Guide d'élaboration et de mise en oeuvre des Projets de Territoire pour la Gestion de l'Eau À destination des porteurs de projets et des acteurs de la démarche
Auteur moral
France.Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires (2022-...)
Auteur secondaire
Résumé
<p class="MsoNormal">Le Guide d'élaboration et de mise en oeuvre des Projets de Territoire pour la Gestion de l'Eau fournit des directives pour concevoir et appliquer des projets de gestion de l'eau à l'échelle territoriale. Destiné aux porteurs de projets et aux acteurs locaux, il détaille les étapes de diagnostic, de concertation, de planification et de suivi pour garantir une gestion durable et participative des ressources en eau.<o:p></o:p></p>
Descripteur Urbamet
eau
Descripteur écoplanete
Thème
Aménagement du territoire
Texte intégral
Guide d?élaboration et de mise en oeuvre
des Projets de Territoire pour la Gestion de l?Eau
À destination des porteurs de projets et des acteurs de la démarche
Août 2023
2
Avant-propos
Pour assurer une gestion équilibrée de la ressource en eau, maî-
triser les pressions de prélèvement à un niveau compatible avec
les objectifs environnementaux de la directive cadre sur l?eau
(DCE) et répondre aux enjeux du changement climatique, l?ins-
truction du Gouvernement du 7 mai 2019 relative au projet de
territoire pour la gestion de l?eau (PTGE) entend donner un nou-
vel élan à une gestion partagée de la ressource en eau.
« Un PTGE est une démarche reposant sur une approche globale et co-
construite de la ressource en eau sur un périmètre cohérent d?un point de
vue hydrologique ou hydrogéologique. Il aboutit à un engagement de l?ensemble des usagers d?un territoire
(eau potable, agriculture, industries, navigation, énergie, pêche, usages récréatifs, etc.) permettant d?atteindre,
dans la durée, un équilibre entre besoins et ressources disponibles en respectant la bonne fonctionnalité
des milieux aquatiques, en anticipant le changement climatique et en s?y adaptant. Il s?agit de mobiliser Ã
l?échelle du territoire des solutions privilégiant les synergies entre les bénéfices socio-économiques et les exter-
nalités positives environnementales, dans une perspective de développement durable du territoire. Le PTGE
doit intégrer l?enjeu de préservation de la qualité des eaux (réductions des pollutions diffuses et ponctuelles). »
(source : instruction du 7 mai 2019)
Le rapport de la thématique 3 du Varenne agricole de l?eau et de l?adaptation au changement cli-
matique[1] et le rapport de la mission d?appui CGEDD-CGAAER pour l?aboutissement des PTGE[2] ont
opéré durant l?année 2021 des retours d?expérience sur les PTGE. L?un et l?autre ont conclu à la perti-
nence de l?outil PTGE tout en identifiant des écueils rencontrés. Ils ont souligné l?intérêt de l?écriture
d?un guide pratique national à l'usage des acteurs et porteurs de démarches PTGE. Le rapport de la
mission CGEDD-CGAAER contient une annexe 8 qui propose la trame d?un tel document.
Le présent guide répond à ce besoin. Il rappelle le contenu de chacune des étapes de l?élaboration et
la mise en oeuvre d?un PTGE. Sans constituer un cadre rigide, il identifie les points de vigilance particu-
liers dont la prise en compte favorise l?aboutissement de la démarche. Il met en lumière une vingtaine
de retours d?expérience ayant vocation à illustrer par l?exemple ce qui peut être fait.
Une attention particulière est portée à la qualité de la gouvernance mise en place et à celle des études
et réflexions qui sont conduites. Le PTGE est l?occasion de bâtir un véritable projet pour le territoire.
Il doit rester une démarche ascendante qui associe de façon équilibrée toutes les parties prenantes
d?un territoire et fait confiance à l?intelligence collective pour co-construire un programme d?actions.
L?analyse coût-bénéfice doit prendre toute sa place. En s?appuyant sur un scénario « sans projet»,
elle est un puissant outil de dialogue pour choisir un programme d?actions parmi plusieurs scénarios
d?équilibre possibles.
La restauration et la préservation des équilibres entre les usages de l?eau et la ressource disponible
nécessitent une mobilisation forte de l?ensemble des acteurs concernés : collectivités territoriales et
leurs groupements, agriculteurs et autres acteurs des filières, consommateurs d?eau et autres usagers,
services et établissements publics de l?État...
Face au changement climatique, l?agriculture doit pouvoir sécuriser son accès à la ressource en eau
et en améliorer la gestion. Répondre à cet enjeu implique de prendre en compte les attentes de
l?ensemble des usages et de garantir une gestion économe et sobre de cette ressource partagée et
stratégique.
Les PTGE offrent un cadre pertinent pour assurer un équilibre entre les usages de l?eau et la ressource
disponible. Ce guide facilitera leur émergence et leur aboutissement dans les territoires pour pro-
mouvoir une gestion partagée et durable de la ressource en eau.
Pierre-Édouard Guillain
Directeur de la Direction de l'eau
et de la biodiversité par intérim
Philippe Duclaud
Directeur général de la
performance économique et
environnementale des entreprises
[1] https://agriculture.gouv.fr/varenne-agricole-de-leau-et-de-ladapta-
tion-au-changement-climatique-lancement-de-la-thematique-3
[2] https://www.vie-publique.fr/rapport/286369-appui-aboutissement-projets-
de-territoire-gestion-de-l-eau-ptg
3
Sommaire
I. Émergence du Projet de Territoire pour la Gestion de l?Eau, engagement de la
démarche.............................................................................................................................. 8
1. Définir le périmètre géographique pertinent pour le PTGE............................................... 9
2. Préparer la participation des acteurs et celle du public à la démarche PTGE............... 10
3. Établir les cercles d?acteurs et les modalités de gouvernance............................................ 15
4. Établir la feuille de route d?élaboration du PTGE et son calendrier................................... 18
5. Identifier les possibilités de financements existants et les implications........................ 20
6. Annoncer et lancer collectivement la démarche................................................................. 22
II. État des lieux initial, diagnostic et enjeux................................................................... 23
1. Porter à connaissance initial de l'État comportant les informations disponibles sur
la ressource en eau et les usages................................................................................................ 23
2. Réaliser un état des lieux initial et prospectif dans le contexte du dérèglement
climatique....................................................................................................................................... 24
3. Le diagnostic ressources/besoins........................................................................................... 32
III. Élaboration et co-construction des scénarios puis choix du programme
d?actions................................................................................................................................ 33
1. Élaborer plusieurs scénarios (dont le scénario sans projet) .............................................. 33
2. Contenu des programmes d'actions associés aux scénarios............................................ 39
3. Comparaison des scénarios, choix d'un programme d'actions pour les acteurs et
place des analyses économiques et financières...................................................................... 41
IV. Mise en oeuvre du programme d?actions, suivi et évaluation.................................. 46
1. Contractualisation du PTGE.................................................................................................... 46
2. Organiser le suivi du projet et des indicateurs..................................................................... 47
3. Lier gestion conjoncturelle et structurelle dans le cadre de PTGE.................................. 49
Liste des annexes................................................................................................................. 50
4
Liste des acronymes
AAC Aire d?alimentation de captage
AAP Appel à projets
AEAG Agence de l?eau Adour-Garonne
AELB Agence de l?eau Loire-Bretagne
AEP Alimentation en eau potable
AERMC Agence de l?eau Rhône-Méditerranée-Corse
ASA Association syndicale autorisée
AUP Autorisation unique de prélèvement
BDD Base de données
CGAAER Conseil général de l?alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux
CGEDD Conseil général de l?environnement et du développement durable
CLE Commission locale de l?eau
CNDP Commission nationale du débat public
COGEPOMI Comité de gestion des poissons migrateurs
COPIL Comité de pilotage
COSUI Comité de suivi
COTECH Comité technique
CUMA Coopérative d?utilisation de matériel agricole
DCE Directive cadre européenne sur l?eau
DDT(M) Direction départementale des territoires (et de la mer)
DMB Débit minimum biologique
DOE Débit objectif d?étiage
DRAAF Direction régionale de l?alimentation, de l'agriculture et de la forêt
DREAL Direction régionale de l?environnement, de l?aménagement et du logement
EPAGE Etablissement public d?aménagement et de gestion des eaux
EPTB Etablissement public territorial de bassin
ETP Equivalent temps plein
EVP Études d'évaluation des volumes prélevables
FEADER Fonds européen agricole pour le développement rural
FEDER Fonds européen de développement régional
GIEC Groupe intergouvernemental d?experts sur le climat
GIP Groupement d?intérêt public
GT Groupe de travail
HMUC Hydrologie ? Milieux ? Usages ? Climat
ICPE Installation classée pour la protection de l?environnement
5
INRAE Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
LEMA Loi sur l?eau et les milieux aquatiques
MAB-CAB Maintien de l?agriculture biologique ? Conversion à l?agriculture biologique
MAEC Mesure agro-environnementale et climatique
OFB Office français de la biodiversité
ONDE Observatoire national des étiages
OUGC Organisme unique de gestion collective
PDR Programme de développement rural
PLU(i) Plan local d?urbanisme (intercommunal)
POE Piézométrie objectif d?étiage
PSN Plan stratégique national
PTGE Projet de territoire pour la gestion de l?eau
REUT Réutilisation des eaux usées traitées
RGA/RA Recensement général agricole
RPG Registre parcellaire graphique
SAGE Schéma d?aménagement et de gestion des eaux
SAU Surface agricole utile
SCOT Schéma de cohérence territoriale
SDAEP Schéma directeur d?alimentation en eau potable
SDAGE Schéma directeur d?aménagement et de gestion des eaux
SFN Solution fondée sur la nature
SGAR Secrétariat général pour les affaires régionales
SRADDET Schéma régional d?aménagement, de développement durable et d?égalité des
territoires
STEU Station de traitement des eaux usés
ZH Zone humide
ZSCE Zone soumise à contrainte environnementale
ZRE Zone de répartition des eaux
6
Introduction
Un projet de territoire pour la gestion de l?eau (PTGE) est une démarche qui vise à prendre en charge des
enjeux de gestion quantitative de l?eau ainsi qu?à définir puis mettre en oeuvre un programme d?actions
permettant d?atteindre, dans la durée, un équilibre entre besoins et ressources disponibles en respectant
la bonne fonctionnalité des écosystèmes aquatiques. Il doit intégrer l?enjeu de préservation de la qualité
des eaux (réductions des pollutions diffuses et ponctuelles).
Le programme d?actions est l?aboutissement d?un processus de travail relativement complexe, qui fait l?ob-
jet de plusieurs étapes de travail. Le terme « projet de territoire » désignera dans ce guide le processus de
travail tandis que le livrable final sera nommé programme d?actions du projet de territoire.
Ainsi, la démarche de PTGE est une succession d?étapes, qui permet de cheminer de la compréhension
d?un problème de gestion de l?eau sur le territoire jusqu?à la mise en oeuvre d?un programme d?actions
adapté à la problématique mise en évidence.
De façon générale, trois motifs principaux conduisent à la mise en place d?un PTGE :
? Territoires en déséquilibre quantitatif ? rétablir l?équilibre quantitatif.
? Territoires à risque de tension du fait du changement climatique ? anticiper le changement climatique.
? Projet de stockage d?eau ? instaurer un dialogue territorial.
Si les objectifs et les différentes étapes d?élaboration d?un PTGE sont définis dans l?instruction du
Gouvernement du 7 mai 2019, il n?en demeure pas moins que l?organisation du projet de territoire (calen-
drier, périmètre de l?étude, organisation des échanges entre les acteurs, modalités de concertation) et les
outils utilisés restent au choix du porteur de PTGE et du comité de pilotage. Le projet de territoire a voca-
tion à être adapté au contexte dans lequel il est mis en place tout en s?inscrivant dans la réglementation
générale (notamment le Code de l?environnement en intégrant les modifications introduites par le décret
2021-795 du 23 juin 2021 et le décret 2022-1078 du 29 juillet 2022) et la planification dans le domaine de
l?eau (schémas directeurs d'aménagement et de gestion des eaux - SDAGE - et schémas d'aménagement
et de gestion de l'eau (SAGE).
Outre l?instruction du Gouvernement du 7 mai 2019, son additif, le rapport de la mission d?inspection
CGEDD-CGAAER sur les PTGE et le centre de ressources à venir, ce guide constitue un outil d?aide à la mise
en oeuvre de PTGE à destination des porteurs et des acteurs de la démarche. Il a été rédigé dans le cadre
des travaux du GT PTGE du Conseil National de l'Eau, réunissant des représentants des usagers de l'eau,
des services de l'Etat et des experts thématiques.
Il a pour objectif d?expliciter et de détailler les différentes étapes du PTGE, depuis l?émergence du projet
jusqu?à la mise en oeuvre du programme d?actions. Il détaille notamment le pilotage du projet par le por-
teur, la réalisation de l?état des lieux, du diagnostic qui sont essentiels dans la démarche du PTGE ainsi que
l?analyse prospective.
Ce guide met également en lumière différentes modalités d?organisation et propositions d?actions pour
éviter certains écueils et faciliter la mise en oeuvre opérationnelle des PTGE. Des retours d?expérience sont
par ailleurs proposés comme outils d?aide à la mise en oeuvre. Des liens hypertexte renvoient vers des do-
cuments produits localement.
Le présent guide est structuré selon les quatre grandes étapes d?élaboration et de mise en oeuvre d?un
PTGE :
? Emergence et engagement de la démarche
? État des lieux, diagnostic et enjeux
? Élaboration et co-construction des scénarios et programme d?actions
? Mise en oeuvre du programme d?actions, suivi et évaluation
7
Déroulé de la démarche PTGE
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- Constitution d'un groupe de préfiguration
- Définition du périmétre géographique
- Préparation de la participation de acteurs et du grand public
- Mise en place des instances de gouvernance
- Établissement de la feuille de route et du calendrier
- Examen des possibilités de financement
- Lancement de la démarche et communication
- Porter à connaissance initial de l'État
- État des lieux initial et prospectif
- Diagnostic ressources / besoins
- Contractualisation
- Organisation du suivi et des indicateurs
- Mise en oeuvre du programme d'actions
- Bilans annuels et communication
- Caractérisation du scénario « sans projet »
- Co-construction de scénarios
- Contenu des programmes d'actions
- Analyses économique et financière
- Comparaison et choix du scénario
- Montage financier du programme d'actions
- Vérification de l'opérationnalité du
programme d'actionsC
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ÉTAPES RÔLE DES PRÉFETS
Engagement de la collectivité dans la démarche Le préfet référent veille à la pertinence du périmètre.
Feuille de route du processus (calendrier, gouvernance?) Le préfet référent valide la feuille de route.
Porter à connaissance initial du préfet référent.
Production de l?état des lieux et du diagnostic
Le préfet coordonnateur de bassin, ou le préfet référent
par délégation, valide comme suffisante la phase de
diagnostic.
Proposition du programme d?actions
Le préfet coordonnateur de bassin, ou le préfet référent
par délégation, donne l?avis de l?État sur la suffisance du
programme d?actions.
Adoption du PTGE par la structure porteuse et engage-
ment des partenaires mobilisés
Approbation du PTGE par le préfet coordonnateur de
bassin.
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Démarche PTGE
8
I. ÉMERGENCE DU PROJET DE TERRITOIRE POUR LA GESTION
DE L?EAU, ENGAGEMENT DE LA DÉMARCHE
Cette partie s?adresse plus spécifiquement aux acteurs de la préfiguration du PTGE et aux futurs porteurs
de la démarche, afin de les aider à aborder le pilotage du projet de territoire dans les meilleures condi-
tions. Tout en explicitant les principaux enjeux de gouvernance, de co-construction et de gestion de pro-
jet, elle propose des pistes concrètes pour avancer dans le processus de travail.
Conditions d?émergence d?un PTGE
L?émergence d?un PTGE est l?étape la plus amont qui va marquer le début du processus de mise en oeuvre
du PTGE. Elle suppose que soient constitués les trois éléments suivants :
? une problématique de gestion quantitative de l?eau (par exemple des situations de crise estivale
répétées qui compromettent certains usages en s?appuyant sur les retours d?expérience sécheresse
établis chaque année dans les bassins, ou le non-respect de débits objectif d?étiage, ou des pressions
incompatibles avec l?atteinte du bon état des masses d?eau requis au titre de la DCE?), actuellement
constatée ou anticipée par rapport à des échéances à venir (échéances réglementaires, perspective du
changement climatique?). Cette problématique s?avère indissociable des enjeux de qualité des eaux
et de fonctionnalité des milieux. Il est rappelé que le PTGE doit intégrer l?enjeu de préservation de la
qualité des eaux.
? un territoire qui soit le lieu de manifestation de cette problématique, mais aussi le lieu de sa possible
prise en charge, avec au moins une collectivité compétente sur ce territoire ;
? une convergence politique entre les institutions (maître d?ouvrage territorial, État, Agences de l?eau?)
pour engager un processus de prise en charge.
Constituer un groupe de préfiguration
Pour faciliter l?émergence du PTGE, il est préconisé que s?implique à ce stade, un groupe de préfiguration
restreint comprenant le futur porteur de la démarche, l?État et ses services
Ce groupe pourra notamment produire un document simple de quelques pages décrivant à grands traits
la problématique telle qu?elle est connue ou anticipée, et le cadre territorial de sa prise en charge. Il pourra
aussi fixer des objectifs supplémentaires et complémentaires à ceux définis par l?instruction du 7 mai 2019
pour la démarche, ses modalités globales d?organisation (gouvernance, animation) et le calendrier du pro-
jet de territoire. La rédaction d?un tel document par le groupe de préfiguration viendra ensuite alimenter
le groupe commanditaire (cf. infra p. 15) qui pilotera la démarche par la suite.
Ce document pourra également servir de base à la saisine du préfet coordonnateur de bassin (PCB) pour
la désignation du préfet référent. Cette désignation pourrait venir constituer le premier jalon de l?engage-
ment dans la démarche.
Groupe de préfiguration
PTGE Vie et Jaunay ? Syndicat Mixte des Marais, de la Vie, du Ligneron et du Jaunay (en cours de concer-
tation)
PTGE Auzance-Vertonne ? Syndicat Mixte Auzance Vertonne (en cours de concertation)
Le PTGE Vie et Jaunay et le PTGE Auzance-Vertonne sont situés sur le département de la Vendée.
Les deux bassins ne sont pas classés en zone de répartition des eaux (ZRE) ni en déficit quantitatif
mais sont soumis par le SDAGE à un plafonnement, au niveau actuel, des prélèvements en période
de basses eaux. Ils sont caractérisés par des petits cours d?eau avec des faibles débits et des assecs
récurrents et un nombre important de plans d?eau. Lors de l?état des lieux du SDAGE Loire Bretagne,
ces deux bassins (parmi 6) étaient identifiés pour un classement en ZRE, pour lequel les acteurs locaux
n?étaient pas favorables.
Un groupe de préfiguration a été mis en place au niveau régional et locale pour discuter de l?avenir
de ces bassins. Cette instance était composée de la Chambre régionale d?agriculture, du préfet coor-
donnateur de bassin, du préfet de Région et du préfet de département et du SGAR.
9
Quelques exemples de périmètres PTGE
Les retours d?expérience montrent que certains périmètres de PTGE ont été définis à une échelle
plus restreinte que celle du SAGE (cas de périmètres SAGE trop importants en superficie ou ne permet-
tant pas de prendre en compte d?autres ressources, notamment les eaux souterraines). Pour d?autres
PTGE, le périmètre a été établi au regard du degré d?opérationnalité souhaité du programme d?actions.
f Bassin versant / sous-bassin versant : Douze (AEAG ? dep 40,32), Seugne (AEAG ? dep 17, 16),
Seudre (AEAG ? dep 17), Tescou (AEAG ? dep 81, 82, 31), Puiseaux-Vernisson, Isle (AEAG ? dep 24, 87, 19,
33).
L?importance du portage politique
L'importance du portage politique dans le cadre des PTGE mérite d'être soulignée. En particulier, les élus
des structures porteuses ont un rôle clé dans l'émergence et le maintien de la dynamique de telles dé-
marches.
Ce portage peut notamment se traduire par la visibilité donnée à la démarche grâce à des actions de
communication. La publication régulière d'articles (site internet, newsletters) sur les avancées du PTGE
permet de faire connaître plus largement la démarche et d'entretenir les attentes des usagers de l'eau et
des citoyens quant à la mise en oeuvre du programme d'actions (cas du PTGE Garonne Amont).
Selon le contexte local, il peut également être envisagé de sensibiliser les députés et sénateurs du terri-
toire (cas du PTGE Adour amont), qui parfois n'ont pas connaissance de l'existence de la démarche.
1. Définir le périmètre géographique pertinent pour le PTGE
La définition du périmètre géographique du PTGE doit intervenir en début de démarche et faire l?objet
d?une attention particulière de la part de la structure porteuse.
L?instruction du 7 mai 2019 précise que le périmètre doit impérativement « refléter la cohérence hydro-
logique et hydrogéologique. Dans le cas de l?existence d?un SAGE, il est recommandé que le périmètre du
PTGE soit celui du SAGE ou équivalent à celui du SAGE, dans une logique de cohérence avec l?ensemble des
objectifs à atteindre sur le territoire. »
Le préfet coordonnateur de bassin ou le préfet référent veille à la pertinence du périmètre du PTGE.
La logique hydrographique et la nécessaire solidarité amont/aval des bassins versants qui prévaut pour la
délimitation du PTGE n?exclut toutefois pas de possibles ajustements (notamment en phase de diagnostic)
pour s?assurer de la pleine pertinence du « territoire de projet » au regard des enjeux quantitatifs et/ou
qualitatifs associés.
L?attention de la structure porteuse sera attirée sur la cohérence souhaitable des périmètres entre PTGE,
SAGE, Autorisation Unique de Prélèvement (AUP) et études d?évaluation des volumes prélevables (EVP).
Il convient d?être clair et transparent sur le choix du périmètre du PTGE, ainsi que de justifier de son ca-
lage ou au contraire sa différenciation par rapport à d?autres périmètres existants sur le secteur (masses
d?eau souterraines ou superficielles, bassins ou aquifères en déséquilibre identifiés par le SDAGE, Zone de
Répartition des Eaux, SAGE, contrat de rivière ou de nappe, périmètre de gestion par un organisme unique
de gestion collective (OUGC), AUP, études d?évaluation des volumes prélevables). Le porteur de projet de
territoire pourra notamment réaliser en amont du processus, une cartographie croisant le périmètre du
PTGE avec ceux des autres outils de gestion / planification / études pour clarifier la situation auprès des
acteurs de la démarche et éviter toute confusion.
Cette instance a proposé que les bassins via les Commissions Locales de l?Eau (CLE), s?engagent
dans une démarche PTGE et dans la réalisation d?analyses HMUC (Hydrologie Milieux Usages
Climat) en vue de définir les volumes prélevables pour répondre au besoin de préservation des milieux
vis-à -vis des déficits quantitatifs. Les conclusions de cette instance ont été matérialisées par le biais
d?une feuille de route par territoire qui a été validée par la suite dans les CLE respectives des bassins.
Chaque feuille de route est aujourd?hui utilisée comme document d?orientation pour l?élaboration du
PTGE.
10
2. Préparer la participation des acteurs et celle du public à la démarche
PTGE
La participation des acteurs, et parfois des citoyens, est une composante essentielle de nombreuses dé-
marches de planification territoriale, mises en oeuvre par les collectivités. Il en va de même pour les PTGE:
aucune démarche ne peut s?envisager sans mobilisation et contribution de l?ensemble des acteurs. Cette
participation favorisera l?adhésion au programme d?actions et l?acceptabilité sociétale.
Pour autant, mettre en place un processus de participation n?est pas chose facile, et renvoie à de nom-
breuses questions. Cette partie a pour objectif d?aider le porteur de projet à mettre en place un dispositif
de participation adapté à son territoire. La description des différents processus de participation ainsi qu?un
focus sur le recours aux garants et à la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) sont proposés en
Annexe 1.
Identifier le(s) régime(s) de participation dès le lancement de la démarche : consultation /
co-construction
La participation n?est pas une fin en soi ; elle est au service d?objectifs d?amélioration de l?action publique
(transparence, pertinence et légitimité des décisions, meilleure prise en compte des attentes, meilleure
implication des acteurs et des citoyens, droit du public à être informé et à participer aux décisions pu-
bliques impactant l?environnement, respect des engagements pris par la puissance publique, etc.).
D?une manière générale, il convient de retenir le principe suivant :
? lorsque les contenus du projet de territoire sont produits par des experts (bureau d?études, comités
techniques ou « COTECH »), le régime de participation est plutôt celui de l?information, de la consul-
tation : les productions des experts sont communiquées aux acteurs et/ou au grand public qui sont
amenés à enrichir, amender ou critiquer ces productions. Ces processus peuvent se dérouler au sein de
comités de pilotage (COPIL) et/ou d'ateliers/groupes de travail. L?effort à fournir par le pilote est donc
avant tout un effort de transparence, de pédagogie et de communication.
? lorsque les acteurs ou le grand public sont invités à contribuer pour produire du contenu (diagnostics,
scénarios, etc.), le régime de travail est plutôt un régime de co-construction : ces processus font alors
appel à des méthodes spécialisées qui en général justifient de recourir à des opérateurs professionnels.
Le pilote (avec ces opérateurs) doit alors assurer la vulgarisation des connaissances et la formation des
parties prenantes, créer les conditions pour la rencontre et la collaboration des participants, organiser
la traçabilité des travaux, capitaliser les productions, et faire émerger des synthèses partageables.
Par construction, les processus reposant sur du travail d?expertise sont plus « fermés » et plus rapides Ã
mettre en oeuvre. Ils ont l?inconvénient de moins impliquer les acteurs, et donc parfois de mal percevoir
certaines réalités du terrain, et peuvent conduire à des fragilités (contestation de l?expertise, production
de contre-expertise, etc.).
À l?inverse, les processus en co-construction sont plus ouverts, plus impliquants, créateurs de légitimité de
la décision, mais complexes à mettre en oeuvre, et leurs résultats sont plus difficiles à valoriser. Ils doivent
se clore par une réponse du porteur de PTGE par rapport aux contributions reçues des acteurs et/ou du
public, dans laquelle il indique de façon argumentée ce qui est retenu ou non.
Cette réflexion sur les objectifs de la participation doit aussi permettre au porteur de projet de cibler
les compétences attendues de l'animation/facilitation et in fine de s?interroger sur son internalisation ou
son externalisation. Dans tous les cas, il paraît indispensable d?écrire un cahier des charges qui définisse
les principes de la participation, ce qui est souvent oublié lorsque l?animation est interne. Ce cahier des
charges peut constituer un élément de la feuille de route évoquée ci-après.
L?implication des acteurs dans la participation
La gouvernance du PTGE (cf. ci-après) rassemble les acteurs et/ou les usagers de la gestion de l?eau du terri-
toire au sein d?un comité de pilotage et de groupes de travail divers (COTECH, commissions, etc.).
f Ajustement de bassin versant / sous-bassin versant : Adour amont (AEAG ? dep 65, 64, 32) /
Charente aval Bruant (AEAG ? dep 17, 16).
f Plusieurs bassins versants : Aume-Couture (AEAG ? dep 16, 79, 17), Serein-Armançon (AESN- dep
89, 21, 10), Drac amont (AERMC ? dep 38, 05).
f Nappe / aquifère souterrain : Dombes (AERMC ? dep 01).
11
Les acteurs constituent une catégorie particulière de personnes impliquées dans le PTGE : ils se différen-
cient du grand public ou des citoyens. Les acteurs sont des représentants officiels de catégories d?usagers,
des experts (chercheurs, techniciens, personnes qualifiées, usagers experts?), des responsables d?institu-
tions, des responsables d?organismes privés concernés par certains usages, des représentants d?associa-
tions, etc. Ils incarnent des dimensions particulières des problèmes de gestion de l?eau, des compétences
spécifiques, des responsabilités politiques ou techniques dans la gestion, etc.
Il est attendu d?eux que leurs compétences et/ou leurs responsabilités nourrissent le processus à toutes ses
étapes (diagnostic, scénarios, programmes d?actions, etc.), et que leur implication contribue à déployer
les actions.
Une démarche d?écoute des acteurs est indispensable pour le PTGE. Elle doit permettre très tôt à chacun
d?exprimer ses attentes (cf. annexe 1). Dans certaines situations où le porteur de projet de territoire identi-
fie des problèmes aigus, cette écoute peut faire l?objet d?une prestation spécifique (médiation).
Réalisation d?un audit patrimonial
PTGE du Tescou (en cours de concertation)
Après la crise de Sivens, dans un contexte de forte tension entre acteurs du territoire, les préfets du
Tarn et de Tarn-et-Garonne ont confié à une équipe de l?ADEPRINA/AgroParisTech, la réalisation d?une
démarche préalable au projet de territoire destinée à restaurer les conditions d?un dialogue entre les
acteurs autour des enjeux de gestion de l?eau dans leur territoire. https://www.tarn.gouv.fr/IMG/pdf/
Rapport_audit_patrimonial_Bassin_versant_du_Tescou_Vdef-2.pdf
Ce travail a permis aux acteurs de réinvestir un processus de travail, en identifiant des enjeux
qu?ils partageaient, malgré le conflit passé, et en se dotant d?une gouvernance originale (instance de
co-construction). Les travaux sur la recherche de solutions acceptables sur le territoire ont pu être re-
lancés, dans un contexte apaisé, sans pour autant, à ce stade, aboutir à un consensus.
La participation des acteurs aux études techniques et économiques
La réalisation d?études (hydrologiques, socio-économiques, environnementales, etc.) est une constante
des projets de territoires (cf. partie II).
La sollicitation des acteurs lors de ces phases d?études peut relever des intentions suivantes :
? informer les acteurs sur les études que le porteur de projet commandite, dans une logique de
transparence ;
? faire monter en compétence les acteurs sur le sujet, et c'est-à -dire s?assurer qu?ils comprennent les
résulats des études (temps d?appropriation, pédagogie, répétition?) pour être en capacité de les vali-
der ;
? mobiliser l?expertise des acteurs pour qu?ils contribuent au bon déroulement des études, qu?ils
fassent preuve d?un regard critique sur les productions, les interprétations ;
? associer les acteurs à la conception même des études, à la réflexion sur leur pertinence, à la défini-
tion des cahiers des charges, etc.
Très schématiquement, les situations suivantes peuvent se retrouver. Elles illustrent quatre niveaux pro-
gressifs de participation des acteurs :
Information Consultation Concertation Co-construction
Le porteur du PTGE a déci-
dé de faire une étude sur
un sujet donné, il a écrit le
cahier des charges, et il an-
nonce en COPIL qu?il lance
une étude sur ce sujet et
informe du calendrier
Le porteur du PTGE pense
qu?une étude est néces-
saire, mais il souhaite im-
pliquer le COPIL. Il expose
au COPIL son intention de
faire une étude et soumet
à l?avis du COPIL un projet
de cahier des charges sur
lequel il recueille des cri-
tiques et des propositions
Le porteur du PTGE mène
en COPIL une discus-
sion sur l?intérêt de faire
l?étude, et propose un
groupe de travail pour ré-
diger le cahier des charges
Le porteur du PTGE ins-
talle un groupe de travail
« Études et données »,
animé par un facilitateur,
qui réfléchit en co-exper-
tise aux différentes études
à mener et propose un
cadre pour ces études au
COPIL
12
Ceci amène à bien différencier deux phases autour de ces études :
? une phase de conception qui aboutit à la rédaction du cahier des charges ;
? une phase de réalisation qui consiste à mobiliser les données, méthodes, outils et expertises pour
répondre aux attendus du cahier des charges.
Puis à clairement définir les modalités de participation relatives à ces phases.
La phase de conception du cahier des charges des études est une étape cruciale pour le porteur de projet
qui pourra s?appuyer sur les acteurs pour :
? orienter / spécifier ce qui va être étudié ou non (quelles sources de données, quels modèles, quelles
méthodes d?analyse employer ? etc.) ;
? formuler explicitement les questions auxquelles les études doivent apporter des réponses, fixer cer-
taines exigences/contraintes méthodologiques, et exprimer des attentes sur la forme attendue de ces
réponses ;
? définir la façon dont les prestataires techniques vont interagir avec les acteurs : quelles étapes des
études devront faire l?objet de travaux avec des groupes d?acteurs, dans quels objectifs (communiquer
sur l?avancement, présenter des résultats, négocier des points méthodologiques, soumettre des résul-
tats à la critique, intégrer de l?expertise externe, valider des conclusions, etc.).
L?intérêt d?un processus de participation dès l?émergence du PTGE
PTGE Isle ? EPTB Dordogne : EPIDOR (en cours de concertation)
Dans le cadre du PTGE Isle, un premier marché a été lancé en 2021 afin d?accompagner les différentes
étapes sur le volet technique. Ce premier marché était très fermé sur les aspects « participation ».
La mise en place d?un garant de la concertation sur ce projet de territoire a ensuite été acté. Puis,
l?idée de la mise en place d?un processus d?écoute territoriale a émergé au sein du comité de pilotage
(sans occulter la proposition de mobiliser un garant, plus en aval du PTGE). Le GIP Transition a alors
appuyé EPIDOR pour la rédaction d?un cahier des charges sur ce volet : l?objectif était de recueillir, au
travers d?un processus d?écoute, la vision des acteurs sur les enjeux de gestion de l?eau du territoire,
avec les attendus suivants :
f installer un climat de confiance en proposant un cadre de concertation apportant des garan-
ties d?honnêteté et de sincérité ;
f fournir à chaque acteur la possibilité d?exprimer son point de vue et ses analyses de manière
sincère en ayant les garanties d?être écouté ;
f recueillir de manière traçable et sécurisée les positions exprimées, mettre les propos des ac-
teurs en perspective dans le cadre d?une analyse croisée qui rende compte des convergences et des
divergences ;
f faire émerger les questions stratégiques qui doivent être traitées dans le cadre du PTGE ;
f identifier les conditions de convergence entre les visions exprimées ainsi que des pistes d?ac-
tion pour le PTGE.
Un prestataire a été retenu à l?issue des différentes étapes de la commande publique sur la base
d?une proposition méthodologique permettant la conduite de 40 entretiens confidentiels conduits au
moyen d?une grille stratégique, qui seront in fine intégrés sous forme d?une analyse stratégique qui sera
restituée aux acteurs.
La démarche est en cours.
Le retour d?expérience montre l?importance de considérer le volet « participation » dès le démarrage
de l?étude, notamment pour assurer une bonne imbrication des volets « participation » et « technique ».
13
La participation du public et la possibilité de recourir à un garant
Selon l?article L120-1 du Code de l?environnement, la participation du public à l?élaboration des décisions
publiques ayant une incidence sur l?environnement est mise en oeuvre en vue d?améliorer la qualité de la
décision publique et de contribuer à sa légitimité démocratique, d?assurer la préservation d?un environne-
ment sain pour les générations actuelles et futures, de sensibiliser et d?éduquer le public à la protection de
l?environnement, d?améliorer et de diversifier l?information environnementale.
S?agissant du PTGE qui n?est pas un objet juridique, le Code de l?environnement ne précise évidemment
pas de modalité de participation du public. Il revient au porteur de la démarche de s?interroger sur une
implication éventuelle du grand public : que peut-elle apporter en complément des débats au sein des
instances de gouvernance ? ; est-elle justifiée ? ; si oui, dans quel esprit la mener ? ; avec quels moyens ? ;
comment l?articuler avec les travaux impliquant les acteurs ?
L?instruction du Gouvernement du 7 mai 2019 indique que « pour garantir le processus de concertation, le
préfet référent peut recommander le recours à un garant indépendant vis-à -vis des enjeux du territoire ».
Un garant est un tiers externe qui va suivre les travaux du PTGE dont la fonction peut être étendue à plu-
sieurs missions :
? Émettre des préconisations sur la conception du dispositif de participation, à l?attention du maître
d?ouvrage.
? Vérifier que le cadre de participation mis en place par le maître d?ouvrage est approprié, et qu?il est
bien respecté tout au long du processus.
? Être saisi par des parties prenantes qui considéreraient que leur participation est entravée ou que
leurs contributions ne sont pas bien prises en compte dans le processus.
? Suggérer en conséquence des aménagements du processus, ou des corrections relatives à telles ou
telles étapes pour répondre aux demandes qui lui sont adressées.
? Attester que la participation a été de qualité et le documenter.
La CNDP, autorité administrative indépendante, garantit les concertations du public par l?intermédiaire
de ses garants. Ils ne se prononcent pas sur le fond des plans ou projets. Leur coût est pris en charge par
la CNDP, pour éviter toute critique sur un possible lien de subordination financière. Globalement, il est
intéressant de se représenter le garant comme un « opérateur qualité », qui alerte le porteur sur des
dysfonctionnements qui pourraient nuire au processus d?information et de participation du public. Il ne
se substitue pas au porteur dans la résolution de ces dysfonctionnements, cependant il formulera des
préconisations pour y remédier. La présence d?un garant permet aussi à tout type d?acteurs de pouvoir
saisir le garant en cas de désaccord ou critique par rapport à la démarche de concertation mise en place
(cf. annexe 1).
Enfin, en cas de blocage du processus, il est par ailleurs possible de faire appel à un médiateur. À noter que
les services de l?État ou les EPTB peuvent, en tant que de besoin jouer un rôle de médiateur tout au long
de la démarche.
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000037268944/
14
La mise en place d?un dialogue citoyen
PTGE Garonne amont - Conseil départemental de la Haute-Garonne (approuvé)
En 2019, le PTGE Garonne Amont a mis en place des phases de dialogue citoyen et de concertation,
avec des garants de la CNDP. A été constitué un panel de 30 citoyens, représentatif de la diversité des
habitants du territoire de projet. Il s?agissait pour ces citoyens de participer à des travaux collectifs
consistant d?une part à identifier des axes stratégiques d?intervention et, d?autre part, à préconiser des
pistes d?actions pour assurer la préservation et le partage de la ressource en eau. Ils se sont réunis au
cours de 4 sessions de travail de 2 jours chacune, pour produire un « avis du panel citoyen ».
Au cours de la première session dite d?information, le panel s?est emparé des enjeux généraux au-
tour de l?eau et des jeux d?acteurs du territoire. La seconde session a permis aux membres du panel
d?explorer le futur climatique du territoire, d?approfondir sa connaissance de l?hydro-système et des
atteintes qu?il subit, d?appréhender le lien au territoire et l?encadrement institutionnel de la politique
de l?eau. Le panel s?est ensuite retrouvé pour délibérer sur l?ensemble des informations recueillies par
ses membres, organiser la réflexion autour de recommandations et identifier les enjeux stratégiques. Il
s?est enfin réuni pour hiérarchiser ses recommandations et s?accorder sur les formulations définitives
de l?avis.
En parallèle de ces ateliers citoyens, des ateliers thématiques, des rencontres d?habitants et un site
internet participatif ont permis de recueillir l?avis de tous. Cette démarche s?inscrit dans le cadre de la
Charte du dialogue citoyen proposée par le Conseil départemental de la Haute-Garonne.
De l?avis des garants, l?avis du panel citoyen a bien constitué la feuille de route pour l?élaboration du
projet de territoire : les actions proposées sont réparties selon les thèmes identifiés par le panel et un
tableau permet de faire le lien entre les 130 recommandations du panel et les actions associées propo-
sées. Cependant, la CNDP regrette que sur les 43 recommandations non traduites en propositions d?ac-
tion, les raisons avancées soient peu explicites pour 13 d?entre elles (simplement mentionnées comme
« hors champ de compétence du PTGE ») et qu?aucune explication ne soit donnée pour 6 d?entre elles.
https://www.garonne-amont.fr/le-dialogue-citoyen-en-2019/dialogue-citoyen/
Les points de vigilance mentionnés par rapport à cette façon de fonctionner concernent : le coût
important (de l?ordre de 0,5 M¤ sur le PTGE Garon?Amont pour le volet animation-concertation-com-
munication) et l?acceptabilité pour des secteurs économiques des mesures proposées par des citoyens
ayant finalement eu une formation réduite.
État des lieux*
Restitution publique
Rencontres habitants
Ces interventions dans l?espace public permettent
à des passants et des habitants absents des lieux
traditionnels d?échanges de s?y exprimer.
Ateliers thématiques sur le territoire*
Ces ateliers de travail réancrent le panel dans les
territoires.
Les élus des territoires sont parties prenantes de ces
ateliers, en accueillant la démarche et en contribuant
aux groupes de travail.
Eau et biodiversité
Eau, tourisme et développement territorial
Eau, industrie et énergie
Eau et agriculture
Site Internet participatif*
La mise en place d?un espace participatif sur
Internet permet de prolonger et d?amplifier les
échanges, au-delà des publics touchés par le
panel ou les ateliers, pour mettre en récit et
donner de l?audience à la démarche.
Panel citoyen
Un groupe de 30 personnes tirées au sort,
réuni sur 4 séances d?une journée et demi,
mandaté par les élus de la maîtrise d?ouvrage,
produit un avis éclairé sur un sujet donné.
Séance 1 : Information*
Séance 2 : Investigation*
Séance 3 : Délibération sur les grands principes
Séance 4 : Hiérarchisation des transcriptions
opérationnelles et techniques
Schéma de l?implication citoyenne sur le PTGE Garon?Amont
https://www.haute-garonne.fr/service/la-charte-du-dialogue-citoyen
15
À retenir :
? les questions posées par la participation sont nombreuses et complexes. Une formation préalable
aux principales notions abordées dans un PTGE (hydrologie, agriculture, milieux aquatiques, change-
ment climatique, ?) à destination des élus, techniciens et institutionnels impliqués dans le pilotage du
projet est recommandée. L?appropriation commune de ces notions améliore la communication et la
compréhension entre acteurs ;
? la rédaction d?une feuille de route de la participation dans le PTGE est un exercice incontournable,
qui peut contribuer à poser les bonnes questions au bon moment ;
? le processus de participation et les études techniques ne peuvent pas être pensés indépendam-
ment : l?expertise des acteurs peut être mobilisée pour orienter les études, et les productions des
études peuvent venir alimenter les travaux en co-construction des acteurs ;
? l?animation d?un processus de participation du public relève de domaines métiers émergents, qui
font appel à des méthodes et des compétences spécifiques : le recours à des opérateurs spécialisés est
gage de qualité et de sécurité pour le porteur de la démarche. Le garant est un tiers neutre qui édicte
des préconisations en matière de concertation préalable du public, mais il ne met pas en oeuvre la par-
ticipation. Il est recommandé de le faire intervenir dès l?écriture du cahier des charges de l?opérateur
spécialisé en participation ;
? le temps requis pour co-construire, et le coût des processus de co-construction ne doivent pas être
sous-estimés.
3. Établir les cercles d?acteurs et les modalités de gouvernance
L?instauration de la gouvernance est essentielle pour piloter le processus de travail et aboutir à l?adoption
et la mise en oeuvre d?un programme d?actions.
Cette partie décrit quatre niveaux de gouvernance et traite des cercles les plus fréquemment établis dans
les territoires.
Rappels des modalités de gouvernance selon l?instruction PTGE du 7 mai 2019
Elle indique que « le préfet coordonnateur de bassin ou le préfet référent est garant de la pluralité des acteurs
composant le comité de pilotage du PTGE ».
Par ailleurs, « les services de l?État, notamment la direction départementale des territoires (et de la mer) ré-
pondant au préfet référent ainsi que les DREAL et DRAAF concernées, participent aux réunions du comité de
pilotage, s?assurent du respect de l?instruction et des conditions fixées par l'instance de gouvernance pour
l?élaboration du PTGE, le suivi et l'évaluation de sa mise en oeuvre ».
Concernant la composition de ce comité, elle précise qu?il « incombe aux autorités locales (État, collectivi-
tés...) de désigner ou de créer le cadre de gouvernance adapté, s'appuyant sur un comité de pilotage, pour
permettre de refléter l'ensemble des usages (eau potable, agriculture, industrie, navigation, énergie, pêche,
usages récréatifs, etc.) et d'assurer une représentation équilibrée (représentants des collectivités territoriales,
de leurs groupements et des établissements publics locaux, des usagers non professionnels dont les associa-
tions de consommateurs, des associations de protection de l?environnement, des usagers professionnels des
secteurs de l'agriculture, de la sylviculture, de la pêche, de l'aquaculture, de la batellerie et du tourisme et
des usagers professionnels du secteur industriel et de l'artisanat, des représentants de l?État ou de ses établis-
sements publics concernés) à la co-construction et aux projets d?actions qui en découleront. Les structures
ayant des missions d?organismes uniques de gestion collective (OUGC) doivent être impliquées, ainsi que les
financeurs potentiels des actions, afin de cerner rapidement le champ des possibles en matière de finance-
ments ».
En outre, l?instruction mentionne qu?« en présence d?un SAGE, la Commission Locale de l?Eau (CLE), étendue
aux parties intéressées non-membres de la CLE, constitue le cadre du comité de pilotage du PTGE ».
Les cercles de gouvernance les plus fréquemment rencontrés dans les territoires
1) Les instances exécutives/de mise en oeuvre du processus qui constituent des instances de « back
office » (où est conçue la démarche, où sont pris les arbitrages relatifs à son dimensionnement, son ca-
lendrier, les méthodes et moyens qu?elle mobilise, etc.) :
? le porteur de projet de territoire via : l?instance décisionnelle de la collectivité (comité syndicat,
conseil communautaire, etc.) qui valide le budget et les moyens dédiés au portage du PTGE ;
16
? en partenariat avec les institutions : un groupe impliquant le porteur de projet de territoire (souvent
l?animateur, parfois un élu) et des représentants des principales institutions concernées dans la sphère
État (Agence de l?eau, DDT, DREAL, DRAAF, OFB). Ce groupe, qui pourrait être nommé groupe comman-
ditaire, est celui qui conçoit l?organisation du processus et formalise les décisions sur son déroulement ;
? en association avec quelques partenaires « externes » : un groupe souvent appelé comité technique
(COTECH) ou comité de suivi (COSUI), qui complète le groupe commanditaire avec des expertises, et
qui est mobilisé par exemple pour travailler sur les cahiers des charges d?études, mais aussi pour réflé-
chir au déroulement global du processus. Peuvent être présents au COTECH : des représentants des
usagers de l?eau (eau potable, agriculture, industrie, navigation, énergie, pêche, usages récréatifs, pro-
tection de l?environnement), du conseil départemental, des financeurs, d?autres institutions légitimes,
etc. Les membres de ce groupe peuvent se faire le relais auprès de leur réseau des avancées, etc.
2) L?instance officielle de suivi et de décision : le comité de pilotage (COPIL)
Elle est généralement désignée sous le nom de COPIL : ce COPIL est présidé par le porteur de projet, en
association avec l?État (préfet). En présence d?un SAGE, la Commission Locale de l?Eau (CLE), étendue aux
parties intéressées non-membres de la CLE, constitue le cadre du comité de pilotage du PTGE.
Selon l'aditif à l'instruction du 7 mai 2019, le préfet veille également à la gouvernance mise en place, no-
tamment à la composition du comité de pilotage qui doit refléter l?ensemble des usages et les enjeux de
préservation et de restauration des milieux naturels (eau potable, agriculture, industrie, navigation, éner-
gie, pêche, usages récréatifs, protection de l?environnement, etc.) et permettre l?expression équilibrée de
l?ensemble des parties prenantes concernées dans le territoire visé. Il est composé de représentants des
collectivités et des usagers économiques et non économiques dont les associations, chacun devant être
mandaté à s?engager pour la structure qu?il représente. En présence d?un SAGE, la commission locale de
l?eau (CLE) étendue aux parties intéressées non membres de la CLE, constitue le cadre du comité de pilo-
tage du PTGE. Dans le cas d?un projet de territoire avec enjeux agricoles forts, le préfet référent est attentif
à la représentativité des différents syndicats du monde agricole, en complément de la participation des
Chambres d'agriculture.
Le COPIL est informé de l?avancement du PTGE et émet des avis sur l?ensemble des étapes, et productions.
Il constitue le lieu où le porteur de projet met en débat certaines décisions. La sécurisation des débats
en COPIL peut amener à formaliser les règles de décision. Il est notamment intéressant que ce COPIL
permette de constater les accords et les désaccords. Il peut dans ce cadre être amené à s?exprimer par
vote, sous réserve d?une logique par collège et d?une représentation des acteurs équilibrée. Les règles de
décision, de vote doivent alors être définies et validées en amont afin de ne pas être remises en cause Ã
posteriori. De par sa taille, le COPIL n?est pas adapté pour mener un travail en profondeur sur le contenu
du PTGE et le travail fin de co-construction est préparé au sein du COTECH.
3) Les instances participatives
Comme évoqué précédemment, ces instances participatives ne peuvent pas être dissociées d?un cadre
global de la participation, qui établit ses objectifs, son déroulement et son articulation avec les processus
techniques.
Pour rendre lisible la contribution de chaque instance à chacune des étapes du PTGE, une charte de parti-
cipation peut être mise en place. Elle présenterait les instances, leur composition, les objectifs et attentes
liés à chaque instance et les règles qui garantissent l?élaboration progressive des contenus du PTGE (qui
valide quoi et comment ?). Le porteur de projet veillera à son articulation avec la feuille de route du PTGE.
Pour le porteur de projet, il est également important d?être en capacité de tracer les éléments produits
pour rendre compte de l?instance/étape du processus qui a produit ou validé tel ou tel élément de conte-
nu. Par exemple, si en fin de processus, le programme d?actions contient une mesure donnée (ex. : dé-
velopper les économies d?eau en agriculture par la mise en place de matériels économes), il s?agirait de
pouvoir identifier le groupe de travail qui a proposé cette action.
Modalités de prise de décisions dans une démarche PTGE
Cette question est complexe car certaines étapes ne relèvent pas vraiment d?une décision : la remise par
un bureau d?études des résultats d?une étude n?est pas un acte soumis à décision. Pourtant, ces résultats
peuvent être discutés, parfois contestés par certains acteurs. Il s?agit donc moins là pour le porteur de
« décider » que ces résultats sont justes, que de décider s?il ouvre, ou non, un espace de discussion pour
examiner et résoudre d?éventuels désaccords. Ou a minima d?enregistrer officiellement ce désaccord.
À ce titre, il peut être intéressant d?introduire une gradation des avis sur les productions du PTGE soumises
à avis de participants :
? Consensus : les acteurs formulent un accord unanime sur la production en question ;
17
? Consentement : il n'y a pas d'accord positif de tous, mais personne ne s'oppose à ce que la produc-
tion soit constitutive du PTGE ;
? Le désaccord ou dissensus : certains acteurs s?opposent à ce que la production soit intégrée dans le
PTGE.
La plupart des retours d?expérience mentionnent un bon fonctionnement du COPIL et donc de la valida-
tion des étapes, sans qu?il y ait eu besoin d?une explicitation et d?un partage des règles. Quelques porteurs
ont rapporté une formalisation par vote à main levée, avec validation par majorité. Cependant, pour
consolider le PTGE, il peut être nécessaire de formaliser les modalités de décision via une charte ou un
règlement intérieur.
Lorsqu?une CLE préexiste et que le COPIL du PTGE n?est pas la CLE du SAGE, certains porteurs se sont or-
ganisés de façon telle que le COPIL du PTGE vote, émet un avis, qui est ensuite transmis à la CLE du SAGE
pour validation définitive (Charente).
Doivent être clarifiés les principales étapes (phases d?élaboration du PTGE), livrables (rapports d?études)
ou décisions (par exemple la validation du plan d?action et des moyens associés) qui devront faire l?objet
d?une présentation et d?une validation en comité de pilotage. Les décisions prises en comité de pilotage
sont ainsi des marqueurs de l?avancement du processus et réduisent le risque de retour en arrière ou re-
mise en question des décisions (on parle de « cranter » le processus).
L?implication des acteurs de l?eau sur le long terme
« Si l?instruction du 7 mai 2019 indique que « l?horizon temporel pour la définition d?un PTGE doit être de
2-3 ans », certains retours d?expérience sur les PTGE déjà engagés (cf. point 1.4) montrent que cet horizon
peut atteindre 4-5 ans entre le démarrage de l?état des lieux, la réalisation des études nécessaires et la va-
lidation du programme d?actions, la phase d?émergence pouvant durer 2-3 ans.
La qualité des processus de travail proposés aux acteurs, leur transparence, la capacité de ces processus Ã
prendre en compte les propositions des acteurs pour construire progressivement des contenus partagés
(diagnostic, prospective, chemin de changement, projets d?action?) est une condition du maintien de
l?engagement des acteurs dans la durée, depuis le lancement du processus de travail jusqu?à la mise en
oeuvre du programme d?actions.
À retenir :
? décrire les instances de la gouvernance, leur composition, leur fonction, ce qui pourra être repris
dans la feuille de route et la place possible du « grand public » dans le processus de décision ;
? impliquer tous les acteurs locaux (représentants des divers intérêts, usages et activités du territoire)[3]
dans le processus de facilitation pour une meilleure prise en compte de l'ensemble des enjeux des milieux
et de la résilience du territoire (aspect sobriété, qualité des eaux, biodiversité, etc.) ;
? former les acteurs ;
? impliquer dans les niveaux de gouvernance l?ensemble des financeurs potentiels, afin de cerner suf-
fisamment tôt le champ des possibles en matière de financements ;
? s?accorder en amont avec les acteurs de la démarche au sein du COPIL sur ce qui doit être validé
collectivement pour chacune des étapes du PTGE, y compris les aspects techniques (études, diagnos-
tic, état des lieux) ;
? cranter les étapes selon des règles décisionnelles explicites et acceptées par tous, pour éviter les
retours en arrière en organisant un COPIL au terme de chaque étape (notamment en lien avec la CLE),
instaurer un processus de validation de chaque étape du PTGE (faisant intervenir le préfet référent,
voire le préfet coordonnateur de bassin) et préciser comment se déroule le processus de validation
de ces étapes (consensus souhaité, prévoir si un vote si nécessaire, décision par le maitre d?ouvrage?) ;
? mettre à disposition des acteurs les études, les comptes-rendus des réunions ;
? il peut être difficile de prévoir la forme complète de la gouvernance : certaines nécessités appa-
raissent au cours du processus. Il peut donc être opportun de la questionner régulièrement en cours de
processus mais aussi questionner dès le début la nécessaire continuité d'implication des acteurs.
L?établissement d?une feuille de route permet de préciser en toute transparence comment sera conduit
le projet.
[3] Professionnels des secteurs de l?eau potable, agriculture, industrie et artisanat, navigation, énergie, pêche et aquaculture, sylviculture,
usages récréatifs, représentants des collectivités territoriales, de leurs groupements et des établissements publics locaux, des usagers non
professionnels dont les associations de consommateurs, des associations de protection de l?environnement, des représentants de l?État
ou de ses établissements publics concernés
18
4. Établir la feuille de route d?élaboration du PTGE et son calendrier
Selon les termes de l?additif à l?instruction du 7 mai 2019, « le préfet référent s?assure que la structure por-
teuse du projet, formalise très tôt, sur la base des attentes des acteurs, une feuille de route formulant les
objectifs et principes de la démarche ainsi que les modalités de sa gouvernance (expression et recueil des at-
tentes des acteurs, modalités de participation du public, contenu et modalités de validation des différentes
étapes opérationnelles) et son calendrier avec un horizon temporel cible de 2 ans et n?excédant pas 3 ans
pour la finalisation d?un PTGE. Le préfet référent valide la feuille de route. Le calendrier est fixé au regard des
délais nécessaires pour réaliser le diagnostic et l?élaboration du programme d?actions, en prenant en compte
le temps des études et analyses économiques qui devront être menées sur le territoire. »
La feuille de route doit aussi détailler les règles de gouvernance définies et validées : les différents niveaux
de gouvernance, la méthodologie d?animation, les règles de concertation et le recours à l?expertise, la sol-
licitation d?un garant le cas échéant, les études nécessaires ou déjà réalisées pour la constitution de l?état
des lieux et du diagnostic du PTGE, tout cela organisé selon un échéancier, pouvant prendre la forme d?un
tableau de bord.
De façon générale, les porteurs de PTGE identifient bien cette étape et réalisent cette feuille de
route en « interne » à l?image de la feuille de route du PTGE Vie et Jaunay, la feuille de route du PTGE
Oudon ou bien sous un format « cahier des charges » lorsque l?accompagnement technique, économique
et du processus de participation est externalisé comme le cahier des charges pour l?état des lieux et dia-
gnostic des PTGE Charente aval Bruant / Seugne.
Cadrer les études techniques et analyses économiques à mener après analyse de l'existant
Une phase préparatoire à l?élaboration de l?état des lieux et du diagnostic gagnera à être partagée a mini-
ma au sein du COPIL.
Cette phase devra, à partir du porter à connaissance initial de l?État (cf. partie II.1), des apports du pro-
cessus de concertation, des études et analyses déjà existantes sur le territoire mais aussi des objectifs de
la démarche PTGE, définir les études complémentaires éventuellement nécessaires pour construire des
programmes d?actions puis en choisir un.
Certaines questions doivent donc se poser dès l?émergence de la démarche, notamment pour cadrer
l?état des lieux et prévoir la rédaction de(s) cahier(s) des charges le cas échéant, notamment :
? Jusqu?où aller dans la précision de l?état des lieux ? Quels éléments incontournables et véritablement
exploitables préexistants ? Quels éléments manquants ? Y a-t-il besoin d?un prestataire externe ?
? Comment organiser les phases d?état des lieux, de diagnostic, de prospective et de scénarios ? Com-
ment aborder les aspects économiques et financiers liés à la démarche PTGE ? Y a-t-il besoin d?un pres-
tataire externe ?
? Quelle durée prévoir pour ces études ? Qui peut potentiellement mener ces études ? Comment
organiser le lien avec le volet « participation » ? Comment assurer une durée cohérente évitant un es-
soufflement de la démarche et donc de la participation ?
Durée nécessaire pour élaborer un PTGE et mettre en oeuvre le programme d?actions
Si dans les feuilles de route, les porteurs de PTGE se fixent bien des durées de 2 à 3 ans, les porteurs
étant au moins arrivés à la phase de fin de diagnostic font part d?éléments pouvant conduire à allonger
les délais des démarches PTGE. Les raisons les plus fréquemment invoquées sont liées à la qualité des
études disponibles au lancement de la démarche. Si des études conséquentes doivent être réalisées,
le délai de 2-3 ans devient pratiquement impossible à tenir du fait de :
? la durée importante pour mettre en place la « phase de cadrage », plus particulièrement pour
l?élaboration de cahier des charges si les volets « études » et « animation » sont externalisés (nom-
breux allers-retours, risques de relance de démarche) ;
? la durée importante de la phase d?état des lieux, avec la difficulté de le baliser (difficulté d?avoir
une liste des données intangibles, demande des acteurs, dans toute leur diversité, d?utiliser leurs
données et les traiter, difficulté à récupérer certaines données).
Pour autant, il paraît nécessaire aux porteurs de projets de territoire de se fixer une durée de 2-3 ans,
conformément à ce que préconise l?instruction du 7 mai 2019 et son additif, tout en adaptant si besoin
le calendrier en cours de processus.
https://www.vie-jaunay.com/uploads/PTGE/Feuille%20de%20route%20PTGE%20Vie%20Jaunay%20et%20annexes.pdf
https://bvoudon.fr/sites/default/files/pdf/feuille_de_route_ptge_oudon.pdf
https://bvoudon.fr/sites/default/files/pdf/feuille_de_route_ptge_oudon.pdf
http://www.fleuve-charente.net/wp-content/uploads/2016/12/CCTP_CharenteAval_Seugne_vf.pdf
http://www.fleuve-charente.net/wp-content/uploads/2016/12/CCTP_CharenteAval_Seugne_vf.pdf
19
À retenir :
? la feuille de route doit mentionner les objectifs et principes de la démarche, décrire la gouvernance
mise en place, identifier les nouvelles études à lancer et fixer le calendrier ;
? fixer un délai et des échéances pour les différentes étapes de validation du processus de travail, le
rendu des études et le rétro-planning prévisionnel envisagé jusqu'à la mise en oeuvre d?un programme
d?actions (format d?un tableau de bord prévisionnel, à partager) ;
? travailler le calendrier de la phase d?état des lieux au regard de l?existant et des études complémen-
taires nécessaires. Il peut être utile de prévoir un temps assez important pour cet exercice, afin d?éviter
la surenchère des études et l?aspect potentiellement chronophage de cette étape.
Réalisation d?un bilan des connaissances existantes en amont d?un potentiel PTGE Loire en
Rhône-Alpes
En 2021, le Département de la Loire a décidé de procéder à un bilan des connaissances disponibles
à l?échelle du SAGE Loire en Rhône-Alpes.
Alors que le projet de programme de mesures 2022-2027 du bassin Loire-Bretagne identifie bien le
territoire Loire en Rhône-Alpes, comme prioritaire pour la réalisation d?un PTGE, se posait la question
des connaissances déjà à disposition et des données complémentaires qui devraient être apportées
par une étude HMUC (hydrologie, milieux, usages, climat), pouvant constituer le socle de l?état des
lieux-diagnostic du futur PTGE. Le dimensionnement financier de l?étude HMUC et d?études complé-
mentaires a ainsi pu être réalisé grâce à ce bilan des connaissances.
Réalisation d?analyses économiques et financières pour les PTGE
Les analyses économiques et financières permettent d?évaluer le réalisme, la rentabilité et la perti-
nence des actions envisagées, en vue de fournir aux acteurs territoriaux des éléments de comparaison
de différents scénarios du devenir du territoire au cours des 40 à 50 ans à venir.
Extrait de l?instruction du 7 mai 2019 :
« Parmi les méthodes d?aide à la décision, les analyses économiques et financières sont particulièrement
utiles. Elles doivent étayer et accompagner, de façon participative, la démarche de choix du programme
d?actions qui sera finalement mis en place, tout en restant proportionnées.
L?analyse financière peut notamment être efficace pour apprécier rapidement le niveau de réalisme des
principales actions envisagées et évaluer leur rentabilité pour les acteurs directement concernés. Dans le
cas d?une infrastructure collective, l?analyse financière peut donner lieu à un calcul d?indicateurs de récu-
pération des coûts, permettant d?évaluer le niveau de financement de l?infrastructure et de son fonction-
nement dans la durée par les usagers directs ou indirects.
L?analyse économique permet de comparer les effets de plusieurs programmes d?actions possibles, du point
de vue de la collectivité (territoire dans son ensemble), afin de sélectionner les solutions les plus porteuses
de retombées socio-économiques positives pour le territoire.
(?) De telles démonstrations faciliteront le dialogue territorial mais également le financement des actions
du projet. ».
Chaque scénario (cf. partie III) devra faire l?objet d?une analyse économique et financière, afin
d?éclairer le choix final du scénario le plus approprié et permettre de valider le programme d?actions
du PTGE. Pour les PTGE à forte composante agricole, l?INRAE a notamment produit un guide à destina-
tion des porteurs de projet. Entreprendre ce type de démarche dès l?émergence du PTGE pourra per-
mettre d?anticiper les besoins en données / information à aller rechercher de façon complémentaire
dans l?étape d?état des lieux.
https://sage-loire-rhone-alpes.fr/wp-content/uploads/2021/02/Synth%C3%A8se-donn%C3%A9es-et-%C3%A9tudes-sage-LRA-VF.pdf
https://www.inrae.fr/actualites/analyse-economique-financiere-projets-territoire-gestion-leau-ptge-composante-agricole
20
5. Identifier les possibilités de financements existants et les implications
Pour rappel, l?instruction de 2019 indique qu?une « pluralité de financeurs, tant de la démarche que des ac-
tions du PTGE, est possible : les usagers directs et indirects, les collectivités territoriales, les financeurs privés,
les Agences de l?eau et les autorités de gestion de fonds européens (FEADER, FEDER). Le comité de pilotage
doit prendre connaissance, très tôt dans la démarche, des critères propres à chaque financeur, afin de s'assu-
rer du réalisme des actions envisagées. »
L?additif à l?instruction du 7 mai 2019 précise par ailleurs que la « réalisation du programme d?actions dans
les meilleurs délais, une fois le PTGE approuvé, nécessite une « capacité de faire » des acteurs du territoire.
Il importe que les maîtrises d?ouvrage envisagées aient les capacités techniques et financières à établir les
demandes d?autorisation répondant aux attendus réglementaires et à bâtir des plans de financement mobili-
sant autofinancements et ressources externes. Il convient que cette maitrise d?ouvrage répercute autant que
possible les coûts d?amortissement et de fonctionnement des éventuels ouvrages aux bénéficiaires au titre
du respect du principe de récupération des coûts. Le préfet référent veille à préciser le cadre réglementaire
en vigueur tout au long du processus, ainsi que les modalités d?intervention financière de l?État ou de ses
établissements publics. »
Le levier financier étant essentiel pour accompagner le processus de travail et faire aboutir le programme
d?actions, il est préconisé au porteur de projet de territoire, dès le début de la démarche :
? d?identifier les possibilités de financement pour la mise en place de la démarche (animation, études
complémentaires) jusqu?à l?adoption du PTGE, dont celle des maîtrises d?ouvrage envisagées ;
? d?approcher la faisabilité et les conditions de financement pour certaines actions qui pourraient
potentiellement être versées dans un programme d?actions « PTGE ».
Une annexe 2 sur les financements est proposée décrivant notamment les aides des Agences de l?eau et
les nouvelles lignes directrices de l?Union européenne concernant les aides d?État dans le secteur agricole.
À noter que par rapport à l?ancienne programmation, l?augmentation nette de la surface irriguée à partir
d?un réseau existant, même lorsque l?ensemble du projet (développement + amélioration de l?existant)
permet une réduction globale des prélèvements d?eau, n?est plus éligible sur une masse d?eau dont l?état a
été qualifié de moins que bon pour des raisons liées à la quantité d?eau.
L?analyse des financements pourra également permettre de préciser la feuille de route d?élaboration du
PTGE et son calendrier (dates prévisionnelles des appels à projets, des demandes d?aides, révisions des
programmes d?intervention des Agences de l?eau).
Dans la suite de la démarche PTGE, en lien avec la structure porteuse du projet, les financeurs potentiels
seront mobilisés au moment opportun afin de faire connaître leur vision du projet et les règles et condi-
tions de leurs interventions financières, notamment en application du règlement (UE) 2021/2115 du 2 dé-
cembre 2021 portant sur les investissements en matière d?irrigation, dont la création de retenues de subs-
titution (cf. additif à l?instruction du 7 mai 2019). Lors de la co-construction des scénarios et programmes
d?actions (cf. partie III), les analyses économiques et financières, viendront notamment éclairer le choix
final du scénario le plus approprié et permettre de valider le programme d?actions du PTGE.
21
Identification de la cartographie des financements possibles
PTGE Midour ? Institution Adour (approuvé).
Pour le PTGE Midour, une cartographie des financements possibles a été réalisée par la DRAAF
Occitanie à la demande de la DDTM des Landes. Cependant cette cartographie a été réalisée en fin de
processus, une fois le programme d?actions validé. Elle n?a ainsi pas orienté le contenu du programme
d?actions retenu, avec le risque que certaines actions ne puissent pas in fine être financées comme
prévu.
ADAPTATION DES USAGES AUX MILIEUX
PDR MP
? Mesure 10 : MAEC
? Mesure 11 : MAB - CAB
? Mesure 411 : investissements modernisation et
mise aux normes : volets effluents, biosécurité...
? Mesure 412 : AAP matériels AB, SIQO, HVE3
? Mesure 413 : investissements agro-environne-
mentaux (volet H2O) : effluents, phytos, érosion,
sobriété
? Mesure 441 : investissements non productifs
pour préservation biodiversité
PDR Aquitaine
? Mesure 10 : MAEC
? Mesure 11 : MAB - CAB
? Mesure 12.1 : Natura 2000
? Mesure 41 : investissements au service de la
double performance économique et environne-
mentale : gestion effluents, sobriété énergétique,
phytos, lutte pollutions diffuses
? Mesure 41D : économie énergie en fruits et
légumes
Agence de l?eau
? Réduction pollution agricole - Ecophyto, CAB-
MAB, PSE(3)
? Renaturation des espaces urbanisés (désimper-
méabilisation) (1)
? Pratiques agricoles et forestières adaptées pour
sauvegarde biodiversité (9)
Varenne
? Mobilisation du GIP transition (Occitanie) pour
accélerer la transition agroécologique (catalyseur
de projets)
? 100 M¤ de France 2030 dediés à l?innovation
pour accélerer les transitions des filières agricoles
et alimentaires
? 100 M¤ de France 2030 pour l?acquisition de
matériels innovants pour la 3e révolution agricole
ADAPTATION DES USAGES AUX MILIEUX
Mettre en place un groupe de travail
Redynamiser l?élevage sur les têtes de bassin
Valoriser les intercultures et des pratiques de
conservation des sols
Développer les débouchés en agriculture biologique
Sites expérimentaux
Groupe de travail agriculteurs
Sites expérimentaux
Groupe de travail agriculteurs
Réseau de fermes
Groupe de travail techniciens agricoles
Formation continue de la profession agricole
Groupe de travail : arbres, haies, ....
Groupe de travail : espaces semi-naturels et
milieux humides
Aménagement du ... des plans d?eau
AUM1
Développer des
filières durables sur
le territoire
AUM3 : Développer une agriculture
biologique adaptée au territoire
AUM2 : Développer des
pratiques culturales
permettant de conserver
et optimiser les services
rendus par les sols
AUM4 : Développer des
pratiques d?aménagement
de l?espace rural
22
À retenir :
? Identifier les possibilités de financement (ressources externes et autofinancements) dès le début de
la démarche pour la conduite des études et l?animation des différentes étapes d?élaboration du PTGE.
? Prendre connaissance des modalités d?intervention financière des Régions (volet régional du Plan
Stratégique National ?PSN? pour les aides FEADER), conseils départementaux et autres collectivités
territoriales, financeurs privés, souvent moins connues que celles des Agences de l?eau.
? Une fois les actions finançables établies, veiller à ce que les acteurs ne s?inscrivent pas in fine que
dans le cadre de ces financements, sans ouvrir les réflexions sur un projet de territoire et s?interroger
sur la stratégie de diffusion de ces informations auprès de l?ensemble des acteurs. Il est nécessaire que
le processus reste itératif ; tout au long de la démarche, des actions non prévues par les financeurs po-
tentiels doivent pouvoir être étudiées.
6. Annoncer et lancer collectivement la démarche
Une fois les cercles de gouvernance identifiés, la feuille de route établie et les financements stabilisés, l?ob-
jectif est de lancer officiellement le PTGE, d?oeuvrer pour la pleine implication de l?ensemble des acteurs
de la démarche et d?insister sur la nécessité d?assurer la continuité de la participation.
Il s?agit d?annoncer le lancement de la démarche tout en l?explicitant (rappeler ce qu?est un PTGE, contexte,
enjeux, attendus des acteurs, besoins, objectifs prévisionnels) et partager la feuille de route.
Cette annonce peut prendre la forme d?un séminaire de lancement, ouvert à l?ensemble des acteurs du
territoire et au cours duquel, les membres du COPIL seront présents.
La mise en place d'une stratégie de communication
Il est important dès le démarrage du PTGE, de mettre en place des outils de communication adaptés au
contexte (cf. annexe 3), d?autant plus si la situation territoriale est complexe. L?identification des outils doit
émaner d?une réflexion stratégique : quand communiquer ? sur quels sujets ? auprès de qui ? par quels
moyens? avec quels outils ?
Dans les retours d?expérience, divers outils ont été déployés, tels que :
? des plaquettes de présentation qui rassemblent sous un format concis, des informations sur le PTGE;
? la rédaction d?articles ou de publications pour les réseaux sociaux, repris par les sites internet des
porteurs de PTGE et des principales structures impliquées ;
? des communiqués de presse ;
? la création d?une rubrique spécifique au PTGE sur le site internet du porteur de la démarche et / ou
du site lié au SAGE le cas échéant.
L?évaluation de la stratégie de communication mise en place permettra ensuite de vérifier si les messages
ont été compris et la cible atteinte.
23
II. ÉTAT DES LIEUX INITIAL ET PROSPECTIF, DIAGNOSTIC
ET ENJEUX
L?additif à l?instruction du 7 mai 2019 indique que « pour faciliter et objectiver la réalisation de l?état des
lieux et du diagnostic, le préfet référent transmet à la structure porteuse un porter à connaissance initial de
l?État comportant les données et informations dont il dispose sur les ressources en eau et les usages, pouvant
être actualisé en tant que de besoin ». Cet additif précise également que « le préfet référent s?assure que la
réalisation du diagnostic par la structure porteuse du projet comporte :
? un état des lieux initial et prospectif de la ressource et des besoins de tous les usagers de l?eau ;
? un rappel des volumes prélevables, au sens du II de l?article R. 211-21-1 du code de l'environnement ;
? la référence des volumes prélevés en période de basses eaux ;
? la surface irriguée de référence ».
L?état des lieux est l?étape initiale du projet de territoire, le diagnostic intervient ensuite :
? L?état des lieux initial est une photographie du territoire. Il est un recensement des connaissances
et informations disponibles (le plus souvent factuelles) sur la ressource en eau et les besoins de tous
les usagers de l?eau. Il est alimenté par des études menées sur l?hydrologie (notamment les études
« volumes prélevables »), les milieux, les usages, les impacts du changement climatique et une analyse
des besoins et de la situation socio-économique du bassin. À noter que l?état des lieux doit également
comporter un volet prospectif sur l?évolution de la ressource en eau et des usages sous changement
climatique.
? le diagnostic avec formulation des enjeux, est l?étape par laquelle le porteur du PTGE rend lisible
le déséquilibre quantitatif du territoire en organisant les données et l?information, en les croisant (res-
sources disponibles/besoins actuels et futurs) de manière à décrire les dynamiques à l?oeuvre dans le
territoire. Ce diagnostic produit et/ou assemble de la connaissance, pour permettre la compréhension
par les acteurs de ce qui est en jeu dans le territoire. Le commanditaire cherchera ici à construire un
diagnostic « partagé », dont les conclusions sont reconnues comme pertinentes par les acteurs. Les
conséquences du dérèglement climatique sur la disponibilité de la ressource en eau sont à évaluer.
Rappelons que dans le cadre de la réforme des volumes prélevables instaurée par la loi sur l?eau et les mi-
lieux aquatiques du 30 décembre 2006 (LEMA), et dont le décret n° 2021-795 du 23 juin 2021 (cf. annexe
4) a repris les éléments de principe, de nombreux bassins en déséquilibre ont déjà mené des études « vo-
lumes prélevables » (ou condition de prélèvement maximal annuel en volume, si pertinent en débit), tous
usages confondus, garantissant le bon fonctionnement des milieux aquatiques et donc le respect 8 années
sur 10 des Débits Objectif Etiage (DOE) ou Piézométriques Objectif d'Etiage (POE). À noter que le décret
n° 2021-795 du 23 juin 2021 donne un statut et un cadrage réglementaire à ces études, qu?il n?est donc pas
nécessaire de réviser systématiquement. En cas de souhait de révision, celle-ci doit s?inscrire dans le cadre
de la stratégie d?évaluation des volumes prélevables du bassin prévue également par ce décret.
Selon qu?il existe déjà ou non une étude volumes prélevables sur le territoire, la séquence décrite ci-après
sera à adapter.
1. Porter à connaissance initial de l'État comportant les informations dispo-
nibles sur la ressource en eau et les usages
Il résulte généralement d?un travail des institutions (services de l?État, Agence de l?eau?) pour assembler
la connaissance « officielle » disponible sur le territoire. Il traduit l?antériorité des politiques publiques sur
ce territoire et rend accessible les données administratives et techniques issues des cadres d?intervention
en vigueur, dont :
? les documents de planification (SDAGE, SAGE, SRADDET, SDAEP), notamment les cartographies des
bassins versants identifiés en déséquilibre quantitatif dans les SDAGE ;
? les documents de cadrage, de réglementation, d?expertise et de prospective existants, détenus par les
services de l?État : les Débits Objectif d?Etiage (DOE), Piézométrie Objectif d?étiage (POE) et les volumes pré-
levables notifiés lorsqu?ils existent, la stratégie d?évaluation des volumes prélevables du bassin, les arrêtés
d?autorisation unique pluriannuelle de prélèvement (AUP) et documents liés, les arrêtés cadres sécheresse,
les retours d?expérience documentés des derniers épisodes de sécheresse, l?inventaire des plans d?eau avec
leur statut réglementaire et des zones humides, les résultats des études prospectives sur le changement
climatique (issus des jeux de données Explore 2070 et Explore2 à partir de 2024, cf. annexe 5) et les prospec-
tives territoriales (telles que Garonne 2050, Drôme 2050,..) sur les débits et niveaux de nappes attendus ;
24
? pour l?eau potable, les captages situés sur le territoire, les autorisations de prélèvements (délivrées
par la DDT-M) et les schémas d?eau potable (article L2224-7-1 du Code général des collectivités territo-
riales) associées, la qualité de l?eau brute ;
? L?état des lieux établis par les comités de bassins dans le cadre de la DCE concernant l?état des eaux
(qualité et quantité) et les pressions s?exerçant sur le milieu, notamment les cartographies de masses
d?eau en état moins que bon pour des raisons liées à la quantité ;
? les zonages environnementaux : réservoirs biologiques, arrêtés frayères, listes 1 et 2 au titre de la
continuité écologique, zones humides, habitats et espèces d?intérêt communautaire inféodés aux
milieux aquatiques, les zones vulnérables aux pollutions par les nitrates d?origine agricole, zones de
protections des aires d?alimentation de captages (AAC) dans le cadre du dispositif zones soumises Ã
contraintes environnementales ZSCE ;
? un historique des volumes prélevés pour les différents usages. Une analyse rétrospective s?appuyant
sur les 5 à 10 dernières années sera notamment utile pour déterminer, en cas de projet d?ouvrage de
substitution, le volume de prélèvement en période de basses eaux, à partir duquel le volume de subs-
titution est déterminé ;
? des informations sur les usages et pratiques tels que les résultats des enquêtes et recensements
agricoles, etc.).
Il est à noter que la plupart de ces informations sont accessibles en ligne (sites internet des services de
l?État : DDTM, DRAAF, DREAL Agences de l?eau). Elles sont également, pour certaines d?entre elles, visuali-
sables grâce à l?outil cartographique en ligne de l?OFB : CartOgraph? .
L?instruction du 7 mai 2019 prévoit par ailleurs que les préfets veillent à ce que « les différents services de
l?État partagent au préalable leurs analyses sur les enjeux liés à la mise en place du PTGE et à l'intégration de
la problématique du changement climatique dans le PTGE. »
Le porter à connaissance pourra ainsi être accompagné d?une note de problématique explicitant la vision
de l?État sur les enjeux pour le territoire (cette vision étant amenée à être complétée/ amendée dans le
cadre du processus de diagnostic). Ces documents permettront de cadrer au mieux les travaux/ réflexions
pour les étapes d?état des lieux, de diagnostic et de formulation des enjeux et prospective avec les acteurs.
2. Réaliser un état des lieux initial et prospectif dans le contexte du
dérèglement climatique
Dans son annexe 8, le rapport d?inspection sur les PTGE décrit les temps suivants pour la conduite de l?état
des lieux :
? « Le premier temps des études sera l?analyse de l?état et des besoins des milieux naturels. Les études
doivent porter sur le fonctionnement hydrologique des eaux superficielles (cours d?eau, données mé-
téorologiques, débits naturels) et des eaux souterraines (données hydrologiques, liens nappes-rivières),
l?estimation du débit et des niveaux piézométriques minimum nécessaires aux besoins des écosystèmes
aquatiques, des zones humides et des espèces inféodées. Cette étape comprend également l?analyse de
la gestion de la ressource en eau (aménagements existants, réglementation - arrêtés sécheresse, volumes
autorisés, inventaire des structures de gestion, des interconnexions, des conflits d?usage).
? Le deuxième temps est celui de l?analyse des besoins par usage et de l?évolution des prélèvements :
eau potable, besoins et usages économiques (agriculture, industrie, tourisme, transport, pêche, énergie
dont hydroélectricité). Les questions socio-économiques liées à l?eau doivent être identifiées et formulées,
et approfondies au travers d?études socio-économiques appropriées. Il est utile de connaitre la nature et
la superficie des cultures irriguées et leur évolution. Le poids historique des prélèvements est ici pris en
compte, sans pour autant qu?il justifie, Ã la fin de l?analyse des besoins, la sanctuarisation du volume des
prélèvements pour l?un des usages.
? Un troisième temps est l?analyse prospective du territoire, afin de définir le projet du territoire pour
les 20 à 30 prochaines années, tenant compte des données démographiques, des projections écono-
miques du territoire, mais également des analyses sur le futur des débits et de la pluviométrie dans le
contexte du changement climatique. Cette phase doit notamment permettre de déterminer les risques
en approvisionnement, Ã moyen terme, y compris pour des secteurs tels que l?eau potable ou l?abreuve-
ment des animaux d?élevage. »
Il est également recommandé d?accorder une attention particulière au lien quantité/ qualité des eaux, afin
de mettre en exergue les mécanismes qui peuvent conduire à une augmentation des concentrations de
polluants (moindre effet de dilution du fait de la baisse des débits), à la hausse de la température de l?eau,
à la baisse de l?oxygénation et au risque d?eutrophisation (en lien avec le ralentissement des écoulements).
https://cartograph.eaufrance.fr/
25
Éléments de cadrage de l?état des lieux
L?étape initiale à ne pas négliger est celle de l?acquisition de connaissances et de collecte de données : la
transparence des données permettant de gagner la confiance des acteurs, celles-ci doivent être par-
tagées entre les différents acteurs du territoire.
Certains porteurs de PTGE ont toutefois exprimé des difficultés à cadrer l?état des lieux, d'où l?aspect
chronophage de cette étape, voire la perte de sens / fil rouge au fur et à mesure de cette étape, pouvant
aboutir à un « état des lieux catalogue ».
