Bilan de la qualité de l'air extérieur en France en 2023
LE MOULLEC, Aurélie
Auteur moral
France. Commissariat général au développement durable. Service des données et études statistiques
Auteur secondaire
Résumé
Le bilan de la qualité de l'air extérieur en France en 2023 confirme que la qualité de l'air s'améliore en lien avec la réduction des émissions de polluants. Ces progrès font suite à la mise en oeuvre depuis plusieurs années de stratégies et plans d'action dans différents secteurs d'activité. Toutefois, même si les teneurs en polluants dans l'air baissent, des dépassements de normes réglementaires de qualité de l'air pour la protection de la santé persistent dans certaines zones. Pour le dioxyde d'azote (NO2) et les particules de diamètre inférieur ou égal à 10 ?m, ces normes réglementaires (qui doivent être respectées impérativement) ont respectivement été dépassées dans trois et deux agglomérations en 2023. Pour le NO2, l'ampleur de ces dépassements et le nombre de personnes exposées ont drastiquement diminué depuis 2018 à Paris et Lyon, seules agglomérations régulièrement confrontées à des dépassements.
Editeur
Ministère de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques
Descripteur Urbamet
pollution atmosphérique
;qualité de l'air
;polluant atmosphérique
Descripteur écoplanete
norme européenne
;comparaison internationale
;impact sur l'environnement
;effet sur la santé
Thème
Ressources - Nuisances
Texte intégral
Bilan de la qualité de l?air
extérieur en France en 2023
OCTOBRE 2024
L A B
T A
D A
2 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
sommaire
Bilan de la qualité de l?air
extérieur en France en 2023
Document édité par :
Le service des données
et études statistiques (SDES)
4 - Avant-propos
5 - Synthèse et données clés
9 - La pollution atmosphérique : impacts sanitaires,
environnementaux et économiques
13 - La qualité de l?air s?est globalement améliorée sur
la période 2000-2023
27 - En 2023, l?ampleur des dépassements des normes
réglementaires de la qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
41 - Des polluants non réglementés au niveau européen
font également l?objet d?une surveillance spécifique
en France
47 - En 2022 , la majorité des États membres de l?Union
européenne, dont la France, dépassent les normes
réglementaires de qualité de l'air pour au moins
un polluant
57 - Annexes
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 3
coordinateur
avec la contribution
- de la Direction générale de l'énergie et du climat
(DGEC)
- du Laboratoire central de surveillance de la qualité
de l'air (LCSQA)
- des Associations agréées de surveillance de la
qualité de l'air (Aasqa)
Rédacteurs : Marc Durif (LCSQA), Aurélie Le Moullec
(SDES), Caroline Mahé-Deckers (DGEC), Laure
Malherbe (Ineris/LCSQA), Caroline Marchand
(Ineris/LCSQA), Fabrice Marlière (Ineris/LCSQA),
Frédérik Meleux (Ineris/LCSQA)
.
ALM
Aurélie Le Moullec
aurelie.le-moullec@developpement-durable.gouv.fr
4 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
avant-propos
e Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
répond à l?obligation faite à l?État de publier chaque année
« un rapport sur la qualité de l?air, son évolution possible et
ses effets sur la santé et l?environnement et les risques qui
en résultent » (article L.221-6 du Code de l?environnement).
Ce bilan s?appuie sur les données issues du dispositif
national de surveillance de la qualité de l?air mis en oeuvre au niveau
régional par les associations agréées de surveillance de la qualité de l?air
(Aasqa) et centralisées dans la base de données nationale Geod?air, gérée
par le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air (LCSQA). Ces
données sont également transmises à l?Agence européenne pour
l?environnement (AEE).
L?année 2023, dont ce rapport fournit un aperçu, confirme à nouveau que
des progrès significatifs ont été accomplis dans la réduction des émissions
de polluants atmosphériques à la suite des actions impulsées tant à
l?échelle nationale qu?au niveau local. Ces progrès se reflètent dans
l?évolution des concentrations en polluants dans l?air. La France demeure
toutefois confrontée à des dépassements de normes réglementaires de
qualité de l?air pour la protection de la santé humaine dans certaines
agglomérations, ainsi qu?à des épisodes de pollution à l?ozone et/ou aux
particules en France métropolitaine, dans les Antilles et en Guyane.
Ce bilan rend également compte des travaux engagés sur le suivi de
polluants non réglementés au niveau européen mais dont la présence dans
l?air peut être préjudiciable à la santé humaine. Il présente en particulier les
premiers résultats issus du dispositif de surveillance pérenne des résidus de
pesticides dans l?air mis en place en 2021.
Enfin, le bilan compare les concentrations de polluants dans l?air mesurées
en 2023 aux normes réglementaires de qualité de l?air que l?Union
européenne est susceptible de retenir pour 2030 dans le cadre de la
révision des directives portant sur la qualité de l?air extérieur.
Des données détaillées, consultables sur le site du service des données et
études statistiques, complètent les informations figurant dans ce bilan.
? Béatrice Sédillot
CHEFFE DU SERVICE DES DONNÉES ET ÉTUDES STATISTIQUES (SDES)
L
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-de-la-qualite-de-lair-exterieur-en-france-en-2023
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 5
données clés
Synthèse et
données clés
>
6 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
synthèse
SYNTHÈSE
La pollution de l?air représente un enjeu majeur en France et en Europe en raison de son impact potentiel sur la santé et
sur l?environnement. La qualité de l?air extérieur dépend des quantités de polluants directement rejetés dans l?air par les
activités humaines (cheminées d?usines ou de logements, transport routier, agriculture, etc.) ou par des sources naturelles
(éruptions volcaniques, embruns marins, végétation, etc.), mais aussi de la formation d?autres polluants lors de réactions
physico-chimiques entre des substances déjà présentes dans l?air. La qualité de l?air est aussi fonction des conditions
météorologiques qui font évoluer les polluants dans l?atmosphère et favorisent leur dispersion ou leur accumulation.
Les émissions anthropiques de certains polluants sont réglementées au niveau international ou européen. Sur la
période 2000-2023, les émissions françaises de la plupart de ces polluants ont diminué. Ainsi, la baisse atteint 64 % pour
les oxydes d?azote (NOx), respectivement 49 % et 56 % pour les particules de diamètre inférieur ou égal à 10 µm (PM10)
et celles de diamètre inférieur ou égal à 2,5 µm (PM2,5) et 87 % pour le dioxyde de soufre (SO2). Ces améliorations font
suite à la mise en oeuvre de stratégies et plans d?action nationaux et territoriaux pour réduire les émissions dans différents
secteurs d?activité. Sur la même période, les concentrations annuelles en dioxyde d?azote (NO2), PM10, PM2,5 et SO2 ont
également baissé. À l?inverse, les teneurs moyennes annuelles en ozone (O3), polluant dont la formation est dépendante
notamment des conditions météorologiques, ont augmenté.
La France demeure confrontée à des épisodes de pollution. S?agissant des PM10, l?année 2023 est ainsi marquée par
trois épisodes de pollution d?ampleur nationale (en février, en mars et en septembre) ainsi que par de nombreux épisodes
de pollution consécutifs aux apports de particules issues de phénomènes naturels de brumes des sables sahariens dans
les Antilles et en Guyane. Deux épisodes de pollution d?ampleur nationale à l?O3 sont aussi observés en France
métropolitaine (en juin et en septembre).
Les concentrations élevées mesurées durant ces épisodes contribuent en partie aux dépassements des normes
réglementaires de qualité de l?air pour la protection de la santé1. En 2023, quatre polluants sur les douze qui disposent de
telles normes sont ainsi concernés en France par des dépassements de celles-ci, sur certaines zones : NO2, PM10 pour
lesquels les normes doivent impérativement être respectées, O3 et nickel pour lesquels les normes sont à respecter dans
la mesure du possible. Pour le NO2, les PM10 et le nickel, le nombre d?agglomérations concernées par des dépassements
est faible : respectivement trois, deux et une. Pour le NO2, seules les agglomérations de Paris et de Lyon sont désormais
concernées par des dépassements réguliers des normes réglementaires de qualité de l?air pour la protection de la santé.
L?ampleur de ces dépassements et le nombre de personnes exposées à ces dépassements ont drastiquement diminué
depuis 2018 : de 99 % en Île-de-France et de 98 % dans l?agglomération lyonnaise.
En 2023, les valeurs guides de l?Organisation mondiale de la santé (OMS) pour le NO2, l?O3, les PM10 et les PM2,5 sont
atteintes pour 3 à 44 % des agglomérations alors que les normes réglementaires de qualité de l?air pour la protection de
la santé actuellement en vigueur sont respectées dans 87 à 100 % des agglomérations selon les polluants. Dans le cadre
de la révision en cours des directives européennes sur la qualité de l?air ambiant, de nouvelles normes réglementaires de
qualité de l?air pour la protection de la santé sont envisagées pour 2030 et se rapprochent des valeurs guides
recommandées par l?OMS. Si ces normes envisagées pour 2030 avaient été appliquées en 2023, 78 % des
agglomérations auraient respecté ces normes pour le NO2, 88 % pour les PM10, 86 % pour les PM2,5 et 74 % pour l?O3.
Au-delà des polluants réglementés à l?échelle européenne, la France développe progressivement un réseau de
surveillance de la présence dans l?air ambiant d?autres polluants ayant des effets potentiels sur la santé humaine : carbone
suie, composition chimique des particules de diamètre inférieur ou égal à 1 µm (particules submicroniques), concentration
en nombre des particules, pesticides, hydrogène sulfuré (H2S) issu de la décomposition d?algues, pollens, etc. Dans ce
bilan, l?accent est porté sur la surveillance des pesticides, des pollens et des moisissures.
Au niveau européen, seize États membres respectaient en 2022 l?ensemble de leurs plafonds d?émission pour les cinq
polluants concernés par la législation européenne (SO2, NOx, composés organiques volatils non méthaniques - COVNM,
PM2,5 et ammoniac - NH3). En revanche, les normes réglementaires de qualité de l?air pour la protection de la santé à
respecter impérativement ne sont pas respectées pour huit États membres de l?Union européenne à 27, à la fois pour le
NO2 et pour les PM10. Pour l?O3, polluant dont la norme réglementaire de qualité de l?air pour la protection de la santé est
à respecter dans la mesure du possible, seize États membres sont concernés par des dépassements de cette norme en
moyenne sur la période 2020-2022.
1 Valeurs limites (valeurs réglementaires à ne pas dépasser) pour le NO2, les PM10 par exemple et valeurs cibles (valeurs réglementaires à ne pas
dépasser dans la mesure du possible) pour l?O3 et le nickel par exemple.
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 7
données clés
8 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 9
partie 1 : la pollution atmosphérique : impacts sanitaires, environnementaux et économiques
partie 1
La pollution
atmosphérique : impacts
sanitaires,
environnementaux et
économiques
? La pollution atmosphérique a de multiples conséquences sur la
santé, l?environnement mais également au niveau économique.
Mis en évidence par de nombreuses études, les effets sanitaires
de la pollution de l?air sont variés et peuvent apparaître aussi bien
à court terme qu?à long terme. Les connaissances sur les effets
sanitaires et environnementaux de la pollution atmosphérique sont
à l?origine de recommandations ou de règlementations pour
certains polluants. L?Organisation mondiale de la santé préconise
des valeurs guides qui constituent la base scientifique pour
protéger la santé des populations par rapport aux effets de la
pollution atmosphérique.
>
10 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 1 : la pollution atmosphérique : impacts sanitaires, environnementaux et économiques
La qualité de l?air est un enjeu majeur de santé publique. Sa dégradation se caractérise par la présence dans
l?atmosphère de gaz et de particules ayant des effets néfastes avérés sur la santé humaine et sur l?environnement.
La pollution de l?air peut être à l?origine ou aggraver des affections bénignes (fatigue, nausées, irritation des yeux
et de la peau), des maladies graves (asthme, allergies), voire des pathologies mortelles (cancers, maladies cardio-
vasculaires). Des effets sur le développement, la reproduction et le système nerveux central, bien que moins
documentés, sont suggérés dans un nombre croissant d?études. Tous ces effets peuvent se manifester à court ou
à long terme (affections respiratoires, maladies cardiovasculaires, cancers, etc.) et être observés même à de faibles
niveaux d?exposition.
De nombreuses recherches portent sur les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique. Les plus récentes
s?intéressent en particulier aux fractions granulométriques les plus fines des particules et à certains composés, tels
que le carbone suie ou les métaux. Par exemple, l?Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation, de
l?environnement et du travail (Anses) a publié en 2019 une évaluation du poids des preuves des effets sanitaires
des particules selon les composés, les sources et la granulométrie2,3. La même année, l'Agence de protection de
l?environnement des États-Unis a conclu à un niveau de preuve des effets sur la santé de la fraction ultrafine des
particules (de diamètre inférieur ou égal à 0,1 µm) et a décrit les effets des composants carbonés des PM2,5
observés dans la littérature épidémiologique. Pour sa part, le projet européen « Effects of Low-Level Air Pollution:
A Study in Europe » (ELAPSE), portant sur quinze études de cohortes et sept cohortes administratives et dont les
résultats ont été publiés en 2021 par « Health Effects Institute », a examiné les effets à long terme du carbone suie
ainsi que de huit composés des PM2,5 (incluant cuivre, fer, nickel, potassium, vanadium et zinc) sur divers
évènements de santé en Europe. Le risque de décès de cause non accidentelle associé à l?exposition chronique
aux PM2,5 et au NO2 a également été étudié. Selon les auteurs, ce risque reste élevé, même à des concentrations
d?exposition inférieures aux précédentes valeurs guides recommandées par l?OMS en 20054.
Selon la dernière estimation de Santé publique France (SPF)5 publiée en 2021, près de 40 000 décès de causes
non accidentelles seraient attribuables chaque année à une exposition des personnes âgées de 30 ans et plus aux
PM2,5 en France et 7 000 décès à une exposition au NO2.
La pollution de l?air a également des impacts sur l?environnement. Elle contribue en particulier à l?eutrophisation
des milieux aquatiques, à l?acidification des eaux et des sols, ainsi qu?à la contamination des milieux, des plantes
et des animaux par les métaux et les polluants organiques persistants. La pollution à l?O3 provoque notamment des
baisses de rendements agricoles.
La pollution de l?air extérieur a enfin des répercussions économiques. Ainsi, en 2015, une commission d?enquête
du Sénat6 évalue le coût annuel de la pollution atmosphérique à environ 100 milliards d?euros, dont 20 à 30 milliards
liés aux dommages sanitaires causés par les particules fines.
Les connaissances sur les effets sanitaires et environnementaux de la pollution atmosphérique sont à l?origine
de recommandations ou de règlementations pour certains polluants. Par exemple, la mention de la récente valeur
guide de l?OMS pour l?exposition moyenne annuelle aux PM2,5 est basée sur un large ensemble de preuves
épidémiologiques.
Les valeurs guides de qualité de l?air ambiant de l?OMS, qui n?ont pas un caractère réglementaire, constituent
la base scientifique pour protéger la santé des populations par rapport aux effets de la pollution atmosphérique et
contribuer à éliminer ou réduire au maximum les polluants atmosphériques reconnus ou soupçonnés d?être
dangereux pour la santé ou le bien-être de l?Homme. Elles résultent des connaissances sur les effets sur la santé,
documentées par les données médicales, épidémiologiques et toxicologiques. Des objectifs intermédiaires sont
également proposés par l?OMS pour accompagner la déclinaison nationale, compte tenu de l?abaissement très
important des valeurs guides pour certains polluants par rapport à celles publiées en 2005. Pour mémoire, les
normes réglementaires de qualité de l?air envisagées pour 2030 dans le cadre de la révision des directives
européennes sur la qualité de l?air correspondent pour les principaux polluants au dernier objectif intermédiaire de
l?OMS, les valeurs guides étant l?objectif à atteindre au plus tard en 2050.
2 Avis et rapport de synthèse de l?Anses relatif à l?état des connaissances sur les particules de l?air ambiant (effets sanitaires associés à la
composition chimique, émissions du trafic routier), Anses, 2019.
3 Rapport de l?Anses relatif aux particules de l?air ambiant extérieur : effets sanitaires des particules de l?air ambiant extérieur selon les composés,
les sources et la granulométrie, Anses, 2019.
4 Mortality and Morbidity Effects of Long-Term Exposure to Low-Level PM2.5, BC, NO2, and O3: An Analysis of European Cohorts in the ELAPSE
Project, Bert Brunekreef, Maciej Strak, Jie Chen, Zorana J Andersen, Richard Atkinson, Mariska Bauwelinck, et al., 2021.
5 Impact de la pollution de l?air ambiant sur la mortalité en France métropolitaine. Réduction en lien avec le confinement du printemps 2020 et
nouvelles données sur le poids total pour la période 2016-2019, Santé publique France, 2021.
6 Rapport « Pollution de l?air : le coût de l?inaction », Sénat, 2015.
http://elapseproject.eu/
http://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2014SA0156Ra.pdf
http://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2014SA0156Ra.pdf
https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2014SA0156Ra-Sante.pdf
https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2014SA0156Ra-Sante.pdf
https://www.healtheffects.org/publication/mortality-and-morbidity-effects-long-term-exposure-low-level-pm25-bc-no2-and-o3-analysis
https://www.healtheffects.org/publication/mortality-and-morbidity-effects-long-term-exposure-low-level-pm25-bc-no2-and-o3-analysis
https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/pollution-et-sante/air/documents/enquetes-etudes/impact-de-pollution-de-l-air-ambiant-sur-la-mortalite-en-france-metropolitaine.-reduction-en-lien-avec-le-confinement-du-printemps-2020-et-nouvelle
https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/pollution-et-sante/air/documents/enquetes-etudes/impact-de-pollution-de-l-air-ambiant-sur-la-mortalite-en-france-metropolitaine.-reduction-en-lien-avec-le-confinement-du-printemps-2020-et-nouvelle
https://www.senat.fr/travaux-parlementaires/structures-temporaires/commissions-denquete/commissions-denquete/commission-denquete-sur-le-cout-economique-et-financier-de-la-pollution-de-lair.html
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 11
partie 1 : la pollution atmosphérique : impacts sanitaires, environnementaux et économiques
Les normes réglementaires de qualité de l?air
La réglementation européenne fixe des normes de qualité de l?air pour la protection de la santé humaine
ainsi que pour la protection de la végétation. Ces normes, fondées sur les connaissances scientifiques,
sont le fruit de négociations entre les États membres. Il existe différents types de normes :
? les valeurs limites qui ont caractère contraignant et qui doivent être respectées impérativement dans un
délai donné pour protéger la santé humaine et/ou l?environnement. Elles correspondent à « des niveaux
fixés sur la base des connaissances scientifiques, dans le but d?éviter, de prévenir ou de réduire les effets
nocifs sur la santé humaine et/ou l?environnement dans son ensemble, à atteindre dans un délai donné et
à ne pas dépasser une fois atteint » ;
? les valeurs cibles qui ont un caractère non contraignant et qui sont à atteindre dans la mesure du
possible pour protéger la santé humaine et/ou l?environnement. Elles correspondent à « des niveaux fixés
dans le but d?éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé humaine et/ou l?environnement
dans son ensemble, à atteindre dans la mesure du possible sur une période donnée ». « Les États
membres prennent toutes les mesures nécessaires n?entraînant pas de coûts disproportionnés pour
veiller à ce que les valeurs cibles soient atteintes » ;
? le seuil d?information et de recommandation et le seuil d?alerte, qui permettent d?informer le public et de
déclencher des actions pour protéger la population en cas d?épisodes de pollution de l?air. Quand ces
seuils sont dépassés ou risquent de l?être, des procédures préfectorales sont déclenchées afin de
protéger la population ;
? les objectifs à long terme, qui ont des finalités plus lointaines et correspondent à : « des niveaux à
atteindre à long terme, sauf lorsque cela n?est pas réalisable par des mesures proportionnées, afin
d?assurer une protection efficace de la santé humaine et de l?environnement ». « Les États membres
prennent toutes les mesures nécessaires n?entraînant pas de coûts disproportionnés pour veiller à ce que
les objectifs à long terme soient atteints ». La réglementation française fixe également des objectifs de
qualité qui s?apparentent à des objectifs à long terme ;
? les niveaux critiques, qui ont une visée écologique pour protéger spécifiquement la végétation et les
écosystèmes naturels et qui sont définis pour quelques polluants.
Seules les normes réglementaires de qualité de l?air pour la protection de la santé sont étudiées dans ce
bilan. Elles seront désignées par « normes réglementaires de qualité de l?air » par la suite.
Pour plus de détails, voir annexes.
12 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 13
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
partie 2
La qualité de l?air s?est
globalement améliorée
sur la période
2000-2023
? La baisse des émissions, amorcée il y a plusieurs années à la
suite de la mise en place de stratégies et plans d?action, a permis
une amélioration globale de la qualité de l?air en France. Les
concentrations moyennes annuelles de polluants diminuent et les
dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air
affectent des zones moins étendues et moins nombreuses. La
qualité de l?air fluctue également du fait des conditions
météorologiques qui peuvent être favorables à la dispersion
atmosphérique ou, à l?inverse, engendrer l?accumulation de
polluants dans l?air, notamment lors d?épisodes de pollution.
>
14 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
LES ÉMISSIONS DE LA MAJORITÉ DES POLLUANTS ONT BAISSÉ SUR LA PÉRIODE 2000-2023
Des gaz et des particules sont rejetés directement dans l?atmosphère par les activités humaines, telles que les
transports, l?industrie, le chauffage résidentiel ou l?agriculture, mais également par des phénomènes naturels
comme les éruptions volcaniques, les embruns marins ou encore les brumes de sable en provenance du Sahara.
La quantité des émissions anthropiques nationales d?un ensemble de polluants, réglementés au niveau
international ou européen, est estimée chaque année par le Centre interprofessionnel technique d?études de la
pollution atmosphérique (Citepa) par secteur d?activité. Ces estimations concernent uniquement les émissions
primaires de polluants, c?est-à-dire les quantités de polluants rejetées directement dans l?atmosphère. Dans le cadre
de ce bilan, seules les émissions de quelques polluants sont présentées. Il s?agit de polluants dont les
concentrations dans l?air sont réglementées au niveau européen ou de polluants qui peuvent avoir une influence
sur les concentrations de polluants réglementées (par exemple le NH3 ? précurseur de particules).
Sur la période 2000-2023, les émissions anthropiques primaires ont baissé pour la majorité des polluants
étudiés dans ce bilan (graphique 1). Ces améliorations font suite à la mise en oeuvre de stratégies et plans d?action
pour réduire les émissions dans différents secteurs d?activité. En 2020 et dans une moindre mesure en 2021, les
mesures prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19, et notamment les fortes limitations des déplacements
et de l?activité économique, ont amplifié cette baisse pour certains polluants.
Graphique 1 : évolution des émissions anthropiques de quelques polluants
En indice base 100 des émissions en 2000
(e) : estimation préliminaire.
Note : sur ce graphique, les émissions de PM10 et PM2,5 ne concernent que la fraction primaire, et excluent donc les particules secondaires
formées dans l?atmosphère, ainsi que les émissions naturelles.
Champ : France métropolitaine.
Source : Citepa, avril 2024, format Secteurs économiques et énergie
Les émissions de SO2, qui proviennent majoritairement des activités industrielles (schéma 1), ont fortement
diminué entre 2000 et 2023 (- 87 %), avec une baisse plus faible en fin de période. Le développement des énergies
renouvelables, les actions d?économies d?énergie, la réglementation des émissions des installations industrielles,
l?amélioration des rendements énergétiques de ces dernières et la réglementation de la teneur en soufre des
combustibles et carburants ont notamment permis de réduire les rejets de ce polluant dans l?air.
0
20
40
60
80
100
120
SO2 NOx NH3 PM10 PM2,5 Ni COVNM
https://www.citepa.org/fr/secten/
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 15
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
Contrairement au SO2, les sources d?émission des NOx et des particules sont multiples et diffuses sur le
territoire, ce qui complique la mise en oeuvre de mesures de réduction de ces émissions et rend leur baisse plus
progressive. Les NOx, qui incluent le monoxyde d?azote (NO) et le NO2, proviennent majoritairement des processus
de combustion dans les secteurs du transport et de l?industrie (schéma 1). Leurs émissions ont baissé de 64 % sur
la période 2000-2023, de manière assez homogène dans le temps. Les progrès réalisés dans le secteur du
transport routier expliquent notamment la décroissance observée : renouvellement du parc de véhicules (mise en
place de zones à faibles émissions par exemple), équipement progressif des véhicules en pots catalytiques et
développement d?autres technologies de réduction. Ces différentes avancées ont permis de compenser
l?intensification du trafic et l?accroissement du parc.
Sur la période 2000-2023, les émissions de PM10 et de PM2,5 ont diminué respectivement de 49 % et 56 %.
Cette tendance s?explique par les progrès réalisés dans tous les secteurs d?activité, tels que le perfectionnement
des techniques de dépoussiérage dans l?industrie, l?amélioration des performances des installations de combustion
de la biomasse ou de chauffage individuel au bois (schéma 1). La consommation domestique de bois liée à la
rigueur du climat peut entrainer des variations interannuelles des émissions.
Sur la même période, les émissions des COVNM, qui sont notamment impliqués dans la formation de l?O3, ont
été réduites de 52 %, avec une diminution plus marquée entre 2000 et 2010. Entre 2010 et 2020, les secteurs de
l?industrie de l?énergie et des transports ont le plus contribué à cette baisse. Les COVNM sont majoritairement
rejetés par les activités agricoles et l?utilisation de solvants dans les secteurs de l?industrie et du résidentiel et
tertiaire (schéma 1). La végétation constitue également une source importante de COVNM.
La méthodologie pour estimer les émissions de particules issues du
chauffage résidentiel au bois a été améliorée en 2023
La méthodologie mise en oeuvre pour élaborer les inventaires d?émissions est régulièrement revue. En 2023, un
changement important a été apporté dans l?estimation des émissions de particules afin de prendre en compte
les particules dites « condensables » émises par les appareils de chauffage au bois domestiques, ainsi que
d?intégrer une refonte de la classification des appareils par classe d?âge.
Les particules émises par le chauffage au bois sont composées de particules déjà présentes à l?état solide ou
liquide et de particules issues de la condensation de composés volatils ou semi-volatils. Des composés à l?état
gazeux dans les conduits de cheminée d?appareils de combustion du bois en particulier, vont se condenser et
passer à l?état solide ou liquide lors de leur entrée dans l?atmosphère. En France, trois grands secteurs rejettent
essentiellement des particules condensables : le résidentiel ? tertiaire (combustion du bois principalement), le
transport et l?industrie (combustion de combustibles solides, liquides, gazeux et biomasse). Les particules
condensables représentent une part significative des particules émises par le chauffage au bois. Leur
contribution était jusqu?à présent sous-évaluée dans les inventaires d?émissions par manque de connaissances
scientifiques et de données issues de méthodes de mesure adaptées.
Sur la base des recommandations internationales et européennes et des dernières données scientifiques issues
notamment de l?Institut national de l?environnement industriel et des risques (Ineris), le Citepa prend désormais
en compte les particules condensables issues du chauffage au bois domestique dans l?élaboration des
inventaires d?émissions de polluants. Cette évolution méthodologique a entraîné un doublement de l?estimation
des émissions de particules pour une année donnée par rapport aux estimations réalisées précédemment et
une augmentation de la contribution du chauffage au bois domestique dans les émissions totales nationales de
PM2,5 (passage de 42 % à 59 % pour 2020).
Ce changement méthodologique ne remet toutefois pas en cause la baisse des émissions estimées sur les trois
dernières décennies, y compris celles issues du chauffage au bois domestique. De plus, ce changement
n?impacte pas les concentrations en particules dans l?air ambiant, qui sont mesurées aux stations de mesure de
la qualité de l?air, et ne sont pas liées à cette méthodologie de calcul d?inventaire.
16 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
Les émissions des quatre métaux dont les concentrations dans l?air sont réglementées (arsenic ? As,
cadmium ? Cd, nickel ? Ni et plomb ? Pb) ont également baissé, respectivement de 66 %, 82 %, 88 % et 69 %
entre 2000 et 2023. Le secteur de l?industrie est responsable de plus de 60 % des émissions de Cd et de Ni en
2023 (schéma 1). Pour le Pb, l?industrie et les transports sont les deux secteurs les plus émetteurs. Ils contribuent
également à une grande partie des émissions d?As de même que les activités du résidentiel et du tertiaire.
Les émissions de NH3 proviennent essentiellement de l?agriculture (épandage de fertilisants minéraux et
organiques, gestion des déjections animales en bâtiment et stockage, pâture des animaux) ? (schéma 1). Elles ont
diminué de seulement 22 % depuis 2000, avec une baisse notable entre 2018 et 2022 (graphique 1). Ces progrès
s?expliquent principalement par la réduction du cheptel des vaches laitières et des quantités d?engrais azotés
minéraux épandus en lien notamment avec la hausse des prix des engrais.
Schéma 1 : part des secteurs d?activité dans les émissions anthropiques de SO2, NOx, COVNM, NH3, PM10,
PM2,5, As, Cd, Ni et Pb, en 2023(e)
En %
(e) : estimation préliminaire.
Notes : l?industrie regroupe l?industrie de l?énergie, l?industrie manufacturière et la construction et le traitement centralisé des déchets ;
les transports regroupent le transport routier et les autres transports (aérien hors transports internationaux, ferroviaire, fluvial et maritime
hors transports internationaux) ; sur ce schéma les émissions de PM10 et PM2,5 ne concernent que la fraction primaire, et excluent donc
les particules secondaires formées dans l?atmosphère, ainsi que les émissions naturelles.
Champ : France métropolitaine.
Source : Citepa, avril 2024, format Secteurs économiques et énergie
https://www.citepa.org/fr/secten/
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 17
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
Une fois émises dans l?air, ces substances évoluent dans l?atmosphère sous l?effet des conditions
météorologiques et subissent notamment l?influence du vent, de la pluie et des gradients de température. Elles
peuvent également subir des transformations par réactions chimiques, en fonction des composés présents dans
l?air et des conditions (chaleur, température, rayonnement solaire, humidité, etc.), qui produisent des polluants dits
« secondaires ».
