment des référents des CASNAV
qui, selon le principe d?inclusion développent des modalités
d?accompagnement spécifique sur les territoires, sont un
relais pour les parents et assurent l?accompagnement des
équipes pédagogiques ;
les inspecteurs de l?Éducation nationale en charge
de la circonscription (IEN) : pour l?organisation de
l?accueil des élèves ayant besoin d?un accompagnement
pédagogique spécifique ;
le Département, qui, à travers ses missions d?action sociale
et de protection de l?enfance, doit mettre en place des
moyens pour accompagner la parentalité et par conséquent
les modalités de soutien des familles dans la scolarisation
et la réussite scolaire. Le Département peut confier cette
mission pour le public des gens du voyage à un opérateur ;
les gestionnaires des aires d?accueil, qui doivent
sensibiliser les familles à l?intérêt et l?obligation de
l?instruction, transmettre les informations nécessaires sur
les modalités locales d?inscriptions scolaires (les démarches
en mairie, les rendez-vous avec les établissements, etc.) ;
les associations présentes sur le territoire qui peuvent
accompagner les familles dans les différentes démarches
administratives et tenir un rôle de médiation lorsque cela
est nécessaire.
DES EXEMPLES D?ACTIONS
QUI PEUVENT ÊTRE MISES EN PLACE
Associer la commune, les EPCI, les services sociaux (le
CCAS, le service santé?), les associations représentatives
des gens du voyage ou qui les accompagnent dans leur
inscription dans la vie sociale, l?Éducation nationale et les
dispositifs locaux (antennes scolaires mobiles, camions
écoles?) à la révision du schéma.
Mobiliser des sources d?information : lien entre les acteurs
(associations, écoles, collectivités territoriales, antennes
scolaires mobiles) et les familles au moment de l?arrivée
d?enfants à scolariser.
FICHE 5A
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
98
FICHE 5A
Mettre en place un projet social au niveau des communes
ou des EPCI pour accompagner certaines familles, avec pour
objectif d?agir sur la scolarisation des enfants.
Faciliter le maintien de l?enfant dans la même école en cas
de changement d?aire d?accueil quand les distances ne sont
pas trop grandes.
Sensibiliser et accompagner les équipes éducatives des
établissements pour un meilleur accueil des élèves et de
leur famille et ainsi créer des liens de confiance.
Mener une politique affirmée de lien école/parents dans le
dialogue avec tous les partenaires.
Renforcer la continuité pédagogique :
prévoir les documents de suivi des élèves, les modalités à
mettre en oeuvre pour que les enseignants disposent d?un
bilan de leurs acquis à leur arrivée ;
identifier les collèges ayant signé une convention d?accueil
ponctuel des élèves inscrits au CNED qui permettent un
suivi et un accompagnement pédagogique du parcours
scolaire des élèves inscrits en cours en distance (cf carte
interactive mise à disposition sur le site du CNED).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Des ateliers d?accompagnement
à la scolarisation avec le CNED au collège
Kingersheim (68)
Une convention d?accueil ponctuel signée en 2018
entre l?établissement scolaire, la DSDEN 68, le CNED,
avec l?intervention de l?association Appona68,
permet à la dizaine d?enfants inscrits au CNED en
classe réglementée de bénéficier, une 1/2 journée
par semaine, de l?atelier pris en charge par le
médiateur scolaire dans une salle du collège et
d?avoir également accès au CDI, aux ordinateurs et
aux événements culturels.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Scolarisation des EFIV maternelle
DSDEN des Vosges
À la rentrée 2018, un groupe de travail a été
mis en place pour préparer la mise en oeuvre de
l?instruction obligatoire dès 3 ans, composé de
l?IEN pré-élémentaire, des chefs de services du
conseil départemental, la présidente de la CAF, les
travailleurs sociaux en lien avec les associations
locales (SAAGV), la DDCSPP et la FMS. Ce projet a
permis à 14 enseignants de rencontrer les parents
avant les inscriptions sur les quatre aires d?accueil
les plus importantes du département puis dans
chaque école. 96 % des 23 élèves concernés étaient
présents à la rentrée et 100 % dès le deuxième jour.
Le projet va se poursuivre cette année avec la mise
en place de réunions du type « Café des parents » et
une rencontre avec les parents des futurs élèves de
petite section pour expliciter le fonctionnement de
l?école maternelle.
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
99
OBJECTIFS / FINALITÉS
L?insertion professionnelle constitue un volet obligatoire d?un
schéma départemental, traité dans le même chapitre que le
volet santé, la scolarisation et l?accès aux droits (Cf : article 1-II
de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se compose d?un
diagnostic, du bilan du schéma précédent et de préconisations
dans le cadre du futur schéma (plan d?action et des fiches
action). La partie diagnostic-bilan peut être traitée dans un
chapitre différent de la partie préconisations.
Il s?agit de mettre en place un accompagnement global
ou spécifique, pour permettre d?accéder à un emploi
rémunérateur, pour diversifier les activités déjà exercées ou
encore pour faciliter une reconversion professionnelle.
CONTEXTE
Une partie non négligeable des gens du voyage présentent
des fragilités en termes d?insertion professionnelle liées à
une scolarité interrompue précocement et à l?absence de
qualification. Traditionnellement, ils occupent des métiers
en tant que travailleurs indépendants dans le ferraillage, le
commerce ambulant, le rempaillage, l?entretien des espaces
verts, le nettoyage des façades, etc. On constate néanmoins
depuis quelques années une ouverture, notamment des
jeunes, vers de nouveaux secteurs d?activités comme
l?agroalimentaire, la livraison, la construction automobile,
navale et aéronautique, etc. et une orientation plus forte vers
le salariat.
Les difficultés rencontrées par ce public sont souvent mal
connues, d?où la nécessité de mettre en place des actions
pour sensibiliser les élus et les institutions sur leurs besoins.
Il convient ensuite de les accompagner vers les dispositifs
de droit commun. Comme pour la scolarité ou la santé,
un accompagnement peut faciliter l?accès à l?emploi. Cet
accompagnement peut être proposé par les services de
droit commun (ex : accompagnement global) ou par des
associations spécifiques.
LES ACTEURS INTERVENANT AU NIVEAU
DE L?INSERTION PROFESSIONNELLE
La DIRECCTE ;
Le service public de l?emploi (Pôle Emploi, mission locale,
Cap emploi, Afpa, les maisons de l?emploi) ;
Les organismes de formation professionnelle ;
Les CFA (centres de formation des apprentis) ;
Les EPCI ;
L?ensemble des structures d?insertion par l?activité
économique (IAE) ;
Le conseil départemental (RSA, travailleurs sociaux) ;
Le conseil régional (formation) ;
Les communes et leurs CCAS ou CIAS ;
L?insertion professionnelle5B
© AGSGV 63
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
100
FICHE 5B
Les opérateurs de compétence (OPCO) ;
Les réseaux d?employeurs et les groupements d?employeurs
(GE) ;
Les associations intervenant pour les gens du voyage ;
La chambre des métiers, la chambre de commerce et
d?industrie et la chambre d?agriculture ;
Les entreprises adaptées aux personnes en situation de
handicap.
EXEMPLES D?ACTIONS À METTRE EN PLACE
Développer les actions d?immersion en milieu socio-
professionnel
Faciliter les formations diplômantes permettant l?accès
à l?emploi salarié ou indépendant (par exemple, une
formation professionnelle)
Lutter contre l?illettrisme et développer l?apprentissage des
savoirs de base
Développer la valorisation des acquis de l?expérience (VAE)
Promouvoir l?insertion professionnelle des femmes
Accompagner les travailleurs indépendants dans la
réalisation des formalités administratives inhérentes à la
création, la gestion et le développement de leur entreprise
Travailler à la diversification des activités notamment
salariées
Expérimenter l?entreprise d?insertion pour les travailleurs
indépendants (EITI)
Créer des dispositifs d?accompagnement à la recherche
d?emploi
Mettre en place des formations permettant de favoriser
l?autonomie (permis de conduire...).
Soutenir le développement des partenariats entre les
collectivités, les professionnels, les structures publiques
relatives à l?emploi.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
L?accompagnement du GIE ferrailleurs
à Rezé (44)
Le projet décrit ci-après est lié à un contexte très
local dans la commune de Rezé (pays nantais), terre
historique de gens du voyage où un certain nombre
d?entre eux exercent une activité de récupération
de métaux, notamment sur la déchetterie. Suite
à la fermeture de l?accès à celle-ci en raison de
nouvelles normes de récupération de la ferraille,
des problématiques de tranquillité publique sont
apparues. Les élus, en premier lieu le maire de la
commune et la présidente de Nantes Métropole,
ont fait appel à l?association SRI (services régionaux
itinérants, associations dont le champ recouvre
l?insertion professionnelle) pour envisager une
solution. Le projet a été conçu via un Groupement
d?intérêt économique (GIE) regroupant 7 micro-
entrepreneurs (les personnes exerçant cette activité
parmi les gens du voyage), afin de donner un cadre
légal aux pratiques existantes. L?association a été
missionnée pour réaliser un accompagnement
du GIE sur le plan économique, administratif et
vers les bonnes pratiques dans le respect de la
réglementation et notamment des équipements de
sécurité. Le financement est assuré par la métropole
dans le cadre d?un marché, par l?État via un soutien
pour l?impulsion du projet et dans le cadre d?un
partenariat avec le conseil départemental de
Loire-Atlantique via une subvention. Des freins
administratifs et juridiques ont dû être levés pour
permettre l?engagement de cette expérimentation
et l?installation dans la durée de l?action. Cela a été
rendu possible grâce à l?expertise et l?engagement
des SRI, ainsi qu?une forte volonté politique et le
suivi technique de Nantes Métropole, via sa mission
Gens du Voyage (aujourd?hui Mission Égalité),
commanditaire du projet en collaboration étroite
avec la commune de Rezé. Les conditions de réussite
du projet reposent également sur l?engagement, via
une convention partenariale avec le GIE, dans le
cadre de la politique métropolitaine de gestion des
déchets.
Le conseil d?administration est constitué d?un collège
associatif qui n?a pas de droit de vote au conseil
d?administration, il existe seulement pour construire
le projet et des micro-entrepreneurs récupérateurs
de ferraille issus des gens du voyage. L?entité
juridique a été créée en 2014 et des marchés publics
pour la récupération des métaux ont été passés avec
Nantes Métropole. Les résultats sont très positifs, le
nombre de fiches incidents signalées à l?association
a baissé, jusqu?à leur complète disparition. Celle-ci
est également intervenue en qualité de médiatrice
sur certaines questions (possibilité de livrer les
métaux le lendemain de la collecte au lieu du
jour même pour améliorer la gestion des flux). La
facturation est maintenant réalisée correctement
par les auto-entrepreneurs. Le volet développement
économique reste cependant inachevé, les
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
101
ferrailleurs souhaitant garder leur indépendance
et diversifier leurs activités en dehors du GIE. Pour
permettre sa pérennité en répondant aux enjeux
économiques des entrepreneurs, le soutien à
l?insertion par l?économie est une piste travaillée par
la Métropole. Un tel projet ne peut fonctionner sans
un réel portage politique.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Faciliter l?accès à l?emploi salarié
par la médiation (Loire-Atlantique)
L?association ADELIS accompagne individuellement
les personnes souhaitant s?engager dans une
démarche de recherche d?emploi salarié, en
activant les liens directs avec des entreprises du
territoire et en permettant ainsi une collaboration
efficace qui bénéficie aux candidats. La demande
d?une activité salariée chez les gens du voyage
aujourd?hui est réelle. Les personnes travaillent
dans des entreprises de nettoyage, de maraîchage,
l?agro-alimentaire, etc.
L?accompagnement mis en place s?adresse à tous les
gens du voyage du département quel que soit leur
mode d?habitat. L?aide des médiateurs est d?autant
plus utile qu?elle s?adresse dans la plupart des cas à
des personnes rencontrant des difficultés de lecture
et ne maîtrisant pas les techniques de l?information.
L?association s?est vue confier 3 types
de missions :
L?accueil et l?accompagnement du public
vers l?emploi : une mission d?accompagnement
des publics, en allant à leur rencontre, en
sélectionnant les offres d?emplois accessibles,
en les accompagnant concrètement dans leurs
démarches (rédaction de petites annonces, mise
en contact avec des employeurs, accompagnement
à l?inscription dans des agences d?intérim). Les
médiateurs préparent également les personnes en
amont en s?assurant qu?ils disposent des éléments
nécessaires pour accéder à l?emploi, en termes de
mobilité, d?accès aux droits, etc.
La mobilisation des entreprises : une mission
vis-à-vis des employeurs pour permettre l?accès
aux offres d?emploi du territoire et l?intégration au
poste de travail.
La mise en place de partenariat et son suivi
par les partenaires locaux de l?insertion : une
mission de partenariat avec les institutionnels et
les autres associations intervenant sur le territoire
de façon à assurer une coordination et une
répartition des différentes actions.
L?association dispose de 4 postes de médiateurs pour
assurer cette mission. Ces mesures sont financées
par le conseil départemental de Loire-Atlantique et
le fonds social européen (FSE).
En 2019, sur 204 personnes accompagnées, 128 ont
trouvé un emploi. Les femmes ont bénéficié autant
que les hommes de ces mesures.
FICHE 5B
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
102
OBJECTIFS / FINALITÉS
Le volet accès aux droits constitue un des volets obligatoires
du schéma départemental, traité dans le même chapitre
que le volet santé, scolarisation et insertion professionnelle
(Cf : article 1-II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se
compose d?un diagnostic, du bilan du schéma précédent et de
préconisations dans le cadre du futur schéma (plan d?action et
des fiches action). La partie diagnostic-bilan peut être traitée
dans un chapitre différent de la partie préconisations.
Une des raisons des difficultés de mise en oeuvre des
politiques sociales de droit commun en faveur des gens du
voyage réside dans l?absence de lien fonctionnel entre cette
population et les institutions en charge de ces politiques. Il
s?agit de faciliter pour les gens du voyage les conditions de
recours et d?accessibilité aux services administratifs, tout en
tenant compte de leurs modes de vie et en apportant une
réponse de droit commun. L?accès aux droits sociaux constitue
en effet un axe majeur du plan pluriannuel gouvernemental
de lutte contre la pauvreté.
Les mesures définies ci-dessous sont susceptibles de
s?appliquer à l?ensemble des gens du voyage, quel que soit
l?endroit où ils stationnent et résident (aires d?accueil, terrain
familial, logement social, etc.).
CONTEXTE
Parmi les gens du voyage, beaucoup rencontrent des
difficultés vis-à-vis des services de droit commun, en raison
de leur itinérance, d?une méconnaissance des aides, d?un
manque de confiance envers les institutions, d?un mode
de vie éloigné des critères d?éligibilité des prestations, de
la complexité des démarches administratives, parfois de
l?illettrisme et de l?illectronisme, du manque de coordination
entre les institutions en contact avec le public, etc. Pourtant,
nombre d?entre eux se trouvent dans une situation de
grande précarité économique et sociale. Parfois il leur est
impossible de pourvoir seuls aux obligations administratives,
ils connaissent d?importantes difficultés non seulement
pour accéder aux droits, mais aussi pour le maintien de ces
droits avec des ruptures entraînant des suspensions et des
situations de non-recours.
L?accès des gens du voyage aux services dits de droit
commun constitue l?objectif à atteindre mais nécessite, bien
souvent, l?établissement de passerelles, de médiations ainsi
que des adaptations des modes d?accompagnement.
LA QUESTION DE LA DOMICILIATION
Particulièrement prégnante, elle constitue un préalable dans
l?accès aux droits. Il s?agit d?un droit pour les personnes
sans domicile stable ? dont font partie les gens du voyage
en situation d?itinérance ? et une obligation lorsqu?elles
sollicitent le bénéfice de certaines prestations sociales
légales, réglementaires et conventionnelles (articles L. 264-1
et suivants du code de l?action sociale et des familles).
La loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l?égalité et
à la citoyenneté abroge les spécificités relatives aux gens
du voyage (titres de circulation) et ainsi le rattachement de
droit à une commune. La commune de rattachement pouvait
également être la commune d?élection de domicile. Après la
période transitoire de deux ans1 qui permettait aux gens du
voyage de maintenir de droit cette domiciliation auprès de
la commune à laquelle ils étaient précédemment rattachés,
L?accès aux droits5C
Légende visuel / © Cerema
1. La période transitoire a pris fin le 27 janvier 2019
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
103
seules les conditions de droit commun de la domiciliation
s?appliquent : les personnes sans domicile stable peuvent élire
domicile auprès d?une commune avec laquelle elles ont un lien
(article R. 264-4 du code de l?action sociale et des familles) ou
auprès d?un organisme agréé par le préfet de département.
Les schémas départementaux de la domiciliation des personnes
sans domicile stable, dont l?élaboration a été prévue par la loi
ALUR du 24 mars 2014, sont annexés au PDALHPD et doivent
organiser la domiciliation de ces populations.
Toutes les informations en matière de domiciliation, ainsi que les
documents d?aide, sont disponibles au lien suivant :
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-
l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-
stable#Deroulement-de-la-procedure
et des tutoriels vidéos sont en ligne : https://www.idealco.fr/
recherche?type=Formation&q=Domiciliation
La dématérialisation des démarches administratives
qui s?impose aujourd?hui tant pour l?accès ou le maintien des
droits sociaux que pour la gestion des obligations en termes de
chômage, d?impôts, de travail indépendant, parfois couplée à
l?illettrisme et l?illectronisme, accentue les difficultés pour les
gens du voyage.
LES ACTEURS DÉPARTEMENTAUX INTERVENANT AU
NIVEAU DE L?ACCÈS AUX DROITS
Le conseil départemental.
Les associations intervenant auprès des gens du voyage.
La caisse d?allocations familiales (CAF).
Les maisons de services au public.
Les maisons France services (qui seront prochainement
labellisées sur le territoire).
Les point d?information médiation multi-services.
Les intercommunalités au titre de leur compétence obligatoire
« aménagement, entretien et gestion des aires d?accueil et des
terrains familiaux locatifs » qui comprend un projet social local.
Les organismes domiciliataires (communes,via leur centres
communaux ou intercommunaux d?action sociale dit CCAS ou
CIAS ou leur mairie et les organismes agréés).
L?UDCCAS.
Les professionnels du social et de la santé.
Les professionnels de l?insertion.
Les gestionnaires des aires d?accueil et terrains familiaux.
Les services de l?État (DDCS(PP)).
Les personnes en charge de la coordination du schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage
(absentes dans certains départements).
Les délégués du Défenseur des droits.
LES ACTIONS À METTRE EN PLACE
Sensibiliser, informer et former tous les professionnels
(agents des collectivités, salariés et bénévoles des centres
socioculturels, professionnel du social, de la santé et de
l?insertion) de manière à ce qu?ils appréhendent mieux
le cadre juridique, administratif et culturel des gens du
voyage (exemple du mémento domiciliation réalisé par un
groupe de travail de techniciens UDCCAS dans le Maine-et-
Loire, diffusion des supports de communication et d?explication
mis à disposition par le ministère des solidarités et de la santé
(site internet du ministère et plateforme IdéalCo).
Compte tenu de la pluralité des acteurs sociaux ayant un rôle
en termes d?accès aux droits, informer les gens du voyage sur
les lieux d?implantation des structures sociales de proximité et
préciser leurs rôles et prérogatives.
Faire se rencontrer et échanger des personnes aux métiers
différents et complémentaires : gestionnaires d?aires d?accueil,
CCAS ou CIAS, travailleurs sociaux, professionnels de santé,
animateurs.
Proposer des mesures spécifiques pour les gens du voyage
dans les schémas départementaux de la domiciliation des
personnes sans domicile stable (meilleure connaissance de la
réglementation et des acteurs).
Renforcer la cohérence des interventions, en veillant à la
bonne articulation des acteurs sociaux par la clarification et
l?identification des missions et rôles respectifs de chacun :
les gestionnaires des aires d?accueil orientent les gens du
voyage lors de leur arrivée vers les acteurs institutionnels et
associatifs et services nécessaires à leur situation, jouent un
rôle de médiation, participent au développement d?actions
collectives et concourent à la scolarisation des gens du
voyage ;
les CCAS (centres communaux d?action sociale) font partie
des entités compétentes en matière de domiciliation des
personnes sans domicile stable et peuvent attribuer des
aides sociales facultatives ;
le département, dont les travailleurs sociaux peuvent
accompagner les gens du voyage comme tout autre usager
du service social départemental (ou les associations qui sont
chargées, par le Département, de la mise en oeuvre d?une
prestation d?accompagnement social des gens du voyage
domiciliés en CCAS-CIAS du département comme c?est le cas
dans le Maine-et-Loire) ;
la CAF, qui peut, dans sa convention d?objectifs et de gestion,
prévoir des mesures spécifiques pour les gens du voyage
(pour améliorer leur cadre de vie, favoriser leur intégration
sociale?) en sus des prestations légales de droit commun ;
FICHE 5C
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable#Deroulement-de-la-procedure
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable#Deroulement-de-la-procedure
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable#Deroulement-de-la-procedure
https://www.idealco.fr/recherche?type=Formation&q=Domiciliation
https://www.idealco.fr/recherche?type=Formation&q=Domiciliation
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable
http://plateforme IdéalCo
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
104
les personnes en charge de la coordination du schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage ;
les services sociaux spécialisés, centres sociaux itinérants,
associations et services d?insertion qui exercent des
missions de domiciliation, d?accompagnement social,
d?animation de la vie sociale, d?insertion, en direction des
gens du voyage.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La mise en place de projets sociaux locaux
en Maine-et-Loire
Dès la signature du schéma, le préfet et le président
du conseil départemental de Maine-et-Loire ont incité
les quatorze collectivités locales compétentes en la
matière et gérant des aires d?accueil, d?élaborer un
projet social local sur leur territoire afin de contribuer
à créer les conditions d?un accueil de qualité pour
favoriser l?intégration des gens du voyage dans
la vie de la cité. Une charte départementale de
l?accompagnement social a fixé en amont le cadre
de référence souhaité par les copilotes du schéma.
Ainsi, à partir d?un diagnostic local partagé, le projet
social local doit répondre à quatre objectifs :
organiser et faire vivre un partenariat entre les
acteurs en lien avec l?aire d?accueil (gestionnaire,
intervenants sociaux, écoles, associations,
gendarmerie, etc.) et ses occupants ;
développer l?implication des gens du voyage dans
le suivi et l?animation du projet social local ;
identifier les actions existantes ou à mettre en
oeuvre pour améliorer l?intégration de l?aire
et de ses occupants au sein de la collectivité
(scolarisation, emploi, accès aux soins?) ;
rendre lisibles les priorités arrêtées sur le territoire
et les actions qui en découlent au travers du projet
social local.
Ce travail a été réalisé dans le cadre des groupes
d?appui locaux, instances partenariales locales
présidées par les collectivités locales. Douze projets
sociaux ont été réalisés et validés et trois poursuivent
la réflexion, considérant que le maintien de rencontres
partenariales favorise l?articulation des interventions
et le développement de dynamiques locales. Suite
à l?évolution du périmètre des intercommunalités
(le département comptabilise dorénavant 9 EPCI)
et l?adoption du nouveau schéma, les EPCI doivent
dorénavant poursuivre l?animation et le suivi du
projet social local à l?échelle du territoire. Celui-ci
sera décliné et animé au niveau local par chaque
commune qui dispose de la compétence sociale.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Consolider la domiciliation de droit des gens
du voyage dans le Bas-Rhin :
Partant du constat que le volume important des
demandes de domiciliation des gens du voyage
pose des problèmes de gestion, cette action vise à
atteindre deux objectifs :
garantir le droit commun en favorisant la
domiciliation dans les CCAS (sensibiliser les
communes au respect du schéma départemental
de domiciliation des personnes sans domicile
stable, accompagner les gens du voyage ayant
bénéficié des mesures transitoires ou les informer
sur leurs droits)
développer des actions spécifiques en soutien à
la domiciliation des gens du voyage (accompagner
les CCAS dans la gestion des domiciliations,
déployer si besoin des postes d?écrivains publics
spécifiques dans les structures d?accueil?)
Ainsi le schéma départemental de la domiciliation du
Bas-Rhin prévoit des mesures spécifiques aux gens
du voyage, il rappelle le principe selon lequel « Pour
les gens du voyage, le lien avec la commune est
établi par le fait de stationner sur l?aire d?accueil de
la commune » et un dispositif est mis en place pour
accompagner les CCAS dans cette mission. Le lien
avec la commune est également établi, au sens de
l?article R.264-4 du CASF, dès lors que les personnes
satisfont à l?une des conditions suivantes :
y exercer une activité professionnelle ;
bénéficier d?une action d?insertion ou d?un suivi
social, médico-social ou professionnel ou avoir
entrepris des démarches à cet effet ;
présenter des liens familiaux avec une personne
vivant dans la commune ;
exercer l?autorité parentale sur un enfant mineur
qui y est scolarisé.
FICHE 5C
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
105
OBJECTIFS / FINALITÉS
En France, le droit à la santé et à des soins de qualité doit être
garanti pour tous. Les gens du voyage doivent être pleinement
inclus dans le périmètre d?intervention des politiques de santé
en général et des territoires en particulier.
Le volet santé constitue un volet obligatoire des schémas
départementaux, traité dans le même chapitre que le volet
scolarisation, insertion professionnelle et accès aux droits (article
1-II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se compose d?un
diagnostic, du bilan du schéma précédent et de préconisations
dans le cadre du futur schéma (plan d?action et des fiches action).
Les conditions et environnement de vie des gens du voyage
peuvent s?avérer être des déterminants de santé défavorables
pour eux, notamment pour les enfants. L?accès aux droits et à la
santé sont étroitement liés. Une approche globale et pragmatique
de la santé, transversale aux différents volets (accueil, habitat,
insertion professionnelle et scolarisation) et visant une insertion
dans le droit commun est ainsi essentielle.
La révision du schéma départemental permet de mettre à jour
ou d?établir un diagnostic partenarial sur la situation sanitaire
des gens du voyage. Il doit aboutir à dresser les perspectives
d?interventions en prévention et en accès aux soins, répondant
aux besoins repérés, en cohérence et complémentarité des
autres fiches du schéma.
CONTEXTE
Les gens du voyage sont soumis à un cumul de déterminants
sociaux, économiques et environnementaux défavorables à la
santé. Il existe cependant peu de données concernant l?état de
santé des gens du voyage. Les comportements (alimentation,
addictions, santé sexuelle, etc.) sont en particulier mal connus.
Les rapports et études disponibles relèvent toutefois les
problématiques suivantes :
un état de santé plus dégradé et une espérance de vie
plus courte d?environ quinze ans par rapport à la population
générale ;
un environnement de vie et des conditions d?habitat
exposant à certaines pathologies, dont les maladies
transmissibles et à des accidents ;
des pratiques professionnelles exposant les personnes
et leur entourage à des risques particuliers comme le
saturnisme en lien avec le ferraillage ;
la survenue de troubles psychiques en lien avec les
conditions de vie ;
un accès limité aux services de prévention et de soins.
Des problématiques d?accès à la prévention et aux soins
sont en effet rapportées pour cette population qui relève
du système de santé de droit commun. L?accès aux services
de prévention est notamment limité par les conditions de
scolarisation et du travail indépendant (difficulté de mise
en place ou de suivis des visites médicales scolaires, pas de
médecine du travail?).
Par ailleurs, un recours aux soins retardé est souvent
observé, en lien avec la méconnaissance du système de
santé, les représentations réciproques des soignants et
des familles et la discontinuité des couvertures médicales.
L?accès à la prévention et aux soins peut être facilité par
l?accompagnement social, les interventions de médiation en
santé (pour l?accompagnement des personnes d?une part
et la sensibilisation des acteurs du système de santé de
l?autre), ainsi que l?organisation d?interventions d?aller-vers
(les services de santé se déplacent sur les lieux de vie des
populations).
La santé5D
© Unsplash
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
106
FICHE 5D
LES ACTEURS INTERVENANT
AU NIVEAU DE LA SANTÉ
Plusieurs acteurs doivent être considérés pour le diagnostic
et les préconisations du volet santé du schéma :
les gens du voyage ou leurs représentants ;
les associations qui accompagnent les gens du voyage ;
l?agence régionale de santé (ARS), notamment les services
en charge des PRAPS, et les services santé environnement ;
les services sanitaires et sociaux du conseil départemental
(travailleurs sociaux, PMI structures pour personnes âgées),
et des communes ;
les professionnels, structures et établissements de santé ;
les professionnels de santé de l?Éducation nationale ;
les CPAM (notamment la Plate-Forme d?Intervention
Départementale pour l?Accès aux Soins et à la Santé) et
autres organismes d?assurance maladie ;
les CCAS ou CIAS et autres organismes de domiciliation ;
les MDPH ;
les dispositifs d?appui à la coordination des parcours de
santé (réseaux de santé, plateformes territoriales d?appui,
etc.).
Enfin, les acteurs identifiés dans le cadre des autres volets
du schéma sont à intégrer à la démarche santé notamment
pour ce qui concerne l?environnement (habitat, urbanisme),
la scolarisation et l?insertion professionnelle.
LE DIAGNOSTIC
La démarche de diagnostic vise à orienter les préconisations,
la mobilisation des ressources disponibles, le développement
d?actions spécifiques le cas échéant.
Le diagnostic s?appuie notamment sur le bilan du schéma
précédent, ainsi que les acteurs mentionnés précédemment.
Il concerne :
Les besoins des personnes : volume et structure
démographique des populations de passage,
problématiques de santé, etc.
Les freins à l?accès aux soins : méconnaissance du système,
illectronisme, absence de domiciliation, non recours à une
couverture maladie, taux de scolarisation, etc.
Les ressources disponibles qui pourraient être mobilisées
pour les gens du voyage de passage : cartographie de
l?offre de santé de proximité, acteurs de l?accompagnement
social, médiateurs de santé, etc. Ainsi que les partenariats
existants entre ces acteurs.
Les risques environnementaux.
Les politiques de santé portées par les acteurs du territoire
(ARS, collectivités territoriales, réseaux et structures de
santé, etc.).
LES PRÉCONISATIONS
Le volet santé du schéma veille notamment à :
s?assurer que la localisation et l?aménagement des
équipements d?accueil et d?habitat offrent un environnement
favorable à la santé des gens du voyage ;
s?assurer que les habitants bénéficient d?un suivi préventif
et d?actions ciblées de prévention tels que :
le suivi préventif des enfants (notamment vaccination et
dépistage du saturnisme) ;
la santé au travail, dans une approche de réduction des
risques ;
d?autres interventions en fonction des besoins identifiés :
femmes enceintes, la santé sexuelle, les addictions, la
santé mentale, etc.
s?assurer qu?en cas de problème de santé, un recours non
programmé aux soins est possible dans des structures de
proximité et encourager les suivis en médecine de ville
avec un médecin traitant ;
s?assurer de l?accompagnement adapté des personnes en
situation de handicap et des personnes âgées ;
favoriser l?octroi d?une couverture maladie pour les
personnes n?en disposant pas.
En réponse aux objectifs, un plan d?action est défini pour
répondre aux besoins et lever les obstacles en s?appuyant sur
les ressources du territoire. Les actions portent notamment
sur les champs suivants :
l?inscription des gens du voyage comme public cible des
politiques sociales et des politiques de santé du territoire :
PRAPS, contrats locaux de santé, projets des structures et
établissements de santé, politiques de la ville, etc.
la réduction des risques sanitaires liés à l?environnement
sur les lieux d?habitat et sur les lieux de travail ;
la mobilisation des gens du voyage (favoriser la
communication par les pairs), et le renforcement de leurs
aptitudes individuelles ;
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
107
la mobilisation des acteurs de proximité (acteurs de santé
et du champ social, organismes d?assurance maladie) :
en les sensibilisant à l?accueil des gens du voyage et en
renforçant leurs compétences ;
en favorisant les partenariats, l?interconnaissance, le
travail en réseau ;
en favorisant les actions d?aller-vers.
le développement d?interventions de médiation en santé,
qui permet de travailler à ces différentes actions.
QU?EST-CE QUE LA MÉDIATION EN SANTÉ ?
Extrait du référentiel HAS1
La médiation est un processus temporaire de « l?aller vers » et
du « faire avec » dont les objectifs sont de renforcer :
l?équité en santé en favorisant le retour vers le droit
commun ;
le recours à la prévention et aux soins ;
l?autonomie et la capacité d?agir des personnes dans la prise
en charge de leur santé ;
la prise en compte, par les acteurs de la santé, des spécificités,
potentialités et facteurs de vulnérabilité du public.
La médiation en santé désigne la fonction d?interface
assurée en proximité pour faciliter :
d?une part, l?accès aux droits, à la prévention et aux soins,
assurés auprès des publics les plus vulnérables ;
d?autre part, la sensibilisation des acteurs du système de
santé sur les obstacles du public dans son accès à la santé.
Le médiateur en santé crée du lien et participe à un
changement des représentations et des pratiques entre le
système de santé et une population qui éprouve des difficultés
à y accéder. Il est compétent et formé à la fonction de
repérage, d?information, d?orientation, et d?accompagnement
temporaire. Il a une connaissance fine de son territoire
d?intervention, des acteurs et des publics.
La question du financement des mesures de médiation en
santé, d?intermédiation sociale, de prévention ou d?accès aux
soins par des actions d?aller-vers, doit être abordée dans le
schéma et prévue de manière précise pour que cela puisse
fonctionner (exemple : embauche de médiateur en santé, de
coordinateur de parcours, etc.)
LA PRISE EN COMPTE DE LA SANTÉ
DANS LES AUTRES VOLETS DU SCHÉMA
Pour une approche globale et transversale, la santé devrait
être abordée dans les autres volets du schéma, notamment :
volet accès aux droits : dans l?accompagnement global de
l?accès à une couverture maladie et aux aides auxquelles
peuvent prétendre les personnes en situation de handicap
ainsi que les personnes âgées ;
volet habitat : pour favoriser un environnement favorable
à la santé ;
volet insertion professionnelle : pour les questions de
santé au travail ;
volet scolarisation : pour l?accès aux services de santé
et aux visites et actions de prévention de l?Éducation
nationale.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Médiateurs en santé des gens du voyage
à Caen, Nantes et Rouen.
Les objectifs sont de rendre autonomes les personnes
pour un accès aux soins, mettre en place de la
prévention dans les services de santé, mais aussi
la mobilisation et la mise en réseau des acteurs de
santé et enfin favoriser l?amélioration des conditions
de vie des gens du voyage. Les résultats sont très
positifs. Il est noté une amélioration de la continuité
du parcours de soins, de l?accès aux dispositifs
de droit commun ou encore une diminution des
difficultés des personnes à s?exprimer sur leur santé.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Action d? « Aller vers » menée
par le département du Maine-et-Loire
À travers son service de promotion de la santé,
les maisons départementales des solidarités et les
professionnels de la PMI, le conseil départemental
a proposé des séances de vaccinations gratuites
sur les aires d?accueil du département et a aussi
organisé des ateliers de cuisine pour aborder les
questions de nutrition, les risques domestiques et
l?hygiène bucco-dentaire.1. L HAS. La médiation en santé pour les personnes éloignées des systèmes de prévention
et de soins. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-10/
la_mediation_en_sante_pour_les_personnes_eloignees_des_systemes_de_preve....pdf
FICHE 5D
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-10/la_mediation_en_sante_pour_les_personnes_eloignees_des_systemes_de_preve....pdf
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-10/la_mediation_en_sante_pour_les_personnes_eloignees_des_systemes_de_preve....pdf
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
108
FICHE 5D
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Haut-Rhin, des actions
de communication entre le milieu médical
et les gens du voyage
Les réunions du groupe « jeunes ? gens du voyage »
du PRAPS ont pour objectif de faire connaître les
travaux dédiés dans le cadre de la prise en charge
de ces populations : dates où le Centre d?Examen de
Santé intervient pour les vaccinations, les dépistages,
les informations particulières, comment joindre la
coordinatrice-santé. L?association Appona fait des
comptes rendus réguliers de son activité qu?elle met
en ligne sur l?écoute du réseau social santé-justice du
PRAPS, ouvert à tous les professionnels. Elle propose
aussi des formations et des actions de prévention
à organiser avec les partenaires. Deux journées
par an, elle anime avec les groupes de travail du
PRAPS des réunions plénières, au cours desquelles
les partenaires partagent sur ces thématiques des
expériences innovantes développées sur d?autres
régions.
Depuis le début des actions avec la coordinatrice
santé, l?ARS voit « moins de défiance et moins
d?inquiétude pour les personnes qui vont aux
urgences, même si c?est toujours très compliqué
pour elles (d?aller chercher l?information, faire valoir
leurs droits, constituer les dossiers). Ce n?était pas
communément admis dans les pratiques des gens
du voyage de laisser leurs enfants à l?hôpital il y
a quelques années, cela s?est amélioré au niveau
du social, médical, médico-social. Le travail
d?accompagnement social a contribué à améliorer
les choses.»
Cependant, un écueil est à souligner. Les actions les
plus efficaces en faveur des gens du voyage sont
financées par le contrat de ville de Colmar et ne
touchent que ceux qui vivent en logement adapté ou
qui sont installés sur les aires d?accueil, situés dans
le périmètre du contrat de ville. L?enjeu consiste à
trouver un financement pérenne pour mailler tout le
département avec ce dispositif.
ANNEXES
109
SOMMAIRE
ANNEXE A1 Les textes applicables 110
ANNEXE A2 Glossaire 112
ANNEXE A3 Plans type de schéma départemental d?accueil
et d?habitat des gens du voyage 113
ANNEXE A4.1 Les aides mobilisables : les financements
des aires d?accueil permanentes des gens du voyage 116
ANNEXE A4.2 Les aides mobilisables :
les financements des aires de grand passage 119
ANNEXE A4.3 Les aides mobilisables : les financements
pour la création des terrains familiaux locatifs 120
ANNEXE A5 Bilan de grands passages : modèle de fiche
Exemple du département du Maine-et-Loire 123
ANNEXE A6.1 Révision du schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage ? Modèle d?enquête à réaliser
auprès des EPCI et/ou communes : bilan du SDAHGV
20.. - 20.. et définition des besoins pour 20.. - 20? 126
ANNEXE A6.2 Révision du schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage ? Modèle d?enquête quantitative
sur l?ancrage territorial des gens du voyage à réaliser
auprès des collectivités 129
ANNEXE A6.3 Révision du schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage - Enquête quantitative
sur l?ancrage territorial / Modèle de tableau à adresser
aux collectivités (EPCI et communes) 133
110
ANNEXE
LOIS :
Loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en oeuvre
du droit au logement
Loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à
l?habitat des gens du voyage
Loi n° 2003-710 du 1er août 2003 d?orientation et de program-
mation pour la ville et la rénovation urbaine (article 15)
DÉCRETS
Décret n° 2001-540 du 25 juin 2001 relatif à la composition
et au fonctionnement de la commission départementale
consultative des gens du voyage
Décret n° 2001-541 du 25 juin 2001 relatif au financement
des aires d?accueil destinées aux gens du voyage
Décret n° 2001-568 du 29 juin 2001 relatif à l?aide aux
collectivités et organismes gérant des aires d?accueil des
gens du voyage et modifiant le code de la sécurité sociale
(deuxième partie : décrets en Conseil d?État) et le code
général des collectivités territoriales (partie réglementaire)
Décret n° 2007-690 du 3 mai 2007 relatif à l?agrément prévu
à l?article 9 de la loi du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à
l?habitat des gens du voyage
Décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif aux subventions
de l?État pour des projets d?investissement
Décret n° 2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de
grand passage
Décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux aires
permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage
ARRÊTÉS
Arrêté du 28 mai 2004 relatif à la revalorisation des aides au
logement (article 7)
Arrêté du 2 août 2019 pris en application de l?article 6 du
décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif aux subventions
de l?État pour des projets d?investissement, déterminant les
pièces et informations complémentaires aux demandes de
subventions relevant du ministère de la transition écologique
et solidaire et du ministère de la cohésion des territoires et
des relations avec les collectivités territoriales.
Arrêtés d?application des décrets relatifs aux aires et terrains
(à venir)
CIRCULAIRES
Circulaire UHC/IUH1/12 n° 2001-49 du 5 juillet 2001 relative
à l?application de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage
Circulaire relative à la mise en oeuvre des prescriptions des
schémas départementaux d?accueil des gens du voyage du
3 août 2006
Circulaire du 28 août 2010 relative à la révision des schémas
départementaux d?accueil des gens du voyage
Circulaire ministère de l?éducation nationale n° 2012-142
du 2 octobre 2012 relative à la scolarisation et scolarité des
enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs
Circulaire n° 2017-056 du 14 avril 2017 relative à l?instruction
dans la famille
Circulaire présentant les dispositions de la loi relative à
l?égalité et à la citoyenneté concernant les gens du voyage
du 19 avril 2017
Circulaires annuelles relatives aux grands passages du
ministère de l?intérieur
CODES
Code général des collectivités territoriales (CGCT) :
Art. L. 2334-2 sur la dotation globale de fonctionnement
Art. L. 3641-1 et 3642-2 sur la compétence de la Métropole
de Lyon
Art. L. 5211-9-2 sur le transfert des pouvoirs de police des
maires aux EPCI
Art. L. 5214-16 sur la compétence des communautés de
communes
Art. L. 5215-20 et 5215-20-1 sur la compétence des
communautés urbaines
Art. L. 5216-5 sur la compétence des communautés
Les textes applicablesA1
111
d?agglomération
Art. L. 5217-2 sur la compétence des métropoles
Art. L. 5219-1 sur la compétence de la Métropole du Grand
Paris
Code de l?action sociale et des familles (CASF) :
Art. L. 264-1 et suivants et D. 264-1 et suivants sur la
domiciliation
Code de l?urbanisme :
Art. L. 102-1 sur le projet d?intérêt général
Art. L. 111-4 sur la constructibilité en zone rurale
Art. L. 151-13 sur les secteurs de taille et de capacité d?accueil
limitées
Art. L. 444-1 sur les formalités d?urbanisme applicables aux
terrains destinés à recevoir les résidences mobiles des gens
du voyage
Art. R. 421-19 sur le permis d?aménager
Art. R. 421-23 sur la déclaration préalable
Art. L. 480-1 et suivants sur les infractions à ce code
Code de la construction et de l?habitation (CCH) :
Art. L. 302-1 et suivants et R. 302-1 et suivants sur le
programme local de l?habitat
Art. L. 302-5 et suivants et R. 302-14 et suivants sur SRU
Art. L. 421-1, L. 422-2 et L. 422-3 sur les compétences des
bailleurs sociaux en matière de terrains familiaux locatifs
Code général de la propriété des personnes publiques :
Art. L. 3211-7 et R. 3211-15 concernant la décote sur le prix
de cession des terrains de l?État
Code de la sécurité sociale :
Art. L. 851-1 et suivants et R. 851-1 et suivant concernant
l?aide à la gestion pour les aires permanentes d?accueil ou
ALT2
Code de l?éducation :
Art. L. 111-1 sur l?inclusion scolaire de tous les enfants
Art. L. 111-2 sur le droit à une formation scolaire complétant
l?action de la famille
Art. L. 131-2 sur le service public du numérique et de
l?enseignement à distance
Art. L 131-5 sur le pouvoir d?appréciation des maires dans
l?exercice du pouvoir de police en matière d?inscription
scolaire
Art. L. 131-10 sur l?instruction dans la famille
ANNEXE
AAH : Allocation aux adultes handicapés
APA : Aire permanente d?accueil
APL : Aide personnalisée au logement
AGP : Aire de grand passage
ALT : Allocation logement temporaire
ARS : Agence régionale de santé
AVAP : Aire de mise en valeur de l?architecture
et du patrimoine
CA : Communauté d?agglomération
CAF : Caisse d?allocations familiales
CASNAV : Centre académique pour la scolarisation
des enfants allophones nouvellement arrivés et
des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs
CC (I) AS : Centre communal (intercommunal)
d?action sociale
CEB : Banque de développement du Conseil de l?Europe
CC : Communauté de communes
CD : Conseil départemental
CDC : Caisse des dépôts et consignations
(ou Banque des Territoires)
CDCGDV : Commission départementale consultative
des gens du voyage
CMU : Couverture maladie universelle
CNAF : Caisse nationale d?allocations familiales
CNED : Centre national d?enseignement à distance
CPAM : Caisse primaire d?assurance maladie
DDCS(PP) : Direction départementale de la cohésion
sociale (et de la protection des populations)
DDT(M) : Direction départementale des territoires
(et de la mer)
DETR : Dotation d?équipement des territoires ruraux
DIRECCTE : Direction régionale des entreprises,
de la concurrence, de la consommation, du travail
et de l?emploi
DREAL : Direction régionale de l?environnement,
de l?aménagement et du logement
DSDEN : Direction des services départementaux
de l?éducation nationale
DSIL : Dotation de soutien à l?investissement local
EPCI : Établissement public de coopération intercommunale
FEDER : Fond européen de développement régional
FCTVA : Fonds de compensation de la TVA
FSE : Fonds social européen
GIE : Groupement d?intérêt économique
MAIA : Méthode d?action pour l?intégration des services
d?aide et de soins dans le champ de l?autonomie
MOUS : Maîtrise ouvrage urbaine et sociale
MDPH : Maison départementale des personnes
handicapées
MDSI : Maison départementale des solidarités
et de l?insertion
PDALHPD : Plan départemental d?action pour le logement
et l?hébergement des personnes défavorisées
PHARE : Prêt habitat amélioration et restructuration
PLAi : Prêt locatif aidé d?intégration
PMI : Protection maternelle et infantile
PLH : Programme local de l?habitat
PLU(i) : Plan local d?urbanisme (intercommunal)
PRAPS : Programme régional pour l?accès à la prévention
et aux soins
RSA : Revenu de solidarité active
SAFER : Société d?aménagement foncier et d?établissement
rural
SCoT : Schéma de cohérence territoriale
SEGPA : Section d?enseignement général et professionnel
adapté
SDAHGV : Schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
SRI : Services régionaux itinérants
STECAL : Secteur de taille et capacité d?accueil limitées
TFL : Terrain familial locatif
UDCCAS : Unions départementales des CCAS et CIAS
VRD : Voirie et réseaux divers
GlossaireA2
112
ANNEXE
113
Cette annexe présente deux plans types de SDAHGV. Ils
contiennent les mêmes éléments, présentés différemment.
PREMIER PLAN TYPE : UN SCHÉMA
ORGANISÉ PAR THÉMATIQUES
Ce plan propose d?organiser le schéma départemental par
thématique. Quatre thématiques sont retenues : l?accueil
(subdivisé en 2 voire 3, les aires permanentes accueil, les aires
de grand passage, les aires de petit passage si nécessaire),
l?habitat (les terrains familiaux locatifs, les autres phénomènes
d?ancrage territorial), le volet socio-éducatif (scolarisation,
santé, accès aux droits, insertion professionnelle) et la
gouvernance du schéma. Chacune des thématiques comporte
une évaluation de l?offre et un bilan des actions prévues lors du
précédent schéma, une analyse des besoins, les orientations
qui sont traduites dans des fiches actions.
INTRODUCTION
Arrêté adoptant le schéma
I) L?ACCUEIL
I.1) Les aires permanentes d?accueil
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les prescriptions et recommandations du schéma
départemental 20..-20..
Le plan d?action
I.2) Les grands passages
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les prescriptions du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
I.3) Les aires de petits passages
Les aires de petit passage peuvent également être évoquées
si elles représentent un enjeu local sur le territoire, alors
même que les textes prévoient de les insérer en annexe.
Le recensement des aires
Les projets dans le cadre du futur schéma
II) L?HABITAT
Cette partie traite des terrains familiaux locatifs qui ont une
valeur prescriptive mais peut également traiter des logements
des ménages qui souhaitent disposer d?un ancrage pérenne
et sécurisé. Les modes de vie de ces derniers recouvrent aussi
bien l?habitat permettant de conserver la résidence mobile
en complément du logement, le terrain familial aménagé
sans construction ou le logement «classique», dans le parc
social ou privé.
II.1) Les terrains familiaux locatifs
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les prescriptions et recommandations du schéma
départemental 20..-20..
Le plan d?action
II.2) Les logements
Les logements (logement social adapté, logement dans le
diffus, accession à la propriété) peuvent également être
évoqués s?ils représentent un enjeu local sur le territoire,
alors même que les textes prévoient que les besoins en la
matière doivent figurer dans les PLH et le PDALHPD.
II.3) Les terrains privés
L?obligation légale découlant de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000 est que deux annexes au schéma départemental
recensent les terrains privés aménagés dans les conditions
prévues à l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme pour
l?installation de résidences mobiles et les terrains mis à
la disposition des gens du voyage par leurs employeurs,
notamment dans le cadre d?emplois saisonniers.
Plans type de schéma
départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyageA3
114
ANNEXE A3
Le schéma peut aussi évoquer les terrains privés occupés par
des gens du voyage sans droit ni titre, afin de trouver des
solutions.
Le recensement des terrains
L?avenir de ces terrains
III) SCOLARISATION, INSERTION
PROFESSIONNELLE, ACCÈS AUX DROITS ET SANTÉ
III.1) La scolarisation
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
III.2) L?emploi et l?insertion professionnelle
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
III.3) L?accès aux droits
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
III.4) L?accès à la santé
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
IV) LA GOUVERNANCE DU SCHÉMA
Les instances de suivi créées : leurs compositions, leurs rôles,
leurs missions
V) LES PRESCRIPTIONS ET RECOMMANDATIONS
PAR SECTEUR GÉOGRAPHIQUE D?IMPLANTATION
ET PAR EPCI :
Si la loi n?oblige pas de choisir comme secteur géographique
d?implantation l?EPCI, un récapitulatif des obligations à cette
échelle est souhaitable ces derniers devant mettre en oeuvre
le schéma.
Tableau récapitulatif des prescriptions et recommandations
Secteurs
géographiques
d?implantation
EPCI compétent
Aires permanentes
d?accueil
Aires de grand passage
Terrains familiaux
locatifs
115
DEUXIÈME PLAN TYPE : LE BILAN
DU SCHÉMA ACHEVÉ ? LES ORIENTATIONS
DU SCHÉMA RÉVISÉ
Ce plan propose d?organiser le schéma en deux parties. La
première partie propose un bilan de l?ensemble bilan des
actions menées lors du schéma précédent, évalue l?offre
existante et définit les besoins des gens du voyage sur le
département. Tous les thèmes seront traités : l?accueil,
l?habitat, le volet socio-éducatif, la gouvernance. Les constats
réalisés et l?analyse des besoins feront ressortir des enjeux.
La seconde partie définira, à partir des enjeux identifiés, les
objectifs et principes du futur schéma départemental qui
permettront de répondre aux besoins des gens du voyage
en termes d?accueil, d?habitat adapté et d?accompagnement.
INTRODUCTION
Arrêté adoptant le schéma
I) BILAN-DIAGNOSTIC-ÉVALUATION DES BESOINS
Rappel de la méthodologie utilisée
Le contenu de cette partie est repris dans la fiche 2B : la
construction d?un SDAGDV
I.1) Les infrastructures d?accueil
Sont traitées dans cette rubrique les aires présentant un
caractère prescriptif. Les aires de petit passage peuvent
également être évoquées si elles représentent un enjeu local
sur le territoire, alors même que les textes prévoient de les
insérer en annexe.
I.1.1) Les aires permanentes d?accueil
I.1.2) Les aires de grand passage
I.1.3) Les aires de petit passage
I.2) L?habitat
Cette partie traite des terrains familiaux locatifs qui ont une
valeur prescriptive mais peut également traiter des logements
des ménages qui souhaitent disposer d?un ancrage pérenne
et sécurisé. Les modes de vie de ces derniers recouvrent aussi
bien l?habitat permettant de conserver la résidence mobile
en complément du logement, le terrain familial aménagé
sans construction ou le logement «classique», dans le parc
social ou privé.
I.2.1) Les terrains familiaux locatifs
I.2.2) Les terrains privés
I.2.3) Les logements
I.3) Le volet socio-éducatif
I.3.1) La scolarisation
I.3.2) L?emploi et l?insertion professionnelle
I.3.3) L?accès aux droits
I.3.4) La santé
I.4) La gouvernance
II) ORIENTATIONS ET ACTIONS À METTRE
À OEUVRE SUR LA PÉRIODE 20..-20..
