Évaluation des dispositifs de soutien aux énergies renouvelables électriques : rapport final mai 2020
Auteur moral
France. Ministère de la transition écologique et solidaire
Auteur secondaire
Résumé
<span style="color: rgb(17, 17, 17); font-family: -apple-system, Roboto, SegoeUI, "Segoe UI", "Helvetica Neue", Helvetica, "Microsoft YaHei", "Meiryo UI", Meiryo, "Arial Unicode MS", sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; orphans: 2; text-align: left; text-indent: 0px; text-transform: none; widows: 2; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; white-space: normal; background-color: rgb(243, 243, 243); text-decoration-thickness: initial; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial; display: inline !important; float: none;">Ce rapport analyse les mécanismes de soutien aux énergies renouvelables en France, couvrant les aides accordées, les entreprises bénéficiaires, les nouvelles installations, et les impacts directs et indirects. Il examine également la proportionnalité des aides et les effets des critères environnementaux sur les projets.</span>
Descripteur Urbamet
ENERGIE RENOUVELABLE
Descripteur écoplanete
Thème
Texte intégral
Artelys FRANCE
81 rue Saint-Lazare
75009 Paris FRANCE
+33 1 44 77 89 00
26/06/2020
R20108
SAS au capital de 107.332,60¤
RCS Paris B 428 895 676
TVA FR 82428895676
Code NAF 5829C
ÉVALUATION DES DISPOSITIFS DE
SOUTIEN AUX ÉNERGIES
RENOUVELABLES ÉLECTRIQUES
RAPPORT FINAL MAI 2020
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
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TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................................................... 2
Introduction ............................................................................................................................................... 5
1. Description générale des résultats du mécanisme de soutien .......................................................... 7
1.1 Combien d?aides ont été accordées ? ........................................................................................ 7
1.2 Combien d'entreprises ont reçu l'aide dans le cadre du régime ? .......................................... 14
1.3 Combien de nouvelles installations ont été développées dans le cadre du programme ? ..... 15
1.4 Combien de nouvelles capacités ont été installées dans le cadre du programme ? ............... 22
1.5 Quels ont été les principaux types de projets et d?entreprises bénéficiaires ? ....................... 23
1.6 Quels ont été les résultats de chaque type d'enchères réalisées dans le cadre du régime ? . 38
1.7 Des mécanismes de sauvegarde ont-ils été mis en place suite aux enchères ? Ont-ils changé
avec le temps ? .................................................................................................................................... 38
2 Impacts directs ................................................................................................................................. 41
2.1 Les bénéficiaires ont-ils augmenté la production d'énergie à partir d?énergies renouvelables ?
41
2.2 Les bénéficiaires ont-ils augmenté la capacité d?énergies renouvelables ? ............................ 43
2.3 Les impacts ont-ils varié entre les différentes catégories d'appel d'offres ? .......................... 59
3 Impacts indirects .............................................................................................................................. 60
3.1 Impacts indirects positifs ......................................................................................................... 60
3.2 Impacts indirects négatifs ........................................................................................................ 75
4 Pertinence ........................................................................................................................................ 83
4.1 Pour l'éolien, la biomasse et l'hydroélectricité : quelle capacité a été installée par voie d'appels
d?offres par rapport au système de support précédent ? ................................................................... 83
4.2 Pour toutes les technologies dans lesquelles des appels d?offres ont été organisés avant 2016
(PV, biomasse), quel a été l?impact du nouveau concept d?appel d?offres ? ...................................... 87
5 Proportionnalité ............................................................................................................................... 90
5.1 Le niveau de l'aide était-il proportionné ? ............................................................................... 90
5.2 L'aide a-t-elle été adaptée en temps et de manière appropriée pour assurer la proportionnalité
? Les prix les plus élevés ont-ils contribué à la proportionnalité ? ...................................................... 96
5.3 Comment l?intensité de la compétition a-t-elle évolué ou s?est-elle différenciée dans les
différentes étapes des sélections ? ...................................................................................................... 96
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renouvelables électriques
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5.4 Comment les prix des offres ont-ils évolué ou se sont-ils différenciés au fil du temps dans les
différentes étapes des sélections ? .................................................................................................... 100
5.5 Les soumissionnaires se sont-ils comportés de manière stratégique et quels ont été les effets
des offres stratégiques sur l'intensité de la concurrence, le niveau de soutien offert, le taux
d'achèvement ? .................................................................................................................................. 104
6 Bonus local ..................................................................................................................................... 107
6.1 Quelle est la proportion des financements participatifs dans les appels d'offres en termes
d'offres reçues et quelle est la répartition investisseur particulier/investisseur public ? ................. 107
6.2 Quelle est la proportion des financements participatifs dans les appels d'offres en termes
d'offres retenues et quelle est la répartition investisseur particulier/investisseur public ? ............. 108
6.3 Quel est le niveau de prix offert par les projets participatifs par rapport aux autres projets et
comment se classent-ils ? .................................................................................................................. 111
6.4 La France a-t-elle observé des abandons sur ce type de projets ? Quelles en ont été les raisons
? 116
6.5 Des projets qui s?étaient engagés à mettre en oeuvre du financement participatif ont?ils
échoués à le faire ? ............................................................................................................................ 116
6.6 Impact du bonus sur le nombre de projets participatifs et sur l'acceptabilité des projets ? 116
6.7 Quel est le surcoût induit par cette mesure ? ....................................................................... 117
6.8 La mesure a-t-elle eu un impact sur le taux de succès des projets comparé aux projets ne
bénéficiant pas de ce bonus ? ............................................................................................................ 120
7 Impact hydroélectricité .................................................................................................................. 121
7.1 Quel a été l'impact des critères de qualité environnementale sur la distribution finale des
offres attribuées ? .............................................................................................................................. 121
7.2 Quel a été l'impact du critère de qualité de l'énergie sur la distribution finale des offres
attribuées ? ........................................................................................................................................ 122
8 Impact solaire ................................................................................................................................. 123
8.1 Quel a été l'impact des critères carbone sur la distribution finale des offres attribuées ? ... 123
8.2 Quel a été l'impact de l'augmentation de l?influence du prix ? ............................................. 125
9 Impact Biomasse ............................................................................................................................ 128
9.1 Quel a été l'impact du critère de récupération de la chaleur résiduelle ............................... 128
9.2 Bonus pour effluents d'élevage : impact sur la participation de ce type de projets ............. 129
9.3 Bonus pour les effluents d'élevage : impact sur le niveau de prix offert par les projets
employant des effluents d'élevage .................................................................................................... 129
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10 Impact offre mixte solaire éolien ............................................................................................... 130
10.1 Impact sur le taux de participation ........................................................................................ 130
10.2 Impact sur la répartition géographique des installations sélectionnées, impact sur le réseau et
impact sur le type de projet ............................................................................................................... 130
10.3 Impact sur le prix ................................................................................................................... 131
11 Annexes ...................................................................................................................................... 133
11.1 Méthode de calcul des émissions de CO2 et des prix de l?électricité .................................... 133
11.2 Artelys .................................................................................................................................... 135
11.3 Simulation d?appel d?offres technologiquement neutre ....................................................... 135
Introduction de l?annexe technologiquement neutre ........................................................................... 136
1. Annexe TN : Description générale des résultats du mécanisme de soutien ................................. 138
1.1 Annexe TN : Combien d?aides ont été accordées .................................................................. 138
1.2 Annexe TN : Combien de nouvelles installations ont été développées dans le cadre du
programme ?...................................................................................................................................... 139
1.3 Annexe TN : Quelles sont les technologies des projets lauréats ? ........................................ 139
2 Annexe TN : Impact direct du mécanisme de soutien sur les bénéficiaires .................................. 141
3 Annexe TN : Impacts indirects ....................................................................................................... 146
3.1 Annexe TN : Impacts indirects positifs ................................................................................... 146
3.2 Annexe TN : Impacts indirects négatifs .................................................................................. 148
4 Annexe TN : Proportionnalité ........................................................................................................ 149
4.1 Annexe TN : Comment les prix des offres ont-ils évolué ou se sont-ils différenciés au fil du
temps dans les différentes étapes des sélections ? ........................................................................... 149
5 Annexe TN : Comparaison avec les appels d?offres réels .............................................................. 150
5.1 Dans quelle mesure la sous-souscription aurait-elle été évitée si des appels d'offres moins
étroits et non spécifiques à une technologie donnée avaient été utilisés ? ..................................... 150
5.2 Technologies .......................................................................................................................... 152
5.3 Comment la quantité d?électricité produite évolue-t-elle par rapport aux appels d?offres réels ?
155
5.4 Tarif moyen de référence et coût moyen de l?électricité pour l?Etat ................................... 156
5.5 Coût total du dispositif pour l?Etat ......................................................................................... 159
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renouvelables électriques
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Introduction
Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, l?Union européenne (UE) s?est dotée avec
les paquets « énergie-climat » (2008) et « énergie propre » (2016) d?ambitions fortes, en visant 20%
d?énergie renouvelable dans son mix énergétique en 2020 et 27% en 2030, appuyées par des actes
législatifs tels la refonte en 2018 de la directive de 2009 du Parlement européen et du Conseil relative à
la promotion de l'utilisation de l'énergie produite à partir de sources renouvelables (RED II). La France
s?est placée au-dessus des objectifs européens avec le Grenelle de l?environnement (2009) prévoyant
23% de renouvelables dans la consommation finale d?énergie en 2020 et la loi relative à la transition
énergétique pour la croissance verte (2015) visant 32% en 2030 (objectif porté à 33% par la loi relative
à l?énergie et au climat de 2019), avec notamment 40% de renouvelables dans sa production
d?électricité. La programmation pluriannuelle de l?énergie (PPE) de 2015 cadre cette volonté en fixant
des objectifs de capacités installées pour le solaire (18,2-20,2 GW), l?éolien (21,8-26 GW),
l?hydroélectricité (25,8 ? 26,05 GW) et la biomasse (790-1040 MW) fin 2023. La nouvelle PPE 2019-2028
fixe les objectifs de 2023 (20,6 GW solaire, 24,6 GW éolien terrestre, 25,7 GW hydroélectricité et 1,07
GW biomasse-bois et biogaz méthanisation) et donne les ambitions à l?horizon 2028 (respectivement
35,6-44,5 GW, 34,1-35,6 GW, 26,4-26,7 GW et 1,14-1,21 GW).
Au vu de ses engagements, et suivant les règles édictées par les traités européens, l?Etat français a lancé
6 appels d?offres instruits par la Commission de Régulation de l?Energie (CRE) entre 2016 et 2020 (voir
Figure 1). En reprenant les notations européennes, ces appels d?offres portent, au 28 mai 2020 sur :
- SA.46698 : 150MW de centrales biomasses, entre 0,3 et 25 MW, et 30MW de centrales
biogaz, entre 0.5 et 5MW
- SA.46259 : 60MW de petites centrales hydroélectriques, réparties en quatre familles selon
leur puissance (min 36kW), l?installation sur des seuils existants ou non et l?usage préexistant
du seuil (navigation, irrigation, alimentation en eau potable)
- SA.46552 : 5770MW de centrales photovoltaïques au sol, entre 500kW et 30MW, incluant
les ombrières de parking
- SA.47753 : 2375MW de centrales photovoltaïques sur bâtiment, entre 100kW et 8MW, et
sur ombrières de parking (ayant une capacité inférieure à 500 kW)
- SA.48066 : 3382MW d?éoliennes terrestres, pour les installations d?au moins 7 éoliennes ou
dont une éolienne a une puissance supérieure à 3MW, ou condition spéciale
- SA.48238 : 200MW d?installations photovoltaïques au sol ou éoliennes entre 5 et 18MW
Chaque lauréat bénéficie d?un contrat d?achat (uniquement pour des installations sous 500 kW) ou à un
contrat de complément de rémunération calculé sur un prix qu?il a proposé. De plus, afin d?inciter la
société civile à participer à ces projets et dans le but d?améliorer leur acceptabilité sociale, une prime au
financement et à l?investissement participatif a été mise en place. Dans le cas de la biomasse, des bonus
pour le classement de l'offre sont appliqués en cas de surperformance en matière de qualité de l?air
rejeté et de valorisation de la chaleur fatale des fumées. Dans le cas particulier de la méthanisation, une
prime est attribuée à l?utilisation d?effluents d?élevages.
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Le présent rapport est établi pour le compte de la Direction générale de l?Énergie et du Climat (Ministère
de la Transition écologique et solidaire), dans le but de répondre aux demandes d?évaluation des
mécanismes de soutien, exprimées par la Direction générale de la Concurrence de la Commission
Européenne.
L?analyse porte sur 10 critères différents, eux-mêmes sous-divisés en un certain nombre de questions.
1. Description générale des résultats du mécanisme de soutien
2. Impact direct du mécanisme sur les bénéficiaires
3. Impacts indirects positifs/négatifs du mécanisme
4. Pertinence
5. Proportionnalité
6. Bonus local
7. Impact sur l?hydroélectricité
8. Impact sur le solaire
9. Impact sur la biomasse
10. Impacts communs solaire/éolien
Chaque type d?appel d?offres vise spécifiquement certaines technologies en les classant par famille. La
définition de ces familles est rappelée en section 1.5.1.
Les ordres de grandeur du parc électrique français en 2017 (sans les projets) sont par ailleurs rappelés
en annexe (section 11.1).
Ce rapport contient aussi une annexe simulant le comportement d?appels d?offres technologiquement
neutres qui auraient remplacés les appels d?offres étudiés.
Figure 1 - Chronologie des appels d?offres lancés par la CRE concerné par l?étude, au 28/05/2020
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1. Description générale des résultats du mécanisme de
soutien
1.1 Combien d?aides ont été accordées ?
Hypothèses
Les projets considérés dans le cadre de ce rapport étant en construction dans leur immense majorité,
les aides calculées ici se placent dans une année de référence où toutes les installations lauréates
auraient été construites (à l?exception du projet de méthanisation qui a fait l?objet d?un désistement).
Pour le calcul de ces aides, l?année 2017 a été prise comme l?année de référence pour la production et
les différents prix de l?électricité. Pour le solaire et l?éolien, les variations mensuelles ont été prises en
compte suivant les graphiques ci-dessous. Les disponibilités considérées proviennent de l?open data de
RTE1. Les prix indiqués sont ceux fournis publiquement par la CRE et utilisés pour calculer les différents
compléments de rémunération2.
Pour la biomasse, le biogaz et l?hydroélectricité, le calcul est réalisé annuellement, et le prix moyen
considéré donné par la CRE est de 44.99 ¤/MWh. La disponibilité annuelle de l?hydroélectricité est de
3275 h.eq.p.p soit la disponibilité moyenne des installations au fil de l?eau ou éclusée en 2017. La
disponibilité annuelle pour les installations de biomasse et biogaz est directement donnée pour chaque
projet. En moyenne (pondérée par la puissance), elle vaut 5922 h.eq.p.p. A titre de comparaison, la
disponibilité de l?éolien en 2017 est de 1777 h.eq.p.p et celle du solaire de 1174 h.eq.p.p.
Ces valeurs ne prennent pas en compte la production pendant les deux heures à prix négatif de 2017
(qui n?ont une influence que de 0.1% sur la valeur de la disponibilité), qui n?ont pas nécessité d?activer
les clauses de calculs à prix négatifs. De même, on considère que tous les projets ont réussi à vendre
leur électricité sans recourir à un acheteur de dernier recours. Enfin, on a considéré que dans le cas des
tarifs d?achats, l?acheteur revendait son électricité au prix du marché, par conséquent aucune distinction
n?a été faite dans le calcul de l?aide entre les compléments de rémunération et les contrats d?achat.
Dans le cadre des installations solaires, les ensoleillements des projets ont été pris en compte, en
prenant des valeurs de référence moyennes à partir de l?ensemble des projets lauréats des AOs. Dans
tous les appels d?offres, les différents bonus (financement participatif, effluents d?élevage par exemple)
sont pris en compte et considérés validés par 100% des lauréats s?y étant engagés.
1 https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-telechargement
2 https://www.cre.fr/Pages-annexes/Open-Data
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Général
Avec les hypothèses présentées ci-dessus, le soutien public correspondant aux dispositifs étudiés
représente 417 M¤/an. Les appels d?offres pour le solaire représentent plus de la moitié de ce montant.
Figure 2 - Statistiques sur le montant global des aides
Solaire au sol
La France a notifié à la Commission européenne un budget de 1967 M¤ non-actualisés sur 20 ans, en
considérant des prix de marché entre 35 et 46 ¤/MWh et 1300 heures équivalent de fonctionnement
par an, soit une aide moyenne de 98,35 M¤/an non actualisée. Cette notification portait sur 3000 MW
d?installations.
Ce volume a depuis été augmenté à deux reprises, le 16 mars 2018 puis le 14 mai 2019, par notification
à la Commission européenne. Le volume total prévu est, en mai 2020, de 5770 MW. Pour l?instant, 4638
MW ont été attribués en sept périodes sur huit au total, et trois familles.
De plus, le budget global des appels d?offres solaires au sol a été revu à la baisse, passant de 1967 M¤ à
1903 M¤ non-actualisés sur 20 ans, soit une baisse de moitié (en tenant compte de l?augmentation de
puissance).
Estimations sur
l?ensemble des périodes
Famille 1
(Centrales 5 ? 30
MW)
Famille 2
(Centrales 0.5
? 5 MW)
Famille 3 (Ombrières de
parking 0.5 ? 10 MW)
Coût annuel pour l?Etat M¤/an 55,9 40,0 27,4
Production annuelle GWh/an 3269 1551 533
Coût par MWh pour
l?Etat
¤/MWh 17,1 25,8 51,5
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Figure 3 - Statistiques sur le montant global des aides pour les centrales solaires au sol, par période
Les ombrières de parking représentent le coût de l?électricité le plus important pour l?Etat, à cause du
tarif de référence des lauréats plus élevé que pour les deux premières familles. L?aide apportée au
solaire au sol est estimée à 123 M¤/an pour le moment. Rapporté à la puissance, cela donne un coût
pour l?Etat de 26,6 ¤/kW/an, largement inférieurs aux 45,1 ¤/kW/an initialement prévus. Cela est dû aux
prix plus élevés de l?électricité ainsi qu?à la forte baisse des coûts induisant un niveau de soutien bien
inférieur aux paramètres initialement considérées.
Solaire sur bâtiment
La France a notifié à la Commission européenne un budget de 2593 M¤ sur 20 ans, en considérant des
prix de marché entre 35 et 46 ¤/MWh et 1300 heures équivalent de fonctionnement par an. Ce budget
a depuis été revu à la baisse, pour un montant 2042 M¤.
Cette notification portait sur 1350 MW d?installations, volume qui a depuis été élevé à 2375 MW. Pour
l?instant, 1490 MW ont été attribués en neuf périodes sur onze au total, et deux familles. Sur les quatre
dernières périodes (périodes 6 à 9), la puissance appelée n?a pas été attribuée, faute de candidats. Ces
quatre périodes totalisent un déficit de puissance lauréate (différence entre la puissance appelée et la
puissance attribuée) de 596 MW.
Estimations sur l?ensemble
des périodes
Famille 1 (Centrales 100 -
500 kW)
Famille 2 (Centrales 0.5 ? 8
MW)
Coût annuel pour l?Etat M¤/an 48,1 41,7
Production annuelle GWh/an 901 950
Coût par MWh pour l?Etat ¤/MWh 53,4 43,9
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Figure 4 - Statistiques sur le montant global des aides pour les centrales solaires sur bâtiment, par période
L?aide apportée au solaire sur bâtiment est estimée à 89,9 M¤/an pour le moment. Rapportée à la
puissance, cela donne un coût de contribution de 60,4 ¤/kW/an, largement inférieur aux 96 ¤/kW/an
initialement prévus (pour les mêmes raisons que le solaire au sol). L?évolution du coût moyen de
l?électricité pour l?Etat n?est pas monotone au fil de périodes : après avoir connu des baisses importantes
sur les cinq premières périodes, le coût moyen de l?électricité pour l?Etat augmente sur les périodes 6 et
7 avant de se stabiliser aux périodes 8 et 9. Ceci est lié à la sous-souscription évoqué dans les parties
suivantes.
Mix éolien solaire
La France a notifié à la Commission européenne un budget de 124 M¤ sur 20 ans, en considérant des
prix de marché entre 35 et 46 ¤/MWh et 1300 heures équivalent de fonctionnement par an.
Cette notification portait sur 200 MW qui ont tous été attribués en une période. Toutes les installations
lauréates sont des centrales solaires entre 5 et 18 MW, par conséquent les hypothèses des appels
d?offres pour l?énergie solaire ont été prises pour calculer les coûts afférents à cet appel d?offres.
L?aide apportée aux centrales lauréates de cet appel d?offres est estimée à 3,7 M¤/an soit 73M¤ non
actualisé sur 20 ans, soit une réduction de 41% par rapport à la valeur prévisionnelle. Cela est dû en
Estimation Famille 1 (Centrales 5 - 18 MW)
Coût annuel pour l?Etat M¤/an 3,7
Production annuelle GWh/an 238
Coût par MWh pour l?Etat ¤/MWh 15,4
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partie aux prix élevés de l?électricité, qui abaissent naturellement le montant de la prime mais aussi au
tarif de référence moyen inférieur au prix initialement considéré (54,9 ¤/MWh contre 60 ¤/MWh
prévus).
Eolien
La France a notifié à la Commission européenne un budget de 3763 M¤ sur 20 ans, en considérant des
prix de marché entre 35 et 46 ¤/MWh et 2100 heures équivalent de fonctionnement pleine puissance
par an.
Cette notification portait sur 3000 MW d?installations. Pour l?instant, 2371 MW ont été attribués en cinq
périodes sur six au total.
Figure 5 - Statistiques sur le montant global des aides pour l?appel d'offres éolien
L?aide apportée à l?éolien est estimée à 86 M¤/an pour une disponibilité de 1777 heures équivalentes
de fonctionnement pleine puissance par an. Rapporté à la puissance, le coût du soutien public est de
36,3 ¤/kW/an, inférieurs aux 62,7 ¤/kW/an initialement prévus. Cela est dû en partie à des prix de
marché de l?électricité plus élevés que prévu, qui réduisent le montant du complément. Le tarif moyen
de référence des lauréats est également inférieur aux prévisions (respectivement ? 9%, - 3%, -8%, - 4%
et -8% pour les 5 périodes étudiées).
Estimation Famille 1
Coût annuel pour l?Etat M¤/an 86,0
Production annuelle GWh/an 4214
Coût par MWh pour l?Etat ¤/MWh 20,4
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Biomasse
La France a notifié à la Commission européenne un budget de 2626 M¤ sur 20 ans, en considérant un
prix de marché de 46 ¤/MWh et 7000 heures équivalent de fonctionnement pleine puissance par an.
Cette notification portait sur un volume de 180 MW. Sur les 3 périodes, 213,8 MW ont été attribués en
deux familles.
Figure 6 - Statistiques sur le montant global des aides pour l?appel d'offres biomasse/biogaz
L?aide apportée à la biomasse est estimée à 107 M¤/an. Rapporté à la puissance, le coût du soutien
public est de 502 ¤/kW/an, inférieurs aux 729,4 ¤/kW/an initialement prévus. Cela est dû principalement
à la sous-souscription de la famille 2 ? Biogaz (6,47 MW attribués sur les trois périodes pour 30 MW
appelés), à la disponibilité plus faible (6572 contre 7000 h.e.p.p.), ainsi qu?au tarif moyen de référence
inférieur à celle prévue (116,4 ¤/MWh contre 144 ¤/MWh pour le bois-énergie notamment).
On constate que le coût de l?électricité produite par les installations biogaz est plus élevé que celui des
installations biomasse. Cela est principalement dû à un coût de la technologie naturellement plus élevé
Estimations sur l?ensemble
des périodes
Famille 1 (Biomasse) Famille 2 (Biogaz)
Coût annuel pour l?Etat M¤/an 98,4 9,0
Production électrique
annuelle
GWh/an 1353 52,3
Coût par MWh électrique
pour l?Etat
¤/MWh 72,7 171
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et des installations de taille plus modeste. Le bonus d?effluents d?élevage (voir 9.3) participe également
à cette différence de coûts importante. A noter également que la politique énergétique prévoit
d?orienter les projets de méthanisation en priorité vers l?injection de biométhane compte tenu de son
rendement plus élevé. Cela pourrait expliquer en grande partie le faible nombre de projets.
Ces chiffres sont donnés sans prendre en compte la production de chaleur (l?efficacité énergétique des
projets de la famille bois-énergie doit dépasser 75%). Ainsi, l?ensemble des lauréats bois-énergie ont
estimé produire 1,76 TWh électriques (dont 1,35 TWh concernés par le complément de rémunération
de cet appel d?offres, certains lauréats étant des augmentations de puissance d?installations déjà
existantes) et 7,15 TWh thermiques valorisés, pour une énergie primaire de 10,8 TWh. Le rendement
énergétique global moyen est donc de 81,0% et le rendement électrique global de 16,2%. Autrement
dit, la production d?un MWh électrique s?accompagne de 4,1 MWh thermiques valorisés. La production
d?un MWh électrique coûte en moyenne 76,4 ¤ à l?Etat. Cette chaleur n?étant pas subventionnée par
ailleurs par l?État, le coût de l?énergie utile pour l?État est donc de 15,1 ¤/MWh en considérant la
production d?énergie thermique et électrique.
Hydroélectricité
La France a notifié à la Commission européenne un budget de 508 M¤ sur 20 ans. Ce budget a été estimé
à partir d'un tarif de référence théorique pour chaque lot, un prix spot de référence à 35 ¤/MWh et 4000
heures équivalent de fonctionnement par an. Cette notification portait sur 60 MW mais seuls 27 MW
ont été attribués, en cinq lots.
Le soutien public à la petite hydroélectricité est estimé à 6,6 M¤/an, soit 132 M¤ sur 20 ans. La différence
importante avec le montant notifié à la Commission Européenne est explicable par les points suivants :
? Seule la moitié de la puissance appelée a été attribuée ;
? Le tarif moyen de référence des nouveaux sites est moins élevé que prévu (103 ¤/MWh alors
qu?il était estimé à 150 ¤/MWh) ;
? Les prix de marché de l?électricité sont plus élevés que les prix estimés, réduisant
naturellement le coût du soutient par l?Etat ;
? La disponibilité des installations est plus basse en 2017 que la disponibilité estimée (3275
heures pleines équivalentes, contre 4000 estimées), ce qui réduit la quantité d?électricité
produite et donc le montant de la prime.
Estimation Lot 1 Lot 2a Lot 2b Lot 2c Lot 3
Coût annuel
pour l?Etat
M¤
/an
3,48 2,43 0,27 0,26 0,18
Production
annuelle
GWh/an 60,5 28,5 2,6 2,5 1,7
Coût par MWh
pour l?Etat
¤
/MWh
57,6 85,5 104,9 104,9 107,5
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
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1.2 Combien d'entreprises ont reçu l'aide dans le cadre du régime ?
Les projets déposés aux appels d?offres sont essentiellement portés par des sociétés de projets ad hoc,
sans qu?il soit fait mention du groupe d?appartenance. Les informations fournies dans les dossiers de
candidature ne permettent pas de désigner directement les grands groupes derrière les projets.
Toutefois, la récupération des adresses mail de contact permet de connaître relativement précisément
(à plus de 99%) le porteur de projet. Les chiffres indiqués ci-dessous sont donc des estimations. Dans le
cadre des projets communs (par exemple ceux de Total Solar-Amarenco dans le solaire sur bâtiment),
c?est l?entreprise indiquée dans le mail de contact qui a été choisie. En cas d?adresse mail d?un particulier,
nous avons considéré que le projet était porté par une entreprise indépendante.
Les filiales ou anciennes dénominations de filiales de grands groupes identifiées dans le cadre de ce
rapport sont :
Grand groupe associé Filiales / anciennes entreprises rattachées à ce nom
Engie
Groupe Langa (acquisition mi-2018), Compagnie du vent (acquisition à
100% mi-2017), CNR (détenu à 49.97% par ENGIE, 33.2% par la Caisse des
Dépôts et 16.83% par les collectivités locales), Solaire direct (acquisition à
95% mi-2015)
Total
Total solar, Quadran (filiale de Direct Energie, elle-même acquise à
74.33% par Total début 2018), Sunpower (acquisition à 60% en 2011)
Reden
Reden est la nouvelle appellation de Fonroche solaire lors de la cession
des activités solaire du groupe Fonroche en 2017 à Infravia (53%) et
Eurazeo (47%), par conséquent les réponses aux appels d?offres pour le
solaire de Fonroche ont été regroupées avec Reden
Amarenco Groupe carré (fusion pour devenir Amarenco France en 2017)
EDF
EDF Energies Nouvelles / EDF Renouvelables, Luxel (acquisition avril
2019), Energies de Strasbourg (filiale implantée en Alsace), Groupe Serhy
(via Energies de Strasbourg), SHEMA
Loscon Vents du nord (filiale française)
Rayonier advanced
materials Tembec (racheté pour devenir une filiale en 2018)
Tenergie
DIF (centrales solaires du fond acquises par la société commune
Tenergie/Crédit Agricole en avril 2019) / Cam Service (filiale du Crédit
Agricole)
Solewa Sunergis (acquisition d?Inovia par Solewa en janvier 2020)
Dans la suite de ce rapport, on distingue les concepts d?entreprise et de groupe. Entreprise signifie que
l?on comptabilise les filiales séparément. Groupe signifie que l?on comptabilise toutes les filiales des
groupes présentées ci-dessus comme une seule entité. Par exemple, Total et Quadran seront comptées
deux fois comme entreprise, mais une seule fois comme groupe.
La figure suivante donne le nombre de groupes différents par technologie et au total. La décomposition
par période pour les principales entreprises est donnée en 1.5.
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renouvelables électriques
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Figure 7 - Estimation du nombre d'entreprises et de groupes bénéficiaires pour chaque régime
Les 327 groupes bénéficiaires en tout ne correspondent pas à la somme de chaque groupe bénéficiaire
de chaque régime car certaines entreprises ont postulé à plusieurs régimes. En particulier :
- EDF (et ses filiales) ont des lauréats dans tous les régimes.
- Engie et Total ont des lauréats dans 5 régimes (tous sauf biomasse-biogaz pour Total et tous
sauf hydraulique pour Engie). La filiale de Total Quadran a des lauréats dans 5 régimes.
- 10 entreprises sont lauréates de trois régimes :
o Urbasolar, Sun?R et GD solaire ont des lauréats dans les trois régimes concernés par
le solaire (solaire au sol, solaire sur bâtiments et appel d?offres mixte
éolien/solaire) ;
o VSB Energies, RES, Valeco et Akuo ont des lauréats dans les régimes éolien, solaire
au sol et solaire sur bâtiments ;
o Neoen a des lauréats dans les régimes éolien, solaire au sol, solaire sur bâtiments
et dans l?appel d?offres mixte éolien/solaire ;
o Valorem a des lauréats dans les régimes solaires au sol, solaire sur bâtiments et
hydroélectrique ;
o Armorgreen a des lauréats dans les régimes solaire au sol, solaire sur bâtiments et
biomasse.
- Au moins 37 autres sociétés ont des lauréats dans 2 régimes, principalement des
producteurs d?énergie solaire répondant à deux des trois régimes concernés par le solaire.
Les principales entreprises lauréates, en puissance installée, directement ou via leurs filiales, des appels
d?offres analysés sont ENGIE (11,4%), Total (8,2%), Urbasolar (7,3%), EDF (5,1%), Neoen (4,2%) et
Volkswind (3,6%). Les autres entreprises représentent 60 % du marché de ces appels d?offre, ce qui
montre une faible concentration des acteurs.
1.3 Combien de nouvelles installations ont été développées dans le
cadre du programme ?
Par installations développées, on entend les installations lauréates des différents appels d?offres qui
sont construites ou en construction, à l?heure d?écriture de ce rapport. A titre d?information, pour
chaque régime d?aide seront donnés ici les nombres de projets candidats et lauréats et les puissances
associées. Les mêmes projets peuvent être comptés plusieurs fois comme candidats s?ils se représentent
d?un appel d?offres à l?autre.
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Général
Les tableaux et figures ci-dessous donnent le détail par régime de soutien.
Solaire au sol
Solaire
Sol
Solaire
bâtiment
Mix éolien
solaire
Eolien Biomasse
Hydro -
électricité
Périodes
terminées/
appelées
- 7/8 9/11 1/1 5/6 3/3 1/1
Puissance totale
appelée au
01/02/2020
MW 4770 2075 200 2630 180 60
Nombre de projets
candidats
- 1317 5927 33 166 142 46
Nombre de
projets lauréats
- 649 2937 16 100 39 20
Puissance totale
candidate
MW 8662 3166 360 3636 579 76
Puissance totale
lauréate
MW 4638 1490 203 2371 214 29
Famille 1
(Centrales 5 ? 30
MW)
Famille 2
(Centrales 0.5 ? 5
MW)
Famille 3 (Ombrières de
parking 0.5 ? 10 MW)
Puissance totale
appelée au
01/02/2020
MW 3000 1295 475
Nombre de projets
candidats
- 399 659 259
Nombre de projets
lauréats
- 188 329 132
Puissance totale
candidate
MW 5422 2453 787
Puissance totale
lauréate
MW 2848 1314 476
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Figure 8 - Statistiques sur les projets candidats et lauréats sur le régime des centrales solaires au sol par période
(PC = projets candidats, PL = projets lauréats, PA = puissance appelée)
L?évolution temporelle montre une diminution du nombre de candidats, en particulier entre la période
1 et 2. La période 6 présente de la sous-souscription.
Solaire sur bâtiment
Famille 1 (Centrales 100 ? 500 kW) Famille 2 (Centrales 0.5 ? 8 MW)
Puissance totale
appelée au
01/02/2020
MW 1025 1050
Nombre de
projets candidats
- 5124 803
Nombre de
projets lauréats
- 2616 321
Puissance totale
candidate
MW 1299 1667
Puissance totale
lauréate
MW 653 690
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Figure 9 - Statistiques sur les projets candidats et lauréats sur le régime des centrales solaires sur bâtiment par période
(PC = projets candidats, PL = projets lauréats, PA = puissance appelée)
L?évolution temporelle montre une diminution importante du nombre de candidats. A partir de la
sixième période, la puissance candidate est systématiquement inférieure à la puissance appelée, pour
chacune des deux familles, engendrant un problème de sous-souscription.
Sur ces quatre dernières périodes tous les projets candidats ne sont pas retenus, malgré une puissance
candidate inférieure à la puissance appelée :
- Sur les sixième et septième périodes, cette différence s?explique par la non-conformité de
certains projets, un seul projet conforme ayant été éliminé sur ces deux périodes.
- A partir de la huitième période, une règle de compétitivité des offres a été ajoutée : en cas
de puissance candidate inférieure à la puissance appelée, 20% des offres conformes les
moins bien notées ne sont éliminées. Cette règle explique que les puissances lauréates
soient inférieures aux puissances candidates sur les deux dernières périodes appelées,
malgré un niveau de candidature inférieur à la puissance appelée.
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Mix éolien solaire
Cet appel d?offres a pour objectif de ne pas cibler une technologie particulière, en mettant en
concurrence projets éoliens et solaires. En pratique, seuls les projets photovoltaïques ont été retenus.
Plus de détails sur cette répartition sont explicités en partie 9.
Cet appel d?offres s?étant déroulé sur une période, on n?observe pas d?évolution temporelle.
Eolien
Cet appel d?offres ne comporte qu?une famille. L?évolution temporelle montre une forte baisse des
candidatures pour la deuxième période, conséquence des décisions du Conseil d?État relatives à
l?autorité environnementale3, qui ont bloqué l?autorisation de parcs éoliens. L?incrément de puissance
appelée sur les dernières périodes vient du report des puissances manquantes de la deuxième période
(soit 382 MW). Dès la troisième période, les candidatures sont revenues à la hausse. Toute la puissance
appelée sur les périodes 3 à 5 a donc pu être attribuée.
3 Décisions N° 400559 et N° 407601 des 6 et 28 décembre 2017
Famille 1 (Centrales 5 - 18 MW)
Puissance totale appelée MW 200
Nombre de projets candidats - 33 (27 photovoltaïque + 6 éoliens)
Nombre de projets lauréats - 16 (tous photovoltaïques)
Puissance totale candidate MW 360 (278 photovoltaïque + 82 éolien)
Puissance totale lauréate MW 202,5 (tous photovoltaïques)
Famille 1
Puissance totale appelée au
01/02/2020
MW
2630
Nombre de projets candidats - 166
Nombre de projets lauréats - 100
Puissance totale candidate MW 3636
Puissance totale lauréate MW 2371
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Figure 10 - Statistiques sur les projets candidats et lauréats sur le régime des centrales éoliennes
Biomasse
Ce régime se démarque par une très faible réponse pour la famille « méthanisation », et une
sursouscription en puissante pour la famille « Bois-énergie ». Il n?y a ainsi eu que 5 projets candidats en
tout, pour une puissance totale ne dépassant pas la puissance appelée. Un des projets biogaz lauréat de
la période 1 s?est ensuite désisté et s?est représenté avec succès à la période 2. Dans la suite du
document, celui-ci n?est donc compté qu?une fois.
Bois-énergie Méthanisation
Puissance totale
appelée au
01/02/2020
MW 150 30
Nombre de
projets candidats
- 135 7
Nombre de
projets lauréats
- 35 4
Puissance totale
candidate
MW 570 8,5
Puissance totale
lauréate
MW 207 6,5
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Figure 11 - Statistiques sur les projets candidats et lauréats sur le régime des centrales bois-énergie et biogaz par période
(PC = projets candidats, PL = projets lauréats, PA = puissance appelée)
Hydroélectricité
Cet appel d?offres a permis de faire émerger des projets présentant un équilibre entre énergie produite
et impact environnemental, mais en nombre plus limité qu?espéré, puisque seuls 27,1 sur les 60 MW
initialement prévus ont été pourvus.
Cet appel d?offres s?étant déroulé sur une période, on n?observe pas d?évolution temporelle.
Lot 1 Lot 2a Lot 2b Lot 2c Lot 3
Puissance totale
appelée au
01/02/2020
MW 25 15 10 5
5 (50
projets)
Nombre de
projets candidats
- 21 11 2 6 6
Nombre de
projets lauréats
- 8 5 1 2 4
Puissance totale
candidate
MW 45,7 26,2 1,7 1,9 0,8
Puissance totale
lauréate
MW 18,5 8,7 0,8 0,8 0,5
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1.4 Combien de nouvelles capacités ont été installées dans le cadre
du programme ?
Cette question s?intéresse aux capacités effectivement déployées dans le cadre des programmes d?aide.
Du fait des dates récentes de désignation des lauréats et de la durée moyenne de réalisation et de
construction des projets, il est encore trop tôt pour donner des informations sur la réalisation de ces
projets.
En effet, dans tous les appels d?offres considérés, nous constatons des délais de mises en service longs,
ce qui nécessite de regarder les taux de mise en service avec un recul suffisant.
Solaire
On pourra comparer in fine les taux de mise en service avec ceux des anciens appels d?offres, donnés ci-
après (source : Ministère de la transition écologique et solidaire).
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Biomasse
Un projet lauréat de 0,6 MWe de la famille bois-énergie en période 1 s'est désisté.
Un projet lauréat de 0,5 MWe de la famille méthanisation en période 1 s?est désisté et, après
modification, a été présenté de nouveau avec succès en période 2. On pourra comparer les taux de mise
en service avec ceux des anciens appels d?offres, donnés ci-après (source : Observ?ER, Le baromètre
2019 des énergies renouvelables en France).
1.5 Quels ont été les principaux types de projets et d?entreprises
bénéficiaires ?
1.5.1 Types de projets bénéficiaires
L?ensemble des projets sont des nouvelles installations, situées en France métropolitaine continentale.
Si la puissance est inférieure à 500 kW, le projet bénéficie d?un contrat d?achat et au-delà d?un
complément de rémunération, à l?exception de l?éolien et de la biomasse, qui bénéficient toujours d?un
complément de rémunération (même pour les projets bois-énergie entre 0,3 et 0,5 MW). Chaque type
d?appel d?offres visait spécifiquement certains projets en les classant par famille, que voici :
Solaire sol
Famille 1 : Installations photovoltaïques au sol de puissance strictement supérieure à 5 MWc et
inférieure ou égale à 17 MWc durant les trois premières périodes, puis inférieure ou égale à 30 MWc
pour les périodes suivantes, et sans limite sur terrains dégradés à compter de la période 6. La puissance
moyenne des lauréats a augmenté au cours du temps, passant de 12,8 MW en période 1 à 16,7 MW en
période 7.
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Famille 2 : Installations photovoltaïques (ou autre installation de production d?électricité à partir de
l?énergie solaire) au sol de puissance strictement supérieure à 500 kWc et inférieure ou égale à 5 MWc.
La puissance moyenne pour ces projets est à peu près stable au fil des périodes, autour de 4,0 MW.
Famille 3 : Installations photovoltaïques sur ombrières de parking de puissance strictement supérieure
à 500 kWc et inférieure ou égale à 10 MWc. La puissance moyenne pour ces projets est à peu près stable
sur les cinq premières périodes, autour de 3,3 MW, puis augmente nettement sur les deux dernières
périodes à environ 5,3 MW.
Figure 12 - Puissance moyenne des lauréats de l?appel d?offres solaire au sol
Solaire sur bâtiment
Famille 1 : Installations photovoltaïques sur bâtiments, serres et hangars agricoles et ombrières de
parking de puissance crête comprise entre 100 kWc exclus et 500 kWc exclus. La puissance moyenne
des projets lauréats est de 280 kWc, sans évolution tendancielle au fil des périodes.
Famille 2 : Installations photovoltaïques sur bâtiments, serres et hangars agricoles de puissance crête
comprise entre 500 kWc inclus et 8 MWc inclus. La puissance moyenne des projets lauréats est de 2,4
MWc, sans évolution tendancielle au fil des périodes.
Mix éolien solaire
Les installations éligibles sont les installations photovoltaïques au sol et les installations éoliennes. La
puissance de chaque installation doit être comprise entre 5 et 18 MW. Selon les résultats de l?appel
d?offres, les projets lauréats sont des projets de centrales photovoltaïques au sol (de puissance moyenne
12,7 MW).
Eolien
Les projets éligibles à l?appel d?offres sont les installations qui présentent au moins l?une des
caractéristiques suivantes :
- Installations d?au minimum sept aérogénérateurs.
- Installations dont un des aérogénérateurs a une puissance nominale supérieure à 3MW.
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- Installations pouvant justifier d?un rejet, adressé par EDF, d?une demande de contrat de complément
de rémunération au titre de l?article 3 de l?arrêté du 6 mai 2017 fixant les conditions du complément de
rémunération de l'électricité produite par les installations de production d'électricité utilisant l'énergie
mécanique du vent, de 6 aérogénérateurs au maximum.
La puissance moyenne des projets lauréats varie significativement au fil des périodes, de 20,5 MW sur
la cinquième période à 28,8 MW sur la quatrième période.
Figure 13 - Puissance moyenne des lauréats de l?appel d?offres éolien
Biomasse
Famille bois-énergie : Projets de production d?électricité utilisant l?énergie produite par une même unité
de combustion produisant de l?énergie à partir de combustibles, par un processus de traitement
thermique. La puissance du projet doit être comprise entre 0,3 et 25 MWe. Par dérogation, dans le cas
d?une augmentation de puissance, la puissance du projet peut être comprise entre 0 et 25 MWe. En
pratique, les nouveaux sites représentent tout de même la large majorité des projets.
Catégorie de projet
Nombre
d?installations
Puissance
[MW]
Nouveau site 27 108,4762659
Augmentation de puissance 3 68,75
Site existant qui produisait de l'électricité en
autoconsommation
2 27,379
Conversion à la biomasse d'un site existant qui
utilisait des combustibles fossiles
1 1,237
Unité de combustion existante qui se dote de
moyens de production d'électricité
1 0,611
Autres 1 0,9
Famille méthanisation : Projets de production d?électricité utilisant le biogaz produit par une même
unité de méthanisation constituée d?une ou plusieurs unités de méthanisation produisant du biogaz à
partir d?intrants par un processus de décomposition ou de fermentation en milieu anaérobie. La
puissance du projet doit être comprise entre 0,5 et 5 MWe. Par dérogation, dans le cas d?une
augmentation de puissance, la puissance du projet peut être comprise entre 0 et 5 MWe. En pratique,
les lauréats sont 3 nouveaux sites (5,7 MW) et une augmentation de puissance d?un site existant (0,8
MW).
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2020-06-26 R20108 26/161
Hydroélectricité
Lot 1 : Installations implantées sur de nouveaux sites, de puissance supérieure ou égale à 500 kW. La
puissance moyenne des 8 projets lauréats est de 2,3 MW.
Lot 2a : Installations de puissance supérieure ou égale à 500 kW, sur des ouvrages de prise d?eau
existants ayant un usage principal préexistant et attesté, notamment par une autorisation
administrative, de navigation, d?alimentation en eau potable ou d?irrigation. La puissance moyenne des
5 projets lauréats est de 1,7 MW.
Lot 2b : Installations de puissance supérieure ou égale à 500 kW, sur des ouvrages de prise d?eau
existants ne correspondant pas aux caractéristiques mentionnées pour le sous-lot 2a. Seul un projet est
lauréat, avec une puissance de 785 kW.
Lot 2c : Installations équipant des seuils existants, de puissance supérieure ou égale à 150 kW et
strictement inférieure à 500 kW (Corse admise). La puissance moyenne des 2 projets lauréats est de 376
kW.
Lot 3 : Installations équipant des seuils existants, de puissance supérieure ou égale à 36 kW et
strictement inférieure à 150 kW, dans la limite de 50 projets (Corse admise). La puissance moyenne des
2 projets lauréats est de 127 kW.
1.5.2 Types d?entreprises bénéficiaires
Dans cette partie est dressée la répartition des puissances lauréates par entreprises (en prenant en
compte les regroupements indiqués en 1.2).
Solaire au sol + Mix éolien solaire
Les deux appels d?offres sont combinés ici, car les lauréats de l?appel d?offres combiné éolien-solaire
répondent aux caractéristiques de la famille 1 de l?appel d?offres des centrales solaires au sol. Les
entreprises représentées ici sont celles ayant remporté plus de 1% de la puissance totale des appels
d?offres (soit au moins 48 MW). Ces 26 entreprises représentent 4,0 GW sur les 4,8 GW lauréats, soit
82% de la puissance lauréate totale. Les autres entreprises (environ soixante-douze, quatre n?étant pas
clairement identifiées) ne sont pas représentées sur le graphique ci-dessous. Les quatre projets pour
lesquels l?entreprise n?a pas été clairement identifiée totalisent une puissance de 22 MW.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 27/161
Figure 14 - Puissance cumulée par entreprise, centrales solaires au sol + mix éolien/solaire pour les entreprises ayant
remporté plus de 1% de la puissance totale
Figure 15 - Puissance cumulée groupe, centrales solaires au sol + mix éolien/solaire pour les groupes ayant remporté plus
de 1% de la puissance totale
Engie (qui a racheté plusieurs filiales après le début des appels d?offres) et ses filiales sont les plus
bénéficiaires de ces appels d?offres (860 MW). Viennent ensuite Total, Urbasolar et Neoen et EDF. Sur
ces cinq groupes, trois (Engie, Total et EDF) sont des multinationales cotées au CAC40 (respectivement
27, 92 et 25 Md¤ de capitalisation boursière au 24 juin 2020). Parmi les groupes suivants, la plupart sont
indépendants, créés dans les années 2000, lors du développement de l?énergie solaire.
Nationalité des premiers lauréats :
Parmi les 21 groupes qui ont remporté plus de 1% de la puissance totale, RES Group (6e) est anglais
Dhamma energy (12e) est espagnol, Enerparc (14e) et Kronos solar (21e) sont allemands et Solarcentury
(18e) est anglais. Les autres groupes sont français. Ces cinq groupes non français totalisent 8,6% des
puissances attribuées sur l?ensemble des sept premières périodes.
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 28/161
Age des premiers lauréats :
L?âge a été établi à partir des sites internet des entreprises. Pour celles ne donnant pas clairement leur
date de création, une estimation a été donnée. La date de 1924 pour Total représente la date de création
de la Compagnie nationale française du pétrole. La date de 1946 pour Engie correspond à la date de
création de Gaz de France. Hormis les acteurs historiques (EDF, Engie, Total), la plupart des entreprises
(14/22) ont été créées après les années 2000. Durant l?année 2008, 6 sociétés se sont créées.
Figure 16 - Année de création des premiers lauréats des appels d'offres solaire au sol et mix éolien solaire
Entreprises bénéficiaires par famille :
La décomposition par famille révèle des tendances qui diffèrent entre les entreprises. De façon similaire
à la section précédente, les entreprises ayant remporté moins de 1% de la puissance totale sont
regroupées dans la catégorie « Autres ».
- Centrales solaires au sol entre 5 et 30 MW (famille 1 + mix éolien/solaire) :
Figure 17 - Répartition des groupes lauréats pour les centrales solaires au sol entre 5 et 30 MW (famille 1 et AO mixte)
Sur la première famille, l?ordre des groupes lauréats est globalement respecté. Engie (avec ses filiales)
arrive largement en tête.
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 29/161
- Centrales solaires au sol entre 0,5 et 5 MW (famille 2) :
Figure 18 - Répartition des groupes lauréats pour les centrales solaires au sol entre 0.5 et 5 MW (famille 2)
Sur la deuxième famille, Total se classe en première position, devant Engie, grâce à sa filiale Quadran.
De plus, la famille 2 (installations de plus petites puissances) est moins concentrée que la famille 1.
- Ombrières de parking entre 0.5 et 10MW (famille 3) :
Figure 19 - Répartition des groupes lauréats pour les ombrières de parking au sol entre 0.5 et 10 MW (famille 3)
Sur la troisième famille (ombrières de parking), trois groupes dominent largement le marché : Ubrasolar,
Engie et Total. Les trois groupes totalisent une puissance lauréate de 293 MW, soit 62% de la puissance
totale.
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2020-06-26 R20108 30/161
Solaire sur bâtiment
Comme pour le solaire au sol, le graphique ci-dessous représente les entreprises ayant remporté plus
de 1% de la puissance totale attribuée (soit plus de 14,9 MW). Ces 20 entreprises totalisent 1041 MW,
soit 70% de la puissance lauréate totale. Les autres entreprises (environ 213, 36 n?étant pas clairement
identifiées) ne sont pas représentées sur le graphique. Les trente-six projets pour lesquels l?entreprise
n?a pas été clairement identifiée totalisent une puissance de 28 MW.
Le premier groupe lauréat est Amarenco, notamment grâce à sa fusion en 2017 avec le Groupe Carré
(12e).
Figure 20 - Puissance cumulée par entreprise, centrales solaires sur bâtiments pour les entreprises ayant remporté plus de
1% de la puissance totale
Figure 21 - Puissance cumulée par groupe, centrales solaires sur bâtiments pour les groupes ayant remporté plus de 1% de
la puissance totale
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 31/161
Nationalité des premiers lauréats :
Parmi les 19 groupes qui ont remporté plus de 1% de la puissance totale, Amarenco (1er) est irlandais.
Toutes les autres entreprises sont françaises.
Age des premiers lauréats :
L?âge a été reconstitué à partir des sites internet des entreprises. Pour celles ne donnant pas clairement
leur date de création, une estimation a été donnée. La date de 1924 pour Total représente la date de
création de la Compagnie nationale française du pétrole. La date de 1946 pour Engie correspond à la
date de création de Gaz de France. Hormis les acteurs historiques (EDF, Engie, Total), la plupart des
entreprises (14/19) ont été créés après les années 2000. Durant l?année 2008, 9 sociétés se sont créées.
Figure 22 ? Année de création des premiers lauréats de l'appel d'offres solaire sur bâtiment
Entreprises bénéficiaires par famille :
De façon similaire à la section précédente, les entreprises ayant remporté moins de 1% de la puissance
totale sont regroupées dans la catégorie « Autres ».
- Centrales solaires sur bâtiments entre 100 et 500 kW (famille 1):
Figure 23 - Répartition des groupes lauréats pour les centrales solaires sur bâtiment entre 100 et 500 kW (famille 1)
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2020-06-26 R20108 32/161
Sur la première famille, aucun groupe ne domine largement le marché. Le groupe qui remporte la
puissance la plus importante est le groupe Amarenco, qui remporte 79,4 MW sur l?ensemble des
périodes, soit 11% de la puissance totale attribuée.
- Centrales sur bâtiment entre 0,5 et 8 MW (famille 2) :
Figure 24 - Répartition des groupes lauréats pour les centrales solaires sur bâtiment entre 0.5 et 8 MW (famille 2)
Le marché est légèrement plus concentré sur la deuxième famille que sur la première famille. Sur la
deuxième famille, les quatre premiers groupes (Ubrasolar, Technique solaire, Amarenco et Reden)
remportent 48% de la puissance totale attribuée, contre 28% pour les quatre premiers groupes de la
famille 1.
On observe donc bien le même phénomène que l?appel d?offres solaires au sol : les familles de projets
de puissance importante (famille 1 solaire au sol et famille 2 solaire sur bâtiments) sont plus concentrées
que les familles de projets de faible puissance (famille 2 et 3 solaire au sol et famille 1 solaire au sol).
Eolien
Vingt-deux groupes ont remporté une puissance supérieure à 1% de la puissance totale attribuée sur les
cinq premières périodes de l?appel d?offres éolien. Ces 22 entreprises représentent 2170 MW, soit 92%
de la puissance lauréate totale. Les 13 autres entreprises sont regroupées dans la catégorie « Autres ».
De plus, aucun regroupement n?a été observé. Il n?y a donc pour l?appel d?offres éolien aucune différence
entre les notions de groupe et d?entreprise. Total n?est représenté que par sa filiale Quadran, et EDF par
sa filiale EDF Renouvelables.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 33/161
Figure 25 - Puissance cumulée par groupe pour l?éolien
Figure 26 - Répartition des entreprises lauréates pour les centrales éoliennes
L?entreprise qui remporte la puissance la plus importante est Volkswind, avec 326 MW dont 201 MW
sur la cinquième période. Avant la tenue de la cinquième période, Volkswind ne se tenait qu?en
cinquième position.
On note d?ailleurs que, contrairement aux appels d?offres solaires, aucune entreprise de l?appel d?offres
éolien ne remporte de projets sur les cinq périodes. Bolarex (4e) est l?entreprise présente sur le plus de
périodes, remportant des projets sur les périodes 2 à 5. Des entreprises bien classées ne sont présente
que sur un nombre très faible de périodes. Par exemple, TTR Energy (2e) n?est présent que sur deux
périodes (périodes 3 et 4) et Rochefoucault (7e) sur une seule période (période 4).
Nationalité des premiers lauréats :
Les groupes identifiés sont beaucoup plus internationaux que pour le solaire. Ainsi, Volkswind (1er),
Nordex (3e), WPD (8e), Enertrag (13e) et Loscon (19e) sont allemands, Bolarex (4e) est canadien, RES
Group (10e) est anglais, EDPR (15e) est espagnol, Quarea capital (20e) est suisse et Elicio (21e) est belge.
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 34/161
Les groupes étrangers remportent ainsi 51% de la puissance attribuée sur l?ensemble des périodes de
l?appel d?offres éolien. Les groupes allemands remportent à eux seuls 32% de la puissance totale.
Age des lauréats :
L?âge a été retrouvé à partir des sites internet des entreprises. Pour celles ne donnant pas clairement
leur date de création, une estimation a été donnée. La date de 1924 pour Total représente la date de
création de la Compagnie nationale française du pétrole. La date de 1946 pour Engie correspond à la
date de création de Gaz de France. On remarque que les acteurs éoliens sont globalement plus âgés que
leurs homologues pour le solaire, 13 sur les 22 premiers lauréats étant créés avant 2000. Leur création
est aussi plus répartie dans le temps.
Figure 27 - Année de création des lauréats de l'appel d'offres éolien
Biomasse
Les disparités étant grandes sur cet appel d?offres entre les lauréats de la biomasse et du biogaz, les
deux familles sont directement séparées dans le graphique suivant. Aucun regroupement n?a été fait ici.
Figure 28 - Puissance cumulée par groupe pour les centrales bois-énergie
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Les entreprises concernées par cet appel d?offres sont les industries papetières (Fibre excellence,
Groupe Gascogne, Tembec et RDM group), de transformation du bois (scieries), des collectivités
(Grenoble Métropole), des entreprises agricoles ou encore des énergéticiens (Veolia et Engie),
revendant la chaleur à des réseaux urbains ou des industriels.
Les projets de l?appel d?offres biomasse étant généralement motivés par un besoin spécifique de
chaleur, la plupart des entreprises ne sont lauréates que d?une période.
Figure 29 - Répartition des groupes lauréats pour les centrales bois-énergie
Contrairement aux appels d?offres éoliens et solaires, les puissances remportées par les différentes
entreprises ne sont pas représentatives du nombre de projets. Ainsi, les 6 premières entreprises
remportent 9 projets (soit 25% du nombre total de projets lauréats) et 75% de la puissance totale. Ceci
est explicable par la grande disparité des projets lauréats, induite par la puissance réservée aux projets
de petite puissance : sur chacune des trois périodes, 10 MW sur 50 MW sont réservés aux projets de
moins de 3 MW.
Pour la famille biogaz/méthanisation, les quatre projets lauréats sont portés par quatre entreprises
différentes. Seules trois sociétés sont lauréates pour le moment de l?appel d?offres
biogaz/méthanisation.
Figure 30 - Puissance cumulée par entreprise pour les centrales biogaz/méthanisation
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Nationalité des lauréats :
Les lauréats sont à priori tous français, à l?exception de Tembec, filiale depuis peu du groupe américain
Rayonier Advanced Materials et RDM group, papetier italien. Cela peut s?expliquer par la proximité
nécessaire avec les collectivités et activités locales pour l?approvisionnement et le montage des projets
qui nécessite une valorisation de chaleur. Les entreprises lauréates sont plutôt des PME et des
entreprises familiales, et les acteurs de l?énergie sont peu représentés dans cet appel d?offres, avant la
troisième période, où Veolia (2e) remporte 3 projets pour 38 MW et Engie (6e) un projet de 15 MW.
Age des lauréats :
L?âge indiqué ici correspond souvent à la date l?immatriculation RCS. Ces années sont à prendre avec
précaution, certains lauréats étant des filiales ou des SAS créées spécialement pour le projet, ou des
entreprises ayant changé de nom (Fibre excellence Tarascon construite en 1951, Saint Gaudens en 1959,
Rayonier ex-Tembec Tartas).
Figure 31 - Date de création des lauréats de l'appel d'offres biomasse
Hydroélectricité
Pour cet appel d?offres, où les entreprises ont été déterminées à partir des sociétés mères associées aux
lauréats, 6 (8 avec filiales) entreprises ont répondu, ainsi qu?un particulier. Ici encore Total est
représenté uniquement par sa filiale Quadran. EDF comprend ici ES énergies de Strasbourg et le Groupe
Serhy (lui-même possédé en partie par ES énergies de Strasbourg).
Figure 32 - Puissance cumulée par entreprise pour la petite hydroélectricité
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Figure 33 - Puissance cumulée par groupe pour la petite hydroélectricité
Figure 34 - Répartition des entreprises lauréates pour les centrales hydroélectriques, tous lots confondus
Le marché est largement dominé par les groupes Total et EDF, qui remportent 75% de la puissance
attribuée.
Nationalité des lauréats :
Les lauréats sont 100% français.
Age des lauréats :
Les lauréats sont assez anciens et bien implantés dans l?activité, avec l?exception d?Xsea, créée en 2011.
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Figure 35 - Date de création des lauréats de l'appel d'offres petite hydroélectricité
1.6 Quels ont été les résultats de chaque type d'enchères réalisées
dans le cadre du régime ?
Ces résultats sont donnés au point 1.3.
1.7 Des mécanismes de sauvegarde ont-ils été mis en place suite aux
enchères ? Ont-ils changé avec le temps ?
Trois principaux mécanismes de sauvegarde ont été mis en place :
? Le dépôt de garantie financière ;
? Le contrôle de la conformité des installations avant la mise en service ;
? La mise en place de calendriers de réalisation fermes.
Le paragraphe ci-dessous présente les conditions générales de ces mécanismes et le paragraphe
suivant détaillera les conditions particulières s?appliquant à chaque filière.
1.7.1 Description générale des mécanismes de sauvegarde
1.7.1.1 Le dépôt de garantie financière
Le producteur retenu à l?issue d?un appel d?offres doit déposer une garantie financière proportionnelle
à la taille de son projet. Cette garantie peut prendre deux formes :
? Une garantie à première demande, conforme au modèle et émise au profit de l?Etat par un
établissement de crédit ou une entreprise d?assurance, bénéficiant du premier échelon de qualité
de crédit établi par un organisme externe d?évaluation de crédit reconnu par l?Autorité de Contrôle
Prudentiel et de Résolution (ACPR).
? Une consignation volontaire ou un dépôt affecté à titre de garantie, réalisé(e) sur un compte
ouvert dans les livres de la Caisse des Dépôts et Consignations.
La garantie est restituée à l?achèvement du projet et permet de prélever des sanctions pécuniaires non
réglées le cas échéant ou d?appliquer des pénalités de retard.
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1.7.1.2 L?attestation de conformité
Les contrats prennent effet avec la remise d?une attestation de conformité du producteur au
cocontractant (provenant d?EDF ou d?entreprise locale de distribution). Cette attestation est délivrée
par un organisme agréé par le ministre chargé de l?énergie, et garantit le respect d?un certain nombre
de critères par les installations. Les vérifications portent sur les éléments suivants :
? Le respect des conditions d?admissibilité :
? Respect de l?objet de l?appel d?offres ;
? Nouveauté de l?installation ;
? Exploitation par le candidat ;
? Pertinence du schéma de comptage pour calculer les grandeurs de la formule de
rémunération.
? La conformité de l?Installation aux éléments mentionnés dans l?offre de candidature :
? Puissance installée ;
? Communes d?implantation.
1.7.1.3 Le calendrier de réalisation
Pour chaque projet, les producteurs ont un délai défini par le cahier des charges pour achever
l?installation, c?est-à-dire transmettre une attestation de conformité vierge de toute réserve.
L?attribution de délais supplémentaires est encadrée. Si le délai imposé n?est pas respecté, différentes
sanctions sont prévues.
1.7.2 Paramètres spécifiques des mécanismes de sauvegarde
Les mécanismes de sauvegarde cités ci-dessus comportent des conditions spécifiques à chaque type
d?appel d?offres. Le tableau suivant recense ces conditions.
Dépôt de garantie Attestation de conformité Calendrier de réalisation
Biomasse
- Biogaz
? Délai de versement* :
1 mois
? Durée de la garantie :
? 4 ans
? Montant : P(MWe) x
50 000¤
? Contrôle périodique tous les 4
ans
Vérifications spécifiques :
? Part d?effluents d'élevage dans
l?approvisionnement des
installations en méthanisation
? Efficacité énergétique pour les
installations bois-énergie
? Délai d?installation : 3 ans
? Sanctions :
- Réduction durée du contrat
= durée du retard
- Prélèvement de garantie =
jours de retard x garantie
totale /365
Eolien
? Délai de versement* :
2 mois
? Durée de la garantie :
? 57 mois si 1ère
période sans
autorisation
environnementale,
? 51 mois sinon
? Délai d?installation : 36
mois
? Sanction : réduction de la
durée du contrat = durée
du retard
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? Montant :
P(MW) x 30 000¤
Solaire
bâtiment
? Existe si ? ? 500 kWc
? Délai de versement* :
2 mois
? Durée de la garantie :
? 36 mois
? Montant :
P(MWc) x 30 000¤
Vérifications spécifiques :
? Qualifications ;
? Respect des normes ;
? Attestations d?assurances ;
? Gestion de la puissance
réactive ;
? Evaluation carbone simplifiée.
? Délai d?installation :
- 20 mois pour le solaire
sur bâtiments
-24 mois pour le solaire au
sol et l?appel d?offres
mixte éolien/solaire
? Sanctions :
- Prélèvement de garantie =
jours de retard x garantie
totale /365 ;
- A partir de la quatrième
période : prix de référence
diminué de
0,25¤/MWh/mois de retard
les 6 premiers mois de retard
puis 0,50¤/MWh/mois de
retard pour les mois de
retard suivants.
Solaire
au sol
? Délai de versement* :
2 mois
? Durée de la garantie :
? 42 mois
? Montant :
P(MWc) x 50 000¤
Vérifications spécifiques :
? Qualifications ;
? Gestion de la puissance
réactive ;
? Evaluation carbone simplifiée.
Mix
Eolien/
solaire
? Délai de versement* :
2 mois
? Durée de la garantie :
? 36 mois
? Montant :
? P(MWc) x 50 000¤
Vérifications spécifiques :
? Emplacement et contours du
terrain d?implantation
Hydrau-
lique
Vérifications spécifiques :
? Volet énergie : puissance
électrique, hauteur de chute,
débit turbiné ;
? Volet environnemental :
engagements pris dans le
dossier d?évaluation
préliminaire des impacts
environnementaux.
? Délai d?installation : 4,5
ans
? Sanctions : réduction de la
durée du contrat = durée
du retard.
* à compter de la date de désignation
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2 Impacts directs
2.1 Les bénéficiaires ont-ils augmenté la production d'énergie à partir
d?énergies renouvelables ?
Le système de soutien est indispensable pour rentabiliser les installations, les différentes filières étant
encore trop chères au regard des prix du marché pour se passer de l?aide de l?Etat. En comparant les
LCOE donnés par l?ADEME4 et les revenus moyens pondérés par la production de 2017, on s?aperçoit
que les projets ne sont pas rentables naturellement, puisque les coûts de production sont supérieurs
aux revenus moyens en 2017 (qui sont pourtant plutôt élevés pour la France).
Eolien Solaire
au sol
Solaire
sur
bâtiment
Cogénération
biomasse
Cogénération
biogaz
Hydro -
électricité
LCOE
(ADEME
2016)
¤/MWh 57 - 79 74 - 135 114 - 199 48 ? 66
(industrielle)
58 ? 81 (réseau
de chaleur)
110 (Non
disponible)
LCOE
(ADEME
2020)
¤/MWh 50 - 71 45 - 81 61 - 104 (Non
disponible)
126 ? 165
(partie
électricité)
58 ? 149
(nouvelles
centrales)
Revenu
moyen
sur le
marché5
¤/MWh 44,4
(2017)
48,1
(2018)
37,4
(2019)
41,3
(2017)
51,2
(2018)
38,3
(2019)
41,3
(2017)
51,2
(2018)
38,3
(2019)
53,36
(industrielle) -
64,47 (réseau
de chaleur)
458
(2017)
45
(2017)
Les centrales cogénérations biomasse peuvent sembler presque rentables sur ce tableau, mais
l?expérience montre que peu de centrales de cogénération se sont installées en dehors des appels
d?offres (cf. 4.1). De plus, les revenus de chaleur considérés prennent en compte les coûts du réseau de
chaleur, ce qui n?est pas toujours le cas. Dans le cas des installations ne finançant pas leur réseau de
chaleur, le revenu de la chaleur est moindre, d?environ un tiers.
4 Coût des énergies renouvelables et de récupération, édition 2020, ADEME et Coût des énergies renouvelables, édition 2016,
ADEME. Les données pour la biomasse et le biogaz sont pour la cogénération, ce qui est conservateur car la plupart des
installations de bio énergie lauréates ne valorisent pas totalement leur chaleur.
5 Ces revenus sont calculés à partir des productions mensuelles de l?open data RTE et des prix de référence pour les
compléments de rémunération de l?open data CRE
6 Ce chiffre est la moyenne pondérée entre 1 MWh électrique à 45 ¤/MWh et 5 MWh thermique à 55 ¤/MWh, LCOE actualisés
à 5% trouvé dans le document ADEME pour une chaufferie industrielle entre 1 et 3 MW
7 Ce chiffre est la moyenne pondérée entre 1 MWh électrique à 45 ¤/MWh et 5 MWh thermique à 68,3 ¤/MWh, chiffre trouvé
sur https://www.observatoire-des-reseaux.fr/evolution-du-prix-de-la-chaleur/.
8 Ce chiffre ne prend en compte que l?électricité, les projets de méthanisation lauréats n?étant pas tenus de produire de la
chaleur.
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/couts-energies-renouvelables-et-recuperation-donnees-2019-010895.pdf
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/couts_energies_renouvelables_en_france_edition_2016.pdf
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/couts_energies_renouvelables_en_france_edition_2016.pdf
https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-telechargement
https://www.cre.fr/Pages-annexes/open-data
https://www.cre.fr/Pages-annexes/open-data
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 42/161
Les projections de LCOE de l?ADEME sont fortement à la baisse (à l?instar d?autres sources comme les
projections du Joint Research Center9), ce qui laisse entendre que les installations renouvelables
pourraient devenir rentables sur le marché de gros dans les prochaines années. Cette affirmation doit
être nuancée par l?évolution incertaine des prix sur le marché de gros en France, qui vont être influencés
dans les prochaines années par les orientations du nucléaire français et dont la volatilité, et donc le
risque financier, pourrait augmenter à cause des effets de cannibalisation des renouvelables. De plus,
les faibles souscriptions des dernières périodes et la remontée des tarifs de rachats ne reflètent pas
cette dynamique pour les projets solaires.
Figure 36 - Projection des coûts des renouvelables électriques intermittentes en France
9https://publications.jrc.ec.europa.eu/repository/bitstream/JRC109894/cost_development_of_low_carbon_ener
gy_technologies_v2.2_final_online.pdf
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renouvelables électriques
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Dernièrement, d?autres installations de renouvelables ne bénéficiant pas d?un soutien de l?Etat ont été
annoncées avec l?apparition des PPA (« power purchase agreement » ou contrat d?achat direct
d?électricité) en France. Par exemple, SNCF énergie et Voltalia ont annoncé en juin 2019 la signature
d?un PPA portant sur 143 MW sur 25 ans pour une estimation de 200 GWh. Le prix de l?électricité retenu
n?est pas public, il est donc difficile de savoir si la SNCF signe ce contrat à perte par rapport à des achats
directs sur le marché de gros. Les PPA peuvent aussi être utilisés pour sécuriser les revenus des
installations ayant dépassé les 20 ans du contrat de rémunération. Ce genre de contrat reste toutefois
marginal, et les aides étatiques restent nécessaires pour le soutien à la filière en France, même si ce
constat peut être amené à évoluer dans les prochaines années.
2.2 Les bénéficiaires ont-ils augmenté la capacité d?énergies
renouvelables ?
Comme indiqué précédemment, au vu du faible taux de mise en service des projets lauréats au moment
de l?écriture de ce rapport, il n?est pas encore possible d?estimer la capacité réelle installée dans le cadre
de ces dispositifs de soutien, estimée à 9435 MW si tous les projets aboutissent.
Cette section cherche à déterminer comment les impacts auraient-ils différé des autres niveaux
d?enchères, et quel aurait été le résultat de l'appel d'offres si le prix avait été le seul critère de sélection.
2.2.1 Impact des autres niveaux d?enchères
A partir des données disponibles, les courbes d?offres pour chaque appel d?offres sont reconstruites.
Dans la mesure du possible, les candidats éliminés par l?instruction (dossiers incomplets, avis du préfet
défavorable ou autres) ne sont pas présents sur les courbes d?offres, à l?exception des projets repêchés.
Les périodes sont systématiquement décorrélées, pour prendre en compte l?évolution temporelle des
tarifs proposés. De même, les familles sont systématiquement décorrélées pour prendre en compte la
diversité des familles proposées.
En raison de critères extra-financiers dans la notation et le classement des offres, ces courbes d?offre ne
suffisent pas à établir le classement des offres et le tarif maximum des lauréats. Cela dit, le prix reste le
critère prédominant dans la notation et le classement des offres (cf. 2.2.2).
Dans cette partie, le prix moyen des lauréats est comparé avec un « tarif frontière théorique » défini
comme le prix du dernier projet lauréat, si le prix était le seul critère de sélection. Ce prix peut se lire
directement sur les courbes d?offre en regardant le tarif correspondant à la puissance appelée.
Des estimations des économies pour l?Etat (ou de manque à gagner pour les promoteurs) que permet le
système d?enchère par rapport à un système de guichet ouvert sont également réalisées. Le tarif du
guichet ouvert est alors déterminé pour chaque période par le tarif frontière avec le prix comme seul
critère de sélection. En effet, en supposant les tarifs offerts par les candidats ne sont pas surévalués, à
ce tarif de guichet ouvert, tous les projets en-dessous de ce tarif se seraient présentés, et ceux au-dessus
non.
Le guichet ouvert induit nécessairement des marges plus importantes pour les projets présentant les
tarifs les plus faibles aux appels d?offres que le système d?enchères actuel. La dispersion des tarifs des
projets peut être lue dans la différence entre le tarif frontière et le tarif moyen, ce qui se traduit par des
économies plus ou moins importantes pour le guichet ouvert correspondant. Toutefois, compte tenu
des économies d?échelle existant pour la plupart des projets, un guichet ouvert pourrait en réalité
octroyer un tarif dégressif en fonction de la puissance, voire en fonction d?autres paramètres. De plus,
les appels d?offres ne sont en réalité jamais parfaitement concurrentiels, puisque dans un mécanisme
de type pay as bid, les candidats ont intérêt à surévaluer le montant de leur offre. Par conséquent,
l?estimation réalisée ici surévalue le gain réel de l?appel d?offres sur un hypothétique guichet ouvert.
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Solaire au sol
Famille 1 (centrales de 5 à 30 MWc) :
Figure 37 - Courbes d'offre des installations au sol entre 5 et 30 MW
Plusieurs points sont notables sur les courbes d?offres de la première famille :
- La première période se distingue par une puissance candidate très importante (plus de 1700
MW de puissance candidate non-éliminée à l?instruction, pour seulement 300 MW appelés).
Le deuxième période avec la puissance la plus importante est la période 3, qui totalise 710
MW de projets a priori conformes (soit 2,4 fois moins que la période 1).
- La deuxième période se distingue par la présence de projets au tarif proposé très élevé :
jusqu?à 120 ¤/MWh, contre un maximum de 92 ¤/MWh sur les autres périodes.
Figure 38 - Courbes d'offre des installations au sol entre 5 et 30 MW (zoom)
La figure ci-dessus permet de mieux percevoir l?évolution temporelle des offres au fil des périodes :
- Des périodes 1 à 4, la tendance des tarifs frontières est à la baisse. La période 4 (en jaune
ci-dessous) présente ainsi les tarifs les plus faibles de toutes les périodes pour une large
plage de puissances.
- Des périodes 5 à 7, la tendance des tarifs frontières est globalement à la hausse.
- La période 7 présente une puissance candidate inférieure à la puissance appelée. Toute la
puissance n?a donc pu être attribuée.
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Famille 2 (centrales de 0,5 à 5 MWc) :
Figure 39 - Courbes d'offre des installations au sol entre 0,5 et 5 MW
On note pour la famille 2 les mêmes tendances que pour la famille 1 :
- La période 1 présente une puissance candidate bien supérieure à toutes les autres périodes ;
- La période 2 présente des candidats au tarif très élevé ;
- Les périodes 4 et 5 présentent les tarifs les moins élevés.
Figure 40 - Courbes d'offre des installations au sol entre 0,5 et 5 MW (zoom)
En revanche, à la différence de la première famille, la puissance appelée est toujours atteinte. On note
d?ailleurs que, à l?exception de la première période, la puissance candidate suit l?augmentation de
puissance appelée :
- Les périodes 2 et 3 présentent la puissance appelée et les puissances candidates les moins
élevées.
- Les périodes 4 à 7, qui ont une puissance appelée plus importante (200 MW pour la période
4 puis 230 MW pour les périodes 5 à 7, contre 135 MW pour les périodes 1 à 3), présentent
également une puissance candidate supérieure aux périodes 2 et 3.
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Famille 3 (ombrières de parking de 0,5 à 10 MWc) :
Figure 41 - Courbe d'offre des ombrières de parking
Concernant la puissance candidate, la période 1 présente une puissance candidate plus importante que
les autres périodes, mais la différence est moins marquée que sur les deux premières familles. On
observe également une diminution globale de la puissance candidate : les périodes présentant la
puissance candidate la plus élevée sont la période 1, puis la période 2, puis la période 3. Les périodes 5
et 7 comportent une puissance candidate conforme inférieure à la puissance appelée.
Les tarifs proposés ont connu une baisse prononcée sur les trois premières périodes. L?évolution est
moins nette sur les quatre dernières périodes. Comme pour les deux premières familles, la période 4
présente les tarifs proposés les moins élevés.
Figure 42 - Tarifs frontières comparés avec les tarifs moyens, solaire au sol
La figure ci-dessus permet de mettre en évidence les différences de tarifs entre les trois familles solaires
au sol. La famille 3 (ombrière de parking de 0,5 à 10 MWc) présente ainsi des tarifs bien plus importants
que les deux premières familles (environ 40% de plus que la famille 2 et 60% de plus que la famille 1).
Pour les trois familles, les tarifs frontières baissent sur les quatre premières périodes puis augmentent
sur les périodes 5 et 6 et baissent légèrement sur la période 7. La baisse sur les périodes 1 à 4 est plus
prononcée sur la première période.
Le tarif moyen des lauréats suit globalement la même dynamique que le tarif frontière. Une particularité
apparaît néanmoins à la période 1 pour la famille 1: le tarif moyen des lauréats est supérieur au tarif
frontière. Ceci est explicable par la présence de critères extra-financiers dans la notation et le classement
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des lauréats. En effet, outre le prix d?achat, d?autres critères (notation environnementale, autorisation
d?urbanisme et de défrichement) ont eu un impact important et ont conduit à ne pas sélectionner que
les projets au tarif de référence les moins élevés.
Figure 43 - Economies pour l'Etat comparé à un guichet ouvert fixé au tarif frontière, solaire au sol
Les économies présentées ici sont calculées par rapport à un guichet ouvert au tarif frontière. Pour cet
appel d?offres, l?économie est d?environ 29 M¤/an pour les sept périodes étudiées. Cette estimation
repose sur l?hypothèse que les candidats se comportent de la même façon face aux enchères et face à
un guichet ouvert, en proposant un tarif non surévalué. Le tarif du guichet considéré est donc égal au
tarif frontière des enchères, c?est-à-dire le tarif du dernier lauréat. Néanmoins, les candidats ayant
intérêt à surévaluer le montant de leur offre dans un mécanisme de type pay as bid, l?estimation réalisée
ici surévalue le gain réel de l?appel d?offres sur un hypothétique guichet ouvert.
L?économie la plus importante est réalisée sur la période 5. Ceci s?explique par la différence importante
entre le tarif moyen des lauréats et le tarif frontière pour un appel d?offres théorique basé sur le seul
critère financier. Cette différence est visible pour la famille 1 sur la Figure 38 - Courbes d'offre des
installations au sol entre 5 et 30 MW (zoom). A l?inverse, la période 3 présente une faible dispersion des
tarifs autour du tarif frontière, ce qui explique la faible différence entre le tarif moyen des lauréats et le
tarif frontière théorique, et donc la faible économie pour l?Etat du mécanisme d?enchère par rapport à
un mécanisme de guichet ouvert.
L?économie réalisée sur la famille 3 est relativement faible par rapport aux deux autres familles, malgré
une différence prononcée entre les tarifs moyens des lauréats et les tarifs frontières théoriques. Ceci
s?explique par les faibles puissances attribuées (476 MW contre 1314 MW attribués pour la famille 2 et
2848 MW pour la famille 1).
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Solaire sur bâtiment
Figure 44 - Courbes d'offre des installations sur bâtiments entre 0,1 et 0,5 MW
Figure 45 - Courbes d'offre des installations sur bâtiments entre 0,5 et 8 MW
Les dynamiques observables au fil de périodes sont les mêmes pour les deux familles de l?appel d?offres
solaire sur bâtiments.
