Roquelaure entreprises & biodiversité : contributions au groupe de travail financement
Auteur moral
Secrétariat d'État chargé de la mer et de la biodiversité
Auteur secondaire
Résumé
<p class="MsoNormal">Ce document souligne l'importance de la biodiversité pour l'économie mondiale et le rôle crucial du secteur financier dans sa préservation. Il propose des recommandations pour intégrer la biodiversité dans les stratégies financières, notamment par la cartographie des outils existants, la création de groupes de travail et la réalisation d'études économiques sur les coûts de l'inaction environnementale.<o:p></o:p></p>
Descripteur Urbamet
fonctionnement économique
Descripteur écoplanete
biodiversité
Thème
Environnement - Paysage
;Economie
Texte intégral
1
Recommandation GT Finance ? Banque ? Assurance Roquelaure Entreprises
et Biodiversité
Préambule
Selon le Forum économique mondial (WEF), près de la moitié de la génération de valeur au niveau
mondial dépend directement du vivant, l?autre indirectement. Pourtant, la biodiversité, qui reflète
l?état de santé de la biosphère, « s?effondre à tel point que plus des deux tiers des populations
d'espèces sauvages ont disparu depuis 1970 » (WWF Living planet report 2020). Des démarches
préservant davantage et restaurant la biodiversité se déploient depuis quelques années, mais restent
cantonnées à des marchés de niche ou relèvent plutôt d?une logique philanthropique hors marché.
Le secteur financier a un rôle à jouer dans la réorientation des flux financiers en faveur de la
biodiversité et, plus largement, dans le respect des limites planétaires[1]. Cela fonde notre
mobilisation au sein du groupe de travail (GT) Financement du « Roquelaure Entreprises et
Biodiversité », au service du Cadre mondial de Kunming Montréal, et notamment de sa cible 19c,
dont l?objectif est de mobiliser des fonds privés et publics, y compris via des sources de financement
innovantes, afin de mettre en oeuvre les stratégies et plans d'action nationaux pour la diversité
biologique.
Pour ce faire, les membres du GT souhaitent en préambule rappeler qu?il existe des conditions
indispensables pour que les financeurs puissent jouer le rôle qu?ils souhaitent jouer dans le
basculement vers de nouveaux modèles économiques, en phase avec ce cadre mondial ainsi qu?avec
les stratégies nationales françaises et celles de l?Union européenne : disposer d?une part, d?un
nouveau cadre de déploiement afin d?adapter les exigences internationales aux spécificités françaises
et d?autre part, de signaux politiques stables et lisibles à destination du marché afin de mobiliser au
mieux les mécanismes de financement.
Nous savons devoir participer au déploiement d?une nouvelle économie respectueuse de la Nature et
de l?Humain mais n?avons pas, seuls, la capacité de peser sur la transformation écologique de
l?économie.
Si nous réaffirmons notre volonté d?agir en ce sens, en oeuvrant au financement de nouveaux
modèles d?affaires qui participent à la restauration et à la protection de la biodiversité, nous
souhaitons toutefois appeler les pouvoirs publics à cheminer dans la même direction en édictant des
règles claires, transparentes, lisibles, stables et justes permettant d?embarquer, sur le long terme,
l?ensemble des acteurs économiques dans une dynamique en faveur de la nature.
Aussi, nous nous engageons à accompagner et renforcer toute nouvelle politique publique pertinente
permettant l'émergence et le développement de modèles économiques (définition de règles fiscales
et de normes incitatives en faveur de la biodiversité, politiques innovantes de régulation des accès
aux ressources, arrêt des subventions néfastes pour la biodiversité, contribuer à la mise en place
d?outils de mesure et de quantification « science based » ?).
Nous soutenons toute action forte et audacieuse en faveur d?une économie durable, endossée de
façon pérenne par les pouvoirs publics locaux, nationaux et européens, et avons conscience que les
propositions qui suivent auront un impact proportionnel à l?ampleur du déploiement des conditions
préalablement susmentionnées.
Enfin, et pour précision, il semble qu?une confusion sémantique découle des différences entre les
langues anglaise et française en ce qui concerne les termes "nature" et "biodiversité". En anglais,
"nature" est souvent utilisé de manière interchangeable avec "biodiversité", tandis qu'en français,
"nature" est généralement défini en opposition à "culture" dans un sens plus philosophique.
Cependant, avec l'influence croissante des anglicismes, cette distinction tend à s'estomper. La
2
principale référence dans ce contexte est la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), qui est
généralement traduite en français par "biodiversité". Par conséquent, pour éviter toute ambiguïté,
nous choisissons systématiquement d'utiliser le terme « biodiversité » dans le sens de « nature » en
anglais.