La qualité de l?air dépend donc non seulement des émissions anthropiques de polluants, mais également des
réactions qui peuvent intervenir dans l?atmosphère, des conditions météorologiques, ou encore des émissions
d?origine naturelle et du transport à longue distance de polluants. Le lien entre émissions et concentrations
atmosphériques n?est donc pas proportionnel.
LES CONCENTRATIONS ANNUELLES ONT ÉGALEMENT DIMINUÉ SUR LA PÉRIODE 2000-2023 POUR LA
PLUPART DES POLLUANTS
Les concentrations de polluants caractérisent la qualité de l?air que l?on respire et sont exprimées le plus souvent
en microgrammes par mètre cube d?air (?g/m3). Ces concentrations sont mesurées en différents points du territoire
français, majoritairement dans les villes où s?observent les plus fortes concentrations auxquelles la population est
susceptible d?être directement ou indirectement exposée, à proximité de sources d?émission importantes (trafic
routier, industries), ainsi que dans des zones éloignées de ces sources (fond urbain). Ces mesures de
concentrations sont issues du réseau de stations du dispositif national de surveillance de la qualité de l?air. Ces
mesures permettent d?établir des estimations de la quantité de certains polluants dans l?air ambiant sur l?ensemble
du territoire et d?en assurer la restitution : par exemple, par des cartographies telles que présentées ci-après, ou
via un indice de pollution national en milieu urbain (graphique 2). Pour un polluant donné, cet indice est une
moyenne de concentrations mesurées par différentes stations urbaines ou périurbaines de fond d?une même
agglomération, les résultats d?une agglomération étant ensuite pondérés par la superficie de cette dernière7.
Les concentrations moyennes annuelles de fond en SO2 en milieu urbain ont fortement baissé, pour atteindre
des niveaux proches d?un bruit de fond depuis plusieurs années. Des fluctuations peuvent être observées d?une
année à l?autre, mais concernent des concentrations très faibles. En 2023, elles sont comprises entre 0 et 4 µg/m3
en moyenne annuelle en fond urbain.
Les concentrations moyennes annuelles en fond urbain en NO2, PM10 et PM2,5 (sur la période 2009-2023
s?agissant des PM2,5) ont également diminué, bien que plus modérément. En 2023, ces concentrations sont
comprises entre 2 et 30 µg/m3 pour le NO2, entre 9 et 22 µg/m3 pour les PM10 et entre 4 et 13 µg/m3 pour les PM2,5.
Concernant le NO2, la baisse des concentrations mesurées en fond urbain s?accentue en fin de période, entre
2019 et 2023. Pour les PM10 et les PM2,5, malgré une tendance globale à la baisse, des variations interannuelles
sont enregistrées, leur présence dans l?air étant à la fois liée aux émissions anthropiques et aux émissions
naturelles (brumes de sable notamment), à la formation de particules secondaires dues aux émissions de
précurseurs gazeux tels que le NH3, aux conditions météorologiques et au transport à longue distance de polluants.
7 Méthodologie de l?indice de pollution de l?air en fond urbain, CGDD, note méthodologique, mars 2021, 40 p.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-03/methodologie_indice_air_2021.pdf
18 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
Graphique 2 : évolution des concentrations moyennes annuelles pour les polluants SO2, NO2, O3, PM10 et
PM2,5, en fond urbain
En indice base 100 des concentrations en 2000 (2009 pour les PM2,5)
Notes :
- la méthode de mesure des PM10 a évolué en 2007 afin d?être équivalente à celle définie au niveau européen. Elle permet désormais de mesurer
une fraction des particules non prise en compte avant 2007 et a eu pour conséquence une augmentation des concentrations. L?indice calculé ici
étant un indice chaîné qui mesure les évolutions par couple d?années (avec ancienne et nouvelle méthode pour l?année 2007), il n?y a pas de
rupture de série malgré le changement de méthode ;
- les mesures de PM2,5 sont suffisamment nombreuses depuis 2009. La courbe les concernant débute ainsi en 2009, en prenant comme
hypothèse que l?indice PM2,5 en 2009 était égal à l?indice PM10.
Champ : France métropolitaine hors Corse.
Source : Geod?air, juin 2024. Traitements : SDES, 2024
Contrairement aux autres polluants, les teneurs moyennes annuelles en O3 en fond urbain suivent une tendance
à la hausse sur l?ensemble de la période avec des niveaux particulièrement élevés en 2003, de 2018 à 2020, en
2022 et 2023, années marquées par d?importants épisodes de canicule. En 2023, les concentrations moyennes
annuelles en O3 en fond urbain sont comprises entre 19 et 81 µg/m3. Les concentrations maximales sont
généralement observées en milieu rural, compte tenu des mécanismes de formation de ce polluant. En effet,
n?ayant pas de source directe dans l?atmosphère, l?O3 est un polluant exclusivement secondaire qui se forme sous
l?effet du rayonnement solaire et de réactions chimiques complexes entre différents polluants, en particulier les NOx
et les composés organiques volatils (COV)8.
Sur l?ensemble des stations de mesure du territoire national, les concentrations moyennes annuelles sont deux
fois plus élevées à proximité du trafic routier qu?en fond urbain pour le NO2, 1,3 fois pour les PM10 et 1,3 fois pour
les PM2,5. Pour le SO2, les valeurs maximales sont mesurées à proximité d?industries et sont en moyenne annuelle
1,3 fois plus élevées que celles mesurées en fond urbain.
Des tendances à la baisse sont constatées à proximité du trafic routier pour les concentrations moyennes
annuelles en NO2, PM10, PM2,5 et monoxyde de carbone (CO). Il en est de même pour les concentrations moyennes
annuelles de SO2 à proximité d?industries.
Malgré l?amélioration globale de la qualité de l?air, des dépassements des normes réglementaires de qualité de
l?air à court terme (épisodes de pollution notamment) et à long terme subsistent en certains points du territoire.
8 Voir Pollution à l?ozone : une situation encore préoccupante malgré des progrès, CGDD, Datalab Essentiel, juillet 2022, 4 p.
0
20
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60
80
100
120
140
SO2 NO2 O3 PM10 PM2,5
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/pollution-lozone-une-situation-encore-preoccupante-malgre-des-progres-0
lauriane.courtier
Note
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Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 19
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
LE POURCENTAGE D?AGGLOMÉRATIONS AVEC DES DÉPASSEMENTS DES NORMES
RÉGLEMENTAIRES DE QUALITÉ DE L?AIR DIMINUE POUR LE NO2 ET LES PARTICULES
Sur la période 2000-2023, le non-respect des normes réglementaires de qualité de l?air, fixées au niveau européen,
a principalement concerné le NO2 (valeur limite), l?O3 (valeur cible), et, pour certaines années, les PM10 (valeurs
limites) et les PM2,5 (valeur limite). Les dépassements sont principalement localisés dans les agglomérations pour
ces polluants, à l?exception de l?O3 pour lequel les dépassements sont également fréquents en milieu rural.
Depuis 2011, le pourcentage d?agglomérations9 ne respectant pas les normes réglementaires de qualité de l?air
en NO210 a continument diminué, après avoir connu des fluctuations plus marquées au cours de la décennie
précédente (graphique 3). En 2023, le pourcentage d?agglomérations concernées par des dépassements est de
1,8 %, contre 2,4 % en 2022 ; il reste nettement inférieur aux pourcentages observés dans la décennie 2000 (12 à
26 % des agglomérations en dépassement selon les années sur la période 2000-2010). À noter que l?année 2020
a connu une baisse importante du pourcentage d?agglomérations avec des dépassements de normes
réglementaires de qualité de l?air, en lien avec les mesures prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Les
grandes agglomérations (plus de 250 000 habitants), et dans une moindre mesure, celles de taille moyenne (50 000
à 250 000 habitants), sont les plus concernées par ces dépassements, exclusivement sur des stations situées à
proximité du trafic routier depuis 2016. L?ampleur de ces dépassements a significativement baissé : ainsi, la
concentration annuelle maximale, qui atteignait 83 µg/m3 en 2017, a été réduite à 80 µg/m3 en 2018, à 73 µg/m3
en 2019, à 59 µg/m3 en 2021, à 52 µg/m3 en 2022 et à 46 µg/m3 en 2023. En outre, les évaluations réalisées par
les Associations agréées de surveillance de la qualité de l?Air (Aasqa) permettent de constater la baisse drastique
du nombre de personnes exposées à ces dépassements dans les zones toujours en litige (voir partie 4). En Île-de-
France, le nombre de personnes exposées a ainsi baissé de 99 % : 5 000 personnes en 2023, contre 40 000 en
2022, 60 000 en 2021 et 900 000 en 2018. À Lyon, la population exposée à ces dépassements est passée de
13 920 personnes à 210 personnes entre 2018 et 2023, ce qui représente une réduction de 98 % du nombre de
personnes concernées.
Le pourcentage d?agglomérations ne respectant pas les normes réglementaires de qualité de l?air11 pour les
PM10 est également en forte diminution depuis 2011, après des fluctuations assez marquées entre 2007 et 2010
(graphique 3) : alors que 19 % des agglomérations présentaient des dépassements en 2011, 1,3 % sont dans cette
situation en 2023. Ce pourcentage était même nul en 2020 avec des teneurs historiquement faibles qui s?expliquent
notamment par les mesures prises pour lutter contre la pandémie de Covid-19.
S?agissant des PM2,5, aucune agglomération n?a enregistré de dépassement de la norme réglementaire de
qualité de l?air à long terme depuis 2015.
9 La définition d?une agglomération retenue dans le cadre du présent bilan est celle de l?unité urbaine définie par l?Insee. La base des unités
urbaines 2020 au 1er janvier 2024 comporte 2 471 unités urbaines. En 2023, le suivi des concentrations des polluants réglementés par des
stations de mesure a été réalisé dans 214 unités urbaines.
10 Les normes réglementaires de qualité de l?air prises en compte ici sont les valeurs limites.
11 Les normes réglementaires de qualité de l?air prises en compte ici sont les valeurs limites.
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20 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
Graphique 3 : pourcentage d?agglomérations qui ne respectent pas les normes réglementaires de qualité
de l?air, pour les polluants NO2, O3, PM10 et PM2,5
En pourcentage d?agglomérations
Notes :
- les normes réglementaires de qualité de l?air prises en compte sont les valeurs limites pour le NO2, les PM10 et les PM2,5 et la valeur cible pour
l?O3 (détail des normes en annexe) ;
- pour les PM10, les dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air prennent ici en compte les contributions naturelles, qui sont
parfois substantielles. Sans ces contributions naturelles, certaines agglomérations ne sont plus considérées en dépassement. C?était par exemple
le cas de Marseille en 2022 ;
- pour les PM2,5, la série commence en 2009, année à partir de laquelle les mesures sont suffisamment nombreuses ;
- la méthode de mesure des PM10 ayant évolué en 2007 afin d?être équivalente à celle définie au niveau européen, les concentrations de PM10 de
la période 2000-2006 ne peuvent de fait être comparées à celles de la période 2007-2023 et ne figurent donc pas dans le graphique ;
- pour l?O3, la conformité à la norme réglementaire de qualité de l?air se mesure en moyenne triennale. La valeur pour 2023 correspond à la
moyenne de la période 2021-2023. Le mode de calcul de cette moyenne a évolué récemment conformément à des préconisations européennes.
La dernière règle en vigueur est appliquée à l?ensemble des années ;
- le nombre d?agglomérations avec des mesures varie d?une année et d?un polluant à l?autre. Il est compris entre 120 et 184 pour le NO2, entre 120
et 202 pour l?O3, entre 121 et 176 pour les PM10 et entre 44 et 125 pour les PM2,5.
Champ : France métropolitaine et DROM.
Source : Geod?air, août 2024. Traitements : Ineris/LCSQA, SDES, 2024
Si les concentrations maximales d?O3 sont souvent observées en milieu rural, des dépassements de norme
réglementaire de qualité de l?air12 touchent également les agglomérations. Sur la période 2000-2023, le
pourcentage d?agglomérations avec des dépassements de la norme réglementaire de qualité de l?air en moyenne
triennale connaît des fluctuations assez marquées, en lien notamment avec les conditions climatiques
(graphique 3). Les proportions les plus élevées sont observées dans la première moitié des années 2000 avec au
maximum 66 % des agglomérations concernées par des dépassements. Ce pourcentage se réduit ensuite pour
fluctuer entre 14 et 23 % en moyenne triennale dans la première moitié de la décennie 2010. Il remonte ensuite
significativement en fin de période, tiré par les niveaux élevés de concentrations observés entre 2018 et 2020,
années marquées par des épisodes importants de canicule. En 2023, les conditions météorologiques sont
également favorables à la formation de ce polluant. Le pourcentage d?agglomérations en dépassement de la norme
réglementaire de qualité de l?air en moyenne sur 2021-2023 est cependant faible avec 13 % des agglomérations
concernées. Ce pourcentage est tiré à la baisse par les faibles niveaux d?O3 mesurés en 2021. Contrairement au
NO2 et aux PM10, les agglomérations les plus touchées sont celles de moyenne et de petite taille (moins de
50 000 habitants), de même que les zones rurales.
12 La norme réglementaire de qualité de l?air prise en compte ici est la valeur cible.
0
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NO2 O3 (moyennes triennales N-2 - N) PM10 PM2,5
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Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 21
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
Pour les PM2,5, la réglementation européenne fixe également pour 2020 un objectif de réduction de l?exposition
en fond urbain pour chaque État membre, sur la base d?un indicateur d?exposition moyenne (IEM)13 pluriannuel. En
France, cet indicateur, basé sur les mesures en PM2,5 réalisées dans 49 agglomérations, devait être au maximum
de 14,7 µg/m3 en 2020. Cet objectif est atteint depuis 2014, l?IEM baissant régulièrement : en 2023, il est égal à
9,3 µg/m3 et stable par rapport à 2021 (graphique 4).
Pour aller plus loin, en application de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système
de santé, la France a fixé un objectif de réduction de l?IEM à l?horizon 2030, à savoir, 10 µg/m3 en moyenne
pluriannuelle. Cet objectif, atteint en 2020, se base sur la valeur recommandée par l?OMS en 2005 fixée également
à 10 µg/m3, mais en moyenne annuelle14. Un objectif intermédiaire, atteint en 2019, est également fixé pour 2025
à 11 µg/m3.
Graphique 4 : évolution de l?indicateur d?exposition moyenne aux PM2,5 en fond urbain
En µg/m3
Champ : France métropolitaine et DROM.
Source : Geod?air, août 2024. Traitements : Ineris/LCSQA, 2024
13 La définition détaillée de l?IEM est disponible dans la directive 2008/50/CE concernant la qualité de l?air ambiant et un air pur pour l?Europe.
14 Des détails sur les normes réglementaires de qualité de l?air et les valeurs guides recommandées par l?OMS sont disponibles en annexe.
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6
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Indicateur d?exposition moyenne
Objectif 2025
Objectif 2030
Objectif 2020
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32008L0050
22 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
Focus sur les particules
Les particules sont habituellement classées par taille. Parmi les fractions granulométriques couramment
utilisées (PM10, PM2,5, submicroniques, ultrafines), seules les concentrations des PM10 et des PM2,515 sont
réglementées au niveau européen. Les PM2,5 représentent plus de la moitié des PM10.
Les particules ultrafines, pour lesquelles des effets néfastes sur la santé sont mis en évidence, peuvent
pénétrer plus profondément dans l?appareil respiratoire, jusqu?aux alvéoles pulmonaires du fait de leur
petite taille. Composant la majeure partie des aérosols urbains, ces particules se forment près des
sources d?émission et constituent des noyaux de condensation autour desquels polluants et humidité
s?adsorbent, augmentant potentiellement leur toxicité.
Les particules peuvent être primaires, c?est-à-dire directement émises dans l?air par des sources
naturelles (érosion, embruns marins, etc.) ou par des activités anthropiques, soit une combustion, soit une
activité mécanique avec création de particules généralement plus grossières (labour ou moisson,
chantier, phénomènes d?abrasion des plaquettes de freins notamment). Les particules peuvent également
être secondaires, autrement dit formées par réactions chimiques entre plusieurs polluants gazeux ou
particules déjà présents dans l?atmosphère, appelés précurseurs (principalement NOx, SO2, NH3 et COV).
La composition chimique des particules est de plus en plus étudiée afin notamment de mieux connaître
leurs origines16 et les effets sanitaires associés. Différentes familles de composés chimiques peuvent être
identifiées dans les particules : une fraction carbonée d?origine primaire, incluant le carbone suie, issue de
combustions incomplètes d?énergies fossiles ou de biomasse, une fraction organique d?origine secondaire
provenant de l?oxydation de COV émis par les activités humaines et la végétation, des espèces
inorganiques primaires (sels de mer et poussières minérales) et des espèces inorganiques secondaires
(principalement le nitrate, le sulfate non émis par les embruns marins et l?ammonium).
DES DISPARITÉS TERRITORIALES PERSISTENT NÉANMOINS
La baisse du pourcentage d?agglomérations avec des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air
pour le NO2 et les PM10 à l?échelle nationale masque néanmoins de fortes disparités territoriales.
Ainsi, 196 agglomérations ont toujours respecté les normes réglementaires de qualité de l?air fixées pour le NO2
sur la période 2000-2023. À l?inverse, les agglomérations de Lyon et de Paris enregistrent des dépassements
chaque année (cartes 1a et 1b). Marseille ? Aix-en-Provence et Strasbourg arrivent juste derrière avec 21 années
de dépassement des normes réglementaires de qualité de l?air. Après plusieurs années avec des dépassements
des normes réglementaires de qualité de l?air, la situation s?est récemment améliorée pour certaines
agglomérations. Par exemple, pour Chamonix ? Mont-Blanc, Grenoble, Reims et Toulouse, aucun dépassement
n?a été mesuré depuis 2020. Il en est de même pour Nice depuis 2019, Toulon, Valence et Vienne depuis 2018 ou
encore Clermont-Ferrand depuis 2017. De même, l?agglomération de Marseille ? Aix-en-Provence ne fait pas l?objet
de dépassement de normes réglementaires de qualité de l?air en 2020, 2022 et 2023 tout comme l?agglomération
de Rouen. De plus, le nombre d?agglomérations en dépassement régulier des normes réglementaires de qualité de
l?air (plus de trois années sur les cinq dernières années) pour le NO2 a diminué, passant de cinq agglomérations
en 2022 (Lyon, Marseille ? Aix-en-Provence, Paris, Rouen et Strasbourg), à deux agglomérations en 2023 (Paris
et Lyon).
15 Avis et rapport d?expertise collective relatifs à l?analyse des fractions granulométriques utilisées pour l?évaluation des expositions par inhalation
d?aérosols. Pertinence et comparaison des fractions environnementales ? PM10, PM2,5 ? et professionnelles ? inhalable, thoracique, alvéolaire,
Anses, 2023.
16 Le suivi de la composition chimique des particules atmosphériques : complémentarités des observatoires nationaux, CGDD, Théma Essentiel,
octobre 2020, 4 p.
https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2018SA0076Ra.pdf
https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2018SA0076Ra.pdf
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/le-suivi-de-la-composition-chimique-des-particules-atmospheriques-complementarites-des?rubrique=32&dossier=204
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 23
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
Pour les PM10, 196 agglomérations ont toujours respecté les normes réglementaires de qualité de l?air sur la
période 2007-2023 (cartes 3a et 3b). L?agglomération de Paris respecte ces normes depuis 2020. Plus aucun
dépassement n?est mesuré à Sallanches depuis 2017 (après 10 années de dépassement), à Lyon depuis 2016
(après 8 années de dépassement sur la période 2007-2015), ainsi qu?à Grenoble et Strasbourg depuis 2014. À
Marseille ? Aix-en-Provence, après une amélioration de la situation depuis 2014, la réglementation n?est à nouveau
pas respectée en 2022 et 2023. Toutefois la contribution naturelle liée aux brumes des sables est substantielle en
2022 pour cette agglomération, et, sans cette contribution naturelle, la norme réglementaire journalière de qualité
de l?air n?aurait pas été dépassée17.
Les DROM sont également concernés par des dépassements de norme réglementaire de qualité de l?air à
l?image de Fort-de-France qui enregistre 11 années de dépassement sur les 17 de la période étudiée. Une analyse
des données du programme Copernicus, programme d?observation de la Terre de l?Union européenne, indique que
les particules d?origine naturelle en provenance du Sahara représentaient une fraction notable des particules
observées en Martinique au cours de la période 2005-2016. Par ailleurs, les résultats d?une étude réalisée par le
LCSQA, en collaboration avec l?Aasqa de Martinique, montrent que les particules naturelles, et en particulier les
brumes de sables sahariens, ont également joué un rôle prépondérant en 2018 dans la survenue des
dépassements de la norme réglementaire journalière de qualité de l?air pour les PM10 en Martinique18. À
Mamoudzou (Mayotte), les normes réglementaires de qualité de l?air ne sont pas respectées en 2021, 2022 et 2023,
premières années de suivi réglementaire. L'étude réalisée avec l?Aasqa a permis d?identifier la fraction grossière
(particules dont le diamètre est compris entre 2,5 et 10 µm) comme contributrice majoritaire aux concentrations
enregistrées de PM10, dont la source la plus probable serait la remise en suspension de poussières au sol par le
trafic routier.
Sur la période 2000-2023, cinq agglomérations ont mesuré chaque année des concentrations en O3 supérieures
à la norme réglementaire de qualité de l?air (cartes 2a et 2b) : Avignon, Marseille ? Aix-en-Provence, Mulhouse,
Nice, Plan-d?Aups-Sainte-Baume.
Les PM2,5 ne présentent plus de dépassement depuis 2015 (carte 4).
17 Estimation de la contribution des poussières sahariennes aux dépassements des valeurs limites PM10 survenus en 2022 sur le site de Marseille
Rabatau, LCSQA, 2024.
18 Caractérisation chimique et étude de sources des particules en Martinique en 2018, LCSQA, 2019.
https://www.lcsqa.org/fr/rapport/depassements-des-valeurs-limites-pm10-en-2022-site-de-marseille-rabatau-estimation-de-la
https://www.lcsqa.org/fr/rapport/depassements-des-valeurs-limites-pm10-en-2022-site-de-marseille-rabatau-estimation-de-la
https://www.lcsqa.org/fr/rapport/caracterisation-chimique-et-etude-de-sources-des-particules-en-martinique-en-2018
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24 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
Nombre d?années de dépassement des normes réglementaires de qualité de l?air par agglomération
Carte 1a : NO2 (période 2000-2011)
Carte 1b : NO2 (période 2012-2023)
Carte 2a : O3 (période 2000-2011)
Carte 2b : O3 (période 2012-2023)
Notes : toutes les agglomérations n?ont pas le même nombre d?années avec des mesures ; les normes réglementaires de qualité de l?air prises en
compte sont les valeurs limites pour le NO2 et la valeur cible pour l?O3 (détail des normes en annexe).
Champ : France métropolitaine et DROM.
Source : Geod?air, août 2024. Traitements : Ineris/LCSQA, SDES, 2024
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Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 25
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
Nombre d?années de dépassement des normes réglementaires de qualité de l?air par agglomération
Carte 3a : PM10 (période 2007-2014)
Carte 3b : PM10 (période 2015-2023)
Carte 4 : PM2,5 (période 2009-2023)
Notes : toutes les agglomérations n?ont pas le même nombre d?années avec des mesures ; les normes réglementaires de qualité de l?air prises en
compte sont les valeurs limites pour les PM10 et les PM2,5 (détail des normes en annexe).
Champ : France métropolitaine et DROM.
Source : Geod?air, août 2024. Traitements : Ineris/LCSQA, SDES, 2024
26 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 2 : la qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
DES ÉPISODES DE POLLUTION D?AMPLEUR NATIONALE UNIQUEMENT POUR LES PARTICULES ET
L?O3 DEPUIS 2014
Un épisode de pollution est caractérisé par le dépassement du seuil d?information et de recommandation ou du
seuil d?alerte (protection de la santé à court terme) pour un ou plusieurs polluants. Il est considéré d?ampleur
nationale lorsque la superficie des territoires concernés s?étend sur trois régions administratives ou plus et qu?il
concerne une période de deux jours consécutifs ou plus.
Des épisodes de pollution d?ampleur nationale, plus ou moins intenses selon les conditions météorologiques,
peuvent survenir chaque année en France et à des périodes différentes selon les polluants. Pour l?O3, ils
interviennent de mai à septembre durant les périodes de fort ensoleillement et de chaleur. D?une manière générale,
aucun épisode d?ampleur nationale au SO2 n?est constaté. Les hausses de concentrations observées pour ce
polluant sont limitées aux zones industrielles, portuaires et aéroportuaires et à des durées n?excédant pas quelques
heures. Des événements naturels (éruptions volcaniques) peuvent également y contribuer. Pour les PM10, les
épisodes de pollution peuvent survenir en conditions hivernales, notamment sous l?effet des émissions du chauffage
résidentiel au bois ? comme lors de l?hiver 2016-2017 ou au printemps, avec des émissions de NH3 liées aux
activités agricoles qui s?ajoutent et interagissent avec les émissions des activités industrielles, des transports et du
chauffage résidentiel ? comme en 2014, 2015 et 2018 (schéma 2). Des phénomènes naturels, tels que le transport
de panaches volcaniques ou plus fréquemment de particules issues de phénomènes naturels de brumes des sables
en provenance du Sahara, peuvent également conduire à des augmentations parfois conséquentes des
concentrations de particules, comme celles que l?on observe régulièrement en Guyane, en Guadeloupe et en
Martinique. Les feux de forêts ou la pratique de l?écobuage peuvent aussi contribuer à une dégradation de la qualité
de l?air.
Depuis 2014, la France a été touchée exclusivement par des épisodes de pollution d?ampleur nationale aux
PM10 et à l?O3.
Schéma 2 : exemples d?épisodes de pollution aux PM10 d?ampleur nationale
Source : Prev?air, programme CARA. Traitements : Ineris
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 27
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
partie 3
En 2023, l?ampleur des
dépassements des normes
réglementaires de qualité de
l?air continue de baisser pour
le NO2
? Parmi les douze polluants faisant l?objet de normes réglementaires de
qualité de l?air aux niveaux national et européen, quatre présentent des
dépassements de ces normes en 2023 : NO2 et PM10 (valeurs limites),
O3 et Ni (valeurs cibles). Pour l?O3, ces dépassements (calculés en
moyenne sur la période 2021-2023) concernent 22 agglomérations. À
l?inverse, ce nombre est faible pour le NO2, les PM10 et le nickel, avec
respectivement trois, deux et une agglomérations concernées par des
dépassements. Pour le NO2, l?ampleur de ces dépassements et le
nombre de personnes exposées à ces dépassements ont diminué
drastiquement depuis 2018. Par ailleurs, l?année 2023 est marquée par
trois épisodes de pollution aux PM10 d?ampleur nationale et des épisodes
de pollution locaux avec des apports de particules issues de
phénomènes naturels de brumes des sables essentiellement en outre-
mer mais également en France métropolitaine. Deux épisodes de
pollution à l?O3 d?ampleur nationale sont également observés en France
métropolitaine.
>
28 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
EN 2023, LE NOMBRE D?AGGLOMÉRATIONS AVEC DES DÉPASSEMENTS DES NORMES
RÉGLEMENTAIRES DE QUALITÉ DE L?AIR EST LIMITÉ POUR LE NO2 ET LES PM10, CONTRAIREMENT À
L?O3
Parmi les douze polluants faisant l?objet de normes réglementaires de qualité de l?air aux niveaux national et
européen, deux (le NO2 et les PM10) présentent en 2023 des dépassements des normes réglementaires à respecter
impérativement (valeurs limites) et deux (l?O3 et le Ni) des dépassements des normes réglementaires à respecter
dans la mesure du possible (valeurs cibles). Les agglomérations affectées par des dépassements des normes
réglementaires de qualité de l?air actuellement en vigueur se situent dans l?est, le sud et le sud-est de la France
métropolitaine, en Île-de-France, dans les Hauts-de-France et à Mayotte (cartes 5 et 6).
Carte 5 : agglomérations présentant des
dépassements des normes réglementaires de
qualité de l?air à respecter impérativement
(valeurs limites), pour le NO2 et les PM10 en 2023
Carte 6 : agglomérations présentant des
dépassements des normes réglementaires de
qualité de l?air à respecter dans la mesure du
possible (valeurs cibles), pour le Ni en 2023 et
en moyenne sur 2021-2023 pour l?O3
Note : les normes réglementaires de qualité de l?air prises en compte sont les valeurs limites pour le NO2, le SO2, les PM10, les PM2,5, le CO, le Pb
et le benzène (C6H6) et les valeurs cibles pour l?O3, l?As, le Cd, le Ni et le benzo[a]pyrène (B[a]P) (détail des normes en annexe).
Source : Geod?air, août 2024. Traitements : Ineris/LCSQA, SDES, août 2024
Pour le NO2, le nombre d?agglomérations présentant des dépassements des valeurs limites en 2023 est le
deuxième plus faible jamais mesuré après 2020 et représente 2 % des agglomérations. Trois agglomérations sont
concernées : Lyon, Paris et Montpellier. À Montpellier, l?implantation d?une nouvelle station de mesure à proximité
du trafic routier explique l?augmentation des concentrations relevées sur l?agglomération en 2023. Les valeurs
limites pour le NO2 sont dépassées chaque année dans deux agglomérations sur la période 2019-2023 (Paris et
Lyon). Elles sont considérées en dépassement régulier des normes réglementaires de qualité de l?air.
