La loi climat et résilience et l'adaptation des territoires littoraux au recul du trait de côte
Auteur moral
France. Ministère de la transition énergétique (2022-...)
Auteur secondaire
Résumé
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Descripteur Urbamet
littoral
;aménagement urbain
;risques naturels
;CHANGEMENT CLIMATIQUE
Descripteur écoplanete
zone côtière
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
1|6 - La loi climat et résilience et l?adaptation des territoires littoraux au recul du trait de côte
LA LOI CLIMAT ET RESILIENCE ET L?ADAPTATION DES
TERRITOIRES LITTORAUX AU RECUL DU TRAIT DE COTE
Gestion intégrée du trait de côte : des
recommandations aux outils opérationnels
Dans la continuité des réflexions du Gre-
nelle de la mer, la loi Grenelle 1 du 3 août
2009 consacrait le principe d?une gestion
intégrée de la mer et du littoral intégrant
dans une approche globale les aspects éco-
nomiques, sociaux et environnementaux.
En 2012, un groupe de travail constitué des
cinq collèges du Grenelle de la mer formali-
sait la stratégie nationale de gestion inté-
grée du trait de côte de l?État (SNGITC), ré-
affirmant qu?une gestion véritablement in-
tégrée du trait de côte nécessitait un
. changement de paradigme /.
Il s?agit de ne plus ? lutter contre l?in-
fluence de la mer sur la position du trait de
côte, mais de ? vivre avec elle : accepter
la mobilité naturelle du trait de côte, renon-
cer à lui opposer systématiquement des ou-
vrages de . défense contre la mer / destinés
à le fixer, et au contraire s?appuyer sur les
services rendus par les écosystèmes et cher-
cher des solutions à l?échelle des processus
naturels en jeu.
La mise en oeuvre de telles solutions re-
quiert des stratégies d?aménagement fon-
dées sur des ? projets de territoire portés
par les collectivités territoriales (régions,
départements, communes et intercommu-
nalités). Des projets innovants en la matière
ont ainsi été menés par plusieurs d?entre
elles, souvent au moyen d?une ingénierie fi-
nancière complexe et dans le cadre de so-
lides partenariats.
Les dynamiques d'érosion pouvant avoir
des effets sur les risques de submersion ma-
rine, le recul du trait de côte est pris en
compte dans certains plans de prévention
des risques littoraux (PPRL) qui rendent in-
constructible la zone identifiée comme ex-
posée au recul du trait de côte à
horizon 100 ans. En complé-
ment de la logique prescriptive
de ces outils, l?État accom-
pagne les collectivités dans le
développement de projets de
territoire intégrant l?adaptation au recul du
trait de côte. Pour cela ont été développés
des outils incitatifs dans le cadre de la
SNGITC ainsi que des outils de financement
d?actions de gestion souple, par le fonds de
concours de l?agence de financement des
infrastructures de transport de France
(AFITF) : développement et partage de la
connaissance, sensibilisation et partage des
retours d?expériences innovantes, etc.
En 2012, un appel à projets consacré à la
. relocalisation des activités et des biens / a
permis à cinq territoires de mener des
études préalables, concertations et expéri-
mentations. L?opération a mis en lumière le
manque d?outils législatifs et financiers
pour accompagner de telles recomposi-
tions spatiales. Ce diagnostic a par la suite
été confirmé, en 2018, par les 300 partici-
pants d?horizons variés à la vaste démarche
de concertation Dynamique(s) Littoral.
Face à ce constat, l?État a commandité en
2019 une mission d?inspection interministé-
rielle chargée de formuler des propositions
concrètes pour le financement de projets
de territoires (dont la relocalisation des
biens et des activités), suivie d?une mission
parlementaire confiée à M. Stéphane Bu-
chou, député de Vendée, pour préciser les
modalités d?application de ces proposi-
tions dans les territoires.
En février 2020 le quatrième Conseil de dé-
fense écologique a entériné le renforce-
ment du soutien de l?État en faveur de la re-
composition spatiale et de la valorisation
des écosystèmes par le développement de
solutions fondées sur la nature ainsi que la
mise en place de nouvelles mesures pour
faire face à l?érosion du trait de côte.
