Environnement (Un), une santé - 4e Plan National Santé Environnement
Auteur moral
France. Ministère de la transition écologique et solidaire
Auteur secondaire
Résumé
<p class="MsoNormal">Le 4e Plan National Santé Environnement (PNSE 4) vise à améliorer la santé publique en réduisant les expositions environnementales nocives. Il se concentre sur quatre axes : informer et former, réduire les expositions, multiplier les actions locales, et mieux connaître les effets environnementaux. Ce plan adopte une approche intégrée "Une seule santé" pour la santé humaine, animale et des écosystèmes.<o:p></o:p></p>
Editeur
MTES
Descripteur Urbamet
santé
;financement
;gouvernance
Descripteur écoplanete
effet sur la santé
;pollutions et effets de la pollution
;plan national santé environnement
;évaluation environnementale
;santé publique
Thème
Santé
Texte intégral
UN ENVIRONNEMENT,
4e PLAN NATIONAL
SANTÉ ENVIRONNEMENT
UNE SANTÉ
Un environnement, une santé : 4e Plan National Santé Environnement
Ce document est publié par le Gouvernement ? Avril 2021
Crédits photos : Couverture : Arnaud Bouissou/Terra.
Portraits : Damien Valente, ministère de la Transition écologique/Terra,
Ministères Sociaux/DICOM/Nicolo Revelli Beaumont/SIPA PRESS
Conception-réalisation : Citizen Press - Paris.
UN ENVIRONNEMENT,
4e PLAN NATIONAL
SANTÉ ENVIRONNEMENT
UNE SANTÉ
SOMMAIRE
Editorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
4e plan national santé environnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Axe 1 S?informer, se former et informer sur l?état de notre environnement
et les bons gestes à adopter pour notre santé et celle des écosystèmes .. . . . . . 17
Axe 2 Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Axe 3 Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités
dans les territoires .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Axe 4 Mieux connaître les expositions et les effets de l?environnement
sur la santé des populations et sur les écosystèmes .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .61
Recommandations pour les évolutions futures des plans sectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
4e Plan National Santé Environnement
Barbara POMPILI
Ministre de la Transition
Ecologique
Olivier VERAN
Ministre des Solidarités
et de la Santé
L?environnement est un déterminant
majeur de notre santé. C?est aussi
une préoccupation croissante des
Français. La crise de la Covid-19 est
venue, plus encore, nous rappeler les liens
étroits entre notre santé, la santé animale
et la santé des écosystèmes et, par
conséquent, la nécessité impérieuse
d?intégrer l?ensemble de ces dimensions
selon le principe « Une seule santé ».
L?Organisation mondiale de la santé (OMS)
estime que les facteurs environnementaux
sont responsables de 23 % des décès et
25 % des pathologies chroniques dans le
monde. Sur cinq nouvelles maladies
humaines qui apparaissent chaque année,
trois sont d?origine animale, impliquant
pour une large partie la faune sauvage.
Depuis 2004, les Ministres chargés de la
santé et de l?écologie mènent une politique
ambitieuse afin de réduire l?impact des
altérations de l?environnement sur la santé.
Grâce aux trois plans nationaux santé
environnement (PNSE) déjà mis en oeuvre,
nous avons progressé en matière de
prévention et de réduction des risques
sanitaires, de territorialisation des enjeux
de santé environnement et de recherche.
Cette politique, nous la conduisons en lien
étroit avec l?Europe.
Avec le 4e plan national santé
environnement (PNSE 4), nous souhaitons
réaffirmer la place essentielle que doit
occuper la santé environnement dans la
politique du Gouvernement, afin de mieux
préserver notre avenir et plus largement
celui du monde animal et des écosystèmes.
Ce plan a été élaboré avec l?ensemble du
Gouvernement et en association avec le
Groupe santé environnement (GSE) qui
réunit des scientifiques, des associations et
des acteurs économiques. Nous avons
enrichi ce plan avec les recommandations
de la Commission d?enquête de
l?Assemblée Nationale sur l?évaluation des
politiques publiques de santé
environnementale et avec les résultats de
la consultation du public qui s?est tenue du
26 octobre au 9 décembre 2020.
C?est un nouveau visage que nous
souhaitons donner au PNSE 4 : des actions
moins nombreuses et plus concrètes, au
plus proche des besoins de chacun, une
approche transversale tenant compte des
interactions entre toutes les santés, une
gouvernance et des outils de suivi
renouvelés et enfin, une meilleure
articulation avec les plans sectoriels
(perturbateurs endocriniens, qualité de l?air,
biodiversité, etc.) qui s?attachent à
répondre aux attentes citoyennes sur des
sujets complexes.
Notre volonté est ainsi que chacun, à son
niveau, citoyen, élu, collectivité, entreprise,
professionnel, chercheur, puisse agir pour
un environnement favorable à toutes les
santés. La mobilisation de toutes les
échelles de territoires sera essentielle et
une condition de réussite de ce plan.
Pour les cinq prochaines années, nous
avons retenu quatre axes d?actions
prioritaires :
? INFORMER et former les professionnels et
les citoyens, en innovant sur les moyens
d?information et de sensibilisation du
public ;
? RÉDUIRE les expositions
environnementales affectant toutes les
santés ;
? DÉMULTIPLIER les actions concrètes
menées dans les territoires, en mobilisant
tous les acteurs, notamment les
collectivités ;
? mieux CONNAÎTRE les expositions et les
effets de l?environnement la santé
humaine, la santé animale et la santé des
écosystèmes, en développant la
recherche en santé-environnement.
EDITORIAL
5
Interaction entre santé humaine,
santé animale et santé des écosystèmes
Une préoccupation de plus en plus forte des citoyens
Les attentes citoyennes sur les
questions de santé environnement
sont de plus en plus fortes. Dans le
même temps, la relation de la société
au progrès scientifique change. Au nom du
principe de précaution, le citoyen souhaite
que l?impact du progrès scientifique sur son
environnement, et encore davantage sur sa
santé, soit évalué et anticipé.
Selon le baromètre 2020 de l?Institut de
radioprotection et de sûreté nucléaire
(IRSN)1 sur la perception des risques et de la
sécurité par les Français, les questions
environnementales s?affirment comme un
enjeu majeur en France. Les préoccupations
liées à la dégradation de l?environnement
concernent un Français sur trois et arrivent
en 4e position. En progression constante
depuis 2009, ces préoccupations arrivent
ainsi quasiment au même niveau que celles
liées à la précarité sociale ou économique.
Par ailleurs, la crise sanitaire de la Covid-19 a
fait émerger des interrogations sur notre
rapport au vivant, et rappelle le lien étroit
entre santé humaine, santé animale et santé
de l?environ-nement. Les comportements
humains, par leur
impact sur la biodiversité ou le changement
climatique, pèsent lourdement dans
l?origine des infections virales zoonotiques2
émergentes.
La France, avec ce quatrième plan national
santé environnement (PNSE 4), s?engage
dans une approche intégrée et unifiée de la
santé publique, animale et
environnementale autour du concept « Une
seule santé » ou « One Health3 ».
Dès 2010, l?Organisation mondiale de la
santé (OMS), l?Organisation des Nations
unies pour l?alimentation et l?agriculture
(FAO) et l?Office international des épizooties
(OIE) se sont réunies autour d?une alliance
tri-partite pour renforcer leurs interactions
compte tenu des liens étroits qui unissent
les santés humaine, animale et plus
largement celle des écosystèmes. Le PNSE 4
souhaite accélérer la prise en compte de ce
concept pour les cinq prochaines années.
1. http://barometre.irsn.fr/barometre2020/#p=4
2. Les zoonoses sont des maladies ou infections qui se transmettent des animaux vertébrés à l?homme, et vice versa.
3. Ce concept constitue la base de l?écologie de la santé et un champ de recherche s?intéressant aux interdépendances
entre le fonctionnement des écosystèmes, les pratiques socio-culturelles et la santé des populations humaines, animales
et végétales prises ensemble.
https://www.mnhn.fr/fr/recherche-expertise/actualites/one-health-pandemie-covid-19#:~:text=Plus%20que%20
jamais%2C%20le%20concept,sant%C3%A9%20des%20populations%20humaines%2C%20animales
Environnement et milieux de vie : un déterminant majeur
de notre santé
6
INTRODUCTION
Les impacts de la dégradation de
l?environnement sur la santé sont mesurés
par l?Organisation mondiale de la santé
(OMS), qui estime que 23 % des décès et
25 % des pathologies chroniques dans le
monde peuvent être attribués à des
facteurs environnementaux et
comportementaux (qualité de l?air, de l?eau,
de l?alimentation, modes de vie, etc.).
La situation est néanmoins assez différente
d?un continent à l?autre, en raison des
conditions d?hygiène qui peuvent influer
très fortement sur les effets de notre
environnement sur la santé.
4e Plan National Santé Environnement
Selon l?OMS, les facteurs environnementaux
sont ainsi responsables de près de 20 % de
la mortalité dans la région européenne. Ils
peuvent contribuer, dans leurs différentes
composantes (qualité de l?air extérieur et
intérieur, qualité de l?eau, alimentation,
etc.), à de nombreuses maladies d?origine
souvent pluri factorielle : cancers,
pathologies respiratoires, allergies, asthmes,
maladies cardiovasculaires, diabète,
obésité, etc.
La crise de la Covid-19 a également
accentué les écarts de santé entre les
territoires et nous réinterroge sur leurs
Les défis à relever en matière de santé
environnement concernent tous les secteurs
d?activité (énergie, transports, agriculture,
industrie, etc.), y compris les secteurs visant
la santé humaine, vétérinaire ou la
protection des végétaux :
? les atteintes à la santé et aux équilibres
des écosystèmes qui se traduisent par des
impacts sur la santé publique et la santé
individuelle ;
? la pollution de l?air extérieur, usuellement
considérée comme la première source de
mortalité environnementale : 48 0005 à
67 0006 décès prématurés annuels en
France selon les estimations, et 400 000
décès prématurés annuels en Europe7 ;
? l?exposition au gaz radon émis
naturellement par les sols : 3 000 décès
par an en France dont une part
importante serait liée à une co-exposition
au tabac8 ;
? l?exposition aux produits chimiques
via l?alimentation, les objets du quotidien
causes. Elles sont en partie liées à la qualité
de notre environnement et nos modes de
vie. Ainsi, les personnes atteintes d?une
maladie chronique, parfois liée à leur
environnement, sont plus à risques de
formes graves de la Covid-19. Certaines
conditions et certains modes de vie
(surpopulation dans l?habitat, utilisation
des transports en commun, etc.) peuvent
favoriser la propagation du virus. Les enjeux
d?inégalités territoriales et
environnementales de santé et leur
réduction sont au coeur du quatrième plan
national santé environnement.
(cosmétiques, jouets, vêtements, produits
ménagers, etc.) ou encore par exposition
indirecte aux dérivés de produits lors de
leur usage à titre professionnel ; une partie
des produits chimiques sont dangereux
pour la santé et l?environnement,
alors qu?il est prévu que la production
mondiale de produits chimiques double
d?ici à 20309 ;
? la pollution de l?air intérieur souvent liée à
des conditions d?aération insuffisantes et
susceptible d?entraîner le développement
de moisissures, à des émissions provenant
des matériaux de construction, de
décoration et des meubles, à des
appareils de chauffage mal réglés ou à
l?utilisation d?encens, de bougies ou de
produits d?entretien ;
? la pollution des sols puisqu?environ
250 000 sites en Europe présentent un sol
contaminé10 ;
? le coût d?élimination des pesticides dans
l?eau en vue de produire de l?eau potable
4. https://www.who.int/phe/infographics/environmental-impacts-on-health/fr/
5. SpF, juin 2016 - Impacts de l?exposition chronique aux particules fines sur la mortalité en France continentale et analyse
des gains en santé de plusieurs scénarios de réduction de la pollution atmosphérique
6. Lelieveld et al., Cardiovascular disease burden from ambient air pollution in Europe reassessed using novel hazard ratio
functions, European Heart Journal, Volume 40, Issue 20, 21 May 2019, Pages 1590?1596, https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehz135
7. Agence européenne de l?environnement, 2020 : https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/nette-amelioration-de-la-qualite
8. IRSN et Santé Publique France, Source : Ajrouche R. et al., Quantitative health impact of indoor radon in France,
Radiation and Environmental, Biophysics (2018) 57:205?214
9. Commission européenne, 2020 : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=COM%3A2020%3A667%3AFIN
10. Agence européenne de l?environnement, 2020 : https://www.eea.europa.eu/themes/soil/soil-threats
Les enjeux de la santé environnement
76
peut être estimé entre 440 000 euros et
1,48 millions d?euros par jour11.
? l?exposition aux champs
électromagnétiques (lignes haute tension,
téléphones portables, wifi, fours micro-
ondes, usage médical, etc.) même si les
liens avec les effets sur la santé font
l?objet d?incertitudes. On peut
mentionner également l?exposition aux
radiations via les pratiques médicales ;
? l?exposition au bruit, notamment au bruit
des transports (trafic routier, aérien, etc.).
L?impact est estimé à 10 000 décès
prématurés par an en Europe12 ;
? l?exposition aux pollutions lumineuses qui
agissent sur le cycle biologique de
l?homme mais peuvent également avoir
des impacts sur ses capacités visuelles,
notamment s?agissant des lumières
bleues13 et qui perturbent également le
comportement des insectes14.
? Concernant les zoonoses, le centre pour
le contrôle et la prévention des maladies
(CDC) américain d?Atlanta et l?Office
international des épizooties (OIE)
estiment que 75 % des maladies
émergentes proviennent des espèces
animales. Parmi celles-ci, les espèces
sauvages occupent souvent un rôle
prépondérant, d?une part en tant
qu?espèces réservoir de maladies
et d?autre part en tant que véhicule de
maladies émergentes. La destruction
des écosystèmes due aux pressions
humaines multiplie les contacts entre
espèces réservoir et espèce humaine,
tendant ainsi à augmenter le risque de
transmission de pathogènes à l?homme
et l?émergence de nouvelles maladies.
Ces facteurs environnementaux
affectent également, à des degrés divers,
la santé des animaux ou des végétaux et
le fonctionnement des écosystèmes.
À l?inverse, protéger l?environnement naturel
procure des bénéfices sur la santé physique
et mentale des sociétés humaines, et
permet de réduire les expositions aux
pollutions. À titre d?exemples :
? les infrastructures vertes, sous
différentes formes, peuvent contribuer à
réduire les îlots de chaleur urbains en
générant des corridors d?air frais en cas
de canicule ;
? la végétation contribue à diminuer la
perception du bruit ;
? les espaces verts et les masses d?eau
réduisent le stress et promeuvent
l?activité physique ;
? les pollinisateurs jouent un rôle majeur
dans la production primaire végétale et
dans l?accès à une alimentation variée ;
? la maîtrise de l?expansion de certaines
maladies vectorielles ou infectieuses est
liée à l?équilibre des populations
animales.
11. Avis 81 du Conseil National de l?Alimentation
12. Agence européenne de l?environnement, 2020 : https://www.eea.europa.eu/fr/highlights/
augmentation-attendue-du-nombre-d2019europeens
13. Lumière dont le spectre lumineux comprend un fort pourcentage de couleur bleue par rapport aux autres couleurs.
14. Light pollution is a driver of insect declines, Avalon and co. Janvier 2020.
8
Introduction
4e Plan National Santé Environnement
La politique en santé environnement :
une dynamique en marche depuis 2004
au niveau européen, national et territorial
15. https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/european-green-deal_fr
16. https://ec.europa.eu/environment/strategy/zero-pollution-action-plan_fr
17. https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/ip_20_1839
18. Hera : Integrating environment and health research : a visio for the EU (coordination par l?Inserm, France).
L?action européenne et nationale
La politique en santé environnement
trouve sa déclinaison au niveau
européen grâce à l?organisation
régulière de conférences ministérielles
sur l?environnement et la santé par le
bureau européen de l?OMS (Budapest 2004,
Parme 2010, Ostrava 2017).
Par ailleurs, le pacte vert pour l?Europe
(« Green Deal »), lancé le 11 décembre 2019
par la nouvelle Commission européenne15,
porte un objectif de « zéro pollution »
pour garantir des écosystèmes et un
cadre de vie sains aux Européens.
Ses objectifs sont de :
? mieux prévenir et remédier à la pollution
de l?air, de l?eau, du sol et des produits de
consommation ;
? intégrer l?ambition de la pollution zéro
dans tous les développements politiques ;
? dissocier davantage la croissance
économique de l?augmentation de la
pollution ;
? renforcer les liens entre la protection de
l?environnement, le développement
durable et le bien-être des personnes.
Dans ce cadre, trois actions phares16 ont été
annoncées :
? une stratégie européenne pour « la
durabilité dans le domaine des produits
chimiques » afin de mieux protéger les
citoyens et l?environnement contre les
produits chimiques dangereux (publiée le
14 octobre 2020 par la Commission
européenne17 ). De nombreuses demandes
de la France y sont reprises, comme la
nécessité d?obtenir une définition des
perturbateurs endocriniens, le principe
d?interdiction des substances dangereuses
dans les produits de consommation
courante (sauf rares dérogations pour des
usages essentiels). La Commission
européenne prévoit en parallèle de
travailler en 2021 sur une définition des
nanomatériaux pour assurer leur meilleure
réglementation. Elle indique vouloir
également réviser la règlementation
européenne sur les produits chimiques
(règlement REACH), pour notamment
prendre en compte l?exposition à
différentes substances chimiques (dits
« effets cocktails ») ;
? un plan d?action « zéro pollution » pour
l?eau, l?air et le sol pour mieux prévenir,
remédier, surveiller et signaler la pollution.
La Commission prévoit l?adoption du texte
d?ici à la fin du 2e trimestre 2021 ;
? une révision des mesures de lutte contre la
pollution provenant des grandes
installations industrielles pour garantir leur
cohérence avec les politiques en matière
de climat, d?énergie et d?économie
circulaire.
La politique de santé environnement de la
France s?inscrit dans ce cadre européen.
La France porte des propositions
ambitieuses pour le faire évoluer ainsi que la
réglementation européenne qui contribue à
l?amélioration de la santé environnement.
Concernant la recherche, les équipes
françaises sont de plus en plus mobilisées
dans des projets européens structurants,
parfois en tant que pilotes. On peut
notamment citer le projet HERA18 sur la
programmation des priorités de recherche
en santé environnement, les projets
98
19. Projet Remedia: Impact of exposome on the course of lung diseases (the project is to better understand the contribution
of the exposome to 2 untreatable respiratory diseases: chronic obstructive pulmonary disease (COPD) and cystic fibrosis (CF)).
20. Projet Athlete: Advancing tools for human early lifecourse exposome research and translation (the project will measure many
environmental exposures (urban, chemical, lifestyle and social risk factors) during pregnancy, childhood, and adolescence. This
?early-life exposome? will then be linked to children?s biological responses and cardiometabolic, respiratory, and mental health).
21. Human biomonitoring in Europe (participation Inserm, SpF, Anses, etc.).
22. https://www.heraresearcheu.eu/
23. https://www.hbm4eu.eu/the-project/
10
En Europe, la France fait partie des États
les plus engagés en matière de santé
environnement avec trois plans nationaux
santé environnement (PNSE) qui se sont
succédés depuis la conférence de Budapest
de 2004. Ces plans ont permis :
? des avancées notables pour réduire
l?impact des effets négatifs de notre
environnement sur notre santé ;
? une meilleure prise en compte de la santé
environnement à toutes les échelles du
territoire ;
? le développement de programmes
de recherche structurés sur cette
thématique.
À titre d?exemples, quelques mesures
mises en place dans le cadre des plans
nationaux santé environnement
depuis 2004 :
? la réduction de 50 à 80 % des émissions
atmosphériques de substances
dangereuses de la part des industriels ;
? la participation des équipes de recherche
françaises à des projets européens
d?ampleur (HERA22, HBM4EU23...) ;
? la mise en place d?un dispositif de
surveillance des pollens renforcé ;
? l?interdiction d?utilisation du
perchloroéthylène dans les pressings ;
? le lancement de la cohorte Elfe (suivi
d?enfants nés en 2011 aux différents âges
de leur vie) ;
? plus de 300 projets de recherche en santé
environnement soutenus, etc.
Plans nationaux santé environnement : des avancées
depuis 2004
Introduction
Remedia19 ou Athlete20 qui développent des
programmes sur l?exposome, ainsi que le
projet HBM4EU21 sur la biosurveillance
humaine (qui sera prolongé avec le
partenariat Horizon Europe PARC sur
l?évaluation des risques liés aux substances
chimiques avec notamment la prise en
compte de leurs impacts sur les écosystèmes).
La France porte également des propositions
ambitieuses au niveau national, en
complémentarité avec la politique
européenne, notamment à travers des plans
nationaux thématiques, comme par exemple :
? la stratégie nationale sur les perturbateurs
endocriniens (sortie en 2019) qui vise à
réduire l?exposition de la population aux
perturbateurs endocriniens et la
contamination de l?environnement par des
actions de recherche et d?expertise,
d?information du public, de formation des
professionnels et un meilleur encadrement
réglementaire ;
? le plan Écophyto II+ (sorti en 2018) qui vise
à réduire l?utilisation des pesticides en
France, en proposant des actions de
transition vers une agriculture moins
dépendante aux pesticides et un plan de
sortie du glyphosate;
? le plan Écoantibio (sorti en 2017) ou plan
national de réduction des risques
d?antibiorésistance en médecine vétérinaire,
dont les enjeux sont le changement durable
des pratiques de prescription des
antibiotiques, l?amélioration des conditions
de vie des animaux et l?accès à des produits
de santé efficaces et économiques, autres
que les antibiotiques.
? le plan national de réduction des
émissions de polluants atmosphériques
(sorti en 2017) qui permet de réduire les
émissions de polluants atmosphériques de
manière pérenne et ainsi d?améliorer la
qualité de l?air au niveau national.
De nombreux autres plans d?actions et
stratégies participent à l?amélioration de la
santé humaine, animale et
environnementale en France, comme
l?illustre le schéma détaillé ci-après.
4e Plan National Santé Environnement
24. https://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/strategie-nationale-de-sante/article/
la-strategie-nationale-de-sante-2018-2022
25. https://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/strategie-nationale-de-sante/
priorite-prevention-rester-en-bonne-sante-tout-au-long-de-sa-vie-11031/
1110
Depuis 2016, les Agences régionales de santé
(ARS), les services de l?État et les Conseils
régionaux mettent en oeuvre des plans
régionaux de santé environnement (PRSE) en
association avec les collectivités territoriales.
Ces plans ont pour objectif la mise en oeuvre
dans les territoires des politiques définies
dans les domaines de la santé et de
l?environnement. Ils s?appuient sur les enjeux
prioritaires définis dans le plan national tout
en veillant à prendre en compte les facteurs
de risques spécifiques aux régions.
La 3e génération des PRSE est actuellement
en cours. 15 PRSE sont déclinés dans les
régions depuis 2017 et jusqu?en 2022,
représentant plus de 500 actions déployées
localement. Ces actions concernent :
? les environnements extérieurs (34 %)
comme les polluants atmosphériques, les
pollens, les pesticides, l?urbanisme
favorable à la santé,
? les environnements intérieurs (25 %)
comme les polluants intérieurs, le bruit, le
radon, l?habitat indigne,
? la qualité de l?eau (14 %) notamment la
protection de la ressource et les plans de
gestion de de la sécurité sanitaire des
eaux (PGSSE),
? ainsi que des thématiques transversales
(25 %) comme la formation à la santé
environnement, les outils de diagnostics
en santé environnement, la construction
d?une dynamique territoriale.
Ainsi, ces PRSE ont notamment permis :
? la formation d?au moins 9 000 professionnels
et étudiants de santé à l?occasion de plus
de 270 sessions de formations (en
particulier des médecins, pharmaciens,
professionnels paramédicaux) ;
? la sensibilisation de plus de
240 000 personnes (dont des jeunes)
aux risques liés à l?écoute de la musique
et aux sons amplifiés (spectacles
de prévention, d?animation, d?actions
de sensibilisation en milieux festifs
ou dans des structures musicales,
de formation de professionnels relais,
etc.) ;
? la mobilisation des contrats locaux de
santé (CLS) entre les ARS et les
collectivités locales (communes, EPCI)
pour la réalisation de diagnostics ou de
projets en santé environnement.
Des plans déclinés au niveau local : les plans régionaux
santé environnement (PRSE)
Par ailleurs, le PNSE 3 a intégré pour la
première fois le concept d?exposome.
Celui-ci vise à tenir compte de l?ensemble
des expositions environnementales tout au
long de la vie de l?individu afin de renforcer
la prévention en santé environnement
aux étapes clés de la vie.
Aussi, le PNSE contribue, par des actions
concrètes, à la déclinaison des enjeux
de la Stratégie nationale de santé 2018-2022
(SNS)24, et du Plan national de santé
publique (PNSP) ou « Priorité Prévention »25.
En effet, les enjeux en matière de santé
environnement sont au coeur de ces
dispositifs avec pour ambition de créer des
environnements favorables à la santé,
tenant compte des facteurs
environnementaux ou comportementaux,
des différents âges de la vie et de leurs
spécificités.
UN ENVIRONNEMENT,
UNE SANTÉ__
LE PLAN NATIONAL
SANTÉ ENVIRONNEMENT
ET SES INTERFACES
AVEC LES AUTRES PLANS
ET STRATÉGIES
Ministère de
la Transition
écologique
Ministère
des Solidarités
et de la Santé
Autres ministères
Plan National d?Adaptation
au Changement Climatique II
2018-2022
Stratégie de développement
de la mobilité propre
2016-20//
Plan National de Surveillance
de la Qualité de l?Air Ambiant
2016-2021
Plan National de Réduction
des Émissions de Polluants
Atmosphériques
2017-2021
Programme Ambition Bio
2018-2022
Plan Ecoantibio II
2017-2021
FdR profession vétérinaire
2017-20//
Stratégie Nationale de
Recherche 2015-2020
Programme National pour
l?Alimentation 2019-2023
Plan Santé Travail III
2016-2020
Stratégie Nationale de
Santé 2018-2022
Plan national de santé
publique 2018-2022
Feuille de route Obésité
2019-2022
Programme National
Nutrition Santé
2019-2023
Plan national de lutte
contre la maladie de Lyme
et les maladies
transmissibles par les
tiques 2016-20//
Programme national
d?actions de prévention des
infections associées aux soins
2015-20//
Feuille de Route Objectifs
Développement Durable
2019-2030
Plan vélos et mobilités actives
2018 - 20//
D
IC
O
M
-D
G
PR
/C
RE
/2
01
46
?
M
ar
s
20
21
UN ENVIRONNEMENT,
UNE SANTÉ__
LE PLAN NATIONAL
SANTÉ ENVIRONNEMENT
ET SES INTERFACES
AVEC LES AUTRES PLANS
ET STRATÉGIES
Interministériel
Stratégie Développement
Durable 2015-2020
Plan Ecoantibio II
2017-2021
Stratégie Nationale de
Recherche 2015-2020
Plan Santé Travail III
2016-2020
Plan de rénovation énergétique
des bâtiments 2020-2050
Stratégie nationale pour
l?autisme 2018-2022
Plan de relance France Relance
2020-20//
Plan Chlordécone IV
2021-2027
Ecophyto II+ [plan pesticide
[plan glyphosate - plan sur les
produits phytopharmaceutiques
et une agriculture moins intensive
en pesticides] 2019-2025
Stratégie nationale pour
la biodiversité 2011-2020
Plan d?Actions National sur
l?Assainissement Non Collectif II
2014-2019
Programme National de
l?alimentation et de la
Nutrition 2019- 2023
Plan Biodiversité 2018-20//
Plan Radon 2020-2024
Stratégie décennale de lutte
contre le cancer 2021-2030
+ Feuille de route 2021-2025
Feuille de route Maîtrise de
l?antibiorésistance 2016-20//
Stratégie nationale sport santé
2019-2020
Plan Micropolluants II (dont
PCB et résidus de médicaments)
2016-2021
Plan d?actions Interministériel
Amiante 2015-2018
Plan énergie méthanisation
autonomie azote 2013-2020
Stratégie Nationale sur les
Perturbateurs Endocriniens II
2019-2022
Assises de l?eau 2019-2027
14
Un PNSE 4 fondé sur des principes généraux rénovés
Introduction
26. Le GSE est l?instance nationale chargée de suivre et d?orienter les actions du PNSE. Cette instance réunit, depuis 2009, des
représentants des collèges de parties prenantes (État, parlementaires, collectivités territoriales, associations, organisations
syndicales, entreprises), auxquels s?ajoutent des personnalités qualifiées et des professionnels du système de santé
27. https://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/2017-176R_.pdf
https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/194000580.pdf
28. http://www.consultation-plan-sante-environnement.gouv.fr/
Le PNSE 4 : une dynamique nouvelle
en santé environnement
Un plan coconstruit avec l?ensemble des acteurs
L?élaboration du PNSE, tous les cinq
ans, est inscrite dans le Code de la
santé publique (article L.1311-6).
Pour l?élaboration du PNSE 4, les
ministères chargés de la santé et de l?écologie,
co-pilotes du PNSE, ont étroitement associé
les parties prenantes membres du Groupe
santé environnement (GSE)26 dans une
démarche de co-construction, notamment
dans le cadre de groupes de travail de
préfiguration du plan en 2019.
Le bilan des groupes de travail du PNSE 3
ainsi que les recommandations des
inspections générales sur le bilan du
PNSE 327 ont permis d?alimenter les
discussions et la réflexion dans ces groupes.
Les ministères co-pilotes du plan ont
également saisi plusieurs opérateurs pour
conduire des travaux préparatoires à la
définition du PNSE 4, notamment :
? l?Institut national de la santé et de la
recherche médicale (Inserm) pour
identifier les enjeux prioritaires en matière
de recherche en santé environnement ;
? l?Agence nationale de sécurité sanitaire
alimentaire nationale (Anses), Santé
publique France et l?Institut national de
l?environnement industriel et des risques
(Ineris) pour identifier les bases de
données existantes sur la qualité des
environnements, la santé des populations
et leur mobilisation possible pour le
PNSE 4 ;
? le Haut Conseil de la santé publique
(HCSP) pour la définition d?indicateurs de
suivi du plan.
Par ailleurs, le PNSE 4 a été préparé en
concertation avec l?ensemble des ministères
qui portent ou animent des politiques et
démarches en lien direct ou indirect avec la
santé environnementale. Une concertation
interministérielle très large a ainsi été
organisée en associant les ministères chargés
du travail, de l?industrie, de la consommation,
de la recherche, de l?agriculture, de
l?éducation, de l?enseignement supérieur, de
l?outre-mer, des affaires européennes, de la
culture, de la cohésion des territoires, etc.
Le projet de PNSE 4 a également été soumis à
la consultation du public, entre le 26 octobre
et le 9 décembre 202028. Ces contributions
ont notamment permis de préciser les actions
sur la formation et la sensibilisation des
professionnels de santé et de renforcer la
démarche « une seule santé » du plan.
Enfin, suite à la publication du rapport de la
Commission d?enquête de l?Assemblée
nationale sur l?évaluation des politiques
publiques de santé environnementale (en
janvier 2021), il est également proposé de
rénover les modalités de gouvernance et de
suivi du plan (cf. document de gouvernance
du PNSE 4).
Les travaux de préfiguration et la consultation
du public ont permis de dégager des
principes fondamentaux qui serviront de fil
conducteur pour le prochain PNSE 4 :
? le PNSE 4 propose des actions concrètes de
sensibilisation, d?information, de formation,
de réduction des expositions et des
impacts pour que chacun puisse agir, dans
une approche globale « Une seule santé » ;
? le PNSE 4 reconnaît le besoin de poursuivre
4e Plan National Santé Environnement
1514
la recherche pour mieux comprendre les
liens entre l?environnement et les santés
humaine, animale et plus largement des
écosystèmes et met à disposition des
moyens pour répondre à ce besoin ;
? le PNSE 4 consacre un volet dédié aux
territoires pour accélérer le déploiement de
la santé environnement au plus près des
besoins locaux grâce à des outils dédiés et
mutualisés et une gouvernance renouvelée ;
? le PNSE 4 gagne en lisibilité et en efficacité
avec un nombre réduit d?actions ;
? le PNSE 4 organise les échanges et la mise
en cohérence avec les autres plans
thématiques afin de garantir la prise en
compte de l?ensemble des enjeux de santé
environnementale et leur priorisation ;
? le PNSE 4 se dote d?indicateurs par action
et d?indicateurs globaux afin d?assurer le suivi
de sa mise en oeuvre et de mesurer son
impact.
1. QUATRE AXES STRATÉGIQUES
Le PNSE 4, intitulé « Un environnement, une
santé », porte une ambition : permettre à
chacun d?être acteur de son environnement
et de sa santé, c?est-à-dire de mieux
comprendre et mieux connaître les risques
auxquels il est exposé afin de mieux agir au
quotidien, par des actions concrètes et
immédiates, pour réduire son exposition et
ses impacts sur les écosystèmes.
Fondé sur une approche « Une seule santé »
(y compris vis-à-vis des faunes sauvages et
domestiques), le plan se donne pour
objectif la prévention et la promotion de la
santé environnementale au plus près des
territoires afin de lutter contre les inégalités
territoriales de santé et de contribuer aux
économies de santé.
Il est construit autour de quatre axes :
? s?informer, se former et informer sur
l?état de notre environnement et les bons
gestes à adopter pour notre santé et celle
des écosystèmes ;
? réduire les expositions
environnementales affectant la santé
humaine et celle des écosystèmes sur
l?ensemble du territoire ;
? démultiplier les actions concrètes menées
par les collectivités dans les territoires ;
? mieux connaître les expositions et les
effets de l?environnement sur la santé des
populations et sur les écosystèmes.
L?objectif du PNSE 4 est, avec l?ensemble des
plans sectoriels, de réduire les expositions
environnementales afin de limiter la
survenue de nouvelles pathologies ou de
nuisances pour la population humaine et les
écosystèmes. L?atteinte de cet objectif repose
sur des actions incitatives de prévention
auprès des populations et des actions
coercitives de limitation et d?interdiction des
sources d?expositions. Une meilleure
connaissance de la part attribuable aux
facteurs environnementaux des pathologies
chroniques sera également essentielle. Cette
ambition sera portée dans les territoires afin
de tenir compte de leurs besoins et de leurs
attentes propres, en mobilisant les leviers
d?actions dont ils disposent.
2. UNE INTERACTION ORGANISÉE DU
PNSE 4 AVEC LES POLITIQUES SECTORIELLES
EN SANTÉ ENVIRONNEMENT
Le PNSE 4 doit favoriser une approche
systémique de la santé environnement à
travers, notamment, des actions
transversales sur l?information, la formation,
les connaissances, la recherche, la
substitution et la réduction des inégalités
territoriales de santé.
Il intègre des thématiques de santé
environnement pour lesquelles il n?existe
pas de plan spécifique. En revanche, il n?a
pas vocation à répéter ou compléter les
plans nationaux thématiques existants.
Chacun de ces plans a vocation à répondre à
des enjeux de santé publique et/ou
environnementaux spécifiques, ainsi qu?à des
attentes sociétales fortes, et associe les acteurs
et les compétences nécessaires à chacune de
ces thématiques.
Pour améliorer la prise en compte de ces
enjeux, le PNSE 4 émet des recommandations
à prendre en compte lors de la révision ou du
renouvellement de ces plans.
De plus, la gouvernance rénovée du PNSE 4
détaillée dans le document dédié permet
d?assurer les interactions entre les différents
plans, leur mise en cohérence et la priorisation
des enjeux de santé environnement.
3. DES MOYENS POUR LA RECHERCHE SUR
L?EXPOSOME ÉCOSYSTÉMIQUE ET HUMAiN
Le PNSE 4 doit permettre de faire progresser
la connaissance pour répondre aux attentes
croissantes de la société notamment
sur des effets liés aux expositions combinées
(chimiques, physiques, microbiologiques, etc.).
Ces attentes ont été exacerbées par la crise
de la Covid-19 qui a généré de premières
publications concernant les effets cumulés
de l?exposition chronique aux particules
fines dans l?air et au virus, impliquant une
aggravation de la maladie. De plus, la crise de
la Covid-19 illustre qu?une meilleure
connaissance des écosystèmes peut servir à
nous alerter sur les dangers que font peser les
perturbations environnementales sur le vivant
et l?émergence d?épidémies zoonotiques.
Les efforts de recherche doivent donc être
amplifiés afin de répondre aux attentes
légitimes de la société pour mieux
caractériser et comprendre l?exposome
humain et environnemental.
4. DES INDICATEURS POUR ASSURER
LE SUIVI DU PLAN
Afin d?assurer le suivi de la mise en oeuvre du
PNSE 4, chaque action du plan est dotée d?un
ou plusieurs indicateurs de résultats.
Ils seront mesurés de manière régulière, environ
tous les ans pour la plupart des actions. La
définition de ces indicateurs repose sur la
méthodologie proposée par le Haut conseil de
la santé publique (HCSP) en 201829.
En complément, le PNSE 4 propose des
indicateurs d?impacts globaux sur la qualité
de l?environnement, sur la santé humaine et
animale et plus largement, la santé des
écosystèmes. En fonction des connaissances
et des données disponibles, ces indicateurs
pourront intégrer différentes dimensions afin
de mesurer globalement les progrès réalisés
en matière de qualité de l?environnement et
d?état de santé des populations, et de suivre
leurs évolutions. Ils permettront de rendre
compte de l?impact des politiques de santé
environnement en lien avec le PNSE 4 et,
plus largement, des effets des autres plans
sectoriels. Ces indicateurs, également fondés
en partie sur les travaux du HCSP, pourront
être calculés au début du plan et à la fin de
sa mise en oeuvre.
Plusieurs types d?indicateurs pourront être
utilisés, en fonction de leur niveau de
validation scientifique et des données
disponibles pour les calculer, par exemple :
? un indicateur qui intègrera des données
sur la qualité de l?environnement (eau, air,
etc.) et sur les sources de contamination
(industries, déchets, transport, etc.) ;
? un indicateur qui estimera, pour une
pathologie donnée, la part attribuable à
un ou des facteurs environnementaux.
En fonction des données disponibles, ces
indicateurs seront déclinés au niveau territorial.
29. https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=582
16
Introduction
4e Plan National Santé Environnement
S?informer, se former et
informer sur l?état de notre
environnement et les bons gestes
à adopter pour notre santé et
celle des écosystèmes
1AXE
? ACTION 1
Connaître l?état de son environnement et des bonnes pratiques à adopter
? ACTION 2
Identifier les substances dangereuses pour la santé et l?environnement
dans les objets du quotidien
? ACTION 3
Être mieux informé sur la bonne utilisation des produits ménagers
et leur impact sur la santé et l?environnement
? ACTION 4
Informer les propriétaires d?animaux sur l?utilisation des produits biocides
? ACTION 5
Approfondir les connaissances des professionnels sur les liens entre l?environnement
et la santé
? ACTION 6
Se renseigner sur les conseils de prévention avant et après la grossesse
? ACTION 7
Informer et sensibiliser les jeunes à la santé environnement
4e PLAN NATIONAL SANTÉ ENVIRONNEMENT
!
!
!
ACTION PHARE!
16
1re PARTIE Connaître l?état de l?environnement à côté de chez soi
2e PARTIE Connaître les bons gestes à adopter au quotidien
pour un environnement favorable à la santé
Pour que chacun puisse, au quotidien,
agir sur son environnement et sur sa
santé, il est nécessaire de pouvoir
accéder simplement à des informations
fiables sur la qualité de son environnement et
à des conseils pratiques pour limiter les
situations d?exposition.
En particulier, un accès facilité aux
informations concernant notre
environnement direct (la qualité de l?air, la
présence d?allergènes, des situations
climatiques particulières, les nuisances
sonores, la qualité de l?eau, etc.) et aux
recommandations sur les bons gestes à
adopter permettrait aux Français d?adapter au
mieux leurs comportements.
Si beaucoup de données environnementales
sont accessibles, elles sont insuffisamment
rassemblées, organisées et mises à disposition
dans un format grand public. Par ailleurs,
les recommandations pratiques ne sont pas
toujours rendues disponibles.
La création d?outils numériques, dans le cadre
d?une start-up d?État appelée « Recosanté »,
permettra :
? de faciliter l?accès aux données
environnementales du quotidien et à des
Dans leurs différents lieux de vie, et en
particulier dans leur logement, les Français
s?exposent à des produits chimiques, des
agents biologiques et des agents physiques
comme les ondes qui peuvent affecter leur
santé ou l?environnement.
Compte tenu de l?extrême diversité de
conseils de prévention associés ;
? d?encourager la valorisation de ces
données dans des applications tierces ;
? d?alerter les personnes qui le souhaitent
sur des évènements ponctuels relatifs à
l?état de leur environnement (pics de
pollution, conditions climatiques
particulières, début de période
d?allergènes, etc.) et les recommandations
de conduite à tenir associées.
Une phase expérimentale sera conduite
avec l?ensemble des données
environnementales les plus accessibles (en
commençant par la qualité de l?air et les
pollens puis une généralisation aux autres
données environnementales dont les
données météorologiques).
produits et agents auxquels ils sont exposés,
il est nécessaire que les Français disposent
d?une information simple et fiable sur les bons
gestes à adopter pour évoluer dans un
environnement favorable à leur santé et aux
milieux.
Ainsi, Santé publique France a déployé le
CONNAÎTRE
l?état de son environnement et
des bonnes pratiques à adopter
ACTION 1
30. Site « Agir pour bébé » : https://www.agir-pour-bebe.fr/
18
Axe 1 ? S?informer, se former et informer sur l?état de notre environnement
et les bons gestes à adopter pour notre santé et celle des écosystèmes
PILOTES
? MSS/DGS
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
Nombre d?abonnés à l?outil numérique
!
4e Plan National Santé Environnement
L?es Français sont quotidiennement
exposés à des substances chimiques,
par différentes voies : par exemple
l?alimentation, les émissions liées
aux transports ou aux industries, mais aussi
les objets qu?ils achètent. La composition
d?une grande partie des objets du quotidien
n?est pas détaillée.
Néanmoins, la réglementation sur les
produits chimiques, notamment le
règlement REACH, fournit des outils de
transparence, dont l?utilisation plus
systématique permettrait une meilleure
information des consommateurs. Ainsi, une
entreprise qui commercialise un objet a
l?obligation depuis 2006 d?indiquer sur
demande du consommateur, si des
substances dites « extrêmement
préoccupantes » sont présentes dans cet
objet. Ces demandes peuvent concerner
tous types d?objets mis sur le marché
site « Agir pour bébé30 » afin d?informer les
Français sur les bons gestes à adopter
pendant la période de grossesse et les
1 000 premiers jours d?un enfant. Au regard
du succès de cette première version, le site
sera complété à partir de 2022 afin de
couvrir d?autres périodes de la vie ainsi que
l?ensemble des lieux de vie dans lesquels les
Français sont susceptibles d?être exposés.
En complément, à partir de 2023, des
campagnes ciblées seront mises en oeuvre à
destination des publics non connectés. Des
enquêtes répétées permettront d?évaluer
l?impact de cet outil sur le changement de
comportement des Français.
Dans un objectif de préservation de la santé
et de l?environnement, les messages de
prévention concerneront également la
(articles de puériculture et jouets, textiles,
accessoires de cuisine et couverts, meubles
d?intérieur, etc.) y compris par
l?intermédiaire de places de marché.
Récemment la Commission européenne a
lancé avec 13 États membres, dont la France
à travers la participation de l?INERIS, le
projet LIFE AskREACH, qui vise à créer :
? une base de données, renseignée par les
industriels sur la base du volontariat, qui
recense par code-barres, la présence
éventuelle de substances extrêmement
préoccupantes ;
? une application pour smartphones
(Scan4Chem), également disponible en
application web, qui permettra aux
consommateurs, en scannant le code-
barres d?un objet, d?avoir instantanément
des informations sur la présence de
substances extrêmement préoccupantes
dans l?objet en question et d?interroger
gestion des déchets et en particulier des
masques (masques « grand public » lavables
et masques à usage unique) utilisés en
prévention de la Covid-19.
L?outil numérique Recosanté (partie 1)
servira à relayer les messages de prévention
du site de SpF afin d?assurer une plus large
diffusion de ces informations.
IDENTIFIER
les substances dangereuses pour
la santé et l?environnement dans
les objets du quotidien
ACTION 2
1918
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre de consultations du site Internet et
temps moyen passé par les internautes
? Nombre de campagnes ciblées réalisées
directement le fabricant si ce dernier n?a
pas souhaité renseigner spontanément la
base de données. Le remplissage de
l?information deviendra alors obligatoire.
L?exercice du « droit de savoir » du
consommateur est ainsi facilité, et les
fournisseurs d?objets disposent d?un moyen
standardisé pour remplir leur obligation
réglementaire alors qu?ils rencontrent
aujourd?hui des difficultés pour le faire.
L?action vise donc à :
1. INCITER les industriels des secteurs
importants (par exemple : articles à
destination des enfants) à s?engager dans le
projet européen d?application sans attendre
que le dispositif d?interrogation par
l?application les oblige à le faire article par
article et impliquer les places de marché
dans la démarche via l?application web ;
2. CRÉER un cercle vertueux en incitant les
industriels à substituer le plus tôt possible
les substances dangereuses dans les
objets du quotidien ;
3. FAVORISER, dès 2021, les partenariats et
« couplages » entre l?application
européenne et les différentes applications
d?information du consommateur
existantes.
20
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEURS
? Nombre d?industriels français et de
places de marché engagés dans l?initiative
européenne AskREACH
? Nombre de scans réalisés par les
consommateurs en France via l?application
pour smartphone mise en place par le projet
AskREACH
? Taux de réponse de la part d?industriels aux
requêtes des utilisateurs
Être mieux INFORMÉ sur la bonne
utilisation des produits ménagers et leur
impact sur la santé et l?environnement
ACTION 3
Les Français sont de plus en plus attentifs
à la qualité, l?origine et la composition
de ce qu?ils achètent, notamment en ce
qui concerne les risques associés à
certaines substances chimiques.
La liste des ingrédients qui composent les
produits et articles du quotidien est
importante et constitue souvent un préalable
pour assurer la transparence quant à la
composition des produits. Cette liste est en
revanche souvent difficile à interpréter. Pour
permettre au consommateur de prendre des
décisions éclairées rapidement, il apparaît
aujourd?hui pertinent que cette information
exhaustive sur la composition puisse être
interprétée en termes simples, synthétiques
et clairs.
Plusieurs « dispositifs » existent déjà :
? la réglementation européenne est
harmonisée pour l?étiquetage des dangers
des substances et des mélanges («
pictogrammes » et conseils de prudence
sur les étiquettes), mais un grand nombre
d?articles ne sont pas étiquetés. Cet
étiquetage n?est par ailleurs pas
représentatif des résidus laissés par
l?utilisation du produit ni des émissions
dans l?air associées à l?utilisation du
produit ;
? dans le cadre de la loi de modernisation
de notre système de santé (2016), le
Gouvernement a recommandé
l?apposition d?un logo, le Nutri-Score, qui
informe sur la qualité nutritionnelle
Axe 1 ? S?informer, se former et informer sur l?état de notre environnement
et les bons gestes à adopter pour notre santé et celle des écosystèmes
!
4e Plan National Santé Environnement
20
1re PARTIE Renforcer la lisibilité de l?étiquetage des produits
ménagers destinés aux consommateurs
simplifiée et complémentaire à la
déclaration nutritionnelle obligatoire fixée
par la réglementation européenne. Le
Nutri-Score délivre une information
nutritionnelle claire, visible et facile à
comprendre pour tous. Il a été mis au
point sur des bases scientifiques et a pour
objectif d?aider les consommateurs à
acheter des aliments de meilleure qualité
nutritionnelle, en positionnant chaque
produit sur une échelle de couleur à 5
L?objectif de cette action est de permettre
aux Français d?utiliser les produits ménagers
(c?est-à-dire les produits de nettoyage et
d?entretien, y compris les produits
désinfectants) de manière efficace et sûre,
en disposant d?une information claire et
fiable sur ces produits. Cette information
permettra d?assurer une bonne protection
des occupants des bâtiments, mais aussi
une limitation des impacts pour la
biodiversité et l?environnement. Cette
action se traduira par :
? La poursuite des travaux d?un groupe de
travail dédié du Conseil national de la
consommation, associant notamment les
fédérations professionnelles du secteur et
les associations de protection des
consommateurs, qui :
- procèdera à l?audition des acteurs
pertinents, y compris l?Anses, en tant que
coordonnateur du réseau des centres
anti-poisons, qui pourra présenter un
retour d?expérience sur les cas de
mésusages des produits ménagers,
notamment pendant la crise sanitaire liée
à la Covid-19 ;
- étudiera l?opportunité de mise en place
d?un étiquetage volontaire sur ce type de
produits et fournira des recommandations
en la matière (par exemple de type score
avec un code couleur simple).
? La saisine des agences d?expertise (INERIS,
Anses et SpF) pour proposer, pour les
produits ménagers, en se basant sur un
niveaux (de A à E). Cette démarche n?est
pas obligatoire mais de nombreux
industriels et distributeurs se sont d?ores et
déjà engagés volontairement dans la
démarche.
D?autres initiatives d?informations du
consommateur ont vu le jour, parfois
portées par des start-up (ex. : applications
pour smartphone qui scannent les codes-
barres), chacune avec sa méthodologie et
ses critères.
état des lieux des initiatives, travaux et
outils existants, une ou des
méthodologie(s) qui permettent d?évaluer
de façon globale la criticité des dangers
sanitaires et environnementaux associés à
l?utilisation de ces produits. Les
conclusions du GT du CNC susmentionnés
permettront d?enrichir les travaux des
agences d?expertise.
? Le fait d?inciter à la mise en place
progressive, dans le cadre d?une démarche
volontaire, d?un étiquetage illustratif du
niveau de vigilance à apporter lors de
l?usage du produit. Cet étiquetage sera
établi sur la base des travaux du GT du
CNC et des agences d?expertise.
? L?opportunité de rendre cet affichage
obligatoire sera étudiée après un premier
retour d?expérience, si la réglementation
européenne le permet.
PILOTES
? MEFR/DGCCRF
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Nombre d?industriels et distributeurs
engagés vers un renforcement de la
lisibilité de l?étiquetage
21
22
PILOTES
? MSS/DGS
? MTE/DGPR
?INDICATEURS
? Nombre de consultations du site
internet
? Nombre de professionnels formés
dans le cadre du certibiocide
2e PARTIE De nombreuses parties prenantes souhaiteraient
une meilleure communication sur le bon usage des produits
désinfectants, aussi bien par les particuliers que par les
professionnels, suite à la crise de la Covid-19
3e PARTIE Privilégier les biocides et détergents avec les profils les
plus favorables pour la santé publique et l?environnement
La crise de la Covid-19 et les règles de
confinement ont conduit à des pratiques et des
expositions particulières, notamment s?agissant
de l?utilisation accrue par le grand public et les
professionnels, de produits désinfectants pour
lutter contre le virus. Les désinfectants font
partie de la catégorie des biocides.
Afin de protéger la santé humaine, animale
et environnementale, il est nécessaire de
s?inscrire dans une démarche d?usage
raisonné des désinfectants. Comme pour les
antibiotiques, le recours aux désinfectants ne
doit pas devenir automatique. Réduire le
recours aux désinfectants est essentiel pour
limiter la dispersion dans l?environnement de
ces produits (notamment les lingettes
désinfectantes) qui peuvent entraîner des
déséquilibres des écosystèmes ainsi que
l?apparition de phénomènes de résistance.
En matière d?hygiène des mains, le lavage des
mains à l?eau et au savon ou, en l?absence
d?accès facile à un point d?eau, la friction
hydroalcoolique, sont des solutions efficaces.
Ainsi, des actions de communication seront
lancées auprès du grand public et des
professionnels sur le bon usage des
détergents, des désinfectants, et des
Certains produits biocides ont un profil plus
favorable en matière d?impact
environnemental et/ou en matière de santé
humaine ou animale. En particulier, ces
derniers ne contiennent pas de substance
préoccupante ou de nanomatériaux. Pour
ces derniers, le règlement européen sur les
produits biocides prévoit une procédure
d?autorisation simplifiée. Sur environ
30 000 produits biocides déclarés, seuls
80 produits environ (principalement des
désinfectants) remplissent ces critères, soit
très largement moins de 1 % de la totalité
des produits biocides à disposition sur le
marché français.
L?objectif de cette action est de dynamiser
le développement de ces produits biocides
alternatives possibles, en adaptant le
message au public, à la cible et aux enjeux, à
la fois dans le contexte de la crise de la
Covid-19 et à plus long terme par la
promotion de la propreté, de l?hygiène et de
pratiques de ménage durable.
La formation des professionnels de la
désinfection sera améliorée via la révision
du dispositif du certibiocide. Le format, les
contenus de la formation et les produits
concernés seront revus pour mieux
sensibiliser les professionnels aux
problématiques liées à ces produits, à leur
utilisation efficace et sûre, et à leurs impacts
sur la santé humaine et l?environnement.
au profil moins défavorable pour la santé et
l?environnement. Après un travail
d?identification des besoins auprès des
fabricants de produits biocides en 2021, un
dispositif de soutien adapté sera mis en
place en lien avec la Banque publique
d?investissement dans le cadre du
Programme d?investissements d?avenir (PIA)
sur la durée du plan.