Pour les PM10, les agglomérations qui ne respectent pas les valeurs limites sont au nombre de deux en 2023,
soit 1 % des agglomérations : Mamoudzou (Mayotte) et Marseille ? Aix-en-Provence. La contribution naturelle liée
aux brumes des sables est substantielle pour Marseille ? Aix-en-Provence pour quelques jours. À Mamoudzou,
l'étude réalisée avec l?Aasqa a permis d?identifier la fraction grossière (particules dont le diamètre est compris entre
2,5 et 10 µm) comme contributrice majoritaire aux concentrations enregistrées de PM10, dont la source la plus
probable serait la remise en suspension de poussières au sol par le trafic routier.
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 29
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
Le nombre d?agglomérations où la valeur cible en O3 est dépassée en moyenne triennale est important sur la
période 2021-2023 (22 agglomérations), et proche de celui relevé pour la période 2020-2022 (20 agglomérations).
Les agglomérations concernées (13 %) sont de tailles très variables (environ deux tiers d?entre elles comptent
moins de 100 000 habitants). Ces agglomérations se situent dans les régions Provence-Alpes-Côte d?Azur,
Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est. Quelques dépassements sont également
mesurés hors agglomération dans ces mêmes zones, comme pour la période 2020-2022.
Pour le Ni, la valeur cible est dépassée dans l?agglomération de Béthune et est mesurée sous influence
industrielle. Cette situation perdure depuis plusieurs années avec une concentration annuelle de 29 ng/m3 en 2016,
de 35 ng/m3 en 2017, de 46 ng/m3 en 2018, de 78 ng/m3 en 2019, de 85 ng/m3 en 2020, de 76 ng/m3 en 2021, de
58 ng/m3 en 2022 et de 65 ng/m3 en 2023, pour une norme réglementaire fixée à 20 ng/m3 en moyenne annuelle.
Le principal industriel concerné a réalisé des études relatives à la connaissance et la maîtrise des émissions
diffuses et canalisées de Ni de son site et met en place un plan d?action visant à réduire ses émissions. La mise à
jour du volet sanitaire de l?étude d?impact est en cours d?instruction par les services concernés.
Pour les autres métaux disposant de normes réglementaires de qualité de l?air (As, Cd et Pb), plus aucun
dépassement n?est mesuré depuis 2015.
La Commission européenne a engagé une révision des directives européennes en matière de qualité de l?air
(2004/107/CE et 2008/50/CE), avec notamment une volonté de faire évoluer les normes réglementaires de qualité
de l?air actuelles vers les valeurs guides de l?OMS, plus restrictives. La Commission européenne a publié un projet
de révision et de fusion des directives le 26 octobre 2022. Après plusieurs trilogues, un accord provisoire a été
trouvé le 20 février 2024 et validé par le Parlement européen le 24 avril 2024. Celui-ci doit encore être formellement
adopté par les États membres au sein du Conseil de l?Union européenne. En appliquant les normes réglementaires
de qualité de l?air envisagées pour 2030 dans le cadre de la révision des directives européennes aux données
enregistrées en 2023, cinq polluants présenteraient des dépassements des valeurs limites (NO2, PM10, PM2,5, SO2
et Ni) et un des dépassements de la valeur cible (O3) ? (schéma 3). Par ailleurs, le nombre d?agglomérations
concernées serait plus important pour le NO2, les PM10, les PM2,5 et l?O3.
30 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
Schéma 3 : synthèse des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air actuelles et
envisagées pour 2030, en 2023 (en moyenne sur la période 2021-2023 pour l?O3)
Principales sources
primaires d?émissions au
niveau national ou
principaux précurseurs
Normes en vigueur Normes envisagées pour 2030
Respect des
normes
Nombre d?agglo-
mérations en
dépassement
Respect des
normes si
elles étaient
appliquées
en 2023
Nombre d?agglo-
mérations en
dépassement
SO2
0 1
NO2
3 38
PM10
2 19
PM2,5
0 18
CO
0 0
C6H6
0 0
Pb
0 0
O3
22 43
As
0 0
Cd
0 0
Ni
1 1
B[a]P
0 0
Industrie Transports
Résidentiel/
Tertiaire
Agriculture/
Sylviculture
Brumes
des sables
Lecture : les polluants situés au-dessus de la ligne en pointillés rouges disposent de valeurs limites dans la réglementation actuelle et ceux en-
dessous de cette ligne des valeurs cibles.
Notes : l?O3 n?a pas de source d?émission directe dans l?atmosphère. C?est un polluant exclusivement secondaire qui se forme sous l?effet du
rayonnement solaire et de réactions chimiques complexes entre différents polluants, appelés précurseurs ; parallèlement, une partie des PM10 et
des PM2,5 sont également des particules secondaires ; les normes réglementaires de qualité de l?air prises en compte sont les valeurs limites pour
le NO2 , le SO2 , les PM10 , les PM2,5, le CO, le Pb et le C6H6 et les valeurs cibles pour l?O3, l?As, le Cd, le Ni et le B[a]P ? (détail des normes en
annexe) ; pour les normes réglementaires de qualité de l?air envisagées pour 2030, tous les polluants ont des valeurs limites hormis l?O3 qui reste
avec une valeur cible.
Sources : Geod?air, août 2024 ; Citepa, avril 2024, format Secteurs économiques et énergie. Traitements : Ineris/LCSQA, SDES
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Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 31
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
Si les normes réglementaires de qualité de l?air envisagées pour 2030 étaient d?application en 2023, presque
toutes les régions seraient concernées par des dépassements des valeurs limites, et le nombre d?agglomérations
concernées serait bien plus important pour le NO2, les PM10 et les PM2,5 (carte 7). Pour l?O3, seul polluant à
conserver une valeur cible, les régions touchées par des dépassements seraient sensiblement les mêmes que pour
la norme réglementaire de qualité de l?air actuelle, mais les agglomérations touchées seraient plus nombreuses
(carte 8).
Carte 7 : agglomérations présentant, en 2023,
des dépassements des normes réglementaires
de qualité de l?air envisagées pour 2030 et à
respecter impérativement (valeurs limites), pour
le NO2, le SO2, le Ni, les PM10 et les PM2,5
Carte 8 : agglomérations présentant, en
moyenne sur 2021-2023, des dépassements des
normes réglementaires de qualité de l?air
envisagées pour 2030 et à respecter dans la
mesure du possible (valeur cible), pour l?O3
Note : les normes réglementaires de qualité de l?air prises en compte sont les valeurs limites pour le NO2, le SO2, les PM10, les PM2,5, le CO, le Pb,
le C6H6, l?As, le Cd, le Ni et le B[a]P et la valeur cible pour l?O3, (détail des normes en annexe).
Source : Geod?air, août 2024. Traitements : Ineris/LCSQA, SDES, août 2024
32 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
L?impact de la révision en cours des directives européennes sur la
qualité de l?air
En raison des dernières recommandations de l?OMS publiées en 2021 et dans le cadre de l?objectif « zéro
pollution » à l?horizon 2050 fixé par la Commission européenne, les directives européennes 2004/104/CE
et 2008/50/CE relatives à la qualité de l?air sont en cours de révision. Suite à des négociations en trilogue,
la Parlement européen a adopté en avril 2024 le texte final de la future directive sur la qualité de l?air.
Toutefois, une nouvelle adoption sera nécessaire en octobre 2024, quand le texte aura été traduit dans
toutes les langues officielles. Chaque État membre aura ensuite deux ans pour transposer la directive
dans son droit national.
S?il est adopté, ce texte imposera des évolutions majeures en ce qui concerne notamment les normes
réglementaires de qualité de l?air à respecter, les moyens de surveillance et l'information du public. Ces
évolutions nécessiteront une adaptation importante du corpus législatif national concerné.
? Nouvelles normes réglementaires de qualité de l?air
La future directive rendra les normes réglementaires de qualité de l'air actuelles plus strictes, notamment
pour les particules (PM10, PM2,5), le NO2, l'O3, et d'autres polluants comme les métaux lourds, le B[a]P ou
le C6H6.
D'ici à 2030, les valeurs limites devront significativement se rapprocher des recommandations les plus
exigeantes de l?OMS, avec un objectif d'alignement total d'ici 2050. Un réexamen du calendrier et des
substances concernées est prévu pour 2030, puis tous les cinq ans sauf si de nouvelles données
scientifiques justifient une accélération. Des dérogations de 5 à 10 ans pourront être accordées pour des
raisons spécifiques et sous conditions strictes.
? Nouveaux seuils d'évaluation et zonage
La surveillance de la qualité de l'air repose sur un dispositif proportionné aux enjeux prenant en compte
notamment les niveaux de pollution et le nombre d?habitants des 71 zones de surveillance françaises. Les
seuils d?évaluation qui fixent les méthodes de surveillance à utiliser sont abaissés, impliquant dans
certaines zones le recours à des méthodes de mesures permettant un suivi plus précis et continu, mais
plus lourdes à mettre en oeuvre.
Par ailleurs, pour tenir compte du fait que dans certaines des zones les plus étendues, un dépassement
des valeurs limites pourrait subsister en 2030 malgré l?introduction de scénario prospectif de maîtrise des
émissions, il sera sans doute nécessaire d?adapter dès maintenant le zonage pour mieux cibler les
actions de gestion.
? Utilisation renforcée de la modélisation
Les outils de modélisation, déjà utilisés pour cartographier les concentrations de polluants afin d?évaluer
les populations et surfaces de végétation exposées aux dépassements de valeurs limites ou cibles,
verront leur utilisation élargie. Ils serviront à déterminer les zones de représentativité des points de
mesure et à localiser, le cas échéant, les dépassements de valeurs limites situés en dehors de ces zones.
Si des mesures ne sont pas réalisées pour confirmer ou infirmer ces dépassements, les concentrations
modélisées devront être utilisées pour évaluer la qualité de l'air.
>>>
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 33
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
>>>
? « Super sites » de mesures
La future directive introduit des « super sites » destinés à recueillir des données à long terme pour mieux
comprendre les effets des polluants sur la santé et l?environnement. Ces données contribueront au
réexamen périodique des polluants à surveiller et des seuils associés. En France, une douzaine de
« super sites » seront implantés dans des zones représentatives de la pollution de fond rurale et urbaine.
Ils accueilleront divers instruments pour analyser des paramètres tels que la chimie des particules, le
carbone suie, les poussières ultrafines, le NH3 ou le potentiel oxydant des particules, indicatif de certains
effets sanitaires.
En complément de ces « super sites », les poussières ultrafines et le carbone suie devront être mesurés
à proximité de sources comme les zones portuaires et aéroportuaires, les axes routiers, les industries ou
le chauffage résidentiel.
? Information du public
Nouveauté par rapport aux dispositions déjà existantes en France, la future directive introduit de
nouveaux seuils d?information et d?alerte pour les PM2,5, nécessitant en cas de dépassement des actions
immédiates d?information et/ou de gestion préalablement déterminées. Elle impose également un indice
de qualité de l'air horaire basé sur l'indice européen, en cours de révision.
Certaines de ces évolutions ont déjà été anticipées en France, avec par exemple le déploiement ces
dernières années du réseau de surveillance des poussières ultrafines et du carbone suie. Cependant,
l'adaptation complète du dispositif de surveillance reste un défi organisationnel et financier. Son
renforcement permettra néanmoins de cibler plus précisément les actions à mener et d?informer
d?avantage le public sur la qualité de l?air.
LES VALEURS GUIDES DE L?OMS DÉPASSÉES DANS UNE PART IMPORTANTE D?AGGLOMÉRATIONS
EN 2023, POUR LES PM2,5, LES PM10, LE NO2 ET L?O3
L?OMS a publié en septembre 2021 des lignes directrices en matière de qualité de l?air, avec notamment des valeurs
guides actualisées pour six polluants : les PM10, les PM2,5, le NO2, l?O3, le SO2 et le CO (détail des valeurs guides
en annexe). Des objectifs intermédiaires sont également proposés par l?OMS pour accompagner la déclinaison de
ces valeurs guides au niveau national, compte tenu de l?abaissement très important de celles-ci pour certains
polluants par rapport à celles publiées en 2005.
Pour les PM2,5, les PM10, le NO2 et l?O3, les valeurs guides de l?OMS sont dépassées dans une part importante
des agglomérations alors que les dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air sont plus limités.
Ainsi en 2023, 97 % des agglomérations dépassent les valeurs guides de l?OMS pour les PM2,5, 96 % pour l?O3,
79 % pour le NO2 et 56 % pour les PM10 (schéma 4). Pour les normes réglementaires de qualité de l?air
européennes actuellement en vigueur, ce pourcentage s?élève respectivement à 0, 13, 2 et 1 %. Pour le SO2, la
valeur guide de l?OMS est dépassée pour 3 % des agglomérations alors que les normes réglementaires de qualité
de l?air actuelles ne sont pas dépassées. Pour le CO, aucun dépassement n?est constaté, que ce soit pour la valeur
guide de l?OMS ou la norme réglementaire de qualité de l?air en vigueur.
34 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
Schéma 4 : situation des agglomérations en 2023 par rapport aux normes réglementaires de qualité de
l?air européennes actuelles et celles envisagées pour 2030 et aux dernières valeurs guides préconisées
par l?OMS, pour les PM2,5, les PM10, le NO2, l?O3, le SO2 et le CO
Source : Geod?air, août 2024. Traitements : Ineris/LCSQA, SDES, août 2024
2023 EST MARQUÉE PAR DEUX ÉPISODES DE POLLUTION D?AMPLEUR NATIONALE À L?O3
Les quelques épisodes de pollution à l?O3 observés durant l?été 2023 sont peu intenses tant en durée qu?en
extension géographique et dans l?importance des concentrations. Du 13 juin au 10 septembre, le seuil d?information
et de recommandation (détail des normes réglementaires de qualité de l?air en annexes) est dépassé lors de
20 journées pour un total de 45 dépassements journaliers de ce seuil (graphique 5). C?est plus de deux fois moins
de dépassements qu?en 2022.
Deux périodes se distinguent par le développement d?un épisode de pollution d?ampleur nationale : du 14 au
15 juin et du 6 au 7 septembre. Ce deuxième épisode est un phénomène rare étant donné son occurrence tardive
dans la saison. D?autres dépassements sont enregistrés mais souvent localisés et n?engendrent pas d?épisode
d?ampleur nationale.
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 35
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
Graphique 5 : nombre de stations de mesure ayant mesuré un dépassement du seuil d?information et de
recommandation en O3, par jour du 13 juin au 10 septembre 2023
En nombre
Source : Geod?air, juillet 2024. Traitements : Ineris
Le premier épisode d?ampleur nationale est survenu entre le 14 et le 15 juin (carte 9). Si des concentrations
assez importantes ont concerné une grande partie du pays, les dépassements du seuil d?information et de
recommandation sont relevés uniquement en Île-de-France et Centre-Val de Loire (carte 10). Cet épisode est
apparu relativement tôt dans l?été, comme en 2022, par rapport à ce qui était observé au cours des 20 années
précédentes. Il rappelle également que l?O3 demeure un problème sensible de pollution atmosphérique en France,
et plus généralement en Europe.
Ensuite, en juillet et en août, très peu de dépassements sont constatés même lors de la vague de chaleur qui
concerne une grande partie du pays entre le 17 et le 24 août. Ce n?est que lors de la vague de chaleur tardive du
3 au 11 septembre marquée par des températures au-dessus des normales de saison de 4 à 7°C, que les conditions
sont réunies pour générer un second épisode de pollution à l?O3 d?ampleur nationale les 6 et 7 septembre (carte 11).
Son caractère tardif est assez inédit. Les concentrations les plus élevées sont relevées en Île-de-France, Centre-
Val de Loire, Normandie et Hauts-de-France avec quelques zones présentant des dépassements du seuil
d?information et de recommandation sur l?Île-de-France, le Centre-Val de Loire et la Normandie (carte 12).
0
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4
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8
10
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Note
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36 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
Carte 9 : moyenne des concentrations maximales
journalières en O3, du 14 au 15 juin 2023
Source : Ineris/Prev?air
Carte 10 : nombre de jours de dépassement du
seuil d?information et de recommandation pour
l?O3, du 14 au 15 juin 2023
Note : le seuil d?information et de recommandation correspond à
une valeur de 180 µg/m3
en concentration moyenne horaire et le
seuil d?alerte à 240 µg/m3
en concentration moyenne horaire.
Source : Ineris/Prev?air
Carte 11 : moyenne des concentrations
maximales journalières en O3, du 6 au
7 septembre 2023
Source : Ineris/Prev?air
Carte 12 : nombre de jours de dépassement du
seuil d?information et de recommandation pour
l?O3, du 6 au 7 septembre 2023
Note : le seuil d?information et de recommandation correspond à
une valeur de 180 µg/m3
en concentration moyenne horaire et le
seuil d?alerte à 240 µg/m3
en concentration moyenne horaire.
Source : Ineris/Prev?air
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 37
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
PLUSIEURS ÉPISODES DE POLLUTION AUX PM10 SONT OBSERVÉS EN 2023, AUSSI BIEN EN FRANCE
MÉTROPOLITAINE QUE DANS LES DROM
En 2023, des dépassements du seuil d?information et de recommandation pour les PM10 sont constatés pour
107 jours (64 en métropole et 50 dans les Antilles et en Guyane). Cela représente un total sur l?année de
621 dépassements cumulés sur l?ensemble des stations de mesure (dont 393 en France métropolitaine) ?
(graphique 6). Trois épisodes d?ampleur nationale sont identifiés : du 9 au 15 février, du 3 au 4 mars et du 5 au
7 septembre.
Graphique 6 : nombre de stations de mesure ayant mesuré un dépassement du seuil d?information et de
recommandation en PM10, par jour en 2023
En nombre
Source : Geod?air, juillet 2024. Traitements : Ineris
Trois épisodes de pollution d?ampleur nationale dus aux particules affectent la France métropolitaine en
2023
La première situation avec une qualité de l?air dégradée sur une zone importante du territoire métropolitain survient
à partir du 9 février et perdure sept jours consécutifs. Elle résulte de conditions météorologiques anticycloniques
avec des vents faibles et une amplitude assez marquée des températures, caractérisée par des nuits assez froides
et des journées très douces. Dans ce contexte, les émissions du secteur résidentiel (chauffage au bois) et du
secteur agricole contribuent généralement significativement à l?épisode de pollution et s?ajoutent aux particules
émises par le trafic routier et les activités industrielles. De plus, les polluants s?accumulent à la surface sur les zones
fortement émettrices en raison des faibles conditions de dispersion. Durant cette période, toutes les régions de
France métropolitaine à l?exception de la Bretagne et de la Corse sont touchées par des concentrations importantes
en particules (carte 13) et des dépassements du seuil d?information et recommandation (carte 14). L?Île-de-France
et l?Auvergne-Rhône-Alpes sont les plus affectées, avec quatre journées où les concentrations en PM10 sont
supérieures au seuil d?information et de recommandation.
Un second épisode d?ampleur nationale survient début mars, de plus courte durée que le premier puisqu?il est
surtout constaté les 3 et 4 mars avec des concentrations importantes en particules sur les régions Pays de la Loire,
Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire et Grand Est
(cartes 15 et 16). Cette dégradation est soutenue par des températures très fraiches pour la saison qui favorisent
les émissions du secteur résidentiel (chauffage au bois) et des conditions anticycloniques faiblement dispersives.
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
38 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
Carte 13 : moyenne des concentrations
journalières de fond en PM10, du 9 au
15 février 2023
Source : Ineris/Prev?air
Carte 14 : nombre de jours de dépassement du
seuil d?information et de recommandation en
PM10, du 9 au 15 février 2023
Note : le seuil d?information et de recommandation correspond à une
valeur de 50 ?g/m3
en concentration moyenne journalière et le seuil
d?alerte à 80 ?g/m3
en concentration moyenne journalière.
Source : Ineris/Prev?air
Carte 15 : moyenne des concentrations
journalières de fond en PM10, du 3 au 4 mars 2023
Source : Ineris/Prev?air
Carte 16 : nombre de jours de dépassement du
seuil d?information et de recommandation en
PM10, du 3 au 4 mars 2023
Note : le seuil d?information et de recommandation correspond à une
valeur de 50 ?g/m3 en concentration moyenne journalière et le seuil
d?alerte à 80 ?g/m3 en concentration moyenne journalière.
Source : Ineris/Prev?air
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 39
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
Deux autres événements perturbent la qualité de l?air sur la métropole en raison de l?import sur le territoire
français de poussières désertiques en provenance du Sahara. Ces contributions naturelles engendrent une
dégradation de la qualité de l?air les 21 et 22 février sur le Sud-Ouest et de manière plus marquée entre le 5 et le
7 septembre (concomitant avec un épisode de pollution à l?O3) principalement sur les régions de la façade
Atlantique (cartes 17 et 18).
Carte 17 : moyenne des concentrations
journalières de fond en PM10, du 5 au
7 septembre 2023
Source : Ineris/Prev?air
Carte 18 : nombre de jours de dépassement du
seuil d?information et de recommandation en
PM10, du 5 au 7 septembre 2023
Note : le seuil d?information et de recommandation correspond à une
valeur de 50 ?g/m3 en concentration moyenne journalière et le seuil
d?alerte à 80 ?g/m3 en concentration moyenne journalière.
Source : Ineris/Prev?air
Des brumes de sables venues du Sahara dégradent régulièrement la qualité de l?air des Antilles et de la
Guyane en 2023
Une cinquantaine de jours de dépassement du seuil d?information et de recommandation a été constatée dans les
Antilles et en Guyane en 2023, souvent sous l?effet d?une contribution significative de particules issues de
phénomènes naturels de brumes des sables.
Cela est notamment le cas lors de la journée du 18 novembre 2023 pendant laquelle les régions de Guyane,
Martinique et Guadeloupe sont touchées conjointement par de fortes concentrations de poussières désertiques
entrainant des dépassements du seuil d?information et de recommandation voire du seuil d?alerte (carte 19).
D?autres épisodes plus intenses avec des concentrations plus élevées en particules ont touché ces territoires mais
généralement avec une couverture géographique moindre et ils n?affectent alors qu?une partie des territoires
français présents dans la zone Caraïbes, comme par exemple lors de la journée du 21 juillet (carte 20).
40 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 3 : en 2023, l?ampleur des dépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue
de baisser pour le NO2
Carte 19 : concentrations journalières de fond
en PM10 dans les Antilles et en Guyane,
le 18 novembre 2023
Carte 20 : concentrations journalières de fond
en PM10 dans les Antilles et en Guyane,
le 21 juillet 2023
Note : le seuil d?information et de recommandation correspond à une valeur de 50 ?g/m3 en concentration moyenne journalière et le seuil d?alerte
à 80 ?g/m3 en concentration moyenne journalière.
Source : Ineris/Prev?air
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 41
partie 4 : des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance
spécifique en France
partie 4
Des polluants non
réglementés au niveau
européen font
également l?objet d?une
surveillance spécifique
en France
? Compte tenu de leurs effets potentiels sur la santé humaine,
la France développe progressivement un réseau de surveillance
pérenne de la présence dans l?air ambiant de polluants non
réglementés au niveau européen : carbone suie, composition
chimique des particules submicroniques, concentration en nombre
des particules, pesticides, pollens et moisissures, hydrogène
sulfuré (H2S) issu de la décomposition d?algues. Pour cette édition
du bilan, l?accent est porté sur la surveillance des pesticides, des
pollens et des moisissures.
>
42 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 4 : des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance
spécifique en France
À la suite des travaux de recherche conduits en matière de santé-environnement, la réglementation française exige
dorénavant que les polluants atmosphériques d?intérêt national fassent l?objet d?une surveillance spécifique et
pérenne, déterminée au niveau national. La liste de ces polluants est définie et mise à jour dans le « référentiel
technique national ». Parmi ceux-ci figurent le carbone suie, les particules submicroniques, majoritairement
constituées de particules ultrafines et certains pesticides. Les données de mesure de ces polluants sont en cours
d?intégration dans la base de données nationale de la qualité de l?air Geod?air. Ces polluants ne sont pas
réglementés au niveau européen et il n?existe pas de normes réglementaires de qualité de l?air associées. Le projet
de directive sur la qualité de l?air révisant les directives en vigueur, prévoit de mettre en place des « super sites »
dont l?un des objectifs sera de mesurer certains de ces polluants actuellement non réglementés afin d?acquérir de
la donnée et ainsi mieux comprendre les effets de ces polluants sur la santé et l?environnement.
Par ailleurs, compte tenu des enjeux de santé publique liés à leur présence dans l?air ambiant, les pollens et
les moisissures font également l?objet d?un suivi régulier sur l?ensemble du territoire national depuis le début des
années 2000.
PREMIÈRE ANNÉE DE SUIVI PÉRENNE NATIONAL DES PESTICIDES DANS L?AIR EXTÉRIEUR : LES
PRINCIPALES SUBSTANCES RETROUVÉES SONT SIMILAIRES À CELLES DE LA CAMPAGNE
NATIONALE EXPLORATOIRE, AVEC DES VARIATIONS À CONFIRMER DANS LE TEMPS
Un suivi pérenne national (SPN) des résidus de pesticides dans l?air ambiant a été mis en place depuis juillet 2021
et s?inscrit dans la continuité de la campagne nationale exploratoire de mesure des résidus de pesticides (CNEP)
dans l?air ambiant réalisée en 2018-2019 sur l?ensemble du territoire national. Ce SPN repose sur l?instrumentation
de 18 sites de mesures pour les substances semi-volatiles19 (soit un par région) et de cinq sites de mesures pour
les substances polaires20 (carte 21), sites représentatifs des cultures locales et d?un bassin de vie. Le SPN repose
aussi sur la recherche de 75 substances identiques à celles de la CNEP (voir la liste en annexe).
L?objectif de ce SPN est de mesurer au fil des ans l?évolution de l?état des lieux du niveau d?imprégnation de
fond (hors situation de proximité ou influence directe d?une seule culture) en résidus de pesticides dans l?air ambiant
obtenu lors de la CNEP.
Les résultats obtenus lors du SPN 2021-2022 montrent globalement des résultats similaires à ceux de la CNEP,
avec, en France métropolitaine, une baisse des concentrations mesurées et des fréquences de quantification, plus
ou moins marquée selon les substances (graphiques 7 et 8). Lors du SPN 2021-2022, les substances présentant
une fréquence de quantification supérieure à 20 % et des concentrations moyennes annuelles supérieures à
0,1 ng/m3 sont le prosulfocarbe et le triallate en France métropolitaine, la pendiméthaline en France métropolitaine
et dans les DROM ainsi que le s-métolachlore dans les DROM.
En métropole, les concentrations moyennes annuelles sont toutes inférieures au ng/m3 (graphique 8), excepté
pour le prosulfocarbe (1,5 ng/m3), alors que lors de la CNEP, le folpel présentait également une concentration
moyenne annuelle autour de 1 ng/m3. Parmi les différences notables en France métropolitaine, le chlorothalonil, le
chlorpyriphos-méthyl et le folpel ne font plus partie des substances avec une fréquence de quantification supérieure
à 20 % lors du SPN 2021-2022, et leurs concentrations moyennes annuelles ont baissé. Si les fréquences de
quantification de la pendiméthaline et du prosulfocarbe sont équivalentes, leurs concentrations moyennes
annuelles ont elles diminué.
19 Les molécules semi-volatiles regroupent des substances qui se répartissent dans l?air entre une phase gazeuse et une phase particulaire à
température ambiante en fonction de leurs propriétés physico-chimiques de volatilité.
20 Parmi les substances recherchées, trois molécules (glyphosate, AMPA et glufosinate) sont des substances polaires, c?est-à-dire solubles dans
l?eau et peu volatiles.
http://www.lcsqa.org/fr/rapport/liste-des-polluants-dinteret-national
https://www.lcsqa.org/fr/rapport/suivi-national-du-niveau-dimpregnation-de-fond-des-pesticides-dans-lair-ambiant-resultats
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 43
partie 4 : des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance
spécifique en France
Carte 21 : localisation des sites de mesures du SPN des résidus de pesticides dans l?air, profil agricole
principal et type d?occupation des sols associés
Source : Geod?air, juillet 2023
Graphique 7 : évolution des fréquences de
quantification en France métropolitaine entre la
CNEP 2018-2019 et le SPN 2021-2022 pour les
substances majoritaires
En %
Source : Geod?air, mai 2024. Traitements : Ineris/LCSQA
Graphique 8 : évolution des concentrations
moyennes annuelles en France métropolitaine
entre la CNEP 2018-2019 et le SPN 2021-2022
pour les substances majoritaires
En ng/m3
Source : Geod?air, mai 2024. Traitements : Ineris/LCSQA
0
20
40
60
80
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CNEP (2018-2019) SPN (2021-2022)
?
?
?
?
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
CNEP (2018-2019) SPN (2021-2022)
? ? ??
? substance interdite au début des mesures ? substance interdite au début des mesures
44 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 4 : des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance
spécifique en France
Dans les DROM, les fréquences de quantification sont équivalentes entre la CNEP et le SPN 2021-2022 et les
différences de concentrations moyennes annuelles sont moins marquées qu?en métropole (graphiques 9 et 10).
Lors du SPN 2021-2022, le glyphosate a été recherché dans les DROM, ce qui n?était pas le cas lors de la CNEP.
Cette substance ressort parmi les plus fréquemment quantifiées (fréquence de quantification de 38 %), avec en
revanche une concentration moyenne annuelle de l?ordre de 0,01 ng/m3.
Graphique 9 : évolution des fréquences de
quantification dans les DROM entre la CNEP
2018-2019 et le SPN 2021-2022 pour les
substances majoritaires
En %
Source : Geod?air, mai 2024. Traitements : Ineris/LCSQA
Graphique 10 : évolution des concentrations
moyennes annuelles dans les DROM entre la
CNEP 2018-2019 et le SPN 2021-2022 pour les
substances majoritaires
En ng/m3
Source : Geod?air, mai 2024. Traitements : Ineris/LCSQA
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à expliquer les baisses observées entre la CNEP et le SPN 2021-2022.
