Sûreté des services maritimes intérieurs : recommandations destinées aux opérateurs exploitant des navires en navigation nationale à moins de 20 miles des côtes et leurs sites terrestres d'accueil
Auteur moral
France.Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires (2022-...)
;France. Direction des services de transport
Auteur secondaire
Résumé
Le guide présente des recommandations de sûreté pour les opérateurs de services maritimes intérieurs, visant à protéger les navires et leurs sites terrestres d'accueil. Il aborde les mesures essentielles de prévention et de réaction face aux menaces, ainsi que la collaboration avec les autorités locales pour assurer une sécurité renforcée, même pour les installations non couvertes par le code ISPS.
Descripteur Urbamet
port
;sécurité
Descripteur écoplanete
Thème
Maritime
Texte intégral
Guide services maritimes intérieurs non ISPS Mars 2024 Page 1/32
Direction générale
des affaires maritimes, de la pêche
et de l?aquaculture
Direction générale des infrastructures,
des transports et des mobilités
SÛRETÉ DES SERVICES MARITIMES INTÉRIEURS
RECOMMANDATIONS DESTINÉES AUX OPÉRATEURS
EXPLOITANT DES NAVIRES EN NAVIGATION NATIONALE A MOINS DE 20 MILLES DES CÔTES
ET LEURS SITES TERRESTRES D?ACCUEIL
Version n°3 (Mars 2024)
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SOMMAIRE
I PRÉAMBULE ....................................................................................................................... 3
II OBJECTIFS DU DOCUMENT .................................................................................................. 4
III SERVICES MARITIMES INTERIEURS CONCERNÉS ................................................................... 5
III.1 Navires .......................................................................................................................................................... 5
III.1.1 Statut ............................................................................................................................................................... 5
III.1.2 Typologie ......................................................................................................................................................... 5
III.2 Sites terrestres d?accueil ............................................................................................................................... 6
III.2.1 Statut ............................................................................................................................................................... 6
III.2.2 Typologie ......................................................................................................................................................... 6
IV GÉNÉRALITÉS SUR LA SÛRETÉ .............................................................................................. 8
IV.1 Terminologie ................................................................................................................................................. 8
IV.2 Notion de risque ........................................................................................................................................... 8
IV.3 Principes fondamentaux pour la mise en place de la sûreté .......................................................................... 9
V MESURES DE SÛRETÉ ESSENTIELLES................................................................................... 10
V.1 Recommandations fonctionnelles (inspirées du code ISPS) ..........................................................................10
V.2 Mise en application ......................................................................................................................................10
VI FICHES THÉMATIQUES ...................................................................................................... 14
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I PRÉAMBULE
La France a mis en place un dispositif pour assurer la sûreté des navires et des installations portuaires qui
les accueillent, conçu pour répondre de manière efficace et proportionnée aux risques identifiés. Ce
dispositif s?appuie sur un ensemble de dispositions adossées aux conventions internationales.
Le chapitre XI-2 de la convention SOLAS et le code ISPS qui en découle forment ainsi le socle de la sûreté
portuaire et maritime, repris et étendu par le règlement européen (CE) n°725/2004 et les textes nationaux.
Ce socle réglementaire ne concerne toutefois que certains navires - navires à passagers et navires de
charge de plus de 500 unités de jauge - effectuant des trajets internationaux ou nationaux à plus de 20
milles des côtes et les installations portuaires qui les accueillent. Il implique notamment des mesures de
sûreté renforcées s?agissant des installations portuaires accueillant des navires à passagers (création
obligatoire de zones à accès restreint).
Sous certaines conditions, le règlement communautaire permet aux Etats membres d?étendre une partie de
ses dispositions à certains services maritimes intérieurs ? navires et sites terrestres d?accueil ? opérés à
moins de 20 milles des côtes. Il reste que pour la majorité des services maritimes intérieurs, il n?existe pas
d?obligations internationales en matière de sûreté pour les navires et sites terrestres d?accueil concernés
qui, au demeurant, sont très souvent librement accessibles au public pour d?autres activités nautiques
(plaisance, pêche, etc.) et au niveau desquels la création de zones à accès restreint serait disproportionnée
au regard de leurs caractéristiques physiques.
Mais l?exclusion du strict domaine défini par le code ISPS ne permet pas de conclure à l?absence totale de
menaces : navires à passagers, navires transporteurs d?hydrocarbures ou de produits chimiques, ainsi que
leurs sites terrestres d?accueil, sont susceptibles de présenter des vulnérabilités qu?il convient de prendre
en compte.
Aussi est-il nécessaire pour les opérateurs concernés, en étroite cohérence avec les autorités terrestres, de
connaître ces vulnérabilités, notamment celles de leurs navires, des menaces et des scénarios par
lesquelles ces dernières peuvent se matérialiser, afin d?établir un socle minimal de mesures de sûreté
permettant de se préparer et de réagir au mieux le cas échéant.
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II OBJECTIFS DU DOCUMENT
Le présent guide est destiné aux opérateurs - très souvent des petites compagnies maritimes opérant à leur
compte, ou par délégation d?une collectivité territoriale, à partir de sites terrestres d?accueil relevant d?une
collectivité territoriale (le cas échéant, distincte de la collectivité délégataire) qui sont très souvent
librement accessibles au public - que le cadre d?exploitation place en dehors du domaine d?application des
dispositions internationales en matière de sûreté. Il concerne à la fois les navires proprement dit et leurs
sites terrestres d?accueil.
Il énonce des recommandations, par définition à caractère non contraignant, qui leur permettront la mise
en place d?un dispositif répondant aux objectifs essentiels de la sûreté, tout en restant adapté à leur statut
et à leurs caractéristiques propres.
Aussi les opérateurs de services maritimes intérieurs sont-ils encouragés à répondre à quatre objectifs
essentiels :
1. Mettre en place une organisation de sûreté adaptée à tous les échelons
2. Mettre en oeuvre des mesures minimales de prévention inspirées, quoi que d?une portée plus réduite,
de celles appliquées par les navires, les ports et les installations portuaires soumis au code ISPS. Cela inclut
au préalable de comprendre les menaces et les risques potentiels que le navire et ses sites terrestres
d?accueil pourraient avoir à affronter.
3. Suivre des recommandations simples de contrôle et d?exercice
4. Se préparer à réagir en cas d?incident
Remarque :
Ces quatre objectifs sont étroitement dépendants les uns des autres. En particulier :
? l?organisation de la sûreté (1) détermine les responsabilités de chacun, les mesures à mettre en
oeuvre (2) et les moyens affectés, la politique de contrôle interne (3) et les procédures en cas
d?incident (4) ;
? les résultats des contrôles internes (3) permettent de corriger ou d?affiner les mesures à mettre
en oeuvre (2) ;
? l?analyse des incidents (4) ou des exercices menés sur les réactions en cas d?incident (3) permet de
tirer des enseignements qui amèneront des ajustements a posteriori sur tout ou partie du
système.
Les objectifs énoncés au II sont matérialisés par des fiches thématiques, qui décrivent les principes et les
recommandations de base à appliquer, comme autant de bonnes pratiques à l?attention du bord et des
personnes engagées dans la sûreté des sites terrestres d?accueil du navire.