Recommandation 1 : Mieux capitaliser sur les outils existants et opérationnels, notamment ceux
développés en France et en Europe, en réalisant une cartographie des bases de données et
méthodes existantes permettant d?analyser l?impact et les dépendances biodiversité d?une
entreprise ou d?un fonds, et les faire connaître tout en favorisant les travaux comparatifs
permettant d?approfondir leurs avantages et leurs limites respectives afin d?en améliorer leur
adoption pour des usages adaptés par les entreprises et les acteurs de la finance
L?Institut de la Finance Durable (IFD) propose de réaliser une cartographie des bases de données,
informations et méthodologies existantes permettant d?analyser l?impact sur la biodiversité et les
dépendances à destination des acteurs financiers, afin d?améliorer leurs stratégies respectives. Cette
étude permettra d?obtenir une vision plus complète et agrégée des informations sur la biodiversité et
des manques à combler, eu égard à la multiplication des outils et des inventaires tels que?:
? les ressources du PBAF : https://pbafglobal.com/standard
? le moteur de recherche de l?Institut Louis Bachelier sur les données ESG :
https://www.institutlouisbachelier.org/cartographie-donnees-esg/
? le moteur de recherche / tools-catalogue de la TNFD :
https://tnfd.global/guidance/tools-catalogue/
? l?étude de UNEP-FI « Accountability for Nature: Comparison of Nature related Assessment
and Disclosure Frameworks and Standards » de Janvier 2024;
? le guide « Construire une démarché en matière de biodiversité et répondre au volet
biodiversité du dispositif Article 29 LEC » de l?ADEME et du CGDD ;
? les publications de la Fondation Finance for Biodiversity.
Par ailleurs, l?association Orée prépare une plateforme Entreprise & Biodiversité pour 2024.
Les membres du GT Finance partagent le besoin d?un document harmonisé et commun recensant et
classifiant les différents outils et bases de données afin de renforcer les stratégies de chacun et de
répondre aux différents enjeux couverts par la biodiversité. Ces travaux constitueront la mise à jour
du dernier rapport de l?IFD datant de 2022 « Finance et biodiversité : état des lieux de l?écosystème
français » dressant un panorama des acteurs français et des initiatives internationales du
financement de la biodiversité et du capital naturel et sur l?étude de l?IFD bientôt publiée sur la
déforestation, qui recense notamment les outils et bases de données utiles aux acteurs financiers
pour tracer les risques de déforestation dans leurs portefeuilles. Ce travail pourra alimenter les
travaux de recensement de la donnée biodiversité sur ce point spécifique.
https://pbafglobal.com/standard
https://www.institutlouisbachelier.org/cartographie-donnees-esg/
https://tnfd.global/guidance/tools-catalogue/
https://librairie.ademe.fr/changement-climatique-et-energie/6800-construire-une-demarche-biodiversite.html
https://librairie.ademe.fr/changement-climatique-et-energie/6800-construire-une-demarche-biodiversite.html
https://www.financeforbiodiversity.org/publications/
https://institutdelafinancedurable.com/app/uploads/2022/03/F4T-Finance-Biodiversite-lEcosysteme-francais.pdf
https://institutdelafinancedurable.com/app/uploads/2022/03/F4T-Finance-Biodiversite-lEcosysteme-francais.pdf
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Recommandation 2 : Proposer un bilan, en 2025, de mise en oeuvre de la CSRD sur le thème de la
biodiversité (analyse de matérialité et plans de transitions)
Le 31 juillet dernier, l'acte délégué formalisant les normes de reporting de la Corporate Sustainability
Reporting Directive (CSRD) a été publié dans sa version finale. Cet acte représente un jalon significatif
pour les entreprises en ce qui concerne leurs obligations de divulgation en matière de durabilité,
notamment en ce qui concerne la biodiversité. La norme dédiée ESRS-E4 "Biodiversité et
écosystèmes" établit le cadre réglementaire relatif à ce volet biodiversité de la CSRD. Elle est
maintenant prête à guider les entreprises dans la gestion de leurs dépendances, impacts, risques et
opportunités liés à la biodiversité.
En amont de la publication de l'acte délégué, la Commission européenne a apporté plusieurs
ajustements, notamment en assouplissant l'obligation de créer un plan de transition biodiversité. De
plus, elle a introduit davantage de flexibilité concernant l'évaluation des effets financiers anticipés.
Les entreprises ont désormais la possibilité d'omettre ces données la première année et de se baser
sur des évaluations qualitatives les deux années suivantes.
Cependant, les normes environnementales relatives aux autres volets de la CSRD, tels que le
changement climatique, la pollution, la ressource en eau et l'économie circulaire, n'ont pas bénéficié
d'un tel assouplissement. Bien que cette exemption puisse sembler surprenante, elle envoie un signal
fort : la biodiversité est un sujet complexe qui nécessite une préparation minutieuse et une expertise
adéquate pour être traitée efficacement. Par ailleurs, et surtout, il est important de considérer cette
directive dans un contexte plus large et d'examiner les autres normes environnementales de la CSRD,
à savoir le gaz à effet de serre (E1), la pollution (E2), la qualité de l?eau (E3), et les déchets (E5).
Dans ce contexte, le GT Financement du Roquelaure Entreprises et Biodiversité recommande
vivement la réalisation d'un bilan d'application des ESRS-E2 à E5 en 2025, comme la Stratégie
Nationale Biodiversité le prévoit dans sa mesure 31, à la suite de la première publication du reporting
par les entreprises concernées. Ces travaux, qui pourront être menés par le CGDD, permettront
d'identifier les éventuels obstacles à la mise en oeuvre de la norme et de proposer des
accompagnements ajustés aux entreprises financières et non financières. Il s?agirait notamment
d?analyser la divulgation pour chaque entreprise d?informations relatives aux critères de l?ESRS-E4
mais également la proportion de plans de transition biodiversité publiés et proportionnés à l?analyse
de matérialité.
