L'accessibilité des dispositifs de commande
Auteur moral
France. Ministère de la transition écologique et solidaire
Auteur secondaire
Résumé
<p class="MsoNormal">Ce document traite de l'accessibilité des dispositifs de commande, tels que les écrans tactiles et les interphones, dans les établissements recevant du public et les logements. Il aborde les exigences réglementaires, les directives européennes, et les bonnes pratiques pour garantir l'utilisation par tous, y compris les personnes handicapées, en mettant l'accent sur la conception, l'implantation et la maintenance des équipements.<o:p></o:p></p>
Descripteur Urbamet
accessibilité
;handicapé
Descripteur écoplanete
Thème
Equipements
Texte intégral
Édition 2024
L?ACCESSIBILITÉ DES
DISPOSITIFS DE COMMANDE
2
SOMMAIRE
I. Définition page 3
II. Que dit la règlementation ? page 3
A ? Les principaux attendus page 3
B ? Focus sur les poignées de porte page 5
C ? La question des écrans tactiles : comment penser cette
solution pour qu?elle soit utilisable par tous page 6
D ? Les interphones : entre filtre et barrière page 8
III. La directive européenne sur l?accessibilité
des produits et services page 9
A ? Les obligations créées au niveau européen page 9
B ? La transposition de la directive en droit français page 10
IV. Les bons réflexes à avoir pour assurer
une bonne accessibilité page 12
A ? Respecter la réglementation page 12
B ? Et même aller au-delà pour apporter
un confort d?utilisation équivalent à tous les publics page 16
C ? L?implantation dans l?environnement page 17
D ? Assurer une maintenance complète page 18
Un dispositif de commande a pour vocation d?assurer une ou plusieurs fonctions pour
lesquelles il a été conçu. Mécanique ou numérique, il est utilisable par tout utilisateur
qui doit pouvoir le manoeuvrer, l?activer, l?utiliser, l?actionner ou interagir avec lui avec
la plus grande autonomie.
Ainsi, un interrupteur, les boutons d?un interphone, les touches d?un clavier, un écran
tactile sont autant d?exemples concrets de dispositifs de commande.
3
I. Définition
Certains équipements rassemblent plusieurs dispositifs de commande pour proposer
un service bien précis. C?est le cas pour un distributeur automatique de billets pour une
banque, ou un distributeur de titres de transport, les lockers de livraison, ou encore
une caisse automatique. La tendance à remplacer l?humain par des machines complexes
proposant un ou plusieurs services accélère la multiplication de ces automates et, de
fait, des dispositifs de commande. L?enjeu pour les constructeurs, mais aussi pour les
acteurs économiques qui achètent ces machines pour ensuite les installer dans leurs
établissements et les mettre à disposition de leurs clients, est de rendre accessible
l?ensemble des commandes afin d?assurer l?utilisabilité de l?équipement.
II. Que dit la règlementation ?
A ? Les principaux attendus
Les différents arrêtés réglementaires précisent les attendus concernant les dispositifs de
commande.
Dans les établissements recevant du public (ERP), l?objectif est clair : « les équipements,
le mobilier, les dispositifs de commande et de service situés dans les établissements
recevant du public ou dans les installations ouvertes au public doivent être repérés,
atteints et utilisés par les personnes handicapées1 ».
1Voir les articles 11 de l?arrêté du 8 décembre 2014, fixant les dispositions prises pour l?application des articles R. 111-19-7 à R. 111-
19-11 du code de la construction et de l?habitation et de l?article 14 du décret n° 2006-555 relatives à l?accessibilité aux personnes
handicapées des établissements recevant du public situés dans un cadre bâti existant et des installations existantes ouvertes au
public, et de l?arrêté du 20 avril 2017 relatif à l?accessibilité aux personnes handicapées des établissements recevant du public lors
de leur construction et des installations ouvertes au public lors de leur aménagement.