Ils peuvent en effet être sollicités pour :
? d?une part, mettre à disposition des acteurs les éléments nécessaires à la bonne connaissance du
contexte général du territoire, permettant ensuite de co-construire une trajectoire de retour à l?équi-
libre quantitatif ;
? d?autre part, répondre aux demandes des acteurs pour que soient approfondies certaines analyses
de données, ou parvenir à mettre en regard tous les types de données existantes, notamment à croiser
données quantitatives / qualitatives/ « milieux » / économie, etc. Certains acteurs estiment qu?il faut al-
ler au plus précis, notamment sur les prélèvements d?eau et les usages et qu?en l?absence de robustesse
des données de l?état des lieux, l?analyse prospective qui en résultera sera imprécise.
Afin de clarifier le périmètre de l?état des lieux et ses livrables, il est préconisé au porteur de PTGE de re-
centrer sur les objectifs ayant conduit à l?élaboration du PTGE (retour à l?équilibre quantitatif, anticipation
du changement climatique, dialogue territorial, ?).
Il est également souligné l?importance de traiter de la question des incertitudes associées aux données (il
s?agira parfois de tendances) et de l?aborder avec l?ensemble des acteurs. La question du passage à l?ac-
tion en contexte d?incertitude (absence de données, imprécision des modèles, innovations futures, rup-
tures,?) est un point de discussion, pour ne pas bloquer le processus de prise de décision et l?avancement
de la démarche PTGE (voir chapitre I.4. sur le cadrage des études techniques nécessaires).
Parmi les données utiles à la réalisation d?un état des lieux, citons notamment :
? les tendances récentes pour identifier géographiquement les zones où les pressions sur la ressource
en eau s?accentuent (https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/evolutions-de-la-res-
source-en-eau-renouvelable-en-france-metropolitaine-de-1990-2018) ;
? les données relatives aux besoins des milieux dont pourraient disposer l?OFB, les fédérations de
pêche (Plans Départementaux pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des ressources
piscicoles), les syndicats de bassin, le COGEPOMI ;
? les données sur la pédologie des sols et leur réserve utile en eau auprès des Chambres Départemen-
tales d?agriculture ;
? les données sur l?occupation des sols (Corine Land Cover), l?artificialisation des sols (SCoT, PLUi, PLU) ;
? les données sur les prélèvements (Agences de l?eau, collectivités et groupements compétents en eau
potable, industriels, OUGC, réseaux collectifs pour l?agriculture (dont ASA), etc. ;
? les données agricoles sur les assolements, la nature et la superficie des cultures irriguées, les systèmes
d?exploitation, l?économie des exploitations : données des Registres Parcellaires Graphiques (RPG) (2010
à 2021), Recensements Agricoles (RA) en accès libre sur www.data.gouv.fr (1988 à 2010) ou en lien avec
la DRAAF (pour 2020), données des OUGC, des Chambres d?agriculture et des centres de gestion dont
Cerfrance (typologie et économie des exploitations agricoles) ou autres centres de gestion agricole
selon les départements.
26
Le premier temps de l?état des lieux : l?analyse de l?état et des besoins des milieux naturels
Les études d?évaluation des volumes prélevables.
Le décret n° 2021-795 du 23 juin 2021 définit le volume prélevable comme « le volume pouvant statistique-
ment être prélevé huit années sur dix en période de basses eaux dans le milieu naturel aux fins d?usages an-
thropiques, en respectant le bon fonctionnement des milieux aquatiques dépendant de cette ressource
et les objectifs environnementaux du schéma directeur d?aménagement et de gestion des eaux. » (art.
R211-21-1 du Code de l?environnement).
Pour cela, les études « volumes prélevables », qui s?appuient sur un état des lieux (caractérisation de la res-
source disponible, bilan des prélèvements et leur évolution, reconstitution de l?hydrologie et la piézomé-
trie non influencée), ont pour objectif de calculer des débits ou niveaux prélevables ainsi que des objectifs
en débit (DOE) et piézométrie (POE) satisfaisant le bon état des milieux, et d?évaluer le volume maximum
prélevable par intégration du débit ou niveau de nappe prélevable aux fins d?usages anthropiques.
Enfin, conformément au décret n° 2021-795 du 23 juin 2021, une stratégie d?évaluation des volumes pré-
levables établie par le préfet de bassin (en cours d?élaboration dans chaque bassin), encadre ces travaux.
L?annexe 7 propose des éléments de cadrage pour l?évaluation des « volumes prélevables » dans les eaux
de surface et les eaux souterraines.
Les analyses Hydrologie-Milieux-Usages-Climat
Sur le bassin Loire-Bretagne, les analyses Hydrologie-Milieux-Usages-Climat sont reconnues comme un élé-
ment incontournable de la phase état des lieux et intègrent une méthode de détermination des volumes
prélevables. À noter que selon le guide HMUC, il n'est pas forcément nécessaire ni pertinent d?estimer
des débits biologiques sur tous les secteurs. Il est conseillé de privilégier les secteurs les plus influencés
par les prélèvements, pour bénéficier de la possibilité offerte par les méthodes d?estimation des « débits
biologiques » de tester des scénarios alternatifs de prélèvements et d?en mesurer les effets sur les milieux.
Analyses HMUC du SDAGE Loire-Bretagne 2022-2027, reconnues comme un élément incontournable
de la phase état des lieux- diagnostic des PTGE de ce bassin
Les analyses Hydrologie Milieux Usages Climat (analyses HMUC), sont un
outil spécifique au SDAGE Loire-Bretagne, mais proches dans leur conte-
nu et leurs principes des démarches développées dans d?autres bassins.
Elles répondent aux objectifs de gestion équilibrée de la ressource en eau
et elles constituent une démarche globale intégrant les quatre volets hy-
drologie, milieux, usages, et climat et intégratrice des objectifs d?atteinte
du bon état des masses d?eau.
Cependant l?état des lieux d?un PTGE ne se limite pas à une analyse
HMUC qui n?en est qu?un élément (parmi des éléments plus tournés vers
le développement territorial et son économie par exemple).
L?Agence de l?eau Loire-Bretagne mentionne la durée minimale de deux
ans pour réaliser une étude HMUC. Il s?agit d?une information importante
pour fixer la feuille de route du PTGE et son calendrier.
? .Il
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Analyses Hydrologie -
Milieux - Usages - Climat
(HMUC)
Guide et recommandations
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RÉPUBLIQUE
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de l'1mvironnement,
de l'aménagement
et du logement
Version n °1 - Juin 2022
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https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/files/live/mounts/midas/Donnees-et-documents/Guide HMUC_VF3.pdf
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En complément des études volumes prélevables, les données du réseau ONDE (Observatoire National des
Données sur les Étiages) et celles des syndicats de rivières et fédérations de pêche (données quantifiées et/
ou qualitatives) pourront être utilement mobilisées.
Il peut également être pertinent d?avoir une vigilance particulière sur les têtes de bassin, les petits af-
fluents, les zones de source et zones humides d'accompagnement.
L?analyse de l?état et des besoins des milieux naturels doit également comprendre un volet sur la gestion
de la ressource en eau (aménagements existants, réglementation - arrêtés sécheresse, volumes autorisés,
inventaire des structures de gestion, des interconnexions, des conflits d?usage).
Un retour d?expérience est présenté ci-après sur la gestion des retenues existantes. Sur de nombreux ter-
ritoires, les localisations et volumes associés aux retenues d?eau (avec ou sans usage) sont souvent mal
connus. Pourtant les plans d?eau (retenues) permettent le stockage de volumes potentiellement mobili-
sables pendant la période de basses eaux.
Réalisation d?un inventaire des plans d?eau et d?une évaluation de l?impact cumulé des retenues
Inventaire des plans d?eau
PTGE Vie et Jaunay ? Syndicat Mixte des Marais, de la Vie, du Ligneron et du Jaunay
(en cours de concertation)
PTGE Auzance-Vertonne ? Syndicat Mixte Auzance Vertonne (en cours de concertation)
Les deux PTGE ne sont pas encore validés mais sont chacun engagés dans une analyse HMUC pour
définir à terme les futurs volumes prélevables. Les deux bassins sont caractérisés par des petits cours
d?eau avec des faibles débits, des assecs récurrents et un nombre important de plans d?eau. L?enjeu
prépondérant de ces deux territoires est donc l?inventaire et la caractérisation des plans d?eau. Pour ré-
pondre à cet enjeu les deux bassins se sont coordonnées avec les services de l?état, pour récupérer des
bases de données préexistantes (inventaires de la DDT, de la Chambre d?agriculture) et cibler les zones
à compléter et caractériser en priorité. Les syndicats ont réalisé des enquêtes de terrain pour recenser,
préciser les localisations et avancer sur la caractérisation des plans d?eau (mode d?alimentation, usage,
superficie, profondeur, mode de gestion, etc.), selon la méthode de l?OFB (https://professionnels.ofb.
fr/fr/doc-comprendre-agir/impact-cumule-retenues-deau-milieu-aquatique-expertise-scientifique-col-
lective). Un travail de pédagogie est conduit en parallèle pour sensibiliser les propriétaires à fournir
les données pour améliorer la connaissance sur le fonctionnement des plans d?eau et leurs impacts
potentiels sur les milieux naturels.
Pour le bassin Vie et Jaunay : près de 4 000 plans d?eau sont recensés sur ce bassin dont 1 500 avec
une superficie supérieure à 1 000 m2. Une vingtaine d?inventaires terrain ont été réalisés. Il s?est avéré
que sur ces 1 500 plans d?eau, seulement 300 ont un usage irrigation, la plupart ont un usage de loi-
sirs ou non identifié. L?exhaustivité de l?inventaire a également permis de prioriser les plans d?eau sur
lesquels des travaux de suppression ou de déconnexion sont à envisager. Le syndicat finance en com-
plément des aides de l?Agence de l?Eau, les travaux de déconnexion ou de suppression de plans d?eau.
Pour le bassin Auzance-Vertonne : la démarche a commencé après celle du bassin Vie et Jaunay et
des sous-bassins prioritaires ont été identifiés (après un travail de hiérarchisation des sous-BV par rap-
port à la problématique plans d?eau) pour réaliser l?inventaire exhaustif des plans d?eau d'une superfi-
cie supérieure à 1 000 m². Ces données sur certains sous-bassins versants ont 2 objectifs :
f 1/un volet connaissances pour alimenter le volet hydrologique de l?étude HMUC, notamment
en apportant des hypothèses de terrain pour la prise en compte de l?influence des plans d?eau sur les
débit influencés (partie impact cumulé des plans d?eau),
f 2/un volet opérationnel : cibler les plans d?eau prioritaires sur lesquels travailler pour une pos-
sible déconnexion. En parallèle de cet inventaire, le syndicat Auzance-Vertonne étudie une dizaine
de plans d?eau pour évaluer les possibilités (ou pas) de déconnexion. Près de 1 200 plans d?eau dont la
surface est supérieure à 1 000 m2 sont estimés. Les ? des plans d?eau sont des plans d?eau de loisirs ; au
maximum 20 % sont utilisés pour l?irrigation.
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Le deuxième temps de l?état des lieux : l?analyse des besoins par usage et de l?évolution des prélèvements
Concernant les données relatives aux usages (alimentation en eau potable, agriculture, industrie?), l?ad-
ditif à l?instruction PTGE indique qu?elles « intègrent notamment, sous une forme permettant qu?ils soient
diffusables, les éléments de connaissance mobilisés pour l?exercice de la police de l?eau, pour la gestion
collective des prélèvements d?eau pour l?irrigation, pour les restrictions temporaires des usages de l?eau en
situation de crise liée à la sécheresse ainsi que pour la mise en oeuvre de la politique agricole commune sur le
territoire concerné. Pour l?irrigation, les données mobilisées intègrent notamment celles sur les prélèvements,
les assolements, la nature et la superficie des cultures irriguées, les besoins actuels et futurs de l?ensemble des
usages au regard des effets du changement climatique. »
Les données de prélèvements
La connaissance détaillée des prélèvements, à des fréquences annuelles ou mensuelles, est essen-
tielle et nécessite un important travail de collecte, structuration et analyse de données existantes mais
aussi un travail complémentaire d?investigation et de terrain en cas de données lacunaires.
Plusieurs organismes disposent de données sur les prélèvements d?eau :
? les Agences de l?eau qui perçoivent des redevances pour les prélèvements sur la ressource en
eau et fixent les volumes prélevés au-dessous desquels la redevance n'est pas due, dans les limites
maximales de 10 000 m³ an pour les prélèvements hors des ZRE et à 7 000 m³ par an en ZRE. Elles
possèdent des données sur les volumes annuels prélevés pour l?ensemble des usages (eau potable,
irrigation, industrie, canaux, etc.). Ces données sont disponibles dans la Banque Nationale des
Prélèvements en Eau (BNPE) ;
? les Directions Départementales des Territoires (et de la Mer) (DDT(M)) qui instruisent les dossiers
d?autorisation et de déclaration de forages et de prélèvements. Elles disposent des données sur les
volumes autorisés ainsi que sur les volumes prélevés annuellement voire mensuellement lorsque
ceux-ci sont transmis par les préleveurs ou par les OUGC ;
Évaluation de l?impact cumulé des retenues
PTGE Doux Mialan ? Entente Doux-Mialan (approuvé).
Dans le cadre du PTGE Doux-Mialan (2018-2022), il a été décidé de procéder à une évaluation de
l?impact cumulé des retenues. Le bassin du Doux est en effet marqué par la présence de nombreuses
retenues collinaires. La DDT de l?Ardèche avait fait le constat que de nombreuses retenues existantes
(environ le tiers) n?étaient plus utilisées, l?eau se retrouvant stockée, et ne pouvant alimenter les cours
d?eau.
Alors que l?étude volume prélevable (2009-2011) avait identifié près de 700 retenues, un nouvel
inventaire (2017) en recensait près de 900 sur le territoire, l?inventaire n?étant toujours pas exhaustif.
La première phase de cette évaluation a donc été de compléter l?inventaire et de caractériser les re-
tenues (fonctionnement, volume, usage). Pour cela ont été combinés des analyses de photographies
aériennes, des questionnaires envoyés aux propriétaires ainsi que des visites de terrain avec les proprié-
taires. Le total s?élève aujourd?hui à 950 retenues. Cette évaluation a été réalisée dans le cadre du pro-
jet ICRA (Impact Cumulé des Retenues sur les milieux Aquatiques), piloté par l?OFB, qui propose une
méthode d?évaluation de l?impact cumulé des plans d?eau à partir d?un guide méthodologique (https://
professionnels.ofb.fr/fr/node/556). Le bassin du Doux est l?un des 8 bassins qui a pu tester la méthode.
En 2020, un protocole a été signé par tous les acteurs locaux de l?eau, pour dessiner une gestion collec-
tive des retenues du bassin du Doux et notamment voir si la réutilisation de retenues aujourd?hui sans
usage peut être envisagée en cas de nouvelles demandes de construction de retenues.
L?ensemble de ces nouvelles données et la possibilité d?aller plus loin seront intégrées dans le cadre
du bilan et de la reprise du PTGE.
https://www.archeagglo.fr/actualites/dossier-gestion-quantitative-de-leau/
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Retour d?expérience sur les données annuelles de prélèvements d?eau
PTGE Charente aval et Bruant - EPTB Charente, SYRES 17 (en cours de concertation)
Au démarrage de l?état des lieux du PTGE Charente aval et Bruant, les données de prélèvements
issues de l?Agence de l?eau Adour-Garonne (AEAG), de la DDTM17 et de l?OUGC ont été collectées. La
donnée finale intéressant le porteur concernait les volumes prélevés annuellement par type d?acteur
et de ressource. Le système d?information sur l?eau du bassin Adour-Garonne contenait les données
sur les prélèvements mais il s?est avéré en croisant avec la base de données (BDD) de la DDTM (auto-
risations / prélèvements) et la BDD de l?OUGC (prélèvements agricoles), que la BDD de l?AEAG était
à compléter (certains préleveurs étant non redevables). Les trois structures ont alors mutualisé leurs
informations pour produire une BDD complète et stabilisée. Grâce à ce travail collégial de l?Agence de
l?eau Adour-Garonne, la DDTM 17 et l?OUGC, il n?y a pas eu de remise en cause ; ce travail a fait l?unani-
mité sur le territoire en assurant de sa fiabilité.
Les prélèvements agricoles
Les données mobilisées pour connaître les prélèvements agricoles sont le plus souvent issues des
volumes prélevés et déclarés à l?Agence de l?eau (données annuelles), des volumes prélevés déclarés
aux DDT(M) et de données complémentaires sur les prélèvements agricoles issues des OUGC. Toute-
fois, les prélèvements non soumis au versement de la redevance à l?Agence de l?eau (les redevances
inférieures à 100 euros ne sont pas mises en recouvrement selon les termes de l?art. L.213-11-10 du code
de l?environnement) peuvent ne pas être connus par l?Agence et néanmoins représenter un volume
non négligeable.
Les retours d?expériences montrent que pour certains territoires, des doutes peuvent émerger sur
la fiabilité des données liées aux prélèvements agricoles, plus particulièrement sur des territoires sans
OUGC, sans réseaux d?irrigation structurés, sans « historique de gestion de l?eau ». En outre, les par-
celles irriguées ne font plus partie des déclarations PAC (depuis 2010) et les prélèvements en dessous
des seuils réglementaires d?autorisation ou de déclaration ou des seuils de redevance ne sont pas en-
registrés dans les bases de données.
Plusieurs stratégies peuvent être proposées pour stabiliser collectivement la connaissance des pré-
lèvements d?eau à usage agricole, en s?appuyant notamment sur les déclarations de prélèvement faites
auprès des agences de l?eau :
? proposer aux structures dotées de données liés aux « prélèvements agricoles » de comparer et
stabiliser une base de données unique (Agence de l?eau, DDT(M), OUGC) ;
? comparer les prélèvements issus des bases de données « prélèvements » de l?Agence de l?eau
avec une « estimation des prélèvements liés à l?irrigation » qui pourra être réalisée :
h soit en estimant les besoins en eau de chaque type de culture sur le territoire, ainsi que la
part irriguée de chaque type de culture et réaliser l?analyse en croisant avec l?occupation du sol
agricole (RPG) ;
h soit en réalisant une typologie des exploitations agricoles et en estimant la part occupée par
chaque type sur le territoire, estimer les prélèvements en eau par type d?exploitation, croiser
les données à l?échelle du territoire (appui des données RPG, RA, Cerfrance, diagnostics agraires
existants sur le territoire) ;
h soit en sollicitant directement les agriculteurs par des enquêtes (papier, internet).
? les Organismes Uniques de Gestion Collective des prélèvements d?eau pour l?irrigation (OUGC)
qui ont en charge la gestion et la répartition des volumes d?eau autorisés pour un usage agricole
sur un territoire déterminé et qui doivent collecter les volumes prélevés et les transmettre chaque
année aux préfets via les DDT(M) ;
? les Directions Régionales de l?Environnement, de l?Aménagement et du Logement (DREAL) qui
disposent dans le cadre de la surveillance et du contrôle des installations classées pour la protec-
tion de l?environnement (ICPE), de certaines données de prélèvements.
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Exemple d?une l?enquête internet réalisée pour une mise à jour des données des prélèvements
agricoles
PTGE Oudon - Chambre d?agriculture des Pays de la Loire (en cours de concertation)
La Commission Locale de l?Eau s?est engagée en 2019 à élaborer un PTGE sur le bas-
sin versant de l?Oudon dans le cadre de la révision du SAGE du bassin versant de l?Oudon.
Dans le cadre de l?état des lieux, il est prévu une mise à jour des données des prélèvements agri-
coles pour les usages en irrigation, et abreuvement et le cas échéant en lutte antigel de ver-
gers par aspersion. La Chambre d?agriculture des Pays de la Loire est chargée de cette mise à jour.
Pour ce faire, elle a mis en place une enquête en ligne (avec la possibilité de répondre sous for-
mat papier) à destination des agriculteurs. Les informations recensées dans le cadre de l?en-
quête concernent la localisation des prélèvements (coordonnées GPS, commune, lieu-dit, ré-
férence parcellaire), l?équipement du prélèvement (compteur existant, date prévisionnelle
d?équipement du compteur), les cultures et superficie irriguées et les volumes moyen par ha.
Pour présenter la démarche, la Chambre d?agriculture a organisé quatre réunions sur le bassin en mars
2022.
Le troisième temps de l?état des lieux : l?analyse prospective du territoire
Dans le cadre des PTGE, l?un des objectifs est d?anticiper le changement climatique pour assurer une ges-
tion équilibrée de la ressource. Les retours d?expérience montrent que la prospective est une notion de
plus en plus traitée mais avec des approches diverses. L?objectif sera d?intégrer un état des lieux prospectif
de la ressource en eau.
En matière de prospective, il est rappelé, que les travaux concluent à des tendances, à des ordres de gran-
deur ou échelles de variations. La part d?incertitude associée à ces études doit être acceptée par tous,
même s'il peut être rassurant de vouloir connaître la valeur exacte du débit en 2050. Cette quête est illu-
soire et peut conduire à des désaccords sans fin dans les instances du PTGE.
Proposition du bassin Rhône-Méditerranée sur l?état des lieux prospectif de la ressource en eau
Suite à l?état des lieux, il est recommandé de caractériser l?évolution
des conditions naturelles hydrogéologiques et hydrologiques en contexte
de changement climatique.
Il est alors attendu sur certaines variables liées à la caractérisation de
la ressource en eau et qui auront été jugées clefs pour le territoire de pro-
duire l?évolution tendancielle desdites variables au regard des rétrospec-
tives sur les 10 à 30 ans. L?évolution tendancielle des débits et des niveaux
de nappes est caractérisée pour l?horizon temporel défini. Pour ce faire,
des indicateurs pertinents sont définis par le groupe de contribution. Ils
peuvent être chiffrés ; mais il peut également s?agir de constats qualitatifs
(rupture de l?alimentation en eau potable, assèchement d?un tronçon de
cours d?eau, déconnexion aquifère/cours d?eau?). De cette relecture du
passé, des hypothèses prospectives « ressource en eau » sont produites
avec exploration de différents « futurs possibles » au travers de scénarios
d?évolution contrastés.
En termes d?échéance de la prospective, la note du secrétariat tech-
nique du SDAGE Rhône-Méditerranée recommande de se placer à un horizon d?au moins 30 ans (dis-
tinction climat présent / climat futur selon la communauté scientifique) et au plus 50 ans afin que les
choix présents puissent garder une influence sur les situations futures considérées.
Note du secrétariat technique du SDAGE
ANTICIPER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
POUR UNE GESTION ÉQUILIBRÉE
DE LA RESSOURCE EN EAU
Prospective appliquée aux Plans de gestion
de la ressource en eau (PGRE) et autres Projets
de territoire pour la gestion de l?eau (PTGE)
BASSIN RHÔNE-MÉDITERRANÉE Novembre 2020
Présenté en bureau du Comité de bassin Rhône-Méditerranée du 6/11/2020
https://pays-de-la-loire.chambres-agriculture.fr/actualites/toutes-les-actualites/detail-de-lactualite/actualites/bassin-de-loudon-un-projet-de-territoire-ptge-pour-securiser-lacces-a-leau-des-agriculteurs/
https://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/sites/sierm/files/content/2021-06/202011_STB_RMed_Note_prospective_gestionquanti_2020-VF2.pdf
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Les prévisions de l?évolution des prélèvements en eau
Il peut être intéressant, pour chaque usage de l?eau, de produire des évolutions constatées et prévisibles,
de sa dépendance à l?eau tant en quantité qu?en qualité et de son potentiel d?économie d?eau.
Dans la majorité des cas, les porteurs de projets prolongent donc des tendances observées des prélève-
ments de chaque usage mais en les adaptant au regard :
? des projets de développement connus pour le territoire et ayant un impact sur la ressource en eau:
par exemple un agrandissement important prévu pour une collectivité (SCoT, PLU, SDAEP), un projet
touristique impliquant une augmentation forte des besoins en eau, un ouvrage hydraulique ayant déjÃ
eu des autorisations, etc. ;
? de la prise en compte du développement d?économie d?eau pour tous les usages : réduction des
fuites des réseaux d?alimentation en eau potable (AEP), amélioration des process industriels, transition
agro-écologique ;
? de la prise en compte de la réglementation et du retour à l?équilibre quantitatif d?ici 2027.
Approche prospective des besoins en eau pour l?agriculture
Il est difficile de construire la prospective sur les besoins en eau agricoles uniquement dans la prolongation
de tendances historiques : en tant qu?activité économique, l?agriculture est la résultante des projets des
agriculteurs et des filières, sous l?influence des marchés, des soutiens publics, des orientations politiques,
et de la demande des consommateurs.
Les fortes incertitudes de la période actuelle (sur l?évolution des marchés, des tendances de consomma-
tion, des attentes sociétales sur la transition agro-écologique etc.) amènent à la plus grande prudence
quand il s?agit de « modéliser » les besoins agricoles dans 20 ou 30 ans.
Certains porteurs de projets prennent le parti de caractériser les systèmes agricoles en place sur le terri-
toire (Adour Amont, Boutonne, Tescou) et de questionner leurs possibles évolutions, et cela pour plusieurs
objectifs :
? comprendre l?évolution des systèmes agricoles au cours des années (en lien avec les aspects pé-
do-climatiques et économiques), faire comprendre aux parties prenantes du PTGE pourquoi les exploi-
tations agricoles sont sur tel ou tel système et pourquoi les besoins en eau sont ce qu?ils sont ;
? disposer d?une typologie fine d?exploitations agricoles en place sur le territoire et de leur trajectoire
d?évolution permettant de comprendre la place de l?irrigation dans l?évolution des exploitations agri-
coles et plus largement du tissu économique ;
? disposer d?éléments de compréhension suffisamment fins pour travailler sur l?évolution possible
des systèmes agricoles au regard des contraintes climatiques futures, des projets des agriculteurs, des
stratégies de filières et des trajectoires agricoles souhaitées pour le territoire. Ces éléments doivent
permettre d?évaluer les besoins en eau qui découlent de cette perspective. De telles démarches im-
pliquent d?établir une typologie des exploitations du territoire pour la constitution d?un échantillon
représentatif et la réalisation d?enquêtes auprès des agriculteurs concernés.
Typologie des exploitations du territoire et réalisation d?enquêtes
Plusieurs outils ont été développés et utilisés dans le cadre de PTGE, notamment le livre blanc sur le
PTGE Tescou, le diagnostic agraire (AgroParisTech) sur le PTGE Boutonne et le guide INRAE sur le PTGE
Adour Amont.
Le livre blanc réalisé par la plateforme agroécologie d?Auzeville (devenue le GIP Transitions) suite Ã
son intervention sur le territoire du Tescou fournit un descriptif documenté d?une démarche de dia-
gnostic des besoins agricoles du territoire dans son intégralité.
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3. Le diagnostic ressources/besoins
Le rapport de mission PTGE précise que le diagnostic « résulte d?une analyse critique de l?état des lieux et de
sa projection dans la durée, sur la base des tendances constatées sur le territoire (évolutions démographiques,
economiques?). Il explique donc l?état du territoire en identifiant les causes et les processus physiques, éco-
logiques, techniques et socio-économiques qui sous-tendent son évolution. Au regard des questionnements
des acteurs, il analyse les liaisons usages/milieux, la satisfaction des usages et les comportements des diffé-
rents acteurs. Le diagnostic doit s?appuyer sur un travail d?analyse objectif, fondé sur des bases techniques et
scientifiques prouvées, ce qui plaide en faveur d?un recours à des prestataires pluridisciplinaires plutôt qu?Ã
un travail totalement réalisé en régie. »
Le diagnostic se différencie de l?état des lieux car il formule des enjeux ou des problèmes : l?état des lieux
décrit et caractérise la situation et son évolution probable de manière factuelle ; le diagnostic identifie
ce qui est grave, urgent, problématique, préoccupant, en formulant des explications. Il doit permettre
d?améliorer la compréhension collective des relations entre la ressource (état qualitatif, quantitatif, variabi-
lité...), les usages, et leurs impacts quantitatifs et qualitatifs sur les milieux, mais aussi d?expliciter les visions
et les besoins exprimés par les acteurs du territoire. Certains porteurs élargissent la réflexion à des aspects
ayant trait au développement territorial et aux aspects socio-économiques.
Si l?état des lieux peut relever d?une expertise technique « neutre », le diagnostic suppose en revanche
d?être partagé et nécessite un accord entre les acteurs sur les termes du diagnostic. Il est à relier aux
raisons qui ont conduit à l?émergence de la démarche de PTGE : le retour à l?équilibre quantitatif, l?anti-
cipation des effets du changement climatique, le dialogue territorial autour du partage et de la gestion
de la ressource en eau. Il faut pour cela un socle commun de connaissances (qui peut s?obtenir par une
formation préalable des acteurs), une compréhension des besoins et contraintes des différents usages, un
croisement des points de vue, et donc une forte implication des différents usagers de l?eau. Comme pré-
cisé dans la partie précédente, ces convergences relèvent de méthodes spécifiques de participation, qui
pourront soit être animées par le porteur de projet, soit confiées à un opérateur spécialisé.
Dans tous les cas, le processus doit permettre de formuler clairement les enjeux qui ressortent du diagnos-
tic, et de travailler avec les acteurs jusqu?Ã obtenir un accord sur cette formulation (ou une formulation
amendée). Techniquement, un enjeu se formule sans verbe, et représente quelque chose qui peut s?amé-
liorer ou se dégrader (par exemple : « la disponibilité de la ressource en eau » est un enjeu, celle-ci pouvant
augmenter ou diminuer). L?ajout d?un verbe, par exemple « accroître la disponibilité de la ressource en
eau», relève du scénario (cf. partie suivante).
La comparaison entre la ressource pouvant être prélevée, fondée sur les résultats de l?étude « volumes
prélevables », et les besoins exprimés dans l?état des lieux et son volet prospectif permet de produire le
diagnostic.
Ce diagnostic doit être partagé par le comité de pilotage et dans une dynamique de dialogue entre les
acteurs, il s?agit de s?accorder sur la répartition des volumes prélevables tous usages, pour tendre vers la
satisfaction des besoins liés aux différents usages. En présence d?un SAGE, les volumes prélévables ainsi
définis et leur répartition par usages pourront notamment intégrer le règlement.
Selon les termes de l?additif à l?instruction du 7 mai 2019, il est rappelé qu?il revient au préfet référent de
valider le diagnostic et de s?assurer qu?il comporte un état des lieux initial et prospectif de la ressource en
eau et des besoins, un rappel des volumes prélevables à l?étiage au sens du II de l?article R. 211-21-1 du Code
de l'environnement, la référence des volumes prélevés en période de basses eaux et la surface irriguée de
référence.
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III. ÉLABORATION ET CO-CONSTRUCTION DES SCÉNARIOS
PUIS CHOIX DU PROGRAMME D'ACTIONS
Pour permettre la satisfaction de tout ou partie des besoins exprimés dans la phase de diagnostic, dans le
respect des volumes prélevables définis puis répartis entre usages, les acteurs du PTGE doivent définir un
programme d?actions.
Le rapport d?inspection sur les PTGE indique que « la pertinence de ce programme ? sa capacité à répondre
aux objectifs fixés ? va dépendre d?une part de la trajectoire d?évolution que pourront retenir collégialement
les acteurs du PTGE, et d?autre part de la faisabilité technique, économique et financière des actions envi-
sagées. Sur la base du diagnostic posé, le choix d?une trajectoire consensuelle est donc un enjeu majeur du
PTGE. »
L?additif à l?instruction du 7 mai 2019 indique par ailleurs que « l?élaboration du programme d?actions doit
reposer sur l?examen de plusieurs scénarios. Le préfet référent s?assure qu?un scénario « sans projet[4] » consti-
tue le scénario de référence pour comparer différents scénarios d?actions. Chaque scénario doit faire l?objet
d?une analyse économique et financière, afin d?éclairer le choix final du scénario le plus approprié et per-
mettre de valider le programme d?actions du PTGE. »
1. Élaborer plusieurs scénarios (dont le scénario sans projet)
Une fois le diagnostic du territoire établi et partagé, les acteurs du territoire doivent pouvoir envisager
différents scénarios, pour préserver, améliorer, remédier à cet état constaté de la ressource en eau. Ce-
pendant, la situation actuelle décrite dans l?état des lieux ne va pas perdurer dans les prochaines années :
des mécanismes de changement sont à l?oeuvre qu?ils soient sociaux, économiques ou environnementaux.
Dans un premier temps il convient de se fixer collectivement (décision du COPIL) un objectif et une
échéance. Dans cette perspective, le bon état DCE en 2027 peut être considéré comme un objectif inter-
médiaire.
ll est recommandé de se fixer un horizon lointain de 30 ou 50 ans, pour envisager l?ensemble des solu-
tions imaginables permettant à la fois de répondre à la problématique actuelle (déséquilibre besoins/
ressources) et aux menaces futures (impacts du changement climatique).
Ces échéances correspondent aux données disponibles au niveau de l?hydrologie (résultats des projets
Explore 2070 et Explore2, cf. annexe 5) et du climat (régionalisation des scénarios du GIEC, données du
portail DRIAS, cf. annexe 6) et pour pouvoir étudier les conséquences du réchauffement climatique sur la
satisfaction des usages.
Pour atteindre le(s) objectif(s) dans les échéances fixées par les instances du PTGE, les acteurs envisagent
différents scénarios.
D?une manière générale, les scénarios sont co-construits de manière à évaluer les conséquences pos-
sibles de diverses pistes d'évolution du territoire sous l?influence du changement climatique et ainsi
de fournir aux acteurs du territoire une compréhension des impacts sur les secteurs d?activités éco-
nomiques et la satisfaction des usages, sur l'atteinte du bon état des milieux, pour pouvoir décider et
agir en conséquence dans le cadre d?une stratégie d?adaptation et d?un futur programme d?actions.
Cette étape est cruciale, sensible et peut être source de tensions entre acteurs.
Les scénarios seront comparés entre eux : il n?y a pas lieu de comparer les scénarios à la situation actuelle
décrite dans le diagnostic puisque cet état présent n?a aucune chance de perdurer dans un monde en
évolution.
A minima, trois scénarios sont envisagés : un scénario « sans projet » (voir infra) qui fait l?hypothèse d?ab-
sence d?actions autres que la réduction des prélèvements pour remédier à la situation constatée et at-
teindre les objectifs environnementaux, et deux scénarios construits à partir de postulats différents quant
aux choix d?adaptation pour le territoire.
Par exemple, il pourrait être formulé deux postulats très différents pour un territoire :
? un scénario sobriété : « réduire les consommations d?eau en développant les économies d?eau, et en
faisant évoluer l?agriculture vers des productions moins consommatrices d?eau et favorisant l'augmen-
tation de la capacité des sols à retenir l'eau et à réduire les intrants (agro-écologie) » ;
[4] Le scénario « sans projet » décrit ce que deviendrait le territoire à l?avenir en l?absence de projet. Il ne signifie pas un territoire sans
évolutions. En particulier, il tient compte des changements de l?encadrement réglementaire des conditions de prélèvement en périodes
de basses eaux (cf. IRSTEA, Analyse économique et financière des PTGE à composante agricole. Principes méthodologiques, 2019).
34
Retour d?expérience sur la co-construction de scénarios et la participation des acteurs
Les porteurs envisagent cette étape de scénarios de façons très diverses :
f soit des scénarios d?actions contrastés, constitués d?une combinaison d?actions permettant de
préserver ou rétablir un équilibre quantitatif et un bon état qualitatif. Les actions au sein des scénarios
sont très différentes les unes des autres, seul le pilier des actions d?économie d?eau restant par exemple
constant d?un scénario à l?autre :
h avantages identifiés par les porteurs : réflexion large sur l?éventail des possibles ;
h inconvénients identifiés par les porteurs : risque de construire des scénarios trop extrêmes
rendant difficile la construction d?un programme d?actions intermédiaire.
f soit des scénarios d?actions à ambition différente : les actions sont les mêmes d?un scénario
à l?autre, mais l?ambition retenue dans chaque scénario est différente (en termes de volumes d?eau
économisés d?un scénario peu ambitieux à un scénario très ambitieux : c?est le choix qui a été pris par
de nombreux porteurs de PTGE, comme le PTGE Midour, PTGE Charente aval et Bruant, PTGE, Aume-
Couture) :
h avantages identifiés par les porteurs : aspect directement opérationnel, rapidité, choix qui se
porte souvent sur un scénario médian et acceptable par tous ;
h inconvénients identifiés par les porteurs : risque de remise en question par des acteurs non
impliqués dans l?élaboration de ces scénarios au motif d'un manque d'ouverture sur des change-
ments plus structurels à opérer.
Pour les scénarios « à actions » :
f exemple du PTGE Midour : travaux en ateliers multi-acteurs (émergence de pistes d?action par
secteur, partage des pistes d?action entre secteurs) puis structuration par le comité technique des ac-
tions par thématique, définition des ambitions des scénarios par un groupe de travail.
f Soit des « scénarios prospectifs » qui imaginent des futurs possibles pour le territoire, des pistes
très contrastées de développement territorial qui vont alors nécessiter la mise en place de leviers d?ac-
tion pour aboutir aux futurs souhaitables, ceux-ci impliquant la préservation ou le rétablissement de
l?équilibre quantitatif. À noter que peu de PTGE ont, à ce jour, réalisé ce type de travail. Ce sont surtout
des PTGE émergents qui mobiliseront cette démarche (PTGE Dombes) ou bien des PTGE/ ex-PGRE qui
réalisent une révision intégrant totalement la notion de prospective pour se projeter davantage dans
les questions de changement climatique (PTGE Lac du Bourget, PTGE Haut-Doubs, PTGE de la Vouge,
PTGE du Fleuve Hérault, PTGE de la Drôme, etc.) :
h Avantages identifiés par les porteurs : réflexion davantage stratégique, mobilisation d?une
diversité d?acteurs ;
h Inconvénients identifiés par les porteurs : surcoût et durée plus longue du processus.
? un scénario de « satisfaction des usages économiques » : « sécuriser l?accès à l?eau pour l?agriculture
et les autres usages, en augmentant la disponibilité de l?eau par un accroissement du stockage de l?eau
hivernale ».
En imaginant les évolutions possibles à long terme pour les enjeux identifiés dans le diagnostic, les scéna-
rios consistent ainsi à proposer un panel d?hypothèses, avec des indicateurs de suivi de ces enjeux, pour
tous les usages considérés sur le territoire. Il s?agit d?élaborer les scénarios de solutions en se projetant
dans les 30 à 50 prochaines années et en s?appuyant sur les études prospectives sur le changement clima-
tique (cf. annexe 5).
Les scénarios, comme la définition des enjeux, doivent être co-construits avec les acteurs du PTGE.
Des difficultés à mobiliser les opérateurs économiques dans cette phase de co-construction de scénarios
peuvent exister. Pour autant, ils disposent de visions à moyen et long terme intéressantes à mobiliser et Ã
valoriser dans le cadre de l?élaboration de scénarios : aussi bien sur des notions de développement terri-
torial que d?actions pouvant être intégrées dans des scénarios.
À noter que dans le cadre du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique,
initié par les deux Ministères en charge de l?agriculture et de l?environnement en mai 2021, les Chambres
Régionales d?Agriculture se sont engagées dans l?écriture de plans d?adaptation au changement climatique
en travaillant avec les filières.
35
L?importance du scénario « sans projet » pour comparer les scénarios
Le « scenario sans projet » est celui qui prévoit l?atteinte des volumes prélevables par la seule diminution
des prélèvements, sans autre action territoriale sur le volet quantitatif. Il constitue le scénario de réfé-
rence pour comparer différents scénarios ; il décrit ce que deviendrait le territoire à l?avenir en l?absence
d?actions en matière de gestion quantitative. Il ne signifie pas un territoire sans évolutions. En particulier, il
tient compte a minima des évolutions réglementaires sur les volumes prélevables.
À ce stade du processus et pour aider à faire avancer les acteurs dans leurs réflexions, il est fondamental
d?établir le « scénario sans projet » (et non pas « statu quo »). Ce scénario « sans projet » devra toutefois
intégrer les projets d?économie d?eau déjà mis en place le cas échéant.
Dans la réflexion sur les scénarios, les acteurs vont, de façon naturelle, aller chercher des actions qui leur
seraient favorables dans le futur et vont comparer leur situation actuelle avec ce que serait leur situation
grâce à la mise en place d?actions dans les scénarios imaginés.
Lors de l'analyse des scénarios, on veillera également à la question de la sensibilité et la résilience des pro-
jets par rapport aux incertitudes des études prospectives réalisées ; ces projets seront-ils résilients si l'état
de la ressource ne suit pas tout à fait les résultats des études réalisées ?
Point de vigilance : l?année de référence à partir de laquelle le « scénario sans projet » est établi, est souvent
discutée dans les territoires, puisqu?elle sert d?année de référence pour évaluer la diminution des prélève-
ments à réaliser. Elle peut donc faire l?objet de tension et de désaccord. Il est donc vivement recommandé
de travailler sur cette année, en concertation avec les acteurs du territoire, pour éviter tout blocage éventuel
dans la poursuite du PTGE, y compris dans le cas où des études préexistantes à l?émergence du PTGE (étude
d?impact pour les AUP, les aménagements d?ouvrages, etc.) viennent alimenter la définition de l?année de
référence.
L?année de référence doit être sélectionnée en fonction des données disponibles permettant de décrire
au mieux la situation actuelle.
Le guide de l?INRAE (traitant de la méthode des analyses économiques, l?un des outils visant à comparer
les scénarios) caractérise le scénario « sans projet » par :
? une application des mesures réglementaires, donc un retour à l?équilibre quantitatif même sans
PTGE (cela peut vouloir dire une baisse des prélèvements) ;
? l?impact du changement climatique, modulant besoins en eau et disponibilité en eau ;
? l?impact d?autres changements prévisibles (attentes sociétales, autres dynamiques?) ;
? la capacité d?adaptation des usagers de l?eau à ces changements (ce qui signifie souvent une réduc-
tion des prélèvements).
Selon l?INRAE, c?est au regard de ce scénario « sans projet » (a priori non souhaité) que se construisent les
scénarios avec projet, visant à aller vers un « futur plus souhaitable ».
Dans ce cadre d?analyse économique, le retour à l?équilibre avec un scénario « sans projet » est important
par principe d?application de la réglementation mais aussi respect des équilibres, signifiant normalement
une absence de dommage ou de coûts d'opportunité de la ressource. Or, l?application de la réglementa-
tion et le respect des équilibres sont tous deux difficilement monétarisables dans le cadre de la mise en
place d?une analyse économique.
Pour les « scénarios prospectifs » :
f le secrétariat technique du bassin Rhône-Méditerranée recommande la mise en place d?un
groupe de contribution qui mobilise préférentiellement le comité de pilotage du PTGE élargi à tout
autre acteur du territoire susceptible de contribuer à la définition et/ou à la mise en oeuvre des actions
d?adaptation au changement climatique pour la gestion équilibrée de la ressource en eau.
f certains PTGE envisagent de construire les scénarios en plusieurs ateliers :
h avec un groupe restreint d?acteurs (une vingtaine, toujours les mêmes), représentatifs de la
diversité des usages de l?eau et des usages économiques. Les scénarios seront alors partagés et
travaillés en COTECH et COPIL PTGE (exemple du PTGE Dombes) ;
h en mobilisant l?ensemble des acteurs, par le biais d?ateliers thématiques : ces derniers seront
invités à travailler sur ces scénarios durant 6 ateliers thématiques, puis au sein d?un atelier mul-
ti-acteurs regroupant tous les acteurs mobilisés. Les propositions faites par ces derniers seront
ensuite présentées en COPIL puis validées par la CLE du SAGE (exemple du PTGE Drôme).
36
Exemple d?une étude prospective pour l?adaptation des usages au changement climatique Ã
l?horizon 2050
PTGE Drôme ? Syndicat Mixte de la rivière Drôme et de ses affluents (approuvé, réflexion 2e PTGE)
À l?aube de l?écriture de son troisième SAGE et compte tenu des enjeux d?adaptation du territoire
au changement climatique, le Syndicat Mixte de la rivière Drôme et de ses affluents a lancé une étude
prospective pour l?adaptation des usages au changement climatique à l?horizon 2050. L?étude se dé-
roule en 4 phases :
f 1/Co-construction du cadre de concertation,
f 2/Etat des lieux et diagnostic,
f 3/Construction des scénarios d?évolution,
f 4/Définition de la stratégie d?adaptation et programme d?actions.
L?objectif est d?intégrer les résultats de cette étude, dont la stratégie d?adaptation et le programme
d?actions, à la rédaction du futur SAGE. Le programme d?actions sera élaboré de manière à être opé-
rationnel avec la mise en oeuvre d?un deuxième PTGE sur le bassin. La dimension prospective est tra-
vaillée en concertation avec les acteurs du territoire dans la construction des scénarios d?évolution du
territoire et dans la définition de la stratégie d?adaptation et l?élaboration du programme d?actions. Un
des éléments notables de cette étude est la co-construction du cadre de concertation.
La comparaison des scénarios avec un scénario « sans projet », dans le sens de « sans actions » a l?incon-
vénient d?être souvent perçu comme inutile. Or, son intérêt est à souligner pour permettre de mettre en
évidence les conséquences d?une non-action pour le territoire (et donc inciter à agir).
Point de vigilance : le respect des volumes prélevables en 2027 ne garantira pas l?équilibre en 2050 sur les
territoires où les impacts du changement climatique seront forts. Par conséquent, il est important d?évaluer,
en sortie du scénario « sans projet », l?état de la ressource et la façon dont la ressource permet encore, ou pas,
de sustenter les milieux et les usages. L?analyse ne doit pas se limiter aux aspects économiques, le niveau de
déficit futur doit aussi être interrogé.
Des démarches territoriales « long terme » pour construire les scénarios
Dans certains territoires, il existe déjà des démarches prospectives sur le changement climatique (ex. :
étude « 2050 »), utilisant des modélisations climatiques, hydrologiques et hydrogéologiques. Ces études
ont abouti à des scénarios prospectifs à l?horizon 2050, imaginés par les acteurs, et sur lesquels des modé-
lisations ont été réalisées (impacts quantitatifs, qualitatifs, etc.).
D?autres territoires ont pu également déjà engager des réflexions, voire mettre en place des politiques pas
spécifiquement liées à l?eau mais susceptibles d?avoir un impact sur celle-ci.
Il est important de les porter à connaissance des acteurs du PTGE (cf. partie II) pour les accompagner dans
la co-construction de scénarios.
Point de vigilance : le changement climatique est associé à un grand nombre d?incertitudes (plusieurs scé-
narios du GIEC). Il paraît donc illusoire de vouloir arrêter une vision statique du futur mais il s?agit plutôt
de se mettre d?accord sur des hypothèses qui semblent pertinentes pour appréhender les évolutions Ã
venir. Les études existantes offrent des fourchettes de valeurs hydrologiques et/ou météorologiques utiles.
Face au risque que certains acteurs remettent en question ces fourchettes de valeurs, certains porteurs de
PTGE ont pris le parti de fixer avec un groupe d?acteurs restreint mais légitime, (il peut s?agir de personnes
désignées au sein du COPIL, d?une commission thématique de la CLE, d?un conseil scientifique ou groupe
d?experts, etc.), une valeur entre les bornes de la fourchette, tout en étant transparents auprès des acteurs
sur les choix faits, les incertitudes liées, les ordres de grandeur en découlant.
Les retours d?expérience montrent que si ces démarches sont connues de certains acteurs du PTGE, leur
prise en compte sont peu travaillées avec les acteurs. Le porteur du PTGE, en lien avec le comité de pilo-
tage doit s?assurer de la cohérence avec d?autres démarches territoriales existantes telles que :
? projet Alimentaire Territorial ;
? plan Climat-Air-Énergie Territorial ;
? projet de territoire des pôles d?équilibre territorial et rural ;
? programme d?actions de Parc Naturel Régional.
37
Il a fait l?objet d?un mois de travail avec les acteurs de territoire, directement dans le process de
l?étude. Ce cadre n?a donc pas été imposé au démarrage et a donc pu être construit sur mesure aux
attentes des acteurs du territoire.
Les scénarios sont construits sur la base du diagnostic du territoire au changement climatique.
Ce dernier présente une analyse rétrospective qui permet de dégager une tendance d?évolution du
territoire sur les 10 ou 30 dernières années sur les différents secteurs d?activités et les milieux aqua-
tiques. Cette tendance est reproduite dans un modèle hydraulique, et projetée à l?horizon 2050 sous
influence des scénarios climats du GIEC (2.6 : stabilisation/4.5 : poursuite/3 : augmentation).
Cette projection permet ainsi de dégager le scénario tendanciel du territoire à l?horizon 2050 :
« ce qu?il se passerait sur le territoire » sans modifications des actions, comportements, modalités de
gestion de la ressource actuelle sous l?influence du changement climatique. La modélisation apporte
une réponse sur les conséquences pour les données milieux : débit, ETP, température, milieux aqua-
tiques, satisfaction des usages, etc. Sur cette base, les acteurs construisent des scénarios dits alterna-
tifs à cette tendance (1 à 3) : « ce qu?il est possible de maitriser contrôler », « ce qui pourrait être pire»
pour le territoire. Le modèle analyse ces scénarios sous influence des scénarios climats du GIEC, les
traduits en conséquence pour les milieux et les usages (AEP, Industrie, agriculture, milieux aquatiques) Ã
l?horizon 2050. Les acteurs disposent ainsi d?un « éventail de conséquences » d?évolution du territoire,
en réponse aux scénarios d?évolutions analysés sous influence du changement climatique. Ils peuvent
ainsi se projeter dans une stratégie d?adaptation et l?élaboration d?un programme d?actions à mettre
en oeuvre pour y répondre.
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39
2. Contenu des programmes d'actions associés aux scénarios
Sur la base du scénario « sans projet », plusieurs scénarios de gestion, associés à différents programmes
d?actions, sont définis pour permettre la satisfaction de tout ou partie des besoins exprimés dans la phase
de diagnostic, dans le respect des volumes prélevables répartis. Ces scénarios et programmes d?actions
sont ensuite comparés avant que l?un d?entre d?eux ne soit choisi (cf. partie 3.3).
L?additif à l?instruction du 7 mai 2019 précise que le PTGE doit déboucher in fine sur « un programme d?ac-
tions multi-partenarial, qui a vocation à comporter une diversité d?actions, dont certaines obligatoires d?éco-
nomies d?eau (réduction des fuites dans les réseaux d?alimentation en eau potable, économies d?eau pour les
ICPE, adaptation des pratiques agricoles, transition agro-écologique, amélioration de la fonctionnalité des
sols, structuration de nouvelles filières agricoles, mise en oeuvre de solutions fondées sur la nature, etc.) et
donc à sceller l?engagement de tous les acteurs à agir (?). »
Cet additif indique par ailleurs que « des actions qui apportent une sécurisation des usages ou une atténua-
tion des pressions, et pour lesquelles un consensus des acteurs du territoire se dessine rapidement, peuvent
être mises en oeuvre sans attendre la validation du scénario et programme d?actions associé ». Ces actions
dites « sans regret » sont bénéfiques quelle que soit l?ampleur du changement climatique (amélioration de
la qualité de l?eau, maîtrise des consommations, économies d?eau, etc.).
En outre, il est également important, au-delà des questions de gestion quantitative de l?eau, d?aborder
la gestion qualitative de l?eau. En effet, des actions conduisant à une amélioration de la qualité de l?eau
(réduction des intrants agricoles et industriels, assainissement non collectif, restauration morphologique
des cours d?eau, etc.) peuvent accompagner le programme d?actions global. Ces actions facilitent l?ac-
ceptation par certains acteurs de la mise en place de retenues de substitution avec des co-financements
publics.
Dans le cas d?un PTGE incluant dans son périmètre une AAC prioritaire ou sensible, un volet d?amélioration
de la qualité de l?eau pourra notamment être préconisé.
Les retours d?expérience montrent que les programmes d?actions comprennent des actions du type
« économies d?eau » pour l?ensemble des usages, telles que celles recensées ci-après :
? suppression des gaspillages (utilisations ne générant aucun avantage), réduction des pertes dans les
réseaux d?eau potable, les canaux et réseaux d?irrigation, sensibilisation aux économies et distribution
de kits hydro-économes ;
? économies d?eau liées aux innovations techniques : matériel d?irrigation hydro-économe, pilotage
de précision (météo, tensiomètre, logiciel d?aide à la décision), recyclage des eaux de nettoyage et mise
en place de circuits fermés pour les industriels, mise en place de tours d?eau par les OUGC ;
? pratiques agricoles : agroécologie (allongement des rotations, diversification des cultures, recherche
d?une meilleure valorisation de la réserve utile des sols?) ;
? adaptation systémique : plantation des espaces verts avec des espèces adaptées aux conditions
sèches, choix de cultures moins gourmandes en eau, structuration des filières, aménagement des bas-
sins versants (haies, restauration de zones humides et mares, zones tampons?).
Les retours d?expérience sur le stockage de l?eau et la remobilisation des ressources existantes sont des
pistes d?actions souvent identifiées (mais non systématiques), notamment pour les territoires à forts en-
jeux agricoles :
? transferts d?eau ;
? mobilisation de retenues existantes mais non exploitées selon leur potentiel ;
? stockage de substitution ;
? création de nouvelles réserves multi-usages ;
? réutilisation des eaux usées traitées (REUT ou REUSE en anglais) ;
? rehausse de retenues existantes pour augmenter leur réserve utile ;
? pompages complémentaires hors étiage pour assurer le remplissage de retenues existantes.
Le stockage/ transfert d?eau peut intervenir soit en remplacement de prélèvements existants (substitu-
tion de ressources vulnérables ou sur des périodes sensibles = étiage) à privilégier dans le cadre de PTGE
avec un enjeu de retour à l?équilibre quantitatif, soit pour du développement de l?irrigation dans le cadre de
PTGE avec une visée d?adaptation au changement climatique à venir. L?opportunité de tel ou tel ouvrage dé-
pend des caractéristiques du territoires (déséquilibre ou non, ressource disponible, impact sur les milieux,
les usages, l?hydrogéologie (nature des nappes), contribution aux débits des cours d'eau des stations de
traitement des eaux usés (STEU).
40
Exemple de sept retenues de substitution d'irigation alimentées uniquement par des eaux de
drainage
PTGE Puiseaux-Vernisson - EPAGE du Bassin du Loing
Le PTGE animé par l?EPAGE du Bassin du Loing a été validé en 2020, avec un programme d?ac-
tions composé de 20 actions dont la création de 7 retenues de substitution pour l?irrigation. La
Chambre d?agriculture du Loiret assure l'assistance à maitrise d?ouvrage de cette action. Cinq
d?entre elles sont déjà réalisées. Cette action est assurée par une CUMA, structure collective au
sein de laquelle les coûts des investissements et d'entretien des ouvrages sont mutualisés entre
les adhérents. Ces réserves présentent une originalité technique puisqu?elles sont exclusive-
ment remplies par la collecte des eaux de drainage, sans pompages en nappe ou rivière. Ces ou-
vrages sont de petite taille et le volume stocké est soustrait au volume autorisé par prélèvement
en nappe. Le programme d?actions de ce territoire présente également un volet préservation de
zones humides important avec : la restauration et la connexion des zones humides déconnectées
et la restauration de la continuité écologique des cours d?eau au niveau de plans d?eau existants.
La CUMA a également mis à disposition 4 parcelles pour constituer 28 700 m² de zones humides.
Sont également proposées des actions visant à influencer le développement territorial et ses activités,
telles que :
? la mise en place de systèmes de réutilisation d?eaux usées traitées dans les territoires littoraux et en
substitution à une ressource plus sensible ;
? la modification de systèmes / filières agricoles : développement de filières à bas niveau d?intrants
(eau, phytosanitaires, engrais), développement de l?agroforesterie ;
? les modifications sur les plans d?urbanisme et le développement de l?urbanisation (zéro artificialisa-
tion nette, prise en compte des capacités existantes du réseau AEP, etc.).
Les programmes d?actions mentionnent également les solutions fondées sur la nature (SFN), avec par
exemple :
? la restauration de zones humides ;
? la renaturation de cours d'eau ;
? l?agroforesterie ;
? la désimperméabilisation des sols ;
? les mesures renforçant et facilitant l?infiltration naturelle de l?eau dans les sols (décompacter les sols,
planter des haies, implanter des couverts végétaux?) et les mesures limitant l?érosion (cf. annexe 10).
Certains programmes d?actions prévoient en parallèle, des prestations et conseils spécialisés pour faciliter
la mise en oeuvre opérationnelle du PTGE :
? un conseil spécialisé en ingénierie de la concertation, voire médiation de conflits, mobilisant des
outils et méthodes fondés sur les démarches de type CoOPLAaGE ou CO-CLICK EAU, développées par
l?INRAE ;
? un appui spécialisé en recueil de données (eau, agriculture, changement climatique, socio-écono-
mie?) et consolidation de base de données.
Peuvent également être inscrites dans les programmes d?actions, des actions portant sur :
? la gestion conjoncturelle et la réduction des épisodes de crise sécheresse (cf. partie 4.3) ;
? l?amélioration des connaissances (exemple PTGE Midour : quantifier les relations nappes-rivières, lien
qualité/quantité, évaluer l?état d?envasement des ouvrages de stockage, connaître les besoins culturaux
d?irrigation par campagne, expertiser les réseaux collectifs d?irrigation à moderniser, etc.) ;
? l?organisation de la gouvernance pour la déclinaison du PTGE ;
? l?expérimentation (exemples sur le PTGE Garon?Amont : recharge artificielle de nappe, gestion de
canaux, prélèvements de substitution dans les gravières).
Point de vigilance : l?enjeu du coût énergétique du fonctionnement de nouveaux équipements est à souligner
et doit être évalué.
41
Actions pour répondre à l?enjeu d?imperméabilisation de l?impluvium
PTGE Vouge? Syndicat du bassin de la Vouge (approuvé, réflexion 2e PTGE)
La nappe de Dijon Sud est une nappe alluvionnaire à cheval sur deux bassins versants : la Vouge
et l?Ouche. Sur ce territoire, le volet « quantitatif », du contrat de nappe (2016-2021), regrou-
pant plusieurs actions dans l?optique de résorber les déséquilibres quantitatifs, fait office de PTGE.
Le bilan de ce 1er PGRE, réalisé par l?interCLE Vouge/Ouche, est en demi-teinte : malgré le respect des
volumes maximums prélevables (VMP) sur sa globalité, le niveau de la nappe continue de baisser et
n?est pas suffisant pour satisfaire ni les usages, ni les débits minimums biologiques (DMB). Par consé-
quent, le territoire connaît régulièrement des arrêtés de limitation des usages de l?eau depuis 2017.
À l?issue de ce premier bilan, le territoire ambitionne un nouveau projet de territoire qui intégrera
les enseignements de cette première démarche PTGE, pour trouver des solutions pour remédier à la
diminution des niveaux piézométriques et recharger la nappe. De futures actions innovantes sont en-
visagées, dont notamment :
f des actions en faveur de la « désimperméabilisation de l?impluvium de la nappe » : le bilan du
contrat de nappe a récemment démontré que la baisse du niveau piézométrique de la nappe était
fortement liée à la diminution de l?impluvium de recharge de la nappe en lien avec l?accroissement
de l?imperméabilisation des sols. Le principal enjeu de ce nouveau PTGE sera la mise en relation des
futures actions du PTGE avec les documents d?urbanisme (SCoT, PLUi et PLU) pour maîtriser le phéno-
mène d?imperméabilisation de la nappe.
f une réflexion à mener sur une action de recharge maîtrisée de la nappe : la nappe alluvionnaire
de Dijon Sud reste la seule ressource disponible pour l?alimentation en eau potable de certaines com-
munes qui n?ont pas accès à d?autres ressources : préserver la nappe reste donc un enjeu primordial
pour subvenir aux besoins en eau de ces secteurs. Cette étude sera pilotée à l?échelle d?un périmètre
plus adapté au fonctionnement hydrogéologique du bassin : l?InterCLE (CLE de la Vouge et CLE de
l?Ouche) élargira le périmètre d?étude aux zones d?alimentations de la nappe qui n?étaient pas prises
en compte dans le précédent PGRE. L'interCLE souhaite valoriser à cet effet le document portant sur
l?infiltration des eaux pluviales sur la nappe de Dijon Sud. Ce document émane de la réflexion d?un
groupe de travail constitué par les services de l?État (DDT/DREAL/ARS) ainsi que d?autres institutions lo-
cales (Conseil départemental de la Côte d'Or, AERMC, Syndicats de rivières, ?), conduit par l?InterCLE.
Il est riche en informations sur les conditions d?infiltration des eaux pluviales et constitue une réfé-
rence pour améliorer la recharge de la ressource souterraine sans aggraver le phénomène de pollution.
3. Comparaison des scénarios, choix d?un programme d?actions par les
acteurs et place des analyses économiques et financières
Les différentes méthodes de comparaison des scénarios
L?instruction du 7 mai 2019 préconise l?étude comparée de plusieurs programmes d?actions, puis le choix
de l?un d?eux sur la base d?évaluations proportionnées notamment économiques.
L?additif à l?instruction du 7 mai 2019 précise quant à lui, que « chaque scénario doit faire l?objet d?une
analyse économique et financière, afin d?éclairer le choix final du scénario le plus approprié et permettre de
valider le programme d?actions du PTGE. »
Ces analyses économiques et financières ont ainsi vocation, à alimenter le processus de concertation si
besoin, mais surtout à éclairer le choix final de programme d?actions afin que celui-ci puisse être validé par
les acteurs. En aucun cas, elles ne peuvent se substituer à la décision elle-même. Elles interviennent le plus
souvent en complément d?un critère d?acceptabilité des actions ou du programme d?actions. Par exemple,
sur le PTGE Midour, certaines actions ont été retenues dans le programme d?actions, malgré un rapport
coût/efficacité moins avantageux que d?autres actions, en raison d?une meilleure acceptabilité sociétale.
Tous les coûts et bénéfices d?une action n?étant pas raisonnablement monétisables, la mise en place d?une
analyse de type multicritères est recommandée afin d?appréhender l?ensemble des impacts possibles des
scénarios, au-delà de l?analyse des volumes d?eau, des aspects économiques et des notions d?acceptabilité.
Les analyses économiques ont souvent été soit absentes, soit identifiées comme un des points faibles
des PTGE pour diverses raisons : complexité méthodologique, manque de bureaux d?étude compétents,
coûteuses et chronophages alors même que les acteurs ont le souhait d?avancer de façon opérationnelle
après des mois, voire des années d?études lors des phases précédentes. Mais il n?en demeure pas moins
que la réalisation de ces analyses constitue une étape nécessaire dans la démarche PTGE.
42
L?instruction du 7 mai 2019 et son additif ne précisent toutefois pas si ces analyses doivent être réalisées
pour le ou les programmes d?actions ou si elles doivent concerner chacune des actions. Ce sera au porteur
du PTGE ou au COPIL d?orienter les choix méthodologiques en la matière. Pour orienter ce choix, nous
présentons ci-dessous plusieurs approches qui peuvent être complémentaires.
La conduite d?analyses économiques pertinentes et utiles suppose de veiller à leur bonne intégration aux
analyses techniques ; le diagramme présenté en annexe 9 permet d?identifier à quelle étape du PTGE
positionner ces analyses et quels sont les liens à prévoir entre les analyses techniques et les analyses éco-
nomiques.
Les analyses de type coût-efficacité réalisées pour chaque action
Les gains ou les économies d?eau des différentes actions méritent d?être quantifiés afin d?évaluer leur effi-
cacité respective (leur contribution à l?atteinte de l?objectif quantitatif recherché). Connaissant le coût de
chacune des actions, il sera possible de les classer selon un ordre croissant de ratio coût-efficacité et ce
classement pourra alors servir à prioriser les actions à mettre en oeuvre de manière préférentielle.
Ce type d?analyse n?indique cependant pas si les bénéfices à attendre de la mise en oeuvre de l?action
sont supérieurs aux coûts, de sorte qu?il pourrait être possible de sélectionner des actions générant plus
de coûts que de bénéfices. Mais pour les actions figurant en tête du classement précédent, le risque de-
meure faible.
De plus, par cette approche, on ne voit pas :
? les synergies ;
? les enchainements d?actions (l?action A nécessaire avant l?action B) ;
? les effets « ++ » (du fait de l?action A+B, l?action C sera efficace ou d?autant plus efficace).
À noter que la plateforme des bonnes pratiques pour l?eau du grand sud-ouest a valorisé des retours
d?expériences de SFN avec quantification des bénéfices en volumes d?eau. L?objectif est de porter Ã
connaissance des maîtres d?ouvrages et porteurs de PTGE des ordres de grandeurs de gains possibles avec
les SFN. L?étude Bag?Ages apporte quant à elle quelques références en matière d?agroécologie. (https://
bonnespratiques-eau.fr/2022/01/31/projet-bagages-bassin-adour-garonne-quelles-performances-des-pra-
tiques-agroecologiques/)
Les analyses de type coûts-bénéfices des scénarios
Pour les territoires avec des enjeux quantitatifs de l?eau très importants, susceptibles de comporter des
actions variées, coûteuses et potentiellement irréversibles, le guide de l?INRAE préconise la réalisation
d?analyses de type coûts-bénéfices portant sur l?ensemble du programme d?actions. Le principe est de
comparer un ou plusieurs scénarios au scénario « sans projet » pour voir s?ils sont plus créateurs (bénéfices)
que destructeurs (coûts) de valeurs.
Les analyses de récupération des coûts pour chaque projet d?infrastructure
L?instruction du 7 mai 2019 mentionne la nécessité de procéder à des analyses de récupération des coûts
dès lors que des actions portant sur la réalisation d?infrastructures (stockage et/ou transfert) sont envisa-
gées. L?objectif est ici de vérifier (selon les recommandations du guide national « méthode sur l?analyse de
la récupération des coûts des projets d?ouvrages de substitution » de 2018) :
? sommairement que les recettes attendues de la tarification d'eau auprès des usagers bénéficiaires
des infrastructures permettent au maître d?ouvrage de l?infrastructure de couvrir ses dépenses de fonc-
tionnement. Tout projet mettant en évidence une difficulté à couvrir ces dépenses (taux < 100 %) est
à rejeter ;
? si, en complément des dépenses de fonctionnement, les recettes permettent également de cou-
vrir l'amortissement de la part des investissements non subventionnés, c'est-à -dire, de s'assurer que
le maître d'ouvrage va mettre en place une tarification qui permettra de couvrir les provisions pour
renouvellement, et sera en mesure d?assurer un bon niveau de maintenance des infrastructures. Il peut
être admis qu?un projet peine à couvrir ces dépenses mais dans ce cas, une explication circonstanciée
complémentaire devra être fournie afin de bénéficier d?aides financières, notamment de la part des
Agences de l?eau.
La réalisation de cet exercice permet rapidement (i) d?écarter des solutions où la tarification envisagée ne
permet pas de couvrir les dépenses de fonctionnement des ouvrages, (ii) de réorienter les choix d?alloca-
tion de l?eau vers des usages (cultures) la valorisant mieux et donc plus à même de supporter un tarif plus
élevé ou (iii) de confirmer la durabilité financière de l?infrastructure.
43
À ce titre, l?additif à l?instruction du 7 mai 2019 indique qu?il « importe que les maîtrises d?ouvrage envi-
sagées aient les capacités techniques et financières à établir les demandes d?autorisation répondant aux
attendus réglementaires et à bâtir des plans de financement mobilisant autofinancements et ressources ex-
ternes. Il convient que cette maîtrise d?ouvrage répercute autant que possible les couts d?amortissement et
de fonctionnement des éventuels ouvrages aux bénéficiaires au titre du respect du principe de récupération
des coûts. »
L?analyse multicritères
Les trois types d?analyses précédentes, en se focalisant principalement sur des impacts monétisables ne
donnent qu?une vision partielle du bien-fondé des actions ou du programme d?actions.
Rarement réalisées par les porteurs de PTGE, les analyses multicritères permettent simultanément de
prendre en compte les conséquences économiques, sociales et environnementales directes et indirectes
sur le territoire.
Après avoir identifié les principaux indicateurs pertinents pour porter un jugement sur l?intérêt d?une ac-
tion, il conviendra de quantifier ou de qualifier ces indicateurs.
Les analyses multicritères sont d?autant plus importantes que les bénéfices associés à certaines actions
(SFN notamment) sont difficilement monétisables et risquent de ne pas être pris en compte au travers
des analyses précédentes. Ces indicateurs peuvent être très variés : kilomètres de haies, surface d?in-
ter-cultures, émission de gaz à effets de serres (GES), matière organique dans le sol, etc. Leur pertinence
peut être sensible, les porteurs de démarche PTGE doivent reprendre des indicateurs de méthodes déjÃ
reconnus ou les faire valider par des expertises adaptées.
Le choix des méthodes
Il n?existe pas - a priori - de bonne combinaison des méthodes précédentes ou de méthode qui soit meil-
leure qu?une autre. C?est au porteur de projet de territoire, en connaissance des avantages et inconvé-
nients de chacune des méthodes, des moyens dont il dispose, des compétences mobilisables au sein de
sa structure, des informations disponibles, du besoin d?information des acteurs sur la dimension écono-
mique des actions, de procéder à ce choix méthodologique.
On peut cependant mentionner les exigences ou recommandations de certains financeurs ou organismes
de recherche en la matière.
L?INRAE dans son guide d?analyse économique et financière des PTGE recommande de réaliser quasi-sys-
tématiquement des analyses économiques de type coûts-bénéfices. Les difficultés rencontrées portant
toujours sur des paramètres difficilement évaluables / monétisables, c?est-à -dire souvent sur des para-
mètres / pratiques pour lesquels on dispose de peu de retours d?expériences (SFN par exemple), l?INRAE
recommande également de procéder, en parallèle des analyses économiques, à des analyses de type
multicritères.
Retours d?expérience sur le bassin Rhône-Méditerranée et le bassin Adour-Garonne
Les retours d?expérience du bassin Rhône-Méditerranée montrent que les porteurs de projet ont suivi
les recommandations de la note du secrétariat technique du SDAGE (mise à jour en 2019), avec la ré-
alisation d?analyses économiques approfondies pour les projets d?infrastructure de plus de 10 millions
d?euros.
Dans le détail, ces analyses incluent :
? une analyse économique, comprenant un diagnostic de territoire, une analyse de la faisabilité
technique, une analyse coût-efficacité et une analyse coûts-bénéfices des actions de rétablisse-
ment de l'équilibre quantitatif envisagées par le PGRE /PTGE lors de son élaboration. Elle permet
d'apprécier l'opportunité économique des investissements envisagés ;
? une analyse de la récupération des coûts du projet d'infrastructure de substitution. Elle permet
d'apprécier la durabilité économique des investissements.
https://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/sites/sierm/files/content/2019-12/4-2-NOT-PGRE-STB-VFinale.pdf
44
Exemple de présentation des gains en termes d?économie d?eau apportés par les actions
PTGE Garonne amont - Conseil départemental de la Haute-Garonne (approuvé)
COÛTS
? Études : 200 K¤ HT pour les 5 sites (diagnostic en-
vasement, concertation, préconisations de gestion et
d'augmentation-restauration de capacité par rehausse/
curage).
? Travaux estimés à 1,3 M¤.
FINANCEMENTS POTENTIELS
(Taux maximum potentiels recensés, dont la somme ne
devra pas in fine dépasser 80 % pour les investissements
des collectivités locales).
? AEAG : 50 %
? Région Occitanie : 20 %
Remarque : pas d'aide AEAG sur les travaux de curage
des retenues collinaires.
1 : Agence de l'Eau Adour Garonne
2 : Conseil Départementale de la Haute-Garonne
3 : Chambre d'agriculture de la Haute-Garonne
BÉNÉFICES, RETOMBÉES ATTENDUES
Économie d'eau potentielle :
Effet sur la ressource en eau :
Effet potentiel sur le déficit/DOE :
? l'utilisation optimisée de ces cinq ouvrages permet-
trait de libérer autant de volume prelevé aujourd'hui en
Garonne pour soutenir les débits du Touch.
VOLET AGRICOLE : effets sur les 4 items de développement durable
dans lesquels doivent s'inscrire les PTGE* :
Transition
agro-
écologique
Recherche de
valeur
ajoutée
Création
d'emplois
Maintien
d'activités
* Instruction du Gouvernement du 7 mai 2019.
?
Le montage financier du programme d?actions envisagé
Une fois les analyses économiques et financières menées pour éclairer le choix final du scénario le plus
approprié et permettre de valider et contractualiser le programme d?actions du PTGE, il s?agit de finaliser
son montage financier.
Comme indiqué dans l?additif à l?instruction du 7 mai 2019, il est rappelé que les maîtrises d?ouvrage envi-
sagées doivent disposer des capacités financières à bâtir des plans de financement mobilisant autofinan-
cements et ressources externes. Dès l?émergence du PTGE, le porteur de projet de territoire doit identifier
les possibilités de financement pour les étapes d?élaboration (animation territoriale, études techniques,
Les services du bassin Adour-Garonne ont développé une méthode d?analyse économique simplifiée[5]
qui est mise à disposition des porteurs de projets. Dans le cas de PTGE, pour lesquels un projet d?ou-
vrage est porté par certains usagers de l?eau dès la phase d?émergence, alors il est recommandé :
? lors de l?élaboration du programme d?actions, d?analyser si l?atteinte de l?équilibre en 2027 et
la résorption des déficits projetés à long terme (2040-2050) pourront être intégralement comblés
par des mesures d?économies d?eau, de bonnes pratiques agricoles, d?optimisation et/ou mutuali-
sation des retenues existantes, de REUT, de solutions fondées sur la nature (restauration des zones
humides, amélioration des capacités des sols à stocker l'eau?) ou, seulement si ce n?est pas le cas,
d?envisager la réalisation d?ouvrages hydrauliques ;
? de concevoir une analyse économique simplifiée et proportionnée à la dimension des projets
d?infrastructure, structurée en 3 temps :
?une analyse coût efficacité des différentes actions prévues dans le PTGE pour identifier celles
qui sont les plus performantes en termes de coût ramené au m3. Basée sur des ordres de gran-
deurs, cette analyse permettra de comparer les différentes actions du PTGE sous un angle éco-
nomique ;
?une analyse du niveau de récupération des coûts des infrastructures pour aborder en toute
transparence qui paiera quoi et le confronter au niveau d?acceptabilité des acteurs économiques
et publics ;
?une analyse simplifiée des retombées économiques des volumes d?eau accessibles grâce aux
nouvelles infrastructures ; ce travail permettra d?évaluer comment l?eau pourra être valorisée sur
le territoire et comment on pourra intégrer les différents enjeux du territoire dans une l?optique
d?une analyse multicritères.
[5] https://eau-grandsudouest.fr/sites/default/files/2022-10/Strategie_agricole_PTGE-2_Vdefinitive.pdf
45
communication, etc.) et approcher la faisabilité et les conditions de financement pour certaines actions
qui pourraient potentiellement être versées dans un programme d?actions « PTGE » (cf. partie I). Il revient
au préfet de veiller à préciser, tout au long du processus, les modalités d?intervention financière de l?État
ou de ses établissements publics.
Si toutefois les maîtres d'ouvrage n'ont pas une capacité d'autofinancment suffisante pour certaines ac-
tions, ils doivent rechercher d?autres sources de financement ou faire émerger de nouvelles modalités
financières auprès des financeurs habituels. S'il n'est pas possible d'augmenter les fnancements externes,
les actions ne pourront se réaliser et le projet doit être revu.
Au-delà des financeurs, il peut également être pertinent d?étudier les capacités financières des acteurs
susceptibles d?être maîtres d?ouvrage ou bénéficiaires des actions du programme.
L?opérationnalité du programme d?actions et l?avis de l?État sur la suffisance du programme d?actions
Sur certains bassins, le choix des actions est priorisé en fonction du degré d?opérationnalité de la mise en
oeuvre.
Pour gagner en lisibilité, il serait intéressant pour le porteur de projet et les acteurs du PTGE de disposer de
« fiche action » mentionnant les éléments suivants : description de l?action, bénéfices / effets espérés, li-
mites identifiées, maître(s) d?ouvrage et partenaire(s) technique(s), localisation, objectifs et indicateur(s) de
suivi, durée / échéance (court terme, moyen terme, long terme), étapes principales (exemple : étude d?im-
pact, etc), coût et financements potentiels, niveau de priorité, lien avec d?autres actions du programme,
lien avec le SAGE si existant, etc.
Enfin, le préfet coordonnateur de bassin, ou le préfet référent par délégation, donne l?avis de l?État sur la
suffisance du programme d?actions. Une importance particulière sera accordée à l?intégration dans le pro-
gramme d?actions, de l?ensemble des leviers dont les économies d?eau, les changements de pratiques, la
mobilisation des retenues existantes, les solutions fondées sur la nature et, le cas échéant, la réutilisation
des eaux usées traitées, la construction de nouveaux ouvrages de stockage ou de transfert.
Un programme d?actions opérationnel, adapté aux échelles d?intervention sur le territoire
PTGE de l?Aude et de la Berre ? EPTB Aude (approuvé)
Lors de la construction du programme d?actions du PTGE du bassin versant de l?Aude
et de la Berre, seules les actions disposant d?un maître d?ouvrage identifié et présentant
une déclinaison opérationnelle réalisable ont été retenues. Le PGRE identifie 87 fiches ac-
tions qui ciblent les différents usages dont l?AEP, l?irrigation et la navigation. Elles ont vo-
cation à contribuer directement ou indirectement à la résorption du déficit quantitatif.
Le programme d?actions est organisé en fonction des échelles d?intervention sur le territoire :
f les grandes actions qui intéressent l?ensemble du bassin versant et qui illustrent la volonté po-
litique des acteurs institutionnels à agir en faveur de la résorption des déficits ;
f les actions projetées par les acteurs de terrain en faveur des économies, d?une meilleure
connaissance des usages, d?une organisation plus adaptée aux enjeux de la gestion quantitative ;
f les pistes d?action visant à sécuriser la ressource sur une partie du réseau hydrographique (les
cours d?eau « réalimentables »). Il est proposé de mobiliser les volumes stockés et non utilisés en faveur
d?une compensation des usages agricoles actuels. Développée en complément des actions d?écono-
mie, cette démarche permettrait, de retarder la mise en oeuvre des mesures de limitation des usages
de l'eau en situation de sécheresse.
46
IV. MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME D?ACTIONS,
SUIVI ET ÉVALUATION
1. Contractualisation du PTGE
Si le SAGE est un document de planification permettant d?intégrer le volet gestion quantitative de la
ressource, le PTGE va plus loin et débouche sur un programme d?actions (cf. annexe 7). Toutefois, ce n?est
pas le PTGE qui emporte les financements des Agences de l?eau puisqu?intervient ensuite un contrat avec
engagement du maître d?ouvrage incluant parfois des clauses conditionnelles (dont par exemple la réalisa-
tion d?économies en eau, la localisation du projet dans un secteur en déséquilibre quantitatif, ou encore la
réalisation d?une analyse économique).
À noter que le PTGE n?emporte pas non plus d?autorisation en lui-même (il ne vaut ni autorisation de pré-
lèvements AUP ou IOTA, ni autorisation de création d?ouvrages (IOTA) ni déclaration d?intérêt général...).
Afin de conforter le caractère « multi-acteurs » du PTGE, l?additif à l?instruction du 7 mai 2019 indique que
« le PTGE débouche sur un programme d?actions multi-partenarial, qui a vocation à comporter une diversité
d?actions (?) et donc à sceller l?engagement de tous les acteurs à agir, notamment celui des futurs maîtres
d?ouvrage à monter les dossiers pour réaliser le programme d?actions et celui des financeurs à attribuer des
aides financières dans le respect de leurs modalités d?intervention et sous réserve des moyens budgétaires
disponibles. Il est demandé au préfet référent de veiller, en lien avec la structure porteuse du PTGE, à une
formalisation contractuelle du PTGE, document actant les engagements de chacun de ses signataires. »
Il est rappelé que le choix et la validation du programme d'actions par l'ensemble des acteurs du PTGE
sous l'égide des services de l'État (cf. partie 3.3) est une étape indispensable pour que les financeurs s'en-
gagent.
Puis, une fois les engagements pris par les acteurs du territoire et le projet adopté par l?instance délibé-
rante de la structure porteuse, l?approbation écrite du PTGE par le préfet coordonnateur de bassin acte
les engagements de l?État pour sa mise en oeuvre.
RETEX sur la formalisation de l?engagement respectif des parties prenantes pour la mise
en oeuvre d?un PTGE : chartes et protocole d?accord
Le PTGE Garonne Amont, porté par le Conseil départemental de la Haute-Garonne et désormais
approuvé, a mis en place un protocole d'accord ayant pour objectif de confirmer la volonté commune
de continuer à soutenir conjointement le PTGE dans sa phase opérationnelle selon certains principes
énumérés
Le PTGE Midour a fait signer une déclaration d?adhésion aux acteurs de la démarche (collectivités,
APNE, élus, ...)
Le PTGE Sèvre - Niortaise Mignon, porté par la Chambre d?agriculture des Deux-Sèvres et la
Coopérative de l?eau a fait signer un protocole d?accord Sèvre Niortaise Mignon pour une agriculture
durable. Ce protocole entérine le fait que la sécurisation de l?eau apportée aux exploitants agricoles
irrigants à travers le projet de réserves de substitution, ne peut se faire qu?en contrepartie d'enga-
gements individuels de ces exploitants et d?engagements collectifs des acteurs du monde agricole.
La signature des engagements individuels des agricultures pour des pratiques agricoles plus durables
conditionne l?accès à l?eau d?irrigation. C?est une condition d?accès à l?eau qui est inscrite dans le règle-
ment intérieur de l?OUGC. Cet engagement est visé chaque année par l?OUGC lors de l?élaboration du
plan de répartition des prélèvements.
https://www.garonne-amont.fr/wp-content/uploads/2020/12/06_Projet-de-protocole-daccord.pd
https://www.institution-adour.fr/projet-de-territoire-midour/documents-de-suivi.html?file=files/adour_files/docs/PT_Midour/COPIL/PT_Midour_COSUIVI_2020_10_12.pdf
https://www.deux-sevres.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-eau-risques-naturels-et-technologiques/Projet-de-construction-de-reserves-de-substitution-bassin-versant-Sevre-Niortaise-et-Mignon/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution
https://www.deux-sevres.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-eau-risques-naturels-et-technologiques/Projet-de-construction-de-reserves-de-substitution-bassin-versant-Sevre-Niortaise-et-Mignon/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution
47
2. Organiser le suivi du projet et des indicateurs
La mise en oeuvre du PTGE et de son programme d?actions doit faire l?objet d?un pilotage collectif et d?un
processus de suivi-évaluation qui requiert des dispositifs d?observation et des indicateurs adaptés.