Recommandation 3 : Créer un groupe de travail, visant à définir les facteurs déterminant d?un fonds
« modèle » excellant dans la prise en compte des enjeux de biodiversité
La prise en compte des contraintes environnementales par les investisseurs institutionnels dans la
gestion financière est devenue une obligation réglementaire dans le cadre de l?article 29 de la loi
Energie Climat de 2019. Même si le législateur a posé un objectif clair, la démarche à mettre en
oeuvre pour lutter contre l?érosion de la biodiversité, gérer les risques financiers et participer aux
financements de préservation et de restauration de la biodiversité par le biais des stratégies
d?investissement reste floue. Il apparaît donc opportun que les investisseurs institutionnels se
penchent collectivement sur la définition des éléments déterminant ce que pourrait constituer un
fonds « modèle » excellant dans la prise en compte des enjeux de biodiversité, ce afin de mieux
préciser les modalités de prise en compte de la biodiversité dans leur gestion financière et de
favoriser les bonnes pratiques de place.
La création d?un groupe de travail nous apparaît essentielle et permettrait de positionner les
investisseurs institutionnels français à l?avant garde :
4
? fe l?alignement des portefeuilles d?investissement aux objectifs internationaux de protection
et de préservation de la biodiversité ;
? de l'approche méthodologique relative à la prise en compte de la problématique de la
biodiversité dans la gestion financière ;
? du financement des apporteurs de solutions biodiversité en ce qui concerne les actifs cotés et
non cotés en s?inscrivant dans une démarche d?impact.
Le futur GT pourra s?appuyer sur un certain nombre d?initiatives achevées ou en cours de réalisation
et sur les produits de la recommandation 1, ainsi que les travaux engagés en 2024 par l?Autorité des
Marchés Financiers sur le développement d?une doctrine sur les fonds thématiques et les travaux en
cours menés par une coalition d?investisseurs institutionnels (Abeille Assurances (Aéma Groupe), BNP
Paribas Cardif, BPCE Assurances, la Caisse des Dépôts, CNP Assurances, EDF Gestion, MAIF, MACIF
(Aéma Groupe), Malakoff Humanis, Société Générale Assurances, AXA) avec le soutien de l?AF2I
(Association Française de Investisseurs institutionnels) et autour de la création d?un fonds de place
laboratoire sur la biodiversité s?inspirant du modèle des trois fonds Objectifs Climat lancés fin 2019
sous la coordination de la Caisse des Dépôts. La coalition a pour ambition de collaborer avec des
spécialistes de la biodiversité terrestre, aquatique et marine dans le cadre de ce projet.
Recommandation 4 : Réaliser une étude sur le coût économique de l?inaction « biodiversité » pour
les acteurs financiers français
Le secteur économique et financier français et européen dépend largement de services
écosystémiques. Mise en évidence par le rapport Dasgupta sur l?économie de la biodiversité[2], cette
dépendance a été confirmée par des études récentes de la Banque de France[3] et de la BCE[4].
Celles-ci ont montré que 75 % des prêts aux entreprises dans la zone euro dépendent fortement d?au
moins un service écosystémique, de même pour 42 % du montant des actions et obligations détenues
par des institutions financières françaises.
Les activités économiques que les acteurs financiers contribuent à financer sont également à la
source de nombreux impacts sur la biodiversité. Selon des estimations, l'empreinte biodiversité
terrestre annuelle des institutions financières françaises est comparable à la perte d'au moins 4 800
km² de nature « vierge », ce qui correspond à l'artificialisation totale d?une surface équivalente à 48
fois la ville de Paris chaque année[5]. Par ailleurs, la France a récemment été frappée par de violentes
sécheresses et inondations, et la contamination de son eau est aujourd?hui généralisée, ce qui
implique d?importantes conséquences économiques. Ces impacts devront être réduits pour atteindre
les objectifs de la SNB 2030 et du cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal.
L?inaction en matière environnementale des acteurs économiques ? publics ou privés, financiers ou
non financiers ? est donc source de risques dont la matérialisation entraînerait des coûts importants
pour les acteurs financiers. En effet, les institutions financières sont exposées à des risques de
transition (conséquences économiques adverses des efforts de préservation de la biodiversité),
notamment par le biais des secteurs ayant aujourd?hui l?impact le plus important sur la biodiversité.
Elles sont également exposées à des risques physiques associés aux coûts de la dégradation des
services écosystémiques, notamment par le biais des secteurs les plus dépendants de ces services,
comme l?agriculture ou le tourisme.
Pour anticiper ces risques pesant sur l?activité ou le portefeuille des acteurs économiques et
financiers et guider leur stratégie biodiversité, des analyses économiques permettraient d?identifier
les impacts, risques et opportunités liés à la biodiversité. Ces analyses peuvent se fonder sur des
scénarios indiquant des « futurs possibles », à partir desquels les acteurs financiers modélisent les
impacts économiques des risques selon leur source et canaux de transmission.
https://www.caissedesdepots.fr/actualites/10-investisseurs-institutionnels-lancent-3-fonds-ambition-climat
5
Le Groupe de travail recommande de réaliser une étude sur les coûts macroéconomiques de
l?inaction environnementale pour les acteurs financiers français au regard des investissements à
l?action. Cette étude pourra notamment s?appuyer sur les travaux de la Banque de France sur les
enjeux liés à la perte de biodiversité, à la suite des recommandations du NGFS[6].