II.1) L?accueil
Pour chacune des thématiques traiter des enjeux, des
orientations, puis du plan d?action.
II.1.1) Les prescriptions présentant un caractère obligatoire
> Les aires permanentes d?accueil
> Les aires de grand passage
II.1.2) Les recommandations
> Les aires de petit passage
II.2) L?habitat
Pour chacune des thématiques traiter des enjeux, des
orientations, puis du plan d?action.
II.2.1) Les prescriptions présentant un caractère obligatoire
> Les terrains familiaux locatifs
II.2.2) Les recommandations
> Les terrains privés
> Les logements
II.3) Le volet socio-éducatif
Pour chacune des thématiques traiter des enjeux, des
préconisations, puis du plan d?action.
La scolarisation
L?accès aux droits
L?emploi et l?insertion professionnelle
La santé
II.4) La gouvernance
Les instances de suivi : leurs compositions, leurs rôles,
leurs missions
II.5) Les prescriptions et recommandations par
secteur géographique d?implantation et par EPCI
Tableau récapitulatif des prescriptions et recommandations
ANNEXE
Rappel : Le code de la construction et de l?habitat ne codifie
pas les subventions relatives aux gens du voyage. Par ailleurs,
la compétence « création, aménagement, entretien et
gestion des aires permanentes d?accueil » relève des EPCI, ce
qui permet une solidarité financière intercommunale.
LES AIDES DE L?ÉTAT
LA LIGNE BUDGÉTAIRE « ACCUEIL DES GENS
DU VOYAGE » DU MINISTÈRE EN CHARGE
DU LOGEMENT
Pour faire face à ces dépenses d?investissement, l?État
prend notamment en charge une partie des dépenses
d?investissement nécessaires à l?aménagement des
aires permanentes d?accueil (Loi 2000 ? Art.4) :
> S?agissant des aires permanentes d?accueil, désormais
seules les aires nouvellement inscrites au schéma
départemental peuvent bénéficier de la subvention de
l?État. Cela correspond aux communes qui viennent de
dépasser le seuil de 5000 habitants (cela peut être le cas
à l?issue d?une fusion de communes).
Une subvention peut être accordée au titre du BOP 135 pour
financer, par exemple, les coûts afférents au terrassement,
au bornage, à l?arrivée d?eau et d?électricité, aux sanitaires
et éventuellement au foncier.
Ce financement est plafonné à hauteur de 70 % des
dépenses d?investissement hors taxes, dans la limite d?un
plafond de dépenses subventionnables fixé à 10 671 ¤
par place de résidence mobile pour la création d?aires
nouvelles. Selon l?article 2 du décret n° 2019-1478, la place
de résidence mobile dispose d?une superficie minimum de
75 m2, hors espaces collectifs, hors bâti, hors espace réservé
au stationnement de véhicules et circulations internes de
l?aire ou du terrain. L?espace réservé au stationnement est
contigu à chaque place et sa capacité est d?au moins deux
véhicules.
Les réhabilitations ou mise aux normes ne donnent pas
lieu à subvention de la part de l?État, en revanche les prêts
PHARE de la Banque des territoires (groupe Caisse des
dépôts et consignation) ou la dotation d?équipement des
territoires ruraux peuvent être mobilisés (cf.plus bas).
EXEMPLE
Aménagement d?une aire d?accueil
de 16 places de caravanes.
Montant maximal de la subvention =
15 245 ¤ x 70 % x 16 = 170 744 ¤
Pour pouvoir bénéficier de l?octroi de cette subvention, les
dépenses d?investissement doivent être engagées dans
le délai de deux ans suivant la publication du schéma
départemental (cf. Paragraphe « Délai de réalisation ou de
réhabilitation des aires d?accueil »).
La composition du dossier pour obtenir
une subvention
La composition du dossier pour obtenir une subvention et
les pièces complémentaires qui peuvent être demandées
sont définis par l?arrêté du 2 août 2019 pris en application
de l?article 6 du décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif
aux subventions de l?Etat pour des projets d?investissement,
déterminant les pièces et informations complémentaires
aux demandes de subventions relevant du ministère de
la transition écologique et solidaire et du ministère de la
cohésion des territoires et des relations avec les collectivités
territoriales.
La durée de validité d?une décision de subvention :
Selon l?article 11 du décret n° 2018-514 pré-cité « Si, à
l?expiration d?un délai de deux ans à compter de la notification
de la décision attributive, le projet, l?opération ou la phase
d?opération au titre duquel la subvention a été accordée
n?a reçu aucun commencement d?exécution, l?autorité
compétente qui a attribué la subvention constate la caducité
de sa décision.
Cette autorité peut toutefois fixer un délai inférieur ou,
exceptionnellement, proroger la validité de sa décision pour
une période complémentaire qui ne peut excéder un an. »
Depuis le décret du 25 juin 2018 sur les subventions
d?investissement, aucun commencement d?exécution du
Les aides mobilisables
Les financements des aires d?accueil
permanentes des gens du voyageA4.1
116
117
projet ne doit être fait avant la date de réception de la
demande de subvention. Il n?y a plus de nécessité de faire
une autorisation de démarrage anticipée des travaux.
Par ailleurs, l?État peut apporter une aide financière à la
collectivité en lui accordant une décote sur l?accession d?un
terrain du domaine privé de l?État. La cession par l?État de
terrains à un prix inférieur à leur valeur vénale est possible
lorsque ce terrain est destiné à l?aménagement d?aires
permanentes d?accueil (Article L. 3211-7 du Code général de
la propriété des personnes publiques).
LA DOTATION D?ÉQUIPEMENT DES TERRITOIRES
RURAUX (DETR)
La DETR est un concours financier destiné aux communes et
groupements de communes qui souhaitent entreprendre des
travaux d?investissements divers dont la liste des catégories
prioritaires est définie et renouvelée chaque année par un
collège d?élus territoriaux. Les taux de subvention applicables
à chacune de ces catégories sont déterminées par la
commission départementale d?élus.
Les opérations doivent entrer dans la compétence de la
collectivité territoriale ou du groupement éligible à la DETR.
Les communes répondant à certaines conditions
démographiques et de richesse fiscale peuvent bénéficier de
la DETR. Sont éligibles, à titre dérogatoire, les EPCI à fiscalité
propre disposant d?un territoire d?un seul tenant et :
dont la population est inférieure à 75 000 habitants (contre
50 000 habitants précédemment),
qui ne comptent pas de communes membres de plus de
20 000 habitants (contre 15 000 habitants précédemment),
même si la population de l?EPCI est supérieure à 75 000
habitants.
Un dossier est élaboré par le maître d?ouvrage et déposé en
préfecture ou sous-préfecture.
LA DOTATION DE SOUTIEN À L?INVESTISSEMENT
LOCAL (DSIL)
Seuls sont éligibles à cette dotation les communes et les
établissements publics de coopération intercommunale (EPCI)
à fiscalité propre. Cette dotation est prévue à l?article L. 2334-
42 du CGCT avec les règles de répartition. Ce sont des appels
à projets annuels avec dépôt et instruction de dossier.
Le projet doit s?inscrire dans le cadre d?un contrat de ruralité
signé avec le représentant de l?État ou dans le cadre des
grandes priorités définies au plan national. Le projet doit être
structurant pour le territoire communal ou intercommunal, il
doit s?inscrire dans des opérations inscrites dans des volets
thématiques répondant aux enjeux du territoire considéré.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le cahier des charges de la Dotation d?équipement
des territoires ruraux du département du Loir-et-
Cher prévoit que cette dotation pourra contribuer
au financement d?équipements destinés aux gens
du voyage dont les travaux de raccordement
aux réseaux (alimentation en eau potable,
assainissement, électricité etc) des aires d?accueil
des gens du voyage et les acquisitions foncières.
Le taux de subvention prévu est de 20 à 50 % du
montant total des travaux.
Les dépenses d?investissement concernant les aires d?accueil
pour gens du voyage peuvent être éligibles au Fonds de
compensation de la TVA.
LES AIDES DES AUTRES COLLECTIVITÉS
Le département et les caisses d?allocations familiales
peuvent accorder des subventions complémentaires pour
la réalisation des aires d?accueil. Les régions peuvent
également dans certains cas financer des équipements pour
gens du voyage (par exemple en Pays de la Loire dans le
cadre des contrats territoires-région).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le département de l?Oise prévoit une aide à la
création des aires d?accueil ou de passage des
gens du voyage afin de soutenir les programmes
de création de ces aires. Cette aide s?adresse aux
communes ou aux groupements de communes.
LE PRÊT PHARE DE LA BANQUE
DES TERRITOIRES (GROUPE CAISSE
DES DÉPÔTS ET CONSIGNATION)
Le Prêt Habitat Amélioration Restructuration Extension
(PHARE) est attribué par la CDC pour le financement de
projets immobiliers destinés à des populations spécifiques
118
ANNEXE A4.1
dont font partie les aires d?accueil des gens du voyage.
Il peut être complété par le prêt PHARE à taux fixe sur
ressources de la CEB (Banque de Développement du Conseil
de l?Europe).
Pour en savoir plus : https://www.banquedesterritoires.fr/
pret-phare
LES FINANCEMENTS DU FOND STRUCTUREL
EUROPÉEN FEDER
Les fonds européens du FEDER sont gérés par les conseils
régionaux. Ils peuvent être mobilisés pour contribuer à la
réalisation d?équipements d?accueil et d?habitat des gens du
voyage. Le financement du Feder pour les aires d?accueil
et/ou l?habitat des gens du voyage est possible lorsque
son principe a été expressément prévu dans le programme
opérationnel régional.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le FEDER a été mobilisé en 2013 pour financer
l?aménagement d?une aire d?accueil des gens du
voyage sur la commune de Marvejols en Lozère (48).
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
ANNEXE
119
Rappel : Le code de la construction et de l?habitat ne codifie
pas les subventions relatives aux gens du voyage. Par ailleurs,
la compétence « création, aménagement, entretien et
gestion des aires de grand passage » relève des EPCI, ce qui
permet une solidarité financière intercommunale. En outre, il
n?existe pas d?aide à la gestion comme l?ALT2 pour les aires
permanentes d?accueil.
Des possibilités de financement existent pour l?EPCI compétent
s?il remplit des critères d?éligibilité :
LA DOTATION D?ÉQUIPEMENT
DES TERRITOIRES RURAUX (DETR)
La DETR est un concours financier destiné aux communes et
groupements de communes qui souhaitent entreprendre des
travaux d?investissements divers dont la liste des catégories
prioritaires est définie et renouvelée chaque année par
un collège d?élus territoriaux. Les taux de subvention
applicables à chacune de ces catégories sont déterminées
par la commission départementale d?élus.
Les opérations doivent entrer dans la compétence de la
collectivité territoriale ou du groupement éligible à la DETR.
Les communes répondant à certaines conditions
démographiques et de richesse fiscale peuvent bénéficier
de la DETR. Sont éligibles, à titre dérogatoire, les EPCI à
fiscalité propre disposant d?un territoire d?un seul tenant et :
dont la population est inférieure à 75 000 habitants (contre
50 000 habitants précédemment),
qui ne comptent pas de communes membres de plus de
20 000 habitants (contre 15 000 habitants précédemment),
même si la population de l?EPCI est supérieure à 75 000
habitants.
Un dossier est élaboré par le maître d?ouvrage et déposé en
préfecture ou sous-préfecture.
LA DOTATION DE SOUTIEN
À L?INVESTISSEMENT LOCAL (DSIL)
Seuls sont éligibles à cette dotation les communes et les
établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre. Cette dotation est prévue à l?article
L. 2334-42 du CGCT avec les règles de répartition. Ce sont
des appels à projets annuels avec dépôt et instruction de
dossier.
Le projet doit s?inscrire dans le cadre d?un contrat de ruralité
signé avec le représentant de l?État ou dans le cadre des
grandes priorités définies au plan national. Le projet doit être
structurant pour le territoire communal ou intercommunal, il
doit s?inscrire dans des opérations inscrites dans des volets
thématiques répondant aux enjeux du territoire considéré.
Les dépenses d?investissement concernant les aires
d?accueil pour Gens du voyage peuvent être éligibles au
Fonds de compensation de la TVA.
LES FINANCEMENTS DU FOND
STRUCTURELS EUROPÉENS FEDER
Le FEDER peut octroyer un financement pour les aires des
gens du voyage. Dans ce cas, il est nécessaire que l?accueil
ait été expressément prévu dans le programme opérationnel
régional. Les fonds européens sont gérés par les conseils
régionaux.
LES AIDES DES AUTRES COLLECTIVITÉS
Certains départements ont étudié la possibilité de prescrire
des obligations mutualisées entre plusieurs EPCI au SDAHGV
pour un cofinancement. Les régions peuvent également
dans certains cas financer des équipements pour gens du
voyage (par exemple en Pays de la Loire dans le cadre des
contrats territoires-région).
EXEMPLE
Le schéma de l?Isère 2018-2024 prévoit en prescription de
créer, sur une ou deux aires de grand passage, un volume
de 250 à 300 places en gestion mutualisée par convention
intercommunale avec deux autres EPCI (les Balcons du
Dauphiné et les Vals du Dauphiné)
Les aides mobilisables
Les financements des aires
de grand passageA4.2
ANNEXE
Rappel : Le code de la construction et de l?habitat ne codifie
pas les subventions relatives aux gens du voyage. Par
ailleurs, la compétence « création, aménagement, entretien
et gestion des terrains familiaux locatifs » relève des EPCI,
ce qui permet une solidarité financière intercommunale.
En outre, les locataires ne peuvent pas percevoir une des
allocations logement délivrées par les Caisses d?allocations
familiales, car ces terrains ne sont pas considérés comme
des logements et les résidences mobiles y stationnant (elles
peuvent le faire moins de huit mois dans l?année) doivent
conserver des moyens de mobilité. Enfin, le terrain familial
locatif ne peut pas bénéficier de l?aide à la gestion (ALT2).
LES AIDES DE L?ÉTAT
LA LIGNE BUBGETAIRE « ACCUEIL DES GENS
DU VOYAGE » DU MINISTÈRE EN CHARGE
DU LOGEMENT
La subvention de l?État s?élève à 70 % de la dépense totale
hors taxes, dans la limite d?un plafond subventionnable
de 15 245 ¤ par place de résidence mobile. La DHUP via
le programme 135 octroie des aides dans la limite de
l?enveloppe disponible pour les terrains familiaux locatifs.
Ce montant est au plus de 10 671, 50 ¤ par place.
Pour pouvoir bénéficier de l?octroi de cette subvention, les
dépenses d?investissement doivent être engagées dans
le délai de deux ans suivant la publication du schéma
départemental.
EXEMPLE
Exemple d?un projet de terrain familial locatif de 2 places
dont le montant des travaux HT s?élève à 17 000 ¤
par place, le mode de calcul est :
15 245 ¤ x 70% = 10 671.50 ¤ x 2 places
= 21 343 ¤ de subvention
En outre, le décret n° 2019-1478 prévoit la mise aux
normes des terrains familiaux locatifs en service à la date
de publication de ce dernier dans un délai de 5 ans. C?est
pourquoi, à titre exceptionnel, durant cette période, pour les
terrains familiaux existants, la pièce destinée au séjour peut
faire l?objet de demande de subventions. Le montant de la
subvention est de 3 500 ¤ par place maximum.
La composition du dossier pour obtenir
une subvention
La composition du dossier pour obtenir une subvention et
les pièces complémentaires qui peuvent être demandées
se trouvent dans l?arrêté du 2 août 2019 pris en application
de l?article 6 du décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif
aux subventions de l?Etat pour des projets d?investissement,
déterminant les pièces et informations complémentaires
aux demandes de subventions relevant du ministère de
la transition écologique et solidaire et du ministère de la
cohésion des territoires et des relations avec les collectivités
territoriales.
La durée de validité d?une décision
de subvention
Selon l?article 11 du décret n° 2018-514 pré-cité « Si, à
l?expiration d?un délai de deux ans à compter de la notification
de la décision attributive, le projet, l?opération ou la phase
d?opération au titre duquel la subvention a été accordée
n?a reçu aucun commencement d?exécution, l?autorité
compétente qui a attribué la subvention constate la caducité
de sa décision.
Cette autorité peut toutefois fixer un délai inférieur ou,
exceptionnellement, proroger la validité de sa décision pour
une période complémentaire qui ne peut excéder un an. »
Depuis le décret du 25 juin 2018 sur les subventions
d?investissement, aucun commencement d?exécution du
projet ne doit être fait avant la date de réception de la
demande de subvention. Il n?y a plus de nécessité de faire
une autorisation de démarrage anticipée des travaux.
LA DOTATION D?ÉQUIPEMENT
DES TERRITOIRES RURAUX (DETR)
La DETR est un concours financier destiné aux communes et
groupements de communes qui souhaitent entreprendre des
travaux d?investissements divers dont la liste des catégories
Les aides mobilisables
Les financements pour la création
des terrains familiaux locatifsA4.3
120
121
prioritaires est définie et renouvelée chaque année par un
collège d?élus territoriaux. Les taux de subvention applicables
à chacune de ces catégories sont déterminées par la
commission départementale d?élus.
Les opérations doivent entrer dans la compétence de la
collectivité territoriale ou du groupement éligible à la DETR.
Les communes répondant à certaines conditions
démographiques et de richesse fiscale peuvent bénéficier
de la DETR. Sont éligibles, à titre dérogatoire, les EPCI à
fiscalité propre disposant d?un territoire d?un seul tenant et :
dont la population est inférieure à 75 000 habitants (contre
50 000 habitants précédemment),
qui ne comptent pas de communes membres de plus de
20 000 habitants (contre 15 000 habitants précédemment),
même si la population de l?EPCI est supérieure à 75 000
habitants.
Un dossier est élaboré par le maître d?ouvrage et déposé en
préfecture ou sous-préfecture.
LA DOTATION DE SOUTIEN À L?INVESTISSEMENT
LOCAL (DSIL)
Seuls sont éligibles à cette dotation les communes et les
établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre. Cette dotation est prévue à l?article
L. 2334-42 du CGCT avec les règles de répartition. Ce sont
des appels à projets annuels avec dépôt et instruction de
dossier.
Le projet doit s?inscrire dans le cadre d?un contrat de ruralité
signé avec le représentant de l?État ou dans le cadre des
grandes priorités définies au plan national. Le projet doit être
structurant pour le territoire communal ou intercommunal, il
doit s?inscrire dans des opérations inscrites dans des volets
thématiques répondant aux enjeux du territoire considéré.
Une Maîtrise d?OEuvre Urbaine et Sociale (MOUS) peut être
financée seulement s?il y a co-financement au côté de
l?Etat. Cela peut être par exemple un co-financement avec
un conseil départemental et/ou un EPCI. La collectivité
porteuse doit solliciter une subvention auprès de l?État, mais
ne doit pas signer l?ordre de service tant qu?elle n?a pas reçu
l?accord de subvention, sous peine de se voir refuser ladite
subvention.
Comment financer la transformation d?une aire
d?accueil permanente en terrain familial locatif ?
Aucune norme n?interdit une telle transformation et un
ancrage sur une aire ne veut pas dire qu?il n?y a pas de
besoin pour des voyageurs. Cependant, la faiblesse de la
dotation de la ligne dédiée à l?accueil et l?habitat des gens
du voyage conduit l?État à ne pas financer la transformation
d?aires permanentes d?accueil déjà financées en terrains
familiaux locatifs. Un financement peut être étudié, sous
réserve d?éligibilité, via la dotation d?équipement des territoires
ruraux (DETR), la mobilisation de la dotation de soutien à
l?investissement local (DSIL) et aux financements cités ci-après.
LES AIDES DES AUTRES COLLECTIVITÉS
Des subventions complémentaires peuvent être attribuées par
le Conseil départemental, les EPCI ou les crédits d?action sociale
des CAF.
LE PRÊT PHARE DE LA BANQUE
DES TERRITOIRES (GROUPE CAISSE
DES DÉPÔTS ET CONSIGNATIONS)
Le Prêt Habitat Amélioration Restructuration Extension (PHARE)
est attribué pour le financement de projets immobiliers destinés
à des populations spécifiques dont font partie les terrains
familiaux locatifs. Il peut être complété par le prêt PHARE à
taux fixe sur ressources de la CEB (Banque de Développement
du Conseil de l?Europe).
Pour en savoir plus : https://www.banquedesterritoires.fr/
pret-phare
LES FINANCEMENTS DU FOND STRUCTUREL
EUROPÉEN FEDER
Les fonds européens du FEDER sont gérés par les conseils
régionaux. Ils peuvent être mobilisés pour contribuer à la
réalisation d?équipements d?habitat des gens du voyage. Le
financement du Feder pour les terrains familiaux est possible
lorsque son principe a été expressément prévu dans le
programme opérationnel régional.
Exemples de financement pour le Feder
Moselle : création de terrains familiaux (24 places) à
Sarrebourg permettant l?installation durable de 11 familles. La
maîtrise d?ouvrage est communale.
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
122
ANNEXE A4.3
Financement :
Montant travaux : 859 565 ¤
Subvention Etat : 256 116 ¤ (30 %)
Subvention Feder : 323 415 ¤ (38 %).
Les fonds du FEDER ont pu être mobilisés pour des projets de
logements adaptés :
Haute-Corse : relogement de 27 familles sédentarisées sur
Erbajolo, au sud de Bastia.
27 logements (du T2 au T4) ont été financés en PLAI et une
subvention Feder (50 %). Les financements ont été obtenus
en 2013.
Points de vigilance par rapport aux financements
C?est l?EPCI qui a la compétence création, aménagement,
entretien et gestion des aires d?accueil et de terrains
familiaux locatifs des gens du voyage qui reçoit la subvention
(et les très rares communes qui ne font pas partie d?un EPCI).
Par ailleurs, si l?EPCI est propriétaire du terrain, mais qu?un
bailleur social souhaite créer, aménager, gérer, entretenir
un terrain, l?EPCI peut reverser la subvention aux bailleurs
sociaux. Si le bailleur social est propriétaire, il peut percevoir
directement la subvention. L?EPCI peut bénéficier de la
subvention pour l?achat du terrain.
Une subvention versée par la DHUP (programme 135)
ne peut financer des places de terrains familiaux locatifs
destinées à être vendues à des gens du voyage qui les
occuperaient.
L?autorité compétente exige le reversement total ou
partiel de la subvention versée si l?objet de la subvention
ou l?affectation de l?investissement subventionné ont été
modifiés sans autorisation.
Si une chambre est ajoutée, on change la nature du projet. La
présence d?une pièce destinée au sommeil transformerait le
terrain familial locatif en logement. Le terrain familial locatif
n?est pas un logement, les personnes doivent continuer à
dormir dans la résidence mobile qui demeure leur résidence.
ANNEXE
123
COMMUNE :
CORRESPONDANT LOCAL :
L?ARRIVÉE DU GROUPE
LE TERRAIN
L?arrivée était-elle annoncée ?
OUI NON
Localisation prévue :
Si mission annoncée, par qui ?
Les gens du voyage OUI NON
Autre OUI NON
Localisation réelle :
Combien de temps avant ?
Propriétaire :
Accord préalable avec le groupe
pour le stationnement ?
OUI NON
Superficie :
Un convention a t-elle été signée ?
OUI NON
NOM DU OU DES RESPONSABLE(S)
DU GROUPE :
Bilan de grands passages :
modèle de fiche - Exemple
du département du Maine-et-LoireA5
124
ANNEXE A5
L?ÉQUIPEMENT
LE SÉJOUR
Branchement eau OUI NON
Après accord OUI NON
Date arrivée prévue :
Date arrivée réelle :
Date départ prévue :
Date départ réelle :
Assainissement OUI NON
Toilettes mobiles OUI NON
Nombre de caravanes annoncées :
Nombre de caravanes installées :
Une redevance a t-elle été perçue par le groupe ?
OUI NON
Si oui, à combien s?est-elle élevée ?
Consommations :
Eau :
Coût :
Electricité :
Coût :
Tonnage déchets :
Coût :
Des caravanes sont-elles restées à l?issue
du délai autorisé ?
OUI NON
Pour quelle raison avancée par le groupe ?
Des dégradations ont-elles été constatées
sur le terrain ?
OUI NON
Détail et estimation des dégâts :
Branchement EDF OUI NON
Après accord OUI NON
Compteur forain OUI NON
Paiement au réel OUI NON
Groupe électrogène OUI NON
125
OBSERVATIONS
ANNEXE
Des entretiens sont nécessaires auprès des gestionnaires
des équipements prévus au schéma départemental (EPCI /
communes ou entreprise privée). Cette trame d?entretien
est très générale. Elle permet de dresser un bilan des
équipements existants et identifier certains besoins. D?autres
entretiens seront nécessaires auprès d?associations, de
services sociaux, services de l?éducation nationale, de la
délégation départementale de l?ARS, etc. pour affiner le volet
socio-éducatif (santé, insertion professionnelle, scolarisation,
accès aux droits).
AIRES PERMANENTES D?ACCUEIL
ET AIRES DE GRAND PASSAGE
1. PRÉSENTATION GLOBALE
DE L?AIRE PERMANENTE D?ACCUEIL /
AIRE DE GRAND PASSAGE
Caractéristiques techniques :
Date de première mise en service
nombre d?emplacements / de places (emplacements
pour personnes handicapées ?)
Surface des places et des emplacements
Revêtement des places / des voiries
Bureau de gestionnaire, local poubelles?
Mise en place de compteurs individuels pour les fluides
(eau, électricité?)
Localisation
Choix de la localisation : Proximité des commerces,
des services ?
Quid de l?attractivité des aires ?
Équipements
Détail des équipements présents au sein de chaque aire
Travaux déjà réalisés ? À réaliser ?
État, vétusté des équipements ?
Problèmes d?aménagement / de conception
(emplacements, blocs sanitaires?) ?
Avis des usagers par rapport aux fonctionnalités
et au confort des aires ?
2. FONCTIONNEMENT DE L?AIRE PERMANENTE
D?ACCUEIL / AIRE DE GRAND PASSAGE
Mode de gestion
Composition de l?équipe de gestion
Temps de présence sur site
Modalités de l?astreinte technique téléphonique quotidienne
Avez-vous mis en place un projet socio-éducatif ?
Si non, pour quelles raisons ?
Description des conditions d?entrée
Durées et modalités de séjour autorisées
Périodes de fermetures ? Ces périodes sont-elles concertées
avec les autres aires d?accueil ?
Tarification (fluide, redevance, caution) ?
Paiement à la semaine / au jour ?
Aujourd?hui, que pensez-vous du fonctionnement de l?aire
ou des aires que vous gérez ?
2bis. ORGANISATION EN AMONT DE L?ARRIVÉE
DES GROUPES (UNIQUEMENT AIRES DE GRAND
PASSAGE)
De quelle information disposez-vous sur la programmation
de l?occupation des terrains ?
Qui assure la coordination et la gestion des stationnements
sur votre territoire ? Au sein du département ?
Présence d?un médiateur ?
Quelles difficultés rencontrez-vous ? (non respect de
la programmation, dégradations, inadéquation de l?offre
par rapport aux besoins, etc.)
Révision du Schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage
Modèle d?enquête à réaliser auprès des EPCI
et/ou communes : bilan du SDAHV 20.. - 20..
et définition des besoins pour 20.. - 20..A6.1
126
127
3. OCCUPATION SOCIALE (LES QUESTIONS
RELATIVES AU VOLET SOCIO-ÉDUCATIF
CONCERNENT LES AIRES PERMANENTES
D?ACCUEIL)
Taux d?occupation de l?année écoulée ?
Avez-vous observé une évolution du taux d?occupation
depuis la dernière révision du schéma ?
Observez-vous une « fluctuation » du taux d?occupation au
cours de l?année ?
Durée moyenne des séjours
Présence de ménages sédentaires au sein de votre aire
d?accueil
Êtes-vous amené à refuser des entrées ? Pour quelles
raisons ? Est-ce toujours lié au manque de places
disponibles ?
Portrait des familles présentent au sein des aires :
groupes de voyageurs, ménages sédentaires?
Origine géographique (sont-ils du département ?)
Les groupes présents se déplacent-ils à l?occasion
des grands passages ?
Avez-vous connaissance de groupes, de ménages présents
sur des terrains illicites qui :
ne peuvent pas intégrer l?aire d?accueil
ne souhaitent pas intégrer l?aire d?accueil
Êtes-vous en mesure de proposer un accompagnement
aux ménages ou de proposer a minima une orientation
vers les acteurs concernés ?
Est-ce que d?autres professionnels interviennent au sein
des aires ?
Savez-vous si les enfants présents sont scolarisés ?
(si oui combien en maternelle, primaire, collège
et lycée) ? Transport scolaire assuré ou arrêt de bus
à proximité de l?aire ?
Est-ce une condition prévue par le règlement intérieur
pour déroger à la durée de séjour initiale maximale ?
Difficultés rencontrées par les ménages pour scolariser
leurs enfants ? Assurez-vous un suivi de la scolarisation
des enfants ?
Savez-vous si la commune est sollicitée par
les voyageurs sur l?accès aux droits ?
Problématiques de santé rencontrées au sein de l?aire ?
Problématiques d?insertion professionnelle ?
Quelles sont les principales difficultés rencontrées par
les ménages (accès aux droits, insertion professionnelle,
scolarisation, santé?) ?
Êtes-vous amenés à conduire des actions spécifiques
auprès des ménages ?
En tant que gestionnaire, vous arrive-t-il de faire
le lien avec des professionnels de santé, des travailleurs
sociaux, etc. ?
128
ANNEXE A6.1
4. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Sur l?aire, quelles sont les difficultés rencontrées au niveau :
du fonctionnement de l?aire
de l?occupation sociale (sédentarisation).
Êtes-vous confrontés à des impayés, des incivilités
et des dégradations ?
Ces problématiques rencontrées sont-elles spécifiques
à cette aire d?accueil ou observez-vous des similitudes
sur les autres aires ?
5. LES BESOINS
Souhait de certaines familles de se sédentariser ?
Ont-elles déjà un projet ? Volonté d?aller sur un terrain
familial, en logement social?
Sur quelle commune ?
Savez-vous si leur entourage proche (en dehors des aires)
voire d?autres familles repérées sur la commune souhaitent
se sédentariser ?
Une étude spécifique a-telle été lancée pour connaître
les besoins (ex : MOUS) ?
Selon vous, opportunité de créer des places supplémentaires
au sein de l?aire d?accueil ?
Manque d?attractivité des aires ?
Connaissez-vous des sites de sédentarisation à proximité
de l?aire d?accueil/aire de grand passage et/ ou sur d?autres
endroits sur le département ?
TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
1. PRÉSENTATION GLOBALE DU
OU DES TERRAIN-S FAMILIAL-UX LOCATIF-S
Caractéristiques techniques :
Date de première mise en service
nombre d?emplacements / de places
Surface du terrain, des places et des emplacements
Revêtement des places / des voiries
Existence d?une pièce destinée au séjour
Localisation
Choix de la localisation : Proximité des commerces,
des services ?
Équipements
Équipements satisfaisants ? Taille des TFL suffisante ?
2. FONCTIONNEMENT DES TERRAINS
FAMILIAUX LOCATIFS
Existe-t-il un système de gestion ?
Tarification (loyer, dépôt de garantie?) ?
Un accompagnement social des ménages est-il nécessaire ?
3. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Quelles sont les difficultés rencontrées au niveau
de la gestion d?un terrain familial locatif ?
Êtes-vous confrontés à des impayés, des incivilités
et des dégradations ?
Ces problématiques rencontrées sont-elles spécifiques
aux terrains familiaux locatifs ou observez-vous
des similitudes avec les difficultés rencontrées sur les aires
(accueil et grand passage) ?
4. LES BESOINS
Selon vous, l?offre actuelle est-elle suffisante ?
Pour quelles raisons ?
Si offre insuffisante, quelle localisation pour les nouveaux TFL
à créer ?
Selon vous, opportunité / intérêt de créer des places
supplémentaires au sein des TFL ?
ANNEXE
129
La révision du Schéma départemental d?Accueil et d?habitat
des gens du voyage (SDAHGV) 20..-20.. du département X.,
co-signé par l?État et le Conseil Départemental, a été engagé
le??????Le futur SDAHGV de?????? sera rédigé au
vu notamment d?une évaluation préalable de l?offre existante
et des besoins. Dans ce cadre, les services de l?État et du
département (ou le bureau d?études mandaté par leurs soins)
réalisent une enquête, à destination des EPCI et communes
concernés par la question de l?accueil et l?habitat des gens
du voyage.
Cette enquête permettra d?actualiser les données relatives :
aux besoins en accueil et en habitat
aux stationnements illicites
aux terrains familiaux locatifs aménagés, destinés à
l?installation prolongée de résidences mobiles
aux actions à caractère social.
Cette enquête aidera aussi à identifier les difficultés et points
de blocage en matière d?accueil et d?accompagnement des
populations. Elle permettra également d?obtenir des éléments
afin de définir les besoins sur ces deux volets.
Cette enquête se décline en 5 volets : identification de la
personne répondant au questionnaire, stationnements
illicites, terrains familiaux, accompagnement et une partie où
le répondant peut s?exprimer librement.
Pour toute question sur cette enquête, vous pouvez
contacter??????, à l?adresse suivante :??????
Nous vous remercions par avance pour votre
participation et votre disponibilité.
1. IDENTIFICATION DE LA PERSONNE
RÉPONDANT AU QUESTIONNAIRE
Quel est votre nom et prénom (identité pour prise de contact
en cas de demande de précisions complémentaires) ?
Nom :??????
Prénom :??????
À quelle collectivité appartenez-vous ?
Nom de la structure enquêtée : ??????
À quel service êtes-vous rattaché ?
Service d?appartenance :??????
Quelle est votre fonction ?
Fonction : ??????
Quelles sont vos coordonnées ?
Adresse mail : ??????
Numéro de téléphone : ??????
2. STATIONNEMENTS ILLICITES
Pouvez-vous donner des informations sur les stationnements
illicites relatifs « à l?accueil permanent » (localisation,
fréquence annuelle, durée moyenne, nombre de caravanes) ?
Réponse : ??????
Selon vous, quelle est la raison de ces stationnements illicites :
manque de place sur les aires d?accueil existantes sur l?EPCI
recherche d?un terrain pour s?ancrer durablement
choix économique
choix de santé
vieillissement
scolarisation des enfants
autres : ??????
Révision du Schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage
Modèle d?enquête quantitative
sur l?ancrage territorial des gens du voyage
à réaliser auprès des collectivitésA6.2
130
ANNEXE A6.2
Pouvez-vous donner des informations sur les stationnements
illicites relatifs au grand passage (par exemple : localisation,
fréquence annuelle, durée moyenne, nombre de caravane) ?
Réponse : ??????
Selon vous, quelle est la raison de ces stationnements
illicites ?
Réponse : ??????
3. L?ANCRAGE DURABLE
PARTIE A
Votre commune connaît-elle des phénomènes d?ancrage
durable des gens du voyage type occupation d?un « terrain
familial » ?
OUI
NON
Si OUI :
Quel est le nombre de terrains occupés ?
Réponse : ??????
Pour chaque terrain, merci de préciser :
Quelle est la localisation du site identifié ?
Réponse : ??????
Quelle est la nature du terrain ?
Terrain privé
Terrain public
Quel est le zonage PLU du terrain ?
Réponse : ??????
Quelle est la surface du terrain ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser les équipements existants ?
Réponse : ??????
Quel est le statut d?occupation des occupants ?
propriétaire
locataire
occupant sans titre
autre :
Quel est le temps de présence des familles (en mois), sur le
site ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous donner des détails sur ces familles (nombre de
personnes, etc.)?
Réponse : ??????
Pouvez-vous décrire les difficultés rencontrées par ces
familles (insertion, activités économiques, ressources,
scolarisation des enfants, besoins, etc.)?
Réponse : ??????
Des mesures pour les accompagner sont-elles mises en
oeuvre ? Les décrire.
Réponse : ??????
Pensez-vous qu?une intervention urgente est à réaliser sur
ces terrains ? Préciser.
Réponse : ??????
Une MOUS a-t-elle été réalisée ou est en cours ? Préciser.
Réponse : ??????
Cet ancrage durable pose-t-il des problèmes de voisinage ?
OUI
NON
Avez-vous des terrains sur votre territoire qui pourraient être
aménagés en terrain familial ?
OUI
NON
Si oui, lesquels et pourquoi ?
Réponse : ??????
PARTIE B
Avez-vous eu des retours de familles souhaitant s?installer
dans du logement adapté ? Préciser.
Réponse : ??????
Avez-vous réalisé des opérations d?habitat adapté ? Préciser.
Réponse : ??????
Avez-vous prévu des opérations d?habitat adapté ? Préciser.
Réponse : ??????
131
4. ACCOMPAGNEMENT
Connaissez-vous des associations/personnes vers qui
les gens du voyage vont demander de l?aide en matière
d?accompagnement ? Préciser.
Réponse : ??????
SCOLARISATION
Pouvez-vous préciser le nombre d?enfants scolarisés
en école maternelle et élémentaire
Réponse : ??????
au secondaire ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser la durée moyenne de la scolarisation
par enfant (en nombre de semaines) ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser le niveau scolaire des enfants ?
Réponse : ??????
Quel est le niveau de services (exemple : transports
scolaires, accès à la cantine) ?
Réponse : ??????
Avez-vous des éléments sur l?illettrisme des adultes ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser le nombre de ménages suivis
par les CCAS ?
Réponse : ??????
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
SOIN-SANTÉ
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler (situation d?urgence, suivi dans la durée,
prévention, etc.) ?
Réponse : ??????
INSERTION PROFESSIONNELLE
Avez-vous des éléments sur le niveau d?activités
et de ressources des gens du voyage, sur votre territoire ?
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
INSERTION SOCIALE
Avez-vous des actions à signaler (accès aux activités
culturelles et sportives, etc.) ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
ACCÈS AUX SERVICES DE DROIT COMMUN
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
DOMICILIATION
Pouvez-vous préciser auprès de quel organisme les gens
du voyage sont domiciliés (association agréée, CCAS, etc.) ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des points de blocage, des difficultés ?
Préciser.
Réponse : ??????
132
ANNEXE A6.2
5. COMMENTAIRE LIBRE
Avez-vous des commentaires à ajouter en vue de rendre
le futur SDAHGV plus cohérent et opérationnel ?
Réponse : ??????
Avez-vous des demandes particulières ?
Réponse : ??????
ANNEXE
133
Ce tableau complète le questionnaire de la fiche A6.2.
Nom commune
Nombre de ménages en stationnement sans droit ni titre
identifiés comme étant de passage
Nombre de résidences mobiles en stationnement sans droit
ni titre identifiés comme étant de passage
Nombre de ménages en stationnement sans droit ni titre
répétés avec un ancrage territorial = itinérance contrainte
au sein d?un territoire restreint
Nombre de résidences mobiles en stationnement
sans droit ni titre répétés avec un ancrage territorial =
itinérance contrainte au sein d?un territoire restreint
Nombre de ménages installés sans droit ni titre depuis
plusieurs mois/années sur un même terrain
Nombre de résidences mobiles installées sans droit ni titre
depuis plusieurs mois/années sur un même terrain
Nombre de ménages ancrés durablement sur une aire
permanente d?accueil ou bien en rotation entre plusieurs
aires d?un même territoire
Nombre de résidences mobiles ancrés durablement
sur une aire permanente d?accueil ou bien en rotation entre
plusieurs aires d?un même territoire
Nombre de ménages propriétaires de terrains
dont l?installation est en antagonisme avec les règles
d?urbanisme
Nombre de résidences mobiles propriétaires de terrains dont
l?installation est en antagonisme avec les règles d?urbanisme
Révision du Schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage
Enquête quantitative sur l?ancrage territorial /
Modèle de tableau à adresser aux collectivités
(EPCI et communes)A6.3
Cet ouvrage a été imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement (norme PEFC)
et fabriqué proprement (norme ECF). L?imprimerie Jouve- Print est une installation classée
pour la protection de l?environnement et respecte les directives européennes en vigueur
relatives à l?utilisation d?encres végétales, le recyclage des rognures de papier, le traitement
des déchets dangereux par des filières agréées et la réduction des émissions de COV.
Maquettage : Gaëlle Bouché
Impression : Jouve- Print ?733 rue Saint-Léonard ? 53100 Mayenne ? tél. 02 43 11 09 00
Achevé d?imprimer : Août 2020
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Ph
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SG
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6
3.
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION 2D
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
31
FICHE 2D
RÉSUMÉ
SCHÉMA DÉPARTEMENTALFICHE
32
La mise en oeuvre et le suivi
d?un schéma départemental d?accueil
et d?habitat des gens du voyage
OBJECTIFS / FINALITÉS
Après l?approbation et la publication du schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage, un dispositif de
pilotage et de suivi de la mise en oeuvre du schéma doit
être mis en place. Prévu par les textes, le suivi du schéma
départemental doit être correctement effectué. Il est essentiel
pour plusieurs raisons : il permet de dresser des bilans réguliers
des objectifs prévus, d?identifier les dysfonctionnements et
de tenter d?y remédier, d?adapter si nécessaire les objectifs
au contexte, cela peut amener jusqu?à réviser en tout ou
partie le schéma. Le suivi permet également de veiller à la
cohérence territoriale de la mise en oeuvre.
Le suivi, la mise en oeuvre et l?animation du schéma
départemental doivent avoir été réfléchis en amont, lors de
la révision du schéma. La gouvernance constitue d?ailleurs un
chapitre du schéma départemental.
Cette fiche a pour objet en premier lieu de décrire les
différentes instances chargées du suivi du schéma qui sont
nombreuses, les modalités mises en place pour faciliter le
suivi du document et les délais dans lequel un schéma doit
être mis en oeuvre.
Dans un deuxième temps, elle reviendra sur le fait que le
respect des prescriptions du schéma permet aux communes
ou aux EPCI d?interdire le stationnement en dehors des aires
et autres terrains dédiés.
LES INSTANCES CHARGÉES
DE LA MISE EN OEUVRE ET DU SUIVI
La loi prévoit qu?une mission de suivi est attribuée à la
commission départementale consultative, organisme
pérenne durant toute la période d?application du schéma
départemental. Il s?agit de la seule instance obligatoire
(IV de l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
D?autres instances accompagnent les travaux de la commission
pour assurer le suivi et l?animation du schéma. Elles sont
très variables d?un département à l?autre. Il n?existe pas de
gouvernance type. Nous avons fait le choix de vous présenter
différentes instances créées à diverses échelles selon les
besoins du territoire, départementale ou intercommunale.
Nous citons différents exemples mis en place dans des
départements, chaque territoire restant libre de s?organiser
comme il l?entend.
À noter que les gens du voyage représentés au stade de la
révision d?un schéma, le seront également dans sa mise en
oeuvre. Leur participation doit être recherchée et favorisée au
travers de l?ensemble des instances locales créées.
LA COMMISSION DÉPARTEMENTALE
CONSULTATIVE EN MATIÈRE
DE SUIVI DU SCHÉMA
Cette commission garantit un véritable rôle de pilotage
stratégique et favorise notamment les échanges entre acteurs
(cf : fiche 2A sur sa composition).
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 prévoit que la commission
départementale consultative :
établit chaque année un bilan d?application du schéma,
peut désigner un médiateur chargé d?examiner les
difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre et formuler
des propositions.
Le décret n° 2001-540 du 25 juin 2001 relatif à la composition
et au fonctionnement de la commission départementale
consultative des gens du voyage, modifié par le décret
n° 2017-921 du 9 mai 2017 prévoit par ailleurs que « la
commission peut créer en son sein un comité permanent
chargé d?animer, de coordonner et de suivre la mise en
2E
© CD 49
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
33
FICHE 2E
oeuvre des prescriptions du schéma. Il prépare les réunions
de la commission. La commission peut aussi créer un ou des
groupes de travail qui peuvent porter sur un ou plusieurs
domaines de compétence ou sur un territoire déterminé».
Une fois le schéma départemental approuvé, cette
commission doit se réunir régulièrement pour veiller au
respect des prescriptions.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Un réseau métier régional « gens du voyage »
est mis en place par certaines directions régionales
de l?environnement, de l?aménagement et du
logement (DREAL). C?est le cas par exemple de
la DREAL Pays de la Loire, dont les réunions de
réseau réunissent des représentants de DDT(M),
préfectures, DDCS(PP) et de collectivités territoriales
concernées.
UN COMITÉ DE PILOTAGE POLITIQUE
(ET/OU TECHNIQUE) :
Il est possible de remobiliser le comité de pilotage mis en
place pour la révision du schéma départemental pour le suivi
et la mise en oeuvre en le remaniant ou de mettre en place
un comité ad hoc (le comité peut fonctionner sous la forme
du comité permanent de l?art. 5-1 du décret n° 2001-540 du
25 juin 2001). Cette décision aura été prise lors de la révision
du schéma départemental. Ce comité est composé a minima
des services de l?État (préfecture, sous-préfectures, DDT-M,
DDCS-PP, gendarmerie, etc.) et du conseil départemental.
Cette instance constitue en quelque sorte « le bras armé »
de la commission départementale. Elle est indispensable et
garantit la pérennité de la commission départementale.
Ses missions :
s?assurer de la mise en oeuvre du schéma et suivre les
réalisations ;
informer régulièrement les partenaires du fonctionnement
des aires permanentes d?accueil et de grand passage, du
déroulé des grands passages, de l?avancée des projets
nouveaux prévus aux schémas (terrains familiaux locatifs,
etc.) ;
veiller au respect de la cohérence départementale dans tous
les aspects du schéma ;
mobiliser les financements ;
lancer des études si nécessaire, etc.
DES GROUPES DE TRAVAIL
La réalisation des prescriptions du schéma (ex : la création
de terrains familiaux locatifs) nécessite une mobilisation
transversale des compétences et le croisement de différentes
approches pour une déclinaison opérationnelle du schéma.
Les groupes de travail peuvent constituer une solution.
Les groupes de travail peuvent être également conçus de
manière thématique et fonctionner suivant les dispositions
de l?art. 5-1 du décret n° 2001-540 du 25 juin 2001. Ils sont
alors l?occasion d?échanger sur des pratiques, des modes de
faire. Par exemple, des EPCI, soucieux d?améliorer la gestion
de leurs aires permanentes d?accueil et aires de grands
passages, peuvent se réunir au sein du département pour
échanger. De même, en charge de la réalisation des terrains
familiaux locatifs, ils peuvent partager sur leurs expériences
diverses, confronter leurs difficultés, etc.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Maine-et-Loire, la révision du schéma
départemental en associant l?ensemble des
partenaires a permis d?impulser une nouvelle
dynamique. Ainsi, plusieurs groupes de travail se
poursuivent sur différents thèmes. Ces groupes
thématiques sont co-animés par les copilotes du
schéma.
Exemples de groupes de travail mis en place à
l?échelle départementale :
Harmonisation des règlements intérieurs des
aires d?accueil du Maine-et-Loire
Il est animé par le coordonnateur du schéma
départemental.
Y participent :
les services du département de Maine-et-Loire ;
les 9 EPCI du Maine-et-Loire.
Scolarisation
Y participent :
les travailleurs sociaux de Voyageurs 49 (en
charge de l?accompagnement social des gens du
voyage domiciliés dans un CCAS-CIAS du Maine-
et-Loire) ;
les services du département de Maine-et-Loire ;
les 9 EPCI du Maine-et-Loire ;
le CASNAV 49.
Réseau des gestionnaires des aires d?accueil du
Maine-et-Loire
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
34
Insertion socio-professionnelle :
Y participent :
les travailleurs sociaux de Voyageurs 49 ;
les services du Département de Maine-et-Loire ;
les 9 EPCI du Maine-et-Loire ;
Pôle emploi ;
les missions locales ;
l?entreprise d?aide à la création d?entreprise « la
Boutique de Gestion pour Entreprendre (BGE) »
Anjou-Mayenne ;
l?entreprise spécialisée dans les ressources
humaines « Envergure » ;
l?association représentative des gens du voyage
« l?ADGVC 49 ».
UN COMITÉ DE SUIVI TERRITORIAL
Depuis la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle
organisation territoriale de la république, les EPCI sont
compétents pour la mise en oeuvre des prescriptions en termes
d?équipements du schéma départemental. Une coordination
des différents services au sein de l?intercommunalité peut
être nécessaire pour impulser la réalisation des équipements
prescrits au schéma : suivre les actions de maîtrise du foncier,
réaliser des terrains familiaux locatifs, soutenir la mise en
oeuvre des projets socio-éducatifs, etc.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La mise en place d?un comité de suivi territorial
par EPCI en Loire-Atlantique (SDAHGV 2018-
2024) : il a été décidé de la création d?un comité
territorial de suivi dans chaque EPCI ou a minima
la désignation de référents au sein des agents et
des élus.
Objectif : le comité technique ou le référent sera
l?interlocuteur privilégié des services de l?État et du
département. Il aura pour mission la coordination
des différents services sur le territoire dans l?objectif
d?identifier les besoins spécifiques à son territoire.
UN MÉDIATEUR
notamment pour organiser l?accueil des grands passages ou
des grands rassemblements traditionnels ou occasionnels.
Ses missions :
rechercher des terrains susceptibles d?accueillir les gens du
voyage ;
assurer la concertation avec les communes et les gens du
voyage ;
négocier les conventions entre les représentants des gens
du voyage et la collectivité, etc. (décret n° 2019-171 du 5
mars 2019 relatif aux aires de grand passage).
Différentes modalités de recrutement du médiateur :
le médiateur peut être un agent du conseil départemental,
un agent de la préfecture ou faire l?objet d?un recrutement
externe. L?État peut financer des actions de médiation sur les
crédits du ministère de l?Intérieur. Les conseils départementaux
ou les EPCI peuvent financer ou co-financer également.
Dans le cas de grands passages, la circulaire annuelle
2019, édictée par le ministère de l?intérieur à l?intention
des préfectures, précise que « le poste de médiateur est
généralement occupé par un agent de la préfecture qui assure
cette mission pour la durée de la saison. Dans certains cas,
cette mission est confiée à une association locale ou à un agent
contractuel recruté sur une courte période par la préfecture, la
collectivité gestionnaire ou une association d?élus. »
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
En Gironde, une mission de coordination
départementale des grands passages a été confiée
à un prestataire externe, KETENES. Elle a pour objet
de traiter toutes les demandes de stationnement
des groupes de caravanes compris entre 50 et 200
caravanes, avec les collectivités territoriales, EPCI
ou leurs gestionnaires, afin que ces demandes
reçoivent une réponse adaptée selon le territoire
souhaité et la taille du groupe concerné.
Son financement fait l?objet d?une convention de
groupement avec l?État, le Conseil départemental
et les EPCI compétents pour l?accueil des grands
groupes. Elle est effective sur la période de l?année
correspondant à l?arrivée prévisible des grands
groupes (du 15 avril au 15 octobre).
La mission de coordination fait l?objet d?un bilan
annuel et comprend les actions suivantes :
régulation des groupes et organisation en
amont de l?arrivée : réception des demandes,
recensement des emplacements disponibles,
réunion de lancement du dispositif ;
FICHE 2E
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
35
FICHE 2E
coordination et organisation des occupations à
l?arrivée et au départ des groupes ;
assistance à la négociation en cas de stationnement
illicite.
UNE STRUCTURE DÉPARTEMENTALE
CRÉÉE SPÉCIFIQUEMENT
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La création d?une structure départementale
de gestion dans le Puy de Dôme a été mise
en place pour assurer le rôle de médiateur entre les
populations gens du voyage et les collectivités et la
cohérence territoriale de la mise en oeuvre du schéma
avec une triple mission :
l?appui aux maîtres d?ouvrage pour la mise en place
des équipements (aire d?accueil, terrains familiaux
locatifs, rédaction de convention d?occupation, etc.),
la gestion de ces équipements,
l?accompagnement social des ménages lié au
logement.
