Planifier une France décarbonée : Mise en concertation de la PPE et de la SNBC
Auteur moral
France.Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires (2022-...)
Auteur secondaire
Résumé
<p class="MsoNormal">La Stratégie Française pour l'Énergie et le Climat vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50 % d'ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Elle repose sur quatre piliers : nucléaire, énergies renouvelables, efficacité énergétique et sobriété énergétique. La consultation publique et les groupes de travail enrichissent cette stratégie.<o:p></o:p></p>
Descripteur Urbamet
pollution atmosphérique
;énergie nucléaire
;énergie renouvelable
;GAZ A EFFET DE SERRE
;neutralité carbone
;EFFICACITE ENERGETIQUE
Descripteur écoplanete
Thème
Texte intégral
Planifier
une France
décarbonée
Mise en concertation
de la PPE et de la SNBC
STRATÉGIE FRANÇAISE ÉNERGIE CLIMAT
Sommaire
1. La Stratégie Française pour l?Énergie
et le Climat
2. Les grands défis de la Stratégie Française
pour l?Énergie et le Climat
3. La Stratégie nationale bas-carbone
4. La Programmation Pluriannuelle
de l?Énergie
5. Les clés de la réussite de notre transition
énergétique et climatique
Nos actions pour réduire nos émissions
de GES et notre empreinte carbone
p.6 __
p.10 __
p.12 __
p.17 __
p.18 __
p.19 __
3
ÉDITOS
Dès 2022, j?ai souhaité entamer un important
processus de révision de la Stratégie Française pour
l?Énergie et le Climat. Cette stratégie devait mieux
refléter la réalité des ambitions de notre pays :
lutter contre le dérèglement climatique et réduire
nos émissions, améliorer la qualité de vie de nos
concitoyens, réindustrialiser notre pays, en créant
des emplois partout dans nos territoires et recouvrer
notre souveraineté énergétique en sortant de notre
dépendance aux énergies fossiles. Elle s?appuie sur
Agnès Pannier-Runacher,
ministre de la Transition
écologique, de l?Énergie,
du Climat et de la Prévention
des risques
«
quatre piliers, tous essentiels et complémentaires, le développement du
nucléaire et des énergies renouvelables ainsi que l?efficacité et la sobriété
énergétiques.
Pour réviser en profondeur cette stratégie et remettre la France sur la
bonne trajectoire énergétique et climatique, nous avons d?abord voulu
demander leur avis aux Françaises et aux Français à travers la concertation
« Notre avenir énergétique se décide maintenant » menée sous l?égide
de la Commission nationale du débat public. Pendant plus de cinq mois,
cette consultation leur a permis d?échanger, de proposer, de débattre,
sur l?avenir de notre mix énergétique et les conditions de succès de la
transition énergétique.
Tous les leviers ont été mobilisés pour assurer le succès de la concertation :
consultation en ligne ayant récolté plus de 30 000 contributions ; réunions
dans chacune des régions de France, Outre-Mer compris ; et « Forum
des jeunesses » avec 200 jeunes de 18 à 35 ans qui ont pu remettre leurs
propositions à la Première ministre Elisabeth Borne.
4
Dans la foulée de ce travail, j?ai organisé des
groupes de travail transpartisans, pilotés par
des parlementaires et des élus locaux. Ces
groupes ont associé largement : des experts,
des associations environnementales et de
consommateurs, des partenaires sociaux... Ces
groupes de travail, mobilisés pendant plusieurs
mois, ont permis d?enrichir la réflexion et de
bâtir des consensus utiles à notre Nation. Ils
ont débouché sur la publication d?un projet
de Stratégie française pour l?Énergie et le
Climat à la fin du mois de novembre 2023.
Il y a quelques semaines, lors de sa
déclaration de politique générale, le Premier
ministre a annoncé vouloir reprendre le fil de
la planification écologique avec le lancement
des consultations publiques sur les textes de
mise en oeuvre de la Stratégie Française pour
l?Énergie et le Climat. C?est aujourd?hui chose
faite.
Le 3e Plan national d?adaptation au
changement climatique (PNACC) a été ouvert
à la consultation le 25 octobre dernier. Il est le
fruit de mois de travail menés à l?initiative de
mon prédécesseur, Christophe Béchu.
Aujourd?hui, ce sont les 3es éditions de la
Stratégie nationale bas-carbone 3 (SNBC 3)
et de la Programmation pluriannuelle
de l?énergie 3 (PPE 3) sur lesquelles nous
souhaitons recueillir l?opinion des Français.