Par ailleurs, les produits de dégradation des
détergents (lessives, liquides vaisselle,
produits d?entretien domestiques, produits
de nettoyage industriels) synthétiques,
généralement composés de tensio-actifs tels
que les nonylphénols, sont retrouvés dans
les milieux aquatiques. Par la dégradation
Axe 1 ? S?informer, se former et informer sur l?état de notre environnement
et les bons gestes à adopter pour notre santé et celle des écosystèmes
4e Plan National Santé Environnement
22
PILOTES
? MTE/DEB-DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de produits au profil
moins défavorable sur le marché UE
23
potentielle des milieux aquatiques et
l?atteinte à la biodiversité, ils pourraient
avoir un impact négatif sur l?ensemble des
volets de la démarche « Une seule santé ».
Le règlement européen sur les détergents et
le règlement REACH encadrent la
biodégradabilité de ces produits ainsi que
leur composition. Des Ecolabels
d?application volontaire existent également
pour mettre sur le marché des produits qui
vont au-delà des exigences de ces deux
règlements. L?Anses ainsi que l?OFB seront
saisies pour évaluer :
? les principaux produits de dégradation de
détergents synthétiques (notamment
tensio-actifs) retrouvés dans les milieux
aquatiques, qu?il s?agisse des eaux de surface
ou des eaux marines de la bordure littorale ;
? l?impact de ces produits de dégradation
sur la biodiversité marine et la biodiversité
terrestre (à travers les embruns) ;
? les usages pour lesquels il existe sur le
marché des détergents qui vont au-delà
des exigences des règlements détergent et
REACH, en particulier en matière de
biodégradabilité ;
? les mesures qui permettraient de réduire
l?impact de l?utilisation des détergents sur
l?environnement.
INFORMER
les propriétaires d?animaux sur l?utilisation
des produits biocides
ACTION 4
On estime à plus de 63 millions
le nombre d?animaux de
compagnie en France. Près d?un
ménage sur deux en possède un.
Les animaux de compagnie sont sujets à
diverses maladies ou pathogènes qui peuvent
nécessiter le recours à des médicaments
vétérinaires ou à des produits biocides
(désinfectants pour l?hygiène vétérinaire,
insecticides type acaricides et produits contre
d?autres arthropodes, répulsifs).
Ces produits sont très utiles pour protéger
les animaux et les humains des nuisibles
et maîtriser les risques de maladie.
Cependant, s?agissant de produits
chimiques destinés à tuer ou repousser le
vivant, ils peuvent présenter des risques
pour la santé humaine, animale et pour
l?environnement, en particulier lorsqu?ils
sont mal utilisés. Des biocides sont ainsi
dispersés dans l?environnement chaque
année, aussi bien dans l?environnement
direct des usagers (maisons, jardins) que
dans l?environnement au sens large.
Par ailleurs, la crise sanitaire liée à la
Covid-19 a mis en évidence des mésusages
importants des désinfectants sur les
animaux de compagnie, menant à une
augmentation des signalements
d?intoxication de ces derniers aux centres
anti-poisons.
L?utilisation des biocides en élevage
- notamment dans les filières de production
des espèces dont la chair ou les produits
sont destinés à la consommation humaine -
est également importante avec, là aussi,
des possibilités de mésusages ; des doses,
des modalités d?application ou de stockage
inadéquates mettent l?utilisateur en
situation d?exposition à un risque sanitaire
rehaussé avec, au surplus, un impact sur la
santé environnementale.
24
1re PARTIE Informer les propriétaires d?animaux de compagnie
Il convient donc de mener une campagne
d?information vers les utilisateurs de tout type
en s?appuyant sur tous les réseaux
professionnels en contact avec le public,
permettant d?accéder au plus grand nombre.
Au sein de ces réseaux, le vétérinaire est la clé
de voute du dispositif qui pourrait être
construit, il occupe en effet une place
particulièrement pertinente pour dispenser
ces conseils :
? de par sa formation initiale et continue ;
? de par son positionnement au carrefour des
santés animale, humaine et
environnementale ;
? de par sa position de scientifique de
proximité, prescripteur et relais
d?information auprès d?un large public
possesseur d?animaux de compagnie (B to C)
dans le cadre des soins qu?il leur prodigue, et
Un support sera élaboré en 2021 par la
profession vétérinaire, en partenariat avec
le ministère chargé de l?agriculture et
l?Anses. Il sera constitué de fiches
synthétiques offrant une information
pragmatique et pédagogique, susceptibles
d?être complétées par un support
numérique diffusé dans les salles d?attente
des établissements de soins vétérinaires ou
sur leurs pages internet.
Ce support pourra être associé à un guide
de bonnes pratiques destiné aux
vétérinaires, eux-mêmes utilisateurs de
biocides dans leurs établissements de soins.
Il est par ailleurs observé par nombre de
praticiens que l?utilisation par le public de
biocides à effet insecticide et acaricide
dans l?environnement est fréquemment
associée, de façon non encadrée, avec
dispensateur de conseils et de formations
dans les filières de production (B to B) ;
? de par son habitude à contribuer à la
vulgarisation de faits scientifiques auprès du
public détenteur d?animaux, de compagnie
et de production;
? de par les devoirs qui lui incombent
règlementairement vis-à-vis des
conséquences environnementales de son
activité.
L?objectif de cette action portée par la
profession vétérinaire au niveau national est
de fournir aux utilisateurs des informations
fiables sur les biocides, en particulier les règles
relatives à leur utilisation rationnelle, leur
stockage, leur manipulation, leur élimination,
les alternatives à ces produits lorsqu?elles
existent et pour promouvoir les bonnes
pratiques.
l?application de médicaments
antiparasitaires externes dérogatoires, qui
sont en vente libre. C?est souvent le premier
réflexe spontanément adopté avant une
éventuelle consultation chez un vétérinaire
en cas d?échec. Cette pratique conduite
dans l?urgence, souvent sans conseil global,
par exemple dans le cadre d?une infestation
soudaine d?un logement par des puces, n?est
sans doute pas neutre en termes d?impact
sur la santé publique et environnementale.
L?application mal encadrée de produits
conduit souvent ainsi à un échec, et donc à
un emploi inutile et potentiellement excessif.
Une présentation par une fiche dédiée des
grands principes d?utilisation raisonnée de
ces différentes catégories de produits, dans
une optique de modération et de prudence,
pourra être finalisée en 2021.
2e PARTIE Conseiller les professionnels des filières de production
Le vétérinaire a l?opportunité, dans le cadre
de son habilitation sanitaire, de sensibiliser
individuellement les éleveurs à différentes
thématiques en lien avec la santé publique
vétérinaire. C?est notamment l?objet de la
visite sanitaire obligatoire prévue à titre
régulier dans les élevages, prise en charge
financièrement par le Ministère de
l?Agriculture et de l?Alimentation (MAA),
portant sur des thématiques qui varient
d?une année à l?autre. Cette visite est
élaborée par un organisme technique
vétérinaire (la SNGTV) en collaboration avec
la DGAL et les organismes techniques et
professionnels pertinents. Dans la filière
bovine, à titre d?exemples non exhaustifs,
Axe 1 ? S?informer, se former et informer sur l?état de notre environnement
et les bons gestes à adopter pour notre santé et celle des écosystèmes
4e Plan National Santé Environnement
24
PILOTES
? La profession vétérinaire : Qualitévet,
SNGTV, SNVEL, CNOV, AFVAC
? Référents ministériels : MTE/DGPR et
MAA/DGAL
?INDICATEURS
? Nombre de fiches/autres supports
d?informations
? Nombre de praticiens vétérinaires
mettant à disposition ces supports
? Nombre de téléchargements des fiches ou
du guide de bonnes pratiques mis en ligne
? Nombre de comptes-rendus de
visites sanitaires ayant donné lieu
à information sur les biocides
25
1re PARTIE Mieux former et sensibiliser les professionnels de santé
APPROFONDIR
les connaissances des professionnels sur
les liens entre l?environnement et la santé
ACTION 5
Les professionnels de santé, dont le
médecin généraliste et le pharmacien,
sont des interlocuteurs de confiance.
Leur sensibilisation à la santé
environnement est nécessaire pour garantir la
bonne information de leurs patients, compte
tenu de la masse d?informations disponibles.
Aujourd?hui, le champ santé environnement
est une thématique transversale partiellement
présente dans les référentiels de formation
initiale des professionnels de santé. A titre
d?exemple, les infirmiers et sages-femmes
des thèmes aussi divers que la biosécurité,
l?antibiothérapie ont déjà été développés.
En 2020, le sujet a concerné le recours aux
antiparasitaires. Il s?agissait de sensibiliser
l?éleveur notamment à l?impact
environnemental de pratiques inappropriées
en matière de traitements, en pointant
aussi, à travers le développement de
résistances ou l?effet sur la qualité des
pâtures, les conséquences économiques du
mésusage. L?objectif est clairement de
conduire à une prise de conscience du fait
que le « plus » en matière de traitements
antiparasitaires peut être l?ennemi du
« bien », pour promouvoir leur utilisation
raisonnée et une agriculture durable.
L?opportunité de la visite sanitaire pourrait
être utilisée par le vétérinaire pour dispenser
des conseils sur les biocides.
Il s?agira non seulement de valoriser un
usage efficient de ce type de produits,
prenant en compte les critères de choix
rationnels, les conditions d?utilisation, un
stockage conforme, une élimination des
déchets, intégrant les données fournies par
la recherche (indices PBT, risques induits par
les chimio-films, interférence des
désinfectants avec l?émergence des
résistances y compris aux antibiotiques
etc?) mais aussi de donner des pistes
concrètes et individuelles pour une bonne
gestion, en rapport avec les biocides utilisés.
De leur côté, en amont de la dispensation
de conseils, les vétérinaires habilités
entretiennent aussi leurs connaissances sur
les sujets à fort enjeu sanitaire dans les
filières de production à travers la formation
continue obligatoire assurée par l?État et
l?ENSV en lien avec la SNGTV.
Le thème des biocides pourrait être ajouté
au catalogue des formations pour renforcer
les bonnes pratiques au sein même de la
profession et, d?autre part, rehausser la
qualité du conseil dispensé aux éleveurs en
la matière.
!
26
PILOTES
? MSS/DGOS-DGS
? MESRI/DGESIP
?INDICATEURS
? Nombre d?actions en santé
environnement dans le cadre du SSES et
effectif de personnes concernées par ces
actions
? Nombre de formations (ou de personnes
formées) en santé environnement dans le
cadre du développement professionnel
continu
peuvent bénéficier de formations en santé
environnement. En formation continue, la
santé-environnement compte pour moins de
1 % des formations labellisées
« Développement Professionnel Continu »
(DPC)[1].
Dans une approche opérationnelle, il est
nécessaire de renforcer les dispositifs et
référentiels existants pour fournir aux
professionnels de santé les connaissances
nécessaires à l?exercice de leur pratique, au
plus près de leurs besoins et de ceux des
populations qu?ils prennent en charge.
Pour répondre à cet objectif, à partir de 2021,
un référentiel socle de connaissances et de
compétences minimales dans le domaine de
la santé environnement sera élaboré. Il
concernera tous les professionnels de santé.
A partir de 2022, la formation initiale des
professionnels de santé à la santé
environnement sera généralisée par :
? la création d?un module transversal ou de
thèmes prioritaires du Diplôme de
Formation Générale en Sciences Médicales
(DFGSM), introduisant la santé
environnement ;
? la mobilisation du Service Sanitaire des
Etudiants en Santé (SSES) pour former les
étudiants et mener des actions d?éducation
à la santé auprès des populations (utilisation
du téléphone portable et radiofréquences,
qualité de l?air, pollens, écoute de la musique
et bruit, santé et biodiversité, etc.) ;
? la diffusion du référentiel socle dans les
unités d?enseignement de santé publique
des maquettes de formation des infirmiers
et des manipulateurs d?électroradiologie
médicale et l?introduction de la santé
environnement lors des travaux de
réingénierie des professions paramédicales
(notamment aides-soignants et auxiliaires de
puériculture).
Pour la formation continue et le
Développement Professionnel Continu
(DPC), les formations existantes seront
valorisées (possibilité d?une labellisation
dans le cadre du DPC) et de nouvelles
formations seront développées au plus près
des besoins dans les territoires.
Compte tenu des interactions fortes entre
les santés humaine, animale et des
écosystèmes, ces actions pourront associer
plus largement les professionnels de santé
animale et des écosystèmes, dans une
approche « Une seule santé ».
Elles contribueront à sensibiliser les
professionnels de santé aux enjeux de santé
environnement en lien avec leur pratique
professionnelle au quotidien et à une
meilleure prise en charge des patients.
2e PARTIE Développer et mieux faire connaître l?offre de formation
« Une seule santé »
Le concept « une seule santé » invite à
l?action interdisciplinaire et intersectorielle
dans la gestion des problèmes sanitaires. Il
induit l?interdépendance entre la santé
humaine, la santé animale et la santé des
écosystèmes. Sa compréhension et sa
maîtrise sollicitent l?échange de
connaissances et de compétences entre les
différents acteurs du secteur médical,
vétérinaire, environnemental, politique et
socio-économique.
Afin de garantir l?appropriation concrète par
l?ensemble des professionnels et des
décideurs de ce concept, il est essentiel que
les organismes de formation développent
une offre adaptée, avec une forte
orientation vers la mise en pratique
interdisciplinaire du concept.
[1] Source : Agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC).
Axe 1 ? S?informer, se former et informer sur l?état de notre environnement
et les bons gestes à adopter pour notre santé et celle des écosystèmes
4e Plan National Santé Environnement
26
PILOTE
? MAA/DGER
?INDICATEUR
? Nombre de formations dans le cadre
de la démarche « Une seule santé »
27
1re PARTIE Expérimenter des consultations d?évaluation des
expositions environnementales pour les projets de grossesse
SE RENSEIGNER
sur les conseils de prévention avant
et après la grossesse
ACTION 6
Le lien entre des expositions
environnementales et des pathologies
de la reproduction (troubles de la
fertilité, pathologies de grossesse,
malformations congénitales) est
scientifiquement établi. Les périodes pré et
péri-conceptionnelle et la grossesse sont des
périodes critiques. C?est aussi pendant ces
périodes que les personnes sont
particulièrement réceptives aux conseils de
prévention, voire aux changements de
comportement.
Cette action vise à proposer à chaque couple
ou personne ayant un projet de grossesse ou
chaque femme enceinte, dès le début de la
grossesse, une évaluation des expositions
environnementales, professionnelles et
extra-professionnelles et la délivrance de
conseils de prévention. Elle permettra ainsi
d?intégrer la prévention primaire en
environnement dans le parcours de soins lié à
la reproduction.
A titre expérimental, cinq plateformes
pluridisciplinaires de professionnels de santé
permettent d?évaluer les expositions chez des
patients pris en charge pour des troubles de la
reproduction (plateformes PREVENIR). Ces
plateformes proposent des actions de
prévention ciblées en santé environnementale.
Elles sont adossées à des centres régionaux de
pathologies professionnelles et
environnementales (CRPPE).
À partir de 2021, une évaluation de cette
expérimentation permettra d?apprécier
D?ores et déjà, il existe des offres de
formations « une seule santé » ou « One
Health » (par exemple, le diplôme
d?établissement « One Health en pratiques »
de VetAgroSup31, le module « One Health et
approches intégrées de santé » proposé par
le Cirad dans le cadre du master sur la
gestion intégrée des maladies animales
tropicales ? GIMAT de l?École nationale
vétérinaire de Toulouse et l?Université
Toulouse III Paul Sabatier32, le master IDOH
de l?université de Tours avec l?INRAE33 ou le
master Manimal d?Oniris34, diplôme
d?Université de la Faculté de médecine
Montpellier). D?ores et déjà, ces formations
sont ouvertes à un large public (vétérinaire,
médecin, tout type de décideur, etc.).
Le développement de ces formations sera
encouragé et valorisé, en étroite
collaboration avec les structures
universitaires et de formation.
31. http://www.ensv.fr/diplome-detablissement-one-health-en-pratiques/
32. https://www.cirad.fr/enseignement-formation/formation-professionnelle/
one-health-et-approches-integrees-de-la-sante
33. https://www.infectious-diseases-one-health.eu/
34. https://www.oniris-nantes.fr/etudier-a-oniris/les-masters/man-imal/
28
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de maternités participant aux
plateformes pluridisciplinaires
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de sages-femmes ayant intégré
un volet santé-environnement dans leurs
pratiques de suivi post-accouchement
à domicile (sur la base d?une enquête
périodique)
l?opportunité de pérenniser ces plateformes
sous réserve de l?obtention de financement.
Celles-ci permettront le développement
d?un réseau de correspondants dans des
maternités et une acculturation des
professionnels de santé. Après cette phase
d?évaluation, une extension de ces
plateformes sera envisagée pour améliorer
le maillage du territoire.
2e PARTIE Délivrer à domicile des conseils de prévention en santé
environnement lors du suivi post-accouchement par la sage-femme
Pour faciliter le retour à la maison après
l?accouchement, la mère et le nouveau-né
peuvent aujourd?hui bénéficier d?un suivi
par une sage-femme à domicile. Ce suivi est
pris en charge à 100 % par l?Assurance
maladie jusqu?au 12e jour après la naissance
du bébé (et 70 % au-delà). Les visites à
domicile permettent notamment de
surveiller l?état de santé de la mère et de
l?accompagner dans la réalisation des
premiers soins du nouveau-né. Elles sont
également l?occasion pour les parents
d?exprimer les difficultés liées à l?arrivée
du bébé.
Ces visites post-accouchement sont une
opportunité de délivrer, au plus près de la
réalité du domicile, des conseils de
prévention afin de limiter les expositions
environnementales de la mère et du
nouveau-né et de prévenir les accidents de
la vie courante du nourrisson. Ainsi, à partir
de 2023, les visites de la sage-femme à
domicile dont bénéficient actuellement les
mères incluront un volet santé
environnement. Les sages-femmes
utiliseront lors de leur visite une grille
d?évaluation des pièces clés du domicile
(cuisine, salle de bain, pièce de vie du bébé)
afin d?identifier les situations à risque et
d?aider les parents à adopter des
comportements sains pour leur santé et leur
environnement, notamment :
? limiter l?exposition de la mère et du
nouveau-né aux polluants de l?air intérieur
et aux substances chimiques présentes
dans les produits de consommation
courante ;
? éviter les accidents de la vie courante les
plus souvent rencontrés chez les
nourrissons;
? limiter l?exposition des enfants aux écrans ;
? informer sur les mesures d?hygiène.
Axe 1 ? S?informer, se former et informer sur l?état de notre environnement
et les bons gestes à adopter pour notre santé et celle des écosystèmes
4e Plan National Santé Environnement
28 29
1re PARTIE Enscrire la santé environnement dans la démarche
Ecole promotrice de santé
INFORMER
et sensibiliser les jeunes à la santé
environnement
ACTION 7
Dans le cadre du concept
« Une seule santé » l?École joue
un rôle important quant au
déploiement d?une approche
globale et positive de la promotion de la
santé en faveur des élèves.
La démarche École promotrice de santé
(EPSA) favorise la coordination des actions
de promotion de la santé entre elles et
avec d?autres approches telles que
l?éducation au développement durable
ou l?éducation à alimentation. Chaque
action éducative inscrite dans la démarche
EPSA est fondée sur un diagnostic,
réalisé en conseil d?école ou en comité
d?éducation à la santé et à la citoyenneté
(CESC), qui tient compte de l?ensemble
des déterminants de santé et notamment
de l?environnement et des écosystèmes.
S?inscrivant dans le pilotage des
établissements du second degré, le CESC
est une instance privilégiée pour favoriser
la mise en oeuvre d?actions d?éducation
à la santé-environnement dans le cadre de
la démarche EPSA. À l?échelle du
département (CDESC) et de l?académie
(CAESC), cette instance permet de favoriser
l?articulation avec les orientations des
dispositifs territoriaux tels que le plan
régional santé environnement (PRSE).
Les équipes référentes académiques EPSA
peuvent fournir des outils d?aide à la
réalisation du diagnostic prenant en
compte le déterminant de l?environnement
et des écosystèmes selon les spécificités
locales, et favoriser le lien entre les acteurs
parties prenantes de cette thématique
dans et au-delà de l?École.
En fonction du territoire, un lien peut
également être fait avec la prévention
des risques majeurs. Cette dernière repose
sur des actions éducatives visant à diffuser
une culture de la responsabilité dans le
cadre d?une découverte raisonnée des
risques liés à l?environnement (risques
naturels, anthropiques, industriels, etc.).
Le réseau des coordonnateurs académiques
risques majeurs accompagne les élèves
et les personnels dans l?appropriation
des fondamentaux de la prévention autour
du plan particulier de mise en sûreté (PPMS)
et de thématiques portées dans le PNSE :
qualité de l?air intérieur, sols pollués,
amiante, radon, nuisances sonores.
Pour construire des actions d?éducation
à la santé-environnement dans le cadre
d?une École promotrice de santé,
la communauté éducative peut :
? Mobiliser les partenaires institutionnels et
associatifs engagés sur le sujet. Toute
intervention d?un partenaire extérieur
doit être fondée sur une complémentarité
avec les missions du service public
de l?Éducation nationale. L?agrément
national et la charte d?intervention
en milieu scolaire garantissent ce cadre
partenarial.
? Inscrire la thématique dans le cadre
de la formation des élèves ambassadeurs-
santé. Les élèves volontaires qui
s?engagent comme ambassadeurs-santé
ont pour mission de délivrer des messages
simples de prévention à leurs pairs.
? S?appuyer sur les ressources et outils
validés scientifiquement par les instances
compétentes, et valorisés dans la rubrique
« Santé et environnement à l?École »
de la page Eduscol « Je souhaite des
30
ressources pédagogiques pour mettre
en oeuvre une démarche École promotrice
de santé ». Par exemple, des guides
sont disponibles sur la pollution des sols,
l?exposition au radon, le bruit et ses effets
sur la santé et la qualité de l?air intérieur.
2e PARTIE Profiter du Service National Universel (SNU) pour former
les jeunes de 16 ans et plus
Les jeunes sont très sensibles aux questions
environnementales mais ils ne connaissent
pas toujours les impacts possibles sur leur
santé (par exemple les risques auditifs) et les
bons gestes à adopter pour prévenir ou
réduire les risques.
Le service national universel (SNU) est une
opportunité de sensibiliser, chaque année,
l?ensemble d?une classe d?âge à la santé
environnementale en s?appuyant sur les
gestes et les activités du quotidien (utilisation
du téléphone portable et radiofréquences,
activités physiques et alimentation, qualité
de l?air, pollens, écoute de la musique et
bruit, santé et biodiversité, etc.).
Le SNU s?adresse aux jeunes Français à partir
de 15 ans. Préfiguré dans 13 départements
en 2019, il concerne depuis 2020, l?ensemble
des départements français (métropole et
outre-mer). Ce dispositif, qui s?appuie
aujourd?hui sur le volontariat, concernera,
au terme de sa montée en charge, environ
800 000 jeunes par an.
Aboutissement du parcours citoyen qui
débute dès l?école élémentaire, il comporte
plusieurs phases (les deux premières
seront, au terme de la montée en puissance
du SNU, obligatoires, et remplaceront
l?actuelle journée défense et citoyenneté
(JDC)) :
? Un séjour de cohésion en hébergement
collectif de 12 jours, que les jeunes
effectuent dans l?année qui suit la classe
de 3e. Ce temps pédagogique et
d?ouverture a pour objectif la mise en
oeuvre concrète et collective de la
citoyenneté, de la cohésion et de
l?autonomie. Les activités de ce séjour
s?articulent autour de thématiques
obligatoires dont les activités physiques,
sportives et de cohésion ; le
développement durable et la transition
écologique et solidaire. Elles reposent
sur le principe de la transversalité et sur
une pédagogie active.
? Une mission d?intérêt général (MIG), qui
doit être effectuée dans l?année qui suit
le séjour de cohésion. Fondées sur des
modalités de réalisation variées, ces MIG
placent les jeunes en situation de rendre
un service à la Nation et visent à
développer une culture de l?engagement
et à favoriser l?insertion de chacun
dans la société. Elles peuvent être réalisées
auprès de différentes structures :
associations, services publics,
collectivités, etc.
? Une phase d?engagement volontaire de trois
mois minimum, réalisée entre 16 et 30 ans
sur la base du volontariat et visant à
permettre, à ceux qui le souhaitent, de
s?engager de façon plus pérenne. Cette
phase s?appuie sur les formes de volontariat
existantes dont le service civique.
La session 2021 du SNU permettra
d?informer les jeunes volontaires et de
les sensibiliser aux bonnes pratiques en
santé-environnement en s?appuyant à la fois
sur les temps de vie quotidienne (repas,
vie en maisonnée, etc.) et sur les différentes
activités du séjour de cohésion. Les
volontaires auront par ailleurs l?occasion
de rencontrer des personnes engagées
et, pour ceux qui le souhaitent, de réaliser
une mission d?intérêt général et ensuite
d?engagement volontaire auprès d?une
structure oeuvrant dans le champ de la
PILOTE
? MENJS/DGESCO
?INDICATEUR
? Tous les deux ans, une enquête évalue le
nombre de CESC, de CDESC et de CAESC
réalisant des actions dans le champ de la
santé environnement.
Axe 1 ? S?informer, se former et informer sur l?état de notre environnement
et les bons gestes à adopter pour notre santé et celle des écosystèmes
4e Plan National Santé Environnement
30
PILOTE
? MENJS/DJEPVA
?INDICATEUR
? Nombre de jeunes ayant réalisé une mission
d?intérêt général et/ou d?engagement
volontaire dans une structure en lien avec la
santé environnementale
31
santé environnementale. En 2021, le
dispositif sera élargi à un plus grand
nombre de jeunes.
Ces actions, qui pourront s?appuyer sur
différents outils (fiches activités,
plaquettes de communication, etc.)
permettront de promouvoir des bonnes
pratiques auprès des jeunes afin de
préserver leur environnement et leur
santé par des gestes simples et concrets.
4e Plan National Santé Environnement
Réduire les expositions
environnementales affectant la santé
humaine et celle des écosystèmes
sur l?ensemble du territoire
AXE
? ACTION 8
Maitriser l?exposition aux ondes électromagnétiques et améliorer la connaissance
des impacts sanitaires
? ACTION 9
Réduire les nuisances liées à la lumière artificielle pour la santé et l?environnement
? ACTION 10
Prévenir et agir dans les territoires concernés par la pollution des sols
? ACTION 11
Prévenir les impacts sanitaires des espèces nuisibles par des méthodes
compatibles avec la préservation de l?environnement
? ACTION 12
Mieux comprendre et prévenir les cas de légionellose
? ACTION 13
Mieux gérer les risques sanitaires et environnementaux des nanomatériaux
? ACTION 14
Améliorer la qualité de l?air intérieur au-delà des actions à la source
sur les produits ménagers et les biocides
? ACTION 15
Réduire l?exposition au bruit
4e PLAN NATIONAL SANTÉ ENVIRONNEMENT
2
MAÎTRISER
l?exposition aux ondes électromagnétiques
et améliorer la connaissance des impacts
sanitaires
ACTION 8
34
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
Avec le développement des
nouvelles technologies, les ondes
électromagnétiques sont de plus
en plus présentes dans la vie
quotidienne des Français. Le nombre
d?antennes ainsi que les bandes de
fréquences attribuées à la téléphonie
mobile augmentent, et le déploiement
prévu fin 2020 de la technologie 5G suscite
de nombreuses interrogations.
Un souhait de plus en plus largement
exprimé est de connaître son exposition
individuelle aux ondes électromagnétiques,
en particulier celles émises par son
téléphone et les antennes relais
environnantes. Le dispositif actuel
d?information et de surveillance repose sur
les mesures financées par l?État et ses
opérateurs effectuées chez des particuliers,
à leur demande, ainsi que sur les campagnes
de mesures conduites par le ministère
chargé de l?Écologie. L?agence nationale des
fréquences (ANFR) gère ce dispositif,
notamment pour la coordination et la
réalisation des mesures. Par ailleurs, afin de
disposer de davantage de données
techniques sur les réseaux mobiles, l?ANFR a
développé une application mobile,
Open Barres.
L?action consistera à proposer, via Open
Barres, une application pédagogique
permettant à chacun d?adapter les bons
gestes au regard de son utilisation du
téléphone portable pour limiter son
exposition aux radiofréquences, mieux
connaître la puissance émise par son
téléphone et obtenir des informations sur le
niveau d?exposition aux ondes
électromagnétiques générées par les
antennes :
? sur l?adoption des bons gestes d?ici fin
2020 pour diminuer son exposition aux
ondes : intégration, dans l?application, des
bons gestes de comportement vis-à-vis des
téléphones portables ;
? dans un second temps, d?ici le premier
semestre 2021, les bons gestes
apparaîtront dans l?application en
fonction de l?analyse du comportement
de l?utilisateur réalisé par l?application
(utilisation d?un kit oreillette durant les
appels téléphoniques?) ;
? dans une démarche à plus long terme,
publication d?études d?ici fin 2021 pour
déterminer s?il est possible de connaître,
via l?application, les ondes
électromagnétiques émises en temps réel
par le téléphone mobile ;
? en l?état des connaissances et de la
technologie, l?exposition aux ondes
électromagnétiques émises par les
antennes relais ne peut pas être mesurée
par un téléphone mobile. Pour disposer de
ces valeurs du niveau moyen par bâtiment,
l?ANFR réalisera d?ici fin 2022 une
modélisation numérique des niveaux
d?exposition aux ondes
électromagnétiques émises par les
antennes relais à l?échelle du territoire
national.
Un plan de surveillance de l?exposition aux
champs électromagnétiques pérenne sera
mis en place.
L?État poursuivra la mise à disponibilité
gratuite, pour tout Français qui le souhaite,
d?une mesure à son domicile de l?exposition
aux ondes électromagnétiques.
S?agissant plus spécifiquement de la 5G, l?État
prendra toutes les précautions utiles pour
assurer un déploiement dans des conditions
apportant le meilleur niveau de sécurité.
L?Anses a été saisie par les ministères chargés
de l?Écologie, de la Santé et de l?Économie
4e Plan National Santé Environnement
L?éclairage public répond à des enjeux
d?aménagement et de sécurité mais
son développement massif ces
dernières décennies, sous l?impulsion
de l?urbanisation, a mis en exergue sa
contribution aux nuisances lumineuses, qui a
pour conséquence des effets négatifs sur :
? la santé humaine : le phénomène de
lumière intrusive au sein des habitations
perturbe la qualité de sommeil. Cette
nuisance est amplifiée par la présence de
spectre bleu émis par les ampoules de
lampadaires.
? la biodiversité : la pollution lumineuse
provoque des perturbations du cycle
circadien de nombreuses espèces animales
et végétales, contribuant à la perte de la
biodiversité.
et a rendu un premier rapport début 2020,
qui sera complété par une évaluation plus
précise au premier semestre 2021. Les
éventuelles recommandations émises par
l?Anses seront prises en considération par le
gouvernement lors du déploiement de la 5G.
Dans l?attente, l?État s?appuie sur les
recommandations des inspections générales
formulées dans le rapport sur les aspects
techniques et sanitaires du déploiement de
la 5G, rapport publié en septembre 202035,
et portant sur :
? l?amélioration des modalités d?information
(campagne d?information sur le bon usage
des téléphones, actualisation des sites
internet du Gouvernement, réalisation de
mesures de champ électromagnétique
avant/après l?installation d?antennes
? la lutte contre le changement climatique :
l?éclairage nocturne peut générer des
dépenses inutiles d?énergie.
? le cadre de vie : les halos lumineux générés
par l?éclairage nocturne dégradent la
qualité du ciel nocturne.
L?arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la
prévention, à la réduction et à la limitation
des nuisances lumineuses a imposé des
prescriptions techniques et temporelles pour
l?éclairage public, comme l?intensité
d?éclairage, l?orientation de l?éclairage ou
encore la température de couleur.
Cependant, l?accès aux données techniques
s?avère très inégal en fonction des territoires
pour diverses raisons : inexistence,
incomplétude et indisponibilité de données
déployant la technologie 5G sur un
nombre significatif de sites
représentatifs ?) ;
? les modalités de surveillance des impacts
sur la santé liés au déploiement des
nouveaux réseaux mobiles.
RÉDUIRE
les nuisances liées à la lumière artificielle
pour la santé et l?environnement
ACTION 9
3534
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEURS
? Nombre de téléchargements et nombre de
sessions de connexions à l?application Open
barres
? Nombre de mesures d?exposition aux ondes
électromagnétiques
35. https://www.igas.gouv.fr/IMG/pdf/deploiement_5g_france_et_monde_aspects_techniques_et_sanitaires.pdf
1re PARTIE Améliorer la connaissance sur les parcs de luminaires publics
36
PILOTES
? MTE/DGPR
? INRAE
?INDICATEURS
? Validation du standard par le groupe de
travail
? Taux de couverture du territoire français
dans la base de données nationale
PILOTE
? MTE/DGALN
?INDICATEUR
? Mesures règlementaires prises par le
ministère de la transition écologique
géo-référencées, sources diverses
(constructeur, gestionnaire), bases de
données hétérogènes.
L?objet de cette action est donc d?améliorer
la connaissance sur les parcs de luminaires
publics et se déroulera en deux temps :
? définir un standard de base de données
d?éclairage public ayant pour objectif :
- d?homogénéiser les bases de données
existantes et à venir,
- de garantir la présence des informations
nécessaires aux contrôles de conformité à
la réglementation et aux études de l?impact
des nuisances lumineuses de l?éclairage
public sur l?environnement et la santé.
? centraliser au niveau national l?ensemble
des données d?éclairage public en utilisant
ce standard.
Sous le pilotage de l?INRAE, un groupe de
travail multidisciplinaire définira ce standard
de bases de données qui fera l?objet d?une
large diffusion aux acteurs de l?éclairage
public : collectivités, éclairagistes et
gestionnaires.
2e PARTIE Encadrer les nuisances liées à la publicité et aux enseignes
lumineuses pour la santé et l?environnement
La lumière émise par la publicité et les
enseignes lumineuses est source de
nuisances environnementales (contribution
au halo lumineux nocturne, effets sur les
écosystèmes exposés à la lumière émise) et
de nuisances pour l?homme (lumière
intrusive dans les bâtiments, éblouissement
d?inconfort ou d?incapacité, risques
photobiologiques pour la peau et l?oeil liés à
l?exposition aux rayonnements optiques).
Pour prévenir les risques liés à ces nuisances, le
ministère de la transition écologique prévoit
de fixer des normes techniques à respecter
pour l?implantation d?une publicité ou d?une
enseigne lumineuse. Il s?agit notamment de
limiter la luminance des dispositifs.
Les valeurs à respecter varieront en fonction
de la technologie utilisée (dispositif éclairé
par projection ou transparence, dispositif
éclairé par des sources de lumière
directement visibles tels que des tubes néons
ou des modules LED, écran numérique).
Par ailleurs, dans le cadre la Convention
citoyenne pour le climat, il a été proposé
d?étendre aux unités urbaines de plus de
800 000 habitants l?obligation d?extinction
des publicités lumineuses entre une heure et
six heures du matin.
Actuellement, le code de l?environnement
(article R. 581-35) prévoit cette mesure
d?extinction pour les unités urbaines de
moins de 800 000 habitants et précise que
pour celles de plus de 800 000 habitants, les
obligations et modalités doivent être
prévues dans un règlement local de
publicité, règlement dont l?adoption n?est
pas obligatoire.
Le ministère de la transition écologique
souhaite réviser ce texte pour que cette
obligation d?extinction soit appliquée sur
l?ensemble du territoire.
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
En France, plus de 9 000 sites pollués ou
potentiellement pollués du fait
d?activités humaines anciennes ou
actuelles, appelant une action des
pouvoirs publics ou situés en secteurs
d?information sur les sols, sont recensés
(pollutions industrielles ou minières,
pollutions liées à des activités de défense,
pollutions d?origine agricole, pollutions liées à
l?usage de matières radioactives à des fins
civiles ou militaires, friches commerciales et
urbaines, anciens sites ferroviaires, etc.).
Certaines de ces pollutions peuvent être
héritées d?activités exercées il y a plusieurs
centaines d?années. Des populations peuvent
résider sur ou à proximité de ces sites et
doivent être protégées. Il est également
nécessaire de donner une seconde vie à ces
sites dans le cadre de projets de
réhabilitation.
Ainsi, dans une approche raisonnée et
durable d?utilisation des terres, cette action
PRÉVENIR
et agir dans les territoires concernés
par la pollution des sols
ACTION 10
3736
PILOTES
? MEFR/DGE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de consultations
des supports diffusés
3e PARTIE Prévenir les risques liés à la lumière bleue
La lumière bleue est émise par des lumières
artificielles comme des éclairages et des
objets à LED présents dans notre quotidien.
Il s?agit par exemple de jouets disposant
d?éléments lumineux, des écrans de
téléphones, tablettes et ordinateurs, des
éléments décoratifs (spot, éclairage
d?ambiance, guirlande), des lampes torches,
frontales et phares de voitures.
Les connaissances scientifiques montrent
que l?exposition à la lumière à forte teneur en
couleur bleue a des effets avérés sur notre
organisme. Ces effets sont en particulier la
perturbation de l?horloge biologique, la
perturbation du sommeil (endormissement,
durée et qualité du sommeil) ainsi que des
effets néfastes pour la vision.
Certaines populations sont plus à risque
comme les nourrissons, les jeunes enfants et
les jeunes adultes et doivent faire l?objet de
protections particulières.
Dès 2021, des supports pédagogiques à
destination du grand public seront diffusés
par Santé publique France afin de protéger
notamment les enfants d?une trop grande
exposition à des lumières riches en couleur
bleue.
Par ailleurs, en application des
recommandations de l?Anses, la France
interdira, sous réserve de compatibilité au
droit européen, les LED de groupe de risque
supérieur à 1 dans les articles à destination
des enfants et dans les lampes frontales. Elle
portera au niveau européen une demande
comparable pour les phares automobiles.
Enfin, sur la base des connaissances
scientifiques et afin de mieux protéger les
populations, la France défendra la meilleure
prise en compte et la réduction des valeurs
limites d?exposition (sécurité
photobiologique) dans le cadre des
réglementations et normes européennes.
PRÉVENIR
les impacts sanitaires des espèces
nuisibles par des méthodes compatibles
avec la préservation de l?environnement
ACTION 11
38
PILOTES
? MTE/DGPR
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre de friches polluées ayant bénéficié
d?une aide pour leur réhabilitation dans le
cadre du plan de relance
? Liste des mesures de prévention
individuelles
vise à favoriser le réemploi des friches
polluées tout en garantissant une
réhabilitation compatible avec leur nouvel
usage. Cette action permettra ainsi de
répondre aux objectifs croisés de maîtrise de
l?étalement urbain, de revitalisation urbaine
et de limitation de la consommation des
espaces naturels, agricoles et forestiers afin
d?atteindre l?objectif du zéro artificialisation
nette des sols, dans une approche « Une
seule santé ». Cette action s?inscrit dans le
cadre du plan de relance, pour son volet
consacré à la réhabilitation d?anciens sites
industriels ou miniers pollués.
Cette action vise par ailleurs à mieux informer
les populations vivant sur ou à proximité de
sites pollués sur les mesures de prévention
individuelles et collectives à mettre en oeuvre
pour réduire leur exposition aux polluants des
sols. Une liste de mesures de prévention
individuelles sera établie par le Haut conseil
de la santé publique (HCSP), en fonction des
voies d?exposition et des types de polluants
concernés. Cette action visera également à
mieux prendre en charge et assurer le suivi
médical de ces populations, et en particulier,
des personnes surexposées à certains
polluants comme l?arsenic ou le cadmium.
Des recommandations de bonnes pratiques à
destination des professionnels de santé seront
établies par la Haute autorité de santé (HAS).
Par ailleurs, un inventaire des données
disponibles pour caractériser l?exposition des
populations habitant au droit et à proximité
d?une part des anciennes mines et d?autre
part des établissements sensibles (ETS) sera
réalisé pour 2022. Santé publique France
proposera ensuite (2023/2024), sous réserve
de la disponibilité et de l?adéquation des
données, une surveillance sanitaire des
populations vivant au droit et à proximité de
ces sites afin de connaitre et suivre le cas
échéant leur état de santé.
Dans un contexte de changements
climatiques, environnementaux et
de globalisation des échanges, le
risque que des épidémies de
maladies vectorielles à moustiques
d?ampleur atteignent notre territoire
national est toujours plus grand. En plus
des territoires ultramarins, il ne peut être
exclu un risque d?endémisation en
métropole, la colonisation par le moustique
tigre (Aedes albopictus) de l?ensemble
du territoire métropolitain étant difficile à
1re PARTIE Prévenir les maladies vectorielles transmises par
les moustiques
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
3938
stopper (près de 60 départements en
métropole colonisés à ce jour).
Dans ce contexte, l?organisation des
missions de prévention des maladies
vectorielles à moustiques a été consolidée
au niveau national, tout en laissant aux
territoires la possibilité de s?adapter en
fonction de leurs dynamiques et de leurs
enjeux. Pour simplifier la gouvernance de la
prévention des maladies vectorielles, un
décret - paru en 2019 - transfère aux
Agences régionales de santé (ARS) les
missions de surveillance entomologique des
espèces vectrices et d?intervention autour
des cas humains de maladies et intègre la
gestion des épidémies dans le dispositif
ORSEC (organisation de la réponse de
sécurité civile).
Pour assurer une lutte efficace contre les
moustiques vecteurs de maladies, il
convient de favoriser les actions participant
à une lutte intégrée, combinant prévention
et actions de lutte antivectorielle.
Ainsi, les efforts se poursuivront pour
élaborer des stratégies intersectorielles de
lutte contre les moustiques vecteurs, en
s?appuyant notamment sur la veille
entomologique, la veille épidémiologique et
le renforcement des campagnes préventives
d?information du public. En 2021, l?Anses
proposera des recommandations
permettant d?adapter les stratégies de lutte
à partir de référentiels dédiés. Santé
publique France explorera le rôle de
différents déterminants (environnementaux,
climatiques, sociologiques) dans
l?émergence des arboviroses en France
métropolitaine.
Il est également nécessaire de former les
différents professionnels, dans les
administrations, les collectivités, les
établissements de santé. D?ores et déjà, le
Centre national de la fonction publique
territoriale (CNFPT) a mis en place un module
d?autoformation destiné aux agents des
collectivités territoriales. L?École des hautes
études en santé publique (EHESP) propose
une formation sur les moustiques vecteurs, les
maladies vectorielles et la lutte antivectorielle.
En complément, un module d?autoformation
pour les ARS sera élaboré par l?EHESP et le
ministère de la Santé en 2021.
La mobilisation sociale et l?éducation
sanitaire sont des outils essentiels pour
prévenir les maladies vectorielles. L?État, les
collectivités territoriales, le tissu associatif et
les citoyens doivent être acteurs de la lutte
antivectorielle notamment en renforçant la
participation citoyenne à la surveillance de
l?implantation des vecteurs par le biais de
l?outil signalement moustique. Le guide pour
les collectivités souhaitant mettre en oeuvre
une lutte contre les moustiques vecteurs de
dengue, de chikungunya et de zika, publié
en 2016 par le centre national d?expertise
sur les vecteurs (CNEV) et le ministère de la
Santé, sera actualisé au regard du nouveau
dispositif réglementaire.
Au niveau national, des synergies
nécessaires à l?optimisation des actions
doivent être mises en place. À cette fin, une
feuille de route commune sera élaborée
entre les différents acteurs pour renforcer le
travail en réseau, apporter des réponses
rapides et disposer d?outils de reporting et
de pilotage communs.
L?utilisation des insecticides pour lutter
contre les moustiques vecteurs représente à
ce jour la principale méthode de lutte
antivectorielle. Les traitements chimiques
peuvent être préventifs, afin de lutter
contre les larves de moustiques ou curatifs
pour tuer les moustiques adultes autour des
cas « confirmés » ou « probables » de
maladies vectorielles (dengue, chikungunya).
La réglementation réduit le nombre de
produits disponibles sur le marché en raison
notamment de l?impact des insecticides sur
l?environnement et les espèces non-cibles,
avec pour conséquence le développement
de mécanismes de résistance par les
moustiques vecteurs aux substances
utilisées, c?est pourquoi il est nécessaire de
disposer rapidement d?une palette de
molécules diverses et efficaces, acceptable
au regard des risques associés. L?Anses
fournira en 2021 des recommandations sur
le suivi de la résistance aux biocides utilisés
dans la lutte antivectorielle sur le territoire
national ainsi que sur les stratégies de lutte
chimique pendant et hors épidémie et un
état des lieux des freins limitant le nombre
de produits utilisables à ce jour.
Enfin, dans ce contexte, les travaux sur les
alternatives à la lutte chimique doivent se
40
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre de signalements sur l?outil dédié
? Nombre de produits biocides au profil
moins défavorable sur le marché
? Nombre de professionnels intervenant dans
la lutte contre les punaises de lit certifiés/
labellisés
? Nombre de professionnels formés dans le
cadre du certibiocide
poursuivre. Plusieurs méthodes alternatives
font l?objet d?expérimentations
(principalement lâchers de moustiques
stérilisés ou infectés par Wolbachia). Les
organismes d?expertise seront saisis afin de
dresser un bilan de ces expérimentations au
niveau international et de rendre compte
de leur efficacité, des risques pour la santé
des écosystèmes et des réseaux de
surveillance à mettre en place pour suivre
ces impacts.
Ces actions pourront être complétées sur la
base des recommandations de la
Commission d?enquête de l?Assemblée
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de professionnels formés
? Nombre de collectivités impliquées dans la
mobilisation sociale et l?éducation sanitaire
2e PARTIE Lutter contre les nuisibles (punaises, cafards, rongeurs, etc.)
Les nuisibles, comme les punaises, cafards,
rongeurs ou moustiques, sont un sujet de
préoccupation récurrent des Français. Il est
nécessaire de leur proposer des méthodes
de détection et de lutte efficaces tout en
réduisant leur exposition aux produits
chimiques, en particulier par des méthodes
de lutte mécanique ou par l?utilisation de
produits aux profils peu défavorables pour
la santé humaine et l?environnement.
La promotion de méthodes durables de
lutte contre les nuisibles permettra
également de diminuer les rejets dans
l?environnement et de contribuer à la
prévention de la résistance des nuisibles aux
agents chimiques.
Des travaux d?expertise de l?Anses et du
Centre scientifique et technique du
bâtiment (CSTB) seront d?abord nécessaires
pour identifier, évaluer et expérimenter des
méthodes de détection et de lutte durable,
notamment pour les punaises de lit. Ensuite,
des actions de communication préventive
seront menées par Santé publique France
au plus près des réalités locales à partir de
2022 pour sensibiliser le grand public.
Dans le même temps, les sociétés
intervenant dans la lutte contre les nuisibles
seront accompagnées dans la conduite du
changement notamment à travers
l?évolution du certibiocide et la mise en
place d?un dispositif de certification ou de
labellisation spécifique pour les
professionnels intervenant dans la lutte
contre les punaises de lit.
Les fabricants de produits biocides destinés
à la lutte contre les nuisibles seront
accompagnés afin de faciliter l?autorisation
et la mise sur le marché de produits au profil
peu défavorable pour la santé humaine et
l?environnement.
Enfin, un outil de signalement des nuisibles
sera mis à disposition des Français afin que
chacun puisse contribuer à la surveillance
de ces nuisibles.
Ces actions pourront être complétées sur la
base des recommandations de la mission
confiée à l?Assemblée nationale par les
ministères chargés de la Cohésion des
territoires et du Logement afin d?élaborer
des propositions pour lutter contre les
punaises de lit, en prenant en compte
l?accessibilité des moyens de lutte et la
prévention pour tous.
nationale chargée d?évaluer les recherches,
la prévention et les politiques publiques à
mener contre la propagation des
moustiques Aedes et des maladies
vectorielles.
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
4140
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre d?espèces à impact sur la
santé humaine entrant dans le champ de
l?observatoire
? Nombre de référents communaux
3e PARTIE Mieux prévenir, surveiller et gérer les impacts en santé
humaine causés par les espèces exotiques envahissantes ou
proliférantes (ambroisie, chenilles processionnaires, etc.)
Certaines espèces, animales ou végétales,
exotiques envahissantes (EEE) ou
proliférantes localement, agissent
directement sur la santé humaine (allergie
respiratoire, risque en cas d?ingestion
ou de contact cutané). La rupture des
équilibres biologiques conduisant à la
prolifération accrue de ces aspects
représente une illustration forte du principe
« Une seule santé ».
L?ambroisie, plante exotique envahissante
provenant d?Amérique du Nord, représente
un enjeu de santé publique compte tenu de
son fort potentiel d?envahissement et de
son pollen hautement allergisant pour
l?homme. En région Auvergne-Rhône-Alpes,
région française la plus concernée,
l?Observatoire régional de santé a estimé
qu?en 2017 plus de 600 000 personnes (soit
environ 10 % de la population régionale) ont
consommé des soins en rapport avec
l?allergie au pollen d?ambroisie, ce qui a
représenté un coût total en termes de santé
de l?ordre de 41 millions d?euros.
D?autres espèces exotiques (berce du
Caucase, Datura, Physalie) ou locales (chenilles
processionnaires, papillon cendre en
Guyane?) appellent l?attention des pouvoirs
publics et de la population compte tenu des
atteintes à la santé qu?elles provoquent.
À ce titre, l?information et la formation des
professionnels et du grand public sont
nécessaires afin d?organiser et de coordonner
les mesures de lutte contre ces espèces à
impact sur la santé humaine, dans une
approche « Une seule santé », intégrant
également la santé des écosystèmes et en
promouvant des solutions fondées sur la nature.
Ainsi, dès 2021, les missions de
l?Observatoire des ambroisies seront
étendues à d?autres espèces afin de :
? rechercher, répertorier, valoriser et
diffuser la connaissance sur certaines
espèces d?intérêt et notamment
sur leurs effets sur la santé et les milieux ;
? valoriser et coordonner les actions
de prévention, de lutte, de formation
et d?information menées par
l?ensemble des acteurs territoriaux
(Agences régionales de santé,
services de l?Etat, collectivités,
Fédérations régionales de lutte contre
les organismes nuisibles, profession
vétérinaire, etc.). En 2022,
une boîte à outils nationale sera mise à
leur disposition (documents techniques,
cartographies des espèces ciblées) ;
? créer et diffuser, pour le grand public et
les professionnels, des outils de
surveillance, de prévention, en lien
notamment avec les acteurs de la
surveillance pollinique (RNSA, AASQA
et APSF) et de lutte contre certaines
espèces (création de pages internet
par espèce).
Mieux COMPRENDRE
et prévenir les cas de légionellose
Mieux GÉRER les risques sanitaires et
environnementaux des nanomatériaux
ACTION 12
ACTION 13
42
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de cas issus du système national
de notification de la légionellose (DO) et
évolution associée
La légionellose est une maladie à
déclaration obligatoire depuis 1987,
c?est une infection pulmonaire grave,
mortelle dans environ 10 % des cas et
causée par une bactérie nommée
Legionella. Il est constaté en France une
augmentation du nombre de cas.
Ainsi, en 2018, 2 133 cas de légionellose ont
été notifiés, représentant une augmentation
de 31 % par rapport à 2017 et de 75 % par
rapport à 2016, correspondant à un nombre
de cas jamais atteint en France
métropolitaine.
On observe une augmentation du nombre
de cas pour lesquels aucune source
d?exposition n?est identifiée et une
répartition inégale sur le territoire. Par
ailleurs, les réseaux de distribution d?eau
d?établissements recevant du public (ERP) et
les réseaux d?eau au domicile seraient les
sources de contamination les plus
probables. Enfin, la survenue des cas serait
influencée par les facteurs météorologiques.
L?enjeu principal est de prévenir la
légionellose et de réduire le nombre de cas
Les propriétés des nanomatériaux sont
utilisées pour de multiples
applications, telles que la pharmacie,
l?aéronautique et les nouvelles
technologies. Les risques induits par ces
substances sur l?environnement et la santé
restent souvent méconnus, compte tenu de
leur développement rapide et récent et du
au niveau le plus bas possible dans la
population française, par des actions ciblées
de prévention et de protection de la santé.
Aussi, à partir de 2021, Santé publique
France explorera la part potentielle due aux
contaminations à domicile (via les réseaux
de distribution d?eau) et identifiera de
quelle manière les facteurs météorologiques
peuvent contribuer à l?augmentation des
cas de la légionellose. Les résultats de ces
travaux permettront de disposer d?outils
pour mieux maîtriser le risque de légionelles
et améliorer la prévention, au plus proche
des besoins des acteurs territoriaux.
manque de recul ou de données pour
évaluer leurs effets.
Au niveau européen, les nanomatériaux, sous
des définitions parfois hétérogènes, sont pris
en compte dans plusieurs règlements relatifs
aux produits chimiques, aux produits
cosmétiques, aux additifs alimentaires ou
encore aux nouveaux aliments. L?absence de
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
La recommandation n°2011/696/UE de la
Commission européenne propose une
définition et des critères communs pour
caractériser les substances à l?état
nanoparticulaire en termes de taille,
distribution, surface spécifique, etc.36
Plusieurs règlements européens (règlements
biocides, cosmétiques, nouveaux aliments,
informations des consommateurs sur les
denrées alimentaires) ont adapté la définition
existante aux spécificités de leur secteur,
complexifiant leur gestion.
La Commission européenne a le projet,
depuis 2018, d?harmoniser la définition des
nanomatériaux. La stratégie européenne sur
les produits chimiques prévoit de le faire en
2021, par une voie juridiquement
Il convient d?améliorer la qualité des
données déclarées dans le registre R-Nano
et d?optimiser l?accès aux données du
registre par des organismes scientifiques ou
d?expertise ainsi que la publication des
données en tenant compte des
dispositions législatives et réglementaires
contraignante (« legally binding mechanism »).
