Éoliennes en mer : au large de la Normandie
Auteur moral
France. Ministère de la transition écologique (06 juillet 2020-19 juillet 2022)
Auteur secondaire
Résumé
Le rapport du ministère de la Transition écologique sur un projet éolien en mer en Normandie précise que le projet de parc éolien de 1 GW, situé à plus de 32 km des côtes, avancera avec la prise en compte des préoccupations publiques. Les enjeux environnementaux, de pêche, de paysage, de sécurité maritime et de développement économique local seront adressés pour réduire les impacts et favoriser la cohabitation des usages.
Descripteur Urbamet
énergie éolienne
Descripteur écoplanete
Thème
Texte intégral
ÉOLIENNES EN MER
AU LARGE DE
LA NORMANDIE
Rapport du Ministère de la transition
écologique consécutif au débat public
portant sur un projet éolien en mer au
large de la Normandie et son raccordement
JANVIER 2021
1
Table des matières
1. Déroulé du débat public ........................................................................................... 2
2. Opportunité du projet ............................................................................................... 3
3. Localisation du projet ............................................................................................... 6
4. Prise en compte des enjeux identifiés par le public ............................................ 9
4.1. Environnement ................................................................................................... 9
4.2. Pêche .................................................................................................................. 13
4.3. Paysage et patrimoine..................................................................................... 16
4.4. Trafic et sécurité maritime ............................................................................. 18
4.5. Autres activités économiques ........................................................................ 20
4.6. Défense nationale ............................................................................................ 22
4.7. Raccordement ................................................................................................... 22
4.8. Planification de l'espace maritime ................................................................. 25
4.9. Développement économique des territoires ................................................ 27
4.10. Financement et coût du projet .................................................................... 29
4.11. Hydrogène ....................................................................................................... 30
5. Poursuite de l?association du public ..................................................................... 31
6.Tableau de synthèse de la prise en compte des recommandations de la CPDP
à l'issue du débat public ............................................................................................... 1
2
Par décision du 4 décembre 2020, la Ministre de la Transition Ecologique, a, au vu
des conclusions du débat public, annoncé la poursuite du projet de parc éolien en
mer au large de la Normandie et précisé notamment la zone retenue pour la
procédure de mise en concurrence, par laquelle sera choisi un développeur éolien,
ainsi que les zones retenues pour que RTE initie la concertation relative au
raccordement. Le texte contient également les principales décisions de l?Etat
prises pour répondre au rapport de la Commission Particulière du Débat Public
(CPDP) et au bilan de la présidente de la Commission nationale du débat public.
Le présent rapport complète et précise la décision de la Ministre de la
transition écologique, détaille les enseignements que l?Etat tire du débat
public et précise les réponses qu?il va y apporter. Il a été établi
conjointement avec RTE, maître d?ouvrage des ouvrages de raccordement
du futur parc éolien en mer et associé à ce titre au débat public, pour ce
qui concerne le raccordement.
RTE a également publié un rapport spécifique sur les enjeux de raccordement à la
suite du débat public1.
1. Déroulé du débat public
Le débat public relatif au projet de parc éolien en Normandie et son raccordement
s?est déroulé en 2 phases :
- un parcours de connaissance du 15 novembre 2019 au 8 février 2020,
- une phase de construction et proposition de localisations et de
recommandations aux maîtres d?ouvrages État et Rte du 8 février au 19
août 2020 avec une interruption de 3 mois du fait de la crise du coronavirus.
Huit réunions publiques ont été organisées par la CPDP durant la 1ère phase. Au
cours de la 2e phase, de nombreuses manifestations ont été organisées, certaines
en présentiel, d?autres de façon dématérialisée notamment du fait des contraintes
sanitaires. Il y a ainsi eu plusieurs ateliers, une conférence-débat, deux réunions
publiques et un « débat mobile », avec une camionnette de la CPDP qui a parcouru
le littoral Normand pendant les mois de juillet et août 2020 pour aller à la
rencontre du public et recueillir son avis. En complément, la CPDP a labellisé un
certain nombre d?événements autour des sujets relatifs au débat public, en
fournissant un appui et des documents aux organisateurs.
Enfin, la CPDP a mis en place de nouveaux outils numériques, notamment ?Mon
point de vue en 9 étapes? et ?Ma carte de l?éolien dans la Manche?.
L?État et RTE, en tant que maître d'ouvrage du raccordement, se sont
fortement investis durant ce débat public. Ils ont participé à l?ensemble des
1 https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-
12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20%C3%A9lectriques%20en%20mer%20normandi
e_0.pdf
https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20%C3%A9lectriques%20en%20mer%20normandie_0.pdf
https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20%C3%A9lectriques%20en%20mer%20normandie_0.pdf
https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20%C3%A9lectriques%20en%20mer%20normandie_0.pdf
3
manifestations et des événements labellisés, et ont produit de nombreux éléments
pour présenter le projet et répondre aux questions du public. L?Etat a également
mis en ligne un site internet http://www.geolittoral.developpement-
durable.gouv.fr/eolien-en-mer-au-large-de-la-normandie-r592.html pour fournir
les informations utiles au public, notamment sur les études réalisées. Le présent
rapport y sera publié. RTE a mis en ligne les informations relatives au
raccordement sur le site https://www.rte-france.com/projets/nos-projets/projet-
deolien-en-mer-au-large-de-la-normandie.
L?État salue le travail important réalisé par la CPDP tout au long du débat
et la mise en place d?outils variés, qui ont permis de toucher un large
public, de mieux l?informer et de recueillir les argumentaires. La
participation a été bien supérieure à celle observée lors des précédents débats
publics sur l?éolien en mer, ce qui semble confirmer la pertinence d?un format
combinant des outils dématérialisés et des réunions physiques.
L?Etat va également tirer le retour d?expérience du débat pour améliorer les outils
d?information qu?il a mis en place, en vue des prochains débats publics sur l?éolien
en mer. Ainsi, les fiches thématiques, plus facilement assimilables, apparaissent
comme un outil opérationnel. La mise en place d?un outil facilitant la recherche
d?informations par mots-clés sur les sites Internet mis à disposition par l?Etat sera
également mise en oeuvre.
2. Opportunité du projet
i. Les enjeux
La France s?est fixé comme objectif d?atteindre une part de 40% d?électricité
produite d?origine renouvelable en 2030, et plus largement de porter la part des
énergies renouvelables à 33 % de la consommation finale d?énergie, électricité ou
non, à cet horizon.
L?objectif poursuivi par cette politique de développement des énergies
renouvelables est double : d?une part réduire nos émissions de gaz à effet
de serre, pour faire face à l?urgence climatique, et d?autre part augmenter
la résilience de notre système électrique.
Le développement des énergies renouvelables en mer, et en particulier de l?éolien
en mer, est au coeur de la politique énergétique nationale. Publiée en avril dernier
après avoir fait l?objet d?un débat public, la Programmation Pluriannuelle de
l'Énergie (PPE) fixe, jusqu?en 2028, les priorités d'actions des pouvoirs publics
dans le domaine de l'énergie afin d'atteindre les objectifs de politique énergétique
définis par la loi. Elle prévoit le lancement en 2020 d?un appel d?offres, pour un
parc éolien en mer posé d?1GW en Normandie.
La Normandie a été choisie car :
http://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/eolien-en-mer-au-large-de-la-normandie-r592.html
http://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/eolien-en-mer-au-large-de-la-normandie-r592.html
https://www.rte-france.com/projets/nos-projets/projet-deolien-en-mer-au-large-de-la-normandie
https://www.rte-france.com/projets/nos-projets/projet-deolien-en-mer-au-large-de-la-normandie
4
? les concertations menées sur le territoire, notamment celle sur le Document
stratégique de façade (DSF), identifient des zones propices à l?implantation
de nouveaux parcs éoliens en mer ;
? les conditions (vents, fonds marins?) y sont très favorables à l?éolien en
mer posé ;
? le raccordement au réseau de transport d?électricité sera facilité par les
infrastructures existantes à terre.
Par ailleurs, la Normandie accueille une filière industrielle en pleine expansion que
ce projet contribue à consolider, en particulier en termes de compétences, emplois
et formations.
ii. Les attentes du public
La question de l'opportunité de la politique énergétique nationale a été largement
abordé au cours du débat, avec de nombreux avis et questions.
La CPDP a retranscrit ces préoccupations en demandant à l?État :
- La mise à disposition du public d'un bilan écologique complet, intégrant
toutes les sources de production d?électricité, nucléaire compris et
dépassant le seul bilan net du carbone
- La mise à disposition du public d'un bilan économique net, intégrant lui
aussi toutes les sources, nucléaire compris, à cycles économiques
équivalents. La façon dont sera gérée la question de l'intermittence
appelle aussi une réponse.
- Un complément au dossier du maître d?ouvrage sur la dépendance de la
France en matière de matériaux, de conception et d?exploitation de
futurs parcs.
L'opportunité de construire un nouveau parc au large de la Normandie a été
abordée par le public au travers de la question de sa localisation, y compris en
considérant le scénario 0 consistant à ne créer aucun parc supplémentaire dans la
zone d?étude (voir partie 3).
iii. La prise en compte par l?Etat
L?État retient que l'information continue sur la politique énergétique,
notamment pour ce qui concerne l?éolien en mer, devra être renforcée.
Cette information pourra être délivrée notamment sur le site internet que
l?État s?est engagé à créer en 2021.