Recommandation 5 : Parvenir à une doctrine collective sur les « solutions fondées sur la nature »
disponibles en France
Les Solutions Fondées sur la Nature (SFN) sont des actions visant à protéger, conserver, restaurer,
utiliser et gérer de manière durable les écosystèmes terrestres, aquatiques et marins pour répondre
aux défis sociaux, économiques et environnementaux de manière efficace et adaptative, tout en
assurant le bien-être humain, des services écosystémiques et la résilience et les avantages de la
biodiversité[7].
Ces solutions contribuent à atténuer les risques liés aux catastrophes naturelles et permettent une
meilleure adaptation des communautés et des entreprises. Par exemple, la restauration des
mangroves le long des littoraux peut réduire les risques d'inondations et d'érosion côtière,
protégeant ainsi les infrastructures et les habitations situées en aval. De même, la conservation des
zones humides peut contribuer à atténuer les dommages causés par les crues soudaines et à
préserver la qualité de l'eau, réduisant ainsi les réclamations liées aux dégâts matériels et aux pertes
de récoltes.
? l?International Finance Corporation (IFC) répertorie cinq principaux objectifs pour les SFN :
? la qualité de l?eau (prévention de la pollution ou dépollution)
? la disponibilité de la ressource en eau (sécurisation de l?approvisionnement, meilleure
rétention)
? la gestion des risques d?inondation (protection des infrastructures et réduction des niveaux
d?inondation)
? l?érosion des sols (stabilisation des sols, limitation des glissements de terrain)
? la protection des zones côtières (érosion, submersion, hausse du niveau des mers).
Les SFN offrent plusieurs avantages par rapport aux solutions conventionnelles. Elles réduisent les
coûts d'investissement et d'exploitation, ont une empreinte carbone plus faible avec des services de
séquestration du carbone, et sont mieux adaptées au changement climatique, renforçant ainsi la
résilience des infrastructures. De plus, elles favorisent la biodiversité et offrent des avantages sociaux
tels que la création d'emplois et des opportunités culturelles et éducatives. Cependant, leur
conception adaptable à chaque localité et leur nécessité d'expertise technique rendent leur mise en
oeuvre complexe, nécessitant une gestion adaptative et un suivi des performances à long terme.
Certaines SFN exigent également une surface importante pour leur mise en oeuvre, et il existe un
manque de connaissances sur le financement et l'évaluation des services écosystémiques, ainsi qu'un
manque d'orientation gouvernementale sur l'octroi de permis pour les SFN.
Ainsi le GT souligne la pertinence de lancer des travaux sur le sujet en insistant sur quelques axes
majeurs comme la promotion de ces solutions en amont des projets de développement
d'infrastructure, l?incitation au financement des SFN via notamment des partenariats public-privé,
leurs intégrations dans la stratégie de gestion des risques et leurs liens avec les autres mécanismes de
rémunération de la biodiversité.
6
Recommandation 6 : Soutenir l?initiative SNCRR, en veillant à la cohérence avec les travaux
internationaux en cours sur les crédits biodiversité (IAPB) et initier un groupe de travail visant à la
construction d?un modèle économique durable
L'article 15 de la loi « Industrie verte » de 2023 a créé la notion de « sites naturels de compensation,
de restauration et de renaturation » (SNCRR).
Ils se substituent aux « sites naturels de compensation » (SNC) créés par la loi « Biodiversité » de
2016. Le dispositif des SNC était peu utilisé et perçu comme techniquement complexe par les
porteurs de projet. Ainsi, un seul SNC a été agréé (« Opération Cossure - Une action de renaturation
en Crau », opération portée par la CDC Biodiversité), et deux projets sont en cours d'instruction.
Le gain écologique de ces opérations est identifié par des unités de compensation, de restauration ou
de renaturation (CRR). Ces unités peuvent être vendues par ces personnes publiques ou privées à
toute autre personne publique ou privée.
Un décret, en cours d'élaboration par le CGDD et la DEB, précisera notamment les modalités
d'agrément et de suivi des SNCRR, ainsi que la nature et les modalités de vente des unités de CRR.
En partenariat avec la CDC Biodiversité et d'autres acteurs engagés (financeurs publics et privés,
industriels, etc.), il est proposé d?entreprendre un travail complémentaire sur les SNCRR,
conformément à la loi Industrie verte, afin de favoriser un déploiement effectif à grande échelle en
France hexagonale et ultramarine. Pour ce faire, il est proposé d?élaborer un rapport sur le
déploiement des SNCRR qui inclura les facteurs clés de succès ainsi que les freins à lever pour un
déploiement plus important. Une revue des initiatives similaires menées à l?international permet une
évaluation de leur possible transposition.
Par ailleurs, ces travaux constitueraient une base de travail robuste afin de mettre en avant et
développer des « crédits biodiversité à la française » ou « certificats biodiversité » inciter les acteurs
financiers et non-financiers au niveau français à développer les « crédits biodiversité » pouvant
s?intégrer de manière cohérente à l?architecture de marché volontaire de crédit biodiversité en cours
de définition dans le cadre des travaux de l?IAPB à portée internationale. La comptabilité écologique
pourrait être un moyen d?innover en ce sens en valorisant d?autres dimensions.