Cet ensemble de textes permettra, enfin, de
parachever le renouveau de notre ambition
écologique. Car l?objectif est bien là : être à
la hauteur de l?urgence, de la course contre-
la-montre climatique et des prévisions des
scientifiques, pour protéger nos concitoyens.
L?ensemble de ces travaux doit nous
permettre de rehausser nos objectifs de
réduction de nos émissions de gaz à effet de
serre de 40 à 50 % entre 1990 et 2030. Puis,
à moyen-terme, d?être à la hauteur de notre
ambition d?atteindre la neutralité carbone à
l?horizon 2050 et de sortir progressivement de
notre dépendance aux énergies fossiles.
Ces textes s?inscrivent dans la droite ligne
de l?action menée depuis 2017 et plus
particulièrement depuis 2022 avec la
planification écologique. Je rappelle qu?en
2023, la France a réduit ses émissions de gaz
à effet de serre de 5,8%, nous plaçant sur la
trajectoire de l?Accord de Paris. Des efforts
qui ont été jugés encourageants par le Haut
Conseil pour le Climat.
Avec ces textes, nous renforçons la
planification écologique. Nous fixons le bon
cap, les bons objectifs, les bons indicateurs
pour poursuivre ces efforts. Nous sonnons
la mobilisation générale pour mener les
transformations structurelles que nous
devons engager dans notre société. Nous
assumons la réalité du combat qui est le
nôtre ; pas l?opposition factice entre énergies
renouvelables et nucléaire, mais l?opposition
réelle et cruciale des énergies décarbonées
contre les énergies fossiles.
Mais ce n?est pas tout. Ces textes visent
également à répondre aux inquiétudes
qui s?élèvent dans la population et qui ont
notamment pu se faire entendre lors du
Forum des Jeunesses. Je pense notamment
à l?exigence que la transition soit juste et
équitable entre les grands acteurs - dont la
contribution doit être plus importante -, et les
ménages les plus modestes que nous devons
accompagner. Equitable également au niveau
territorial pour que l?effort de la transition
ne repose pas exclusivement sur quelques
territoires ruraux. Pour assurer cette équité,
nous déployons et continuerons de déployer
des dispositifs afin d?accompagner les Français
dans la décarbonation de leurs usages du
quotidien.
Si je devais résumer en quelques mots la
philosophie dans laquelle nous lançons
cette consultation publique sur la PPE et la
SNBC, ce serait : ambition pour l?avenir des
jeunes générations ; concertation pour bâtir
un consensus social et politique autour des
mesures prioritaires à mettre en oeuvre ; et
justice sociale dans la mise en oeuvre de ces
mesures. Voilà ce qui doit être notre boussole ! «
5
François Durovray,
ministre délégué auprès de la ministre
du Partenariat avec les territoires et
de la Décentralisation, chargé des
Transports
Olga Givernet,
ministre déléguée auprès de la ministre de la
Transition écologique, de l?Énergie, du Climat et de
la Prévention des risques, chargée de l?Énergie
Pour atteindre nos objectifs
énergétiques, nous devons avancer sur
deux fronts : réduire nos consommations
grâce à la sobriété et à l?efficacité
énergétique, tout en développant
massivement la production d?énergie
décarbonée. Ce n?est pas qu?une
question d?énergie, c?est un choix de
société qui déterminera notre avenir.
Pour sortir des énergies fossiles d?ici
2050, nous nous appuierons sur la
construction de nouveaux réacteurs
nucléaires et l?expansion des énergies
renouvelables. L?ambition de la PPE
est claire : réaliser une transition
historique, en passant d?un modèle
de consommation d?énergie encore
largement carboné ? 60 % en 2022 ? à
un modèle 60 % décarboné d?ici 2030,
avec des objectifs encore plus ambitieux
pour 2035.
Notre seule boussole dans cette
transition est le dialogue. Depuis le
lancement de notre programmation
pluriannuelle de l?énergie, nous avons
engagé des consultations approfondies
avec tous les acteurs concernés pour
garantir que nos choix soient collectifs.
Cette démarche, orchestrée sous l?égide
de la CNDP, nous permettra de dévoiler
une première version de notre travail,
suivie d?une consultation finale avant la
publication.
Les transports représentent 32 % des
émissions de gaz à effet de serre. Ils
constituent donc un tiers du problème
mais aussi un tiers de la solution. Pour
relever ce défi ambitieux, en partenariat
avec les collectivités locales et, à travers
elles, avec l?ensemble des Français, nous
entendons :
AMÉNAGER pour réduire les besoins de
déplacements
MASSIFIER pour transporter plus de
personnes et de marchandises avec
moins de voitures individuelles
VERDIR les motorisations, notamment
par l?électrification, pour réduire
l?empreinte carbone de chaque
déplacement.