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III SERVICES MARITIMES INTERIEURS CONCERNÉS
III.1 Navires
III.1.1 Statut
Sont potentiellement concernés par le présent guide les navires, autres que les navires à passagers de la
classe A (au sens de l?article 4 de la directive 2009/45 du Parlement européen et du Conseil du 6 mai 2009),
opérant des services maritimes intérieurs à moins de 20 milles des côtes, entre des sites visés au III 2.
III.1.2 Typologie
Quatre catégories1 principales de navires sont concernées :
? 1ère catégorie : navires rouliers à passagers, embarquant des passagers et des véhicules sur des
liaisons entre le continent et des îles ou inter-îles (outre-mer);
? 2ème catégorie : navires de types vedettes à passagers, embarquant des passagers à l?occasion de
promenades touristiques, sur des dessertes locales, etc. entre deux sites du continent, entre
continent et îles ou inter-îles(outre-mer);
? 3ème catégorie : bacs embarquant passagers et véhicules dans l?estuaire d?un fleuve, entre deux
berges, en aval de la limite transversale de la mer, ou assurant des liaisons inter-îles;
1 Cette dénomination ne renvoie à aucune catégorie réglementaire ; elle n?a pas de sens juridique.
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? 4ème catégorie : navires-citernes de ravitaillement dont le site d?attache est hors d?une installation
portuaire.
III.2 Sites terrestres d?accueil
III.2.1 Statut
Sont potentiellement concernés par le présent guide, les sites terrestres d?accueil que sont les ducs d?Albe,
pontons, cales, embarcadères, quais et autres interfaces « terre/navire », très souvent librement
accessibles au public pour les moins importants d?entre eux.
III.2.2 Typologie
Elle est déterminée à la fois par :
1. Le type d?infrastructure
Duc d?Albe Ponton Cale
Embarcadère Quai
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2. Son emplacement
Parmi les configurations possibles, il y a lieu de distinguer entre :
a) Les interfaces « terre/navire » situées sur le continent avec, parmi elles, celles situées dans un port
ISPS (*) et celles situées sur le continent hors d?un port ISPS ;
b) Les interfaces « terre/navire » situées sur des îles.
Le fait insulaire pose en effet des difficultés liées au manque de personnel disponible ainsi, bien souvent, au
manque d'espace pour matérialiser par une clôture les contours des sites d'embarquement, s'agissant en
général de cales à usagers multiples.
(*) Dans le cas particulier des navires assurant des services de la 4ème catégorie, lorsqu?ils ne sont pas
accostés à leur site d?attache, deux situations sont à distinguer :
? soit ils sont à quai dans une installation portuaire « ISPS » et les dispositions de son PSIP2
s?appliquent ;
? soit ils sont à couple de navires soumis au code ISPS qu?ils ravitaillent et, dans ce cas, l?interface
navire-navire est régie par les dispositions contenues dans le plan de sûreté de ces navires,
éventuellement complétées d?une Déclaration de Sûreté comme prévu au paragraphe A/5.4.4 du
Code ISPS.
2 Plan de sûreté de l?installation portuaire
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IV GÉNÉRALITÉS SUR LA SÛRETÉ
IV.1 Terminologie
La sûreté (en anglais : security) désigne la prévention et la lutte contre les actes illicites intentionnels à
l?encontre du navire, de son équipage et de ses passagers, de sa cargaison ou à l?encontre des sites
terrestres d?accueil. Ce sont des menaces à caractère volontaire.
La sécurité (en anglais: safety) (sécurité des personnes et de la prévention de la pollution) comporte
plusieurs aspects indissociables : la sécurité des navires (comprenant les navires, leur équipage et le cas
échéant leurs passagers), la sécurité de la navigation et la facilitation du trafic maritime.
Il ne faut donc pas confondre les deux termes sécurité et sûreté.
IV.2 Notion de risque
Trois notions-clés caractérisent le risque qui affecte une cible (ici, un navire) :
1. la menace qui pèse sur cette cible
2. ses vulnérabilités
3. les conséquences (ou impact) d?une attaque réussie
1) La menace se caractérise à la fois par l?intention de l?auteur (personne ou groupe de personnes)
ainsi que par sa capacité à atteindre son objectif. Ainsi, une forte motivation dépourvue de moyens
techniques de réalisation est impuissante et ne représente pas de risque. A l?opposé, une grande
capacité potentielle en l?absence de motivation est inoffensive.
La menace est extérieure à la cible. Elle doit être estimée aussi précisément que possible, mais on
ne peut agir dessus.
La première étape d?une analyse de risque est donc l?analyse de la menace. Elle suppose le
croisement de plusieurs sources, dont les principales sont le renseignement et la connaissance du
contexte local. Elle ne saurait reposer uniquement sur l?armateur, lequel ne dispose pas d?un accès
à toute l?information nécessaire, ni de la compétence pour effectuer seul son analyse. Il lui
appartient toutefois d?apprécier la pertinence des informations dont il dispose pour le cas
particulier de son exploitation
Exemples : attaque d?un navire à passagers par un groupe armé, sabotage des équipements, appel
téléphonique menaçant.
2) A l?inverse, les vulnérabilités sont des propriétés de la cible. Ce sont ses points faibles, qui peuvent
être exploités pour conduire une attaque avec succès. L?analyse des vulnérabilités du navire,
deuxième étape de l?analyse de risque, est capitale pour mettre en place des mesures de sûreté
pertinentes.
Exemples : absence de protection des accès aux zones sensibles du navire (ex. local barre,
compartiment machine)
3) Les conséquences (ou l?impact) d?une attaque réussie. Il peut s?agir d?atteinte aux personnes ou aux
biens, mais aussi à l?activité commerciale ou à l?image de marque.
Évaluer ces conséquences possibles d?une attaque réussie (fonction du scénario de l?attaque et des
vulnérabilités exploitées) constitue la troisième étape de l?analyse de risque.
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Le risque se définit comme la probabilité de voir une menace se concrétiser dans un ou plusieurs
scénarios, associée à des conséquences néfastes. Il est donc à la fois fonction des menaces, des
vulnérabilités et des impacts potentiels3.
En résumé :
RISQUE = MENACE × IMPACT × VULNERABILITE
IV.3 Principes fondamentaux pour la mise en place de la sûreté
Les objectifs essentiels d?un dispositif de sûreté d?une liaison maritime peuvent être résumés ainsi :
? mesurer les risques
? mettre en place un dispositif de prévention adapté
? se préparer à réagir
En outre, une politique de sûreté conçue pour répondre efficacement aux trois objectifs doit
nécessairement inclure trois types de composantes :
? organisationnelles
? techniques et opérationnelles
? humaines
Autrement dit, un objectif ne peut être atteint que par la combinaison judicieuse de règles d?organisation,
de moyens techniques et opérationnels et de moyens humains.
Exemple :
L?efficacité du contrôle des accès à bord du navire et de la surveillance reposent sur :
1. une identification précise des responsabilités au sein de la compagnie (organisation interne) pour
la mise en oeuvre de cette disposition, la coopération avec les autorités à terre (exploitant
portuaire, gendarmerie, préfecture, etc.) : organisation
2. des procédures claires (mise en oeuvre des contrôles, fréquence des actions de surveillance, zones
couvertes, etc.) et du matériel si nécessaire (éclairage pour les contrôles nocturnes, registres,
etc.) (moyens opérationnels et techniques)
3. du personnel sensibilisé à la sûreté, au fait des risques et formé à l?exercice de ses tâches
(moyens humains)
3 Note: il n?existe pas de définition unique du risque ni de méthode universelle pour son appréciation. Ce document se contente
d?en exposer très succinctement une démarche possible parmi d?autres.