Cette mission est assurée par l?Association de Gestion
du Schéma des Gens du Voyage (l?AGSGV 63).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Maine-et-Loire, recrutement
d?un coordonnateur du schéma départemental
Garant de l?animation globale du schéma et de sa
coordination, le chargé de mission assure diverses
missions définies par lettre de mission annuelle
co-signée par le préfet et le président du conseil
départemental.
S?appuyant sur un partenariat privilégié et de proximité
avec les collectivités territoriales, les acteurs sociaux,
les associations et les institutions, le coordonnateur
assiste les collectivités dans la mise en oeuvre du
schéma départemental et veille à une cohérence
départementale par une harmonisation des pratiques
et une pérennisation des projets.
Véritable pivot, le chargé de mission permet de faire
avancer les diverses orientations et de les ajuster
aux besoins des différents territoires.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
En Ille-et-Vilaine, c?est sous la forme d?un
groupement d?intérêt public AGV35, depuis fin
2008, regroupant l?État, le département, la CAF et
Rennes Métropole, représentée par son Président
que sont exercées les missions suivantes :
l?accompagnement des collectivités territoriales
et leurs représentants dans la création et le
fonctionnement des aires d?accueil,
l?accompagnement social individuel des gens
du voyage ayant une élection de domicile sur
Rennes,
l?accès aux droits, socio-culturels et socio-
éducatifs des enfants, jeunes et familles des gens
du voyage,
la médiation entre les collectivités territoriales
leurs représentants et les gens du voyage ;
l?accompagnement à la scolarisation des enfants
des gens du voyage.
LES MODALITÉS DE LA MISE EN OEUVRE
ET DU SUIVI
Pour faciliter le suivi de la mise en oeuvre d?un schéma, il
est prévu dans chaque fiche action et ce quelle que soit la
thématique, une rubrique « suivi-évaluation » qui précise
outre le calendrier de l?action, le (ou les) indicateur-s
quantitatif-s qui permettra-ont de suivre l?objectif affiché
dans la fiche-action, ainsi que la périodicité à laquelle
l?indicateur devra être complété.
Ces éléments compilés permettront un suivi régulier de la
mise en oeuvre du schéma par les instances décrites ci-
dessus.
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
36
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Extrait SDAHGV Loire-Atlantique 2018-2024
Constat général :
l?accueil des grands passages doit
faire l?objet d?une coordination
afin de ne pas faire peser de cet
accueil sur un même territoire.
Par ailleurs, l?élaboration d?une
planification départementale est
nécessaire
Objectif général :
Coordonner les grands passages
estivaux en lien avec les
collectivités, les associations, les
territoires
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Maine-et-Loire
Une attention particulière est apportée au suivi et à
l?évaluation du schéma.
Une démarche d?évaluation qualitative est poursuivie,
c?est-à-dire une approche de suivi-contrôle de la mise
en oeuvre des actions prévues dans le schéma, de la
vérification de leur pertinence au regard des objectifs
affichés et de leur réajustement en fonction des
analyses réalisées.
Une évaluation annuelle est présentée lors de chaque
commission consultative.
En 2021, un bilan d?évaluation à mi-schéma sera
réalisé et s?appuiera, notamment, sur les diagnostics
complémentaires réalisés par les EPCI.
En 2023, une évaluation du schéma 2018-2023 sera
réalisée à échéance.
LE DÉLAI DE MISE EN OEUVRE
D?UN SCHÉMA
Les communes (dans le cas très rare des communes non
membres d?un EPCI) EPCI, disposent d?un délai de 2 ans à
partir de l?approbation du schéma pour la réalisation des
aires permanentes d?accueil, des terrains familiaux locatifs
et des aires de grand passage (article 2 de la loi n° 2000-
514 du 5 juillet 2000 modifiée).
Ce délai est prorogé de deux ans, à compter de sa date
d?expiration, lorsque la commune ou l?EPCI a manifesté,
dans ce délai, la volonté de se conformer à ses obligations.
Plusieurs moyens de justifier cette volonté sont admises :
la transmission au représentant de l?État dans le
département d?une délibération ou d?une lettre d?intention
comportant la localisation de l?opération de réalisation ou
de réhabilitation de l?aire de grand passage,
l?acquisition des terrains ou le lancement d?une procédure
d?acquisition des terrains sur lesquels les aménagements
sont prévus,
la réalisation d?une étude préalable (article 2 III de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
FICHE 2E
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
37
FICHE 2E
En cas de non réalisation de l?aire d?accueil ou du terrain
dans les délais prévus par la loi, l?article 3 de la loi du
5 juillet 2000 modifiée, prévoit un pouvoir de substitution
du représentant de l?État dans le département, après mise
en demeure restée sans effet.
Plus précisément, la procédure se décompose en plusieurs
étapes :
le préfet met en demeure la commune ou l?EPCI de prendre
les mesures nécessaires selon un calendrier déterminé, en
évaluant le montant des dépenses afférentes1 ;
si la commune ou l?EPCI ne respecte pas ses engagements
dans les délais prévus, le préfet peut lui ordonner de
consigner les sommes correspondant au montant des
dépenses auprès d?un comptable public ;
si dans un délai de 6 mois à partir de la consignation des
sommes, la collectivité n?a pas pris toutes les mesures
nécessaires, le préfet de département peut mettre à
nouveau en demeure la collectivité de prendre ces mesures,
selon un calendrier déterminé ;
en dernier recours, sans réaction de la collectivité, le
préfet peut faire procéder d?office, en lieu et place et
aux frais de la collectivité, à l?exécution des mesures
nécessaires : acquisition des terrains, réalisation des travaux
d?aménagement, gestion des aires ou terrains au nom et
pour le compte de la collectivité. Il peut pour cela passer les
marchés publics (procédures applicables à l?État) et utiliser
les sommes consignées pour régler les dépenses ainsi
engagées.
Lorsque le représentant de l?État dans le département a dû
se substituer à la collectivité compétente, celle-ci devient
propriétaire de plein droit des aires ou terrains aménagées à
compter de l?achèvement des travaux d?aménagement.
L?INTERDICTION DU STATIONNEMENT
EN DEHORS DES AIRES ET TERRAINS
DÉDIÉS, CONTREPARTIE DU RESPECT
DES ENGAGEMENTS DU SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL
Selon l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000, dès
lors qu?il respecte les engagements inscrits dans le schéma
départemental, le maire d?une commune (ou le président
d?un EPCI si le pouvoir de police lui a été transféré en ce
domaine) membre d?un EPCI compétent en matière d?aire
d?accueil des gens du voyage (très peu de communes ne
sont pas membres d?un EPCI), a la possibilité d?interdire, par
arrêté, le stationnement des gens du voyage en dehors des
aires et terrains prévus à cet effet.
Plus précisément, un tel arrêté peut être pris dès lors que
l?une des conditions suivantes est satisfaite :
l?EPCI a satisfait aux obligations qui lui incombent en
matière d?aires d?accueil ou de terrains selon l?article 2 de
la loi ;
l?EPCI bénéficie d?une prorogation du délai de mise
en oeuvre du schéma départemental pour réaliser les
obligations qui lui incombent ;
l?EPCI dispose d?un emplacement provisoire dans l?attente
de la réalisation ou de la réhabilitation d?une aire d?accueil
ou d?un terrain, emplacement qui est agréé par le préfet
(cf. ci-dessous) ;
l?EPCI est doté d?une aire permanente d?accueil, de terrains
familiaux locatifs ou d?une aire de grand passage alors
qu?aucune commune qui en est membre est inscrite au
schéma départemental ;
l?EPCI a décidé, sans y être tenu, de contribuer au
financement d?une aire permanente d?accueil, de terrains
familiaux locatifs ou d?une aire de grand passage sur le
territoire d?un autre EPCI ;
la commune est dotée d?une aire permanente d?accueil, de
terrains familiaux locatifs ou d?une aire de grand passage
conformes aux prescriptions du schéma départemental,
alors même que l?EPCI auquel elle appartient n?a pas
satisfait à l?ensemble de ses obligations.
Ces éléments sont également applicables dans le cas où une
commune ne fait pas partie d?un EPCI. Elle pourra interdire
par arrêté le stationnement des gens du voyage en dehors
des aires ou terrains prévues à cet effet dans les mêmes
conditions.
LES EMPLACEMENTS PROVISOIRES POUR
L?ACCUEIL DES GENS DU VOYAGE
Texte de référence : décret n° 2007-690 du 3 mai 2007
relatif à l?agrément prévu à l?article 9 de la loi du 5 juillet
2000 relative à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage.
1. Les dépenses d?acquisition, d?aménagement, d?entretien et de gestion des aires
d?accueil ou des terrains des gens du voyage constituent des dépenses obligatoires
pour les communes ou les EPCI. Les dépenses obligatoires sont mises à la charge
de la collectivité par la loi.
SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
38
Cependant, l?agrément d?un emplacement provisoire
n?exonère pas l?EPCI des obligations qui lui incombent en
matière de création d?aires d?accueil dans les délais vus en
fiche 3A.
Un emplacement provisoire pour l?accueil des gens du voyage
est prévu par certaines communes ou EPCI, notamment en
cas d?attente de la réalisation ou de la réhabilitation d?une
aire d?accueil ou d?un terrain. La présence sur le secteur
géographique d?un ou plusieurs emplacements provisoires
d?une capacité suffisante permet de justifier une dérogation
au principe de l?ouverture d?une aire permanente d?accueil
tout au long de l?année et ainsi de pouvoir fermer l?aire
temporairement (art. 4 du décret n° 2019-1478).
Un emplacement provisoire est agréé par le préfet de
département.
LES CARACTÉRISTIQUES D?UN EMPLACEMENT
PROVISOIRE AGRÉÉ
Pour pouvoir être agréé un emplacement provisoire doit
présenter les caractéristiques suivantes :
sa localisation garantit l?accessibilité au terrain, l?hygiène et
la sécurité du stationnement des résidences mobiles
il est desservi par un service régulier de ramassage des
ordures ménagères
il comporte une alimentation en eau et en électricité
correspondant à la capacité d?accueil.
La capacité d?accueil maximale de l?emplacement provisoire
est de 200 places de résidences mobiles.
QUELLE PROCÉDURE POUR OBTENIR
UN AGRÉMENT POUR UN EMPLACEMENT
PROVISOIRE ?
Demande d?agrément de la commune ou de l?EPCI
Le préfet peut consulter la commission consultative
départementale des gens du voyage
Arrêté préfectoral d?agrément
Notification de la décision d?arrêté à la commune
ou à l?EPCI demandeur
L?agrément est délivré par le préfet, sans possibilité de
renouvellement, pour une durée ne pouvant excéder
6 mois en fonction de la localisation, de la capacité et de
l?équipement de l?emplacement concerné. L?existence d?un
tel emplacement permet de mettre en oeuvre l?article 9 de la
loi du 5 juillet 2000.
FICHE 2E
ACCUEILFICHE
39
INTRODUCTION
L?accueil des gens du voyage constitue un des trois volets
composant les schémas départementaux d?accueil et
d?habitat des gens du voyage, aux côtés du volet habitat et
du volet socio-éducatif.
L?accueil permet de prendre en compte l?aspiration légitime
des gens du voyage à pouvoir se déplacer et stationner dans
des conditions décentes et le souci également légitime des
élus locaux d?éviter les stationnements illicites.
L?accueil des gens du voyage répond à plusieurs enjeux.
La réalisation des prescriptions du schéma départemental
et la résorption du déficit d?accueil permanent et de grand
passage, qui demeure élevé sur le territoire, permettraient
de résoudre la plupart des stationnements illicites. Le
développement de l?habitat adapté devrait également
contribuer à améliorer les conditions de l?accueil : en offrant
une alternative à des personnes installées durablement sur
les aires permanentes d?accueil voire sur les aires de grand
passage, ce développement contribuerait à redonner à ces
équipements leur vocation d?accueil temporaire.
Les déplacements permettent l?exercice d?une activité
économique. Ils peuvent être organisés pour des raisons
religieuses, festives, des évènements familiaux, des motifs
d?ordre sanitaire (hospitalisation?). Ils peuvent se dérouler
dans un périmètre limité (infra-départemental, par exemple)
ou étendu, jusqu?à concerner notamment lors des « grands
passages », de nombreuses régions du territoire.
Si les équipements prescrits sont disponibles et adaptés aux
besoins identifiés par le schéma, l?accueil peut être organisé
en fonction de la taille des groupes, qui varie de quelques
ménages à plusieurs dizaines et de la durée de leur séjour.
Le niveau des équipements et d?aménagement des
différentes aires ainsi que leur gestion répondent à des
objectifs différents.
L?ACCUEIL SE PRÉSENTE
SOUS PLUSIEURS FORMES :
Les aires permanentes d?accueil ont vocation à accueillir
les gens du voyage dont les durées de séjour peuvent
varier de quelques jours à plusieurs mois. Cet équipement
est collectif et répond à une finalité d?intérêt général. D?une
capacité conseillée se situant entre 15 et 40 places, ces aires
sont ouvertes de façon permanente et gérées sur la base
d?un règlement intérieur. Leur utilisation est payante. Le
recours à la présence d?un gestionnaire chargé de veiller à
l?application de ce règlement garantit le bon fonctionnement
de l?aire. Les aires sont caractérisées par une organisation
en emplacements et la présence de blocs sanitaires. Le
dévoiement de leur usage peut être progressivement
résorbé notamment avec le développement de l?habitat
adapté.
Les aires de grand passage (AGP) ont vocation à
accueillir les groupes de résidences mobiles des gens du
voyage qui se déplacent collectivement à l?occasion de
grands rassemblements traditionnels ou occasionnels.
La surface d?une aire de grand passage est d?au moins 4
hectares, ce qui correspond à environ une capacité d?accueil
de 200 résidences mobiles. Mais le préfet, après avis du
président du conseil départemental, peut y déroger pour
tenir compte des disponibilités foncières, des spécificités
topographiques ou des besoins particuliers définis par le
schéma départemental. Les groupes séjournent sur place
pour des durées brèves, en général de quelques jours à
deux semaines. En conséquence, ces aires n?ont pas pour
obligation d?être ouvertes et gérées en permanence mais
doivent être rendues accessibles en tant que de besoin.
Aménagées et équipées plus sommairement que les
aires permanentes d?accueil, ces aires ne comportent pas
d?emplacements propres à chaque résidence mobile. Leur
utilisation est payante.
Les aires de « petit » ou de « moyen passage »,
contrairement aux précédentes, ne présentent pas un
caractère prescriptif. Elles sont de capacité limitée, dotées
d?aménagements plus sommaires, souvent implantées dans
des communes rurales, et destinées à accueillir des familles
de passage. Leurs caractéristiques ne sont pas définies par
la réglementation et sont diverses sur le territoire.
L?ACCUEIL3
ACCUEIL
40
FICHE 3
Les emplacements pour les grands rassemblements
traditionnels ou occasionnels ne sont pas prescrits par
le schéma départemental. Ces emplacements peuvent
accueillir parfois plusieurs milliers de caravanes quelques
semaines par an. Quel que soit le propriétaire du terrain, le
représentant de l?État s?assure du respect de l?ordre public,
de la sécurité, et de la salubrité publique et coordonne la
mise en place des moyens en personnel et en matériel.
Il est à noter, en outre, que le décret n° 2007-690 du 3
mai 2007 prévoit la possibilité pour les communes ou les
EPCI de demander au préfet un agrément pour la création
d?emplacements provisoires pour l?accueil des gens du
voyage ce qui peut être utile, notamment en cas d?attente
de la réalisation ou de la réhabilitation d?une aire d?accueil
ou d?un terrain. Délivré pour une durée ne pouvant excéder
6 mois, cet agrément n?exonère pas l?EPCI des obligations qui
lui incombent dans les délais prévus par le schéma (art. 9 de
la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
SEPT FICHES PRÉSENTENT LES DIFFÉRENTES AIRES D?ACCUEIL
Fiche 3A :
Création
Fiche 3B :
Fonctionnement
Fiche 3D :
Bilan/orientations
Aires permanentes
d?accueil :
Fiche 3C :
Création
et fonctionnement
Fiche 3D :
Bilan/orientations
Aires présentant
un caractère non prescriptif :
Fiche 3E :
Création
Fiche 3F :
Fonctionnement
Fiche 3G :
Bilan/orientations
Aires
de grand passage :
ACCUEILFICHE
41
OBJECTIFS / FINALITÉS
La création et la réhabilitation des aires d?accueil des gens
du voyage constituent une partie de la mise en oeuvre
opérationnelle des schémas départementaux d?accueil et
d?habitat des gens du voyage. La création et la réhabilitation
des aires d?accueil inscrites dans un schéma départemental ont
un caractère prescriptif. Des sanctions sont prévues en cas de
non réalisation.
La compétence pour la réalisation de l?aire est une compétence
des EPCI. La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil
et à l?habitat des gens du voyage et ses textes d?application
précisent l?autorité compétente pour créer ou réhabiliter les
aires, les caractéristiques d?une aire, sa localisation, les délais
de réalisation, son coût et les financements mobilisables.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage détaille ces dispositions.
LA COLLECTIVITÉ COMPÉTENTE POUR CRÉER
OU RÉHABILITER UNE AIRE D?ACCUEIL
PERMANENTE DES GENS DU VOYAGE
La loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation
territoriale de la République a confié la compétence
« aménagement, entretien et gestion des aires d?accueil des
gens du voyage » aux établissements publics de coopération
intercommunale (EPCI). Cette nouvelle compétence obligatoire
s?applique à l?ensemble des EPCI depuis le 1er janvier 2017,
y compris la Métropole du Grand Paris, la Métropole d?Aix-
Marseille et les EPCI composés exclusivement de communes
de moins de 5 000 habitants.
CAS PARTICULIER
Les communes de plus de 5000 habitants non intégrées
à un EPCI sont en principe soumises à l?obligation de
participer à la réalisation d?une aire d?accueil dont le schéma
départemental a prévu la réalisation sur leur territoire.
L?EPCI ou les communes compétentes remplissent leurs
obligations en :
créant, aménageant, entretenant et en assurant la gestion
de ces aires.
en contribuant au financement de la création, de
l?aménagement, de l?entretien et de la gestion d?aires
situées hors de son territoire. Pour cela, ils peuvent conclure
une convention, qui porte à la fois sur l?investissement et le
fonctionnement des aires, avec un ou plusieurs autres EPCI,
ou avec d?autres communes ou EPCI pour les communes
non membres d?un EPCI.
À noter qu?il est possible de recourir à une expropriation
pour cause d?utilité publique afin de créer des aires de
stationnement des gens du voyage (CE, 18 juin 1997, requête
n°152 487).
Par ailleurs, les préfets peuvent recourir à la procédure du
projet d?intérêt général pour la réalisation d?équipements
dédiés aux gens du voyage (art. L. 102-1 du code de
l?urbanisme).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La procédure du projet d?intérêt général a été utilisée
pour la création de l?aire permanente d?accueil de
Saint Rambert d?Albon dans la Drôme.
La création, la réhabilitation,
la mise aux normes
d?une aire permanente d?accueil3A
© Cerema
ACCUEIL
42
FICHE 3A
LE DÉLAI DE RÉALISATION OU
DE RÉHABILITATION DES AIRES D?ACCUEIL
Les collectivités chargées de la mise en oeuvre du schéma
départemental ont 2 ans après la publication du schéma pour
remplir leurs obligations (art.2 I et III de la loi n° 2000-614 du
5 juillet 2000).
Ce délai est prorogé de deux ans, à compter de sa date
d?expiration, lorsque la commune ou l?EPCI a manifesté,
au cours des 2 premières années suivant la publication
du schéma, la volonté de se conformer à ses obligations.
Plusieurs moyens de justifier cette volonté sont admis :
la transmission au représentant de l?Etat dans le département
d?une délibération ou d?une lettre d?intention comportant la
localisation de l?opération de réalisation ou de réhabilitation
de l?aire permanente d?accueil,
l?acquisition des terrains ou le lancement d?une procédure
d?acquisition des terrains sur lesquels les aménagements
sont prévus,
la réalisation d?une étude préalable.
En cas de non réalisation de l?aire d?accueil dans les
délais prévus par la loi, l?article 3 de la loi n° 2000-614 du
5 juillet 2000 modifiée, prévoit un pouvoir de substitution
du représentant de l?État dans le département, après mise
en demeure restée sans effet.
Plus précisément, la procédure se décompose en plusieurs
étapes :
Le préfet met en demeure la commune ou l?EPCI de prendre
les mesures nécessaires selon un calendrier déterminé, en
évaluant le montant des dépenses afférentes1 ;
Si la commune ou l?EPCI ne respecte pas ses engagements
dans les délais prévus, le préfet peut lui ordonner de
consigner les sommes correspondant au montant des
dépenses auprès d?un comptable public ;
Si dans un délai de 6 mois à partir de la consignation des
sommes, la collectivité n?a pas pris toutes les mesures
nécessaires, le préfet de département la met en demeure
de les prendre, selon un calendrier déterminé ;
En dernier recours, sans réaction de la collectivité, le
préfet peut faire procéder d?office, en lieu et place et
aux frais de la collectivité, à l?exécution des mesures
nécessaires : acquisition des terrains, réalisation des travaux
d?aménagement, gestion des aires au nom et pour le compte
de la collectivité. Il peut pour cela passer les marchés publics
(procédures applicables à l?État) et utiliser les sommes
consignées pour régler les dépenses ainsi engagées.
Lorsque le représentant de l?État dans le département a dû
se substituer à la collectivité compétente, celle-ci devient
propriétaire de plein droit des aires aménagées à compter de
l?achèvement des travaux d?aménagement.
LA LOCALISATION DES AIRES D?ACCUEIL
DES GENS DU VOYAGE
La localisation d?une aire d?accueil des gens du voyage doit
garantir le respect des règles d?hygiène et de sécurité des gens
du voyage et permettre une bonne intégration.
Elle doit se situer :
DANS LES LIEUX DÉTERMINÉS PAR LE SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL D?ACCUEIL ET D?HABITAT
DES GENS DU VOYAGE
Les secteurs géographiques d?implantation, les communes où
les aires doivent être réalisées et leur capacité d?accueil sont
définis dans le schéma départemental d?accueil des gens du
voyage (art. 1 ? II. de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
L?EPCI peut également retenir un terrain d?implantation pour
une aire située sur le territoire d?une autre commune membre
que celle qui figurait au schéma, si cette commune est incluse
dans le même secteur géographique d?implantation
(art. 2 ? I.B de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
En Loire-Atlantique, les obligations de réalisation
d?aires permanente d?accueil des gens du voyage
des communes de La Chevrolière et Pont Saint Martin
ont été réalisées sur la commune de Geneston en
extension d?une aire existante.
La notion de « secteur géographique d?implantation » est
appréciée largement. Il peut correspondre au territoire de
l?EPCI, au canton, à l?arrondissement ou à un bassin de vie.
L?EPCI a également la possibilité de décider de réaliser l?aire
sur le territoire d?une de ses communes membres même si
celle-ci compte moins de 5000 habitants.
1. Les dépenses d?acquisition, d?aménagement, d?entretien et de gestion des aires
d?accueil des gens du voyage constituent des dépenses obligatoires pour les communes
ou les EPCI. Les dépenses obligatoires sont mises à la charge de la collectivité par la loi.
ACCUEIL
43
DE PRÉFÉRENCE DANS UNE ZONE URBANISÉE
Il est préconisé de créer des aires d?accueil au sein de zones
urbaines ou à leur proximité. Cette localisation doit permettre
un accès aisé aux équipements scolaires, éducatifs, sociaux
et culturels ainsi qu?aux services spécialisés. Elle se justifie
par leur vocation d?accueil et par le souhait de réduire au
maximum les surcoûts liés aux travaux de viabilisation ou de
voirie et réseaux divers (VRD).
Par ailleurs, d?autres contraintes sont imposées par des textes
législatifs et réglementaires, par exemple, la création d?aires
d?accueil est interdite :
dans des sites inscrits ou classés (art. 1er ? II de la loi n° 2000-
614 du 5 juillet 2000)
de part et d?autre de toute ligne électrique aérienne de
tension supérieure ou égale à 130 kilovolts, existante ou à
créer (Code de l?énergie : articles L. 323-10, R.323-20 et R.
323-21).
DANS DES SECTEURS AUTORISÉS
PAR LES DOCUMENTS D?URBANISME
Les documents d?urbanisme (PLU et cartes communales)
doivent définir les secteurs dans lesquelles les aires d?accueil
peuvent être implantées, avec des règles de constructibilité
adaptées2. Ces mesures constituent un préalable indispensable
à la réalisation des aires d?accueil, la maîtrise foncière du
terrain constituant un autre impératif pour pouvoir se lancer
dans la réalisation d?une aire.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le « Guide sur les dispositions opposables du PLU »
paru en mars 2020, librement téléchargeable et
réalisé par le ministère en charge de l?urbanisme,
développe des exemples pour prendre en compte
l?accueil des gens du voyage dans les PLU.
Une carte communale fait apparaître dans ses documents
graphiques les zones dans lesquelles les constructions sont
admises et les zones où elles sont interdites.
Dans les PLU, un classement en zone U indicé (Uv par
exemple) semble être le plus adapté compte tenu de la
vocation des terrains et de leur niveau d?équipement.
En application de l?article L. 151-13 du code de l?urbanisme, les
aires d?accueil peuvent aussi être édifiées à titre exceptionnel
dans les Secteurs de Taille et de Capacités Limitées (STECAL),
délimités dans les zones agricoles, naturelles ou forestières.
Ces secteurs sont délimités avec l?accord du préfet de
département après avis de la commission départementale de
la préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers.
Les secteurs où les aires d?accueil vont pouvoir être implantées
doivent être localisés en évitant les zones à risques, les
nuisances sonores, par exemple liées à la proximité d?une
route et les délaissés.
LES CARACTÉRISTIQUES DES AIRES D?ACCUEIL
DES GENS DU VOYAGE
Les caractéristiques des aires d?accueil sont définies par la
réglementation. Le respect des normes techniques précisées
par le décret n° 2019-1478 conditionne l?octroi de la subvention
pour investissement, de l?aide à la gestion et de la majoration
de la dotation globale de fonctionnement (cf. Annexe A4.1 ?
Les aides mobilisables3).
Le fonctionnement des aires d?accueil est traité dans la fiche
n°3B du présent guide.
Il doit être noté que les dispositions du décret n° 2019-1478
portant sur les caractéristiques des aires permanentes d?accueil
s?appliquent aux travaux de création ou d?aménagement des
aires dont la déclaration préalable ou la demande de permis
d?aménager est déposée après le 31 décembre 2020. Ce décret
n?impose pas une mise aux normes des aires permanentes
d?accueil existantes.
Les aires permanentes d?accueil ont vocation à accueillir les
personnes dites gens du voyage dont l?habitat traditionnel
est constitué de résidences mobiles. Les résidences mobiles
sont définies comme des « véhicules terrestres habitables
qui conservent des moyens de mobilité et que le code de la
route n?interdit pas de faire circuler ».
La capacité d?accueil d?une aire d?accueil : elle doit être
cohérente avec le besoin qui a été constaté et être suffisante
au regard de l?équilibre financier de sa gestion. Ainsi, une aire
d?accueil de moins de 15 places est à éviter et une aire ne doit
pas avoir une capacité trop importante, comme le précise la
circulaire n° 2001-49 du 5 juillet 2001 d?application de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000, afin d?éviter « la concentration
de groupes importants à l?origine de conditions de séjours
moins satisfaisantes, occasionnant souvent des difficultés de
fonctionnement ». La capacité maximale conseillée pour une
aire d?accueil est de 50 places.
2. Cf. Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités
territoriales, « Guide sur les dispositions opposables du PLU », mars 2020,
en particulier p.123 et suivantes.
3. Cf. Art. R.851-3 du code de sécurité sociale
FICHE 3A
ACCUEIL
44
FICHE 3A
Dans le même ordre d?idée, la circulaire n° 2001-49 conseille
la réalisation d?aires plus petites, mais plus nombreuses afin
d?en faciliter l?intégration et la gestion.
La capacité d?accueil pourra être adaptée aux besoins établis
dans le cadre du bilan annuel réalisé par la commission
départementale (à la hausse ou à la baisse). Cette adaptation
devra faire l?objet d?une modification du schéma en suivant
les mêmes formes que celles de son adoption.
L?aire d?accueil est divisée en emplacements de deux places.
La place de résidence mobile permet d?assurer le
stationnement d?une résidence mobile, de son véhicule
tracteur et, le cas échéant, de sa remorque. Elle dispose
d?une superficie minimum de 75 m2 hors espaces collectifs,
hors bâti, hors espace réservé au stationnement de
véhicules et circulations internes de l?aire d?accueil.
Les places de résidence mobile situées sur une aire d?accueil
doivent présenter les caractéristiques suivantes :
l?espace réservé au stationnement est contigu à chaque
place et sa capacité est d?au moins deux véhicules.
Les places et les espaces réservés au stationnement
disposent d?un sol stabilisé, restant porteur et carrossable
en cas d?intempérie. La pente doit permettre d?assurer le
stationnement sûr des résidences mobiles.
Les équipements d?une aire d?accueil :
L?aire comporte au moins un accès routier sûr et une
desserte interne permettant une circulation appropriée
Elle comporte au minimum un bloc sanitaire intégrant au
moins un lavabo, une douche et deux cabinets d?aisance,
pour un emplacement. Au moins un bloc sanitaire et 20 %
des blocs sanitaires de l?aire doivent être accessibles aux
personnes en situation de handicap.
Chaque emplacement dispose d?un accès aisé à
l?alimentation en eau potable et à l?électricité permettant
d?individualiser les consommations.
Il faut noter que la collecte des déchets ménagers et des
déchets assimilés générés sur les aires d?accueil se fait dans
les mêmes conditions que pour les habitants de la commune
ou de l?EPCI. Ainsi, la collecte séparée des déchets ménagers
(tri), l?accès au service de collecte des encombrants et à la
déchetterie sont prévus dans les mêmes conditions pour
l?ensemble des habitants. Les conditions de la collecte des
déchets produits par l?activité économique des personnes
résidents sur une aire d?accueil sont définies par le maire ou
le président de l?EPCI.
Pour rappel l?article R. 2224-25 du CGCT dispose que dans
les communes ou groupements de communes où sont
aménagés des aires d?accueil, la collecte des ordures
ménagères résiduelles sur ces terrains ou aires d?accueil
est assurée au moins une fois par semaine pendant leur
période d?ouverture ou d?occupation, à partir d?un point de
dépôt spécialement aménagé sur les aires d?accueil ou à
leur proximité immédiate.
En outre, les aires d?accueils peuvent prévoir des espaces
collectifs de type récréatifs (aires de jeux, espaces verts?).
LE COÛT DE LA CRÉATION
D?UNE AIRE D?ACCUEIL PERMANENTE
Le coût d?aménagement d?une aire d?accueil des gens du
voyage est estimé entre 15 000 et 50 000 ¤ par emplacement
de résidence mobile avec un coût moyen de l?ordre de 34 000 ¤
(source : SISAL, sur la période 2006/2018), à la charge de
la collectivité. Ce coût est variable selon les régions, le coût
moyen est estimé à 25 000 ¤ en Bourgogne-Franche Comté, il
s?élève à 40 000 ¤ en région Provence Alpes Coté d?Azur et à
47 000 ¤ en Île-de-France. On constate une augmentation des
coûts ces dernières années dues à une élévation du niveau des
équipements des aires (accès à internet par exemple).
QUELQUES POINTS DE VIGILANCE RÉPERTORIÉS :
le coût des voiries d?accès et réseaux divers si le terrain est
situé en dehors d?une zone urbanisée ;
le coût d?une éventuelle dépollution du terrain à prendre en
compte ;
des éléments à prendre en compte dès la conception pour
éviter des difficultés de gestion (gel en hiver?) : création
utile d?un rond-point d?accès à l?aire, raccordement au réseau
d?eau potable, remblaiement du fait de l?inondabilité du
site? ;
le retournement possible des résidences mobiles sur l?aire ;
la circulation possible sur l?aire des camions de ramassage
pour la collecte des ordures ;
une localisation et l?orientation du bloc sanitaire cohérente
par rapport à la configuration de l?emplacement ;
le choix des matériaux et des énergies utilisés (revêtement du
sol de l?aire ou du bloc sanitaire, panneaux photovoltaïques,
etc.).
Les financements mobilisables pour la création des aires
permanentes d?accueil sont détaillés dans l?annexe A 4.1 du
présent guide.
ACCUEILFICHE
45
OBJECTIFS / FINALITÉS
Pour définir la gestion et le fonctionnement des aires
permanentes d?accueil, la collectivité compétente devra
prendre en considération l?accueil, le fonctionnement et
l?entretien des équipements et des espaces collectifs.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage détaille ces dispositions.
LA GESTION D?UNE AIRE D?ACCUEIL
DES GENS DU VOYAGE :
QUELLES MODALITÉS ?
L? « aménagement, l?entretien et la gestion des aires d?accueil »
est une compétence de plein droit des établissements publics
de coopération intercommunale (EPCI) au lieu et place des
communes membres (art. L.5214-16 du code général des
collectivités territoriales pour les communautés de communes,
art. L.5215-20 pour les communautés urbaines, art. L.5216-5
pour les Communautés d?agglomération, art. L. 5219-1 pour la
Métropole du Grand Paris, art. L.3641-1 pour la Métropole de
Lyon, art. L.5217-2 pour les métropoles).
Les aires d?accueil peuvent être gérées en régie directe par les
services de l?EPCI ou confiées par convention (délégation) à
une personne publique ou privée (art. 2-II loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000) dénommée opérateur.
Ainsi les sociétés spécialisées dans la gestion des aires en
gèrent un nombre important.
Aux termes de l?article 3 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000,
dès lors que la commune ou l?EPCI compétent n?a pas respecté
ses obligations en matière d?entretien et de gestion des
aires d?accueil, le représentant de l?État dans le département
peut mettre en demeure la commune ou l?EPCI de prendre
les mesures nécessaires selon un calendrier déterminé, en
évaluant le montant des dépenses afférentes.
Concernant les modalités de substitution de l?État cf. fiche 3.a.
LES FINANCEMENTS PROPOSÉS POUR
LE FONCTIONNEMENT ET LA GESTION
DES AIRES D?ACCUEIL DES GENS DU VOYAGE
Pour assurer le fonctionnement et la gestion des aires d?accueil
des gens du voyage l?État et la Caisse nationale des allocations
familiales (CNAF) attribuent à la collectivité compétente l?aide
au logement temporaire (ALT 2).
Cette aide est subordonnée à la signature d?une convention
annuelle entre le préfet de département et le « gestionnaire
opérationnel »1 de l?aire c?est-à-dire soit la collectivité si la
gestion se fait en régie directe soit l?opérateur si la gestion de
l?aire lui est déléguée.
Préalablement à la signature de la convention, le gestionnaire
d?une aire adresse au préfet un rapport annuel après une visite
approfondie de l?aire d?accueil, visite dite de conformité. La
visite de conformité est généralement réalisée annuellement
par la DDT(M). L?aire d?accueil concernée doit pour cela respecter
les normes techniques fixées par le décret n° 2019-1478 du
26 décembre 2019 (sinon l?aide ne pourra pas ou plus être
versée), étant précisé que les normes techniques du décret
précité ne s?appliquent pas au stock d?aires déjà réalisées et
celles ayant déposé leur déclaration préalable ou demande de
permis d?aménager avant le 31 décembre 2020.
Le fonctionnement
des aires permanentes d?accueil3B
© Cerema
1. Cf. Art. L.851-1 du Code de la sécurité sociale
ACCUEIL
46
FICHE 3B
La convention passée entre le Préfet et le gestionnaire
détermine :
le montant prévisionnel de l?aide versée annuellement aux
gestionnaires ;
les modalités de calcul du droit d?usage perçu par les
gestionnaires des aires d?accueil ;
les conditions de leur gardiennage.
Le montant de l?ALT 2 versé est calculé selon deux parties2 :
une part fixe fonction du nombre de places présentes sur
l?aire ;
une part variable calculée en fonction de son occupation
réelle.
En début d?année la collectivité ou l?opérateur se voit verser
une avance en fonction des prévisions d?occupation puis une
régularisation a lieu en fin d?année.
Par ailleurs, des conventions peuvent être passées entre
le gestionnaire de l?aire et le département pour la prise en
charge par ce dernier des frais de fonctionnement des aires.
Cette participation du département ne peut pas excéder
le quart des dépenses de fonctionnement (art 6 de la loi
n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
LE FONCTIONNEMENT D?UNE AIRE
D?ACCUEIL DÉFINI DANS LE RÈGLEMENT
INTÉRIEUR
UN RÈGLEMENT INTÉRIEUR :
Le règlement intérieur des aires d?accueil géré par une
commune ou un EPCI est établi par la collectivité compétente
afin de régir les relations entre le gestionnaire et les occupants
et ainsi de définir un certain nombre de conditions à leur bon
fonctionnement.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 prévoit un
modèle type de règlement intérieur à respecter. Ce modèle
s?impose pour la rédaction des règlements intérieurs des
nouvelles aires. Les règlements intérieurs des aires d?accueil
permanentes existantes devront être mis en conformité avec
ce modèle type.
Le règlement intérieur est affiché sur l?aire d?accueil et un
exemplaire est remis à chaque nouvel arrivant par voie
dématérialisée ou par papier sur sa demande.
UN DISPOSITIF DE GESTION
ET DE GARDIENNAGE
Chaque aire d?accueil est rattachée à un dispositif de gestion
et de gardiennage. Celui-ci est assuré, au moins cinq
jours par semaine grâce à une présence quotidienne non
nécessairement permanente et par une astreinte technique
téléphonique quotidienne.
Les diverses missions allouées au gestionnaire sont :
-1 l?accueil (gestion des arrivées et des départs) et la relation
à l?usager ;
-2 le bon fonctionnement de l?aire d?accueil (gestion
administrative de l?occupation, application des règles
d?hygiène, de santé et de sécurité des usagers etc.) ;
-3 l?entretien (espaces collectifs et circulations internes...) ;
-4 la perception du droit d?usage3 (qui peut changer suivant les
structures d?accueil et dispositifs techniques de gestion).
Il est possible de mettre en place un dispositif commun à
plusieurs aires situées dans un même secteur géographique.
Le temps de présence sur l?aire du gestionnaire doit être
suffisant et quotidien afin d?assurer l?accueil, les entrées
et sorties, le règlement du droit d?usage et le respect du
règlement intérieur dans de bonnes conditions.
Enfin, il est souhaitable d?harmoniser les dispositifs d?accueils
entre plusieurs aires notamment celles situées dans un même
secteur géographique. Le règlement intérieur type permet de
prévoir les modalités locales de gestion et de gardiennage.
L?OUVERTURE DE L?AIRE
Une aire d?accueil doit être ouverte tout au long de l?année
afin de répondre aux besoins de ses occupants.
Toutefois, le gestionnaire peut prévoir la fermeture temporaire
de l?aire pour réaliser des travaux d?aménagements, de
réhabilitation et de mise aux normes ou des réparations ou pour
tout autre motif. Si cette fermeture annuelle est supérieure à
un mois, le gestionnaire devra demander une dérogation au
préfet. Celui-ci peut accorder une dérogation dans la limite de
six mois s?il a agréé un ou des emplacements provisoires (cf.
fiche 2E) situés dans le même secteur géographique4 et d?une
capacité suffisante (cf. art. 4 du décret n° 2019-1478 du 26
décembre 2019).
2. Pour en savoir plus sur cette aide : Art. L. 851-1 et suivants et R. 851-2, R. 851-3,
R. 851-5 et suivants du Code de la sécurité sociale.
3. Selon l?article 10 du décret n° 2019-1478 : « Le droit d?usage comprend le droit
d?emplacement et la consommation de l?eau et de l?électricité. »
4. La notion de secteur géographique est définie par l?article 1er de la loi n° 2000-614
du 5 juillet 2000. Cf. en outre fiche 3A
ACCUEIL
47
Les fermetures temporaires des aires situées dans un même
secteur géographique devront être échelonnées afin que
certaines d?entre elles restent ouvertes en permanence.
Une bonne communication et coordination à l?échelle
départementale et entre EPCI/gestionnaire est nécessaire
pour organiser ces périodes de fermeture.
Les occupants des aires qui font l?objet d?une fermeture
temporaire seront informés par le gestionnaire :
de la fermeture de l?aire, par affichage, au moins deux mois
avant la fermeture.
des aires ou des emplacements provisoires agréés ouverts
dans le même secteur géographique et pouvant les accueillir
durant cette période de fermeture.
Le préfet est également informé par le ou les gestionnaires
concernés des dates de fermeture temporaire au plus tard
trois mois avant cette dernière.
Si les gestionnaires ne parviennent pas à s?entendre sur les
périodes de fermeture temporaire, le préfet peut prendre un
arrêté précisant les aires qui doivent rester ouvertes.
LA DURÉE DE SÉJOUR
Le séjour sur une aire d?accueil est subordonné à l?établissement
d?un état des lieux d?entrée et à la signature d?une convention
d?occupation temporaire entre le gestionnaire et le preneur,
prévus dans le décret n° 2019-1478. Un modèle de cette
convention sera établi par arrêté ministériel.
La durée de séjour autorisée sur une aire d?accueil est inscrite
au règlement intérieur et est définie au regard :
de l?évaluation des besoins dans le cadre du schéma
départemental,
des capacités d?accueil sur la commune ou les communes
environnantes, prévues par le schéma.
Comme le prévoit l?article 8 du décret n° 2019-1478, afin
de respecter le caractère temporaire du passage des gens
du voyage sur une aire d?accueil, le règlement intérieur ne
doit pas prévoir une durée de séjour supérieure à trois mois
consécutifs. Des dérogations sont possibles, dans la limite
de 7 mois supplémentaires, pour prendre en compte des
situations particulières comme la scolarisation des enfants,
l?hospitalisation, le suivi d?une formation ou l?exercice d?une
activité professionnelle. La dérogation peut être accordée par
le gestionnaire sur justification.
Les gestionnaires peuvent être confrontés à un phénomène
d?ancrage sur leur territoire. Ce phénomène peut induire
des stationnements diffus hors de l?aire par faute de places
suffisantes.
JURISPRUDENCE
le Conseil d?Etat a confirmé l?expulsion d?une occupante
d?une aire d?accueil de gens du voyage qui avait excédé
la durée de séjour prévue au règlement intérieur (CE,
10/10/2007 Courly, n°305129).
UN DÉPÔT DE GARANTIE
L?article 10 du décret n° 2019-1478 prévoit qu?à l?arrivée sur
l?aire d?accueil, un dépôt de garantie d?un montant maximum
équivalent à un mois de droit d?emplacement doit être acquitté
au gestionnaire. Il fait l?objet d?un récépissé.
Ce dépôt de garantie est restitué au moment du départ de
l?aire en l?absence de dégradation ou d?impayé. Dans le cas
où le gestionnaire constate des dégradations lors de l?état des
lieux de sortie, le gestionnaire conserve tout ou partie du dépôt
de garantie selon la gravité des dégâts constatés.
LE DROIT D?USAGE
L?article 10 développe les règles relatives au droit d?usage,
qui comprend le droit d?emplacement et la consommation
de l?eau et de l?électricité. Le tarif du droit d?usage est affiché
sur l?aire. Les modalités de calcul du droit d?usage perçu par
le gestionnaire sont définies dans la convention relative à la
gestion de l?aire d?accueil entre l?Etat et le gestionnaire.
Le droit d?emplacement est fixé pour être en cohérence avec
le niveau de prestations offertes. Il peut faire l?objet d?une
modulation en fonction des ressources des occupants et être
indexé sur l?indice national des prix à la consommation hors
tabac.
Le montant des factures établies pour la consommation
d?électricité et pour la consommation d?eau correspond à
la consommation réelle. La base du calcul du tarif ne peut
excéder le tarif auquel la collectivité se fournit elle-même.
La périodicité du règlement du droit d?usage est prévue par le
règlement intérieur. Elle peut varier en fonction de la durée de
séjour et du mode de gestion de l?aire sans excéder un mois.
Suite au règlement, l?occupant se voit remettre une quittance,
sans frais, par voie dématérialisée ou par papier sur demande.
LES ACTIONS À CARACTÈRE SOCIAL
SUR UNE AIRE D?ACCUEIL
Les actions à caractère social développées au sein des aires
d?accueil sont fixées par des conventions passées entre
l?organe financeur (Etat, département et, le cas échéant, les
organismes sociaux concernés) et les gestionnaires des aires
d?accueil (art. 6-I loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Ces actions
sont destinées à favoriser l?intégration et l?insertion des
FICHE 3B
ACCUEIL
48
FICHE 3B
gens du voyage à la vie sociale locale de la commune et du
territoire. Elles doivent contribuer à favoriser la scolarisation
des enfants, l?alphabétisation des adultes, l?accès aux soins et
la promotion de la santé des familles, à les aider dans leurs
démarches administratives et permettre leur adaptation à
l?environnement économique. L?élaboration d?un projet social
par l?EPCI compétent permet de faire travailler les différents
acteurs sociaux du territoire sur la mise en place de ces
actions à caractère social.
Bien qu?il constitue une obligation prévue par la loi, il n?est pas
rare qu?aucun accompagnement social ne soit prévu sur les
aires d?accueil. Si les gestionnaires font souvent le lien entre
les familles et les services d?aide sociale, l?accompagnement
social ne fait néanmoins pas partie des missions des
gestionnaires des aires.
Un opérateur ou un médiateur social peut être sollicité par
le département au titre de son action sociale pour mener un
accompagnement social global ou plus spécifique au niveau
de l?insertion auprès des gens du voyage, notamment ceux
domiciliés sur le département concerné.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le dispositif mis en place par le conseil
départemental du Maine-et-Loire
Le Département a fait le choix de recourir, dans le
cadre d?un marché public à un opérateur chargé de
l?accompagnement social global des gens du voyage
domiciliés dans un CCAS ou CIAS du département.
Aussi il apparaît nécessaire de :
pérenniser les moyens d?accompagnement social
spécifique en faveur des gens du voyage domiciliés
en CCAS ou CIAS, financés par le département,
pendant toute la durée du schéma.
développer des actions (individuelles et/ou
collectives) adaptées visant à réduire le taux
de personnes en situation d?illettrisme chez
les gens du voyage en s?appuyant notamment
sur le prestataire du Département chargé de
l?accompagnement social ainsi que sur l?ensemble
des acteurs intervenant dans ce domaine.
accompagner, informer, orienter et former les gens
du voyage en réponse aux difficultés d?accès aux
droits qu?ils peuvent rencontrer ;
faciliter leur accès aux nouvelles technologies de
l?information et de la communication (lien avec les
maisons de service au public, accès WIFI sur les
aires d?accueil?).
Les EPCI peuvent également mettre en place une offre
de médiation, via un opérateur qui facilite les relations
entre acteurs locaux, développe une compréhension et
une confiance mutuelles favorisant l?inscription locale des
gens du voyage.
Par ailleurs, une aire d?accueil ou encore l?ensemble des
aires d?accueil d?un territoire ou encore une structure,
mobile ou non, d?un opérateur social, peut être labellisée
centre social ou espace de vie sociale par la CAF et
ainsi couvrir des actions développant la citoyenneté et
l?implication des gens du voyage dans la vie sociale.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le dispositif de médiation sociale mis en place
par Nantes Métropole
Nantes Métropole a contractualisé avec l?association
Les Forges pour assurer un accompagnement social
sur les 18 aires d?accueil de l?agglomération. Les
salariés de l?association assurent une présence
de proximité pour aider les gens du voyage sur
les questions de santé, l?assurance des véhicules,
l?habitat et le logement, le soutien scolaire des
enfants. La médiation permet de créer un lien social,
d?apaiser les tensions, de faire connaître les services
de la ville. Par ce biais, elle facilite l?intégration
des gens du voyage dans la cité. Elle permet aussi
d?informer les gens sur leurs droits sociaux.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Sur l?aire d?accueil d?Orléans ? La Source
travaillent notamment deux assistantes sociales,
deux animateurs et un accompagnateur pour le
suivi des entreprises. Les animateurs travaillent
avec les enfants divisés en groupe d?âge. Ils font de
l?aide aux devoirs, mais aussi des ateliers manuels
(bricolage, dessin, peinture) et des sorties. Une
exposition a été réalisée en 2019 par les enfants
afin de valoriser des figures célèbres des gens du
voyage. Il est intéressant de noter que des enfants
non gens du voyage inscrits au centre de loisir du
quartier prioritaire de la ville de la Source, se rendent
sur l?aire d?accueil afin de faire des activités avec les
enfants du voyage.
ACCUEIL
49
Un groupe pour les parents a aussi été constitué
afin de mener des actions comme par exemple
l?éducation alimentaire, l?apprentissage de la lecture
ou la sensibilisation à l?environnement. Des effets
ont pu être constatés comme une diminution
conséquente des déchets au sol.
Les assistantes sociales aident aux démarches
administratives (notamment pour utiliser l?outil
informatique). A titre d?exemple, avec l?aide du
personnel, de nombreux occupants de l?aire férus de
pêche ont pu obtenir des permis de pêche.
L?HARMONISATION DES PRATIQUES
SUR UN TERRITOIRE COMPRENANT
PLUSIEURS AIRES D?ACCUEIL
Une mutualisation des pratiques à l?échelle départementale
voire inter-départementale est recommandée quand elle
est possible. Elle peut porter sur plusieurs points. Quelques
exemples sont donnés ici :
une harmonisation des pratiques des règlements intérieurs :
entente en termes de fermeture annuelle de façon à ce
que l?ensemble des aires ne soient pas fermées à la même
période,
une harmonisation des tarifs pour équilibrer les taux
d?occupation entre plusieurs territoires. Ce dernier point
ne sera pas facile à mettre en oeuvre, si le niveau de
confort des aires est très variable au sein du département,
selon que l?aire est récente ou au contraire ancienne et
non réhabilitée. Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre
2019 prévoit en ce sens que « le montant du droit
d?emplacement doit être en cohérence avec le niveau de
prestations offertes et peut faire l?objet d?une modulation
en fonction des ressources des occupants ». Du point de vue
de la modulation en fonction des ressources des occupants,
il peut être décidé par exemple un tarif plus bas pour les
bénéficiaires de l?allocation aux adultes handicapés (AAH).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La rédaction d?un règlement intérieur
harmonisé (SDAHGV du Morbihan)
Le règlement intérieur harmonisé a été rédigé dans
le cadre d?un groupe de travail associé à la révision
du schéma départemental afin d?harmoniser les
pratiques en matière de gestion.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La mise en place d?un livret d?accueil
(CA de Saintes)
Un livret d?accueil permet d?apporter aux gens du
voyage des informations utiles (tarifs, obligations,
horaires et conditions d?entrée?) et de les sensibiliser
au respect de l?environnement de l?équipement,
de ses alentours ainsi que de la bonne gestion des
fluides par exemple.
FICHE 3B
ACCUEILFICHE
50
OBJECTIFS / FINALITÉS
Dans les schémas départementaux d?accueil et d?habitat des
gens du voyage, la détermination des aires d?accueil, des aires
de grand passage et des terrains familiaux locatifs présentent
un caractère prescriptif : les collectivités ont l?obligation de
les réaliser. Toutefois, en complément à l?aménagement
de ces différents types de terrains, les collectivités peuvent
disposer d?aires d?accueil de faible capacité et/ou à caractère
temporaire, qui, contrairement aux premières, ne présentent
pas de caractère obligatoire, même si elles sont mentionnées
dans un schéma.
Ces aires constituent un complément aux trois types
d?aménagement précités. De capacité limitée, dotées
d?aménagements plus sommaires, souvent implantées dans
des communes rurales, elles sont destinées à accueillir des
familles de passage.
Elles peuvent aussi être implantées à proximité, voire dans
l?enceinte, des centres hospitaliers pour l?accueil de familles
de personnes hospitalisées, lorsque la ville ne présente pas
de capacités suffisantes d?accueil ou que les aires sont à trop
grande distance du centre hospitalier.
Leurs caractéristiques ne sont pas définies de manière aussi
précise que celles des aires permanentes d?accueil et des aires
de grand passage. On trouve sur l?ensemble du territoire une
grande diversité de ces aires.
Elles sont d?ailleurs dénommées de différentes façons dans les
schémas départementaux d?accueil des gens du voyage : aires
de petit passage, aire de halte, aire de délestage, aire tolérée,
aire de transition, etc.