La concertation qui s?ouvre sous l?égide
de la Commission nationale du débat
public (CNDP) marque une étape clé
dans notre stratégie de développement
des mobilités propres. Elle nous
permettra de partager largement les
orientations de notre politique de
transport et coconstruire les solutions
nécessaires pour atteindre nos objectifs
climatiques.
Dès aujourd?hui, chacun a le pouvoir, en
quelques clics, de prendre en main son
destin et de contribuer activement à
façonner les transports de demain : plus
verts et donc plus responsables.
«
«
«
«
6
1.
La Stratégie Française pour
l?Énergie et le Climat
Quelle articulation avec
les autres documents
de planification ?
Le gouvernement travaille depuis 2021 à la
révision des 3 documents de planification en
matière de climat et d?énergie : la Stratégie
nationale bas-carbone (SNBC), la Programmation
pluriannuelle sur l?énergie (PPE) et le Plan
national d?adaptation au changement climatique
(PNACC). Ces 3 documents constituent la
Stratégie Française pour l?énergie et le climat
(SFEC).
Cette stratégie vise à traiter de manière
cohérente les enjeux de décarbonation et à
renforcer l?articulation entre l?atténuation et
l?adaptation au changement climatique :
? La SNBC et la PPE se fondent sur le même
scénario de référence. Elles doivent garantir
pour tous les secteurs (transports, agriculture,
bâtiments, industrie, énergie, déchets) une
adéquation entre le besoin et la ressource
(énergie, capacité industrielle des filières,
disponibilités de compétences?) à chacun des
horizons temporels 2030 et 2050.
? La SNBC et la PPE visent à contribuer à
l?objectif collectif de l?Accord de Paris :
maintenir l?élévation de la température
moyenne bien en-dessous de 2 °C par rapport
aux niveaux préindustriels et si possible à 1,5 °C.
La SNBC définit la feuille de route en matière
d?atténuation pour l?ensemble des secteurs,
production et transformation d?énergie
compris, et la PPE traduit de manière plus
opérationnelle, pour les 10 années à venir, les
orientations de la politique énergétique.
? La SNBC et la PPE prennent en compte les
variabilités de l?évolution du climat futur pour
que la stratégie climatique et énergétique de la
France soit résiliente.
7
27 %14 %
59 %
En 2022 En 2030
34 %
0,3 %23 %
42 %
Électricité Énergie fossiles EnR hors électricité H2 et e-fuel
En 2035
39 %
1 %
30 %
30 %
En 2050*
54 %
3%
42 %
0 %
Notre trajectoire pour sortir de notre
dépendance aux énergies fossiles
*Ces chiffres reposent sur des modélisations
provisoires
8
Mieux produire de l?énergie pour
décarboner notre mix énergétique
Photovoltaïque
Multiplier jusqu?à 6 fois la puissance
installée en 2022
Nucléaire
Lancement d?un programme de
construction d?EPR 2 et redressement de
la disponibilité du parc existant afin
d?atteindre un niveau de production
d?a minima 360 TWh/an et si possible de
400 TWh/an
Chaleur
renouvelable et
de récupération
Multiplier par 2 la consommation de
chaleur entre 2022 et 2035
Biocarburants
Augmenter de 40 % leur usage d?ici 2030
par rapport à 2019
Hydroélectricité
Augmenter de 2,8 GW notre capacité
en incluant notamment des stations de
transfert d?énergie par pompage (STEP)
pour augmenter les capacités de stockage
de l?électricité
Éolien terrestre
Atteindre 1,5 GW de capacité
supplémentaire par an, soit le maintien du
rythme actuel de développement
Éolien en mer
Atteindre 18 GW de capacités à horizon
2035, afin de produire plus de 10 % de la
production d?électricité décarbonée
Hydrogène
Atteindre 8 GW déployés d?ici 2035
Biogaz
Multiplier par 5 la production d?ici 2035
Notre
consommation
énergétique
Par rapport à 2012
- 30 % en 2030
- 50 % en 2050
Notre
consommation
d?énergie finale
fossile
En 2022, nous consommons
60 % d?énergie finale fossile
Notre objectif est de n?en
consommer plus que 42 %
en 2030
Atteindre
66% de voitures
électriques dans les
ventes et 15% dans le
parc roulant en 2030
Rénover
400 000 maisons
individuelles et
200 000 logements
collectifs chaque année
en moyenne d?ici 2030
Rénovations d?ampleur en une ou plusieurs
étapes, pour les parcs privé et social
9
Nos objectifs de réduction
de notre consommation
Nos objectifs de
décarbonation de notre
vie de tous les jours
10
2. RÉDUIRE NOTRE EMPREINTE
CARBONE
Si les engagements internationaux de la
France portent sur ses émissions territoriales,
le Gouvernement s?est engagé à réduire
l?empreinte carbone de la France. La SNBC 3
comportera des budgets carbone indicatifs
en empreinte et un objectif de long terme.