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V MESURES DE SÛRETÉ ESSENTIELLES
V.1 Recommandations fonctionnelles (inspirées du code ISPS)
Le code ISPS ? Section A/1.3 ? énonce un certain nombre de dispositions fonctionnelles, qui forment le
socle de base de la sûreté portuaire et maritime. Pour les navires qui ne sont pas soumis à ce code, ces
recommandations forment néanmoins une base de travail qu?il est utile de rappeler, tout en l?adaptant au
contexte de ce document.
Il s?agit en effet de :
1) rassembler et d?évaluer des renseignements concernant les menaces contre la sûreté ;
2) prévenir l?introduction d?armes, de dispositifs incendiaires ou d?explosifs non autorisés à bord des
navires ;
3) pouvoir donner l?alerte pour réagir aux menaces contre la sûreté ou à des incidents de sûreté ;
4) garantir la familiarisation avec les principes et règles de base de la sûreté à travers la formation du
personnel et la conduite d?exercices
Pour les navires soumis au code ISPS, ces grands objectifs sont traités par l?établissement d?un plan de
sûreté (défini au chapitre A/9 du code ISPS) approuvé par l?autorité compétente. Il en va de même pour les
installations portuaires. Les navires ou les installations portuaires qui ne sont pas soumis à ces dispositions
ne sont pas tenus d?établir un tel plan.
Toutefois, les principes qui gouvernent l?établissement d?un plan de sûreté restent valables y compris
dans le cadre non contraignant qui est celui de ce guide. Il s?agit toujours, comme énoncé dans le chapitre
III :
1) d?évaluer les risques et d?anticiper par une organisation appropriée ;
2) de prévenir les actes illicites intentionnels ;
3) de détecter leur survenue ;
4) de réagir de manière appropriée ;
Aussi, les opérateurs qui disposent d?ores et déjà de documents de sûreté (évaluations ou plans de sûreté
simplifiés par exemple) sont encouragés à les adapter au regard des présentes recommandations et ceux
qui n?en disposent pas sont encouragés à se doter d?un document-cadre intégrant les présentes
recommandations.
V.2 Mise en application (document-cadre)
Etape 1 : auto-évaluation de la sûreté (analyse des risques)
La première étape avant la mise en place de mesures de sûreté particulières consiste à effectuer une auto-
évaluation de la sûreté qu?il est recommandé de formaliser dans un document. Elle consiste à examiner les
scénarios de menaces pertinents et à prendre en considération les facteurs existants - facteurs positifs,
comme des mesures de sûreté déjà en place ? et facteurs négatifs, à savoir les vulnérabilités ou faiblesses
intrinsèques.
Cette auto-évaluation doit tenir compte de facteurs tels que :
? le contexte local pouvant influencer l?évaluation du risque ;
? les caractéristiques des navires : type, conception, aménagements, etc. ;
? la configuration des sites terrestres d?accueil : présence d?une gare maritime, aménagements, etc.
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? les caractéristiques d?exploitation des navires : type de navigation, type d?exploitation, phases
d?exploitation à considérer - à quai, au mouillage, en navigation ;
? les caractéristiques d?exploitation des sites terrestres d?accueil : saisonnalité, amplitude horaire, etc.
? l?organisation de l?interface terre-navire ;
? les autorités présentes à terre (gendarmerie maritime, gendarmerie locale, police, etc.) ;
? d?autres facteurs locaux.
Etape 2 : mise en place du dispositif de sûreté
Au minimum, le dispositif de sûreté, modulé par les conditions particulières mentionnées
précédemment, devrait comporter :
1) une organisation adaptée, tant à terre qu?à bord du navire ;
2) l?identification des zones sensibles et les mesures d?accompagnement (signalétique, gestion des clés,
etc.) ;
3) des mesures visant à empêcher l?introduction à bord d?armes, de dispositifs incendiaires ou d?explosifs
non autorisés ? ;
4) des procédures relatives à l?interface terre-navire ;
5) une description des rôles de chacun vis-à-vis de la sûreté ;
6) des procédures de sensibilisation et de formation du personnel, y compris au repérage d?activités
suspectes ;
7) des procédures pour la conduite d?entraînements ;
8) des procédures d?alerte et de communication avec les autorités en cas d?incident de sûreté ;
9) des procédures d?urgence : recherche d?engin suspect, recherche de clandestin, plan d?évacuation.
Le socle de mesures
Les principales mesures recommandées pour assurer la sûreté des services maritimes intérieurs objets de
ce guide peuvent consister à :
1- Prendre toutes mesures appropriées :
a) De protection du navire et, dans la mesure du possible, du site terrestre d?accueil aux fins
d?empêcher :
i. L?introduction à bord du navire d?armes, d?engins explosifs ou de dispositifs incendiaires;
ii. L?accès au navire de personnes non autorisées (protection périmétrique, si possible, pour
les sites sur le continent, vidéo protection, surveillance humaine, autre mesures
alternatives, etc.), avec des mesures adaptées de protection hors exploitation (notamment
la nuit) ;
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b) D?information et de sensibilisation - par affichage et messages oraux / sonores / vidéos - des
passagers quant à :
i. L?interdiction d?introduire à bord du navire des objets interdits ou dangereux sans
autorisation au-delà d?un seuil de déclaration fixé (quantités de produits inflammables,
d?essence ou de combustibles dans un véhicule, nombre et volume de bouteilles de gaz
pour camping, armes de loisirs, etc.)
ii. La conservation auprès de soi de ses bagages ou, le cas échéant, à la présentation à tout
moment d?un document d?identité ;
c) D?information du personnel quant à l?état de vigilance à maintenir en permanence par
rapport aux risques particuliers pour la sûreté et aux bons réflexes et procédures en cas de
doute, de détection de comportements suspects, ou d?incidents (individu, bagage/colis,
véhicules suspects), plus particulièrement en haute saison, avec, si possible, des exercices et
des entraînements simples mais réguliers. Compte tenu du sens de circulation des
approvisionnements, cette vigilance est à maintenir davantage à l?embarquement à
destination des îles que dans le sens inverse.
2- Assurer des vérifications simples de sûreté, via notamment :
a) La réalisation d?une visite de sûreté systématique du navire et du site avant le début de leur
exploitation par un ou des membres du personnel aux fins de détecter le cas échéant la
présence d?objets dangereux ou suspects, parallèlement à une visite de sûreté à bord du
navire (réalisée si possible avant chaque départ) ;
b) La réalisation de contrôles d?accès systématiques à l?égard de chaque passager, le cas
échéant, de chaque véhicule, sur la base des principes de :
i. Séparation entre les flux embarquant et les flux débarquant
ii. Présence impérative des membres de l?équipage lors des phases d?embarquement
iii. Présentation par les passagers d?un titre de transport valide à l?équipage
iv. Embarquement hors phase de nettoyage ou de maintenance du navire ;
v. Dispositions spécifiques pour l?accès des marins armant la liaison, des permanents et
saisonniers, des agents des services portuaires, du personnel des services de gendarmerie,
de police et de secours.