Article 9 de la décision du 4 décembre 2020 : « Un site internet d?information
sur les projets éoliens en mer de chacune des façades maritimes françaises sera
mis en ligne en 2021 par le ministère de la transition écologique. »
En ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre
permise par le développement des énergies renouvelables :
5
RTE a montré2 que les parcs solaire et éolien terrestre situés sur le territoire
français ont permis d?éviter de 22 millions de tonnes d?émissions de CO2 en 2019
en évitant l?appel à des centrales de production fossiles (5 millions en France et
17 millions dans les pays voisins). En effet, la production de ces parcs se substitue
en majorité soit à la production des centrales fossiles françaises, soit à
l?importation d?électricité carbonée depuis d?autres pays.
Concernant l?intermittence, RTE a montré que le système électrique français
était en mesure d?intégrer de nombreuses installations de production
d?électricité non pilotables sans nécessiter de nouvelle installation de
production utilisant des combustibles d?origine fossile ou d?installation de
stockage, compte tenu des outils de flexibilité existants et prévus par la
PPE, jusqu?à l?horizon 2030 / 20353. RTE souligne de plus que, malgré leur
caractère variable, les énergies renouvelables participent de façon non négligeable
à la sécurité d?approvisionnement de la France4.
En ce qui concerne l?augmentation de la résilience permise par le
développement des énergies renouvelables : un mix électrique diversifié,
reposant sur plusieurs technologies de production d?électricité, est moins sensible
aux aléas qu?un mix reposant massivement sur une seule technologie. La crise
sanitaire et ses répercussions sur la disponibilité du parc nucléaire durant l?hiver
2020-2021 ont démontré le besoin d?augmenter la résilience de notre parc
électrique. Le parc de production renouvelable n?a pas été affecté par cette crise,
notamment car le solaire et l?éolien ne nécessitent pas d?intervention humaine en
permanence pour produire.
Par ailleurs, la Programmation pluriannuelle de l?énergie5, approuvée en
avril 2020, contient des analyses sur la réduction des émissions de gaz à
effet de serre permise par l?évolution du mix énergétique prévue jusqu?en
2028, ainsi que sur les coûts associés à cette évolution.
La Programmation pluriannuelle de l?énergie prévoit la réalisation d?études pour
éclairer les futures décisions devant être prises sur l?évolution du mix électrique
français après 2035, dont notamment une étude conjointe de RTE et de l?AIE
(Agence Internationale de l?Energie) sur la faisabilité technique d?un mix électrique
intégrant un taux très élevé d?énergies renouvelables et une étude de RTE, le
« Bilan Prévisionnel à horizon 2050 », qui évaluera plusieurs scénarios permettant
d?atteindre la neutralité carbone à 2050 en France, avec des parts variables de
nucléaire et d?énergies renouvelables.
La publication de ces études, qui sont en cours de réalisation, prévue à
l?automne 2021, permettra de répondre aux demandes d?information
2 https://www.concerte.fr/system/files/concertation/Note%20Bilans%20CO2%20V3.pdf
3 Bilan prévisionnel RTE 2017
4 Bilan prévisionnel RTE 2019
5 https://www.ecologie.gouv.fr/programmations-pluriannuelles-lenergie-ppe
https://www.concerte.fr/system/files/concertation/Note%20Bilans%20CO2%20V3.pdf
6
complémentaires sur l?évolution du mix électrique exprimées par le
public.
L?indépendance de la France pour l?approvisionnement des matières premières
concerne tous les secteurs de la transition énergétique.
Les matériaux pour construire un parc éolien sont pour la plupart assez classiques
(béton, acier, plastiques et dérivés, carbone et tous les matériaux nécessaires à
l?électronique de puissance). Toutefois, des terres rares peuvent parfois être
utilisées pour les aimants permanents des turbines des éoliennes en mer. Certains
industriels proposent des technologies de substitution, qui permettent de se
passer de terres rares.
Afin de définir une stratégie d?indépendance pour les matières premières, il faut
également lister précisément les matières critiques dont la « gestion » doit être
assurée et les volumes à exploiter, ainsi que les pressions éventuelles à venir.
Le plan d?action de la Commission Européenne visant à rendre
l'approvisionnement de matières premières en Europe plus sûr et durable6 est une
première orientation de travail afin d?assurer la gestion de ces matières premières.
Un plan national relatif aux ressources nécessaires à la transition
énergétique est en cours d?élaboration par l?Etat et permettra de
compléter l?information sur ces questions.
3. Localisation du projet
La carte participative est un outil qui a été utilisé lors du débat public, afin de
rendre compte des préférences et des interrogations exprimées par les
participants. Elle affiche les différentes propositions exprimées, afin d?identifier les
zones qui semblent à privilégier, celles qui semblent à éviter et de représenter les
diverses questions relatives à la localisation évoquées durant le débat. Aussi, au-
delà du caractère innovant de cet outil, la carte participative constitue une
intéressante synthèse du débat.
Le grand nombre de localisations proposées par le public (157), qui se concentrent
en plusieurs lieux distincts confirme que les enjeux de la zone maritime sont
diversifiés et peuvent être abordés sous des angles et points de vue différents.
Peu de personnes ont défendu le scénario 0 consistant à ne créer aucun parc
supplémentaire en Normandie, mais plusieurs ont désigné de très vastes
"emplacements à protéger" au sein de la zone d?étude.
6 https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52020DC0474&from=EN
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:52020DC0474&from=EN
7
Carte participative issue du débat
L?État souligne la richesse et la diversité des prises de positions issues des ateliers
cartographiques, qui n'avaient pas forcément émergé des outils de participation
habituels (questions, avis).
Deux grandes zones se dégagent très nettement parmi les propositions de zones
préférentielles formulées par les participants au débat public : d?une part, une
zone au large du Cotentin et, d?autre part, une zone au large de la Seine-Maritime,
jusqu?au corridor permettant l?accès au port de Dieppe.
L?État a étudié les propositions de localisations, ainsi que les
recommandations du public sur les enjeux à prendre en compte. Au vu de
ces propositions et recommandations, la Ministre de la transition
écologique a ainsi décidé de la poursuite du projet de 1 GW et de son
raccordement sur la zone « Centre Manche » au large du Cotentin.
Les raisons ayant conduit à ce choix sont détaillées, enjeu par enjeu, dans la partie
4 du présent document.
Article 2 de la décision du 4 décembre 2020 : « La zone qui sera inscrite au
document de consultation de la procédure de mise en concurrence est la zone
intitulée « Centre Manche », identifiée en annexe à la présente décision, et
située en Zone Économique Exclusive. La superficie de cette zone de 500 km2
sera progressivement réduite au cours de la procédure de mise en concurrence
en tenant compte notamment des décisions à prendre à la suite du réexamen
8
des restrictions réglementaires et des résultats des études techniques et
environnementales qui vont être menées sur la zone par l?État. »
Zone « Centre Manche » retenue
9
4. Prise en compte des enjeux identifiés par le public
Tout au long du débat public, le public a pu faire de nombreuses recommandations
sur le projet de parc éolien et son raccordement, dont certaines ont directement
guidé le choix de la zone soumise à l?appel d?offres et d?autres pourront être
retraduites dans le cahier des charges de la procédure de dialogue concurrentiel.
Elles sont présentées ci-dessous par enjeu.
L?État s?engage à les étudier et à les inclure au cahier des charges lorsque
cela est possible et pertinent.
Article 4 de la décision du 4 décembre 2020 : « Le cahier des charges de la
procédure de mise en concurrence tiendra compte des contributions des
participants au débat public lorsque cela est possible et pertinent. Le lauréat
reprendra à son compte les engagements pris par l?État après le débat public et
lors de la concertation qui va suivre. »
4.1. Environnement
i. Les enjeux
La macro-zone pour le projet de parc éolien en mer et les trois aires d?étude
terrestres associées aux possibles points de raccordement au réseau de transport
public ont fait l?objet d?une étude bibliographique visant à identifier les principaux
enjeux environnementaux. L?étude a été mise à la disposition du public.
L?environnement marin de la macro-zone est par endroit remarquable par sa faune
et sa flore : avifaune (oiseaux), chiroptères (chauve-souris), mammifères marins,
ichtyofaune (poissons, crustacés, mollusques?), habitats benthiques (relatifs au
fond des mers ? algues, vie du fond marin?).
La macro-zone comprend plusieurs espaces remarquables au plan
environnemental comme des aires marines protégées avec :
- 4 sites Natura 2000, trois désignés au titre de la directive
Habitats/Faune/Flore (Sites d?Intérêt Communautaire ou Zone Spéciale de
Conservation ? SIC/ZSC) et un désigné au titre de la directive Oiseaux
(Zone de Protection Spéciale ? ZPS),
- 2 sites inscrits au titre de la Convention pour la protection du milieu marin
de l?Atlantique Nord-Est (OSPAR) protégeant deux zones également
classées Natura 2000.
La macro-zone se situe également à proximité du parc naturel marin des estuaires
picards et de la mer d?Opale.
Au cours du débat public, l?Etat a rappelé les principes de la démarche « Éviter,
Réduire, Compenser » (ERC) : il s?agit d?un procédé itératif en trois phases
visant tout d?abord à éviter les impacts du projet sur l?environnement, puis à les
10
réduire s?ils ne peuvent être évités et, en dernier lieu, à compenser les impacts
résiduels du projet si les deux étapes précédentes n?ont pas permis de les
supprimer. La séquence ERC est mise en oeuvre dès le lancement du projet depuis
sa conception jusqu?à son démantèlement.
ii. Les attentes du public
Les cartes d?enjeux environnementaux, issus des études préalables, ont été mises
à disposition du public et ont pu être utilisées, via l?outil « Ma Carte » de la CPDP,
lors des propositions de zones.