Pour le folpel et le lindane, le changement de laboratoire d?analyse dans le suivi de certains sites semble avoir
affecté la mesure, le changement d?appareillages et/ou de méthodes pouvant notamment impacter la limite de
quantification. Ainsi, le lindane reste parmi les substances les plus fréquemment quantifiées mais avec une baisse
de 20 % de sa fréquence de quantification. L?interdiction de substances entre la CNEP et le lancement du SPN
pourrait expliquer les baisses observées pour le chlorothalonil, le chlorpyriphos-méthyl et le chlorprophame,
témoignant de l?impact des interdictions sur les concentrations en pesticides dans l?air extérieur. Enfin, si les
conditions météorologiques ne semblent pas influencer significativement les concentrations observées, du moins
de façon globale, l?évolution du panel des sites de mesures peut également être un facteur explicatif dans certains
cas, l?exploitation des données de la CNEP ayant également souligné la spécificité des sites en matière de niveaux
de concentration observés. Pour mémoire, 14 des 18 sites retenus pour le SPN étaient instrumentés lors de la
CNEP. L?exploitation en cours des données acquises en 2022-2023 permettra de disposer de nouvelles évolutions
des niveaux de concentration sur un panel de sites équivalents.
0
20
40
60
80
100
CNEP (2018-2019) SPN (2021-2022)
?
?
x
0,00
0,05
0,10
0,15
0,20
0,25
0,30
0,35
CNEP (2018-2019) SPN (2021-2022)
? ?
x
? substance interdite au début des mesures
x : non recherché durant la CNEP
? substance interdite au début des mesures
x : non recherché durant la CNEP
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 45
partie 4 : des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance
spécifique en France
LES QUANTITÉS DE POLLENS ONT AUGMENTÉ SUR LA PÉRIODE 2000-2023
Les grains de pollen permettent la reproduction d?une grande partie des plantes. Ils peuvent être transportés par
différents modes : par l?eau (plantes hygrophiles qui poussent en milieu humide), par l?air (plantes anémophiles) ou
par les insectes (plantes entomophiles). Les pollens peuvent provoquer des réactions allergiques, appelées
pollinoses, essentiellement des rhinites (éternuements, nez qui coule, qui gratte, etc.) et des rhino-conjonctivites
(yeux rouges qui démangent et larmoient notamment) et plus rarement de l?asthme allergique. En France, 20 %
des enfants de 9 ans et plus et 30 % des adultes sont allergiques aux pollens21. Les données des fédérations
d?allergologues montrent que la prévalence des allergies respiratoires a été multipliée par trois en 30 ans.
Les pollens de certaines plantes anémophiles en sont la principale cause. Les espèces végétales avec un fort
potentiel allergisant sont :
- les graminées ;
- le bouleau dans le nord de la France métropolitaine ;
- la pariétaire (dans le sud de la France métropolitaine principalement) ;
- le cyprès, le thuya, le genévrier et d?autres espèces de la même famille ainsi que l?olivier (dans le sud de la France
métropolitaine essentiellement) ;
- l?aulne, le charme commun ;
- le frêne, le mûrier à papier, le noisetier ;
- l?ambroisie et l?armoise.
Certains facteurs tels que le changement climatique et la pollution de l?air peuvent favoriser et accentuer les
pollinoses. L?impact du changement climatique est multiple : allongement des saisons polliniques ; photosynthèse
et donc production de pollens accrues avec la hausse des concentrations en dioxyde de carbone ; augmentation
du contenu en allergènes des grains de pollen avec la température ; migration de certaines espèces végétales
favorisée et régression d?autres espèces qui supportent moins la chaleur comme les hêtres notamment. De son
côté, la pollution de l?air fragilise les voies respiratoires qui vont donc être plus sensibles à l?exposition aux pollens.
De plus, les polluants atmosphériques fragilisent la paroi des grains de pollen qui peuvent ensuite se fragmenter
en particules submicroniques qui vont s?introduire plus profondément dans l?appareil respiratoire et libérer des
protéines responsables des allergies. Par ailleurs, l?introduction d?arbres dans les villes (cyprès, bouleau, noisetier,
etc.) multiplie également les plantes émettrices de pollens allergisants, contribuant ainsi à l?augmentation des
allergies respiratoires, d?où l?importance de bien choisir les espèces22.
Dans ce contexte, la France bénéficie notamment d?un dispositif de surveillance constitué de 86 capteurs
répartis sur son territoire. Ce dispositif permet d?informer les personnes allergiques et les professionnels de la santé
des périodes d?émission et des concentrations de pollens et de moisissures dans l?air et donc d?adapter les
traitements et les comportements, afin de réduire les effets sur la santé.
Une augmentation des quantités de pollens est observée depuis plusieurs années, avec d?importantes
variations liées aux conditions météorologiques. Le nombre de grains de pollen présents dans l?air a ainsi augmenté
sur la période 2000-2023, de manière globale (graphique 11). Leur évolution est corrélée à celles du bouleau et de
l?ambroisie, espèces à fort potentiel allergisant. Cette hausse s?explique notamment par une plus forte densité de
la végétation, parfois en lien avec l?apparition d?espèces (telles que l?ambroisie) sur certains territoires
métropolitains auparavant non concernés, et par des conditions météorologiques (fortes chaleurs persistantes,
pluviométrie déficitaire) propices à une production accrue de pollens.
Le bouleau, au potentiel allergisant très élevé et présent dans la moitié ou les deux tiers du nord de l?Europe,
pollinise en mars-avril et libère de grandes quantités de pollens dans l?air. Ce dernier a été retenu comme indicateur
du changement climatique pour sa sensibilité aux événements climatiques à long terme23. Depuis la fin des années
1980, la quantité annuelle de pollens de bouleau a augmenté de 35 % pour six villes de France métropolitaine
présentant des climats différents (Amiens, Lyon, Montluçon, Paris, Strasbourg et Toulouse) parallèlement à la
hausse de la température moyenne de juillet à juin (graphique 12).
De plus, l?index clinique permet de suivre la symptomatologie liée au pollen en population et est donc le témoin
de l?impact sanitaire du pollen au fil de la saison pollinique (graphique 11). Cet index se fonde sur le nombre de
patients venus en consultation, la fréquence et la gravité de leurs symptômes au sein d?un réseau de médecins
sentinelles volontaires.
Les coûts annuels de l?impact sanitaire associé spécifiquement aux pollens d?ambroisie ont été estimés par
l?Anses entre 59 et 186 millions d?euros par an pour la prise en charge médicale (les médicaments et les
21 Ministère de la santé et de la prévention.
22 Voir pour cela le guide d?information Végétation en ville, RNSA.
23 Indicateur de pollen de bouleau, ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/air-exterieur/pollens-et-allergies/article/effets-des-pollens-sur-la-sante
https://www.vegetation-en-ville.org/wp-content/themes/vegetationenville/PDF/Guide-Vegetation.pdf?v=2018.06.18-11.56.35
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/impacts-du-changement-climatique-sante-societe#indicateur-de-pollen-de-bouleau-3
46 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 4 : des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance
spécifique en France
consultations par exemple), entre 10 et 30 millions d?euros par an pour les coûts des pertes de production, basés
sur les arrêts de travail et entre 346 et 438 millions d?euros par an pour les coûts de la perte de qualité de vie des
personnes allergiques24.
Graphique 11 : évolution des quantités totales annuelles de pollens et de l?index clinique, en France,
depuis 2000
En somme des grains.j/m3 Sans unité
Note : l?index clinique est un indicateur qui se fonde sur le nombre de patients venus en consultation, la fréquence et la gravité de leurs
symptômes au sein d?un réseau de médecins sentinelles volontaires.
Source : RNSA, 2024
Graphique 12 : évolution des quantités totales annuelles de pollens de bouleau et de la température
annuelle, pour six villes de France, depuis 1989
En somme des grains.j/m3 °C
Note : les quantités moyennes de pollens sont calculées avec des moyennes mobiles sur quatre ans (année étudiée plus les trois années
précédentes), afin de limiter les variabilités interannuelles liées aux conditions météorologiques.
Champ : France métropolitaine.
Sources : RNSA (quantité totale annuelle de pollens de bouleau) ; Météo-France (températures)
24 L?ambroisie en France : coûts des impacts sanitaires et pistes d?actions, Anses, décembre 2020.
0
1
2
3
4
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8
9
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20 000
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50 000
Quantité totale annuelle de pollens (échelle de gauche)
Index clinique moyen (échelle de droite)
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10,5
11,0
11,5
12,0
12,5
13,0
13,5
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
Quantité totale annuelle de pollens de bouleau (échelle de gauche)
Températures moyennes annuelles de juillet à juin (échelle de droite)
https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf
https://www.anses.fr/fr/content/l%E2%80%99ambroisie-en-france-co%C3%BBts-des-impacts-sanitaires-et-pistes-d%E2%80%99actions
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 47
partie 4 : des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance
spécifique en France
LES MOISISSURES, D?AUTRES CONTAMINANTS BIOLOGIQUES QUI PEUVENT IMPACTER LA SANTÉ
RESPIRATOIRE
D?autres contaminants biologiques sont également présents dans l?air extérieur, notamment les moisissures. Ce
sont des champignons microscopiques qui colonisent notamment les sols et la végétation. Les moisissures peuvent
se reproduire de manière sexuée (deux individus) et de manière asexuée (un individu). Lors de la reproduction
asexuée, les moisissures disséminent de grandes quantités de spores allergisants dans l?air qui peuvent ensuite
produire d?autres moisissures. Selon une expertise de l?Anses25, les moisissures représentent près de 25 % des
contaminants biologiques de l?air extérieur. Elles peuvent provoquer des effets sur la santé respiratoire, notamment
une exacerbation de l?asthme chez l?enfant.
En France, la coordination de la surveillance des spores de moisissures dans l?air extérieur est réalisée sur
20 sites avec les mêmes capteurs que pour la surveillance des pollens. Neuf sites assurent uniquement le suivi
des spores d?Alternaria et de Cladosporium, dont le potentiel allergisant est élevé.
Les concentrations les plus élevées dans l?air extérieur sont retrouvées sur la période été-automne, de mai à
septembre-octobre, en lien avec le cycle de vie des végétaux. Leur développement est principalement lié au climat
et à la végétation. En 2023, l?index annuel moyen pour les spores d?Alternaria et de Cladosporium est en baisse
par rapport à 2022 mais reste au même niveau qu?en 2021 (graphique 13). Les quantités de spores de moisissures
recueillies durant l?été et l?automne sont caractéristiques d?un temps variable avec une alternance de périodes
sèches et ensoleillées et de périodes orageuses et pluvieuses. Le pic principal a été mesuré le 14 juillet sur tous
les sites.
Graphique 13 : quantités de spores d?Alternaria et de Cladosporium mesurées par an de 2006 à 2023
En nombre de spores/m3/an
Champ : France métropolitaine.
Source : RNSA
25 Impact sanitaire de l?exposition aux moisissures présentes dans l?air ambiant. Avis et rapport d?expertise collective, Anses, 2020.
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100 000
200 000
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500 000
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Alternaria (échelle de gauche) Cladosporium (échelle de droite)
https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf
https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2018SA0011Ra.pdf
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
48 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 49
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
partie 5
En 2022, la majorité des États
membres de l?Union
européenne, dont la France,
dépassent les normes
réglementaires de qualité de
l?air pour au moins un polluant
? La législation européenne impose, pour certains polluants
atmosphériques, des plafonds d?émission par État membre, ainsi que
des normes réglementaires communes de qualité de l?air. En 2022,
16 États membres, dont la France, respectent l?ensemble de leurs
plafonds d?émission pour les cinq polluants visés. En revanche, les
normes réglementaires de qualité de l?air à respecter impérativement ne
sont pas respectées pour huit États membres de l?Union européenne à
27, à la fois pour le NO2 et pour les PM10. Pour l?O3, polluant dont la
norme réglementaire de qualité de l?air est à respecter dans la mesure
du possible, 16 États membres sont concernés par des dépassements
de cette norme en moyenne sur la période 2020-2022.
Les données utilisées ici pour la comparaison européenne sont celles de
2022, celles de 2023 n?étant pas encore disponibles au niveau
européen.
>
50 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
SEIZE ÉTATS MEMBRES, DONT LA FRANCE, RESPECTENT COMPLÈTEMENT LEURS PLAFONDS
EUROPÉENS D?ÉMISSION DANS L?AIR EN 2022
La législation européenne impose des objectifs aux États membres pour les rejets dans l?air de certains polluants,
notamment la directive (EU) 2016/2284. Ce texte fixe pour chaque État membre des plafonds d?émission pour cinq
polluants (SO2, NOx, COVNM, PM2,5 et NH3), à respecter pour 2020 et 2030. Ces plafonds sont spécifiques à
chaque État membre et correspondent à un pourcentage de réduction des émissions de différents polluants par
rapport à une année de référence, ici 2005.
En 2022, dernière année avec des données disponibles au niveau européen, seize États membres de l?Union
européenne (UE), dont la France, respectent leurs objectifs fixés pour 2020 pour les cinq polluants visés. Le polluant
avec le plus grand nombre d?États membres en dépassement est le NH3 avec neuf États membres concernés en
2022 (graphique 14). Pour les autres polluants, le nombre d?États membres avec des dépassements des plafonds
d?émission est plus limité : deux pour les PM2,5 (Hongrie et Roumanie), deux pour les NOx (Lituanie et Roumanie),
un pour les COVNM (Lituanie) et un pour le SO2 (Chypre).
L?atteinte des objectifs fixés pour 2030 sera principalement conditionnée par la baisse des émissions de NOx,
de NH3 et de PM2,5. En 2022, seules la Belgique et la Finlande respectent tous leurs objectifs. Pour le NH3, 18 États
membres doivent encore réduire leurs émissions : de moins de 10 % par rapport à 2022 pour huit États membres
et entre 10 et 30 % pour dix autres États membres (graphique 15). La Commission européenne estime26 que pour
20 États membres, les mesures prises jusqu?à présent pour réduire les émissions de NH3, en particulier pour le
secteur agricole, ne sont pas suffisantes pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Pour les NOx, 21 États
membres n?ont pas encore atteint leur objectif pour 2030, dont cinq pour lesquels les diminutions nécessaires sont
supérieures à 30 % par rapport aux niveaux de 2022. Pour les PM2,5, 20 États membres devront encore réduire
leurs émissions d?ici à 2030, dont huit sont concernés par des baisses supérieures à 30 % par rapport aux émissions
de 2022. Les efforts devront porter essentiellement sur les secteurs de l?énergie, de l?industrie manufacturière et
extractive ainsi que du transport routier. Pour la France, les émissions de 2022 respectent les objectifs de réduction
pour 2030 pour le SO2, le NH3 et les COVNM. Une diminution comprise entre 10 et 30 % est encore nécessaire
pour les NOx et les PM2,5.
Graphique 14 : situation des États membres de l?UE à 27 par rapport à leurs plafonds d?émission fixés pour
2020, sur la base des émissions estimées pour l?année 2022
En nombre d?États membres
Notes : les données présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore disponibles au niveau européen ; elles ne tiennent pas
compte des ajustements par secteurs d?émissions demandés en 2024 par les États membres à la Commission européenne hormis pour les
COVNM pour l'Irlande car il s'agit d'une nouvelle soumission d'une demande précédemment approuvée.
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, août 2024
26 Third clean air outlook, Commission européenne, décembre 2022.
18
25
25
26
26
8
1
1
1
1
1
1
1
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
NH3
PM2,5
NOx
COVNM
SO2
Objectif atteint Réduction nécessaire inférieure à 10 %
Réduction nécessaire comprise entre 10 et 30 % Réduction nécessaire comprise entre 30 et 50 %
https://environment.ec.europa.eu/publications/third-clean-air-outlook_en
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Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 51
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Graphique 15 : situation des États membres de l?UE à 27 vis-à-vis de leurs plafonds d?émission fixés pour
2030, sur la base des émissions estimées pour l?année 2022
En nombre d?États membres
Notes : les données présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore disponibles au niveau européen ; elles ne tiennent pas
compte des ajustements par secteurs d?émissions demandés en 2024 par les États membres à la Commission européenne hormis pour les
COVNM pour l'Irlande car il s'agit d'une nouvelle soumission d'une demande précédemment approuvée.
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, août 2024
EN 2022, HUIT ÉTATS MEMBRES DE L?UE PRÉSENTENT DES DÉPASSEMENTS DES NORMES
RÉGLEMENTAIRES DE QUALITÉ DE L?AIR POUR LES PM10 ET LE NO2
Au niveau européen, trois directives européennes (2004/107/CE, 2008/50/CE, 2015/1480) assurent un cadre
commun pour l?évaluation et la gestion de la qualité de l?air, ainsi que pour l?information du public. Elles fixent
également des niveaux de concentrations dans l?air à ne pas dépasser pour 12 substances polluantes dans le but
d?éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé humaine. La Commission européenne a engagé
une révision des directives européennes en matière de qualité de l?air (2008/50/CE et 2004/107/CE), avec
notamment la volonté de faire évoluer les normes réglementaires de qualité de l?air vers les valeurs guides de
l?OMS, plus restricitves. La Commission européenne a publié un projet de révision et de fusion des directives le 26
octobre 2022. Après plusieurs trilogues, un accord provisoire a été trouvé le 20 février 2024 et validé par le
Parlement européen le 24 avril 2024. Celui-ci doit encore être formellement adopté par les États membres au sein
du Conseil de l?Union européenne.
Les PM10 et le NO2 sont les polluants pour lesquels les normes réglementaires de qualité de l?air à respecter
impérativement sont les moins bien respectées en Europe. En 2022 (dernière année avec des données disponibles
au niveau européen), 18 États membres de l?UE à 27 font l?objet de dépassements de ces normes pour au moins
un de ces deux polluants (carte 23). Huit États membres sont concernés par des dépassements à la fois pour les
PM10 et pour le NO2. Pour l?O3, polluant dont la norme réglementaire de qualité de l?air à respecter dans la mesure
du possible est la moins bien respectée, 16 États membres sont concernés par des dépassements de cette norme
en moyenne sur la période 2020-2022.
Pour les PM2,5, trois États membres (Croatie, Italie et Pologne) ne respectent pas la norme réglementaire de
qualité de l?air à respecter impérativement.
9
7
6
16
22
8
7
3
3
2
10
5
13
7
2
7
4
1
1
1
1
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
NH3
PM2,5
NOx
COVNM
SO2
Objectif atteint Réduction nécessaire inférieure à 10 %
Réduction nécessaire comprise entre 10 et 30 % Réduction nécessaire comprise entre 30 et 50 %
Réduction nécessaire supérieure à 50 %
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Note
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52 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Carte 22 : États membres de l?UE à 27 présentant, en 2022, des dépassements des normes réglementaires
de qualité de l?air à respecter impérativement (valeurs limites), parmi le NO2, les PM10 et/ou les PM2,5
Notes : les données de concentrations présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore compilées au niveau européen ; les
dépassements pour les PM10 liés à des évènements naturels, ainsi qu?au salage et sablage des routes, sont pris en compte ici ; les normes
réglementaires de qualité de l?air prises en compte sont les valeurs limites pour la protection de la santé pour le NO2, les PM10, les PM2,5 (détail
des normes en annexe).
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, dataflow E1a données validées, août 2024
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 53
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Carte 23 : États membres de l?UE à 27 présentant, en moyenne sur la période 2020-2022, des dépassements
de la norme réglementaire de qualité de l?air à respecter dans la mesure du possible (valeur cible) pour l?O3
Notes : les données de concentrations présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore compilées au niveau européen ; la
norme réglementaire de qualité de l?air prise en compte est la valeur cible pour la protection de la santé pour l?O3 (détail des normes en annexe).
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, dataflow E1a données validées, août 2024
54 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Les contentieux européens et nationaux
portant sur les normes réglementaires de qualité de l?air
pour la protection de la santé humaine
La France est actuellement visée par une procédure contentieuse relative au NO2 pour non-respect de
certaines normes réglementaires de qualité de l?air (valeurs limites) inscrites dans la directive 2008/50/CE
pour la protection de la santé humaine. Elle a également été condamnée le 28 avril 2022 par la Cour de
justice de l?Union européenne (CJUE) compte tenu de dépassements persistants de certaines normes
réglementaires de qualité de l?air en PM10 (valeurs limites) en Île-de-France (jusqu?en 2019) et en
Martinique (avant 2017).
Les normes réglementaires de qualité de l?air européennes concernant le NO2, entrées en vigueur en
2010, sont en effet dépassées de façon régulière dans plusieurs agglomérations. Après un avis motivé
adressé à la France en février 2017, la Commission européenne a saisi la CJUE en octobre 2018 au sujet
du non-respect des normes réglementaires de qualité de l?air et de l?insuffisance des actions mises en
oeuvre pour 12 zones : Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice, Paris, Reims,
Strasbourg, Toulon, Toulouse et la vallée de l?Arve. En octobre 2019, la CJUE a condamné la France pour
manquement aux obligations de la directive 2008/50/CE. La Commission européenne a mis en demeure la
France pour non-exécution de cet arrêt fin 2020, et une nouvelle fois en février 2024.
S?agissant des PM10, il est reproché à la France de ne pas se conformer aux normes réglementaires de
qualité de l?air et de ne pas mettre en place des plans d?action répondant aux ambitions de la directive.
Après une mise en demeure en février 2013, elle a reçu un avis motivé de la Commission européenne en
avril 2015 pour 10 zones : Douai-Béthune-Valenciennes, Grenoble, Lyon, Marseille, la Martinique, Nice,
Paris, Toulon, la zone urbaine régionale Provence-Alpes-Côte d?Azur et la zone urbaine régionale de
Rhône-Alpes. En 2021, la Commission a saisi la CJUE. Cette dernière a condamné la France le 28 avril
2022 pour dépassements des concentrations en PM10 pour deux zones : l?une située en Martinique (où le
phénomène naturel de brumes des sables constitue parfois une part importante des concentrations en
PM10), l?autre située en Île-de-France. Cette condamnation concerne respectivement la période 2005-2016
pour la Martinique et la période 2005-2019 pour l?Île-de-France. Aucun dépassement n?a été enregistré
pour ces deux zones en 2020, 2022 et 2023, ainsi qu?en 2021 pour l?Île-de-France. Pour la Martinique,
après retranchement des contributions naturelles, les valeurs réglementaires sont respectées en 2021.
Au niveau français, le 10 juillet 2020, le Conseil d?État a rendu une décision infligeant une astreinte de 10
millions d?euros par semestre à l?État français, car ce dernier n?a pas, selon la plus haute juridiction
administrative, pris les mesures demandées pour réduire la pollution de l?air dans huit zones en France, à
savoir : Grenoble, Lyon, Marseille ? Aix-en-Provence, la Martinique, Paris, Reims, Strasbourg et Toulouse.
Cette décision fait suite à une première en date du 12 juillet 2017. En 2021 et en 2022, le Conseil d?État a
constaté que les normes réglementaires de qualité de l?air étaient toujours dépassées dans plusieurs
zones et que des actions supplémentaires restaient nécessaires. Il a ainsi condamné l?État au paiement
de trois astreintes : 10 M¤ pour les six premiers mois - au titre du 1er semestre 2021, puis 20 M¤ pour
l?année suivante (2e semestre 2021 et 1er semestre 2022), mais a cependant abaissé de moitié le montant
de l?astreinte à 10 M¤ pour l?année suivante (2e semestre 2022 et 1er semestre 2023), pour tenir compte
du fait que certaines zones dépassaient encore la valeur limite, mais que le nombre de zones concernées
et l?ampleur des dépassements avaient été réduits. Le Conseil d?État a annoncé réviser cette astreinte
chaque semestre.
>>>
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 55
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
>>>
Le nombre de zones présentant des dépassements des valeurs limites en 2023 a fortement diminué par
rapport à 2018 pour le NO2 : parmi les trois zones visées dans les contentieux qui étaient encore en
dépassement en 2022, deux demeuraient en dépassement en 2023 : Paris et Lyon. De même l?ampleur
des dépassements en valeur, mais aussi en couverture géographique a été diminuée. En Île-de-France,
le nombre de personnes exposées a ainsi baissé de 99 % : 5 000 personnes en 2023, contre 40 000 en
2022, 60 000 en 2021 et 900 000 en 2018. À Lyon, la population exposée à ces dépassements est
passée de 13 920 personnes à 210 personnes entre 2018 et 2023, ce qui représente une réduction de
98 % du nombre de personnes concernées.
Les actions menées aux niveaux national et local pour lutter contre la pollution de l?air sont détaillées sur
le site du ministère de la Transition écologique, de l?Énergie, du Climat et de la Prévention des risques.
Ces actions ciblent tous les secteurs, avec un accent spécifique sur les secteurs fortement contributeurs
aux concentrations de NO2 dans les zones en dépassement : notamment les actions ciblant les
émissions du transport routier ? en favorisant les mobilités alternatives ou moins émettrices de polluants,
ou permettant de réduire les émissions du transport routier ? voir notamment
www.mieuxrespirerenville.gouv.fr ; ou les mesures permettant de limiter les émissions du transport
maritime. Les plans de protection de l?atmosphère (PPA) élaborés et adoptés au niveau local permettent
d?adapter et de compléter les mesures en fonction des enjeux locaux.
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair
https://mieuxrespirerenville.gouv.fr/
56 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 57
annexes
Annexes
? Des ressources complémentaires en ligne donnent accès aux
informations suivantes :
? résultats détaillés par polluant (SO2, NO2, PM10, PM2,5, O3,
CO, C6H6, B[a]P, As, Cd, Pb, Ni) ;
? description du dispositif français de surveillance de la qualité
de l?air ;
? mesures mises en place pour lutter contre la pollution de
l?air ;
? normes réglementaires de qualité de l?air en vigueur ;
? normes réglementaires de qualité de l?air envisagées pour
2030 ;
? valeurs guides de l?OMS.
? Sigles et abréviations
>
58 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
DES RÉSULTATS DÉTAILLÉS PAR POLLUANT
Le site du service des données et études statistiques fournit, en fonction des données disponibles pour chaque
polluant, l?évolution des émissions dans l?air des différents secteurs d?activité depuis 2000, l?évolution des
concentrations moyennes, l?évolution du pourcentage de stations ne respectant pas la réglementation européenne
pour la protection de la santé humaine et le détail de certains épisodes de pollution. Ces informations sont
regroupées dans les pages suivantes :
? Les rejets de polluants dans l?air : données détaillées du bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
(à paraître)
? Les niveaux de polluants dans l?air : données détaillées du bilan de la qualité de l?air extérieur en France
en 2023 (à paraître)
? Émissions et concentrations de polluants dans l?air en Europe entre 2000 et 2022 (à paraître)
Par ailleurs, pour en savoir plus sur l?élaboration des inventaires d?émission de polluants atmosphériques, la
méthodologie utilisée est détaillée par le Citepa via le lien suivant : www.citepa.org/fr/ominea/
LE DISPOSITIF FRANÇAIS DE SURVEILLANCE DE LA QUALITÉ DE L?AIR
La surveillance de la qualité de l?air est confiée par l?État, dans chaque région, à des associations agréées de
surveillance de la qualité de l?air (Aasqa). Les Aasqa réunissent les services de l?État, des collectivités, des
entreprises émettrices des substances surveillées et des associations. Le Laboratoire central de surveillance de la
qualité de l?air (LCSQA) apporte un appui stratégique, technique et scientifique au dispositif. Il est le laboratoire
national de référence requis par les directives européennes et assure la coordination technique du dispositif national
de surveillance. L?Institut national de l?environnement industriel et des risques (Ineris), au travers du LCSQA, est
responsable de la gestion de la base de données nationale Geod?air et de sa diffusion en open data. L?Ineris est
également en charge de l?élaboration de cartographies couvrant l?ensemble du territoire sur la base des données
Prev?air et des données de Geod?air, de leur expertise et de leur diffusion en open data.
? La qualité de l?air en France métropolitaine cartographiée de 2000 à aujourd?hui par l?Ineris
? Geod?air
En 2023, un réseau de 585 stations de mesures, complété par des outils de modélisation, permet de surveiller
la qualité de l?air sur l?ensemble du territoire. Douze de ces stations font également parties du dispositif de mesure
et d?évaluation en zone rurale de la pollution atmosphérique à longue distance. Ce dernier constitue la contribution
française au dispositif européen de suivi des pollutions atmosphériques longues distances et transfrontières
(European Monitoring and Evaluation Programme - Emep).
De plus, sur la période 2021-2022, 75 substances ont été recherchées pour le suivi national pérenne des résidus
de pesticides dans l?air ambiant (tableau 1).