Remarque : Dans le cas des sites îliens, dépourvus de zone d?embarquement dédiée, le contrôle d?accès
pourra être réalisé aux abords de la coupée du navire.
Dès qu'une menace particulière apparaît au moins probable, des mesures de contrôle renforcées peuvent,
le cas échéant, être prescrites par les services de la préfecture. L?organisation de ces contrôles renforcés et
les modalités de recours aux renforts nécessaires de sociétés prestataires en sûreté, contractualisées à
l?avance, doivent figurer dans les plans simplifiés.
Des restrictions d'embarquement voire une suspension du service peuvent être imposées par les autorités
nationales comme locales.
Les usagers habituels des ports et les riverains peuvent être par ailleurs des sources d?informations utiles
quant à la surveillance de l?espace portuaire.
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Appui technique
Un appui technique peut être recherché par les exploitants auprès :
? des préfectures - et des services de gendarmerie ou de police placés sous l?autorité du préfet - qui
constituent les interlocuteurs de premier niveau pour tout conseil, notamment pour l?auto-
évaluation et les mesures de sûretés envisagées ;
? des auditeurs nationaux de sûreté portuaire du bureau de la sûreté portuaire et fluviale du
ministère chargé des transports (direction générale des infrastructures, des transports et des
mobilités / direction des transports ferroviaires et fluviaux et des ports / sous-direction des ports)
qui constituent des interlocuteurs de second niveau pour tout conseil ;
? des centres de sécurité des navires (CSN), services des directions interrégionales de la mer ou des
directions de la mer en outre-mer, chargés de la délivrance des titres de sécurité des navires et
qualifiés pour le suivi de la conformité des navires aux dispositions de sûreté.
Suivi périodique
Outre l?évaluation quinquennale obligatoire du risque de sûreté prévue à l?article 3.3 du règlement (CE)
n°725/2004 du Parlement Européen et du Conseil du 31 mars 2004 relatif à l?amélioration de la sûreté des
navires et des installations portuaires, réalisée par l?autorité de sûreté maritime compétente (en
l?occurrence la DGITM), un suivi périodique est effectué par l?intermédiaire de visites sur sites des auditeurs
nationaux de sûreté portuaire - soit à l?initiative de la DGITM, soit sur demande des autorités préfectorales,
voire des collectivités territoriales délégataires ? des inspecteurs des centres de sécurité des navires ou
encore des agents placés sous l?autorité du représentant de l?Etat dans le département.
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VI FICHES THÉMATIQUES
Les fiches thématiques proposent de manière synthétique une série de recommandations destinées aux
opérateurs (compagnies maritimes comme collectivités territoriales) pour la mise en place de règles de
sûreté à bord des navires et sur les sites d?accueil terrestres. Elles traitent sous une forme simplifiée des
objectifs-clés de sûreté.
Chaque fiche thématique porte sur un aspect-clé de la sûreté, considéré comme indispensable à
l?établissement d?un minimum de protection.
Par nature, ces recommandations destinées aux navires et aux sites terrestres d?accueil conservent une
portée générale. En fonction des capacités organisationnelles, techniques, financières et humaines de
l?opérateur, elles doivent en définitive poursuivre les objectifs suivants : prévenir, dissuader, anticiper,
alerter, retarder tout acte illicite intentionnel.
La pertinence et la forme pratique de chacune de ces recommandations doit s?apprécier au cas par cas,
en fonction des particularités de la liaison maritime - particularités locales, particularités d?exploitation,
de navigation, d?environnement sécuritaire, social, des moyens disponibles, etc. ? avec une application
qui soit la plus adaptée possible aux conditions décrites au V.2
Liste des fiches thématiques:
Fiche 1 Établir une organisation adaptée
Fiche 2 Établir et appliquer des règles d'emport des armes déclarées
Fiche 3 Contrôler les accès à bord des navires
Fiche 4 Empêcher l'introduction d'articles interdits
Fiche 5 Sensibiliser le personnel sur les activités et comportements suspects
Fiche 6 Veiller à la protection des zones sensibles du navire
Fiche 7 Anticiper les événements grâce aux exercices
Fiche 8 Alerter les services compétents en cas d?incident de sûreté
Fiche 9 Veiller à la sécurité des systèmes d'information
Ces fiches figurent dans la suite du document.
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FICHE 1
ÉTABLIR UNE ORGANISATION ADAPTÉE
L?opérateur :
L?opérateur doit désigner un point de contact - joignable 24H/24H - afin de pouvoir être informé de tout acte
illicite intentionnel commis contre le navire, l?équipage, les passagers, le site terrestre d?accueil (s?il le gère) ou
de répondre à une requête urgente des autorités compétentes.
L?opérateur désigne également :
? Une personne responsable de la mise en oeuvre de sa politique de sûreté
? A bord de chaque navire, une personne responsable de la sûreté - il peut s?agir du capitaine mais pas
obligatoirement
L?autorité du capitaine.
Article L. 5531-1 du code des transports : le capitaine a sur toutes les personnes, de quelque nationalité qu'elles
soient, présentes à bord pour quelque cause que ce soit, l'autorité que justifient le maintien de l'ordre, la
sûreté et la sécurité du navire et des personnes embarquées, la sécurité de la cargaison et la bonne exécution
de l'expédition entreprise. Dépositaire de l'autorité publique, il peut employer à ces fins tout moyen de
coercition nécessité par les circonstances et proportionné au but poursuivi. Il peut également requérir les
personnes embarquées de lui prêter main-forte.
Le capitaine dispose ainsi du droit de consignation de toute personne mettant en péril la préservation du
navire, de sa cargaison ou des personnes présentes à bord, selon des modalités définies par l?article L. 5531-19
du code des transports.
Il peut prononcer la décision de refus d?embarquement d?une personne qui chercherait à se soustraire aux
contrôles de sûreté (article L. 5421-1 du code des transports).
En mer, en cas de nécessité majeure, le capitaine peut ordonner la fouille de bagages. Dans ce cas, le
propriétaire est présent, l?action est si possible enregistrée. Au moins deux personnes du bord participent à la
fouille.
Remarque : à terre, en dehors des cas de nécessité majeure, la fouille des bagages ou l?inspection des
personnes relève de dispositions précises excluant que ces tâches soient effectuées par l?équipage.
Familiarisation du personnel avec la sûreté:
Tous les membres du personnel doivent avoir une connaissance suffisante des dispositions pertinentes de la
sûreté, à terre et à bord du navire, et être familiarisés en particulier avec :
? les zones sensibles du navire et de ses sites terrestres d?accueil ;
? les procédures de contrôle des accès à bord ;
? la procédure d?alerte en cas d?acte illicite intentionnel contre le navire ou ses sites terrestres d?accueil ;
? la vigilance à exercer face à des comportements ou des activités suspectes
Il appartient à la compagnie de mettre en place un dispositif de formation adapté et d?en vérifier le suivi.
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FICHE 2
ÉTABLIR ET APPLIQUER DES RÈGLES D'EMPORT DES ARMES DECLARÉES
1. Les armes à feu dans la législation française
Les armes sont classées en quatre catégories en fonction de leur dangerosité. À chaque catégorie
correspond un régime administratif d'acquisition et de détention (interdiction, autorisation, déclaration, ou
détention libre).