L?État retient le nombre et la qualité des prises de paroles et questions
sur les thématiques de l?environnement, de la préservation du milieu et
des espèces présentes. Le public souhaite que la protection des espèces soit
tout particulièrement prise en compte (respect strict des zones Natura 2000) et
un suivi scientifique des impacts sur la biodiversité et l?environnement mis en
place avec une mise en commun pour l?ensemble des parcs français
(standardisation des méthodes, des critères de suivi?). Le maintien de la
biodiversité et la minimisation des impacts sur l?environnement en phases travaux
et exploitation est une préoccupation importante du public et des personnalités
interrogées.
Par ailleurs, la nécessité de mettre en place des mesures de suivi a été soulignée
tout au long du débat afin de pouvoir vérifier l'efficacité et adapter si besoin les
mesures ERC qui seront définies lors de la délivrance des autorisations. Ces suivis
permettront également de bénéficier d'un retour d'expérience pour les prochains
parcs éoliens.
La CPDP suggère qu?un « comité scientifique associant l?expertise d?usage en
amont des études serait une instance susceptible de produire une connaissance
partagée, c?est-à-dire admise du milieu marin et des impacts des activités
humaines ».
Concernant l?environnement et la recherche, la CPDP évoque dans son rapport un
déficit de connaissance sur les impacts des parcs. Le public attend que des études
scientifiques soient menées de manière large et par des entités reconnues
(universités, IFREMER, etc.). Ce constat constitue le revers attendu d?une
consultation du public réalisée à un stade du projet où les caractéristiques et la
zone du projet ne sont pas encore définies et où les études d?impact du projet ne
sont pas encore établies.
De plus, les impacts environnementaux d?un parc éolien, y compris de son
raccordement, sont aussi à appréhender en tenant compte des autres projets
éoliens en mer au sein d?une même zone : ce sont les effets cumulés potentiels
des parcs éoliens en mer. De nombreux acteurs ont souligné que l'impact cumulé
des parcs éoliens peut être important et doit faire l?objet d?études pour les évaluer
11
en tenant compte également des activités existantes, notamment pour certaines
populations d?espèces mobiles à l?échelle de la Manche ? mer du Nord.
Enfin, le public s?est également exprimé sur le futur démantèlement du parc, avec
des inquiétudes exprimées sur le devenir des fondations et la recyclabilité des
éoliennes.
iii. La prise en compte par l?Etat et par RTE
Choix de la zone
La zone retenue pour l?appel d?offres a été choisie pour tenir compte des
précautions exprimées par le public, au vu des études existantes. Ce choix
constitue la première étape de mise en oeuvre du volet « évitement » de la
démarche « Éviter, Réduire, Compenser » :
- La zone choisie, par son éloignement important (plus de 32 km) des
côtes, permet de minimiser l'impact environnemental notamment
sur les oiseaux et les mammifères marins, dont la présence décroît
fortement avec la distance à la côte.
- En particulier, elle permet d?éviter les zones les plus fortement
utilisées par certaines espèces, des habitats benthiques particuliers
rares et sensibles ou des zones jouant un rôle fonctionnel
indispensable dans le cycle de vie de certaines espèces (zones de
nourricerie et de frayères pour les poissons).
- Les mammifères marins sont faiblement présents dans la zone
retenue. De plus, elle présente le plus faible niveau d?impact
potentiel sur les oiseaux marins parmi l?ensemble de la macro zone
soumise au débat public.
Actions avant la fin de la procédure de mise en concurrence
Outre la prise en compte des enjeux environnementaux dans le choix de la zone,
l?État relève également le besoin de connaissances supplémentaires sur
les impacts potentiels sur la biodiversité. Des études seront lancées par
l?Etat et RTE afin de caractériser précisément l?état actuel de
l?environnement dans la zone d?appel d?offre. La mise en oeuvre de ces
études se fera en concertation avec le public et les parties prenantes, avec
notamment des échanges sur les protocoles et les modalités, afin d?à la
fois assurer l?efficacité des mesures et de limiter les gênes potentielles.
Article 6 de la décision du 4 décembre 2020 : « Conjointement à la procédure
de mise en concurrence, des études environnementales seront menées sur la
zone mentionnée à l?article 2, dans le respect des obligations de l?article R. 122-
5 du code de l?environnement. Ces études seront concertées avec les acteurs de
la façade, dans le cadre des instances de concertation existantes, et leurs
résultats seront mis à disposition du public. Ces études seront prises en compte
par le lauréat de la procédure de mise en concurrence pour la conception de son
projet. »
12
Ces études comporteront des campagnes de terrain pour caractériser le milieu
naturel et l?écosystème présent.
Pour prendre en compte les avis du public sur le devenir des fondations et la
recyclabilité des éoliennes, le cahier des charges de la procédure fixera les
exigences liées au démantèlement des installations.
Par ailleurs, l?Etat note un consensus sur le fait de créer plus de refuges
pour la faune et la flore au sein du parc et de favoriser l?effet « récif »
que les fondations des éoliennes peuvent avoir. La possibilité de prendre
en compte cet élément dans le cahier des charges sera étudiée et discutée
lors du dialogue concurrentiel.
Actions après l?attribution du projet à un développeur éolien
L?ensemble des incidences du parc éolien en mer et des mesures envisagées
devront être indiquées dans les études d'impact qui seront déposées par le futur
développeur éolien du parc et par RTE pour le raccordement, au moment des
demandes d'autorisations. Les autorisations imposeront des mesures pour
éviter, réduire et, en dernier ressort, compenser les impacts, pendant les
différentes phases de la vie du parc.
Le public continuera à être associé à ce processus : il pourra prendre
connaissance des études d'impact lors des enquêtes publiques qui sont
nécessaires à l'obtention des autorisations. Le public aura également accès aux
remarques de l'autorité environnementale répertoriées dans l'évaluation
environnementale qu'elle aura produite.
L?État s'engage à ce que le public, les acteurs de la protection de
l'environnement, les scientifiques et les usagers de la mer soient
consultés pour la définition, la mise en oeuvre et le contrôle des mesures
de suivi du parc. Après l?attribution, le développeur éolien sera responsable de
concevoir, proposer, mettre en oeuvre et suivre les mesures, sous le contrôle de
l?Etat.
Le conseil scientifique qui suivra ce projet, a priori le conseil scientifique
qui sera mis en place sur la façade Manche-Est mer-du Nord, apportera
sa connaissance pour éclairer le public, l?État et le développeur éolien
quant à la mise en oeuvre de ces mesures de suivi. Il pourra tirer parti des
retours d'expérience des premiers projets de parcs éoliens en mer.
Les modalités d?association du public par les instances existantes pourront être
discutées avec le garant qui sera nommé par la CNDP pour la concertation post-
débat public.
Article 7 de la décision du 4 décembre 2020 : « Le suivi scientifique du projet
éolien en mer qui fera l?objet de la procédure de mise en concurrence
mentionnée à l?article 1er sera assuré par les comités de suivi du projet qui
13
seront mis en place, lesquels associeront l?expertise d?usage, et par le conseil
scientifique de façade. »
Article 10 de la décision du 4 décembre 2020 : « L?État et RTE étudieront les
modalités d?un renforcement de la consultation de l?expertise citoyenne,
notamment au sein des instances existantes. »
L?État retient que la réunion ?scientifique? du débat public a permis de faire un
point sur l?avancée des connaissances et les études en cours. Il note qu?en termes
de retours d'expériences, les scientifiques estiment que, même s?il n?est pas
possible de transposer toutes les études conduites dans des parcs éoliens de la
mer du Nord, les méthodologies d'analyses et de suivis sont, elles, transposables.
Il convient donc de privilégier l'acquisition de connaissances nouvelles et
la mise en oeuvre des suivis environnementaux.
De plus, l?État s?engage à étudier le renforcement des études sur les effets
cumulés des parcs éoliens en mer à l?échelle des façades maritimes.
Pour contribuer aux recherches sur ce sujet, le Ministère de la Transition
écologique (MTE), maître d'ouvrage du projet, pilote un groupe de travail sur le
développement d?une méthode d?évaluation des impacts cumulés entre parcs
éoliens. Le MTE participe également à des travaux équivalents au niveau de l?Union
européenne, notamment en lien avec les pays possédant déjà de nombreux parcs
éoliens en mer afin de définir des standards et des méthodes communes pour
l?évaluation des effets cumulés, y compris transfrontaliers. Les résultats de ces
travaux permettront d?accroître la connaissance des effets des parcs éoliens en
mer et permettront aux porteurs de projet de mieux appréhender ces effets
cumulés
Pour aller plus loin : DMO7 fiche 7.1 -8
4.2. Pêche
i. Les enjeux
L?État a fourni une étude répertoriant le suivi des balises satellite qui équipent les
navires de pêche, ce qui a permis d?avoir une représentation des zones maritimes
les plus utilisées par les pêcheurs. De plus et pour la première fois pour ce type
d?exercice, les données issues d?études de l?IFREMER (Institut Français de la
Recherche en Mer) sur le poids économique pour la pêche professionnelle des
différents espaces maritimes ont été rendues publiques. Ces données étaient
7 https://geolittoral.din.developpement-
durable.gouv.fr/telechargement/emr/normandie/DMO%20complet.pdf
14
consultables sur le visualiseur cartographique et reprises par la CPDP pour
informer le public lors des ateliers ou au travers des outils de concertation.