Dans le cadre de ce guide nous adopterons l?appellation d? « aire
de petit passage ».
L?objectif de cette fiche est de décrire cet équipement d?accueil
au regard des pratiques et des schémas départementaux des
gens du voyage qui abordent cette question.
POURQUOI DES « AIRES DE PETIT
PASSAGE » ?
Selon l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 « Les
communes participent à l?accueil des personnes dites gens du
voyage et dont l?habitat traditionnel est constitué de résidences
mobiles installées sur des aires d?accueil ou des terrains prévus
à cet effet ». C?est pour respecter cette obligation que les
communes peuvent décider de prévoir des aires de « petit
passage » sur leur territoire.
Les communes de moins de 5000 habitants, non dotées d?une
aire d?accueil et non soumises aux obligations du schéma
départemental, ont l?obligation de permettre la halte des gens
du voyage sur des terrains qu?elles leur indiquent. Elles ne
peuvent en aucun cas édicter un arrêté d?interdiction générale
et absolue de stationnement des résidences mobiles des gens
du voyage sur leur commune. Ce droit de stationnement des
gens du voyage, qualifié de droit de halte, doit pouvoir s?exercer
pendant une durée supérieure à 48 h et inférieure à 15 jours.
Les aires d?accueil présentant
un caractère non prescriptif3C
© Cerema
ACCUEIL
51
Les aires de petit passage répondent à des besoins ponctuels
sur un territoire. Elles peuvent permettre aussi d?amortir la
saturation des aires permanentes d?accueil et d?accueillir des
groupes dits de « moyens passages » (selon la circulaire de
2001 : « pour des familles isolées ou, au maximum, pour
quelques caravanes voyageant en petit groupe ») pour fluidifier
l?occupation des aires de grands passages.
La réalisation de ces aires n?est pas obligatoire. Elle est
conseillée au regard du diagnostic établi dans le cadre de la
révision du schéma. La circulaire de 2001 d?application de la
loi du 5 juillet 2000, précise que les projets d?aires de petit
passage des gens du voyage peuvent faire l?objet, en tant que
de besoin, d?emplacements réservés. En effet, la jurisprudence
administrative (CE, 5 mars 1988, ville de Lille) précise que « les
terrains d?accueil pour nomades constituent un équipement
d?intérêt général ». Il convient toutefois de préciser que
le recours préalable à un emplacement réservé n?a aucun
caractère obligatoire. La commune peut réaliser directement
l?aire dès lors qu?elle dispose du terrain et que le plan local
d?urbanisme ne l?interdit pas.
Pour évaluer le nombre de places, et donc d?aires à réaliser,
le diagnostic se fondera sur le nombre, la récurrence et les
durées des passages constatés sur chacun des bassins de vie
concernés. Il sera important également de définir la nature
et les raisons de ces passages. Le constat de stationnements
illicites pourra aussi être une donnée à prendre en compte.
Lorsqu?elles sont prévues dans les schémas départementaux
des gens du voyage, les aires de petit passage sont envisagées
pour répondre à des besoins de séjours occasionnels de courte
durée par des familles ou groupes familiaux isolés, le plus
souvent pour des séjours à caractère familial et/ou économique.
Certains schémas prévoient d?ailleurs que ces aires ne soient
opérationnelles que pendant la période estivale, mais tout
dépendra du diagnostic de territoire établi préalablement.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le SDAHGV du Lot-et-Garonne 2020-2025 a prévu dans
son programme d?action à titre de recommandation,
de créer des terrains de petit passage sur
l?ensemble des EPCI non inscrits au SDAHGV. Cette
recommandation fait suite au constat de nombreux
petits stationnements illicites dans le département,
compte-tenu de l?absence de sites appropriés et de la
difficulté pour les ménages concernés d?accéder aux
aires permanentes d?accueil par manque de fluidité
de ces dernières.
LES CARACTÉRISTIQUES DES AIRES
DE PETIT PASSAGE
Les aires de petit passage ayant vocation à l?accueil temporaire
de saisonniers ou de familles ancrées sur un territoire, doivent
offrir des capacités d?accueil proportionnées aux besoins évalués :
À minima,
Le terrain de l?aire de petit passage dispose d?un sol stabilisé
adapté à la saison d?utilisation définie par le schéma
départemental, restant porteur et carrossable en cas
d?intempérie, dont la pente permet d?assurer le stationnement
sûr des résidences mobiles.
La surface du terrain est proportionnée à l?accueil d?un
nombre de résidences mobiles défini dans le schéma pour
le secteur donné.
Le secteur identifié ne doit pas être exposé à des nuisances,
risques et dangers et doit permettre de prendre en compte
les enjeux environnementaux (gestion des eaux usées,
gestion des déchets avec bennes adaptées...).
Le secteur identifié nécessite des possibilités de raccordement
en eau et électricité.
Adosser ces aires à des équipements obligatoires, comme une
aire de grand passage, peut présenter l?avantage de réduire
le coût de l?installation des réseaux. En outre, prévoir une
modularité possible des aires de grand passage pour répondre
aux besoins de groupes de tailles différentes peut aussi être
une solution envisagée.
Dès lors qu?elles ne sont ouvertes que selon les besoins,
ces aires présentent également l?avantage de réduire les
stationnements illicites.
Quel que soit le type de terrain, l?aménagement d?espaces
destinés à l?installation de résidences mobiles est
conditionné par :
les règles locales prises par arrêté du maire ;
l?application des règles de salubrité et de sécurité publique ;
les aménagements assurant la desserte du terrain par des
réseaux publics (eau, électricité, assainissement) ;
les règles d?urbanisme applicables sur la commune :
application du règlement national d?urbanisme, du POS, du
PLU ou du PLUi ;
le respect des servitudes liées au caractère du secteur : zones
inondables du Plan de Prévision du Risque Inondation (PPRI),
Plan de Prévention des Risques naturels (PPRN), paysages
naturels, Zone de Protection du Patrimoine Architectural,
Urbain et Paysager (ZPPAUP), Aires de Mise en Valeur
de l?Architecture et du Patrimoine (AVAP), monuments
FICHE 3C
ACCUEIL
52
historiques, espaces boisés classés, Plan de Sauvegarde et
de Mise en Valeur (PSMV), zone Natura 2000, sites inscrits
ou classés?
QUELS FINANCEMENTS DES AIRES
« DE PETIT PASSAGE » ?
Les aires de petit passage ne bénéficient d?aucun financement,
ni en termes d?investissement ni pour une aide à la gestion.
L?absence de financement et les difficultés d?exploitation pour
les petites communes qui ne disposent pas de personnel
communal auquel confier cette fonction peuvent constituer
deux arguments expliquant la non réalisation de ces aires.
En revanche la mutualisation à l?échelle d?une ou plusieurs
communes, d?un ou plusieurs EPCI peut en faciliter la création
et la gestion. Une coopération entre l?EPCI ? exerçant la
compétence d?accueil des gens du voyage ? et une commune
membre accueillant une aire de petit passage peut aussi
s?imaginer pour une prise en charge financière des frais de
remise en état du terrain par exemple.
AIRES DE « PETIT PASSAGE »
ET SCHÉMA DÉPARTEMENTAL
La circulaire n° 2001-49 du 5 juillet 2001 prévoit que les aires
de petit passage peuvent être inscrites en annexe du schéma
départemental à deux conditions :
les capacités d?accueil créées ne peuvent venir se substituer
ou réduire les capacités d?accueil estimées nécessaires par le
schéma et qui devront en tout état de cause être réalisées ;
leur réalisation n?en deviendra pas pour autant une obligation
légale, dont la méconnaissance aurait pour conséquence
l?intervention du préfet de département.
Ceci étant, l?inscription de ces aires en annexe du schéma
départemental est encouragée par la circulaire afin de
reconnaître et de valoriser les démarches des communes.
Le schéma départemental pourra mentionner l?EPCI ou la
commune où elles seront localisées.
POINTS DE VIGILANCE :
Interdire toute localisation sur site de relégation : proximité
de station d?épuration, de déchetterie, etc.
Éviter l?« effet parking »
Encadrer la durée de séjour sur ces aires afin d?en assurer
le bon fonctionnement
Identifier du foncier dans les PLU/PLUi /PLH selon
la destination
Communiquer aux habitants des communes les obligations
d?accueil des collectivités (démystifier les petits (et grands)
passages).
Faire connaître les conditions d?accueil (obligations, nature
des équipements) à évoquer lors des réunions publiques,
de l?élaboration de documents d?urbanisme, de commission
des EPCI.
Établir, maintenir ou renforcer une coordination départementale
et une communication entre les différents acteurs : communes,
EPCI, préfecture, responsables des différents groupes?
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Cher, le schéma 2016-2021 mentionne une
aire de petit passage mise en service en 2004 d?une
capacité de 9 places et une aire de petit passage
d?une capacité de 10 places mise en service en 2010.
Toutes deux sont gérées par la commune.
FICHE 3C
ACCUEILFICHE
53
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires permanentes d?accueil ont vocation à accueillir
les gens du voyage dont les durées de séjour peuvent
varier de quelques jours à plusieurs mois. Cet équipement
est collectif et répond à une finalité d?intérêt général. D?une
capacité conseillée se situant entre 15 et 40 places, ces aires
sont ouvertes de façon permanente et gérées sur la base d?un
règlement intérieur. Leur utilisation est payante.
Les aires de « petit » ou de « moyen passage »,
contrairement aux précédentes, ne présentent pas un
caractère prescriptif. Elles sont de capacité limitée, dotées
d?aménagements plus sommaires, souvent implantées dans
des communes rurales et destinées à accueillir des familles
de passage. Leurs caractéristiques ne sont pas définies par
la réglementation et sont diverses sur le territoire.
Cette fiche a pour objet de reprendre pour ces deux catégories
d?aires, les éléments essentiels à traiter dans le cadre de la
révision d?un schéma départemental, à savoir : en premier lieu,
l?état des lieux, c?est-à-dire l?offre existante, l?identification
des besoins sur le territoire, la nécessaire concertation des
acteurs locaux, les orientations à prendre pour tendre vers
une adéquation entre offre et besoins.
LES ÉTAPES CLÉ
La question de l?accueil est examinée à travers chacune des
étapes clés de la révision du schéma départemental :
L?animation tout au long du processus de révision et de la vie
du schéma,
Le diagnostic (1re étape pour identifier les besoins),
La formalisation des choix (2e étape pour définir la
programmation et les actions),
L?élaboration du nouveau schéma (de la rédaction à la
signature du document).
Pour chaque étape, les temporalités varient selon le contexte
départemental (importance des groupes, politiques pratiquées
en matière d?accueil).
LE DIAGNOSTIC
Il commence par la réalisation du bilan du précédent schéma, y
compris de sa gouvernance. L?objectif consiste à déterminer les
besoins pour les six prochaines années.
À l?échelle du département, le bilan et l?évaluation des besoins
sont réalisés par la DDT-M, la DDCS-PP ou par des prestataires
extérieurs (bureaux d?études, etc.).
L?ÉVALUATION DE L?OFFRE EXISTANTE
Le bilan comprend, à l?échelle départementale et au niveau
local (EPCI, communes) :
une analyse exhaustive des équipements existants (le nombre
d?aires existantes, leur capacité, leurs périodes d?utilisation,
leur localisation, les équipements présents sur l?aire et le
niveau de confort), le mode de gestion des aires d?accueil (en
régie, externalisée, etc.),
le bilan entre le nombre d?aires existantes et le nombre d?aires
d?accueil prévues au précédent schéma départemental,
une évaluation dynamique des évolutions d?usage, de modes
de vie (exemple : la présence ou non de sédentarisation sur
certaines aires, etc.),
Les aires permanentes d?accueil et aires présentant
un caractère non prescriptif au sein du schéma départemental :
comment réaliser le bilan du précédent
schéma et définir les nouvelles orientations ?3D
© AGSGV 63
ACCUEIL
54
FICHE 3D
une analyse des actions mises en oeuvre (notamment actions
sociales), de l?implication des acteurs, du fonctionnement
de la commission départementale consultative des gens du
voyage (CDCGV).
Le bilan permet ainsi d?identifier les besoins en termes d?offre
d?accueil quantitative et qualitative.
OÙ TROUVER LES DONNÉES POUR LE BILAN
ET LES BESOINS
Les données peuvent être obtenues dans le département
auprès des acteurs suivants :
les EPCI qui gèrent les aires d?accueil, les DDCS-PP qui gèrent
l?ALT 2 et les DDT-M ; des entretiens auprès de ces différents
acteurs permettront d?obtenir les données.
les communes qui détiennent des aires de petit ou moyen
passage. Une enquête auprès de l?ensemble des communes
du département paraît nécessaire.
L?IDENTIFICATION DES BESOINS
Un diagnostic affiné à l?échelle des territoires est nécessaire
pour ajuster l?offre aux besoins.
Le recensement de l?offre permet d?identifier les manques et
les besoins :
en termes d?accueil : la sous-occupation ou suroccupation
constatée des aires autorisées et des lieux non autorisés,
la nature de ces stationnements (nombre de résidences
mobiles par groupe, périodes et durées de séjour, itinéraires,
etc.) permettra de dimensionner des besoins nouveaux en
termes d?accueil.
Exemple : des aires d?accueil occupées par des ménages toute
l?année peuvent faire apparaître le manque d?équipement
d?accueil (aires d?accueil, aire de petit passage) ou encore
le besoin de conditions d?habitat adapté (terrains familiaux
locatifs, logements sociaux, accession, etc.)?
le recensement de situations précaires comme les
ménages stationnant sans droits ni titre identifiés comme
étant de passage ou les ménages en rotation entre plusieurs
aires d?un même territoire sont à prendre en compte dans
l?identification des besoins d?aires permanentes ou de petits
passages.
L?étude des caractéristiques socio-démographiques des
modes de vie et d?habitat (ménages ancrés sur un territoire,
ménages en rotation sur plusieurs aires d?un même territoire,
des stationnements permanents illicites, etc.), pourra faire
apparaître des besoins en termes d?habitat
Exemple : le recensement de terrains privés fera apparaître
un besoin d?analyse des documents de planification afin de
savoir s?il y a un besoin de régularisation des ménages au
regard des documents d?urbanisme.
L?étude des actions socio-éducatives sera l?occasion de
faire le point sur les actions restant à développer.
UNE NÉCESSAIRE CONCERTATION
ET CO-CONSTRUCTION DU SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL
Il est recommandé d?organiser des réunions de restitution du
diagnostic avec les élus ainsi que les partenaires (associations,
etc.), si possible par EPCI. Une présentation objective et
pédagogique des données recueillies, à l?aide de cartes
accompagnées d?explications, permet de partager le diagnostic
et d?obtenir des compléments d?informations pour fiabiliser les
données et l?analyse réalisée.
Cette phase de communication est importante, car les
contentieux apparaissent parfois en raison d?un défaut
d?évaluation de l?offre et des besoins.
LA FORMALISATION DES CHOIX
Le diagnostic a conclu sur des besoins existants en matière
d?aires d?accueil et d?aires de petit et moyen passage (création/
réhabilitation/mise aux normes d?équipements, etc.).
La deuxième étape consiste à définir les orientations retenues,
puis à formaliser les actions à mettre en oeuvre pour la durée
du prochain schéma départemental.
La programmation est réalisée par secteur géographique pour
les aires d?accueil.
Dans le schéma, les actions à mettre en oeuvre peuvent être
présentées sous forme de fiches en indiquant :
les objectifs / enjeux
le contenu de l?action
les pilotes chargés de mettre en oeuvre l?action
les partenaires
le calendrier
les modalités de mise en oeuvre
les critères d?évaluation.
Les financements sont à définir, de préférence au moment de
cette phase.
ACCUEIL
55
LA NOTION DE SECTEUR GÉOGRAPHIQUE
D?IMPLANTATION
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 demande, pour la
création des aires permanentes d?accueil, que le schéma
départemental précise la commune d?implantation du futur
équipement. L?EPCI compétent peut cependant décider de
réaliser l?aire sur une autre commune du même secteur
géographique.
Il est à noter cependant que les communes de moins de 5000
habitants concernées par des besoins ne pourront faire l?objet
de prescriptions dans le schéma départemental que si elles
rendent un avis favorable sur l?implantation d?un équipement
d?accueil des gens du voyage sur leur territoire.
La notion de secteur géographique peut être appréciée comme
l?EPCI, un arrondissement ou un bassin de vie, etc. Elle diffère
d?un département à l?autre puisque c?est aux rédacteurs du
schéma de définir ce que seront les secteurs géographiques.
Cette souplesse d?interprétation permet aux EPCI dans la mise
en oeuvre du schéma de trouver du foncier en fonction des
possibilités locales, d?évolutions des besoins locaux constatés
et des difficultés qui peuvent être rencontrées.
Les aires de petit et moyen passage peuvent être inscrites
en annexe du schéma (circulaire n° 2001-49 du 5 juillet
2001). Le schéma départemental pourra mentionner l?EPCI ou
la commune où elles seront localisées.
DOIT-ON INSCRIRE DANS LE SCHÉMA
L?ENSEMBLE DES ÉQUIPEMENTS
À RÉALISER AU VU DU DIAGNOSTIC ?
Les équipements en termes d?aires permanentes d?accueil
prévus au schéma devront correspondre aux besoins définis.
En cas de contentieux, le juge les considérera comme à
réaliser dès lors qu?ils seront prévus dans le schéma.
Aussi, lors de la réalisation du schéma départemental, une
attention particulière doit être portée au diagnostic réalisé
afin de définir les besoins avérés et certains, afin que les
équipements nécessaires sur un territoire soient correctement
dimensionnés mais aussi réalisables, y compris dans le délai
de 2 ans prolongeable 2 ans suivant la publication du schéma
tel que défini par la loi (cf. article 2 de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000 et sa circulaire d?application du 5 juillet 2001). Par
exemple, les besoins qui ne sont pas connus avec certitude
au moment du diagnostic ne doivent pas être indiqués dans
le schéma, tandis que les besoins déterminés dans le cadre
d?une maîtrise d?oeuvre urbaine et sociale (MOUS), davantage
certains, y auront toute leur place.
L?identification des terrains publics ou privés qui pourront
être utilisés pour les aires pose souvent des difficultés au
vu de la surface à trouver et de la destination du terrain. Il
est souhaitable que l?État soutienne les collectivités dans sa
recherche. Un travail peut être mené avec un établissement
public foncier.
Pour ce qui concerne les aires de petit et moyen passage,
elles sont envisagées pour répondre à des besoins de séjours
occasionnels de courte durée par des familles ou groupes
familiaux isolés, le plus souvent pour des séjours à caractère
familial et/ou économique. Leur réalisation ne constitue pas
pour une obligation légale.
Cependant, l?inscription au schéma d?aires de petit ou moyen
passage peut permettre l?organisation et l?anticipation de
l?accueil des petits groupes dont la fréquence et la récurrence
des passages sur un secteur donné ont été repérées.
FICHE 3D
ACCUEILFICHE
56
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires de grand passage sont destinées à l?accueil des
gens du voyage se déplaçant collectivement à l?occasion des
rassemblements traditionnels ou occasionnels (cf. 3° du II de
l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Ces rassemblements ont notamment pour origine des réunions
religieuses (par exemple des pèlerinages) qui se déroulent
principalement entre avril et septembre et ils peuvent être
aussi organisés dans le cadre d?évènements familiaux (décès,
mariage, etc.) ou économiques (foires, vendanges, etc.). Les
groupes voyagent sur des durées plus ou moins longues, de
quelques semaines à quelques mois. Ils peuvent se stabiliser
sur une ou deux semaines sur chaque lieu de stationnement.
Il s?agit de déplacements collectifs de gens du voyage qui
comptent jusqu?à 200 résidences mobiles environ. Il convient
de souligner que la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage ne précise pas
de seuil de nombre de résidences mobiles pour qualifier un
groupe de « grand passage ». La circulaire UHC/IUH1/12 n°
2001-49 du 5 juillet 2001 relative à l?application de la loi n°
2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à l?habitat
des gens du voyage précise que ces aires sont destinées à
recevoir les grands groupes de 50 à 200 résidences mobiles
environ voyageant ensemble.
Ces concentrations de résidences mobiles ont lieu sur une
durée déterminée, en fonction de la mission, variant de
quelques jours à trois semaines en moyenne.
Malgré les progrès réalisés en nombre d?aires de grand
passage sur le territoire métropolitain, on peut constater
une grande hétérogénéité territoriale dans leur réalisation
et leur gestion. Certains départements sont impactés par
de nombreux stationnements illicites de groupes de taille
supérieure à 50 résidences mobiles, faute d?aire réalisée ou
de refus des aires existantes par les gens du voyage. La qualité
du terrain, la superficie (aire trop petite), l?éloignement des
agglomérations (centres économiques) ou des implantations
inappropriées sont souvent cités comme cause de refus de
stationner sur ces aires prévues.
Suite à la publication récente du décret n° 2019-171 du 5
mars 2019 relatif aux aires de grand passage, certaines aires
existantes ne sont plus aux normes. Celles-ci doivent faire
l?objet de travaux de mise aux normes ou de dérogations.
Cette fiche présente les obligations qui incombent aux
collectivités en termes de création d?aires de grand passage,
l?aménagement, les équipements et les modes d?utilisation de
ces aires ainsi que leur coût. Les aides financières qui peuvent
être octroyées à l?occasion de la création d?aires de grand
passage sont présentées à l?annexe A4.2 du présent guide.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS
DE COOPÉRATION INTERCOMMUNALE
(EPCI) COMPÉTENTS POUR LA CRÉATION
D?UNE AIRE DE GRAND PASSAGE
La loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de
l?action publique territoriale et d?affirmation des métropoles et
la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation
de la République prévoient le renforcement des compétences
obligatoires des EPCI à fiscalité propre. Ces derniers disposent
de la compétence obligatoire « création, aménagement,
entretien et gestion des aires d?accueil des gens du voyage et
des terrains familiaux locatifs définis aux 1° à 3° du II de l?article
1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil
et à l?habitat des gens du voyage » (cf. les articles suivants du
code général des collectivités territoriales : L5214-16 pour les
La création d?une aire
de grand passage3E
© B. Fenouil / Rea
ACCUEIL
57
communautés de communes, L. 5216-5 pour les communautés
d?agglomération, L.5215-20 pour les communautés urbaines, L.
5217-2 pour les métropoles, L.3641-1 pour la métropole de
Lyon et L.5219-1 pour la métropole du Grand Paris).
L?EPCI compétent remplit ses obligations en créant, en
aménageant, en entretenant et en assurant la gestion des
aires dont le schéma a prévu la réalisation sur son territoire.
Il peut également remplir ses obligations en contribuant au
financement de la création, de l?aménagement, de l?entretien
et de la gestion d?aires situés hors de son territoire. Il peut, à
cette fin conclure une convention avec un ou plusieurs autres
EPCI (article 2 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
LES OBLIGATIONS DES COMMUNES
EN MATIÈRE D?ACCUEIL
Selon l?article 1er (I et II) de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000,
les communes participent à l?accueil des gens du voyage et
dont l?habitat traditionnel est constitué de résidences mobiles
installées sur des aires d?accueil ou des terrains prévus à
cet effet. Les communes de plus de 5000 habitants figurent
obligatoirement au schéma départemental.
Les rares communes qui ne sont pas membres d?un EPCI
remplissent leurs obligations en créant, en aménageant, en
entretenant et en assurant la gestion des aires dont le schéma
a prévu la réalisation sur leur territoire. Elles peuvent également
contribuer au financement de la création, de l?aménagement,
de l?entretien et de la gestion d?aires situées hors de leur
territoire. Elles peuvent, à cette fin, conclure une convention
avec d?autres communes ou EPCI compétents.
L?autorité administrative compétente de l?État peut qualifier de
projet d?intérêt général (PIG) une aire de grand passage (article
L.102-1 du code de l?urbanisme). Ce projet est opposable aux
tiers et peut donner, à l?État ou à un porteur de projet reconnu
d?intérêt général, le droit d?exproprier pour les besoins du
projet.
Il est possible de recourir à une expropriation pour cause
d?utilité publique afin de créer des aires de stationnement des
gens du voyage (CE 18 juin 1997, requête n° 152487).
LE DÉLAI DE RÉALISATION
OU DE RÉHABILITATION DES AIRES
DE GRAND PASSAGE
Les collectivités chargées de la mise en oeuvre du schéma
départemental ont 2 ans après la publication du schéma pour
remplir leurs obligations de création des aires de grand passage
(art.2 I et III de la loi n°2000-614 du 5 juillet 2000).
Ce délai est prorogé de deux ans, à compter de sa date
d?expiration, lorsque la commune ou l?EPCI a manifesté, au
cours des 2 premières années suivant la publication du schéma,
la volonté de se conformer à ses obligations. Plusieurs moyens
de justifier cette volonté sont admis :
la transmission au représentant de l?Etat dans le département
d?une délibération ou d?une lettre d?intention comportant la
localisation de l?opération de réalisation ou de réhabilitation
de l?aire permanente d?accueil,
l?acquisition des terrains ou le lancement d?une procédure
d?acquisition des terrains sur lesquels les aménagements sont
prévus,
la réalisation d?une étude préalable.
En cas de non réalisation de l?aire d?accueil dans les
délais prévus par la loi, l?article 3 de la loi n°2000-614 du
5 juillet 2000 modifiée, prévoit un pouvoir de substitution
du représentant de l?État dans le département, après mise
en demeure restée sans effet.
La procédure de substitution est précisée dans la fiche 2E ?
La mise en oeuvre et le suivi d?un schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage.
LA LOCALISATION DES AIRES
DE GRAND PASSAGE
Les secteurs géographiques d?implantation et les communes
où les aires doivent être réalisées sont définis dans le schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage (II de
l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). La capacité
d?accueil et les périodes d?utilisation sont également définies
dans le schéma départemental.
La notion de « secteur géographique d?implantation » est
appréciée largement. Il peut correspondre au territoire de
l?EPCI, au canton, à l?arrondissement ou au bassin de vie. L?EPCI
a également la possibilité de décider de réaliser l?aire sur le
territoire d?une autre commune membre même si celle-ci
compte moins de 5000 habitants (cf. b du I de l?article 2 de la
loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Il convient de noter que :
Le diagnostic territorial et les observations des lieux de
stationnements permettent d?identifier les besoins d?accueil
et ainsi d?adapter la localisation des équipements définie
dans le schéma.
L?expérience montre que si les terrains désignés sont trop
éloignés des villes qui intéressent les groupes, le risque est
élevé qu?ils soient refusés (exemples : trop grand éloignement
FICHE 3E
ACCUEIL
58
des commerces, de leur lieu d?activité saisonnière...). Ainsi
les dépenses d?aménagement de ces équipements sont
rendues inutiles et des stationnements illicites sont à gérer
par la collectivité.
L?AMÉNAGEMENT ET LES ÉQUIPEMENTS
DES AIRES DE GRAND PASSAGE
Le décret n° 2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de
grand passage prévoit les règles relatives à l?aménagement,
l?équipement, la gestion, l?usage, les modalités de calcul du
droit d?usage et la tarification des prestations fournies et un
règlement intérieur type.
Les aires de grand passage réalisées avant l?entrée en vigueur
du décret du 5 mars 2019 doivent être rendues conformes
aux prescriptions énoncées dans celui-ci au plus tard le
1er janvier 2022 (article 6).
CARACTÉRISTIQUES DU TERRAIN
L?article 1er du décret sus-mentionné prévoit que le terrain de
l?aire de grand passage dispose d?un sol stabilisé adapté à la
saison d?utilisation définie par le schéma départemental, reste
porteur et carrossable en cas d?intempérie, sa pente permet
d?assurer le stationnement sûr des résidences mobiles.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La nature du sol est à adapter en fonction de la
période d?utilisation définie dans le schéma. Il peut
être nécessaire de prévoir une nature de sol mixte
« bitume et herbe » si l?aire est utilisée toute l?année.
Par exemple, géré par Rennes Métropole, le terrain
du Reynel (commune de Bruz) est divisé en deux
parties : une herbeuse d?un hectare pour le printemps
et l?été, l?autre bitumée de 5 000 m2 pour l?automne
et l?hiver.
L?article 1er dispose aussi que la surface d?une aire est égale
à au moins 4 hectares. Pour introduire de la souplesse
des dérogations sont possibles pour tenir compte des
disponibilités foncières, des spécificités topographiques ou
des besoins particuliers définis par le schéma départemental.
Il appartient à chaque préfet de département, après avis du
président du conseil départemental, d?apprécier localement si
la surface de l?aire peut être inférieure à 4 hectares au regard
des besoins d?accueil identifiés par le schéma.
Sur les territoires du département du Rhône et de la
métropole de Lyon, la décision de dérogation est prise par le
préfet, après avis du président du conseil départemental ou
du président de la métropole de Lyon. En Corse, cette décision
est prise conjointement par le préfet et le président du conseil
exécutif.
Une aire ne comporte pas d?emplacement délimité pour
chaque résidence mobile, ces dernières sont généralement
placées au fur et à mesure de leur arrivée par des personnes
dédiées à cette tâche. En général 200 m2 sont nécessaires
par résidence mobile en tenant compte des véhicules, des
résidences mobiles, des voies de circulation, de l?espace
nécessaire pour les manoeuvres afin d?entrer et de sortir, etc.
LES ÉQUIPEMENTS DE L?AIRE DE GRAND PASSAGE
Selon l?article 2 du décret, l?aire de grand passage doit
comprendre au moins :
un accès routier ;
à l?entrée de l?aire, des installations d?alimentation en eau
potable et électrique, un éclairage public ;
un dispositif de recueil des eaux usées ;
un système permettant la récupération des toilettes
individuelles qui peut être complété par des cabines
sanitaires mobiles autonomes non raccordées à un réseau
d?assainissement ;
l?installation de bennes pour les ordures ménagères, sur
l?aire ou à sa proximité immédiate ;
un accès au service de collecte des encombrants et à la
déchetterie.
Il est recommandé par ailleurs :
de se reporter aux guides techniques de la défense contre
l?incendie des services départementaux d?incendie et de
secours qui prévoient les caractéristiques à respecter pour
de tels équipements ;
de veiller à ce que l?alimentation en électricité garantisse
une puissance suffisante pour préserver les installations
sur le terrain, mais aussi pour ne pas nuire à l?alimentation
électrique du voisinage ;
d?éviter l?utilisation des citernes alimentaires qui ne
garantissent pas une pression suffisante pour alimenter les
résidences mobiles sur un terrain de 4 hectares ;
de se raccorder au réseau public d?assainissement ou
d?utiliser pour les eaux usées des stations d?épuration
conteneurs ou des cuves enterrées ou semi-enterrées de
récupération.
FICHE 3E
ACCUEIL
59
DES DIFFICULTÉS À IDENTIFIER ET À AMÉNAGER
LES TERRAINS
Dans certains territoires, des difficultés résultant des
disponibilités foncières et des spécificités topographiques
peuvent être rencontrées pour identifier un terrain adapté
(rareté du foncier disponible ou à un prix abordable, saturation
du foncier dans les espaces littoraux, etc.).
Par ailleurs, il est nécessaire de trouver un compromis
permettant notamment la proximité des services de santé et
de soins, l?accès aux services économiques et commerciaux,
les voies de communication ainsi que l?accès aux réseaux,
dont l?extension peut s?avérer coûteuse pour un projet,
etc. La localisation tient compte également des contraintes
réglementaires liées aux risques susceptibles de porter
atteinte à la sécurité et à la santé des personnes (inondations,
sites industriels et technologiques, pollutions, etc.) et à la
réalisation des aménagements indispensables (alimentation
en eau et en électricité, collecte des ordures ménagères, etc.).
Un établissement public foncier peut accompagner les
collectivités pour effectuer de la prospection foncière et
constituer des réserves foncières en amont de la réalisation
de l?équipement. En outre, le règlement du PLU peut, à titre
exceptionnel, délimiter dans les zones naturelles, agricoles
ou forestières des secteurs de taille et de capacité d?accueil
limitées (STECAL) dans lesquels peuvent être autorisées des
aires destinées à l?accueil des gens du voyage (cf. l?article
L.151-13 du code de l?urbanisme).
La compétence étant exercée désormais par les EPCI, ceux-ci
disposent d?une certaine souplesse pour choisir un terrain, en
fonction de tout les périmètres énoncés plus haut, dans le
même « secteur géographique d?implantation » et faciliter
l?accord des élus.
LES SANCTIONS EN CAS DE NON-
CONFORMITÉ DE L?AIRE DE GRAND PASSAGE
RÉALISÉE OU DE NON RÉALISATION
Les moyens sont de plusieurs types :
la collectivité ne remplissant pas ses obligations au titre du
schéma départemental ne peut solliciter la mise en oeuvre de
la procédure de mise en demeure en cas de stationnement
illicite prévue à l?article 9 de la loi du 5 juillet 2000 ;
le représentant de l?État dans le département peut se
substituer à la collectivité, après mise en demeure restée
sans effet (cf. article 3 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
La procédure de substitution, identique à celle qui est applicable
pour la création des aires permanentes d?accueil, est détaillée
dans la fiche « 3.a ? Création des aires permanentes d?accueil ».
La procédure de substitution a pour la première fois été
mise en oeuvre par le préfet du Pas-de-Calais par un arrêté
du 5 juin 2019. La procédure de consignation des fonds
concerne la communauté d?agglomération de Béthune,
Bruay, Artois et Lys romane, pour la réalisation d?une aire
de grand passage (AGP) de 200 places. Le préfet, par deux
mises en demeure, a donné trois mois à l?EPCI afin de
proposer des terrains susceptibles d?accueillir l?AGP. L?EPCI
ne l?ayant pas fait, le préfet a fait consigner 600 000 ¤entre
les mains du comptable public afin de procéder aux études
nécessaires pour trouver le terrain.
La procédure de substitution a aussi été engagée par le
préfet de Seine-Maritime à l?encontre de la Métropole Rouen
Normandie qui ne s?est pas conformée à ses obligations de
réaliser une aire de grand passage. Par arrêté du 23 octobre
2019, la consignation de 500 000 ¤ a été ordonnée, ce qui
correspond aux dépenses estimées pour la réalisation de
l?aire. La collectivité a six mois pour réaliser les démarches
demandées par le préfet.
LE COÛT DE LA CRÉATION D?UNE AIRE
DE GRAND PASSAGE
Le coût peut être très variable du fait des opportunités de
localisation et des choix techniques et politiques.
Une note relative à l?analyse de la variabilité des coûts
d?aménagement d?une aire de grand passage a été rédigée
en février 2018 par le GIP AGV 35, groupement qui coordonne
la mise en oeuvre du schéma en Ille-et-Vilaine (dont la
réalisation des aires de grands passages). Elle liste les
points de vigilance sur les conséquences financières qui en
dépendent (en dehors des coûts liés à la maîtrise foncière).
Le coût dépend ainsi de différents critères :
accessibilité, circulation, sécurité, voie à créer, à aménager,
trajets piétonniers ;
visibilité du terrain et intégration urbanistique ;
voisinage et environnement directs ;
contraintes réglementaires du terrain (gestion du risque
inondation?) ;
contraintes techniques : assainissement (traitement des
eaux usées), électricité, alimentation en eau potable, nature
du sol, dépollution des terrains, coût du raccordement aux
réseaux existants etc.
FICHE 3E
ACCUEIL
60
La qualité des équipements mis en place initialement influera
sur le coût de gestion ultérieur.
En fonction des choix politiques de localisation des aires
de grand passage, les coûts de création d?un équipement
peuvent varier au sein du même département de moins de
100 000 ¤ (exemple de Fougères Agglomération) à plus
d?un million d?euros (exemple de Rennes métropole).
Certains départements ont étudié la possibilité de prescrire
des obligations mutualisées entre plusieurs EPCI au SDAHGV
pour un cofinancement.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le schéma de l?Isère 2018-2024 prévoit en
prescription de créer, sur une ou deux aires de grand
passage, un volume de 250 à 300 places et une
gestion mutualisée entre 3 EPCI (CC Les balcons du
Dauphiné, CC Les Vals du Dauphiné et la CA Porte de
l?Isère).
LES EMPLACEMENTS PROVISOIRES
Le décret n° 2007-690 du 3 mai 2007 relatif à l?agrément prévu
à l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à
l?accueil et à l?habitat des gens du voyage a été modifié par un
décret n° 2019-815 du 31 juillet 2019. Il dispose désormais que
la capacité d?accueil est de 200 places de résidences mobiles
au plus. En effet, le préfet peut agréer un emplacement
provisoire pour une durée maximale de 6 mois, sur demande
d?un EPCI. Cet emplacement peut être utile en cas d?attente
de la réalisation d?une aire. La réalisation de cet emplacement
provisoire permet à un maire ou à un président d?EPCI (si le
pouvoir de police lui a été transféré en ce domaine) d?interdire
par arrêté le stationnement des résidences mobiles sur le
territoire en dehors des aires et terrains aménagés (3° des I et
Ibis de l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage).
FICHE 3E
ACCUEILFICHE
61
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires de grand passage sont destinées à l?accueil des
gens du voyage se déplaçant collectivement à l?occasion des
rassemblements traditionnels ou occasionnels (cf. 3° du II de
l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Il s?agit de déplacements collectifs qui comptent jusqu?à 200
résidences mobiles environ.
Le schéma départemental doit prévoir les périodes d?utilisation
de ces aires (3° de l?article 1-II de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000). La circulaire annuelle du ministre de l?intérieur
relative à la préparation des stationnements de grands groupes
prévoit une ouverture durant la saison estivale mais le schéma
départemental peut définir une période plus étendue, voire une
ouverture à l?année si un tel besoin était identifié localement.
Une période d?ouverture trop restreinte (mai-septembre) peut
entraîner une augmentation des installations illicites au cours
des mois d?avril et octobre.
La gestion d?une aire de grand passage implique de prendre en
compte un ensemble de problématiques (besoins en scolarité,
conditions techniques, tarifaires, gestion de groupes, formalités
administratives, etc.).
Cette fiche traite de la gestion de ces aires : les différents
acteurs impliqués, l?organisation des grands passages en
amont, les droits et obligations des usagers lors du séjour sur
les aires ainsi qu?un point sur les différents modes d?occupation
des aires de grand passage.
LES ACTEURS DE LA GESTION
DES GRANDS PASSAGES
LE REPRÉSENTANT DE L?ÉTAT DANS LA RÉGION
Il coordonne l?action de l?État sur les grands passages, selon le
V de l?article 1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000.
LE REPRÉSENTANT DE L?ÉTAT
DANS LE DÉPARTEMENT
En tant que garants de la sécurité publique, les préfectures ainsi
que les sous-préfectures sont directement impliquées dans
l?organisation des grands passages.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS DE COOPÉRATION
INTERCOMMUNALE (EPCI)
La loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation
de la République et la loi n° 2014-58 du 27 janvier 2014 de
modernisation de l?action publique territoriale et d?affirmation
des métropoles ont transmis la compétence obligatoire
« création, aménagement, entretien et gestion des aires de
grand passage des gens du voyage » aux EPCI à fiscalité propre.
Si la compétence d?accueil appartient aux EPCI, en revanche,
ces derniers peuvent choisir de gérer cette compétence en
régie directe (via leurs services, moyens et équipes) ou confier
la gestion à un délégataire dans le cadre d?une délégation de
service public précisée dans un cahier des charges.
LES MÉDIATEURS
Le ministère de l?intérieur, via la circulaire précitée,
recommande aux préfectures de recruter ou nommer un
médiateur départemental afin d?échanger avec les groupes
en amont et durant toute la saison des grands passages.
Les bilans établis par les diverses préfectures démontrent
l?efficacité de la médiation avant toute mesure coercitive.
Le médiateur peut être recruté uniquement pendant la
période estivale des grands passages ou occupé un poste à
temps complet de coordinateur du schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage. Il peut être amené
La gestion des aires
de grand passage3F
© Cerema
ACCUEIL
62
FICHE 3F
à participer à diverses réunions, comme celles en préfecture
pour la préparation des grands passages ou celles pour la
commission départementale consultative des gens du voyage
(qui peuvent se tenir en dehors de la période de grands
passages).
Certains départements peuvent solliciter des référents
locaux des principales associations organisatrices des grands
passages pour tenir ce rôle de médiation.
D?autre part, si aucun médiateur n?est mandaté, un sous-
préfet spécifique ou les sous-préfets peuvent jouer ce rôle.
Les missions dévolues au médiateur des gens du voyage
peuvent faire l?objet d?une fiche de poste spécifique si ce
poste est uniquement sur la période des grands passages ou
être intégrées à une fiche de poste globale si cette mission
rentre dans le cadre d?un poste par exemple de coordinateur
du schéma départemental.
Ses missions peuvent être les suivantes :
intervenir dans le processus d?organisation des grands
passages dans le département en partenariat avec les
acteurs concernés : communes, sous-préfets, cabinet du
préfet, direction départementale de la sécurité publique
(police), groupement de gendarmerie départementale, les
propriétaires de terrains et les gens du voyage ;
participer à la stratégie régionale d?accueil des groupes en
échangeant avec ses homologues des autres départements ;
se tenir informé en permanence des demandes de
stationnements (en amont et durant toute la saison) ;
être un interlocuteur privilégié de terrain, qui peut se
déplacer sur tout le département en fonction des besoins,
en associant au maximum les acteurs locaux en charge
de l?accueil. Il peut, suivant les territoires et la mission,
être présent et accompagner à chaque fois qu?un groupe
arrive et repart d?une aire de grand passage. Le médiateur
peut être, suivant son poste, disponible le week-end, les
arrivées de groupe ayant lieu souvent le dimanche (moins
de circulation) ;
expliquer, objectiver, émettre des hypothèses pour
des solutions concrètes envisageables par les EPCI, la
préfecture et/ou les gens du voyage. Trouver une solution
pragmatique en cas de conflit ou de dysfonctionnement en
tenant compte des besoins des collectivités et des gens du
voyage, le cas échéant en lien avec l?État et le gestionnaire
de l?aire ;
rappeler aux différents acteurs (gens du voyage et
collectivités) l?intérêt d?un respect au maximum de la
programmation établie. Faire du mieux possible pour que
les groupes de gens du voyage respectent la programmation
qu?ils ont donnée ;
intervenir en cas de stationnements illicites (médiation,
recherche d?une solution alternative, recherche de modalités
de conventionnement pour un stationnement, etc.) ;
établir une synthèse hebdomadaire quantitative et
qualitative d?activité à l?attention du préfet ;
participer au bilan des grands passages avec l?ensemble des
acteurs impliqués durant la saison.
L?employeur et le mode de rémunération sont variables d?un
département à l?autre.
En général, la préfecture et le conseil départemental, en
tant que co-pilotes du schéma départemental, participent au
financement du poste. Dans certains cas, une association peut
financer une partie du poste sur ses fonds propres (exemple
d?AVA Habitat et Nomadisme dans le Bas-Rhin). De même,
l?association des maires peut, elle aussi, être partie prenante
(exemple du Haut-Rhin), ainsi que les EPCI du territoire au
titre de leur compétence d?accueil.
Dans certains cas, la préfecture apporte les moyens matériels
au médiateur : voiture de fonction, bureau avec téléphone et
ordinateur.
LA PRÉPARATION, EN AMONT
DE L?ARRIVÉE DES GROUPES
La circulaire annuelle du ministre de l?intérieur sur l?organisation
des grands passages, envoyée aux préfets au printemps, expose
les modalités de préparation et de gestion des stationnements
de grands groupes de gens du voyage lors de la saison estivale.
Cette circulaire rappelle que la qualité de la programmation
de l?occupation des terrains d?accueil est un gage de bon
déroulement de la saison estivale. En effet, elle permet
de réduire les demandes d?occupations simultanées et par
conséquent, les risques d?occupations illicites de terrains.
Pour faciliter les installations sur les aires, sont annexés à la
circulaire du ministre de l?intérieur annuelle :
une lettre-type de demande de stationnement
temporaire à destination des associations représentatives
des gens du voyage organisatrices pour qu?ils puissent
solliciter une demande d?occupation de l?aire de grand
passage au président de l?EPCI chargé de la gestion de l?aire
qu?ils souhaitent occuper ;
une fiche d?état des lieux, guide relativement sommaire,
qui constitue un outil pouvant être utilisé par la collectivité
gestionnaire ;
ACCUEIL
63
un formulaire de protocole d?occupation temporaire,
qui permet d?accorder les gens du voyage qui occupent un
terrain et la collectivité gestionnaire. Cela leur donne un
cadre pour s?assurer que les occupations se déroulent du
mieux possible.
Ce sont les préfectures qui transmettent ces documents aux
collectivités pour mise à disposition de tous. Le ministère de
l?intérieur n?a pas de visibilité sur l?utilisation de ces documents.
La loi n° 2018-957 du 7 novembre 2018 relative à l?accueil
des gens du voyage et à la lutte contre les installations
illicites a introduit à l?article 9-2 de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000 une procédure d?information préalable. Cette
procédure consiste, pour les représentants du groupe des
gens du voyage à signaler tout stationnement d?un groupe
de plus de 150 résidences mobiles au préfet dans la région
de destination, au préfet de département et au président
du conseil départemental concerné trois mois au moins
avant l?arrivée sur les lieux pour permettre l?identification
d?une aire de stationnement correspondant aux besoins
exprimés. Le préfet de département doit informer le maire
de la commune et le président de l?EPCI concernés au moins
deux mois avant l?occupation de l?aire de stationnement.
Pour assurer la fluidité de l?information, les référents des
associations de gens du voyage sont incités à envoyer une
copie de leur demande aux collectivités, en même temps
que leur demande à la préfecture de département. Une
liste des référents des associations actualisée est envoyée
annuellement aux préfets par le ministère de l?intérieur. Les
associations référentes en termes de grands passages doivent
transmettre le plus tôt possible (janvier de chaque année), les
contacts de ces référents locaux afin de valider la circulaire le
plus rapidement possible.
Toute demande de stationnement est formalisée. Elle doit
mentionner les dates prévisionnelles d?arrivée et de départ
du groupe, les besoins en emplacements de résidences
mobiles et les coordonnées du président de l?association
ainsi que celles de son représentant local et identifier le
ou les responsables du groupe ainsi que leurs coordonnées
(téléphoniques et/ou mail).
Les départements peuvent préparer des fiches d?informations
et de description de leurs aires (contacts, tarifs, surface,
équipements?) afin de les envoyer dès l?année N-1
(novembre) aux principales associations organisatrices des
grands passages afin qu?elles connaissent les aires disponibles.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
L?organisation de la saison
dans le département du Maine-et-Loire
Un guide d?organisation des grands passages a été
rédigé par la préfecture, le coordinateur du schéma
départemental et les techniciens des EPCI concernés
par les grands passages.
Ce guide retranscrit les principaux textes législatifs
et techniques d?accueil de ces grands groupes. Il
précise également les modalités de demandes
de stationnement et, les contacts et coordonnées
précises de chaque aire de grand passage. Enfin, un
calendrier précis d?organisation, semaine par semaine
de janvier à octobre précise les responsabilités de
chacun pour fluidifier cette organisation.
FICHE 3F
ACCUEIL
64
FICHE 3F
Dans les faits, la programmation n?est pas toujours
respectée.
Plusieurs raisons peuvent l?expliquer : un changement
d?itinéraire, une panne, une hospitalisation imprévue, peuvent
conduire à une annulation ou une arrivée inopinée créant un
décalage de départ et d?arrivée d?un groupe (« effet boule de
neige » sur les autres groupes). Ainsi du stationnement illégal
peut apparaître sur le territoire d?une commune.
Il faut aussi signaler que certains terrains peuvent être refusés
par les gens du voyage en raison, par exemples, de l?insuffisance
d?équipements, de tarifs trop élevés, de dégradations liées aux
stationnements précédents, de groupes locaux déjà présents
sur l?aire de grand passage, d?une surface d?accueil trop petite
(un groupe ne se scindera pas).
LA GESTION DE L?AIRE DE GRAND PASSAGE
PENDANT LE SÉJOUR D?UN GROUPE
Le décret n° 2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de
grand passage prévoit les règles relatives à la gestion, l?usage,
les modalités de calcul du droit d?usage et de la tarification des
prestations fournies et un règlement intérieur type.
Il précise que les groupes qui font une demande écrite sont
prioritaires sur les aires.
LE SÉJOUR SUR L?AIRE,
OBJET D?UNE CONVENTION
Le séjour du groupe sur l?aire est subordonné à la signature
d?une convention d?occupation temporaire entre
la commune ou l?établissement public de coopération
intercommunale et les preneurs ou leurs représentants
(article 3 du décret n° 2019-171 du 5 mars 2019). Un modèle
de convention sera établi par un arrêté du ministre chargé du
logement.
La convention d?occupation de l?aire précise notamment les
obligations liées à l?occupation, notamment au paiement du
stationnement et au bon déroulement du séjour.
Un état des lieux (constat avant et après l?occupation) est
réalisé. Certains représentants de gens du voyage demandent
une attestation de bonne conduite aux maires.
UN RÈGLEMENT INTÉRIEUR
Un règlement intérieur de l?aire est établi conformément
à l?annexe du décret et adapté en fonction de la ou des
collectivités compétentes pour la réalisation et la gestion de
l?aire et des caractéristiques de cette dernière (article 4 du
décret n° 2019-171 du 5 mars 2019). Le règlement intérieur
est obligatoire, le modèle annexé au décret doit être utilisé
pour toutes les aires.
TARIFICATION DU DROIT D?USAGE
ET DES PRESTATIONS
L?article 5 du décret dispose que le droit d?usage et la
tarification des prestations sont calculés par résidence mobile
à double essieu. Ils peuvent faire l?objet d?un forfait par
semaine. Il s?agit d?une faculté et non d?une obligation. La
commune ou l?EPCI peut exiger le versement d?un dépôt
de garantie. Son montant est calculé par résidence mobile
double essieu. Son montant maximal est fixé par arrêté du
ministre chargé du logement.
Sur certains départements (comme dans le Maine-et-Loire) et
territoires, une harmonisation des documents (règlement
intérieur, convention d?occupation temporaire, etc.) a été
actée. De même, les tarifs peuvent être adaptés aux autres
départements pour une meilleure cohérence et lisibilité pour
les groupes.
Quelques points de vigilance par rapport
à la tarification définie par la collectivité :
Les tarifs instaurés par la collectivité peuvent être calculés en
se référant à des critères locaux. Dans ce cas, il est possible
de prendre en compte le coût total de l?occupation : eau,
électricité, ordures ménagères, encombrants à amener à la
déchetterie, équipement et préparation du terrain et ainsi
calculer le seuil de perte acceptable par la collectivité.
Dans les faits, une aire de grand passage ne génère pas de
bénéfice et le montant des redevances couvre rarement
le coût réel. Pour autant, il importe que les tarifs pratiqués
soient adaptés à un public en général précaire. Cela permettra
d?éviter un grand nombre d?impayés et d?installations illicites
(refus de s?installer sur l?aire).
La collectivité peut exiger le paiement d?un dépôt de garantie à
l?arrivée du groupe. Quand le montant du dépôt est progressif
voire important, ce dernier peut être considéré soit comme
dissuasif soit comme régulateur par rapport au comportement
du groupe vis-a-vis notamment du respect des équipements
de l?aire. On rappelle que son montant maximal est fixé par
arrêté du ministre du logement (cf. article 5 du décret n°
2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de grand passage).
En début de saison, il peut arriver que les responsables de
groupe ne disposent pas des sommes nécessaires pour
couvrir des dépôts de garanties demandés trop importants.
En outre, le dépôt de garantie n?est pas une avance sur le
paiement des redevances et ne protège pas un groupe qui
ACCUEIL
65
aurait commis des dégradations d?une action en justice en
vue d?obtenir des dommages et intérêts.
La relation de confiance qui peut naître entre la collectivité
et les responsables de groupes au fur et à mesure des
occupations estivales, contribuera à faciliter le respect
du règlement intérieur et de la convention d?occupation,
notamment en ce qui concerne les modalités de paiement
(connaissance des adresses, liens avec les associations, etc.).
Remarques sur le paiement des consommations
de fluides ou/et du droit d?usage
La convention d?occupation temporaire signée par les
ménages ou leurs représentants comprend notamment les
règles d?occupation de l?aire.