Il existe différentes catégories d?indicateurs de suivi :
? les indicateurs de réalisation : interventions et actions directement réalisées par le porteur de l?ac-
tion ;
? les indicateurs de résultat : effets produits par le programme d?actions, à court et moyen terme,
pour l?ensemble des parties prenantes du territoire, publics cibles et réalités du programme d?actions ;
? les indicateurs d?impact : effets à long terme, positifs et négatifs, induits par la mise en oeuvre du
programme d?actions.
Tableau de bord annuel des indicateurs de réalisation
PTGE Midour ? Institution Adour (approuvé)
Annuellement, le porteur du PTGE Midour met à disposition le tableau de bord de suivi des actions
du PTGE. Un code couleur permet de facilement identifier les actions terminées, en cours avec respect
du calendrier, en cours avec retard du calendrier, non initiées avec vigilance.
OGRM 1 : AMELIORER LA GESTION ET L'UTILISATION DES RESSOURCES ET DES MILIEUX
2020 2021 2022 2023
Code Action MO PT Échéances / Indicateurs 2 1 2 1 2 1 2
OGRM1a
POURSUIVRE
LA MISE EN
CONFORMITÉ DES
RETENUES
INDIVIDUELLES
DDTM40,
DDT32,
Vivadour
IA, CACG
Constitution GT
Concertation locale
avec les propriétaires des
retenues sur ces secteurs
Nombre de mise en
conformauité
Données
en cours
Ressenti des MO sur le
terrain et adhésion - (32)
Évolution des débits des
cours d'eau /
OGRM1b
TRAVAILLER À LA
VALORISATION
DES RETENUES
SANS USAGES
Services État,
Irrigadour,
CA,
Vivadour, IA
IA, CACG
Constitution GT
Concertation locale
avec les propriétaires des
retenues sur ces secteurs
Nb de propriétaires
rencontrés / nombre total
retenues sans usages
Données
en cours
Nb de substitution réalisées /
Volumes de substitution /
volumes autorisés en cours
d'eau
/
OGRM1c
RECONQUÉRIR
LA CAPACITÉ
DE STOCKAGE
DES PLANS D'EAU
ASA du
Frêche Saint-
Vidou / IA
Chambres
d'agriculture,
Vivadour
Lancement étude sur le SB
du Frêche
Nb de retenues étudiées
Volumes de stockage
récupérés
OGRM1d
INTÉGRER LES
PRÉLÈVEMENTS
EN NAPPES
INFLUENCANT
LES COURS D'EAU
DANS
LA GESTION
DDTM40 IA, CA40,
Irrigadour
Mise en oeuvre du plan de
crise simplifiée
Adaptation du plan de crise
au maximum 1 an après
la publication finale de
l'étude CMU 1
Coordonner avec GT de la fiche action CM
Volumes autorisés dans
forages soumis au plan
de crise / volume total
autorisé
/ /
Volumes autorisés dans
forages soumis au plan de
crise / VT en cours d'eau
des sous-bassins
/ /
48
Observatoire des pratiques agricoles
PTGE de la Sèvre Niortaise Mignon - Chambre d?Agriculture des Deux-Sèvres et Société Coopérative
Anonyme de l?Eau des Deux-Sèvres (approuvé)
L'observatoire des pratiques agricoles et des actions en faveur de la biodiversité aquatique et ter-
restre est conduit par la Chambre d?agriculture des Deux-Sèvres et l?Établissement Public du Marais
Poitevin (OUGC) sur le PTGE. Lobjectif de l?observatoire est de quatre ordres :
f connaître l?assolement du territoire du périmètre du PTGE et du volume d?irrigation sur les
cultures mises en place par les irrigants ;
f suivre la qualité de l?eau des captages d?eau potable ;
f connaître les pratiques agricoles et les actions mises en oeuvre en faveur de la biodiversité
aquatique et terrestre via les engagements individuels des agriculteurs irrigants ;
f présenter les enjeux de biodiversité et les secteurs d?actions prioritaires.
La mise en place d?un comité de suivi
L?instruction du 7 mai 2019 précise que « le comité de pilotage assure la mise en place d?un suivi du PTGE en
définissant les conditions du suivi (fréquence a minima annuelle, comité de suivi, indicateurs). Il est recom-
mandé de prévoir une évaluation à terme du PTGE, au bout de 6 à 12 ans, afin d?établir un bilan des actions
mises en oeuvre, un suivi des effets sur la ressource, une vérification de l?atteinte des objectifs. »
Un suivi des actions (indicateurs de réalisation) est préconisé à un rythme régulier, avec des indicateurs
pouvant être les ETP engagés, montants financiers engagés, respect du calendrier, estimation du degré/
pourcentage de réalisation de l?action, surfaces engagées dans des pratiques économes en intrants ou
irrigation, etc.
Les données exhaustives sur les prélèvements en eau constituent des données de suivi incontournables
(indicateurs de résultat). Il paraît alors pertinent de mobiliser les partenariats pour assurer le recueil de
ces données entre les parties prenantes : les OUGC pour les prélèvements agricoles, les collectivités pour
les prélèvements d'eau potable, les services de l'État pour les prélèvements industriels et agricoles hors
OUGC... Les autres indicateurs de résultat dépendent largement du type d?actions mises en place.
La poursuite de la capitalisation des données de surveillance de l'état de la ressource en eau (débit, niveau
piézométriques, qualité de l?eau) paraît être un incontournable afin de pouvoir mesurer un potentiel im-
pact du programme d?actions (indicateurs d?impact).
Ces éléments sont à présenter aux instances du PTGE (COPIL, COTECH, etc.).
Au-delà des phases d?état des lieux, diagnostic, scénarios, l?État, ses établissements publics (agences de
l?eau notamment), les collectivités et le cas échéant les OUGC sont tenus de fournir, les données terri-
toriales nécessaires au suivi des PTGE et de ses effets sur la résorption des déséquilibres quantitatifs. Il
s?agirait donc de s?entendre au sein du comité de pilotage sur les données qui doivent être remontées ré-
gulièrement pour le suivi-évaluation de la mise en oeuvre du PTGE. Il est nécessaire d?anticiper les coûts et
moyens à mettre en oeuvre pour ce suivi sans quoi le risque est celui d?un programme d?actions non évalué
et peu efficient, rendant difficile d'envisager les suites à donner.
3. Lier gestion conjoncturelle et structurelle dans le cadre de PTGE
Au-delà de la gestion annuelle de la sécheresse, les mesures de restriction des usages de l?eau en période
de sécheresse doivent être articulées avec la mise en oeuvre d?actions structurelles, permettant à la fois de
réduire les épisodes de crise (en visant l?objectif de 2 années sur 10 au maximum nécessitant des arrêtés
de restriction des usages de l?eau), d?anticiper les effets du changement climatique et d?éviter tout risque
de rupture d?approvisionnement en eau potable (cf. cartographies nationales des crises sécheresse et des
PTGE en annexe 7).
https://observatoire-eau1779.fr/#/
https://observatoire-eau1779.fr/#/
49
Retour d?expérience sur la gestion par les débits
PTGE Lac du Bourget ? CISALB (approuvé).
Afin de préserver les ressources en eau du territoire qui desservent à hauteur de 20 % l?alimentation
en eau potable sur le périmètre du Bourget, le CISALB a initié un PTGE sur la base d?un objectif princi-
pal : retrouver un fonctionnement naturel des cours d?eau en période de sécheresse. Conjointement
avec les agglomérations compétentes en eau potable, Grand Lac et Grand Chambéry ; ils ont porté
les études de volumes prélevables qui se sont prioritairement focalisées sur la détermination de débits
minimums de restitution pour chacune des sources et non principalement sur la quantification des
volumes prélevables. Ces débits ont été déterminés en fonction :
f des besoins des milieux aquatiques en aval de la source ;
f de ce que produit naturellement la source, notamment en période de sécheresse/étiage ;
f des besoins impératifs en eau potable.
Les acteurs du PGRE se sont organisés autour de ces valeurs d?objectifs qui ont fait consensus. Le
programme d?actions est donc décliné de manière à réduire les prélèvements pour répondre aux be-
soins des milieux aquatiques et répondre aux besoins d?alimentation en eau pour satisfaire les autres
usages. Le programme d?actions se décline en 3 axes : réduire le prélèvement, répondre aux besoins
et compenser. L?ensemble des usages et usagers de l?eau est concerné par ces actions d?adaptation au
changement climatique qui sont les suivantes :
f réaliser, en priorité, des économies d?eau en améliorant le rendement des réseaux qu?ils soient
d?eau potable ou d?irrigation,
f mettre en place du matériel économe afin de réduire les usages très consommateurs, changer
les pratiques,
f laisser suffisamment d?eau aux sources et rivières,
f substituer une ressource déficitaire par une ressource pérenne (eau potable, irrigation),
f suivre les prélèvements et l?évolution de la ressource,
f régulariser administrativement les prélèvements,
f respecter les Arrêtés Sécheresse de restriction des usages de l?eau,
f mettre en adéquation les documents d?urbanisme avec la disponibilité de l?eau.
L?un des facteurs de réussite de ce PGRE réside dans l?articulation établie avec l?arrêté cadre de
gestion des prélèvements : l?arrêté cadre de restriction des usages de l'eau a intégré les objectifs envi-
ronnementaux fixés dans le cadre du PGRE comme valeur à préserver et à ne pas atteindre. Les 4 seuils
de restriction de l?arrêté cadre sont établis de manière à préserver ces débits. Ces seuils de restriction
définissent des limitations des prélèvements qui concernent tous les usages.
50
Annexes
Annexe 1. Processus de participation.................................................................................51
Annexe 2. Financement par les Agences de l?eau et par les Régions dans
le cadre du règlement européen sur les investissements en matière
d?irrigation..............................................................................................................................56
Annexe 3. Exemples d?actions de communication sur la démarche PTGE......................60
Annexe 4. Cadre réglementaire relatif à la gestion quantitative de la
ressource en eau....................................................................................................................64
Annexe 5. Études prospectives changement climatique : principaux résultats du pro-
jet Explore 2070 et sa mise à jour à travers Explore 2.....................................................65
Annexe 6. Outils développés dans le cadre du projet LIFE Eau & Climat qui pourront
être mobilisés pour les démarches PTGE..........................................................................69
Annexe 7. Articulation SAGE / PTGE..................................................................................70
Annexe 8. Eléments méthodologiques sur la détermination des volumes prélevables
dans les eaux souterraines et les eaux de surface...........................................................73
Annexe 9. Analyses économiques et financières.............................................................84
Annexe 10. Leviers techniques d?adaptation aux stress hydrique et thermique dans
le domaine agricole..............................................................................................................87
51
ANNEXE 1. PROCESSUS DE PARTICIPATION
Extrait de la charte de la participation du public :
« La participation du public est un élément incontournable de l?élaboration de la décision, nécessaire Ã
l?amélioration de sa qualité et de sa légitimité. Elle constitue un facteur déterminant dans la construction de
la confiance entre les acteurs, notamment par sa contribution à une plus grande transparence. Elle nécessite
pour ce faire la mobilisation des moyens indispensables à sa mise en oeuvre. »
Plusieurs questions peuvent se poser utilement dans la mise en place du processus de participation des
acteurs :
? Tous les acteurs / usagers concernés sont-ils effectivement mobilisés au sein de cette gouvernance ?
? Ces acteurs / usagers ont-ils une position, une vision, des attentes au sujet des problèmes de gestion
de l?eau du territoire ?
? Que connaît-on vraiment de ces positions ? Sont-elles conflictuelles, convergentes ?
? Quelle connaissance mutuelle ces acteurs / usagers ont-ils de leurs positions respectives ?
Les différents régimes de participation
La participation s?inscrit dans le courant de la démocratie participative, et fait appel à des régimes de
travail qui peuvent être très variables, comme illustré sur le schéma ci-dessous (d?après Santé Canada
modifié, repris par le guide français (2011) de l'IRSN, Gestion des sites potentiellement pollués par des
substances radioactives).
Savoir quel régime de participation convient à quelle étape du projet de territoire est une des premières
difficultés pour le porteur de PTGE. Par exemple, le diagnostic relève-t-il d?une démarche de consultation
(il est produit par le maître d?ouvrage qui a recours à un bureau d?études expert, puis soumis à l?avis des
acteurs et à la validation du préfet) ou de co-construction (les acteurs sont mis au travail pour formuler
eux-mêmes les éléments de diagnostic) ?
Dans les faits, il n?y a pas de réponse unique à cette question : les processus participatifs font l?objet ac-
tuellement de beaucoup de recherches, et sont encore dans le champ des innovations démocratiques
« non stabilisées »[5].
[5] https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/279196-la-democratie-participative-par-loic-blondiaux ; https://www.debatpublic.fr/la-de-
mocratie-participative-669
Guide méthodologique de gestion des sites potentiellement pollués par des substances radioactives
90/97
Figure 15 : Continuum des niveaux d?implication du public (source : Santé Canada)
? Niveaux 1 et 2 : informer et recueillir de l?information
Les premier et deuxième niveaux, respectivement « informer » et « recueillir de l?information »,
correspondent aux formes d?implication les plus simples et les plus régulièrement mises en oeuvre.
Elles peuvent néanmoins se heurter à des difficultés ou susciter une adhésion variable. Leur mise en
oeuvre peut être améliorée par une sollicitation précoce du public concerné et un effort pour
rendre intelligible les éléments d?information utiles. A titre d?exemple, il peut être précisé que les
réunions publiques relèvent de ces niveaux d?implication.
Au contraire des deux niveaux d?implication précédents, les trois derniers niveaux sont en pratique
rarement mis en oeuvre. Ils peuvent pourtant être particulièrement pertinents pour gérer certaines
situations liées à une pollution de l?environnement.
? Niveau 3 : discussion
Ce niveau correspond à la première forme d?implication bâtie sur un mode d?échange impliquant
des relations dans les deux sens entre les entités responsables de la gestion du site et le public. Il
implique de ce fait un investissement mutuel des parties qui peut prendre la forme de comités
consultatifs, de groupes de discussion en ligne ou encore d?auditions. Chaque représentant du
public doit pourvoir prendre connaissance des éléments techniques du dossier et son avis doit
pouvoir être pris en compte dans le choix des orientations stratégiques et l?élaboration du processus
de gestion. Le niveau évoqué ici renvoie à la notion de consultation et implique que les échanges se
font séparément entre les représentants des entités chargés de la gestion et chacun des
représentants du public et qu?il n?existe pas de relation structurée entre les différents
https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Guide-gestion-sites-pollues_2011.pdf
https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Guide-gestion-sites-pollues_2011.pdf
52
Clarifier les intentions en matière de participation
Mobiliser des acteurs et/ou des citoyens pour les faire participer au processus de travail et de mise en
oeuvre du programme d?actions du PTGE suppose des intentions claires pour le porteur :
? Que cherche-t-on à faire? À faire émerger une compréhension partagée de la situation du territoire?
À formuler ensemble un diagnostic des problèmes ? À comprendre la vision des acteurs ? À imagi-
ner des scénarios ? À co-construire les éléments méthodologiques du cahier des charges d?une étude
technique ? À impliquer les acteurs pour qu?ils s?investissent in fine dans le plan d?action et portent les
actions, etc. ? À améliorer l?acceptabilité in fine des décisions ?
? Quelle gouvernance doit être mise en place pour permettre la participation ?
? Quelles seront les grandes étapes du processus de participation du public et des parties prenantes ?
? A quel moment faudra-t-il établir des points d?accord, prendre des décisions ? ? Quelles formes
prendront ces accords et/ou ces décisions ? De quelles instances relèveront-ils ?
? Qui est concerné par le processus, à quel stade et dans quel but : les acteurs institutionnels repré-
sentatifs des structures, les acteurs de terrain, les usagers de l?eau, les citoyens ?
Ces questions peuvent recevoir des réponses différentes selon les stades du processus PTGE : état de lieux,
diagnostic, formulation des enjeux, prospective et scénarios, plan d?action, suivi.
Le processus d?écoute des acteurs
Un processus d?écoute vise à mobiliser une liste définie d?acteurs, pour faire ressortir la compréhension
des enjeux du territoire, leurs attentes, leur vision de l?avenir, leur intérêt pour la démarche et les condi-
tions de leur participation dans la démarche PTGE.
Cette écoute peut utilement constituer un premier niveau structurant pour la participation, en faisant
émerger les enjeux stratégiques autour du processus.
Il peut être réalisé par le porteur lui-même ou bien il peut être fait appel à des organismes indépendants,
extérieurs au territoire.
L?écoute des acteurs peut s?envisager grâce à différents outils :
? l?écoute individuelle des acteurs par un cabinet externe (ex. : Curé, Isle), avec des méthodes comme
celle de l?audit patrimonial (AgroParisTech, Association Patrimoniale Internationale) ;
? l?organisation de concertation bilatérale préparatoire pour lever les idées reçues entre les acteurs
(PTGE Puiseaux Vernisson : échanges amont entre la Chambre d'agriculture du Loiret et Loiret Nature
Environnement) ;
? la mise en place dès cette phase d?émergence de groupes de travail multi-acteurs, qui au-delà de
l?expression de leurs attentes et de leur compréhension personnelle, peuvent d?ores et déjà formuler
une vision commune de la problématique du territoire (en faisant tomber progressivement les idées
reçues) et commencer à baliser les données qui seraient nécessaire d?aller rechercher dans le cadre de
l?état des lieux pour avancer sur leur propre questionnement (méthode proposée par l?Ifrée).
Cette mise en relation avec les acteurs est d?autant plus nécessaire si le porteur n?est pas « installé » sur la
thématique de la gestion des ressources en eau, par exemple une collectivité territoriale ayant accepté de
porter le PTGE sur demande, à défaut d?autre porteur légitime.
Le recours au garant :
Un garant est un tiers externe qui va suivre les travaux du PTGE et dont la fonction peut être étendue Ã
plusieurs missions :
? vérifier que le cadre de participation mis en place par le maître d?ouvrage est approprié, et qu?il est
bien respecté tout au long du processus ;
? être saisi par des parties prenantes qui considéreraient que leur participation est entravée ou que
leurs contributions ne sont pas bien prises en compte dans le processus ;
? suggérer en conséquence des aménagements du processus, pour répondre aux demandes qui lui
sont adressées ;
? peut attester que la participation a été de qualité et le documenter.
53
Comment intervient la CNDP sur les PTGE ?
La CNDP intervient sur les questions de participations du public
sur les PTGE à travers une mission de conseil, définie au II de l?article L.121-1 du code de l?environnement
: « Elle (La commission nationale du débat public) conseille à leur demande les autorités compétentes
et tout maître d?ouvrage ou personne responsable sur toute question relative à la participation du pu-
blic tout au long de l?élaboration d?un plan, programme ou projet ».
En 2021, après des modalités d?intervention qui ont pu varier, la CNDP a précisé les conditions
d'exercice de ce type de mission : ce conseil est délivré par le biais d?un ou plusieurs représentants
qu?elle désigne et prend en charge financièrement, en maintenant toutefois des durées limitées aux
missions de conseil, conformément à l?esprit de la loi. Conformément à son principe de transparence,
facteur de confiance, la CNDP rend public le bilan de chacune de ses missions. Elle conseille et prescrit
des modalités, mais ne met pas en oeuvre la participation, qui reste à budgéter par le maître d?ouvrage.
Dans le cas des PTGE, dont l?élaboration dure fréquemment 4 à 5 ans, la CNDP cible son intervention
sur des conseils relatifs à la conception du dispositif de concertation des publics. La participation
du public a d?autant plus d?intérêt qu?elle porte à minima sur l?étape d?élaboration des scénarios et
jusqu?au choix de l?un d?eux. L?accompagnement de la CNDP peut se poursuivre durant la tenue effec-
tive de la concertation du public, afin de garantir sa bonne information et participation et évaluer le
déroulement de la concertation. Cette étape peut alors faire l?objet d?une seconde mission à définir
au cas par cas et si la CNDP a été préalablement associée à la conception du dispositif participatif.
La CNDP met en oeuvre une concertation associant tous les publics : citoyens, habitants
du territoire et parties prenantes du PTGE, conformément à la charte de l?environnement :
« Tout individu a le droit d?être associé à l?élaboration des décisions ayant un impact sur l?en-
vironnement ». En plus de son expérience sur la participation du public, ses principes, d?indé-
pendance, de transparence, de neutralité et d?égalité de traitement renforcent la légitimité
du processus participatif, mais également du scénario et du plan d?actions qui seront décidés.
Contacter la CNDP : saisine@debatpublic.fr
Globalement, il est intéressant de se représenter le garant comme un « opérateur qualité », qui alerte le
porteur sur des dysfonctionnements qui pourraient nuire au processus. Il ne se substitue cependant pas
au porteur dans la résolution de ces dysfonctionnements. À noter que du fait du coût de cet accompa-
gnement, certains porteurs de PTGE ont décidé de mobiliser un garant uniquement à partir de l?étape des
scénarios.
Le temps et les coûts des processus de participation
La participation prend du temps, et peut s?avérer coûteuse selon l?ambition qu?on lui assigne. Il n?existe
pas de solution rapide et peu chère pour mener des processus corrects. En ce sens, les points de réflexion
listés ci-dessus sont essentiels pour bien dimensionner la démarche.
Même si elle s?avère hors norme par ses moyens, la référence à la convention citoyenne sur le climat https://
www.conventioncitoyennepourleclimat.fr/budget/ est intéressante en termes de démarche participative.
54
43
CNDP | RAPPORT D?ACTIVITÉ2021
ORGANI SATION DE L A CNDP
Les dépenses de personnel
se sont quant à elles élevées
à hauteur de 2 662k¤, telles que
suit: la dépense a été de 2 807k¤,
desquels il convient de déduire
la refacturation des indemnités
des garant·e·s CNDP désigné·e·s
sur les participations du public
par voie électronique (PPVE)
de 145k¤.
Les dépenses des débats en 2021
?
Quant aux débats publics,
plus de 4M¤ ont été dépensés
couvrant 9procédures (dont 6fins
de débat). Sur ce même périmètre,
101k¤ de frais de déplacement
ont été remboursés et 408k¤
d?indemnités (brut chargé) ont été
dépensés. Pour les 6procédures
se terminant en 2021, c?est près
de 680k¤ qui ont été restitués
aux maîtres d?ouvrage.
1 329 k¤
998 k¤
145 k¤
408 k¤
14 k¤ 58 k¤
Membres CPDPAgent·e·s CPDP
Recettes
Refacturation indemnités PPVE JO + APIJ
Garant·e·s
Délégué·e·s
de région Commissaires
Dont en 2021
Il convient de retenir qu?un processus de participation faisant appel à un prestataire spécialisé, concer-
nant un nombre important d?acteurs, sur des questions complexes et se déroulant sur du moyen terme est
un poste de dépense important. La meilleure façon d?estimer le coût reste encore la commande publique,
à partir d?un cahier des charges bien construit.
Le rôle du garant et les avantages et inconvénients
Le garant n?est ni le négociateur, ni l?arbitre, ni le conciliateur pas plus que le médiateur. Il n?est pas non plus
co-auteur du projet et ne peut pas imposer la forme du processus de co-construction. Le rôle du garant est
assez variable d?une concertation à l?autre, en fonction du contexte territorial, mais dans la majorité des
cas, il est un observateur et un témoin actif. Il peut rappeler les principes du débat public, s?assurer que
les recommandations de la CNDP sont prises en compte, peut émettre des suggestions sur les modalités
de la concertation auprès du porteur de projet (dans toutes ses dimensions). Le garant peut produire un
bilan à la fin de la ou des concertation (s) et peut formuler des avis et recommandations pour la suite du
processus.
À noter cependant que la CNDP peut, sous certaines conditions, proposer des missions de conciliation.
55
Les avantages et inconvénients de recourir à un garant
Certains porteurs de PTGE ont exprimé les avantages et inconvénients à la présence de garants dans le
processus de participation (cf. annexe), notamment :
? le garant peut être important pour la confiance des acteurs dans le cadre de travail : il peut être
un recours pour tout acteur du projet de territoire qui se sentirait insuffisamment considéré dans le
processus.
? Mais le garant peut perdre la confiance des acteurs dans le cas où il n?est pas du tout familier avec
le sujet de l?eau et ses enjeux ;
? le garant pousse les porteurs de PTGE Ã s?emparer de la question de l?implication des citoyens dans le
processus, ce qui est effectivement un point d?entrée peu approfondi, à mettre en regard avec le risque
d?un manque de discernement sur les marges de décision des citoyens pour un projet à vocation opé-
rationnelle (qui n?existe pas si les citoyens sont invités à s?exprimer sur des aspects plus stratégiques);
? un autre risque est de pousser le porteur trop loin dans la mise en place d?une participation ci-
toyenne, dans un processus très coûteux pour une plus-value pas forcément évidente car peu opéra-
tionnelle (les citoyens n?étant in fine pas les porteurs d?action) ;
? le garant est souvent mobilisé dès le démarrage des processus afin d?instaurer, de base, un climat
de confiance. Or, les premières étapes d?un PTGE sont souvent très chronophages (état des lieux et dia-
gnostic), la rémunération des garants étant prise en charge, uniquement sur un temps limité, le garant
est impliqué pour le suivi de l?état des lieux / diagnostic, puis peut ne pas suivre la suite de la démarche
PTGE, faute de moyens financiers de la structure porteuse. Cela est d?autant plus dommageable que
les porteurs estiment que ce sont plutôt sur les étapes finales que la mobilisation d?un garant est perti-
nente. Riches de ces retours, certains PTGE les plus récents ont décidé de mobiliser un garant unique-
ment à partir de l?étape des scénarios ;
? à la fin du processus, le garant peut attester que la participation a été de qualité : il doit donc docu-
menter de manière extérieure le processus et sa qualité, ce qui est un retour d?expérience intéressant
pour d?autres PTGE (Article R121-19 et suivants du Code de l?environnement). Mais le risque est que le
processus et son animation soient uniquement jugés sur des recommandations émanant du garant
et qui n?ont pas été forcément prises en compte par le porteur pour différentes raisons (comme l?en-
semble des recommandations sur la participation citoyenne pour des raisons de coûts).
56
ANNEXE 2. FINANCEMENTS PAR LES AGENCES DE L?EAU
ET PAR LES RÉGIONS DANS LE CADRE DU RÈGLEMENT
EUROPÉEN SUR LES INVESTISSEMENTS EN MATIÈRE
D?IRRIGATION
Financement par les Agences de l?eau (extrait de l?annexe 2 de l?instruction du 7 mai
2019)
« Les Agences de l'eau accompagneront financièrement les projets de territoire pour la gestion de l'eau
conformément à leurs programmes d'intervention. Elles pourront accompagner, dans les bassins en défi-
cit quantitatif, la création d'ouvrages de stockage ou de transfert prévue le cas échéant dans le PTGE qui
traduisent une diminution de la pression sur la ressource en eau et une résorption des déficits quantitatifs
des territoires. Les financements seront limités, pour les ouvrages à vocation d?irrigation agricole, aux seuls
ouvrages ou parties d?ouvrage correspondant à la substitution des volumesprélevés à l?étiage par des volumes
prélevés en période de hautes eaux ou en provenance d'autres masses d'eau. Pour les ouvrages multi-usages
(eau potable, soutien d?étiage, irrigation, autres usages, etc.), les Agences de l?eau pourront éventuellement
financer des parties d?ouvrage allantau-delà de la substitution, dans des conditions encadrées par le projet de
territoire, et dans le respect des enveloppes financières prévues par le 11e programme des Agences de l?eau.
Le volume de substitution est le volume des prélèvements en période de basses eaux et qui sera prélevé en
période de hautes eaux ou transféré depuis une ressource qui n'est pas en déficit.
Le volume de prélèvement en période de basses eaux, à partir duquel le volume de substitution sera déter-
miné, doit être défini dans le diagnostic de la ressource du PTGE approuvé par le préfet coordonnateur de
bassin ou le préfet référent par délégation.
Ce calcul doit prendre en compte une analyse rétrospective s?appuyant sur les 5 à 10 dernières années ainsi
qu?une démarche prospective visant à intégrer les conséquences des dérèglements climatiques sur la disponi-
bilité de la ressource en eau, adaptées selon les bassins et leurs caractéristiques hydrologiques.
Concernant les PTGE en cours d'élaboration, dont l'avancement a conduit à un consensus local, ils n'ont pas
à revenir sur les volumes identifiés (volume prélevé en période de basses eaux et volume de substitution) même
si la méthode utilisée pour leur détermination diffère de l'approche susmentionnée.
D?autres partenaires financiers peuvent intervenir dans le financement de ces projets (ouvrages à vocation
d?irrigation agricole ou multi-usages), y compris au-delà de la substitution.
Cet accompagnement financier global contribuera à l?atteinte des objectifs de bon état et de non détériora-
tion fixés par la Directive Cadre sur l'Eau ainsi qu?à la mise en oeuvre du SDAGE. »
Financement par les Régions dans le cadre du règlement européen sur les investisse-
ments en matière d?irrigation
L?article 74 du R. (UE) 2021/2115 définit les conditions s?appliquant aux aides en faveur des investissements
en irrigation, et figure au Plan Stratégique National 2023/2027 de la France (https://agriculture.gouv.fr/pac-
2023-2027-le-plan-strategique-national, page 34).
Il distingue deux grandes catégories d?investissements :
? les investissements visant l?amélioration de l?existant (point 4) ;
? les investissements se traduisant par une augmentation nette de la surface irriguée (point 6).
L?éligibilité dans chacune de ces catégories est conditionnée par l?état de la masse d?eau (bon état ou état
moins que bon pour des raisons liées à la quantité d?eau) sur laquelle l?investissement a une incidence.
Par rapport à l'ancienne programmation, l'augmentation nette de la surface irriguée à partir d?un réseau
existant, même lorsque l?ensemble du projet (développement + amélioration de l?existant) permet une ré-
duction globale des prélèvements d?eau, n?est plus éligible sur une masse d?eau en état quantitatif moins
que bon pour des raisons liées à la quantité d?eau.
Par ailleurs, en complément d?une analyse d?éligibilité au regard de l'augmentation ou pas de la surface
irriguée sous-jacente, la création ou l'extension d'un réservoir à des fins d'irrigation est conditionné au fait
qu?il n?entraîne pas d?impact significatif sur l?environnement.
57
Les investissements éligibles concernent :
? l?amélioration de l?existant, dès l?instant où ils permettent une économie d?eau :
? il doit ressortir d?une évaluation ex ante que l?investissement est susceptible de permettre
des économies d?eau potentielles d?au minimum 5 % compte tenu des paramètres techniques de
l?installation ou de l?infrastructure existante ;
? lorsque l?investissement a une incidence sur les masses d?eaux souterraines ou de surface dont
l?état a été qualifié de moins que bon dans le plan de gestion de district hydrographique pertinent
pour des raisons liées à la quantité d?eau, l?investissement devra permettre une réduction
effective de l?utilisation de l?eau au moins égale à 50 % de l?économie d?eau potentielle afin
de contribuer à l?obtention d?un bon état de ces masses d?eau, conformément à l?article 4, para-
graphe1, de la directive 2000/60/CE.
? La création de retenues de substitution, quel que soit l?état de la masse d?eau pour des raisons liées
à la quantité d?eau ;
? le développement de l?irrigation si la masse d?eau est en bon état quantitatif et si l?investissement
n?a pas une incidence négative importante sur l?environnement.
Le développement de l?irrigation se traduisant par l?augmentation de la surface irriguée sur une masse
d?eau en état moins que bon n?est pas éligible.
Ainsi, le développement de l?irrigation à partir d?un réseau existant, même lorsque l?ensemble du projet
(développement + amélioration de l?existant) permet une réduction globale des prélèvements d?eau, n?est
plus éligible sur une masse d?eau en état quantitatif moins que bon pour des raisons liées à la quantité
d?eau.
Le tableau ci-après synthétise les principales conditions d?éligibilité en fonction de différents cas-types
d?investissements.
58
Création réseau
(Ã partir notamment d'une
retenue alimentée en période
de hautes eaux)
Réserve de subs-
titution (i.e. sans
augmentation
de la surface
irriguée)
Création ou
extension d?un
réservoir à des fins
d?irrigation
Création d'un
réservoir dans le
cas d'un projet
augmentant la
surface irriguée
Masse d'eau en
bon état
quantitatif
Masse d'eau en
état quantitatif
moins que bon
Masse d'eau en bon
état qualitatif
6_Art. 74
Évaluation envi-
ronnementale
démontrant que
le projet n'aura
pas d'incidence
environnementale
importante
Non 4 et 7_Art 74
La création de retenues
de substitution n?en-
traînant pas d?augmen-
tation de superficie
irriguée n?est pas condi-
tionnée à la réalisation
d?économie d?eau.
À condition que l?inves-
tissement n?ait pas d?in-
cidence sur une masse
d?eau souterraine ou de
surface.
4 et 7_Art 74
La création de retenues
de substitution n?en-
traînant pas d?augmen-
tation de superficie
irriguée n?est pas condi-
tionnée à la réalisation
d?économie d'eau.
À condition que l?in-
vestissement n?ait pas
d?incidence environne-
mentale importante.
7_Art.74
À condition que l?in-
vestissement n?ait pas
d'incidence environne-
mentale importante
Cas-type
d'invesrtissements
Amélioration existant
Extension réseau d'irrigation
(se traduisant par une
augmentation nette
de la zone irriguée)
Masse d'eau en bon
état quantitatif
Masse d'eau en état
quantitatif moins
que bon
Masse d'eau en bon
état quantitatif
Masse d'eau en état
quantitatif moins
que bon
Conditions d'éligibilité
Article 74
4.a)_Art. 74
Économie d'eau
potentielles d'au
minimum 5 %*.
4.a) et b)_Art. 74
Économies d'eau
potentielles d'au
minimum 5 %* et ré-
duction effective de
l'utilisation de l'eau
au moins égale Ã
50 % de l'économie
d'eau potentielle.
6.b)_Art. 74
Évaluation environ-
nementale
démontrant
que le projet
n'aura pas d'inci-
dence environnem-
tale importante.
6.b) Art. 74
Non subvention-
nable.
*sauf si le projet n?a d?incidence que sur l?efficacité énergétique, ou création d?un réservoir ou utilisation d?eau
recyclée qui n?a pas d?incidence sur une masse d?eau souterraine ou de surface
59
Article 74
1. Les États membres peuvent octroyer une aide en faveur des investissements dans l?irrigation de zones
nouvellement ou déjà irriguées, pour autant que les conditions prévues à l?article 73 et dans le présent
article soient remplies.
2. Les investissements dans l?irrigation ne sont financés que lorsque l?État membre concerné a envoyé Ã
la Commission un plan de gestion de district hydrographique, comme le prévoit la directive 2000/60/CE,
pour toute la zone dans laquelle l?investissement doit être réalisé ainsi que dans toute autre zone dont
l?environnement peut être affecté par l?investissement. Les mesures prenant effet dans le cadre du plan de
gestion de district hydrographique conformément à l?article 11 de ladite directive et concernant le secteur
agricole ont été indiquées dans le programme de mesures pertinent.
3. Un système de mesure de la consommation d?eau au niveau de l?investissement bénéficiant de l?aide est
en place ou est mis en place dans le cadre de l?investissement.
4. Les États membres ne peuvent octroyer une aide pour un investissement destiné à l?amélioration d?une
installation d?irrigation existante ou d?un élément d?une infrastructure d?irrigation que dans les cas sui-
vants :
a) il ressort d?une évaluation ex ante que l?investissement est susceptible de permettre des économies
d?eau compte tenu des paramètres techniques de l?installation ou de l?infrastructure existante;
b) lorsque l?investissement a une incidence sur les masses d?eaux souterraines ou de surface dont l?état
a été qualifié de moins que bon dans le plan de gestion de district hydrographique pertinent pour des
raisons liées à la quantité d?eau, une réduction effective de l?utilisation de l?eau est réalisée afin de contri-
buer à l?obtention d?un bon état de ces masses d?eau, conformément à l?article 4, paragraphe 1, de la
directive 2000/60/CE.
Les États membres fixent des pourcentages d?économies d?eau potentielles et une réduction effective
de l?utilisation de l?eau comme condition d?admissibilité dans leurs plans stratégiques relevant de la PAC,
conformément à l?article 111, point d). Ces économies d?eau reflètent les besoins établis dans les plans de
gestion de district hydrographique découlant de la directive 2000/60/CE mentionnée à l?annexe XIII du
présent règlement.
Aucune des conditions visées au présent paragraphe ne s?applique à un investissement dans une instal-
lation existante qui n?a d?incidence que sur l?efficacité énergétique, à un investissement dans la création
d?un réservoir ou à un investissement dans l?utilisation d?eau recyclée qui n?a pas d?incidence sur une
masse d?eau souterraine ou de surface.
5. Les États membres peuvent octroyer une aide aux investissements dans l?utilisation d?eau recyclée
en tant qu?autre source d?approvisionnement en eau que si la fourniture et l?utilisation de cette eau est
conforme au règlement (UE) 2020/741 du Parlement européen et du Conseil (46).
6. Les États membres ne peuvent octroyer une aide à un investissement se traduisant par une augmenta-
tion nette de la zone irriguée ayant une incidence sur une masse donnée d?eau souterraine ou de surface
que si :
a) l?état de la masse d?eau n?a pas été qualifié de moins que bon, dans le plan de gestion de district hy-
drographique pertinent, pour des raisons liées à la quantité d?eau ; et
b) une analyse de l?incidence environnementale montre que l?investissement n?aura pas d?incidence
environnementale négative importante; cette évaluation de l?incidence environnementale est soit réa-
lisée par l?autorité compétente, soit approuvée par celle-ci, et peut également porter sur des groupes
d?exploitations.
7. Les États membres ne peuvent octroyer une aide pour un investissement destiné à la création ou Ã
l?extension d?un réservoir aux fins de l?irrigation qu?à la condition que cela n?ait pas d?incidence environ-
nementale négative importante.
8. Les États membres limitent l?aide à un ou plusieurs taux ne dépassant pas :
a) 80 % des coûts éligibles pour les investissements en matière d?irrigation dans les exploitations agri-
coles réalisés au titre du paragraphe 4 ;
b) 100 % des coûts éligibles pour les investissements dans les infrastructures en dehors des exploitations
agricoles devant être utilisées pour l?irrigation ;
c) 65 % des coûts éligibles pour d?autres investissements en matière d?irrigation réalisés dans les exploi-
tations agricoles.
60
ANNEXE 3. EXEMPLES D?ACTIONS DE COMMUNICATION
SUR LA DÉMARCHE PTGE
Exemple du site internet du PTGE Allier Aval
L?Établissement Public Loire, sur le site internet du SAGE Allier Aval propose une rubrique spécifique au
PTGE Allier Aval. Au sein de cette rubrique, les différentes étapes du PTGE sont explicitées, mais surtout
sont mises à disposition des fiches infographiées et synthétiques sur le cadre, les étapes, les instances.
https://sage-allier-aval.fr/ptge-du-bassin-allier-aval/
https://sage-allier-aval.fr/ptge-du-bassin-allier-aval/3/
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Exemple de communiqué de presse pour le lancement du PTGE Séoune
62
Exemple de plaquette de communication sur le PTGE Lac du Bourget
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ANNEXE 4. CADRE RÉGLEMENTAIRE RELATIF À LA GESTION
QUANTITATIVE DE LA RESSOURCE EN EAU
Le décret n°2021-795 du 23 juin 2021 relatif à la gestion quantitative de la ressource en
eau et à la gestion des situations de crise liées à la sécheresse
Ce décret donne la définition réglementaire du « volume prélevable » et inscrit leur évaluation dans le
cadre d'une stratégie de bassin.
? Il s?agit du « volume maximal que les prélèvements directs dans la ressource en période de basses
eaux, autorisés ou déclarés tous usages confondus, doivent respecter en vue du retour à l?équilibre
quantitatif à une échéance compatible avec les objectifs environnementaux du schéma directeur
d?aménagement et de gestion des eaux. Ce volume prélevable correspond au volume pouvant statis-
tiquement être prélevé huit années sur dix en période de basses eaux dans le milieu naturel aux fins
d?usages anthropiques, en respectant le bon fonctionnement des milieux aquatiques dépendant de
cette ressource et les objectifs environnementaux du schéma directeur d?aménagement et de gestion
des eaux » (art. R211-21-1 du Code de l?environnement).
Les volumes prélevables ont déjà été évalués sur certains territoires en déséquilibre, sur la base de circu-
laires qui les définissaient de la même manière, et dont le décret a repris les éléments de principe. Les
études « volumes prélevables » sont cohérentes et s?appuient sur la détermination de débits objectifs
d?étiage. Ainsi le décret donne un statut et un cadrage réglementaire à des outils existants qu?il n?est pas
donc pas nécessaire de réviser systématiquement à la suite de sa publication. Le décret n° 2021-795 ne
s?applique qu?aux nouvelles études d?évaluation et aux mises à jour d?études d?évaluation réalisées. Il n?est
pas prévu de revalider au regard des dispositions du décret les études déjà réalisées. L?article R211-21-1
(ajouté par le décret n° 2021-795) pose le principe que le respect du volume prélevable en basses eaux doit
permettre un retour à l?équilibre quantitatif en basses eaux à une échéance compatible avec les objectifs
du SDAGE.
En cohérence avec les SDAGE 2022-2027, une stratégie de bassin, indiquée au II du R.213-14 du code de
l?environnement est définie par les préfets coordonnateurs de bassin. Elle permet d?encadrer notamment
au niveau méthodologique les travaux à mener en la matière et d?assurer de bonnes conditions concertées
pour les nouvelles études à mener.
Le décret n°2022-1078 du 29 juillet 2022 relatif à la gestion quantitative de la ressource
en dehors de la période de basses eaux
Pris suite au Varenne agricole de l?eau et du changement climatique, il introduit des nouveautés concer-
nant :
? la possibilité d?évaluer des volumes pouvant être disponibles aux usages anthropiques, hors période
de basses eaux, dans le respect des mêmes règles de principe que les volumes prélevables à l?étiage
(R-211-21-3 du CE) ;
? le rôle du préfet coordonnateur de bassin en matière de pilotage et de coordination d?une stratégie
précisant l?opportunité de mener localement des évaluations des volumes pouvant être disponibles
pour les usages anthropiques hors période de basses eaux sur certains des bassins faisant déjà l?objet
d?une évaluation de volumes prélevables à l?étiage et selon les mêmes conditions méthodologique,
d?élaboration, de révision et de gouvernance que ces dernières (III du R213-14 du CE).
Le R.211-21-3 du CE créé par le décret de juillet 2022 précise que les conditions d?encadrement des prélè-
vements ou les évaluations des volumes disponibles aux usages anthropiques hors période de basses eaux,
respectent les mêmes principes généraux que les évaluations des volumes prélevables à l?étiage précisés
au I, II et II du R.211-21-2. Afin de prendre en compte de manière anticipée l?évolution de la ressource en
eau, le décret prévoit également que les évaluations hors période de basses eaux intégreront un volet
prospectif tenant compte des effets probables du changement climatique sur la ressource en eau, la re-
charge des nappes et le régime hydrologique des cours d?eau.
Le décret ne rend pas obligatoire la définition de volumes pouvant être disponibles en dehors de la pé-
riode de basses eaux pour les usages anthropiques. L?alternative est de définir des conditions de prélève-
ment en volume ou en débits, permettant d?assurer un « garde-fou » sur cette période comme introduite
par le décret 2021-795 du 23 juin 2021.
Une instruction est actuellement en cours d?écriture pour en préciser les modalités d?application.
65
ANNEXE 5. ÉTUDES PROSPECTIVES CHANGEMENT
CLIMATIQUE : PRINCIPAUX RÉSULTATS DU PROJET EXPLORE
2070 ET SA MISE À JOUR À TRAVERS EXPLORE2
I. Objectif de l?étude Explore 2070
Un premier projet baptisé Explore2070 en 2012 (https://professionnels.ofb.fr/fr/node/44), a évalué les im-
pacts du changement climatique sur les milieux aquatiques et la ressource en eau à l'échéance 2070, pour
élaborer et évaluer des stratégies d?adaptation pour les eaux de surface et souterraines. Il était fondé sur
le 4e rapport d?évaluation du GIEC « Changements climatiques 2007 (AR4) » (https://www.ipcc.ch/report/
ar4/syr). Le projet Explore2070 fait encore référence presque 10 ans plus tard, bien que basé sur des hypo-
thèses datées sur l?évolution du climat (2007). Le projet Explore2 vise à mettre à jour de ces résultats ainsi
qu?une meilleure appropriation des résultats par les utilisateurs, l?ensemble des livrables étant prévu début
2023.
Explore 2070 : Principaux résultats à retenir ? Eaux superficielles
L?évaluation des changements possibles sur les eaux de surface à l'horizon 2046-2065, par rapport à un
état de référence (~1961-1990), a été réalisée en France métropolitaine et sur les départements d'Outre-
mer sur la base d?un scénario d?émission de gaz à effet de serre (A1B) et d?un ensemble de modèles clima-
tiques et hydrologiques
Sur la métropole, les résultats obtenus indiquent :
? une augmentation possible des températures moyennes de l?air de l'ordre de +1.4°C à + 3°C selon les
simulations sur l'ensemble de la métropole ;
? une évolution incertaine des précipitations, la plupart des modèles s'accordant cependant sur une
tendance à la baisse des précipitations en été sur l'ensemble de la métropole, en moyenne de l'ordre
de -16 % Ã -23 % ;
? une diminution significative globale des débits moyens annuels à l'échelle du territoire, de l'ordre
de 10 % à 40 % selon les simulations, particulièrement prononcée sur les districts Seine-Normandie et
Adour-Garonne ;
? pour une grande majorité des cours d'eau, une diminution des débits d?étiage encore plus pronon-
cée que la diminution à l?échelle annuelle ;
? des évolutions plus hétérogènes et globalement moins importantes sur les crues.
Figure 2 : évolutions relatives
possibles (en %) du débit moyen
annuel (module) entre 1961-90
et 2046-65. Résultats moyens
établis sur 14 simulations (2
modèles hydrologiques x 7
modèles climatiques). La cou-
leur des points est fonction de
l'intensité du changement et
la taille des points est liée à la
convergence des 14 simulations.
66
Figure 3 : évolutions relatives
possibles (en %) du QMNA5
entre 1961-90 et 2046-65. Ré-
sultats moyens établis sur 14 si-
mulations (2 modèles 2046-65.
Résultats moyens établis sur 14
simulations (2 modèles hydrolo-
giques x 7 modèles.
Explore 2070 : Principaux résultats à retenir ? Eaux souterraines
Les résultats du projet Explore 2070 font ressortir une baisse quasi générale de la piézométrie associée Ã
une diminution de la recharge comprise entre 10 et 25 %, avec globalement deux zones plus sévèrement
touchées : le bassin versant de la Loire avec une baisse de la recharge comprise entre 25 et 30 % sur la
moitié de sa superficie et surtout le Sud-Ouest de la France avec des baisses comprises entre 30 et 50 %,
voire davantage (cf. figure 3).
Toutes les modélisations réalisées montrent une baisse du niveau moyen mensuel des nappes liée à la
baisse de la recharge. Cette baisse serait très limitée au droit des plaines alluviales (grâce à l?alimentation
des cours d?eau) mais pourrait atteindre 10 m sur les plateaux ou contreforts des bassins sédimentaires.
Cette diminution entraînerait une baisse du même ordre de grandeur des débits d?étiage des cours d?eau
et une augmentation de la durée des assecs. Autre enseignement : la surélévation du niveau marin et une
forte demande estivale en zone littorale risquent de générer une remontée du biseau salé (limite eau
douce/eau de mer) qui pourrait mettre en danger la qualité des eaux dans les estuaires, les zones de marais
et les aquifères côtiers, notamment sur le pourtour méditerranéen entre Marseille et l?Espagne.
Variation de la recharge entre temps présent (1960-1990) et temps futur (2045-2065)
Figure 4: écarts minimal, moyen et maximal de la recharge temps futur/temps présent.
Prélèvements agricoles : Il est important de préciser que les résultats présentés ici n?ont pas pu prendre en compte la hausse attendue des be-
soins de l?irrigation en lien avec l?augmentation des températures. Les valeurs de prélèvements agricoles utilisées pour la période 2050-2070
sont donc relativement proches des valeurs des prélèvements actuels (année 2006). Celle-ci a été calculée, plus tard dans le projet Explore
2070, dans une fourchette de +42 à + 65 % par rapport aux prélèvements actuels (année 2006), à assolements identiques. Compte tenu de
l?importance des prélèvements agricoles sur l?évolution du niveau des aquifères, cette dernière observation pourrait amener à conclure que
les résultats présentés sont plutôt optimistes.
67
II. Qu?est-ce que le projet Explore2 ?
Les conclusions des assises de l?eau (cf. action 16) ont souligné le besoin d?actualisation des connaissances
de l?impact du changement climatique sur les ressources en eau. L'analyse des retours d'utilisateurs des
résultats produits par Explore2070 réalisée en 2020 (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02930768) a mis en
évidence un désir et un besoin d?aller plus loin, ce qui est le but du nouveau projet Explore2.
Outre refonder les calculs sur la base de données du GIEC plus récentes
(CMIP 5, dont les premiers résultats ont été communiqués en 2013), Explore2
ambitionne une plus forte concertation avec les utilisateurs des résultats
(ministères, agences de l?eau, collectivités, bureaux d?étude, etc.).
Ainsi, ces nouvelles projections hydro-climatiques seront notamment très utiles pour la révision des SDAGE
qui débutera en 2025, l?élaboration des 100 « projets de territoire pour la gestion de l?eau » à horizon 2027,
la révision des Plans Climat Air Energie Territoriaux en 2023, l?élaboration des programmes d?actions de
prévention contre les inondations (PAPI), etc. Elles permettront aux territoires d?initier des démarches
prospectives territoriales sur les usages de l?eau et les conditions d?une gestion durable de l?eau, de définir
et mettre en place des plans d'adaptation en adéquation avec les enjeux locaux du territoire.
Explore2 : un projet scientifique construit en concertation avec les utilisateurs finaux
Engager les connaissances scientifiques récentes pour produire des projections hydro-climatiques ?
Le volet scientifique du projet s?appuie sur les dernières connaissances scientifiques pour actualiser les
projections pour le climat, les eaux de surface et souterraines et leurs interactions, selon une méthodolo-
gie homogène à l?échelle de la France métropolitaine.
Les résultats d'Explore2 permettront de décrire le climat à une résolution de 8 x 8 km², d?évaluer l?évolu-
tion de la disponibilité en eaux superficielle et souterraine et de caractériser les extrêmes sur l?ensemble
du XXIe siècle pour différents scénarios d?émission de gaz à effet de serre (RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5),
dans un contexte de changement climatique. Explore2 propose également de multiplier les points de
calcul des débits le long du réseau hydrographique et des hauteurs piézométriques futurs (par rapport Ã
Explore2070), et de fournir ainsi des résultats sur des petits bassins versants non jaugés en mobilisant des
modélisations hydrologiques à résolution plus fine.
Ces données seront produites sur la base de trois scénarios d?émission de gaz à effet de serre, et d?un en-
semble de modèles climatiques et de modèles hydrologiques qui permettront d?estimer les incertitudes.
Concernant les Outre-mer, les travaux sur l?impact du changement climatique n?ont pas le même niveau
de maturité que ceux sur la Métropole ; ce qui justifie un traitement différencié. Dans le cadre d'Explore2,
un recueil de la connaissance sera réalisé et présenté à des acteurs de la gestion de l?eau de ces territoires
afin d'identifier des besoins en connaissance et en données qui ne seraient pas couverts aujourd?hui et
d?établir une liste priorisée de besoins et d'actions de recherche.
?. tout en concertant les utilisateurs pour assurer la compréhension et l?utilisation des résultats produits.
L'analyse des retours d'utilisateurs des résultats produits par Explore2070 avait également mis en évidence
une sous-utilisation de ces résultats du fait de leur complexité scientifique et de leur accessibilité jugée
non aisée. Pour éviter cet écueil, un volet « Accompagnement des utilisateurs » a donc été créé afin
d'instaurer une communication régulière entre un panel d'utilisateurs futurs des résultats du projet et le
consortium scientifique.
L'objectif visé est de mettre à disposition une information pertinente, compréhensible et facilement
accessible pour permettre différentes utilisations des résultats, et faciliter l?interprétation des données.
Cette concertation s'appuie sur trois comités (appelés « COUT » pour COmité des UTilisateurs) qui ont
été constitués dès le démarrage du projet : deux pour la Métropole (COUT-A qui se réunit et est consulté
et COUT-B qui est consulté) et un pour les Outre-mer (« COUT-OM »). Les COUT-A et B sont régulièrement
consultés sur les avancées scientifiques qui leur sont présentées. Le COUT-OM a quant à lui pour objectif
de faire émerger des besoins spécifiques à ces territoires et de dresser une feuille de route pour la produc-
tion de données adaptées aux contextes locaux.
68
Quel est le planning actuel de production des résultats d?Explore2 ?
Comme cela était prévu dans le planning initial du projet, les projections climatiques produites par tous
les modèles climatiques utilisés seront finalisées fin 2022. Les projections hydrologiques (eaux de surface
et eaux souterraines) seront ensuite produites au cours du 1er semestre 2023.
Les premiers livrables du projet Explore2 ont récemment été mis en ligne sur la page web du site ; il s?agit
des rapports suivants :
? rapport sur le réseau de restitution « Points et supports de simulation des projections hydrolo-
giques»,
? rapport sur le réseau de référence pour l'évaluation des modèles « Identification des stations hydro-
métriques et piézométriques pour l?évaluation des modélisations hydrologiques et hydrogéologiques »,
? rapport sur le bilan des connaissances « Étude d?impact du changement climatique sur le régime
hydrologique en France métropolitaine ? synthèse bibliographique ».
Les rapports suivants sont en préparation et seront mis en ligne prochainement :
? rapport sur les projections climatiques « Projections climatiques régionalisées : correction de biais
et changements futurs »,
? rapport sur les territoires ultra-marins : Production de projections hydro-climatiques en outre-mer :
Synthèse des connaissances et freins scientifiques.
Où trouver des informations sur Explore2 et sur ses résultats ?
Les données et résultats relatifs au climat produits par Explore2 seront mis à disposition sur le portail
« DRIAS les futurs du climat » (http://www.drias-climat.fr), qui met actuellement à disposition pour la
France des informations climatiques régionalisées.
Les données et résultats relatifs à l?hydrologie produits par Explore2 seront mis à disposition sur un nou-
veau portail « DRIAS-les futurs de l?eau » qui a été développé dans le cadre du projet LIFE Eau&Climat (cf.
annexe 6) et qui sera ouvert en janvier 2023.
Plus d?informations sur le projet Explore2 et ses actualités sont disponibles sur le site dédié à Explore2 :
https://professionnels.ofb.fr/fr/node/1244.
69
ANNEXE 6. OUTILS DEVELOPPÉS DANS LE CADRE DU PROJET
LIFE EAU&CLIMAT QUI POURRONT ÊTRE MOBILISÉS
POUR LES DÉMARCHES PTGE
Le projet LIFE Eau&Climat a été lancé le 1er septembre 2020 et durera 4 ans. L?objectif est d?aider les acteurs
de la gestion locale des ressources en eau, en particulier dans le cadre des Schémas d?aménagement et de
gestion des eaux (SAGE), à évaluer les effets du changement climatique, à les prendre en compte dans leur
planification et à mettre en oeuvre des mesures d?adaptation malgré les incertitudes existantes.
La valeur ajoutée est la prise en compte opérationnelle de l'adaptation au changement climatique au ni-
veau local, tout en soutenant l?engagement des acteurs de la ressource sur le long terme.
Le projet LIFE Eau&Climat (LIFE19 GIC/FR/001259) - Supporting long-term local
decision-making for climate-adapted Water Management - a reçu un finance-
ment du programme LIFE de l'Union européenne.
https://www.gesteau.fr/life-eau-climat
Pour atteindre ses objectifs, le projet a été construit autour de quatre actions principales répondant aux
besoins exprimés par les acteurs (lors du séminaire national SAGE de 2018) :
? Besoin d?outils d?aide à la décision pour l?adaptation au changement climatique (Phases II et III de ce
guide)
? Livrable : Guide de diagnostic des vulnérabilités
? Livrable : Outil de définition de trajectoires d'adaptation
? Besoin de conseils pour la mobilisation des acteurs locaux (Phases I, II et III de ce guide)
? Livrable : Rapport de recommandations pour la mobilisation des acteurs
? Livrable : Boîte à outils en ligne contenant des exemples de mobilisation suivant les objectifs de
mobilisation identifiés
? Besoin d?un accès facilité aux données hydro-climatiques (Phases II et III de ce guide)
? Livrable : Portail DRIAS-Eau
? Besoin d?appui scientifique pour mener des études de type prospectif (Phases II et III de ce guide)
? Livrable : Livre blanc (web) pour mener une étude prospective sur la ressource en eau
En plus des 4 principales actions décrites ci-dessus, 21 actions de démonstration sont menées sur le ter-
rain: de l?utilisation de données satellitaires pour améliorer un jumeau numérique de bassin, à la création
d?observatoires citoyens en passant par l?organisation de journées d?échanges scientifiques ? gestionnaires.
L?objectif du consortium est de créer des outils qui soient utilisés et utilisables au-delà du temps du projet
et pas seulement par les partenaires du projet, mais par tous les acteurs de la gestion locale de l?eau.
Pour assurer cette ambition, tous nos résultats sont disponibles librement sur le site gest?eau.fr.
Le projet LIFE Eau&Climat est réalisé par 14 partenaires et implique 21 SAGE
(soit >10 % des SAGE en cours).
https://www.gesteau.fr/
70
ANNEXE 7. ARTICULATION SAGE / PTGE
Les SAGE en déclinant les SDAGE à l?échelle d?un bassin versant sont un outil de planification. Ils dé-
bouchent sur un plan d?aménagement et de gestion durable (PAGD) associé à un règlement et portent
ainsi un caractère réglementaire, là où le PTGE est une démarche contractuelle.
Si le SAGE est un document de planification définissant des objectifs plus larges que le PTGE, notamment
de bon fonctionnement des milieux aquatiques et humides, le PTGE porte une dimension très opération-
nelle en débouchant sur un programme d?actions dans un horizon temporel qui devrait être de 2 à 3 ans.
Le couplage d?une analyse socio-économique à une analyse prospective doit permettre d?assurer la perti-
nence du programme d?actions choisi pour le PTGE en tenant compte du changement climatique.
Le PTGE n?est pas un outil de planification et n?emporte pas d?autorisation, les conditions de succès dé-
pendent ainsi de la capacité à faire des acteurs du territoire. Il importe que les maîtrises d?ouvrage envi-
sagées aient les capacités techniques et financières à établir les demandes d?autorisation répondant aux
attendus réglementaires et à bâtir des plans de financement mobilisant autofinancements et ressources
externes.
Actuellement, ce n?est pas le PTGE qui emporte les financements des Agences de l?eau puisqu?intervient
ensuite un contrat avec engagement du maitre d?ouvrage et clauses conditionnelles (dont par exemple la
réduction des prélèvements, l?implantation du projet dans un secteur en déséquilibre quantitatif, ou en-
core la réalisation d?une analyse économique). Les Agences de l?eau peuvent s?engager sur le financement
du temps d?animation des PTGE par les structures porteuses de la démarche (EPTB, EPAGE, EPCI, ?) puis
sur les mesures du programme d?action selon les modalités de leur programme d?intervention (l?Agence
de l?eau Loire-Bretagne conditionne ses financements à l?inscription des mesures dans un Contrat de
Territoire).
L?articulation entre l?outil de planification que constitue le SAGE et la démarche PTGE est ainsi de plusieurs
niveaux :
? sur la gouvernance, la Commission Locale de l?Eau (CLE), étendue aux parties intéressées non
membres de la CLE, constitue le cadre du comité de pilotage du PTGE.
? sur le périmètre géographique : Un PTGE est défini sur un périmètre hydrologique et hydrogéolo-
gique cohérent. Son périmètre peut être ajusté par rapport au SAGE, au regard notamment des enjeux
locaux et de l?opérationnalité visée. Si différent de celui du SAGE, celui-ci induit une adaptation de la
composition du comité de pilotage. Dans le cas où un PTGE couvrirait plusieurs périmètres de SAGE,
une commission d?inter-SAGE constituera le comité de pilotage du PTGE.
? sur le volet quantitatif : il est recommandé d?engager la démarche de PTGE en même temps que la
révision du SAGE ; ainsi, les principes de gestion identifiés par le PTGE pourront immédiatement inté-
grer le volet « quantitatif » du PAGD et du règlement du SAGE. Si les calendriers ne le permettent pas,
le PTGE peut être conduit en parallèle, et les liens avec le PAGD et le règlement du SAGE seront réalisés
en temps voulu à la prochaine révision du SAGE. En cas d?absence de SAGE, le PTGE peut également
préfigurer ce-dernier sur le territoire.
Face à la récurrence des épisodes de crise sécheresse, les SAGE et PTGE en tant qu?outils de gestion struc-
turelle ont un rôle-clé à jouer, en permettant la résorption des déficits quantitatifs et en garantissant un
partage de l?eau plus juste afin de limiter les tensions, protéger les milieux et leur biodiversité et garantir
les usages.
71
100 km
100 mi
Leaflet | SRS: EPSG:4326, © OpenStreetMap contributors, OIEau, animateurs SAGE et contrats de milieu, et ministère en charge de
l'écologie
Carte de situation des SAGE au19 Décembre 2022
72
Bassins versants
Etat d'avancement
approuvé
en cours de concertation
identifié
Sources :
Données SIG DB Loire Bretagne, Seine Normandie, Adour Garonne : septembre 2021
Données SIG DB Rhône Méditerranée Corse : juin 2021
Date de création : 08/10/2021
Départements
Bassins versants
Fréquence des épisodes de crise
1
3
4
5
6
7
8
9
Fréquence des épisodes annuels de restriction de niveau « crise » des usages de
l?eau superficielle d?une durée de plus d?un mois sur la période 2012-2020
MTCET/DGALN/EARM
Traitement : SDES, 2021
73
ANNEXE 8. ELÉMENTS MÉTHODOLOGIQUES SUR LA DÉTERMI-
NATION DES VOLUMES PRÉLEVABLES DANS LES EAUX
SOUTERRAINES ET LES EAUX DE SURFACE
N.b. : ces éléments doivent être complétés par les éléments des stratégies d?évaluation des volumes pré-
levables propres à chaque bassin, qui apportent le cas échéant des compléments méthodologiques Ã
prendre en compte.
LES EAUX SOUTERRAINES
1. Eléments de contexte et cadre réglementaire
Selon le décret du 23 juin 2021, la ressource en eau fait l?objet d?une gestion quantitative équilibrée lorsque,
dans le cas général : « Ce volume prélevable correspond au volume pouvant statistiquement être prélevé
huit années sur dix en période de basses eaux dans le milieu naturel aux fins d?usages anthropiques, en
respectant le bon fonctionnement des milieux aquatiques dépendant de cette ressource et les objectifs
environnementaux du schéma directeur d?aménagement et de gestion des eaux ».
Ce qui suppose de déterminer les niveaux des nappes d?eau souterraine à respecter et la valeur des débits
à maintenir dans la rivière qui permettent de garantir le bon fonctionnement des milieux aquatiques.
La particularité des études volumes prélevables est également de répondre à l?objectif de bon état quan-
titatif, conformément à la Directive Cadre sur l?Eau (DCE). Cet objectif est défini comme suit par l'article
R. 212-12 du code de l'environnement : L?état quantitatif d?une eau souterraine est considéré comme bon
lorsque les prélèvements ne dépassent pas la capacité de renouvellement de la ressource disponible, compte
tenu de la nécessaire alimentation en eau des écosystèmes aquatiques de surface et des zones humides di-
rectement dépendantes en application du principe de gestion équilibrée énoncé à l?article L.211-1.
2. Déroulé type d?une étude de détermination des volumes prélevables
dans les eaux souterraines
Dans le cadre d?un retour d?expérience sur plus de 30 études volumes prélevables menées dans les aquifères
à nappe libre (BRGM/RP64615/FR), complété par des entretiens avec des hydrogéologues régionaux, le
BRGM indique qu?au regard de la complexité de l?estimation des volumes prélevables et des spécificités de
chacun des sites d?étude, il est capital qu?une démarche structurante, commune aux différentes études,
soit suivie (figure 1). En revanche, il n?est pas souhaitable d?imposer une méthodologie de travail unique,
car celle-ci doit être adaptée au contexte hydrogéologique et aux données disponibles. Il est par exemple
nécessaire de distinguer les nappes très réactives comprenant des aquifères de faible extension comme
en Bretagne ou à La Réunion, des aquifères majoritairement libres qui sont plus ou moins réactifs et les
aquifères sous couverture ou aquifères captifs ou majoritairement captifs qui sont plus inertiels.
À noter que pour les nappes d'accompagnement, dont les périmètres peuvent varier dans le temps et l'es-
pace en fonction de la pression de prélèvement et de la période de l'année, il revient aux territoires de les
délimiter, en prenant en compte le contexte hydrogéologique local et la caractérisation parfois complexe
de la connexion nappe-rivière.
Les analyses HMUC (Hydrologie, Milieux, Usages et Climat) préconisées dans le SDAGE Loire-Bretagne
répondent parfaitement au besoin de connaissance nécessaire à l?estimation des volumes prélevables.
74
Constitution d'un Comité de Pilotage
Définition des objectifs environnementaux
Choix de la méthodologie et des outils
Analyse historique des données a minima
Délimitation des unités de gestion
Critères hydrologiques et hydrogéologiques
Détermination des indicateurs associés aux objectifs environnementaux
Débit, niveau piézométrique, conductivité électrique
Perspective d'amélioration et programme d'acquisitions
complémentaires
Estimation des volumes prélevables et confrontation des résultats aux
situations passées et à la recharge
Incertitudes, limites de l'étude
Compilation
de
données
Caractérisation hydrogéologique de l'hydrosystème
Recharge, échanges nappe-rivière, limites, etc.
Évaluation exhaustive des prélèvements et rejets
Suivi C
om
ité de Pilotage
C
on
fr
on
ta
ti
on
d
es
ré
su
lt
at
s
Figure 1 : Démarche proposée pour l?élaboration des volumes prélevables (source : Arnaud, 2016)
Les principales étapes de la démarche rationnelle à appliquer sont indiquées ci-dessous. Les aspects ayant
traits à l?hydrogéologie sont commentés plus en détail.
1) Constitution d?un Comité de Pilotage en amont de l?étude, dans le but de valider les décisions prises
en cours d'étude qui pourraient s'écarter des recommandations formulées pour estimer les volumes
prélevables.
2) Caractérisation hydrogéologique de l?hydrosystème. Elle doit permettre d?aboutir à l?élaboration du
modèle conceptuel hydrogéologique. Dans le cas des aquifères à nappe libre, une attention particulière
devra être portée à la caractérisation des échanges nappe-rivière et à l?évaluation de la recharge. En ce
qui concerne la problématique de l?intrusion saline dans les aquifères côtiers, il est recommandé de
mettre en place une acquisition régulière de logs de conductivité en forage (mesures échelonnées sur la
verticale de la colonne d?eau).
75
3) Inventaire le plus exhaustif possible des prélèvements et rejets. Au-delà des informations fournies par
les Agences de l?Eau et/ou BNPE, il est demandé de conduire plusieurs investigations spécifiques visant
à atteindre l?exhaustivité : analyse des besoins en eau en fonction des cultures, enquêtes et visites de
terrain, etc. La collecte des données doit être organisée au pas de temps mensuel.
4) Analyse des objectifs environnementaux inscrits dans les SDAGE/SAGE et, si besoin proposition d?ob-
jectifs/seuils complémentaires en concertation avec le Comité de Pilotage. Les critères d?objectifs et
seuils peuvent être de différentes natures en fonction des contextes : maintenir un écoulement minimal
dans les cours d?eau connectés à la nappe, limiter l?intrusion saline, ne pas inverser les flux de nappe
à proximité d?une zone humide, respecter un équilibre sur le long terme entre les volumes s?écoulant
au profit des autres milieux ou d?autres nappes, les volumes captés et la recharge de l?aquifère, ne pas
perturber le caractère captif des aquifères pour les nappes profondes ou/et sous-couverture. Différents
types d?objectif peuvent coexister. La définition de ces objectifs environnementaux est le facteur clef
dans l?évaluation des volumes prélevable et doit être partagé par tous les acteurs dès le démarrage de
l?étude.
5) Choix de la (des) méthodologie(s) et des outils. A minima, il est préconisé de procéder à une analyse
de l?historique des données (pluie, ETP, débits, niveaux piézométriques, volumes prélevés, conductivité
électrique de l?eau). Pour les hydrosystèmes connaissant ou ayant connu une exploitation intensive, il
est, en effet, possible de proposer de manière pragmatique une borne supérieure aux volumes préle-
vables par une simple analyse croisée des données historiques. Si les données disponibles le permettent,
le recours à des outils de modélisation doit, dans un second temps, être envisagé et notamment pour
prendre en compte la spatialité des prélèvements. L?échelle de temps pour l?acquisition des données est
dépendante de la réactivité des nappes et des connaissances disponibles, elle est à minima à l?échelle de
la saison d?étiage en sus de l?évaluation annuelle et lorsque possible à une échelle mensuelle.
6) Délimitation des unités de gestion sur la base de critères hydrologiques et hydrogéologiques. Le re-
cours aux limites administratives est à proscrire. Il est important de tenir compte de l?imbrication des
bassins versants de surface et des bassins versants souterrains. La notion de solidarité amont-aval doit
également être prise en compte. Pour les parties amont des bassins il est nécessaire de considérer les
besoins en eau des usagers de la partie aval du bassin ; Du fait de l?emboitement/chevauchement de
différentes limites administratives (départementales, régionales, communales), hydrologiques et hydro-
géologiques, des difficultés se posent pour choisir l?échelle d?étude adaptée et exploiter les données
associées.
Les OUGC présentent en grande majorité des périmètres, qui ne recoupent pas nécessairement ceux des
bassins versants de surface, qui eux-mêmes ne correspondent pas aux limites des aquifères ou aux entités
BDLISA.
Pour l?évaluation de la pression de prélèvement, l?analyse des tendances piézométriques sur le long terme
ou encore le calcul du ratio prélèvement/recharge (cf. guide d?évaluation DCE de l?état quantitatif des
masses d?eau souterraines), les travaux doivent être menés à l?échelle d?une entité hydrogéologique co-
hérente (masse d?eau, entité BDLISA). Or, si une seule partie de cette masse d?eau ou entité fait partie du
secteur étudié, les calculs du bilan s?en trouveront faussés.
Il est recommandé que les aquifères sous-jacents aux périmètres des PTGE soient identifiés par leur code
masse d?eau européen (MESO) ou leur code national BDLISA. En effet, la complexité géométrique et de
fonctionnement d?un aquifère nécessitent d?être précis dans ces limites horizontales et verticales. Les co-
des MESO et BDLISA se réfèrent à des entités bien définies et reconnues.
Dans le cas où les masses d?eau souterraine ou aquifères s?étendent sur le périmètre de plusieurs PTGE,
il est nécessaire que les organismes de gestion se coordonnent afin d?évaluer les volumes prélevables sur
l?ensemble de la masse d?eau souterraine.
De même, pour un bassin versant découpé en plusieurs territoires de gestion il est indispensable pour
déterminer les volumes prélevables en amont de tenir compte des objectifs environnementaux et des
besoins en eaux de la partie aval du bassin versant (solidarité amont-aval).
Pour les calculs de bilan (prélèvement/recharge), il est indispensable de connaitre avec exactitude dans
quelle masse d?eau ou entité BDLISA est installé le forage. Pour cela les forages doivent être déclarés en
BSS et la masse d?eau souterraine ou entité captée identifiée.
Lorsque les bassins sont très étendus, il est possible de définir des sous-bassins de gestion. Le fait de réaliser
une zonation des secteurs en définissant, pour chacun des sous-secteurs un DOE ou niveau piézométrique
de référence parait très pertinent afin de prendre en compte la variabilité hydrogéologique, hydrologique,
les pressions et les besoins en eau.
76
Il est également nécessaire d?identifier pour chaque sous-secteur, les entités hydrogéologiques concer-
nées et si possible, utiliser les limites hydrogéologiques comme limites de sous-secteurs pour les territoires
à forte composante eau souterraine. Il est également nécessaire de définir des objectifs environnemen-
taux et de disposer d?indicateurs de gestion associés à ces objectifs pour chaque sous-secteurs.
7) Détermination des indicateurs de gestion associés aux objectifs environnementaux. Le plus souvent,
les contraintes environnementales sont directement traduites par le respect de débits ou niveaux pié-
zométriques d?objectif. D?autres critères d?objectif peuvent cependant s?avérer pertinents : impact des
prélèvements sur le QMNA5 naturel, fréquence et étendue des assecs, valeur seuil de conductivité. Dans
le cas d?indicateurs déjà existants (issus des SDAGE, SAGE), une analyse critique doit être conduite afin
de vérifier leur adéquation avec une étude d?estimation des volumes prélevables (objectifs poursuivis
lors de leur détermination, méthodes de calcul, etc.).
8) Estimation des volumes prélevables. Il est impératif que les études aboutissent à la détermination
d?un volume prélevable mensuel ou, a minima, un volume cumulé sur la période de tension (étiage) et
un volume hors période d?étiage. Les résultats doivent être assortis d?une enveloppe d?incertitudes re-
flétant les principales limites identifiées (limites de connaissance et hypothèses pour y remédier, limites
d?ordre méthodologique). Il serait alors intéressant de conclure quant à leur implication sur le résultat :
l?estimation des volumes prélevables est-elle optimiste ou pessimiste ?
La période d?étiage doit être donc bien définie dans le temps. En effet, pour les eaux souterraines, cette
période peut fortement varier d?un secteur à l?autre et d?une année à l?autre. Le fait de reprendre des pré-
lèvements de manière intensive, par exemple en novembre alors que la recharge n?a pas encore eu lieu,
aura un impact fort sur les eaux de surface et les écosystèmes associés.
Il apparaît également nécessaire de suivre le niveau piézométrique même hors période d?étiage afin de
prévenir tout impact majeur de l?exploitation de la ressource sur le milieu notamment du fait de prélève-
ments hivernaux.
Il semble enfin difficile de distinguer l?estimation du volume total d?eau alloué et la répartition géogra-
phique de ces prélèvements. L?évaluation de la répartition spatiale des prélèvements et leur impact sur le
milieu nécessite la construction d?un modèle hydrogéologique maillé.
9) Perspectives d?amélioration. L?estimation des volumes prélevables ne doit pas rester figée dans le
temps ; une actualisation est indispensable en lien avec l?allongement des séries de données hydro-cli-
matiques, la mise à jour des modèles, l?amélioration des connaissances, etc. Le cas échéant, il est primor-
dial qu?un programme d?acquisition de données complémentaires - dont l?absence pèse sur les volumes
prélevables annoncés - soit proposé dans les conclusions de l?étude. Une réévaluation des volumes pré-
levables annuellement devrait idéalement être réalisée tous les 3 ans en début de processus d?évaluation
et inclure la validation des objectifs environnementaux et l?implication des acteurs dans le processus.
De plus, sur certains territoires comme la Beauce, le volume maximal de prélèvement autorisé est ajusté
chaque année en prenant en compte le niveau de la nappe en sortie d'hiver (voir l?exemple ci-dessous).
3. La prise en compte de l?inertie des eaux souterraines
La dynamique des aquifères est un paramètre important à connaitre car elle est en relation avec la capaci-
té des aquifères à se recharger plus ou moins rapidement, sa vulnérabilité aux pollutions et au changement
climatique, sa résistance à des épisodes de sécheresse ou de forts pompages ou encore les possibles liens
entre eaux souterraines et eaux de surface.
Une étude BRGM réalisée à l?échelle de la France Métropolitaine sur 2 659 chroniques de niveaux piézomé-
triques (BRGM/RP70030/FR) a permis de représenter l?inertie des aquifères en France (Figure2). Considérés
dans leur ensemble, les résultats montrent une diversité de dynamiques des nappes à l?échelle nationale,
avec 43 % des piézomètres classés en cyclicité annuelle dominante, 30 % en cyclicité pluriannuelle domi-
nante, 26 % en cyclicité mixte et <1 % en cyclicité sans dominance.
L?étude révèle ainsi qu?une importante proportion des aquifères du territoire ont une dynamique réactive
très dépendante de la recharge de l?année et sont davantage susceptibles d?être perturbés de façon im-
portante par un accroissement des prélèvements souterrains (points bleus de la carte ci-dessous). Mais en
même temps, ces résultats indiquent que de nombreux aquifères ont une dynamique inertielle et donc un
stock moins sensible à la recharge de l?année, qui devrait permettre une plus grande souplesse de gestion
par rapport aux aquifères à dynamique purement annuelle.
À partir de la base de données établie dans le cadre de ces travaux, il est préconisé de prendre en compte
l?inertie des aquifères dans les études de détermination des volumes prélevables.
77
Figure 2 : Inertie des aquifère en France
Comme exemple d?utilisation de cette information on peut citer :
? pour des aquifères très réactifs (cyclicité annuelle) les volumes prélevables doivent être déterminés
à l?échelle mensuelle pour la période en tension ;
? pour les nappes très inertielles, les prélèvements hivernaux auront une répercussion plusieurs mois
après soit en période d?étiage ou les tensions sont fortes ;
? pour les nappes inertielles à cycle pluriannuel il est possible de déterminer les volumes prélevables
en période d?étiage en sortie d?hiver (période de recharge). Ceci n?est pas pertinent pour des nappes
très réactives.
Synthèse des recommandations
? La détermination des volumes prélevables se base sur la définition d?objectifs environnementaux ou
autres objectifs/seuils locaux. La définition de ces objectifs et le partage entre acteurs de ces objectifs
sont essentielles au succès des projets de détermination des volumes prélevables.
? Les études volumes prélevables doivent conduire à la détermination d?un volume maximum pré-
levable annuel et d?un volume prélevable mensuel ou, a minima, d?un volume cumulé sur la période
de tension (étiage), pour l?ensemble des usages (AEP, irrigation, industries), et compatible avec le bon
état quantitatif des eaux souterraines et les fonctionnalités des eaux de surface et des écosystèmes
terrestres aquatiques associés.
? Si les règles d?évaluation de l?état quantitatif des eaux souterraines permettent de qualifier l?équi-
libre entre prélèvements et ressource à l?échelle d?une masse d?eau et d?étudier les impacts sur les eaux
de surface et les écosystèmes terrestres aquatiques associés, il est préconisé pour les études volumes
prélevables de veiller à l?échelle considérée, en privilégiant la délimitation d?unités de gestion sur la
base de critères hydrologiques et hydrogéologiques, hors recours aux limites administratives.
? Il est indispensable de prendre en compte l?inertie des aquifères, paramètre hétérogène à l?échelle
du territoire et qui peut décaler dans le temps les périodes de recharge comme de basses eaux avec,
quelques fois un contraste avec les eaux de surface. Ceci est d?autant plus important qu?une grande
partie des débits des cours d?eau en étiage provient de la contribution des eaux souterraines dont l?im-
portance dépend des périodes de recharge des années antérieures.
78
Bibliographies relatives aux études volumes prélevables eaux souterraines
? BRGM (Guide OFB « NAPROM », http://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-69440-FR.zip, http://info-
terre.brgm.fr/rapports//RP-69287-FR.pdf).
? BRGM/RP70030/FR.
? Modèle type AERMC.
Exemple de modulation du volume prélevable au regard du niveau de la nappe en sortie d?hiver
SDAGE Loire-Bretagne 2022-2027 sur les volumes prélevables dans la nappe de Beauce
Compte tenu du fonctionnement pluriannuel de la nappe, le volume annuel prélevable pour l?irrigation est
défini chaque année en fonction du niveau de la nappe à la sortie de l?hiver dans chacun des quatre secteurs
de gestion.
En se fondant sur les résultats de la modélisation de la nappe de Beauce, il est, pour l?ensemble de la nappe,
en année moyenne de 250 millions de m³ et au maximum de 420 millions de m³ dans les conditions les plus
favorables (indicateurs au-dessus du seuil piézométrique d?alerte pour chaque secteur). Le volume maximum
prélevable pour l?irrigation s?entend avec les règles de répartition des volumes individuels établies en 1999
dans les six départements concernés.
Le volume annuel prélevable pour l?alimentation en eau potable est de 125 millions de m³. Le volume annuel
prélevable pour les usages industriels et les autres usages économiques est de 40 millions de m³.
Beauce centrale Beauce blésoise
Indicateur
piézomètrique
Moyenne de cinq piézomètres :
Épieds-en-Beauce,
Saint-Léger-les-Aubées, Batilly-en-Gâti-
nais,
Eole-en-Beauce (ex. Fains-la-Folie),
Beauce la Romaine (ex. Ouzouer-le
Marché)
Moyenne de quatre piézomètres :
Séris, Villeromain, Oucques-la-Nouvelle
(ex. Oucques),
Champigny-en-Beauce
PSA* 113,63 m NGF 106,00 m NGF
PCR* 110,75 m NGF 103,00 m NGF
PSA* : seuil
piézométrique
d?alerte
PCR* : seuil
piézométrique de
crise
? Dans le cas d?études portant sur des masses d?eau souterraine exploitées ou ayant été exploitées
pour l'AEP, en état médiocre ou à risque ou présentant au moins un captage prioritaire / Grenelle iden-
tifié, les études doivent également comporter un volet sur la qualité de l?eau.