Plusieurs articles détaillent ce dispositif de surveillance :
? Le dispositif de surveillance de la qualité de l?air en France
? Surveiller, évaluer et prévoir la qualité de l?air
L?arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l?air ambiant précise
l?organisation de la surveillance en France.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-rejets-de-polluants-dans-lair-resultats-complementaires-du-bilan-de-la-qualite-de-lair
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-niveaux-de-polluants-dans-lair-donnees-detaillees-du-bilan-de-la-qualite-de-lair-exterieur-en-1
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-niveaux-de-polluants-dans-lair-donnees-detaillees-du-bilan-de-la-qualite-de-lair-exterieur-en-1
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/emissions-et-concentrations-de-polluants-dans-lair-en-europe-de-2000-2021
http://www.citepa.org/fr/ominea/
https://www.ineris.fr/fr/recherche-appui/risques-chroniques/mesure-prevision-qualite-air/qualite-air-france-metropolitaine
https://www.geodair.fr/
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/le-dispositif-de-surveillance-de-la-qualite-de-lair-en-france
http://www.ecologie.gouv.fr/surveiller-evaluer-et-prevoir-qualite-lair
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043388197
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043388197
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 59
annexes
Tableau 1 : liste des substances retenues pour le SPN des pesticides sur la période 2021-2022
Nom de la molécule Usage Nom de la molécule Usage
2,4-D (2-ETHYLHEXYL ESTER) Herbicide Folpel Fongicide
2,4-DB (2-ETHYLHEXYL ESTER) Herbicide Heptachlore Insecticide
Acetochlore Herbicide Iprodione Fongicide
Bifenthrine Insecticide Lambda cyhalothrine Insecticide
Boscalid Fongicide Lenacil Herbicide
Bromadiolone Insecticide Lindane Insecticide
Bromoxynil octanoate Herbicide Linuron Herbicide
Butraline Herbicide Metamitrone Herbicide
Carbetamide Herbicide Metazachlore Herbicide
Chlordane Insecticide S-métolachlore Herbicide
Chlordécone Insecticide Metribuzine Herbicide
Chlorothalonil Fongicide Mirex Insecticide
Chlorprophame Herbicide Myclobutanil Fongicide
Chlorpyriphos-ethyl Insecticide Oryzalin Herbicide
Chlorpyriphos-methyl Insecticide Oxadiazon Herbicide
Clomazone Herbicide Oxyfluorfene Herbicide
Cypermethrine Insecticide Pendimethaline Herbicide
Cyproconazole Fongicide Pentachlorophenol Fongicide
Cyprodinil Fongicide Permethrine Insecticide
Deltamethrine Insecticide Phosmet Insecticide
Diclorane Fongicide Piperonyl butoxide Insecticide
Dieldrine Insecticide Prochloraz Fongicide
Difenoconazole Fongicide Propyzamide Herbicide
Diflufenicanil Herbicide Prosulfocarbe Herbicide
Dimethenamide-p Herbicide Pyrimethanil Fongicide
Dimethoate Insecticide Pyrimicarbe Insecticide
Diuron Herbicide Spiroxamine Fongicide
Endrine Insecticide Tebuconazole Fongicide
Epoxiconazole Fongicide Tébuthiuron Herbicide
Ethion Insecticide Terbutryne Herbicide
Ethoprophos Insecticide Tolylfluanide Fongicide
Etofenprox Insecticide Triadimenol Fongicide
Fenarimol Fongicide Triallate Herbicide
Fenpropidine Fongicide Trifloxystrobine Fongicide
Fipronil Insecticide Acide aminomethylphosphonique (AMPA) Métabolite
Fluazinam Fongicide Glufosinate Herbicide
Flumetraline Herbicide Glyphosate Herbicide
Fluopyram Fongicide
Source : Geod?air, juillet 2023
60 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
DES MESURES POUR LUTTER CONTRE LA POLLUTION DE L?AIR SONT MISES EN OEUVRE À
DIFFÉRENTES ÉCHELLES
Afin de faire face aux enjeux sanitaires et économiques, des réglementations et des actions destinées à réduire les
sources de pollution dans différents secteurs sont mises en oeuvre :
? Au niveau européen : le droit européen fixe des plafonds annuels nationaux d?émission et des normes
réglementaires de qualité de l?air. Des réglementations sectorielles (émissions industrielles, qualité des
carburants, émissions des transports, etc.) sont également élaborées :
environment.ec.europa.eu/topics/air_en?prefLang=fr.
? Au niveau national : l?État élabore les politiques nationales de surveillance de la qualité de l?air, de réduction
des émissions polluantes et de diminution de l?exposition de la population aux polluants au quotidien et lors
des épisodes de pollution. Il combine mesures réglementaires, fiscales, incitatives, outils de planification à
destination des collectivités et sensibilisation des acteurs.
www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-national-0
? Au niveau local : les préfets adoptent des PPA, après concertation avec les collectivités locales et les parties
prenantes, dans toutes les zones en dépassement et les agglomérations de plus de 250 000 habitants. Ces
plans couvrent près de la moitié de la population française.
Les préfets mettent en oeuvre des mesures d?urgence pendant les épisodes de pollution pour réduire les émissions
et l?exposition des populations.
Les collectivités (régions, départements, groupements intercommunaux, communes) contribuent, en fonction de
leurs compétences, à surveiller et à améliorer la qualité de l?air (organisation des transports, schéma régional climat-
air-énergie, plan climat-air-énergie-territorial, financements, etc.).
Tous les secteurs d?activité (industrie, transports, résidentiel, agriculture) contribuent à la pollution atmosphérique.
La politique en faveur de la qualité de l?air nécessite donc l?implication de tous les acteurs. Elle s?inscrit dans la
durée et ses effets sont progressifs.
- Les actions au niveau local : www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-
niveau-local-1
- Les feuilles de route qualité de l?air : www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-
au-niveau-local-1
- « Mieux respirer c?est ça l?idée ! » : www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/kits_communication/20106_QA-
brochure.collectivites_en%20pdf%20accessible.pdf
La sensibilisation du public est également un moyen pour lutter contre la pollution de l?air :
- « On ne badine pas avec l?aérosol » : youtu.be/ r3iYgbnHDkE
- « Santé Bois Énergie : réduire les émissions de polluants du chauffage domestique » :
youtu.be/kdWaBL_pqDU
- « Mes déplacements » : www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mes-deplacements
- « Mon chauffage » : https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-chauffage
- « Mon jardin » : www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-jardin
- « La qualité de l?air racontée par la modélisation » : www. youtube.com/watch?v=mqe5MtR-TDE
- « La qualité de l?air sous haute surveillance » : www.youtube.com/watch?v=5wJ7curxJX4
- « Mieux respirer en ville » - portail national d?information sur les zones à faibles émissions et le déploiement
d?une mobilité moins émissive : mieuxrespirerenville.gouv.fr/
- « Bien se chauffer au bois » : agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/bien-chauffer-bois-moins-
polluer
La sensibilisation du public se fait également au quotidien via la diffusion par les Aasqa d?un indice de qualité de
l?air, l?indice ATMO, dont la version révisée est diffusée depuis le 1er janvier 2021.
Dans un rapport de juillet 2020 la Cour des comptes dresse un bilan de la politique de lutte contre la pollution
de l?air (juillet 2020).
https://environment.ec.europa.eu/topics/air_en?prefLang=fr
http://ec.europa.eu/environment/air/index_en.htm
http://ec.europa.eu/environment/air/index_en.htm
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-national-0
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/kits_communication/20106_QA-brochure.collectivites_en%20pdf%20accessible.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/kits_communication/20106_QA-brochure.collectivites_en%20pdf%20accessible.pdf
https://youtu.be/r3iYgbnHDkE
https://youtu.be/kdWaBL_pqDU
http://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mes-deplacements
http://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mes-deplacements
https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-chauffage
https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-jardin
http://www.youtube.com/watch?v=mqe5MtR-TDE
https://www.youtube.com/watch?v=5wJ7curxJX4
https://mieuxrespirerenville.gouv.fr/
https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/bien-chauffer-bois-moins-polluer
https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/bien-chauffer-bois-moins-polluer
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/IndiceATMO_fiche_BAT-web.pdf
https://www.ccomptes.fr/system/files/2020-09/20200923-58-2-rapport-politiques-lutte-contre-pollution-air_0.pdf
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 61
annexes
DES NORMES RÉGLEMENTAIRES DE QUALITÉ DE L?AIR SONT FIXÉES AUX NIVEAUX EUROPÉEN ET
FRANÇAIS
Au niveau européen, deux directives fixent des normes réglementaires de qualité de l?air : la directive 2008/50/CE
du 21 mai 2008 concernant la qualité de l?air ambiant et un air pur pour l?Europe et la directive 2004/107/CE du 14
décembre 2004 concernant l?arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les hydrocarbures aromatiques
polycycliques dans l?air ambiant. Ces deux textes assurent un cadre commun pour l?évaluation et la gestion de la
qualité de l?air, ainsi que pour l?information du public. Les directives fixent également des concentrations maximales
dans l?air pour certaines substances polluantes dans le but d?éviter, de prévenir ou de réduire leurs effets nocifs sur
la santé humaine et les écosystèmes pour certains polluants (tableau 2). Ces directives sont en cours de révision
au niveau européen.
Ces textes sont transposés en droit français par l?article R.221-1 du Code de l?environnement :
www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000022964539.
Les normes réglementaires de qualité de l?air sont disponibles sur : www.ecologie.gouv.fr/politiques-
publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-
pollution-de-lair-4
Les définitions des objectifs des normes réglementaires de qualité de l?air sont précisées dans les directives
2008/50/CE et 2004/107/CE ainsi que dans le Code de l?environnement :
? objectif de qualité et objectif à long terme : un niveau à atteindre à long terme, sauf lorsque cela n?est pas
réalisable par des mesures proportionnées, afin d?assurer une protection efficace de la santé humaine et de
l?environnement ;
? niveau critique : un niveau fixé sur la base des connaissances scientifiques, au-delà duquel des effets nocifs
directs peuvent se produire sur certains récepteurs, tels que arbres, autres plantes ou écosystèmes naturels,
mais pas sur des êtres humains ;
? valeur cible : un niveau fixé dans le but d?éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé
humaine et/ou l?environnement dans son ensemble, à atteindre dans la mesure du possible sur une période
donnée ;
? valeur limite : un niveau fixé sur la base des connaissances scientifiques, dans le but d?éviter, de prévenir ou
de réduire les effets nocifs sur la santé humaine et/ou l?environnement dans son ensemble, à atteindre dans
un délai donné et à ne pas dépasser une fois atteint ;
? seuil d?information : un niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la
santé humaine des groupes particulièrement sensibles de la population et pour lequel des informations
immédiates et adéquates sont nécessaires ;
? seuil d?alerte : un niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé
humaine de l?ensemble de la population et à partir duquel les États membres doivent immédiatement prendre
des mesures.
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000022964539
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-pollution-de-lair-4
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-pollution-de-lair-4
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-pollution-de-lair-4
62 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
Tableau 2 : normes réglementaires européennes et françaises de qualité de l?air
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
NO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 200 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 18 h par année civile
01/01/2010
Seuil d?information et
de recommandation
(FR)
Moyenne horaire 200 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 400 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
200 µg/m3 en cas de
persistance (FR)
-
Valeur limite et
objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 40 µg/m3 sur une année civile 01/01/2010
NOx
Végétation Niveau critique Moyenne annuelle 30 µg/m3 sur une année civile -
PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne journalière 50 µg/m3 à ne pas dépasser
plus de 35 j par année civile
01/01/2005
Seuil d?information et
de recommandation
(FR)
Moyenne journalière 50 µg/m3 -
Seuil d?alerte (FR) Moyenne journalière 80 µg/m3 -
Valeur limite Moyenne annuelle 40 µg/m3 sur une année civile 01/01/2005
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 30 µg/m3 sur une année civile -
PM2,5
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 25 µg/m3 sur une année civile 01/01/2015
Valeur cible Moyenne annuelle 25 µg/m3 (20 µg/m3 FR) sur
une année civile
01/01/2010
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 10 µg/m3 sur une année civile -
SO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 350 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 24 h par année civile
01/01/2005
Seuil d?information et
de recommandation
(FR)
Moyenne horaire 300 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 500 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
Valeur limite Moyenne journalière 125 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 j par année civile
01/01/2005
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 50 µg/m3 sur une année civile -
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 63
annexes
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
Végétation Niveau critique Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile -
Niveau critique Moyenne hivernale 20 µg/m3 (du 1er octobre de
l?année x-1 au 31 mars de
l?année x)
-
O3
Santé humaine Valeur cible Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
120 µg/m3 à ne pas dépasser,
en moyenne sur 3 ans, plus de
25 fois par année civile
01/01/2010
Objectif à long terme Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
120 µg/m3 -
Seuil d?information Moyenne horaire 180 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 240 µg/m3
Seuil d?alerte pour la
mise en oeuvre
progressive de
mesures d?urgence
(FR)
Moyenne horaire 1) 240 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
2) 300 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
3) 360 µg/m3 pendant 1 h
-
Végétation Valeur cible AOT40* en moyenne
sur 5 ans
18 000 (µg/m3).h 01/01/2010
Objectif à long terme AOT40* 6 000 (µg/m3).h -
CO
Santé humaine Valeur limite Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
10 000 µg/m3 01/01/2005
C6H6
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 5 µg/m3 sur une année civile 01/01/2010
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 2 µg/m3 sur une année civile -
Pb dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 0,5 µg/m3 sur une année civile 01/01/2005
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 0,25 µg/m3 sur une année civile -
As dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 6 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
Cd dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 5 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
Ni dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 20 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
B[a]P dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 1 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
* Cumul des concentrations observées au-dessus du seuil de 80 ?g/m3 (40 ppb) et mesurées de mai à juillet entre 8 h et 20 h.
Sources : directives 2004/107/CE et 2008/50/CE et Code de l?environnement
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
64 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
LES NORMES RÉGLEMENTAIRES DE QUALITÉ DE L?AIR ENVISAGÉES POUR 2030
La Commission européenne a engagé une révision des directives européennes en matière de qualité de l?air
(2004/107/CE et 2008/50/CE), avec notamment une volonté de faire évoluer les normes réglementaires de qualité
de l?air vers les valeurs guides de l?OMS, plus restrictives. La Commission européenne a publié un projet de révision
et de fusion des directives le 26 octobre 2022. Après plusieurs trilogues, un accord provisoire a été trouvé le 20
février 2024 et validé par le Parlement européen le 24 avril 2024. Celui-ci doit encore être formellement adopté par
les États membres au sein du Conseil de l?Union européenne. Les normes réglementaires de qualité de l?air
envisagées pour 2030 sont présentées ci-dessous (tableau 3).
Tableau 3 : normes réglementaires de qualité de l?air envisagées pour 2030 dans le cadre de la révision des
directives européennes de qualité de l?air
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
NO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 200 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 h par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne journalière 50 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Seuil d?alerte Moyenne horaire 400 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
NOx
Végétation Niveau critique Moyenne annuelle 30 µg/m3 sur une année civile -
PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne journalière 45 µg/m3 à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Seuil d?alerte Moyenne journalière 90 µg/m3 sur trois jours
consécutifs
-
PM2,5
Santé humaine Valeur limite Moyenne journalière 25 µg/m3 à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 10 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Seuil d?alerte Moyenne journalière 50 µg/m3 sur trois jours
consécutifs
-
SO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 350 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 h par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne journalière 50 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 65
annexes
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
Seuil d?alerte Moyenne horaire 500 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
Niveau critique Moyenne hivernale 20 µg/m3 (du 1er octobre de
l?année x-1 au 31 mars de
l?année x)
-
O3
Santé humaine Valeur cible Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
120 µg/m3 à ne pas dépasser,
en moyenne sur 3 ans, plus de
18 fois par année civile
01/01/2030
Objectif à long terme Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
100 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 jours par année
civile
01/01/2050
Seuil d?information Moyenne horaire 180 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 240 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
Végétation Valeur cible AOT40* en moyenne
sur 5 ans
18 000 (µg/m3).h 01/01/2030
Objectif à long terme AOT40* 6 000 (µg/m3).h 01/01/2050
CO
Santé humaine Valeur limite Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
10 000 µg/m3 01/01/2030
Valeur limite Moyenne journalière 4 000 µg/m3, à ne pas
dépasser plus de 18 j par
année civile
01/01/2030
C6H6
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 3,4 µg/m3 01/01/2030
Pb dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 0,5 µg/m3 01/01/2030
As dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 6 ng/m3 01/01/2030
Cd dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 5 ng/m3 01/01/2030
Ni dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 20 ng/m3 01/01/2030
B[a]P dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 1 ng/m3 01/01/2030
* Cumul des concentrations observées au-dessus du seuil de 80 ?g/m3 (40 ppb) et mesurées de mai à juillet entre 8 h et 20 h.
Source : proposition de directive du Parlement européen et du Conseil relative à la qualité de l'air ambiant et à un air pur pour l'Europe
https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2024-0319_FR.html#title2
66 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
DES VALEURS GUIDES FIXÉES PAR L?OMS
L?OMS préconise des valeurs guides de qualité de l?air ambiant pour différents polluants visant à protéger la santé
des populations. Elles résultent des connaissances sur les effets sur la santé, documentées par les données
médicales, épidémiologiques et toxicologiques. Ainsi, en septembre 2021, l?OMS a publié des valeurs guides
actualisées pour six polluants : les PM10, les PM2,5, le NO2, l?O3, le SO2 et le CO (tableau 4).
Tableau 4 : valeurs guides recommandées par l?OMS, en 2021
Polluant Durée retenue pour le calcul
des moyennes
Valeur guide de 2021 Commentaire
PM2,5 Année 5 µg/m3 Sur une année civile
24 h 15 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
PM10 Année 15 µg/m3 Sur une année civile
24 h 45 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
O3 Pic saisonnier 60 µg/m3 Moyenne de la concentration moyenne
quotidienne maximale d?O3 sur 8 h au
cours des six mois consécutifs où la
concentration moyenne d?O3 a été la
plus élevée
8 h 100 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
NO2 Année 10 µg/m3 Sur une année civile
24 h 25 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
SO2 24 h 40 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
CO 24 h 4 000 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
Source : OMS, septembre 2021
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 67
annexes
Sigles et abréviations
Aasqa Associations agréées de surveillance de la qualité de l?air
AEE Agence européenne pour l?environnement
AMPA Acide aminomethylphosphonique
Anses Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation, de l?environnement et du travail
As Arsenic
B[a]P Benzo[a]pyrène
C6H6 Benzène
CARA Programme national de surveillance de la composition chimique des particules en milieu urbain
Cd Cadmium
Citepa Centre interprofessionnel technique d?études de la pollution atmosphérique
CJUE Cour de justice de l?Union européenne
CNEP Campagne nationale exploratoire de mesure des résidus des pesticides dans l?air extérieur
CO Monoxyde de carbone
COV Composés organiques volatils
COVNM Composés organiques volatils non méthaniques
DROM Départements et régions d?outre-mer
ELAPSE Effects of Low-Level Air Pollution: A Study in Europe
Emapec Estimation de la morbidité due à la pollution atmosphérique et de ses coûts économiques
Emep European Monitoring and Evaluation Programme
Geod?air Base nationale des données sur la qualité de l?air
H2S Hydrogène sulfuré
IEM Indicateur d?exposition moyenne
Ineris Institut national de l?environnement industriel et des risques
LCSQA Laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air (groupement d?intérêt scientifique
composé de l?Ineris, du Laboratoire national de métrologie et d?essais et de l?IMT Nord Europe)
NH3 Ammoniac
Ni Nickel
NO Monoxyde d?azote
NO2 Dioxyde d?azote
NOx Oxydes d?azote
O3 Ozone
OMS Organisation mondiale de la santé
Pb Plomb
PM10 Particules de diamètre inférieur ou égal à 10 µm
PM2,5 Particules de diamètre inférieur ou égal à 2,5 µm
PPA Plan de protection de l?atmosphère
Prev?air Plate-forme nationale de prévision et de cartographie de la qualité de l?air
RNSA Réseau national de surveillance aérobiologique
SO2 Dioxyde de soufre
SPF Santé publique France
SPN Suivi pérenne national
UE Union européenne
68 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 69
Conditions générales d?utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage,
faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille - 75006 Paris), est illicite
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non destinées à une utilisation collective, et, d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou
d?information de l?oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 - art. L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art. 425).
Dépôt légal : octobre 2024
ISSN : 2557-8138 (en ligne)
Directrice de publication : Béatrice Sédillot
Coordination éditoriale : Laurianne Courtier
Traitement des données : Laurent Létinois (Ineris/
LCSQA), Clothilde Mantelle (Ineris/LCSQA), Fabrice
Marlière (Ineris/LCSQA), Morgane Salomon (Ineris/
LCSQA), Anne Billaut (SDES), Marlène Kraszewski
(SDES), Aurélie Le Moullec (SDES)
Cartographie : Ineris/LCSQA, Antea
Infographie : Bertrand Gaillet
Commissariat général
au développement durable
Bilan de la qualité
de l?air extérieur
en France
en 2023
Le bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
confirme que la qualité de l?air s?améliore en lien avec la
réduction des émissions de polluants. Ces progrès font
suite à la mise en oeuvre depuis plusieurs années de
stratégies et plans d?action dans différents secteurs
d?activité.
Toutefois, même si les teneurs en polluants dans l?air
baissent, des dépassements de normes réglementaires de
qualité de l?air pour la protection de la santé persistent
dans certaines zones.
Pour le dioxyde d?azote (NO2) et les particules de
diamètre inférieur ou égal à 10 ?m, ces normes
réglementaires (qui doivent être respectées
impérativement) ont respectivement été dépassées dans
trois et deux agglomérations en 2023. Pour le NO2,
l?ampleur de ces dépassements et le nombre de
personnes exposées ont drastiquement diminué depuis
2018 à Paris et Lyon, seules agglomérations régulièrement
confrontées à des dépassements.
En 2023, les normes réglementaires pour l?ozone et le
nickel, à respecter dans la mesure du possible,
ont également été dépassées respectivement dans 22 et
une agglomérations.
Service des données et études statistiques
Sous-direction de l?information environnementale
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Avant-propos
Synthèse et données clés
La pollution atmosphérique : impacts sanitaires, environnementaux et économiques
La qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
En 2023, l?ampleur desdépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue de baisser pou le NO2
Des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance spécifique en France
En 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Annexes
(ATTENTION: OPTION dultes sont allergiques aux pollens21. Les données des fédérations
d?allergologues montrent que la prévalence des allergies respiratoires a été multipliée par trois en 30 ans.
Les pollens de certaines plantes anémophiles en sont la principale cause. Les espèces végétales avec un fort
potentiel allergisant sont :
- les graminées ;
- le bouleau dans le nord de la France métropolitaine ;
- la pariétaire (dans le sud de la France métropolitaine principalement) ;
- le cyprès, le thuya, le genévrier et d?autres espèces de la même famille ainsi que l?olivier (dans le sud de la France
métropolitaine essentiellement) ;
- l?aulne, le charme commun ;
- le frêne, le mûrier à papier, le noisetier ;
- l?ambroisie et l?armoise.
Certains facteurs tels que le changement climatique et la pollution de l?air peuvent favoriser et accentuer les
pollinoses. L?impact du changement climatique est multiple : allongement des saisons polliniques ; photosynthèse
et donc production de pollens accrues avec la hausse des concentrations en dioxyde de carbone ; augmentation
du contenu en allergènes des grains de pollen avec la température ; migration de certaines espèces végétales
favorisée et régression d?autres espèces qui supportent moins la chaleur comme les hêtres notamment. De son
côté, la pollution de l?air fragilise les voies respiratoires qui vont donc être plus sensibles à l?exposition aux pollens.
De plus, les polluants atmosphériques fragilisent la paroi des grains de pollen qui peuvent ensuite se fragmenter
en particules submicroniques qui vont s?introduire plus profondément dans l?appareil respiratoire et libérer des
protéines responsables des allergies. Par ailleurs, l?introduction d?arbres dans les villes (cyprès, bouleau, noisetier,
etc.) multiplie également les plantes émettrices de pollens allergisants, contribuant ainsi à l?augmentation des
allergies respiratoires, d?où l?importance de bien choisir les espèces22.
Dans ce contexte, la France bénéficie notamment d?un dispositif de surveillance constitué de 86 capteurs
répartis sur son territoire. Ce dispositif permet d?informer les personnes allergiques et les professionnels de la santé
des périodes d?émission et des concentrations de pollens et de moisissures dans l?air et donc d?adapter les
traitements et les comportements, afin de réduire les effets sur la santé.
Une augmentation des quantités de pollens est observée depuis plusieurs années, avec d?importantes
variations liées aux conditions météorologiques. Le nombre de grains de pollen présents dans l?air a ainsi augmenté
sur la période 2000-2023, de manière globale (graphique 11). Leur évolution est corrélée à celles du bouleau et de
l?ambroisie, espèces à fort potentiel allergisant. Cette hausse s?explique notamment par une plus forte densité de
la végétation, parfois en lien avec l?apparition d?espèces (telles que l?ambroisie) sur certains territoires
métropolitains auparavant non concernés, et par des conditions météorologiques (fortes chaleurs persistantes,
pluviométrie déficitaire) propices à une production accrue de pollens.
Le bouleau, au potentiel allergisant très élevé et présent dans la moitié ou les deux tiers du nord de l?Europe,
pollinise en mars-avril et libère de grandes quantités de pollens dans l?air. Ce dernier a été retenu comme indicateur
du changement climatique pour sa sensibilité aux événements climatiques à long terme23. Depuis la fin des années
1980, la quantité annuelle de pollens de bouleau a augmenté de 35 % pour six villes de France métropolitaine
présentant des climats différents (Amiens, Lyon, Montluçon, Paris, Strasbourg et Toulouse) parallèlement à la
hausse de la température moyenne de juillet à juin (graphique 12).
De plus, l?index clinique permet de suivre la symptomatologie liée au pollen en population et est donc le témoin
de l?impact sanitaire du pollen au fil de la saison pollinique (graphique 11). Cet index se fonde sur le nombre de
patients venus en consultation, la fréquence et la gravité de leurs symptômes au sein d?un réseau de médecins
sentinelles volontaires.
Les coûts annuels de l?impact sanitaire associé spécifiquement aux pollens d?ambroisie ont été estimés par
l?Anses entre 59 et 186 millions d?euros par an pour la prise en charge médicale (les médicaments et les
21 Ministère de la santé et de la prévention.
22 Voir pour cela le guide d?information Végétation en ville, RNSA.
23 Indicateur de pollen de bouleau, ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/air-exterieur/pollens-et-allergies/article/effets-des-pollens-sur-la-sante
https://www.vegetation-en-ville.org/wp-content/themes/vegetationenville/PDF/Guide-Vegetation.pdf?v=2018.06.18-11.56.35
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/impacts-du-changement-climatique-sante-societe#indicateur-de-pollen-de-bouleau-3
46 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 4 : des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance
spécifique en France
consultations par exemple), entre 10 et 30 millions d?euros par an pour les coûts des pertes de production, basés
sur les arrêts de travail et entre 346 et 438 millions d?euros par an pour les coûts de la perte de qualité de vie des
personnes allergiques24.
Graphique 11 : évolution des quantités totales annuelles de pollens et de l?index clinique, en France,
depuis 2000
En somme des grains.j/m3 Sans unité
Note : l?index clinique est un indicateur qui se fonde sur le nombre de patients venus en consultation, la fréquence et la gravité de leurs
symptômes au sein d?un réseau de médecins sentinelles volontaires.
Source : RNSA, 2024
Graphique 12 : évolution des quantités totales annuelles de pollens de bouleau et de la température
annuelle, pour six villes de France, depuis 1989
En somme des grains.j/m3 °C
Note : les quantités moyennes de pollens sont calculées avec des moyennes mobiles sur quatre ans (année étudiée plus les trois années
précédentes), afin de limiter les variabilités interannuelles liées aux conditions météorologiques.
Champ : France métropolitaine.
Sources : RNSA (quantité totale annuelle de pollens de bouleau) ; Météo-France (températures)
24 L?ambroisie en France : coûts des impacts sanitaires et pistes d?actions, Anses, décembre 2020.
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
0
5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
30 000
35 000
40 000
45 000
50 000
Quantité totale annuelle de pollens (échelle de gauche)
Index clinique moyen (échelle de droite)
10,0
10,5
11,0
11,5
12,0
12,5
13,0
13,5
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
Quantité totale annuelle de pollens de bouleau (échelle de gauche)
Températures moyennes annuelles de juillet à juin (échelle de droite)
https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf
https://www.anses.fr/fr/content/l%E2%80%99ambroisie-en-france-co%C3%BBts-des-impacts-sanitaires-et-pistes-d%E2%80%99actions
lauriane.courtier
Note
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Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 47
partie 4 : des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance
spécifique en France
LES MOISISSURES, D?AUTRES CONTAMINANTS BIOLOGIQUES QUI PEUVENT IMPACTER LA SANTÉ
RESPIRATOIRE
D?autres contaminants biologiques sont également présents dans l?air extérieur, notamment les moisissures. Ce
sont des champignons microscopiques qui colonisent notamment les sols et la végétation. Les moisissures peuvent
se reproduire de manière sexuée (deux individus) et de manière asexuée (un individu). Lors de la reproduction
asexuée, les moisissures disséminent de grandes quantités de spores allergisants dans l?air qui peuvent ensuite
produire d?autres moisissures. Selon une expertise de l?Anses25, les moisissures représentent près de 25 % des
contaminants biologiques de l?air extérieur. Elles peuvent provoquer des effets sur la santé respiratoire, notamment
une exacerbation de l?asthme chez l?enfant.
En France, la coordination de la surveillance des spores de moisissures dans l?air extérieur est réalisée sur
20 sites avec les mêmes capteurs que pour la surveillance des pollens. Neuf sites assurent uniquement le suivi
des spores d?Alternaria et de Cladosporium, dont le potentiel allergisant est élevé.
Les concentrations les plus élevées dans l?air extérieur sont retrouvées sur la période été-automne, de mai à
septembre-octobre, en lien avec le cycle de vie des végétaux. Leur développement est principalement lié au climat
et à la végétation. En 2023, l?index annuel moyen pour les spores d?Alternaria et de Cladosporium est en baisse
par rapport à 2022 mais reste au même niveau qu?en 2021 (graphique 13). Les quantités de spores de moisissures
recueillies durant l?été et l?automne sont caractéristiques d?un temps variable avec une alternance de périodes
sèches et ensoleillées et de périodes orageuses et pluvieuses. Le pic principal a été mesuré le 14 juillet sur tous
les sites.
Graphique 13 : quantités de spores d?Alternaria et de Cladosporium mesurées par an de 2006 à 2023
En nombre de spores/m3/an
Champ : France métropolitaine.
Source : RNSA
25 Impact sanitaire de l?exposition aux moisissures présentes dans l?air ambiant. Avis et rapport d?expertise collective, Anses, 2020.
0
100 000
200 000
300 000
400 000
500 000
600 000
700 000
0
5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
Alternaria (échelle de gauche) Cladosporium (échelle de droite)
https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf
https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2018SA0011Ra.pdf
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Note
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48 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 49
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
partie 5
En 2022, la majorité des États
membres de l?Union
européenne, dont la France,
dépassent les normes
réglementaires de qualité de
l?air pour au moins un polluant
? La législation européenne impose, pour certains polluants
atmosphériques, des plafonds d?émission par État membre, ainsi que
des normes réglementaires communes de qualité de l?air. En 2022,
16 États membres, dont la France, respectent l?ensemble de leurs
plafonds d?émission pour les cinq polluants visés. En revanche, les
normes réglementaires de qualité de l?air à respecter impérativement ne
sont pas respectées pour huit États membres de l?Union européenne à
27, à la fois pour le NO2 et pour les PM10. Pour l?O3, polluant dont la
norme réglementaire de qualité de l?air est à respecter dans la mesure
du possible, 16 États membres sont concernés par des dépassements
de cette norme en moyenne sur la période 2020-2022.
