Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone de la France : une baisse significative en 2023
BAUDE, Manuel ;LARRIEU, Sylvain
Auteur moral
France. Commissariat général au développement durable. Service des données et études statistiques
Auteur secondaire
Résumé
<p class="MsoNormal">En 2023, les émissions de gaz à effet de serre des unités résidentes françaises (qui comprennent certaines émissions à l'étranger pour le transport maritime et aérien notamment) s'élèvent à 403 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2 éq), soit 5,9 tonnes par personne, alors que l'empreinte carbone de la France s'élève à 644 Mt CO2 éq, soit 9,4 tonnes par personne. La différence s'explique par des émissions importées pour satisfaire la demande finale française, qui sont nettement supérieures aux émissions exportées par la France. Les émissions françaises se replient de 5,6 % par rapport à 2022, sous l'effet notamment de la baisse de la production d'électricité carbonée. Ce repli traduit essentiellement un recul des émissions exportées par la France (- 12,6 %) alors que celles destinées à la demande finale intérieure sont moins affectées (- 1,4 %). Au total, l'empreinte carbone diminue pour sa part de 4,1 % principalement du fait du recul des émissions importées.<o:p></o:p></p>
Editeur
Ministères Territoires, Écologie, Logement
Descripteur Urbamet
pollution atmosphérique
;changement climatique
Descripteur écoplanete
émission de polluant
;gaz à effet de serre
;empreinte carbone
Thème
Ressources - Nuisances
;Sciences de la terre
Texte intégral
L A BT AD A Essentiel
Émissions de gaz à effet de serre
et empreinte carbone de la France:
une baisse significative en 2023
En 2023, les émissions de gaz à effet de serre des unités
résidentes françaises (qui comprennent certaines
émissions à l?étranger pour le transport maritime et aérien
notamment) s?élèvent à 403millions de tonnes équivalent
CO2 (MtCO2éq), soit 5,9tonnes par personne, alors que
l?empreinte carbone de la France s?élève à 644MtCO2éq,
soit 9,4tonnes par personne. La différence s?explique par
des émissions importées pour satisfaire la demande finale
française, qui sont nettement supérieures aux émissions
exportées par la France. Les émissions françaises se
NOVEMBRE 2024
replient de 5,6% par rapport à 2022, sous l?effet notamment
de la baisse de la production d?électricité carbonée. Ce
repli traduit essentiellement un recul des émissions
exportées par la France (-12,6%) alors que celles destinées
à la demande finale intérieure sont moins affectées
(-1,4%). Au total, l?empreinte carbone diminue pour sa part
de 4,1% principalement du fait du recul des émissions
importées. Depuis 1990, les émissions françaises ont
diminué plus rapidement que l?empreinte carbone, dans
laquelle la part des importations augmente.
Lecture : en 2023, l'empreinte carbone de la France est de 644 Mt CO2 éq. Elle se décompose en 362 Mt CO2 éq d'émissions importées, 180 Mt CO2 éq
d'émissions intérieures et 101 Mt CO2 éq d'émissions directes desménages.
Notes : les émissions de la France correspondent aux émissions des résidents français (inventaire au format AEA) ; les flux internationaux de gaz à effet de
serre (GES) représentent les émissions associées aux exportations et importations françaises ; les émissions associées aux exportations peuvent être «brutes»
(y compris les importations réexportées) ou « nettes» (hors importations réexportées) ; l'empreinte carbone est une estimation des émissions de GES
associées à la demande finale française hors exportations.
Champ : France ; GES (CO2 + CH4 + N2O + gaz fluorés).