? Face aux effets attendus du changement climatique, des analyses de tendance piézométrique, ainsi
que des projections dans le temps (horizon 25 ans) des besoins et des prélèvements selon l?évolution
de la démographie et des activités consommatrices (eau potable, irrigants et industriels) sont à élaborer
afin d?être intégrées aux réflexions autour de la gestion volumétrique de la ressource en eau.
79
LES EAUX DE SURFACE
Cette annexe se concentre sur la détermination des volumes prélevables en période de basses eaux. Ces
volumes prélevables sont estimés à partir des usages de l?eau, des besoins des milieux aquatiques et de la
ressource disponible actuels. L?étude prospective à réaliser ne rentre pas dans le cadre de cette annexe.
Notons en particulier qu?il n?est pas possible de projeter les besoins des milieux avec l?évolution du chan-
gement climatique et que l?objet de la prospective est bien de travailler sur l?adaptation des usages par
rapport à l?évolution des ressources.
1. Eléments de contexte et cadre réglementaire
Selon le code de l?environnement, les prélèvements doivent respecter le principe de gestion équilibrée et
durable de la ressource en eau, prenant en compte les adaptations nécessaires au changement climatique
(art. L.211-1 CE*).
La circulaire du 30 juin 2008, prise en application du décret du 24 septembre 2007 et relative à la résorp-
tion des déficits quantitatifs en matière de prélèvements d?eau, introduit la notion de « volume préle-
vable ». Elle énonce que la ressource en eau fait l?objet d?une gestion quantitative équilibrée lorsque « (?)
statistiquement huit années sur dix en moyenne, les volumes et débits maximums autorisés ou déclarés
dans cette ressource, quels qu?en soient leurs usages (irrigation, alimentation en eau potable, ...), peuvent
en totalité être prélevés dans celle-ci tout en garantissant le bon fonctionnement des milieux aquatiques
correspondants ».
Le décret du 23 juin 2021 précise la définition du volume prélevable : « [?] on entend par volume préle-
vable, le volume maximum que les prélèvements directs dans la ressource en période de basses eaux,
autorisés ou déclarés tous usages confondus, doivent respecter en vue du retour à l'équilibre quantitatif
à une échéance compatible avec les objectifs environnementaux du schéma directeur d'aménagement
et de gestion des eaux. [?] Il est issu d'une évaluation statistique des besoins minimaux des milieux sur la
période de basses eaux. Il est réparti entre les usages, en tenant compte des enjeux environnementaux,
économiques et sociaux, et dans les conditions définies au II de l'article R. 213-14. »
Le décret ajoute que « l'évaluation des volumes prélevables [?] est réalisée par périmètres cohérents
constituant tout ou partie d'un bassin hydrographique ou d'une masse d'eau souterraine sur une période
de basses eaux fixée localement. »
Les SDAGE sont chargés de fixer les orientations fondamentales permettant de mettre en place cette
gestion équilibrée à l?échelle de chaque grand bassin hydrographique (article L212-1 CE*). La définition de
la gestion quantitative équilibrée de la ressource en eau suppose de connaître la valeur des débits à main-
tenir dans la rivière qui permettent de garantir le bon fonctionnement des milieux aquatiques. Ainsi, la
circulaire de 2008 indique que « la garantie du bon fonctionnement peut, lorsqu?ils existent, s?observer par
le respect des débits ou des niveaux piézométriques objectifs, le cas échéant inscrits sous forme de Débit
Objectif d?Etiage (DOE) ou de Piézométrie Objectif d?étiage (POE) dans les SDAGE ou dans les SAGE. » Les
DOE sont définis dans un arrêté de 2006 relatif au contenu des SDAGE comme « le débit permettant de
satisfaire l?ensemble des usages en moyenne 8 années sur 10 et d?atteindre le bon état des eaux ».
La plupart des SDAGE ont préconisé de s?appuyer par défaut sur le débit mensuel minimal quinquennal
sec, le QMNA5, pour définir le DOE. Cependant, du fait de leurs spécificités territoriales, tous les SDAGE
n?ont pas basé la détermination de leur DOE sur les mêmes considérations. De plus, l?utilisation de cette
valeur peut avoir plusieurs finalités. Elle intervient notamment dans le pilotage du soutien d?étiage et en
gestion de crise dans le cas du SDAGE Adour-Garonne. Le SDAGE du bassin Loire-Bretagne distingue en
période de basses eaux la définition réglementaire du « volume prélevable » qui concerne uniquement les
prélèvements directs autorisés ou déclarés dans la ressource, de la notion plus large de « volume poten-
tiellement mobilisable » qui intègre également les volumes non réglementés (tels que les volumes liés Ã
l?abreuvement direct dans le milieu ou les volumes évaporés par les plans d?eau).
Dans tous les cas, le respect de ces volumes prélevables, une fois déterminés, doit ensuite faire l?objet d?un
programme d?actions concerté dans lequel seront définies les mesures permettant de rétablir l?équilibre
entre prélèvements et ressources disponibles. Les PTGE sont en charge d?établir ce programme d?actions
avec les acteurs locaux et ils doivent pouvoir s?appuyer sur une étude la plus robuste et la plus exhaustive
possible.
Pour soulager les pressions de prélèvements sur les milieux aquatiques, des créations de retenues de subs-
titution peuvent être proposées dans le cadre des PTGE. Le décret du 23 juin 2021 incite donc à considérer
l?ensemble du cycle hydrologique et à proposer des conditions de prélèvements en volume ou en débits
encadrants ces nouveaux prélèvements. Les outils d?aide à la détermination des objectifs sont aujourd?hui
uniquement disponibles pour les débits bas à moyens et les méthodes adaptées aux hautes eaux sont
aujourd?hui au stade de recherche.
80
Le guide n°31 « Les débits écologiques dans la mise en oeuvre de la DCE » donne quelques éléments de
cadrage en se basant principalement sur la reconstitution de l?hydrologie naturelle.
Cette annexe se concentre sur les éléments méthodologiques pour déterminer le DOE et les volumes
prélevables associés.
2. Déroulé type d?une étude de détermination des volumes prélevables en
période de basses eaux
La détermination des volumes prélevables s?appuie sur une bonne connaissance du fonctionnement hy-
drologique et des relations avec les nappes d?eau souterraine du territoire considéré, des volumes prélevés
pour les différents usages, de l?état et des besoins du milieu aquatique.
2.1. État des lieux et diagnostic territorial
1. Description générale du territoire d?étude
Cette première étape de description s?appuie sur différentes bases de données existantes.
? Connaissances générales des prélèvements et restitutions sur le territoire
Cet état des lieux des prélèvements et restitutions sur le territoire doit être réalisé à partir des différentes
bases de données existantes (BNPE, OUGC, ASA d?irrigants, ) mais également à partir d?une analyse biblio-
graphique recensant les précédentes études réalisées sur l?ensemble du territoire ou sur des secteurs Ã
enjeux.
? Recensement des pressions existantes autres que les prélèvements (recalibrage des cours d?eau, oc-
cupation du sol, pollutions diffuses, etc.).
? Analyse des données aux stations hydrométriques et piézométriques.
? Étude de la qualité et fonctionnement des milieux : qualité d?eau, hydromorphologie, continuités
écologiques, qualité biologique, secteurs et espèces d?intérêt écologique, périmètres de protection.
? Définition d?unités homogènes et des points stratégiques.
Chacun de ces points va ensuite faire l?objet d?une analyse approfondie par unité homogène définie pré-
alablement.
2. Localisation et quantification des prélèvements
? Recueil des données complémentaires sur les prélèvements.
? Répartition géographique et temporelle des prélèvements existants, analyse de l?évolution sur les 20
dernières années.
? Bilans des prélèvements aux points stratégiques.
Ces bilans doivent être réalisés à l?échelle annuelle mais également à l?échelle saisonnière afin d?estimer la
pression existante sur les différentes périodes et en particulier la période de basses eaux
i. Bilan des prélèvements bruts (sans prendre en compte les restitutions par les rejets de STEU, in-
dustries, centrales)
ii. Bilan des restitutions et des transferts d?eau
iii. Bilan des prélèvements nets
iv. Recensement des demandes et analyse des stratégies futures connues à ce jour
? Préciser les incertitudes du diagnostic/état des lieux ?lien avec la concertation
3. Quantification de la ressource en eau influencée et non influencée par les prélèvements aux points
stratégiques
? Reconstitution et description du régime hydrologique actuel influencé et non influencé sur l?année.
? Connaître les tronçons de cours d?eau concernés par des assecs (idéalement durée et longueurs).
? Caractérisation de l?impact des prélèvements actuels sur l?hydrologie non influencée et de l?équilibre
besoin/ressource en distinguant la période de basses eaux.
? Description de l?influence rétrospective (déjà observée) et prospective du changement climatique
sur l?hydrologie non influencée du territoire.
81
Sans empiéter sur le volet prospectif, l?objectif ici est de considérer les grandes tendances liées au change-
ment climatique afin de cerner rapidement les risques à venir qui risquent d?être exacerbés.
? Part des incertitudes.
4. Quantification des besoins des milieux aux points stratégiques en période de basses eaux (calculs des
débits biologiques)
? Identification des espèces cibles et des facteurs limitants pour le bon fonctionnement du comparti-
ment biologique.
? Choix de la méthode pour la définition des débits biologiques (méthodes hydrologiques, modèles
d?habitats et/ou autres indicateurs).
? Proposition des fourchettes de débits biologiques :
? qui intègrent l?ensemble des paramètres abiotiques influençant les fonctionnements biologiques
(hydrologie, continuité latérale et longitudinale, thermie, zones d?abris, morphologie, notamment),
? qui assurent le bon fonctionnement des milieux.
? Diagnostic du niveau de contrainte exercé par l?hydrologie d?étiage non influencée et l?hydrologie
influencée sur les besoins des milieux.
? Sensibilité des milieux aux impacts du changement climatique, notamment en termes d?accès à des
zones refuges ou en termes d?évolution de la température de l?eau.
2.2. Stratégie de gestion : proposition d?objectifs aux points stratégiques, en concerta-
tion avec les acteurs du territoire
1. Calcul des DOE et des VP en période de basses eaux, pour l?atteinte des objectifs de bon état 2027
2. Vision prospective du territoire
Les approches prospectives liées au changement climatique et abordées séparément dans l?état des
lieux et diagnostic territorial pour les volets « hydrologie », « milieux » et « usages » sont recroisées et
mises en perspective pour :
? localiser des secteurs où des déséquilibres quantitatifs apparaîtraient ou s?exacerberaient à moyen
et long terme,
? co-construire avec les acteurs locaux des scénarios prospectifs de gestion sous forme de programmes
d?actions ou de types d?actions.
Cette démarche consiste à :
? amener les acteurs du territoire à se projeter dans un horizon temporel multi-décennal proche Ã
moyen, dans un contexte évolutif de raréfaction de la ressource en eau,
? rechercher des solutions visant en priorité la baisse de vulnérabilité des milieux aquatiques et des
usages de l?eau, en intégrant nécessairement les économies d?eau et la réduction des besoins des
usages.
Elle constitue les premières bases de réflexion collective dans l?élaboration d?un PTGE futur.
3. Zoom sur les méthodes d?estimation des débits objectif d?étiage (DOE)
Tout comme les volumes prélevables, les DOE doivent prendre en compte les besoins des cours d?eau et
des milieux aquatiques associés.
Plusieurs types d?approches sont utilisés en France pour la détermination de la valeur des DOE, en fonc-
tion du contexte local (données disponibles, fonctionnement hydrologique du bassin, ?) et de l?évolution
des connaissances au cours du temps.
3.1. L?approche hydrologique
L?approche « hydrologique » s?appuie sur la reconstitution de « l?hydrologie naturelle » du cours d?eau,
c?est-à -dire en l?absence d?usages (sans prélèvements et réalimentations). Le principe est de baser la valeur
de DOE sur cette référence dite « naturelle » pour assurer un niveau minimum de perturbations. Cette ré-
férence pour l?étiage s?appuie sur des indicateurs statistiques hydrologiques quinquennaux sec (fréquence
de dépassement 4 années sur 5).
82
3.2. Débits écologiques : utilisation des « modèles d?habitat » - la plateforme Habby
Nous retiendrons dans la suite du document la terminologie « débit écologique ».
Pour estimer les débits écologiques, les modèles d?habitat peuvent être utilisés, en complément d?une
analyse réalisée dans le cadre de la partie « état des lieux et diagnostic » sur le contexte environnemental
et les compartiments non décrits par ces modèles : espèces cibles, milieux particuliers, hydrologie, état
des peuplements et communautés aquatiques, qualité d?eau, thermie, morphologie, continuité écolo-
gique, ripisylve, abris en berge notamment, ainsi qu?une description des facteurs limitant le bon fonction-
nement de ces milieux.
Le principe de cette approche « modèle d?habitat » est de faire le lien entre l?hydrologie dans le cours
d?eau et les habitats hydrauliques des espèces biologiques qui s?y développent.
Cette approche s?appuie sur la modélisation des caractéristiques hydrauliques (vitesse de l?eau, hauteur
d?eau, ?) afin de les coupler avec des modèles de préférence des espèces (parfois différenciées par stades
de vie) ou groupes d?espèces. Les modèles de préférence d?habitats ne sont pas disponibles pour toutes
les espèces ni pour tous les types de rivières. La première étape de diagnostic territorial est donc cruciale
pour évaluer la pertinence d?utiliser cette approche ou non.
Ce couplage « hydraulique-habitats » permet de traduire certaines modifications hydrologiques en modi-
fications de la qualité des habitats pour les organismes (le plus souvent les poissons et les macro-inverté-
brés). Ces modèles donnent la possibilité d'estimer et parfois de cartographier des valeurs d?habitat sur les
tronçons de cours d?eau étudiés, qui reflètent à un débit donné la qualité de l?habitat hydraulique pour les
espèces considérées, à l?échelle d?une station représentative et pour différents débits.
La plateforme Habby (https://habby.wiki.inrae.fr/fr:habby) permet de mettre en oeuvre une large gamme
de modèles d?habitat numériques ou statistiques, en fonction des types de résultats attendus (ex. : spa-
tialisés ou non) ou des données à disposition de l?utilisateur. De par son caractère « open-source », elle
présente également les avantages d?être évolutive et modulaire (ajout de nouvelles courbes de préférence
par exemple). Habby ne contient pas de modèle hydraulique numérique codé, mais permet de faire des
modélisations d?habitat en utilisant les sorties de divers codes numériques existants.
Pour résumer, en quantifiant l?évolution des habitats hydrauliques pour les espèces considérées en fonc-
tion des valeurs de débits, cette approche contribue à l?estimation des débits écologiques et permet d?ex-
plorer l?impact de scénarios de gestion des prélèvements sur certaines espèces présentes dans les cours
d?eau, d?où son intérêt dans une étude de détermination des volumes prélevables.
La détermination des débits écologiques renseigne sur le niveau de contrainte exercé par l?hydrologie de
basses eaux (non influencée et influencée) sur les habitats des espèces considérées.
3.3 Lien entre débit écologique, DOE et VP
Pour mémoire, Les DOE sont définis dans un arrêté de 2006 relatif au contenu des SDAGE comme « le dé-
bit permettant de satisfaire l?ensemble des usages en moyenne 8 années sur 10 et d?atteindre le bon état des
eaux ». Pour une gestion équilibrée de la ressource en eau, la valeur retenue pour les volumes prélevables
par les usages doit donc garantir que le débit s?écoulant dans les cours d?eau soit supérieur ou égal au DOE
8 années sur 10.
En fonction des situations rencontrées, le DOE pourra être déterminé de différentes façons.
? DOE = débit écologique. Cette méthode correspond aux situations pour lesquelles l?hydrologie
quinquennale sèche est supérieure ou égale au débit écologique.
? DOE <= débit écologique. Cette situation correspond aux cours d?eau présentant des étiages quin-
quennaux naturellement très sévères avec des valeurs inférieures au débit écologiques. Dans ce cas, le
DOE prendra une valeur inférieure ou égale au débit quinquennal sec non influencé. Il sera déterminé
par comparaison de l?impact sur les milieux aquatiques de différents scénarios de prélèvements :
? Construction théorique de plusieurs scénarios de gestion des prélèvements.
? Tests d?impact de ces scénarios sur les milieux, en utilisant des indicateurs hydrologiques cohé-
rents avec les principes de respect des DOE énoncés dans les SDAGE (VCN, QMNA) et tout ou partie
des indicateurs développés dans le volet « milieux » (possibilité d?utiliser les modèles d?habitats),
? Proposition de DOE sur chaque point stratégique, garantissant le bon fonctionnement des milieux
aquatiques.
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000609821
83
? Cas particulier des axes avec réalimentation artificielle des cours d?eau. Sur les axes réalimentés, le
DOE pourra prendre la valeur de l?hydrologie quinquennale sèche influencée par la réalimentation, ou
une valeur inférieure ne compromettant pas le bon fonctionnement des milieux aquatiques en période
de basses eaux (possibilité de procéder par comparaison de scénarios).
Les volumes prélevables sont déduits des valeurs de DOE avec différentes façons possibles de procéder,
par exemple (non exhaustif) :
? tests itératifs de valeurs de prélèvements dans un modèle hydrologique global, jusqu?à obtention du
respect du DOE 8 années sur 10 ;
? calculs des débits mensuels (puis des volumes mensuels) prélevables, par différence entre l?hydrolo-
gie mensuelle quinquennale sèche et le DOE.
4. Synthèse des recommandations
? Cette démarche vise à identifier des déséquilibres en croisant un diagnostic précis sur la ressource
en eau avec les enjeux écologiques
? La détermination des débits écologiques doit être entreprise dans le cadre d?une démarche globale
en prenant en compte l?ensemble du bassin versant.
? L?étude devra s?assurer de bien croiser l?ensemble des informations (pressions, état,) pour vérifier
que le questionnement relève bien de la gestion quantitative et non pas d?autres mesures de gestion
plus prioritaires par exemple restauration hydromorphologique, réduction des pollutions, gestion
des retenues existantes, etc.
?Les DOE des points amont doivent permettre de respecter le DOE défini plus en aval.
? Dans cette démarche, l?utilisation des « méthodes d?habitats » est particulièrement bien adaptée
car elles permettent sur un site donné, de comparer des scénarios de gestion des prélèvements, en les
traduisant en potentialités d?habitats. Les modèles permettent de trouver des compromis intéressants
entre préservation des milieux et usages de l?eau, car une modification de débit peut se traduire en
modification d?habitat plus ou moins importante suivant la morphologie du cours d?eau et les espèces
concernées. Leur utilisation constitue une étape ultime de la démarche car elle nécessite au préalable
une bonne connaissance des altérations hydrologiques, des espèces présentes sur le bassin ainsi que
des contextes physico-chimiques et hydromorphologiques.
? La comparaison de scénarios de volumes de prélèvements est indispensable pour évaluer les im-
pacts de ces volumes prélevés sur les habitats aquatiques, par exemple avec les modèles d?habitats.
L?analyse de ces résultats permet ensuite de pour pouvoir déterminer le DOE à l?exutoire. La présen-
tation de cette analyse aboutissant à une valeur de DOE doit être faite en explicitant les hypothèses
retenues, elle constituera une première base de discussion pour élaborer les actions qui permettent
d?atteindre cette cible.
Documents supports :
? Décret du 23 juin 2021 relatif à la gestion quantitative des ressources en eau et à la gestion des situa-
tions de crises liées à la sécheresse.
? PROJET DE CAHIER DES CHARGES « TYPE » - ÉTUDES DE DETERMINATION DES VOLUMES
MAXIMUMS PRELEVABLES, AERMC (DREAL ? ONEMA) 2008 .
? Présentation pptx. : volumes prélevables à l?échelle d?un bassin : mise en oeuvre des études et place
des modèles d?habitat : exemple sur le bassin Rhône-Méditerranée (OFB, 14/10/2021).
? Analyses Hydrologie-Milieux-Usages-Climat (HMUC) : Guide et recommandations méthodologiques
? Agence de l?eau Loire-Bretagne ? Juin 2022.
? Guide du CRESEB ? « Comment définir une gestion quantitative équilibrée de la ressource en eau
dans les bassins bretons en intégrant la préservation des milieux aquatiques et la vie piscicole ? »
Novembre 2015.
? Lamouroux, N., Augeard, B., Baran, P., Capra, H., Le Coarer, Y., Girard, V., ... & Tissot, L. (2018). Débits
écologiques : la place des modèles d?habitat hydraulique dans une démarche intégrée. Hydroécologie
appliquée, 20, 1-27.
? Guidance n° 31 « Ecological flows in the implementation of the water Framework Directive » - 2015
? Page web OFB sur les outils pour la gestion quantitative : https://professionnels.ofb.fr/node/48.
84
ANNEXE 9. ANALYSES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES
Quel(s) rôle(s) des analyses économiques et financières dans l?élaboration de projets de
territoire et programmes d?action ?
Les analyses financières et économiques des projets de territoire et de leurs programmes d?actions per-
mettent de s?assurer ex-ante de la pertinence des choix de développement et des investissements pro-
posés pour répondre aux enjeux de rareté de la ressource et du changement climatique sur un territoire.
De telles analyses intéressent: (1) l?ensemble des acteurs et habitants vivant sur le territoire et qui seront
impactés par les choix effectués ; (2) les acteurs socio-économiques bénéficiant en particulier du projet
de territoire et des investissements qui l?accompagneront, et qui seront amenés à contribuer à l?équilibre
financier des infrastructures proposées ; (3) les acteurs publiques responsables de la mise en oeuvre de la
réglementation et qui accompagnement la transition dans les territoires, y compris par leur appuis finan-
ciers.
Tel que l?illustre le diagramme ci-dessous, différents éclairages peuvent être amenés par les analyses éco-
nomiques tout au long du processus d?élaboration et de mise en oeuvre du PTGE. En particulier :
? comprendre l?importance et la viabilité économique des usages de l?eau du territoire concerné
(Étape 1 - État des lieux), en se basant en particulier sur une cartographie des usages de l?eau en lien
avec les enjeux économiques actuels du territoire ;
? appréhender les évolutions futures de ces usages et activités socio-économiques (Étape 2 -
Diagnostic) dans le cadre d?une analyse prospective du territoire au regard d?évolutions de facteurs
exogènes (évolution de la demande en produits et services, développement d?innovations, change-
ment climatique, évolution du cadre réglementaire?) ou d?initiatives politiques particulières menés sur
le territoire concerné ? ces évolutions futures se traduisant en évolution futures des besoins en eau ;
? évaluer les coûts (coûts de changement de pratiques et de technologie, investissements, gestion et
maintenance des ouvrages?.) d?actions proposées pour répondre aux enjeux futurs du territoire (Étape
3 ? Elaboration des scénarios d?action), ainsi que les actions prioritaires au regard du ratio coût-effica-
cité (m3 d?eau conservé ou remis dans le milieu par euro), et les contributions financières souhaitables
et acceptables pour recouvrer ces coûts et assurer la durabilité financière des projets d?infrastructure
(de stockage ou de transfert) ;
? choisir le programme d?action souhaitable (Étape 4 ? Choix du programme d?action) au regard de
l?ensemble des impacts (sociaux, économiques, environnementaux, sur la résilience) positifs (avantages)
et négatifs (coûts) attendus (analyse multicritères, analyse économique simplifiée ou analyse coût-bé-
néfice complète) ainsi que de la capacité financière des parties prenantes (durabilité financière/re-
couvrement des coûts du programme d?action choisi).
Au-delà de données économiques et financières, les analyses économiques et financières nécessiteront
des données techniques (pratiques agricoles, fonctionnement hydrologique, prélèvements actuels et fu-
turs, impact écologique ?) essentielles à leur pertinence et robustesse. Elles seront menées en lien étroit
avec les études techniques en articulation avec les étapes de concertation des acteurs qui apporteront
connaissances, analyse critique et consolidation collective.
Pour aller plus loin : Guide OFB récupération des coûts.
Guide INRAE analyse économique : analyse économique et financière des Projets de Territoire pour la
Gestion de l?Eau (PTGE) à composante agricole, Version 2 : Septembre 2021, Sébastien Loubier, Patrice
Garin, Emeline Hassenforder, Mélaine Aucante et Caroline Lejars.
Guide de l'agence de l'eau Adour-Garonne.
85
Quelle intégration des analyses économiques dans les étapes d?un PTGE et quels besoins
techniques pour les réaliser ?
Les étapes clés
d'élaboration du PTGE
Les analyses socio-
économiques à mener
Les connaissances
« techniques » Ã
mobiliser
Étape 1 : état des
lieux
Étape 2 :
diagnostic,
besoins actuels
& futurs
Étape 3 :
élaboration des
scénarios
d'action
Étape 4 : choix
du programme
d'action
Étape 5 : mise
en oeuvre du
programme
d'action
Poids et viabilité
économique des
usages de l'eau y
compris agriculture
irriguée (surface
irriguée, cultures,
marges brutes,
revenus, chaînes de
valeur, emploi, etc.)
Besoins actuels,
ressource disponible,
prélèvements,
restrictions, volumes
prélevables, respect
des DOE...
Déficit actuel et futur «
sans PTGE » (2050) du
territoire, baisse débit et
évapotransiparation,
évolution
démographique,
stratégie de
développement
économique ou stratégie
agricole
Déficit futur du territoire
(2050) avec PTGE hors
retenues, impacts
attendus du PTGE en
terme d'économies
d'eau, évolution de
pratiques, optimisation
de l'existant
Déficits à combler,
options d'ouvrages de
transfert et de stockage
(substitution spatiale ou
temporelle)
Incidences et impacts écologiques, résultats
de l'application de la séquence
Éviter, réduire, compenser
Évolution future
(réaliste) du poids
et de la viabilité
économique des
usages de l'eau y
compris agriculture
irriguée (mêmes
indicateurs...)
Analyse de la durabilité financière et récupération
des coûts des ouvrages de stockage et de transfert
Estimation des coûts
des actions du PTGE
Analyse multicritère
Analyse
économique
simplifiée ou
Analyse Coût-
Bénéfice
Analyse coût
efficacité pour
priorisation des
solutions techniques
Les analyses socio-économiques et financières devront considérer l?ensemble des usages de l?eau du terri-
toire, y compris les usages non-préleveurs potentiellement impactés par les évolutions futures du climat,
des ressources en eau et des usages préleveurs ainsi que par les actions proposées qu?elles ciblent la so-
briété ou la mise en place de nouvelles infrastructures.
La comparaison de différents scénarios d?intervention, et le choix du scénario jugé le plus favorable, mo-
bilisera dans un premier temps une analyse multicritère apportant un éclairage essentiel sur les impacts
attendus de scénarios aux philosophies d?intervention différentes ? que ce soient leurs impacts sociaux,
économiques ou environnementaux, ainsi que leurs contributions au développement durable et à la rési-
lience du territoire dans son ensemble.
? Une telle analyse multicritère est une étape préparatoire essentielle à toute analyse coût-bénéfice -
qu?elle soit simplifiée (ciblant par exemple les impacts sur un secteur particulier jugé économiquement
vulnérable) ou complète (analyse coût-bénéfice ? voir guide INRAE).
? Quand des analyses coût-bénéfice complètes sont menées, il est nécessaire d?associer son résultat
final agrégé (la Valeur Actualisé Nette ou VAN) à une synthèse d?éléments qualitatifs (par exemple :
les types d?usagers et d?habitants concernés), quantitatifs (par exemple : des superficies agricoles, un
nombre d?établissement ou d?exploitation) et monétaires (par exemple ; des gains financiers par l?évo-
lution positive de marges brutes agricoles) explicitant les coûts et les avantages considérés : de tels
éléments donnent du sens à la VAN et « aident à comprendre » et à choisir le programme d?action jugé
le plus favorable.
Le choix du scénario jugé le plus favorable doit également s?appuyer sur l?analyse du recouvrement des
coûts des infrastructures considérées. Les mécanismes de recouvrement des coûts qui seront proposées
auront un impact direct sur la viabilité financière des contributeurs et sur la durabilité financière globale
du programme d?action choisi et de ses infrastructures. De telles analyses sont souvent menées trop tard
dans le processus d?élaboration du PTGE sans que leurs résultats permettent d?éclairer le choix du pro-
gramme jugé le plus favorable.
86
La « bonne » combinaison de méthodes d?analyse économique dépendra du niveau d?avancement du
PTGE (PTGE ancien ayant déjà effectué certains choix ou PTGE nouveau pouvant intégrer des analyses éco-
nomiques et financières dès leurs premières étapes), du poids financier du projet et des investissements
considérés ou de la capacité du maître d?ouvrage à mener et animer des débats sur le volet socio-écono-
mique. Par exemple :
? Cas A - Si le PTGE couvre un territoire pour lequel il existe déjà un projet d?infrastructure « ficelé » :
priorité à l?analyse de la durabilité financière et du recouvrement des coûts (qui paye quoi) ;
? Cas B ? Si le PTGE conduit à un programme d?action à dominance « infrastructure » : combinaison
d?une analyse multicritère et d?une analyse de la durabilité financière/recouvrement des coûts. Selon
la taille et les coûts de l?infrastructure, vous mènerez une analyse économique simplifiée (entre 1 M¤ et
10 M¤ de coûts d?investissement) ou une Analyse Coût-Bénéfice complète (projet de taille significative
> 10 M¤ d?investissement) ;
? Cas C ? Si le PTGE conduit à un programme d?action à dominance sobriété : de par la difficulté Ã
monétariser certains des bénéfices, une analyse multicritère complétée potentiellement par l?analyse
des sources de financement (privé & public) à mobiliser pour assurer la mise en oeuvre du programme
d?action.
En pratique, le maitre d?ouvrage ne se retrouvera que rarement dans l?une des situations extrêmes pré-
sentées ci-dessus. Il devra ainsi trouver la bonne association entre l?analyse multicritère (la base), l?analyse
de la récupération des coûts et des analyses économiques plus ou moins sophistiquées. Selon sa capaci-
té, il pourra mener une partie des analyses en régie (en particulier les analyses du poids et de la viabilité
économique des usages de l?eau du territoire) ou devra faire appel à des prestataires extérieurs (analyse
coût-bénéfice ? voir guide INRAE pour des éléments concernant le développement de cahiers des charges
pour des prestations extérieures).
87
ANNEXE 10. LEVIERS TECHNIQUES D?ADAPTATION AUX
STRESS HYDRIQUE ET THERMIQUE DANS LE DOMAINE
AGRICOLE
Dans le cadre de la thématique 2 du Varenne agricole de l?eau et de l?adaptation au changement clima-
tique, la Cellule Recherche ? Innovation ? Transfert (RIT) en collaboration avec le RMT ClimA a réalisé un
travail d?identification et de cartographie des leviers techniques d?adaptation aux stress hydrique et ther-
mique pouvant être déployés au sein des exploitations agricoles françaises.
Sur la base des contributions de 86 filières et parties prenantes et l?expertise de 37 experts issus de la
recherche et du développement agricole, ce sont près de 100 leviers techniques qui ont été identifiés au
sein d?une matrice détaillée et synthétisés au sein de l?infographie accessible ci-dessous.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
https://agriculture.gouv.fr/varenne-agricole-de-leau-et-de-ladaptation-au-changement-climatique-lancement-de-la-thematique-2
https://agriculture.gouv.fr/video-le-lancement-du-varenne-agricole-de-leau-et-de-ladaptation-au-changement-climatique
https://agriculture.gouv.fr/video-le-lancement-du-varenne-agricole-de-leau-et-de-ladaptation-au-changement-climatique
88
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
89
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
90
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
Direction générale de l?aménagement, du logement et de la nature
Direction de l?eau et de la biodiversité
Réalisation du guide dans le cadre du groupe de travail « Projets de territoire pour la gestion de l?eau »
du Comité national de l'eau présidé par Jean Launay
Pilotage : Alexandra Lequien (DGALN/DEB), en lien avec Claude Gitton et Virginie Dumoulin (IGEDD),
Bruno Lion (GIP Transitions) et Sébastien Loubier (INRAE).
Coordination technique : bureau d?études ACTeon Environnement et Mathilde Morel (DGALN/DEB).
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex - Tél. : 01 40 81 21 22
Crédit photo (couverture) : Rivière de l'Arve - ©Hugues-Marie Duclos - médiathèque Terra
Conception graphique : SG/DAF/SAS/SETI/SETI2 - Benoit Cudelou
www.ecologie.gouv.fr
http://www.ecologie.gouv.fr
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(ATTENTION: OPTION hors des ZRE et à 7 000 m³ par an en ZRE. Elles
possèdent des données sur les volumes annuels prélevés pour l?ensemble des usages (eau potable,
irrigation, industrie, canaux, etc.). Ces données sont disponibles dans la Banque Nationale des
Prélèvements en Eau (BNPE) ;
? les Directions Départementales des Territoires (et de la Mer) (DDT(M)) qui instruisent les dossiers
d?autorisation et de déclaration de forages et de prélèvements. Elles disposent des données sur les
volumes autorisés ainsi que sur les volumes prélevés annuellement voire mensuellement lorsque
ceux-ci sont transmis par les préleveurs ou par les OUGC ;
Évaluation de l?impact cumulé des retenues
PTGE Doux Mialan ? Entente Doux-Mialan (approuvé).
Dans le cadre du PTGE Doux-Mialan (2018-2022), il a été décidé de procéder à une évaluation de
l?impact cumulé des retenues. Le bassin du Doux est en effet marqué par la présence de nombreuses
retenues collinaires. La DDT de l?Ardèche avait fait le constat que de nombreuses retenues existantes
(environ le tiers) n?étaient plus utilisées, l?eau se retrouvant stockée, et ne pouvant alimenter les cours
d?eau.
Alors que l?étude volume prélevable (2009-2011) avait identifié près de 700 retenues, un nouvel
inventaire (2017) en recensait près de 900 sur le territoire, l?inventaire n?étant toujours pas exhaustif.
La première phase de cette évaluation a donc été de compléter l?inventaire et de caractériser les re-
tenues (fonctionnement, volume, usage). Pour cela ont été combinés des analyses de photographies
aériennes, des questionnaires envoyés aux propriétaires ainsi que des visites de terrain avec les proprié-
taires. Le total s?élève aujourd?hui à 950 retenues. Cette évaluation a été réalisée dans le cadre du pro-
jet ICRA (Impact Cumulé des Retenues sur les milieux Aquatiques), piloté par l?OFB, qui propose une
méthode d?évaluation de l?impact cumulé des plans d?eau à partir d?un guide méthodologique (https://
professionnels.ofb.fr/fr/node/556). Le bassin du Doux est l?un des 8 bassins qui a pu tester la méthode.
En 2020, un protocole a été signé par tous les acteurs locaux de l?eau, pour dessiner une gestion collec-
tive des retenues du bassin du Doux et notamment voir si la réutilisation de retenues aujourd?hui sans
usage peut être envisagée en cas de nouvelles demandes de construction de retenues.
L?ensemble de ces nouvelles données et la possibilité d?aller plus loin seront intégrées dans le cadre
du bilan et de la reprise du PTGE.
https://www.archeagglo.fr/actualites/dossier-gestion-quantitative-de-leau/
29
Retour d?expérience sur les données annuelles de prélèvements d?eau
PTGE Charente aval et Bruant - EPTB Charente, SYRES 17 (en cours de concertation)
Au démarrage de l?état des lieux du PTGE Charente aval et Bruant, les données de prélèvements
issues de l?Agence de l?eau Adour-Garonne (AEAG), de la DDTM17 et de l?OUGC ont été collectées. La
donnée finale intéressant le porteur concernait les volumes prélevés annuellement par type d?acteur
et de ressource. Le système d?information sur l?eau du bassin Adour-Garonne contenait les données
sur les prélèvements mais il s?est avéré en croisant avec la base de données (BDD) de la DDTM (auto-
risations / prélèvements) et la BDD de l?OUGC (prélèvements agricoles), que la BDD de l?AEAG était
à compléter (certains préleveurs étant non redevables). Les trois structures ont alors mutualisé leurs
informations pour produire une BDD complète et stabilisée. Grâce à ce travail collégial de l?Agence de
l?eau Adour-Garonne, la DDTM 17 et l?OUGC, il n?y a pas eu de remise en cause ; ce travail a fait l?unani-
mité sur le territoire en assurant de sa fiabilité.
Les prélèvements agricoles
Les données mobilisées pour connaître les prélèvements agricoles sont le plus souvent issues des
volumes prélevés et déclarés à l?Agence de l?eau (données annuelles), des volumes prélevés déclarés
aux DDT(M) et de données complémentaires sur les prélèvements agricoles issues des OUGC. Toute-
fois, les prélèvements non soumis au versement de la redevance à l?Agence de l?eau (les redevances
inférieures à 100 euros ne sont pas mises en recouvrement selon les termes de l?art. L.213-11-10 du code
de l?environnement) peuvent ne pas être connus par l?Agence et néanmoins représenter un volume
non négligeable.
Les retours d?expériences montrent que pour certains territoires, des doutes peuvent émerger sur
la fiabilité des données liées aux prélèvements agricoles, plus particulièrement sur des territoires sans
OUGC, sans réseaux d?irrigation structurés, sans « historique de gestion de l?eau ». En outre, les par-
celles irriguées ne font plus partie des déclarations PAC (depuis 2010) et les prélèvements en dessous
des seuils réglementaires d?autorisation ou de déclaration ou des seuils de redevance ne sont pas en-
registrés dans les bases de données.
Plusieurs stratégies peuvent être proposées pour stabiliser collectivement la connaissance des pré-
lèvements d?eau à usage agricole, en s?appuyant notamment sur les déclarations de prélèvement faites
auprès des agences de l?eau :
? proposer aux structures dotées de données liés aux « prélèvements agricoles » de comparer et
stabiliser une base de données unique (Agence de l?eau, DDT(M), OUGC) ;
? comparer les prélèvements issus des bases de données « prélèvements » de l?Agence de l?eau
avec une « estimation des prélèvements liés à l?irrigation » qui pourra être réalisée :
h soit en estimant les besoins en eau de chaque type de culture sur le territoire, ainsi que la
part irriguée de chaque type de culture et réaliser l?analyse en croisant avec l?occupation du sol
agricole (RPG) ;
h soit en réalisant une typologie des exploitations agricoles et en estimant la part occupée par
chaque type sur le territoire, estimer les prélèvements en eau par type d?exploitation, croiser
les données à l?échelle du territoire (appui des données RPG, RA, Cerfrance, diagnostics agraires
existants sur le territoire) ;
h soit en sollicitant directement les agriculteurs par des enquêtes (papier, internet).
? les Organismes Uniques de Gestion Collective des prélèvements d?eau pour l?irrigation (OUGC)
qui ont en charge la gestion et la répartition des volumes d?eau autorisés pour un usage agricole
sur un territoire déterminé et qui doivent collecter les volumes prélevés et les transmettre chaque
année aux préfets via les DDT(M) ;
? les Directions Régionales de l?Environnement, de l?Aménagement et du Logement (DREAL) qui
disposent dans le cadre de la surveillance et du contrôle des installations classées pour la protec-
tion de l?environnement (ICPE), de certaines données de prélèvements.
30
Exemple d?une l?enquête internet réalisée pour une mise à jour des données des prélèvements
agricoles
PTGE Oudon - Chambre d?agriculture des Pays de la Loire (en cours de concertation)
La Commission Locale de l?Eau s?est engagée en 2019 à élaborer un PTGE sur le bas-
sin versant de l?Oudon dans le cadre de la révision du SAGE du bassin versant de l?Oudon.
Dans le cadre de l?état des lieux, il est prévu une mise à jour des données des prélèvements agri-
coles pour les usages en irrigation, et abreuvement et le cas échéant en lutte antigel de ver-
gers par aspersion. La Chambre d?agriculture des Pays de la Loire est chargée de cette mise à jour.
Pour ce faire, elle a mis en place une enquête en ligne (avec la possibilité de répondre sous for-
mat papier) à destination des agriculteurs. Les informations recensées dans le cadre de l?en-
quête concernent la localisation des prélèvements (coordonnées GPS, commune, lieu-dit, ré-
férence parcellaire), l?équipement du prélèvement (compteur existant, date prévisionnelle
d?équipement du compteur), les cultures et superficie irriguées et les volumes moyen par ha.
Pour présenter la démarche, la Chambre d?agriculture a organisé quatre réunions sur le bassin en mars
2022.
Le troisième temps de l?état des lieux : l?analyse prospective du territoire
Dans le cadre des PTGE, l?un des objectifs est d?anticiper le changement climatique pour assurer une ges-
tion équilibrée de la ressource. Les retours d?expérience montrent que la prospective est une notion de
plus en plus traitée mais avec des approches diverses. L?objectif sera d?intégrer un état des lieux prospectif
de la ressource en eau.
En matière de prospective, il est rappelé, que les travaux concluent à des tendances, à des ordres de gran-
deur ou échelles de variations. La part d?incertitude associée à ces études doit être acceptée par tous,
même s'il peut être rassurant de vouloir connaître la valeur exacte du débit en 2050. Cette quête est illu-
soire et peut conduire à des désaccords sans fin dans les instances du PTGE.
Proposition du bassin Rhône-Méditerranée sur l?état des lieux prospectif de la ressource en eau
Suite à l?état des lieux, il est recommandé de caractériser l?évolution
des conditions naturelles hydrogéologiques et hydrologiques en contexte
de changement climatique.
Il est alors attendu sur certaines variables liées à la caractérisation de
la ressource en eau et qui auront été jugées clefs pour le territoire de pro-
duire l?évolution tendancielle desdites variables au regard des rétrospec-
tives sur les 10 à 30 ans. L?évolution tendancielle des débits et des niveaux
de nappes est caractérisée pour l?horizon temporel défini. Pour ce faire,
des indicateurs pertinents sont définis par le groupe de contribution. Ils
peuvent être chiffrés ; mais il peut également s?agir de constats qualitatifs
(rupture de l?alimentation en eau potable, assèchement d?un tronçon de
cours d?eau, déconnexion aquifère/cours d?eau?). De cette relecture du
passé, des hypothèses prospectives « ressource en eau » sont produites
avec exploration de différents « futurs possibles » au travers de scénarios
d?évolution contrastés.
En termes d?échéance de la prospective, la note du secrétariat tech-
nique du SDAGE Rhône-Méditerranée recommande de se placer à un horizon d?au moins 30 ans (dis-
tinction climat présent / climat futur selon la communauté scientifique) et au plus 50 ans afin que les
choix présents puissent garder une influence sur les situations futures considérées.
Note du secrétariat technique du SDAGE
ANTICIPER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
POUR UNE GESTION ÉQUILIBRÉE
DE LA RESSOURCE EN EAU
Prospective appliquée aux Plans de gestion
de la ressource en eau (PGRE) et autres Projets
de territoire pour la gestion de l?eau (PTGE)
BASSIN RHÔNE-MÉDITERRANÉE Novembre 2020
Présenté en bureau du Comité de bassin Rhône-Méditerranée du 6/11/2020
https://pays-de-la-loire.chambres-agriculture.fr/actualites/toutes-les-actualites/detail-de-lactualite/actualites/bassin-de-loudon-un-projet-de-territoire-ptge-pour-securiser-lacces-a-leau-des-agriculteurs/
https://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/sites/sierm/files/content/2021-06/202011_STB_RMed_Note_prospective_gestionquanti_2020-VF2.pdf
31
Les prévisions de l?évolution des prélèvements en eau
Il peut être intéressant, pour chaque usage de l?eau, de produire des évolutions constatées et prévisibles,
de sa dépendance à l?eau tant en quantité qu?en qualité et de son potentiel d?économie d?eau.
Dans la majorité des cas, les porteurs de projets prolongent donc des tendances observées des prélève-
ments de chaque usage mais en les adaptant au regard :
? des projets de développement connus pour le territoire et ayant un impact sur la ressource en eau:
par exemple un agrandissement important prévu pour une collectivité (SCoT, PLU, SDAEP), un projet
touristique impliquant une augmentation forte des besoins en eau, un ouvrage hydraulique ayant déjÃ
eu des autorisations, etc. ;
? de la prise en compte du développement d?économie d?eau pour tous les usages : réduction des
fuites des réseaux d?alimentation en eau potable (AEP), amélioration des process industriels, transition
agro-écologique ;
? de la prise en compte de la réglementation et du retour à l?équilibre quantitatif d?ici 2027.
Approche prospective des besoins en eau pour l?agriculture
Il est difficile de construire la prospective sur les besoins en eau agricoles uniquement dans la prolongation
de tendances historiques : en tant qu?activité économique, l?agriculture est la résultante des projets des
agriculteurs et des filières, sous l?influence des marchés, des soutiens publics, des orientations politiques,
et de la demande des consommateurs.
Les fortes incertitudes de la période actuelle (sur l?évolution des marchés, des tendances de consomma-
tion, des attentes sociétales sur la transition agro-écologique etc.) amènent à la plus grande prudence
quand il s?agit de « modéliser » les besoins agricoles dans 20 ou 30 ans.
Certains porteurs de projets prennent le parti de caractériser les systèmes agricoles en place sur le terri-
toire (Adour Amont, Boutonne, Tescou) et de questionner leurs possibles évolutions, et cela pour plusieurs
objectifs :
? comprendre l?évolution des systèmes agricoles au cours des années (en lien avec les aspects pé-
do-climatiques et économiques), faire comprendre aux parties prenantes du PTGE pourquoi les exploi-
tations agricoles sont sur tel ou tel système et pourquoi les besoins en eau sont ce qu?ils sont ;
? disposer d?une typologie fine d?exploitations agricoles en place sur le territoire et de leur trajectoire
d?évolution permettant de comprendre la place de l?irrigation dans l?évolution des exploitations agri-
coles et plus largement du tissu économique ;
? disposer d?éléments de compréhension suffisamment fins pour travailler sur l?évolution possible
des systèmes agricoles au regard des contraintes climatiques futures, des projets des agriculteurs, des
stratégies de filières et des trajectoires agricoles souhaitées pour le territoire. Ces éléments doivent
permettre d?évaluer les besoins en eau qui découlent de cette perspective. De telles démarches im-
pliquent d?établir une typologie des exploitations du territoire pour la constitution d?un échantillon
représentatif et la réalisation d?enquêtes auprès des agriculteurs concernés.
Typologie des exploitations du territoire et réalisation d?enquêtes
Plusieurs outils ont été développés et utilisés dans le cadre de PTGE, notamment le livre blanc sur le
PTGE Tescou, le diagnostic agraire (AgroParisTech) sur le PTGE Boutonne et le guide INRAE sur le PTGE
Adour Amont.
Le livre blanc réalisé par la plateforme agroécologie d?Auzeville (devenue le GIP Transitions) suite Ã
son intervention sur le territoire du Tescou fournit un descriptif documenté d?une démarche de dia-
gnostic des besoins agricoles du territoire dans son intégralité.
32
3. Le diagnostic ressources/besoins
Le rapport de mission PTGE précise que le diagnostic « résulte d?une analyse critique de l?état des lieux et de
sa projection dans la durée, sur la base des tendances constatées sur le territoire (évolutions démographiques,
economiques?). Il explique donc l?état du territoire en identifiant les causes et les processus physiques, éco-
logiques, techniques et socio-économiques qui sous-tendent son évolution. Au regard des questionnements
des acteurs, il analyse les liaisons usages/milieux, la satisfaction des usages et les comportements des diffé-
rents acteurs. Le diagnostic doit s?appuyer sur un travail d?analyse objectif, fondé sur des bases techniques et
scientifiques prouvées, ce qui plaide en faveur d?un recours à des prestataires pluridisciplinaires plutôt qu?Ã
un travail totalement réalisé en régie. »
Le diagnostic se différencie de l?état des lieux car il formule des enjeux ou des problèmes : l?état des lieux
décrit et caractérise la situation et son évolution probable de manière factuelle ; le diagnostic identifie
ce qui est grave, urgent, problématique, préoccupant, en formulant des explications. Il doit permettre
d?améliorer la compréhension collective des relations entre la ressource (état qualitatif, quantitatif, variabi-
lité...), les usages, et leurs impacts quantitatifs et qualitatifs sur les milieux, mais aussi d?expliciter les visions
et les besoins exprimés par les acteurs du territoire. Certains porteurs élargissent la réflexion à des aspects
ayant trait au développement territorial et aux aspects socio-économiques.
Si l?état des lieux peut relever d?une expertise technique « neutre », le diagnostic suppose en revanche
d?être partagé et nécessite un accord entre les acteurs sur les termes du diagnostic. Il est à relier aux
raisons qui ont conduit à l?émergence de la démarche de PTGE : le retour à l?équilibre quantitatif, l?anti-
cipation des effets du changement climatique, le dialogue territorial autour du partage et de la gestion
de la ressource en eau. Il faut pour cela un socle commun de connaissances (qui peut s?obtenir par une
formation préalable des acteurs), une compréhension des besoins et contraintes des différents usages, un
croisement des points de vue, et donc une forte implication des différents usagers de l?eau. Comme pré-
cisé dans la partie précédente, ces convergences relèvent de méthodes spécifiques de participation, qui
pourront soit être animées par le porteur de projet, soit confiées à un opérateur spécialisé.
Dans tous les cas, le processus doit permettre de formuler clairement les enjeux qui ressortent du diagnos-
tic, et de travailler avec les acteurs jusqu?Ã obtenir un accord sur cette formulation (ou une formulation
amendée). Techniquement, un enjeu se formule sans verbe, et représente quelque chose qui peut s?amé-
liorer ou se dégrader (par exemple : « la disponibilité de la ressource en eau » est un enjeu, celle-ci pouvant
augmenter ou diminuer). L?ajout d?un verbe, par exemple « accroître la disponibilité de la ressource en
eau», relève du scénario (cf. partie suivante).
La comparaison entre la ressource pouvant être prélevée, fondée sur les résultats de l?étude « volumes
prélevables », et les besoins exprimés dans l?état des lieux et son volet prospectif permet de produire le
diagnostic.
Ce diagnostic doit être partagé par le comité de pilotage et dans une dynamique de dialogue entre les
acteurs, il s?agit de s?accorder sur la répartition des volumes prélevables tous usages, pour tendre vers la
satisfaction des besoins liés aux différents usages. En présence d?un SAGE, les volumes prélévables ainsi
définis et leur répartition par usages pourront notamment intégrer le règlement.
Selon les termes de l?additif à l?instruction du 7 mai 2019, il est rappelé qu?il revient au préfet référent de
valider le diagnostic et de s?assurer qu?il comporte un état des lieux initial et prospectif de la ressource en
eau et des besoins, un rappel des volumes prélevables à l?étiage au sens du II de l?article R. 211-21-1 du Code
de l'environnement, la référence des volumes prélevés en période de basses eaux et la surface irriguée de
référence.
33
III. ÉLABORATION ET CO-CONSTRUCTION DES SCÉNARIOS
PUIS CHOIX DU PROGRAMME D'ACTIONS
Pour permettre la satisfaction de tout ou partie des besoins exprimés dans la phase de diagnostic, dans le
respect des volumes prélevables définis puis répartis entre usages, les acteurs du PTGE doivent définir un
programme d?actions.
Le rapport d?inspection sur les PTGE indique que « la pertinence de ce programme ? sa capacité à répondre
aux objectifs fixés ? va dépendre d?une part de la trajectoire d?évolution que pourront retenir collégialement
les acteurs du PTGE, et d?autre part de la faisabilité technique, économique et financière des actions envi-
sagées. Sur la base du diagnostic posé, le choix d?une trajectoire consensuelle est donc un enjeu majeur du
PTGE. »
L?additif à l?instruction du 7 mai 2019 indique par ailleurs que « l?élaboration du programme d?actions doit
reposer sur l?examen de plusieurs scénarios. Le préfet référent s?assure qu?un scénario « sans projet[4] » consti-
tue le scénario de référence pour comparer différents scénarios d?actions. Chaque scénario doit faire l?objet
d?une analyse économique et financière, afin d?éclairer le choix final du scénario le plus approprié et per-
mettre de valider le programme d?actions du PTGE. »
1. Élaborer plusieurs scénarios (dont le scénario sans projet)
Une fois le diagnostic du territoire établi et partagé, les acteurs du territoire doivent pouvoir envisager
différents scénarios, pour préserver, améliorer, remédier à cet état constaté de la ressource en eau. Ce-
pendant, la situation actuelle décrite dans l?état des lieux ne va pas perdurer dans les prochaines années :
des mécanismes de changement sont à l?oeuvre qu?ils soient sociaux, économiques ou environnementaux.
Dans un premier temps il convient de se fixer collectivement (décision du COPIL) un objectif et une
échéance. Dans cette perspective, le bon état DCE en 2027 peut être considéré comme un objectif inter-
médiaire.
ll est recommandé de se fixer un horizon lointain de 30 ou 50 ans, pour envisager l?ensemble des solu-
tions imaginables permettant à la fois de répondre à la problématique actuelle (déséquilibre besoins/
ressources) et aux menaces futures (impacts du changement climatique).
Ces échéances correspondent aux données disponibles au niveau de l?hydrologie (résultats des projets
Explore 2070 et Explore2, cf. annexe 5) et du climat (régionalisation des scénarios du GIEC, données du
portail DRIAS, cf. annexe 6) et pour pouvoir étudier les conséquences du réchauffement climatique sur la
satisfaction des usages.
Pour atteindre le(s) objectif(s) dans les échéances fixées par les instances du PTGE, les acteurs envisagent
différents scénarios.
D?une manière générale, les scénarios sont co-construits de manière à évaluer les conséquences pos-
sibles de diverses pistes d'évolution du territoire sous l?influence du changement climatique et ainsi
de fournir aux acteurs du territoire une compréhension des impacts sur les secteurs d?activités éco-
nomiques et la satisfaction des usages, sur l'atteinte du bon état des milieux, pour pouvoir décider et
agir en conséquence dans le cadre d?une stratégie d?adaptation et d?un futur programme d?actions.
Cette étape est cruciale, sensible et peut être source de tensions entre acteurs.
Les scénarios seront comparés entre eux : il n?y a pas lieu de comparer les scénarios à la situation actuelle
décrite dans le diagnostic puisque cet état présent n?a aucune chance de perdurer dans un monde en
évolution.
A minima, trois scénarios sont envisagés : un scénario « sans projet » (voir infra) qui fait l?hypothèse d?ab-
sence d?actions autres que la réduction des prélèvements pour remédier à la situation constatée et at-
teindre les objectifs environnementaux, et deux scénarios construits à partir de postulats différents quant
aux choix d?adaptation pour le territoire.
Par exemple, il pourrait être formulé deux postulats très différents pour un territoire :
? un scénario sobriété : « réduire les consommations d?eau en développant les économies d?eau, et en
faisant évoluer l?agriculture vers des productions moins consommatrices d?eau et favorisant l'augmen-
tation de la capacité des sols à retenir l'eau et à réduire les intrants (agro-écologie) » ;
[4] Le scénario « sans projet » décrit ce que deviendrait le territoire à l?avenir en l?absence de projet. Il ne signifie pas un territoire sans
évolutions. En particulier, il tient compte des changements de l?encadrement réglementaire des conditions de prélèvement en périodes
de basses eaux (cf. IRSTEA, Analyse économique et financière des PTGE à composante agricole. Principes méthodologiques, 2019).
34
Retour d?expérience sur la co-construction de scénarios et la participation des acteurs
Les porteurs envisagent cette étape de scénarios de façons très diverses :
f soit des scénarios d?actions contrastés, constitués d?une combinaison d?actions permettant de
préserver ou rétablir un équilibre quantitatif et un bon état qualitatif. Les actions au sein des scénarios
sont très différentes les unes des autres, seul le pilier des actions d?économie d?eau restant par exemple
constant d?un scénario à l?autre :
h avantages identifiés par les porteurs : réflexion large sur l?éventail des possibles ;
h inconvénients identifiés par les porteurs : risque de construire des scénarios trop extrêmes
rendant difficile la construction d?un programme d?actions intermédiaire.
f soit des scénarios d?actions à ambition différente : les actions sont les mêmes d?un scénario
à l?autre, mais l?ambition retenue dans chaque scénario est différente (en termes de volumes d?eau
économisés d?un scénario peu ambitieux à un scénario très ambitieux : c?est le choix qui a été pris par
de nombreux porteurs de PTGE, comme le PTGE Midour, PTGE Charente aval et Bruant, PTGE, Aume-
Couture) :
h avantages identifiés par les porteurs : aspect directement opérationnel, rapidité, choix qui se
porte souvent sur un scénario médian et acceptable par tous ;
h inconvénients identifiés par les porteurs : risque de remise en question par des acteurs non
impliqués dans l?élaboration de ces scénarios au motif d'un manque d'ouverture sur des change-
ments plus structurels à opérer.
Pour les scénarios « à actions » :
f exemple du PTGE Midour : travaux en ateliers multi-acteurs (émergence de pistes d?action par
secteur, partage des pistes d?action entre secteurs) puis structuration par le comité technique des ac-
tions par thématique, définition des ambitions des scénarios par un groupe de travail.
f Soit des « scénarios prospectifs » qui imaginent des futurs possibles pour le territoire, des pistes
très contrastées de développement territorial qui vont alors nécessiter la mise en place de leviers d?ac-
tion pour aboutir aux futurs souhaitables, ceux-ci impliquant la préservation ou le rétablissement de
l?équilibre quantitatif. À noter que peu de PTGE ont, à ce jour, réalisé ce type de travail. Ce sont surtout
des PTGE émergents qui mobiliseront cette démarche (PTGE Dombes) ou bien des PTGE/ ex-PGRE qui
réalisent une révision intégrant totalement la notion de prospective pour se projeter davantage dans
les questions de changement climatique (PTGE Lac du Bourget, PTGE Haut-Doubs, PTGE de la Vouge,
PTGE du Fleuve Hérault, PTGE de la Drôme, etc.) :
h Avantages identifiés par les porteurs : réflexion davantage stratégique, mobilisation d?une
diversité d?acteurs ;
h Inconvénients identifiés par les porteurs : surcoût et durée plus longue du processus.
? un scénario de « satisfaction des usages économiques » : « sécuriser l?accès à l?eau pour l?agriculture
et les autres usages, en augmentant la disponibilité de l?eau par un accroissement du stockage de l?eau
hivernale ».
En imaginant les évolutions possibles à long terme pour les enjeux identifiés dans le diagnostic, les scéna-
rios consistent ainsi à proposer un panel d?hypothèses, avec des indicateurs de suivi de ces enjeux, pour
tous les usages considérés sur le territoire. Il s?agit d?élaborer les scénarios de solutions en se projetant
dans les 30 à 50 prochaines années et en s?appuyant sur les études prospectives sur le changement clima-
tique (cf. annexe 5).
Les scénarios, comme la définition des enjeux, doivent être co-construits avec les acteurs du PTGE.
Des difficultés à mobiliser les opérateurs économiques dans cette phase de co-construction de scénarios
peuvent exister. Pour autant, ils disposent de visions à moyen et long terme intéressantes à mobiliser et Ã
valoriser dans le cadre de l?élaboration de scénarios : aussi bien sur des notions de développement terri-
torial que d?actions pouvant être intégrées dans des scénarios.
À noter que dans le cadre du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique,
initié par les deux Ministères en charge de l?agriculture et de l?environnement en mai 2021, les Chambres
Régionales d?Agriculture se sont engagées dans l?écriture de plans d?adaptation au changement climatique
en travaillant avec les filières.
35
L?importance du scénario « sans projet » pour comparer les scénarios
Le « scenario sans projet » est celui qui prévoit l?atteinte des volumes prélevables par la seule diminution
des prélèvements, sans autre action territoriale sur le volet quantitatif. Il constitue le scénario de réfé-
rence pour comparer différents scénarios ; il décrit ce que deviendrait le territoire à l?avenir en l?absence
d?actions en matière de gestion quantitative. Il ne signifie pas un territoire sans évolutions. En particulier, il
tient compte a minima des évolutions réglementaires sur les volumes prélevables.
À ce stade du processus et pour aider à faire avancer les acteurs dans leurs réflexions, il est fondamental
d?établir le « scénario sans projet » (et non pas « statu quo »). Ce scénario « sans projet » devra toutefois
intégrer les projets d?économie d?eau déjà mis en place le cas échéant.
Dans la réflexion sur les scénarios, les acteurs vont, de façon naturelle, aller chercher des actions qui leur
seraient favorables dans le futur et vont comparer leur situation actuelle avec ce que serait leur situation
grâce à la mise en place d?actions dans les scénarios imaginés.
Lors de l'analyse des scénarios, on veillera également à la question de la sensibilité et la résilience des pro-
jets par rapport aux incertitudes des études prospectives réalisées ; ces projets seront-ils résilients si l'état
de la ressource ne suit pas tout à fait les résultats des études réalisées ?
Point de vigilance : l?année de référence à partir de laquelle le « scénario sans projet » est établi, est souvent
discutée dans les territoires, puisqu?elle sert d?année de référence pour évaluer la diminution des prélève-
ments à réaliser. Elle peut donc faire l?objet de tension et de désaccord. Il est donc vivement recommandé
de travailler sur cette année, en concertation avec les acteurs du territoire, pour éviter tout blocage éventuel
dans la poursuite du PTGE, y compris dans le cas où des études préexistantes à l?émergence du PTGE (étude
d?impact pour les AUP, les aménagements d?ouvrages, etc.) viennent alimenter la définition de l?année de
référence.
L?année de référence doit être sélectionnée en fonction des données disponibles permettant de décrire
au mieux la situation actuelle.
Le guide de l?INRAE (traitant de la méthode des analyses économiques, l?un des outils visant à comparer
les scénarios) caractérise le scénario « sans projet » par :
? une application des mesures réglementaires, donc un retour à l?équilibre quantitatif même sans
PTGE (cela peut vouloir dire une baisse des prélèvements) ;
? l?impact du changement climatique, modulant besoins en eau et disponibilité en eau ;
? l?impact d?autres changements prévisibles (attentes sociétales, autres dynamiques?) ;
? la capacité d?adaptation des usagers de l?eau à ces changements (ce qui signifie souvent une réduc-
tion des prélèvements).
Selon l?INRAE, c?est au regard de ce scénario « sans projet » (a priori non souhaité) que se construisent les
scénarios avec projet, visant à aller vers un « futur plus souhaitable ».
Dans ce cadre d?analyse économique, le retour à l?équilibre avec un scénario « sans projet » est important
par principe d?application de la réglementation mais aussi respect des équilibres, signifiant normalement
une absence de dommage ou de coûts d'opportunité de la ressource. Or, l?application de la réglementa-
tion et le respect des équilibres sont tous deux difficilement monétarisables dans le cadre de la mise en
place d?une analyse économique.
Pour les « scénarios prospectifs » :
f le secrétariat technique du bassin Rhône-Méditerranée recommande la mise en place d?un
groupe de contribution qui mobilise préférentiellement le comité de pilotage du PTGE élargi à tout
autre acteur du territoire susceptible de contribuer à la définition et/ou à la mise en oeuvre des actions
d?adaptation au changement climatique pour la gestion équilibrée de la ressource en eau.
f certains PTGE envisagent de construire les scénarios en plusieurs ateliers :
h avec un groupe restreint d?acteurs (une vingtaine, toujours les mêmes), représentatifs de la
diversité des usages de l?eau et des usages économiques. Les scénarios seront alors partagés et
travaillés en COTECH et COPIL PTGE (exemple du PTGE Dombes) ;
h en mobilisant l?ensemble des acteurs, par le biais d?ateliers thématiques : ces derniers seront
invités à travailler sur ces scénarios durant 6 ateliers thématiques, puis au sein d?un atelier mul-
ti-acteurs regroupant tous les acteurs mobilisés. Les propositions faites par ces derniers seront
ensuite présentées en COPIL puis validées par la CLE du SAGE (exemple du PTGE Drôme).
36
Exemple d?une étude prospective pour l?adaptation des usages au changement climatique Ã
l?horizon 2050
PTGE Drôme ? Syndicat Mixte de la rivière Drôme et de ses affluents (approuvé, réflexion 2e PTGE)
À l?aube de l?écriture de son troisième SAGE et compte tenu des enjeux d?adaptation du territoire
au changement climatique, le Syndicat Mixte de la rivière Drôme et de ses affluents a lancé une étude
prospective pour l?adaptation des usages au changement climatique à l?horizon 2050. L?étude se dé-
roule en 4 phases :
f 1/Co-construction du cadre de concertation,
f 2/Etat des lieux et diagnostic,
f 3/Construction des scénarios d?évolution,
f 4/Définition de la stratégie d?adaptation et programme d?actions.
L?objectif est d?intégrer les résultats de cette étude, dont la stratégie d?adaptation et le programme
d?actions, à la rédaction du futur SAGE. Le programme d?actions sera élaboré de manière à être opé-
rationnel avec la mise en oeuvre d?un deuxième PTGE sur le bassin. La dimension prospective est tra-
vaillée en concertation avec les acteurs du territoire dans la construction des scénarios d?évolution du
territoire et dans la définition de la stratégie d?adaptation et l?élaboration du programme d?actions. Un
des éléments notables de cette étude est la co-construction du cadre de concertation.
La comparaison des scénarios avec un scénario « sans projet », dans le sens de « sans actions » a l?incon-
vénient d?être souvent perçu comme inutile. Or, son intérêt est à souligner pour permettre de mettre en
évidence les conséquences d?une non-action pour le territoire (et donc inciter à agir).
Point de vigilance : le respect des volumes prélevables en 2027 ne garantira pas l?équilibre en 2050 sur les
territoires où les impacts du changement climatique seront forts. Par conséquent, il est important d?évaluer,
en sortie du scénario « sans projet », l?état de la ressource et la façon dont la ressource permet encore, ou pas,
de sustenter les milieux et les usages. L?analyse ne doit pas se limiter aux aspects économiques, le niveau de
déficit futur doit aussi être interrogé.
Des démarches territoriales « long terme » pour construire les scénarios
Dans certains territoires, il existe déjà des démarches prospectives sur le changement climatique (ex. :
étude « 2050 »), utilisant des modélisations climatiques, hydrologiques et hydrogéologiques. Ces études
ont abouti à des scénarios prospectifs à l?horizon 2050, imaginés par les acteurs, et sur lesquels des modé-
lisations ont été réalisées (impacts quantitatifs, qualitatifs, etc.).
D?autres territoires ont pu également déjà engager des réflexions, voire mettre en place des politiques pas
spécifiquement liées à l?eau mais susceptibles d?avoir un impact sur celle-ci.
Il est important de les porter à connaissance des acteurs du PTGE (cf. partie II) pour les accompagner dans
la co-construction de scénarios.
Point de vigilance : le changement climatique est associé à un grand nombre d?incertitudes (plusieurs scé-
narios du GIEC). Il paraît donc illusoire de vouloir arrêter une vision statique du futur mais il s?agit plutôt
de se mettre d?accord sur des hypothèses qui semblent pertinentes pour appréhender les évolutions Ã
venir. Les études existantes offrent des fourchettes de valeurs hydrologiques et/ou météorologiques utiles.
Face au risque que certains acteurs remettent en question ces fourchettes de valeurs, certains porteurs de
PTGE ont pris le parti de fixer avec un groupe d?acteurs restreint mais légitime, (il peut s?agir de personnes
désignées au sein du COPIL, d?une commission thématique de la CLE, d?un conseil scientifique ou groupe
d?experts, etc.), une valeur entre les bornes de la fourchette, tout en étant transparents auprès des acteurs
sur les choix faits, les incertitudes liées, les ordres de grandeur en découlant.
Les retours d?expérience montrent que si ces démarches sont connues de certains acteurs du PTGE, leur
prise en compte sont peu travaillées avec les acteurs. Le porteur du PTGE, en lien avec le comité de pilo-
tage doit s?assurer de la cohérence avec d?autres démarches territoriales existantes telles que :
? projet Alimentaire Territorial ;
? plan Climat-Air-Énergie Territorial ;
? projet de territoire des pôles d?équilibre territorial et rural ;
? programme d?actions de Parc Naturel Régional.
37
Il a fait l?objet d?un mois de travail avec les acteurs de territoire, directement dans le process de
l?étude. Ce cadre n?a donc pas été imposé au démarrage et a donc pu être construit sur mesure aux
attentes des acteurs du territoire.
Les scénarios sont construits sur la base du diagnostic du territoire au changement climatique.
Ce dernier présente une analyse rétrospective qui permet de dégager une tendance d?évolution du
territoire sur les 10 ou 30 dernières années sur les différents secteurs d?activités et les milieux aqua-
tiques. Cette tendance est reproduite dans un modèle hydraulique, et projetée à l?horizon 2050 sous
influence des scénarios climats du GIEC (2.6 : stabilisation/4.5 : poursuite/3 : augmentation).
Cette projection permet ainsi de dégager le scénario tendanciel du territoire à l?horizon 2050 :
« ce qu?il se passerait sur le territoire » sans modifications des actions, comportements, modalités de
gestion de la ressource actuelle sous l?influence du changement climatique. La modélisation apporte
une réponse sur les conséquences pour les données milieux : débit, ETP, température, milieux aqua-
tiques, satisfaction des usages, etc. Sur cette base, les acteurs construisent des scénarios dits alterna-
tifs à cette tendance (1 à 3) : « ce qu?il est possible de maitriser contrôler », « ce qui pourrait être pire»
pour le territoire. Le modèle analyse ces scénarios sous influence des scénarios climats du GIEC, les
traduits en conséquence pour les milieux et les usages (AEP, Industrie, agriculture, milieux aquatiques) Ã
l?horizon 2050. Les acteurs disposent ainsi d?un « éventail de conséquences » d?évolution du territoire,
en réponse aux scénarios d?évolutions analysés sous influence du changement climatique. Ils peuvent
ainsi se projeter dans une stratégie d?adaptation et l?élaboration d?un programme d?actions à mettre
en oeuvre pour y répondre.
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39
2. Contenu des programmes d'actions associés aux scénarios
Sur la base du scénario « sans projet », plusieurs scénarios de gestion, associés à différents programmes
d?actions, sont définis pour permettre la satisfaction de tout ou partie des besoins exprimés dans la phase
de diagnostic, dans le respect des volumes prélevables répartis. Ces scénarios et programmes d?actions
sont ensuite comparés avant que l?un d?entre d?eux ne soit choisi (cf. partie 3.3).
L?additif à l?instruction du 7 mai 2019 précise que le PTGE doit déboucher in fine sur « un programme d?ac-
tions multi-partenarial, qui a vocation à comporter une diversité d?actions, dont certaines obligatoires d?éco-
nomies d?eau (réduction des fuites dans les réseaux d?alimentation en eau potable, économies d?eau pour les
ICPE, adaptation des pratiques agricoles, transition agro-écologique, amélioration de la fonctionnalité des
sols, structuration de nouvelles filières agricoles, mise en oeuvre de solutions fondées sur la nature, etc.) et
donc à sceller l?engagement de tous les acteurs à agir (?). »
Cet additif indique par ailleurs que « des actions qui apportent une sécurisation des usages ou une atténua-
tion des pressions, et pour lesquelles un consensus des acteurs du territoire se dessine rapidement, peuvent
être mises en oeuvre sans attendre la validation du scénario et programme d?actions associé ». Ces actions
dites « sans regret » sont bénéfiques quelle que soit l?ampleur du changement climatique (amélioration de
la qualité de l?eau, maîtrise des consommations, économies d?eau, etc.).
En outre, il est également important, au-delà des questions de gestion quantitative de l?eau, d?aborder
la gestion qualitative de l?eau. En effet, des actions conduisant à une amélioration de la qualité de l?eau
(réduction des intrants agricoles et industriels, assainissement non collectif, restauration morphologique
des cours d?eau, etc.) peuvent accompagner le programme d?actions global. Ces actions facilitent l?ac-
ceptation par certains acteurs de la mise en place de retenues de substitution avec des co-financements
publics.
Dans le cas d?un PTGE incluant dans son périmètre une AAC prioritaire ou sensible, un volet d?amélioration
de la qualité de l?eau pourra notamment être préconisé.
Les retours d?expérience montrent que les programmes d?actions comprennent des actions du type
« économies d?eau » pour l?ensemble des usages, telles que celles recensées ci-après :
? suppression des gaspillages (utilisations ne générant aucun avantage), réduction des pertes dans les
réseaux d?eau potable, les canaux et réseaux d?irrigation, sensibilisation aux économies et distribution
de kits hydro-économes ;
? économies d?eau liées aux innovations techniques : matériel d?irrigation hydro-économe, pilotage
de précision (météo, tensiomètre, logiciel d?aide à la décision), recyclage des eaux de nettoyage et mise
en place de circuits fermés pour les industriels, mise en place de tours d?eau par les OUGC ;
? pratiques agricoles : agroécologie (allongement des rotations, diversification des cultures, recherche
d?une meilleure valorisation de la réserve utile des sols?) ;
? adaptation systémique : plantation des espaces verts avec des espèces adaptées aux conditions
sèches, choix de cultures moins gourmandes en eau, structuration des filières, aménagement des bas-
sins versants (haies, restauration de zones humides et mares, zones tampons?).
Les retours d?expérience sur le stockage de l?eau et la remobilisation des ressources existantes sont des
pistes d?actions souvent identifiées (mais non systématiques), notamment pour les territoires à forts en-
jeux agricoles :
? transferts d?eau ;
? mobilisation de retenues existantes mais non exploitées selon leur potentiel ;
? stockage de substitution ;
? création de nouvelles réserves multi-usages ;
? réutilisation des eaux usées traitées (REUT ou REUSE en anglais) ;
? rehausse de retenues existantes pour augmenter leur réserve utile ;
? pompages complémentaires hors étiage pour assurer le remplissage de retenues existantes.
Le stockage/ transfert d?eau peut intervenir soit en remplacement de prélèvements existants (substitu-
tion de ressources vulnérables ou sur des périodes sensibles = étiage) à privilégier dans le cadre de PTGE
avec un enjeu de retour à l?équilibre quantitatif, soit pour du développement de l?irrigation dans le cadre de
PTGE avec une visée d?adaptation au changement climatique à venir. L?opportunité de tel ou tel ouvrage dé-
pend des caractéristiques du territoires (déséquilibre ou non, ressource disponible, impact sur les milieux,
les usages, l?hydrogéologie (nature des nappes), contribution aux débits des cours d'eau des stations de
traitement des eaux usés (STEU).
40
Exemple de sept retenues de substitution d'irigation alimentées uniquement par des eaux de
drainage
PTGE Puiseaux-Vernisson - EPAGE du Bassin du Loing
Le PTGE animé par l?EPAGE du Bassin du Loing a été validé en 2020, avec un programme d?ac-
tions composé de 20 actions dont la création de 7 retenues de substitution pour l?irrigation. La
Chambre d?agriculture du Loiret assure l'assistance à maitrise d?ouvrage de cette action. Cinq
d?entre elles sont déjà réalisées. Cette action est assurée par une CUMA, structure collective au
sein de laquelle les coûts des investissements et d'entretien des ouvrages sont mutualisés entre
les adhérents. Ces réserves présentent une originalité technique puisqu?elles sont exclusive-
ment remplies par la collecte des eaux de drainage, sans pompages en nappe ou rivière. Ces ou-
vrages sont de petite taille et le volume stocké est soustrait au volume autorisé par prélèvement
en nappe. Le programme d?actions de ce territoire présente également un volet préservation de
zones humides important avec : la restauration et la connexion des zones humides déconnectées
et la restauration de la continuité écologique des cours d?eau au niveau de plans d?eau existants.
La CUMA a également mis à disposition 4 parcelles pour constituer 28 700 m² de zones humides.
Sont également proposées des actions visant à influencer le développement territorial et ses activités,
telles que :
? la mise en place de systèmes de réutilisation d?eaux usées traitées dans les territoires littoraux et en
substitution à une ressource plus sensible ;
? la modification de systèmes / filières agricoles : développement de filières à bas niveau d?intrants
(eau, phytosanitaires, engrais), développement de l?agroforesterie ;
? les modifications sur les plans d?urbanisme et le développement de l?urbanisation (zéro artificialisa-
tion nette, prise en compte des capacités existantes du réseau AEP, etc.).
Les programmes d?actions mentionnent également les solutions fondées sur la nature (SFN), avec par
exemple :
? la restauration de zones humides ;
? la renaturation de cours d'eau ;
? l?agroforesterie ;
? la désimperméabilisation des sols ;
? les mesures renforçant et facilitant l?infiltration naturelle de l?eau dans les sols (décompacter les sols,
planter des haies, implanter des couverts végétaux?) et les mesures limitant l?érosion (cf. annexe 10).
Certains programmes d?actions prévoient en parallèle, des prestations et conseils spécialisés pour faciliter
la mise en oeuvre opérationnelle du PTGE :
? un conseil spécialisé en ingénierie de la concertation, voire médiation de conflits, mobilisant des
outils et méthodes fondés sur les démarches de type CoOPLAaGE ou CO-CLICK EAU, développées par
l?INRAE ;
? un appui spécialisé en recueil de données (eau, agriculture, changement climatique, socio-écono-
mie?) et consolidation de base de données.
Peuvent également être inscrites dans les programmes d?actions, des actions portant sur :
? la gestion conjoncturelle et la réduction des épisodes de crise sécheresse (cf. partie 4.3) ;
? l?amélioration des connaissances (exemple PTGE Midour : quantifier les relations nappes-rivières, lien
qualité/quantité, évaluer l?état d?envasement des ouvrages de stockage, connaître les besoins culturaux
d?irrigation par campagne, expertiser les réseaux collectifs d?irrigation à moderniser, etc.) ;
? l?organisation de la gouvernance pour la déclinaison du PTGE ;
? l?expérimentation (exemples sur le PTGE Garon?Amont : recharge artificielle de nappe, gestion de
canaux, prélèvements de substitution dans les gravières).
Point de vigilance : l?enjeu du coût énergétique du fonctionnement de nouveaux équipements est à souligner
et doit être évalué.
41
Actions pour répondre à l?enjeu d?imperméabilisation de l?impluvium
PTGE Vouge? Syndicat du bassin de la Vouge (approuvé, réflexion 2e PTGE)
La nappe de Dijon Sud est une nappe alluvionnaire à cheval sur deux bassins versants : la Vouge
et l?Ouche. Sur ce territoire, le volet « quantitatif », du contrat de nappe (2016-2021), regrou-
pant plusieurs actions dans l?optique de résorber les déséquilibres quantitatifs, fait office de PTGE.
Le bilan de ce 1er PGRE, réalisé par l?interCLE Vouge/Ouche, est en demi-teinte : malgré le respect des
volumes maximums prélevables (VMP) sur sa globalité, le niveau de la nappe continue de baisser et
n?est pas suffisant pour satisfaire ni les usages, ni les débits minimums biologiques (DMB). Par consé-
quent, le territoire connaît régulièrement des arrêtés de limitation des usages de l?eau depuis 2017.
À l?issue de ce premier bilan, le territoire ambitionne un nouveau projet de territoire qui intégrera
les enseignements de cette première démarche PTGE, pour trouver des solutions pour remédier à la
diminution des niveaux piézométriques et recharger la nappe. De futures actions innovantes sont en-
visagées, dont notamment :
f des actions en faveur de la « désimperméabilisation de l?impluvium de la nappe » : le bilan du
contrat de nappe a récemment démontré que la baisse du niveau piézométrique de la nappe était
fortement liée à la diminution de l?impluvium de recharge de la nappe en lien avec l?accroissement
de l?imperméabilisation des sols. Le principal enjeu de ce nouveau PTGE sera la mise en relation des
futures actions du PTGE avec les documents d?urbanisme (SCoT, PLUi et PLU) pour maîtriser le phéno-
mène d?imperméabilisation de la nappe.
f une réflexion à mener sur une action de recharge maîtrisée de la nappe : la nappe alluvionnaire
de Dijon Sud reste la seule ressource disponible pour l?alimentation en eau potable de certaines com-
munes qui n?ont pas accès à d?autres ressources : préserver la nappe reste donc un enjeu primordial
pour subvenir aux besoins en eau de ces secteurs. Cette étude sera pilotée à l?échelle d?un périmètre
plus adapté au fonctionnement hydrogéologique du bassin : l?InterCLE (CLE de la Vouge et CLE de
l?Ouche) élargira le périmètre d?étude aux zones d?alimentations de la nappe qui n?étaient pas prises
en compte dans le précédent PGRE. L'interCLE souhaite valoriser à cet effet le document portant sur
l?infiltration des eaux pluviales sur la nappe de Dijon Sud. Ce document émane de la réflexion d?un
groupe de travail constitué par les services de l?État (DDT/DREAL/ARS) ainsi que d?autres institutions lo-
cales (Conseil départemental de la Côte d'Or, AERMC, Syndicats de rivières, ?), conduit par l?InterCLE.
Il est riche en informations sur les conditions d?infiltration des eaux pluviales et constitue une réfé-
rence pour améliorer la recharge de la ressource souterraine sans aggraver le phénomène de pollution.
3. Comparaison des scénarios, choix d?un programme d?actions par les
acteurs et place des analyses économiques et financières
Les différentes méthodes de comparaison des scénarios
L?instruction du 7 mai 2019 préconise l?étude comparée de plusieurs programmes d?actions, puis le choix
de l?un d?eux sur la base d?évaluations proportionnées notamment économiques.
L?additif à l?instruction du 7 mai 2019 précise quant à lui, que « chaque scénario doit faire l?objet d?une
analyse économique et financière, afin d?éclairer le choix final du scénario le plus approprié et permettre de
valider le programme d?actions du PTGE. »
Ces analyses économiques et financières ont ainsi vocation, à alimenter le processus de concertation si
besoin, mais surtout à éclairer le choix final de programme d?actions afin que celui-ci puisse être validé par
les acteurs. En aucun cas, elles ne peuvent se substituer à la décision elle-même. Elles interviennent le plus
souvent en complément d?un critère d?acceptabilité des actions ou du programme d?actions. Par exemple,
sur le PTGE Midour, certaines actions ont été retenues dans le programme d?actions, malgré un rapport
coût/efficacité moins avantageux que d?autres actions, en raison d?une meilleure acceptabilité sociétale.
Tous les coûts et bénéfices d?une action n?étant pas raisonnablement monétisables, la mise en place d?une
analyse de type multicritères est recommandée afin d?appréhender l?ensemble des impacts possibles des
scénarios, au-delà de l?analyse des volumes d?eau, des aspects économiques et des notions d?acceptabilité.