Les données utilisées ici pour la comparaison européenne sont celles de
2022, celles de 2023 n?étant pas encore disponibles au niveau
européen.
>
50 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
SEIZE ÉTATS MEMBRES, DONT LA FRANCE, RESPECTENT COMPLÈTEMENT LEURS PLAFONDS
EUROPÉENS D?ÉMISSION DANS L?AIR EN 2022
La législation européenne impose des objectifs aux États membres pour les rejets dans l?air de certains polluants,
notamment la directive (EU) 2016/2284. Ce texte fixe pour chaque État membre des plafonds d?émission pour cinq
polluants (SO2, NOx, COVNM, PM2,5 et NH3), à respecter pour 2020 et 2030. Ces plafonds sont spécifiques à
chaque État membre et correspondent à un pourcentage de réduction des émissions de différents polluants par
rapport à une année de référence, ici 2005.
En 2022, dernière année avec des données disponibles au niveau européen, seize États membres de l?Union
européenne (UE), dont la France, respectent leurs objectifs fixés pour 2020 pour les cinq polluants visés. Le polluant
avec le plus grand nombre d?États membres en dépassement est le NH3 avec neuf États membres concernés en
2022 (graphique 14). Pour les autres polluants, le nombre d?États membres avec des dépassements des plafonds
d?émission est plus limité : deux pour les PM2,5 (Hongrie et Roumanie), deux pour les NOx (Lituanie et Roumanie),
un pour les COVNM (Lituanie) et un pour le SO2 (Chypre).
L?atteinte des objectifs fixés pour 2030 sera principalement conditionnée par la baisse des émissions de NOx,
de NH3 et de PM2,5. En 2022, seules la Belgique et la Finlande respectent tous leurs objectifs. Pour le NH3, 18 États
membres doivent encore réduire leurs émissions : de moins de 10 % par rapport à 2022 pour huit États membres
et entre 10 et 30 % pour dix autres États membres (graphique 15). La Commission européenne estime26 que pour
20 États membres, les mesures prises jusqu?à présent pour réduire les émissions de NH3, en particulier pour le
secteur agricole, ne sont pas suffisantes pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Pour les NOx, 21 États
membres n?ont pas encore atteint leur objectif pour 2030, dont cinq pour lesquels les diminutions nécessaires sont
supérieures à 30 % par rapport aux niveaux de 2022. Pour les PM2,5, 20 États membres devront encore réduire
leurs émissions d?ici à 2030, dont huit sont concernés par des baisses supérieures à 30 % par rapport aux émissions
de 2022. Les efforts devront porter essentiellement sur les secteurs de l?énergie, de l?industrie manufacturière et
extractive ainsi que du transport routier. Pour la France, les émissions de 2022 respectent les objectifs de réduction
pour 2030 pour le SO2, le NH3 et les COVNM. Une diminution comprise entre 10 et 30 % est encore nécessaire
pour les NOx et les PM2,5.
Graphique 14 : situation des États membres de l?UE à 27 par rapport à leurs plafonds d?émission fixés pour
2020, sur la base des émissions estimées pour l?année 2022
En nombre d?États membres
Notes : les données présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore disponibles au niveau européen ; elles ne tiennent pas
compte des ajustements par secteurs d?émissions demandés en 2024 par les États membres à la Commission européenne hormis pour les
COVNM pour l'Irlande car il s'agit d'une nouvelle soumission d'une demande précédemment approuvée.
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, août 2024
26 Third clean air outlook, Commission européenne, décembre 2022.
18
25
25
26
26
8
1
1
1
1
1
1
1
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
NH3
PM2,5
NOx
COVNM
SO2
Objectif atteint Réduction nécessaire inférieure à 10 %
Réduction nécessaire comprise entre 10 et 30 % Réduction nécessaire comprise entre 30 et 50 %
https://environment.ec.europa.eu/publications/third-clean-air-outlook_en
lauriane.courtier
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Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 51
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Graphique 15 : situation des États membres de l?UE à 27 vis-à-vis de leurs plafonds d?émission fixés pour
2030, sur la base des émissions estimées pour l?année 2022
En nombre d?États membres
Notes : les données présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore disponibles au niveau européen ; elles ne tiennent pas
compte des ajustements par secteurs d?émissions demandés en 2024 par les États membres à la Commission européenne hormis pour les
COVNM pour l'Irlande car il s'agit d'une nouvelle soumission d'une demande précédemment approuvée.
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, août 2024
EN 2022, HUIT ÉTATS MEMBRES DE L?UE PRÉSENTENT DES DÉPASSEMENTS DES NORMES
RÉGLEMENTAIRES DE QUALITÉ DE L?AIR POUR LES PM10 ET LE NO2
Au niveau européen, trois directives européennes (2004/107/CE, 2008/50/CE, 2015/1480) assurent un cadre
commun pour l?évaluation et la gestion de la qualité de l?air, ainsi que pour l?information du public. Elles fixent
également des niveaux de concentrations dans l?air à ne pas dépasser pour 12 substances polluantes dans le but
d?éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé humaine. La Commission européenne a engagé
une révision des directives européennes en matière de qualité de l?air (2008/50/CE et 2004/107/CE), avec
notamment la volonté de faire évoluer les normes réglementaires de qualité de l?air vers les valeurs guides de
l?OMS, plus restricitves. La Commission européenne a publié un projet de révision et de fusion des directives le 26
octobre 2022. Après plusieurs trilogues, un accord provisoire a été trouvé le 20 février 2024 et validé par le
Parlement européen le 24 avril 2024. Celui-ci doit encore être formellement adopté par les États membres au sein
du Conseil de l?Union européenne.
Les PM10 et le NO2 sont les polluants pour lesquels les normes réglementaires de qualité de l?air à respecter
impérativement sont les moins bien respectées en Europe. En 2022 (dernière année avec des données disponibles
au niveau européen), 18 États membres de l?UE à 27 font l?objet de dépassements de ces normes pour au moins
un de ces deux polluants (carte 23). Huit États membres sont concernés par des dépassements à la fois pour les
PM10 et pour le NO2. Pour l?O3, polluant dont la norme réglementaire de qualité de l?air à respecter dans la mesure
du possible est la moins bien respectée, 16 États membres sont concernés par des dépassements de cette norme
en moyenne sur la période 2020-2022.
Pour les PM2,5, trois États membres (Croatie, Italie et Pologne) ne respectent pas la norme réglementaire de
qualité de l?air à respecter impérativement.
9
7
6
16
22
8
7
3
3
2
10
5
13
7
2
7
4
1
1
1
1
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
NH3
PM2,5
NOx
COVNM
SO2
Objectif atteint Réduction nécessaire inférieure à 10 %
Réduction nécessaire comprise entre 10 et 30 % Réduction nécessaire comprise entre 30 et 50 %
Réduction nécessaire supérieure à 50 %
lauriane.courtier
Note
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52 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Carte 22 : États membres de l?UE à 27 présentant, en 2022, des dépassements des normes réglementaires
de qualité de l?air à respecter impérativement (valeurs limites), parmi le NO2, les PM10 et/ou les PM2,5
Notes : les données de concentrations présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore compilées au niveau européen ; les
dépassements pour les PM10 liés à des évènements naturels, ainsi qu?au salage et sablage des routes, sont pris en compte ici ; les normes
réglementaires de qualité de l?air prises en compte sont les valeurs limites pour la protection de la santé pour le NO2, les PM10, les PM2,5 (détail
des normes en annexe).
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, dataflow E1a données validées, août 2024
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 53
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Carte 23 : États membres de l?UE à 27 présentant, en moyenne sur la période 2020-2022, des dépassements
de la norme réglementaire de qualité de l?air à respecter dans la mesure du possible (valeur cible) pour l?O3
Notes : les données de concentrations présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore compilées au niveau européen ; la
norme réglementaire de qualité de l?air prise en compte est la valeur cible pour la protection de la santé pour l?O3 (détail des normes en annexe).
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, dataflow E1a données validées, août 2024
54 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Les contentieux européens et nationaux
portant sur les normes réglementaires de qualité de l?air
pour la protection de la santé humaine
La France est actuellement visée par une procédure contentieuse relative au NO2 pour non-respect de
certaines normes réglementaires de qualité de l?air (valeurs limites) inscrites dans la directive 2008/50/CE
pour la protection de la santé humaine. Elle a également été condamnée le 28 avril 2022 par la Cour de
justice de l?Union européenne (CJUE) compte tenu de dépassements persistants de certaines normes
réglementaires de qualité de l?air en PM10 (valeurs limites) en Île-de-France (jusqu?en 2019) et en
Martinique (avant 2017).
Les normes réglementaires de qualité de l?air européennes concernant le NO2, entrées en vigueur en
2010, sont en effet dépassées de façon régulière dans plusieurs agglomérations. Après un avis motivé
adressé à la France en février 2017, la Commission européenne a saisi la CJUE en octobre 2018 au sujet
du non-respect des normes réglementaires de qualité de l?air et de l?insuffisance des actions mises en
oeuvre pour 12 zones : Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice, Paris, Reims,
Strasbourg, Toulon, Toulouse et la vallée de l?Arve. En octobre 2019, la CJUE a condamné la France pour
manquement aux obligations de la directive 2008/50/CE. La Commission européenne a mis en demeure la
France pour non-exécution de cet arrêt fin 2020, et une nouvelle fois en février 2024.
S?agissant des PM10, il est reproché à la France de ne pas se conformer aux normes réglementaires de
qualité de l?air et de ne pas mettre en place des plans d?action répondant aux ambitions de la directive.
Après une mise en demeure en février 2013, elle a reçu un avis motivé de la Commission européenne en
avril 2015 pour 10 zones : Douai-Béthune-Valenciennes, Grenoble, Lyon, Marseille, la Martinique, Nice,
Paris, Toulon, la zone urbaine régionale Provence-Alpes-Côte d?Azur et la zone urbaine régionale de
Rhône-Alpes. En 2021, la Commission a saisi la CJUE. Cette dernière a condamné la France le 28 avril
2022 pour dépassements des concentrations en PM10 pour deux zones : l?une située en Martinique (où le
phénomène naturel de brumes des sables constitue parfois une part importante des concentrations en
PM10), l?autre située en Île-de-France. Cette condamnation concerne respectivement la période 2005-2016
pour la Martinique et la période 2005-2019 pour l?Île-de-France. Aucun dépassement n?a été enregistré
pour ces deux zones en 2020, 2022 et 2023, ainsi qu?en 2021 pour l?Île-de-France. Pour la Martinique,
après retranchement des contributions naturelles, les valeurs réglementaires sont respectées en 2021.
Au niveau français, le 10 juillet 2020, le Conseil d?État a rendu une décision infligeant une astreinte de 10
millions d?euros par semestre à l?État français, car ce dernier n?a pas, selon la plus haute juridiction
administrative, pris les mesures demandées pour réduire la pollution de l?air dans huit zones en France, à
savoir : Grenoble, Lyon, Marseille ? Aix-en-Provence, la Martinique, Paris, Reims, Strasbourg et Toulouse.
Cette décision fait suite à une première en date du 12 juillet 2017. En 2021 et en 2022, le Conseil d?État a
constaté que les normes réglementaires de qualité de l?air étaient toujours dépassées dans plusieurs
zones et que des actions supplémentaires restaient nécessaires. Il a ainsi condamné l?État au paiement
de trois astreintes : 10 M¤ pour les six premiers mois - au titre du 1er semestre 2021, puis 20 M¤ pour
l?année suivante (2e semestre 2021 et 1er semestre 2022), mais a cependant abaissé de moitié le montant
de l?astreinte à 10 M¤ pour l?année suivante (2e semestre 2022 et 1er semestre 2023), pour tenir compte
du fait que certaines zones dépassaient encore la valeur limite, mais que le nombre de zones concernées
et l?ampleur des dépassements avaient été réduits. Le Conseil d?État a annoncé réviser cette astreinte
chaque semestre.
>>>
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 55
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
>>>
Le nombre de zones présentant des dépassements des valeurs limites en 2023 a fortement diminué par
rapport à 2018 pour le NO2 : parmi les trois zones visées dans les contentieux qui étaient encore en
dépassement en 2022, deux demeuraient en dépassement en 2023 : Paris et Lyon. De même l?ampleur
des dépassements en valeur, mais aussi en couverture géographique a été diminuée. En Île-de-France,
le nombre de personnes exposées a ainsi baissé de 99 % : 5 000 personnes en 2023, contre 40 000 en
2022, 60 000 en 2021 et 900 000 en 2018. À Lyon, la population exposée à ces dépassements est
passée de 13 920 personnes à 210 personnes entre 2018 et 2023, ce qui représente une réduction de
98 % du nombre de personnes concernées.
Les actions menées aux niveaux national et local pour lutter contre la pollution de l?air sont détaillées sur
le site du ministère de la Transition écologique, de l?Énergie, du Climat et de la Prévention des risques.
Ces actions ciblent tous les secteurs, avec un accent spécifique sur les secteurs fortement contributeurs
aux concentrations de NO2 dans les zones en dépassement : notamment les actions ciblant les
émissions du transport routier ? en favorisant les mobilités alternatives ou moins émettrices de polluants,
ou permettant de réduire les émissions du transport routier ? voir notamment
www.mieuxrespirerenville.gouv.fr ; ou les mesures permettant de limiter les émissions du transport
maritime. Les plans de protection de l?atmosphère (PPA) élaborés et adoptés au niveau local permettent
d?adapter et de compléter les mesures en fonction des enjeux locaux.
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair
https://mieuxrespirerenville.gouv.fr/
56 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 57
annexes
Annexes
? Des ressources complémentaires en ligne donnent accès aux
informations suivantes :
? résultats détaillés par polluant (SO2, NO2, PM10, PM2,5, O3,
CO, C6H6, B[a]P, As, Cd, Pb, Ni) ;
? description du dispositif français de surveillance de la qualité
de l?air ;
? mesures mises en place pour lutter contre la pollution de
l?air ;
? normes réglementaires de qualité de l?air en vigueur ;
? normes réglementaires de qualité de l?air envisagées pour
2030 ;
? valeurs guides de l?OMS.
? Sigles et abréviations
>
58 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
DES RÉSULTATS DÉTAILLÉS PAR POLLUANT
Le site du service des données et études statistiques fournit, en fonction des données disponibles pour chaque
polluant, l?évolution des émissions dans l?air des différents secteurs d?activité depuis 2000, l?évolution des
concentrations moyennes, l?évolution du pourcentage de stations ne respectant pas la réglementation européenne
pour la protection de la santé humaine et le détail de certains épisodes de pollution. Ces informations sont
regroupées dans les pages suivantes :
? Les rejets de polluants dans l?air : données détaillées du bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
(à paraître)
? Les niveaux de polluants dans l?air : données détaillées du bilan de la qualité de l?air extérieur en France
en 2023 (à paraître)
? Émissions et concentrations de polluants dans l?air en Europe entre 2000 et 2022 (à paraître)
Par ailleurs, pour en savoir plus sur l?élaboration des inventaires d?émission de polluants atmosphériques, la
méthodologie utilisée est détaillée par le Citepa via le lien suivant : www.citepa.org/fr/ominea/
LE DISPOSITIF FRANÇAIS DE SURVEILLANCE DE LA QUALITÉ DE L?AIR
La surveillance de la qualité de l?air est confiée par l?État, dans chaque région, à des associations agréées de
surveillance de la qualité de l?air (Aasqa). Les Aasqa réunissent les services de l?État, des collectivités, des
entreprises émettrices des substances surveillées et des associations. Le Laboratoire central de surveillance de la
qualité de l?air (LCSQA) apporte un appui stratégique, technique et scientifique au dispositif. Il est le laboratoire
national de référence requis par les directives européennes et assure la coordination technique du dispositif national
de surveillance. L?Institut national de l?environnement industriel et des risques (Ineris), au travers du LCSQA, est
responsable de la gestion de la base de données nationale Geod?air et de sa diffusion en open data. L?Ineris est
également en charge de l?élaboration de cartographies couvrant l?ensemble du territoire sur la base des données
Prev?air et des données de Geod?air, de leur expertise et de leur diffusion en open data.
? La qualité de l?air en France métropolitaine cartographiée de 2000 à aujourd?hui par l?Ineris
? Geod?air
En 2023, un réseau de 585 stations de mesures, complété par des outils de modélisation, permet de surveiller
la qualité de l?air sur l?ensemble du territoire. Douze de ces stations font également parties du dispositif de mesure
et d?évaluation en zone rurale de la pollution atmosphérique à longue distance. Ce dernier constitue la contribution
française au dispositif européen de suivi des pollutions atmosphériques longues distances et transfrontières
(European Monitoring and Evaluation Programme - Emep).
De plus, sur la période 2021-2022, 75 substances ont été recherchées pour le suivi national pérenne des résidus
de pesticides dans l?air ambiant (tableau 1).
Plusieurs articles détaillent ce dispositif de surveillance :
? Le dispositif de surveillance de la qualité de l?air en France
? Surveiller, évaluer et prévoir la qualité de l?air
L?arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l?air ambiant précise
l?organisation de la surveillance en France.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-rejets-de-polluants-dans-lair-resultats-complementaires-du-bilan-de-la-qualite-de-lair
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-niveaux-de-polluants-dans-lair-donnees-detaillees-du-bilan-de-la-qualite-de-lair-exterieur-en-1
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-niveaux-de-polluants-dans-lair-donnees-detaillees-du-bilan-de-la-qualite-de-lair-exterieur-en-1
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/emissions-et-concentrations-de-polluants-dans-lair-en-europe-de-2000-2021
http://www.citepa.org/fr/ominea/
https://www.ineris.fr/fr/recherche-appui/risques-chroniques/mesure-prevision-qualite-air/qualite-air-france-metropolitaine
https://www.geodair.fr/
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/le-dispositif-de-surveillance-de-la-qualite-de-lair-en-france
http://www.ecologie.gouv.fr/surveiller-evaluer-et-prevoir-qualite-lair
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043388197
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043388197
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 59
annexes
Tableau 1 : liste des substances retenues pour le SPN des pesticides sur la période 2021-2022
Nom de la molécule Usage Nom de la molécule Usage
2,4-D (2-ETHYLHEXYL ESTER) Herbicide Folpel Fongicide
2,4-DB (2-ETHYLHEXYL ESTER) Herbicide Heptachlore Insecticide
Acetochlore Herbicide Iprodione Fongicide
Bifenthrine Insecticide Lambda cyhalothrine Insecticide
Boscalid Fongicide Lenacil Herbicide
Bromadiolone Insecticide Lindane Insecticide
Bromoxynil octanoate Herbicide Linuron Herbicide
Butraline Herbicide Metamitrone Herbicide
Carbetamide Herbicide Metazachlore Herbicide
Chlordane Insecticide S-métolachlore Herbicide
Chlordécone Insecticide Metribuzine Herbicide
Chlorothalonil Fongicide Mirex Insecticide
Chlorprophame Herbicide Myclobutanil Fongicide
Chlorpyriphos-ethyl Insecticide Oryzalin Herbicide
Chlorpyriphos-methyl Insecticide Oxadiazon Herbicide
Clomazone Herbicide Oxyfluorfene Herbicide
Cypermethrine Insecticide Pendimethaline Herbicide
Cyproconazole Fongicide Pentachlorophenol Fongicide
Cyprodinil Fongicide Permethrine Insecticide
Deltamethrine Insecticide Phosmet Insecticide
Diclorane Fongicide Piperonyl butoxide Insecticide
Dieldrine Insecticide Prochloraz Fongicide
Difenoconazole Fongicide Propyzamide Herbicide
Diflufenicanil Herbicide Prosulfocarbe Herbicide
Dimethenamide-p Herbicide Pyrimethanil Fongicide
Dimethoate Insecticide Pyrimicarbe Insecticide
Diuron Herbicide Spiroxamine Fongicide
Endrine Insecticide Tebuconazole Fongicide
Epoxiconazole Fongicide Tébuthiuron Herbicide
Ethion Insecticide Terbutryne Herbicide
Ethoprophos Insecticide Tolylfluanide Fongicide
Etofenprox Insecticide Triadimenol Fongicide
Fenarimol Fongicide Triallate Herbicide
Fenpropidine Fongicide Trifloxystrobine Fongicide
Fipronil Insecticide Acide aminomethylphosphonique (AMPA) Métabolite
Fluazinam Fongicide Glufosinate Herbicide
Flumetraline Herbicide Glyphosate Herbicide
Fluopyram Fongicide
Source : Geod?air, juillet 2023
60 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
DES MESURES POUR LUTTER CONTRE LA POLLUTION DE L?AIR SONT MISES EN OEUVRE À
DIFFÉRENTES ÉCHELLES
Afin de faire face aux enjeux sanitaires et économiques, des réglementations et des actions destinées à réduire les
sources de pollution dans différents secteurs sont mises en oeuvre :
? Au niveau européen : le droit européen fixe des plafonds annuels nationaux d?émission et des normes
réglementaires de qualité de l?air. Des réglementations sectorielles (émissions industrielles, qualité des
carburants, émissions des transports, etc.) sont également élaborées :
environment.ec.europa.eu/topics/air_en?prefLang=fr.
? Au niveau national : l?État élabore les politiques nationales de surveillance de la qualité de l?air, de réduction
des émissions polluantes et de diminution de l?exposition de la population aux polluants au quotidien et lors
des épisodes de pollution. Il combine mesures réglementaires, fiscales, incitatives, outils de planification à
destination des collectivités et sensibilisation des acteurs.
www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-national-0
? Au niveau local : les préfets adoptent des PPA, après concertation avec les collectivités locales et les parties
prenantes, dans toutes les zones en dépassement et les agglomérations de plus de 250 000 habitants. Ces
plans couvrent près de la moitié de la population française.
Les préfets mettent en oeuvre des mesures d?urgence pendant les épisodes de pollution pour réduire les émissions
et l?exposition des populations.
Les collectivités (régions, départements, groupements intercommunaux, communes) contribuent, en fonction de
leurs compétences, à surveiller et à améliorer la qualité de l?air (organisation des transports, schéma régional climat-
air-énergie, plan climat-air-énergie-territorial, financements, etc.).
Tous les secteurs d?activité (industrie, transports, résidentiel, agriculture) contribuent à la pollution atmosphérique.
La politique en faveur de la qualité de l?air nécessite donc l?implication de tous les acteurs. Elle s?inscrit dans la
durée et ses effets sont progressifs.
- Les actions au niveau local : www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-
niveau-local-1
- Les feuilles de route qualité de l?air : www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-
au-niveau-local-1
- « Mieux respirer c?est ça l?idée ! » : www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/kits_communication/20106_QA-
brochure.collectivites_en%20pdf%20accessible.pdf
La sensibilisation du public est également un moyen pour lutter contre la pollution de l?air :
- « On ne badine pas avec l?aérosol » : youtu.be/ r3iYgbnHDkE
- « Santé Bois Énergie : réduire les émissions de polluants du chauffage domestique » :
youtu.be/kdWaBL_pqDU
- « Mes déplacements » : www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mes-deplacements
- « Mon chauffage » : https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-chauffage
- « Mon jardin » : www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-jardin
- « La qualité de l?air racontée par la modélisation » : www. youtube.com/watch?v=mqe5MtR-TDE
- « La qualité de l?air sous haute surveillance » : www.youtube.com/watch?v=5wJ7curxJX4
- « Mieux respirer en ville » - portail national d?information sur les zones à faibles émissions et le déploiement
d?une mobilité moins émissive : mieuxrespirerenville.gouv.fr/
- « Bien se chauffer au bois » : agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/bien-chauffer-bois-moins-
polluer
La sensibilisation du public se fait également au quotidien via la diffusion par les Aasqa d?un indice de qualité de
l?air, l?indice ATMO, dont la version révisée est diffusée depuis le 1er janvier 2021.
Dans un rapport de juillet 2020 la Cour des comptes dresse un bilan de la politique de lutte contre la pollution
de l?air (juillet 2020).
https://environment.ec.europa.eu/topics/air_en?prefLang=fr
http://ec.europa.eu/environment/air/index_en.htm
http://ec.europa.eu/environment/air/index_en.htm
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-national-0
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/kits_communication/20106_QA-brochure.collectivites_en%20pdf%20accessible.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/kits_communication/20106_QA-brochure.collectivites_en%20pdf%20accessible.pdf
https://youtu.be/r3iYgbnHDkE
https://youtu.be/kdWaBL_pqDU
http://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mes-deplacements
http://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mes-deplacements
https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-chauffage
https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-jardin
http://www.youtube.com/watch?v=mqe5MtR-TDE
https://www.youtube.com/watch?v=5wJ7curxJX4
https://mieuxrespirerenville.gouv.fr/
https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/bien-chauffer-bois-moins-polluer
https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/bien-chauffer-bois-moins-polluer
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/IndiceATMO_fiche_BAT-web.pdf
https://www.ccomptes.fr/system/files/2020-09/20200923-58-2-rapport-politiques-lutte-contre-pollution-air_0.pdf
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 61
annexes
DES NORMES RÉGLEMENTAIRES DE QUALITÉ DE L?AIR SONT FIXÉES AUX NIVEAUX EUROPÉEN ET
FRANÇAIS
Au niveau européen, deux directives fixent des normes réglementaires de qualité de l?air : la directive 2008/50/CE
du 21 mai 2008 concernant la qualité de l?air ambiant et un air pur pour l?Europe et la directive 2004/107/CE du 14
décembre 2004 concernant l?arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les hydrocarbures aromatiques
polycycliques dans l?air ambiant. Ces deux textes assurent un cadre commun pour l?évaluation et la gestion de la
qualité de l?air, ainsi que pour l?information du public. Les directives fixent également des concentrations maximales
dans l?air pour certaines substances polluantes dans le but d?éviter, de prévenir ou de réduire leurs effets nocifs sur
la santé humaine et les écosystèmes pour certains polluants (tableau 2). Ces directives sont en cours de révision
au niveau européen.
Ces textes sont transposés en droit français par l?article R.221-1 du Code de l?environnement :
www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000022964539.
Les normes réglementaires de qualité de l?air sont disponibles sur : www.ecologie.gouv.fr/politiques-
publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-
pollution-de-lair-4
Les définitions des objectifs des normes réglementaires de qualité de l?air sont précisées dans les directives
2008/50/CE et 2004/107/CE ainsi que dans le Code de l?environnement :
? objectif de qualité et objectif à long terme : un niveau à atteindre à long terme, sauf lorsque cela n?est pas
réalisable par des mesures proportionnées, afin d?assurer une protection efficace de la santé humaine et de
l?environnement ;
? niveau critique : un niveau fixé sur la base des connaissances scientifiques, au-delà duquel des effets nocifs
directs peuvent se produire sur certains récepteurs, tels que arbres, autres plantes ou écosystèmes naturels,
mais pas sur des êtres humains ;
? valeur cible : un niveau fixé dans le but d?éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé
humaine et/ou l?environnement dans son ensemble, à atteindre dans la mesure du possible sur une période
donnée ;
? valeur limite : un niveau fixé sur la base des connaissances scientifiques, dans le but d?éviter, de prévenir ou
de réduire les effets nocifs sur la santé humaine et/ou l?environnement dans son ensemble, à atteindre dans
un délai donné et à ne pas dépasser une fois atteint ;
? seuil d?information : un niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la
santé humaine des groupes particulièrement sensibles de la population et pour lequel des informations
immédiates et adéquates sont nécessaires ;
? seuil d?alerte : un niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé
humaine de l?ensemble de la population et à partir duquel les États membres doivent immédiatement prendre
des mesures.
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000022964539
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-pollution-de-lair-4
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-pollution-de-lair-4
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-pollution-de-lair-4
62 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
Tableau 2 : normes réglementaires européennes et françaises de qualité de l?air
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
NO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 200 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 18 h par année civile
01/01/2010
Seuil d?information et
de recommandation
(FR)
Moyenne horaire 200 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 400 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
200 µg/m3 en cas de
persistance (FR)
-
Valeur limite et
objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 40 µg/m3 sur une année civile 01/01/2010
NOx
Végétation Niveau critique Moyenne annuelle 30 µg/m3 sur une année civile -
PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne journalière 50 µg/m3 à ne pas dépasser
plus de 35 j par année civile
01/01/2005
Seuil d?information et
de recommandation
(FR)
Moyenne journalière 50 µg/m3 -
Seuil d?alerte (FR) Moyenne journalière 80 µg/m3 -
Valeur limite Moyenne annuelle 40 µg/m3 sur une année civile 01/01/2005
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 30 µg/m3 sur une année civile -
PM2,5
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 25 µg/m3 sur une année civile 01/01/2015
Valeur cible Moyenne annuelle 25 µg/m3 (20 µg/m3 FR) sur
une année civile
01/01/2010
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 10 µg/m3 sur une année civile -
SO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 350 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 24 h par année civile
01/01/2005
Seuil d?information et
de recommandation
(FR)
Moyenne horaire 300 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 500 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
Valeur limite Moyenne journalière 125 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 j par année civile
01/01/2005
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 50 µg/m3 sur une année civile -
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 63
annexes
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
Végétation Niveau critique Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile -
Niveau critique Moyenne hivernale 20 µg/m3 (du 1er octobre de
l?année x-1 au 31 mars de
l?année x)
-
O3
Santé humaine Valeur cible Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
120 µg/m3 à ne pas dépasser,
en moyenne sur 3 ans, plus de
25 fois par année civile
01/01/2010
Objectif à long terme Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
120 µg/m3 -
Seuil d?information Moyenne horaire 180 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 240 µg/m3
Seuil d?alerte pour la
mise en oeuvre
progressive de
mesures d?urgence
(FR)
Moyenne horaire 1) 240 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
2) 300 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
3) 360 µg/m3 pendant 1 h
-
Végétation Valeur cible AOT40* en moyenne
sur 5 ans
18 000 (µg/m3).h 01/01/2010
Objectif à long terme AOT40* 6 000 (µg/m3).h -
CO
Santé humaine Valeur limite Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
10 000 µg/m3 01/01/2005
C6H6
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 5 µg/m3 sur une année civile 01/01/2010
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 2 µg/m3 sur une année civile -
Pb dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 0,5 µg/m3 sur une année civile 01/01/2005
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 0,25 µg/m3 sur une année civile -
As dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 6 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
Cd dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 5 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
Ni dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 20 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
B[a]P dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 1 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
* Cumul des concentrations observées au-dessus du seuil de 80 ?g/m3 (40 ppb) et mesurées de mai à juillet entre 8 h et 20 h.