Voir également les articles 3, 5 et 6 de l?arrêté du 14 mars 2014 fixant les dispositions relatives à l?accessibilité des logements desti-
nés à l?occupation temporaire ou saisonnière dont la gestion et l?entretien sont organisés et assurés de façon permanente
Lorsqu?il existe plusieurs équipements ou éléments de mobilier identiques, au moins
un de chaque doit être accessible, c?est-à-dire repérable, atteignable et utilisable par
les personnes handicapées. Pour cela, le ou les éléments manipulables par l?utilisateur
doivent :
? Être contrastés visuellement ou tactilement,
4
? Être situés entre 0,90 m et 1,30 m de hau-
teur et à plus de 0,40 m d?un angle rentrant de
parois ou de tout autre obstacle à l?approche
d?un fauteuil roulant, pour une commande
manuelle, ou lorsque l?utilisation de l?équipe-
ment nécessite de voir, lire, entendre, parler,
? Ou, lorsqu?un élément de mobilier permet
de lire un document, écrire, utiliser un clavier,
être situés au maximum à 0,80 m de hauteur
et disposer d?un vide en partie inférieure d?au
moins 0,30 m de profondeur, 0,60 m de lar-
geur et 0,70 m de hauteur permettant le pas-
sage des pieds et des genoux d?une personne
en fauteuil roulant.
? Être équipés d?une boucle à induction ma-
gnétique pour les appareils d?interphonie et
les guichets d?accueil.
5
?
Dans les logements également, les équipements et les dispositifs de commande et de
service des parties communes des bâtiments d?habitation collectifs, tels que les boîtes
aux lettres, les interrupteurs, les interphones, doivent être repérables, atteignables et
utilisables par les personnes handicapées2. De même, dans les logements accessibles
ou susceptibles de l?être, c?est-à-dire ceux situés en rez-de-chaussée ou en étages
desservis par ascenseur, les installations et aménagements doivent être pensés pour
permettre l?utilisation des différents équipements tels qu?une cuisinière, ou une
hotte, mais aussi les commandes d?arrêt d?urgence pour l?eau, l?électricité ou le gaz.
B ? Focus sur les poignées de porte
Une poignée correspond à une commande manuelle qui permet à l?utilisateur d?ouvrir
et/ou fermer une porte. Il n?en demeure pas moins qu?une poignée est tellement
indissociable de la porte qu?elle permet d?actionner que les attendus garantissant sa
maniabilité se trouvent avec les dispositions relatives aux portes, portiques et sas³.
Elles doivent être facilement préhensibles et manoeuvrables en position « debout »
comme « assis », y compris par une personne ayant des difficultés de préhension.
L?extrémité des poignées des portes, à l?exception
de celles ouvrant uniquement sur un escalier, doit
être située à plus de 0,40 m d?un angle rentrant
de parois ou de tout autre obstacle à l?approche
d?un fauteuil roulant afin de permettre à une
personne en fauteuil d?atteindre et d?actionner
cette poignée. Une attention doit également être
apportée aux systèmes de fermeture, notamment
des toilettes, afin de les rendre aisément
préhensibles et manipulables.
6
C ? La question des écrans tactiles : comment penser
cette solution pour qu?elle soit utilisable par tous
Le code de la construction n?évoque pas
précisément les écrans tactiles. La seule référence
à cette technologie se trouve à l?article 11 pour les
arrêtés ERP et à l?article 9 pour l?arrêté logement : «
Les interrupteurs et les boutons de commande mis
à disposition du public ne sont pas à effleurement.
» En effet, cette technologie est inaccessible aux
personnes aveugles et donc ne respecte pas les
usages attendus réglementaires. Par extension,
on peut en déduire que les écrans tactiles
posent le même problème d?inaccessibilité à un
certain public et donc ne sont pas conformes.
Cependant, force est de constater que ces écrans
ont envahi l?espace public avec les automates mis
à disposition du public, comme l?espace privé
avec la téléphonie.
L?objectif n?est pas d?interdire cette innovation
qui a conquis le grand public, mais de s?interroger
sur la manière de la rendre accessible à tous et
ne laisser personne au bord du chemin. A titre
d?exemple, les concepteurs de smartphones
qui ont intégré nativement, dans leurs systèmes
d?exploitation, un ensemble de fonctionnalités
afin de permettre leur utilisation par une
personne en situation de handicap, notamment
visuel. C?est pourquoi, rendre possible l?utilisation
d?un dispositif de commande via un smartphone
est une alternative intéressante.