La France se mobilisera et participera aux
travaux communautaires pour l?adoption
d?une définition harmonisée ambitieuse et
protectrice des citoyens et de
l?environnement des nanomatériaux au
niveau européen.
4342
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Participation des autorités françaises aux
travaux de la Commission européenne sur la
définition du terme « nanomatériau »
1re PARTIE Appuyer l?adoption d?une définition harmonisée
des nanomatériaux au niveau européen
définition harmonisée des nanomatériaux
rend difficile leur gestion.
En France, un dispositif de déclaration
obligatoire sur la majorité de la chaîne de
production et approvisionnement, appelé
R-Nano, a été mis en place pour compléter les
connaissances sur l?utilisation des
nanomatériaux.
Des obligations législatives ou réglementaires
d?étiquetage de la présence de nanomatériaux
existent ? du moins pour ceux qui sont
autorisés ou non interdits - dans certains
secteurs (alimentation, cosmétiques par
exemple) mais les contrôles menés par la
DGCCRF montrent que le taux de non-
respect de ces obligations reste important.
Pour mieux connaître les risques liés aux
nanomatériaux, l?Anses a été chargée par
l?Étatde mener des travaux sur la présence de
nanomatériaux dans l?alimentation (additifs et
ingrédients alimentaires) et les risques
associés. Ces travaux, qui sont toujours en
cours, soulèvent la question de l?utilité de
l?usage de ces nanomatériaux lorsque des
incertitudes ou des indices existent sur leurs
potentiels effets sanitaires.
Cette action comprendra donc plusieurs
volets, en lien avec les éléments évoqués
ci-dessus et dont les résultats seront présentés
par la France lors des travaux prévus par la
Commission européenne dans le cadre de la
mise en oeuvre de la stratégie européenne des
produits chimiques présentée par la
Commission européenne en octobre 2020.
36. Extrait de la recommandation n°2011/696/UE de la Commission européenne : « On entend par « nanomatériau »
un matériau naturel, formé accidentellement ou manufacturé contenant des particules libres, sous forme d?agrégat ou
sous forme d?agglomérat, dont au moins 50 % des particules, dans la répartition numérique par taille, présentent une ou
plusieurs dimensions externes se situant entre 1 nm et 100 nm.»
2e PARTIE Améliorer la connaissance sur l?usage des nanomatériaux
en matière de droit à l?information en
matière environnementale et de protection
du secret des affaires.
Pour simplifier les obligations des industriels et
assurer une plus grande protection des
Européens et de l?environnement, il parait utile
d?élargir le dispositif à l?échelle européenne.
L?action vise à :
? Réaliser un bilan des connaissances en
identifiant la contribution des formes
nanospécifiques aux effets sur
l?environnement et la santé humaine
observés ;
? Mieux identifier les caractéristiques
physico chimiques des nanoparticules
en lien avec leurs interactions avec
le vivant ;
? Réaliser des évaluations des risques de
substances sous forme de nanomatériaux
dans le cadre des règlements européens.
L?action vise à :
? augmenter le nombre de contrôles menés
sur la présence de nanomatériaux dans
différents types de produits
commercialisés auprès du grand public ;
44
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEURS
? Accès des données au Haut Conseil de la
santé publique
? Nombre de contrôles relatifs aux obligations
règlementaires des industriels (règlementation
Reach et déclaration R-Nano)
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Nombre d?évaluations des risques de
substances sous forme de nanomatériaux
Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2020, les
industriels doivent réactualiser les dossiers
d?enregistrement REACH et y intégrer des
informations sur les nanomatériaux. À ce
jour, peu de dossiers ont été mis à jour, un
effort doit encore être fait pour que la
réactualisation des enregistrements soit
complète.
Cette première sous-action vise ainsi à
travailler avec les parties prenantes sur la
fiabilisation des données du registre R-nano,
faciliter l?accès aux données du registre
R-nano au HCSP, identifier avec les parties
prenantes les autres acteurs pour lesquels il
serait pertinent d?ouvrir l?accès à ces
données et contrôler le respect des
obligations déclaratives dans le registre
R-nano. Cette action permettra d?exploiter
davantage les données du registre, par
exemple pour mieux cartographier les
usages des nanomatériaux et identifier
finement les secteurs utilisateurs années
après années.
Dans le cadre de cette sous-action, des
contrôles seront également menés auprès
des industriels afin de s?assurer de la mise à
jour des dossiers d?enregistrement REACH
des substances de forme nanoparticulaire.
Enfin, la France présentera le registre
R-Nano, ses modalités d?exploitation, les
évolutions prévues et celles déjà mises en
oeuvre aux autorités des États membres de
l?Union européenne dans le cadre des
travaux de la Commission européenne sur le
sujet des nanomatériaux afin de promouvoir
le principe de son extension à l?échelle
européenne.
4e PARTIE Mieux respecter les obligations relatives à la présence de
nanomatériaux dans les objets du quotidien et étendre celles
relatives à l?étiquetage à d?autres secteurs
3e PARTIE Améliorer la connaissance sur les risques sanitaires et
environnementaux associés aux nanomatériaux
? sur la base du recensement de l?usage
des nanomatériaux effectué par l?Anses,
porter au niveau européen la mise en
place d?un étiquetage de la présence
des nanomatériaux sur les produits de
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
En s?appuyant sur la méthodologie de
recensement de l?usage des nanomatériaux
puis d?évaluation des risques développée
par l?Anses dans le cadre alimentaire, il sera
demandé à l?Anses, en lien avec l?INERIS,
d?établir un recensement de l?usage des
nanomatériaux (en mobilisant notamment
le registre R-Nano et des résultats d?analyse
d?articles) dans les autres secteurs,
notamment les cosmétiques, jouets et
textiles.
Le Conseil économique social et
environnemental (CESE) sera saisi sur la base
des recensements de l?usage des
nanomatériaux dans le secteur alimentaire
et les autres secteurs établis par l?Anses afin
de déterminer les usages qui présentent une
utilité collective et ceux dont l?utilité est
moins évidente.
Pour ces derniers usages, les industriels
seront invités à substituer ces
nanomatériaux. La France en informera la
Commission européenne afin que cette
démarche soit généralisée au niveau de
l?Union européenne.
Par ailleurs, l?Anses sera appelée à mener des
évaluations des risques. Au regard de ces
évaluations, si l?incertitude ou les indices sur
les risques potentiels le justifient, l?État
règlementera ces usages après notification
auprès de la Commission européenne à
l?instar de la suspension de l?additif E171 qui
est entrée en vigueur le 1er janvier dernier.
4544
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEURS
? Nombre d?industriels engagés dans une
démarche de substitution volontaire suite aux
travaux du CESE sur les usages ne présentant
pas une utilité collective
? Nombre de mesures adoptées suite aux
évaluations menées par l?Anses
PILOTES
? MEF/DGCCRF
? Directions compétentes sur les secteurs
retenus pour le portage de la mise en place
d?un étiquetage
?INDICATEUR
? Nombre de contrôles relatifs à la présence
de nanomatériaux
5e PARTIE Encadrer les nanomatériaux qui ne présentent pas
une utilité forte et qui peuvent présenter des risques
grande consommation qui ne sont pas
encore soumis à cette obligation,
notamment pour les objets au contact
avec le corps.
Une campagne nationale de mesures des
polluants dans l?air intérieur des logements
français a été réalisée entre 2003 et 2005
par l?Observatoire de la qualité d?air
intérieur (OQAI). Avec un échantillon
de 600 logements, représentatif du parc
métropolitain existant, elle a permis de
dresser un premier état de la pollution de
l?air intérieur dans les logements français.
Plus de 15 ans après, une nouvelle
campagne nationale logements (CNL2)
sera réalisée (2020-2023), afin de pouvoir
disposer d?une image à jour de la qualité
d?air intérieur dans les logements français.
Elle permettra de tenir compte de
l?évolution du parc (rénovations, nouvelles
exigences réglementaires, contexte de
changement climatique?), des matériaux
de construction, des produits de grande
consommation installés dans les logements
et des pratiques des occupants.
La CNL2 permettra :
? d?estimer l?évolution de la qualité de l?air
intérieur et de l?exposition de la
population sur 15 ans à l?échelle nationale,
basée sur la comparaison des mesures
de polluants communs à ces deux
campagnes (une soixantaine de
substances) ;
? d?enrichir les connaissances sur la qualité
d?air intérieur notamment par la mesure
de l?exposition à une quarantaine de
AMÉLIORER
la qualité de l?air intérieur au-delà des
actions à la source sur les produits
ménagers et les biocides
ACTION 14
46
Les modes de vie actuels conduisent
la population française à passer
80 % de son temps à l?intérieur de
bâtiments ou dans des espaces clos
(logements, bureaux, établissements
scolaires, transports, lieux confinés du
spectacle, etc.), où de nombreux polluants
peuvent être présents notamment dans l?air
que l?on respire. Ces polluants sont de nature
variée : chimique (exemple : composés
organiques volatils), biologique (exemples :
moisissures, bactéries, virus) et physique
(exemples : particules, fibres, radon), et
peuvent avoir des effets néfastes sur notre
santé. La qualité de l?air intérieur représente
donc un enjeu important en matière de
santé publique.
Depuis les années 2010, plusieurs actions
ont été mises en place par les pouvoirs
publics, notamment:
? l?interdiction de sources dangereuses
(exemple : interdiction de l?utilisation du
perchloréthylène dans les pressings à
proximité des habitations),
? l?étiquetage des produits en fonction de
leurs émissions (exemple : produits de
construction et de décoration),
? l?étiquetage des produits désodorisants à
combustion (bougies, encens) sur les
informations de sécurité pour l?utilisateur,
? l?information du grand public (exemple :
application « un bon air chez moi » et des
personnes sensibles (exemple : conseillers
en environnement intérieur au sein des
hôpitaux).
Au-delà de ces mesures mises en place dont
certaines sont toujours en cours, les actions
suivantes ont été considérées comme
prioritaires dans le cadre d?une approche
globale visant à améliorer la qualité de l?air
intérieur.
1re PARTIE Mieux connaître la qualité de l?air à l?intérieur des logements
en France
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
4746
PILOTES
? MTE/DGALN-DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de logements investigués chaque
année sur la période des trois ans
PILOTE
? MTE/DGALN
?INDICATEURS
? Nombre de signataires de la charte
d?engagement
? Nombre de formations ayant intégré
nouvellement un module QAI
nouvelles substances jugées prioritaires en
termes d?impact sur la santé ainsi que
d?une centaine de substances
phytosanitaires;
? de disposer, par l?utilisation de capteurs
de mesure innovants, de connaissances
sur la dynamique de certains polluants
(c?est-à-dire de visualiser les variations
de concentrations sur une journée,
une semaine? et ainsi d?identifier des pics
de pollution);
? de réaliser des croisements entre les
données sur la qualité d?air intérieur
et les données de santé recueillies, pour
les occupants des logements de la CNL2,
dans le cadre de partenariats avec d?une
part la grande enquête européenne de
santé « EHIS 2019 », d?autre part Santé
publique France (données de santé
respiratoire et allergique) ;
? de faire des croisements entre la qualité
de l?air intérieur des logements et les
pratiques de leurs occupants susceptibles
d?avoir un impact sur celle-ci et recueillies
par questionnaires par des enquêteurs
qualifiés.
Des études ont montré que la QAI dans un
bâtiment peut être affectée dès la phase
chantier par certaines pratiques : matériaux
stockés à l?extérieur développant des
moisissures, gaines de ventilation qui
emmagasinent des poussières, mauvaise
installation de la ventilation, peinture très
polluante utilisée pour les finitions, etc.
Aussi, il est important que les acteurs du
bâtiment connaissent et prennent en
compte les sources de pollution de l?air
intérieur à chaque étape de la réalisation
d?un bâtiment.
Les outils de formation existant au niveau
régional ou national intégrant la qualité de
l?air intérieur, recensés récemment par le
Cerema, sont parfois peu exploités par les
professionnels par manque de temps ou de
sensibilisation à cette thématique.
L?action consistera à :
? réunir les fédérations du bâtiment et leur
proposer la signature d?une charte
d?engagement ;
? accompagner les projets portés par ces
fédérations, en fonction des besoins et
des intérêts identifiés pour chaque filière :
création ou complément de modules de
formation initiés par ces acteurs,
intégration de la QAI dans des formations
continues ou initiales existantes, etc. ;
? diffuser et valoriser des actions et des
guides de bonnes pratiques en phase de
chantier ou pour la maintenance des
bâtiments.
Des rapprochements sont à envisager avec
les différentes initiatives déjà lancées, par
exemple le programme FEE Bat (formation
aux économies d?énergie des entreprises du
bâtiment) ou les ressources de l?AQC
(agence qualité construction), telles que des
guides méthodologiques et des plaquettes
techniques relatifs à la prise en compte de
la QAI dans les chantiers.
2e PARTIE Accompagner les acteurs du bâtiment sur les enjeux
de la qualité de l?air intérieur
Chaque année, l?État réalise des contrôles
dans un échantillon de logements neufs afin
de vérifier que l?installation du système de
ventilation a été réalisée de façon conforme
à la réglementation. Le bilan de ces
contrôles montre que dans 40 à 50 % des
cas, les débits d?évacuation de l?air pollué
sont inférieurs aux débits fixés par la
réglementation, ce qui peut avoir un impact
sur la qualité de l?air intérieur. Ces résultats
sont principalement liés à une mauvaise
installation de ces systèmes de ventilation.
L?action consiste en une obligation, pour le
maître d?ouvrage de bâtiments neufs, de
vérification des installations de ventilation.
Des vérifications visuelles et des mesures
(débits ou pressions d?air), opérées à la
réception du bâtiment, s?appuieront sur le
protocole de vérification des installations
de ventilation « PROMEVENT », et pourront
être réalisées dans le cadre d?un
autocontrôle ou par une tierce partie.
Dans l?objectif de protéger la santé des
populations sensibles (nourrissons, enfants,
etc.), la réglementation actuelle impose une
surveillance de la qualité de l?air intérieur
(QAI) dans certains établissements recevant
du public (ERP) (crèches, écoles, etc.) tous
les sept ans. Elle vise à :
? évaluer l?état des moyens d?aération ;
? mieux identifier la présence de certains
polluants dans l?air, à partir de mesures des
polluants réglementaires ou d?un
autodiagnostic.
Cette surveillance concerne les crèches et
les écoles depuis 2018, les collèges, lycées et
accueils de loisirs à compter de 2020, puis
sera étendue en 2023 à certains autres
établissements recevant du public.
Le retour d?expérience sur cette surveillance
fait émerger l?intérêt des autodiagnostics
car ils rendent les collectivités actrices de la
QAI, ce qui est un facteur important
d?appropriation de la réglementation.
48
PILOTE
?MTE/DGALN
?INDICATEUR
? Taux de non-conformité à la réglementation
aération/ventilation des bâtiments et suivi de
l?évolution dans le temps
4e PARTIE Améliorer la qualité de l?air intérieur des établissements
accueillant des populations sensibles en continu et notamment
aux moments clés de la vie du bâtiment
3e PARTIE Rendre obligatoire la vérification des installations de
ventilation lors de la réception des bâtiments neufs
Par ailleurs, les mesures de polluants sur
une périodicité de 7 ans, jugée trop longue,
ne permettent ni un suivi dans le temps
ni une amélioration réelle de la QAI.
Le retour d?expérience a mis en évidence
l?intérêt de suivre la QAI à certains moments
clés de la « vie d?un bâtiment » : construction
et aménagements ou rénovations majeurs
(par exemple : rénovation des revêtements
de sols ou des fenêtres, travaux de
modification de la structure du bâtiment).
Cette action vise donc à faire évoluer cette
surveillance pour faciliter son appropriation
par les acteurs concernés et permettre une
amélioration continue de la qualité de l?air
intérieur. Le nouveau dispositif de
surveillance, mis en application à compter
de 2021, s?appuiera sur :
1. l?évaluation annuelle et simple des
moyens d?aération, par les gestionnaires
de bâtiment, accompagnée de conseils
d?entretien ;
Dans un premier temps, cette obligation
s?appliquera aux bâtiments neufs
d?habitation, en s?appuyant sur le protocole
« PROMEVENT Résidentiel ». Cette
disposition sera intégrée dans le cadre de la
réglementation environnementale des
bâtiments 2020 (RE 2020).
Lorsque le protocole « PROMEVENT
Tertiaire » sera finalisé et validé, l?obligation
de vérification à réception des installations
de ventilation mécanique pourra être
étendue aux bâtiments tertiaires neufs.
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
Le diagnostic de performance énergétique
intégrera une information sur les conditions
d?aération et de ventilation à partir
de l?été 2021.
Cette modification permettra de mieux
sensibiliser le grand public aux enjeux de
qualité de l?air intérieur, d?inciter les
propriétaires mettant leur bien en location
ou en vente à être attentifs aux conditions
d?aération et de ventilation de leur bien.
En France, sept agglomérations37 disposent
d?enceintes ferroviaires souterraines38 (EFS),
souvent appelées « métros », afin d?assurer
le transport collectif de voyageurs. L?activité
des trains circulant dans les EFS et leur
maintenance entraînent l?émission dans l?air
de divers polluants tels que des particules,
qui contiennent des métaux : c?est
principalement le freinage (en particulier les
frottements intenses), l?usure du matériel
(freins, roues, rails?) et les travaux
d?entretien du matériel (meulage des rails?)
qui vont constituer des sources de pollution
dans l?air des différents espaces des EFS
4948
PILOTES
? MTE/DGALN-DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de mesures des polluants
réglementaires réalisées
PILOTE
? MTE/DGALN
5e PARTIE Intégrer une information sur les conditions d?aération et
de ventilation dans le diagnostic de performance énergétique
6e PARTIE Améliorer la qualité de l?air à l?intérieur des enceintes
ferroviaires souterraines
2. la réalisation d?un auto-diagnostic régulier
de la QAI à répéter au cours du temps ;
3. les mesures des polluants réglementaires
(formaldéhyde, benzène, CO2,
perchloréthylène pour les établissements
contigus à un pressing) obligatoires
réalisées à certains moments clés de la vie
des bâtiments par un organisme
accrédité.
Un guide de recommandations relatif au
nouveau dispositif de la surveillance dans
des établissements accueillant des
populations sensibles en continu et
précisant les moments clés de la vie d?un
bâtiment sera mis à disposition. Il permettra
de prendre en compte la QAI en
construction neuve, lors de rénovations
importantes et tout autre événement
pouvant impacter la QAI dans un bâtiment.
fréquentés par les voyageurs et/ou les
travailleurs.
Si la qualité de l?air des EFS n?est pas
réglementée à l?instar de certains
établissements recevant du public,
elle constitue une préoccupation depuis
de nombreuses années au regard de son
impact potentiel sur la santé des personnes
exposées. Aussi, dès les années 2000, le
Conseil supérieur d?hygiène publique de
France avait émis plusieurs avis relatifs à la
surveillance de la qualité de l?air intérieur
(QAI) dans les EFS et aux actions de gestion
pouvant être prises pour l?améliorer.
37. Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rennes, Rouen et Toulouse.
38. Ensemble des espaces couverts situés en dessous du niveau du sol, connectés à une voie de transport ferroviaire
souterraine. Les configurations des réseaux présents sur le territoire national sont différentes allant de petits réseaux disposant
d?une seule ligne de métro avec une trentaine de stations aériennes et souterraines à de plus importants pouvant atteindre
plus d?une dizaine de lignes avec plus de trois cents stations. Le nombre de stations souterraines est également variable.
La majorité des réseaux d?EFS a ainsi fait
l?objet de campagnes de mesures
ponctuelles de caractérisation de sa qualité
de l?air. Cependant, ces campagnes de
mesures, réalisées indépendamment les
unes des autres, ont porté sur des polluants
et des méthodes de mesures différents, ce
qui ne permet pas les comparaisons d?un
réseau à l?autre, voire parfois d?une date à
l?autre pour un même réseau. La disparité de
ces résultats de mesures rend difficile
l?évaluation de l?exposition des personnes à
la qualité de l?air dans les EFS et, par voie de
conséquence, l?estimation des risques
associés.
Par ailleurs, si ces campagnes de mesures
ponctuelles ont ciblé la pollution chimique
de l?air, la question de la pollution
microbiologique (bactéries, virus,
moisissures?) de l?air des EFS se pose
également, compte tenu de la
fréquentation importante de ces espaces
majoritairement clos et restreints. Cette
question a été en particulier mise en avant
dans le contexte de l?épidémie de Covid-19.
50
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de mesures harmonisées
de la qualité de l?air dans les
enceintes ferroviaires souterraines.
Cette action vise à améliorer les
connaissances sur la pollution de l?air
intérieur dans les EFS, et s?appuiera sur :
? la mise à disposition auprès des opérateurs
d?EFS et des autorités organisatrices des
transports d?un guide de
recommandations pour la réalisation de
mesures des particules et des métaux
qu?elles contiennent, selon une approche
harmonisée, avec des retours d?expérience
réguliers sur la mise en oeuvre de ces
mesures et les résultats obtenus ;
? la réalisation d?une expertise sur la pertinence
et la faisabilité de mesurer des polluants
microbiologiques (en premier lieu le virus
SARS-CoV-2) dans les EFS et autres ERP.
RÉDUIRE
l?exposition au bruit
ACTION 15
Notre exposition croissante à des
niveaux sonores élevés, dans les
lieux que nous fréquentons (bars,
commerces?), ou par l?utilisation
croissante d?écouteurs ou de casques
notamment chez les enfants et les jeunes,
constitue une préoccupation de santé
publique. En effet, cette exposition peut
conduire à des dommages irréversibles sur
nos oreilles (perte auditive, acouphènes) avec
des conséquences néfastes sur le bien-être,
le développement intellectuel, les relations
sociales, et la santé (maladies cardio-
vasculaires...). Il est donc nécessaire de faire
connaître les comportements permettant de
profiter de la musique et des sons amplifiés
tout en préservant son capital auditif.
Par ailleurs, cette exposition au bruit dès le
plus jeune âge va accélérer le phénomène
naturel de perte auditive avec l?âge. Cette
perte auditive prématurée doit être évitée
car elle est associée à un risque d?isolement
progressif, de perte d?autonomie et de
troubles neurocognitifs.
Cette action fera connaître aux enfants et
aux jeunes les comportements qui
permettent de profiter de l?écoute de
musiques et de sons amplifiés, tout en
préservant son capital auditif, avec :
1re PARTIE Prendre soin de son audition tout au long de la vie
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
5150
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre d?autotests auditifs téléchargés ou
utilisés
? Nombre de personnes ayant bénéficié de
l?offre 100% santé audiologie
? à partir de 2021, le lancement de
campagnes de communication sur les
bons gestes à adopter (en lieux festifs,
avec un casque ou des écouteurs?) dans le
prolongement des actions déjà engagées ;
? à partir de 2022, le développement,
avec les plateformes d?écoute musicale ou
audiovisuelles qui se porteront volontaires,
d?un système d?alerte et d?information
quand le niveau d?exposition devient
dangereux pour la santé.
Cette action favorisera également le
repérage des personnes souffrant de
déficiences auditives par un dépistage
accessible, avec :
? dès 2020, l?identification d?un autotest auditif
performant et simple à utiliser pour tous ;
? à partir de 2021, le déploiement de
stratégies de diffusion de cet autotest
Certains bâtiments (logements, hôpitaux,
écoles, etc.) subissent les nuisances sonores
d?infrastructures de transport routier,
ferroviaire ou aérien. L?exposition
permanente au bruit et aux pics de bruit de
ces infrastructures a un impact sanitaire
négatif et peut entraîner notamment
troubles du sommeil, gêne, fatigue, baisse
des capacités d?attention et retard dans les
apprentissages, et contribuer à certaines
pathologies telles que des maladies
cardiovasculaires. Ces bâtiments sont parfois
également insuffisamment isolés
thermiquement. Or, les dispositifs d?aides aux
propriétaires pour les rénovations thermique
et acoustique sont distincts
et il est actuellement difficile de bénéficier
des deux aides conjointement et de
programmer en même temps les deux
rénovations. De plus, le coût lié à chacun
de ses travaux et le plafonnement des
dispositifs d?aide conduisent un certain
nombre de citoyens exposés aux nuisances à
renoncer à tous travaux de rénovation.
Ainsi, seule une approche combinant
rénovation thermique et isolation acoustique
permettrait de concilier des objectifs de
réduction des consommations énergétiques
auditif auprès du grand public et des
professionnels afin de repérer, puis
diagnostiquer et prendre en charge les
déficits auditifs.
Des actions de sensibilisation sur les risques
auditifs pourront également être conduites
dans le cadre du service national universel
(SNU) auprès des jeunes (cf. action 7).
et une diminution significative des nuisances
liées à la surexposition aux bruits.
Les cibles du couplage entre rénovations
thermique et acoustique sont :
? pour le secteur aérien, les propriétaires
des bâtiments situés dans le plan de gêne
sonore d?un aéroport, en particulier ceux
dont les revenus sont les plus faibles ;
? pour les secteurs routiers et ferroviaires, les
locataires des bâtiments des parcs des
bailleurs sociaux exposés à des niveaux
élevés de bruits d?infrastructures de
transports terrestres.
Afin de mieux aider les propriétaires de
bâtiments nécessitant une double
rénovation, il est proposé à titre
expérimental trois actions ciblées :
? conditionner dans un premier temps les
aides à la rénovation thermique des
logements lors d?opérations importantes
de rénovation thermique à un couplage
avec une rénovation acoustique dans des
zones ciblées (par exemple des projets
ANRU ou projets importants financés par
l?ANAH dans des zones comportant des
points noirs du bruit puis fixer la
2e PARTIE Associer rénovations énergétique et acoustique dans le
logement social autour des axes routiers et ferroviaires et dans les
bâtiments autour des aéroports
procédure de demande d?aide ainsi que le
niveau de cette aide vers une
généralisation au plan national pour les
bâtiments à proximité d?un lieu bruyant
identifié par les cartes de bruit ;
? dans le secteur des transports terrestres,
travailler avec l?Union sociale pour
l?habitat (USH) et Action Logement afin de
déterminer des actions phare sur des
travaux de rénovation importants de leur
parc entrant dans le champ de l?action et
définir un système d?aide équivalent ou
complémentaire à l?ÉcoPLS ;
? pour le secteur aérien, renforcer les
informations données aux riverains des
plateformes aéroportuaires et mettre en
place des dispositifs d?accompagnement à
la réalisation de travaux alliant rénovation
thermique et acoustique, en commençant
sur le périmètre de deux aéroports dotés
d?un plan de gêne sonore (Orly et
Toulouse), sous le pilotage des préfet et
52
PILOTES
? MTE/DGPR-DHUP-DGAC
?INDICATEUR
? Nombre de foyers ayant bénéficié d?une
double rénovation thermique et acoustique
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de labels délivrés
sous-préfet concernés et en lien avec les
exploitants des aéroports.
Les acteurs locaux doivent pouvoir faciliter la
coordination de ces dispositifs et des actions
spécifiques pour les ménages les plus modestes
peuvent notamment être mises en oeuvre.
Pour les secteurs routier et ferroviaire, la
possible extension du prêt ÉcoPLS pour
aider les organismes de logements sociaux à
financer la rénovation acoustique sera
étudiée. Si l?étude est conclusive, le prêt
ÉcoPLS sera modifié en conséquence.
Du matin au soir, nos oreilles sont sollicitées par
divers bruits généralement non désirés et à des
niveaux sonores pouvant être élevés : bruits
des transports motorisés, des klaxons et des
sirènes, musique diffusée dans les commerces,
bruits des chantiers, etc.
Le confinement lié à la crise de la Covid-19 a eu
pour effet de réduire les nuisances sonores en
ville et de permettre à de nombreux Français
de prendre conscience des bruits subis au
quotidien et d?apprécier cette période de
calme dans les espaces partagés dont la
biodiversité a également pu bénéficier.
Le maire est le principal acteur de la gestion
des situations de bruits de voisinage. Il peut
aussi être le principal promoteur de
moments calmes et d?espaces apaisés.
Cependant, en pratique, ses moyens se
heurtent à plusieurs freins limitant son
action, notamment la difficulté à constater
les bruits pour pouvoir sanctionner.
Ainsi pour accroître la tranquillité globale en
luttant contre les bruits créant une gêne :
? les communes, les entreprises, les
établissements recevant du public, pourront
créer des espaces calmes, dans les lieux
publics ou partagés, préservés du bruit des
transports et des autres sources de bruits
(bruits continus de ventilation, bruits de
comportements, sons amplifiés dans les
magasins...), y compris des espaces arborés
propices à la faune. Dès 2022, les premiers
« espaces calmes » labellisés seront créés sur
le fondement d?une réflexion collective
prenant en compte l?ensemble des éléments
qui peuvent favoriser le sentiment de calme
et en bénéficiant de l?expérience des
« zones calmes ». Ces « espaces calmes »
pourront être des lieux favorables à la nature
et à la préservation du patrimoine ;
? les employeurs et les enseignants pourront
prévoir, dès 2022, des moments apaisés
pendant les temps d?activités
professionnelles, scolaires, culturelles,
sportives, de loisirs... ;
? les maires pourront constater et sanctionner
plus facilement les bruits de voisinage,
notamment par l?usage de sonomètres
d?utilisation simplifiée, le droit pourra alors
être adapté en tant que de besoin.
3e PARTIE Améliorer la tranquillité sonore des citoyens
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
5352
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de collectivités ayant participé
durant toute la durée de l?expérimentation
Le bruit généré par la conduite et par les
véhicules anormalement bruyants fait partie
des bruits très souvent cités par les Français.
Le bruit excessif des véhicules (voitures,
deux roues motorisées, camions?) peut
entraîner des troubles du sommeil,
notamment s?il est produit la nuit.
La réglementation actuelle permet aux
forces de police de verbaliser le conducteur
d?un véhicule non conforme (classiquement
avec un pot d?échappement modifié ou une
customisation excessive) mais celle-ci est
difficile à mettre en oeuvre : sur 24 millions
de contraventions dans le domaine de la
sécurité routière, 20 000 concernent
l?utilisation de véhicules à des régimes
élevés ou modifiés illégalement.
Pour mieux protéger les riverains, une
expérimentation de radars sonores fixes
sera menée afin de pouvoir sanctionner
automatiquement les véhicules
anormalement bruyants sur les réseaux
routiers. Cette expérimentation est prévue
dans la loi d?orientation des mobilités.
Cette action se décline selon les mesures
suivantes :
? Expérimentation de radars sonores :
- tests sur piste afin d?opérer les réglages et
de vérifier que les radars mesurent
correctement le niveau sonore des
véhicules les plus bruyants et déterminer
les limites des appareils ;
- installation au second semestre 2021 de
radars sonores expérimentaux par des
collectivités volontaires pour les tester
dans certaines rues ou routes dont ils ont
la gestion.
? Mise en place de sanctions automatisées
en lien avec l?ANTAI.
4e PARTIE Expérimenter les radars sonores pour les véhicules
motorisés et élargir les compétences de l?Agence nationale de
traitement automatisé des infractions (ANTAI)
4e Plan National Santé Environnement
5555
Démultiplier les actions
concrètes menées par les
collectivités dans les territoires
AXE
? ACTION 16
Créer une plateforme collaborative pour les collectivités et renforcer
l?expertise des territoires pour réduire les inégalités sociales et territoriales
en santé environnement
? ACTION 17
Renforcer la sensibilisation des urbanistes et aménageurs des territoires
pour mieux prendre en compte la santé environnement
4e PLAN NATIONAL SANTÉ ENVIRONNEMENT
3
CRÉER
une plateforme collaborative pour les
collectivités et renforcer l?expertise des
territoires pour réduire les inégalités sociales
et territoriales en santé environnement
ACTION 16
56
Axe 3 ? Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires
PILOTE
? Cerema
?INDICATEURS
? Nombre de projets soumis et publiés sur la
plateforme
? Nombre de documents ressources mis à
disposition
? Nombre de connexions à la plateforme
Les collectivités territoriales disposent d?un
large panel de compétences qui sont
autant de leviers potentiellement
favorables à l?amélioration du cadre de vie
des Français : aménagement du territoire,
urbanisme, transports et mobilités,
environnement, habitat, alimentation, action
sociale?
Plusieurs outils tels que les PRSE, les contrats
locaux de santé, les Plans climat-air-énergie
territoriaux (PCAET), ou encore les projets
alimentaires territoriaux, etc. donnent des
socles partenariaux pour créer des
dynamiques positives. Mais face à la multitude
des actions possibles, aux spécificités
territoriales et à la complexité des sujets, tous
les acteurs locaux ne disposent pas des
mêmes connaissances et moyens d?action.
Dans le but, d?une part, d?inciter les
collectivités à initier de nouvelles démarches
en santé environnement, et pour leur
permettre de mieux s?emparer du sujet, il est
nécessaire de faciliter le partage des
expériences et des bonnes pratiques déjà
éprouvées. D?autre part, mieux faire connaître
les acteurs et les « outils » ressources constitue
un enjeu complémentaire.
L?action vise à mettre en place un espace de
partage des démarches des collectivités
territoriales en santé environnement
complété d?un ensemble de ressources.
? L?espace de partage des retours
d?expérience permettra d?accéder à une
cartographie des actions et projets
d?action de collectivités souhaitant mettre
en visibilité leurs travaux.
? Le centre de ressources sera constitué d?une
« boîte à outils » regroupant informations et
documentations utiles à la compréhension et
la conduite d?actions en santé environnement
dans les territoires. Des cartographies des
acteurs de la santé environnement et des
initiatives locales d?animation (dont PRSE)
seront également proposées.
Cet espace de partage permettra aussi
d?inciter les collectivités à mener des
« Diagnostics locaux santé environnement »
recensant les facteurs de risques auxquels
est exposée la population et les indicateurs
sociaux et sanitaires du territoire ; puis
passer à l?action afin d?inclure la santé dans
la conciliation entre économie et écologie.
L?Agence nationale de la cohésion des
territoires (ANCT) participera à la diffusion
des outils et méthodes ainsi proposés
auprès de l?ensemble de ses réseaux et de
ses partenaires. Elle contribuera notamment
à cette action dans le cadre de sa Fabrique
Prospective « Petites villes et santé
environnementale ». Cette plateforme sera
rendue publique sur le site internet : territoire-
environnement-sante.fr.
1re PARTIE Créer une plateforme collaborative pour les collectivités
sur les actions en santé environnement
4e Plan National Santé Environnement
5756
39. https://www.insee.fr/fr/statistiques/4488433, https://www.insee.fr/fr/statistiques/4627049
40. Une étude menée par les équipes du CHRU de Lille montre que plus de 47 % des patients infectés entrant
en réanimation sont en situation d?obésité et que la forme sévère (à savoir un IMC supérieur à 35) augmente
significativement le risque d?être placé sous respiration mécanique invasive, indépendamment de l?âge, de l?hypertension
artérielle et du diabète.
La crise sanitaire de la Covid-19 a fait
ressurgir les inégalités territoriales, sociales
et environnementales en matière de
mortalité et de morbidité face au risque
infectieux.
L?Insee39 observe que l?excédent de
mortalité constaté en avril 2020 par rapport
à la même période en 2019 (+ 26 %) a
d?abord concerné les régions Île-de-France
et Grand-Est. Les communes les plus denses
sont les plus touchées par le surcroît de
mortalité. L?environnement (conditions de
logement notamment surpopulation,
utilisation des transports en commun,
profession exercée, etc.) aurait contribué à
cette hausse des décès compte tenu des
difficultés à respecter la distanciation
physique et de l?augmentation du risque de
contamination.
Plus largement, les comorbidités comme
l?obésité40 sont apparues comme des
facteurs de vulnérabilité importants face au
virus. Enfin, les conditions et modes de vie
(habitat, alimentation, accès à un espace
vert, exposition aux nuisances sonores, etc.),
très diversifiés, ont nécessairement eu un
impact sur la capacité de chacun à « bien
vivre » et accepter les périodes de
confinement.
Face à cet impact connu de notre
environnement et de nos modes de vie sur
la santé et aux inégalités entre les différents
territoires, il est essentiel que les acteurs
locaux soient sensibilisés et formés à ces
enjeux.
Ainsi, cette action devra permettre de
renforcer l?expertise des départements, des
intercommunalités et des communes par la
sensibilisation et la formation des élus et
des agents des collectivités aux enjeux en
matière de santé environnement et aux
outils à leur disposition (par exemple les
contrats locaux de santé ? CLS, les Plans
climat-air-énergie territoriaux - PCAET,
contrats de pays, plans de protection de
l?atmosphère ? PPA, les Contrats de relance
et de transition écologique - CRTE) et les
compétences mobilisables.
Cette action pourra également s?appuyer
sur l?ANCT qui informera et sensibilisera ses
réseaux et ses partenaires à la lutte contre
les inégalités territoriales de santé
environnement et aux ressources
disponibles existantes.
Cette action reposera sur les formations
proposées par le CNFPT dont les missions
concourent à l?accompagnement des
collectivités territoriales et de leurs agents,
tout particulièrement pour la réduction des
inégalités territoriales environnementales de
santé. Dans ce champ sont proposés de
nombreux programmes de formation
couvrant l?ensemble du parcours
professionnel de l?intégration à la formation
continue. Ceux-ci s?adressent aux cadres et
agents des services environnement,
urbanisme, aménagement, voirie, espaces
verts, déchets, transports, santé, eau,
architecture, habitat, petite enfance,
développement local? Ces formations
concernent un large panel de thématiques
transversales telles que la transition
écologique, les enjeux sanitaires des
dérèglements climatiques, l?urbanisme
favorable à la santé, la qualité de l?air
extérieur et intérieur, les espèces à risques
pour la santé, les perturbateurs
endocriniens, l?entretien des locaux, les
plans alimentaires territoriaux, les liens
biodiversité et santé, les plans
règlementaires en matière de climat et
environnement, etc.
Elle s?appuiera également sur les modules de
la formation proposés par l?École des hautes
études en santé publique (EHESP)
« Formation des collectivités locales aux
enjeux de santé environnement » et
destinés aux élu(e)s et technicien(ne)s des
2e PARTIE Renforcer la formation des élus et des agents des
collectivités pour lutter contre les inégalités territoriales en santé
environnement
58
collectivités territoriales. Cette formation
en ligne permet d?apporter aux élu(e)s des
éléments décisionnels et des leviers d?action
sur les enjeux de santé environnement
auxquels ils sont confrontés lors de leur
mandature tels que, la qualité de l?air
extérieur, la qualité de l?eau de boisson ou
encore la gestion du bruit.
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre d?élus et d?agents
des collectivités formés
RENFORCER
la sensibilisation des urbanistes et
aménageurs des territoires pour mieux
prendre en compte la santé environnement
ACTION 17
Les documents de planification
territoriale traduisant une vision
stratégique de l?aménagement durable
d?un territoire sont des vecteurs
privilégiés pour agir sur la santé des
populations et préserver l?environnement.
Intégrer la prévention sanitaire liée à la
qualité de l?environnement dans les
politiques territoriales et l?aménagement du
territoire est indispensable pour une
véritable transition sociétale.
Dans le cadre de la mise en oeuvre du
PNSE3, le GT « Santé-Transports » a piloté
des travaux renforçant la prise en compte
par les autorités locales et parties prenantes
des problématiques de santé et
d?environnement dans certains documents
de planification territoriale : schémas de
cohérence territoriale (SCoT), plans locaux
d?urbanisme (PLU-PLUi)41 et plans de
déplacements urbains (PDU).
Un document de synthèse a ainsi été réalisé.
Il vise à acculturer les professionnels de
terrain aux conséquences et impacts des
transports et de la mobilité sur la santé
physique-mentale-sociale, l?environnement
et l?urbanisme de manière à faciliter le
dialogue entre ces acteurs. Ce document
identifie également l?éventail des actions
possibles et recommande des outils ou
méthodes innovants intégrant une
dimension santé environnement. Il présente
les outils d?évaluation :
? l?évaluation environnementale42, démarche
obligatoire qui permet au maître d?ouvrage
d?analyser les effets d?un plan sur
l?environnement et de prévenir ses
impacts sur l?environnement ;
? l?évaluation des impacts sur la santé (EIS),
facultative et encore expérimentale, qui
constitue une opportunité intéressante
complémentaire à déployer notamment à
l?échelle d?un PDU.
L?objectif principal de cette action est de
poursuivre, valoriser et approfondir ces
travaux qui font le lien entre l?aménagement
urbain, l?urbanisme, la mobilité et la santé,
notamment dans le cadre des PDU :
? publier et mettre à disposition des
1re PARTIE Santé environnement et outils de planification
41. https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/documents-durbanisme
42. https://www.ecologie.gouv.fr/levaluation-environnementale
Axe 3 ? Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires
4e Plan National Santé Environnement
5958
43. https://www.ehesp.fr/2020/06/04/guide-isadora-l-ehesp-etoffe-son-corpus-d-outils-sur-le-theme-urbanisme-favorable-
a-la-sante/
professionnels le document de synthèse et
le faire connaître. Ce document pourra
notamment alimenter la plateforme
collaborative pour les collectivités ;
? décrire un (ou des) outil(s) nécessaire(s) à
développer permettant notamment de
fournir des éléments de diagnostic santé
liés à la mobilité et formuler des
recommandations quant à l?élaboration
d?un tel outil ; l?objectif à terme étant de
créer un outil d?évaluation quantitatif de la
santé des populations sur un territoire
donné ;
? accompagner une collectivité territoriale
volontaire pour expérimenter une
évaluation des impacts sur la santé (EIS),
outil d?évaluation qualitative, à l?échelle
d?un PDU et formuler des
recommandations.
Les relations entre les environnements
urbains et la santé des populations doivent
également être mieux prises en compte au
niveau de chaque opération
d?aménagement. Il s?agit de mettre en
oeuvre en pratique, le concept d?urbanisme
favorable à la santé (UFS) initié en 1987 par
le réseau des Villes-Santé de l?OMS Europe
et réinvesti en France depuis le début des
années 2010. En agissant sur un ensemble de
déterminants, l?UFS consiste à encourager
les choix d?aménagement et d?urbanisme
qui minimisent l?exposition des populations
aux facteurs de risque (polluants, isolement
social, gêne sensorielle, etc.), et qui
maximisent leur exposition à des facteurs de
protection (pratique d?activités physiques,
accès aux soins, accès aux espaces verts,
etc.) tout en étant vigilant à ne pas aggraver
des situations d?inégalités de santé.
La mise à disposition d?outils et de cadres
de référence depuis 2010 a soutenu diverses
initiatives UFS à différentes échelles du
territoire (planification et opérationnel).
L?objectif principal de cette action est de
poursuivre, valoriser et soutenir ces
initiatives et plus spécifiquement le
déploiement de l?urbanisme opérationnel
2e PARTIE Santé environnement et opérations d?aménagement
PILOTE
? MTE/DGITM
?INDICATEURS
? Nombre d?actions d?information et
de valorisation (colloques, webinaires,
séminaires...) du document de synthèse
conçu pour les professionnels qui sera publié
en 2021
? Document descriptif du ou des outils
nécessaires pour évaluer la santé des
populations sur un territoire donné, en lien
avec la mobilité
? Niveau de réalisation de l?expérimentation
d?une EIS avec la collectivité territoriale
volontaire et de l?élaboration des
recommandations (lancement/en cours/
finalisation?)
favorable à la santé (UoFS), qui correspond à
une application du concept UFS à l?échelle
des opérations d?aménagement. Comme
pour l?UFS, la mise en oeuvre de l?UoFS ne
relève pas d?une action unique mais plutôt
de la coordination d?un ensemble d?actions
et d?acteurs pour des pratiques plus
intégrées et collaboratives à l?échelle d?un
projet.
Ainsi cette action vise à :
? Développer, adapter ou s?appuyer sur des
outils et méthodes d?intégration de la
santé dans les opérations d?aménagement
tels que les démarches d?évaluation
d?impact sur la santé (EIS) ou
d?accompagnement UFS et promouvoir le
développement des solutions fondées sur
la nature, notamment pour l?adaptation au
changement climatique.
À titre d?exemple, le guide ISadOrA43,
récemment publié et issu d?un travail
collaboratif entre acteurs de la santé
publique, de l?urbanisme & de
l?aménagement et de l?environnement
(EHESP, A?urba, DGS, DGALN, Ademe),
constitue un outil d?accompagnement à
l?intégration de la santé dans les opérations
d?aménagement. Il s?inscrit dans une
60
démarche de promotion de la santé et du
bien-être (physique, mental et social) de
tous, tout en recherchant les co-bénéfices
en termes de santé publique et
d?environnement. Il est à destination des
professionnels engagés dans l?aménagement
opérationnel (chargés d?opération, bureaux
d?études, maîtrise d?oeuvre urbaine,
assistants à maîtrise d?ouvrage,
professionnels de santé publique au sein
d?ARS ou de collectivités, etc.).
Ce guide sera adapté pour mieux prendre
en compte le risque infectieux, toujours
présent, tel que l?a révélé la crise de la
Covid-19.
? Encourager des échanges multi-acteurs
(urbanistes, aménageurs, etc.) en
favorisant les rencontres notamment
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre d?actions de communication
(séminaires, colloques), de formations croisées
(initiales et continues) valorisant les actions de
terrain
? Nombre d?organismes et de structures ayant
intégré l?UFS dans leur offre de formation
alimentées par les retours d?expériences,
les formations croisées et toutes formes de
dispositifs multi-partenariaux pour faciliter
l?acculturation aux principes de l?UFS et
stimuler les initiatives UFS sur le territoire.
Axe 3 ? Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires
4e Plan National Santé Environnement
60
? ACTION 18
Créer un espace commun de partage de données environnementales
pour la santé, le Green Data for Health
? ACTION 19
Structurer et renforcer la recherche sur l?exposome et mieux connaître
les maladies liées aux atteintes à l?environnement
? ACTION 20
Surveiller la santé de la faune terrestre et prévenir les zoonoses
4AXE
Mieux connaître les expositions
et les effets de l?environnement
sur la santé des populations
et sur les écosystèmes
4e PLAN NATIONAL SANTÉ ENVIRONNEMENT
!
!
!
CRÉER
un espace commun de partage de données
environnementales pour la santé, le Green
Data for Health
ACTION 18
62
Axe 4 ? Mieux connaître les expositions et les effets de l?environnement sur la santé
des populations et sur les écosystèmes
Si l?on sait depuis longtemps que
santé humaine, animale et
environnementale sont étroitement
liées, des progrès restent à accomplir
afin de mieux comprendre leurs
interactions.
Un des défis à relever est d?estimer les
impacts sur la santé des substances
chimiques et facteurs physiques (bruit,
ondes, radioactivité, lumière artificielle, etc.)
disséminés dans l?environnement compte
tenu :
? du nombre de facteurs présents et de
leurs potentielles corrélations ;
? des difficultés à déterminer sur un plan
toxicologique les effets sanitaires
combinés des contaminants auxquels
l?homme est exposé ;
? de la difficulté à leur attribuer les
pathologies qui leur sont associées.
Au-delà des contaminants chimiques et
physiques, de nombreux autres facteurs
entrent également en jeu en matière de
santé environnementale et d?exposition des
populations : facteurs sociologiques,
comportementaux et culturels, facteurs
biogéographiques, pratiques alimentaires,
conditions de travail, autres facteurs
physiques et météorologiques
(température), etc. L?incidence du
changement climatique sur la santé et les
facteurs favorisant l?émergence ou la
diffusion de bactéries antibiorésistantes
dans l?environnement jouent également un
rôle non négligeable sur la santé.
Face à ces risques et aux incertitudes qui les
caractérisent, produire de la connaissance
scientifique sur les interactions entre les
facteurs environnementaux et la santé, mais
aussi informer le public sur les expositions à
ces facteurs, sont deux objectifs cruciaux
auxquels la mobilisation des bases de
données environnementales existantes peut
concourir. Pour faciliter les croisements
entre les données environnementales (au
sens large) et les données sanitaires, il est en
particulier nécessaire que les données
environnementales existantes puissent être
plus facilement mobilisées pour mieux
caractériser les expositions humaines aux
facteurs de risques environnementaux. En
effet, les données environnementales étant
historiquement collectées et produites pour
des utilisations différentes de celles de la
recherche ou l?expertise en santé-
environnement, les structures et leurs
modalités actuelles de diffusion peuvent
constituer des freins à une réutilisation
simple de ces données.
Une telle action de mobilisation des
données environnementales au service de la
recherche en santé-environnement pourra
également avoir un rôle d?accélérateur sur la
production et la mise à disposition du
public de connaissances dérivées par des
acteurs tiers, tels que des indicateurs
d?expositions (voir par exemple les liens
possibles avec l?action 1, Recosanté, qui
pourra être alimentée par les résultats de
cette action).
Cette action vise donc à disposer d?un
espace commun de données
environnementales au service de la santé
qui notamment :
? décrive les données environnementales
pertinentes et disponibles pour être
croisées avec des données de santé
(métadonnées, modalités d?accès, limite
d?utilisation, granulométrie, fréquence de
!
4e Plan National Santé Environnement
6362
PILOTE
? MTE/CGDD
?INDICATEURS
? Nombre de bases de données
environnementales référencées et décrites
dans le Green Data for Health
? Nombre de champs thématiques
pour lesquels est validée une stratégie
d?amélioration d?interopérabilité
? Des indicateurs d?avancement opérationnel
et de satisfaction des utilisateurs seront
proposés en fonction de la solution
développée.
44. Lorsqu?une collectivité, un ministère ou une entreprise construit un site internet ou un logiciel qui utilise de la donnée
publique, elle a besoin de passer par une interface de programmation applicative (API). Une API est un ensemble de
définitions et de protocoles qui permet à un site internet ou à un logiciel de communiquer, et notamment d?échanger de
la donnée, avec d?autres produits ou services informatiques de façon standardisée.
mise à jour, finalités initiales des données?)
et caractériser les expositions aux facteurs
environnementaux susceptibles d?affecter
la santé ;
? améliore l?interopérabilité des données
environnementales entre elles et avec les
données de santé ;
? facilite l?accès aux données
environnementales, y compris au niveau
des territoires, en particulier via API44, dans
une logique d?open data, ou, en fonction
des obligations juridiques, de partage de
données dans un cadre privé ou public
contraint ;
? stimule un appariement rigoureux des
données environnementales avec les
données de santé, notamment celles du
système national des données de santé
(« Health Data Hub »), mais aussi celles des
autres acteurs de la recherche ou de
l?expertise (ex : Inserm, Santé Publique
France, ANSES, INERIS?).
Le format et les modalités de l?espace
commun de données environnementales
pour la santé, Green Data for Health, seront
définis par une approche par cas d?usage
(1er semestre 2021). Ceux-ci permettront
d?identifier les freins à lever dans l?utilisation
des données environnementales
(interopérabilité, modalités d?accès aux
données, granularité territoriale, échanges
avec les producteurs de données, partage
des retours d?expérience?), de préconiser
une architecture globale du dispositif et de
définir sa gouvernance.
Une feuille de route opérationnelle sera
alors définie (2ème semestre 2021) pour la
mise en oeuvre progressive d?un Green Data
for Health répondant aux enjeux de
l?écosystème santé-environnement. Cette
feuille de route comprendra des indicateurs,
qui pourront être thématisés et
territorialisés, permettant de séquencer et
évaluer l?avancement. Les problématiques
liées à la pollution de l?air, à la
contamination par les substances de
synthèse de l?eau destinée à la
consommation humaine, aux pesticides, aux
perturbateurs endocriniens feront
notamment partie des thèmes investigués
pour être priorisés au sein d?un premier
programme de travail qui s?étendra sur une
durée de 4 ans.
Les producteurs ou collecteurs de données
environnementales concernés par les
problématiques santé/environnement
seront associés tout au long de l?opération.
Pourront notamment être mobilisés les
Agences de l?Eau, les AASQA, le RNSA, l?OFB,
l?IFREMER, Santé Publique France, l?ANSES,
l?INERIS, l?INRAE, l?IGN, le BRGM, le CSTB, les
collectivités territoriales, les instituts
nationaux de recherches, les réseaux de
collecte de données associatifs ou citoyens.
STRUCTURER
et renforcer la recherche sur l?exposome
et mieux connaître les maladies liées
aux atteintes à l?environnement
ACTION 19
64
L?environnement est un déterminant
majeur de la santé et du bien-être
des individus et des populations.
Les travaux de recherche
permettent de progresser de façon notable
dans la connaissance scientifique des liens
entre certains facteurs environnementaux
et leurs effets sur la santé et de définir des
mesures de prévention adaptées.
Les liens entre la santé et l?environnement
suivent l?évolution de nos lieux et modes de
vie, des changements globaux tels que le
changement climatique, le déclin de la
biodiversité mais aussi l?innovation
technologique et les bouleversements
sociétaux. Aussi est-il essentiel que les
connaissances scientifiques progressent
sur les différents stress ayant des impacts
sur la santé, notamment sur les effets liés
aux multi expositions. Les efforts de
recherche doivent être amplifiés au niveau
national pour répondre aux attentes
légitimes de la société et conduire une
politique intégrée et efficace de prévention
dans une approche « une seule santé »,
celle de l?homme, de l?animal et des
écosystèmes. Les enjeux de recherche sont
d?aller au-delà de la description ou de la
surveillance des différents agresseurs
environnementaux et ambitionnent d?aller
vers la connaissance des mécanismes
et des rapports de causalité, permettant
ainsi la mesure des impacts réels et des
parts attributives respectives ou cumulées
des agresseurs ou cocktails d?agresseurs sur
les pathologies. Ces résultats ouvriront la
porte à la modélisation et au
développement de stratégies de protection
des populations.
