Rapport annuel du Comité de gestion des charges de service public de l'électricité
[collectif]
Auteur moral
France. Ministère de la transition écologique et solidaire
Auteur secondaire
Résumé
<span segoe="" style="color: rgb(17, 17, 17); font-family: -apple-system, Roboto, SegoeUI, " ui=""><span> </span>Le Comité de gestion des charges de service public de l'électricité (CGCSPE) évalue les engagements financiers de l'État pour soutenir les énergies renouvelables et la cogénération au gaz naturel en France métropolitaine.</span>
Editeur
Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires
Descripteur Urbamet
ressources naturelles
;énergie
;électricité
;gaz naturel
;métropole
;économie
;impact
;dépense publique
;méthodologie du projet
Descripteur écoplanete
méthane
;méthodologie
Thème
Ressources - Nuisances
Texte intégral
Rapport annuel du Comité de
gestion des charges de service
public de l?électricité
Exercice 2018
1
Table des matières
Synthèse et recommandations ....................................................................................................................... 2
I. Introduction ............................................................................................................................................ 4
II. Organisation des travaux du comité ..................................................................................................... 10
A. Missions et composition .................................................................................................................. 10
B. Travaux du comité ............................................................................................................................ 11
III. Présentation des différents mécanismes de soutien et des charges engendrées ................................ 14
A. Présentation des différents types de mécanismes de soutien aux EnR ......................................... 14
B. Historique des charges ..................................................................................................................... 18
IV. Evaluation de l?impact financier des engagements existants à fin 2018 .......................................... 21
A. Approche méthodologique .............................................................................................................. 21
B. Hypothèses centrales utilisées ........................................................................................................ 22
C. Evaluation de l?impact financier des engagements existants à fin 2018 ....................................... 24
D. Détail des charges par année correspondant aux engagements existants. ................................... 29
E. Analyse de sensibilité ....................................................................................................................... 30
F. Engagements pris au cours de l?année 2018 ................................................................................... 31
ANNEXE 1 ? Glossaire .................................................................................................................................... 33
ANNEXE 2 ? Méthodologie de calcul du coût évité ....................................................................................... 34
ANNEXE 3 ? Table des figures ....................................................................................................................... 35
ANNEXE 4 ? Données .................................................................................................................................... 37
2
Synthèse et recommandations
Le comité des charges de service public de l?électricité a pour vocation d?éclairer les citoyens et
parlementaires, sur les différents engagements pluriannuels pris au titre des charges de service public de
l?énergie (électricité et gaz).
Au terme de ce premier rapport, le comité a priorisé son analyse sur les charges de soutien aux énergies
renouvelables électriques et à la cogénération au gaz naturel en métropole continentale. Dans ce cadre, le
comité entre autre :
? souligne le poids des engagements photovoltaïques (PV) antérieurs au moratoire et les différences
de coût de soutien unitaire moyen par MWh selon les filières. Les coûts de production des filières
renouvelables évoluent et, pour les plus compétitives, se rapprochent des prix observés sur les
marchés ;
? rappelle la forte sensibilité des charges de service public aux prix de marché de l?électricité et
l?incertitude qui pèse sur ces prix eu égard à leurs déterminants (prix des combustibles fossiles,
marché du quota de CO2, structure du parc de production, etc) ;
? considère nécessaire de resituer les enjeux afférents aux charges de service public de l?énergie dans
le contexte global de la transition énergétique, en interface avec les politiques publiques
d?aménagement et de développement économique des territoires ainsi que l?objectif de protection
du consommateur.
Les principales conclusions ressortant des évaluations du comité sont :
? Le montant total des engagements pris par l?Etat entre le début des années 2000 et fin 2018 en
matière de dispositifs de soutien aux énergies renouvelables électriques et à la cogénération au
gaz naturel en métropole continentale, et financés au titre des charges de service public de
l?énergie est compris entre 138 et 149 Md¤.
? Sur ces montants, entre 103 et 114 Md¤ restent à payer dans les années à venir selon une
chronique qui, eu égard aux dates d?engagements et à la durée des contrats, s?étale jusqu?en 2043.
Le montant déjà payé, environ 35 Md¤, représente donc de l?ordre de 25 % du coût global de ces
engagements.
? Sur ces 138 à 149 Md¤, les filières représentant le principal coût sont le photovoltaïque pré-
moratoire (environ 40 Md¤), l?éolien terrestre (entre 30 et 34 Md¤), l?éolien en mer (entre 21 et
23 Md¤) et le photovoltaïque post-moratoire (entre 17 et 19 Md¤). Ces 4 filières représentent 77 %
du coût total des dispositifs de soutien.
? Une variation de 1¤ /MWh à la hausse ou à la baisse des prix de marché sur la période 2019 à 2043
se traduit par une variation du montant restant à payer au titre des engagements passés de près
d?1 Md¤. L'effet est une variation "inverse" des restes à payer.
Au terme de ces travaux, le comité estime pertinent de retenir une approche englobante des charges de
service public de l?énergie en intégrant le soutien à la production d?électricité et de biométhane injecté.
3
Par ailleurs, le comité des charges de service public de l?électricité recommande :
? d?employer désormais, dans un souci de lisibilité, le terme « TICFE » plutôt que la dénomination
historique « CSPE ». Afin de clarifier ce point, le comité recommande de parler respectivement de
« l?ancienne CSPE », pour le régime existant jusqu?en 2015, et de « TICFE » pour la taxe intérieure
sur la consommation finale d?électricité ayant désormais repris en droit la dénomination
« contribution au service public de l?électricité » ;
? d?appréhender la détermination de l?évolution des charges de service public de l?électricité à
horizon 20 ans correspondant à la durée de la plupart des dispositifs de soutien.
Dans ses prochains rapports et avis, le comité approfondira :
? le volet de l?étude d?impact consacré aux charges de service public de l?électricité de la nouvelle
PPE pour la métropole continentale (juin 2019) ;
? la question des charges dans les zones non interconnectées (ZNI1) en vue de l?évaluation des
PPE des ZNI, et étendra son analyse au soutien à l?injection de biométhane (charges de service
public du gaz).
1 Les ZNI sont la Corse, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte, la Réunion, Saint-Barthélemy, Saint-Martin,
Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna et les îles bretonnes de Molène, d'Ouessant, de Sein et l?île anglo-normande de
Chausey. La Nouvelle Calédonie et la Polynésie française, par leurs statuts particuliers, ne sont pas considérées comme des
ZNI.
4
I. Introduction
Suite à l?ouverture du marché de l?électricité, la notion de service public de l?électricité a été introduite,
ainsi que celle des charges nécessaires à son financement, dans la loi relative à la modernisation et au
développement du service public de l?électricité (loi n°2000-108 du 10 février 2000).
Ses principes sont définis par le code de l?énergie, qui dispose que « le service public de l?électricité a pour
objet de garantir, dans le respect de l?intérêt général, l?approvisionnement en électricité sur l?ensemble du
territoire national. Dans le cadre de la politique énergétique, il contribue :
? à l'indépendance et à la sécurité d'approvisionnement,
? à la qualité de l'air et à la lutte contre l'effet de serre,
? à la gestion optimale et au développement des ressources nationales,
? à la maîtrise de la demande d'énergie,
? à la compétitivité de l'activité économique et à la maîtrise des choix technologiques d'avenir,
? à l'utilisation rationnelle de l'énergie.