Les analyses économiques ont souvent été soit absentes, soit identifiées comme un des points faibles
des PTGE pour diverses raisons : complexité méthodologique, manque de bureaux d?étude compétents,
coûteuses et chronophages alors même que les acteurs ont le souhait d?avancer de façon opérationnelle
après des mois, voire des années d?études lors des phases précédentes. Mais il n?en demeure pas moins
que la réalisation de ces analyses constitue une étape nécessaire dans la démarche PTGE.
42
L?instruction du 7 mai 2019 et son additif ne précisent toutefois pas si ces analyses doivent être réalisées
pour le ou les programmes d?actions ou si elles doivent concerner chacune des actions. Ce sera au porteur
du PTGE ou au COPIL d?orienter les choix méthodologiques en la matière. Pour orienter ce choix, nous
présentons ci-dessous plusieurs approches qui peuvent être complémentaires.
La conduite d?analyses économiques pertinentes et utiles suppose de veiller à leur bonne intégration aux
analyses techniques ; le diagramme présenté en annexe 9 permet d?identifier à quelle étape du PTGE
positionner ces analyses et quels sont les liens à prévoir entre les analyses techniques et les analyses éco-
nomiques.
Les analyses de type coût-efficacité réalisées pour chaque action
Les gains ou les économies d?eau des différentes actions méritent d?être quantifiés afin d?évaluer leur effi-
cacité respective (leur contribution à l?atteinte de l?objectif quantitatif recherché). Connaissant le coût de
chacune des actions, il sera possible de les classer selon un ordre croissant de ratio coût-efficacité et ce
classement pourra alors servir à prioriser les actions à mettre en oeuvre de manière préférentielle.
Ce type d?analyse n?indique cependant pas si les bénéfices à attendre de la mise en oeuvre de l?action
sont supérieurs aux coûts, de sorte qu?il pourrait être possible de sélectionner des actions générant plus
de coûts que de bénéfices. Mais pour les actions figurant en tête du classement précédent, le risque de-
meure faible.
De plus, par cette approche, on ne voit pas :
? les synergies ;
? les enchainements d?actions (l?action A nécessaire avant l?action B) ;
? les effets « ++ » (du fait de l?action A+B, l?action C sera efficace ou d?autant plus efficace).
À noter que la plateforme des bonnes pratiques pour l?eau du grand sud-ouest a valorisé des retours
d?expériences de SFN avec quantification des bénéfices en volumes d?eau. L?objectif est de porter Ã
connaissance des maîtres d?ouvrages et porteurs de PTGE des ordres de grandeurs de gains possibles avec
les SFN. L?étude Bag?Ages apporte quant à elle quelques références en matière d?agroécologie. (https://
bonnespratiques-eau.fr/2022/01/31/projet-bagages-bassin-adour-garonne-quelles-performances-des-pra-
tiques-agroecologiques/)
Les analyses de type coûts-bénéfices des scénarios
Pour les territoires avec des enjeux quantitatifs de l?eau très importants, susceptibles de comporter des
actions variées, coûteuses et potentiellement irréversibles, le guide de l?INRAE préconise la réalisation
d?analyses de type coûts-bénéfices portant sur l?ensemble du programme d?actions. Le principe est de
comparer un ou plusieurs scénarios au scénario « sans projet » pour voir s?ils sont plus créateurs (bénéfices)
que destructeurs (coûts) de valeurs.
Les analyses de récupération des coûts pour chaque projet d?infrastructure
L?instruction du 7 mai 2019 mentionne la nécessité de procéder à des analyses de récupération des coûts
dès lors que des actions portant sur la réalisation d?infrastructures (stockage et/ou transfert) sont envisa-
gées. L?objectif est ici de vérifier (selon les recommandations du guide national « méthode sur l?analyse de
la récupération des coûts des projets d?ouvrages de substitution » de 2018) :
? sommairement que les recettes attendues de la tarification d'eau auprès des usagers bénéficiaires
des infrastructures permettent au maître d?ouvrage de l?infrastructure de couvrir ses dépenses de fonc-
tionnement. Tout projet mettant en évidence une difficulté à couvrir ces dépenses (taux < 100 %) est
à rejeter ;
? si, en complément des dépenses de fonctionnement, les recettes permettent également de cou-
vrir l'amortissement de la part des investissements non subventionnés, c'est-à -dire, de s'assurer que
le maître d'ouvrage va mettre en place une tarification qui permettra de couvrir les provisions pour
renouvellement, et sera en mesure d?assurer un bon niveau de maintenance des infrastructures. Il peut
être admis qu?un projet peine à couvrir ces dépenses mais dans ce cas, une explication circonstanciée
complémentaire devra être fournie afin de bénéficier d?aides financières, notamment de la part des
Agences de l?eau.
La réalisation de cet exercice permet rapidement (i) d?écarter des solutions où la tarification envisagée ne
permet pas de couvrir les dépenses de fonctionnement des ouvrages, (ii) de réorienter les choix d?alloca-
tion de l?eau vers des usages (cultures) la valorisant mieux et donc plus à même de supporter un tarif plus
élevé ou (iii) de confirmer la durabilité financière de l?infrastructure.
43
À ce titre, l?additif à l?instruction du 7 mai 2019 indique qu?il « importe que les maîtrises d?ouvrage envi-
sagées aient les capacités techniques et financières à établir les demandes d?autorisation répondant aux
attendus réglementaires et à bâtir des plans de financement mobilisant autofinancements et ressources ex-
ternes. Il convient que cette maîtrise d?ouvrage répercute autant que possible les couts d?amortissement et
de fonctionnement des éventuels ouvrages aux bénéficiaires au titre du respect du principe de récupération
des coûts. »
L?analyse multicritères
Les trois types d?analyses précédentes, en se focalisant principalement sur des impacts monétisables ne
donnent qu?une vision partielle du bien-fondé des actions ou du programme d?actions.
Rarement réalisées par les porteurs de PTGE, les analyses multicritères permettent simultanément de
prendre en compte les conséquences économiques, sociales et environnementales directes et indirectes
sur le territoire.
Après avoir identifié les principaux indicateurs pertinents pour porter un jugement sur l?intérêt d?une ac-
tion, il conviendra de quantifier ou de qualifier ces indicateurs.
Les analyses multicritères sont d?autant plus importantes que les bénéfices associés à certaines actions
(SFN notamment) sont difficilement monétisables et risquent de ne pas être pris en compte au travers
des analyses précédentes. Ces indicateurs peuvent être très variés : kilomètres de haies, surface d?in-
ter-cultures, émission de gaz à effets de serres (GES), matière organique dans le sol, etc. Leur pertinence
peut être sensible, les porteurs de démarche PTGE doivent reprendre des indicateurs de méthodes déjÃ
reconnus ou les faire valider par des expertises adaptées.
Le choix des méthodes
Il n?existe pas - a priori - de bonne combinaison des méthodes précédentes ou de méthode qui soit meil-
leure qu?une autre. C?est au porteur de projet de territoire, en connaissance des avantages et inconvé-
nients de chacune des méthodes, des moyens dont il dispose, des compétences mobilisables au sein de
sa structure, des informations disponibles, du besoin d?information des acteurs sur la dimension écono-
mique des actions, de procéder à ce choix méthodologique.
On peut cependant mentionner les exigences ou recommandations de certains financeurs ou organismes
de recherche en la matière.
L?INRAE dans son guide d?analyse économique et financière des PTGE recommande de réaliser quasi-sys-
tématiquement des analyses économiques de type coûts-bénéfices. Les difficultés rencontrées portant
toujours sur des paramètres difficilement évaluables / monétisables, c?est-à -dire souvent sur des para-
mètres / pratiques pour lesquels on dispose de peu de retours d?expériences (SFN par exemple), l?INRAE
recommande également de procéder, en parallèle des analyses économiques, à des analyses de type
multicritères.
Retours d?expérience sur le bassin Rhône-Méditerranée et le bassin Adour-Garonne
Les retours d?expérience du bassin Rhône-Méditerranée montrent que les porteurs de projet ont suivi
les recommandations de la note du secrétariat technique du SDAGE (mise à jour en 2019), avec la ré-
alisation d?analyses économiques approfondies pour les projets d?infrastructure de plus de 10 millions
d?euros.
Dans le détail, ces analyses incluent :
? une analyse économique, comprenant un diagnostic de territoire, une analyse de la faisabilité
technique, une analyse coût-efficacité et une analyse coûts-bénéfices des actions de rétablisse-
ment de l'équilibre quantitatif envisagées par le PGRE /PTGE lors de son élaboration. Elle permet
d'apprécier l'opportunité économique des investissements envisagés ;
? une analyse de la récupération des coûts du projet d'infrastructure de substitution. Elle permet
d'apprécier la durabilité économique des investissements.
https://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/sites/sierm/files/content/2019-12/4-2-NOT-PGRE-STB-VFinale.pdf
44
Exemple de présentation des gains en termes d?économie d?eau apportés par les actions
PTGE Garonne amont - Conseil départemental de la Haute-Garonne (approuvé)
COÛTS
? Études : 200 K¤ HT pour les 5 sites (diagnostic en-
vasement, concertation, préconisations de gestion et
d'augmentation-restauration de capacité par rehausse/
curage).
? Travaux estimés à 1,3 M¤.
FINANCEMENTS POTENTIELS
(Taux maximum potentiels recensés, dont la somme ne
devra pas in fine dépasser 80 % pour les investissements
des collectivités locales).
? AEAG : 50 %
? Région Occitanie : 20 %
Remarque : pas d'aide AEAG sur les travaux de curage
des retenues collinaires.
1 : Agence de l'Eau Adour Garonne
2 : Conseil Départementale de la Haute-Garonne
3 : Chambre d'agriculture de la Haute-Garonne
BÉNÉFICES, RETOMBÉES ATTENDUES
Économie d'eau potentielle :
Effet sur la ressource en eau :
Effet potentiel sur le déficit/DOE :
? l'utilisation optimisée de ces cinq ouvrages permet-
trait de libérer autant de volume prelevé aujourd'hui en
Garonne pour soutenir les débits du Touch.
VOLET AGRICOLE : effets sur les 4 items de développement durable
dans lesquels doivent s'inscrire les PTGE* :
Transition
agro-
écologique
Recherche de
valeur
ajoutée
Création
d'emplois
Maintien
d'activités
* Instruction du Gouvernement du 7 mai 2019.
?
Le montage financier du programme d?actions envisagé
Une fois les analyses économiques et financières menées pour éclairer le choix final du scénario le plus
approprié et permettre de valider et contractualiser le programme d?actions du PTGE, il s?agit de finaliser
son montage financier.
Comme indiqué dans l?additif à l?instruction du 7 mai 2019, il est rappelé que les maîtrises d?ouvrage envi-
sagées doivent disposer des capacités financières à bâtir des plans de financement mobilisant autofinan-
cements et ressources externes. Dès l?émergence du PTGE, le porteur de projet de territoire doit identifier
les possibilités de financement pour les étapes d?élaboration (animation territoriale, études techniques,
Les services du bassin Adour-Garonne ont développé une méthode d?analyse économique simplifiée[5]
qui est mise à disposition des porteurs de projets. Dans le cas de PTGE, pour lesquels un projet d?ou-
vrage est porté par certains usagers de l?eau dès la phase d?émergence, alors il est recommandé :
? lors de l?élaboration du programme d?actions, d?analyser si l?atteinte de l?équilibre en 2027 et
la résorption des déficits projetés à long terme (2040-2050) pourront être intégralement comblés
par des mesures d?économies d?eau, de bonnes pratiques agricoles, d?optimisation et/ou mutuali-
sation des retenues existantes, de REUT, de solutions fondées sur la nature (restauration des zones
humides, amélioration des capacités des sols à stocker l'eau?) ou, seulement si ce n?est pas le cas,
d?envisager la réalisation d?ouvrages hydrauliques ;
? de concevoir une analyse économique simplifiée et proportionnée à la dimension des projets
d?infrastructure, structurée en 3 temps :
?une analyse coût efficacité des différentes actions prévues dans le PTGE pour identifier celles
qui sont les plus performantes en termes de coût ramené au m3. Basée sur des ordres de gran-
deurs, cette analyse permettra de comparer les différentes actions du PTGE sous un angle éco-
nomique ;
?une analyse du niveau de récupération des coûts des infrastructures pour aborder en toute
transparence qui paiera quoi et le confronter au niveau d?acceptabilité des acteurs économiques
et publics ;
?une analyse simplifiée des retombées économiques des volumes d?eau accessibles grâce aux
nouvelles infrastructures ; ce travail permettra d?évaluer comment l?eau pourra être valorisée sur
le territoire et comment on pourra intégrer les différents enjeux du territoire dans une l?optique
d?une analyse multicritères.
[5] https://eau-grandsudouest.fr/sites/default/files/2022-10/Strategie_agricole_PTGE-2_Vdefinitive.pdf
45
communication, etc.) et approcher la faisabilité et les conditions de financement pour certaines actions
qui pourraient potentiellement être versées dans un programme d?actions « PTGE » (cf. partie I). Il revient
au préfet de veiller à préciser, tout au long du processus, les modalités d?intervention financière de l?État
ou de ses établissements publics.
Si toutefois les maîtres d'ouvrage n'ont pas une capacité d'autofinancment suffisante pour certaines ac-
tions, ils doivent rechercher d?autres sources de financement ou faire émerger de nouvelles modalités
financières auprès des financeurs habituels. S'il n'est pas possible d'augmenter les fnancements externes,
les actions ne pourront se réaliser et le projet doit être revu.
Au-delà des financeurs, il peut également être pertinent d?étudier les capacités financières des acteurs
susceptibles d?être maîtres d?ouvrage ou bénéficiaires des actions du programme.
L?opérationnalité du programme d?actions et l?avis de l?État sur la suffisance du programme d?actions
Sur certains bassins, le choix des actions est priorisé en fonction du degré d?opérationnalité de la mise en
oeuvre.
Pour gagner en lisibilité, il serait intéressant pour le porteur de projet et les acteurs du PTGE de disposer de
« fiche action » mentionnant les éléments suivants : description de l?action, bénéfices / effets espérés, li-
mites identifiées, maître(s) d?ouvrage et partenaire(s) technique(s), localisation, objectifs et indicateur(s) de
suivi, durée / échéance (court terme, moyen terme, long terme), étapes principales (exemple : étude d?im-
pact, etc), coût et financements potentiels, niveau de priorité, lien avec d?autres actions du programme,
lien avec le SAGE si existant, etc.
Enfin, le préfet coordonnateur de bassin, ou le préfet référent par délégation, donne l?avis de l?État sur la
suffisance du programme d?actions. Une importance particulière sera accordée à l?intégration dans le pro-
gramme d?actions, de l?ensemble des leviers dont les économies d?eau, les changements de pratiques, la
mobilisation des retenues existantes, les solutions fondées sur la nature et, le cas échéant, la réutilisation
des eaux usées traitées, la construction de nouveaux ouvrages de stockage ou de transfert.
Un programme d?actions opérationnel, adapté aux échelles d?intervention sur le territoire
PTGE de l?Aude et de la Berre ? EPTB Aude (approuvé)
Lors de la construction du programme d?actions du PTGE du bassin versant de l?Aude
et de la Berre, seules les actions disposant d?un maître d?ouvrage identifié et présentant
une déclinaison opérationnelle réalisable ont été retenues. Le PGRE identifie 87 fiches ac-
tions qui ciblent les différents usages dont l?AEP, l?irrigation et la navigation. Elles ont vo-
cation à contribuer directement ou indirectement à la résorption du déficit quantitatif.
Le programme d?actions est organisé en fonction des échelles d?intervention sur le territoire :
f les grandes actions qui intéressent l?ensemble du bassin versant et qui illustrent la volonté po-
litique des acteurs institutionnels à agir en faveur de la résorption des déficits ;
f les actions projetées par les acteurs de terrain en faveur des économies, d?une meilleure
connaissance des usages, d?une organisation plus adaptée aux enjeux de la gestion quantitative ;
f les pistes d?action visant à sécuriser la ressource sur une partie du réseau hydrographique (les
cours d?eau « réalimentables »). Il est proposé de mobiliser les volumes stockés et non utilisés en faveur
d?une compensation des usages agricoles actuels. Développée en complément des actions d?écono-
mie, cette démarche permettrait, de retarder la mise en oeuvre des mesures de limitation des usages
de l'eau en situation de sécheresse.
46
IV. MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME D?ACTIONS,
SUIVI ET ÉVALUATION
1. Contractualisation du PTGE
Si le SAGE est un document de planification permettant d?intégrer le volet gestion quantitative de la
ressource, le PTGE va plus loin et débouche sur un programme d?actions (cf. annexe 7). Toutefois, ce n?est
pas le PTGE qui emporte les financements des Agences de l?eau puisqu?intervient ensuite un contrat avec
engagement du maître d?ouvrage incluant parfois des clauses conditionnelles (dont par exemple la réalisa-
tion d?économies en eau, la localisation du projet dans un secteur en déséquilibre quantitatif, ou encore la
réalisation d?une analyse économique).
À noter que le PTGE n?emporte pas non plus d?autorisation en lui-même (il ne vaut ni autorisation de pré-
lèvements AUP ou IOTA, ni autorisation de création d?ouvrages (IOTA) ni déclaration d?intérêt général...).
Afin de conforter le caractère « multi-acteurs » du PTGE, l?additif à l?instruction du 7 mai 2019 indique que
« le PTGE débouche sur un programme d?actions multi-partenarial, qui a vocation à comporter une diversité
d?actions (?) et donc à sceller l?engagement de tous les acteurs à agir, notamment celui des futurs maîtres
d?ouvrage à monter les dossiers pour réaliser le programme d?actions et celui des financeurs à attribuer des
aides financières dans le respect de leurs modalités d?intervention et sous réserve des moyens budgétaires
disponibles. Il est demandé au préfet référent de veiller, en lien avec la structure porteuse du PTGE, à une
formalisation contractuelle du PTGE, document actant les engagements de chacun de ses signataires. »
Il est rappelé que le choix et la validation du programme d'actions par l'ensemble des acteurs du PTGE
sous l'égide des services de l'État (cf. partie 3.3) est une étape indispensable pour que les financeurs s'en-
gagent.
Puis, une fois les engagements pris par les acteurs du territoire et le projet adopté par l?instance délibé-
rante de la structure porteuse, l?approbation écrite du PTGE par le préfet coordonnateur de bassin acte
les engagements de l?État pour sa mise en oeuvre.
RETEX sur la formalisation de l?engagement respectif des parties prenantes pour la mise
en oeuvre d?un PTGE : chartes et protocole d?accord
Le PTGE Garonne Amont, porté par le Conseil départemental de la Haute-Garonne et désormais
approuvé, a mis en place un protocole d'accord ayant pour objectif de confirmer la volonté commune
de continuer à soutenir conjointement le PTGE dans sa phase opérationnelle selon certains principes
énumérés
Le PTGE Midour a fait signer une déclaration d?adhésion aux acteurs de la démarche (collectivités,
APNE, élus, ...)
Le PTGE Sèvre - Niortaise Mignon, porté par la Chambre d?agriculture des Deux-Sèvres et la
Coopérative de l?eau a fait signer un protocole d?accord Sèvre Niortaise Mignon pour une agriculture
durable. Ce protocole entérine le fait que la sécurisation de l?eau apportée aux exploitants agricoles
irrigants à travers le projet de réserves de substitution, ne peut se faire qu?en contrepartie d'enga-
gements individuels de ces exploitants et d?engagements collectifs des acteurs du monde agricole.
La signature des engagements individuels des agricultures pour des pratiques agricoles plus durables
conditionne l?accès à l?eau d?irrigation. C?est une condition d?accès à l?eau qui est inscrite dans le règle-
ment intérieur de l?OUGC. Cet engagement est visé chaque année par l?OUGC lors de l?élaboration du
plan de répartition des prélèvements.
https://www.garonne-amont.fr/wp-content/uploads/2020/12/06_Projet-de-protocole-daccord.pd
https://www.institution-adour.fr/projet-de-territoire-midour/documents-de-suivi.html?file=files/adour_files/docs/PT_Midour/COPIL/PT_Midour_COSUIVI_2020_10_12.pdf
https://www.deux-sevres.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-eau-risques-naturels-et-technologiques/Projet-de-construction-de-reserves-de-substitution-bassin-versant-Sevre-Niortaise-et-Mignon/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution
https://www.deux-sevres.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-eau-risques-naturels-et-technologiques/Projet-de-construction-de-reserves-de-substitution-bassin-versant-Sevre-Niortaise-et-Mignon/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution
47
2. Organiser le suivi du projet et des indicateurs
La mise en oeuvre du PTGE et de son programme d?actions doit faire l?objet d?un pilotage collectif et d?un
processus de suivi-évaluation qui requiert des dispositifs d?observation et des indicateurs adaptés.
Il existe différentes catégories d?indicateurs de suivi :
? les indicateurs de réalisation : interventions et actions directement réalisées par le porteur de l?ac-
tion ;
? les indicateurs de résultat : effets produits par le programme d?actions, à court et moyen terme,
pour l?ensemble des parties prenantes du territoire, publics cibles et réalités du programme d?actions ;
? les indicateurs d?impact : effets à long terme, positifs et négatifs, induits par la mise en oeuvre du
programme d?actions.
Tableau de bord annuel des indicateurs de réalisation
PTGE Midour ? Institution Adour (approuvé)
Annuellement, le porteur du PTGE Midour met à disposition le tableau de bord de suivi des actions
du PTGE. Un code couleur permet de facilement identifier les actions terminées, en cours avec respect
du calendrier, en cours avec retard du calendrier, non initiées avec vigilance.
OGRM 1 : AMELIORER LA GESTION ET L'UTILISATION DES RESSOURCES ET DES MILIEUX
2020 2021 2022 2023
Code Action MO PT Échéances / Indicateurs 2 1 2 1 2 1 2
OGRM1a
POURSUIVRE
LA MISE EN
CONFORMITÉ DES
RETENUES
INDIVIDUELLES
DDTM40,
DDT32,
Vivadour
IA, CACG
Constitution GT
Concertation locale
avec les propriétaires des
retenues sur ces secteurs
Nombre de mise en
conformauité
Données
en cours
Ressenti des MO sur le
terrain et adhésion - (32)
Évolution des débits des
cours d'eau /
OGRM1b
TRAVAILLER À LA
VALORISATION
DES RETENUES
SANS USAGES
Services État,
Irrigadour,
CA,
Vivadour, IA
IA, CACG
Constitution GT
Concertation locale
avec les propriétaires des
retenues sur ces secteurs
Nb de propriétaires
rencontrés / nombre total
retenues sans usages
Données
en cours
Nb de substitution réalisées /
Volumes de substitution /
volumes autorisés en cours
d'eau
/
OGRM1c
RECONQUÉRIR
LA CAPACITÉ
DE STOCKAGE
DES PLANS D'EAU
ASA du
Frêche Saint-
Vidou / IA
Chambres
d'agriculture,
Vivadour
Lancement étude sur le SB
du Frêche
Nb de retenues étudiées
Volumes de stockage
récupérés
OGRM1d
INTÉGRER LES
PRÉLÈVEMENTS
EN NAPPES
INFLUENCANT
LES COURS D'EAU
DANS
LA GESTION
DDTM40 IA, CA40,
Irrigadour
Mise en oeuvre du plan de
crise simplifiée
Adaptation du plan de crise
au maximum 1 an après
la publication finale de
l'étude CMU 1
Coordonner avec GT de la fiche action CM
Volumes autorisés dans
forages soumis au plan
de crise / volume total
autorisé
/ /
Volumes autorisés dans
forages soumis au plan de
crise / VT en cours d'eau
des sous-bassins
/ /
48
Observatoire des pratiques agricoles
PTGE de la Sèvre Niortaise Mignon - Chambre d?Agriculture des Deux-Sèvres et Société Coopérative
Anonyme de l?Eau des Deux-Sèvres (approuvé)
L'observatoire des pratiques agricoles et des actions en faveur de la biodiversité aquatique et ter-
restre est conduit par la Chambre d?agriculture des Deux-Sèvres et l?Établissement Public du Marais
Poitevin (OUGC) sur le PTGE. Lobjectif de l?observatoire est de quatre ordres :
f connaître l?assolement du territoire du périmètre du PTGE et du volume d?irrigation sur les
cultures mises en place par les irrigants ;
f suivre la qualité de l?eau des captages d?eau potable ;
f connaître les pratiques agricoles et les actions mises en oeuvre en faveur de la biodiversité
aquatique et terrestre via les engagements individuels des agriculteurs irrigants ;
f présenter les enjeux de biodiversité et les secteurs d?actions prioritaires.
La mise en place d?un comité de suivi
L?instruction du 7 mai 2019 précise que « le comité de pilotage assure la mise en place d?un suivi du PTGE en
définissant les conditions du suivi (fréquence a minima annuelle, comité de suivi, indicateurs). Il est recom-
mandé de prévoir une évaluation à terme du PTGE, au bout de 6 à 12 ans, afin d?établir un bilan des actions
mises en oeuvre, un suivi des effets sur la ressource, une vérification de l?atteinte des objectifs. »
Un suivi des actions (indicateurs de réalisation) est préconisé à un rythme régulier, avec des indicateurs
pouvant être les ETP engagés, montants financiers engagés, respect du calendrier, estimation du degré/
pourcentage de réalisation de l?action, surfaces engagées dans des pratiques économes en intrants ou
irrigation, etc.
Les données exhaustives sur les prélèvements en eau constituent des données de suivi incontournables
(indicateurs de résultat). Il paraît alors pertinent de mobiliser les partenariats pour assurer le recueil de
ces données entre les parties prenantes : les OUGC pour les prélèvements agricoles, les collectivités pour
les prélèvements d'eau potable, les services de l'État pour les prélèvements industriels et agricoles hors
OUGC... Les autres indicateurs de résultat dépendent largement du type d?actions mises en place.
La poursuite de la capitalisation des données de surveillance de l'état de la ressource en eau (débit, niveau
piézométriques, qualité de l?eau) paraît être un incontournable afin de pouvoir mesurer un potentiel im-
pact du programme d?actions (indicateurs d?impact).
Ces éléments sont à présenter aux instances du PTGE (COPIL, COTECH, etc.).
Au-delà des phases d?état des lieux, diagnostic, scénarios, l?État, ses établissements publics (agences de
l?eau notamment), les collectivités et le cas échéant les OUGC sont tenus de fournir, les données terri-
toriales nécessaires au suivi des PTGE et de ses effets sur la résorption des déséquilibres quantitatifs. Il
s?agirait donc de s?entendre au sein du comité de pilotage sur les données qui doivent être remontées ré-
gulièrement pour le suivi-évaluation de la mise en oeuvre du PTGE. Il est nécessaire d?anticiper les coûts et
moyens à mettre en oeuvre pour ce suivi sans quoi le risque est celui d?un programme d?actions non évalué
et peu efficient, rendant difficile d'envisager les suites à donner.
3. Lier gestion conjoncturelle et structurelle dans le cadre de PTGE
Au-delà de la gestion annuelle de la sécheresse, les mesures de restriction des usages de l?eau en période
de sécheresse doivent être articulées avec la mise en oeuvre d?actions structurelles, permettant à la fois de
réduire les épisodes de crise (en visant l?objectif de 2 années sur 10 au maximum nécessitant des arrêtés
de restriction des usages de l?eau), d?anticiper les effets du changement climatique et d?éviter tout risque
de rupture d?approvisionnement en eau potable (cf. cartographies nationales des crises sécheresse et des
PTGE en annexe 7).
https://observatoire-eau1779.fr/#/
https://observatoire-eau1779.fr/#/
49
Retour d?expérience sur la gestion par les débits
PTGE Lac du Bourget ? CISALB (approuvé).
Afin de préserver les ressources en eau du territoire qui desservent à hauteur de 20 % l?alimentation
en eau potable sur le périmètre du Bourget, le CISALB a initié un PTGE sur la base d?un objectif princi-
pal : retrouver un fonctionnement naturel des cours d?eau en période de sécheresse. Conjointement
avec les agglomérations compétentes en eau potable, Grand Lac et Grand Chambéry ; ils ont porté
les études de volumes prélevables qui se sont prioritairement focalisées sur la détermination de débits
minimums de restitution pour chacune des sources et non principalement sur la quantification des
volumes prélevables. Ces débits ont été déterminés en fonction :
f des besoins des milieux aquatiques en aval de la source ;
f de ce que produit naturellement la source, notamment en période de sécheresse/étiage ;
f des besoins impératifs en eau potable.
Les acteurs du PGRE se sont organisés autour de ces valeurs d?objectifs qui ont fait consensus. Le
programme d?actions est donc décliné de manière à réduire les prélèvements pour répondre aux be-
soins des milieux aquatiques et répondre aux besoins d?alimentation en eau pour satisfaire les autres
usages. Le programme d?actions se décline en 3 axes : réduire le prélèvement, répondre aux besoins
et compenser. L?ensemble des usages et usagers de l?eau est concerné par ces actions d?adaptation au
changement climatique qui sont les suivantes :
f réaliser, en priorité, des économies d?eau en améliorant le rendement des réseaux qu?ils soient
d?eau potable ou d?irrigation,
f mettre en place du matériel économe afin de réduire les usages très consommateurs, changer
les pratiques,
f laisser suffisamment d?eau aux sources et rivières,
f substituer une ressource déficitaire par une ressource pérenne (eau potable, irrigation),
f suivre les prélèvements et l?évolution de la ressource,
f régulariser administrativement les prélèvements,
f respecter les Arrêtés Sécheresse de restriction des usages de l?eau,
f mettre en adéquation les documents d?urbanisme avec la disponibilité de l?eau.
L?un des facteurs de réussite de ce PGRE réside dans l?articulation établie avec l?arrêté cadre de
gestion des prélèvements : l?arrêté cadre de restriction des usages de l'eau a intégré les objectifs envi-
ronnementaux fixés dans le cadre du PGRE comme valeur à préserver et à ne pas atteindre. Les 4 seuils
de restriction de l?arrêté cadre sont établis de manière à préserver ces débits. Ces seuils de restriction
définissent des limitations des prélèvements qui concernent tous les usages.
50
Annexes
Annexe 1. Processus de participation.................................................................................51
Annexe 2. Financement par les Agences de l?eau et par les Régions dans
le cadre du règlement européen sur les investissements en matière
d?irrigation..............................................................................................................................56
Annexe 3. Exemples d?actions de communication sur la démarche PTGE......................60
Annexe 4. Cadre réglementaire relatif à la gestion quantitative de la
ressource en eau....................................................................................................................64
Annexe 5. Études prospectives changement climatique : principaux résultats du pro-
jet Explore 2070 et sa mise à jour à travers Explore 2.....................................................65
Annexe 6. Outils développés dans le cadre du projet LIFE Eau & Climat qui pourront
être mobilisés pour les démarches PTGE..........................................................................69
Annexe 7. Articulation SAGE / PTGE..................................................................................70
Annexe 8. Eléments méthodologiques sur la détermination des volumes prélevables
dans les eaux souterraines et les eaux de surface...........................................................73
Annexe 9. Analyses économiques et financières.............................................................84
Annexe 10. Leviers techniques d?adaptation aux stress hydrique et thermique dans
le domaine agricole..............................................................................................................87
51
ANNEXE 1. PROCESSUS DE PARTICIPATION
Extrait de la charte de la participation du public :
« La participation du public est un élément incontournable de l?élaboration de la décision, nécessaire Ã
l?amélioration de sa qualité et de sa légitimité. Elle constitue un facteur déterminant dans la construction de
la confiance entre les acteurs, notamment par sa contribution à une plus grande transparence. Elle nécessite
pour ce faire la mobilisation des moyens indispensables à sa mise en oeuvre. »
Plusieurs questions peuvent se poser utilement dans la mise en place du processus de participation des
acteurs :
? Tous les acteurs / usagers concernés sont-ils effectivement mobilisés au sein de cette gouvernance ?
? Ces acteurs / usagers ont-ils une position, une vision, des attentes au sujet des problèmes de gestion
de l?eau du territoire ?
? Que connaît-on vraiment de ces positions ? Sont-elles conflictuelles, convergentes ?
? Quelle connaissance mutuelle ces acteurs / usagers ont-ils de leurs positions respectives ?
Les différents régimes de participation
La participation s?inscrit dans le courant de la démocratie participative, et fait appel à des régimes de
travail qui peuvent être très variables, comme illustré sur le schéma ci-dessous (d?après Santé Canada
modifié, repris par le guide français (2011) de l'IRSN, Gestion des sites potentiellement pollués par des
substances radioactives).
Savoir quel régime de participation convient à quelle étape du projet de territoire est une des premières
difficultés pour le porteur de PTGE. Par exemple, le diagnostic relève-t-il d?une démarche de consultation
(il est produit par le maître d?ouvrage qui a recours à un bureau d?études expert, puis soumis à l?avis des
acteurs et à la validation du préfet) ou de co-construction (les acteurs sont mis au travail pour formuler
eux-mêmes les éléments de diagnostic) ?
Dans les faits, il n?y a pas de réponse unique à cette question : les processus participatifs font l?objet ac-
tuellement de beaucoup de recherches, et sont encore dans le champ des innovations démocratiques
« non stabilisées »[5].
[5] https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/279196-la-democratie-participative-par-loic-blondiaux ; https://www.debatpublic.fr/la-de-
mocratie-participative-669
Guide méthodologique de gestion des sites potentiellement pollués par des substances radioactives
90/97
Figure 15 : Continuum des niveaux d?implication du public (source : Santé Canada)
? Niveaux 1 et 2 : informer et recueillir de l?information
Les premier et deuxième niveaux, respectivement « informer » et « recueillir de l?information »,
correspondent aux formes d?implication les plus simples et les plus régulièrement mises en oeuvre.
Elles peuvent néanmoins se heurter à des difficultés ou susciter une adhésion variable. Leur mise en
oeuvre peut être améliorée par une sollicitation précoce du public concerné et un effort pour
rendre intelligible les éléments d?information utiles. A titre d?exemple, il peut être précisé que les
réunions publiques relèvent de ces niveaux d?implication.
Au contraire des deux niveaux d?implication précédents, les trois derniers niveaux sont en pratique
rarement mis en oeuvre. Ils peuvent pourtant être particulièrement pertinents pour gérer certaines
situations liées à une pollution de l?environnement.
? Niveau 3 : discussion
Ce niveau correspond à la première forme d?implication bâtie sur un mode d?échange impliquant
des relations dans les deux sens entre les entités responsables de la gestion du site et le public. Il
implique de ce fait un investissement mutuel des parties qui peut prendre la forme de comités
consultatifs, de groupes de discussion en ligne ou encore d?auditions. Chaque représentant du
public doit pourvoir prendre connaissance des éléments techniques du dossier et son avis doit
pouvoir être pris en compte dans le choix des orientations stratégiques et l?élaboration du processus
de gestion. Le niveau évoqué ici renvoie à la notion de consultation et implique que les échanges se
font séparément entre les représentants des entités chargés de la gestion et chacun des
représentants du public et qu?il n?existe pas de relation structurée entre les différents
https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Guide-gestion-sites-pollues_2011.pdf
https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Guide-gestion-sites-pollues_2011.pdf
52
Clarifier les intentions en matière de participation
Mobiliser des acteurs et/ou des citoyens pour les faire participer au processus de travail et de mise en
oeuvre du programme d?actions du PTGE suppose des intentions claires pour le porteur :
? Que cherche-t-on à faire? À faire émerger une compréhension partagée de la situation du territoire?
À formuler ensemble un diagnostic des problèmes ? À comprendre la vision des acteurs ? À imagi-
ner des scénarios ? À co-construire les éléments méthodologiques du cahier des charges d?une étude
technique ? À impliquer les acteurs pour qu?ils s?investissent in fine dans le plan d?action et portent les
actions, etc. ? À améliorer l?acceptabilité in fine des décisions ?
? Quelle gouvernance doit être mise en place pour permettre la participation ?
? Quelles seront les grandes étapes du processus de participation du public et des parties prenantes ?
? A quel moment faudra-t-il établir des points d?accord, prendre des décisions ? ? Quelles formes
prendront ces accords et/ou ces décisions ? De quelles instances relèveront-ils ?
? Qui est concerné par le processus, à quel stade et dans quel but : les acteurs institutionnels repré-
sentatifs des structures, les acteurs de terrain, les usagers de l?eau, les citoyens ?
Ces questions peuvent recevoir des réponses différentes selon les stades du processus PTGE : état de lieux,
diagnostic, formulation des enjeux, prospective et scénarios, plan d?action, suivi.
Le processus d?écoute des acteurs
Un processus d?écoute vise à mobiliser une liste définie d?acteurs, pour faire ressortir la compréhension
des enjeux du territoire, leurs attentes, leur vision de l?avenir, leur intérêt pour la démarche et les condi-
tions de leur participation dans la démarche PTGE.
Cette écoute peut utilement constituer un premier niveau structurant pour la participation, en faisant
émerger les enjeux stratégiques autour du processus.
Il peut être réalisé par le porteur lui-même ou bien il peut être fait appel à des organismes indépendants,
extérieurs au territoire.
L?écoute des acteurs peut s?envisager grâce à différents outils :
? l?écoute individuelle des acteurs par un cabinet externe (ex. : Curé, Isle), avec des méthodes comme
celle de l?audit patrimonial (AgroParisTech, Association Patrimoniale Internationale) ;
? l?organisation de concertation bilatérale préparatoire pour lever les idées reçues entre les acteurs
(PTGE Puiseaux Vernisson : échanges amont entre la Chambre d'agriculture du Loiret et Loiret Nature
Environnement) ;
? la mise en place dès cette phase d?émergence de groupes de travail multi-acteurs, qui au-delà de
l?expression de leurs attentes et de leur compréhension personnelle, peuvent d?ores et déjà formuler
une vision commune de la problématique du territoire (en faisant tomber progressivement les idées
reçues) et commencer à baliser les données qui seraient nécessaire d?aller rechercher dans le cadre de
l?état des lieux pour avancer sur leur propre questionnement (méthode proposée par l?Ifrée).
Cette mise en relation avec les acteurs est d?autant plus nécessaire si le porteur n?est pas « installé » sur la
thématique de la gestion des ressources en eau, par exemple une collectivité territoriale ayant accepté de
porter le PTGE sur demande, à défaut d?autre porteur légitime.
Le recours au garant :
Un garant est un tiers externe qui va suivre les travaux du PTGE et dont la fonction peut être étendue Ã
plusieurs missions :
? vérifier que le cadre de participation mis en place par le maître d?ouvrage est approprié, et qu?il est
bien respecté tout au long du processus ;
? être saisi par des parties prenantes qui considéreraient que leur participation est entravée ou que
leurs contributions ne sont pas bien prises en compte dans le processus ;
? suggérer en conséquence des aménagements du processus, pour répondre aux demandes qui lui
sont adressées ;
? peut attester que la participation a été de qualité et le documenter.
53
Comment intervient la CNDP sur les PTGE ?
La CNDP intervient sur les questions de participations du public
sur les PTGE à travers une mission de conseil, définie au II de l?article L.121-1 du code de l?environnement
: « Elle (La commission nationale du débat public) conseille à leur demande les autorités compétentes
et tout maître d?ouvrage ou personne responsable sur toute question relative à la participation du pu-
blic tout au long de l?élaboration d?un plan, programme ou projet ».
En 2021, après des modalités d?intervention qui ont pu varier, la CNDP a précisé les conditions
d'exercice de ce type de mission : ce conseil est délivré par le biais d?un ou plusieurs représentants
qu?elle désigne et prend en charge financièrement, en maintenant toutefois des durées limitées aux
missions de conseil, conformément à l?esprit de la loi. Conformément à son principe de transparence,
facteur de confiance, la CNDP rend public le bilan de chacune de ses missions. Elle conseille et prescrit
des modalités, mais ne met pas en oeuvre la participation, qui reste à budgéter par le maître d?ouvrage.
Dans le cas des PTGE, dont l?élaboration dure fréquemment 4 à 5 ans, la CNDP cible son intervention
sur des conseils relatifs à la conception du dispositif de concertation des publics. La participation
du public a d?autant plus d?intérêt qu?elle porte à minima sur l?étape d?élaboration des scénarios et
jusqu?au choix de l?un d?eux. L?accompagnement de la CNDP peut se poursuivre durant la tenue effec-
tive de la concertation du public, afin de garantir sa bonne information et participation et évaluer le
déroulement de la concertation. Cette étape peut alors faire l?objet d?une seconde mission à définir
au cas par cas et si la CNDP a été préalablement associée à la conception du dispositif participatif.
La CNDP met en oeuvre une concertation associant tous les publics : citoyens, habitants
du territoire et parties prenantes du PTGE, conformément à la charte de l?environnement :
« Tout individu a le droit d?être associé à l?élaboration des décisions ayant un impact sur l?en-
vironnement ». En plus de son expérience sur la participation du public, ses principes, d?indé-
pendance, de transparence, de neutralité et d?égalité de traitement renforcent la légitimité
du processus participatif, mais également du scénario et du plan d?actions qui seront décidés.
Contacter la CNDP : saisine@debatpublic.fr
Globalement, il est intéressant de se représenter le garant comme un « opérateur qualité », qui alerte le
porteur sur des dysfonctionnements qui pourraient nuire au processus. Il ne se substitue cependant pas
au porteur dans la résolution de ces dysfonctionnements. À noter que du fait du coût de cet accompa-
gnement, certains porteurs de PTGE ont décidé de mobiliser un garant uniquement à partir de l?étape des
scénarios.
Le temps et les coûts des processus de participation
La participation prend du temps, et peut s?avérer coûteuse selon l?ambition qu?on lui assigne. Il n?existe
pas de solution rapide et peu chère pour mener des processus corrects. En ce sens, les points de réflexion
listés ci-dessus sont essentiels pour bien dimensionner la démarche.
Même si elle s?avère hors norme par ses moyens, la référence à la convention citoyenne sur le climat https://
www.conventioncitoyennepourleclimat.fr/budget/ est intéressante en termes de démarche participative.
54
43
CNDP | RAPPORT D?ACTIVITÉ2021
ORGANI SATION DE L A CNDP
Les dépenses de personnel
se sont quant à elles élevées
à hauteur de 2 662k¤, telles que
suit: la dépense a été de 2 807k¤,
desquels il convient de déduire
la refacturation des indemnités
des garant·e·s CNDP désigné·e·s
sur les participations du public
par voie électronique (PPVE)
de 145k¤.
Les dépenses des débats en 2021
?
Quant aux débats publics,
plus de 4M¤ ont été dépensés
couvrant 9procédures (dont 6fins
de débat). Sur ce même périmètre,
101k¤ de frais de déplacement
ont été remboursés et 408k¤
d?indemnités (brut chargé) ont été
dépensés. Pour les 6procédures
se terminant en 2021, c?est près
de 680k¤ qui ont été restitués
aux maîtres d?ouvrage.
1 329 k¤
998 k¤
145 k¤
408 k¤
14 k¤ 58 k¤
Membres CPDPAgent·e·s CPDP
Recettes
Refacturation indemnités PPVE JO + APIJ
Garant·e·s
Délégué·e·s
de région Commissaires
Dont en 2021
Il convient de retenir qu?un processus de participation faisant appel à un prestataire spécialisé, concer-
nant un nombre important d?acteurs, sur des questions complexes et se déroulant sur du moyen terme est
un poste de dépense important. La meilleure façon d?estimer le coût reste encore la commande publique,
à partir d?un cahier des charges bien construit.
Le rôle du garant et les avantages et inconvénients
Le garant n?est ni le négociateur, ni l?arbitre, ni le conciliateur pas plus que le médiateur. Il n?est pas non plus
co-auteur du projet et ne peut pas imposer la forme du processus de co-construction. Le rôle du garant est
assez variable d?une concertation à l?autre, en fonction du contexte territorial, mais dans la majorité des
cas, il est un observateur et un témoin actif. Il peut rappeler les principes du débat public, s?assurer que
les recommandations de la CNDP sont prises en compte, peut émettre des suggestions sur les modalités
de la concertation auprès du porteur de projet (dans toutes ses dimensions). Le garant peut produire un
bilan à la fin de la ou des concertation (s) et peut formuler des avis et recommandations pour la suite du
processus.
À noter cependant que la CNDP peut, sous certaines conditions, proposer des missions de conciliation.
55
Les avantages et inconvénients de recourir à un garant
Certains porteurs de PTGE ont exprimé les avantages et inconvénients à la présence de garants dans le
processus de participation (cf. annexe), notamment :
? le garant peut être important pour la confiance des acteurs dans le cadre de travail : il peut être
un recours pour tout acteur du projet de territoire qui se sentirait insuffisamment considéré dans le
processus.
? Mais le garant peut perdre la confiance des acteurs dans le cas où il n?est pas du tout familier avec
le sujet de l?eau et ses enjeux ;
? le garant pousse les porteurs de PTGE Ã s?emparer de la question de l?implication des citoyens dans le
processus, ce qui est effectivement un point d?entrée peu approfondi, à mettre en regard avec le risque
d?un manque de discernement sur les marges de décision des citoyens pour un projet à vocation opé-
rationnelle (qui n?existe pas si les citoyens sont invités à s?exprimer sur des aspects plus stratégiques);
? un autre risque est de pousser le porteur trop loin dans la mise en place d?une participation ci-
toyenne, dans un processus très coûteux pour une plus-value pas forcément évidente car peu opéra-
tionnelle (les citoyens n?étant in fine pas les porteurs d?action) ;
? le garant est souvent mobilisé dès le démarrage des processus afin d?instaurer, de base, un climat
de confiance. Or, les premières étapes d?un PTGE sont souvent très chronophages (état des lieux et dia-
gnostic), la rémunération des garants étant prise en charge, uniquement sur un temps limité, le garant
est impliqué pour le suivi de l?état des lieux / diagnostic, puis peut ne pas suivre la suite de la démarche
PTGE, faute de moyens financiers de la structure porteuse. Cela est d?autant plus dommageable que
les porteurs estiment que ce sont plutôt sur les étapes finales que la mobilisation d?un garant est perti-
nente. Riches de ces retours, certains PTGE les plus récents ont décidé de mobiliser un garant unique-
ment à partir de l?étape des scénarios ;
? à la fin du processus, le garant peut attester que la participation a été de qualité : il doit donc docu-
menter de manière extérieure le processus et sa qualité, ce qui est un retour d?expérience intéressant
pour d?autres PTGE (Article R121-19 et suivants du Code de l?environnement). Mais le risque est que le
processus et son animation soient uniquement jugés sur des recommandations émanant du garant
et qui n?ont pas été forcément prises en compte par le porteur pour différentes raisons (comme l?en-
semble des recommandations sur la participation citoyenne pour des raisons de coûts).
56
ANNEXE 2. FINANCEMENTS PAR LES AGENCES DE L?EAU
ET PAR LES RÉGIONS DANS LE CADRE DU RÈGLEMENT
EUROPÉEN SUR LES INVESTISSEMENTS EN MATIÈRE
D?IRRIGATION
Financement par les Agences de l?eau (extrait de l?annexe 2 de l?instruction du 7 mai
2019)
« Les Agences de l'eau accompagneront financièrement les projets de territoire pour la gestion de l'eau
conformément à leurs programmes d'intervention. Elles pourront accompagner, dans les bassins en défi-
cit quantitatif, la création d'ouvrages de stockage ou de transfert prévue le cas échéant dans le PTGE qui
traduisent une diminution de la pression sur la ressource en eau et une résorption des déficits quantitatifs
des territoires. Les financements seront limités, pour les ouvrages à vocation d?irrigation agricole, aux seuls
ouvrages ou parties d?ouvrage correspondant à la substitution des volumesprélevés à l?étiage par des volumes
prélevés en période de hautes eaux ou en provenance d'autres masses d'eau. Pour les ouvrages multi-usages
(eau potable, soutien d?étiage, irrigation, autres usages, etc.), les Agences de l?eau pourront éventuellement
financer des parties d?ouvrage allantau-delà de la substitution, dans des conditions encadrées par le projet de
territoire, et dans le respect des enveloppes financières prévues par le 11e programme des Agences de l?eau.
Le volume de substitution est le volume des prélèvements en période de basses eaux et qui sera prélevé en
période de hautes eaux ou transféré depuis une ressource qui n'est pas en déficit.
Le volume de prélèvement en période de basses eaux, à partir duquel le volume de substitution sera déter-
miné, doit être défini dans le diagnostic de la ressource du PTGE approuvé par le préfet coordonnateur de
bassin ou le préfet référent par délégation.
Ce calcul doit prendre en compte une analyse rétrospective s?appuyant sur les 5 à 10 dernières années ainsi
qu?une démarche prospective visant à intégrer les conséquences des dérèglements climatiques sur la disponi-
bilité de la ressource en eau, adaptées selon les bassins et leurs caractéristiques hydrologiques.
Concernant les PTGE en cours d'élaboration, dont l'avancement a conduit à un consensus local, ils n'ont pas
à revenir sur les volumes identifiés (volume prélevé en période de basses eaux et volume de substitution) même
si la méthode utilisée pour leur détermination diffère de l'approche susmentionnée.
D?autres partenaires financiers peuvent intervenir dans le financement de ces projets (ouvrages à vocation
d?irrigation agricole ou multi-usages), y compris au-delà de la substitution.
Cet accompagnement financier global contribuera à l?atteinte des objectifs de bon état et de non détériora-
tion fixés par la Directive Cadre sur l'Eau ainsi qu?à la mise en oeuvre du SDAGE. »
Financement par les Régions dans le cadre du règlement européen sur les investisse-
ments en matière d?irrigation
L?article 74 du R. (UE) 2021/2115 définit les conditions s?appliquant aux aides en faveur des investissements
en irrigation, et figure au Plan Stratégique National 2023/2027 de la France (https://agriculture.gouv.fr/pac-
2023-2027-le-plan-strategique-national, page 34).
Il distingue deux grandes catégories d?investissements :
? les investissements visant l?amélioration de l?existant (point 4) ;
? les investissements se traduisant par une augmentation nette de la surface irriguée (point 6).
L?éligibilité dans chacune de ces catégories est conditionnée par l?état de la masse d?eau (bon état ou état
moins que bon pour des raisons liées à la quantité d?eau) sur laquelle l?investissement a une incidence.
Par rapport à l'ancienne programmation, l'augmentation nette de la surface irriguée à partir d?un réseau
existant, même lorsque l?ensemble du projet (développement + amélioration de l?existant) permet une ré-
duction globale des prélèvements d?eau, n?est plus éligible sur une masse d?eau en état quantitatif moins
que bon pour des raisons liées à la quantité d?eau.
Par ailleurs, en complément d?une analyse d?éligibilité au regard de l'augmentation ou pas de la surface
irriguée sous-jacente, la création ou l'extension d'un réservoir à des fins d'irrigation est conditionné au fait
qu?il n?entraîne pas d?impact significatif sur l?environnement.
57
Les investissements éligibles concernent :
? l?amélioration de l?existant, dès l?instant où ils permettent une économie d?eau :
? il doit ressortir d?une évaluation ex ante que l?investissement est susceptible de permettre
des économies d?eau potentielles d?au minimum 5 % compte tenu des paramètres techniques de
l?installation ou de l?infrastructure existante ;
? lorsque l?investissement a une incidence sur les masses d?eaux souterraines ou de surface dont
l?état a été qualifié de moins que bon dans le plan de gestion de district hydrographique pertinent
pour des raisons liées à la quantité d?eau, l?investissement devra permettre une réduction
effective de l?utilisation de l?eau au moins égale à 50 % de l?économie d?eau potentielle afin
de contribuer à l?obtention d?un bon état de ces masses d?eau, conformément à l?article 4, para-
graphe1, de la directive 2000/60/CE.
? La création de retenues de substitution, quel que soit l?état de la masse d?eau pour des raisons liées
à la quantité d?eau ;
? le développement de l?irrigation si la masse d?eau est en bon état quantitatif et si l?investissement
n?a pas une incidence négative importante sur l?environnement.
Le développement de l?irrigation se traduisant par l?augmentation de la surface irriguée sur une masse
d?eau en état moins que bon n?est pas éligible.
Ainsi, le développement de l?irrigation à partir d?un réseau existant, même lorsque l?ensemble du projet
(développement + amélioration de l?existant) permet une réduction globale des prélèvements d?eau, n?est
plus éligible sur une masse d?eau en état quantitatif moins que bon pour des raisons liées à la quantité
d?eau.
Le tableau ci-après synthétise les principales conditions d?éligibilité en fonction de différents cas-types
d?investissements.
58
Création réseau
(Ã partir notamment d'une
retenue alimentée en période
de hautes eaux)
Réserve de subs-
titution (i.e. sans
augmentation
de la surface
irriguée)
Création ou
extension d?un
réservoir à des fins
d?irrigation
Création d'un
réservoir dans le
cas d'un projet
augmentant la
surface irriguée
Masse d'eau en
bon état
quantitatif
Masse d'eau en
état quantitatif
moins que bon
Masse d'eau en bon
état qualitatif
6_Art. 74
Évaluation envi-
ronnementale
démontrant que
le projet n'aura
pas d'incidence
environnementale
importante
Non 4 et 7_Art 74
La création de retenues
de substitution n?en-
traînant pas d?augmen-
tation de superficie
irriguée n?est pas condi-
tionnée à la réalisation
d?économie d?eau.
À condition que l?inves-
tissement n?ait pas d?in-
cidence sur une masse
d?eau souterraine ou de
surface.
4 et 7_Art 74
La création de retenues
de substitution n?en-
traînant pas d?augmen-
tation de superficie
irriguée n?est pas condi-
tionnée à la réalisation
d?économie d'eau.
À condition que l?in-
vestissement n?ait pas
d?incidence environne-
mentale importante.
7_Art.74
À condition que l?in-
vestissement n?ait pas
d'incidence environne-
mentale importante
Cas-type
d'invesrtissements
Amélioration existant
Extension réseau d'irrigation
(se traduisant par une
augmentation nette
de la zone irriguée)
Masse d'eau en bon
état quantitatif
Masse d'eau en état
quantitatif moins
que bon
Masse d'eau en bon
état quantitatif
Masse d'eau en état
quantitatif moins
que bon
Conditions d'éligibilité
Article 74
4.a)_Art. 74
Économie d'eau
potentielles d'au
minimum 5 %*.
4.a) et b)_Art. 74
Économies d'eau
potentielles d'au
minimum 5 %* et ré-
duction effective de
l'utilisation de l'eau
au moins égale Ã
50 % de l'économie
d'eau potentielle.
6.b)_Art. 74
Évaluation environ-
nementale
démontrant
que le projet
n'aura pas d'inci-
dence environnem-
tale importante.
6.b) Art. 74
Non subvention-
nable.
*sauf si le projet n?a d?incidence que sur l?efficacité énergétique, ou création d?un réservoir ou utilisation d?eau
recyclée qui n?a pas d?incidence sur une masse d?eau souterraine ou de surface
59
Article 74
1. Les États membres peuvent octroyer une aide en faveur des investissements dans l?irrigation de zones
nouvellement ou déjà irriguées, pour autant que les conditions prévues à l?article 73 et dans le présent
article soient remplies.
2. Les investissements dans l?irrigation ne sont financés que lorsque l?État membre concerné a envoyé Ã
la Commission un plan de gestion de district hydrographique, comme le prévoit la directive 2000/60/CE,
pour toute la zone dans laquelle l?investissement doit être réalisé ainsi que dans toute autre zone dont
l?environnement peut être affecté par l?investissement. Les mesures prenant effet dans le cadre du plan de
gestion de district hydrographique conformément à l?article 11 de ladite directive et concernant le secteur
agricole ont été indiquées dans le programme de mesures pertinent.
3. Un système de mesure de la consommation d?eau au niveau de l?investissement bénéficiant de l?aide est
en place ou est mis en place dans le cadre de l?investissement.
4. Les États membres ne peuvent octroyer une aide pour un investissement destiné à l?amélioration d?une
installation d?irrigation existante ou d?un élément d?une infrastructure d?irrigation que dans les cas sui-
vants :
a) il ressort d?une évaluation ex ante que l?investissement est susceptible de permettre des économies
d?eau compte tenu des paramètres techniques de l?installation ou de l?infrastructure existante;
b) lorsque l?investissement a une incidence sur les masses d?eaux souterraines ou de surface dont l?état
a été qualifié de moins que bon dans le plan de gestion de district hydrographique pertinent pour des
raisons liées à la quantité d?eau, une réduction effective de l?utilisation de l?eau est réalisée afin de contri-
buer à l?obtention d?un bon état de ces masses d?eau, conformément à l?article 4, paragraphe 1, de la
directive 2000/60/CE.
Les États membres fixent des pourcentages d?économies d?eau potentielles et une réduction effective
de l?utilisation de l?eau comme condition d?admissibilité dans leurs plans stratégiques relevant de la PAC,
conformément à l?article 111, point d). Ces économies d?eau reflètent les besoins établis dans les plans de
gestion de district hydrographique découlant de la directive 2000/60/CE mentionnée à l?annexe XIII du
présent règlement.
Aucune des conditions visées au présent paragraphe ne s?applique à un investissement dans une instal-
lation existante qui n?a d?incidence que sur l?efficacité énergétique, à un investissement dans la création
d?un réservoir ou à un investissement dans l?utilisation d?eau recyclée qui n?a pas d?incidence sur une
masse d?eau souterraine ou de surface.
5. Les États membres peuvent octroyer une aide aux investissements dans l?utilisation d?eau recyclée
en tant qu?autre source d?approvisionnement en eau que si la fourniture et l?utilisation de cette eau est
conforme au règlement (UE) 2020/741 du Parlement européen et du Conseil (46).
6. Les États membres ne peuvent octroyer une aide à un investissement se traduisant par une augmenta-
tion nette de la zone irriguée ayant une incidence sur une masse donnée d?eau souterraine ou de surface
que si :
a) l?état de la masse d?eau n?a pas été qualifié de moins que bon, dans le plan de gestion de district hy-
drographique pertinent, pour des raisons liées à la quantité d?eau ; et
b) une analyse de l?incidence environnementale montre que l?investissement n?aura pas d?incidence
environnementale négative importante; cette évaluation de l?incidence environnementale est soit réa-
lisée par l?autorité compétente, soit approuvée par celle-ci, et peut également porter sur des groupes
d?exploitations.
7. Les États membres ne peuvent octroyer une aide pour un investissement destiné à la création ou Ã
l?extension d?un réservoir aux fins de l?irrigation qu?à la condition que cela n?ait pas d?incidence environ-
nementale négative importante.
8. Les États membres limitent l?aide à un ou plusieurs taux ne dépassant pas :
a) 80 % des coûts éligibles pour les investissements en matière d?irrigation dans les exploitations agri-
coles réalisés au titre du paragraphe 4 ;
b) 100 % des coûts éligibles pour les investissements dans les infrastructures en dehors des exploitations
agricoles devant être utilisées pour l?irrigation ;
c) 65 % des coûts éligibles pour d?autres investissements en matière d?irrigation réalisés dans les exploi-
tations agricoles.
60
ANNEXE 3. EXEMPLES D?ACTIONS DE COMMUNICATION
SUR LA DÉMARCHE PTGE
Exemple du site internet du PTGE Allier Aval
L?Établissement Public Loire, sur le site internet du SAGE Allier Aval propose une rubrique spécifique au
PTGE Allier Aval. Au sein de cette rubrique, les différentes étapes du PTGE sont explicitées, mais surtout
sont mises à disposition des fiches infographiées et synthétiques sur le cadre, les étapes, les instances.
https://sage-allier-aval.fr/ptge-du-bassin-allier-aval/
https://sage-allier-aval.fr/ptge-du-bassin-allier-aval/3/
61
Exemple de communiqué de presse pour le lancement du PTGE Séoune
62
Exemple de plaquette de communication sur le PTGE Lac du Bourget
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64
ANNEXE 4. CADRE RÉGLEMENTAIRE RELATIF À LA GESTION
QUANTITATIVE DE LA RESSOURCE EN EAU
Le décret n°2021-795 du 23 juin 2021 relatif à la gestion quantitative de la ressource en
eau et à la gestion des situations de crise liées à la sécheresse
Ce décret donne la définition réglementaire du « volume prélevable » et inscrit leur évaluation dans le
cadre d'une stratégie de bassin.
? Il s?agit du « volume maximal que les prélèvements directs dans la ressource en période de basses
eaux, autorisés ou déclarés tous usages confondus, doivent respecter en vue du retour à l?équilibre
quantitatif à une échéance compatible avec les objectifs environnementaux du schéma directeur
d?aménagement et de gestion des eaux. Ce volume prélevable correspond au volume pouvant statis-
tiquement être prélevé huit années sur dix en période de basses eaux dans le milieu naturel aux fins
d?usages anthropiques, en respectant le bon fonctionnement des milieux aquatiques dépendant de
cette ressource et les objectifs environnementaux du schéma directeur d?aménagement et de gestion
des eaux » (art. R211-21-1 du Code de l?environnement).
Les volumes prélevables ont déjà été évalués sur certains territoires en déséquilibre, sur la base de circu-
laires qui les définissaient de la même manière, et dont le décret a repris les éléments de principe. Les
études « volumes prélevables » sont cohérentes et s?appuient sur la détermination de débits objectifs
d?étiage. Ainsi le décret donne un statut et un cadrage réglementaire à des outils existants qu?il n?est pas
donc pas nécessaire de réviser systématiquement à la suite de sa publication. Le décret n° 2021-795 ne
s?applique qu?aux nouvelles études d?évaluation et aux mises à jour d?études d?évaluation réalisées. Il n?est
pas prévu de revalider au regard des dispositions du décret les études déjà réalisées. L?article R211-21-1
(ajouté par le décret n° 2021-795) pose le principe que le respect du volume prélevable en basses eaux doit
permettre un retour à l?équilibre quantitatif en basses eaux à une échéance compatible avec les objectifs
du SDAGE.
En cohérence avec les SDAGE 2022-2027, une stratégie de bassin, indiquée au II du R.213-14 du code de
l?environnement est définie par les préfets coordonnateurs de bassin. Elle permet d?encadrer notamment
au niveau méthodologique les travaux à mener en la matière et d?assurer de bonnes conditions concertées
pour les nouvelles études à mener.
Le décret n°2022-1078 du 29 juillet 2022 relatif à la gestion quantitative de la ressource
en dehors de la période de basses eaux
Pris suite au Varenne agricole de l?eau et du changement climatique, il introduit des nouveautés concer-
nant :
? la possibilité d?évaluer des volumes pouvant être disponibles aux usages anthropiques, hors période
de basses eaux, dans le respect des mêmes règles de principe que les volumes prélevables à l?étiage
(R-211-21-3 du CE) ;
? le rôle du préfet coordonnateur de bassin en matière de pilotage et de coordination d?une stratégie
précisant l?opportunité de mener localement des évaluations des volumes pouvant être disponibles
pour les usages anthropiques hors période de basses eaux sur certains des bassins faisant déjà l?objet
d?une évaluation de volumes prélevables à l?étiage et selon les mêmes conditions méthodologique,
d?élaboration, de révision et de gouvernance que ces dernières (III du R213-14 du CE).
Le R.211-21-3 du CE créé par le décret de juillet 2022 précise que les conditions d?encadrement des prélè-
vements ou les évaluations des volumes disponibles aux usages anthropiques hors période de basses eaux,
respectent les mêmes principes généraux que les évaluations des volumes prélevables à l?étiage précisés
au I, II et II du R.211-21-2. Afin de prendre en compte de manière anticipée l?évolution de la ressource en
eau, le décret prévoit également que les évaluations hors période de basses eaux intégreront un volet
prospectif tenant compte des effets probables du changement climatique sur la ressource en eau, la re-
charge des nappes et le régime hydrologique des cours d?eau.
Le décret ne rend pas obligatoire la définition de volumes pouvant être disponibles en dehors de la pé-
riode de basses eaux pour les usages anthropiques. L?alternative est de définir des conditions de prélève-
ment en volume ou en débits, permettant d?assurer un « garde-fou » sur cette période comme introduite
par le décret 2021-795 du 23 juin 2021.
Une instruction est actuellement en cours d?écriture pour en préciser les modalités d?application.
65
ANNEXE 5. ÉTUDES PROSPECTIVES CHANGEMENT
CLIMATIQUE : PRINCIPAUX RÉSULTATS DU PROJET EXPLORE
2070 ET SA MISE À JOUR À TRAVERS EXPLORE2
I. Objectif de l?étude Explore 2070
Un premier projet baptisé Explore2070 en 2012 (https://professionnels.ofb.fr/fr/node/44), a évalué les im-
pacts du changement climatique sur les milieux aquatiques et la ressource en eau à l'échéance 2070, pour
élaborer et évaluer des stratégies d?adaptation pour les eaux de surface et souterraines. Il était fondé sur
le 4e rapport d?évaluation du GIEC « Changements climatiques 2007 (AR4) » (https://www.ipcc.ch/report/
ar4/syr). Le projet Explore2070 fait encore référence presque 10 ans plus tard, bien que basé sur des hypo-
thèses datées sur l?évolution du climat (2007). Le projet Explore2 vise à mettre à jour de ces résultats ainsi
qu?une meilleure appropriation des résultats par les utilisateurs, l?ensemble des livrables étant prévu début
2023.
Explore 2070 : Principaux résultats à retenir ? Eaux superficielles
L?évaluation des changements possibles sur les eaux de surface à l'horizon 2046-2065, par rapport à un
état de référence (~1961-1990), a été réalisée en France métropolitaine et sur les départements d'Outre-
mer sur la base d?un scénario d?émission de gaz à effet de serre (A1B) et d?un ensemble de modèles clima-
tiques et hydrologiques
Sur la métropole, les résultats obtenus indiquent :
? une augmentation possible des températures moyennes de l?air de l'ordre de +1.4°C à + 3°C selon les
simulations sur l'ensemble de la métropole ;
? une évolution incertaine des précipitations, la plupart des modèles s'accordant cependant sur une
tendance à la baisse des précipitations en été sur l'ensemble de la métropole, en moyenne de l'ordre
de -16 % Ã -23 % ;
? une diminution significative globale des débits moyens annuels à l'échelle du territoire, de l'ordre
de 10 % à 40 % selon les simulations, particulièrement prononcée sur les districts Seine-Normandie et
Adour-Garonne ;
? pour une grande majorité des cours d'eau, une diminution des débits d?étiage encore plus pronon-
cée que la diminution à l?échelle annuelle ;
? des évolutions plus hétérogènes et globalement moins importantes sur les crues.
Figure 2 : évolutions relatives
possibles (en %) du débit moyen
annuel (module) entre 1961-90
et 2046-65. Résultats moyens
établis sur 14 simulations (2
modèles hydrologiques x 7
modèles climatiques). La cou-
leur des points est fonction de
l'intensité du changement et
la taille des points est liée à la
convergence des 14 simulations.
66
Figure 3 : évolutions relatives
possibles (en %) du QMNA5
entre 1961-90 et 2046-65. Ré-
sultats moyens établis sur 14 si-
mulations (2 modèles 2046-65.
Résultats moyens établis sur 14
simulations (2 modèles hydrolo-
giques x 7 modèles.
Explore 2070 : Principaux résultats à retenir ? Eaux souterraines
Les résultats du projet Explore 2070 font ressortir une baisse quasi générale de la piézométrie associée Ã
une diminution de la recharge comprise entre 10 et 25 %, avec globalement deux zones plus sévèrement
touchées : le bassin versant de la Loire avec une baisse de la recharge comprise entre 25 et 30 % sur la
moitié de sa superficie et surtout le Sud-Ouest de la France avec des baisses comprises entre 30 et 50 %,
voire davantage (cf. figure 3).
Toutes les modélisations réalisées montrent une baisse du niveau moyen mensuel des nappes liée à la
baisse de la recharge. Cette baisse serait très limitée au droit des plaines alluviales (grâce à l?alimentation
des cours d?eau) mais pourrait atteindre 10 m sur les plateaux ou contreforts des bassins sédimentaires.
Cette diminution entraînerait une baisse du même ordre de grandeur des débits d?étiage des cours d?eau
et une augmentation de la durée des assecs. Autre enseignement : la surélévation du niveau marin et une
forte demande estivale en zone littorale risquent de générer une remontée du biseau salé (limite eau
douce/eau de mer) qui pourrait mettre en danger la qualité des eaux dans les estuaires, les zones de marais
et les aquifères côtiers, notamment sur le pourtour méditerranéen entre Marseille et l?Espagne.
Variation de la recharge entre temps présent (1960-1990) et temps futur (2045-2065)
Figure 4: écarts minimal, moyen et maximal de la recharge temps futur/temps présent.
Prélèvements agricoles : Il est important de préciser que les résultats présentés ici n?ont pas pu prendre en compte la hausse attendue des be-
soins de l?irrigation en lien avec l?augmentation des températures. Les valeurs de prélèvements agricoles utilisées pour la période 2050-2070
sont donc relativement proches des valeurs des prélèvements actuels (année 2006). Celle-ci a été calculée, plus tard dans le projet Explore
2070, dans une fourchette de +42 à + 65 % par rapport aux prélèvements actuels (année 2006), à assolements identiques. Compte tenu de
l?importance des prélèvements agricoles sur l?évolution du niveau des aquifères, cette dernière observation pourrait amener à conclure que
les résultats présentés sont plutôt optimistes.
67
II. Qu?est-ce que le projet Explore2 ?
Les conclusions des assises de l?eau (cf. action 16) ont souligné le besoin d?actualisation des connaissances
de l?impact du changement climatique sur les ressources en eau. L'analyse des retours d'utilisateurs des
résultats produits par Explore2070 réalisée en 2020 (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02930768) a mis en
évidence un désir et un besoin d?aller plus loin, ce qui est le but du nouveau projet Explore2.
Outre refonder les calculs sur la base de données du GIEC plus récentes
(CMIP 5, dont les premiers résultats ont été communiqués en 2013), Explore2
ambitionne une plus forte concertation avec les utilisateurs des résultats
(ministères, agences de l?eau, collectivités, bureaux d?étude, etc.).
Ainsi, ces nouvelles projections hydro-climatiques seront notamment très utiles pour la révision des SDAGE
qui débutera en 2025, l?élaboration des 100 « projets de territoire pour la gestion de l?eau » à horizon 2027,
la révision des Plans Climat Air Energie Territoriaux en 2023, l?élaboration des programmes d?actions de
prévention contre les inondations (PAPI), etc. Elles permettront aux territoires d?initier des démarches
prospectives territoriales sur les usages de l?eau et les conditions d?une gestion durable de l?eau, de définir
et mettre en place des plans d'adaptation en adéquation avec les enjeux locaux du territoire.
Explore2 : un projet scientifique construit en concertation avec les utilisateurs finaux
Engager les connaissances scientifiques récentes pour produire des projections hydro-climatiques ?
Le volet scientifique du projet s?appuie sur les dernières connaissances scientifiques pour actualiser les
projections pour le climat, les eaux de surface et souterraines et leurs interactions, selon une méthodolo-
gie homogène à l?échelle de la France métropolitaine.
Les résultats d'Explore2 permettront de décrire le climat à une résolution de 8 x 8 km², d?évaluer l?évolu-
tion de la disponibilité en eaux superficielle et souterraine et de caractériser les extrêmes sur l?ensemble
du XXIe siècle pour différents scénarios d?émission de gaz à effet de serre (RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5),
dans un contexte de changement climatique. Explore2 propose également de multiplier les points de
calcul des débits le long du réseau hydrographique et des hauteurs piézométriques futurs (par rapport Ã
Explore2070), et de fournir ainsi des résultats sur des petits bassins versants non jaugés en mobilisant des
modélisations hydrologiques à résolution plus fine.
Ces données seront produites sur la base de trois scénarios d?émission de gaz à effet de serre, et d?un en-
semble de modèles climatiques et de modèles hydrologiques qui permettront d?estimer les incertitudes.
Concernant les Outre-mer, les travaux sur l?impact du changement climatique n?ont pas le même niveau
de maturité que ceux sur la Métropole ; ce qui justifie un traitement différencié. Dans le cadre d'Explore2,
un recueil de la connaissance sera réalisé et présenté à des acteurs de la gestion de l?eau de ces territoires
afin d'identifier des besoins en connaissance et en données qui ne seraient pas couverts aujourd?hui et
d?établir une liste priorisée de besoins et d'actions de recherche.
?. tout en concertant les utilisateurs pour assurer la compréhension et l?utilisation des résultats produits.
L'analyse des retours d'utilisateurs des résultats produits par Explore2070 avait également mis en évidence
une sous-utilisation de ces résultats du fait de leur complexité scientifique et de leur accessibilité jugée
non aisée. Pour éviter cet écueil, un volet « Accompagnement des utilisateurs » a donc été créé afin
d'instaurer une communication régulière entre un panel d'utilisateurs futurs des résultats du projet et le
consortium scientifique.
L'objectif visé est de mettre à disposition une information pertinente, compréhensible et facilement
accessible pour permettre différentes utilisations des résultats, et faciliter l?interprétation des données.
Cette concertation s'appuie sur trois comités (appelés « COUT » pour COmité des UTilisateurs) qui ont
été constitués dès le démarrage du projet : deux pour la Métropole (COUT-A qui se réunit et est consulté
et COUT-B qui est consulté) et un pour les Outre-mer (« COUT-OM »). Les COUT-A et B sont régulièrement
consultés sur les avancées scientifiques qui leur sont présentées. Le COUT-OM a quant à lui pour objectif
de faire émerger des besoins spécifiques à ces territoires et de dresser une feuille de route pour la produc-
tion de données adaptées aux contextes locaux.
68
Quel est le planning actuel de production des résultats d?Explore2 ?
Comme cela était prévu dans le planning initial du projet, les projections climatiques produites par tous
les modèles climatiques utilisés seront finalisées fin 2022. Les projections hydrologiques (eaux de surface
et eaux souterraines) seront ensuite produites au cours du 1er semestre 2023.
Les premiers livrables du projet Explore2 ont récemment été mis en ligne sur la page web du site ; il s?agit
des rapports suivants :
? rapport sur le réseau de restitution « Points et supports de simulation des projections hydrolo-
giques»,
? rapport sur le réseau de référence pour l'évaluation des modèles « Identification des stations hydro-
métriques et piézométriques pour l?évaluation des modélisations hydrologiques et hydrogéologiques »,
? rapport sur le bilan des connaissances « Étude d?impact du changement climatique sur le régime
hydrologique en France métropolitaine ? synthèse bibliographique ».
Les rapports suivants sont en préparation et seront mis en ligne prochainement :
? rapport sur les projections climatiques « Projections climatiques régionalisées : correction de biais
et changements futurs »,
? rapport sur les territoires ultra-marins : Production de projections hydro-climatiques en outre-mer :
Synthèse des connaissances et freins scientifiques.
Où trouver des informations sur Explore2 et sur ses résultats ?
Les données et résultats relatifs au climat produits par Explore2 seront mis à disposition sur le portail
« DRIAS les futurs du climat » (http://www.drias-climat.fr), qui met actuellement à disposition pour la
France des informations climatiques régionalisées.
Les données et résultats relatifs à l?hydrologie produits par Explore2 seront mis à disposition sur un nou-
veau portail « DRIAS-les futurs de l?eau » qui a été développé dans le cadre du projet LIFE Eau&Climat (cf.
annexe 6) et qui sera ouvert en janvier 2023.
Plus d?informations sur le projet Explore2 et ses actualités sont disponibles sur le site dédié à Explore2 :
https://professionnels.ofb.fr/fr/node/1244.
69
ANNEXE 6. OUTILS DEVELOPPÉS DANS LE CADRE DU PROJET
LIFE EAU&CLIMAT QUI POURRONT ÊTRE MOBILISÉS
POUR LES DÉMARCHES PTGE
Le projet LIFE Eau&Climat a été lancé le 1er septembre 2020 et durera 4 ans. L?objectif est d?aider les acteurs
de la gestion locale des ressources en eau, en particulier dans le cadre des Schémas d?aménagement et de
gestion des eaux (SAGE), à évaluer les effets du changement climatique, à les prendre en compte dans leur
planification et à mettre en oeuvre des mesures d?adaptation malgré les incertitudes existantes.
La valeur ajoutée est la prise en compte opérationnelle de l'adaptation au changement climatique au ni-
veau local, tout en soutenant l?engagement des acteurs de la ressource sur le long terme.
Le projet LIFE Eau&Climat (LIFE19 GIC/FR/001259) - Supporting long-term local
decision-making for climate-adapted Water Management - a reçu un finance-
ment du programme LIFE de l'Union européenne.
https://www.gesteau.fr/life-eau-climat
Pour atteindre ses objectifs, le projet a été construit autour de quatre actions principales répondant aux
besoins exprimés par les acteurs (lors du séminaire national SAGE de 2018) :
? Besoin d?outils d?aide à la décision pour l?adaptation au changement climatique (Phases II et III de ce
guide)
? Livrable : Guide de diagnostic des vulnérabilités
? Livrable : Outil de définition de trajectoires d'adaptation
? Besoin de conseils pour la mobilisation des acteurs locaux (Phases I, II et III de ce guide)
? Livrable : Rapport de recommandations pour la mobilisation des acteurs
? Livrable : Boîte à outils en ligne contenant des exemples de mobilisation suivant les objectifs de
mobilisation identifiés
? Besoin d?un accès facilité aux données hydro-climatiques (Phases II et III de ce guide)
? Livrable : Portail DRIAS-Eau
? Besoin d?appui scientifique pour mener des études de type prospectif (Phases II et III de ce guide)
? Livrable : Livre blanc (web) pour mener une étude prospective sur la ressource en eau
En plus des 4 principales actions décrites ci-dessus, 21 actions de démonstration sont menées sur le ter-
rain: de l?utilisation de données satellitaires pour améliorer un jumeau numérique de bassin, à la création
d?observatoires citoyens en passant par l?organisation de journées d?échanges scientifiques ? gestionnaires.
L?objectif du consortium est de créer des outils qui soient utilisés et utilisables au-delà du temps du projet
et pas seulement par les partenaires du projet, mais par tous les acteurs de la gestion locale de l?eau.
Pour assurer cette ambition, tous nos résultats sont disponibles librement sur le site gest?eau.fr.
Le projet LIFE Eau&Climat est réalisé par 14 partenaires et implique 21 SAGE
(soit >10 % des SAGE en cours).
https://www.gesteau.fr/
70
ANNEXE 7. ARTICULATION SAGE / PTGE
Les SAGE en déclinant les SDAGE à l?échelle d?un bassin versant sont un outil de planification. Ils dé-
bouchent sur un plan d?aménagement et de gestion durable (PAGD) associé à un règlement et portent
ainsi un caractère réglementaire, là où le PTGE est une démarche contractuelle.
Si le SAGE est un document de planification définissant des objectifs plus larges que le PTGE, notamment
de bon fonctionnement des milieux aquatiques et humides, le PTGE porte une dimension très opération-
nelle en débouchant sur un programme d?actions dans un horizon temporel qui devrait être de 2 à 3 ans.
Le couplage d?une analyse socio-économique à une analyse prospective doit permettre d?assurer la perti-
nence du programme d?actions choisi pour le PTGE en tenant compte du changement climatique.
Le PTGE n?est pas un outil de planification et n?emporte pas d?autorisation, les conditions de succès dé-
pendent ainsi de la capacité à faire des acteurs du territoire. Il importe que les maîtrises d?ouvrage envi-
sagées aient les capacités techniques et financières à établir les demandes d?autorisation répondant aux
attendus réglementaires et à bâtir des plans de financement mobilisant autofinancements et ressources
externes.
Actuellement, ce n?est pas le PTGE qui emporte les financements des Agences de l?eau puisqu?intervient
ensuite un contrat avec engagement du maitre d?ouvrage et clauses conditionnelles (dont par exemple la
réduction des prélèvements, l?implantation du projet dans un secteur en déséquilibre quantitatif, ou en-
core la réalisation d?une analyse économique). Les Agences de l?eau peuvent s?engager sur le financement
du temps d?animation des PTGE par les structures porteuses de la démarche (EPTB, EPAGE, EPCI, ?) puis
sur les mesures du programme d?action selon les modalités de leur programme d?intervention (l?Agence
de l?eau Loire-Bretagne conditionne ses financements à l?inscription des mesures dans un Contrat de
Territoire).
L?articulation entre l?outil de planification que constitue le SAGE et la démarche PTGE est ainsi de plusieurs
niveaux :
? sur la gouvernance, la Commission Locale de l?Eau (CLE), étendue aux parties intéressées non
membres de la CLE, constitue le cadre du comité de pilotage du PTGE.
? sur le périmètre géographique : Un PTGE est défini sur un périmètre hydrologique et hydrogéolo-
gique cohérent. Son périmètre peut être ajusté par rapport au SAGE, au regard notamment des enjeux
locaux et de l?opérationnalité visée. Si différent de celui du SAGE, celui-ci induit une adaptation de la
composition du comité de pilotage. Dans le cas où un PTGE couvrirait plusieurs périmètres de SAGE,
une commission d?inter-SAGE constituera le comité de pilotage du PTGE.
? sur le volet quantitatif : il est recommandé d?engager la démarche de PTGE en même temps que la
révision du SAGE ; ainsi, les principes de gestion identifiés par le PTGE pourront immédiatement inté-
grer le volet « quantitatif » du PAGD et du règlement du SAGE. Si les calendriers ne le permettent pas,
le PTGE peut être conduit en parallèle, et les liens avec le PAGD et le règlement du SAGE seront réalisés
en temps voulu à la prochaine révision du SAGE. En cas d?absence de SAGE, le PTGE peut également
préfigurer ce-dernier sur le territoire.
Face à la récurrence des épisodes de crise sécheresse, les SAGE et PTGE en tant qu?outils de gestion struc-
turelle ont un rôle-clé à jouer, en permettant la résorption des déficits quantitatifs et en garantissant un
partage de l?eau plus juste afin de limiter les tensions, protéger les milieux et leur biodiversité et garantir
les usages.
