Ce qu'il faut retenir du 6e rapport d'évaluation du GIEC
Auteur moral
France. Ministère de la transition énergétique (2022-...)
Auteur secondaire
Résumé
Le rapport du GIEC de mars 2023 synthétise les travaux sur le climat, l'adaptation et l'atténuation. Il confirme l'augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre et la hausse des températures mondiales. Les impacts du changement climatique s'intensifient, affectant les écosystèmes et les populations. Le rapport appelle à des actions urgentes pour limiter le réchauffement à 1,5°C et atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
Descripteur Urbamet
changement climatique
;pollution atmosphérique
Descripteur écoplanete
Thème
Énergie - Climat
Texte intégral
Créé en 1988, le GIEC organise ses travaux selon
des cycles. Ouvert en octobre 2015, le 6e cycle
a déjà été marqué par la publication de trois
rapports spéciaux et d?un guide méthodolo-
gique :
? Rapport spécial sur le réchauffement global
de 1.5 °C en 2018 ;
? Rapport spécial sur les terres en 2019 ;
? Rapport spécial sur les océans et la
cryosphère en 2019 ;
? Guide méthodologique sur la comptabili-
sation des gaz à effet de serre (GES) en 2019.
Le 6e cycle se conclut par la publication du
rapport d?évaluation, AR6, composé de 3
volumes (rapports des trois groupes de travail
publiés) et d?un rapport de synthèse :
? Volume 1, les éléments physiques du climat,
en août 2021 ;
? Volume 2, impacts, adaptation et
vulnérabilité, en février 2022 ;
? Volume 3, atténuation, en avril 2022 ;
? Rapport de synthèse, en mars 2023.
L?AR6 SERA LA BASE SCIENTIFIQUE PRINCIPALE POUR LE PREMIER BILAN MONDIAL DE
L?ACCORD DE PARIS, QUI AURA LIEU LORS DE LA COP28 À DUBAÏ, AUX ÉMIRATS ARABES
UNIS À LA FIN DE L?ANNÉE 2023.
6e cycle
Ce qu?il faut retenir
du 6e rapport d?évaluation
du GIEC
Le rapport de synthèse du Groupe d?experts intergouvernemental sur
l?évolution du climat (GIEC) est publié le 20 mars 2023, à l?issue d?une
session d?approbation qui s?est tenue du 13 au 17 mars en Suisse avec les
représentants des 195 pays membres du GIEC. Ce document synthétise
les rapports des trois groupes de travail sur les éléments physiques du
climat, l?adaptation et l?atténuation.
Constat
LA HAUSSE DE LA TEMPÉRATURE
GLOBALE S?EST ENCORE
ACCENTUÉE
Le réchauffement du climat mondial dû aux
activités humaines est un fait établi, faisant de
la décennie 2011-2020 la plus chaude depuis
environ 125 000 ans.
En 2019, la concentration de CO2 dans l?atmos-
phère a atteint 410 ppm en moyenne, un taux qui
n?avait pas été atteint depuis 2 millions d?années.
Les scénarios socio-économiques montrent que
le niveau de réchauffement global de 1.5 °C par
rapport à l?ère pré-industrielle sera atteint dès le
début des années 2030, et ce quels que soient
les efforts de réduction immédiate des émissions
mondiales de CO2.
LES ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE
CONTINUENT D?AUGMENTER
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont
continué à augmenter fortement au cours de la
dernière décennie avec en moyenne 56 GtCO2eq
par an, mais deux fois moins vite que lors de la
décennie précédente.
La poursuite des émissions est principalement
due au fait que l?amélioration de l?efficacité
énergétique n?a pas compensé l?augmentation
globale de l?activité dans de nombreux secteurs
économiques, les énergies fossiles et l?industrie
restant les principales sources d?émissions.
35 à 45 % des émissions sont liées à la consom-
mation des 10 % de foyers aux plus hauts revenus.
La part des émissions attribuées aux zones
urbaines augmente, avec 70 % en 2020.
Le respect de l?objectif de limiter le réchauf-
fement global à 1.5 °C nécessite un pic des
émissions de CO2 en 2025 au plus tard puis
une décroissance jusqu?à atteindre la neutralité
carbone en 2050. Après 2050, il implique
des émissions négatives pour compenser les
émissions de CO2 difficiles à abattre dans
certains secteurs tels que l?aviation.
Il faut également une réduction considérable
des émissions des autres gaz à effet de serre, en
particulier du méthane.