Cet engagement dépend fortement de
l?évolution de nos modes de consommations
de la décarbonation des partenaires
commerciaux de la France à long terme
et de la faculté de notre économie à être
plus compétitive et plus apte à relocaliser
certaines chaînes de valeur.
L?empreinte carbone de la France, rapportée
au nombre d?habitants, a diminué
significativement : - 18 % entre 1995 (11,3
tCO2eq par habitant) et 2022 (9,2 tCO2eq),
en raison notamment d?une baisse des
émissions intérieures, partiellement
contrebalancée par une hausse des émissions
importées2.
2. En réponse à l?augmentation de la demande et,
dans une moindre mesure, à cause du phénomène
de désindustrialisation.
2.
Les grands objectifs de la
Stratégie Française pour l?Énergie
et le Climat
1. ACCÉLÉRER LA RÉDUCTION DE NOS
ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE
La SNBC 3 doit tracer le chemin vers
l?atteinte d?une réduction de 50 % de nos
émissions brutes de gaz à effet de serre
en 2030 par rapport à 1990 et la neutralité
carbone en 2050.
L?atteinte de l?objectif de 2030 implique de
réduire d?environ 126 Mt nos émissions entre
2022 et 2030. Cet objectif est considérable :
entre 1990 et 2022, nos émissions ont été
réduites de 144 Mt.
Cette accélération impose des efforts de
tous et des transformations dans tous les
secteurs de notre économie.
À l?horizon 2050, l?atteinte de la neutralité
carbone implique de réduire au maximum les
émissions résiduelles. L?évolution des puits
naturels et technologiques sera également
déterminante pour l?atteinte de notre
objectif.
Émissions associées aux importations (pour usage final et de consommations intermédiaires)
Émissions intérieures (directes des ménages et production intérieure hors exportations)
Empreinte totale par personne (échelle de droite)
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
12
10
8
6
4
2
0
11,111,1
10,5 10,5
10,2 10,1
9,7 9,5 9,3 9,7 9,4 9,3
8,4 8,5
9,2
19
95
2000
2005
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020(e)
2021
(e)
2022
(e)
11,3
263 263 290 316
343
321
317
320
304
292
317
317
311
284
285
348
408 410 411 367
343
348
348
322
325
328
330
316
314
286
290
275
Empreinte carbone de la France de 1995 à 2022
(en Mt CO2eq) (Traitement SDES, 2023)
Énergie
Déchets
Industrie
Bâtiment
Agriculture
Transports
SNBC 2
.600
.500
.400
.300
.200
.100
0
1990 2000 2010 2022 2030
539
396
270
Émissions totales par secteurs (hors UTCATF) historiques
(1990-2022) et projetées dans le scénario SNBC 3 provi-
soire (2023-2030), en MtCO2eq
11
3. RÉDUIRE NOS CONSOMMATIONS
D?ÉNERGIE
La France doit réduire significativement ses
consommations d?énergie pour atteindre
ces objectifs climatiques. Cette réduction
est traduite dans la SNBC et la PPE par
des mesures de sobriété et d?efficacité
énergétique (qui passe notamment par
l?électrification des usages).
4. DÉCARBONER LE MIX ÉNERGÉTIQUE
Réussir la transition, c?est enfin produire
davantage d?énergie décarbonée, mettre en
place les chaînes de valeur permettant de
réaliser les outils de production en Europe
et, pour les approvisionnements résiduels,
diversifier nos approvisionnements.
Pour cela, la France doit se mettre en
situation de se libérer autant que possible
des énergies importées que sont le gaz et
le pétrole. Pour la majorité, ces énergies
répondent à des usages qui peuvent être
assurés par des énergies décarbonées :
électricité produite à partir de sources bas-
carbone sur le territoire nationale (nucléaire
et énergies renouvelables) et énergies
renouvelables non électriques (chaleur
et froid renouvelables, biocarburants,
biométhane...).
12
3.
La Stratégie nationale bas-carbone
La SNBC, qu?est-ce
que c?est ?
Créée en 2015, la Stratégie nationale bas-carbone
(SNBC) est la feuille de route de la France pour
réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Autrement dit, c?est notre cadre d?action
en matière d?atténuation du changement
climatique.
La loi prévoit sa révision tous les cinq ans.