71
100 km
100 mi
Leaflet | SRS: EPSG:4326, © OpenStreetMap contributors, OIEau, animateurs SAGE et contrats de milieu, et ministère en charge de
l'écologie
Carte de situation des SAGE au19 Décembre 2022
72
Bassins versants
Etat d'avancement
approuvé
en cours de concertation
identifié
Sources :
Données SIG DB Loire Bretagne, Seine Normandie, Adour Garonne : septembre 2021
Données SIG DB Rhône Méditerranée Corse : juin 2021
Date de création : 08/10/2021
Départements
Bassins versants
Fréquence des épisodes de crise
1
3
4
5
6
7
8
9
Fréquence des épisodes annuels de restriction de niveau « crise » des usages de
l?eau superficielle d?une durée de plus d?un mois sur la période 2012-2020
MTCET/DGALN/EARM
Traitement : SDES, 2021
73
ANNEXE 8. ELÉMENTS MÉTHODOLOGIQUES SUR LA DÉTERMI-
NATION DES VOLUMES PRÉLEVABLES DANS LES EAUX
SOUTERRAINES ET LES EAUX DE SURFACE
N.b. : ces éléments doivent être complétés par les éléments des stratégies d?évaluation des volumes pré-
levables propres à chaque bassin, qui apportent le cas échéant des compléments méthodologiques Ã
prendre en compte.
LES EAUX SOUTERRAINES
1. Eléments de contexte et cadre réglementaire
Selon le décret du 23 juin 2021, la ressource en eau fait l?objet d?une gestion quantitative équilibrée lorsque,
dans le cas général : « Ce volume prélevable correspond au volume pouvant statistiquement être prélevé
huit années sur dix en période de basses eaux dans le milieu naturel aux fins d?usages anthropiques, en
respectant le bon fonctionnement des milieux aquatiques dépendant de cette ressource et les objectifs
environnementaux du schéma directeur d?aménagement et de gestion des eaux ».
Ce qui suppose de déterminer les niveaux des nappes d?eau souterraine à respecter et la valeur des débits
à maintenir dans la rivière qui permettent de garantir le bon fonctionnement des milieux aquatiques.
La particularité des études volumes prélevables est également de répondre à l?objectif de bon état quan-
titatif, conformément à la Directive Cadre sur l?Eau (DCE). Cet objectif est défini comme suit par l'article
R. 212-12 du code de l'environnement : L?état quantitatif d?une eau souterraine est considéré comme bon
lorsque les prélèvements ne dépassent pas la capacité de renouvellement de la ressource disponible, compte
tenu de la nécessaire alimentation en eau des écosystèmes aquatiques de surface et des zones humides di-
rectement dépendantes en application du principe de gestion équilibrée énoncé à l?article L.211-1.
2. Déroulé type d?une étude de détermination des volumes prélevables
dans les eaux souterraines
Dans le cadre d?un retour d?expérience sur plus de 30 études volumes prélevables menées dans les aquifères
à nappe libre (BRGM/RP64615/FR), complété par des entretiens avec des hydrogéologues régionaux, le
BRGM indique qu?au regard de la complexité de l?estimation des volumes prélevables et des spécificités de
chacun des sites d?étude, il est capital qu?une démarche structurante, commune aux différentes études,
soit suivie (figure 1). En revanche, il n?est pas souhaitable d?imposer une méthodologie de travail unique,
car celle-ci doit être adaptée au contexte hydrogéologique et aux données disponibles. Il est par exemple
nécessaire de distinguer les nappes très réactives comprenant des aquifères de faible extension comme
en Bretagne ou à La Réunion, des aquifères majoritairement libres qui sont plus ou moins réactifs et les
aquifères sous couverture ou aquifères captifs ou majoritairement captifs qui sont plus inertiels.
À noter que pour les nappes d'accompagnement, dont les périmètres peuvent varier dans le temps et l'es-
pace en fonction de la pression de prélèvement et de la période de l'année, il revient aux territoires de les
délimiter, en prenant en compte le contexte hydrogéologique local et la caractérisation parfois complexe
de la connexion nappe-rivière.
Les analyses HMUC (Hydrologie, Milieux, Usages et Climat) préconisées dans le SDAGE Loire-Bretagne
répondent parfaitement au besoin de connaissance nécessaire à l?estimation des volumes prélevables.
74
Constitution d'un Comité de Pilotage
Définition des objectifs environnementaux
Choix de la méthodologie et des outils
Analyse historique des données a minima
Délimitation des unités de gestion
Critères hydrologiques et hydrogéologiques
Détermination des indicateurs associés aux objectifs environnementaux
Débit, niveau piézométrique, conductivité électrique
Perspective d'amélioration et programme d'acquisitions
complémentaires
Estimation des volumes prélevables et confrontation des résultats aux
situations passées et à la recharge
Incertitudes, limites de l'étude
Compilation
de
données
Caractérisation hydrogéologique de l'hydrosystème
Recharge, échanges nappe-rivière, limites, etc.
Évaluation exhaustive des prélèvements et rejets
Suivi C
om
ité de Pilotage
C
on
fr
on
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su
lt
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s
Figure 1 : Démarche proposée pour l?élaboration des volumes prélevables (source : Arnaud, 2016)
Les principales étapes de la démarche rationnelle à appliquer sont indiquées ci-dessous. Les aspects ayant
traits à l?hydrogéologie sont commentés plus en détail.
1) Constitution d?un Comité de Pilotage en amont de l?étude, dans le but de valider les décisions prises
en cours d'étude qui pourraient s'écarter des recommandations formulées pour estimer les volumes
prélevables.
2) Caractérisation hydrogéologique de l?hydrosystème. Elle doit permettre d?aboutir à l?élaboration du
modèle conceptuel hydrogéologique. Dans le cas des aquifères à nappe libre, une attention particulière
devra être portée à la caractérisation des échanges nappe-rivière et à l?évaluation de la recharge. En ce
qui concerne la problématique de l?intrusion saline dans les aquifères côtiers, il est recommandé de
mettre en place une acquisition régulière de logs de conductivité en forage (mesures échelonnées sur la
verticale de la colonne d?eau).
75
3) Inventaire le plus exhaustif possible des prélèvements et rejets. Au-delà des informations fournies par
les Agences de l?Eau et/ou BNPE, il est demandé de conduire plusieurs investigations spécifiques visant
à atteindre l?exhaustivité : analyse des besoins en eau en fonction des cultures, enquêtes et visites de
terrain, etc. La collecte des données doit être organisée au pas de temps mensuel.
4) Analyse des objectifs environnementaux inscrits dans les SDAGE/SAGE et, si besoin proposition d?ob-
jectifs/seuils complémentaires en concertation avec le Comité de Pilotage. Les critères d?objectifs et
seuils peuvent être de différentes natures en fonction des contextes : maintenir un écoulement minimal
dans les cours d?eau connectés à la nappe, limiter l?intrusion saline, ne pas inverser les flux de nappe
à proximité d?une zone humide, respecter un équilibre sur le long terme entre les volumes s?écoulant
au profit des autres milieux ou d?autres nappes, les volumes captés et la recharge de l?aquifère, ne pas
perturber le caractère captif des aquifères pour les nappes profondes ou/et sous-couverture. Différents
types d?objectif peuvent coexister. La définition de ces objectifs environnementaux est le facteur clef
dans l?évaluation des volumes prélevable et doit être partagé par tous les acteurs dès le démarrage de
l?étude.
5) Choix de la (des) méthodologie(s) et des outils. A minima, il est préconisé de procéder à une analyse
de l?historique des données (pluie, ETP, débits, niveaux piézométriques, volumes prélevés, conductivité
électrique de l?eau). Pour les hydrosystèmes connaissant ou ayant connu une exploitation intensive, il
est, en effet, possible de proposer de manière pragmatique une borne supérieure aux volumes préle-
vables par une simple analyse croisée des données historiques. Si les données disponibles le permettent,
le recours à des outils de modélisation doit, dans un second temps, être envisagé et notamment pour
prendre en compte la spatialité des prélèvements. L?échelle de temps pour l?acquisition des données est
dépendante de la réactivité des nappes et des connaissances disponibles, elle est à minima à l?échelle de
la saison d?étiage en sus de l?évaluation annuelle et lorsque possible à une échelle mensuelle.
6) Délimitation des unités de gestion sur la base de critères hydrologiques et hydrogéologiques. Le re-
cours aux limites administratives est à proscrire. Il est important de tenir compte de l?imbrication des
bassins versants de surface et des bassins versants souterrains. La notion de solidarité amont-aval doit
également être prise en compte. Pour les parties amont des bassins il est nécessaire de considérer les
besoins en eau des usagers de la partie aval du bassin ; Du fait de l?emboitement/chevauchement de
différentes limites administratives (départementales, régionales, communales), hydrologiques et hydro-
géologiques, des difficultés se posent pour choisir l?échelle d?étude adaptée et exploiter les données
associées.
Les OUGC présentent en grande majorité des périmètres, qui ne recoupent pas nécessairement ceux des
bassins versants de surface, qui eux-mêmes ne correspondent pas aux limites des aquifères ou aux entités
BDLISA.
Pour l?évaluation de la pression de prélèvement, l?analyse des tendances piézométriques sur le long terme
ou encore le calcul du ratio prélèvement/recharge (cf. guide d?évaluation DCE de l?état quantitatif des
masses d?eau souterraines), les travaux doivent être menés à l?échelle d?une entité hydrogéologique co-
hérente (masse d?eau, entité BDLISA). Or, si une seule partie de cette masse d?eau ou entité fait partie du
secteur étudié, les calculs du bilan s?en trouveront faussés.
Il est recommandé que les aquifères sous-jacents aux périmètres des PTGE soient identifiés par leur code
masse d?eau européen (MESO) ou leur code national BDLISA. En effet, la complexité géométrique et de
fonctionnement d?un aquifère nécessitent d?être précis dans ces limites horizontales et verticales. Les co-
des MESO et BDLISA se réfèrent à des entités bien définies et reconnues.
Dans le cas où les masses d?eau souterraine ou aquifères s?étendent sur le périmètre de plusieurs PTGE,
il est nécessaire que les organismes de gestion se coordonnent afin d?évaluer les volumes prélevables sur
l?ensemble de la masse d?eau souterraine.
De même, pour un bassin versant découpé en plusieurs territoires de gestion il est indispensable pour
déterminer les volumes prélevables en amont de tenir compte des objectifs environnementaux et des
besoins en eaux de la partie aval du bassin versant (solidarité amont-aval).
Pour les calculs de bilan (prélèvement/recharge), il est indispensable de connaitre avec exactitude dans
quelle masse d?eau ou entité BDLISA est installé le forage. Pour cela les forages doivent être déclarés en
BSS et la masse d?eau souterraine ou entité captée identifiée.
Lorsque les bassins sont très étendus, il est possible de définir des sous-bassins de gestion. Le fait de réaliser
une zonation des secteurs en définissant, pour chacun des sous-secteurs un DOE ou niveau piézométrique
de référence parait très pertinent afin de prendre en compte la variabilité hydrogéologique, hydrologique,
les pressions et les besoins en eau.
76
Il est également nécessaire d?identifier pour chaque sous-secteur, les entités hydrogéologiques concer-
nées et si possible, utiliser les limites hydrogéologiques comme limites de sous-secteurs pour les territoires
à forte composante eau souterraine. Il est également nécessaire de définir des objectifs environnemen-
taux et de disposer d?indicateurs de gestion associés à ces objectifs pour chaque sous-secteurs.
7) Détermination des indicateurs de gestion associés aux objectifs environnementaux. Le plus souvent,
les contraintes environnementales sont directement traduites par le respect de débits ou niveaux pié-
zométriques d?objectif. D?autres critères d?objectif peuvent cependant s?avérer pertinents : impact des
prélèvements sur le QMNA5 naturel, fréquence et étendue des assecs, valeur seuil de conductivité. Dans
le cas d?indicateurs déjà existants (issus des SDAGE, SAGE), une analyse critique doit être conduite afin
de vérifier leur adéquation avec une étude d?estimation des volumes prélevables (objectifs poursuivis
lors de leur détermination, méthodes de calcul, etc.).
8) Estimation des volumes prélevables. Il est impératif que les études aboutissent à la détermination
d?un volume prélevable mensuel ou, a minima, un volume cumulé sur la période de tension (étiage) et
un volume hors période d?étiage. Les résultats doivent être assortis d?une enveloppe d?incertitudes re-
flétant les principales limites identifiées (limites de connaissance et hypothèses pour y remédier, limites
d?ordre méthodologique). Il serait alors intéressant de conclure quant à leur implication sur le résultat :
l?estimation des volumes prélevables est-elle optimiste ou pessimiste ?
La période d?étiage doit être donc bien définie dans le temps. En effet, pour les eaux souterraines, cette
période peut fortement varier d?un secteur à l?autre et d?une année à l?autre. Le fait de reprendre des pré-
lèvements de manière intensive, par exemple en novembre alors que la recharge n?a pas encore eu lieu,
aura un impact fort sur les eaux de surface et les écosystèmes associés.
Il apparaît également nécessaire de suivre le niveau piézométrique même hors période d?étiage afin de
prévenir tout impact majeur de l?exploitation de la ressource sur le milieu notamment du fait de prélève-
ments hivernaux.
Il semble enfin difficile de distinguer l?estimation du volume total d?eau alloué et la répartition géogra-
phique de ces prélèvements. L?évaluation de la répartition spatiale des prélèvements et leur impact sur le
milieu nécessite la construction d?un modèle hydrogéologique maillé.
9) Perspectives d?amélioration. L?estimation des volumes prélevables ne doit pas rester figée dans le
temps ; une actualisation est indispensable en lien avec l?allongement des séries de données hydro-cli-
matiques, la mise à jour des modèles, l?amélioration des connaissances, etc. Le cas échéant, il est primor-
dial qu?un programme d?acquisition de données complémentaires - dont l?absence pèse sur les volumes
prélevables annoncés - soit proposé dans les conclusions de l?étude. Une réévaluation des volumes pré-
levables annuellement devrait idéalement être réalisée tous les 3 ans en début de processus d?évaluation
et inclure la validation des objectifs environnementaux et l?implication des acteurs dans le processus.
De plus, sur certains territoires comme la Beauce, le volume maximal de prélèvement autorisé est ajusté
chaque année en prenant en compte le niveau de la nappe en sortie d'hiver (voir l?exemple ci-dessous).
3. La prise en compte de l?inertie des eaux souterraines
La dynamique des aquifères est un paramètre important à connaitre car elle est en relation avec la capaci-
té des aquifères à se recharger plus ou moins rapidement, sa vulnérabilité aux pollutions et au changement
climatique, sa résistance à des épisodes de sécheresse ou de forts pompages ou encore les possibles liens
entre eaux souterraines et eaux de surface.
Une étude BRGM réalisée à l?échelle de la France Métropolitaine sur 2 659 chroniques de niveaux piézomé-
triques (BRGM/RP70030/FR) a permis de représenter l?inertie des aquifères en France (Figure2). Considérés
dans leur ensemble, les résultats montrent une diversité de dynamiques des nappes à l?échelle nationale,
avec 43 % des piézomètres classés en cyclicité annuelle dominante, 30 % en cyclicité pluriannuelle domi-
nante, 26 % en cyclicité mixte et <1 % en cyclicité sans dominance.
L?étude révèle ainsi qu?une importante proportion des aquifères du territoire ont une dynamique réactive
très dépendante de la recharge de l?année et sont davantage susceptibles d?être perturbés de façon im-
portante par un accroissement des prélèvements souterrains (points bleus de la carte ci-dessous). Mais en
même temps, ces résultats indiquent que de nombreux aquifères ont une dynamique inertielle et donc un
stock moins sensible à la recharge de l?année, qui devrait permettre une plus grande souplesse de gestion
par rapport aux aquifères à dynamique purement annuelle.
À partir de la base de données établie dans le cadre de ces travaux, il est préconisé de prendre en compte
l?inertie des aquifères dans les études de détermination des volumes prélevables.
77
Figure 2 : Inertie des aquifère en France
Comme exemple d?utilisation de cette information on peut citer :
? pour des aquifères très réactifs (cyclicité annuelle) les volumes prélevables doivent être déterminés
à l?échelle mensuelle pour la période en tension ;
? pour les nappes très inertielles, les prélèvements hivernaux auront une répercussion plusieurs mois
après soit en période d?étiage ou les tensions sont fortes ;
? pour les nappes inertielles à cycle pluriannuel il est possible de déterminer les volumes prélevables
en période d?étiage en sortie d?hiver (période de recharge). Ceci n?est pas pertinent pour des nappes
très réactives.
Synthèse des recommandations
? La détermination des volumes prélevables se base sur la définition d?objectifs environnementaux ou
autres objectifs/seuils locaux. La définition de ces objectifs et le partage entre acteurs de ces objectifs
sont essentielles au succès des projets de détermination des volumes prélevables.
? Les études volumes prélevables doivent conduire à la détermination d?un volume maximum pré-
levable annuel et d?un volume prélevable mensuel ou, a minima, d?un volume cumulé sur la période
de tension (étiage), pour l?ensemble des usages (AEP, irrigation, industries), et compatible avec le bon
état quantitatif des eaux souterraines et les fonctionnalités des eaux de surface et des écosystèmes
terrestres aquatiques associés.
? Si les règles d?évaluation de l?état quantitatif des eaux souterraines permettent de qualifier l?équi-
libre entre prélèvements et ressource à l?échelle d?une masse d?eau et d?étudier les impacts sur les eaux
de surface et les écosystèmes terrestres aquatiques associés, il est préconisé pour les études volumes
prélevables de veiller à l?échelle considérée, en privilégiant la délimitation d?unités de gestion sur la
base de critères hydrologiques et hydrogéologiques, hors recours aux limites administratives.
? Il est indispensable de prendre en compte l?inertie des aquifères, paramètre hétérogène à l?échelle
du territoire et qui peut décaler dans le temps les périodes de recharge comme de basses eaux avec,
quelques fois un contraste avec les eaux de surface. Ceci est d?autant plus important qu?une grande
partie des débits des cours d?eau en étiage provient de la contribution des eaux souterraines dont l?im-
portance dépend des périodes de recharge des années antérieures.
78
Bibliographies relatives aux études volumes prélevables eaux souterraines
? BRGM (Guide OFB « NAPROM », http://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-69440-FR.zip, http://info-
terre.brgm.fr/rapports//RP-69287-FR.pdf).
? BRGM/RP70030/FR.
? Modèle type AERMC.
Exemple de modulation du volume prélevable au regard du niveau de la nappe en sortie d?hiver
SDAGE Loire-Bretagne 2022-2027 sur les volumes prélevables dans la nappe de Beauce
Compte tenu du fonctionnement pluriannuel de la nappe, le volume annuel prélevable pour l?irrigation est
défini chaque année en fonction du niveau de la nappe à la sortie de l?hiver dans chacun des quatre secteurs
de gestion.
En se fondant sur les résultats de la modélisation de la nappe de Beauce, il est, pour l?ensemble de la nappe,
en année moyenne de 250 millions de m³ et au maximum de 420 millions de m³ dans les conditions les plus
favorables (indicateurs au-dessus du seuil piézométrique d?alerte pour chaque secteur). Le volume maximum
prélevable pour l?irrigation s?entend avec les règles de répartition des volumes individuels établies en 1999
dans les six départements concernés.
Le volume annuel prélevable pour l?alimentation en eau potable est de 125 millions de m³. Le volume annuel
prélevable pour les usages industriels et les autres usages économiques est de 40 millions de m³.
Beauce centrale Beauce blésoise
Indicateur
piézomètrique
Moyenne de cinq piézomètres :
Épieds-en-Beauce,
Saint-Léger-les-Aubées, Batilly-en-Gâti-
nais,
Eole-en-Beauce (ex. Fains-la-Folie),
Beauce la Romaine (ex. Ouzouer-le
Marché)
Moyenne de quatre piézomètres :
Séris, Villeromain, Oucques-la-Nouvelle
(ex. Oucques),
Champigny-en-Beauce
PSA* 113,63 m NGF 106,00 m NGF
PCR* 110,75 m NGF 103,00 m NGF
PSA* : seuil
piézométrique
d?alerte
PCR* : seuil
piézométrique de
crise
? Dans le cas d?études portant sur des masses d?eau souterraine exploitées ou ayant été exploitées
pour l'AEP, en état médiocre ou à risque ou présentant au moins un captage prioritaire / Grenelle iden-
tifié, les études doivent également comporter un volet sur la qualité de l?eau.
? Face aux effets attendus du changement climatique, des analyses de tendance piézométrique, ainsi
que des projections dans le temps (horizon 25 ans) des besoins et des prélèvements selon l?évolution
de la démographie et des activités consommatrices (eau potable, irrigants et industriels) sont à élaborer
afin d?être intégrées aux réflexions autour de la gestion volumétrique de la ressource en eau.
79
LES EAUX DE SURFACE
Cette annexe se concentre sur la détermination des volumes prélevables en période de basses eaux. Ces
volumes prélevables sont estimés à partir des usages de l?eau, des besoins des milieux aquatiques et de la
ressource disponible actuels. L?étude prospective à réaliser ne rentre pas dans le cadre de cette annexe.
Notons en particulier qu?il n?est pas possible de projeter les besoins des milieux avec l?évolution du chan-
gement climatique et que l?objet de la prospective est bien de travailler sur l?adaptation des usages par
rapport à l?évolution des ressources.
1. Eléments de contexte et cadre réglementaire
Selon le code de l?environnement, les prélèvements doivent respecter le principe de gestion équilibrée et
durable de la ressource en eau, prenant en compte les adaptations nécessaires au changement climatique
(art. L.211-1 CE*).
La circulaire du 30 juin 2008, prise en application du décret du 24 septembre 2007 et relative à la résorp-
tion des déficits quantitatifs en matière de prélèvements d?eau, introduit la notion de « volume préle-
vable ». Elle énonce que la ressource en eau fait l?objet d?une gestion quantitative équilibrée lorsque « (?)
statistiquement huit années sur dix en moyenne, les volumes et débits maximums autorisés ou déclarés
dans cette ressource, quels qu?en soient leurs usages (irrigation, alimentation en eau potable, ...), peuvent
en totalité être prélevés dans celle-ci tout en garantissant le bon fonctionnement des milieux aquatiques
correspondants ».
Le décret du 23 juin 2021 précise la définition du volume prélevable : « [?] on entend par volume préle-
vable, le volume maximum que les prélèvements directs dans la ressource en période de basses eaux,
autorisés ou déclarés tous usages confondus, doivent respecter en vue du retour à l'équilibre quantitatif
à une échéance compatible avec les objectifs environnementaux du schéma directeur d'aménagement
et de gestion des eaux. [?] Il est issu d'une évaluation statistique des besoins minimaux des milieux sur la
période de basses eaux. Il est réparti entre les usages, en tenant compte des enjeux environnementaux,
économiques et sociaux, et dans les conditions définies au II de l'article R. 213-14. »
Le décret ajoute que « l'évaluation des volumes prélevables [?] est réalisée par périmètres cohérents
constituant tout ou partie d'un bassin hydrographique ou d'une masse d'eau souterraine sur une période
de basses eaux fixée localement. »
Les SDAGE sont chargés de fixer les orientations fondamentales permettant de mettre en place cette
gestion équilibrée à l?échelle de chaque grand bassin hydrographique (article L212-1 CE*). La définition de
la gestion quantitative équilibrée de la ressource en eau suppose de connaître la valeur des débits à main-
tenir dans la rivière qui permettent de garantir le bon fonctionnement des milieux aquatiques. Ainsi, la
circulaire de 2008 indique que « la garantie du bon fonctionnement peut, lorsqu?ils existent, s?observer par
le respect des débits ou des niveaux piézométriques objectifs, le cas échéant inscrits sous forme de Débit
Objectif d?Etiage (DOE) ou de Piézométrie Objectif d?étiage (POE) dans les SDAGE ou dans les SAGE. » Les
DOE sont définis dans un arrêté de 2006 relatif au contenu des SDAGE comme « le débit permettant de
satisfaire l?ensemble des usages en moyenne 8 années sur 10 et d?atteindre le bon état des eaux ».
La plupart des SDAGE ont préconisé de s?appuyer par défaut sur le débit mensuel minimal quinquennal
sec, le QMNA5, pour définir le DOE. Cependant, du fait de leurs spécificités territoriales, tous les SDAGE
n?ont pas basé la détermination de leur DOE sur les mêmes considérations. De plus, l?utilisation de cette
valeur peut avoir plusieurs finalités. Elle intervient notamment dans le pilotage du soutien d?étiage et en
gestion de crise dans le cas du SDAGE Adour-Garonne. Le SDAGE du bassin Loire-Bretagne distingue en
période de basses eaux la définition réglementaire du « volume prélevable » qui concerne uniquement les
prélèvements directs autorisés ou déclarés dans la ressource, de la notion plus large de « volume poten-
tiellement mobilisable » qui intègre également les volumes non réglementés (tels que les volumes liés Ã
l?abreuvement direct dans le milieu ou les volumes évaporés par les plans d?eau).
Dans tous les cas, le respect de ces volumes prélevables, une fois déterminés, doit ensuite faire l?objet d?un
programme d?actions concerté dans lequel seront définies les mesures permettant de rétablir l?équilibre
entre prélèvements et ressources disponibles. Les PTGE sont en charge d?établir ce programme d?actions
avec les acteurs locaux et ils doivent pouvoir s?appuyer sur une étude la plus robuste et la plus exhaustive
possible.
Pour soulager les pressions de prélèvements sur les milieux aquatiques, des créations de retenues de subs-
titution peuvent être proposées dans le cadre des PTGE. Le décret du 23 juin 2021 incite donc à considérer
l?ensemble du cycle hydrologique et à proposer des conditions de prélèvements en volume ou en débits
encadrants ces nouveaux prélèvements. Les outils d?aide à la détermination des objectifs sont aujourd?hui
uniquement disponibles pour les débits bas à moyens et les méthodes adaptées aux hautes eaux sont
aujourd?hui au stade de recherche.
80
Le guide n°31 « Les débits écologiques dans la mise en oeuvre de la DCE » donne quelques éléments de
cadrage en se basant principalement sur la reconstitution de l?hydrologie naturelle.
Cette annexe se concentre sur les éléments méthodologiques pour déterminer le DOE et les volumes
prélevables associés.
2. Déroulé type d?une étude de détermination des volumes prélevables en
période de basses eaux
La détermination des volumes prélevables s?appuie sur une bonne connaissance du fonctionnement hy-
drologique et des relations avec les nappes d?eau souterraine du territoire considéré, des volumes prélevés
pour les différents usages, de l?état et des besoins du milieu aquatique.
2.1. État des lieux et diagnostic territorial
1. Description générale du territoire d?étude
Cette première étape de description s?appuie sur différentes bases de données existantes.
? Connaissances générales des prélèvements et restitutions sur le territoire
Cet état des lieux des prélèvements et restitutions sur le territoire doit être réalisé à partir des différentes
bases de données existantes (BNPE, OUGC, ASA d?irrigants, ) mais également à partir d?une analyse biblio-
graphique recensant les précédentes études réalisées sur l?ensemble du territoire ou sur des secteurs Ã
enjeux.
? Recensement des pressions existantes autres que les prélèvements (recalibrage des cours d?eau, oc-
cupation du sol, pollutions diffuses, etc.).
? Analyse des données aux stations hydrométriques et piézométriques.
? Étude de la qualité et fonctionnement des milieux : qualité d?eau, hydromorphologie, continuités
écologiques, qualité biologique, secteurs et espèces d?intérêt écologique, périmètres de protection.
? Définition d?unités homogènes et des points stratégiques.
Chacun de ces points va ensuite faire l?objet d?une analyse approfondie par unité homogène définie pré-
alablement.
2. Localisation et quantification des prélèvements
? Recueil des données complémentaires sur les prélèvements.
? Répartition géographique et temporelle des prélèvements existants, analyse de l?évolution sur les 20
dernières années.
? Bilans des prélèvements aux points stratégiques.
Ces bilans doivent être réalisés à l?échelle annuelle mais également à l?échelle saisonnière afin d?estimer la
pression existante sur les différentes périodes et en particulier la période de basses eaux
i. Bilan des prélèvements bruts (sans prendre en compte les restitutions par les rejets de STEU, in-
dustries, centrales)
ii. Bilan des restitutions et des transferts d?eau
iii. Bilan des prélèvements nets
iv. Recensement des demandes et analyse des stratégies futures connues à ce jour
? Préciser les incertitudes du diagnostic/état des lieux ?lien avec la concertation
3. Quantification de la ressource en eau influencée et non influencée par les prélèvements aux points
stratégiques
? Reconstitution et description du régime hydrologique actuel influencé et non influencé sur l?année.
? Connaître les tronçons de cours d?eau concernés par des assecs (idéalement durée et longueurs).
? Caractérisation de l?impact des prélèvements actuels sur l?hydrologie non influencée et de l?équilibre
besoin/ressource en distinguant la période de basses eaux.
? Description de l?influence rétrospective (déjà observée) et prospective du changement climatique
sur l?hydrologie non influencée du territoire.
81
Sans empiéter sur le volet prospectif, l?objectif ici est de considérer les grandes tendances liées au change-
ment climatique afin de cerner rapidement les risques à venir qui risquent d?être exacerbés.
? Part des incertitudes.
4. Quantification des besoins des milieux aux points stratégiques en période de basses eaux (calculs des
débits biologiques)
? Identification des espèces cibles et des facteurs limitants pour le bon fonctionnement du comparti-
ment biologique.
? Choix de la méthode pour la définition des débits biologiques (méthodes hydrologiques, modèles
d?habitats et/ou autres indicateurs).
? Proposition des fourchettes de débits biologiques :
? qui intègrent l?ensemble des paramètres abiotiques influençant les fonctionnements biologiques
(hydrologie, continuité latérale et longitudinale, thermie, zones d?abris, morphologie, notamment),
? qui assurent le bon fonctionnement des milieux.
? Diagnostic du niveau de contrainte exercé par l?hydrologie d?étiage non influencée et l?hydrologie
influencée sur les besoins des milieux.
? Sensibilité des milieux aux impacts du changement climatique, notamment en termes d?accès à des
zones refuges ou en termes d?évolution de la température de l?eau.
2.2. Stratégie de gestion : proposition d?objectifs aux points stratégiques, en concerta-
tion avec les acteurs du territoire
1. Calcul des DOE et des VP en période de basses eaux, pour l?atteinte des objectifs de bon état 2027
2. Vision prospective du territoire
Les approches prospectives liées au changement climatique et abordées séparément dans l?état des
lieux et diagnostic territorial pour les volets « hydrologie », « milieux » et « usages » sont recroisées et
mises en perspective pour :
? localiser des secteurs où des déséquilibres quantitatifs apparaîtraient ou s?exacerberaient à moyen
et long terme,
? co-construire avec les acteurs locaux des scénarios prospectifs de gestion sous forme de programmes
d?actions ou de types d?actions.
Cette démarche consiste à :
? amener les acteurs du territoire à se projeter dans un horizon temporel multi-décennal proche Ã
moyen, dans un contexte évolutif de raréfaction de la ressource en eau,
? rechercher des solutions visant en priorité la baisse de vulnérabilité des milieux aquatiques et des
usages de l?eau, en intégrant nécessairement les économies d?eau et la réduction des besoins des
usages.
Elle constitue les premières bases de réflexion collective dans l?élaboration d?un PTGE futur.
3. Zoom sur les méthodes d?estimation des débits objectif d?étiage (DOE)
Tout comme les volumes prélevables, les DOE doivent prendre en compte les besoins des cours d?eau et
des milieux aquatiques associés.
Plusieurs types d?approches sont utilisés en France pour la détermination de la valeur des DOE, en fonc-
tion du contexte local (données disponibles, fonctionnement hydrologique du bassin, ?) et de l?évolution
des connaissances au cours du temps.
3.1. L?approche hydrologique
L?approche « hydrologique » s?appuie sur la reconstitution de « l?hydrologie naturelle » du cours d?eau,
c?est-à -dire en l?absence d?usages (sans prélèvements et réalimentations). Le principe est de baser la valeur
de DOE sur cette référence dite « naturelle » pour assurer un niveau minimum de perturbations. Cette ré-
férence pour l?étiage s?appuie sur des indicateurs statistiques hydrologiques quinquennaux sec (fréquence
de dépassement 4 années sur 5).
82
3.2. Débits écologiques : utilisation des « modèles d?habitat » - la plateforme Habby
Nous retiendrons dans la suite du document la terminologie « débit écologique ».
Pour estimer les débits écologiques, les modèles d?habitat peuvent être utilisés, en complément d?une
analyse réalisée dans le cadre de la partie « état des lieux et diagnostic » sur le contexte environnemental
et les compartiments non décrits par ces modèles : espèces cibles, milieux particuliers, hydrologie, état
des peuplements et communautés aquatiques, qualité d?eau, thermie, morphologie, continuité écolo-
gique, ripisylve, abris en berge notamment, ainsi qu?une description des facteurs limitant le bon fonction-
nement de ces milieux.
Le principe de cette approche « modèle d?habitat » est de faire le lien entre l?hydrologie dans le cours
d?eau et les habitats hydrauliques des espèces biologiques qui s?y développent.
Cette approche s?appuie sur la modélisation des caractéristiques hydrauliques (vitesse de l?eau, hauteur
d?eau, ?) afin de les coupler avec des modèles de préférence des espèces (parfois différenciées par stades
de vie) ou groupes d?espèces. Les modèles de préférence d?habitats ne sont pas disponibles pour toutes
les espèces ni pour tous les types de rivières. La première étape de diagnostic territorial est donc cruciale
pour évaluer la pertinence d?utiliser cette approche ou non.
Ce couplage « hydraulique-habitats » permet de traduire certaines modifications hydrologiques en modi-
fications de la qualité des habitats pour les organismes (le plus souvent les poissons et les macro-inverté-
brés). Ces modèles donnent la possibilité d'estimer et parfois de cartographier des valeurs d?habitat sur les
tronçons de cours d?eau étudiés, qui reflètent à un débit donné la qualité de l?habitat hydraulique pour les
espèces considérées, à l?échelle d?une station représentative et pour différents débits.
La plateforme Habby (https://habby.wiki.inrae.fr/fr:habby) permet de mettre en oeuvre une large gamme
de modèles d?habitat numériques ou statistiques, en fonction des types de résultats attendus (ex. : spa-
tialisés ou non) ou des données à disposition de l?utilisateur. De par son caractère « open-source », elle
présente également les avantages d?être évolutive et modulaire (ajout de nouvelles courbes de préférence
par exemple). Habby ne contient pas de modèle hydraulique numérique codé, mais permet de faire des
modélisations d?habitat en utilisant les sorties de divers codes numériques existants.
Pour résumer, en quantifiant l?évolution des habitats hydrauliques pour les espèces considérées en fonc-
tion des valeurs de débits, cette approche contribue à l?estimation des débits écologiques et permet d?ex-
plorer l?impact de scénarios de gestion des prélèvements sur certaines espèces présentes dans les cours
d?eau, d?où son intérêt dans une étude de détermination des volumes prélevables.
La détermination des débits écologiques renseigne sur le niveau de contrainte exercé par l?hydrologie de
basses eaux (non influencée et influencée) sur les habitats des espèces considérées.
3.3 Lien entre débit écologique, DOE et VP
Pour mémoire, Les DOE sont définis dans un arrêté de 2006 relatif au contenu des SDAGE comme « le dé-
bit permettant de satisfaire l?ensemble des usages en moyenne 8 années sur 10 et d?atteindre le bon état des
eaux ». Pour une gestion équilibrée de la ressource en eau, la valeur retenue pour les volumes prélevables
par les usages doit donc garantir que le débit s?écoulant dans les cours d?eau soit supérieur ou égal au DOE
8 années sur 10.
En fonction des situations rencontrées, le DOE pourra être déterminé de différentes façons.
? DOE = débit écologique. Cette méthode correspond aux situations pour lesquelles l?hydrologie
quinquennale sèche est supérieure ou égale au débit écologique.
? DOE <= débit écologique. Cette situation correspond aux cours d?eau présentant des étiages quin-
quennaux naturellement très sévères avec des valeurs inférieures au débit écologiques. Dans ce cas, le
DOE prendra une valeur inférieure ou égale au débit quinquennal sec non influencé. Il sera déterminé
par comparaison de l?impact sur les milieux aquatiques de différents scénarios de prélèvements :
? Construction théorique de plusieurs scénarios de gestion des prélèvements.
? Tests d?impact de ces scénarios sur les milieux, en utilisant des indicateurs hydrologiques cohé-
rents avec les principes de respect des DOE énoncés dans les SDAGE (VCN, QMNA) et tout ou partie
des indicateurs développés dans le volet « milieux » (possibilité d?utiliser les modèles d?habitats),
? Proposition de DOE sur chaque point stratégique, garantissant le bon fonctionnement des milieux
aquatiques.
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000609821
83
? Cas particulier des axes avec réalimentation artificielle des cours d?eau. Sur les axes réalimentés, le
DOE pourra prendre la valeur de l?hydrologie quinquennale sèche influencée par la réalimentation, ou
une valeur inférieure ne compromettant pas le bon fonctionnement des milieux aquatiques en période
de basses eaux (possibilité de procéder par comparaison de scénarios).
Les volumes prélevables sont déduits des valeurs de DOE avec différentes façons possibles de procéder,
par exemple (non exhaustif) :
? tests itératifs de valeurs de prélèvements dans un modèle hydrologique global, jusqu?à obtention du
respect du DOE 8 années sur 10 ;
? calculs des débits mensuels (puis des volumes mensuels) prélevables, par différence entre l?hydrolo-
gie mensuelle quinquennale sèche et le DOE.
4. Synthèse des recommandations
? Cette démarche vise à identifier des déséquilibres en croisant un diagnostic précis sur la ressource
en eau avec les enjeux écologiques
? La détermination des débits écologiques doit être entreprise dans le cadre d?une démarche globale
en prenant en compte l?ensemble du bassin versant.
? L?étude devra s?assurer de bien croiser l?ensemble des informations (pressions, état,) pour vérifier
que le questionnement relève bien de la gestion quantitative et non pas d?autres mesures de gestion
plus prioritaires par exemple restauration hydromorphologique, réduction des pollutions, gestion
des retenues existantes, etc.
?Les DOE des points amont doivent permettre de respecter le DOE défini plus en aval.
? Dans cette démarche, l?utilisation des « méthodes d?habitats » est particulièrement bien adaptée
car elles permettent sur un site donné, de comparer des scénarios de gestion des prélèvements, en les
traduisant en potentialités d?habitats. Les modèles permettent de trouver des compromis intéressants
entre préservation des milieux et usages de l?eau, car une modification de débit peut se traduire en
modification d?habitat plus ou moins importante suivant la morphologie du cours d?eau et les espèces
concernées. Leur utilisation constitue une étape ultime de la démarche car elle nécessite au préalable
une bonne connaissance des altérations hydrologiques, des espèces présentes sur le bassin ainsi que
des contextes physico-chimiques et hydromorphologiques.
? La comparaison de scénarios de volumes de prélèvements est indispensable pour évaluer les im-
pacts de ces volumes prélevés sur les habitats aquatiques, par exemple avec les modèles d?habitats.
L?analyse de ces résultats permet ensuite de pour pouvoir déterminer le DOE à l?exutoire. La présen-
tation de cette analyse aboutissant à une valeur de DOE doit être faite en explicitant les hypothèses
retenues, elle constituera une première base de discussion pour élaborer les actions qui permettent
d?atteindre cette cible.
Documents supports :
? Décret du 23 juin 2021 relatif à la gestion quantitative des ressources en eau et à la gestion des situa-
tions de crises liées à la sécheresse.
? PROJET DE CAHIER DES CHARGES « TYPE » - ÉTUDES DE DETERMINATION DES VOLUMES
MAXIMUMS PRELEVABLES, AERMC (DREAL ? ONEMA) 2008 .
? Présentation pptx. : volumes prélevables à l?échelle d?un bassin : mise en oeuvre des études et place
des modèles d?habitat : exemple sur le bassin Rhône-Méditerranée (OFB, 14/10/2021).
? Analyses Hydrologie-Milieux-Usages-Climat (HMUC) : Guide et recommandations méthodologiques
? Agence de l?eau Loire-Bretagne ? Juin 2022.
? Guide du CRESEB ? « Comment définir une gestion quantitative équilibrée de la ressource en eau
dans les bassins bretons en intégrant la préservation des milieux aquatiques et la vie piscicole ? »
Novembre 2015.
? Lamouroux, N., Augeard, B., Baran, P., Capra, H., Le Coarer, Y., Girard, V., ... & Tissot, L. (2018). Débits
écologiques : la place des modèles d?habitat hydraulique dans une démarche intégrée. Hydroécologie
appliquée, 20, 1-27.
? Guidance n° 31 « Ecological flows in the implementation of the water Framework Directive » - 2015
? Page web OFB sur les outils pour la gestion quantitative : https://professionnels.ofb.fr/node/48.
84
ANNEXE 9. ANALYSES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES
Quel(s) rôle(s) des analyses économiques et financières dans l?élaboration de projets de
territoire et programmes d?action ?
Les analyses financières et économiques des projets de territoire et de leurs programmes d?actions per-
mettent de s?assurer ex-ante de la pertinence des choix de développement et des investissements pro-
posés pour répondre aux enjeux de rareté de la ressource et du changement climatique sur un territoire.
De telles analyses intéressent: (1) l?ensemble des acteurs et habitants vivant sur le territoire et qui seront
impactés par les choix effectués ; (2) les acteurs socio-économiques bénéficiant en particulier du projet
de territoire et des investissements qui l?accompagneront, et qui seront amenés à contribuer à l?équilibre
financier des infrastructures proposées ; (3) les acteurs publiques responsables de la mise en oeuvre de la
réglementation et qui accompagnement la transition dans les territoires, y compris par leur appuis finan-
ciers.
Tel que l?illustre le diagramme ci-dessous, différents éclairages peuvent être amenés par les analyses éco-
nomiques tout au long du processus d?élaboration et de mise en oeuvre du PTGE. En particulier :
? comprendre l?importance et la viabilité économique des usages de l?eau du territoire concerné
(Étape 1 - État des lieux), en se basant en particulier sur une cartographie des usages de l?eau en lien
avec les enjeux économiques actuels du territoire ;
? appréhender les évolutions futures de ces usages et activités socio-économiques (Étape 2 -
Diagnostic) dans le cadre d?une analyse prospective du territoire au regard d?évolutions de facteurs
exogènes (évolution de la demande en produits et services, développement d?innovations, change-
ment climatique, évolution du cadre réglementaire?) ou d?initiatives politiques particulières menés sur
le territoire concerné ? ces évolutions futures se traduisant en évolution futures des besoins en eau ;
? évaluer les coûts (coûts de changement de pratiques et de technologie, investissements, gestion et
maintenance des ouvrages?.) d?actions proposées pour répondre aux enjeux futurs du territoire (Étape
3 ? Elaboration des scénarios d?action), ainsi que les actions prioritaires au regard du ratio coût-effica-
cité (m3 d?eau conservé ou remis dans le milieu par euro), et les contributions financières souhaitables
et acceptables pour recouvrer ces coûts et assurer la durabilité financière des projets d?infrastructure
(de stockage ou de transfert) ;
? choisir le programme d?action souhaitable (Étape 4 ? Choix du programme d?action) au regard de
l?ensemble des impacts (sociaux, économiques, environnementaux, sur la résilience) positifs (avantages)
et négatifs (coûts) attendus (analyse multicritères, analyse économique simplifiée ou analyse coût-bé-
néfice complète) ainsi que de la capacité financière des parties prenantes (durabilité financière/re-
couvrement des coûts du programme d?action choisi).
Au-delà de données économiques et financières, les analyses économiques et financières nécessiteront
des données techniques (pratiques agricoles, fonctionnement hydrologique, prélèvements actuels et fu-
turs, impact écologique ?) essentielles à leur pertinence et robustesse. Elles seront menées en lien étroit
avec les études techniques en articulation avec les étapes de concertation des acteurs qui apporteront
connaissances, analyse critique et consolidation collective.
Pour aller plus loin : Guide OFB récupération des coûts.
Guide INRAE analyse économique : analyse économique et financière des Projets de Territoire pour la
Gestion de l?Eau (PTGE) à composante agricole, Version 2 : Septembre 2021, Sébastien Loubier, Patrice
Garin, Emeline Hassenforder, Mélaine Aucante et Caroline Lejars.
Guide de l'agence de l'eau Adour-Garonne.
85
Quelle intégration des analyses économiques dans les étapes d?un PTGE et quels besoins
techniques pour les réaliser ?
Les étapes clés
d'élaboration du PTGE
Les analyses socio-
économiques à mener
Les connaissances
« techniques » Ã
mobiliser
Étape 1 : état des
lieux
Étape 2 :
diagnostic,
besoins actuels
& futurs
Étape 3 :
élaboration des
scénarios
d'action
Étape 4 : choix
du programme
d'action
Étape 5 : mise
en oeuvre du
programme
d'action
Poids et viabilité
économique des
usages de l'eau y
compris agriculture
irriguée (surface
irriguée, cultures,
marges brutes,
revenus, chaînes de
valeur, emploi, etc.)
Besoins actuels,
ressource disponible,
prélèvements,
restrictions, volumes
prélevables, respect
des DOE...
Déficit actuel et futur «
sans PTGE » (2050) du
territoire, baisse débit et
évapotransiparation,
évolution
démographique,
stratégie de
développement
économique ou stratégie
agricole
Déficit futur du territoire
(2050) avec PTGE hors
retenues, impacts
attendus du PTGE en
terme d'économies
d'eau, évolution de
pratiques, optimisation
de l'existant
Déficits à combler,
options d'ouvrages de
transfert et de stockage
(substitution spatiale ou
temporelle)
Incidences et impacts écologiques, résultats
de l'application de la séquence
Éviter, réduire, compenser
Évolution future
(réaliste) du poids
et de la viabilité
économique des
usages de l'eau y
compris agriculture
irriguée (mêmes
indicateurs...)
Analyse de la durabilité financière et récupération
des coûts des ouvrages de stockage et de transfert
Estimation des coûts
des actions du PTGE
Analyse multicritère
Analyse
économique
simplifiée ou
Analyse Coût-
Bénéfice
Analyse coût
efficacité pour
priorisation des
solutions techniques
Les analyses socio-économiques et financières devront considérer l?ensemble des usages de l?eau du terri-
toire, y compris les usages non-préleveurs potentiellement impactés par les évolutions futures du climat,
des ressources en eau et des usages préleveurs ainsi que par les actions proposées qu?elles ciblent la so-
briété ou la mise en place de nouvelles infrastructures.
La comparaison de différents scénarios d?intervention, et le choix du scénario jugé le plus favorable, mo-
bilisera dans un premier temps une analyse multicritère apportant un éclairage essentiel sur les impacts
attendus de scénarios aux philosophies d?intervention différentes ? que ce soient leurs impacts sociaux,
économiques ou environnementaux, ainsi que leurs contributions au développement durable et à la rési-
lience du territoire dans son ensemble.
? Une telle analyse multicritère est une étape préparatoire essentielle à toute analyse coût-bénéfice -
qu?elle soit simplifiée (ciblant par exemple les impacts sur un secteur particulier jugé économiquement
vulnérable) ou complète (analyse coût-bénéfice ? voir guide INRAE).
? Quand des analyses coût-bénéfice complètes sont menées, il est nécessaire d?associer son résultat
final agrégé (la Valeur Actualisé Nette ou VAN) à une synthèse d?éléments qualitatifs (par exemple :
les types d?usagers et d?habitants concernés), quantitatifs (par exemple : des superficies agricoles, un
nombre d?établissement ou d?exploitation) et monétaires (par exemple ; des gains financiers par l?évo-
lution positive de marges brutes agricoles) explicitant les coûts et les avantages considérés : de tels
éléments donnent du sens à la VAN et « aident à comprendre » et à choisir le programme d?action jugé
le plus favorable.
Le choix du scénario jugé le plus favorable doit également s?appuyer sur l?analyse du recouvrement des
coûts des infrastructures considérées. Les mécanismes de recouvrement des coûts qui seront proposées
auront un impact direct sur la viabilité financière des contributeurs et sur la durabilité financière globale
du programme d?action choisi et de ses infrastructures. De telles analyses sont souvent menées trop tard
dans le processus d?élaboration du PTGE sans que leurs résultats permettent d?éclairer le choix du pro-
gramme jugé le plus favorable.
86
La « bonne » combinaison de méthodes d?analyse économique dépendra du niveau d?avancement du
PTGE (PTGE ancien ayant déjà effectué certains choix ou PTGE nouveau pouvant intégrer des analyses éco-
nomiques et financières dès leurs premières étapes), du poids financier du projet et des investissements
considérés ou de la capacité du maître d?ouvrage à mener et animer des débats sur le volet socio-écono-
mique. Par exemple :
? Cas A - Si le PTGE couvre un territoire pour lequel il existe déjà un projet d?infrastructure « ficelé » :
priorité à l?analyse de la durabilité financière et du recouvrement des coûts (qui paye quoi) ;
? Cas B ? Si le PTGE conduit à un programme d?action à dominance « infrastructure » : combinaison
d?une analyse multicritère et d?une analyse de la durabilité financière/recouvrement des coûts. Selon
la taille et les coûts de l?infrastructure, vous mènerez une analyse économique simplifiée (entre 1 M¤ et
10 M¤ de coûts d?investissement) ou une Analyse Coût-Bénéfice complète (projet de taille significative
> 10 M¤ d?investissement) ;
? Cas C ? Si le PTGE conduit à un programme d?action à dominance sobriété : de par la difficulté Ã
monétariser certains des bénéfices, une analyse multicritère complétée potentiellement par l?analyse
des sources de financement (privé & public) à mobiliser pour assurer la mise en oeuvre du programme
d?action.
En pratique, le maitre d?ouvrage ne se retrouvera que rarement dans l?une des situations extrêmes pré-
sentées ci-dessus. Il devra ainsi trouver la bonne association entre l?analyse multicritère (la base), l?analyse
de la récupération des coûts et des analyses économiques plus ou moins sophistiquées. Selon sa capaci-
té, il pourra mener une partie des analyses en régie (en particulier les analyses du poids et de la viabilité
économique des usages de l?eau du territoire) ou devra faire appel à des prestataires extérieurs (analyse
coût-bénéfice ? voir guide INRAE pour des éléments concernant le développement de cahiers des charges
pour des prestations extérieures).
87
ANNEXE 10. LEVIERS TECHNIQUES D?ADAPTATION AUX
STRESS HYDRIQUE ET THERMIQUE DANS LE DOMAINE
AGRICOLE
Dans le cadre de la thématique 2 du Varenne agricole de l?eau et de l?adaptation au changement clima-
tique, la Cellule Recherche ? Innovation ? Transfert (RIT) en collaboration avec le RMT ClimA a réalisé un
travail d?identification et de cartographie des leviers techniques d?adaptation aux stress hydrique et ther-
mique pouvant être déployés au sein des exploitations agricoles françaises.
Sur la base des contributions de 86 filières et parties prenantes et l?expertise de 37 experts issus de la
recherche et du développement agricole, ce sont près de 100 leviers techniques qui ont été identifiés au
sein d?une matrice détaillée et synthétisés au sein de l?infographie accessible ci-dessous.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
https://agriculture.gouv.fr/varenne-agricole-de-leau-et-de-ladaptation-au-changement-climatique-lancement-de-la-thematique-2
https://agriculture.gouv.fr/video-le-lancement-du-varenne-agricole-de-leau-et-de-ladaptation-au-changement-climatique
https://agriculture.gouv.fr/video-le-lancement-du-varenne-agricole-de-leau-et-de-ladaptation-au-changement-climatique
88
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
89
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
90
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
Direction générale de l?aménagement, du logement et de la nature
Direction de l?eau et de la biodiversité
Réalisation du guide dans le cadre du groupe de travail « Projets de territoire pour la gestion de l?eau »
du Comité national de l'eau présidé par Jean Launay
Pilotage : Alexandra Lequien (DGALN/DEB), en lien avec Claude Gitton et Virginie Dumoulin (IGEDD),
Bruno Lion (GIP Transitions) et Sébastien Loubier (INRAE).
Coordination technique : bureau d?études ACTeon Environnement et Mathilde Morel (DGALN/DEB).
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex - Tél. : 01 40 81 21 22
Crédit photo (couverture) : Rivière de l'Arve - ©Hugues-Marie Duclos - médiathèque Terra
Conception graphique : SG/DAF/SAS/SETI/SETI2 - Benoit Cudelou
www.ecologie.gouv.fr
http://www.ecologie.gouv.fr
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INVALIDE) (ATTENTION: OPTION ©es sont disponibles dans la Banque Nationale des
Prélèvements en Eau (BNPE) ;
? les Directions Départementales des Territoires (et de la Mer) (DDT(M)) qui instruisent les dossiers
d?autorisation et de déclaration de forages et de prélèvements. Elles disposent des données sur les
volumes autorisés ainsi que sur les volumes prélevés annuellement voire mensuellement lorsque
ceux-ci sont transmis par les préleveurs ou par les OUGC ;
Évaluation de l?impact cumulé des retenues
PTGE Doux Mialan ? Entente Doux-Mialan (approuvé).
Dans le cadre du PTGE Doux-Mialan (2018-2022), il a été décidé de procéder à une évaluation de
l?impact cumulé des retenues. Le bassin du Doux est en effet marqué par la présence de nombreuses
retenues collinaires. La DDT de l?Ardèche avait fait le constat que de nombreuses retenues existantes
(environ le tiers) n?étaient plus utilisées, l?eau se retrouvant stockée, et ne pouvant alimenter les cours
d?eau.
Alors que l?étude volume prélevable (2009-2011) avait identifié près de 700 retenues, un nouvel
inventaire (2017) en recensait près de 900 sur le territoire, l?inventaire n?étant toujours pas exhaustif.
La première phase de cette évaluation a donc été de compléter l?inventaire et de caractériser les re-
tenues (fonctionnement, volume, usage). Pour cela ont été combinés des analyses de photographies
aériennes, des questionnaires envoyés aux propriétaires ainsi que des visites de terrain avec les proprié-
taires. Le total s?élève aujourd?hui à 950 retenues. Cette évaluation a été réalisée dans le cadre du pro-
jet ICRA (Impact Cumulé des Retenues sur les milieux Aquatiques), piloté par l?OFB, qui propose une
méthode d?évaluation de l?impact cumulé des plans d?eau à partir d?un guide méthodologique (https://
professionnels.ofb.fr/fr/node/556). Le bassin du Doux est l?un des 8 bassins qui a pu tester la méthode.
En 2020, un protocole a été signé par tous les acteurs locaux de l?eau, pour dessiner une gestion collec-
tive des retenues du bassin du Doux et notamment voir si la réutilisation de retenues aujourd?hui sans
usage peut être envisagée en cas de nouvelles demandes de construction de retenues.
L?ensemble de ces nouvelles données et la possibilité d?aller plus loin seront intégrées dans le cadre
du bilan et de la reprise du PTGE.
https://www.archeagglo.fr/actualites/dossier-gestion-quantitative-de-leau/
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Retour d?expérience sur les données annuelles de prélèvements d?eau
PTGE Charente aval et Bruant - EPTB Charente, SYRES 17 (en cours de concertation)
Au démarrage de l?état des lieux du PTGE Charente aval et Bruant, les données de prélèvements
issues de l?Agence de l?eau Adour-Garonne (AEAG), de la DDTM17 et de l?OUGC ont été collectées. La
donnée finale intéressant le porteur concernait les volumes prélevés annuellement par type d?acteur
et de ressource. Le système d?information sur l?eau du bassin Adour-Garonne contenait les données
sur les prélèvements mais il s?est avéré en croisant avec la base de données (BDD) de la DDTM (auto-
risations / prélèvements) et la BDD de l?OUGC (prélèvements agricoles), que la BDD de l?AEAG était
à compléter (certains préleveurs étant non redevables). Les trois structures ont alors mutualisé leurs
informations pour produire une BDD complète et stabilisée. Grâce à ce travail collégial de l?Agence de
l?eau Adour-Garonne, la DDTM 17 et l?OUGC, il n?y a pas eu de remise en cause ; ce travail a fait l?unani-
mité sur le territoire en assurant de sa fiabilité.
Les prélèvements agricoles
Les données mobilisées pour connaître les prélèvements agricoles sont le plus souvent issues des
volumes prélevés et déclarés à l?Agence de l?eau (données annuelles), des volumes prélevés déclarés
aux DDT(M) et de données complémentaires sur les prélèvements agricoles issues des OUGC. Toute-
fois, les prélèvements non soumis au versement de la redevance à l?Agence de l?eau (les redevances
inférieures à 100 euros ne sont pas mises en recouvrement selon les termes de l?art. L.213-11-10 du code
de l?environnement) peuvent ne pas être connus par l?Agence et néanmoins représenter un volume
non négligeable.
Les retours d?expériences montrent que pour certains territoires, des doutes peuvent émerger sur
la fiabilité des données liées aux prélèvements agricoles, plus particulièrement sur des territoires sans
OUGC, sans réseaux d?irrigation structurés, sans « historique de gestion de l?eau ». En outre, les par-
celles irriguées ne font plus partie des déclarations PAC (depuis 2010) et les prélèvements en dessous
des seuils réglementaires d?autorisation ou de déclaration ou des seuils de redevance ne sont pas en-
registrés dans les bases de données.
Plusieurs stratégies peuvent être proposées pour stabiliser collectivement la connaissance des pré-
lèvements d?eau à usage agricole, en s?appuyant notamment sur les déclarations de prélèvement faites
auprès des agences de l?eau :
? proposer aux structures dotées de données liés aux « prélèvements agricoles » de comparer et
stabiliser une base de données unique (Agence de l?eau, DDT(M), OUGC) ;
? comparer les prélèvements issus des bases de données « prélèvements » de l?Agence de l?eau
avec une « estimation des prélèvements liés à l?irrigation » qui pourra être réalisée :
h soit en estimant les besoins en eau de chaque type de culture sur le territoire, ainsi que la
part irriguée de chaque type de culture et réaliser l?analyse en croisant avec l?occupation du sol
agricole (RPG) ;
h soit en réalisant une typologie des exploitations agricoles et en estimant la part occupée par
chaque type sur le territoire, estimer les prélèvements en eau par type d?exploitation, croiser
les données à l?échelle du territoire (appui des données RPG, RA, Cerfrance, diagnostics agraires
existants sur le territoire) ;
h soit en sollicitant directement les agriculteurs par des enquêtes (papier, internet).
? les Organismes Uniques de Gestion Collective des prélèvements d?eau pour l?irrigation (OUGC)
qui ont en charge la gestion et la répartition des volumes d?eau autorisés pour un usage agricole
sur un territoire déterminé et qui doivent collecter les volumes prélevés et les transmettre chaque
année aux préfets via les DDT(M) ;
? les Directions Régionales de l?Environnement, de l?Aménagement et du Logement (DREAL) qui
disposent dans le cadre de la surveillance et du contrôle des installations classées pour la protec-
tion de l?environnement (ICPE), de certaines données de prélèvements.
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Exemple d?une l?enquête internet réalisée pour une mise à jour des données des prélèvements
agricoles
PTGE Oudon - Chambre d?agriculture des Pays de la Loire (en cours de concertation)
La Commission Locale de l?Eau s?est engagée en 2019 à élaborer un PTGE sur le bas-
sin versant de l?Oudon dans le cadre de la révision du SAGE du bassin versant de l?Oudon.
Dans le cadre de l?état des lieux, il est prévu une mise à jour des données des prélèvements agri-
coles pour les usages en irrigation, et abreuvement et le cas échéant en lutte antigel de ver-
gers par aspersion. La Chambre d?agriculture des Pays de la Loire est chargée de cette mise à jour.
Pour ce faire, elle a mis en place une enquête en ligne (avec la possibilité de répondre sous for-
mat papier) à destination des agriculteurs. Les informations recensées dans le cadre de l?en-
quête concernent la localisation des prélèvements (coordonnées GPS, commune, lieu-dit, ré-
férence parcellaire), l?équipement du prélèvement (compteur existant, date prévisionnelle
d?équipement du compteur), les cultures et superficie irriguées et les volumes moyen par ha.
Pour présenter la démarche, la Chambre d?agriculture a organisé quatre réunions sur le bassin en mars
2022.
Le troisième temps de l?état des lieux : l?analyse prospective du territoire
Dans le cadre des PTGE, l?un des objectifs est d?anticiper le changement climatique pour assurer une ges-
tion équilibrée de la ressource. Les retours d?expérience montrent que la prospective est une notion de
plus en plus traitée mais avec des approches diverses. L?objectif sera d?intégrer un état des lieux prospectif
de la ressource en eau.
En matière de prospective, il est rappelé, que les travaux concluent à des tendances, à des ordres de gran-
deur ou échelles de variations. La part d?incertitude associée à ces études doit être acceptée par tous,
même s'il peut être rassurant de vouloir connaître la valeur exacte du débit en 2050. Cette quête est illu-
soire et peut conduire à des désaccords sans fin dans les instances du PTGE.
Proposition du bassin Rhône-Méditerranée sur l?état des lieux prospectif de la ressource en eau
Suite à l?état des lieux, il est recommandé de caractériser l?évolution
des conditions naturelles hydrogéologiques et hydrologiques en contexte
de changement climatique.
Il est alors attendu sur certaines variables liées à la caractérisation de
la ressource en eau et qui auront été jugées clefs pour le territoire de pro-
duire l?évolution tendancielle desdites variables au regard des rétrospec-
tives sur les 10 à 30 ans. L?évolution tendancielle des débits et des niveaux
de nappes est caractérisée pour l?horizon temporel défini. Pour ce faire,
des indicateurs pertinents sont définis par le groupe de contribution. Ils
peuvent être chiffrés ; mais il peut également s?agir de constats qualitatifs
(rupture de l?alimentation en eau potable, assèchement d?un tronçon de
cours d?eau, déconnexion aquifère/cours d?eau?). De cette relecture du
passé, des hypothèses prospectives « ressource en eau » sont produites
avec exploration de différents « futurs possibles » au travers de scénarios
d?évolution contrastés.
En termes d?échéance de la prospective, la note du secrétariat tech-
nique du SDAGE Rhône-Méditerranée recommande de se placer à un horizon d?au moins 30 ans (dis-
tinction climat présent / climat futur selon la communauté scientifique) et au plus 50 ans afin que les
choix présents puissent garder une influence sur les situations futures considérées.
Note du secrétariat technique du SDAGE
ANTICIPER LE CHANGEMENT CLIMATIQUE
POUR UNE GESTION ÉQUILIBRÉE
DE LA RESSOURCE EN EAU
Prospective appliquée aux Plans de gestion
de la ressource en eau (PGRE) et autres Projets
de territoire pour la gestion de l?eau (PTGE)
BASSIN RHÔNE-MÉDITERRANÉE Novembre 2020
Présenté en bureau du Comité de bassin Rhône-Méditerranée du 6/11/2020
https://pays-de-la-loire.chambres-agriculture.fr/actualites/toutes-les-actualites/detail-de-lactualite/actualites/bassin-de-loudon-un-projet-de-territoire-ptge-pour-securiser-lacces-a-leau-des-agriculteurs/
https://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/sites/sierm/files/content/2021-06/202011_STB_RMed_Note_prospective_gestionquanti_2020-VF2.pdf
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Les prévisions de l?évolution des prélèvements en eau
Il peut être intéressant, pour chaque usage de l?eau, de produire des évolutions constatées et prévisibles,
de sa dépendance à l?eau tant en quantité qu?en qualité et de son potentiel d?économie d?eau.
Dans la majorité des cas, les porteurs de projets prolongent donc des tendances observées des prélève-
ments de chaque usage mais en les adaptant au regard :
? des projets de développement connus pour le territoire et ayant un impact sur la ressource en eau:
par exemple un agrandissement important prévu pour une collectivité (SCoT, PLU, SDAEP), un projet
touristique impliquant une augmentation forte des besoins en eau, un ouvrage hydraulique ayant déjÃ
eu des autorisations, etc. ;
? de la prise en compte du développement d?économie d?eau pour tous les usages : réduction des
fuites des réseaux d?alimentation en eau potable (AEP), amélioration des process industriels, transition
agro-écologique ;
? de la prise en compte de la réglementation et du retour à l?équilibre quantitatif d?ici 2027.
Approche prospective des besoins en eau pour l?agriculture
Il est difficile de construire la prospective sur les besoins en eau agricoles uniquement dans la prolongation
de tendances historiques : en tant qu?activité économique, l?agriculture est la résultante des projets des
agriculteurs et des filières, sous l?influence des marchés, des soutiens publics, des orientations politiques,
et de la demande des consommateurs.
Les fortes incertitudes de la période actuelle (sur l?évolution des marchés, des tendances de consomma-
tion, des attentes sociétales sur la transition agro-écologique etc.) amènent à la plus grande prudence
quand il s?agit de « modéliser » les besoins agricoles dans 20 ou 30 ans.
Certains porteurs de projets prennent le parti de caractériser les systèmes agricoles en place sur le terri-
toire (Adour Amont, Boutonne, Tescou) et de questionner leurs possibles évolutions, et cela pour plusieurs
objectifs :
? comprendre l?évolution des systèmes agricoles au cours des années (en lien avec les aspects pé-
do-climatiques et économiques), faire comprendre aux parties prenantes du PTGE pourquoi les exploi-
tations agricoles sont sur tel ou tel système et pourquoi les besoins en eau sont ce qu?ils sont ;
? disposer d?une typologie fine d?exploitations agricoles en place sur le territoire et de leur trajectoire
d?évolution permettant de comprendre la place de l?irrigation dans l?évolution des exploitations agri-
coles et plus largement du tissu économique ;
? disposer d?éléments de compréhension suffisamment fins pour travailler sur l?évolution possible
des systèmes agricoles au regard des contraintes climatiques futures, des projets des agriculteurs, des
stratégies de filières et des trajectoires agricoles souhaitées pour le territoire. Ces éléments doivent
permettre d?évaluer les besoins en eau qui découlent de cette perspective. De telles démarches im-
pliquent d?établir une typologie des exploitations du territoire pour la constitution d?un échantillon
représentatif et la réalisation d?enquêtes auprès des agriculteurs concernés.
Typologie des exploitations du territoire et réalisation d?enquêtes
Plusieurs outils ont été développés et utilisés dans le cadre de PTGE, notamment le livre blanc sur le
PTGE Tescou, le diagnostic agraire (AgroParisTech) sur le PTGE Boutonne et le guide INRAE sur le PTGE
Adour Amont.
Le livre blanc réalisé par la plateforme agroécologie d?Auzeville (devenue le GIP Transitions) suite Ã
son intervention sur le territoire du Tescou fournit un descriptif documenté d?une démarche de dia-
gnostic des besoins agricoles du territoire dans son intégralité.
32
3. Le diagnostic ressources/besoins
Le rapport de mission PTGE précise que le diagnostic « résulte d?une analyse critique de l?état des lieux et de
sa projection dans la durée, sur la base des tendances constatées sur le territoire (évolutions démographiques,
economiques?). Il explique donc l?état du territoire en identifiant les causes et les processus physiques, éco-
logiques, techniques et socio-économiques qui sous-tendent son évolution. Au regard des questionnements
des acteurs, il analyse les liaisons usages/milieux, la satisfaction des usages et les comportements des diffé-
rents acteurs. Le diagnostic doit s?appuyer sur un travail d?analyse objectif, fondé sur des bases techniques et
scientifiques prouvées, ce qui plaide en faveur d?un recours à des prestataires pluridisciplinaires plutôt qu?Ã
un travail totalement réalisé en régie. »
Le diagnostic se différencie de l?état des lieux car il formule des enjeux ou des problèmes : l?état des lieux
décrit et caractérise la situation et son évolution probable de manière factuelle ; le diagnostic identifie
ce qui est grave, urgent, problématique, préoccupant, en formulant des explications. Il doit permettre
d?améliorer la compréhension collective des relations entre la ressource (état qualitatif, quantitatif, variabi-
lité...), les usages, et leurs impacts quantitatifs et qualitatifs sur les milieux, mais aussi d?expliciter les visions
et les besoins exprimés par les acteurs du territoire. Certains porteurs élargissent la réflexion à des aspects
ayant trait au développement territorial et aux aspects socio-économiques.
Si l?état des lieux peut relever d?une expertise technique « neutre », le diagnostic suppose en revanche
d?être partagé et nécessite un accord entre les acteurs sur les termes du diagnostic. Il est à relier aux
raisons qui ont conduit à l?émergence de la démarche de PTGE : le retour à l?équilibre quantitatif, l?anti-
cipation des effets du changement climatique, le dialogue territorial autour du partage et de la gestion
de la ressource en eau. Il faut pour cela un socle commun de connaissances (qui peut s?obtenir par une
formation préalable des acteurs), une compréhension des besoins et contraintes des différents usages, un
croisement des points de vue, et donc une forte implication des différents usagers de l?eau. Comme pré-
cisé dans la partie précédente, ces convergences relèvent de méthodes spécifiques de participation, qui
pourront soit être animées par le porteur de projet, soit confiées à un opérateur spécialisé.
Dans tous les cas, le processus doit permettre de formuler clairement les enjeux qui ressortent du diagnos-
tic, et de travailler avec les acteurs jusqu?Ã obtenir un accord sur cette formulation (ou une formulation
amendée). Techniquement, un enjeu se formule sans verbe, et représente quelque chose qui peut s?amé-
liorer ou se dégrader (par exemple : « la disponibilité de la ressource en eau » est un enjeu, celle-ci pouvant
augmenter ou diminuer). L?ajout d?un verbe, par exemple « accroître la disponibilité de la ressource en
eau», relève du scénario (cf. partie suivante).
La comparaison entre la ressource pouvant être prélevée, fondée sur les résultats de l?étude « volumes
prélevables », et les besoins exprimés dans l?état des lieux et son volet prospectif permet de produire le
diagnostic.
Ce diagnostic doit être partagé par le comité de pilotage et dans une dynamique de dialogue entre les
acteurs, il s?agit de s?accorder sur la répartition des volumes prélevables tous usages, pour tendre vers la
satisfaction des besoins liés aux différents usages. En présence d?un SAGE, les volumes prélévables ainsi
définis et leur répartition par usages pourront notamment intégrer le règlement.
Selon les termes de l?additif à l?instruction du 7 mai 2019, il est rappelé qu?il revient au préfet référent de
valider le diagnostic et de s?assurer qu?il comporte un état des lieux initial et prospectif de la ressource en
eau et des besoins, un rappel des volumes prélevables à l?étiage au sens du II de l?article R. 211-21-1 du Code
de l'environnement, la référence des volumes prélevés en période de basses eaux et la surface irriguée de
référence.
33
III. ÉLABORATION ET CO-CONSTRUCTION DES SCÉNARIOS
PUIS CHOIX DU PROGRAMME D'ACTIONS
Pour permettre la satisfaction de tout ou partie des besoins exprimés dans la phase de diagnostic, dans le
respect des volumes prélevables définis puis répartis entre usages, les acteurs du PTGE doivent définir un
programme d?actions.
Le rapport d?inspection sur les PTGE indique que « la pertinence de ce programme ? sa capacité à répondre
aux objectifs fixés ? va dépendre d?une part de la trajectoire d?évolution que pourront retenir collégialement
les acteurs du PTGE, et d?autre part de la faisabilité technique, économique et financière des actions envi-
sagées. Sur la base du diagnostic posé, le choix d?une trajectoire consensuelle est donc un enjeu majeur du
PTGE. »
L?additif à l?instruction du 7 mai 2019 indique par ailleurs que « l?élaboration du programme d?actions doit
reposer sur l?examen de plusieurs scénarios. Le préfet référent s?assure qu?un scénario « sans projet[4] » consti-
tue le scénario de référence pour comparer différents scénarios d?actions. Chaque scénario doit faire l?objet
d?une analyse économique et financière, afin d?éclairer le choix final du scénario le plus approprié et per-
mettre de valider le programme d?actions du PTGE. »
1. Élaborer plusieurs scénarios (dont le scénario sans projet)
Une fois le diagnostic du territoire établi et partagé, les acteurs du territoire doivent pouvoir envisager
différents scénarios, pour préserver, améliorer, remédier à cet état constaté de la ressource en eau. Ce-
pendant, la situation actuelle décrite dans l?état des lieux ne va pas perdurer dans les prochaines années :
des mécanismes de changement sont à l?oeuvre qu?ils soient sociaux, économiques ou environnementaux.
Dans un premier temps il convient de se fixer collectivement (décision du COPIL) un objectif et une
échéance. Dans cette perspective, le bon état DCE en 2027 peut être considéré comme un objectif inter-
médiaire.
ll est recommandé de se fixer un horizon lointain de 30 ou 50 ans, pour envisager l?ensemble des solu-
tions imaginables permettant à la fois de répondre à la problématique actuelle (déséquilibre besoins/
ressources) et aux menaces futures (impacts du changement climatique).
Ces échéances correspondent aux données disponibles au niveau de l?hydrologie (résultats des projets
Explore 2070 et Explore2, cf. annexe 5) et du climat (régionalisation des scénarios du GIEC, données du
portail DRIAS, cf. annexe 6) et pour pouvoir étudier les conséquences du réchauffement climatique sur la
satisfaction des usages.
Pour atteindre le(s) objectif(s) dans les échéances fixées par les instances du PTGE, les acteurs envisagent
différents scénarios.
D?une manière générale, les scénarios sont co-construits de manière à évaluer les conséquences pos-
sibles de diverses pistes d'évolution du territoire sous l?influence du changement climatique et ainsi
de fournir aux acteurs du territoire une compréhension des impacts sur les secteurs d?activités éco-
nomiques et la satisfaction des usages, sur l'atteinte du bon état des milieux, pour pouvoir décider et
agir en conséquence dans le cadre d?une stratégie d?adaptation et d?un futur programme d?actions.
Cette étape est cruciale, sensible et peut être source de tensions entre acteurs.
Les scénarios seront comparés entre eux : il n?y a pas lieu de comparer les scénarios à la situation actuelle
décrite dans le diagnostic puisque cet état présent n?a aucune chance de perdurer dans un monde en
évolution.
A minima, trois scénarios sont envisagés : un scénario « sans projet » (voir infra) qui fait l?hypothèse d?ab-
sence d?actions autres que la réduction des prélèvements pour remédier à la situation constatée et at-
teindre les objectifs environnementaux, et deux scénarios construits à partir de postulats différents quant
aux choix d?adaptation pour le territoire.
Par exemple, il pourrait être formulé deux postulats très différents pour un territoire :
? un scénario sobriété : « réduire les consommations d?eau en développant les économies d?eau, et en
faisant évoluer l?agriculture vers des productions moins consommatrices d?eau et favorisant l'augmen-
tation de la capacité des sols à retenir l'eau et à réduire les intrants (agro-écologie) » ;
[4] Le scénario « sans projet » décrit ce que deviendrait le territoire à l?avenir en l?absence de projet. Il ne signifie pas un territoire sans
évolutions. En particulier, il tient compte des changements de l?encadrement réglementaire des conditions de prélèvement en périodes
de basses eaux (cf. IRSTEA, Analyse économique et financière des PTGE à composante agricole. Principes méthodologiques, 2019).
34
Retour d?expérience sur la co-construction de scénarios et la participation des acteurs
Les porteurs envisagent cette étape de scénarios de façons très diverses :
f soit des scénarios d?actions contrastés, constitués d?une combinaison d?actions permettant de
préserver ou rétablir un équilibre quantitatif et un bon état qualitatif. Les actions au sein des scénarios
sont très différentes les unes des autres, seul le pilier des actions d?économie d?eau restant par exemple
constant d?un scénario à l?autre :
h avantages identifiés par les porteurs : réflexion large sur l?éventail des possibles ;
h inconvénients identifiés par les porteurs : risque de construire des scénarios trop extrêmes
rendant difficile la construction d?un programme d?actions intermédiaire.
f soit des scénarios d?actions à ambition différente : les actions sont les mêmes d?un scénario
à l?autre, mais l?ambition retenue dans chaque scénario est différente (en termes de volumes d?eau
économisés d?un scénario peu ambitieux à un scénario très ambitieux : c?est le choix qui a été pris par
de nombreux porteurs de PTGE, comme le PTGE Midour, PTGE Charente aval et Bruant, PTGE, Aume-
Couture) :
h avantages identifiés par les porteurs : aspect directement opérationnel, rapidité, choix qui se
porte souvent sur un scénario médian et acceptable par tous ;
h inconvénients identifiés par les porteurs : risque de remise en question par des acteurs non
impliqués dans l?élaboration de ces scénarios au motif d'un manque d'ouverture sur des change-
ments plus structurels à opérer.
Pour les scénarios « à actions » :
f exemple du PTGE Midour : travaux en ateliers multi-acteurs (émergence de pistes d?action par
secteur, partage des pistes d?action entre secteurs) puis structuration par le comité technique des ac-
tions par thématique, définition des ambitions des scénarios par un groupe de travail.
f Soit des « scénarios prospectifs » qui imaginent des futurs possibles pour le territoire, des pistes
très contrastées de développement territorial qui vont alors nécessiter la mise en place de leviers d?ac-
tion pour aboutir aux futurs souhaitables, ceux-ci impliquant la préservation ou le rétablissement de
l?équilibre quantitatif. À noter que peu de PTGE ont, à ce jour, réalisé ce type de travail. Ce sont surtout
des PTGE émergents qui mobiliseront cette démarche (PTGE Dombes) ou bien des PTGE/ ex-PGRE qui
réalisent une révision intégrant totalement la notion de prospective pour se projeter davantage dans
les questions de changement climatique (PTGE Lac du Bourget, PTGE Haut-Doubs, PTGE de la Vouge,
PTGE du Fleuve Hérault, PTGE de la Drôme, etc.) :
h Avantages identifiés par les porteurs : réflexion davantage stratégique, mobilisation d?une
diversité d?acteurs ;
h Inconvénients identifiés par les porteurs : surcoût et durée plus longue du processus.
? un scénario de « satisfaction des usages économiques » : « sécuriser l?accès à l?eau pour l?agriculture
et les autres usages, en augmentant la disponibilité de l?eau par un accroissement du stockage de l?eau
hivernale ».
En imaginant les évolutions possibles à long terme pour les enjeux identifiés dans le diagnostic, les scéna-
rios consistent ainsi à proposer un panel d?hypothèses, avec des indicateurs de suivi de ces enjeux, pour
tous les usages considérés sur le territoire. Il s?agit d?élaborer les scénarios de solutions en se projetant
dans les 30 à 50 prochaines années et en s?appuyant sur les études prospectives sur le changement clima-
tique (cf. annexe 5).
Les scénarios, comme la définition des enjeux, doivent être co-construits avec les acteurs du PTGE.
Des difficultés à mobiliser les opérateurs économiques dans cette phase de co-construction de scénarios
peuvent exister. Pour autant, ils disposent de visions à moyen et long terme intéressantes à mobiliser et Ã
valoriser dans le cadre de l?élaboration de scénarios : aussi bien sur des notions de développement terri-
torial que d?actions pouvant être intégrées dans des scénarios.
À noter que dans le cadre du Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique,
initié par les deux Ministères en charge de l?agriculture et de l?environnement en mai 2021, les Chambres
Régionales d?Agriculture se sont engagées dans l?écriture de plans d?adaptation au changement climatique
en travaillant avec les filières.
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L?importance du scénario « sans projet » pour comparer les scénarios
Le « scenario sans projet » est celui qui prévoit l?atteinte des volumes prélevables par la seule diminution
des prélèvements, sans autre action territoriale sur le volet quantitatif. Il constitue le scénario de réfé-
rence pour comparer différents scénarios ; il décrit ce que deviendrait le territoire à l?avenir en l?absence
d?actions en matière de gestion quantitative. Il ne signifie pas un territoire sans évolutions. En particulier, il
tient compte a minima des évolutions réglementaires sur les volumes prélevables.
À ce stade du processus et pour aider à faire avancer les acteurs dans leurs réflexions, il est fondamental
d?établir le « scénario sans projet » (et non pas « statu quo »). Ce scénario « sans projet » devra toutefois
intégrer les projets d?économie d?eau déjà mis en place le cas échéant.
Dans la réflexion sur les scénarios, les acteurs vont, de façon naturelle, aller chercher des actions qui leur
seraient favorables dans le futur et vont comparer leur situation actuelle avec ce que serait leur situation
grâce à la mise en place d?actions dans les scénarios imaginés.
Lors de l'analyse des scénarios, on veillera également à la question de la sensibilité et la résilience des pro-
jets par rapport aux incertitudes des études prospectives réalisées ; ces projets seront-ils résilients si l'état
de la ressource ne suit pas tout à fait les résultats des études réalisées ?
Point de vigilance : l?année de référence à partir de laquelle le « scénario sans projet » est établi, est souvent
discutée dans les territoires, puisqu?elle sert d?année de référence pour évaluer la diminution des prélève-
ments à réaliser. Elle peut donc faire l?objet de tension et de désaccord. Il est donc vivement recommandé
de travailler sur cette année, en concertation avec les acteurs du territoire, pour éviter tout blocage éventuel
dans la poursuite du PTGE, y compris dans le cas où des études préexistantes à l?émergence du PTGE (étude
d?impact pour les AUP, les aménagements d?ouvrages, etc.) viennent alimenter la définition de l?année de
référence.
L?année de référence doit être sélectionnée en fonction des données disponibles permettant de décrire
au mieux la situation actuelle.
Le guide de l?INRAE (traitant de la méthode des analyses économiques, l?un des outils visant à comparer
les scénarios) caractérise le scénario « sans projet » par :
? une application des mesures réglementaires, donc un retour à l?équilibre quantitatif même sans
PTGE (cela peut vouloir dire une baisse des prélèvements) ;
? l?impact du changement climatique, modulant besoins en eau et disponibilité en eau ;
? l?impact d?autres changements prévisibles (attentes sociétales, autres dynamiques?) ;
? la capacité d?adaptation des usagers de l?eau à ces changements (ce qui signifie souvent une réduc-
tion des prélèvements).
Selon l?INRAE, c?est au regard de ce scénario « sans projet » (a priori non souhaité) que se construisent les
scénarios avec projet, visant à aller vers un « futur plus souhaitable ».