Il concourt
? à la cohésion sociale,
? à la lutte contre les exclusions,
? au développement équilibré du territoire, dans le respect de l'environnement,
? à la recherche et au progrès technologique,
? ainsi qu?à la défense et à la sécurité publique.
Matérialisant le droit de tous à l'électricité, produit de première nécessité, le service public de l'électricité
est géré dans le respect des principes d'égalité, de continuité et d'adaptabilité et dans les meilleures
conditions de sécurité, de qualité, de coûts, de prix et d'efficacité économique, sociale et énergétique. »
(Article L.121-1 du code de l?énergie).
Le code de l?énergie définit ainsi des obligations aux entreprises du secteur de l?électricité (articles L.121-1
et suivants) qui assurent certaines missions de service public. Il assigne également des obligations de service
public aux entreprises du secteur du gaz (articles L.121-32 et suivants) qui assurent également des missions
de service public.
En application du code de l?énergie (articles L.121-6 et L.121-35), l?Etat compense les charges de service
public de l?électricité et du gaz liées :
? au soutien public au développement des énergies renouvelables (EnR),
? au soutien à la cogénération au gaz naturel (production d?électricité et de chaleur utile),
? au soutien à l?effacement de consommation,
? à la mise en oeuvre de la péréquation tarifaire dans le domaine de l?électricité avec les zones non
interconnectées (ZNI),
? aux dispositifs sociaux (hors chèque énergie).
La budgétisation des compensations de ces charges s?appuie sur l?évaluation établie annuellement par la
Commission de régulation de l?énergie (CRE).
Une évaluation pluriannuelle des charges doit être réalisée en complément, afin de suivre la dynamique de
la dépense publique à plus long terme. En effet, les dispositifs de soutien aux EnR et les contrats mis en
place dans les ZNI garantissent aux producteurs une rémunération sur le long terme de l?énergie produite,
les charges présentent donc une certaine inertie. Un contrat signé en 2010 peut engendrer, par exemple,
des charges jusqu?en 2030.
5
L?étude de cette dynamique a déjà fait l?objet de travaux de la CRE, notamment en 2014, au travers de son
rapport la contribution au service public de l?électricité : mécanisme, historique et prospective ou dans sa
délibération annuelle de 2017 sur les charges pour 20182, où elle a établi une prévision à 5 ans des charges
et un chiffrage des sommes engagées non encore payées liées aux soutiens organisés sous la forme d?appels
d?offres.
Le comité de gestion des charges de service public de l?électricité a été institué par la loi du 18 août 2015
relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) avec pour mission le suivi et l?analyse
prospective de l?ensemble des charges de service public de l?électricité. La création du comité visait à
instaurer un lieu d?échanges formalisés sur le sujet des charges de service public de l?électricité et ses
implications sur les finances publiques. Le comité a ainsi pour vocation d?éclairer les citoyens et
parlementaires sur les engagements pluriannuels pris au titre des charges de service public de l?électricité,
notamment relatives au développement des investissements nécessaires pour la transition énergétique. Il
présente également, à horizon 5 ans et jusqu?au terme des engagements pris, les tendances pour les
charges résultant de ces engagements. Le comité rend enfin un avis sur le volet consacré aux charges de
service public de l?électricité de l?étude d?impact des programmations pluriannuelles de l?énergie (PPE)
élaborées par le Gouvernement en métropole continentale et co-élaborées avec les collectivités
territoriales pour les ZNI3.
Ce document constitue le premier rapport annuel du comité.
Périmètre du présent rapport
Le présent rapport se concentre à ce stade sur la dynamique des charges et les engagements liés aux
mécanismes de soutien aux énergies renouvelables électriques et à la cogénération au gaz naturel en
métropole continentale.
Plusieurs raisons justifient ce choix.
Le comité a priorisé l?analyse de ces charges dans le contexte de la révision par le Gouvernement de la
Programmation Pluriannuelle de l?Energie (PPE) de la métropole continentale.
La question des charges de ces mécanismes mérite d?être éclairée à la lumière d?enjeux plus larges relatifs
au soutien au développement des énergies renouvelables, et il convient de prendre en compte, en regard
des notions de charges analysées par ce rapport, les bénéfices apportés par leur accroissement et les enjeux
associés en termes de développement économique local, notamment. Ce n?est pas le cas pour le présent
rapport.
Le soutien à la production de biométhane injecté est similaire aux soutiens aux EnR électriques et à la
cogénération au gaz naturel. Le comité a donc décidé de prévoir, en extension des missions prévues par le
code de l?énergie et en cohérence avec la réforme du financement des charges de service public de l?énergie
qui prévoit désormais un traitement commun des charges électriques et gazières, d?inclure cette filière dans
son analyse lors de futurs exercices.
La question des charges en ZNI sera quant à elle approfondie par le comité au cours de l?année 2019, afin
d?émettre un avis sur le volet concernant les charges de service public de l?énergie dans les études d?impacts
des nouvelles PPE élaborées pour les différentes ZNI.
2 Délibération de la Commission de régulation de l?énergie du 13 juillet 2017 relative à l?évaluation des charges de service
public de l?énergie pour 2018
3 Afin de prendre en compte leurs spécificités, les ZNI font à ce jour l?objet de programmations pluriannuelles de l?énergie
distinctes. C?est le cas de la Corse, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte, la Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon
et Wallis-et-Futuna.
6
Le présent rapport n?approfondit pas non plus l?évolution des différentes charges de service public de
l?énergie prévues par le code de l?énergie et non liées à des engagements de long terme contractualisés par
l?Etat ou les opérateurs, comme, par exemple, la compensation des surcoûts des opérateurs pour la mise
en oeuvre de dispositifs sociaux ou le soutien à l?effacement de consommation (cf. encadré infra). Ces
charges sont évaluées annuellement par la Commission de régulation de l?énergie.
Contenu du présent rapport
Le présent rapport présente en partie II l?organisation du comité, son activité depuis sa première session
en octobre 2017 et les travaux à venir.
Il présente en partie III les différents mécanismes de soutien aux énergies renouvelables et les charges
générées, puis en partie IV une estimation des charges futures correspondant à des engagements passés
de l?Etat, ainsi qu?une estimation des engagements pris par l?Etat en matière de soutien aux énergies
renouvelables et à la cogénération au gaz naturel en 2018 en métropole continentale.
La réforme de la contribution au service public de l?électricité (CSPE), de la taxe intérieure sur la
consommation finale de gaz naturel, de la contribution au tarif spécial de solidarité du gaz et des
compensations de charges de service public de l?électricité et du gaz
Le financement des compensations des charges de service public de l?énergie a été modifié en profondeur
dans le cadre des lois de finances successives depuis la loi de finances rectificative pour 2015 (loi du 29
décembre 2015.)
La CSPE, contribution acquittée par les consommateurs sur les factures d?électricité qui historiquement
finançait les charges du service public de l?électricité, n?est plus liée au financement des énergies
renouvelables du secteur électrique. Le cadre juridique de la contribution a été réformé. Il s?agit désormais
d?une taxe intérieure sur la consommation finale d?électricité dont le produit revient directement au budget
général de l?Etat. Son taux est resté fixé à 22,5 ¤/MWh depuis le début de la mise en oeuvre de la réforme
des charges du service de l?énergie en 2016.
De même, concernant le secteur du gaz, la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel n?est plus
liée aux charges de service public du gaz et son produit revient désormais au budget général de l?Etat. La
contribution au tarif spécial de solidarité gaz a été supprimée.