La SNBC 2, encore en vigueur, a été adoptée
par décret en avril 2020. Depuis 2021, le
Gouvernement a engagé de nombreux travaux
pour mettre en oeuvre la troisième édition de la
SNBC.
La SNBC comprend :
? un objectif de long terme, la neutralité carbone
en 2050 et la réduction de l?empreinte carbone2
des Français ;
? un scénario de baisse des émissions de GES
dans tous les secteurs d?activité, robuste,
à même de guider l?action collective pour
parvenir à nos objectifs climatiques. Ce
scénario tient compte de l?ensemble des
contraintes physiques, sociales, économiques
et environnementales ;
? des plafonds d?émissions de gaz à effet de serre
à ne pas dépasser par périodes de 5 ans, dits
budgets carbone.
La neutralité carbone est définie par la loi énergie
climat comme « un équilibre, sur le territoire
national, entre les émissions anthropiques par
les sources et les absorptions anthropiques par
les puits de gaz à effet de serre ». Pour la France,
atteindre la neutralité carbone à l?horizon 2050
implique une division supérieure à 6 des émissions
de gaz à effet de serre sur son territoire par
rapport à 1990.
Comment la SNBC 3
est-elle élaborée ?
L?élaboration de la SNBC 3 repose sur un
important travail de concertation et de dialogue
avec les parties prenantes (représentants du
monde économique, représentants des salariés,
associations, collectivités, ONG, citoyens) et de
modélisation.
La modélisation permet de construire le scénario
de la SNBC.
Elle se fonde sur plusieurs modèles sectoriels
alimentés par près de 2000 hypothèses, issues de
la concertation. La modélisation permet de
traduire l?effet des hypothèses, des politiques et
des mesures envisagées sur les trajectoires
sectorielles d?émissions de gaz à effet de serre.
Elle permet également d?estimer des données
d?activités sectorielles, comme le trafic de
véhicules, le nombre de rénovations énergétiques
de logements, la taille des cheptels ou les
consommations d?énergie.
2. L?empreinte carbone de la France correspond à
l?ensemble des émissions associées à la consommation
des Français, incluant les émissions dues aux produits
et services produits à l?étranger et importés en France,
mais excluant les émissions liées aux produits et
services produits en France et exportés à l?étranger
13
Quelle est son ambition ?
La SNBC 3 vise à atteindre la neutralité carbone à l?horizon 2050 et à réduire l?empreinte carbone
de la France, en tenant compte des émissions importées, au-delà de nos engagements internationaux
de la France qui portent sur nos émissions territoriales.
Pour tenir ces objectifs, l?horizon 2030 représente un jalon important dont l?ambition a été rehaussée,
en lien avec la nouvelle ambition climatique européenne.Le nouvel objectif de réduction des émissions
de gaz à effet de serre est de réduire de 50 % les émissions brutes d?ici 2030 par rapport à 1990 ; il était
de 40 % dans la SNBC 23.
Cette ambition renouvelée se traduit en un certain nombre de transformations dans toute notre
économie : nouvelle répartition de l?effort, identification de mesures sectorielles supplémentaires?
Pour atteindre notre objectif territorial, nous devons baisser nos émissions de 5 % chaque année entre
2022 et 2030, contre 2 % de réduction annuelle en moyenne de 2017 à 2022.
Grâce à une baisse importante des émissions de GES pour l?année 2023, de à - 5,8 % par rapport à 2022,
la France est en ligne avec son nouvel objectif climatique. C?est en effet plus du double de la baisse
moyenne des émissions de gaz à effet entre 2018 et 2022 (- 2,7 %). Pour l?année 2024, les premières
estimations du Citepa montrent par ailleurs que cette baisse se poursuit (- 4,8 % sur les 12 derniers mois).
3. www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2020-03-25_MTES_SNBC2.pdf
- 3,4 %- 8,7 % - 5,5 %
- 17,9 % - 1,6 %
TRANSPORTLOGEMENT ET
BÂTIMENTS
ÉNERGIE
INDUSTRIE
AGRICULTURE
Sur 12 mois, de juillet 2023 à juin 2024, la France a réduit
ses émissions de gaz à effet de serre de 4,8 %
14
Les horizons plus lointains sont soumis à davantage d?imprévisibilité. Plusieurs défis devront pourtant
y être relevés : l?atteinte de la neutralité carbone en 2050, la baisse de notre empreinte carbone, la
réduction drastique de notre consommation d?énergie et la sortie des énergies fossiles (pétrole, gaz,
charbon).
Plusieurs chemins pourraient être empruntés pour parvenir à nos objectifs. Ils nécessitent toutefois
tous des transformations en profondeur de notre société qui doivent être planifiées et accompagnées.