Il est observé dans ces documents que les navires de pêche fréquentant la zone
du débat public proviennent principalement des ports de Boulogne, Le Tréport,
Dieppe, Fécamp, Le Havre, Honfleur, Trouville-Deauville, Ouistreham,
Courseulles-sur mer, Port en Bessin, Grandcamp-Maisy, Saint-Vaast-la-Hougue,
Barfleur, Cherbourg. Cet espace maritime est aussi fréquenté par des navires
étrangers et des départements voisins. Les métiers les plus pratiqués sur la façade
sont le chalut de fond, la drague à coquilles Saint-Jacques, le filet à poissons et le
casier à crustacés et à bulots. À l?échelle de la façade, la flotte de pêche est
constituée à 70 % de petites unités de moins de 12 mètres, qui pratiquent une
pêche artisanale sur de courtes durées et côtières (moins de 20 milles nautiques
des côtes).
ii. Les attentes du public
De très nombreuses contributions traitent du sujet de la pêche, mettant en avant
le souhait que le développement du parc éolien impacte le moins possible les zones
de pêche les plus riches. De plus, le public recommande de rechercher la
cohabitation des usages, en s?assurant que la pêche reste possible dans le parc.
La CPDP recommande ainsi à l?Etat de donner des assurances quant à la possibilité
de pêcher dans les nouveaux parcs.
Si le public prend position afin de limiter l?impact d?un futur parc éolien sur la
pêche, certains avis proposent également d?interdire la pêche dans les parcs
éoliens pour qu?ils servent de réserve naturelle, en favorisant la création de
refuges écologiques pour la faune et la flore.
Enfin, la question du Brexit et de son impact pour l?activité de pêche a été abordée
dans le débat. La CPDP demande en conséquence au maître d?ouvrage si les
conséquences prévisibles du Brexit dont les pêcheurs ont fait état à de
nombreuses reprises seront intégrées dans le programme d?équipement de la
Manche et seront éventuellement de nature à le modifier.
iii. La prise en compte par l?Etat
Choix de la zone :
Lors du choix de la zone, l?Etat a pris en compte les recommandations du public
relatives à la minimisation de l?impact pour la pêche :
- La zone retenue est à plus de 32 km du point le plus proche de la
côte, afin de s?éloigner des zones côtières qui sont les plus riches
en termes de ressource halieutique.
- La zone retenue présente une activité de pêche professionnelle,
mais son niveau d?exploitation est faible par rapport à l?ensemble
de la macro-zone soumise au débat public. Elle est principalement
15
exercée par des navires des ports de Port-en-Bessin, Cherbourg et de Saint-
Vaast-la-Hougue.
Autres actions :
L?État s?est engagé, dès ses premiers travaux de planification des espaces
maritimes, à ce que le développement de nouvelles activités se fasse en favorisant
autant que possible la cohabitation des usages en mer, y compris au sein des
parcs éoliens en mer pendant la phase d?exploitation, dans les limites permises
par la sécurité de la navigation maritime.
Le cahier des charges de l?appel d?offres prendra en compte la
recommandation du public d?assurer la possibilité de pêcher dans le parc
durant son exploitation. Des modalités plus précises, notamment sur
l?ensouillage des câbles dans le sol marin, seront discutées avec les
candidats et RTE lors de la phase de dialogue concurrentiel de l?appel
d?offres.
Article 5 de la décision du 4 décembre 2020 : « Le cahier des charges de la
procédure de mise en concurrence prévoira l?obligation pour le lauréat d?étudier
les conditions de cohabitation avec la pêche au sein du parc éolien, pendant la
phase d?exploitation, dans les limites permises par les exigences de sécurité de
la navigation maritime et de sécurité des biens et personnes. »
De plus, l?État va continuer à travailler sur les interactions, la cohabitation
des usages et particulièrement de la pêche et du trafic maritime. Ainsi, le
retour d?expérience des premiers projets éoliens en mer permettra d?alimenter les
réflexions sur les meilleures pratiques à mettre en oeuvre, en lien avec les
représentants des pêcheurs. Par exemple, l?essai conduit en 2018 sur la future
zone d?implantation du parc de Courseulles et visant à faire pêcher 20 navires
dans un parc éolien fictif apporte de premiers enseignements intéressants. Au
regard des calendriers de développement des différents projets éoliens, il y aura
de l?ordre de cinq années d?expérience et de pratique, lorsque ce nouveau parc
sera en travaux.
Néanmoins, pour des questions de sécurité, le parc éolien limitera
vraisemblablement son accès à des tailles de navires modérées. Par exemple, les
grandes commissions nautiques pour les parcs de Courseulles, de Fécamp et de
Dieppe Le Tréport proposent au préfet maritime de limiter l?accès pour les navires
de pêche de plus de 15 m, sachant que les espacements entre éoliennes dans ces
parcs sont de l?ordre de 900 m.
Enfin, l?État est et restera très attentif aux effets du Brexit sur la pêche
professionnelle. Le Brexit et l?accès aux zones de pêche associées seront
prises en compte lors des prochaines révisions du Document Stratégique
de Façade, qui planifie l?usage de l?espace maritime au large des côtes
Normandes.
16
Pour ce qui concerne plus spécifiquement le projet de parc éolien, les étapes de
concertation à venir seront à mettre à profit afin que les pêcheurs puissent
s?exprimer lors de toutes les phases du projet, de la conception, des travaux,
d?exploitation ou de démantèlement.
L?État s?engage à faciliter la mise en place de ce dialogue, nécessaire pour
permettre d?anticiper et de traiter les impacts, économiques, techniques
ou administratifs, pour l?activité de pêche professionnelle.
Pour aller plus loin : DMO8 fiche 7.3 et étude sur la pêche9
4.3. Paysage et patrimoine
i. Les enjeux
A l?Est de la macro-zone, la côte seinomarine se caractérise par ses falaises de
craie ponctuées de valleuses, générant une délimitation entre terre et mer unique.
Le paysage le plus emblématique de cet ensemble est les falaises d?Etretat. Le
territoire terrestre seinomarin se compose de deux grands types de paysages,
avec d?une part le Caux maritime qui se caractérise par de grands plateaux en
pente douce et d?autre part la pointe de Caux, plateau creusé par de nombreux
petits talwegs.
A l?Ouest de la macro-zone, la côte du Cotentin présente une succession de
grandes plages de sable et de falaises rocheuses créant une diversité de
panoramas, base de la richesse paysagère de ce littoral. Les paysages terrestres
sont également variés, avec en fonction des endroits, des paysages littoraux, du
bocage typique de Basse-Normandie, des paysages boisés et de la campagne
découverte.
Ces littoraux sont ponctués de site patrimoniaux majeurs, naturel ou humains,
notamment les deux tours-observatoires de Saint-Vaast-la-Hougue, reconnues
dans le cadre de l?inscription du bien sériel des « Fortifications de Vauban » sur la
liste du patrimoine mondial de l?UNESCO, ou encore la ville du Havre et les plages
du débarquement, respectivement inscrite ou en procédure d?inscription au
patrimoine mondial de l?UNESCO.
ii. Les attentes du public
Afin de permettre au public de se représenter la visibilité du ou des futurs parcs
envisagés, l?État a mis à disposition des photomontages illustrant des parcs éoliens
théoriques en fonction de leur localisation potentielle au sein de la macro-zone.
Ces photomontages ne présagent pas de l?implantation finale de futurs parcs et
ne sont pas des zones préférentielles de l?État.
8 https://geolittoral.din.developpement-
durable.gouv.fr/telechargement/emr/normandie/DMO%20complet.pdf
9 http://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/les-ressources-a1132.html
17
Lors des réunions ou lors des entretiens, le public a exprimé de manière quasi
unanime l?importance d?éloigner les parcs des côtes afin d?en limiter la perception
visuelle. Par ailleurs, le sujet de l?éclairage nocturne a été évoqué à plusieurs
reprises. En effet, le clignotement rouge de chaque éolienne peut être perçu
comme une pollution visuelle qu?il conviendrait de chercher à atténuer.
La prise en compte des tours-observatoires de Saint-Vaast-la-Hougue a été
demandée par les élus du Val de Saire durant le débat. L?Etat en a tenu compte
et a ainsi lancé pendant le débat public une étude sur les enjeux relatifs
à la préservation des tours observatoires de Saint-Vaast-La-Hougue, afin
d'éclairer la prise de décision.
iii. La prise en compte par l?Etat
Choix de la zone :
Au regard des attentes du public et du contexte paysager et patrimonial
de la macro-zone, l?État a décidé de retenir une zone située à plus de 32
km des côtes, pour limiter l?impact visuel du parc depuis le littoral.
De plus, la zone retenue se situe à plus de 40 km des tours de Saint-Vaast-
la-Hougue, pour éviter le secteur de sensibilité paysagère forte des tours,
conformément aux conclusions de l?étude.
La zone retenue pour l?appel d?offres faisant 500 km2, alors que le parc devrait au
final n?occuper qu?environ 150 à 200 km2, ces éloignements pourront être au final
plus importants en fonction de l?emplacement exact retenu au sein de la zone
d?appel d?offres.
Autres actions :
Dans la suite du développement, l?État veillera à ce que le futur développeur
éolien du parc prenne en compte les enjeux paysagers dans la conception
du parc.
Concernant la bonne prise en compte des tours Observatoires de Saint-Vaast-la-
Hougue, le développeur devra s?appuyer sur les recommandations de l?étude
commandée par l?État. Une attention toute particulière sera portée sur le point de
vue monumental de la Pernelle.