Le financement de l?ensemble des charges de service public de l?énergie est assuré par le budget de l?Etat.
Plus spécifiquement, le financement des charges de soutien au développement des énergies renouvelables
électriques, au biométhane injecté et à l?effacement est assuré par l?Etat depuis le Compte d?Affectation
Spéciale « Transition énergétique » (CAS TE), qui est désormais alimenté par des taxes sur les produits
énergétiques les plus émetteurs de gaz à effet de serre : taxe intérieure de consommation sur les produits
énergétiques (qui s?applique notamment aux carburants fossiles essence et diesel) et taxe intérieure de
consommation sur le charbon.4
4 Le CAS TE peut également être alimenté par les recettes engendrées par la mise aux enchères des garanties d?origine. Les
garanties d?origine sont un document électronique certifiant que l?électricité produite l?a bien été à partir d?une source
d?énergie renouvelable. Les producteurs concernés peuvent valoriser, de manière distincte aux échanges d?énergie, ces
garanties auprès des fournisseurs pour alimenter des offres de fourniture certifiées « vertes ». Lorsqu?un producteur
bénéficie d?un dispositif de soutien national, les garanties d?origine reviennent à l?Etat qui peut les vendre par mise aux
enchères. La valorisation de ces garanties d?origine diminue ainsi le besoin de financement du soutien aux EnR.
7
Le financement des charges de service public de l?énergie liées à la péréquation tarifaire avec les zones non
interconnectées, à certains dispositifs sociaux, et au soutien public à la cogénération au gaz naturel, est
assuré directement depuis le budget général de l?Etat (programme 345 « Service public de l?énergie »).
Fig. 1 : Dépenses comptabilisées par le compte d?affectation spéciale « Transition énergétique » et le
programme « service public de l?énergie » du budget général de l?Etat ; les charges de service public de
l?énergie sont encadrées en jaune (source : DGEC)
Il résulte de cette réforme que l?évolution du coût du soutien au développement des énergies renouvelables
électriques n?a plus d?impact sur la facture du consommateur d?électricité, mais sur le budget de l?Etat. Il
convient de noter qu?une augmentation des prix de l?électricité sur les marchés de gros se traduit par une
augmentation de la facture d?électricité des consommateurs et par une diminution du coût des mécanismes
de soutien aux énergies renouvelables, supporté par le contribuable (et vice-versa dans le cas d?une
diminution des prix de l?électricité sur les marchés). A l?échelle de la collectivité, les dispositifs de soutien
aux EnR stabilisent la rémunération apportée aux moyens de production EnR.
Pas d?affectation de recettes
particulières, les programmes du budget
général sont financés par les différentes
recettes versées au budget général
(dont la TICFE)
8
Remarque sémantique :
Depuis cette réforme, l?acronyme CSPE est équivoque. Selon le contexte, il peut renvoyer soit à la notion
de contribution au service public de l?énergie (ancien modèle de contribution destinée à un emploi direct
ou depuis 2016 la nouvelle taxe intérieure sur la consommation finale d?électricité qui a repris en droit la
dénomination « contribution au service public de l?électricité »), soit aux charges de service public elles-
mêmes.
Afin de clarifier ce point, le comité recommande de parler respectivement de « l?ancienne CSPE », pour le
régime existant jusque 2015, et de « TICFE » pour la taxe intérieure sur la consommation finale d?électricité
ayant désormais repris en droit la dénomination « contribution au service public de l?électricité ». L?usage
de l?acronyme « CSPE » est à proscrire pour les charges de service public de l?énergie, pour lesquelles il est
possible de parler des « charges SPE ». L?acronyme « CGCSPE », ou une désignation in extenso, sera utilisé
pour désigner le comité de gestion des charges de service public de l?énergie.
A titre subsidiaire, la désignation « comité de gestion des charges SPE » est possible également. Il
convient cependant de noter que formellement le comité de gestion est saisi des charges de service
public de l?électricité et que c?est par extension qu?il peut s?intéresser aux charges de service public de
l?énergie, c?est-à-dire de l?électricité et du gaz.
Remarque méthodologique :
Les charges de service public de l?énergie évaluées par le comité au titre des années futures correspondent
à des montants prévisionnels des charges imputables aux missions de service public de l?énergie incombant
aux opérateurs (acheteurs obligés, fournisseurs historiques dans les ZNI, etc.) au titre des différentes
années considérées.
Le code de l?énergie (articles R.131-30 à R.131-32) prévoit que la CRE évalue annuellement le montant des
charges à compenser pour l?année suivante. Pour ce faire, elle se base sur les déclarations des opérateurs
qui lui transmettent leurs charges prévisionnelles au titre de l?année concernée. Cette prévision est ensuite
corrigée, d?une part, des écarts observés entre les précédentes déclarations des opérateurs et leurs charges
constatées au titre de l?année passée, et d?autre part, de la mise à jour de leur prévision de charges au titre
de l?année en cours, ainsi que l?échéancier de remboursement du déficit de compensation d?EDF (cf.
encadré p. 19).
Fig. 2 : Formule de calcul des charges à financer en 2019 (source CRE)
9
Fig. 3 : Illustration du calcul des charges à financer en 2019 à partir des charges au titre de 2019
(source CRE)
Il convient donc de distinguer les charges induites au titre d?une année N des charges à compenser pour
cette même année, ces dernières intégrant les différents termes de régularisation explicités ci-dessus.
Par ailleurs, le code de l?énergie prévoit que les compensations de charges pour une année considérée N
soient versées entre février N et janvier N+1 pour les compensations de charges liées au programme
« Service public de l?énergie » et entre mars N et février N+1 pour les compensations de charges liées au
compte d?affection spéciale « Transition énergétique ». Cela crée un décalage entre les charges à
compenser pour une année considérée et le montant de dépenses pour les comptes de l?Etat (arrêtés du
1er janvier au 31 décembre).
10
II. Organisation des travaux du comité
A. Missions et composition
Les missions du Comité de Gestion des Charges de Service Public de l?Electricité (CGCSPE) sont encadrées
par le code de l?énergie (article L.121-28-1) qui précise :
« Le comité de gestion des charges de service public de l'électricité a pour mission le
suivi et l'analyse prospective de l'ensemble des charges de service public de l'électricité.
A ce titre :
a) Il assure un suivi semestriel des engagements pluriannuels pris au titre des charges
de service public de l'électricité, notamment dans le cadre des contrats mentionnés aux
articles L. 314-1 et L. 314-18 et des appels d'offres et procédures de mise en concurrence
prévus aux articles L. 271-4 et L. 311-10 ;
b) Il estime, tous les ans, au regard du cadre réglementaire et du comportement des
acteurs, l'évolution prévisible de ces engagements sur une période de cinq ans ;
c) Il assure le suivi des charges de service public de l'électricité et établit, au moins une
fois par an, des scénarios d'évolution des charges de service public à moyen terme ;
d) Il donne un avis préalable sur le volet de l'étude d'impact mentionnée au dernier
alinéa de l'article L. 141-3, consacré aux charges de service public de l'électricité ; »
Au titre de sa première mission, le comité apporte donc un éclairage sur les engagements financiers
pluriannuels pris par l?Etat lors de la désignation des lauréats des appels d?offres ou la signature des contrats
d?obligation d?achat ou de complément de rémunération dans le cadre des arrêtés tarifaires ouvrant le droit
au bénéfice d?une rémunération garantie par l?Etat.