Dès 2021, deux programmes et équipements
prioritaires de recherche (PEPR), instruments
de financement de la recherche inscrits
dans le Programme investissements
d?avenir (PIA) et conçus pour susciter une
recherche d?excellence sur la durée en
attirant les chercheurs sur des priorités
socioéconomiques définies, seront élaborés
et soumis à la décision du Conseil
interministériel de l?innovation :
? l?un, portant sur l?exposome, avec une
approche spécifique sur les multi
expositions liées aux produits chimiques
auxquels sont soumis les individus et les
écosystèmes, en particulier du fait des
activités humaines. Ce PEPR intégrera le
développement d?infrastructures en
support à la biosurveillance des
populations et des écosystèmes et
s?appuiera en particulier sur les cohortes
et les résultats de la biosurveillance ;
? l?autre, PEPR Pathogènes émergents /
zoonoses, sera inséré dans un corpus
d?actions de support à la recherche et à
l?innovation pour renforcer la lutte contre
les maladies infectieuses émergentes dont
les zoonoses ; ces actions extérieures au
PNSE4 et plus larges prendront la forme
d?une stratégie d?accélération du volet
dirigé du PIA4. Ce PEPR pourra soutenir la
recherche (en particulier la recherche
interdisciplinaire) sur l?exploration et la
compréhension des interactions entre les
phénomènes anthropiques, le
développement des populations et des
1re PARTIE Mettre en place deux programmes et équipements
prioritaires de recherche (PEPR) : PEPR exposome et PEPR pathogènes
émergents / zoonoses dans une démarche « Une seule santé »
Axe 4 ? Mieux connaître les expositions et les effets de l?environnement sur la santé
des populations et sur les écosystèmes
!
4e Plan National Santé Environnement
6564
PILOTES
? MESRI/DGRI
? MTE/CGDD
? MAA/DGAL
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Crédits incitatifs dans le cadre des appels à
projet de recherche attribués à la recherche
en santé environnement (PEPR et autres
programmes de recherche : ANR, PNR EST
Anses, Ecophyto, Ademe, etc.)
? Nombre et montant des projets financés
développée.
PILOTE
? Santé publique France
?INDICATEUR
? Rapport d?étude de SpF
sociétés, le fonctionnement des
écosystèmes et la biodiversité, et leurs
conséquences en termes de risques
d?émergence ou de réémergence de
maladies infectieuses ou de facilitation de
leur propagation. Ces visions intégrées
permettront de mieux comprendre les
émergences infectieuses, de s?y préparer,
de les anticiper et de proposer des
stratégies de réaction et d?atténuation de
leurs effets.
En fonction de la décision du conseil
interministériel de l?innovation, ces PEPR
seront conduits en lien étroit avec les
grands programmes et partenariats actuels
ou en cours de mise en place au niveau
européen, et avec les autres instruments du
PIA sur ces thématiques.
À partir de 2022, et grâce aux moyens des
PEPR, la France se dotera d?outils puissants
et pérennes mobilisant des moyens
renforcés et ambitieux, qui la placeront à la
pointe de ces sujets au niveau européen
(dans le cadre des appels et partenariats
Horizon Europe) et international pour :
? caractériser et comprendre l?exposome
humain et environnemental grâce à des
moyens dédiés parmi lesquels une
infrastructure consacrée à la
biosurveillance des populations et des
écosystèmes, et d?une actualisation des
résultats du programme national de
biosurveillance ;
? explorer et comprendre les liens entre
société, biodiversité, fonctionnement des
écosystèmes et émergence de maladies
infectieuses zoonotiques, et proposer des
solutions durables en particulier fondées
sur la nature ;
? mieux connaître les effets de l?exposome
sur la santé grâce à la poursuite et/ou la
mise en oeuvre d?études de cohortes.
Un comité interministériel de coordination
de la recherche en santé environnement
assurera la coordination des programmes de
recherche, en lien avec les alliances
(Aviesan, Allenvie, Athena) et les structures
de financement.
Caractériser l?impact sur la santé des facteurs
de risques environnementaux nécessite de
pouvoir disposer de données objectives. En
effet, il faut pouvoir quantifier la relation entre
une exposition et un impact. Par ailleurs,
d?autres facteurs liés à l?environnement
professionnel ou aux comportements
individuels interagissent et impliquent de
s?intéresser aux populations les plus vulnérables
(tabagisme, expositions professionnelles, accès
aux soins?). Or, les facteurs de risque pour
lesquels cet impact sur la santé peut être
quantifié sont peu nombreux.
L?action vise à permettre, d?ici 2025, le
développement de la quantification du
fardeau environnemental en France, afin de
2e PARTIE Mieux connaître le poids des maladies liées à
l?environnement
pouvoir évaluer les politiques mises en
oeuvre et aider à définir de nouvelles
stratégies de prévention. Ce travail devra
pouvoir se faire à l?échelle de la population
générale, de populations sensibles et
également à l?échelle des territoires dont
beaucoup sont soumis à des pressions
anthropiques fortes.
SURVEILLER
la santé de la faune terrestre et prévenir
les zoonoses
ACTION 20
66
Les relations entre santé publique, santé
animale, environnement et biodiversité
interrogent depuis de nombreuses
années. Le Centre pour le contrôle et
la prévention des maladies (CDC) américain
d?Atlanta et l?Organisation mondiale de
la santé animale (OIE) estiment que 75% des
maladies émergentes proviennent des espèces
animales. Parmi celles-ci, les espèces sauvages
occupent souvent un rôle prépondérant, d?une
part en tant que réservoirs et d?autre part
en tant que vectrices. D?après l?OMS, la FAO
et l?OIE, 5 maladies humaines nouvelles
apparaissent chaque année, dont 3 sont
d?origine animale, impliquant pour une large
partie la faune sauvage.
La Fondation pour la recherche en biodiversité
(FRB) a publié une revue des études scientifiques
sur le lien entre dégradation de la biodiversité,
santé de la faune sauvage et santé humaine.
Les processus conduisant à des épidémies
voire des pandémies sont mal connus.
Cependant, la proximité entre la faune
sauvage, les espèces domestiques et les
activités humaines ainsi que l?impact du
changement climatique sur les écosystèmes
sont propices au franchissement de barrière
d?espèce pour certains pathogènes.
La crise actuelle de la Covid-19 comme
d?autres récentes ou plus anciennes (Influenza
aviaire hautement pathogène zoonotique
en Asie par exemple), mettent en exergue
la nécessité de renforcer la connaissance,
la surveillance et la gouvernance relative aux
zoonoses impliquant la faune sauvage, aux
échelons national, européen et international.
L?entrée en vigueur du nouveau règlement
européen 2016-429 (Loi de santé animale) à
compter du 21 avril 2021 renforcera le cadre
réglementaire de la surveillance sanitaire de la
faune sauvage. Elle sera l?opportunité de mettre
en oeuvre concrètement l?approche « Une seule
santé » par le développement de transversalité
dans les mesures de surveillance entre les
gestionnaires des risques santé humaine/santé
animale/santé environnementale.
Par conséquent, une feuille de route
« Une seule santé » de prévention des
zoonoses animales et alimentaires sera
établie dans le cadre du PNSE4.
La création de l?Office français de la biodiversité
(OFB), avec ses missions prioritaires en santé-
biodiversité, facilitera la mise en oeuvre de
la stratégie de prévention et de lutte contre les
maladies zoonotiques de la faune sauvage, de
la faune domestique (y compris les animaux de
compagnie) et de préservation de la biodiversité.
Quatre actions prioritaires seront conduites
dans une approche pluridisciplinaire, qui
concerneront la faune terrestre (domestique
et sauvage):
1. Améliorer et prioriser la connaissance de
la santé de la faune sauvage en France et
faciliter l?accès aux informations sanitaires :
la plateforme d?épidémio-surveillance
en santé animale (PF-ESA), constituée de
l?ensemble des parties prenantes et
notamment de l?INRAE, de l?OFB, du CIRAD
et de l?Anses, élaborera une méthodologie
de surveillance de la santé de la faune
sauvage. Le réseau SAGIR, qui existe depuis
1986 et est financé par le MAA verra ses
missions de surveillance étendues à de
nouvelles espèces et de nouveaux
pathogènes sur la base des
recommandations de la PF-ESA. Il faudra
hiérarchiser les objectifs de connaissance et
de surveillance sanitaire de la faune sauvage
puis identifier et évaluer les réseaux de
surveillance. Il faudra ensuite se donner les
Axe 4 ? Mieux connaître les expositions et les effets de l?environnement sur la santé
des populations et sur les écosystèmes
!
4e Plan National Santé Environnement
6766
moyens d?un suivi efficace des maladies
émergentes et enfin mettre en réseau
l?information sanitaire ;
2. Définir les orientations relatives à la
surveillance, la prévention et la lutte contre
les zoonoses issues de la faune sauvage :
la concertation entre les parties prenantes et
la gouvernance des actions à mettre en
oeuvre seront portées par le Conseil national
d?orientation de la politique sanitaire animale
et végétale (CNOPSAV) déjà existant, afin
de ne pas créer de nouvelle comitologie.
Le CNOPSAV regroupe tous les acteurs et
fonctionne en comités spécialisés (par
exemple bien-être animal, apiculture). Ainsi
un nouveau comité spécialisé du CNOPSAV
qui intégrera des compétences en matière
d?écologie et de sciences humaines et
sociales, sera chargé de définir les orientations
relatives à la surveillance, la prévention et
la lutte contre les zoonoses issues de la faune
sauvage. Ses travaux s?articuleront
naturellement avec ceux de la section « santé
animale » du CNOPSAV, compte tenu des
liens fréquents entre maladies de la faune
sauvage et maladies des animaux
domestiques (COVID-19, rage, brucellose,
tuberculose, influenza aviaire, pestes porcines,
West Nile, Usutu, etc.). Les travaux de ce
comité seront alimentés par ceux de la PF-ESA
et de Santé publique France, d?autres acteurs
pourront être associés (parcs nationaux,
ONG). S?agissant des zoonoses qui peuvent
être véhiculées par l?alimentation, une
articulation devra également être trouvée
avec le Conseil national de l?alimentation
(CNA), pour faciliter et améliorer
l?appréhension globale de ces enjeux. Le
comité hiérarchisera ses orientations. Une
conférence interministérielle sur les stratégies
de gestion et de financement des réseaux de
surveillance d?intérêt général se réunira
ensuite et produira des instructions en vue de
garantir les moyens humains et financiers
nécessaires à la pérennisation des dispositifs
déjà en place et ayant fait l?objet d?une
évaluation, ou à mettre en place ;
3. Mettre en place des synergies et des
collaborations interministérielles. Il s?agira
de renforcer l?efficacité de la surveillance des
maladies zoonotiques. Les trois plateformes
d?épidémiosurveillance pilotées par le MAA
(PF-ESA, PF-santé des végétaux et PF-chaîne
alimentaire) seront mises à contribution
à cette fin. Par exemple, il pourra être
intéressant de rapprocher les réseaux de
surveillance des virus grippaux chez l?animal
et chez l?homme. Des systèmes de
surveillance pourront voir leur valorisation
accrue (par exemple prophylaxies animales
et surveillance de maladies humaines
vectorielles telles que la fièvre hémorragique
de Crimée Congo, la fièvre Q, la leishmaniose
et l?encéphalite à tiques). A cette fin, une
structure collaborative informelle MAA-MSS-
MTE-MESRI sera mise en place pour optimiser
la mise en réseau des actions de surveillance
et les expertises croisées (entre
établissements publics à vocation sanitaire
et universités intervenant dans le champ
de l?écologie fonctionnelle). Elle visera
notamment à améliorer les stratégies et
les outils de la veille sanitaire nationale et
internationale ;
4. Mettre en place une stratégie sanitaire
pour les parcs et enclos de chasse et
pour les espaces protégés notamment
les parcs nationaux. Un plan de gestion
annuel prévu par la loi OFB (n° 2019-773 du
24 juillet 2019) permet aux gestionnaires des
parcs et enclos de chasse de mettre en place
des mesures prévenant la diffusion des dangers
sanitaires à l?homme et aux animaux. Les parcs
nationaux ont rédigé en 2017 une contribution
à la stratégie sanitaire pour la faune sauvage de
métropole. Le PNSE4 permettra aux MAA,
MSS, MESRI et MTE de travailler ensemble à
la définition et l?harmonisation de ces mesures
au niveau national.
PILOTE
? MAA/DGAL
?INDICATEURS
? Nombre de réunions CNOPSAV ou GSE
sur « Une seule santé »
? Nombre de prélèvements analysés par
le réseau SAGIR (faune sauvage)
? Nombre de réseaux « une seule santé »
mis en place
68
Recommandations
pour les évolutions futures
des plans sectoriels
Le PNSE 4 prévoit un nombre d?actions
limité pour gagner en lisibilité et en
efficacité par rapport au PNSE 3.
En parallèle, une trentaine de plans
thématiques existe. Ils permettent de
répondre de manière adaptée et
approfondie à certains enjeux spécifiques,
comme les perturbateurs endocriniens, les
produits phytopharmaceutiques, l?air
ambiant, la biodiversité, etc., ainsi qu?aux
attentes de la société civile. Ils réunissent
les acteurs compétents de chaque domaine
selon une gouvernance propre.
Afin d?assurer la cohérence des politiques
en santé environnement et de prioriser les
enjeux sanitaires, la gouvernance du PNSE 4
organise les interactions entre ce plan et les
autres plans sectoriels dans le cadre du
comité de pilotage interministériel et du
Le plan biodiversité adopté en 2018 vise
notamment à renforcer la mise en oeuvre de
l?actuelle stratégie nationale pour la
biodiversité (SNB) 2011-2020.
La future SNB 2021-2030 et ses futurs plans
d?actions pourraient intégrer les éléments
suivants.
Une réflexion sur l?intégration croisée des
enjeux de santé humaine, animale et
environnementale dans les gouvernances
respectives de ces trois domaines.
La réalisation d?une étude bibliographique
ou d?une revue systématique sur le concept
de « santé des écosystèmes », sur les
facteurs l?influençant et sur leurs
conséquences sur la santé humaine en
intégrant, notamment, les effets du
changement climatique.
groupe santé environnement.
En effet, le PNSE 4 n?a pas vocation à
doublonner ou compléter les plans
nationaux thématiques existants. Dès lors
qu?un plan thématique existe, il n?est pas
opportun de prévoir des actions isolées au
sein du PNSE 4.
Néanmoins, afin de renforcer les synergies
entre les différents plans et les politiques
publiques menées en santé environnement,
le PNSE 4 propose, dès à présent et dans la
perspective du renouvellement ou de
l?évolution de certains plans thématiques,
des recommandations pour ceux-ci. Comme
pour les autres actions du plan, ces
recommandations sont le fruit d?une
co-construction avec l?ensemble des parties
prenantes. Elles sont prises en compte lors
de la révision de ces plans.
L?intégration de la thématique «Santé
environnement» dans les travaux de
l?observatoire national de la biodiversité
(ONB) sur l?élaboration et la publication
d?indicateurs : recherche des indicateurs de
la santé des écosystèmes fondés sur la
biodiversité dans les différents secteurs de
l?environnement (air, eau, sols), réalisation
d?une revue systématique pour déterminer
les indicateurs existants, choisir les plus
pertinents et mettre en place leur collecte
en s?intéressant notamment à la possible
territorialisation.
L?élaboration de lignes directrices guidant
l?action des services de l?État dans la gestion
des dangers liés à la faune et la flore
sauvage.
Plan biodiversité et future stratégie nationale
pour la biodiversité (2021 ? 2030)
4e Plan National Santé Environnement
68
En novembre 2016, le Gouvernement a
souhaité intensifier la politique de maîtrise
de l?antibiorésistance menée depuis les
années 2000 en lançant un programme
interministériel de maîtrise de
l?antibiorésistance. Ce programme est
construit autour de 4 axes : mieux
sensibiliser le public, mieux utiliser les
antibiotiques, davantage soutenir la
recherche et l?innovation et, enfin, renforcer
la surveillance et l?engagement de la France
dans la lutte internationale contre
l?antibiorésistance. Il s?inscrit dans la
démarche « Une seule santé »
recommandée en 2015 par l?Organisation
mondiale de la santé en développant une
approche associant les santés humaine,
animale et environnementale.
Ainsi, le premier comité interministériel
pour la santé (CIS) présidé par le Premier
Ministre a été consacré en 2016 à la
préparation et à l?adoption de la feuille de
route interministérielle visant à maîtriser
l?antibiorésistance. Celle-ci se compose de
40 actions réparties en 13 mesures phares.
La prochaine feuille de route
interministérielle sur l?antibiorésistance
pourrait intégrer les éléments suivants.
? Renforcer le volet environnemental dans la
lutte contre l?antibiorésistance : identifier
la manière dont l?antibiorésistance se
développe, se dissémine voire émerge
dans l?environnement et déterminer
l?incidence des polluants, dont les
biocides, sur ce développement. En
termes de recherche, de surveillance et de
gestion des risques, mettre en oeuvre les
recommandations de novembre 202045 de
l?Anses et les résultats de la revue
systématique réalisée par l?Inserm en 2019
à la demande du MTE, avec le soutien de
la Fondation pour la recherche sur la
biodiversité, sur les solutions pour lutter
contre l?antibiorésistance dans
l?environnement, en particulier en ce qui
concerne le traitement des déchets
organiques (fumiers, lisiers, boues de
stations d?épuration) avant leur éventuel
épandage sur les sols agricoles.
? Développer des indicateurs de surveillance
environnementale et soutenir les travaux
nécessaires à la priorisation des molécules
à surveiller.
? Valoriser les résultats des projets de l?Anses
sur l?antibiorésistance environnementale
et développer ces aspects dans les projets
financés par le PPR antibiorésistance
et la programmation et les priorités
de l?ANR.
? Financer la recherche multidisciplinaire sur
l?antibiorésistance environnementale
(pisciculture, eaux côtières, biodiversité
des sols, faune sauvage, transfert
environnemental, bactéries
environnementales sentinelles, résilience
des écosystèmes, changement climatique,
économie circulaire, relocalisation de
l?industrie pharmaceutique, assainissement
non collectif, sites pollués, producteurs de
médicaments et d?enfouissement de
déchets).
? Dépister et réduire les intrants biocides
interdits dans les milieux récepteurs
(action de contrôle coordonnée des
services de l?État et opérateurs).
? Ajouter l?antibiorésistance dans ses trois
dimensions comme priorité nationale du
Service sanitaire des étudiants en santé
(SSES).
? Mettre en oeuvre une campagne de
communication intersectorielle avec
des messages communs aux professionnels
de la santé humaine, animale et de
l?environnement, et au grand public autour
du concept « Une seule santé », de l?usage
des antibiotiques et des produits biocides.
? Porter ce sujet de l?antibiorésistance
environnementale au niveau européen
dans les différentes stratégies
européennes en matière de santé et
d?environnement, lors de l?événement
PFUE 2022 et dans le partenariat de
recherche dédié Horizon Europe.
Feuille de route interministérielle
sur l?antibiorésistance
45. Rapport sur la contamination des milieux et les mécanismes de l?antibiorésistance environnementale, Anses
69
70
Recommandations pour les évolutions futures des plans sectoriels
La politique de l?alimentation a pour finalité
« d?assurer à la population l?accès à une
alimentation sûre, saine, diversifiée, de
bonne qualité et en quantité suffisante,
produite dans des conditions
économiquement et socialement
acceptables par tous, favorisant l?emploi, la
protection de l?environnement et des
paysages et contribuant à l?atténuation et à
l?adaptation aux effets du changement
climatique ». L?outil du ministère de
l?Agriculture et de l?Alimentation pour
relever ce défi est le Programme national
pour l?alimentation (PNA).
Ce programme s?inscrit dans le sens des
recommandations internationales de
l?Organisation mondiale de la santé (OMS) et
de l?Organisation des Nations unies pour
l?alimentation et l?agriculture (FAO). Le PNA
aborde l?ensemble des dimensions de
l?alimentation, qu?il s?agisse de la santé, de la
nutrition, de l?aide alimentaire, de
l?éducation, du gaspillage, de l?ancrage
territorial, de l?économie circulaire, de la
protection de l?environnement ou encore
de la biodiversité. Il propose ainsi une
approche transversale et intégrative
s?adressant à des publics cibles très divers
(enfants, adultes, collectivités,
professionnels de la chaîne alimentaire,
associations, etc.). Il s?inscrit également dans
le projet agroécologique porté par le
ministère en charge de l?agriculture.
Sur la base des attentes exprimées lors des
États généraux de l?alimentation, il a été
décidé de conserver dans ce PNA 3 les axes
fondamentaux du PNA précédent, tout en
tenant compte de nouvelles orientations
plébiscitées :
? trois axes thématiques : la justice sociale,
la lutte contre le gaspillage alimentaire,
l?éducation alimentaire ;
? deux axes transversaux : les projets
alimentaires territoriaux et la restauration
collective.
Le prochain PNA pourrait intégrer les
éléments suivants :
? En lien avec la stratégie nationale en
faveur des protéines végétales, annoncée
en décembre 2020, accélérer la transition
alimentaire vers la diversification des
sources de protéines : équilibrer la
production et la consommation de
protéines d?origines animales (produits
carnés, produits laitiers, oeufs et produits
de la mer) et végétales (céréales et
légumineuses) pour tendre vers
l?autonomie fourragère et une production
destinée à la consommation humaine en
lien avec les recommandations du PNNS.
? Généraliser les programmes alimentaires
territoriaux (PAT) et relocaliser la
production agricole et la consommation
alimentaire en s?appuyant sur des
systèmes alimentaires territorialisés : en
lien étroit avec les collectivités, cette
dynamique doit permettre de maintenir
les terres agricoles et les espaces sauvages
associés qui leur apportent des fonctions
essentielles de soutien à la productivité.
Elle doit également permettre de
préserver ou rétablir des zones vertes
périurbaines destinées à une agriculture
diversifiée de proximité et de qualité.
Programme national nutrition santé et
programme national de l?alimentation
et de la nutrition
4e Plan National Santé Environnement
70
Écophyto est un plan qui vise à réduire
l?utilisation des produits
phytopharmaceutiques, communément
appelés pesticides, en France en assurant la
transition vers une agriculture performante
sur le plan économique, environnemental,
sanitaire et social. Ce plan a été lancé en
2008 à la suite du Grenelle de
l?Environnement (« Écophyto 2018 ») puis
révisé en 2015 (« Écophyto II »). La version
actuelle, Écophyto II+, intègre le plan
d?actions sur les produits
phytopharmaceutiques et une agriculture
moins dépendante aux pesticides et le plan
de sortie du glyphosate, annoncés en 2018.
Il répond également à une exigence
européenne issue de la directive 2009/128/
CE pour une utilisation des produits
phytopharmaceutiques compatible avec le
développement durable.
Le plan Écophyto devrait s?attacher à
intégrer plusieurs éléments.
? Poursuivre l?amélioration de la
connaissance des expositions aux
pesticides, en particulier des citoyens, de
leurs effets sur la santé humaine et
environnementale, et développer des actions
visant à les réduire. La mise en oeuvre de
l?étude PestiRiv46 est une priorité afin de
documenter les expositions des riverains de
Fruit d?une large concertation qui a mobilisé
pendant près de deux ans des représentants
de la société civile, des experts et des
représentants des collectivités territoriales
et des douze ministères concernés, le
deuxième plan national d?adaptation au
changement climatique (PNACC 2) a un
objectif : mettre en oeuvre les actions
nécessaires pour adapter, d?ici 2050, les
territoires de la France métropolitaine et
outre-mer aux changements climatiques
régionaux attendus, en cohérence avec les
objectifs de long terme de l?Accord de Paris
zones agricoles, d?identifier une éventuelle
surexposition de cette population par une
comparaison avec une population non
riveraine et de mieux connaître les modalités
d?exposition pour aider à la mise en oeuvre
de mesures de gestion.
? Produire les éléments techniques dans son
domaine de compétence permettant
d?étayer les argumentaires en faveur d?une
réorientation de la Politique agricole
commune (PAC) pour une agriculture
durable locale.
? Mobiliser les acteurs et les filières, en
particulier l?aval de la production, aux
différentes échelles et notamment à
l?échelon local pour lever les freins à la
réduction de l?utilisation des produits
phytopharmaceutiques. En effet, les
systèmes alimentaires ancrés dans leur
territoire et/ou s?appuyant sur des
systèmes intermédiaires entre circuits
longs et courts s?accompagnent
généralement de pratiques plus
respectueuses de leur environnement.
Bien que peu exploré jusqu?à présent dans
le plan Écophyto, le levier de l?échelon
local pourrait plus aisément permettre la
coordination entre acteurs (collectivités,
agriculteurs, opérateurs des filières, etc.) et
ainsi offrir un espace à l?émergence de
filières économes en pesticides.
Plan Écophyto II+
Plan national d?adaptation au changement
climatique (PNACC 2)
tout en considérant un horizon temporel
plus proche afin de ne pas exclure des
scénarios de changement climatique plus
pessimistes.
Dans une logique de prévention des risques
et de solidarité, le PNACC 2 vise à réduire les
impacts des catastrophes naturelles sur la
sécurité et la santé, sur les biens
économiques, physiques, sociaux, culturels
et environnementaux des personnes, des
entreprises et des collectivités, dans le
contexte du changement climatique. Il s?agit
46. Étude d?exposition aux pesticides chez les riverains de zones viticoles et non-viticoles.
71
72
Le PRÉPA fixe la stratégie de l?État pour
réduire les émissions de polluants
atmosphériques au niveau national et
respecter les exigences européennes. C?est
l?un des outils de déclinaison de la politique
climat-air-énergie. Il combine différents outils
de politique publique : réglementations
sectorielles, mesures fiscales, mesures
incitatives, actions de sensibilisation et de
mobilisation des acteurs, actions
d?amélioration des connaissances. Sa mise en
oeuvre permet de réduire les émissions de
polluants atmosphériques de manière
pérenne et ainsi d?améliorer la qualité de l?air
au niveau national.
Il s?agit d?un plan d?action interministériel,
suivi par le Conseil national de l?air au moins
une fois par an et mis à jour au moins tous
notamment d?améliorer les connaissances,
l?évaluation et le suivi des risques sanitaires
liés au changement climatique et de
renforcer l?information du public sur ce
sujet. Pour ce faire, plusieurs leviers sont
envisagés :
? Intégrer progressivement au service
sanitaire des étudiants en santé les enjeux
liés au changement climatique afin qu?ils
puissent contribuer à la diffusion et à la
mise en oeuvre des messages de
prévention auprès de différents publics
(public scolaire, structure d?accueil de
personnes âgées, services sociaux, etc.) ;
? Mettre en oeuvre une politique de
prévention et de surveillance relative aux
évolutions environnementales et
climatiques impactant la santé (prévention
des maladies transmises par les insectes
vecteurs et des espèces nuisibles à la santé
humaine notamment) ;
? Continuer à assurer la sécurité
transfusionnelle et la sécurité sanitaire des
eaux dans un contexte de changement
climatique.
Plan de réduction des émissions de polluants
atmosphériques (PRÉPA)
les quatre ans. La mise à jour du PRÉPA
2017-2021 a débuté en janvier 2021.
Au-delà du renforcement des actions
prévues dans l?ensemble des secteurs
concernés (transport, résidentiel,
agriculture, industrie) pour atteindre les
objectifs fixés par la directive (UE)
2016/2284, dite NEC, le futur plan de
réduction des émissions de polluants
atmosphériques pourrait s?attacher à
renforcer les mesures relatives à la prise en
compte des polluants non réglementés dans
le cadre de la prochaine mise à jour du
PRÉPA : finaliser les travaux métrologiques
sur les PUF, le carbone suie et le
1,3-butadiène, et relancer une action de
réduction des émissions industrielles des
substances toxiques dans l?air (REISTA).
Le Plan national d?adaptation au changement
climatique pourrait par ailleurs permettre de :
? Améliorer les connaissances sur les
impacts sanitaires dus au changement
climatique, par exemple les épisodes longs
ou répétés de chaleur extrême, ainsi que
ceux consécutifs à une exposition répétée
à des températures nocturnes élevées ;
? Caractériser les changements climatiques
concernant les territoires ultra-marins et
apprécier leurs impacts sanitaires sur les
populations ;
? Développer les applications dédiées pour
identifier les zones de fraîcheur, les points
d?eau, etc., par exemple EXTREMA,
application qui pourrait être mise à
disposition sur l?ensemble du territoire
métropolitain sur un mode participatif
(collectivités, particuliers, etc.).
? Adapter le bâti, la ville et les transports
aux épisodes de chaleurs extrêmes.
? Prioriser les mesures d?adaptation prévues
par le PNACC 2 (bâtiment / transport /
villes) aux établissements recevant des
publics sensibles, en particulier les enfants.
Recommandations pour les évolutions futures des plans sectoriels
4e Plan National Santé Environnement
72 73
Le PNSQA répond à un besoin convergent
du ministère de la Transition écologique et
de ses services déconcentrés (DREAL), des
Associations agréées de surveillance de la
qualité de l?air (AASQA) fédérées par Atmo
France et du Laboratoire central de
surveillance de la qualité de l?air (LCSQA).
Le PNSQA vise de façon générale à revisiter
et articuler aux PNSE et PRSE les quatre
grandes missions d?un dispositif de
surveillance de la qualité de l?air :
? l?observation productrice dans la durée de
données publiques de qualité ;
? l?évaluation des politiques au regard des
impacts sur la qualité de l?air ;
? l?information et la communication ;
? l?amélioration des connaissances.
Le PNSQA identifie les enjeux majeurs,
définit des objectifs à atteindre et retient
cinq grands axes constituant un cadre
d?orientations partagées pour la politique
L?objectif général est de garantir un
environnement favorable à la santé dans les
lieux d?enseignement scolaire et dans les
lieux d?accueil de la petite enfance en
s?assurant de la prise en compte des risques
liés à l?amiante et au radon.
Conçu et piloté par les ministères chargés
de la santé, du travail et de l?écologie, le
plan d?action interministériel amiante (PAIA)
a pour ambition d?améliorer la prévention
des risques liés à l?amiante, de faciliter la
mise en oeuvre de la réglementation,
d?accompagner la montée en compétences
des acteurs intervenant dans ce champ tout
en soutenant les démarches de recherche
et développement.
Le suivi de la mise en oeuvre du plan est assuré
par un comité de pilotage interministériel.
Un portail interministériel d?informations
destinées au grand public est mis en ligne
depuis le 4 juillet 2017, répondant à l?action
n°1 du Plan47.
nationale et les programmes régionaux de
surveillance de la qualité de l?air pour la
période 2016-2021. Ses orientations sont
concrétisées sous différentes formes au
niveau national ou régional, notamment à
travers les plans régionaux de surveillance
de la qualité de l?air (PRSQA) adoptés par les
AASQA, le contrat de performance du
LCSQA, l?orientation des études et travaux
de recherche, le développement des
systèmes d?information, la publication de
guides méthodologiques partagés, des
révisions réglementaires et normatives, des
conventions ou partenariats, des initiatives
locales, etc.
Le futur PNSQA pourrait permettre de
consolider le réseau de surveillance des
pollens, notamment dans les territoires
d?outre-mer, et diffuser des messages de
prévention associés (possibilité d?une
expérimentation communauté
professionnelle territoriale de santé - CPTS).
Plan national de surveillance de la qualité
de l?air ambiant (PNSQA)
Plan d?action interministériel amiante (PAIA)
Le futur PAIA pourrait intégrer les éléments
suivants.
? Informer et accompagner les donneurs
d?ordre sur leurs obligations amiante avant
travaux, du repérage jusqu?à l?élimination
des déchets en passant par la protection
des travailleurs et du voisinage voire des
occupants des bâtiments.
? Réexaminer, au regard des études les plus
récentes, le seuil de déclenchement des
travaux de traitement de l?amiante.
? Poursuivre les actions relatives au repérage
de l?amiante à l?état naturel.
? Définir et mettre en oeuvre une doctrine de
travaux et/ou lors de vente des immeubles
occupés par les agents de l?État en conformité
avec la réglementation en matière de
traitement ou d?éradication de l?amiante.
? Poursuivre les actions en matière de
recherche d?innovations techniques dans le
domaine de la détection et du traitement
de l?amiante et publier leurs résultats.
47. https://www.toutsurlenvironnement.fr/amiante
74
En France, le radon serait responsable de
3 000 morts par an. Il serait aussi la seconde
cause de cancer du poumon, derrière le
tabagisme. La co-exposition au radon et au
tabac augmente de façon significative le risque
de développer un cancer du poumon.
La directive 2013/59/ Euratom précise que les
États membres établissent un plan d?action
national pour faire face aux risques à long terme
dus à l?exposition au radon dans les logements,
les bâtiments ouverts au public et les lieux de
travail pour toutes les formes d?entrée du radon,
qu?il provienne du sol, des matériaux de
construction ou de l?eau. Le 4e plan national
radon a été élaboré sous la coordination de
l?Autorité de sûreté nucléaire (ASN), et est
cosigné par les ministères chargés de l?écologie,
du travail et de la santé ainsi que l?ASN.
Le 4e plan s?inscrit dans la continuité du
précédent et s?articule avec le futur PNSE 4 en
positionnant le radon comme polluant de l?air
intérieur. Il se décline en trois axes : information
La seconde séquence des Assises de l?eau, dont
les conclusions ont été rendues en juillet 2019,
a été dédiée aux enjeux d?adaptation des
territoires aux changements climatiques et
notamment aux enjeux d?économie de la
ressource en eau. Les possibilités de
réutilisation de ressources alternatives d?eaux
non potables, dites eaux non conventionnelles,
ont été identifiées comme solution dont il
conviendrait d?analyser le potentiel en tant
que solution d?économie de la ressource en
eau. Il a été fixé, dans ce cadre, un objectif de
triplement des volumes d?eaux non
conventionnelles réutilisées d?ici à 2025.
? Intégrer des modules sur l?amiante dans les
actions de formation initiale et continue
des maîtres d?oeuvre, architectes et
professionnels de l?ingénierie et des futurs
professionnels du BTP. Créer une chaire
des métiers de l?amiante au sein du CNAM.
Radon
Dans le cadre de la mise en oeuvre des mesures des
Assises de l?eau (action 7 visant à tripler le volume
d?eaux non conventionnelles utilisées d?ici 2025)
et sensibilisation, amélioration des
connaissances, et radon et bâtiments.
Il intègrera les recommandations suivantes :
? Poursuivre l?information des gestionnaires
d?établissement recevant un public sensible
sur les modalités de remédiation et sur la
prévention du risque radon dans le neuf
(méthodes constructives préventives au travers
de webinaires et de supports documentaires).
? Accompagner les gestionnaires en cas de
dépassement lorsqu?il existe une
problématique occupants et travailleurs afin
de coordonner les messages de prévention.
? Suite à la mise en place de l?affichage
réglementaire des niveaux de radon dans
les zones prioritaires, accompagner les
gestionnaires dans la communication
auprès des occupants, en interministériel.
? Définir des modalités d?organisation de la
collecte des données de mesure du radon
permettant d?évaluer l?exposition de la
population.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de
l?action 7 de la seconde séquence
des Assises de l?eau, les objectifs suivants
devraient être intégrés :
? Améliorer la connaissance des risques
sanitaires liés à la réutilisation des eaux non
conventionnelles, dont les eaux grises, par la
mise en oeuvre d?études voire
d?expérimentations des procédés.
? Prendre en compte et accompagner le
public aux nouveaux usages des eaux non
conventionnelles à leur domicile, y compris
les publics vulnérables présentant des
pathologies à risque infectieux.
? Affirmer une priorité de retrait des
matériaux amiantés notamment sur les
toitures des bâtiments agricoles, les friches
industrielles, les écoles et autres bâtiments
à risques recevant du public.
Recommandations pour les évolutions futures des plans sectoriels
4e Plan National Santé Environnement
74
Tous les 5 ans depuis 2005, les pouvoirs
publics fixent les grandes orientations liées
à la santé au travail. L?enjeu est d?améliorer
durablement la prévention des risques
professionnels en fédérant tous les acteurs
concernés dans le monde de l?entreprise. Ce
plan est ensuite décliné en plans régionaux
de santé au travail (PRST). Le dernier PST,
publié en 2015, fixe 7 grandes orientations
pour les cinq prochaines années, avec un
accent particulier mis sur la prévention. Ce
plan marque un infléchissement majeur en
faveur d?une politique de prévention qui
anticipe les risques professionnels et
garantit la bonne santé des salariés plutôt
que de s?en tenir à une vision exclusivement
réparatrice. Il prend aussi pleinement en
compte la qualité de vie au travail.
En cohérence avec le PNSE 4, un accent
particulier pourrait être mis sur le travail de
nuit notamment chez les femmes, les
nanomatériaux, l?usage des produits
biocides, l?amiante, le radon, le bruit et les
ondes électromagnétiques.
Plan santé travail
75
GLOSSAIRE
AASQA Associations agréées de surveillance de
la qualité de l'air
ADEME Agence de la transition écologique
AFVAC Association française des vétérinaires
pour animaux de compagnie
AMI Appel à manifestation d'intérêt
ANAH Agence nationale de l?habitat
ANCT Agence nationale de la cohésion des
territoires
ANDPC Agence nationale du développement
professionnel continu
ANFR Agence nationale des fréquences
ANR Agence nationale de la recherche
ANRU Agence nationale pour la rénovation
urbaine
Anses
Agence nationale de sécurité sanitaire
de l'alimentation, de l'environnement et
du travail
ANTAI Agence nationale de traitement
automatisé des infractions
API Application Programming Interface
(Interface de programmation applicative)
APSF Association professionnelle de sages-
femmes
AQC Agence qualité construction
ARS Agence régionale de santé
ASN Autorité de sûreté nucléaire
BRGM Bureau de recherches géologiques et
minières
CDC Centre pour le contrôle et la prévention
de la maladie
Cerema
Centre d?études et d?expertise sur les
risques, l?environnement, la mobilité et
l?aménagement
CESC Comité d?éducation à la santé et à la
citoyenneté
CESE Conseil économique et social et
environnemental
CGDD Commissariat général au
développement durable
CIRAD
Centre de coopération internationale en
recherche agronomique pour le
développement
CIS Comité interministériel pour la santé
CLS Contrats locaux de santé
CNA Conseil national de l?alimentation
CNAM Conservatoire national des arts et
métiers
CNC Conseil national de la consommation
CNEV Centre national d'expertise sur les
vecteurs
CNFPT Centre national de la fonction publique
territoriale
CNL Campagne nationale logements
CNOPSAV Conseil national d'orientation de la
politique sanitaire animale et végétale
CNOV Conseil national de l?Ordre des
vétérinaires
CPTS Communauté professionnelle territoriale
de santé
CRPPE Centre régional de pathologies
professionnelles et environnementales
CRTE Contrat de relance et de transition
écologique
CSTB Centre scientifique et technique du
bâtiment
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DFGSM Diplôme de Formation Générale en
Sciences Médicales
DGAC Direction générale de l?aviation civile
DGAL Direction générale de l'alimentation
DGALN Direction générale de l'aménagement,
du logement et de la nature
DGCCRF
Direction générale de la concurrence, de
la consommation et de la répression des
fraudes
DGE Direction générale des Entreprises
DGER Direction générale des études et
recherches
76
4e Plan National Santé Environnement
77
DGESCO Direction générale de l'Enseignement
scolaire
DGESIP
Direction générale de l'Enseignement
supérieur et de l'Insertion
professionnelle
DGITM Direction générale des infrastructures,
des transports et de la mer
DGOS Direction générale de l?offre de soins
DGPR Direction générale de la prévention des
risques
DGS Direction générale de la santé
DHUP Direction de l?habitat, de l?urbanisme et
des paysages
DJEPVA Direction de la jeunesse, de l?éducation
populaire et de la vie associative
DPC Développement professionnel continu
DREAL Direction régionale de l?environnement,
de l?aménagement et du logement
EEE Espèces exotiques envahissantes
EFS Enceintes ferroviaires souterraines
EHESP École des hautes études en santé
publique
EIS Évaluation des impacts sur la santé
ENSV École nationale des services vétérinaires
EPCI Établissements publics de coopération
intercommunale
EPSA École promotrice de santé
ERP Établissement recevant du public
ETS Établissement sensible
FAO Organisation des Nations unies pour
l?alimentation et l?agriculture
FEE Bat Formation aux économies d?énergie des
entreprises du bâtiment
FRB Fondation pour la recherche en
biodiversité
GSE Groupe santé environnement
GT Groupe de travail
HAS Haute autorité de santé
HCSP Haut conseil de la santé publique
Ifremer Institut français de recherche pour
l'exploitation de la mer
IGN Institut géographique national
INERIS Institut national de l'environnement
industriel et des risques
INRAE
Institut national de recherche pour
l'agriculture, l'alimentation et
l'environnement
INSEE Institut national de la statistique et des
études économiques
Inserm Institut national de la santé et de la
recherche médicale
IRSN Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire
ISadOrA Intégration de la santé dans les
opérations d'aménagement
JDC Journée défense et citoyenneté
LCSQA Laboratoire central de surveillance de la
qualité de l?air
MAA Ministère de l'agriculture et de
l'alimentation
MC Ministère de la Culture
MCTRCT
Ministère de la Cohésion des Territoires
et des Relations avec les Collectivités
Territoriales
MEAE Ministère de l?Europe et des Affaires
Étrangères
MEFR Ministère de l?Économie, des Finances et
de la Relance
MENJS Ministère de l?Éducation Nationale, de la
Jeunesse et des Sports
MESRI Ministère de l?Enseignement Supérieur,
de la Recherche et de l?Innovation
MIG Mission d'intérêt général
MNHN Muséum national d'histoire naturelle
MOM Ministère de l?Outre-Mer
MSS Ministère des Solidarités et de la Santé
MTE Ministère de la Transition Écologique
MTEI Ministère du Travail, de l?Emploi et de
l?Insertion
NEC National Emission Ceiling, soit Plafonds
d?Émission Nationaux
OFB Office français de la biodiversité
76
PRÉPA Plan de réduction des émissions de
polluants atmosphériques
PRSE Plan régional de santé environnement
PRST Plan régional de santé au travail
PST Plan santé travail
PUF Particules ultrafines
QAI Qualité de l'air intérieur
REACH
Règlement européen n°1907/2006
concernant l'enregistrement, l'évaluation
et l'autorisation des substances
chimiques, ainsi que les restrictions
applicables à ces substances
REISTA Réduction des émissions industrielles
des substances toxiques dans l?air
RNSA Réseau national de surveillance
aérobiologique
SAGIR
Réseau de surveillance des maladies
infectieuses des oiseaux et des
mammifères sauvages terrestres
SCoT Schémas de cohérence territorial
SNB Stratégie nationale pour la biodiversité
SNGTV Société nationale des groupements
techniques vétérinaires
SNPE Stratégie nationale sur les perturbateurs
endocriniens
SNS Stratégie nationale de santé
SNU Service national universel
SNVEL Syndicat National des Vétérinaires
d?Exercice Libéral
SpF Santé publique France
SSES Service sanitaire des étudiants en santé
UFS Urbanisme favorable à la santé
UoFS Urbanisme opérationnel favorable à la
santé
USH Union sociale pour l'habitat
OIE Office national des épizooties
OMS Organisation mondiale de la santé
ONB Observatoire national de la biodiversité
OQAI Observatoire de la qualité de l'air
intérieur
ORSEC Organisation de la réponse de sécurité
civile
PAC Politique agricole commune
PAIA Plan d?action interministériel amiante
PAT Programmes alimentaires territoriaux
PBT Persistant Bioaccumulable et Toxique
PCAET Plan climat-air-énergie territorial
PDU Plan de déplacements urbains
PF-ESA Plateforme d'épidémio-surveillance en
santé animale
PFUE Présidence française du Conseil de
l?Union Européenne
PGSSE Plan de gestion de la sécurité sanitaire
des eaux
PIA Programme d'investissements d'avenir
PLU Plan local d'urbanisme
PNA Programme national de l?alimentation
PNACC Plan national d?adaptation au
changement climatique
PNNS Programme national nutrition santé
PNR EST Programme national de recherche
Environnement-Santé-Travail
PNSE Plan national santé environnement
PNSP Plan national de santé publique
PNSQA Plan national de surveillance de la
qualité de l?air ambiant
PEPR Programme et équipement prioritaire de
recherche
PPA Plan de protection de l?atmosphère
PPMS Plan particulier de mise en sûreté
PPR Programme prioritaire de recherche
Glossaire
78
78
(ATTENTION: OPTION ujours plus grand. En plus
des territoires ultramarins, il ne peut être
exclu un risque d?endémisation en
métropole, la colonisation par le moustique
tigre (Aedes albopictus) de l?ensemble
du territoire métropolitain étant difficile à
1re PARTIE Prévenir les maladies vectorielles transmises par
les moustiques
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
3938
stopper (près de 60 départements en
métropole colonisés à ce jour).
Dans ce contexte, l?organisation des
missions de prévention des maladies
vectorielles à moustiques a été consolidée
au niveau national, tout en laissant aux
territoires la possibilité de s?adapter en
fonction de leurs dynamiques et de leurs
enjeux. Pour simplifier la gouvernance de la
prévention des maladies vectorielles, un
décret - paru en 2019 - transfère aux
Agences régionales de santé (ARS) les
missions de surveillance entomologique des
espèces vectrices et d?intervention autour
des cas humains de maladies et intègre la
gestion des épidémies dans le dispositif
ORSEC (organisation de la réponse de
sécurité civile).
Pour assurer une lutte efficace contre les
moustiques vecteurs de maladies, il
convient de favoriser les actions participant
à une lutte intégrée, combinant prévention
et actions de lutte antivectorielle.
Ainsi, les efforts se poursuivront pour
élaborer des stratégies intersectorielles de
lutte contre les moustiques vecteurs, en
s?appuyant notamment sur la veille
entomologique, la veille épidémiologique et
le renforcement des campagnes préventives
d?information du public. En 2021, l?Anses
proposera des recommandations
permettant d?adapter les stratégies de lutte
à partir de référentiels dédiés. Santé
publique France explorera le rôle de
différents déterminants (environnementaux,
climatiques, sociologiques) dans
l?émergence des arboviroses en France
métropolitaine.
Il est également nécessaire de former les
différents professionnels, dans les
administrations, les collectivités, les
établissements de santé. D?ores et déjà, le
Centre national de la fonction publique
territoriale (CNFPT) a mis en place un module
d?autoformation destiné aux agents des
collectivités territoriales. L?École des hautes
études en santé publique (EHESP) propose
une formation sur les moustiques vecteurs, les
maladies vectorielles et la lutte antivectorielle.
En complément, un module d?autoformation
pour les ARS sera élaboré par l?EHESP et le
ministère de la Santé en 2021.
La mobilisation sociale et l?éducation
sanitaire sont des outils essentiels pour
prévenir les maladies vectorielles. L?État, les
collectivités territoriales, le tissu associatif et
les citoyens doivent être acteurs de la lutte
antivectorielle notamment en renforçant la
participation citoyenne à la surveillance de
l?implantation des vecteurs par le biais de
l?outil signalement moustique. Le guide pour
les collectivités souhaitant mettre en oeuvre
une lutte contre les moustiques vecteurs de
dengue, de chikungunya et de zika, publié
en 2016 par le centre national d?expertise
sur les vecteurs (CNEV) et le ministère de la
Santé, sera actualisé au regard du nouveau
dispositif réglementaire.
Au niveau national, des synergies
nécessaires à l?optimisation des actions
doivent être mises en place. À cette fin, une
feuille de route commune sera élaborée
entre les différents acteurs pour renforcer le
travail en réseau, apporter des réponses
rapides et disposer d?outils de reporting et
de pilotage communs.
L?utilisation des insecticides pour lutter
contre les moustiques vecteurs représente à
ce jour la principale méthode de lutte
antivectorielle. Les traitements chimiques
peuvent être préventifs, afin de lutter
contre les larves de moustiques ou curatifs
pour tuer les moustiques adultes autour des
cas « confirmés » ou « probables » de
maladies vectorielles (dengue, chikungunya).
La réglementation réduit le nombre de
produits disponibles sur le marché en raison
notamment de l?impact des insecticides sur
l?environnement et les espèces non-cibles,
avec pour conséquence le développement
de mécanismes de résistance par les
moustiques vecteurs aux substances
utilisées, c?est pourquoi il est nécessaire de
disposer rapidement d?une palette de
molécules diverses et efficaces, acceptable
au regard des risques associés. L?Anses
fournira en 2021 des recommandations sur
le suivi de la résistance aux biocides utilisés
dans la lutte antivectorielle sur le territoire
national ainsi que sur les stratégies de lutte
chimique pendant et hors épidémie et un
état des lieux des freins limitant le nombre
de produits utilisables à ce jour.
Enfin, dans ce contexte, les travaux sur les
alternatives à la lutte chimique doivent se
40
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre de signalements sur l?outil dédié
? Nombre de produits biocides au profil
moins défavorable sur le marché
? Nombre de professionnels intervenant dans
la lutte contre les punaises de lit certifiés/
labellisés
? Nombre de professionnels formés dans le
cadre du certibiocide
poursuivre. Plusieurs méthodes alternatives
font l?objet d?expérimentations
(principalement lâchers de moustiques
stérilisés ou infectés par Wolbachia). Les
organismes d?expertise seront saisis afin de
dresser un bilan de ces expérimentations au
niveau international et de rendre compte
de leur efficacité, des risques pour la santé
des écosystèmes et des réseaux de
surveillance à mettre en place pour suivre
ces impacts.
Ces actions pourront être complétées sur la
base des recommandations de la
Commission d?enquête de l?Assemblée
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de professionnels formés
? Nombre de collectivités impliquées dans la
mobilisation sociale et l?éducation sanitaire
2e PARTIE Lutter contre les nuisibles (punaises, cafards, rongeurs, etc.)
Les nuisibles, comme les punaises, cafards,
rongeurs ou moustiques, sont un sujet de
préoccupation récurrent des Français. Il est
nécessaire de leur proposer des méthodes
de détection et de lutte efficaces tout en
réduisant leur exposition aux produits
chimiques, en particulier par des méthodes
de lutte mécanique ou par l?utilisation de
produits aux profils peu défavorables pour
la santé humaine et l?environnement.
La promotion de méthodes durables de
lutte contre les nuisibles permettra
également de diminuer les rejets dans
l?environnement et de contribuer à la
prévention de la résistance des nuisibles aux
agents chimiques.
Des travaux d?expertise de l?Anses et du
Centre scientifique et technique du
bâtiment (CSTB) seront d?abord nécessaires
pour identifier, évaluer et expérimenter des
méthodes de détection et de lutte durable,
notamment pour les punaises de lit. Ensuite,
des actions de communication préventive
seront menées par Santé publique France
au plus près des réalités locales à partir de
2022 pour sensibiliser le grand public.
Dans le même temps, les sociétés
intervenant dans la lutte contre les nuisibles
seront accompagnées dans la conduite du
changement notamment à travers
l?évolution du certibiocide et la mise en
place d?un dispositif de certification ou de
labellisation spécifique pour les
professionnels intervenant dans la lutte
contre les punaises de lit.
Les fabricants de produits biocides destinés
à la lutte contre les nuisibles seront
accompagnés afin de faciliter l?autorisation
et la mise sur le marché de produits au profil
peu défavorable pour la santé humaine et
l?environnement.
Enfin, un outil de signalement des nuisibles
sera mis à disposition des Français afin que
chacun puisse contribuer à la surveillance
de ces nuisibles.
Ces actions pourront être complétées sur la
base des recommandations de la mission
confiée à l?Assemblée nationale par les
ministères chargés de la Cohésion des
territoires et du Logement afin d?élaborer
des propositions pour lutter contre les
punaises de lit, en prenant en compte
l?accessibilité des moyens de lutte et la
prévention pour tous.
nationale chargée d?évaluer les recherches,
la prévention et les politiques publiques à
mener contre la propagation des
moustiques Aedes et des maladies
vectorielles.
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
4140
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre d?espèces à impact sur la
santé humaine entrant dans le champ de
l?observatoire
? Nombre de référents communaux
3e PARTIE Mieux prévenir, surveiller et gérer les impacts en santé
humaine causés par les espèces exotiques envahissantes ou
proliférantes (ambroisie, chenilles processionnaires, etc.)
Certaines espèces, animales ou végétales,
exotiques envahissantes (EEE) ou
proliférantes localement, agissent
directement sur la santé humaine (allergie
respiratoire, risque en cas d?ingestion
ou de contact cutané). La rupture des
équilibres biologiques conduisant à la
prolifération accrue de ces aspects
représente une illustration forte du principe
« Une seule santé ».
L?ambroisie, plante exotique envahissante
provenant d?Amérique du Nord, représente
un enjeu de santé publique compte tenu de
son fort potentiel d?envahissement et de
son pollen hautement allergisant pour
l?homme. En région Auvergne-Rhône-Alpes,
région française la plus concernée,
l?Observatoire régional de santé a estimé
qu?en 2017 plus de 600 000 personnes (soit
environ 10 % de la population régionale) ont
consommé des soins en rapport avec
l?allergie au pollen d?ambroisie, ce qui a
représenté un coût total en termes de santé
de l?ordre de 41 millions d?euros.
D?autres espèces exotiques (berce du
Caucase, Datura, Physalie) ou locales (chenilles
processionnaires, papillon cendre en
Guyane?) appellent l?attention des pouvoirs
publics et de la population compte tenu des
atteintes à la santé qu?elles provoquent.
