Mise en oeuvre de la méthode SORA
Auteur moral
France. Direction générale de l'aviation civile
Auteur secondaire
Résumé
Le <strong>Guide DSAC sur la mise en oeuvre de la méthode SORA</strong> (édition 2, version 1 du 09/09/2022) propose des directives pour les demandes d'autorisation d'exploitation d'UAS en catégorie Spécifique. Il détaille les étapes d'évaluation des risques opérationnels selon la méthode SORA, les critères de sécurité, les procédures de demande et les exigences de conformité pour assurer la sécurité des opérations de drones.
Descripteur Urbamet
Descripteur écoplanete
Thème
Transports
Texte intégral
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HISTORIQUE DES RÉVISIONS ET APPROBATION
HISTORIQUE DES RÉVISIONS
Edition et
version
Date
Pages
affectées
Objet
Ed.1 v1 18/10/2021 Toutes Création
Ed. 2 v1 9/9/2021 Toutes
Ajout d?un chapitre sur les demandes d?autorisations d?exploitation
Mise à jour de la section SORA
Pour tout commentaire ou suggestion à propos de ce guide, veuillez contacter la DSAC à
l?adresse dsac-autorisations-drones-bf@aviation-civile.gouv.fr.
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1 Table des matières
1 Table des matières ......................................................................................................... 4
2 AVERTISSEMENT ......................................................................................................... 6
3 Demande d?autorisation d?exploitation au titre de l?article 12 du règlement (UE) 2019/947
7
3.1 Avant la demande ................................................................................................... 7
3.2 Composition d?un dossier de demande d?autorisation d?exploitation ........................ 7
3.3 Documentation générique ....................................................................................... 9
3.4 Délai de traitement d?un dossier de demande d?autorisation d?exploitation .............10
3.5 Envoi de dossiers de demandes d?autorisation d?exploitation .................................11
3.6 Traitement d?un dossier de demande d?autorisation d?exploitation ..........................11
3.7 Autorisations d?exploitations génériques .................................................................12
3.8 Autres démarches administratives ..........................................................................13
3.9 Vol dans un autre Etat membre que la France .......................................................14
3.10 Etudes de risques prédéfinies - PDRA ...................................................................14
4 Avant d?entreprendre une évaluation des risques SORA : considérations générales sur
la sécurité aérienne ..............................................................................................................15
5 Etape 1 : Concept d'opérations / ConOps ......................................................................17
5.1 L'exploitant .............................................................................................................17
5.2 Descriptif de l'opération ..........................................................................................17
5.3 Description de l'aéronef ..........................................................................................19
5.4 Sécurité ..................................................................................................................20
6 Etape 2 : détermination du GRC Initial ..........................................................................21
7 Etape 3 : atténuation du risque sol et GRC Final ...........................................................24
7.1.1 Niveau de robustesse et niveau d?assurance ..................................................24
7.1.2 Atténuation stratégique (M1) ...........................................................................25
7.1.3 Diminution des effets de l?impact au sol (M2) ..................................................27
7.1.4 Plan d?intervention d?urgence (M3) ..................................................................29
8 Etape 4 : détermination de l?ARC Initial .........................................................................31
9 Étape 5 : Atténuation du risque air et ARC Final............................................................34
10 Étape 6 : atténuation tactique du risque « air » ..........................................................35
11 Etape 7 : détermination du SAIL (Specific Assurance and Integrity Level) .................36
12 Étape 8 : objectifs de sécurité opérationnels (OSO) ...................................................37
13 Etape 9 : considérations sur les espaces aériens ou sol adjacents ............................43
14 Etape 10 : portefeuille exhaustif des risques ..............................................................45
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15 Annexe 1. Exemples et indications concernant la partie sécurité du ConOps ............46
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2 AVERTISSEMENT
Ce document est un guide portant sur les demandes d?autorisations d?exploitation au titre des
articles 11, 12 et 13 du règlement (UE) 2019/947 et sur la mise en oeuvre de la méthode SORA
décrite dans l?AMC1 à l?article 11 de ce règlement appliqué aux opérations en catégorie
Spécifique. Il ne saurait se substituer à la réglementation ou être considéré comme un moyen
acceptable de conformité. Il explicite ou illustre la réglementation, et précise certaines attentes
de l?autorité. L?exploitant garde l?entière responsabilité du contenu de son dossier de demande
d?autorisation. En cas de litige ou de différence d?interprétation, les textes réglementaires font
foi.
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3 Demande d?autorisation d?exploitation au titre de l?article 12 du
règlement (UE) 2019/947
Pour toute opération ne se conformant ni aux règles de la catégorie Ouverte ni à celles des
scénarios standards nationaux ou européens en catégorie Spécifique, un exploitant doit
demander une autorisation d'exploitation à l'autorité de son pays d'enregistrement au titre de
l?article 12 du règlement (UE) 2019/947. Cette demande s'appuie sur la fourniture par
l'exploitant d'une étude de sécurité réalisée selon la méthode SORA (Specific Operations Risk
Assessment) définie en moyen acceptable de conformité (AMC) de l'article 11 du règlement
(UE) 2019/947.
3.1 Avant la demande
Avant de constituer un dossier complet de demande d?autorisation d?exploitation, le
demandeur peut solliciter un contact initial avec la DSAC sur la boîte fonctionnelle dsac-
autorisations-drones-bf@aviation-civile.gouv.fr pour présenter son projet d?opération, ainsi
qu?une préanalyse SORA (évaluations des GRC et ARC, moyens d?atténuation, évaluation du
niveau de SAIL, Etape 9/espaces adjacents, etc.). Ce premier échange permet à l?exploitant
de recevoir un avis informel sur son évaluation des risques et sur les mesures d?atténuation
mises en oeuvre, sur le caractère acceptable de l?opération envisagée, ainsi que sur les points
de vigilance qu?il devra prendre en compte lors de la constitution de son dossier. Cela ne
constitue bien entendu en aucun cas une pré-validation du dossier ou un engagement de
délivrance d?une autorisation d?exploitation. De la même manière, cela ne saurait justifier une
dérogation au respect des délais demandés.
3.2 Composition d?un dossier de demande d?autorisation
d?exploitation
Le dossier de demande d?autorisation d?exploitation comprend a minima :
? Le formulaire de demande d?autorisation d?exploitation ;
? Le concept d?opérations (ConOps) : il s?agit d?un document synthétique présentant la
nature et la finalité de l?opération considérée, ainsi que les principaux moyens
d?atténuation du risque (par exemple, équipements de sécurité, présence
d?observateurs visuels, etc.) ;
? Le manuel d?exploitation (MANEX) de l?exploitant
Note : si l?organisation de l?exploitant s?y prête, notamment parce qu?il ne réalise qu?un
type d?opération, le ConOps et le MANEX peuvent être fusionnés au sein d?un seul et
même document ;
? Une description du lieu d?opération et de ses principales caractéristiques. Pour une
autorisation sur une ou des localisations spécifiques, un fichier .kml faisant figurer la
géographie de vol, la zone de contingence et la zone tampon (voir §7.1.2), et le cas
échéant, la position du télépilote, des observateurs, du public et de la ZRT.
? Une description de la situation aérienne de l?opération : un extrait de la carte OACI-
VFR faisant figurer les zones réglementées, dangereuses ou interdites associées au
lieu d?opération, ainsi que les gabarits des éventuelles restrictions liées à l?arrêté
Espace du 3 décembre 2020 (zones de restriction des aéroports, etc.). Indiquer
mailto:dsac-autorisations-drones-bf@aviation-civile.gouv.fr
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également les conditions de pénétration pour ces aéronefs de l?espace aérien
considéré. Le document décrit les accords et protocoles que l?exploitant a obtenus ou
négociés avec les services du contrôle aérien civils ou militaires et gestionnaires de
plateformes (aérodromes en absence d?ATC, hélistations, plateforme ULM, etc.) dont
le trafic est susceptible d?entrer en conflit avec l?opération de l?UAS. De façon
synthétique, le document décrit également le partage des rôles et responsabilités entre
ces acteurs et l?exploitant d?UAS (procédures de coordination, explication de la manière
dont la séparation est assurée avec les autres aéronefs, procédures d?urgence, dont
la gestion d?un rapprochement dangereux et des échappées de l?UAS)
? Lorsque des mesures de surveillance tactique du trafic sont mises en oeuvre, décrire
la population d?aéronefs susceptibles de survoler la zone, à quelle hauteur et quelle
fréquence, en lien avec la présence d?aérodromes ou d?héliports aux alentours. Décrire
également les moyens techniques et opérationnels mis en oeuvre pour assurer cette
surveillance, et le niveau de performance estimé de ces moyens (pourcentage de
détection, portée, etc.)
? Le dossier technique du système d?aéronef sans équipage à bord, incluant le manuel
d?utilisation et d?entretien. Il n?est pas nécessaire que la description technique du
système soit exhaustive. Le dossier technique doit surtout porter sur les éléments
nécessaires à la compréhension des hypothèses prises pour l?évaluation des risques
SORA, notamment les caractéristiques de l?aéronef servant à la détermination du GRC,
les équipements supportant les moyens d?atténuation du risque air et du risque sol, et
le confinement standard ou renforcé ;
? Une évaluation des risques réalisée selon la méthode SORA (voir suite du document)
ainsi que les pièces justificatives qui la sous-tendent (par exemple, vérification de
conception (DVR), déclarations ou preuves de conformité à des moyens de conformité
(MoC) publiés par l?AESA ou à des standards reconnus). Une évaluation des risques
SORA se déroule en étapes qui se suivent selon un ordre qu?il convient de respecter
dans la rédaction comme dans la démarche afin de déterminer le niveau de risque de
l?opération. Ce niveau de risque imposera des objectifs de sécurité. La démarche peut
être itérative, en modifiant le concept d?opérations pour en faire diminuer le niveau de
risque. Il est conseillé d'utiliser les documents de référence de l?exploitant (MANEX,
ConOps, ERP, dossier technique) comme justificatifs pour chaque étape de la SORA.
Ainsi l'évaluation des risques peut faire référence à des parties de ces documents sans
les reproduire intégralement. Pour faciliter le traitement des dossiers, il est demandé
que les références soient précises (numéros de paragraphe dans le document) et
pertinentes (le paragraphe apporte une justification sans équivoque à la mention ou
exigence considérée de la SORA) ;
? Le plan documentaire de la demande. La présentation des justificatifs demandés est
laissée à la libre appréciation de l?exploitant : il est notamment possible de compiler
plusieurs justificatifs au sein de documents communs. Le niveau de justification attendu
dépend des caractéristiques et du niveau de risque (SAIL) de l?opération (voir §xx).
Pour ces raisons, le nombre de documents et le volume de ceux-ci peuvent fortement
varier d?une demande à une autre. Le plan documentaire est un document court (une
page environ) qui précise dans quels documents (noms des fichiers) et à quel
positionnement au sein de ces documents (numéro de page ou de paragraphe) figurent
les justificatifs demandés.
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Le dossier de demande d?exploitation doit être complet mais ne comporter que les éléments
nécessaires à l?examen de la demande, à la compréhension de la demande et à l?évaluation
de sécurité.
Il ne relève pas des missions de la DSAC, autorité de surveillance, de fournir un
accompagnement personnalisé des exploitants dans la constitution des dossiers de demande.
Pour les exploitants ne disposant que d?une faible expérience sur la constitution de demandes
d?autorisation, il est recommandé de se rapprocher d?organismes tiers (sociétés de conseil,
fédérations d?exploitants) pouvant accompagner la constitution du dossier.
3.3 Documentation générique
Lorsque plusieurs opérations sont prévues dans des conditions analogues (en termes de
densités de population maximales, hauteurs, classes d?espace, systèmes utilisés, procédures
applicables, etc.) mais dans des localisations différentes, il est recommandé à l?exploitant de
proposer à l?autorité une documentation générique (incluant le MANEX, la SORA, L?ERP, la
description technique des aéronefs utilisés, etc.) qui sera applicable à l?ensemble de ces
opérations. Cela peut par exemple être le cas de spectacles de drones en essaim, ou
d?opérations d?épandage à basse hauteur, réalisés toujours selon les mêmes modalités.
Pour chaque opération, une « fiche mission » vient compléter la documentation générique
avec les conditions locales spécifiques applicables à l?opération considérée.