Une étude sera également menée par le futur développeur, conformément à la
réglementation, pour détecter les éventuelles épaves qui n?auraient pas déjà été
répertoriées sur les cartes marines. Si des épaves ayant un caractère patrimonial
sont détectées alors, elles seront prises en compte pour définir le schéma précis
d?implantation des éoliennes.
Enfin, en ce qui concerne l?éclairage de nuit des parcs éoliens, le public a
été informé des avancées majeures sur ce sujet. En 2018, la réglementation a
évolué en prenant notamment en compte le retour d?expérience des premiers
projets de parcs éoliens en mer. Dorénavant, l?ensemble des éoliennes ne sont
18
plus balisées au même niveau : seules les éoliennes des angles d?un parc
conservent le balisage lumineux le plus fort.
L?État poursuit ses travaux afin de limiter autant que possible les
nuisances engendrées par le balisage lumineux. Le Conseil de défense
écologique du 8 décembre 2020 a annoncé des travaux sur la possibilité de mettre
en action le balisage lumineux seulement à l?approche d?un aéronef. En mer, très
au large, cette méthodologie serait très adaptée étant donné la faible fréquence
des survols.
Pour aller plus loin : DMO10 fiche 7.1.2 et étude sur les paysages11
4.4. Trafic et sécurité maritime
i. Les enjeux
Le trafic maritime est important dans la zone qui a été soumise au débat public.
Cet espace maritime accueille le quart du commerce mondial, c?est une porte
d?entrée vers l?Europe mais aussi l?espace d?un trafic maritime intra-européen. Ce
trafic est dimensionnant pour les grands ports maritimes et les ports régionaux.
Les flux de trafic sont denses et croisés, plus de 50 000 navires de commerce
empruntant chaque année la voie entre les deux dispositifs de séparation de trafic
(DST), soit 136 en moyenne par jour. De ce fait, dans son dossier de maître
d?ouvrage, l?Etat a prévu une distance de sécurité de 10 milles le long de cette
voie inter-DST, dans laquelle la construction de parcs éoliens en mer n?est pas
souhaitable. Cette distance de sécurité permet d?atténuer les risques de collision
en cas de dérive d?un navire à la suite d?une avarie, le temps que les moyens de
secours puissent lui venir en aide.
L?absence de voie maritime encadrée en Baie de Seine crée un trafic maritime
assez diffus. Celui engendré par les accès aux ports du Havre, de Rouen et
d?Antifer est particulièrement important. L?implantation d?éoliennes en mer à
proximité de ces flux implique des enjeux de sécurité maritime qui devront être
pris en compte.
10 https://geolittoral.din.developpement-
durable.gouv.fr/telechargement/emr/normandie/DMO%20complet.pdf
11 http://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/les-ressources-a1132.htm
19
Carte figurant les axes affichant les densités de trafic les plus fortes
ii. Les attentes du public
Lors du débat public et des échanges, il est apparu que les enjeux relatifs au trafic
maritime devaient être précisés. Afin de répondre à ces demandes, une étude
complémentaire sur ces questions a été produite et mise à disposition
pendant le débat public.
De plus, lors des débats, la possibilité de remettre en question les zones exclues
a priori, y compris celles liées à la sécurité maritime, a été évoquée. La CPDP a
demandé à l?Etat de préciser sa position à ce sujet.
iii. La prise en compte par l?Etat
Choix de la zone :
Etant donné les enjeux de sécurité de la navigation maritime dans la
bande des 10 milles autour de la voie inter-DST, et compte-tenu du fait
que des zones potentielles hors de cette bande ont émergé lors du débat
public, l?Etat estime préférable d?exclure cette bande pour le choix de
l?emplacement du futur parc.
Au vu des contributions du public, l?Etat a réexaminé la possibilité de
déplacer le chenal d?accès au port d?Antifer. Il a été conclu que ce
déplacement était envisageable. La zone « Centre-Manche » retenue a
20
donc été élargie vers l?est en empiétant sur ce chenal. Cela permet d?avoir
une zone de 500 km2, et de donner ainsi de la flexibilité pour réduire les impacts
du futur parc éolien qui n?occupera au final qu?environ 150 à 200 km2. Les
démarches permettant ce déplacement devront néanmoins être menées à bien
pour que le futur parc puisse effectivement être installé dans cette partie de la
zone retenue pour l?appel d?offres. Des concertations complémentaires auront lieu
en 2021 avec les principaux acteurs concernés.
Autres actions :
L?étude conclut qu'une organisation du trafic maritime devient nécessaire dans
cette vaste zone maritime au vu des développements éoliens déjà actés et de ceux
en devenir. Cette étude souligne par ailleurs que certaines dispositions
d'organisation du trafic en place depuis de longues années devraient être
réinterrogées.
Indépendamment de l?attribution du parc éolien objet du débat, l?État va
mettre en place un groupe de travail réunissant les usagers de la mer, en
vue de définir les modalités d?évolution à terme de l?organisation du trafic
maritime dans cet espace, dans un objectif, notamment, de planification
du développement futur de l?éolien en mer. Le Conseil maritime de façade
sera impliqué.
Pour aller plus loin : DMO12 fiche 7.2 et étude sur les trafics maritimes13
4.5. Autres activités économiques
Tourisme
Le tourisme est une activité économique importante sur la façade, avec une mise
en valeur de la fréquentation des espaces naturels et la pratique des sports de
plein air. Cette activité est liée à la navigation de plaisance, aux sports nautiques,
aux résidences secondaires, etc. Les activités touristiques sont majoritairement
situées le long du littoral.
Au cours du débat, plusieurs acteurs se sont exprimés sur le sujet du tourisme. Il
ressort que la préservation de l?attractivité touristique du littoral qui sera concerné
par le futur parc éolien est un sujet prégnant. Il est primordial de préserver la
bonne qualité de l?environnement car c?est un bien commun dont dépendent
plusieurs activités dont le tourisme. Pour certains publics, ce projet éolien
représente une possibilité de faire évoluer l?image « nucléaire » du Cotentin en
inscrivant ce territoire dans la démarche de la transition énergétique.
Le choix de la zone retenue, éloignée des côtes (à plus 32 km) pour limiter
la visibilité du parc et préserver les sites patrimoniaux (notamment à plus
12 https://geolittoral.din.developpement-
durable.gouv.fr/telechargement/emr/normandie/DMO%20complet.pdf
13 http://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/les-ressources-a1132.htm
21
de 40 km des tours-observatoires de St-Vaast-La-Hougue), devrait
permettre de limiter les impacts négatifs sur le tourisme.
En complément, l?Etat examinera au cours du dialogue concurrentiel avec
les candidats à l?appel d?offres des possibilités pour inscrire dans le cahier
des charges une exigence de prise en compte des enjeux touristiques, à
l?instar par exemple de ce qui a été fait pour l?appel d?offres du parc éolien
en mer de Dunkerque.
Les expériences européennes montrent d?ailleurs que la création d?éoliennes en
mer ne décourage pas les visiteurs potentiels d?un site touristique. Un parc éolien
peut même constituer un nouveau centre d?intérêt touristique (visite du parc en
bateau par exemple).
Conchyliculture et pisciculture
Les principales zones de conchyliculture et de pisciculture se situent à l?extérieur
de la macro-zone. Le futur parc éolien en mer dans la macro-zone ne
perturbera donc pas d?exploitations conchylicoles ou piscicoles majeures,
et le tracé du raccordement tiendra compte des zones à enjeux pour cette
activité.
L?éolien en mer, et plus particulièrement la plate-forme de raccordement, pourrait
par ailleurs constituer une opportunité de développement de services aux usagers
de la mer et aux territoires, comme par exemple pour la conchyliculture ou
l?aquaculture en mer, à l?image de ce qui est proposé par RTE sur le poste
électrique en mer multi-usage du parc de Dunkerque. RTE s?engage à étudier
la possibilité d?offrir ces services sur la future plate-forme de
raccordement.
Extraction de granulats
La macro-zone en mer accueille plusieurs sites d?extraction autorisée de granulats
marins (servant notamment au BTP), représentant 30 % de la production
nationale. Le potentiel extractible connu représente par ailleurs une surface en
mer importante.
La zone de 500 km2 retenue pour l?appel d?offre se situe autour d?une concession
de granulat. Les modalités de cohabitation des deux activités en mer
seront étudiées, notamment la circulation des navires extracteurs de
granulats. Le choix des zones pour l?installation du futur parc éolien en
mer tiendra compte de la localisation des sites d?extraction existants et
recherchera autant que possible la préservation du potentiel extractible.
Pour aller plus loin : DMO14 fiche 7.4
14 https://geolittoral.din.developpement-
durable.gouv.fr/telechargement/emr/normandie/DMO%20complet.pdf
22
4.6. Défense nationale
i. Les enjeux
Les activités de la Marine nationale s?inscrivent dans une mission générale de
sauvegarde maritime, de défense et de protection des intérêts de la France en
mer. Ces activités relèvent à la fois de la défense maritime du territoire et des
missions civiles de l?État en mer. L?implantation d?éoliennes en mer peut avoir des
effets sur les activités de défense. Le futur parc ne pourra donc pas être localisés
dans les zones d?exclusion déterminées par les intérêts de défense nationale.
ii. Les attentes du public
Les zones de « défense » ont souvent été considérées par le public comme prenant
trop d?espace dans la macro-zone. Le public a questionné l?État quant à
l?intangibilité de ces zones réglementaires.
iii. La prise en compte par l?Etat
Au vu des avis exprimés, l?État a reconsidéré l?exclusion de certaines zones de
« défense ».