À ce titre, l?information et la formation des
professionnels et du grand public sont
nécessaires afin d?organiser et de coordonner
les mesures de lutte contre ces espèces à
impact sur la santé humaine, dans une
approche « Une seule santé », intégrant
également la santé des écosystèmes et en
promouvant des solutions fondées sur la nature.
Ainsi, dès 2021, les missions de
l?Observatoire des ambroisies seront
étendues à d?autres espèces afin de :
? rechercher, répertorier, valoriser et
diffuser la connaissance sur certaines
espèces d?intérêt et notamment
sur leurs effets sur la santé et les milieux ;
? valoriser et coordonner les actions
de prévention, de lutte, de formation
et d?information menées par
l?ensemble des acteurs territoriaux
(Agences régionales de santé,
services de l?Etat, collectivités,
Fédérations régionales de lutte contre
les organismes nuisibles, profession
vétérinaire, etc.). En 2022,
une boîte à outils nationale sera mise à
leur disposition (documents techniques,
cartographies des espèces ciblées) ;
? créer et diffuser, pour le grand public et
les professionnels, des outils de
surveillance, de prévention, en lien
notamment avec les acteurs de la
surveillance pollinique (RNSA, AASQA
et APSF) et de lutte contre certaines
espèces (création de pages internet
par espèce).
Mieux COMPRENDRE
et prévenir les cas de légionellose
Mieux GÉRER les risques sanitaires et
environnementaux des nanomatériaux
ACTION 12
ACTION 13
42
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de cas issus du système national
de notification de la légionellose (DO) et
évolution associée
La légionellose est une maladie à
déclaration obligatoire depuis 1987,
c?est une infection pulmonaire grave,
mortelle dans environ 10 % des cas et
causée par une bactérie nommée
Legionella. Il est constaté en France une
augmentation du nombre de cas.
Ainsi, en 2018, 2 133 cas de légionellose ont
été notifiés, représentant une augmentation
de 31 % par rapport à 2017 et de 75 % par
rapport à 2016, correspondant à un nombre
de cas jamais atteint en France
métropolitaine.
On observe une augmentation du nombre
de cas pour lesquels aucune source
d?exposition n?est identifiée et une
répartition inégale sur le territoire. Par
ailleurs, les réseaux de distribution d?eau
d?établissements recevant du public (ERP) et
les réseaux d?eau au domicile seraient les
sources de contamination les plus
probables. Enfin, la survenue des cas serait
influencée par les facteurs météorologiques.
L?enjeu principal est de prévenir la
légionellose et de réduire le nombre de cas
Les propriétés des nanomatériaux sont
utilisées pour de multiples
applications, telles que la pharmacie,
l?aéronautique et les nouvelles
technologies. Les risques induits par ces
substances sur l?environnement et la santé
restent souvent méconnus, compte tenu de
leur développement rapide et récent et du
au niveau le plus bas possible dans la
population française, par des actions ciblées
de prévention et de protection de la santé.
Aussi, à partir de 2021, Santé publique
France explorera la part potentielle due aux
contaminations à domicile (via les réseaux
de distribution d?eau) et identifiera de
quelle manière les facteurs météorologiques
peuvent contribuer à l?augmentation des
cas de la légionellose. Les résultats de ces
travaux permettront de disposer d?outils
pour mieux maîtriser le risque de légionelles
et améliorer la prévention, au plus proche
des besoins des acteurs territoriaux.
manque de recul ou de données pour
évaluer leurs effets.
Au niveau européen, les nanomatériaux, sous
des définitions parfois hétérogènes, sont pris
en compte dans plusieurs règlements relatifs
aux produits chimiques, aux produits
cosmétiques, aux additifs alimentaires ou
encore aux nouveaux aliments. L?absence de
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
La recommandation n°2011/696/UE de la
Commission européenne propose une
définition et des critères communs pour
caractériser les substances à l?état
nanoparticulaire en termes de taille,
distribution, surface spécifique, etc.36
Plusieurs règlements européens (règlements
biocides, cosmétiques, nouveaux aliments,
informations des consommateurs sur les
denrées alimentaires) ont adapté la définition
existante aux spécificités de leur secteur,
complexifiant leur gestion.
La Commission européenne a le projet,
depuis 2018, d?harmoniser la définition des
nanomatériaux. La stratégie européenne sur
les produits chimiques prévoit de le faire en
2021, par une voie juridiquement
Il convient d?améliorer la qualité des
données déclarées dans le registre R-Nano
et d?optimiser l?accès aux données du
registre par des organismes scientifiques ou
d?expertise ainsi que la publication des
données en tenant compte des
dispositions législatives et réglementaires
contraignante (« legally binding mechanism »).
La France se mobilisera et participera aux
travaux communautaires pour l?adoption
d?une définition harmonisée ambitieuse et
protectrice des citoyens et de
l?environnement des nanomatériaux au
niveau européen.
4342
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Participation des autorités françaises aux
travaux de la Commission européenne sur la
définition du terme « nanomatériau »
1re PARTIE Appuyer l?adoption d?une définition harmonisée
des nanomatériaux au niveau européen
définition harmonisée des nanomatériaux
rend difficile leur gestion.
En France, un dispositif de déclaration
obligatoire sur la majorité de la chaîne de
production et approvisionnement, appelé
R-Nano, a été mis en place pour compléter les
connaissances sur l?utilisation des
nanomatériaux.
Des obligations législatives ou réglementaires
d?étiquetage de la présence de nanomatériaux
existent ? du moins pour ceux qui sont
autorisés ou non interdits - dans certains
secteurs (alimentation, cosmétiques par
exemple) mais les contrôles menés par la
DGCCRF montrent que le taux de non-
respect de ces obligations reste important.
Pour mieux connaître les risques liés aux
nanomatériaux, l?Anses a été chargée par
l?Étatde mener des travaux sur la présence de
nanomatériaux dans l?alimentation (additifs et
ingrédients alimentaires) et les risques
associés. Ces travaux, qui sont toujours en
cours, soulèvent la question de l?utilité de
l?usage de ces nanomatériaux lorsque des
incertitudes ou des indices existent sur leurs
potentiels effets sanitaires.
Cette action comprendra donc plusieurs
volets, en lien avec les éléments évoqués
ci-dessus et dont les résultats seront présentés
par la France lors des travaux prévus par la
Commission européenne dans le cadre de la
mise en oeuvre de la stratégie européenne des
produits chimiques présentée par la
Commission européenne en octobre 2020.
36. Extrait de la recommandation n°2011/696/UE de la Commission européenne : « On entend par « nanomatériau »
un matériau naturel, formé accidentellement ou manufacturé contenant des particules libres, sous forme d?agrégat ou
sous forme d?agglomérat, dont au moins 50 % des particules, dans la répartition numérique par taille, présentent une ou
plusieurs dimensions externes se situant entre 1 nm et 100 nm.»
2e PARTIE Améliorer la connaissance sur l?usage des nanomatériaux
en matière de droit à l?information en
matière environnementale et de protection
du secret des affaires.
Pour simplifier les obligations des industriels et
assurer une plus grande protection des
Européens et de l?environnement, il parait utile
d?élargir le dispositif à l?échelle européenne.
L?action vise à :
? Réaliser un bilan des connaissances en
identifiant la contribution des formes
nanospécifiques aux effets sur
l?environnement et la santé humaine
observés ;
? Mieux identifier les caractéristiques
physico chimiques des nanoparticules
en lien avec leurs interactions avec
le vivant ;
? Réaliser des évaluations des risques de
substances sous forme de nanomatériaux
dans le cadre des règlements européens.
L?action vise à :
? augmenter le nombre de contrôles menés
sur la présence de nanomatériaux dans
différents types de produits
commercialisés auprès du grand public ;
44
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEURS
? Accès des données au Haut Conseil de la
santé publique
? Nombre de contrôles relatifs aux obligations
règlementaires des industriels (règlementation
Reach et déclaration R-Nano)
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Nombre d?évaluations des risques de
substances sous forme de nanomatériaux
Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2020, les
industriels doivent réactualiser les dossiers
d?enregistrement REACH et y intégrer des
informations sur les nanomatériaux. À ce
jour, peu de dossiers ont été mis à jour, un
effort doit encore être fait pour que la
réactualisation des enregistrements soit
complète.
Cette première sous-action vise ainsi à
travailler avec les parties prenantes sur la
fiabilisation des données du registre R-nano,
faciliter l?accès aux données du registre
R-nano au HCSP, identifier avec les parties
prenantes les autres acteurs pour lesquels il
serait pertinent d?ouvrir l?accès à ces
données et contrôler le respect des
obligations déclaratives dans le registre
R-nano. Cette action permettra d?exploiter
davantage les données du registre, par
exemple pour mieux cartographier les
usages des nanomatériaux et identifier
finement les secteurs utilisateurs années
après années.
Dans le cadre de cette sous-action, des
contrôles seront également menés auprès
des industriels afin de s?assurer de la mise à
jour des dossiers d?enregistrement REACH
des substances de forme nanoparticulaire.
Enfin, la France présentera le registre
R-Nano, ses modalités d?exploitation, les
évolutions prévues et celles déjà mises en
oeuvre aux autorités des États membres de
l?Union européenne dans le cadre des
travaux de la Commission européenne sur le
sujet des nanomatériaux afin de promouvoir
le principe de son extension à l?échelle
européenne.
4e PARTIE Mieux respecter les obligations relatives à la présence de
nanomatériaux dans les objets du quotidien et étendre celles
relatives à l?étiquetage à d?autres secteurs
3e PARTIE Améliorer la connaissance sur les risques sanitaires et
environnementaux associés aux nanomatériaux
? sur la base du recensement de l?usage
des nanomatériaux effectué par l?Anses,
porter au niveau européen la mise en
place d?un étiquetage de la présence
des nanomatériaux sur les produits de
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
En s?appuyant sur la méthodologie de
recensement de l?usage des nanomatériaux
puis d?évaluation des risques développée
par l?Anses dans le cadre alimentaire, il sera
demandé à l?Anses, en lien avec l?INERIS,
d?établir un recensement de l?usage des
nanomatériaux (en mobilisant notamment
le registre R-Nano et des résultats d?analyse
d?articles) dans les autres secteurs,
notamment les cosmétiques, jouets et
textiles.
Le Conseil économique social et
environnemental (CESE) sera saisi sur la base
des recensements de l?usage des
nanomatériaux dans le secteur alimentaire
et les autres secteurs établis par l?Anses afin
de déterminer les usages qui présentent une
utilité collective et ceux dont l?utilité est
moins évidente.
Pour ces derniers usages, les industriels
seront invités à substituer ces
nanomatériaux. La France en informera la
Commission européenne afin que cette
démarche soit généralisée au niveau de
l?Union européenne.
Par ailleurs, l?Anses sera appelée à mener des
évaluations des risques. Au regard de ces
évaluations, si l?incertitude ou les indices sur
les risques potentiels le justifient, l?État
règlementera ces usages après notification
auprès de la Commission européenne à
l?instar de la suspension de l?additif E171 qui
est entrée en vigueur le 1er janvier dernier.
4544
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEURS
? Nombre d?industriels engagés dans une
démarche de substitution volontaire suite aux
travaux du CESE sur les usages ne présentant
pas une utilité collective
? Nombre de mesures adoptées suite aux
évaluations menées par l?Anses
PILOTES
? MEF/DGCCRF
? Directions compétentes sur les secteurs
retenus pour le portage de la mise en place
d?un étiquetage
?INDICATEUR
? Nombre de contrôles relatifs à la présence
de nanomatériaux
5e PARTIE Encadrer les nanomatériaux qui ne présentent pas
une utilité forte et qui peuvent présenter des risques
grande consommation qui ne sont pas
encore soumis à cette obligation,
notamment pour les objets au contact
avec le corps.
Une campagne nationale de mesures des
polluants dans l?air intérieur des logements
français a été réalisée entre 2003 et 2005
par l?Observatoire de la qualité d?air
intérieur (OQAI). Avec un échantillon
de 600 logements, représentatif du parc
métropolitain existant, elle a permis de
dresser un premier état de la pollution de
l?air intérieur dans les logements français.
Plus de 15 ans après, une nouvelle
campagne nationale logements (CNL2)
sera réalisée (2020-2023), afin de pouvoir
disposer d?une image à jour de la qualité
d?air intérieur dans les logements français.
Elle permettra de tenir compte de
l?évolution du parc (rénovations, nouvelles
exigences réglementaires, contexte de
changement climatique?), des matériaux
de construction, des produits de grande
consommation installés dans les logements
et des pratiques des occupants.
La CNL2 permettra :
? d?estimer l?évolution de la qualité de l?air
intérieur et de l?exposition de la
population sur 15 ans à l?échelle nationale,
basée sur la comparaison des mesures
de polluants communs à ces deux
campagnes (une soixantaine de
substances) ;
? d?enrichir les connaissances sur la qualité
d?air intérieur notamment par la mesure
de l?exposition à une quarantaine de
AMÉLIORER
la qualité de l?air intérieur au-delà des
actions à la source sur les produits
ménagers et les biocides
ACTION 14
46
Les modes de vie actuels conduisent
la population française à passer
80 % de son temps à l?intérieur de
bâtiments ou dans des espaces clos
(logements, bureaux, établissements
scolaires, transports, lieux confinés du
spectacle, etc.), où de nombreux polluants
peuvent être présents notamment dans l?air
que l?on respire. Ces polluants sont de nature
variée : chimique (exemple : composés
organiques volatils), biologique (exemples :
moisissures, bactéries, virus) et physique
(exemples : particules, fibres, radon), et
peuvent avoir des effets néfastes sur notre
santé. La qualité de l?air intérieur représente
donc un enjeu important en matière de
santé publique.
Depuis les années 2010, plusieurs actions
ont été mises en place par les pouvoirs
publics, notamment:
? l?interdiction de sources dangereuses
(exemple : interdiction de l?utilisation du
perchloréthylène dans les pressings à
proximité des habitations),
? l?étiquetage des produits en fonction de
leurs émissions (exemple : produits de
construction et de décoration),
? l?étiquetage des produits désodorisants à
combustion (bougies, encens) sur les
informations de sécurité pour l?utilisateur,
? l?information du grand public (exemple :
application « un bon air chez moi » et des
personnes sensibles (exemple : conseillers
en environnement intérieur au sein des
hôpitaux).
Au-delà de ces mesures mises en place dont
certaines sont toujours en cours, les actions
suivantes ont été considérées comme
prioritaires dans le cadre d?une approche
globale visant à améliorer la qualité de l?air
intérieur.
1re PARTIE Mieux connaître la qualité de l?air à l?intérieur des logements
en France
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
4746
PILOTES
? MTE/DGALN-DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de logements investigués chaque
année sur la période des trois ans
PILOTE
? MTE/DGALN
?INDICATEURS
? Nombre de signataires de la charte
d?engagement
? Nombre de formations ayant intégré
nouvellement un module QAI
nouvelles substances jugées prioritaires en
termes d?impact sur la santé ainsi que
d?une centaine de substances
phytosanitaires;
? de disposer, par l?utilisation de capteurs
de mesure innovants, de connaissances
sur la dynamique de certains polluants
(c?est-à-dire de visualiser les variations
de concentrations sur une journée,
une semaine? et ainsi d?identifier des pics
de pollution);
? de réaliser des croisements entre les
données sur la qualité d?air intérieur
et les données de santé recueillies, pour
les occupants des logements de la CNL2,
dans le cadre de partenariats avec d?une
part la grande enquête européenne de
santé « EHIS 2019 », d?autre part Santé
publique France (données de santé
respiratoire et allergique) ;
? de faire des croisements entre la qualité
de l?air intérieur des logements et les
pratiques de leurs occupants susceptibles
d?avoir un impact sur celle-ci et recueillies
par questionnaires par des enquêteurs
qualifiés.
Des études ont montré que la QAI dans un
bâtiment peut être affectée dès la phase
chantier par certaines pratiques : matériaux
stockés à l?extérieur développant des
moisissures, gaines de ventilation qui
emmagasinent des poussières, mauvaise
installation de la ventilation, peinture très
polluante utilisée pour les finitions, etc.
Aussi, il est important que les acteurs du
bâtiment connaissent et prennent en
compte les sources de pollution de l?air
intérieur à chaque étape de la réalisation
d?un bâtiment.
Les outils de formation existant au niveau
régional ou national intégrant la qualité de
l?air intérieur, recensés récemment par le
Cerema, sont parfois peu exploités par les
professionnels par manque de temps ou de
sensibilisation à cette thématique.
L?action consistera à :
? réunir les fédérations du bâtiment et leur
proposer la signature d?une charte
d?engagement ;
? accompagner les projets portés par ces
fédérations, en fonction des besoins et
des intérêts identifiés pour chaque filière :
création ou complément de modules de
formation initiés par ces acteurs,
intégration de la QAI dans des formations
continues ou initiales existantes, etc. ;
? diffuser et valoriser des actions et des
guides de bonnes pratiques en phase de
chantier ou pour la maintenance des
bâtiments.
Des rapprochements sont à envisager avec
les différentes initiatives déjà lancées, par
exemple le programme FEE Bat (formation
aux économies d?énergie des entreprises du
bâtiment) ou les ressources de l?AQC
(agence qualité construction), telles que des
guides méthodologiques et des plaquettes
techniques relatifs à la prise en compte de
la QAI dans les chantiers.
2e PARTIE Accompagner les acteurs du bâtiment sur les enjeux
de la qualité de l?air intérieur
Chaque année, l?État réalise des contrôles
dans un échantillon de logements neufs afin
de vérifier que l?installation du système de
ventilation a été réalisée de façon conforme
à la réglementation. Le bilan de ces
contrôles montre que dans 40 à 50 % des
cas, les débits d?évacuation de l?air pollué
sont inférieurs aux débits fixés par la
réglementation, ce qui peut avoir un impact
sur la qualité de l?air intérieur. Ces résultats
sont principalement liés à une mauvaise
installation de ces systèmes de ventilation.
L?action consiste en une obligation, pour le
maître d?ouvrage de bâtiments neufs, de
vérification des installations de ventilation.
Des vérifications visuelles et des mesures
(débits ou pressions d?air), opérées à la
réception du bâtiment, s?appuieront sur le
protocole de vérification des installations
de ventilation « PROMEVENT », et pourront
être réalisées dans le cadre d?un
autocontrôle ou par une tierce partie.
Dans l?objectif de protéger la santé des
populations sensibles (nourrissons, enfants,
etc.), la réglementation actuelle impose une
surveillance de la qualité de l?air intérieur
(QAI) dans certains établissements recevant
du public (ERP) (crèches, écoles, etc.) tous
les sept ans. Elle vise à :
? évaluer l?état des moyens d?aération ;
? mieux identifier la présence de certains
polluants dans l?air, à partir de mesures des
polluants réglementaires ou d?un
autodiagnostic.
Cette surveillance concerne les crèches et
les écoles depuis 2018, les collèges, lycées et
accueils de loisirs à compter de 2020, puis
sera étendue en 2023 à certains autres
établissements recevant du public.
Le retour d?expérience sur cette surveillance
fait émerger l?intérêt des autodiagnostics
car ils rendent les collectivités actrices de la
QAI, ce qui est un facteur important
d?appropriation de la réglementation.
48
PILOTE
?MTE/DGALN
?INDICATEUR
? Taux de non-conformité à la réglementation
aération/ventilation des bâtiments et suivi de
l?évolution dans le temps
4e PARTIE Améliorer la qualité de l?air intérieur des établissements
accueillant des populations sensibles en continu et notamment
aux moments clés de la vie du bâtiment
3e PARTIE Rendre obligatoire la vérification des installations de
ventilation lors de la réception des bâtiments neufs
Par ailleurs, les mesures de polluants sur
une périodicité de 7 ans, jugée trop longue,
ne permettent ni un suivi dans le temps
ni une amélioration réelle de la QAI.
Le retour d?expérience a mis en évidence
l?intérêt de suivre la QAI à certains moments
clés de la « vie d?un bâtiment » : construction
et aménagements ou rénovations majeurs
(par exemple : rénovation des revêtements
de sols ou des fenêtres, travaux de
modification de la structure du bâtiment).
Cette action vise donc à faire évoluer cette
surveillance pour faciliter son appropriation
par les acteurs concernés et permettre une
amélioration continue de la qualité de l?air
intérieur. Le nouveau dispositif de
surveillance, mis en application à compter
de 2021, s?appuiera sur :
1. l?évaluation annuelle et simple des
moyens d?aération, par les gestionnaires
de bâtiment, accompagnée de conseils
d?entretien ;
Dans un premier temps, cette obligation
s?appliquera aux bâtiments neufs
d?habitation, en s?appuyant sur le protocole
« PROMEVENT Résidentiel ». Cette
disposition sera intégrée dans le cadre de la
réglementation environnementale des
bâtiments 2020 (RE 2020).
Lorsque le protocole « PROMEVENT
Tertiaire » sera finalisé et validé, l?obligation
de vérification à réception des installations
de ventilation mécanique pourra être
étendue aux bâtiments tertiaires neufs.
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
Le diagnostic de performance énergétique
intégrera une information sur les conditions
d?aération et de ventilation à partir
de l?été 2021.
Cette modification permettra de mieux
sensibiliser le grand public aux enjeux de
qualité de l?air intérieur, d?inciter les
propriétaires mettant leur bien en location
ou en vente à être attentifs aux conditions
d?aération et de ventilation de leur bien.
En France, sept agglomérations37 disposent
d?enceintes ferroviaires souterraines38 (EFS),
souvent appelées « métros », afin d?assurer
le transport collectif de voyageurs. L?activité
des trains circulant dans les EFS et leur
maintenance entraînent l?émission dans l?air
de divers polluants tels que des particules,
qui contiennent des métaux : c?est
principalement le freinage (en particulier les
frottements intenses), l?usure du matériel
(freins, roues, rails?) et les travaux
d?entretien du matériel (meulage des rails?)
qui vont constituer des sources de pollution
dans l?air des différents espaces des EFS
4948
PILOTES
? MTE/DGALN-DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de mesures des polluants
réglementaires réalisées
PILOTE
? MTE/DGALN
5e PARTIE Intégrer une information sur les conditions d?aération et
de ventilation dans le diagnostic de performance énergétique
6e PARTIE Améliorer la qualité de l?air à l?intérieur des enceintes
ferroviaires souterraines
2. la réalisation d?un auto-diagnostic régulier
de la QAI à répéter au cours du temps ;
3. les mesures des polluants réglementaires
(formaldéhyde, benzène, CO2,
perchloréthylène pour les établissements
contigus à un pressing) obligatoires
réalisées à certains moments clés de la vie
des bâtiments par un organisme
accrédité.
Un guide de recommandations relatif au
nouveau dispositif de la surveillance dans
des établissements accueillant des
populations sensibles en continu et
précisant les moments clés de la vie d?un
bâtiment sera mis à disposition. Il permettra
de prendre en compte la QAI en
construction neuve, lors de rénovations
importantes et tout autre événement
pouvant impacter la QAI dans un bâtiment.
fréquentés par les voyageurs et/ou les
travailleurs.
Si la qualité de l?air des EFS n?est pas
réglementée à l?instar de certains
établissements recevant du public,
elle constitue une préoccupation depuis
de nombreuses années au regard de son
impact potentiel sur la santé des personnes
exposées. Aussi, dès les années 2000, le
Conseil supérieur d?hygiène publique de
France avait émis plusieurs avis relatifs à la
surveillance de la qualité de l?air intérieur
(QAI) dans les EFS et aux actions de gestion
pouvant être prises pour l?améliorer.
37. Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rennes, Rouen et Toulouse.
38. Ensemble des espaces couverts situés en dessous du niveau du sol, connectés à une voie de transport ferroviaire
souterraine. Les configurations des réseaux présents sur le territoire national sont différentes allant de petits réseaux disposant
d?une seule ligne de métro avec une trentaine de stations aériennes et souterraines à de plus importants pouvant atteindre
plus d?une dizaine de lignes avec plus de trois cents stations. Le nombre de stations souterraines est également variable.
La majorité des réseaux d?EFS a ainsi fait
l?objet de campagnes de mesures
ponctuelles de caractérisation de sa qualité
de l?air. Cependant, ces campagnes de
mesures, réalisées indépendamment les
unes des autres, ont porté sur des polluants
et des méthodes de mesures différents, ce
qui ne permet pas les comparaisons d?un
réseau à l?autre, voire parfois d?une date à
l?autre pour un même réseau. La disparité de
ces résultats de mesures rend difficile
l?évaluation de l?exposition des personnes à
la qualité de l?air dans les EFS et, par voie de
conséquence, l?estimation des risques
associés.
Par ailleurs, si ces campagnes de mesures
ponctuelles ont ciblé la pollution chimique
de l?air, la question de la pollution
microbiologique (bactéries, virus,
moisissures?) de l?air des EFS se pose
également, compte tenu de la
fréquentation importante de ces espaces
majoritairement clos et restreints. Cette
question a été en particulier mise en avant
dans le contexte de l?épidémie de Covid-19.
50
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de mesures harmonisées
de la qualité de l?air dans les
enceintes ferroviaires souterraines.
Cette action vise à améliorer les
connaissances sur la pollution de l?air
intérieur dans les EFS, et s?appuiera sur :
? la mise à disposition auprès des opérateurs
d?EFS et des autorités organisatrices des
transports d?un guide de
recommandations pour la réalisation de
mesures des particules et des métaux
qu?elles contiennent, selon une approche
harmonisée, avec des retours d?expérience
réguliers sur la mise en oeuvre de ces
mesures et les résultats obtenus ;
? la réalisation d?une expertise sur la pertinence
et la faisabilité de mesurer des polluants
microbiologiques (en premier lieu le virus
SARS-CoV-2) dans les EFS et autres ERP.
RÉDUIRE
l?exposition au bruit
ACTION 15
Notre exposition croissante à des
niveaux sonores élevés, dans les
lieux que nous fréquentons (bars,
commerces?), ou par l?utilisation
croissante d?écouteurs ou de casques
notamment chez les enfants et les jeunes,
constitue une préoccupation de santé
publique. En effet, cette exposition peut
conduire à des dommages irréversibles sur
nos oreilles (perte auditive, acouphènes) avec
des conséquences néfastes sur le bien-être,
le développement intellectuel, les relations
sociales, et la santé (maladies cardio-
vasculaires...). Il est donc nécessaire de faire
connaître les comportements permettant de
profiter de la musique et des sons amplifiés
tout en préservant son capital auditif.
Par ailleurs, cette exposition au bruit dès le
plus jeune âge va accélérer le phénomène
naturel de perte auditive avec l?âge. Cette
perte auditive prématurée doit être évitée
car elle est associée à un risque d?isolement
progressif, de perte d?autonomie et de
troubles neurocognitifs.
Cette action fera connaître aux enfants et
aux jeunes les comportements qui
permettent de profiter de l?écoute de
musiques et de sons amplifiés, tout en
préservant son capital auditif, avec :
1re PARTIE Prendre soin de son audition tout au long de la vie
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
5150
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre d?autotests auditifs téléchargés ou
utilisés
? Nombre de personnes ayant bénéficié de
l?offre 100% santé audiologie
? à partir de 2021, le lancement de
campagnes de communication sur les
bons gestes à adopter (en lieux festifs,
avec un casque ou des écouteurs?) dans le
prolongement des actions déjà engagées ;
? à partir de 2022, le développement,
avec les plateformes d?écoute musicale ou
audiovisuelles qui se porteront volontaires,
d?un système d?alerte et d?information
quand le niveau d?exposition devient
dangereux pour la santé.
Cette action favorisera également le
repérage des personnes souffrant de
déficiences auditives par un dépistage
accessible, avec :
? dès 2020, l?identification d?un autotest auditif
performant et simple à utiliser pour tous ;
? à partir de 2021, le déploiement de
stratégies de diffusion de cet autotest
Certains bâtiments (logements, hôpitaux,
écoles, etc.) subissent les nuisances sonores
d?infrastructures de transport routier,
ferroviaire ou aérien. L?exposition
permanente au bruit et aux pics de bruit de
ces infrastructures a un impact sanitaire
négatif et peut entraîner notamment
troubles du sommeil, gêne, fatigue, baisse
des capacités d?attention et retard dans les
apprentissages, et contribuer à certaines
pathologies telles que des maladies
cardiovasculaires. Ces bâtiments sont parfois
également insuffisamment isolés
thermiquement. Or, les dispositifs d?aides aux
propriétaires pour les rénovations thermique
et acoustique sont distincts
et il est actuellement difficile de bénéficier
des deux aides conjointement et de
programmer en même temps les deux
rénovations. De plus, le coût lié à chacun
de ses travaux et le plafonnement des
dispositifs d?aide conduisent un certain
nombre de citoyens exposés aux nuisances à
renoncer à tous travaux de rénovation.
Ainsi, seule une approche combinant
rénovation thermique et isolation acoustique
permettrait de concilier des objectifs de
réduction des consommations énergétiques
auditif auprès du grand public et des
professionnels afin de repérer, puis
diagnostiquer et prendre en charge les
déficits auditifs.
Des actions de sensibilisation sur les risques
auditifs pourront également être conduites
dans le cadre du service national universel
(SNU) auprès des jeunes (cf. action 7).
et une diminution significative des nuisances
liées à la surexposition aux bruits.
Les cibles du couplage entre rénovations
thermique et acoustique sont :
? pour le secteur aérien, les propriétaires
des bâtiments situés dans le plan de gêne
sonore d?un aéroport, en particulier ceux
dont les revenus sont les plus faibles ;
? pour les secteurs routiers et ferroviaires, les
locataires des bâtiments des parcs des
bailleurs sociaux exposés à des niveaux
élevés de bruits d?infrastructures de
transports terrestres.
Afin de mieux aider les propriétaires de
bâtiments nécessitant une double
rénovation, il est proposé à titre
expérimental trois actions ciblées :
? conditionner dans un premier temps les
aides à la rénovation thermique des
logements lors d?opérations importantes
de rénovation thermique à un couplage
avec une rénovation acoustique dans des
zones ciblées (par exemple des projets
ANRU ou projets importants financés par
l?ANAH dans des zones comportant des
points noirs du bruit puis fixer la
2e PARTIE Associer rénovations énergétique et acoustique dans le
logement social autour des axes routiers et ferroviaires et dans les
bâtiments autour des aéroports
procédure de demande d?aide ainsi que le
niveau de cette aide vers une
généralisation au plan national pour les
bâtiments à proximité d?un lieu bruyant
identifié par les cartes de bruit ;
? dans le secteur des transports terrestres,
travailler avec l?Union sociale pour
l?habitat (USH) et Action Logement afin de
déterminer des actions phare sur des
travaux de rénovation importants de leur
parc entrant dans le champ de l?action et
définir un système d?aide équivalent ou
complémentaire à l?ÉcoPLS ;
? pour le secteur aérien, renforcer les
informations données aux riverains des
plateformes aéroportuaires et mettre en
place des dispositifs d?accompagnement à
la réalisation de travaux alliant rénovation
thermique et acoustique, en commençant
sur le périmètre de deux aéroports dotés
d?un plan de gêne sonore (Orly et
Toulouse), sous le pilotage des préfet et
52
PILOTES
? MTE/DGPR-DHUP-DGAC
?INDICATEUR
? Nombre de foyers ayant bénéficié d?une
double rénovation thermique et acoustique
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de labels délivrés
sous-préfet concernés et en lien avec les
exploitants des aéroports.
Les acteurs locaux doivent pouvoir faciliter la
coordination de ces dispositifs et des actions
spécifiques pour les ménages les plus modestes
peuvent notamment être mises en oeuvre.
Pour les secteurs routier et ferroviaire, la
possible extension du prêt ÉcoPLS pour
aider les organismes de logements sociaux à
financer la rénovation acoustique sera
étudiée. Si l?étude est conclusive, le prêt
ÉcoPLS sera modifié en conséquence.
Du matin au soir, nos oreilles sont sollicitées par
divers bruits généralement non désirés et à des
niveaux sonores pouvant être élevés : bruits
des transports motorisés, des klaxons et des
sirènes, musique diffusée dans les commerces,
bruits des chantiers, etc.
Le confinement lié à la crise de la Covid-19 a eu
pour effet de réduire les nuisances sonores en
ville et de permettre à de nombreux Français
de prendre conscience des bruits subis au
quotidien et d?apprécier cette période de
calme dans les espaces partagés dont la
biodiversité a également pu bénéficier.
Le maire est le principal acteur de la gestion
des situations de bruits de voisinage. Il peut
aussi être le principal promoteur de
moments calmes et d?espaces apaisés.
Cependant, en pratique, ses moyens se
heurtent à plusieurs freins limitant son
action, notamment la difficulté à constater
les bruits pour pouvoir sanctionner.
Ainsi pour accroître la tranquillité globale en
luttant contre les bruits créant une gêne :
? les communes, les entreprises, les
établissements recevant du public, pourront
créer des espaces calmes, dans les lieux
publics ou partagés, préservés du bruit des
transports et des autres sources de bruits
(bruits continus de ventilation, bruits de
comportements, sons amplifiés dans les
magasins...), y compris des espaces arborés
propices à la faune. Dès 2022, les premiers
« espaces calmes » labellisés seront créés sur
le fondement d?une réflexion collective
prenant en compte l?ensemble des éléments
qui peuvent favoriser le sentiment de calme
et en bénéficiant de l?expérience des
« zones calmes ». Ces « espaces calmes »
pourront être des lieux favorables à la nature
et à la préservation du patrimoine ;
? les employeurs et les enseignants pourront
prévoir, dès 2022, des moments apaisés
pendant les temps d?activités
professionnelles, scolaires, culturelles,
sportives, de loisirs... ;
? les maires pourront constater et sanctionner
plus facilement les bruits de voisinage,
notamment par l?usage de sonomètres
d?utilisation simplifiée, le droit pourra alors
être adapté en tant que de besoin.
3e PARTIE Améliorer la tranquillité sonore des citoyens
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
5352
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de collectivités ayant participé
durant toute la durée de l?expérimentation
Le bruit généré par la conduite et par les
véhicules anormalement bruyants fait partie
des bruits très souvent cités par les Français.
Le bruit excessif des véhicules (voitures,
deux roues motorisées, camions?) peut
entraîner des troubles du sommeil,
notamment s?il est produit la nuit.
La réglementation actuelle permet aux
forces de police de verbaliser le conducteur
d?un véhicule non conforme (classiquement
avec un pot d?échappement modifié ou une
customisation excessive) mais celle-ci est
difficile à mettre en oeuvre : sur 24 millions
de contraventions dans le domaine de la
sécurité routière, 20 000 concernent
l?utilisation de véhicules à des régimes
élevés ou modifiés illégalement.
Pour mieux protéger les riverains, une
expérimentation de radars sonores fixes
sera menée afin de pouvoir sanctionner
automatiquement les véhicules
anormalement bruyants sur les réseaux
routiers. Cette expérimentation est prévue
dans la loi d?orientation des mobilités.
Cette action se décline selon les mesures
suivantes :
? Expérimentation de radars sonores :
- tests sur piste afin d?opérer les réglages et
de vérifier que les radars mesurent
correctement le niveau sonore des
véhicules les plus bruyants et déterminer
les limites des appareils ;
- installation au second semestre 2021 de
radars sonores expérimentaux par des
collectivités volontaires pour les tester
dans certaines rues ou routes dont ils ont
la gestion.
? Mise en place de sanctions automatisées
en lien avec l?ANTAI.
4e PARTIE Expérimenter les radars sonores pour les véhicules
motorisés et élargir les compétences de l?Agence nationale de
traitement automatisé des infractions (ANTAI)
4e Plan National Santé Environnement
5555
Démultiplier les actions
concrètes menées par les
collectivités dans les territoires
AXE
? ACTION 16
Créer une plateforme collaborative pour les collectivités et renforcer
l?expertise des territoires pour réduire les inégalités sociales et territoriales
en santé environnement
? ACTION 17
Renforcer la sensibilisation des urbanistes et aménageurs des territoires
pour mieux prendre en compte la santé environnement
4e PLAN NATIONAL SANTÉ ENVIRONNEMENT
3
CRÉER
une plateforme collaborative pour les
collectivités et renforcer l?expertise des
territoires pour réduire les inégalités sociales
et territoriales en santé environnement
ACTION 16
56
Axe 3 ? Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires
PILOTE
? Cerema
?INDICATEURS
? Nombre de projets soumis et publiés sur la
plateforme
? Nombre de documents ressources mis à
disposition
? Nombre de connexions à la plateforme
Les collectivités territoriales disposent d?un
large panel de compétences qui sont
autant de leviers potentiellement
favorables à l?amélioration du cadre de vie
des Français : aménagement du territoire,
urbanisme, transports et mobilités,
environnement, habitat, alimentation, action
sociale?
Plusieurs outils tels que les PRSE, les contrats
locaux de santé, les Plans climat-air-énergie
territoriaux (PCAET), ou encore les projets
alimentaires territoriaux, etc. donnent des
socles partenariaux pour créer des
dynamiques positives. Mais face à la multitude
des actions possibles, aux spécificités
territoriales et à la complexité des sujets, tous
les acteurs locaux ne disposent pas des
mêmes connaissances et moyens d?action.
Dans le but, d?une part, d?inciter les
collectivités à initier de nouvelles démarches
en santé environnement, et pour leur
permettre de mieux s?emparer du sujet, il est
nécessaire de faciliter le partage des
expériences et des bonnes pratiques déjà
éprouvées. D?autre part, mieux faire connaître
les acteurs et les « outils » ressources constitue
un enjeu complémentaire.
L?action vise à mettre en place un espace de
partage des démarches des collectivités
territoriales en santé environnement
complété d?un ensemble de ressources.
? L?espace de partage des retours
d?expérience permettra d?accéder à une
cartographie des actions et projets
d?action de collectivités souhaitant mettre
en visibilité leurs travaux.
? Le centre de ressources sera constitué d?une
« boîte à outils » regroupant informations et
documentations utiles à la compréhension et
la conduite d?actions en santé environnement
dans les territoires. Des cartographies des
acteurs de la santé environnement et des
initiatives locales d?animation (dont PRSE)
seront également proposées.
Cet espace de partage permettra aussi
d?inciter les collectivités à mener des
« Diagnostics locaux santé environnement »
recensant les facteurs de risques auxquels
est exposée la population et les indicateurs
sociaux et sanitaires du territoire ; puis
passer à l?action afin d?inclure la santé dans
la conciliation entre économie et écologie.
L?Agence nationale de la cohésion des
territoires (ANCT) participera à la diffusion
des outils et méthodes ainsi proposés
auprès de l?ensemble de ses réseaux et de
ses partenaires. Elle contribuera notamment
à cette action dans le cadre de sa Fabrique
Prospective « Petites villes et santé
environnementale ». Cette plateforme sera
rendue publique sur le site internet : territoire-
environnement-sante.fr.
1re PARTIE Créer une plateforme collaborative pour les collectivités
sur les actions en santé environnement
4e Plan National Santé Environnement
5756
39. https://www.insee.fr/fr/statistiques/4488433, https://www.insee.fr/fr/statistiques/4627049
40. Une étude menée par les équipes du CHRU de Lille montre que plus de 47 % des patients infectés entrant
en réanimation sont en situation d?obésité et que la forme sévère (à savoir un IMC supérieur à 35) augmente
significativement le risque d?être placé sous respiration mécanique invasive, indépendamment de l?âge, de l?hypertension
artérielle et du diabète.
La crise sanitaire de la Covid-19 a fait
ressurgir les inégalités territoriales, sociales
et environnementales en matière de
mortalité et de morbidité face au risque
infectieux.
L?Insee39 observe que l?excédent de
mortalité constaté en avril 2020 par rapport
à la même période en 2019 (+ 26 %) a
d?abord concerné les régions Île-de-France
et Grand-Est. Les communes les plus denses
sont les plus touchées par le surcroît de
mortalité. L?environnement (conditions de
logement notamment surpopulation,
utilisation des transports en commun,
profession exercée, etc.) aurait contribué à
cette hausse des décès compte tenu des
difficultés à respecter la distanciation
physique et de l?augmentation du risque de
contamination.
Plus largement, les comorbidités comme
l?obésité40 sont apparues comme des
facteurs de vulnérabilité importants face au
virus. Enfin, les conditions et modes de vie
(habitat, alimentation, accès à un espace
vert, exposition aux nuisances sonores, etc.),
très diversifiés, ont nécessairement eu un
impact sur la capacité de chacun à « bien
vivre » et accepter les périodes de
confinement.
Face à cet impact connu de notre
environnement et de nos modes de vie sur
la santé et aux inégalités entre les différents
territoires, il est essentiel que les acteurs
locaux soient sensibilisés et formés à ces
enjeux.
Ainsi, cette action devra permettre de
renforcer l?expertise des départements, des
intercommunalités et des communes par la
sensibilisation et la formation des élus et
des agents des collectivités aux enjeux en
matière de santé environnement et aux
outils à leur disposition (par exemple les
contrats locaux de santé ? CLS, les Plans
climat-air-énergie territoriaux - PCAET,
contrats de pays, plans de protection de
l?atmosphère ? PPA, les Contrats de relance
et de transition écologique - CRTE) et les
compétences mobilisables.
Cette action pourra également s?appuyer
sur l?ANCT qui informera et sensibilisera ses
réseaux et ses partenaires à la lutte contre
les inégalités territoriales de santé
environnement et aux ressources
disponibles existantes.
Cette action reposera sur les formations
proposées par le CNFPT dont les missions
concourent à l?accompagnement des
collectivités territoriales et de leurs agents,
tout particulièrement pour la réduction des
inégalités territoriales environnementales de
santé. Dans ce champ sont proposés de
nombreux programmes de formation
couvrant l?ensemble du parcours
professionnel de l?intégration à la formation
continue. Ceux-ci s?adressent aux cadres et
agents des services environnement,
urbanisme, aménagement, voirie, espaces
verts, déchets, transports, santé, eau,
architecture, habitat, petite enfance,
développement local? Ces formations
concernent un large panel de thématiques
transversales telles que la transition
écologique, les enjeux sanitaires des
dérèglements climatiques, l?urbanisme
favorable à la santé, la qualité de l?air
extérieur et intérieur, les espèces à risques
pour la santé, les perturbateurs
endocriniens, l?entretien des locaux, les
plans alimentaires territoriaux, les liens
biodiversité et santé, les plans
règlementaires en matière de climat et
environnement, etc.
Elle s?appuiera également sur les modules de
la formation proposés par l?École des hautes
études en santé publique (EHESP)
« Formation des collectivités locales aux
enjeux de santé environnement » et
destinés aux élu(e)s et technicien(ne)s des
2e PARTIE Renforcer la formation des élus et des agents des
collectivités pour lutter contre les inégalités territoriales en santé
environnement
58
collectivités territoriales. Cette formation
en ligne permet d?apporter aux élu(e)s des
éléments décisionnels et des leviers d?action
sur les enjeux de santé environnement
auxquels ils sont confrontés lors de leur
mandature tels que, la qualité de l?air
extérieur, la qualité de l?eau de boisson ou
encore la gestion du bruit.
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre d?élus et d?agents
des collectivités formés
RENFORCER
la sensibilisation des urbanistes et
aménageurs des territoires pour mieux
prendre en compte la santé environnement
ACTION 17
Les documents de planification
territoriale traduisant une vision
stratégique de l?aménagement durable
d?un territoire sont des vecteurs
privilégiés pour agir sur la santé des
populations et préserver l?environnement.
Intégrer la prévention sanitaire liée à la
qualité de l?environnement dans les
politiques territoriales et l?aménagement du
territoire est indispensable pour une
véritable transition sociétale.
Dans le cadre de la mise en oeuvre du
PNSE3, le GT « Santé-Transports » a piloté
des travaux renforçant la prise en compte
par les autorités locales et parties prenantes
des problématiques de santé et
d?environnement dans certains documents
de planification territoriale : schémas de
cohérence territoriale (SCoT), plans locaux
d?urbanisme (PLU-PLUi)41 et plans de
déplacements urbains (PDU).
Un document de synthèse a ainsi été réalisé.
Il vise à acculturer les professionnels de
terrain aux conséquences et impacts des
transports et de la mobilité sur la santé
physique-mentale-sociale, l?environnement
et l?urbanisme de manière à faciliter le
dialogue entre ces acteurs. Ce document
identifie également l?éventail des actions
possibles et recommande des outils ou
méthodes innovants intégrant une
dimension santé environnement. Il présente
les outils d?évaluation :
? l?évaluation environnementale42, démarche
obligatoire qui permet au maître d?ouvrage
d?analyser les effets d?un plan sur
l?environnement et de prévenir ses
impacts sur l?environnement ;
? l?évaluation des impacts sur la santé (EIS),
facultative et encore expérimentale, qui
constitue une opportunité intéressante
complémentaire à déployer notamment à
l?échelle d?un PDU.
L?objectif principal de cette action est de
poursuivre, valoriser et approfondir ces
travaux qui font le lien entre l?aménagement
urbain, l?urbanisme, la mobilité et la santé,
notamment dans le cadre des PDU :
? publier et mettre à disposition des
1re PARTIE Santé environnement et outils de planification
41. https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/documents-durbanisme
42. https://www.ecologie.gouv.fr/levaluation-environnementale
Axe 3 ? Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires
4e Plan National Santé Environnement
5958
43. https://www.ehesp.fr/2020/06/04/guide-isadora-l-ehesp-etoffe-son-corpus-d-outils-sur-le-theme-urbanisme-favorable-
a-la-sante/
professionnels le document de synthèse et
le faire connaître. Ce document pourra
notamment alimenter la plateforme
collaborative pour les collectivités ;
? décrire un (ou des) outil(s) nécessaire(s) à
développer permettant notamment de
fournir des éléments de diagnostic santé
liés à la mobilité et formuler des
recommandations quant à l?élaboration
d?un tel outil ; l?objectif à terme étant de
créer un outil d?évaluation quantitatif de la
santé des populations sur un territoire
donné ;
? accompagner une collectivité territoriale
volontaire pour expérimenter une
évaluation des impacts sur la santé (EIS),
outil d?évaluation qualitative, à l?échelle
d?un PDU et formuler des
recommandations.
Les relations entre les environnements
urbains et la santé des populations doivent
également être mieux prises en compte au
niveau de chaque opération
d?aménagement. Il s?agit de mettre en
oeuvre en pratique, le concept d?urbanisme
favorable à la santé (UFS) initié en 1987 par
le réseau des Villes-Santé de l?OMS Europe
et réinvesti en France depuis le début des
années 2010. En agissant sur un ensemble de
déterminants, l?UFS consiste à encourager
les choix d?aménagement et d?urbanisme
qui minimisent l?exposition des populations
aux facteurs de risque (polluants, isolement
social, gêne sensorielle, etc.), et qui
maximisent leur exposition à des facteurs de
protection (pratique d?activités physiques,
accès aux soins, accès aux espaces verts,
etc.) tout en étant vigilant à ne pas aggraver
des situations d?inégalités de santé.
La mise à disposition d?outils et de cadres
de référence depuis 2010 a soutenu diverses
initiatives UFS à différentes échelles du
territoire (planification et opérationnel).
L?objectif principal de cette action est de
poursuivre, valoriser et soutenir ces
initiatives et plus spécifiquement le
déploiement de l?urbanisme opérationnel
2e PARTIE Santé environnement et opérations d?aménagement
PILOTE
? MTE/DGITM
?INDICATEURS
? Nombre d?actions d?information et
de valorisation (colloques, webinaires,
séminaires...) du document de synthèse
conçu pour les professionnels qui sera publié
en 2021
? Document descriptif du ou des outils
nécessaires pour évaluer la santé des
populations sur un territoire donné, en lien
avec la mobilité
? Niveau de réalisation de l?expérimentation
d?une EIS avec la collectivité territoriale
volontaire et de l?élaboration des
recommandations (lancement/en cours/
finalisation?)
favorable à la santé (UoFS), qui correspond à
une application du concept UFS à l?échelle
des opérations d?aménagement. Comme
pour l?UFS, la mise en oeuvre de l?UoFS ne
relève pas d?une action unique mais plutôt
de la coordination d?un ensemble d?actions
et d?acteurs pour des pratiques plus
intégrées et collaboratives à l?échelle d?un
projet.
Ainsi cette action vise à :
? Développer, adapter ou s?appuyer sur des
outils et méthodes d?intégration de la
santé dans les opérations d?aménagement
tels que les démarches d?évaluation
d?impact sur la santé (EIS) ou
d?accompagnement UFS et promouvoir le
développement des solutions fondées sur
la nature, notamment pour l?adaptation au
changement climatique.
À titre d?exemple, le guide ISadOrA43,
récemment publié et issu d?un travail
collaboratif entre acteurs de la santé
publique, de l?urbanisme & de
l?aménagement et de l?environnement
(EHESP, A?urba, DGS, DGALN, Ademe),
constitue un outil d?accompagnement à
l?intégration de la santé dans les opérations
d?aménagement. Il s?inscrit dans une
60
démarche de promotion de la santé et du
bien-être (physique, mental et social) de
tous, tout en recherchant les co-bénéfices
en termes de santé publique et
d?environnement. Il est à destination des
professionnels engagés dans l?aménagement
opérationnel (chargés d?opération, bureaux
d?études, maîtrise d?oeuvre urbaine,
assistants à maîtrise d?ouvrage,
professionnels de santé publique au sein
d?ARS ou de collectivités, etc.).
Ce guide sera adapté pour mieux prendre
en compte le risque infectieux, toujours
présent, tel que l?a révélé la crise de la
Covid-19.
? Encourager des échanges multi-acteurs
(urbanistes, aménageurs, etc.) en
favorisant les rencontres notamment
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre d?actions de communication
(séminaires, colloques), de formations croisées
(initiales et continues) valorisant les actions de
terrain
? Nombre d?organismes et de structures ayant
intégré l?UFS dans leur offre de formation
alimentées par les retours d?expériences,
les formations croisées et toutes formes de
dispositifs multi-partenariaux pour faciliter
l?acculturation aux principes de l?UFS et
stimuler les initiatives UFS sur le territoire.
Axe 3 ? Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires
4e Plan National Santé Environnement
60
? ACTION 18
Créer un espace commun de partage de données environnementales
pour la santé, le Green Data for Health
? ACTION 19
Structurer et renforcer la recherche sur l?exposome et mieux connaître
les maladies liées aux atteintes à l?environnement
? ACTION 20
Surveiller la santé de la faune terrestre et prévenir les zoonoses
4AXE
Mieux connaître les expositions
et les effets de l?environnement
sur la santé des populations
et sur les écosystèmes
4e PLAN NATIONAL SANTÉ ENVIRONNEMENT
!
!
!
CRÉER
un espace commun de partage de données
environnementales pour la santé, le Green
Data for Health
ACTION 18
62
Axe 4 ? Mieux connaître les expositions et les effets de l?environnement sur la santé
des populations et sur les écosystèmes
Si l?on sait depuis longtemps que
santé humaine, animale et
environnementale sont étroitement
liées, des progrès restent à accomplir
afin de mieux comprendre leurs
interactions.
Un des défis à relever est d?estimer les
impacts sur la santé des substances
chimiques et facteurs physiques (bruit,
ondes, radioactivité, lumière artificielle, etc.)
disséminés dans l?environnement compte
tenu :
? du nombre de facteurs présents et de
leurs potentielles corrélations ;
? des difficultés à déterminer sur un plan
toxicologique les effets sanitaires
combinés des contaminants auxquels
l?homme est exposé ;
? de la difficulté à leur attribuer les
pathologies qui leur sont associées.
Au-delà des contaminants chimiques et
physiques, de nombreux autres facteurs
entrent également en jeu en matière de
santé environnementale et d?exposition des
populations : facteurs sociologiques,
comportementaux et culturels, facteurs
biogéographiques, pratiques alimentaires,
conditions de travail, autres facteurs
physiques et météorologiques
(température), etc. L?incidence du
changement climatique sur la santé et les
facteurs favorisant l?émergence ou la
diffusion de bactéries antibiorésistantes
dans l?environnement jouent également un
rôle non négligeable sur la santé.
Face à ces risques et aux incertitudes qui les
caractérisent, produire de la connaissance
scientifique sur les interactions entre les
facteurs environnementaux et la santé, mais
aussi informer le public sur les expositions à
ces facteurs, sont deux objectifs cruciaux
auxquels la mobilisation des bases de
données environnementales existantes peut
concourir. Pour faciliter les croisements
entre les données environnementales (au
sens large) et les données sanitaires, il est en
particulier nécessaire que les données
environnementales existantes puissent être
plus facilement mobilisées pour mieux
caractériser les expositions humaines aux
facteurs de risques environnementaux. En
effet, les données environnementales étant
historiquement collectées et produites pour
des utilisations différentes de celles de la
recherche ou l?expertise en santé-
environnement, les structures et leurs
modalités actuelles de diffusion peuvent
constituer des freins à une réutilisation
simple de ces données.
Une telle action de mobilisation des
données environnementales au service de la
recherche en santé-environnement pourra
également avoir un rôle d?accélérateur sur la
production et la mise à disposition du
public de connaissances dérivées par des
acteurs tiers, tels que des indicateurs
d?expositions (voir par exemple les liens
possibles avec l?action 1, Recosanté, qui
pourra être alimentée par les résultats de
cette action).
Cette action vise donc à disposer d?un
espace commun de données
environnementales au service de la santé
qui notamment :
? décrive les données environnementales
pertinentes et disponibles pour être
croisées avec des données de santé
(métadonnées, modalités d?accès, limite
d?utilisation, granulométrie, fréquence de
!