Dans le cadre d?une aire ou d?un terrain destiné au
stationnement des gens du voyage, l?EPCI ou la mairie assure
le paiement des fluides et les gens du voyage règlent,
ensuite, leur consommation individualisée de fluides de façon
forfaitaire ou au réel.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Harmonisation des tarifications
dans le département de Maine-et-Loire
Dans sa dynamique d?harmonisation et de
coordination inter-départementale, une réflexion a
eu lieu à l?échelle du département sur la tarification
appliquée aux aires de grands passages.
Dans plusieurs départements limitrophes (37, 53,
44, 79, 85, 86), comme dans de nombreux autres
départements en France, la tarification s?élevait en
2019 à 20 ¤ par résidence mobile double essieu par
semaine, auxquels s?ajoutait une caution (variable). Il
a donc été proposé aux trois collectivités concernées
par les grands passages dans le Maine-et-Loire de
s?aligner sur les autres aires limitrophes.
Ainsi, en 2020, les aires de Saumur Val de Loire et de
l?Agglomération du Choletais ont validé le passage à
20 ¤ par résidence mobile double essieu et 500 ¤
de caution.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Département du Haut-Rhin (68)
Sur l?aire de Rixheim (Mulhouse Agglomération), le
tarif est de 4 ¤ par jour et par résidence mobile
(fluides compris). La caution est de 15 ¤ par
résidence mobile.
DES TENTATIVES DE SOLUTIONS
AUX DIFFICULTÉS À TROUVER
DES TERRAINS DÉDIÉS AUX AIRES
DE GRAND PASSAGE
LES TERRAINS PROVISOIRES
Conformément à la circulaire interministérielle du 28 août
2010 relative à la révision des schémas départementaux
d?accueil des gens du voyage, qui rappelle la priorité donnée
à la réalisation d?aires de grands passages, les préfets ont la
possibilité de proposer de recourir, au besoin, à des terrains
non inscrits au schéma départemental pour en faire des aires
temporaires susceptibles elles aussi de recevoir des grands
groupes. Pour ce faire, les préfets peuvent envisager de mettre
à disposition des terrains situés sur le domaine de l?État. Ceci
nécessite au préalable d?avoir identifié les terrains pouvant
répondre à ces besoins (cf. circulaire annuelle du ministre
de l?intérieur relative à la préparation des stationnements
de grands groupes). On notera que le terrain provisoire est à
différencier de l?emplacement provisoire agréé par le préfet
(cf. le décret n° 2007-690 du 3 mai 2007 relatif à l?agrément
prévu à l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage qui précise les
modalités de l?agrément d?emplacements provisoires pour les
gens du voyage), notamment en cas d?attente de la réalisation
ou de la réhabilitation d?une aire ou d?un terrain. Le terrain
provisoire est surtout utile pour des besoins exceptionnels non
couverts par les schémas.
LES AIRES TOURNANTES ET LEURS LIMITES
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 précitée dispose que
les schémas doivent prévoir la localisation géographique
des équipements, y compris des aires de grands passages.
Le schéma doit prévoir les aires en indiquant les communes
d?implantation où elles seront installées. Certains départements
FICHE 3F
ACCUEIL
66
FICHE 3F
ont étudié la possibilité, pour répondre à un besoin donné
dans un même secteur géographique d?implantation, qu?un
terrain aménagé et équipé soit ouvert pour une durée limitée
sur une commune puis sur une autre.
Cependant, des retours d?expériences montrent que le
système d?aires tournantes est très coûteux (multiples
investissements, complexité de trouver plusieurs terrains).
On notera également que les gens du voyage prennent
l?habitude de stationner sur une aire précise et souhaitent
y revenir. Certains EPCI vont ainsi revenir sur leur décision
d?avoir adopté un tel dispositif.
La mise en place d?aires tournantes
et les difficultés rencontrées
Toulouse Métropole avait décidé, début 2017, de créer
un système d?aires tournantes entre les communes pour
accueillir l?aire de grand passage le temps d?une saison.
L?objectif premier était de ne pas avoir d?aires fixes pour
privilégier la solidarité territoriale. Les terrains devaient
être géographiquement équilibrés (Est-ouest/Nord-sud)
et choisis suivant certains critères imposés (éloignement
de l?habitat, proximité d?infrastructures routières, surface
conforme aux normes?). Or, les voyageurs n?ont pas voulu
stationner sur une de ces aires et une des aires n?a été
utilisée que pour un seul passage. L?une des explications
était que les revêtements ne convenaient pas. En 2018,
les deux aires choisies étaient enherbées et approuvées
par des représentants des gens du voyage. Malgré ces
avancées, les stationnements illicites perdurent.
Depuis plusieurs années, dans le Morbihan, et ce, afin
d?aboutir à des solutions de stationnement, les collectivités
concernées proposaient des terrains rotatifs. Si cette
organisation a eu le mérite de permettre d?orienter ces
grands groupes dans la majorité des situations, elle a
atteint ses limites par :
la rareté des terrains, du fait de l?espace foncier
disponible qui se restreint,
la difficulté de faire accepter chaque année un nouveau
terrain à ces différents groupes,
les coûts induits annuellement pour l?aménagement
(terrassement, eau, électricité,) et la remise en état des
sites.
Pour ces différentes raisons, le Morbihan a décidé de se
réorienter vers la mise à disposition de terrains pérennes
qui seront clairement identifiés par ces grands groupes et
aménagés en conséquence.
L?expérience menée en Ille-et-Vilaine montre qu?un
essoufflement de la recherche de terrain est apparu après
les trois ou quatre premières années. Une fois que les
premières communes volontaires avaient mis des terrains
à disposition, les autres ont expliqué qu?elles n?ont pas
de terrain adapté et qu?il faut reprendre des terrains déjà
utilisés sur le territoire des premières communes. À terme,
les EPCI en viennent à rechercher un terrain pérenne.
L?UTILISATION DES AIRES DE GRAND
PASSAGE DÉTOURNÉES DE LEURS OBJECTIF
PAR LES GENS DU VOYAGE
Depuis quelques années, il est constaté une certaine
augmentation de l?occupation d?aires de grands passages par
des petits groupes de gens du voyage ancrés sur ces aires.
Cette occupation a lieu hors ou pendant la saison estivale,
conduisant à plusieurs problématiques.
Dans certains cas, ces terrains de grands passages,
principalement enherbés, sont aussi recherchés par les locaux
pour « fuir » les chaleurs des aires permanentes d?accueil qui,
elles, à contrario, sont souvent bitumées. Cette occupation
par des locaux de ces aires de grand passage entraîne une
certaine privatisation des terrains et constitue un obstacle pour
les stationnements estivaux.
En effet, lorsque les groupes de grands passages, souvent
relativement nombreux (souvent entre 50 à 200 résidences
mobiles) en période estivale, veulent s?installer, et qu?ils
se retrouvent sur des aires de grand passage partiellement
occupées, cela va automatiquement générer des stationnements
illicites sur d?autres terrains.
PAR LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
En dehors de la saison estivale, l?aire de grand passage peut
jouer un rôle de délestage.
En dehors de la période des grands passages, certains
équipements sont peu utilisés. Certains départements ont donc
fait le choix de mettre à disposition leur aires de grand passage
pour d?autres publics gens du voyage, notamment des groupes
locaux qui occupent le reste de l?année un autre lieu (aires
permanentes d?accueil, terrains privés, etc.). Ces familles sont
souvent en quête de terrains familiaux privés ou de type locatif
ou de logement adapté et se retrouvent souvent en situation
de stationnement illicite.
ACCUEIL
67
La collectivité peut négocier avec ces familles une date de
départ prévisionnelle afin d?éviter l?appropriation du site de
manière pérenne. Elle peut également inciter à la scolarisation
des enfants pendant ce séjour.
Cette occupation peut, dans certains cas, limiter l?intervention
de la collectivité pour réaliser les réparations éventuelles et
la maintenance. En effet, par exemple il est possible que les
conduites d?eau gèlent en hiver si les circuits d?eau ne sont pas
vidangés.
En tout état de cause, cette pratique ne dispense pas l?EPCI de
la recherche d?une solution adaptée pour les gens du voyage
qui ont la volonté de s?ancrer sur le territoire.
FICHE 3F
ACCUEILFICHE
68
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les aires de grand passage (AGP) ont vocation à accueillir
les groupes de résidences mobiles des gens du voyage
qui se déplacent collectivement en amont et en aval des
rassemblements traditionnels ou occasionnels (3° du II. de
l?article 1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Selon les
besoins identifiés par le schéma, leur superficie peut accueillir
jusqu?à 200 résidences mobiles. Les groupes séjournent sur
place pour des durées brèves, en général de quelques jours
à deux semaines. En conséquence, ces aires n?ont pas pour
obligation d?être ouvertes et gérées en permanence mais
doivent être rendues accessibles en tant que de besoin.
Cette fiche a pour objet de reprendre pour les aires de grand
passage, les éléments essentiels à traiter dans le cadre de la
révision d?un schéma départemental, à savoir : en premier lieu,
l?état des lieux, c?est-à-dire l?offre existante, l?identification
des besoins sur le territoire, la nécessaire concertation des
acteurs locaux, les orientations à prendre pour tendre vers
une adéquation entre offre et besoins.
LES ÉTAPES CLÉ
La question des aires de grand passage est examinée à
travers chacune des étapes clés de la révision du schéma
départemental :
L?animation tout au long du processus de révision et de mise
en oeuvre du schéma
Le diagnostic (1re étape pour identifier les besoins)
La formalisation des choix (2e étape pour définir
la programmation et les actions)
L?élaboration du nouveau schéma (de la rédaction à
la signature du document)
Pour chaque étape, les temporalités varient selon le contexte
départemental (importance des groupes, politiques pratiquées
en matière d?accueil).
LE DIAGNOSTIC
Il commence par la réalisation du bilan du précédent schéma,
y compris de sa gouvernance. L?objectif consiste à déterminer
les besoins pour les six prochaines années.
À l?échelle du département, le bilan et l?évaluation des
besoins sont réalisés par la DDT-M, la DDCS-PP ou par des
prestataires extérieurs (bureaux d?études, etc.).
LES THÈMES À ABORDER DANS LE BILAN
Le bilan comprend, à l?échelle départementale et au niveau
local (EPCI, communes) :
une analyse exhaustive des équipements existants (le
nombre d?aires existantes, leur capacité, leurs périodes
d?utilisation, leur localisation, les équipements présents sur
l?aire et le niveau de confort),
le bilan entre le nombre d?aires existantes et le nombre
d?aires de grand passage prévues au précédent schéma
départemental,
une évaluation dynamique des évolutions d?usage, de modes
de vie (exemple : la présence ou non de sédentarisation sur
certaines aires, etc.),
une analyse des actions mises en oeuvre, de l?implication des
acteurs, du fonctionnement des services et de la commission
départementale consultative des gens du voyage CDCGV : le
mode de gestion des aires (en régie, externalisée, etc.),
les demandes de stationnement de grand passage reçues,
Les aires de grand passage
au sein du schéma départemental :
comment réaliser le bilan du précédent
schéma et définir les nouvelles orientations ?3G
© Cerema
ACCUEIL
69
FICHE 3G
ceux réellement effectués sur les aires et en dehors de celles-
ci (en nombre de résidences mobiles).
Le bilan permet ainsi d?identifier les besoins en termes d?offre
d?accueil quantitative et qualitative.
OÙ TROUVER LES DONNÉES POUR ÉTABLIR
LE BILAN ET ÉVALUER LES BESOINS ?
L?absence de sources de données nécessite la constitution
d?une organisation pour recueillir les données.
Les données peuvent être obtenues dans le département
auprès des acteurs suivants :
le préfet qui réalise chaque année un bilan de la saison
estivale (statistiques, difficultés rencontrées notamment dans
la mise en oeuvre du schéma départemental, etc.) ainsi que le
prévoit la circulaire annuelle du ministre de l?intérieur relative
à la préparation des stationnements de grands groupes de
gens du voyage ;
le médiateur1 pour les grands passages (ou le chargé de
mission gens du voyage dans certaines préfectures, DDCS-PP
et DDT-M et/ou conseils départementaux), quand il existe,
constitue une personne ressource importante qui détient de
nombreuses données ;
la police / la gendarmerie ;
l?association AGP (Action Grands Passages) qui organise la
plupart des demandes de stationnement en France ;
d?autres associations qui organisent les demandes de
stationnement des gens du voyage : France Liberté Voyage,
La Vie du Voyage, La tente de la rencontre ;
les collectivités territoriales.
Cette démarche implique un suivi et un archivage des
demandes de stationnement des gens du voyage, qu?elles
aient obtenu un accord ou non et des procès-verbaux pour
stationnement illicite.
Dans certains cas, les gens du voyage peuvent s?entendre avec
un propriétaire privé pour stationner sur son terrain. Il serait
pertinent de comptabiliser aussi ces stationnements.
En outre, lors de chaque passage supérieur à 50 résidences
mobiles, une fiche pourrait être renseignée, précisant le nombre
de ménages ou de résidences mobiles en stationnement illégal
(occupation sans droit ni titre), identifiés comme étant de
passage, la durée du stationnement, la date d?arrivée et de
départ du groupe.
Point de vigilance :
Ne pas oublier d?analyser la temporalité (fréquence, saison,
mois?) des passages, si la donnée est disponible.
Une coordination régionale peut utilement être mise en
place par l?établissement de partenariats avec les départements
limitrophes, car il est nécessaire d?avoir une visibilité sur les
dispositifs d?accueil aux limites des départements. À cet
égard, le V de l?article 1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000
prévoit que le représentant de l?État dans la région coordonne
les travaux d?élaboration des schémas départementaux. Il
s?assure de la cohérence de leur contenu et de leurs dates de
publication. Il réunit à cet effet une commission constituée des
représentants de l?État dans les départements, du président du
conseil régional et des présidents des conseils départementaux,
ou de leurs représentants. Il coordonne l?action de l?État sur les
grands passages.
L?IDENTIFICATION DES BESOINS
La réalisation d?un diagnostic qui identifie véritablement les
besoins du territoire pour établir une parfaite adéquation entre
l?offre et la demande s?avère complexe.
L?identification des besoins consiste à repérer et évaluer
les situations pour lesquelles une solution est attendue. Le
diagnostic des situations ne repose pas uniquement sur une
estimation quantitative mais aussi sur l?analyse des évolutions
des modes de vie afin d?anticiper les besoins futurs (cf. article
1 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000).
Par conséquent, il est nécessaire de confronter a minima le
nombre de résidences mobiles estimé pour chaque groupe
présent simultanément dans le même secteur géographique à
l?offre d?accueil existante ou devant être réalisée.
UNE NÉCESSAIRE CONCERTATION
Il est recommandé d?organiser des réunions de restitution du
diagnostic avec les élus ainsi que les partenaires (associations,
etc.), si possible par EPCI. Une présentation objective et
pédagogique des données recueillies, à l?aide de cartes
accompagnées d?explications, permet de partager le diagnostic
et d?obtenir des compléments d?informations pour fiabiliser les
données et l?analyse réalisée.
Cette phase de communication est importante, car les
contentieux apparaissent souvent en raison d?un défaut
d?évaluation de l?offre et des besoins.
LA FORMALISATION DES CHOIX
Une fois que le diagnostic a conclu sur des besoins existants
en matière de grand passage (création/réhabilitation/mise
aux normes d?équipements, gouvernance, médiation), la
deuxième étape consiste à définir les orientations retenues,
puis à formaliser les actions à mettre en oeuvre pour la durée
du prochain schéma départemental.
1. Cf. Fiche 3.f ? Gestion des aires de grands passages pour des précisions
sur le rôle du médiateur.
ACCUEIL
70
La programmation des équipements est réalisée par secteur
géographique. Les modalités de gouvernance et d?animation
sont aussi à prévoir (création de groupe de gouvernance, bilan
à mi-parcours, médiation?).
Dans le schéma, les actions à mettre en oeuvre peuvent être
présentées sous forme de fiches en indiquant :
les objectifs / enjeux
le contenu de l?action
les pilotes chargés de mettre en oeuvre l?action
les partenaires
le calendrier
les modalités de mise en oeuvre
les critères d?évaluation.
Les financements sont à définir, de préférence au moment de
cette phase. Une négociation entre plusieurs partenaires est
souvent nécessaire, compte tenu des coûts à engager.
LA NOTION DE SECTEUR GÉOGRAPHIQUE
D?IMPLANTATION
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 prévoit que le schéma
départemental précise la commune d?implantation du futur
équipement. L?EPCI compétent peut cependant décider de
réaliser l?aire sur une autre commune du même secteur
géographique.
Il est à noter cependant que les communes de moins de 5000
habitants concernées par des besoins ne pourront faire l?objet
de prescriptions dans le schéma départemental qu?avec leur
accord. Un EPCI pourra ultérieurement décider, lors de la mise
en oeuvre des obligations du schéma, qu?un équipement sera
implanté dans une commune non visée par le schéma, celle-
ci pouvant avoir moins de 5000 habitants.
La notion de « secteur géographique d?implantation » est
appréciée largement. Il peut correspondre au territoire de
l?EPCI, au canton, à l?arrondissement ou à un bassin de vie.
Elle peut donc différer d?un département à l?autre. Cette
souplesse d?interprétation permet de trouver du foncier en
fonction des évolutions des besoins locaux constatés et des
difficultés qui peuvent être rencontrées.
DOIT-ON INSCRIRE DANS LE SCHÉMA
L?ENSEMBLE DES ÉQUIPEMENTS
À RÉALISER AU VU DU DIAGNOSTIC ?
Les équipements prévus au schéma départemental devront
correspondre aux besoins définis. En cas de contentieux, le
juge les considérera comme étant à réaliser dès lors qu?ils
seront prévus dans le schéma.
Aussi, lors de l?élaboration du schéma, une attention
particulière doit être portée au diagnostic réalisé afin de
définir les besoins avérés et certains, afin que les équipements
nécessaires sur un territoire soient correctement dimensionnés
mais aussi réalisables, dans le délai de 2 ans prolongeable
pour une nouvelle période de 2 ans suivant la publication
du schéma tel que défini par la loi (cf. article 2 de la loi du 5
juillet 2000). Par exemple, les besoins qui ne sont pas connus
avec certitude au moment du diagnostic ne doivent pas y
être indiqués tandis que les besoins déterminés dans le cadre
d?une maîtrise d?oeuvre urbaine et sociale (MOUS), davantage
certains, y auront toute leur place.
L?identification des terrains publics ou privés qui pourront
être utilisés pour les aires de grand passage pose souvent
des difficultés en raison de la surface à trouver et de la
destination du terrain. Il est souhaitable que l?État soutienne
les collectivités dans leur recherche. Un travail en ce sens
peut être mené avec un établissement public foncier.
POINTS DE VIGILANCE
L?État doit veiller à ce que le schéma établisse une répartition
des aires de grand passage sur le département adaptée au
territoire.
Il est indispensable d?identifier ce qui est négociable en
termes de gouvernance et d?assurer la réalisation des
équipements prescrits.
Renforcer la gestion anticipée avec les associations
nationales et le correspondant local des associations permet
de mieux anticiper les grands passages.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Maine et Loire (49) : Un modèle de fiche permet
de recueillir des données détaillées concernant
notamment l?arrivée, le terrain occupé, son
équipement et le séjour de chaque groupe. Ces
données permettent de réaliser un bilan précis des
grands passages sur le territoire. Recueillies par les
gestionnaires à chaque passage, elles contribuent à
déterminer les besoins en aires de grand passage
en termes de volume et d?anticiper leur gestion.
Le modèle de fiche est proposé en Annexe A5.
FICHE 3G
HABITATFICHE
71
INTRODUCTION
Face à l?évolution des modes de vie, la problématique de
l?habitat doit être renforcée dans les schémas départementaux
d?accueil et d?habitat des gens du voyage. On constate en
effet des ancrages territoriaux marqués, parfois ancien des
familles, même pour celles qui voyagent beaucoup. Ces
dernières possèdent toutefois un territoire de référence et
tiennent à conserver leur résidence mobile (caravane, voire
camping-car). Les familles souhaitent pouvoir partir et revenir
en toute sécurité, mais l?offre est souvent insuffisante sur les
territoires et l?errance est subie pour certains à l?échelle du
canton ou du département. Un lieu de stationnement pérenne
facilite l?accompagnement et l?accès aux droits (scolarisation,
santé, activité professionnelle, formation, etc.). Certaines
familles montrent une volonté de devenir propriétaire. Ils le
deviennent parfois sur des terrains où les règles d?urbanisme
ne sont pas respectées (constructions sur des terres agricoles,
en zones inondables, etc.).
Ainsi la situation des gens du voyage s?avère en réalité plus
complexe que les trois catégories obsolètes « itinérants »,
« semi-sédentaires » et « sédentaires ».
Le domaine de l?habitat traité dans les schémas
départementaux, concerne surtout les terrains familiaux
locatifs dont l?implantation est devenue prescriptive, depuis
la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017, au même titre que les
aires d?accueil permanentes et les aires de grand passage.
Les logements sociaux (type PLAi adapté), ne relèvent pas
des schémas d?accueil au sens où ils ne constituent pas des
prescriptions, mais des plans départementaux (PLH, PDALHPD),
même s?ils sont parfois indiqués dans le schéma et qu?il est
opportun qu?ils y soient.
QUATRE FICHES PRÉSENTENT LES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS ET LES TERRAINS PRIVÉS
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 a précisé les
règles applicables en matière de création et de gestion des
terrains familiaux locatifs. Les fiches 4A et 4B reprennent
les nouvelles principales caractéristiques pour ces deux
thématiques.
La configuration de ces terrains n?était jusqu?alors pas identique
sur tous les territoires, une mise aux normes peut être rendue
nécessaire pour atteindre les caractéristiques prévues par le
décret précité. En effet, par exemple, la pièce réservée au
séjour avec un coin cuisine n?était pas obligatoire jusqu?à la
parution de ce décret.
La fiche 4C analyse la place de ces terrains familiaux locatifs
au sein du schéma départemental et notamment l?importance
d?un diagnostic social et technique pour définir de manière fine
les besoins des ménages ciblés et hiérarchiser les actions à
mettre en oeuvre. Ce diagnostic avec la famille est indispensable
pour définir avec elle la solution « habitat » la plus adaptée à
ses besoins.
En effet, les terrains familiaux locatifs répondent à un besoin,
mais ils ne doivent pas constituer la seule offre d?habitat, qui
doit être plurielle (terrains familiaux locatifs, habitats adaptés,
logements ordinaires, etc.). Il ne s?agit pas d?une marche
supplémentaire à franchir dans un parcours résidentiel, ni une
solution par défaut, mais l?une des options possibles.
Les gens du voyage doivent pouvoir s?installer aussi sur des
terrains privés avec des règles d?urbanisme adaptées, prises en
compte dans les documents de planification réglementaire. La
fiche 4D traite de cette question et de l?accession à la propriété.
Pour rappel, figurent en annexe du schéma départemental,
les terrains privés aménagés dans les conditions prévues à
l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme pour l?installation de
résidences mobiles et les terrains privés mis à disposition par
leurs employeurs.
L?HABITAT4
Fiche 4A :
Création
des terrains
familiaux
locatifs
Fiche 4B :
Gestion
des terrains
familiaux
locatifs
Fiche 4B :
Les terrains
familiaux
locatifs,
bilan/
orientations
Fiche 4D :
Les terrains
privés
FICHE
HABITATFICHE
72
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains familiaux permettent de répondre à une demande
des gens du voyage qui souhaitent disposer d?un ancrage
territorial à travers la jouissance d?un lieu stable et privatif,
sans pour autant renoncer au voyage une partie de l?année. Ils
apportent ainsi la sécurité du retour.
Seul le statut « locataire avec une maîtrise d?ouvrage
publique » est traité dans cette fiche, le statut « privé » est
traité dans la fiche 4D du présent guide.
La création des terrains familiaux locatifs (TFL) destinés aux
gens du voyage constitue une partie de la mise en oeuvre
opérationnelle des schémas départementaux d?accueil et
d?habitat des gens du voyage. Les terrains familiaux locatifs,
inscrits dans ces schémas, possèdent un caractère prescriptif
au même titre que les aires permanentes d?accueil et les aires
de grand passage.
La loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à
l?habitat des gens du voyage indique l?autorité compétente
pour la création d?un terrain familial et les délais de réalisation.
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage précise les règles applicables à
leur aménagement et leur équipement.
Il convient de noter que les dispositions des articles 2 et 13
du décret précité (caractéristiques de la place de résidence
mobile et du terrain familial locatif) s?appliquent suivant une
temporalité différente selon la date du dépôt de la demande
de permis d?aménager ou de déclaration préalable pour les
Les caractéristiques,
la création et la mise aux normes
des terrains familiaux locatifs4A
© AGSGV 63
travaux de création ou d?aménagement :
dépôt à compter du 1er janvier 2021 : application immédiate
dépôt entre le 28 décembre 2019 et le 31 décembre 2020 :
délai de cinq ans à compter de la date de dépôt de la
demande
terrains familiaux locatifs en service à la date du 28 décembre
2019, date de la publication du décret : mise aux normes
dans un délai de cinq ans à compter de la date précitée.
Dans les deux derniers cas, une dérogation est possible
concernant la construction de la pièce de séjour.
Il convient de préciser que le terrain familial locatif n?est pas
un logement adapté et qu?un ménage ne peut se voir
attribuer qu?un seul terrain familial locatif (article 11 du
décret n° 2019-1478).
La prise en compte des terrains familiaux locatifs dans
le décompte des logements locatifs sociaux prévu
par la loi dite « SRU » Les terrains familiaux locatifs en
état de service, dont la réalisation est prévue au schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage, qui
sont aménagés et implantés dans les conditions prévues à
l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme, peuvent être retenus
dans le décompte des logements locatifs sociaux (article 97
de la loi Égalité Citoyenneté et article L.302-5-IV du Code de
la construction et de l?habitation). Les articles 17 du décret
n° 2019-1478 et R. 302-15 du code de la construction et de
l?habitation détaillent les modalités de ce décompte.
Le nombre d?équivalents logements est obtenu en retenant
un logement pour un terrain.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS
DE COOPÉRATION INTERCOMMUNALE
(EPCI) COMPÉTENTS POUR LA CRÉATION
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
La compétence « habitat des gens du voyage » appartient
aux établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre depuis la loi n° 2017-86 du 27 janvier
2017 relative à l?égalité et à la citoyenneté. Cette nouvelle
HABITAT
73
compétence obligatoire s?applique à l?ensemble des EPCI depuis
le 29 janvier 2017, y compris la Métropole du Grand Paris, la
Métropole d?Aix-Marseille et les EPCI composés exclusivement
de communes de moins de 5 000 habitants. Cela permet
d?assurer une solidarité financière intercommunale.
Selon l?article 2 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000, l?EPCI
ou les communes compétentes remplissent leurs obligations
en :
créant et en aménageant des terrains familiaux locatifs
dont le schéma départemental a prévu la réalisation sur son
territoire,
contribuant au financement de l?entretien et de la gestion de
terrains situés hors de leur territoire. Pour cela, ils peuvent
conclure une convention avec un ou plusieurs autres EPCI, ou
avec d?autres communes pour les communes non membres
d?un EPCI.
LE RÔLE DES BAILLEURS SOCIAUX
La loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du
logement, de l?aménagement et du numérique dite « ELAN »
(article 88) permet à des organismes d?habitations à loyer
modéré1, à titre subsidiaire, de créer, aménager, entretenir et
gérer des terrains familiaux locatifs, dès lors que les besoins
ont été identifiés dans le schéma départemental et que l?avis
de la commune ou de l?établissement public de coopération
intercommunale compétent a été recueilli. Dans le cas où l?EPCI
(ou la commune) est propriétaire du terrain familial locatif, il
(ou elle) peut déléguer la gestion du terrain à un bailleur social.
LE DÉLAI DE RÉALISATION
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
L?article 2 (I et III) de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000
précise que les communes figurant au schéma départemental
et les établissements publics de coopération intercommunale
compétents en matière de création, d?aménagement,
d?entretien et de gestion des terrains familiaux locatifs sont
tenus, dans un délai de deux ans suivant la publication de
ce schéma, de participer à sa mise en oeuvre. Ce délai est
prorogé de deux ans, à compter de sa date d?expiration,
lorsque la commune ou l?établissement public de coopération
intercommunale a manifesté, dans ce délai, la volonté de se
conformer à ses obligations.
Concernant le calendrier du projet, il est à noter que :
La notification de l?attribution d?une subvention de l?État
à l?EPCI ne se fait que si le projet est déjà bien avancé :
choix du terrain arrêté avec le nombre de TFL à créer et le
diagnostic social des familles effectué.
Le décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif aux subventions
de l?Etat pour des projets d?investissement dispose qu?aucun
commencement d?exécution du projet ne peut être opéré
avant la date de réception de la demande de subvention
(article 5).
Le versement de la subvention est effectué sur justification
de la réalisation du projet et de la conformité de ses
caractéristiques avec celles visées par la décision attributive
(article 12).
L?article 3 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 détaille
la procédure en cas de non-respect des délais, par le
représentant de l?État dans le département :
mise en demeure de l?EPCI de prendre les mesures
nécessaires selon un calendrier déterminé, en évaluant le
montant des dépenses afférentes,
si les mesures nécessaires n?ont pas été prises, le préfet
peut ordonner à l?EPCI de consigner entre les mains d?un
comptable public les sommes correspondant au montant
de ces dépenses. Ces sommes sont restituées au fur et à
mesure de l?exécution de ces mesures.
si, à l?expiration d?un délai de six mois à compter de la
consignation des fonds l?EPCI n?a pas pris toutes les
mesures nécessaires, le préfet peut mettre à nouveau en
demeure l?EPCI de prendre ces mesures, selon un calendrier
déterminé. Si l?EPCI n?a pas obtempéré dans les délais prévus
par le calendrier, l?Etat peut acquérir les terrains nécessaires,
réaliser les travaux d?aménagement et gérer les aires ou les
terrains aménagés au nom et pour le compte de l?EPCI. Le
préfet peut faire procéder d?office, en lieu et place et aux
frais de l?EPCI, à l?exécution des mesures nécessaires. Les
sommes consignées peuvent être utilisées pour régler les
dépenses ainsi engagées.
Le préfet peut se substituer à l?ensemble des organes de
l?EPCI pour faire procéder d?office à l?exécution des mesures
nécessaires. Il peut procéder à la passation de marchés
publics, selon les règles de procédures applicables à l?Etat.
À compter de l?achèvement des travaux d?aménagement,
la commune ou l?EPCI devient de plein droit propriétaire des
aires ou terrains aménagés.
1. Les offices publics de l?habitat, qui sont des établissements publics locaux à caractère
industriel et commercial, les entreprises sociales pour l?habitat, qui sont des sociétés
anonymes, ainsi que les sociétés anonymes coopératives de production d?habitations
à loyer modéré.
FICHE 4A
HABITAT
74
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux à Royan (17)
Une aire de stationnement pour les gens du voyage,
située à Royan, nommée « La Puisade », créée en
1992, a rapidement perdu son usage d?accueil.
Dans le schéma de 1996, le terrain en question est
mentionné comme une « aire de long séjour ». Il
est préconisé à l?époque de « réfléchir à la création
de terrains familiaux pour « éviter que les familles
s?approprient l?aire définitivement ».
En 2016, vingt ans plus tard, un groupe de travail
s?est finalement mis en place. Un premier projet
de réalisation de plusieurs TFL disséminés dans la
ville n?a pas abouti, suite à l?opposition d?une partie
des habitants. Par la suite, une maîtrise d?oeuvre
urbaine et sociale (MOUS) a été financée par l?État
avec une forte implication de la ville de Royan. Le
cabinet d?étude ARCUS a été choisi pour coordonner
la création de 10 terrains familiaux locatifs sur le
site. La MOUS a proposé une répartition des missions
entre les différents acteurs locaux, qui a permis la
réussite du projet.
La commune est garante du projet. Le centre social
assure le suivi des familles. L?association Tremplin
17 s?implique dans l?accompagnement des familles
qui ne souhaitent pas participer à ce projet et
cherchent d?autres solutions de logement. Enfin, le
bailleur social Immobilière Atlantic Aménagement a
construit les terrains familiaux locatifs, les entretient
et perçoit les loyers. Un terrain provisoire a été
aménagé par la commune sur un site en face de
La Puisade. Les familles ont intégré les terrains
familiaux locatifs à l?été 2018.
MODALITÉS DE CRÉATION :
LE PERMIS D?AMÉNAGER
OU DÉCLARATION PRÉALABLE
L?article R. 421-19 (l) du code de l?urbanisme prévoit le dépôt
d?un permis d?aménager pour les terrains accueillant plus de
deux résidences mobiles.
Il s?agira d?une déclaration préalable pour tout aménagement
non soumis à permis d?aménager.
LA LOCALISATION DES TERRAINS
FAMILIAUX LOCATIFS
Il est nécessaire de définir une stratégie de localisation sur
la base d?un diagnostic. Dans tous les cas, un terrain familial
locatif doit se situer :
DANS DES LIEUX DÉTERMINÉS PAR LE SCHÉMA
DÉPARTEMENTAL D?ACCUEIL ET D?HABITAT
DES GENS DU VOYAGE
Un schéma départemental prévoit les secteurs géographiques
d?implantation et les communes où doivent être réalisés
des terrains familiaux locatifs aménagés (Article 1-II
de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Les collectivités
compétentes peuvent retenir un terrain d?implantation situé
sur le territoire d?une commune membre autre que celle
figurant au schéma départemental, à la condition qu?elle soit
incluse dans le même secteur géographique d?implantation
(Article 2 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). La notion
de « secteur géographique d?implantation » est appréciée
largement. Il peut correspondre au territoire de l?EPCI, au
canton, à l?arrondissement ou à un bassin de vie. L?EPCI a
également la possibilité de décider de réaliser l?aire sur le
territoire d?une de ses communes membres même si celle-
ci compte moins de 5000 habitants.
DANS DES SECTEURS AUTORISÉS
PAR LES DOCUMENTS D?URBANISME
Quel que soit le type de terrain, au regard du document
d?urbanisme, l?aménagement d?espaces destinés à
l?installation de résidences mobiles est conditionné par :
les règles locales prises par arrêté du maire,
l?application des règles de salubrité et de sécurité publiques
les aménagements assurant la desserte du terrain par des
équipements publics (eau, électricité et assainissement),
les règles d?urbanisme applicables sur la commune
(règlement de zones dans les PLUi, PLU?),
le respect des servitudes liées aux caractéristiques du
secteur : zones inondables, aires de mise en valeur de
l?architecture et du patrimoine, protection des monuments
historiques, espaces bois classés, sites inscrits ou classés,
etc.
Les terrains doivent être situés :
dans des secteurs constructibles et en zone urbanisée
ou à proximité de préférence. Cette localisation,
en secteur U indicé, doit permettre la construction de
FICHE 4A
HABITAT
75
bâtis et une inscription favorable dans l?environnement
(quartier, ville) : limitation des nuisances, accès aisé aux
équipements scolaires, sociaux et culturels ainsi qu?aux
services spécialisés et aussi aux commerces. Elle se justifie
par leur vocation d?habitat et par le souhait de réduire au
maximum les surcoûts liés aux travaux de viabilisation ou
de voirie et réseaux divers (VRD). Le décret n° 2019-1478
précise les conditions d?accessibilité aux réseaux (eau,
électricité, sécurité, assainissement, collecte des déchets).
En application de l?article L. 151-13 du code de l?urbanisme,
ces terrains peuvent aussi être créés à titre exceptionnel
dans les Secteurs de Taille et de Capacités Limitées
(STECAL), délimités dans les zones agricoles, naturelles
ou forestières. Ces secteurs sont délimités avec l?accord
du préfet de département après avis de la commission
départementale de la préservation des espaces naturels,
agricoles et forestiers.
POINT DE VIGILANCE
Une volonté politique, un pilotage de projet avec des acteurs
engagés et ayant de l?expérience sont indispensables.
La prise en compte des besoins d?habitat des gens du
voyage dans les documents de planification et d?urbanisme
est essentielle pour le développement de ce type de projet.
Des procédures foncières et d?aménagement permettant
la mise en oeuvre des projets sont à développer.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Guide de l?Habitat Adapté des Gens du voyage
en Loire-Atlantique
La DDTM a mandaté fin 2011 le cabinet AURES pour
effectuer une étude de besoins et réaliser un outil
à destination des différents partenaires, notamment
les élus. Cet outil se compose de 3 cahiers
(Comprendre, Connaître, Agir) et de 12 fiches-outils,
qui figurent dans le guide. Dans le cahier Agir est
traité par exemple, la transformation de tout ou
partie de l?aire d?accueil en terrain familial.
La fiche n°4 précise « comment créer un zonage
spécifique autorisant l?aménagement d?un terrain
familial avec un droit à construire limité ».
La fiche n°8 « comment conduire une opération
d?habitat adapté ? » apporte un éclairage sur la
manière de conduire un projet.
LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
Le fonctionnement des terrains familiaux locatifs est traité
dans la fiche 3B du présent guide.
Les terrains familiaux locatifs ont vocation à accueillir les
personnes dites gens du voyage dont l?habitat traditionnel
est constitué de résidences mobiles. Les résidences
mobiles sont définies comme des « véhicules terrestres
habitables qui conservent des moyens de mobilité et que
le code de la route n?interdit pas de faire circuler » (article
1 du décret n° 2019-1478).
La place de résidence mobile dispose d?une superficie
minimum de 75 m2, hors espaces collectifs, hors bâti,
hors espace réservé au stationnement des véhicules
et circulations internes du terrain (article 2 du décret
n° 2019-1478).
Le terrain locatif familial est clôturé et dispose (article 13
du décret n° 2019-1478) :
au minimum de deux places et d?un espace réservé au
stationnement contigu à chaque place et sa capacité est
d?au moins deux véhicules ;
de points d?eau et prises électriques extérieures dont le
début et la puissance sont suffisants pour des résidences
mobiles ;
de compteurs individuels pour l?eau et l?électricité ;
d?un bloc sanitaire pour une à six résidences mobiles
qui intègre au moins un lavabo, une douche et deux
cabinets d?aisance. Leur accès doit être possible depuis
l?extérieur et depuis la pièce destinée au séjour ;
d?une pièce destinée au séjour. Elle comporte les
éléments d?équipement et de confort suivants :
> un espace de cuisine aménagé de manière à recevoir un
appareil de cuisson et comprenant un évier raccordé à
une installation d?alimentation en eau chaude et froide ;
> un éclairement naturel suffisant et un ouvrant donnant
à l?air libre ou sur un volume vitré donnant à l?air libre.
La pièce destinée au séjour et le bloc sanitaire doivent être
accessibles aux personnes en situation de handicap. Les
conditions de confort et de sécurité physique et de santé
pour les locataires sont détaillées dans le décret.
Toutefois, dans le cas de terrains familiaux locatifs existants
ou si la demande de permis d?aménager (ou déclaration
préalable) est déjà déposée, le préfet, après avis du président
du conseil départemental, peut déroger à l?obligation d?une
FICHE 4A
HABITAT
76
pièce destinée au séjour, mentionnée à l?article 13 du décret
n° 2019-1478, pour tenir compte d?une impossibilité technique
de la construire sur le terrain. Cela peut, par exemple, être le cas
de sols sujets au phénomène de retrait-gonflement des argiles.
Sur les territoires du département du Rhône et de la métropole
de Lyon, la décision de dérogation est prise par le préfet, après
avis du conseil départemental ou du président de la métropole
de Lyon. En Corse, cette décision est prise conjointement par le
préfet et le président du conseil exécutif (article 20 du décret
n° 2019-1478).
Un arrêté du ministre chargé du logement fixe les prescriptions
techniques en matière d?accessibilité.
L?article 14 du décret n° 2019-1478 prévoit qu?à l?issue des
travaux et avant la mise en location, le terrain familial locatif doit
faire l?objet d?un contrôle afin de vérifier qu?il est conforme aux
prescriptions prévues aux articles 2 et 13 du décret. Ce contrôle
est réalisé une fois pour les nouveaux terrains familiaux locatifs
et avant la mise en location.
Le rapport de vérification est établi par une personne physique
ou morale qui est :
1/ Soit un architecte soumis à l?article 2 de la loi du 3 janvier
1977 susvisée ;
2/ Soit un contrôleur technique au sens de l?article L. 111-23
du code de l?habitation et de la construction, titulaire d?un
agrément l?autorisant à intervenir sur les bâtiments ;
3/ Soit un bureau d?études ou un ingénieur-conseil ;
4/ Soit, en l?absence de maître d?oeuvre, le maître d?ouvrage
de l?opération.
En cas de respect des prescriptions, un rapport de vérification
est délivré.
Un arrêté du ministre chargé du logement définit les modalités
de ce contrôle et le modèle du rapport de vérification.
LE COÛT DE LA CRÉATION
DES TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
Les postes de dépenses les plus importants sont souvent ceux
de construction des équipements. Les coûts des acquisitions
foncières, des VRD et terrassements peuvent alourdir le budget
considérablement si l?EPCI ou la commune ne maîtrise pas le
foncier et dans le cas de STECAL qui nécessiterait des extensions
de réseaux.
Au-delà des coûts de réalisation, il peut aussi exister des coûts
d?accompagnement des ménages voire des coûts de gestion.
Par exemple, dans la Meuse, la maintenance et le petit
entretien courant des terrains familiaux locatifs est assurée par
l?EIMA, une société qui fait travailler notamment des gens du
voyage.
Les aides mobilisables pour le financement de la création de
terrains familiaux locatifs sont présentées dans l? « Annexe A
4.3 ? Les aides mobilisables ».
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La création de terrains familiaux locatifs
à Déols (ZAC de Grandeols, Indre)
La création de 4 terrains familiaux est prévue en 2023.
Les caractéristiques des deux projets sont les
suivantes :
4 terrains de 1 237 m2 à 1 682 m2
4 bâtis de 38 m2
1 pièce à vivre, 1 cellier, 1 WC avec sortie extérieure,
1 salle d?eau
Chauffage au bois et électrique
Assainissement individuel
4 places de résidence mobile par terrain.
COÛT D?INVESTISSEMENT PLAN DE FINANCEMENT
Acquisition parcellaire
par Châteauroux métropole 1,00 ¤
Subvention État 170 744 ¤
Études géotechniques 4 200 ¤
Conception des ouvrages 25 000 ¤
Subvention Conseil Départemental 16 537,60 ¤
Travaux de raccordement 32 800 ¤
Réalisation de plateformes 101 700 ¤
Auto-financement
et autres sources de financements
295 199,40 ¤Construction de bâtis 245 780 ¤
Aménagements extérieurs 73 000 ¤
TOTAL 482 481 ¤ TOTAL 482 481 ¤
FICHE 4A
HABITAT
77
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux locatifs
à Neschers (Puy de Dôme)
11 terrains familiaux pour 34 places de résidences
mobiles avec des parcelles variant entre 206 m2
pour 2 places de résidence mobile et 356 m2 pour
4 places de résidence mobile. Chaque TFL est équipé
d?un espace privatif incluant douche et WC et
8 d?entre eux sont dotés d?une pièce de vie d?une
surface comprise entre 16 m2 et 24m2.
La communauté de communes Couze ? Val d?Allier :
a assuré la maîtrise d?ouvrage du programme,
a financé l?acquisition du foncier et l?aménagement
du terrain,
a assuré la construction des équipements des
terrains familiaux.
Phase étude en 2010 et phase opérationnelle entre
2011 et 2013.
Dépenses TTC de 833 326,73 ¤ TTC, l?EPCI a pris en
charge 20 % du coût du projet.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux locatifs par
la commune de Cenon-Artigues (Gironde)
Depuis 2003, deux groupes familiaux (21 adultes
et une vingtaine d?enfants) sont ancrés de manière
précaire dans la comme d?Artigues-près-Bordeaux.
Ces familles sont considérées par la Ville de Cenon,
comme Cenonnnaises (la commune est propriétaire
du terrain). Le principe de création de terrains
familiaux (pour 12 ménages) est retenu en 2008,
après un diagnostic social mené par l?ADAV33, la
MDSI et le CCAS de Cenon. La location a démarré
en 2011. Le projet est monté conjointement par les
deux municipalités.
Détail de l?opération
La superficie des terrains est comprise entre 150
et 200 m2 avec 2 places de stationnement pour les
résidences mobiles. Le projet se compose de 12
maisonnettes construites par la commune de Cenon
(bailleur). Chaque lot comporte une maisonnette
de 24 m2 constituée d?une pièce à vivre avec coin
cuisine, d?une salle de bain et de sanitaires. Le mode
de chauffage est électrique et un poêle à bois.
Montage financier
L?investissement de la collectivité s?élève à
290 000 ¤. La Ville, avec les loyers perçus, récupérera
une partie de ses dépenses.
Le coût total de cette opération s?élève à
710 000 ¤ HT.
Les participations s?établissent comme suit :
État : 256 000 ¤
Conseil Général (aujourd?hui Conseil
Départemental) : 58 000 ¤
CUB (aujourd?hui Bordeaux Métropole) : 76 000 ¤
CAF : 30 000 ¤
Ville de Cenon : 290 000 ¤
L?accompagnement social lié assuré par l?ADAV 33
a été cofinancé, selon les années, par différents
partenaires : Département, FSL, CAF 33, etc.
Gouvernance et partenariats
Le fort maillage partenarial mis en place et les
moyens communaux ont conduit au succès de cette
opération. Deux instances ont été créées :
Un comité de pilotage regroupant les élus des deux
communes, les services du conseil général, de l?État,
de la CUB, de la Caisse d?allocations familiales de la
Gironde, l?ADAV33, l?INSUP, et le FSL.
Un comité technique coanimé par l?ADAV33 et la
Mairie de Cenon pour l?élaboration du projet social
de ces terrains familiaux.
Un travail avec les familles a aussi été réalisé.
Un chargé de mission de la commune avec délégation
du maire était chargé de suivre l?opération.
Ce type de projet est amené à se développer car
ce mode d?habitat correspond à une demande
des familles. Ce projet rayonne en Gironde et bien
au-delà des limites du département. Il accueille
régulièrement des délégations : différentes
communes, communautés de communes ou
d?agglomérations du département, la CNAF mais
aussi les agglomérations de Strasbourg, de Niort, de
Royan, de Chelles? sont venues visiter et s?inspirer
de ce projet. Cependant, un écueil potentiel soulevé
est la solvabilisation des ménages si elles ne peuvent
pas percevoir l?allocation logement par la CAF.
FICHE 4A
HABITATFICHE
78
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains familiaux permettent de répondre à une
demande des gens du voyage qui souhaitent disposer d?un
ancrage territorial à travers la jouissance d?un lieu qui offre la
possibilité du départ et la sécurité du retour.
Cette fiche a pour objet de préciser les différentes
modalités de gestion des terrains familiaux locatifs (TFL) et
l?accompagnement auquel peuvent prétendre les ménages
qui y résident.
Seul le statut « locataire avec une maîtrise d?ouvrage
publique » est traité dans cette fiche, le statut « privé » est
traité dans la fiche n°4D du présent guide.
LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS
DE COOPÉRATION INTERCOMMUNALE
(EPCI) COMPÉTENTS POUR LA GESTION
ET L?ENTRETIEN DES TERRAINS
FAMILIAUX LOCATIFS
La compétence « habitat des gens du voyage » appartient
aux établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre depuis la loi n° 2017-86 du 27 janvier
2017 relative à l?égalité et à la citoyenneté. Cette nouvelle
compétence obligatoire s?applique à l?ensemble des EPCI
depuis le 29 janvier 2017, y compris la Métropole du Grand
La gestion des terrains
familiaux locatifs4B
© CCAS de Châteauroux
Paris, la Métropole d?Aix-Marseille et les EPCI composés
exclusivement de communes de moins de 5 000 habitants.
L?EPCI ou les communes compétentes remplissent leurs
obligations en (article 2 de la loi n° 2000-614) :
créant des terrains familiaux locatifs,
entretenant et en assurant la gestion des terrains familiaux
locatifs dont le schéma départemental a prévu la réalisation
sur leur territoire,
contribuant au financement de l?entretien et de la gestion de
terrains situés hors de leur territoire. Pour cela, ils peuvent
conclure une convention avec un ou plusieurs autres EPCI ou
avec d?autres communes pour les communes non membres
d?un EPCI.
Les collectivités compétentes assument la gestion des terrains
en régie ou la confient par convention à une personne
publique ou privée.
LE RÔLE DES BAILLEURS SOCIAUX
La loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du
logement, de l?aménagement et du numérique dite « ELAN »
(article 88) permet à des organismes d?habitations à loyer
modéré1, à titre subsidiaire, de créer, d?aménager, d?entretenir
et de gérer des terrains familiaux locatifs dès lors que les
besoins ont été identifiés dans le schéma départemental et
que l?avis de la commune ou de l?établissement public de
coopération intercommunale compétent a été recueilli. L?EPCI
ou la commune peut être propriétaire et déléguer la gestion
à un bailleur social.
LES MODALITÉS DE GESTION
Le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif
aux aires d?accueil permanentes et aux terrains familiaux
1. Les offices publics de l?habitat, qui sont des établissements publics locaux à caractère
industriel et commercial, les entreprises sociales pour l?habitat, qui sont des sociétés
anonymes, ainsi que les sociétés anonymes coopératives de production d?habitations
à loyer modéré.
HABITAT
79
locatifs destinés aux gens du voyage détaille les dispositions
concernant les règles applicables à leur gestion et à leur
usage (article 11, 12, 15 et 16).
L?ATTRIBUTION DU TERRAIN
FAMILIAL LOCATIF
Les terrains sont attribués par le bailleur. Un ménage ne peut
se voir attribuer qu?un seul terrain familial locatif.
L?article 15 du décret prévoit que lors de leur mise en service et
en cas de vacance (suite à un congé donné par l?une ou l?autre
des parties, un abandon, un décès si personne ne remplit les
conditions pour bénéficier de la transmission du bail...), le
bailleur procède à des mesures de publicité pour en informer
les gens du voyage, par le biais, au moins, d?un affichage en
mairie, d?une information des associations de gens du voyage
représentées au sein de la Commission départementale
consultative des gens du voyage ou à défaut au sein de la
Commission nationale consultative des gens du voyage, ainsi
que d?une mise en ligne sur le site internet de l?établissement
public de coopération intercommunale ou de la commune,
lorsqu?il existe.
Pour leur attribution, il est notamment tenu compte du
patrimoine, de la composition, du niveau de ressources et des
conditions d?habitat actuelles du ménage, de l?éloignement
des lieux de travail, de la mobilité géographique liée à l?emploi
et de la proximité des équipements répondant aux besoins des
demandeurs.
Pour l?instruction de la demande, la liste des pièces justificatives
pouvant être exigées du demandeur par le bailleur est définie
par arrêté du ministre chargé du logement.
L?article 15 dispose que les demandes sont examinées par
une commission d?attribution créée auprès du président de
l?EPCI ou son représentant ou du maire ou son représentant.
Elle comprend au minimum le président de l?EPCI ou son
représentant, le maire de la commune d?implantation du
terrain familial locatif, ou son représentant, le préfet ou son
représentant, le bailleur lorsque la gestion n?est pas assurée par
l?EPCI ou par la commune, ainsi qu?une personnalité désignée
par une association représentative des gens du voyage et de
la diversité de leurs modes d?habitat et de vie, ou par une
association intervenant auprès des gens du voyage présente
dans le département, ou une personnalité qualifiée en raison
de sa connaissance des gens du voyage.
LE BAIL
L?article 16 dispose que le bail est conforme à un modèle établi
par arrêté du ministre chargé du logement. Il précise sa date de
prise d?effet, sa durée, qui ne peut être inférieure à trois ans,
ses modalités et conditions de renouvellement et de résiliation,
le montant du loyer, le cas échéant les conditions de sa révision
éventuelle, le montant du dépôt de garantie, la surface louée
et la désignation des locaux et équipements à usage privatif
dont le locataire a la jouissance. Un état des lieux est établi à
l?arrivée et au départ du locataire et est joint au bail.