Ainsi, la zone retenue pour l?appel d?offres empiète sur la zone d?exclusion
« défense » superposée au chenal d?accès au port d?Antifer. Les analyses
supplémentaires menées par l?Etat à la suite du débat public permettent
en effet de conclure que la zone d?exclusion liée à la défense nationale
peut être décalée. La contrainte restante n?existe donc qu?au regard du trafic
maritime. Des concertations complémentaires auront lieu d?ici le milieu de l?année
2021 avec les principaux acteurs concernés pour un éventuel déplacement du
chenal de navigation (voir paragraphe sur le trafic maritime).
Pour aller plus loin : DMO15 fiche 7.5
4.7. Raccordement
i. Les enjeux
Au cours du débat, RTE a présenté différentes stratégies de raccordement du parc
en donnant à voir ce qu?elles impliquaient en termes d?ouvrages à réaliser en mer
et à terre, ainsi que les réflexions à porter pour qu?ils s?intègrent au mieux dans
les territoires. Le rapport publié par RTE le 8 décembre16 présente les enjeux
15 https://geolittoral.din.developpement-
durable.gouv.fr/telechargement/emr/normandie/DMO%20complet.pdf
16 https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-
12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20%C3%A9lectriques%20en%20mer%20normandi
e_0.pdf
https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20%C3%A9lectriques%20en%20mer%20normandie_0.pdf
https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20%C3%A9lectriques%20en%20mer%20normandie_0.pdf
https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20%C3%A9lectriques%20en%20mer%20normandie_0.pdf
23
associés aux différentes aires d?études envisagées pour le raccordement et
actualise et complète les éléments présentés lors du débat public.
Un raccordement en courant alternatif requiert un poste en mer, pour centraliser
la production du parc éolien et élever le niveau de tension, des câbles sous-marins
pour rejoindre la côte, et des jonctions d?atterrage pour faire le lien avec les câbles
souterrains terrestres. A terre, des postes de compensation et de raccordement
doivent être réalisés, respectivement pour compenser l?énergie réactive associée
aux câbles sous-marins et pour insérer la production éolienne sur le réseau de
transport. En termes de dimensionnement, RTE a présenté deux stratégies : l?une
garantissant une capacité de 0,9 GW, l?autre (intégrant des propositions faites
pendant le débat) jusqu?à 1,2 GW.
Ouvrages à réaliser selon les différentes options (options 1 et 2 : raccordement en
courant alternatif ; option 3 : courant continu)
Un raccordement en courant continu requiert un poste en mer, pour centraliser la
production du parc éolien, élever le niveau de tension et convertir le courant
alternatif issus des éoliennes en courant continu, des câbles sous-marins pour
rejoindre la côte, et des jonctions d?atterrage pour faire le lien avec les câbles
souterrains terrestres. A terre, doivent être réalisés une station de conversion
assurant la conversion entre les technologies à courant continu et courant
alternatif, et un poste de raccordement, pour insérer la production éolienne sur le
réseau de transport. Il s?avère que les ouvrages à réaliser sont de même nature
que le raccordement soit dimensionné pour 1 GW ou pour 2 GW.
ii. Les attentes du public
Lors du débat, les principales questions liées au raccordement étaient liées à
l?implantation des câbles. En mer, les pêcheurs souhaitent que soient ensouillés
les câbles de raccordement et inter-éoliennes afin d?éviter tout impact sur les
usages. A terre, la profession agricole s?est déclarée opposée aux nouvelles lignes
aériennes, particulièrement dans le Cotentin.
24
La question du coût pour la collectivité a également été discutée, notamment dans
le cas d?un parc éolien situé loin des côtes. En effet, les travaux de raccordement
seront financés par le tarif d?utilisation des réseaux publics d?électricité (TURPE),
qui est majoritairement payé par les consommateurs d?électricité.
Le rapport RTE montre que pour 1 GW, un raccordement en courant continu serait
plus onéreux qu?en courant alternatif , tandis que pour 2 GW, et pour une distance
de raccordement de 100 km environ, le coût par MW serait équivalent quelle que
soit la technologie.
C?est néanmoins au travers de l?empreinte spatiale que le raccordement a le plus
suscité d?intérêt, et notamment l?impact lié au nombre de câbles de raccordement,
qui dépend de la technologie déployée : 3 à 4 câbles pour un raccordement de 1
GW en courant alternatif, une seule paire de câbles pour 2 GW en courant continu.
Le débat a fait ressortir l?intérêt du public pour un raccordement en courant
continu mutualisé entre deux parcs (le futur parc objet du débat public et un
éventuel parc supplémentaire qui ferait l?objet d?une nouvelle saisine de la
Commission nationale du débat public), pour répondre notamment aux
préoccupations de diminution de l?impact environnemental.
iii. La prise en compte par l?Etat et par RTE
Choix de la zone
La zone de 500 km2 retenue est suffisamment centrale pour ouvrir plusieurs
possibilités pour le raccordement au réseau de transport d?électricité, qu?il est
possible d?envisager soit dans le Cotentin au poste électrique de Menuel, situé sur
la commune de l?Etang-Bertrand à une quinzaine de kilomètres au sud de
Cherbourg-en-Cotentin ; soit en Seine-Maritime dans la zone du Havre. La
concertation spécifique qui sera engagée sur ce sujet par RTE permettra
d?identifier le fuseau de moindre impact.
Autres actions
Au vu des conclusions du débat public, l?État demande à RTE d?étudier les
différentes options de raccordement possible, y compris l?option d?un
raccordement en courant continu mutualisé pour deux parcs de 1 GW
chacun, et d?entamer les concertations. L?État demande également à RTE
d?étudier deux zones possibles de raccordement, près du Havre ou dans
le Cotentin.
Article 3 de la décision du 4 décembre 2020 : « Les démarches de concertation
prévues par la circulaire relative au développement des réseaux publics de
transport et de distribution de l?électricité pour le raccordement du parc d?un
gigawatt seront entamées par RTE, sur les zones de raccordement de Menuel et
du Havre, en étudiant notamment l?option d?un raccordement en courant continu
mutualisé pour deux parcs d?un gigawatt chacun. »
25
Pour éclairer la décision finale, RTE analysera la capacité foncière des
territoires à accueillir potentiellement des postes de compensation en
proche littoral, des stations de conversion ou des créations ou extensions
de postes électriques et en analysera la compatibilité vis-à-vis de la
réglementation.
RTE fournira à l?Etat, avant la finalisation du dialogue concurrentiel, les
éléments de faisabilité technologique, industrielle, réglementaire et
territoriale de chaque option de raccordement.
Pour aller plus loin : DMO17 fiche 7.6 et rapport de fin de débat de RTE18
4.8. Planification de l'espace maritime
i. Les enjeux
La macro-zone présentée au débat public, d?une superficie de 10 500 km2,
regroupe deux zones issues du Document stratégique de façade (DSF) : les zones
3 et 5. Ce document, qui planifie les espaces maritimes et les activités, a été
approuvé en 2019 par l?État après plusieurs années de concertation avec les
territoires.
Ce débat s?inscrit donc dans une démarche cohérente de planification de l?espace
maritime. Le public était ainsi appelé à identifier dès à présent d?autres zones pour
d?éventuels futurs parcs en Normandie.
Conformément au code de l?environnement et aux engagements pris vis-
à-vis du public, l?État saisira une nouvelle fois la CNDP avant de lancer de
nouveaux projets au large de la Normandie. Les résultats du présent
débat public seront des données d?entrée essentielles.
ii. Les attentes du public
La question de la planification a été largement évoquée lors du débat. Une réunion
publique en a même été l?objet principal : la réunion qui s?est tenue à Rouen le 15
juillet 2020.
Il ressort du débat que le public estime important de disposer d?une planification
de moyen-long terme, afin de tenir compte des effets cumulés de l?éolien en mer
sur les autres activités et sur l'environnement, de donner de la visibilité aux
différents acteurs concernés, de conforter le développement du tissu industriel lié
à l?éolien en mer, mais aussi de réduire les coûts de raccordement en mutualisant
les infrastructures. Les travaux du Conseil Maritime de Façade ont été salués. Pour
les participants, cette instance doit continuer à améliorer la planification maritime,
17 https://geolittoral.din.developpement-
durable.gouv.fr/telechargement/emr/normandie/DMO%20complet.pdf
18 https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-
12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20%C3%A9lectriques%20en%20mer%20normandi
e_0.pdf
https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20électriques%20en%20mer%20normandie_0.pdf
https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20électriques%20en%20mer%20normandie_0.pdf
https://assets.rte-france.com/prod/public/2020-12/Perspectives%20developpement%20reseaux%20électriques%20en%20mer%20normandie_0.pdf
26
notamment de l?éolien en mer, dans le temps et dans l?espace, en cohérence avec
les autres usages et l?environnement mais également avec les évolutions
techniques à venir.
iii. La prise en compte par l?Etat
Choix de la zone
La zone retenue pour l?appel d?offres a été étendue à 500 km2, après un réexamen
de la zone d?exclusion correspondant au chenal d?accès au port d?Antifer. Ainsi
étendue, cette zone est suffisamment vaste pour permettre
éventuellement le développement ultérieur d?un second parc éolien de 1
GW, avec un raccordement électrique mutualisé. La Commission nationale
du débat public serait à nouveau saisie dans l?hypothèse où le choix de lancer un
second parc dans la zone serait fait.