Recommandation 7 : Conduire un groupe de travail réunissant l?ensemble des investisseurs
institutionnels (chambres de commerce, Bpifrance, AFD, Proparco, Banque des territoires?) et les
acteurs financiers privés afin de réfléchir sur la façon dont la finance mixte (blended finance) «
biodiversité » peut se développer
Un des multiples objectifs de Roquelaure Entreprises & Biodiversité est de faire appel aux différents
types d?acteurs financiers de la place afin de promouvoir le financement d?initiatives permettant la
protection ou la régénération de surfaces dédiées à la réparation d?une biodiversité endommagée,
ainsi que la génération d?unités de biodiversité selon les conditions d?application de cadres afférents.
L?appel aux financements est une condition sine qua non pour assurer la mobilisation de capitaux
pour le financement de ces initiatives.
Nous proposons de mettre en place un groupe de travail ?Blended Finance Biodiversité? réunissant
investisseurs institutionnels, banques et acteurs relevant de la sphère publique, d?affiner les
contributions possibles de chacun et d?identifier des propositions de structures de financement selon
les types de projets à financer. En effet, les modalités et les besoins de financement dépendront de
facteurs discriminants tels que la durée de financement, les montants de financement en jeu et
l?appréciation des risques associés à ces projets, d?où cette complémentarité privé-public.
Plus concrètement, les objectifs de ce groupe de travail seraient à ce stade les suivants (tbc) :
7
1. Recenser les opérations de financement de projets de biodiversité déjà réalisées
(caractéristiques et modalités de financement) ;
2. Elaborer une liste des différents acteurs privés-publics candidats à la participation au
financement de projets biodiversité ;
3. Permettre une compréhension commune des opportunités de concessionnalité, de
subventionnement et de tolérance au risque, associées à l'intervention d'acteurs publics afin
de catalyser et augmenter le niveau d?intervention d?acteurs financiers privés ;
4. Définir une cartographie de typologie de projets et y associer l?applicabilité possible d?une
approche de blended finance pour la biodiversité ;
5. Proposer une approche permettant d?identifier une utilisation ciblée de l?approche blended
finance biodiversité.
Recommandation 8 : Identifier et catégoriser des activités « nature positive »
La mesure 39 de la Stratégie Nationale Biodiversité (SNB) vise à « Mobiliser les financements privés
en faveur de biodiversité ». Les actions 2, 3 et 4[8] associées à cette mesure convergent vers la
mobilisation des acteurs de marché en vue de financements « positifs pour la biodiversité », ou, selon
un terme devenu commun dans le contexte international anglophone, « nature positive ».
L'usage de ce terme se répand au sein des acteurs de marché. Il fait l'objet de travaux par des
organisations et initiatives internationales telles que l'Union Internationale pour la Conservation de la
Nature (UICN), le Forum Économique Mondial et le World Business Council on Sustainable
Development (respectivement WEF et WBCSD dans leurs acronymes anglais). On peut également y
trouver une résonance avec le terme « net zero » relatif à l?action climatique, laissant entrevoir sa
possible utilisation future dans l?élaboration de plans de transition relatifs à la biodiversité.
Or, le terme n'a pour l'instant pas de définition claire pouvant faire consensus dans les contextes
français et international. Il ne figure ni dans le Cadre Mondial de la Biodiversité de Kunming-Montréal
(GBF dans son acronyme anglais) ni dans les textes relatifs à la finance durable de l?Union
européenne. Dans la perspective d'un accroissement des investissements portant sur la thématique
biodiversité, il est important d'en clarifier la portée, tant pour assurer la crédibilité des acteurs
souhaitant s'en prévaloir, que pour offrir aux investisseurs et aux consommateurs une garantie sur la
véracité et l'intégrité de leurs investissements et de leurs choix de consommation.
Le terme est actuellement utilisé par certains acteurs pour caractériser une action dédiée à la
protection et de la restauration de la biodiversité, et par d'autres pour désigner des actions de
réduction des impacts ou de compensation écologique dans des investissements non dédiés. Il
conviendra de clarifier l'acceptabilité de ces usages.
L?analyse pourrait notamment s?appuyer sur :
? le Kumming-Montreal Global Biodiversity Framework (GBF) et sa déclinaison dans le cadre de
la SNB ;
? les Limites Planétaires ;
? la définition des activités apportant une contribution substantielle à la protection et à la
restauration de la biodiversité et des écosystèmes au sens de de la Taxonomie européenne
(objectif 6), mais également aux objectifs environnementaux 3, 4 et 5, voire les objectifs
climatiques 1 et 2, le changement climatique étant une des pressions majeures sur la
biodiversité ;
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? les autres critères de définition proposés par les initiatives internationales pertinentes,
notamment la « Nature Positive Initiative », appuyée par 29 organisations non
gouvernementales et initiatives d'acteurs de marché[9] ;
? les publications et guides tels que « Sector transition to nature positive » en cours de
rédaction par des initiatives telles que WEF et le WBCSD ;
? les approches existantes ou en cours de définition visant à proposer des impacts positifs pour
la biodiversité, notamment les solutions fondées sur la nature et les crédits (ou certificats)
relatifs à la biodiversité.
? une consultation de ces organisations (et d'autres acteurs pertinents, à identifier) dans une
optique de proposer des critères de définition du terme cohérents et applicables tant dans le
contexte français qu'international ;
? la nomenclature de la Climate Bonds Initiative.