²Article 9 de l?arrêté du 24 décembre 2015 relatif à l?accessibilité aux personnes handicapées des bâtiments d?habitation collectifs
et des maisons individuelles lors de leur construction
3Article 8 de l?arrêté du 24 décembre 2015 op. cit, et articles 10 de l?arrêté du 8 décembre 2014 et de l?arrêté du 20 avril 2017, op.cit.
Voici un exemple de borne positionnée
à l?entrée d?un établissement pour mieux
organiser l?arrivée et la ventilation des
visiteurs en fonction de leurs besoins.
L?utilisation semble simple de prime abord
puisqu?il s?agit de choisir entre trois options,
en cliquant sur un des trois boutons sur
l?écran tactile. Un ticket est alors édité et
le visiteur peut ensuite attendre que son
numéro soit appelé. Cependant, il est
impossible pour une personne aveugle,
et même malvoyante, d?utiliser cette
machine en autonomie.
7
Ce type de borne de commandes prévu
pour fluidifier les files d?attente ne
semble pas utilisable par une personne
en fauteuil roulant ou de petite taille
puisque l?écran tactile n?est utilisable
qu?en position debout et nécessite
une certaine taille pour atteindre les
choix les plus hauts à l?écran. Pour
rendre accessible l?interface, soit les
zones cliquables sont toutes situées à
une hauteur inférieure à 1,30 m, soit un
bouton permettant de faire descendre
ces zones cliquables à la bonne hauteur
est mis à disposition. Sans prise jack
ni synthèse vocale, une telle borne
est également inaccessible à une
personne aveugle qui ne peut utiliser
l?écran tactile, unique canal pour
« communiquer » avec la machine.
8
Ce nouveau distributeur mis en service dans les
nouvelles gares du Grand Paris express intègre un vide
en partie inférieure et rassemble les commandes à
la hauteur réglementaire. Une alternative audio via
prise jack combinée à une manipulation de l?écran
tactile guidée est intégrée. A noter la signalétique
travaillée pour faciliter le repérage de ces bornes
dans la gare.
D ? Les interphones : entre filtre et barrière
Les appareils d?interphonie sont des dispositifs de commande et doivent être repérables,
atteignables et utilisables par tous. Généralement, l?enjeu est de signaler, depuis
l?extérieur, sa présence à une personne située à l?intérieur, de pouvoir échanger avec elle
afin qu?elle déverrouille la porte. Cependant, si les interphones représentent un filtre
nécessaire à la sécurité d?un bâtiment ou d?un espace, ils peuvent se transformer en
obstacle infranchissable pour certaines personnes, notamment les personnes aveugles
ou malvoyantes, et les personnes malentendantes ou sourdes. En effet, plusieurs
difficultés peuvent compromettre le repérage et l?utilisation de l?interphone, laissant
ainsi à la porte la personne. Il est toujours compliqué pour une personne aveugle ou
malvoyante de localiser un interphone, leur positionnement variant d?une installation à
une autre.
De plus, le fonctionnement même de chaque appareil peut poser problème. Les boutons
sont souvent perceptibles tactilement et visuellement, mais il n?est pas possible de savoir
à quelle fonction ils sont affectés, rendant ainsi leur manipulation impossible. De même,
un interphone sans retour visuel peut être inaccessible à une personne sourde et même
malentendante dès lors qu?aucun moyen ne lui permet de savoir que l?action qu?elle a
faite est bien prise en compte et qu?une réponse est apportée. Ainsi, autant les boutons
d?appel à l?entrée de banques sont équipées de voyants lumineux verts et rouges afin
d?indiquer clairement que la porte est déverrouillée, autant de nombreux interphones
n?affichent pas suffisamment clairement que la personne appelée via l?interphone a
répondu ou que la porte est déverrouillée, information souvent notifiée par un « bip »
ou un déclic, sans retour visuel via l?écran de l?interphone.
Aujourd?hui, certaines solutions d?interphonie passent par smartphone, pour les
habitants comme pour les visiteurs, facilitant la compréhension du fonctionnement
de l?interphone et son utilisation. Cette solution doit non seulement être accessible
numériquement mais aussi proposer une alternative matérielle ou une assistance pour
tous ceux qui ne peuvent utiliser ce canal dématérialisé.