Actions de plus long terme
L?État engagera une réflexion sur la manière de donner au public une
meilleure visibilité sur le développement de l?éolien en mer au large de la
Normandie sur la période de la Programmation Pluriannuelle de l?Énergie.
Pour cela, l?État s'appuiera notamment sur les avis exprimés lors du débat
sur les zones potentielles d?implantation de futurs projets, sur les
instances de concertations locales existantes, sur les futurs travaux de
concertation et sur les études qui en découleront. Il s?appuiera également
sur les travaux actuels et à venir sur les perspectives d?évolution du mix
électrique français.
Article 11 de la décision du 4 décembre 2020 : « L?État engagera une réflexion
sur la manière de donner au public une meilleure visibilité sur le développement
de l?éolien en mer au large de la Normandie sur la période de la Programmation
Pluriannuelle de l?Énergie, notamment au regard des avis exprimés lors du débat
public sur les possibles zones d?implantation des projets. »
De plus, afin de tirer parti des avantages économiques et environnementaux d?une
mutualisation des infrastructures, la décision de la ministre demande que RTE
étudie dès maintenant l?option d?un raccordement mutualisé entre le
projet objet du débat et un éventuel second parc de 1 GW.
Enfin, à partir de l?ensemble des échanges et contributions apportées par les
participants au débat public, notamment au travers de la carte participative, de
l?analyse des données présentées lors du débat public, et l?analyse des enjeux
rappelés ci-dessus, il est possible d?identifier une seconde zone de moindre
impact (« large Seine-Maritime »), susceptible d?accueillir d?éventuels
futurs parcs éoliens en mer. La Commission nationale du débat public
serait à nouveau saisie dans l?hypothèse où le choix de lancer de
nouveaux parcs serait fait.
27
La zone « Centre Manche » a été retenue préférentiellement à cette seconde zone
pour le lancement de la procédure de mise en concurrence, car celle-ci nécessite
davantage d?études complémentaires, en particulier sur les impacts pour la
biodiversité, au regard notamment des effets cumulés avec les autres parcs
éoliens en mer proches de cette zone, et elle accueille un trafic maritime plus
important, pouvant nécessiter une réorganisation du trafic dans la zone.
Carte figurant (en vert) la zone de moindre impact « large Seine-Maritime »
4.9. Développement économique des territoires
Emploi et retombées économiques
En France, l?éolien en mer est un marché relativement jeune mais en forte
expansion. La poursuite du développement de la filière offre des opportunités de
développement pour l?économie régionale. La région Normandie compte déjà le
plus grand nombre de projets de parcs éoliens en mer autorisés en France et
bénéfice déjà de premières retombées économiques.
De la main-d?oeuvre sera nécessaire pour concevoir, produire puis installer et
exploiter les éoliennes. Les nouvelles activités liées à la construction et à la
maintenance des parcs éoliens en mer offrent aussi de nombreuses synergies avec
les activités portuaires existantes mais également avec le tissu industriel local.
Elles nécessiteront en effet la mise en oeuvre d?une importante logistique portuaire
28
à laquelle les établissements normands participeront et dans laquelle ils ont déjà
investi.
À titre d?exemple, les aménagements portuaires pour l?accueil de la filière des
énergies renouvelables en mer à Cherbourg ont représenté 100 M¤
d?investissement et ceux du Havre pour l?usine Siemens-Gamesa 146,7 M¤, dans
les deux cas financés par l?État et les collectivités territoriales.
La région accueillera deux usines dédiées à l?éolien en mer :
- Une usine de pales à Cherbourg qui a ouvert en 2018. Elle emploie 250
personnes et devrait rapidement doubler ses effectifs.
- Une usine de pales et de nacelles au Havre, en cours de construction, qui
devrait aboutir à la création de 700 emplois environ.
En outre, le port du Havre accueillera également le site de construction des
fondations gravitaires prévues pour les éoliennes du projet de Fécamp, un chantier
d?envergure qui mobilisera 600 personnes pendant environ trois ans.
D?autres usines et d?autres parcs éoliens en mer sont également en construction
ou en projet en France. À terme, la filière pourrait créer 15 000 emplois sur
le territoire national.
La question des emplois et de l?opportunité économique générée par la
multiplication des parcs éoliens normands a été évoquée de nombreuses fois au
cours du débat. Pour les acteurs du territoire, il est primordial qu?un engagement
sur le long terme soit pris, en particulier sur la planification des futurs parcs éoliens
en mer, afin d'assurer le développement de la filière sur le territoire.
La Programmation pluriannuelle de l?énergie, adoptée par décret en avril
2020, fixe des objectifs ambitieux pour le développement de l?éolien en
mer sur les quatre façades maritimes françaises. Ces projets conforteront
notamment les entreprises présentes dans la région Normandie qui ont
vocation à alimenter tous les projets en France.
De nombreux acteurs ont souligné l'importance de favoriser la participation
d?entreprises régionales au projet, d'inciter les lauréats à recruter localement et
plus généralement de favoriser les retombées économiques locales.
L?État prend note des opinions exprimées en faveur de fortes retombées
économiques locales. Lors de l?élaboration du cahier des charges du
projet, il s?attachera à étudier les possibilités d?encourager le
développement territorial autour des projets en tenant compte des avis
exprimés, dans le respect de la réglementation européenne.
Formation
Plusieurs acteurs, notamment le vice-président de la Région Normandie lors de la
réunion du 18 janvier au Havre sur les aspects socio-économiques, ont indiqué
l'importance de créer et pérenniser une filière de formation des jeunes dans les
29
énergies renouvelables. La Région Normandie propose déjà plusieurs formations
dans la filière éolienne, en correspondance avec les projets en cours et soutient
les projets de formation en entreprises (ex : Institut Siemens). Cela s?inscrit
notamment dans une perspective de reconversion industrielle avec la fermeture
annoncée de la centrale thermique du Havre.
L?État partage l?intérêt de développer une offre de formation adaptée aux
futurs métiers de l?éolien en mer, qui pourra se développer si les
perspectives d?emploi autour des futurs parcs éoliens en mer se
concrétisent. Le rôle des régions sera en effet essentiel dans la mise en
place de ces nouveaux parcours.
Impacts socio-économiques des parcs éoliens en mer
Le public a demandé des précisions sur les impacts socio-économiques d?un parc
éolien en mer pour le territoire. Jusqu?à présent, seuls des retours d?expérience
de pays étrangers étaient disponibles. Aujourd?hui, les travaux, soit en cours, soit
prochains, sur les premiers parcs français offrent l?opportunité d?une étude en
France des impacts de la construction d?un parc sur la société et l?économie locale.
L?État a confié à l?Ademe une telle étude socio-économique sur les
premiers parcs éoliens en mer français. Il s?agira en particulier d?évaluer les
conséquences en termes d?emploi et de retombées économiques directes et
indirectes, les impacts sur les autres activités économiques (tourisme, pêche,
etc.), l?impact sur la valeur du foncier ainsi que sur la perception de l?éolien en
mer par les populations à proximité. Cette étude réalisée pendant la construction
des premiers parcs et de leurs raccordements permettra d?évaluer les
répercussions sur le tissu socio-économique et sur la perception de l'éolien en
mer.
4.10. Financement et coût du projet
i. Les enjeux
Le coût total d?un parc éolien de 1 GW est estimé entre 1,5 et 3 milliards d?euros,
hors raccordement. Les coûts liés au raccordement ne représentent qu?une part
limitée des coûts complets de l?éolien en mer, évaluée entre 10 et 15 % (hors
poste électrique en mer) sur la base du retour d?expérience des premiers parcs.
Compte tenu de l?augmentation de la puissance et de la distance de raccordement,
cette part augmentera de manière significative
Le financement de l?installation des éoliennes, puis du démantèlement à la fin de
leur vie, sera pris en charge par le développeur éolien sélectionné lors de l?appel
d?offres. Il percevra un soutien public sous la forme d?un complément de
rémunération versé par l?Etat pour chaque MWh d?électricité produite. Le niveau
30
de ce complément de rémunération sera proposé par les candidats lors de l?appel
d?offres et constituera le principal critère de sélection, conformément à la loi.
Le coût du raccordement, puis du démantèlement des infrastructures de réseau
correspondantes, sera pris en charge par RTE, qui sera remboursé par le tarif
d?utilisation des réseaux publics d?électricité (TURPE), payé principalement par les
consommateurs d?électricité.
Les obligations de démantèlement sont inscrites dans le cahier des charges de
l?appel d?offres et dans l?autorisation unique du parc éolien. Le développeur sera
donc tenu de les respecter. De plus, il devra constituer dès le début de
l?exploitation des garanties financières dédiées au futur démantèlement du parc
éolien. Ces garanties financières doivent permettre de couvrir l?intégralité des
coûts des opérations de démantèlement et coûts des opérations de remise en état,
de restauration et de réhabilitation du site, mais également les pénalités
applicables en cas de retard dans le calendrier de démantèlement.
ii. Les attentes du public
Au cours du débat, de nombreuses questions ont été posées sur les coûts du projet
et « qui payerait quoi » (lauréat de l?appel d?offre, État, RTE, consommateur?) et
de nombreuses personnes ont fait part de leur inquiétude quant au risque que le
développement des parcs éoliens français génère une augmentation du coût pour
le consommateur.