Cette manière de procéder permet de considérablement accélérer le temps de traitement de
chaque opération. En effet, après avoir pris connaissance une première fois de la
documentation générique, l?autorité pourra limiter son examen à l?étude de la fiche mission et
à la vérification de sa cohérence avec la documentation générique.
La répartition des informations entre documentation générique et fiche mission est laissée à
la libre appréciation de l?exploitant. Voici cependant quelques exemples, non exhaustifs, d?une
telle répartition :
? Pour l?évaluation du risque sol, la documentation générique pourra contenir une
description des conditions applicables à l?ensemble des localisations d?opération (par
exemple, zone contrôlée au sol, limite de densité de population, etc.), incluant la
méthode de calcul de la géographie de vol, de la zone d?intervention (contingence) et
de la zone tampon, et les procédures définies par l?exploitant pour s?assurer que les
conditions et dimensions ainsi définies sont respectées sur l?ensemble des lieux
d?opération, etc. La fiche mission pourra alors contenir un fichier .kml, une vue satellite
faisant figurer les zones de vol (géographie de vol, zone d?intervention, zone tampon),
les dimensions de ces zones calculées sur la base de la méthode définie dans la
documentation générique, la mise en oeuvre des moyens visant à s?assurer qu?aucun
tiers ne pénètre dans une zone contrôlée au sol, etc.
? Pour l?évaluation du risque air, la documentation générique pourra contenir la ou les
classes d?espace dans lesquelles ont lieu les vols, les modalités d?identification des
gestionnaires d?espace dont il est nécessaire d?obtenir l?accord, les procédures de
demandes de ces accords, les moyens d?atténuation stratégique ou tactique du risque,
etc. La fiche mission pourra contenir la représentation de la zone de vol sur une carte
aéronautique, avec la représentation des zones R/P/D, des zones de restriction des
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aérodromes/hélistations environnantes, la liste des accords et protocoles qui ont été
obtenus pour les besoins de la mission, etc.
? Les modalités de formation et de vérification des compétences des télépilotes et autres
personnels impliqués sont décrites dans la documentation générique. La fiche mission
recense seulement la liste nominative des personnels ainsi formés qui participent à
l?opération.
? La documentation générique contient les procédures d?urgence (ERP). La fiche
mission précise les contacts locaux (organisateurs, ANSP, pompiers, secours), etc.) et
les coordonnées associées.
Attention : il ne faut pas confondre « documentation générique » et « autorisation générique »
(§3.7). A moins qu?il ne bénéficie d?une autorisation générique, l?exploitant qui a déposé une
documentation générique auprès de l?autorité, doit toujours obtenir une autorisation pour
chaque opération. Dans ce cas cependant, le dossier de demande pourra ne contenir que le
formulaire de demande d?autorisation d?exploitation, et la ou les fiches mission associées aux
opérations considérées.
3.4 Délai de traitement d?un dossier de demande d?autorisation
d?exploitation
Le préavis recommandé pour le dépôt d?une demande d?autorisation d?exploitation est de :
? 1 mois pour les opérations « classiques », c?est-à-dire suivant des concepts
d?opérations traditionnels et proches de scénarios standard, d?opérations
faisant l?objet d?une documentation générique (voir §3.3) et déjà autorisées
auparavant pour le même exploitant/constructeur et ;
? 3 mois pour les opérations innovantes ou éloignées d?opérations préalablement
autorisées. Le préavis recommandé est plus long du fait du nombre plus
important d?itérations du dossier nécessaires pour prendre en compte les
commentaires de l?autorité.
Lorsque l?opération fait également l?objet d?une demande d?arrêté préfectoral pour une
manifestation aérienne, les dossiers de demande d?autorisation d?exploitation et d?arrêté
préfectoral sont déposés simultanément, respectivement à la DSAC et à la préfecture. Dans
ce cas, le préavis est porté à 45 jours.
Le délai de traitement peut varier selon la complexité et la maturité du dossier présenté à la
DSAC. La DSAC s?efforcera de respecter les échéances fixées dans les demandes qui auront
été déposées dans les délais. Cependant, compte tenu du nombre important d?autorisations
demandées, les préavis recommandés ne constituent ainsi pas un engagement à délivrer
l?autorisation d?exploitation dans les délais attendus. Les demandes sont traitées dans leur
ordre d?arrivée.
Il convient donc d?anticiper suffisamment la demande d?autorisation pour pouvoir démarrer
l?opération à la date prévue. Afin de contribuer à des délais d?instruction les plus ajustés, il est
attendu des exploitants qu?ils prennent en compte sans délai les commentaires transmis par
la DSAC. Le nombre et la nature des commentaires transmis par la DSAC sont susceptibles
de rallonger les délais d?instruction.
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3.5 Envoi de dossiers de demandes d?autorisation
d?exploitation
La plateforme utilisée pour les demandes d?autorisation d?exploitation est METEOR.
Lorsque le compte de l?exploitant a été initialisé sur METEOR (cette action est réalisée par la
DSAC sur demande sur la boîte fonctionnelle dsac-autorisations-drones-bf@aviation-
civile.gouv.fr) , il reçoit un mail de la part de l?application pour initialiser son mot de passe. Une
fois ce mot de passe créé, il peut accéder à son espace personnel. Il peut déposer des dossiers
de demande d?autorisations d?exploitation. La DSAC peut aussi y déclencher un acte de
surveillance (contrôle documentaire, inspection, contrôle en opération réelle).
Une aide à l?utilisation de METEOR est disponible : https://meteor.dsac.aviation-
civile.gouv.fr/aide-meteor-externe/aide.html.
Pour les premiers pas sur l?application, la fiche réflexe 0 est conseillée.
Pour déposer un dossier de demande d?autorisation d?exploitation, la procédure est décrite
dans la fiche réflexe 4 : https://meteor.dsac.aviation-civile.gouv.fr/aide-meteor-
externe/fiches/Commun/Creer_un_dossier.pdf .
Tout le traitement du dossier est fait via l?application METEOR. Cela comprend :
- le dépôt des éléments listés au paragraphe §3.1 ;
- la production de remarques/questions par la DSAC ;
- leurs réponses ;
- la relecture et la mise à disposition des actes administratifs.
En cas de difficultés à prendre en main l?outil METEOR, une assistance est disponible à
l?adresse suivante : dsac-meteor-bf@aviation-civile.gouv.fr .
En l?absence de compte METEOR ou en cas de dysfonctionnement de l?outil, l?adresse dsac-
autorisations-drones-bf@aviation-civile.gouv.fr reste disponible pour faire avancer l?instruction
du dossier.
3.6 Traitement d?un dossier de demande d?autorisation
d?exploitation
Après réception, la DSAC procède à un examen sous huitaine de la conformité et de la
complétude du dossier. Il relève de la responsabilité de l?exploitant de déposer un dossier
complet et conforme.
La DSAC s?autorise à rejeter une demande lorsque celle-ci est incomplète ou non
conforme, si l?évaluation des risques de l?opération est incorrecte, si les consignes
énoncées au §3.1 ne sont pas respectées ou si des justifications obligatoires ne sont
pas fournies. Elle s?autorise également à notifier un allongement prévisible du délai de
traitement, si l?opération ou l?évaluation des risques différent de celles d?opérations ayant déjà
fait l?objet d?une autorisation d?exploitation, si l?exploitant ne prend pas en compte les
observations formulées sur un dossier précédent ou s?il dépose un nombre important de
demandes à des échéances rapprochées.
mailto:dsac-autorisations-drones-bf@aviation-civile.gouv.fr
mailto:dsac-autorisations-drones-bf@aviation-civile.gouv.fr
https://meteor.dsac.aviation-civile.gouv.fr/aide-meteor-externe/aide.html
https://meteor.dsac.aviation-civile.gouv.fr/aide-meteor-externe/aide.html
https://meteor.dsac.aviation-civile.gouv.fr/aide-meteor-externe/fiches/Commun/Creer_un_dossier.pdf
https://meteor.dsac.aviation-civile.gouv.fr/aide-meteor-externe/fiches/Commun/Creer_un_dossier.pdf
mailto:dsac-meteor-bf@aviation-civile.gouv.fr
mailto:dsac-autorisations-drones-bf@aviation-civile.gouv.fr
mailto:dsac-autorisations-drones-bf@aviation-civile.gouv.fr
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Si le dossier est accepté mais qu?il présente des lacunes ou des imprécisions, la DSAC fait
part de ses commentaires à l?exploitant. L?exploitant est invité à prendre en compte ces
commentaires, et à envoyer une version mise à jour des justificatifs pertinents le plus
rapidement possible, et en tout état de cause, sous huit jours. En cas de non-respect de ces
délais, la DSAC s?autorise à abaisser la priorité de traitement du dossier, ce qui est susceptible
de provoquer un allongement du délai de traitement au-delà de ceux énoncés au §1.2.
Après réception de la mise à jour des documents, un nouveau cycle de revue et de production
éventuelle de commentaires est reconduit dans les mêmes conditions, et ainsi de suite, jusqu?à
ce que le dossier soit complet et conforme et permette la délivrance de l?autorisation
d?exploitation.
Enfin il est rappelé que la demande d?autorisation auprès de la DSAC ne dispense pas
l?exploitant des autres démarches qui pourraient être nécessaires, notamment auprès des
préfectures (par exemple la notification pour le vol en zone peuplée ou les demandes de
manifestation aérienne) ou des gestionnaires d?espaces aériens pour les opérations le
nécessitant.
3.7 Autorisations d?exploitations génériques
La DSAC peut décider d'accorder une autorisation d?exploitation "générique", c'est-à-dire une
autorisation qui est applicable à un nombre indéfini de vols ayant lieu dans des lieux identifiés
de manière générique, pendant la période de validité de l'autorisation d?exploitation. Une
autorisation d'exploitation "générique" ne contient pas d'emplacement précis (coordonnées
géographiques) mais s'applique à tous les emplacements qui répondent aux
conditions/limitations approuvées (par exemple, la densité de la population
de la zone opérationnelle et adjacente, classe d'espace aérien de la zone opérationnelle et
adjacente, hauteur maximale, etc.)
L'exploitant détenteur d?une autorisation générique est tenu de vérifier que chaque vol qu'il
effectue :
- respecte les mesures d'atténuation et les objectifs de sécurité opérationnelle découlant de la
SORA et des exigences énumérées dans l'autorisation d'exploitation et les exigences
énumérées dans l'autorisation opérationnelle ; et
- se déroule dans une zone dont les caractéristiques et les conditions locales sont conformes
à la classification GRC et ARC de la SORA telle qu'approuvée par l?autorité compétente (NAA).
Une autorisation générique ne permet cependant pas à son détenteur de s?affranchir des
autres obligations que celles de l?article 12 du règlement (UE) 2019/947 (comme par exemple
la conformité à l?arrêté Espace ou à l?arrêté Manifestations aériennes).
Les critères permettant de déterminer si un exploitant est éligible à une autorisation
d?exploitation générique sont les suivants :
1. L?exploitant a défini une documentation générique et produit une fiche mission pour
chaque nouvelle opération (§3.3) ;
2. Les limitations concernant le scénario opérationnel, le volume d?exploitation et la zone
tampon sont exprimées de manière à ce qu'il soit simple pour l'exploitant de garantir le
respect de ces limitations. Il sera généralement plus facile pour l'exploitant de garantir
le respect de ces limitations lorsque les conditions sont sans ambiguïté et ne donnent
pas lieu à interprétation. A cet égard, les autorisations d?exploitation "génériques"
peuvent être pertinentes pour les opérations menées selon un PDRA-Sxx ;
3. Les mesures d'atténuation stratégiques, le cas échéant, ne sont pas sujettes à
interprétation ou difficiles à mettre en oeuvre.
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L'utilisation de certaines mesures d'atténuation stratégiques (M1 pour GRC ou étape 5
pour ARC) suscite souvent un débat entre l'exploitant et l?autorité compétente
concernant la pertinence/validité des sources de données (densité de population,
densité/type de trafic dans un espace aérien donné, etc.), et l'efficacité des mesures
d'atténuation stratégiques proposées.
4. L?autorité compétente a évalué la capacité de l'exploitant d?UAS à respecter sa
documentation générique et à identifier/évaluer les conditions locales dans chaque
fiche mission. L?exploitant doit disposer d'un processus diligent et documenté pour
identifier/évaluer les conditions locales et leur conformité aux limitations données par
l'autorisation (dans le manuel d'exploitation). Il doit former son personnel à l'évaluation
du volume d?exploitation, des zones tampons et des mesures d'atténuation afin de se
préparer aux opérations suivantes. L?exploitant doit également documenter et
enregistrer l'évaluation des emplacements (par exemple dans des « fiches mission »),
afin que le respect de ce processus puisse être vérifié régulièrement par l?autorité
compétente.