Les tarifs proposés connaissent une baisse marquée sur les cinq premières périodes. Sur les périodes 3
et 4, les courbes d?offre sont écrasées contre le prix minimal admissible pour les installations. En effet,
beaucoup d?installations proposent ce prix, ce qui se traduit par un segment horizontal au début des
courbes d?offre des périodes 3 et 4. Les périodes 6 à 9 voient une hausse du tarif pouvant être imputée
en moyenne aux faibles puissances offertes
Les puissances offertes connaissent également une baisse importante, à partir de la quatrième période.
A partir de la 6e période, la puissance offerte devient inférieure à la puissance appelée. L?intégralité de
la puissance appelée n?est donc pas attribuée.
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Figure 46 - Tarifs frontières comparés avec les tarifs moyens, solaire sur bâtiment
Sur la période 6, le tarif frontière théorique apparait nettement plus élevé que le tarif moyen des
lauréats. Cette différence importante est visible sur les courbes d?offre ci-dessus. Le tarif proposé par
les derniers candidats étant bien plus élevé que les tarifs proposés par les autres candidats, l?extrémité
droite de la courbe d?offre est très pentue. Ceci explique le tarif frontière très élevé devant le tarif
moyen.
Un mécanisme a par la suite été mis en place pour pallier la hausse des prix liée à la sous-souscription.
En effet, à partir de la 8e période, si la puissance appelée n?est pas atteinte, les 20% des candidats
conformes qui ont proposé le tarif le plus élevé sont éliminés. Ce mécanisme permet donc de ne pas
attribuer de puissance aux candidats situés dans la fin de la courbe d?offre, qui pourraient profiter de
l?effet d?aubaine du manque de candidats pour proposer des tarifs plus élevés.
Figure 47 - Economies pour l'État comparé à un guichet ouvert fixé au tarif frontière, solaire sur bâtiment
Pour cet appel d?offres, l?économie est d?environ 11 M¤/an, pour les neuf périodes étudiées. La faible
dispersion pour les périodes 3 et 4 est bien visible ici, puisque la différence entre le prix moyen et le prix
frontière est faible dans ces périodes. La différence avec la cinquième période s?explique par une
diminution du tarif minimum, et donc une dispersion des prix plus importante.
Bien que la différence entre le tarif moyen des lauréats et le tarif frontière théorique soit plus marquée
sur la période 6 que sur la période 5 (19,3 ¤/MWh pour la période 6 en moyenne sur les deux familles
contre 8,8 ¤/MWh pour la période 5), les économies pour l?Etat du système d?enchère par rapport à un
guichet ouvert sont du même ordre de grandeur. Ceci s?explique par des puissances attribuées plus
importantes sur la période 5, à cause du problème de sous-souscription en période 6 (231 MW attribués
à la période 5 contre 112 MW à la période 6).
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Mix éolien solaire
Figure 48 - Courbes d'offre de l?appel d?offres mixte éolien et solaire
Les projets solaires sont majoritaires pour cet appel d?offres, dont le seul critère de sélection était le
prix. Le tarif moyen est de 54,94 ¤/MWh et le tarif frontière est de 60 ¤/MWh, ce qui amène une
économie de 1,2 M¤/an en comparaison d?un guichet ouvert à 60 ¤/MWh.
Eolien
Figure 49 - Courbes d'offres des candidats éoliens
La puissance candidate à la période 2 est très inférieure aux autres périodes, ainsi qu?à la puissance
appelée, conséquence des décisions du Conseil d?État relatives à l?autorité environnementale, qui ont
bloqué l?autorisation de parcs éoliens. La puissance non attribuée à la période 2 a été reportée sur les
périodes 5 et 6, ce qui explique que la puissance appelée soit plus importante en période 5. La période
5 présente une puissance candidate seulement légèrement plus élevée que la puissance appelée, mais
suffisante à attribuer l?intégralité de la puissance appelée.
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Sur l?ensemble des périodes (hormis la période 2), la tendance des prix est à la baisse, même si la période
4 présente des prix plus élevés que la période 3. La période 4 présente une très faible dispersion des
tarifs proposés, due à l?absence de tarifs proposés bas. A l?inverse, la période 3 comporte un projet au
tarif faible, induisant une dispersion des prix plus importante. Cette différence est visible sur la figure ci-
dessous, une faible dispersion des prix autour du tarif frontière induisant une fable différence entre le
tarif frontière et le tarif moyen des lauréats. On observe en effet que la différence entre le tarif frontière
et le tarif moyen des lauréats est plus faible pour la période 4 que pour les autres périodes.
Figure 50 - Tarifs frontières comparés avec les tarifs moyens, éolien
L?économie réalisée par l?Etat en comparaison à un guichet ouvert fixé au tarif frontière est environ de
16 M¤/an. Cette économie est plus faible en période 2 en raison de la faible puissance attribuée, et en
période 4 en raison de la plus faible dispersion des tarifs proposés autour du tarif frontière.
Figure 51 - Economies pour l'Etat comparé à un guichet ouvert fixé au tarif frontière, éolien
Biomasse
La méthode de choix distingue les installations de moins de 3 MW pour lesquelles 10 MW sont réservées,
ce qui fausse l?approche du tarif frontière. C?est visible notamment en période 1, où la courbe d?offre
des petites installations est largement au-dessus de celle des grandes installations, ce qui oblige à choisir
un tarif élevé pour les 10 MW réservés. Ce tarif élevé doit tout de même être relativisé par la petite
puissance concernée au regard de la puissance des grandes installations (40 MW).
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Figure 52 - Courbes d'offre des candidats bois-énergie, tous (à gauche) et avec la séparation pour les projets en-dessous et
au-dessus de 3MW (à droite)
Sur les installations de petite puissance (< 3 MW), on observe une diminution importante des tarifs au
fil des périodes. Cette évolution est également visible sur les installations de puissance plus importante
(> 3 MW), n?impacte pas le tarif frontière.
Les courbes d?offres pour la méthanisation ont des formes simples, seuls quatre candidats étant
admissibles sur l?ensemble des périodes. Le candidat lauréat en période 1 qui s?est désisté puis
représenté avec succès en période 2 n?est ici représenté que sur la courbe d?offres de la période 2.
Figure 53 - Courbes d'offre des candidats méthanisation
Afin de respecter le choix fait, les tarifs frontières des installations de moins de 3 MW et de plus de 3
MW ont été distingués pour la famille bois-énergie. Ainsi, la comparaison de cet appel d?offres se fait
avec deux guichets ouverts : un sur les installations de moins de 3 MW et un sur les installations de plus
de 3 MW, avec des puissances correspondant aux puissances lauréates.
Figure 54 - Tarifs frontières comparés avec les tarifs moyens, biomasse
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Les installations bois-énergie de petite puissance connaissent une baisse des tarifs significative. La figure
ci-dessus laisse entrevoir une légère hausse des tarifs au fil des périodes pour les installations de
puissance supérieure à 3 MW. Le tarif frontière reste assez stable.
Pour les installations bois-énergie de plus de 3 MW, le tarif moyen des lauréats est supérieur au tarif
frontière théorique sur une notation basée uniquement sur le prix. Ceci est explicable par la présence
de critères extra-financiers dans la notation (cf. section suivante). Pour les installations de méthanisation
des périodes 1 et 3, les tarifs sont rigoureusement égaux, car ces appels d?offres ne comportent chacun
qu?un projet candidat éligible.
Les tarifs des installations de méthanisation sont bien supérieurs aux tarifs des installations bois-énergie.
Notons d?ailleurs que ces tarifs sont également bien supérieurs aux tarifs d?anciens guichets (voir 4.1).
L?économie réalisée par l?Etat en comparaison à un guichet ouvert fixé au tarif frontière est environ de
7,2 M¤/an. Les économies faites par rapport à un guichet ouvert au tarif frontière sont importantes
pour le bois-énergie, car les offres sont assez réparties en tarif. Pour la méthanisation, l?économie est
nulle pour les périodes 1 et 3 en raison d?un candidat éligible unique sur chacune de ces deux périodes.
Figure 55 - Economies pour l'Etat comparé à un guichet ouvert fixé au tarif frontière, biomasse
Hydroélectricité
Figure 56 - Courbes d'offres des candidats hydroélectricité
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Sur l?ensemble des lots, la puissance appelée n?est jamais atteinte. Tous les candidats éligibles ont été
désignés lauréats. Le prix frontière est donc systématiquement le prix le plus élevé de la courbe d?offre.
Figure 57 - Tarifs frontières comparés avec les tarifs moyens, hydroélectricité
L?économie par rapport à un guichet ouvert (1,59 M¤/an) est la plus importante pour le lot 1 (1,42
M¤/an), où la compétition a été la plus efficace (ce qui se voit surtout dans la différence de tarif moyen
? tarif frontière), sans être satisfaisante puisque la puissance des projets éligibles était inférieure à la
puissance offerte. Pour les autres lots, les puissances sont trop faibles (pour les lots 2b, 2c et 3) ou la
courbe d?offre est trop plate (lot 2a) pour que les économies soient importantes.
2.2.2 Résultats avec le prix comme seul critère de sélection
Si les appels d?offres ne s?étaient basés que sur le prix, le coût pour l?Etat aurait baissé, au détriment de
l?environnement, souvent valorisé dans les autres critères. Cela dit, les disparités propres à chaque
régime doivent être étudiées. Voici le descriptif pour chaque appel d?offres.
Général
Solaire au
sol
Solaire sur
bâtiment
Appel d'offres
mixte
Eolien Biomasse
Hydro-
électricité
Nb1 Pce2 Nb1 Pce2 Nb1 Pce2 Nb1 Pce2 Nb1 Pce2 Nb1 Pce2
Projets lauréats réels 649 4638 2937 1490 16 203 100 2371 39 214 20 29,2
Projets entrants 94 680 118 58,8 0 0,0 0 0,0 1 12 0 0,0
Projets sortants 81 658 115 64,2 0 0,0 0 0,0 2 17,2 0 0,0
Variation de projet
moyenne
13% 14% 4% 4% 0% 0% 0% 0% 4% 7% 0% 0%
Tarif moyen3 des
lauréats réels [¤/MWh]
62,7 89,0 54,9 64,5 118 114
Tarif moyen3 des
lauréats avec le prix
comme seul critère
62,0 88,9 54,9 64,5 117 114
Variation du tarif
moyen (%)
-1,1% 0,0% 0,0% 0,0% -0,6% 0,0%
1 Nb : nombre de projets.
2 Pce : puissance cumulée des projets [MW].
3 Le tarif moyen calculé est le tarif moyen pondéré par la puissance des projets.
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Solaire au sol
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières
0,5 - 10 MWc)
Nombre Puissance Nombre Puissance Nombre Puissance
Critères supprimés - Critère carbone
- Note environnementale
- Note de défrichement et
d?autorisation d?urbanisme
(Période 1)
- Critère carbone
- Note environnementale
- Note de défrichement et
d?autorisation
d?urbanisme (Période 1)
- Critère carbone
Projets lauréats réels 188 2848 329 1314 132 476
Projets entrants 37 484 45 163 12 34
Projets sortants 32 460 43 163 6 35
Variation de projet moyenne 18% 17% 13% 12% 7% 7%
Suivant les familles, l?impact sur le prix des critères supprimés change. Pour la famille 3, le seul autre
critère présent en plus du prix étant le critère carbone, l?analyse est la même qu?en 8.1. Pour les deux
premières familles en revanche, la note environnementale (et les notes de non-défrichement et
d?autorisation d?urbanisme pour la première période) peut faire varier de 9 points la note finale (17
points pour la première période), soit l?équivalent d?une différence d?environ 7 ¤/MWh (13 ¤/MWh pour
17 points).
Les critères extra-financiers ont un impact significatif sur le classement des offres. En effet, leur
suppression engendre un changement de 7% à 17% des projets lauréats en fonction des familles.
Autrement dit, si l?appel d?offres avait été basé uniquement sur le prix, 17% (en puissance) des projets
lauréats réels de la famille 1 n?auraient pas été lauréats et auraient été remplacé par d?autres projets.
La partie 8.1. étudie l?impact du seul critère carbone. Si la notation des offres n?avait pas pris en compte
de critère carbone, mais conservé les autres critères extra-financiers (note environnementale et note
de défrichement et d?autorisation d?urbanisme), la variation de projet moyenne n?aurait été que de 1,9%
en puissance pour la famille 1 et 3,6% en puissance pour la famille 2. La note environnementale et la
note de non-défrichement ont donc un impact bien plus important sur le classement des offres que la
note carbone. Ceci est explicable par le caractère binaire des notations environnementale et de non-
défrichement : à la différence des notes sur le tarif et le critère carbone, les projets se voient attribuer
pour les notes environnementales et de non-défrichement soit tous les points ou aucun.
L?écart type de la notation carbone est donc bien plus faible que l?écart-type de la notation
environnementale, malgré son coefficient plus faible dans la notation totale. Le tableau ci-dessous
présente les écart-types des différentes notations. Plus l?écart-type est important, plus le critère est
discriminant dans le classement des offres.
Tableau 1 ? Ecart-type des différentes composantes de la notation
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières de
parking 0,5 - 10 MWc)
Ecart-type de la note
sur le prix
11,5 12,9 10,0
Ecart-type de la note
environnementale
4,5 4,2 n.c.
Écart-type de la note
non-défrichement
1,8 0,9 n.c.
Ecart-type de la note
carbone
2,1 2,3 2,5
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Tableau 2 ? Pondération des critères pour la notation des projets solaires au sol
Critère
Familles 1 et 2
(période 1)
Familles 1 et 2
(périodes 2 à 8)
Famille 3
Prix (NP) 65 70 70
Impact carbone (NC) 18 21 30
Pertinence environnementale (NE) 9 9 -
Non-défrichement (ND) 4 - -
Détention de l?Autorisation
d?Urbanisme (NA)
4 - -
TOTAL 100 100 100
Coût des critères extra-financiers de la notation :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 - 10
MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
56,82 65,26 91,1
Tarif moyen des lauréats avec le
prix comme seul critère (¤/MWh)
56,11 64,62 90,9
Variation du tarif moyen -1,3% -1,0% -0,3%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(M¤/an)
2,3 1,0 0,13
Classer les offres uniquement sur le critère du prix permet de réduire de 0,3% à 1,3% le tarif moyen
pondéré des lauréats selon les familles. L?économie associée pour l?Etat serait de 3,5 M¤/an, soit 3% du
coût total estimé des appels d?offres solaires au sol pour l?Etat.
Pour les mêmes raisons que l?impact sur le classement des offres, ce surcoût est en grande partie
imputable aux critères environnementaux et de non-défrichement. Le critère carbone n?a qu?un impact
modéré sur le coût du dispositif pour l?Etat.
Bénéfices apportés par les critères extra-financiers de la notation :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 -
10 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
390 385 362,8
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec le prix comme
seul critère (kgeq CO2/kWc)
393 390 366,6
Variation de contenu carbone 0,8% 1,2% 1,0%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
8,6 6,3 1,8
Nombre Puissance [MW] Nombre Puissance [MW]
Projets lauréats réels avec notation
environnementale
115 1732 248 989 Non applicable
Projets lauréats avec le prix comme
seul critère avec notation
environnementale
85 1290 209 845 Non applicable
Variation de projets avec notation
environnementale
26% 26% 16% 15% Non applicable
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Solaire sur bâtiment
Famille 1 (100 ? 500 kWc) Famille 2 (0,5 - 8 MWc)
Nombre Puissance [MW] Nombre Puissance [MW]
Critère supprimé Critère carbone Critère carbone
Projets lauréats réels 2616 731 321 759
Projets entrants 102 28 16 31
Projets sortants 102 28 13 36
Variation de projet moyenne 4% 4% 5% 4%
Pour le dispositif de soutien à l?énergie solaire sur bâtiment, le seul autre critère étant le critère carbone,
ne regarder que le prix revient à enlever ce critère. L?impact sur le classement des candidats est donc
moins important que pour l?appel d?offres solaire au sol, pour lequel les critères impactant étaient la
notation environnementale et la note de non-défrichement.
Coût du critère extra-financier de la notation :
Famille 1 (100 ? 500 kWc) Famille 2 (0,5 - 8 MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
94,19 83,91
Tarif moyen des lauréats avec le prix
comme seul critère (¤/MWh)
94,15 83,85
Variation du tarif moyen -0,04% -0,07%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(k¤/an)
33,9 52,9
Malgré un impact non-négligeable sur le classement des offres, l?impact du critère carbone sur le tarif
moyen des lauréats est minime pour les projets solaires sur bâtiments. Cela est dû au fait que les prix
des projets lauréats sont très rapprochés, ce qui fait que les projets lauréats à la frontière (proches du
dernier projet) peuvent aisément être déclassés pour être remplacés par des projets plus avantageux
en coût, mais moins avantageux en carbone.
Le coût total du critère carbone (seul critère extra-financier considéré dans la notation des offres solaires
sur bâtiments) est estimé à 86,8 k¤/an, soit 0,1% du coût total pour l?Etat de l?appel d?offres solaire sur
bâtiments.
Bénéfices apportés par le critère extra-financiers de la notation :
Famille 1 (100 ? 500 kWc) Famille 2 (0,5 - 8 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
359 348
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec le prix comme
seul critère (kgeq CO2/kWc)
362 351
Variation de contenu carbone 0,8% 0,9%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
2,02 2,32
Au global, la notation carbone permet d?éviter des émissions estimées à 4,34 kt CO2 sur la fabrication
des modules, et engendre un surcoût de 86,8 k¤/an sur 20 ans. Les émissions ainsi évitées ont donc un
coût moyen de 400¤/tCO2 pour l?Etat (calcul réalisé sans prendre en compte de taux d?actualisation). A
titre de comparaison, le coût pour l?Etat des émissions évitées par le critère carbone sur l?appel d?offres
solaire au sol est estimé à 167¤/tCO2.
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La partie 8.1. étudie l?impact du seul critère carbone sur la notation pour l?appel d?offres solaire au sol.
Il est ainsi possible de comparer l?impact de la notation carbone sur le classement pour l?appel d?offres
solaire sur bâtiments et solaire au sol. Le critère carbone apparait ainsi plus impactant pour la famille 3
de l?appel d?offres solaire au sol que pour l?appel d?offres solaire sur bâtiments (variation de projet
moyenne de 7,2% de la puissance totale), mais moins impactant pour les familles 1 et 2 de l?appel
d?offres solaire au sol (respectivement 0,2% et 2%) que pour l?appel d?offres solaire sur bâtiments.
Mix éolien solaire
Aucun changement sur le résultat de cet appel d?offres, puisque le prix était déjà le seul critère de choix.
Eolien
Aucun changement sur le résultat de cet appel d?offres, puisque le prix était déjà le seul critère de choix.
Biomasse
Pour le bois-énergie, sans critères autres que le prix, un projet aurait été lauréat en période 2, au
détriment d?un projet de 16 MW s?étant engagé à valoriser la chaleur fatale de ses fumées ou à respecter
des niveaux d?émissions de poussières ou des niveaux d?émissions de NOx inférieurs à un seuil
dépendant de leur puissance thermique.
Pour le biogaz, du fait du manque du nombre relativement faible de projets déposés, le seul critère
du prix n?aurait rien changé au classement (le seul candidat éliminé l?ayant été sur deux critères, sur
proposition du préfet et de la CRE).
Bois-énergie Biogaz
Nombre Puissance Nombre Puissance
Critères supprimés - Valorisation des fumées
- Qualité de l?air
- Valorisation des fumées
Projets lauréats réels 35 207 4 6
Projets entrants 1 12 0 0
Projets sortants 1 16 0 0
Variation de projet moyenne 3% 7% 0% 0%
Le tarif moyen des lauréats pondéré par la puissance baisse de 0,7% pour la famille bois-énergie en
supprimant les critères extra-financiers.
Hydroélectricité
Les capacités lauréates ont été strictement inférieures aux capacités appelées, plusieurs projets ayant
été éliminés pour non-respect des dispositions du cahier des charges. Ainsi, si le prix avait été le seul
critère (hors disqualifications), les lauréats à cet appel d?offres seraient restés les mêmes.
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2.3 Les impacts ont-ils varié entre les différentes catégories d'appel
d'offres ?
Les différentes catégories d?appel d?offres ont chacune leurs spécificités qui se déclinent selon les
familles (différence importante entre le bois-énergie et la méthanisation par exemple) et les périodes
(la période 2 de l?appel d?offres éolien par exemple). Ces différences sont mises en exergue dans chaque
question de ce rapport quand il est pertinent de le faire.
Concernant les impacts directs, il est expliqué en 2.1 en quoi la subvention est nécessaire à la rentabilité
des projets, et donc à l?augmentation de la production d?énergie renouvelable.
Dans le détail, des disparités existent :
- Au niveau du montant de l?aide (cf. 1.1).
- Au niveau de la participation de chaque appel d?offres (cf. 1.3). En particulier, il y a eu moins
de candidats éligibles que de puissance ouverte pour l?hydroélectricité, la méthanisation, et
l?éolien en deuxième période et les dernières périodes solaires sur bâtiments.
L?annexe du présent rapport étudie ce qui se serait passé en cas d?appels d?offres technologiquement
neutres, si les offres avaient été les mêmes que celles effectivement soumises.
Si l?on mettait tous les projets à égalité, on obtiendrait la courbe d?offres suivante :
Figure 58 - Courbe d'offre de l'ensemble des projets candidats, périodes et familles mélangées
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3 Impacts indirects
3.1 Impacts indirects positifs
3.1.1 Quel a été l'impact du projet sur les niveaux et les coûts des émissions de
CO2 ?
L?impact des projets sur les émissions de CO2 est évalué avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon
la méthodologie établie dans l?annexe 0. Pour chaque type de projet (le solaire regroupe les lauréats des
appels d?offres solaire au sol, solaire sur bâtiment et mixte éolien solaire), une situation de référence
correspondant à une reconstitution de l?année 2017 est comparée à une situation avec ces nouveaux
projets.
Le moyen évité dans les pays voisin est le moyen marginal de la situation de référence, déterminé à
partir du prix de l?électricité.
Figure 59 - Déplacement de production qu?induit chaque projet sur les autres filières de production
Les productions supplémentaires de chaque projet déplacent les productions des autres filières, en
France ou à l?étranger via plus d?export. « Gaz étranger » signifie que la production supplémentaire
induite par les projets renouvelables est exportée vers les pays voisins, dont le moyen marginal estimé
est au gaz. La production électrique ainsi évitée est une production à partir de gaz, dans les pays
frontaliers. Les émissions évitées sont ainsi calculées.
Au total, la production supplémentaire induite par l?ajout de projets solaires est plus exportée que les
autres moyens. Près de la moitié de l?électricité exportée permet d?éviter une production à partir de
charbon. En d?autres termes, 1 MWh produit à partir d?une centrale solaire permet en moyenne d?éviter
0,36 MWh de production à partir de charbon (0,06 MWh en France et 0,30 MWh à l?étranger) et 0,39
MWh de production à partir de gaz (0,09 MWh en France et 0,30 MWh à l?étranger).
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renouvelables électriques
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Figure 60 - Emissions de CO2 évitées par MWh produit pour chaque projet renouvelable
La filière solaire permet d?éviter le plus d?émissions par MWh produit. Cela est dû à la substitution à la
production à partir de charbon, principalement à l?étranger. L?éolien est la technologie qui substitue le
moins de charbon, et donc logiquement la technologie au taux d?émissions évitées le plus faible.
Les chiffres présentés ici changent par rapport au précédent rapport (émissions moyennes évitées de
0,46 tCO2/MWh pour le solaire, contre 0,40 tCO2/MWh dans le précédent rapport, et 0,38 tCO2/MWh
pour l?éolien, contre 0,43 dans le précédent rapport). Ceci est expliqué par un changement
méthodologique de la détermination du moyen marginal à l?étranger. La nouvelle méthodologie est
décrite en annexe.
En revanche, les filières étant rémunérées différemment, les aides de l?Etat par tonne de CO2 évitée sont
variables suivant les technologies comme le montre la Figure 61 (aides calculées à partir des coûts pour
l?Etat en ¤/MWh représentés sur la Figure 2).
Figure 61 - Aide de l'Etat par tonne de CO2 évitée
Le solaire au sol et l?éolien présentent les coûts pour l?Etat des émissions évitées les plus faibles.
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renouvelables électriques
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Figure 62 - Aide de l'État par tonne de CO2 évitée, par période
La Figure 61 ne prend pas en compte la production de chaleur par la filière bois-énergie. Avec le même
raisonnement que celui développé en 1.1, les aides d?Etat permettent en fait de produire environ 4,1
MWh thermique par MWh électrique. En supposant que la chaleur produite par la filière bois-énergie
permette d?économiser 0,098 tCO2/MWh10, la valeur économisée pour les projets bois-énergie passe de
0,42 tCO2/MWh électrique à 0,82tCO2/MWh électrique, et le coût pour l?Etat (en incluant le biogaz qui
ne représente que 4% de la puissance donc a une influence mineure sur ce résultat) passe de 179,2
¤/tCO2 à 92,0 ¤/tCO2.
Tous les résultats présentés ci-dessus ont été calculés avec les séries temporelles de demande, de
production des énergies renouvelables intermittentes et des disponibilités restantes sur les
interconnexions de l?année 2017. Ces résultats sont sensibles à l?année considérée. En effet, les
émissions moyennes évitées par les renouvelables dépendent de la corrélation entre leur production et
les différents moyens marginaux (principalement déterminés par la demande).
De plus, les taux d?émissions des différents moyens de production ne suivent pas le merit-order
économique (charbon plus compétitif que gaz). Le moyen marginal n?est donc pas forcément le moyen
de production le plus carboné en service. Par exemple, les émissions évitées peuvent être importantes
en cas de demande relativement faible, où le moyen marginal est le charbon. Ce constat pourra changer
en fonction de l?évolution des prix du carbone en Europe.
3.1.2 Comment le soutien aux énergies a-t-il évolué en termes de production et
de consommation d'énergie ?
L?impact des projets est estimé avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid, selon la méthodologie établie
dans l?annexe 0.
La production des nouvelles installations lauréates remplace 5,1 TWh qui auraient été produits par
d?autres technologies, et ajoute 8,1 TWh de production nette qui est donc exportée, toutes choses
égales par ailleurs. Une comparaison entre la situation de référence et le contexte comportant tous les
10 Emissions de CO2 moyennes calculées à l?aide d?un benchmark de 655 réseaux de chaleur en France.
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renouvelables électriques
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projets lauréats ajoutés (cf. 11.3) simultanément donne les variations de production annuelle par filière,
présentées en Figure 63.
Figure 63 - Variation de production annuelle en GWh liée à l'ajout de projets lauréats
La production des filières thermiques françaises est impactée à la baisse. Les variations relatives de
production annuelle sur ces filières sont présentées dans le tableau suivant :
CCGT Charbon Nucléaire
Ecart relatif de
production
-20,6% -7,25% -0,63%
La filière CCGT étant moins appelée que les filières nucléaire et charbon dans la situation de référence,
les 1,2 TWh de production évités impactent plus fortement l?écart de production relatif lié à l?ajout de
tous les projets lauréats.
En 2017, la part des différentes filières dans la consommation finale brute d?électricité est donnée par
la Figure 64. L?énergie solaire gagne presque 1 point de pourcentage dans la part de la consommation
finale en diminuant les parts des filières thermiques non renouvelables. La France étant exportatrice, la
somme des pourcentages dépasse 100%. La filière gaz représentée ci-dessous inclut tous les types de
centrales gaz, dont les cogénérations (pas seulement les CCGT).
Figure 64 - Part des principales filières de production dans la consommation finale brute d'électricité
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 64/161
3.1.3 Combien d'emplois ont été créés dans le secteur des fournisseurs ?
Il est trop tôt pour parler d?emplois créés à ce stade par les régimes d?aide objets de la présente
évaluation, puisque la plupart des installations sont en cours de développement, et l?ensemble des
périodes ne sont pas closes.
Néanmoins, au vu des puissances lauréates, il est possible d?estimer le nombre d?emplois créés dans les
années à venir. L?outil TETE11, développé par l?ADEME et Réseau Action-Climat France permet d?estimer
les emplois créés par les projets de transition énergétique en France. Le cadre de l?outil TETE est donc
plus large que la production d?électricité renouvelable. Il permet notamment également d?estimer les
emplois créés par les projets d?efficacité énergétique (rénovation énergétique des bâtiments,
changements d?équipements) et de transports. Tous les résultats présentés ci-dessous sont calculés à
partir de cet outil. Ces résultats sont conditionnés par la réalisation effective de tous les projets désignés
lauréats des appels d?offres passés.
Les projets sont regroupés en huit catégories de la façon suivante :
Tableau 3 ? capacités installées (MWe) par année et catégorie de l?outil TETE
Catégorie de
l?outil TETE
Appels d?offres et familles
correspondantes
2018 2019 2020 2021 2022 2023
Eolien terrestre - AO éolien 508 133 1092 637
PV au sol - AO solaire au sol, familles 1 et 2
- AO mixte éolien/solaire (tous les
candidats étant des projets
solaires)
1331 1640 794 601
PV grandes toitures - AO solaire au sol, famille 3
(ombrières de parking)
- AO solaire sur bâtiment, famille 2
(0,5 ? 8 MWc)
75 476 430 205 49
PV petites toitures - AO solaire sur bâtiment, famille 1
(100 ? 500 kWc)
75 258 257 141
Petite hydraulique - AO hydraulique 29
Chauffage au bois
industrie tertiaire et
réseaux de chaleur
- AO bioénergies, famille 1 (bois-
énergie) 65 70 72
Méthanisation
agricole centralisée :
cogénération
- AO bioénergies, famille 2
(biogaz) : installations de moins de
1 MWe
1,3
Méthanisation
agricole centralisée :
cogénération
- AO bioénergies, famille 2
(biogaz) : installations de plus de 1
MWe
3,58 1,59
L?année d?installation a été estimée du délai d?installation prévu pour chaque appel d?offres (cf. 1.7.2).
Pour un projet éolien par exemple, le délai de réalisation est de 36 mois. La première période s?est
déroulée en 2017. L?hypothèse prise est donc que l?installation des projets lauréats de la première
période éolienne aura lieu en 2020. Les emplois créés par les projets des appels d?offres à venir ne sont
pas comptabilisés ici.
Les résultats issus de TETE sont les suivants :
11 Méthodologie adaptée de Ademe & Réseau Action-Climat France : outil « Transition écologique
territoire emploi » (TETE), www.territoires-emplois.org, version n°2.1.9
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Figure 65 ? Emplois créés par les projets lauréats des appels d?offres étudiés
Figure 66 ? Emplois créés sur la construction des installations (à gauche) et de maintenance des installations (à droite)
Figure 67 ? Part d?emplois créés par chaque filière sur l?ensemble des années
Les projets lauréats des appels d?offres étudiés devraient générer en moyenne seize-mille emplois par
an sur la période de construction des projets (2019-2023), puis autour de 2700 emplois par ans sur la
période 2024-2040, pour la maintenance des installations.
Les deux années qui génèrent le plus d?emploi sont 2020 (principalement par le solaire au sol) et 2022
(principalement par l?éolien). Sur l?ensemble des années, la filière solaire est responsable de 63% des
créations d?emplois et la filière éolienne de 27% des créations d?emplois.
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Figure 68 ? Emplois créés par énergie produite pour les différentes filières
La filière la plus créatrice d?emplois par rapport à l?énergie produite et la filière biogaz, grâce au besoin
de main d?oeuvre sur le cycle d?exploitation des installations plus important que pour les autres filières.
A l?inverse, la filière bois-énergie est la moins créatrice d?emplois, en raison du besoin nul de main
d?oeuvre sur le cycle d?exploitation (hypothèse de l?outil TETE). Pour les différentes filières solaires, les
installations de grande puissance sont créatrices de plus d?emplois que les installations de petite
puissance. Globalement, les filières pour lesquelles le coût pour l?Etat de l?électricité produite est le plus
élevé sont aussi les filières les plus créatrices d?emplois par énergie produite.
Figure 69 - Emplois créés par million d?euros de soutien public pour les différentes filières
On observe tout de même des disparités importantes entre les filières sur les retombées en termes
d?emplois du soutien public. Ainsi, un million d?euros dépensés par l?Etat en soutien de la filière solaire
au sol permettra en moyenne de créer 18 ETP, contre 3,9 dans la filière bois-énergie.
Historique général
A titre indicatif sont restitués ici les résultats tirés d?un rapport de l?ADEME et IN NUMERI de juillet
201712 portant sur les différents secteurs des énergies renouvelables entre 2006 et 2016 (les chiffres
2015 et 2016 étant souvent des conclusions semi-définitives ou estimées). Cette étude donne
notamment l?ensemble des équivalents temps plein (ETP) sur toutes les filières.
12 ADEME et d?IN NUMERI : Marché et emplois dans le domaine des énergies renouvelables, Situation 2013-2015
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/rapport_enr_2016.pdf
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Figure 70 - ETP par filière renouvelable concernée, estimations ADEME - IN NUMERI
On note le « boom » du solaire entre 2008 et 2011 (2008 est par ailleurs l?année de création de beaucoup
d?entreprises dans le solaire, cf. 1.5.2) qui s?est considérablement réduit entre 2011 et 2012. Depuis, les
secteurs stagnent en termes d?ETP, mais le rapport note un rééquilibrage des poids des filières de
production d?électricité, avec l?éolien qui prend le devant en termes d?ETP et de marché sur le solaire
photovoltaïque.
Historique solaire photovoltaïque
Sont distingués plusieurs types d?équivalent temps plein dans cette filière :
Figure 71 - ETP dans la filière photovoltaïque, estimations ADEME - IN NUMERI
Ainsi, les emplois liés à la maintenance et la production d?énergie augmentent au fur et à mesure que
de nouveaux parcs sont installés, mais la filière de la construction/installation, de la fabrication
d?équipements ou des études n?a cessé de diminuer depuis 2011.
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Historique éolien terrestre
Figure 72 - ETP dans la filière de l'éolien terrestre, estimations ADEME - IN NUMERI
Là encore, les emplois liés à la maintenance et la vente d?énergie augmentent au fur et à mesure que le
parc grandit. Contrairement au solaire photovoltaïque, les différentes sources d?emplois augmentent
globalement, à l?exception de la fabrication des équipements liés aux exportations.
Historique hydro-électricité
Figure 73 - ETP dans la filière de l?hydro électricité, estimations ADEME - IN NUMERI
Le parc hydroélectrique de la France étant ancien et fonctionnel, ce sont les emplois liés à la
maintenance et la vente d?énergie qui représentent la plupart des emplois de la filière. Ce type d?activité
est en augmentation, avec notamment la construction et l?installation d?équipements.
Historique bois-énergie (secteur collectif industriel et
tertiaire)
On note que cette filière comprend aussi les installations de chauffage pur, et non uniquement de
cogénération comme celles indiquées par l?appel d?offres. Ne sont regardés ici que les chiffres pour les
secteurs industriels et tertiaires. Les emplois liés au bois domestique et à la construction de réseaux de
chaleurs (côté construction) ne sont pas étudiés ici.
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renouvelables électriques
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Figure 74 - ETP dans la filière du bois-énergie (collectif), estimations ADEME - IN NUMERI
Là aussi, le parc existant est ancien et fonctionnel, c?est pourquoi les emplois liés à la maintenance et la
vente d?énergie représentent la plupart des emplois de la filière. Ce secteur est en augmentation, ainsi
que l?installation et la fabrication d?équipements sauf en 2016.
Historique biogaz
Figure 75 - ETP dans la filière biogaz, estimations ADEME - IN NUMERI
Cette filière est en expansion globale, avec notamment les emplois liés à la maintenance et la vente
d?énergie qui prennent le devant du fait de l?agrandissement du parc existant.
3.1.4 Le régime a-t-il accru la concurrence sur le marché de l'électricité ?
(production ? vente en gros/détail)
Production
La partie 1.5.2 donne la répartition des lauréats et montre le grand nombre d?entreprises candidates
pour chaque appel d?offres. La partie 3.2.4 précise le changement de position des grands bénéficiaires
du marché et la partie 3.2.5 montre que l?impact sur la production d?électricité des lauréats du régime
est relativement faible eu égard au parc électrique existant. Enfin, la partie 4 montre par des indices de
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Herfindahl-Hirschmann (HHI)13 que si la compétition diminue au fil des périodes, elle reste acceptable
pour les plus gros appels d?offres. Or, la partie 2.1 ayant montré que les appels d?offres sont l?unique
voie d?entrée dans la production d?électricité via les installations concernées par les appels d?offres
étudiés dans ce rapport, l?étude de la concurrence sur les lauréats est donc représentative des nouveaux
entrants via ces technologies sur le marché de la production. Par conséquent, comme le régime ne fait
pas apparaître un acteur en situation de monopole dans la branche des renouvelables, elle-même
largement minoritaire dans la production électrique française14, la concurrence sur la production
d?électricité n?a pas diminué, et a même cru au regard de toutes les nouvelles entreprises arrivant sur le
marché.
Marché de détail
Le marché de détail français s?est largement ouvert dans la dernière décennie, notamment par la
possibilité depuis juillet 2007 pour tous les consommateurs (y compris résidentiels), de choisir leur
fournisseur d?électricité. A cela s?ajoute la disparition des contrats aux tarifs réglementés de vente pour
les clients ayant souscrit à des puissances strictement supérieures à 36 kVA le premier janvier 2016.
L?observatoire des marchés de détail publie régulièrement des indicateurs pour mesurer la concurrence.
Les HHI mesurant la concentration des marchés sont restitués pour le 1er trimestre en 2016 et le 3ème en
2018 dans la Figure 76.
13 Cet indice mesure la concentration de marchés par la formule ??? = ? ??
2?
?=1 ou ?? est la part de marché
(comptée en point) de l?entreprise ? dans un marché de ? entreprises. Un HHI de 10 000 indique qu?une entreprise
possède tout le marché (monopole), un HHI de 0 qu?une infinité d?entreprises possèdent le marché.
14 D?après le bilan électrique 2017 de RTE, la production électrique française se divisait en 2017 en :
Nucléaire 71,6 % - thermique fossile 10,3% - hydraulique, 10,1% - éolien, 4,5% - solaire 1,7 % - Bio énergies 1,7 %
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Figure 76 - Indices HHI par segment au 1er trimestre 2016 (haut), 3ème trimestre 2018 (gauche) et au 4ème trimestre 2019
(Source : GRD, RTE ? Analyse : CRE)
Ainsi, pour la quasi-totalité des sites le HHI diminue, ce qui traduit un accroissement de la concurrence
sur le marché de détail. Le régime étudié dans ce rapport peut être lié indirectement à cette
augmentation de concurrence, car il aide à la construction de parcs renouvelables et ainsi permet
l?augmentation d?électricité proposée par les distributeurs non historiques (Enercoop typiquement) et
l?accroissement des capacités de certains groupes se positionnant sur ce marché (Total avec Total Spring
et Engie avec Elec Ajust par exemple).
Il est difficile de quantifier précisément l?impact du régime via l?attrait des offres d?électricité
renouvelables, car cette augmentation de concurrence provient aussi de l?ouverture du marché qui n?est
pas terminée. La part des fournisseurs alternatifs des sites résidentiels (environ un tiers de la
consommation totale) n?était que de 15,5% fin 2017, quand bien même leurs offres sont plus
avantageuses pour le consommateur.
Marché de gros
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Figure 77 ? HHI de livraisons sur le marché de gros, 1er trimestre 2016 (haut), 2ème trimestre 2018 (gauche) et 2ème trimestre
2019 (droite) (sources : RTE, EPEX SPOT, EEX Derivatives, Courtiers ? Analyse : CRE)
La Figure 77 est extraite d?observatoires de l?état du marché de gros publiés tous les trimestres par la
CRE. Elle montre que la diminution de concurrence est cette fois bien moins nette que pour le marché
de détail, hormis pour les ventes en bourse en comptant EDF avec des augmentations entre les
trimestres 2018 et 2019. Le régime influence le marché de gros en permettant l?augmentation des
capacités électriques de fournisseurs alternatifs à EDF (qui est ici très influent dans les ventes en Bourse,
mais ne profite pas du tout du régime, comparé aux acteurs plus actifs tels Engie, cf. 3.2.4).
3.1.5 Le programme a-t-il favorisé le développement de nouvelles technologies
?
Les programmes évalués n?ont pas pour objectif premier de favoriser le développement de nouvelles
technologies, contrairement à l?appel d?offres portant sur la réalisation et l?exploitation d?installations
de production d?électricité innovantes à partir de l?énergie solaire, lancé en 2017 par exemple, ou
l?ancien appel d?offres solaire CRE 3 de 2014 qui notait sur ce critère.
L?analyse détaillée des technologies mises en oeuvre n?a pas été réalisée dans le cadre de ce rapport, ce
qui ne permet pas d?évaluer les évolutions technologiques apportées.
On observe certaines tendances pour les appels d?offres suivants :
Solaire
L?analyse des technologies déclarées par les projets lauréats laisse entrevoir une tendance assez claire
sur les différentes familles : la part de cellules monocristallines (légèrement plus performantes) est plus
élevée sur les familles des installations de petite taille. Elle est ainsi de moins de 50% pour les lauréats
solaires de l?appel d?offres mixte éolien/solaire et de plus de 80% pour les ombrières sur parking et les
projets solaires sur bâtiments. Pour les projets sur bâtiments, les technologies utilisées sont très
similaires sur les deux familles.
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Figure 78 - Technologies utilisées pour les modules des différents appels d?offres solaires, classés par famille
On ne note en revanche aucune évolution temporelle prononcée au fil des périodes.
Figure 79 - Evolution au fil des périodes des technologies utilisées pour les modules des projets solaires au sol
Figure 80 - Evolution au fil des périodes des technologies utilisées pour les modules des projets solaires sur bâtiments
Concernant le rendement des modules, aucune évolution significative n?est non plus remarquable au fil
des périodes. Pour l?appel d?offres solaire au sol, le rendement moyen suit les évolutions de part des
différentes technologies décrites ci-dessus.
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Figure 81 - Evolution au fil des périodes du rendement nominal moyen des installations solaires au sol
Figure 82 - Evolution au fil des périodes du rendement nominal moyen des installations solaires sur bâtiments
Concernant les dispositifs de suivi du soleil, la part de puissance lauréate équipée d?un tel dispositif varie
fortement au fil des périodes. Il est en moyenne plus élevé pour la famille 1 (5 - 30 MWc) que la famille
2 (0,5 ? 5 MWc). Aucune tendance au fil des périodes n?est clairement observable.
Figure 83 - Puissance lauréate ayant déclaré avoir un traqueur solaire
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De plus, aucun dispositif de stockage de l?énergie n?a été pris pour les offres solaires. En effet, la
production étant injectée sur le réseau (donc pas d?autoconsommation, qui est l?objet d?autres appels
d?offres) sans phénomène de cannibalisation (la part d?électricité renouvelable étant trop faible en
France pour cela), les porteurs de projets n?ont aucune incitation économique à le faire.
Enfin, les porteurs de projets des centrales photovoltaïques solaires au sol pouvaient indiquer l?usage
d?« autres technologies », or aucun lauréat ne l?a fait.
Eolien
Sur les projets éoliens, on ne note aucune évolution technologique claire au fil des périodes non-plus.
La période 2 présente un diamètre moyen de rotor et une puissance unitaire moyenne plus faible que
les autres périodes. La période présentant la moyenne la plus élevée est la 4e période.
Figure 84 - Evolution au fil des périodes du diamètre de rotor des éoliennes lauréates
3.2 Impacts indirects négatifs
3.2.1 Y a-t-il eu un impact sur les investissements nécessaires pour assurer la
stabilité du réseau ?
Concernant les appels d?offres pour la biomasse et l'hydroélectricité, les installations sont plutôt des
stabilisateurs du réseau, car pilotables et prévisibles. Pour l'éolien et le solaire, qui produisent une
énergie intermittente, la question est pertinente.
A ce sujet, l?étude "Getting Wind and Sun onto the Grid" de l'AIE (2017) distingue six phases d?intégration
des sources d?énergies renouvelables variables dans un pays. La première phase concerne les pays dont
la production provenant de ces sources est inférieure à 3%, auquel cas ces sources n?impactent pas le
réseau électrique global. La France est plutôt à ranger dans la deuxième phase, comprenant les pays
produisant entre 3 et 15 % d?électricité à partir de ces sources : la part de renouvelable électrique
intermittent en 2017 était de 6,2 %, et ce chiffre montera à 8,4 % avec les lauréats, voire à 8,9 % avec
l?intégralité de la puissance appelée (y compris les périodes encore non finies). Les recommandations
pour ces pays sont :
- S?assurer d?un bon code de réseau national
- S?assurer d?une bonne communication des données des centrales intermittentes,
notamment pour faire de la prédiction de production et contrôler correctement la centrale
- S?assurer d?avoir un réseau de transport satisfaisant
- Minimiser l?impact sur le réseau des centrales intermittentes en les diffusant
géographiquement et en s?assurant d?un bon mix énergétique
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
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Avec les Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables, les gestionnaires
de réseau de transport et de distribution ont évalué les coûts de renforcement réseau nécessaires pour
l?intégration des énergies renouvelables (principalement éolien et solaire) pour chaque région française.
Ces coûts sont portés par les producteurs renouvelables (via le paiement d?une quote-part variant
suivant les régions) et donc pris en compte dans l?analyse économique de ce rapport.
Au-delà des renforcements réseau, le développement de services système supplémentaires (inertie,
fourniture de puissance réactive supplémentaire, etc.) n?est pas une priorité en phase 2 et ne le devient
qu?en phase 4 selon l?étude de l?AIE, quand l?énergie renouvelable avec électronique de puissance
(solaire et éolien) peut fournir la forte majorité de la consommation lors des périodes de faible
demande. A titre d?exemple, l?Allemagne (26,4% de la production en éolien + solaire en 2017), n?est
même pas en phase 4 mais en phase 3.
Enfin, la France fait partie du réseau Européen d?électricité, ce qui lui donne un autre outil via les
importations ou exportations pour garantir la stabilité de son réseau. Cet aspect n?est pas pris en compte
dans l?étude de l?AIE, qui se concentre sur les pays isolés.
Au vu de ces réflexions, les différents appels d?offres étudiés ne devraient pas demander
d?investissements particuliers pour assurer la stabilité du réseau. La question devra en revanche se
reposer quand la part d?électricité variable renouvelable atteindra des proportions significatives de la
production électrique française.
RTE (Réseau de Transport d?Electricité), l?opérateur du réseau de transport français, prévoit des
investissements conséquents pour soutenir la PPE et la transition énergétique française, mais à court
terme les surcoûts portent essentiellement sur l?intégration du réseau en mer et non sur une
stabilisation du réseau liée aux dispositifs étudiés dans ce rapport.
Figure 85 - Estimation des dépenses d?investissement sur le réseau public de transport d?ici 2035 (scénario PPE ? trajectoire
de référence du SDDR15)
15 Schéma décennal de développement du réseau, édition 2019, RTE
https://www.rte-france.com/sites/default/files/sddr2019_synthese_1_1.pdf
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3.2.2 Y a-t-il eu un effet négatif sur les utilisateurs alternatifs des mêmes
ressources (ex. Biomasse) ?
Sont traitées ici les problématiques de concurrence d'usage sur les ressources disponibles dans le cadre
des appels d?offres biomasse, hydroélectricité et solaire au sol, les ressources portant sur le solaire sur
bâtiment et l?éolien étant principalement des ressources foncières qui ne semblent pas pertinentes dans
le cadre de cette évaluation.
Solaire au sol
Les installations solaires au sol peuvent être en concurrence avec l?utilisation des sols pour l?agriculture
ou avec des espaces naturels. Cependant, les critères de l?appel d?offres permettent d?éviter les effets
négatifs sur les terrains naturels ou agricoles, en particulier grâce à des conditions d?implantations (point
2.6 du cahier des charges des appels d?offres) limitant les implantations potentielles à des zones
précises : zones urbanisées ou à urbaniser, zones autorisant explicitement les installations de production
d?énergie photovoltaïque et sites dégradés.
Le contrôle de ces conditions est effectué via une obligation pour le candidat de faire valider son choix
d?implantation par le préfet via une demande de certificat transmise à la direction régionale de
l?environnement, de l?aménagement et du logement.
Biomasse
En 2006, l?Etat a mis en place une procédure pour éviter les effets négatifs sur l?utilisation de la biomasse
pour les appels d?offres biomasse et les appels à projets du Fonds chaleur de l'ADEME. Il s?agit de
l?obligation pour les candidats de fournir un plan d?approvisionnement lors de la candidature (et un bilan
une fois par an pour l?approvisionnement annuel une fois que l?installation est mise en service), donnant
entre autres la nature des produits utilisés pour la combustion ou la méthanisation, leur quantité, le
fournisseur, le lieu de provenance et le prix.
De plus, les candidats doivent remplir un certain nombre de conditions sur leur approvisionnement
comme :
- Des lettres d?engagement sur au moins trois ans, pour l?approvisionnement des
fournisseurs, doivent également être fournies dans le dossier de candidature, décrivant
aussi l?éventuelle utilisation actuelle du gisement.
- Pour le bois-énergie, l?apport énergétique en plaquettes forestières ne doit pas excéder 400
GWh (PCI), respecter des seuils de certification minimum (PEFC, FSC) régionaux (au prorata
des régions d?approvisionnement concernées) et doit utiliser en cas de fourniture hors de
France métropolitaine continentale du bois provenant à 100% de forêts gérées durablement
(PEFC, FSC).
- Pour la méthanisation, la proportion de cultures alimentaires ou énergétiques, cultivées à
titre de culture principale, ne doit pas excéder 15% du tonnage brut des intrants.
Le préfet évalue la pertinence de ce plan d?approvisionnement sur :
- Le type de combustible, leur éligibilité dans le cadre de l'appel d'offres
- Le risque de conflit d?usage sur les ressources disponibles avec d?autres candidats de l?appel
d?offres.
- Le risque de conflit d?usage sur les ressources disponibles avec d?autres utilisateurs de ces
ressources. En effet, la hiérarchie d?usage pour les usages bois-énergie est le bois d?oeuvre
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 78/161
(meubles, planches, matériaux de construction) puis le bois industrie (panneaux, papeterie)
et enfin bois-énergie. Quand il s?agit de bois déchet, le recyclage en vue d'une valorisation
matière est généralement prioritaire sur toute valorisation énergétique, sous réserve que le
coût de leur transport ne soit pas trop élevé. Des combustibles, tels que les sous-produits
d'industries, de la papeterie par exemple (liqueur noire) ou certains types de bois fin de vie
ou déchet, utilisés sur place, ne sont pas en concurrence avec d?autres usages. Pour la
matière végétale et certains déchets non dangereux, sont valorisées en premier la
production alimentaire, puis les cultures matières (lin) et enfin la méthanisation de résidus
de l'agriculture et d?effluents d'élevage, notamment.
Pour évaluer ce plan le préfet s?appuie entre autres sur l?observatoire de la biomasse (Ministère de
l?agriculture et de l?alimentation) et l?Office National des Forêts (établissement public français placé sous
la tutelle du Ministère de l?agriculture et de l?alimentation et du Ministère de la transition écologique et
solidaire).
Si l?avis du préfet est défavorable, le projet est éliminé. Cela s?est passé pour sept dossiers (six bois-
énergie et un projet de méthanisation) en période 1, un projet bois-énergie en période 2 et trois projets
bois-énergie en période 3. Le dispositif précité permet d?éviter les impacts négatifs pour les autres
utilisateurs de biomasse.
Hydroélectricité
Les candidats doivent remplir des conditions limitant les effets négatifs sur les utilisateurs alternatifs de
la même source hydraulique. Ces conditions sont vérifiées par le préfet qui donne un avis comportant
une analyse de la conformité de l?offre.
Il était signifié aux candidats dans le cahier des charges de cet appel d?offres que quand plusieurs projets
d?installation présentent du fait de leur proximité géographique un risque de conflit d?usage de la
ressource ou induisent un impact cumulé pour le cours d?eau concerné, d?un niveau tel que les solutions
techniques proposées dans les offres ne sont plus à même de satisfaire aux exigences des articles L. 211-
1 du code de l?environnement, la CRE ne retient que les mieux classés dans la limite des ressources
disponibles ou des impacts cumulés acceptables. Ces risques et impacts sont signalés par le préfet de
région dans les avis qu?il adresse à la CRE. En pratique, pour la période étudiée dans le présent rapport,
aucun projet n?a été jugé incompatible avec d?autres projets de l?appel d?offres (dans le cas où l?offre
était par ailleurs conforme).
De plus, l?ensemble des conditions de l?appel d?offres interdisent entre autres les implantations sur des
réseaux d?adduction d?eau potable ou des réseaux d?eau usées, ou d?être incluses dans le périmètre
d?une concession hydraulique existante.
Pour la période évaluée, sur les 46 candidats, 16 ont été jugés défavorables par le préfet, induisant une
élimination du candidat.
3.2.3 Y a-t-il eu des effets négatifs sur les prix de l'électricité ?
L?impact des projets sur les prix de l?électricité est évalué avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon
la méthodologie établie dans l?annexe 0. Une situation de référence correspondant à une reconstitution
de l?année 2017 est comparée à une situation où sont ajoutés tous les projets simultanément. Ces
projets représentent douze térawattheures de production EnR avec un coût marginal faible qui
déplacent l?équilibre offre-demande dans le sens d?une réduction des prix.
Plusieurs effets importants sont à noter :
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 79/161
- La forme des profils de production mensuels ou journaliers et la répartition du temps de
marginalité par filière ne sont pas significativement impactées. Par conséquent, les projets
issus des dispositifs de soutien évalués induisent une diminution des prix de 0,17 % en
moyenne annuelle.
- L?ajout des projets réduit également la volatilité des prix (diminution de la variance de
0,24%).
- L?impact négatif des projets sur le prix de l?électricité est lissé sur toute l?année en partie par
la ré-optimisation du parc hydraulique suite à l?ajout de ces projets. L?effet de
cannibalisation du photovoltaïque est donc pour le moment peu constaté.
3.2.4 Le régime a-t-il eu un impact sur la position des grands bénéficiaires sur
le marché ?
Cette question est traitée par technologie vu le peu d?information disponible pour le marché de famille
(comme les ombrières de parking). Les enchérisseurs multi-projets ne sont pas examinés. Pour les calculs
de HHI à partir des puissances, on a considéré une borne supérieure du HHI réel en estimant la puissance
restante comme étant divisée en N installations de puissance P, P étant la puissance de la plus petite
des premières compagnies.
Solaire photovoltaïque
Le cabinet de conseil FINERGREEN a publié en octobre 2017 un classement des producteurs d?électricité
solaire en France portant sur le parc de 2016 (7,25 GW installés). En reprenant ces données et en leur
appliquant les fusions décrites en 1.2 (ce qui fait passer Engie en tête devant EDF), on arrive à la
répartition suivante, donnant un HHI de 144,6 (dans ce cas N = 93 et P = 45 MW).
Figure 86 - Estimation des premiers producteurs de solaire fin 2016 (source : FINERGREEN)
En ajoutant à ces installations les lauréats pour les appels d?offres du solaire au sol, solaire sur bâtiment
et mixte éolien solaire (qui ne sont que des centrales photovoltaïques), le parc installé atteint 13,5 GW
et le HHI augmente à 262, avec la répartition suivante.
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Figure 87 - Estimation des premiers producteurs de solaire avec les lauréats des appels d'offres
Ainsi, Engie consolide largement sa première place, Urbasolar passe deuxième et Total passe troisième.
Ce classement est approximatif, dans la mesure où il part du parc de 2016 et rajoute des installations
qui ne sont pas encore construites, mais il est clair que le régime a un impact important sur la position
des grands bénéficiaires pour le solaire, ce qui n?est pas étonnant étant donné que la puissance lauréate
augmente de 46% le parc initial. Si la concurrence diminue un peu au vu des valeurs des HHI, avec Engie
qui a environ 10% des parts de marché grâce à sa stratégie de rachat d?entreprises, on est loin d?une
situation de monopole étant donné la faible valeur du HHI.
Eolien
En 2017, France Energie Eolienne et Bearing Point ont publié une analyse du marché, des emplois et du
futur de l?éolien en France, avec notamment une répartition des parcs éoliens par exploitant à mi-2017,
pour une capacité totale de 11,2 GW. Les données ont été reprises et transformées selon les
regroupements de 1.2, pour donner cette répartition qui a un HHI de 490 (avec N = 17 et P = 137 MW
pour les puissances manquantes).
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Figure 88 - Estimation des premiers producteurs d?électricité éolienne mi-2017 (source : France Energie Eolienne, Bearing
Point)
En ajoutant à ces installations les lauréats pour l?appel d?offres éolien, le parc installé atteint 13,5 GW
et le HHI descend à 410.
Figure 89 - Estimation des premiers producteurs d?électricité éolienne avec les lauréats des appels d'offres
Contrairement aux appels d?offres solaires, les positions des grands acteurs bougent peu et le marché
s?ouvre légèrement, avec l?arrivée de nouveaux acteurs.
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Biomasse
Concernant le bois-énergie, la partie 1.5.2 montre que les entreprises répondant à l?appel d?offres
biomasse sont en majorité des entreprises qui ne visent à priori pas à s?étendre au niveau national, voire
international, contrairement à Engie, Total ou EDF en particulier.
Concernant la méthanisation, le faible nombre de candidats et la faible puissance mise en service au
regard de la puissance appelée, avec des tarifs élevés, révèle qu?il n?y a pas de problème de concurrence
sur cette technologie. De plus, les lauréats sont des entreprises agricoles, locales.
Hydroélectricité
En France, la capacité hydraulique installée est de 25,5 GW. Les 29,2 MW lauréats de cet appel d?offres
représentent seulement 0,1% du parc installé. Par conséquent, cet appel d?offres n?a aucune
conséquence sur la position des grands bénéficiaires du marché, d?autant que ce marché est détenu en
majorité par EDF qui exploite environ 22 GW à lui seul (HHI supérieur à 7443).
3.2.5 Le régime a-t-il un impact sur les producteurs d'électricité ?
L?impact des projets sur les productions et revenus des autres producteurs d?électricité est évalué avec
le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon la méthodologie établie dans l?annexe 0.
Les productions au gaz, au charbon et nucléaire sont déplacées et diminuent avec l?ajout des projets
renouvelables comme le souligne la section 3.1.2. Par ailleurs, la section 3.2.3 met en évidence un léger
impact négatif sur les prix de l?électricité de l?ajout de ces projets produisant à très faible coût marginal.
Les effets des projets lauréats sur les quantités et les prix provoquent un effet baissier sur les revenus
des producteurs à base nucléaire, gaz et charbon. Le tableau ci-dessous présente la comparaison des
productions, des revenus et des surplus des producteurs entre la situation de référence et la situation
avec projets lauréats.
Les revenus bruts diminuent de façon quasiment similaire aux coûts de production (une moindre
utilisation des centrales thermiques implique une baisse des coûts de combustibles et autres coûts
variables). Au total, l?impact sur le surplus (revenus bruts auxquels sont déduits les coûts variables) reste
très faible.16
CCGT Charbon Nucléaire
Ecart de production17 -20,6% -7,25% -0,63%
Ecart relatif de revenu brut18 -18,5% -5,76% -0,38%
Ecart de surplus19 -1,85% -0,66% -0,25%
16 Une baisse de production n?implique pas de baisse de surplus pour l?acteur marginal.
17 L?écart de production compare les valeurs de productions annuelles en MWh
18 Le revenu brut correspond aux gains liés à la vente d?électricité sur le marché (coûts de production non pris en
compte)
19 Le surplus correspond à la différence entre les gains liés à la vente d?électricité sur le marché et les coûts variables
de production
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4 Pertinence
Il existe deux modalités d?attribution du soutien aux énergies renouvelables :
? Le guichet ouvert : il ouvre pour toute installation éligible un droit à bénéficier d?un soutien. Il
ne met pas en concurrence les projets.
? Les procédures de mise en concurrence : ils prennent la forme d?appels d?offres ou de dialogues
concurrentiels. Le soutien est attribué aux seuls lauréats de ces procédures.
Au sein de ces modalités d?attribution, les modalités de rémunération peuvent prendre deux formes :
? Les obligations d?achat : tout kilowattheure injecté sur le réseau public est acheté par un
acheteur obligé à un tarif d?achat, fixé à l?avance.
? Les compléments de rémunération : les producteurs EnR commercialisent leur énergie
directement sur les marchés, une prime vient compenser l?écart entre les revenus tirés de cette
vente et un niveau de rémunération de référence, fixé selon le type d?installations et par une des
deux dispositions suivantes :
? Dans le cadre d?un arrêté tarifaire.
? Par le producteur dans le cadre d?une procédure de mise en concurrence.
4.1 Pour l'éolien, la biomasse et l'hydroélectricité : quelle capacité a
été installée par voie d'appels d?offres par rapport au système de
support précédent ?
Les données en 2022 pourront donner les installations annuelles en MW issues des appels d?offres. Il
sera alors possible de visualiser l?augmentation ou la décroissance par rapport aux systèmes de support
précédents. Dans cette partie, les anciens mécanismes sont donnés et les tarifs des lauréats sont
comparés avec les tarifs précédents.
Eolien
Selon l?arrêté du 17 juin 2014 fixant les conditions d'achat de l'électricité produite par les installations
utilisant l'énergie mécanique du vent implantées à terre, abrogé le 15 décembre 2016, le tarif d?achat
réglementé à guichet ouvert était de 82 ¤/MWh pour les 10 premières années puis potentiellement
inférieure pour 5 années supplémentaires.
Les courbes d?offres issues des périodes de l?appel d?offres éolien sont présentées en Erreur ! Source du r
envoi introuvable.90.
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Figure 90 - Courbes d'offres des projets éoliens comparées au tarif d'achat en vigueur en 2015
L?intégralité des offres conformes sont inférieures au tarif d?achat précédemment défini. Avec un tel
tarif limite, les 900 MW de l?appel d?offres P1 auraient pu être sélectionnés, ce qui correspond environ
aux puissances installées les dernières années. Néanmoins, les offres et les anciens tarifs d?achat ne sont
pas tout à fait comparables. Les offres portent sur un tarif de référence pour un complément de
rémunération et ce pour une durée de 20 ans. Par ailleurs, les tarifs de référence sont soumis à la
majoration de mécanisme participatif (voir partie 6) sous certaines conditions, que les candidats ont pu
inclure dans leurs calculs de revenus.
Ainsi, pour la filière éolienne, les appels d?offres créent une concurrence entre les entreprises et ont
tendance à diminuer le soutien étatique apporté à la filière. La période 2 est particulière, à cause d?un
problème d?autorisation administrative qui explique le niveau très faible de candidature. Initialement,
la capacité lauréate à terme était pensée à 1GW/an, à peu près comme les années passées, le retard
pris en période 2 va modifier ces plans étant rattrapé sur les périodes 5 et 6.
Figure 91 - Puissance éolienne raccordée totale et installée chaque année, selon le rapport Le baromètre 2019 des énergies
renouvelables électriques en France
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Biomasse (Méthanisation)
Le tarif d?achat à guichet ouvert en vigueur en 2015 pour l'électricité produite par les installations qui
valorisent le biogaz (méthanisation) était autour de 165 ¤/MWh sur 20 ans. En 2015, environ 30 MW de
ces centrales avaient été installés.
Les trois premières périodes de l?appel d?offres visaient à installer 30 MWe supplémentaires
d?installations de valorisation de biogaz. Seules 7 candidatures ont été déposées et 4 lauréats ont été
retenus pour une puissance de 6,5 MW et un tarif moyen d?achat de 183 ¤/MWh (sans la prime
« effluents » pour deux projets sur quatre).
A l?heure actuelle, la concurrence au sein de l?appel d?offres pour la filière biogaz est faible, du fait du
faible nombre d?offres déposées et un niveau de soutien demandé supérieur à celui précédemment en
vigueur. Cela peut en partie s?expliquer par une politique de soutien à l?injection du biométhane sur le
réseau (via des obligations d?achats), les objectifs de la France étant notamment de 10% de gaz
renouvelable dans le réseau gaz en 2030, qui concurrence l?utilisation du biogaz pour la génération
d?électricité.
Biomasse solide
Depuis 2002, le développement de centrales électriques à biomasse solide est soutenu par un système
d?appel d?offres du MTES et par un système de tarif d?obligation d?achat en guichet ouvert. Cette partie
ne concerne que les arrêtés tarifaires (voir 4.2 pour les appels d'offres). Trois arrêtés tarifaires ont été
mis en place, puis ce système a été abrogé en 2016 afin d?introduire un dispositif de complément de
rémunération conformément aux exigences de l?Union européenne.
Arrêtés Installations concernées Tarifs associés en métropole
Arrêté du 27 janvier 2011
abrogé le 30 mai 2016
5 à 12 MWe 43,4 ¤/MWh + prime de 77,1 à 125,3
¤/MWh selon efficacité énergétique
Arrêté du 28 décembre 2009 5 à 12 MWe 45 ¤/MWh + prime de 80 ¤/MWh selon
la biomasse consommée + prime de 0 à
50 ¤/MWh selon efficacité énergétique
Arrêté du 16 avril 2002 Moins de 5 MWe 49 ¤/MWh + prime de 0 à 12 ¤/MWh
selon efficacité énergétique
D?après « Le Baromètre 2019 des énergies renouvelables électriques en France » publié par Observ?ER,
11 centrales (89 MWe) relèvent de ce système de soutien. Avec une efficacité énergétique de 75%, le
tarif de rachat de l?arrêté de 2011 aurait été de 144,6 ¤/MWh, significativement inférieur au tarif moyen
des centrales lauréates. De manière générale, ces tarifs d?achats ont toujours amené moins de puissance
que les appels d?offres. La mise en concurrence a donc été un succès de ce point de vue-là.
Hydroélectricité
Un arrêté tarifaire (dit H16) créant un tarif d?obligation d?achat pour l?électricité hydraulique produite
par les installations de puissance installée strictement inférieure à 1 MW a été publié le 14/12/2016. Il
distingue trois catégories d?installations : celles de haute chute, celles de basse chute et celles de
turbinage des débits réservés. Ces tarifs présentés ci-dessous sont compris entre 65 et 130 ¤/MWh
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
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suivant le type d?installation et la puissance installée. Les puissances supérieures à 1MW, dont le soutien
passe désormais par appel d?offres, étaient éligibles au tarif dit H07 (arrêté du 1er mars 2007).
Figure 92 - Tarifs d'obligation d'achat en vigueur en 2016 avant les appels d'offres (source : CRE)
A l?issue de l?appel d?offres, 29 MW ont été désignés lauréats et les compléments de rémunération sont
compris entre 93 et 160 ¤/MWh, avec un tarif moyen de 114,2 ¤/MWh, tous lots confondus. L?intervalle
des tarifs est donc différent, mais la moyenne semble s?approcher des valeurs des tarifs en vigueur.
On présente ci-dessous les puissances hydrauliques installées chaque année et on observe que les 29
MW sélectionnés correspondent à l?ordre de grandeur de la puissance d?installation d?une année de la
dernière décennie.
Figure 93 - Puissance hydraulique installée chaque année entre 2006 et 2015 (MW)
La mise en place de cet appel d?offres ne semble pas avoir significativement impacté les capacités et les
aides nécessaires à la filière hydraulique, à condition que les installations lauréates soient finalisées.
Pour rappel, un appel d?offres (non évalué dans ce rapport) sur l?hydroélectricité pour 35 MW / an sur
trois ans a été lancé en 2017.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
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4.2 Pour toutes les technologies dans lesquelles des appels d?offres
ont été organisés avant 2016 (PV, biomasse), quel a été l?impact
du nouveau concept d?appel d?offres ?
Solaire photovoltaïque
Les deux appels d?offres « solaire sur bâtiment » et « solaire au sol » peuvent être considérés comme
faisant partie du quatrième paquet d?appels d?offres lancé par le Ministère de la transition écologique
et solidaire via la Commission de Régulation de l?Energie. L?appel d?offres mixte est totalement nouveau
en France et est analysé plus en détail dans la partie 9 (il n?est pas considéré ici).
Le tableau ci-dessous récapitule dans les grandes lignes les appels d?offres solaires au sol et sur bâtiment.
Numéro
d?appel
d?offres
Années Puissance Puissance
appelée
Type d?installations concernées
1 2011-2012 100 - 250 kWc 300 MW Sur bâtiment
1 2011-2012 > 250 kWc 450 MW Au sol (normal, solaire thermodynamique,
avec suiveurs solaires, avec stockage, à
concentration solaire)
Ombrières de parking
Sur bâtiment (normal, avec stockage)
2 2013-2014 100 - 250 kWc 120 MW Sur bâtiment
2 2013-2014 > 250 kWc 400 MW Au sol (solaire thermodynamique, avec
suiveurs solaires, à concentration solaire),
Ombrières de parking, Sur bâtiment
3 2015 100 - 250 kWc 240 MW Ombrières de parking, Sur bâtiment
3 2015 > 250 kWc 800 MW Sur bâtiment, au sol, ombrières de parking
4 2016-2020 > 500kWc 3920 MW Au sol, Ombrières de parking
4 2016-2020 > 100kWc 2075 MW Sur bâtiment
Outre la nouvelle division des types d?installations dans le nouveau dispositif d?appel d?offres (les
mélanges ont toujours été présents), la principale différence entre les appels d?offres 4 et ses
prédécesseurs est la mise en place du complément de rémunération (CR) pour les installations de plus
de 500 kWc à la place de l?obligation d?achat (OA) historique.
Au vu de la plus grande contrainte pour les porteurs de projets induite par ce dispositif, comparé aux
tarifs d?achats, il est pertinent de regarder le taux de participation (puissance candidate ou puissance
admissible selon les disponibilités des données, divisée par la puissance appelée) entre les divers appels
d?offres. La figure ci-dessous donne ces taux, dans la limite des informations disponibles pour les anciens
appels d?offres. Pour la 3e famille d?appels d?offres, seul le taux d?installation au-dessus de 250 kWc est
affiché, sachant que ces installations sont majoritaires devant celles sous 250 kWc qui ne représentent
que 120 MW.
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Figure 94 - Taux de participation des différents appels d'offres solaires en France
Figure 95 - Taux de participation des différentes familles de l?appel d?offres solaire sur bâtiment
Cette figure montre que les taux de participation sont irréguliers et diminuent très significativement sur
les dernières périodes de la 4e famille d?appels d?offres. Toutefois, la participation pour les familles sous
obligation d?achat diminue similairement à la participation pour la famille sous complément de
rémunération dans le cas du solaire sur bâtiment, et les taux de participation pour les premières
périodes des appels d?offres 4 sont similaires à ceux des appels d?offres 1 à 3. Par conséquent, le passage
au complément de rémunération ne semble pas avoir en lui-même fait baisser la participation aux appels
d?offres, la cause étant plutôt liée à d?autres facteurs (baisse des marges, épuisement des bons sites,
augmentation des puissances appelées).
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Biomasse
Le ministère chargé de l?énergie a déjà conduit quatre appels d?offres portant sur la réalisation et
l?exploitation d?installations de production d?électricité à partir de la combustion de biomasse entre
2003 et 2011. Le premier différenciait le biogaz mais les trois suivantes l?aggloméraient dans le terme
biomasse au sens du code de l?énergie, à l?exclusion de la fraction organique des déchets (appel d?offres
biomasse 2). Celui étudié dans ce rapport (appel d?offres biomasse 5) fait la distinction entre bois-
énergie et biogaz issus de la méthanisation de matière végétale brute et de déchets non dangereux.
Numéro
de l?appel
d'offres
biomasse
Année de
lancement
Puissance appelée Type d'installations concernées
1 2003 250 MW Biomasse (200 MW), Biogaz (50 MW)
2 2006 300 MW Biomasse en général
3 2009 250 MW Biomasse en général
4 2010 200 MW (420 MW
retenus au final)
Biomasse en général
5 2016 180 MW Biomasse (150 MW), Méthanisation (30 MW)
Les taux de participation en puissance sont les suivants (le taux de participation de l?appel d?offres 4
étant calculé avec la puissance appelée initialement) :
Figure 96 - Taux de participation des différents appels d?offres d?électricité à partir de biomasse en France
Les taux de participation entre les anciens et le nouvel appel d?offres sont comparables pour la famille
bois-énergie, le passage au complément de rémunération ne semble donc pas avoir impacté la
participation.
Pour la méthanisation, la participation est très basse, les informations pour comparer cette participation
manquent et il n?est pas possible à ce stade de savoir si cette faible participation est corrélée au
complément de rémunération.
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5 Proportionnalité
5.1 Le niveau de l'aide était-il proportionné ?
D?après le point (69) des lignes directrices concernant les aides d?Etat à la protection de l?environnement
et à l?énergie pour la période 2014-2020, une aide à l?environnement ou à l?énergie est considérée
comme proportionnée si son montant par bénéficiaire se limite au minimum nécessaire pour atteindre
l?objectif fixé en matière de protection de l?environnement ou d?énergie.
Dans cette partie sont calculés des taux de rentabilité interne (TRI). Deux intervalles sont donnés : celui
du TRI lié au tarif moyen des projets concernés, et celui du TRI du projet ayant le tarif le plus haut. Les
différents bonus (mécanismes participatifs et autres) sont inclus dans les tarifs donnés. L?appréciation
de ces TRI permet de quantifier, selon les technologies, la proportionnalité de l?aide.
Les temps de fonctionnement pleine puissance considérés sont ceux décrits en 1.1 afin de faire
correspondre le montant des aides aux TRI attendus. Ainsi, les TRI représentés sont estimés et visent à
donner un TRI moyen et un TRI maximal des projets, sur la base des estimations déjà faites sur leurs
disponibilités, et en rajoutant des hypothèses sur leurs coûts.
Sauf contre-indication, les coûts indiqués ici sont pris dans le document « Coûts des énergies
renouvelables » en France, édition 2020, plus approprié tant par la découpe technologique disponible
que par la plus grande adéquation chronologique des informations recherchées que l?édition de 2016
utilisée dans la précédente mouture de ce rapport (les coûts de 2016 datant pour l?évaluation de ces
appels d?offres dont les projets sont construits entre 2017 et 2022).
Pour toutes les installations, le TRI est calculé implicitement à partir de la formule :
????? =
?0 + (? + ? ? ?. ?. ?. ?) ? ?
1
(1 + ???)?
?
?=1
?. ?. ?. ? ? ?
1
(1 + ???)?
?
?=1
Où :
????? [¤/MWh] est le tarif d?achat considéré (moyen ou maximal) de l?électricité (à l?exception du bois
énergie où la génération de chaleur est considérée).
?0 [¤/MW] est l?investissement initial de l?installation.
? [¤/MW/an] est le coût d?exploitation et de maintenance annuel, parfois exprimé en [¤/MWh] et alors
multiplié par ?. ?. ?. ?.
? [¤/MWh] est le coût de l?éventuel combustible (nul pour l?éolien, le solaire et l?hydroélectricité).
?. ?. ?. ? [h/an] est le temps d?équivalent pleine puissance de l?installation.
? [an] est la durée de support de l?installation (toujours 20 ans dans le cadre de rapport) suivant les
schémas classiques d?investissement qui la préfèrent à la durée de vie et négligent la valeur résiduelle
d?une production éventuelle se déroulant après la fin du contrat de complément de rémunération.
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renouvelables électriques
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Solaire au sol
Comme dans le document ADEME, le découpage est ici fait par puissance. Les familles 1, 2 et
les lauréats solaires de l?appel d?offres mixtes sont mélangés, et la somme des puissances
correspondantes aux catégories de puissance ADEME ainsi que les tarifs moyens et maximum
sont retranscrits.
Projets regroupés Unité Famille 1 ? 5 à 30 MWc et
Famille 2 ? 0.5 à 5 MWc et
Appel d?offres mixte ? Lauréats solaires
Famille 3 ?
Ombrières 0.5 à
10 MWc
Technologie de
référence ADEME
(Tableau source)
- 0.5 à 2.5 MWc
- Sol
(12)
2.5 à 10
MWc - Sol
(12)
10 à 30 MWc -
Sol
(12)
0.5 à 2.5 MWc -
Ombrières
(9)
Investissement ¤/kW 895 860 740 1240
Coûts
d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an 26.9 23.6 20.3 28.9
Temps de
fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an 1174 1174 1174 1174
Lauréats
correspondants
Nombre de
lauréats /
MW
46 /
83.1
284 /
1236.2
203 /
3045.7
(NB : tous les
lauréats > 10
MWc ici)
132 /
475.8
(NB : tous les
lauréats > 0.5
MWc ici)
Tarif de rachat
moyen électrique
¤/MWh 68.7 67 58.5 93
Tarif de rachat max ¤/MWh 81 81 74.9 111.9
TRI du tarif moyen % 1.8 2.5 2.7 2.6
TRI du tarif
maximal
% 4.4 5.4 6.6 5.3
Les TRI moyens estimés sont autour de 2%, tandis que les TRI maximaux sont autour de 5%. L?hypothèse
de disponibilité (de 1174 h.e.p.p) homogénéisant la production attendue, les TRIs maximaux des projets
réels peuvent être plus élevés. Dans ce cas, cette disponibilité est cohérente à la fourchette de l?ADEME
qui prévoit une disponibilité entre 999 h.e.p.p (installations au Nord de la France) et 1454 h.e.p.p
(installations au Sud de la France).
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Solaire sur bâtiment
Projets regroupés Unité Famille 1 ? 100 à 500 kWc Famille 2 ? 0.5 à 8 MWc
Technologie de référence
ADEME (Tableau source)
-
100 à 500 kW ? Toitures
(9)
0,5 à 2,5 MWc ? Toitures
(9)
Investissement ¤/kW 1190 1080
Coûts d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an 24,7 23,1
Temps de fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an 1174 1174
Lauréats correspondants
Nombre de
lauréats/MW
2616 / 731,3 321 / 758,7
Tarif de rachat moyen
électrique
¤/MWh 94,8 85,4
Tarif de rachat max ¤/MWh 120,0 110,0
TRI du tarif moyen % 3,9% 3,7%
TRI du tarif maximal % 7,4% 7,5%
Cette fois, les TRI moyens sont autour de 3.5%, tandis que les TRI maximaux sont à 7%. L?hypothèse de
disponibilité (de 1174 h.e.p.p) homogénéisant la production attendue, les TRIs maximaux des projets
réels peuvent être plus élevés. Comme pour le solaire au sol, cette disponibilité est cohérente à la
fourchette de l?ADEME qui prévoit une disponibilité entre 999 h.e.p.p (installations au Nord de la France)
et 1454 h.e.p.p (installations au Sud de la France).
Ces chiffres de TRI sont proches des chiffres produits dans le rapport de la CRE « Coûts et rentabilités du
grand photovoltaïque en métropole continentale » parut en mars 2019 et utilisant des données plus
détaillées par projets. Dans ce rapport l?analyse n?est pas menée par période, mais la tendance baissière
des TRI observée par la CRE sur les 4 premières périodes serait également observée, le TRI étant
directement lié au tarif de référence (qui diminue sur les 4 premières périodes) dans nos
approximations.
Eolien Figure 97 - TRI moyen des premières périodes des appels d'offres solaires, source CRE, Coûts et rentabilités du
grand photovoltaïque en métropole continentale
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renouvelables électriques
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Projets regroupés Unité Eolien
Technologie de référence
ADEME (Tableau source)
-
LCOE de l?éolien terrestre
(15)
Investissement ¤/kW 1400 / 1620
Coûts d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an 45 / 50
Lauréats correspondants
Nombre de
lauréats / MW
100 / 2371
Tarif de rachat moyen
électrique
¤/MWh 64,8
Tarif de rachat max ¤/MWh 74
Temps de fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an
1777 (hypothèse prise
dans ce rapport)
2190 ? 2628
(estimations dans les
LCOE 2020 ADEME)
TRI du tarif moyen % -2% / -0% 1,2% / 6,3 %
TRI du tarif maximal % - 0,1% / 2,1 % 3,3% / 8,6 %
Dans le cas de l?éolien, la disponibilité choisie dans ce rapport étant faible comparée aux disponibilités
attendues par le rapport ADEME, celles-ci sont indiquées à titre comparatif. Pour la disponibilité prise
dans ce rapport, l?éolien voit des TRI bas. Avec les disponibilités estimées dans le document de l?ADEME,
les TRIs redeviennent positifs, et atteignent des niveaux comparables aux installations solaires, avec une
incertitude plus grande.