9
III. La directive européenne sur l?accessibilité
des produits et services
A ? Les obligations créées au niveau européen
L?Union européenne a publié une directive fixant les obligations d?accessibilité de
produits ou services mis à disposition du public sur le marché européen. Cette directive
doit être transposée en droit national par l?ensemble des États membres. Grâce à cette
directive, la réponse réglementaire aux écrans tactiles, mais plus largement à l?ensemble
des dispositifs de commande mis à disposition du public dans les ERP ou dans les
logements, est dorénavant clarifiée. En effet, la directive a pour objectif d?harmoniser
les attendus sur certains produits et services présents sur le marché européen. Il s?agit,
notamment des terminaux en libre-service tels que les guichets de banque automatiques,
les distributeurs de titres de transports, les bornes d?enregistrement automatiques, les
terminaux fournissant des informations, etc. Elle impose, entre autres, que ces produits,
y compris leurs interfaces utilisateur, comportent « des caractéristiques, des éléments
et des fonctions permettant aux personnes handicapées d?accéder au produit, de le
percevoir, de l?utiliser, de le comprendre et de le commander ».
Pour y parvenir, la directive impose d?accéder aux différentes fonctions proposées par les
équipements, à travers différents canaux sensoriels, notamment en offrant des solutions
de substitution à la vision, à l?audition, à la parole et au toucher.
Avec un interphone, le retour visuel est une déclinaison de cette notion de multi-canal.
Ainsi, pour revenir au cas de l?écran tactile, celui-ci mobilise la vue et le toucher. C?est par
la vue et la lecture que l?utilisateur accède aux informations et va pouvoir sélectionner,
par le toucher, ce qui l?intéresse. Sans la vue ou le toucher, il n?est pas possible d?interagir
correctement avec la machine. Des alternatives doivent être proposées pour garantir
son utilisation.
Avec la directive européenne, un distributeur de billets équipé d?un écran tactile, ou
qui, plus largement, « utilise des éléments visuels, [doit proposer] des fonctions flexibles
d?agrandissement, de réglage de la luminosité et de contraste pour la communication,
la fourniture d?informations et l?utilisation et [doit veiller] à l?interopérabilité avec des
programmes et des dispositifs d?assistance pour explorer l?interface ».
En d?autres termes, non seulement le distributeur devra permettre d?adapter l?écran
aux besoins de l?utilisateur (agrandissement textuel, luminosité, contraste) mais aussi
proposer une alternative mobilisant un autre sens que la vue, comme l?audition par
exemple.
Le report des commandes au clavier, tel qu?il existe déjà aujourd?hui, est ainsi une solution
pertinente. En effet, cette solution est un moyen de traduire concrètement les objectifs
de la directive européenne, puisque l?écran tactile qui mobilise la vue dispose d?une
alternative qui fait appel à d?autres sens, généralement l?ouïe et le toucher.
Cependant, d?autres solutions peuvent exister dès lors qu?elles respectent les principes
de la directive que sont la transmission des informations via plusieurs canaux sensoriels
et de façon compréhensible et perceptible. L?utilisation de l?écran tactile comme outil
de commande en lien avec la synthèse vocale convient également dès lors que le modus
operandi est clairement expliqué à l?utilisateur, par exemple : balayage à droite pour
avancer dans la liste, balayage à gauche pour revenir en arrière dans la liste, double clic
pour valider. Ce n?est pas la position du doigt qui importe, mais bien son mouvement
n?importe où sur l?écran qui déclenche une action décrite à l?oreille.
10
L?ensemble des commandes accessibles
de cet automate sont rassemblées pour
tenir dans la zone réglementaire.