Corollairement, le comité est chargé de prévoir, au titre de sa deuxième mission, l?évolution de ces
engagements dans le futur sur le fondement du calendrier prévisionnel des appels d?offres ainsi que des
prévisions d?évolution des capacités de production renouvelables soutenues dans le cadre des arrêtés
tarifaires ? en lien avec les objectifs inscrits dans la programmation pluriannuelle de l?énergie et sur laquelle
le comité donne également un avis au titre de sa quatrième mission.
Enfin, au titre de sa troisième mission, le comité évalue pluriannuellement les décaissements annuels
induits à la fois par les engagements financiers pris par le passé et par les engagements prévisionnels.
Ainsi, ces trois missions permettent d?informer la représentation nationale ainsi que les citoyens des
engagements de long terme de l?Etat pour le soutien des énergies renouvelables et des sommes décaissées
annuellement dans le cadre de cette mission.
Le comité est placé auprès du ministre chargé de l?énergie. Le code de l?énergie (article D.121-34) prévoit
qu?il comprend :
1° Un député et un sénateur ;
2° Un représentant de la Cour des comptes, désigné par le premier président de la Cour des
comptes ;
11
3° Un représentant de la Commission de régulation de l'énergie désigné par le président du collège
de la Commission de régulation de l'énergie ;
4° Un représentant du ministre chargé de l'énergie ;
5° Un représentant du ministre chargé de l'économie ;
6° Un représentant du ministre chargé du budget ;
7° Un représentant du ministre chargé des outre-mer ;
8° Trois personnalités nommées par le ministre chargé de l'énergie en raison de leurs qualifications,
notamment économiques, sociales, environnementales et techniques dans les domaines des
énergies renouvelables, des zones non interconnectées ou de la protection des consommateurs.
Mme LAMY, Mme THIEBAULT et M. FAUVRE, en tant que personnalités qualifiées, le directeur du
développement des marchés et de la transition énergétique de la CRE, le directeur général de l?énergie et
du climat ou son représentant, la directrice générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes ou son représentant, la directrice du budget ou son représentant et le directeur
général des outre-mer ou son représentant ont été nommés membres du comité de gestion des charges de
service public de l?électricité par arrêté du 13 avril 2017. M. TROESCH, conseiller maître honoraire de la
Cour des Comptes désigné par le premier président de la Cour des comptes, a été associé aux travaux menés
par le comité en 2019 et M. LIOGER, député désigné par le Président de l?Assemblée Nationale, va l?être
prochainement.
Le comité est présidé par Mme LAMY. Mme THIEBAULT est vice-présidente.
Le secrétariat général du comité est assuré par la Direction générale de l?énergie et du climat (DGEC) du
ministère de la transition écologique et solidaire (MTES). Pour la mise en oeuvre de ses missions, le comité
peut s?appuyer sur des simulations établies par la CRE.
B. Travaux du comité
Le comité s?est réuni pour la première fois en octobre 2017, puis 5 fois au cours de l?année 2018.
Le comité a sollicité l?expertise de ses membres et d?intervenants extérieurs pour assurer sa montée en
compétence collective et appréhender les enjeux essentiels des charges de service public de l?énergie et de
leur analyse prospective, afin de mener à bien ses missions : préparer son premier rapport annuel (présent
document) et son avis sur le volet consacré aux charges de service public de l?électricité de la nouvelle PPE
pour la métropole continentale.
Ainsi, les services de la CRE et la DGEC ont présenté le cadre de soutien aux EnR, les charges de soutien
observées par le passé et évaluées par la CRE, la mécanique des contrats de gré à gré en ZNI, ainsi que des
éléments sur les coûts des différentes filières de production d?énergie renouvelable.
Les services de la CRE ont également présenté l?analyse prospective des charges à 5 ans qu?elle avait réalisée
dans le cadre de sa délibération du 13 juillet 2017. En 2018, la CRE a développé un nouvel outil interne de
projection et de simulation des charges de soutien aux EnR, en collaboration avec la DGEC dans la
préparation de la nouvelle PPE pour la métropole continentale, pour pouvoir appuyer le comité et réaliser
différentes simulations.
Le comité a également auditionné des intervenants extérieurs pour bénéficier de leurs expertises et points
de vue sur le développement des filières renouvelables, ainsi que sur les questions liées aux charges de
service public de l?énergie :
12
? Au premier semestre 2018, le comité a échangé avec des experts de RTE, gestionnaire du réseau
public de transport de l?électricité, sur le bilan prévisionnel pluriannuel de l?équilibre offre-
demande d?électricité en France et sur les fondamentaux de la formation du prix sur le marché de
l?électricité suivant la préséance économique des différents moyens de production selon leurs
coûts marginaux, et sur les limites de cette approche.
? Au second semestre, il a échangé avec :
o des experts de l?Agence de l?environnement et de la maîtrise de l?énergie (ADEME) autour
de l?étude de septembre 2017 sur la filière éolienne française,
o des intervenants d?Agora Energiewende pour une présentation de l?étude réalisée par le
think-tank en lien avec l?IDDRI sur la transition énergétique du secteur électrique en France
et en Allemagne,
o des représentants du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) concernant la
contribution du syndicat au débat public de la nouvelle PPE, ainsi que la comparaison des
dispositifs en guichets ouverts et en appel d?offres.
? Début 2019, le comité a également échangé avec le CLER ? Réseau pour la transition énergétique
? et avec les magistrats et collaborateurs de la Cour des Comptes ayant réalisé un cycle de contrôle
sur la politique de soutien aux énergies renouvelables.
Il apparaît aux membres que le travail du comité doit permettre d?éclairer auprès du public et des
parlementaires les enjeux liés à la connaissance des charges de service public de l?énergie dans le cadre de
la transition énergétique et du développement des énergies renouvelables.
L?analyse de l?évolution des charges de service public de l?énergie sur le moyen ou long terme est en effet
complexe à plusieurs titres :
? le système électrique est en pleine transformation du fait de la transition énergétique ;
? il est difficile d?anticiper les évolutions des marchés de l?électricité, très sensibles à l?adéquation de
l?offre et de la demande électrique en Europe et à des paramètres macro-économiques ;
? l?analyse doit être menée à horizon 20 ans, correspondant à la durée de la plupart des dispositifs
de soutien ;
? les coûts de production des filières renouvelables évoluent et, pour les plus compétitives, se
rapprochent des prix observés sur les marchés.
Le premier rapport du comité de gestion a vocation à rendre compte des enjeux liés aux mécanismes de
soutien aux EnR et à la cogénération au gaz naturel, ainsi qu?à l?évaluation des charges liés à ces dispositifs
pour les engagements existants. Ce travail nécessite de définir les fondamentaux méthodologiques et
d?identifier les principales incertitudes sur l?évolution des charges. Cette analyse servira de fondement au
comité pour formuler son avis sur l?étude d?impact de la prochaine programmation pluriannuelle de
l?énergie.
A ce stade, il n?a pas été possible au comité de mener une évaluation des perspectives d?évolution des
charges liées à des engagements de long-terme dans les ZNI5, où est mise en oeuvre la péréquation tarifaire.
La question des charges en ZNI sera approfondie par le comité en 2019, dans le cadre de l?élaboration de
ses avis sur le volet concernant les charges de service public de l?énergie dans les études d?impacts des
nouvelles PPE élaborées par les différentes ZNI.