Bois énergie
La mouture 2020 des LCOE de l?ADEME ne contenant pas d?information sur la cogénération biomasse,
les coûts de la version de 2016 sont pris pour cette sous-catégorie d?appel d?offres.
Projets
Bois énergie < 3 MW Bois énergie > 3 MW
Rendement global
(électrique +
chaleur)
% 85% 81%
Rendement
électrique
% 18% 13%
Lauréats
correspondants
Nombre de
lauréats / MW
25 / 37,7 10 / 169,6
Temps de
fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an 7469 6315
Tarif de rachat
moyen électrique
¤/MWh el 135,1 113,4
Tarif de rachat max ¤/MWh el 180 135,4
Usage ADEME
(version 2016)
- Cogénération
Industrie
(ORC)
Cogénération
Réseau de
chaleur (ORC)
Cogénération
Industrie
(vapeur)
Cogénération
Réseau de
chaleur
(vapeur)
Investissement ¤/kW el 5000 / 6000 5500 / 6500 2500 / 5000 3000 / 5500
Investissement
(avec prise en
compte chaleur)
¤/kW utile 1059 / 1271 1165 / 1376 401 / 802 481 / 883
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Coûts d?exploitation
variables et coûts du
combustible
¤/MWh utile 40 / 50 45 / 55 40 / 50 45 / 55
Tarif de rachat
moyen chaleur
¤/MWh th 55 68,3 55 68,3
Tarif de rachat
moyen utile
¤/MWh utile 72,0 82,4 64,2 75,4
Tarif de rachat max
utile
¤/MWh utile 81,5 92 67,9 79,1
TRI du tarif moyen % 11.4% /
22.1%
13.8% /
23.7%
9.3% /
38.0%
13.4% /
39.8%
TRI du tarif maximal % 17.8% /
29.1%
19.5% /
30.0%
12.8% /
43.9%
16.4% /
44.7%
Ici la distinction a été faite entre les lauréats sous 3 MWe et ceux au-dessus de 3 MWe, y compris
concernant la répartition des rendements électricité/chaleur. Les coûts de la chaleur sont ceux
présentés en 2.1. Les TRI pour cette famille sont élevés, avec une marge d?incertitude importante pour
les installations au-dessus de 3MWel, du fait de la structure des coûts qui peut fortement varier en
fonction des caractéristiques locales.
Comme en 2.1, cette assertion est nuancée par le fait que les revenus de chaleur considérés peuvent
prendre en compte les coûts du réseau de chaleur.
Méthanisation
Projets Unité Méthanisation
Lauréats correspondants Nombre de
lauréats / MW
4 / 6,47
Temps de fonctionnement pleine
puissance
h.eq.p.p/an 8078
Tarif de rachat moyen électrique ¤/MWh 215,9
Tarif de rachat max ¤/MWh 235
Technologie de référence ADEME - A la ferme Centralisée
Investissement ¤/kW électrique 6700 / 10000 6600 / 8700
Coûts d?exploitation et de
maintenance variables et du
combustible
¤/MWhe 89 196
Coefficient de réfaction - 0,9 0,56
TRI du tarif moyen % 10.6% / 17.5% 16.8% / 22.8%
TRI du tarif maximal % 12.6% / 20.2% 20.2% / 27.1%
Ici seule la valorisation électrique a été prise en compte, les coûts d?investissements étant multipliés par
un coefficient de réfaction (suivant la méthodologie des LCOE de l?ADEME 2020) représentant la part
des coûts liés à la revente d?électricité, ces installations ayant d?autres sources de rémunération comme
le traitement des déchets. Les TRI sont élevés pour cette famille, encore plus que dans la précédente
version de ce rapport, en particulier pour les installations centralisées, en raison de la prise en compte
de ce coefficient de réfaction. Ce résultat peut être relié au manque de concurrence dans cet appel
d?offres.
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Ce résultat est nuancé par le bonus d?effluents d?élevage qui augmente de 32 ¤/MWh le tarif moyen sur
l?ensemble des projets, alors que les coûts associés ne sont pas nécessairement pris en compte dans les
coûts 2020 de l?ADEME. Sans prendre en compte les effluents d?élevage, les TRI sont moins élevés, mais
restent important.
Projets Unité Méthanisation (sans bonus d?effluents
d?élevage)
Tarif de rachat moyen électrique ¤/MWh 184,3
Tarif de rachat max ¤/MWh 189,5
Technologie de référence ADEME - A la ferme Centralisée
TRI du tarif moyen % 6.9% / 12.7% 10.8% / 15.4%
TRI du tarif maximal % 7.5% / 13.5% 11.8% / 16.6%
Hydroélectricité
Pour cet appel d?offres, le rapport de du JRC de 2014 « Energy Technology Reference Indicator -
Projections for 2010-2050 » a rajouté comme source de coûts. Les coûts de l?année 2020 ont été utilisés,
et sont en ¤2013, sans être actualisés.
Projets regroupés Unité Tous lauréats Lauréats < 1 MW Lauréats ? 1 MW
Lauréats correspondants
Nombre de
lauréats /
MW
20 / 29 8 / 3 12 / 26
Temps de fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/
an
3275
Tarif de rachat moyen
électrique
¤/MWh 114,2 141,5 111,0
Tarif de rachat max ¤/MWh 160 160 136
Source -
JRC - Fil de l'eau
en 2020
ADEME 2020 ?
Centrales < 1 MW
ADEME 2020 ?
Centrales ? 1 MW
Investissement ¤/kW 8150 / 2540 4830 / 3040 3020 / 1960
Coûts d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an
122,25 / 38,1
(1,5% de
l?investissement)
210 90
Coûts d?exploitation et de
maintenance variables
¤/MWh 5 0 0
TRI du tarif moyen % -4.7% / 11% 0.5% / 5.5% 6.5% / 12.7%
TRI du tarif maximal % -0.5% / 17.8% 2.6% / 8.2% 10.0% / 17.4%
Pour les projets hydroélectriques, les coûts d?investissement et d?exploitation étant très variables, la
disparité des TRI est importante. Il faut aussi noter que la durée de support est de 20 ans ici (le TRI est
calculé sur la base de cette durée), quand pour cette famille la durée de vie est estimée dans le rapport
du JRC à 60 ans, et 50 ans pour l?ADEME.
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5.2 L'aide a-t-elle été adaptée en temps et de manière appropriée pour
assurer la proportionnalité ? Les prix les plus élevés ont-ils
contribué à la proportionnalité ?
L?aide est accordée après la mise en service, lors de la revente d?électricité et ce pour 20 ans. Les
mécanismes de prévention des retards décrits en 1.7 permettent d?éviter que le lauréat retarde à
dessein sa mise en service pour profiter des baisses de coût et augmenter sa marge.
Cela étant, le délai entre le dépôt de candidature et le début de la construction du projet peut
représenter plusieurs mois. Vu la baisse extrêmement rapide des coûts du solaire à l?heure actuelle (voir
4), la proportionnalité peut finalement être moins bien assurée, étant donné que les porteurs de projets
vont payer leur installation moins chère qu?initialement prévu. Cette baisse des coûts peut néanmoins
être internalisée par les candidats dans leur offre afin d?être compétitif.
En revanche, la répartition temporelle des différentes périodes (1 an entre chaque appel d?offres
biomasse, 6 mois (initialement) pour l?éolien, entre 3 et 5 mois pour les appels d?offres solaires) a permis
de prendre en compte les gains d?apprentissage et les baisses de CAPEX, en particulier pour le solaire
(voir 4) pour le moment.
Pour les appels d?offres solaires, les prix les plus élevés sont ceux des premières périodes, à un moment
où les coûts étaient eux-mêmes élevés. Ces prix peuvent être considérés comme proportionnels (voir
4). Pour les autres appels d?offres, les prix élevés sont issus des disparités de l?offre, et contribuent à la
proportionnalité dans le sens où ils sont nécessaires pour atteindre la puissance appelée.
Dans les derniers appels d?offres solaires sur bâtiment, les faibles souscriptions entrainant des tarifs
moyens plus élevés, la proportionnalité est moins susceptible d?être respectée. Cela dit, les analyses sur
les tarifs maximaux montrent que les TRI maximaux restent limités pour cette famille.
5.3 Comment l?intensité de la compétition a-t-elle évolué ou s?est-elle
différenciée dans les différentes étapes des sélections ?
Cette question est en partie traitée dans les sections 1.2 (pour la participation), 2.3.1 (pour l?influence
des courbes d?offres) et 4 (pour la différence des tarifs proposés). Sur les appels d?offres solaires, une
baisse des tarifs est constatée au détriment d?une baisse de la participation, qui mène à une sous-
souscription sur les dernières périodes. Sur l?appel d?offres éolien, après une période 2 sous souscrite
pour des raisons administratives, la compétition a retrouvé son niveau initial sur les dernières périodes.
Sur la méthanisation et l?hydroélectricité, le faible nombre de candidats ne permet pas d?analyse de la
compétition et la compétition est stable sur la famille bois énergie de l?appel d?offres biomasse.
Dans cette partie sont donnés en plus les HHI calculés à partir de la puissance lauréate pour les périodes
et les familles des différents appels d?offres, afin d?identifier des situations où les gros intervenants
gagneraient tout, où la compétition est dominée par un ou plusieurs acteurs majeurs ou si au contraire
la compétition permet la cohabitation de beaucoup d?indépendants.
Les projets dont l?entreprise n?a pas été identifiée sont comptés comme appartenant à une entreprise
individuelle. L?erreur que cela peut entraîner par agglomération de projets est minime, les projets
inconnus représentant une petite part des lauréats et n?étant pas à priori rattachés à l?un des grands
candidats (qui sont plus aisément identifiables). Enfin, la construction de l?indicateur surpondérant les
grosses entreprises, la prise en compte des petits groupes n?a que peu d?influence sur le HHI. Quelques
différences liées à cette nouvelle prise en compte et à des regroupements différents sont présentes par
rapport à la précédente version de l?évaluation (en particulier pour la période 2 éolienne et l?appel
d?offres mixte), aucune d?entre elle n?étant significative.
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Général
Le HHI de l?ensemble des projets évalués est de 384.
Les HHI, toutes familles confondues et toutes périodes confondues sont les suivants :
Solaire sol Solaire
bâtiment
Eolien Mix solaire +
Eolien
Biomasse Hydro -
électricité
HHI 735 208 623 1721 1167 3117
Solaire au sol
Figure 98 - Evolution du HHI des lauréats, solaire au sol
Ce graphique révèle que le marché est le plus réparti pour les petites centrales au sol (Famille 2 : HHI
total de 601), un peu moins pour les centrales au sol de grande puissance (Famille 1 : HHI total de 807)
et encore moins pour les ombrières (Famille 3 : HHI total de 1422).
Les périodes 2 et 4 sont plus concentrées car elles correspondent à un gain important de puissance pour
Engie et ses filiales, qui remportent beaucoup de puissance toutes les deux périodes. En particulier,
l?acquisition du Groupe Langa en 2018 par Engie augmente sa part de marché en période 2.
Sur les dernières périodes de la famille 3, Urbasolar, Engie et Total sont très dominants, ce qui explique
les HHI élevés.
Figure 99 - Parts de marché d'Engie pour chaque période et chaque famille, appel d'offres solaire au sol
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Solaire sur bâtiment
Figure 100 - Evolution du HHI des lauréats, solaire sur bâtiment
La famille 1 reste très compétitive (HHI 376 en mélangeant les périodes) par rapport à la famille 2 (HHI
725 en mélangeant les périodes). La tendance est à la baisse du HHI ce qui traduit un plus grand nombre
d?acteur sur ce marché au fil du temps, malgré les sous-souscriptions.
Mix éolien solaire
Le HHI des lauréats de cet appel d?offres est de 1721 et se situe donc dans les ordres de grandeur vus
pour l?appel d?offres solaire au sol, famille 1 (centrales entre 5 et 30 MW).
Eolien
Figure 101 - HHI des lauréats éoliens
Le HHI est assez important pour la période deux, ce qui est relié au faible nombre de candidats. Ici la
combinaison des périodes donne un HHI plus faible de 623, traduisant un marché ouvert dans
l?ensemble. La taille importante des projets joue également sur le HHI, les lauréats étant peu nombreux
au regard des puissances appelées.
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Biomasse
Figure 102 - Evolution du HHI des lauréats, biomasse
Les HHI de cet appel d?offres sont très élevés vu le petit nombre de candidats (un HHI sur un échantillon
de N entreprises est minoré par 10000/N) et le fait que les grandes installations gagnent une grande
partie de la puissance demandée.
Pour la famille bois énergie on constate un HHI stable, principalement lié à la très forte puissance des
plus gros projets par rapport à la puissance appelée (25 MW pour les périodes 1 et 2, 37,5 MW pour la
période 3). La structure de ces appels d?offres pousse à des candidats importants et explique de fait ces
HHI élevés.
Pour la famille méthanisation les HHI trop élevés s?expliquent par un nombre de lauréat étant
extrêmement faible (un seul projet lauréat en période 1 et 3). Ces résultats sont indicatifs et ne
représentent pas un défaut de marché.
Hydroélectricité
Figure 103 - HHI des lauréats par famille, hydroélectricité
S?il n?y a pas d?évolution ici, puisque cet appel d?offres est en une période, les disparités selon les lots
sont clairement visibles une fois de plus, à cause des nombres de lauréats très faibles. Pour le lot 2b par
exemple, un seul lauréat a été retenu, d?où un HHI de 10000. Vu le faible nombre de lauréats, ces
résultats sont indicatifs et ne représentent pas un défaut de marché.
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5.4 Comment les prix des offres ont-ils évolué ou se sont-ils
différenciés au fil du temps dans les différentes étapes des
sélections ?
Dans cette section est étudiée l?évolution des tarifs proposés par les lauréats et les candidats, comparés
aux prix limites imposés par les appels d?offres. Par souci de lisibilité, l?axe des tarifs ne commence pas
toujours à 0. Les graphiques affichés ici sont reliés aux courbes d?offres de la partie 2.3.1 que le lecteur
peut visualiser pour avoir une meilleure idée de la répartition des offres candidates. Pour rappel, la note
sur le tarif correspond (sauf pour l?hydraulique) à une interpolation linéaire entre un prix élevé donnant
la note minimale (et éliminatoire si dépassé) et un prix peu élevé donnant la note maximale.
Solaire au sol
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Figure 104 - Evolution des tarifs, solaire au sol
Deux tendances sont observées pour cet appel d?offres, similaires pour les trois familles. Dans un
premier temps (correspondant à la précédente version de ce rapport), la compétition est importante, et
les tarifs moyens diminuent. A partir de la période 5 toutefois, la compétition diminue, et les tarifs
moyens réaugmentent, pour enfin rediminuer entre la période 6 et 7. Cela dit, les sous-souscriptions de
la période 7 pour la famille 1 et 3 ne présagent pas une diminution des tarifs significative. Etant donné
que le tarif moyen des lauréats reste éloigné du tarif maximal, il n?est pas possible de prédire si la sous-
souscription va continuer dans les prochaines périodes.
Au niveau tendanciel, l?évolution des tarifs limites suit l?évolution du tarif des candidats, ce qui peut
s?expliquer par la bonne répartition du marché : les mouvements de tarifs sont homogènes, un gros
acteur ne contrôlant pas tout le marché. La convergence des tarifs des lauréats et des candidats traduit
la diminution du nombre de candidats.
Solaire sur bâtiment
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Figure 105 - Evolution des tarifs, solaire sur bâtiment
La tendance est celle observée par le solaire au sol amplifiée (pour les deux familles): en période 1 à 5
la compétition est très forte, ce qui se traduit par une baisse importante des tarifs (qui a nécessité un
ajustement des tarifs de notation) au détriment d?une baisse importante du nombre de lauréats. Dans
un deuxième temps, à partir de la période 6, les sous-souscriptions et probablement une diminution des
sites « faciles » pour le solaire sur bâtiment (par exemple, dans le sud, ou facile d?accès) entraînent un
revirement total du tarif moyen, qui passe d?un tarif proche du tarif minimal à un tarif extrêmement
proche du tarif maximal.
Ainsi, la baisse de tarif des quatre premières périodes n?était peut-être pas liée seulement à la baisse
des coûts de fabrication, mais aussi à une concurrence qui a pu inciter à baisser les prix au-delà du
raisonnable (cela pourrait se voir lors de l?analyse des projets concrètement réalisés, non faite dans ce
rapport), et à une raréfaction des sites les plus rentables nécessitant un tarif de rachat moins élevé.
Au vu des sous-souscriptions des dernières périodes, et du tarif de notation maximale qui continue de
baisser, il est probable que les sous-souscriptions continuent et que les tarifs moyens restent proches
du tarif maximal pour cet appel d?offres.
La convergence des tarifs des lauréats et des candidats traduit la diminution du nombre de candidats.
Mix éolien solaire
Cet appel d?offres n?ayant qu?une période, aucune évolution n?est observée. Cela dit, le tarif moyen des
lauréats de 54,9 ¤/MWh est à comparer avec le tarif moyen des lauréats de la famille 1 de l?appel d?offres
solaire au sol qui est à 52,13 ¤/MWh pour la quatrième période (qui s?est pourtant déroulée avant
l?appel d?offres mixte). Une explication pour cette augmentation temporelle du tarif est que les
candidats ont relevé leur tarif, pensant être plus en concurrence avec des projets éoliens plus chers, ou
que la limitation de puissance maximale d?une installation à 18 MW bloque la baisse des coûts par effet
d?échelle (cette limitation était à 30 MW pour la période 4 de l?appel d?offres solaire au sol).
Les tarifs plancher et plafond étaient de 40 et 90 ¤/MWh pour cet appel d?offres.
Eolien
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renouvelables électriques
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Figure 106 - Evolution des tarifs, éolien
Si la faible souscription de la période 2 se ressent dans l?augmentation du tarif moyen des lauréats, la
tendance des tarifs éoliens est à la baisse, même si les variations peuvent être importantes entre les
différentes périodes.
Biomasse
Figure 107 - Evolution des tarifs, biomasse
Sur le bois énergie, la technologie est a priori moins sujette à changement dans les coûts que l?éolien et
le solaire, ce qui explique un tarif moyen des lauréats restant au même niveau.
En revanche, pour la méthanisation les candidats sont en très petit nombre et le tarif proposé approche
du tarif éliminatoire. Pour cette famille, ce tarif très élevé peut être vu comme le coût technologique à
payer pour développer la filière, ou peut-être dû au manque de concurrence qui fait que les quelques
promoteurs n?ont pas hésité à proposer un tarif élevé pour profiter du manque de concurrents lors de
la sélection, ou au manque d?incitation à valoriser la chaleur. Aucune tendance à l?ouverture ne se
manifestant, il semble que la filière n?ait pas réussi à se développer via ces appels d?offres.
Pour la famille bois-énergie, la convergence des tarifs des lauréats et des candidats traduit cette fois un
rétrécissement de l?intervalle des tarifs proposés, à la fois lié à la diminution du tarif maximal et
possiblement à une meilleure connaissance du marché des acteurs qui ne proposent plus des tarifs qu?ils
savent éliminatoires au vu des précédentes périodes. Ces dynamiques sont particulièrement visibles sur
les courbes d?offres présentées en 2.2.1.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 104/161
Hydroélectricité
Cet appel d?offres n?ayant qu?une période, aucune évolution n?est observée. Une comparaison avec les
tarifs précédemment en vigueur est menée en 4.1.
5.5 Les soumissionnaires se sont-ils comportés de manière
stratégique et quels ont été les effets des offres stratégiques sur
l'intensité de la concurrence, le niveau de soutien offert, le taux
d'achèvement ?
Ce rapport n?étudie pas les taux d?achèvement des lauréats. On peut identifier quelques
soumissionnaires majeurs pour chaque appel d?offres. Les identités des candidats malheureux n?étant
pas connues, le taux de réussite des entreprises n?est pas calculé dans ce rapport.
Solaire au sol
A l?heure d?écriture de ce rapport, le principal acteur de cet appel d?offres, et du solaire en France en
général est Engie. Cette société se démarque notamment par les rachats d?entreprises successifs (cf.
1.2) qui lui garantissent la première place. Ainsi, sur les quatre premières périodes, le Groupe Langa a
remporté 146 MW, Compagnie du Vent 85 MW, la CNR 70.6 MW et Solaire direct 58 MW, soit en cumulé
plus que la maison mère, lauréate de 210 MW (en comptant l?appel d?offres mixte). Aucune
synchronisation temporelle n?a été observée par les filiales qui participent à des périodes diverses, ni
d?homogénéisation de tarifs entre toutes les installations reliées à Engie. Il n?est pas possible de savoir
si les outils de réponse aux appels d?offres sont mis en commun au sein d?Engie et de ses filiales, mais si
tel était le cas, cette politique de rachat pourrait avoir un impact sur l?intensité de la concurrence.
L?acteur français historique EDF via sa filière renouvelable prend de l?importance en étant à la quatrième
place par rapport à la précédente version de ce rapport (il était sixième). Cela dit, sa position est loin
d?être majoritaire, il est donc soumis à la même compétition que les autres acteurs malgré son statut
historique. Cet acteur devrait théoriquement continuer à prendre en importance dans ces appels
d?offres comme en témoigne le plan solaire communiqué à la presse en 2017 et censé se lancer entre
2020 et 2035.
Solaire sur bâtiment
Dans cet appel d?offres le premier lauréat est Amarenco qui a fusionné avec le Groupe carré (qui avait
lui-même emporté 33 MW sur les deux premières périodes). Cet acteur montre une véritable stratégie
d?entreprise entre les périodes 2 et 5 puisque ses tarifs sont bien plus regroupés que la moyenne (à
l?exception de la première période, ses tarifs sont toujours dans un intervalle de 5 ¤/MWh), en particulier
pour la famille 2 où les prix sont unifiés pour toutes les offres lauréates.
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 105/161
Figure 108 - Courbes d?offres des lauréats en solaire sur bâtiments Amarenco/Groupe Carré, famille 1 (gauche) et 2 (droite)
Cela dit, la part de marché du groupe reste suffisamment modeste pour que ce genre de stratégie
distorde le marché.
Figure 109 - Part de marché d'Amarenco/Groupe Carré sur l'appel d'offres solaire su bâtiment
Mix éolien solaire
Aucune stratégie n?a été observée pour cet appel d?offres. Les projets éoliens ont proposé des tarifs
globalement plus élevés (69.97 ¤/MWh pour le premier candidat éolien, à comparer au tarif moyen
proposé par les lauréats solaires, de 54,94 ¤/MWh), mais qui restent dans la gamme de prix de appels
d?offres éolien.
Eolien
Dans cet appel d?offres le principal acteur en puissance lauréate est Volkswind. Cet acteur est passé
nettement en tête sur la période 5 où il a remporté 201 MW sur les 630 MW appelés (32%), pour une
puissance lauréate toute période confondue de 326 MW. Cela dit, même dans cette période, ses prix
sont répartis autour du tarif moyen (de 54,9 à 63 ¤/MWh, pour un tarif moyen de 62,2 ¤/MWh des
autres lauréats). De plus, le nombre d?acteurs importants sur cet appel d?offres (HHI à partir de la
puissance de 623) limite tout effet de stratégie d?entreprise.
Biomasse
Comme décrit en 3.2.4, si aucun acteur majeur ne se dégage pour le marché du bois énergie en général,
du moins pas au travers de cet appel d?offres, un focus sur Fibre Excellence est mené pour les périodes
1 et 2. Ce groupe a ainsi remporté pour 50 MW d?augmentation de puissance à deux périodes
successives, pour le même tarif (105 ¤/MWh) qui était aussi le tarif le plus bas pour cet appel d?offres,
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 106/161
tous candidats confondus à l?époque. Cela dit, les deux installations précisent qu?il s?agit d?un
remplacement d?anciens groupes turbo-alternateurs vieillissants et peu efficaces. Ainsi, il est plus
possible que Fibre Excellence ait répondu à l?appel d?offres pour rénover ses installations, en mutualisant
le travail fait pour candidater, plutôt que de faire une opération stratégique pour éliminer ses
concurrents et faire chuter les coûts, puisque ce genre de rénovation ne se fait que très ponctuellement.
Fibre Excellence ne semble pas avoir d?autres installations à rénover en dehors de ces deux-là. Pour la
période 3, Veolia se démarque en remportant trois projets sur des nouveaux sites pour un total de 37,5
MW, soit 52% de la puissance appelée. Ces projets présentant des tarifs homogènes avec les autres
candidats (entre 100 et 120 ¤/MWh, pour un tarif moyen de 112,1 ¤/MWh), la candidature de Véolia ne
peut pas être vue comme distordant significativement le niveau du soutien offert.
Concernant la méthanisation, le lauréat qui s?est désisté en période 1 a candidaté avec succès en période
2 avec un tarif d?achat supérieur de 29 ¤/MWh (+19%). Selon le Ministère de la transition écologique et
solidaire, ce candidat s?était trompé dans son business plan pour la candidature de la première période,
c?est pourquoi il a été autorisé à se désister puis à candidater de nouveau en deuxième période, à un
prix plus élevé. Au vu des très faibles nombres de candidatures, cet appel d?offres peut être soumis à
des stratégies d?entreprises, mais cela n?a qu?un faible impact sur l?ensemble du dispositif d?aide de
l?appel d?offres.
Hydroélectricité
Le fait qu?il n?y ait qu?une période et que celle-ci ait été sous-souscrite ne permet pas de comparer
temporellement le comportement des candidats et il est difficile de déterminer s?ils se sont comportés
de manière stratégique. Ainsi, l?impact d?éventuelles stratégies temporelles sur cet appel d?offres est
nul.
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6 Bonus local
Tous les appels d?offres ont proposé un dispositif de compensation des coûts d?investissement et de
financement participatif permettant de bénéficier d?un bonus sous certaines conditions.
Pour l?investissement participatif, le candidat s?engage à être:
- Une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités.
- Une société par actions régie par le livre II du code de commerce ou par le titre II du livre V de
la première partie du code général des collectivités territoriales dont au moins 40% du capital
est détenu, distinctement ou conjointement, par au moins vingt personnes physiques, une ou
plusieurs collectivités territoriales, des groupements de collectivités.
- Une société coopérative régie par la loi n° 47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la
coopération collectivité territoriale dont au moins 40% du capital est détenu, distinctement ou
conjointement, par au moins vingt personnes physiques, une ou plusieurs collectivités
territoriales, des groupements de collectivités.
Pour le financement participatif le candidat s?engage à ce que 10% du financement du projet soit
apporté, distinctement ou conjointement par au moins vingt personnes physiques, une ou plusieurs
collectivités territoriales, des groupements de collectivités.
Prime pour
l'investissement
participatif [¤/MWh]
Prime pour le
financement
participatif [¤/MWh]
Première période avec
financement participatif
Solaire au sol 3 1 4
Solaire sur
bâtiment
3 1 4
Mixte solaire
éolien
3 1 1
Eolien au sol
3 1
2 (en période 1 un
système allant de 20% à
40% était mis en place)
Biomasse 5 - -
Hydro - électricité 3 - -
Dans le cas où l?engagement n?est pas respecté, la prime se transforme en réfaction du tarif, ce qui réduit
les revenus du lauréat.
6.1 Quelle est la proportion des financements participatifs dans les
appels d'offres en termes d'offres reçues et quelle est la répartition
investisseur particulier/investisseur public ?
Le mode d?instruction de la CRE n?étudie l?aspect du financement participatif que pour les offres
lauréates de l?appel d?offres. Les données ne sont donc pas disponibles pour les projets non-lauréats.
Par conséquent, il n?est pas possible de répondre à cette question portant sur l?ensemble des candidats.
La question suivante traite de cette question pour les seuls lauréats.
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6.2 Quelle est la proportion des financements participatifs dans les
appels d'offres en termes d'offres retenues et quelle est la
répartition investisseur particulier/investisseur public ?
Dans les informations disponibles sur les lauréats, la répartition investisseur particulier/investisseur
public prévisionnelle n?est généralement pas donnée. Cette information sera disponible en 2022, quand
les lauréats auront finalisé la construction de leur installation et donné à ce moment-là la part réelle
d?investissement public et privé. Ainsi, ce rapport se concentre sur la proportion de financement et
d?investissement participatif pour chaque appel d?offres.
Solaire au
sol
Solaire sur
bâtiment
AO mixte Eolien Biomasse
Hydro-
électricité
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Projets
lauréats réels
649 4638 2937 1490 16 203 100 2371 39 214 20 29
Projets avec
investissement
participatif
391 2702 710 501 9 112 14 246 2 9,3 3 0,7
Projets avec
financement
participatif
53 347 50 73,1 2 23,1 0 0
Non
implémenté
Non
implémenté
Proportion
avec l'un des
deux
68% 66% 26% 39% 69% 67% 14% 10% 5% 4% 15% 2%
Solaire au sol
Figure 110 - Pourcentage des projets lauréats bénéficiant d'un mécanisme participatif en puissance, solaire au sol
La participation au mécanisme de financement participatif est à peu près égale dans les trois familles,
sans tendance évidente. L?apparition du financement participatif semble avoir réduit la part
d?investissement participatif à partir de la 4e période, plutôt que d?avoir augmenté la part de projets
dotés d?un mécanisme participatif.
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Solaire sur bâtiment
Figure 111 - Pourcentage des projets lauréats bénéficiant d'un mécanisme participatif en puissance, solaire sur bâtiment
Contrairement à l?appel d?offres solaire au sol, l?appel d?offres solaire sur bâtiments présente une
différence notable de pourcentage de projets participatifs dans les lauréats. Les mécanismes
participatifs sont ainsi en moyenne deux fois plus fréquents sur la famille 2 (0,5 ? 8 MWc) que sur la
famille 1 (100 ? 500 kWc).
Les installations des familles de petite taille sont donc moins sujettes aux mécanismes participatifs que
les installations de grande taille.
Mix éolien solaire
Comme il n?y a qu?une famille et qu?une période, on se référera aux chiffres du tableau en début de
section. La participation est élevée, et comparable à celles de la famille 1 de l?appel d?offres solaire au
sol qui présente les mêmes caractéristiques.
Eolien
Figure 112 - Proportion des projets lauréats avec un mécanisme participatif, éolien
Aucune installation éolienne retenue ne comporte de financement participatif, malgré la mise en place
du mécanisme à partir de la deuxième période.
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Biomasse
Figure 113 - Proportion en puissance des projets lauréats avec un mécanisme participatif, biomasse
Sur les deux premières périodes, deux projets en bois-énergie (un pour chaque période, de 8,3 et 1
MWe) ont utilisé le mécanisme d?investissement participatif, avec une majoration de 5 ¤/MWh dans cet
appel d?offres. Dans la troisième période, aucun projet lauréat ne comporte de mécanisme participatif.
La proportion de projets participatifs est ainsi faible.
Hydroélectricité
Figure 114 - Proportion des projets lauréats avec un mécanisme participatif, hydroélectricité
Les lots 1, 2a et 2b n?ont pas de projet lauréat avec mécanisme participatif. Même si la proportion des
projets avec mécanisme participatif peut sembler importante au regard des lauréats pour les lots 2c et
3, ça ne représente en tout que 3 projets sur 6 et 0.7 MWe sur 1.3 MWe lauréats (et 10 MWe appelés).
On ne tirera pas donc de conclusions sur ce faible échantillon.
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6.3 Quel est le niveau de prix offert par les projets participatifs par
rapport aux autres projets et comment se classent-ils ?
Dans cette section on compare les tarifs moyens (par la puissance) proposés par les candidats avec et
sans financement participatif. Ce tarif moyen ne prend pas en compte la bonification liée au mécanisme
participatif. La variation de tarif moyen global est la moyenne pondérée sur les périodes des variations
de tarifs sur chaque période. Le « classement moyen » donné en pourcentage représente la moyenne
des positionnements des différents projets avec le mécanisme. Le classement est calculé séparément
au sein de chaque période et chaque famille. La pondération de cette métrique est faite sur la puissance
des projets. Un score supérieur à 50 % indique que les projets concernés sont plutôt mal classés, tandis
qu?un score faible indique qu?ils sont plutôt bien classés.
Solaire
au sol
Solaire sur
bâtiment
Eolien +
solaire
Eolien Biomasse Hydro -
électricité
Classement moyen
avec investissement
% 49% 44% 61% 59% 92% 65%
Classement moyen
avec financement
% 38% 48% 60%
Pas de
lauréats
Non
implémenté
Non
implémenté
Au global, les projets solaires avec mécanisme participatif sont plutôt mieux classés que la moyenne. Les
projets avec mécanisme participatif de tous les autres appels d?offres sont moins bien classés que la
moyenne. Néanmoins, comme le montre l?analyse détaillée par famille et période ci-dessous, aucune
tendance claire n?est réellement observable.
Rappelons tout de même que le très faible nombre de projets avec mécanisme participatif pour les
appels d?offres biomasse et hydroélectricité. Les résultats sont donc à interpréter prudemment pour ces
deux appels d?offres.
Solaire au sol
Figure 115 - Variation du tarif moyen selon les familles et périodes et le mécanisme participatif, solaire au sol
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Figure 116 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif selon les familles et périodes, solaire au sol
Aucune tendance claire n?est observable sur le classement ni sur le tarif de référence des lauréats avec
mécanisme participatif. On note juste une corrélation logique entre le classement moyen des offres et
la différence de tarif de référence moyen. En effet, vu l?importance du prix dans la notation, si les projets
coûtent moins cher en moyenne alors ils sont mieux classés.
Les valeurs extrêmes des indicateurs sont souvent dues à très faible nombre de projets. Ainsi, la période
4 ne comporte qu?un projet en famille 3 avec financement participatif. La période 5 ne comporte que
deux projets en famille 2 et deux projets en famille 3 avec financement participatif. La période 7 ne
comporte deux projets en famille 1 et un projet en famille 3 avec financement participatif.
Le regroupement des différentes familles permet d?obtenir un nombre plus important de projets pour
chaque période et donc des résultats plus robustes. Les projets solaires au sol avec mécanisme
participatif sont mieux classés que la moyenne sur l?ensemble des périodes, sauf en période 1, 2 et 4
pour l?investissement.
Figure 117 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif selon les périodes, solaire au sol
L?arrivée du mécanisme de financement participatif, moins exigent mais également moins lucratif que
l?investissement, semble donc avoir attiré les projets les mieux classé, impactant à la hausse le
classement moyen des projets avec investissement participatif.
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Solaire sur bâtiment
Figure 118 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif par famille, solaire sur bâtiment
Figure 119 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif par périodes, solaire sur bâtiment
Au vu de ces graphiques, aucune tendance claire ne se dégage, ni sur les deux familles, ni au fil des neuf
périodes. Globalement, les projets avec mécanisme participatif sont mieux classés que la moyenne, mais
de grandes disparités persistent néanmoins.
Les variations de tarif moyen sont bien corrélées aux variations de classement moyen pour l?appel
d?offres solaire sur bâtiments.
Mix éolien solaire
Comme il n?y a qu?une famille et qu?une période, on se réfèrera aux chiffres du tableau en début de
section. Dans cet appel d?offres les projets retenus avec mécanisme participatif sont en moyenne plus
chers et moins bien classés.
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Eolien
Figure 120 - Variation du tarif moyen selon les périodes et le mécanisme participatif, éolien
Figure 121 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif, éolien
Les variations de tarif moyen sont également corrélées aux variations de classement moyen pour l?appel
d?offres solaire sur bâtiments. Les projets avec investissement participatif sont mieux classés (et moins
chers) que la moyenne sur les périodes 3 et 4, et moins bien classés (et plus chers) que la moyenne sur
les périodes 1, 2 et 5. Bien que le mécanisme de financement participatif soit en place à partir de la
deuxième période, aucun projet lauréat ne le comporte.
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Biomasse
Figure 122 - Variation du tarif moyen selon les périodes des projets avec mécanisme participatif, biomasse
Figure 123 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif, biomasse
Pour les graphiques précédents, le projet de Grenoble Métropole a été considéré comme le plus mal
classé (il est d?ailleurs choisi en dernier vu la procédure particulière pour cette famille) de sa période.
Les deux lauréats avec investissement participatif sont ainsi plutôt mal classés et avec des tarifs hauts,
mais le faible échantillon étudié ne permet pas d?en tirer des conclusions générales.
Hydroélectricité
Figure 124 - Variation du tarif moyen selon les périodes et le mécanisme participatif, hydroélectricité
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Figure 125 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif, hydroélectricité
Les variations de tarif ne sont pas énormes en regard des tarifs d?achat de 150 ¤/MWh. Le classement
est mis à titre indicatif, la faiblesse de l?échantillon biaisant les résultats (en lot 2c le projet participatif
est 2 sur 2 et en lot trois les deux projets participatifs sont 2 et 3 sur 4).
6.4 La France a-t-elle observé des abandons sur ce type de projets ?
Quelles en ont été les raisons ?
A l?heure d?écriture de ce rapport, la majorité des projets étant en construction, il n?est pas encore temps
de regarder cet indicateur.
6.5 Des projets qui s?étaient engagés à mettre en oeuvre du
financement participatif ont?ils échoués à le faire ?
A l?heure d?écriture de ce rapport, la majorité des projets étant en construction, il n?est pas encore temps
de regarder cet indicateur.
6.6 Impact du bonus sur le nombre de projets participatifs et sur
l'acceptabilité des projets ?
Concernant l?impact du bonus sur le nombre de projets participatifs, la partie 6.2 montre qu?il n?y a pas
de tendance claire dégagée liée à l?apparition du bonus. On note toutefois, sans parler d?évolution
temporelle, que chaque appel d?offres a un comportement différent à peu près cohérent vis-à-vis du
bonus : si le bonus est peu présent chez les projets lauréats biomasse et hydroélectriques, les offres
solaires (principalement les familles de puissance importante : solaire au sol et solaire sur bâtiments
famille 2) sont assez impliquées.
Quelques éléments sont disponibles sur les recours en 2018. Ces éléments seront comparés avec les
taux de recours contre les projets utilisant un mécanisme participatif, mais il est trop tôt pour le faire
car les projets lauréats sont encore en construction.
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Solaire
Début 2019, le Ministère de la transition écologique et solidaire a recensé 4 centrales solaires au sol et
14 installations sur bâtiment, lauréats d?appels d?offres, qui ont vu leur autorisation d?urbanisme
attaquées en justice, sur 452 lauréats solaires au sol et 1981 lauréats solaires sur bâtiments à cette date.
Eolien
En France, la mobilisation anti éolienne est particulièrement forte, car 70% des projets éoliens font
l?objet d?un recours juridique, augmentant le temps de développement de 7 à 9 ans (contre 3 à 4 ans en
Allemagne). Environ 1500 associations lutteraient contre l?éolien en France20. Au 15 septembre 2018,
90 dossiers ICPE (installation classée pour la protection de l?environnement) sont en cours devant les
cours administratives d?appel, dont 46 enregistrés depuis le 1er janvier 2018. Les contentieux en cours
d'appel se répartissent pour l'essentiel entre les cours de Nantes (25), Bordeaux (21), Douai (18),
Marseille (10), Nancy (8) et Lyon (8).
Environ deux tiers des autorisations délivrées et 90 % des refus font l?objet de recours devant les
tribunaux administratifs. Ensuite, 70 % des jugements font l'objet d'un appel (qu'il s'agisse d'une
autorisation ou d'un refus), soit un taux trois fois supérieur à la moyenne nationale (24%). Vu ce taux de
70%, il y a environ 130 dossiers ICPE éoliens en cours devant les tribunaux administratifs.
6.7 Quel est le surcoût induit par cette mesure ?
Les coûts totaux pour chaque appel d?offres sont les suivants en k¤/an non actualisés sur 20 ans. Pour
les offres solaires les ensoleillements ont été pris en compte quand disponibles.
Général
Figure 126 - Coût annuel pour l'Etat des mécanismes participatifs
20 Article de 20minutes.fr : https://www.20minutes.fr/planete/2284267-20180606-fronde-anti-eolienne-faiblit-
france
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2020-06-26 R20108 118/161
Le coût total de ce dispositif est de 13,5M¤/an, pour un montant total du soutien actuellement accordé
de 417 M¤/an, soit environ 3 % du coût total.
Le coût supporté par l?Etat est pour le moment représenté majoritairement par l?investissement
participatif sur les centrales solaires au sol avec 69 % du surcoût total.
Solaire au sol
Figure 127 - Coût pour l'Etat des mécanismes participatifs, solaire au sol
Le surcoût pour l?Etat reste assez stable suivant les périodes et les familles. Le financement participatif
représente un faible surcoût pour l?Etat, vu sa prime plus faible (1 ¤/MWh, contre 3 ¤/MWh).
Solaire sur bâtiment
Figure 128 - Coût pour l'Etat des mécanismes participatifs, solaire sur bâtiment
Pour chaque période, la majorité du coût supplémentaire est liée à l?investissement participatif sur la
famille 2. Le financement participatif représente un faible surcoût pour l?Etat malgré son succès
notamment aux périodes 4 et 5, vu sa prime plus faible (1 ¤/MWh, contre 3 ¤/MWh). Le faible surcoût
faible observé aux périodes 4 et 6 à 9 découle de la faible participation lors de ces périodes.
Mix éolien solaire
Comme il n?y a qu?une famille et qu?une période, on se référera aux chiffres de la figure en début de
section.
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Eolien
Figure 129 - Coût pour l'Etat des mécanismes participatifs, éolien
Le coût total du mécanisme d?investissement participatif pour l?appel d?offres éolien de de 1,2 M¤/an.
Les périodes 1 et 5 concentrent la majorité de ce coût, en raison de la présence plus importante de
projets avec financement participatif.
Biomasse
Figure 130 - Coût pour l'Etat de l'investissement participatif, biomasse
Le principal coût pour la collectivité d?investissement participatif vient du projet de Grenoble, dont les
35 GWh/an d?électricité produite coûteront 185 k¤/an.
Hydroélectricité
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2020-06-26 R20108 120/161
Figure 131 - Coût pour l'Etat de l'investissement participatif, hydroélectricité
Vu le non-succès du mécanisme, le coût pour l?Etat est très faible : environ 7000 ¤/an, répartis entre les
lots 2c et 3.
6.8 La mesure a-t-elle eu un impact sur le taux de succès des projets
comparé aux projets ne bénéficiant pas de ce bonus ?
A l?heure d?écriture de ce rapport, la majorité des projets étant en construction, il n?est pas encore
possible de répondre à cette question.
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7 Impact hydroélectricité
7.1 Quel a été l'impact des critères de qualité environnementale sur la
distribution finale des offres attribuées ?
Pour rappel, seuls sont notés les projets conformes aux prescriptions générales et particulières du cahier
des charges de l'appel d'offres pour le lot concerné, parmi lesquelles des exigences environnementales.
Plusieurs projets ont été éliminés pour non-conformité à ces exigences environnementales et n'ont donc
pas été notés. Ce premier filtre permet d'écarter des projets dont les caractéristiques ne sont pas
compatibles avec les enjeux environnementaux. Les offres notées ont donc toutes justifié du respect
des exigences environnementales figurant dans les prescriptions du cahier des charges.
Cet appel d?offres a conduit à des résultats mitigés : il a permis de faire émerger des projets présentant
un équilibre entre énergie produite et impact environnemental, mais en nombre plus limité qu?espéré.
46 candidats, ont répondus, mais seulement 20 ont déposés des dossiers conforme aux dispositions du
cahier des charges en matière environnementale. Seuls 29 MW ont ainsi été lauréats sur les 60 MW
appelés.
Si les critères environnementaux d?éligibilité ont pu jouer leur rôle, le nombre relativement faible de
candidats n?a pas permis à la notation en elle-même de la qualité environnementale de jouer sur la
distribution finale des offres attribuées, car tous les projets admissibles ont été admis. Dans l?analyse ci-
dessous, le projet repêché de 2,2 MW n?est pas pris en compte.
Le cahier des charges précisait que la note relative à la qualité environnementale du projet devait être
supérieure au tiers de la note maximale observée dans son lot. Une installation de 1,9 MW du lot 1 se
trouvait dans cette situation. Sans le critère environnemental, elle aurait été prise (en plus de toutes les
autres, vu que seuls 18,5 MW sur 25 MW appelé ont été lauréats, ce qui aurait donné les résultats
suivants (les autres lots, identiques, ne sont pas représentés) :
Lot 1 Ensemble
Projets lauréats réels (sans
repêchage)
Nombre / puissance 8 / 18,5 20 / 29,0
Projets entrants Nombre / puissance 1 / 1,9 1 / 1,9
Projets sortants Nombre / puissance 0 / 0,0 0 / 0,0
Variation de projet
moyenne
En nombre / En
puissance
12,5 % / 10,3 % 5,3 % / 7 %
Tarif moyen lauréats réels
(sans repêchage)
¤/MWh 102,6 112,4
Tarif moyen lauréats sans
le critère environnemental
¤/MWh 102,8 111,9
Variation du tarif moyen % 0,2 % -0,4 %
Critère supprimé - Critère
environnemental
Critère
environnemental
Note environnementale
minimale lauréats
Points / 40 16 16
Note environnementale
minimale sans critère
Points / 40 9 9
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2020-06-26 R20108 122/161
Ainsi, enlever le critère aurait légèrement fait baisser le tarif moyen (même si cela aurait augmenté le
tarif moyen du lot 1), mais au détriment de l?acceptation d?un projet présentant une note
environnementale beaucoup plus faible (-7 points sur quarante), et ayant de ce fait moins de chances
d?aboutir que les projets mieux notés sur le plan environnemental.
7.2 Quel a été l'impact du critère de qualité de l'énergie sur la
distribution finale des offres attribuées ?
Sur la période considérée ce critère n?a pas changé le résultat de l?appel d?offres, du fait du faible nombre
de candidats.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 123/161
8 Impact solaire
8.1 Quel a été l'impact des critères carbone sur la distribution finale
des offres attribuées ?
Cette partie ne concerne que les appels d?offres sur le solaire au sol et le solaire bâtiment, l?appel
d?offres mixte n?utilisant pas ce critère.
Solaire au sol
Est étudiée ici l?influence du critère carbone. L?analyse est la même qu?en 2.3.2 pour la famille 3, mais
cette fois la note environnementale, d?autorisation d?urbanisme et de non-défrichement est gardée
pour les familles 1 et 2.
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières
0,5 - 10 MWc)
Nombre Puissance Nombre Puissance Nombre Puissance
Critères supprimés - Critère carbone - Critère carbone - Critère carbone
Projets lauréats réels 188 2848 329 1314 132 475,8
Projets entrants 5 56,0 11 48,9 12 33,6
Projets sortants 4 49,6 13 46,1 6 35,4
Variation de projet moyenne 2,4% 1,9% 3,6% 3,6% 6,8% 7,2%
La suppression du critère carbone dans la notation modifie les projets élus lauréats à hauteur de 1,9%
de la puissance totale pour la première famille, 3,6% de la puissance totale pour la deuxième famille et
7,2% de la puissance totale pour la troisième famille. L?impact du critère carbone est donc minime face
à l?impact des autres critères extra-financiers étudiés dans la partie 2.2.2, en particulier le critère
environnemental.
Coût pour l?Etat du critère carbone
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 - 10
MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
56,82 65,26 91,12
Tarif moyen des lauréats sans le
critère carbone (¤/MWh)
56,80 65,29 90,88
Variation du tarif moyen -0,03% 0,04% -0,26%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(M¤/an)
0,063 -0,045 0,125
Supprimer le critère carbone de la notation (en conservant les critères environnementaux et de non-
défrichement) n?a pas d?impact significatif sur le tarif moyen des lauréats pour les familles 1 et 2.
L?augmentation du tarif moyen des lauréats sur la famille 2 s?explique par le poids plus important occupé
par les autres critères extra-financiers. La différence est néanmoins minime.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 124/161
Au global, la présence du critère carbone dans la notation pour les projets solaires au sol engendre un
surcoût pour l?Etat estimé à 144 k¤/an, soit 0,12% du coût total estimé de l?appel d?offres solaire au sol
pour l?Etat. A titre de comparaison, le surcoût pour l?Etat engendré par le critère carbone pour l?appel
d?offres solaire sur bâtiment est estimé à 86,8 k¤/an, soit 0,1% du coût total pour l?Etat de l?appel
d?offres solaire sur bâtiments.
Pour l?appel d?offres solaire au sol, le surcoût engendré par l?ensemble des critères extra-financiers est
estimé à 3,4 M¤/an, soit 2,8% du coût total estimé des appels d?offres solaires au sol pour l?Etat.
Bénéfices apportés par le critère carbone :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 -
10 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
389,9 385,2 362,8
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats sans le critère
carbone (kgeq CO2/kWc)
393,4 389,4 366,6
Variation de contenu carbone 0,9% 1,1% 1,0%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
10,00 5,49 1,77
Au global, la notation carbone permet d?éviter des émissions estimées à 17,3 kt CO2 sur la fabrication
des modules, et engendre un surcoût de 144 k¤/an sur 20 ans. Les émissions ainsi évitées ont donc un
coût de 167¤/tCO2 pour l?Etat (calcul réalisé sans prendre en compte de taux d?actualisation).
A titre de comparaison, le coût pour l?Etat estimé des émissions évitées par le critère carbone sur l?appel
d?offres solaire sur bâtiments est estimé à 400¤/tCO2.
Impact du critère carbone sur les projets bénéficiant de la notation environnementale :
L?objectif de cette section est de déterminer si la suppression du critère carbone est bénéfique ou
néfaste pour les projets bénéficiant de la notation environnementale.
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Nombre Puissance [MW] Nombre Puissance [MW]
Projets lauréats réels avec
notation environnementale
115 1732 248 989
Projets lauréats avec notation
environnementale sans le critère
carbone
116 1736 251 1008
Variation de projets avec notation
environnementale
0,9% 0,2% 1,2% 2,0%
La suppression du critère carbone a un faible impact légèrement positif sur les projets bénéficiant de la
notation environnementale. La suppression du critère carbone permet en effet à quatre projets
supplémentaires bénéficiant de la notation environnementale de remporter l?appel d?offres.
Solaire sur bâtiment
Le critère carbone étant le seul autre critère de notation avec le prix, les résultats et l?analyse sont
similaires aux résultats présentés en 2.2.2 pour cet appel d?offres.
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 125/161
8.2 Quel a été l'impact de l'augmentation de l?influence du prix ?
L?étude compare les résultats des dispositifs étudiés avec le 3e appel d?offres solaire de 2014. On peut
distinguer le solaire au sol et le solaire sur bâtiment. L?appel d?offres mixte n?utilisant que le critère prix,
il n?est pas vraiment comparable avec les anciennes notations et n?est pas étudié ici.
Solaire au sol
Dans la suite de cette partie, « au sol » représente les familles 1 et 2 de l?appel d?offres solaire au sol et
« ombrières » représente la famille 3. Les critères étaient les suivants (en points sur 100) :
AO 3 - au
sol
AO 4 - au
sol P1
AO 4 - au
sol P2-6
AO 3 -
ombrières
AO 4 -
ombrières
Prix 46 65 70 50 70
Réhabilitation et valorisation du
site
10 - - - -
Intégration de l?installation
dans son environnement
10 - - - -
Pertinence environnementale - 9 9 - -
Évaluation Carbone Simplifiée 20 18 21 35 30
Contribution à l'innovation 10 - - 15 -
Bonus autorisations urbanisme 4 4 - - -
Bonus non-défrichement - 4 - - -
Afin d?évaluer l?influence de la hausse du prix, il est judicieux de comparer les offres sélectionnées avec
un poids du prix égal à celui de l?ancien appel d?offres. Les autres critères ayant changé aussi, il est
possible de les augmenter proportionnellement afin de compenser la perte d?influence du prix, ce qui
donne les notations suivantes :
Au sol P1, ancien
poids prix
Au sol P2-6,
ancien poids prix
Ombrières, ancien
poids prix
Prix 46 46 50
Pertinence environnementale 13,9 16,2 -
Évaluation Carbone Simplifiée 27,8 37,8 50
Bonus autorisations urbanisme 6,2 - -
Bonus non-défrichement 6,2 - -
Les résultats d?un nouveau classement sont alors les suivants :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières
0,5 - 10 MWc)
Nombre Puissance Nombre Puissance Nombre Puissance
Critère modifié - Diminution du poids du
prix dans la notation
- Diminution du poids du
prix dans la notation
- Diminution du poids du
prix dans la notation
Projets lauréats réels 188 2848 329 1314,3 132 475,8
Projets entrants 34 412,3 47 182,2 4 13,8
Projets sortants 31 417,4 42 179,4 6 18,3
Variation de projet moyenne 17% 15% 14% 14% 3,8% 3,4%
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2020-06-26 R20108 126/161
Impact de la modification de la pondération des notations sur le coût pour l?Etat :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 - 10
MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
56,82 65,26 91,12
Tarif moyen des lauréats avec la
diminution du poids du prix
(¤/MWh)
58,14 66,61 91,28
Variation du tarif moyen 2,3% 2,1% 0,2%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(M¤/an)
4,3 2,1 0,1
Diminuer le poids de la notation prix dans la notation totale engendre un surcoût pour l?Etat estimé à
6,5 M¤/an, soit 5% du coût total estimé de l?appel d?offres solaire au sol pour l?Etat.
Bénéfices apportés par la modification de la pondération des notations :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières
0,5 - 10 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
389,9 385,2 362,8
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec la diminution
du poids du prix (kgeq CO2/kWc)
386,7 383,5 359,2
Variation de contenu carbone -0,8% -0,5% -1,0%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
9,16 2,32 1,76
Nombre
Puissance
[MW]
Nombre
Puissance
[MW]
Projets lauréats réels avec notation
environnementale
115 1732 248 989 Non applicable
Projets lauréats avec la diminution du
poids du prix avec la notation
environnementale
143 2072 289 1144 Non applicable
Variation de projets avec notation
environnementale
24,3% 19,6% 16,5% 15,7% Non applicable
Globalement, faire baisser l?influence du prix fait augmenter le tarif moyen de manière relativement
importante, au bénéfice de la notation environnementale qui est de fait le plus gros influenceur sur les
familles 1 et 2. La variation sur le carbone est très faible en comparaison (y compris pour la famille 3).
Solaire sur bâtiment
Les critères comparés et la notation envisagée sont les mêmes que pour les ombrières, à savoir (en
points sur 100) :
AO 3 ? sur
bâtiment
AO 4 ? sur
bâtiment
AO 4 ? sur bâtiment,
ancien poids prix
Prix 50 70 50
Évaluation Carbone Simplifiée 35 30 50
Contribution à l'innovation 15 - -
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Les résultats d?un nouveau classement, où le poids du prix est égal à celui de la notation carbone sont
alors les suivants :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Nombre Puissance Nombre Puissance
Critère modifié - Diminution du poids du
prix dans la notation
- Diminution du poids du
prix dans la notation
Projets lauréats réels 1549 434,2 189 461,7
Projets entrants 121 31,4 9 19,4
Projets sortants 107 31,4 12 22,9
Variation de projet moyenne 7,4% 7,2% 5,6% 4,6%
Impact de la modification de la pondération des notations sur le coût pour l?Etat :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
94,2 83,9
Tarif moyen des lauréats avec la
diminution du poids du prix
(¤/MWh)
94,4 84,0
Variation du tarif moyen 0,2% 0,1%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(k¤/an)
147 60
Diminuer le poids de la notation prix dans la notation totale engendre un surcoût pour l?Etat estimé à
208 k¤/an, soit 0,2% du coût total estimé de l?appel d?offres solaire sur bâtiments pour l?Etat.
Bénéfices apportés par la modification de la pondération des notations :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
359,1 348,4
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec la diminution
du poids du prix (kgeq CO2/kWc)
356,1 347,1
Variation de contenu carbone -0,8% -0,4%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
2,21 0,97
Comme pour l?appel d?offres solaire au sol, faire baisser le poids du prix dans la notation totale au profit
du critère carbone bénéficie à des projets légèrement plus chers mais meilleurs sur le critère carbone.
Le tarif moyen des lauréats augmente donc légèrement et le contenu carbone diminue légèrement.
La diminution du poids du critère prix dans la notation a tout de même un impact nettement moins
marqué sur le classement des candidats et le tarif moyen des lauréats pour l?appel d?offres solaire sur
bâtiments que pour l?appel d?offres solaire au sol.
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9 Impact Biomasse
9.1 Quel a été l'impact du critère de récupération de la chaleur
résiduelle
Pour rappel, les candidats pouvaient s?engager à valoriser la chaleur fatale de leurs fumées, en échange
de quoi le tarif utilisé pour leur évaluation était minoré de 5 ¤/MWh (+3,3 pts/100). En cas de non-
respect de cette condition, une réfaction du tarif de 10 ¤/MWh pénalise l?installation.
Bois énergie
Dans les chiffres suivants, certains candidats sont comptés en double, des candidats non-lauréats de la
première période ayant repostulé (parfois avec succès) à la deuxième. Ici, les candidats « non éliminés »
sont ceux qui sont admissibles pour éviter de compter les projets refusés (par exemple par les préfets
refusant une autorisation ICPE). Le mode de classement particulier de la famille bois énergie a été pris
en compte : la CRE classe en premier les offres non éliminées de moins de 3 MWe jusqu'à celle qui
permet d'atteindre une puissance cumulée égale ou supérieure à 10 MWe, puis reclasse les offres
restantes non éliminées quelle que soit leur puissance, jusqu?à 50 MW.
Période 1 Période 2 Période 3
Candidats non éliminés par
l?instruction et repêchés
Nombre /
puissance
25 / 133,5 40 / 169,8 45 / 177,8
Candidats non éliminés par
l?instruction avec récupération
chaleur
Nombre /
puissance
7 / 44,1 18 / 80,7 13 / 85,9
Projets lauréats réels Nombre /
puissance
12 / 64,5 10 / 70,3 13 / 72,5
Projets lauréats réels avec
récupération chaleur
Nombre /
puissance
2 / 8,9 7 / 41,9 5 / 53,3
Projets entrants sans le critère
de récupération chaleur
Nombre /
puissance
0 / 0,0 1 / 12,0 0 / 0,0
Projets sortants sans le critère
de récupération chaleur
Nombre /
puissance
0 / 0,0 1 / 16,0 0 / 0,0
Variation de projet moyenne
dans les lauréats
En nombre / En
puissance
0 % / 0 % 11 % / 36 % 0 % / 0 %
Tarif moyen lauréats réels ¤/MWh 117,8 118,8 112,1
Tarif moyen, ancien poids prix ¤/MWh 117,8 116,7 112,1
Variation de tarif moyen % 0 % -1,9% 0 %
Critère supprimé Valorisation
chaleur
Valorisation
chaleur
Valorisation
chaleur
Ainsi pour les périodes 1 et 3, le critère n?a pas eu d?influence sur les lauréats qui n?auraient pas changé
si ce critère avait été supprimé.
En période 2, le critère change l?ordre de notation de deux installations (une de 12 MWe et une de 16
MWe), réduisant la puissance totale lauréate de 4 MW (le projet suivant le mieux noté étant celui de 16
MWe, il n?a pas été considéré pour ne pas trop dépasser les 50 MWe objectifs). Le tarif moyen diminue,
la centrale reclassée proposant un meilleur tarif que celle déclassée. Le résultat de la suppression de ce
critère est le même que lorsqu?on ne considère que le prix (partie 2.2.2).
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Méthanisation
Trois installations (2,9 MW) se sont engagées à valoriser leurs fumées.
Vu le faible nombre de candidats et de participants à l?appel d?offres, ce critère n?a eu aucun impact sur
l?attribution de l?aide concernant cette famille.
9.2 Bonus pour effluents d'élevage : impact sur la participation de ce
type de projets
Sur 4 projets lauréats (6,5 MW), 2 projets bénéficient du bonus des effluents d?élevage (1 en période 1
et 1 en période 2 soit 4,1 MW) soit un taux de participation par projet de 50% (62% en puissance).
Le faible échantillon considéré ici ne permet pas de donner des tendances.
9.3 Bonus pour les effluents d'élevage : impact sur le niveau de prix
offert par les projets employant des effluents d'élevage
Les deux projets concernés par le bonus ont un tarif moyenné par la puissance de 184,2 ¤/MWh, une
production de 33,2 GWh/an et bénéficient d?une prime de 50 ¤/MWh, ce qui entraîne un coût du bonus
de 1,66 M¤/an.
Encore une fois, le faible échantillon considéré ici ne permet pas de donner des tendances ou de
corrélation entre le bonus et le prix proposé.
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10 Impact offre mixte solaire éolien
10.1 Impact sur le taux de participation
Pour rappel, l?appel d?offres mixte éolien solaire s?est déroulé un peu après la période 2 de l?appel
d?offres éolien et la période 4 de l?appel d?offres solaire au sol (dont la famille 1 est l?équivalent des
centrales solaires appelées dans l?appel d?offres mixte). Ce rapport compare ainsi les résultats de cet
appel d?offres avec ces deux périodes.
Solaire au sol
- période 4,
famille 1
Eolien -
période
2
Mixte éolien
solaire - Tous
Mixte éolien
solaire ? PV
seulement
Mixte éolien
solaire ? Eolien
seulement
Puissance
appelée
MW 450 500 200 200 200
Puissance
candidate
admissible
MW 629,3 231,2 352,1 269,9 82,2
Taux de
participation
% 140% 46% 176% 135% 41%
Puissance
lauréate
MW 453,5 118,2 202,5 202,5 0
Taux de
succès
% 72% 51% 58% 75% 0%
Les taux de participation (puissance candidate divisée par puissance appelée) sont assez proches (5
points de différence chacun) si l?on sépare les candidats solaires et les candidats éoliens. En revanche,
seuls les candidats solaires ayant été lauréats, le taux de succès (puissance candidate divisée par la
puissance lauréate) pour les candidats éoliens est de 0%, et celui des candidats solaires reste proche de
celui de l?appel d?offres dédié.
10.2 Impact sur la répartition géographique des installations
sélectionnées, impact sur le réseau et impact sur le type de projet
La région Centre-Val de Loire est la première région lauréate (51,8 MW), suivie de près par la Nouvelle-
Aquitaine (46,6 MW). La taille moyenne des installations lauréates est de 12,7 MW et aucune
information n?a été transmise sur le type de terrain où se situe l?installation.
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Figure 132 - Répartition régionale par puissance des lauréats de l'appel d'offres éolien + solaire
Concernant le réseau, les problématiques ne sont pas différentes de celles des autres appels d?offres
solaire, et pour le moment la stabilité du réseau n?est pas mise en cause (voir 3.2.1).
Si le volume de l?appel d?offres avait été égal au volume annuel total des appels d?offres pour l?énergie
éolienne et l?énergie solaire, soit 1 GW pour l?éolien terrestre et entre 0,6 GW et 1,1 GW pour les grandes
centrales photovoltaïques au sol (famille 1 de l?appel d?offres centrales au sol), la majorité des lauréats
auraient été des centrales solaires (en admettant qu?il y ait assez de candidats).
En effet, la particularité de cet appel d?offres mixte est que seuls des projets solaires ont été pris. C?est
cohérent avec la tendance observée ailleurs en Europe : la première offre combinée début 2017 en
Espagne avait largement favorisé l?éolien, tandis que la deuxième avait plutôt privilégié le solaire, et
l?appel d?offres combiné allemand de 200 MW début 2018 n?a retenu que des offres solaires. Cela dit,
les difficultés rencontrées par la filière éolienne française début 2018 peuvent aussi expliquer cette
exclusivité du solaire. L?analyse des tarifs proposés par la filière éolienne dans les futures périodes
permettra de confirmer ou d?infirmer cette supposition.
A l?heure actuelle, ce type d?appel d?offres favorise donc le solaire par rapport à l?éolien, et il est donc
préférable de séparer le solaire et l?éolien en deux appels d?offres si l?on veut continuer à soutenir la
filière éolienne.
10.3 Impact sur le prix
Dans cette partie est simulé l?ajout de 200 MW de puissance appelée dans les appels d?offres
correspondants, avec l?ajout des candidats de l?appel d?offres mixte, pour les périodes P2 de l?éolien
terrestre et P4 du solaire au sol.
Pour les candidats de l?appel d?offres mixte, la notation environnementale et le contenu CO2 des
modules ne sont pas connus. Pour ne pas trop les privilégier par rapport aux candidats de l?appel d?offres
solaire au sol, ces notations ont été fixées à l?identique pour tous les candidats de l?appel d?offres mixte,
aux valeurs des notations moyennes existantes pour la période 4, à savoir 3,77 points pour la notation
environnementale et 14,94 points pour la notation carbone.
Encore une fois, la période 2 pour l?éolien n?est pas idéale, car elle n?a pas suffisamment de candidats
pour montrer une tendance de marché claire (dans le tableau ci-après, les candidats éliminés par
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 132/161
l?instruction ne sont pas considérés), mais elle a le mérite de représenter les mêmes difficultés
contextuelles que l?appel d?offres mixte pour l?éolien. Comparer avec la troisième période éolienne
serait moins pertinent, car cette dernière s?est déroulée l?année suivante, dans un contexte juridique
différent.
Dans le tableau suivant, les métriques « séparées » représentent le résultat des deux appels d?offres tels
qu?ils sont actuellement, indépendant l?un de l?autre tandis que les métriques « mélangées » décrivent
le résultat d?un appel d?offres étendu.
Appels d'offres considérés AO solaire au sol, famille
1, période 4 + AO mixte
(candidats solaires)
AO éolien, période 2 +
AO mixte (candidats
éoliens)
Puissance appelée (séparé et
mélange)
MW 650 700
Projets lauréats (séparé) Nombre /
Puissance
46 (30 + 16) / 656,1
(453,5 + 202,5)
5 (5 + 0) / 118,2
(118,2 + 0)
Projets lauréats (mélange) Nombre /
Puissance
46 / 656,1 11 / 200,4
Projets lauréats dans le mélange et
pas dans la séparation
Nombre /
Puissance
4 / 44,0 6
Projets lauréats dans la séparation
et pas dans le mélange
Nombre /
Puissance
4 / 43,9 0
Tarif moyen (AO mixte) ¤/MWh 54,94
Tarif moyen (mélange) ¤/MWh 52,85 72,54
Variation tarif moyen ¤/MWh -3,8% +32,1%
Côté solaire, seuls 44MW (soit 7% de la puissance appelée) sont échangés entre les candidats et les
lauréats. La baisse de tarif moyen entre l?AO mixte et le mélange provient de tarifs plus bas pour les
candidats de l?AO solaire au sol.
Côté éolien, tous les candidats éoliens non-lauréats à l?appel d?offres mixte sont pris dans l?appel d?offres
combiné. Le tarif moyen du mélange est largement supérieur au tarif moyen de l?AO mixte (il le serait
avec la période 1), ce qui montre, quand on ne considère que le tarif d?achat, l?intérêt du photovoltaïque
sur l?éolien. Cette tendance doit être nuancée par les difficultés de l?éolien en France, et devra être
confirmée ou infirmée avec les prochaines périodes.
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renouvelables électriques
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11 Annexes
11.1 Méthode de calcul des émissions de CO2 et des prix de l?électricité
Afin d?évaluer l?impact des projets d?énergies renouvelables sur les niveaux et les coûts des émissions
de CO2, des études ont été réalisées à l?aide du logiciel Artelys Crystal Super Grid, un outil de
modélisation et d?optimisation de systèmes énergétiques permettant entre autres de simuler l?équilibre
offre-demande à un pas de temps horaire sur une année à l?échelle de la France ou de l?Europe.
Dans un premier temps, l?équilibre offre-demande d?électricité en France a été reconstitué pour l?année
2017. Le modèle tient compte des caractéristiques de nombreux moyens de production du système
électrique, de la demande horaire en France ainsi que des interconnexions avec les pays voisins. Le
modèle s?appuie notamment sur les données publiques historiques de l?année 2017 fournies par RTE
éco2mix21. Cette reconstitution a permis de définir un scénario de référence pour mener des analyses
d?impact d?ajout de projets supplémentaires d?énergies renouvelables. Les courbes de charge
journalières moyennes et annuelles moyennes des filières de production renouvelables sont
représentées ci-dessous. La modélisation ne repose pas sur ces profils moyens mais bien sur les profils
historiques réels de 2017, avec des chroniques temporelles variant donc d?un jour à l?autre.
Figure 133 ? Profils journaliers moyens et annuels moyens des productions EnR
Les projets, correspondant chacun à une filière de production ont été ajoutés séparément puis
simultanément, donnant ainsi cinq contextes en plus du contexte de référence. Les puissances
correspondant à chaque projet sont données dans le tableau qui suit. Un sixième contexte
correspondant l?ajout des lauréats de l?appel d?offres technologiquement neutre a aussi été simulé.
Puissance initiale (MW) Puissance supplémentaire (MW) Augmentation
Solaire 7660 6331 83%
Eolien 13559 2371 17%
Biomasse 1949 213,8 11%
Hydro 25517 29,3 0,1%
Puissances ajoutées pour les projets simulés
21 https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 134/161
Pour chaque contexte, la gestion du parc est réoptimisée et les données issues de ces calculs permettent
d?évaluer l?impact des projets sur les niveaux et les coûts des émissions de CO2 ou sur les prix de
l?électricité.
Une production d?énergie renouvelable décarbonée peut éviter des émissions du système électrique
français en substituant de la production de la production carbonée. Pour déduire les émissions de CO2
évitées, les contenus CO2 des productions électriques liées à ces combustibles sont présentés ci-dessous.
Figure 134 - Contenu moyen de CO2 par filière (tCO2/MWh)
La production renouvelable française diminue aussi les émissions de CO2 des pays voisins en exportant
de l?électricité. Pour évaluer cet impact, la variation des exports nets à chaque heure doit être multipliée
par le contenu CO2 du moyen marginal de production dans le pays voisin importateur. Pour estimer ce
dernier coefficient, l?analyse se base sur les prix de marché simulé dans la situation de référence (avant
l?ajout des nouvelles capacités renouvelables développées dans le cadre des appels d?offres étudiés) aux
heures où l?électricité est exportée. Les prix de marché en France sont en effet déterminés par la filière
marginale en France et dans les pays voisins (dans le cas où la capacité d?export n?est pas saturée). Une
augmentation de la production en France déplace donc de la production de cette filière marginale. Le
tableau suivant montre l?association qui est faite entre le prix de marché français (avant l?ajout des
nouvelles capacités) et la production évitée dans les pays voisins si les exports augmentent.
Prix en France
(¤/MWh)
Filière marginale dans
les pays voisins
0 ? 30 ENR / Nucléaire
30 ? 45 Charbon
45 ? 83 Gaz
> 83 Fioul
Association entre le prix de marché français et la filière marginale dans les pays voisins si les exports augmentent
0,91
0,81
0,35
0,48
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Charbon Fioul - TAC Gaz - CCGT Gaz - TAC
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 135/161
11.2 Artelys
Artelys est une entreprise spécialisée dans la mise en oeuvre de solutions d?aide à la décision
quantitative, faisant intervenir des modèles et algorithmes de mathématiques décisionnelles :
statistiques, analyse de données, intelligence artificielle, optimisation numérique et recherche
opérationnelle.
Dès sa création, Artelys a exercé une part importante de son activité dans le domaine de l'énergie. Les
ingénieurs d?Artelys mènent régulièrement des études quantitatives portant sur l?optimisation
économique de la gestion et des investissements sur les systèmes énergétiques, ce pour l?ensemble des
acteurs du paysage énergétique : régulateurs, gestionnaires de réseaux de transport et de distribution,
agences ministérielles, bourses, producteurs et consommateurs.
Artelys a réalisé plus d?une centaine d?études ou de projets logiciels auprès d?acteurs de référence :
? Producteurs - EDF, Engie, EON, Dalkia, CNR, Electrabel, Steweag, Air Liquide, Total;
? Gestionnaires de réseaux - RTE, Elia, GRT gaz, Enedis, GrDF, GALP, Sibelga, UEM Metz;
? Constructeurs - Areva, Schneider Electric;
? Régulateurs, agences et ministères - CRE, FERC, ADEME, DGEC (Ministère français de l?énergie),
DG ENER (Commission Européenne), BFP (Bureau Fédéral du Plan en Belgique), OFEN (Office
fédéral de l?Energie, Suisse) ;
? Métropoles et collectivités ? Lyon, Rennes, Grenoble, Lille, Toulouse, Région Bretagne ;
? Marchés - EPEX, Belpex, Powernext.
Artelys est une société indépendante dont l?actionnariat est exclusivement composé de personnes
physiques.
11.3 Simulation d?appel d?offres technologiquement neutre
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 136/161
Introduction de l?annexe technologiquement neutre
Cette annexe vise à simuler le résultat d?appels d?offres technologiquement neutres (TN) qui auraient
remplacé les appels d?offres concernés dans ce rapport, en supposant que les offres faites par les
candidats aient été les mêmes que lors des appels d?offres effectivement réalisés. L?analyse menée dans
cette annexe est faite sur un périmètre moins étendu que dans le rapport total, vu le caractère
hypothétique des appels d?offres analysés ici. Les parties 1 à 4 reprennent certaines des questions du
rapport originel et donnent des éléments quantitatifs sur les appels d?offres TN sans comparaison avec
les appels d?offres réels. La partie 5 est dédiée à la comparaison entre les appels d?offres réels et les
appels d?offres TN.
Il a été choisi de regrouper les appels d?offres « originaux » par ordre chronologique selon leur date de
remise de dossier dans 4 appels d?offres TN (trois étant étudiées dans ce rapport), afin de conserver
dans un intervalle de temps réduit les projets comparés, afin que leurs caractéristiques technologiques
soient proches. Les règles suivantes ont en plus été appliquées :
- La biomasse est exclue de l?exercice, ces appels d?offres n?étant pas voués à se répéter
prochainement
- Aucun coefficient pondérateur n?est appliqué sur les puissances des différentes
technologiques : 1MW solaire = 1 MW hydroélectrique = 1 MW éolien
- Le tarif du candidat en ¤/MWh devient le seul critère de choix, et les autres critères
disparaissent. Une variante avec un critère du coût du MWh pour l?Etat est aussi analysée.
- Les mécanismes participatifs sont conservés dans les calculs de coûts pour l?Etat.
- La puissance appelée des appels d?offres TN correspond à la somme des puissances des
appels d?offres originaux, à l?exception de la période 5 de l?éolien qui ne compte que pour
500 MW dans l?appel d?offres TN à la place des 630 MW appelés qu?elle représente, car cet
incrément de puissance était lié au non remplissage de la période 2 éolienne, rattrapé sur
les périodes 5 et 6. Comme l?appel d?offres TN correspondant à la période 2 éolienne est
potentiellement rempli par le solaire, ce rattrapage de puissance n?a plus lieu d?être.
- Les candidats éliminés par l?instruction ne sont pas sélectionnés, à l?exception des projets
repêchés. De plus, des candidats qui n?avaient pas été instruits sont ajoutés. Une simulation
d?instruction a été réalisée, pour représenter qu?une part des dossiers non-instruits aurait
probablement été éliminée si l?instruction avait eu lieu. Pour cela, le taux moyen de non-
conformité des projets instruits (en proportion de puissance éliminée sur instruite) a été
calculé et appliqué aux projets non-instruits :
o 7% pour l?éolien,
o 3% pour le solaire de l?appel d?offres mixte,
o 1%, 6% et 5% pour les familles 1, 2 et 3 du solaire au sol
o 10% et 5% pour les familles 1 et 2 de l?appel d?offres solaire sur bâtiment
Au final, dans le cadre de cet annexe, les appels d?offres TN sont les suivants.
Puissance
totale
(MW)
Périodes
Solaire Sol
Périodes
Solaire
bâtiment
Mix
éolien
solaire
Périodes
Eolien
Hydro -
électricité
Période TN 1 2510 1, 2, 3 1, 2, 3 - 1 1
Période TN 2 2995 4, 5 4, 5, 6 1 2 -
Période TN 3 4100 6, 7 7, 8, 9 - 3, 4, 5 -
Tableau 4 - table de répartition des appels d'offres réels dans les appels d'offres TN
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2020-06-26 R20108 137/161
Figu
re
1
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le
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o
in
tillé
s)
Appels d?offres TN,
Période 1
Appels d?offres TN,
Période 2
Appels d?offres TN,
Période 3
Appels d?offres TN,
Période 4 (non étudiée
dans ce rapport)
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 138/161
1. Annexe TN : Description générale des résultats du
mécanisme de soutien
1.1 Annexe TN : Combien d?aides ont été accordées
Hypothèses de production et de prix de l?électricité
Les projets considérés dans le cadre de ce rapport étant en construction dans leur immense majorité,
les aides calculées ici se placent dans une année de référence où toutes les installations lauréates
auraient été construites.
Le calcul des aides suit la même méthodologie décrite en partie 1 : l?année 2017 est prise comme année
de référence pour les disponibilités et les coûts de références.
Résultats
Le soutien public correspondant aux projets lauréats des appels d?offres TN représente 290 M¤/an pour
l?appel d?offres TN. Le coût moyen de l?électricité pour l?Etat est de 22,34¤/MWh pour l?appel d?offres
TN, et la production annuelle de 13 TWh.
Figure 136 - Statistiques sur le montant global des aides
La filière photovoltaïque au sol est la filière qui bénéficie le plus du soutien public dans le cadre du
mécanisme étudié. Plus de la moitié des aides annuelles lui sont destinées.
Figure 137 - montant des aides accordées annuellement aux différentes filières
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2020-06-26 R20108 139/161
1.2 Annexe TN : Combien de nouvelles installations ont été
développées dans le cadre du programme ?
Sur l?ensemble des trois périodes, 7489 projets ont candidaté aux appels d?offres étudiés, et 1778 ont
été retenus dans la simulation de l?appel d?offres TN.
Les puissances lauréates de l?appel d?offres TN sont quant à elles très proches des puissances appelées,
l?appel d?offres TN permettant d?attribuer l?ensemble de la puissance appelée.
Figure 138 - statistiques sur les projets candidats et lauréats de l?appel d?offres TN et des appels d?offres réels
1.3 Annexe TN : Quelles sont les technologies des projets lauréats ?
Figure 139 - Puissances candidates et lauréates par période et technologie
La première période est largement dominée par les projets solaires au sol (90% de la puissance lauréate).
Aucun projet solaire sur bâtiment n?est lauréat de cette première période. Au fil des périodes, la part de
puissance remportée par les projets éoliens croit, en raison de l?augmentation des puissances
candidates. Néanmoins, cela ne permet pas de conclure d?un gain de compétitivité des technologies
éoliennes sur les technologies solaires, en raison de l?inhomogénéité des puissances candidates entre
les périodes. Par exemple, la première période TN regroupe trois périodes réelles solaires au sol et une
période réelle éolienne, alors que la troisième période TN regroupe deux périodes réelles solaires au sol
et trois périodes réelles éoliennes. Les projets éoliens représentent 13% de la puissance candidate à la
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2020-06-26 R20108 140/161
première période et 48% de la puissance candidate à la troisième période. Or, les puissances remportées
par les différentes technologies dépendent fortement des puissances candidates.
Etudier les évolutions des taux de succès (quotient de la puissance lauréate par la puissance candidate)
permet de mieux comparer les trois périodes.
Tableau 5 ? Taux de succès (puissance candidate/puissance lauréate) par période et technologie
Solaire sol Solaire bâtiment Eolien Toutes technologies
Période 1 49% 0% 29% 35%
Période 2 97% 77% 100% 92%
Période 3 90% 13% 100% 86%
Sur la première période, la puissance totale offerte est largement supérieure à la puissance appelée. Les
taux de succès sont donc bas pour toutes les technologies. A l?inverse, sur la deuxième période, le taux
de succès global est très élevé, ce qui permet à des projets solaires sur bâtiment d?être classés.
On observe également que le taux de succès de l?éolien progresse plus que le taux de succès du solaire
au sol. En effet, le taux de succès solaire au sol est meilleur que le taux de succès éolien sur la première
période, mais moins bon sur les deux dernières périodes.
