Feuille de route interministérielle 2024 - 2034 Prévention et réduction de l'antibiorésistance, lutte contre la résistance aux antimicrobiens
Auteur moral
France. Ministère de la transition écologique et solidaire
Auteur secondaire
Résumé
<p class="MsoNormal">La feuille de route interministérielle 2024-2034 vise à lutter contre la résistance aux antimicrobiens en France1. Elle s'articule autour de cinq volets : sensibilisation des acteurs, développement de la recherche, outils de surveillance, innovation thérapeutique, et rayonnement international. L'approche "Une seule santé" est centrale, intégrant santé humaine, animale et environnementale pour une réponse globale et coordonnée. <o:p></o:p></p>
Descripteur Urbamet
médicament
Descripteur écoplanete
Thème
Santé
Texte intégral
Feuille de route
interministérielle
2024 - 2034
Prévention et réduction de
l?antibiorésistance, lutte contre la
résistance aux antimicrobiens
Septembre 2024
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
SOMMAIRE
Introduction .................................................................................................................. 3
Bilan de la feuille de route 2016-2022 ...................................................................... 6
Architecture de la feuille de route 2024-2034 ....................................................... 7
Volet 1 : Engager chacun des acteurs ..................................................................... 10
Volet 2 : Développer la Recherche ......................................................................... 12
Volet 3 : Outils de surveillance ................................................................................ 14
Volet 4 : Arsenal disponible et Innovation ............................................................ 16
Volet 5 : Rayonnement International ..................................................................... 18
Suivi de la mise en oeuvre ......................................................................................... 20
Financements .............................................................................................................. 22
Annexes ? Fiches objectifs ....................................................................................... 23
Annexe ? Acronymes ................................................................................................. 43
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Introduction
La lutte contre la résistance aux antimicrobiens (RAM), phénomène croissant qualifié de
« pandémie silencieuse », est une priorité mondiale de santé publique portée par les
organisations de la Quadripartite (OMS, OMSA, FAO, PNUE).
La mortalité attribuable à l?antibiorésistance était estimée en 2019 à 1,27 million de morts dans
le monde1 et si rien ne change, les infections dues à des agents infectieux résistants pourraient
redevenir en 2050 une des premières causes de mortalité dans le monde, en provoquant
jusqu?à 10 millions de morts par an2.
Compte tenu de l?utilisation des antibiotiques en santé humaine et en santé animale, et de la
persistance de résidus d?antibiotiques ou de bactéries et gènes résistants dans
l?environnement, l?antibiorésistance est un sujet qui s?inscrit particulièrement bien dans
l?approche « Une seule santé ». Cette démarche globale et transversale, à la croisée des
médecines humaine et vétérinaire, des sciences de l?environnement et des sciences sociales,
permet une meilleure gestion des problématiques de santé publique, à travers la meilleure
prise en compte des relations interdépendantes entre la santé humaine, celle des animaux, des
végétaux et plus largement des écosystèmes qui sont intimement liées.
Ainsi, pour lutter contre cette menace, le plan d?action mondial 20153 de l?OMS a été renforcé
depuis 2022 par les travaux des organisations de l?alliance Quadripartite (OMS, OMSA, FAO,
PNUE)4, afin de mettre en oeuvre l?ensemble des actions selon l?approche « Une seule santé ».
L?une des voies d?action du Plan d?action conjoint « Une seule santé » 2022-2026 5 de la
Quadripartite se fixe pour enjeu d?« enrayer la pandémie silencieuse de la résistance aux
antimicrobiens ». Le cadre stratégique de collaboration de la Quadripartite sur la résistance
1 The Lancet: https://www.thelancet.com/pdfs/journals/ebiom/PIIS2352-3964(22)00159-1.pdf
2 Review on Antimicrobial Resistance, O?Neill J. Tacking druf-resistant infections globaly: final report and recommendations. London:
AMR; 2016. https://amr-review.org/sites/default/files/160518_Final%20paper_with%20cover.pdf
3 Treizième programme général de travail de l?Organisation mondiale de la Santé (OMS).
4 La Quadripartite est composée de l?Organisation mondiale de la Santé (OMS), de l?Organisation mondiale pour la Santé animale
(OMSA), de l?Organisation des Nations Unies pour l?Alimentation et l?Agriculture (FAO) et du Programme des Nations Unies pour
l?Environnement (PNUE).
5 https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/363518/9789240059139-eng.pdf?sequence=1
https://www.thelancet.com/pdfs/journals/ebiom/PIIS2352-3964(22)00159-1.pdf
https://amr-review.org/sites/default/files/160518_Final%20paper_with%20cover.pdf
https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/363518/9789240059139-eng.pdf?sequence=1
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
aux antimicrobiens6 fixe deux principaux objectifs : i) optimiser la production et l?usage des
antimicrobiens tout au long de leur cycle de vie, de la recherche-développement à leur
élimination et ii) diminuer l?incidence des infections humaines et animales et de celle des
végétaux pour réduire l?émergence et la propagation de la résistance aux antimicrobiens.
La thématique figure également à l?agenda de nombreuses instances et fora de haut niveau
telles que les G7/G20 ou les principaux organes de gouvernance des organisations
internationales (Assemblée mondiale de la santé, Session générale de l?OMSA, etc.), est au
coeur de certaines négociations (Accord international de lutte contre les pandémies) ou fait
l?objet de rendez-vous internationaux dédiés (Conférences ministérielles de haut-niveau,
Réunion de haut-niveau en marge de l?Assemblée Générale des Nations Unies).
AU NIVEAU DE L?UNION EUROPEENNE
Dès 2017, l?Union européenne (UE) a pris des engagements stratégiques sur la
thématique avec la mise en oeuvre d?un Plan d?action fondé sur l?approche « Une
seule santé »7. La Commission européenne (CE) est membre, sans droit de vote,
de l?initiative de programmation conjointe sur la résistance aux antimicrobiens
(JPIAMR). Cette plateforme collaborative internationale, impliquant 29 pays et la
CE, a pour mission de coordonner le financement de la recherche dans une
perspective « Une seule santé »8. La stratégie de l?Union européenne en matière
de santé mondiale9 fixe également un cadre d?action « Une seule santé » pour
intensifier la lutte contre l?antibiorésistance.
Dans le cadre du Programme Horizon Europe et en coopération avec le JPIAMR,
un agenda stratégique de recherche et d?innovations sur la résistance aux
antimicrobiens selon l?approche « Une seule santé » et un appel à projet 202410
ont été publiés afin de « booster » la mise en oeuvre des actions de recherche-
développement du plan d?action.
Par ailleurs, les recommandations du Conseil de l?Union européenne du 13 juin
2023 ont à nouveau souligné les nombreux enjeux associés, notamment la
nécessité de renforcer à la fois la prévention des infections et l?utilisation
prudente des antimicrobiens. Ces recommandations proposent des objectifs
concrets de réduction de l?utilisation des antimicrobiens d?ici à 2030,
notamment une réduction de 20 % de la consommation humaine totale
d?antibiotiques et une réduction de 50 % des ventes totales d?antimicrobiens
utilisés dans l?UE pour les animaux d?élevage et l?aquaculture par rapport à 2019.
6 https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/364217/9789240053212-fre.pdf?sequence=1
7 https://health.ec.europa.eu/system/files/2020-01/amr_2017_action-plan_0.pdf
8 https://www.jpiamr.eu/about/
9 https://health.ec.europa.eu/publications/eu-global-health-strategy-better-health-all-changing-world_en
10 https://www.horizon-europe.gouv.fr/european-partnership-one-health-anti-microbial-resistance-33829
https://iris.who.int/bitstream/handle/10665/364217/9789240053212-fre.pdf?sequence=1
https://health.ec.europa.eu/system/files/2020-01/amr_2017_action-plan_0.pdf
https://www.jpiamr.eu/about/
https://health.ec.europa.eu/publications/eu-global-health-strategy-better-health-all-changing-world_en
https://www.horizon-europe.gouv.fr/european-partnership-one-health-anti-microbial-resistance-33829
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Bien que le Conseil n?ait pas fixé d?indicateurs intersectoriels au niveau européen,
il invite à combler les lacunes en matière de surveillance intégrée en tenant
notamment compte des travaux du panel d?experts de haut-niveau « Une seule
santé » de la Quadripartite (One Health High-Level Expert Panel ? OHHLEP) et
appelle à la mise en place et l?actualisation régulière de plans d?actions nationaux
contre la résistance aux antimicrobiens selon l?approche « Une seule santé ».
Enfin, la deuxième action conjointe sur la résistance aux antimicrobiens et sur les
infections associées aux soins (EU-JAMRAI2) a été lancée en 2024 et durera
quatre ans. Dotée d?un budget de 50 millions d?euros, elle rassemble 30 états (27
Etats membres de l?UE, Islande, Norvège, Ukraine). Elle s?inscrit dans le cadre de
l?approche « Une seule santé », et prévoit la conduite d?actions dans les champs
de la prévention et du contrôle des infections, du bon usage des antimicrobiens,
de la surveillance, de l?accès, et de la communication.
L?Union européenne et ses Etats membres s?engagent également, en lien avec les
partenaires africains (Africa CDC, Communautés Economiques Régionales
africaines, gouvernements), à travers l?Initiative Equipe Europe (IEE) « Sécurité
sanitaire / Une seule santé » dont l?objectif est de renforcer les systèmes de santé
et les capacités de surveillance, y compris pour lutter contre l?AMR à travers
l?approche « Une seule santé ». La France a activement participé à la construction
de cette IEE qui repose sur cinq piliers : la coordination, la formation, les
systèmes de surveillance, les laboratoires, la recherche-action.
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Bilan de la feuille de route
2016-2022
Afin d?agir pour la maîtrise de l?antibiorésistance, la France est engagée depuis 2016 dans
l?opérationnalisation de l?approche « Une seule santé » à travers la mise en oeuvre d?une feuille
de route interministérielle adoptée au premier Comité interministériel pour la santé.
Le bilan de cette feuille de route à cinq ans, publié en 202211, est disponible en ligne.
Il recommande de définir un cap décennal ambitieux, de promouvoir une orientation
résolument préventive dans les différents secteurs de santé en renforçant l?approche « Une
seule santé », par la montée en puissance des actions transversales communes soutenues par
une mobilisation intersectorielle aux niveaux international, national et territorial. Il propose
aussi de restaurer un arsenal thérapeutique satisfaisant et d?articuler la réflexion à horizon 10
ans sur un périmètre plus large, ouvert à la lutte contre les antimicrobiens, aux antifongiques
notamment, avec une priorité sur le sujet prégnant de l?antibiorésistance.
Le rapport préconise également d?accroître l?effort de recherche sur les mécanismes de
diffusion et de propagation des résistances dans les différents secteurs de santé et de renforcer
les dispositifs de surveillance et leur coordination.
Enfin, pour préserver l?arsenal thérapeutique existant, soutenir l?innovation vers de nouvelles
solutions préventives, diagnostiques ou curatives et aider à résoudre l?impasse du modèle
économique actuel, le rapport préconise de développer une action publique articulant
étroitement les efforts des acteurs de la santé et des différents pans de la recherche en
impliquant plus fortement les acteurs du champ de l?économie et de l?industrie.
11 Évaluation et préparation de l?actualisation de la feuille de route interministérielle 2016 pour la maîtrise de l?antibiorésistance, avril
2022 (CGAAER, IGEDD, IGAE, IGAS, IGESR, IGF)
https://igas.gouv.fr/Evaluation-et-preparation-de-l-actualisation-de-la-feuille-de-route.html
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Architecture de la feuille de
route 2024-2034
Pour faire face à la progression de cette menace en France sur un horizon 10 ans, l?amplification
des orientations de 2016 est indispensable. Les mesures de la nouvelle feuille de route
interministérielle visent à structurer les ressources existantes afin d?accentuer la prise en
compte et la mise en oeuvre de l?approche « Une seule santé » de façon synergique et
complémentaire du déploiement des plans sectoriels existants dédiés à la santé humaine12, la
santé animale 13 et la santé des écosystèmes14.
Ainsi, la feuille de route interministérielle « Une seule santé » permet de renforcer la
gouvernance intersectorielle 15 et de coordonner la mise en oeuvre et le suivi des actions
intersectorielles, complémentaires de celles portées par les plans sectoriels.