Cette décision a ouvert la voie aux ré-
flexions et consultations qui ont abouti aux
dispositions relatives à la gestion du trait de
côte de la loi n°2021-1104 du 22 août 2021
portant lutte contre le dérèglement clima-
tique et renforcement de la résilience face
à ses effets, dite loi Climat et résilience. ?
2|6 - La loi climat et résilience et l?adaptation des territoires littoraux au recul du trait de côte
Les apports de la loi Climat et résilience pour l?adaptation
des territoires littoraux au recul du trait de côte
Les dispositions des articles 236 à 250 de la loi visent à inciter les territoires littoraux
à adapter leur politique d?aménagement à la mobilité du trait de côte et à l?érosion,
accélérées par le changement climatique. Décryptage de ces nouveaux outils :
Améliorer la connaissance et partager l?information
La loi Climat et résilience prévoit l?établisse-
ment par décret d?une liste des communes
dont . l?action en matière d?urbanisme et la
politique d?aménagement doivent être
adaptées aux phénomènes hydrosédimen-
taires entraînant l?érosion du littoral /.
Les communes listées devront réaliser une
cartographie d'évolution du trait de côte à
court (0-30 ans) et long (30-100 ans) termes.
Cette cartographie constituera le socle des
nouvelles mesures qui visent :
? les biens existants dans les zones expo-
sées au recul du trait de côte ;
? les constructions autorisées dans la
zone exposée à long terme.
Comment les communes seront-elles iden-
tifiées ? Cette liste sera établie en tenant
compte de leur vulnérabilité au recul du
trait de côte et de leurs enjeux territoriaux,
sur la base des connaissances scientifiques
disponibles et de la connaissance des biens
et activités exposés, et . après consultation
des conseils municipaux des communes
qu?il est envisagé d?y faire figurer et avis du
Conseil national de la mer et des littoraux
et du comité national du trait de côte /.
Elle sera révisée au moins tous les 9 ans et
pourra être complétée à la demande de
communes concernées par l?érosion et vo-
lontaires pour l?intégrer, sans justifier d?un
critère particulier.
Quelles seront les conséquences pour les
communes de la liste ? Les communes figu-
rant sur cette liste pourront bénéficier des
outils et dispositifs prévus par la loi Climat
et résilience pour accompagner le recul du
trait de côte, comme le droit de préemp-
tion spécifique ou des dérogations à la . loi
Littoral / sous certaines conditions, et lors-
qu'elles sont nécessaires à la mise en oeuvre
d'un projet de relocalisation durable. Pour
cela, elles devront faire figurer dans les do-
cuments d?urbanisme (PLU ou document en
tenant lieu, ou carte communale), les zo-
nages d?exposition de leur territoire au re-
cul du trait de côte aux horizons de 30 ans
et de 30 à 100 ans. Un régime de limitation
de la constructibilité adapté aux horizons
de 30 ans et de 30 à 100 ans sera mis en
place dans ces zones.
Dans quel délai les collectivités devront-
elles faire évoluer leurs documents d?urba-
nisme ? Les communes identifiées devront
engager la procédure d?évolution du plan
local d?urbanisme, du document en tenant
lieu ou de la carte communale ? au plus tard
un an après la publication de la liste /.
À compter de l?engagement de la procé-
dure d?évolution, les communes dispose-
ront d?un délai de trois ans pour finaliser la
procédure d?évolution de leurs documents
d?urbanisme ou, si ce n?est pas le cas, pour
adopter une carte de préfiguration des
zones applicables jusqu?à l?entrée en vi-
gueur du document d?urbanisme intégrant
les zones. Cette carte de préfiguration per-
met de surseoir à statuer sur les demandes
d?autorisations concernant des travaux, des
constructions ou des installations qui sont
situées dans les zones préfigurées et qui
sont de nature à compromettre ou à rendre
plus onéreuse l?exécution du futur docu-
ment d?urbanisme.
La carte de préfiguration permet égale-
ment, sans attendre la finalisation de la pro-
cédure d?évolution du document d?urba-
nisme, de bénéficier des nouveaux outils
qu?offre la loi Climat et résilience, comme
l?information des acquéreurs et locataires
relative au recul du trait de côte (IAL) ou le
droit de préemption spécial érosion.
Art. 240
à 244 ?
Art. 239 ?
? Art. 242
Art. 239 ?