Sources : Insee; Eurostat; Citepa; Douanes ; OCDE. Traitements: Insee et SDES, 2024
Graphique 1: émissions et empreinte carbone de la France en 2023
En Mt CO2 éq
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
302
Émissions de
la production intérieure
101 - Émissions
directes des ménages
122
Émissions exportées
180
Émissions intérieures
151
Émissions importées
réexportées
362
Émissions
importées
362
Émissions
importées
180
Émissions intérieures
101 - Émissions
directes des ménages
Flux internationaux de GES
Contenu total des imports : 513 Mt
Contenu total des exports : 273 Mt
Émissions
de la France
2022/2023 : -5,6 %
5,9 t / personne
Empreinte carbone
de la France : 644Mt
2022/2023 : -4,1 %
9,4 t / personne
Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone de la France:
une baisse significative en 2023
EN2023, LES ÉMISSIONS FRANÇAISES DE GAZ
ÀEFFET DE SERRE S?ÉLÈVENT À 403MTCO2ÉQ
ETL?EMPREINTE À 644MTCO2ÉQ
Les émissions de gaz à effet de serre(GES) des unités
résidentes françaises s?élèvent à 403millions de tonnes
équivalentesCO2 (MtCO2éq) en 2023, dont 101Mt émises
directement par les ménages, via l?usage de combustibles
fossiles pour le chauffage de leur logement et l?utilisation de
leurs véhicules (graphique 1). Les autres émissions, soit
302Mt, sont émises par les activités économiques. 180Mt
servent à satisfaire la demande finale intérieure française,
et122Mt sont intégrées à des biens et services qui sont
exportés pour servir la demande finale d?autres pays
(sources et méthodes).
La France importe également des biens et services, dont
la production a nécessité l?émission de GES à l?étranger.
L?ensemble des émissions des importations est de
513MtCO2éq, dont la majorité (362Mt) est destinée à servir
la demande finale française (émissions «importées»).
Lereste est intégré à des biens et services qui sont fabriqués
en France mais sont ensuite réexportés vers le reste du
monde.
Ainsi, l?empreinte carbone de la France, qui correspond
aux émissions destinées à satisfaire la demande finale
française, est estimée à 644Mt en 2023. 101 Mt proviennent
directement des ménages (16%), 180 Mt des activités
économiques françaises (28%) et 362 Mt sont importées
(56%). Parmi les émissions importées, 146 Mt sont
associées à des importations pour usage final (23% de
l?empreinte) et 216 Mt à des importations pour les besoins
des activités économiques intérieures (34%).
EN 2023, LA BAISSE DES ÉMISSIONS SE CONFIRME
AVEC UNE DIMINUTION DE 5,6%
Après une chute inédite liée à la crise sanitaire (-10,4%
entre 2019 et 2020), les émissions de la France ont rebondi
partiellement en2021 (+5,8%), puis diminué en 2022
(-2,9%). La baisse s?accentue en 2023 (-5,6% soit
-23,9MtCO2éq), alors que le produit intérieur brut (PIB)
augmente de 0,9 %. Les émissions s?établissent à
403MtCO2éq, soit 5,9tonnes de CO2éq par personne,
contre 6,9tonnes en 2019.
Les émissions directes des ménages diminuent de 3,6%
en 2023, soit -3,8Mt, traduisant une moindre consommation
de combustibles fossiles pour leurs logements (-6,6%, soit
-2,3Mt) et leurs véhicules (-2,3%, soit -1,5Mt). Des
comportements plus sobres, une météo hivernale plus
clémente et l?amélioration de l?efficacité énergétique des
parcs de véhicules et de logements expliquent ces baisses.
La nette diminution des émissions des branches d?activité
économiques (-6,2%, soit -20,1Mt) résulte à la fois de
circonstances conjoncturelles (meilleure disponibilité des
infrastructures de production d?électricité d?origine nucléaire,
composition de la croissance économique compte tenu
notamment du manque de dynamisme des industries
intenses en énergie, météo,etc.) et de facteurs structurels
(efficacité énergétique des moyens de production,
décarbonation tendancielle du bouquet énergétique, etc.) ?
(graphique 2).
En 2023, à l?exception du transport aérien, toutes les
branches d?activité contribuent à la réduction des émissions.