Ils reposent sur des choix sociétaux (évolution du système alimentaire, de la consommation,
développement technologique, recours à la sobriété, etc.) à qualifier dès aujourd?hui. Cette lisibilité
quant aux évolutions à engager est indispensable pour évaluer les décisions indispensables à prendre à
court terme et les grandes orientations à donner sur le plus long terme.
Compte tenu de la multiplicité des défis à relever, cet horizon est particulièrement sensible aux
questions de vérification de cohérence (bouclage) des décisions sectorielles : bouclage électrique,
bouclage biomasse, ressources critiques, allocation de l?espace, auxquelles la SNBC devra porter
une attention particulière pour assurer la crédibilité du scénario.
Émissions totales par secteurs (hors UTCATF) historiques (1990-2022)
et projetées dans le scénario SNBC 3 provisoire (2023-2030), en Mt CO2eq
.600
.500
.400
.300
.200
.100
0
1990 2000 2010 2022 2030
539
396
270
Électricité Déchet Industrie Bâtiments Agriculture Transports SNBC2
LA TRAJECTOIRE, SECTEUR PAR SECTEUR
15
Quels leviers d?action ?
Les leviers d?action identifiés et quantifiés touchent toutes les dimensions de l?économie et de la vie
des Français : maîtrise de la demande en transport, développement des transports en commun et des
mobilités douces, évolution des régimes alimentaires, décarbonation des vecteurs de chauffage, réduction
de la consommation d?énergie dans les bâtiments (sobriété), électrification des usages, décarbonation
des procédés de production, recyclage de matières premières, réindustrialisation verte, réorientation des
déchets vers les filières de valorisation matière et énergétique?
Quelle répartition par secteur de l?effort de
réduction des émissions de GES à l?horizon
2030 ?
Pour atteindre notre nouvel objectif de baisse des émissions de GES à l?horizon 2030, le gouvernement
a préparé un plan d?action mettant à contribution l?ensemble des secteurs émetteurs de notre
économie4.
4. L?exercice de modélisation permet à ce stade pour le secteur des bâtiments d?atteindre 35 Mt CO2eq à l?horizon
2030. Les émissions résiduelles du secteur à l?horizon 2030 sont supérieures à la cible pressentie pour le secteur par le
gouvernement. Des mesures supplémentaires restent à sécuriser dans les prochains mois pour permettre de réduire
dans les itérations ultérieures les émissions du secteur à moins de 32 Mt CO2eq en 2030.
Répartition de l?effort de réduction des émissions de GES par secteur.
(MtCO2eq)
160
140
120
100
80
60
40
20
0
- 20
- 40
Émissions 1990 Émissions 2022 Émissions 2030 provisoires issues de la modélisation
TRANSPORTS AGRICULTURE BÂTIMENTS INDUSTRIE DÉCHETS ÉNERGIE PUITS DE
CARBONE
123
131
90 89
74
67
93
62
35
140
71
45
15 14
7
79
43
27
- 18 - 18 - 19
? - 27%
? - 25% ? - 62%
? - 57%
? - 65%
? - 68%
16
Quels plafonds d?émissions ?
La SNBC 3 doit fixer les budgets carbone (plafonds d?émissions) pour les périodes 2024-2028,
2029-2033 et 2034-2038, en cohérence avec cette nouvelle ambition. En application du code de
l?environnement, elle devra comporter de nouveaux budgets carbone indicatifs (en empreinte carbone
et pour les soutes internationales)5 . Ces émissions sont aujourd?hui comptabilisées hors total des
émissions nationales conformément aux standards internationaux.
Comparaison entre les 2e, 3e et 4e budgets carbone de la SNBC 2
et estimation provisoire des 3e et 4e budgets carbone de la SNBC 3
2e budget
carbone
(2019-2023)
SNBC 2
3e budget
carbone
(2024-2028)
SNBC 2
3e budget
carbone
(2024-2028)
SNBC 3
provisoire
4e budget
carbone
(2029-2033)
SNBC 3
provisoire
4e budget
carbon
(2029-2033)
SNBC 2
500
400
300
200
100
0
- 100
- 43
129
78
78
75
48 Utilisation
des terres,
changement
d?affectation
des terres et
foresterie
Déchets
Production
d?énergie
Industrie
Agriculture
Bâtiment
Transports- 42
113
61
73
65
36
11
113
48
70
59
32
9
- 9 - 46
94
44
68
53
30
10
12
82
33
65
42
26
6
- 18
420
359
299
333
255
5. Les soutes internationales correspondent aux émissions liées aux trajets
internationaux au départ de la France.
17
La PPE, qu?est-ce que
c?est ?