12 Stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des infections et de l?antibiorésistance en santé humaine
13 Plan Ecoantibio 3 (2023 ? 2028)
14 Plan national santé environnement 4 (PNSE4) « Un environnement, une santé » (2021-2025), Stratégie nationale biodiversité 2030
15 La gouvernance de la feuille de route interministérielle implique sept ministères, le SGAE et six agences.
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Enfin, les mesures qui s?inscrivent dans les orientations du projet de Stratégie nationale de
santé 2024-2034 s?articuleront avec les actions engagées par le Plan innovation santé 2030 et
les partenaires européens et internationaux.
Cinq volets et objectifs associés sont identifiés sur l?approche « Une seule santé », portés par
une mobilisation interministérielle coordonnée :
1. Engager chacun des acteurs : développer une politique pérenne de
sensibilisation, formation et communication au bénéfice des populations et parties
prenantes pour leur permettre de comprendre et d?agir sur la résistance aux
antimicrobiens selon l?approche « Une seule santé ». Cette politique mobilisera les
acteurs des politiques publiques de santé, aux niveaux national, régional et local,
notamment les conseils territoriaux de santé (CTS), et intégrera les sciences sociales
et comportementales afin de lever les freins associés à la conduite des actions ;
2. Développer la recherche : parvenir à une meilleure compréhension des
mécanismes d?émergence et de diffusion de la résistance aux antimicrobiens,
appuyer les activités et projets de recherches associés dans les différents secteurs,
renforcer la recherche-développement de nouveaux outils de diagnostic, d?aide à
la décision, d?approches alternatives aux antibiotiques et de nouveaux
médicaments ciblant en particulier la liste prioritaires d?agents pathogènes
élaborée par l?OMS, en coordination avec les travaux conduits au niveau européen
et international ;
3. Renforcer la coordination des outils de surveillance intégrée : mettre en place
des modalités de surveillance partagée intégrant les différents secteurs et des
indicateurs communs et territorialisés d?usage d?antimicrobiens et de résistances ;
4. Préserver l?arsenal des produits existants, optimiser son utilisation et innover
pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens : amplifier la capacité d?un
continuum de recherches jusqu?à la mise sur le marché de nouvelles thérapeutiques,
préventives ou curatrices, ou de tests diagnostiques innovants et optimiser ou
repositionner l?usage des thérapeutiques et tests diagnostiques existants en santé
humaine et animale ;
5. Affirmer la place de l?équipe France, force motrice en Europe et à
l?international : participer activement à la seconde action conjointe européenne sur
la résistance aux antimicrobiens et les infections associées aux soins (EU-JAMRAI2,
2024-2028), coordonnée par l?Inserm avec le soutien des ministères en charge de la
Santé et de la Recherche et explorer de nouvelles pistes d?appui aux pays les plus
vulnérables en matière de lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Ces volets sont déclinés concrètement en fiches objectifs pour mise en oeuvre dans un horizon
de 5 ans (en annexe). Elles feront l?objet d?une évaluation et d?une actualisation à mi-parcours,
offrant l?occasion d?élargir définitivement le périmètre des actions à l?ensemble des
antimicrobiens.
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Volet 1 : Engager chacun des
acteurs
UNE MOBILISATION FORTE DES ACTEURS ET PARTIES
PRENANTES AUX NIVEAUX NATIONAL, REGIONAL ET LOCAL
La menace croissante que constitue le phénomène de résistance aux antimicrobiens sur la
santé des humains et des animaux, et ses liens avec la santé des écosystèmes, dans un contexte
de changement climatique et de déclin de la biodiversité, justifient d?informer et de sensibiliser
les populations au rôle majeur à jouer à titre individuel et collectif pour infléchir durablement
le développement de ce fléau.
La feuille de route de 2016 prévoyait de lancer le premier programme national de
sensibilisation à la prévention de l?antibiorésistance selon l?approche « Une seule santé ». Des
actions sectorielles qui ciblent certains professionnels ont été initiées, notamment en santé
humaine par Santé publique France avec le lancement de la campagne « Les antibiotiques, bien
se soigner c?est d?abord, bien les utiliser ». En parallèle, une campagne de communication du
ministère en charge de l?Agriculture « Les Antibiotiques, comme il faut quand il faut » a été
déployée en santé animale. Enfin l?Inserm, à travers le méta-réseau PROMISE 16, favorise le
partage de bonnes pratiques, d?expertises et de connaissances. Un diplôme universitaire
« Antibiorésistance et approche globale One Health » a également été ouvert aux
professionnels. La mise en place pérenne de l?approche « Une seule santé » reste une priorité
pour les années à venir.
Les actions seront déployées en articulation avec les travaux conduits par les Ecoles
universitaires de recherche Maladies Infectieuses Emergentes et l?Institut « Une seule santé »
nouvellement créés à Paris17 et Lyon18 pour former les futurs chercheurs, professionnels de
santé et décideurs dans ces domaines dans le cadre de la stratégie Maladies infectieuses
émergentes et du plan innovation « France 2030 ».
Un volet spécifique à la lutte contre l?antibiorésistance selon l?approche « Une seule santé »
sera inclus dans le cursus de l?Institut One health : les décideurs publics et privés pourront ainsi
être formés aux enjeux de l?antibiorésistance dans une logique « Une seule santé », en mettant
l?accent sur les impacts sanitaires, environnementaux, et socio-économiques de cette
problématique, les grandes menaces zoonotiques associées et l?importance d?une surveillance
décloisonnée dans les plans de préparation de crise. L?académie OMS de Lyon intègre
16 https://amr-promise.fr/fr/promise-is-opening-registrations-for-its-antibiotic-resistance-and-one-health-global-approach-du/
17 https://www.pasteur.fr/fr/EUR-1H-EID
18 https://www.univ-lyon1.fr/actualites/lancement-officiel-du-projet-de-formation-eidlyon
https://amr-promise.fr/fr/promise-is-opening-registrations-for-its-antibiotic-resistance-and-one-health-global-approach-du/
https://www.pasteur.fr/fr/EUR-1H-EID
https://www.univ-lyon1.fr/actualites/lancement-officiel-du-projet-de-formation-eidlyon
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
également un programme de formation dédié à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens
selon l?approche « Une seule santé ».
En lien avec les parties prenantes engagées dans le développement de la littératie en santé19
les actions viseront également à renforcer la motivation et les compétences des populations
sur la compréhension et la prise en compte de cette menace.
La communication interministérielle coordonnée auprès du grand public s?appuiera sur la
mobilisation des instances nationales et territoriales de démocratie en santé (Conférence
nationale de santé (CNS), Conférences régionales de la santé et de l?autonomie (CRSA) et
conseils territoriaux de santé (CTS)), pour veiller à la compréhension et à l?appropriation des
informations et renforcer la confiance des parties prenantes ? confiance qui conditionne
l?engagement, individuel et collectif.
Quatre objectifs sont retenus :
OBJECTIF 1 : Compléter les formations initiales et continues à disposition des professionnels
de tous secteurs sur la résistance aux antimicrobiens selon l?approche « Une seule santé », en
mobilisant des formats innovants
OBJECTIF 2 : Faciliter les conditions de mise en oeuvre des bonnes pratiques en matière de
prévention des infections et de bon usage des antimicrobiens en santé humaine et animale, en
s?appuyant notamment sur la diffusion de recommandations, le partage de bonnes pratiques
et l?utilisation de nouveaux outils numériques (en particulier pour l?aide à décision et à la
prescription d?antibiotiques)
OBJECTIF 3 : Inscrire la compréhension du phénomène de la résistance aux antimicrobiens
dans la démarche « Ecole promotrice de santé »20
OBJECTIF 4 : Développer une stratégie coordonnée de communication afin de susciter l?intérêt
pour les questions liées à la résistance aux antimicrobiens selon l?approche « Une seule santé »
et d?encourager l?engagement collectif et les efforts individuels
19 La littératie en santé est définie par Santé publique France comme « la motivation et les compétences des individus à accéder,
comprendre, évaluer et utiliser l'information en vue de prendre des décisions concernant leur santé »
20 https://eduscol.education.fr/document/1689/download
https://eduscol.education.fr/document/1689/download
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Volet 2 : Développer la
Recherche
UNE MEILLEURE COMPREHENSION DES MECANISMES POUR
PROMOUVOIR L?ENSEMBLE DES ACTIONS
La recherche associée à la feuille de route interministérielle aura pour objectif d?accélérer les
avancées du Programme prioritaire de recherche antibiorésistance (PPR antibiorésistance)21
piloté par l?Inserm et de capitaliser sur les divers financements de l?Agence nationale de la
recherche (ANR) sur la thématique. Il s?agit de promouvoir et consolider les domaines déjà
financés mais aussi de lancer de nouveaux projets afin de mieux comprendre l?origine et
combattre le développement des résistances. Elle vise aussi à renforcer les travaux sur les
champs les moins explorés, notamment en matière de santé des écosystèmes et les
mécanismes associés à l?émergences des résistances et aux transmissions entre les secteurs. Ce
volet recherche s?inscrira notamment dans la continuité du PPR précédent, et en articulation
étroite avec les initiatives du plan innovation santé de « France 2030 » en matière
d?infectiologie et avec celles lancées aux niveaux européen et international afin de valoriser au
mieux les travaux des équipes de recherche françaises.
Les actions développées seront au service des différents volets de la feuille de route
interministérielle, notamment pour le renforcement de la surveillance selon l?approche « Une
seule santé » (volet 3) et pour l?appui à l?innovation, depuis la recherche fondamentale jusqu?à
la mise sur le marché, pour ce qui concerne l?arsenal préventif, thérapeutique et
diagnostic (volet 4).
Les recherches en matière de prévention et de contrôle des infections feront partie intégrante
du programme, compte tenu de leur impact sur l?émergence ou la réémergence des
résistances22.
Quatre objectifs sont retenus :
OBJECTIF 5 : Conduire des recherches pour améliorer les connaissances sur les mécanismes de
sélection, d?émergence, de (ré)émergence et de transmission des résistances et pour
combattre la (ré)émergence et la dissémination des résistances au sein et entre les différents
secteurs de santé
21 https://ppr-antibioresistance.inserm.fr/fr/
22Lacotte et al. Antimicrobial Resistance and Infection Control (2020) 9 :142 https://doi.org/10.1186/s13756-020-00801-x
https://ppr-antibioresistance.inserm.fr/fr/
https://doi.org/10.1186/s13756-020-00801-x
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 6 : Favoriser les recherches pré-cliniques selon l?approche « Une seule santé »
facilitant le continuum d?actions pour renforcer l?arsenal préventif, diagnostique et
thérapeutique en santé humaine et animale
OBJECTIF 7 : Améliorer les connaissances en sciences politiques, économiques et sociales afin
de définir de nouvelles approches pour limiter le développement de la résistance aux
antimicrobiens
OBJECTIF 8 : Développer une stratégie d?exploitation des données ambitieuse, en s?appuyant
notamment sur le Health Data Hub, le Green Data for Health et la plateforme numérique du
PPR antibiorésistance au service de l?ensemble des autres volets de la feuille de route
interministérielle
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Volet 3 : Outils de surveillance
RENFORCER LA COORDINATION DES OUTILS DE SURVEILLANCE
INTEGREE
La mise en place de dispositifs de surveillance pour gérer de manière intégrée les menaces liées
à la résistance aux antimicrobiens à l?interface des secteurs de la santé humaine, animale et
des écosystèmes est appelée par la communauté scientifique internationale, européenne et
les instances gouvernementales.
En France, depuis 2016, Santé publique France et ses partenaires produisent un document
annuel de synthèse23, présenté à l?occasion de la Semaine mondiale de sensibilisation sur la
résistance aux antimicrobiens organisée par les organisations de la Quadripartite et de la
Journée européenne de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens, qui met en
perspective les résultats les plus récents issus des dispositifs de surveillance sur la
consommation d?antibiotiques et de l?antibiorésistance dans les différents secteurs. Des
indicateurs communs à la santé humaine et animale y sont utilisés lorsque cela est possible,
mais les spécificités sectorielles fortes qui persistent constituent l?un des défis des travaux à
venir.