Généralement, la DSAC commence par délivrer des autorisations d?exploitation « standard »
pour le type d?opération considéré, afin qu?au cours de l?instruction de ces premières
demandes d?autorisation, l?exploitant démontre sa capacité à respecter le troisième critère
avant de délivrer une autorisation générique. La DSAC délivre l?autorisation générique lorsque
l?exploitant a démontré sa capacité à définir un cadre d?exploitation, incluant des procédures
précises et complètes, et à respecter ce cadre de façon systématique.
Pour les opérations à plus fort risque (notamment celles ne respectant pas les critères 2 et 3)
et nécessitant un haut niveau de compétence et de fiabilité de l?exploitant dans sa vérification
de conformité et la stricte application de ces procédures, l?obtention d?un LUC, plutôt que d?une
autorisation générique, sera privilégiée.
3.8 Autres démarches administratives
La délivrance d?une autorisation d?exploitation, qu?elle soit générique ou non, ne porte que sur
la conformité avec le règlement (UE) 2019/947 : elle ne se substitue pas aux autres démarches
administratives applicables à l?opération considérée.
Il relève de la responsabilité de l?exploitant de vérifier qu?il satisfait à l?ensemble des exigences
réglementaires applicables au niveau national, en particulier :
? La demande à la préfecture d?une dérogation pour les vols de nuit, exigée pour des
raisons de sûreté nationale. Elle est systématique pour les opérations réalisées de nuit
sous autorisations d?exploitation ;
? La demande à la préfecture d?une dérogation pour les vols réalisées à des hauteurs
supérieures aux seuils prévus par l?arrêté Espace;
? La demande d?autorisation préfectorale pour une manifestation aérienne, exigée pour
des raisons d?ordre public au titre de l?arrêté du 10 novembre 2021 relatif aux
manifestations aériennes.
Le non-respect de ces exigences réglementaires et des préavis demandés pour
chacune de ces démarches, peut entraîner le rejet par la préfecture ou par la DSAC de
l?opération demandée, indépendamment du niveau d?avancement de l?instruction de la
demande d?autorisation d?exploitation.
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000042649839/2020-12-31/
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044327322
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044327322
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3.9 Vol dans un autre Etat membre que la France
Dans le cas d?une opération prévue par un exploitant enregistré en France dans un autre État
membre de l?Union Européenne1, la DSAC procède à son analyse et aux échanges avec
l?exploitant de la même manière que pour une opération sur le sol français. L?autorisation
d?exploitation ne mentionne cependant pas de localisation d?activité et précise que les
localisations doivent faire l?objet d?une validation par l?Etat d?opération.
Une fois l?autorisation d?exploitation délivrée par la DSAC, l?exploitant la fait parvenir à l?autorité
compétente du pays où se déroulera l?exploitation, qui confirmera après analyse l'adéquation
des moyens d'atténuation du risque aux conditions locales. Ces échanges complémentaires
entraînent une instruction plus longue de la demande, aussi il est recommandé de les anticiper.
Une fois ces mesures locales acceptées par l?Etat d?opération, celui-ci envoie sa décision à la
DSAC, qui met à jour l?autorisation d?exploitation en y intégrant les localisations approuvées.
3.10 Etudes de risques prédéfinies - PDRA
Afin de faciliter l'élaboration et l'instruction des dossiers de demande d'autorisation
d'exploitation, l'AESA a développé des analyses de risque prédéfinies (PDRA - Pre-defined
risk assessment). Les PDRA fixent des cadres d?emploi établis à l?avance (vol hors vue en
zone ségréguée, vols en espace atypique, vols en EVLOS, etc.) et s'appuient sur des études
de sécurité SORA déjà réalisées lors de leur élaboration. L'autorisation d'exploitation est
délivrée sur la base de la conformité du dossier de demande au concept d'opération du PDRA
et aux conditions techniques et opérationnelles listées. Si l?opération prévue est intégralement
couverte par un PDRA, ce dernier est à privilégier.
Des canevas, ou matrices de conformité aux conditions des PDRA, sont disponibles en
français pour les PDRA déjà publiés ; Lorsqu?un exploitant d'UAS a l'intention de mener une
opération couverte par un PDRA, il remplit les deux dernières colonnes du tableau relatif au
PDRA sélectionné, intitulées "intégrité" et "preuve". Dans la colonne "intégrité", il explique
comment le niveau d'intégrité est respecté, et dans la colonne "preuve", comment le niveau
d'intégrité est démontré. Pour aider les exploitants UAS, les deux colonnes sont déjà
préremplies ; toutefois, l'exploitant UAS peut adapter le texte à ses besoins.
En particulier, la conformité à certaines exigences de chaque PDRA fait l?objet d?une validation
par l?autorité compétente. L?exploitant veillera donc à transmettre les éléments permettant
cette validation. Les pièces justificatives constituant le dossier sont identiques à celles
mentionnées au §1.1, à l?exception de l?évaluation des risques SORA, qui est remplacée par
la matrice de conformité du PDRA correspondant.
L?exploitant a la responsabilité de vérifier que l?opération qu?il compte réaliser respecte
strictement l?ensemble des conditions techniques et opérationnelles du PDRA correspondant.
En cas de non-conformité à l?une ou l?autre de ces conditions, la demande sera
systématiquement rejetée, et une évaluation des risques SORA sera demandée.
1 Voir article 13 du règlement (UE) 2019/947
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4 Avant d?entreprendre une évaluation des risques SORA :
considérations générales sur la sécurité aérienne
L?aviation civile est un système dit ultrasûr, c?est-à-dire que la probabilité d?avoir un accident
mortel est de l?ordre de 1 accident par million d?heure de vol. C?est un ordre de grandeur, qui
varie selon les pays et les types d?exploitation (c?est un peu moins en Europe pour le transport
commercial en avion par exemple, et un peu plus pour l?aviation de loisir). L?atteinte de ce haut
niveau de sécurité est le fruit de plusieurs décennies d?améliorations résultant d?expériences,
bonnes ou mauvaises. Ainsi, l?aviation est rapidement devenue un domaine conduit par la
gestion des risques pour l?ensemble de l?écosystème : les opérateurs (pilotes, mécaniciens,
contrôleurs aériens), les concepteurs, les constructeurs, les autorités.
L?exploitation d?aéronefs sans équipage à bord est une activité récente qui vient s?insérer dans
ce système ultrasûr. Pour sa pérennité comme pour son acceptabilité, il est capital que la
démarche de gestion des risques soit également au coeur de l?activité.
1. En aviation commerciale habitée, le haut niveau de sécurité passe essentiellement par
la certification, des produits comme des acteurs. C?est un processus complexe, coûteux
et long qui conduit à autoriser des exploitants à emporter des passagers (ou du fret) et
voler au-dessus de (quasiment) n?importe quelle zone. La certification des UAS est
prévue, mais elle ne serait réaliste ni techniquement ni économiquement pour des
produits d?au plus quelques dizaines de kilogrammes opérés dans des exploitations
considérées à moindre risque. Ces opérations ne sont pour autant pas bénignes, aussi
il convient d?adopter une démarche de gestion des risques visant à adapter les
exigences techniques et opérationnelles au niveau de risque de l?opération prévue. C?est
cet objectif que sert la méthode SORA, en s?appuyant sur la perméabilité entre les
exigences techniques et opérationnelles : si le produit est peu fiable, on peut l?exploiter
au prix de contraintes opérationnelles plus fortes. Inversement, pour s?affranchir de
contraintes opérationnelles, il faut démontrer un haut niveau de fiabilité (du système
d?aéronef sans équipage à bord ET de son exploitant) ;
2. Les exigences opérationnelles comme techniques sont d?autant plus fortes que
l?opération est risquée.
Quelques exemples :
- En aviation habitée en Europe, sauf en de (très) rares exceptions, il n?est pas autorisé
de réaliser des vols de transport commercial de passagers en IFR (selon les règles de
vol aux instruments) avec un avion propulsé par un moteur unique, car en cas de panne
du moteur, le risque de perte de contrôle et d?accident mortel est trop important.
- L?aviation ultra légère motorisée (ULM) n?étant pas certifiée (ni les pilotes, ni les
machines), il n?est pas autorisé d?y recourir pour des activités de transport commercial
de passagers.
- Une personne touchée par la chute d?un drone de plus de quelques centaines de
grammes serait mortellement blessée. C?est donc une situation qui ne doit pas se
produire. Soit on vole loin de ces personnes, soit on démontre que le drone ne « peut
pas » tomber (avec un certain niveau de confiance du moins).
Ainsi, les UAS qui n?ont pas été conçus selon des standards aéronautiques, comme les drones
du commerce, présentent un très faible niveau de fiabilité et tombent fréquemment. Ils peuvent
en outre être perturbés par des interférences électromagnétiques. Ce type d?aéronef ne saurait
donc être envisagé pour des survols de personnes ou des vols en zone urbaine sans protection
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des tiers (comme la mise en oeuvre de la zone d?exclusion des tiers requises dans le cadre du
scénario S-3).
Par ailleurs, l?insertion des UAS dans l?espace aérien présente d?autres défis. La sécurité de
l?aviation certifiée est assurée par le haut niveau de fiabilité des systèmes utilisés pour assurer
la surveillance du trafic et la prévention des collisions, ainsi que par la certification des
opérateurs et des prestataires de service de la navigation aérienne. Le niveau de robustesse
de tout système étant celui de son « maillon faible », l?insertion des UAS dans le trafic aérien
habité ne peut s?envisager sans un alignement des exigences techniques et opérationnelles
applicables aux UAS sur celles de l?aéronautique habitée. A défaut d?apporter ces garanties,
les opérations d?UAS doivent être limitées aux espaces aériens présentant une probabilité très
faible de conflit avec l?aéronautique habitée.
Pour des raisons tant opérationnelles (la finalité des opérations d?UAS étant souvent liée au
territoire survolé) que de sécurité (probabilité moindre de croiser un aéronef habité), les
opérations d?UAS ont souvent lieu à des hauteurs inférieures au plancher habituel autorisé
pour l?aviation habitée (500 ft). Toutefois plusieurs types d?aéronefs habités circulent
également à ces hauteurs : aéronefs militaires, hélicoptères utilisés par les services d?urgence,
certains aéronefs de vol libre (paramoteurs, etc.), planeurs qui atterrissent en campagne,
aéronefs d?aviation générale en exercice ou missions de travail aérien, etc. Le vol à faible
hauteur ne constitue donc pas en soi une garantie de protection vis-à-vis du risque de collision
avec les autres aéronefs, tout en augmentant le risque de collision avec les obstacles au sol.
Dans une certaine mesure, la surveillance visuelle de l?espace aérien par le télépilote et par
les observateurs peut réduire le risque de collision. Cependant lorsque l?opération est réalisée
hors vue, d?autres assurances de sécurité doivent être proposées par l?exploitant pour
démontrer une faible probabilité de rencontre avec d?autres aéronefs, et lorsqu?un conflit est
possible, des capacités de surveillance tactique de l?espace aérien (perceptibilité électronique,
protocole avec les services de la navigation aérienne, etc.).
La SORA ne doit pas être vue comme une seule contrainte administrative ou une collection
de « cases à cocher » décorrélées de la réalité de l?opération envisagée. Elle doit permettre à
l?exploitant de réfléchir au niveau de risque de son opération, tant pour les personnes et les
biens au sol que pour les autres aéronefs, et aux mesures nécessaires pour atténuer ces
risques.
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5 Etape 1 : Concept d'opérations / ConOps
L'étape 1 de la SORA contient le CONOPS ou concept d?opérations, document qui décrit de
manière synthétique l?opération envisagée. Sa rédaction est une étape fondatrice de
l?évaluation des risques opérationnels. Le ConOps doit ainsi présenter l?ensemble des
informations opérationnelles et techniques pertinentes pour bien appréhender l?opération et
ses risques. Son contenu peut renvoyer vers des parties d?autres documents (le manuel
d'exploitation par exemple) sans les reproduire in extenso. Un ConOps précis et complet
permet une instruction plus efficace.