1) Arme à feu ou arme de guerre de catégorie A: interdiction sauf dérogation
2) Arme de catégorie B (soumise à autorisation)
3) Arme de catégorie C (soumise à déclaration)
4) Arme de catégorie D (en vente libre)
L?ensemble des dispositions relatives à ce régime administratif figure dans le code de la sécurité intérieure,
au Titre Ier du Livre III (articles R. 311-1 et R. 311-2). Pour une description détaillée de ce régime, on pourra
consulter le site suivant : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/N287
Les dispositions ci-dessous ne s?appliquent pas aux agents de l?État autorisés à porter une arme pour
l?exercice de leur fonction, qui doivent, s?ils embarquent, signaler la présence de cette arme au capitaine du
navire.
2. Procédures liées à l?emport d?armes déclarées à bord du navire
Le transport d?une arme à bord des navires devra faire l?objet d?une déclaration de la part du passager
auprès de la compagnie du navire. Cette dernière établit à cet effet une procédure d?arme déclarée à bord,
qui décrit au minimum les éléments suivants :
? Type d'armes autorisées à être embarquées
? Stockage à bord : mesures de protection, inventaire.
Ces articles ne sont acceptés à bord que s?ils sont, soit placés dans un local sécurisé, soit dans un
véhicule verrouillé transporté dans le pont garage, fermé au moment de l?appareillage après
examen visuel du personnel de bord.
? Responsabilités dans la prise en charge des armes à bord du navire.
Cette procédure devrait être validée par l?Administration.
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FICHE 3
CONTRÔLER LES ACCES A BORD DES NAVIRES
1. Objectif :
Le contrôle des accès, souvent réalisé à terre, à la coupée du navire, vise à empêcher l'accès de toute personne
non autorisée au navire et aux zones sensibles.
2. Rôle de sûreté du membre d?équipage chargé du contrôle de l?accès au navire :
Le rôle de ce(s) membre(s) d?équipage est essentiel car il(s) doit(vent) être en mesure d?alerter le capitaine de
tout fait anormal ou suspect visant la sûreté du navire. Son(leur) action devrait consister à s?assurer d?une part
de l?identification des personnes ayant accès au navire et d?autre part qu?aucun produit interdit ne pénètre à
bord du navire
Pour mener à bien cette action, le membre d?équipage peut - sous l?autorité et à la demande du capitaine -
demander à une personne d?ouvrir son bagage à main afin de l?inspecter visuellement avec le consentement de
la personne. Ce cas doit être réservé à des situations jugées par le capitaine comme urgentes et impérieuses.
Dans tous les autres cas, ce type de contrôle ne peut être réalisé que par du personnel agréé, dans les
conditions définies par le code des transports. Il est donc préférable de définir une organisation des contrôles
telle qu?elle puisse être effectuée à terre par du personnel disposant des autorisations nécessaires. Cet objectif
peut être atteint via une convention de délégation avec les services portuaires ou via le recours à un prestataire
agréé.
En aucun cas un membre d?équipage ne peut procéder à la fouille physique d?un bagage mais il peut interdire
l?accès au navire en cas de doute et ceci en concertation avec le capitaine.
3. Points d?accès :
Le contrôle et la surveillance des points d?accès du navire permettent de réduire les possibilités d?accès de
personnes non autorisées. Dans la mesure du possible, le navire devrait disposer d?un seul point d?accès : la
coupée. Lorsque le navire est à quai, les moyens possibles d?accès du côté « mer » sont identifiés et, dans la
mesure du possible, neutralisés. Par exemple, les portes d?accès au niveau pont sont fermées, les aussières non
utilisées sont ramassées.
4. Embarquement des passagers :
Compte tenu du type d?exploitation du navire et en fonction de l?évaluation locale de la menace, tout passager
embarquant à bord d?un navire devrait être identifié via un titre d?embarquement. A leur arrivée à bord, les
passagers sont guidés vers leur zone dédiée. Les passagers qui refusent ou qui ne sont pas en mesure de
s?identifier via son ticket d?embarquement et/ou de définir le motif de leur visite se voient refuser l?accès à
bord (Code des transports ? article L. 5421-1). La tentative d?accès sans motif devrait être rapportée auprès de
la compagnie et aux autorités compétentes.
5. Identification du personnel extérieur (autre que passager)
Toute personne embarquant/débarquant du navire devrait être identifiée. Les personnes qui refusent ou qui ne
sont pas en mesure de s?identifier et/ou de définir le motif de leur visite devraient se voir refuser l?accès à bord
du navire et leur tentative d?accès sont rapportées auprès de la compagnie et aux autorités compétences.
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FICHE 4
EMPÊCHER L'INTRODUCTION D'ARTICLES INTERDITS
1. Objectifs
Un des objectifs essentiels de la sûreté portuaire et maritime est d?empêcher l?introduction à bord du navire de
tout objet pouvant être employé pour commettre un acte illicite intentionnel: arme, dispositif incendiaire ou
explosifs (autres que ceux autorisés)
Les vecteurs d?introduction possibles sont :
? les personnes : membres d?équipage, employés de bord, passagers, prestataires, livreurs, etc.
? les marchandises : fret (conteneurisé ou pas), marchandises à bord des véhicules, fournitures de bord,
avitaillement, etc.
? les véhicules, à usage privé ou commercial
2. Principes de prévention :
a) Connaissance des personnes et des articles qui montent à bord du navire
b) Mise en oeuvre de moyens ? humains et techniques ? de détection des articles prohibés
3. Mise en oeuvre
La charge des mesures de sûreté du site terrestre d?accueil est assurée par la compagnie en lien avec les
autorités locales et notamment les forces de sécurité intérieure (gendarmerie maritime, gendarmerie
départementale et police nationale) lorsque le navire est exploité au départ et à l?arrivée d?une installation non
certifiée en matière de sûreté.
Dans les installations portuaires, les contrôles à terre sont effectués par l?exploitant de l?installation au niveau
de la gare maritime (si elle existe). Pour les contrôles qui incombent à la compagnie, une convention peut être
établie avec l?exploitant terrestre pour déterminer la répartition des tâches effectuées par chaque partie.
Les opérations impliquant une inspection des personnes ? visuelle ou par palpation de sûreté ? ainsi que
l?ouverture des bagages ne peuvent être effectuées que par du personnel disposant des agréments requis par
la réglementation.
Dans le cas général ? sauf cas d?urgence impérieuse ? ces tâches ne peuvent être effectuées par les membres
d?équipage du navire concerné. En mer, en cas de nécessité majeure, le capitaine peut ordonner la fouille de
bagages. Dans ce cas, le propriétaire est présent, l?action est si possible enregistrée. Au moins deux personnes
du bord participent à la fouille.
4. Objet des contrôles
Le contrôle des personnes s?effectue au travers de la vérification cohérence entre une pièce d?identité et une
autorisation d?accès au navire (liste OMI pour les passagers, autorités attendues à bord?). Pour la détection
des objets prohibés, le contrôle peut inclure (sous réserve du respect des dispositions légales applicables) :
o une inspection visuelle ; ou
o une palpation de sûreté
Le contrôle des bagages accompagnés s?effectue par :
o la mise en cohérence de l?étiquetage du bagage avec l?identité de son propriétaire ; et
o une inspection visuelle sur bagage ouvert ; ou
o au moyen d?une fouille du bagage ; ou
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o l?examen à l?aide d?un appareil radioscopique au passage en gare maritime d?embarquement.