Sources : directives 2004/107/CE et 2008/50/CE et Code de l?environnement
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
64 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
LES NORMES RÉGLEMENTAIRES DE QUALITÉ DE L?AIR ENVISAGÉES POUR 2030
La Commission européenne a engagé une révision des directives européennes en matière de qualité de l?air
(2004/107/CE et 2008/50/CE), avec notamment une volonté de faire évoluer les normes réglementaires de qualité
de l?air vers les valeurs guides de l?OMS, plus restrictives. La Commission européenne a publié un projet de révision
et de fusion des directives le 26 octobre 2022. Après plusieurs trilogues, un accord provisoire a été trouvé le 20
février 2024 et validé par le Parlement européen le 24 avril 2024. Celui-ci doit encore être formellement adopté par
les États membres au sein du Conseil de l?Union européenne. Les normes réglementaires de qualité de l?air
envisagées pour 2030 sont présentées ci-dessous (tableau 3).
Tableau 3 : normes réglementaires de qualité de l?air envisagées pour 2030 dans le cadre de la révision des
directives européennes de qualité de l?air
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
NO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 200 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 h par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne journalière 50 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Seuil d?alerte Moyenne horaire 400 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
NOx
Végétation Niveau critique Moyenne annuelle 30 µg/m3 sur une année civile -
PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne journalière 45 µg/m3 à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Seuil d?alerte Moyenne journalière 90 µg/m3 sur trois jours
consécutifs
-
PM2,5
Santé humaine Valeur limite Moyenne journalière 25 µg/m3 à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 10 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Seuil d?alerte Moyenne journalière 50 µg/m3 sur trois jours
consécutifs
-
SO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 350 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 h par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne journalière 50 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 65
annexes
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
Seuil d?alerte Moyenne horaire 500 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
Niveau critique Moyenne hivernale 20 µg/m3 (du 1er octobre de
l?année x-1 au 31 mars de
l?année x)
-
O3
Santé humaine Valeur cible Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
120 µg/m3 à ne pas dépasser,
en moyenne sur 3 ans, plus de
18 fois par année civile
01/01/2030
Objectif à long terme Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
100 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 jours par année
civile
01/01/2050
Seuil d?information Moyenne horaire 180 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 240 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
Végétation Valeur cible AOT40* en moyenne
sur 5 ans
18 000 (µg/m3).h 01/01/2030
Objectif à long terme AOT40* 6 000 (µg/m3).h 01/01/2050
CO
Santé humaine Valeur limite Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
10 000 µg/m3 01/01/2030
Valeur limite Moyenne journalière 4 000 µg/m3, à ne pas
dépasser plus de 18 j par
année civile
01/01/2030
C6H6
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 3,4 µg/m3 01/01/2030
Pb dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 0,5 µg/m3 01/01/2030
As dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 6 ng/m3 01/01/2030
Cd dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 5 ng/m3 01/01/2030
Ni dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 20 ng/m3 01/01/2030
B[a]P dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 1 ng/m3 01/01/2030
* Cumul des concentrations observées au-dessus du seuil de 80 ?g/m3 (40 ppb) et mesurées de mai à juillet entre 8 h et 20 h.
Source : proposition de directive du Parlement européen et du Conseil relative à la qualité de l'air ambiant et à un air pur pour l'Europe
https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2024-0319_FR.html#title2
66 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
DES VALEURS GUIDES FIXÉES PAR L?OMS
L?OMS préconise des valeurs guides de qualité de l?air ambiant pour différents polluants visant à protéger la santé
des populations. Elles résultent des connaissances sur les effets sur la santé, documentées par les données
médicales, épidémiologiques et toxicologiques. Ainsi, en septembre 2021, l?OMS a publié des valeurs guides
actualisées pour six polluants : les PM10, les PM2,5, le NO2, l?O3, le SO2 et le CO (tableau 4).
Tableau 4 : valeurs guides recommandées par l?OMS, en 2021
Polluant Durée retenue pour le calcul
des moyennes
Valeur guide de 2021 Commentaire
PM2,5 Année 5 µg/m3 Sur une année civile
24 h 15 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
PM10 Année 15 µg/m3 Sur une année civile
24 h 45 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
O3 Pic saisonnier 60 µg/m3 Moyenne de la concentration moyenne
quotidienne maximale d?O3 sur 8 h au
cours des six mois consécutifs où la
concentration moyenne d?O3 a été la
plus élevée
8 h 100 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
NO2 Année 10 µg/m3 Sur une année civile
24 h 25 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
SO2 24 h 40 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
CO 24 h 4 000 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
Source : OMS, septembre 2021
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 67
annexes
Sigles et abréviations
Aasqa Associations agréées de surveillance de la qualité de l?air
AEE Agence européenne pour l?environnement
AMPA Acide aminomethylphosphonique
Anses Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation, de l?environnement et du travail
As Arsenic
B[a]P Benzo[a]pyrène
C6H6 Benzène
CARA Programme national de surveillance de la composition chimique des particules en milieu urbain
Cd Cadmium
Citepa Centre interprofessionnel technique d?études de la pollution atmosphérique
CJUE Cour de justice de l?Union européenne
CNEP Campagne nationale exploratoire de mesure des résidus des pesticides dans l?air extérieur
CO Monoxyde de carbone
COV Composés organiques volatils
COVNM Composés organiques volatils non méthaniques
DROM Départements et régions d?outre-mer
ELAPSE Effects of Low-Level Air Pollution: A Study in Europe
Emapec Estimation de la morbidité due à la pollution atmosphérique et de ses coûts économiques
Emep European Monitoring and Evaluation Programme
Geod?air Base nationale des données sur la qualité de l?air
H2S Hydrogène sulfuré
IEM Indicateur d?exposition moyenne
Ineris Institut national de l?environnement industriel et des risques
LCSQA Laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air (groupement d?intérêt scientifique
composé de l?Ineris, du Laboratoire national de métrologie et d?essais et de l?IMT Nord Europe)
NH3 Ammoniac
Ni Nickel
NO Monoxyde d?azote
NO2 Dioxyde d?azote
NOx Oxydes d?azote
O3 Ozone
OMS Organisation mondiale de la santé
Pb Plomb
PM10 Particules de diamètre inférieur ou égal à 10 µm
PM2,5 Particules de diamètre inférieur ou égal à 2,5 µm
PPA Plan de protection de l?atmosphère
Prev?air Plate-forme nationale de prévision et de cartographie de la qualité de l?air
RNSA Réseau national de surveillance aérobiologique
SO2 Dioxyde de soufre
SPF Santé publique France
SPN Suivi pérenne national
UE Union européenne
68 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 69
Conditions générales d?utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage,
faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille - 75006 Paris), est illicite
et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et
non destinées à une utilisation collective, et, d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou
d?information de l?oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 - art. L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art. 425).
Dépôt légal : octobre 2024
ISSN : 2557-8138 (en ligne)
Directrice de publication : Béatrice Sédillot
Coordination éditoriale : Laurianne Courtier
Traitement des données : Laurent Létinois (Ineris/
LCSQA), Clothilde Mantelle (Ineris/LCSQA), Fabrice
Marlière (Ineris/LCSQA), Morgane Salomon (Ineris/
LCSQA), Anne Billaut (SDES), Marlène Kraszewski
(SDES), Aurélie Le Moullec (SDES)
Cartographie : Ineris/LCSQA, Antea
Infographie : Bertrand Gaillet
Commissariat général
au développement durable
Bilan de la qualité
de l?air extérieur
en France
en 2023
Le bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
confirme que la qualité de l?air s?améliore en lien avec la
réduction des émissions de polluants. Ces progrès font
suite à la mise en oeuvre depuis plusieurs années de
stratégies et plans d?action dans différents secteurs
d?activité.
Toutefois, même si les teneurs en polluants dans l?air
baissent, des dépassements de normes réglementaires de
qualité de l?air pour la protection de la santé persistent
dans certaines zones.
Pour le dioxyde d?azote (NO2) et les particules de
diamètre inférieur ou égal à 10 ?m, ces normes
réglementaires (qui doivent être respectées
impérativement) ont respectivement été dépassées dans
trois et deux agglomérations en 2023. Pour le NO2,
l?ampleur de ces dépassements et le nombre de
personnes exposées ont drastiquement diminué depuis
2018 à Paris et Lyon, seules agglomérations régulièrement
confrontées à des dépassements.
En 2023, les normes réglementaires pour l?ozone et le
nickel, à respecter dans la mesure du possible,
ont également été dépassées respectivement dans 22 et
une agglomérations.
Service des données et études statistiques
Sous-direction de l?information environnementale
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Avant-propos
Synthèse et données clés
La pollution atmosphérique : impacts sanitaires, environnementaux et économiques
La qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
En 2023, l?ampleur desdépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue de baisser pou le NO2
Des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance spécifique en France
En 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Annexes
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION certaines plantes anémophiles en sont la principale cause. Les espèces végétales avec un fort
potentiel allergisant sont :
- les graminées ;
- le bouleau dans le nord de la France métropolitaine ;
- la pariétaire (dans le sud de la France métropolitaine principalement) ;
- le cyprès, le thuya, le genévrier et d?autres espèces de la même famille ainsi que l?olivier (dans le sud de la France
métropolitaine essentiellement) ;
- l?aulne, le charme commun ;
- le frêne, le mûrier à papier, le noisetier ;
- l?ambroisie et l?armoise.
Certains facteurs tels que le changement climatique et la pollution de l?air peuvent favoriser et accentuer les
pollinoses. L?impact du changement climatique est multiple : allongement des saisons polliniques ; photosynthèse
et donc production de pollens accrues avec la hausse des concentrations en dioxyde de carbone ; augmentation
du contenu en allergènes des grains de pollen avec la température ; migration de certaines espèces végétales
favorisée et régression d?autres espèces qui supportent moins la chaleur comme les hêtres notamment. De son
côté, la pollution de l?air fragilise les voies respiratoires qui vont donc être plus sensibles à l?exposition aux pollens.
De plus, les polluants atmosphériques fragilisent la paroi des grains de pollen qui peuvent ensuite se fragmenter
en particules submicroniques qui vont s?introduire plus profondément dans l?appareil respiratoire et libérer des
protéines responsables des allergies. Par ailleurs, l?introduction d?arbres dans les villes (cyprès, bouleau, noisetier,
etc.) multiplie également les plantes émettrices de pollens allergisants, contribuant ainsi à l?augmentation des
allergies respiratoires, d?où l?importance de bien choisir les espèces22.
Dans ce contexte, la France bénéficie notamment d?un dispositif de surveillance constitué de 86 capteurs
répartis sur son territoire. Ce dispositif permet d?informer les personnes allergiques et les professionnels de la santé
des périodes d?émission et des concentrations de pollens et de moisissures dans l?air et donc d?adapter les
traitements et les comportements, afin de réduire les effets sur la santé.
Une augmentation des quantités de pollens est observée depuis plusieurs années, avec d?importantes
variations liées aux conditions météorologiques. Le nombre de grains de pollen présents dans l?air a ainsi augmenté
sur la période 2000-2023, de manière globale (graphique 11). Leur évolution est corrélée à celles du bouleau et de
l?ambroisie, espèces à fort potentiel allergisant. Cette hausse s?explique notamment par une plus forte densité de
la végétation, parfois en lien avec l?apparition d?espèces (telles que l?ambroisie) sur certains territoires
métropolitains auparavant non concernés, et par des conditions météorologiques (fortes chaleurs persistantes,
pluviométrie déficitaire) propices à une production accrue de pollens.
Le bouleau, au potentiel allergisant très élevé et présent dans la moitié ou les deux tiers du nord de l?Europe,
pollinise en mars-avril et libère de grandes quantités de pollens dans l?air. Ce dernier a été retenu comme indicateur
du changement climatique pour sa sensibilité aux événements climatiques à long terme23. Depuis la fin des années
1980, la quantité annuelle de pollens de bouleau a augmenté de 35 % pour six villes de France métropolitaine
présentant des climats différents (Amiens, Lyon, Montluçon, Paris, Strasbourg et Toulouse) parallèlement à la
hausse de la température moyenne de juillet à juin (graphique 12).
De plus, l?index clinique permet de suivre la symptomatologie liée au pollen en population et est donc le témoin
de l?impact sanitaire du pollen au fil de la saison pollinique (graphique 11). Cet index se fonde sur le nombre de
patients venus en consultation, la fréquence et la gravité de leurs symptômes au sein d?un réseau de médecins
sentinelles volontaires.
Les coûts annuels de l?impact sanitaire associé spécifiquement aux pollens d?ambroisie ont été estimés par
l?Anses entre 59 et 186 millions d?euros par an pour la prise en charge médicale (les médicaments et les
21 Ministère de la santé et de la prévention.
22 Voir pour cela le guide d?information Végétation en ville, RNSA.
23 Indicateur de pollen de bouleau, ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/air-exterieur/pollens-et-allergies/article/effets-des-pollens-sur-la-sante
https://www.vegetation-en-ville.org/wp-content/themes/vegetationenville/PDF/Guide-Vegetation.pdf?v=2018.06.18-11.56.35
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/impacts-du-changement-climatique-sante-societe#indicateur-de-pollen-de-bouleau-3
46 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 4 : des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance
spécifique en France
consultations par exemple), entre 10 et 30 millions d?euros par an pour les coûts des pertes de production, basés
sur les arrêts de travail et entre 346 et 438 millions d?euros par an pour les coûts de la perte de qualité de vie des
personnes allergiques24.
Graphique 11 : évolution des quantités totales annuelles de pollens et de l?index clinique, en France,
depuis 2000
En somme des grains.j/m3 Sans unité
Note : l?index clinique est un indicateur qui se fonde sur le nombre de patients venus en consultation, la fréquence et la gravité de leurs
symptômes au sein d?un réseau de médecins sentinelles volontaires.
Source : RNSA, 2024
Graphique 12 : évolution des quantités totales annuelles de pollens de bouleau et de la température
annuelle, pour six villes de France, depuis 1989
En somme des grains.j/m3 °C
Note : les quantités moyennes de pollens sont calculées avec des moyennes mobiles sur quatre ans (année étudiée plus les trois années
précédentes), afin de limiter les variabilités interannuelles liées aux conditions météorologiques.
Champ : France métropolitaine.
Sources : RNSA (quantité totale annuelle de pollens de bouleau) ; Météo-France (températures)
24 L?ambroisie en France : coûts des impacts sanitaires et pistes d?actions, Anses, décembre 2020.
0
1
2
3
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5
6
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8
9
0
5 000
10 000
15 000
20 000
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35 000
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45 000
50 000
Quantité totale annuelle de pollens (échelle de gauche)
Index clinique moyen (échelle de droite)
10,0
10,5
11,0
11,5
12,0
12,5
13,0
13,5
0
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
Quantité totale annuelle de pollens de bouleau (échelle de gauche)
Températures moyennes annuelles de juillet à juin (échelle de droite)
https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf
https://www.anses.fr/fr/content/l%E2%80%99ambroisie-en-france-co%C3%BBts-des-impacts-sanitaires-et-pistes-d%E2%80%99actions
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 47
partie 4 : des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance
spécifique en France
LES MOISISSURES, D?AUTRES CONTAMINANTS BIOLOGIQUES QUI PEUVENT IMPACTER LA SANTÉ
RESPIRATOIRE
D?autres contaminants biologiques sont également présents dans l?air extérieur, notamment les moisissures. Ce
sont des champignons microscopiques qui colonisent notamment les sols et la végétation. Les moisissures peuvent
se reproduire de manière sexuée (deux individus) et de manière asexuée (un individu). Lors de la reproduction
asexuée, les moisissures disséminent de grandes quantités de spores allergisants dans l?air qui peuvent ensuite
produire d?autres moisissures. Selon une expertise de l?Anses25, les moisissures représentent près de 25 % des
contaminants biologiques de l?air extérieur. Elles peuvent provoquer des effets sur la santé respiratoire, notamment
une exacerbation de l?asthme chez l?enfant.
En France, la coordination de la surveillance des spores de moisissures dans l?air extérieur est réalisée sur
20 sites avec les mêmes capteurs que pour la surveillance des pollens. Neuf sites assurent uniquement le suivi
des spores d?Alternaria et de Cladosporium, dont le potentiel allergisant est élevé.
Les concentrations les plus élevées dans l?air extérieur sont retrouvées sur la période été-automne, de mai à
septembre-octobre, en lien avec le cycle de vie des végétaux. Leur développement est principalement lié au climat
et à la végétation. En 2023, l?index annuel moyen pour les spores d?Alternaria et de Cladosporium est en baisse
par rapport à 2022 mais reste au même niveau qu?en 2021 (graphique 13). Les quantités de spores de moisissures
recueillies durant l?été et l?automne sont caractéristiques d?un temps variable avec une alternance de périodes
sèches et ensoleillées et de périodes orageuses et pluvieuses. Le pic principal a été mesuré le 14 juillet sur tous
les sites.
Graphique 13 : quantités de spores d?Alternaria et de Cladosporium mesurées par an de 2006 à 2023
En nombre de spores/m3/an
Champ : France métropolitaine.
Source : RNSA
25 Impact sanitaire de l?exposition aux moisissures présentes dans l?air ambiant. Avis et rapport d?expertise collective, Anses, 2020.
0
100 000
200 000
300 000
400 000
500 000
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700 000
0
5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
Alternaria (échelle de gauche) Cladosporium (échelle de droite)
https://pollens.fr/uploads/fixed_link/docs/rc.pdf
https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2018SA0011Ra.pdf
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
48 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 49
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
partie 5
En 2022, la majorité des États
membres de l?Union
européenne, dont la France,
dépassent les normes
réglementaires de qualité de
l?air pour au moins un polluant
? La législation européenne impose, pour certains polluants
atmosphériques, des plafonds d?émission par État membre, ainsi que
des normes réglementaires communes de qualité de l?air. En 2022,
16 États membres, dont la France, respectent l?ensemble de leurs
plafonds d?émission pour les cinq polluants visés. En revanche, les
normes réglementaires de qualité de l?air à respecter impérativement ne
sont pas respectées pour huit États membres de l?Union européenne à
27, à la fois pour le NO2 et pour les PM10. Pour l?O3, polluant dont la
norme réglementaire de qualité de l?air est à respecter dans la mesure
du possible, 16 États membres sont concernés par des dépassements
de cette norme en moyenne sur la période 2020-2022.
Les données utilisées ici pour la comparaison européenne sont celles de
2022, celles de 2023 n?étant pas encore disponibles au niveau
européen.
>
50 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
SEIZE ÉTATS MEMBRES, DONT LA FRANCE, RESPECTENT COMPLÈTEMENT LEURS PLAFONDS
EUROPÉENS D?ÉMISSION DANS L?AIR EN 2022
La législation européenne impose des objectifs aux États membres pour les rejets dans l?air de certains polluants,
notamment la directive (EU) 2016/2284. Ce texte fixe pour chaque État membre des plafonds d?émission pour cinq
polluants (SO2, NOx, COVNM, PM2,5 et NH3), à respecter pour 2020 et 2030. Ces plafonds sont spécifiques à
chaque État membre et correspondent à un pourcentage de réduction des émissions de différents polluants par
rapport à une année de référence, ici 2005.
En 2022, dernière année avec des données disponibles au niveau européen, seize États membres de l?Union
européenne (UE), dont la France, respectent leurs objectifs fixés pour 2020 pour les cinq polluants visés. Le polluant
avec le plus grand nombre d?États membres en dépassement est le NH3 avec neuf États membres concernés en
2022 (graphique 14). Pour les autres polluants, le nombre d?États membres avec des dépassements des plafonds
d?émission est plus limité : deux pour les PM2,5 (Hongrie et Roumanie), deux pour les NOx (Lituanie et Roumanie),
un pour les COVNM (Lituanie) et un pour le SO2 (Chypre).
L?atteinte des objectifs fixés pour 2030 sera principalement conditionnée par la baisse des émissions de NOx,
de NH3 et de PM2,5. En 2022, seules la Belgique et la Finlande respectent tous leurs objectifs. Pour le NH3, 18 États
membres doivent encore réduire leurs émissions : de moins de 10 % par rapport à 2022 pour huit États membres
et entre 10 et 30 % pour dix autres États membres (graphique 15). La Commission européenne estime26 que pour
20 États membres, les mesures prises jusqu?à présent pour réduire les émissions de NH3, en particulier pour le
secteur agricole, ne sont pas suffisantes pour atteindre les objectifs fixés pour 2030. Pour les NOx, 21 États
membres n?ont pas encore atteint leur objectif pour 2030, dont cinq pour lesquels les diminutions nécessaires sont
supérieures à 30 % par rapport aux niveaux de 2022. Pour les PM2,5, 20 États membres devront encore réduire
leurs émissions d?ici à 2030, dont huit sont concernés par des baisses supérieures à 30 % par rapport aux émissions
de 2022. Les efforts devront porter essentiellement sur les secteurs de l?énergie, de l?industrie manufacturière et
extractive ainsi que du transport routier. Pour la France, les émissions de 2022 respectent les objectifs de réduction
pour 2030 pour le SO2, le NH3 et les COVNM. Une diminution comprise entre 10 et 30 % est encore nécessaire
pour les NOx et les PM2,5.
Graphique 14 : situation des États membres de l?UE à 27 par rapport à leurs plafonds d?émission fixés pour
2020, sur la base des émissions estimées pour l?année 2022
En nombre d?États membres
Notes : les données présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore disponibles au niveau européen ; elles ne tiennent pas
compte des ajustements par secteurs d?émissions demandés en 2024 par les États membres à la Commission européenne hormis pour les
COVNM pour l'Irlande car il s'agit d'une nouvelle soumission d'une demande précédemment approuvée.
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, août 2024
26 Third clean air outlook, Commission européenne, décembre 2022.
18
25
25
26
26
8
1
1
1
1
1
1
1
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
NH3
PM2,5
NOx
COVNM
SO2
Objectif atteint Réduction nécessaire inférieure à 10 %
Réduction nécessaire comprise entre 10 et 30 % Réduction nécessaire comprise entre 30 et 50 %
https://environment.ec.europa.eu/publications/third-clean-air-outlook_en
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
lauriane.courtier
Note
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Note
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lauriane.courtier
Note
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Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 51
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Graphique 15 : situation des États membres de l?UE à 27 vis-à-vis de leurs plafonds d?émission fixés pour
2030, sur la base des émissions estimées pour l?année 2022
En nombre d?États membres
Notes : les données présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore disponibles au niveau européen ; elles ne tiennent pas
compte des ajustements par secteurs d?émissions demandés en 2024 par les États membres à la Commission européenne hormis pour les
COVNM pour l'Irlande car il s'agit d'une nouvelle soumission d'une demande précédemment approuvée.
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, août 2024
EN 2022, HUIT ÉTATS MEMBRES DE L?UE PRÉSENTENT DES DÉPASSEMENTS DES NORMES
RÉGLEMENTAIRES DE QUALITÉ DE L?AIR POUR LES PM10 ET LE NO2
Au niveau européen, trois directives européennes (2004/107/CE, 2008/50/CE, 2015/1480) assurent un cadre
commun pour l?évaluation et la gestion de la qualité de l?air, ainsi que pour l?information du public. Elles fixent
également des niveaux de concentrations dans l?air à ne pas dépasser pour 12 substances polluantes dans le but
d?éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé humaine. La Commission européenne a engagé
une révision des directives européennes en matière de qualité de l?air (2008/50/CE et 2004/107/CE), avec
notamment la volonté de faire évoluer les normes réglementaires de qualité de l?air vers les valeurs guides de
l?OMS, plus restricitves. La Commission européenne a publié un projet de révision et de fusion des directives le 26
octobre 2022. Après plusieurs trilogues, un accord provisoire a été trouvé le 20 février 2024 et validé par le
Parlement européen le 24 avril 2024. Celui-ci doit encore être formellement adopté par les États membres au sein
du Conseil de l?Union européenne.
Les PM10 et le NO2 sont les polluants pour lesquels les normes réglementaires de qualité de l?air à respecter
impérativement sont les moins bien respectées en Europe. En 2022 (dernière année avec des données disponibles
au niveau européen), 18 États membres de l?UE à 27 font l?objet de dépassements de ces normes pour au moins
un de ces deux polluants (carte 23). Huit États membres sont concernés par des dépassements à la fois pour les
PM10 et pour le NO2. Pour l?O3, polluant dont la norme réglementaire de qualité de l?air à respecter dans la mesure
du possible est la moins bien respectée, 16 États membres sont concernés par des dépassements de cette norme
en moyenne sur la période 2020-2022.
Pour les PM2,5, trois États membres (Croatie, Italie et Pologne) ne respectent pas la norme réglementaire de
qualité de l?air à respecter impérativement.
9
7
6
16
22
8
7
3
3
2
10
5
13
7
2
7
4
1
1
1
1
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
NH3
PM2,5
NOx
COVNM
SO2
Objectif atteint Réduction nécessaire inférieure à 10 %
Réduction nécessaire comprise entre 10 et 30 % Réduction nécessaire comprise entre 30 et 50 %
Réduction nécessaire supérieure à 50 %
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
52 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Carte 22 : États membres de l?UE à 27 présentant, en 2022, des dépassements des normes réglementaires
de qualité de l?air à respecter impérativement (valeurs limites), parmi le NO2, les PM10 et/ou les PM2,5
Notes : les données de concentrations présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore compilées au niveau européen ; les
dépassements pour les PM10 liés à des évènements naturels, ainsi qu?au salage et sablage des routes, sont pris en compte ici ; les normes
réglementaires de qualité de l?air prises en compte sont les valeurs limites pour la protection de la santé pour le NO2, les PM10, les PM2,5 (détail
des normes en annexe).
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, dataflow E1a données validées, août 2024
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 53
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Carte 23 : États membres de l?UE à 27 présentant, en moyenne sur la période 2020-2022, des dépassements
de la norme réglementaire de qualité de l?air à respecter dans la mesure du possible (valeur cible) pour l?O3
Notes : les données de concentrations présentées sont celles de 2022, celles de 2023 n?étant pas encore compilées au niveau européen ; la
norme réglementaire de qualité de l?air prise en compte est la valeur cible pour la protection de la santé pour l?O3 (détail des normes en annexe).
Champ : UE à 27.
Source : Agence européenne pour l?environnement, dataflow E1a données validées, août 2024
54 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Les contentieux européens et nationaux
portant sur les normes réglementaires de qualité de l?air
pour la protection de la santé humaine
La France est actuellement visée par une procédure contentieuse relative au NO2 pour non-respect de
certaines normes réglementaires de qualité de l?air (valeurs limites) inscrites dans la directive 2008/50/CE
pour la protection de la santé humaine. Elle a également été condamnée le 28 avril 2022 par la Cour de
justice de l?Union européenne (CJUE) compte tenu de dépassements persistants de certaines normes
réglementaires de qualité de l?air en PM10 (valeurs limites) en Île-de-France (jusqu?en 2019) et en
Martinique (avant 2017).
Les normes réglementaires de qualité de l?air européennes concernant le NO2, entrées en vigueur en
2010, sont en effet dépassées de façon régulière dans plusieurs agglomérations. Après un avis motivé
adressé à la France en février 2017, la Commission européenne a saisi la CJUE en octobre 2018 au sujet
du non-respect des normes réglementaires de qualité de l?air et de l?insuffisance des actions mises en
oeuvre pour 12 zones : Clermont-Ferrand, Grenoble, Lyon, Marseille, Montpellier, Nice, Paris, Reims,
Strasbourg, Toulon, Toulouse et la vallée de l?Arve. En octobre 2019, la CJUE a condamné la France pour
manquement aux obligations de la directive 2008/50/CE. La Commission européenne a mis en demeure la
France pour non-exécution de cet arrêt fin 2020, et une nouvelle fois en février 2024.
S?agissant des PM10, il est reproché à la France de ne pas se conformer aux normes réglementaires de
qualité de l?air et de ne pas mettre en place des plans d?action répondant aux ambitions de la directive.
Après une mise en demeure en février 2013, elle a reçu un avis motivé de la Commission européenne en
avril 2015 pour 10 zones : Douai-Béthune-Valenciennes, Grenoble, Lyon, Marseille, la Martinique, Nice,
Paris, Toulon, la zone urbaine régionale Provence-Alpes-Côte d?Azur et la zone urbaine régionale de
Rhône-Alpes. En 2021, la Commission a saisi la CJUE. Cette dernière a condamné la France le 28 avril
2022 pour dépassements des concentrations en PM10 pour deux zones : l?une située en Martinique (où le
phénomène naturel de brumes des sables constitue parfois une part importante des concentrations en
PM10), l?autre située en Île-de-France. Cette condamnation concerne respectivement la période 2005-2016
pour la Martinique et la période 2005-2019 pour l?Île-de-France. Aucun dépassement n?a été enregistré
pour ces deux zones en 2020, 2022 et 2023, ainsi qu?en 2021 pour l?Île-de-France. Pour la Martinique,
après retranchement des contributions naturelles, les valeurs réglementaires sont respectées en 2021.