Les résultats d?une telle analyse pourraient notamment être les suivants :
? critères de définition du terme « nature positive » ;
? liste a priori d'activités satisfaisant aux critères de définition (en lien avec la Taxonomie
européenne et les autres critères de définition disponibles) ;
? recommandations relatives à l?évaluation et la caractérisation des activités positives pour la
biodiversité ;
? recommandations relatives à l?usage du terme dans le reporting extra-financier et la
communication externe afin d?éviter tout écoblanchiment ;
? développement des prêts bancaires à taux bonifiés (Sustainability Linked Loans ou SLL) en
fonction de l?atteinte d?objectifs en lien avec ce travail de catégorisation.
? enfin, les taxonomies et autres classifications étant binaires, développement d?outils
quantitatifs graduels transparents et comparables pour quantifier les nuances de brun et les
nuances de vert et permettre leur agrégation dans les portefeuilles financiers et les
bilans[10].
Recommandation 9 : Encourager les acteurs financiers à systématiser les échanges avec les experts
scientifiques lors de la construction de leurs politiques « biodiversité » et systématiser les
formations en matière de biodiversité à l?ensemble des collaborateurs et dans les instances
dirigeantes
Malgré des progrès notables au cours des dernières années, la prise en compte de la dimension
biodiversité par les acteurs de marché est encore limitée, notamment du fait du caractère local de la
biodiversité, des multiples paramètres qui la caractérisent, et de la faible maturité des méthodes
d?évaluation, de mesure et de reporting des dépendances, impacts, risques et opportunités (DIRO).
En outre, la diversité des modèles d?affaire implique une grande variabilité dans l'exposition aux DIRO
des acteurs de marché.
Enfin, l'essor récent de la dimension implique qu'une majorité des acteurs de marché dispose de
compétences internes limitées pour comprendre et agir sur ces DIRO.
Afin d'assurer un niveau minimum commun de compréhension et de prise en compte des DIRO liées
à la biodiversité, il est souvent utile pour les acteurs de marché d'accéder à des avis scientifiques et
techniques pouvant aider à orienter leur action de manière cohérente et crédible.
Les pistes possibles pour favoriser ces échanges comprennent :
? réaliser une cartographie des instituts de recherche publics pouvant intervenir de manière
consultative (par ex. OFB, CNRS Écologie et Environnement, MNHN, ADEME, IFREMER?) ;
9
? étudier la création une plateforme d?appui à la prise en compte de la biodiversité permettant
la mise en relation des acteurs de marché avec scientifiques, en analysant les besoins de
financement d?une telle plateforme et les conditions contractuelles applicables à l?émission
d?avis scientifiques envers des acteurs de marché en ciblant les acteurs les TPE/PME/ETI qui
ont des moyens limités pour le faire;
? cartographier les initiatives et outils permettant d?appuyer la bonne compréhension des DIRO
par les acteurs de marché (par ex. les guides de la TNFD).
Par ailleurs, cette recommandation fait le lien avec une recommandation du Groupe du Travail
Gouvernance sur la mise en oeuvre d?un programme de formation sur la biodiversité pour les équipes
dirigeantes.
Si la présence d?un représentant expert de la biodiversité au sein des instances dirigeantes
constituerait une avancée notable, il pourrait être tout aussi pertinent que l?ensemble des
représentants soient formés et montent en compétences sur les enjeux de biodiversité. L?enjeu de la
formation du Conseil d?Administration ou de ses équivalents est majeur.
Pour cela, un réel socle commun de connaissance pour les administrateurs sur ce sujet devrait être
mis en place. Les formations existantes pourraient être listées pour y intégrer notamment :
? Le module du CNAM « Enjeux des transitions écologiques : comprendre et agir » ;
? Chapter Zero France ;
? MOOC LBO-MEDEF sur la biodiversité ;
? Les différentes fresques environnementales (une demi-journée) ;
? Le programme de formation ENGAGE sur la biodiversité ;
? La formation et accompagnement Imagine 2050.
Par ailleurs, l?Institut de la Finance Durable a publié en janvier 2024 des recommandations sur la «
gouvernance de la transition climat dans les entreprises ». Il liste notamment 3 propositions sur les
compétences et formation des administrateurs qui pourraient s?étendre aux enjeux de biodiversité et
à l?ensemble des collaborateurs :
? mettre en place, de manière organisée, une montée en compétence générale de l?ensemble
des administrateurs et s?assurer qu?il y ait des modules proposés aux administrateurs au
moins une fois tous les trois ans. Les compétences climatiques pourraient être formellement
incluses dans l?évaluation des membres du Conseil.
? s?assurer de la qualité et de l?ouverture des formations proposées qui doivent traiter des
différentes facettes des enjeux climatiques (à la fois scientifiques, économiques,
réglementaires, financières et comptables) et favoriser l?accès à l?expertise externe pour les
Conseils et les Comités.