4e Plan National Santé Environnement
6362
PILOTE
? MTE/CGDD
?INDICATEURS
? Nombre de bases de données
environnementales référencées et décrites
dans le Green Data for Health
? Nombre de champs thématiques
pour lesquels est validée une stratégie
d?amélioration d?interopérabilité
? Des indicateurs d?avancement opérationnel
et de satisfaction des utilisateurs seront
proposés en fonction de la solution
développée.
44. Lorsqu?une collectivité, un ministère ou une entreprise construit un site internet ou un logiciel qui utilise de la donnée
publique, elle a besoin de passer par une interface de programmation applicative (API). Une API est un ensemble de
définitions et de protocoles qui permet à un site internet ou à un logiciel de communiquer, et notamment d?échanger de
la donnée, avec d?autres produits ou services informatiques de façon standardisée.
mise à jour, finalités initiales des données?)
et caractériser les expositions aux facteurs
environnementaux susceptibles d?affecter
la santé ;
? améliore l?interopérabilité des données
environnementales entre elles et avec les
données de santé ;
? facilite l?accès aux données
environnementales, y compris au niveau
des territoires, en particulier via API44, dans
une logique d?open data, ou, en fonction
des obligations juridiques, de partage de
données dans un cadre privé ou public
contraint ;
? stimule un appariement rigoureux des
données environnementales avec les
données de santé, notamment celles du
système national des données de santé
(« Health Data Hub »), mais aussi celles des
autres acteurs de la recherche ou de
l?expertise (ex : Inserm, Santé Publique
France, ANSES, INERIS?).
Le format et les modalités de l?espace
commun de données environnementales
pour la santé, Green Data for Health, seront
définis par une approche par cas d?usage
(1er semestre 2021). Ceux-ci permettront
d?identifier les freins à lever dans l?utilisation
des données environnementales
(interopérabilité, modalités d?accès aux
données, granularité territoriale, échanges
avec les producteurs de données, partage
des retours d?expérience?), de préconiser
une architecture globale du dispositif et de
définir sa gouvernance.
Une feuille de route opérationnelle sera
alors définie (2ème semestre 2021) pour la
mise en oeuvre progressive d?un Green Data
for Health répondant aux enjeux de
l?écosystème santé-environnement. Cette
feuille de route comprendra des indicateurs,
qui pourront être thématisés et
territorialisés, permettant de séquencer et
évaluer l?avancement. Les problématiques
liées à la pollution de l?air, à la
contamination par les substances de
synthèse de l?eau destinée à la
consommation humaine, aux pesticides, aux
perturbateurs endocriniens feront
notamment partie des thèmes investigués
pour être priorisés au sein d?un premier
programme de travail qui s?étendra sur une
durée de 4 ans.
Les producteurs ou collecteurs de données
environnementales concernés par les
problématiques santé/environnement
seront associés tout au long de l?opération.
Pourront notamment être mobilisés les
Agences de l?Eau, les AASQA, le RNSA, l?OFB,
l?IFREMER, Santé Publique France, l?ANSES,
l?INERIS, l?INRAE, l?IGN, le BRGM, le CSTB, les
collectivités territoriales, les instituts
nationaux de recherches, les réseaux de
collecte de données associatifs ou citoyens.
STRUCTURER
et renforcer la recherche sur l?exposome
et mieux connaître les maladies liées
aux atteintes à l?environnement
ACTION 19
64
L?environnement est un déterminant
majeur de la santé et du bien-être
des individus et des populations.
Les travaux de recherche
permettent de progresser de façon notable
dans la connaissance scientifique des liens
entre certains facteurs environnementaux
et leurs effets sur la santé et de définir des
mesures de prévention adaptées.
Les liens entre la santé et l?environnement
suivent l?évolution de nos lieux et modes de
vie, des changements globaux tels que le
changement climatique, le déclin de la
biodiversité mais aussi l?innovation
technologique et les bouleversements
sociétaux. Aussi est-il essentiel que les
connaissances scientifiques progressent
sur les différents stress ayant des impacts
sur la santé, notamment sur les effets liés
aux multi expositions. Les efforts de
recherche doivent être amplifiés au niveau
national pour répondre aux attentes
légitimes de la société et conduire une
politique intégrée et efficace de prévention
dans une approche « une seule santé »,
celle de l?homme, de l?animal et des
écosystèmes. Les enjeux de recherche sont
d?aller au-delà de la description ou de la
surveillance des différents agresseurs
environnementaux et ambitionnent d?aller
vers la connaissance des mécanismes
et des rapports de causalité, permettant
ainsi la mesure des impacts réels et des
parts attributives respectives ou cumulées
des agresseurs ou cocktails d?agresseurs sur
les pathologies. Ces résultats ouvriront la
porte à la modélisation et au
développement de stratégies de protection
des populations.
Dès 2021, deux programmes et équipements
prioritaires de recherche (PEPR), instruments
de financement de la recherche inscrits
dans le Programme investissements
d?avenir (PIA) et conçus pour susciter une
recherche d?excellence sur la durée en
attirant les chercheurs sur des priorités
socioéconomiques définies, seront élaborés
et soumis à la décision du Conseil
interministériel de l?innovation :
? l?un, portant sur l?exposome, avec une
approche spécifique sur les multi
expositions liées aux produits chimiques
auxquels sont soumis les individus et les
écosystèmes, en particulier du fait des
activités humaines. Ce PEPR intégrera le
développement d?infrastructures en
support à la biosurveillance des
populations et des écosystèmes et
s?appuiera en particulier sur les cohortes
et les résultats de la biosurveillance ;
? l?autre, PEPR Pathogènes émergents /
zoonoses, sera inséré dans un corpus
d?actions de support à la recherche et à
l?innovation pour renforcer la lutte contre
les maladies infectieuses émergentes dont
les zoonoses ; ces actions extérieures au
PNSE4 et plus larges prendront la forme
d?une stratégie d?accélération du volet
dirigé du PIA4. Ce PEPR pourra soutenir la
recherche (en particulier la recherche
interdisciplinaire) sur l?exploration et la
compréhension des interactions entre les
phénomènes anthropiques, le
développement des populations et des
1re PARTIE Mettre en place deux programmes et équipements
prioritaires de recherche (PEPR) : PEPR exposome et PEPR pathogènes
émergents / zoonoses dans une démarche « Une seule santé »
Axe 4 ? Mieux connaître les expositions et les effets de l?environnement sur la santé
des populations et sur les écosystèmes
!
4e Plan National Santé Environnement
6564
PILOTES
? MESRI/DGRI
? MTE/CGDD
? MAA/DGAL
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Crédits incitatifs dans le cadre des appels à
projet de recherche attribués à la recherche
en santé environnement (PEPR et autres
programmes de recherche : ANR, PNR EST
Anses, Ecophyto, Ademe, etc.)
? Nombre et montant des projets financés
développée.
PILOTE
? Santé publique France
?INDICATEUR
? Rapport d?étude de SpF
sociétés, le fonctionnement des
écosystèmes et la biodiversité, et leurs
conséquences en termes de risques
d?émergence ou de réémergence de
maladies infectieuses ou de facilitation de
leur propagation. Ces visions intégrées
permettront de mieux comprendre les
émergences infectieuses, de s?y préparer,
de les anticiper et de proposer des
stratégies de réaction et d?atténuation de
leurs effets.
En fonction de la décision du conseil
interministériel de l?innovation, ces PEPR
seront conduits en lien étroit avec les
grands programmes et partenariats actuels
ou en cours de mise en place au niveau
européen, et avec les autres instruments du
PIA sur ces thématiques.
À partir de 2022, et grâce aux moyens des
PEPR, la France se dotera d?outils puissants
et pérennes mobilisant des moyens
renforcés et ambitieux, qui la placeront à la
pointe de ces sujets au niveau européen
(dans le cadre des appels et partenariats
Horizon Europe) et international pour :
? caractériser et comprendre l?exposome
humain et environnemental grâce à des
moyens dédiés parmi lesquels une
infrastructure consacrée à la
biosurveillance des populations et des
écosystèmes, et d?une actualisation des
résultats du programme national de
biosurveillance ;
? explorer et comprendre les liens entre
société, biodiversité, fonctionnement des
écosystèmes et émergence de maladies
infectieuses zoonotiques, et proposer des
solutions durables en particulier fondées
sur la nature ;
? mieux connaître les effets de l?exposome
sur la santé grâce à la poursuite et/ou la
mise en oeuvre d?études de cohortes.
Un comité interministériel de coordination
de la recherche en santé environnement
assurera la coordination des programmes de
recherche, en lien avec les alliances
(Aviesan, Allenvie, Athena) et les structures
de financement.
Caractériser l?impact sur la santé des facteurs
de risques environnementaux nécessite de
pouvoir disposer de données objectives. En
effet, il faut pouvoir quantifier la relation entre
une exposition et un impact. Par ailleurs,
d?autres facteurs liés à l?environnement
professionnel ou aux comportements
individuels interagissent et impliquent de
s?intéresser aux populations les plus vulnérables
(tabagisme, expositions professionnelles, accès
aux soins?). Or, les facteurs de risque pour
lesquels cet impact sur la santé peut être
quantifié sont peu nombreux.
L?action vise à permettre, d?ici 2025, le
développement de la quantification du
fardeau environnemental en France, afin de
2e PARTIE Mieux connaître le poids des maladies liées à
l?environnement
pouvoir évaluer les politiques mises en
oeuvre et aider à définir de nouvelles
stratégies de prévention. Ce travail devra
pouvoir se faire à l?échelle de la population
générale, de populations sensibles et
également à l?échelle des territoires dont
beaucoup sont soumis à des pressions
anthropiques fortes.
SURVEILLER
la santé de la faune terrestre et prévenir
les zoonoses
ACTION 20
66
Les relations entre santé publique, santé
animale, environnement et biodiversité
interrogent depuis de nombreuses
années. Le Centre pour le contrôle et
la prévention des maladies (CDC) américain
d?Atlanta et l?Organisation mondiale de
la santé animale (OIE) estiment que 75% des
maladies émergentes proviennent des espèces
animales. Parmi celles-ci, les espèces sauvages
occupent souvent un rôle prépondérant, d?une
part en tant que réservoirs et d?autre part
en tant que vectrices. D?après l?OMS, la FAO
et l?OIE, 5 maladies humaines nouvelles
apparaissent chaque année, dont 3 sont
d?origine animale, impliquant pour une large
partie la faune sauvage.
La Fondation pour la recherche en biodiversité
(FRB) a publié une revue des études scientifiques
sur le lien entre dégradation de la biodiversité,
santé de la faune sauvage et santé humaine.
Les processus conduisant à des épidémies
voire des pandémies sont mal connus.
Cependant, la proximité entre la faune
sauvage, les espèces domestiques et les
activités humaines ainsi que l?impact du
changement climatique sur les écosystèmes
sont propices au franchissement de barrière
d?espèce pour certains pathogènes.
La crise actuelle de la Covid-19 comme
d?autres récentes ou plus anciennes (Influenza
aviaire hautement pathogène zoonotique
en Asie par exemple), mettent en exergue
la nécessité de renforcer la connaissance,
la surveillance et la gouvernance relative aux
zoonoses impliquant la faune sauvage, aux
échelons national, européen et international.
L?entrée en vigueur du nouveau règlement
européen 2016-429 (Loi de santé animale) à
compter du 21 avril 2021 renforcera le cadre
réglementaire de la surveillance sanitaire de la
faune sauvage. Elle sera l?opportunité de mettre
en oeuvre concrètement l?approche « Une seule
santé » par le développement de transversalité
dans les mesures de surveillance entre les
gestionnaires des risques santé humaine/santé
animale/santé environnementale.
Par conséquent, une feuille de route
« Une seule santé » de prévention des
zoonoses animales et alimentaires sera
établie dans le cadre du PNSE4.
La création de l?Office français de la biodiversité
(OFB), avec ses missions prioritaires en santé-
biodiversité, facilitera la mise en oeuvre de
la stratégie de prévention et de lutte contre les
maladies zoonotiques de la faune sauvage, de
la faune domestique (y compris les animaux de
compagnie) et de préservation de la biodiversité.
Quatre actions prioritaires seront conduites
dans une approche pluridisciplinaire, qui
concerneront la faune terrestre (domestique
et sauvage):
1. Améliorer et prioriser la connaissance de
la santé de la faune sauvage en France et
faciliter l?accès aux informations sanitaires :
la plateforme d?épidémio-surveillance
en santé animale (PF-ESA), constituée de
l?ensemble des parties prenantes et
notamment de l?INRAE, de l?OFB, du CIRAD
et de l?Anses, élaborera une méthodologie
de surveillance de la santé de la faune
sauvage. Le réseau SAGIR, qui existe depuis
1986 et est financé par le MAA verra ses
missions de surveillance étendues à de
nouvelles espèces et de nouveaux
pathogènes sur la base des
recommandations de la PF-ESA. Il faudra
hiérarchiser les objectifs de connaissance et
de surveillance sanitaire de la faune sauvage
puis identifier et évaluer les réseaux de
surveillance. Il faudra ensuite se donner les
Axe 4 ? Mieux connaître les expositions et les effets de l?environnement sur la santé
des populations et sur les écosystèmes
!
4e Plan National Santé Environnement
6766
moyens d?un suivi efficace des maladies
émergentes et enfin mettre en réseau
l?information sanitaire ;
2. Définir les orientations relatives à la
surveillance, la prévention et la lutte contre
les zoonoses issues de la faune sauvage :
la concertation entre les parties prenantes et
la gouvernance des actions à mettre en
oeuvre seront portées par le Conseil national
d?orientation de la politique sanitaire animale
et végétale (CNOPSAV) déjà existant, afin
de ne pas créer de nouvelle comitologie.
Le CNOPSAV regroupe tous les acteurs et
fonctionne en comités spécialisés (par
exemple bien-être animal, apiculture). Ainsi
un nouveau comité spécialisé du CNOPSAV
qui intégrera des compétences en matière
d?écologie et de sciences humaines et
sociales, sera chargé de définir les orientations
relatives à la surveillance, la prévention et
la lutte contre les zoonoses issues de la faune
sauvage. Ses travaux s?articuleront
naturellement avec ceux de la section « santé
animale » du CNOPSAV, compte tenu des
liens fréquents entre maladies de la faune
sauvage et maladies des animaux
domestiques (COVID-19, rage, brucellose,
tuberculose, influenza aviaire, pestes porcines,
West Nile, Usutu, etc.). Les travaux de ce
comité seront alimentés par ceux de la PF-ESA
et de Santé publique France, d?autres acteurs
pourront être associés (parcs nationaux,
ONG). S?agissant des zoonoses qui peuvent
être véhiculées par l?alimentation, une
articulation devra également être trouvée
avec le Conseil national de l?alimentation
(CNA), pour faciliter et améliorer
l?appréhension globale de ces enjeux. Le
comité hiérarchisera ses orientations. Une
conférence interministérielle sur les stratégies
de gestion et de financement des réseaux de
surveillance d?intérêt général se réunira
ensuite et produira des instructions en vue de
garantir les moyens humains et financiers
nécessaires à la pérennisation des dispositifs
déjà en place et ayant fait l?objet d?une
évaluation, ou à mettre en place ;
3. Mettre en place des synergies et des
collaborations interministérielles. Il s?agira
de renforcer l?efficacité de la surveillance des
maladies zoonotiques. Les trois plateformes
d?épidémiosurveillance pilotées par le MAA
(PF-ESA, PF-santé des végétaux et PF-chaîne
alimentaire) seront mises à contribution
à cette fin. Par exemple, il pourra être
intéressant de rapprocher les réseaux de
surveillance des virus grippaux chez l?animal
et chez l?homme. Des systèmes de
surveillance pourront voir leur valorisation
accrue (par exemple prophylaxies animales
et surveillance de maladies humaines
vectorielles telles que la fièvre hémorragique
de Crimée Congo, la fièvre Q, la leishmaniose
et l?encéphalite à tiques). A cette fin, une
structure collaborative informelle MAA-MSS-
MTE-MESRI sera mise en place pour optimiser
la mise en réseau des actions de surveillance
et les expertises croisées (entre
établissements publics à vocation sanitaire
et universités intervenant dans le champ
de l?écologie fonctionnelle). Elle visera
notamment à améliorer les stratégies et
les outils de la veille sanitaire nationale et
internationale ;
4. Mettre en place une stratégie sanitaire
pour les parcs et enclos de chasse et
pour les espaces protégés notamment
les parcs nationaux. Un plan de gestion
annuel prévu par la loi OFB (n° 2019-773 du
24 juillet 2019) permet aux gestionnaires des
parcs et enclos de chasse de mettre en place
des mesures prévenant la diffusion des dangers
sanitaires à l?homme et aux animaux. Les parcs
nationaux ont rédigé en 2017 une contribution
à la stratégie sanitaire pour la faune sauvage de
métropole. Le PNSE4 permettra aux MAA,
MSS, MESRI et MTE de travailler ensemble à
la définition et l?harmonisation de ces mesures
au niveau national.
PILOTE
? MAA/DGAL
?INDICATEURS
? Nombre de réunions CNOPSAV ou GSE
sur « Une seule santé »
? Nombre de prélèvements analysés par
le réseau SAGIR (faune sauvage)
? Nombre de réseaux « une seule santé »
mis en place
68
Recommandations
pour les évolutions futures
des plans sectoriels
Le PNSE 4 prévoit un nombre d?actions
limité pour gagner en lisibilité et en
efficacité par rapport au PNSE 3.
En parallèle, une trentaine de plans
thématiques existe. Ils permettent de
répondre de manière adaptée et
approfondie à certains enjeux spécifiques,
comme les perturbateurs endocriniens, les
produits phytopharmaceutiques, l?air
ambiant, la biodiversité, etc., ainsi qu?aux
attentes de la société civile. Ils réunissent
les acteurs compétents de chaque domaine
selon une gouvernance propre.
Afin d?assurer la cohérence des politiques
en santé environnement et de prioriser les
enjeux sanitaires, la gouvernance du PNSE 4
organise les interactions entre ce plan et les
autres plans sectoriels dans le cadre du
comité de pilotage interministériel et du
Le plan biodiversité adopté en 2018 vise
notamment à renforcer la mise en oeuvre de
l?actuelle stratégie nationale pour la
biodiversité (SNB) 2011-2020.
La future SNB 2021-2030 et ses futurs plans
d?actions pourraient intégrer les éléments
suivants.
Une réflexion sur l?intégration croisée des
enjeux de santé humaine, animale et
environnementale dans les gouvernances
respectives de ces trois domaines.
La réalisation d?une étude bibliographique
ou d?une revue systématique sur le concept
de « santé des écosystèmes », sur les
facteurs l?influençant et sur leurs
conséquences sur la santé humaine en
intégrant, notamment, les effets du
changement climatique.
groupe santé environnement.
En effet, le PNSE 4 n?a pas vocation à
doublonner ou compléter les plans
nationaux thématiques existants. Dès lors
qu?un plan thématique existe, il n?est pas
opportun de prévoir des actions isolées au
sein du PNSE 4.
Néanmoins, afin de renforcer les synergies
entre les différents plans et les politiques
publiques menées en santé environnement,
le PNSE 4 propose, dès à présent et dans la
perspective du renouvellement ou de
l?évolution de certains plans thématiques,
des recommandations pour ceux-ci. Comme
pour les autres actions du plan, ces
recommandations sont le fruit d?une
co-construction avec l?ensemble des parties
prenantes. Elles sont prises en compte lors
de la révision de ces plans.
L?intégration de la thématique «Santé
environnement» dans les travaux de
l?observatoire national de la biodiversité
(ONB) sur l?élaboration et la publication
d?indicateurs : recherche des indicateurs de
la santé des écosystèmes fondés sur la
biodiversité dans les différents secteurs de
l?environnement (air, eau, sols), réalisation
d?une revue systématique pour déterminer
les indicateurs existants, choisir les plus
pertinents et mettre en place leur collecte
en s?intéressant notamment à la possible
territorialisation.
L?élaboration de lignes directrices guidant
l?action des services de l?État dans la gestion
des dangers liés à la faune et la flore
sauvage.
Plan biodiversité et future stratégie nationale
pour la biodiversité (2021 ? 2030)
4e Plan National Santé Environnement
68
En novembre 2016, le Gouvernement a
souhaité intensifier la politique de maîtrise
de l?antibiorésistance menée depuis les
années 2000 en lançant un programme
interministériel de maîtrise de
l?antibiorésistance. Ce programme est
construit autour de 4 axes : mieux
sensibiliser le public, mieux utiliser les
antibiotiques, davantage soutenir la
recherche et l?innovation et, enfin, renforcer
la surveillance et l?engagement de la France
dans la lutte internationale contre
l?antibiorésistance. Il s?inscrit dans la
démarche « Une seule santé »
recommandée en 2015 par l?Organisation
mondiale de la santé en développant une
approche associant les santés humaine,
animale et environnementale.
Ainsi, le premier comité interministériel
pour la santé (CIS) présidé par le Premier
Ministre a été consacré en 2016 à la
préparation et à l?adoption de la feuille de
route interministérielle visant à maîtriser
l?antibiorésistance. Celle-ci se compose de
40 actions réparties en 13 mesures phares.
La prochaine feuille de route
interministérielle sur l?antibiorésistance
pourrait intégrer les éléments suivants.
? Renforcer le volet environnemental dans la
lutte contre l?antibiorésistance : identifier
la manière dont l?antibiorésistance se
développe, se dissémine voire émerge
dans l?environnement et déterminer
l?incidence des polluants, dont les
biocides, sur ce développement. En
termes de recherche, de surveillance et de
gestion des risques, mettre en oeuvre les
recommandations de novembre 202045 de
l?Anses et les résultats de la revue
systématique réalisée par l?Inserm en 2019
à la demande du MTE, avec le soutien de
la Fondation pour la recherche sur la
biodiversité, sur les solutions pour lutter
contre l?antibiorésistance dans
l?environnement, en particulier en ce qui
concerne le traitement des déchets
organiques (fumiers, lisiers, boues de
stations d?épuration) avant leur éventuel
épandage sur les sols agricoles.
? Développer des indicateurs de surveillance
environnementale et soutenir les travaux
nécessaires à la priorisation des molécules
à surveiller.
? Valoriser les résultats des projets de l?Anses
sur l?antibiorésistance environnementale
et développer ces aspects dans les projets
financés par le PPR antibiorésistance
et la programmation et les priorités
de l?ANR.
? Financer la recherche multidisciplinaire sur
l?antibiorésistance environnementale
(pisciculture, eaux côtières, biodiversité
des sols, faune sauvage, transfert
environnemental, bactéries
environnementales sentinelles, résilience
des écosystèmes, changement climatique,
économie circulaire, relocalisation de
l?industrie pharmaceutique, assainissement
non collectif, sites pollués, producteurs de
médicaments et d?enfouissement de
déchets).
? Dépister et réduire les intrants biocides
interdits dans les milieux récepteurs
(action de contrôle coordonnée des
services de l?État et opérateurs).
? Ajouter l?antibiorésistance dans ses trois
dimensions comme priorité nationale du
Service sanitaire des étudiants en santé
(SSES).
? Mettre en oeuvre une campagne de
communication intersectorielle avec
des messages communs aux professionnels
de la santé humaine, animale et de
l?environnement, et au grand public autour
du concept « Une seule santé », de l?usage
des antibiotiques et des produits biocides.
? Porter ce sujet de l?antibiorésistance
environnementale au niveau européen
dans les différentes stratégies
européennes en matière de santé et
d?environnement, lors de l?événement
PFUE 2022 et dans le partenariat de
recherche dédié Horizon Europe.
Feuille de route interministérielle
sur l?antibiorésistance
45. Rapport sur la contamination des milieux et les mécanismes de l?antibiorésistance environnementale, Anses
69
70
Recommandations pour les évolutions futures des plans sectoriels
La politique de l?alimentation a pour finalité
« d?assurer à la population l?accès à une
alimentation sûre, saine, diversifiée, de
bonne qualité et en quantité suffisante,
produite dans des conditions
économiquement et socialement
acceptables par tous, favorisant l?emploi, la
protection de l?environnement et des
paysages et contribuant à l?atténuation et à
l?adaptation aux effets du changement
climatique ». L?outil du ministère de
l?Agriculture et de l?Alimentation pour
relever ce défi est le Programme national
pour l?alimentation (PNA).
Ce programme s?inscrit dans le sens des
recommandations internationales de
l?Organisation mondiale de la santé (OMS) et
de l?Organisation des Nations unies pour
l?alimentation et l?agriculture (FAO). Le PNA
aborde l?ensemble des dimensions de
l?alimentation, qu?il s?agisse de la santé, de la
nutrition, de l?aide alimentaire, de
l?éducation, du gaspillage, de l?ancrage
territorial, de l?économie circulaire, de la
protection de l?environnement ou encore
de la biodiversité. Il propose ainsi une
approche transversale et intégrative
s?adressant à des publics cibles très divers
(enfants, adultes, collectivités,
professionnels de la chaîne alimentaire,
associations, etc.). Il s?inscrit également dans
le projet agroécologique porté par le
ministère en charge de l?agriculture.
Sur la base des attentes exprimées lors des
États généraux de l?alimentation, il a été
décidé de conserver dans ce PNA 3 les axes
fondamentaux du PNA précédent, tout en
tenant compte de nouvelles orientations
plébiscitées :
? trois axes thématiques : la justice sociale,
la lutte contre le gaspillage alimentaire,
l?éducation alimentaire ;
? deux axes transversaux : les projets
alimentaires territoriaux et la restauration
collective.
Le prochain PNA pourrait intégrer les
éléments suivants :
? En lien avec la stratégie nationale en
faveur des protéines végétales, annoncée
en décembre 2020, accélérer la transition
alimentaire vers la diversification des
sources de protéines : équilibrer la
production et la consommation de
protéines d?origines animales (produits
carnés, produits laitiers, oeufs et produits
de la mer) et végétales (céréales et
légumineuses) pour tendre vers
l?autonomie fourragère et une production
destinée à la consommation humaine en
lien avec les recommandations du PNNS.
? Généraliser les programmes alimentaires
territoriaux (PAT) et relocaliser la
production agricole et la consommation
alimentaire en s?appuyant sur des
systèmes alimentaires territorialisés : en
lien étroit avec les collectivités, cette
dynamique doit permettre de maintenir
les terres agricoles et les espaces sauvages
associés qui leur apportent des fonctions
essentielles de soutien à la productivité.
Elle doit également permettre de
préserver ou rétablir des zones vertes
périurbaines destinées à une agriculture
diversifiée de proximité et de qualité.
Programme national nutrition santé et
programme national de l?alimentation
et de la nutrition
4e Plan National Santé Environnement
70
Écophyto est un plan qui vise à réduire
l?utilisation des produits
phytopharmaceutiques, communément
appelés pesticides, en France en assurant la
transition vers une agriculture performante
sur le plan économique, environnemental,
sanitaire et social. Ce plan a été lancé en
2008 à la suite du Grenelle de
l?Environnement (« Écophyto 2018 ») puis
révisé en 2015 (« Écophyto II »). La version
actuelle, Écophyto II+, intègre le plan
d?actions sur les produits
phytopharmaceutiques et une agriculture
moins dépendante aux pesticides et le plan
de sortie du glyphosate, annoncés en 2018.
Il répond également à une exigence
européenne issue de la directive 2009/128/
CE pour une utilisation des produits
phytopharmaceutiques compatible avec le
développement durable.
Le plan Écophyto devrait s?attacher à
intégrer plusieurs éléments.
? Poursuivre l?amélioration de la
connaissance des expositions aux
pesticides, en particulier des citoyens, de
leurs effets sur la santé humaine et
environnementale, et développer des actions
visant à les réduire. La mise en oeuvre de
l?étude PestiRiv46 est une priorité afin de
documenter les expositions des riverains de
Fruit d?une large concertation qui a mobilisé
pendant près de deux ans des représentants
de la société civile, des experts et des
représentants des collectivités territoriales
et des douze ministères concernés, le
deuxième plan national d?adaptation au
changement climatique (PNACC 2) a un
objectif : mettre en oeuvre les actions
nécessaires pour adapter, d?ici 2050, les
territoires de la France métropolitaine et
outre-mer aux changements climatiques
régionaux attendus, en cohérence avec les
objectifs de long terme de l?Accord de Paris
zones agricoles, d?identifier une éventuelle
surexposition de cette population par une
comparaison avec une population non
riveraine et de mieux connaître les modalités
d?exposition pour aider à la mise en oeuvre
de mesures de gestion.
? Produire les éléments techniques dans son
domaine de compétence permettant
d?étayer les argumentaires en faveur d?une
réorientation de la Politique agricole
commune (PAC) pour une agriculture
durable locale.
? Mobiliser les acteurs et les filières, en
particulier l?aval de la production, aux
différentes échelles et notamment à
l?échelon local pour lever les freins à la
réduction de l?utilisation des produits
phytopharmaceutiques. En effet, les
systèmes alimentaires ancrés dans leur
territoire et/ou s?appuyant sur des
systèmes intermédiaires entre circuits
longs et courts s?accompagnent
généralement de pratiques plus
respectueuses de leur environnement.
Bien que peu exploré jusqu?à présent dans
le plan Écophyto, le levier de l?échelon
local pourrait plus aisément permettre la
coordination entre acteurs (collectivités,
agriculteurs, opérateurs des filières, etc.) et
ainsi offrir un espace à l?émergence de
filières économes en pesticides.
Plan Écophyto II+
Plan national d?adaptation au changement
climatique (PNACC 2)
tout en considérant un horizon temporel
plus proche afin de ne pas exclure des
scénarios de changement climatique plus
pessimistes.
Dans une logique de prévention des risques
et de solidarité, le PNACC 2 vise à réduire les
impacts des catastrophes naturelles sur la
sécurité et la santé, sur les biens
économiques, physiques, sociaux, culturels
et environnementaux des personnes, des
entreprises et des collectivités, dans le
contexte du changement climatique. Il s?agit
46. Étude d?exposition aux pesticides chez les riverains de zones viticoles et non-viticoles.
71
72
Le PRÉPA fixe la stratégie de l?État pour
réduire les émissions de polluants
atmosphériques au niveau national et
respecter les exigences européennes. C?est
l?un des outils de déclinaison de la politique
climat-air-énergie. Il combine différents outils
de politique publique : réglementations
sectorielles, mesures fiscales, mesures
incitatives, actions de sensibilisation et de
mobilisation des acteurs, actions
d?amélioration des connaissances. Sa mise en
oeuvre permet de réduire les émissions de
polluants atmosphériques de manière
pérenne et ainsi d?améliorer la qualité de l?air
au niveau national.
Il s?agit d?un plan d?action interministériel,
suivi par le Conseil national de l?air au moins
une fois par an et mis à jour au moins tous
notamment d?améliorer les connaissances,
l?évaluation et le suivi des risques sanitaires
liés au changement climatique et de
renforcer l?information du public sur ce
sujet. Pour ce faire, plusieurs leviers sont
envisagés :
? Intégrer progressivement au service
sanitaire des étudiants en santé les enjeux
liés au changement climatique afin qu?ils
puissent contribuer à la diffusion et à la
mise en oeuvre des messages de
prévention auprès de différents publics
(public scolaire, structure d?accueil de
personnes âgées, services sociaux, etc.) ;
? Mettre en oeuvre une politique de
prévention et de surveillance relative aux
évolutions environnementales et
climatiques impactant la santé (prévention
des maladies transmises par les insectes
vecteurs et des espèces nuisibles à la santé
humaine notamment) ;
? Continuer à assurer la sécurité
transfusionnelle et la sécurité sanitaire des
eaux dans un contexte de changement
climatique.
Plan de réduction des émissions de polluants
atmosphériques (PRÉPA)
les quatre ans. La mise à jour du PRÉPA
2017-2021 a débuté en janvier 2021.
Au-delà du renforcement des actions
prévues dans l?ensemble des secteurs
concernés (transport, résidentiel,
agriculture, industrie) pour atteindre les
objectifs fixés par la directive (UE)
2016/2284, dite NEC, le futur plan de
réduction des émissions de polluants
atmosphériques pourrait s?attacher à
renforcer les mesures relatives à la prise en
compte des polluants non réglementés dans
le cadre de la prochaine mise à jour du
PRÉPA : finaliser les travaux métrologiques
sur les PUF, le carbone suie et le
1,3-butadiène, et relancer une action de
réduction des émissions industrielles des
substances toxiques dans l?air (REISTA).
Le Plan national d?adaptation au changement
climatique pourrait par ailleurs permettre de :
? Améliorer les connaissances sur les
impacts sanitaires dus au changement
climatique, par exemple les épisodes longs
ou répétés de chaleur extrême, ainsi que
ceux consécutifs à une exposition répétée
à des températures nocturnes élevées ;
? Caractériser les changements climatiques
concernant les territoires ultra-marins et
apprécier leurs impacts sanitaires sur les
populations ;
? Développer les applications dédiées pour
identifier les zones de fraîcheur, les points
d?eau, etc., par exemple EXTREMA,
application qui pourrait être mise à
disposition sur l?ensemble du territoire
métropolitain sur un mode participatif
(collectivités, particuliers, etc.).
? Adapter le bâti, la ville et les transports
aux épisodes de chaleurs extrêmes.
? Prioriser les mesures d?adaptation prévues
par le PNACC 2 (bâtiment / transport /
villes) aux établissements recevant des
publics sensibles, en particulier les enfants.
Recommandations pour les évolutions futures des plans sectoriels
4e Plan National Santé Environnement
72 73
Le PNSQA répond à un besoin convergent
du ministère de la Transition écologique et
de ses services déconcentrés (DREAL), des
Associations agréées de surveillance de la
qualité de l?air (AASQA) fédérées par Atmo
France et du Laboratoire central de
surveillance de la qualité de l?air (LCSQA).
Le PNSQA vise de façon générale à revisiter
et articuler aux PNSE et PRSE les quatre
grandes missions d?un dispositif de
surveillance de la qualité de l?air :
? l?observation productrice dans la durée de
données publiques de qualité ;
? l?évaluation des politiques au regard des
impacts sur la qualité de l?air ;
? l?information et la communication ;
? l?amélioration des connaissances.
Le PNSQA identifie les enjeux majeurs,
définit des objectifs à atteindre et retient
cinq grands axes constituant un cadre
d?orientations partagées pour la politique
L?objectif général est de garantir un
environnement favorable à la santé dans les
lieux d?enseignement scolaire et dans les
lieux d?accueil de la petite enfance en
s?assurant de la prise en compte des risques
liés à l?amiante et au radon.
Conçu et piloté par les ministères chargés
de la santé, du travail et de l?écologie, le
plan d?action interministériel amiante (PAIA)
a pour ambition d?améliorer la prévention
des risques liés à l?amiante, de faciliter la
mise en oeuvre de la réglementation,
d?accompagner la montée en compétences
des acteurs intervenant dans ce champ tout
en soutenant les démarches de recherche
et développement.
Le suivi de la mise en oeuvre du plan est assuré
par un comité de pilotage interministériel.
Un portail interministériel d?informations
destinées au grand public est mis en ligne
depuis le 4 juillet 2017, répondant à l?action
n°1 du Plan47.
nationale et les programmes régionaux de
surveillance de la qualité de l?air pour la
période 2016-2021. Ses orientations sont
concrétisées sous différentes formes au
niveau national ou régional, notamment à
travers les plans régionaux de surveillance
de la qualité de l?air (PRSQA) adoptés par les
AASQA, le contrat de performance du
LCSQA, l?orientation des études et travaux
de recherche, le développement des
systèmes d?information, la publication de
guides méthodologiques partagés, des
révisions réglementaires et normatives, des
conventions ou partenariats, des initiatives
locales, etc.
Le futur PNSQA pourrait permettre de
consolider le réseau de surveillance des
pollens, notamment dans les territoires
d?outre-mer, et diffuser des messages de
prévention associés (possibilité d?une
expérimentation communauté
professionnelle territoriale de santé - CPTS).
Plan national de surveillance de la qualité
de l?air ambiant (PNSQA)
Plan d?action interministériel amiante (PAIA)
Le futur PAIA pourrait intégrer les éléments
suivants.
? Informer et accompagner les donneurs
d?ordre sur leurs obligations amiante avant
travaux, du repérage jusqu?à l?élimination
des déchets en passant par la protection
des travailleurs et du voisinage voire des
occupants des bâtiments.
? Réexaminer, au regard des études les plus
récentes, le seuil de déclenchement des
travaux de traitement de l?amiante.
? Poursuivre les actions relatives au repérage
de l?amiante à l?état naturel.
? Définir et mettre en oeuvre une doctrine de
travaux et/ou lors de vente des immeubles
occupés par les agents de l?État en conformité
avec la réglementation en matière de
traitement ou d?éradication de l?amiante.
? Poursuivre les actions en matière de
recherche d?innovations techniques dans le
domaine de la détection et du traitement
de l?amiante et publier leurs résultats.
47. https://www.toutsurlenvironnement.fr/amiante
74
En France, le radon serait responsable de
3 000 morts par an. Il serait aussi la seconde
cause de cancer du poumon, derrière le
tabagisme. La co-exposition au radon et au
tabac augmente de façon significative le risque
de développer un cancer du poumon.
La directive 2013/59/ Euratom précise que les
États membres établissent un plan d?action
national pour faire face aux risques à long terme
dus à l?exposition au radon dans les logements,
les bâtiments ouverts au public et les lieux de
travail pour toutes les formes d?entrée du radon,
qu?il provienne du sol, des matériaux de
construction ou de l?eau. Le 4e plan national
radon a été élaboré sous la coordination de
l?Autorité de sûreté nucléaire (ASN), et est
cosigné par les ministères chargés de l?écologie,
du travail et de la santé ainsi que l?ASN.
Le 4e plan s?inscrit dans la continuité du
précédent et s?articule avec le futur PNSE 4 en
positionnant le radon comme polluant de l?air
intérieur. Il se décline en trois axes : information
La seconde séquence des Assises de l?eau, dont
les conclusions ont été rendues en juillet 2019,
a été dédiée aux enjeux d?adaptation des
territoires aux changements climatiques et
notamment aux enjeux d?économie de la
ressource en eau. Les possibilités de
réutilisation de ressources alternatives d?eaux
non potables, dites eaux non conventionnelles,
ont été identifiées comme solution dont il
conviendrait d?analyser le potentiel en tant
que solution d?économie de la ressource en
eau. Il a été fixé, dans ce cadre, un objectif de
triplement des volumes d?eaux non
conventionnelles réutilisées d?ici à 2025.
? Intégrer des modules sur l?amiante dans les
actions de formation initiale et continue
des maîtres d?oeuvre, architectes et
professionnels de l?ingénierie et des futurs
professionnels du BTP. Créer une chaire
des métiers de l?amiante au sein du CNAM.
Radon
Dans le cadre de la mise en oeuvre des mesures des
Assises de l?eau (action 7 visant à tripler le volume
d?eaux non conventionnelles utilisées d?ici 2025)
et sensibilisation, amélioration des
connaissances, et radon et bâtiments.
Il intègrera les recommandations suivantes :
? Poursuivre l?information des gestionnaires
d?établissement recevant un public sensible
sur les modalités de remédiation et sur la
prévention du risque radon dans le neuf
(méthodes constructives préventives au travers
de webinaires et de supports documentaires).
? Accompagner les gestionnaires en cas de
dépassement lorsqu?il existe une
problématique occupants et travailleurs afin
de coordonner les messages de prévention.
? Suite à la mise en place de l?affichage
réglementaire des niveaux de radon dans
les zones prioritaires, accompagner les
gestionnaires dans la communication
auprès des occupants, en interministériel.
? Définir des modalités d?organisation de la
collecte des données de mesure du radon
permettant d?évaluer l?exposition de la
population.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de
l?action 7 de la seconde séquence
des Assises de l?eau, les objectifs suivants
devraient être intégrés :
? Améliorer la connaissance des risques
sanitaires liés à la réutilisation des eaux non
conventionnelles, dont les eaux grises, par la
mise en oeuvre d?études voire
d?expérimentations des procédés.
? Prendre en compte et accompagner le
public aux nouveaux usages des eaux non
conventionnelles à leur domicile, y compris
les publics vulnérables présentant des
pathologies à risque infectieux.
? Affirmer une priorité de retrait des
matériaux amiantés notamment sur les
toitures des bâtiments agricoles, les friches
industrielles, les écoles et autres bâtiments
à risques recevant du public.
Recommandations pour les évolutions futures des plans sectoriels
4e Plan National Santé Environnement
74
Tous les 5 ans depuis 2005, les pouvoirs
publics fixent les grandes orientations liées
à la santé au travail. L?enjeu est d?améliorer
durablement la prévention des risques
professionnels en fédérant tous les acteurs
concernés dans le monde de l?entreprise. Ce
plan est ensuite décliné en plans régionaux
de santé au travail (PRST). Le dernier PST,
publié en 2015, fixe 7 grandes orientations
pour les cinq prochaines années, avec un
accent particulier mis sur la prévention. Ce
plan marque un infléchissement majeur en
faveur d?une politique de prévention qui
anticipe les risques professionnels et
garantit la bonne santé des salariés plutôt
que de s?en tenir à une vision exclusivement
réparatrice. Il prend aussi pleinement en
compte la qualité de vie au travail.
En cohérence avec le PNSE 4, un accent
particulier pourrait être mis sur le travail de
nuit notamment chez les femmes, les
nanomatériaux, l?usage des produits
biocides, l?amiante, le radon, le bruit et les
ondes électromagnétiques.
Plan santé travail
75
GLOSSAIRE
AASQA Associations agréées de surveillance de
la qualité de l'air
ADEME Agence de la transition écologique
AFVAC Association française des vétérinaires
pour animaux de compagnie
AMI Appel à manifestation d'intérêt
ANAH Agence nationale de l?habitat
ANCT Agence nationale de la cohésion des
territoires
ANDPC Agence nationale du développement
professionnel continu
ANFR Agence nationale des fréquences
ANR Agence nationale de la recherche
ANRU Agence nationale pour la rénovation
urbaine
Anses
Agence nationale de sécurité sanitaire
de l'alimentation, de l'environnement et
du travail
ANTAI Agence nationale de traitement
automatisé des infractions
API Application Programming Interface
(Interface de programmation applicative)
APSF Association professionnelle de sages-
femmes
AQC Agence qualité construction
ARS Agence régionale de santé
ASN Autorité de sûreté nucléaire
BRGM Bureau de recherches géologiques et
minières
CDC Centre pour le contrôle et la prévention
de la maladie
Cerema
Centre d?études et d?expertise sur les
risques, l?environnement, la mobilité et
l?aménagement
CESC Comité d?éducation à la santé et à la
citoyenneté
CESE Conseil économique et social et
environnemental
CGDD Commissariat général au
développement durable
CIRAD
Centre de coopération internationale en
recherche agronomique pour le
développement
CIS Comité interministériel pour la santé
CLS Contrats locaux de santé
CNA Conseil national de l?alimentation
CNAM Conservatoire national des arts et
métiers
CNC Conseil national de la consommation
CNEV Centre national d'expertise sur les
vecteurs
CNFPT Centre national de la fonction publique
territoriale
CNL Campagne nationale logements
CNOPSAV Conseil national d'orientation de la
politique sanitaire animale et végétale
CNOV Conseil national de l?Ordre des
vétérinaires
CPTS Communauté professionnelle territoriale
de santé
CRPPE Centre régional de pathologies
professionnelles et environnementales
CRTE Contrat de relance et de transition
écologique
CSTB Centre scientifique et technique du
bâtiment
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DFGSM Diplôme de Formation Générale en
Sciences Médicales
DGAC Direction générale de l?aviation civile
DGAL Direction générale de l'alimentation
DGALN Direction générale de l'aménagement,
du logement et de la nature
DGCCRF
Direction générale de la concurrence, de
la consommation et de la répression des
fraudes
DGE Direction générale des Entreprises
DGER Direction générale des études et
recherches
76
4e Plan National Santé Environnement
77
DGESCO Direction générale de l'Enseignement
scolaire
DGESIP
Direction générale de l'Enseignement
supérieur et de l'Insertion
professionnelle
DGITM Direction générale des infrastructures,
des transports et de la mer
DGOS Direction générale de l?offre de soins
DGPR Direction générale de la prévention des
risques
DGS Direction générale de la santé
DHUP Direction de l?habitat, de l?urbanisme et
des paysages
DJEPVA Direction de la jeunesse, de l?éducation
populaire et de la vie associative
DPC Développement professionnel continu
DREAL Direction régionale de l?environnement,
de l?aménagement et du logement
EEE Espèces exotiques envahissantes
EFS Enceintes ferroviaires souterraines
EHESP École des hautes études en santé
publique
EIS Évaluation des impacts sur la santé
ENSV École nationale des services vétérinaires
EPCI Établissements publics de coopération
intercommunale
EPSA École promotrice de santé
ERP Établissement recevant du public
ETS Établissement sensible
FAO Organisation des Nations unies pour
l?alimentation et l?agriculture
FEE Bat Formation aux économies d?énergie des
entreprises du bâtiment
FRB Fondation pour la recherche en
biodiversité
GSE Groupe santé environnement
GT Groupe de travail
HAS Haute autorité de santé
HCSP Haut conseil de la santé publique
Ifremer Institut français de recherche pour
l'exploitation de la mer
IGN Institut géographique national
INERIS Institut national de l'environnement
industriel et des risques
INRAE
Institut national de recherche pour
l'agriculture, l'alimentation et
l'environnement
INSEE Institut national de la statistique et des
études économiques
Inserm Institut national de la santé et de la
recherche médicale
IRSN Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire
ISadOrA Intégration de la santé dans les
opérations d'aménagement
JDC Journée défense et citoyenneté
LCSQA Laboratoire central de surveillance de la
qualité de l?air
MAA Ministère de l'agriculture et de
l'alimentation
MC Ministère de la Culture
MCTRCT
Ministère de la Cohésion des Territoires
et des Relations avec les Collectivités
Territoriales
MEAE Ministère de l?Europe et des Affaires
Étrangères
MEFR Ministère de l?Économie, des Finances et
de la Relance
MENJS Ministère de l?Éducation Nationale, de la
Jeunesse et des Sports
MESRI Ministère de l?Enseignement Supérieur,
de la Recherche et de l?Innovation
MIG Mission d'intérêt général
MNHN Muséum national d'histoire naturelle
MOM Ministère de l?Outre-Mer
MSS Ministère des Solidarités et de la Santé
MTE Ministère de la Transition Écologique
MTEI Ministère du Travail, de l?Emploi et de
l?Insertion
NEC National Emission Ceiling, soit Plafonds
d?Émission Nationaux
OFB Office français de la biodiversité
76
PRÉPA Plan de réduction des émissions de
polluants atmosphériques
PRSE Plan régional de santé environnement
PRST Plan régional de santé au travail
PST Plan santé travail
PUF Particules ultrafines
QAI Qualité de l'air intérieur
REACH
Règlement européen n°1907/2006
concernant l'enregistrement, l'évaluation
et l'autorisation des substances
chimiques, ainsi que les restrictions
applicables à ces substances
REISTA Réduction des émissions industrielles
des substances toxiques dans l?air
RNSA Réseau national de surveillance
aérobiologique
SAGIR
Réseau de surveillance des maladies
infectieuses des oiseaux et des
mammifères sauvages terrestres
SCoT Schémas de cohérence territorial
SNB Stratégie nationale pour la biodiversité
SNGTV Société nationale des groupements
techniques vétérinaires
SNPE Stratégie nationale sur les perturbateurs
endocriniens
SNS Stratégie nationale de santé
SNU Service national universel
SNVEL Syndicat National des Vétérinaires
d?Exercice Libéral
SpF Santé publique France
SSES Service sanitaire des étudiants en santé
UFS Urbanisme favorable à la santé
UoFS Urbanisme opérationnel favorable à la
santé
USH Union sociale pour l'habitat
OIE Office national des épizooties
OMS Organisation mondiale de la santé
ONB Observatoire national de la biodiversité
OQAI Observatoire de la qualité de l'air
intérieur
ORSEC Organisation de la réponse de sécurité
civile
PAC Politique agricole commune
PAIA Plan d?action interministériel amiante
PAT Programmes alimentaires territoriaux
PBT Persistant Bioaccumulable et Toxique
PCAET Plan climat-air-énergie territorial
PDU Plan de déplacements urbains
PF-ESA Plateforme d'épidémio-surveillance en
santé animale
PFUE Présidence française du Conseil de
l?Union Européenne
PGSSE Plan de gestion de la sécurité sanitaire
des eaux
PIA Programme d'investissements d'avenir
PLU Plan local d'urbanisme
PNA Programme national de l?alimentation
PNACC Plan national d?adaptation au
changement climatique
PNNS Programme national nutrition santé
PNR EST Programme national de recherche
Environnement-Santé-Travail
PNSE Plan national santé environnement
PNSP Plan national de santé publique
PNSQA Plan national de surveillance de la
qualité de l?air ambiant
PEPR Programme et équipement prioritaire de
recherche
PPA Plan de protection de l?atmosphère
PPMS Plan particulier de mise en sûreté
PPR Programme prioritaire de recherche
Glossaire
78
78
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION u territoire métropolitain étant difficile à
1re PARTIE Prévenir les maladies vectorielles transmises par
les moustiques
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
3938
stopper (près de 60 départements en
métropole colonisés à ce jour).
Dans ce contexte, l?organisation des
missions de prévention des maladies
vectorielles à moustiques a été consolidée
au niveau national, tout en laissant aux
territoires la possibilité de s?adapter en
fonction de leurs dynamiques et de leurs
enjeux. Pour simplifier la gouvernance de la
prévention des maladies vectorielles, un
décret - paru en 2019 - transfère aux
Agences régionales de santé (ARS) les
missions de surveillance entomologique des
espèces vectrices et d?intervention autour
des cas humains de maladies et intègre la
gestion des épidémies dans le dispositif
ORSEC (organisation de la réponse de
sécurité civile).
Pour assurer une lutte efficace contre les
moustiques vecteurs de maladies, il
convient de favoriser les actions participant
à une lutte intégrée, combinant prévention
et actions de lutte antivectorielle.
Ainsi, les efforts se poursuivront pour
élaborer des stratégies intersectorielles de
lutte contre les moustiques vecteurs, en
s?appuyant notamment sur la veille
entomologique, la veille épidémiologique et
le renforcement des campagnes préventives
d?information du public. En 2021, l?Anses
proposera des recommandations
permettant d?adapter les stratégies de lutte
à partir de référentiels dédiés. Santé
publique France explorera le rôle de
différents déterminants (environnementaux,
climatiques, sociologiques) dans
l?émergence des arboviroses en France
métropolitaine.
Il est également nécessaire de former les
différents professionnels, dans les
administrations, les collectivités, les
établissements de santé. D?ores et déjà, le
Centre national de la fonction publique
territoriale (CNFPT) a mis en place un module
d?autoformation destiné aux agents des
collectivités territoriales. L?École des hautes
études en santé publique (EHESP) propose
une formation sur les moustiques vecteurs, les
maladies vectorielles et la lutte antivectorielle.
En complément, un module d?autoformation
pour les ARS sera élaboré par l?EHESP et le
ministère de la Santé en 2021.
La mobilisation sociale et l?éducation
sanitaire sont des outils essentiels pour
prévenir les maladies vectorielles. L?État, les
collectivités territoriales, le tissu associatif et
les citoyens doivent être acteurs de la lutte
antivectorielle notamment en renforçant la
participation citoyenne à la surveillance de
l?implantation des vecteurs par le biais de
l?outil signalement moustique. Le guide pour
les collectivités souhaitant mettre en oeuvre
une lutte contre les moustiques vecteurs de
dengue, de chikungunya et de zika, publié
en 2016 par le centre national d?expertise
sur les vecteurs (CNEV) et le ministère de la
Santé, sera actualisé au regard du nouveau
dispositif réglementaire.
Au niveau national, des synergies
nécessaires à l?optimisation des actions
doivent être mises en place. À cette fin, une
feuille de route commune sera élaborée
entre les différents acteurs pour renforcer le
travail en réseau, apporter des réponses
rapides et disposer d?outils de reporting et
de pilotage communs.
L?utilisation des insecticides pour lutter
contre les moustiques vecteurs représente à
ce jour la principale méthode de lutte
antivectorielle. Les traitements chimiques
peuvent être préventifs, afin de lutter
contre les larves de moustiques ou curatifs
pour tuer les moustiques adultes autour des
cas « confirmés » ou « probables » de
maladies vectorielles (dengue, chikungunya).
La réglementation réduit le nombre de
produits disponibles sur le marché en raison
notamment de l?impact des insecticides sur
l?environnement et les espèces non-cibles,
avec pour conséquence le développement
de mécanismes de résistance par les
moustiques vecteurs aux substances
utilisées, c?est pourquoi il est nécessaire de
disposer rapidement d?une palette de
molécules diverses et efficaces, acceptable
au regard des risques associés. L?Anses
fournira en 2021 des recommandations sur
le suivi de la résistance aux biocides utilisés
dans la lutte antivectorielle sur le territoire
national ainsi que sur les stratégies de lutte
chimique pendant et hors épidémie et un
état des lieux des freins limitant le nombre
de produits utilisables à ce jour.
Enfin, dans ce contexte, les travaux sur les
alternatives à la lutte chimique doivent se
40
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre de signalements sur l?outil dédié
? Nombre de produits biocides au profil
moins défavorable sur le marché
? Nombre de professionnels intervenant dans
la lutte contre les punaises de lit certifiés/
labellisés
? Nombre de professionnels formés dans le
cadre du certibiocide
poursuivre. Plusieurs méthodes alternatives
font l?objet d?expérimentations
(principalement lâchers de moustiques
stérilisés ou infectés par Wolbachia). Les
organismes d?expertise seront saisis afin de
dresser un bilan de ces expérimentations au
niveau international et de rendre compte
de leur efficacité, des risques pour la santé
des écosystèmes et des réseaux de
surveillance à mettre en place pour suivre
ces impacts.