En principe les bagages ne sont contrôlés qu?une seule fois (coordination navire/terre).
En cas de doute sur le contenu d?un bagage, ce dernier peut être vérifié par l?agent chargé du contrôle après
accord du propriétaire. En cas de refus, l?accès à bord du bagage et de son propriétaire peuvent être refusés.
Les bagages non accompagnés seront :
o Refusés à bord ; ou
o Traités comme du fret et se verront appliquer les mêmes procédures ; ou
o Inspectés systématiquement au moyen d?un équipement de détection
Le contrôle des véhicules s?effectue de préférence à terre, avant l?embarquement. En ce cas, les modalités en
sont déterminées en concertation avec les autorités terrestres compétentes et éventuellement encadrées par
une convention.
Le contrôle des colis et des fournitures : au moment de leur livraison il doit être vérifié qu?ils correspondent
bien à la commande effectuée (contrôle de concordance) et qu?ils ne présentent pas d?anomalie. On s?assurera
en particulier de leur intégrité, c?est-à-dire de l?absence de signes d?altération pouvant indiquer une
manipulation indue.
Tout colis ou fournitures ne présentant pas ces garanties devront être refusés.
5. Equipements de détection
La détection des articles prohibés (objet de l?inspection-filtrage) peut s?appuyer sur l?emploi d?appareils de
détection, de même nature que ceux employés notamment dans la sûreté des gares maritimes de taille plus
importante. Il s?agit principalement:
Pour la détection sur les personnes:
o Portiques détecteurs de masses métalliques :
o Détecteurs portatifs de masses métalliques (couramment appelés
magnétomètres, ?raquettes
Pour la détection des articles prohibés dans les bagages:
o Appareils radioscopiques.
Pour la détection des articles prohibés dans le fret et les colis
Dans la grande majorité des cas, ce contrôle s?effectue selon les modalités décrites au paragraphe 4.
Pour la recherche de personnes dissimulées
o Caméra (thermique, sous porte),
o Miroir
o Détecteur de CO2
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FICHE 5
SENSIBILISER LE PERSONNEL SUR LES ACTIVITÉS ET COMPORTEMENTS SUSPECTS
1. Accroitre la vigilance et le sens de l?observation :
La sûreté est l?affaire de tous. Qu?il s?agisse des membres d?équipage ou des autres personnes employées à
bord, jusqu?aux passagers, la vigilance et l?éveil aux questions de sûreté sont essentielles.
Il importe d?avoir des idées simples mais claires sur ce qui doit éveiller l?attention et renforcer la vigilance. Dans
la plupart des cas, un acte illicite intentionnel se prépare. Cette phase de préparation peut se révéler par des
signes parfois ténus, auxquels il faut savoir prêter attention, sans excès ni précipitation.
Il s?agit la plupart du temps d?activités telles que :
o le recueil de renseignements de toutes natures sur le navire et son environnement
o l?observation du site : prise de photos du navire, accès au navire et à la billetterie
o la recherche de complicité interne à la compagnie et la rétribution d'informateurs
2. Indices requérant l?attention :
Il n?y a pas de profil type ? ni physique, ni social, ni comportemental - mais uniquement des signes ténus qui,
surtout lorsqu?ils se présentent de manière répétée ou qu?on les retrouve rassemblés en un certain lieu ou par
une certaine personne, doivent retenir l?attention.
On s?attache à une combinaison de critères plutôt qu?à des éléments séparés, et notamment :
o la réponse physiologique (stress, angoisse, trouble)
o la réaction émotionnelle (peur, colère)
o le discernement (mise en place d?une tactique d?évitement du contrôle, de dissimulation
d?objet).
Un acte illicite intentionnel représente un enjeu qui peut être très élevé pour celui qui va le commettre. Il est
parfois possible de repérer des réactions spécifiques au niveau d?un individu ou d?un groupe de personnes.
Dans un contexte bien établi, les indicateurs d?un comportement atypique potentiellement malveillant peuvent
être les suivants :
o nervosité excessive
o questionnement insistant sur l?organisation du navire, ses caractéristiques techniques, sur la
navigation, etc.
o propos ou action incohérente
o individu retrouvé dans une zone sensible
o repérage par la prise de photos hors du cadre touristique ou professionnel (par exemple : prise
de photos des opérations de contrôle)
o refus de se plier aux contrôles de sûreté ou d?identité, attitude fuyante, tendance à se
dissimuler, à échapper aux regards ;
o présentation de faux papiers, faux documents, faux rendez-vous
o usurpation de fonction et d?identité
o pression sur le personnel à la coupée
o incohérence entre le comportement de la personne et sa destination
Il est nécessaire que l?équipage du navire demeure attentif et conserve un regard sur le public qui intègre le
repérage des signes qui viennent d?être décrits. Ceci doit se faire dès l?accueil du public, au moment de la vente
des billets, lors des échanges avec les clients sur le voyage envisagé, etc.
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L?attitude au moment de l?embarquement est un aspect à considérer avec attention.
3. Signaler une atteinte possible à la sûreté:
Tout comportement suspect doit être signalé sans délai à la compagnie (selon un canal déterminé à l?avance ?
d?où l?importance de la préparation). Ces éléments croisés au niveau de la compagnie permettent d?engager si
nécessaire une action auprès des services de police ou de gendarmerie.
FICHE 6
VEILLER A LA PROTECTION DES ZONES SENSIBLES DU NAVIRE
1- Les zones sensibles:
Les passagers ou membres du personnel extérieur ne devraient pas pouvoir accéder aux espaces opérationnels
du navire, ni aux installations réservées à l?entretien/entreposage telles que les salles de repos de l?équipage,
les magasins, les armoires à nettoyage, les écoutilles et les coffres. Toutes les portes donnant sur des espaces
opérationnels devraient rester fermées à clé ou être contrôlées pour éviter tout accès non autorisé. La seule
exception à cette règle doit être le cas où l?accès est requis pour atteindre le matériel de sécurité ou pour
emprunter les échappées.
Les clés des portes devraient être conservées dans un endroit fermé et une personne responsable doit en avoir
la charge. Si l?accès s?effectue en composant un code sur un clavier à touches, le code doit être communiqué
uniquement aux personnes qui en ont besoin. Ces codes doivent changer régulièrement. En fonction du type
d?exploitation du navire, les zones d?accès restreintes du navire devraient être les suivantes :
o Passerelle (comprenant les portes passerelles et l?accès aux ailerons depuis le pont principal),
o Emménagements (les aménagements équipage, la cuisine, cambuse et chambres froides),
o Local machine.
Ces zones sensibles sont alors clairement signalées de manière à indiquer que l?accès à ces zones est restreint
et que la présence de personnes non autorisées y constitue une infraction aux mesures de sûreté mise en place
par la compagnie. L?accès à ces zones est refusé à tout passager ainsi qu?à tout visiteur non correctement
identifiés. L?accès à la passerelle devrait être contrôlé. Dans ce cas, la porte est verrouillée de l?intérieur en
route avec des passagers. Les échappées devraient être également verrouillées de l?intérieur, afin d?empêcher
les intrusions tout en préservant la sécurité, les volants des échappées sont démontés.