Dans l'agriculture, la réduction des émissions (-1,3Mt)
s?explique essentiellement par la diminution du cheptel bovin
et la réduction des engrais alors que la production augmente
légèrement en volume. En 2022, l?indisponibilité
exceptionnelle de nombreux réacteurs nucléaires avait induit
un recours accru à des centrales thermiques pour produire
de l?électricité. En 2023, la disponibilité du parc nucléaire
s?améliore et les productions d?électricité d?origine
renouvelable s?accroissent ce qui engendre une baisse de
7,7Mt des émissions de GES. La baisse de l'activité
industrielle engendre des réductions d?émissions dans la
métallurgie (-2,2Mt), la production de ciment et autres
minéraux non métalliques (-1,3Mt), la chimie (-1,0Mt) et
l?industrie agroalimentaire (-0,8Mt). Le secteur de l'hôtellerie-
restauration connaît une croissance de son activité tout en
atténuant ses émissions, notamment en raison d'une moindre
consommation d'énergie. Les émissions du transport
maritime international se réduisent (-3,5Mt), alors que celles
du transport aérien augmentent pour la troisième année
consécutive (+1,8Mt), en lien avec la reprise du trafic après
la crise sanitaire.
Sur le moyen-long terme, dans la plupart des branches et
pour l?économie en général, une tendance au découplage
entre évolution de la production et évolution des émissions de
GES est à l?oeuvre: les émissions diminuent alors que l?activité
économique (production et valeur ajoutée) mesurée en euros
constants augmente. Ce découplage peut résulter de
différents facteurs: l'externalisation de procédés de fabrication
intensifs en carbone, la consommation d?intrants moins
carbonés (en particulier en produits énergétiques), la
modification de la nature des produits fabriqués ou l?adoption
de technologies, procédés ou comportements moins émissifs.
Entre 2022 et 2023, les baisses d?émissions s?observent
majoritairement dans des branches qui répondent plutôt à la
demande internationale qu?à la demande intérieure (industrie
manufacturière et transport maritime notamment). Cela
explique que les émissions exportées diminuent de 12,6%,
soit -17,6MtCO2éq, et captent 85% de la baisse des
émissions liées à l?activité économique française (alors que
les exportations augmentent de 2,1% en euros constants en
2023). Dans le même temps, les émissions françaises
Graphique 2: évolution des émissions françaises
de GES et de la valeur ajoutée par branche d?activité
entre 2022 et 2023
En %
* Hors agroalimentaire, automobile, équipements électriques et électroniques.
Lecture : entre 2022 et 2023, les émissions françaises de gaz à effet de
serre diminuent de 6,2 %, et la valeur ajoutée augmente de 1,4 % en euros
constants.
Champ : France ; GES (CO2 + CH4 + N2O + gaz fluorés).
Sources : Insee; Citepa. Traitements: Insee et SDES, 2024
Émissions Valeur ajoutée
30
25
20
15
10
5
0
-5
-10
-15
-20
Agriculture,
sylviculture
etpêche
Extraction,
énergie et
déchets
Fabrication
de produits
industriels*
Hébergement
et restauration
Ensemble
des branches
Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone de la France:
une baisse significative en 2023
contenues dans les biens et services destinés à la demande
finale intérieure française n?ont diminué que de 1,4%
(-2,5Mt), dans un contexte de quasi-stabilité de la demande
finale intérieure (+0,3% en euros constants).
Sur une plus longue période, les émissions de la France
ont baissé de 31% depuis1990, principalement en raison
de la réduction des émissions dans l?industrie.
L?EMPREINTE CARBONE DIMINUE DE 4,1% SOUS
L?EFFET DE LA BAISSE DES ÉMISSIONS IMPORTÉES
En 2023, l?empreinte carbone de la France est estimée à
644MtCO2éq, en baisse de 4,1% par rapport à 2022
(-27MtCO2éq). Entre 2019 et 2020, l?empreinte carbone
avait connu une chute historique de 10,3%, en lien avec la
crise sanitaire. En 2021, avec la fin des restrictions des
déplacements et la reprise de l?activité économique et du
commerce international, l?empreinte carbone avait
sensiblement rebondi de + 7,4 %, puis était restée
globalement stable en 2022 (+0,8%). En 2023, l?empreinte
carbone baisse à nouveau et atteint 9,4tonnes par personne,
contre 10,3tonnes en 2019 avant la crise sanitaire.