3|6 - La loi climat et résilience et l?adaptation des territoires littoraux au recul du trait de côte
Qu?en est-il des communes identifiées qui
font partie d?un EPCI ? La loi prévoit que . si
une ou plusieurs de ces communes appar-
tiennent à un établissement public de coo-
pération intercommunale com-
pétent en matière de plan lo-
cal d?urbanisme, de document
en tenant lieu ou de carte
communale, la carte est éta-
blie par ce dernier /.
Quelle obligation pour les communes iden-
tifiées non couvertes par un document
d?urbanisme ? Lorsqu?une commune identi-
fiée n?est couverte par aucun document
d?urbanisme, l?autorité compétente devra
élaborer un plan local d?urbanisme ou une
carte communale pour intégrer les zonages
d?exposition au recul du trait de côte.
La procédure d?élaboration du PLU ou de la
carte communale s?effectue dans des délais
identiques à ceux prévus pour la procédure
d?évolution du document d?urbanisme.
Les communes dotées d?un PPRL devront-
elles également faire évoluer leurs docu-
ments d?urbanisme ? Les communes déjà
couvertes par un PPRL comportant un volet
relatif à l?érosion, prescrit ou approuvé à la
date d?entrée en vigueur de la liste prévue
par l?article 239, pourront choisir de ne pas
réaliser de cartographie locale de projec-
tion de recul du trait de côte.
Dans ce cas, elles ne pourront pas bénéfi-
cier des nouveaux outils qu?offre la loi Cli-
mat et résilience pour adapter leur aména-
gement littoral au recul du trait de côte. Les
dispositions relatives à l?érosion contenues
dans le PPRL continueront alors de s?appli-
quer.
Si une commune choisit de réaliser une car-
tographie locale de l?érosion et l?intègre
dans son document d?urbanisme, elle
pourra alors bénéficier des outils prévus
dans la loi et le PPRL devra être modifié
dans l?année qui suit l?intégration de la car-
tographie dans le document d?urbanisme,
pour les seules communes de son territoire
qui auront réalisé la cartographie.
Quelle est la place du concept de gestion
intégrée du trait de côte dans les politiques
locales ? La loi Climat et résilience consacre
l?existence de la stratégie nationale de ges-
tion intégrée du trait de côte et en définit
les conditions d?élaboration. Ce faisant,
elle réaffirme le principe de la gestion inté-
grée du trait de côte comme une compo-
sante fondamentale des politiques d?amé-
nagement du territoire.
Comment l?information des habitants sur
l?exposition des biens est-elle garantie ? La
loi Climat et résilience étend l?obligation
d?information des acquéreurs et locataires
(IAL) par les vendeurs ou bailleurs de biens
situés dans des zones exposées au recul du
trait de côte et rend obligatoire la remise
de l?état des risques dès la première visite
du bien. Les annonces de vente des biens
exposés devront préciser le moyen d'accé-
der à ces informations.
L?insertion de zonages d?exposition au recul
du trait de côte dans les documents d?urba-
nisme concourt également à la bonne infor-
mation des citoyens.
Le phénomène peut-il être mieux connu et
anticipé ? Le recul du trait de côte est un
phénomène qui fait l?objet d?une attention
particulière de l?État qui anime le réseau na-
tional des observatoires du trait de côte. La
loi dote désormais les agents de l?État et
des collectivités territoriales d?outils pour
leur permettre de contribuer à l?améliora-
tion de la connaissance et de la prévision de
phénomènes naturels évolutifs ou dange-
reux, notamment pour le renseignement de
l?IAL. ?
? Art. 236
Art. 237 ?
? Art. 250
? Art. 242
4|6 - La loi climat et résilience et l?adaptation des territoires littoraux au recul du trait de côte
Gérer le stock de biens immobiliers situés dans les zones exposées
La loi Climat et résilience :
? renforce la compétence des établissements publics fonciers (EPF) locaux et d?Etat afin
d?accompagner les collectivités pour l?adaptation de leurs territoires au recul du trait
de côte.
Cette intervention est privilégiée car elle positionne un opérateur déjà ancré et re-
connu dans les territoires à enjeux. L?action des EPF qui s?inscrit dans le temps long
permet de mieux accompagner les acteurs locaux dans une démarche de recomposi-
tion progressive et cohérente.