Au niveau français, le 10 juillet 2020, le Conseil d?État a rendu une décision infligeant une astreinte de 10
millions d?euros par semestre à l?État français, car ce dernier n?a pas, selon la plus haute juridiction
administrative, pris les mesures demandées pour réduire la pollution de l?air dans huit zones en France, à
savoir : Grenoble, Lyon, Marseille ? Aix-en-Provence, la Martinique, Paris, Reims, Strasbourg et Toulouse.
Cette décision fait suite à une première en date du 12 juillet 2017. En 2021 et en 2022, le Conseil d?État a
constaté que les normes réglementaires de qualité de l?air étaient toujours dépassées dans plusieurs
zones et que des actions supplémentaires restaient nécessaires. Il a ainsi condamné l?État au paiement
de trois astreintes : 10 M¤ pour les six premiers mois - au titre du 1er semestre 2021, puis 20 M¤ pour
l?année suivante (2e semestre 2021 et 1er semestre 2022), mais a cependant abaissé de moitié le montant
de l?astreinte à 10 M¤ pour l?année suivante (2e semestre 2022 et 1er semestre 2023), pour tenir compte
du fait que certaines zones dépassaient encore la valeur limite, mais que le nombre de zones concernées
et l?ampleur des dépassements avaient été réduits. Le Conseil d?État a annoncé réviser cette astreinte
chaque semestre.
>>>
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 55
partie 5 : en 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent
les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
>>>
Le nombre de zones présentant des dépassements des valeurs limites en 2023 a fortement diminué par
rapport à 2018 pour le NO2 : parmi les trois zones visées dans les contentieux qui étaient encore en
dépassement en 2022, deux demeuraient en dépassement en 2023 : Paris et Lyon. De même l?ampleur
des dépassements en valeur, mais aussi en couverture géographique a été diminuée. En Île-de-France,
le nombre de personnes exposées a ainsi baissé de 99 % : 5 000 personnes en 2023, contre 40 000 en
2022, 60 000 en 2021 et 900 000 en 2018. À Lyon, la population exposée à ces dépassements est
passée de 13 920 personnes à 210 personnes entre 2018 et 2023, ce qui représente une réduction de
98 % du nombre de personnes concernées.
Les actions menées aux niveaux national et local pour lutter contre la pollution de l?air sont détaillées sur
le site du ministère de la Transition écologique, de l?Énergie, du Climat et de la Prévention des risques.
Ces actions ciblent tous les secteurs, avec un accent spécifique sur les secteurs fortement contributeurs
aux concentrations de NO2 dans les zones en dépassement : notamment les actions ciblant les
émissions du transport routier ? en favorisant les mobilités alternatives ou moins émettrices de polluants,
ou permettant de réduire les émissions du transport routier ? voir notamment
www.mieuxrespirerenville.gouv.fr ; ou les mesures permettant de limiter les émissions du transport
maritime. Les plans de protection de l?atmosphère (PPA) élaborés et adoptés au niveau local permettent
d?adapter et de compléter les mesures en fonction des enjeux locaux.
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair
https://mieuxrespirerenville.gouv.fr/
56 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 57
annexes
Annexes
? Des ressources complémentaires en ligne donnent accès aux
informations suivantes :
? résultats détaillés par polluant (SO2, NO2, PM10, PM2,5, O3,
CO, C6H6, B[a]P, As, Cd, Pb, Ni) ;
? description du dispositif français de surveillance de la qualité
de l?air ;
? mesures mises en place pour lutter contre la pollution de
l?air ;
? normes réglementaires de qualité de l?air en vigueur ;
? normes réglementaires de qualité de l?air envisagées pour
2030 ;
? valeurs guides de l?OMS.
? Sigles et abréviations
>
58 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
DES RÉSULTATS DÉTAILLÉS PAR POLLUANT
Le site du service des données et études statistiques fournit, en fonction des données disponibles pour chaque
polluant, l?évolution des émissions dans l?air des différents secteurs d?activité depuis 2000, l?évolution des
concentrations moyennes, l?évolution du pourcentage de stations ne respectant pas la réglementation européenne
pour la protection de la santé humaine et le détail de certains épisodes de pollution. Ces informations sont
regroupées dans les pages suivantes :
? Les rejets de polluants dans l?air : données détaillées du bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
(à paraître)
? Les niveaux de polluants dans l?air : données détaillées du bilan de la qualité de l?air extérieur en France
en 2023 (à paraître)
? Émissions et concentrations de polluants dans l?air en Europe entre 2000 et 2022 (à paraître)
Par ailleurs, pour en savoir plus sur l?élaboration des inventaires d?émission de polluants atmosphériques, la
méthodologie utilisée est détaillée par le Citepa via le lien suivant : www.citepa.org/fr/ominea/
LE DISPOSITIF FRANÇAIS DE SURVEILLANCE DE LA QUALITÉ DE L?AIR
La surveillance de la qualité de l?air est confiée par l?État, dans chaque région, à des associations agréées de
surveillance de la qualité de l?air (Aasqa). Les Aasqa réunissent les services de l?État, des collectivités, des
entreprises émettrices des substances surveillées et des associations. Le Laboratoire central de surveillance de la
qualité de l?air (LCSQA) apporte un appui stratégique, technique et scientifique au dispositif. Il est le laboratoire
national de référence requis par les directives européennes et assure la coordination technique du dispositif national
de surveillance. L?Institut national de l?environnement industriel et des risques (Ineris), au travers du LCSQA, est
responsable de la gestion de la base de données nationale Geod?air et de sa diffusion en open data. L?Ineris est
également en charge de l?élaboration de cartographies couvrant l?ensemble du territoire sur la base des données
Prev?air et des données de Geod?air, de leur expertise et de leur diffusion en open data.
? La qualité de l?air en France métropolitaine cartographiée de 2000 à aujourd?hui par l?Ineris
? Geod?air
En 2023, un réseau de 585 stations de mesures, complété par des outils de modélisation, permet de surveiller
la qualité de l?air sur l?ensemble du territoire. Douze de ces stations font également parties du dispositif de mesure
et d?évaluation en zone rurale de la pollution atmosphérique à longue distance. Ce dernier constitue la contribution
française au dispositif européen de suivi des pollutions atmosphériques longues distances et transfrontières
(European Monitoring and Evaluation Programme - Emep).
De plus, sur la période 2021-2022, 75 substances ont été recherchées pour le suivi national pérenne des résidus
de pesticides dans l?air ambiant (tableau 1).
Plusieurs articles détaillent ce dispositif de surveillance :
? Le dispositif de surveillance de la qualité de l?air en France
? Surveiller, évaluer et prévoir la qualité de l?air
L?arrêté du 16 avril 2021 relatif au dispositif national de surveillance de la qualité de l?air ambiant précise
l?organisation de la surveillance en France.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-rejets-de-polluants-dans-lair-resultats-complementaires-du-bilan-de-la-qualite-de-lair
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-niveaux-de-polluants-dans-lair-donnees-detaillees-du-bilan-de-la-qualite-de-lair-exterieur-en-1
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/les-niveaux-de-polluants-dans-lair-donnees-detaillees-du-bilan-de-la-qualite-de-lair-exterieur-en-1
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/emissions-et-concentrations-de-polluants-dans-lair-en-europe-de-2000-2021
http://www.citepa.org/fr/ominea/
https://www.ineris.fr/fr/recherche-appui/risques-chroniques/mesure-prevision-qualite-air/qualite-air-france-metropolitaine
https://www.geodair.fr/
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/le-dispositif-de-surveillance-de-la-qualite-de-lair-en-france
http://www.ecologie.gouv.fr/surveiller-evaluer-et-prevoir-qualite-lair
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043388197
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043388197
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 59
annexes
Tableau 1 : liste des substances retenues pour le SPN des pesticides sur la période 2021-2022
Nom de la molécule Usage Nom de la molécule Usage
2,4-D (2-ETHYLHEXYL ESTER) Herbicide Folpel Fongicide
2,4-DB (2-ETHYLHEXYL ESTER) Herbicide Heptachlore Insecticide
Acetochlore Herbicide Iprodione Fongicide
Bifenthrine Insecticide Lambda cyhalothrine Insecticide
Boscalid Fongicide Lenacil Herbicide
Bromadiolone Insecticide Lindane Insecticide
Bromoxynil octanoate Herbicide Linuron Herbicide
Butraline Herbicide Metamitrone Herbicide
Carbetamide Herbicide Metazachlore Herbicide
Chlordane Insecticide S-métolachlore Herbicide
Chlordécone Insecticide Metribuzine Herbicide
Chlorothalonil Fongicide Mirex Insecticide
Chlorprophame Herbicide Myclobutanil Fongicide
Chlorpyriphos-ethyl Insecticide Oryzalin Herbicide
Chlorpyriphos-methyl Insecticide Oxadiazon Herbicide
Clomazone Herbicide Oxyfluorfene Herbicide
Cypermethrine Insecticide Pendimethaline Herbicide
Cyproconazole Fongicide Pentachlorophenol Fongicide
Cyprodinil Fongicide Permethrine Insecticide
Deltamethrine Insecticide Phosmet Insecticide
Diclorane Fongicide Piperonyl butoxide Insecticide
Dieldrine Insecticide Prochloraz Fongicide
Difenoconazole Fongicide Propyzamide Herbicide
Diflufenicanil Herbicide Prosulfocarbe Herbicide
Dimethenamide-p Herbicide Pyrimethanil Fongicide
Dimethoate Insecticide Pyrimicarbe Insecticide
Diuron Herbicide Spiroxamine Fongicide
Endrine Insecticide Tebuconazole Fongicide
Epoxiconazole Fongicide Tébuthiuron Herbicide
Ethion Insecticide Terbutryne Herbicide
Ethoprophos Insecticide Tolylfluanide Fongicide
Etofenprox Insecticide Triadimenol Fongicide
Fenarimol Fongicide Triallate Herbicide
Fenpropidine Fongicide Trifloxystrobine Fongicide
Fipronil Insecticide Acide aminomethylphosphonique (AMPA) Métabolite
Fluazinam Fongicide Glufosinate Herbicide
Flumetraline Herbicide Glyphosate Herbicide
Fluopyram Fongicide
Source : Geod?air, juillet 2023
60 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
DES MESURES POUR LUTTER CONTRE LA POLLUTION DE L?AIR SONT MISES EN OEUVRE À
DIFFÉRENTES ÉCHELLES
Afin de faire face aux enjeux sanitaires et économiques, des réglementations et des actions destinées à réduire les
sources de pollution dans différents secteurs sont mises en oeuvre :
? Au niveau européen : le droit européen fixe des plafonds annuels nationaux d?émission et des normes
réglementaires de qualité de l?air. Des réglementations sectorielles (émissions industrielles, qualité des
carburants, émissions des transports, etc.) sont également élaborées :
environment.ec.europa.eu/topics/air_en?prefLang=fr.
? Au niveau national : l?État élabore les politiques nationales de surveillance de la qualité de l?air, de réduction
des émissions polluantes et de diminution de l?exposition de la population aux polluants au quotidien et lors
des épisodes de pollution. Il combine mesures réglementaires, fiscales, incitatives, outils de planification à
destination des collectivités et sensibilisation des acteurs.
www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-national-0
? Au niveau local : les préfets adoptent des PPA, après concertation avec les collectivités locales et les parties
prenantes, dans toutes les zones en dépassement et les agglomérations de plus de 250 000 habitants. Ces
plans couvrent près de la moitié de la population française.
Les préfets mettent en oeuvre des mesures d?urgence pendant les épisodes de pollution pour réduire les émissions
et l?exposition des populations.
Les collectivités (régions, départements, groupements intercommunaux, communes) contribuent, en fonction de
leurs compétences, à surveiller et à améliorer la qualité de l?air (organisation des transports, schéma régional climat-
air-énergie, plan climat-air-énergie-territorial, financements, etc.).
Tous les secteurs d?activité (industrie, transports, résidentiel, agriculture) contribuent à la pollution atmosphérique.
La politique en faveur de la qualité de l?air nécessite donc l?implication de tous les acteurs. Elle s?inscrit dans la
durée et ses effets sont progressifs.
- Les actions au niveau local : www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-
niveau-local-1
- Les feuilles de route qualité de l?air : www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-
au-niveau-local-1
- « Mieux respirer c?est ça l?idée ! » : www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/kits_communication/20106_QA-
brochure.collectivites_en%20pdf%20accessible.pdf
La sensibilisation du public est également un moyen pour lutter contre la pollution de l?air :
- « On ne badine pas avec l?aérosol » : youtu.be/ r3iYgbnHDkE
- « Santé Bois Énergie : réduire les émissions de polluants du chauffage domestique » :
youtu.be/kdWaBL_pqDU
- « Mes déplacements » : www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mes-deplacements
- « Mon chauffage » : https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-chauffage
- « Mon jardin » : www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-jardin
- « La qualité de l?air racontée par la modélisation » : www. youtube.com/watch?v=mqe5MtR-TDE
- « La qualité de l?air sous haute surveillance » : www.youtube.com/watch?v=5wJ7curxJX4
- « Mieux respirer en ville » - portail national d?information sur les zones à faibles émissions et le déploiement
d?une mobilité moins émissive : mieuxrespirerenville.gouv.fr/
- « Bien se chauffer au bois » : agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/bien-chauffer-bois-moins-
polluer
La sensibilisation du public se fait également au quotidien via la diffusion par les Aasqa d?un indice de qualité de
l?air, l?indice ATMO, dont la version révisée est diffusée depuis le 1er janvier 2021.
Dans un rapport de juillet 2020 la Cour des comptes dresse un bilan de la politique de lutte contre la pollution
de l?air (juillet 2020).
https://environment.ec.europa.eu/topics/air_en?prefLang=fr
http://ec.europa.eu/environment/air/index_en.htm
http://ec.europa.eu/environment/air/index_en.htm
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-national-0
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/agir-reduire-pollution-lair#agir-au-niveau-local-1
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/kits_communication/20106_QA-brochure.collectivites_en%20pdf%20accessible.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/kits_communication/20106_QA-brochure.collectivites_en%20pdf%20accessible.pdf
https://youtu.be/r3iYgbnHDkE
https://youtu.be/kdWaBL_pqDU
http://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mes-deplacements
http://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mes-deplacements
https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-chauffage
https://www.atmo-auvergnerhonealpes.fr/article/mon-jardin
http://www.youtube.com/watch?v=mqe5MtR-TDE
https://www.youtube.com/watch?v=5wJ7curxJX4
https://mieuxrespirerenville.gouv.fr/
https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/bien-chauffer-bois-moins-polluer
https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/maison/bien-chauffer-bois-moins-polluer
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/IndiceATMO_fiche_BAT-web.pdf
https://www.ccomptes.fr/system/files/2020-09/20200923-58-2-rapport-politiques-lutte-contre-pollution-air_0.pdf
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 61
annexes
DES NORMES RÉGLEMENTAIRES DE QUALITÉ DE L?AIR SONT FIXÉES AUX NIVEAUX EUROPÉEN ET
FRANÇAIS
Au niveau européen, deux directives fixent des normes réglementaires de qualité de l?air : la directive 2008/50/CE
du 21 mai 2008 concernant la qualité de l?air ambiant et un air pur pour l?Europe et la directive 2004/107/CE du 14
décembre 2004 concernant l?arsenic, le cadmium, le mercure, le nickel et les hydrocarbures aromatiques
polycycliques dans l?air ambiant. Ces deux textes assurent un cadre commun pour l?évaluation et la gestion de la
qualité de l?air, ainsi que pour l?information du public. Les directives fixent également des concentrations maximales
dans l?air pour certaines substances polluantes dans le but d?éviter, de prévenir ou de réduire leurs effets nocifs sur
la santé humaine et les écosystèmes pour certains polluants (tableau 2). Ces directives sont en cours de révision
au niveau européen.
Ces textes sont transposés en droit français par l?article R.221-1 du Code de l?environnement :
www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000022964539.
Les normes réglementaires de qualité de l?air sont disponibles sur : www.ecologie.gouv.fr/politiques-
publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-
pollution-de-lair-4
Les définitions des objectifs des normes réglementaires de qualité de l?air sont précisées dans les directives
2008/50/CE et 2004/107/CE ainsi que dans le Code de l?environnement :
? objectif de qualité et objectif à long terme : un niveau à atteindre à long terme, sauf lorsque cela n?est pas
réalisable par des mesures proportionnées, afin d?assurer une protection efficace de la santé humaine et de
l?environnement ;
? niveau critique : un niveau fixé sur la base des connaissances scientifiques, au-delà duquel des effets nocifs
directs peuvent se produire sur certains récepteurs, tels que arbres, autres plantes ou écosystèmes naturels,
mais pas sur des êtres humains ;
? valeur cible : un niveau fixé dans le but d?éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs sur la santé
humaine et/ou l?environnement dans son ensemble, à atteindre dans la mesure du possible sur une période
donnée ;
? valeur limite : un niveau fixé sur la base des connaissances scientifiques, dans le but d?éviter, de prévenir ou
de réduire les effets nocifs sur la santé humaine et/ou l?environnement dans son ensemble, à atteindre dans
un délai donné et à ne pas dépasser une fois atteint ;
? seuil d?information : un niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la
santé humaine des groupes particulièrement sensibles de la population et pour lequel des informations
immédiates et adéquates sont nécessaires ;
? seuil d?alerte : un niveau au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé
humaine de l?ensemble de la population et à partir duquel les États membres doivent immédiatement prendre
des mesures.
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000022964539
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-pollution-de-lair-4
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-pollution-de-lair-4
https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/polluants-lair-situation-impacts-encadrement#cadre-international-et-europeen-de-reduction-de-la-pollution-de-lair-4
62 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
Tableau 2 : normes réglementaires européennes et françaises de qualité de l?air
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
NO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 200 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 18 h par année civile
01/01/2010
Seuil d?information et
de recommandation
(FR)
Moyenne horaire 200 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 400 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
200 µg/m3 en cas de
persistance (FR)
-
Valeur limite et
objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 40 µg/m3 sur une année civile 01/01/2010
NOx
Végétation Niveau critique Moyenne annuelle 30 µg/m3 sur une année civile -
PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne journalière 50 µg/m3 à ne pas dépasser
plus de 35 j par année civile
01/01/2005
Seuil d?information et
de recommandation
(FR)
Moyenne journalière 50 µg/m3 -
Seuil d?alerte (FR) Moyenne journalière 80 µg/m3 -
Valeur limite Moyenne annuelle 40 µg/m3 sur une année civile 01/01/2005
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 30 µg/m3 sur une année civile -
PM2,5
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 25 µg/m3 sur une année civile 01/01/2015
Valeur cible Moyenne annuelle 25 µg/m3 (20 µg/m3 FR) sur
une année civile
01/01/2010
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 10 µg/m3 sur une année civile -
SO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 350 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 24 h par année civile
01/01/2005
Seuil d?information et
de recommandation
(FR)
Moyenne horaire 300 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 500 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
Valeur limite Moyenne journalière 125 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 j par année civile
01/01/2005
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 50 µg/m3 sur une année civile -
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 63
annexes
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
Végétation Niveau critique Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile -
Niveau critique Moyenne hivernale 20 µg/m3 (du 1er octobre de
l?année x-1 au 31 mars de
l?année x)
-
O3
Santé humaine Valeur cible Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
120 µg/m3 à ne pas dépasser,
en moyenne sur 3 ans, plus de
25 fois par année civile
01/01/2010
Objectif à long terme Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
120 µg/m3 -
Seuil d?information Moyenne horaire 180 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 240 µg/m3
Seuil d?alerte pour la
mise en oeuvre
progressive de
mesures d?urgence
(FR)
Moyenne horaire 1) 240 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
2) 300 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
3) 360 µg/m3 pendant 1 h
-
Végétation Valeur cible AOT40* en moyenne
sur 5 ans
18 000 (µg/m3).h 01/01/2010
Objectif à long terme AOT40* 6 000 (µg/m3).h -
CO
Santé humaine Valeur limite Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
10 000 µg/m3 01/01/2005
C6H6
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 5 µg/m3 sur une année civile 01/01/2010
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 2 µg/m3 sur une année civile -
Pb dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 0,5 µg/m3 sur une année civile 01/01/2005
Objectif de qualité
(FR)
Moyenne annuelle 0,25 µg/m3 sur une année civile -
As dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 6 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
Cd dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 5 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
Ni dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 20 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
B[a]P dans les PM10
Santé humaine Valeur cible Moyenne annuelle 1 ng/m3 sur une année civile 31/12/2012
* Cumul des concentrations observées au-dessus du seuil de 80 ?g/m3 (40 ppb) et mesurées de mai à juillet entre 8 h et 20 h.
Sources : directives 2004/107/CE et 2008/50/CE et Code de l?environnement
lauriane.courtier
Note
Marked définie par lauriane.courtier
64 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
LES NORMES RÉGLEMENTAIRES DE QUALITÉ DE L?AIR ENVISAGÉES POUR 2030
La Commission européenne a engagé une révision des directives européennes en matière de qualité de l?air
(2004/107/CE et 2008/50/CE), avec notamment une volonté de faire évoluer les normes réglementaires de qualité
de l?air vers les valeurs guides de l?OMS, plus restrictives. La Commission européenne a publié un projet de révision
et de fusion des directives le 26 octobre 2022. Après plusieurs trilogues, un accord provisoire a été trouvé le 20
février 2024 et validé par le Parlement européen le 24 avril 2024. Celui-ci doit encore être formellement adopté par
les États membres au sein du Conseil de l?Union européenne. Les normes réglementaires de qualité de l?air
envisagées pour 2030 sont présentées ci-dessous (tableau 3).
Tableau 3 : normes réglementaires de qualité de l?air envisagées pour 2030 dans le cadre de la révision des
directives européennes de qualité de l?air
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
NO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 200 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 h par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne journalière 50 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Seuil d?alerte Moyenne horaire 400 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
NOx
Végétation Niveau critique Moyenne annuelle 30 µg/m3 sur une année civile -
PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne journalière 45 µg/m3 à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Seuil d?alerte Moyenne journalière 90 µg/m3 sur trois jours
consécutifs
-
PM2,5
Santé humaine Valeur limite Moyenne journalière 25 µg/m3 à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 10 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Seuil d?alerte Moyenne journalière 50 µg/m3 sur trois jours
consécutifs
-
SO2
Santé humaine Valeur limite Moyenne horaire 350 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 h par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne journalière 50 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 18 j par année civile
01/01/2030
Valeur limite Moyenne annuelle 20 µg/m3 sur une année civile 01/01/2030
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 65
annexes
Cible à protéger Objectif Statistique
considérée
Valeur de l?objectif Date de mise
en oeuvre
Seuil d?alerte Moyenne horaire 500 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
Niveau critique Moyenne hivernale 20 µg/m3 (du 1er octobre de
l?année x-1 au 31 mars de
l?année x)
-
O3
Santé humaine Valeur cible Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
120 µg/m3 à ne pas dépasser,
en moyenne sur 3 ans, plus de
18 fois par année civile
01/01/2030
Objectif à long terme Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
100 µg/m3, à ne pas dépasser
plus de 3 jours par année
civile
01/01/2050
Seuil d?information Moyenne horaire 180 µg/m3 -
Seuil d?alerte Moyenne horaire 240 µg/m3 pendant 3 h
consécutives
-
Végétation Valeur cible AOT40* en moyenne
sur 5 ans
18 000 (µg/m3).h 01/01/2030
Objectif à long terme AOT40* 6 000 (µg/m3).h 01/01/2050
CO
Santé humaine Valeur limite Maximum journalier de
la moyenne glissante
sur 8 h
10 000 µg/m3 01/01/2030
Valeur limite Moyenne journalière 4 000 µg/m3, à ne pas
dépasser plus de 18 j par
année civile
01/01/2030
C6H6
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 3,4 µg/m3 01/01/2030
Pb dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 0,5 µg/m3 01/01/2030
As dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 6 ng/m3 01/01/2030
Cd dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 5 ng/m3 01/01/2030
Ni dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 20 ng/m3 01/01/2030
B[a]P dans les PM10
Santé humaine Valeur limite Moyenne annuelle 1 ng/m3 01/01/2030
* Cumul des concentrations observées au-dessus du seuil de 80 ?g/m3 (40 ppb) et mesurées de mai à juillet entre 8 h et 20 h.
Source : proposition de directive du Parlement européen et du Conseil relative à la qualité de l'air ambiant et à un air pur pour l'Europe
https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/TA-9-2024-0319_FR.html#title2
66 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
DES VALEURS GUIDES FIXÉES PAR L?OMS
L?OMS préconise des valeurs guides de qualité de l?air ambiant pour différents polluants visant à protéger la santé
des populations. Elles résultent des connaissances sur les effets sur la santé, documentées par les données
médicales, épidémiologiques et toxicologiques. Ainsi, en septembre 2021, l?OMS a publié des valeurs guides
actualisées pour six polluants : les PM10, les PM2,5, le NO2, l?O3, le SO2 et le CO (tableau 4).
Tableau 4 : valeurs guides recommandées par l?OMS, en 2021
Polluant Durée retenue pour le calcul
des moyennes
Valeur guide de 2021 Commentaire
PM2,5 Année 5 µg/m3 Sur une année civile
24 h 15 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
PM10 Année 15 µg/m3 Sur une année civile
24 h 45 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
O3 Pic saisonnier 60 µg/m3 Moyenne de la concentration moyenne
quotidienne maximale d?O3 sur 8 h au
cours des six mois consécutifs où la
concentration moyenne d?O3 a été la
plus élevée
8 h 100 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
NO2 Année 10 µg/m3 Sur une année civile
24 h 25 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
SO2 24 h 40 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
CO 24 h 4 000 µg/m3 3 à 4 jours de dépassement par an
Source : OMS, septembre 2021
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 67
annexes
Sigles et abréviations
Aasqa Associations agréées de surveillance de la qualité de l?air
AEE Agence européenne pour l?environnement
AMPA Acide aminomethylphosphonique
Anses Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation, de l?environnement et du travail
As Arsenic
B[a]P Benzo[a]pyrène
C6H6 Benzène
CARA Programme national de surveillance de la composition chimique des particules en milieu urbain
Cd Cadmium
Citepa Centre interprofessionnel technique d?études de la pollution atmosphérique
CJUE Cour de justice de l?Union européenne
CNEP Campagne nationale exploratoire de mesure des résidus des pesticides dans l?air extérieur
CO Monoxyde de carbone
COV Composés organiques volatils
COVNM Composés organiques volatils non méthaniques
DROM Départements et régions d?outre-mer
ELAPSE Effects of Low-Level Air Pollution: A Study in Europe
Emapec Estimation de la morbidité due à la pollution atmosphérique et de ses coûts économiques
Emep European Monitoring and Evaluation Programme
Geod?air Base nationale des données sur la qualité de l?air
H2S Hydrogène sulfuré
IEM Indicateur d?exposition moyenne
Ineris Institut national de l?environnement industriel et des risques
LCSQA Laboratoire central de surveillance de la qualité de l?air (groupement d?intérêt scientifique
composé de l?Ineris, du Laboratoire national de métrologie et d?essais et de l?IMT Nord Europe)
NH3 Ammoniac
Ni Nickel
NO Monoxyde d?azote
NO2 Dioxyde d?azote
NOx Oxydes d?azote
O3 Ozone
OMS Organisation mondiale de la santé
Pb Plomb
PM10 Particules de diamètre inférieur ou égal à 10 µm
PM2,5 Particules de diamètre inférieur ou égal à 2,5 µm
PPA Plan de protection de l?atmosphère
Prev?air Plate-forme nationale de prévision et de cartographie de la qualité de l?air
RNSA Réseau national de surveillance aérobiologique
SO2 Dioxyde de soufre
SPF Santé publique France
SPN Suivi pérenne national
UE Union européenne
68 ? Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
annexes
Bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023 ? 69
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Dépôt légal : octobre 2024
ISSN : 2557-8138 (en ligne)
Directrice de publication : Béatrice Sédillot
Coordination éditoriale : Laurianne Courtier
Traitement des données : Laurent Létinois (Ineris/
LCSQA), Clothilde Mantelle (Ineris/LCSQA), Fabrice
Marlière (Ineris/LCSQA), Morgane Salomon (Ineris/
LCSQA), Anne Billaut (SDES), Marlène Kraszewski
(SDES), Aurélie Le Moullec (SDES)
Cartographie : Ineris/LCSQA, Antea
Infographie : Bertrand Gaillet
Commissariat général
au développement durable
Bilan de la qualité
de l?air extérieur
en France
en 2023
Le bilan de la qualité de l?air extérieur en France en 2023
confirme que la qualité de l?air s?améliore en lien avec la
réduction des émissions de polluants. Ces progrès font
suite à la mise en oeuvre depuis plusieurs années de
stratégies et plans d?action dans différents secteurs
d?activité.
Toutefois, même si les teneurs en polluants dans l?air
baissent, des dépassements de normes réglementaires de
qualité de l?air pour la protection de la santé persistent
dans certaines zones.
Pour le dioxyde d?azote (NO2) et les particules de
diamètre inférieur ou égal à 10 ?m, ces normes
réglementaires (qui doivent être respectées
impérativement) ont respectivement été dépassées dans
trois et deux agglomérations en 2023. Pour le NO2,
l?ampleur de ces dépassements et le nombre de
personnes exposées ont drastiquement diminué depuis
2018 à Paris et Lyon, seules agglomérations régulièrement
confrontées à des dépassements.
En 2023, les normes réglementaires pour l?ozone et le
nickel, à respecter dans la mesure du possible,
ont également été dépassées respectivement dans 22 et
une agglomérations.
Service des données et études statistiques
Sous-direction de l?information environnementale
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Avant-propos
Synthèse et données clés
La pollution atmosphérique : impacts sanitaires, environnementaux et économiques
La qualité de l?air s?est globalement améliorée sur la période 2000-2023
En 2023, l?ampleur desdépassements des normes réglementaires de qualité de l?air continue de baisser pou le NO2
Des polluants non réglementés au niveau européen font également l?objet d?une surveillance spécifique en France
En 2022, la majorité des États membres de l?Union européenne, dont la France, dépassent les normes réglementaires de qualité de l?air pour au moins un polluant
Annexes
INVALIDE)