Même si tous ces éléments apparaissent dans le Manex, il convient pour chacun d?au moins
référencer le paragraphe précis. Le ConOps doit contenir au moins autant d?élément que le
tableau proposé ci-dessous, même si ce ne sont que des références.
Note : lorsque plusieurs opérations sont envisagées, il est recommandé de rédiger un ConOps
générique couvrant tous les cas d?usages prévus et qui sera complété dans les SORA de
chaque opération ou dans des « fiches missions » propres à chaque opération.
Le ConOps doit comporter un tableau de suivi des modifications afin de tracer ses évolutions.
5.1 L'exploitant
Structure et hiérarchie Organigramme et noms des responsables
Politique de sécurité Outils de management ou évaluations à visées
sécuritaires. Système de REX (retour d?expérience)
adopté et notifications d?événements à la DGAC
Activités Activités principales de l?entreprise
Équipages Nom et fonction des personnes impliquées dans
l?opération, responsabilités des équipages,
formations suivies et qualifications détenues,
communications entre membres d?équipages,
procédure de déclaration d?inaptitude
UAS Eléments relatifs à l?UAS :
Si l?exploitant est constructeur : information sur la
conception et la production. Sinon, renseigner le nom
du fabricant
Préciser également l?organisation de la maintenance
et les opérations prévues
Repérage Décrire les opérations de repérage effectuées ou
prévues sur le site.
5.2 Descriptif de l'opération
Cette section doit permettre de comprendre en quoi consiste l?opération envisagée, comment
elle sera menée et quelles seront les procédures mises en place pour garantir sa réalisation
dans des conditions de sécurité satisfaisantes.
Préparation de mission Décrire comment la mission est préparée, quelles
sources sont utilisées pour consulter les
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informations météorologiques et vérifier les Notams.
Inclure les opérations de repérage.
Objectif de la mission Indiquer ici la nature du vol et ses objectifs (par
exemple : prise de vue, surveillance de site, etc.)
Dates, plages horaires Préciser notamment si une partie de l?opération se
déroule de nuit (au sens aéronautique du terme).
Zone Géographique Produire un plan précis des zones de vol,
d?intervention (contingence) et de tampon / buffer,
ainsi que les contraintes environnantes (zones
peuplées, aérodromes, zones de restrictions?)
Indiquer notamment les densités de population dans
les zones survolées.
Un fichier KML doit être joint ainsi qu?une vue
légendée de Géoportail ou d?une application
similaire.
Population aérienne Produire une description de la situation aérienne de
l?opération : un extrait de la carte OACI-VFR faisant
figurer les zones réglementées, dangereuses ou
interdites associées au lieu d?opération, ainsi que
les gabarits des éventuelles restrictions liées à
l?arrêté Espace du 3 décembre 2020 (zones de
restriction des aéroports, etc.). Indiquer également
les conditions de pénétration pour ces aéronefs de
l?espace aérien considéré. Le document décrit les
accords et protocoles que l?exploitant a obtenus ou
négociés avec les services du contrôle aérien civils
ou militaires et gestionnaires de plateformes
(aérodromes en absence d?ATC, hélistations,
plateforme ULM, etc.) dont le trafic est susceptible
d?entrer en conflit avec l?opération de l?UAS. De
façon synthétique, le document décrit également le
partage des rôles et responsabilités entre ces
acteurs et l?exploitant d?UAS (procédures de
coordination, explication de la manière dont la
séparation est assurée avec les autres aéronefs,
procédures d?urgence, dont la gestion d?un
rapprochement dangereux et des échappées de
l?UAS)
Lorsque des mesures de surveillance tactique sont
mises en oeuvre, décrire la population d?aéronefs
susceptibles de survoler la zone, à quelle hauteur et
quelle fréquence, en lien avec la présence
d?aérodromes ou d?héliports aux alentours
Vol Durée prévue du vol, vitesse, hauteur et mode
d?évolution, distance par rapport au pilote, caractère
en vue/hors vue et de jour/de nuit de l?opération.
Limitations environnementales Indiquer les limitations environnementales (vitesses
de vent, températures, visibilité, luminosité) pouvant
contraindre l?exploitation.
Checklist pré-vol Ces checklists doivent contenir les méthodes de test
au sol du système de coupure indépendante s?il
existe.
Procédures opérationnelles Décrire les procédures normales, de secours et
d?urgence
https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/restrictions-uas-categorie-ouverte-et-aeromodelisme
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Contacts Les prises de contact effectuées avec les
gestionnaires des aériens concernés, les politiques
de communications avec ceux-ci.
5.3 Description de l'aéronef
Type de voilure Fixe ou tournante
Dimensions Décrire l?ensemble des dimensions de l?UAS. Afin
de déterminer le GRC intrinsèque dans l?étape 2,
la dimension caractéristique maximum de l?aéronef
doit être explicitée : envergure pour une voilure
fixe, diamètre du rotor pour un aérogire, dimension
maximale entre les extrémités des rotors pour un
multirotor.
Motorisation, Hélices Il est rappelé qu?une opération avec UAS captif
nécessite de démontrer les capacités du moyen de
retenue, voir Article II du règlement délégué UE
2019/945.
Masses Masse maximale au décollage, masse max de la
charge utile, énergie d?impact en cas de chute
depuis les hauteurs de vol.
Schéma/photographie décrivant les
éléments de la cellule
Energie utilisée et autonomie Indiquer la propulsion utilisée (électricité ou
carburant utilisé) et l?autonomie totale (réserves
éventuelles incluses)
Masse et description de la charge
utile
Station(s) sol, logiciels et
fréquences utilisées
Indiquer les données affichées sur la station de
contrôle, comment sont programmés les volumes,
le RTH, quelles stations peuvent prendre la main
sur l?aéronef, déclencher un RTH / le FTS.
Outils de localisation utilisés Si l?aéronef utilise un système GNSS, indiquer sa
fiabilité, le nombre de satellites à détecter au
minimum.
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32019R0945&from=FR
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5.4 Sécurité
Descriptif des fonctions de sécurité de
l?aéronef, RTH, système d'interruption
du vol (FTS), Kill Switch, détection de la
perte de liaison, Géocage, différentes
alertes destinées au pilote, buzzer
prévenant les tiers en cas de chute, etc.
Il convient d?inclure l?aspect temporel de ces
éléments : après combien de temps l?aéronef
détecte une perte de liaison ou déclenche son
RTH, combien de temps prend le déploiement du
parachute, quelle est l'énergie résiduelle à
l'impact lors d'une descente sous parachute, etc.
Voir annexe 1
Sécurisation de la zone Quels moyens ont été utilisés pour informer les
tiers non impliqués, quels moyens sont utilisés
pour sécuriser la zone (observateurs sol,
observateurs de l?espace aérien, barrière). Ces
informations sont cruciales pour les étapes 3 et
6.
Procédures d?urgences en cas de
dysfonctionnement
A chaque cas de panne (fly-away, coupure
moteur, perte de connexion) sont associées des
procédures opérationnelles. La chaîne de
réaction et les communications au sein de
l?équipage associées doivent être décrites. Voir
annexe 1
Détermination de la cinématique de
chute
Afin de déterminer la taille du buffer à considérer,
le scénario le plus pénalisant (celui qui aboutit à
la chute la plus éloignée) doit être étudié, le cas
à prendre est souvent celui d?un fly-away avec
accélération maximale et un temps de réaction
de l?équipage de 3 secondes compté à la sortie
du volume de contingence.
Détailler ici le calcul et indiquer la taille du buffer
résultant.
Visualisation des zones d?évolution, de
contingence, d?urgence et du buffer
grâce à un fichier « kml »
Devront aussi figurer les zones de décollage et
les emplacements des télépilotes ou des
observateurs. Voir annexe 1
Pour être utile ces zones doivent évidemment
être visualisables par le télépilote et les
observateurs, que cela soit via la station sol ou
via des repères au sol, il convient d?en faire
mention.
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6 Etape 2 : détermination du GRC Initial
L'étape 2 de la SORA consiste à évaluer le risque sol, c?est-à-dire le risque pour les tiers non
impliqués au sol en cas de chute de l?aéronef. La valeur initiale du GRC prend donc en compte
la probabilité de chute de l?UAS et ses conséquences possibles, en fonction notamment de la
densité de population au sol. Ces considérations doivent porter sur l'ensemble des zones
considérées pour l'opération : géographie de vol (« flight geography »), zone d?intervention ou
de contingence (« contingency volume ») et zone tampon (« buffer area »).
La colonne du tableau d?évaluation du GRC initial repose sur un couple dimension2 / énergie
cinétique. La dimension constitue la donnée d?entrée principale. En cas de désaccord entre la
dimension et l?énergie cinétique associée, un exploitant peut proposer d?utiliser une colonne
différente en fournissant les justificatifs nécessaires (cas d?un UAS de grandes dimensions
volant à faible vitesse par exemple). Cet argument ne peut permettre d'utiliser que la colonne
immédiatement inférieure à celle de la dimension caractéristique (par exemple, la colonne 1m
plutôt que la colonne 3m).
Pour les UAS à voilure tournante, l?énergie cinétique doit être calculée à partir de la vitesse
terminale de l?UAS, c?est-à-dire la vitesse maximale atteinte en chute libre3.
On considère a priori comme zone peuplée toute agglomération au sens du Code de la Route4.
D'autres zones peuvent cependant être considérées comme peuplées, en fonction de la
densité de population (hameaux, sites commerciaux ou industriels, etc.). Comme décrit dans
le module mission du ConOps, une carte de densité de population (par exemple basée sur les
données Insee et disponible sur le Géoportail) permettra de justifier du caractère faiblement
peuplé ou non d?une zone. La densité à prendre en compte est la valeur la plus élevée dans
la zone d?opération et la zone tampon sur la carte de densité ayant la résolution la plus grande
(sur Geoportail, carré de 200x200 m).
Note : Les données Géoportail peuvent sous-estimer les densités de populations dans des
zones non résidentielles (industrielles par exemple). L?exploitant devra alors fournir des
données relatives à la zone survolée afin de permettre une évaluation réaliste du risque sol.
A titre indicatif, il est d'usage de considérer une densité de 100 hab/km² comme limite
maximale pour les zones faiblement peuplées. Sur justification de l?exploitant, la valeur du
GRC peut être revue à la hausse ou à la baisse en fonction de la dimension de la zone de
crash. En cas de densité de population très hétérogène, l'exploitant peut aussi proposer une
argumentation basée sur un faible temps d'exposition.
Le vol en vue directe se définit par la capacité pour le pilote de piloter l?UAS et de le tenir
éloigné des obstacles en maintenant un contact visuel continu sans aide avec l?appareil. Il est
2 Voir ConOps Module Aéronef
3 Voir : https://www.grc.nasa.gov/www/k-12/airplane/termv.html
4 Le Code de la route définit la notion d'agglomération comme un « espace sur lequel sont
groupés des immeubles bâtis rapprochés et dont l'entrée et la sortie sont signalées par des
panneaux placés à cet effet le long de la route qui le traverse ou qui le borde » (article R.
110-2)
https://www.grc.nasa.gov/www/k-12/airplane/termv.html
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toutefois admis que le pilote perde ponctuellement le contact visuel direct à cause d?un
obstacle, aux conditions suivantes : le pilote a une vision globale de l?environnement du vol lui
permettant d?anticiper le point où il reprendra le contact visuel direct, le pilote a effectué un
repérage (documenté dans le ConOps) de l?ensemble du terrain, les critères d?acceptabilité
d?un tel obstacle sont décrits dans le MANEX. Sauf justification, un vol ne saurait être
considéré comme « en vue » au-delà de 200 mètres. Cette distance peut être revue à la
hausse ou à la baisse en fonction des dimensions de l?UAS.
Dans le tableau suivant, le GRC est réduit d?un point en fonction du caractère de VLOS/BVLOS
de l?opération avec un même aéronef et dans des conditions similaires : par exemple, dans la
première colonne, en zone faiblement peuplée, le GRC est égal à 2 pour un vol en vue, et à 3
pour un vol hors vue. La justification de cette réduction est liée à la capacité supposée du
télépilote de surveiller l?entrée de personnes non impliquées dans la zone d?opération et à
dévier la trajectoire de l?aéronef pour éviter qu?en cas de panne, celui-ci ne chute sur ces
personnes. Cette réduction ne peut donc être accordée que si les procédures et la formation
de l?exploitant le prévoient explicitement.