5 Pour rappel, les ZNI sont la Corse, la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte, la Réunion, Saint-Barthélemy, Saint-
Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna et les îles bretonnes de Molène, d'Ouessant, de Sein et l?île anglo-
normande de Chausey.
13
Les charges en ZNI et les autres charges de service public de l?électricité et du gaz
Dans les ZNI, les surcoûts de production et d?achats supportés par l?opérateur du service public de
l?électricité, désigné par la loi suivant les territoires6, par rapport au coût de production pris en compte dans
le tarif réglementé de vente, sont couverts au titre de la péréquation tarifaire par les compensations de
charges de service public de l?énergie. Les contrats au titre des politiques de soutien aux EnR dans ces
territoires et de la péréquation tarifaire (contrats de gré-à-gré, tarifs d?achat, appels d?offres) ont une durée
de vie généralement comprise entre 20 et 30 ans.
Dans sa délibération du 12 juillet 2018, la CRE a évalué le montant des charges de service public de l?énergie
dans les ZNI liées au soutien aux EnR et à la péréquation tarifaire à 1 960 M¤ en 2019 et avait fourni dans
sa délibération précédente une estimation des charges à 5 ans.
Outre les soutiens de long-terme aux EnR (production renouvelable électrique et injection de biométhane),
à la cogénération au gaz naturel et au titre de la péréquation tarifaire dans les ZNI, les charges de service
public de l?énergie intègrent aussi, des charges non liées à des engagements de long-terme contractualisés
par l?Etat ou les opérateurs :
? appels d?offres annuels visant à développer les capacités d?effacement de consommation
électrique ; dont le montant de charges prévisionnelles s?élève à 45 M¤ (évaluation de la CRE au
titre de l?année 2019 ? cf. délibération du 12 juillet 2018) ;
? dispositifs de protection des consommateurs en précarité énergétique (services associés au chèque
énergie7, contributions des fournisseurs aux fonds de solidarité pour le logement, et, auparavant,
les anciens tarifs sociaux de l?électricité et du gaz) ; dont le montant de charges prévisionnelles
s?élève à 36,8 M¤ (évaluation de la CRE au titre de l?année 2019 ? cf. délibération du 12 juillet
2018) ;
Enfin, la mise en oeuvre des compensations de charges de service public de l?énergie inclut :
? des frais financiers, résultant des intérêts liés aux écarts, positifs ou négatifs, dans la compensation
annuelle des charges prévisionnelles par rapport à la réalité des charges constatées,
? des frais de gestion,
? la prise en compte d?un échéancier de remboursement du déficit de compensation à EDF accumulé
dans le cadre de l?ancienne CSPE (cf. encadré « Le déficit de compensation auprès d?EDF et son
remboursement » en partie III.b, historique des charges).
6 Electricité de Mayotte, Eau et Electricité de Wallis et Futuna, et EDF SEI dans les autres territoires.
7 Le dispositif « chèque énergie » a été généralisé en 2018 pour remplacer les anciens tarifs sociaux de l?électricité et du gaz.
Ce dispositif ne relève pas des charges de service public de l?énergie telles que définies par le code de l?énergie (l?aide est
versée via l?Agence de Services et de Paiements), mais les services associés au dispositif offerts par les opérateurs des secteurs
de l?électricité et du gaz aux bénéficiaires du dispositif font l?objet de compensations financières relevant du cadre des charges
de service public de l?énergie.
14
III. Présentation des différents mécanismes de soutien et des
charges engendrées
A. Présentation des différents types de mécanismes de soutien aux EnR
Les dispositifs de soutien aux EnR dans les secteurs électrique et gazier, ainsi qu?à la cogénération au gaz
naturel, garantissent aux producteurs une rémunération sur le long terme de l?énergie produite, en
complément de la valeur de marché de cette énergie. Ils sont adaptés au niveau de coût et de risque de
chaque filière et couvrent intégralement ou quasi-intégralement les producteurs contre l?évolution des prix
de marché.
Le surcoût qui en résulte est supporté par les acteurs en charge de l?achat de l?énergie ainsi produite ou du
versement du complément de rémunération. Il est compensé par l?État au titre des charges de service public
de l?énergie.
Afin de gagner en efficience et de se conformer au cadre européen, notamment aux lignes directrices de la
Commission européenne concernant les aides d?État à la protection de l?environnement et à l?énergie pour
la période 2014-2020, les mécanismes de soutien ont évolué au fil des années. Les mécanismes de soutien
se distinguent selon deux critères : leurs modalités d?attribution d?une part et la forme du soutien attribué.
Modalités d?attribution du soutien
Pour le soutien aux énergies renouvelables électriques et à la cogénération au gaz naturel, il existe ainsi
deux modalités d?attribution :
- des attributions en « guichet ouvert », ouvrant un droit à bénéficier d?un soutien pour toute
installation éligible. Le code de l?énergie précise les catégories d?installations éligibles à
l?obligation d?achat en guichet ouvert (articles D.314-15 et D.314-16) et celles éligibles au
complément de rémunération en guichet ouvert (articles D.314-23 à D.314-25) ;
- des procédures de mise en concurrence, sous la forme d?appels d?offres ou de dialogues
concurrentiels, où le soutien est attribué aux seuls lauréats de ces procédures. Ce dispositif est
utilisé pour le développement des principales filières EnR.
Le biométhane injecté est aujourd?hui intégralement soutenu dans le cadre d?un guichet ouvert, la
possibilité de recourir à des appels d?offres ayant toutefois été introduite dans la loi en 2016.
Forme du soutien attribué
Les modalités de rémunération peuvent prendre deux formes : l?obligation d?achat ou le complément de
rémunération, dont le niveau vise à couvrir les coûts de l?installation tout en assurant une rentabilité
normale du projet.
L?obligation d?achat
15
Dans le cadre de l?obligation d?achat, tout kilowattheure (kWh) injecté sur le réseau public est acheté à un
tarif d?achat, fixé à l?avance (soit par un arrêté tarifaire, soit par le candidat dans le cadre d?une procédure
concurrentielle) par un acheteur obligé (EDF, entreprise locale de distribution, organisme agréé ou
l?acheteur de dernier recours) qui se charge de sa mise sur le marché et assume les responsabilités qui y
sont associées (responsabilité d?équilibre notamment). Ce dispositif, prévu par le code de l?énergie (articles
L. 314-1 à L. 314-13), vise essentiellement les installations de petites tailles.
Les charges de service public de l?énergie couvrent les surcoûts supportés par les acheteurs obligés
correspondant à la différence entre le coût d?achat de cette électricité et la valeur de sa vente sur les
marchés (appelée usuellement « coût évité »), suivant la valeur de marché de l?énergie acquise et de la
capacité8.
Le « coût évité » s?appelle ainsi, car historiquement, disposer de cette énergie permettait aux acheteurs
obligés de ne pas l?acheter sur le marché pour fournir leurs clients. Aujourd?hui, il s?agit dans la plupart des
cas d?une source de recettes pour les acheteurs obligés qui sont incités à valoriser l?énergie (en MWh) et la
contribution à la sécurité d?approvisionnement (capacité, en MW) sur les marchés selon des modalités
définies par la CRE.
La méthodologie de calcul du coût évité est détaillée en annexe au présent rapport.