S?agissant du secteur environnemental, les indicateurs de pollution anthropique par les résidus
d?antibiotiques et autres antimicrobiens, les pathogènes résistants ou les gènes de résistance
doivent être stabilisés, et associés à des méthodes standardisées de recueil et d?analyse dans
les milieux naturels, en s?appuyant notamment sur les recommandations du rapport élaboré
par l?Anses en 202024. Le groupe « AMR-Env » mis en place dans le cadre du projet « Promise »
lancé par le PPR antibiorésistance a initié des travaux sur cette question.
Une meilleure structuration des activités de surveillance nécessite de connaitre l?état des lieux
en termes de surveillance intégrée. C?est dans ce cadre que le projet Surv1Health financé par
le plan Ecoantibio a permis (i) de recenser les dispositifs de surveillance de l?antibiorésistance,
des usages d?antibiotiques et de pollution par les résidus d?antibiotiques en France, (ii)
d?évaluer le niveau de collaboration entre ces dispositifs et (iii) d?identifier les freins et leviers
au renforcement de ces liens. En santé humaine, au vu de la fragmentation des dispositifs de
surveillance, une première structuration est apportée avec la création en 2018 des missions
nationales pilotées par Santé publique France pour la prévention des infections et de
l?antibiorésistance SPARES25 et PRIMO26 qui devra être renforcée et articulée selon l?approche
23 https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/infections-associees-aux-soins-et-resistance-aux-
antibiotiques/resistance-aux-antibiotiques
24 Antibiorésistance et environnement, État et causes possibles de la contamination des milieux en France, Anses, novembre 2020
25 SPARES : surveillance et prévention de l?antibiorésistance (incluant le bon usage des antibiotiques) en établissements de santé
26PRIMO : surveillance et prévention des infections associées aux soins et, de l?antibiorésistance (incluant le bon usage des antibiotiques)
en soins de ville et en secteur médico-social
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/infections-associees-aux-soins-et-resistance-aux-antibiotiques/resistance-aux-antibiotiques
https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/infections-associees-aux-soins-et-resistance-aux-antibiotiques/resistance-aux-antibiotiques
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
« Une seule santé » pour une meilleure efficacité dans la production et la transmission large
des données collectées.
L?ambition générale de cet axe est de renforcer la coordination des dispositifs de surveillance
entre les différents secteurs en vue de faciliter l?interopérabilité des données et
l?harmonisation des protocoles et des indicateurs, ainsi que de produire des analyses intégrées
à l?image des travaux européens inter-agences de la Joint Inter-Agency Antimicrobial
Consumption and Resistance Analysis (JIACRA), du programme de surveillance Tricycle
développé par l?OMS et des futures recommandations qui émaneront du Groupe technique de
la Quadripartite sur la surveillance intégrée.
Cette ambition doit également faciliter l?utilisation des données de surveillance à des fins de
meilleure estimation du fardeau de la résistance aux antimicrobiens, de prédiction et
d?anticipation dans les différents secteurs (alertes, (ré)émergences, risques, dynamiques
d?évolution) et d?ajustement des politiques de lutte contre cette menace.
Quatre objectifs ont été définis :
OBJECTIF 9 : Renforcer la coordination des dispositifs de surveillance selon l?approche « Une
seule santé »
OBJECTIF 10 : Renforcer la mise en place de la surveillance dans les différents secteurs,
notamment le secteur environnemental
OBJECTIF 11 : Produire et diffuser des indicateurs de surveillance communs aux différents
secteurs au bénéfice d?analyses de données intégrées et territorialisées
OBJECTIF 12 : Déployer de manière harmonisée et intégrée la surveillance génomique selon
l?approche « Une seule santé »
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Volet 4 : Arsenal disponible et
Innovation
PRESERVER L?ARSENAL DES PRODUITS EXISTANTS, OPTIMISER
SON UTILISATION ET INNOVER POUR LUTTER CONTRE LA
RESISTANCE AUX ANTIMICROBIENS
L?arsenal de produits thérapeutiques et de diagnostic aujourd?hui disponible est insuffisant
pour faire face au développement croissant des résistances aux antimicrobiens et
particulièrement aux infections à bactéries résistantes. Maintenir un arsenal diversifié est
essentiel pour faire face à la variété des infections et réduire le risque d?antibiorésistance et
plus largement de résistance aux antimicrobiens.
Les problématiques de disponibilité et d?accès aux antibiotiques existants sont liées à
différents facteurs, notamment à des fragilités de la chaîne d?approvisionnement, ou à des
arrêts de commercialisation. Elles constituent un problème aux conséquences graves pour la
santé des personnes en raison notamment de l?utilisation de produits de deuxième intention à
risque plus élevé de favoriser le développement de bactéries résistantes et d?effets
indésirables. En santé animale, l?enjeu est de conserver un arsenal thérapeutique en
antibiothérapie efficace et disponible pour les vétérinaires, afin d?endiguer les phénomènes de
report notamment sur l?amoxicilline, associée ou non à l?acide clavulanique.
Le faible niveau de marge sur les prix des antibiotiques dont le brevet est tombé dans le
domaine public, ainsi que les dynamiques de marché pour les industriels dans un contexte
d?appel au bon usage des antibiotiques, et du risque d?apparition, difficilement prévisible, de
résistances, n?incitent pas les fabricants à réaliser les investissements nécessaires au maintien
de la commercialisation de ces produits. Des réflexions sont engagées aux niveaux national,
européen et international pour identifier les leviers incitatifs les plus efficaces pour sécuriser
le maintien sur le marché des antibiotiques sans alternative.
Des recherches prometteuses sont conduites, dans le domaine de la prévention et du
diagnostic, à l?image de nouveaux vaccins ou de tests d?orientation diagnostique. Ces champs
de recherche complètent les travaux engagés pour diversifier les solutions innovantes, soit
pour de nouvelles solutions thérapeutiques, soit pour de nouvelles modalités de prise en
charge ciblées sur certaines bactéries ou des patients présentant des infections à bactéries
résistantes.
Les orientations proposées prennent en compte les résultats des projets du PPR
antibiorésistance, les conclusions des travaux conduits par l?OMS dans le cadre de l?Instrument
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
d?appui technique (TSI) proposé par la Commission européenne, la mise en place de l?Autorité
européenne de préparation et de réaction en cas d?urgence sanitaire (HERA), ainsi que les
initiatives portées par les industriels notamment dans le cadre du Comité stratégique de filière
des industries et technologies de santé (CSF-ITS) et de la Beam Alliance.
Cette approche se décline en trois objectifs stratégiques :
OBJECTIF 13 : Faciliter le maintien sur le marché de l?arsenal des antimicrobiens et
notamment des antibiotiques qui ne sont plus sous la protection d?un brevet, et en garantir la
disponibilité en santé humaine et animale
OBJECTIF 14 : Développer de nouveaux produits (préventifs, diagnostiques et
thérapeutiques) et assurer le continuum de l?innovation à l?industrialisation, incluant la
recherche en amont
OBJECTIF 15 : Créer les conditions favorables au développement des innovations et faciliter
le parcours des porteurs d?innovation en santé humaine et animale
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Volet 5 : Rayonnement
International
AFFIRMER LA PLACE DE L?EQUIPE FRANCE, FORCE MOTRICE EN
EUROPE ET A L?INTERNATIONAL
A l?heure où les efforts de la communauté internationale et européenne en matière de santé
publique et de recherche et développement27 demeurent importants pour lutter contre le
développement de résistances aux antimicrobiens, il est nécessaire de s?assurer que cette
question soit visible et continue d?être intégrée au sein des instruments développés ou
soutenus par la France à la lumière de la Stratégie française en santé mondiale 2023-202728.
La présente feuille de route interministérielle doit pleinement tenir compte de la stratégie
française en santé mondiale 2023-2027 et s?appuyer sur l?Equipe France, regroupant l?ensemble
des acteurs français intervenant dans le domaine de la santé mondiale, et visant à la mise en
oeuvre opérationnelle de l?approche « Une seule santé ».
Dans le prolongement de son engagement actif dans le domaine au niveau national, la France
renforce son implication à l?international directement, mais aussi, et dans la continuité de sa
Présidence du Conseil en 2022, au niveau européen. La France s?implique ainsi dans le cadre
de l?action conjointe européenne EU-JAMRAI2, des actions pour le développement d?appels à
projets innovants, et en appui de la mise en oeuvre de la stratégie de l?UE en santé mondiale.
En outre, la France participe aux travaux du Conseil de l?Union européenne sur la révision de la
législation pharmaceutique. Celle-ci comporte notamment un renforcement de l?évaluation
des risques environnementaux, qui couvre tout le cycle de vie des antimicrobiens. La France
participe également aux travaux développés par HERA sur le renforcement du volet
concernant la recherche d?antibiotiques innovants (avec un travail sur les incitations
financières), sur les pénuries d?antibiotiques et sur les travaux conduits dans le cadre de
l'alliance pour les médicaments critiques (dont font partie les antibiotiques). Ainsi, la feuille de
route interministérielle tient compte des évolutions portées au niveau de l?Union européenne,
pour s?intégrer pleinement à cette dynamique.
Par ailleurs, les pays à revenu faible et intermédiaire paient le plus lourd tribut, économique
comme sanitaire, en raison du phénomène de résistance aux antimicrobiens, et présentent des
besoins majeurs en matière de renforcement des capacités de surveillance, de gestion et de
prise en charge. La mondialisation des mouvements des populations humaines et animales,
27 Participation de la France à l?appel à projets transnationaux porté en 2023 par le JPIAMR et de l?ERA-NET JPIAMR-ACTION dans le
domaine du diagnostic et de la surveillance, associé à 21M¤ pour la période 2024-2027
28 https://sante.gouv.fr/ministere/europe-et-international/actualites-europeennes-et-internationales/article/la-france-lance-sa-nouvelle-
strategie-en-sante-mondiale-2023-2027
https://sante.gouv.fr/ministere/europe-et-international/actualites-europeennes-et-internationales/article/la-france-lance-sa-nouvelle-strategie-en-sante-mondiale-2023-2027
https://sante.gouv.fr/ministere/europe-et-international/actualites-europeennes-et-internationales/article/la-france-lance-sa-nouvelle-strategie-en-sante-mondiale-2023-2027
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
ainsi que le développement du commerce international rendent indispensables le caractère
global et transversal de la réponse à la menace constituée par la résistance aux antimicrobiens.
Parmi les pistes à explorer, la consolidation et l?appui sur les dispositifs existants pourrait
permettre d?agir auprès de ces pays vulnérables et exposés via notamment les partenariats
multilatéraux en santé mondiale (Fonds mondial, UNITAID, Gavi, StopTB), le Fonds Pandémies,
les initiatives Equipes Europe, la plateforme internationale InFARM (FAO), le fonds fiduciaire
multipartenaires de la Quadripartite, ICARS, CARB-X, GARDP et SECURE.
Deux objectifs principaux ont été définis :
OBJECTIF 16 : Renforcer la présence de la France en matière de lutte contre la résistance aux
antimicrobiens selon l?approche « Une seule santé » en Europe et à l?international
OBJECTIF 17 : Renforcer l?appui de la France, en lien avec les initiatives européennes, aux pays
à revenu faible et intermédiaire en matière de lutte contre la résistance aux antimicrobiens
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Suivi de la mise en oeuvre
AU NIVEAU NATIONAL
Le pilotage de la feuille de route interministérielle centrée sur l?approche « Une seule santé »
est assuré par le Comité permanent restreint « Antimicrobial resistance » (CPR-AMR), avec un
double niveau de pilotage (directeurs et services). Le CPR-AMR, composé de représentants du
Secrétariat général des affaires européennes (SGAE), de sept ministères (en charge de
l?Economie, de la Santé, de l?Education nationale, de l?Agriculture, des Affaires étrangères, de
l?Ecologie, de l?Enseignement supérieur et de la Recherche) et de six agences ou opérateurs
(ANSM, Anses, Cnam, HAS, Inserm et SpF). Il est coordonné par la Direction Générale de la
Santé (DGS) au sein du ministère en charge de la Santé. Les éventuels désaccords au sein de
ce comité de pilotage sont remontés à l?attention du cabinet du Premier Ministre.
Il agit en complémentarité et synergie avec les comités de pilotage des plans sectoriels. Le CPR-
AMR (niveau services) se réunit trois fois par an pour suivre la mise en oeuvre des actions,
élaborer les bilans d?activité et émettre des propositions d?actions prioritaires pour l?année
N+1. Le CPR-AMR (niveau direction) se réunit a minima une fois par an et fixe les priorités pour
l?année à venir en se fondant sur les propositions du niveau services.