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Niveau de risque sol initial
Dimension
caractéristique
maximale UAS
1m 3m 8m >8m
Energie cinétique
normalement
associée
<700 J <34 kJ <1084 kJ >1084 kJ
Scénario opérationnel à considérer
Vol en vue ou hors
vue au-dessus d?une
zone contrôlée
1 2 3 4
Vol en vue au-
dessus d?une zone
faiblement peuplée
2 3 4 5
Vol hors vue au-
dessus d?une zone
faiblement peuplée
3 4 5 6
Vol en vue au-
dessus d?une zone
peuplée
4 5 6 8
Vol hors vue au-
dessus d?une zone
peuplée
5 6 8 10
Vol en vue au-
dessus d?un
rassemblement de
personnes
7
Vol hors vue au-
dessus d?un
rassemblement de
personnes
8
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7 Etape 3 : atténuation du risque sol et GRC Final
7.1.1 Niveau de robustesse et niveau d?assurance
Dans cette étape 3 sont décrites des mesures d?atténuation (mitigation measures)
caractérisées par deux paramètres qu?il convient d?expliquer et qui définissent la robustesse
de la mesure.
D?une part l?intégrité de la mesure, c?est-à-dire le gain de sécurité apporté par cette mesure,
d?autre part le niveau d?assurance revendiqué pour cette mesure. De manière générale,
l?assurance est considérée comme :
- Basse lorsque l?exploitant déclare simplement la performance de sa mesure (dans ce
cas l?exploitant prend l?entière responsabilité de sa déclaration et ne peut pas préjuger
que l?autorité de surveillance en assurera la vérification),
- Moyenne lorsque l?exploitant peut démontrer la performance de sa mesure en
s?appuyant sur des données objectives, des simulations, des essais,
- Haute lorsque l?exploitant a recours à un organisme tiers et reconnu pour démontrer la
performance de sa mesure.
Assurance faible Assurance
moyenne
Assurance forte
Intégrité faible Robustesse faible Robustesse faible Robustesse faible
Intégrité moyenne Robustesse faible Robustesse
moyenne
Robustesse
moyenne
Intégrité haute Robustesse faible Robustesse
moyenne
Robustesse haute
Certaines mesures d?atténuation sont conditionnées au respect de plusieurs critères. La
robustesse finale d?une mesure est la plus basse de l?ensemble des critères. Par exemple,
pour qu?une mesure ait une robustesse moyenne (medium), il faut à minima que tous les
critères constituant cette mesure d?atténuation aient une robustesse moyenne.
Trois mesures d?atténuation sont proposées pour réduire le GRC initial. Selon le niveau de
robustesse de chacune d?entre elles, un ou plusieurs points peuvent être déduits du GRC
initial. Il est à noter qu?il est également possible d?être pénalisé d?un « malus » d?un point en
cas d?absence d?ERP.
Le GRC final est obtenu après application de ces mesures et sera utilisé en Etape 7 pour
déterminer le niveau de risque (SAIL ? Specific Assurance and Integrity Level) de l?opération.
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Robustesse
Atténuation Faible/Absent Moyenne Haute
1
M1- Atténuation Stratégique du
risque sol
0 : Absent
-1 : Faible
-2 -4
2
M2- Réduction des effets de
l?impact au sol
0 -1 -2
3
M3- Plan de réponse d?urgence
(ERP) instauré et inclus dans la
formation de l?équipe
1 0 -1
7.1.2 Atténuation stratégique (M1)
La mesure M1 est une mesure stratégique. Elle vise donc à diminuer, avant l?opération, le
nombre de personnes exposées au risque. Elle se décompose en deux critères :
- Le premier démontre que la zone tampon contient tous les points d?impact possibles en
cas de chute de l?UAS. Sa définition s?appuiera sur la partie Sécurité du ConOps et le calcul
balistique qui y est demandé (la règle du 1:1 pouvant ne pas être estimée suffisante quand
le ConOps montre que l?UAS peut parcourir une grande distance en cas de chute).
- Le second permet de démontrer que le nombre de personnes exposées dans cette zone
tampon (et donc les géographies de vol et volumes de contingence qu?il contient) est
réduit : vol de nuit, personnes abritées, couvre-feu, UAS équipé de buzzer par exemple
(combiné avec un moyen permettant de ralentir de la chute), ou par l?organisation de
l?opération (accès interdit par des barrières, des observateurs, garantie que les gens
restent à l?intérieur d?un bâtiment). Ces mesures doivent être justifiées.
La mesure M1 permet d?atténuer d?un point le GRC si le nombre de personnes exposées
est réduit d?un facteur 10 dans la zone tampon.
Ainsi, pour justifier d?un M1 à -1, il est nécessaire de démontrer que la population exposée est
divisée par 10 par rapport à l?évaluation faite en étape 2. Pour obtenir un M1 à -2, la population
exposée doit être divisée par 100, etc. Il n'est pas possible, par la seule application du moyen
M1, d'obtenir un niveau de GRC inférieur au niveau le plus bas de la colonne considérée (qui
correspond à une zone contrôlée, i.e. avec absence totale et maîtrisée de tiers).
Note : Les critères M1 sont différents dans le cas d?un UAS captif.
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Niveau d?intégrité
Faible Moyen Haut
M1 ?
Atténuation
stratégique
du risque
sol
Critère #1
(Définition du
buffer sol)
Le buffer sol
respecte au
minimum la règle
du 1:1
Le buffer est
défini grâce à un
modèle
balistique
accepté par
l?autorité (voir
Annexe 1).
Le buffer tient
compte :
-des
dysfonctionnement
improbables
simples (y compris
la perte d?une
hélice, d?un rotor)
qui mèneraient à
une sortie du
volume
opérationnel.
-des conditions
météo
-des latences UAS
(et de leurs
conséquences sur
sa manoeuvrabilité)
-du comportement
de l?UAS à
l?activation des
mesures d?urgence
-des performances
de l?UAS
Même que
moyen
Commentaires Règle du 1:1
Si la hauteur
max de
l?opération vaut
H alors le buffer
doit avoir une
taille ?H.
La différence de
robustesse avec
le « moyen »
dépend donc du
niveau
d?assurance
uniquement
Critère #2
(Evaluation
des
personnes
exposées)
Des inspections
sur site sont
effectuées ou
des preuves sont
présentées pour
justifier d?une
densité de
personnes
exposées plus
faible (population
absente de nuit,
L?exploitant évalue
la zone d?opération
à l?aide de
données de
densité officielles
pertinentes pour
justifier d?une
densité de
personnes
Même que
moyen
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ou selon la
saison, ou autre).
exposées plus
faible.
L?exploitant peut
revendiquer une
atténuation si les
personnes
exposées sont
abritées aux
conditions que :
-l?UAS ne pèse pas
plus de 25 kg et ne
dépasse pas la
vitesse de 174 kt
-l?exploitant
démontre que la
quasi-totalité des
personnes non-
impliquées sont
dans un bâtiment.
Commentaires La validité du
niveau
d?atténuation
dépendra de la
situation, la
validation
reviendra à
l?autorité
La différence de
robustesse avec
le « moyen »
dépend donc du
niveau
d?assurance
uniquement
7.1.3 Diminution des effets de l?impact au sol (M2)
La mesure M2 permet de justifier que les conséquences de l?impact de l?UAS sont atténuées
selon trois critères :
- Le premier s?appuie sur la conception de l?UAS, qui doit montrer qu?en cas de collision
avec le sol les dommages seront limités (absence de feu post-impact ou de projection
de débris à haute énergie par exemple). L?examen de la conception de l?UAS, des
essais et simulations permettent de justifier d?un niveau Moyen.
- Le second présente les dispositifs de réduction d?énergie d?impact, de ralentissement
de la chute (typiquement un airbag ou un parachute) ou de réduction de la surface
critique (ou « surface de crash ») (descente sous parachute ou en spirale, par
exemple). Concernant la réduction de l?énergie à l?impact la DSAC considère qu?une
énergie à l?impact inférieure à 69 Joules justifie une robustesse Medium. Dans le cas
contraire, l?exploitant doit justifier que le dispositif permet de réduire la surface critique
(« zone de crash ») de l?UAS de sorte à réduire significativement (au moins d?un facteur
10) le nombre de blessés (y compris mortellement) en cas de chute. Le système de
déploiement, les méthodes d?essai et de pliage du parachute décrits dans le ConOps
sont référencés ici.
- Le troisième concerne la formation des personnels opérationnels aux critères
précédents. Un niveau Moyen est accordé si un programme de formation (y compris
pratique) est disponible.
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Pour une mesure M2 de niveau Medium ou High, la DSAC demandera généralement au
constructeur :
? soit de présenter une vérification de conception par l?AESA pour le niveau de M2
considéré ;
? soit de déclarer sa conformité à l?un des moyens de conformité (MoC) publiés par
l?AESA pour justifier du niveau de M2 considéré.
- A partir du SAIL V, la certification de l'aéronef par l'AESA est obligatoire.
Niveau d?intégrité
Faible/Aucun Moyen Haut
M2 ?
Atténuation
des effets
de l?impact
au sol
Critère #1
(Concept
technique)
Ne remplit pas
les exigences
du niveau
« Moyen »
(a) Les effets de
l?impact au sol (choc)
et de ses
conséquences sont
réduits de manière
significative, mais
peuvent rester
fatales.
(b) Malgré les
dysfonctionnement et
incidents qui peuvent
conduire à un crash,
les éléments qui
atténuent les effets
du crash restent
disponibles
(c) Aucun
dysfonctionnement
des moyens
d?atténuation des
effets du crash
n?affecte la sécurité
des opérations.
S?ajoutent au
niveau Moyen
les points
suivants :
(d) L?activation
des moyens
d?atténuation des
effets du crash
sont automatisés
(e) Les effets de
l?impact au sol
(choc) et ses
conséquences
ne sauraient être
fatales.
Commentaires
Le départ de feu, la
projection de débris
très énergétiques
(pales, rotors) sont
des exemples de
conséquences de
l?impact au sol.
Un moyen
d?atténuation
automatisé peut
être également
déclenchable
manuellement.
Critère #2
(Procédures,
si applicable)
Les moyens d?atténuation des effets du crash sont installés
et maintenus en accords avec les instructions du fabricant.
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Commentaires
La différence de robustesse dépend ici du niveau
d?assurance uniquement.
Critère #3
(Formation, si
applicable)
Le personnel responsable de l?installation et de la
maintenance des moyens d?atténuation des effets du crash
sont identifiés et formés par l?exploitant.
Commentaires
La différence de robustesse dépend ici du niveau
d?assurance uniquement.
7.1.4 Plan d?intervention d?urgence (M3)
La mesure M3 permet de justifier qu'en cas de chute de l'aéronef, un plan d'intervention
d'urgence (ERP, Emergency Response Plan) permet d'éviter une aggravation des
conséquences de l'accident (incendie non maîtrisé, blessés non soignés, etc.). Ce plan doit
être revu dans un exercice « sur table » et intégré au programme de formation des personnels.
L?exploitant doit ainsi pouvoir être en mesure de présenter une preuve de suivi de la formation.
Les exigences détaillées concernant les ERP sont incluses dans l?AMC3
UAS.SPEC.030(3)(e)5.
Le modèle fourni par la DSAC peut être utilisé dans la démonstration d?un niveau Medium
permettant de maintenir le GRC inchangé.
En l?absence d?ERP, le GRC est pénalisé d?un point. Pour certaines opérations peu
risquées, une telle pénalisation peut être sans conséquence pour l?acceptation de l?opération.
Il est toutefois recommandé aux exploitants, pour des raisons de responsabilité pénale et
d?assurance, de systématiquement définir un ERP, a minima au niveau Medium.
Un ERP de niveau High permet une réduction d?un point : toutefois, un tel ERP n?est utile que
lorsqu?il est démontré que les conséquences d?un accident sont susceptibles de provoquer un
suraccident (un ERP de niveau High n?est donc généralement pas pertinent lorsque l?UAS ne
représente un risque que pour des personnes isolées). Un ERP de niveau High nécessite une
coordination accrue avec les organisations intervenantes (voire leur pré-déploiement) afin de
garantir leur intervention rapide, de les sensibiliser sur la nature des opérations d?UAS et sur
les actions propres à ces opérations à mener en cas d?accident, et de les faire participer
activement aux simulations d?exercice. En France, il est validé par la DSAC, au besoin en
concertation avec d?autres organismes désignés à cet effet.