À noter que toute construction ou toute transformation des
locaux ou équipements par le locataire est soumise à un accord
écrit du propriétaire (article 12).
LE LOYER
L?article 16 prévoit que le loyer est acquitté mensuellement à
terme échu et donne lieu à la remise d?une quittance sans frais
par voie dématérialisée ou par papier sur demande.
Le loyer peut faire l?objet d?une révision annuelle chaque
année au 1er janvier en fonction du dernier indice de référence
des loyers publié, tel que prévu au I de l?article 17-1 de la loi
n° 89-462 du 6 juillet 1989.
L?article 16 dispose également qu?un dépôt de garantie d?un
montant maximum équivalent à un mois de loyer est acquitté
au bailleur à la signature du bail. Il est restitué au moment de la
résiliation du bail déduction faite, le cas échéant, des sommes
restant dues au bailleur et des sommes dont celui-ci pourrait
être tenu, aux lieu et place du locataire, sous réserve qu?elles
soient dûment justifiées. La délivrance du dépôt de garantie
donne lieu à récépissé.
LES POINTS DE VIGILANCE
BIEN ANTICIPER LES CONTRAINTES
EN MATIÈRE DE GESTION
S?assurer que les familles ont la capacité de s?acquitter
de leur loyer. Le montant des loyers doit être adapté aux
capacités des ménages, ces derniers ne pouvant percevoir
une des allocations logement délivrées par les Caisses
d?Allocations Familiales (CAF). En effet, les TFL ne sont pas
considérés comme des logements et les résidences mobiles
y stationnant (elles peuvent le faire moins de huit mois
dans l?année) doivent conserver des moyens de mobilité.
Cependant, des crédits d?action sociale peuvent être alloués
par les CAF. Le loyer appliqué devra tenir compte de cet
état de fait et il peut être préconisé que le reste à vivre
des ménages occupant un terrain familial soit aligné sur
celui d?un ménage occupant un logement social. Il doit être
tenu compte du fait qu?au-delà des charges courantes, le
ménage peut avoir des dépenses relatives aux résidences
mobiles (prêt caravane et assurance) qui demeurent sur un
TFL le mode d?habitat permanent de la famille.
FICHE 4B
HABITAT
80
Assurer une gestion locative adaptée (similaire à ce qui peut
être engagé pour les logements PLAI adaptés) pour veiller
à une bonne appropriation du TFL. Un accompagnement
des ménages au respect des obligations de locataire sera
peut-être nécessaire. Une présence régulière d?un agent de
la collectivité gestionnaire, du délégataire ou du bailleur
peut être nécessaire durant les premiers mois de mise
en location. Le TFL n?est pas un équipement d?accueil. La
collectivité gestionnaire ? ou son délégataire ? est dans
une relation bailleur/locataire. S?agissant d?un équipement
spécifique mixant des équipements à usage privatif et
des résidences mobiles, propriétés de leurs utilisateurs,
il convient de déterminer les modalités et conditions de
respect des droits et obligations de chacun.
Veiller à l?usage qui peut être fait du TFL vis-à-vis des
activités professionnelles (théoriquement cette question
devrait avoir été traitée en amont de l?attribution du TFL
dans le cadre du diagnostic) et plus globalement veiller à
la préservation du cadre de vie et l?entretien des parties
communes s?il en existe (cas des TFL en lotissement).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
À Nescher (63), la livraison des terrains et l?entrée
dans les lieux des ménages ont été réalisés en mars
2013.
Le projet inclut 11 terrains familiaux pour 34 places
caravanes avec des parcelles variant entre 206 m2 pour
2 places caravane et 356 m2 pour 4 places caravane.
Les 11 terrains familiaux sont chacun équipés d?un
espace privatif incluant douche et WC et 8 d?entre eux
sont dotés d?une pièce de vie d?une surface comprise
entre 16 m2 et 24 m2.
La communauté de communes Couze ? Val d?Allier a
assuré la maîtrise d?ouvrage du programme.
La valeur locative du terrain familial est estimée à
partir de sa capacité d?accueil prévue en nombre de
caravanes. Elle est calculée sur la base de la tarification
des aires d?accueil soit : 1 ¤ jour + 0,50 ¤ par caravane
prévue. Ceci représente sans la pièce à vivre :
CAPACITÉ D?ACCUEIL LOYER MENSUEL
2 places caravanes 61 ¤
3 places caravanes 76 ¤
4 places caravanes 91 ¤
Le loyer additionnel pour la pièce à vivre est de :
SURFACE
DE LA PIÈCE À VIVRE
LOYER MENSUEL
ADDITIONNEL
16 m2 8 ¤
20 m2 10 ¤
24 m2 12 ¤
N.B : Depuis la parution du décret n° 2019-1478, la pièce de
séjour est un élément obligatoire, le loyer tiendra compte de cette
nouvelle surface qui ne sera pas comptabilisée en loyer additionnel.
Cet élément de confort concourt à un supplément de
loyer mensuel calculé sur la base de la surface de la
pièce à vivre à hauteur de 0,5 ¤ / m2 / mois.
Afin d?assurer un taux effort équivalent à celui
consacré par les ménages du parc social bénéficiant
d?une aide au logement (entre 6 et 12 % en fonction
de la situation socioprofessionnelle et du type de
logement), les ménages dont le quotient familial
est inférieur à 460 ¤ (seuil plafond d?ouverture aux
aides FSL) bénéficient d?une diminution du loyer à
hauteur de 25% du montant total du loyer (loyer
de base + loyer additionnel). Finalement le loyer
mensuel perçu varie entre 46 ¤ et 77 ¤ pour un
taux d?effort variant entre 2 et 13 %.
LES AIDES AU LOGEMENT ET À LA GESTION
Les EPCI ne peuvent pas bénéficier de l?aide au logement
temporaire (ALT2) pour assurer le fonctionnement et la
gestion des terrains familiaux locatifs contrairement aux aires
d?accueil permanentes.
INVENTAIRE DES TERRAINS FAMILIAUX
LOCATIFS POUR LE DÉCOMPTE DES LOGEMENTS
LOCATIFS SOCIAUX DITE « SRU »
Les terrains familiaux locatifs en état de service, dont la
réalisation est prévue au schéma départemental d?accueil
et d?habitat des gens du voyage, qui ont été aménagés et
implantés dans les conditions prévues à l?article L. 444-1 du
code de l?urbanisme, peuvent être retenus dans le décompte
des logements locatifs sociaux (article 97 de la loi Egalité
Citoyenneté et article L. 302-5-IV du Code de la construction
et de l?habitation). Le nombre de logements équivalents
est obtenu en retenant un logement pour un terrain.
FICHE 4B
HABITAT
81
À noter que l?inventaire des terrains mis en service est
établi par le gestionnaire (article R. 302-15 du code de la
construction et de l?habitation). L?article 18 du décret n° 2019-
1478 détaille les modalités de ce décompte.
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIAL
L?accompagnement social n?est pas obligatoire (non
mentionné à l?art. 6 de la loi de 2000), mais il peut être
conseillé à l?entrée sur le terrain familial, pour une durée
plus ou moins longue selon le ménage. Il doit être adapté
à la spécificité du mode d?habitat et aux besoins de chaque
ménage. Un diagnostic social détermine les besoins en
adéquation avec les attentes des familles. L?accès aux
droits (notamment les aides sociales comme le RSA), la
recherche d?emploi, l?aide aux devoirs, peuvent être aussi des
thématiques qui nécessitent un accompagnement.
Parmi les accompagnements possibles on peut citer, à
titre d?exemple, les mesures d?accompagnement social
personnalisé (MASP) et la mesure d?accompagnement social
judiciaire (MAJ).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Création de terrains familiaux à Saintes (17)
Le projet de « la Grande Charbonnière » fut initié en
2008 par la commune de Saintes, pour des familles
de gens du voyage ancrées sur un terrain de la route
de Varsay, insalubre.
L?équipe en charge du projet était constituée d?un élu
en charge du projet, d?une cheffe de projet employée
par la ville, d?une technicienne du CCAS, d?une
personne en charge de l?accompagnement des gens
du voyage et de deux agents chargés de la maîtrise
d?oeuvre.
Le projet initial prenait en compte 23 familles
recensées en 2004. Une nouvelle équipe municipale
a arrêté le projet à 9 terrains familiaux locatifs. Un des
aspects notables de ce projet est la réalisation d?un
théâtre forum entre les gens du voyage et les riverains
afin de travailler sur les représentations négatives et
le vivre-ensemble. Si certaines familles n?ont pas
été prises en compte dans le projet, l?ensemble des
acteurs semblent satisfaits. Une appropriation du
projet par les gens du voyage ainsi qu?un moindre
besoin d?accompagnement sont constatés.
FICHE 4B
HABITATFICHE
82
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains familiaux locatifs sont destinés aux gens du voyage
ancrés sur un territoire. Les règles applicables sont précisées
dans le décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux
aires d?accueil permanentes et aux terrains familiaux locatifs.
Un schéma départemental prévoit les secteurs d?implantation
et les communes où doivent être réalisés ces terrains au vu
d?une évaluation préalable des besoins et de l?offre existante,
notamment de l?évolution des modes de vie et de l?ancrage
des gens du voyage, dans le département concerné (article 1-II
de la loi n° 2000-614).
Cette fiche a pour but de donner quelques éléments de méthode
afin de définir les besoins et les prescriptions liées en matière
de terrains familiaux locatifs dans le schéma départemental.
LES ÉTAPES-CLÉS
La question des terrains familiaux locatifs est examinée à
travers chacune des étapes clés de la révision du schéma
départemental :
Le diagnostic (1re étape pour identifier les besoins).
La formalisation des choix (2e étape pour définir la
programmation et les actions).
Les terrains familiaux locatifs
au sein du schéma départemental4C
© CD 49
L?élaboration du nouveau schéma (de la rédaction à la
signature du document).
L?animation tout au long du processus de révision et de la
vie du schéma.
Pour chaque étape, les temporalités varient selon le contexte
départemental (importance des groupes, politiques pratiquées
en matière d?accueil).
LE DIAGNOSTIC
Il commence par la réalisation du bilan du précédent schéma,
y compris de sa gouvernance. L?objectif consiste à déterminer
les besoins pour les six prochaines années.
À l?échelle du département, le bilan et l?évaluation des
besoins sont réalisés par la DDT-M, la DDCS-PP, voire le conseil
départemental ou par des prestataires extérieurs (bureaux
d?études, etc.).
Chaque territoire a son histoire, son organisation, ses réalités.
Il est difficile d?anticiper les besoins et d?élaborer une
planification cohérente sans une connaissance précise des
modes de vie des gens du voyage et de leur évolution dans
le temps. Le diagnostic est essentiel, il permet de repérer les
personnes et leurs situations sur le territoire et d?identifier les
besoins à intégrer au futur schéma.
LE BILAN ET LA PHASE « IDENTIFICATION DES
BESOINS »
Le bilan comprend, à l?échelle départementale et au niveau
local (EPCI, communes) :
Une analyse exhaustive des terrains familiaux locatifs
existants (localisation, aménagements et usages, modalités
de gestion et accompagnement/médiation) au regard des
prescriptions. Si les prescriptions n?ont pas été respectées,
une analyse des difficultés rencontrées.
Il convient de s?assurer que ces terrains respectent les
prescriptions du décret n° 2019-1478 paru en décembre
2019 relatif aux aires d?accueil permanentes et aux terrains
familiaux locatifs dans les conditions prévues à son article
20. Ce décret a précisé les règles applicables notamment en
termes d?aménagement du terrain (pièce de séjour rendue
obligatoire, etc.).
HABITAT
83
Une évaluation dynamique des évolutions d?usage, de
modes de vie des gens du voyage.
Une analyse des actions mises en oeuvre, de la gouvernance
y compris l?implication des acteurs et dans quelle mesure
les collectivités ont répondu aux besoins précédemment
identifiés.
Il s?agit d?analyser les données suivantes :
les localisations fines des lieux de séjour, les surfaces
occupées ;
les durées ou pérennité des installations ;
le degré de précarité des habitants ;
la qualité de confort des lieux de séjour (le niveau des
équipements comme par exemple l?accès aux réseaux, etc.) ;
LES DONNÉES NÉCESSAIRES POUR
L?ÉTABLISSEMENT DU BILAN ET DES BESOINS
Un des freins principaux pour réaliser le diagnostic réside
dans l?absence de données valorisées par écrit. Rares sont
ceux qui peuvent disposer d?un état des lieux exhaustif de
localisation de l?offre et des conditions d?habitat des familles.
Pour obtenir les informations, un travail partenarial est
nécessaire avec :
Les personnes-ressources telles l?association locale des
gens du voyage, le chargé de mission gens du voyage dans
certaines préfectures, DDT-M et DDCS-PP et/ou conseils
départementaux
la proximité des services et équipements publics ;
le nombre de personnes, le nombre de résidence mobiles et
leur typologie (exemple : caravane, camping-car, présence
de mobil-home) ;
le mode de gestion des lieux ;
L?accompagnement des personnes ;
les demandes pour accéder aux offres d?habitat (terrain
familial locatif, logement adapté, etc.)
Le bilan permet ainsi d?identifier les besoins en termes
d?offre d?habitat quantitative et qualitative. Seuls les
terrains familiaux locatifs sont prescriptifs mais les autres
offres d?habitat peuvent aussi figurer au schéma, à titre
d?information.
les communes
les EPCI
les gestionnaires d?aires permanentes d?accueil (autres que
les communes et EPCI).
L?état des lieux doit prendre en compte les situations légales
? les terrains familiaux locatifs réalisés conformément à la
réglementation ? mais également les situations où des
ménages se sont installés durablement sur des terrains avec
ou sans l?accord du propriétaire ou en étant eux-mêmes
propriétaires du terrain. Le but est ici d?analyser dans quelle
mesure certaines de ces situations sont régularisables.
RECENSEMENT DES SITUATIONS SOLUTIONS ENVISAGEABLES EN HABITAT
TFL
Logement social
« classique »
Logement social adapté
à la résidence mobile
Locataire sur
terrain privé
Accession
sociale
Ménages sans droits ni titre
avec ancrage territorial =
itinérance au sein
d?un territoire contraint
Ménages sans droits ni titre
installés depuis plusieurs
années sur un terrain
Ménages ancrés durablement
sur une aire d?accueil
Ménages propriétaires de terrains
dont l?installation n?est pas
conforme aux règles d?urbanisme
FICHE 4C
HABITAT
84
OUTIL QUANTITATIF
DE RECUEIL DE DONNÉES
Une enquête à l?échelle communale sur la présence de gens
du voyage sur des terrains privés ou publics est conseillée,
avec identification des contentieux éventuels. Il peut par
exemple être demandé de compléter un tableau indiquant
le nombre de ménages et de résidences mobiles. Ce tableau
devra tenir compte de la diversité des situations rencontrées.
Pourront ainsi être recensés (cf. Annexe A 6.3) :
des stationnements sans droit ni titre répétés avec un
ancrage territorial : itinérance contrainte au sein d?un
territoire restreint ;
des ménages installés sans droit ni titre depuis plusieurs
mois/années sur un même terrain ;
des personnes ancrées durablement sur une aire permanente
d?accueil ou bien en rotation entre plusieurs aires d?un
même territoire ;
des propriétaires de terrains dont l?installation est en
contradiction avec les règles d?urbanisme (règlement du
PLU?).
Les situations connues d?habitat non décent pourront
également être recensées dans le tableau en vue d?analyser
les différentes démarches pouvant être mises en oeuvre pour
mettre fin à la situation.
À noter qu?une analyse des documents de planification (SCOT
? PLU ? PLH) est recommandée pour anticiper les modifications
éventuelles de règlement d?urbanisme et développer des
stratégies foncières.
OUTILS QUALITATIFS
DE RECUEIL DE DONNÉES
Le vécu des personnes, leur besoin en accompagnement
social et la présence ou l?absence d?une politique concernant
l?habitat adapté entre en ligne de compte dans la définition
des besoins qui seront pris en compte dans la phase suivante.
C?est pourquoi la rencontre avec les élus, les techniciens des
collectivités et les représentants locaux des gens du voyage
est indispensable, notamment pour identifier les projets
d?habitat et les objectifs généraux en termes de logements
aidés. Un questionnaire comme celui proposé en annexe A6.1
peut être utilisé auprès des communes et EPCI pour obtenir
une information qualitative.
L?IDENTIFICATION DES BESOINS ET UNE
NÉCESSAIRE CONCERTATION
Les besoins doivent être identifiés côté gens du voyage mais
aussi côté collectivités :
Il convient de définir précisément les besoins de chaque
ménage, après une période d?observation de leur vie au
quotidien, de l?organisation familiale, des alliances ou
mésalliances, des rythmes de vie. Il faut prendre en compte
l?histoire de ces familles sur le territoire, leur antériorité,
leurs attachements aux lieux, aux quartiers et les raisons de
cet attachement. Il ne faut pas se contenter d?une analyse
globale, car les groupes peuvent être très hétérogènes,
même si la réponse n?est pas une adaptation individualisée.
Les besoins des collectivités seront par exemple de résoudre
les stationnements illicites, résorber les terrains insalubres,
disperser une surpopulation qui apporte des conflits de
voisinage, restaurer la destination d?une première aire
d?accueil permanente investie par des sédentaires, etc.
Ces constats devront être analysés au regard de la
réglementation en termes d?urbanisme et d?environnement.
Pour finaliser la réalisation de ce diagnostic complexe, il
est recommandé d?organiser des réunions de restitution du
diagnostic avec les élus ainsi que les partenaires (associations,
etc.), si possible par EPCI. Une présentation objective et
pédagogique des données recueillies, accompagnée de
cartes, permet de partager le diagnostic et d?obtenir des
compléments d?informations de la part de chaque partie,
contribuant ainsi à fiabiliser les données et la qualité de
l?analyse, voire obtenir un consensus.
Cette phase de communication est importante, car les
contentieux apparaissent souvent en raison d?un défaut dans
l?évaluation de l?offre et des besoins.
LA FORMALISATION DES CHOIX
Lorsque le diagnostic a conclu sur des besoins existants plus
ou moins importants en matière de terrains familiaux locatifs
(création/réhabilitation/mise aux normes d?équipements,
gouvernance, médiation), la deuxième étape consiste à
définir les orientations puis à formaliser les actions à mettre
en oeuvre durant les six ans à venir.
Pour les équipements, la programmation s?établit par secteur
géographique. Il convient également de prévoir les modalités
de gouvernance et d?animation (création de groupe de
gouvernance, bilan à mi-parcours, médiation?).
Dans le schéma, les actions à mettre en oeuvre sont
fréquemment présentées sous forme de fiches en indiquant :
les objectifs / enjeux ;
le contenu de l?action ;
les pilotes chargés de mettre en oeuvre l?action ;
les partenaires ;
le calendrier ;
les modalités de mise en oeuvre ;
les critères d?évaluation.
FICHE 4C
HABITAT
85
LA NOTION DE SECTEUR GÉOGRAPHIQUE
D?IMPLANTATION
Les EPCI compétents (ou les très rares communes compétentes)
peuvent retenir une implantation pour un terrain sur le
territoire d?une commune membre autre que celle figurant
au schéma départemental, à la condition qu?elle soit incluse
dans le même secteur géographique d?implantation (article 2
de la loi n° 2000-614) .
La notion de secteur géographique peut notamment être
appréciée à l?échelle d?un EPCI, d?un arrondissement ou
d?un bassin de vie. Elle peut différer d?un département à
l?autre. Cette souplesse d?interprétation permet de faciliter la
mobilisation de foncier en fonction des évolutions des besoins
locaux constatés et du contexte local.
Il n?existe pas d?échelle idéale pour une opération de réalisation
de terrains familiaux. Cependant il est recommandé que les
projets restent à taille humaine pour éviter les problèmes
de gestion, ne pas produire des « ghettos » ou un « effet
parking ». Il faut également penser à la relocation qui ne
serait probablement pas aisée.
DOIT-ON INSCRIRE DANS LE SCHÉMA
L?ENSEMBLE DES ÉQUIPEMENTS
NÉCESSAIRES AU VU DU DIAGNOSTIC
RÉALISÉ ?
Certains départements dressent des diagnostics qui concluent
à des besoins très importants notamment en termes de
terrains familiaux locatifs. Les équipements inscrits au schéma
étant prescriptifs, il est préférable de fixer des objectifs
réalistes et de n?inscrire que les obligations qui correspondent
de manière certaine aux besoins des ménages concernés.
Postérieurement à la réalisation du diagnostic, des situations
nouvelles nécessitant la création d?un habitat adapté peuvent
apparaître, dans ce cas-là une révision partielle du schéma
est susceptible d?être envisagée.
LES POINTS DE VIGILANCE
Le terrain familial locatif ne doit pas être pensé
postérieurement à l?offre d?accueil mais en complément,
voire en alternative en cas d?ancrage sur une aire. L?accueil
et l?habitat correspondent à deux objectifs distincts. Si
l?ancrage se développe, cela ne signifie pas qu?il n?y a plus
de besoin en accueil.
Le terrain locatif familial doit être un produit pensé finement
en fonction du besoin du territoire et de la population visée.
Comme la définition du besoin est déclinée à l?échelle
du ménage, un temps doit être consacré à la définition
de l?offre qui peut être multiple : terrain familial locatif,
logement adapté (type logement social PLAI-adapté) ou
encore terrain privé (cas de situations régularisables de
propriétaires). Les logements de type PLAI-adaptés pourront
figurer en annexe du schéma mais ne présenteront pas un
caractère prescriptif.
FICHE 4C
HABITAT
86
COMPARAISON ENTRE TERRAIN FAMILIAL LOCATIF ET LOGEMENT ADAPTÉ
EN TERMES DE DIAGNOSTIC SOCIAL
DIAGNOSTIC SOCIAL ET HABITAT
TERRAIN FAMILIAL LOCATIF LOGEMENT ADAPTÉ (PLAI ADAPTÉ)
Expression d?un besoin d?ancrage par groupe
Un ménage par terrain familial
Expression d?un besoin d?ancrage
individualisé par ménage
Usage maintenu de la résidence mobile
(habitat pérenne) où se situe le lieu de sommeil.
Usage maintenu de la résidence mobile.
Le « PLAI adapté » produit du logement locatif
très social, à bas niveau de quittance.
Une pièce destinée au séjour obligatoire
comportant un espace de cuisine aménagé.
Elle ne doit pas être utilisée comme une chambre.
C?est une construction qui répond aux normes
de constructibilité.
Elle comprend plusieurs pièces
dont au moins une pièce dédiée au sommeil.
Au minimum deux places par terrain.
Un espace réservé au stationnement contigu à chaque
place avec une capacité d?au moins deux véhicules.
Un espace extérieur permet généralement d?accueillir
la résidence mobile.
Situation sociale variable Situation sociale variable
Accompagnement en amont de l?entrée sur le TFL
Accompagnement pouvant être réalisé
par exemple dans le cadre d?une MOUS.
Accompagnement en amont de l?entrée dans le logement,
à l?entrée dans le logement, puis sur une durée plus
ou moins longue. Accompagnement pouvant être réalisé
par exemple dans le cadre d?une MOUS.
Ensuite, le droit commun s?applique. Ensuite, le droit commun s?applique.
Gestion locative adaptée
Aide Personnalisée au Logement
Accompagnement social lié au logement (ASLL) possible
Financement : bénéficie de subventions de l?État
(10 671,05 ¤ par place de résidence mobile)
et d?aides éventuelles complémentaires de la part
de collectivités.
Cf. Annexe A 4.3 du guide sur ce point
Financé par le Fonds national d?aide à la pierre et des aides
Éventuelles complémentaires de collectivités
(ex : FSL ou chèque énergie)
FICHE 4C
HABITATFICHE
87
OBJECTIFS / FINALITÉS
Les terrains privés occupés par des gens du voyage constituent
un enjeu fort pour les collectivités, les propriétaires de
terrains et les riverains car ils participent au développement
de l?offre d?habitat sur le territoire. Ils peuvent constituer une
alternative aux terrains familiaux locatifs (traités dans les
fiches 4A, 4B et 4C), qui restent insuffisants en nombre et aux
logements locatifs sociaux.
Les terrains privés constituent un enjeu en cas de situation
de « mal-habitat » : lorsque ces terrains correspondent à
des situations d?habitat indigne, d?infractions aux règles
d?urbanisme (travaux non-conformes aux règles d?urbanisme
en vigueur, sans autorisation ou non-conformes à l?autorisation
obtenue) ou conflictuelles vis-à-vis des usages pratiqués
(ferraillage, etc.).
Le souhait d?accéder à la propriété est aussi une aspiration
légitime des gens du voyage. Cependant, un certain nombre
d?entre eux rencontrent des difficultés pour accéder aux prêts
immobiliers car :
il existe une insuffisance ou une irrégularité de leurs
revenus et/ou l?exercice d?une activité indépendante. La
suppression de l?allocation personnalisée au logement
(APL) pour les accédants à la propriété est venue renforcer
ces difficultés ;
Les terrains privés4D
© AGSGV 63
le maintien sur la propriété peut poser problème, parce
que le type de constructions et leur situation au regard des
règles d?urbanisme ne permet pas de solliciter les dispositifs
d?aides à l?amélioration de l?habitat privé.
En raison de ces facteurs, l?ancrage territorial irrégulier, appelé
parfois cabanisation est devenu une pratique fréquente, à des
fins d?habitat permanent ou occasionnel.
L?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 dispose
que : « deux annexes au schéma départemental recensent
les terrains privés aménagés dans les conditions prévues à
l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme pour l?installation
de résidences mobiles et les terrains mis à la disposition des
gens du voyage par leurs employeurs, notamment dans le
cadre d?emplois saisonniers. »
Cette fiche reflète la diversité des terrains privés qu?occupent
les gens du voyage et met l?accent sur les difficultés
rencontrées en termes de légalité de ces terrains et de
décence. Il est important que ces terrains soient recensés.
LA DÉFINITION DE TERRAINS PRIVÉS
Selon l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme, l?aménagement
de terrains bâtis ou non bâtis, pour permettre l?installation de
résidences démontables constituant l?habitat permanent de
leurs utilisateurs ou de résidences mobiles au sens de l?article
1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000, est soumis à permis
d?aménager ou à déclaration préalable.
Ces terrains doivent être situés dans des secteurs constructibles,
y compris dans des secteurs de taille et de capacité d?accueil
limitées (STECAL) conformément à l?art L.151-13 du même
code. Ils peuvent comporter des constructions et installations
annexes aux caravanes.
Ils se distinguent des aires permanentes d?accueil et des
terrains familiaux locatifs dans la mesure où ils ne constituent
pas un équipement public et ne sont pas réalisés par et pour
le compte d?une collectivité. Ils correspondent à un habitat
privé qui peut être locatif ou en pleine propriété.
HABITAT
88
FICHE 4D
Les terrains mis à la disposition des gens du voyage par leurs
employeurs dans le cadre d?emplois saisonniers constituent
une autre catégorie de terrains privés visés par la loi n° 2000-
614 du 5 juillet 2000.
Si la loi ne fait référence qu?aux terrains privés régulièrement
aménagés, il convient dans le cadre de l?élaboration/révision
d?un schéma d?élargir le champ et d?identifier également des
situations d?habitat potentiellement insalubre ou indigne, peu
ou pas prises en compte par le Pôle départemental de lutte
contre l?habitat indigne (PDLHI). C?est également l?occasion
d?identifier les situations posant problème au regard des
règles en matière d?urbanisme ou d?environnement et
d?analyser celles qui peuvent être ou non régularisées en
fonction du règlement du document d?urbanisme applicable.
À noter que le PDALHPD (art 4 de la loi n° 90-449 du 31 mai
1990) et le PLH (art L. 302-1 du CCH) doivent notamment
prendre en compte les actions inscrites au schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage.
LE RECENSEMENT DES TERRAINS :
COMMENT PROCÉDER ?
Au regard de l?article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet
2000, le recensement des terrains privés et des terrains mis
à la disposition des gens du voyage par leurs employeurs doit
être réalisé et figurer en annexe du schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage.
Pour effectuer ce recensement, une enquête auprès des EPCI,
voire des communes est indispensable. Des questions précises
permettront de déterminer la typologie du terrain, le nombre
de personnes présentes, ainsi que les problèmes potentiels
à traiter. Il est recommandé de recueillir des informations
sur les raisons de l?installation (itinérance contrainte au sein
d?un territoire restreint, manque d?offre, etc.) et sur la durée
d?installation (plusieurs mois, années, etc.).
Un exemple de questionnaire à adresser aux collectivités est
joint en Annexe A6.2 du présent guide.
DIFFÉRENTES TYPOLOGIES DE TERRAINS PRIVÉS
Les terrains privés constituent une catégorie hétérogène. Selon
que les occupants des terrains sont locataires ou propriétaires,
selon la localisation du terrain, situé en zone constructible ou
non, les situations sont très diverses.
La « cabanisation » et ses enjeux
Le phénomène d?ancrage des gens du voyage est parfois
appelé « cabanisation ». La cabanisation1 est une pratique
consistant, à des fins d?habitat permanent ou occasionnel, à
occuper sans autorisation une parcelle inconstructible et le cas
échéant y édifier des constructions.
Elle consiste à occuper ou implanter des constructions ou
installations diverses sans autorisation, dans des zones
inconstructibles, le plus souvent agricoles ou naturelles. Elle
peut prendre des formes très diverses : cabanons et autres
constructions précaires, modulaires, remorques de camions
aménagées, caravanes, résidences mobiles de loisirs (RML),
habitations légères de loisirs (HLL), maisons, villas, etc.
Les enjeux de la cabanisation sont multiples :
enjeux sociaux dus à l?exclusion des populations concernées,
lorsque la cabanisation est la conséquence de l?absence de
logements financièrement accessibles ;
enjeux d?hygiène et de salubrité lorsque cette cabanisation
se traduit par la relégation des familles dans des lieux
insalubres où sont absents les raccordements aux réseaux
d?eau potable, d?assainissement et d?électricité et conduit à
des raccordements illégaux ;
enjeux de sécurité publique tenant à l?exposition des
occupants aux risques naturels (avec ou sans PPR ; il existe
des secteurs inondables ou vulnérables au feu, par exemple),
mais aussi dûs à l?éloignement ou l?inaccessibilité des services
de secours ;
enjeux environnementaux avec la pollution des écosystèmes
par le déversement des eaux usées non traitées dans le
milieu naturel et les atteintes aux paysages ;
enjeux de sauvegarde du patrimoine notamment naturel ;
enjeux économiques avec un possible manque à gagner pour
l?économie locale.
Cette situation crée de multiples dépenses pour la collectivité :
non perception des taxes, collecte des déchets, etc.
Les actions pour prévenir et lutter contre la cabanisation
et les stationnements illicites
Des démarches de prévention doivent être engagées pour
endiguer le phénomène. Elles peuvent prendre des formes
diverses :
la sensibilisation des agents en charge de la police de
l?urbanisme pour prévenir en amont les installations illégales
voire pour multiplier les procédures pénales à l?encontre des
intéressés à des fins de sanctions (administratives, fiscales
voire pénales),
l?information des professionnels et des gens du voyage,
1. Source : charte du 4 décembre 2008 de lutte contre la cabanisation, les constructions
irrégulières et l?habitat précaire dans l?Hérault.
HABITAT
89
l?élaboration d?une stratégie foncière,
l?information obligatoire de la SAFER2 des mutations entre
vifs à titre gratuit (art L. 141-1-1 du code rural et de la
pêche maritime) et des donations dans la mesure où elles
sont réalisées au profit de personnes extérieures au cercle
familial (art. L. 143-16 du même code), droit de préemption
SAFER.
Le fait de recenser toutes les situations permettra de
dimensionner les actions à conduire.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
SUR LA PRÉVENTION ET LA LUTTE
CONTRE LA CABANISATION
Les actions mises en oeuvre
dans le département de l?Hérault (34)
Une charte sur la lutte contre la cabanisation, les
constructions irrégulières et l?habitat précaire
a été signée entre le préfet du département et les
communes du département concernées. La charte
vise à matérialiser les engagements que l?Etat et
les communes jugent nécessaire de prendre, en
collaboration avec le Procureur de la République,
pour enrayer le développement de la cabanisation,
mettre fin aux constructions précaires et vulnérables,
identifier les situations de précarité sociale, prévenir
les atteintes à l?environnement et à l?image du
département et, progressivement, y porter remède.
Cette charte est ouverte à toute collectivité
territoriale du département de l?Hérault qui entend
se joindre à l?effort collectif et contribuer ainsi au
bien-être des habitants. La charte a été signée en
2008 puis mise à jour en 2015.
La DDTM de l?Hérault (34), lauréate d?un appel
à manifestation d?intérêt ministériel visant à
sélectionner des projets innovants utilisant
l?intelligence artificielle pour l?amélioration
des services publics, a proposé d?utiliser cette
méthode pour effectuer une détection automatique
et régulière de certains ?objets? à partir de photos
satellites (caravane et camping-car, mobile-
home, construction, piscine, etc.) dans des zones
sur lesquelles ils ne devraient pas apparaître
(site classé, secteurs soumis à des risques, zones
naturelles ou agricoles, etc.).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
SUR LA PRÉVENTION ET LA LUTTE
CONTRE LA CABANISATION
Les actions mises en oeuvre dans
le département des Pyrénées-Orientales (66)
Une charte de lutte contre la cabanisation signée entre
le Préfet, l?ensemble des communes du département
et 7 autres partenaires, a été signée en 2006 (1re
charte en France). Cette charte a été réactualisée en
2015 constituant ainsi un maillage de compétences
territoriales, juridiques, policières, fiscales, institu-
tionnelles et sociales. Les signataires de cette
charte (services de l?Etat, collectivités territoriales,
entreprises et organismes publics) se sont engagés
à mener de manière concertée des actions relevant
de leurs compétences respectives. Et pour assurer le
suivi de la mise en oeuvre de cette charte, un comité
de pilotage a été créé pour traiter des situations
complexes, notamment dans le cadre des exécutions
d?office des décisions de justice (5 démolitions ont
été réalisées en 2019). Une personne a également
été désignée en DDTM pour animer cette charte.
Une application internet pilote dénommée
« LUCCA », administrée par la DDTM 66, a été
créée en septembre 2018. Cet outil s?adresse au
grand public et les informe sur le phénomène
de cabanisation, sur les actions menées et plus
généralement sur les dispositions pénales du code
de l?urbanisme. Cette application propose également
un espace « adhérent » réservé exclusivement aux
communes et intercommunalités qui leur permet de
créer des dossiers d?infraction par la rédaction d?actes
de procédure pénale sécurisés juridiquement et la
simplification dans la démarche déclarative auprès
du parquet de Perpignan.
Cette application est actuellement en cours de
déploiement dans les départements de l?Hérault et
de l?Aveyron.
L?association Solidarité Pyrénées dans les Pyrénées
Orientales accompagne les personnes concernées
par une procédure contentieuse au titre de la
cabanisation. L?association est le relais entre les
occupants et la préfecture. L?accompagnement est
axée principalement sur la construction d?un lien de
confiance. La majeure partie des interventions est
basée sur la médiation entre un projet résidentiel
idéalisé par les familles et une réalité territoriale liée
au logement.2. Sociétés d?aménagement foncier et d?établissement rural.
FICHE 4D
HABITAT
90
FICHE 4D
L?installation sur un terrain privé appartenant
à un tiers sans autorisation
La responsabilité du propriétaire étant engagée en tant que
personne pénalement responsable, celui-ci doit saisir le
président du Tribunal judiciaire par référé pour occupation
illicite de son terrain et doit en informer le maire de la
commune.
L?infraction peut toutefois être constatée directement par
le maire si un arrêté municipal interdit le stationnement de
caravanes en dehors des emplacements prévus à cet effet ou
si le règlement du document d?urbanisme n?autorise pas ce
type d?installation.
Avant toute action, il est fortement recommandé de prendre
contact dès le premier jour avec les gens du voyage par le
biais de la négociation et de la médiation.
Le IV de l?article 9 de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000
prévoit le cas particulier d?un terrain privé affecté à une activité
économique puisqu?il dispose « qu?en cas d?occupation, en
violation de l?arrêté prévu au I ou au I bis, d?un terrain privé
affecté à une activité à caractère économique, et dès lors
que cette occupation est de nature à entraver ladite activité,
le propriétaire ou le titulaire d?un droit réel d?usage sur le
terrain peut saisir le président du tribunal de grande instance
aux fins de faire ordonner l?évacuation forcée des résidences
mobiles. Dans ce cas, le juge statue en référé. »
L?installation sur un terrain appartenant à l?occupant
Trois cas sont possibles :
l?installation est autorisée par le règlement du PLU.
Il y a obligation de disposer d?une autorisation d?urbanisme
(article L. 444-1 du code de l?urbanisme) : déclaration
préalable, permis de construire ou permis d?aménager. Ces
terrains doivent être situés dans des secteurs constructibles.
Ces installations peuvent être autorisées, à titre exceptionnel,
dans des secteurs de taille et de capacité d?accueil limitées
(STECAL) créés dans des zones naturelles, agricoles ou
forestières, dans les conditions prévues au L. 151-13 du
code de l?urbanisme.
l?installation est interdite par le PLU.
En sa qualité d?officier de police judiciaire (art. 16 du
code de procédure pénale), le maire (ou ses adjoints) est
tenu de relever l?infraction en dressant un procès-verbal
et d?en transmettre une copie sans délai au Procureur
de la République. En effet, l?article L. 480-1 du code de
l?urbanisme dispose que tout officier ou agent de police
judiciaire, ainsi que tous les fonctionnaires et agents de l?État
et des collectivités dûment commissionnés (par le maire ou
le ministre chargé de l?urbanisme) et assermentés peuvent
dresser des procès-verbaux constatant des infractions au
titre du code de l?urbanisme. Le délai de prescription est fixé
à 6 ans. Le procès-verbal d?infraction constitue la première
étape de la procédure judiciaire et permet au Procureur de
la République de mettre en mouvement l?action publique.
L?établissement de ce procès-verbal permet de signifier à
l?occupant que la commune est active dans la lutte contre
les occupations illégales Durant cette phase, le dialogue
avec l?occupant est important pour l?accompagner à trouver
une alternative
l?installation illégale demeure régularisable.
Il revient au maire de décider des suites à donner soit
en menant un dialogue constructif avec l?intéressé soit,
parallèlement à la procédure pénale, en activant la
procédure administrative récemment introduite dans le
code de l?urbanisme dans ses articles L. 481-1 et suiv. (art.
48 de la loi n° 2019-1461 du 27 décembre 2019 relative à
l?engagement dans la vie locale et à la proximité de l?action
publique). Cette procédure qui fixe un délai pour s?exécuter,
peut jouer un rôle incitateur pour la régularisation de la
situation litigieuse notamment avec la possibilité d?y assortir
une astreinte journalière dans la limite de 500 euros par jour
de retard, sans jamais pouvoir dépasser un montant total de
25 000 euros.
En fonction notamment de la nature du terrain, des enjeux
en cause et de la situation des occupants, une régularisation
peut être envisageable via le dépôt de :
> une déclaration préalable (article R. 421-23k du code de
l?urbanisme)
> un permis d?aménager (article R. 421-19l du code de
l?urbanisme)
> un permis de construire a posteriori ou via la révision du
PLU.
Ici doit être signalée une vigilance particulière à l?égard
des familles occupant depuis plusieurs années illégalement
un terrain qu?un maire souhaiterait expulser. En effet, la
Cour européenne des droits de l?homme (CEDH), par
un jugement du 13 octobre 2013, a fait valoir que
l?expulsion de 26 familles (42 adultes et 53 enfants), pour
la plupart gens du voyage, qui habitaient, depuis plusieurs
années, en caravanes, à Herblay, dans le Val d?Oise, était
illégale. En effet, même s?il y avait bien méconnaissance du
droit de l?urbanisme, aucun examen de la proportionnalité
de la mesure d?expulsion n?avait été faite au regard des
conséquences pour les familles.
En outre, les besoins des occupants qui avaient demandé à
avoir un terrain familial, n?avaient pas été pris en compte de
manière suffisante selon le juge. Le juge a mis en balance
l?illégalité avec l?ancienneté de l?occupation, la longue
HABITAT
91
tolérance de la commune, l?intérêt supérieur des nombreux
enfants scolarisés et l?absence de mesures de relogement.
Par conséquent, une illégalité au droit de l?urbanisme ne
justifie pas à elle seule une expulsion.
POINT DE VIGILANCE
Le foncier est un des leviers principaux d?intervention
en fonction des modes d?occupation et leur durée. Dans
nombre de cas, les occupations illégales et la gestion
des propriétaires privés obligent à mettre en place des
interventions de maîtrise publique du foncier. Il est
important donc de définir un plan d?action foncier et de
porter les procédures publiques adaptées (déclaration
d?utilité publique, expropriation, expulsion, etc.).
DIFFÉRENTES SOLUTIONS ENVISAGEABLES
La régularisation des situations en modifiant
le zonage du terrain dans le PLU ou en déplaçant
les personnes
Compte tenu de leur situation et des contraintes réglementaires
et techniques qui les régissent (terrains soumis à des risques ou
à des nuisances, isolement?), les occupations sur des terrains
en situation irrégulière au regard des documents d?urbanisme
ou environnementaux ne peuvent pas toujours faire l?objet
d?une régularisation.
En revanche, dans le cas où une telle régularisation est possible
et recherchée, elle peut être envisagée dans le cadre d?une
procédure de modification ou de révision du PLU. L?ancienneté
de l?implantation ou une implantation en milieu urbanisé
peuvent être deux critères pour rechercher la régularisation.
Il est recommandé de classer les terrains en secteur U indicé
dès lors que ceux-ci sont situés en frange du bourg ou du
village. Les terrains délimités dans les zones naturelles,
agricoles ou forestières (STECAL) sont classés dans des secteurs
de type A indicé. Il est interdit de délimiter une zone U au
sein d?une zone A. Dans cette hypothèse il faudra recourir au
STECAL. Le règlement de secteur devra autoriser clairement le
stationnement des résidences mobiles qui constituent l?habitat
permanent de leurs utilisateurs ainsi que l?édification de
certaines constructions : annexes, sanitaires, locaux d?appoint,
construction à usage d?habitation à définir selon les cas.
Si ce n?est pas possible de modifier le zonage, l?échange de
terrains pour aboutir à une situation légale sera à envisager en
associant les représentants des notaires, la SAFER, etc.
En effet, le rôle de la SAFER et des notaires est crucial.
S?agissant de la SAFER, elle est destinataire de toutes les
déclarations d?intention d?aliéner (DIA) lorsque les ventes se
font en zone A et N du PLU, qu?elle transmet à la commune
(via l?outil web « Vigifoncier »), ce qui permet à la commune
d?en avoir connaissance et de pouvoir réagir en demandant
à la SAFER d?exercer son droit de préemption. S?agissant des
notaires, ils ont un rôle d?information. Avant que la famille ne
signe une promesse ou un acte d?achat, il faut vérifier si le
terrain convoité est constructible ou non en incitant fortement
l?acquéreur potentiel à demander un certificat d?urbanisme
qui indique l?état des règles d?urbanisme applicables pour un
terrain donné. Dans ce cadre, le notaire a un rôle d?importance.
Exemples de régularisation et d?action pour lutter contre
les infractions au droit de l?urbanisme :
Exemple 1 : Une famille a acheté un terrain de 1 200 m2
en zone naturelle protégée, au début des années 2000 en
Loire-Atlantique. Mais la réglementation interdisait toute
construction sur ce terrain. Souhaitant régulariser la situation,
la Ville leur a proposé d?échanger leur terrain avec une
autre parcelle. Depuis 2011, la famille est propriétaire
d?un terrain à la Lande des Bauches (Couëron), où elle a pu
installer sa caravane et construire une pièce de vie de 40 m2
avec des sanitaires et un espace cuisine.
Exemple 2 : En Ille-et-Vilaine, on décomptait en 2013 plus
d?une centaine de terrains acquis par les gens du voyage.
Des terrains majoritairement situés en zone agricole ou
naturelle et en infractions avec les plans locaux d?urbanisme.
Le schéma 2019-2025 comporte une fiche action sur cette
question. Le porteur de l?action est un chargé de mission du
Conseil départemental et les partenaires sont les services de
l?État, les EPCI et les communes. Il s?agit d?un recensement,
au niveau départemental, de toutes les situations
problématiques au regard du droit de l?urbanisme et
au vu de ce recensement de faire des préconisations en
fonction des situations rencontrées et en adéquation avec les
© AGSGV 63
FICHE 4D
HABITAT
92
FICHE 4D
règles d?urbanisme en vigueur. Il s?agit aussi d?apporter aux
communes des conseils de résolution possible.
D?autre part, des actions de prévention sont prévues par un
chargé de mission du Conseil départemental en organisant
des actions de sensibilisation (réunion spécifique, envoi
d?une documentation explicative sur les constructions
ou installations illicites sur des terrains privés achetés par
des gens du voyage) auprès des services d?urbanisme des
mairies et des notaires du département.
En outre, un accompagnement des gens du voyage
dans les démarches relatives à l?achat de terrains
constructibles doit être mis en place (renseignements sur
les possibilités juridiques d?installation ou de construction sur
le terrain désiré par le voyageur). Enfin, sera élaboré avec les
collectivités, un outil de communication sur la politique du
territoire en matière d?habitat caravane et d?aménagement
de terrains familiaux, permettant de poursuivre un double
objectif auprès de tous les acteurs.
Accompagnement et sécurisation du maintien
et de l?accession à la propriété
L?accession à la propriété concerne les logements, mais aussi
des terrains privés aménagés en vertu de l?article L. 444-1 du
code de l?urbanisme.
Comme dans le reste de la population, le souhait de devenir
propriétaire correspond à la volonté de posséder un lieu
d?habitat que l?on peut aménager comme on veut et de
disposer d?un patrimoine qui sera transmis. Chez les gens
du voyage cela correspond aussi à une aspiration à plus de
sécurité, c?est-à-dire à ne plus subir des expulsions à répétition.
Mais si l?accès à la propriété apparaît souvent comme une
solution à des situations précaires vécues, il est aussi idéalisé
du fait de la méconnaissance du statut de locataire et de la
confusion entre le droit de l?urbanisme et le droit de propriété.
L?accession à la propriété ne peut pas être la solution pour tous
les ménages, notamment les ménages les plus précaires. On
compte parmi les gens du voyage des ménages aux niveaux
de revenus très divers et l?accession à la propriété peut être
envisagée pour un certain nombre d?entre eux.
La situation des ménages souhaitant accéder à la propriété doit
être analysée :
d?un point de vue financier
> les revenus du ménage sont-ils suffisants et assez
réguliers ?
> quelle est l?évolution des ressources ?
> quels apports initiaux ?
d?un point de vue social
> s?agissant d?un logement, quel est son parcours dans le
logement ? A-t-il déjà été amené à payer régulièrement
des charges liées au logement ? Est-il primo-accédant ?
> Le ménage a-t-il besoin d?aide pour gérer son budget
(maîtrise des démarches administratives, gestion des
factures, anticipation des dépenses exceptionnelles?) ?
Les réponses à ces questions permettront le cas échéant de
mobiliser un accompagnement social plus ou moins poussé,
notamment au moyen des maîtrises d?oeuvre urbaine et
sociale (MOUS).
Plusieurs outils (contrats, dispositifs, etc.) sont disponibles afin
de faciliter l?accession à la propriété ou la conservation du statut
de propriétaire, ce qui permet de responsabiliser les occupants
et donc de diminuer les risques de gestion :
> le bail emphytéotique, le bail à construction, la location-
vente, la vente à terme, le Prêt Social Location Accession
(PSLA), la Société Civile Immobilière d?attribution (cf.
encadrés),
> L?auto-construction totale ou partielle du bâti apparaît
comme un moyen de minimiser les coûts de réalisation
(dans le cadre des projets en accession), tout en s?appuyant
sur les compétences des gens du voyage (savoir-faire dans
les métiers du bâtiment) ou d?associations spécialisées
(Compagnons Bâtisseurs ou autres). Elle nécessite,
cependant, un accompagnement rapproché pour en
maîtriser la forme et peut être couplée avec un chantier
d?insertion.
> Le bail réel solidaire : contrat qui unit un organisme de
foncier solidaire (OFS) et un preneur. L?OFS conserve la
propriété du foncier, du terrain, tandis que le preneur, le
ménage détient la propriété du bien immobilier.
Dans le cadre de la prise en compte de terrains aménagés
existants au PLU, il est recommandé de penser un dispositif
d?accompagnement :
> Juridique et patrimonial : un certain nombre de
terrains occupés sont issus de successions non réglées. Un
accompagnement à la clarification du statut d?occupation
est souvent indispensable.
> Technique : définition et réalisation des travaux
nécessaires pour être en conformité avec le document
d?urbanisme (extension des réseaux, individualisation
des compteurs, mise aux normes de l?assainissement?),
accompagnement à la régularisation de la construction via
la demande d?autorisation d?urbanisme et sensibilisation
aux règles d?urbanisme liées au terrain occupé.
> Social : définir les travaux en fonction du budget et du
mode de vie de la famille.
HABITAT
93
> Financier : inclure la sécurisation des terrains familiaux
privés dans le cadre des aides financières locales (fonds
de solidarité logement des conseils départementaux par
exemple) et nationales (fondations et oeuvres d?intérêt
général).
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
POUR L?ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ
Lezoux (Puy de Dome) : vente à terme
par une collectivité
En 2015, afin de résoudre une problématique
d?habitat (statut d?occupation, indignité), la commune
a porté une vente en paiement à terme avec
garantie hypothécaire. Il s?agit d?un contrat de vente
classique comportant une clause particulière quant au
paiement du prix de vente. Ce paiement se fait de
façon échelonnée alors que le transfert de propriété
est bien effectif au jour de la signature de l?acte de
vente. En cas de non-paiement par la famille, la
garantie hypothécaire entre en jeu. Les mensualités
de remboursement ont été établies sur 60 mois en
tenant compte des ressources de la famille et des
allocations logement accession (coût total du projet :
environ 29 000 ¤). En devenant propriétaire, la
famille a pu entreprendre les travaux nécessaires
dans ce logement.
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
POUR L?ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ
Jans (Loire-Atlantique) : bail emphytéotique
Une mère de famille était propriétaire de son
terrain, mais n?avait pas les moyens de l?aménager.
Le projet consistait à aménager le terrain avec une
pièce destinée au séjour, une cuisine, une salle de
bain, un WC et une pièce pouvant servir de débarras.
L?objectif était de permettre une installation pérenne
de la famille élargie avec un espace commun, des
sanitaires et un assainissement individuel. Le terrain,
d?une superficie de 1 345 m2, situé dans un hameau
proche du bourg, en zone constructible, a été cédé en
bail emphytéotique à la commune pour une durée
de 21 ans.
La cession en bail emphytéotique à la commune (à
l?époque la compétence en la matière incombait à
la commune) permet à celle-ci de louer le terrain
à la famille et de faire réaliser, par une association,
en maîtrise d?ouvrage déléguée, la construction
et les aménagements nécessaires. À l?échéance
du bail emphytéotique, qui correspond à la durée
d?amortissement de l?opération, la famille récupérera
son bien.
EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
POUR L?ACCESSION À LA PROPRIÉTÉ
Kaltenhouse (Bas-Rhin) : auto-construction
Les coûts des logements ont été réduits grâce à
l?implication de la famille dans la construction des
pavillons. L?association AVA Habitat et nomadisme
a signé une convention de co-maîtrise d?ouvrage
avec la famille et l?a accompagné sur de nombreux
aspects techniques : élaboration des plans, choix des
matériaux et des options techniques, travaux? La
famille a participé directement à certains travaux de
construction, sous la direction du chef de chantier et
de l?architecte de l?association.
COÛT D?INVESTISSEMENT TTC
Coût des matériaux
Coût raccordement et taxes
Coût location/outillage
Coût total TTC 54 342 ¤
PLAN FINANCEMENT
Apport de la famille (prêt) 10 305 ¤
Fondation Labbé Pierre 10 000 ¤
Conseil Général 15 000 ¤
CAF 6 600 ¤
Conseil Régional 6 006 ¤
Crédit immobilier d?Alsace 5 431 ¤
Emmaüs 1 000 ¤
Coût total TTC 54 342 ¤
FICHE 4D
HABITAT
94
FICHE 4D
QUELQUES DÉFINITIONS :
Bail emphytéotique de droit privé
Bail de longue durée (au moins 18 ans et d?au plus 99 ans),
il s?agit d?un droit réel immobilier, qui doit faire l?objet d?une
publicité foncière et qui peut être saisi ou hypothéqué.