Les bilans sont notamment transmis annuellement à la Conférence nationale de santé (CNS),
au CPR du CIS et à l?instance de coordination « Une seule santé ».
Les évaluations réalisées à 5 puis à 10 ans par les corps d?inspection sont également transmises
à ces instances. L?évaluation à 5 ans permet une actualisation par le CPR-AMR des fiches
objectifs présentées en annexe et soumises à la consultation notamment de la CNS.
AU NIVEAU EUROPEEN/INTERNATIONAL
Un comité de pilotage dédié (COPIL « AMR / International »), piloté par le ministère en charge
des Affaires étrangères a vocation à faire circuler l?information sur l?actualité internationale en
matière de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, consolider la position française à
porter lors des rendez-vous internationaux majeurs et identifier les pistes pour renforcer
l?influence et la visibilité de la France sur la scène internationale. Les réflexions s?inscrivent dans
le cadre du déploiement du volet relatif à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens de la
Stratégie française en santé mondiale (2023-2027). Ce comité de pilotage assure l?articulation
des activités nationales avec les programmes européens et internationaux et rend compte au
CPR-AMR des actualités et des actions réalisées.
AU NIVEAU TERRITORIAL
Les Agences régionales de santé (ARS), en charge de la coordination régionale de la stratégie
« Santé humaine » (en lien avec les organismes d?assurances maladie), les Directions régionales
de l?alimentation, de l?agriculture et de la forêt (DRAAF) pour le volet santé animale et les
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Directions régionales de l?environnement, de l?aménagement et du logement (DREAL) en lien
avec les ARS pour le volet santé-environnement, coordonnent et adaptent la déclinaison des
plans sectoriels et des actions à l?interface « Une seule santé » aux spécificités régionales et
territoriales.
Pour ce faire, elles identifient des référents « lutte contre les résistances aux antimicrobiens »
dans chacun des différents secteurs afin de compléter la territorialisation du plan d?action. Ces
référents travaillent ensemble à la mise en oeuvre des actions conjointes sur les territoires et
s?articulent avec les éventuels référents « Une seule santé » au niveau régional, dans le cadre
de l?animation territoriale choisie.
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Financements
Les actions présentées dans la feuille de route interministérielle bénéficient de sources de
financements diverses : financements publics de la recherche, financements d?entreprises par
la Banque publique d?investissement, financements des plans sectoriels, financements alloués
aux opérateurs sectoriels en charge de la surveillance, financements France relance pour les
antibiotiques matures, financements européens et internationaux dans le cadre d?appels à
projets.
En complément de ceux-ci, des financements complémentaires seront sollicités, notamment
pour renforcer la dimension « Une seule santé » des actions d?engagement des acteurs, de
recherche et de surveillance, et de soutien au développement de produits innovants.
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Annexes ? Fiches objectifs
OBJECTIF 1 : Compléter les formations initiales et continues à disposition des professionnels
de tous secteurs sur la résistance aux antimicrobiens selon l?approche « Une seule santé », en
mobilisant des formats innovants.
La multiplicité des causes de l?émergence, la réémergence et de la diffusion des résistances aux
antimicrobiens rend l?approche « Une seule santé » indispensable pour obtenir des résultats
sanitaires optimaux et durables pour l?homme, l?animal et les écosystèmes. Cette menace ne
peut être surmontée que par des efforts conjoints des professionnels des différents secteurs,
sensibilisés à l?importance de l?approche « Une seule santé », via le renforcement du niveau des
connaissances sur l?influence des interactions et de l?interdépendance entre les secteurs dans
le développement de ce phénomène croissant.
Description :
- Développer des modules communs de formation sur la résistance aux antimicrobiens à
l?interface « Une seule santé » en s?appuyant sur les initiatives existantes, comme le Diplôme
universitaire « Antibiorésistance et approche globale One Health » lancé par le méta réseau
PROMISE et piloté par l?Inserm. Ce déploiement de formations transdisciplinaires sera
proposé pour les formations initiales et continues, facilement accessibles à distance et
adaptés aux besoins et aux pratiques des professionnels des différents secteurs, en
complémentarité des modules sectoriels existants sur l?antibiorésistance (pilotage Ecoles
universitaires de recherche parisienne et lyonnaise)
- Travailler en lien avec les responsables de l?enseignement supérieur pour intégrer dans les
maquettes pédagogiques des différents secteurs un socle commun de formation sur les
résistances aux antimicrobiens à l?interface « Une seule santé » s?inscrivant de manière
pérenne en cohérence avec la globalité et les spécificités de chaque cursus (pilotage
ministère en charge de l?Enseignement supérieur et de la Recherche)
- Promouvoir les programmes de formation existants et à venir, dont ceux créés par les écoles
universitaires de recherche parisienne et lyonnaise au bénéfice des décideurs et l?Académie
de l?Organisation mondiale de la santé (pilotage ministère en charge de l?Enseignement
supérieur et de la Recherche)
- Assurer l?inclusion d?un volet spécifique à la lutte contre l?antibiorésistance selon une
approche « Une seule santé » dans le cursus de l?Institut One Health pour former les
décideurs publics et privés aux enjeux de l?antibiorésistance dans une logique « Une seule
santé », en mettant l?accent sur les impacts sanitaires, environnementaux et socio-
économiques de cette problématique, les grandes menaces zoonotiques associées et
l?importance d?une surveillance décloisonnée dans les plans de préparation de crise
(pilotage ministères en charge de la Santé, de l?Agriculture, de l?Ecologie, et de
l?Enseignement supérieur et de la Recherche)
Indicateurs de suivi
- Nombre de programmes de formation proposés
- Nombre de professionnels formés à l?antibiorésistance selon l?approche « Une seule santé »
dans les différentes disciplines (cible 2000/an)
- Proportion de formations « Une seule santé » intégrant la résistance aux antimicrobiens
dans leur programme
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 2 : Faciliter les conditions de mise en oeuvre des bonnes pratiques en matière de
prévention des infections et de bon usage des antimicrobiens en santé humaine et animale, en
s?appuyant notamment sur la diffusion de recommandations, le partage de bonnes pratiques
et l?utilisation de nouveaux outils numériques (en particulier pour l?aide à décision et à la
prescription d?antibiotiques)
Plusieurs recommandations de bonnes pratiques et dispositions réglementaires relatives à la
pertinence et aux durées de prescription des antimicrobiens (et notamment des antibiotiques)
ont été adoptées, tant en santé humaine qu?en santé animale, afin de réduire les
consommations inappropriées ou excessives et d?améliorer l?observance des usagers et la
gestion des déchets pour protéger les écosystèmes.
Des actions ont été initiées en santé humaine pour envisager de mettre en place des systèmes
d?aide à la décision (SAD) numériques apportant aux prescripteurs une information fiable, mise
à jour et contextualisée aux pratiques. En santé animale, les plans Ecoantibio ont financé des
programmes visant à mettre en place des bonnes pratiques d?usage des antimicrobiens, pour
les vétérinaires et les détenteurs d?animaux de compagnies et de rente.
Ces travaux seront poursuivis pour faciliter l?appropriation et la mise en oeuvre opérationnelle
des évolutions réglementaires et des recommandations de bonne pratique concernant les
prescriptions, la dispensation et les consommations dans les secteurs de santé humaine et
animale.
Description :
- Encourager la création et le développement d?outils innovants et/ou numériques communs
entre les professionnels des différents secteurs, tels que des logiciels d?aide à la
prescription, pour faciliter l?opérationnalité de l?évolution des recommandations et de la
réglementation en matière de prévention des infections, de diagnostic, de réduction des
prescriptions inappropriées, d?observance, et de gestion des déchets (pilotage
Cnam/ANMV/ANSM)
- Soutenir la poursuite d?expérimentations en santé humaine et animale relatives à l?éco-
prescription des antimicrobiens, notamment des antibiotiques, en mobilisant une première
analyse des risques environnementaux associés à leur consommation (indice PBT =
persistance, bioaccumulation, toxicité) (pilotage Cnam/ANMV/ANSM)
- Prendre davantage en compte les aspects environnementaux dans la rédaction des
recommandations de prescription (pilotage HAS/Anses)
- Explorer l?utilisation des sciences sociales et comportementales pour lever les freins
inhérents à l?appropriation des recommandations de bonne pratique en matière de
prévention, de prescription, incluant l?utilisation de tests diagnostiques, de dispensation et
d?utilisation des antibiotiques et autres antimicrobiens en santé humaine et
animale (pilotage SpF/Inserm)
- Sensibiliser et former sur le bon usage des biocides, au vu du risque d?interactions croisées
avec la résistance aux antimicrobiens (notamment l?antibiorésistance), en complémentarité
des actions conduites dans le cadre du PNSE4 pour informer les propriétaires d?animaux et
les professionnels sur l?utilisation des produits biocides (désinfectants, insecticides et
répulsifs). Ces éléments seront portés tant auprès du grand public qu?auprès des
établissements de santé, à partir de recommandations de l?Anses (pilotage ministère en
charge de la Santé), ainsi que des élevages, des établissements d?abattage et de découpe et
des cliniques vétérinaires (pilotage ministère en charge de l?Agriculture)
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Indicateurs de suivi29
- Nombre d'outils innovants et/ou numériques communs entre les professionnels de
différents secteurs utilisés (recueil annuel)
- Nombre d?expérimentations en santé humaine et animale relatives à l?éco-prescription des
antimicrobiens, notamment des antibiotiques, menées annuellement
- Nombre d'actions sur le bon usage des biocides de sensibilisation auprès du grand public
et des professionnels menées annuellement
29 Ne figurent pas parmi ces indicateurs, ceux concernant la consommation d?antibiotiques. Ils sont suivis dans le
cadre de plans sectoriels
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 3 : Inscrire la compréhension du phénomène de résistance aux antimicrobiens dans
la démarche « Ecole promotrice de santé »
La sensibilisation dès le plus jeune âge aux grands enjeux sanitaires et aux changements de
comportements associés joue un rôle majeur pour influencer favorablement les habitudes de
l?entourage des enfants et adolescents.
La stratégie nationale 2022-2025 « prévention des infections et de l?antibiorésistance » en santé
humaine prévoit le renforcement de l?apprentissage sur le sujet dès le plus jeune âge (objectif 1).
Plusieurs ressources éducatives sont mobilisées, dont l?outil e-bug France (inscrit dans le cadre
européen, et porté par le CHU de Nice) qui apporte des ressources pédagogiques sur la
prévention des infections et de l?antibiorésistance à destination des élèves de la maternelle
jusqu?au secondaire. Financées notamment par le ministère en charge de la Santé pour leur mise
à disposition gratuite pour les enseignants, élèves et parents, ces ressources éducatives sont
actuellement plus développées sur le volet « santé humaine » et ont un fort potentiel
d?ouverture sur l?approche « Une seule santé ».
Description :
- Développer le volet « Une seule santé » des supports pédagogiques proposés par le Ministère
en charge de l?éducation et ceux développés dans le cadre de l?outil e-bug, en mettant à
disposition des données sur les volets concernant la lutte contre les résistances aux
antimicrobiens, notamment l?antibiorésistance en santé humaine, animale et des
écosystèmes (pilotage ministère en charge de l'Education/Equipe e-Bug)
- Renforcer la sensibilisation sur les mesures de prévention et contrôle des infections dans le
cadre scolaire (notamment par le biais des mesures universelles d?hygiène) (pilotage
ministère en charge de l'Education)
- Prévoir des supports adaptés au futur cadre d?exercice professionnel, par exemple dans le
cadre de l?enseignement agricole (pilotage ministère en charge de l?Agriculture)
Indicateurs de suivi
- Nombre de programmes en lien avec cette thématique mis en place par les académies dans
le cadre des Comités d?académies d?éducation à la santé, à la citoyenneté et à
l?environnement (CAESCE)
- Nombre de visites annuelles du site e-Bug à l?échelle nationale (en particulier les ressources
« Une seule santé »)
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 4 : Développer une stratégie coordonnée de communication afin de susciter l?intérêt
pour les questions liées à la résistance aux antimicrobiens selon l?approche « Une seule santé »
et d?encourager l?engagement collectif et les efforts individuels
Des actions de sensibilisation et de communication ont été conduites en santé humaine et en
santé animale pour mobiliser et alerter les professionnels et le grand public sur l?importance de
préserver les antibiotiques grâce à une utilisation prudente et appropriée. Ces actions
nécessitent d?être poursuivies et développées sous une bannière commune intersectorielle pour
être plus efficaces, en tenant compte des déterminants de chacun des secteurs, pour susciter
davantage d?intérêt et d?engagement des parties prenantes et des décideurs des politiques
publiques aux niveaux nationaux, régional et territorial. La communication sur le volet
environnemental des résistances aux antimicrobiens doit en outre être développée.