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2 Annexe TN : Impact direct du mécanisme de soutien
sur les bénéficiaires
Pour les appels d?offres réels, les impacts directs sur les bénéficiaires étudiés sont les suivants :
- Les bénéficiaires ont-ils augmenté la production d'énergie à partir d?énergies renouvelables
? Les bénéficiaires ont-ils augmenté la capacité de soutien aux énergies renouvelables ?
o Cette question n?est pas traitée ici, les bénéficiaires n?étant pas réels dans le cas de
ces appels d?offres fictifs.
- Comment les impacts auraient-ils différé des autres niveaux d?enchères ?
o Il s?agit de voir ici comment les bénéficiaires évoluent au fil des enchères. Pour cette
question sont présentées les courbes d?offres des appels d?offres TN.
- Quel aurait été le résultat de l?appel d?offres si le prix avait été le seul critère de sélection ?
o Le prix étant déjà le seul critère de sélection des appels d?offres TN, cette question
est moins intéressante. Une analyse de sensibilité est néanmoins menée en prenant
non pas le prix mais le coût pour l?Etat comme critère de choix des offres. La
question à laquelle on répondra ici sera donc « Quel aurait été le résultat des appels
d?offres TN avec le coût pour l?Etat comme critère de sélection ? ».
- Les impacts ont-ils varié entre les différentes catégories d'offres ?
o L?appel d?offres TN ne comporte qu?une catégorie d?appel d?offres, cette question
n?a pas lieu d?être dans cette annexe.
2.1 Annexe TN : Courbes d?offres
A partir des données disponibles, les courbes d?offres pour chaque appel d?offres TN sont construites.
Les périodes sont représentées séparément, pour prendre en compte l?évolution temporelle des tarifs
proposés. De plus, une séparation des différentes technologies est opérée afin de visualiser la
pénétration technologique des différentes périodes.
Figure 140 - Courbes d?offres des trois périodes TN analysées
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Figure 141 - Positionnement des différentes technologies sur la courbe d?offres pour la première période TN
Figure 142 - Positionnement des différentes technologies sur la courbe d?offres pour la deuxième période TN
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Figure 143 - Positionnement des différentes technologies sur la courbe d?offres pour la troisième période TN
Les courbes d?offres révèlent que la période 1 de l?appel d?offres TN aurait eu beaucoup plus de
candidatures que la puissance appelée, tandis que les périodes 2 et 3 auraient été plus proches du
nombre limite de candidats. En terme technologique, les conséquences sont directes : tandis que le
solaire sur bâtiment, l?hydroélectricité sont exclus de la première période, avec les projets éoliens
globalement éliminés, l?éolien est intégralement sélectionné pour les périodes 2 et 3, et le solaire sur
bâtiment est aussi lauréat, tout en étant la technologie marginale.
2.2 Annexe TN : Quel aurait été le résultat des appels d?offres TN avec le coût
pour l?Etat comme critère de sélection ?
Pour l?appel d?offres TN, le seul critère choisi dans cette étude est le prix. Un critère alternatif étudié
dans cette partie est le coût pour l?Etat de l?énergie produite. Celui-ci peut s?évaluer ainsi par technologie
(solaire et éolien) par le coût pour l?Etat d?un projet sur une année de référence, divisé par la production
totale, calculée par la formule :
??û????? [¤/???] =
? ?? ? (? ? ?0 ?)12
?=1
? ??
12
?=1
Où ? représente les 12 mois de l?année, ?? [???] est la production mensuelle du projet lauréat,
?[¤/???] son tarif de référence et ?0?[¤/???] l?indicateur de prix mensuel calculé par la CRE,
servant de prix de l?électricité pondéré par la production de la technologie choisie pour le mois
considéré. Normalement, cette formule est calculée pour estimer le revenu du projet lauréat sur une
année courante et les ??et ?0? dépendent du projet et de l?année. Dans cette analyse, en imaginant que
le critère soit normalisé pour tous les candidats, des ?? et ?0? homogène ont été utilisés, correspondant
à l?année en 2017. La formule se simplifie alors en
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??û?é??? [¤/???] = ? ?
? ?? ? ?0?
12
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12
?=1
Où
? ????0?
12
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? ??
12
?=1
est en fait une estimation du prix moyen pondéré par la puissance produite de l?électricité
qu?aurait obtenu le projet lauréat s?il avait vendu son électricité sur les marchés. En 2017, ce prix moyen
pondéré était de 41,34 ¤/MWh pour les projets photovoltaïques et 44,35 ¤/MWh pour les projets
éoliens. Cela signifie que, pour l?année 2017, le photovoltaïque coûte à l?Etat, via le complément de
rémunération, 3,01 ¤/MWh de plus que l?éolien pour un même tarif offert par les candidats. Adopter le
critère de sélection du coût pour l?État à la place du tarif offert par les candidats engendre une
augmentation de la puissance lauréate éolienne de 145 MW (6% de plus) au détriment du solaire sur
l?ensemble des périodes.
Figure 144 - Variation des projets lauréats dans l?appel d'offres TN si le coût pour l'Etat était le seul critère de sélection
L?impact sur le cout moyen de l?électricité pour l?Etat est minime : classer les candidats selon le critère
du coût pour l?Etat au lieu du tarif de référence ne fait baisser le coût moyen de l?électricité pour l?Etat
que de 0,05%. En revanche, en favorisant la technologie éolienne au détriment de la technologie solaire,
cela fait augmenter le facteur de charge moyen et donc la production annuelle de 0,66%.
Figure 145 ? Production annuelle et coût pour l?Etat avec le critère du coût pour l?Etat pour le classement es candidats
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Ces résultats dépendent néanmoins fortement de l?année de référence prise pour calculer le coût pour
l?Etat, car ce prix moyen pondéré ne suit pas une logique claire et subit les aléas du marché et des
productions des différentes filières :
- Pour 2018, le prix moyen pondéré de l?éolien était de 48,122 ¤/MWh tandis que le prix moyen
pondéré du solaire était de 51,2 ¤/MWh. On observerait cette une pénétration plus forte
du solaire.
- En 2019, le prix moyen pondéré de l?éolien était de 37,4 ¤/MWh tandis que le prix moyen
pondéré du solaire était de 38,3 ¤/MWh. On observerait une très légère hausse du solaire
sur l?éolien
Ainsi, le coût réel pour l?Etat dépendra des prix de l?électricité dans les années à venir, et sa mise en
application nécessiterait un consensus autour des prix de l?électricité dans les 20 ans de durée du contrat
de rémunération. En tout état de cause, il est clair que le critère prix ne permet pas de refléter
fidèlement le coût réel pour l?État. En outre, le coût réel pour l?État a d?autres déterminants que le seul
coût de marché, notamment les taxes et frais de raccordement ou de renforcement du réseau, qui
peuvent différer selon les technologies. Enfin, il convient de noter que le coût seul ne prend pas en
compte les externalités négatives générées par les projets d?énergie renouvelable, comme les émissions
de CO2 et les déchets générés sur le cycle de vie de l?installation, ou encore l?artificialisation des sols
(cas du photovoltaïque au sol). Or, ces externalités peuvent être assez différentes en fonction du type
de projet.
22 Ce prix et les trois suivants sont calculés à partir des productions mensuelles de l?open data RTE, ainsi
que des prix de référence pour les compléments de rémunération de l?open data CRE.
https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-telechargement
https://www.cre.fr/Pages-annexes/open-data
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2020-06-26 R20108 146/161
3 Annexe TN : Impacts indirects
L?impact des projets étudié dans cette partie est évalué avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon
la méthodologie établie dans l?annexe dédiée. Une situation de référence, correspondant à une
reconstitution de l?année 2017 est comparée à une situation avec les projets lauréats de l?appel d?offres
TN.
3.1 Annexe TN : Impacts indirects positifs
3.1.1 Annexe TN : Quel a été l'impact du projet sur les niveaux et les coûts des
émissions de CO2 ?
Figure 146 - Répartition de l'énergie supplémentaire produite par les lauréats de l?appel d?offres TN
Les productions supplémentaires des lauréats de l?appel d?offres TN déplacent les productions des
autres filières, en France ou à l?étranger via une augmentation des exports d?électricité. Au total, 62%
de la production des lauréats de l?appel d?offres TN est exportée, et évite des productions dans les autres
pays européens à base de gaz (33%), charbon (24%) et nucléaire (4%).
Figure 147 - Emissions de CO2 évitées
Les capacités renouvelables installées en France dans le cadre de l?appel d?offres TN permettent ainsi
d?éviter 5,6 MtCO2/an, soit en moyenne 0,43 tCO2/MWh renouvelable produit. Le coût moyen de
l?électricité pour l?Etat étant de 22,34¤/MWh, les émissions évitées reviennent à 51,7¤/tCO2. Le coût
pour l?Etat des émissions évitées est plus faible pour la première période TN, car le coût moyen de
l?électricité pour l?Etat y est plus faible.
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renouvelables électriques
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Figure 148 - Coût moyen pour l?Etat des émissions évitées
3.1.2 Annexe TN : Comment le soutien aux énergies a-t-il évolué en termes de
production et de consommation d'énergie ?
La production des nouvelles installations lauréates remplace 4,95 TWh qui auraient été produits par
d?autres technologies, et ajoute en plus 8,06 TWh de production nette qui est donc exportée, toutes
choses égales par ailleurs. Une comparaison entre la situation de référence et le contexte comportant
tous les projets lauréats ajoutés simultanément donne les variations de production annuelle par filière.
Figure 149 - Variation de production annuelle liée à l'ajout de projets lauréats
La production des filières thermiques françaises est impactée à la baisse. Les variations relatives de
production annuelle sur ces filières sont présentées dans le tableau suivant :
Gaz Charbon Nucléaire Hydraulique Fioul
Ecart relatif de
production des
centrales
françaises
-19,5% -6,89% -0,64% -0,75% -84,7%
Les filières gaz et fioul étant peu appelées dans la situation de référence de 2017, la production évitée
liée à l?ajout de tous les projets lauréats impacte plus fortement l?écart de production relatif. Les
résultats ci-dessus dépendent néanmoins de l?année étudiée.
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renouvelables électriques
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3.2 Annexe TN : Impacts indirects négatifs
3.2.1 Annexe TN : Y a-t-il eu des effets négatifs sur les prix de l'électricité ?
Ces projets représentent 5 TWh de production EnR avec un coût marginal faible qui déplacent l?équilibre
offre-demande dans le sens d?une réduction des prix.
Plusieurs effets importants sont à noter :
- La forme des profils de production mensuels ou journaliers et la répartition du temps de
marginalité par filière ne sont pas significativement impactées. Par conséquent, les projets
issus des dispositifs de soutien évalués induisent une diminution des prix de 0,17 % en
moyenne annuelle.
- L?ajout des projets réduit également la volatilité des prix (diminution de la variance de
0,22%).
- L?impact négatif des projets sur le prix de l?électricité est lissé sur toute l?année en partie par
la ré-optimisation du parc hydraulique suite à l?ajout de ces projets. L?effet de
cannibalisation du photovoltaïque est donc pour le moment peu constaté.
3.2.2 Annexe TN : Le régime a-t-il un impact sur les producteurs d'électricité ?
Les productions au gaz, au charbon et nucléaire sont déplacées et diminuent avec l?ajout des projets
renouvelables comme le souligne la section 3.1.2. Par ailleurs, la section 3.2.3 met en évidence un léger
impact négatif sur les prix de l?électricité de l?ajout de ces projets produisant à très faible coût marginal.
Les effets des projets lauréats sur les quantités et les prix provoquent fatalement un effet négatif sur les
revenus des producteurs à base nucléaire, gaz et charbon. Le tableau ci-dessous présente la
comparaison des productions, des revenus et des surplus des producteurs entre la situation de référence
et la situation avec projets lauréats.
Les revenus bruts diminuent de façon quasiment similaire aux coûts de production (une moindre
utilisation des centrales thermiques implique une baisse des coûts de combustibles et autres coûts
variables). Au total, l?impact sur le surplus (revenus bruts auxquels sont déduits les coûts variables) reste
très faible.23
Gaz Charbon Nucléaire
Ecart de production
-19,5% -6,89% -0,64%
Ecart relatif de revenu brut
-17,5% -5,48% -0,38%
Ecart de surplus -1,86% -0,67% -0,26%
Tableau 6 : Impacts relatifs de l'ajout des projets lauréats sur les filières thermiques nationales
? L?écart de production compare les valeurs de productions annuelles en MWh.
? Le revenu brut correspond aux gains liés à la vente d?électricité sur le marché (coûts de production
non pris en compte).
? Le surplus correspond à la différence entre les gains liés à la vente d?électricité sur le marché et les
coûts variables de production.
23 Une baisse de production n?implique pas de baisse de surplus pour l?acteur marginal.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 149/161
4 Annexe TN : Proportionnalité
4.1 Annexe TN : Comment les prix des offres ont-ils évolué ou se sont-
ils différenciés au fil du temps dans les différentes étapes des
sélections ?
Dans cette section est étudiée l?évolution des tarifs proposés par les lauréats et les candidats, comparés
aux prix limites imposés par les appels d?offres. Les graphiques affichés ici sont reliés aux courbes
d?offres de la partie 2.2.1 que le lecteur peut visualiser pour avoir une meilleure idée de la répartition
des offres candidates. Ici, le tarif plafond a été pris comme maximum des tarifs plafonds de l?ensemble
des appels d?offres : la famille 3 de l?appel d?offres solaire au sol (ombrières de parking 0,5 ? 10 MWc).
Figure 150 - Evolution des tarifs des appels d?offres TN
Les tarifs moyens des lauréats et candidats ne subissent pas d?évolution importante au fil des périodes
de l?appel d?offres TN. Le tarif moyen des lauréats augmente entre les périodes 1 et 2, pour se
rapprocher du tarif moyen des candidats. Cela s?explique par divers facteurs liés à leur construction, déjà
traités en partie 1.1.
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5 Annexe TN : Comparaison avec les appels d?offres
réels
La comparaison avec les appels d?offres réels est nécessairement imparfaite, puisque l?on considère ici
que les offres déposées par les candidats dans le cadre d?appels d?offres TN auraient été les mêmes que
les offres déposées dans le cadre des appels d?offres spécifiques. En particulier, le haut niveau
d?incertitude relatif aux filières les moins susceptibles d?être retenues à l?issue d?une telle procédure
d?appel d?offres aurait pu conduire à ce que moins d?offres soient soumises dans ces technologies et/ou
que les offres des filières plus susceptibles d?être retenues cherchent à s?aligner sur les niveaux de prix
des autres filières. Par conséquent, la pression concurrentielle au sein d?appels d?offres
technologiquement neutres aurait pu être inférieure à ce qui est modélisé ici.
5.1 Dans quelle mesure la sous-souscription aurait-elle été évitée si
des appels d'offres moins étroits et non spécifiques à une
technologie donnée avaient été utilisés ?
Figure 151 - comparaison des puissances lauréates de l?appel d?offres TN et des appels d?offres réels
En supposant que les offres soient les mêmes que pour les appels d?offres effectivement réalisés, la
puissance offerte par les candidats des appels d?offres TN est toujours suffisante pour attribuer
l?intégralité de la puissance appelée, ce qui n?est pas le cas pour les appels d?offres réels. Comme le
montre le tableau ci-dessous, dans les appels d?offres réels à 13 reprises la puissance lauréate à la
puissance appelée, faute de candidats éligibles. Sur les périodes étudiées, en décloisonnant les
candidatures aux différents appels d?offres de technologies différentes, les appels d?offres TN auraient
permis de pallier le problème de sous-souscription des appels d?offres réels. Ce constat doit être nuancé
par les hypothèses de construction des appels d?offres TN, et en particulier le fait que les porteurs de
projets auraient répondu de la même façon à un appel d?offres TN qu?à un appel d?offres réel. En
contrepartie, cela peut entraîner un surcoût pour l?État, lorsque des projets plus chers sont retenus (par
exemple en période 2, cf. 5.4 et 5.5).
Ainsi, sur les deuxième et troisième périodes de l?appel d?offres TN, la puissance attribuée lors de l?appel
d?offres TN est supérieure à la somme des puissances lauréate des appels d?offres réels constituant ces
deux périodes TN.
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A l?inverse, sur la première période TN, la puissance attribuée lors de l?appel d?offres TN est légèrement
inférieure à la somme des puissances attribuées lors des appels d?offres réels qui composent la première
période TN. Ceci est explicable par le règlement des appels d?offres, qui stipule que les candidats sont
retenus jusqu?à ce que la puissance attribuée dépasse la puissance appelée. Pour chaque appel d?offres
lorsque la puissance appelée est atteinte, la puissance attribuée dépasse donc légèrement la puissance
appelée.
Appel d?offres
Période
TN
Période
réelle
Famille
Puissance
appelée
Puissance
lauréate
Solaire au sol
Période 1
Période 1 500 534,8
Période 2 500 507,6
Période 3 500 507,6
Période 2
Période 4
F1 (5 - 30 MWc) 450 453,5
F2 (0,5 - 5 MWc) 200 193,5
F3 (Ombrières de parking) 70 70,8
Période 5 850 855,2
Période 3
Période 6 850 856,6
Période 7
F1 (5 - 30 MWc) 550 368,9
F2 (0,5 - 5 MWc) 230 231,7
F3 (Ombrières de parking) 70 48,9
Solaire sur
bâtiment
Période 1
Période 1 150 150,3
Période 2 150 151,9
Période 3 150 159,1
Période 2
Période 4 200 203,2
Période 5 225 231,4
Période 6
F1 (100 - 500 kWc) 150 60,0
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 52,1
Période 3
Période 7
F1 (100 - 500 kWc) 150 95,9
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 111,4
Période 8
F1 (100 - 500 kWc) 150 63,0
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 64,4
Période 9
F1 (100 - 500 kWc) 150 78,2
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 69,1
AO mixte Période 2 Période 1 200 202,5
Eolien
Période 1 Période 1 500 508,4
Période 2 Période 2 500 133,5
Période 3
Période 3 500 516,4
Période 4 500 575,8
Période 5 630 637,0
Hydroélectricité Période 1 Période 1 60 29,2
Tableau 7 - puissances appelées et puissances attribuées [MW] des appels d?offres réels
Période 1 Période 2 Période 3
Nombre d'appels d'offres réels qui
ont atteint la puissance appelée
16 9 7
Somme des excédents de
puissances attribuées
69,8 MW 26,8 MW
116,4
MW
Nombre d'appels d'offres réels
sous-souscrits
5 5 8
Somme des déficits de puissances
attribuées
30,8 MW 566 MW 620 MW
Différence entre la puissance
appelée et la puissance attribuée
39,0 MW -539 MW -504 MW
Tableau 8 - excédents et déficits de puissances attribuées aux appels d?offres réels
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Pour les appels d?offres réels qui constituent la première période TN, à 16 reprises (pour chaque
famille/période) la puissance appelée a été atteinte. Les seize projets frontières induisent une puissance
attribuée supérieure de 69,8 MW à la puissance appelée. Seules les cinq familles de l?appel d?offres
hydraulique n?ont pas atteint la puissance appelée et totalisent un déficit de puissance de 30,8 MW. Au
total, la puissance attribuée à l?ensemble des appels d?offres réels qui composent la première période
de l?appel d?offres TN est supérieure de 39 MW à la puissance appelée.
Période 1 Période 2 Période 3
Nombre d'appels d'offres TN qui
ont atteint la puissance appelée
1 1 1
Somme des excédents de
puissances attribuées
8,2 MW 0,2 MW 1,6 MW
Nombre d'appels d'offres TN sous-
souscrits
0 0 0
Somme des déficits de puissances
attribuées
0 MW 0 MW 0 MW
Différence entre la puissance
appelée et la puissance attribuée
8,2 0,2 1,6
Tableau 9 - excédents et déficits de puissances attribuées aux différentes périodes de l?appel d?offres TN
La puissance appelée est atteinte pour les trois périodes étudiées de l?appel d?offres TN. De plus,
chacune des trois périodes ne comporte qu?un seul projet frontière (projet qui permet de dépasser la
puissance appelée). L?excédent de puissance attribuée est donc bien plus faible que pour les appels
d?offres réels, expliquant l?écart des puissances attribuées sur la première période.
5.2 Technologies
5.2.1 Quelles technologies sont avantagées par l?appel d?offres TN par rapport
aux appels d?offres réels ?
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Projets entrants et sortants
Figure 152 - puissances entrantes et sortantes par technologie
La figure ci-dessus permet de comparer pour chaque technologique et chaque période les puissances
entrantes (c?est-à-dire les projets non-lauréats des appels d?offres réels et lauréats de l?appel d?offres
TN) et sortantes (c?est-à-dire les projets lauréats des appels d?offres réels et non-lauréats de l?appel
d?offres TN). Sur l?ensemble des périodes, les évolutions entre appels d?offres réels et TN sont les
suivantes :
- la puissance des projets solaires sur bâtiment diminue de 55% ;
- les puissances des projets solaires au sol et éoliens augmentent respectivement de 1239 MW et
495 MW, soit des augmentations de 264% et 21% ;
- la puissance des projets hydroélectriques diminue de 100%, aucun projet hydroélectrique
n?étant retenu dans l?appel d?offres TN.
Pour les technologies solaires au sol et éoliennes, bien que le solde de puissance soit globalement positif,
les puissances sortantes sont tout de même non-nulles. Pour le solaire au sol, ceci s?explique par la
disparité entre les trois familles qui composent l?appel d?offres réel. En effet, la troisième famille de
l?appel d?offres solaire au sol (centrales sur ombrières) est bien plus chère que les deux premières
familles. Les tarifs de référence des centrales sur ombrières est plus proche des tarifs de références des
projets solaires sur bâtiments que des tarifs de références des projets des deux premières familles de
l?appel d?offres solaire au sol.
Les projets éoliens sortants de l?appel d?offres TN sont expliqués par la concurrence imposée par le haut
niveau de participation des projets solaires sur la première période, visible sur la Figure 141.
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Si le solde est globalement négatif pour la filière solaire sur bâtiment, certains projets de cette
technologie non-lauréats de l?appel d?offres réel remportent l?appel d?offres TN en particulier sur la
période 2 TN. Ceci s?explique le faible écart entre les puissances appelées et les puissances candidates,
bien visible sur la Figure 142 . Les difficultés règlementaires de la filière éolienne lors de cette seconde
période expliquent la faible puissance offerte éolienne. Pour attribuer l?intégralité de la puissance
appelée, il a donc été nécessaire de prendre des projets solaires sur bâtiments, plus chers.
5.2.2 Comment le nombre de projets lauréats évolue-t-il par rapport aux appels
d?offres réels ?
Figure 153 - évolution du nombre de projets lauréats des appels d?offres réels de de l?appel d?offres TN au fil des périodes
Le nombre de projets lauréats est bien plus faible pour les appels d?offres TN que pour les appels d?offres
réels, les appels d?offres TN favorisant les technologies éoliennes et solaires au sol, au détriment de la
technologie solaire sur bâtiments ayant une puissance moyenne bien plus faible, ce qui fait chuter le
nombre de projets lauréats.
Eolien
Appel d'offres
mixte
Solaire au
sol
Hydroélectricité
Solaire sur
bâtiment
22 11 6,6 1,7 0,53
Tableau 10 - Puissance moyenne des projets candidats par technologie [MW]
5.2.3 Comment le niveau de compétition évolue-t-il par rapport aux appels
d?offres réels ?
Les données des entreprises des projets lauréats de l?appel d?offres TN et non-lauréats des appels
d?offres réels n?étant pas disponibles, l?évolution du niveau de concurrence entre les entreprises et de
la concentration de marché n?est pas étudiée.
Néanmoins, la diminution des puissances remportées par les projets solaires sur bâtiment aux bénéfices
de projets solaires au sol et éoliens laissent penser que le marché serait plus concentré avec un appel
d?offres TN qu?avec les appels d?offres réels, leur marché propre étant plus concentré comme le montre
l?indice de Herfindahl-Hirschmann (HHI) calculé sur les lauréats des appels d?offres réels.
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
Période 1 Période 2 Période 3
N
o
m
b
re
d
?in
st
al
la
ti
o
n
s
Candidats
Lauréat (réel)
Lauréats (TN)
Solaire au sol Eolien Solaire sur bâtiment
709 557 207
Tableau 11 - Comparaison des HHI (calculé des lauréats des appels d?offres réels pour les différentes technologies
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Ainsi, les entreprises spécifiques au solaire sur bâtiment, souvent spécialisées dans ce secteur et de
petite taille auraient été largement impactées par le passage à un appel d?offres TN, en particulier sur la
période 2. La diminution observée du nombre de projets lauréats (partie 5.2.2) va dans le même sens.
5.3 Comment la quantité d?électricité produite évolue-t-elle par rapport
aux appels d?offres réels ?
Figure 154 - comparaison de la production d?électricité des projets lauréats des appels d?offres réels et de l?appel d?offres
TN
La production totale d?électricité des projets lauréats de l?appel d?offres TN est estimée à 13,0 TWh/an,
soit une augmentation de 10,5% par rapport aux appels d?offres réels, avec une disparité importante
entre les périodes.
La production annuelle d?électricité peut être décomposée en deux facteurs :
- la puissance installée (en MW) dont la comparaison entre les appels d?offres réels et l?appel
d?offres TN est étudiée à la partie 5.1 ;
- la disponibilité (en heures pleines équivalentes ou MWh produit/MW installé).
Pour les projets éoliens et hydrauliques, les disponibilités correspondent aux disponibilités moyennes
sur l?ensemble des parcs respectifs observées sur les données de l?année 2017. Pour les projets solaires,
elle correspond à la disponibilité moyenne sur l?ensemble du parc solaire observée sur les données de
l?année 2017, corrigé par l?ensoleillement de chaque projet.
A titre illustratif, une installation éolienne produire en moyenne environ 40% d?électricité de plus qu?une
installation solaire de même puissance.
Technologie
Disponibilité moyenne pondérée par
la puissance (heures pleines/an)
Solaire au sol 1155
Solaire sur bâtiment 1243
Eolien 1777
Hydroélectricité 3275
Tableau 12 : disponibilité moyenne des installations lauréates par technologie
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La première période TN est favorable au solaire au sol, au détriment de toutes les autres technologies.
La disponibilité moyenne diminue donc. En revanche, pour les deux autres périodes, le transfert de
puissances attribuées à des projets solaires dans les appels d?offres réels vers des projets éoliens dans
l?appel d?offres TN tend à faire augmenter la disponibilité moyenne des projets.
5.4 Tarif moyen de référence et coût moyen de l?électricité pour l?Etat
L?appel d?offres technologiquement neutre permet d?uniformiser les tarifs frontières des différentes
technologies. Sur le graphique ci-dessous sont représentés les tarifs et puissances lauréates des
différents appels d?offres réels. La hauteur des rectangles représente la plage des tarifs de référence des
lauréats réels et la largeur des rectangles la puissance lauréate.
Appels
d?offres réels
Appel d?offres TN Variation relative
Période 1 1339 1245 -6,99%
Période 2 1197 1224 2,29%
Période 3 1449 1507 3,97%
Tableau 13 : disponibilité moyenne des installations lauréates, par période TN
Variation de
puissance installée
Variation de disponibilité
moyenne des lauréats
Variation de production
d?électricité
Période 1 -1,21% -6,99% -8,1%
Période 2 22,0% 2,29% 24,8%
Période 3 10,1% 3,97% 14,5%
Tableau 14 : variations de puissance installée, disponibilité moyenne des lauréats et production d?électricité entre les
appels d?offres réels et l?appel d?offres TN
Figure 155 - comparaison des tarifs frontières de appels d?offres réels et de l?appel d?offres TN ? période 1
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Pour les premiers appels d?offres réels, le tarif frontière est inférieur au tarif frontière de l?appel d?offres
TN. Des projets candidats malheureux à ces appels d?offres réels sont donc lauréats de l?appel d?offres
TN. Pour les derniers appels d?offres réels, le tarif minimum des lauréats est supérieur au tarif frontière
de l?appel d?offres réel. Aucun projet candidat à ces appels d?offres réels n?est donc retenu pour l?appel
d?offres technologiquement neutre.
Pour les autres appels d?offres, une partie des projets lauréats de l?appel d?offres réel a proposé un tarif
de référence inférieur au tarif de référence de l?appel d?offres TN. Ces projets sont donc retenus pour
l?appel d?offres TN. Les autres projets (lauréats réels) ne sont pas retenus pour l?appel d?offres TN.
Simultanément, des projets non retenus pour les appels d?offres réels (car les critères extra-financiers
leurs étaient défavorables) sont retenus pour l?appel d?offres TN.
Figure 157 - comparaison des tarifs frontières de appels d?offres réels et de l?appel d?offres TN ? période 2
Figure 156 - comparaison des tarifs frontières de appels d?offres réels et de l?appel d?offres TN ? période 3
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Figure 158 - comparaison du coût moyen de l?électricité pour l?Etat pour l?appel d?offres TN et les appels d?offres réels
Sur l?ensemble des périodes, le coût moyen de l?électricité pour l?Etat décroît de 15,4%. On observe
néanmoins de grande disparité entre les trois périodes. En particulier, le coût moyen de l?électricité pour
l?Etat sur la deuxième période est plus élevé dans l?appel d?offres TN que dans les appels d?offres réels.
Ce résultat, contre-intuitif, est dû à la puissance plus importante attribuée lors de l?appel d?offres TN par
rapport aux appels d?offres réels. En effet, lors des appels d?offres réels, toute la puissance appelée n?a
pas été attribuée, faute de candidats. Lors de l?appel d?offres TN, toute la puissance appelée a bien été
attribuée. Pour cela, des candidats solaires sur bâtiments non-retenus pour les appels d?offres réels ont
été retenus pour l?appel d?offres TN.
Cout moyen de l?électricité
pour l?Etat (¤/MWh)
Appels d'offres
réels
Appel d'offres
technologiquement neutre
Différence
relative
Solaire au sol 22,71 20,97 -7,6%
Solaire sur bâtiments 48,55 38,25 -21,2%
Eolien 20,42 21,63 5,9%
La baisse du coût moyen pour l?Etat de l?électricité la plus importante concerne la technologie solaire
sur bâtiments. Cela est explicable par la baisse des volumes lauréats de l?appel d?offres TN par rapport
aux appels d?offres réels pour cette technologie. Similairement, le coût moyen de l?électricité éolienne
pour l?Etat est légèrement plus important dans l?appel d?offres TN que dans les appels d?offres réels, car
les puissances éoliennes lauréates de l?appel d?offres TN sont plus importantes. Des projets non-retenus
pour les appels d?offres réels (car plus chers que les autres projets éoliens) sont retenus dans l?appel
d?offres TN (en remplacement de projets solaires sur bâtiments). Cela fait augmenter le tarif moyen des
lauréats éoliens, et donc le coût moyen de l?électricité pour l?Etat.
Pour le solaire au sol, le tarif moyen des lauréats de l?appel d?offres TN est inférieur au tarif moyen des
lauréats réels, malgré des volumes plus importants. Ceci est explicable par la grande disparité entre les
trois familles solaires au sol : la troisième famille (ombrières de parking) et nettement plus chère que les
deux premières familles. En passant à un appel d?offres technologiquement neutre, le volume global de
lauréats solaire au sol augmente. Des projets des familles 1 et 2 non-retenus car trop chers sont retenus
(ce qui fait augmenter le tarif moyen des lauréats). Mais des lauréats réels solaires sur bâtiments sont
écartés de l?appel d?offres TN, ce qui fait diminuer le tarif moyen des lauréats et donc le coût moyen de
l?électricité pour l?Etat.
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Quelle est l?influence de la suppression des critères extra-
financiers ?
Figure 159 - comparaison du coût moyen de l?électricité pour l?Etat pour l?appel d?offres TN, les appels d?offres réels et des
appels d?offres technologiquement différenciés basé sur le seul critère du tarif de référence
L?objectif du graphique ci-dessus est d?évaluer la part de réduction du coût moyen de l?électricité pour
l?Etat imputable à la suppression des critères extra-financiers dans la notation et le classement des
offres, et la part imputable à la neutralité technologique des appels d?offres. Pour cela, des appels
d?offres technologiquement différenciés mais ne prenant en compte que le tarif de référence pour le
classement des offres, ont été simulés. Les appels sont subdivisés en périodes et familles, de la même
manière que pour les appels d?offres réels.
Le coût moyen de l?électricité pour l?Etat des appels d?offres technologiquement différenciés basés sur
le seul critère du prix est très proche du coût moyen de l?électricité des appels d?offres réels. L?économie
réalisée par l?Etat sur l?appel d?offres TN est donc bien imputable en majorité à la neutralité
technologique.
Cette économie traduit notamment le fait que les technologies les plus chères (hydroélectricité et PV
bâtiment) n?obtiennent que des volumes faibles ou nuls dans l?appel d?offres TN.
5.5 Coût total du dispositif pour l?Etat
Résultats généraux
Figure 160 - comparaison du coût pour l?Etat de l?appel d?offres TN et des appels d?offres réels
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Sur l?ensemble des périodes, le coût total pour l?Etat décroît de 6%. Cela représente une économie
annuelle de 19,5 M¤ pour l?Etat. La production annuelle croît de 10%. Il existe néanmoins de grandes
disparités entre les périodes.
Résultats par période
Figure 161 - montant des aides et production d?électricité pour la première période TN
Deux éléments sont notables sur la première période : la baisse du coût moyen de l?électricité pour l?Etat
particulièrement importante par rapport aux autres périodes et la baisse de production annuelle. Ces
deux phénomènes sont expliqués respectivement aux parties 5.4 et 5.3. Finalement, la baisse
importante du coût moyen de l?électricité pour l?Etat et la baisse de la production engendrent une baisse
très importante du coût total pour l?Etat (-41%).
Figure 162 - montant des aides et production d?électricité pour la deuxième période TN
Sur la deuxième période, le coût moyen de l?électricité pour l?Etat est légèrement plus élevé pour l?appel
d?offres TN que pour les appels d?offres réels. Ce résultat est étudié à la partie 5.4. Finalement, pour la
deuxième période, le coût total pour l?Etat de l?appel d?offres TN est nettement supérieur au coût total
pour l?Etat des appels d?offres réels. Cette augmentation est principalement due à l?augmentation de la
production annuelle.
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Figure 163 - montant des aides et production d?électricité pour la troisième période TN
Les résultats de la troisième période sont les plus proches des résultats globaux : la diminution du coût
moyen de l?électricité pour l?Etat et l?augmentation de la production se compensent pour donner un
coût total pour l?Etat relativement stable.
(ATTENTION: OPTION s projets
lauréats réels de la famille 1 n?auraient pas été lauréats et auraient été remplacé par d?autres projets.
La partie 8.1. étudie l?impact du seul critère carbone. Si la notation des offres n?avait pas pris en compte
de critère carbone, mais conservé les autres critères extra-financiers (note environnementale et note
de défrichement et d?autorisation d?urbanisme), la variation de projet moyenne n?aurait été que de 1,9%
en puissance pour la famille 1 et 3,6% en puissance pour la famille 2. La note environnementale et la
note de non-défrichement ont donc un impact bien plus important sur le classement des offres que la
note carbone. Ceci est explicable par le caractère binaire des notations environnementale et de non-
défrichement : à la différence des notes sur le tarif et le critère carbone, les projets se voient attribuer
pour les notes environnementales et de non-défrichement soit tous les points ou aucun.
L?écart type de la notation carbone est donc bien plus faible que l?écart-type de la notation
environnementale, malgré son coefficient plus faible dans la notation totale. Le tableau ci-dessous
présente les écart-types des différentes notations. Plus l?écart-type est important, plus le critère est
discriminant dans le classement des offres.
Tableau 1 ? Ecart-type des différentes composantes de la notation
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières de
parking 0,5 - 10 MWc)
Ecart-type de la note
sur le prix
11,5 12,9 10,0
Ecart-type de la note
environnementale
4,5 4,2 n.c.
Écart-type de la note
non-défrichement
1,8 0,9 n.c.
Ecart-type de la note
carbone
2,1 2,3 2,5
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Tableau 2 ? Pondération des critères pour la notation des projets solaires au sol
Critère
Familles 1 et 2
(période 1)
Familles 1 et 2
(périodes 2 à 8)
Famille 3
Prix (NP) 65 70 70
Impact carbone (NC) 18 21 30
Pertinence environnementale (NE) 9 9 -
Non-défrichement (ND) 4 - -
Détention de l?Autorisation
d?Urbanisme (NA)
4 - -
TOTAL 100 100 100
Coût des critères extra-financiers de la notation :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 - 10
MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
56,82 65,26 91,1
Tarif moyen des lauréats avec le
prix comme seul critère (¤/MWh)
56,11 64,62 90,9
Variation du tarif moyen -1,3% -1,0% -0,3%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(M¤/an)
2,3 1,0 0,13
Classer les offres uniquement sur le critère du prix permet de réduire de 0,3% à 1,3% le tarif moyen
pondéré des lauréats selon les familles. L?économie associée pour l?Etat serait de 3,5 M¤/an, soit 3% du
coût total estimé des appels d?offres solaires au sol pour l?Etat.
Pour les mêmes raisons que l?impact sur le classement des offres, ce surcoût est en grande partie
imputable aux critères environnementaux et de non-défrichement. Le critère carbone n?a qu?un impact
modéré sur le coût du dispositif pour l?Etat.
Bénéfices apportés par les critères extra-financiers de la notation :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 -
10 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
390 385 362,8
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec le prix comme
seul critère (kgeq CO2/kWc)
393 390 366,6
Variation de contenu carbone 0,8% 1,2% 1,0%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
8,6 6,3 1,8
Nombre Puissance [MW] Nombre Puissance [MW]
Projets lauréats réels avec notation
environnementale
115 1732 248 989 Non applicable
Projets lauréats avec le prix comme
seul critère avec notation
environnementale
85 1290 209 845 Non applicable
Variation de projets avec notation
environnementale
26% 26% 16% 15% Non applicable
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 57/161
Solaire sur bâtiment
Famille 1 (100 ? 500 kWc) Famille 2 (0,5 - 8 MWc)
Nombre Puissance [MW] Nombre Puissance [MW]
Critère supprimé Critère carbone Critère carbone
Projets lauréats réels 2616 731 321 759
Projets entrants 102 28 16 31
Projets sortants 102 28 13 36
Variation de projet moyenne 4% 4% 5% 4%
Pour le dispositif de soutien à l?énergie solaire sur bâtiment, le seul autre critère étant le critère carbone,
ne regarder que le prix revient à enlever ce critère. L?impact sur le classement des candidats est donc
moins important que pour l?appel d?offres solaire au sol, pour lequel les critères impactant étaient la
notation environnementale et la note de non-défrichement.
Coût du critère extra-financier de la notation :
Famille 1 (100 ? 500 kWc) Famille 2 (0,5 - 8 MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
94,19 83,91
Tarif moyen des lauréats avec le prix
comme seul critère (¤/MWh)
94,15 83,85
Variation du tarif moyen -0,04% -0,07%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(k¤/an)
33,9 52,9
Malgré un impact non-négligeable sur le classement des offres, l?impact du critère carbone sur le tarif
moyen des lauréats est minime pour les projets solaires sur bâtiments. Cela est dû au fait que les prix
des projets lauréats sont très rapprochés, ce qui fait que les projets lauréats à la frontière (proches du
dernier projet) peuvent aisément être déclassés pour être remplacés par des projets plus avantageux
en coût, mais moins avantageux en carbone.
Le coût total du critère carbone (seul critère extra-financier considéré dans la notation des offres solaires
sur bâtiments) est estimé à 86,8 k¤/an, soit 0,1% du coût total pour l?Etat de l?appel d?offres solaire sur
bâtiments.
Bénéfices apportés par le critère extra-financiers de la notation :
Famille 1 (100 ? 500 kWc) Famille 2 (0,5 - 8 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
359 348
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec le prix comme
seul critère (kgeq CO2/kWc)
362 351
Variation de contenu carbone 0,8% 0,9%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
2,02 2,32
Au global, la notation carbone permet d?éviter des émissions estimées à 4,34 kt CO2 sur la fabrication
des modules, et engendre un surcoût de 86,8 k¤/an sur 20 ans. Les émissions ainsi évitées ont donc un
coût moyen de 400¤/tCO2 pour l?Etat (calcul réalisé sans prendre en compte de taux d?actualisation). A
titre de comparaison, le coût pour l?Etat des émissions évitées par le critère carbone sur l?appel d?offres
solaire au sol est estimé à 167¤/tCO2.
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renouvelables électriques
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La partie 8.1. étudie l?impact du seul critère carbone sur la notation pour l?appel d?offres solaire au sol.
Il est ainsi possible de comparer l?impact de la notation carbone sur le classement pour l?appel d?offres
solaire sur bâtiments et solaire au sol. Le critère carbone apparait ainsi plus impactant pour la famille 3
de l?appel d?offres solaire au sol que pour l?appel d?offres solaire sur bâtiments (variation de projet
moyenne de 7,2% de la puissance totale), mais moins impactant pour les familles 1 et 2 de l?appel
d?offres solaire au sol (respectivement 0,2% et 2%) que pour l?appel d?offres solaire sur bâtiments.
Mix éolien solaire
Aucun changement sur le résultat de cet appel d?offres, puisque le prix était déjà le seul critère de choix.
Eolien
Aucun changement sur le résultat de cet appel d?offres, puisque le prix était déjà le seul critère de choix.
Biomasse
Pour le bois-énergie, sans critères autres que le prix, un projet aurait été lauréat en période 2, au
détriment d?un projet de 16 MW s?étant engagé à valoriser la chaleur fatale de ses fumées ou à respecter
des niveaux d?émissions de poussières ou des niveaux d?émissions de NOx inférieurs à un seuil
dépendant de leur puissance thermique.
Pour le biogaz, du fait du manque du nombre relativement faible de projets déposés, le seul critère
du prix n?aurait rien changé au classement (le seul candidat éliminé l?ayant été sur deux critères, sur
proposition du préfet et de la CRE).
Bois-énergie Biogaz
Nombre Puissance Nombre Puissance
Critères supprimés - Valorisation des fumées
- Qualité de l?air
- Valorisation des fumées
Projets lauréats réels 35 207 4 6
Projets entrants 1 12 0 0
Projets sortants 1 16 0 0
Variation de projet moyenne 3% 7% 0% 0%
Le tarif moyen des lauréats pondéré par la puissance baisse de 0,7% pour la famille bois-énergie en
supprimant les critères extra-financiers.
Hydroélectricité
Les capacités lauréates ont été strictement inférieures aux capacités appelées, plusieurs projets ayant
été éliminés pour non-respect des dispositions du cahier des charges. Ainsi, si le prix avait été le seul
critère (hors disqualifications), les lauréats à cet appel d?offres seraient restés les mêmes.
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renouvelables électriques
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2.3 Les impacts ont-ils varié entre les différentes catégories d'appel
d'offres ?
Les différentes catégories d?appel d?offres ont chacune leurs spécificités qui se déclinent selon les
familles (différence importante entre le bois-énergie et la méthanisation par exemple) et les périodes
(la période 2 de l?appel d?offres éolien par exemple). Ces différences sont mises en exergue dans chaque
question de ce rapport quand il est pertinent de le faire.
Concernant les impacts directs, il est expliqué en 2.1 en quoi la subvention est nécessaire à la rentabilité
des projets, et donc à l?augmentation de la production d?énergie renouvelable.
Dans le détail, des disparités existent :
- Au niveau du montant de l?aide (cf. 1.1).
- Au niveau de la participation de chaque appel d?offres (cf. 1.3). En particulier, il y a eu moins
de candidats éligibles que de puissance ouverte pour l?hydroélectricité, la méthanisation, et
l?éolien en deuxième période et les dernières périodes solaires sur bâtiments.
L?annexe du présent rapport étudie ce qui se serait passé en cas d?appels d?offres technologiquement
neutres, si les offres avaient été les mêmes que celles effectivement soumises.
Si l?on mettait tous les projets à égalité, on obtiendrait la courbe d?offres suivante :
Figure 58 - Courbe d'offre de l'ensemble des projets candidats, périodes et familles mélangées
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renouvelables électriques
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3 Impacts indirects
3.1 Impacts indirects positifs
3.1.1 Quel a été l'impact du projet sur les niveaux et les coûts des émissions de
CO2 ?
L?impact des projets sur les émissions de CO2 est évalué avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon
la méthodologie établie dans l?annexe 0. Pour chaque type de projet (le solaire regroupe les lauréats des
appels d?offres solaire au sol, solaire sur bâtiment et mixte éolien solaire), une situation de référence
correspondant à une reconstitution de l?année 2017 est comparée à une situation avec ces nouveaux
projets.
Le moyen évité dans les pays voisin est le moyen marginal de la situation de référence, déterminé à
partir du prix de l?électricité.
Figure 59 - Déplacement de production qu?induit chaque projet sur les autres filières de production
Les productions supplémentaires de chaque projet déplacent les productions des autres filières, en
France ou à l?étranger via plus d?export. « Gaz étranger » signifie que la production supplémentaire
induite par les projets renouvelables est exportée vers les pays voisins, dont le moyen marginal estimé
est au gaz. La production électrique ainsi évitée est une production à partir de gaz, dans les pays
frontaliers. Les émissions évitées sont ainsi calculées.
Au total, la production supplémentaire induite par l?ajout de projets solaires est plus exportée que les
autres moyens. Près de la moitié de l?électricité exportée permet d?éviter une production à partir de
charbon. En d?autres termes, 1 MWh produit à partir d?une centrale solaire permet en moyenne d?éviter
0,36 MWh de production à partir de charbon (0,06 MWh en France et 0,30 MWh à l?étranger) et 0,39
MWh de production à partir de gaz (0,09 MWh en France et 0,30 MWh à l?étranger).
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Figure 60 - Emissions de CO2 évitées par MWh produit pour chaque projet renouvelable
La filière solaire permet d?éviter le plus d?émissions par MWh produit. Cela est dû à la substitution à la
production à partir de charbon, principalement à l?étranger. L?éolien est la technologie qui substitue le
moins de charbon, et donc logiquement la technologie au taux d?émissions évitées le plus faible.
Les chiffres présentés ici changent par rapport au précédent rapport (émissions moyennes évitées de
0,46 tCO2/MWh pour le solaire, contre 0,40 tCO2/MWh dans le précédent rapport, et 0,38 tCO2/MWh
pour l?éolien, contre 0,43 dans le précédent rapport). Ceci est expliqué par un changement
méthodologique de la détermination du moyen marginal à l?étranger. La nouvelle méthodologie est
décrite en annexe.
En revanche, les filières étant rémunérées différemment, les aides de l?Etat par tonne de CO2 évitée sont
variables suivant les technologies comme le montre la Figure 61 (aides calculées à partir des coûts pour
l?Etat en ¤/MWh représentés sur la Figure 2).
Figure 61 - Aide de l'Etat par tonne de CO2 évitée
Le solaire au sol et l?éolien présentent les coûts pour l?Etat des émissions évitées les plus faibles.
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Figure 62 - Aide de l'État par tonne de CO2 évitée, par période
La Figure 61 ne prend pas en compte la production de chaleur par la filière bois-énergie. Avec le même
raisonnement que celui développé en 1.1, les aides d?Etat permettent en fait de produire environ 4,1
MWh thermique par MWh électrique. En supposant que la chaleur produite par la filière bois-énergie
permette d?économiser 0,098 tCO2/MWh10, la valeur économisée pour les projets bois-énergie passe de
0,42 tCO2/MWh électrique à 0,82tCO2/MWh électrique, et le coût pour l?Etat (en incluant le biogaz qui
ne représente que 4% de la puissance donc a une influence mineure sur ce résultat) passe de 179,2
¤/tCO2 à 92,0 ¤/tCO2.
Tous les résultats présentés ci-dessus ont été calculés avec les séries temporelles de demande, de
production des énergies renouvelables intermittentes et des disponibilités restantes sur les
interconnexions de l?année 2017. Ces résultats sont sensibles à l?année considérée. En effet, les
émissions moyennes évitées par les renouvelables dépendent de la corrélation entre leur production et
les différents moyens marginaux (principalement déterminés par la demande).
De plus, les taux d?émissions des différents moyens de production ne suivent pas le merit-order
économique (charbon plus compétitif que gaz). Le moyen marginal n?est donc pas forcément le moyen
de production le plus carboné en service. Par exemple, les émissions évitées peuvent être importantes
en cas de demande relativement faible, où le moyen marginal est le charbon. Ce constat pourra changer
en fonction de l?évolution des prix du carbone en Europe.
3.1.2 Comment le soutien aux énergies a-t-il évolué en termes de production et
de consommation d'énergie ?
L?impact des projets est estimé avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid, selon la méthodologie établie
dans l?annexe 0.
La production des nouvelles installations lauréates remplace 5,1 TWh qui auraient été produits par
d?autres technologies, et ajoute 8,1 TWh de production nette qui est donc exportée, toutes choses
égales par ailleurs. Une comparaison entre la situation de référence et le contexte comportant tous les
10 Emissions de CO2 moyennes calculées à l?aide d?un benchmark de 655 réseaux de chaleur en France.
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renouvelables électriques
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projets lauréats ajoutés (cf. 11.3) simultanément donne les variations de production annuelle par filière,
présentées en Figure 63.
Figure 63 - Variation de production annuelle en GWh liée à l'ajout de projets lauréats
La production des filières thermiques françaises est impactée à la baisse. Les variations relatives de
production annuelle sur ces filières sont présentées dans le tableau suivant :
CCGT Charbon Nucléaire
Ecart relatif de
production
-20,6% -7,25% -0,63%
La filière CCGT étant moins appelée que les filières nucléaire et charbon dans la situation de référence,
les 1,2 TWh de production évités impactent plus fortement l?écart de production relatif lié à l?ajout de
tous les projets lauréats.
En 2017, la part des différentes filières dans la consommation finale brute d?électricité est donnée par
la Figure 64. L?énergie solaire gagne presque 1 point de pourcentage dans la part de la consommation
finale en diminuant les parts des filières thermiques non renouvelables. La France étant exportatrice, la
somme des pourcentages dépasse 100%. La filière gaz représentée ci-dessous inclut tous les types de
centrales gaz, dont les cogénérations (pas seulement les CCGT).
Figure 64 - Part des principales filières de production dans la consommation finale brute d'électricité
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 64/161
3.1.3 Combien d'emplois ont été créés dans le secteur des fournisseurs ?
Il est trop tôt pour parler d?emplois créés à ce stade par les régimes d?aide objets de la présente
évaluation, puisque la plupart des installations sont en cours de développement, et l?ensemble des
périodes ne sont pas closes.
Néanmoins, au vu des puissances lauréates, il est possible d?estimer le nombre d?emplois créés dans les
années à venir. L?outil TETE11, développé par l?ADEME et Réseau Action-Climat France permet d?estimer
les emplois créés par les projets de transition énergétique en France. Le cadre de l?outil TETE est donc
plus large que la production d?électricité renouvelable. Il permet notamment également d?estimer les
emplois créés par les projets d?efficacité énergétique (rénovation énergétique des bâtiments,
changements d?équipements) et de transports. Tous les résultats présentés ci-dessous sont calculés à
partir de cet outil. Ces résultats sont conditionnés par la réalisation effective de tous les projets désignés
lauréats des appels d?offres passés.
Les projets sont regroupés en huit catégories de la façon suivante :
Tableau 3 ? capacités installées (MWe) par année et catégorie de l?outil TETE
Catégorie de
l?outil TETE
Appels d?offres et familles
correspondantes
2018 2019 2020 2021 2022 2023
Eolien terrestre - AO éolien 508 133 1092 637
PV au sol - AO solaire au sol, familles 1 et 2
- AO mixte éolien/solaire (tous les
candidats étant des projets
solaires)
1331 1640 794 601
PV grandes toitures - AO solaire au sol, famille 3
(ombrières de parking)
- AO solaire sur bâtiment, famille 2
(0,5 ? 8 MWc)
75 476 430 205 49
PV petites toitures - AO solaire sur bâtiment, famille 1
(100 ? 500 kWc)
75 258 257 141
Petite hydraulique - AO hydraulique 29
Chauffage au bois
industrie tertiaire et
réseaux de chaleur
- AO bioénergies, famille 1 (bois-
énergie) 65 70 72
Méthanisation
agricole centralisée :
cogénération
- AO bioénergies, famille 2
(biogaz) : installations de moins de
1 MWe
1,3
Méthanisation
agricole centralisée :
cogénération
- AO bioénergies, famille 2
(biogaz) : installations de plus de 1
MWe
3,58 1,59
L?année d?installation a été estimée du délai d?installation prévu pour chaque appel d?offres (cf. 1.7.2).
Pour un projet éolien par exemple, le délai de réalisation est de 36 mois. La première période s?est
déroulée en 2017. L?hypothèse prise est donc que l?installation des projets lauréats de la première
période éolienne aura lieu en 2020. Les emplois créés par les projets des appels d?offres à venir ne sont
pas comptabilisés ici.
Les résultats issus de TETE sont les suivants :
11 Méthodologie adaptée de Ademe & Réseau Action-Climat France : outil « Transition écologique
territoire emploi » (TETE), www.territoires-emplois.org, version n°2.1.9
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renouvelables électriques
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Figure 65 ? Emplois créés par les projets lauréats des appels d?offres étudiés
Figure 66 ? Emplois créés sur la construction des installations (à gauche) et de maintenance des installations (à droite)
Figure 67 ? Part d?emplois créés par chaque filière sur l?ensemble des années
Les projets lauréats des appels d?offres étudiés devraient générer en moyenne seize-mille emplois par
an sur la période de construction des projets (2019-2023), puis autour de 2700 emplois par ans sur la
période 2024-2040, pour la maintenance des installations.
Les deux années qui génèrent le plus d?emploi sont 2020 (principalement par le solaire au sol) et 2022
(principalement par l?éolien). Sur l?ensemble des années, la filière solaire est responsable de 63% des
créations d?emplois et la filière éolienne de 27% des créations d?emplois.
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renouvelables électriques
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Figure 68 ? Emplois créés par énergie produite pour les différentes filières
La filière la plus créatrice d?emplois par rapport à l?énergie produite et la filière biogaz, grâce au besoin
de main d?oeuvre sur le cycle d?exploitation des installations plus important que pour les autres filières.
A l?inverse, la filière bois-énergie est la moins créatrice d?emplois, en raison du besoin nul de main
d?oeuvre sur le cycle d?exploitation (hypothèse de l?outil TETE). Pour les différentes filières solaires, les
installations de grande puissance sont créatrices de plus d?emplois que les installations de petite
puissance. Globalement, les filières pour lesquelles le coût pour l?Etat de l?électricité produite est le plus
élevé sont aussi les filières les plus créatrices d?emplois par énergie produite.
Figure 69 - Emplois créés par million d?euros de soutien public pour les différentes filières
On observe tout de même des disparités importantes entre les filières sur les retombées en termes
d?emplois du soutien public. Ainsi, un million d?euros dépensés par l?Etat en soutien de la filière solaire
au sol permettra en moyenne de créer 18 ETP, contre 3,9 dans la filière bois-énergie.
Historique général
A titre indicatif sont restitués ici les résultats tirés d?un rapport de l?ADEME et IN NUMERI de juillet
201712 portant sur les différents secteurs des énergies renouvelables entre 2006 et 2016 (les chiffres
2015 et 2016 étant souvent des conclusions semi-définitives ou estimées). Cette étude donne
notamment l?ensemble des équivalents temps plein (ETP) sur toutes les filières.
12 ADEME et d?IN NUMERI : Marché et emplois dans le domaine des énergies renouvelables, Situation 2013-2015
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/rapport_enr_2016.pdf
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renouvelables électriques
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Figure 70 - ETP par filière renouvelable concernée, estimations ADEME - IN NUMERI
On note le « boom » du solaire entre 2008 et 2011 (2008 est par ailleurs l?année de création de beaucoup
d?entreprises dans le solaire, cf. 1.5.2) qui s?est considérablement réduit entre 2011 et 2012. Depuis, les
secteurs stagnent en termes d?ETP, mais le rapport note un rééquilibrage des poids des filières de
production d?électricité, avec l?éolien qui prend le devant en termes d?ETP et de marché sur le solaire
photovoltaïque.
Historique solaire photovoltaïque
Sont distingués plusieurs types d?équivalent temps plein dans cette filière :
Figure 71 - ETP dans la filière photovoltaïque, estimations ADEME - IN NUMERI
Ainsi, les emplois liés à la maintenance et la production d?énergie augmentent au fur et à mesure que
de nouveaux parcs sont installés, mais la filière de la construction/installation, de la fabrication
d?équipements ou des études n?a cessé de diminuer depuis 2011.
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Historique éolien terrestre
Figure 72 - ETP dans la filière de l'éolien terrestre, estimations ADEME - IN NUMERI
Là encore, les emplois liés à la maintenance et la vente d?énergie augmentent au fur et à mesure que le
parc grandit. Contrairement au solaire photovoltaïque, les différentes sources d?emplois augmentent
globalement, à l?exception de la fabrication des équipements liés aux exportations.
Historique hydro-électricité
Figure 73 - ETP dans la filière de l?hydro électricité, estimations ADEME - IN NUMERI
Le parc hydroélectrique de la France étant ancien et fonctionnel, ce sont les emplois liés à la
maintenance et la vente d?énergie qui représentent la plupart des emplois de la filière. Ce type d?activité
est en augmentation, avec notamment la construction et l?installation d?équipements.
Historique bois-énergie (secteur collectif industriel et
tertiaire)
On note que cette filière comprend aussi les installations de chauffage pur, et non uniquement de
cogénération comme celles indiquées par l?appel d?offres. Ne sont regardés ici que les chiffres pour les
secteurs industriels et tertiaires. Les emplois liés au bois domestique et à la construction de réseaux de
chaleurs (côté construction) ne sont pas étudiés ici.
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 69/161
Figure 74 - ETP dans la filière du bois-énergie (collectif), estimations ADEME - IN NUMERI
Là aussi, le parc existant est ancien et fonctionnel, c?est pourquoi les emplois liés à la maintenance et la
vente d?énergie représentent la plupart des emplois de la filière. Ce secteur est en augmentation, ainsi
que l?installation et la fabrication d?équipements sauf en 2016.
Historique biogaz
Figure 75 - ETP dans la filière biogaz, estimations ADEME - IN NUMERI
Cette filière est en expansion globale, avec notamment les emplois liés à la maintenance et la vente
d?énergie qui prennent le devant du fait de l?agrandissement du parc existant.
3.1.4 Le régime a-t-il accru la concurrence sur le marché de l'électricité ?
(production ? vente en gros/détail)
Production
La partie 1.5.2 donne la répartition des lauréats et montre le grand nombre d?entreprises candidates
pour chaque appel d?offres. La partie 3.2.4 précise le changement de position des grands bénéficiaires
du marché et la partie 3.2.5 montre que l?impact sur la production d?électricité des lauréats du régime
est relativement faible eu égard au parc électrique existant. Enfin, la partie 4 montre par des indices de
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Herfindahl-Hirschmann (HHI)13 que si la compétition diminue au fil des périodes, elle reste acceptable
pour les plus gros appels d?offres. Or, la partie 2.1 ayant montré que les appels d?offres sont l?unique
voie d?entrée dans la production d?électricité via les installations concernées par les appels d?offres
étudiés dans ce rapport, l?étude de la concurrence sur les lauréats est donc représentative des nouveaux
entrants via ces technologies sur le marché de la production. Par conséquent, comme le régime ne fait
pas apparaître un acteur en situation de monopole dans la branche des renouvelables, elle-même
largement minoritaire dans la production électrique française14, la concurrence sur la production
d?électricité n?a pas diminué, et a même cru au regard de toutes les nouvelles entreprises arrivant sur le
marché.
Marché de détail
Le marché de détail français s?est largement ouvert dans la dernière décennie, notamment par la
possibilité depuis juillet 2007 pour tous les consommateurs (y compris résidentiels), de choisir leur
fournisseur d?électricité. A cela s?ajoute la disparition des contrats aux tarifs réglementés de vente pour
les clients ayant souscrit à des puissances strictement supérieures à 36 kVA le premier janvier 2016.
L?observatoire des marchés de détail publie régulièrement des indicateurs pour mesurer la concurrence.
Les HHI mesurant la concentration des marchés sont restitués pour le 1er trimestre en 2016 et le 3ème en
2018 dans la Figure 76.
13 Cet indice mesure la concentration de marchés par la formule ??? = ? ??
2?
?=1 ou ?? est la part de marché
(comptée en point) de l?entreprise ? dans un marché de ? entreprises. Un HHI de 10 000 indique qu?une entreprise
possède tout le marché (monopole), un HHI de 0 qu?une infinité d?entreprises possèdent le marché.
14 D?après le bilan électrique 2017 de RTE, la production électrique française se divisait en 2017 en :
Nucléaire 71,6 % - thermique fossile 10,3% - hydraulique, 10,1% - éolien, 4,5% - solaire 1,7 % - Bio énergies 1,7 %
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renouvelables électriques
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Figure 76 - Indices HHI par segment au 1er trimestre 2016 (haut), 3ème trimestre 2018 (gauche) et au 4ème trimestre 2019
(Source : GRD, RTE ? Analyse : CRE)
Ainsi, pour la quasi-totalité des sites le HHI diminue, ce qui traduit un accroissement de la concurrence
sur le marché de détail. Le régime étudié dans ce rapport peut être lié indirectement à cette
augmentation de concurrence, car il aide à la construction de parcs renouvelables et ainsi permet
l?augmentation d?électricité proposée par les distributeurs non historiques (Enercoop typiquement) et
l?accroissement des capacités de certains groupes se positionnant sur ce marché (Total avec Total Spring
et Engie avec Elec Ajust par exemple).
Il est difficile de quantifier précisément l?impact du régime via l?attrait des offres d?électricité
renouvelables, car cette augmentation de concurrence provient aussi de l?ouverture du marché qui n?est
pas terminée. La part des fournisseurs alternatifs des sites résidentiels (environ un tiers de la
consommation totale) n?était que de 15,5% fin 2017, quand bien même leurs offres sont plus
avantageuses pour le consommateur.
Marché de gros
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renouvelables électriques
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Figure 77 ? HHI de livraisons sur le marché de gros, 1er trimestre 2016 (haut), 2ème trimestre 2018 (gauche) et 2ème trimestre
2019 (droite) (sources : RTE, EPEX SPOT, EEX Derivatives, Courtiers ? Analyse : CRE)
La Figure 77 est extraite d?observatoires de l?état du marché de gros publiés tous les trimestres par la
CRE. Elle montre que la diminution de concurrence est cette fois bien moins nette que pour le marché
de détail, hormis pour les ventes en bourse en comptant EDF avec des augmentations entre les
trimestres 2018 et 2019. Le régime influence le marché de gros en permettant l?augmentation des
capacités électriques de fournisseurs alternatifs à EDF (qui est ici très influent dans les ventes en Bourse,
mais ne profite pas du tout du régime, comparé aux acteurs plus actifs tels Engie, cf. 3.2.4).
3.1.5 Le programme a-t-il favorisé le développement de nouvelles technologies
?
Les programmes évalués n?ont pas pour objectif premier de favoriser le développement de nouvelles
technologies, contrairement à l?appel d?offres portant sur la réalisation et l?exploitation d?installations
de production d?électricité innovantes à partir de l?énergie solaire, lancé en 2017 par exemple, ou
l?ancien appel d?offres solaire CRE 3 de 2014 qui notait sur ce critère.
L?analyse détaillée des technologies mises en oeuvre n?a pas été réalisée dans le cadre de ce rapport, ce
qui ne permet pas d?évaluer les évolutions technologiques apportées.
On observe certaines tendances pour les appels d?offres suivants :
Solaire
L?analyse des technologies déclarées par les projets lauréats laisse entrevoir une tendance assez claire
sur les différentes familles : la part de cellules monocristallines (légèrement plus performantes) est plus
élevée sur les familles des installations de petite taille. Elle est ainsi de moins de 50% pour les lauréats
solaires de l?appel d?offres mixte éolien/solaire et de plus de 80% pour les ombrières sur parking et les
projets solaires sur bâtiments. Pour les projets sur bâtiments, les technologies utilisées sont très
similaires sur les deux familles.
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Figure 78 - Technologies utilisées pour les modules des différents appels d?offres solaires, classés par famille
On ne note en revanche aucune évolution temporelle prononcée au fil des périodes.
Figure 79 - Evolution au fil des périodes des technologies utilisées pour les modules des projets solaires au sol
Figure 80 - Evolution au fil des périodes des technologies utilisées pour les modules des projets solaires sur bâtiments
Concernant le rendement des modules, aucune évolution significative n?est non plus remarquable au fil
des périodes. Pour l?appel d?offres solaire au sol, le rendement moyen suit les évolutions de part des
différentes technologies décrites ci-dessus.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
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Figure 81 - Evolution au fil des périodes du rendement nominal moyen des installations solaires au sol
Figure 82 - Evolution au fil des périodes du rendement nominal moyen des installations solaires sur bâtiments
Concernant les dispositifs de suivi du soleil, la part de puissance lauréate équipée d?un tel dispositif varie
fortement au fil des périodes. Il est en moyenne plus élevé pour la famille 1 (5 - 30 MWc) que la famille
2 (0,5 ? 5 MWc). Aucune tendance au fil des périodes n?est clairement observable.
Figure 83 - Puissance lauréate ayant déclaré avoir un traqueur solaire
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De plus, aucun dispositif de stockage de l?énergie n?a été pris pour les offres solaires. En effet, la
production étant injectée sur le réseau (donc pas d?autoconsommation, qui est l?objet d?autres appels
d?offres) sans phénomène de cannibalisation (la part d?électricité renouvelable étant trop faible en
France pour cela), les porteurs de projets n?ont aucune incitation économique à le faire.
Enfin, les porteurs de projets des centrales photovoltaïques solaires au sol pouvaient indiquer l?usage
d?« autres technologies », or aucun lauréat ne l?a fait.
Eolien
Sur les projets éoliens, on ne note aucune évolution technologique claire au fil des périodes non-plus.
La période 2 présente un diamètre moyen de rotor et une puissance unitaire moyenne plus faible que
les autres périodes. La période présentant la moyenne la plus élevée est la 4e période.
Figure 84 - Evolution au fil des périodes du diamètre de rotor des éoliennes lauréates
3.2 Impacts indirects négatifs
3.2.1 Y a-t-il eu un impact sur les investissements nécessaires pour assurer la
stabilité du réseau ?
Concernant les appels d?offres pour la biomasse et l'hydroélectricité, les installations sont plutôt des
stabilisateurs du réseau, car pilotables et prévisibles. Pour l'éolien et le solaire, qui produisent une
énergie intermittente, la question est pertinente.
A ce sujet, l?étude "Getting Wind and Sun onto the Grid" de l'AIE (2017) distingue six phases d?intégration
des sources d?énergies renouvelables variables dans un pays. La première phase concerne les pays dont
la production provenant de ces sources est inférieure à 3%, auquel cas ces sources n?impactent pas le
réseau électrique global. La France est plutôt à ranger dans la deuxième phase, comprenant les pays
produisant entre 3 et 15 % d?électricité à partir de ces sources : la part de renouvelable électrique
intermittent en 2017 était de 6,2 %, et ce chiffre montera à 8,4 % avec les lauréats, voire à 8,9 % avec
l?intégralité de la puissance appelée (y compris les périodes encore non finies). Les recommandations
pour ces pays sont :
- S?assurer d?un bon code de réseau national
- S?assurer d?une bonne communication des données des centrales intermittentes,
notamment pour faire de la prédiction de production et contrôler correctement la centrale
- S?assurer d?avoir un réseau de transport satisfaisant
- Minimiser l?impact sur le réseau des centrales intermittentes en les diffusant
géographiquement et en s?assurant d?un bon mix énergétique
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Avec les Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables, les gestionnaires
de réseau de transport et de distribution ont évalué les coûts de renforcement réseau nécessaires pour
l?intégration des énergies renouvelables (principalement éolien et solaire) pour chaque région française.
Ces coûts sont portés par les producteurs renouvelables (via le paiement d?une quote-part variant
suivant les régions) et donc pris en compte dans l?analyse économique de ce rapport.
Au-delà des renforcements réseau, le développement de services système supplémentaires (inertie,
fourniture de puissance réactive supplémentaire, etc.) n?est pas une priorité en phase 2 et ne le devient
qu?en phase 4 selon l?étude de l?AIE, quand l?énergie renouvelable avec électronique de puissance
(solaire et éolien) peut fournir la forte majorité de la consommation lors des périodes de faible
demande. A titre d?exemple, l?Allemagne (26,4% de la production en éolien + solaire en 2017), n?est
même pas en phase 4 mais en phase 3.
Enfin, la France fait partie du réseau Européen d?électricité, ce qui lui donne un autre outil via les
importations ou exportations pour garantir la stabilité de son réseau. Cet aspect n?est pas pris en compte
dans l?étude de l?AIE, qui se concentre sur les pays isolés.
Au vu de ces réflexions, les différents appels d?offres étudiés ne devraient pas demander
d?investissements particuliers pour assurer la stabilité du réseau. La question devra en revanche se
reposer quand la part d?électricité variable renouvelable atteindra des proportions significatives de la
production électrique française.
RTE (Réseau de Transport d?Electricité), l?opérateur du réseau de transport français, prévoit des
investissements conséquents pour soutenir la PPE et la transition énergétique française, mais à court
terme les surcoûts portent essentiellement sur l?intégration du réseau en mer et non sur une
stabilisation du réseau liée aux dispositifs étudiés dans ce rapport.
Figure 85 - Estimation des dépenses d?investissement sur le réseau public de transport d?ici 2035 (scénario PPE ? trajectoire
de référence du SDDR15)
15 Schéma décennal de développement du réseau, édition 2019, RTE
https://www.rte-france.com/sites/default/files/sddr2019_synthese_1_1.pdf
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3.2.2 Y a-t-il eu un effet négatif sur les utilisateurs alternatifs des mêmes
ressources (ex. Biomasse) ?
Sont traitées ici les problématiques de concurrence d'usage sur les ressources disponibles dans le cadre
des appels d?offres biomasse, hydroélectricité et solaire au sol, les ressources portant sur le solaire sur
bâtiment et l?éolien étant principalement des ressources foncières qui ne semblent pas pertinentes dans
le cadre de cette évaluation.
Solaire au sol
Les installations solaires au sol peuvent être en concurrence avec l?utilisation des sols pour l?agriculture
ou avec des espaces naturels. Cependant, les critères de l?appel d?offres permettent d?éviter les effets
négatifs sur les terrains naturels ou agricoles, en particulier grâce à des conditions d?implantations (point
2.6 du cahier des charges des appels d?offres) limitant les implantations potentielles à des zones
précises : zones urbanisées ou à urbaniser, zones autorisant explicitement les installations de production
d?énergie photovoltaïque et sites dégradés.
Le contrôle de ces conditions est effectué via une obligation pour le candidat de faire valider son choix
d?implantation par le préfet via une demande de certificat transmise à la direction régionale de
l?environnement, de l?aménagement et du logement.
Biomasse
En 2006, l?Etat a mis en place une procédure pour éviter les effets négatifs sur l?utilisation de la biomasse
pour les appels d?offres biomasse et les appels à projets du Fonds chaleur de l'ADEME. Il s?agit de
l?obligation pour les candidats de fournir un plan d?approvisionnement lors de la candidature (et un bilan
une fois par an pour l?approvisionnement annuel une fois que l?installation est mise en service), donnant
entre autres la nature des produits utilisés pour la combustion ou la méthanisation, leur quantité, le
fournisseur, le lieu de provenance et le prix.
De plus, les candidats doivent remplir un certain nombre de conditions sur leur approvisionnement
comme :
- Des lettres d?engagement sur au moins trois ans, pour l?approvisionnement des
fournisseurs, doivent également être fournies dans le dossier de candidature, décrivant
aussi l?éventuelle utilisation actuelle du gisement.
- Pour le bois-énergie, l?apport énergétique en plaquettes forestières ne doit pas excéder 400
GWh (PCI), respecter des seuils de certification minimum (PEFC, FSC) régionaux (au prorata
des régions d?approvisionnement concernées) et doit utiliser en cas de fourniture hors de
France métropolitaine continentale du bois provenant à 100% de forêts gérées durablement
(PEFC, FSC).
- Pour la méthanisation, la proportion de cultures alimentaires ou énergétiques, cultivées à
titre de culture principale, ne doit pas excéder 15% du tonnage brut des intrants.
Le préfet évalue la pertinence de ce plan d?approvisionnement sur :
- Le type de combustible, leur éligibilité dans le cadre de l'appel d'offres
- Le risque de conflit d?usage sur les ressources disponibles avec d?autres candidats de l?appel
d?offres.
- Le risque de conflit d?usage sur les ressources disponibles avec d?autres utilisateurs de ces
ressources. En effet, la hiérarchie d?usage pour les usages bois-énergie est le bois d?oeuvre
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 78/161
(meubles, planches, matériaux de construction) puis le bois industrie (panneaux, papeterie)
et enfin bois-énergie. Quand il s?agit de bois déchet, le recyclage en vue d'une valorisation
matière est généralement prioritaire sur toute valorisation énergétique, sous réserve que le
coût de leur transport ne soit pas trop élevé. Des combustibles, tels que les sous-produits
d'industries, de la papeterie par exemple (liqueur noire) ou certains types de bois fin de vie
ou déchet, utilisés sur place, ne sont pas en concurrence avec d?autres usages. Pour la
matière végétale et certains déchets non dangereux, sont valorisées en premier la
production alimentaire, puis les cultures matières (lin) et enfin la méthanisation de résidus
de l'agriculture et d?effluents d'élevage, notamment.
Pour évaluer ce plan le préfet s?appuie entre autres sur l?observatoire de la biomasse (Ministère de
l?agriculture et de l?alimentation) et l?Office National des Forêts (établissement public français placé sous
la tutelle du Ministère de l?agriculture et de l?alimentation et du Ministère de la transition écologique et
solidaire).
Si l?avis du préfet est défavorable, le projet est éliminé. Cela s?est passé pour sept dossiers (six bois-
énergie et un projet de méthanisation) en période 1, un projet bois-énergie en période 2 et trois projets
bois-énergie en période 3. Le dispositif précité permet d?éviter les impacts négatifs pour les autres
utilisateurs de biomasse.
Hydroélectricité
Les candidats doivent remplir des conditions limitant les effets négatifs sur les utilisateurs alternatifs de
la même source hydraulique. Ces conditions sont vérifiées par le préfet qui donne un avis comportant
une analyse de la conformité de l?offre.
Il était signifié aux candidats dans le cahier des charges de cet appel d?offres que quand plusieurs projets
d?installation présentent du fait de leur proximité géographique un risque de conflit d?usage de la
ressource ou induisent un impact cumulé pour le cours d?eau concerné, d?un niveau tel que les solutions
techniques proposées dans les offres ne sont plus à même de satisfaire aux exigences des articles L. 211-
1 du code de l?environnement, la CRE ne retient que les mieux classés dans la limite des ressources
disponibles ou des impacts cumulés acceptables. Ces risques et impacts sont signalés par le préfet de
région dans les avis qu?il adresse à la CRE. En pratique, pour la période étudiée dans le présent rapport,
aucun projet n?a été jugé incompatible avec d?autres projets de l?appel d?offres (dans le cas où l?offre
était par ailleurs conforme).
De plus, l?ensemble des conditions de l?appel d?offres interdisent entre autres les implantations sur des
réseaux d?adduction d?eau potable ou des réseaux d?eau usées, ou d?être incluses dans le périmètre
d?une concession hydraulique existante.
Pour la période évaluée, sur les 46 candidats, 16 ont été jugés défavorables par le préfet, induisant une
élimination du candidat.
3.2.3 Y a-t-il eu des effets négatifs sur les prix de l'électricité ?
L?impact des projets sur les prix de l?électricité est évalué avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon
la méthodologie établie dans l?annexe 0. Une situation de référence correspondant à une reconstitution
de l?année 2017 est comparée à une situation où sont ajoutés tous les projets simultanément. Ces
projets représentent douze térawattheures de production EnR avec un coût marginal faible qui
déplacent l?équilibre offre-demande dans le sens d?une réduction des prix.
Plusieurs effets importants sont à noter :
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
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- La forme des profils de production mensuels ou journaliers et la répartition du temps de
marginalité par filière ne sont pas significativement impactées. Par conséquent, les projets
issus des dispositifs de soutien évalués induisent une diminution des prix de 0,17 % en
moyenne annuelle.
- L?ajout des projets réduit également la volatilité des prix (diminution de la variance de
0,24%).
- L?impact négatif des projets sur le prix de l?électricité est lissé sur toute l?année en partie par
la ré-optimisation du parc hydraulique suite à l?ajout de ces projets. L?effet de
cannibalisation du photovoltaïque est donc pour le moment peu constaté.
3.2.4 Le régime a-t-il eu un impact sur la position des grands bénéficiaires sur
le marché ?
Cette question est traitée par technologie vu le peu d?information disponible pour le marché de famille
(comme les ombrières de parking). Les enchérisseurs multi-projets ne sont pas examinés. Pour les calculs
de HHI à partir des puissances, on a considéré une borne supérieure du HHI réel en estimant la puissance
restante comme étant divisée en N installations de puissance P, P étant la puissance de la plus petite
des premières compagnies.
Solaire photovoltaïque
Le cabinet de conseil FINERGREEN a publié en octobre 2017 un classement des producteurs d?électricité
solaire en France portant sur le parc de 2016 (7,25 GW installés). En reprenant ces données et en leur
appliquant les fusions décrites en 1.2 (ce qui fait passer Engie en tête devant EDF), on arrive à la
répartition suivante, donnant un HHI de 144,6 (dans ce cas N = 93 et P = 45 MW).
Figure 86 - Estimation des premiers producteurs de solaire fin 2016 (source : FINERGREEN)
En ajoutant à ces installations les lauréats pour les appels d?offres du solaire au sol, solaire sur bâtiment
et mixte éolien solaire (qui ne sont que des centrales photovoltaïques), le parc installé atteint 13,5 GW
et le HHI augmente à 262, avec la répartition suivante.
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Figure 87 - Estimation des premiers producteurs de solaire avec les lauréats des appels d'offres
Ainsi, Engie consolide largement sa première place, Urbasolar passe deuxième et Total passe troisième.
Ce classement est approximatif, dans la mesure où il part du parc de 2016 et rajoute des installations
qui ne sont pas encore construites, mais il est clair que le régime a un impact important sur la position
des grands bénéficiaires pour le solaire, ce qui n?est pas étonnant étant donné que la puissance lauréate
augmente de 46% le parc initial. Si la concurrence diminue un peu au vu des valeurs des HHI, avec Engie
qui a environ 10% des parts de marché grâce à sa stratégie de rachat d?entreprises, on est loin d?une
situation de monopole étant donné la faible valeur du HHI.
Eolien
En 2017, France Energie Eolienne et Bearing Point ont publié une analyse du marché, des emplois et du
futur de l?éolien en France, avec notamment une répartition des parcs éoliens par exploitant à mi-2017,
pour une capacité totale de 11,2 GW. Les données ont été reprises et transformées selon les
regroupements de 1.2, pour donner cette répartition qui a un HHI de 490 (avec N = 17 et P = 137 MW
pour les puissances manquantes).
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Figure 88 - Estimation des premiers producteurs d?électricité éolienne mi-2017 (source : France Energie Eolienne, Bearing
Point)
En ajoutant à ces installations les lauréats pour l?appel d?offres éolien, le parc installé atteint 13,5 GW
et le HHI descend à 410.
Figure 89 - Estimation des premiers producteurs d?électricité éolienne avec les lauréats des appels d'offres
Contrairement aux appels d?offres solaires, les positions des grands acteurs bougent peu et le marché
s?ouvre légèrement, avec l?arrivée de nouveaux acteurs.
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Biomasse
Concernant le bois-énergie, la partie 1.5.2 montre que les entreprises répondant à l?appel d?offres
biomasse sont en majorité des entreprises qui ne visent à priori pas à s?étendre au niveau national, voire
international, contrairement à Engie, Total ou EDF en particulier.
Concernant la méthanisation, le faible nombre de candidats et la faible puissance mise en service au
regard de la puissance appelée, avec des tarifs élevés, révèle qu?il n?y a pas de problème de concurrence
sur cette technologie. De plus, les lauréats sont des entreprises agricoles, locales.