LES POLITIQUES EN PLACE FIN 2020
CONDUIRAIENT À UN RÉCHAUFFE-
MENT GLOBAL DE 2.4 À 3.5 °C D?ICI
LA FIN DU SIÈCLE PAR RAPPORT À
L?ÈRE PRÉ-INDUSTRIELLE, AVEC UNE
VALEUR MÉDIANE DE 3.2 °C.
LA VULNÉRABILITÉ
DES ÉCOSYSTÈMES ET DES POPULATIONS
S?ACCROÎT
Le changement climatique a déjà impacté
l?accès à l?eau et à l?alimentation (réduction de
la croissance de la productivité agricole sur les
50 dernières années), la santé (augmentation
des maladies vectorielles transmises par les
moustiques, hausse de la mortalité liée aux
vagues de chaleur) et l?activité économique.
Il a déjà contribué à des crises humanitaires,
en particulier en Asie.
Les effets du changement climatique sont
amplifiés dans les villes qui concentrent plus de
la moitié de la population mondiale.
3,3 milliards de personnes vivent dans des
zones qui sont déjà vulnérables au changement
climatique.
La vulnérabilité des écosystèmes et des popula-
tions diffère substantiellement selon les régions.
L?Amérique centrale et du Sud, l?Afrique subsaha-
rienne, l?Asie du Sud, les petites îles en dévelop-
pement et l?Arctique sont très vulnérables aux
dangers climatiques.
Entre 2010 et 2020, la mortalité due aux inonda-
tions, aux sécheresses et aux tempêtes a été
15 fois supérieure dans les pays très vulnérables
par rapport aux pays peu vulnérables.
Réponses
L?ADAPTATION
Le nombre de mesures d?adaptation a
considérablement augmenté depuis 2014,
mais de façon inégale et fortement focalisées
sur l?eau. De plus, ces actions demeurent
difficilement évaluables par manque d?indica-
teurs et de rapportage.
Il existe de nombreuses options d?adap-
tation qui peuvent réduire les risques pour
les populations et les écosystèmes : systèmes
d?alerte précoce, amélioration de l?irrigation,
agroécologie, solutions fondées sur la nature?
La finance climat internationale dédiée à
l?adaptation (entre 4 et 30 %, selon les sources)
a progressé, mais elle reste insuffisante et
contraint les efforts d?adaptation.
LES IMPACTS
VONT S?INTENSIFIER
Les impacts du changement climatique vont
s?accentuer au fur et à mesure du réchauf-
fement mondial. Cela concerne : les extrêmes
de températures, l?intensité des précipitations,
la sévérité des sécheresses, l?augmentation
en fréquence et intensité des évènements
climatiques rares, l?accélération de la fonte du
permafrost, de la glace de mer en Arctique, des
glaciers de montagne et des calottes glaciaires du
Groenland et de l?Antarctique.
Les mécanismes naturels d?absorption du
carbone seront de moins en moins efficaces.
Certaines conséquences du changement
climatique, comme la montée du niveau de la
mer ou encore la fonte des calottes glaciaires,
seront irréversibles pendant des siècles, voire des
millénaires.
Les risques seront de plus en en plus complexes,
combinés, en cascade et difficiles à gérer. Ils vont
aussi s?aggraver avec l?augmentation du réchauf-
fement dans toutes les régions du monde, mais
surtout dans les plus exposées et vulnérables.
Le rapport du GIEC identifie des seuils de
réchauffement provoquant des impacts irréver-
sibles sur la perte de la biodiversité.
Certaines limites d?adaptation ont déjà été
atteintes, d?autres seront immanquablement
atteintes à l?échelle de l?existence humaine.
POUR LA PREMIÈRE FOIS,
LE GIEC DÉTAILLE LES ASPECTS
RÉGIONAUX DU CHANGEMENT
CLIMATIQUE EN S?APPUYANT SUR
UN ATLAS INTERACTIF.
RETARDER LES ACTIONS
ET POLITIQUES D?ADAPTATION
COMPROMET LEUR EFFICACITÉ,
DIMINUE LEUR POTENTIEL ET
EN AUGMENTE LE COÛT.
UN DÉVELOPPEMENT RÉSILIENT
Un développement durable pour tous est
possible à condition de mettre en oeuvre, de
manière intégrée, des politiques d?adaptation
au changement climatique, des politiques de
protection de la biodiversité et des écosys-
tèmes et des politiques de réduction rapide
des émissions de gaz à effet de serre. C?est
ce que le GIEC appelle le « développement
résilient au changement climatique ».