Description :
- Rédiger une stratégie de communication conjointe aux différents secteurs, qui intègre les
enjeux « Une seule santé » et tout particulièrement les enjeux environnementaux, qui
n?étaient pas inclus jusqu?à présent (pilotage ministères en charge de la Santé, de l?Agriculture
et de l?Ecologie)
- Identifier et tester de nouveaux leviers de communication intersectoriels (humaine, animale,
environnementale) permettant d?améliorer le bon usage des antibiotiques en population
humaine et de sensibiliser à l?antibiorésistance (pilotage SpF, en lien avec l?Anses)
- Exploiter des supports de communication coordonnés par Santé publique France, intégrant
progressivement les indicateurs communs « Une seule santé » nouvellement définis,
notamment lors de la semaine mondiale de sensibilisation sur la résistance aux
antimicrobiens (pilotage SpF, en lien avec l?Anses, les agences de l?eau, l?Office français de la
biodiversité (OFB), l?Institut national de recherche pour l?agriculture, l?alimentation et
l?environnement (INRAE), l?Institut national de l?environnement industriel et des risques
(INERIS) et l?Inserm)
- Mobiliser les instances de démocratie en santé aux niveaux national (CNS), régional (CRSA)
et local (CTS) qui rassemblent très largement les acteurs de la société civile impliqués dans
les domaines de la santé et de ses déterminants incluant l?environnement, sur la lutte contre
les résistances aux antimicrobiens, afin de partager les expériences, élaborer des avis et
initier des débats publics (pilotage ministère en charge de la Santé)
- Inscrire une valence « résistance aux antimicrobiens » dans les programmes de formation
« Une seule santé » existants et à venir, notamment celui de l?Ecole universitaire de recherche
« One Health - Emerging infectious disease » au bénéfice des décideurs (contribution Institut
One Health)
- Créer un portail commun regroupant les données disponibles de résistances et de
consommations dans les différents secteurs (pilotage ministère en charge de la Santé)
- Pour la communauté scientifique, s?appuyer et renforcer l?Interface nationale
Antibiorésistance qui ont été développés par l?Inserm dans le cadre du PPR antibiorésistance
et assurer la diffusion d?informations dans les écosystèmes concernés (pilotage Inserm)
Indicateurs de suivi
- Intégration dans les supports de SpF de la dimension « Une seule santé » sur le volet de la
résistance aux antimicrobiens
- Réalisation d?une évaluation de l?évolution de l?intérêt et de l?engagement des populations
sur les questions de lutte contre la résistance aux antimicrobiens
- Nombre de CRSA mobilisées sur la thématique
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 5 : Conduire des recherches pour améliorer les connaissances sur les mécanismes de
sélection, d?émergence, de (ré)émergence et de transmission des résistances et pour combattre
la (ré)émergence et la dissémination des résistances au sein et entre les différents secteurs de
santé
L?émergence et la propagation de la résistance aux antimicrobiens au sein et entre les différents
secteurs sont des phénomènes complexes qui nécessitent de poursuivre les recherches sur la
compréhension des mécanismes impliqués (sélection, évolution, persistance, tolérance ?). De
nombreuses actions de recherche sont financées sur les différents plans sectoriels, au niveau
européen et au niveau national : par l?Agence nationale de la recherche (ANR) (120 M¤ depuis 10
ans) ; dans le cadre de programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC) et d?actions
financées par le Secrétariat général pour l?investissement (SGPI) en lien avec le ministère en
charge de l?Enseignement supérieur et de la Recherche au titre du PPR antibiorésistance piloté
par l?Inserm (40 M¤ sur 6 ans), ainsi que par le ministère en charge de l?Agriculture au titre
d?appels à projets dans le cadre des plans Ecoantibio (9 M¤ entre 2013 et 2023).
Cependant, le versant des recherches relatives aux liens entre l?antibiorésistance et
l?environnement reste encore limité, notamment en raison de la nécessaire coopération entre
des acteurs relevant de champs différents de la recherche. La mise en place de l?Interface
nationale antibiorésistance et du méta-réseau PROMISE financés par le PPR antibiorésistance
ont permis d?initier des coopérations entre équipes de recherche, qui sont à poursuivre et à
renforcer.
Description :
Dans le cadre d?appels à projets nationaux actuels et à venir, les axes ci-dessous pourront être
développés (en lien direct avec les priorités identifiées par l?Anses en 2020 et rappelées par la
mission d?inspection interministérielle de la feuille de route « antibiorésistance » de 2016) :
- Mieux connaître les mécanismes microbiologiques, génétiques, épigénétiques,
épidémiologiques, écologiques, ou autres, en jeu dans la sélection et la (ré)émergence des
bactéries résistantes et des gènes de résistance au sein de chaque secteur ou entre eux
- Mieux comprendre les mécanismes de persistance, dormance et tolérance des
microorganismes hébergeant des gènes de résistance dans les divers milieux
o Renforcer les connaissances sur les liens entre les résistances et les différents milieux
o Etudier comment les facteurs environnementaux généraux (le changement climatique et
les pollutions liées à l?activité anthropique notamment) influencent la propagation et
l?adaptation des vecteurs de la résistance
o Identifier le rôle et l?impact des co-sélecteurs tels que les biocides, les métaux lourds, les
eaux dans l?émergence et la dissémination des résistances dans l?environnement
- Identifier les mécanismes de résistances pour les nouvelles combinaisons thérapeutiques et
nouvelles thérapies
Indicateurs de suivi
- Nombre de projets financés portant sur la (ré)émergence et la dissémination de la résistance
aux antimicrobiens notamment l?antibiorésistance
- Nombre de réseaux inter-secteurs financés et consolidés
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 6 : Favoriser les recherches pré-cliniques selon l?approche « Une seule santé »
facilitant le continuum d?actions pour renforcer l'arsenal préventif, diagnostique et
thérapeutique en santé humaine et animale
La lutte contre la résistance aux antimicrobiens nécessite des solutions innovantes préventives,
diagnostiques et thérapeutiques pour faire face au développement des résistances. De
nombreux appels à projets dans le champ de recherches précliniques existent au niveau
européen et au niveau international. Plusieurs actions vont être engagées sur la période 2024-
2026 (contribution de la communauté européenne au programme international JPIAMR en cours,
Partenariat Horizon Europe OH AMR dont le lancement est prévu en 2025 avec un budget pressenti
de 300 M¤ sur 7 ans). Plusieurs actions relatives au financement de recherches sur des
alternatives innovantes sont déjà portées dans le cadre de « France 2030 » (notamment via le
lancement de la Stratégie d?accélération « Biothérapies et bioproduction de thérapies
innovantes »).
Les réponses aux appels à projets au niveau européen nécessitent une bonne connaissance de
leur contenu et des instances capables de faire émerger et d?accompagner des experts français
pouvant se positionner en leaders et contribuer à l?élaboration des partenariats européens.
Au niveau national, la structuration de l?écosystème avec les autres secteurs pourrait être
améliorée, afin de faciliter le continuum d?actions pour renforcer l'arsenal préventif,
diagnostique et thérapeutique. Cette structuration pourrait s?appuyer notamment sur le réseau
AntibioDEAL, créé et financé par le PPR antibiorésistance, qui a inventorié et connecté les forces
nationales impliquées dans la découverte de nouveaux antibiotiques en santé humaine et
mobilisé des compétences de veille, afin d?élargir la thématique et la mobilisation aux deux
autres secteurs.
Description :
- Mettre en place, en complémentarité avec les structures existantes, un dispositif de veille
afin d?identifier les appels à projet susceptibles d?accélérer les recherches précliniques
développées par la communauté scientifique sur les résistances aux antimicrobiens en santé
humaine et animale (pilotage Inserm, en lien le ministère en charge de l?Enseignement
supérieur et de la Recherche et l?AIS)
- Structurer un réseau d?acteurs au niveau national pour renforcer la coopération entre les
équipes de recherche-développement des différents secteurs dans une approche « Une seule
santé » et améliorer les possibilités de collaboration au niveau de l?Union
européenne (pilotage Inserm, en lien avec le ministère en charge de l?Enseignement supérieur
et de la Recherche et l?AIS)
- Lancer un programme dédié au niveau national, complémentaire des actions amorcées par
le PPR antibiorésistance et par le plan de « France 2030 Santé », pour soutenir les
développements précliniques de projets ciblant en particulier les agents pathogènes
prioritaires listés par l?OMS (pilotage Inserm/ANR). Ces objectifs de recherche auraient
vocation à être déclinés dans le cadre d?un nouveau programme de recherche, élaboré dans
la continuité du précédent pour le compte de l?ensemble de la communauté de recherche
Indicateurs de suivi
- Nombre de produits proposés dans des appels à projets français
- Nombre et type de pathogènes ciblés
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 7 : Améliorer les connaissances en sciences politiques, économiques et sociales afin
de définir de nouvelles approches pour limiter le développement de la résistance aux
antimicrobiens
L?adhésion aux actions de prévention des infections et de lutte contre l?antibiorésistance
nécessite la mobilisation et la force de conviction d?acteurs variés : grand public, décideurs et
professionnels des différents secteurs, notamment en santé humaine et animale. Pour ce faire,
il est nécessaire de disposer d?un panel d?actions permettant la bonne compréhension des
arguments scientifiques et d?identifier les facteurs les plus à mêmes de faire évoluer les
pratiques.
Plusieurs instruments ont été mobilisés dans les secteurs de la santé humaine et animale :
incitations diverses (ex. valorisation financière, information pour situer les pratiques de
prescription), outils pour objectiver la nécessité ou non de prescrire un antibiotique (ex. test
rapide d?orientation diagnostique), leviers réglementaires (ex. encadrement des modalités de
prescription de certains antibiotiques), formation (ex. socle commun pour la formation initiale
des professions de santé). L?amélioration des connaissances en sciences politiques, économiques
et sociales peut permettre de mieux connaître les freins et les leviers nécessaires pour créer,
redimensionner ou rendre plus efficaces les politiques publiques mises en place en matière de
résistance aux antimicrobiens dans les différents secteurs. Ces connaissances peuvent
également être mobilisées pour faciliter le travail intersectoriel et rendre plus opérationnelle
l?approche « Une seule Santé » en matière de résistance aux antimicrobiens.
Le PPR antibiorésistance a permis de mettre en place l?« observatoire numérique des dimensions
sociales de la résistance aux antimicrobiens » (DOSA) qui organise des débats (« Les
controverses de la résistance aux antimicrobiens »). L?objectif de cette structure, pilotée par
l?Université Paris Dauphine, est de mieux évaluer les dimensions sociales, économiques et
culturelles de l?usage des antibiotiques, au service des politiques publiques. Des projets en
sciences comportementales ont également été initiés, en lien avec la délégation
interministérielle à la transformation publique (DITP).
Description
- Analyser les déterminants structurels contribuant à favoriser la (ré)émergence et la
dissémination des résistances aux antimicrobiens au niveau national, régional et territorial
incluant les régions ultra-marines (pilotage Inserm)
- Renforcer les interactions entre le réseau DOSA et les acteurs pilotant les actions de lutte
contre l?antibiorésistance, et plus particulièrement la Cnam, l?ANMV, l?Anses et SpF (pilotage
CPR-AMR)
- Définir avec les ministères en charge de la Santé, de l?Agriculture et de l?Ecologie un
programme de travail annuel porté par le réseau DOSA portant sur deux axes principaux et
intersectoriels : 1) identification des outils incitatifs pour favoriser le bon usage des
antibiotiques et maîtriser la (re)émergence et la dissémination des phénomènes de
résistance ; 2) identification des outils de régulation (ex. normes professionnelles ou
réglementaires) mobilisant les acteurs socioéconomiques (notamment industries, éleveurs,
prescripteurs) à réduire leur recours aux antibiotiques (pilotage Inserm)
Indicateurs de suivi
- Nombre d?interventions adaptées aux déterminants individuels, structurels, systémiques
- Nombre de protocoles adaptés aux populations cibles, validés au niveau national
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 8 : Développer une stratégie d?exploitation des données ambitieuse, en s?appuyant
notamment sur le Health Data Hub, le Green Data for Health et la plateforme numérique du PPR
antibiorésistance au service de l?ensemble des autres volets de la feuille de route
Aujourd?hui, les bases de données de santé et environnementales, particulièrement riches,
peuvent être davantage mobilisées pour améliorer les connaissances des liens qui existent entre
expositions individuelles et environnementales et pathologies humaines et animales liées à
l?antibiorésistance.