Hydroélectricité
En France, la capacité hydraulique installée est de 25,5 GW. Les 29,2 MW lauréats de cet appel d?offres
représentent seulement 0,1% du parc installé. Par conséquent, cet appel d?offres n?a aucune
conséquence sur la position des grands bénéficiaires du marché, d?autant que ce marché est détenu en
majorité par EDF qui exploite environ 22 GW à lui seul (HHI supérieur à 7443).
3.2.5 Le régime a-t-il un impact sur les producteurs d'électricité ?
L?impact des projets sur les productions et revenus des autres producteurs d?électricité est évalué avec
le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon la méthodologie établie dans l?annexe 0.
Les productions au gaz, au charbon et nucléaire sont déplacées et diminuent avec l?ajout des projets
renouvelables comme le souligne la section 3.1.2. Par ailleurs, la section 3.2.3 met en évidence un léger
impact négatif sur les prix de l?électricité de l?ajout de ces projets produisant à très faible coût marginal.
Les effets des projets lauréats sur les quantités et les prix provoquent un effet baissier sur les revenus
des producteurs à base nucléaire, gaz et charbon. Le tableau ci-dessous présente la comparaison des
productions, des revenus et des surplus des producteurs entre la situation de référence et la situation
avec projets lauréats.
Les revenus bruts diminuent de façon quasiment similaire aux coûts de production (une moindre
utilisation des centrales thermiques implique une baisse des coûts de combustibles et autres coûts
variables). Au total, l?impact sur le surplus (revenus bruts auxquels sont déduits les coûts variables) reste
très faible.16
CCGT Charbon Nucléaire
Ecart de production17 -20,6% -7,25% -0,63%
Ecart relatif de revenu brut18 -18,5% -5,76% -0,38%
Ecart de surplus19 -1,85% -0,66% -0,25%
16 Une baisse de production n?implique pas de baisse de surplus pour l?acteur marginal.
17 L?écart de production compare les valeurs de productions annuelles en MWh
18 Le revenu brut correspond aux gains liés à la vente d?électricité sur le marché (coûts de production non pris en
compte)
19 Le surplus correspond à la différence entre les gains liés à la vente d?électricité sur le marché et les coûts variables
de production
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4 Pertinence
Il existe deux modalités d?attribution du soutien aux énergies renouvelables :
? Le guichet ouvert : il ouvre pour toute installation éligible un droit à bénéficier d?un soutien. Il
ne met pas en concurrence les projets.
? Les procédures de mise en concurrence : ils prennent la forme d?appels d?offres ou de dialogues
concurrentiels. Le soutien est attribué aux seuls lauréats de ces procédures.
Au sein de ces modalités d?attribution, les modalités de rémunération peuvent prendre deux formes :
? Les obligations d?achat : tout kilowattheure injecté sur le réseau public est acheté par un
acheteur obligé à un tarif d?achat, fixé à l?avance.
? Les compléments de rémunération : les producteurs EnR commercialisent leur énergie
directement sur les marchés, une prime vient compenser l?écart entre les revenus tirés de cette
vente et un niveau de rémunération de référence, fixé selon le type d?installations et par une des
deux dispositions suivantes :
? Dans le cadre d?un arrêté tarifaire.
? Par le producteur dans le cadre d?une procédure de mise en concurrence.
4.1 Pour l'éolien, la biomasse et l'hydroélectricité : quelle capacité a
été installée par voie d'appels d?offres par rapport au système de
support précédent ?
Les données en 2022 pourront donner les installations annuelles en MW issues des appels d?offres. Il
sera alors possible de visualiser l?augmentation ou la décroissance par rapport aux systèmes de support
précédents. Dans cette partie, les anciens mécanismes sont donnés et les tarifs des lauréats sont
comparés avec les tarifs précédents.
Eolien
Selon l?arrêté du 17 juin 2014 fixant les conditions d'achat de l'électricité produite par les installations
utilisant l'énergie mécanique du vent implantées à terre, abrogé le 15 décembre 2016, le tarif d?achat
réglementé à guichet ouvert était de 82 ¤/MWh pour les 10 premières années puis potentiellement
inférieure pour 5 années supplémentaires.
Les courbes d?offres issues des périodes de l?appel d?offres éolien sont présentées en Erreur ! Source du r
envoi introuvable.90.
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Figure 90 - Courbes d'offres des projets éoliens comparées au tarif d'achat en vigueur en 2015
L?intégralité des offres conformes sont inférieures au tarif d?achat précédemment défini. Avec un tel
tarif limite, les 900 MW de l?appel d?offres P1 auraient pu être sélectionnés, ce qui correspond environ
aux puissances installées les dernières années. Néanmoins, les offres et les anciens tarifs d?achat ne sont
pas tout à fait comparables. Les offres portent sur un tarif de référence pour un complément de
rémunération et ce pour une durée de 20 ans. Par ailleurs, les tarifs de référence sont soumis à la
majoration de mécanisme participatif (voir partie 6) sous certaines conditions, que les candidats ont pu
inclure dans leurs calculs de revenus.
Ainsi, pour la filière éolienne, les appels d?offres créent une concurrence entre les entreprises et ont
tendance à diminuer le soutien étatique apporté à la filière. La période 2 est particulière, à cause d?un
problème d?autorisation administrative qui explique le niveau très faible de candidature. Initialement,
la capacité lauréate à terme était pensée à 1GW/an, à peu près comme les années passées, le retard
pris en période 2 va modifier ces plans étant rattrapé sur les périodes 5 et 6.
Figure 91 - Puissance éolienne raccordée totale et installée chaque année, selon le rapport Le baromètre 2019 des énergies
renouvelables électriques en France
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Biomasse (Méthanisation)
Le tarif d?achat à guichet ouvert en vigueur en 2015 pour l'électricité produite par les installations qui
valorisent le biogaz (méthanisation) était autour de 165 ¤/MWh sur 20 ans. En 2015, environ 30 MW de
ces centrales avaient été installés.
Les trois premières périodes de l?appel d?offres visaient à installer 30 MWe supplémentaires
d?installations de valorisation de biogaz. Seules 7 candidatures ont été déposées et 4 lauréats ont été
retenus pour une puissance de 6,5 MW et un tarif moyen d?achat de 183 ¤/MWh (sans la prime
« effluents » pour deux projets sur quatre).
A l?heure actuelle, la concurrence au sein de l?appel d?offres pour la filière biogaz est faible, du fait du
faible nombre d?offres déposées et un niveau de soutien demandé supérieur à celui précédemment en
vigueur. Cela peut en partie s?expliquer par une politique de soutien à l?injection du biométhane sur le
réseau (via des obligations d?achats), les objectifs de la France étant notamment de 10% de gaz
renouvelable dans le réseau gaz en 2030, qui concurrence l?utilisation du biogaz pour la génération
d?électricité.
Biomasse solide
Depuis 2002, le développement de centrales électriques à biomasse solide est soutenu par un système
d?appel d?offres du MTES et par un système de tarif d?obligation d?achat en guichet ouvert. Cette partie
ne concerne que les arrêtés tarifaires (voir 4.2 pour les appels d'offres). Trois arrêtés tarifaires ont été
mis en place, puis ce système a été abrogé en 2016 afin d?introduire un dispositif de complément de
rémunération conformément aux exigences de l?Union européenne.
Arrêtés Installations concernées Tarifs associés en métropole
Arrêté du 27 janvier 2011
abrogé le 30 mai 2016
5 à 12 MWe 43,4 ¤/MWh + prime de 77,1 à 125,3
¤/MWh selon efficacité énergétique
Arrêté du 28 décembre 2009 5 à 12 MWe 45 ¤/MWh + prime de 80 ¤/MWh selon
la biomasse consommée + prime de 0 à
50 ¤/MWh selon efficacité énergétique
Arrêté du 16 avril 2002 Moins de 5 MWe 49 ¤/MWh + prime de 0 à 12 ¤/MWh
selon efficacité énergétique
D?après « Le Baromètre 2019 des énergies renouvelables électriques en France » publié par Observ?ER,
11 centrales (89 MWe) relèvent de ce système de soutien. Avec une efficacité énergétique de 75%, le
tarif de rachat de l?arrêté de 2011 aurait été de 144,6 ¤/MWh, significativement inférieur au tarif moyen
des centrales lauréates. De manière générale, ces tarifs d?achats ont toujours amené moins de puissance
que les appels d?offres. La mise en concurrence a donc été un succès de ce point de vue-là.
Hydroélectricité
Un arrêté tarifaire (dit H16) créant un tarif d?obligation d?achat pour l?électricité hydraulique produite
par les installations de puissance installée strictement inférieure à 1 MW a été publié le 14/12/2016. Il
distingue trois catégories d?installations : celles de haute chute, celles de basse chute et celles de
turbinage des débits réservés. Ces tarifs présentés ci-dessous sont compris entre 65 et 130 ¤/MWh
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suivant le type d?installation et la puissance installée. Les puissances supérieures à 1MW, dont le soutien
passe désormais par appel d?offres, étaient éligibles au tarif dit H07 (arrêté du 1er mars 2007).
Figure 92 - Tarifs d'obligation d'achat en vigueur en 2016 avant les appels d'offres (source : CRE)
A l?issue de l?appel d?offres, 29 MW ont été désignés lauréats et les compléments de rémunération sont
compris entre 93 et 160 ¤/MWh, avec un tarif moyen de 114,2 ¤/MWh, tous lots confondus. L?intervalle
des tarifs est donc différent, mais la moyenne semble s?approcher des valeurs des tarifs en vigueur.
On présente ci-dessous les puissances hydrauliques installées chaque année et on observe que les 29
MW sélectionnés correspondent à l?ordre de grandeur de la puissance d?installation d?une année de la
dernière décennie.
Figure 93 - Puissance hydraulique installée chaque année entre 2006 et 2015 (MW)
La mise en place de cet appel d?offres ne semble pas avoir significativement impacté les capacités et les
aides nécessaires à la filière hydraulique, à condition que les installations lauréates soient finalisées.
Pour rappel, un appel d?offres (non évalué dans ce rapport) sur l?hydroélectricité pour 35 MW / an sur
trois ans a été lancé en 2017.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 87/161
4.2 Pour toutes les technologies dans lesquelles des appels d?offres
ont été organisés avant 2016 (PV, biomasse), quel a été l?impact
du nouveau concept d?appel d?offres ?
Solaire photovoltaïque
Les deux appels d?offres « solaire sur bâtiment » et « solaire au sol » peuvent être considérés comme
faisant partie du quatrième paquet d?appels d?offres lancé par le Ministère de la transition écologique
et solidaire via la Commission de Régulation de l?Energie. L?appel d?offres mixte est totalement nouveau
en France et est analysé plus en détail dans la partie 9 (il n?est pas considéré ici).
Le tableau ci-dessous récapitule dans les grandes lignes les appels d?offres solaires au sol et sur bâtiment.
Numéro
d?appel
d?offres
Années Puissance Puissance
appelée
Type d?installations concernées
1 2011-2012 100 - 250 kWc 300 MW Sur bâtiment
1 2011-2012 > 250 kWc 450 MW Au sol (normal, solaire thermodynamique,
avec suiveurs solaires, avec stockage, à
concentration solaire)
Ombrières de parking
Sur bâtiment (normal, avec stockage)
2 2013-2014 100 - 250 kWc 120 MW Sur bâtiment
2 2013-2014 > 250 kWc 400 MW Au sol (solaire thermodynamique, avec
suiveurs solaires, à concentration solaire),
Ombrières de parking, Sur bâtiment
3 2015 100 - 250 kWc 240 MW Ombrières de parking, Sur bâtiment
3 2015 > 250 kWc 800 MW Sur bâtiment, au sol, ombrières de parking
4 2016-2020 > 500kWc 3920 MW Au sol, Ombrières de parking
4 2016-2020 > 100kWc 2075 MW Sur bâtiment
Outre la nouvelle division des types d?installations dans le nouveau dispositif d?appel d?offres (les
mélanges ont toujours été présents), la principale différence entre les appels d?offres 4 et ses
prédécesseurs est la mise en place du complément de rémunération (CR) pour les installations de plus
de 500 kWc à la place de l?obligation d?achat (OA) historique.
Au vu de la plus grande contrainte pour les porteurs de projets induite par ce dispositif, comparé aux
tarifs d?achats, il est pertinent de regarder le taux de participation (puissance candidate ou puissance
admissible selon les disponibilités des données, divisée par la puissance appelée) entre les divers appels
d?offres. La figure ci-dessous donne ces taux, dans la limite des informations disponibles pour les anciens
appels d?offres. Pour la 3e famille d?appels d?offres, seul le taux d?installation au-dessus de 250 kWc est
affiché, sachant que ces installations sont majoritaires devant celles sous 250 kWc qui ne représentent
que 120 MW.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 88/161
Figure 94 - Taux de participation des différents appels d'offres solaires en France
Figure 95 - Taux de participation des différentes familles de l?appel d?offres solaire sur bâtiment
Cette figure montre que les taux de participation sont irréguliers et diminuent très significativement sur
les dernières périodes de la 4e famille d?appels d?offres. Toutefois, la participation pour les familles sous
obligation d?achat diminue similairement à la participation pour la famille sous complément de
rémunération dans le cas du solaire sur bâtiment, et les taux de participation pour les premières
périodes des appels d?offres 4 sont similaires à ceux des appels d?offres 1 à 3. Par conséquent, le passage
au complément de rémunération ne semble pas avoir en lui-même fait baisser la participation aux appels
d?offres, la cause étant plutôt liée à d?autres facteurs (baisse des marges, épuisement des bons sites,
augmentation des puissances appelées).
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 89/161
Biomasse
Le ministère chargé de l?énergie a déjà conduit quatre appels d?offres portant sur la réalisation et
l?exploitation d?installations de production d?électricité à partir de la combustion de biomasse entre
2003 et 2011. Le premier différenciait le biogaz mais les trois suivantes l?aggloméraient dans le terme
biomasse au sens du code de l?énergie, à l?exclusion de la fraction organique des déchets (appel d?offres
biomasse 2). Celui étudié dans ce rapport (appel d?offres biomasse 5) fait la distinction entre bois-
énergie et biogaz issus de la méthanisation de matière végétale brute et de déchets non dangereux.
Numéro
de l?appel
d'offres
biomasse
Année de
lancement
Puissance appelée Type d'installations concernées
1 2003 250 MW Biomasse (200 MW), Biogaz (50 MW)
2 2006 300 MW Biomasse en général
3 2009 250 MW Biomasse en général
4 2010 200 MW (420 MW
retenus au final)
Biomasse en général
5 2016 180 MW Biomasse (150 MW), Méthanisation (30 MW)
Les taux de participation en puissance sont les suivants (le taux de participation de l?appel d?offres 4
étant calculé avec la puissance appelée initialement) :
Figure 96 - Taux de participation des différents appels d?offres d?électricité à partir de biomasse en France
Les taux de participation entre les anciens et le nouvel appel d?offres sont comparables pour la famille
bois-énergie, le passage au complément de rémunération ne semble donc pas avoir impacté la
participation.
Pour la méthanisation, la participation est très basse, les informations pour comparer cette participation
manquent et il n?est pas possible à ce stade de savoir si cette faible participation est corrélée au
complément de rémunération.
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 90/161
5 Proportionnalité
5.1 Le niveau de l'aide était-il proportionné ?
D?après le point (69) des lignes directrices concernant les aides d?Etat à la protection de l?environnement
et à l?énergie pour la période 2014-2020, une aide à l?environnement ou à l?énergie est considérée
comme proportionnée si son montant par bénéficiaire se limite au minimum nécessaire pour atteindre
l?objectif fixé en matière de protection de l?environnement ou d?énergie.
Dans cette partie sont calculés des taux de rentabilité interne (TRI). Deux intervalles sont donnés : celui
du TRI lié au tarif moyen des projets concernés, et celui du TRI du projet ayant le tarif le plus haut. Les
différents bonus (mécanismes participatifs et autres) sont inclus dans les tarifs donnés. L?appréciation
de ces TRI permet de quantifier, selon les technologies, la proportionnalité de l?aide.
Les temps de fonctionnement pleine puissance considérés sont ceux décrits en 1.1 afin de faire
correspondre le montant des aides aux TRI attendus. Ainsi, les TRI représentés sont estimés et visent à
donner un TRI moyen et un TRI maximal des projets, sur la base des estimations déjà faites sur leurs
disponibilités, et en rajoutant des hypothèses sur leurs coûts.
Sauf contre-indication, les coûts indiqués ici sont pris dans le document « Coûts des énergies
renouvelables » en France, édition 2020, plus approprié tant par la découpe technologique disponible
que par la plus grande adéquation chronologique des informations recherchées que l?édition de 2016
utilisée dans la précédente mouture de ce rapport (les coûts de 2016 datant pour l?évaluation de ces
appels d?offres dont les projets sont construits entre 2017 et 2022).
Pour toutes les installations, le TRI est calculé implicitement à partir de la formule :
????? =
?0 + (? + ? ? ?. ?. ?. ?) ? ?
1
(1 + ???)?
?
?=1
?. ?. ?. ? ? ?
1
(1 + ???)?
?
?=1
Où :
????? [¤/MWh] est le tarif d?achat considéré (moyen ou maximal) de l?électricité (à l?exception du bois
énergie où la génération de chaleur est considérée).
?0 [¤/MW] est l?investissement initial de l?installation.
? [¤/MW/an] est le coût d?exploitation et de maintenance annuel, parfois exprimé en [¤/MWh] et alors
multiplié par ?. ?. ?. ?.
? [¤/MWh] est le coût de l?éventuel combustible (nul pour l?éolien, le solaire et l?hydroélectricité).
?. ?. ?. ? [h/an] est le temps d?équivalent pleine puissance de l?installation.
? [an] est la durée de support de l?installation (toujours 20 ans dans le cadre de rapport) suivant les
schémas classiques d?investissement qui la préfèrent à la durée de vie et négligent la valeur résiduelle
d?une production éventuelle se déroulant après la fin du contrat de complément de rémunération.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 91/161
Solaire au sol
Comme dans le document ADEME, le découpage est ici fait par puissance. Les familles 1, 2 et
les lauréats solaires de l?appel d?offres mixtes sont mélangés, et la somme des puissances
correspondantes aux catégories de puissance ADEME ainsi que les tarifs moyens et maximum
sont retranscrits.
Projets regroupés Unité Famille 1 ? 5 à 30 MWc et
Famille 2 ? 0.5 à 5 MWc et
Appel d?offres mixte ? Lauréats solaires
Famille 3 ?
Ombrières 0.5 à
10 MWc
Technologie de
référence ADEME
(Tableau source)
- 0.5 à 2.5 MWc
- Sol
(12)
2.5 à 10
MWc - Sol
(12)
10 à 30 MWc -
Sol
(12)
0.5 à 2.5 MWc -
Ombrières
(9)
Investissement ¤/kW 895 860 740 1240
Coûts
d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an 26.9 23.6 20.3 28.9
Temps de
fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an 1174 1174 1174 1174
Lauréats
correspondants
Nombre de
lauréats /
MW
46 /
83.1
284 /
1236.2
203 /
3045.7
(NB : tous les
lauréats > 10
MWc ici)
132 /
475.8
(NB : tous les
lauréats > 0.5
MWc ici)
Tarif de rachat
moyen électrique
¤/MWh 68.7 67 58.5 93
Tarif de rachat max ¤/MWh 81 81 74.9 111.9
TRI du tarif moyen % 1.8 2.5 2.7 2.6
TRI du tarif
maximal
% 4.4 5.4 6.6 5.3
Les TRI moyens estimés sont autour de 2%, tandis que les TRI maximaux sont autour de 5%. L?hypothèse
de disponibilité (de 1174 h.e.p.p) homogénéisant la production attendue, les TRIs maximaux des projets
réels peuvent être plus élevés. Dans ce cas, cette disponibilité est cohérente à la fourchette de l?ADEME
qui prévoit une disponibilité entre 999 h.e.p.p (installations au Nord de la France) et 1454 h.e.p.p
(installations au Sud de la France).
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 92/161
Solaire sur bâtiment
Projets regroupés Unité Famille 1 ? 100 à 500 kWc Famille 2 ? 0.5 à 8 MWc
Technologie de référence
ADEME (Tableau source)
-
100 à 500 kW ? Toitures
(9)
0,5 à 2,5 MWc ? Toitures
(9)
Investissement ¤/kW 1190 1080
Coûts d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an 24,7 23,1
Temps de fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an 1174 1174
Lauréats correspondants
Nombre de
lauréats/MW
2616 / 731,3 321 / 758,7
Tarif de rachat moyen
électrique
¤/MWh 94,8 85,4
Tarif de rachat max ¤/MWh 120,0 110,0
TRI du tarif moyen % 3,9% 3,7%
TRI du tarif maximal % 7,4% 7,5%
Cette fois, les TRI moyens sont autour de 3.5%, tandis que les TRI maximaux sont à 7%. L?hypothèse de
disponibilité (de 1174 h.e.p.p) homogénéisant la production attendue, les TRIs maximaux des projets
réels peuvent être plus élevés. Comme pour le solaire au sol, cette disponibilité est cohérente à la
fourchette de l?ADEME qui prévoit une disponibilité entre 999 h.e.p.p (installations au Nord de la France)
et 1454 h.e.p.p (installations au Sud de la France).
Ces chiffres de TRI sont proches des chiffres produits dans le rapport de la CRE « Coûts et rentabilités du
grand photovoltaïque en métropole continentale » parut en mars 2019 et utilisant des données plus
détaillées par projets. Dans ce rapport l?analyse n?est pas menée par période, mais la tendance baissière
des TRI observée par la CRE sur les 4 premières périodes serait également observée, le TRI étant
directement lié au tarif de référence (qui diminue sur les 4 premières périodes) dans nos
approximations.
Eolien Figure 97 - TRI moyen des premières périodes des appels d'offres solaires, source CRE, Coûts et rentabilités du
grand photovoltaïque en métropole continentale
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 93/161
Projets regroupés Unité Eolien
Technologie de référence
ADEME (Tableau source)
-
LCOE de l?éolien terrestre
(15)
Investissement ¤/kW 1400 / 1620
Coûts d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an 45 / 50
Lauréats correspondants
Nombre de
lauréats / MW
100 / 2371
Tarif de rachat moyen
électrique
¤/MWh 64,8
Tarif de rachat max ¤/MWh 74
Temps de fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an
1777 (hypothèse prise
dans ce rapport)
2190 ? 2628
(estimations dans les
LCOE 2020 ADEME)
TRI du tarif moyen % -2% / -0% 1,2% / 6,3 %
TRI du tarif maximal % - 0,1% / 2,1 % 3,3% / 8,6 %
Dans le cas de l?éolien, la disponibilité choisie dans ce rapport étant faible comparée aux disponibilités
attendues par le rapport ADEME, celles-ci sont indiquées à titre comparatif. Pour la disponibilité prise
dans ce rapport, l?éolien voit des TRI bas. Avec les disponibilités estimées dans le document de l?ADEME,
les TRIs redeviennent positifs, et atteignent des niveaux comparables aux installations solaires, avec une
incertitude plus grande.
Bois énergie
La mouture 2020 des LCOE de l?ADEME ne contenant pas d?information sur la cogénération biomasse,
les coûts de la version de 2016 sont pris pour cette sous-catégorie d?appel d?offres.
Projets
Bois énergie < 3 MW Bois énergie > 3 MW
Rendement global
(électrique +
chaleur)
% 85% 81%
Rendement
électrique
% 18% 13%
Lauréats
correspondants
Nombre de
lauréats / MW
25 / 37,7 10 / 169,6
Temps de
fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an 7469 6315
Tarif de rachat
moyen électrique
¤/MWh el 135,1 113,4
Tarif de rachat max ¤/MWh el 180 135,4
Usage ADEME
(version 2016)
- Cogénération
Industrie
(ORC)
Cogénération
Réseau de
chaleur (ORC)
Cogénération
Industrie
(vapeur)
Cogénération
Réseau de
chaleur
(vapeur)
Investissement ¤/kW el 5000 / 6000 5500 / 6500 2500 / 5000 3000 / 5500
Investissement
(avec prise en
compte chaleur)
¤/kW utile 1059 / 1271 1165 / 1376 401 / 802 481 / 883
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 94/161
Coûts d?exploitation
variables et coûts du
combustible
¤/MWh utile 40 / 50 45 / 55 40 / 50 45 / 55
Tarif de rachat
moyen chaleur
¤/MWh th 55 68,3 55 68,3
Tarif de rachat
moyen utile
¤/MWh utile 72,0 82,4 64,2 75,4
Tarif de rachat max
utile
¤/MWh utile 81,5 92 67,9 79,1
TRI du tarif moyen % 11.4% /
22.1%
13.8% /
23.7%
9.3% /
38.0%
13.4% /
39.8%
TRI du tarif maximal % 17.8% /
29.1%
19.5% /
30.0%
12.8% /
43.9%
16.4% /
44.7%
Ici la distinction a été faite entre les lauréats sous 3 MWe et ceux au-dessus de 3 MWe, y compris
concernant la répartition des rendements électricité/chaleur. Les coûts de la chaleur sont ceux
présentés en 2.1. Les TRI pour cette famille sont élevés, avec une marge d?incertitude importante pour
les installations au-dessus de 3MWel, du fait de la structure des coûts qui peut fortement varier en
fonction des caractéristiques locales.
Comme en 2.1, cette assertion est nuancée par le fait que les revenus de chaleur considérés peuvent
prendre en compte les coûts du réseau de chaleur.
Méthanisation
Projets Unité Méthanisation
Lauréats correspondants Nombre de
lauréats / MW
4 / 6,47
Temps de fonctionnement pleine
puissance
h.eq.p.p/an 8078
Tarif de rachat moyen électrique ¤/MWh 215,9
Tarif de rachat max ¤/MWh 235
Technologie de référence ADEME - A la ferme Centralisée
Investissement ¤/kW électrique 6700 / 10000 6600 / 8700
Coûts d?exploitation et de
maintenance variables et du
combustible
¤/MWhe 89 196
Coefficient de réfaction - 0,9 0,56
TRI du tarif moyen % 10.6% / 17.5% 16.8% / 22.8%
TRI du tarif maximal % 12.6% / 20.2% 20.2% / 27.1%
Ici seule la valorisation électrique a été prise en compte, les coûts d?investissements étant multipliés par
un coefficient de réfaction (suivant la méthodologie des LCOE de l?ADEME 2020) représentant la part
des coûts liés à la revente d?électricité, ces installations ayant d?autres sources de rémunération comme
le traitement des déchets. Les TRI sont élevés pour cette famille, encore plus que dans la précédente
version de ce rapport, en particulier pour les installations centralisées, en raison de la prise en compte
de ce coefficient de réfaction. Ce résultat peut être relié au manque de concurrence dans cet appel
d?offres.
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 95/161
Ce résultat est nuancé par le bonus d?effluents d?élevage qui augmente de 32 ¤/MWh le tarif moyen sur
l?ensemble des projets, alors que les coûts associés ne sont pas nécessairement pris en compte dans les
coûts 2020 de l?ADEME. Sans prendre en compte les effluents d?élevage, les TRI sont moins élevés, mais
restent important.
Projets Unité Méthanisation (sans bonus d?effluents
d?élevage)
Tarif de rachat moyen électrique ¤/MWh 184,3
Tarif de rachat max ¤/MWh 189,5
Technologie de référence ADEME - A la ferme Centralisée
TRI du tarif moyen % 6.9% / 12.7% 10.8% / 15.4%
TRI du tarif maximal % 7.5% / 13.5% 11.8% / 16.6%
Hydroélectricité
Pour cet appel d?offres, le rapport de du JRC de 2014 « Energy Technology Reference Indicator -
Projections for 2010-2050 » a rajouté comme source de coûts. Les coûts de l?année 2020 ont été utilisés,
et sont en ¤2013, sans être actualisés.
Projets regroupés Unité Tous lauréats Lauréats < 1 MW Lauréats ? 1 MW
Lauréats correspondants
Nombre de
lauréats /
MW
20 / 29 8 / 3 12 / 26
Temps de fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/
an
3275
Tarif de rachat moyen
électrique
¤/MWh 114,2 141,5 111,0
Tarif de rachat max ¤/MWh 160 160 136
Source -
JRC - Fil de l'eau
en 2020
ADEME 2020 ?
Centrales < 1 MW
ADEME 2020 ?
Centrales ? 1 MW
Investissement ¤/kW 8150 / 2540 4830 / 3040 3020 / 1960
Coûts d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an
122,25 / 38,1
(1,5% de
l?investissement)
210 90
Coûts d?exploitation et de
maintenance variables
¤/MWh 5 0 0
TRI du tarif moyen % -4.7% / 11% 0.5% / 5.5% 6.5% / 12.7%
TRI du tarif maximal % -0.5% / 17.8% 2.6% / 8.2% 10.0% / 17.4%
Pour les projets hydroélectriques, les coûts d?investissement et d?exploitation étant très variables, la
disparité des TRI est importante. Il faut aussi noter que la durée de support est de 20 ans ici (le TRI est
calculé sur la base de cette durée), quand pour cette famille la durée de vie est estimée dans le rapport
du JRC à 60 ans, et 50 ans pour l?ADEME.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
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2020-06-26 R20108 96/161
5.2 L'aide a-t-elle été adaptée en temps et de manière appropriée pour
assurer la proportionnalité ? Les prix les plus élevés ont-ils
contribué à la proportionnalité ?
L?aide est accordée après la mise en service, lors de la revente d?électricité et ce pour 20 ans. Les
mécanismes de prévention des retards décrits en 1.7 permettent d?éviter que le lauréat retarde à
dessein sa mise en service pour profiter des baisses de coût et augmenter sa marge.
Cela étant, le délai entre le dépôt de candidature et le début de la construction du projet peut
représenter plusieurs mois. Vu la baisse extrêmement rapide des coûts du solaire à l?heure actuelle (voir
4), la proportionnalité peut finalement être moins bien assurée, étant donné que les porteurs de projets
vont payer leur installation moins chère qu?initialement prévu. Cette baisse des coûts peut néanmoins
être internalisée par les candidats dans leur offre afin d?être compétitif.
En revanche, la répartition temporelle des différentes périodes (1 an entre chaque appel d?offres
biomasse, 6 mois (initialement) pour l?éolien, entre 3 et 5 mois pour les appels d?offres solaires) a permis
de prendre en compte les gains d?apprentissage et les baisses de CAPEX, en particulier pour le solaire
(voir 4) pour le moment.
Pour les appels d?offres solaires, les prix les plus élevés sont ceux des premières périodes, à un moment
où les coûts étaient eux-mêmes élevés. Ces prix peuvent être considérés comme proportionnels (voir
4). Pour les autres appels d?offres, les prix élevés sont issus des disparités de l?offre, et contribuent à la
proportionnalité dans le sens où ils sont nécessaires pour atteindre la puissance appelée.
Dans les derniers appels d?offres solaires sur bâtiment, les faibles souscriptions entrainant des tarifs
moyens plus élevés, la proportionnalité est moins susceptible d?être respectée. Cela dit, les analyses sur
les tarifs maximaux montrent que les TRI maximaux restent limités pour cette famille.
5.3 Comment l?intensité de la compétition a-t-elle évolué ou s?est-elle
différenciée dans les différentes étapes des sélections ?
Cette question est en partie traitée dans les sections 1.2 (pour la participation), 2.3.1 (pour l?influence
des courbes d?offres) et 4 (pour la différence des tarifs proposés). Sur les appels d?offres solaires, une
baisse des tarifs est constatée au détriment d?une baisse de la participation, qui mène à une sous-
souscription sur les dernières périodes. Sur l?appel d?offres éolien, après une période 2 sous souscrite
pour des raisons administratives, la compétition a retrouvé son niveau initial sur les dernières périodes.
Sur la méthanisation et l?hydroélectricité, le faible nombre de candidats ne permet pas d?analyse de la
compétition et la compétition est stable sur la famille bois énergie de l?appel d?offres biomasse.
Dans cette partie sont donnés en plus les HHI calculés à partir de la puissance lauréate pour les périodes
et les familles des différents appels d?offres, afin d?identifier des situations où les gros intervenants
gagneraient tout, où la compétition est dominée par un ou plusieurs acteurs majeurs ou si au contraire
la compétition permet la cohabitation de beaucoup d?indépendants.
Les projets dont l?entreprise n?a pas été identifiée sont comptés comme appartenant à une entreprise
individuelle. L?erreur que cela peut entraîner par agglomération de projets est minime, les projets
inconnus représentant une petite part des lauréats et n?étant pas à priori rattachés à l?un des grands
candidats (qui sont plus aisément identifiables). Enfin, la construction de l?indicateur surpondérant les
grosses entreprises, la prise en compte des petits groupes n?a que peu d?influence sur le HHI. Quelques
différences liées à cette nouvelle prise en compte et à des regroupements différents sont présentes par
rapport à la précédente version de l?évaluation (en particulier pour la période 2 éolienne et l?appel
d?offres mixte), aucune d?entre elle n?étant significative.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 97/161
Général
Le HHI de l?ensemble des projets évalués est de 384.
Les HHI, toutes familles confondues et toutes périodes confondues sont les suivants :
Solaire sol Solaire
bâtiment
Eolien Mix solaire +
Eolien
Biomasse Hydro -
électricité
HHI 735 208 623 1721 1167 3117
Solaire au sol
Figure 98 - Evolution du HHI des lauréats, solaire au sol
Ce graphique révèle que le marché est le plus réparti pour les petites centrales au sol (Famille 2 : HHI
total de 601), un peu moins pour les centrales au sol de grande puissance (Famille 1 : HHI total de 807)
et encore moins pour les ombrières (Famille 3 : HHI total de 1422).
Les périodes 2 et 4 sont plus concentrées car elles correspondent à un gain important de puissance pour
Engie et ses filiales, qui remportent beaucoup de puissance toutes les deux périodes. En particulier,
l?acquisition du Groupe Langa en 2018 par Engie augmente sa part de marché en période 2.
Sur les dernières périodes de la famille 3, Urbasolar, Engie et Total sont très dominants, ce qui explique
les HHI élevés.
Figure 99 - Parts de marché d'Engie pour chaque période et chaque famille, appel d'offres solaire au sol
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Solaire sur bâtiment
Figure 100 - Evolution du HHI des lauréats, solaire sur bâtiment
La famille 1 reste très compétitive (HHI 376 en mélangeant les périodes) par rapport à la famille 2 (HHI
725 en mélangeant les périodes). La tendance est à la baisse du HHI ce qui traduit un plus grand nombre
d?acteur sur ce marché au fil du temps, malgré les sous-souscriptions.
Mix éolien solaire
Le HHI des lauréats de cet appel d?offres est de 1721 et se situe donc dans les ordres de grandeur vus
pour l?appel d?offres solaire au sol, famille 1 (centrales entre 5 et 30 MW).
Eolien
Figure 101 - HHI des lauréats éoliens
Le HHI est assez important pour la période deux, ce qui est relié au faible nombre de candidats. Ici la
combinaison des périodes donne un HHI plus faible de 623, traduisant un marché ouvert dans
l?ensemble. La taille importante des projets joue également sur le HHI, les lauréats étant peu nombreux
au regard des puissances appelées.
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Biomasse
Figure 102 - Evolution du HHI des lauréats, biomasse
Les HHI de cet appel d?offres sont très élevés vu le petit nombre de candidats (un HHI sur un échantillon
de N entreprises est minoré par 10000/N) et le fait que les grandes installations gagnent une grande
partie de la puissance demandée.
Pour la famille bois énergie on constate un HHI stable, principalement lié à la très forte puissance des
plus gros projets par rapport à la puissance appelée (25 MW pour les périodes 1 et 2, 37,5 MW pour la
période 3). La structure de ces appels d?offres pousse à des candidats importants et explique de fait ces
HHI élevés.
Pour la famille méthanisation les HHI trop élevés s?expliquent par un nombre de lauréat étant
extrêmement faible (un seul projet lauréat en période 1 et 3). Ces résultats sont indicatifs et ne
représentent pas un défaut de marché.
Hydroélectricité
Figure 103 - HHI des lauréats par famille, hydroélectricité
S?il n?y a pas d?évolution ici, puisque cet appel d?offres est en une période, les disparités selon les lots
sont clairement visibles une fois de plus, à cause des nombres de lauréats très faibles. Pour le lot 2b par
exemple, un seul lauréat a été retenu, d?où un HHI de 10000. Vu le faible nombre de lauréats, ces
résultats sont indicatifs et ne représentent pas un défaut de marché.
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5.4 Comment les prix des offres ont-ils évolué ou se sont-ils
différenciés au fil du temps dans les différentes étapes des
sélections ?
Dans cette section est étudiée l?évolution des tarifs proposés par les lauréats et les candidats, comparés
aux prix limites imposés par les appels d?offres. Par souci de lisibilité, l?axe des tarifs ne commence pas
toujours à 0. Les graphiques affichés ici sont reliés aux courbes d?offres de la partie 2.3.1 que le lecteur
peut visualiser pour avoir une meilleure idée de la répartition des offres candidates. Pour rappel, la note
sur le tarif correspond (sauf pour l?hydraulique) à une interpolation linéaire entre un prix élevé donnant
la note minimale (et éliminatoire si dépassé) et un prix peu élevé donnant la note maximale.
Solaire au sol
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Figure 104 - Evolution des tarifs, solaire au sol
Deux tendances sont observées pour cet appel d?offres, similaires pour les trois familles. Dans un
premier temps (correspondant à la précédente version de ce rapport), la compétition est importante, et
les tarifs moyens diminuent. A partir de la période 5 toutefois, la compétition diminue, et les tarifs
moyens réaugmentent, pour enfin rediminuer entre la période 6 et 7. Cela dit, les sous-souscriptions de
la période 7 pour la famille 1 et 3 ne présagent pas une diminution des tarifs significative. Etant donné
que le tarif moyen des lauréats reste éloigné du tarif maximal, il n?est pas possible de prédire si la sous-
souscription va continuer dans les prochaines périodes.
Au niveau tendanciel, l?évolution des tarifs limites suit l?évolution du tarif des candidats, ce qui peut
s?expliquer par la bonne répartition du marché : les mouvements de tarifs sont homogènes, un gros
acteur ne contrôlant pas tout le marché. La convergence des tarifs des lauréats et des candidats traduit
la diminution du nombre de candidats.
Solaire sur bâtiment
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Figure 105 - Evolution des tarifs, solaire sur bâtiment
La tendance est celle observée par le solaire au sol amplifiée (pour les deux familles): en période 1 à 5
la compétition est très forte, ce qui se traduit par une baisse importante des tarifs (qui a nécessité un
ajustement des tarifs de notation) au détriment d?une baisse importante du nombre de lauréats. Dans
un deuxième temps, à partir de la période 6, les sous-souscriptions et probablement une diminution des
sites « faciles » pour le solaire sur bâtiment (par exemple, dans le sud, ou facile d?accès) entraînent un
revirement total du tarif moyen, qui passe d?un tarif proche du tarif minimal à un tarif extrêmement
proche du tarif maximal.
Ainsi, la baisse de tarif des quatre premières périodes n?était peut-être pas liée seulement à la baisse
des coûts de fabrication, mais aussi à une concurrence qui a pu inciter à baisser les prix au-delà du
raisonnable (cela pourrait se voir lors de l?analyse des projets concrètement réalisés, non faite dans ce
rapport), et à une raréfaction des sites les plus rentables nécessitant un tarif de rachat moins élevé.
Au vu des sous-souscriptions des dernières périodes, et du tarif de notation maximale qui continue de
baisser, il est probable que les sous-souscriptions continuent et que les tarifs moyens restent proches
du tarif maximal pour cet appel d?offres.
La convergence des tarifs des lauréats et des candidats traduit la diminution du nombre de candidats.
Mix éolien solaire
Cet appel d?offres n?ayant qu?une période, aucune évolution n?est observée. Cela dit, le tarif moyen des
lauréats de 54,9 ¤/MWh est à comparer avec le tarif moyen des lauréats de la famille 1 de l?appel d?offres
solaire au sol qui est à 52,13 ¤/MWh pour la quatrième période (qui s?est pourtant déroulée avant
l?appel d?offres mixte). Une explication pour cette augmentation temporelle du tarif est que les
candidats ont relevé leur tarif, pensant être plus en concurrence avec des projets éoliens plus chers, ou
que la limitation de puissance maximale d?une installation à 18 MW bloque la baisse des coûts par effet
d?échelle (cette limitation était à 30 MW pour la période 4 de l?appel d?offres solaire au sol).
Les tarifs plancher et plafond étaient de 40 et 90 ¤/MWh pour cet appel d?offres.
Eolien
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Figure 106 - Evolution des tarifs, éolien
Si la faible souscription de la période 2 se ressent dans l?augmentation du tarif moyen des lauréats, la
tendance des tarifs éoliens est à la baisse, même si les variations peuvent être importantes entre les
différentes périodes.
Biomasse
Figure 107 - Evolution des tarifs, biomasse
Sur le bois énergie, la technologie est a priori moins sujette à changement dans les coûts que l?éolien et
le solaire, ce qui explique un tarif moyen des lauréats restant au même niveau.
En revanche, pour la méthanisation les candidats sont en très petit nombre et le tarif proposé approche
du tarif éliminatoire. Pour cette famille, ce tarif très élevé peut être vu comme le coût technologique à
payer pour développer la filière, ou peut-être dû au manque de concurrence qui fait que les quelques
promoteurs n?ont pas hésité à proposer un tarif élevé pour profiter du manque de concurrents lors de
la sélection, ou au manque d?incitation à valoriser la chaleur. Aucune tendance à l?ouverture ne se
manifestant, il semble que la filière n?ait pas réussi à se développer via ces appels d?offres.
Pour la famille bois-énergie, la convergence des tarifs des lauréats et des candidats traduit cette fois un
rétrécissement de l?intervalle des tarifs proposés, à la fois lié à la diminution du tarif maximal et
possiblement à une meilleure connaissance du marché des acteurs qui ne proposent plus des tarifs qu?ils
savent éliminatoires au vu des précédentes périodes. Ces dynamiques sont particulièrement visibles sur
les courbes d?offres présentées en 2.2.1.
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Hydroélectricité
Cet appel d?offres n?ayant qu?une période, aucune évolution n?est observée. Une comparaison avec les
tarifs précédemment en vigueur est menée en 4.1.
5.5 Les soumissionnaires se sont-ils comportés de manière
stratégique et quels ont été les effets des offres stratégiques sur
l'intensité de la concurrence, le niveau de soutien offert, le taux
d'achèvement ?
Ce rapport n?étudie pas les taux d?achèvement des lauréats. On peut identifier quelques
soumissionnaires majeurs pour chaque appel d?offres. Les identités des candidats malheureux n?étant
pas connues, le taux de réussite des entreprises n?est pas calculé dans ce rapport.
Solaire au sol
A l?heure d?écriture de ce rapport, le principal acteur de cet appel d?offres, et du solaire en France en
général est Engie. Cette société se démarque notamment par les rachats d?entreprises successifs (cf.
1.2) qui lui garantissent la première place. Ainsi, sur les quatre premières périodes, le Groupe Langa a
remporté 146 MW, Compagnie du Vent 85 MW, la CNR 70.6 MW et Solaire direct 58 MW, soit en cumulé
plus que la maison mère, lauréate de 210 MW (en comptant l?appel d?offres mixte). Aucune
synchronisation temporelle n?a été observée par les filiales qui participent à des périodes diverses, ni
d?homogénéisation de tarifs entre toutes les installations reliées à Engie. Il n?est pas possible de savoir
si les outils de réponse aux appels d?offres sont mis en commun au sein d?Engie et de ses filiales, mais si
tel était le cas, cette politique de rachat pourrait avoir un impact sur l?intensité de la concurrence.
L?acteur français historique EDF via sa filière renouvelable prend de l?importance en étant à la quatrième
place par rapport à la précédente version de ce rapport (il était sixième). Cela dit, sa position est loin
d?être majoritaire, il est donc soumis à la même compétition que les autres acteurs malgré son statut
historique. Cet acteur devrait théoriquement continuer à prendre en importance dans ces appels
d?offres comme en témoigne le plan solaire communiqué à la presse en 2017 et censé se lancer entre
2020 et 2035.
Solaire sur bâtiment
Dans cet appel d?offres le premier lauréat est Amarenco qui a fusionné avec le Groupe carré (qui avait
lui-même emporté 33 MW sur les deux premières périodes). Cet acteur montre une véritable stratégie
d?entreprise entre les périodes 2 et 5 puisque ses tarifs sont bien plus regroupés que la moyenne (à
l?exception de la première période, ses tarifs sont toujours dans un intervalle de 5 ¤/MWh), en particulier
pour la famille 2 où les prix sont unifiés pour toutes les offres lauréates.
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Figure 108 - Courbes d?offres des lauréats en solaire sur bâtiments Amarenco/Groupe Carré, famille 1 (gauche) et 2 (droite)
Cela dit, la part de marché du groupe reste suffisamment modeste pour que ce genre de stratégie
distorde le marché.
Figure 109 - Part de marché d'Amarenco/Groupe Carré sur l'appel d'offres solaire su bâtiment
Mix éolien solaire
Aucune stratégie n?a été observée pour cet appel d?offres. Les projets éoliens ont proposé des tarifs
globalement plus élevés (69.97 ¤/MWh pour le premier candidat éolien, à comparer au tarif moyen
proposé par les lauréats solaires, de 54,94 ¤/MWh), mais qui restent dans la gamme de prix de appels
d?offres éolien.
Eolien
Dans cet appel d?offres le principal acteur en puissance lauréate est Volkswind. Cet acteur est passé
nettement en tête sur la période 5 où il a remporté 201 MW sur les 630 MW appelés (32%), pour une
puissance lauréate toute période confondue de 326 MW. Cela dit, même dans cette période, ses prix
sont répartis autour du tarif moyen (de 54,9 à 63 ¤/MWh, pour un tarif moyen de 62,2 ¤/MWh des
autres lauréats). De plus, le nombre d?acteurs importants sur cet appel d?offres (HHI à partir de la
puissance de 623) limite tout effet de stratégie d?entreprise.
Biomasse
Comme décrit en 3.2.4, si aucun acteur majeur ne se dégage pour le marché du bois énergie en général,
du moins pas au travers de cet appel d?offres, un focus sur Fibre Excellence est mené pour les périodes
1 et 2. Ce groupe a ainsi remporté pour 50 MW d?augmentation de puissance à deux périodes
successives, pour le même tarif (105 ¤/MWh) qui était aussi le tarif le plus bas pour cet appel d?offres,
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tous candidats confondus à l?époque. Cela dit, les deux installations précisent qu?il s?agit d?un
remplacement d?anciens groupes turbo-alternateurs vieillissants et peu efficaces. Ainsi, il est plus
possible que Fibre Excellence ait répondu à l?appel d?offres pour rénover ses installations, en mutualisant
le travail fait pour candidater, plutôt que de faire une opération stratégique pour éliminer ses
concurrents et faire chuter les coûts, puisque ce genre de rénovation ne se fait que très ponctuellement.
Fibre Excellence ne semble pas avoir d?autres installations à rénover en dehors de ces deux-là. Pour la
période 3, Veolia se démarque en remportant trois projets sur des nouveaux sites pour un total de 37,5
MW, soit 52% de la puissance appelée. Ces projets présentant des tarifs homogènes avec les autres
candidats (entre 100 et 120 ¤/MWh, pour un tarif moyen de 112,1 ¤/MWh), la candidature de Véolia ne
peut pas être vue comme distordant significativement le niveau du soutien offert.
Concernant la méthanisation, le lauréat qui s?est désisté en période 1 a candidaté avec succès en période
2 avec un tarif d?achat supérieur de 29 ¤/MWh (+19%). Selon le Ministère de la transition écologique et
solidaire, ce candidat s?était trompé dans son business plan pour la candidature de la première période,
c?est pourquoi il a été autorisé à se désister puis à candidater de nouveau en deuxième période, à un
prix plus élevé. Au vu des très faibles nombres de candidatures, cet appel d?offres peut être soumis à
des stratégies d?entreprises, mais cela n?a qu?un faible impact sur l?ensemble du dispositif d?aide de
l?appel d?offres.
Hydroélectricité
Le fait qu?il n?y ait qu?une période et que celle-ci ait été sous-souscrite ne permet pas de comparer
temporellement le comportement des candidats et il est difficile de déterminer s?ils se sont comportés
de manière stratégique. Ainsi, l?impact d?éventuelles stratégies temporelles sur cet appel d?offres est
nul.
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6 Bonus local
Tous les appels d?offres ont proposé un dispositif de compensation des coûts d?investissement et de
financement participatif permettant de bénéficier d?un bonus sous certaines conditions.
Pour l?investissement participatif, le candidat s?engage à être:
- Une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités.
- Une société par actions régie par le livre II du code de commerce ou par le titre II du livre V de
la première partie du code général des collectivités territoriales dont au moins 40% du capital
est détenu, distinctement ou conjointement, par au moins vingt personnes physiques, une ou
plusieurs collectivités territoriales, des groupements de collectivités.
- Une société coopérative régie par la loi n° 47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la
coopération collectivité territoriale dont au moins 40% du capital est détenu, distinctement ou
conjointement, par au moins vingt personnes physiques, une ou plusieurs collectivités
territoriales, des groupements de collectivités.
Pour le financement participatif le candidat s?engage à ce que 10% du financement du projet soit
apporté, distinctement ou conjointement par au moins vingt personnes physiques, une ou plusieurs
collectivités territoriales, des groupements de collectivités.
Prime pour
l'investissement
participatif [¤/MWh]
Prime pour le
financement
participatif [¤/MWh]
Première période avec
financement participatif
Solaire au sol 3 1 4
Solaire sur
bâtiment
3 1 4
Mixte solaire
éolien
3 1 1
Eolien au sol
3 1
2 (en période 1 un
système allant de 20% à
40% était mis en place)
Biomasse 5 - -
Hydro - électricité 3 - -
Dans le cas où l?engagement n?est pas respecté, la prime se transforme en réfaction du tarif, ce qui réduit
les revenus du lauréat.
6.1 Quelle est la proportion des financements participatifs dans les
appels d'offres en termes d'offres reçues et quelle est la répartition
investisseur particulier/investisseur public ?
Le mode d?instruction de la CRE n?étudie l?aspect du financement participatif que pour les offres
lauréates de l?appel d?offres. Les données ne sont donc pas disponibles pour les projets non-lauréats.
Par conséquent, il n?est pas possible de répondre à cette question portant sur l?ensemble des candidats.
La question suivante traite de cette question pour les seuls lauréats.
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6.2 Quelle est la proportion des financements participatifs dans les
appels d'offres en termes d'offres retenues et quelle est la
répartition investisseur particulier/investisseur public ?
Dans les informations disponibles sur les lauréats, la répartition investisseur particulier/investisseur
public prévisionnelle n?est généralement pas donnée. Cette information sera disponible en 2022, quand
les lauréats auront finalisé la construction de leur installation et donné à ce moment-là la part réelle
d?investissement public et privé. Ainsi, ce rapport se concentre sur la proportion de financement et
d?investissement participatif pour chaque appel d?offres.
Solaire au
sol
Solaire sur
bâtiment
AO mixte Eolien Biomasse
Hydro-
électricité
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Projets
lauréats réels
649 4638 2937 1490 16 203 100 2371 39 214 20 29
Projets avec
investissement
participatif
391 2702 710 501 9 112 14 246 2 9,3 3 0,7
Projets avec
financement
participatif
53 347 50 73,1 2 23,1 0 0
Non
implémenté
Non
implémenté
Proportion
avec l'un des
deux
68% 66% 26% 39% 69% 67% 14% 10% 5% 4% 15% 2%
Solaire au sol
Figure 110 - Pourcentage des projets lauréats bénéficiant d'un mécanisme participatif en puissance, solaire au sol
La participation au mécanisme de financement participatif est à peu près égale dans les trois familles,
sans tendance évidente. L?apparition du financement participatif semble avoir réduit la part
d?investissement participatif à partir de la 4e période, plutôt que d?avoir augmenté la part de projets
dotés d?un mécanisme participatif.
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Solaire sur bâtiment
Figure 111 - Pourcentage des projets lauréats bénéficiant d'un mécanisme participatif en puissance, solaire sur bâtiment
Contrairement à l?appel d?offres solaire au sol, l?appel d?offres solaire sur bâtiments présente une
différence notable de pourcentage de projets participatifs dans les lauréats. Les mécanismes
participatifs sont ainsi en moyenne deux fois plus fréquents sur la famille 2 (0,5 ? 8 MWc) que sur la
famille 1 (100 ? 500 kWc).
Les installations des familles de petite taille sont donc moins sujettes aux mécanismes participatifs que
les installations de grande taille.
Mix éolien solaire
Comme il n?y a qu?une famille et qu?une période, on se référera aux chiffres du tableau en début de
section. La participation est élevée, et comparable à celles de la famille 1 de l?appel d?offres solaire au
sol qui présente les mêmes caractéristiques.
Eolien
Figure 112 - Proportion des projets lauréats avec un mécanisme participatif, éolien
Aucune installation éolienne retenue ne comporte de financement participatif, malgré la mise en place
du mécanisme à partir de la deuxième période.
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Biomasse
Figure 113 - Proportion en puissance des projets lauréats avec un mécanisme participatif, biomasse
Sur les deux premières périodes, deux projets en bois-énergie (un pour chaque période, de 8,3 et 1
MWe) ont utilisé le mécanisme d?investissement participatif, avec une majoration de 5 ¤/MWh dans cet
appel d?offres. Dans la troisième période, aucun projet lauréat ne comporte de mécanisme participatif.
La proportion de projets participatifs est ainsi faible.
Hydroélectricité
Figure 114 - Proportion des projets lauréats avec un mécanisme participatif, hydroélectricité
Les lots 1, 2a et 2b n?ont pas de projet lauréat avec mécanisme participatif. Même si la proportion des
projets avec mécanisme participatif peut sembler importante au regard des lauréats pour les lots 2c et
3, ça ne représente en tout que 3 projets sur 6 et 0.7 MWe sur 1.3 MWe lauréats (et 10 MWe appelés).
On ne tirera pas donc de conclusions sur ce faible échantillon.
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6.3 Quel est le niveau de prix offert par les projets participatifs par
rapport aux autres projets et comment se classent-ils ?
Dans cette section on compare les tarifs moyens (par la puissance) proposés par les candidats avec et
sans financement participatif. Ce tarif moyen ne prend pas en compte la bonification liée au mécanisme
participatif. La variation de tarif moyen global est la moyenne pondérée sur les périodes des variations
de tarifs sur chaque période. Le « classement moyen » donné en pourcentage représente la moyenne
des positionnements des différents projets avec le mécanisme. Le classement est calculé séparément
au sein de chaque période et chaque famille. La pondération de cette métrique est faite sur la puissance
des projets. Un score supérieur à 50 % indique que les projets concernés sont plutôt mal classés, tandis
qu?un score faible indique qu?ils sont plutôt bien classés.
Solaire
au sol
Solaire sur
bâtiment
Eolien +
solaire
Eolien Biomasse Hydro -
électricité
Classement moyen
avec investissement
% 49% 44% 61% 59% 92% 65%
Classement moyen
avec financement
% 38% 48% 60%
Pas de
lauréats
Non
implémenté
Non
implémenté
Au global, les projets solaires avec mécanisme participatif sont plutôt mieux classés que la moyenne. Les
projets avec mécanisme participatif de tous les autres appels d?offres sont moins bien classés que la
moyenne. Néanmoins, comme le montre l?analyse détaillée par famille et période ci-dessous, aucune
tendance claire n?est réellement observable.
Rappelons tout de même que le très faible nombre de projets avec mécanisme participatif pour les
appels d?offres biomasse et hydroélectricité. Les résultats sont donc à interpréter prudemment pour ces
deux appels d?offres.
Solaire au sol
Figure 115 - Variation du tarif moyen selon les familles et périodes et le mécanisme participatif, solaire au sol
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Figure 116 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif selon les familles et périodes, solaire au sol
Aucune tendance claire n?est observable sur le classement ni sur le tarif de référence des lauréats avec
mécanisme participatif. On note juste une corrélation logique entre le classement moyen des offres et
la différence de tarif de référence moyen. En effet, vu l?importance du prix dans la notation, si les projets
coûtent moins cher en moyenne alors ils sont mieux classés.
Les valeurs extrêmes des indicateurs sont souvent dues à très faible nombre de projets. Ainsi, la période
4 ne comporte qu?un projet en famille 3 avec financement participatif. La période 5 ne comporte que
deux projets en famille 2 et deux projets en famille 3 avec financement participatif. La période 7 ne
comporte deux projets en famille 1 et un projet en famille 3 avec financement participatif.
Le regroupement des différentes familles permet d?obtenir un nombre plus important de projets pour
chaque période et donc des résultats plus robustes. Les projets solaires au sol avec mécanisme
participatif sont mieux classés que la moyenne sur l?ensemble des périodes, sauf en période 1, 2 et 4
pour l?investissement.
Figure 117 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif selon les périodes, solaire au sol
L?arrivée du mécanisme de financement participatif, moins exigent mais également moins lucratif que
l?investissement, semble donc avoir attiré les projets les mieux classé, impactant à la hausse le
classement moyen des projets avec investissement participatif.
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Solaire sur bâtiment
Figure 118 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif par famille, solaire sur bâtiment
Figure 119 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif par périodes, solaire sur bâtiment
Au vu de ces graphiques, aucune tendance claire ne se dégage, ni sur les deux familles, ni au fil des neuf
périodes. Globalement, les projets avec mécanisme participatif sont mieux classés que la moyenne, mais
de grandes disparités persistent néanmoins.
Les variations de tarif moyen sont bien corrélées aux variations de classement moyen pour l?appel
d?offres solaire sur bâtiments.
Mix éolien solaire
Comme il n?y a qu?une famille et qu?une période, on se réfèrera aux chiffres du tableau en début de
section. Dans cet appel d?offres les projets retenus avec mécanisme participatif sont en moyenne plus
chers et moins bien classés.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
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Eolien
Figure 120 - Variation du tarif moyen selon les périodes et le mécanisme participatif, éolien
Figure 121 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif, éolien
Les variations de tarif moyen sont également corrélées aux variations de classement moyen pour l?appel
d?offres solaire sur bâtiments. Les projets avec investissement participatif sont mieux classés (et moins
chers) que la moyenne sur les périodes 3 et 4, et moins bien classés (et plus chers) que la moyenne sur
les périodes 1, 2 et 5. Bien que le mécanisme de financement participatif soit en place à partir de la
deuxième période, aucun projet lauréat ne le comporte.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
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Biomasse
Figure 122 - Variation du tarif moyen selon les périodes des projets avec mécanisme participatif, biomasse
Figure 123 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif, biomasse
Pour les graphiques précédents, le projet de Grenoble Métropole a été considéré comme le plus mal
classé (il est d?ailleurs choisi en dernier vu la procédure particulière pour cette famille) de sa période.
Les deux lauréats avec investissement participatif sont ainsi plutôt mal classés et avec des tarifs hauts,
mais le faible échantillon étudié ne permet pas d?en tirer des conclusions générales.
Hydroélectricité
Figure 124 - Variation du tarif moyen selon les périodes et le mécanisme participatif, hydroélectricité
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
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Figure 125 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif, hydroélectricité
Les variations de tarif ne sont pas énormes en regard des tarifs d?achat de 150 ¤/MWh. Le classement
est mis à titre indicatif, la faiblesse de l?échantillon biaisant les résultats (en lot 2c le projet participatif
est 2 sur 2 et en lot trois les deux projets participatifs sont 2 et 3 sur 4).
6.4 La France a-t-elle observé des abandons sur ce type de projets ?
Quelles en ont été les raisons ?
A l?heure d?écriture de ce rapport, la majorité des projets étant en construction, il n?est pas encore temps
de regarder cet indicateur.
6.5 Des projets qui s?étaient engagés à mettre en oeuvre du
financement participatif ont?ils échoués à le faire ?
A l?heure d?écriture de ce rapport, la majorité des projets étant en construction, il n?est pas encore temps
de regarder cet indicateur.
6.6 Impact du bonus sur le nombre de projets participatifs et sur
l'acceptabilité des projets ?
Concernant l?impact du bonus sur le nombre de projets participatifs, la partie 6.2 montre qu?il n?y a pas
de tendance claire dégagée liée à l?apparition du bonus. On note toutefois, sans parler d?évolution
temporelle, que chaque appel d?offres a un comportement différent à peu près cohérent vis-à-vis du
bonus : si le bonus est peu présent chez les projets lauréats biomasse et hydroélectriques, les offres
solaires (principalement les familles de puissance importante : solaire au sol et solaire sur bâtiments
famille 2) sont assez impliquées.
Quelques éléments sont disponibles sur les recours en 2018. Ces éléments seront comparés avec les
taux de recours contre les projets utilisant un mécanisme participatif, mais il est trop tôt pour le faire
car les projets lauréats sont encore en construction.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 117/161
Solaire
Début 2019, le Ministère de la transition écologique et solidaire a recensé 4 centrales solaires au sol et
14 installations sur bâtiment, lauréats d?appels d?offres, qui ont vu leur autorisation d?urbanisme
attaquées en justice, sur 452 lauréats solaires au sol et 1981 lauréats solaires sur bâtiments à cette date.
Eolien
En France, la mobilisation anti éolienne est particulièrement forte, car 70% des projets éoliens font
l?objet d?un recours juridique, augmentant le temps de développement de 7 à 9 ans (contre 3 à 4 ans en
Allemagne). Environ 1500 associations lutteraient contre l?éolien en France20. Au 15 septembre 2018,
90 dossiers ICPE (installation classée pour la protection de l?environnement) sont en cours devant les
cours administratives d?appel, dont 46 enregistrés depuis le 1er janvier 2018. Les contentieux en cours
d'appel se répartissent pour l'essentiel entre les cours de Nantes (25), Bordeaux (21), Douai (18),
Marseille (10), Nancy (8) et Lyon (8).
Environ deux tiers des autorisations délivrées et 90 % des refus font l?objet de recours devant les
tribunaux administratifs. Ensuite, 70 % des jugements font l'objet d'un appel (qu'il s'agisse d'une
autorisation ou d'un refus), soit un taux trois fois supérieur à la moyenne nationale (24%). Vu ce taux de
70%, il y a environ 130 dossiers ICPE éoliens en cours devant les tribunaux administratifs.
6.7 Quel est le surcoût induit par cette mesure ?
Les coûts totaux pour chaque appel d?offres sont les suivants en k¤/an non actualisés sur 20 ans. Pour
les offres solaires les ensoleillements ont été pris en compte quand disponibles.
Général
Figure 126 - Coût annuel pour l'Etat des mécanismes participatifs
20 Article de 20minutes.fr : https://www.20minutes.fr/planete/2284267-20180606-fronde-anti-eolienne-faiblit-
france
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 118/161
Le coût total de ce dispositif est de 13,5M¤/an, pour un montant total du soutien actuellement accordé
de 417 M¤/an, soit environ 3 % du coût total.
Le coût supporté par l?Etat est pour le moment représenté majoritairement par l?investissement
participatif sur les centrales solaires au sol avec 69 % du surcoût total.
Solaire au sol
Figure 127 - Coût pour l'Etat des mécanismes participatifs, solaire au sol
Le surcoût pour l?Etat reste assez stable suivant les périodes et les familles. Le financement participatif
représente un faible surcoût pour l?Etat, vu sa prime plus faible (1 ¤/MWh, contre 3 ¤/MWh).
Solaire sur bâtiment
Figure 128 - Coût pour l'Etat des mécanismes participatifs, solaire sur bâtiment
Pour chaque période, la majorité du coût supplémentaire est liée à l?investissement participatif sur la
famille 2. Le financement participatif représente un faible surcoût pour l?Etat malgré son succès
notamment aux périodes 4 et 5, vu sa prime plus faible (1 ¤/MWh, contre 3 ¤/MWh). Le faible surcoût
faible observé aux périodes 4 et 6 à 9 découle de la faible participation lors de ces périodes.
Mix éolien solaire
Comme il n?y a qu?une famille et qu?une période, on se référera aux chiffres de la figure en début de
section.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 119/161
Eolien
Figure 129 - Coût pour l'Etat des mécanismes participatifs, éolien
Le coût total du mécanisme d?investissement participatif pour l?appel d?offres éolien de de 1,2 M¤/an.
Les périodes 1 et 5 concentrent la majorité de ce coût, en raison de la présence plus importante de
projets avec financement participatif.
Biomasse
Figure 130 - Coût pour l'Etat de l'investissement participatif, biomasse
Le principal coût pour la collectivité d?investissement participatif vient du projet de Grenoble, dont les
35 GWh/an d?électricité produite coûteront 185 k¤/an.
Hydroélectricité
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 120/161
Figure 131 - Coût pour l'Etat de l'investissement participatif, hydroélectricité
Vu le non-succès du mécanisme, le coût pour l?Etat est très faible : environ 7000 ¤/an, répartis entre les
lots 2c et 3.
6.8 La mesure a-t-elle eu un impact sur le taux de succès des projets
comparé aux projets ne bénéficiant pas de ce bonus ?
A l?heure d?écriture de ce rapport, la majorité des projets étant en construction, il n?est pas encore
possible de répondre à cette question.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 121/161
7 Impact hydroélectricité
7.1 Quel a été l'impact des critères de qualité environnementale sur la
distribution finale des offres attribuées ?
Pour rappel, seuls sont notés les projets conformes aux prescriptions générales et particulières du cahier
des charges de l'appel d'offres pour le lot concerné, parmi lesquelles des exigences environnementales.
Plusieurs projets ont été éliminés pour non-conformité à ces exigences environnementales et n'ont donc
pas été notés. Ce premier filtre permet d'écarter des projets dont les caractéristiques ne sont pas
compatibles avec les enjeux environnementaux. Les offres notées ont donc toutes justifié du respect
des exigences environnementales figurant dans les prescriptions du cahier des charges.
Cet appel d?offres a conduit à des résultats mitigés : il a permis de faire émerger des projets présentant
un équilibre entre énergie produite et impact environnemental, mais en nombre plus limité qu?espéré.
46 candidats, ont répondus, mais seulement 20 ont déposés des dossiers conforme aux dispositions du
cahier des charges en matière environnementale. Seuls 29 MW ont ainsi été lauréats sur les 60 MW
appelés.
Si les critères environnementaux d?éligibilité ont pu jouer leur rôle, le nombre relativement faible de
candidats n?a pas permis à la notation en elle-même de la qualité environnementale de jouer sur la
distribution finale des offres attribuées, car tous les projets admissibles ont été admis. Dans l?analyse ci-
dessous, le projet repêché de 2,2 MW n?est pas pris en compte.
Le cahier des charges précisait que la note relative à la qualité environnementale du projet devait être
supérieure au tiers de la note maximale observée dans son lot. Une installation de 1,9 MW du lot 1 se
trouvait dans cette situation. Sans le critère environnemental, elle aurait été prise (en plus de toutes les
autres, vu que seuls 18,5 MW sur 25 MW appelé ont été lauréats, ce qui aurait donné les résultats
suivants (les autres lots, identiques, ne sont pas représentés) :
Lot 1 Ensemble
Projets lauréats réels (sans
repêchage)
Nombre / puissance 8 / 18,5 20 / 29,0
Projets entrants Nombre / puissance 1 / 1,9 1 / 1,9
Projets sortants Nombre / puissance 0 / 0,0 0 / 0,0
Variation de projet
moyenne
En nombre / En
puissance
12,5 % / 10,3 % 5,3 % / 7 %
Tarif moyen lauréats réels
(sans repêchage)
¤/MWh 102,6 112,4
Tarif moyen lauréats sans
le critère environnemental
¤/MWh 102,8 111,9
Variation du tarif moyen % 0,2 % -0,4 %
Critère supprimé - Critère
environnemental
Critère
environnemental
Note environnementale
minimale lauréats
Points / 40 16 16
Note environnementale
minimale sans critère
Points / 40 9 9
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 122/161
Ainsi, enlever le critère aurait légèrement fait baisser le tarif moyen (même si cela aurait augmenté le
tarif moyen du lot 1), mais au détriment de l?acceptation d?un projet présentant une note
environnementale beaucoup plus faible (-7 points sur quarante), et ayant de ce fait moins de chances
d?aboutir que les projets mieux notés sur le plan environnemental.
7.2 Quel a été l'impact du critère de qualité de l'énergie sur la
distribution finale des offres attribuées ?
Sur la période considérée ce critère n?a pas changé le résultat de l?appel d?offres, du fait du faible nombre
de candidats.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 123/161
8 Impact solaire
8.1 Quel a été l'impact des critères carbone sur la distribution finale
des offres attribuées ?
Cette partie ne concerne que les appels d?offres sur le solaire au sol et le solaire bâtiment, l?appel
d?offres mixte n?utilisant pas ce critère.
Solaire au sol
Est étudiée ici l?influence du critère carbone. L?analyse est la même qu?en 2.3.2 pour la famille 3, mais
cette fois la note environnementale, d?autorisation d?urbanisme et de non-défrichement est gardée
pour les familles 1 et 2.
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières
0,5 - 10 MWc)
Nombre Puissance Nombre Puissance Nombre Puissance
Critères supprimés - Critère carbone - Critère carbone - Critère carbone
Projets lauréats réels 188 2848 329 1314 132 475,8
Projets entrants 5 56,0 11 48,9 12 33,6
Projets sortants 4 49,6 13 46,1 6 35,4
Variation de projet moyenne 2,4% 1,9% 3,6% 3,6% 6,8% 7,2%
La suppression du critère carbone dans la notation modifie les projets élus lauréats à hauteur de 1,9%
de la puissance totale pour la première famille, 3,6% de la puissance totale pour la deuxième famille et
7,2% de la puissance totale pour la troisième famille. L?impact du critère carbone est donc minime face
à l?impact des autres critères extra-financiers étudiés dans la partie 2.2.2, en particulier le critère
environnemental.
Coût pour l?Etat du critère carbone
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 - 10
MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
56,82 65,26 91,12
Tarif moyen des lauréats sans le
critère carbone (¤/MWh)
56,80 65,29 90,88
Variation du tarif moyen -0,03% 0,04% -0,26%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(M¤/an)
0,063 -0,045 0,125
Supprimer le critère carbone de la notation (en conservant les critères environnementaux et de non-
défrichement) n?a pas d?impact significatif sur le tarif moyen des lauréats pour les familles 1 et 2.
L?augmentation du tarif moyen des lauréats sur la famille 2 s?explique par le poids plus important occupé
par les autres critères extra-financiers. La différence est néanmoins minime.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 124/161
Au global, la présence du critère carbone dans la notation pour les projets solaires au sol engendre un
surcoût pour l?Etat estimé à 144 k¤/an, soit 0,12% du coût total estimé de l?appel d?offres solaire au sol
pour l?Etat. A titre de comparaison, le surcoût pour l?Etat engendré par le critère carbone pour l?appel
d?offres solaire sur bâtiment est estimé à 86,8 k¤/an, soit 0,1% du coût total pour l?Etat de l?appel
d?offres solaire sur bâtiments.
Pour l?appel d?offres solaire au sol, le surcoût engendré par l?ensemble des critères extra-financiers est
estimé à 3,4 M¤/an, soit 2,8% du coût total estimé des appels d?offres solaires au sol pour l?Etat.
Bénéfices apportés par le critère carbone :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 -
10 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
389,9 385,2 362,8
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats sans le critère
carbone (kgeq CO2/kWc)
393,4 389,4 366,6
Variation de contenu carbone 0,9% 1,1% 1,0%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
10,00 5,49 1,77
Au global, la notation carbone permet d?éviter des émissions estimées à 17,3 kt CO2 sur la fabrication
des modules, et engendre un surcoût de 144 k¤/an sur 20 ans. Les émissions ainsi évitées ont donc un
coût de 167¤/tCO2 pour l?Etat (calcul réalisé sans prendre en compte de taux d?actualisation).
A titre de comparaison, le coût pour l?Etat estimé des émissions évitées par le critère carbone sur l?appel
d?offres solaire sur bâtiments est estimé à 400¤/tCO2.
Impact du critère carbone sur les projets bénéficiant de la notation environnementale :
L?objectif de cette section est de déterminer si la suppression du critère carbone est bénéfique ou
néfaste pour les projets bénéficiant de la notation environnementale.
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Nombre Puissance [MW] Nombre Puissance [MW]
Projets lauréats réels avec
notation environnementale
115 1732 248 989
Projets lauréats avec notation
environnementale sans le critère
carbone
116 1736 251 1008
Variation de projets avec notation
environnementale
0,9% 0,2% 1,2% 2,0%
La suppression du critère carbone a un faible impact légèrement positif sur les projets bénéficiant de la
notation environnementale. La suppression du critère carbone permet en effet à quatre projets
supplémentaires bénéficiant de la notation environnementale de remporter l?appel d?offres.
Solaire sur bâtiment
Le critère carbone étant le seul autre critère de notation avec le prix, les résultats et l?analyse sont
similaires aux résultats présentés en 2.2.2 pour cet appel d?offres.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 125/161
8.2 Quel a été l'impact de l'augmentation de l?influence du prix ?
L?étude compare les résultats des dispositifs étudiés avec le 3e appel d?offres solaire de 2014. On peut
distinguer le solaire au sol et le solaire sur bâtiment. L?appel d?offres mixte n?utilisant que le critère prix,
il n?est pas vraiment comparable avec les anciennes notations et n?est pas étudié ici.
Solaire au sol
Dans la suite de cette partie, « au sol » représente les familles 1 et 2 de l?appel d?offres solaire au sol et
« ombrières » représente la famille 3. Les critères étaient les suivants (en points sur 100) :
AO 3 - au
sol
AO 4 - au
sol P1
AO 4 - au
sol P2-6
AO 3 -
ombrières
AO 4 -
ombrières
Prix 46 65 70 50 70
Réhabilitation et valorisation du
site
10 - - - -
Intégration de l?installation
dans son environnement
10 - - - -
Pertinence environnementale - 9 9 - -
Évaluation Carbone Simplifiée 20 18 21 35 30
Contribution à l'innovation 10 - - 15 -
Bonus autorisations urbanisme 4 4 - - -
Bonus non-défrichement - 4 - - -
Afin d?évaluer l?influence de la hausse du prix, il est judicieux de comparer les offres sélectionnées avec
un poids du prix égal à celui de l?ancien appel d?offres. Les autres critères ayant changé aussi, il est
possible de les augmenter proportionnellement afin de compenser la perte d?influence du prix, ce qui
donne les notations suivantes :
Au sol P1, ancien
poids prix
Au sol P2-6,
ancien poids prix
Ombrières, ancien
poids prix
Prix 46 46 50
Pertinence environnementale 13,9 16,2 -
Évaluation Carbone Simplifiée 27,8 37,8 50
Bonus autorisations urbanisme 6,2 - -
Bonus non-défrichement 6,2 - -
Les résultats d?un nouveau classement sont alors les suivants :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières
0,5 - 10 MWc)
Nombre Puissance Nombre Puissance Nombre Puissance
Critère modifié - Diminution du poids du
prix dans la notation
- Diminution du poids du
prix dans la notation
- Diminution du poids du
prix dans la notation
Projets lauréats réels 188 2848 329 1314,3 132 475,8
Projets entrants 34 412,3 47 182,2 4 13,8
Projets sortants 31 417,4 42 179,4 6 18,3
Variation de projet moyenne 17% 15% 14% 14% 3,8% 3,4%
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 126/161
Impact de la modification de la pondération des notations sur le coût pour l?Etat :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 - 10
MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
56,82 65,26 91,12
Tarif moyen des lauréats avec la
diminution du poids du prix
(¤/MWh)
58,14 66,61 91,28
Variation du tarif moyen 2,3% 2,1% 0,2%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(M¤/an)
4,3 2,1 0,1
Diminuer le poids de la notation prix dans la notation totale engendre un surcoût pour l?Etat estimé à
6,5 M¤/an, soit 5% du coût total estimé de l?appel d?offres solaire au sol pour l?Etat.
Bénéfices apportés par la modification de la pondération des notations :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières
0,5 - 10 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
389,9 385,2 362,8
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec la diminution
du poids du prix (kgeq CO2/kWc)
386,7 383,5 359,2
Variation de contenu carbone -0,8% -0,5% -1,0%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
9,16 2,32 1,76
Nombre
Puissance
[MW]
Nombre
Puissance
[MW]
Projets lauréats réels avec notation
environnementale
115 1732 248 989 Non applicable
Projets lauréats avec la diminution du
poids du prix avec la notation
environnementale
143 2072 289 1144 Non applicable
Variation de projets avec notation
environnementale
24,3% 19,6% 16,5% 15,7% Non applicable
Globalement, faire baisser l?influence du prix fait augmenter le tarif moyen de manière relativement
importante, au bénéfice de la notation environnementale qui est de fait le plus gros influenceur sur les
familles 1 et 2. La variation sur le carbone est très faible en comparaison (y compris pour la famille 3).
Solaire sur bâtiment
Les critères comparés et la notation envisagée sont les mêmes que pour les ombrières, à savoir (en
points sur 100) :
AO 3 ? sur
bâtiment
AO 4 ? sur
bâtiment
AO 4 ? sur bâtiment,
ancien poids prix
Prix 50 70 50
Évaluation Carbone Simplifiée 35 30 50
Contribution à l'innovation 15 - -
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 127/161
Les résultats d?un nouveau classement, où le poids du prix est égal à celui de la notation carbone sont
alors les suivants :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Nombre Puissance Nombre Puissance
Critère modifié - Diminution du poids du
prix dans la notation
- Diminution du poids du
prix dans la notation
Projets lauréats réels 1549 434,2 189 461,7
Projets entrants 121 31,4 9 19,4
Projets sortants 107 31,4 12 22,9
Variation de projet moyenne 7,4% 7,2% 5,6% 4,6%
Impact de la modification de la pondération des notations sur le coût pour l?Etat :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
94,2 83,9
Tarif moyen des lauréats avec la
diminution du poids du prix
(¤/MWh)
94,4 84,0
Variation du tarif moyen 0,2% 0,1%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(k¤/an)
147 60
Diminuer le poids de la notation prix dans la notation totale engendre un surcoût pour l?Etat estimé à
208 k¤/an, soit 0,2% du coût total estimé de l?appel d?offres solaire sur bâtiments pour l?Etat.
Bénéfices apportés par la modification de la pondération des notations :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
359,1 348,4
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec la diminution
du poids du prix (kgeq CO2/kWc)
356,1 347,1
Variation de contenu carbone -0,8% -0,4%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
2,21 0,97
Comme pour l?appel d?offres solaire au sol, faire baisser le poids du prix dans la notation totale au profit
du critère carbone bénéficie à des projets légèrement plus chers mais meilleurs sur le critère carbone.
Le tarif moyen des lauréats augmente donc légèrement et le contenu carbone diminue légèrement.
La diminution du poids du critère prix dans la notation a tout de même un impact nettement moins
marqué sur le classement des candidats et le tarif moyen des lauréats pour l?appel d?offres solaire sur
bâtiments que pour l?appel d?offres solaire au sol.
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 128/161
9 Impact Biomasse
9.1 Quel a été l'impact du critère de récupération de la chaleur
résiduelle
Pour rappel, les candidats pouvaient s?engager à valoriser la chaleur fatale de leurs fumées, en échange
de quoi le tarif utilisé pour leur évaluation était minoré de 5 ¤/MWh (+3,3 pts/100). En cas de non-
respect de cette condition, une réfaction du tarif de 10 ¤/MWh pénalise l?installation.
Bois énergie
Dans les chiffres suivants, certains candidats sont comptés en double, des candidats non-lauréats de la
première période ayant repostulé (parfois avec succès) à la deuxième. Ici, les candidats « non éliminés »
sont ceux qui sont admissibles pour éviter de compter les projets refusés (par exemple par les préfets
refusant une autorisation ICPE). Le mode de classement particulier de la famille bois énergie a été pris
en compte : la CRE classe en premier les offres non éliminées de moins de 3 MWe jusqu'à celle qui
permet d'atteindre une puissance cumulée égale ou supérieure à 10 MWe, puis reclasse les offres
restantes non éliminées quelle que soit leur puissance, jusqu?à 50 MW.