Dans ce cadre d?analyse économique, le retour à l?équilibre avec un scénario « sans projet » est important
par principe d?application de la réglementation mais aussi respect des équilibres, signifiant normalement
une absence de dommage ou de coûts d'opportunité de la ressource. Or, l?application de la réglementa-
tion et le respect des équilibres sont tous deux difficilement monétarisables dans le cadre de la mise en
place d?une analyse économique.
Pour les « scénarios prospectifs » :
f le secrétariat technique du bassin Rhône-Méditerranée recommande la mise en place d?un
groupe de contribution qui mobilise préférentiellement le comité de pilotage du PTGE élargi à tout
autre acteur du territoire susceptible de contribuer à la définition et/ou à la mise en oeuvre des actions
d?adaptation au changement climatique pour la gestion équilibrée de la ressource en eau.
f certains PTGE envisagent de construire les scénarios en plusieurs ateliers :
h avec un groupe restreint d?acteurs (une vingtaine, toujours les mêmes), représentatifs de la
diversité des usages de l?eau et des usages économiques. Les scénarios seront alors partagés et
travaillés en COTECH et COPIL PTGE (exemple du PTGE Dombes) ;
h en mobilisant l?ensemble des acteurs, par le biais d?ateliers thématiques : ces derniers seront
invités à travailler sur ces scénarios durant 6 ateliers thématiques, puis au sein d?un atelier mul-
ti-acteurs regroupant tous les acteurs mobilisés. Les propositions faites par ces derniers seront
ensuite présentées en COPIL puis validées par la CLE du SAGE (exemple du PTGE Drôme).
36
Exemple d?une étude prospective pour l?adaptation des usages au changement climatique Ã
l?horizon 2050
PTGE Drôme ? Syndicat Mixte de la rivière Drôme et de ses affluents (approuvé, réflexion 2e PTGE)
À l?aube de l?écriture de son troisième SAGE et compte tenu des enjeux d?adaptation du territoire
au changement climatique, le Syndicat Mixte de la rivière Drôme et de ses affluents a lancé une étude
prospective pour l?adaptation des usages au changement climatique à l?horizon 2050. L?étude se dé-
roule en 4 phases :
f 1/Co-construction du cadre de concertation,
f 2/Etat des lieux et diagnostic,
f 3/Construction des scénarios d?évolution,
f 4/Définition de la stratégie d?adaptation et programme d?actions.
L?objectif est d?intégrer les résultats de cette étude, dont la stratégie d?adaptation et le programme
d?actions, à la rédaction du futur SAGE. Le programme d?actions sera élaboré de manière à être opé-
rationnel avec la mise en oeuvre d?un deuxième PTGE sur le bassin. La dimension prospective est tra-
vaillée en concertation avec les acteurs du territoire dans la construction des scénarios d?évolution du
territoire et dans la définition de la stratégie d?adaptation et l?élaboration du programme d?actions. Un
des éléments notables de cette étude est la co-construction du cadre de concertation.
La comparaison des scénarios avec un scénario « sans projet », dans le sens de « sans actions » a l?incon-
vénient d?être souvent perçu comme inutile. Or, son intérêt est à souligner pour permettre de mettre en
évidence les conséquences d?une non-action pour le territoire (et donc inciter à agir).
Point de vigilance : le respect des volumes prélevables en 2027 ne garantira pas l?équilibre en 2050 sur les
territoires où les impacts du changement climatique seront forts. Par conséquent, il est important d?évaluer,
en sortie du scénario « sans projet », l?état de la ressource et la façon dont la ressource permet encore, ou pas,
de sustenter les milieux et les usages. L?analyse ne doit pas se limiter aux aspects économiques, le niveau de
déficit futur doit aussi être interrogé.
Des démarches territoriales « long terme » pour construire les scénarios
Dans certains territoires, il existe déjà des démarches prospectives sur le changement climatique (ex. :
étude « 2050 »), utilisant des modélisations climatiques, hydrologiques et hydrogéologiques. Ces études
ont abouti à des scénarios prospectifs à l?horizon 2050, imaginés par les acteurs, et sur lesquels des modé-
lisations ont été réalisées (impacts quantitatifs, qualitatifs, etc.).
D?autres territoires ont pu également déjà engager des réflexions, voire mettre en place des politiques pas
spécifiquement liées à l?eau mais susceptibles d?avoir un impact sur celle-ci.
Il est important de les porter à connaissance des acteurs du PTGE (cf. partie II) pour les accompagner dans
la co-construction de scénarios.
Point de vigilance : le changement climatique est associé à un grand nombre d?incertitudes (plusieurs scé-
narios du GIEC). Il paraît donc illusoire de vouloir arrêter une vision statique du futur mais il s?agit plutôt
de se mettre d?accord sur des hypothèses qui semblent pertinentes pour appréhender les évolutions Ã
venir. Les études existantes offrent des fourchettes de valeurs hydrologiques et/ou météorologiques utiles.
Face au risque que certains acteurs remettent en question ces fourchettes de valeurs, certains porteurs de
PTGE ont pris le parti de fixer avec un groupe d?acteurs restreint mais légitime, (il peut s?agir de personnes
désignées au sein du COPIL, d?une commission thématique de la CLE, d?un conseil scientifique ou groupe
d?experts, etc.), une valeur entre les bornes de la fourchette, tout en étant transparents auprès des acteurs
sur les choix faits, les incertitudes liées, les ordres de grandeur en découlant.
Les retours d?expérience montrent que si ces démarches sont connues de certains acteurs du PTGE, leur
prise en compte sont peu travaillées avec les acteurs. Le porteur du PTGE, en lien avec le comité de pilo-
tage doit s?assurer de la cohérence avec d?autres démarches territoriales existantes telles que :
? projet Alimentaire Territorial ;
? plan Climat-Air-Énergie Territorial ;
? projet de territoire des pôles d?équilibre territorial et rural ;
? programme d?actions de Parc Naturel Régional.
37
Il a fait l?objet d?un mois de travail avec les acteurs de territoire, directement dans le process de
l?étude. Ce cadre n?a donc pas été imposé au démarrage et a donc pu être construit sur mesure aux
attentes des acteurs du territoire.
Les scénarios sont construits sur la base du diagnostic du territoire au changement climatique.
Ce dernier présente une analyse rétrospective qui permet de dégager une tendance d?évolution du
territoire sur les 10 ou 30 dernières années sur les différents secteurs d?activités et les milieux aqua-
tiques. Cette tendance est reproduite dans un modèle hydraulique, et projetée à l?horizon 2050 sous
influence des scénarios climats du GIEC (2.6 : stabilisation/4.5 : poursuite/3 : augmentation).
Cette projection permet ainsi de dégager le scénario tendanciel du territoire à l?horizon 2050 :
« ce qu?il se passerait sur le territoire » sans modifications des actions, comportements, modalités de
gestion de la ressource actuelle sous l?influence du changement climatique. La modélisation apporte
une réponse sur les conséquences pour les données milieux : débit, ETP, température, milieux aqua-
tiques, satisfaction des usages, etc. Sur cette base, les acteurs construisent des scénarios dits alterna-
tifs à cette tendance (1 à 3) : « ce qu?il est possible de maitriser contrôler », « ce qui pourrait être pire»
pour le territoire. Le modèle analyse ces scénarios sous influence des scénarios climats du GIEC, les
traduits en conséquence pour les milieux et les usages (AEP, Industrie, agriculture, milieux aquatiques) Ã
l?horizon 2050. Les acteurs disposent ainsi d?un « éventail de conséquences » d?évolution du territoire,
en réponse aux scénarios d?évolutions analysés sous influence du changement climatique. Ils peuvent
ainsi se projeter dans une stratégie d?adaptation et l?élaboration d?un programme d?actions à mettre
en oeuvre pour y répondre.
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39
2. Contenu des programmes d'actions associés aux scénarios
Sur la base du scénario « sans projet », plusieurs scénarios de gestion, associés à différents programmes
d?actions, sont définis pour permettre la satisfaction de tout ou partie des besoins exprimés dans la phase
de diagnostic, dans le respect des volumes prélevables répartis. Ces scénarios et programmes d?actions
sont ensuite comparés avant que l?un d?entre d?eux ne soit choisi (cf. partie 3.3).
L?additif à l?instruction du 7 mai 2019 précise que le PTGE doit déboucher in fine sur « un programme d?ac-
tions multi-partenarial, qui a vocation à comporter une diversité d?actions, dont certaines obligatoires d?éco-
nomies d?eau (réduction des fuites dans les réseaux d?alimentation en eau potable, économies d?eau pour les
ICPE, adaptation des pratiques agricoles, transition agro-écologique, amélioration de la fonctionnalité des
sols, structuration de nouvelles filières agricoles, mise en oeuvre de solutions fondées sur la nature, etc.) et
donc à sceller l?engagement de tous les acteurs à agir (?). »
Cet additif indique par ailleurs que « des actions qui apportent une sécurisation des usages ou une atténua-
tion des pressions, et pour lesquelles un consensus des acteurs du territoire se dessine rapidement, peuvent
être mises en oeuvre sans attendre la validation du scénario et programme d?actions associé ». Ces actions
dites « sans regret » sont bénéfiques quelle que soit l?ampleur du changement climatique (amélioration de
la qualité de l?eau, maîtrise des consommations, économies d?eau, etc.).
En outre, il est également important, au-delà des questions de gestion quantitative de l?eau, d?aborder
la gestion qualitative de l?eau. En effet, des actions conduisant à une amélioration de la qualité de l?eau
(réduction des intrants agricoles et industriels, assainissement non collectif, restauration morphologique
des cours d?eau, etc.) peuvent accompagner le programme d?actions global. Ces actions facilitent l?ac-
ceptation par certains acteurs de la mise en place de retenues de substitution avec des co-financements
publics.
Dans le cas d?un PTGE incluant dans son périmètre une AAC prioritaire ou sensible, un volet d?amélioration
de la qualité de l?eau pourra notamment être préconisé.
Les retours d?expérience montrent que les programmes d?actions comprennent des actions du type
« économies d?eau » pour l?ensemble des usages, telles que celles recensées ci-après :
? suppression des gaspillages (utilisations ne générant aucun avantage), réduction des pertes dans les
réseaux d?eau potable, les canaux et réseaux d?irrigation, sensibilisation aux économies et distribution
de kits hydro-économes ;
? économies d?eau liées aux innovations techniques : matériel d?irrigation hydro-économe, pilotage
de précision (météo, tensiomètre, logiciel d?aide à la décision), recyclage des eaux de nettoyage et mise
en place de circuits fermés pour les industriels, mise en place de tours d?eau par les OUGC ;
? pratiques agricoles : agroécologie (allongement des rotations, diversification des cultures, recherche
d?une meilleure valorisation de la réserve utile des sols?) ;
? adaptation systémique : plantation des espaces verts avec des espèces adaptées aux conditions
sèches, choix de cultures moins gourmandes en eau, structuration des filières, aménagement des bas-
sins versants (haies, restauration de zones humides et mares, zones tampons?).
Les retours d?expérience sur le stockage de l?eau et la remobilisation des ressources existantes sont des
pistes d?actions souvent identifiées (mais non systématiques), notamment pour les territoires à forts en-
jeux agricoles :
? transferts d?eau ;
? mobilisation de retenues existantes mais non exploitées selon leur potentiel ;
? stockage de substitution ;
? création de nouvelles réserves multi-usages ;
? réutilisation des eaux usées traitées (REUT ou REUSE en anglais) ;
? rehausse de retenues existantes pour augmenter leur réserve utile ;
? pompages complémentaires hors étiage pour assurer le remplissage de retenues existantes.
Le stockage/ transfert d?eau peut intervenir soit en remplacement de prélèvements existants (substitu-
tion de ressources vulnérables ou sur des périodes sensibles = étiage) à privilégier dans le cadre de PTGE
avec un enjeu de retour à l?équilibre quantitatif, soit pour du développement de l?irrigation dans le cadre de
PTGE avec une visée d?adaptation au changement climatique à venir. L?opportunité de tel ou tel ouvrage dé-
pend des caractéristiques du territoires (déséquilibre ou non, ressource disponible, impact sur les milieux,
les usages, l?hydrogéologie (nature des nappes), contribution aux débits des cours d'eau des stations de
traitement des eaux usés (STEU).
40
Exemple de sept retenues de substitution d'irigation alimentées uniquement par des eaux de
drainage
PTGE Puiseaux-Vernisson - EPAGE du Bassin du Loing
Le PTGE animé par l?EPAGE du Bassin du Loing a été validé en 2020, avec un programme d?ac-
tions composé de 20 actions dont la création de 7 retenues de substitution pour l?irrigation. La
Chambre d?agriculture du Loiret assure l'assistance à maitrise d?ouvrage de cette action. Cinq
d?entre elles sont déjà réalisées. Cette action est assurée par une CUMA, structure collective au
sein de laquelle les coûts des investissements et d'entretien des ouvrages sont mutualisés entre
les adhérents. Ces réserves présentent une originalité technique puisqu?elles sont exclusive-
ment remplies par la collecte des eaux de drainage, sans pompages en nappe ou rivière. Ces ou-
vrages sont de petite taille et le volume stocké est soustrait au volume autorisé par prélèvement
en nappe. Le programme d?actions de ce territoire présente également un volet préservation de
zones humides important avec : la restauration et la connexion des zones humides déconnectées
et la restauration de la continuité écologique des cours d?eau au niveau de plans d?eau existants.
La CUMA a également mis à disposition 4 parcelles pour constituer 28 700 m² de zones humides.
Sont également proposées des actions visant à influencer le développement territorial et ses activités,
telles que :
? la mise en place de systèmes de réutilisation d?eaux usées traitées dans les territoires littoraux et en
substitution à une ressource plus sensible ;
? la modification de systèmes / filières agricoles : développement de filières à bas niveau d?intrants
(eau, phytosanitaires, engrais), développement de l?agroforesterie ;
? les modifications sur les plans d?urbanisme et le développement de l?urbanisation (zéro artificialisa-
tion nette, prise en compte des capacités existantes du réseau AEP, etc.).
Les programmes d?actions mentionnent également les solutions fondées sur la nature (SFN), avec par
exemple :
? la restauration de zones humides ;
? la renaturation de cours d'eau ;
? l?agroforesterie ;
? la désimperméabilisation des sols ;
? les mesures renforçant et facilitant l?infiltration naturelle de l?eau dans les sols (décompacter les sols,
planter des haies, implanter des couverts végétaux?) et les mesures limitant l?érosion (cf. annexe 10).
Certains programmes d?actions prévoient en parallèle, des prestations et conseils spécialisés pour faciliter
la mise en oeuvre opérationnelle du PTGE :
? un conseil spécialisé en ingénierie de la concertation, voire médiation de conflits, mobilisant des
outils et méthodes fondés sur les démarches de type CoOPLAaGE ou CO-CLICK EAU, développées par
l?INRAE ;
? un appui spécialisé en recueil de données (eau, agriculture, changement climatique, socio-écono-
mie?) et consolidation de base de données.
Peuvent également être inscrites dans les programmes d?actions, des actions portant sur :
? la gestion conjoncturelle et la réduction des épisodes de crise sécheresse (cf. partie 4.3) ;
? l?amélioration des connaissances (exemple PTGE Midour : quantifier les relations nappes-rivières, lien
qualité/quantité, évaluer l?état d?envasement des ouvrages de stockage, connaître les besoins culturaux
d?irrigation par campagne, expertiser les réseaux collectifs d?irrigation à moderniser, etc.) ;
? l?organisation de la gouvernance pour la déclinaison du PTGE ;
? l?expérimentation (exemples sur le PTGE Garon?Amont : recharge artificielle de nappe, gestion de
canaux, prélèvements de substitution dans les gravières).
Point de vigilance : l?enjeu du coût énergétique du fonctionnement de nouveaux équipements est à souligner
et doit être évalué.
41
Actions pour répondre à l?enjeu d?imperméabilisation de l?impluvium
PTGE Vouge? Syndicat du bassin de la Vouge (approuvé, réflexion 2e PTGE)
La nappe de Dijon Sud est une nappe alluvionnaire à cheval sur deux bassins versants : la Vouge
et l?Ouche. Sur ce territoire, le volet « quantitatif », du contrat de nappe (2016-2021), regrou-
pant plusieurs actions dans l?optique de résorber les déséquilibres quantitatifs, fait office de PTGE.
Le bilan de ce 1er PGRE, réalisé par l?interCLE Vouge/Ouche, est en demi-teinte : malgré le respect des
volumes maximums prélevables (VMP) sur sa globalité, le niveau de la nappe continue de baisser et
n?est pas suffisant pour satisfaire ni les usages, ni les débits minimums biologiques (DMB). Par consé-
quent, le territoire connaît régulièrement des arrêtés de limitation des usages de l?eau depuis 2017.
À l?issue de ce premier bilan, le territoire ambitionne un nouveau projet de territoire qui intégrera
les enseignements de cette première démarche PTGE, pour trouver des solutions pour remédier à la
diminution des niveaux piézométriques et recharger la nappe. De futures actions innovantes sont en-
visagées, dont notamment :
f des actions en faveur de la « désimperméabilisation de l?impluvium de la nappe » : le bilan du
contrat de nappe a récemment démontré que la baisse du niveau piézométrique de la nappe était
fortement liée à la diminution de l?impluvium de recharge de la nappe en lien avec l?accroissement
de l?imperméabilisation des sols. Le principal enjeu de ce nouveau PTGE sera la mise en relation des
futures actions du PTGE avec les documents d?urbanisme (SCoT, PLUi et PLU) pour maîtriser le phéno-
mène d?imperméabilisation de la nappe.
f une réflexion à mener sur une action de recharge maîtrisée de la nappe : la nappe alluvionnaire
de Dijon Sud reste la seule ressource disponible pour l?alimentation en eau potable de certaines com-
munes qui n?ont pas accès à d?autres ressources : préserver la nappe reste donc un enjeu primordial
pour subvenir aux besoins en eau de ces secteurs. Cette étude sera pilotée à l?échelle d?un périmètre
plus adapté au fonctionnement hydrogéologique du bassin : l?InterCLE (CLE de la Vouge et CLE de
l?Ouche) élargira le périmètre d?étude aux zones d?alimentations de la nappe qui n?étaient pas prises
en compte dans le précédent PGRE. L'interCLE souhaite valoriser à cet effet le document portant sur
l?infiltration des eaux pluviales sur la nappe de Dijon Sud. Ce document émane de la réflexion d?un
groupe de travail constitué par les services de l?État (DDT/DREAL/ARS) ainsi que d?autres institutions lo-
cales (Conseil départemental de la Côte d'Or, AERMC, Syndicats de rivières, ?), conduit par l?InterCLE.
Il est riche en informations sur les conditions d?infiltration des eaux pluviales et constitue une réfé-
rence pour améliorer la recharge de la ressource souterraine sans aggraver le phénomène de pollution.
3. Comparaison des scénarios, choix d?un programme d?actions par les
acteurs et place des analyses économiques et financières
Les différentes méthodes de comparaison des scénarios
L?instruction du 7 mai 2019 préconise l?étude comparée de plusieurs programmes d?actions, puis le choix
de l?un d?eux sur la base d?évaluations proportionnées notamment économiques.
L?additif à l?instruction du 7 mai 2019 précise quant à lui, que « chaque scénario doit faire l?objet d?une
analyse économique et financière, afin d?éclairer le choix final du scénario le plus approprié et permettre de
valider le programme d?actions du PTGE. »
Ces analyses économiques et financières ont ainsi vocation, à alimenter le processus de concertation si
besoin, mais surtout à éclairer le choix final de programme d?actions afin que celui-ci puisse être validé par
les acteurs. En aucun cas, elles ne peuvent se substituer à la décision elle-même. Elles interviennent le plus
souvent en complément d?un critère d?acceptabilité des actions ou du programme d?actions. Par exemple,
sur le PTGE Midour, certaines actions ont été retenues dans le programme d?actions, malgré un rapport
coût/efficacité moins avantageux que d?autres actions, en raison d?une meilleure acceptabilité sociétale.
Tous les coûts et bénéfices d?une action n?étant pas raisonnablement monétisables, la mise en place d?une
analyse de type multicritères est recommandée afin d?appréhender l?ensemble des impacts possibles des
scénarios, au-delà de l?analyse des volumes d?eau, des aspects économiques et des notions d?acceptabilité.
Les analyses économiques ont souvent été soit absentes, soit identifiées comme un des points faibles
des PTGE pour diverses raisons : complexité méthodologique, manque de bureaux d?étude compétents,
coûteuses et chronophages alors même que les acteurs ont le souhait d?avancer de façon opérationnelle
après des mois, voire des années d?études lors des phases précédentes. Mais il n?en demeure pas moins
que la réalisation de ces analyses constitue une étape nécessaire dans la démarche PTGE.
42
L?instruction du 7 mai 2019 et son additif ne précisent toutefois pas si ces analyses doivent être réalisées
pour le ou les programmes d?actions ou si elles doivent concerner chacune des actions. Ce sera au porteur
du PTGE ou au COPIL d?orienter les choix méthodologiques en la matière. Pour orienter ce choix, nous
présentons ci-dessous plusieurs approches qui peuvent être complémentaires.
La conduite d?analyses économiques pertinentes et utiles suppose de veiller à leur bonne intégration aux
analyses techniques ; le diagramme présenté en annexe 9 permet d?identifier à quelle étape du PTGE
positionner ces analyses et quels sont les liens à prévoir entre les analyses techniques et les analyses éco-
nomiques.
Les analyses de type coût-efficacité réalisées pour chaque action
Les gains ou les économies d?eau des différentes actions méritent d?être quantifiés afin d?évaluer leur effi-
cacité respective (leur contribution à l?atteinte de l?objectif quantitatif recherché). Connaissant le coût de
chacune des actions, il sera possible de les classer selon un ordre croissant de ratio coût-efficacité et ce
classement pourra alors servir à prioriser les actions à mettre en oeuvre de manière préférentielle.
Ce type d?analyse n?indique cependant pas si les bénéfices à attendre de la mise en oeuvre de l?action
sont supérieurs aux coûts, de sorte qu?il pourrait être possible de sélectionner des actions générant plus
de coûts que de bénéfices. Mais pour les actions figurant en tête du classement précédent, le risque de-
meure faible.
De plus, par cette approche, on ne voit pas :
? les synergies ;
? les enchainements d?actions (l?action A nécessaire avant l?action B) ;
? les effets « ++ » (du fait de l?action A+B, l?action C sera efficace ou d?autant plus efficace).
À noter que la plateforme des bonnes pratiques pour l?eau du grand sud-ouest a valorisé des retours
d?expériences de SFN avec quantification des bénéfices en volumes d?eau. L?objectif est de porter Ã
connaissance des maîtres d?ouvrages et porteurs de PTGE des ordres de grandeurs de gains possibles avec
les SFN. L?étude Bag?Ages apporte quant à elle quelques références en matière d?agroécologie. (https://
bonnespratiques-eau.fr/2022/01/31/projet-bagages-bassin-adour-garonne-quelles-performances-des-pra-
tiques-agroecologiques/)
Les analyses de type coûts-bénéfices des scénarios
Pour les territoires avec des enjeux quantitatifs de l?eau très importants, susceptibles de comporter des
actions variées, coûteuses et potentiellement irréversibles, le guide de l?INRAE préconise la réalisation
d?analyses de type coûts-bénéfices portant sur l?ensemble du programme d?actions. Le principe est de
comparer un ou plusieurs scénarios au scénario « sans projet » pour voir s?ils sont plus créateurs (bénéfices)
que destructeurs (coûts) de valeurs.
Les analyses de récupération des coûts pour chaque projet d?infrastructure
L?instruction du 7 mai 2019 mentionne la nécessité de procéder à des analyses de récupération des coûts
dès lors que des actions portant sur la réalisation d?infrastructures (stockage et/ou transfert) sont envisa-
gées. L?objectif est ici de vérifier (selon les recommandations du guide national « méthode sur l?analyse de
la récupération des coûts des projets d?ouvrages de substitution » de 2018) :
? sommairement que les recettes attendues de la tarification d'eau auprès des usagers bénéficiaires
des infrastructures permettent au maître d?ouvrage de l?infrastructure de couvrir ses dépenses de fonc-
tionnement. Tout projet mettant en évidence une difficulté à couvrir ces dépenses (taux < 100 %) est
à rejeter ;
? si, en complément des dépenses de fonctionnement, les recettes permettent également de cou-
vrir l'amortissement de la part des investissements non subventionnés, c'est-à -dire, de s'assurer que
le maître d'ouvrage va mettre en place une tarification qui permettra de couvrir les provisions pour
renouvellement, et sera en mesure d?assurer un bon niveau de maintenance des infrastructures. Il peut
être admis qu?un projet peine à couvrir ces dépenses mais dans ce cas, une explication circonstanciée
complémentaire devra être fournie afin de bénéficier d?aides financières, notamment de la part des
Agences de l?eau.
La réalisation de cet exercice permet rapidement (i) d?écarter des solutions où la tarification envisagée ne
permet pas de couvrir les dépenses de fonctionnement des ouvrages, (ii) de réorienter les choix d?alloca-
tion de l?eau vers des usages (cultures) la valorisant mieux et donc plus à même de supporter un tarif plus
élevé ou (iii) de confirmer la durabilité financière de l?infrastructure.
43
À ce titre, l?additif à l?instruction du 7 mai 2019 indique qu?il « importe que les maîtrises d?ouvrage envi-
sagées aient les capacités techniques et financières à établir les demandes d?autorisation répondant aux
attendus réglementaires et à bâtir des plans de financement mobilisant autofinancements et ressources ex-
ternes. Il convient que cette maîtrise d?ouvrage répercute autant que possible les couts d?amortissement et
de fonctionnement des éventuels ouvrages aux bénéficiaires au titre du respect du principe de récupération
des coûts. »
L?analyse multicritères
Les trois types d?analyses précédentes, en se focalisant principalement sur des impacts monétisables ne
donnent qu?une vision partielle du bien-fondé des actions ou du programme d?actions.
Rarement réalisées par les porteurs de PTGE, les analyses multicritères permettent simultanément de
prendre en compte les conséquences économiques, sociales et environnementales directes et indirectes
sur le territoire.
Après avoir identifié les principaux indicateurs pertinents pour porter un jugement sur l?intérêt d?une ac-
tion, il conviendra de quantifier ou de qualifier ces indicateurs.
Les analyses multicritères sont d?autant plus importantes que les bénéfices associés à certaines actions
(SFN notamment) sont difficilement monétisables et risquent de ne pas être pris en compte au travers
des analyses précédentes. Ces indicateurs peuvent être très variés : kilomètres de haies, surface d?in-
ter-cultures, émission de gaz à effets de serres (GES), matière organique dans le sol, etc. Leur pertinence
peut être sensible, les porteurs de démarche PTGE doivent reprendre des indicateurs de méthodes déjÃ
reconnus ou les faire valider par des expertises adaptées.
Le choix des méthodes
Il n?existe pas - a priori - de bonne combinaison des méthodes précédentes ou de méthode qui soit meil-
leure qu?une autre. C?est au porteur de projet de territoire, en connaissance des avantages et inconvé-
nients de chacune des méthodes, des moyens dont il dispose, des compétences mobilisables au sein de
sa structure, des informations disponibles, du besoin d?information des acteurs sur la dimension écono-
mique des actions, de procéder à ce choix méthodologique.
On peut cependant mentionner les exigences ou recommandations de certains financeurs ou organismes
de recherche en la matière.
L?INRAE dans son guide d?analyse économique et financière des PTGE recommande de réaliser quasi-sys-
tématiquement des analyses économiques de type coûts-bénéfices. Les difficultés rencontrées portant
toujours sur des paramètres difficilement évaluables / monétisables, c?est-à -dire souvent sur des para-
mètres / pratiques pour lesquels on dispose de peu de retours d?expériences (SFN par exemple), l?INRAE
recommande également de procéder, en parallèle des analyses économiques, à des analyses de type
multicritères.
Retours d?expérience sur le bassin Rhône-Méditerranée et le bassin Adour-Garonne
Les retours d?expérience du bassin Rhône-Méditerranée montrent que les porteurs de projet ont suivi
les recommandations de la note du secrétariat technique du SDAGE (mise à jour en 2019), avec la ré-
alisation d?analyses économiques approfondies pour les projets d?infrastructure de plus de 10 millions
d?euros.
Dans le détail, ces analyses incluent :
? une analyse économique, comprenant un diagnostic de territoire, une analyse de la faisabilité
technique, une analyse coût-efficacité et une analyse coûts-bénéfices des actions de rétablisse-
ment de l'équilibre quantitatif envisagées par le PGRE /PTGE lors de son élaboration. Elle permet
d'apprécier l'opportunité économique des investissements envisagés ;
? une analyse de la récupération des coûts du projet d'infrastructure de substitution. Elle permet
d'apprécier la durabilité économique des investissements.
https://www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr/sites/sierm/files/content/2019-12/4-2-NOT-PGRE-STB-VFinale.pdf
44
Exemple de présentation des gains en termes d?économie d?eau apportés par les actions
PTGE Garonne amont - Conseil départemental de la Haute-Garonne (approuvé)
COÛTS
? Études : 200 K¤ HT pour les 5 sites (diagnostic en-
vasement, concertation, préconisations de gestion et
d'augmentation-restauration de capacité par rehausse/
curage).
? Travaux estimés à 1,3 M¤.
FINANCEMENTS POTENTIELS
(Taux maximum potentiels recensés, dont la somme ne
devra pas in fine dépasser 80 % pour les investissements
des collectivités locales).
? AEAG : 50 %
? Région Occitanie : 20 %
Remarque : pas d'aide AEAG sur les travaux de curage
des retenues collinaires.
1 : Agence de l'Eau Adour Garonne
2 : Conseil Départementale de la Haute-Garonne
3 : Chambre d'agriculture de la Haute-Garonne
BÉNÉFICES, RETOMBÉES ATTENDUES
Économie d'eau potentielle :
Effet sur la ressource en eau :
Effet potentiel sur le déficit/DOE :
? l'utilisation optimisée de ces cinq ouvrages permet-
trait de libérer autant de volume prelevé aujourd'hui en
Garonne pour soutenir les débits du Touch.
VOLET AGRICOLE : effets sur les 4 items de développement durable
dans lesquels doivent s'inscrire les PTGE* :
Transition
agro-
écologique
Recherche de
valeur
ajoutée
Création
d'emplois
Maintien
d'activités
* Instruction du Gouvernement du 7 mai 2019.
?
Le montage financier du programme d?actions envisagé
Une fois les analyses économiques et financières menées pour éclairer le choix final du scénario le plus
approprié et permettre de valider et contractualiser le programme d?actions du PTGE, il s?agit de finaliser
son montage financier.
Comme indiqué dans l?additif à l?instruction du 7 mai 2019, il est rappelé que les maîtrises d?ouvrage envi-
sagées doivent disposer des capacités financières à bâtir des plans de financement mobilisant autofinan-
cements et ressources externes. Dès l?émergence du PTGE, le porteur de projet de territoire doit identifier
les possibilités de financement pour les étapes d?élaboration (animation territoriale, études techniques,
Les services du bassin Adour-Garonne ont développé une méthode d?analyse économique simplifiée[5]
qui est mise à disposition des porteurs de projets. Dans le cas de PTGE, pour lesquels un projet d?ou-
vrage est porté par certains usagers de l?eau dès la phase d?émergence, alors il est recommandé :
? lors de l?élaboration du programme d?actions, d?analyser si l?atteinte de l?équilibre en 2027 et
la résorption des déficits projetés à long terme (2040-2050) pourront être intégralement comblés
par des mesures d?économies d?eau, de bonnes pratiques agricoles, d?optimisation et/ou mutuali-
sation des retenues existantes, de REUT, de solutions fondées sur la nature (restauration des zones
humides, amélioration des capacités des sols à stocker l'eau?) ou, seulement si ce n?est pas le cas,
d?envisager la réalisation d?ouvrages hydrauliques ;
? de concevoir une analyse économique simplifiée et proportionnée à la dimension des projets
d?infrastructure, structurée en 3 temps :
?une analyse coût efficacité des différentes actions prévues dans le PTGE pour identifier celles
qui sont les plus performantes en termes de coût ramené au m3. Basée sur des ordres de gran-
deurs, cette analyse permettra de comparer les différentes actions du PTGE sous un angle éco-
nomique ;
?une analyse du niveau de récupération des coûts des infrastructures pour aborder en toute
transparence qui paiera quoi et le confronter au niveau d?acceptabilité des acteurs économiques
et publics ;
?une analyse simplifiée des retombées économiques des volumes d?eau accessibles grâce aux
nouvelles infrastructures ; ce travail permettra d?évaluer comment l?eau pourra être valorisée sur
le territoire et comment on pourra intégrer les différents enjeux du territoire dans une l?optique
d?une analyse multicritères.
[5] https://eau-grandsudouest.fr/sites/default/files/2022-10/Strategie_agricole_PTGE-2_Vdefinitive.pdf
45
communication, etc.) et approcher la faisabilité et les conditions de financement pour certaines actions
qui pourraient potentiellement être versées dans un programme d?actions « PTGE » (cf. partie I). Il revient
au préfet de veiller à préciser, tout au long du processus, les modalités d?intervention financière de l?État
ou de ses établissements publics.
Si toutefois les maîtres d'ouvrage n'ont pas une capacité d'autofinancment suffisante pour certaines ac-
tions, ils doivent rechercher d?autres sources de financement ou faire émerger de nouvelles modalités
financières auprès des financeurs habituels. S'il n'est pas possible d'augmenter les fnancements externes,
les actions ne pourront se réaliser et le projet doit être revu.
Au-delà des financeurs, il peut également être pertinent d?étudier les capacités financières des acteurs
susceptibles d?être maîtres d?ouvrage ou bénéficiaires des actions du programme.
L?opérationnalité du programme d?actions et l?avis de l?État sur la suffisance du programme d?actions
Sur certains bassins, le choix des actions est priorisé en fonction du degré d?opérationnalité de la mise en
oeuvre.
Pour gagner en lisibilité, il serait intéressant pour le porteur de projet et les acteurs du PTGE de disposer de
« fiche action » mentionnant les éléments suivants : description de l?action, bénéfices / effets espérés, li-
mites identifiées, maître(s) d?ouvrage et partenaire(s) technique(s), localisation, objectifs et indicateur(s) de
suivi, durée / échéance (court terme, moyen terme, long terme), étapes principales (exemple : étude d?im-
pact, etc), coût et financements potentiels, niveau de priorité, lien avec d?autres actions du programme,
lien avec le SAGE si existant, etc.
Enfin, le préfet coordonnateur de bassin, ou le préfet référent par délégation, donne l?avis de l?État sur la
suffisance du programme d?actions. Une importance particulière sera accordée à l?intégration dans le pro-
gramme d?actions, de l?ensemble des leviers dont les économies d?eau, les changements de pratiques, la
mobilisation des retenues existantes, les solutions fondées sur la nature et, le cas échéant, la réutilisation
des eaux usées traitées, la construction de nouveaux ouvrages de stockage ou de transfert.
Un programme d?actions opérationnel, adapté aux échelles d?intervention sur le territoire
PTGE de l?Aude et de la Berre ? EPTB Aude (approuvé)
Lors de la construction du programme d?actions du PTGE du bassin versant de l?Aude
et de la Berre, seules les actions disposant d?un maître d?ouvrage identifié et présentant
une déclinaison opérationnelle réalisable ont été retenues. Le PGRE identifie 87 fiches ac-
tions qui ciblent les différents usages dont l?AEP, l?irrigation et la navigation. Elles ont vo-
cation à contribuer directement ou indirectement à la résorption du déficit quantitatif.
Le programme d?actions est organisé en fonction des échelles d?intervention sur le territoire :
f les grandes actions qui intéressent l?ensemble du bassin versant et qui illustrent la volonté po-
litique des acteurs institutionnels à agir en faveur de la résorption des déficits ;
f les actions projetées par les acteurs de terrain en faveur des économies, d?une meilleure
connaissance des usages, d?une organisation plus adaptée aux enjeux de la gestion quantitative ;
f les pistes d?action visant à sécuriser la ressource sur une partie du réseau hydrographique (les
cours d?eau « réalimentables »). Il est proposé de mobiliser les volumes stockés et non utilisés en faveur
d?une compensation des usages agricoles actuels. Développée en complément des actions d?écono-
mie, cette démarche permettrait, de retarder la mise en oeuvre des mesures de limitation des usages
de l'eau en situation de sécheresse.
46
IV. MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME D?ACTIONS,
SUIVI ET ÉVALUATION
1. Contractualisation du PTGE
Si le SAGE est un document de planification permettant d?intégrer le volet gestion quantitative de la
ressource, le PTGE va plus loin et débouche sur un programme d?actions (cf. annexe 7). Toutefois, ce n?est
pas le PTGE qui emporte les financements des Agences de l?eau puisqu?intervient ensuite un contrat avec
engagement du maître d?ouvrage incluant parfois des clauses conditionnelles (dont par exemple la réalisa-
tion d?économies en eau, la localisation du projet dans un secteur en déséquilibre quantitatif, ou encore la
réalisation d?une analyse économique).
À noter que le PTGE n?emporte pas non plus d?autorisation en lui-même (il ne vaut ni autorisation de pré-
lèvements AUP ou IOTA, ni autorisation de création d?ouvrages (IOTA) ni déclaration d?intérêt général...).
Afin de conforter le caractère « multi-acteurs » du PTGE, l?additif à l?instruction du 7 mai 2019 indique que
« le PTGE débouche sur un programme d?actions multi-partenarial, qui a vocation à comporter une diversité
d?actions (?) et donc à sceller l?engagement de tous les acteurs à agir, notamment celui des futurs maîtres
d?ouvrage à monter les dossiers pour réaliser le programme d?actions et celui des financeurs à attribuer des
aides financières dans le respect de leurs modalités d?intervention et sous réserve des moyens budgétaires
disponibles. Il est demandé au préfet référent de veiller, en lien avec la structure porteuse du PTGE, à une
formalisation contractuelle du PTGE, document actant les engagements de chacun de ses signataires. »
Il est rappelé que le choix et la validation du programme d'actions par l'ensemble des acteurs du PTGE
sous l'égide des services de l'État (cf. partie 3.3) est une étape indispensable pour que les financeurs s'en-
gagent.
Puis, une fois les engagements pris par les acteurs du territoire et le projet adopté par l?instance délibé-
rante de la structure porteuse, l?approbation écrite du PTGE par le préfet coordonnateur de bassin acte
les engagements de l?État pour sa mise en oeuvre.
RETEX sur la formalisation de l?engagement respectif des parties prenantes pour la mise
en oeuvre d?un PTGE : chartes et protocole d?accord
Le PTGE Garonne Amont, porté par le Conseil départemental de la Haute-Garonne et désormais
approuvé, a mis en place un protocole d'accord ayant pour objectif de confirmer la volonté commune
de continuer à soutenir conjointement le PTGE dans sa phase opérationnelle selon certains principes
énumérés
Le PTGE Midour a fait signer une déclaration d?adhésion aux acteurs de la démarche (collectivités,
APNE, élus, ...)
Le PTGE Sèvre - Niortaise Mignon, porté par la Chambre d?agriculture des Deux-Sèvres et la
Coopérative de l?eau a fait signer un protocole d?accord Sèvre Niortaise Mignon pour une agriculture
durable. Ce protocole entérine le fait que la sécurisation de l?eau apportée aux exploitants agricoles
irrigants à travers le projet de réserves de substitution, ne peut se faire qu?en contrepartie d'enga-
gements individuels de ces exploitants et d?engagements collectifs des acteurs du monde agricole.
La signature des engagements individuels des agricultures pour des pratiques agricoles plus durables
conditionne l?accès à l?eau d?irrigation. C?est une condition d?accès à l?eau qui est inscrite dans le règle-
ment intérieur de l?OUGC. Cet engagement est visé chaque année par l?OUGC lors de l?élaboration du
plan de répartition des prélèvements.
https://www.garonne-amont.fr/wp-content/uploads/2020/12/06_Projet-de-protocole-daccord.pd
https://www.institution-adour.fr/projet-de-territoire-midour/documents-de-suivi.html?file=files/adour_files/docs/PT_Midour/COPIL/PT_Midour_COSUIVI_2020_10_12.pdf
https://www.deux-sevres.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-eau-risques-naturels-et-technologiques/Projet-de-construction-de-reserves-de-substitution-bassin-versant-Sevre-Niortaise-et-Mignon/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution
https://www.deux-sevres.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-eau-risques-naturels-et-technologiques/Projet-de-construction-de-reserves-de-substitution-bassin-versant-Sevre-Niortaise-et-Mignon/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution/Signature-du-protocole-d-accord-concernant-les-reserves-de-substitution
47
2. Organiser le suivi du projet et des indicateurs
La mise en oeuvre du PTGE et de son programme d?actions doit faire l?objet d?un pilotage collectif et d?un
processus de suivi-évaluation qui requiert des dispositifs d?observation et des indicateurs adaptés.
Il existe différentes catégories d?indicateurs de suivi :
? les indicateurs de réalisation : interventions et actions directement réalisées par le porteur de l?ac-
tion ;
? les indicateurs de résultat : effets produits par le programme d?actions, à court et moyen terme,
pour l?ensemble des parties prenantes du territoire, publics cibles et réalités du programme d?actions ;
? les indicateurs d?impact : effets à long terme, positifs et négatifs, induits par la mise en oeuvre du
programme d?actions.
Tableau de bord annuel des indicateurs de réalisation
PTGE Midour ? Institution Adour (approuvé)
Annuellement, le porteur du PTGE Midour met à disposition le tableau de bord de suivi des actions
du PTGE. Un code couleur permet de facilement identifier les actions terminées, en cours avec respect
du calendrier, en cours avec retard du calendrier, non initiées avec vigilance.
OGRM 1 : AMELIORER LA GESTION ET L'UTILISATION DES RESSOURCES ET DES MILIEUX
2020 2021 2022 2023
Code Action MO PT Échéances / Indicateurs 2 1 2 1 2 1 2
OGRM1a
POURSUIVRE
LA MISE EN
CONFORMITÉ DES
RETENUES
INDIVIDUELLES
DDTM40,
DDT32,
Vivadour
IA, CACG
Constitution GT
Concertation locale
avec les propriétaires des
retenues sur ces secteurs
Nombre de mise en
conformauité
Données
en cours
Ressenti des MO sur le
terrain et adhésion - (32)
Évolution des débits des
cours d'eau /
OGRM1b
TRAVAILLER À LA
VALORISATION
DES RETENUES
SANS USAGES
Services État,
Irrigadour,
CA,
Vivadour, IA
IA, CACG
Constitution GT
Concertation locale
avec les propriétaires des
retenues sur ces secteurs
Nb de propriétaires
rencontrés / nombre total
retenues sans usages
Données
en cours
Nb de substitution réalisées /
Volumes de substitution /
volumes autorisés en cours
d'eau
/
OGRM1c
RECONQUÉRIR
LA CAPACITÉ
DE STOCKAGE
DES PLANS D'EAU
ASA du
Frêche Saint-
Vidou / IA
Chambres
d'agriculture,
Vivadour
Lancement étude sur le SB
du Frêche
Nb de retenues étudiées
Volumes de stockage
récupérés
OGRM1d
INTÉGRER LES
PRÉLÈVEMENTS
EN NAPPES
INFLUENCANT
LES COURS D'EAU
DANS
LA GESTION
DDTM40 IA, CA40,
Irrigadour
Mise en oeuvre du plan de
crise simplifiée
Adaptation du plan de crise
au maximum 1 an après
la publication finale de
l'étude CMU 1
Coordonner avec GT de la fiche action CM
Volumes autorisés dans
forages soumis au plan
de crise / volume total
autorisé
/ /
Volumes autorisés dans
forages soumis au plan de
crise / VT en cours d'eau
des sous-bassins
/ /
48
Observatoire des pratiques agricoles
PTGE de la Sèvre Niortaise Mignon - Chambre d?Agriculture des Deux-Sèvres et Société Coopérative
Anonyme de l?Eau des Deux-Sèvres (approuvé)
L'observatoire des pratiques agricoles et des actions en faveur de la biodiversité aquatique et ter-
restre est conduit par la Chambre d?agriculture des Deux-Sèvres et l?Établissement Public du Marais
Poitevin (OUGC) sur le PTGE. Lobjectif de l?observatoire est de quatre ordres :
f connaître l?assolement du territoire du périmètre du PTGE et du volume d?irrigation sur les
cultures mises en place par les irrigants ;
f suivre la qualité de l?eau des captages d?eau potable ;
f connaître les pratiques agricoles et les actions mises en oeuvre en faveur de la biodiversité
aquatique et terrestre via les engagements individuels des agriculteurs irrigants ;
f présenter les enjeux de biodiversité et les secteurs d?actions prioritaires.
La mise en place d?un comité de suivi
L?instruction du 7 mai 2019 précise que « le comité de pilotage assure la mise en place d?un suivi du PTGE en
définissant les conditions du suivi (fréquence a minima annuelle, comité de suivi, indicateurs). Il est recom-
mandé de prévoir une évaluation à terme du PTGE, au bout de 6 à 12 ans, afin d?établir un bilan des actions
mises en oeuvre, un suivi des effets sur la ressource, une vérification de l?atteinte des objectifs. »
Un suivi des actions (indicateurs de réalisation) est préconisé à un rythme régulier, avec des indicateurs
pouvant être les ETP engagés, montants financiers engagés, respect du calendrier, estimation du degré/
pourcentage de réalisation de l?action, surfaces engagées dans des pratiques économes en intrants ou
irrigation, etc.
Les données exhaustives sur les prélèvements en eau constituent des données de suivi incontournables
(indicateurs de résultat). Il paraît alors pertinent de mobiliser les partenariats pour assurer le recueil de
ces données entre les parties prenantes : les OUGC pour les prélèvements agricoles, les collectivités pour
les prélèvements d'eau potable, les services de l'État pour les prélèvements industriels et agricoles hors
OUGC... Les autres indicateurs de résultat dépendent largement du type d?actions mises en place.
La poursuite de la capitalisation des données de surveillance de l'état de la ressource en eau (débit, niveau
piézométriques, qualité de l?eau) paraît être un incontournable afin de pouvoir mesurer un potentiel im-
pact du programme d?actions (indicateurs d?impact).
Ces éléments sont à présenter aux instances du PTGE (COPIL, COTECH, etc.).
Au-delà des phases d?état des lieux, diagnostic, scénarios, l?État, ses établissements publics (agences de
l?eau notamment), les collectivités et le cas échéant les OUGC sont tenus de fournir, les données terri-
toriales nécessaires au suivi des PTGE et de ses effets sur la résorption des déséquilibres quantitatifs. Il
s?agirait donc de s?entendre au sein du comité de pilotage sur les données qui doivent être remontées ré-
gulièrement pour le suivi-évaluation de la mise en oeuvre du PTGE. Il est nécessaire d?anticiper les coûts et
moyens à mettre en oeuvre pour ce suivi sans quoi le risque est celui d?un programme d?actions non évalué
et peu efficient, rendant difficile d'envisager les suites à donner.
3. Lier gestion conjoncturelle et structurelle dans le cadre de PTGE
Au-delà de la gestion annuelle de la sécheresse, les mesures de restriction des usages de l?eau en période
de sécheresse doivent être articulées avec la mise en oeuvre d?actions structurelles, permettant à la fois de
réduire les épisodes de crise (en visant l?objectif de 2 années sur 10 au maximum nécessitant des arrêtés
de restriction des usages de l?eau), d?anticiper les effets du changement climatique et d?éviter tout risque
de rupture d?approvisionnement en eau potable (cf. cartographies nationales des crises sécheresse et des
PTGE en annexe 7).
https://observatoire-eau1779.fr/#/
https://observatoire-eau1779.fr/#/
49
Retour d?expérience sur la gestion par les débits
PTGE Lac du Bourget ? CISALB (approuvé).
Afin de préserver les ressources en eau du territoire qui desservent à hauteur de 20 % l?alimentation
en eau potable sur le périmètre du Bourget, le CISALB a initié un PTGE sur la base d?un objectif princi-
pal : retrouver un fonctionnement naturel des cours d?eau en période de sécheresse. Conjointement
avec les agglomérations compétentes en eau potable, Grand Lac et Grand Chambéry ; ils ont porté
les études de volumes prélevables qui se sont prioritairement focalisées sur la détermination de débits
minimums de restitution pour chacune des sources et non principalement sur la quantification des
volumes prélevables. Ces débits ont été déterminés en fonction :
f des besoins des milieux aquatiques en aval de la source ;
f de ce que produit naturellement la source, notamment en période de sécheresse/étiage ;
f des besoins impératifs en eau potable.
Les acteurs du PGRE se sont organisés autour de ces valeurs d?objectifs qui ont fait consensus. Le
programme d?actions est donc décliné de manière à réduire les prélèvements pour répondre aux be-
soins des milieux aquatiques et répondre aux besoins d?alimentation en eau pour satisfaire les autres
usages. Le programme d?actions se décline en 3 axes : réduire le prélèvement, répondre aux besoins
et compenser. L?ensemble des usages et usagers de l?eau est concerné par ces actions d?adaptation au
changement climatique qui sont les suivantes :
f réaliser, en priorité, des économies d?eau en améliorant le rendement des réseaux qu?ils soient
d?eau potable ou d?irrigation,
f mettre en place du matériel économe afin de réduire les usages très consommateurs, changer
les pratiques,
f laisser suffisamment d?eau aux sources et rivières,
f substituer une ressource déficitaire par une ressource pérenne (eau potable, irrigation),
f suivre les prélèvements et l?évolution de la ressource,
f régulariser administrativement les prélèvements,
f respecter les Arrêtés Sécheresse de restriction des usages de l?eau,
f mettre en adéquation les documents d?urbanisme avec la disponibilité de l?eau.
L?un des facteurs de réussite de ce PGRE réside dans l?articulation établie avec l?arrêté cadre de
gestion des prélèvements : l?arrêté cadre de restriction des usages de l'eau a intégré les objectifs envi-
ronnementaux fixés dans le cadre du PGRE comme valeur à préserver et à ne pas atteindre. Les 4 seuils
de restriction de l?arrêté cadre sont établis de manière à préserver ces débits. Ces seuils de restriction
définissent des limitations des prélèvements qui concernent tous les usages.
50
Annexes
Annexe 1. Processus de participation.................................................................................51
Annexe 2. Financement par les Agences de l?eau et par les Régions dans
le cadre du règlement européen sur les investissements en matière
d?irrigation..............................................................................................................................56
Annexe 3. Exemples d?actions de communication sur la démarche PTGE......................60
Annexe 4. Cadre réglementaire relatif à la gestion quantitative de la
ressource en eau....................................................................................................................64
Annexe 5. Études prospectives changement climatique : principaux résultats du pro-
jet Explore 2070 et sa mise à jour à travers Explore 2.....................................................65
Annexe 6. Outils développés dans le cadre du projet LIFE Eau & Climat qui pourront
être mobilisés pour les démarches PTGE..........................................................................69
Annexe 7. Articulation SAGE / PTGE..................................................................................70
Annexe 8. Eléments méthodologiques sur la détermination des volumes prélevables
dans les eaux souterraines et les eaux de surface...........................................................73
Annexe 9. Analyses économiques et financières.............................................................84
Annexe 10. Leviers techniques d?adaptation aux stress hydrique et thermique dans
le domaine agricole..............................................................................................................87
51
ANNEXE 1. PROCESSUS DE PARTICIPATION
Extrait de la charte de la participation du public :
« La participation du public est un élément incontournable de l?élaboration de la décision, nécessaire Ã
l?amélioration de sa qualité et de sa légitimité. Elle constitue un facteur déterminant dans la construction de
la confiance entre les acteurs, notamment par sa contribution à une plus grande transparence. Elle nécessite
pour ce faire la mobilisation des moyens indispensables à sa mise en oeuvre. »
Plusieurs questions peuvent se poser utilement dans la mise en place du processus de participation des
acteurs :
? Tous les acteurs / usagers concernés sont-ils effectivement mobilisés au sein de cette gouvernance ?
? Ces acteurs / usagers ont-ils une position, une vision, des attentes au sujet des problèmes de gestion
de l?eau du territoire ?
? Que connaît-on vraiment de ces positions ? Sont-elles conflictuelles, convergentes ?
? Quelle connaissance mutuelle ces acteurs / usagers ont-ils de leurs positions respectives ?
Les différents régimes de participation
La participation s?inscrit dans le courant de la démocratie participative, et fait appel à des régimes de
travail qui peuvent être très variables, comme illustré sur le schéma ci-dessous (d?après Santé Canada
modifié, repris par le guide français (2011) de l'IRSN, Gestion des sites potentiellement pollués par des
substances radioactives).
Savoir quel régime de participation convient à quelle étape du projet de territoire est une des premières
difficultés pour le porteur de PTGE. Par exemple, le diagnostic relève-t-il d?une démarche de consultation
(il est produit par le maître d?ouvrage qui a recours à un bureau d?études expert, puis soumis à l?avis des
acteurs et à la validation du préfet) ou de co-construction (les acteurs sont mis au travail pour formuler
eux-mêmes les éléments de diagnostic) ?
Dans les faits, il n?y a pas de réponse unique à cette question : les processus participatifs font l?objet ac-
tuellement de beaucoup de recherches, et sont encore dans le champ des innovations démocratiques
« non stabilisées »[5].
[5] https://www.vie-publique.fr/parole-dexpert/279196-la-democratie-participative-par-loic-blondiaux ; https://www.debatpublic.fr/la-de-
mocratie-participative-669
Guide méthodologique de gestion des sites potentiellement pollués par des substances radioactives
90/97
Figure 15 : Continuum des niveaux d?implication du public (source : Santé Canada)
? Niveaux 1 et 2 : informer et recueillir de l?information
Les premier et deuxième niveaux, respectivement « informer » et « recueillir de l?information »,
correspondent aux formes d?implication les plus simples et les plus régulièrement mises en oeuvre.
Elles peuvent néanmoins se heurter à des difficultés ou susciter une adhésion variable. Leur mise en
oeuvre peut être améliorée par une sollicitation précoce du public concerné et un effort pour
rendre intelligible les éléments d?information utiles. A titre d?exemple, il peut être précisé que les
réunions publiques relèvent de ces niveaux d?implication.
Au contraire des deux niveaux d?implication précédents, les trois derniers niveaux sont en pratique
rarement mis en oeuvre. Ils peuvent pourtant être particulièrement pertinents pour gérer certaines
situations liées à une pollution de l?environnement.
? Niveau 3 : discussion
Ce niveau correspond à la première forme d?implication bâtie sur un mode d?échange impliquant
des relations dans les deux sens entre les entités responsables de la gestion du site et le public. Il
implique de ce fait un investissement mutuel des parties qui peut prendre la forme de comités
consultatifs, de groupes de discussion en ligne ou encore d?auditions. Chaque représentant du
public doit pourvoir prendre connaissance des éléments techniques du dossier et son avis doit
pouvoir être pris en compte dans le choix des orientations stratégiques et l?élaboration du processus
de gestion. Le niveau évoqué ici renvoie à la notion de consultation et implique que les échanges se
font séparément entre les représentants des entités chargés de la gestion et chacun des
représentants du public et qu?il n?existe pas de relation structurée entre les différents
https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Guide-gestion-sites-pollues_2011.pdf
https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Guide-gestion-sites-pollues_2011.pdf
52
Clarifier les intentions en matière de participation
Mobiliser des acteurs et/ou des citoyens pour les faire participer au processus de travail et de mise en
oeuvre du programme d?actions du PTGE suppose des intentions claires pour le porteur :
? Que cherche-t-on à faire? À faire émerger une compréhension partagée de la situation du territoire?
À formuler ensemble un diagnostic des problèmes ? À comprendre la vision des acteurs ? À imagi-
ner des scénarios ? À co-construire les éléments méthodologiques du cahier des charges d?une étude
technique ? À impliquer les acteurs pour qu?ils s?investissent in fine dans le plan d?action et portent les
actions, etc. ? À améliorer l?acceptabilité in fine des décisions ?
? Quelle gouvernance doit être mise en place pour permettre la participation ?
? Quelles seront les grandes étapes du processus de participation du public et des parties prenantes ?
? A quel moment faudra-t-il établir des points d?accord, prendre des décisions ? ? Quelles formes
prendront ces accords et/ou ces décisions ? De quelles instances relèveront-ils ?
? Qui est concerné par le processus, à quel stade et dans quel but : les acteurs institutionnels repré-
sentatifs des structures, les acteurs de terrain, les usagers de l?eau, les citoyens ?
Ces questions peuvent recevoir des réponses différentes selon les stades du processus PTGE : état de lieux,
diagnostic, formulation des enjeux, prospective et scénarios, plan d?action, suivi.
Le processus d?écoute des acteurs
Un processus d?écoute vise à mobiliser une liste définie d?acteurs, pour faire ressortir la compréhension
des enjeux du territoire, leurs attentes, leur vision de l?avenir, leur intérêt pour la démarche et les condi-
tions de leur participation dans la démarche PTGE.
Cette écoute peut utilement constituer un premier niveau structurant pour la participation, en faisant
émerger les enjeux stratégiques autour du processus.
Il peut être réalisé par le porteur lui-même ou bien il peut être fait appel à des organismes indépendants,
extérieurs au territoire.
L?écoute des acteurs peut s?envisager grâce à différents outils :
? l?écoute individuelle des acteurs par un cabinet externe (ex. : Curé, Isle), avec des méthodes comme
celle de l?audit patrimonial (AgroParisTech, Association Patrimoniale Internationale) ;
? l?organisation de concertation bilatérale préparatoire pour lever les idées reçues entre les acteurs
(PTGE Puiseaux Vernisson : échanges amont entre la Chambre d'agriculture du Loiret et Loiret Nature
Environnement) ;
? la mise en place dès cette phase d?émergence de groupes de travail multi-acteurs, qui au-delà de
l?expression de leurs attentes et de leur compréhension personnelle, peuvent d?ores et déjà formuler
une vision commune de la problématique du territoire (en faisant tomber progressivement les idées
reçues) et commencer à baliser les données qui seraient nécessaire d?aller rechercher dans le cadre de
l?état des lieux pour avancer sur leur propre questionnement (méthode proposée par l?Ifrée).
Cette mise en relation avec les acteurs est d?autant plus nécessaire si le porteur n?est pas « installé » sur la
thématique de la gestion des ressources en eau, par exemple une collectivité territoriale ayant accepté de
porter le PTGE sur demande, à défaut d?autre porteur légitime.
Le recours au garant :
Un garant est un tiers externe qui va suivre les travaux du PTGE et dont la fonction peut être étendue Ã
plusieurs missions :
? vérifier que le cadre de participation mis en place par le maître d?ouvrage est approprié, et qu?il est
bien respecté tout au long du processus ;
? être saisi par des parties prenantes qui considéreraient que leur participation est entravée ou que
leurs contributions ne sont pas bien prises en compte dans le processus ;
? suggérer en conséquence des aménagements du processus, pour répondre aux demandes qui lui
sont adressées ;
? peut attester que la participation a été de qualité et le documenter.
53
Comment intervient la CNDP sur les PTGE ?
La CNDP intervient sur les questions de participations du public
sur les PTGE à travers une mission de conseil, définie au II de l?article L.121-1 du code de l?environnement
: « Elle (La commission nationale du débat public) conseille à leur demande les autorités compétentes
et tout maître d?ouvrage ou personne responsable sur toute question relative à la participation du pu-
blic tout au long de l?élaboration d?un plan, programme ou projet ».
En 2021, après des modalités d?intervention qui ont pu varier, la CNDP a précisé les conditions
d'exercice de ce type de mission : ce conseil est délivré par le biais d?un ou plusieurs représentants
qu?elle désigne et prend en charge financièrement, en maintenant toutefois des durées limitées aux
missions de conseil, conformément à l?esprit de la loi. Conformément à son principe de transparence,
facteur de confiance, la CNDP rend public le bilan de chacune de ses missions. Elle conseille et prescrit
des modalités, mais ne met pas en oeuvre la participation, qui reste à budgéter par le maître d?ouvrage.
Dans le cas des PTGE, dont l?élaboration dure fréquemment 4 à 5 ans, la CNDP cible son intervention
sur des conseils relatifs à la conception du dispositif de concertation des publics. La participation
du public a d?autant plus d?intérêt qu?elle porte à minima sur l?étape d?élaboration des scénarios et
jusqu?au choix de l?un d?eux. L?accompagnement de la CNDP peut se poursuivre durant la tenue effec-
tive de la concertation du public, afin de garantir sa bonne information et participation et évaluer le
déroulement de la concertation. Cette étape peut alors faire l?objet d?une seconde mission à définir
au cas par cas et si la CNDP a été préalablement associée à la conception du dispositif participatif.
La CNDP met en oeuvre une concertation associant tous les publics : citoyens, habitants
du territoire et parties prenantes du PTGE, conformément à la charte de l?environnement :
« Tout individu a le droit d?être associé à l?élaboration des décisions ayant un impact sur l?en-
vironnement ». En plus de son expérience sur la participation du public, ses principes, d?indé-
pendance, de transparence, de neutralité et d?égalité de traitement renforcent la légitimité
du processus participatif, mais également du scénario et du plan d?actions qui seront décidés.
Contacter la CNDP : saisine@debatpublic.fr
Globalement, il est intéressant de se représenter le garant comme un « opérateur qualité », qui alerte le
porteur sur des dysfonctionnements qui pourraient nuire au processus. Il ne se substitue cependant pas
au porteur dans la résolution de ces dysfonctionnements. À noter que du fait du coût de cet accompa-
gnement, certains porteurs de PTGE ont décidé de mobiliser un garant uniquement à partir de l?étape des
scénarios.
Le temps et les coûts des processus de participation
La participation prend du temps, et peut s?avérer coûteuse selon l?ambition qu?on lui assigne. Il n?existe
pas de solution rapide et peu chère pour mener des processus corrects. En ce sens, les points de réflexion
listés ci-dessus sont essentiels pour bien dimensionner la démarche.
Même si elle s?avère hors norme par ses moyens, la référence à la convention citoyenne sur le climat https://
www.conventioncitoyennepourleclimat.fr/budget/ est intéressante en termes de démarche participative.
54
43
CNDP | RAPPORT D?ACTIVITÉ2021
ORGANI SATION DE L A CNDP
Les dépenses de personnel
se sont quant à elles élevées
à hauteur de 2 662k¤, telles que
suit: la dépense a été de 2 807k¤,
desquels il convient de déduire
la refacturation des indemnités
des garant·e·s CNDP désigné·e·s
sur les participations du public
par voie électronique (PPVE)
de 145k¤.
Les dépenses des débats en 2021
?
Quant aux débats publics,
plus de 4M¤ ont été dépensés
couvrant 9procédures (dont 6fins
de débat). Sur ce même périmètre,
101k¤ de frais de déplacement
ont été remboursés et 408k¤
d?indemnités (brut chargé) ont été
dépensés. Pour les 6procédures
se terminant en 2021, c?est près
de 680k¤ qui ont été restitués
aux maîtres d?ouvrage.
1 329 k¤
998 k¤
145 k¤
408 k¤
14 k¤ 58 k¤
Membres CPDPAgent·e·s CPDP
Recettes
Refacturation indemnités PPVE JO + APIJ
Garant·e·s
Délégué·e·s
de région Commissaires
Dont en 2021
Il convient de retenir qu?un processus de participation faisant appel à un prestataire spécialisé, concer-
nant un nombre important d?acteurs, sur des questions complexes et se déroulant sur du moyen terme est
un poste de dépense important. La meilleure façon d?estimer le coût reste encore la commande publique,
à partir d?un cahier des charges bien construit.
Le rôle du garant et les avantages et inconvénients
Le garant n?est ni le négociateur, ni l?arbitre, ni le conciliateur pas plus que le médiateur. Il n?est pas non plus
co-auteur du projet et ne peut pas imposer la forme du processus de co-construction. Le rôle du garant est
assez variable d?une concertation à l?autre, en fonction du contexte territorial, mais dans la majorité des
cas, il est un observateur et un témoin actif. Il peut rappeler les principes du débat public, s?assurer que
les recommandations de la CNDP sont prises en compte, peut émettre des suggestions sur les modalités
de la concertation auprès du porteur de projet (dans toutes ses dimensions). Le garant peut produire un
bilan à la fin de la ou des concertation (s) et peut formuler des avis et recommandations pour la suite du
processus.
À noter cependant que la CNDP peut, sous certaines conditions, proposer des missions de conciliation.
55
Les avantages et inconvénients de recourir à un garant
Certains porteurs de PTGE ont exprimé les avantages et inconvénients à la présence de garants dans le
processus de participation (cf. annexe), notamment :
? le garant peut être important pour la confiance des acteurs dans le cadre de travail : il peut être
un recours pour tout acteur du projet de territoire qui se sentirait insuffisamment considéré dans le
processus.
? Mais le garant peut perdre la confiance des acteurs dans le cas où il n?est pas du tout familier avec
le sujet de l?eau et ses enjeux ;
? le garant pousse les porteurs de PTGE Ã s?emparer de la question de l?implication des citoyens dans le
processus, ce qui est effectivement un point d?entrée peu approfondi, à mettre en regard avec le risque
d?un manque de discernement sur les marges de décision des citoyens pour un projet à vocation opé-
rationnelle (qui n?existe pas si les citoyens sont invités à s?exprimer sur des aspects plus stratégiques);
? un autre risque est de pousser le porteur trop loin dans la mise en place d?une participation ci-
toyenne, dans un processus très coûteux pour une plus-value pas forcément évidente car peu opéra-
tionnelle (les citoyens n?étant in fine pas les porteurs d?action) ;
? le garant est souvent mobilisé dès le démarrage des processus afin d?instaurer, de base, un climat
de confiance. Or, les premières étapes d?un PTGE sont souvent très chronophages (état des lieux et dia-
gnostic), la rémunération des garants étant prise en charge, uniquement sur un temps limité, le garant
est impliqué pour le suivi de l?état des lieux / diagnostic, puis peut ne pas suivre la suite de la démarche
PTGE, faute de moyens financiers de la structure porteuse. Cela est d?autant plus dommageable que
les porteurs estiment que ce sont plutôt sur les étapes finales que la mobilisation d?un garant est perti-
nente. Riches de ces retours, certains PTGE les plus récents ont décidé de mobiliser un garant unique-
ment à partir de l?étape des scénarios ;
? à la fin du processus, le garant peut attester que la participation a été de qualité : il doit donc docu-
menter de manière extérieure le processus et sa qualité, ce qui est un retour d?expérience intéressant
pour d?autres PTGE (Article R121-19 et suivants du Code de l?environnement). Mais le risque est que le
processus et son animation soient uniquement jugés sur des recommandations émanant du garant
et qui n?ont pas été forcément prises en compte par le porteur pour différentes raisons (comme l?en-
semble des recommandations sur la participation citoyenne pour des raisons de coûts).
56
ANNEXE 2. FINANCEMENTS PAR LES AGENCES DE L?EAU
ET PAR LES RÉGIONS DANS LE CADRE DU RÈGLEMENT
EUROPÉEN SUR LES INVESTISSEMENTS EN MATIÈRE
D?IRRIGATION
Financement par les Agences de l?eau (extrait de l?annexe 2 de l?instruction du 7 mai
2019)
« Les Agences de l'eau accompagneront financièrement les projets de territoire pour la gestion de l'eau
conformément à leurs programmes d'intervention. Elles pourront accompagner, dans les bassins en défi-
cit quantitatif, la création d'ouvrages de stockage ou de transfert prévue le cas échéant dans le PTGE qui
traduisent une diminution de la pression sur la ressource en eau et une résorption des déficits quantitatifs
des territoires. Les financements seront limités, pour les ouvrages à vocation d?irrigation agricole, aux seuls
ouvrages ou parties d?ouvrage correspondant à la substitution des volumesprélevés à l?étiage par des volumes
prélevés en période de hautes eaux ou en provenance d'autres masses d'eau. Pour les ouvrages multi-usages
(eau potable, soutien d?étiage, irrigation, autres usages, etc.), les Agences de l?eau pourront éventuellement
financer des parties d?ouvrage allantau-delà de la substitution, dans des conditions encadrées par le projet de
territoire, et dans le respect des enveloppes financières prévues par le 11e programme des Agences de l?eau.
Le volume de substitution est le volume des prélèvements en période de basses eaux et qui sera prélevé en
période de hautes eaux ou transféré depuis une ressource qui n'est pas en déficit.
Le volume de prélèvement en période de basses eaux, à partir duquel le volume de substitution sera déter-
miné, doit être défini dans le diagnostic de la ressource du PTGE approuvé par le préfet coordonnateur de
bassin ou le préfet référent par délégation.
Ce calcul doit prendre en compte une analyse rétrospective s?appuyant sur les 5 à 10 dernières années ainsi
qu?une démarche prospective visant à intégrer les conséquences des dérèglements climatiques sur la disponi-
bilité de la ressource en eau, adaptées selon les bassins et leurs caractéristiques hydrologiques.
Concernant les PTGE en cours d'élaboration, dont l'avancement a conduit à un consensus local, ils n'ont pas
à revenir sur les volumes identifiés (volume prélevé en période de basses eaux et volume de substitution) même
si la méthode utilisée pour leur détermination diffère de l'approche susmentionnée.
D?autres partenaires financiers peuvent intervenir dans le financement de ces projets (ouvrages à vocation
d?irrigation agricole ou multi-usages), y compris au-delà de la substitution.
Cet accompagnement financier global contribuera à l?atteinte des objectifs de bon état et de non détériora-
tion fixés par la Directive Cadre sur l'Eau ainsi qu?à la mise en oeuvre du SDAGE. »
Financement par les Régions dans le cadre du règlement européen sur les investisse-
ments en matière d?irrigation
L?article 74 du R. (UE) 2021/2115 définit les conditions s?appliquant aux aides en faveur des investissements
en irrigation, et figure au Plan Stratégique National 2023/2027 de la France (https://agriculture.gouv.fr/pac-
2023-2027-le-plan-strategique-national, page 34).
Il distingue deux grandes catégories d?investissements :
? les investissements visant l?amélioration de l?existant (point 4) ;
? les investissements se traduisant par une augmentation nette de la surface irriguée (point 6).
L?éligibilité dans chacune de ces catégories est conditionnée par l?état de la masse d?eau (bon état ou état
moins que bon pour des raisons liées à la quantité d?eau) sur laquelle l?investissement a une incidence.
Par rapport à l'ancienne programmation, l'augmentation nette de la surface irriguée à partir d?un réseau
existant, même lorsque l?ensemble du projet (développement + amélioration de l?existant) permet une ré-
duction globale des prélèvements d?eau, n?est plus éligible sur une masse d?eau en état quantitatif moins
que bon pour des raisons liées à la quantité d?eau.
Par ailleurs, en complément d?une analyse d?éligibilité au regard de l'augmentation ou pas de la surface
irriguée sous-jacente, la création ou l'extension d'un réservoir à des fins d'irrigation est conditionné au fait
qu?il n?entraîne pas d?impact significatif sur l?environnement.
57
Les investissements éligibles concernent :
? l?amélioration de l?existant, dès l?instant où ils permettent une économie d?eau :
? il doit ressortir d?une évaluation ex ante que l?investissement est susceptible de permettre
des économies d?eau potentielles d?au minimum 5 % compte tenu des paramètres techniques de
l?installation ou de l?infrastructure existante ;
? lorsque l?investissement a une incidence sur les masses d?eaux souterraines ou de surface dont
l?état a été qualifié de moins que bon dans le plan de gestion de district hydrographique pertinent
pour des raisons liées à la quantité d?eau, l?investissement devra permettre une réduction
effective de l?utilisation de l?eau au moins égale à 50 % de l?économie d?eau potentielle afin
de contribuer à l?obtention d?un bon état de ces masses d?eau, conformément à l?article 4, para-
graphe1, de la directive 2000/60/CE.
? La création de retenues de substitution, quel que soit l?état de la masse d?eau pour des raisons liées
à la quantité d?eau ;
? le développement de l?irrigation si la masse d?eau est en bon état quantitatif et si l?investissement
n?a pas une incidence négative importante sur l?environnement.
Le développement de l?irrigation se traduisant par l?augmentation de la surface irriguée sur une masse
d?eau en état moins que bon n?est pas éligible.
Ainsi, le développement de l?irrigation à partir d?un réseau existant, même lorsque l?ensemble du projet
(développement + amélioration de l?existant) permet une réduction globale des prélèvements d?eau, n?est
plus éligible sur une masse d?eau en état quantitatif moins que bon pour des raisons liées à la quantité
d?eau.
Le tableau ci-après synthétise les principales conditions d?éligibilité en fonction de différents cas-types
d?investissements.
58
Création réseau
(Ã partir notamment d'une
retenue alimentée en période
de hautes eaux)
Réserve de subs-
titution (i.e. sans
augmentation
de la surface
irriguée)
Création ou
extension d?un
réservoir à des fins
d?irrigation
Création d'un
réservoir dans le
cas d'un projet
augmentant la
surface irriguée
Masse d'eau en
bon état
quantitatif
Masse d'eau en
état quantitatif
moins que bon
Masse d'eau en bon
état qualitatif
6_Art. 74
Évaluation envi-
ronnementale
démontrant que
le projet n'aura
pas d'incidence
environnementale
importante
Non 4 et 7_Art 74
La création de retenues
de substitution n?en-
traînant pas d?augmen-
tation de superficie
irriguée n?est pas condi-
tionnée à la réalisation
d?économie d?eau.
À condition que l?inves-
tissement n?ait pas d?in-
cidence sur une masse
d?eau souterraine ou de
surface.
4 et 7_Art 74
La création de retenues
de substitution n?en-
traînant pas d?augmen-
tation de superficie
irriguée n?est pas condi-
tionnée à la réalisation
d?économie d'eau.
À condition que l?in-
vestissement n?ait pas
d?incidence environne-
mentale importante.
7_Art.74
À condition que l?in-
vestissement n?ait pas
d'incidence environne-
mentale importante
Cas-type
d'invesrtissements
Amélioration existant
Extension réseau d'irrigation
(se traduisant par une
augmentation nette
de la zone irriguée)
Masse d'eau en bon
état quantitatif
Masse d'eau en état
quantitatif moins
que bon
Masse d'eau en bon
état quantitatif
Masse d'eau en état
quantitatif moins
que bon
Conditions d'éligibilité
Article 74
4.a)_Art. 74
Économie d'eau
potentielles d'au
minimum 5 %*.
4.a) et b)_Art. 74
Économies d'eau
potentielles d'au
minimum 5 %* et ré-
duction effective de
l'utilisation de l'eau
au moins égale Ã
50 % de l'économie
d'eau potentielle.
6.b)_Art. 74
Évaluation environ-
nementale
démontrant
que le projet
n'aura pas d'inci-
dence environnem-
tale importante.
6.b) Art. 74
Non subvention-
nable.
*sauf si le projet n?a d?incidence que sur l?efficacité énergétique, ou création d?un réservoir ou utilisation d?eau
recyclée qui n?a pas d?incidence sur une masse d?eau souterraine ou de surface
59
Article 74
1. Les États membres peuvent octroyer une aide en faveur des investissements dans l?irrigation de zones
nouvellement ou déjà irriguées, pour autant que les conditions prévues à l?article 73 et dans le présent
article soient remplies.
2. Les investissements dans l?irrigation ne sont financés que lorsque l?État membre concerné a envoyé Ã
la Commission un plan de gestion de district hydrographique, comme le prévoit la directive 2000/60/CE,
pour toute la zone dans laquelle l?investissement doit être réalisé ainsi que dans toute autre zone dont
l?environnement peut être affecté par l?investissement. Les mesures prenant effet dans le cadre du plan de
gestion de district hydrographique conformément à l?article 11 de ladite directive et concernant le secteur
agricole ont été indiquées dans le programme de mesures pertinent.
3. Un système de mesure de la consommation d?eau au niveau de l?investissement bénéficiant de l?aide est
en place ou est mis en place dans le cadre de l?investissement.
4. Les États membres ne peuvent octroyer une aide pour un investissement destiné à l?amélioration d?une
installation d?irrigation existante ou d?un élément d?une infrastructure d?irrigation que dans les cas sui-
vants :
a) il ressort d?une évaluation ex ante que l?investissement est susceptible de permettre des économies
d?eau compte tenu des paramètres techniques de l?installation ou de l?infrastructure existante;
b) lorsque l?investissement a une incidence sur les masses d?eaux souterraines ou de surface dont l?état
a été qualifié de moins que bon dans le plan de gestion de district hydrographique pertinent pour des
raisons liées à la quantité d?eau, une réduction effective de l?utilisation de l?eau est réalisée afin de contri-
buer à l?obtention d?un bon état de ces masses d?eau, conformément à l?article 4, paragraphe 1, de la
directive 2000/60/CE.
Les États membres fixent des pourcentages d?économies d?eau potentielles et une réduction effective
de l?utilisation de l?eau comme condition d?admissibilité dans leurs plans stratégiques relevant de la PAC,
conformément à l?article 111, point d). Ces économies d?eau reflètent les besoins établis dans les plans de
gestion de district hydrographique découlant de la directive 2000/60/CE mentionnée à l?annexe XIII du
présent règlement.
Aucune des conditions visées au présent paragraphe ne s?applique à un investissement dans une instal-
lation existante qui n?a d?incidence que sur l?efficacité énergétique, à un investissement dans la création
d?un réservoir ou à un investissement dans l?utilisation d?eau recyclée qui n?a pas d?incidence sur une
masse d?eau souterraine ou de surface.
5. Les États membres peuvent octroyer une aide aux investissements dans l?utilisation d?eau recyclée
en tant qu?autre source d?approvisionnement en eau que si la fourniture et l?utilisation de cette eau est
conforme au règlement (UE) 2020/741 du Parlement européen et du Conseil (46).
6. Les États membres ne peuvent octroyer une aide à un investissement se traduisant par une augmenta-
tion nette de la zone irriguée ayant une incidence sur une masse donnée d?eau souterraine ou de surface
que si :
a) l?état de la masse d?eau n?a pas été qualifié de moins que bon, dans le plan de gestion de district hy-
drographique pertinent, pour des raisons liées à la quantité d?eau ; et
b) une analyse de l?incidence environnementale montre que l?investissement n?aura pas d?incidence
environnementale négative importante; cette évaluation de l?incidence environnementale est soit réa-
lisée par l?autorité compétente, soit approuvée par celle-ci, et peut également porter sur des groupes
d?exploitations.
7. Les États membres ne peuvent octroyer une aide pour un investissement destiné à la création ou Ã
l?extension d?un réservoir aux fins de l?irrigation qu?à la condition que cela n?ait pas d?incidence environ-
nementale négative importante.
8. Les États membres limitent l?aide à un ou plusieurs taux ne dépassant pas :
a) 80 % des coûts éligibles pour les investissements en matière d?irrigation dans les exploitations agri-
coles réalisés au titre du paragraphe 4 ;
b) 100 % des coûts éligibles pour les investissements dans les infrastructures en dehors des exploitations
agricoles devant être utilisées pour l?irrigation ;
c) 65 % des coûts éligibles pour d?autres investissements en matière d?irrigation réalisés dans les exploi-
tations agricoles.
60
ANNEXE 3. EXEMPLES D?ACTIONS DE COMMUNICATION
SUR LA DÉMARCHE PTGE
Exemple du site internet du PTGE Allier Aval
L?Établissement Public Loire, sur le site internet du SAGE Allier Aval propose une rubrique spécifique au
PTGE Allier Aval. Au sein de cette rubrique, les différentes étapes du PTGE sont explicitées, mais surtout
sont mises à disposition des fiches infographiées et synthétiques sur le cadre, les étapes, les instances.
https://sage-allier-aval.fr/ptge-du-bassin-allier-aval/
https://sage-allier-aval.fr/ptge-du-bassin-allier-aval/3/
61
Exemple de communiqué de presse pour le lancement du PTGE Séoune
62
Exemple de plaquette de communication sur le PTGE Lac du Bourget
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64
ANNEXE 4. CADRE RÉGLEMENTAIRE RELATIF À LA GESTION
QUANTITATIVE DE LA RESSOURCE EN EAU
Le décret n°2021-795 du 23 juin 2021 relatif à la gestion quantitative de la ressource en
eau et à la gestion des situations de crise liées à la sécheresse
Ce décret donne la définition réglementaire du « volume prélevable » et inscrit leur évaluation dans le
cadre d'une stratégie de bassin.
? Il s?agit du « volume maximal que les prélèvements directs dans la ressource en période de basses
eaux, autorisés ou déclarés tous usages confondus, doivent respecter en vue du retour à l?équilibre
quantitatif à une échéance compatible avec les objectifs environnementaux du schéma directeur
d?aménagement et de gestion des eaux. Ce volume prélevable correspond au volume pouvant statis-
tiquement être prélevé huit années sur dix en période de basses eaux dans le milieu naturel aux fins
d?usages anthropiques, en respectant le bon fonctionnement des milieux aquatiques dépendant de
cette ressource et les objectifs environnementaux du schéma directeur d?aménagement et de gestion
des eaux » (art. R211-21-1 du Code de l?environnement).
Les volumes prélevables ont déjà été évalués sur certains territoires en déséquilibre, sur la base de circu-
laires qui les définissaient de la même manière, et dont le décret a repris les éléments de principe. Les
études « volumes prélevables » sont cohérentes et s?appuient sur la détermination de débits objectifs
d?étiage. Ainsi le décret donne un statut et un cadrage réglementaire à des outils existants qu?il n?est pas
donc pas nécessaire de réviser systématiquement à la suite de sa publication. Le décret n° 2021-795 ne
s?applique qu?aux nouvelles études d?évaluation et aux mises à jour d?études d?évaluation réalisées. Il n?est
pas prévu de revalider au regard des dispositions du décret les études déjà réalisées. L?article R211-21-1
(ajouté par le décret n° 2021-795) pose le principe que le respect du volume prélevable en basses eaux doit
permettre un retour à l?équilibre quantitatif en basses eaux à une échéance compatible avec les objectifs
du SDAGE.
En cohérence avec les SDAGE 2022-2027, une stratégie de bassin, indiquée au II du R.213-14 du code de
l?environnement est définie par les préfets coordonnateurs de bassin. Elle permet d?encadrer notamment
au niveau méthodologique les travaux à mener en la matière et d?assurer de bonnes conditions concertées
pour les nouvelles études à mener.