? développer une formation climat globale, plus homogène et standardisée, accessible au plus
grand nombre d?entreprises, ainsi qu?une labellisation de ces formations, sur la base d?un
cahier des charges établi par un consortium d?acteurs assurant une neutralité de la formation
et sa rigueur scientifique (Chapter Zero, IFD, ILB, IFA, CGI, WBCSB, etc).
https://formation.cnam.fr/rechercher-par-discipline/enjeux-des-transitions-ecologiques-comprendre-et-agir-1423549.kjsp?RH=1706804091804&RF=1686557811788
10
Recommandation 10 : Dans une démarche d'engagement de la part des investisseurs et/ou gérants
d'actifs, renforcer l'implication / les prises de position en faveur de la biodiversité au sein des
instances de gouvernance des entreprises dans lesquelles ces derniers détiennent des
participations
La politique d'engagement des investisseurs institutionnels et des sociétés de gestion est un outil
fondamental pour exercer un rôle d'actionnaire responsable et inciter les entreprises dans lesquelles
ces derniers investissent à améliorer leurs pratiques dans le domaine de l'environnement. Les acteurs
de la finance, en tant quallocataires de capital, ont la capacité d'influencer les instances de
gouvernance des entreprises pour les inciter à accélérer leurs actions en faveur de la préservation et
de la restauration de la biodiversité et des écosystèmes et à correctement identifier leurs impacts et
leurs dépendances sur la biodiversité et les écosystèmes qui les entourent. Le dialogue avec les
instances de gouvernance permet également aux acteurs de la finance d'améliorer leur
compréhension des enjeux, impacts et dépendances liées à la biodiversité.
Il est attendu des instances de gouvernance des entreprises qu'elles jouent un rôle actif pour
favoriser la définition et la mise en place de selon des critères communs et cohérents de :
? plan de transition incluant la biodiversité ou spécifique à la biodiversité;
? politiques incluant la biodiversité ou relatives à la biodiversité ;
? objectifs cibles incluant la biodiversité ou relatives à la biodiversité ;
? mesures d'impact incluant la biodiversité ou relatives à la biodiversité ;
? mesure des effets financiers potentiels des impacts, risques et opportunités incluant la
biodiversité ou liés à la biodiversité.
Les acteurs de la finance s'assureront que ces éléments essentiels de la mise en place d'une stratégie
crédible et robuste dans lesquelles elles investissent sont bien mis en place par le biais du dialogue
actionnarial ou par le vote en assemblée générale, par exemple à l'occasion de dépôt de résolutions «
biodiversité » soumise au vote des actionnaires lors des assemblées générales.
La « Feuille de route pour une finance durable » des Principes pour l'Investissement Responsable des
Nations Unies (UNPRI), de l'Institut de la Finance Durable et du FIR à l'automne 2022 mentionnaient
également parmi ses recommandations, la nécessaire facilitation et l'encouragement de
l'engagement actionnarial sur les sujets ESG. Les UNPRI identifient également plusieurs thématiques
d'engagement autour de la biodiversité à mettre en place par les investisseurs telles que la
gouvernance et la surveillance des enjeux liés à la biodiversité, l'accompagnement dans la gestion
opérationnelle de ces sujets ou encore la transparence en matière de biodiversité.
Recommandation 11 : Lancer des travaux permettant de qualifier ce qu'est une entreprise / activité
en transition du point de vue général mais également sous l'angle sectoriel, en lien avec les travaux
des autres groupes de travail du Roquelaure E&B
La transition représente un état dynamique caractérisé par des évolutions et transformations
progressives. Bien que le respect des obligations de transparence concernant des aspects pertinents
tels que la CSRD et la Taxonomie verte de l'UE soit une condition nécessaire, il ne suffit pas à lui seul à
qualifier un état de transition. Établir un objectif quantifié et aligné à un cadre de référence (pouvant
s?inspirer de SBTn et la TNFD) à jour et transparent représente une première étape cruciale pour
définir un état de transition considéré comme "positif". La seconde étape consiste à garantir la
robustesse et la crédibilité de ce plan de transition en matière de biodiversité, par exemple grâce à un
équivalent de la méthode d?évaluation Assessing Low Carbon Transition, ACT, de l?ADEME, pour la
Biodiversité, en cours de développement.
11
Les travaux du GT Financement du Roquelaure Entreprises et Biodiversité ont mis en lumière
l'importance capitale des entreprises non financières dans la réussite opérationnelle de la transition
écologique. Il est impératif d'établir un cadre général et harmonisé permettant d'orienter les capitaux
des acteurs financiers vers des entreprises plus engagées dans leur processus de transformation de
leurs modèles d?affaires et notamment dans le respect des Limites Planétaires.
Par ailleurs, il convient de reconnaître que chaque secteur d'activité présente des spécificités, aussi
bien en matière d?impact environnemental que de priorités en matière de transition des modèles
d'affaires liées à la biodiversité. Par conséquent, le groupe de travail soulève la nécessité de prendre
en compte un niveau de granularité fin et de mener ce travail pour chaque secteur d'activité en
utilisant les nombreux travaux, certifications environnementales et bases de données existantes.
Cette démarche pourra aussi s'appuyer sur les travaux des groupes de travail sectoriels du
Roquelaure Entreprises et Biodiversité, en étroite collaboration avec l'Office Français de la
Biodiversité (OFB), qui a déjà entamé une réflexion sur ce sujet. Il s?agira de reprendre les secteurs
d?activités des GT sectoriels en y ajoutant les secteurs prioritaires de la TNFD[11] et notamment
l?agriculture, l?élevage et la pêche.
Ainsi, définir de manière objective ce qu'est une entreprise "en transition" en termes de biodiversité,
c'est-à-dire engagée dans une trajectoire de transformation environnementale de son modèle
économique, constitue un objectif à la fois technique et politique. Cette définition pourrait fournir
des orientations aux acteurs financiers pour leurs propres décisions d'investissement ou d'octroi de
prêts, et en orienter les décisions publiques vis-à-vis des entreprises.