Les charges de service public couvrent également, depuis début 2017, les frais de gestion occasionnés pour
les acheteurs obligés. Ils recoupent, notamment, la gestion contractuelle et financière, les frais d?accès au
marché pour la vente de l?énergie et de la capacité, ainsi que les coûts des écarts associés9.
Le complément de rémunération
Le mécanisme du complément de rémunération10 diffère de l?obligation d?achat, car il place les producteurs
directement face au marché de gros de l?électricité et aux signaux de prix de court terme.
Il prévoit en effet que les producteurs d?électricité renouvelable commercialisent leur production
directement sur les marchés et qu?un complément de rémunération vienne compenser l?écart entre les
revenus tirés de cette vente et un tarif de référence. Ce dernier est fixé selon le type d?installations dans le
cadre d?un arrêté tarifaire ou dans le cadre d?une procédure de mise en concurrence. Ce dispositif vise à
intégrer les producteurs au fonctionnement des marchés, tout en leur garantissant une rémunération
raisonnable.
8 Le mécanisme de capacité est un dispositif prévu par la loi « NOME » du 7 décembre 2010 visant à garantir durablement la
sécurité d?approvisionnement en électricité de la France. Il a ainsi été créé un marché des « garanties de capacité », qui vient
compléter le marché de l?énergie électrique. Sur ce marché, les installations de production sont rémunérées pour l?énergie
électrique qu?elles produisent (injection de X MWh d?énergie électrique sur une période donnée). Sur le marché de la
capacité, c?est l?assurance qu?elles apportent au système qui est valorisée (certification de la capacité à injecter X MW de
puissance électrique).
9 Les acteurs des marchés de l?électricité (énergie et capacité) sont tenus d?équilibrer leurs périmètres en assurant l?égalité
entre volumes apportés et volumes soutirés. En cas d?écart sur les volumes apportés par rapport à ce qui était anticipé (par
exemple une production renouvelable différente de celle anticipée du fait de variations climatiques), le responsable du
périmètre d?équilibre doit compenser les écarts en réglant les volumes correspondants, ce qui a un coût.
10 Prévu par le code de l?énergie (articles L.314-18 à L314-27).
16
Le complément de rémunération consiste en une prime proportionnelle à l?électricité produite, de laquelle
est déduite une valorisation forfaitaire de l?énergie et des garanties de capacité, et à laquelle est ajoutée
une prime de gestion également proportionnelle à l?énergie produite :
Ce complément de rémunération peut être qualifié de prime variable, ou ex post, dans la mesure où le
montant s?ajuste pour compenser la différence entre un niveau de tarif de référence Te et un revenu marché
de référence de l?électricité M0, en prenant également en compte la valorisation de la capacité.
Les modalités de calcul de ces différentes composantes du complément de rémunération sont définies dans
le cadre des différents arrêtés tarifaires ou procédures de mise en concurrence. La composante de gestion
et la déduction de la valorisation des garanties de capacité ne sont, en général, pas explicites pour les
contrats conclus à l?issue d?une procédure de mise en concurrence. Ces éléments sont intégrés dans l?offre
de prix du producteur.
Le complément de rémunération est versé par EDF et compensé par l?Etat au titre des charges de service
public de l?énergie.
Les deux schémas de synthèse suivants permettent d?illustrer :
- la manière dont ces deux modalités de soutien engendrent des charges ;
- les flux physiques et financiers qui résultent de la mise en oeuvre de ces modalités entre l?Etat,
l?opérateur qui exerce une mission de service public et le producteur.
Fig. 4 : Comparaison du surcoût compensé dans le mécanisme d?obligation d?achat (OA) et du complément
de rémunération (CR) (source CRE)
17
Fig. 5 : Comparaison du mécanisme d?obligation d?achat avec le mécanisme de complément de
rémunération (source CRE)
Modalité
d'attribution
Guichet ouvert Appel d'offres
Mécanisme d?aide Tarif d'achat Complément de
rémunération
Tarif d'achat Complément de
rémunération
Eolien en mer Tous projets
Eolien terrestre 6 éoliennes max.
de 3 MW max.
+ 6 éoliennes ou
éolienne de +
3MW
PV au Sol 500 kW à 30 MW
PV Bâtiment < 100 kW 100 à 500 kW 500 kW à 8MW
Autoconsommation < 100 kW
(Tarif d?achat et
prime à
l?investissement)
100 à 1000 kW
Biogaz STEP < 500 kW > 500 kW
Biogaz déchets
(ISDND)
< 500 kW > 500 kW
Petite hydro < 500 kW 500 - 1000 kW
Biomasse 300kW et 25MW
UIOM Tous
Géothermie Tous
Fig. 6 : Tableau synoptique des modalités d?attribution et des formes de soutien des dispositifs de soutiens
aux EnR électriques (source MTES/DGEC)
18
B. Historique des charges
Pour les énergies renouvelables en métropole continentale, 65 % des charges sont aujourd?hui induits par
l?obligation d?achat et le complément de rémunération. Les charges liées aux ZNI représentent, quant à
elles, environ 25 % du total. Le reste correspond aux charges induites par le soutien à la cogénération au
gaz naturel (9 %), ainsi qu?aux dispositifs sociaux et au soutien à l?effacement de consommation (1 %).
Fig. 7 : Répartition des charges de service public de l?énergie prévisionnelles au titre de 2019 (Source : CRE)
Le soutien aux filières photovoltaïque et éolienne représente aujourd?hui l?essentiel des charges liées aux
EnR en métropole continentale (77 %,) et près de la moitié des charges totales de service public de l?énergie.
Le développement rapide de ces deux filières permis par les différents mécanismes de soutien (arrêtés
tarifaires et appels d?offres) a largement contribué à l?augmentation des charges constatée sur la dernière
décennie. Entre 2009 et 2019, les charges liées au soutien aux EnR en métropole continentale sont ainsi
passées de 613 M¤ à 5 029 M¤. Concernant la filière photovoltaïque, il convient de distinguer les soutiens
engagés avant le moratoire de 2010 qui ont mené à la création d?une bulle spéculative et pèsent encore
aujourd?hui pour près de 25 % des charges de SPE en 2019 (cf. graphique ci-dessus), et les soutiens engagés
après le moratoire, nettement moins onéreux (cf. graphique ci-après).
19
Fig. 8 : Evolution des charges de service public de l?énergie au titre d?une année pour les EnR en métropole
continentale (Source : CRE)
Le déficit de compensation auprès d?EDF et son remboursement
Entre 2009 et 2015, les recettes de l?ancienne CSPE n?ont pas couvert la totalité des charges de service
public de l?électricité. Il en a résulté un déficit de compensation, supporté uniquement par EDF, les autres
entreprises qui supportent des missions de service public étant compensées pour l?intégralité des charges
supportées.
Ce déficit s?est constitué principalement du fait du fort dynamisme de certaines charges (soutien aux EnR
et péréquation tarifaire), accentué par une baisse des prix de marché plus forte que prévue, accroissant le
coût du soutien aux EnR et à la cogénération au gaz naturel, conjuguée à un plafonnement de l?évolution
du taux de l?ancienne CSPE à +3¤/MWh d?une année à l?autre.
Dans le cadre de la réforme du financement des compensations de charges de service public de l?énergie
mise en oeuvre à partir de 2016 (cf. encadré p.5), le déficit à fin 2015 a fait l?objet d?un échéancier de
remboursement. Cet échéancier a été défini par l?arrêté du 13 mai 2016 pris en application de l?article R.