Période 1 Période 2 Période 3
Candidats non éliminés par
l?instruction et repêchés
Nombre /
puissance
25 / 133,5 40 / 169,8 45 / 177,8
Candidats non éliminés par
l?instruction avec récupération
chaleur
Nombre /
puissance
7 / 44,1 18 / 80,7 13 / 85,9
Projets lauréats réels Nombre /
puissance
12 / 64,5 10 / 70,3 13 / 72,5
Projets lauréats réels avec
récupération chaleur
Nombre /
puissance
2 / 8,9 7 / 41,9 5 / 53,3
Projets entrants sans le critère
de récupération chaleur
Nombre /
puissance
0 / 0,0 1 / 12,0 0 / 0,0
Projets sortants sans le critère
de récupération chaleur
Nombre /
puissance
0 / 0,0 1 / 16,0 0 / 0,0
Variation de projet moyenne
dans les lauréats
En nombre / En
puissance
0 % / 0 % 11 % / 36 % 0 % / 0 %
Tarif moyen lauréats réels ¤/MWh 117,8 118,8 112,1
Tarif moyen, ancien poids prix ¤/MWh 117,8 116,7 112,1
Variation de tarif moyen % 0 % -1,9% 0 %
Critère supprimé Valorisation
chaleur
Valorisation
chaleur
Valorisation
chaleur
Ainsi pour les périodes 1 et 3, le critère n?a pas eu d?influence sur les lauréats qui n?auraient pas changé
si ce critère avait été supprimé.
En période 2, le critère change l?ordre de notation de deux installations (une de 12 MWe et une de 16
MWe), réduisant la puissance totale lauréate de 4 MW (le projet suivant le mieux noté étant celui de 16
MWe, il n?a pas été considéré pour ne pas trop dépasser les 50 MWe objectifs). Le tarif moyen diminue,
la centrale reclassée proposant un meilleur tarif que celle déclassée. Le résultat de la suppression de ce
critère est le même que lorsqu?on ne considère que le prix (partie 2.2.2).
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
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Méthanisation
Trois installations (2,9 MW) se sont engagées à valoriser leurs fumées.
Vu le faible nombre de candidats et de participants à l?appel d?offres, ce critère n?a eu aucun impact sur
l?attribution de l?aide concernant cette famille.
9.2 Bonus pour effluents d'élevage : impact sur la participation de ce
type de projets
Sur 4 projets lauréats (6,5 MW), 2 projets bénéficient du bonus des effluents d?élevage (1 en période 1
et 1 en période 2 soit 4,1 MW) soit un taux de participation par projet de 50% (62% en puissance).
Le faible échantillon considéré ici ne permet pas de donner des tendances.
9.3 Bonus pour les effluents d'élevage : impact sur le niveau de prix
offert par les projets employant des effluents d'élevage
Les deux projets concernés par le bonus ont un tarif moyenné par la puissance de 184,2 ¤/MWh, une
production de 33,2 GWh/an et bénéficient d?une prime de 50 ¤/MWh, ce qui entraîne un coût du bonus
de 1,66 M¤/an.
Encore une fois, le faible échantillon considéré ici ne permet pas de donner des tendances ou de
corrélation entre le bonus et le prix proposé.
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2020-06-26 R20108 130/161
10 Impact offre mixte solaire éolien
10.1 Impact sur le taux de participation
Pour rappel, l?appel d?offres mixte éolien solaire s?est déroulé un peu après la période 2 de l?appel
d?offres éolien et la période 4 de l?appel d?offres solaire au sol (dont la famille 1 est l?équivalent des
centrales solaires appelées dans l?appel d?offres mixte). Ce rapport compare ainsi les résultats de cet
appel d?offres avec ces deux périodes.
Solaire au sol
- période 4,
famille 1
Eolien -
période
2
Mixte éolien
solaire - Tous
Mixte éolien
solaire ? PV
seulement
Mixte éolien
solaire ? Eolien
seulement
Puissance
appelée
MW 450 500 200 200 200
Puissance
candidate
admissible
MW 629,3 231,2 352,1 269,9 82,2
Taux de
participation
% 140% 46% 176% 135% 41%
Puissance
lauréate
MW 453,5 118,2 202,5 202,5 0
Taux de
succès
% 72% 51% 58% 75% 0%
Les taux de participation (puissance candidate divisée par puissance appelée) sont assez proches (5
points de différence chacun) si l?on sépare les candidats solaires et les candidats éoliens. En revanche,
seuls les candidats solaires ayant été lauréats, le taux de succès (puissance candidate divisée par la
puissance lauréate) pour les candidats éoliens est de 0%, et celui des candidats solaires reste proche de
celui de l?appel d?offres dédié.
10.2 Impact sur la répartition géographique des installations
sélectionnées, impact sur le réseau et impact sur le type de projet
La région Centre-Val de Loire est la première région lauréate (51,8 MW), suivie de près par la Nouvelle-
Aquitaine (46,6 MW). La taille moyenne des installations lauréates est de 12,7 MW et aucune
information n?a été transmise sur le type de terrain où se situe l?installation.
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2020-06-26 R20108 131/161
Figure 132 - Répartition régionale par puissance des lauréats de l'appel d'offres éolien + solaire
Concernant le réseau, les problématiques ne sont pas différentes de celles des autres appels d?offres
solaire, et pour le moment la stabilité du réseau n?est pas mise en cause (voir 3.2.1).
Si le volume de l?appel d?offres avait été égal au volume annuel total des appels d?offres pour l?énergie
éolienne et l?énergie solaire, soit 1 GW pour l?éolien terrestre et entre 0,6 GW et 1,1 GW pour les grandes
centrales photovoltaïques au sol (famille 1 de l?appel d?offres centrales au sol), la majorité des lauréats
auraient été des centrales solaires (en admettant qu?il y ait assez de candidats).
En effet, la particularité de cet appel d?offres mixte est que seuls des projets solaires ont été pris. C?est
cohérent avec la tendance observée ailleurs en Europe : la première offre combinée début 2017 en
Espagne avait largement favorisé l?éolien, tandis que la deuxième avait plutôt privilégié le solaire, et
l?appel d?offres combiné allemand de 200 MW début 2018 n?a retenu que des offres solaires. Cela dit,
les difficultés rencontrées par la filière éolienne française début 2018 peuvent aussi expliquer cette
exclusivité du solaire. L?analyse des tarifs proposés par la filière éolienne dans les futures périodes
permettra de confirmer ou d?infirmer cette supposition.
A l?heure actuelle, ce type d?appel d?offres favorise donc le solaire par rapport à l?éolien, et il est donc
préférable de séparer le solaire et l?éolien en deux appels d?offres si l?on veut continuer à soutenir la
filière éolienne.
10.3 Impact sur le prix
Dans cette partie est simulé l?ajout de 200 MW de puissance appelée dans les appels d?offres
correspondants, avec l?ajout des candidats de l?appel d?offres mixte, pour les périodes P2 de l?éolien
terrestre et P4 du solaire au sol.
Pour les candidats de l?appel d?offres mixte, la notation environnementale et le contenu CO2 des
modules ne sont pas connus. Pour ne pas trop les privilégier par rapport aux candidats de l?appel d?offres
solaire au sol, ces notations ont été fixées à l?identique pour tous les candidats de l?appel d?offres mixte,
aux valeurs des notations moyennes existantes pour la période 4, à savoir 3,77 points pour la notation
environnementale et 14,94 points pour la notation carbone.
Encore une fois, la période 2 pour l?éolien n?est pas idéale, car elle n?a pas suffisamment de candidats
pour montrer une tendance de marché claire (dans le tableau ci-après, les candidats éliminés par
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2020-06-26 R20108 132/161
l?instruction ne sont pas considérés), mais elle a le mérite de représenter les mêmes difficultés
contextuelles que l?appel d?offres mixte pour l?éolien. Comparer avec la troisième période éolienne
serait moins pertinent, car cette dernière s?est déroulée l?année suivante, dans un contexte juridique
différent.
Dans le tableau suivant, les métriques « séparées » représentent le résultat des deux appels d?offres tels
qu?ils sont actuellement, indépendant l?un de l?autre tandis que les métriques « mélangées » décrivent
le résultat d?un appel d?offres étendu.
Appels d'offres considérés AO solaire au sol, famille
1, période 4 + AO mixte
(candidats solaires)
AO éolien, période 2 +
AO mixte (candidats
éoliens)
Puissance appelée (séparé et
mélange)
MW 650 700
Projets lauréats (séparé) Nombre /
Puissance
46 (30 + 16) / 656,1
(453,5 + 202,5)
5 (5 + 0) / 118,2
(118,2 + 0)
Projets lauréats (mélange) Nombre /
Puissance
46 / 656,1 11 / 200,4
Projets lauréats dans le mélange et
pas dans la séparation
Nombre /
Puissance
4 / 44,0 6
Projets lauréats dans la séparation
et pas dans le mélange
Nombre /
Puissance
4 / 43,9 0
Tarif moyen (AO mixte) ¤/MWh 54,94
Tarif moyen (mélange) ¤/MWh 52,85 72,54
Variation tarif moyen ¤/MWh -3,8% +32,1%
Côté solaire, seuls 44MW (soit 7% de la puissance appelée) sont échangés entre les candidats et les
lauréats. La baisse de tarif moyen entre l?AO mixte et le mélange provient de tarifs plus bas pour les
candidats de l?AO solaire au sol.
Côté éolien, tous les candidats éoliens non-lauréats à l?appel d?offres mixte sont pris dans l?appel d?offres
combiné. Le tarif moyen du mélange est largement supérieur au tarif moyen de l?AO mixte (il le serait
avec la période 1), ce qui montre, quand on ne considère que le tarif d?achat, l?intérêt du photovoltaïque
sur l?éolien. Cette tendance doit être nuancée par les difficultés de l?éolien en France, et devra être
confirmée ou infirmée avec les prochaines périodes.
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2020-06-26 R20108 133/161
11 Annexes
11.1 Méthode de calcul des émissions de CO2 et des prix de l?électricité
Afin d?évaluer l?impact des projets d?énergies renouvelables sur les niveaux et les coûts des émissions
de CO2, des études ont été réalisées à l?aide du logiciel Artelys Crystal Super Grid, un outil de
modélisation et d?optimisation de systèmes énergétiques permettant entre autres de simuler l?équilibre
offre-demande à un pas de temps horaire sur une année à l?échelle de la France ou de l?Europe.
Dans un premier temps, l?équilibre offre-demande d?électricité en France a été reconstitué pour l?année
2017. Le modèle tient compte des caractéristiques de nombreux moyens de production du système
électrique, de la demande horaire en France ainsi que des interconnexions avec les pays voisins. Le
modèle s?appuie notamment sur les données publiques historiques de l?année 2017 fournies par RTE
éco2mix21. Cette reconstitution a permis de définir un scénario de référence pour mener des analyses
d?impact d?ajout de projets supplémentaires d?énergies renouvelables. Les courbes de charge
journalières moyennes et annuelles moyennes des filières de production renouvelables sont
représentées ci-dessous. La modélisation ne repose pas sur ces profils moyens mais bien sur les profils
historiques réels de 2017, avec des chroniques temporelles variant donc d?un jour à l?autre.
Figure 133 ? Profils journaliers moyens et annuels moyens des productions EnR
Les projets, correspondant chacun à une filière de production ont été ajoutés séparément puis
simultanément, donnant ainsi cinq contextes en plus du contexte de référence. Les puissances
correspondant à chaque projet sont données dans le tableau qui suit. Un sixième contexte
correspondant l?ajout des lauréats de l?appel d?offres technologiquement neutre a aussi été simulé.
Puissance initiale (MW) Puissance supplémentaire (MW) Augmentation
Solaire 7660 6331 83%
Eolien 13559 2371 17%
Biomasse 1949 213,8 11%
Hydro 25517 29,3 0,1%
Puissances ajoutées pour les projets simulés
21 https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix
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2020-06-26 R20108 134/161
Pour chaque contexte, la gestion du parc est réoptimisée et les données issues de ces calculs permettent
d?évaluer l?impact des projets sur les niveaux et les coûts des émissions de CO2 ou sur les prix de
l?électricité.
Une production d?énergie renouvelable décarbonée peut éviter des émissions du système électrique
français en substituant de la production de la production carbonée. Pour déduire les émissions de CO2
évitées, les contenus CO2 des productions électriques liées à ces combustibles sont présentés ci-dessous.
Figure 134 - Contenu moyen de CO2 par filière (tCO2/MWh)
La production renouvelable française diminue aussi les émissions de CO2 des pays voisins en exportant
de l?électricité. Pour évaluer cet impact, la variation des exports nets à chaque heure doit être multipliée
par le contenu CO2 du moyen marginal de production dans le pays voisin importateur. Pour estimer ce
dernier coefficient, l?analyse se base sur les prix de marché simulé dans la situation de référence (avant
l?ajout des nouvelles capacités renouvelables développées dans le cadre des appels d?offres étudiés) aux
heures où l?électricité est exportée. Les prix de marché en France sont en effet déterminés par la filière
marginale en France et dans les pays voisins (dans le cas où la capacité d?export n?est pas saturée). Une
augmentation de la production en France déplace donc de la production de cette filière marginale. Le
tableau suivant montre l?association qui est faite entre le prix de marché français (avant l?ajout des
nouvelles capacités) et la production évitée dans les pays voisins si les exports augmentent.
Prix en France
(¤/MWh)
Filière marginale dans
les pays voisins
0 ? 30 ENR / Nucléaire
30 ? 45 Charbon
45 ? 83 Gaz
> 83 Fioul
Association entre le prix de marché français et la filière marginale dans les pays voisins si les exports augmentent
0,91
0,81
0,35
0,48
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Charbon Fioul - TAC Gaz - CCGT Gaz - TAC
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2020-06-26 R20108 135/161
11.2 Artelys
Artelys est une entreprise spécialisée dans la mise en oeuvre de solutions d?aide à la décision
quantitative, faisant intervenir des modèles et algorithmes de mathématiques décisionnelles :
statistiques, analyse de données, intelligence artificielle, optimisation numérique et recherche
opérationnelle.
Dès sa création, Artelys a exercé une part importante de son activité dans le domaine de l'énergie. Les
ingénieurs d?Artelys mènent régulièrement des études quantitatives portant sur l?optimisation
économique de la gestion et des investissements sur les systèmes énergétiques, ce pour l?ensemble des
acteurs du paysage énergétique : régulateurs, gestionnaires de réseaux de transport et de distribution,
agences ministérielles, bourses, producteurs et consommateurs.
Artelys a réalisé plus d?une centaine d?études ou de projets logiciels auprès d?acteurs de référence :
? Producteurs - EDF, Engie, EON, Dalkia, CNR, Electrabel, Steweag, Air Liquide, Total;
? Gestionnaires de réseaux - RTE, Elia, GRT gaz, Enedis, GrDF, GALP, Sibelga, UEM Metz;
? Constructeurs - Areva, Schneider Electric;
? Régulateurs, agences et ministères - CRE, FERC, ADEME, DGEC (Ministère français de l?énergie),
DG ENER (Commission Européenne), BFP (Bureau Fédéral du Plan en Belgique), OFEN (Office
fédéral de l?Energie, Suisse) ;
? Métropoles et collectivités ? Lyon, Rennes, Grenoble, Lille, Toulouse, Région Bretagne ;
? Marchés - EPEX, Belpex, Powernext.
Artelys est une société indépendante dont l?actionnariat est exclusivement composé de personnes
physiques.
11.3 Simulation d?appel d?offres technologiquement neutre
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2020-06-26 R20108 136/161
Introduction de l?annexe technologiquement neutre
Cette annexe vise à simuler le résultat d?appels d?offres technologiquement neutres (TN) qui auraient
remplacé les appels d?offres concernés dans ce rapport, en supposant que les offres faites par les
candidats aient été les mêmes que lors des appels d?offres effectivement réalisés. L?analyse menée dans
cette annexe est faite sur un périmètre moins étendu que dans le rapport total, vu le caractère
hypothétique des appels d?offres analysés ici. Les parties 1 à 4 reprennent certaines des questions du
rapport originel et donnent des éléments quantitatifs sur les appels d?offres TN sans comparaison avec
les appels d?offres réels. La partie 5 est dédiée à la comparaison entre les appels d?offres réels et les
appels d?offres TN.
Il a été choisi de regrouper les appels d?offres « originaux » par ordre chronologique selon leur date de
remise de dossier dans 4 appels d?offres TN (trois étant étudiées dans ce rapport), afin de conserver
dans un intervalle de temps réduit les projets comparés, afin que leurs caractéristiques technologiques
soient proches. Les règles suivantes ont en plus été appliquées :
- La biomasse est exclue de l?exercice, ces appels d?offres n?étant pas voués à se répéter
prochainement
- Aucun coefficient pondérateur n?est appliqué sur les puissances des différentes
technologiques : 1MW solaire = 1 MW hydroélectrique = 1 MW éolien
- Le tarif du candidat en ¤/MWh devient le seul critère de choix, et les autres critères
disparaissent. Une variante avec un critère du coût du MWh pour l?Etat est aussi analysée.
- Les mécanismes participatifs sont conservés dans les calculs de coûts pour l?Etat.
- La puissance appelée des appels d?offres TN correspond à la somme des puissances des
appels d?offres originaux, à l?exception de la période 5 de l?éolien qui ne compte que pour
500 MW dans l?appel d?offres TN à la place des 630 MW appelés qu?elle représente, car cet
incrément de puissance était lié au non remplissage de la période 2 éolienne, rattrapé sur
les périodes 5 et 6. Comme l?appel d?offres TN correspondant à la période 2 éolienne est
potentiellement rempli par le solaire, ce rattrapage de puissance n?a plus lieu d?être.
- Les candidats éliminés par l?instruction ne sont pas sélectionnés, à l?exception des projets
repêchés. De plus, des candidats qui n?avaient pas été instruits sont ajoutés. Une simulation
d?instruction a été réalisée, pour représenter qu?une part des dossiers non-instruits aurait
probablement été éliminée si l?instruction avait eu lieu. Pour cela, le taux moyen de non-
conformité des projets instruits (en proportion de puissance éliminée sur instruite) a été
calculé et appliqué aux projets non-instruits :
o 7% pour l?éolien,
o 3% pour le solaire de l?appel d?offres mixte,
o 1%, 6% et 5% pour les familles 1, 2 et 3 du solaire au sol
o 10% et 5% pour les familles 1 et 2 de l?appel d?offres solaire sur bâtiment
Au final, dans le cadre de cet annexe, les appels d?offres TN sont les suivants.
Puissance
totale
(MW)
Périodes
Solaire Sol
Périodes
Solaire
bâtiment
Mix
éolien
solaire
Périodes
Eolien
Hydro -
électricité
Période TN 1 2510 1, 2, 3 1, 2, 3 - 1 1
Période TN 2 2995 4, 5 4, 5, 6 1 2 -
Période TN 3 4100 6, 7 7, 8, 9 - 3, 4, 5 -
Tableau 4 - table de répartition des appels d'offres réels dans les appels d'offres TN
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Figu
re
1
3
5
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lacé
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van
t
le
s p
o
in
tillé
s)
Appels d?offres TN,
Période 1
Appels d?offres TN,
Période 2
Appels d?offres TN,
Période 3
Appels d?offres TN,
Période 4 (non étudiée
dans ce rapport)
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2020-06-26 R20108 138/161
1. Annexe TN : Description générale des résultats du
mécanisme de soutien
1.1 Annexe TN : Combien d?aides ont été accordées
Hypothèses de production et de prix de l?électricité
Les projets considérés dans le cadre de ce rapport étant en construction dans leur immense majorité,
les aides calculées ici se placent dans une année de référence où toutes les installations lauréates
auraient été construites.
Le calcul des aides suit la même méthodologie décrite en partie 1 : l?année 2017 est prise comme année
de référence pour les disponibilités et les coûts de références.
Résultats
Le soutien public correspondant aux projets lauréats des appels d?offres TN représente 290 M¤/an pour
l?appel d?offres TN. Le coût moyen de l?électricité pour l?Etat est de 22,34¤/MWh pour l?appel d?offres
TN, et la production annuelle de 13 TWh.
Figure 136 - Statistiques sur le montant global des aides
La filière photovoltaïque au sol est la filière qui bénéficie le plus du soutien public dans le cadre du
mécanisme étudié. Plus de la moitié des aides annuelles lui sont destinées.
Figure 137 - montant des aides accordées annuellement aux différentes filières
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2020-06-26 R20108 139/161
1.2 Annexe TN : Combien de nouvelles installations ont été
développées dans le cadre du programme ?
Sur l?ensemble des trois périodes, 7489 projets ont candidaté aux appels d?offres étudiés, et 1778 ont
été retenus dans la simulation de l?appel d?offres TN.
Les puissances lauréates de l?appel d?offres TN sont quant à elles très proches des puissances appelées,
l?appel d?offres TN permettant d?attribuer l?ensemble de la puissance appelée.
Figure 138 - statistiques sur les projets candidats et lauréats de l?appel d?offres TN et des appels d?offres réels
1.3 Annexe TN : Quelles sont les technologies des projets lauréats ?
Figure 139 - Puissances candidates et lauréates par période et technologie
La première période est largement dominée par les projets solaires au sol (90% de la puissance lauréate).
Aucun projet solaire sur bâtiment n?est lauréat de cette première période. Au fil des périodes, la part de
puissance remportée par les projets éoliens croit, en raison de l?augmentation des puissances
candidates. Néanmoins, cela ne permet pas de conclure d?un gain de compétitivité des technologies
éoliennes sur les technologies solaires, en raison de l?inhomogénéité des puissances candidates entre
les périodes. Par exemple, la première période TN regroupe trois périodes réelles solaires au sol et une
période réelle éolienne, alors que la troisième période TN regroupe deux périodes réelles solaires au sol
et trois périodes réelles éoliennes. Les projets éoliens représentent 13% de la puissance candidate à la
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2020-06-26 R20108 140/161
première période et 48% de la puissance candidate à la troisième période. Or, les puissances remportées
par les différentes technologies dépendent fortement des puissances candidates.
Etudier les évolutions des taux de succès (quotient de la puissance lauréate par la puissance candidate)
permet de mieux comparer les trois périodes.
Tableau 5 ? Taux de succès (puissance candidate/puissance lauréate) par période et technologie
Solaire sol Solaire bâtiment Eolien Toutes technologies
Période 1 49% 0% 29% 35%
Période 2 97% 77% 100% 92%
Période 3 90% 13% 100% 86%
Sur la première période, la puissance totale offerte est largement supérieure à la puissance appelée. Les
taux de succès sont donc bas pour toutes les technologies. A l?inverse, sur la deuxième période, le taux
de succès global est très élevé, ce qui permet à des projets solaires sur bâtiment d?être classés.
On observe également que le taux de succès de l?éolien progresse plus que le taux de succès du solaire
au sol. En effet, le taux de succès solaire au sol est meilleur que le taux de succès éolien sur la première
période, mais moins bon sur les deux dernières périodes.
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2 Annexe TN : Impact direct du mécanisme de soutien
sur les bénéficiaires
Pour les appels d?offres réels, les impacts directs sur les bénéficiaires étudiés sont les suivants :
- Les bénéficiaires ont-ils augmenté la production d'énergie à partir d?énergies renouvelables
? Les bénéficiaires ont-ils augmenté la capacité de soutien aux énergies renouvelables ?
o Cette question n?est pas traitée ici, les bénéficiaires n?étant pas réels dans le cas de
ces appels d?offres fictifs.
- Comment les impacts auraient-ils différé des autres niveaux d?enchères ?
o Il s?agit de voir ici comment les bénéficiaires évoluent au fil des enchères. Pour cette
question sont présentées les courbes d?offres des appels d?offres TN.
- Quel aurait été le résultat de l?appel d?offres si le prix avait été le seul critère de sélection ?
o Le prix étant déjà le seul critère de sélection des appels d?offres TN, cette question
est moins intéressante. Une analyse de sensibilité est néanmoins menée en prenant
non pas le prix mais le coût pour l?Etat comme critère de choix des offres. La
question à laquelle on répondra ici sera donc « Quel aurait été le résultat des appels
d?offres TN avec le coût pour l?Etat comme critère de sélection ? ».
- Les impacts ont-ils varié entre les différentes catégories d'offres ?
o L?appel d?offres TN ne comporte qu?une catégorie d?appel d?offres, cette question
n?a pas lieu d?être dans cette annexe.
2.1 Annexe TN : Courbes d?offres
A partir des données disponibles, les courbes d?offres pour chaque appel d?offres TN sont construites.
Les périodes sont représentées séparément, pour prendre en compte l?évolution temporelle des tarifs
proposés. De plus, une séparation des différentes technologies est opérée afin de visualiser la
pénétration technologique des différentes périodes.
Figure 140 - Courbes d?offres des trois périodes TN analysées
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Figure 141 - Positionnement des différentes technologies sur la courbe d?offres pour la première période TN
Figure 142 - Positionnement des différentes technologies sur la courbe d?offres pour la deuxième période TN
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Figure 143 - Positionnement des différentes technologies sur la courbe d?offres pour la troisième période TN
Les courbes d?offres révèlent que la période 1 de l?appel d?offres TN aurait eu beaucoup plus de
candidatures que la puissance appelée, tandis que les périodes 2 et 3 auraient été plus proches du
nombre limite de candidats. En terme technologique, les conséquences sont directes : tandis que le
solaire sur bâtiment, l?hydroélectricité sont exclus de la première période, avec les projets éoliens
globalement éliminés, l?éolien est intégralement sélectionné pour les périodes 2 et 3, et le solaire sur
bâtiment est aussi lauréat, tout en étant la technologie marginale.
2.2 Annexe TN : Quel aurait été le résultat des appels d?offres TN avec le coût
pour l?Etat comme critère de sélection ?
Pour l?appel d?offres TN, le seul critère choisi dans cette étude est le prix. Un critère alternatif étudié
dans cette partie est le coût pour l?Etat de l?énergie produite. Celui-ci peut s?évaluer ainsi par technologie
(solaire et éolien) par le coût pour l?Etat d?un projet sur une année de référence, divisé par la production
totale, calculée par la formule :
??û????? [¤/???] =
? ?? ? (? ? ?0 ?)12
?=1
? ??
12
?=1
Où ? représente les 12 mois de l?année, ?? [???] est la production mensuelle du projet lauréat,
?[¤/???] son tarif de référence et ?0?[¤/???] l?indicateur de prix mensuel calculé par la CRE,
servant de prix de l?électricité pondéré par la production de la technologie choisie pour le mois
considéré. Normalement, cette formule est calculée pour estimer le revenu du projet lauréat sur une
année courante et les ??et ?0? dépendent du projet et de l?année. Dans cette analyse, en imaginant que
le critère soit normalisé pour tous les candidats, des ?? et ?0? homogène ont été utilisés, correspondant
à l?année en 2017. La formule se simplifie alors en
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renouvelables électriques
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??û?é??? [¤/???] = ? ?
? ?? ? ?0?
12
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? ??
12
?=1
Où
? ????0?
12
?=1
? ??
12
?=1
est en fait une estimation du prix moyen pondéré par la puissance produite de l?électricité
qu?aurait obtenu le projet lauréat s?il avait vendu son électricité sur les marchés. En 2017, ce prix moyen
pondéré était de 41,34 ¤/MWh pour les projets photovoltaïques et 44,35 ¤/MWh pour les projets
éoliens. Cela signifie que, pour l?année 2017, le photovoltaïque coûte à l?Etat, via le complément de
rémunération, 3,01 ¤/MWh de plus que l?éolien pour un même tarif offert par les candidats. Adopter le
critère de sélection du coût pour l?État à la place du tarif offert par les candidats engendre une
augmentation de la puissance lauréate éolienne de 145 MW (6% de plus) au détriment du solaire sur
l?ensemble des périodes.
Figure 144 - Variation des projets lauréats dans l?appel d'offres TN si le coût pour l'Etat était le seul critère de sélection
L?impact sur le cout moyen de l?électricité pour l?Etat est minime : classer les candidats selon le critère
du coût pour l?Etat au lieu du tarif de référence ne fait baisser le coût moyen de l?électricité pour l?Etat
que de 0,05%. En revanche, en favorisant la technologie éolienne au détriment de la technologie solaire,
cela fait augmenter le facteur de charge moyen et donc la production annuelle de 0,66%.
Figure 145 ? Production annuelle et coût pour l?Etat avec le critère du coût pour l?Etat pour le classement es candidats
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2020-06-26 R20108 145/161
Ces résultats dépendent néanmoins fortement de l?année de référence prise pour calculer le coût pour
l?Etat, car ce prix moyen pondéré ne suit pas une logique claire et subit les aléas du marché et des
productions des différentes filières :
- Pour 2018, le prix moyen pondéré de l?éolien était de 48,122 ¤/MWh tandis que le prix moyen
pondéré du solaire était de 51,2 ¤/MWh. On observerait cette une pénétration plus forte
du solaire.
- En 2019, le prix moyen pondéré de l?éolien était de 37,4 ¤/MWh tandis que le prix moyen
pondéré du solaire était de 38,3 ¤/MWh. On observerait une très légère hausse du solaire
sur l?éolien
Ainsi, le coût réel pour l?Etat dépendra des prix de l?électricité dans les années à venir, et sa mise en
application nécessiterait un consensus autour des prix de l?électricité dans les 20 ans de durée du contrat
de rémunération. En tout état de cause, il est clair que le critère prix ne permet pas de refléter
fidèlement le coût réel pour l?État. En outre, le coût réel pour l?État a d?autres déterminants que le seul
coût de marché, notamment les taxes et frais de raccordement ou de renforcement du réseau, qui
peuvent différer selon les technologies. Enfin, il convient de noter que le coût seul ne prend pas en
compte les externalités négatives générées par les projets d?énergie renouvelable, comme les émissions
de CO2 et les déchets générés sur le cycle de vie de l?installation, ou encore l?artificialisation des sols
(cas du photovoltaïque au sol). Or, ces externalités peuvent être assez différentes en fonction du type
de projet.
22 Ce prix et les trois suivants sont calculés à partir des productions mensuelles de l?open data RTE, ainsi
que des prix de référence pour les compléments de rémunération de l?open data CRE.
https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-telechargement
https://www.cre.fr/Pages-annexes/open-data
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3 Annexe TN : Impacts indirects
L?impact des projets étudié dans cette partie est évalué avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon
la méthodologie établie dans l?annexe dédiée. Une situation de référence, correspondant à une
reconstitution de l?année 2017 est comparée à une situation avec les projets lauréats de l?appel d?offres
TN.
3.1 Annexe TN : Impacts indirects positifs
3.1.1 Annexe TN : Quel a été l'impact du projet sur les niveaux et les coûts des
émissions de CO2 ?
Figure 146 - Répartition de l'énergie supplémentaire produite par les lauréats de l?appel d?offres TN
Les productions supplémentaires des lauréats de l?appel d?offres TN déplacent les productions des
autres filières, en France ou à l?étranger via une augmentation des exports d?électricité. Au total, 62%
de la production des lauréats de l?appel d?offres TN est exportée, et évite des productions dans les autres
pays européens à base de gaz (33%), charbon (24%) et nucléaire (4%).
Figure 147 - Emissions de CO2 évitées
Les capacités renouvelables installées en France dans le cadre de l?appel d?offres TN permettent ainsi
d?éviter 5,6 MtCO2/an, soit en moyenne 0,43 tCO2/MWh renouvelable produit. Le coût moyen de
l?électricité pour l?Etat étant de 22,34¤/MWh, les émissions évitées reviennent à 51,7¤/tCO2. Le coût
pour l?Etat des émissions évitées est plus faible pour la première période TN, car le coût moyen de
l?électricité pour l?Etat y est plus faible.
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Figure 148 - Coût moyen pour l?Etat des émissions évitées
3.1.2 Annexe TN : Comment le soutien aux énergies a-t-il évolué en termes de
production et de consommation d'énergie ?
La production des nouvelles installations lauréates remplace 4,95 TWh qui auraient été produits par
d?autres technologies, et ajoute en plus 8,06 TWh de production nette qui est donc exportée, toutes
choses égales par ailleurs. Une comparaison entre la situation de référence et le contexte comportant
tous les projets lauréats ajoutés simultanément donne les variations de production annuelle par filière.
Figure 149 - Variation de production annuelle liée à l'ajout de projets lauréats
La production des filières thermiques françaises est impactée à la baisse. Les variations relatives de
production annuelle sur ces filières sont présentées dans le tableau suivant :
Gaz Charbon Nucléaire Hydraulique Fioul
Ecart relatif de
production des
centrales
françaises
-19,5% -6,89% -0,64% -0,75% -84,7%
Les filières gaz et fioul étant peu appelées dans la situation de référence de 2017, la production évitée
liée à l?ajout de tous les projets lauréats impacte plus fortement l?écart de production relatif. Les
résultats ci-dessus dépendent néanmoins de l?année étudiée.
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3.2 Annexe TN : Impacts indirects négatifs
3.2.1 Annexe TN : Y a-t-il eu des effets négatifs sur les prix de l'électricité ?
Ces projets représentent 5 TWh de production EnR avec un coût marginal faible qui déplacent l?équilibre
offre-demande dans le sens d?une réduction des prix.
Plusieurs effets importants sont à noter :
- La forme des profils de production mensuels ou journaliers et la répartition du temps de
marginalité par filière ne sont pas significativement impactées. Par conséquent, les projets
issus des dispositifs de soutien évalués induisent une diminution des prix de 0,17 % en
moyenne annuelle.
- L?ajout des projets réduit également la volatilité des prix (diminution de la variance de
0,22%).
- L?impact négatif des projets sur le prix de l?électricité est lissé sur toute l?année en partie par
la ré-optimisation du parc hydraulique suite à l?ajout de ces projets. L?effet de
cannibalisation du photovoltaïque est donc pour le moment peu constaté.
3.2.2 Annexe TN : Le régime a-t-il un impact sur les producteurs d'électricité ?
Les productions au gaz, au charbon et nucléaire sont déplacées et diminuent avec l?ajout des projets
renouvelables comme le souligne la section 3.1.2. Par ailleurs, la section 3.2.3 met en évidence un léger
impact négatif sur les prix de l?électricité de l?ajout de ces projets produisant à très faible coût marginal.
Les effets des projets lauréats sur les quantités et les prix provoquent fatalement un effet négatif sur les
revenus des producteurs à base nucléaire, gaz et charbon. Le tableau ci-dessous présente la
comparaison des productions, des revenus et des surplus des producteurs entre la situation de référence
et la situation avec projets lauréats.
Les revenus bruts diminuent de façon quasiment similaire aux coûts de production (une moindre
utilisation des centrales thermiques implique une baisse des coûts de combustibles et autres coûts
variables). Au total, l?impact sur le surplus (revenus bruts auxquels sont déduits les coûts variables) reste
très faible.23
Gaz Charbon Nucléaire
Ecart de production
-19,5% -6,89% -0,64%
Ecart relatif de revenu brut
-17,5% -5,48% -0,38%
Ecart de surplus -1,86% -0,67% -0,26%
Tableau 6 : Impacts relatifs de l'ajout des projets lauréats sur les filières thermiques nationales
? L?écart de production compare les valeurs de productions annuelles en MWh.
? Le revenu brut correspond aux gains liés à la vente d?électricité sur le marché (coûts de production
non pris en compte).
? Le surplus correspond à la différence entre les gains liés à la vente d?électricité sur le marché et les
coûts variables de production.
23 Une baisse de production n?implique pas de baisse de surplus pour l?acteur marginal.
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4 Annexe TN : Proportionnalité
4.1 Annexe TN : Comment les prix des offres ont-ils évolué ou se sont-
ils différenciés au fil du temps dans les différentes étapes des
sélections ?
Dans cette section est étudiée l?évolution des tarifs proposés par les lauréats et les candidats, comparés
aux prix limites imposés par les appels d?offres. Les graphiques affichés ici sont reliés aux courbes
d?offres de la partie 2.2.1 que le lecteur peut visualiser pour avoir une meilleure idée de la répartition
des offres candidates. Ici, le tarif plafond a été pris comme maximum des tarifs plafonds de l?ensemble
des appels d?offres : la famille 3 de l?appel d?offres solaire au sol (ombrières de parking 0,5 ? 10 MWc).
Figure 150 - Evolution des tarifs des appels d?offres TN
Les tarifs moyens des lauréats et candidats ne subissent pas d?évolution importante au fil des périodes
de l?appel d?offres TN. Le tarif moyen des lauréats augmente entre les périodes 1 et 2, pour se
rapprocher du tarif moyen des candidats. Cela s?explique par divers facteurs liés à leur construction, déjà
traités en partie 1.1.
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5 Annexe TN : Comparaison avec les appels d?offres
réels
La comparaison avec les appels d?offres réels est nécessairement imparfaite, puisque l?on considère ici
que les offres déposées par les candidats dans le cadre d?appels d?offres TN auraient été les mêmes que
les offres déposées dans le cadre des appels d?offres spécifiques. En particulier, le haut niveau
d?incertitude relatif aux filières les moins susceptibles d?être retenues à l?issue d?une telle procédure
d?appel d?offres aurait pu conduire à ce que moins d?offres soient soumises dans ces technologies et/ou
que les offres des filières plus susceptibles d?être retenues cherchent à s?aligner sur les niveaux de prix
des autres filières. Par conséquent, la pression concurrentielle au sein d?appels d?offres
technologiquement neutres aurait pu être inférieure à ce qui est modélisé ici.
5.1 Dans quelle mesure la sous-souscription aurait-elle été évitée si
des appels d'offres moins étroits et non spécifiques à une
technologie donnée avaient été utilisés ?
Figure 151 - comparaison des puissances lauréates de l?appel d?offres TN et des appels d?offres réels
En supposant que les offres soient les mêmes que pour les appels d?offres effectivement réalisés, la
puissance offerte par les candidats des appels d?offres TN est toujours suffisante pour attribuer
l?intégralité de la puissance appelée, ce qui n?est pas le cas pour les appels d?offres réels. Comme le
montre le tableau ci-dessous, dans les appels d?offres réels à 13 reprises la puissance lauréate à la
puissance appelée, faute de candidats éligibles. Sur les périodes étudiées, en décloisonnant les
candidatures aux différents appels d?offres de technologies différentes, les appels d?offres TN auraient
permis de pallier le problème de sous-souscription des appels d?offres réels. Ce constat doit être nuancé
par les hypothèses de construction des appels d?offres TN, et en particulier le fait que les porteurs de
projets auraient répondu de la même façon à un appel d?offres TN qu?à un appel d?offres réel. En
contrepartie, cela peut entraîner un surcoût pour l?État, lorsque des projets plus chers sont retenus (par
exemple en période 2, cf. 5.4 et 5.5).
Ainsi, sur les deuxième et troisième périodes de l?appel d?offres TN, la puissance attribuée lors de l?appel
d?offres TN est supérieure à la somme des puissances lauréate des appels d?offres réels constituant ces
deux périodes TN.
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A l?inverse, sur la première période TN, la puissance attribuée lors de l?appel d?offres TN est légèrement
inférieure à la somme des puissances attribuées lors des appels d?offres réels qui composent la première
période TN. Ceci est explicable par le règlement des appels d?offres, qui stipule que les candidats sont
retenus jusqu?à ce que la puissance attribuée dépasse la puissance appelée. Pour chaque appel d?offres
lorsque la puissance appelée est atteinte, la puissance attribuée dépasse donc légèrement la puissance
appelée.
Appel d?offres
Période
TN
Période
réelle
Famille
Puissance
appelée
Puissance
lauréate
Solaire au sol
Période 1
Période 1 500 534,8
Période 2 500 507,6
Période 3 500 507,6
Période 2
Période 4
F1 (5 - 30 MWc) 450 453,5
F2 (0,5 - 5 MWc) 200 193,5
F3 (Ombrières de parking) 70 70,8
Période 5 850 855,2
Période 3
Période 6 850 856,6
Période 7
F1 (5 - 30 MWc) 550 368,9
F2 (0,5 - 5 MWc) 230 231,7
F3 (Ombrières de parking) 70 48,9
Solaire sur
bâtiment
Période 1
Période 1 150 150,3
Période 2 150 151,9
Période 3 150 159,1
Période 2
Période 4 200 203,2
Période 5 225 231,4
Période 6
F1 (100 - 500 kWc) 150 60,0
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 52,1
Période 3
Période 7
F1 (100 - 500 kWc) 150 95,9
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 111,4
Période 8
F1 (100 - 500 kWc) 150 63,0
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 64,4
Période 9
F1 (100 - 500 kWc) 150 78,2
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 69,1
AO mixte Période 2 Période 1 200 202,5
Eolien
Période 1 Période 1 500 508,4
Période 2 Période 2 500 133,5
Période 3
Période 3 500 516,4
Période 4 500 575,8
Période 5 630 637,0
Hydroélectricité Période 1 Période 1 60 29,2
Tableau 7 - puissances appelées et puissances attribuées [MW] des appels d?offres réels
Période 1 Période 2 Période 3
Nombre d'appels d'offres réels qui
ont atteint la puissance appelée
16 9 7
Somme des excédents de
puissances attribuées
69,8 MW 26,8 MW
116,4
MW
Nombre d'appels d'offres réels
sous-souscrits
5 5 8
Somme des déficits de puissances
attribuées
30,8 MW 566 MW 620 MW
Différence entre la puissance
appelée et la puissance attribuée
39,0 MW -539 MW -504 MW
Tableau 8 - excédents et déficits de puissances attribuées aux appels d?offres réels
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Pour les appels d?offres réels qui constituent la première période TN, à 16 reprises (pour chaque
famille/période) la puissance appelée a été atteinte. Les seize projets frontières induisent une puissance
attribuée supérieure de 69,8 MW à la puissance appelée. Seules les cinq familles de l?appel d?offres
hydraulique n?ont pas atteint la puissance appelée et totalisent un déficit de puissance de 30,8 MW. Au
total, la puissance attribuée à l?ensemble des appels d?offres réels qui composent la première période
de l?appel d?offres TN est supérieure de 39 MW à la puissance appelée.
Période 1 Période 2 Période 3
Nombre d'appels d'offres TN qui
ont atteint la puissance appelée
1 1 1
Somme des excédents de
puissances attribuées
8,2 MW 0,2 MW 1,6 MW
Nombre d'appels d'offres TN sous-
souscrits
0 0 0
Somme des déficits de puissances
attribuées
0 MW 0 MW 0 MW
Différence entre la puissance
appelée et la puissance attribuée
8,2 0,2 1,6
Tableau 9 - excédents et déficits de puissances attribuées aux différentes périodes de l?appel d?offres TN
La puissance appelée est atteinte pour les trois périodes étudiées de l?appel d?offres TN. De plus,
chacune des trois périodes ne comporte qu?un seul projet frontière (projet qui permet de dépasser la
puissance appelée). L?excédent de puissance attribuée est donc bien plus faible que pour les appels
d?offres réels, expliquant l?écart des puissances attribuées sur la première période.
5.2 Technologies
5.2.1 Quelles technologies sont avantagées par l?appel d?offres TN par rapport
aux appels d?offres réels ?
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Projets entrants et sortants
Figure 152 - puissances entrantes et sortantes par technologie
La figure ci-dessus permet de comparer pour chaque technologique et chaque période les puissances
entrantes (c?est-à-dire les projets non-lauréats des appels d?offres réels et lauréats de l?appel d?offres
TN) et sortantes (c?est-à-dire les projets lauréats des appels d?offres réels et non-lauréats de l?appel
d?offres TN). Sur l?ensemble des périodes, les évolutions entre appels d?offres réels et TN sont les
suivantes :
- la puissance des projets solaires sur bâtiment diminue de 55% ;
- les puissances des projets solaires au sol et éoliens augmentent respectivement de 1239 MW et
495 MW, soit des augmentations de 264% et 21% ;
- la puissance des projets hydroélectriques diminue de 100%, aucun projet hydroélectrique
n?étant retenu dans l?appel d?offres TN.
Pour les technologies solaires au sol et éoliennes, bien que le solde de puissance soit globalement positif,
les puissances sortantes sont tout de même non-nulles. Pour le solaire au sol, ceci s?explique par la
disparité entre les trois familles qui composent l?appel d?offres réel. En effet, la troisième famille de
l?appel d?offres solaire au sol (centrales sur ombrières) est bien plus chère que les deux premières
familles. Les tarifs de référence des centrales sur ombrières est plus proche des tarifs de références des
projets solaires sur bâtiments que des tarifs de références des projets des deux premières familles de
l?appel d?offres solaire au sol.
Les projets éoliens sortants de l?appel d?offres TN sont expliqués par la concurrence imposée par le haut
niveau de participation des projets solaires sur la première période, visible sur la Figure 141.
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Si le solde est globalement négatif pour la filière solaire sur bâtiment, certains projets de cette
technologie non-lauréats de l?appel d?offres réel remportent l?appel d?offres TN en particulier sur la
période 2 TN. Ceci s?explique le faible écart entre les puissances appelées et les puissances candidates,
bien visible sur la Figure 142 . Les difficultés règlementaires de la filière éolienne lors de cette seconde
période expliquent la faible puissance offerte éolienne. Pour attribuer l?intégralité de la puissance
appelée, il a donc été nécessaire de prendre des projets solaires sur bâtiments, plus chers.
5.2.2 Comment le nombre de projets lauréats évolue-t-il par rapport aux appels
d?offres réels ?
Figure 153 - évolution du nombre de projets lauréats des appels d?offres réels de de l?appel d?offres TN au fil des périodes
Le nombre de projets lauréats est bien plus faible pour les appels d?offres TN que pour les appels d?offres
réels, les appels d?offres TN favorisant les technologies éoliennes et solaires au sol, au détriment de la
technologie solaire sur bâtiments ayant une puissance moyenne bien plus faible, ce qui fait chuter le
nombre de projets lauréats.
Eolien
Appel d'offres
mixte
Solaire au
sol
Hydroélectricité
Solaire sur
bâtiment
22 11 6,6 1,7 0,53
Tableau 10 - Puissance moyenne des projets candidats par technologie [MW]
5.2.3 Comment le niveau de compétition évolue-t-il par rapport aux appels
d?offres réels ?
Les données des entreprises des projets lauréats de l?appel d?offres TN et non-lauréats des appels
d?offres réels n?étant pas disponibles, l?évolution du niveau de concurrence entre les entreprises et de
la concentration de marché n?est pas étudiée.
Néanmoins, la diminution des puissances remportées par les projets solaires sur bâtiment aux bénéfices
de projets solaires au sol et éoliens laissent penser que le marché serait plus concentré avec un appel
d?offres TN qu?avec les appels d?offres réels, leur marché propre étant plus concentré comme le montre
l?indice de Herfindahl-Hirschmann (HHI) calculé sur les lauréats des appels d?offres réels.
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
Période 1 Période 2 Période 3
N
o
m
b
re
d
?in
st
al
la
ti
o
n
s
Candidats
Lauréat (réel)
Lauréats (TN)
Solaire au sol Eolien Solaire sur bâtiment
709 557 207
Tableau 11 - Comparaison des HHI (calculé des lauréats des appels d?offres réels pour les différentes technologies
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Ainsi, les entreprises spécifiques au solaire sur bâtiment, souvent spécialisées dans ce secteur et de
petite taille auraient été largement impactées par le passage à un appel d?offres TN, en particulier sur la
période 2. La diminution observée du nombre de projets lauréats (partie 5.2.2) va dans le même sens.
5.3 Comment la quantité d?électricité produite évolue-t-elle par rapport
aux appels d?offres réels ?
Figure 154 - comparaison de la production d?électricité des projets lauréats des appels d?offres réels et de l?appel d?offres
TN
La production totale d?électricité des projets lauréats de l?appel d?offres TN est estimée à 13,0 TWh/an,
soit une augmentation de 10,5% par rapport aux appels d?offres réels, avec une disparité importante
entre les périodes.
La production annuelle d?électricité peut être décomposée en deux facteurs :
- la puissance installée (en MW) dont la comparaison entre les appels d?offres réels et l?appel
d?offres TN est étudiée à la partie 5.1 ;
- la disponibilité (en heures pleines équivalentes ou MWh produit/MW installé).
Pour les projets éoliens et hydrauliques, les disponibilités correspondent aux disponibilités moyennes
sur l?ensemble des parcs respectifs observées sur les données de l?année 2017. Pour les projets solaires,
elle correspond à la disponibilité moyenne sur l?ensemble du parc solaire observée sur les données de
l?année 2017, corrigé par l?ensoleillement de chaque projet.
A titre illustratif, une installation éolienne produire en moyenne environ 40% d?électricité de plus qu?une
installation solaire de même puissance.
Technologie
Disponibilité moyenne pondérée par
la puissance (heures pleines/an)
Solaire au sol 1155
Solaire sur bâtiment 1243
Eolien 1777
Hydroélectricité 3275
Tableau 12 : disponibilité moyenne des installations lauréates par technologie
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La première période TN est favorable au solaire au sol, au détriment de toutes les autres technologies.
La disponibilité moyenne diminue donc. En revanche, pour les deux autres périodes, le transfert de
puissances attribuées à des projets solaires dans les appels d?offres réels vers des projets éoliens dans
l?appel d?offres TN tend à faire augmenter la disponibilité moyenne des projets.
5.4 Tarif moyen de référence et coût moyen de l?électricité pour l?Etat
L?appel d?offres technologiquement neutre permet d?uniformiser les tarifs frontières des différentes
technologies. Sur le graphique ci-dessous sont représentés les tarifs et puissances lauréates des
différents appels d?offres réels. La hauteur des rectangles représente la plage des tarifs de référence des
lauréats réels et la largeur des rectangles la puissance lauréate.
Appels
d?offres réels
Appel d?offres TN Variation relative
Période 1 1339 1245 -6,99%
Période 2 1197 1224 2,29%
Période 3 1449 1507 3,97%
Tableau 13 : disponibilité moyenne des installations lauréates, par période TN
Variation de
puissance installée
Variation de disponibilité
moyenne des lauréats
Variation de production
d?électricité
Période 1 -1,21% -6,99% -8,1%
Période 2 22,0% 2,29% 24,8%
Période 3 10,1% 3,97% 14,5%
Tableau 14 : variations de puissance installée, disponibilité moyenne des lauréats et production d?électricité entre les
appels d?offres réels et l?appel d?offres TN
Figure 155 - comparaison des tarifs frontières de appels d?offres réels et de l?appel d?offres TN ? période 1
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Pour les premiers appels d?offres réels, le tarif frontière est inférieur au tarif frontière de l?appel d?offres
TN. Des projets candidats malheureux à ces appels d?offres réels sont donc lauréats de l?appel d?offres
TN. Pour les derniers appels d?offres réels, le tarif minimum des lauréats est supérieur au tarif frontière
de l?appel d?offres réel. Aucun projet candidat à ces appels d?offres réels n?est donc retenu pour l?appel
d?offres technologiquement neutre.
Pour les autres appels d?offres, une partie des projets lauréats de l?appel d?offres réel a proposé un tarif
de référence inférieur au tarif de référence de l?appel d?offres TN. Ces projets sont donc retenus pour
l?appel d?offres TN. Les autres projets (lauréats réels) ne sont pas retenus pour l?appel d?offres TN.
Simultanément, des projets non retenus pour les appels d?offres réels (car les critères extra-financiers
leurs étaient défavorables) sont retenus pour l?appel d?offres TN.
Figure 157 - comparaison des tarifs frontières de appels d?offres réels et de l?appel d?offres TN ? période 2
Figure 156 - comparaison des tarifs frontières de appels d?offres réels et de l?appel d?offres TN ? période 3
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Figure 158 - comparaison du coût moyen de l?électricité pour l?Etat pour l?appel d?offres TN et les appels d?offres réels
Sur l?ensemble des périodes, le coût moyen de l?électricité pour l?Etat décroît de 15,4%. On observe
néanmoins de grande disparité entre les trois périodes. En particulier, le coût moyen de l?électricité pour
l?Etat sur la deuxième période est plus élevé dans l?appel d?offres TN que dans les appels d?offres réels.
Ce résultat, contre-intuitif, est dû à la puissance plus importante attribuée lors de l?appel d?offres TN par
rapport aux appels d?offres réels. En effet, lors des appels d?offres réels, toute la puissance appelée n?a
pas été attribuée, faute de candidats. Lors de l?appel d?offres TN, toute la puissance appelée a bien été
attribuée. Pour cela, des candidats solaires sur bâtiments non-retenus pour les appels d?offres réels ont
été retenus pour l?appel d?offres TN.
Cout moyen de l?électricité
pour l?Etat (¤/MWh)
Appels d'offres
réels
Appel d'offres
technologiquement neutre
Différence
relative
Solaire au sol 22,71 20,97 -7,6%
Solaire sur bâtiments 48,55 38,25 -21,2%
Eolien 20,42 21,63 5,9%
La baisse du coût moyen pour l?Etat de l?électricité la plus importante concerne la technologie solaire
sur bâtiments. Cela est explicable par la baisse des volumes lauréats de l?appel d?offres TN par rapport
aux appels d?offres réels pour cette technologie. Similairement, le coût moyen de l?électricité éolienne
pour l?Etat est légèrement plus important dans l?appel d?offres TN que dans les appels d?offres réels, car
les puissances éoliennes lauréates de l?appel d?offres TN sont plus importantes. Des projets non-retenus
pour les appels d?offres réels (car plus chers que les autres projets éoliens) sont retenus dans l?appel
d?offres TN (en remplacement de projets solaires sur bâtiments). Cela fait augmenter le tarif moyen des
lauréats éoliens, et donc le coût moyen de l?électricité pour l?Etat.
Pour le solaire au sol, le tarif moyen des lauréats de l?appel d?offres TN est inférieur au tarif moyen des
lauréats réels, malgré des volumes plus importants. Ceci est explicable par la grande disparité entre les
trois familles solaires au sol : la troisième famille (ombrières de parking) et nettement plus chère que les
deux premières familles. En passant à un appel d?offres technologiquement neutre, le volume global de
lauréats solaire au sol augmente. Des projets des familles 1 et 2 non-retenus car trop chers sont retenus
(ce qui fait augmenter le tarif moyen des lauréats). Mais des lauréats réels solaires sur bâtiments sont
écartés de l?appel d?offres TN, ce qui fait diminuer le tarif moyen des lauréats et donc le coût moyen de
l?électricité pour l?Etat.
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renouvelables électriques
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Quelle est l?influence de la suppression des critères extra-
financiers ?
Figure 159 - comparaison du coût moyen de l?électricité pour l?Etat pour l?appel d?offres TN, les appels d?offres réels et des
appels d?offres technologiquement différenciés basé sur le seul critère du tarif de référence
L?objectif du graphique ci-dessus est d?évaluer la part de réduction du coût moyen de l?électricité pour
l?Etat imputable à la suppression des critères extra-financiers dans la notation et le classement des
offres, et la part imputable à la neutralité technologique des appels d?offres. Pour cela, des appels
d?offres technologiquement différenciés mais ne prenant en compte que le tarif de référence pour le
classement des offres, ont été simulés. Les appels sont subdivisés en périodes et familles, de la même
manière que pour les appels d?offres réels.
Le coût moyen de l?électricité pour l?Etat des appels d?offres technologiquement différenciés basés sur
le seul critère du prix est très proche du coût moyen de l?électricité des appels d?offres réels. L?économie
réalisée par l?Etat sur l?appel d?offres TN est donc bien imputable en majorité à la neutralité
technologique.
Cette économie traduit notamment le fait que les technologies les plus chères (hydroélectricité et PV
bâtiment) n?obtiennent que des volumes faibles ou nuls dans l?appel d?offres TN.
5.5 Coût total du dispositif pour l?Etat
Résultats généraux
Figure 160 - comparaison du coût pour l?Etat de l?appel d?offres TN et des appels d?offres réels
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Sur l?ensemble des périodes, le coût total pour l?Etat décroît de 6%. Cela représente une économie
annuelle de 19,5 M¤ pour l?Etat. La production annuelle croît de 10%. Il existe néanmoins de grandes
disparités entre les périodes.
Résultats par période
Figure 161 - montant des aides et production d?électricité pour la première période TN
Deux éléments sont notables sur la première période : la baisse du coût moyen de l?électricité pour l?Etat
particulièrement importante par rapport aux autres périodes et la baisse de production annuelle. Ces
deux phénomènes sont expliqués respectivement aux parties 5.4 et 5.3. Finalement, la baisse
importante du coût moyen de l?électricité pour l?Etat et la baisse de la production engendrent une baisse
très importante du coût total pour l?Etat (-41%).
Figure 162 - montant des aides et production d?électricité pour la deuxième période TN
Sur la deuxième période, le coût moyen de l?électricité pour l?Etat est légèrement plus élevé pour l?appel
d?offres TN que pour les appels d?offres réels. Ce résultat est étudié à la partie 5.4. Finalement, pour la
deuxième période, le coût total pour l?Etat de l?appel d?offres TN est nettement supérieur au coût total
pour l?Etat des appels d?offres réels. Cette augmentation est principalement due à l?augmentation de la
production annuelle.
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Figure 163 - montant des aides et production d?électricité pour la troisième période TN
Les résultats de la troisième période sont les plus proches des résultats globaux : la diminution du coût
moyen de l?électricité pour l?Etat et l?augmentation de la production se compensent pour donner un
coût total pour l?Etat relativement stable.
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION es offres n?avait pas pris en compte
de critère carbone, mais conservé les autres critères extra-financiers (note environnementale et note
de défrichement et d?autorisation d?urbanisme), la variation de projet moyenne n?aurait été que de 1,9%
en puissance pour la famille 1 et 3,6% en puissance pour la famille 2. La note environnementale et la
note de non-défrichement ont donc un impact bien plus important sur le classement des offres que la
note carbone. Ceci est explicable par le caractère binaire des notations environnementale et de non-
défrichement : à la différence des notes sur le tarif et le critère carbone, les projets se voient attribuer
pour les notes environnementales et de non-défrichement soit tous les points ou aucun.
L?écart type de la notation carbone est donc bien plus faible que l?écart-type de la notation
environnementale, malgré son coefficient plus faible dans la notation totale. Le tableau ci-dessous
présente les écart-types des différentes notations. Plus l?écart-type est important, plus le critère est
discriminant dans le classement des offres.
Tableau 1 ? Ecart-type des différentes composantes de la notation
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières de
parking 0,5 - 10 MWc)
Ecart-type de la note
sur le prix
11,5 12,9 10,0
Ecart-type de la note
environnementale
4,5 4,2 n.c.
Écart-type de la note
non-défrichement
1,8 0,9 n.c.
Ecart-type de la note
carbone
2,1 2,3 2,5
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Tableau 2 ? Pondération des critères pour la notation des projets solaires au sol
Critère
Familles 1 et 2
(période 1)
Familles 1 et 2
(périodes 2 à 8)
Famille 3
Prix (NP) 65 70 70
Impact carbone (NC) 18 21 30
Pertinence environnementale (NE) 9 9 -
Non-défrichement (ND) 4 - -
Détention de l?Autorisation
d?Urbanisme (NA)
4 - -
TOTAL 100 100 100
Coût des critères extra-financiers de la notation :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 - 10
MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
56,82 65,26 91,1
Tarif moyen des lauréats avec le
prix comme seul critère (¤/MWh)
56,11 64,62 90,9
Variation du tarif moyen -1,3% -1,0% -0,3%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(M¤/an)
2,3 1,0 0,13
Classer les offres uniquement sur le critère du prix permet de réduire de 0,3% à 1,3% le tarif moyen
pondéré des lauréats selon les familles. L?économie associée pour l?Etat serait de 3,5 M¤/an, soit 3% du
coût total estimé des appels d?offres solaires au sol pour l?Etat.
Pour les mêmes raisons que l?impact sur le classement des offres, ce surcoût est en grande partie
imputable aux critères environnementaux et de non-défrichement. Le critère carbone n?a qu?un impact
modéré sur le coût du dispositif pour l?Etat.
Bénéfices apportés par les critères extra-financiers de la notation :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 -
10 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
390 385 362,8
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec le prix comme
seul critère (kgeq CO2/kWc)
393 390 366,6
Variation de contenu carbone 0,8% 1,2% 1,0%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
8,6 6,3 1,8
Nombre Puissance [MW] Nombre Puissance [MW]
Projets lauréats réels avec notation
environnementale
115 1732 248 989 Non applicable
Projets lauréats avec le prix comme
seul critère avec notation
environnementale
85 1290 209 845 Non applicable
Variation de projets avec notation
environnementale
26% 26% 16% 15% Non applicable
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Solaire sur bâtiment
Famille 1 (100 ? 500 kWc) Famille 2 (0,5 - 8 MWc)
Nombre Puissance [MW] Nombre Puissance [MW]
Critère supprimé Critère carbone Critère carbone
Projets lauréats réels 2616 731 321 759
Projets entrants 102 28 16 31
Projets sortants 102 28 13 36
Variation de projet moyenne 4% 4% 5% 4%
Pour le dispositif de soutien à l?énergie solaire sur bâtiment, le seul autre critère étant le critère carbone,
ne regarder que le prix revient à enlever ce critère. L?impact sur le classement des candidats est donc
moins important que pour l?appel d?offres solaire au sol, pour lequel les critères impactant étaient la
notation environnementale et la note de non-défrichement.
Coût du critère extra-financier de la notation :
Famille 1 (100 ? 500 kWc) Famille 2 (0,5 - 8 MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
94,19 83,91
Tarif moyen des lauréats avec le prix
comme seul critère (¤/MWh)
94,15 83,85
Variation du tarif moyen -0,04% -0,07%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(k¤/an)
33,9 52,9
Malgré un impact non-négligeable sur le classement des offres, l?impact du critère carbone sur le tarif
moyen des lauréats est minime pour les projets solaires sur bâtiments. Cela est dû au fait que les prix
des projets lauréats sont très rapprochés, ce qui fait que les projets lauréats à la frontière (proches du
dernier projet) peuvent aisément être déclassés pour être remplacés par des projets plus avantageux
en coût, mais moins avantageux en carbone.
Le coût total du critère carbone (seul critère extra-financier considéré dans la notation des offres solaires
sur bâtiments) est estimé à 86,8 k¤/an, soit 0,1% du coût total pour l?Etat de l?appel d?offres solaire sur
bâtiments.
Bénéfices apportés par le critère extra-financiers de la notation :
Famille 1 (100 ? 500 kWc) Famille 2 (0,5 - 8 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
359 348
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec le prix comme
seul critère (kgeq CO2/kWc)
362 351
Variation de contenu carbone 0,8% 0,9%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
2,02 2,32
Au global, la notation carbone permet d?éviter des émissions estimées à 4,34 kt CO2 sur la fabrication
des modules, et engendre un surcoût de 86,8 k¤/an sur 20 ans. Les émissions ainsi évitées ont donc un
coût moyen de 400¤/tCO2 pour l?Etat (calcul réalisé sans prendre en compte de taux d?actualisation). A
titre de comparaison, le coût pour l?Etat des émissions évitées par le critère carbone sur l?appel d?offres
solaire au sol est estimé à 167¤/tCO2.
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La partie 8.1. étudie l?impact du seul critère carbone sur la notation pour l?appel d?offres solaire au sol.
Il est ainsi possible de comparer l?impact de la notation carbone sur le classement pour l?appel d?offres
solaire sur bâtiments et solaire au sol. Le critère carbone apparait ainsi plus impactant pour la famille 3
de l?appel d?offres solaire au sol que pour l?appel d?offres solaire sur bâtiments (variation de projet
moyenne de 7,2% de la puissance totale), mais moins impactant pour les familles 1 et 2 de l?appel
d?offres solaire au sol (respectivement 0,2% et 2%) que pour l?appel d?offres solaire sur bâtiments.
Mix éolien solaire
Aucun changement sur le résultat de cet appel d?offres, puisque le prix était déjà le seul critère de choix.
Eolien
Aucun changement sur le résultat de cet appel d?offres, puisque le prix était déjà le seul critère de choix.
Biomasse
Pour le bois-énergie, sans critères autres que le prix, un projet aurait été lauréat en période 2, au
détriment d?un projet de 16 MW s?étant engagé à valoriser la chaleur fatale de ses fumées ou à respecter
des niveaux d?émissions de poussières ou des niveaux d?émissions de NOx inférieurs à un seuil
dépendant de leur puissance thermique.
Pour le biogaz, du fait du manque du nombre relativement faible de projets déposés, le seul critère
du prix n?aurait rien changé au classement (le seul candidat éliminé l?ayant été sur deux critères, sur
proposition du préfet et de la CRE).
Bois-énergie Biogaz
Nombre Puissance Nombre Puissance
Critères supprimés - Valorisation des fumées
- Qualité de l?air
- Valorisation des fumées
Projets lauréats réels 35 207 4 6
Projets entrants 1 12 0 0
Projets sortants 1 16 0 0
Variation de projet moyenne 3% 7% 0% 0%
Le tarif moyen des lauréats pondéré par la puissance baisse de 0,7% pour la famille bois-énergie en
supprimant les critères extra-financiers.
Hydroélectricité
Les capacités lauréates ont été strictement inférieures aux capacités appelées, plusieurs projets ayant
été éliminés pour non-respect des dispositions du cahier des charges. Ainsi, si le prix avait été le seul
critère (hors disqualifications), les lauréats à cet appel d?offres seraient restés les mêmes.
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2.3 Les impacts ont-ils varié entre les différentes catégories d'appel
d'offres ?
Les différentes catégories d?appel d?offres ont chacune leurs spécificités qui se déclinent selon les
familles (différence importante entre le bois-énergie et la méthanisation par exemple) et les périodes
(la période 2 de l?appel d?offres éolien par exemple). Ces différences sont mises en exergue dans chaque
question de ce rapport quand il est pertinent de le faire.
Concernant les impacts directs, il est expliqué en 2.1 en quoi la subvention est nécessaire à la rentabilité
des projets, et donc à l?augmentation de la production d?énergie renouvelable.
Dans le détail, des disparités existent :
- Au niveau du montant de l?aide (cf. 1.1).
- Au niveau de la participation de chaque appel d?offres (cf. 1.3). En particulier, il y a eu moins
de candidats éligibles que de puissance ouverte pour l?hydroélectricité, la méthanisation, et
l?éolien en deuxième période et les dernières périodes solaires sur bâtiments.
L?annexe du présent rapport étudie ce qui se serait passé en cas d?appels d?offres technologiquement
neutres, si les offres avaient été les mêmes que celles effectivement soumises.
Si l?on mettait tous les projets à égalité, on obtiendrait la courbe d?offres suivante :
Figure 58 - Courbe d'offre de l'ensemble des projets candidats, périodes et familles mélangées
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3 Impacts indirects
3.1 Impacts indirects positifs
3.1.1 Quel a été l'impact du projet sur les niveaux et les coûts des émissions de
CO2 ?
L?impact des projets sur les émissions de CO2 est évalué avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon
la méthodologie établie dans l?annexe 0. Pour chaque type de projet (le solaire regroupe les lauréats des
appels d?offres solaire au sol, solaire sur bâtiment et mixte éolien solaire), une situation de référence
correspondant à une reconstitution de l?année 2017 est comparée à une situation avec ces nouveaux
projets.
Le moyen évité dans les pays voisin est le moyen marginal de la situation de référence, déterminé à
partir du prix de l?électricité.
Figure 59 - Déplacement de production qu?induit chaque projet sur les autres filières de production
Les productions supplémentaires de chaque projet déplacent les productions des autres filières, en
France ou à l?étranger via plus d?export. « Gaz étranger » signifie que la production supplémentaire
induite par les projets renouvelables est exportée vers les pays voisins, dont le moyen marginal estimé
est au gaz. La production électrique ainsi évitée est une production à partir de gaz, dans les pays
frontaliers. Les émissions évitées sont ainsi calculées.
Au total, la production supplémentaire induite par l?ajout de projets solaires est plus exportée que les
autres moyens. Près de la moitié de l?électricité exportée permet d?éviter une production à partir de
charbon. En d?autres termes, 1 MWh produit à partir d?une centrale solaire permet en moyenne d?éviter
0,36 MWh de production à partir de charbon (0,06 MWh en France et 0,30 MWh à l?étranger) et 0,39
MWh de production à partir de gaz (0,09 MWh en France et 0,30 MWh à l?étranger).
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Figure 60 - Emissions de CO2 évitées par MWh produit pour chaque projet renouvelable
La filière solaire permet d?éviter le plus d?émissions par MWh produit. Cela est dû à la substitution à la
production à partir de charbon, principalement à l?étranger. L?éolien est la technologie qui substitue le
moins de charbon, et donc logiquement la technologie au taux d?émissions évitées le plus faible.
Les chiffres présentés ici changent par rapport au précédent rapport (émissions moyennes évitées de
0,46 tCO2/MWh pour le solaire, contre 0,40 tCO2/MWh dans le précédent rapport, et 0,38 tCO2/MWh
pour l?éolien, contre 0,43 dans le précédent rapport). Ceci est expliqué par un changement
méthodologique de la détermination du moyen marginal à l?étranger. La nouvelle méthodologie est
décrite en annexe.
En revanche, les filières étant rémunérées différemment, les aides de l?Etat par tonne de CO2 évitée sont
variables suivant les technologies comme le montre la Figure 61 (aides calculées à partir des coûts pour
l?Etat en ¤/MWh représentés sur la Figure 2).
Figure 61 - Aide de l'Etat par tonne de CO2 évitée
Le solaire au sol et l?éolien présentent les coûts pour l?Etat des émissions évitées les plus faibles.
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Figure 62 - Aide de l'État par tonne de CO2 évitée, par période
La Figure 61 ne prend pas en compte la production de chaleur par la filière bois-énergie. Avec le même
raisonnement que celui développé en 1.1, les aides d?Etat permettent en fait de produire environ 4,1
MWh thermique par MWh électrique. En supposant que la chaleur produite par la filière bois-énergie
permette d?économiser 0,098 tCO2/MWh10, la valeur économisée pour les projets bois-énergie passe de
0,42 tCO2/MWh électrique à 0,82tCO2/MWh électrique, et le coût pour l?Etat (en incluant le biogaz qui
ne représente que 4% de la puissance donc a une influence mineure sur ce résultat) passe de 179,2
¤/tCO2 à 92,0 ¤/tCO2.
Tous les résultats présentés ci-dessus ont été calculés avec les séries temporelles de demande, de
production des énergies renouvelables intermittentes et des disponibilités restantes sur les
interconnexions de l?année 2017. Ces résultats sont sensibles à l?année considérée. En effet, les
émissions moyennes évitées par les renouvelables dépendent de la corrélation entre leur production et
les différents moyens marginaux (principalement déterminés par la demande).
De plus, les taux d?émissions des différents moyens de production ne suivent pas le merit-order
économique (charbon plus compétitif que gaz). Le moyen marginal n?est donc pas forcément le moyen
de production le plus carboné en service. Par exemple, les émissions évitées peuvent être importantes
en cas de demande relativement faible, où le moyen marginal est le charbon. Ce constat pourra changer
en fonction de l?évolution des prix du carbone en Europe.
3.1.2 Comment le soutien aux énergies a-t-il évolué en termes de production et
de consommation d'énergie ?
L?impact des projets est estimé avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid, selon la méthodologie établie
dans l?annexe 0.
La production des nouvelles installations lauréates remplace 5,1 TWh qui auraient été produits par
d?autres technologies, et ajoute 8,1 TWh de production nette qui est donc exportée, toutes choses
égales par ailleurs. Une comparaison entre la situation de référence et le contexte comportant tous les
10 Emissions de CO2 moyennes calculées à l?aide d?un benchmark de 655 réseaux de chaleur en France.
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projets lauréats ajoutés (cf. 11.3) simultanément donne les variations de production annuelle par filière,
présentées en Figure 63.
Figure 63 - Variation de production annuelle en GWh liée à l'ajout de projets lauréats
La production des filières thermiques françaises est impactée à la baisse. Les variations relatives de
production annuelle sur ces filières sont présentées dans le tableau suivant :
CCGT Charbon Nucléaire
Ecart relatif de
production
-20,6% -7,25% -0,63%
La filière CCGT étant moins appelée que les filières nucléaire et charbon dans la situation de référence,
les 1,2 TWh de production évités impactent plus fortement l?écart de production relatif lié à l?ajout de
tous les projets lauréats.
En 2017, la part des différentes filières dans la consommation finale brute d?électricité est donnée par
la Figure 64. L?énergie solaire gagne presque 1 point de pourcentage dans la part de la consommation
finale en diminuant les parts des filières thermiques non renouvelables. La France étant exportatrice, la
somme des pourcentages dépasse 100%. La filière gaz représentée ci-dessous inclut tous les types de
centrales gaz, dont les cogénérations (pas seulement les CCGT).
Figure 64 - Part des principales filières de production dans la consommation finale brute d'électricité
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3.1.3 Combien d'emplois ont été créés dans le secteur des fournisseurs ?
Il est trop tôt pour parler d?emplois créés à ce stade par les régimes d?aide objets de la présente
évaluation, puisque la plupart des installations sont en cours de développement, et l?ensemble des
périodes ne sont pas closes.
Néanmoins, au vu des puissances lauréates, il est possible d?estimer le nombre d?emplois créés dans les
années à venir. L?outil TETE11, développé par l?ADEME et Réseau Action-Climat France permet d?estimer
les emplois créés par les projets de transition énergétique en France. Le cadre de l?outil TETE est donc
plus large que la production d?électricité renouvelable. Il permet notamment également d?estimer les
emplois créés par les projets d?efficacité énergétique (rénovation énergétique des bâtiments,
changements d?équipements) et de transports. Tous les résultats présentés ci-dessous sont calculés à
partir de cet outil. Ces résultats sont conditionnés par la réalisation effective de tous les projets désignés
lauréats des appels d?offres passés.
Les projets sont regroupés en huit catégories de la façon suivante :
Tableau 3 ? capacités installées (MWe) par année et catégorie de l?outil TETE
Catégorie de
l?outil TETE
Appels d?offres et familles
correspondantes
2018 2019 2020 2021 2022 2023
Eolien terrestre - AO éolien 508 133 1092 637
PV au sol - AO solaire au sol, familles 1 et 2
- AO mixte éolien/solaire (tous les
candidats étant des projets
solaires)
1331 1640 794 601
PV grandes toitures - AO solaire au sol, famille 3
(ombrières de parking)
- AO solaire sur bâtiment, famille 2
(0,5 ? 8 MWc)
75 476 430 205 49
PV petites toitures - AO solaire sur bâtiment, famille 1
(100 ? 500 kWc)
75 258 257 141
Petite hydraulique - AO hydraulique 29
Chauffage au bois
industrie tertiaire et
réseaux de chaleur
- AO bioénergies, famille 1 (bois-
énergie) 65 70 72
Méthanisation
agricole centralisée :
cogénération
- AO bioénergies, famille 2
(biogaz) : installations de moins de
1 MWe
1,3
Méthanisation
agricole centralisée :
cogénération
- AO bioénergies, famille 2
(biogaz) : installations de plus de 1
MWe
3,58 1,59
L?année d?installation a été estimée du délai d?installation prévu pour chaque appel d?offres (cf. 1.7.2).
Pour un projet éolien par exemple, le délai de réalisation est de 36 mois. La première période s?est
déroulée en 2017. L?hypothèse prise est donc que l?installation des projets lauréats de la première
période éolienne aura lieu en 2020. Les emplois créés par les projets des appels d?offres à venir ne sont
pas comptabilisés ici.
Les résultats issus de TETE sont les suivants :
11 Méthodologie adaptée de Ademe & Réseau Action-Climat France : outil « Transition écologique
territoire emploi » (TETE), www.territoires-emplois.org, version n°2.1.9
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
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Figure 65 ? Emplois créés par les projets lauréats des appels d?offres étudiés
Figure 66 ? Emplois créés sur la construction des installations (à gauche) et de maintenance des installations (à droite)
Figure 67 ? Part d?emplois créés par chaque filière sur l?ensemble des années
Les projets lauréats des appels d?offres étudiés devraient générer en moyenne seize-mille emplois par
an sur la période de construction des projets (2019-2023), puis autour de 2700 emplois par ans sur la
période 2024-2040, pour la maintenance des installations.
Les deux années qui génèrent le plus d?emploi sont 2020 (principalement par le solaire au sol) et 2022
(principalement par l?éolien). Sur l?ensemble des années, la filière solaire est responsable de 63% des
créations d?emplois et la filière éolienne de 27% des créations d?emplois.
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Figure 68 ? Emplois créés par énergie produite pour les différentes filières
La filière la plus créatrice d?emplois par rapport à l?énergie produite et la filière biogaz, grâce au besoin
de main d?oeuvre sur le cycle d?exploitation des installations plus important que pour les autres filières.
A l?inverse, la filière bois-énergie est la moins créatrice d?emplois, en raison du besoin nul de main
d?oeuvre sur le cycle d?exploitation (hypothèse de l?outil TETE). Pour les différentes filières solaires, les
installations de grande puissance sont créatrices de plus d?emplois que les installations de petite
puissance. Globalement, les filières pour lesquelles le coût pour l?Etat de l?électricité produite est le plus
élevé sont aussi les filières les plus créatrices d?emplois par énergie produite.
Figure 69 - Emplois créés par million d?euros de soutien public pour les différentes filières
On observe tout de même des disparités importantes entre les filières sur les retombées en termes
d?emplois du soutien public. Ainsi, un million d?euros dépensés par l?Etat en soutien de la filière solaire
au sol permettra en moyenne de créer 18 ETP, contre 3,9 dans la filière bois-énergie.
Historique général
A titre indicatif sont restitués ici les résultats tirés d?un rapport de l?ADEME et IN NUMERI de juillet
201712 portant sur les différents secteurs des énergies renouvelables entre 2006 et 2016 (les chiffres
2015 et 2016 étant souvent des conclusions semi-définitives ou estimées). Cette étude donne
notamment l?ensemble des équivalents temps plein (ETP) sur toutes les filières.
12 ADEME et d?IN NUMERI : Marché et emplois dans le domaine des énergies renouvelables, Situation 2013-2015
https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/rapport_enr_2016.pdf
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Figure 70 - ETP par filière renouvelable concernée, estimations ADEME - IN NUMERI
On note le « boom » du solaire entre 2008 et 2011 (2008 est par ailleurs l?année de création de beaucoup
d?entreprises dans le solaire, cf. 1.5.2) qui s?est considérablement réduit entre 2011 et 2012. Depuis, les
secteurs stagnent en termes d?ETP, mais le rapport note un rééquilibrage des poids des filières de
production d?électricité, avec l?éolien qui prend le devant en termes d?ETP et de marché sur le solaire
photovoltaïque.
Historique solaire photovoltaïque
Sont distingués plusieurs types d?équivalent temps plein dans cette filière :
Figure 71 - ETP dans la filière photovoltaïque, estimations ADEME - IN NUMERI
Ainsi, les emplois liés à la maintenance et la production d?énergie augmentent au fur et à mesure que
de nouveaux parcs sont installés, mais la filière de la construction/installation, de la fabrication
d?équipements ou des études n?a cessé de diminuer depuis 2011.
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Historique éolien terrestre
Figure 72 - ETP dans la filière de l'éolien terrestre, estimations ADEME - IN NUMERI
Là encore, les emplois liés à la maintenance et la vente d?énergie augmentent au fur et à mesure que le
parc grandit. Contrairement au solaire photovoltaïque, les différentes sources d?emplois augmentent
globalement, à l?exception de la fabrication des équipements liés aux exportations.
Historique hydro-électricité
Figure 73 - ETP dans la filière de l?hydro électricité, estimations ADEME - IN NUMERI
Le parc hydroélectrique de la France étant ancien et fonctionnel, ce sont les emplois liés à la
maintenance et la vente d?énergie qui représentent la plupart des emplois de la filière. Ce type d?activité
est en augmentation, avec notamment la construction et l?installation d?équipements.
Historique bois-énergie (secteur collectif industriel et
tertiaire)
On note que cette filière comprend aussi les installations de chauffage pur, et non uniquement de
cogénération comme celles indiquées par l?appel d?offres. Ne sont regardés ici que les chiffres pour les
secteurs industriels et tertiaires. Les emplois liés au bois domestique et à la construction de réseaux de
chaleurs (côté construction) ne sont pas étudiés ici.