Niveau d?intégrité
Faible/Aucun Moyen Haut
M3 ? Un
plan de
réponse
d?urgence
(ERP)
efficace
Critère #1
(Procédures)
La validité des
procédures et
checklist est à
déclarer par
- L?ERP est
développé selon les
standards acceptés
par l?autorité, il
s?appuie donc soit
sur le modèle
S?ajoutent au
niveau Moyen
les points
suivants :
5 https://www.easa.europa.eu/downloads/135911/en (p.27 et suivantes)
https://www.easa.europa.eu/downloads/135911/en
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est mis en
place,
l?équipage
est formé à
son
application
l?exploitant
uniquement.
proposé par la DSAC
soit sur un modèle
qui lui est plus
complet.
- L?ERP est validé et
assimilé via des
sessions de
formation et de
simulation avec
l?équipage.
-L?ERP, et sa
capacité à limiter
le danger pour
les personnes
exposées sont
validés par un
organisme tiers
compétent.
-L?exploitant a
établi un
protocole de
coordination
avec chacun des
organismes tiers
cités dans l?ERP.
-L?efficacité et la
validité des
sessions
d?entrainement et
de simulation
sont validées par
un organisme
tiers compétent.
Commentaires
Les sessions
d?entrainement et de
simulation peuvent
ou pas impliquer les
organismes tiers
cités dans l?ERP.
Critère #2
(Procédures,
si applicable)
Ne remplit pas
les exigences du
niveau
« Moyen »
-Un programme de
formation à
l?utilisation de l?ERP
est disponible.
-Le rapport d?au
moins une session
de formation et de
simulation est
conservé et tenu à
jour.
S?ajoute au
niveau Moyen le
point suivant :
-Les
compétences de
l?équipage sont
validées par un
organisme tiers.
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8 Etape 4 : détermination de l?ARC Initial
L'étape 4 permet d?évaluer le risque « air » (ARC), i.e. le risque que présente l?opération pour
les autres utilisateurs de l?espace aérien. Le niveau d?ARC initial proposé doit être
explicitement justifié sur la base du diagramme ci-dessous et des conditions de
l?opération.
Pour cela, cette partie doit décrire avec précisions les espaces aériens dans lesquels
l?opération est prévue : contrôlé/non contrôlé, zones R/P/D, proximité d'aérodromes /
hélistations / plateformes ULM, protocoles / accords avec services de contrôle, etc.
L?inclusion d?une carte présentant la situation locale de l?espace aérien (par exemple tirée de
la carte OACI-VFR du Geoportail) et représentant les restrictions locales doit figurer dans le
dossier de demande. Le dossier mentionne les conditions de pénétration de chacune des
zones d'espace aérien considérée, et les éléments qui justifient le respect de ces conditions.
Les conditions de pénétration des zones réglementées ont une importance capitale. Il convient
d?y apporter une attention particulière afin d?assurer l?effectivité des mesures d?atténuation
offertes par ces zones.
Espaces atypiques
Un espace aérien « atypique » est un espace dans lequel on peut estimer que les chances de
rencontre avec un aéronef habité sont pratiquement nulles. C'est le cas par exemple des
espaces permettant la ségrégation entre trafic UAS et trafic habité (par exemple ZRT, ZIT,
zones R ou P). Certaines conditions peuvent toutefois limiter le recours à de tels espaces
réglementés ou leur pertinence :
? Une zone réglementée ne représente une protection que si les autres aéronefs ne sont
pas autorisés à circuler dans cet espace. La pénétration occasionnelle d?une zone
réglementée par un autre usager de l?espace aérien (par exemple, pour des raisons
d?urgence) peut toutefois être acceptée. Dans ce cas, l?exploitant doit coordonner avec
les usagers concernés et la DSAC-IR les procédures à appliquer pour garantir un
niveau de sécurité acceptable (généralement, une interruption immédiate de
l?opération UAS ou toute autre mesure permettant de maintenir la ségrégation des
trafics) ;
? Une ZRT représente une contrainte pour les autres usagers de l?espace aérien. La
réservation de la ressource publique qu?est l?espace aérien à des fins privées ne peut
être accepté que localement et temporairement. La DSAC est susceptible de refuser
une proposition si celle-ci représente une contrainte trop importante pour les autres
usagers de l?espace aérien ;
? Une ZRT n?a d?efficacité en termes de sécurité que dès lors qu?elle est connue par les
autres usagers de l?espace aérien et qu?elles ne viennent pas massivement perturber
le trafic existant. Le recours à une ZRT étant une mesure stratégique (ou « long-
terme »), les projets de ZRT « évolutives » activables à courte échéance ou situées au
milieu de flux de trafic denses, n?ont qu?une efficacité limitée en termes de prévention
des abordages. La DSAC est susceptible de rejeter les argumentaires de sécurité
basés sur des ZRT, lorsque la pertinence opérationnelle de celles-ci n?est pas avérée.
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Peut également être considéré comme « atypique » un espace ne s?élevant pas à plus de 30
mètres du sol ou des obstacles survolés (en fonction des conditions locales de trafic), en
dehors des zones de décollage et d?atterrissage d?autre usagers de l?espace aérien.
Note : certains trafics, militaires notamment, évoluent à 50 m sol. Cette hauteur ne peut donc
être utilisée pour revendiquer un espace atypique.
Dispositions applicables aux opérations en France
- Il convient de se conformer à l?arrêté Espace et de vérifier avant les vols les activations
de RTBA, les NOTAM et plus généralement toutes les zones soumises à restrictions.
- Une ségrégation de l'espace aérien (ZRT ou l?utilisation autorisée d?une zone R ou P)
est requise pour les vols hors vue hors espace aérien contrôlé. Une dérogation est
cependant possible en cas de présence d'observateurs de l'espace aérien le long de
la trajectoire, sous réserve de respecter une portée visuelle de 1 km (et donc une
séparation maximale de 2 km entre observateurs).
- Le vol hors vue en espace aérien contrôlé nécessite une dérogation préfectorale si le
vol se déroule à une hauteur supérieure à 120m, ou de 50m pour aéronef de masse >
2 kg. Pour ces vols, un protocole de coordination avec les services du contrôle aérien
est demandé et doit être fourni avec la demande d?autorisation. Les exploitants sont
encouragés à être précis dans le contenu de leur protocole pour que la DSAC puisse
être en mesure d?évaluer la pertinence des mesures de gestion des risques mises en
place. Il est en particulier utile de préciser si le protocole prévoit des mesures de
ségrégation physique ou temporelle des trafics, et les moyens de contacts prévus entre
les télépilotes et les services du contrôle aérien.
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGIARTI000042649839/2020-12-31/
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9 Étape 5 : Atténuation du risque air et ARC Final
L'étape 5 permet de réduire l?ARC en justifiant d?une probabilité réduite de rencontre avec
d'autres aéronefs s?appuyant par exemple sur une densité aérienne plus faible, sur une
coordination avec les services de contrôle, sur une information des autres usagers de l?espace
aérien, etc. La réduction de l?ARC proposée doit être explicitement justifiée et
argumentée.
A titre indicatif, pour des hauteurs inférieures à 150 m, les usagers suivants de l'espace
aérien devraient être considérés :
- Usagers de plateformes de décollage/atterrissage à proximité,
- Vols militaires basse hauteur,
- Sécurité civile / secours, SMUH,
- Exercices d'atterrissage en campagne d'aéronefs d'aviation générale,
- ULM,
- Planeurs,
- Parachutes /parapentes.
L'argumentation peut s'appuyer sur le fait que certains de ces usagers de l'espace aérien sont
absents ou peu présents dans l'espace aérien considéré (par exemple lors d?un vol de nuit).
Dans le cadre d?un vol aux alentours d?une hélistation, réduire le niveau d?ARC-c ou -d à ARC-
b peut s?appuyer sur un accord des services du contrôle aérien ou du gestionnaire de
l?aérodrome, ou un protocole avec ces entités. Ce protocole devra comprendre les dispositions
suivantes : non coexistence de trafic habité et non habité, modalités de coordination avec le
PSNA et le gestionnaire, traitement des situations d'urgence (notamment arrivée inopinée d'un
aéronef et échappée de l'UAS).
Cas d?un vol au-dessus de 500 ft en espace aérien contrôlé : réduire l?ARC-c ou -d peut
s?appuyer sur un accord des services du contrôle aérien, ou un protocole, qui comprendra les
dispositions suivantes : réservation d'une zone d'évolution pour l'UAS, modalités de
coordination avec le PSNA et le gestionnaire, traitement des situations d'urgence (notamment
traversée inopinée d'un aéronef habité et échappée de l'UAS). En France, une dérogation
préfectorale est nécessaire.
- Pour les vols en zone urbaine à hauteur comprise entre 30 et 120 m, le niveau d'ARC peut
être réduit d?ARC-c à ARC-b s'il est démontré un niveau de trafic équivalent à celui en zone
rurale à une hauteur inférieure à 400ft. Pour le justifier, une analyse des plateformes
environnantes, notamment des hélistations, et des autres usagers de l'espace aérien évoluant
en ville peut être nécessaire. En fonction de la densité de trafic, un NOTAM peut servir de
moyen d'atténuation stratégique.
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10 Étape 6 : atténuation tactique du risque « air »
L'étape 6 décrit les moyens d?atténuation tactique (i.e. en cours d'opération) du risque de
collision aérienne : les observateurs, leurs placements et les accords avec les gestionnaires
des espaces aériens et aérodromes alentours apparaissent dans le ConOps et sont rappelés
ici.
Cette étape devra s?appuyer sur un document « .kml » et décrire l?équipement et le rôle de
chaque observateur.
ARC Final Niveau d?atténuation
tactique
Robustesse de
l?atténuation
ARC-d Haut Haute
ARC-c Moyen Moyenne
ARC-b Faible Faible
ARC-a Aucun minimum Aucun minimum
Espaces atypiques
Si le risque air initial est ARC-a, il n'est a priori pas obligatoire de mettre en oeuvre des moyens
tactiques d'atténuation du risque.
Observateurs de l?espace aérien
Un observateur visuel de l'espace aérien est considéré comme ayant une portée visuelle de 1
km s'il est positionné à un endroit permettant une surveillance effective et si la visibilité est
supérieure à 5 km (le ConOps décrit la prise d?informations météorologiques).
Espaces aériens contrôlés
En espace aérien contrôlé et dont la pénétration est soumise à clairance, la surveillance
tactique du trafic aérien par le PSNA et la coordination de l'opération de l'UAS avec le PSNA
sont considérés comme moyens acceptable d'atténuation tactique du risque air.
Espaces aériens non contrôlés
Les opérations de grande élongation (OGE) en espace aérien non contrôlé et hors espace
ségrégué posent d?importants défis de sécurité aérienne. En effet, même à faible hauteur, ces
espaces sont fréquentés par d?autres usagers de l?espace aérien. L?exploitant d?UAS doit
démontrer que la probabilité de rencontre avec un autre aéronef est faible, qu?il est en mesure
de surveiller le trafic dans et aux abords de la zone d?évolution de l?aéronef, et d?agir pour
prévenir un abordage. Pour un ARC-b, la SORA indique qu?au moins 50 % des aéronefs
habités doivent être coopératifs (typiquement, équipés d'un ADS-B ou d'un FLARM). La
détection de ces moyens coopératifs peut être considérée comme un moyen acceptable
d'atténuation tactique du risque air.
Toutefois, sans caractérisation précise du trafic aérien dans la zone d?opération, il est
généralement difficile, sauf dans des situations particulières comme le vol de nuit, de
démontrer que la proportion requise d?aéronefs équipés est atteinte.
Les dispositifs de type ADSB-in ou FLARM peuvent être utilisés comme moyen de visibilité
des aéronefs lorsque l?exploitant peut démontrer que dans la zone d?exploitation prévue
l?aviation habitée est effectivement équipée de ces dispositifs. De manière générale, il ne peut
être revendiqué que l?aviation habitée est « généralement et quel que soit l?espace » équipée
de ces dispositifs pour démontrer la robustesse de la détection des aéronefs habités.
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Information complémentaire
Les opérations de grande élongation hors espace ségrégués font l?objet de nombreux travaux,
tant au niveau international (JARUS), européen (EASA) que national (CDC), faisant appel à
des compétences pluridisciplinaires en matière de gestion de l?espace et du risque aériens.
Hormis pour certains types particuliers d?opération, il sera difficile à un exploitant qui ne s?inscrit
pas dans ces travaux et ne dispose pas de cette expertise, de produire un argumentaire
satisfaisant pour justifier du niveau de sécurité d?un vol OGE hors espace atypique ou contrôlé.