Ces actions pourront être complétées sur la
base des recommandations de la
Commission d?enquête de l?Assemblée
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de professionnels formés
? Nombre de collectivités impliquées dans la
mobilisation sociale et l?éducation sanitaire
2e PARTIE Lutter contre les nuisibles (punaises, cafards, rongeurs, etc.)
Les nuisibles, comme les punaises, cafards,
rongeurs ou moustiques, sont un sujet de
préoccupation récurrent des Français. Il est
nécessaire de leur proposer des méthodes
de détection et de lutte efficaces tout en
réduisant leur exposition aux produits
chimiques, en particulier par des méthodes
de lutte mécanique ou par l?utilisation de
produits aux profils peu défavorables pour
la santé humaine et l?environnement.
La promotion de méthodes durables de
lutte contre les nuisibles permettra
également de diminuer les rejets dans
l?environnement et de contribuer à la
prévention de la résistance des nuisibles aux
agents chimiques.
Des travaux d?expertise de l?Anses et du
Centre scientifique et technique du
bâtiment (CSTB) seront d?abord nécessaires
pour identifier, évaluer et expérimenter des
méthodes de détection et de lutte durable,
notamment pour les punaises de lit. Ensuite,
des actions de communication préventive
seront menées par Santé publique France
au plus près des réalités locales à partir de
2022 pour sensibiliser le grand public.
Dans le même temps, les sociétés
intervenant dans la lutte contre les nuisibles
seront accompagnées dans la conduite du
changement notamment à travers
l?évolution du certibiocide et la mise en
place d?un dispositif de certification ou de
labellisation spécifique pour les
professionnels intervenant dans la lutte
contre les punaises de lit.
Les fabricants de produits biocides destinés
à la lutte contre les nuisibles seront
accompagnés afin de faciliter l?autorisation
et la mise sur le marché de produits au profil
peu défavorable pour la santé humaine et
l?environnement.
Enfin, un outil de signalement des nuisibles
sera mis à disposition des Français afin que
chacun puisse contribuer à la surveillance
de ces nuisibles.
Ces actions pourront être complétées sur la
base des recommandations de la mission
confiée à l?Assemblée nationale par les
ministères chargés de la Cohésion des
territoires et du Logement afin d?élaborer
des propositions pour lutter contre les
punaises de lit, en prenant en compte
l?accessibilité des moyens de lutte et la
prévention pour tous.
nationale chargée d?évaluer les recherches,
la prévention et les politiques publiques à
mener contre la propagation des
moustiques Aedes et des maladies
vectorielles.
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
4140
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre d?espèces à impact sur la
santé humaine entrant dans le champ de
l?observatoire
? Nombre de référents communaux
3e PARTIE Mieux prévenir, surveiller et gérer les impacts en santé
humaine causés par les espèces exotiques envahissantes ou
proliférantes (ambroisie, chenilles processionnaires, etc.)
Certaines espèces, animales ou végétales,
exotiques envahissantes (EEE) ou
proliférantes localement, agissent
directement sur la santé humaine (allergie
respiratoire, risque en cas d?ingestion
ou de contact cutané). La rupture des
équilibres biologiques conduisant à la
prolifération accrue de ces aspects
représente une illustration forte du principe
« Une seule santé ».
L?ambroisie, plante exotique envahissante
provenant d?Amérique du Nord, représente
un enjeu de santé publique compte tenu de
son fort potentiel d?envahissement et de
son pollen hautement allergisant pour
l?homme. En région Auvergne-Rhône-Alpes,
région française la plus concernée,
l?Observatoire régional de santé a estimé
qu?en 2017 plus de 600 000 personnes (soit
environ 10 % de la population régionale) ont
consommé des soins en rapport avec
l?allergie au pollen d?ambroisie, ce qui a
représenté un coût total en termes de santé
de l?ordre de 41 millions d?euros.
D?autres espèces exotiques (berce du
Caucase, Datura, Physalie) ou locales (chenilles
processionnaires, papillon cendre en
Guyane?) appellent l?attention des pouvoirs
publics et de la population compte tenu des
atteintes à la santé qu?elles provoquent.
À ce titre, l?information et la formation des
professionnels et du grand public sont
nécessaires afin d?organiser et de coordonner
les mesures de lutte contre ces espèces à
impact sur la santé humaine, dans une
approche « Une seule santé », intégrant
également la santé des écosystèmes et en
promouvant des solutions fondées sur la nature.
Ainsi, dès 2021, les missions de
l?Observatoire des ambroisies seront
étendues à d?autres espèces afin de :
? rechercher, répertorier, valoriser et
diffuser la connaissance sur certaines
espèces d?intérêt et notamment
sur leurs effets sur la santé et les milieux ;
? valoriser et coordonner les actions
de prévention, de lutte, de formation
et d?information menées par
l?ensemble des acteurs territoriaux
(Agences régionales de santé,
services de l?Etat, collectivités,
Fédérations régionales de lutte contre
les organismes nuisibles, profession
vétérinaire, etc.). En 2022,
une boîte à outils nationale sera mise à
leur disposition (documents techniques,
cartographies des espèces ciblées) ;
? créer et diffuser, pour le grand public et
les professionnels, des outils de
surveillance, de prévention, en lien
notamment avec les acteurs de la
surveillance pollinique (RNSA, AASQA
et APSF) et de lutte contre certaines
espèces (création de pages internet
par espèce).
Mieux COMPRENDRE
et prévenir les cas de légionellose
Mieux GÉRER les risques sanitaires et
environnementaux des nanomatériaux
ACTION 12
ACTION 13
42
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de cas issus du système national
de notification de la légionellose (DO) et
évolution associée
La légionellose est une maladie à
déclaration obligatoire depuis 1987,
c?est une infection pulmonaire grave,
mortelle dans environ 10 % des cas et
causée par une bactérie nommée
Legionella. Il est constaté en France une
augmentation du nombre de cas.
Ainsi, en 2018, 2 133 cas de légionellose ont
été notifiés, représentant une augmentation
de 31 % par rapport à 2017 et de 75 % par
rapport à 2016, correspondant à un nombre
de cas jamais atteint en France
métropolitaine.
On observe une augmentation du nombre
de cas pour lesquels aucune source
d?exposition n?est identifiée et une
répartition inégale sur le territoire. Par
ailleurs, les réseaux de distribution d?eau
d?établissements recevant du public (ERP) et
les réseaux d?eau au domicile seraient les
sources de contamination les plus
probables. Enfin, la survenue des cas serait
influencée par les facteurs météorologiques.
L?enjeu principal est de prévenir la
légionellose et de réduire le nombre de cas
Les propriétés des nanomatériaux sont
utilisées pour de multiples
applications, telles que la pharmacie,
l?aéronautique et les nouvelles
technologies. Les risques induits par ces
substances sur l?environnement et la santé
restent souvent méconnus, compte tenu de
leur développement rapide et récent et du
au niveau le plus bas possible dans la
population française, par des actions ciblées
de prévention et de protection de la santé.
Aussi, à partir de 2021, Santé publique
France explorera la part potentielle due aux
contaminations à domicile (via les réseaux
de distribution d?eau) et identifiera de
quelle manière les facteurs météorologiques
peuvent contribuer à l?augmentation des
cas de la légionellose. Les résultats de ces
travaux permettront de disposer d?outils
pour mieux maîtriser le risque de légionelles
et améliorer la prévention, au plus proche
des besoins des acteurs territoriaux.
manque de recul ou de données pour
évaluer leurs effets.
Au niveau européen, les nanomatériaux, sous
des définitions parfois hétérogènes, sont pris
en compte dans plusieurs règlements relatifs
aux produits chimiques, aux produits
cosmétiques, aux additifs alimentaires ou
encore aux nouveaux aliments. L?absence de
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
La recommandation n°2011/696/UE de la
Commission européenne propose une
définition et des critères communs pour
caractériser les substances à l?état
nanoparticulaire en termes de taille,
distribution, surface spécifique, etc.36
Plusieurs règlements européens (règlements
biocides, cosmétiques, nouveaux aliments,
informations des consommateurs sur les
denrées alimentaires) ont adapté la définition
existante aux spécificités de leur secteur,
complexifiant leur gestion.
La Commission européenne a le projet,
depuis 2018, d?harmoniser la définition des
nanomatériaux. La stratégie européenne sur
les produits chimiques prévoit de le faire en
2021, par une voie juridiquement
Il convient d?améliorer la qualité des
données déclarées dans le registre R-Nano
et d?optimiser l?accès aux données du
registre par des organismes scientifiques ou
d?expertise ainsi que la publication des
données en tenant compte des
dispositions législatives et réglementaires
contraignante (« legally binding mechanism »).
La France se mobilisera et participera aux
travaux communautaires pour l?adoption
d?une définition harmonisée ambitieuse et
protectrice des citoyens et de
l?environnement des nanomatériaux au
niveau européen.
4342
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Participation des autorités françaises aux
travaux de la Commission européenne sur la
définition du terme « nanomatériau »
1re PARTIE Appuyer l?adoption d?une définition harmonisée
des nanomatériaux au niveau européen
définition harmonisée des nanomatériaux
rend difficile leur gestion.
En France, un dispositif de déclaration
obligatoire sur la majorité de la chaîne de
production et approvisionnement, appelé
R-Nano, a été mis en place pour compléter les
connaissances sur l?utilisation des
nanomatériaux.
Des obligations législatives ou réglementaires
d?étiquetage de la présence de nanomatériaux
existent ? du moins pour ceux qui sont
autorisés ou non interdits - dans certains
secteurs (alimentation, cosmétiques par
exemple) mais les contrôles menés par la
DGCCRF montrent que le taux de non-
respect de ces obligations reste important.
Pour mieux connaître les risques liés aux
nanomatériaux, l?Anses a été chargée par
l?Étatde mener des travaux sur la présence de
nanomatériaux dans l?alimentation (additifs et
ingrédients alimentaires) et les risques
associés. Ces travaux, qui sont toujours en
cours, soulèvent la question de l?utilité de
l?usage de ces nanomatériaux lorsque des
incertitudes ou des indices existent sur leurs
potentiels effets sanitaires.
Cette action comprendra donc plusieurs
volets, en lien avec les éléments évoqués
ci-dessus et dont les résultats seront présentés
par la France lors des travaux prévus par la
Commission européenne dans le cadre de la
mise en oeuvre de la stratégie européenne des
produits chimiques présentée par la
Commission européenne en octobre 2020.
36. Extrait de la recommandation n°2011/696/UE de la Commission européenne : « On entend par « nanomatériau »
un matériau naturel, formé accidentellement ou manufacturé contenant des particules libres, sous forme d?agrégat ou
sous forme d?agglomérat, dont au moins 50 % des particules, dans la répartition numérique par taille, présentent une ou
plusieurs dimensions externes se situant entre 1 nm et 100 nm.»
2e PARTIE Améliorer la connaissance sur l?usage des nanomatériaux
en matière de droit à l?information en
matière environnementale et de protection
du secret des affaires.
Pour simplifier les obligations des industriels et
assurer une plus grande protection des
Européens et de l?environnement, il parait utile
d?élargir le dispositif à l?échelle européenne.
L?action vise à :
? Réaliser un bilan des connaissances en
identifiant la contribution des formes
nanospécifiques aux effets sur
l?environnement et la santé humaine
observés ;
? Mieux identifier les caractéristiques
physico chimiques des nanoparticules
en lien avec leurs interactions avec
le vivant ;
? Réaliser des évaluations des risques de
substances sous forme de nanomatériaux
dans le cadre des règlements européens.
L?action vise à :
? augmenter le nombre de contrôles menés
sur la présence de nanomatériaux dans
différents types de produits
commercialisés auprès du grand public ;
44
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEURS
? Accès des données au Haut Conseil de la
santé publique
? Nombre de contrôles relatifs aux obligations
règlementaires des industriels (règlementation
Reach et déclaration R-Nano)
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Nombre d?évaluations des risques de
substances sous forme de nanomatériaux
Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2020, les
industriels doivent réactualiser les dossiers
d?enregistrement REACH et y intégrer des
informations sur les nanomatériaux. À ce
jour, peu de dossiers ont été mis à jour, un
effort doit encore être fait pour que la
réactualisation des enregistrements soit
complète.
Cette première sous-action vise ainsi à
travailler avec les parties prenantes sur la
fiabilisation des données du registre R-nano,
faciliter l?accès aux données du registre
R-nano au HCSP, identifier avec les parties
prenantes les autres acteurs pour lesquels il
serait pertinent d?ouvrir l?accès à ces
données et contrôler le respect des
obligations déclaratives dans le registre
R-nano. Cette action permettra d?exploiter
davantage les données du registre, par
exemple pour mieux cartographier les
usages des nanomatériaux et identifier
finement les secteurs utilisateurs années
après années.
Dans le cadre de cette sous-action, des
contrôles seront également menés auprès
des industriels afin de s?assurer de la mise à
jour des dossiers d?enregistrement REACH
des substances de forme nanoparticulaire.
Enfin, la France présentera le registre
R-Nano, ses modalités d?exploitation, les
évolutions prévues et celles déjà mises en
oeuvre aux autorités des États membres de
l?Union européenne dans le cadre des
travaux de la Commission européenne sur le
sujet des nanomatériaux afin de promouvoir
le principe de son extension à l?échelle
européenne.
4e PARTIE Mieux respecter les obligations relatives à la présence de
nanomatériaux dans les objets du quotidien et étendre celles
relatives à l?étiquetage à d?autres secteurs
3e PARTIE Améliorer la connaissance sur les risques sanitaires et
environnementaux associés aux nanomatériaux
? sur la base du recensement de l?usage
des nanomatériaux effectué par l?Anses,
porter au niveau européen la mise en
place d?un étiquetage de la présence
des nanomatériaux sur les produits de
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
En s?appuyant sur la méthodologie de
recensement de l?usage des nanomatériaux
puis d?évaluation des risques développée
par l?Anses dans le cadre alimentaire, il sera
demandé à l?Anses, en lien avec l?INERIS,
d?établir un recensement de l?usage des
nanomatériaux (en mobilisant notamment
le registre R-Nano et des résultats d?analyse
d?articles) dans les autres secteurs,
notamment les cosmétiques, jouets et
textiles.
Le Conseil économique social et
environnemental (CESE) sera saisi sur la base
des recensements de l?usage des
nanomatériaux dans le secteur alimentaire
et les autres secteurs établis par l?Anses afin
de déterminer les usages qui présentent une
utilité collective et ceux dont l?utilité est
moins évidente.
Pour ces derniers usages, les industriels
seront invités à substituer ces
nanomatériaux. La France en informera la
Commission européenne afin que cette
démarche soit généralisée au niveau de
l?Union européenne.
Par ailleurs, l?Anses sera appelée à mener des
évaluations des risques. Au regard de ces
évaluations, si l?incertitude ou les indices sur
les risques potentiels le justifient, l?État
règlementera ces usages après notification
auprès de la Commission européenne à
l?instar de la suspension de l?additif E171 qui
est entrée en vigueur le 1er janvier dernier.
4544
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEURS
? Nombre d?industriels engagés dans une
démarche de substitution volontaire suite aux
travaux du CESE sur les usages ne présentant
pas une utilité collective
? Nombre de mesures adoptées suite aux
évaluations menées par l?Anses
PILOTES
? MEF/DGCCRF
? Directions compétentes sur les secteurs
retenus pour le portage de la mise en place
d?un étiquetage
?INDICATEUR
? Nombre de contrôles relatifs à la présence
de nanomatériaux
5e PARTIE Encadrer les nanomatériaux qui ne présentent pas
une utilité forte et qui peuvent présenter des risques
grande consommation qui ne sont pas
encore soumis à cette obligation,
notamment pour les objets au contact
avec le corps.
Une campagne nationale de mesures des
polluants dans l?air intérieur des logements
français a été réalisée entre 2003 et 2005
par l?Observatoire de la qualité d?air
intérieur (OQAI). Avec un échantillon
de 600 logements, représentatif du parc
métropolitain existant, elle a permis de
dresser un premier état de la pollution de
l?air intérieur dans les logements français.
Plus de 15 ans après, une nouvelle
campagne nationale logements (CNL2)
sera réalisée (2020-2023), afin de pouvoir
disposer d?une image à jour de la qualité
d?air intérieur dans les logements français.
Elle permettra de tenir compte de
l?évolution du parc (rénovations, nouvelles
exigences réglementaires, contexte de
changement climatique?), des matériaux
de construction, des produits de grande
consommation installés dans les logements
et des pratiques des occupants.
La CNL2 permettra :
? d?estimer l?évolution de la qualité de l?air
intérieur et de l?exposition de la
population sur 15 ans à l?échelle nationale,
basée sur la comparaison des mesures
de polluants communs à ces deux
campagnes (une soixantaine de
substances) ;
? d?enrichir les connaissances sur la qualité
d?air intérieur notamment par la mesure
de l?exposition à une quarantaine de
AMÉLIORER
la qualité de l?air intérieur au-delà des
actions à la source sur les produits
ménagers et les biocides
ACTION 14
46
Les modes de vie actuels conduisent
la population française à passer
80 % de son temps à l?intérieur de
bâtiments ou dans des espaces clos
(logements, bureaux, établissements
scolaires, transports, lieux confinés du
spectacle, etc.), où de nombreux polluants
peuvent être présents notamment dans l?air
que l?on respire. Ces polluants sont de nature
variée : chimique (exemple : composés
organiques volatils), biologique (exemples :
moisissures, bactéries, virus) et physique
(exemples : particules, fibres, radon), et
peuvent avoir des effets néfastes sur notre
santé. La qualité de l?air intérieur représente
donc un enjeu important en matière de
santé publique.
Depuis les années 2010, plusieurs actions
ont été mises en place par les pouvoirs
publics, notamment:
? l?interdiction de sources dangereuses
(exemple : interdiction de l?utilisation du
perchloréthylène dans les pressings à
proximité des habitations),
? l?étiquetage des produits en fonction de
leurs émissions (exemple : produits de
construction et de décoration),
? l?étiquetage des produits désodorisants à
combustion (bougies, encens) sur les
informations de sécurité pour l?utilisateur,
? l?information du grand public (exemple :
application « un bon air chez moi » et des
personnes sensibles (exemple : conseillers
en environnement intérieur au sein des
hôpitaux).
Au-delà de ces mesures mises en place dont
certaines sont toujours en cours, les actions
suivantes ont été considérées comme
prioritaires dans le cadre d?une approche
globale visant à améliorer la qualité de l?air
intérieur.
1re PARTIE Mieux connaître la qualité de l?air à l?intérieur des logements
en France
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
4746
PILOTES
? MTE/DGALN-DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de logements investigués chaque
année sur la période des trois ans
PILOTE
? MTE/DGALN
?INDICATEURS
? Nombre de signataires de la charte
d?engagement
? Nombre de formations ayant intégré
nouvellement un module QAI
nouvelles substances jugées prioritaires en
termes d?impact sur la santé ainsi que
d?une centaine de substances
phytosanitaires;
? de disposer, par l?utilisation de capteurs
de mesure innovants, de connaissances
sur la dynamique de certains polluants
(c?est-à-dire de visualiser les variations
de concentrations sur une journée,
une semaine? et ainsi d?identifier des pics
de pollution);
? de réaliser des croisements entre les
données sur la qualité d?air intérieur
et les données de santé recueillies, pour
les occupants des logements de la CNL2,
dans le cadre de partenariats avec d?une
part la grande enquête européenne de
santé « EHIS 2019 », d?autre part Santé
publique France (données de santé
respiratoire et allergique) ;
? de faire des croisements entre la qualité
de l?air intérieur des logements et les
pratiques de leurs occupants susceptibles
d?avoir un impact sur celle-ci et recueillies
par questionnaires par des enquêteurs
qualifiés.
Des études ont montré que la QAI dans un
bâtiment peut être affectée dès la phase
chantier par certaines pratiques : matériaux
stockés à l?extérieur développant des
moisissures, gaines de ventilation qui
emmagasinent des poussières, mauvaise
installation de la ventilation, peinture très
polluante utilisée pour les finitions, etc.
Aussi, il est important que les acteurs du
bâtiment connaissent et prennent en
compte les sources de pollution de l?air
intérieur à chaque étape de la réalisation
d?un bâtiment.
Les outils de formation existant au niveau
régional ou national intégrant la qualité de
l?air intérieur, recensés récemment par le
Cerema, sont parfois peu exploités par les
professionnels par manque de temps ou de
sensibilisation à cette thématique.
L?action consistera à :
? réunir les fédérations du bâtiment et leur
proposer la signature d?une charte
d?engagement ;
? accompagner les projets portés par ces
fédérations, en fonction des besoins et
des intérêts identifiés pour chaque filière :
création ou complément de modules de
formation initiés par ces acteurs,
intégration de la QAI dans des formations
continues ou initiales existantes, etc. ;
? diffuser et valoriser des actions et des
guides de bonnes pratiques en phase de
chantier ou pour la maintenance des
bâtiments.
Des rapprochements sont à envisager avec
les différentes initiatives déjà lancées, par
exemple le programme FEE Bat (formation
aux économies d?énergie des entreprises du
bâtiment) ou les ressources de l?AQC
(agence qualité construction), telles que des
guides méthodologiques et des plaquettes
techniques relatifs à la prise en compte de
la QAI dans les chantiers.
2e PARTIE Accompagner les acteurs du bâtiment sur les enjeux
de la qualité de l?air intérieur
Chaque année, l?État réalise des contrôles
dans un échantillon de logements neufs afin
de vérifier que l?installation du système de
ventilation a été réalisée de façon conforme
à la réglementation. Le bilan de ces
contrôles montre que dans 40 à 50 % des
cas, les débits d?évacuation de l?air pollué
sont inférieurs aux débits fixés par la
réglementation, ce qui peut avoir un impact
sur la qualité de l?air intérieur. Ces résultats
sont principalement liés à une mauvaise
installation de ces systèmes de ventilation.
L?action consiste en une obligation, pour le
maître d?ouvrage de bâtiments neufs, de
vérification des installations de ventilation.
Des vérifications visuelles et des mesures
(débits ou pressions d?air), opérées à la
réception du bâtiment, s?appuieront sur le
protocole de vérification des installations
de ventilation « PROMEVENT », et pourront
être réalisées dans le cadre d?un
autocontrôle ou par une tierce partie.
Dans l?objectif de protéger la santé des
populations sensibles (nourrissons, enfants,
etc.), la réglementation actuelle impose une
surveillance de la qualité de l?air intérieur
(QAI) dans certains établissements recevant
du public (ERP) (crèches, écoles, etc.) tous
les sept ans. Elle vise à :
? évaluer l?état des moyens d?aération ;
? mieux identifier la présence de certains
polluants dans l?air, à partir de mesures des
polluants réglementaires ou d?un
autodiagnostic.
Cette surveillance concerne les crèches et
les écoles depuis 2018, les collèges, lycées et
accueils de loisirs à compter de 2020, puis
sera étendue en 2023 à certains autres
établissements recevant du public.
Le retour d?expérience sur cette surveillance
fait émerger l?intérêt des autodiagnostics
car ils rendent les collectivités actrices de la
QAI, ce qui est un facteur important
d?appropriation de la réglementation.
48
PILOTE
?MTE/DGALN
?INDICATEUR
? Taux de non-conformité à la réglementation
aération/ventilation des bâtiments et suivi de
l?évolution dans le temps
4e PARTIE Améliorer la qualité de l?air intérieur des établissements
accueillant des populations sensibles en continu et notamment
aux moments clés de la vie du bâtiment
3e PARTIE Rendre obligatoire la vérification des installations de
ventilation lors de la réception des bâtiments neufs
Par ailleurs, les mesures de polluants sur
une périodicité de 7 ans, jugée trop longue,
ne permettent ni un suivi dans le temps
ni une amélioration réelle de la QAI.
Le retour d?expérience a mis en évidence
l?intérêt de suivre la QAI à certains moments
clés de la « vie d?un bâtiment » : construction
et aménagements ou rénovations majeurs
(par exemple : rénovation des revêtements
de sols ou des fenêtres, travaux de
modification de la structure du bâtiment).
Cette action vise donc à faire évoluer cette
surveillance pour faciliter son appropriation
par les acteurs concernés et permettre une
amélioration continue de la qualité de l?air
intérieur. Le nouveau dispositif de
surveillance, mis en application à compter
de 2021, s?appuiera sur :
1. l?évaluation annuelle et simple des
moyens d?aération, par les gestionnaires
de bâtiment, accompagnée de conseils
d?entretien ;
Dans un premier temps, cette obligation
s?appliquera aux bâtiments neufs
d?habitation, en s?appuyant sur le protocole
« PROMEVENT Résidentiel ». Cette
disposition sera intégrée dans le cadre de la
réglementation environnementale des
bâtiments 2020 (RE 2020).
Lorsque le protocole « PROMEVENT
Tertiaire » sera finalisé et validé, l?obligation
de vérification à réception des installations
de ventilation mécanique pourra être
étendue aux bâtiments tertiaires neufs.
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
Le diagnostic de performance énergétique
intégrera une information sur les conditions
d?aération et de ventilation à partir
de l?été 2021.
Cette modification permettra de mieux
sensibiliser le grand public aux enjeux de
qualité de l?air intérieur, d?inciter les
propriétaires mettant leur bien en location
ou en vente à être attentifs aux conditions
d?aération et de ventilation de leur bien.
En France, sept agglomérations37 disposent
d?enceintes ferroviaires souterraines38 (EFS),
souvent appelées « métros », afin d?assurer
le transport collectif de voyageurs. L?activité
des trains circulant dans les EFS et leur
maintenance entraînent l?émission dans l?air
de divers polluants tels que des particules,
qui contiennent des métaux : c?est
principalement le freinage (en particulier les
frottements intenses), l?usure du matériel
(freins, roues, rails?) et les travaux
d?entretien du matériel (meulage des rails?)
qui vont constituer des sources de pollution
dans l?air des différents espaces des EFS
4948
PILOTES
? MTE/DGALN-DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de mesures des polluants
réglementaires réalisées
PILOTE
? MTE/DGALN
5e PARTIE Intégrer une information sur les conditions d?aération et
de ventilation dans le diagnostic de performance énergétique
6e PARTIE Améliorer la qualité de l?air à l?intérieur des enceintes
ferroviaires souterraines
2. la réalisation d?un auto-diagnostic régulier
de la QAI à répéter au cours du temps ;
3. les mesures des polluants réglementaires
(formaldéhyde, benzène, CO2,
perchloréthylène pour les établissements
contigus à un pressing) obligatoires
réalisées à certains moments clés de la vie
des bâtiments par un organisme
accrédité.
Un guide de recommandations relatif au
nouveau dispositif de la surveillance dans
des établissements accueillant des
populations sensibles en continu et
précisant les moments clés de la vie d?un
bâtiment sera mis à disposition. Il permettra
de prendre en compte la QAI en
construction neuve, lors de rénovations
importantes et tout autre événement
pouvant impacter la QAI dans un bâtiment.
fréquentés par les voyageurs et/ou les
travailleurs.
Si la qualité de l?air des EFS n?est pas
réglementée à l?instar de certains
établissements recevant du public,
elle constitue une préoccupation depuis
de nombreuses années au regard de son
impact potentiel sur la santé des personnes
exposées. Aussi, dès les années 2000, le
Conseil supérieur d?hygiène publique de
France avait émis plusieurs avis relatifs à la
surveillance de la qualité de l?air intérieur
(QAI) dans les EFS et aux actions de gestion
pouvant être prises pour l?améliorer.
37. Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rennes, Rouen et Toulouse.
38. Ensemble des espaces couverts situés en dessous du niveau du sol, connectés à une voie de transport ferroviaire
souterraine. Les configurations des réseaux présents sur le territoire national sont différentes allant de petits réseaux disposant
d?une seule ligne de métro avec une trentaine de stations aériennes et souterraines à de plus importants pouvant atteindre
plus d?une dizaine de lignes avec plus de trois cents stations. Le nombre de stations souterraines est également variable.
La majorité des réseaux d?EFS a ainsi fait
l?objet de campagnes de mesures
ponctuelles de caractérisation de sa qualité
de l?air. Cependant, ces campagnes de
mesures, réalisées indépendamment les
unes des autres, ont porté sur des polluants
et des méthodes de mesures différents, ce
qui ne permet pas les comparaisons d?un
réseau à l?autre, voire parfois d?une date à
l?autre pour un même réseau. La disparité de
ces résultats de mesures rend difficile
l?évaluation de l?exposition des personnes à
la qualité de l?air dans les EFS et, par voie de
conséquence, l?estimation des risques
associés.
Par ailleurs, si ces campagnes de mesures
ponctuelles ont ciblé la pollution chimique
de l?air, la question de la pollution
microbiologique (bactéries, virus,
moisissures?) de l?air des EFS se pose
également, compte tenu de la
fréquentation importante de ces espaces
majoritairement clos et restreints. Cette
question a été en particulier mise en avant
dans le contexte de l?épidémie de Covid-19.
50
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de mesures harmonisées
de la qualité de l?air dans les
enceintes ferroviaires souterraines.
Cette action vise à améliorer les
connaissances sur la pollution de l?air
intérieur dans les EFS, et s?appuiera sur :
? la mise à disposition auprès des opérateurs
d?EFS et des autorités organisatrices des
transports d?un guide de
recommandations pour la réalisation de
mesures des particules et des métaux
qu?elles contiennent, selon une approche
harmonisée, avec des retours d?expérience
réguliers sur la mise en oeuvre de ces
mesures et les résultats obtenus ;
? la réalisation d?une expertise sur la pertinence
et la faisabilité de mesurer des polluants
microbiologiques (en premier lieu le virus
SARS-CoV-2) dans les EFS et autres ERP.
RÉDUIRE
l?exposition au bruit
ACTION 15
Notre exposition croissante à des
niveaux sonores élevés, dans les
lieux que nous fréquentons (bars,
commerces?), ou par l?utilisation
croissante d?écouteurs ou de casques
notamment chez les enfants et les jeunes,
constitue une préoccupation de santé
publique. En effet, cette exposition peut
conduire à des dommages irréversibles sur
nos oreilles (perte auditive, acouphènes) avec
des conséquences néfastes sur le bien-être,
le développement intellectuel, les relations
sociales, et la santé (maladies cardio-
vasculaires...). Il est donc nécessaire de faire
connaître les comportements permettant de
profiter de la musique et des sons amplifiés
tout en préservant son capital auditif.
Par ailleurs, cette exposition au bruit dès le
plus jeune âge va accélérer le phénomène
naturel de perte auditive avec l?âge. Cette
perte auditive prématurée doit être évitée
car elle est associée à un risque d?isolement
progressif, de perte d?autonomie et de
troubles neurocognitifs.
Cette action fera connaître aux enfants et
aux jeunes les comportements qui
permettent de profiter de l?écoute de
musiques et de sons amplifiés, tout en
préservant son capital auditif, avec :
1re PARTIE Prendre soin de son audition tout au long de la vie
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
5150
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre d?autotests auditifs téléchargés ou
utilisés
? Nombre de personnes ayant bénéficié de
l?offre 100% santé audiologie
? à partir de 2021, le lancement de
campagnes de communication sur les
bons gestes à adopter (en lieux festifs,
avec un casque ou des écouteurs?) dans le
prolongement des actions déjà engagées ;
? à partir de 2022, le développement,
avec les plateformes d?écoute musicale ou
audiovisuelles qui se porteront volontaires,
d?un système d?alerte et d?information
quand le niveau d?exposition devient
dangereux pour la santé.
Cette action favorisera également le
repérage des personnes souffrant de
déficiences auditives par un dépistage
accessible, avec :
? dès 2020, l?identification d?un autotest auditif
performant et simple à utiliser pour tous ;
? à partir de 2021, le déploiement de
stratégies de diffusion de cet autotest
Certains bâtiments (logements, hôpitaux,
écoles, etc.) subissent les nuisances sonores
d?infrastructures de transport routier,
ferroviaire ou aérien. L?exposition
permanente au bruit et aux pics de bruit de
ces infrastructures a un impact sanitaire
négatif et peut entraîner notamment
troubles du sommeil, gêne, fatigue, baisse
des capacités d?attention et retard dans les
apprentissages, et contribuer à certaines
pathologies telles que des maladies
cardiovasculaires. Ces bâtiments sont parfois
également insuffisamment isolés
thermiquement. Or, les dispositifs d?aides aux
propriétaires pour les rénovations thermique
et acoustique sont distincts
et il est actuellement difficile de bénéficier
des deux aides conjointement et de
programmer en même temps les deux
rénovations. De plus, le coût lié à chacun
de ses travaux et le plafonnement des
dispositifs d?aide conduisent un certain
nombre de citoyens exposés aux nuisances à
renoncer à tous travaux de rénovation.
Ainsi, seule une approche combinant
rénovation thermique et isolation acoustique
permettrait de concilier des objectifs de
réduction des consommations énergétiques
auditif auprès du grand public et des
professionnels afin de repérer, puis
diagnostiquer et prendre en charge les
déficits auditifs.
Des actions de sensibilisation sur les risques
auditifs pourront également être conduites
dans le cadre du service national universel
(SNU) auprès des jeunes (cf. action 7).
et une diminution significative des nuisances
liées à la surexposition aux bruits.
Les cibles du couplage entre rénovations
thermique et acoustique sont :
? pour le secteur aérien, les propriétaires
des bâtiments situés dans le plan de gêne
sonore d?un aéroport, en particulier ceux
dont les revenus sont les plus faibles ;
? pour les secteurs routiers et ferroviaires, les
locataires des bâtiments des parcs des
bailleurs sociaux exposés à des niveaux
élevés de bruits d?infrastructures de
transports terrestres.
Afin de mieux aider les propriétaires de
bâtiments nécessitant une double
rénovation, il est proposé à titre
expérimental trois actions ciblées :
? conditionner dans un premier temps les
aides à la rénovation thermique des
logements lors d?opérations importantes
de rénovation thermique à un couplage
avec une rénovation acoustique dans des
zones ciblées (par exemple des projets
ANRU ou projets importants financés par
l?ANAH dans des zones comportant des
points noirs du bruit puis fixer la
2e PARTIE Associer rénovations énergétique et acoustique dans le
logement social autour des axes routiers et ferroviaires et dans les
bâtiments autour des aéroports
procédure de demande d?aide ainsi que le
niveau de cette aide vers une
généralisation au plan national pour les
bâtiments à proximité d?un lieu bruyant
identifié par les cartes de bruit ;
? dans le secteur des transports terrestres,
travailler avec l?Union sociale pour
l?habitat (USH) et Action Logement afin de
déterminer des actions phare sur des
travaux de rénovation importants de leur
parc entrant dans le champ de l?action et
définir un système d?aide équivalent ou
complémentaire à l?ÉcoPLS ;
? pour le secteur aérien, renforcer les
informations données aux riverains des
plateformes aéroportuaires et mettre en
place des dispositifs d?accompagnement à
la réalisation de travaux alliant rénovation
thermique et acoustique, en commençant
sur le périmètre de deux aéroports dotés
d?un plan de gêne sonore (Orly et
Toulouse), sous le pilotage des préfet et
52
PILOTES
? MTE/DGPR-DHUP-DGAC
?INDICATEUR
? Nombre de foyers ayant bénéficié d?une
double rénovation thermique et acoustique
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre de labels délivrés
sous-préfet concernés et en lien avec les
exploitants des aéroports.
Les acteurs locaux doivent pouvoir faciliter la
coordination de ces dispositifs et des actions
spécifiques pour les ménages les plus modestes
peuvent notamment être mises en oeuvre.
Pour les secteurs routier et ferroviaire, la
possible extension du prêt ÉcoPLS pour
aider les organismes de logements sociaux à
financer la rénovation acoustique sera
étudiée. Si l?étude est conclusive, le prêt
ÉcoPLS sera modifié en conséquence.
Du matin au soir, nos oreilles sont sollicitées par
divers bruits généralement non désirés et à des
niveaux sonores pouvant être élevés : bruits
des transports motorisés, des klaxons et des
sirènes, musique diffusée dans les commerces,
bruits des chantiers, etc.
Le confinement lié à la crise de la Covid-19 a eu
pour effet de réduire les nuisances sonores en
ville et de permettre à de nombreux Français
de prendre conscience des bruits subis au
quotidien et d?apprécier cette période de
calme dans les espaces partagés dont la
biodiversité a également pu bénéficier.
Le maire est le principal acteur de la gestion
des situations de bruits de voisinage. Il peut
aussi être le principal promoteur de
moments calmes et d?espaces apaisés.
Cependant, en pratique, ses moyens se
heurtent à plusieurs freins limitant son
action, notamment la difficulté à constater
les bruits pour pouvoir sanctionner.
Ainsi pour accroître la tranquillité globale en
luttant contre les bruits créant une gêne :
? les communes, les entreprises, les
établissements recevant du public, pourront
créer des espaces calmes, dans les lieux
publics ou partagés, préservés du bruit des
transports et des autres sources de bruits
(bruits continus de ventilation, bruits de
comportements, sons amplifiés dans les
magasins...), y compris des espaces arborés
propices à la faune. Dès 2022, les premiers
« espaces calmes » labellisés seront créés sur
le fondement d?une réflexion collective
prenant en compte l?ensemble des éléments
qui peuvent favoriser le sentiment de calme
et en bénéficiant de l?expérience des
« zones calmes ». Ces « espaces calmes »
pourront être des lieux favorables à la nature
et à la préservation du patrimoine ;
? les employeurs et les enseignants pourront
prévoir, dès 2022, des moments apaisés
pendant les temps d?activités
professionnelles, scolaires, culturelles,
sportives, de loisirs... ;
? les maires pourront constater et sanctionner
plus facilement les bruits de voisinage,
notamment par l?usage de sonomètres
d?utilisation simplifiée, le droit pourra alors
être adapté en tant que de besoin.
3e PARTIE Améliorer la tranquillité sonore des citoyens
Axe 2 ? Réduire les expositions environnementales affectant la santé humaine
et celle des écosystèmes sur l?ensemble du territoire
4e Plan National Santé Environnement
5352
PILOTE
? MTE/DGPR
?INDICATEUR
? Nombre de collectivités ayant participé
durant toute la durée de l?expérimentation
Le bruit généré par la conduite et par les
véhicules anormalement bruyants fait partie
des bruits très souvent cités par les Français.
Le bruit excessif des véhicules (voitures,
deux roues motorisées, camions?) peut
entraîner des troubles du sommeil,
notamment s?il est produit la nuit.
La réglementation actuelle permet aux
forces de police de verbaliser le conducteur
d?un véhicule non conforme (classiquement
avec un pot d?échappement modifié ou une
customisation excessive) mais celle-ci est
difficile à mettre en oeuvre : sur 24 millions
de contraventions dans le domaine de la
sécurité routière, 20 000 concernent
l?utilisation de véhicules à des régimes
élevés ou modifiés illégalement.
Pour mieux protéger les riverains, une
expérimentation de radars sonores fixes
sera menée afin de pouvoir sanctionner
automatiquement les véhicules
anormalement bruyants sur les réseaux
routiers. Cette expérimentation est prévue
dans la loi d?orientation des mobilités.
Cette action se décline selon les mesures
suivantes :
? Expérimentation de radars sonores :
- tests sur piste afin d?opérer les réglages et
de vérifier que les radars mesurent
correctement le niveau sonore des
véhicules les plus bruyants et déterminer
les limites des appareils ;
- installation au second semestre 2021 de
radars sonores expérimentaux par des
collectivités volontaires pour les tester
dans certaines rues ou routes dont ils ont
la gestion.
? Mise en place de sanctions automatisées
en lien avec l?ANTAI.
4e PARTIE Expérimenter les radars sonores pour les véhicules
motorisés et élargir les compétences de l?Agence nationale de
traitement automatisé des infractions (ANTAI)
4e Plan National Santé Environnement
5555
Démultiplier les actions
concrètes menées par les
collectivités dans les territoires
AXE
? ACTION 16
Créer une plateforme collaborative pour les collectivités et renforcer
l?expertise des territoires pour réduire les inégalités sociales et territoriales
en santé environnement
? ACTION 17
Renforcer la sensibilisation des urbanistes et aménageurs des territoires
pour mieux prendre en compte la santé environnement
4e PLAN NATIONAL SANTÉ ENVIRONNEMENT
3
CRÉER
une plateforme collaborative pour les
collectivités et renforcer l?expertise des
territoires pour réduire les inégalités sociales
et territoriales en santé environnement
ACTION 16
56
Axe 3 ? Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires
PILOTE
? Cerema
?INDICATEURS
? Nombre de projets soumis et publiés sur la
plateforme
? Nombre de documents ressources mis à
disposition
? Nombre de connexions à la plateforme
Les collectivités territoriales disposent d?un
large panel de compétences qui sont
autant de leviers potentiellement
favorables à l?amélioration du cadre de vie
des Français : aménagement du territoire,
urbanisme, transports et mobilités,
environnement, habitat, alimentation, action
sociale?
Plusieurs outils tels que les PRSE, les contrats
locaux de santé, les Plans climat-air-énergie
territoriaux (PCAET), ou encore les projets
alimentaires territoriaux, etc. donnent des
socles partenariaux pour créer des
dynamiques positives. Mais face à la multitude
des actions possibles, aux spécificités
territoriales et à la complexité des sujets, tous
les acteurs locaux ne disposent pas des
mêmes connaissances et moyens d?action.
Dans le but, d?une part, d?inciter les
collectivités à initier de nouvelles démarches
en santé environnement, et pour leur
permettre de mieux s?emparer du sujet, il est
nécessaire de faciliter le partage des
expériences et des bonnes pratiques déjà
éprouvées. D?autre part, mieux faire connaître
les acteurs et les « outils » ressources constitue
un enjeu complémentaire.
L?action vise à mettre en place un espace de
partage des démarches des collectivités
territoriales en santé environnement
complété d?un ensemble de ressources.
? L?espace de partage des retours
d?expérience permettra d?accéder à une
cartographie des actions et projets
d?action de collectivités souhaitant mettre
en visibilité leurs travaux.
? Le centre de ressources sera constitué d?une
« boîte à outils » regroupant informations et
documentations utiles à la compréhension et
la conduite d?actions en santé environnement
dans les territoires. Des cartographies des
acteurs de la santé environnement et des
initiatives locales d?animation (dont PRSE)
seront également proposées.
Cet espace de partage permettra aussi
d?inciter les collectivités à mener des
« Diagnostics locaux santé environnement »
recensant les facteurs de risques auxquels
est exposée la population et les indicateurs
sociaux et sanitaires du territoire ; puis
passer à l?action afin d?inclure la santé dans
la conciliation entre économie et écologie.
L?Agence nationale de la cohésion des
territoires (ANCT) participera à la diffusion
des outils et méthodes ainsi proposés
auprès de l?ensemble de ses réseaux et de
ses partenaires. Elle contribuera notamment
à cette action dans le cadre de sa Fabrique
Prospective « Petites villes et santé
environnementale ». Cette plateforme sera
rendue publique sur le site internet : territoire-
environnement-sante.fr.
1re PARTIE Créer une plateforme collaborative pour les collectivités
sur les actions en santé environnement
4e Plan National Santé Environnement
5756
39. https://www.insee.fr/fr/statistiques/4488433, https://www.insee.fr/fr/statistiques/4627049
40. Une étude menée par les équipes du CHRU de Lille montre que plus de 47 % des patients infectés entrant
en réanimation sont en situation d?obésité et que la forme sévère (à savoir un IMC supérieur à 35) augmente
significativement le risque d?être placé sous respiration mécanique invasive, indépendamment de l?âge, de l?hypertension
artérielle et du diabète.
La crise sanitaire de la Covid-19 a fait
ressurgir les inégalités territoriales, sociales
et environnementales en matière de
mortalité et de morbidité face au risque
infectieux.
L?Insee39 observe que l?excédent de
mortalité constaté en avril 2020 par rapport
à la même période en 2019 (+ 26 %) a
d?abord concerné les régions Île-de-France
et Grand-Est. Les communes les plus denses
sont les plus touchées par le surcroît de
mortalité. L?environnement (conditions de
logement notamment surpopulation,
utilisation des transports en commun,
profession exercée, etc.) aurait contribué à
cette hausse des décès compte tenu des
difficultés à respecter la distanciation
physique et de l?augmentation du risque de
contamination.
Plus largement, les comorbidités comme
l?obésité40 sont apparues comme des
facteurs de vulnérabilité importants face au
virus. Enfin, les conditions et modes de vie
(habitat, alimentation, accès à un espace
vert, exposition aux nuisances sonores, etc.),
très diversifiés, ont nécessairement eu un
impact sur la capacité de chacun à « bien
vivre » et accepter les périodes de
confinement.
Face à cet impact connu de notre
environnement et de nos modes de vie sur
la santé et aux inégalités entre les différents
territoires, il est essentiel que les acteurs
locaux soient sensibilisés et formés à ces
enjeux.
Ainsi, cette action devra permettre de
renforcer l?expertise des départements, des
intercommunalités et des communes par la
sensibilisation et la formation des élus et
des agents des collectivités aux enjeux en
matière de santé environnement et aux
outils à leur disposition (par exemple les
contrats locaux de santé ? CLS, les Plans
climat-air-énergie territoriaux - PCAET,
contrats de pays, plans de protection de
l?atmosphère ? PPA, les Contrats de relance
et de transition écologique - CRTE) et les
compétences mobilisables.
Cette action pourra également s?appuyer
sur l?ANCT qui informera et sensibilisera ses
réseaux et ses partenaires à la lutte contre
les inégalités territoriales de santé
environnement et aux ressources
disponibles existantes.
Cette action reposera sur les formations
proposées par le CNFPT dont les missions
concourent à l?accompagnement des
collectivités territoriales et de leurs agents,
tout particulièrement pour la réduction des
inégalités territoriales environnementales de
santé. Dans ce champ sont proposés de
nombreux programmes de formation
couvrant l?ensemble du parcours
professionnel de l?intégration à la formation
continue. Ceux-ci s?adressent aux cadres et
agents des services environnement,
urbanisme, aménagement, voirie, espaces
verts, déchets, transports, santé, eau,
architecture, habitat, petite enfance,
développement local? Ces formations
concernent un large panel de thématiques
transversales telles que la transition
écologique, les enjeux sanitaires des
dérèglements climatiques, l?urbanisme
favorable à la santé, la qualité de l?air
extérieur et intérieur, les espèces à risques
pour la santé, les perturbateurs
endocriniens, l?entretien des locaux, les
plans alimentaires territoriaux, les liens
biodiversité et santé, les plans
règlementaires en matière de climat et
environnement, etc.
Elle s?appuiera également sur les modules de
la formation proposés par l?École des hautes
études en santé publique (EHESP)
« Formation des collectivités locales aux
enjeux de santé environnement » et
destinés aux élu(e)s et technicien(ne)s des
2e PARTIE Renforcer la formation des élus et des agents des
collectivités pour lutter contre les inégalités territoriales en santé
environnement
58
collectivités territoriales. Cette formation
en ligne permet d?apporter aux élu(e)s des
éléments décisionnels et des leviers d?action
sur les enjeux de santé environnement
auxquels ils sont confrontés lors de leur
mandature tels que, la qualité de l?air
extérieur, la qualité de l?eau de boisson ou
encore la gestion du bruit.
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEUR
? Nombre d?élus et d?agents
des collectivités formés
RENFORCER
la sensibilisation des urbanistes et
aménageurs des territoires pour mieux
prendre en compte la santé environnement
ACTION 17
Les documents de planification
territoriale traduisant une vision
stratégique de l?aménagement durable
d?un territoire sont des vecteurs
privilégiés pour agir sur la santé des
populations et préserver l?environnement.
Intégrer la prévention sanitaire liée à la
qualité de l?environnement dans les
politiques territoriales et l?aménagement du
territoire est indispensable pour une
véritable transition sociétale.
Dans le cadre de la mise en oeuvre du
PNSE3, le GT « Santé-Transports » a piloté
des travaux renforçant la prise en compte
par les autorités locales et parties prenantes
des problématiques de santé et
d?environnement dans certains documents
de planification territoriale : schémas de
cohérence territoriale (SCoT), plans locaux
d?urbanisme (PLU-PLUi)41 et plans de
déplacements urbains (PDU).
Un document de synthèse a ainsi été réalisé.
Il vise à acculturer les professionnels de
terrain aux conséquences et impacts des
transports et de la mobilité sur la santé
physique-mentale-sociale, l?environnement
et l?urbanisme de manière à faciliter le
dialogue entre ces acteurs. Ce document
identifie également l?éventail des actions
possibles et recommande des outils ou
méthodes innovants intégrant une
dimension santé environnement. Il présente
les outils d?évaluation :
? l?évaluation environnementale42, démarche
obligatoire qui permet au maître d?ouvrage
d?analyser les effets d?un plan sur
l?environnement et de prévenir ses
impacts sur l?environnement ;
? l?évaluation des impacts sur la santé (EIS),
facultative et encore expérimentale, qui
constitue une opportunité intéressante
complémentaire à déployer notamment à
l?échelle d?un PDU.
L?objectif principal de cette action est de
poursuivre, valoriser et approfondir ces
travaux qui font le lien entre l?aménagement
urbain, l?urbanisme, la mobilité et la santé,
notamment dans le cadre des PDU :
? publier et mettre à disposition des
1re PARTIE Santé environnement et outils de planification
41. https://www.cohesion-territoires.gouv.fr/documents-durbanisme
42. https://www.ecologie.gouv.fr/levaluation-environnementale
Axe 3 ? Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires
4e Plan National Santé Environnement
5958
43. https://www.ehesp.fr/2020/06/04/guide-isadora-l-ehesp-etoffe-son-corpus-d-outils-sur-le-theme-urbanisme-favorable-
a-la-sante/
professionnels le document de synthèse et
le faire connaître. Ce document pourra
notamment alimenter la plateforme
collaborative pour les collectivités ;
? décrire un (ou des) outil(s) nécessaire(s) à
développer permettant notamment de
fournir des éléments de diagnostic santé
liés à la mobilité et formuler des
recommandations quant à l?élaboration
d?un tel outil ; l?objectif à terme étant de
créer un outil d?évaluation quantitatif de la
santé des populations sur un territoire
donné ;
? accompagner une collectivité territoriale
volontaire pour expérimenter une
évaluation des impacts sur la santé (EIS),
outil d?évaluation qualitative, à l?échelle
d?un PDU et formuler des
recommandations.
Les relations entre les environnements
urbains et la santé des populations doivent
également être mieux prises en compte au
niveau de chaque opération
d?aménagement. Il s?agit de mettre en
oeuvre en pratique, le concept d?urbanisme
favorable à la santé (UFS) initié en 1987 par
le réseau des Villes-Santé de l?OMS Europe
et réinvesti en France depuis le début des
années 2010. En agissant sur un ensemble de
déterminants, l?UFS consiste à encourager
les choix d?aménagement et d?urbanisme
qui minimisent l?exposition des populations
aux facteurs de risque (polluants, isolement
social, gêne sensorielle, etc.), et qui
maximisent leur exposition à des facteurs de
protection (pratique d?activités physiques,
accès aux soins, accès aux espaces verts,
etc.) tout en étant vigilant à ne pas aggraver
des situations d?inégalités de santé.
La mise à disposition d?outils et de cadres
de référence depuis 2010 a soutenu diverses
initiatives UFS à différentes échelles du
territoire (planification et opérationnel).
L?objectif principal de cette action est de
poursuivre, valoriser et soutenir ces
initiatives et plus spécifiquement le
déploiement de l?urbanisme opérationnel
2e PARTIE Santé environnement et opérations d?aménagement
PILOTE
? MTE/DGITM
?INDICATEURS
? Nombre d?actions d?information et
de valorisation (colloques, webinaires,
séminaires...) du document de synthèse
conçu pour les professionnels qui sera publié
en 2021
? Document descriptif du ou des outils
nécessaires pour évaluer la santé des
populations sur un territoire donné, en lien
avec la mobilité
? Niveau de réalisation de l?expérimentation
d?une EIS avec la collectivité territoriale
volontaire et de l?élaboration des
recommandations (lancement/en cours/
finalisation?)
favorable à la santé (UoFS), qui correspond à
une application du concept UFS à l?échelle
des opérations d?aménagement. Comme
pour l?UFS, la mise en oeuvre de l?UoFS ne
relève pas d?une action unique mais plutôt
de la coordination d?un ensemble d?actions
et d?acteurs pour des pratiques plus
intégrées et collaboratives à l?échelle d?un
projet.
Ainsi cette action vise à :
? Développer, adapter ou s?appuyer sur des
outils et méthodes d?intégration de la
santé dans les opérations d?aménagement
tels que les démarches d?évaluation
d?impact sur la santé (EIS) ou
d?accompagnement UFS et promouvoir le
développement des solutions fondées sur
la nature, notamment pour l?adaptation au
changement climatique.
À titre d?exemple, le guide ISadOrA43,
récemment publié et issu d?un travail
collaboratif entre acteurs de la santé
publique, de l?urbanisme & de
l?aménagement et de l?environnement
(EHESP, A?urba, DGS, DGALN, Ademe),
constitue un outil d?accompagnement à
l?intégration de la santé dans les opérations
d?aménagement. Il s?inscrit dans une
60
démarche de promotion de la santé et du
bien-être (physique, mental et social) de
tous, tout en recherchant les co-bénéfices
en termes de santé publique et
d?environnement. Il est à destination des
professionnels engagés dans l?aménagement
opérationnel (chargés d?opération, bureaux
d?études, maîtrise d?oeuvre urbaine,
assistants à maîtrise d?ouvrage,
professionnels de santé publique au sein
d?ARS ou de collectivités, etc.).