Les rondes de sûreté :
Une ronde devrait être réalisée pour contrôler le verrouillage des portes extérieures, des échappées, des portes
des zones sensibles et des magasins lors de la mise en exploitation et l?arrêt du service.
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Arrêt d?exploitation du navire :
Sans perdre de vue qu?il faut faciliter l?évacuation en cas de situation critique, il convient de fermer à clé les
portes extérieures et les locaux d?entreposage et de bien fermer les hublots. Si le navire reste sans surveillance
pendant une période prolongée, par exemple toute la nuit, il est recommandé de mettre le moteur hors
service, de manière à empêcher tout vol et toute utilisation non autorisée, et d?amarrer le navire de manière
sûre, conformément aux règlements portuaires locaux. Le capitaine devrait s?assurer que la passerelle d?accès
est levée lorsque le navire est laissé sans surveillance.
EXEMPLES
Dispositifs de verrouillage des accès
Grille aux fenêtres
Points d?eau
Mise en place d?une grille
Verrouillage d?une porte
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Protection d?un accès
sensible
Verrouillage du puits de
chaîne
Témoin d?intégrité
Protéger en conservant la priorité à la sécurité sur la sûreté
Mise en place d?un écrou
papillon permettant la sortie
depuis l?intérieur et
d?empêcher l?accès depuis
l?extérieur.
Isolation des taquets de
panneaux d?accès
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FICHE 7
ANTICIPER LES ÉVÉNEMENTS GRÂCE AUX EXERCICES
EXERCICES
1. Objectif
Pour s?assurer que les mesures de sûreté sont comprises et seront, le cas échéant, appliquées efficacement, il
est indispensable pour l?équipage de s?y exercer. Les exercices sont aussi l?occasion de mettre en évidence les
défauts du système et d?y apporter des améliorations.
2. Modalités des exercices
Remarque : nous ne reprenons pas ici la distinction faite par le Code ISPS entre entraînements et exercices.
IMPORTANT : Un exercice se définit comme une mise en situation d?un aspect particulier de la sûreté. Aucun
exercice ne doit être organisé sans être associé à des mesures précises supposées connues du bord. Chacune
des situations décrites dans le paragraphe 3 devrait faire l?objet d?une fiche de procédure. C?est la mise en
application de ces fiches de procédures qui constitue l?objet de l?exercice.
Un exercice se caractérise par :
? le thème qu?il met en situation : mesure(s) de sûreté concerné(es), type de menace considéré
? sa durée
? la(les) partie(s) du navire où il se déroule
? les personnes impliquées : équipage seulement ou participants extérieurs (représentants de la
compagnie, autorités locales)
Un exercice se fait sous l?autorité du capitaine ? ou de la personne qu?il a désignée comme responsable des
questions de sûreté à bord.
Il doit toujours faire l?objet d?un bilan (oral ou écrit) et être consigné dans un registre de bord.
Au moins un exercice devrait être réalisé par semestre, en tenant compte de l?organisation de la compagnie
(taux de rotation de l?équipage).
3. Exemples de mises en situation
? recherche de colis suspect à quai ou à bord
? menace par téléphone
? évacuation du navire à quai
? mise en oeuvre d?une procédure particulière
? contamination de l?eau ou de l?air
Ces exemples peuvent être complètement mis en situation par le bord, sans qu?il soit nécessaire d?impliquer
des représentants extérieurs. Pour des mises en situation telles que le détournement du navire ou la prise
d?otages, l?exercice ne pourra se faire de manière réaliste sans le concours d?autorités extérieures.
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PROCEDURES D?URGENCE
1. Objectif
L?objectif des procédures d?urgence est de préciser les actions à effectuer en cas d?occurrence d?une des
situations de sûreté retenues comme crédibles pour le navire.
2. Forme et contenu des fiches
Elles se présentent généralement sous la forme de fiches-réflexes ou de logigrammes. Elles doivent être
rédigées simplement de sorte à être comprises par tous. Elles sont rédigées en tenant compte aussi
précisément que possible des particularités du navire et de son exploitation (attention aux fiches toutes faites
qui pourraient se révéler inadaptées).
Au minimum, des fiches sont à établir en lien avec les autorités locales (préfectures et forces de sécurité) pour
les situations suivantes :
? recherche et/ou découverte d?un colis suspect en mer et à quai
? menace par téléphone (exemple : alerte à la bombe)
? passagers récalcitrants ou indisciplinés
? évacuation du site terrestre d?accueil (notamment si gare maritime)
? évacuation du navire à quai
3. Tenue et mise à jour
La rédaction et la tenue des fiches relèvent de la responsabilité du capitaine ou de la personne qu?il a désignée
comme responsable des questions de sûreté à bord. Les fiches doivent être tenues à jour et révisées à chaque
fois que nécessaire. Elles doivent être conservées à bord et être disponibles rapidement.
4. Exercices
Les procédures d?urgence doivent faire l?objet d?exercices réguliers, à une périodicité au moins semestrielle.
EXEMPLE : ORGANISATION D?UNE FOUILLE DU NAVIRE
La fouille systématique du navire est menée dans les cas suivants :
? menace téléphonique/suspicion de présence d?engin explosif en mer
? suspicion d?une personne non autorisée à bord
? après un arrêt technique ou une période où le navire est resté longtemps sans surveillance
L?efficacité d?une fouille suppose qu?elle soit menée :
1) de manière exhaustive
2) dans le temps le plus court possible
Ce qui implique qu?elle ait été préparée et que la procédure est familière à l?équipage. Cela inclut la familiarité
avec le matériel utilisé : fiches de recherche, moyens de communication, moyens d?éclairage, matériel de
marquage.
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Organisation
Les plans de recherche doivent être suivis à la lettre afin de s?assurer
qu?aucune zone de dissimulation potentielle n?a été omise. Un responsable
est désigné pour sa coordination. C?est en principe la personne désignée
pour les questions de sûreté (le SSO, dans la terminologie de l?ISPS). Il
restera en contact permanent avec les équipes de recherche.
Eléments à contrôler
(Exemple d?un navire à passager)
? Cabines : côté et dessous des tiroirs, entresol et dessous des meubles, couchette, lavabo, armoire,
conduit de ventilation, faux plafond
? Sanitaires : lavabos, toilettes, ventilation, placards, plafond
? Coursives : conduit, gaine, grilles, extincteurs, plafond
? Cuisine : four, frigo, arrière de l?appareil, extincteurs, plancher technique
? Machine : sous plaque, support de machine, puisard, échappée, conduite de ventilation, coffre
? Pont : roofs, treuils, puits aux chaînes, cordage, locaux de peinture, bosco, cales, embarcations
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FICHE 8
ALERTER LES SERVICES COMPÉTENTS EN CAS D?INCIDENT DE SÛRETÉ
1. Objet
En cas d?incident de sûreté avéré, jugé d?une gravité ou d?une portée significative, une procédure claire et
simple doit permettre de donner l?alerte aux services compétents dans les plus brefs délais. Cette procédure
doit être connue de l?équipage et faire l?objet de mises à jour et d?exercices réguliers.
La procédure suppose au minimum :
1. une liste précise des personnes et services à contacter (par ordre de priorité) ;
2. des moyens de communication adaptés.