Le décret n°2022-1078 du 29 juillet 2022 relatif à la gestion quantitative de la ressource
en dehors de la période de basses eaux
Pris suite au Varenne agricole de l?eau et du changement climatique, il introduit des nouveautés concer-
nant :
? la possibilité d?évaluer des volumes pouvant être disponibles aux usages anthropiques, hors période
de basses eaux, dans le respect des mêmes règles de principe que les volumes prélevables à l?étiage
(R-211-21-3 du CE) ;
? le rôle du préfet coordonnateur de bassin en matière de pilotage et de coordination d?une stratégie
précisant l?opportunité de mener localement des évaluations des volumes pouvant être disponibles
pour les usages anthropiques hors période de basses eaux sur certains des bassins faisant déjà l?objet
d?une évaluation de volumes prélevables à l?étiage et selon les mêmes conditions méthodologique,
d?élaboration, de révision et de gouvernance que ces dernières (III du R213-14 du CE).
Le R.211-21-3 du CE créé par le décret de juillet 2022 précise que les conditions d?encadrement des prélè-
vements ou les évaluations des volumes disponibles aux usages anthropiques hors période de basses eaux,
respectent les mêmes principes généraux que les évaluations des volumes prélevables à l?étiage précisés
au I, II et II du R.211-21-2. Afin de prendre en compte de manière anticipée l?évolution de la ressource en
eau, le décret prévoit également que les évaluations hors période de basses eaux intégreront un volet
prospectif tenant compte des effets probables du changement climatique sur la ressource en eau, la re-
charge des nappes et le régime hydrologique des cours d?eau.
Le décret ne rend pas obligatoire la définition de volumes pouvant être disponibles en dehors de la pé-
riode de basses eaux pour les usages anthropiques. L?alternative est de définir des conditions de prélève-
ment en volume ou en débits, permettant d?assurer un « garde-fou » sur cette période comme introduite
par le décret 2021-795 du 23 juin 2021.
Une instruction est actuellement en cours d?écriture pour en préciser les modalités d?application.
65
ANNEXE 5. ÉTUDES PROSPECTIVES CHANGEMENT
CLIMATIQUE : PRINCIPAUX RÉSULTATS DU PROJET EXPLORE
2070 ET SA MISE À JOUR À TRAVERS EXPLORE2
I. Objectif de l?étude Explore 2070
Un premier projet baptisé Explore2070 en 2012 (https://professionnels.ofb.fr/fr/node/44), a évalué les im-
pacts du changement climatique sur les milieux aquatiques et la ressource en eau à l'échéance 2070, pour
élaborer et évaluer des stratégies d?adaptation pour les eaux de surface et souterraines. Il était fondé sur
le 4e rapport d?évaluation du GIEC « Changements climatiques 2007 (AR4) » (https://www.ipcc.ch/report/
ar4/syr). Le projet Explore2070 fait encore référence presque 10 ans plus tard, bien que basé sur des hypo-
thèses datées sur l?évolution du climat (2007). Le projet Explore2 vise à mettre à jour de ces résultats ainsi
qu?une meilleure appropriation des résultats par les utilisateurs, l?ensemble des livrables étant prévu début
2023.
Explore 2070 : Principaux résultats à retenir ? Eaux superficielles
L?évaluation des changements possibles sur les eaux de surface à l'horizon 2046-2065, par rapport à un
état de référence (~1961-1990), a été réalisée en France métropolitaine et sur les départements d'Outre-
mer sur la base d?un scénario d?émission de gaz à effet de serre (A1B) et d?un ensemble de modèles clima-
tiques et hydrologiques
Sur la métropole, les résultats obtenus indiquent :
? une augmentation possible des températures moyennes de l?air de l'ordre de +1.4°C à + 3°C selon les
simulations sur l'ensemble de la métropole ;
? une évolution incertaine des précipitations, la plupart des modèles s'accordant cependant sur une
tendance à la baisse des précipitations en été sur l'ensemble de la métropole, en moyenne de l'ordre
de -16 % Ã -23 % ;
? une diminution significative globale des débits moyens annuels à l'échelle du territoire, de l'ordre
de 10 % à 40 % selon les simulations, particulièrement prononcée sur les districts Seine-Normandie et
Adour-Garonne ;
? pour une grande majorité des cours d'eau, une diminution des débits d?étiage encore plus pronon-
cée que la diminution à l?échelle annuelle ;
? des évolutions plus hétérogènes et globalement moins importantes sur les crues.
Figure 2 : évolutions relatives
possibles (en %) du débit moyen
annuel (module) entre 1961-90
et 2046-65. Résultats moyens
établis sur 14 simulations (2
modèles hydrologiques x 7
modèles climatiques). La cou-
leur des points est fonction de
l'intensité du changement et
la taille des points est liée à la
convergence des 14 simulations.
66
Figure 3 : évolutions relatives
possibles (en %) du QMNA5
entre 1961-90 et 2046-65. Ré-
sultats moyens établis sur 14 si-
mulations (2 modèles 2046-65.
Résultats moyens établis sur 14
simulations (2 modèles hydrolo-
giques x 7 modèles.
Explore 2070 : Principaux résultats à retenir ? Eaux souterraines
Les résultats du projet Explore 2070 font ressortir une baisse quasi générale de la piézométrie associée Ã
une diminution de la recharge comprise entre 10 et 25 %, avec globalement deux zones plus sévèrement
touchées : le bassin versant de la Loire avec une baisse de la recharge comprise entre 25 et 30 % sur la
moitié de sa superficie et surtout le Sud-Ouest de la France avec des baisses comprises entre 30 et 50 %,
voire davantage (cf. figure 3).
Toutes les modélisations réalisées montrent une baisse du niveau moyen mensuel des nappes liée à la
baisse de la recharge. Cette baisse serait très limitée au droit des plaines alluviales (grâce à l?alimentation
des cours d?eau) mais pourrait atteindre 10 m sur les plateaux ou contreforts des bassins sédimentaires.
Cette diminution entraînerait une baisse du même ordre de grandeur des débits d?étiage des cours d?eau
et une augmentation de la durée des assecs. Autre enseignement : la surélévation du niveau marin et une
forte demande estivale en zone littorale risquent de générer une remontée du biseau salé (limite eau
douce/eau de mer) qui pourrait mettre en danger la qualité des eaux dans les estuaires, les zones de marais
et les aquifères côtiers, notamment sur le pourtour méditerranéen entre Marseille et l?Espagne.
Variation de la recharge entre temps présent (1960-1990) et temps futur (2045-2065)
Figure 4: écarts minimal, moyen et maximal de la recharge temps futur/temps présent.
Prélèvements agricoles : Il est important de préciser que les résultats présentés ici n?ont pas pu prendre en compte la hausse attendue des be-
soins de l?irrigation en lien avec l?augmentation des températures. Les valeurs de prélèvements agricoles utilisées pour la période 2050-2070
sont donc relativement proches des valeurs des prélèvements actuels (année 2006). Celle-ci a été calculée, plus tard dans le projet Explore
2070, dans une fourchette de +42 à + 65 % par rapport aux prélèvements actuels (année 2006), à assolements identiques. Compte tenu de
l?importance des prélèvements agricoles sur l?évolution du niveau des aquifères, cette dernière observation pourrait amener à conclure que
les résultats présentés sont plutôt optimistes.
67
II. Qu?est-ce que le projet Explore2 ?
Les conclusions des assises de l?eau (cf. action 16) ont souligné le besoin d?actualisation des connaissances
de l?impact du changement climatique sur les ressources en eau. L'analyse des retours d'utilisateurs des
résultats produits par Explore2070 réalisée en 2020 (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02930768) a mis en
évidence un désir et un besoin d?aller plus loin, ce qui est le but du nouveau projet Explore2.
Outre refonder les calculs sur la base de données du GIEC plus récentes
(CMIP 5, dont les premiers résultats ont été communiqués en 2013), Explore2
ambitionne une plus forte concertation avec les utilisateurs des résultats
(ministères, agences de l?eau, collectivités, bureaux d?étude, etc.).
Ainsi, ces nouvelles projections hydro-climatiques seront notamment très utiles pour la révision des SDAGE
qui débutera en 2025, l?élaboration des 100 « projets de territoire pour la gestion de l?eau » à horizon 2027,
la révision des Plans Climat Air Energie Territoriaux en 2023, l?élaboration des programmes d?actions de
prévention contre les inondations (PAPI), etc. Elles permettront aux territoires d?initier des démarches
prospectives territoriales sur les usages de l?eau et les conditions d?une gestion durable de l?eau, de définir
et mettre en place des plans d'adaptation en adéquation avec les enjeux locaux du territoire.
Explore2 : un projet scientifique construit en concertation avec les utilisateurs finaux
Engager les connaissances scientifiques récentes pour produire des projections hydro-climatiques ?
Le volet scientifique du projet s?appuie sur les dernières connaissances scientifiques pour actualiser les
projections pour le climat, les eaux de surface et souterraines et leurs interactions, selon une méthodolo-
gie homogène à l?échelle de la France métropolitaine.
Les résultats d'Explore2 permettront de décrire le climat à une résolution de 8 x 8 km², d?évaluer l?évolu-
tion de la disponibilité en eaux superficielle et souterraine et de caractériser les extrêmes sur l?ensemble
du XXIe siècle pour différents scénarios d?émission de gaz à effet de serre (RCP2.6, RCP4.5 et RCP8.5),
dans un contexte de changement climatique. Explore2 propose également de multiplier les points de
calcul des débits le long du réseau hydrographique et des hauteurs piézométriques futurs (par rapport Ã
Explore2070), et de fournir ainsi des résultats sur des petits bassins versants non jaugés en mobilisant des
modélisations hydrologiques à résolution plus fine.
Ces données seront produites sur la base de trois scénarios d?émission de gaz à effet de serre, et d?un en-
semble de modèles climatiques et de modèles hydrologiques qui permettront d?estimer les incertitudes.
Concernant les Outre-mer, les travaux sur l?impact du changement climatique n?ont pas le même niveau
de maturité que ceux sur la Métropole ; ce qui justifie un traitement différencié. Dans le cadre d'Explore2,
un recueil de la connaissance sera réalisé et présenté à des acteurs de la gestion de l?eau de ces territoires
afin d'identifier des besoins en connaissance et en données qui ne seraient pas couverts aujourd?hui et
d?établir une liste priorisée de besoins et d'actions de recherche.
?. tout en concertant les utilisateurs pour assurer la compréhension et l?utilisation des résultats produits.
L'analyse des retours d'utilisateurs des résultats produits par Explore2070 avait également mis en évidence
une sous-utilisation de ces résultats du fait de leur complexité scientifique et de leur accessibilité jugée
non aisée. Pour éviter cet écueil, un volet « Accompagnement des utilisateurs » a donc été créé afin
d'instaurer une communication régulière entre un panel d'utilisateurs futurs des résultats du projet et le
consortium scientifique.
L'objectif visé est de mettre à disposition une information pertinente, compréhensible et facilement
accessible pour permettre différentes utilisations des résultats, et faciliter l?interprétation des données.
Cette concertation s'appuie sur trois comités (appelés « COUT » pour COmité des UTilisateurs) qui ont
été constitués dès le démarrage du projet : deux pour la Métropole (COUT-A qui se réunit et est consulté
et COUT-B qui est consulté) et un pour les Outre-mer (« COUT-OM »). Les COUT-A et B sont régulièrement
consultés sur les avancées scientifiques qui leur sont présentées. Le COUT-OM a quant à lui pour objectif
de faire émerger des besoins spécifiques à ces territoires et de dresser une feuille de route pour la produc-
tion de données adaptées aux contextes locaux.
68
Quel est le planning actuel de production des résultats d?Explore2 ?
Comme cela était prévu dans le planning initial du projet, les projections climatiques produites par tous
les modèles climatiques utilisés seront finalisées fin 2022. Les projections hydrologiques (eaux de surface
et eaux souterraines) seront ensuite produites au cours du 1er semestre 2023.
Les premiers livrables du projet Explore2 ont récemment été mis en ligne sur la page web du site ; il s?agit
des rapports suivants :
? rapport sur le réseau de restitution « Points et supports de simulation des projections hydrolo-
giques»,
? rapport sur le réseau de référence pour l'évaluation des modèles « Identification des stations hydro-
métriques et piézométriques pour l?évaluation des modélisations hydrologiques et hydrogéologiques »,
? rapport sur le bilan des connaissances « Étude d?impact du changement climatique sur le régime
hydrologique en France métropolitaine ? synthèse bibliographique ».
Les rapports suivants sont en préparation et seront mis en ligne prochainement :
? rapport sur les projections climatiques « Projections climatiques régionalisées : correction de biais
et changements futurs »,
? rapport sur les territoires ultra-marins : Production de projections hydro-climatiques en outre-mer :
Synthèse des connaissances et freins scientifiques.
Où trouver des informations sur Explore2 et sur ses résultats ?
Les données et résultats relatifs au climat produits par Explore2 seront mis à disposition sur le portail
« DRIAS les futurs du climat » (http://www.drias-climat.fr), qui met actuellement à disposition pour la
France des informations climatiques régionalisées.
Les données et résultats relatifs à l?hydrologie produits par Explore2 seront mis à disposition sur un nou-
veau portail « DRIAS-les futurs de l?eau » qui a été développé dans le cadre du projet LIFE Eau&Climat (cf.
annexe 6) et qui sera ouvert en janvier 2023.
Plus d?informations sur le projet Explore2 et ses actualités sont disponibles sur le site dédié à Explore2 :
https://professionnels.ofb.fr/fr/node/1244.
69
ANNEXE 6. OUTILS DEVELOPPÉS DANS LE CADRE DU PROJET
LIFE EAU&CLIMAT QUI POURRONT ÊTRE MOBILISÉS
POUR LES DÉMARCHES PTGE
Le projet LIFE Eau&Climat a été lancé le 1er septembre 2020 et durera 4 ans. L?objectif est d?aider les acteurs
de la gestion locale des ressources en eau, en particulier dans le cadre des Schémas d?aménagement et de
gestion des eaux (SAGE), à évaluer les effets du changement climatique, à les prendre en compte dans leur
planification et à mettre en oeuvre des mesures d?adaptation malgré les incertitudes existantes.
La valeur ajoutée est la prise en compte opérationnelle de l'adaptation au changement climatique au ni-
veau local, tout en soutenant l?engagement des acteurs de la ressource sur le long terme.
Le projet LIFE Eau&Climat (LIFE19 GIC/FR/001259) - Supporting long-term local
decision-making for climate-adapted Water Management - a reçu un finance-
ment du programme LIFE de l'Union européenne.
https://www.gesteau.fr/life-eau-climat
Pour atteindre ses objectifs, le projet a été construit autour de quatre actions principales répondant aux
besoins exprimés par les acteurs (lors du séminaire national SAGE de 2018) :
? Besoin d?outils d?aide à la décision pour l?adaptation au changement climatique (Phases II et III de ce
guide)
? Livrable : Guide de diagnostic des vulnérabilités
? Livrable : Outil de définition de trajectoires d'adaptation
? Besoin de conseils pour la mobilisation des acteurs locaux (Phases I, II et III de ce guide)
? Livrable : Rapport de recommandations pour la mobilisation des acteurs
? Livrable : Boîte à outils en ligne contenant des exemples de mobilisation suivant les objectifs de
mobilisation identifiés
? Besoin d?un accès facilité aux données hydro-climatiques (Phases II et III de ce guide)
? Livrable : Portail DRIAS-Eau
? Besoin d?appui scientifique pour mener des études de type prospectif (Phases II et III de ce guide)
? Livrable : Livre blanc (web) pour mener une étude prospective sur la ressource en eau
En plus des 4 principales actions décrites ci-dessus, 21 actions de démonstration sont menées sur le ter-
rain: de l?utilisation de données satellitaires pour améliorer un jumeau numérique de bassin, à la création
d?observatoires citoyens en passant par l?organisation de journées d?échanges scientifiques ? gestionnaires.
L?objectif du consortium est de créer des outils qui soient utilisés et utilisables au-delà du temps du projet
et pas seulement par les partenaires du projet, mais par tous les acteurs de la gestion locale de l?eau.
Pour assurer cette ambition, tous nos résultats sont disponibles librement sur le site gest?eau.fr.
Le projet LIFE Eau&Climat est réalisé par 14 partenaires et implique 21 SAGE
(soit >10 % des SAGE en cours).
https://www.gesteau.fr/
70
ANNEXE 7. ARTICULATION SAGE / PTGE
Les SAGE en déclinant les SDAGE à l?échelle d?un bassin versant sont un outil de planification. Ils dé-
bouchent sur un plan d?aménagement et de gestion durable (PAGD) associé à un règlement et portent
ainsi un caractère réglementaire, là où le PTGE est une démarche contractuelle.
Si le SAGE est un document de planification définissant des objectifs plus larges que le PTGE, notamment
de bon fonctionnement des milieux aquatiques et humides, le PTGE porte une dimension très opération-
nelle en débouchant sur un programme d?actions dans un horizon temporel qui devrait être de 2 à 3 ans.
Le couplage d?une analyse socio-économique à une analyse prospective doit permettre d?assurer la perti-
nence du programme d?actions choisi pour le PTGE en tenant compte du changement climatique.
Le PTGE n?est pas un outil de planification et n?emporte pas d?autorisation, les conditions de succès dé-
pendent ainsi de la capacité à faire des acteurs du territoire. Il importe que les maîtrises d?ouvrage envi-
sagées aient les capacités techniques et financières à établir les demandes d?autorisation répondant aux
attendus réglementaires et à bâtir des plans de financement mobilisant autofinancements et ressources
externes.
Actuellement, ce n?est pas le PTGE qui emporte les financements des Agences de l?eau puisqu?intervient
ensuite un contrat avec engagement du maitre d?ouvrage et clauses conditionnelles (dont par exemple la
réduction des prélèvements, l?implantation du projet dans un secteur en déséquilibre quantitatif, ou en-
core la réalisation d?une analyse économique). Les Agences de l?eau peuvent s?engager sur le financement
du temps d?animation des PTGE par les structures porteuses de la démarche (EPTB, EPAGE, EPCI, ?) puis
sur les mesures du programme d?action selon les modalités de leur programme d?intervention (l?Agence
de l?eau Loire-Bretagne conditionne ses financements à l?inscription des mesures dans un Contrat de
Territoire).
L?articulation entre l?outil de planification que constitue le SAGE et la démarche PTGE est ainsi de plusieurs
niveaux :
? sur la gouvernance, la Commission Locale de l?Eau (CLE), étendue aux parties intéressées non
membres de la CLE, constitue le cadre du comité de pilotage du PTGE.
? sur le périmètre géographique : Un PTGE est défini sur un périmètre hydrologique et hydrogéolo-
gique cohérent. Son périmètre peut être ajusté par rapport au SAGE, au regard notamment des enjeux
locaux et de l?opérationnalité visée. Si différent de celui du SAGE, celui-ci induit une adaptation de la
composition du comité de pilotage. Dans le cas où un PTGE couvrirait plusieurs périmètres de SAGE,
une commission d?inter-SAGE constituera le comité de pilotage du PTGE.
? sur le volet quantitatif : il est recommandé d?engager la démarche de PTGE en même temps que la
révision du SAGE ; ainsi, les principes de gestion identifiés par le PTGE pourront immédiatement inté-
grer le volet « quantitatif » du PAGD et du règlement du SAGE. Si les calendriers ne le permettent pas,
le PTGE peut être conduit en parallèle, et les liens avec le PAGD et le règlement du SAGE seront réalisés
en temps voulu à la prochaine révision du SAGE. En cas d?absence de SAGE, le PTGE peut également
préfigurer ce-dernier sur le territoire.
Face à la récurrence des épisodes de crise sécheresse, les SAGE et PTGE en tant qu?outils de gestion struc-
turelle ont un rôle-clé à jouer, en permettant la résorption des déficits quantitatifs et en garantissant un
partage de l?eau plus juste afin de limiter les tensions, protéger les milieux et leur biodiversité et garantir
les usages.
71
100 km
100 mi
Leaflet | SRS: EPSG:4326, © OpenStreetMap contributors, OIEau, animateurs SAGE et contrats de milieu, et ministère en charge de
l'écologie
Carte de situation des SAGE au19 Décembre 2022
72
Bassins versants
Etat d'avancement
approuvé
en cours de concertation
identifié
Sources :
Données SIG DB Loire Bretagne, Seine Normandie, Adour Garonne : septembre 2021
Données SIG DB Rhône Méditerranée Corse : juin 2021
Date de création : 08/10/2021
Départements
Bassins versants
Fréquence des épisodes de crise
1
3
4
5
6
7
8
9
Fréquence des épisodes annuels de restriction de niveau « crise » des usages de
l?eau superficielle d?une durée de plus d?un mois sur la période 2012-2020
MTCET/DGALN/EARM
Traitement : SDES, 2021
73
ANNEXE 8. ELÉMENTS MÉTHODOLOGIQUES SUR LA DÉTERMI-
NATION DES VOLUMES PRÉLEVABLES DANS LES EAUX
SOUTERRAINES ET LES EAUX DE SURFACE
N.b. : ces éléments doivent être complétés par les éléments des stratégies d?évaluation des volumes pré-
levables propres à chaque bassin, qui apportent le cas échéant des compléments méthodologiques Ã
prendre en compte.
LES EAUX SOUTERRAINES
1. Eléments de contexte et cadre réglementaire
Selon le décret du 23 juin 2021, la ressource en eau fait l?objet d?une gestion quantitative équilibrée lorsque,
dans le cas général : « Ce volume prélevable correspond au volume pouvant statistiquement être prélevé
huit années sur dix en période de basses eaux dans le milieu naturel aux fins d?usages anthropiques, en
respectant le bon fonctionnement des milieux aquatiques dépendant de cette ressource et les objectifs
environnementaux du schéma directeur d?aménagement et de gestion des eaux ».
Ce qui suppose de déterminer les niveaux des nappes d?eau souterraine à respecter et la valeur des débits
à maintenir dans la rivière qui permettent de garantir le bon fonctionnement des milieux aquatiques.
La particularité des études volumes prélevables est également de répondre à l?objectif de bon état quan-
titatif, conformément à la Directive Cadre sur l?Eau (DCE). Cet objectif est défini comme suit par l'article
R. 212-12 du code de l'environnement : L?état quantitatif d?une eau souterraine est considéré comme bon
lorsque les prélèvements ne dépassent pas la capacité de renouvellement de la ressource disponible, compte
tenu de la nécessaire alimentation en eau des écosystèmes aquatiques de surface et des zones humides di-
rectement dépendantes en application du principe de gestion équilibrée énoncé à l?article L.211-1.
2. Déroulé type d?une étude de détermination des volumes prélevables
dans les eaux souterraines
Dans le cadre d?un retour d?expérience sur plus de 30 études volumes prélevables menées dans les aquifères
à nappe libre (BRGM/RP64615/FR), complété par des entretiens avec des hydrogéologues régionaux, le
BRGM indique qu?au regard de la complexité de l?estimation des volumes prélevables et des spécificités de
chacun des sites d?étude, il est capital qu?une démarche structurante, commune aux différentes études,
soit suivie (figure 1). En revanche, il n?est pas souhaitable d?imposer une méthodologie de travail unique,
car celle-ci doit être adaptée au contexte hydrogéologique et aux données disponibles. Il est par exemple
nécessaire de distinguer les nappes très réactives comprenant des aquifères de faible extension comme
en Bretagne ou à La Réunion, des aquifères majoritairement libres qui sont plus ou moins réactifs et les
aquifères sous couverture ou aquifères captifs ou majoritairement captifs qui sont plus inertiels.
À noter que pour les nappes d'accompagnement, dont les périmètres peuvent varier dans le temps et l'es-
pace en fonction de la pression de prélèvement et de la période de l'année, il revient aux territoires de les
délimiter, en prenant en compte le contexte hydrogéologique local et la caractérisation parfois complexe
de la connexion nappe-rivière.
Les analyses HMUC (Hydrologie, Milieux, Usages et Climat) préconisées dans le SDAGE Loire-Bretagne
répondent parfaitement au besoin de connaissance nécessaire à l?estimation des volumes prélevables.
74
Constitution d'un Comité de Pilotage
Définition des objectifs environnementaux
Choix de la méthodologie et des outils
Analyse historique des données a minima
Délimitation des unités de gestion
Critères hydrologiques et hydrogéologiques
Détermination des indicateurs associés aux objectifs environnementaux
Débit, niveau piézométrique, conductivité électrique
Perspective d'amélioration et programme d'acquisitions
complémentaires
Estimation des volumes prélevables et confrontation des résultats aux
situations passées et à la recharge
Incertitudes, limites de l'étude
Compilation
de
données
Caractérisation hydrogéologique de l'hydrosystème
Recharge, échanges nappe-rivière, limites, etc.
Évaluation exhaustive des prélèvements et rejets
Suivi C
om
ité de Pilotage
C
on
fr
on
ta
ti
on
d
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su
lt
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s
Figure 1 : Démarche proposée pour l?élaboration des volumes prélevables (source : Arnaud, 2016)
Les principales étapes de la démarche rationnelle à appliquer sont indiquées ci-dessous. Les aspects ayant
traits à l?hydrogéologie sont commentés plus en détail.
1) Constitution d?un Comité de Pilotage en amont de l?étude, dans le but de valider les décisions prises
en cours d'étude qui pourraient s'écarter des recommandations formulées pour estimer les volumes
prélevables.
2) Caractérisation hydrogéologique de l?hydrosystème. Elle doit permettre d?aboutir à l?élaboration du
modèle conceptuel hydrogéologique. Dans le cas des aquifères à nappe libre, une attention particulière
devra être portée à la caractérisation des échanges nappe-rivière et à l?évaluation de la recharge. En ce
qui concerne la problématique de l?intrusion saline dans les aquifères côtiers, il est recommandé de
mettre en place une acquisition régulière de logs de conductivité en forage (mesures échelonnées sur la
verticale de la colonne d?eau).
75
3) Inventaire le plus exhaustif possible des prélèvements et rejets. Au-delà des informations fournies par
les Agences de l?Eau et/ou BNPE, il est demandé de conduire plusieurs investigations spécifiques visant
à atteindre l?exhaustivité : analyse des besoins en eau en fonction des cultures, enquêtes et visites de
terrain, etc. La collecte des données doit être organisée au pas de temps mensuel.
4) Analyse des objectifs environnementaux inscrits dans les SDAGE/SAGE et, si besoin proposition d?ob-
jectifs/seuils complémentaires en concertation avec le Comité de Pilotage. Les critères d?objectifs et
seuils peuvent être de différentes natures en fonction des contextes : maintenir un écoulement minimal
dans les cours d?eau connectés à la nappe, limiter l?intrusion saline, ne pas inverser les flux de nappe
à proximité d?une zone humide, respecter un équilibre sur le long terme entre les volumes s?écoulant
au profit des autres milieux ou d?autres nappes, les volumes captés et la recharge de l?aquifère, ne pas
perturber le caractère captif des aquifères pour les nappes profondes ou/et sous-couverture. Différents
types d?objectif peuvent coexister. La définition de ces objectifs environnementaux est le facteur clef
dans l?évaluation des volumes prélevable et doit être partagé par tous les acteurs dès le démarrage de
l?étude.
5) Choix de la (des) méthodologie(s) et des outils. A minima, il est préconisé de procéder à une analyse
de l?historique des données (pluie, ETP, débits, niveaux piézométriques, volumes prélevés, conductivité
électrique de l?eau). Pour les hydrosystèmes connaissant ou ayant connu une exploitation intensive, il
est, en effet, possible de proposer de manière pragmatique une borne supérieure aux volumes préle-
vables par une simple analyse croisée des données historiques. Si les données disponibles le permettent,
le recours à des outils de modélisation doit, dans un second temps, être envisagé et notamment pour
prendre en compte la spatialité des prélèvements. L?échelle de temps pour l?acquisition des données est
dépendante de la réactivité des nappes et des connaissances disponibles, elle est à minima à l?échelle de
la saison d?étiage en sus de l?évaluation annuelle et lorsque possible à une échelle mensuelle.
6) Délimitation des unités de gestion sur la base de critères hydrologiques et hydrogéologiques. Le re-
cours aux limites administratives est à proscrire. Il est important de tenir compte de l?imbrication des
bassins versants de surface et des bassins versants souterrains. La notion de solidarité amont-aval doit
également être prise en compte. Pour les parties amont des bassins il est nécessaire de considérer les
besoins en eau des usagers de la partie aval du bassin ; Du fait de l?emboitement/chevauchement de
différentes limites administratives (départementales, régionales, communales), hydrologiques et hydro-
géologiques, des difficultés se posent pour choisir l?échelle d?étude adaptée et exploiter les données
associées.
Les OUGC présentent en grande majorité des périmètres, qui ne recoupent pas nécessairement ceux des
bassins versants de surface, qui eux-mêmes ne correspondent pas aux limites des aquifères ou aux entités
BDLISA.
Pour l?évaluation de la pression de prélèvement, l?analyse des tendances piézométriques sur le long terme
ou encore le calcul du ratio prélèvement/recharge (cf. guide d?évaluation DCE de l?état quantitatif des
masses d?eau souterraines), les travaux doivent être menés à l?échelle d?une entité hydrogéologique co-
hérente (masse d?eau, entité BDLISA). Or, si une seule partie de cette masse d?eau ou entité fait partie du
secteur étudié, les calculs du bilan s?en trouveront faussés.
Il est recommandé que les aquifères sous-jacents aux périmètres des PTGE soient identifiés par leur code
masse d?eau européen (MESO) ou leur code national BDLISA. En effet, la complexité géométrique et de
fonctionnement d?un aquifère nécessitent d?être précis dans ces limites horizontales et verticales. Les co-
des MESO et BDLISA se réfèrent à des entités bien définies et reconnues.
Dans le cas où les masses d?eau souterraine ou aquifères s?étendent sur le périmètre de plusieurs PTGE,
il est nécessaire que les organismes de gestion se coordonnent afin d?évaluer les volumes prélevables sur
l?ensemble de la masse d?eau souterraine.
De même, pour un bassin versant découpé en plusieurs territoires de gestion il est indispensable pour
déterminer les volumes prélevables en amont de tenir compte des objectifs environnementaux et des
besoins en eaux de la partie aval du bassin versant (solidarité amont-aval).
Pour les calculs de bilan (prélèvement/recharge), il est indispensable de connaitre avec exactitude dans
quelle masse d?eau ou entité BDLISA est installé le forage. Pour cela les forages doivent être déclarés en
BSS et la masse d?eau souterraine ou entité captée identifiée.
Lorsque les bassins sont très étendus, il est possible de définir des sous-bassins de gestion. Le fait de réaliser
une zonation des secteurs en définissant, pour chacun des sous-secteurs un DOE ou niveau piézométrique
de référence parait très pertinent afin de prendre en compte la variabilité hydrogéologique, hydrologique,
les pressions et les besoins en eau.
76
Il est également nécessaire d?identifier pour chaque sous-secteur, les entités hydrogéologiques concer-
nées et si possible, utiliser les limites hydrogéologiques comme limites de sous-secteurs pour les territoires
à forte composante eau souterraine. Il est également nécessaire de définir des objectifs environnemen-
taux et de disposer d?indicateurs de gestion associés à ces objectifs pour chaque sous-secteurs.
7) Détermination des indicateurs de gestion associés aux objectifs environnementaux. Le plus souvent,
les contraintes environnementales sont directement traduites par le respect de débits ou niveaux pié-
zométriques d?objectif. D?autres critères d?objectif peuvent cependant s?avérer pertinents : impact des
prélèvements sur le QMNA5 naturel, fréquence et étendue des assecs, valeur seuil de conductivité. Dans
le cas d?indicateurs déjà existants (issus des SDAGE, SAGE), une analyse critique doit être conduite afin
de vérifier leur adéquation avec une étude d?estimation des volumes prélevables (objectifs poursuivis
lors de leur détermination, méthodes de calcul, etc.).
8) Estimation des volumes prélevables. Il est impératif que les études aboutissent à la détermination
d?un volume prélevable mensuel ou, a minima, un volume cumulé sur la période de tension (étiage) et
un volume hors période d?étiage. Les résultats doivent être assortis d?une enveloppe d?incertitudes re-
flétant les principales limites identifiées (limites de connaissance et hypothèses pour y remédier, limites
d?ordre méthodologique). Il serait alors intéressant de conclure quant à leur implication sur le résultat :
l?estimation des volumes prélevables est-elle optimiste ou pessimiste ?
La période d?étiage doit être donc bien définie dans le temps. En effet, pour les eaux souterraines, cette
période peut fortement varier d?un secteur à l?autre et d?une année à l?autre. Le fait de reprendre des pré-
lèvements de manière intensive, par exemple en novembre alors que la recharge n?a pas encore eu lieu,
aura un impact fort sur les eaux de surface et les écosystèmes associés.
Il apparaît également nécessaire de suivre le niveau piézométrique même hors période d?étiage afin de
prévenir tout impact majeur de l?exploitation de la ressource sur le milieu notamment du fait de prélève-
ments hivernaux.
Il semble enfin difficile de distinguer l?estimation du volume total d?eau alloué et la répartition géogra-
phique de ces prélèvements. L?évaluation de la répartition spatiale des prélèvements et leur impact sur le
milieu nécessite la construction d?un modèle hydrogéologique maillé.
9) Perspectives d?amélioration. L?estimation des volumes prélevables ne doit pas rester figée dans le
temps ; une actualisation est indispensable en lien avec l?allongement des séries de données hydro-cli-
matiques, la mise à jour des modèles, l?amélioration des connaissances, etc. Le cas échéant, il est primor-
dial qu?un programme d?acquisition de données complémentaires - dont l?absence pèse sur les volumes
prélevables annoncés - soit proposé dans les conclusions de l?étude. Une réévaluation des volumes pré-
levables annuellement devrait idéalement être réalisée tous les 3 ans en début de processus d?évaluation
et inclure la validation des objectifs environnementaux et l?implication des acteurs dans le processus.
De plus, sur certains territoires comme la Beauce, le volume maximal de prélèvement autorisé est ajusté
chaque année en prenant en compte le niveau de la nappe en sortie d'hiver (voir l?exemple ci-dessous).
3. La prise en compte de l?inertie des eaux souterraines
La dynamique des aquifères est un paramètre important à connaitre car elle est en relation avec la capaci-
té des aquifères à se recharger plus ou moins rapidement, sa vulnérabilité aux pollutions et au changement
climatique, sa résistance à des épisodes de sécheresse ou de forts pompages ou encore les possibles liens
entre eaux souterraines et eaux de surface.
Une étude BRGM réalisée à l?échelle de la France Métropolitaine sur 2 659 chroniques de niveaux piézomé-
triques (BRGM/RP70030/FR) a permis de représenter l?inertie des aquifères en France (Figure2). Considérés
dans leur ensemble, les résultats montrent une diversité de dynamiques des nappes à l?échelle nationale,
avec 43 % des piézomètres classés en cyclicité annuelle dominante, 30 % en cyclicité pluriannuelle domi-
nante, 26 % en cyclicité mixte et <1 % en cyclicité sans dominance.
L?étude révèle ainsi qu?une importante proportion des aquifères du territoire ont une dynamique réactive
très dépendante de la recharge de l?année et sont davantage susceptibles d?être perturbés de façon im-
portante par un accroissement des prélèvements souterrains (points bleus de la carte ci-dessous). Mais en
même temps, ces résultats indiquent que de nombreux aquifères ont une dynamique inertielle et donc un
stock moins sensible à la recharge de l?année, qui devrait permettre une plus grande souplesse de gestion
par rapport aux aquifères à dynamique purement annuelle.
À partir de la base de données établie dans le cadre de ces travaux, il est préconisé de prendre en compte
l?inertie des aquifères dans les études de détermination des volumes prélevables.
77
Figure 2 : Inertie des aquifère en France
Comme exemple d?utilisation de cette information on peut citer :
? pour des aquifères très réactifs (cyclicité annuelle) les volumes prélevables doivent être déterminés
à l?échelle mensuelle pour la période en tension ;
? pour les nappes très inertielles, les prélèvements hivernaux auront une répercussion plusieurs mois
après soit en période d?étiage ou les tensions sont fortes ;
? pour les nappes inertielles à cycle pluriannuel il est possible de déterminer les volumes prélevables
en période d?étiage en sortie d?hiver (période de recharge). Ceci n?est pas pertinent pour des nappes
très réactives.
Synthèse des recommandations
? La détermination des volumes prélevables se base sur la définition d?objectifs environnementaux ou
autres objectifs/seuils locaux. La définition de ces objectifs et le partage entre acteurs de ces objectifs
sont essentielles au succès des projets de détermination des volumes prélevables.
? Les études volumes prélevables doivent conduire à la détermination d?un volume maximum pré-
levable annuel et d?un volume prélevable mensuel ou, a minima, d?un volume cumulé sur la période
de tension (étiage), pour l?ensemble des usages (AEP, irrigation, industries), et compatible avec le bon
état quantitatif des eaux souterraines et les fonctionnalités des eaux de surface et des écosystèmes
terrestres aquatiques associés.
? Si les règles d?évaluation de l?état quantitatif des eaux souterraines permettent de qualifier l?équi-
libre entre prélèvements et ressource à l?échelle d?une masse d?eau et d?étudier les impacts sur les eaux
de surface et les écosystèmes terrestres aquatiques associés, il est préconisé pour les études volumes
prélevables de veiller à l?échelle considérée, en privilégiant la délimitation d?unités de gestion sur la
base de critères hydrologiques et hydrogéologiques, hors recours aux limites administratives.
? Il est indispensable de prendre en compte l?inertie des aquifères, paramètre hétérogène à l?échelle
du territoire et qui peut décaler dans le temps les périodes de recharge comme de basses eaux avec,
quelques fois un contraste avec les eaux de surface. Ceci est d?autant plus important qu?une grande
partie des débits des cours d?eau en étiage provient de la contribution des eaux souterraines dont l?im-
portance dépend des périodes de recharge des années antérieures.
78
Bibliographies relatives aux études volumes prélevables eaux souterraines
? BRGM (Guide OFB « NAPROM », http://infoterre.brgm.fr/rapports/RP-69440-FR.zip, http://info-
terre.brgm.fr/rapports//RP-69287-FR.pdf).
? BRGM/RP70030/FR.
? Modèle type AERMC.
Exemple de modulation du volume prélevable au regard du niveau de la nappe en sortie d?hiver
SDAGE Loire-Bretagne 2022-2027 sur les volumes prélevables dans la nappe de Beauce
Compte tenu du fonctionnement pluriannuel de la nappe, le volume annuel prélevable pour l?irrigation est
défini chaque année en fonction du niveau de la nappe à la sortie de l?hiver dans chacun des quatre secteurs
de gestion.
En se fondant sur les résultats de la modélisation de la nappe de Beauce, il est, pour l?ensemble de la nappe,
en année moyenne de 250 millions de m³ et au maximum de 420 millions de m³ dans les conditions les plus
favorables (indicateurs au-dessus du seuil piézométrique d?alerte pour chaque secteur). Le volume maximum
prélevable pour l?irrigation s?entend avec les règles de répartition des volumes individuels établies en 1999
dans les six départements concernés.
Le volume annuel prélevable pour l?alimentation en eau potable est de 125 millions de m³. Le volume annuel
prélevable pour les usages industriels et les autres usages économiques est de 40 millions de m³.
Beauce centrale Beauce blésoise
Indicateur
piézomètrique
Moyenne de cinq piézomètres :
Épieds-en-Beauce,
Saint-Léger-les-Aubées, Batilly-en-Gâti-
nais,
Eole-en-Beauce (ex. Fains-la-Folie),
Beauce la Romaine (ex. Ouzouer-le
Marché)
Moyenne de quatre piézomètres :
Séris, Villeromain, Oucques-la-Nouvelle
(ex. Oucques),
Champigny-en-Beauce
PSA* 113,63 m NGF 106,00 m NGF
PCR* 110,75 m NGF 103,00 m NGF
PSA* : seuil
piézométrique
d?alerte
PCR* : seuil
piézométrique de
crise
? Dans le cas d?études portant sur des masses d?eau souterraine exploitées ou ayant été exploitées
pour l'AEP, en état médiocre ou à risque ou présentant au moins un captage prioritaire / Grenelle iden-
tifié, les études doivent également comporter un volet sur la qualité de l?eau.
? Face aux effets attendus du changement climatique, des analyses de tendance piézométrique, ainsi
que des projections dans le temps (horizon 25 ans) des besoins et des prélèvements selon l?évolution
de la démographie et des activités consommatrices (eau potable, irrigants et industriels) sont à élaborer
afin d?être intégrées aux réflexions autour de la gestion volumétrique de la ressource en eau.
79
LES EAUX DE SURFACE
Cette annexe se concentre sur la détermination des volumes prélevables en période de basses eaux. Ces
volumes prélevables sont estimés à partir des usages de l?eau, des besoins des milieux aquatiques et de la
ressource disponible actuels. L?étude prospective à réaliser ne rentre pas dans le cadre de cette annexe.
Notons en particulier qu?il n?est pas possible de projeter les besoins des milieux avec l?évolution du chan-
gement climatique et que l?objet de la prospective est bien de travailler sur l?adaptation des usages par
rapport à l?évolution des ressources.
1. Eléments de contexte et cadre réglementaire
Selon le code de l?environnement, les prélèvements doivent respecter le principe de gestion équilibrée et
durable de la ressource en eau, prenant en compte les adaptations nécessaires au changement climatique
(art. L.211-1 CE*).
La circulaire du 30 juin 2008, prise en application du décret du 24 septembre 2007 et relative à la résorp-
tion des déficits quantitatifs en matière de prélèvements d?eau, introduit la notion de « volume préle-
vable ». Elle énonce que la ressource en eau fait l?objet d?une gestion quantitative équilibrée lorsque « (?)
statistiquement huit années sur dix en moyenne, les volumes et débits maximums autorisés ou déclarés
dans cette ressource, quels qu?en soient leurs usages (irrigation, alimentation en eau potable, ...), peuvent
en totalité être prélevés dans celle-ci tout en garantissant le bon fonctionnement des milieux aquatiques
correspondants ».
Le décret du 23 juin 2021 précise la définition du volume prélevable : « [?] on entend par volume préle-
vable, le volume maximum que les prélèvements directs dans la ressource en période de basses eaux,
autorisés ou déclarés tous usages confondus, doivent respecter en vue du retour à l'équilibre quantitatif
à une échéance compatible avec les objectifs environnementaux du schéma directeur d'aménagement
et de gestion des eaux. [?] Il est issu d'une évaluation statistique des besoins minimaux des milieux sur la
période de basses eaux. Il est réparti entre les usages, en tenant compte des enjeux environnementaux,
économiques et sociaux, et dans les conditions définies au II de l'article R. 213-14. »
Le décret ajoute que « l'évaluation des volumes prélevables [?] est réalisée par périmètres cohérents
constituant tout ou partie d'un bassin hydrographique ou d'une masse d'eau souterraine sur une période
de basses eaux fixée localement. »
Les SDAGE sont chargés de fixer les orientations fondamentales permettant de mettre en place cette
gestion équilibrée à l?échelle de chaque grand bassin hydrographique (article L212-1 CE*). La définition de
la gestion quantitative équilibrée de la ressource en eau suppose de connaître la valeur des débits à main-
tenir dans la rivière qui permettent de garantir le bon fonctionnement des milieux aquatiques. Ainsi, la
circulaire de 2008 indique que « la garantie du bon fonctionnement peut, lorsqu?ils existent, s?observer par
le respect des débits ou des niveaux piézométriques objectifs, le cas échéant inscrits sous forme de Débit
Objectif d?Etiage (DOE) ou de Piézométrie Objectif d?étiage (POE) dans les SDAGE ou dans les SAGE. » Les
DOE sont définis dans un arrêté de 2006 relatif au contenu des SDAGE comme « le débit permettant de
satisfaire l?ensemble des usages en moyenne 8 années sur 10 et d?atteindre le bon état des eaux ».
La plupart des SDAGE ont préconisé de s?appuyer par défaut sur le débit mensuel minimal quinquennal
sec, le QMNA5, pour définir le DOE. Cependant, du fait de leurs spécificités territoriales, tous les SDAGE
n?ont pas basé la détermination de leur DOE sur les mêmes considérations. De plus, l?utilisation de cette
valeur peut avoir plusieurs finalités. Elle intervient notamment dans le pilotage du soutien d?étiage et en
gestion de crise dans le cas du SDAGE Adour-Garonne. Le SDAGE du bassin Loire-Bretagne distingue en
période de basses eaux la définition réglementaire du « volume prélevable » qui concerne uniquement les
prélèvements directs autorisés ou déclarés dans la ressource, de la notion plus large de « volume poten-
tiellement mobilisable » qui intègre également les volumes non réglementés (tels que les volumes liés Ã
l?abreuvement direct dans le milieu ou les volumes évaporés par les plans d?eau).
Dans tous les cas, le respect de ces volumes prélevables, une fois déterminés, doit ensuite faire l?objet d?un
programme d?actions concerté dans lequel seront définies les mesures permettant de rétablir l?équilibre
entre prélèvements et ressources disponibles. Les PTGE sont en charge d?établir ce programme d?actions
avec les acteurs locaux et ils doivent pouvoir s?appuyer sur une étude la plus robuste et la plus exhaustive
possible.
Pour soulager les pressions de prélèvements sur les milieux aquatiques, des créations de retenues de subs-
titution peuvent être proposées dans le cadre des PTGE. Le décret du 23 juin 2021 incite donc à considérer
l?ensemble du cycle hydrologique et à proposer des conditions de prélèvements en volume ou en débits
encadrants ces nouveaux prélèvements. Les outils d?aide à la détermination des objectifs sont aujourd?hui
uniquement disponibles pour les débits bas à moyens et les méthodes adaptées aux hautes eaux sont
aujourd?hui au stade de recherche.
80
Le guide n°31 « Les débits écologiques dans la mise en oeuvre de la DCE » donne quelques éléments de
cadrage en se basant principalement sur la reconstitution de l?hydrologie naturelle.
Cette annexe se concentre sur les éléments méthodologiques pour déterminer le DOE et les volumes
prélevables associés.
2. Déroulé type d?une étude de détermination des volumes prélevables en
période de basses eaux
La détermination des volumes prélevables s?appuie sur une bonne connaissance du fonctionnement hy-
drologique et des relations avec les nappes d?eau souterraine du territoire considéré, des volumes prélevés
pour les différents usages, de l?état et des besoins du milieu aquatique.
2.1. État des lieux et diagnostic territorial
1. Description générale du territoire d?étude
Cette première étape de description s?appuie sur différentes bases de données existantes.
? Connaissances générales des prélèvements et restitutions sur le territoire
Cet état des lieux des prélèvements et restitutions sur le territoire doit être réalisé à partir des différentes
bases de données existantes (BNPE, OUGC, ASA d?irrigants, ) mais également à partir d?une analyse biblio-
graphique recensant les précédentes études réalisées sur l?ensemble du territoire ou sur des secteurs Ã
enjeux.
? Recensement des pressions existantes autres que les prélèvements (recalibrage des cours d?eau, oc-
cupation du sol, pollutions diffuses, etc.).
? Analyse des données aux stations hydrométriques et piézométriques.
? Étude de la qualité et fonctionnement des milieux : qualité d?eau, hydromorphologie, continuités
écologiques, qualité biologique, secteurs et espèces d?intérêt écologique, périmètres de protection.
? Définition d?unités homogènes et des points stratégiques.
Chacun de ces points va ensuite faire l?objet d?une analyse approfondie par unité homogène définie pré-
alablement.
2. Localisation et quantification des prélèvements
? Recueil des données complémentaires sur les prélèvements.
? Répartition géographique et temporelle des prélèvements existants, analyse de l?évolution sur les 20
dernières années.
? Bilans des prélèvements aux points stratégiques.
Ces bilans doivent être réalisés à l?échelle annuelle mais également à l?échelle saisonnière afin d?estimer la
pression existante sur les différentes périodes et en particulier la période de basses eaux
i. Bilan des prélèvements bruts (sans prendre en compte les restitutions par les rejets de STEU, in-
dustries, centrales)
ii. Bilan des restitutions et des transferts d?eau
iii. Bilan des prélèvements nets
iv. Recensement des demandes et analyse des stratégies futures connues à ce jour
? Préciser les incertitudes du diagnostic/état des lieux ?lien avec la concertation
3. Quantification de la ressource en eau influencée et non influencée par les prélèvements aux points
stratégiques
? Reconstitution et description du régime hydrologique actuel influencé et non influencé sur l?année.
? Connaître les tronçons de cours d?eau concernés par des assecs (idéalement durée et longueurs).
? Caractérisation de l?impact des prélèvements actuels sur l?hydrologie non influencée et de l?équilibre
besoin/ressource en distinguant la période de basses eaux.
? Description de l?influence rétrospective (déjà observée) et prospective du changement climatique
sur l?hydrologie non influencée du territoire.
81
Sans empiéter sur le volet prospectif, l?objectif ici est de considérer les grandes tendances liées au change-
ment climatique afin de cerner rapidement les risques à venir qui risquent d?être exacerbés.
? Part des incertitudes.
4. Quantification des besoins des milieux aux points stratégiques en période de basses eaux (calculs des
débits biologiques)
? Identification des espèces cibles et des facteurs limitants pour le bon fonctionnement du comparti-
ment biologique.
? Choix de la méthode pour la définition des débits biologiques (méthodes hydrologiques, modèles
d?habitats et/ou autres indicateurs).
? Proposition des fourchettes de débits biologiques :
? qui intègrent l?ensemble des paramètres abiotiques influençant les fonctionnements biologiques
(hydrologie, continuité latérale et longitudinale, thermie, zones d?abris, morphologie, notamment),
? qui assurent le bon fonctionnement des milieux.
? Diagnostic du niveau de contrainte exercé par l?hydrologie d?étiage non influencée et l?hydrologie
influencée sur les besoins des milieux.
? Sensibilité des milieux aux impacts du changement climatique, notamment en termes d?accès à des
zones refuges ou en termes d?évolution de la température de l?eau.
2.2. Stratégie de gestion : proposition d?objectifs aux points stratégiques, en concerta-
tion avec les acteurs du territoire
1. Calcul des DOE et des VP en période de basses eaux, pour l?atteinte des objectifs de bon état 2027
2. Vision prospective du territoire
Les approches prospectives liées au changement climatique et abordées séparément dans l?état des
lieux et diagnostic territorial pour les volets « hydrologie », « milieux » et « usages » sont recroisées et
mises en perspective pour :
? localiser des secteurs où des déséquilibres quantitatifs apparaîtraient ou s?exacerberaient à moyen
et long terme,
? co-construire avec les acteurs locaux des scénarios prospectifs de gestion sous forme de programmes
d?actions ou de types d?actions.
Cette démarche consiste à :
? amener les acteurs du territoire à se projeter dans un horizon temporel multi-décennal proche Ã
moyen, dans un contexte évolutif de raréfaction de la ressource en eau,
? rechercher des solutions visant en priorité la baisse de vulnérabilité des milieux aquatiques et des
usages de l?eau, en intégrant nécessairement les économies d?eau et la réduction des besoins des
usages.
Elle constitue les premières bases de réflexion collective dans l?élaboration d?un PTGE futur.
3. Zoom sur les méthodes d?estimation des débits objectif d?étiage (DOE)
Tout comme les volumes prélevables, les DOE doivent prendre en compte les besoins des cours d?eau et
des milieux aquatiques associés.
Plusieurs types d?approches sont utilisés en France pour la détermination de la valeur des DOE, en fonc-
tion du contexte local (données disponibles, fonctionnement hydrologique du bassin, ?) et de l?évolution
des connaissances au cours du temps.
3.1. L?approche hydrologique
L?approche « hydrologique » s?appuie sur la reconstitution de « l?hydrologie naturelle » du cours d?eau,
c?est-à -dire en l?absence d?usages (sans prélèvements et réalimentations). Le principe est de baser la valeur
de DOE sur cette référence dite « naturelle » pour assurer un niveau minimum de perturbations. Cette ré-
férence pour l?étiage s?appuie sur des indicateurs statistiques hydrologiques quinquennaux sec (fréquence
de dépassement 4 années sur 5).
82
3.2. Débits écologiques : utilisation des « modèles d?habitat » - la plateforme Habby
Nous retiendrons dans la suite du document la terminologie « débit écologique ».
Pour estimer les débits écologiques, les modèles d?habitat peuvent être utilisés, en complément d?une
analyse réalisée dans le cadre de la partie « état des lieux et diagnostic » sur le contexte environnemental
et les compartiments non décrits par ces modèles : espèces cibles, milieux particuliers, hydrologie, état
des peuplements et communautés aquatiques, qualité d?eau, thermie, morphologie, continuité écolo-
gique, ripisylve, abris en berge notamment, ainsi qu?une description des facteurs limitant le bon fonction-
nement de ces milieux.
Le principe de cette approche « modèle d?habitat » est de faire le lien entre l?hydrologie dans le cours
d?eau et les habitats hydrauliques des espèces biologiques qui s?y développent.
Cette approche s?appuie sur la modélisation des caractéristiques hydrauliques (vitesse de l?eau, hauteur
d?eau, ?) afin de les coupler avec des modèles de préférence des espèces (parfois différenciées par stades
de vie) ou groupes d?espèces. Les modèles de préférence d?habitats ne sont pas disponibles pour toutes
les espèces ni pour tous les types de rivières. La première étape de diagnostic territorial est donc cruciale
pour évaluer la pertinence d?utiliser cette approche ou non.
Ce couplage « hydraulique-habitats » permet de traduire certaines modifications hydrologiques en modi-
fications de la qualité des habitats pour les organismes (le plus souvent les poissons et les macro-inverté-
brés). Ces modèles donnent la possibilité d'estimer et parfois de cartographier des valeurs d?habitat sur les
tronçons de cours d?eau étudiés, qui reflètent à un débit donné la qualité de l?habitat hydraulique pour les
espèces considérées, à l?échelle d?une station représentative et pour différents débits.
La plateforme Habby (https://habby.wiki.inrae.fr/fr:habby) permet de mettre en oeuvre une large gamme
de modèles d?habitat numériques ou statistiques, en fonction des types de résultats attendus (ex. : spa-
tialisés ou non) ou des données à disposition de l?utilisateur. De par son caractère « open-source », elle
présente également les avantages d?être évolutive et modulaire (ajout de nouvelles courbes de préférence
par exemple). Habby ne contient pas de modèle hydraulique numérique codé, mais permet de faire des
modélisations d?habitat en utilisant les sorties de divers codes numériques existants.
Pour résumer, en quantifiant l?évolution des habitats hydrauliques pour les espèces considérées en fonc-
tion des valeurs de débits, cette approche contribue à l?estimation des débits écologiques et permet d?ex-
plorer l?impact de scénarios de gestion des prélèvements sur certaines espèces présentes dans les cours
d?eau, d?où son intérêt dans une étude de détermination des volumes prélevables.
La détermination des débits écologiques renseigne sur le niveau de contrainte exercé par l?hydrologie de
basses eaux (non influencée et influencée) sur les habitats des espèces considérées.
3.3 Lien entre débit écologique, DOE et VP
Pour mémoire, Les DOE sont définis dans un arrêté de 2006 relatif au contenu des SDAGE comme « le dé-
bit permettant de satisfaire l?ensemble des usages en moyenne 8 années sur 10 et d?atteindre le bon état des
eaux ». Pour une gestion équilibrée de la ressource en eau, la valeur retenue pour les volumes prélevables
par les usages doit donc garantir que le débit s?écoulant dans les cours d?eau soit supérieur ou égal au DOE
8 années sur 10.
En fonction des situations rencontrées, le DOE pourra être déterminé de différentes façons.
? DOE = débit écologique. Cette méthode correspond aux situations pour lesquelles l?hydrologie
quinquennale sèche est supérieure ou égale au débit écologique.
? DOE <= débit écologique. Cette situation correspond aux cours d?eau présentant des étiages quin-
quennaux naturellement très sévères avec des valeurs inférieures au débit écologiques. Dans ce cas, le
DOE prendra une valeur inférieure ou égale au débit quinquennal sec non influencé. Il sera déterminé
par comparaison de l?impact sur les milieux aquatiques de différents scénarios de prélèvements :
? Construction théorique de plusieurs scénarios de gestion des prélèvements.
? Tests d?impact de ces scénarios sur les milieux, en utilisant des indicateurs hydrologiques cohé-
rents avec les principes de respect des DOE énoncés dans les SDAGE (VCN, QMNA) et tout ou partie
des indicateurs développés dans le volet « milieux » (possibilité d?utiliser les modèles d?habitats),
? Proposition de DOE sur chaque point stratégique, garantissant le bon fonctionnement des milieux
aquatiques.
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000609821
83
? Cas particulier des axes avec réalimentation artificielle des cours d?eau. Sur les axes réalimentés, le
DOE pourra prendre la valeur de l?hydrologie quinquennale sèche influencée par la réalimentation, ou
une valeur inférieure ne compromettant pas le bon fonctionnement des milieux aquatiques en période
de basses eaux (possibilité de procéder par comparaison de scénarios).
Les volumes prélevables sont déduits des valeurs de DOE avec différentes façons possibles de procéder,
par exemple (non exhaustif) :
? tests itératifs de valeurs de prélèvements dans un modèle hydrologique global, jusqu?à obtention du
respect du DOE 8 années sur 10 ;
? calculs des débits mensuels (puis des volumes mensuels) prélevables, par différence entre l?hydrolo-
gie mensuelle quinquennale sèche et le DOE.
4. Synthèse des recommandations
? Cette démarche vise à identifier des déséquilibres en croisant un diagnostic précis sur la ressource
en eau avec les enjeux écologiques
? La détermination des débits écologiques doit être entreprise dans le cadre d?une démarche globale
en prenant en compte l?ensemble du bassin versant.
? L?étude devra s?assurer de bien croiser l?ensemble des informations (pressions, état,) pour vérifier
que le questionnement relève bien de la gestion quantitative et non pas d?autres mesures de gestion
plus prioritaires par exemple restauration hydromorphologique, réduction des pollutions, gestion
des retenues existantes, etc.
?Les DOE des points amont doivent permettre de respecter le DOE défini plus en aval.
? Dans cette démarche, l?utilisation des « méthodes d?habitats » est particulièrement bien adaptée
car elles permettent sur un site donné, de comparer des scénarios de gestion des prélèvements, en les
traduisant en potentialités d?habitats. Les modèles permettent de trouver des compromis intéressants
entre préservation des milieux et usages de l?eau, car une modification de débit peut se traduire en
modification d?habitat plus ou moins importante suivant la morphologie du cours d?eau et les espèces
concernées. Leur utilisation constitue une étape ultime de la démarche car elle nécessite au préalable
une bonne connaissance des altérations hydrologiques, des espèces présentes sur le bassin ainsi que
des contextes physico-chimiques et hydromorphologiques.
? La comparaison de scénarios de volumes de prélèvements est indispensable pour évaluer les im-
pacts de ces volumes prélevés sur les habitats aquatiques, par exemple avec les modèles d?habitats.
L?analyse de ces résultats permet ensuite de pour pouvoir déterminer le DOE à l?exutoire. La présen-
tation de cette analyse aboutissant à une valeur de DOE doit être faite en explicitant les hypothèses
retenues, elle constituera une première base de discussion pour élaborer les actions qui permettent
d?atteindre cette cible.
Documents supports :
? Décret du 23 juin 2021 relatif à la gestion quantitative des ressources en eau et à la gestion des situa-
tions de crises liées à la sécheresse.
? PROJET DE CAHIER DES CHARGES « TYPE » - ÉTUDES DE DETERMINATION DES VOLUMES
MAXIMUMS PRELEVABLES, AERMC (DREAL ? ONEMA) 2008 .
? Présentation pptx. : volumes prélevables à l?échelle d?un bassin : mise en oeuvre des études et place
des modèles d?habitat : exemple sur le bassin Rhône-Méditerranée (OFB, 14/10/2021).
? Analyses Hydrologie-Milieux-Usages-Climat (HMUC) : Guide et recommandations méthodologiques
? Agence de l?eau Loire-Bretagne ? Juin 2022.
? Guide du CRESEB ? « Comment définir une gestion quantitative équilibrée de la ressource en eau
dans les bassins bretons en intégrant la préservation des milieux aquatiques et la vie piscicole ? »
Novembre 2015.
? Lamouroux, N., Augeard, B., Baran, P., Capra, H., Le Coarer, Y., Girard, V., ... & Tissot, L. (2018). Débits
écologiques : la place des modèles d?habitat hydraulique dans une démarche intégrée. Hydroécologie
appliquée, 20, 1-27.
? Guidance n° 31 « Ecological flows in the implementation of the water Framework Directive » - 2015
? Page web OFB sur les outils pour la gestion quantitative : https://professionnels.ofb.fr/node/48.
84
ANNEXE 9. ANALYSES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES
Quel(s) rôle(s) des analyses économiques et financières dans l?élaboration de projets de
territoire et programmes d?action ?
Les analyses financières et économiques des projets de territoire et de leurs programmes d?actions per-
mettent de s?assurer ex-ante de la pertinence des choix de développement et des investissements pro-
posés pour répondre aux enjeux de rareté de la ressource et du changement climatique sur un territoire.
De telles analyses intéressent: (1) l?ensemble des acteurs et habitants vivant sur le territoire et qui seront
impactés par les choix effectués ; (2) les acteurs socio-économiques bénéficiant en particulier du projet
de territoire et des investissements qui l?accompagneront, et qui seront amenés à contribuer à l?équilibre
financier des infrastructures proposées ; (3) les acteurs publiques responsables de la mise en oeuvre de la
réglementation et qui accompagnement la transition dans les territoires, y compris par leur appuis finan-
ciers.
Tel que l?illustre le diagramme ci-dessous, différents éclairages peuvent être amenés par les analyses éco-
nomiques tout au long du processus d?élaboration et de mise en oeuvre du PTGE. En particulier :
? comprendre l?importance et la viabilité économique des usages de l?eau du territoire concerné
(Étape 1 - État des lieux), en se basant en particulier sur une cartographie des usages de l?eau en lien
avec les enjeux économiques actuels du territoire ;
? appréhender les évolutions futures de ces usages et activités socio-économiques (Étape 2 -
Diagnostic) dans le cadre d?une analyse prospective du territoire au regard d?évolutions de facteurs
exogènes (évolution de la demande en produits et services, développement d?innovations, change-
ment climatique, évolution du cadre réglementaire?) ou d?initiatives politiques particulières menés sur
le territoire concerné ? ces évolutions futures se traduisant en évolution futures des besoins en eau ;
? évaluer les coûts (coûts de changement de pratiques et de technologie, investissements, gestion et
maintenance des ouvrages?.) d?actions proposées pour répondre aux enjeux futurs du territoire (Étape
3 ? Elaboration des scénarios d?action), ainsi que les actions prioritaires au regard du ratio coût-effica-
cité (m3 d?eau conservé ou remis dans le milieu par euro), et les contributions financières souhaitables
et acceptables pour recouvrer ces coûts et assurer la durabilité financière des projets d?infrastructure
(de stockage ou de transfert) ;
? choisir le programme d?action souhaitable (Étape 4 ? Choix du programme d?action) au regard de
l?ensemble des impacts (sociaux, économiques, environnementaux, sur la résilience) positifs (avantages)
et négatifs (coûts) attendus (analyse multicritères, analyse économique simplifiée ou analyse coût-bé-
néfice complète) ainsi que de la capacité financière des parties prenantes (durabilité financière/re-
couvrement des coûts du programme d?action choisi).
Au-delà de données économiques et financières, les analyses économiques et financières nécessiteront
des données techniques (pratiques agricoles, fonctionnement hydrologique, prélèvements actuels et fu-
turs, impact écologique ?) essentielles à leur pertinence et robustesse. Elles seront menées en lien étroit
avec les études techniques en articulation avec les étapes de concertation des acteurs qui apporteront
connaissances, analyse critique et consolidation collective.
Pour aller plus loin : Guide OFB récupération des coûts.
Guide INRAE analyse économique : analyse économique et financière des Projets de Territoire pour la
Gestion de l?Eau (PTGE) à composante agricole, Version 2 : Septembre 2021, Sébastien Loubier, Patrice
Garin, Emeline Hassenforder, Mélaine Aucante et Caroline Lejars.
Guide de l'agence de l'eau Adour-Garonne.
85
Quelle intégration des analyses économiques dans les étapes d?un PTGE et quels besoins
techniques pour les réaliser ?
Les étapes clés
d'élaboration du PTGE
Les analyses socio-
économiques à mener
Les connaissances
« techniques » Ã
mobiliser
Étape 1 : état des
lieux
Étape 2 :
diagnostic,
besoins actuels
& futurs
Étape 3 :
élaboration des
scénarios
d'action
Étape 4 : choix
du programme
d'action
Étape 5 : mise
en oeuvre du
programme
d'action
Poids et viabilité
économique des
usages de l'eau y
compris agriculture
irriguée (surface
irriguée, cultures,
marges brutes,
revenus, chaînes de
valeur, emploi, etc.)
Besoins actuels,
ressource disponible,
prélèvements,
restrictions, volumes
prélevables, respect
des DOE...
Déficit actuel et futur «
sans PTGE » (2050) du
territoire, baisse débit et
évapotransiparation,
évolution
démographique,
stratégie de
développement
économique ou stratégie
agricole
Déficit futur du territoire
(2050) avec PTGE hors
retenues, impacts
attendus du PTGE en
terme d'économies
d'eau, évolution de
pratiques, optimisation
de l'existant
Déficits à combler,
options d'ouvrages de
transfert et de stockage
(substitution spatiale ou
temporelle)
Incidences et impacts écologiques, résultats
de l'application de la séquence
Éviter, réduire, compenser
Évolution future
(réaliste) du poids
et de la viabilité
économique des
usages de l'eau y
compris agriculture
irriguée (mêmes
indicateurs...)
Analyse de la durabilité financière et récupération
des coûts des ouvrages de stockage et de transfert
Estimation des coûts
des actions du PTGE
Analyse multicritère
Analyse
économique
simplifiée ou
Analyse Coût-
Bénéfice
Analyse coût
efficacité pour
priorisation des
solutions techniques
Les analyses socio-économiques et financières devront considérer l?ensemble des usages de l?eau du terri-
toire, y compris les usages non-préleveurs potentiellement impactés par les évolutions futures du climat,
des ressources en eau et des usages préleveurs ainsi que par les actions proposées qu?elles ciblent la so-
briété ou la mise en place de nouvelles infrastructures.
La comparaison de différents scénarios d?intervention, et le choix du scénario jugé le plus favorable, mo-
bilisera dans un premier temps une analyse multicritère apportant un éclairage essentiel sur les impacts
attendus de scénarios aux philosophies d?intervention différentes ? que ce soient leurs impacts sociaux,
économiques ou environnementaux, ainsi que leurs contributions au développement durable et à la rési-
lience du territoire dans son ensemble.
? Une telle analyse multicritère est une étape préparatoire essentielle à toute analyse coût-bénéfice -
qu?elle soit simplifiée (ciblant par exemple les impacts sur un secteur particulier jugé économiquement
vulnérable) ou complète (analyse coût-bénéfice ? voir guide INRAE).
? Quand des analyses coût-bénéfice complètes sont menées, il est nécessaire d?associer son résultat
final agrégé (la Valeur Actualisé Nette ou VAN) à une synthèse d?éléments qualitatifs (par exemple :
les types d?usagers et d?habitants concernés), quantitatifs (par exemple : des superficies agricoles, un
nombre d?établissement ou d?exploitation) et monétaires (par exemple ; des gains financiers par l?évo-
lution positive de marges brutes agricoles) explicitant les coûts et les avantages considérés : de tels
éléments donnent du sens à la VAN et « aident à comprendre » et à choisir le programme d?action jugé
le plus favorable.
Le choix du scénario jugé le plus favorable doit également s?appuyer sur l?analyse du recouvrement des
coûts des infrastructures considérées. Les mécanismes de recouvrement des coûts qui seront proposées
auront un impact direct sur la viabilité financière des contributeurs et sur la durabilité financière globale
du programme d?action choisi et de ses infrastructures. De telles analyses sont souvent menées trop tard
dans le processus d?élaboration du PTGE sans que leurs résultats permettent d?éclairer le choix du pro-
gramme jugé le plus favorable.
86
La « bonne » combinaison de méthodes d?analyse économique dépendra du niveau d?avancement du
PTGE (PTGE ancien ayant déjà effectué certains choix ou PTGE nouveau pouvant intégrer des analyses éco-
nomiques et financières dès leurs premières étapes), du poids financier du projet et des investissements
considérés ou de la capacité du maître d?ouvrage à mener et animer des débats sur le volet socio-écono-
mique. Par exemple :
? Cas A - Si le PTGE couvre un territoire pour lequel il existe déjà un projet d?infrastructure « ficelé » :
priorité à l?analyse de la durabilité financière et du recouvrement des coûts (qui paye quoi) ;
? Cas B ? Si le PTGE conduit à un programme d?action à dominance « infrastructure » : combinaison
d?une analyse multicritère et d?une analyse de la durabilité financière/recouvrement des coûts. Selon
la taille et les coûts de l?infrastructure, vous mènerez une analyse économique simplifiée (entre 1 M¤ et
10 M¤ de coûts d?investissement) ou une Analyse Coût-Bénéfice complète (projet de taille significative
> 10 M¤ d?investissement) ;
? Cas C ? Si le PTGE conduit à un programme d?action à dominance sobriété : de par la difficulté Ã
monétariser certains des bénéfices, une analyse multicritère complétée potentiellement par l?analyse
des sources de financement (privé & public) à mobiliser pour assurer la mise en oeuvre du programme
d?action.
En pratique, le maitre d?ouvrage ne se retrouvera que rarement dans l?une des situations extrêmes pré-
sentées ci-dessus. Il devra ainsi trouver la bonne association entre l?analyse multicritère (la base), l?analyse
de la récupération des coûts et des analyses économiques plus ou moins sophistiquées. Selon sa capaci-
té, il pourra mener une partie des analyses en régie (en particulier les analyses du poids et de la viabilité
économique des usages de l?eau du territoire) ou devra faire appel à des prestataires extérieurs (analyse
coût-bénéfice ? voir guide INRAE pour des éléments concernant le développement de cahiers des charges
pour des prestations extérieures).
87
ANNEXE 10. LEVIERS TECHNIQUES D?ADAPTATION AUX
STRESS HYDRIQUE ET THERMIQUE DANS LE DOMAINE
AGRICOLE
Dans le cadre de la thématique 2 du Varenne agricole de l?eau et de l?adaptation au changement clima-
tique, la Cellule Recherche ? Innovation ? Transfert (RIT) en collaboration avec le RMT ClimA a réalisé un
travail d?identification et de cartographie des leviers techniques d?adaptation aux stress hydrique et ther-
mique pouvant être déployés au sein des exploitations agricoles françaises.
Sur la base des contributions de 86 filières et parties prenantes et l?expertise de 37 experts issus de la
recherche et du développement agricole, ce sont près de 100 leviers techniques qui ont été identifiés au
sein d?une matrice détaillée et synthétisés au sein de l?infographie accessible ci-dessous.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
https://agriculture.gouv.fr/varenne-agricole-de-leau-et-de-ladaptation-au-changement-climatique-lancement-de-la-thematique-2
https://agriculture.gouv.fr/video-le-lancement-du-varenne-agricole-de-leau-et-de-ladaptation-au-changement-climatique
https://agriculture.gouv.fr/video-le-lancement-du-varenne-agricole-de-leau-et-de-ladaptation-au-changement-climatique
88
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
89
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
90
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
AGIR À L?ÉCHELLE DE LA PARCELLE AGIR À L?ÉCHELLE DE L?ANIMAL
j b i f l o b o = i j Ë i f l o bo q li b o k ` b = ru
p q o b p p = ` i f j qfn r bp
m ol qË db o
` l k q o b
i =? ` e i b r o =
j Ë i f l o b o
i =? ` ? f q Ë = a b
o Ë q b k q f lk
a ? b = a r = p l i
j Ë i f l o bo
i? b u m il ô qf lk
o ? f k f o b
i? f k c fi qo q? f l k = i? Ë s m l o qf lk
LIMITER LE
RUISSELLEMENT
ET L?ÉROSION
PROTÉGER
CONTRE
LA CHALEUR
AMÉLIORER LA
CAPACITÉ DE
RÉTENTION
D?EAU DU SOL
AMÉLIORER LA
TOLÉRANCE AUX
STRESS CLIMATIQUES
AMÉLIORER
L?INFILTRATION
LIMITER
L?ÉVAPORATION
AMÉLIORER
L?EXPLOITATION
RACINAIRE
Les Objectifs Les ObjectifsLes Objectifs
AGIR À L?ÉCHELLE DE L?EXPLOITATION
Cultiver à l?ombre
de fi lets d?ombrage, d?abris
de protection ou de
panneaux photovoltaïques
(agrivoltaïsme*).
* L?impact de l?ombrage sur la
production des cultures, selon les types
de panneaux et leur mode de gestion,
est en cours d?évaluation.
Contrôler le climat
sous serre, en améliorant
l?ombrage, les techniques
de ventilation et de
rafraîchissement, de
brumisation?
À noter que pour toutes les productions végétales,
les leviers consistant à diversifi er les espèces et les
variétés cultivées, à adopter une stratégie d?esquive des
stress, à choisir des espèces ou des variétés adaptées
aux stress hydriques et thermiques et à piloter l?irriga-
tion (détaillés à l?échelle Exploitation) se raisonnent à la
fois à l?échelle de l?exploitation et de la parcelle.
1 2 3
o c o Ì ` e fo
i ?bk s fo l q
a b =i ? k f j i
b k = b u q Ë o f b ro
m ol qË db o = i bp
k f j u = `l k q o b
i =? ` e i b ro
b k =_ ?q f j b k q
PROTÉGER LES
ANIMAUX CONTRE
LA CHALEUR
EN BÂTIMENT
ADAPTER
L?ALIMENTATION
RAFRAÃŽCHIR
L?ENVIRONNEMENT
DE L?ANIMAL
EN EXTÉRIEUR
AMÉLIORER LES CAPACITÉS
D?EXPLOITATION DES RESSOURCES
ALIMENTAIRES & LA TOLÉRANCE
AU STRESS THERMIQUE
ÉTABLIR UNE STRATÉGIE
DE PRODUCTION
MINIMISANT LES RISQUES
en cas de stress hydrique
et thermique
ÉCONOMISER L?EAU
Utiliser des
RESSOURCES EN EAU
COMPLÉMENTAIRES
21 3Réduire
les apports
Limiter
les pertes
Améliorer
l?effi cience
de l?eau
Les Leviers
Les Leviers
Les Leviers
ADAPTER L?ASSOLEMENT
Diversifi er les espèces
et les variétés
cultivées, tant en
intra-parcellaire (prairies
multi-espèces?), qu?Ã
l?échelle de l?exploitation
(allongement de la rotation,
intégration de ligneux?).
Adopter une stratégie
d?esquive des stress,
par les choix de la précocité
des variétés, le décalage
des dates de semis ou des
plantations (en adaptant
leur densité en conséquence)
ou l?optimisation de la
part de cultures d?hiver
dans l?assolement.
Choisir des espèces ou
des variétés adaptées
aux stress hydrique ou
thermique (meilleure
tolérance aux stress
abiotiques, croissance
racinaire accrue?).
Adapter la taille et la
forme des parcelles,
en limitant les grandes
longueurs dans le sens
de la pente et en favorisant
la disposition en mosaïque
pour limiter le ruissellement.
PILOTER LA RESSOURCE
ALIMENTAIRE DU CHEPTEL
Optimiser l?utilisation
des prairies et cultures
fourragères, pour
maximiser l?exploitation
de la ressource alimentaire
(gestion du pâturage
tournant, optimisation
des périodes et modes
de récolte, stocks
sur pieds?).
Sécuriser les
ressources
alimentaires, en
diversifi ant les espèces
et les variétés cultivées
destinées à l?alimentation
animale, en constituant
un stock de sécurité, en
implantant des cultures Ã
double usage et, lorsque
c?est possible, en exploitant
des surfaces additionnelles
(couverts d?interculture,
forêts, espaces verts?) ou
pastorales.
PILOTER LA RESSOURCE
EN EAU
Mobiliser des
ressources en eau
renouvelables, en
stockant des eaux de
ruissellement ou en période
de crue, en recyclant des
eaux usées traitées...
Assurer une bonne
répartition des apports
et limiter les pertes en
réglant et en entretenant le
matériel d?irrigation.
Si possible, recourir à des
équipements de modulation
intra-parcellaire des apports.
Piloter l?irrigation en
élaborant une stratégie
avant la campagne à ajuster
en cours de campagne Ã
l?aide d?outils de pilotage
(OAD, sondes, bilan
hydrique?).
Optimiser l?utilisation
de l?eau dans l?atelier
d?élevage par la
réalisation de suivis des
consommations et des
systèmes d?abreuvement
économes.
ADAPTER LA CONDUITE
DU CHEPTEL EN EAU
Élever des races et des
espèces adaptées au
stress thermique, en les
sélectionnant sur leur
capacité à résister au stress,
à exploiter effi cacement les
ressources et à s?adapter Ã
des variations de leur
alimentation.
Exploiter la
complémentarité entre
espèces, races et lots
d?animaux pour une
meilleure valorisation des
ressources alimentaires.
Adapter les stratégies
et calendriers de
reproduction, dans la
mesure du possible, en
fonction de l?évolution
annuelle de la ressource
alimentaire ainsi que des
risques encourus par les
animaux en cas de fortes
chaleurs.
Optimiser les effectifs
et gérer le renouvellement
pour réduire les périodes
improductives ou gagner
en souplesse.
AMÉLIORER LES
PROPRIÉTÉS DU SOL
ASSURER UNE COUVERTURE
RÉGULIÈRE DU SOL
Favoriser la présence
de couverts, spontanés
ou semés, temporaires ou
permanents, sur le rang,
l?inter-rang ou en bordure
de parcelle.
Pailler ou mulcher,
en couvrant le sol de
matèriaux organiques
ou autres.
Adapter le travail du
sol, en ayant recours à des
techniques limitant
l?évaporation de l?eau
(binage...), en réduisant le
ruissellement (barbuttage...),
en améliorant la structure du
sol (réduction du travail du
sol, semis direct, agriculture
de conservation...) selon la
situation considérée.
Limiter le tassement,
de manière préventive
(limiter le nombre de passages,
récolter en conditions sèches,
utiliser des pneumatiques
basse pression...). Le cas
échéant, recourir au
décompactage en curatif.
Apporter de la
matière organique
dans le sol via des
épandanges
(effl uents, composts,
biochar...) ou la
restitution des
résidus de culture.
METTRE EN PLACE DES
INFRASTRUCTURES AGROÉCOLOGIQUES
Maintenir les talus et
les entretenir (fauchage,
plantation...) pour limiter le
ruissellement en bordure
de parcelles.
Favoriser la présence
d?arbres, en pratiquant
l?agroforesterie intraparcellaire
ou en implantant des haies.
Entretenir les haies par des
tailles régulières.
OPTIMISER LA CONDUITE
DES CULTURES PÉRENNES
Réduire
l?échauffement
au soleil, en adaptant
la hauteur et la forme
du tronc et du feuillage,
la densité de plantation,
l?orientation des rangs,
ou en appliquant de
l?argile blanche pour
réfl échir le rayonnement.
Optimiser les
techniques de
greffe (choix de la
méthode, de la période)
et jouer sur la qualité ou
la longueur du greffon
pour améliorer
l?enracinement et la
circulation de l?eau dans
la plante.
Optimiser l?implantation,
pour favoriser un bon développement racinaire, en
adaptant la préparation du sol et des racines avant
plantation ou en plantant perpendiculairement
à la pente.
CULTIVER SOUS ABRIS
PROTÉGER LES ANIMAUX DE LA CHALEUR
Apporter de l?ombrage
au pâturage (arbres, voiles,
agrivoltaïsme*).
* Outre l?ombrage, les effets
de l?agrivoltaïsme sur la santé
des animaux restent à évaluer
Réduire l?impact du rayonnement
solaire dans les bâtiments en limitant l?effet de
serre (avancées de toiture, gestion des ouvertures
en fonction de la course du soleil...), en choisissant
des matériaux de façade ou de couverture réduisant
l?impact du rayonnement, en isolant le bâtiment ou en
végétalisant les abords.
Ventiler les bâtiments,
dans un premier temps en
améliorant la ventilation
naturelle, et si nécessaire,
en installant une ventilation
mécanique.
Installer la brumisation
ou le douchage des
animaux, uniquement en
dernier recours et associé Ã
de la ventilation.
Le levier consistant à «Élever des races et des espèces adaptées?
est traité à l?échelle Exploitation
ADAPTER L?ALIMENTATION ET L?ABREUVEMENT
Adapter l?abreuvement
en vérifi ant l?accès proche et
permanent à une eau fraîche
de qualité et en quantité
suffi sante.
Adapter la ration pour réduire les
conséquences du stress thermique
(augmenter l?appétence et la valeur
alimentaire, apporter des antioxydants?).
Adapter les horaires des repas ou
du pâturage, en subdivisant la ration en
plusieurs distributions et en ciblant de
préférence les heures les plus fraîches.
Direction générale de l?aménagement, du logement et de la nature
Direction de l?eau et de la biodiversité
Réalisation du guide dans le cadre du groupe de travail « Projets de territoire pour la gestion de l?eau »
du Comité national de l'eau présidé par Jean Launay
Pilotage : Alexandra Lequien (DGALN/DEB), en lien avec Claude Gitton et Virginie Dumoulin (IGEDD),
Bruno Lion (GIP Transitions) et Sébastien Loubier (INRAE).
Coordination technique : bureau d?études ACTeon Environnement et Mathilde Morel (DGALN/DEB).
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex - Tél. : 01 40 81 21 22
Crédit photo (couverture) : Rivière de l'Arve - ©Hugues-Marie Duclos - médiathèque Terra
Conception graphique : SG/DAF/SAS/SETI/SETI2 - Benoit Cudelou
www.ecologie.gouv.fr
http://www.ecologie.gouv.fr
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