121-31 du code de l?énergie, ajusté par l?arrêté du 2 décembre 2016, afin de tenir compte du déficit de
compensation 2015 constaté par la CRE dans sa délibération du 13 juillet 2016. Cet échéancier prévoit un
remboursement du déficit de compensation par l?Etat d?ici à 2020 :
20
Fig. 9 : Tableau récapitulatif par année du déficit de compensation auprès d?EDF et son remboursement
(Source : MTES/DGEC)
Le compte d?affectation spécial « Transition énergétique » finance, au titre du programme budgétaire
« Engagements financiers liés à la transition énergétique », le remboursement du déficit de compensation
(remboursement du principal). Le paiement des intérêts relève, lui, du budget général de l?Etat.
En M¤ DÉFICIT DE
COMPENSATION
restant dû au 31
décembre de l'année n
hors intérêts 2015
REMBOURSEMENT EN
PRINCIPAL
du déficit précité par le
compte d'affectation
spéciale
« Transition
énergétique »
PAIEMENT DES
INTÉRÊTS
FUTURS
associés au déficit
précité
2015 5778,9 0
2016 5585,8 194 99,3
2017 4357,8 1228 99,5
2018 2735,8 1622 87,2
2019 896,8 1839 62,5
2020 0 896,8 40,6
Total NA 5772 389,1
21
IV. Evaluation de l?impact financier des engagements
existants à fin 2018
A. Approche méthodologique
L?ensemble des évaluations budgétaires présentées dans cette partie sont issues des travaux de
modélisation réalisés par les services de la Commission de régulation de l?énergie et du Ministère de la
transition écologique et solidaire sur le fondement d?hypothèses discutées au sein du comité et présentées
ci-dessous.
Les dispositifs de soutien aux énergies renouvelables et à la cogénération au gaz naturel garantissent aux
producteurs une rémunération sur le long terme de l?énergie produite, en les couvrant (intégralement ou
quasi-intégralement dans le cas du complément de rémunération) face aux risques de l?évolution des prix
sur les marchés de l?électricité ou du gaz. Ils traduisent ainsi un engagement pluriannuel de l?Etat, au travers
des opérateurs assujettis aux obligations de service public de l?énergie, dans la politique de soutien aux
énergies renouvelables.
Le comité retient comme point de départ des « engagements pluriannuels » qu?il évalue suivant les
dispositions du code l?énergie ((article L.121-28-1) :
- dans le cadre d?arrêtés tarifaires : la signature des contrats d?achats ou de complément de
rémunération ;
- dans le cadre des procédures concurrentielles : la désignation des lauréats par le ministre
chargé de l?énergie.
Les projets EnR engagent ainsi l?Etat dès lors qu?a été constituée une obligation potentielle de l?Etat envers
un tiers pour provoquer une sortie de ressource financière, même si l?obligation ne sera confirmée que par
des évènements futurs incertains qui ne sont pas totalement sous le contrôle de l?Etat.
En effet, les projets s?exposent, dans leur mise en oeuvre, à des délais de mise en service, et dans certains
cas, à un aléa de non-réalisation.
Les délais de mise en service prévue sont notamment encadrés dans les arrêtés tarifaires et les cahiers des
charges des appels d?offres. Ainsi, pour le photovoltaïque, les délais de mise en service sont actuellement
de 20 mois pour les projets sur bâtiment et de 24 mois pour les projets au sol. Pour l?éolien terrestre, les
délais de mise en service sont de 36 mois. Pour tout retard de mise en service, le porteur de projet s?expose
à des pénalités sur le tarif ou le complément de rémunération, sauf si ce retard est induit par (1) un retard
dans les travaux de raccordement, non imputable au producteur ou (2) en cas d?événement imprévisible et
extérieur au producteur.
Il a, de plus, été observé depuis 2011 dans le cadre des dispositifs de soutien par appel d?offres, un taux de
non-réalisation de l?ordre de 30 % pour le PV sur bâtiment et de 20 % pour le PV au sol. Compte-tenu de la
modification des cahiers des charges pour les appels d?offres visant à ne retenir à terme que les offres les
plus matures détenant déjà les autorisations nécessaires, il est attendu une baisse de ces taux de chute à
l?avenir.
Dans le cadre de l?évaluation de l?impact financier (encours) des engagements pluriannuels, le comité
prend en compte ces deux phénomènes et s?appuie donc sur la vision la plus probable de mises en service
effectives des installations EnR.
22
Il est à noter que dans le cadre de l?évaluation ultérieure que le Comité devra réaliser de l?impact budgétaire
du projet de programmation pluriannuelle de l?énergie (PPE) pour la métropole continentale, dans la
mesure où elle fixe des objectifs de développement des EnR en termes de mise en service effective, cette
problématique d?approche probabiliste ou normative aura moins d?impact. En pratique, si le taux de non-
réalisation s?avère supérieur à ce qui était anticipé, il sera compensé lors des appels d?offres suivants, afin
de pouvoir atteindre la cible prévue. Ce recalage pourra conduire à des déplacements temporels de charges,
mais sécurisera la trajectoire d?atteinte des objectifs de déploiement des énergies renouvelables : un projet
considéré comme engagé en année N, avec des charges à partir de l?année N+2, qui ne se réaliseront pas,
pourra être remplacé dans l?évaluation de la chronique de charges par un nouveau projet engagé plus tard
avec des charges débutant donc plus tard également.
La PPE est ainsi un instrument de pilotage de la politique énergétique permettant de sécuriser des objectifs
de bon fonctionnement du système électrique et de déploiement des énergies renouvelables dans un
univers incertain, sans pour autant que l?Etat ne contrôle la réalisation de chaque engagement, qui dépend,
elle, des porteurs de projets. Les mécanismes de soutien assurant aux producteurs EnR une rémunération
stable de l?énergie en tenant compte de la valeur de marché de l?énergie produite, le montant financier du
soutien est sensible à l?évolution des prix de marché. De ce fait, lorsque les prix de marché s?accroissent,
les charges à payer pour ces installations diminuent et vice versa.
Des hypothèses de prix de marché sont donc nécessaires pour évaluer l?impact financier des engagements.
Par ailleurs, la production est variable selon les horaires, notamment pour les filières solaire et éolienne
terrestre ou en mer. La moyenne pondérée du prix spot suivant la production de ces différentes filières est
différente de la moyenne à l?échelle du marché. L?évaluation du comité prend en compte l?ambition
annoncée par le Gouvernement de poursuivre la diversification du mix énergétique en développant les
énergies renouvelables dans la nouvelle programmation pluriannuelle de l?énergie. Néanmoins, il convient
de noter que l?évolution des prix de marché est par nature difficile à anticiper. En pratique, ce prix s?avère
très volatile et connaît des retournements de tendance. A titre d?exemple, pour la livraison en 2018, les prix
de marché constatés ont varié entre 25 et 44 ¤/MWh.