? La possibilité de mobiliser différents
canaux sensoriels et différentes
fonctions accessibles est prévue :
? La fonction (1) signalant la présence
d?une boucle à induction magnétique
? La prise jack (2) permettant à une
personne aveugle de naviguer au
clavier ou à l?écran en fonction des
instructions communiquées par
oreillettes
B ? La transposition de la directive en droit français
La transposition s?est faite à travers plusieurs textes de niveaux législatif et
réglementaire :
? Loi n° 2023-171 du 9 mars 2023 portant diverses dispositions d?adaptation au droit
de l?Union européenne dans les domaines de l?économie, de la santé, du travail, des
transports et de l?agriculture, notamment son article 16 qui vient modifier le code de
la consommation, notamment l?article 16.
? Décret n°2023-931 du 9 octobre 2023 relatif à l?accessibilité aux personnes handi-
capées des produits et services, modifiant également le code de la consommation.
? Arrêté du 9 octobre 2023 fixant les exigences en matière d?accessibilité applicables
aux produits et services.
Ces 3 textes traduisent les attendus techniques pour garantir l?utilisabilité de produits mis
à la disposition du public. Le principe de croisement et la multiplication des différents
canaux et moyens de communication entre la machine et l?usager y sont détaillés.
C?est par cette déclinaison de différents moyens que sont garanties l?accessibilité et
l?utilisabilité d?un produit par toute personne, handicapée ou non et quel que soit son
handicap.
A partir du 28 juin 2025, les industriels devront, s?ils ne le font pas déjà, intégrer
nativement ces fonctionnalités d?accessibilité dans les produits qu?ils conçoivent et
fabriquent avant de les mettre sur le marché européen. Pour les équipements existants,
des souplesses sont prévues. Une période transitoire de 5 ans autorise les prestataires de
services à utiliser leurs produits jusqu?au 28 juin 2030. Les contrats de services devront
être modifiés au plus tard le 28 juin 2030. Enfin les terminaux en libre-service « peuvent
continuer à être utilisés pour fournir des services avant le 28 juin 2025 jusqu?à la fin de
leur durée de vie économiquement utile, cette durée ne pouvant excéder quinze ans à
compter de leur mise en service, et leur renouvellement devant être fait en s?assurant
d?une répartition territoriale équilibrée5 ».
Le code de la construction et de l?habitation (CCH), dans sa partie législative comme
sa partie réglementaire, n?a pas été impacté par la transposition de la directive. Non
seulement parce que les principes d?accessibilité des équipements mis à la disposition
du public au sein d?un ERP ou dans les parties communes d?un bâtiment d?habitation
collectif sont déjà suffisamment affirmés, mais aussi parce que les attendus de la
directive visent en premier lieu la conception des produits en libre-service, laquelle sort
du champ du CCH. Celui-ci impose déjà le principe d?utilisabilité des équipements mis à
disposition du public et détaille précisément les attendus des dispositifs de commande.
Des précisions pourront cependant être apportées dans les arrêtés qui détaillent les
dispositions techniques à respecter pour rendre accessibles des ERP, des logements et
des locaux de travail afin d?optimiser la mise en cohérence avec le droit européen. La
directive ne rend pas caduques ou obsolètes les textes précités, mais vient davantage
les soutenir et les renforcer.
11
?VIII de l?article 16 de la loi n° 2023-171 du 9 mars 2023 portant diverses dispositions d?adaptation au droit de l?Union européenne
dans les domaines de l?économie, de la santé, du travail, des transports et de l?agriculture, notamment son article 16 qui vient
modifier le code de la consommation
12
IV. Les bons réflexes à avoir pour assurer une
bonne accessibilité
A ? Respecter la réglementation
La réglementation accessibilité détaille des dispositions souvent très précises dont la
finalité peut échapper à ceux qui doivent la mettre en oeuvre. Cependant, derrière
chaque disposition, il y a une raison objective et un ou plusieurs handicaps concernés. Un
exemple de disposition peu comprise et qui échoue avec la recherche d?optimisation de
l?aménagement dans des espaces contraints : l?interdiction d?installer des commandes
en dessous de 40 cm d?un angle rentrant.
Spontanément, installer un lave-main dans
un angle ne présente que des avantages:
bonne gestion de l?espace, utilisation
d?une zone « perdue » qui n?empiète
pas sur l?accès et l?usage du toilette.