Les émissions des activités économiques françaises et
étrangères permettant de satisfaire la demande finale
intérieure, soit 84% de l?empreinte carbone, représentent
542MtCO2éq, en recul de 4,2% par rapport à 2022
(graphique3). Alors que les émissions intérieures (hors
ménages) sont restées quasi stables (- 1,4 % soit
-2,5MtCO2éq), celles importées ont diminué de 5,5%
(-21,0MtCO2éq), expliquant ainsi les trois quarts de la
baisse totale de l?empreinte carbone. Cette diminution des
émissions importées provient notamment de la baisse des
importations de produits minéraux (dont le ciment) et de
produits d?habillement, mais aussi d?un recul des
importations d?hydrocarbures et d?électricité qui avaient
beaucoup augmenté en 2022 en raison du contexte
géopolitique (reconstitution des stocks de gaz) et de la
moindre disponibilité du parc nucléaire. Les émissions
directes des ménages, 101 MtCO2éq soit 16% de
l?empreinte carbone, diminuent quant à elles de 3,6%
(-3,8Mt), comme indiqué précédemment.
La consommation finale des ménages induit 64% de
l?empreinte (hors émissions directes des ménages), la
consommation finale des administrations et des
organismes à but non lucratif 13% et, les investissements
et variations de stocks 23%. Alors que la consommation
finale des ménages s?accroît (+0,8% en euros constants),
l?empreinte associée se réduit de 1,5%, soit -5MtCO2éq.
Ce découplage entre évolution de la consommation des
ménages et émissions associées s?observe également
pour les investissements (+0,4% en euros constants et
-5,1% d?empreinte soit -7MtCO2éq). Les variations de
stocks induisent quant à elles une empreinte de seulement
2Mt en 2023 contre 12Mt en 2022. La réduction des
émissions associées aux stocks (-10Mt) représente ainsi
plus d?un tiers de la baisse de l?empreinte entre les
deuxannées.
Le gaz et l?électricité (-8,7Mt), les produits de la
construction (-5,6Mt) et les produits d?habillement (-3,0Mt)
sont les principaux produits contribuant à la baisse de
l?empreinte. À l?inverse, l?empreinte associée à la demande
de transport aérien (+3,2Mt) augmente, ainsi que celle liée
aux véhicules automobiles (+2,6Mt), en lien avec le rebond
du nombre d?immatriculations. La demande finale de
services marchands et publics augmente de 1,7% en euros
constants sans engendrer de hausse significative
d?émissions.
L?EMPREINTE CARBONE BAISSE SUR LONGUE
PÉRIODE MALGRÉ LA HAUSSE DE LA PART
DESÉMISSIONS IMPORTÉES
Les émissions des résidents français ont diminué de 31%
depuis 1990 (et de 41% par habitant, en tenant compte de
la hausse de la population): les émissions directes des
ménages ont baissé de 20%, les émissions des activités
économiques destinées à la demande finale étrangère
(émissions exportées) ont diminué de 26%, alors que celles
Graphique 3: l?empreinte carbone et ses composantes de 1990 à 2023
En Mt CO2 éq
Lecture : en 2023, l'empreinte carbone de la demande finale est de 644 Mt CO2 éq.
Notes : chaque barre représente l'empreinte carbone d'une année. Les données de 1990 à 2009 sont rétropolées à partir du calcul de l'année 2010,
et les données 2022 et 2023 sont provisoires.
Champ : France ; GES (CO2 + CH4 + N2O + gaz fluorés).