À l?issue du bail emphytéotique, les constructions ou
améliorations réalisées par le locataire deviennent la
propriété du bailleur, en principe sans indemnité, sauf
clause contraire.
Bail à construction
La durée du bail est de 18 minimum et jusqu?à 99 ans. Le
locataire s?engage à construire, réhabiliter ou améliorer des
édifices sur le terrain du bailleur ou propriétaire. Il s?engage
également à les conserver en bon état ainsi qu?à supporter
l?intégralité des charges et des réparations sur toute la durée
du bail. Le locataire est ainsi propriétaire des constructions
pendant cette période, puis c?est le bailleur qui en devient
propriétaire une fois le bail arrivé à son terme, ce qui lui
permet de profiter de toutes les améliorations réalisées.
Le contrat signé entre les deux parties stipule le montant
du loyer qui est révisable tous les trois ans (son montant
dépend du revenu brut de l?immeuble).
Le Prêt Social Location Accession (PSLA)
C?est un dispositif aidé de location-accession accompagné
d?aides publiques (prêt, taux de TVA réduit, exonération de
taxe foncière sur les propriétés bâties).
La société civile immobilière (SCI) d?attribution
La SCI est constituée en vue de la construction d?un
bien immobilier. Elle a vocation à être dissoute lors de
l?attribution aux associés des lots en pleine propriété. Ce
sont les associés qui décident des statuts de la SCI.
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
95
INTRODUCTION
Les actions visant au développement d?aires d?accueil des
gens du voyage, leur bonne gestion et au développement
de terrains familiaux locatif doivent être complétées par des
interventions d?accompagnement spécifiques visant à favoriser
l?inscription de chacun dans la vie sociale et territoriale,
notamment à travers l?insertion socio-professionnelle, l?accès
aux soins, aux droits, à la domiciliation et à l?éducation.
L?article 1 -II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 modifiée
prévoit en effet que le schéma départemental d?accueil et
d?habitat des gens du voyage définit la nature des actions
à caractère social menées à leur endroit. En outre, pour les
seules aires permanentes d?accueil, l?article 6 de cette loi
dispose que des conventions, qui prévoient les modalités
financières de mise en oeuvre des actions à caractère social,
sont passées entre l?État, le département, les organismes
sociaux concernés le cas échéant, et les gestionnaires des
aires d?accueil.
L?accès aux services de droit commun peut être utilement
complété par l?intervention de passerelles, de médiations,
voire des modalités spécifiques et un accompagnement
adapté des familles les plus vulnérables. En effet bon nombre
QUATRE FICHES PRÉSENTENT LES DIFFÉRENTS AXES D?INTERVENTION
La question de la domiciliation est traitée dans la fiche accès aux droits.
de gens du voyage du fait de discontinuités dans les parcours
scolaires en rapport avec leur mode de vie rencontrent
des difficultés particulières. L?éloignement géographique
des lieux de vie, le développement de la dématérialisation
des procédures et des outils numériques, accentuent les
contraintes d?accessibilité au droit commun.
Le plan départemental d?action pour le logement et
l?hébergement des personnes défavorisées (PDALHPD), est
susceptible de préciser des dispositions complémentaires
d?accompagnement et de diagnostic social au niveau
départemental.
L?insertion professionnelle, la santé, la scolarisation et
l?accès aux droits constituent les volets obligatoires d?un
schéma départemental. Pris en compte lors de l?évaluation
préalable, ils sont intégrés dans le diagnostic, le bilan du
schéma précédent et les préconisations du futur schéma
(plan d?action et fiches action). L?implication des acteurs
institutionnels concernés par les actions socio-éducatives lors
de la révision et dans le suivi du schéma renforce la mise en
oeuvre et l?efficacité de ses prescriptions.
Fiche 5A :
Scolarisation
Fiche 5C :
Accès aux droits
Fiche 5B :
Insertion
professionnelle
Fiche 5D :
Santé
L?ACCOMPAGNEMENT
SOCIO-ÉDUCATIF5
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
96
OBJECTIFS / FINALITÉS
Le volet scolarisation constitue un volet obligatoire d?un
schéma départemental, traité dans le même chapitre que
le volet santé, insertion professionnelle et accès aux droits
(Cf : article 1-II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se
compose d?un diagnostic, du bilan du schéma précédent, et de
préconisations dans le cadre du futur schéma (plan d?action et
des fiches action). La partie diagnostic-bilan peut être traitée
dans un chapitre différent de la partie préconisations.
Conformément à l?article L.131-1 du Code de l?éducation, les
enfants des familles de gens du voyage sont, comme tous les
autres enfants âgés de trois à seize ans, soumis au respect de
l?obligation d?instruction et d?assiduité scolaire.
Le droit commun s?applique en tous points à ces élèves :
ils ont droit à la scolarisation et à une scolarité dans les
mêmes conditions que les autres élèves, quelles que soient la
durée et les modalités du stationnement, de l?habitat y compris
lié à l?habitat saisonnier. « Le statut ou le mode d?habitat des
familles installées sur le territoire de la commune ne peut
être une cause de refus d?inscription d?un enfant soumis à
l?obligation scolaire. » (Code de l?éducation, L.131-5)
L?instruction doit être assurée en priorité au sein des
établissements d?enseignement.
Le principe d?inclusion dans les classes ordinaires constitue
la modalité principale de scolarisation. Le service public de
l?éducation veille à l?inclusion scolaire de tous les enfants,
sans aucune distinction (Code de l?éducation, L. 111-1).
La Cour des Comptes, lors de son rapport public annuel de
2017, a réitéré le constat déjà relevé en 2012 selon lequel
« la scolarisation des enfants du voyage reste insuffisante
en primaire et dans le secondaire, malgré des efforts de
l?Éducation nationale. »
L?objectif de l?Éducation nationale, est de garantir un accès
sans délai à l?école en partenariat avec les collectivités
territoriales, ainsi que la continuité du parcours scolaire en
améliorant d?une part, le suivi et le lien avec les familles
et d?autre part, le pilotage des structures et des personnels
chargés de l?accompagnement pédagogique de ces élèves.
L?abaissement à 3 ans de l?instruction obligatoire mis en
place par la loi du 28 juillet 2019 doit permettre aux enfants
les plus éloignés de l?école, d?accéder à des apprentissages
fondamentaux solides dès l?école maternelle (lire, écrire,
compter et respecter autrui). La loi ne remet pas en cause le
choix que les familles auront d?opter pour une instruction dans
la famille.
D?une part, dans les cas avérés de déplacements fréquents,
des dispositifs particuliers permettent d?assurer l?instruction
des enfants. La continuité pédagogique peut être alors assurée
par un dispositif conventionné d?enseignement à distance
(CNED).
L?appréciation du motif d?itinérance relève de la compétence
du Directeur Académique des Services de l?Éducation
Nationale (DASEN). Si celui-ci reconnaît le bien-fondé de ce
motif en lien avec la circulaire qui définit ce dispositif pour
permettre la scolarité de ceux dont la fréquentation scolaire
assidue est rendue difficile par la très grande mobilité de leur
famille, l?élève est alors légalement scolarisé par le CNED, en
conformité avec l?obligation d?instruction. Le recours au CNED
est alors pris en charge par l?Éducation nationale et non par la
famille.
La scolarisation5A
© Cerema
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
97
D?autre part, un suivi de ces publics scolaires est mis en place
dans chaque académie. Le CASNAV (centre académique pour
la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés
et des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs)
est l?interlocuteur direct des acteurs de terrain sur toutes les
questions liées à l?accueil et au suivi de la scolarisation des
enfants de familles itinérantes et de voyageurs (EFIV).
CONTEXTE
Très faible en maternelle avant la loi de l?abaissement
de l?instruction obligatoire dès 3 ans, meilleure en école
élémentaire, la scolarisation des élèves issus de familles de
gens du voyage n?est pas encore satisfaisante dans le second
degré, malgré l?existence de conventions d?accueil ponctuel
tripartites (établissement/DSDEN/CNED). Celles-ci ont
pour fonction de permettre l?accueil et l?accompagnement
au collège des élèves inscrits au CNED dans le cadre de
l?instruction réglementée.
Les aires d?accueil sont un réel levier afin de faciliter la
scolarisation pour les familles. Elles permettent aux différentes
instances institutionnelles et associatives de travailler la
question de la mixité, parfois complexe pour certaines
familles, attachées à des référents culturels, d?organiser et
d?installer un accompagnement de ces enfants et de ces
jeunes vers les établissements scolaires.
Par ailleurs, les périodes de scolarisation, souvent courtes
et fractionnées, ne permettent pas toujours aux enfants
d?acquérir les compétences de bases nécessaires pour réussir
leur scolarité. L?accueil des élèves passe par une nécessaire
formation des équipes éducatives des établissements
proches des aires d?accueil. L?accompagnement des écoles
relève d?une concertation entre les communes et/ou EPCI
et l?Éducation nationale. Cette disposition permettra une
inscription et une scolarisation plus rapide et efficace des
enfants des familles arrivant sur une commune.
Les schémas départementaux d?accueil et d?habitat des gens
du voyage doivent prendre en compte les orientations qui
favoriseront la scolarisation des enfants et des jeunes mais
également celles qui permettront leur réussite scolaire et leur
parcours éducatif. Les actions permettant de mettre en avant
l?utilité et les effets de la scolarisation ou qui permettront
une meilleure connaissance et information des professionnels
des établissements scolaires y contribueront grandement afin
que chaque élève et chaque famille trouve confiance et place
dans ce parcours.
LES ACTEURS INTERVENANT
AU NIVEAU DE LA SCOLARISATION
La mobilisation de tous est nécessaire pour permettre à
l?école de remplir sa mission. Ces acteurs sont présentés ci-
après par niveau de responsabilité :
Les maires : au niveau de la responsabilité de l?inscription
des enfants à l?école maternelle et élémentaire ;
les services départementaux de l?Éducation nationale
(DSDEN), par le biais notamment des référents des CASNAV
qui, selon le principe d?inclusion développent des modalités
d?accompagnement spécifique sur les territoires, sont un
relais pour les parents et assurent l?accompagnement des
équipes pédagogiques ;
les inspecteurs de l?Éducation nationale en charge
de la circonscription (IEN) : pour l?organisation de
l?accueil des élèves ayant besoin d?un accompagnement
pédagogique spécifique ;
le Département, qui, à travers ses missions d?action sociale
et de protection de l?enfance, doit mettre en place des
moyens pour accompagner la parentalité et par conséquent
les modalités de soutien des familles dans la scolarisation
et la réussite scolaire. Le Département peut confier cette
mission pour le public des gens du voyage à un opérateur ;
les gestionnaires des aires d?accueil, qui doivent
sensibiliser les familles à l?intérêt et l?obligation de
l?instruction, transmettre les informations nécessaires sur
les modalités locales d?inscriptions scolaires (les démarches
en mairie, les rendez-vous avec les établissements, etc.) ;
les associations présentes sur le territoire qui peuvent
accompagner les familles dans les différentes démarches
administratives et tenir un rôle de médiation lorsque cela
est nécessaire.
DES EXEMPLES D?ACTIONS
QUI PEUVENT ÊTRE MISES EN PLACE
Associer la commune, les EPCI, les services sociaux (le
CCAS, le service santé?), les associations représentatives
des gens du voyage ou qui les accompagnent dans leur
inscription dans la vie sociale, l?Éducation nationale et les
dispositifs locaux (antennes scolaires mobiles, camions
écoles?) à la révision du schéma.
Mobiliser des sources d?information : lien entre les acteurs
(associations, écoles, collectivités territoriales, antennes
scolaires mobiles) et les familles au moment de l?arrivée
d?enfants à scolariser.
FICHE 5A
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
98
FICHE 5A
Mettre en place un projet social au niveau des communes
ou des EPCI pour accompagner certaines familles, avec pour
objectif d?agir sur la scolarisation des enfants.
Faciliter le maintien de l?enfant dans la même école en cas
de changement d?aire d?accueil quand les distances ne sont
pas trop grandes.
Sensibiliser et accompagner les équipes éducatives des
établissements pour un meilleur accueil des élèves et de
leur famille et ainsi créer des liens de confiance.
Mener une politique affirmée de lien école/parents dans le
dialogue avec tous les partenaires.
Renforcer la continuité pédagogique :
prévoir les documents de suivi des élèves, les modalités à
mettre en oeuvre pour que les enseignants disposent d?un
bilan de leurs acquis à leur arrivée ;
identifier les collèges ayant signé une convention d?accueil
ponctuel des élèves inscrits au CNED qui permettent un
suivi et un accompagnement pédagogique du parcours
scolaire des élèves inscrits en cours en distance (cf carte
interactive mise à disposition sur le site du CNED).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Des ateliers d?accompagnement
à la scolarisation avec le CNED au collège
Kingersheim (68)
Une convention d?accueil ponctuel signée en 2018
entre l?établissement scolaire, la DSDEN 68, le CNED,
avec l?intervention de l?association Appona68,
permet à la dizaine d?enfants inscrits au CNED en
classe réglementée de bénéficier, une 1/2 journée
par semaine, de l?atelier pris en charge par le
médiateur scolaire dans une salle du collège et
d?avoir également accès au CDI, aux ordinateurs et
aux événements culturels.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Scolarisation des EFIV maternelle
DSDEN des Vosges
À la rentrée 2018, un groupe de travail a été
mis en place pour préparer la mise en oeuvre de
l?instruction obligatoire dès 3 ans, composé de
l?IEN pré-élémentaire, des chefs de services du
conseil départemental, la présidente de la CAF, les
travailleurs sociaux en lien avec les associations
locales (SAAGV), la DDCSPP et la FMS. Ce projet a
permis à 14 enseignants de rencontrer les parents
avant les inscriptions sur les quatre aires d?accueil
les plus importantes du département puis dans
chaque école. 96 % des 23 élèves concernés étaient
présents à la rentrée et 100 % dès le deuxième jour.
Le projet va se poursuivre cette année avec la mise
en place de réunions du type « Café des parents » et
une rencontre avec les parents des futurs élèves de
petite section pour expliciter le fonctionnement de
l?école maternelle.
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
99
OBJECTIFS / FINALITÉS
L?insertion professionnelle constitue un volet obligatoire d?un
schéma départemental, traité dans le même chapitre que le
volet santé, la scolarisation et l?accès aux droits (Cf : article 1-II
de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se compose d?un
diagnostic, du bilan du schéma précédent et de préconisations
dans le cadre du futur schéma (plan d?action et des fiches
action). La partie diagnostic-bilan peut être traitée dans un
chapitre différent de la partie préconisations.
Il s?agit de mettre en place un accompagnement global
ou spécifique, pour permettre d?accéder à un emploi
rémunérateur, pour diversifier les activités déjà exercées ou
encore pour faciliter une reconversion professionnelle.
CONTEXTE
Une partie non négligeable des gens du voyage présentent
des fragilités en termes d?insertion professionnelle liées à
une scolarité interrompue précocement et à l?absence de
qualification. Traditionnellement, ils occupent des métiers
en tant que travailleurs indépendants dans le ferraillage, le
commerce ambulant, le rempaillage, l?entretien des espaces
verts, le nettoyage des façades, etc. On constate néanmoins
depuis quelques années une ouverture, notamment des
jeunes, vers de nouveaux secteurs d?activités comme
l?agroalimentaire, la livraison, la construction automobile,
navale et aéronautique, etc. et une orientation plus forte vers
le salariat.
Les difficultés rencontrées par ce public sont souvent mal
connues, d?où la nécessité de mettre en place des actions
pour sensibiliser les élus et les institutions sur leurs besoins.
Il convient ensuite de les accompagner vers les dispositifs
de droit commun. Comme pour la scolarité ou la santé,
un accompagnement peut faciliter l?accès à l?emploi. Cet
accompagnement peut être proposé par les services de
droit commun (ex : accompagnement global) ou par des
associations spécifiques.
LES ACTEURS INTERVENANT AU NIVEAU
DE L?INSERTION PROFESSIONNELLE
La DIRECCTE ;
Le service public de l?emploi (Pôle Emploi, mission locale,
Cap emploi, Afpa, les maisons de l?emploi) ;
Les organismes de formation professionnelle ;
Les CFA (centres de formation des apprentis) ;
Les EPCI ;
L?ensemble des structures d?insertion par l?activité
économique (IAE) ;
Le conseil départemental (RSA, travailleurs sociaux) ;
Le conseil régional (formation) ;
Les communes et leurs CCAS ou CIAS ;
L?insertion professionnelle5B
© AGSGV 63
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
100
FICHE 5B
Les opérateurs de compétence (OPCO) ;
Les réseaux d?employeurs et les groupements d?employeurs
(GE) ;
Les associations intervenant pour les gens du voyage ;
La chambre des métiers, la chambre de commerce et
d?industrie et la chambre d?agriculture ;
Les entreprises adaptées aux personnes en situation de
handicap.
EXEMPLES D?ACTIONS À METTRE EN PLACE
Développer les actions d?immersion en milieu socio-
professionnel
Faciliter les formations diplômantes permettant l?accès
à l?emploi salarié ou indépendant (par exemple, une
formation professionnelle)
Lutter contre l?illettrisme et développer l?apprentissage des
savoirs de base
Développer la valorisation des acquis de l?expérience (VAE)
Promouvoir l?insertion professionnelle des femmes
Accompagner les travailleurs indépendants dans la
réalisation des formalités administratives inhérentes à la
création, la gestion et le développement de leur entreprise
Travailler à la diversification des activités notamment
salariées
Expérimenter l?entreprise d?insertion pour les travailleurs
indépendants (EITI)
Créer des dispositifs d?accompagnement à la recherche
d?emploi
Mettre en place des formations permettant de favoriser
l?autonomie (permis de conduire...).
Soutenir le développement des partenariats entre les
collectivités, les professionnels, les structures publiques
relatives à l?emploi.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
L?accompagnement du GIE ferrailleurs
à Rezé (44)
Le projet décrit ci-après est lié à un contexte très
local dans la commune de Rezé (pays nantais), terre
historique de gens du voyage où un certain nombre
d?entre eux exercent une activité de récupération
de métaux, notamment sur la déchetterie. Suite
à la fermeture de l?accès à celle-ci en raison de
nouvelles normes de récupération de la ferraille,
des problématiques de tranquillité publique sont
apparues. Les élus, en premier lieu le maire de la
commune et la présidente de Nantes Métropole,
ont fait appel à l?association SRI (services régionaux
itinérants, associations dont le champ recouvre
l?insertion professionnelle) pour envisager une
solution. Le projet a été conçu via un Groupement
d?intérêt économique (GIE) regroupant 7 micro-
entrepreneurs (les personnes exerçant cette activité
parmi les gens du voyage), afin de donner un cadre
légal aux pratiques existantes. L?association a été
missionnée pour réaliser un accompagnement
du GIE sur le plan économique, administratif et
vers les bonnes pratiques dans le respect de la
réglementation et notamment des équipements de
sécurité. Le financement est assuré par la métropole
dans le cadre d?un marché, par l?État via un soutien
pour l?impulsion du projet et dans le cadre d?un
partenariat avec le conseil départemental de
Loire-Atlantique via une subvention. Des freins
administratifs et juridiques ont dû être levés pour
permettre l?engagement de cette expérimentation
et l?installation dans la durée de l?action. Cela a été
rendu possible grâce à l?expertise et l?engagement
des SRI, ainsi qu?une forte volonté politique et le
suivi technique de Nantes Métropole, via sa mission
Gens du Voyage (aujourd?hui Mission Égalité),
commanditaire du projet en collaboration étroite
avec la commune de Rezé. Les conditions de réussite
du projet reposent également sur l?engagement, via
une convention partenariale avec le GIE, dans le
cadre de la politique métropolitaine de gestion des
déchets.
Le conseil d?administration est constitué d?un collège
associatif qui n?a pas de droit de vote au conseil
d?administration, il existe seulement pour construire
le projet et des micro-entrepreneurs récupérateurs
de ferraille issus des gens du voyage. L?entité
juridique a été créée en 2014 et des marchés publics
pour la récupération des métaux ont été passés avec
Nantes Métropole. Les résultats sont très positifs, le
nombre de fiches incidents signalées à l?association
a baissé, jusqu?à leur complète disparition. Celle-ci
est également intervenue en qualité de médiatrice
sur certaines questions (possibilité de livrer les
métaux le lendemain de la collecte au lieu du
jour même pour améliorer la gestion des flux). La
facturation est maintenant réalisée correctement
par les auto-entrepreneurs. Le volet développement
économique reste cependant inachevé, les
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
101
ferrailleurs souhaitant garder leur indépendance
et diversifier leurs activités en dehors du GIE. Pour
permettre sa pérennité en répondant aux enjeux
économiques des entrepreneurs, le soutien à
l?insertion par l?économie est une piste travaillée par
la Métropole. Un tel projet ne peut fonctionner sans
un réel portage politique.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Faciliter l?accès à l?emploi salarié
par la médiation (Loire-Atlantique)
L?association ADELIS accompagne individuellement
les personnes souhaitant s?engager dans une
démarche de recherche d?emploi salarié, en
activant les liens directs avec des entreprises du
territoire et en permettant ainsi une collaboration
efficace qui bénéficie aux candidats. La demande
d?une activité salariée chez les gens du voyage
aujourd?hui est réelle. Les personnes travaillent
dans des entreprises de nettoyage, de maraîchage,
l?agro-alimentaire, etc.
L?accompagnement mis en place s?adresse à tous les
gens du voyage du département quel que soit leur
mode d?habitat. L?aide des médiateurs est d?autant
plus utile qu?elle s?adresse dans la plupart des cas à
des personnes rencontrant des difficultés de lecture
et ne maîtrisant pas les techniques de l?information.
L?association s?est vue confier 3 types
de missions :
L?accueil et l?accompagnement du public
vers l?emploi : une mission d?accompagnement
des publics, en allant à leur rencontre, en
sélectionnant les offres d?emplois accessibles,
en les accompagnant concrètement dans leurs
démarches (rédaction de petites annonces, mise
en contact avec des employeurs, accompagnement
à l?inscription dans des agences d?intérim). Les
médiateurs préparent également les personnes en
amont en s?assurant qu?ils disposent des éléments
nécessaires pour accéder à l?emploi, en termes de
mobilité, d?accès aux droits, etc.
La mobilisation des entreprises : une mission
vis-à-vis des employeurs pour permettre l?accès
aux offres d?emploi du territoire et l?intégration au
poste de travail.
La mise en place de partenariat et son suivi
par les partenaires locaux de l?insertion : une
mission de partenariat avec les institutionnels et
les autres associations intervenant sur le territoire
de façon à assurer une coordination et une
répartition des différentes actions.
L?association dispose de 4 postes de médiateurs pour
assurer cette mission. Ces mesures sont financées
par le conseil départemental de Loire-Atlantique et
le fonds social européen (FSE).
En 2019, sur 204 personnes accompagnées, 128 ont
trouvé un emploi. Les femmes ont bénéficié autant
que les hommes de ces mesures.
FICHE 5B
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
102
OBJECTIFS / FINALITÉS
Le volet accès aux droits constitue un des volets obligatoires
du schéma départemental, traité dans le même chapitre
que le volet santé, scolarisation et insertion professionnelle
(Cf : article 1-II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se
compose d?un diagnostic, du bilan du schéma précédent et de
préconisations dans le cadre du futur schéma (plan d?action et
des fiches action). La partie diagnostic-bilan peut être traitée
dans un chapitre différent de la partie préconisations.
Une des raisons des difficultés de mise en oeuvre des
politiques sociales de droit commun en faveur des gens du
voyage réside dans l?absence de lien fonctionnel entre cette
population et les institutions en charge de ces politiques. Il
s?agit de faciliter pour les gens du voyage les conditions de
recours et d?accessibilité aux services administratifs, tout en
tenant compte de leurs modes de vie et en apportant une
réponse de droit commun. L?accès aux droits sociaux constitue
en effet un axe majeur du plan pluriannuel gouvernemental
de lutte contre la pauvreté.
Les mesures définies ci-dessous sont susceptibles de
s?appliquer à l?ensemble des gens du voyage, quel que soit
l?endroit où ils stationnent et résident (aires d?accueil, terrain
familial, logement social, etc.).
CONTEXTE
Parmi les gens du voyage, beaucoup rencontrent des
difficultés vis-à-vis des services de droit commun, en raison
de leur itinérance, d?une méconnaissance des aides, d?un
manque de confiance envers les institutions, d?un mode
de vie éloigné des critères d?éligibilité des prestations, de
la complexité des démarches administratives, parfois de
l?illettrisme et de l?illectronisme, du manque de coordination
entre les institutions en contact avec le public, etc. Pourtant,
nombre d?entre eux se trouvent dans une situation de
grande précarité économique et sociale. Parfois il leur est
impossible de pourvoir seuls aux obligations administratives,
ils connaissent d?importantes difficultés non seulement
pour accéder aux droits, mais aussi pour le maintien de ces
droits avec des ruptures entraînant des suspensions et des
situations de non-recours.
L?accès des gens du voyage aux services dits de droit
commun constitue l?objectif à atteindre mais nécessite, bien
souvent, l?établissement de passerelles, de médiations ainsi
que des adaptations des modes d?accompagnement.
LA QUESTION DE LA DOMICILIATION
Particulièrement prégnante, elle constitue un préalable dans
l?accès aux droits. Il s?agit d?un droit pour les personnes
sans domicile stable ? dont font partie les gens du voyage
en situation d?itinérance ? et une obligation lorsqu?elles
sollicitent le bénéfice de certaines prestations sociales
légales, réglementaires et conventionnelles (articles L. 264-1
et suivants du code de l?action sociale et des familles).
La loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l?égalité et
à la citoyenneté abroge les spécificités relatives aux gens
du voyage (titres de circulation) et ainsi le rattachement de
droit à une commune. La commune de rattachement pouvait
également être la commune d?élection de domicile. Après la
période transitoire de deux ans1 qui permettait aux gens du
voyage de maintenir de droit cette domiciliation auprès de
la commune à laquelle ils étaient précédemment rattachés,
L?accès aux droits5C
Légende visuel / © Cerema
1. La période transitoire a pris fin le 27 janvier 2019
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
103
seules les conditions de droit commun de la domiciliation
s?appliquent : les personnes sans domicile stable peuvent élire
domicile auprès d?une commune avec laquelle elles ont un lien
(article R. 264-4 du code de l?action sociale et des familles) ou
auprès d?un organisme agréé par le préfet de département.
Les schémas départementaux de la domiciliation des personnes
sans domicile stable, dont l?élaboration a été prévue par la loi
ALUR du 24 mars 2014, sont annexés au PDALHPD et doivent
organiser la domiciliation de ces populations.
Toutes les informations en matière de domiciliation, ainsi que les
documents d?aide, sont disponibles au lien suivant :
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-
l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-
stable#Deroulement-de-la-procedure
et des tutoriels vidéos sont en ligne : https://www.idealco.fr/
recherche?type=Formation&q=Domiciliation
La dématérialisation des démarches administratives
qui s?impose aujourd?hui tant pour l?accès ou le maintien des
droits sociaux que pour la gestion des obligations en termes de
chômage, d?impôts, de travail indépendant, parfois couplée à
l?illettrisme et l?illectronisme, accentue les difficultés pour les
gens du voyage.
LES ACTEURS DÉPARTEMENTAUX INTERVENANT AU
NIVEAU DE L?ACCÈS AUX DROITS
Le conseil départemental.
Les associations intervenant auprès des gens du voyage.
La caisse d?allocations familiales (CAF).
Les maisons de services au public.
Les maisons France services (qui seront prochainement
labellisées sur le territoire).
Les point d?information médiation multi-services.
Les intercommunalités au titre de leur compétence obligatoire
« aménagement, entretien et gestion des aires d?accueil et des
terrains familiaux locatifs » qui comprend un projet social local.
Les organismes domiciliataires (communes,via leur centres
communaux ou intercommunaux d?action sociale dit CCAS ou
CIAS ou leur mairie et les organismes agréés).
L?UDCCAS.
Les professionnels du social et de la santé.
Les professionnels de l?insertion.
Les gestionnaires des aires d?accueil et terrains familiaux.
Les services de l?État (DDCS(PP)).
Les personnes en charge de la coordination du schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage
(absentes dans certains départements).
Les délégués du Défenseur des droits.
LES ACTIONS À METTRE EN PLACE
Sensibiliser, informer et former tous les professionnels
(agents des collectivités, salariés et bénévoles des centres
socioculturels, professionnel du social, de la santé et de
l?insertion) de manière à ce qu?ils appréhendent mieux
le cadre juridique, administratif et culturel des gens du
voyage (exemple du mémento domiciliation réalisé par un
groupe de travail de techniciens UDCCAS dans le Maine-et-
Loire, diffusion des supports de communication et d?explication
mis à disposition par le ministère des solidarités et de la santé
(site internet du ministère et plateforme IdéalCo).
Compte tenu de la pluralité des acteurs sociaux ayant un rôle
en termes d?accès aux droits, informer les gens du voyage sur
les lieux d?implantation des structures sociales de proximité et
préciser leurs rôles et prérogatives.
Faire se rencontrer et échanger des personnes aux métiers
différents et complémentaires : gestionnaires d?aires d?accueil,
CCAS ou CIAS, travailleurs sociaux, professionnels de santé,
animateurs.
Proposer des mesures spécifiques pour les gens du voyage
dans les schémas départementaux de la domiciliation des
personnes sans domicile stable (meilleure connaissance de la
réglementation et des acteurs).
Renforcer la cohérence des interventions, en veillant à la
bonne articulation des acteurs sociaux par la clarification et
l?identification des missions et rôles respectifs de chacun :
les gestionnaires des aires d?accueil orientent les gens du
voyage lors de leur arrivée vers les acteurs institutionnels et
associatifs et services nécessaires à leur situation, jouent un
rôle de médiation, participent au développement d?actions
collectives et concourent à la scolarisation des gens du
voyage ;
les CCAS (centres communaux d?action sociale) font partie
des entités compétentes en matière de domiciliation des
personnes sans domicile stable et peuvent attribuer des
aides sociales facultatives ;
le département, dont les travailleurs sociaux peuvent
accompagner les gens du voyage comme tout autre usager
du service social départemental (ou les associations qui sont
chargées, par le Département, de la mise en oeuvre d?une
prestation d?accompagnement social des gens du voyage
domiciliés en CCAS-CIAS du département comme c?est le cas
dans le Maine-et-Loire) ;
la CAF, qui peut, dans sa convention d?objectifs et de gestion,
prévoir des mesures spécifiques pour les gens du voyage
(pour améliorer leur cadre de vie, favoriser leur intégration
sociale?) en sus des prestations légales de droit commun ;
FICHE 5C
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable#Deroulement-de-la-procedure
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable#Deroulement-de-la-procedure
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable#Deroulement-de-la-procedure
https://www.idealco.fr/recherche?type=Formation&q=Domiciliation
https://www.idealco.fr/recherche?type=Formation&q=Domiciliation
https://solidarites-sante.gouv.fr/affaires-sociales/lutte-contre-l-exclusion/article/domiciliation-des-personnes-sans-domicile-stable
http://plateforme IdéalCo
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
104
les personnes en charge de la coordination du schéma
départemental d?accueil et d?habitat des gens du voyage ;
les services sociaux spécialisés, centres sociaux itinérants,
associations et services d?insertion qui exercent des
missions de domiciliation, d?accompagnement social,
d?animation de la vie sociale, d?insertion, en direction des
gens du voyage.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
La mise en place de projets sociaux locaux
en Maine-et-Loire
Dès la signature du schéma, le préfet et le président
du conseil départemental de Maine-et-Loire ont incité
les quatorze collectivités locales compétentes en la
matière et gérant des aires d?accueil, d?élaborer un
projet social local sur leur territoire afin de contribuer
à créer les conditions d?un accueil de qualité pour
favoriser l?intégration des gens du voyage dans
la vie de la cité. Une charte départementale de
l?accompagnement social a fixé en amont le cadre
de référence souhaité par les copilotes du schéma.
Ainsi, à partir d?un diagnostic local partagé, le projet
social local doit répondre à quatre objectifs :
organiser et faire vivre un partenariat entre les
acteurs en lien avec l?aire d?accueil (gestionnaire,
intervenants sociaux, écoles, associations,
gendarmerie, etc.) et ses occupants ;
développer l?implication des gens du voyage dans
le suivi et l?animation du projet social local ;
identifier les actions existantes ou à mettre en
oeuvre pour améliorer l?intégration de l?aire
et de ses occupants au sein de la collectivité
(scolarisation, emploi, accès aux soins?) ;
rendre lisibles les priorités arrêtées sur le territoire
et les actions qui en découlent au travers du projet
social local.
Ce travail a été réalisé dans le cadre des groupes
d?appui locaux, instances partenariales locales
présidées par les collectivités locales. Douze projets
sociaux ont été réalisés et validés et trois poursuivent
la réflexion, considérant que le maintien de rencontres
partenariales favorise l?articulation des interventions
et le développement de dynamiques locales. Suite
à l?évolution du périmètre des intercommunalités
(le département comptabilise dorénavant 9 EPCI)
et l?adoption du nouveau schéma, les EPCI doivent
dorénavant poursuivre l?animation et le suivi du
projet social local à l?échelle du territoire. Celui-ci
sera décliné et animé au niveau local par chaque
commune qui dispose de la compétence sociale.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Consolider la domiciliation de droit des gens
du voyage dans le Bas-Rhin :
Partant du constat que le volume important des
demandes de domiciliation des gens du voyage
pose des problèmes de gestion, cette action vise à
atteindre deux objectifs :
garantir le droit commun en favorisant la
domiciliation dans les CCAS (sensibiliser les
communes au respect du schéma départemental
de domiciliation des personnes sans domicile
stable, accompagner les gens du voyage ayant
bénéficié des mesures transitoires ou les informer
sur leurs droits)
développer des actions spécifiques en soutien à
la domiciliation des gens du voyage (accompagner
les CCAS dans la gestion des domiciliations,
déployer si besoin des postes d?écrivains publics
spécifiques dans les structures d?accueil?)
Ainsi le schéma départemental de la domiciliation du
Bas-Rhin prévoit des mesures spécifiques aux gens
du voyage, il rappelle le principe selon lequel « Pour
les gens du voyage, le lien avec la commune est
établi par le fait de stationner sur l?aire d?accueil de
la commune » et un dispositif est mis en place pour
accompagner les CCAS dans cette mission. Le lien
avec la commune est également établi, au sens de
l?article R.264-4 du CASF, dès lors que les personnes
satisfont à l?une des conditions suivantes :
y exercer une activité professionnelle ;
bénéficier d?une action d?insertion ou d?un suivi
social, médico-social ou professionnel ou avoir
entrepris des démarches à cet effet ;
présenter des liens familiaux avec une personne
vivant dans la commune ;
exercer l?autorité parentale sur un enfant mineur
qui y est scolarisé.
FICHE 5C
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIFFICHE
105
OBJECTIFS / FINALITÉS
En France, le droit à la santé et à des soins de qualité doit être
garanti pour tous. Les gens du voyage doivent être pleinement
inclus dans le périmètre d?intervention des politiques de santé
en général et des territoires en particulier.
Le volet santé constitue un volet obligatoire des schémas
départementaux, traité dans le même chapitre que le volet
scolarisation, insertion professionnelle et accès aux droits (article
1-II de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000). Il se compose d?un
diagnostic, du bilan du schéma précédent et de préconisations
dans le cadre du futur schéma (plan d?action et des fiches action).
Les conditions et environnement de vie des gens du voyage
peuvent s?avérer être des déterminants de santé défavorables
pour eux, notamment pour les enfants. L?accès aux droits et à la
santé sont étroitement liés. Une approche globale et pragmatique
de la santé, transversale aux différents volets (accueil, habitat,
insertion professionnelle et scolarisation) et visant une insertion
dans le droit commun est ainsi essentielle.
La révision du schéma départemental permet de mettre à jour
ou d?établir un diagnostic partenarial sur la situation sanitaire
des gens du voyage. Il doit aboutir à dresser les perspectives
d?interventions en prévention et en accès aux soins, répondant
aux besoins repérés, en cohérence et complémentarité des
autres fiches du schéma.
CONTEXTE
Les gens du voyage sont soumis à un cumul de déterminants
sociaux, économiques et environnementaux défavorables à la
santé. Il existe cependant peu de données concernant l?état de
santé des gens du voyage. Les comportements (alimentation,
addictions, santé sexuelle, etc.) sont en particulier mal connus.
Les rapports et études disponibles relèvent toutefois les
problématiques suivantes :
un état de santé plus dégradé et une espérance de vie
plus courte d?environ quinze ans par rapport à la population
générale ;
un environnement de vie et des conditions d?habitat
exposant à certaines pathologies, dont les maladies
transmissibles et à des accidents ;
des pratiques professionnelles exposant les personnes
et leur entourage à des risques particuliers comme le
saturnisme en lien avec le ferraillage ;
la survenue de troubles psychiques en lien avec les
conditions de vie ;
un accès limité aux services de prévention et de soins.
Des problématiques d?accès à la prévention et aux soins
sont en effet rapportées pour cette population qui relève
du système de santé de droit commun. L?accès aux services
de prévention est notamment limité par les conditions de
scolarisation et du travail indépendant (difficulté de mise
en place ou de suivis des visites médicales scolaires, pas de
médecine du travail?).
Par ailleurs, un recours aux soins retardé est souvent
observé, en lien avec la méconnaissance du système de
santé, les représentations réciproques des soignants et
des familles et la discontinuité des couvertures médicales.
L?accès à la prévention et aux soins peut être facilité par
l?accompagnement social, les interventions de médiation en
santé (pour l?accompagnement des personnes d?une part
et la sensibilisation des acteurs du système de santé de
l?autre), ainsi que l?organisation d?interventions d?aller-vers
(les services de santé se déplacent sur les lieux de vie des
populations).
La santé5D
© Unsplash
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
106
FICHE 5D
LES ACTEURS INTERVENANT
AU NIVEAU DE LA SANTÉ
Plusieurs acteurs doivent être considérés pour le diagnostic
et les préconisations du volet santé du schéma :
les gens du voyage ou leurs représentants ;
les associations qui accompagnent les gens du voyage ;
l?agence régionale de santé (ARS), notamment les services
en charge des PRAPS, et les services santé environnement ;
les services sanitaires et sociaux du conseil départemental
(travailleurs sociaux, PMI structures pour personnes âgées),
et des communes ;
les professionnels, structures et établissements de santé ;
les professionnels de santé de l?Éducation nationale ;
les CPAM (notamment la Plate-Forme d?Intervention
Départementale pour l?Accès aux Soins et à la Santé) et
autres organismes d?assurance maladie ;
les CCAS ou CIAS et autres organismes de domiciliation ;
les MDPH ;
les dispositifs d?appui à la coordination des parcours de
santé (réseaux de santé, plateformes territoriales d?appui,
etc.).
Enfin, les acteurs identifiés dans le cadre des autres volets
du schéma sont à intégrer à la démarche santé notamment
pour ce qui concerne l?environnement (habitat, urbanisme),
la scolarisation et l?insertion professionnelle.
LE DIAGNOSTIC
La démarche de diagnostic vise à orienter les préconisations,
la mobilisation des ressources disponibles, le développement
d?actions spécifiques le cas échéant.
Le diagnostic s?appuie notamment sur le bilan du schéma
précédent, ainsi que les acteurs mentionnés précédemment.
Il concerne :
Les besoins des personnes : volume et structure
démographique des populations de passage,
problématiques de santé, etc.
Les freins à l?accès aux soins : méconnaissance du système,
illectronisme, absence de domiciliation, non recours à une
couverture maladie, taux de scolarisation, etc.
Les ressources disponibles qui pourraient être mobilisées
pour les gens du voyage de passage : cartographie de
l?offre de santé de proximité, acteurs de l?accompagnement
social, médiateurs de santé, etc. Ainsi que les partenariats
existants entre ces acteurs.
Les risques environnementaux.
Les politiques de santé portées par les acteurs du territoire
(ARS, collectivités territoriales, réseaux et structures de
santé, etc.).
LES PRÉCONISATIONS
Le volet santé du schéma veille notamment à :
s?assurer que la localisation et l?aménagement des
équipements d?accueil et d?habitat offrent un environnement
favorable à la santé des gens du voyage ;
s?assurer que les habitants bénéficient d?un suivi préventif
et d?actions ciblées de prévention tels que :
le suivi préventif des enfants (notamment vaccination et
dépistage du saturnisme) ;
la santé au travail, dans une approche de réduction des
risques ;
d?autres interventions en fonction des besoins identifiés :
femmes enceintes, la santé sexuelle, les addictions, la
santé mentale, etc.
s?assurer qu?en cas de problème de santé, un recours non
programmé aux soins est possible dans des structures de
proximité et encourager les suivis en médecine de ville
avec un médecin traitant ;
s?assurer de l?accompagnement adapté des personnes en
situation de handicap et des personnes âgées ;
favoriser l?octroi d?une couverture maladie pour les
personnes n?en disposant pas.
En réponse aux objectifs, un plan d?action est défini pour
répondre aux besoins et lever les obstacles en s?appuyant sur
les ressources du territoire. Les actions portent notamment
sur les champs suivants :
l?inscription des gens du voyage comme public cible des
politiques sociales et des politiques de santé du territoire :
PRAPS, contrats locaux de santé, projets des structures et
établissements de santé, politiques de la ville, etc.
la réduction des risques sanitaires liés à l?environnement
sur les lieux d?habitat et sur les lieux de travail ;
la mobilisation des gens du voyage (favoriser la
communication par les pairs), et le renforcement de leurs
aptitudes individuelles ;
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
107
la mobilisation des acteurs de proximité (acteurs de santé
et du champ social, organismes d?assurance maladie) :
en les sensibilisant à l?accueil des gens du voyage et en
renforçant leurs compétences ;
en favorisant les partenariats, l?interconnaissance, le
travail en réseau ;
en favorisant les actions d?aller-vers.
le développement d?interventions de médiation en santé,
qui permet de travailler à ces différentes actions.
QU?EST-CE QUE LA MÉDIATION EN SANTÉ ?
Extrait du référentiel HAS1
La médiation est un processus temporaire de « l?aller vers » et
du « faire avec » dont les objectifs sont de renforcer :
l?équité en santé en favorisant le retour vers le droit
commun ;
le recours à la prévention et aux soins ;
l?autonomie et la capacité d?agir des personnes dans la prise
en charge de leur santé ;
la prise en compte, par les acteurs de la santé, des spécificités,
potentialités et facteurs de vulnérabilité du public.
La médiation en santé désigne la fonction d?interface
assurée en proximité pour faciliter :
d?une part, l?accès aux droits, à la prévention et aux soins,
assurés auprès des publics les plus vulnérables ;
d?autre part, la sensibilisation des acteurs du système de
santé sur les obstacles du public dans son accès à la santé.
Le médiateur en santé crée du lien et participe à un
changement des représentations et des pratiques entre le
système de santé et une population qui éprouve des difficultés
à y accéder. Il est compétent et formé à la fonction de
repérage, d?information, d?orientation, et d?accompagnement
temporaire. Il a une connaissance fine de son territoire
d?intervention, des acteurs et des publics.
La question du financement des mesures de médiation en
santé, d?intermédiation sociale, de prévention ou d?accès aux
soins par des actions d?aller-vers, doit être abordée dans le
schéma et prévue de manière précise pour que cela puisse
fonctionner (exemple : embauche de médiateur en santé, de
coordinateur de parcours, etc.)
LA PRISE EN COMPTE DE LA SANTÉ
DANS LES AUTRES VOLETS DU SCHÉMA
Pour une approche globale et transversale, la santé devrait
être abordée dans les autres volets du schéma, notamment :
volet accès aux droits : dans l?accompagnement global de
l?accès à une couverture maladie et aux aides auxquelles
peuvent prétendre les personnes en situation de handicap
ainsi que les personnes âgées ;
volet habitat : pour favoriser un environnement favorable
à la santé ;
volet insertion professionnelle : pour les questions de
santé au travail ;
volet scolarisation : pour l?accès aux services de santé
et aux visites et actions de prévention de l?Éducation
nationale.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Médiateurs en santé des gens du voyage
à Caen, Nantes et Rouen.
Les objectifs sont de rendre autonomes les personnes
pour un accès aux soins, mettre en place de la
prévention dans les services de santé, mais aussi
la mobilisation et la mise en réseau des acteurs de
santé et enfin favoriser l?amélioration des conditions
de vie des gens du voyage. Les résultats sont très
positifs. Il est noté une amélioration de la continuité
du parcours de soins, de l?accès aux dispositifs
de droit commun ou encore une diminution des
difficultés des personnes à s?exprimer sur leur santé.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Action d? « Aller vers » menée
par le département du Maine-et-Loire
À travers son service de promotion de la santé,
les maisons départementales des solidarités et les
professionnels de la PMI, le conseil départemental
a proposé des séances de vaccinations gratuites
sur les aires d?accueil du département et a aussi
organisé des ateliers de cuisine pour aborder les
questions de nutrition, les risques domestiques et
l?hygiène bucco-dentaire.1. L HAS. La médiation en santé pour les personnes éloignées des systèmes de prévention
et de soins. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-10/
la_mediation_en_sante_pour_les_personnes_eloignees_des_systemes_de_preve....pdf
FICHE 5D
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-10/la_mediation_en_sante_pour_les_personnes_eloignees_des_systemes_de_preve....pdf
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-10/la_mediation_en_sante_pour_les_personnes_eloignees_des_systemes_de_preve....pdf
L?ACCOMPAGNEMENT SOCIO-ÉDUCATIF
108
FICHE 5D
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Dans le Haut-Rhin, des actions
de communication entre le milieu médical
et les gens du voyage
Les réunions du groupe « jeunes ? gens du voyage »
du PRAPS ont pour objectif de faire connaître les
travaux dédiés dans le cadre de la prise en charge
de ces populations : dates où le Centre d?Examen de
Santé intervient pour les vaccinations, les dépistages,
les informations particulières, comment joindre la
coordinatrice-santé. L?association Appona fait des
comptes rendus réguliers de son activité qu?elle met
en ligne sur l?écoute du réseau social santé-justice du
PRAPS, ouvert à tous les professionnels. Elle propose
aussi des formations et des actions de prévention
à organiser avec les partenaires. Deux journées
par an, elle anime avec les groupes de travail du
PRAPS des réunions plénières, au cours desquelles
les partenaires partagent sur ces thématiques des
expériences innovantes développées sur d?autres
régions.
Depuis le début des actions avec la coordinatrice
santé, l?ARS voit « moins de défiance et moins
d?inquiétude pour les personnes qui vont aux
urgences, même si c?est toujours très compliqué
pour elles (d?aller chercher l?information, faire valoir
leurs droits, constituer les dossiers). Ce n?était pas
communément admis dans les pratiques des gens
du voyage de laisser leurs enfants à l?hôpital il y
a quelques années, cela s?est amélioré au niveau
du social, médical, médico-social. Le travail
d?accompagnement social a contribué à améliorer
les choses.»
Cependant, un écueil est à souligner. Les actions les
plus efficaces en faveur des gens du voyage sont
financées par le contrat de ville de Colmar et ne
touchent que ceux qui vivent en logement adapté ou
qui sont installés sur les aires d?accueil, situés dans
le périmètre du contrat de ville. L?enjeu consiste à
trouver un financement pérenne pour mailler tout le
département avec ce dispositif.
ANNEXES
109
SOMMAIRE
ANNEXE A1 Les textes applicables 110
ANNEXE A2 Glossaire 112
ANNEXE A3 Plans type de schéma départemental d?accueil
et d?habitat des gens du voyage 113
ANNEXE A4.1 Les aides mobilisables : les financements
des aires d?accueil permanentes des gens du voyage 116
ANNEXE A4.2 Les aides mobilisables :
les financements des aires de grand passage 119
ANNEXE A4.3 Les aides mobilisables : les financements
pour la création des terrains familiaux locatifs 120
ANNEXE A5 Bilan de grands passages : modèle de fiche
Exemple du département du Maine-et-Loire 123
ANNEXE A6.1 Révision du schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage ? Modèle d?enquête à réaliser
auprès des EPCI et/ou communes : bilan du SDAHGV
20.. - 20.. et définition des besoins pour 20.. - 20? 126
ANNEXE A6.2 Révision du schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage ? Modèle d?enquête quantitative
sur l?ancrage territorial des gens du voyage à réaliser
auprès des collectivités 129
ANNEXE A6.3 Révision du schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage - Enquête quantitative
sur l?ancrage territorial / Modèle de tableau à adresser
aux collectivités (EPCI et communes) 133
110
ANNEXE
LOIS :
Loi n° 90-449 du 31 mai 1990 visant à la mise en oeuvre
du droit au logement
Loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à
l?habitat des gens du voyage
Loi n° 2003-710 du 1er août 2003 d?orientation et de program-
mation pour la ville et la rénovation urbaine (article 15)
DÉCRETS
Décret n° 2001-540 du 25 juin 2001 relatif à la composition
et au fonctionnement de la commission départementale
consultative des gens du voyage
Décret n° 2001-541 du 25 juin 2001 relatif au financement
des aires d?accueil destinées aux gens du voyage
Décret n° 2001-568 du 29 juin 2001 relatif à l?aide aux
collectivités et organismes gérant des aires d?accueil des
gens du voyage et modifiant le code de la sécurité sociale
(deuxième partie : décrets en Conseil d?État) et le code
général des collectivités territoriales (partie réglementaire)
Décret n° 2007-690 du 3 mai 2007 relatif à l?agrément prévu
à l?article 9 de la loi du 5 juillet 2000 relative à l?accueil et à
l?habitat des gens du voyage
Décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif aux subventions
de l?État pour des projets d?investissement
Décret n° 2019-171 du 5 mars 2019 relatif aux aires de
grand passage
Décret n° 2019-1478 du 26 décembre 2019 relatif aux aires
permanentes d?accueil et aux terrains familiaux locatifs
destinés aux gens du voyage
ARRÊTÉS
Arrêté du 28 mai 2004 relatif à la revalorisation des aides au
logement (article 7)
Arrêté du 2 août 2019 pris en application de l?article 6 du
décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif aux subventions
de l?État pour des projets d?investissement, déterminant les
pièces et informations complémentaires aux demandes de
subventions relevant du ministère de la transition écologique
et solidaire et du ministère de la cohésion des territoires et
des relations avec les collectivités territoriales.