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Figure 74 - ETP dans la filière du bois-énergie (collectif), estimations ADEME - IN NUMERI
Là aussi, le parc existant est ancien et fonctionnel, c?est pourquoi les emplois liés à la maintenance et la
vente d?énergie représentent la plupart des emplois de la filière. Ce secteur est en augmentation, ainsi
que l?installation et la fabrication d?équipements sauf en 2016.
Historique biogaz
Figure 75 - ETP dans la filière biogaz, estimations ADEME - IN NUMERI
Cette filière est en expansion globale, avec notamment les emplois liés à la maintenance et la vente
d?énergie qui prennent le devant du fait de l?agrandissement du parc existant.
3.1.4 Le régime a-t-il accru la concurrence sur le marché de l'électricité ?
(production ? vente en gros/détail)
Production
La partie 1.5.2 donne la répartition des lauréats et montre le grand nombre d?entreprises candidates
pour chaque appel d?offres. La partie 3.2.4 précise le changement de position des grands bénéficiaires
du marché et la partie 3.2.5 montre que l?impact sur la production d?électricité des lauréats du régime
est relativement faible eu égard au parc électrique existant. Enfin, la partie 4 montre par des indices de
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Herfindahl-Hirschmann (HHI)13 que si la compétition diminue au fil des périodes, elle reste acceptable
pour les plus gros appels d?offres. Or, la partie 2.1 ayant montré que les appels d?offres sont l?unique
voie d?entrée dans la production d?électricité via les installations concernées par les appels d?offres
étudiés dans ce rapport, l?étude de la concurrence sur les lauréats est donc représentative des nouveaux
entrants via ces technologies sur le marché de la production. Par conséquent, comme le régime ne fait
pas apparaître un acteur en situation de monopole dans la branche des renouvelables, elle-même
largement minoritaire dans la production électrique française14, la concurrence sur la production
d?électricité n?a pas diminué, et a même cru au regard de toutes les nouvelles entreprises arrivant sur le
marché.
Marché de détail
Le marché de détail français s?est largement ouvert dans la dernière décennie, notamment par la
possibilité depuis juillet 2007 pour tous les consommateurs (y compris résidentiels), de choisir leur
fournisseur d?électricité. A cela s?ajoute la disparition des contrats aux tarifs réglementés de vente pour
les clients ayant souscrit à des puissances strictement supérieures à 36 kVA le premier janvier 2016.
L?observatoire des marchés de détail publie régulièrement des indicateurs pour mesurer la concurrence.
Les HHI mesurant la concentration des marchés sont restitués pour le 1er trimestre en 2016 et le 3ème en
2018 dans la Figure 76.
13 Cet indice mesure la concentration de marchés par la formule ??? = ? ??
2?
?=1 ou ?? est la part de marché
(comptée en point) de l?entreprise ? dans un marché de ? entreprises. Un HHI de 10 000 indique qu?une entreprise
possède tout le marché (monopole), un HHI de 0 qu?une infinité d?entreprises possèdent le marché.
14 D?après le bilan électrique 2017 de RTE, la production électrique française se divisait en 2017 en :
Nucléaire 71,6 % - thermique fossile 10,3% - hydraulique, 10,1% - éolien, 4,5% - solaire 1,7 % - Bio énergies 1,7 %
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Figure 76 - Indices HHI par segment au 1er trimestre 2016 (haut), 3ème trimestre 2018 (gauche) et au 4ème trimestre 2019
(Source : GRD, RTE ? Analyse : CRE)
Ainsi, pour la quasi-totalité des sites le HHI diminue, ce qui traduit un accroissement de la concurrence
sur le marché de détail. Le régime étudié dans ce rapport peut être lié indirectement à cette
augmentation de concurrence, car il aide à la construction de parcs renouvelables et ainsi permet
l?augmentation d?électricité proposée par les distributeurs non historiques (Enercoop typiquement) et
l?accroissement des capacités de certains groupes se positionnant sur ce marché (Total avec Total Spring
et Engie avec Elec Ajust par exemple).
Il est difficile de quantifier précisément l?impact du régime via l?attrait des offres d?électricité
renouvelables, car cette augmentation de concurrence provient aussi de l?ouverture du marché qui n?est
pas terminée. La part des fournisseurs alternatifs des sites résidentiels (environ un tiers de la
consommation totale) n?était que de 15,5% fin 2017, quand bien même leurs offres sont plus
avantageuses pour le consommateur.
Marché de gros
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Figure 77 ? HHI de livraisons sur le marché de gros, 1er trimestre 2016 (haut), 2ème trimestre 2018 (gauche) et 2ème trimestre
2019 (droite) (sources : RTE, EPEX SPOT, EEX Derivatives, Courtiers ? Analyse : CRE)
La Figure 77 est extraite d?observatoires de l?état du marché de gros publiés tous les trimestres par la
CRE. Elle montre que la diminution de concurrence est cette fois bien moins nette que pour le marché
de détail, hormis pour les ventes en bourse en comptant EDF avec des augmentations entre les
trimestres 2018 et 2019. Le régime influence le marché de gros en permettant l?augmentation des
capacités électriques de fournisseurs alternatifs à EDF (qui est ici très influent dans les ventes en Bourse,
mais ne profite pas du tout du régime, comparé aux acteurs plus actifs tels Engie, cf. 3.2.4).
3.1.5 Le programme a-t-il favorisé le développement de nouvelles technologies
?
Les programmes évalués n?ont pas pour objectif premier de favoriser le développement de nouvelles
technologies, contrairement à l?appel d?offres portant sur la réalisation et l?exploitation d?installations
de production d?électricité innovantes à partir de l?énergie solaire, lancé en 2017 par exemple, ou
l?ancien appel d?offres solaire CRE 3 de 2014 qui notait sur ce critère.
L?analyse détaillée des technologies mises en oeuvre n?a pas été réalisée dans le cadre de ce rapport, ce
qui ne permet pas d?évaluer les évolutions technologiques apportées.
On observe certaines tendances pour les appels d?offres suivants :
Solaire
L?analyse des technologies déclarées par les projets lauréats laisse entrevoir une tendance assez claire
sur les différentes familles : la part de cellules monocristallines (légèrement plus performantes) est plus
élevée sur les familles des installations de petite taille. Elle est ainsi de moins de 50% pour les lauréats
solaires de l?appel d?offres mixte éolien/solaire et de plus de 80% pour les ombrières sur parking et les
projets solaires sur bâtiments. Pour les projets sur bâtiments, les technologies utilisées sont très
similaires sur les deux familles.
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Figure 78 - Technologies utilisées pour les modules des différents appels d?offres solaires, classés par famille
On ne note en revanche aucune évolution temporelle prononcée au fil des périodes.
Figure 79 - Evolution au fil des périodes des technologies utilisées pour les modules des projets solaires au sol
Figure 80 - Evolution au fil des périodes des technologies utilisées pour les modules des projets solaires sur bâtiments
Concernant le rendement des modules, aucune évolution significative n?est non plus remarquable au fil
des périodes. Pour l?appel d?offres solaire au sol, le rendement moyen suit les évolutions de part des
différentes technologies décrites ci-dessus.
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Figure 81 - Evolution au fil des périodes du rendement nominal moyen des installations solaires au sol
Figure 82 - Evolution au fil des périodes du rendement nominal moyen des installations solaires sur bâtiments
Concernant les dispositifs de suivi du soleil, la part de puissance lauréate équipée d?un tel dispositif varie
fortement au fil des périodes. Il est en moyenne plus élevé pour la famille 1 (5 - 30 MWc) que la famille
2 (0,5 ? 5 MWc). Aucune tendance au fil des périodes n?est clairement observable.
Figure 83 - Puissance lauréate ayant déclaré avoir un traqueur solaire
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De plus, aucun dispositif de stockage de l?énergie n?a été pris pour les offres solaires. En effet, la
production étant injectée sur le réseau (donc pas d?autoconsommation, qui est l?objet d?autres appels
d?offres) sans phénomène de cannibalisation (la part d?électricité renouvelable étant trop faible en
France pour cela), les porteurs de projets n?ont aucune incitation économique à le faire.
Enfin, les porteurs de projets des centrales photovoltaïques solaires au sol pouvaient indiquer l?usage
d?« autres technologies », or aucun lauréat ne l?a fait.
Eolien
Sur les projets éoliens, on ne note aucune évolution technologique claire au fil des périodes non-plus.
La période 2 présente un diamètre moyen de rotor et une puissance unitaire moyenne plus faible que
les autres périodes. La période présentant la moyenne la plus élevée est la 4e période.
Figure 84 - Evolution au fil des périodes du diamètre de rotor des éoliennes lauréates
3.2 Impacts indirects négatifs
3.2.1 Y a-t-il eu un impact sur les investissements nécessaires pour assurer la
stabilité du réseau ?
Concernant les appels d?offres pour la biomasse et l'hydroélectricité, les installations sont plutôt des
stabilisateurs du réseau, car pilotables et prévisibles. Pour l'éolien et le solaire, qui produisent une
énergie intermittente, la question est pertinente.
A ce sujet, l?étude "Getting Wind and Sun onto the Grid" de l'AIE (2017) distingue six phases d?intégration
des sources d?énergies renouvelables variables dans un pays. La première phase concerne les pays dont
la production provenant de ces sources est inférieure à 3%, auquel cas ces sources n?impactent pas le
réseau électrique global. La France est plutôt à ranger dans la deuxième phase, comprenant les pays
produisant entre 3 et 15 % d?électricité à partir de ces sources : la part de renouvelable électrique
intermittent en 2017 était de 6,2 %, et ce chiffre montera à 8,4 % avec les lauréats, voire à 8,9 % avec
l?intégralité de la puissance appelée (y compris les périodes encore non finies). Les recommandations
pour ces pays sont :
- S?assurer d?un bon code de réseau national
- S?assurer d?une bonne communication des données des centrales intermittentes,
notamment pour faire de la prédiction de production et contrôler correctement la centrale
- S?assurer d?avoir un réseau de transport satisfaisant
- Minimiser l?impact sur le réseau des centrales intermittentes en les diffusant
géographiquement et en s?assurant d?un bon mix énergétique
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Avec les Schémas Régionaux de Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables, les gestionnaires
de réseau de transport et de distribution ont évalué les coûts de renforcement réseau nécessaires pour
l?intégration des énergies renouvelables (principalement éolien et solaire) pour chaque région française.
Ces coûts sont portés par les producteurs renouvelables (via le paiement d?une quote-part variant
suivant les régions) et donc pris en compte dans l?analyse économique de ce rapport.
Au-delà des renforcements réseau, le développement de services système supplémentaires (inertie,
fourniture de puissance réactive supplémentaire, etc.) n?est pas une priorité en phase 2 et ne le devient
qu?en phase 4 selon l?étude de l?AIE, quand l?énergie renouvelable avec électronique de puissance
(solaire et éolien) peut fournir la forte majorité de la consommation lors des périodes de faible
demande. A titre d?exemple, l?Allemagne (26,4% de la production en éolien + solaire en 2017), n?est
même pas en phase 4 mais en phase 3.
Enfin, la France fait partie du réseau Européen d?électricité, ce qui lui donne un autre outil via les
importations ou exportations pour garantir la stabilité de son réseau. Cet aspect n?est pas pris en compte
dans l?étude de l?AIE, qui se concentre sur les pays isolés.
Au vu de ces réflexions, les différents appels d?offres étudiés ne devraient pas demander
d?investissements particuliers pour assurer la stabilité du réseau. La question devra en revanche se
reposer quand la part d?électricité variable renouvelable atteindra des proportions significatives de la
production électrique française.
RTE (Réseau de Transport d?Electricité), l?opérateur du réseau de transport français, prévoit des
investissements conséquents pour soutenir la PPE et la transition énergétique française, mais à court
terme les surcoûts portent essentiellement sur l?intégration du réseau en mer et non sur une
stabilisation du réseau liée aux dispositifs étudiés dans ce rapport.
Figure 85 - Estimation des dépenses d?investissement sur le réseau public de transport d?ici 2035 (scénario PPE ? trajectoire
de référence du SDDR15)
15 Schéma décennal de développement du réseau, édition 2019, RTE
https://www.rte-france.com/sites/default/files/sddr2019_synthese_1_1.pdf
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3.2.2 Y a-t-il eu un effet négatif sur les utilisateurs alternatifs des mêmes
ressources (ex. Biomasse) ?
Sont traitées ici les problématiques de concurrence d'usage sur les ressources disponibles dans le cadre
des appels d?offres biomasse, hydroélectricité et solaire au sol, les ressources portant sur le solaire sur
bâtiment et l?éolien étant principalement des ressources foncières qui ne semblent pas pertinentes dans
le cadre de cette évaluation.
Solaire au sol
Les installations solaires au sol peuvent être en concurrence avec l?utilisation des sols pour l?agriculture
ou avec des espaces naturels. Cependant, les critères de l?appel d?offres permettent d?éviter les effets
négatifs sur les terrains naturels ou agricoles, en particulier grâce à des conditions d?implantations (point
2.6 du cahier des charges des appels d?offres) limitant les implantations potentielles à des zones
précises : zones urbanisées ou à urbaniser, zones autorisant explicitement les installations de production
d?énergie photovoltaïque et sites dégradés.
Le contrôle de ces conditions est effectué via une obligation pour le candidat de faire valider son choix
d?implantation par le préfet via une demande de certificat transmise à la direction régionale de
l?environnement, de l?aménagement et du logement.
Biomasse
En 2006, l?Etat a mis en place une procédure pour éviter les effets négatifs sur l?utilisation de la biomasse
pour les appels d?offres biomasse et les appels à projets du Fonds chaleur de l'ADEME. Il s?agit de
l?obligation pour les candidats de fournir un plan d?approvisionnement lors de la candidature (et un bilan
une fois par an pour l?approvisionnement annuel une fois que l?installation est mise en service), donnant
entre autres la nature des produits utilisés pour la combustion ou la méthanisation, leur quantité, le
fournisseur, le lieu de provenance et le prix.
De plus, les candidats doivent remplir un certain nombre de conditions sur leur approvisionnement
comme :
- Des lettres d?engagement sur au moins trois ans, pour l?approvisionnement des
fournisseurs, doivent également être fournies dans le dossier de candidature, décrivant
aussi l?éventuelle utilisation actuelle du gisement.
- Pour le bois-énergie, l?apport énergétique en plaquettes forestières ne doit pas excéder 400
GWh (PCI), respecter des seuils de certification minimum (PEFC, FSC) régionaux (au prorata
des régions d?approvisionnement concernées) et doit utiliser en cas de fourniture hors de
France métropolitaine continentale du bois provenant à 100% de forêts gérées durablement
(PEFC, FSC).
- Pour la méthanisation, la proportion de cultures alimentaires ou énergétiques, cultivées à
titre de culture principale, ne doit pas excéder 15% du tonnage brut des intrants.
Le préfet évalue la pertinence de ce plan d?approvisionnement sur :
- Le type de combustible, leur éligibilité dans le cadre de l'appel d'offres
- Le risque de conflit d?usage sur les ressources disponibles avec d?autres candidats de l?appel
d?offres.
- Le risque de conflit d?usage sur les ressources disponibles avec d?autres utilisateurs de ces
ressources. En effet, la hiérarchie d?usage pour les usages bois-énergie est le bois d?oeuvre
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(meubles, planches, matériaux de construction) puis le bois industrie (panneaux, papeterie)
et enfin bois-énergie. Quand il s?agit de bois déchet, le recyclage en vue d'une valorisation
matière est généralement prioritaire sur toute valorisation énergétique, sous réserve que le
coût de leur transport ne soit pas trop élevé. Des combustibles, tels que les sous-produits
d'industries, de la papeterie par exemple (liqueur noire) ou certains types de bois fin de vie
ou déchet, utilisés sur place, ne sont pas en concurrence avec d?autres usages. Pour la
matière végétale et certains déchets non dangereux, sont valorisées en premier la
production alimentaire, puis les cultures matières (lin) et enfin la méthanisation de résidus
de l'agriculture et d?effluents d'élevage, notamment.
Pour évaluer ce plan le préfet s?appuie entre autres sur l?observatoire de la biomasse (Ministère de
l?agriculture et de l?alimentation) et l?Office National des Forêts (établissement public français placé sous
la tutelle du Ministère de l?agriculture et de l?alimentation et du Ministère de la transition écologique et
solidaire).
Si l?avis du préfet est défavorable, le projet est éliminé. Cela s?est passé pour sept dossiers (six bois-
énergie et un projet de méthanisation) en période 1, un projet bois-énergie en période 2 et trois projets
bois-énergie en période 3. Le dispositif précité permet d?éviter les impacts négatifs pour les autres
utilisateurs de biomasse.
Hydroélectricité
Les candidats doivent remplir des conditions limitant les effets négatifs sur les utilisateurs alternatifs de
la même source hydraulique. Ces conditions sont vérifiées par le préfet qui donne un avis comportant
une analyse de la conformité de l?offre.
Il était signifié aux candidats dans le cahier des charges de cet appel d?offres que quand plusieurs projets
d?installation présentent du fait de leur proximité géographique un risque de conflit d?usage de la
ressource ou induisent un impact cumulé pour le cours d?eau concerné, d?un niveau tel que les solutions
techniques proposées dans les offres ne sont plus à même de satisfaire aux exigences des articles L. 211-
1 du code de l?environnement, la CRE ne retient que les mieux classés dans la limite des ressources
disponibles ou des impacts cumulés acceptables. Ces risques et impacts sont signalés par le préfet de
région dans les avis qu?il adresse à la CRE. En pratique, pour la période étudiée dans le présent rapport,
aucun projet n?a été jugé incompatible avec d?autres projets de l?appel d?offres (dans le cas où l?offre
était par ailleurs conforme).
De plus, l?ensemble des conditions de l?appel d?offres interdisent entre autres les implantations sur des
réseaux d?adduction d?eau potable ou des réseaux d?eau usées, ou d?être incluses dans le périmètre
d?une concession hydraulique existante.
Pour la période évaluée, sur les 46 candidats, 16 ont été jugés défavorables par le préfet, induisant une
élimination du candidat.
3.2.3 Y a-t-il eu des effets négatifs sur les prix de l'électricité ?
L?impact des projets sur les prix de l?électricité est évalué avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon
la méthodologie établie dans l?annexe 0. Une situation de référence correspondant à une reconstitution
de l?année 2017 est comparée à une situation où sont ajoutés tous les projets simultanément. Ces
projets représentent douze térawattheures de production EnR avec un coût marginal faible qui
déplacent l?équilibre offre-demande dans le sens d?une réduction des prix.
Plusieurs effets importants sont à noter :
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- La forme des profils de production mensuels ou journaliers et la répartition du temps de
marginalité par filière ne sont pas significativement impactées. Par conséquent, les projets
issus des dispositifs de soutien évalués induisent une diminution des prix de 0,17 % en
moyenne annuelle.
- L?ajout des projets réduit également la volatilité des prix (diminution de la variance de
0,24%).
- L?impact négatif des projets sur le prix de l?électricité est lissé sur toute l?année en partie par
la ré-optimisation du parc hydraulique suite à l?ajout de ces projets. L?effet de
cannibalisation du photovoltaïque est donc pour le moment peu constaté.
3.2.4 Le régime a-t-il eu un impact sur la position des grands bénéficiaires sur
le marché ?
Cette question est traitée par technologie vu le peu d?information disponible pour le marché de famille
(comme les ombrières de parking). Les enchérisseurs multi-projets ne sont pas examinés. Pour les calculs
de HHI à partir des puissances, on a considéré une borne supérieure du HHI réel en estimant la puissance
restante comme étant divisée en N installations de puissance P, P étant la puissance de la plus petite
des premières compagnies.
Solaire photovoltaïque
Le cabinet de conseil FINERGREEN a publié en octobre 2017 un classement des producteurs d?électricité
solaire en France portant sur le parc de 2016 (7,25 GW installés). En reprenant ces données et en leur
appliquant les fusions décrites en 1.2 (ce qui fait passer Engie en tête devant EDF), on arrive à la
répartition suivante, donnant un HHI de 144,6 (dans ce cas N = 93 et P = 45 MW).
Figure 86 - Estimation des premiers producteurs de solaire fin 2016 (source : FINERGREEN)
En ajoutant à ces installations les lauréats pour les appels d?offres du solaire au sol, solaire sur bâtiment
et mixte éolien solaire (qui ne sont que des centrales photovoltaïques), le parc installé atteint 13,5 GW
et le HHI augmente à 262, avec la répartition suivante.
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Figure 87 - Estimation des premiers producteurs de solaire avec les lauréats des appels d'offres
Ainsi, Engie consolide largement sa première place, Urbasolar passe deuxième et Total passe troisième.
Ce classement est approximatif, dans la mesure où il part du parc de 2016 et rajoute des installations
qui ne sont pas encore construites, mais il est clair que le régime a un impact important sur la position
des grands bénéficiaires pour le solaire, ce qui n?est pas étonnant étant donné que la puissance lauréate
augmente de 46% le parc initial. Si la concurrence diminue un peu au vu des valeurs des HHI, avec Engie
qui a environ 10% des parts de marché grâce à sa stratégie de rachat d?entreprises, on est loin d?une
situation de monopole étant donné la faible valeur du HHI.
Eolien
En 2017, France Energie Eolienne et Bearing Point ont publié une analyse du marché, des emplois et du
futur de l?éolien en France, avec notamment une répartition des parcs éoliens par exploitant à mi-2017,
pour une capacité totale de 11,2 GW. Les données ont été reprises et transformées selon les
regroupements de 1.2, pour donner cette répartition qui a un HHI de 490 (avec N = 17 et P = 137 MW
pour les puissances manquantes).
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Figure 88 - Estimation des premiers producteurs d?électricité éolienne mi-2017 (source : France Energie Eolienne, Bearing
Point)
En ajoutant à ces installations les lauréats pour l?appel d?offres éolien, le parc installé atteint 13,5 GW
et le HHI descend à 410.
Figure 89 - Estimation des premiers producteurs d?électricité éolienne avec les lauréats des appels d'offres
Contrairement aux appels d?offres solaires, les positions des grands acteurs bougent peu et le marché
s?ouvre légèrement, avec l?arrivée de nouveaux acteurs.
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Biomasse
Concernant le bois-énergie, la partie 1.5.2 montre que les entreprises répondant à l?appel d?offres
biomasse sont en majorité des entreprises qui ne visent à priori pas à s?étendre au niveau national, voire
international, contrairement à Engie, Total ou EDF en particulier.
Concernant la méthanisation, le faible nombre de candidats et la faible puissance mise en service au
regard de la puissance appelée, avec des tarifs élevés, révèle qu?il n?y a pas de problème de concurrence
sur cette technologie. De plus, les lauréats sont des entreprises agricoles, locales.
Hydroélectricité
En France, la capacité hydraulique installée est de 25,5 GW. Les 29,2 MW lauréats de cet appel d?offres
représentent seulement 0,1% du parc installé. Par conséquent, cet appel d?offres n?a aucune
conséquence sur la position des grands bénéficiaires du marché, d?autant que ce marché est détenu en
majorité par EDF qui exploite environ 22 GW à lui seul (HHI supérieur à 7443).
3.2.5 Le régime a-t-il un impact sur les producteurs d'électricité ?
L?impact des projets sur les productions et revenus des autres producteurs d?électricité est évalué avec
le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon la méthodologie établie dans l?annexe 0.
Les productions au gaz, au charbon et nucléaire sont déplacées et diminuent avec l?ajout des projets
renouvelables comme le souligne la section 3.1.2. Par ailleurs, la section 3.2.3 met en évidence un léger
impact négatif sur les prix de l?électricité de l?ajout de ces projets produisant à très faible coût marginal.
Les effets des projets lauréats sur les quantités et les prix provoquent un effet baissier sur les revenus
des producteurs à base nucléaire, gaz et charbon. Le tableau ci-dessous présente la comparaison des
productions, des revenus et des surplus des producteurs entre la situation de référence et la situation
avec projets lauréats.
Les revenus bruts diminuent de façon quasiment similaire aux coûts de production (une moindre
utilisation des centrales thermiques implique une baisse des coûts de combustibles et autres coûts
variables). Au total, l?impact sur le surplus (revenus bruts auxquels sont déduits les coûts variables) reste
très faible.16
CCGT Charbon Nucléaire
Ecart de production17 -20,6% -7,25% -0,63%
Ecart relatif de revenu brut18 -18,5% -5,76% -0,38%
Ecart de surplus19 -1,85% -0,66% -0,25%
16 Une baisse de production n?implique pas de baisse de surplus pour l?acteur marginal.
17 L?écart de production compare les valeurs de productions annuelles en MWh
18 Le revenu brut correspond aux gains liés à la vente d?électricité sur le marché (coûts de production non pris en
compte)
19 Le surplus correspond à la différence entre les gains liés à la vente d?électricité sur le marché et les coûts variables
de production
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 83/161
4 Pertinence
Il existe deux modalités d?attribution du soutien aux énergies renouvelables :
? Le guichet ouvert : il ouvre pour toute installation éligible un droit à bénéficier d?un soutien. Il
ne met pas en concurrence les projets.
? Les procédures de mise en concurrence : ils prennent la forme d?appels d?offres ou de dialogues
concurrentiels. Le soutien est attribué aux seuls lauréats de ces procédures.
Au sein de ces modalités d?attribution, les modalités de rémunération peuvent prendre deux formes :
? Les obligations d?achat : tout kilowattheure injecté sur le réseau public est acheté par un
acheteur obligé à un tarif d?achat, fixé à l?avance.
? Les compléments de rémunération : les producteurs EnR commercialisent leur énergie
directement sur les marchés, une prime vient compenser l?écart entre les revenus tirés de cette
vente et un niveau de rémunération de référence, fixé selon le type d?installations et par une des
deux dispositions suivantes :
? Dans le cadre d?un arrêté tarifaire.
? Par le producteur dans le cadre d?une procédure de mise en concurrence.
4.1 Pour l'éolien, la biomasse et l'hydroélectricité : quelle capacité a
été installée par voie d'appels d?offres par rapport au système de
support précédent ?
Les données en 2022 pourront donner les installations annuelles en MW issues des appels d?offres. Il
sera alors possible de visualiser l?augmentation ou la décroissance par rapport aux systèmes de support
précédents. Dans cette partie, les anciens mécanismes sont donnés et les tarifs des lauréats sont
comparés avec les tarifs précédents.
Eolien
Selon l?arrêté du 17 juin 2014 fixant les conditions d'achat de l'électricité produite par les installations
utilisant l'énergie mécanique du vent implantées à terre, abrogé le 15 décembre 2016, le tarif d?achat
réglementé à guichet ouvert était de 82 ¤/MWh pour les 10 premières années puis potentiellement
inférieure pour 5 années supplémentaires.
Les courbes d?offres issues des périodes de l?appel d?offres éolien sont présentées en Erreur ! Source du r
envoi introuvable.90.
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renouvelables électriques
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Figure 90 - Courbes d'offres des projets éoliens comparées au tarif d'achat en vigueur en 2015
L?intégralité des offres conformes sont inférieures au tarif d?achat précédemment défini. Avec un tel
tarif limite, les 900 MW de l?appel d?offres P1 auraient pu être sélectionnés, ce qui correspond environ
aux puissances installées les dernières années. Néanmoins, les offres et les anciens tarifs d?achat ne sont
pas tout à fait comparables. Les offres portent sur un tarif de référence pour un complément de
rémunération et ce pour une durée de 20 ans. Par ailleurs, les tarifs de référence sont soumis à la
majoration de mécanisme participatif (voir partie 6) sous certaines conditions, que les candidats ont pu
inclure dans leurs calculs de revenus.
Ainsi, pour la filière éolienne, les appels d?offres créent une concurrence entre les entreprises et ont
tendance à diminuer le soutien étatique apporté à la filière. La période 2 est particulière, à cause d?un
problème d?autorisation administrative qui explique le niveau très faible de candidature. Initialement,
la capacité lauréate à terme était pensée à 1GW/an, à peu près comme les années passées, le retard
pris en période 2 va modifier ces plans étant rattrapé sur les périodes 5 et 6.
Figure 91 - Puissance éolienne raccordée totale et installée chaque année, selon le rapport Le baromètre 2019 des énergies
renouvelables électriques en France
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renouvelables électriques
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Biomasse (Méthanisation)
Le tarif d?achat à guichet ouvert en vigueur en 2015 pour l'électricité produite par les installations qui
valorisent le biogaz (méthanisation) était autour de 165 ¤/MWh sur 20 ans. En 2015, environ 30 MW de
ces centrales avaient été installés.
Les trois premières périodes de l?appel d?offres visaient à installer 30 MWe supplémentaires
d?installations de valorisation de biogaz. Seules 7 candidatures ont été déposées et 4 lauréats ont été
retenus pour une puissance de 6,5 MW et un tarif moyen d?achat de 183 ¤/MWh (sans la prime
« effluents » pour deux projets sur quatre).
A l?heure actuelle, la concurrence au sein de l?appel d?offres pour la filière biogaz est faible, du fait du
faible nombre d?offres déposées et un niveau de soutien demandé supérieur à celui précédemment en
vigueur. Cela peut en partie s?expliquer par une politique de soutien à l?injection du biométhane sur le
réseau (via des obligations d?achats), les objectifs de la France étant notamment de 10% de gaz
renouvelable dans le réseau gaz en 2030, qui concurrence l?utilisation du biogaz pour la génération
d?électricité.
Biomasse solide
Depuis 2002, le développement de centrales électriques à biomasse solide est soutenu par un système
d?appel d?offres du MTES et par un système de tarif d?obligation d?achat en guichet ouvert. Cette partie
ne concerne que les arrêtés tarifaires (voir 4.2 pour les appels d'offres). Trois arrêtés tarifaires ont été
mis en place, puis ce système a été abrogé en 2016 afin d?introduire un dispositif de complément de
rémunération conformément aux exigences de l?Union européenne.
Arrêtés Installations concernées Tarifs associés en métropole
Arrêté du 27 janvier 2011
abrogé le 30 mai 2016
5 à 12 MWe 43,4 ¤/MWh + prime de 77,1 à 125,3
¤/MWh selon efficacité énergétique
Arrêté du 28 décembre 2009 5 à 12 MWe 45 ¤/MWh + prime de 80 ¤/MWh selon
la biomasse consommée + prime de 0 à
50 ¤/MWh selon efficacité énergétique
Arrêté du 16 avril 2002 Moins de 5 MWe 49 ¤/MWh + prime de 0 à 12 ¤/MWh
selon efficacité énergétique
D?après « Le Baromètre 2019 des énergies renouvelables électriques en France » publié par Observ?ER,
11 centrales (89 MWe) relèvent de ce système de soutien. Avec une efficacité énergétique de 75%, le
tarif de rachat de l?arrêté de 2011 aurait été de 144,6 ¤/MWh, significativement inférieur au tarif moyen
des centrales lauréates. De manière générale, ces tarifs d?achats ont toujours amené moins de puissance
que les appels d?offres. La mise en concurrence a donc été un succès de ce point de vue-là.
Hydroélectricité
Un arrêté tarifaire (dit H16) créant un tarif d?obligation d?achat pour l?électricité hydraulique produite
par les installations de puissance installée strictement inférieure à 1 MW a été publié le 14/12/2016. Il
distingue trois catégories d?installations : celles de haute chute, celles de basse chute et celles de
turbinage des débits réservés. Ces tarifs présentés ci-dessous sont compris entre 65 et 130 ¤/MWh
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2020-06-26 R20108 86/161
suivant le type d?installation et la puissance installée. Les puissances supérieures à 1MW, dont le soutien
passe désormais par appel d?offres, étaient éligibles au tarif dit H07 (arrêté du 1er mars 2007).
Figure 92 - Tarifs d'obligation d'achat en vigueur en 2016 avant les appels d'offres (source : CRE)
A l?issue de l?appel d?offres, 29 MW ont été désignés lauréats et les compléments de rémunération sont
compris entre 93 et 160 ¤/MWh, avec un tarif moyen de 114,2 ¤/MWh, tous lots confondus. L?intervalle
des tarifs est donc différent, mais la moyenne semble s?approcher des valeurs des tarifs en vigueur.
On présente ci-dessous les puissances hydrauliques installées chaque année et on observe que les 29
MW sélectionnés correspondent à l?ordre de grandeur de la puissance d?installation d?une année de la
dernière décennie.
Figure 93 - Puissance hydraulique installée chaque année entre 2006 et 2015 (MW)
La mise en place de cet appel d?offres ne semble pas avoir significativement impacté les capacités et les
aides nécessaires à la filière hydraulique, à condition que les installations lauréates soient finalisées.
Pour rappel, un appel d?offres (non évalué dans ce rapport) sur l?hydroélectricité pour 35 MW / an sur
trois ans a été lancé en 2017.
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2020-06-26 R20108 87/161
4.2 Pour toutes les technologies dans lesquelles des appels d?offres
ont été organisés avant 2016 (PV, biomasse), quel a été l?impact
du nouveau concept d?appel d?offres ?
Solaire photovoltaïque
Les deux appels d?offres « solaire sur bâtiment » et « solaire au sol » peuvent être considérés comme
faisant partie du quatrième paquet d?appels d?offres lancé par le Ministère de la transition écologique
et solidaire via la Commission de Régulation de l?Energie. L?appel d?offres mixte est totalement nouveau
en France et est analysé plus en détail dans la partie 9 (il n?est pas considéré ici).
Le tableau ci-dessous récapitule dans les grandes lignes les appels d?offres solaires au sol et sur bâtiment.
Numéro
d?appel
d?offres
Années Puissance Puissance
appelée
Type d?installations concernées
1 2011-2012 100 - 250 kWc 300 MW Sur bâtiment
1 2011-2012 > 250 kWc 450 MW Au sol (normal, solaire thermodynamique,
avec suiveurs solaires, avec stockage, à
concentration solaire)
Ombrières de parking
Sur bâtiment (normal, avec stockage)
2 2013-2014 100 - 250 kWc 120 MW Sur bâtiment
2 2013-2014 > 250 kWc 400 MW Au sol (solaire thermodynamique, avec
suiveurs solaires, à concentration solaire),
Ombrières de parking, Sur bâtiment
3 2015 100 - 250 kWc 240 MW Ombrières de parking, Sur bâtiment
3 2015 > 250 kWc 800 MW Sur bâtiment, au sol, ombrières de parking
4 2016-2020 > 500kWc 3920 MW Au sol, Ombrières de parking
4 2016-2020 > 100kWc 2075 MW Sur bâtiment
Outre la nouvelle division des types d?installations dans le nouveau dispositif d?appel d?offres (les
mélanges ont toujours été présents), la principale différence entre les appels d?offres 4 et ses
prédécesseurs est la mise en place du complément de rémunération (CR) pour les installations de plus
de 500 kWc à la place de l?obligation d?achat (OA) historique.
Au vu de la plus grande contrainte pour les porteurs de projets induite par ce dispositif, comparé aux
tarifs d?achats, il est pertinent de regarder le taux de participation (puissance candidate ou puissance
admissible selon les disponibilités des données, divisée par la puissance appelée) entre les divers appels
d?offres. La figure ci-dessous donne ces taux, dans la limite des informations disponibles pour les anciens
appels d?offres. Pour la 3e famille d?appels d?offres, seul le taux d?installation au-dessus de 250 kWc est
affiché, sachant que ces installations sont majoritaires devant celles sous 250 kWc qui ne représentent
que 120 MW.
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Figure 94 - Taux de participation des différents appels d'offres solaires en France
Figure 95 - Taux de participation des différentes familles de l?appel d?offres solaire sur bâtiment
Cette figure montre que les taux de participation sont irréguliers et diminuent très significativement sur
les dernières périodes de la 4e famille d?appels d?offres. Toutefois, la participation pour les familles sous
obligation d?achat diminue similairement à la participation pour la famille sous complément de
rémunération dans le cas du solaire sur bâtiment, et les taux de participation pour les premières
périodes des appels d?offres 4 sont similaires à ceux des appels d?offres 1 à 3. Par conséquent, le passage
au complément de rémunération ne semble pas avoir en lui-même fait baisser la participation aux appels
d?offres, la cause étant plutôt liée à d?autres facteurs (baisse des marges, épuisement des bons sites,
augmentation des puissances appelées).
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Biomasse
Le ministère chargé de l?énergie a déjà conduit quatre appels d?offres portant sur la réalisation et
l?exploitation d?installations de production d?électricité à partir de la combustion de biomasse entre
2003 et 2011. Le premier différenciait le biogaz mais les trois suivantes l?aggloméraient dans le terme
biomasse au sens du code de l?énergie, à l?exclusion de la fraction organique des déchets (appel d?offres
biomasse 2). Celui étudié dans ce rapport (appel d?offres biomasse 5) fait la distinction entre bois-
énergie et biogaz issus de la méthanisation de matière végétale brute et de déchets non dangereux.
Numéro
de l?appel
d'offres
biomasse
Année de
lancement
Puissance appelée Type d'installations concernées
1 2003 250 MW Biomasse (200 MW), Biogaz (50 MW)
2 2006 300 MW Biomasse en général
3 2009 250 MW Biomasse en général
4 2010 200 MW (420 MW
retenus au final)
Biomasse en général
5 2016 180 MW Biomasse (150 MW), Méthanisation (30 MW)
Les taux de participation en puissance sont les suivants (le taux de participation de l?appel d?offres 4
étant calculé avec la puissance appelée initialement) :
Figure 96 - Taux de participation des différents appels d?offres d?électricité à partir de biomasse en France
Les taux de participation entre les anciens et le nouvel appel d?offres sont comparables pour la famille
bois-énergie, le passage au complément de rémunération ne semble donc pas avoir impacté la
participation.
Pour la méthanisation, la participation est très basse, les informations pour comparer cette participation
manquent et il n?est pas possible à ce stade de savoir si cette faible participation est corrélée au
complément de rémunération.
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5 Proportionnalité
5.1 Le niveau de l'aide était-il proportionné ?
D?après le point (69) des lignes directrices concernant les aides d?Etat à la protection de l?environnement
et à l?énergie pour la période 2014-2020, une aide à l?environnement ou à l?énergie est considérée
comme proportionnée si son montant par bénéficiaire se limite au minimum nécessaire pour atteindre
l?objectif fixé en matière de protection de l?environnement ou d?énergie.
Dans cette partie sont calculés des taux de rentabilité interne (TRI). Deux intervalles sont donnés : celui
du TRI lié au tarif moyen des projets concernés, et celui du TRI du projet ayant le tarif le plus haut. Les
différents bonus (mécanismes participatifs et autres) sont inclus dans les tarifs donnés. L?appréciation
de ces TRI permet de quantifier, selon les technologies, la proportionnalité de l?aide.
Les temps de fonctionnement pleine puissance considérés sont ceux décrits en 1.1 afin de faire
correspondre le montant des aides aux TRI attendus. Ainsi, les TRI représentés sont estimés et visent à
donner un TRI moyen et un TRI maximal des projets, sur la base des estimations déjà faites sur leurs
disponibilités, et en rajoutant des hypothèses sur leurs coûts.
Sauf contre-indication, les coûts indiqués ici sont pris dans le document « Coûts des énergies
renouvelables » en France, édition 2020, plus approprié tant par la découpe technologique disponible
que par la plus grande adéquation chronologique des informations recherchées que l?édition de 2016
utilisée dans la précédente mouture de ce rapport (les coûts de 2016 datant pour l?évaluation de ces
appels d?offres dont les projets sont construits entre 2017 et 2022).
Pour toutes les installations, le TRI est calculé implicitement à partir de la formule :
????? =
?0 + (? + ? ? ?. ?. ?. ?) ? ?
1
(1 + ???)?
?
?=1
?. ?. ?. ? ? ?
1
(1 + ???)?
?
?=1
Où :
????? [¤/MWh] est le tarif d?achat considéré (moyen ou maximal) de l?électricité (à l?exception du bois
énergie où la génération de chaleur est considérée).
?0 [¤/MW] est l?investissement initial de l?installation.
? [¤/MW/an] est le coût d?exploitation et de maintenance annuel, parfois exprimé en [¤/MWh] et alors
multiplié par ?. ?. ?. ?.
? [¤/MWh] est le coût de l?éventuel combustible (nul pour l?éolien, le solaire et l?hydroélectricité).
?. ?. ?. ? [h/an] est le temps d?équivalent pleine puissance de l?installation.
? [an] est la durée de support de l?installation (toujours 20 ans dans le cadre de rapport) suivant les
schémas classiques d?investissement qui la préfèrent à la durée de vie et négligent la valeur résiduelle
d?une production éventuelle se déroulant après la fin du contrat de complément de rémunération.
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Solaire au sol
Comme dans le document ADEME, le découpage est ici fait par puissance. Les familles 1, 2 et
les lauréats solaires de l?appel d?offres mixtes sont mélangés, et la somme des puissances
correspondantes aux catégories de puissance ADEME ainsi que les tarifs moyens et maximum
sont retranscrits.
Projets regroupés Unité Famille 1 ? 5 à 30 MWc et
Famille 2 ? 0.5 à 5 MWc et
Appel d?offres mixte ? Lauréats solaires
Famille 3 ?
Ombrières 0.5 à
10 MWc
Technologie de
référence ADEME
(Tableau source)
- 0.5 à 2.5 MWc
- Sol
(12)
2.5 à 10
MWc - Sol
(12)
10 à 30 MWc -
Sol
(12)
0.5 à 2.5 MWc -
Ombrières
(9)
Investissement ¤/kW 895 860 740 1240
Coûts
d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an 26.9 23.6 20.3 28.9
Temps de
fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an 1174 1174 1174 1174
Lauréats
correspondants
Nombre de
lauréats /
MW
46 /
83.1
284 /
1236.2
203 /
3045.7
(NB : tous les
lauréats > 10
MWc ici)
132 /
475.8
(NB : tous les
lauréats > 0.5
MWc ici)
Tarif de rachat
moyen électrique
¤/MWh 68.7 67 58.5 93
Tarif de rachat max ¤/MWh 81 81 74.9 111.9
TRI du tarif moyen % 1.8 2.5 2.7 2.6
TRI du tarif
maximal
% 4.4 5.4 6.6 5.3
Les TRI moyens estimés sont autour de 2%, tandis que les TRI maximaux sont autour de 5%. L?hypothèse
de disponibilité (de 1174 h.e.p.p) homogénéisant la production attendue, les TRIs maximaux des projets
réels peuvent être plus élevés. Dans ce cas, cette disponibilité est cohérente à la fourchette de l?ADEME
qui prévoit une disponibilité entre 999 h.e.p.p (installations au Nord de la France) et 1454 h.e.p.p
(installations au Sud de la France).
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Solaire sur bâtiment
Projets regroupés Unité Famille 1 ? 100 à 500 kWc Famille 2 ? 0.5 à 8 MWc
Technologie de référence
ADEME (Tableau source)
-
100 à 500 kW ? Toitures
(9)
0,5 à 2,5 MWc ? Toitures
(9)
Investissement ¤/kW 1190 1080
Coûts d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an 24,7 23,1
Temps de fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an 1174 1174
Lauréats correspondants
Nombre de
lauréats/MW
2616 / 731,3 321 / 758,7
Tarif de rachat moyen
électrique
¤/MWh 94,8 85,4
Tarif de rachat max ¤/MWh 120,0 110,0
TRI du tarif moyen % 3,9% 3,7%
TRI du tarif maximal % 7,4% 7,5%
Cette fois, les TRI moyens sont autour de 3.5%, tandis que les TRI maximaux sont à 7%. L?hypothèse de
disponibilité (de 1174 h.e.p.p) homogénéisant la production attendue, les TRIs maximaux des projets
réels peuvent être plus élevés. Comme pour le solaire au sol, cette disponibilité est cohérente à la
fourchette de l?ADEME qui prévoit une disponibilité entre 999 h.e.p.p (installations au Nord de la France)
et 1454 h.e.p.p (installations au Sud de la France).
Ces chiffres de TRI sont proches des chiffres produits dans le rapport de la CRE « Coûts et rentabilités du
grand photovoltaïque en métropole continentale » parut en mars 2019 et utilisant des données plus
détaillées par projets. Dans ce rapport l?analyse n?est pas menée par période, mais la tendance baissière
des TRI observée par la CRE sur les 4 premières périodes serait également observée, le TRI étant
directement lié au tarif de référence (qui diminue sur les 4 premières périodes) dans nos
approximations.
Eolien Figure 97 - TRI moyen des premières périodes des appels d'offres solaires, source CRE, Coûts et rentabilités du
grand photovoltaïque en métropole continentale
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 93/161
Projets regroupés Unité Eolien
Technologie de référence
ADEME (Tableau source)
-
LCOE de l?éolien terrestre
(15)
Investissement ¤/kW 1400 / 1620
Coûts d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an 45 / 50
Lauréats correspondants
Nombre de
lauréats / MW
100 / 2371
Tarif de rachat moyen
électrique
¤/MWh 64,8
Tarif de rachat max ¤/MWh 74
Temps de fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an
1777 (hypothèse prise
dans ce rapport)
2190 ? 2628
(estimations dans les
LCOE 2020 ADEME)
TRI du tarif moyen % -2% / -0% 1,2% / 6,3 %
TRI du tarif maximal % - 0,1% / 2,1 % 3,3% / 8,6 %
Dans le cas de l?éolien, la disponibilité choisie dans ce rapport étant faible comparée aux disponibilités
attendues par le rapport ADEME, celles-ci sont indiquées à titre comparatif. Pour la disponibilité prise
dans ce rapport, l?éolien voit des TRI bas. Avec les disponibilités estimées dans le document de l?ADEME,
les TRIs redeviennent positifs, et atteignent des niveaux comparables aux installations solaires, avec une
incertitude plus grande.
Bois énergie
La mouture 2020 des LCOE de l?ADEME ne contenant pas d?information sur la cogénération biomasse,
les coûts de la version de 2016 sont pris pour cette sous-catégorie d?appel d?offres.
Projets
Bois énergie < 3 MW Bois énergie > 3 MW
Rendement global
(électrique +
chaleur)
% 85% 81%
Rendement
électrique
% 18% 13%
Lauréats
correspondants
Nombre de
lauréats / MW
25 / 37,7 10 / 169,6
Temps de
fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/an 7469 6315
Tarif de rachat
moyen électrique
¤/MWh el 135,1 113,4
Tarif de rachat max ¤/MWh el 180 135,4
Usage ADEME
(version 2016)
- Cogénération
Industrie
(ORC)
Cogénération
Réseau de
chaleur (ORC)
Cogénération
Industrie
(vapeur)
Cogénération
Réseau de
chaleur
(vapeur)
Investissement ¤/kW el 5000 / 6000 5500 / 6500 2500 / 5000 3000 / 5500
Investissement
(avec prise en
compte chaleur)
¤/kW utile 1059 / 1271 1165 / 1376 401 / 802 481 / 883
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 94/161
Coûts d?exploitation
variables et coûts du
combustible
¤/MWh utile 40 / 50 45 / 55 40 / 50 45 / 55
Tarif de rachat
moyen chaleur
¤/MWh th 55 68,3 55 68,3
Tarif de rachat
moyen utile
¤/MWh utile 72,0 82,4 64,2 75,4
Tarif de rachat max
utile
¤/MWh utile 81,5 92 67,9 79,1
TRI du tarif moyen % 11.4% /
22.1%
13.8% /
23.7%
9.3% /
38.0%
13.4% /
39.8%
TRI du tarif maximal % 17.8% /
29.1%
19.5% /
30.0%
12.8% /
43.9%
16.4% /
44.7%
Ici la distinction a été faite entre les lauréats sous 3 MWe et ceux au-dessus de 3 MWe, y compris
concernant la répartition des rendements électricité/chaleur. Les coûts de la chaleur sont ceux
présentés en 2.1. Les TRI pour cette famille sont élevés, avec une marge d?incertitude importante pour
les installations au-dessus de 3MWel, du fait de la structure des coûts qui peut fortement varier en
fonction des caractéristiques locales.
Comme en 2.1, cette assertion est nuancée par le fait que les revenus de chaleur considérés peuvent
prendre en compte les coûts du réseau de chaleur.
Méthanisation
Projets Unité Méthanisation
Lauréats correspondants Nombre de
lauréats / MW
4 / 6,47
Temps de fonctionnement pleine
puissance
h.eq.p.p/an 8078
Tarif de rachat moyen électrique ¤/MWh 215,9
Tarif de rachat max ¤/MWh 235
Technologie de référence ADEME - A la ferme Centralisée
Investissement ¤/kW électrique 6700 / 10000 6600 / 8700
Coûts d?exploitation et de
maintenance variables et du
combustible
¤/MWhe 89 196
Coefficient de réfaction - 0,9 0,56
TRI du tarif moyen % 10.6% / 17.5% 16.8% / 22.8%
TRI du tarif maximal % 12.6% / 20.2% 20.2% / 27.1%
Ici seule la valorisation électrique a été prise en compte, les coûts d?investissements étant multipliés par
un coefficient de réfaction (suivant la méthodologie des LCOE de l?ADEME 2020) représentant la part
des coûts liés à la revente d?électricité, ces installations ayant d?autres sources de rémunération comme
le traitement des déchets. Les TRI sont élevés pour cette famille, encore plus que dans la précédente
version de ce rapport, en particulier pour les installations centralisées, en raison de la prise en compte
de ce coefficient de réfaction. Ce résultat peut être relié au manque de concurrence dans cet appel
d?offres.
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 95/161
Ce résultat est nuancé par le bonus d?effluents d?élevage qui augmente de 32 ¤/MWh le tarif moyen sur
l?ensemble des projets, alors que les coûts associés ne sont pas nécessairement pris en compte dans les
coûts 2020 de l?ADEME. Sans prendre en compte les effluents d?élevage, les TRI sont moins élevés, mais
restent important.
Projets Unité Méthanisation (sans bonus d?effluents
d?élevage)
Tarif de rachat moyen électrique ¤/MWh 184,3
Tarif de rachat max ¤/MWh 189,5
Technologie de référence ADEME - A la ferme Centralisée
TRI du tarif moyen % 6.9% / 12.7% 10.8% / 15.4%
TRI du tarif maximal % 7.5% / 13.5% 11.8% / 16.6%
Hydroélectricité
Pour cet appel d?offres, le rapport de du JRC de 2014 « Energy Technology Reference Indicator -
Projections for 2010-2050 » a rajouté comme source de coûts. Les coûts de l?année 2020 ont été utilisés,
et sont en ¤2013, sans être actualisés.
Projets regroupés Unité Tous lauréats Lauréats < 1 MW Lauréats ? 1 MW
Lauréats correspondants
Nombre de
lauréats /
MW
20 / 29 8 / 3 12 / 26
Temps de fonctionnement
pleine puissance
h.eq.p.p/
an
3275
Tarif de rachat moyen
électrique
¤/MWh 114,2 141,5 111,0
Tarif de rachat max ¤/MWh 160 160 136
Source -
JRC - Fil de l'eau
en 2020
ADEME 2020 ?
Centrales < 1 MW
ADEME 2020 ?
Centrales ? 1 MW
Investissement ¤/kW 8150 / 2540 4830 / 3040 3020 / 1960
Coûts d?exploitation et de
maintenance fixes
¤/kW/an
122,25 / 38,1
(1,5% de
l?investissement)
210 90
Coûts d?exploitation et de
maintenance variables
¤/MWh 5 0 0
TRI du tarif moyen % -4.7% / 11% 0.5% / 5.5% 6.5% / 12.7%
TRI du tarif maximal % -0.5% / 17.8% 2.6% / 8.2% 10.0% / 17.4%
Pour les projets hydroélectriques, les coûts d?investissement et d?exploitation étant très variables, la
disparité des TRI est importante. Il faut aussi noter que la durée de support est de 20 ans ici (le TRI est
calculé sur la base de cette durée), quand pour cette famille la durée de vie est estimée dans le rapport
du JRC à 60 ans, et 50 ans pour l?ADEME.
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renouvelables électriques
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5.2 L'aide a-t-elle été adaptée en temps et de manière appropriée pour
assurer la proportionnalité ? Les prix les plus élevés ont-ils
contribué à la proportionnalité ?
L?aide est accordée après la mise en service, lors de la revente d?électricité et ce pour 20 ans. Les
mécanismes de prévention des retards décrits en 1.7 permettent d?éviter que le lauréat retarde à
dessein sa mise en service pour profiter des baisses de coût et augmenter sa marge.
Cela étant, le délai entre le dépôt de candidature et le début de la construction du projet peut
représenter plusieurs mois. Vu la baisse extrêmement rapide des coûts du solaire à l?heure actuelle (voir
4), la proportionnalité peut finalement être moins bien assurée, étant donné que les porteurs de projets
vont payer leur installation moins chère qu?initialement prévu. Cette baisse des coûts peut néanmoins
être internalisée par les candidats dans leur offre afin d?être compétitif.
En revanche, la répartition temporelle des différentes périodes (1 an entre chaque appel d?offres
biomasse, 6 mois (initialement) pour l?éolien, entre 3 et 5 mois pour les appels d?offres solaires) a permis
de prendre en compte les gains d?apprentissage et les baisses de CAPEX, en particulier pour le solaire
(voir 4) pour le moment.
Pour les appels d?offres solaires, les prix les plus élevés sont ceux des premières périodes, à un moment
où les coûts étaient eux-mêmes élevés. Ces prix peuvent être considérés comme proportionnels (voir
4). Pour les autres appels d?offres, les prix élevés sont issus des disparités de l?offre, et contribuent à la
proportionnalité dans le sens où ils sont nécessaires pour atteindre la puissance appelée.
Dans les derniers appels d?offres solaires sur bâtiment, les faibles souscriptions entrainant des tarifs
moyens plus élevés, la proportionnalité est moins susceptible d?être respectée. Cela dit, les analyses sur
les tarifs maximaux montrent que les TRI maximaux restent limités pour cette famille.
5.3 Comment l?intensité de la compétition a-t-elle évolué ou s?est-elle
différenciée dans les différentes étapes des sélections ?
Cette question est en partie traitée dans les sections 1.2 (pour la participation), 2.3.1 (pour l?influence
des courbes d?offres) et 4 (pour la différence des tarifs proposés). Sur les appels d?offres solaires, une
baisse des tarifs est constatée au détriment d?une baisse de la participation, qui mène à une sous-
souscription sur les dernières périodes. Sur l?appel d?offres éolien, après une période 2 sous souscrite
pour des raisons administratives, la compétition a retrouvé son niveau initial sur les dernières périodes.
Sur la méthanisation et l?hydroélectricité, le faible nombre de candidats ne permet pas d?analyse de la
compétition et la compétition est stable sur la famille bois énergie de l?appel d?offres biomasse.
Dans cette partie sont donnés en plus les HHI calculés à partir de la puissance lauréate pour les périodes
et les familles des différents appels d?offres, afin d?identifier des situations où les gros intervenants
gagneraient tout, où la compétition est dominée par un ou plusieurs acteurs majeurs ou si au contraire
la compétition permet la cohabitation de beaucoup d?indépendants.
Les projets dont l?entreprise n?a pas été identifiée sont comptés comme appartenant à une entreprise
individuelle. L?erreur que cela peut entraîner par agglomération de projets est minime, les projets
inconnus représentant une petite part des lauréats et n?étant pas à priori rattachés à l?un des grands
candidats (qui sont plus aisément identifiables). Enfin, la construction de l?indicateur surpondérant les
grosses entreprises, la prise en compte des petits groupes n?a que peu d?influence sur le HHI. Quelques
différences liées à cette nouvelle prise en compte et à des regroupements différents sont présentes par
rapport à la précédente version de l?évaluation (en particulier pour la période 2 éolienne et l?appel
d?offres mixte), aucune d?entre elle n?étant significative.
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Général
Le HHI de l?ensemble des projets évalués est de 384.
Les HHI, toutes familles confondues et toutes périodes confondues sont les suivants :
Solaire sol Solaire
bâtiment
Eolien Mix solaire +
Eolien
Biomasse Hydro -
électricité
HHI 735 208 623 1721 1167 3117
Solaire au sol
Figure 98 - Evolution du HHI des lauréats, solaire au sol
Ce graphique révèle que le marché est le plus réparti pour les petites centrales au sol (Famille 2 : HHI
total de 601), un peu moins pour les centrales au sol de grande puissance (Famille 1 : HHI total de 807)
et encore moins pour les ombrières (Famille 3 : HHI total de 1422).
Les périodes 2 et 4 sont plus concentrées car elles correspondent à un gain important de puissance pour
Engie et ses filiales, qui remportent beaucoup de puissance toutes les deux périodes. En particulier,
l?acquisition du Groupe Langa en 2018 par Engie augmente sa part de marché en période 2.
Sur les dernières périodes de la famille 3, Urbasolar, Engie et Total sont très dominants, ce qui explique
les HHI élevés.
Figure 99 - Parts de marché d'Engie pour chaque période et chaque famille, appel d'offres solaire au sol
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Solaire sur bâtiment
Figure 100 - Evolution du HHI des lauréats, solaire sur bâtiment
La famille 1 reste très compétitive (HHI 376 en mélangeant les périodes) par rapport à la famille 2 (HHI
725 en mélangeant les périodes). La tendance est à la baisse du HHI ce qui traduit un plus grand nombre
d?acteur sur ce marché au fil du temps, malgré les sous-souscriptions.
Mix éolien solaire
Le HHI des lauréats de cet appel d?offres est de 1721 et se situe donc dans les ordres de grandeur vus
pour l?appel d?offres solaire au sol, famille 1 (centrales entre 5 et 30 MW).
Eolien
Figure 101 - HHI des lauréats éoliens
Le HHI est assez important pour la période deux, ce qui est relié au faible nombre de candidats. Ici la
combinaison des périodes donne un HHI plus faible de 623, traduisant un marché ouvert dans
l?ensemble. La taille importante des projets joue également sur le HHI, les lauréats étant peu nombreux
au regard des puissances appelées.
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Biomasse
Figure 102 - Evolution du HHI des lauréats, biomasse
Les HHI de cet appel d?offres sont très élevés vu le petit nombre de candidats (un HHI sur un échantillon
de N entreprises est minoré par 10000/N) et le fait que les grandes installations gagnent une grande
partie de la puissance demandée.
Pour la famille bois énergie on constate un HHI stable, principalement lié à la très forte puissance des
plus gros projets par rapport à la puissance appelée (25 MW pour les périodes 1 et 2, 37,5 MW pour la
période 3). La structure de ces appels d?offres pousse à des candidats importants et explique de fait ces
HHI élevés.
Pour la famille méthanisation les HHI trop élevés s?expliquent par un nombre de lauréat étant
extrêmement faible (un seul projet lauréat en période 1 et 3). Ces résultats sont indicatifs et ne
représentent pas un défaut de marché.
Hydroélectricité
Figure 103 - HHI des lauréats par famille, hydroélectricité
S?il n?y a pas d?évolution ici, puisque cet appel d?offres est en une période, les disparités selon les lots
sont clairement visibles une fois de plus, à cause des nombres de lauréats très faibles. Pour le lot 2b par
exemple, un seul lauréat a été retenu, d?où un HHI de 10000. Vu le faible nombre de lauréats, ces
résultats sont indicatifs et ne représentent pas un défaut de marché.
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5.4 Comment les prix des offres ont-ils évolué ou se sont-ils
différenciés au fil du temps dans les différentes étapes des
sélections ?
Dans cette section est étudiée l?évolution des tarifs proposés par les lauréats et les candidats, comparés
aux prix limites imposés par les appels d?offres. Par souci de lisibilité, l?axe des tarifs ne commence pas
toujours à 0. Les graphiques affichés ici sont reliés aux courbes d?offres de la partie 2.3.1 que le lecteur
peut visualiser pour avoir une meilleure idée de la répartition des offres candidates. Pour rappel, la note
sur le tarif correspond (sauf pour l?hydraulique) à une interpolation linéaire entre un prix élevé donnant
la note minimale (et éliminatoire si dépassé) et un prix peu élevé donnant la note maximale.
Solaire au sol
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Figure 104 - Evolution des tarifs, solaire au sol
Deux tendances sont observées pour cet appel d?offres, similaires pour les trois familles. Dans un
premier temps (correspondant à la précédente version de ce rapport), la compétition est importante, et
les tarifs moyens diminuent. A partir de la période 5 toutefois, la compétition diminue, et les tarifs
moyens réaugmentent, pour enfin rediminuer entre la période 6 et 7. Cela dit, les sous-souscriptions de
la période 7 pour la famille 1 et 3 ne présagent pas une diminution des tarifs significative. Etant donné
que le tarif moyen des lauréats reste éloigné du tarif maximal, il n?est pas possible de prédire si la sous-
souscription va continuer dans les prochaines périodes.
Au niveau tendanciel, l?évolution des tarifs limites suit l?évolution du tarif des candidats, ce qui peut
s?expliquer par la bonne répartition du marché : les mouvements de tarifs sont homogènes, un gros
acteur ne contrôlant pas tout le marché. La convergence des tarifs des lauréats et des candidats traduit
la diminution du nombre de candidats.
Solaire sur bâtiment
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Figure 105 - Evolution des tarifs, solaire sur bâtiment
La tendance est celle observée par le solaire au sol amplifiée (pour les deux familles): en période 1 à 5
la compétition est très forte, ce qui se traduit par une baisse importante des tarifs (qui a nécessité un
ajustement des tarifs de notation) au détriment d?une baisse importante du nombre de lauréats. Dans
un deuxième temps, à partir de la période 6, les sous-souscriptions et probablement une diminution des
sites « faciles » pour le solaire sur bâtiment (par exemple, dans le sud, ou facile d?accès) entraînent un
revirement total du tarif moyen, qui passe d?un tarif proche du tarif minimal à un tarif extrêmement
proche du tarif maximal.
Ainsi, la baisse de tarif des quatre premières périodes n?était peut-être pas liée seulement à la baisse
des coûts de fabrication, mais aussi à une concurrence qui a pu inciter à baisser les prix au-delà du
raisonnable (cela pourrait se voir lors de l?analyse des projets concrètement réalisés, non faite dans ce
rapport), et à une raréfaction des sites les plus rentables nécessitant un tarif de rachat moins élevé.
Au vu des sous-souscriptions des dernières périodes, et du tarif de notation maximale qui continue de
baisser, il est probable que les sous-souscriptions continuent et que les tarifs moyens restent proches
du tarif maximal pour cet appel d?offres.
La convergence des tarifs des lauréats et des candidats traduit la diminution du nombre de candidats.
Mix éolien solaire
Cet appel d?offres n?ayant qu?une période, aucune évolution n?est observée. Cela dit, le tarif moyen des
lauréats de 54,9 ¤/MWh est à comparer avec le tarif moyen des lauréats de la famille 1 de l?appel d?offres
solaire au sol qui est à 52,13 ¤/MWh pour la quatrième période (qui s?est pourtant déroulée avant
l?appel d?offres mixte). Une explication pour cette augmentation temporelle du tarif est que les
candidats ont relevé leur tarif, pensant être plus en concurrence avec des projets éoliens plus chers, ou
que la limitation de puissance maximale d?une installation à 18 MW bloque la baisse des coûts par effet
d?échelle (cette limitation était à 30 MW pour la période 4 de l?appel d?offres solaire au sol).
Les tarifs plancher et plafond étaient de 40 et 90 ¤/MWh pour cet appel d?offres.
Eolien
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Figure 106 - Evolution des tarifs, éolien
Si la faible souscription de la période 2 se ressent dans l?augmentation du tarif moyen des lauréats, la
tendance des tarifs éoliens est à la baisse, même si les variations peuvent être importantes entre les
différentes périodes.
Biomasse
Figure 107 - Evolution des tarifs, biomasse
Sur le bois énergie, la technologie est a priori moins sujette à changement dans les coûts que l?éolien et
le solaire, ce qui explique un tarif moyen des lauréats restant au même niveau.
En revanche, pour la méthanisation les candidats sont en très petit nombre et le tarif proposé approche
du tarif éliminatoire. Pour cette famille, ce tarif très élevé peut être vu comme le coût technologique à
payer pour développer la filière, ou peut-être dû au manque de concurrence qui fait que les quelques
promoteurs n?ont pas hésité à proposer un tarif élevé pour profiter du manque de concurrents lors de
la sélection, ou au manque d?incitation à valoriser la chaleur. Aucune tendance à l?ouverture ne se
manifestant, il semble que la filière n?ait pas réussi à se développer via ces appels d?offres.
Pour la famille bois-énergie, la convergence des tarifs des lauréats et des candidats traduit cette fois un
rétrécissement de l?intervalle des tarifs proposés, à la fois lié à la diminution du tarif maximal et
possiblement à une meilleure connaissance du marché des acteurs qui ne proposent plus des tarifs qu?ils
savent éliminatoires au vu des précédentes périodes. Ces dynamiques sont particulièrement visibles sur
les courbes d?offres présentées en 2.2.1.
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Hydroélectricité
Cet appel d?offres n?ayant qu?une période, aucune évolution n?est observée. Une comparaison avec les
tarifs précédemment en vigueur est menée en 4.1.
5.5 Les soumissionnaires se sont-ils comportés de manière
stratégique et quels ont été les effets des offres stratégiques sur
l'intensité de la concurrence, le niveau de soutien offert, le taux
d'achèvement ?
Ce rapport n?étudie pas les taux d?achèvement des lauréats. On peut identifier quelques
soumissionnaires majeurs pour chaque appel d?offres. Les identités des candidats malheureux n?étant
pas connues, le taux de réussite des entreprises n?est pas calculé dans ce rapport.
Solaire au sol
A l?heure d?écriture de ce rapport, le principal acteur de cet appel d?offres, et du solaire en France en
général est Engie. Cette société se démarque notamment par les rachats d?entreprises successifs (cf.
1.2) qui lui garantissent la première place. Ainsi, sur les quatre premières périodes, le Groupe Langa a
remporté 146 MW, Compagnie du Vent 85 MW, la CNR 70.6 MW et Solaire direct 58 MW, soit en cumulé
plus que la maison mère, lauréate de 210 MW (en comptant l?appel d?offres mixte). Aucune
synchronisation temporelle n?a été observée par les filiales qui participent à des périodes diverses, ni
d?homogénéisation de tarifs entre toutes les installations reliées à Engie. Il n?est pas possible de savoir
si les outils de réponse aux appels d?offres sont mis en commun au sein d?Engie et de ses filiales, mais si
tel était le cas, cette politique de rachat pourrait avoir un impact sur l?intensité de la concurrence.
L?acteur français historique EDF via sa filière renouvelable prend de l?importance en étant à la quatrième
place par rapport à la précédente version de ce rapport (il était sixième). Cela dit, sa position est loin
d?être majoritaire, il est donc soumis à la même compétition que les autres acteurs malgré son statut
historique. Cet acteur devrait théoriquement continuer à prendre en importance dans ces appels
d?offres comme en témoigne le plan solaire communiqué à la presse en 2017 et censé se lancer entre
2020 et 2035.
Solaire sur bâtiment
Dans cet appel d?offres le premier lauréat est Amarenco qui a fusionné avec le Groupe carré (qui avait
lui-même emporté 33 MW sur les deux premières périodes). Cet acteur montre une véritable stratégie
d?entreprise entre les périodes 2 et 5 puisque ses tarifs sont bien plus regroupés que la moyenne (à
l?exception de la première période, ses tarifs sont toujours dans un intervalle de 5 ¤/MWh), en particulier
pour la famille 2 où les prix sont unifiés pour toutes les offres lauréates.
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Figure 108 - Courbes d?offres des lauréats en solaire sur bâtiments Amarenco/Groupe Carré, famille 1 (gauche) et 2 (droite)
Cela dit, la part de marché du groupe reste suffisamment modeste pour que ce genre de stratégie
distorde le marché.
Figure 109 - Part de marché d'Amarenco/Groupe Carré sur l'appel d'offres solaire su bâtiment
Mix éolien solaire
Aucune stratégie n?a été observée pour cet appel d?offres. Les projets éoliens ont proposé des tarifs
globalement plus élevés (69.97 ¤/MWh pour le premier candidat éolien, à comparer au tarif moyen
proposé par les lauréats solaires, de 54,94 ¤/MWh), mais qui restent dans la gamme de prix de appels
d?offres éolien.
Eolien
Dans cet appel d?offres le principal acteur en puissance lauréate est Volkswind. Cet acteur est passé
nettement en tête sur la période 5 où il a remporté 201 MW sur les 630 MW appelés (32%), pour une
puissance lauréate toute période confondue de 326 MW. Cela dit, même dans cette période, ses prix
sont répartis autour du tarif moyen (de 54,9 à 63 ¤/MWh, pour un tarif moyen de 62,2 ¤/MWh des
autres lauréats). De plus, le nombre d?acteurs importants sur cet appel d?offres (HHI à partir de la
puissance de 623) limite tout effet de stratégie d?entreprise.
Biomasse
Comme décrit en 3.2.4, si aucun acteur majeur ne se dégage pour le marché du bois énergie en général,
du moins pas au travers de cet appel d?offres, un focus sur Fibre Excellence est mené pour les périodes
1 et 2. Ce groupe a ainsi remporté pour 50 MW d?augmentation de puissance à deux périodes
successives, pour le même tarif (105 ¤/MWh) qui était aussi le tarif le plus bas pour cet appel d?offres,
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2020-06-26 R20108 106/161
tous candidats confondus à l?époque. Cela dit, les deux installations précisent qu?il s?agit d?un
remplacement d?anciens groupes turbo-alternateurs vieillissants et peu efficaces. Ainsi, il est plus
possible que Fibre Excellence ait répondu à l?appel d?offres pour rénover ses installations, en mutualisant
le travail fait pour candidater, plutôt que de faire une opération stratégique pour éliminer ses
concurrents et faire chuter les coûts, puisque ce genre de rénovation ne se fait que très ponctuellement.
Fibre Excellence ne semble pas avoir d?autres installations à rénover en dehors de ces deux-là. Pour la
période 3, Veolia se démarque en remportant trois projets sur des nouveaux sites pour un total de 37,5
MW, soit 52% de la puissance appelée. Ces projets présentant des tarifs homogènes avec les autres
candidats (entre 100 et 120 ¤/MWh, pour un tarif moyen de 112,1 ¤/MWh), la candidature de Véolia ne
peut pas être vue comme distordant significativement le niveau du soutien offert.
Concernant la méthanisation, le lauréat qui s?est désisté en période 1 a candidaté avec succès en période
2 avec un tarif d?achat supérieur de 29 ¤/MWh (+19%). Selon le Ministère de la transition écologique et
solidaire, ce candidat s?était trompé dans son business plan pour la candidature de la première période,
c?est pourquoi il a été autorisé à se désister puis à candidater de nouveau en deuxième période, à un
prix plus élevé. Au vu des très faibles nombres de candidatures, cet appel d?offres peut être soumis à
des stratégies d?entreprises, mais cela n?a qu?un faible impact sur l?ensemble du dispositif d?aide de
l?appel d?offres.
Hydroélectricité
Le fait qu?il n?y ait qu?une période et que celle-ci ait été sous-souscrite ne permet pas de comparer
temporellement le comportement des candidats et il est difficile de déterminer s?ils se sont comportés
de manière stratégique. Ainsi, l?impact d?éventuelles stratégies temporelles sur cet appel d?offres est
nul.
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6 Bonus local
Tous les appels d?offres ont proposé un dispositif de compensation des coûts d?investissement et de
financement participatif permettant de bénéficier d?un bonus sous certaines conditions.
Pour l?investissement participatif, le candidat s?engage à être:
- Une collectivité territoriale ou un groupement de collectivités.
- Une société par actions régie par le livre II du code de commerce ou par le titre II du livre V de
la première partie du code général des collectivités territoriales dont au moins 40% du capital
est détenu, distinctement ou conjointement, par au moins vingt personnes physiques, une ou
plusieurs collectivités territoriales, des groupements de collectivités.
- Une société coopérative régie par la loi n° 47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la
coopération collectivité territoriale dont au moins 40% du capital est détenu, distinctement ou
conjointement, par au moins vingt personnes physiques, une ou plusieurs collectivités
territoriales, des groupements de collectivités.
Pour le financement participatif le candidat s?engage à ce que 10% du financement du projet soit
apporté, distinctement ou conjointement par au moins vingt personnes physiques, une ou plusieurs
collectivités territoriales, des groupements de collectivités.
Prime pour
l'investissement
participatif [¤/MWh]
Prime pour le
financement
participatif [¤/MWh]
Première période avec
financement participatif
Solaire au sol 3 1 4
Solaire sur
bâtiment
3 1 4
Mixte solaire
éolien
3 1 1
Eolien au sol
3 1
2 (en période 1 un
système allant de 20% à
40% était mis en place)
Biomasse 5 - -
Hydro - électricité 3 - -
Dans le cas où l?engagement n?est pas respecté, la prime se transforme en réfaction du tarif, ce qui réduit
les revenus du lauréat.
6.1 Quelle est la proportion des financements participatifs dans les
appels d'offres en termes d'offres reçues et quelle est la répartition
investisseur particulier/investisseur public ?
Le mode d?instruction de la CRE n?étudie l?aspect du financement participatif que pour les offres
lauréates de l?appel d?offres. Les données ne sont donc pas disponibles pour les projets non-lauréats.
Par conséquent, il n?est pas possible de répondre à cette question portant sur l?ensemble des candidats.
La question suivante traite de cette question pour les seuls lauréats.
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2020-06-26 R20108 108/161
6.2 Quelle est la proportion des financements participatifs dans les
appels d'offres en termes d'offres retenues et quelle est la
répartition investisseur particulier/investisseur public ?
Dans les informations disponibles sur les lauréats, la répartition investisseur particulier/investisseur
public prévisionnelle n?est généralement pas donnée. Cette information sera disponible en 2022, quand
les lauréats auront finalisé la construction de leur installation et donné à ce moment-là la part réelle
d?investissement public et privé. Ainsi, ce rapport se concentre sur la proportion de financement et
d?investissement participatif pour chaque appel d?offres.
Solaire au
sol
Solaire sur
bâtiment
AO mixte Eolien Biomasse
Hydro-
électricité
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Nombre
Pce
[MW]
Projets
lauréats réels
649 4638 2937 1490 16 203 100 2371 39 214 20 29
Projets avec
investissement
participatif
391 2702 710 501 9 112 14 246 2 9,3 3 0,7
Projets avec
financement
participatif
53 347 50 73,1 2 23,1 0 0
Non
implémenté
Non
implémenté
Proportion
avec l'un des
deux
68% 66% 26% 39% 69% 67% 14% 10% 5% 4% 15% 2%
Solaire au sol
Figure 110 - Pourcentage des projets lauréats bénéficiant d'un mécanisme participatif en puissance, solaire au sol
La participation au mécanisme de financement participatif est à peu près égale dans les trois familles,
sans tendance évidente. L?apparition du financement participatif semble avoir réduit la part
d?investissement participatif à partir de la 4e période, plutôt que d?avoir augmenté la part de projets
dotés d?un mécanisme participatif.
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renouvelables électriques
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Solaire sur bâtiment
Figure 111 - Pourcentage des projets lauréats bénéficiant d'un mécanisme participatif en puissance, solaire sur bâtiment
Contrairement à l?appel d?offres solaire au sol, l?appel d?offres solaire sur bâtiments présente une
différence notable de pourcentage de projets participatifs dans les lauréats. Les mécanismes
participatifs sont ainsi en moyenne deux fois plus fréquents sur la famille 2 (0,5 ? 8 MWc) que sur la
famille 1 (100 ? 500 kWc).
Les installations des familles de petite taille sont donc moins sujettes aux mécanismes participatifs que
les installations de grande taille.
Mix éolien solaire
Comme il n?y a qu?une famille et qu?une période, on se référera aux chiffres du tableau en début de
section. La participation est élevée, et comparable à celles de la famille 1 de l?appel d?offres solaire au
sol qui présente les mêmes caractéristiques.
Eolien
Figure 112 - Proportion des projets lauréats avec un mécanisme participatif, éolien
Aucune installation éolienne retenue ne comporte de financement participatif, malgré la mise en place
du mécanisme à partir de la deuxième période.
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Biomasse
Figure 113 - Proportion en puissance des projets lauréats avec un mécanisme participatif, biomasse
Sur les deux premières périodes, deux projets en bois-énergie (un pour chaque période, de 8,3 et 1
MWe) ont utilisé le mécanisme d?investissement participatif, avec une majoration de 5 ¤/MWh dans cet
appel d?offres. Dans la troisième période, aucun projet lauréat ne comporte de mécanisme participatif.
La proportion de projets participatifs est ainsi faible.
Hydroélectricité
Figure 114 - Proportion des projets lauréats avec un mécanisme participatif, hydroélectricité
Les lots 1, 2a et 2b n?ont pas de projet lauréat avec mécanisme participatif. Même si la proportion des
projets avec mécanisme participatif peut sembler importante au regard des lauréats pour les lots 2c et
3, ça ne représente en tout que 3 projets sur 6 et 0.7 MWe sur 1.3 MWe lauréats (et 10 MWe appelés).
On ne tirera pas donc de conclusions sur ce faible échantillon.
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6.3 Quel est le niveau de prix offert par les projets participatifs par
rapport aux autres projets et comment se classent-ils ?
Dans cette section on compare les tarifs moyens (par la puissance) proposés par les candidats avec et
sans financement participatif. Ce tarif moyen ne prend pas en compte la bonification liée au mécanisme
participatif. La variation de tarif moyen global est la moyenne pondérée sur les périodes des variations
de tarifs sur chaque période. Le « classement moyen » donné en pourcentage représente la moyenne
des positionnements des différents projets avec le mécanisme. Le classement est calculé séparément
au sein de chaque période et chaque famille. La pondération de cette métrique est faite sur la puissance
des projets. Un score supérieur à 50 % indique que les projets concernés sont plutôt mal classés, tandis
qu?un score faible indique qu?ils sont plutôt bien classés.
Solaire
au sol
Solaire sur
bâtiment
Eolien +
solaire
Eolien Biomasse Hydro -
électricité
Classement moyen
avec investissement
% 49% 44% 61% 59% 92% 65%
Classement moyen
avec financement
% 38% 48% 60%
Pas de
lauréats
Non
implémenté
Non
implémenté
Au global, les projets solaires avec mécanisme participatif sont plutôt mieux classés que la moyenne. Les
projets avec mécanisme participatif de tous les autres appels d?offres sont moins bien classés que la
moyenne. Néanmoins, comme le montre l?analyse détaillée par famille et période ci-dessous, aucune
tendance claire n?est réellement observable.
Rappelons tout de même que le très faible nombre de projets avec mécanisme participatif pour les
appels d?offres biomasse et hydroélectricité. Les résultats sont donc à interpréter prudemment pour ces
deux appels d?offres.
Solaire au sol
Figure 115 - Variation du tarif moyen selon les familles et périodes et le mécanisme participatif, solaire au sol
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Figure 116 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif selon les familles et périodes, solaire au sol
Aucune tendance claire n?est observable sur le classement ni sur le tarif de référence des lauréats avec
mécanisme participatif. On note juste une corrélation logique entre le classement moyen des offres et
la différence de tarif de référence moyen. En effet, vu l?importance du prix dans la notation, si les projets
coûtent moins cher en moyenne alors ils sont mieux classés.
Les valeurs extrêmes des indicateurs sont souvent dues à très faible nombre de projets. Ainsi, la période
4 ne comporte qu?un projet en famille 3 avec financement participatif. La période 5 ne comporte que
deux projets en famille 2 et deux projets en famille 3 avec financement participatif. La période 7 ne
comporte deux projets en famille 1 et un projet en famille 3 avec financement participatif.
Le regroupement des différentes familles permet d?obtenir un nombre plus important de projets pour
chaque période et donc des résultats plus robustes. Les projets solaires au sol avec mécanisme
participatif sont mieux classés que la moyenne sur l?ensemble des périodes, sauf en période 1, 2 et 4
pour l?investissement.
Figure 117 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif selon les périodes, solaire au sol
L?arrivée du mécanisme de financement participatif, moins exigent mais également moins lucratif que
l?investissement, semble donc avoir attiré les projets les mieux classé, impactant à la hausse le
classement moyen des projets avec investissement participatif.
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Solaire sur bâtiment
Figure 118 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif par famille, solaire sur bâtiment
Figure 119 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif par périodes, solaire sur bâtiment
Au vu de ces graphiques, aucune tendance claire ne se dégage, ni sur les deux familles, ni au fil des neuf
périodes. Globalement, les projets avec mécanisme participatif sont mieux classés que la moyenne, mais
de grandes disparités persistent néanmoins.