? Sobriété énergétique : un plan pour réduire
notre consommation d?énergie
? Loi relative à l?accélération des énergies
renouvelables
? Projet de loi sur l?accélération du nucléaire
? Loi climat et résilience : l?écologie dans nos vies
? 2e Plan national d?adaptation au changement
climatique ? PNACC 2
? Stratégie nationale bas-carbone
? Programmation pluriannuelle de l?énergie
? Concertation nationale sur le mix énergé-
tique « Notre avenir énergétique se décide
maintenant »
? Observatoire national sur les effets du
réchauffement climatique (Onerc), point focal
national GIEC
? Centre de ressources pour l?adaptation au
changement climatique
UNE TRANSFORMATION SYSTÉMIQUE
L?atteinte du zéro émission nette de CO2 à l?échelle
mondiale en 2050 ne peut reposer que sur une large
palette sectorielle : bâtiments, transports, énergie,
industrie, préservation des systèmes naturels
existants. L?électrification des usages joue un rôle
essentiel, à condition de produire de l?électricité
bas-carbone. La baisse de la demande en énergie
et en matériaux est essentielle pour réduire les
émissions. Il est possible de réduire les besoins de
45 % d?ici 2050 par l?efficacité énergétique.
La sortie des subventions aux énergies fossiles
permettrait d?atteindre 10 % des réductions d?émis-
sions nécessaires d?ici 2030.
Le secteur de l?agriculture, la forêt et l?usage des
terres représentent un potentiel important de
réduction des émissions, avec des bénéfices
potentiels pour la biodiversité.
Plus la réduction des émissions sera tardive,
plus les effets négatifs seront importants, à
cause du recours massif aux émissions négatives
nécessaire pour atteindre le zéro émission nette,
et des impacts climatiques dus au dépassement
temporaire des 1.5 °C (« l?overshoot »), qui réduiront
l?efficacité des actions.
PRISE EN COMPTE DES LIENS
ENTRE ATTÉNUATION, ADAPTATION
ET DÉVELOPPEMENT DURABLE
De très nombreuses synergies existent entre
l?atténuation, l?adaptation et les Objectifs de
développement durable (ODD), si la société
s?engage dans des scénarios de développement
durable.
S?engager dans des scénarios de développement
durable nécessite de lever de nombreuses
barrières et de mettre en place des incitations,
notamment à travers la finance climat, des
politiques publiques, le transfert de technologie
et la coopération internationale.
Les bénéfices de l?action précoce sont plus
importants que les coûts macro-économiques de
la transition.
Le niveau actuel de la finance climat n?est pas à
la hauteur des besoins pour s?engager dans des
scénarios de développement durable.
Les flux financiers privés et publics non alignés
avec l?Accord de Paris restent majoritaires, avec
870 milliards de dollars identifiés en 2020 en
soutien aux énergies fossiles, soit largement plus
que la finance dédiée au climat.
Réponses
EN SAVOIR + SUR L?ACTION CLIMATIQUE DE LA FRANCE
La stratégie énergétique française repose sur quatre piliers : la sobriété énergétique, l?efficacité énergétique,
l?accélération du développement des énergies renouvelables (EnR) et la relance de la filière nucléaire française.
Elle comprend différents outils :
https://www.ecologie.gouv.fr/sobriete-energetique-plan-reduire-notre-consommation-denergie
https://www.ecologie.gouv.fr/sobriete-energetique-plan-reduire-notre-consommation-denergie
https://www.ecologie.gouv.fr/publication-loi-relative-lacceleration-des-energies-renouvelables
https://www.ecologie.gouv.fr/publication-loi-relative-lacceleration-des-energies-renouvelables
https://www.ecologie.gouv.fr/examen-du-projet-loi-sur-lacceleration-du-nucleaire-au-senat
https://www.ecologie.gouv.fr/loi-climat-resilience
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2018.12.20_PNACC2.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2018.12.20_PNACC2.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/strategie-nationale-bas-carbone-snbc
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/20200422%20Programmation%20pluriannuelle%20de%20l%27e%CC%81nergie.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/mix-energetique-lancement-dune-consultation-nationale
https://www.ecologie.gouv.fr/mix-energetique-lancement-dune-consultation-nationale
https://www.ecologie.gouv.fr/mix-energetique-lancement-dune-consultation-nationale
https://www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-sur-effets-du-rechauffement-climatique-onerc
https://www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-sur-effets-du-rechauffement-climatique-onerc
https://www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-sur-effets-du-rechauffement-climatique-onerc
https://www.adaptation-changement-climatique.gouv.fr/
https://www.adaptation-changement-climatique.gouv.fr/