Le Green Data for Health (GD4H), porté par l?Ecolab du commissariat général au développement
durable visant à créer un Espace Commun de Données Santé-Environnement, et le Health Data
Hub (HDH) travaillent ensemble à une meilleure utilisation de leurs données au service de la
recherche pour permettre des avancées en termes de contrôle de l?utilisation des antibiotiques.
Des travaux sont également envisagés pour enrichir les bases de données existantes avec la
remontée des données d?antibiogrammes par les laboratoires en santé humaine et animale.
ABRomics, une plateforme de données microbiologiques multi-omiques structurées,
interopérables, standardisées et bien annotées, d?origine humaine, animale et
environnementale, a été développée par le PPR antibiorésistance et mise en ligne.
Le traitement avancé des données (intelligence artificielle) constitue enfin une source inédite
d?analyse des informations dans les différents secteurs mais aussi selon l?approche « Une seule
santé » qui devrait se révéler un levier majeur au service des différents volets pour anticiper les
décisions qui aboutissent à une surexposition des pathogènes aux antibiotiques.
Description :
- Saisir le HDH/GD4H pour développer une analyse partagée des données disponibles, centrée
sur la production de données au service du déploiement d?action intersectorielles intégrant
pleinement les enjeux environnementaux (pilotage ministères en charge de la Santé et de
l?Ecologie)
- Identifier les besoins structurels à développer pour répondre aux enjeux tant sectoriels
qu?intersectoriels de l?approche « Une seule santé » notamment en matière de surveillance
et détection précoce, alerte et prise de décision (pilotage SpF, en lien avec l?Anses)
- Développer les outils et innovations numériques facilitant l?exploitation des données par les
parties prenantes (pilotage AIS, en lien avec le ministère en charge de la Santé)
- Renforcer et maintenir la plateforme numérique ABRomics mise en place dans le cadre du
PPR antibiorésistance pour stocker et analyser les données multi-omiques de résistance aux
antibiotiques pour renforcer la surveillance des résistances aux antibiotiques (pilotage
Inserm, en lien avec le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS)
Indicateurs de suivi
- Nombre de bases de données abouties permettant un traitement « Une seule santé »,
notamment pour les activités de surveillance
- Nombre d?outils facilitant l?exploitation des données par les parties prenantes
- Evaluation de la satisfaction des professionnels, notamment des acteurs de la recherche et
de l?innovation, et des usagers sur les données disponibles
https://www.health-data-hub.fr/
https://www.health-data-hub.fr/
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 9 : Renforcer la coordination des dispositifs de surveillance selon l?approche « Une
seule santé »
La surveillance des résistances aux antimicrobiens mobilise actuellement un grand nombre
d?acteurs qui collectent des données par secteur, ce qui ne permet pas une vision consolidée des
transmissions à l?interface des différents secteurs de santé. En santé animale, le réseau Résapath
collecte les résultats d?antibiogrammes produits annuellement en France par les laboratoires
adhérents et analyse les tendances de l?antibiorésistance. Des avancées importantes ont
également été engagées dans le champ de la santé humaine avec la création des missions
nationales SPARES et PRIMO. Ces actions de structuration autour de SpF et de l?Anses doivent
être poursuivies et renforcées vers le champ environnemental, en s?appuyant sur ces deux
agences. Les travaux pourront intégrer notamment les retours des actions innovantes
développées par le méta-réseau PROMISE 30 et par ABRomics, financés dans cadre du PPR
antibiorésistance et pour lesquels l?Inserm assure le suivi et la gestion.
Description :
- Mettre en place une instance « Une seule santé » opérationnelle de coordination nationale
des surveillances sur la résistance aux antimicrobiens entre les agences en charge de la
surveillance (pilotage SpF et Anses, en lien avec les agences de l?eau, l?INRAE, l?INERIS et l?OFB)
- Mobiliser les acteurs relevant du champ de l?environnement pour participer à cette instance
de coordination des surveillances et aux actions initiées par le méta-réseau PROMISE dans le
champ de la surveillance, en capitalisant sur l?état des lieux établi dans le projet Surv1Health,
en vue de collaborer à la structuration et à la mise en place d?une surveillance intégrée
incluant la santé des écosystèmes (pilotage ministère en charge de l?Ecologie)
- Faciliter les échanges de données entre dispositifs de surveillance en développant des
mécanismes facilitants entre l?Anses, SpF et les partenaires fédérés dans le méta-réseau
PROMISE (dont portail commun et entrepôts de données, en lien avec l?objectif n°8 relatif à
l?exploitation du HDH et du GD4H) (pilotage SpF et Anses)
- Evaluer régulièrement le niveau de collaboration entre dispositifs de surveillance (pilotage
ministère en charge de la santé)
- Participer activement à l?extension de la surveillance intégrée « Une seule santé » en lien avec
le niveau européen, notamment le Centre européen de prévention et de contrôle des
maladies (ECDC), l?Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l?Action conjointe
sur la résistance aux antimicrobiens et les infections associées aux soins EU-JAMRAI2 2024-
202831 pilotée par l?Inserm (pilotage Anses et SpF, en lien avec l?Inserm et autres opérateurs
impliqués dans la surveillance de l?environnement)
- Communiquer les résultats des travaux communs relatifs aux données de surveillance
(pilotage SpF)
Indicateurs de suivi
- Création de l?instance de coordination des surveillances SpF/ Anses
- Publication du rapport annuel « Une seule santé » de surveillance de la résistance aux
antimicrobiens
30 https://amr-promise.fr/fr/promise-is-opening-registrations-for-its-antibiotic-resistance-and-one-health-global-approach-du/
31 L?Action conjointe sur la résistance aux antimicrobiens et les infections associées aux soins EU-JAMRAI2 2024-2028 - pilotée par
l'Inserm avec le soutien du ministère en charge de la Santé - a pour principal objectif de soutenir les Etats membres et les pays associés
à développer et à actualiser leurs plans d?action sur la résistance aux antimicrobiens. Elle prévoit à ce titre l?extension du réseau EARS-
VET et la création d?un réseau de surveillance EARS-Env
https://amr-promise.fr/fr/promise-is-opening-registrations-for-its-antibiotic-resistance-and-one-health-global-approach-du/
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 10 : Renforcer la mise en place de la surveillance dans les différents secteurs,
notamment le secteur environnemental
Les systèmes nationaux de surveillance sectoriels de l?usage des antibiotiques et de
l?antibiorésistance, en santé humaine et santé animale, suivent les recommandations
internationales, notamment de l?OMS et de l?OMSA, et sont considérés comme performants.
La structuration est néanmoins portée de façon principale sur les champs de la santé
animale et de la santé humaine. La production d?indicateurs doit encore être développée
pour ce qui concerne la surveillance environnementale.
Les travaux à venir tiendront compte des avancées acquises par la mise en place du méta-
réseau PROMISE et des projets d?actualisation de la surveillance des masses d?eau menés à
l?échelle européenne avec des obligations renforcées en matière de surveillance des
antimicrobiens, pathogènes résistants et gènes de résistances.
Description :
- Poursuivre l?optimisation de la collecte et l?analyse des données en santé humaine et
animale (pilotage SpF et Anses)
- Développer de nouveaux outils de surveillance en lien avec l?action conjointe
EUJAMRAI2 2024-2028 (pilotage SpF et Anses)
- Stabiliser la mise en place des indicateurs et méthodologies, y compris vis-à-vis des co-
sélectants non médicamenteux des résistances (pilotage SpF et Anses)
- Standardiser la surveillance de l?antibiorésistance dans l?environnement en définissant
des indicateurs, l?étendre et la pérenniser au-delà des eaux de surface et souterraines,
en identifiant les lieux et les périodes à risque de sélection et de transmission (ex. eaux
usées, eaux côtières, environnements d?élevage) (pilotage Anses, en lien avec les agences
de l?eau, l?INRAE, l?INERIS et l?OFB)
Indicateurs de suivi
- Rendu annuel des indicateurs de surveillance dans les différents secteurs aux niveaux
national et territorial avec une couverture géographique incluant les régions ultra-
marines
- Nombre de laboratoires participant dans chaque secteur
- Nombre de jeux de données de surveillance disponibles en open data pour chaque
secteur
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 11 : Produire et diffuser des indicateurs de surveillance communs aux différents
secteurs au bénéfice d?analyses de données intégrées et territorialisées
Des travaux sont engagés au niveau international et au niveau européen pour parvenir à la
production d?indicateurs et d?analyses transversales afin d?améliorer la connaissance des
mécanismes de diffusion de la résistance aux antimicrobiens, et de renforcer les indicateurs
de suivi. L?objectif d?un suivi intégré est porté au niveau international par la Quadripartite
(OMS, OMSA, FAO et PNUE).
Au niveau européen, sur mandat de la Commission européenne, la Joint Inter-Agency
Antimicrobial Consumption and Resistance Analysis (JIACRA) associe depuis 2012 les trois
principales agences sectorielles ? l?ECDC, l?Agence européenne du médicament (EMA) et
l?EFSA ? pour analyser la relation potentielle entre la consommation d?antimicrobiens par
les humains et les animaux destinés à l?alimentation et l?apparition de résistances aux
antimicrobiens. Plusieurs rapports successifs permettent de disposer de l?analyse
approfondie de données d?utilisation de combinaisons particulières d?antibiotiques et
d?espèces bactériennes considérées comme importantes pour la santé publique.
Il est proposé de mettre en oeuvre une telle dynamique, au niveau français, à partir des bases
de données disponibles, de l?avancée des travaux conduits par le méta-réseau PROMISE et
en lien avec les travaux de la EU-JAMRAI2 2024-2028.
Description :
- Produire des indicateurs (simples ou composites) de surveillance communs aux
différents secteurs (humains, animaux et écosystèmes) (pilotage SpF et Anses, en lien
avec les agences de l?eau, l?INRAE, l?INERIS et l?OFB)
- Réaliser des analyses intégrées entre secteurs/dispositifs et produire des rapports
communs, inspirés de l?approche européenne JIACRA (analyses thématiques sur
plusieurs années, en exploitant les données de surveillance), pour évaluer de façon
régulière le fardeau pour l?humain et l?animal, anticiper les risques de résistances
(ré)émergentes, et contribuer à l?évaluation des politiques publiques (ex : impact de la
réduction des usages sur les niveaux de résistance pour l?humain et l?animal) (pilotage
SpF et Anses en lien avec les agences de l?eau, l?INRAE, l?INERIS et l?OFB)
Indicateurs de suivi
- Nombre d?indicateurs communs entre secteurs
- Nombre de méthodes et protocoles pour assurer la qualité de la production de ces
indicateurs
- Nombre d?outils de détection faciles d?interprétation dans différentes conditions
d?utilisation (laboratoires, fermes, chaînes de production alimentaires, établissements
de santé?)
- Diffusion d?un rapport JIACRA-like au niveau national
- Rapportage régulier des données au niveau européen
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 12 : Déployer de manière harmonisée et intégrée la surveillance génomique selon
l?approche « Une seule santé »
La génomique peut jouer un rôle central pour développer les capacités de surveillance
intégrée de la résistance aux antimicrobiens selon l?approche « Une seule santé » et pour
évaluer de nouvelles approches de santé publique. La France s?est engagée dans cette
orientation avec la mise en place de la plateforme ABRomics au titre du PPR
antibiorésistance piloté par l?Inserm. Cette plateforme, constituée d?un consortium de 43
équipes appartenant aux principaux organismes de recherche, s?est structurée sur trois axes
pour répondre aux demandes de tous les acteurs associés : infrastructure informatique,
bases de données multi-omiques intégrées et outils bio-informatiques. Cette plateforme
doit permettre d?améliorer la surveillance en France et de stimuler la recherche dans une
approche trans-sectorielle.