Cependant, ainsi installé, une personne
en fauteuil roulant ne pourra pas atteindre
le robinet et donc utiliser le lave-main qui
lui est pourtant directement destiné. En
effet le fauteuil sera bloqué par le mur
latéral et le robinet hors d?atteinte d?un
bras tendu. C?est pour cette raison que
la réglementation impose une distance
minimale de 0, 40 cm entre une commande
et un angle rentrant.
NON CONFORME
13
De même la hauteur réglementaire d?une
commande, entre 0,90 m et 1,30 m, se
justifie par les capacités spécifiques
des personnes en fauteuil ou de petite
taille dont la hauteur de préhension ou
d?atteinte est plus basse qu?une personne
debout.
Lorsqu?un terminal propose un écran
tactile, sa hauteur doit permettre son
utilisation par une personne en fauteuil ou
une personne de petite taille. Cela peut
s?avérer compliquer lorsqu?on manque de
place pour loger l?ensemble des différentes
commandes entre 0,90m et 1,30m. Si un
écran tactile s?avérait être installé trop
haut, le report de touche peut être une
alternative, auquel cas la méthode de
report doit être expliquée clairement tout
au long de leur opération. Des solutions
existent pour faciliter l?utilisation du clavier
et la proposer à quiconque la préfèrerait.
Ce distributeur automatique de billets
suisse indique clairement la touche
du pavé numérique correspondant
à l?action souhaitée proposée sur
l?écran tactile.
BONNE PRATIQUE
BONNE PRATIQUE
14
Autre exemple d?affichage permettant
d?expliquer le fonctionnement
du report de touches sur le pavé
numérique.
Cette photo représente des boitiers
sécurisés dans lesquels ranger des
téléphones portables. Comparé aux
bacs à lessive situés à proximité, la
hauteur d?installation compromet
leur atteinte par toute personne en
fauteuil roulant, les plus hauts étant
inaccessibles, plus largement, à toute
personne plutôt petite.
MAUVAISE PRATIQUE
BONNE PRATIQUE
Les consignes pick-up et autres installations autonomes
Cas des consignes Pick up : si le dispositif de commande est à bonne hauteur, le casier
concerné peut ne pas l?être. Nombre de ces consignes ne sont pas conformes, ou le sont
partiellement. Même les bons exemples peuvent ne pas être utilisables, car le choix du
casier de destination n?est pas à la main du client.
15
Sur cet exemple, plusieurs points
posent problème :
? La hauteur des commandes
ne semble donc pas respecter la
fourchette 0,90m-1,30m et ne peut
être utilisé par une personne assise
? Si l?écran n?est que tactile, il ne
sera pas utilisable en l?état par une
personne aveugle
Dans ce second exemple, la présence
d?un pavé en dessous de l?écran permet
à une personne assise d?atteindre les
commandes. Si cette station pick-up
propose une fonction audio reliée par
exemple au pavé numérique, elle est
également utilisable par une personne
aveugle.
Dans tous les cas, pour que la prestation soit qualitative et accessible jusqu?à la
récupération du colis, permettre au client de préciser, au besoin, s?il préfère un casier en
hauteur ou en partie basse est pertinent.
NON CONFORME
CONFORME
B ? Et même aller au-delà pour apporter un confort
d?utilisation équivalent à tous les publics
16
De même, il est plus confortable
pour quiconque de manipuler un
équipement, comme un distributeur
ou un écran de commande, de face
plutôt que de profil. C?est pourquoi,
la réglementation précise qu?en cas
d?utilisation d?un clavier, un vide
en partie inférieure est nécessaire.
Si un pavé numérique ne peut
être considéré comme un clavier
alphanumérique, tel qu?en est équipé
tout ordinateur, il n?en demeure pas
moins que mettre à disposition, en
intérieur, des équipements disposant
d?un vide inférieur, dès lors que le
public est amené à passer du temps
devant la machine, est une bonne
pratique. Pour des raisons de sécurité
et de difficultés techniques accrues,
un tel vide inférieur est rarement
prévu dans les DAB mis à disposition
à l?extérieur.
La largeur de la cabine de ce
photomaton, les barres de maintien,
le vide en partie inférieur, le bloc
de commandes avancé sont autant
d?exemples d?adaptation de cet
équipement pour le rendre utilisable
par tous.