Le public a notamment mis en avant la nécessité de garantir juridiquement le coût
de démantèlement du parc (en cas de faillite par exemple).
iii. La prise en compte par l?Etat
La procédure de mise en concurrence devrait permettre à l?Etat d?obtenir
le meilleur tarif pour le futur parc éolien en mer et donc de limiter au
maximum le coût pour les finances publiques. La CRE (Commission de
régulation de l?énergie), autorité administrative indépendante, sera
chargée de l?instruction des offres qui seront déposées par les candidats
et veillera au bon déroulement de la procédure.
Le cahier des charges de la procédure fixera les exigences liées au
démantèlement des installations.
4.11. Hydrogène
Certaines contributions au débat public ont suggéré que l'éolien en mer pourrait
être une source d?énergie pertinente pour la production d?hydrogène d?origine
renouvelable.
31
La CPDP souhaite que l?État précise la façon dont il appréhende la future place de
l?hydrogène dans la stratégie énergétique française, et ses effets possibles sur la
filière éolienne en mer.
La stratégie de développement de l'hydrogène décarboné en France vise à
produire de l?hydrogène par électrolyse de l'eau, à partir d?électricité décarbonée.
L?objectif prioritaire du développement de l?hydrogène est actuellement
la décarbonation des usages pouvant l?utiliser directement, notamment
l?industrie et la mobilité lourde. Les analyses de RTE montrent par ailleurs que
le réseau électrique ne nécessite pas de besoins en stockage via l?hydrogène pour
gérer l'intermittence des sources d'électricité renouvelable, jusqu?à l?horizon 2030
/ 2035. Le stockage d'électricité par l'hydrogène n'est donc pas une
priorité jusqu?à cet horizon.
L?éventualité d?un couplage entre l?éolien en mer et l?hydrogène, via des
électrolyseurs à intégrer dans le projet de raccordement, nécessiterait des travaux
complémentaires et la mise en place de démonstrateurs.
Le projet de parc éolien en mer de parc éolien en mer d?un gigawatt en
Normandie sera raccordé au réseau national de transport d?électricité et
ne sera pas couplé à une installation de production d?hydrogène. La
production d?électricité décarbonée apportée par le parc éolien en mer pourra
néanmoins contribuer au développement des nouveaux usages électriques de
manière générale, dont la production d?hydrogène par électrolyse.
5. Poursuite de l?association du public
Beaucoup d'interventions ont eu lieu en faveur de la poursuite d'une large
concertation afin que les recommandations formulées à l?occasion du débat public
soient évaluées dans le détail et le cas échéant mises en oeuvre.
La transparence, la communication continue et la concertation citoyenne sont
réclamées à l?unanimité. Il est demandé d?informer le plus large public pendant
tout le projet, avec une approche pédagogique. Le public a indiqué qu'impliquer
les citoyens permettrait de mieux pondérer tous les facteurs qui entourent le
projet et favoriser son acceptation.
En ce qui concerne le pouvoir décisionnel, il existe une certaine crainte du lobbying
des grands groupes privés. Certains souhaitent un pouvoir décisionnel pour la
Région, le département et les collectivités locales afin de contrôler le projet. La
création d?un budget participatif est aussi suggérée afin d?impliquer
financièrement les citoyens.
Au sujet de la communication et de l?acceptabilité du projet, la CPDP recommande
à l?État dans son rapport :
- de mettre à disposition un site internet d?information dédié à l?éolien en
mer, permettant au public de suivre les projets attribués. Ce site unique
32
serait commun à l?État, RTE et la Région et doté d?une plateforme
d?échange.
- de nommer un chef de projet unique bien identifié par les acteurs sur le
terrain, qui incarnera le projet pour les suites du débat.
L?État s?engage à mettre en oeuvre ces deux recommandations.
Article 9 de la décision du 4 décembre 2020 : « Un site internet d?information
sur les projets éoliens en mer de chacune des façades maritimes françaises sera
mis en ligne en 2021 par le ministère de la transition écologique. »
L?État note également l?importance de poursuivre la concertation après la
fin du débat public.
Article 8 de la décision du 4 décembre 2020 : « La démarche de concertation de
l?État avec les différentes parties prenantes du débat sera poursuivie.
Conformément à l?article L. 121-14 du Code de l?Environnement, cette
concertation post-débat sera organisée par l?État sous l?égide d?un garant
désigné par la CNDP, qui veillera à la qualité de l?information et de la
participation du public pendant les phases de développement du projet à venir,
et à l?articulation avec la concertation prévue par la circulaire relative au
développement des réseaux publics de transport et de distribution de
l'électricité, qui sera mise en oeuvre par RTE sous l?égide du Préfet. »
L?État note le souhait de mobiliser l?expertise citoyenne et s?engage, avec
RTE, à en étudier les modalités, notamment au sein des instances
existantes.
Article 10 de la décision du 4 décembre 2020 : « L?État et RTE étudieront les
modalités d?un renforcement de la consultation de l?expertise citoyenne,
notamment au sein des instances existantes. »
Pour assurer la poursuite de l?association tout au long de la vie du parc éolien, le
cahier des charges prévoira la mise en place d?une instance de
concertation et de suivi, pilotée par l?Etat.
Enfin, conformément à la réglementation, lors de l?instruction des demandes
d?autorisation, pour le parc et pour le raccordement, une enquête publique sera
organisée. La définition du tracé du raccordement fait de plus l?objet d?une
concertation spécifique, prévue par la circulaire relative au développement des
réseaux publics de transport et de distribution de l?électricité.
6.Tableau de synthèse de la prise en compte des recommandations de la CPDP à
l'issue du débat public
Recommandations de la CPDP
Article ou
considérant
de la décision
Ministre
Paragraphe du rapport
complémentaire
Les contributions des publics au cahier des charges du
futur appel d?offre appellent une réponse de la part du
maître d?ouvrage quant à leur recevabilité technique,
économique, écologique, géographique ou administrative.
Article 4 Parties 2, 3, 4 et 5
Mise à disposition du public d'un bilan écologique complet,
intégrant toutes les sources de production d?électricité,
nucléaire compris et dépassant le seul bilan net du
carbone
Considérant sur
la stratégie
énergétique
française,
notamment ses 2
derniers alinéas
Partie 2
Mise à disposition du public d'un bilan économique net,
intégrant lui aussi toutes les sources, nucléaire compris, à
cycles économiques équivalents. La façon dont sera gérée
la question de l'intermittence appelle aussi une réponse.
La Commission attend du maître d?ouvrage qu?il puisse
compléter son dossier sur ces deux dimensions.
Considérant sur
la stratégie
énergétique
française,
notamment ses 2
derniers alinéas
Partie 2
Un complément au dossier du maître d?ouvrage sur la
dépendance de la France en matière de matériaux, de
conception et d?exploitation de futurs parcs.
/ Partie 2
Recommandations de la CPDP
Article ou
considérant
de la décision
Ministre
Paragraphe du rapport
complémentaire
La Commission souhaite que l?Etat porte à la connaissance
des publics sa position sur l?intangibilité des zones
d?exclusion réglementaire.
Article 2
Partie 3 et chapitres 4.4 et 4.6
La Commission demande au maître d?ouvrage si les
conséquences prévisibles du Brexit dont les pêcheurs ont
fait état à de nombreuses reprises seront intégrées dans le
programme d?équipement de la Manche et seront
éventuellement de nature à le modifier.
/ Chapitre 4.2
la Commission estime qu'un éclairage s?impose donc quant
au modèle d?aménagement qui pourrait être mis en oeuvre
dès ce quatrième parc dans la perspective de la
mutualisation ultérieure de plusieurs parcs, notamment
combien de parcs à terme, et à quel terme, comment
seront pensées par anticipation les extensions à partir du
nouveau parc, ainsi que les raccordements mutualisés,
quelle conception des plates-formes de connexion en mer
?
Article 3, Article
11, Rapport de
RTE
Chapitres 4.7 et 4.8
La Commission demande au maître d?ouvrage de donner
des assurances quant à la possibilité de pêcher dans les
nouveaux parcs.
Article 5 Chapitre 4.2
La Commission souhaite que le maître d?ouvrage instruise
le public sur la façon dont il appréhende cette rupture
[technologique, notamment celle de l'hydrogène], son
éventualité et ses effets possibles sur la filière éolienne.
/ Chapitre 4.11
Recommandations de la CPDP
Article ou
considérant
de la décision
Ministre
Paragraphe du rapport
complémentaire
La commission recommande au maître d?ouvrage de créer
un site d?information unique pour l?État, RTE et la Région,
doté d?une plate-forme d?échange. Il serait approprié que
ce site diffuse également des informations de suivi sur les
trois parcs dont les travaux préparatoires vont être mis en
oeuvre parallèlement aux suite du présent débat public.
Article 9
Partie 5
Ce site contiendra également les études
supplémentaires mentionnées dans la partie
4
La Commission recommande au maître d?ouvrage de son
côté de nommer un chef de projet unique bien identifié par
les acteurs sur le terrain.
/ Partie 5
A ce stade, la commission propose seulement d?envisager
la constitution d?un comité de consultation de l?« expertise
citoyenne » , associée à l'expertise des territoires, dûment
identifiable, destiné à assurer la continuité de la démarche
participative.
Article 3, Article
6, Article 8,
Article 10
Partie 5 et chapitres 4.1 et 4.7
En conséquence, la commission suggère qu?un comité
scientifique associant l?expertise d?usage en amont des
études serait une instance susceptible de produire une
connaissance partagée, c?est-à-dire admise du milieu
marin et des impacts des activités humaines.
Article 7, Article
10
Partie 5 et chapitre 4.1