Créée par la loi du 17 août 2015 relative à la
transition énergétique pour la croissance verte, la
Programmation pluriannuelle de l?énergie (PPE) est
un outil de pilotage de la politique énergétique
de la France. Elle fixe les priorités d?actions
pour la politique énergétique qui permettront
à la France d?atteindre la neutralité carbone
en 2050, une nécessité pour répondre au défi
climatique. Autrement dit, elle fixe des objectifs
concrets dans les domaines de consommation
et de production énergétique (baisse des
consommations, développement des énergies
renouvelables et du nucléaire, etc.) pour les dix
années à venir.
Comment la PPE 3
est-elle élaborée ?
La PPE de la France hexagonale est élaborée par
le gouvernement en se fondant sur une démarche
scientifique en prenant en compte notre
économie, nos approvisionnements énergétiques,
les disponibilités des différentes ressources, leur
bouclage économique, et les émissions. Ce travail
est réalisé en associant l?ensemble des parties
prenantes concernées et des citoyens à travers
des groupes de travail et des concertations. Pour
les zones non interconnectées6 (ZNI), leurs PPE
sont construites avec les collectivités territoriales.
6. Corse, La Réunion, Guyane, Martinique, Guadeloupe,
Wallis et Futuna, Saint-Pierre et Miquelon.
Quelle est sa durée ?
Chaque PPE porte sur deux périodes successives
de cinq ans. Cette troisième PPE est établie pour
la période 2025-2035. Comme les précédentes,
elle sera revue à mi-parcours, en 2030.
Quelle est son
ambition ?
L?objet de la PPE 3 est de reprendre en main
notre destin énergétique en relevant le triple défi
de souveraineté, de compétitivité et de lutte
contre le changement climatique afin d?atteindre
la neutralité carbone en 2050.
Cette stratégie s?appuie sur deux piliers : la
réduction de notre consommation d?énergie,
grâce à la sobriété et à l?efficacité énergétique,
et l?accélération de la production d?énergie
décarbonée avec la relance du nucléaire et le
développement des énergies renouvelables.
L?ambition portée par la PPE 3 est de réussir à
créer la bascule et passer d?une énergie qui est
environ 60 % carbonée en 2022 à une énergie qui
est à environ 60 % décarbonée en 2030 et encore
davantage en 2035.
4.
La Programmation pluriannuelle
de l?énergie
18
2022 2030 2035
SORTIE DES
FOSSILES
60%
D?ÉNERGIE
FINALE FOSSILE
CONSOMMÉE
42%
D?ÉNERGIE
FINALE FOSSILE
CONSOMMÉE
29%
D?ÉNERGIE
FINALE FOSSILE
CONSOMMÉE
PRODUCTION
D?ÉLECTRICITÉ
DÉCARBONÉE
390 TWh Au moins 560 TWh Au moins 640 TWh
RELANCE DU
NUCLÉAIRE
56 réacteurs
279 TWh
57 réacteurs en service 360 TWh
(400 TWh « ambition managériale » d?EDF)
PHOTOVOLTAÏQUE 16 GW
19 TWh
54-60 GW
~65 TWh
75-100 GW
~93 TWh
ÉOLIEN
TERRESTRE
21 GW
38 TWh
33-35 GW
~64 TWh
40-45 GW
~80 TWh
ÉOLIEN
EN MER
0,6 GW
1 TWh
4 GW
~14 TWh
18 GW
~70 TWh
HYDRO-
ÉLECTRICITÉ
26 GW (avec
STEP*)
43 TWh** (hors
STEP)
26 GW (avec STEP)
~54 TWh (hors STEP)
29 GW (avec STEP)
~54TWh (hors
STEP)
CHALEUR ET FROID
RENOUVELABLE ET
DE RÉCUPÉRATION
172 TWh chaleur
1 TWh froid livré
par les réseaux
276-326 TWh chaleur
2 TWh froid livré par
les réseaux
330-419 TWh
2,5 - 3 TWh froid
livré par les réseaux
BIOGAZ 17,7 TWh
dont 7 TWh
injecté dans les
réseaux de gaz
naturel
50 TWh
dont 44 TWh injecté
dans les réseaux
de gaz naturel (soit
environ 15 % de biogaz
injecté dans les réseaux
de gaz)
50-85 TWh
BIOCARBURANTS 38,5 TWh Entre 50 et 55 TWh Entre 70 et 90 TWh
HYDROGÈNE
(capacité d?électrolyse
installée)
0 GW Jusqu?à 6,5 GW
(9-19 TWhpci)
Jusqu?à 10 GW
(16-40 TWhpci)
CONSOMMATION
D?ÉNERGIE FINALE
1556 TWh 1243 TWh ENVIRON 1100
TWh
* Stations de transfert d?énergie par pompage.