BONNE PRATIQUE
BONNE PRATIQUE
C ? L?implantation dans l?environnement
L?installation d?un équipement dans son environnement est aussi importante que
l?accessibilité de l?équipement lui-même. L?implantation, mais aussi le soleil ou le mobilier
installé en voirie, peuvent dégrader voire annihiler la bonne accessibilité d?un appareil,
comme en témoignent les exemples ci-dessous.
17
Le soleil peut rendre difficile, voire
impossible, l?utilisation d?un écran.
Certains exploitants pallient cette
difficulté en installant un écran
inclinable ou une visière au-dessus.
Sans être une solution miracle, cette
dernière permet à la fois de limiter
l?aveuglement du soleil et de protéger
de la pluie. La nouvelle génération
de distributeurs automatiques de
billets intègre cette problématique et
disposent d?écrans plus grands et plus
lumineux.
L?arceau implanté devant la borne de
recharge rend impossible l?utilisation
de cette dernière par une personne
en fauteuil roulant, l?espace entre
eux étant trop étroit.
Ainsi, cet arceau prévu pour protéger
la borne d?éventuels chocs condamne
son accessibilité et son utilisabilité
parce qu?installé trop près.
A l?inverse, il est important de
s?assurer que l?installation d?un
tel équipement ne dégrade pas
l?accessibilité de son environnement,
en l?occurrence un trottoir.
18
L?implantation surélevée de cette
borne, sur un trottoir sans abaissé
et encadrée par un lampadaire et
un buisson annihile toute possibilité
d?utilisation pour une personne en
fauteuil roulant, même en ayant retiré
les arceaux.
A noter que dès lors qu?un service
téléphonique est mis à disposition
en cas de problème, celui-ci doit
être accessible à tous, notamment
aux personnes sourdes ou
malentendantes.
D ? Assurer une maintenance complète
La maintenance de certains équipements prévoit la vérification des accessoires et
fonctions d?accessibilité. Cette maintenance doit aller au-delà d?une simple vérification
visuelle et passer par le test régulier pour s?assurer du bon fonctionnement des différentes
fonctionnalités. Sans une mise en situation réelle par le technicien, il est impossible de
garantir le bon fonctionnement global de la machine.
La Délégation ministérielle à l?accessibilité
Elle veille au respect des règles d?accessibilité, coordonne et assure la
cohérence des actions menées par le ministère dans ce domaine. Soucieuse
d?une meilleure intégration des personnes handicapées, elle veille à créer les
conditions du dialogue, par un travail d?écoute et d?échange avec tous les acteurs
de l?accessibilité et notamment les associations de personnes handicapées,
pour faire émerger les synthèses nécessaires au déploiement de la politique
d?accessibilité.
Retrouvez ce guide en version numérique sur :
www.accessibilite.gouv.fr, page « Accessibilité des établissements recevant du
public ».
Secrétariat général
Délégation ministérielle à l?accessibilité
Arche paroi sud 92?055 La Défense - Tél : 01 40 81 21 22
Conception graphique : SG/DAF/SAS/SET2 - Loïc Delag
Crédit photo : ©Titwane, Société des grands projets
www.ecologie.gouv.fr - www.mer.gouv.fr
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques/accessibilite
https://www.ecologie.gouv.fr/laccessibilite-des-etablissements-recevant-du-public-erp
https://www.ecologie.gouv.fr/
https://www.mer.gouv.fr/
L?accessibilité des dispositifs de commandes
I. Définition
II. Que dit la règlementation ?
A ? Les principaux attendus
B ? Focus sur les poignées de porte
C ? La question des écrans tactiles : comment penser cette solution pour qu?elle soit utilisable par tous
D ? Les interphones : entre filtre et barrière
III. La directive européenne sur l?accessibilité des produits et services
A ? Les obligations créées au niveau européen
B ? La transposition de la directive en droit français
IV. Les bons réflexes à avoir pour assurer une bonne accessibilité
A ? Respecter la réglementation
B ? Et même aller au-delà pour apporter un confort d?utilisation équivalent à tous les publics
C ? L?implantation dans l?environnement
D ? Assurer une maintenance complète