Participants :
Abeilles Assurances
AXA
Banque de France
BNP Paribas
BPCE
CDC Biodiversité
Crédit Agricole
Demeter IM
Fédération bancaire française
Green Got
Groupe CDC
HSBC
Institut de la finance durable
La Banque Postale
Livelihoods
MAIF
MAIF
Mirova
SCOR
Société Générale
Swen Capital
Sycomore AM
Tikehau Capital
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[1] Stockholm Resilience Center
[2]
https://www.gov.uk/government/publications/final-report-the-economics-of-biodiversity-the-dasgup
ta-review
[3] Banque de France, Svartzman et al., Un « printemps silencieux » pour le système financier? Vers
une estimation des risques financiers liés à la biodiversité en France, 2021
[4] Living in a world of disappearing nature: physical risk and the implications for financial stability
(europa.eu)
[5] Svartzman et al., op. cit.
[6] NGFS, Recommendations toward the development of scenarios for assessing nature-related
economic and financial risks, 2023
[7] UICN, Defining Nature-based Solutions, 2016
[8] Action 2 : Faire évoluer le label bas carbone pour mieux intégrer les enjeux de biodiversité et
renforcer son déploiement ; Action 3 : Étudier une évolution des produits d?épargne pour en faciliter
la mobilisation au profit de la préservation de la biodiversité ; Action 4 : Faciliter l?engagement
volontaire des entreprises en faveur de la restauration des écosystèmes.
[9] Parmi les membres fondateurs de la Nature Positive Initiative, on retrouve l?UICN, le WWF,
WBCSD, la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD), la Capitals Coalition, le World
Resources Institute (WRI), les Principles for Responsible Investment (PRI), l?ONG Business for Nature,
et la Global Reporting Initiative (GRI).
[10] Comme étudié dans le pilote TNFD de Scyomore AM, I Care et la NEC initiative, disponible ici.
[11] Cf. TNFD Guidance for Financial Institutions v1
https://www.gov.uk/government/publications/final-report-the-economics-of-biodiversity-the-dasgupta-review
https://www.gov.uk/government/publications/final-report-the-economics-of-biodiversity-the-dasgupta-review
https://publications.banque-france.fr/un-printemps-silencieux-pour-le-systeme-financier-vers-une-estimation-des-risques-financiers-lies-la
https://publications.banque-france.fr/un-printemps-silencieux-pour-le-systeme-financier-vers-une-estimation-des-risques-financiers-lies-la
https://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/scpops/ecb.op333~1b97e436be.en.pdf
https://www.ecb.europa.eu/pub/pdf/scpops/ecb.op333~1b97e436be.en.pdf
https://www.ngfs.net/en/ngfs-recommendations-toward-development-scenarios-december-2023
https://www.ngfs.net/en/ngfs-recommendations-toward-development-scenarios-december-2023
https://portals.iucn.org/library/sites/library/files/resrecfiles/WCC_2016_RES_069_EN.pdf
https://fr.sycomore-am.com/telecharger/article/1040/TNFD_Pilot_Synthese_SycomoreAM_NEC_ICare_1409_FR_FINAL.pdf
https://tnfd.global/wp-content/uploads/2023/08/Guidance_for_Financial_Institutions_v1.pdf
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CONTRIBUTIONS DU GROUPE DE TRAVAIL
Préambule
Recommandation 1 : Mieux capitaliser sur les outils existants et opérationnels, notamment ceux développés en France et en Europe, en réalisant une cartographie des bases de données et méthodes existantes permettant d?analyser l?impact et les dépendanc...
Recommandation 2 : Proposer un bilan, en 2025, de mise en oeuvre de la CSRD sur le thème de la biodiversité (analyse de matérialité et plans de transitions)
Recommandation 3 : Créer un groupe de travail, visant à définir les facteurs déterminant d?un fonds
Recommandation 4 : Réaliser une étude sur le coût économique de l?inaction « biodiversité » pour les acteurs financiers français
Recommandation 5 : Parvenir à une doctrine collective sur les « solutions fondées sur la nature » disponibles en France
Recommandation 6 : Soutenir l?initiative SNCRR, en veillant à la cohérence avec les travaux internationaux en cours sur les crédits biodiversité (IAPB) et initier un groupe de travail visant à la construction d?un modèle économique durable
Recommandation 7 : Conduire un groupe de travail réunissant l?ensemble des investisseurs institutionnels (chambres de commerce, Bpifrance, AFD, Proparco, Banque des territoires?) et les acteurs financiers privés afin de réfléchir sur la façon dont la ...
Recommandation 8 : Identifier et catégoriser des activités « nature positive »
Recommandation 9 : Encourager les acteurs financiers à systématiser les échanges avec les experts scientifiques lors de la construction de leurs politiques « biodiversité » et systématiser les formations en matière de biodiversité à l?ensemble des col...
Recommandation 10 : Dans une démarche d'engagement de la part des investisseurs et/ou gérants d'actifs, renforcer l'implication / les prises de position en faveur de la biodiversité au sein des instances de gouvernance des entreprises dans lesquelles ...
Recommandation 11 : Lancer des travaux permettant de qualifier ce qu'est une entreprise / activité en transition du point de vue général mais également sous l'angle sectoriel, en lien avec les travaux des autres groupes de travail du Roquelaure E&B