Sources : Insee; Eurostat; Citepa; Douanes; OCDE. Traitements: Insee et SDES, 2024
1990 1993 1996 1999 2002 2005 2008 2011 2014 2017 2020 2023
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
Émissions directes des ménages Émissions intérieures Émissions importées
Émissions de gaz à effet de serre et empreinte carbone de la France:
une baisse significative en 2023
destinées à la demande finale française ont reculé de 39%.
L?empreinte carbone de la France a, pour sa part, diminué
moins rapidement, de seulement 13% depuis1990 (et
de26% par habitant), traduisant une double tendance: une
diminution des émissions de la production intérieure (-39%)
et des émissions directes des ménages (-20%), modérées
par une hausse des émissions importées (+13%).
Les émissions importées représentaient ainsi 56 % de
l'empreinte carbone en 2023 contre 43 % en 1990. Plusieurs
facteurs contribuent à la hausse des émissions importées:
délocalisation de certaines productions (la production textile
a par exemple été divisée par deux en euros constants en
France sur la période, alors que la consommation est restée
relativement stable), augmentation de la demande finale
française pour des produits principalement produits à
l?étranger (smartphones par exemple).
En 2023, les émissions brutes associées aux importations
(513Mt) sont bien supérieures à celles dues aux exportations
brutes (273Mt). En particulier, les échanges de produits
énergétiques et de biens industrielsse soldent par une
importation nette d?environ207 Mt de GES. Seuls les
échanges de matériels aéronautiques font exception, avec
un solde exportateur de +7Mt. Pour les services, la balance
commerciale est largement excédentaire (+40Md¤), mais le
solde en GES est quasi nul (-3Mt). Les activités de services
étrangères ont en effet, en moyenne, un contenu en GES par
euro plus élevé que les activités de services nationales.
BIEN QUE CINQ FOIS PLUS INTENSES EN GES
PAREURO, LES IMPORTATIONS SE DÉCARBONENT
AU MÊME RYTHME QUE LE PIB
En 2023, l?intensité en GES du PIB est de 118grammes de
CO2éq par euro, alors que le contenu en GES par euro des
importations est de 618 grammes de CO2éq par euro
(graphique4). La composition de ces deux agrégats est en effet
très différente: les importations concernent principalement des
produits au fort contenu carbone (produits énergétiques,
métaux, biens manufacturés fabriqués dans des pays au mix
énergétique très carboné), qui sont indispensables au
fonctionnement de l?économie nationale, alors que le PIB
français recouvre principalement des activités de transformation
industrielle moins intenses en GES ou des services. Le contenu
unitaire des exportations françaises (335grammes de CO2éq
par euro) est également principalement porté par les biens
manufacturés. Enfin, l?empreinte carbone hors émissions
directes des ménages, qui intègre les émissions intérieures et
Lecture : en 2023, le PIB émet 118 grammes de CO2 par euro.
Note : chaque courbe représente la quantité de GES pour un euro
dedifférents agrégats économiques.
Champ : France ; GES (CO2 + CH4 + N2O + gaz fluorés) ;
données économiques en euros constants base 2020.
Sources : Insee; Eurostat; Citepa; Douanes; OCDE.
Traitements: Insee et SDES, 2024
Graphique 4: contenu en GES par euro du PIB,
desimportations, de la demande finale intérieure
et des exportations
En gramme de CO2 éq par euro constant base 2020
1 200
1 000
800
600
400
200
0
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
PIB Demande finale intérieure
Exportations Importations
ENCADRÉ
Des décompositions complémentaires de l?empreinte carbone en 2021
L?empreinte carbone peut être décomposée selon plusieurs approches complémentaires. Les chiffres présentés ici portent
sur2021, dernière année fondée sur un jeu de données économiques exhaustives.
L?empreinte carbone de la France peut être ventilée selon l?origine géographique des émissions: 45% des GES sont émis
enFrance, 13% proviennent de l?Union européenne hors France, 9% de Chine, 6% de Russie et 2% des États-Unis.