2. Personnes et services à contacter
L?alerte est diffusée à la fois :
? à l?exploitant : un contact doit être identifié au sein de la compagnie par sa fonction (par exemple :
cadre de permanence) ? un numéro de téléphone y est associé, actif au minimum pendant toutes les
phases d?exploitation de la liaison maritime
? aux autorités
1er cas : Si l?alerte concerne un incident de sûreté à bord du navire : l?alerte est donnée au CROSS compétent
pour la zone de navigation
2ème cas : si l?alerte concerne un incident de sûreté à terre, l?alerte est donnée auprès des autorités terrestres
compétentes pour la zone d?exploitation.
La liste des numéros d?urgence doit être :
? affichée en permanence (à bord du navire et à terre)
? mise à jour et testée régulièrement
3. Moyens de communication
Les navires effectuant une navigation nationale ne sont pas tenus d?emporter un système d?alerte de sûreté du
navire (SSAS). La communication de l?alerte pourra donc se faire à l?aide des moyens suivants, dans la mesure
où ils peuvent être utilisés discrètement :
? VHF (pour l?appel du CROSS compétent) au moyen du canal 16
? téléphone mobile (vers le numéro d?urgence de l?exploitant et vers les numéros d?urgence des autorités
compétentes
4. Informations essentielles
Au minimum, le message d?alerte doit indiquer, aussi précisément que possible :
? identification de la personne qui émet l?alerte
? identification du navire
? situation du navire au moment de l?incident : en mer, à quai, nombre de personnes à bord, présence ou
non de passagers
? nature de l?incident
? toute autre information justifiée par les circonstances (ex. matières dangereuses à bord)
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5. Mise en alerte de l?équipage
Si le navire a des passagers à son bord, il importe d?alerter l?équipage de manière discrète afin d?éviter toute
panique. A cet effet, un appel au contenu anodin, connu de l?équipage, sera lancé pour sa mise en alerte et le
déclenchement de la procédure d?urgence appropriée au type d?incident.
FICHE 9
VEILLER A LA SÉCURITE DES SYSTÈMES D?INFORMATION
1. Principes
Les navires sont de plus en plus dépendants de systèmes informatiques pour leur fonctionnement et pour la
sécurité de la navigation. Un navire de commerce peut comporter plusieurs systèmes conçus notamment pour
la sécurité (exemple : système de protection incendie), pour la gestion de la cargaison ou encore pour la
propulsion et la navigation.
Les échanges d?information sont de plus en plus nombreux avec les systèmes de gestion du trafic maritime,
entre les navires, entre le navire et la compagnie, le port, etc. Ces échanges sont par nature des portes d?entrée
possible pour des attaques informatiques.
L?objectif de la cybersécurité est de se prémunir contre les attaques pouvant viser les systèmes critiques des
navires, c?est-à-dire les systèmes intervenant dans les fonctions essentielles :
? navigation (passerelle) : ECDIS, GPS, AIS, VDR, Radar/ARPA
? plate-forme : propulsion, carburant, manoeuvre
? communication : navire-navire, mer-terre
? alerte : détection d?incendie, de montée d?eau, etc.
? gestion de la stabilité (ballastage), de la cargaison (y compris, à terre, les systèmes de planification du
chargement)
2. Failles courantes de cybersécurité
Organisationnelles
? pas de responsabilités clairement établies en matière de cybersécurité
? mauvaise gestion des accès aux postes
? pas de contrôle des sous-traitants
? pas de procédures de crise et de reprise d?activité, pas de redondance ou de sauvegardes
Humaines
? ignorance des risques
? négligence dans l?emploi des moyens informatiques
Technique
? pas d?anti-virus ou pas à jour (sur des postes reliés à internet)
? réseaux techniques et de vie courante pas séparés
? pas de sécurisation des ports USB (pas de poste sas)
? gestion des mises à jour défaillante
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3. Politique de sécurité : les étapes essentielles
PREPARER
Réaliser une évaluation de la sécurité des systèmes d'information du navire.
Points essentiels :
? inventaire des logiciels et du matériel informatique de bord
? repérage des éléments sensibles du navire,
? identification des principales vulnérabilités
? mise en place d?une politique de la compagnie, incluant au minimum la définition des responsabilités.
APPLIQUER, METTRE EN OEUVRE
Mesures d?hygiène portant sur :
? les droits d'accès, la gestion des privilèges, l?archivage des données, des mots de passe, la sécurisation
de la messagerie,
? les formations et les campagnes de sensibilisation
? les changements et mise à jour des logiciels du navire
? le contrôle des échanges : mode d?accès (USB, Wi-Fi, etc.), vigilance lors des opérations de
maintenance, remplacement ou intégration
? limitation des connexions Wi-Fi
SURVEILLANCE CONTINUE
Contrôler et gérer les incidents, analyser les activités anormales, disposer d?une procédure de signalement en
cas d?incident
AJUSTER
Mettre en place un plan de continuité de fonctionnement après un incident.
Pour aller plus loin :
Vous pouvez vous appuyer sur les guides de recommandations publiés par la Direction générale des affaires
maritimes, de la pêche et de l?aquaculture (DGAMPA). Ces guides sont disponibles sur demande auprès de la
DGAMPA à l?adresse électronique suivante : ispsnavires.sten.dam.dgampa@developpement-durable.gouv.fr
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Pour le traitement d?un incident de cybersécurité avéré, il peut être utile de se reporter aux indications
données sur le site du M-CERT4, à savoir :
1. Détecter la menace.
2. Qualifier le type d?incident par son type (intrusion, rançongiciel, phishing...), sa taille, sa portée/son
impact.
3. Alerter/demander de l?aide/déposer plainte
4. Communiquer, en interne ou en externe, si nécessaire (voir ci-dessous).
5. Contenir la cyberattaque dans une zone confinée pour éviter sa propagation.
6. Eradiquer, si nécessaire avec une aide extérieure.
7. Récupérer le fonctionnement opérationnel des systèmes.
8. Tirer les enseignements de l'attaque pour comprendre le vecteur initial d'intrusion et éviter sa
reproduction.
Le signalement proprement dit peut être effectué au moyen du lien suivant :
https://www.m-cert.fr/contact_fr.html
Vous pouvez enfin vous reporter au guide « ports cybersécurisés » publié par la DGITM
(https://www.ecologie.gouv.fr/surete-portuaire) sur la base duquel il vous est possible de réaliser le cas
échéant un auto-diagnostic cyber pour apprécier le niveau de maturité de votre politique de sécurité de vos
systèmes d?information.
*
A noter : La résolution MSC.428(98) adoptée le 16 juin 2017 préconise l?intégration des cyber-risques maritimes
dans les systèmes de gestion de la sécurité gérés dans le cadre des dispositions du Code ISM. La résolution
précise qu?il s?agira de s?assurer que ces risques sont pris en compte au plus tard à la date de la première
vérification annuelle du document de conformité délivré à la compagnie après le 1er janvier 2021. La résolution
MSC.428(98) est adossée au Code ISM. Elle s?applique donc à toutes les compagnies maritimes exploitant des
navires relevant des dispositions de ce Code. Les objectifs de la résolution sont désormais inscrits dans les
dispositions de l?article 130.28.III du règlement annexé à l?arrêté du 23 novembre 1987
Toutes les compagnies entrant dans ce cadre sont donc amenées à être auditées par les services compétents de
l?administration sur leur politique de prise en compte des cyber-risques.
4 Maritime computer emergency response team, exploité par l?association France cyber maritme
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