? instaure un droit de préemption spécifique au profit des communes ou des établisse-
ments publics de coopération intercommunale compétents. Ce droit pourra être délé-
gué à certains acteurs qui accompagnent les collectivités concernées notamment aux
EPF.
La loi Climat et résilience permet ainsi aux élus locaux des communes ou intercommu-
nalités couvertes par un document d?urbanisme ayant intégré une cartographie des
zones exposées par le recul du trait de côte, de pouvoir le cas échéant y préempter -
acquérir en priorité ? des biens en cas de mise en vente, en particulier dans la perspec-
tive de conduire un projet urbain de recomposition progressive de leur territoire.
Limiter l?exposition de nouveaux biens au recul du trait de côte
Les zones d?exposition au recul du trait de
côte à court terme (0-30 ans) : le principe
est l?interdiction des nouvelles construc-
tions. La loi admet toutefois par exception
la possibilité, sans augmentation des capa-
cité d?habitation des constructions, de ré-
nover les constructions existantes ou de les
étendre de manière limitée et démontable.
La loi autorise également dans ces zones
des constructions et installations nouvelles,
nécessaires à des services publics ou à des
activités économiques nécessitant la proxi-
mité immédiate de la mer et à la condition
qu?elles soient démontables.
Les zones d?exposition au recul du trait de
côte à long terme (30-100 ans) : ces zones
restent constructibles, mais la loi impose
une obligation de démolition des nouvelles
constructions et des travaux sur les cons-
tructions existantes après l?entrée en vi-
gueur du PLU révisé . lorsque le recul du
trait de côte est tel que la sécurité des per-
sonnes ne pourra plus être assurée au-delà
d'une durée de trois ans /. La démolition est
à la charge du dernier propriétaire du bien
immobilier et s?appuie sur un mécanisme de
consignation auprès de la Caisse des dépôts
et consignations.
Des outils de recomposition spatiale pour la relocalisation des biens menacés
La possibilité d?identifier des secteurs d?ac-
cueil d?activités ou d?ouvrages de défense :
les schémas d?aménagement régional (SAR)
en outre-mer et les schémas de cohérence
territoriale (SCoT) qui couvrent une ou plu-
sieurs communes figurant dans la liste,
pourront identifier des secteurs visant à ac-
cueillir des installations et des construc-
tions pour des projets de relocalisation en
dehors des zones exposées au recul du trait
de côte de la bande littorale et des espaces
remarquables du littoral.
? Art. 242 Art. 242 ?
Art. 241
et 243 ?
? Art. 245
? Art. 244
5|6 - La loi climat et résilience et l?adaptation des territoires littoraux au recul du trait de côte
Les SCoT pourront en outre identifier des
secteurs propices à l?accueil d?ouvrages de
défense contre la mer pour protéger des
secteurs habités denses ou des équipe-
ments d?intérêt général ou publics.
L?obligation de prendre en compte le recul
du trait de côte dans les documents de pla-
nification stratégique : Les SAR devront dé-
sormais comprendre des orientations per-
mettant l?adaptation des territoires au re-
cul du trait de côte.
Plus globalement, les schémas régionaux
d?aménagement, de développement du-
rable et d?égalité des territoires (SRADDET)
et les SAR valant schéma de mise en valeur
de la mer peuvent fixer des objectifs de
moyen et long termes en matière de ges-
tion du trait de côte, en cohérence avec la
stratégie nationale. Ils peuvent aussi préci-
ser les règles générales d?un projet de terri-
toire pour anticiper et gérer les évolutions
du trait de côte.
Le document d'orientation et d'objectifs
des SCoT devra en outre définir . les orien-
tations de gestion des milieux aquatiques,
de prévention des risques naturels liés à la
mer et d'adaptation des territoires au recul
du trait de côte /.
Enfin, les dispositions du plan local d?urba-
nisme (PLU) sont adaptées afin qu?il intègre
des orientations relatives au recul du trait
de côte dans son projet d?aménagement et
de développement durables et pour qu?il
puisse accompagner les opérations de re-
composition au moyen d?emplacements ré-
servés ou d?orientations d?aménagement et
de programmation.
Dans quel délai les outils de planification
devront-ils évoluer ? Si la loi fixe un délai
maximal de quatre ans pour l?intégration de
la cartographie du recul du trait de côte
dans les documents d?urbanisme (PLU, do-
cument en tenant lieu ou carte commu-
nale), elle n?en indique pas pour la prise en
compte du recul du trait de côte dans les
documents de planification (SAR et SCoT).