Cettestructure est différente de celle des importations françaises de biens et services. En effet, un produit fini importé
d?unpays donné résulte d?un processus de production souvent complexe et mondialisé qui a pu entraîner des émissions
dansdifférents pays du monde, en remontant la chaîne de valeur.
Les émissions importées peuvent elles-mêmes se distinguer selon leur destination dans l?économie française: 42% sont
destinées directement à la consommation finale des ménages (notamment en biens manufacturés ou en combustibles),
les58% autres sont utilisées comme intrants par les branches d?activités intérieures pour produire des biens et services
destinés à la demande finale française (produits agricoles, énergétiques, métalliques ou chimiques, etc.).
L?empreinte carbone peut aussi être ventilée selon les branches d?activité à l?origine des émissions de GES dans le monde:
hors émissions directes des ménages, les émissions proviennent principalement de l?industrie manufacturière (26%), de
l?agriculture (21%), de la production d?électricité (18%), des industries extractives et des services de transport (10% chacun)
et seuls 6% des services marchands et non marchands.
Si l?on s?intéresse aux biens et services finaux dans lesquels sont contenus les GES, la structure est différente: 42% des GES
de l?empreinte carbone sont incorporés dans les produits de l?industrie manufacturière et 24% dans les services marchands
etnon marchands, ceux-ci intégrant notamment une partie des émissions provenant de l?agriculture et de l?énergie.
Enfin, l?empreinte carbone peut être ventilée par grands «postes» de consommation: les déplacements, l?habitat et
l?alimentation représentent 68% des émissions de l?empreinte, alors qu?1,2 tonne de CO2éq par an et par personne est
attribuable aux services principalement publics.
Dépôt légal: novembre 2024
ISSN: 2557-8510 (en ligne)
Directrice de publication: Béatrice Sédillot
Coordination éditoriale : Céline Blivet
Maquettage et réalisation: Agence Efil, Tours
importées, atteint un contenu en GES de 210grammes de
CO2éq par euro de demande finale.
Entre 2010 et 2023, les émissions des activités
économiques résidentes (hors émissions directes des
ménages) diminuent de 25% et celles de l?empreinte totale de
18%. Sur cette même période, le produit intérieur brut et la
demande finale ont augmenté respectivement de 15% et 16%
en euros constants. Cela signifie que l?intensité d?émission GES
du PIB a diminué (-35% sur la même période), tout comme
le contenu en GES par euro de demande finale (-30%). Le PIB
(-3,3% par an en moyenne), les importations (-3,5% par an)
se décarbonent à des rythmes relativement comparables,
tandis que le contenu par euro de demande finale intérieure
décroît moins rapidement (-2,7% par an), du fait de la part
croissante des émissions importées.
DÉFINITIONS
Les émissions de gaz à effet de serre(GES) sont les
émissions de CO2, CH4, N2O et gaz fluorés liées à l?activité des
ménages et des branches productives, qui conduisent à retenir
une partie de la chaleur reçue du soleil dans l?atmosphère.
La demande finale intérieure française est constituée
de la consommation finale des ménages, des administrations,
des organismes à but non lucratif et de la formation brute de
capital(investissements et variations de stocks).
L?empreinte carbone de la France représente les
émissions de gaz à effet de serre induites par la demande
finale intérieure française, que les biens ou services
consommés soient produits sur le territoire national ou
importés. À l?inverse, les émissions françaises associées aux
exportations ne contribuent pas à l?empreinte carbone.
L?intensité en GES du PIB français est le ratio entre les
émissions des activités économiques (hors émissions directes
des ménages) et le PIB.