En l?état, certaines opérations d?UAS ne sont donc pas envisageables tant que les solutions
techniques et opérationnelles permettant la pleine intégration des UAS dans le trafic aérien ne
sont pas disponibles.
11 Etape 7 : détermination du SAIL (Specific Assurance and Integrity
Level)
L'étape 7 fait la synthèse des risque air et sol pour déterminer le niveau de sécurité
requis (SAIL) pour la mission.
Détermination du SAIL
ARC Final
GRC Final a b c d
?2 I II IV VI
3 II II IV VI
4 III III IV VI
5 IV IV IV VI
6 V V V VI
7 VI VI VI VI
>7 Opération en catégorie certifiée
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12 Étape 8 : objectifs de sécurité opérationnels (OSO)
L'étape 8 établit les niveaux de sécurité à atteindre pour chaque objectif de sécurité
opérationnel en fonction du SAIL obtenu. Pour chaque OSO, le demandeur doit justifier
l?atteinte de l?objectif, si besoin en citant des références à sa documentation. Le niveau de
justification attendu dépend du niveau de sécurité de l?OSO :
Low (L) : déclaration de l?exploitant. L?autorité peut cependant vérifier cette déclaration en
demandant des justifications supplémentaires.
Medium (M) : L?exploitant apporte des éléments objectifs pour justifier du niveau de sécurité
(mesures, essais, données quantitatives, etc.) Lorsqu?il s?agit d?un OSO portant sur la
navigabilité (et donc la conception de l?UAS), la vérification de la conformité à l?OSO est
assurée par l?AESA.
H : High : Le niveau de sécurité est validé par une entité tierce. Lorsqu?il s?agit d?un OSO
portant sur la navigabilité, l?UAS est certifié par l?AESA.
OSO Elément de réponse attendu
OSO 01
Opérateur UAS compétent et/ou approuvé
Plan de formation générale.
Formation de l?équipage spécifique sur l?UAS concerné.
Expérience de l?opérateur et précédentes opérations.
Checklist et manuel d?entretien
OSO 02
Constructeur UAS compétent et/ou
approuvé
Standards de qualité (matériaux, pièces) du constructeur.
Politique de contrôle qualité, contrôle de conformité, traçabilité.
Expérience et activités du constructeur.
OSO 03
Maintenance UAS assurée par une entité
compétente et/ou approuvée
Procédures de maintenance du MUE
Respect des recommandations constructeur
Formation/autorisations/maintien de compétence du personnel
Archivage des actions de maintenance
OSO
SAIL
I II III IV V VI
Critères techniques UAS
OSO#01 Opérateur UAS compétent
et/ou approuvé
- L M H H H
OSO#02 Constructeur UAS
compétent et/ou approuvé
- - L M H H
OSO#03 Maintenance UAS assurée
par une entité compétente
et/ou approuvée
L L M M H H
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OSO
SAIL
I II III IV V VI
OSO#04 UAS développé selon des
standards reconnus par
l?autorité
- - - L H H
OSO#05 UAS conçu selon des
standards de fiabilité et de
sécurité
- - L M H H
OSO#06 Performances du Lien C3
appropriées pour la
mission
O L L M H H
OSO#07 Inspections de l?UAS pour
assurer la validité du
ConOps
L L M M H H
OSO#08 Procédures
opérationnelles définies,
validées et appliquées
L M H H H H
OSO#09 Equipage formé, entrainé
régulièrement et capable
de faire face aux situations
anormales
L L M M H H
OSO#10 Retour à la normale en
toute sécurité après un
problème technique
L L M M H H
Détérioration des systèmes externes
de soutien à l?opération
OSO#11 Des procédures sont en
place pour supporter la
détérioration des
systèmes externes de
soutien à l?opération
L M H H H H
OSO#12 L?UAS est conçu pour
supporter la détérioration
des systèmes externes de
soutien
L L M M H H
OSO#13 Les systèmes externes de
soutien sont adéquats
pour l?opération
L L M H H H
Erreur humaine
OSO#14 Procédures
opérationnelles définies,
validées et appliquées
L M H H H H
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OSO#15 Equipage formé, entrainé
régulièrement et capable
de faire face aux situations
anormales
L L M M H H
OSO#16 Coordination intra-
équipage
L L M M H H
OSO#17 Equipage en capacité
d?exploiter
L L M M H H
OSO#18 Protection automatique de
l?enveloppe de vol,
résistance à l?erreur
humaine
- - L M H H
OSO#19 Retour à la normale en
toute sécurité après une
erreur humaine
- - L M M H
OSO Eléments de réponse
OSO 04
UAS développé selon des standards
reconnus par l?autorité
La fiabilité du design assure un risque faible d?accident.
Expertise de laboratoire ou d?organisme tiers.
OSO 05
UAS conçu selon des standards de
fiabilité et de sécurité
Caractéristiques de l?UAS permettant de réduire les risques et les
conséquences d?une défaillance.
Stratégies de détection des défaillances.
OSO 06
Performances du Lien C3 appropriées
pour la mission
Les canaux de fréquences utilisés sont autorisés aux puissances
émises.
Niveau d?assurance de la qualité des liaisons C3.
Outils permettant au pilote de vérifier la qualité des liaisons pendant le
vol.
OSO 07
Inspections de l?UAS pour assurer la
validité du ConOps
Stratégies d?inspection de l?UAS
Checklist ou historique d?inspection
OSO 08-11-14-21
Procédures opérationnelles définies,
validées et appliquées
Méthodes d?opération/de repérage/de prise d?information (aéronautique
et météorologique) pré-vol.
Historique d?application des méthodes.
Conformité à un ISO ou approbation d?une autorité.
Check-list post-vol.
Procédures d?urgence éprouvées.
Méthode de rapport d?incident, d?amélioration des procédures.
OSO 09-15-22
Equipage formé, entrainé régulièrement
et capable de faire face aux situations
anormales
Organisme dispensant l?entrainement des pilotes.
Contenu de la formation pilote.
Formation aux risques et aux mesures en cas d?accident.
Formation liée à l?ERP.
Expérience de l?équipage.
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L?équipage est entrainé à identifier et
éviter les conditions environnementales
critiques
OSO 10-12
Retour à la normale en toute sécurité
après un problème technique
L?UAS est conçu pour supporter la
détérioration des systèmes externes de
soutien
Eléments d?indépendance, de redondance, justifiant de la non-
dangerosité d?une panne unique sur l?UAS.
Analyse du risque présenté par une panne simple.
Historique et méthode de visite pré et post-vol.
Standards de développement utilisés, leur validité.
OSO 13
Les systèmes externes de soutien sont
adéquats pour l?opération
Niveau requis de satisfaction de la position GNSS, surveillance de la
qualité du GNSS.
Eléments de confiance pour les méthodes de communication (radios,
téléphone), pour la précision GNSS.
OSO 16
Coordination intra-équipage
Politique de communication au sein de l?équipage, messages utilisés,
phraséologie.
Outil de communication utilisé, fiabilité.
Etablissement des responsabilités, des priorités.
Entraînement et expérience en équipe.
OSO 17
Equipage en capacité d?opérer
Méthode « IMSAFE » ou équivalent.
Procédure d?auto-déclaration d?inaptitude de l?équipage.
Gestion des ressources humaines.
OSO 18
Protection automatique de l?enveloppe
de vol, résistance à l?erreur humaine
Limiteur d?altitude et Géocage choisies, provenance et implémentation,
résistance aux erreurs pilotage.
Lister des fonctions de sécurité existantes en cas d?erreur humaine.
OSO 19
Retour à la normal en toute sécurité
après une erreur humaine
Méthode et check-list utilisées pour limiter les effets d?erreurs
humaines.
Répartition des tâches pour limiter les effets de l?erreur humaine.
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OSO
SAIL
I II III IV V VI
OSO#20 Une évaluation des
facteurs humains a été
menée et l?interface
homme-machine est
adaptée
- L L M M H
Conditions d?opérations défavorables
OSO#21 Procédures
opérationnelles définies,
validées et appliquées
L M H H H H
OSO#22 L?équipage est entrainé à
identifier et éviter les
conditions
environnementales
critiques
L L M M M H
OSO#23 Les conditions
environnementales
requises sont définies,
mesurables et surveillées
L L M M H H
OSO#24 UAS conçu et adapté pour
faire face aux conditions
défavorables
- - M H H H
OSO Elément de réponse attendu
OSO 20
Une évaluation des facteurs humains a
été menée et l?interface homme-
machine est adaptée
L?interface est connue de l?équipage et n?augmente pas le risque de
confusion, d?erreur ou de fatigue.
Durée et contenu de l?évaluation de l?interface.
OSO 23
Les conditions environnementales
requises sont définies, mesurables et
surveillées
Les conditions environnementales compatibles avec l?opération sont
définies.
L?équipage est entrainé et équipé pour mesurer les paramètres.
Méthode de prise d?information, et consignes en cas de paramètres
ou de prévisions non conformes.
Formation à la prise d?information et à la vigilance de l?équipage.
OSO 24
UAS conçu et adapté pour faire face aux
conditions défavorables
Eléments de conception de l?UAS lui permettant de limiter les effets
environnementaux.
L?exploitant doit donc présenter et faire référence à l?élément de sa documentation qui justifie
la robustesse demandée pour chaque OSO. La plupart des éléments auront déjà été cités
dans les pages précédentes, ils doivent quand même être référencés ici.
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La DSAC propose, sur demande, des tableaux détaillés des éléments de justification
nécessaires pour les missions de SAIL I ou II.
OSOs relatifs à la navigabilité de l?aéronef
Pour un niveau de SAIL supérieur ou égal à III, la DSAC demandera généralement au
constructeur :
? soit de présenter une vérification de conception par l?AESA pour les objectifs de
sécurité opérationnels (OSOs) relatifs à la conception (OSOs 02, 04, 05, 06, 10, 12,
18, 19 (critère 3), 20 et 24 ),
? soit de déclarer sa conformité à l?un des moyens de conformité (MoC) publiés par
l?AESA pour justifier du niveau de SAIL considéré. La DSAC pourra demander des
éléments de preuve sous-tendant cette déclaration de conformité.
- A partir du SAIL V, la certification de l'aéronef par l'AESA est obligatoire.
OSOs relatifs aux procédures opérationnelles
Pour les OSOs 8, 11, 14 et 21, l?AMC1 UAS.SPEC.030(3)(e) Application for an operational
authorisation6 apporte des éléments sur le niveau de justification demandé pour la définition
de procédures opérationnelles pour des niveau « Medium » ou « High ».
6 https://www.easa.europa.eu/downloads/135911/en (p.22 et suivantes)
https://www.easa.europa.eu/downloads/135911/en
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13 Etape 9 : considérations sur les espaces aériens ou sol adjacents
L'étape 9 considère le risque d?échappée (fly away) de l?UAS et de vol dans des zones
adjacentes dans lesquelles les risques pour les tiers (aériens ou au sol) pourraient être
supérieurs. Sans disposition particulière concernant la conception de l'UAS, il existe des
causes probables susceptibles de conduire à une sortie de la zone d'opération. Par défaut, la
probabilité de défaillance d'un module électronique, comme le système de contrôle et de
guidage, l'émission/réception, la localisation GPS ou la mesure de la hauteur est de 10-2/FH
(Flight hours, heures de vol). Cette étape est donc importante et ne doit pas être négligée.
On entend par zone adjacente tout endroit atteignable par l?UAS en fonction de son autonomie
et de sa capacité à suivre une trajectoire stable en cas de défaillance des différents modules.
L?exploitant doit donc :
? préciser explicitement le niveau de confinement mis en oeuvre, ainsi que les raisons
pour lesquelles ce niveau de confinement est adéquat pour l?opération considérée ;
? décrire ou démontrer quelles sont les fonctions qui permettront de confiner l?UAS dans
le volume d?opération prévu.
Ces considérations sont applicables quel que soit le niveau de SAIL de l?opération.
La fonction de confinement standard est caractérisée par le fait qu?aucune défaillance probable
de l?aéronef ou de son système de commande et de contrôle ne doit conduire à l?évolution de
l?UAS en dehors du volume d?opération prévu. La conformité à cette exigence doit être
démontrée par une revue de la conception des systèmes de l?UAS (indépendance et / ou
redondance des systèmes) et des risques particuliers de l?opération (conditions
météorologiques, perturbations électromagnétiques par exemple). La mise en oeuvre d?un
système de coupure indépendant est l?une des méthodes les plus simples de démonstration
de conformité, mais l?exploitant peut proposer d?autres arguments, sur une base déclarative.