Ce guide sera adapté pour mieux prendre
en compte le risque infectieux, toujours
présent, tel que l?a révélé la crise de la
Covid-19.
? Encourager des échanges multi-acteurs
(urbanistes, aménageurs, etc.) en
favorisant les rencontres notamment
PILOTE
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Nombre d?actions de communication
(séminaires, colloques), de formations croisées
(initiales et continues) valorisant les actions de
terrain
? Nombre d?organismes et de structures ayant
intégré l?UFS dans leur offre de formation
alimentées par les retours d?expériences,
les formations croisées et toutes formes de
dispositifs multi-partenariaux pour faciliter
l?acculturation aux principes de l?UFS et
stimuler les initiatives UFS sur le territoire.
Axe 3 ? Démultiplier les actions concrètes menées par les collectivités dans les territoires
4e Plan National Santé Environnement
60
? ACTION 18
Créer un espace commun de partage de données environnementales
pour la santé, le Green Data for Health
? ACTION 19
Structurer et renforcer la recherche sur l?exposome et mieux connaître
les maladies liées aux atteintes à l?environnement
? ACTION 20
Surveiller la santé de la faune terrestre et prévenir les zoonoses
4AXE
Mieux connaître les expositions
et les effets de l?environnement
sur la santé des populations
et sur les écosystèmes
4e PLAN NATIONAL SANTÉ ENVIRONNEMENT
!
!
!
CRÉER
un espace commun de partage de données
environnementales pour la santé, le Green
Data for Health
ACTION 18
62
Axe 4 ? Mieux connaître les expositions et les effets de l?environnement sur la santé
des populations et sur les écosystèmes
Si l?on sait depuis longtemps que
santé humaine, animale et
environnementale sont étroitement
liées, des progrès restent à accomplir
afin de mieux comprendre leurs
interactions.
Un des défis à relever est d?estimer les
impacts sur la santé des substances
chimiques et facteurs physiques (bruit,
ondes, radioactivité, lumière artificielle, etc.)
disséminés dans l?environnement compte
tenu :
? du nombre de facteurs présents et de
leurs potentielles corrélations ;
? des difficultés à déterminer sur un plan
toxicologique les effets sanitaires
combinés des contaminants auxquels
l?homme est exposé ;
? de la difficulté à leur attribuer les
pathologies qui leur sont associées.
Au-delà des contaminants chimiques et
physiques, de nombreux autres facteurs
entrent également en jeu en matière de
santé environnementale et d?exposition des
populations : facteurs sociologiques,
comportementaux et culturels, facteurs
biogéographiques, pratiques alimentaires,
conditions de travail, autres facteurs
physiques et météorologiques
(température), etc. L?incidence du
changement climatique sur la santé et les
facteurs favorisant l?émergence ou la
diffusion de bactéries antibiorésistantes
dans l?environnement jouent également un
rôle non négligeable sur la santé.
Face à ces risques et aux incertitudes qui les
caractérisent, produire de la connaissance
scientifique sur les interactions entre les
facteurs environnementaux et la santé, mais
aussi informer le public sur les expositions à
ces facteurs, sont deux objectifs cruciaux
auxquels la mobilisation des bases de
données environnementales existantes peut
concourir. Pour faciliter les croisements
entre les données environnementales (au
sens large) et les données sanitaires, il est en
particulier nécessaire que les données
environnementales existantes puissent être
plus facilement mobilisées pour mieux
caractériser les expositions humaines aux
facteurs de risques environnementaux. En
effet, les données environnementales étant
historiquement collectées et produites pour
des utilisations différentes de celles de la
recherche ou l?expertise en santé-
environnement, les structures et leurs
modalités actuelles de diffusion peuvent
constituer des freins à une réutilisation
simple de ces données.
Une telle action de mobilisation des
données environnementales au service de la
recherche en santé-environnement pourra
également avoir un rôle d?accélérateur sur la
production et la mise à disposition du
public de connaissances dérivées par des
acteurs tiers, tels que des indicateurs
d?expositions (voir par exemple les liens
possibles avec l?action 1, Recosanté, qui
pourra être alimentée par les résultats de
cette action).
Cette action vise donc à disposer d?un
espace commun de données
environnementales au service de la santé
qui notamment :
? décrive les données environnementales
pertinentes et disponibles pour être
croisées avec des données de santé
(métadonnées, modalités d?accès, limite
d?utilisation, granulométrie, fréquence de
!
4e Plan National Santé Environnement
6362
PILOTE
? MTE/CGDD
?INDICATEURS
? Nombre de bases de données
environnementales référencées et décrites
dans le Green Data for Health
? Nombre de champs thématiques
pour lesquels est validée une stratégie
d?amélioration d?interopérabilité
? Des indicateurs d?avancement opérationnel
et de satisfaction des utilisateurs seront
proposés en fonction de la solution
développée.
44. Lorsqu?une collectivité, un ministère ou une entreprise construit un site internet ou un logiciel qui utilise de la donnée
publique, elle a besoin de passer par une interface de programmation applicative (API). Une API est un ensemble de
définitions et de protocoles qui permet à un site internet ou à un logiciel de communiquer, et notamment d?échanger de
la donnée, avec d?autres produits ou services informatiques de façon standardisée.
mise à jour, finalités initiales des données?)
et caractériser les expositions aux facteurs
environnementaux susceptibles d?affecter
la santé ;
? améliore l?interopérabilité des données
environnementales entre elles et avec les
données de santé ;
? facilite l?accès aux données
environnementales, y compris au niveau
des territoires, en particulier via API44, dans
une logique d?open data, ou, en fonction
des obligations juridiques, de partage de
données dans un cadre privé ou public
contraint ;
? stimule un appariement rigoureux des
données environnementales avec les
données de santé, notamment celles du
système national des données de santé
(« Health Data Hub »), mais aussi celles des
autres acteurs de la recherche ou de
l?expertise (ex : Inserm, Santé Publique
France, ANSES, INERIS?).
Le format et les modalités de l?espace
commun de données environnementales
pour la santé, Green Data for Health, seront
définis par une approche par cas d?usage
(1er semestre 2021). Ceux-ci permettront
d?identifier les freins à lever dans l?utilisation
des données environnementales
(interopérabilité, modalités d?accès aux
données, granularité territoriale, échanges
avec les producteurs de données, partage
des retours d?expérience?), de préconiser
une architecture globale du dispositif et de
définir sa gouvernance.
Une feuille de route opérationnelle sera
alors définie (2ème semestre 2021) pour la
mise en oeuvre progressive d?un Green Data
for Health répondant aux enjeux de
l?écosystème santé-environnement. Cette
feuille de route comprendra des indicateurs,
qui pourront être thématisés et
territorialisés, permettant de séquencer et
évaluer l?avancement. Les problématiques
liées à la pollution de l?air, à la
contamination par les substances de
synthèse de l?eau destinée à la
consommation humaine, aux pesticides, aux
perturbateurs endocriniens feront
notamment partie des thèmes investigués
pour être priorisés au sein d?un premier
programme de travail qui s?étendra sur une
durée de 4 ans.
Les producteurs ou collecteurs de données
environnementales concernés par les
problématiques santé/environnement
seront associés tout au long de l?opération.
Pourront notamment être mobilisés les
Agences de l?Eau, les AASQA, le RNSA, l?OFB,
l?IFREMER, Santé Publique France, l?ANSES,
l?INERIS, l?INRAE, l?IGN, le BRGM, le CSTB, les
collectivités territoriales, les instituts
nationaux de recherches, les réseaux de
collecte de données associatifs ou citoyens.
STRUCTURER
et renforcer la recherche sur l?exposome
et mieux connaître les maladies liées
aux atteintes à l?environnement
ACTION 19
64
L?environnement est un déterminant
majeur de la santé et du bien-être
des individus et des populations.
Les travaux de recherche
permettent de progresser de façon notable
dans la connaissance scientifique des liens
entre certains facteurs environnementaux
et leurs effets sur la santé et de définir des
mesures de prévention adaptées.
Les liens entre la santé et l?environnement
suivent l?évolution de nos lieux et modes de
vie, des changements globaux tels que le
changement climatique, le déclin de la
biodiversité mais aussi l?innovation
technologique et les bouleversements
sociétaux. Aussi est-il essentiel que les
connaissances scientifiques progressent
sur les différents stress ayant des impacts
sur la santé, notamment sur les effets liés
aux multi expositions. Les efforts de
recherche doivent être amplifiés au niveau
national pour répondre aux attentes
légitimes de la société et conduire une
politique intégrée et efficace de prévention
dans une approche « une seule santé »,
celle de l?homme, de l?animal et des
écosystèmes. Les enjeux de recherche sont
d?aller au-delà de la description ou de la
surveillance des différents agresseurs
environnementaux et ambitionnent d?aller
vers la connaissance des mécanismes
et des rapports de causalité, permettant
ainsi la mesure des impacts réels et des
parts attributives respectives ou cumulées
des agresseurs ou cocktails d?agresseurs sur
les pathologies. Ces résultats ouvriront la
porte à la modélisation et au
développement de stratégies de protection
des populations.
Dès 2021, deux programmes et équipements
prioritaires de recherche (PEPR), instruments
de financement de la recherche inscrits
dans le Programme investissements
d?avenir (PIA) et conçus pour susciter une
recherche d?excellence sur la durée en
attirant les chercheurs sur des priorités
socioéconomiques définies, seront élaborés
et soumis à la décision du Conseil
interministériel de l?innovation :
? l?un, portant sur l?exposome, avec une
approche spécifique sur les multi
expositions liées aux produits chimiques
auxquels sont soumis les individus et les
écosystèmes, en particulier du fait des
activités humaines. Ce PEPR intégrera le
développement d?infrastructures en
support à la biosurveillance des
populations et des écosystèmes et
s?appuiera en particulier sur les cohortes
et les résultats de la biosurveillance ;
? l?autre, PEPR Pathogènes émergents /
zoonoses, sera inséré dans un corpus
d?actions de support à la recherche et à
l?innovation pour renforcer la lutte contre
les maladies infectieuses émergentes dont
les zoonoses ; ces actions extérieures au
PNSE4 et plus larges prendront la forme
d?une stratégie d?accélération du volet
dirigé du PIA4. Ce PEPR pourra soutenir la
recherche (en particulier la recherche
interdisciplinaire) sur l?exploration et la
compréhension des interactions entre les
phénomènes anthropiques, le
développement des populations et des
1re PARTIE Mettre en place deux programmes et équipements
prioritaires de recherche (PEPR) : PEPR exposome et PEPR pathogènes
émergents / zoonoses dans une démarche « Une seule santé »
Axe 4 ? Mieux connaître les expositions et les effets de l?environnement sur la santé
des populations et sur les écosystèmes
!
4e Plan National Santé Environnement
6564
PILOTES
? MESRI/DGRI
? MTE/CGDD
? MAA/DGAL
? MSS/DGS
?INDICATEURS
? Crédits incitatifs dans le cadre des appels à
projet de recherche attribués à la recherche
en santé environnement (PEPR et autres
programmes de recherche : ANR, PNR EST
Anses, Ecophyto, Ademe, etc.)
? Nombre et montant des projets financés
développée.
PILOTE
? Santé publique France
?INDICATEUR
? Rapport d?étude de SpF
sociétés, le fonctionnement des
écosystèmes et la biodiversité, et leurs
conséquences en termes de risques
d?émergence ou de réémergence de
maladies infectieuses ou de facilitation de
leur propagation. Ces visions intégrées
permettront de mieux comprendre les
émergences infectieuses, de s?y préparer,
de les anticiper et de proposer des
stratégies de réaction et d?atténuation de
leurs effets.
En fonction de la décision du conseil
interministériel de l?innovation, ces PEPR
seront conduits en lien étroit avec les
grands programmes et partenariats actuels
ou en cours de mise en place au niveau
européen, et avec les autres instruments du
PIA sur ces thématiques.
À partir de 2022, et grâce aux moyens des
PEPR, la France se dotera d?outils puissants
et pérennes mobilisant des moyens
renforcés et ambitieux, qui la placeront à la
pointe de ces sujets au niveau européen
(dans le cadre des appels et partenariats
Horizon Europe) et international pour :
? caractériser et comprendre l?exposome
humain et environnemental grâce à des
moyens dédiés parmi lesquels une
infrastructure consacrée à la
biosurveillance des populations et des
écosystèmes, et d?une actualisation des
résultats du programme national de
biosurveillance ;
? explorer et comprendre les liens entre
société, biodiversité, fonctionnement des
écosystèmes et émergence de maladies
infectieuses zoonotiques, et proposer des
solutions durables en particulier fondées
sur la nature ;
? mieux connaître les effets de l?exposome
sur la santé grâce à la poursuite et/ou la
mise en oeuvre d?études de cohortes.
Un comité interministériel de coordination
de la recherche en santé environnement
assurera la coordination des programmes de
recherche, en lien avec les alliances
(Aviesan, Allenvie, Athena) et les structures
de financement.
Caractériser l?impact sur la santé des facteurs
de risques environnementaux nécessite de
pouvoir disposer de données objectives. En
effet, il faut pouvoir quantifier la relation entre
une exposition et un impact. Par ailleurs,
d?autres facteurs liés à l?environnement
professionnel ou aux comportements
individuels interagissent et impliquent de
s?intéresser aux populations les plus vulnérables
(tabagisme, expositions professionnelles, accès
aux soins?). Or, les facteurs de risque pour
lesquels cet impact sur la santé peut être
quantifié sont peu nombreux.
L?action vise à permettre, d?ici 2025, le
développement de la quantification du
fardeau environnemental en France, afin de
2e PARTIE Mieux connaître le poids des maladies liées à
l?environnement
pouvoir évaluer les politiques mises en
oeuvre et aider à définir de nouvelles
stratégies de prévention. Ce travail devra
pouvoir se faire à l?échelle de la population
générale, de populations sensibles et
également à l?échelle des territoires dont
beaucoup sont soumis à des pressions
anthropiques fortes.
SURVEILLER
la santé de la faune terrestre et prévenir
les zoonoses
ACTION 20
66
Les relations entre santé publique, santé
animale, environnement et biodiversité
interrogent depuis de nombreuses
années. Le Centre pour le contrôle et
la prévention des maladies (CDC) américain
d?Atlanta et l?Organisation mondiale de
la santé animale (OIE) estiment que 75% des
maladies émergentes proviennent des espèces
animales. Parmi celles-ci, les espèces sauvages
occupent souvent un rôle prépondérant, d?une
part en tant que réservoirs et d?autre part
en tant que vectrices. D?après l?OMS, la FAO
et l?OIE, 5 maladies humaines nouvelles
apparaissent chaque année, dont 3 sont
d?origine animale, impliquant pour une large
partie la faune sauvage.
La Fondation pour la recherche en biodiversité
(FRB) a publié une revue des études scientifiques
sur le lien entre dégradation de la biodiversité,
santé de la faune sauvage et santé humaine.
Les processus conduisant à des épidémies
voire des pandémies sont mal connus.
Cependant, la proximité entre la faune
sauvage, les espèces domestiques et les
activités humaines ainsi que l?impact du
changement climatique sur les écosystèmes
sont propices au franchissement de barrière
d?espèce pour certains pathogènes.
La crise actuelle de la Covid-19 comme
d?autres récentes ou plus anciennes (Influenza
aviaire hautement pathogène zoonotique
en Asie par exemple), mettent en exergue
la nécessité de renforcer la connaissance,
la surveillance et la gouvernance relative aux
zoonoses impliquant la faune sauvage, aux
échelons national, européen et international.
L?entrée en vigueur du nouveau règlement
européen 2016-429 (Loi de santé animale) à
compter du 21 avril 2021 renforcera le cadre
réglementaire de la surveillance sanitaire de la
faune sauvage. Elle sera l?opportunité de mettre
en oeuvre concrètement l?approche « Une seule
santé » par le développement de transversalité
dans les mesures de surveillance entre les
gestionnaires des risques santé humaine/santé
animale/santé environnementale.
Par conséquent, une feuille de route
« Une seule santé » de prévention des
zoonoses animales et alimentaires sera
établie dans le cadre du PNSE4.
La création de l?Office français de la biodiversité
(OFB), avec ses missions prioritaires en santé-
biodiversité, facilitera la mise en oeuvre de
la stratégie de prévention et de lutte contre les
maladies zoonotiques de la faune sauvage, de
la faune domestique (y compris les animaux de
compagnie) et de préservation de la biodiversité.
Quatre actions prioritaires seront conduites
dans une approche pluridisciplinaire, qui
concerneront la faune terrestre (domestique
et sauvage):
1. Améliorer et prioriser la connaissance de
la santé de la faune sauvage en France et
faciliter l?accès aux informations sanitaires :
la plateforme d?épidémio-surveillance
en santé animale (PF-ESA), constituée de
l?ensemble des parties prenantes et
notamment de l?INRAE, de l?OFB, du CIRAD
et de l?Anses, élaborera une méthodologie
de surveillance de la santé de la faune
sauvage. Le réseau SAGIR, qui existe depuis
1986 et est financé par le MAA verra ses
missions de surveillance étendues à de
nouvelles espèces et de nouveaux
pathogènes sur la base des
recommandations de la PF-ESA. Il faudra
hiérarchiser les objectifs de connaissance et
de surveillance sanitaire de la faune sauvage
puis identifier et évaluer les réseaux de
surveillance. Il faudra ensuite se donner les
Axe 4 ? Mieux connaître les expositions et les effets de l?environnement sur la santé
des populations et sur les écosystèmes
!
4e Plan National Santé Environnement
6766
moyens d?un suivi efficace des maladies
émergentes et enfin mettre en réseau
l?information sanitaire ;
2. Définir les orientations relatives à la
surveillance, la prévention et la lutte contre
les zoonoses issues de la faune sauvage :
la concertation entre les parties prenantes et
la gouvernance des actions à mettre en
oeuvre seront portées par le Conseil national
d?orientation de la politique sanitaire animale
et végétale (CNOPSAV) déjà existant, afin
de ne pas créer de nouvelle comitologie.
Le CNOPSAV regroupe tous les acteurs et
fonctionne en comités spécialisés (par
exemple bien-être animal, apiculture). Ainsi
un nouveau comité spécialisé du CNOPSAV
qui intégrera des compétences en matière
d?écologie et de sciences humaines et
sociales, sera chargé de définir les orientations
relatives à la surveillance, la prévention et
la lutte contre les zoonoses issues de la faune
sauvage. Ses travaux s?articuleront
naturellement avec ceux de la section « santé
animale » du CNOPSAV, compte tenu des
liens fréquents entre maladies de la faune
sauvage et maladies des animaux
domestiques (COVID-19, rage, brucellose,
tuberculose, influenza aviaire, pestes porcines,
West Nile, Usutu, etc.). Les travaux de ce
comité seront alimentés par ceux de la PF-ESA
et de Santé publique France, d?autres acteurs
pourront être associés (parcs nationaux,
ONG). S?agissant des zoonoses qui peuvent
être véhiculées par l?alimentation, une
articulation devra également être trouvée
avec le Conseil national de l?alimentation
(CNA), pour faciliter et améliorer
l?appréhension globale de ces enjeux. Le
comité hiérarchisera ses orientations. Une
conférence interministérielle sur les stratégies
de gestion et de financement des réseaux de
surveillance d?intérêt général se réunira
ensuite et produira des instructions en vue de
garantir les moyens humains et financiers
nécessaires à la pérennisation des dispositifs
déjà en place et ayant fait l?objet d?une
évaluation, ou à mettre en place ;
3. Mettre en place des synergies et des
collaborations interministérielles. Il s?agira
de renforcer l?efficacité de la surveillance des
maladies zoonotiques. Les trois plateformes
d?épidémiosurveillance pilotées par le MAA
(PF-ESA, PF-santé des végétaux et PF-chaîne
alimentaire) seront mises à contribution
à cette fin. Par exemple, il pourra être
intéressant de rapprocher les réseaux de
surveillance des virus grippaux chez l?animal
et chez l?homme. Des systèmes de
surveillance pourront voir leur valorisation
accrue (par exemple prophylaxies animales
et surveillance de maladies humaines
vectorielles telles que la fièvre hémorragique
de Crimée Congo, la fièvre Q, la leishmaniose
et l?encéphalite à tiques). A cette fin, une
structure collaborative informelle MAA-MSS-
MTE-MESRI sera mise en place pour optimiser
la mise en réseau des actions de surveillance
et les expertises croisées (entre
établissements publics à vocation sanitaire
et universités intervenant dans le champ
de l?écologie fonctionnelle). Elle visera
notamment à améliorer les stratégies et
les outils de la veille sanitaire nationale et
internationale ;
4. Mettre en place une stratégie sanitaire
pour les parcs et enclos de chasse et
pour les espaces protégés notamment
les parcs nationaux. Un plan de gestion
annuel prévu par la loi OFB (n° 2019-773 du
24 juillet 2019) permet aux gestionnaires des
parcs et enclos de chasse de mettre en place
des mesures prévenant la diffusion des dangers
sanitaires à l?homme et aux animaux. Les parcs
nationaux ont rédigé en 2017 une contribution
à la stratégie sanitaire pour la faune sauvage de
métropole. Le PNSE4 permettra aux MAA,
MSS, MESRI et MTE de travailler ensemble à
la définition et l?harmonisation de ces mesures
au niveau national.
PILOTE
? MAA/DGAL
?INDICATEURS
? Nombre de réunions CNOPSAV ou GSE
sur « Une seule santé »
? Nombre de prélèvements analysés par
le réseau SAGIR (faune sauvage)
? Nombre de réseaux « une seule santé »
mis en place
68
Recommandations
pour les évolutions futures
des plans sectoriels
Le PNSE 4 prévoit un nombre d?actions
limité pour gagner en lisibilité et en
efficacité par rapport au PNSE 3.
En parallèle, une trentaine de plans
thématiques existe. Ils permettent de
répondre de manière adaptée et
approfondie à certains enjeux spécifiques,
comme les perturbateurs endocriniens, les
produits phytopharmaceutiques, l?air
ambiant, la biodiversité, etc., ainsi qu?aux
attentes de la société civile. Ils réunissent
les acteurs compétents de chaque domaine
selon une gouvernance propre.
Afin d?assurer la cohérence des politiques
en santé environnement et de prioriser les
enjeux sanitaires, la gouvernance du PNSE 4
organise les interactions entre ce plan et les
autres plans sectoriels dans le cadre du
comité de pilotage interministériel et du
Le plan biodiversité adopté en 2018 vise
notamment à renforcer la mise en oeuvre de
l?actuelle stratégie nationale pour la
biodiversité (SNB) 2011-2020.
La future SNB 2021-2030 et ses futurs plans
d?actions pourraient intégrer les éléments
suivants.
Une réflexion sur l?intégration croisée des
enjeux de santé humaine, animale et
environnementale dans les gouvernances
respectives de ces trois domaines.
La réalisation d?une étude bibliographique
ou d?une revue systématique sur le concept
de « santé des écosystèmes », sur les
facteurs l?influençant et sur leurs
conséquences sur la santé humaine en
intégrant, notamment, les effets du
changement climatique.
groupe santé environnement.
En effet, le PNSE 4 n?a pas vocation à
doublonner ou compléter les plans
nationaux thématiques existants. Dès lors
qu?un plan thématique existe, il n?est pas
opportun de prévoir des actions isolées au
sein du PNSE 4.
Néanmoins, afin de renforcer les synergies
entre les différents plans et les politiques
publiques menées en santé environnement,
le PNSE 4 propose, dès à présent et dans la
perspective du renouvellement ou de
l?évolution de certains plans thématiques,
des recommandations pour ceux-ci. Comme
pour les autres actions du plan, ces
recommandations sont le fruit d?une
co-construction avec l?ensemble des parties
prenantes. Elles sont prises en compte lors
de la révision de ces plans.
L?intégration de la thématique «Santé
environnement» dans les travaux de
l?observatoire national de la biodiversité
(ONB) sur l?élaboration et la publication
d?indicateurs : recherche des indicateurs de
la santé des écosystèmes fondés sur la
biodiversité dans les différents secteurs de
l?environnement (air, eau, sols), réalisation
d?une revue systématique pour déterminer
les indicateurs existants, choisir les plus
pertinents et mettre en place leur collecte
en s?intéressant notamment à la possible
territorialisation.
L?élaboration de lignes directrices guidant
l?action des services de l?État dans la gestion
des dangers liés à la faune et la flore
sauvage.
Plan biodiversité et future stratégie nationale
pour la biodiversité (2021 ? 2030)
4e Plan National Santé Environnement
68
En novembre 2016, le Gouvernement a
souhaité intensifier la politique de maîtrise
de l?antibiorésistance menée depuis les
années 2000 en lançant un programme
interministériel de maîtrise de
l?antibiorésistance. Ce programme est
construit autour de 4 axes : mieux
sensibiliser le public, mieux utiliser les
antibiotiques, davantage soutenir la
recherche et l?innovation et, enfin, renforcer
la surveillance et l?engagement de la France
dans la lutte internationale contre
l?antibiorésistance. Il s?inscrit dans la
démarche « Une seule santé »
recommandée en 2015 par l?Organisation
mondiale de la santé en développant une
approche associant les santés humaine,
animale et environnementale.
Ainsi, le premier comité interministériel
pour la santé (CIS) présidé par le Premier
Ministre a été consacré en 2016 à la
préparation et à l?adoption de la feuille de
route interministérielle visant à maîtriser
l?antibiorésistance. Celle-ci se compose de
40 actions réparties en 13 mesures phares.
La prochaine feuille de route
interministérielle sur l?antibiorésistance
pourrait intégrer les éléments suivants.
? Renforcer le volet environnemental dans la
lutte contre l?antibiorésistance : identifier
la manière dont l?antibiorésistance se
développe, se dissémine voire émerge
dans l?environnement et déterminer
l?incidence des polluants, dont les
biocides, sur ce développement. En
termes de recherche, de surveillance et de
gestion des risques, mettre en oeuvre les
recommandations de novembre 202045 de
l?Anses et les résultats de la revue
systématique réalisée par l?Inserm en 2019
à la demande du MTE, avec le soutien de
la Fondation pour la recherche sur la
biodiversité, sur les solutions pour lutter
contre l?antibiorésistance dans
l?environnement, en particulier en ce qui
concerne le traitement des déchets
organiques (fumiers, lisiers, boues de
stations d?épuration) avant leur éventuel
épandage sur les sols agricoles.
? Développer des indicateurs de surveillance
environnementale et soutenir les travaux
nécessaires à la priorisation des molécules
à surveiller.
? Valoriser les résultats des projets de l?Anses
sur l?antibiorésistance environnementale
et développer ces aspects dans les projets
financés par le PPR antibiorésistance
et la programmation et les priorités
de l?ANR.
? Financer la recherche multidisciplinaire sur
l?antibiorésistance environnementale
(pisciculture, eaux côtières, biodiversité
des sols, faune sauvage, transfert
environnemental, bactéries
environnementales sentinelles, résilience
des écosystèmes, changement climatique,
économie circulaire, relocalisation de
l?industrie pharmaceutique, assainissement
non collectif, sites pollués, producteurs de
médicaments et d?enfouissement de
déchets).
? Dépister et réduire les intrants biocides
interdits dans les milieux récepteurs
(action de contrôle coordonnée des
services de l?État et opérateurs).
? Ajouter l?antibiorésistance dans ses trois
dimensions comme priorité nationale du
Service sanitaire des étudiants en santé
(SSES).
? Mettre en oeuvre une campagne de
communication intersectorielle avec
des messages communs aux professionnels
de la santé humaine, animale et de
l?environnement, et au grand public autour
du concept « Une seule santé », de l?usage
des antibiotiques et des produits biocides.
? Porter ce sujet de l?antibiorésistance
environnementale au niveau européen
dans les différentes stratégies
européennes en matière de santé et
d?environnement, lors de l?événement
PFUE 2022 et dans le partenariat de
recherche dédié Horizon Europe.
Feuille de route interministérielle
sur l?antibiorésistance
45. Rapport sur la contamination des milieux et les mécanismes de l?antibiorésistance environnementale, Anses
69
70
Recommandations pour les évolutions futures des plans sectoriels
La politique de l?alimentation a pour finalité
« d?assurer à la population l?accès à une
alimentation sûre, saine, diversifiée, de
bonne qualité et en quantité suffisante,
produite dans des conditions
économiquement et socialement
acceptables par tous, favorisant l?emploi, la
protection de l?environnement et des
paysages et contribuant à l?atténuation et à
l?adaptation aux effets du changement
climatique ». L?outil du ministère de
l?Agriculture et de l?Alimentation pour
relever ce défi est le Programme national
pour l?alimentation (PNA).
Ce programme s?inscrit dans le sens des
recommandations internationales de
l?Organisation mondiale de la santé (OMS) et
de l?Organisation des Nations unies pour
l?alimentation et l?agriculture (FAO). Le PNA
aborde l?ensemble des dimensions de
l?alimentation, qu?il s?agisse de la santé, de la
nutrition, de l?aide alimentaire, de
l?éducation, du gaspillage, de l?ancrage
territorial, de l?économie circulaire, de la
protection de l?environnement ou encore
de la biodiversité. Il propose ainsi une
approche transversale et intégrative
s?adressant à des publics cibles très divers
(enfants, adultes, collectivités,
professionnels de la chaîne alimentaire,
associations, etc.). Il s?inscrit également dans
le projet agroécologique porté par le
ministère en charge de l?agriculture.
Sur la base des attentes exprimées lors des
États généraux de l?alimentation, il a été
décidé de conserver dans ce PNA 3 les axes
fondamentaux du PNA précédent, tout en
tenant compte de nouvelles orientations
plébiscitées :
? trois axes thématiques : la justice sociale,
la lutte contre le gaspillage alimentaire,
l?éducation alimentaire ;
? deux axes transversaux : les projets
alimentaires territoriaux et la restauration
collective.
Le prochain PNA pourrait intégrer les
éléments suivants :
? En lien avec la stratégie nationale en
faveur des protéines végétales, annoncée
en décembre 2020, accélérer la transition
alimentaire vers la diversification des
sources de protéines : équilibrer la
production et la consommation de
protéines d?origines animales (produits
carnés, produits laitiers, oeufs et produits
de la mer) et végétales (céréales et
légumineuses) pour tendre vers
l?autonomie fourragère et une production
destinée à la consommation humaine en
lien avec les recommandations du PNNS.
? Généraliser les programmes alimentaires
territoriaux (PAT) et relocaliser la
production agricole et la consommation
alimentaire en s?appuyant sur des
systèmes alimentaires territorialisés : en
lien étroit avec les collectivités, cette
dynamique doit permettre de maintenir
les terres agricoles et les espaces sauvages
associés qui leur apportent des fonctions
essentielles de soutien à la productivité.
Elle doit également permettre de
préserver ou rétablir des zones vertes
périurbaines destinées à une agriculture
diversifiée de proximité et de qualité.
Programme national nutrition santé et
programme national de l?alimentation
et de la nutrition
4e Plan National Santé Environnement
70
Écophyto est un plan qui vise à réduire
l?utilisation des produits
phytopharmaceutiques, communément
appelés pesticides, en France en assurant la
transition vers une agriculture performante
sur le plan économique, environnemental,
sanitaire et social. Ce plan a été lancé en
2008 à la suite du Grenelle de
l?Environnement (« Écophyto 2018 ») puis
révisé en 2015 (« Écophyto II »). La version
actuelle, Écophyto II+, intègre le plan
d?actions sur les produits
phytopharmaceutiques et une agriculture
moins dépendante aux pesticides et le plan
de sortie du glyphosate, annoncés en 2018.
Il répond également à une exigence
européenne issue de la directive 2009/128/
CE pour une utilisation des produits
phytopharmaceutiques compatible avec le
développement durable.
Le plan Écophyto devrait s?attacher à
intégrer plusieurs éléments.
? Poursuivre l?amélioration de la
connaissance des expositions aux
pesticides, en particulier des citoyens, de
leurs effets sur la santé humaine et
environnementale, et développer des actions
visant à les réduire. La mise en oeuvre de
l?étude PestiRiv46 est une priorité afin de
documenter les expositions des riverains de
Fruit d?une large concertation qui a mobilisé
pendant près de deux ans des représentants
de la société civile, des experts et des
représentants des collectivités territoriales
et des douze ministères concernés, le
deuxième plan national d?adaptation au
changement climatique (PNACC 2) a un
objectif : mettre en oeuvre les actions
nécessaires pour adapter, d?ici 2050, les
territoires de la France métropolitaine et
outre-mer aux changements climatiques
régionaux attendus, en cohérence avec les
objectifs de long terme de l?Accord de Paris
zones agricoles, d?identifier une éventuelle
surexposition de cette population par une
comparaison avec une population non
riveraine et de mieux connaître les modalités
d?exposition pour aider à la mise en oeuvre
de mesures de gestion.
? Produire les éléments techniques dans son
domaine de compétence permettant
d?étayer les argumentaires en faveur d?une
réorientation de la Politique agricole
commune (PAC) pour une agriculture
durable locale.
? Mobiliser les acteurs et les filières, en
particulier l?aval de la production, aux
différentes échelles et notamment à
l?échelon local pour lever les freins à la
réduction de l?utilisation des produits
phytopharmaceutiques. En effet, les
systèmes alimentaires ancrés dans leur
territoire et/ou s?appuyant sur des
systèmes intermédiaires entre circuits
longs et courts s?accompagnent
généralement de pratiques plus
respectueuses de leur environnement.
Bien que peu exploré jusqu?à présent dans
le plan Écophyto, le levier de l?échelon
local pourrait plus aisément permettre la
coordination entre acteurs (collectivités,
agriculteurs, opérateurs des filières, etc.) et
ainsi offrir un espace à l?émergence de
filières économes en pesticides.
Plan Écophyto II+
Plan national d?adaptation au changement
climatique (PNACC 2)
tout en considérant un horizon temporel
plus proche afin de ne pas exclure des
scénarios de changement climatique plus
pessimistes.
Dans une logique de prévention des risques
et de solidarité, le PNACC 2 vise à réduire les
impacts des catastrophes naturelles sur la
sécurité et la santé, sur les biens
économiques, physiques, sociaux, culturels
et environnementaux des personnes, des
entreprises et des collectivités, dans le
contexte du changement climatique. Il s?agit
46. Étude d?exposition aux pesticides chez les riverains de zones viticoles et non-viticoles.
71
72
Le PRÉPA fixe la stratégie de l?État pour
réduire les émissions de polluants
atmosphériques au niveau national et
respecter les exigences européennes. C?est
l?un des outils de déclinaison de la politique
climat-air-énergie. Il combine différents outils
de politique publique : réglementations
sectorielles, mesures fiscales, mesures
incitatives, actions de sensibilisation et de
mobilisation des acteurs, actions
d?amélioration des connaissances. Sa mise en
oeuvre permet de réduire les émissions de
polluants atmosphériques de manière
pérenne et ainsi d?améliorer la qualité de l?air
au niveau national.
Il s?agit d?un plan d?action interministériel,
suivi par le Conseil national de l?air au moins
une fois par an et mis à jour au moins tous
notamment d?améliorer les connaissances,
l?évaluation et le suivi des risques sanitaires
liés au changement climatique et de
renforcer l?information du public sur ce
sujet. Pour ce faire, plusieurs leviers sont
envisagés :
? Intégrer progressivement au service
sanitaire des étudiants en santé les enjeux
liés au changement climatique afin qu?ils
puissent contribuer à la diffusion et à la
mise en oeuvre des messages de
prévention auprès de différents publics
(public scolaire, structure d?accueil de
personnes âgées, services sociaux, etc.) ;
? Mettre en oeuvre une politique de
prévention et de surveillance relative aux
évolutions environnementales et
climatiques impactant la santé (prévention
des maladies transmises par les insectes
vecteurs et des espèces nuisibles à la santé
humaine notamment) ;
? Continuer à assurer la sécurité
transfusionnelle et la sécurité sanitaire des
eaux dans un contexte de changement
climatique.
Plan de réduction des émissions de polluants
atmosphériques (PRÉPA)
les quatre ans. La mise à jour du PRÉPA
2017-2021 a débuté en janvier 2021.
Au-delà du renforcement des actions
prévues dans l?ensemble des secteurs
concernés (transport, résidentiel,
agriculture, industrie) pour atteindre les
objectifs fixés par la directive (UE)
2016/2284, dite NEC, le futur plan de
réduction des émissions de polluants
atmosphériques pourrait s?attacher à
renforcer les mesures relatives à la prise en
compte des polluants non réglementés dans
le cadre de la prochaine mise à jour du
PRÉPA : finaliser les travaux métrologiques
sur les PUF, le carbone suie et le
1,3-butadiène, et relancer une action de
réduction des émissions industrielles des
substances toxiques dans l?air (REISTA).
Le Plan national d?adaptation au changement
climatique pourrait par ailleurs permettre de :
? Améliorer les connaissances sur les
impacts sanitaires dus au changement
climatique, par exemple les épisodes longs
ou répétés de chaleur extrême, ainsi que
ceux consécutifs à une exposition répétée
à des températures nocturnes élevées ;
? Caractériser les changements climatiques
concernant les territoires ultra-marins et
apprécier leurs impacts sanitaires sur les
populations ;
? Développer les applications dédiées pour
identifier les zones de fraîcheur, les points
d?eau, etc., par exemple EXTREMA,
application qui pourrait être mise à
disposition sur l?ensemble du territoire
métropolitain sur un mode participatif
(collectivités, particuliers, etc.).
? Adapter le bâti, la ville et les transports
aux épisodes de chaleurs extrêmes.
? Prioriser les mesures d?adaptation prévues
par le PNACC 2 (bâtiment / transport /
villes) aux établissements recevant des
publics sensibles, en particulier les enfants.
Recommandations pour les évolutions futures des plans sectoriels
4e Plan National Santé Environnement
72 73
Le PNSQA répond à un besoin convergent
du ministère de la Transition écologique et
de ses services déconcentrés (DREAL), des
Associations agréées de surveillance de la
qualité de l?air (AASQA) fédérées par Atmo
France et du Laboratoire central de
surveillance de la qualité de l?air (LCSQA).
Le PNSQA vise de façon générale à revisiter
et articuler aux PNSE et PRSE les quatre
grandes missions d?un dispositif de
surveillance de la qualité de l?air :
? l?observation productrice dans la durée de
données publiques de qualité ;
? l?évaluation des politiques au regard des
impacts sur la qualité de l?air ;
? l?information et la communication ;
? l?amélioration des connaissances.
Le PNSQA identifie les enjeux majeurs,
définit des objectifs à atteindre et retient
cinq grands axes constituant un cadre
d?orientations partagées pour la politique
L?objectif général est de garantir un
environnement favorable à la santé dans les
lieux d?enseignement scolaire et dans les
lieux d?accueil de la petite enfance en
s?assurant de la prise en compte des risques
liés à l?amiante et au radon.
Conçu et piloté par les ministères chargés
de la santé, du travail et de l?écologie, le
plan d?action interministériel amiante (PAIA)
a pour ambition d?améliorer la prévention
des risques liés à l?amiante, de faciliter la
mise en oeuvre de la réglementation,
d?accompagner la montée en compétences
des acteurs intervenant dans ce champ tout
en soutenant les démarches de recherche
et développement.
Le suivi de la mise en oeuvre du plan est assuré
par un comité de pilotage interministériel.
Un portail interministériel d?informations
destinées au grand public est mis en ligne
depuis le 4 juillet 2017, répondant à l?action
n°1 du Plan47.
nationale et les programmes régionaux de
surveillance de la qualité de l?air pour la
période 2016-2021. Ses orientations sont
concrétisées sous différentes formes au
niveau national ou régional, notamment à
travers les plans régionaux de surveillance
de la qualité de l?air (PRSQA) adoptés par les
AASQA, le contrat de performance du
LCSQA, l?orientation des études et travaux
de recherche, le développement des
systèmes d?information, la publication de
guides méthodologiques partagés, des
révisions réglementaires et normatives, des
conventions ou partenariats, des initiatives
locales, etc.
Le futur PNSQA pourrait permettre de
consolider le réseau de surveillance des
pollens, notamment dans les territoires
d?outre-mer, et diffuser des messages de
prévention associés (possibilité d?une
expérimentation communauté
professionnelle territoriale de santé - CPTS).
Plan national de surveillance de la qualité
de l?air ambiant (PNSQA)
Plan d?action interministériel amiante (PAIA)
Le futur PAIA pourrait intégrer les éléments
suivants.
? Informer et accompagner les donneurs
d?ordre sur leurs obligations amiante avant
travaux, du repérage jusqu?à l?élimination
des déchets en passant par la protection
des travailleurs et du voisinage voire des
occupants des bâtiments.
? Réexaminer, au regard des études les plus
récentes, le seuil de déclenchement des
travaux de traitement de l?amiante.
? Poursuivre les actions relatives au repérage
de l?amiante à l?état naturel.
? Définir et mettre en oeuvre une doctrine de
travaux et/ou lors de vente des immeubles
occupés par les agents de l?État en conformité
avec la réglementation en matière de
traitement ou d?éradication de l?amiante.
? Poursuivre les actions en matière de
recherche d?innovations techniques dans le
domaine de la détection et du traitement
de l?amiante et publier leurs résultats.
47. https://www.toutsurlenvironnement.fr/amiante
74
En France, le radon serait responsable de
3 000 morts par an. Il serait aussi la seconde
cause de cancer du poumon, derrière le
tabagisme. La co-exposition au radon et au
tabac augmente de façon significative le risque
de développer un cancer du poumon.
La directive 2013/59/ Euratom précise que les
États membres établissent un plan d?action
national pour faire face aux risques à long terme
dus à l?exposition au radon dans les logements,
les bâtiments ouverts au public et les lieux de
travail pour toutes les formes d?entrée du radon,
qu?il provienne du sol, des matériaux de
construction ou de l?eau. Le 4e plan national
radon a été élaboré sous la coordination de
l?Autorité de sûreté nucléaire (ASN), et est
cosigné par les ministères chargés de l?écologie,
du travail et de la santé ainsi que l?ASN.
Le 4e plan s?inscrit dans la continuité du
précédent et s?articule avec le futur PNSE 4 en
positionnant le radon comme polluant de l?air
intérieur. Il se décline en trois axes : information
La seconde séquence des Assises de l?eau, dont
les conclusions ont été rendues en juillet 2019,
a été dédiée aux enjeux d?adaptation des
territoires aux changements climatiques et
notamment aux enjeux d?économie de la
ressource en eau. Les possibilités de
réutilisation de ressources alternatives d?eaux
non potables, dites eaux non conventionnelles,
ont été identifiées comme solution dont il
conviendrait d?analyser le potentiel en tant
que solution d?économie de la ressource en
eau. Il a été fixé, dans ce cadre, un objectif de
triplement des volumes d?eaux non
conventionnelles réutilisées d?ici à 2025.
? Intégrer des modules sur l?amiante dans les
actions de formation initiale et continue
des maîtres d?oeuvre, architectes et
professionnels de l?ingénierie et des futurs
professionnels du BTP. Créer une chaire
des métiers de l?amiante au sein du CNAM.
Radon
Dans le cadre de la mise en oeuvre des mesures des
Assises de l?eau (action 7 visant à tripler le volume
d?eaux non conventionnelles utilisées d?ici 2025)
et sensibilisation, amélioration des
connaissances, et radon et bâtiments.
Il intègrera les recommandations suivantes :
? Poursuivre l?information des gestionnaires
d?établissement recevant un public sensible
sur les modalités de remédiation et sur la
prévention du risque radon dans le neuf
(méthodes constructives préventives au travers
de webinaires et de supports documentaires).
? Accompagner les gestionnaires en cas de
dépassement lorsqu?il existe une
problématique occupants et travailleurs afin
de coordonner les messages de prévention.
? Suite à la mise en place de l?affichage
réglementaire des niveaux de radon dans
les zones prioritaires, accompagner les
gestionnaires dans la communication
auprès des occupants, en interministériel.
? Définir des modalités d?organisation de la
collecte des données de mesure du radon
permettant d?évaluer l?exposition de la
population.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de
l?action 7 de la seconde séquence
des Assises de l?eau, les objectifs suivants
devraient être intégrés :
? Améliorer la connaissance des risques
sanitaires liés à la réutilisation des eaux non
conventionnelles, dont les eaux grises, par la
mise en oeuvre d?études voire
d?expérimentations des procédés.
? Prendre en compte et accompagner le
public aux nouveaux usages des eaux non
conventionnelles à leur domicile, y compris
les publics vulnérables présentant des
pathologies à risque infectieux.
? Affirmer une priorité de retrait des
matériaux amiantés notamment sur les
toitures des bâtiments agricoles, les friches
industrielles, les écoles et autres bâtiments
à risques recevant du public.
Recommandations pour les évolutions futures des plans sectoriels
4e Plan National Santé Environnement
74
Tous les 5 ans depuis 2005, les pouvoirs
publics fixent les grandes orientations liées
à la santé au travail. L?enjeu est d?améliorer
durablement la prévention des risques
professionnels en fédérant tous les acteurs
concernés dans le monde de l?entreprise. Ce
plan est ensuite décliné en plans régionaux
de santé au travail (PRST). Le dernier PST,
publié en 2015, fixe 7 grandes orientations
pour les cinq prochaines années, avec un
accent particulier mis sur la prévention. Ce
plan marque un infléchissement majeur en
faveur d?une politique de prévention qui
anticipe les risques professionnels et
garantit la bonne santé des salariés plutôt
que de s?en tenir à une vision exclusivement
réparatrice. Il prend aussi pleinement en
compte la qualité de vie au travail.
En cohérence avec le PNSE 4, un accent
particulier pourrait être mis sur le travail de
nuit notamment chez les femmes, les
nanomatériaux, l?usage des produits
biocides, l?amiante, le radon, le bruit et les
ondes électromagnétiques.
Plan santé travail
75
GLOSSAIRE
AASQA Associations agréées de surveillance de
la qualité de l'air
ADEME Agence de la transition écologique
AFVAC Association française des vétérinaires
pour animaux de compagnie
AMI Appel à manifestation d'intérêt
ANAH Agence nationale de l?habitat
ANCT Agence nationale de la cohésion des
territoires
ANDPC Agence nationale du développement
professionnel continu
ANFR Agence nationale des fréquences
ANR Agence nationale de la recherche
ANRU Agence nationale pour la rénovation
urbaine
Anses
Agence nationale de sécurité sanitaire
de l'alimentation, de l'environnement et
du travail
ANTAI Agence nationale de traitement
automatisé des infractions
API Application Programming Interface
(Interface de programmation applicative)
APSF Association professionnelle de sages-
femmes
AQC Agence qualité construction
ARS Agence régionale de santé
ASN Autorité de sûreté nucléaire
BRGM Bureau de recherches géologiques et
minières
CDC Centre pour le contrôle et la prévention
de la maladie
Cerema
Centre d?études et d?expertise sur les
risques, l?environnement, la mobilité et
l?aménagement
CESC Comité d?éducation à la santé et à la
citoyenneté
CESE Conseil économique et social et
environnemental
CGDD Commissariat général au
développement durable
CIRAD
Centre de coopération internationale en
recherche agronomique pour le
développement
CIS Comité interministériel pour la santé
CLS Contrats locaux de santé
CNA Conseil national de l?alimentation
CNAM Conservatoire national des arts et
métiers
CNC Conseil national de la consommation
CNEV Centre national d'expertise sur les
vecteurs
CNFPT Centre national de la fonction publique
territoriale
CNL Campagne nationale logements
CNOPSAV Conseil national d'orientation de la
politique sanitaire animale et végétale
CNOV Conseil national de l?Ordre des
vétérinaires
CPTS Communauté professionnelle territoriale
de santé
CRPPE Centre régional de pathologies
professionnelles et environnementales
CRTE Contrat de relance et de transition
écologique
CSTB Centre scientifique et technique du
bâtiment
DEB Direction de l?eau et de la biodiversité
DFGSM Diplôme de Formation Générale en
Sciences Médicales
DGAC Direction générale de l?aviation civile
DGAL Direction générale de l'alimentation
DGALN Direction générale de l'aménagement,
du logement et de la nature
DGCCRF
Direction générale de la concurrence, de
la consommation et de la répression des
fraudes
DGE Direction générale des Entreprises
DGER Direction générale des études et
recherches
76
4e Plan National Santé Environnement
77
DGESCO Direction générale de l'Enseignement
scolaire
DGESIP
Direction générale de l'Enseignement
supérieur et de l'Insertion
professionnelle
DGITM Direction générale des infrastructures,
des transports et de la mer
DGOS Direction générale de l?offre de soins
DGPR Direction générale de la prévention des
risques
DGS Direction générale de la santé
DHUP Direction de l?habitat, de l?urbanisme et
des paysages
DJEPVA Direction de la jeunesse, de l?éducation
populaire et de la vie associative
DPC Développement professionnel continu
DREAL Direction régionale de l?environnement,
de l?aménagement et du logement
EEE Espèces exotiques envahissantes
EFS Enceintes ferroviaires souterraines
EHESP École des hautes études en santé
publique
EIS Évaluation des impacts sur la santé
ENSV École nationale des services vétérinaires
EPCI Établissements publics de coopération
intercommunale
EPSA École promotrice de santé
ERP Établissement recevant du public
ETS Établissement sensible
FAO Organisation des Nations unies pour
l?alimentation et l?agriculture
FEE Bat Formation aux économies d?énergie des
entreprises du bâtiment
FRB Fondation pour la recherche en
biodiversité
GSE Groupe santé environnement
GT Groupe de travail
HAS Haute autorité de santé
HCSP Haut conseil de la santé publique
Ifremer Institut français de recherche pour
l'exploitation de la mer
IGN Institut géographique national
INERIS Institut national de l'environnement
industriel et des risques
INRAE
Institut national de recherche pour
l'agriculture, l'alimentation et
l'environnement
INSEE Institut national de la statistique et des
études économiques
Inserm Institut national de la santé et de la
recherche médicale
IRSN Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire
ISadOrA Intégration de la santé dans les
opérations d'aménagement
JDC Journée défense et citoyenneté
LCSQA Laboratoire central de surveillance de la
qualité de l?air
MAA Ministère de l'agriculture et de
l'alimentation
MC Ministère de la Culture
MCTRCT
Ministère de la Cohésion des Territoires
et des Relations avec les Collectivités
Territoriales
MEAE Ministère de l?Europe et des Affaires
Étrangères
MEFR Ministère de l?Économie, des Finances et
de la Relance
MENJS Ministère de l?Éducation Nationale, de la
Jeunesse et des Sports
MESRI Ministère de l?Enseignement Supérieur,
de la Recherche et de l?Innovation
MIG Mission d'intérêt général
MNHN Muséum national d'histoire naturelle
MOM Ministère de l?Outre-Mer
MSS Ministère des Solidarités et de la Santé
MTE Ministère de la Transition Écologique
MTEI Ministère du Travail, de l?Emploi et de
l?Insertion
NEC National Emission Ceiling, soit Plafonds
d?Émission Nationaux
OFB Office français de la biodiversité
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PRÉPA Plan de réduction des émissions de
polluants atmosphériques
PRSE Plan régional de santé environnement
PRST Plan régional de santé au travail
PST Plan santé travail
PUF Particules ultrafines
QAI Qualité de l'air intérieur
REACH
Règlement européen n°1907/2006
concernant l'enregistrement, l'évaluation
et l'autorisation des substances
chimiques, ainsi que les restrictions
applicables à ces substances
REISTA Réduction des émissions industrielles
des substances toxiques dans l?air
RNSA Réseau national de surveillance
aérobiologique
SAGIR
Réseau de surveillance des maladies
infectieuses des oiseaux et des
mammifères sauvages terrestres
SCoT Schémas de cohérence territorial
SNB Stratégie nationale pour la biodiversité
SNGTV Société nationale des groupements
techniques vétérinaires
SNPE Stratégie nationale sur les perturbateurs
endocriniens
SNS Stratégie nationale de santé
SNU Service national universel
SNVEL Syndicat National des Vétérinaires
d?Exercice Libéral
SpF Santé publique France
SSES Service sanitaire des étudiants en santé
UFS Urbanisme favorable à la santé
UoFS Urbanisme opérationnel favorable à la
santé
USH Union sociale pour l'habitat
OIE Office national des épizooties
OMS Organisation mondiale de la santé
ONB Observatoire national de la biodiversité
OQAI Observatoire de la qualité de l'air
intérieur
ORSEC Organisation de la réponse de sécurité
civile
PAC Politique agricole commune
PAIA Plan d?action interministériel amiante
PAT Programmes alimentaires territoriaux
PBT Persistant Bioaccumulable et Toxique
PCAET Plan climat-air-énergie territorial
PDU Plan de déplacements urbains
PF-ESA Plateforme d'épidémio-surveillance en
santé animale
PFUE Présidence française du Conseil de
l?Union Européenne
PGSSE Plan de gestion de la sécurité sanitaire
des eaux
PIA Programme d'investissements d'avenir
PLU Plan local d'urbanisme
PNA Programme national de l?alimentation
PNACC Plan national d?adaptation au
changement climatique
PNNS Programme national nutrition santé
PNR EST Programme national de recherche
Environnement-Santé-Travail
PNSE Plan national santé environnement
PNSP Plan national de santé publique
PNSQA Plan national de surveillance de la
qualité de l?air ambiant
PEPR Programme et équipement prioritaire de
recherche
PPA Plan de protection de l?atmosphère
PPMS Plan particulier de mise en sûreté
PPR Programme prioritaire de recherche
Glossaire
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