Pour autant, les collectivités pourront utile-
ment procéder à cette intégration à l?occa-
sion de la révision des documents de plani-
fication imposée dans le cadre de la trajec-
toire ? zéro artificialisation nette , à savoir
deux ans pour la planification régionale et
cinq ans pour les SCoT.
D?autres outils existants, qui ne sont pas
dans la loi Climat et Résilience, peuvent-ils
être mobilisés ? Issu de la loi ELAN, le con-
trat de projet partenarial d?aménagement
(PPA), est un outil privilégié pour mettre en
oeuvre une opération de recomposition du
territoire. A l?initiative d?un établissement
public de coopération intercommunale, il
établit un cadre contractuel entre l?Etat et
l?ensemble des parties prenantes d?une
opération d?aménagement. Il peut prévoir
et conduire à la création d?une Grande opé-
ration d?urbanisme (GOU) qui offre un
cadre juridique exorbitant du droit com-
mun destiné à faciliter et accélérer la réali-
sation de l?opération d?aménagement. Trois
PPA ont été conclus entre l?Etat et les col-
lectivités (Lacanau, Gouville-sur-mer et
Saint-Jean-de-Luz) en vue de réaliser des
projets de recomposition territoriale, avec
une enveloppe excep-
tionnelle de France Re-
lance de 10 M¤ sur 2021-
2022. ?
Art. 241 ?
Art. 243 ?
Art. 242 ?
6|6 - La loi climat et résilience et l?adaptation des territoires littoraux au recul du trait de côte
Fin janvier 2021 : finalisation de la
liste des communes (concertation
avec les communes littorales)
Mars 2022 : publication du
décret établissant la liste
des communes
Février 2022 : transmission
au Conseil d?Etat du projet
d?ordonnance
Juin 2022 : décret fixant les conditions d?exer-
cice du droit de préemption trait de côte
(et le cas échéant de la méthode d?évaluation
des biens)
Eté 2022 : décret portant la nouvelle
Stratégie nationale de gestion inté-
grée du trait de côte
Travaux en cours et à venir :
Le Gouvernement a été habilité à légiférer par ordonnance pour :
? créer un nouveau régime de contrat de bail réel de longue durée, dit bail immobilier
d?adaptation au changement climatique (BRACC) par lequel un bailleur consent des
droits réels en vue d'occuper ou de louer, d'exploiter, d'aménager, de construire ou
de réhabiliter des biens situés dans des zones exposées au recul du trait de côte ou à
des risques naturels aggravés par le changement climatique ;
? définir une méthode d?évaluation des biens pour les moyens publics d?intervention
foncière (droit de préemption, expropriation), qui pourrait être, le cas échéant et
sous des conditions limitées, complétée par un mécanisme de . décote adminis-
trée /. Ces mesures doivent permettre de mieux prendre en compte la valeur réelle
des biens les plus menacés (c?est-à-dire en tenant compte de la perte de valeur des
biens à l?approche de la menace de l?érosion) et de contribuer ainsi à équilibrer le
modèle économique de certaines actions de recomposition territoriale ;
? mettre en place, éventuellement, une aide exceptionnelle au relogement, notam-
ment sous des conditions de ressources, d?habitation à titre de résidence princi-
pale et de date d?acquisition du bien cédé ;
? prévoir des dérogations à la ? loi littoral , sous certaines conditions, et lorsqu'elles
sont nécessaires à la mise en oeuvre d'un projet de relocalisation durable ;
? adapter des mesures aux spécificités de l?outre-mer (notamment concernant la zone
des 50 pas géométriques).
L?Etat et ses opérateurs (CEREMA et BRGM) mènent par ailleurs un travail de rédaction d?un
guide méthodologique pour la réalisation des cartographies du recul du trait de côte. Ce guide
proposera aux collectivités concernées des outils d?aide à la réalisation des projections d?évo-
lution du trait de côte et à leur intégration dans leurs documents d?urbanisme. Les cartogra-
phies seront financées par l?Etat à hauteur de 80%.
Un dispositif de financement est en cours de définition. Il fera l?objet d?une communication
ultérieure.