Les variations de tarif moyen sont bien corrélées aux variations de classement moyen pour l?appel
d?offres solaire sur bâtiments.
Mix éolien solaire
Comme il n?y a qu?une famille et qu?une période, on se réfèrera aux chiffres du tableau en début de
section. Dans cet appel d?offres les projets retenus avec mécanisme participatif sont en moyenne plus
chers et moins bien classés.
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Eolien
Figure 120 - Variation du tarif moyen selon les périodes et le mécanisme participatif, éolien
Figure 121 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif, éolien
Les variations de tarif moyen sont également corrélées aux variations de classement moyen pour l?appel
d?offres solaire sur bâtiments. Les projets avec investissement participatif sont mieux classés (et moins
chers) que la moyenne sur les périodes 3 et 4, et moins bien classés (et plus chers) que la moyenne sur
les périodes 1, 2 et 5. Bien que le mécanisme de financement participatif soit en place à partir de la
deuxième période, aucun projet lauréat ne le comporte.
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Biomasse
Figure 122 - Variation du tarif moyen selon les périodes des projets avec mécanisme participatif, biomasse
Figure 123 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif, biomasse
Pour les graphiques précédents, le projet de Grenoble Métropole a été considéré comme le plus mal
classé (il est d?ailleurs choisi en dernier vu la procédure particulière pour cette famille) de sa période.
Les deux lauréats avec investissement participatif sont ainsi plutôt mal classés et avec des tarifs hauts,
mais le faible échantillon étudié ne permet pas d?en tirer des conclusions générales.
Hydroélectricité
Figure 124 - Variation du tarif moyen selon les périodes et le mécanisme participatif, hydroélectricité
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Figure 125 - Classement moyen des projets avec mécanisme participatif, hydroélectricité
Les variations de tarif ne sont pas énormes en regard des tarifs d?achat de 150 ¤/MWh. Le classement
est mis à titre indicatif, la faiblesse de l?échantillon biaisant les résultats (en lot 2c le projet participatif
est 2 sur 2 et en lot trois les deux projets participatifs sont 2 et 3 sur 4).
6.4 La France a-t-elle observé des abandons sur ce type de projets ?
Quelles en ont été les raisons ?
A l?heure d?écriture de ce rapport, la majorité des projets étant en construction, il n?est pas encore temps
de regarder cet indicateur.
6.5 Des projets qui s?étaient engagés à mettre en oeuvre du
financement participatif ont?ils échoués à le faire ?
A l?heure d?écriture de ce rapport, la majorité des projets étant en construction, il n?est pas encore temps
de regarder cet indicateur.
6.6 Impact du bonus sur le nombre de projets participatifs et sur
l'acceptabilité des projets ?
Concernant l?impact du bonus sur le nombre de projets participatifs, la partie 6.2 montre qu?il n?y a pas
de tendance claire dégagée liée à l?apparition du bonus. On note toutefois, sans parler d?évolution
temporelle, que chaque appel d?offres a un comportement différent à peu près cohérent vis-à-vis du
bonus : si le bonus est peu présent chez les projets lauréats biomasse et hydroélectriques, les offres
solaires (principalement les familles de puissance importante : solaire au sol et solaire sur bâtiments
famille 2) sont assez impliquées.
Quelques éléments sont disponibles sur les recours en 2018. Ces éléments seront comparés avec les
taux de recours contre les projets utilisant un mécanisme participatif, mais il est trop tôt pour le faire
car les projets lauréats sont encore en construction.
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Solaire
Début 2019, le Ministère de la transition écologique et solidaire a recensé 4 centrales solaires au sol et
14 installations sur bâtiment, lauréats d?appels d?offres, qui ont vu leur autorisation d?urbanisme
attaquées en justice, sur 452 lauréats solaires au sol et 1981 lauréats solaires sur bâtiments à cette date.
Eolien
En France, la mobilisation anti éolienne est particulièrement forte, car 70% des projets éoliens font
l?objet d?un recours juridique, augmentant le temps de développement de 7 à 9 ans (contre 3 à 4 ans en
Allemagne). Environ 1500 associations lutteraient contre l?éolien en France20. Au 15 septembre 2018,
90 dossiers ICPE (installation classée pour la protection de l?environnement) sont en cours devant les
cours administratives d?appel, dont 46 enregistrés depuis le 1er janvier 2018. Les contentieux en cours
d'appel se répartissent pour l'essentiel entre les cours de Nantes (25), Bordeaux (21), Douai (18),
Marseille (10), Nancy (8) et Lyon (8).
Environ deux tiers des autorisations délivrées et 90 % des refus font l?objet de recours devant les
tribunaux administratifs. Ensuite, 70 % des jugements font l'objet d'un appel (qu'il s'agisse d'une
autorisation ou d'un refus), soit un taux trois fois supérieur à la moyenne nationale (24%). Vu ce taux de
70%, il y a environ 130 dossiers ICPE éoliens en cours devant les tribunaux administratifs.
6.7 Quel est le surcoût induit par cette mesure ?
Les coûts totaux pour chaque appel d?offres sont les suivants en k¤/an non actualisés sur 20 ans. Pour
les offres solaires les ensoleillements ont été pris en compte quand disponibles.
Général
Figure 126 - Coût annuel pour l'Etat des mécanismes participatifs
20 Article de 20minutes.fr : https://www.20minutes.fr/planete/2284267-20180606-fronde-anti-eolienne-faiblit-
france
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Le coût total de ce dispositif est de 13,5M¤/an, pour un montant total du soutien actuellement accordé
de 417 M¤/an, soit environ 3 % du coût total.
Le coût supporté par l?Etat est pour le moment représenté majoritairement par l?investissement
participatif sur les centrales solaires au sol avec 69 % du surcoût total.
Solaire au sol
Figure 127 - Coût pour l'Etat des mécanismes participatifs, solaire au sol
Le surcoût pour l?Etat reste assez stable suivant les périodes et les familles. Le financement participatif
représente un faible surcoût pour l?Etat, vu sa prime plus faible (1 ¤/MWh, contre 3 ¤/MWh).
Solaire sur bâtiment
Figure 128 - Coût pour l'Etat des mécanismes participatifs, solaire sur bâtiment
Pour chaque période, la majorité du coût supplémentaire est liée à l?investissement participatif sur la
famille 2. Le financement participatif représente un faible surcoût pour l?Etat malgré son succès
notamment aux périodes 4 et 5, vu sa prime plus faible (1 ¤/MWh, contre 3 ¤/MWh). Le faible surcoût
faible observé aux périodes 4 et 6 à 9 découle de la faible participation lors de ces périodes.
Mix éolien solaire
Comme il n?y a qu?une famille et qu?une période, on se référera aux chiffres de la figure en début de
section.
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Eolien
Figure 129 - Coût pour l'Etat des mécanismes participatifs, éolien
Le coût total du mécanisme d?investissement participatif pour l?appel d?offres éolien de de 1,2 M¤/an.
Les périodes 1 et 5 concentrent la majorité de ce coût, en raison de la présence plus importante de
projets avec financement participatif.
Biomasse
Figure 130 - Coût pour l'Etat de l'investissement participatif, biomasse
Le principal coût pour la collectivité d?investissement participatif vient du projet de Grenoble, dont les
35 GWh/an d?électricité produite coûteront 185 k¤/an.
Hydroélectricité
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Figure 131 - Coût pour l'Etat de l'investissement participatif, hydroélectricité
Vu le non-succès du mécanisme, le coût pour l?Etat est très faible : environ 7000 ¤/an, répartis entre les
lots 2c et 3.
6.8 La mesure a-t-elle eu un impact sur le taux de succès des projets
comparé aux projets ne bénéficiant pas de ce bonus ?
A l?heure d?écriture de ce rapport, la majorité des projets étant en construction, il n?est pas encore
possible de répondre à cette question.
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7 Impact hydroélectricité
7.1 Quel a été l'impact des critères de qualité environnementale sur la
distribution finale des offres attribuées ?
Pour rappel, seuls sont notés les projets conformes aux prescriptions générales et particulières du cahier
des charges de l'appel d'offres pour le lot concerné, parmi lesquelles des exigences environnementales.
Plusieurs projets ont été éliminés pour non-conformité à ces exigences environnementales et n'ont donc
pas été notés. Ce premier filtre permet d'écarter des projets dont les caractéristiques ne sont pas
compatibles avec les enjeux environnementaux. Les offres notées ont donc toutes justifié du respect
des exigences environnementales figurant dans les prescriptions du cahier des charges.
Cet appel d?offres a conduit à des résultats mitigés : il a permis de faire émerger des projets présentant
un équilibre entre énergie produite et impact environnemental, mais en nombre plus limité qu?espéré.
46 candidats, ont répondus, mais seulement 20 ont déposés des dossiers conforme aux dispositions du
cahier des charges en matière environnementale. Seuls 29 MW ont ainsi été lauréats sur les 60 MW
appelés.
Si les critères environnementaux d?éligibilité ont pu jouer leur rôle, le nombre relativement faible de
candidats n?a pas permis à la notation en elle-même de la qualité environnementale de jouer sur la
distribution finale des offres attribuées, car tous les projets admissibles ont été admis. Dans l?analyse ci-
dessous, le projet repêché de 2,2 MW n?est pas pris en compte.
Le cahier des charges précisait que la note relative à la qualité environnementale du projet devait être
supérieure au tiers de la note maximale observée dans son lot. Une installation de 1,9 MW du lot 1 se
trouvait dans cette situation. Sans le critère environnemental, elle aurait été prise (en plus de toutes les
autres, vu que seuls 18,5 MW sur 25 MW appelé ont été lauréats, ce qui aurait donné les résultats
suivants (les autres lots, identiques, ne sont pas représentés) :
Lot 1 Ensemble
Projets lauréats réels (sans
repêchage)
Nombre / puissance 8 / 18,5 20 / 29,0
Projets entrants Nombre / puissance 1 / 1,9 1 / 1,9
Projets sortants Nombre / puissance 0 / 0,0 0 / 0,0
Variation de projet
moyenne
En nombre / En
puissance
12,5 % / 10,3 % 5,3 % / 7 %
Tarif moyen lauréats réels
(sans repêchage)
¤/MWh 102,6 112,4
Tarif moyen lauréats sans
le critère environnemental
¤/MWh 102,8 111,9
Variation du tarif moyen % 0,2 % -0,4 %
Critère supprimé - Critère
environnemental
Critère
environnemental
Note environnementale
minimale lauréats
Points / 40 16 16
Note environnementale
minimale sans critère
Points / 40 9 9
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Ainsi, enlever le critère aurait légèrement fait baisser le tarif moyen (même si cela aurait augmenté le
tarif moyen du lot 1), mais au détriment de l?acceptation d?un projet présentant une note
environnementale beaucoup plus faible (-7 points sur quarante), et ayant de ce fait moins de chances
d?aboutir que les projets mieux notés sur le plan environnemental.
7.2 Quel a été l'impact du critère de qualité de l'énergie sur la
distribution finale des offres attribuées ?
Sur la période considérée ce critère n?a pas changé le résultat de l?appel d?offres, du fait du faible nombre
de candidats.
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8 Impact solaire
8.1 Quel a été l'impact des critères carbone sur la distribution finale
des offres attribuées ?
Cette partie ne concerne que les appels d?offres sur le solaire au sol et le solaire bâtiment, l?appel
d?offres mixte n?utilisant pas ce critère.
Solaire au sol
Est étudiée ici l?influence du critère carbone. L?analyse est la même qu?en 2.3.2 pour la famille 3, mais
cette fois la note environnementale, d?autorisation d?urbanisme et de non-défrichement est gardée
pour les familles 1 et 2.
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières
0,5 - 10 MWc)
Nombre Puissance Nombre Puissance Nombre Puissance
Critères supprimés - Critère carbone - Critère carbone - Critère carbone
Projets lauréats réels 188 2848 329 1314 132 475,8
Projets entrants 5 56,0 11 48,9 12 33,6
Projets sortants 4 49,6 13 46,1 6 35,4
Variation de projet moyenne 2,4% 1,9% 3,6% 3,6% 6,8% 7,2%
La suppression du critère carbone dans la notation modifie les projets élus lauréats à hauteur de 1,9%
de la puissance totale pour la première famille, 3,6% de la puissance totale pour la deuxième famille et
7,2% de la puissance totale pour la troisième famille. L?impact du critère carbone est donc minime face
à l?impact des autres critères extra-financiers étudiés dans la partie 2.2.2, en particulier le critère
environnemental.
Coût pour l?Etat du critère carbone
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 - 10
MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
56,82 65,26 91,12
Tarif moyen des lauréats sans le
critère carbone (¤/MWh)
56,80 65,29 90,88
Variation du tarif moyen -0,03% 0,04% -0,26%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(M¤/an)
0,063 -0,045 0,125
Supprimer le critère carbone de la notation (en conservant les critères environnementaux et de non-
défrichement) n?a pas d?impact significatif sur le tarif moyen des lauréats pour les familles 1 et 2.
L?augmentation du tarif moyen des lauréats sur la famille 2 s?explique par le poids plus important occupé
par les autres critères extra-financiers. La différence est néanmoins minime.
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Au global, la présence du critère carbone dans la notation pour les projets solaires au sol engendre un
surcoût pour l?Etat estimé à 144 k¤/an, soit 0,12% du coût total estimé de l?appel d?offres solaire au sol
pour l?Etat. A titre de comparaison, le surcoût pour l?Etat engendré par le critère carbone pour l?appel
d?offres solaire sur bâtiment est estimé à 86,8 k¤/an, soit 0,1% du coût total pour l?Etat de l?appel
d?offres solaire sur bâtiments.
Pour l?appel d?offres solaire au sol, le surcoût engendré par l?ensemble des critères extra-financiers est
estimé à 3,4 M¤/an, soit 2,8% du coût total estimé des appels d?offres solaires au sol pour l?Etat.
Bénéfices apportés par le critère carbone :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 -
10 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
389,9 385,2 362,8
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats sans le critère
carbone (kgeq CO2/kWc)
393,4 389,4 366,6
Variation de contenu carbone 0,9% 1,1% 1,0%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
10,00 5,49 1,77
Au global, la notation carbone permet d?éviter des émissions estimées à 17,3 kt CO2 sur la fabrication
des modules, et engendre un surcoût de 144 k¤/an sur 20 ans. Les émissions ainsi évitées ont donc un
coût de 167¤/tCO2 pour l?Etat (calcul réalisé sans prendre en compte de taux d?actualisation).
A titre de comparaison, le coût pour l?Etat estimé des émissions évitées par le critère carbone sur l?appel
d?offres solaire sur bâtiments est estimé à 400¤/tCO2.
Impact du critère carbone sur les projets bénéficiant de la notation environnementale :
L?objectif de cette section est de déterminer si la suppression du critère carbone est bénéfique ou
néfaste pour les projets bénéficiant de la notation environnementale.
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Nombre Puissance [MW] Nombre Puissance [MW]
Projets lauréats réels avec
notation environnementale
115 1732 248 989
Projets lauréats avec notation
environnementale sans le critère
carbone
116 1736 251 1008
Variation de projets avec notation
environnementale
0,9% 0,2% 1,2% 2,0%
La suppression du critère carbone a un faible impact légèrement positif sur les projets bénéficiant de la
notation environnementale. La suppression du critère carbone permet en effet à quatre projets
supplémentaires bénéficiant de la notation environnementale de remporter l?appel d?offres.
Solaire sur bâtiment
Le critère carbone étant le seul autre critère de notation avec le prix, les résultats et l?analyse sont
similaires aux résultats présentés en 2.2.2 pour cet appel d?offres.
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8.2 Quel a été l'impact de l'augmentation de l?influence du prix ?
L?étude compare les résultats des dispositifs étudiés avec le 3e appel d?offres solaire de 2014. On peut
distinguer le solaire au sol et le solaire sur bâtiment. L?appel d?offres mixte n?utilisant que le critère prix,
il n?est pas vraiment comparable avec les anciennes notations et n?est pas étudié ici.
Solaire au sol
Dans la suite de cette partie, « au sol » représente les familles 1 et 2 de l?appel d?offres solaire au sol et
« ombrières » représente la famille 3. Les critères étaient les suivants (en points sur 100) :
AO 3 - au
sol
AO 4 - au
sol P1
AO 4 - au
sol P2-6
AO 3 -
ombrières
AO 4 -
ombrières
Prix 46 65 70 50 70
Réhabilitation et valorisation du
site
10 - - - -
Intégration de l?installation
dans son environnement
10 - - - -
Pertinence environnementale - 9 9 - -
Évaluation Carbone Simplifiée 20 18 21 35 30
Contribution à l'innovation 10 - - 15 -
Bonus autorisations urbanisme 4 4 - - -
Bonus non-défrichement - 4 - - -
Afin d?évaluer l?influence de la hausse du prix, il est judicieux de comparer les offres sélectionnées avec
un poids du prix égal à celui de l?ancien appel d?offres. Les autres critères ayant changé aussi, il est
possible de les augmenter proportionnellement afin de compenser la perte d?influence du prix, ce qui
donne les notations suivantes :
Au sol P1, ancien
poids prix
Au sol P2-6,
ancien poids prix
Ombrières, ancien
poids prix
Prix 46 46 50
Pertinence environnementale 13,9 16,2 -
Évaluation Carbone Simplifiée 27,8 37,8 50
Bonus autorisations urbanisme 6,2 - -
Bonus non-défrichement 6,2 - -
Les résultats d?un nouveau classement sont alors les suivants :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières
0,5 - 10 MWc)
Nombre Puissance Nombre Puissance Nombre Puissance
Critère modifié - Diminution du poids du
prix dans la notation
- Diminution du poids du
prix dans la notation
- Diminution du poids du
prix dans la notation
Projets lauréats réels 188 2848 329 1314,3 132 475,8
Projets entrants 34 412,3 47 182,2 4 13,8
Projets sortants 31 417,4 42 179,4 6 18,3
Variation de projet moyenne 17% 15% 14% 14% 3,8% 3,4%
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
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Impact de la modification de la pondération des notations sur le coût pour l?Etat :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3
(Ombrières 0,5 - 10
MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
56,82 65,26 91,12
Tarif moyen des lauréats avec la
diminution du poids du prix
(¤/MWh)
58,14 66,61 91,28
Variation du tarif moyen 2,3% 2,1% 0,2%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(M¤/an)
4,3 2,1 0,1
Diminuer le poids de la notation prix dans la notation totale engendre un surcoût pour l?Etat estimé à
6,5 M¤/an, soit 5% du coût total estimé de l?appel d?offres solaire au sol pour l?Etat.
Bénéfices apportés par la modification de la pondération des notations :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Famille 3 (Ombrières
0,5 - 10 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
389,9 385,2 362,8
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec la diminution
du poids du prix (kgeq CO2/kWc)
386,7 383,5 359,2
Variation de contenu carbone -0,8% -0,5% -1,0%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
9,16 2,32 1,76
Nombre
Puissance
[MW]
Nombre
Puissance
[MW]
Projets lauréats réels avec notation
environnementale
115 1732 248 989 Non applicable
Projets lauréats avec la diminution du
poids du prix avec la notation
environnementale
143 2072 289 1144 Non applicable
Variation de projets avec notation
environnementale
24,3% 19,6% 16,5% 15,7% Non applicable
Globalement, faire baisser l?influence du prix fait augmenter le tarif moyen de manière relativement
importante, au bénéfice de la notation environnementale qui est de fait le plus gros influenceur sur les
familles 1 et 2. La variation sur le carbone est très faible en comparaison (y compris pour la famille 3).
Solaire sur bâtiment
Les critères comparés et la notation envisagée sont les mêmes que pour les ombrières, à savoir (en
points sur 100) :
AO 3 ? sur
bâtiment
AO 4 ? sur
bâtiment
AO 4 ? sur bâtiment,
ancien poids prix
Prix 50 70 50
Évaluation Carbone Simplifiée 35 30 50
Contribution à l'innovation 15 - -
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 127/161
Les résultats d?un nouveau classement, où le poids du prix est égal à celui de la notation carbone sont
alors les suivants :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Nombre Puissance Nombre Puissance
Critère modifié - Diminution du poids du
prix dans la notation
- Diminution du poids du
prix dans la notation
Projets lauréats réels 1549 434,2 189 461,7
Projets entrants 121 31,4 9 19,4
Projets sortants 107 31,4 12 22,9
Variation de projet moyenne 7,4% 7,2% 5,6% 4,6%
Impact de la modification de la pondération des notations sur le coût pour l?Etat :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Tarif moyen des lauréats réels
(¤/MWh)
94,2 83,9
Tarif moyen des lauréats avec la
diminution du poids du prix
(¤/MWh)
94,4 84,0
Variation du tarif moyen 0,2% 0,1%
Estimation du surcoût pour l?Etat
(k¤/an)
147 60
Diminuer le poids de la notation prix dans la notation totale engendre un surcoût pour l?Etat estimé à
208 k¤/an, soit 0,2% du coût total estimé de l?appel d?offres solaire sur bâtiments pour l?Etat.
Bénéfices apportés par la modification de la pondération des notations :
Famille 1
(5 - 30 MWc)
Famille 2
(0,5 - 5 MWc)
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats réels (kgeq CO2/kWc)
359,1 348,4
Contenu carbone moyen des modules
des projets lauréats avec la diminution
du poids du prix (kgeq CO2/kWc)
356,1 347,1
Variation de contenu carbone -0,8% -0,4%
Estimation des émissions évitées sur la
fabrication des modules (kt CO2)
2,21 0,97
Comme pour l?appel d?offres solaire au sol, faire baisser le poids du prix dans la notation totale au profit
du critère carbone bénéficie à des projets légèrement plus chers mais meilleurs sur le critère carbone.
Le tarif moyen des lauréats augmente donc légèrement et le contenu carbone diminue légèrement.
La diminution du poids du critère prix dans la notation a tout de même un impact nettement moins
marqué sur le classement des candidats et le tarif moyen des lauréats pour l?appel d?offres solaire sur
bâtiments que pour l?appel d?offres solaire au sol.
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 128/161
9 Impact Biomasse
9.1 Quel a été l'impact du critère de récupération de la chaleur
résiduelle
Pour rappel, les candidats pouvaient s?engager à valoriser la chaleur fatale de leurs fumées, en échange
de quoi le tarif utilisé pour leur évaluation était minoré de 5 ¤/MWh (+3,3 pts/100). En cas de non-
respect de cette condition, une réfaction du tarif de 10 ¤/MWh pénalise l?installation.
Bois énergie
Dans les chiffres suivants, certains candidats sont comptés en double, des candidats non-lauréats de la
première période ayant repostulé (parfois avec succès) à la deuxième. Ici, les candidats « non éliminés »
sont ceux qui sont admissibles pour éviter de compter les projets refusés (par exemple par les préfets
refusant une autorisation ICPE). Le mode de classement particulier de la famille bois énergie a été pris
en compte : la CRE classe en premier les offres non éliminées de moins de 3 MWe jusqu'à celle qui
permet d'atteindre une puissance cumulée égale ou supérieure à 10 MWe, puis reclasse les offres
restantes non éliminées quelle que soit leur puissance, jusqu?à 50 MW.
Période 1 Période 2 Période 3
Candidats non éliminés par
l?instruction et repêchés
Nombre /
puissance
25 / 133,5 40 / 169,8 45 / 177,8
Candidats non éliminés par
l?instruction avec récupération
chaleur
Nombre /
puissance
7 / 44,1 18 / 80,7 13 / 85,9
Projets lauréats réels Nombre /
puissance
12 / 64,5 10 / 70,3 13 / 72,5
Projets lauréats réels avec
récupération chaleur
Nombre /
puissance
2 / 8,9 7 / 41,9 5 / 53,3
Projets entrants sans le critère
de récupération chaleur
Nombre /
puissance
0 / 0,0 1 / 12,0 0 / 0,0
Projets sortants sans le critère
de récupération chaleur
Nombre /
puissance
0 / 0,0 1 / 16,0 0 / 0,0
Variation de projet moyenne
dans les lauréats
En nombre / En
puissance
0 % / 0 % 11 % / 36 % 0 % / 0 %
Tarif moyen lauréats réels ¤/MWh 117,8 118,8 112,1
Tarif moyen, ancien poids prix ¤/MWh 117,8 116,7 112,1
Variation de tarif moyen % 0 % -1,9% 0 %
Critère supprimé Valorisation
chaleur
Valorisation
chaleur
Valorisation
chaleur
Ainsi pour les périodes 1 et 3, le critère n?a pas eu d?influence sur les lauréats qui n?auraient pas changé
si ce critère avait été supprimé.
En période 2, le critère change l?ordre de notation de deux installations (une de 12 MWe et une de 16
MWe), réduisant la puissance totale lauréate de 4 MW (le projet suivant le mieux noté étant celui de 16
MWe, il n?a pas été considéré pour ne pas trop dépasser les 50 MWe objectifs). Le tarif moyen diminue,
la centrale reclassée proposant un meilleur tarif que celle déclassée. Le résultat de la suppression de ce
critère est le même que lorsqu?on ne considère que le prix (partie 2.2.2).
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2020-06-26 R20108 129/161
Méthanisation
Trois installations (2,9 MW) se sont engagées à valoriser leurs fumées.
Vu le faible nombre de candidats et de participants à l?appel d?offres, ce critère n?a eu aucun impact sur
l?attribution de l?aide concernant cette famille.
9.2 Bonus pour effluents d'élevage : impact sur la participation de ce
type de projets
Sur 4 projets lauréats (6,5 MW), 2 projets bénéficient du bonus des effluents d?élevage (1 en période 1
et 1 en période 2 soit 4,1 MW) soit un taux de participation par projet de 50% (62% en puissance).
Le faible échantillon considéré ici ne permet pas de donner des tendances.
9.3 Bonus pour les effluents d'élevage : impact sur le niveau de prix
offert par les projets employant des effluents d'élevage
Les deux projets concernés par le bonus ont un tarif moyenné par la puissance de 184,2 ¤/MWh, une
production de 33,2 GWh/an et bénéficient d?une prime de 50 ¤/MWh, ce qui entraîne un coût du bonus
de 1,66 M¤/an.
Encore une fois, le faible échantillon considéré ici ne permet pas de donner des tendances ou de
corrélation entre le bonus et le prix proposé.
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10 Impact offre mixte solaire éolien
10.1 Impact sur le taux de participation
Pour rappel, l?appel d?offres mixte éolien solaire s?est déroulé un peu après la période 2 de l?appel
d?offres éolien et la période 4 de l?appel d?offres solaire au sol (dont la famille 1 est l?équivalent des
centrales solaires appelées dans l?appel d?offres mixte). Ce rapport compare ainsi les résultats de cet
appel d?offres avec ces deux périodes.
Solaire au sol
- période 4,
famille 1
Eolien -
période
2
Mixte éolien
solaire - Tous
Mixte éolien
solaire ? PV
seulement
Mixte éolien
solaire ? Eolien
seulement
Puissance
appelée
MW 450 500 200 200 200
Puissance
candidate
admissible
MW 629,3 231,2 352,1 269,9 82,2
Taux de
participation
% 140% 46% 176% 135% 41%
Puissance
lauréate
MW 453,5 118,2 202,5 202,5 0
Taux de
succès
% 72% 51% 58% 75% 0%
Les taux de participation (puissance candidate divisée par puissance appelée) sont assez proches (5
points de différence chacun) si l?on sépare les candidats solaires et les candidats éoliens. En revanche,
seuls les candidats solaires ayant été lauréats, le taux de succès (puissance candidate divisée par la
puissance lauréate) pour les candidats éoliens est de 0%, et celui des candidats solaires reste proche de
celui de l?appel d?offres dédié.
10.2 Impact sur la répartition géographique des installations
sélectionnées, impact sur le réseau et impact sur le type de projet
La région Centre-Val de Loire est la première région lauréate (51,8 MW), suivie de près par la Nouvelle-
Aquitaine (46,6 MW). La taille moyenne des installations lauréates est de 12,7 MW et aucune
information n?a été transmise sur le type de terrain où se situe l?installation.
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renouvelables électriques
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Figure 132 - Répartition régionale par puissance des lauréats de l'appel d'offres éolien + solaire
Concernant le réseau, les problématiques ne sont pas différentes de celles des autres appels d?offres
solaire, et pour le moment la stabilité du réseau n?est pas mise en cause (voir 3.2.1).
Si le volume de l?appel d?offres avait été égal au volume annuel total des appels d?offres pour l?énergie
éolienne et l?énergie solaire, soit 1 GW pour l?éolien terrestre et entre 0,6 GW et 1,1 GW pour les grandes
centrales photovoltaïques au sol (famille 1 de l?appel d?offres centrales au sol), la majorité des lauréats
auraient été des centrales solaires (en admettant qu?il y ait assez de candidats).
En effet, la particularité de cet appel d?offres mixte est que seuls des projets solaires ont été pris. C?est
cohérent avec la tendance observée ailleurs en Europe : la première offre combinée début 2017 en
Espagne avait largement favorisé l?éolien, tandis que la deuxième avait plutôt privilégié le solaire, et
l?appel d?offres combiné allemand de 200 MW début 2018 n?a retenu que des offres solaires. Cela dit,
les difficultés rencontrées par la filière éolienne française début 2018 peuvent aussi expliquer cette
exclusivité du solaire. L?analyse des tarifs proposés par la filière éolienne dans les futures périodes
permettra de confirmer ou d?infirmer cette supposition.
A l?heure actuelle, ce type d?appel d?offres favorise donc le solaire par rapport à l?éolien, et il est donc
préférable de séparer le solaire et l?éolien en deux appels d?offres si l?on veut continuer à soutenir la
filière éolienne.
10.3 Impact sur le prix
Dans cette partie est simulé l?ajout de 200 MW de puissance appelée dans les appels d?offres
correspondants, avec l?ajout des candidats de l?appel d?offres mixte, pour les périodes P2 de l?éolien
terrestre et P4 du solaire au sol.
Pour les candidats de l?appel d?offres mixte, la notation environnementale et le contenu CO2 des
modules ne sont pas connus. Pour ne pas trop les privilégier par rapport aux candidats de l?appel d?offres
solaire au sol, ces notations ont été fixées à l?identique pour tous les candidats de l?appel d?offres mixte,
aux valeurs des notations moyennes existantes pour la période 4, à savoir 3,77 points pour la notation
environnementale et 14,94 points pour la notation carbone.
Encore une fois, la période 2 pour l?éolien n?est pas idéale, car elle n?a pas suffisamment de candidats
pour montrer une tendance de marché claire (dans le tableau ci-après, les candidats éliminés par
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 132/161
l?instruction ne sont pas considérés), mais elle a le mérite de représenter les mêmes difficultés
contextuelles que l?appel d?offres mixte pour l?éolien. Comparer avec la troisième période éolienne
serait moins pertinent, car cette dernière s?est déroulée l?année suivante, dans un contexte juridique
différent.
Dans le tableau suivant, les métriques « séparées » représentent le résultat des deux appels d?offres tels
qu?ils sont actuellement, indépendant l?un de l?autre tandis que les métriques « mélangées » décrivent
le résultat d?un appel d?offres étendu.
Appels d'offres considérés AO solaire au sol, famille
1, période 4 + AO mixte
(candidats solaires)
AO éolien, période 2 +
AO mixte (candidats
éoliens)
Puissance appelée (séparé et
mélange)
MW 650 700
Projets lauréats (séparé) Nombre /
Puissance
46 (30 + 16) / 656,1
(453,5 + 202,5)
5 (5 + 0) / 118,2
(118,2 + 0)
Projets lauréats (mélange) Nombre /
Puissance
46 / 656,1 11 / 200,4
Projets lauréats dans le mélange et
pas dans la séparation
Nombre /
Puissance
4 / 44,0 6
Projets lauréats dans la séparation
et pas dans le mélange
Nombre /
Puissance
4 / 43,9 0
Tarif moyen (AO mixte) ¤/MWh 54,94
Tarif moyen (mélange) ¤/MWh 52,85 72,54
Variation tarif moyen ¤/MWh -3,8% +32,1%
Côté solaire, seuls 44MW (soit 7% de la puissance appelée) sont échangés entre les candidats et les
lauréats. La baisse de tarif moyen entre l?AO mixte et le mélange provient de tarifs plus bas pour les
candidats de l?AO solaire au sol.
Côté éolien, tous les candidats éoliens non-lauréats à l?appel d?offres mixte sont pris dans l?appel d?offres
combiné. Le tarif moyen du mélange est largement supérieur au tarif moyen de l?AO mixte (il le serait
avec la période 1), ce qui montre, quand on ne considère que le tarif d?achat, l?intérêt du photovoltaïque
sur l?éolien. Cette tendance doit être nuancée par les difficultés de l?éolien en France, et devra être
confirmée ou infirmée avec les prochaines périodes.
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renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 133/161
11 Annexes
11.1 Méthode de calcul des émissions de CO2 et des prix de l?électricité
Afin d?évaluer l?impact des projets d?énergies renouvelables sur les niveaux et les coûts des émissions
de CO2, des études ont été réalisées à l?aide du logiciel Artelys Crystal Super Grid, un outil de
modélisation et d?optimisation de systèmes énergétiques permettant entre autres de simuler l?équilibre
offre-demande à un pas de temps horaire sur une année à l?échelle de la France ou de l?Europe.
Dans un premier temps, l?équilibre offre-demande d?électricité en France a été reconstitué pour l?année
2017. Le modèle tient compte des caractéristiques de nombreux moyens de production du système
électrique, de la demande horaire en France ainsi que des interconnexions avec les pays voisins. Le
modèle s?appuie notamment sur les données publiques historiques de l?année 2017 fournies par RTE
éco2mix21. Cette reconstitution a permis de définir un scénario de référence pour mener des analyses
d?impact d?ajout de projets supplémentaires d?énergies renouvelables. Les courbes de charge
journalières moyennes et annuelles moyennes des filières de production renouvelables sont
représentées ci-dessous. La modélisation ne repose pas sur ces profils moyens mais bien sur les profils
historiques réels de 2017, avec des chroniques temporelles variant donc d?un jour à l?autre.
Figure 133 ? Profils journaliers moyens et annuels moyens des productions EnR
Les projets, correspondant chacun à une filière de production ont été ajoutés séparément puis
simultanément, donnant ainsi cinq contextes en plus du contexte de référence. Les puissances
correspondant à chaque projet sont données dans le tableau qui suit. Un sixième contexte
correspondant l?ajout des lauréats de l?appel d?offres technologiquement neutre a aussi été simulé.
Puissance initiale (MW) Puissance supplémentaire (MW) Augmentation
Solaire 7660 6331 83%
Eolien 13559 2371 17%
Biomasse 1949 213,8 11%
Hydro 25517 29,3 0,1%
Puissances ajoutées pour les projets simulés
21 https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 134/161
Pour chaque contexte, la gestion du parc est réoptimisée et les données issues de ces calculs permettent
d?évaluer l?impact des projets sur les niveaux et les coûts des émissions de CO2 ou sur les prix de
l?électricité.
Une production d?énergie renouvelable décarbonée peut éviter des émissions du système électrique
français en substituant de la production de la production carbonée. Pour déduire les émissions de CO2
évitées, les contenus CO2 des productions électriques liées à ces combustibles sont présentés ci-dessous.
Figure 134 - Contenu moyen de CO2 par filière (tCO2/MWh)
La production renouvelable française diminue aussi les émissions de CO2 des pays voisins en exportant
de l?électricité. Pour évaluer cet impact, la variation des exports nets à chaque heure doit être multipliée
par le contenu CO2 du moyen marginal de production dans le pays voisin importateur. Pour estimer ce
dernier coefficient, l?analyse se base sur les prix de marché simulé dans la situation de référence (avant
l?ajout des nouvelles capacités renouvelables développées dans le cadre des appels d?offres étudiés) aux
heures où l?électricité est exportée. Les prix de marché en France sont en effet déterminés par la filière
marginale en France et dans les pays voisins (dans le cas où la capacité d?export n?est pas saturée). Une
augmentation de la production en France déplace donc de la production de cette filière marginale. Le
tableau suivant montre l?association qui est faite entre le prix de marché français (avant l?ajout des
nouvelles capacités) et la production évitée dans les pays voisins si les exports augmentent.
Prix en France
(¤/MWh)
Filière marginale dans
les pays voisins
0 ? 30 ENR / Nucléaire
30 ? 45 Charbon
45 ? 83 Gaz
> 83 Fioul
Association entre le prix de marché français et la filière marginale dans les pays voisins si les exports augmentent
0,91
0,81
0,35
0,48
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
Charbon Fioul - TAC Gaz - CCGT Gaz - TAC
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 135/161
11.2 Artelys
Artelys est une entreprise spécialisée dans la mise en oeuvre de solutions d?aide à la décision
quantitative, faisant intervenir des modèles et algorithmes de mathématiques décisionnelles :
statistiques, analyse de données, intelligence artificielle, optimisation numérique et recherche
opérationnelle.
Dès sa création, Artelys a exercé une part importante de son activité dans le domaine de l'énergie. Les
ingénieurs d?Artelys mènent régulièrement des études quantitatives portant sur l?optimisation
économique de la gestion et des investissements sur les systèmes énergétiques, ce pour l?ensemble des
acteurs du paysage énergétique : régulateurs, gestionnaires de réseaux de transport et de distribution,
agences ministérielles, bourses, producteurs et consommateurs.
Artelys a réalisé plus d?une centaine d?études ou de projets logiciels auprès d?acteurs de référence :
? Producteurs - EDF, Engie, EON, Dalkia, CNR, Electrabel, Steweag, Air Liquide, Total;
? Gestionnaires de réseaux - RTE, Elia, GRT gaz, Enedis, GrDF, GALP, Sibelga, UEM Metz;
? Constructeurs - Areva, Schneider Electric;
? Régulateurs, agences et ministères - CRE, FERC, ADEME, DGEC (Ministère français de l?énergie),
DG ENER (Commission Européenne), BFP (Bureau Fédéral du Plan en Belgique), OFEN (Office
fédéral de l?Energie, Suisse) ;
? Métropoles et collectivités ? Lyon, Rennes, Grenoble, Lille, Toulouse, Région Bretagne ;
? Marchés - EPEX, Belpex, Powernext.
Artelys est une société indépendante dont l?actionnariat est exclusivement composé de personnes
physiques.
11.3 Simulation d?appel d?offres technologiquement neutre
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
2020-06-26 R20108 136/161
Introduction de l?annexe technologiquement neutre
Cette annexe vise à simuler le résultat d?appels d?offres technologiquement neutres (TN) qui auraient
remplacé les appels d?offres concernés dans ce rapport, en supposant que les offres faites par les
candidats aient été les mêmes que lors des appels d?offres effectivement réalisés. L?analyse menée dans
cette annexe est faite sur un périmètre moins étendu que dans le rapport total, vu le caractère
hypothétique des appels d?offres analysés ici. Les parties 1 à 4 reprennent certaines des questions du
rapport originel et donnent des éléments quantitatifs sur les appels d?offres TN sans comparaison avec
les appels d?offres réels. La partie 5 est dédiée à la comparaison entre les appels d?offres réels et les
appels d?offres TN.
Il a été choisi de regrouper les appels d?offres « originaux » par ordre chronologique selon leur date de
remise de dossier dans 4 appels d?offres TN (trois étant étudiées dans ce rapport), afin de conserver
dans un intervalle de temps réduit les projets comparés, afin que leurs caractéristiques technologiques
soient proches. Les règles suivantes ont en plus été appliquées :
- La biomasse est exclue de l?exercice, ces appels d?offres n?étant pas voués à se répéter
prochainement
- Aucun coefficient pondérateur n?est appliqué sur les puissances des différentes
technologiques : 1MW solaire = 1 MW hydroélectrique = 1 MW éolien
- Le tarif du candidat en ¤/MWh devient le seul critère de choix, et les autres critères
disparaissent. Une variante avec un critère du coût du MWh pour l?Etat est aussi analysée.
- Les mécanismes participatifs sont conservés dans les calculs de coûts pour l?Etat.
- La puissance appelée des appels d?offres TN correspond à la somme des puissances des
appels d?offres originaux, à l?exception de la période 5 de l?éolien qui ne compte que pour
500 MW dans l?appel d?offres TN à la place des 630 MW appelés qu?elle représente, car cet
incrément de puissance était lié au non remplissage de la période 2 éolienne, rattrapé sur
les périodes 5 et 6. Comme l?appel d?offres TN correspondant à la période 2 éolienne est
potentiellement rempli par le solaire, ce rattrapage de puissance n?a plus lieu d?être.
- Les candidats éliminés par l?instruction ne sont pas sélectionnés, à l?exception des projets
repêchés. De plus, des candidats qui n?avaient pas été instruits sont ajoutés. Une simulation
d?instruction a été réalisée, pour représenter qu?une part des dossiers non-instruits aurait
probablement été éliminée si l?instruction avait eu lieu. Pour cela, le taux moyen de non-
conformité des projets instruits (en proportion de puissance éliminée sur instruite) a été
calculé et appliqué aux projets non-instruits :
o 7% pour l?éolien,
o 3% pour le solaire de l?appel d?offres mixte,
o 1%, 6% et 5% pour les familles 1, 2 et 3 du solaire au sol
o 10% et 5% pour les familles 1 et 2 de l?appel d?offres solaire sur bâtiment
Au final, dans le cadre de cet annexe, les appels d?offres TN sont les suivants.
Puissance
totale
(MW)
Périodes
Solaire Sol
Périodes
Solaire
bâtiment
Mix
éolien
solaire
Périodes
Eolien
Hydro -
électricité
Période TN 1 2510 1, 2, 3 1, 2, 3 - 1 1
Période TN 2 2995 4, 5 4, 5, 6 1 2 -
Période TN 3 4100 6, 7 7, 8, 9 - 3, 4, 5 -
Tableau 4 - table de répartition des appels d'offres réels dans les appels d'offres TN
Evaluation des dispositifs de soutien aux énergies
renouvelables électriques
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van
t
le
s p
o
in
tillé
s)
Appels d?offres TN,
Période 1
Appels d?offres TN,
Période 2
Appels d?offres TN,
Période 3
Appels d?offres TN,
Période 4 (non étudiée
dans ce rapport)
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1. Annexe TN : Description générale des résultats du
mécanisme de soutien
1.1 Annexe TN : Combien d?aides ont été accordées
Hypothèses de production et de prix de l?électricité
Les projets considérés dans le cadre de ce rapport étant en construction dans leur immense majorité,
les aides calculées ici se placent dans une année de référence où toutes les installations lauréates
auraient été construites.
Le calcul des aides suit la même méthodologie décrite en partie 1 : l?année 2017 est prise comme année
de référence pour les disponibilités et les coûts de références.
Résultats
Le soutien public correspondant aux projets lauréats des appels d?offres TN représente 290 M¤/an pour
l?appel d?offres TN. Le coût moyen de l?électricité pour l?Etat est de 22,34¤/MWh pour l?appel d?offres
TN, et la production annuelle de 13 TWh.
Figure 136 - Statistiques sur le montant global des aides
La filière photovoltaïque au sol est la filière qui bénéficie le plus du soutien public dans le cadre du
mécanisme étudié. Plus de la moitié des aides annuelles lui sont destinées.
Figure 137 - montant des aides accordées annuellement aux différentes filières
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1.2 Annexe TN : Combien de nouvelles installations ont été
développées dans le cadre du programme ?
Sur l?ensemble des trois périodes, 7489 projets ont candidaté aux appels d?offres étudiés, et 1778 ont
été retenus dans la simulation de l?appel d?offres TN.
Les puissances lauréates de l?appel d?offres TN sont quant à elles très proches des puissances appelées,
l?appel d?offres TN permettant d?attribuer l?ensemble de la puissance appelée.
Figure 138 - statistiques sur les projets candidats et lauréats de l?appel d?offres TN et des appels d?offres réels
1.3 Annexe TN : Quelles sont les technologies des projets lauréats ?
Figure 139 - Puissances candidates et lauréates par période et technologie
La première période est largement dominée par les projets solaires au sol (90% de la puissance lauréate).
Aucun projet solaire sur bâtiment n?est lauréat de cette première période. Au fil des périodes, la part de
puissance remportée par les projets éoliens croit, en raison de l?augmentation des puissances
candidates. Néanmoins, cela ne permet pas de conclure d?un gain de compétitivité des technologies
éoliennes sur les technologies solaires, en raison de l?inhomogénéité des puissances candidates entre
les périodes. Par exemple, la première période TN regroupe trois périodes réelles solaires au sol et une
période réelle éolienne, alors que la troisième période TN regroupe deux périodes réelles solaires au sol
et trois périodes réelles éoliennes. Les projets éoliens représentent 13% de la puissance candidate à la
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2020-06-26 R20108 140/161
première période et 48% de la puissance candidate à la troisième période. Or, les puissances remportées
par les différentes technologies dépendent fortement des puissances candidates.
Etudier les évolutions des taux de succès (quotient de la puissance lauréate par la puissance candidate)
permet de mieux comparer les trois périodes.
Tableau 5 ? Taux de succès (puissance candidate/puissance lauréate) par période et technologie
Solaire sol Solaire bâtiment Eolien Toutes technologies
Période 1 49% 0% 29% 35%
Période 2 97% 77% 100% 92%
Période 3 90% 13% 100% 86%
Sur la première période, la puissance totale offerte est largement supérieure à la puissance appelée. Les
taux de succès sont donc bas pour toutes les technologies. A l?inverse, sur la deuxième période, le taux
de succès global est très élevé, ce qui permet à des projets solaires sur bâtiment d?être classés.
On observe également que le taux de succès de l?éolien progresse plus que le taux de succès du solaire
au sol. En effet, le taux de succès solaire au sol est meilleur que le taux de succès éolien sur la première
période, mais moins bon sur les deux dernières périodes.
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2 Annexe TN : Impact direct du mécanisme de soutien
sur les bénéficiaires
Pour les appels d?offres réels, les impacts directs sur les bénéficiaires étudiés sont les suivants :
- Les bénéficiaires ont-ils augmenté la production d'énergie à partir d?énergies renouvelables
? Les bénéficiaires ont-ils augmenté la capacité de soutien aux énergies renouvelables ?
o Cette question n?est pas traitée ici, les bénéficiaires n?étant pas réels dans le cas de
ces appels d?offres fictifs.
- Comment les impacts auraient-ils différé des autres niveaux d?enchères ?
o Il s?agit de voir ici comment les bénéficiaires évoluent au fil des enchères. Pour cette
question sont présentées les courbes d?offres des appels d?offres TN.
- Quel aurait été le résultat de l?appel d?offres si le prix avait été le seul critère de sélection ?
o Le prix étant déjà le seul critère de sélection des appels d?offres TN, cette question
est moins intéressante. Une analyse de sensibilité est néanmoins menée en prenant
non pas le prix mais le coût pour l?Etat comme critère de choix des offres. La
question à laquelle on répondra ici sera donc « Quel aurait été le résultat des appels
d?offres TN avec le coût pour l?Etat comme critère de sélection ? ».
- Les impacts ont-ils varié entre les différentes catégories d'offres ?
o L?appel d?offres TN ne comporte qu?une catégorie d?appel d?offres, cette question
n?a pas lieu d?être dans cette annexe.
2.1 Annexe TN : Courbes d?offres
A partir des données disponibles, les courbes d?offres pour chaque appel d?offres TN sont construites.
Les périodes sont représentées séparément, pour prendre en compte l?évolution temporelle des tarifs
proposés. De plus, une séparation des différentes technologies est opérée afin de visualiser la
pénétration technologique des différentes périodes.
Figure 140 - Courbes d?offres des trois périodes TN analysées
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Figure 141 - Positionnement des différentes technologies sur la courbe d?offres pour la première période TN
Figure 142 - Positionnement des différentes technologies sur la courbe d?offres pour la deuxième période TN
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Figure 143 - Positionnement des différentes technologies sur la courbe d?offres pour la troisième période TN
Les courbes d?offres révèlent que la période 1 de l?appel d?offres TN aurait eu beaucoup plus de
candidatures que la puissance appelée, tandis que les périodes 2 et 3 auraient été plus proches du
nombre limite de candidats. En terme technologique, les conséquences sont directes : tandis que le
solaire sur bâtiment, l?hydroélectricité sont exclus de la première période, avec les projets éoliens
globalement éliminés, l?éolien est intégralement sélectionné pour les périodes 2 et 3, et le solaire sur
bâtiment est aussi lauréat, tout en étant la technologie marginale.
2.2 Annexe TN : Quel aurait été le résultat des appels d?offres TN avec le coût
pour l?Etat comme critère de sélection ?
Pour l?appel d?offres TN, le seul critère choisi dans cette étude est le prix. Un critère alternatif étudié
dans cette partie est le coût pour l?Etat de l?énergie produite. Celui-ci peut s?évaluer ainsi par technologie
(solaire et éolien) par le coût pour l?Etat d?un projet sur une année de référence, divisé par la production
totale, calculée par la formule :
??û????? [¤/???] =
? ?? ? (? ? ?0 ?)12
?=1
? ??
12
?=1
Où ? représente les 12 mois de l?année, ?? [???] est la production mensuelle du projet lauréat,
?[¤/???] son tarif de référence et ?0?[¤/???] l?indicateur de prix mensuel calculé par la CRE,
servant de prix de l?électricité pondéré par la production de la technologie choisie pour le mois
considéré. Normalement, cette formule est calculée pour estimer le revenu du projet lauréat sur une
année courante et les ??et ?0? dépendent du projet et de l?année. Dans cette analyse, en imaginant que
le critère soit normalisé pour tous les candidats, des ?? et ?0? homogène ont été utilisés, correspondant
à l?année en 2017. La formule se simplifie alors en
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??û?é??? [¤/???] = ? ?
? ?? ? ?0?
12
?=1
? ??
12
?=1
Où
? ????0?
12
?=1
? ??
12
?=1
est en fait une estimation du prix moyen pondéré par la puissance produite de l?électricité
qu?aurait obtenu le projet lauréat s?il avait vendu son électricité sur les marchés. En 2017, ce prix moyen
pondéré était de 41,34 ¤/MWh pour les projets photovoltaïques et 44,35 ¤/MWh pour les projets
éoliens. Cela signifie que, pour l?année 2017, le photovoltaïque coûte à l?Etat, via le complément de
rémunération, 3,01 ¤/MWh de plus que l?éolien pour un même tarif offert par les candidats. Adopter le
critère de sélection du coût pour l?État à la place du tarif offert par les candidats engendre une
augmentation de la puissance lauréate éolienne de 145 MW (6% de plus) au détriment du solaire sur
l?ensemble des périodes.
Figure 144 - Variation des projets lauréats dans l?appel d'offres TN si le coût pour l'Etat était le seul critère de sélection
L?impact sur le cout moyen de l?électricité pour l?Etat est minime : classer les candidats selon le critère
du coût pour l?Etat au lieu du tarif de référence ne fait baisser le coût moyen de l?électricité pour l?Etat
que de 0,05%. En revanche, en favorisant la technologie éolienne au détriment de la technologie solaire,
cela fait augmenter le facteur de charge moyen et donc la production annuelle de 0,66%.
Figure 145 ? Production annuelle et coût pour l?Etat avec le critère du coût pour l?Etat pour le classement es candidats
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Ces résultats dépendent néanmoins fortement de l?année de référence prise pour calculer le coût pour
l?Etat, car ce prix moyen pondéré ne suit pas une logique claire et subit les aléas du marché et des
productions des différentes filières :
- Pour 2018, le prix moyen pondéré de l?éolien était de 48,122 ¤/MWh tandis que le prix moyen
pondéré du solaire était de 51,2 ¤/MWh. On observerait cette une pénétration plus forte
du solaire.
- En 2019, le prix moyen pondéré de l?éolien était de 37,4 ¤/MWh tandis que le prix moyen
pondéré du solaire était de 38,3 ¤/MWh. On observerait une très légère hausse du solaire
sur l?éolien
Ainsi, le coût réel pour l?Etat dépendra des prix de l?électricité dans les années à venir, et sa mise en
application nécessiterait un consensus autour des prix de l?électricité dans les 20 ans de durée du contrat
de rémunération. En tout état de cause, il est clair que le critère prix ne permet pas de refléter
fidèlement le coût réel pour l?État. En outre, le coût réel pour l?État a d?autres déterminants que le seul
coût de marché, notamment les taxes et frais de raccordement ou de renforcement du réseau, qui
peuvent différer selon les technologies. Enfin, il convient de noter que le coût seul ne prend pas en
compte les externalités négatives générées par les projets d?énergie renouvelable, comme les émissions
de CO2 et les déchets générés sur le cycle de vie de l?installation, ou encore l?artificialisation des sols
(cas du photovoltaïque au sol). Or, ces externalités peuvent être assez différentes en fonction du type
de projet.
22 Ce prix et les trois suivants sont calculés à partir des productions mensuelles de l?open data RTE, ainsi
que des prix de référence pour les compléments de rémunération de l?open data CRE.
https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-telechargement
https://www.cre.fr/Pages-annexes/open-data
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3 Annexe TN : Impacts indirects
L?impact des projets étudié dans cette partie est évalué avec le logiciel Artelys Crystal Super Grid selon
la méthodologie établie dans l?annexe dédiée. Une situation de référence, correspondant à une
reconstitution de l?année 2017 est comparée à une situation avec les projets lauréats de l?appel d?offres
TN.
3.1 Annexe TN : Impacts indirects positifs
3.1.1 Annexe TN : Quel a été l'impact du projet sur les niveaux et les coûts des
émissions de CO2 ?
Figure 146 - Répartition de l'énergie supplémentaire produite par les lauréats de l?appel d?offres TN
Les productions supplémentaires des lauréats de l?appel d?offres TN déplacent les productions des
autres filières, en France ou à l?étranger via une augmentation des exports d?électricité. Au total, 62%
de la production des lauréats de l?appel d?offres TN est exportée, et évite des productions dans les autres
pays européens à base de gaz (33%), charbon (24%) et nucléaire (4%).
Figure 147 - Emissions de CO2 évitées
Les capacités renouvelables installées en France dans le cadre de l?appel d?offres TN permettent ainsi
d?éviter 5,6 MtCO2/an, soit en moyenne 0,43 tCO2/MWh renouvelable produit. Le coût moyen de
l?électricité pour l?Etat étant de 22,34¤/MWh, les émissions évitées reviennent à 51,7¤/tCO2. Le coût
pour l?Etat des émissions évitées est plus faible pour la première période TN, car le coût moyen de
l?électricité pour l?Etat y est plus faible.
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Figure 148 - Coût moyen pour l?Etat des émissions évitées
3.1.2 Annexe TN : Comment le soutien aux énergies a-t-il évolué en termes de
production et de consommation d'énergie ?
La production des nouvelles installations lauréates remplace 4,95 TWh qui auraient été produits par
d?autres technologies, et ajoute en plus 8,06 TWh de production nette qui est donc exportée, toutes
choses égales par ailleurs. Une comparaison entre la situation de référence et le contexte comportant
tous les projets lauréats ajoutés simultanément donne les variations de production annuelle par filière.
Figure 149 - Variation de production annuelle liée à l'ajout de projets lauréats
La production des filières thermiques françaises est impactée à la baisse. Les variations relatives de
production annuelle sur ces filières sont présentées dans le tableau suivant :
Gaz Charbon Nucléaire Hydraulique Fioul
Ecart relatif de
production des
centrales
françaises
-19,5% -6,89% -0,64% -0,75% -84,7%
Les filières gaz et fioul étant peu appelées dans la situation de référence de 2017, la production évitée
liée à l?ajout de tous les projets lauréats impacte plus fortement l?écart de production relatif. Les
résultats ci-dessus dépendent néanmoins de l?année étudiée.
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3.2 Annexe TN : Impacts indirects négatifs
3.2.1 Annexe TN : Y a-t-il eu des effets négatifs sur les prix de l'électricité ?
Ces projets représentent 5 TWh de production EnR avec un coût marginal faible qui déplacent l?équilibre
offre-demande dans le sens d?une réduction des prix.
Plusieurs effets importants sont à noter :
- La forme des profils de production mensuels ou journaliers et la répartition du temps de
marginalité par filière ne sont pas significativement impactées. Par conséquent, les projets
issus des dispositifs de soutien évalués induisent une diminution des prix de 0,17 % en
moyenne annuelle.
- L?ajout des projets réduit également la volatilité des prix (diminution de la variance de
0,22%).
- L?impact négatif des projets sur le prix de l?électricité est lissé sur toute l?année en partie par
la ré-optimisation du parc hydraulique suite à l?ajout de ces projets. L?effet de
cannibalisation du photovoltaïque est donc pour le moment peu constaté.
3.2.2 Annexe TN : Le régime a-t-il un impact sur les producteurs d'électricité ?
Les productions au gaz, au charbon et nucléaire sont déplacées et diminuent avec l?ajout des projets
renouvelables comme le souligne la section 3.1.2. Par ailleurs, la section 3.2.3 met en évidence un léger
impact négatif sur les prix de l?électricité de l?ajout de ces projets produisant à très faible coût marginal.
Les effets des projets lauréats sur les quantités et les prix provoquent fatalement un effet négatif sur les
revenus des producteurs à base nucléaire, gaz et charbon. Le tableau ci-dessous présente la
comparaison des productions, des revenus et des surplus des producteurs entre la situation de référence
et la situation avec projets lauréats.
Les revenus bruts diminuent de façon quasiment similaire aux coûts de production (une moindre
utilisation des centrales thermiques implique une baisse des coûts de combustibles et autres coûts
variables). Au total, l?impact sur le surplus (revenus bruts auxquels sont déduits les coûts variables) reste
très faible.23
Gaz Charbon Nucléaire
Ecart de production
-19,5% -6,89% -0,64%
Ecart relatif de revenu brut
-17,5% -5,48% -0,38%
Ecart de surplus -1,86% -0,67% -0,26%
Tableau 6 : Impacts relatifs de l'ajout des projets lauréats sur les filières thermiques nationales
? L?écart de production compare les valeurs de productions annuelles en MWh.
? Le revenu brut correspond aux gains liés à la vente d?électricité sur le marché (coûts de production
non pris en compte).
? Le surplus correspond à la différence entre les gains liés à la vente d?électricité sur le marché et les
coûts variables de production.
23 Une baisse de production n?implique pas de baisse de surplus pour l?acteur marginal.
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4 Annexe TN : Proportionnalité
4.1 Annexe TN : Comment les prix des offres ont-ils évolué ou se sont-
ils différenciés au fil du temps dans les différentes étapes des
sélections ?
Dans cette section est étudiée l?évolution des tarifs proposés par les lauréats et les candidats, comparés
aux prix limites imposés par les appels d?offres. Les graphiques affichés ici sont reliés aux courbes
d?offres de la partie 2.2.1 que le lecteur peut visualiser pour avoir une meilleure idée de la répartition
des offres candidates. Ici, le tarif plafond a été pris comme maximum des tarifs plafonds de l?ensemble
des appels d?offres : la famille 3 de l?appel d?offres solaire au sol (ombrières de parking 0,5 ? 10 MWc).
Figure 150 - Evolution des tarifs des appels d?offres TN
Les tarifs moyens des lauréats et candidats ne subissent pas d?évolution importante au fil des périodes
de l?appel d?offres TN. Le tarif moyen des lauréats augmente entre les périodes 1 et 2, pour se
rapprocher du tarif moyen des candidats. Cela s?explique par divers facteurs liés à leur construction, déjà
traités en partie 1.1.
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5 Annexe TN : Comparaison avec les appels d?offres
réels
La comparaison avec les appels d?offres réels est nécessairement imparfaite, puisque l?on considère ici
que les offres déposées par les candidats dans le cadre d?appels d?offres TN auraient été les mêmes que
les offres déposées dans le cadre des appels d?offres spécifiques. En particulier, le haut niveau
d?incertitude relatif aux filières les moins susceptibles d?être retenues à l?issue d?une telle procédure
d?appel d?offres aurait pu conduire à ce que moins d?offres soient soumises dans ces technologies et/ou
que les offres des filières plus susceptibles d?être retenues cherchent à s?aligner sur les niveaux de prix
des autres filières. Par conséquent, la pression concurrentielle au sein d?appels d?offres
technologiquement neutres aurait pu être inférieure à ce qui est modélisé ici.
5.1 Dans quelle mesure la sous-souscription aurait-elle été évitée si
des appels d'offres moins étroits et non spécifiques à une
technologie donnée avaient été utilisés ?
Figure 151 - comparaison des puissances lauréates de l?appel d?offres TN et des appels d?offres réels
En supposant que les offres soient les mêmes que pour les appels d?offres effectivement réalisés, la
puissance offerte par les candidats des appels d?offres TN est toujours suffisante pour attribuer
l?intégralité de la puissance appelée, ce qui n?est pas le cas pour les appels d?offres réels. Comme le
montre le tableau ci-dessous, dans les appels d?offres réels à 13 reprises la puissance lauréate à la
puissance appelée, faute de candidats éligibles. Sur les périodes étudiées, en décloisonnant les
candidatures aux différents appels d?offres de technologies différentes, les appels d?offres TN auraient
permis de pallier le problème de sous-souscription des appels d?offres réels. Ce constat doit être nuancé
par les hypothèses de construction des appels d?offres TN, et en particulier le fait que les porteurs de
projets auraient répondu de la même façon à un appel d?offres TN qu?à un appel d?offres réel. En
contrepartie, cela peut entraîner un surcoût pour l?État, lorsque des projets plus chers sont retenus (par
exemple en période 2, cf. 5.4 et 5.5).
Ainsi, sur les deuxième et troisième périodes de l?appel d?offres TN, la puissance attribuée lors de l?appel
d?offres TN est supérieure à la somme des puissances lauréate des appels d?offres réels constituant ces
deux périodes TN.
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A l?inverse, sur la première période TN, la puissance attribuée lors de l?appel d?offres TN est légèrement
inférieure à la somme des puissances attribuées lors des appels d?offres réels qui composent la première
période TN. Ceci est explicable par le règlement des appels d?offres, qui stipule que les candidats sont
retenus jusqu?à ce que la puissance attribuée dépasse la puissance appelée. Pour chaque appel d?offres
lorsque la puissance appelée est atteinte, la puissance attribuée dépasse donc légèrement la puissance
appelée.
Appel d?offres
Période
TN
Période
réelle
Famille
Puissance
appelée
Puissance
lauréate
Solaire au sol
Période 1
Période 1 500 534,8
Période 2 500 507,6
Période 3 500 507,6
Période 2
Période 4
F1 (5 - 30 MWc) 450 453,5
F2 (0,5 - 5 MWc) 200 193,5
F3 (Ombrières de parking) 70 70,8
Période 5 850 855,2
Période 3
Période 6 850 856,6
Période 7
F1 (5 - 30 MWc) 550 368,9
F2 (0,5 - 5 MWc) 230 231,7
F3 (Ombrières de parking) 70 48,9
Solaire sur
bâtiment
Période 1
Période 1 150 150,3
Période 2 150 151,9
Période 3 150 159,1
Période 2
Période 4 200 203,2
Période 5 225 231,4
Période 6
F1 (100 - 500 kWc) 150 60,0
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 52,1
Période 3
Période 7
F1 (100 - 500 kWc) 150 95,9
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 111,4
Période 8
F1 (100 - 500 kWc) 150 63,0
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 64,4
Période 9
F1 (100 - 500 kWc) 150 78,2
F2 (0,5 - 8 MWc) 150 69,1
AO mixte Période 2 Période 1 200 202,5
Eolien
Période 1 Période 1 500 508,4
Période 2 Période 2 500 133,5
Période 3
Période 3 500 516,4
Période 4 500 575,8
Période 5 630 637,0
Hydroélectricité Période 1 Période 1 60 29,2
Tableau 7 - puissances appelées et puissances attribuées [MW] des appels d?offres réels
Période 1 Période 2 Période 3
Nombre d'appels d'offres réels qui
ont atteint la puissance appelée
16 9 7
Somme des excédents de
puissances attribuées
69,8 MW 26,8 MW
116,4
MW
Nombre d'appels d'offres réels
sous-souscrits
5 5 8
Somme des déficits de puissances
attribuées
30,8 MW 566 MW 620 MW
Différence entre la puissance
appelée et la puissance attribuée
39,0 MW -539 MW -504 MW
Tableau 8 - excédents et déficits de puissances attribuées aux appels d?offres réels
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Pour les appels d?offres réels qui constituent la première période TN, à 16 reprises (pour chaque
famille/période) la puissance appelée a été atteinte. Les seize projets frontières induisent une puissance
attribuée supérieure de 69,8 MW à la puissance appelée. Seules les cinq familles de l?appel d?offres
hydraulique n?ont pas atteint la puissance appelée et totalisent un déficit de puissance de 30,8 MW. Au
total, la puissance attribuée à l?ensemble des appels d?offres réels qui composent la première période
de l?appel d?offres TN est supérieure de 39 MW à la puissance appelée.
Période 1 Période 2 Période 3
Nombre d'appels d'offres TN qui
ont atteint la puissance appelée
1 1 1
Somme des excédents de
puissances attribuées
8,2 MW 0,2 MW 1,6 MW
Nombre d'appels d'offres TN sous-
souscrits
0 0 0
Somme des déficits de puissances
attribuées
0 MW 0 MW 0 MW
Différence entre la puissance
appelée et la puissance attribuée
8,2 0,2 1,6
Tableau 9 - excédents et déficits de puissances attribuées aux différentes périodes de l?appel d?offres TN
La puissance appelée est atteinte pour les trois périodes étudiées de l?appel d?offres TN. De plus,
chacune des trois périodes ne comporte qu?un seul projet frontière (projet qui permet de dépasser la
puissance appelée). L?excédent de puissance attribuée est donc bien plus faible que pour les appels
d?offres réels, expliquant l?écart des puissances attribuées sur la première période.
5.2 Technologies
5.2.1 Quelles technologies sont avantagées par l?appel d?offres TN par rapport
aux appels d?offres réels ?
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Projets entrants et sortants
Figure 152 - puissances entrantes et sortantes par technologie
La figure ci-dessus permet de comparer pour chaque technologique et chaque période les puissances
entrantes (c?est-à-dire les projets non-lauréats des appels d?offres réels et lauréats de l?appel d?offres
TN) et sortantes (c?est-à-dire les projets lauréats des appels d?offres réels et non-lauréats de l?appel
d?offres TN). Sur l?ensemble des périodes, les évolutions entre appels d?offres réels et TN sont les
suivantes :
- la puissance des projets solaires sur bâtiment diminue de 55% ;
- les puissances des projets solaires au sol et éoliens augmentent respectivement de 1239 MW et
495 MW, soit des augmentations de 264% et 21% ;
- la puissance des projets hydroélectriques diminue de 100%, aucun projet hydroélectrique
n?étant retenu dans l?appel d?offres TN.
Pour les technologies solaires au sol et éoliennes, bien que le solde de puissance soit globalement positif,
les puissances sortantes sont tout de même non-nulles. Pour le solaire au sol, ceci s?explique par la
disparité entre les trois familles qui composent l?appel d?offres réel. En effet, la troisième famille de
l?appel d?offres solaire au sol (centrales sur ombrières) est bien plus chère que les deux premières
familles. Les tarifs de référence des centrales sur ombrières est plus proche des tarifs de références des
projets solaires sur bâtiments que des tarifs de références des projets des deux premières familles de
l?appel d?offres solaire au sol.
Les projets éoliens sortants de l?appel d?offres TN sont expliqués par la concurrence imposée par le haut
niveau de participation des projets solaires sur la première période, visible sur la Figure 141.
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Si le solde est globalement négatif pour la filière solaire sur bâtiment, certains projets de cette
technologie non-lauréats de l?appel d?offres réel remportent l?appel d?offres TN en particulier sur la
période 2 TN. Ceci s?explique le faible écart entre les puissances appelées et les puissances candidates,
bien visible sur la Figure 142 . Les difficultés règlementaires de la filière éolienne lors de cette seconde
période expliquent la faible puissance offerte éolienne. Pour attribuer l?intégralité de la puissance
appelée, il a donc été nécessaire de prendre des projets solaires sur bâtiments, plus chers.
5.2.2 Comment le nombre de projets lauréats évolue-t-il par rapport aux appels
d?offres réels ?
Figure 153 - évolution du nombre de projets lauréats des appels d?offres réels de de l?appel d?offres TN au fil des périodes
Le nombre de projets lauréats est bien plus faible pour les appels d?offres TN que pour les appels d?offres
réels, les appels d?offres TN favorisant les technologies éoliennes et solaires au sol, au détriment de la
technologie solaire sur bâtiments ayant une puissance moyenne bien plus faible, ce qui fait chuter le
nombre de projets lauréats.
Eolien
Appel d'offres
mixte
Solaire au
sol
Hydroélectricité
Solaire sur
bâtiment
22 11 6,6 1,7 0,53
Tableau 10 - Puissance moyenne des projets candidats par technologie [MW]
5.2.3 Comment le niveau de compétition évolue-t-il par rapport aux appels
d?offres réels ?
Les données des entreprises des projets lauréats de l?appel d?offres TN et non-lauréats des appels
d?offres réels n?étant pas disponibles, l?évolution du niveau de concurrence entre les entreprises et de
la concentration de marché n?est pas étudiée.
Néanmoins, la diminution des puissances remportées par les projets solaires sur bâtiment aux bénéfices
de projets solaires au sol et éoliens laissent penser que le marché serait plus concentré avec un appel
d?offres TN qu?avec les appels d?offres réels, leur marché propre étant plus concentré comme le montre
l?indice de Herfindahl-Hirschmann (HHI) calculé sur les lauréats des appels d?offres réels.
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
Période 1 Période 2 Période 3
N
o
m
b
re
d
?in
st
al
la
ti
o
n
s
Candidats
Lauréat (réel)
Lauréats (TN)
Solaire au sol Eolien Solaire sur bâtiment
709 557 207
Tableau 11 - Comparaison des HHI (calculé des lauréats des appels d?offres réels pour les différentes technologies
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Ainsi, les entreprises spécifiques au solaire sur bâtiment, souvent spécialisées dans ce secteur et de
petite taille auraient été largement impactées par le passage à un appel d?offres TN, en particulier sur la
période 2. La diminution observée du nombre de projets lauréats (partie 5.2.2) va dans le même sens.
5.3 Comment la quantité d?électricité produite évolue-t-elle par rapport
aux appels d?offres réels ?
Figure 154 - comparaison de la production d?électricité des projets lauréats des appels d?offres réels et de l?appel d?offres
TN
La production totale d?électricité des projets lauréats de l?appel d?offres TN est estimée à 13,0 TWh/an,
soit une augmentation de 10,5% par rapport aux appels d?offres réels, avec une disparité importante
entre les périodes.
La production annuelle d?électricité peut être décomposée en deux facteurs :
- la puissance installée (en MW) dont la comparaison entre les appels d?offres réels et l?appel
d?offres TN est étudiée à la partie 5.1 ;
- la disponibilité (en heures pleines équivalentes ou MWh produit/MW installé).
Pour les projets éoliens et hydrauliques, les disponibilités correspondent aux disponibilités moyennes
sur l?ensemble des parcs respectifs observées sur les données de l?année 2017. Pour les projets solaires,
elle correspond à la disponibilité moyenne sur l?ensemble du parc solaire observée sur les données de
l?année 2017, corrigé par l?ensoleillement de chaque projet.
A titre illustratif, une installation éolienne produire en moyenne environ 40% d?électricité de plus qu?une
installation solaire de même puissance.
Technologie
Disponibilité moyenne pondérée par
la puissance (heures pleines/an)
Solaire au sol 1155
Solaire sur bâtiment 1243
Eolien 1777
Hydroélectricité 3275
Tableau 12 : disponibilité moyenne des installations lauréates par technologie
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La première période TN est favorable au solaire au sol, au détriment de toutes les autres technologies.
La disponibilité moyenne diminue donc. En revanche, pour les deux autres périodes, le transfert de
puissances attribuées à des projets solaires dans les appels d?offres réels vers des projets éoliens dans
l?appel d?offres TN tend à faire augmenter la disponibilité moyenne des projets.
5.4 Tarif moyen de référence et coût moyen de l?électricité pour l?Etat
L?appel d?offres technologiquement neutre permet d?uniformiser les tarifs frontières des différentes
technologies. Sur le graphique ci-dessous sont représentés les tarifs et puissances lauréates des
différents appels d?offres réels. La hauteur des rectangles représente la plage des tarifs de référence des
lauréats réels et la largeur des rectangles la puissance lauréate.
Appels
d?offres réels
Appel d?offres TN Variation relative
Période 1 1339 1245 -6,99%
Période 2 1197 1224 2,29%
Période 3 1449 1507 3,97%
Tableau 13 : disponibilité moyenne des installations lauréates, par période TN
Variation de
puissance installée
Variation de disponibilité
moyenne des lauréats
Variation de production
d?électricité
Période 1 -1,21% -6,99% -8,1%
Période 2 22,0% 2,29% 24,8%
Période 3 10,1% 3,97% 14,5%
Tableau 14 : variations de puissance installée, disponibilité moyenne des lauréats et production d?électricité entre les
appels d?offres réels et l?appel d?offres TN
Figure 155 - comparaison des tarifs frontières de appels d?offres réels et de l?appel d?offres TN ? période 1
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Pour les premiers appels d?offres réels, le tarif frontière est inférieur au tarif frontière de l?appel d?offres
TN. Des projets candidats malheureux à ces appels d?offres réels sont donc lauréats de l?appel d?offres
TN. Pour les derniers appels d?offres réels, le tarif minimum des lauréats est supérieur au tarif frontière
de l?appel d?offres réel. Aucun projet candidat à ces appels d?offres réels n?est donc retenu pour l?appel
d?offres technologiquement neutre.
Pour les autres appels d?offres, une partie des projets lauréats de l?appel d?offres réel a proposé un tarif
de référence inférieur au tarif de référence de l?appel d?offres TN. Ces projets sont donc retenus pour
l?appel d?offres TN. Les autres projets (lauréats réels) ne sont pas retenus pour l?appel d?offres TN.
Simultanément, des projets non retenus pour les appels d?offres réels (car les critères extra-financiers
leurs étaient défavorables) sont retenus pour l?appel d?offres TN.
Figure 157 - comparaison des tarifs frontières de appels d?offres réels et de l?appel d?offres TN ? période 2
Figure 156 - comparaison des tarifs frontières de appels d?offres réels et de l?appel d?offres TN ? période 3
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Figure 158 - comparaison du coût moyen de l?électricité pour l?Etat pour l?appel d?offres TN et les appels d?offres réels
Sur l?ensemble des périodes, le coût moyen de l?électricité pour l?Etat décroît de 15,4%. On observe
néanmoins de grande disparité entre les trois périodes. En particulier, le coût moyen de l?électricité pour
l?Etat sur la deuxième période est plus élevé dans l?appel d?offres TN que dans les appels d?offres réels.
Ce résultat, contre-intuitif, est dû à la puissance plus importante attribuée lors de l?appel d?offres TN par
rapport aux appels d?offres réels. En effet, lors des appels d?offres réels, toute la puissance appelée n?a
pas été attribuée, faute de candidats. Lors de l?appel d?offres TN, toute la puissance appelée a bien été
attribuée. Pour cela, des candidats solaires sur bâtiments non-retenus pour les appels d?offres réels ont
été retenus pour l?appel d?offres TN.
Cout moyen de l?électricité
pour l?Etat (¤/MWh)
Appels d'offres
réels
Appel d'offres
technologiquement neutre
Différence
relative
Solaire au sol 22,71 20,97 -7,6%
Solaire sur bâtiments 48,55 38,25 -21,2%
Eolien 20,42 21,63 5,9%
La baisse du coût moyen pour l?Etat de l?électricité la plus importante concerne la technologie solaire
sur bâtiments. Cela est explicable par la baisse des volumes lauréats de l?appel d?offres TN par rapport
aux appels d?offres réels pour cette technologie. Similairement, le coût moyen de l?électricité éolienne
pour l?Etat est légèrement plus important dans l?appel d?offres TN que dans les appels d?offres réels, car
les puissances éoliennes lauréates de l?appel d?offres TN sont plus importantes. Des projets non-retenus
pour les appels d?offres réels (car plus chers que les autres projets éoliens) sont retenus dans l?appel
d?offres TN (en remplacement de projets solaires sur bâtiments). Cela fait augmenter le tarif moyen des
lauréats éoliens, et donc le coût moyen de l?électricité pour l?Etat.
Pour le solaire au sol, le tarif moyen des lauréats de l?appel d?offres TN est inférieur au tarif moyen des
lauréats réels, malgré des volumes plus importants. Ceci est explicable par la grande disparité entre les
trois familles solaires au sol : la troisième famille (ombrières de parking) et nettement plus chère que les
deux premières familles. En passant à un appel d?offres technologiquement neutre, le volume global de
lauréats solaire au sol augmente. Des projets des familles 1 et 2 non-retenus car trop chers sont retenus
(ce qui fait augmenter le tarif moyen des lauréats). Mais des lauréats réels solaires sur bâtiments sont
écartés de l?appel d?offres TN, ce qui fait diminuer le tarif moyen des lauréats et donc le coût moyen de
l?électricité pour l?Etat.
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Quelle est l?influence de la suppression des critères extra-
financiers ?
Figure 159 - comparaison du coût moyen de l?électricité pour l?Etat pour l?appel d?offres TN, les appels d?offres réels et des
appels d?offres technologiquement différenciés basé sur le seul critère du tarif de référence
L?objectif du graphique ci-dessus est d?évaluer la part de réduction du coût moyen de l?électricité pour
l?Etat imputable à la suppression des critères extra-financiers dans la notation et le classement des
offres, et la part imputable à la neutralité technologique des appels d?offres. Pour cela, des appels
d?offres technologiquement différenciés mais ne prenant en compte que le tarif de référence pour le
classement des offres, ont été simulés. Les appels sont subdivisés en périodes et familles, de la même
manière que pour les appels d?offres réels.
Le coût moyen de l?électricité pour l?Etat des appels d?offres technologiquement différenciés basés sur
le seul critère du prix est très proche du coût moyen de l?électricité des appels d?offres réels. L?économie
réalisée par l?Etat sur l?appel d?offres TN est donc bien imputable en majorité à la neutralité
technologique.
Cette économie traduit notamment le fait que les technologies les plus chères (hydroélectricité et PV
bâtiment) n?obtiennent que des volumes faibles ou nuls dans l?appel d?offres TN.
5.5 Coût total du dispositif pour l?Etat
Résultats généraux
Figure 160 - comparaison du coût pour l?Etat de l?appel d?offres TN et des appels d?offres réels
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Sur l?ensemble des périodes, le coût total pour l?Etat décroît de 6%. Cela représente une économie
annuelle de 19,5 M¤ pour l?Etat. La production annuelle croît de 10%. Il existe néanmoins de grandes
disparités entre les périodes.
Résultats par période
Figure 161 - montant des aides et production d?électricité pour la première période TN
Deux éléments sont notables sur la première période : la baisse du coût moyen de l?électricité pour l?Etat
particulièrement importante par rapport aux autres périodes et la baisse de production annuelle. Ces
deux phénomènes sont expliqués respectivement aux parties 5.4 et 5.3. Finalement, la baisse
importante du coût moyen de l?électricité pour l?Etat et la baisse de la production engendrent une baisse
très importante du coût total pour l?Etat (-41%).
Figure 162 - montant des aides et production d?électricité pour la deuxième période TN
Sur la deuxième période, le coût moyen de l?électricité pour l?Etat est légèrement plus élevé pour l?appel
d?offres TN que pour les appels d?offres réels. Ce résultat est étudié à la partie 5.4. Finalement, pour la
deuxième période, le coût total pour l?Etat de l?appel d?offres TN est nettement supérieur au coût total
pour l?Etat des appels d?offres réels. Cette augmentation est principalement due à l?augmentation de la
production annuelle.
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Figure 163 - montant des aides et production d?électricité pour la troisième période TN
Les résultats de la troisième période sont les plus proches des résultats globaux : la diminution du coût
moyen de l?électricité pour l?Etat et l?augmentation de la production se compensent pour donner un
coût total pour l?Etat relativement stable.
INVALIDE)