Dans le cadre de la gestion de crise liée au COVID-19, Santé publique France et l?ANRS-
MIE/Inserm ont été désignés pour mettre en place le consortium EMERGEN (Consortium
pour la surveillance et la recherche sur les infections à pathogènes EMERgents via la
GENomique microbienne). Ce système de surveillance génomique a été créé pour renforcer
la surveillance, dans un contexte d?émergence, de nouveaux variants du SARS-COV-2 et
donc permettre l?identification précoce du virus, le suivi et la compréhension de son
évolution génétique32.
Le Consortium EMERGEN a vocation à s?élargir progressivement à d?autres pathogènes
émergents de la liste des pathogènes prioritaires de la Stratégie MIE-NRBC. La question d?un
rapprochement entre le projet de plateforme ABRomics centrée sur les résistances aux
antimicrobiens des travaux d?EMERGEN pourrait être évaluée afin de renforcer les synergies
actuelles.
Description :
- Poursuivre les actions amorcées par la plateforme ABRomics (pilotage Inserm en lien
avec le CNRS)
o Organiser l?harmonisation des méthodes d?analyse des données génomiques
(pipelines communs, ...)
o Faciliter le partage des données génomiques (base de données communes?)
o Réaliser des analyses intégrées de données génomiques
o Se rapprocher du consortium EMERGEN pour étudier la possibilité de synergies
- Réaliser un bilan des structures de surveillance génomique mises en place pour la
pandémie de Covid-19 dans le champ de la santé humaine, animale et de
l?environnement, et la pertinence de leur mobilisation pour contribuer à la production
de données de surveillance sur l?antibiorésistance (pilotage ANRS-MIE en lien avec Anses
et SpF)
Indicateurs de suivi
- Nombre de banques de données intégrées incluant des données génomiques sur
l?antibiorésistance et plus généralement sur la résistance aux antimicrobiens
- Nombre de publications et de communications sur les travaux réalisés
32 En parallèle, les réseaux SUM?EAU et Obépine, créés pour participer au suivi de l?épidémie de Covid-19 en identifiant la présence de
SARS-COV2 dans les eaux usées, ont vocation à développer le séquençage sur les échantillons environnementaux issus des eaux usées
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 13 : Faciliter le maintien sur le marché de l?arsenal des antibiotiques qui ne sont
plus sous la protection d?un brevet, et en garantir la disponibilité en santé humaine et
animale
Les antibiotiques représentent une part importante des situations de pénuries de
médicaments à usage humain. Ces situations sont associées à plusieurs types de facteurs
(retrait de commercialisation, insuffisance de production, interruptions de
commercialisation liées à des défauts qualité?). Les travaux récents menés dans le cadre du
rapport « Pénuries et disponibilités des antibiotiques utilisés en santé humaine et vétérinaire
en France » menés avec l?appui de la Direction générale de l?appui aux réformes structurelles
(DG REFORM) de la Commission européenne et de l?OMS, soulignent par ailleurs la forte
prévalence des retraits de commercialisation pour ce qui concerne les antibiotiques à usage
vétérinaire, face à un marché plus étroit et en retrait.
Les actions selon l?approche « Une seule santé » présentées sont portées en partie dans le
cadre de la feuille de route « lutte contre les pénuries de médicaments », à la fois pour ce
qui concerne l?anticipation de certaines causes de pénuries (retrait de commercialisation
avec recherche de repreneur), et pour l?accompagnement de mesures de moyen terme
(relocalisation de capacités de production). Elles sont financées dans le cadre d?actions
engagées par « France 2030 ».
Description :
- Définir une stratégie d?anticipation et de gestion des pénuries et tensions, intégrant les
problématiques communes en santé humaine et santé animale (pilotage ministères en
charge de la Santé et de l?Agriculture)
- Réduire la dépendance à des matières premières à usage pharmaceutique
majoritairement fabriquées en dehors de l?Europe (pilotage ministère en charge de
l?Economie)
- Identifier les transversalités entre la santé humaine et la santé animale pouvant
concourir au maintien sur le marché des outils de production d?antibiotiques ;
notamment en facilitant les mutualisations de productions entre santé humaine et santé
animale (pilotage ministères en charge de la Santé et de l?Agriculture)
- Anticiper et évaluer l?impact des évolutions réglementaires, en cours et à venir,
susceptibles de s?imposer à des industriels repreneurs d?autorisations de mise sur le
marché, et pouvant nécessiter d?engager des investissements spécifiques de leur
part (ex. évaluation des risques environnementaux dans l?autorisation de mise sur le
marché (AMM) pour les médicaments à usage humain, au vu de l?application de ces
dispositions pour ce qui concerne les médicaments à usage vétérinaire) (pilotage
ministère en charge de l?Economie)
- Développer des capacités de production sur le territoire, lorsque celles-ci sont
aujourd?hui insuffisantes, intégrant systématiquement une étude de compatibilité entre
les exigences applicables à l?industrie du médicament en médecine humaine et à celles
de l?industrie du médicament vétérinaire (notamment pour ce qui concerne les bonnes
pratiques de fabrication) (pilotage ministère en charge de l?Economie).
Indicateurs de suivi
- Pourcentage de produits existants maintenus sur le marché
- Nombre de médicaments dont la production a été relocalisée
- Nombre de jours d?indisponibilité et de pénurie
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 14 : Développer de nouveaux produits (préventifs, diagnostiques et
thérapeutiques) et assurer le continuum de l?innovation à l?industrialisation, incluant la
recherche en amont
Les actions recherche-développement pour contrer la résistance aux antimicrobiens en
France mobilise à la fois des acteurs de la recherche publique, des biotechs, des medtechs
ou des laboratoires pharmaceutiques. Les liens entre les différents acteurs mobilisés doivent
se renforcer pour faciliter le parcours entre les différentes phases du développement
préclinique, clinique et industriel.
L?AIS et le nouveau Biocluster basé à Lyon pour l?innovation en infectiologie, incluant la
résistance aux antimicrobiens, ont vocation à renforcer ces relations et les coopérations
entre les acteurs en lien avec les institutions de recherche. Elles visent notamment à cibler
les agents pathogènes résistants les plus menaçants pour la santé humaine listés par l?OMS.
Ces actions feront l?objet d?un suivi et d?échanges à la fois dans le cadre de la gouvernance
de « France 2030 » et du contrat stratégique de filière des industries et technologies de
santé sur l?antibiorésistance.
Description :
- Faciliter les synergies de partenariats entre académiques et industriels pour accélérer le
transfert de technologies ciblées (pilotage AIS en lien avec les institutions de recherche
et notamment l?Inserm)
- Développer des dispositifs de soutien à l?industrie pour accompagner les étapes de
démonstration, d?industrialisation et de mise sur le marché de ces innovations
(réglementaire, accès au marché, etc.), ciblées sur les Très petites entreprises ? Petites
et moyennes entreprises (TPE-PME) (pilotage ministère en charge de l?Economie)
- Accompagner le co-développement de tests compagnons de médicaments antibiotiques
(pilotage AIS en lien avec les institutions de recherche notamment l?Inserm et les
industriels)
- Encourager les industriels du diagnostic in vitro (DIV) à développer des collaborations
sur le volet santé animale (pilotage ministère en charge de l?Economie, en lien avec le
ministère chargé de l?Agriculture)
- Renforcer la mobilisation des parties prenantes pour développer des collaborations et
le partage des connaissances (pilotage AIS)
Indicateurs de suivi
- Nombre de TPE-PME soutenues dans ce cadre
- Nombre de projets français (tests compagnons, antimicrobiens?) accompagnés dans ce
cadre
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 15 : Créer les conditions favorables au développement des innovations et
faciliter le parcours des porteurs d?innovation en santé humaine et animale
Afin de répondre aux problématiques spécifiques associées au marché des antibiotiques et
de l?urgence de santé, à l?échelle globale, associée à la lutte contre la résistance aux
antimicrobiens, une attention particulière sera apportée à la coordination des actions
nationales pour accompagner les porteurs de projets innovants.
Par ailleurs, différents modèles sont discutés et expérimentés au niveau européen et au
niveau national, afin d?inciter au développement et à la commercialisation de nouveaux
médicaments. L?Union européenne s?est ainsi mobilisée pour penser des incitations
suffisantes pour un marché avec un faible nombre d?acteurs et des débouchés commerciaux
limités. Les leviers discutés à ce stade dans le champ de la santé humaine sont les suivants :
achat prioritaire de volumes de médicaments critiques, incitation conditionnée à la
possibilité de vendre auprès d?un autre industriel des droits d?exclusivité spécifiques
(voucher) proposée par la Commission européenne dans la législation pharmaceutique. Par
ailleurs, un modèle de garantie de financement décorrélée des volumes d?antibiotiques
consommés (dit « modèle Netflix ») peut relever du niveau national, et il a été expérimenté
en Suède et au Royaume-Uni. Enfin, des expérimentations pourraient être mises en place,
impliquant des acteurs de la santé humaine et animale. L?objectif de ces expérimentations
est de valider la pertinence des nouveaux mécanismes à la fois dans le développement de
nouveaux antimicrobiens comme dans la sécurisation des approvisionnements du marché
français.
Description :
- Faciliter l?accompagnement des industriels développant des produits innovants
contribuant à la lutte contre l?antibiorésistance (vaccins, nouveaux antibiotiques, tests
de diagnostic, nouvelles technologies thérapeutiques) en apportant un suivi global selon
l?approche « Une seule santé » (pilotage AIS)
- Proposer des mesures d?adaptation (bonnes pratiques de fabrication, variations
d?AMM...), lorsque cela est nécessaire, pour limiter l?impact sur la disponibilité de ces
produits, en distinguant les leviers nationaux des leviers européens selon l?approche
« Une seule santé », en facilitant notamment les éventuelles mesures transposables
entre les secteurs de la santé humaine et de la santé animale (pilotage ministères en
charge de la Santé et de l?Agriculture)
- Procéder à une analyse de la faisabilité des expérimentations pouvant être mises en
place dans l?objectif de valider la pertinence de nouveaux mécanismes
- Tester des nouveaux mécanismes de régulation financière encadrés sous forme
d?expérimentations qui contribueraient à résoudre les difficultés de développement des
produits de santé, tout en garantissant un approvisionnement sécurisé (pilotage
ministère en charge de l?Economie). Dans ce cadre, s?agissant de médicaments
chimiques, expertiser la possibilité d?expérimenter un modèle dit « Netflix ». Le
périmètre de l?expérimentation, qui pourrait concerner un antibiotique utilisé à la fois
dans le champ de la santé humaine et de la santé animale, devra être construit avec les
acteurs des deux secteurs, et faire l?objet d?un suivi notamment dans le cadre du contrat
stratégique de filière des industries et technologies de santé « antibiorésistance ».
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Indicateurs de suivi
- Projets industriels accompagnés par l?AIS
- Nombre de produits ayant bénéficié, à titre expérimental, d?un modèle de régulation
financière
- Nombre de projets ayant bénéficié de nouvelles mesures d?adaptation
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 16 : Renforcer la présence de la France en matière de lutte contre la résistance
aux antimicrobiens selon l?approche « Une seule santé » en Europe et à l?international
La mobilisation des instances aux niveaux européen et international, alignée avec l?approche
« Une seule santé », s?accroît depuis près d?une décennie pour renforcer la coordination et
prioriser les actions à déployer afin d?enrayer le développement des résistances aux
antimicrobiens. Les priorités européennes à l?horizon 2030 ont été définies en juin 2023,
dans le cadre des recommandations du Conseil de l?Union européenne en matière de lutte
contre la résistance aux antimicrobiens dans les domaines de la santé humaine, de la santé
animale et de l'environnement.
A l?échelle européenne, il importe de renforcer l?implication, le rôle, et la visibilité de la
France par une contribution active aux travaux conjoints, notamment financés via le
Partenariat Horizon Europe OH AMR, et en renforçant la coordination entre ceux-ci. A titre
d?exemple, l?Inserm, avec le soutien des ministères en charge de la recherche, de la santé,
de l?agriculture et de l?écologie, coordonne et s?investit dans le développement d?actions
conjointes européennes, à l?instar de la EU-JAMRAI2 2024-2028 qui soutient les Etats
membres et les pays associés à développer et à actualiser leurs plans d?action nationaux sur
la résistance aux antimicrobiens.