** Valeur non représentative au regard des conditions exceptionnellement chaudes et sèches
de l?année 2022 qui a constitué la plus faible année de production hydroélectrique depuis
1976. À titre illustratif, les valeurs pour 2021 et 2023 étaient comprises entre 54 et 59 TWh.
19
5.
Les clés de la réussite de notre
transition énergétique
et climatique
1. MOBILISER L?ENSEMBLE DE LA
SOCIÉTÉ ET ENGAGER TOUS LES
ACTEURS DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
2. MOBILISER LA BIOMASSE POUR
RÉPONDRE À NOS BESOINS DE
DÉCARBONATION SANS REMETTRE
EN CAUSE LA PRIORITÉ DONNÉE
À L?ALIMENTATION ET À LA
PROTECTION DE L?ENVIRONNEMENT
3. ASSURER LA SOUTENABILITÉ ET LA
DURABILITÉ DE LA POLITIQUE
CLIMATIQUE VIS-À-VIS DE LA SANTÉ
HUMAINE ET ENVIRONNEMENTALE
4. ACCOMPAGNER L?ÉVOLUTION DES
EMPLOIS ET COMPÉTENCES POUR
CONDUIRE TOUS LES CHANTIERS DE
LA TRANSITION
5. MOBILISER DES INVESTISSEMENTS
IMPORTANTS POUR ASSURER UNE
TRANSITION ÉCOLOGIQUE JUSTE EN
FRANCE
6. POURSUIVRE LA RECHERCHE POUR
RÉUSSIR LES TRANSITIONS
7. DÉCARBONER LE NUMÉRIQUE
ET LE METTRE AU SERVICE DE LA
TRANSITION BAS-CARBONE
En 2020, les usages numériques représentent
2,5 % de l?empreinte carbone et 10 % de la
consommation électrique nationales.
Une étude de l?Ademe et de l?Arcep prévoit
des hausses de 45 % en 2030 et 180 % en
2050 par rapport à 2020.
20
La concertation sur la SNBC 3 et la PPE 3 est l?occasion pour le grand public de s?approprier les
enjeux de la transition climatique et énergétique et d?exprimer leur opinion sur la trajectoire de
notre pays vers la neutralité carbone. Une plateforme de consultation en ligne ouverte à tous
héberge les documents supports de la concertation et permet aux acteurs de se prononcer sur la
question :
Produire de l?énergie, se loger, se déplacer, se nourrir, consommer : comment réussir la transition
énergétique et atteindre la neutralité carbone en 2050 ?
Des outils sont proposés pour que chacun puisse s?emparer de ce sujet en identifiant les usages
individuels qui contribuent le plus au changement climatique et en présentant les actions qui
auraient le plus d?incidence pour les réduire :
? l?outil de calcul d?empreinte carbone, NosGestesClimat7, développé par l?Ademe et beta.gouv.
fr, permet à chacun d?évaluer sa contribution individuelle aux émissions de gaz à effet de serre et
présente des pistes pour réduire ses émissions individuelles ;
? l?atelier bon plan de la planification écologique8, du Secrétariat général à la planification
écologique (SGPE), propose une expérience ludique pour que chacun puisse comprendre,
s?approprier les enjeux de la planification écologique et se préparer à agir ;
? le simulateur territorial9, développé aussi par le SGPE, vise à faire comprendre la contribution
de son territoire à la trajectoire nationale de baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2030
par rapport à 2019, en identifiant les leviers de baisse de ces émissions puis en simulant
à l?échelle du territoire de nouveaux objectifs correspondants ;
? le comparateur carbone d?Impact CO210, développé par l?Accélérateur de la transition
écologique (AcTE), l?incubateur interne de l?Ademe, mesure l?impact carbone des gestes et objets
du quotidien et propose des comparaisons concrètes (par exemple : 500 kg CO2eq équivalent à
68,9 repas avec du boeuf, ou à 0,28 allers-retours Paris-New York en avion).
7. https://nosgestesclimat.fr/
8. https://www.info.gouv.fr/france-nation-verte/latelier-le-bon-plan
9. https://planification-territoires.ecologie.gouv.fr/
10. https://impactco2.fr/comparateur
Nos actions pour réduire
nos émissions de GES
et notre empreinte carbone
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PLUS D?INFORMATIONS SUR
www.ecologie.gouv.fr
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19
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2
0
24
Pour contribuer aux concertations
sur la 3e Stratégie nationale bas-carbone et
la 3e Programmation pluriannuelle de l?énergie :
concertation-strategie-
energie-climat.gouv.fr