SOURCES ET MÉTHODES
Les comptes d?émissions dans l?air ou AEA (Air Emissions
Accounts) sont des inventaires d?émissions de substances
gazeuses, réalisés selon une nomenclature identique à celle
utilisée pour les comptes nationaux. Il s?agit des émissions
directes des branches d?activitéet des ménages; par
exemple, les émissions issues de la production d?électricité
sont allouées à la branche d?activité « production
d?électricité» et non au consommateur final. Les AEA
répertorient les émissions des unités résidentes nationales:
pour les transports, les émissions des résidents français à
l?étranger sont incluses, alors que les émissions des
étrangers en France sont exclues. Pour cette raison, le total
des émissions (403 Mt CO2 éq en 2023) diffère légèrement
des inventaires diffusés par le Citepa aux formats CCNUCC
et Secten, qui comptabilisent les émissions ayant lieu sur le
territoire français (373MtCO2éq).
L?estimation de l?empreinte carbone est fondée sur
une modélisation macro-économique, qui vise à affecter les
émissions annuelles mondiales de GES aux biens et services
faisant l?objet d?une demande finale dans chaque pays. Les
informations économiques proviennent des tableaux
internationaux des entrées sorties (TIES) «Figaro»,
développés par Eurostat, et des comptes nationaux français.
Les TIES décrivent l?origine des productions, les relations
entre les branches d?activité économiques et la nationalité
des consommateurs de chaque bien et service. L?estimation
de l?empreinte carbone résulte de la combinaison du TIES
(harmonisé au préalable sur les résultats des comptes
nationaux français) et des AEA de l?ensemble des pays du
monde. Faute de données détaillées complètes, les résultats
antérieurs à 2010 sont issus d?une rétropolation et ceux
postérieurs à l?année 2021 sont des estimations provisoires.
Dans ces estimations provisoires, les données françaises
d?émissions de GES et de demande finale monétaire sont
connues, mais le contenu en GES par euro de biens importés
est projeté, en tenant compte des tendances passées et des
variations de prix.
Les figures de cette publication sont accompagnées de
tableaux complémentaires portant sur les années 1990 à 2023,
qui présentent les différentes décompositions des comptes
d?émissions dans l?air et de l?empreinte carbone : par type de
gaz à effet de serre, par origine géographique et activité des
émissions, par produit et secteur institutionnels de la demande
finale, ainsi que des comparaisons internationales. Ils sont mis
à disposition sur les sites internet du SDES et de l?Insee.
POUR EN SAVOIR PLUS
? Estimation de l?empreinte carbone de la France entre 1990
et 2023, Note méthodologique, SDES-Insee, octobre 2024.
? Émissions de gaz à effet de serre en France: nouvelle
estimation - L?année 2023 avec les données Secten du
Citepa, Citepa, mai2024.
? Émissions mondiales de CO2 ? L?UE vis-à-vis du reste du
monde, Eurostat, février 2024.
? L?empreinte carbone de la France de 1995 à 2022, SDES,
octobre2023.
Manuel BAUDE, SDES
Sylvain LARRIEU, Insee
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Commissariat général au développement durable
Service des données et études statistiques
Sous-direction de l?information environnementale
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel: diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/emissions-de-gaz-effet-de-serre-et-empreinte-carbone-de-la-france-une-baisse-significative-en-2023
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/emissions-de-gaz-effet-de-serre-et-empreinte-carbone-de-la-france-une-baisse-significative-en-2023
https://www.citepa.org/fr/2024_05_a02/
https://www.citepa.org/fr/2024_05_a02/
https://www.citepa.org/fr/2024_05_a02/
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/bilan-energetique-2022/
https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Greenhouse_gas_emission_statistics_-_carbon_footprints&action=statexp-seat&lang=fr#C3.89missions_mondiales_de_CO2_.E2.80.93_L.E2.80.99UE_vis-.C3.A0-vis_du_reste_du_monde
https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Greenhouse_gas_emission_statistics_-_carbon_footprints&action=statexp-seat&lang=fr#C3.89missions_mondiales_de_CO2_.E2.80.93_L.E2.80.99UE_vis-.C3.A0-vis_du_reste_du_monde
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lempreinte-carbone-de-la-france-de-1995-2022