Par ailleurs, la structuration de l?écosystème français pourrait être améliorée afin de veiller
à la mise en oeuvre effective des objectifs de la Stratégie française en santé mondiale (2023-
2027) qui comporte un volet dédié sur la lutte contre la résistance aux antimicrobiens.
Description :
- A l?échelle européenne (pilote Inserm, en lien avec le ministère en charge de la Santé) :
o Identifier des leaders français en capacité de faire émerger et de coordonner des
projets de recherche sur l?AMR en mobilisant des partenariats européens
o Promouvoir et appuyer la mobilisation de ces leaders dans les travaux européens
(travail en amont et en aval des appels à projets)
o S?investir au sein de la nouvelle AMR multi-stakeholder Partnership platform en y
coordonnant la participation de l?Equipe France, en articulation avec l?Equipe
Europe
- A l?échelle internationale (pilote ministère en charge des Affaires étrangères) :
o Structurer l?écosystème français, notamment en pérennisant le Comité de
pilotage interministériel « résistance aux antimicrobiens / international »
o Mobiliser le réseau diplomatique pour représenter la France aux évènements
internationaux dédiés à l?AMR ou dans les fora pertinents (G7, G20, Assemblée
générale des Nations unies, organisations de la Quadripartite, OCDE), y porter
ses priorités, communiquer sur les enjeux liés à la résistance aux antimicrobiens
et valoriser les activités françaises sur la thématique
o Nouer, poursuivre et consolider des partenariats bilatéraux et multilatéraux sur
la thématique
Indicateurs de suivi
- Nombre de réunions du Comité de pilotage (COPIL) « AMR/international »
- Nombre de groupes stratégiques internationaux et européens auxquels participe un
représentant français (niveau politique ou technique)
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
- Nombre de projets européens et internationaux coordonnés par la France et/ou
sélectionnés à un appel à projets européen ou international
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Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
OBJECTIF 17 : Renforcer l?appui de la France, en lien avec les initiatives européennes, aux
pays à revenu faible et intermédiaire en matière de lutte contre la résistance aux
antimicrobiens
Les pays à revenu faible et intermédiaire paient le plus lourd tribut, économique comme
sanitaire, en raison du phénomène de résistance aux antimicrobiens, et présentent des
besoins majeurs en matière de renforcement des capacités de surveillance, de gestion et de
prise en charge. A ce titre, la France peut contribuer, au travers de l?approche « Une seule
santé », à soutenir ces Etats en renforçant les actions initialement déployées dans le cadre
de la feuille de route de 2016. Ces pays peuvent présenter des besoins spécifiques au-delà
de la lutte contre l?antibiorésistance, pour ce qui concerne les antiparasitaires et les
antifongiques.
Description :
- Financer et soutenir des initiatives, projets de recherche, de développement et de
coopération dont des formations (pilotage ministère en charge des Affaires étrangères)
- S?investir au sein des Initiatives Equipe Europe qui prônent des actions en faveur de la
lutte contre la résistance aux antimicrobiens selon l?approche « Une seule santé »
(pilotage ministère en charge des Affaires étrangères)
- Défendre une plus grande inclusion de la résistance aux antimicrobiens au sein des
fonds, initiatives, fora internationaux et négociations multilatérales en santé mondiale
(pilotage ministère en charge des Affaires étrangères)
- Sensibiliser le réseau diplomatique, notamment les Conseillères et Conseillers Régionaux
en Santé Mondiale (CRSM) et les Conseillères et Conseillers aux affaires sociales (CAS)
sur les enjeux afférents à la résistance aux antimicrobiens (pilotage ministère en charge
des Affaires étrangères et ministère en charge de la Santé).
- Renforcer l?appui de l?expertise française via les outils existants (mise en place d?Experts
Techniques Internationaux (ETI) / Jeunes Experts Associés ? Volontaires des Nations
Unies (JEA-VNU) / Experts Nationaux Détachés (END), financement de projets de
coopération par l?AFD, ?) (pilotage ministère en charge des Affaires étrangères)
Indicateurs de suivi
- Actualisation de la cartographie de recensement des initiatives en faveur de la résistance
aux antimicrobiens (cible actualisation annuelle)
- Nombre d?experts français financés (ETI, JEA-VNU, END...)
- Nombre d?initiatives et de projets stratégiques pilotés et/ou soutenus par la France (ex :
Initiative Equipe Europe « Sécurité Sanitaire / Une seule santé », Horizon Europe?)
- Nombre de projets et/ou d?initiatives financés par la France aux niveaux européen et
international
43
Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Annexe ? Acronymes
AFD Agence française de développement
AIS
AMM
Agence de l?innovation en santé
Autorisation de mise sur le marché
AMR-ENV Réseau national dédié à l?antibiorésistance dans l?environnement
ANMV Agence nationale du médicament vétérinaire
ANRS-MIE Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales ? Maladies
infectieuses émergentes
Anses Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation, de l?environnement et du
travail
ANSM Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
ANR Agence nationale de recherche
AMR Antimicrobial resistance
ARS Agence régionale de santé
BCF2i Bio cluster français pour l?innovation en infectiologie
BEAM Biotech companies from Europe innovating in Anti-Microbial resistance research
CARB-X Combating Antibiotic-Resistant Bacteria
CE
CAS
Commission européenne
Conseillères et conseillers aux affaires sociales
CEA Commissariat à l?énergie atomique
CHU Centre hospitalier universitaire
CIS Comité interministériel pour la santé
Cnam Caisse nationale d?assurance maladie
CNP Conseil national professionnel
CNR Centres nationaux de référence
CNRS Centre national de la recherche scientifique
CNS
COPIL
Conférence nationale de santé
Comité de pilotage
CPR-AMR Comité permanent restreint ? Antimicrobial Resistance
CRSA
CRSM
Conférence régionale de la santé et de l?autonomie
Conseillères et conseillers régionaux en santé mondiale
CSF-ITS Comité/Contrat stratégique de filière des industries et technologies de santé
CTS
DG REFORM
DIV
Conseils territoriaux de santé
Direction générale de l?appui aux réformes structurelles de la Commission
européenne
Diagnostic in vitro
DRAAF Direction régionale de l?alimentation, de l?agriculture et de la forêt
DREAL
ECDC
EFSA
Direction régionale de l?environnement, de l?aménagement et du logement
Centre européen de prévention et de contrôle des maladies
Autorité européenne de sécurité des aliments
EHESP
EMA
ETI
Ecole des hautes études en santé publique
Agence européenne du médicament
Experts techniques internationaux
EUR Ecoles universitaires de recherche
EU-JAMRAI
END
Action conjointe sur la résistance aux antimicrobiens et les infections associées aux
soins de l?Union européenne
Experts nationaux détachés
FAO Organisation pour l?alimentation et l?agriculture
GARD-P Global Antibiotic Research and Development Partnership
G7 Groupe des sept
G20 Groupe des vingt
HAS Haute autorité de santé
44
Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
HCSP Haut conseil de la santé publique
HERA Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d?urgence sanitaire
ICARS International Centre for Antimicrobial Resistance Solutions
INERIS Institut national de l?environnement industriel et des risques
INRAE Institut national de recherche pour l?agriculture, l?alimentation et l?environnement
Inserm
JEA-VNU
Institut national de la santé et de la recherche médicale
Jeunes experts Associés ? Volontaires des Nations Unies
JPIAMR Initiative de programmation conjointe sur la résistance aux antimicrobiens
MNPIA Missions nationales de surveillance et de prévention des infections associées aux
soins et de l?antibiorésistance
OFB Office français de la biodiversité
OMS Organisation mondiale de la santé
OMSA Organisation mondiale de la santé animale
PNUE Programme des nations unies pour l?environnement
RAM Résistance aux antimicrobiens
SGAE Secrétariat général des affaires européennes
SPF
TPE-PME
Santé publique France
Très petites entreprises ? Petites et moyennes entreprises
UE Union européenne
UNPS Union nationale des professionnels de santé
45
Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Édition et mise en page : Direction générale de la santé ? Septembre 2024
(ATTENTION: OPTION tratégique de filière des industries et technologies de santé
CTS
DG REFORM
DIV
Conseils territoriaux de santé
Direction générale de l?appui aux réformes structurelles de la Commission
européenne
Diagnostic in vitro
DRAAF Direction régionale de l?alimentation, de l?agriculture et de la forêt
DREAL
ECDC
EFSA
Direction régionale de l?environnement, de l?aménagement et du logement
Centre européen de prévention et de contrôle des maladies
Autorité européenne de sécurité des aliments
EHESP
EMA
ETI
Ecole des hautes études en santé publique
Agence européenne du médicament
Experts techniques internationaux
EUR Ecoles universitaires de recherche
EU-JAMRAI
END
Action conjointe sur la résistance aux antimicrobiens et les infections associées aux
soins de l?Union européenne
Experts nationaux détachés
FAO Organisation pour l?alimentation et l?agriculture
GARD-P Global Antibiotic Research and Development Partnership
G7 Groupe des sept
G20 Groupe des vingt
HAS Haute autorité de santé
44
Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
HCSP Haut conseil de la santé publique
HERA Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d?urgence sanitaire
ICARS International Centre for Antimicrobial Resistance Solutions
INERIS Institut national de l?environnement industriel et des risques
INRAE Institut national de recherche pour l?agriculture, l?alimentation et l?environnement
Inserm
JEA-VNU
Institut national de la santé et de la recherche médicale
Jeunes experts Associés ? Volontaires des Nations Unies
JPIAMR Initiative de programmation conjointe sur la résistance aux antimicrobiens
MNPIA Missions nationales de surveillance et de prévention des infections associées aux
soins et de l?antibiorésistance
OFB Office français de la biodiversité
OMS Organisation mondiale de la santé
OMSA Organisation mondiale de la santé animale
PNUE Programme des nations unies pour l?environnement
RAM Résistance aux antimicrobiens
SGAE Secrétariat général des affaires européennes
SPF
TPE-PME
Santé publique France
Très petites entreprises ? Petites et moyennes entreprises
UE Union européenne
UNPS Union nationale des professionnels de santé
45
Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Édition et mise en page : Direction générale de la santé ? Septembre 2024
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION européenne
Diagnostic in vitro
DRAAF Direction régionale de l?alimentation, de l?agriculture et de la forêt
DREAL
ECDC
EFSA
Direction régionale de l?environnement, de l?aménagement et du logement
Centre européen de prévention et de contrôle des maladies
Autorité européenne de sécurité des aliments
EHESP
EMA
ETI
Ecole des hautes études en santé publique
Agence européenne du médicament
Experts techniques internationaux
EUR Ecoles universitaires de recherche
EU-JAMRAI
END
Action conjointe sur la résistance aux antimicrobiens et les infections associées aux
soins de l?Union européenne
Experts nationaux détachés
FAO Organisation pour l?alimentation et l?agriculture
GARD-P Global Antibiotic Research and Development Partnership
G7 Groupe des sept
G20 Groupe des vingt
HAS Haute autorité de santé
44
Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
HCSP Haut conseil de la santé publique
HERA Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d?urgence sanitaire
ICARS International Centre for Antimicrobial Resistance Solutions
INERIS Institut national de l?environnement industriel et des risques
INRAE Institut national de recherche pour l?agriculture, l?alimentation et l?environnement
Inserm
JEA-VNU
Institut national de la santé et de la recherche médicale
Jeunes experts Associés ? Volontaires des Nations Unies
JPIAMR Initiative de programmation conjointe sur la résistance aux antimicrobiens
MNPIA Missions nationales de surveillance et de prévention des infections associées aux
soins et de l?antibiorésistance
OFB Office français de la biodiversité
OMS Organisation mondiale de la santé
OMSA Organisation mondiale de la santé animale
PNUE Programme des nations unies pour l?environnement
RAM Résistance aux antimicrobiens
SGAE Secrétariat général des affaires européennes
SPF
TPE-PME
Santé publique France
Très petites entreprises ? Petites et moyennes entreprises
UE Union européenne
UNPS Union nationale des professionnels de santé
45
Feuille de route interministérielle 2024 - 2034
Édition et mise en page : Direction générale de la santé ? Septembre 2024
INVALIDE)