Arrêtés d?application des décrets relatifs aux aires et terrains
(à venir)
CIRCULAIRES
Circulaire UHC/IUH1/12 n° 2001-49 du 5 juillet 2001 relative
à l?application de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative
à l?accueil et à l?habitat des gens du voyage
Circulaire relative à la mise en oeuvre des prescriptions des
schémas départementaux d?accueil des gens du voyage du
3 août 2006
Circulaire du 28 août 2010 relative à la révision des schémas
départementaux d?accueil des gens du voyage
Circulaire ministère de l?éducation nationale n° 2012-142
du 2 octobre 2012 relative à la scolarisation et scolarité des
enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs
Circulaire n° 2017-056 du 14 avril 2017 relative à l?instruction
dans la famille
Circulaire présentant les dispositions de la loi relative à
l?égalité et à la citoyenneté concernant les gens du voyage
du 19 avril 2017
Circulaires annuelles relatives aux grands passages du
ministère de l?intérieur
CODES
Code général des collectivités territoriales (CGCT) :
Art. L. 2334-2 sur la dotation globale de fonctionnement
Art. L. 3641-1 et 3642-2 sur la compétence de la Métropole
de Lyon
Art. L. 5211-9-2 sur le transfert des pouvoirs de police des
maires aux EPCI
Art. L. 5214-16 sur la compétence des communautés de
communes
Art. L. 5215-20 et 5215-20-1 sur la compétence des
communautés urbaines
Art. L. 5216-5 sur la compétence des communautés
Les textes applicablesA1
111
d?agglomération
Art. L. 5217-2 sur la compétence des métropoles
Art. L. 5219-1 sur la compétence de la Métropole du Grand
Paris
Code de l?action sociale et des familles (CASF) :
Art. L. 264-1 et suivants et D. 264-1 et suivants sur la
domiciliation
Code de l?urbanisme :
Art. L. 102-1 sur le projet d?intérêt général
Art. L. 111-4 sur la constructibilité en zone rurale
Art. L. 151-13 sur les secteurs de taille et de capacité d?accueil
limitées
Art. L. 444-1 sur les formalités d?urbanisme applicables aux
terrains destinés à recevoir les résidences mobiles des gens
du voyage
Art. R. 421-19 sur le permis d?aménager
Art. R. 421-23 sur la déclaration préalable
Art. L. 480-1 et suivants sur les infractions à ce code
Code de la construction et de l?habitation (CCH) :
Art. L. 302-1 et suivants et R. 302-1 et suivants sur le
programme local de l?habitat
Art. L. 302-5 et suivants et R. 302-14 et suivants sur SRU
Art. L. 421-1, L. 422-2 et L. 422-3 sur les compétences des
bailleurs sociaux en matière de terrains familiaux locatifs
Code général de la propriété des personnes publiques :
Art. L. 3211-7 et R. 3211-15 concernant la décote sur le prix
de cession des terrains de l?État
Code de la sécurité sociale :
Art. L. 851-1 et suivants et R. 851-1 et suivant concernant
l?aide à la gestion pour les aires permanentes d?accueil ou
ALT2
Code de l?éducation :
Art. L. 111-1 sur l?inclusion scolaire de tous les enfants
Art. L. 111-2 sur le droit à une formation scolaire complétant
l?action de la famille
Art. L. 131-2 sur le service public du numérique et de
l?enseignement à distance
Art. L 131-5 sur le pouvoir d?appréciation des maires dans
l?exercice du pouvoir de police en matière d?inscription
scolaire
Art. L. 131-10 sur l?instruction dans la famille
ANNEXE
AAH : Allocation aux adultes handicapés
APA : Aire permanente d?accueil
APL : Aide personnalisée au logement
AGP : Aire de grand passage
ALT : Allocation logement temporaire
ARS : Agence régionale de santé
AVAP : Aire de mise en valeur de l?architecture
et du patrimoine
CA : Communauté d?agglomération
CAF : Caisse d?allocations familiales
CASNAV : Centre académique pour la scolarisation
des enfants allophones nouvellement arrivés et
des enfants issus de familles itinérantes et de voyageurs
CC (I) AS : Centre communal (intercommunal)
d?action sociale
CEB : Banque de développement du Conseil de l?Europe
CC : Communauté de communes
CD : Conseil départemental
CDC : Caisse des dépôts et consignations
(ou Banque des Territoires)
CDCGDV : Commission départementale consultative
des gens du voyage
CMU : Couverture maladie universelle
CNAF : Caisse nationale d?allocations familiales
CNED : Centre national d?enseignement à distance
CPAM : Caisse primaire d?assurance maladie
DDCS(PP) : Direction départementale de la cohésion
sociale (et de la protection des populations)
DDT(M) : Direction départementale des territoires
(et de la mer)
DETR : Dotation d?équipement des territoires ruraux
DIRECCTE : Direction régionale des entreprises,
de la concurrence, de la consommation, du travail
et de l?emploi
DREAL : Direction régionale de l?environnement,
de l?aménagement et du logement
DSDEN : Direction des services départementaux
de l?éducation nationale
DSIL : Dotation de soutien à l?investissement local
EPCI : Établissement public de coopération intercommunale
FEDER : Fond européen de développement régional
FCTVA : Fonds de compensation de la TVA
FSE : Fonds social européen
GIE : Groupement d?intérêt économique
MAIA : Méthode d?action pour l?intégration des services
d?aide et de soins dans le champ de l?autonomie
MOUS : Maîtrise ouvrage urbaine et sociale
MDPH : Maison départementale des personnes
handicapées
MDSI : Maison départementale des solidarités
et de l?insertion
PDALHPD : Plan départemental d?action pour le logement
et l?hébergement des personnes défavorisées
PHARE : Prêt habitat amélioration et restructuration
PLAi : Prêt locatif aidé d?intégration
PMI : Protection maternelle et infantile
PLH : Programme local de l?habitat
PLU(i) : Plan local d?urbanisme (intercommunal)
PRAPS : Programme régional pour l?accès à la prévention
et aux soins
RSA : Revenu de solidarité active
SAFER : Société d?aménagement foncier et d?établissement
rural
SCoT : Schéma de cohérence territoriale
SEGPA : Section d?enseignement général et professionnel
adapté
SDAHGV : Schéma départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyage
SRI : Services régionaux itinérants
STECAL : Secteur de taille et capacité d?accueil limitées
TFL : Terrain familial locatif
UDCCAS : Unions départementales des CCAS et CIAS
VRD : Voirie et réseaux divers
GlossaireA2
112
ANNEXE
113
Cette annexe présente deux plans types de SDAHGV. Ils
contiennent les mêmes éléments, présentés différemment.
PREMIER PLAN TYPE : UN SCHÉMA
ORGANISÉ PAR THÉMATIQUES
Ce plan propose d?organiser le schéma départemental par
thématique. Quatre thématiques sont retenues : l?accueil
(subdivisé en 2 voire 3, les aires permanentes accueil, les aires
de grand passage, les aires de petit passage si nécessaire),
l?habitat (les terrains familiaux locatifs, les autres phénomènes
d?ancrage territorial), le volet socio-éducatif (scolarisation,
santé, accès aux droits, insertion professionnelle) et la
gouvernance du schéma. Chacune des thématiques comporte
une évaluation de l?offre et un bilan des actions prévues lors du
précédent schéma, une analyse des besoins, les orientations
qui sont traduites dans des fiches actions.
INTRODUCTION
Arrêté adoptant le schéma
I) L?ACCUEIL
I.1) Les aires permanentes d?accueil
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les prescriptions et recommandations du schéma
départemental 20..-20..
Le plan d?action
I.2) Les grands passages
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les prescriptions du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
I.3) Les aires de petits passages
Les aires de petit passage peuvent également être évoquées
si elles représentent un enjeu local sur le territoire, alors
même que les textes prévoient de les insérer en annexe.
Le recensement des aires
Les projets dans le cadre du futur schéma
II) L?HABITAT
Cette partie traite des terrains familiaux locatifs qui ont une
valeur prescriptive mais peut également traiter des logements
des ménages qui souhaitent disposer d?un ancrage pérenne
et sécurisé. Les modes de vie de ces derniers recouvrent aussi
bien l?habitat permettant de conserver la résidence mobile
en complément du logement, le terrain familial aménagé
sans construction ou le logement «classique», dans le parc
social ou privé.
II.1) Les terrains familiaux locatifs
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les prescriptions et recommandations du schéma
départemental 20..-20..
Le plan d?action
II.2) Les logements
Les logements (logement social adapté, logement dans le
diffus, accession à la propriété) peuvent également être
évoqués s?ils représentent un enjeu local sur le territoire,
alors même que les textes prévoient que les besoins en la
matière doivent figurer dans les PLH et le PDALHPD.
II.3) Les terrains privés
L?obligation légale découlant de la loi n° 2000-614 du 5
juillet 2000 est que deux annexes au schéma départemental
recensent les terrains privés aménagés dans les conditions
prévues à l?article L. 444-1 du code de l?urbanisme pour
l?installation de résidences mobiles et les terrains mis à
la disposition des gens du voyage par leurs employeurs,
notamment dans le cadre d?emplois saisonniers.
Plans type de schéma
départemental d?accueil et d?habitat
des gens du voyageA3
114
ANNEXE A3
Le schéma peut aussi évoquer les terrains privés occupés par
des gens du voyage sans droit ni titre, afin de trouver des
solutions.
Le recensement des terrains
L?avenir de ces terrains
III) SCOLARISATION, INSERTION
PROFESSIONNELLE, ACCÈS AUX DROITS ET SANTÉ
III.1) La scolarisation
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
III.2) L?emploi et l?insertion professionnelle
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
III.3) L?accès aux droits
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
III.4) L?accès à la santé
Le bilan du schéma départemental actuel (offre / besoins)
Les préconisations du schéma départemental 20..-20..
Le plan d?action
IV) LA GOUVERNANCE DU SCHÉMA
Les instances de suivi créées : leurs compositions, leurs rôles,
leurs missions
V) LES PRESCRIPTIONS ET RECOMMANDATIONS
PAR SECTEUR GÉOGRAPHIQUE D?IMPLANTATION
ET PAR EPCI :
Si la loi n?oblige pas de choisir comme secteur géographique
d?implantation l?EPCI, un récapitulatif des obligations à cette
échelle est souhaitable ces derniers devant mettre en oeuvre
le schéma.
Tableau récapitulatif des prescriptions et recommandations
Secteurs
géographiques
d?implantation
EPCI compétent
Aires permanentes
d?accueil
Aires de grand passage
Terrains familiaux
locatifs
115
DEUXIÈME PLAN TYPE : LE BILAN
DU SCHÉMA ACHEVÉ ? LES ORIENTATIONS
DU SCHÉMA RÉVISÉ
Ce plan propose d?organiser le schéma en deux parties. La
première partie propose un bilan de l?ensemble bilan des
actions menées lors du schéma précédent, évalue l?offre
existante et définit les besoins des gens du voyage sur le
département. Tous les thèmes seront traités : l?accueil,
l?habitat, le volet socio-éducatif, la gouvernance. Les constats
réalisés et l?analyse des besoins feront ressortir des enjeux.
La seconde partie définira, à partir des enjeux identifiés, les
objectifs et principes du futur schéma départemental qui
permettront de répondre aux besoins des gens du voyage
en termes d?accueil, d?habitat adapté et d?accompagnement.
INTRODUCTION
Arrêté adoptant le schéma
I) BILAN-DIAGNOSTIC-ÉVALUATION DES BESOINS
Rappel de la méthodologie utilisée
Le contenu de cette partie est repris dans la fiche 2B : la
construction d?un SDAGDV
I.1) Les infrastructures d?accueil
Sont traitées dans cette rubrique les aires présentant un
caractère prescriptif. Les aires de petit passage peuvent
également être évoquées si elles représentent un enjeu local
sur le territoire, alors même que les textes prévoient de les
insérer en annexe.
I.1.1) Les aires permanentes d?accueil
I.1.2) Les aires de grand passage
I.1.3) Les aires de petit passage
I.2) L?habitat
Cette partie traite des terrains familiaux locatifs qui ont une
valeur prescriptive mais peut également traiter des logements
des ménages qui souhaitent disposer d?un ancrage pérenne
et sécurisé. Les modes de vie de ces derniers recouvrent aussi
bien l?habitat permettant de conserver la résidence mobile
en complément du logement, le terrain familial aménagé
sans construction ou le logement «classique», dans le parc
social ou privé.
I.2.1) Les terrains familiaux locatifs
I.2.2) Les terrains privés
I.2.3) Les logements
I.3) Le volet socio-éducatif
I.3.1) La scolarisation
I.3.2) L?emploi et l?insertion professionnelle
I.3.3) L?accès aux droits
I.3.4) La santé
I.4) La gouvernance
II) ORIENTATIONS ET ACTIONS À METTRE
À OEUVRE SUR LA PÉRIODE 20..-20..
II.1) L?accueil
Pour chacune des thématiques traiter des enjeux, des
orientations, puis du plan d?action.
II.1.1) Les prescriptions présentant un caractère obligatoire
> Les aires permanentes d?accueil
> Les aires de grand passage
II.1.2) Les recommandations
> Les aires de petit passage
II.2) L?habitat
Pour chacune des thématiques traiter des enjeux, des
orientations, puis du plan d?action.
II.2.1) Les prescriptions présentant un caractère obligatoire
> Les terrains familiaux locatifs
II.2.2) Les recommandations
> Les terrains privés
> Les logements
II.3) Le volet socio-éducatif
Pour chacune des thématiques traiter des enjeux, des
préconisations, puis du plan d?action.
La scolarisation
L?accès aux droits
L?emploi et l?insertion professionnelle
La santé
II.4) La gouvernance
Les instances de suivi : leurs compositions, leurs rôles,
leurs missions
II.5) Les prescriptions et recommandations par
secteur géographique d?implantation et par EPCI
Tableau récapitulatif des prescriptions et recommandations
ANNEXE
Rappel : Le code de la construction et de l?habitat ne codifie
pas les subventions relatives aux gens du voyage. Par ailleurs,
la compétence « création, aménagement, entretien et
gestion des aires permanentes d?accueil » relève des EPCI, ce
qui permet une solidarité financière intercommunale.
LES AIDES DE L?ÉTAT
LA LIGNE BUDGÉTAIRE « ACCUEIL DES GENS
DU VOYAGE » DU MINISTÈRE EN CHARGE
DU LOGEMENT
Pour faire face à ces dépenses d?investissement, l?État
prend notamment en charge une partie des dépenses
d?investissement nécessaires à l?aménagement des
aires permanentes d?accueil (Loi 2000 ? Art.4) :
> S?agissant des aires permanentes d?accueil, désormais
seules les aires nouvellement inscrites au schéma
départemental peuvent bénéficier de la subvention de
l?État. Cela correspond aux communes qui viennent de
dépasser le seuil de 5000 habitants (cela peut être le cas
à l?issue d?une fusion de communes).
Une subvention peut être accordée au titre du BOP 135 pour
financer, par exemple, les coûts afférents au terrassement,
au bornage, à l?arrivée d?eau et d?électricité, aux sanitaires
et éventuellement au foncier.
Ce financement est plafonné à hauteur de 70 % des
dépenses d?investissement hors taxes, dans la limite d?un
plafond de dépenses subventionnables fixé à 10 671 ¤
par place de résidence mobile pour la création d?aires
nouvelles. Selon l?article 2 du décret n° 2019-1478, la place
de résidence mobile dispose d?une superficie minimum de
75 m2, hors espaces collectifs, hors bâti, hors espace réservé
au stationnement de véhicules et circulations internes de
l?aire ou du terrain. L?espace réservé au stationnement est
contigu à chaque place et sa capacité est d?au moins deux
véhicules.
Les réhabilitations ou mise aux normes ne donnent pas
lieu à subvention de la part de l?État, en revanche les prêts
PHARE de la Banque des territoires (groupe Caisse des
dépôts et consignation) ou la dotation d?équipement des
territoires ruraux peuvent être mobilisés (cf.plus bas).
EXEMPLE
Aménagement d?une aire d?accueil
de 16 places de caravanes.
Montant maximal de la subvention =
15 245 ¤ x 70 % x 16 = 170 744 ¤
Pour pouvoir bénéficier de l?octroi de cette subvention, les
dépenses d?investissement doivent être engagées dans
le délai de deux ans suivant la publication du schéma
départemental (cf. Paragraphe « Délai de réalisation ou de
réhabilitation des aires d?accueil »).
La composition du dossier pour obtenir
une subvention
La composition du dossier pour obtenir une subvention et
les pièces complémentaires qui peuvent être demandées
sont définis par l?arrêté du 2 août 2019 pris en application
de l?article 6 du décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif
aux subventions de l?Etat pour des projets d?investissement,
déterminant les pièces et informations complémentaires
aux demandes de subventions relevant du ministère de
la transition écologique et solidaire et du ministère de la
cohésion des territoires et des relations avec les collectivités
territoriales.
La durée de validité d?une décision de subvention :
Selon l?article 11 du décret n° 2018-514 pré-cité « Si, à
l?expiration d?un délai de deux ans à compter de la notification
de la décision attributive, le projet, l?opération ou la phase
d?opération au titre duquel la subvention a été accordée
n?a reçu aucun commencement d?exécution, l?autorité
compétente qui a attribué la subvention constate la caducité
de sa décision.
Cette autorité peut toutefois fixer un délai inférieur ou,
exceptionnellement, proroger la validité de sa décision pour
une période complémentaire qui ne peut excéder un an. »
Depuis le décret du 25 juin 2018 sur les subventions
d?investissement, aucun commencement d?exécution du
Les aides mobilisables
Les financements des aires d?accueil
permanentes des gens du voyageA4.1
116
117
projet ne doit être fait avant la date de réception de la
demande de subvention. Il n?y a plus de nécessité de faire
une autorisation de démarrage anticipée des travaux.
Par ailleurs, l?État peut apporter une aide financière à la
collectivité en lui accordant une décote sur l?accession d?un
terrain du domaine privé de l?État. La cession par l?État de
terrains à un prix inférieur à leur valeur vénale est possible
lorsque ce terrain est destiné à l?aménagement d?aires
permanentes d?accueil (Article L. 3211-7 du Code général de
la propriété des personnes publiques).
LA DOTATION D?ÉQUIPEMENT DES TERRITOIRES
RURAUX (DETR)
La DETR est un concours financier destiné aux communes et
groupements de communes qui souhaitent entreprendre des
travaux d?investissements divers dont la liste des catégories
prioritaires est définie et renouvelée chaque année par un
collège d?élus territoriaux. Les taux de subvention applicables
à chacune de ces catégories sont déterminées par la
commission départementale d?élus.
Les opérations doivent entrer dans la compétence de la
collectivité territoriale ou du groupement éligible à la DETR.
Les communes répondant à certaines conditions
démographiques et de richesse fiscale peuvent bénéficier de
la DETR. Sont éligibles, à titre dérogatoire, les EPCI à fiscalité
propre disposant d?un territoire d?un seul tenant et :
dont la population est inférieure à 75 000 habitants (contre
50 000 habitants précédemment),
qui ne comptent pas de communes membres de plus de
20 000 habitants (contre 15 000 habitants précédemment),
même si la population de l?EPCI est supérieure à 75 000
habitants.
Un dossier est élaboré par le maître d?ouvrage et déposé en
préfecture ou sous-préfecture.
LA DOTATION DE SOUTIEN À L?INVESTISSEMENT
LOCAL (DSIL)
Seuls sont éligibles à cette dotation les communes et les
établissements publics de coopération intercommunale (EPCI)
à fiscalité propre. Cette dotation est prévue à l?article L. 2334-
42 du CGCT avec les règles de répartition. Ce sont des appels
à projets annuels avec dépôt et instruction de dossier.
Le projet doit s?inscrire dans le cadre d?un contrat de ruralité
signé avec le représentant de l?État ou dans le cadre des
grandes priorités définies au plan national. Le projet doit être
structurant pour le territoire communal ou intercommunal, il
doit s?inscrire dans des opérations inscrites dans des volets
thématiques répondant aux enjeux du territoire considéré.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le cahier des charges de la Dotation d?équipement
des territoires ruraux du département du Loir-et-
Cher prévoit que cette dotation pourra contribuer
au financement d?équipements destinés aux gens
du voyage dont les travaux de raccordement
aux réseaux (alimentation en eau potable,
assainissement, électricité etc) des aires d?accueil
des gens du voyage et les acquisitions foncières.
Le taux de subvention prévu est de 20 à 50 % du
montant total des travaux.
Les dépenses d?investissement concernant les aires d?accueil
pour gens du voyage peuvent être éligibles au Fonds de
compensation de la TVA.
LES AIDES DES AUTRES COLLECTIVITÉS
Le département et les caisses d?allocations familiales
peuvent accorder des subventions complémentaires pour
la réalisation des aires d?accueil. Les régions peuvent
également dans certains cas financer des équipements pour
gens du voyage (par exemple en Pays de la Loire dans le
cadre des contrats territoires-région).
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le département de l?Oise prévoit une aide à la
création des aires d?accueil ou de passage des
gens du voyage afin de soutenir les programmes
de création de ces aires. Cette aide s?adresse aux
communes ou aux groupements de communes.
LE PRÊT PHARE DE LA BANQUE
DES TERRITOIRES (GROUPE CAISSE
DES DÉPÔTS ET CONSIGNATION)
Le Prêt Habitat Amélioration Restructuration Extension
(PHARE) est attribué par la CDC pour le financement de
projets immobiliers destinés à des populations spécifiques
118
ANNEXE A4.1
dont font partie les aires d?accueil des gens du voyage.
Il peut être complété par le prêt PHARE à taux fixe sur
ressources de la CEB (Banque de Développement du Conseil
de l?Europe).
Pour en savoir plus : https://www.banquedesterritoires.fr/
pret-phare
LES FINANCEMENTS DU FOND STRUCTUREL
EUROPÉEN FEDER
Les fonds européens du FEDER sont gérés par les conseils
régionaux. Ils peuvent être mobilisés pour contribuer à la
réalisation d?équipements d?accueil et d?habitat des gens du
voyage. Le financement du Feder pour les aires d?accueil
et/ou l?habitat des gens du voyage est possible lorsque
son principe a été expressément prévu dans le programme
opérationnel régional.
UN EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE
Le FEDER a été mobilisé en 2013 pour financer
l?aménagement d?une aire d?accueil des gens du
voyage sur la commune de Marvejols en Lozère (48).
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
ANNEXE
119
Rappel : Le code de la construction et de l?habitat ne codifie
pas les subventions relatives aux gens du voyage. Par ailleurs,
la compétence « création, aménagement, entretien et
gestion des aires de grand passage » relève des EPCI, ce qui
permet une solidarité financière intercommunale. En outre, il
n?existe pas d?aide à la gestion comme l?ALT2 pour les aires
permanentes d?accueil.
Des possibilités de financement existent pour l?EPCI compétent
s?il remplit des critères d?éligibilité :
LA DOTATION D?ÉQUIPEMENT
DES TERRITOIRES RURAUX (DETR)
La DETR est un concours financier destiné aux communes et
groupements de communes qui souhaitent entreprendre des
travaux d?investissements divers dont la liste des catégories
prioritaires est définie et renouvelée chaque année par
un collège d?élus territoriaux. Les taux de subvention
applicables à chacune de ces catégories sont déterminées
par la commission départementale d?élus.
Les opérations doivent entrer dans la compétence de la
collectivité territoriale ou du groupement éligible à la DETR.
Les communes répondant à certaines conditions
démographiques et de richesse fiscale peuvent bénéficier
de la DETR. Sont éligibles, à titre dérogatoire, les EPCI à
fiscalité propre disposant d?un territoire d?un seul tenant et :
dont la population est inférieure à 75 000 habitants (contre
50 000 habitants précédemment),
qui ne comptent pas de communes membres de plus de
20 000 habitants (contre 15 000 habitants précédemment),
même si la population de l?EPCI est supérieure à 75 000
habitants.
Un dossier est élaboré par le maître d?ouvrage et déposé en
préfecture ou sous-préfecture.
LA DOTATION DE SOUTIEN
À L?INVESTISSEMENT LOCAL (DSIL)
Seuls sont éligibles à cette dotation les communes et les
établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre. Cette dotation est prévue à l?article
L. 2334-42 du CGCT avec les règles de répartition. Ce sont
des appels à projets annuels avec dépôt et instruction de
dossier.
Le projet doit s?inscrire dans le cadre d?un contrat de ruralité
signé avec le représentant de l?État ou dans le cadre des
grandes priorités définies au plan national. Le projet doit être
structurant pour le territoire communal ou intercommunal, il
doit s?inscrire dans des opérations inscrites dans des volets
thématiques répondant aux enjeux du territoire considéré.
Les dépenses d?investissement concernant les aires
d?accueil pour Gens du voyage peuvent être éligibles au
Fonds de compensation de la TVA.
LES FINANCEMENTS DU FOND
STRUCTURELS EUROPÉENS FEDER
Le FEDER peut octroyer un financement pour les aires des
gens du voyage. Dans ce cas, il est nécessaire que l?accueil
ait été expressément prévu dans le programme opérationnel
régional. Les fonds européens sont gérés par les conseils
régionaux.
LES AIDES DES AUTRES COLLECTIVITÉS
Certains départements ont étudié la possibilité de prescrire
des obligations mutualisées entre plusieurs EPCI au SDAHGV
pour un cofinancement. Les régions peuvent également
dans certains cas financer des équipements pour gens du
voyage (par exemple en Pays de la Loire dans le cadre des
contrats territoires-région).
EXEMPLE
Le schéma de l?Isère 2018-2024 prévoit en prescription de
créer, sur une ou deux aires de grand passage, un volume
de 250 à 300 places en gestion mutualisée par convention
intercommunale avec deux autres EPCI (les Balcons du
Dauphiné et les Vals du Dauphiné)
Les aides mobilisables
Les financements des aires
de grand passageA4.2
ANNEXE
Rappel : Le code de la construction et de l?habitat ne codifie
pas les subventions relatives aux gens du voyage. Par
ailleurs, la compétence « création, aménagement, entretien
et gestion des terrains familiaux locatifs » relève des EPCI,
ce qui permet une solidarité financière intercommunale.
En outre, les locataires ne peuvent pas percevoir une des
allocations logement délivrées par les Caisses d?allocations
familiales, car ces terrains ne sont pas considérés comme
des logements et les résidences mobiles y stationnant (elles
peuvent le faire moins de huit mois dans l?année) doivent
conserver des moyens de mobilité. Enfin, le terrain familial
locatif ne peut pas bénéficier de l?aide à la gestion (ALT2).
LES AIDES DE L?ÉTAT
LA LIGNE BUBGETAIRE « ACCUEIL DES GENS
DU VOYAGE » DU MINISTÈRE EN CHARGE
DU LOGEMENT
La subvention de l?État s?élève à 70 % de la dépense totale
hors taxes, dans la limite d?un plafond subventionnable
de 15 245 ¤ par place de résidence mobile. La DHUP via
le programme 135 octroie des aides dans la limite de
l?enveloppe disponible pour les terrains familiaux locatifs.
Ce montant est au plus de 10 671, 50 ¤ par place.
Pour pouvoir bénéficier de l?octroi de cette subvention, les
dépenses d?investissement doivent être engagées dans
le délai de deux ans suivant la publication du schéma
départemental.
EXEMPLE
Exemple d?un projet de terrain familial locatif de 2 places
dont le montant des travaux HT s?élève à 17 000 ¤
par place, le mode de calcul est :
15 245 ¤ x 70% = 10 671.50 ¤ x 2 places
= 21 343 ¤ de subvention
En outre, le décret n° 2019-1478 prévoit la mise aux
normes des terrains familiaux locatifs en service à la date
de publication de ce dernier dans un délai de 5 ans. C?est
pourquoi, à titre exceptionnel, durant cette période, pour les
terrains familiaux existants, la pièce destinée au séjour peut
faire l?objet de demande de subventions. Le montant de la
subvention est de 3 500 ¤ par place maximum.
La composition du dossier pour obtenir
une subvention
La composition du dossier pour obtenir une subvention et
les pièces complémentaires qui peuvent être demandées
se trouvent dans l?arrêté du 2 août 2019 pris en application
de l?article 6 du décret n° 2018-514 du 25 juin 2018 relatif
aux subventions de l?Etat pour des projets d?investissement,
déterminant les pièces et informations complémentaires
aux demandes de subventions relevant du ministère de
la transition écologique et solidaire et du ministère de la
cohésion des territoires et des relations avec les collectivités
territoriales.
La durée de validité d?une décision
de subvention
Selon l?article 11 du décret n° 2018-514 pré-cité « Si, à
l?expiration d?un délai de deux ans à compter de la notification
de la décision attributive, le projet, l?opération ou la phase
d?opération au titre duquel la subvention a été accordée
n?a reçu aucun commencement d?exécution, l?autorité
compétente qui a attribué la subvention constate la caducité
de sa décision.
Cette autorité peut toutefois fixer un délai inférieur ou,
exceptionnellement, proroger la validité de sa décision pour
une période complémentaire qui ne peut excéder un an. »
Depuis le décret du 25 juin 2018 sur les subventions
d?investissement, aucun commencement d?exécution du
projet ne doit être fait avant la date de réception de la
demande de subvention. Il n?y a plus de nécessité de faire
une autorisation de démarrage anticipée des travaux.
LA DOTATION D?ÉQUIPEMENT
DES TERRITOIRES RURAUX (DETR)
La DETR est un concours financier destiné aux communes et
groupements de communes qui souhaitent entreprendre des
travaux d?investissements divers dont la liste des catégories
Les aides mobilisables
Les financements pour la création
des terrains familiaux locatifsA4.3
120
121
prioritaires est définie et renouvelée chaque année par un
collège d?élus territoriaux. Les taux de subvention applicables
à chacune de ces catégories sont déterminées par la
commission départementale d?élus.
Les opérations doivent entrer dans la compétence de la
collectivité territoriale ou du groupement éligible à la DETR.
Les communes répondant à certaines conditions
démographiques et de richesse fiscale peuvent bénéficier
de la DETR. Sont éligibles, à titre dérogatoire, les EPCI à
fiscalité propre disposant d?un territoire d?un seul tenant et :
dont la population est inférieure à 75 000 habitants (contre
50 000 habitants précédemment),
qui ne comptent pas de communes membres de plus de
20 000 habitants (contre 15 000 habitants précédemment),
même si la population de l?EPCI est supérieure à 75 000
habitants.
Un dossier est élaboré par le maître d?ouvrage et déposé en
préfecture ou sous-préfecture.
LA DOTATION DE SOUTIEN À L?INVESTISSEMENT
LOCAL (DSIL)
Seuls sont éligibles à cette dotation les communes et les
établissements publics de coopération intercommunale
(EPCI) à fiscalité propre. Cette dotation est prévue à l?article
L. 2334-42 du CGCT avec les règles de répartition. Ce sont
des appels à projets annuels avec dépôt et instruction de
dossier.
Le projet doit s?inscrire dans le cadre d?un contrat de ruralité
signé avec le représentant de l?État ou dans le cadre des
grandes priorités définies au plan national. Le projet doit être
structurant pour le territoire communal ou intercommunal, il
doit s?inscrire dans des opérations inscrites dans des volets
thématiques répondant aux enjeux du territoire considéré.
Une Maîtrise d?OEuvre Urbaine et Sociale (MOUS) peut être
financée seulement s?il y a co-financement au côté de
l?Etat. Cela peut être par exemple un co-financement avec
un conseil départemental et/ou un EPCI. La collectivité
porteuse doit solliciter une subvention auprès de l?État, mais
ne doit pas signer l?ordre de service tant qu?elle n?a pas reçu
l?accord de subvention, sous peine de se voir refuser ladite
subvention.
Comment financer la transformation d?une aire
d?accueil permanente en terrain familial locatif ?
Aucune norme n?interdit une telle transformation et un
ancrage sur une aire ne veut pas dire qu?il n?y a pas de
besoin pour des voyageurs. Cependant, la faiblesse de la
dotation de la ligne dédiée à l?accueil et l?habitat des gens
du voyage conduit l?État à ne pas financer la transformation
d?aires permanentes d?accueil déjà financées en terrains
familiaux locatifs. Un financement peut être étudié, sous
réserve d?éligibilité, via la dotation d?équipement des territoires
ruraux (DETR), la mobilisation de la dotation de soutien à
l?investissement local (DSIL) et aux financements cités ci-après.
LES AIDES DES AUTRES COLLECTIVITÉS
Des subventions complémentaires peuvent être attribuées par
le Conseil départemental, les EPCI ou les crédits d?action sociale
des CAF.
LE PRÊT PHARE DE LA BANQUE
DES TERRITOIRES (GROUPE CAISSE
DES DÉPÔTS ET CONSIGNATIONS)
Le Prêt Habitat Amélioration Restructuration Extension (PHARE)
est attribué pour le financement de projets immobiliers destinés
à des populations spécifiques dont font partie les terrains
familiaux locatifs. Il peut être complété par le prêt PHARE à
taux fixe sur ressources de la CEB (Banque de Développement
du Conseil de l?Europe).
Pour en savoir plus : https://www.banquedesterritoires.fr/
pret-phare
LES FINANCEMENTS DU FOND STRUCTUREL
EUROPÉEN FEDER
Les fonds européens du FEDER sont gérés par les conseils
régionaux. Ils peuvent être mobilisés pour contribuer à la
réalisation d?équipements d?habitat des gens du voyage. Le
financement du Feder pour les terrains familiaux est possible
lorsque son principe a été expressément prévu dans le
programme opérationnel régional.
Exemples de financement pour le Feder
Moselle : création de terrains familiaux (24 places) à
Sarrebourg permettant l?installation durable de 11 familles. La
maîtrise d?ouvrage est communale.
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
https://www.banquedesterritoires.fr/pret-phare
122
ANNEXE A4.3
Financement :
Montant travaux : 859 565 ¤
Subvention Etat : 256 116 ¤ (30 %)
Subvention Feder : 323 415 ¤ (38 %).
Les fonds du FEDER ont pu être mobilisés pour des projets de
logements adaptés :
Haute-Corse : relogement de 27 familles sédentarisées sur
Erbajolo, au sud de Bastia.
27 logements (du T2 au T4) ont été financés en PLAI et une
subvention Feder (50 %). Les financements ont été obtenus
en 2013.
Points de vigilance par rapport aux financements
C?est l?EPCI qui a la compétence création, aménagement,
entretien et gestion des aires d?accueil et de terrains
familiaux locatifs des gens du voyage qui reçoit la subvention
(et les très rares communes qui ne font pas partie d?un EPCI).
Par ailleurs, si l?EPCI est propriétaire du terrain, mais qu?un
bailleur social souhaite créer, aménager, gérer, entretenir
un terrain, l?EPCI peut reverser la subvention aux bailleurs
sociaux. Si le bailleur social est propriétaire, il peut percevoir
directement la subvention. L?EPCI peut bénéficier de la
subvention pour l?achat du terrain.
Une subvention versée par la DHUP (programme 135)
ne peut financer des places de terrains familiaux locatifs
destinées à être vendues à des gens du voyage qui les
occuperaient.
L?autorité compétente exige le reversement total ou
partiel de la subvention versée si l?objet de la subvention
ou l?affectation de l?investissement subventionné ont été
modifiés sans autorisation.
Si une chambre est ajoutée, on change la nature du projet. La
présence d?une pièce destinée au sommeil transformerait le
terrain familial locatif en logement. Le terrain familial locatif
n?est pas un logement, les personnes doivent continuer à
dormir dans la résidence mobile qui demeure leur résidence.
ANNEXE
123
COMMUNE :
CORRESPONDANT LOCAL :
L?ARRIVÉE DU GROUPE
LE TERRAIN
L?arrivée était-elle annoncée ?
OUI NON
Localisation prévue :
Si mission annoncée, par qui ?
Les gens du voyage OUI NON
Autre OUI NON
Localisation réelle :
Combien de temps avant ?
Propriétaire :
Accord préalable avec le groupe
pour le stationnement ?
OUI NON
Superficie :
Un convention a t-elle été signée ?
OUI NON
NOM DU OU DES RESPONSABLE(S)
DU GROUPE :
Bilan de grands passages :
modèle de fiche - Exemple
du département du Maine-et-LoireA5
124
ANNEXE A5
L?ÉQUIPEMENT
LE SÉJOUR
Branchement eau OUI NON
Après accord OUI NON
Date arrivée prévue :
Date arrivée réelle :
Date départ prévue :
Date départ réelle :
Assainissement OUI NON
Toilettes mobiles OUI NON
Nombre de caravanes annoncées :
Nombre de caravanes installées :
Une redevance a t-elle été perçue par le groupe ?
OUI NON
Si oui, à combien s?est-elle élevée ?
Consommations :
Eau :
Coût :
Electricité :
Coût :
Tonnage déchets :
Coût :
Des caravanes sont-elles restées à l?issue
du délai autorisé ?
OUI NON
Pour quelle raison avancée par le groupe ?
Des dégradations ont-elles été constatées
sur le terrain ?
OUI NON
Détail et estimation des dégâts :
Branchement EDF OUI NON
Après accord OUI NON
Compteur forain OUI NON
Paiement au réel OUI NON
Groupe électrogène OUI NON
125
OBSERVATIONS
ANNEXE
Des entretiens sont nécessaires auprès des gestionnaires
des équipements prévus au schéma départemental (EPCI /
communes ou entreprise privée). Cette trame d?entretien
est très générale. Elle permet de dresser un bilan des
équipements existants et identifier certains besoins. D?autres
entretiens seront nécessaires auprès d?associations, de
services sociaux, services de l?éducation nationale, de la
délégation départementale de l?ARS, etc. pour affiner le volet
socio-éducatif (santé, insertion professionnelle, scolarisation,
accès aux droits).
AIRES PERMANENTES D?ACCUEIL
ET AIRES DE GRAND PASSAGE
1. PRÉSENTATION GLOBALE
DE L?AIRE PERMANENTE D?ACCUEIL /
AIRE DE GRAND PASSAGE
Caractéristiques techniques :
Date de première mise en service
nombre d?emplacements / de places (emplacements
pour personnes handicapées ?)
Surface des places et des emplacements
Revêtement des places / des voiries
Bureau de gestionnaire, local poubelles?
Mise en place de compteurs individuels pour les fluides
(eau, électricité?)
Localisation
Choix de la localisation : Proximité des commerces,
des services ?
Quid de l?attractivité des aires ?
Équipements
Détail des équipements présents au sein de chaque aire
Travaux déjà réalisés ? À réaliser ?
État, vétusté des équipements ?
Problèmes d?aménagement / de conception
(emplacements, blocs sanitaires?) ?
Avis des usagers par rapport aux fonctionnalités
et au confort des aires ?
2. FONCTIONNEMENT DE L?AIRE PERMANENTE
D?ACCUEIL / AIRE DE GRAND PASSAGE
Mode de gestion
Composition de l?équipe de gestion
Temps de présence sur site
Modalités de l?astreinte technique téléphonique quotidienne
Avez-vous mis en place un projet socio-éducatif ?
Si non, pour quelles raisons ?
Description des conditions d?entrée
Durées et modalités de séjour autorisées
Périodes de fermetures ? Ces périodes sont-elles concertées
avec les autres aires d?accueil ?
Tarification (fluide, redevance, caution) ?
Paiement à la semaine / au jour ?
Aujourd?hui, que pensez-vous du fonctionnement de l?aire
ou des aires que vous gérez ?
2bis. ORGANISATION EN AMONT DE L?ARRIVÉE
DES GROUPES (UNIQUEMENT AIRES DE GRAND
PASSAGE)
De quelle information disposez-vous sur la programmation
de l?occupation des terrains ?
Qui assure la coordination et la gestion des stationnements
sur votre territoire ? Au sein du département ?
Présence d?un médiateur ?
Quelles difficultés rencontrez-vous ? (non respect de
la programmation, dégradations, inadéquation de l?offre
par rapport aux besoins, etc.)
Révision du Schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage
Modèle d?enquête à réaliser auprès des EPCI
et/ou communes : bilan du SDAHV 20.. - 20..
et définition des besoins pour 20.. - 20..A6.1
126
127
3. OCCUPATION SOCIALE (LES QUESTIONS
RELATIVES AU VOLET SOCIO-ÉDUCATIF
CONCERNENT LES AIRES PERMANENTES
D?ACCUEIL)
Taux d?occupation de l?année écoulée ?
Avez-vous observé une évolution du taux d?occupation
depuis la dernière révision du schéma ?
Observez-vous une « fluctuation » du taux d?occupation au
cours de l?année ?
Durée moyenne des séjours
Présence de ménages sédentaires au sein de votre aire
d?accueil
Êtes-vous amené à refuser des entrées ? Pour quelles
raisons ? Est-ce toujours lié au manque de places
disponibles ?
Portrait des familles présentent au sein des aires :
groupes de voyageurs, ménages sédentaires?
Origine géographique (sont-ils du département ?)
Les groupes présents se déplacent-ils à l?occasion
des grands passages ?
Avez-vous connaissance de groupes, de ménages présents
sur des terrains illicites qui :
ne peuvent pas intégrer l?aire d?accueil
ne souhaitent pas intégrer l?aire d?accueil
Êtes-vous en mesure de proposer un accompagnement
aux ménages ou de proposer a minima une orientation
vers les acteurs concernés ?
Est-ce que d?autres professionnels interviennent au sein
des aires ?
Savez-vous si les enfants présents sont scolarisés ?
(si oui combien en maternelle, primaire, collège
et lycée) ? Transport scolaire assuré ou arrêt de bus
à proximité de l?aire ?
Est-ce une condition prévue par le règlement intérieur
pour déroger à la durée de séjour initiale maximale ?
Difficultés rencontrées par les ménages pour scolariser
leurs enfants ? Assurez-vous un suivi de la scolarisation
des enfants ?
Savez-vous si la commune est sollicitée par
les voyageurs sur l?accès aux droits ?
Problématiques de santé rencontrées au sein de l?aire ?
Problématiques d?insertion professionnelle ?
Quelles sont les principales difficultés rencontrées par
les ménages (accès aux droits, insertion professionnelle,
scolarisation, santé?) ?
Êtes-vous amenés à conduire des actions spécifiques
auprès des ménages ?
En tant que gestionnaire, vous arrive-t-il de faire
le lien avec des professionnels de santé, des travailleurs
sociaux, etc. ?
128
ANNEXE A6.1
4. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Sur l?aire, quelles sont les difficultés rencontrées au niveau :
du fonctionnement de l?aire
de l?occupation sociale (sédentarisation).
Êtes-vous confrontés à des impayés, des incivilités
et des dégradations ?
Ces problématiques rencontrées sont-elles spécifiques
à cette aire d?accueil ou observez-vous des similitudes
sur les autres aires ?
5. LES BESOINS
Souhait de certaines familles de se sédentariser ?
Ont-elles déjà un projet ? Volonté d?aller sur un terrain
familial, en logement social?
Sur quelle commune ?
Savez-vous si leur entourage proche (en dehors des aires)
voire d?autres familles repérées sur la commune souhaitent
se sédentariser ?
Une étude spécifique a-telle été lancée pour connaître
les besoins (ex : MOUS) ?
Selon vous, opportunité de créer des places supplémentaires
au sein de l?aire d?accueil ?
Manque d?attractivité des aires ?
Connaissez-vous des sites de sédentarisation à proximité
de l?aire d?accueil/aire de grand passage et/ ou sur d?autres
endroits sur le département ?
TERRAINS FAMILIAUX LOCATIFS
1. PRÉSENTATION GLOBALE DU
OU DES TERRAIN-S FAMILIAL-UX LOCATIF-S
Caractéristiques techniques :
Date de première mise en service
nombre d?emplacements / de places
Surface du terrain, des places et des emplacements
Revêtement des places / des voiries
Existence d?une pièce destinée au séjour
Localisation
Choix de la localisation : Proximité des commerces,
des services ?
Équipements
Équipements satisfaisants ? Taille des TFL suffisante ?
2. FONCTIONNEMENT DES TERRAINS
FAMILIAUX LOCATIFS
Existe-t-il un système de gestion ?
Tarification (loyer, dépôt de garantie?) ?
Un accompagnement social des ménages est-il nécessaire ?
3. LES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Quelles sont les difficultés rencontrées au niveau
de la gestion d?un terrain familial locatif ?
Êtes-vous confrontés à des impayés, des incivilités
et des dégradations ?
Ces problématiques rencontrées sont-elles spécifiques
aux terrains familiaux locatifs ou observez-vous
des similitudes avec les difficultés rencontrées sur les aires
(accueil et grand passage) ?
4. LES BESOINS
Selon vous, l?offre actuelle est-elle suffisante ?
Pour quelles raisons ?
Si offre insuffisante, quelle localisation pour les nouveaux TFL
à créer ?
Selon vous, opportunité / intérêt de créer des places
supplémentaires au sein des TFL ?
ANNEXE
129
La révision du Schéma départemental d?Accueil et d?habitat
des gens du voyage (SDAHGV) 20..-20.. du département X.,
co-signé par l?État et le Conseil Départemental, a été engagé
le??????Le futur SDAHGV de?????? sera rédigé au
vu notamment d?une évaluation préalable de l?offre existante
et des besoins. Dans ce cadre, les services de l?État et du
département (ou le bureau d?études mandaté par leurs soins)
réalisent une enquête, à destination des EPCI et communes
concernés par la question de l?accueil et l?habitat des gens
du voyage.
Cette enquête permettra d?actualiser les données relatives :
aux besoins en accueil et en habitat
aux stationnements illicites
aux terrains familiaux locatifs aménagés, destinés à
l?installation prolongée de résidences mobiles
aux actions à caractère social.
Cette enquête aidera aussi à identifier les difficultés et points
de blocage en matière d?accueil et d?accompagnement des
populations. Elle permettra également d?obtenir des éléments
afin de définir les besoins sur ces deux volets.
Cette enquête se décline en 5 volets : identification de la
personne répondant au questionnaire, stationnements
illicites, terrains familiaux, accompagnement et une partie où
le répondant peut s?exprimer librement.
Pour toute question sur cette enquête, vous pouvez
contacter??????, à l?adresse suivante :??????
Nous vous remercions par avance pour votre
participation et votre disponibilité.
1. IDENTIFICATION DE LA PERSONNE
RÉPONDANT AU QUESTIONNAIRE
Quel est votre nom et prénom (identité pour prise de contact
en cas de demande de précisions complémentaires) ?
Nom :??????
Prénom :??????
À quelle collectivité appartenez-vous ?
Nom de la structure enquêtée : ??????
À quel service êtes-vous rattaché ?
Service d?appartenance :??????
Quelle est votre fonction ?
Fonction : ??????
Quelles sont vos coordonnées ?
Adresse mail : ??????
Numéro de téléphone : ??????
2. STATIONNEMENTS ILLICITES
Pouvez-vous donner des informations sur les stationnements
illicites relatifs « à l?accueil permanent » (localisation,
fréquence annuelle, durée moyenne, nombre de caravanes) ?
Réponse : ??????
Selon vous, quelle est la raison de ces stationnements illicites :
manque de place sur les aires d?accueil existantes sur l?EPCI
recherche d?un terrain pour s?ancrer durablement
choix économique
choix de santé
vieillissement
scolarisation des enfants
autres : ??????
Révision du Schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage
Modèle d?enquête quantitative
sur l?ancrage territorial des gens du voyage
à réaliser auprès des collectivitésA6.2
130
ANNEXE A6.2
Pouvez-vous donner des informations sur les stationnements
illicites relatifs au grand passage (par exemple : localisation,
fréquence annuelle, durée moyenne, nombre de caravane) ?
Réponse : ??????
Selon vous, quelle est la raison de ces stationnements
illicites ?
Réponse : ??????
3. L?ANCRAGE DURABLE
PARTIE A
Votre commune connaît-elle des phénomènes d?ancrage
durable des gens du voyage type occupation d?un « terrain
familial » ?
OUI
NON
Si OUI :
Quel est le nombre de terrains occupés ?
Réponse : ??????
Pour chaque terrain, merci de préciser :
Quelle est la localisation du site identifié ?
Réponse : ??????
Quelle est la nature du terrain ?
Terrain privé
Terrain public
Quel est le zonage PLU du terrain ?
Réponse : ??????
Quelle est la surface du terrain ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser les équipements existants ?
Réponse : ??????
Quel est le statut d?occupation des occupants ?
propriétaire
locataire
occupant sans titre
autre :
Quel est le temps de présence des familles (en mois), sur le
site ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous donner des détails sur ces familles (nombre de
personnes, etc.)?
Réponse : ??????
Pouvez-vous décrire les difficultés rencontrées par ces
familles (insertion, activités économiques, ressources,
scolarisation des enfants, besoins, etc.)?
Réponse : ??????
Des mesures pour les accompagner sont-elles mises en
oeuvre ? Les décrire.
Réponse : ??????
Pensez-vous qu?une intervention urgente est à réaliser sur
ces terrains ? Préciser.
Réponse : ??????
Une MOUS a-t-elle été réalisée ou est en cours ? Préciser.
Réponse : ??????
Cet ancrage durable pose-t-il des problèmes de voisinage ?
OUI
NON
Avez-vous des terrains sur votre territoire qui pourraient être
aménagés en terrain familial ?
OUI
NON
Si oui, lesquels et pourquoi ?
Réponse : ??????
PARTIE B
Avez-vous eu des retours de familles souhaitant s?installer
dans du logement adapté ? Préciser.
Réponse : ??????
Avez-vous réalisé des opérations d?habitat adapté ? Préciser.
Réponse : ??????
Avez-vous prévu des opérations d?habitat adapté ? Préciser.
Réponse : ??????
131
4. ACCOMPAGNEMENT
Connaissez-vous des associations/personnes vers qui
les gens du voyage vont demander de l?aide en matière
d?accompagnement ? Préciser.
Réponse : ??????
SCOLARISATION
Pouvez-vous préciser le nombre d?enfants scolarisés
en école maternelle et élémentaire
Réponse : ??????
au secondaire ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser la durée moyenne de la scolarisation
par enfant (en nombre de semaines) ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser le niveau scolaire des enfants ?
Réponse : ??????
Quel est le niveau de services (exemple : transports
scolaires, accès à la cantine) ?
Réponse : ??????
Avez-vous des éléments sur l?illettrisme des adultes ?
Réponse : ??????
Pouvez-vous préciser le nombre de ménages suivis
par les CCAS ?
Réponse : ??????
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
SOIN-SANTÉ
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler (situation d?urgence, suivi dans la durée,
prévention, etc.) ?
Réponse : ??????
INSERTION PROFESSIONNELLE
Avez-vous des éléments sur le niveau d?activités
et de ressources des gens du voyage, sur votre territoire ?
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
INSERTION SOCIALE
Avez-vous des actions à signaler (accès aux activités
culturelles et sportives, etc.) ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
ACCÈS AUX SERVICES DE DROIT COMMUN
Avez-vous des actions à signaler ?
Réponse : ??????
Avez-vous repéré des besoins ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des difficultés, des points de blocage
à signaler ?
Réponse : ??????
DOMICILIATION
Pouvez-vous préciser auprès de quel organisme les gens
du voyage sont domiciliés (association agréée, CCAS, etc.) ?
Réponse : ??????
Avez-vous noté des points de blocage, des difficultés ?
Préciser.
Réponse : ??????
132
ANNEXE A6.2
5. COMMENTAIRE LIBRE
Avez-vous des commentaires à ajouter en vue de rendre
le futur SDAHGV plus cohérent et opérationnel ?
Réponse : ??????
Avez-vous des demandes particulières ?
Réponse : ??????
ANNEXE
133
Ce tableau complète le questionnaire de la fiche A6.2.
Nom commune
Nombre de ménages en stationnement sans droit ni titre
identifiés comme étant de passage
Nombre de résidences mobiles en stationnement sans droit
ni titre identifiés comme étant de passage
Nombre de ménages en stationnement sans droit ni titre
répétés avec un ancrage territorial = itinérance contrainte
au sein d?un territoire restreint
Nombre de résidences mobiles en stationnement
sans droit ni titre répétés avec un ancrage territorial =
itinérance contrainte au sein d?un territoire restreint
Nombre de ménages installés sans droit ni titre depuis
plusieurs mois/années sur un même terrain
Nombre de résidences mobiles installées sans droit ni titre
depuis plusieurs mois/années sur un même terrain
Nombre de ménages ancrés durablement sur une aire
permanente d?accueil ou bien en rotation entre plusieurs
aires d?un même territoire
Nombre de résidences mobiles ancrés durablement
sur une aire permanente d?accueil ou bien en rotation entre
plusieurs aires d?un même territoire
Nombre de ménages propriétaires de terrains
dont l?installation est en antagonisme avec les règles
d?urbanisme
Nombre de résidences mobiles propriétaires de terrains dont
l?installation est en antagonisme avec les règles d?urbanisme
Révision du Schéma départemental
d?accueil et d?habitat des gens du voyage
Enquête quantitative sur l?ancrage territorial /
Modèle de tableau à adresser aux collectivités
(EPCI et communes)A6.3
Cet ouvrage a été imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement (norme PEFC)
et fabriqué proprement (norme ECF). L?imprimerie Jouve- Print est une installation classée
pour la protection de l?environnement et respecte les directives européennes en vigueur
relatives à l?utilisation d?encres végétales, le recyclage des rognures de papier, le traitement
des déchets dangereux par des filières agréées et la réduction des émissions de COV.
Maquettage : Gaëlle Bouché
Impression : Jouve- Print ?733 rue Saint-Léonard ? 53100 Mayenne ? tél. 02 43 11 09 00
Achevé d?imprimer : Août 2020
Cité des mobilités
25, avenue François Mitterrand CS
92 803 - F-69674 Bron cedex
www.cerema.fr
Ph
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