Une fonction de confinement renforcée (enhanced containment) est exigée dans les cas
suivants :
- Espace adjacent correspondant à un ARC-d (sauf si le volume d?opération est déjà en
ARC-d),
- Zone adjacente accueillant des rassemblements de personnes (sauf si l?UAS est
approuvé pour évoluer au-dessus de rassemblements de personnes),
- Vol au-dessus de zones peuplées pour lesquelles une mesure M1 a été utilisée pour
réduire le GRC ou pour lesquelles une zone d?évolution contrôlée a été créée.
Les exigences pour le confinement renforcé sont les suivantes :
? L?UAS est conçu selon des standards acceptables par l?AESA de telle sorte que :
o La probabilité de sortie du volume d?exploitation (géographie de vol + volume
de contingence) doit être inférieure à 10-4 par heure de vol, et
o Un point de défaillance unique de l?aéronef ou de la station de contrôle et de
commande ne doit pas conduire l?UAS à évoluer en dehors de son volume de
vol (buffer inclus),
? Les programmes et équipements électroniques embarqués sont développés selon des
standards industriels tels que des erreurs de développement ne peuvent conduire à
une évolution de l?UAS en dehors du volume de vol.
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L?exploitant examine les critères relatifs aux zones adjacentes et détermine le niveau de
robustesse requis pour le confinement. Il mentionne explicitement si les conditions de son
opération correspondent à ses critères, et le niveau de confinement (standard ou renforcé) de
l?UAS considéré.
Pour tout système de confinement renforcé, il est demandé au postulant :
- soit de déclarer sa conformité aux dispositions du « Means of compliance with Light-
UAS.2511 - Enhanced containment »7. Lors de l?instruction de la demande, la DSAC
pourra demander des preuves de la conformité aux exigences du MoC (description
technique, compte-rendus des essais, etc.) ;
- soit de produire une vérification de conception ou un certificat de type fourni par l?AESA,
autorité compétente sur les sujets relatifs à la navigabilité des aéronefs.
7 https://www.easa.europa.eu/downloads/134296/en
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14 Etape 10 : portefeuille exhaustif des risques
L'étape 10 consiste en une synthèse des mesures d?atténuations prévues. Bien que la
méthode SORA soit étendue, elle n?est pas conçue pour prendre en compte l?intégralité
des risques qui peuvent être associés à une opération. Ainsi, cette étape doit s?attacher
à identifier et gérer des risques ou contraintes complémentaires en lien notamment
avec des enjeux de sûreté, de respect de la vie privée et / ou de l?environnement.
Enfin, cette étape assurera que toutes les mesures d?atténuation seront effectivement
disponibles et pertinentes le jour de l?opération, et que les objectifs de sécurité seront
atteints.
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15 Annexe 1. Exemples et indications concernant la partie sécurité
du ConOps
Deux cartes doivent apparaître dans le ConOps, une première à grande échelle qui permet
de visualiser les espaces aériens concernés, les aérodromes proches voire les villes
voisines ; et un fichier « kml », obtenu grâce à Google Earth par exemple, qui permet de
visualiser les zones d?évolution, de contingence, et le buffer selon ce modèle :
Les distances choisies se doivent d?être justifiées, et le document « kml » montrera où se
trouvent les zones de décollage, les pilotes, et les observateurs.
Nous proposons de présenter les réactions équipage dans un tableau comme suit :
Actions acceptables
en sortie de circuit,
avant pénétration
dans le volume de
contingence
Actions déclenchées par
l?entrée de l?aéronef dans
le volume de
contingence
Actions déclenchées par la
sortie du volume de
contingence
Correction de la
trajectoire
Activation du RTH Activation du FTS
Reprise en main de
l?UAS
Tentative de reboot Coupure Moteur
Reprise des
commandes par le
second pilote via la
seconde station sol
Note 1 : Les dimensions du volume de contingence dépendent de la capacité de détection des
anomalies et du temps d'exécution des procédures d'intervention et procédure d'urgence
(notamment l'activation du FTS). La DSAC considère qu?un délai de 3 secondes devrait être
considéré entre la sortie de la « géographie de vol » et l'activation d'un système de secours
(par exemple, un FTS), sans préjuger des délais nécessaires à l?éventuelle transmission
d?informations entre plusieurs acteurs de l?opération.
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Si plusieurs actions sont déclenchées par la sortie de la zone de contingence, il convient de
les ordonner (sauf si elles sont simultanées).
Note 2 : Une réaction entamée pendant que l?UAS est en zone de contingence doit être avortée
au profit d?une réaction de niveau supérieur (colonne rouge du tableau précédent) en cas de
sortie de la zone de contingence.
Il convient ensuite de décrire chacune des réactions apparaissant dans le tableau ci-dessus
précisément, par exemple comme suit :
Nom de la
réaction
Etape 1 Etape 2 Etape 3 Etape 4 Etape 5 Etape 6
Activation
du FTS
Le pilote ou
un
observateur
constate la
sortie de la
zone de
contingence
et annonce
« Sortie de
Zone »
Il annonce
« Coupure
indépendante »
Le pilote
enclenche
le FTS
L?UAS
entame
une
parabole
de chute
Activation
du RTH
Le pilote
constate la
sortie de la
zone
d?évolution
Il annonce
« RTH » et
l?enclenche
En cas
d?échec le
pilote
répète
l?étape 2
En cas
d?échec le
pilote
annonce
« Echec
RTH »
Le second
pilote
répète
l?étape 2
L?UAS
arrête sa
course,
rejoint la
hauteur
h=50m et
retourne à
la position
de
décollage.
Enfin, la cinématique de la chute de l?UAS la plus pénalisante (celle avec la plus grande portée,
donc qui définit la taille minimum du buffer) doit être décrite et appuyée par des calculs. La
formule permettant d?établir la portée de la parabole de chute est fournie dans le Guide
Catégorie Spécifique.
On considère : V la vitesse normale d?évolution lors de l?opération en mètres par seconde, H
la hauteur normale maximale du vol en mètres, g=9.81m/s2 l?accélération gravitationnelle
terrestre.
La portée d?un fly-away est l?addition d?au moins deux termes :
? ? ? 3V qui représente la distance parcourue par l?UAS durant les trois secondes de
temps de réaction pilote en cas de sortie de zone de contingence. ? doit prendre en
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Guide_categorie_Specifique_0.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Guide_categorie_Specifique_0.pdf
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compte la capacité d?accélération de l?UAS, que l?on considère pleinement utilisée
pendant ces 3 secondes.
? ? ? ? × ?
2?
?
qui représente (de manière simplifiée) la distance parcourue par l?UAS
pendant la chute causée par le FTS, cette distance est augmentée et doit tenir compte
du vent si l?UAS est équipé d?un parachute (le délai de déploiement du parachute ne
doit pas être oublié). La vitesse à considérer est celle atteinte après les 3 secondes
d?accélération citées plus haut.
(ATTENTION: OPTION nsmission
d?informations entre plusieurs acteurs de l?opération.
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Si plusieurs actions sont déclenchées par la sortie de la zone de contingence, il convient de
les ordonner (sauf si elles sont simultanées).
Note 2 : Une réaction entamée pendant que l?UAS est en zone de contingence doit être avortée
au profit d?une réaction de niveau supérieur (colonne rouge du tableau précédent) en cas de
sortie de la zone de contingence.
Il convient ensuite de décrire chacune des réactions apparaissant dans le tableau ci-dessus
précisément, par exemple comme suit :
Nom de la
réaction
Etape 1 Etape 2 Etape 3 Etape 4 Etape 5 Etape 6
Activation
du FTS
Le pilote ou
un
observateur
constate la
sortie de la
zone de
contingence
et annonce
« Sortie de
Zone »
Il annonce
« Coupure
indépendante »
Le pilote
enclenche
le FTS
L?UAS
entame
une
parabole
de chute
Activation
du RTH
Le pilote
constate la
sortie de la
zone
d?évolution
Il annonce
« RTH » et
l?enclenche
En cas
d?échec le
pilote
répète
l?étape 2
En cas
d?échec le
pilote
annonce
« Echec
RTH »
Le second
pilote
répète
l?étape 2
L?UAS
arrête sa
course,
rejoint la
hauteur
h=50m et
retourne à
la position
de
décollage.
Enfin, la cinématique de la chute de l?UAS la plus pénalisante (celle avec la plus grande portée,
donc qui définit la taille minimum du buffer) doit être décrite et appuyée par des calculs. La
formule permettant d?établir la portée de la parabole de chute est fournie dans le Guide
Catégorie Spécifique.
On considère : V la vitesse normale d?évolution lors de l?opération en mètres par seconde, H
la hauteur normale maximale du vol en mètres, g=9.81m/s2 l?accélération gravitationnelle
terrestre.
La portée d?un fly-away est l?addition d?au moins deux termes :
? ? ? 3V qui représente la distance parcourue par l?UAS durant les trois secondes de
temps de réaction pilote en cas de sortie de zone de contingence. ? doit prendre en
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Guide_categorie_Specifique_0.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Guide_categorie_Specifique_0.pdf
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compte la capacité d?accélération de l?UAS, que l?on considère pleinement utilisée
pendant ces 3 secondes.
? ? ? ? × ?
2?
?
qui représente (de manière simplifiée) la distance parcourue par l?UAS
pendant la chute causée par le FTS, cette distance est augmentée et doit tenir compte
du vent si l?UAS est équipé d?un parachute (le délai de déploiement du parachute ne
doit pas être oublié). La vitesse à considérer est celle atteinte après les 3 secondes
d?accélération citées plus haut.
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION
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Si plusieurs actions sont déclenchées par la sortie de la zone de contingence, il convient de
les ordonner (sauf si elles sont simultanées).
Note 2 : Une réaction entamée pendant que l?UAS est en zone de contingence doit être avortée
au profit d?une réaction de niveau supérieur (colonne rouge du tableau précédent) en cas de
sortie de la zone de contingence.
Il convient ensuite de décrire chacune des réactions apparaissant dans le tableau ci-dessus
précisément, par exemple comme suit :
Nom de la
réaction
Etape 1 Etape 2 Etape 3 Etape 4 Etape 5 Etape 6
Activation
du FTS
Le pilote ou
un
observateur
constate la
sortie de la
zone de
contingence
et annonce
« Sortie de
Zone »
Il annonce
« Coupure
indépendante »
Le pilote
enclenche
le FTS
L?UAS
entame
une
parabole
de chute
Activation
du RTH
Le pilote
constate la
sortie de la
zone
d?évolution
Il annonce
« RTH » et
l?enclenche
En cas
d?échec le
pilote
répète
l?étape 2
En cas
d?échec le
pilote
annonce
« Echec
RTH »
Le second
pilote
répète
l?étape 2
L?UAS
arrête sa
course,
rejoint la
hauteur
h=50m et
retourne à
la position
de
décollage.
Enfin, la cinématique de la chute de l?UAS la plus pénalisante (celle avec la plus grande portée,
donc qui définit la taille minimum du buffer) doit être décrite et appuyée par des calculs. La
formule permettant d?établir la portée de la parabole de chute est fournie dans le Guide
Catégorie Spécifique.
On considère : V la vitesse normale d?évolution lors de l?opération en mètres par seconde, H
la hauteur normale maximale du vol en mètres, g=9.81m/s2 l?accélération gravitationnelle
terrestre.
La portée d?un fly-away est l?addition d?au moins deux termes :
? ? ? 3V qui représente la distance parcourue par l?UAS durant les trois secondes de
temps de réaction pilote en cas de sortie de zone de contingence. ? doit prendre en
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Guide_categorie_Specifique_0.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Guide_categorie_Specifique_0.pdf
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compte la capacité d?accélération de l?UAS, que l?on considère pleinement utilisée
pendant ces 3 secondes.
? ? ? ? × ?
2?
?
qui représente (de manière simplifiée) la distance parcourue par l?UAS
pendant la chute causée par le FTS, cette distance est augmentée et doit tenir compte
du vent si l?UAS est équipé d?un parachute (le délai de déploiement du parachute ne
doit pas être oublié). La vitesse à considérer est celle atteinte après les 3 secondes
d?accélération citées plus haut.
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