B. Hypothèses centrales utilisées
La chronique prospective des mises en services correspondant aux engagements existants à fin 2018 est
résumée dans le tableau suivant, par filière :
Hypothèses mises en service Sorties installations soutenues
En MW
Parc soutenu
en service
avant 2018 2018 2019 2020 2021 2022 2023+ 2018 2019 2020 2021 2022 2023
Solaire avant
moratoire
3 656 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Solaire après
2010
3 800 1 388 1 530 1 814 715 214 0 0 0 0 0 0 0
Eolien terrestre 12 985 2 231 1 900 1 600 1 665 0 0 -94 -114 -248 -554 -757 -842
Eolien en mer 0 0 0 0 480 498 1 942 0 0 0 0 0 0
Hydraulique 1 898 65 33 27 31 34 0 -10 -2 0 -2 -25 -136
Cogénération au
gaz naturel
2 434
308 1 7 0 0 0
-106 -70 -91 -110 -131 -206
Biomasse 446 180 39 97 23 0 0 0 0 0 0 -39 -39
Biogaz 404 84 14 32 28 0 0 -13 -2 -2 -6 -23 -31
Autres 678 12 6 6 68 54 0 -136 -77 -27 -15 -40 -47
23
Fig. 10 : Tableau sur la chronique prospective des mises en services correspondant aux engagements
existants à fin 2018 par filière (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
Les graphiques suivants précisent les deux hypothèses d?évolution des prix sur les marchés de l?électricité
utilisées par le comité et identiques aux trajectoires utilisées dans le projet de PPE : un scénario où le prix
moyen de l?électricité est de 56¤/MWh en 2028 et une variante où le prix moyen est de 42¤/MWh en 2028.
Ces deux scénarios tiennent compte de prix de vente « captés » en moyenne différents pour les filières
solaire, éoliennes terrestre et en mer11. Le prix de marché est par ailleurs pris constant au-delà de 2030.
? Scénario 1 : « 56¤/MWh en 2028 »
En euros courants / MWh 2019 2023 2028 2030+
Prix marché 41,3 44,0 55,6 62,4
Prix de vente solaire 39,1 37,4 43,5 48,1
Prix de vente éolien terrestre 39,4 38,2 45,9 51,4
Prix de vente éolien en mer 39,9 39,6 48,6 54,7
Fig. 11 : Graphique et tableau relatifs aux hypothèses d?évolution des prix de gros de l?électricité de
56¤/MWh en 2028 (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
11 Les prix de vente « captés » par les différentes filières tiennent compte de la répartition des heures de production de
chacune des technologies, qui n?est pas homogène sur l?année, et conduit donc à un prix moyen différent du prix annuel
moyen : à titre d?exemple, le prix « capté » par les installations photovoltaïques est formé sur les heures d?ensoleillement.
24
? Scénario 2 : « 42¤/MWh en 2028 »
En euros courants / MWh 2019 2023 2028 2030+
Prix marché 40,0 39,9 42,4 44,2
Prix de vente solaire 37,9 33,8 30,4 29,6
Prix de vente éolien terrestre 38,1 34,3 33,3 33,9
Prix de vente éolien en mer 38,5 35,6 35,6 36,6
Fig. 12 : Graphique et tableau relatifs aux hypothèses d?évolution des prix de gros de l?électricité de
42¤/MWh en 2028 (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
C. Evaluation de l?impact financier des engagements existants à fin
2018
Suivant les hypothèses indiquées précédemment, les graphiques suivants indiquent, pour les engagements
existants :
- l?évaluation des montants de soutien globaux par filière (paiements passés et total des charges
prévisionnelles restants à payer des soutiens engagés jusqu?à la fin des engagements, détaillées par
année dans la partie suivante),
- l?énergie produite,
- le coût unitaire du soutien en ¤/MWh sur la période de soutien.
25
? Scénario 1 : « 56¤/MWh en 2028 »
26
En M¤ (euros courants) Total soutien Reste à payer
Autres 2 983 2 539
Biogaz 5 874 4 626
Biomasse 7 771 6 222
Cogénération au gaz naturel 10 141 5 942
Hydraulique12 4 335 2 844
Eolien en mer 20 556 20 556
Eolien terrestre 30 341 21 196
Solaire après 2010 16 662 13 954
Solaire avant moratoire 39 595 25 043
TOTAL EnR électrique et cogénération au
gaz naturel
(engagements à fin 2018)
138 257 102 921
Fig. 13 : Graphiques et tableau relatifs à l?évaluation de l?impact financier des engagements existants à fin
2018 pour les hypothèses d?évolution des prix de gros de l?électricité de 56¤/MWh en 2028 (Source : Elaboré
sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
12 Inclut seulement le « petit hydraulique » (inférieur à 1 MW).
27
? Scénario 2 : « 42 ¤/MWh en 2028 »
En M¤ (euros courants) Total soutien Reste à payer
Autres 3 202 2 756
Biogaz 6 190 4 939
Biomasse 8 416 6 865
Cogénération au gaz naturel 10 405 6 200
Hydraulique 4 827 3 333
Eolien en mer 23 114 23 114
Eolien terrestre 34 274 25 108
Solaire après 2010 18 689 15 978
Solaire avant moratoire 39 963 25 409
TOTAL EnR électrique et cogénération au
gaz naturel
(engagements à fin 2018)
149 080 113 703
Fig. 14 : Graphiques et tableau relatifs à l?évaluation de l?impact financier des engagements existants à fin
2018 pour les hypothèses d?évolution des prix de gros de l?électricité de 42¤/MWh en 2028 (Source :
Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
28
Analyse des résultats
Le coût total des engagements pris par l?Etat entre le début des années 2000 et fin 2018 en matière de
dispositifs de soutien aux énergies renouvelables électriques et à la cogénération au gaz naturel en
métropole continentale, et financés au titre des charges de service public de l?énergie, est compris entre
138 et 149 Md¤.
Sur ces montants, entre 103 et 114 Md¤ restent à payer dans les années à venir selon une chronique qui,
eu égard aux dates d?engagements et à la durée des contrats, s?étale jusqu?en 2043 (voir section D). Le
montant déjà payé, environ 35 Md¤, représente donc de l?ordre de 25 % du coût global de ces
engagements.
Sur ces 138 à 149 Md¤, les filières représentant le principal coût sont le photovoltaïque pré-moratoire
(environ 40 Md¤), l?éolien terrestre (entre 30 et 34 Md¤), l?éolien en mer (entre 21 et 23 Md¤) et le
photovoltaïque post-moratoire (entre 17 et 19 Md¤). Ces 4 filières représentent 78 % du coût total des
dispositifs de soutien.
Néanmoins, les sommes mobilisées ne correspondent pas à des volumes de production équivalents et
révèlent donc des coûts de soutien unitaires différents. Ainsi, le photovoltaïque pré-moratoire présente un
coût unitaire de soutien de près de 500 ¤/MWh quand le coût unitaire de soutien de l?éolien terrestre se
situe entre 46 et 52 ¤/MWh et le photovoltaïque post 2010 entre 81 et 91 ¤/MWh.
Zoom sur la filière PV
Les contrats concernant la filière photovoltaïque pré-moratoire représentent une charge importante du fait
des tarifs élevés (en moyenne 505 ¤/MWh13) auxquels ils donnaient droit. Ce dispositif a néanmoins permis
de lancer la filière photovoltaïque en France, dont les coûts d?investissement ont baissé de plus de 70 % sur
la période 2009-2017. Les prix proposés aux dernières périodes d?appels d?offres sont à présent de l?ordre
de 55 ¤/MWh au sol et de 85 ¤/MWh pour les installations sur grandes toitures, le tarif accessible aux plus
petites installations s?élevant quant à lui à 187 ¤/MWh. Une poursuite de la baisse du coût des installations
est attendue, mais sûrement sur un rythme plus lent qui dépendra des progrès technologiques
(amélioration des rendements), des gains de productivité et des équilibres offre-demande au niveau
mondial.
Zoom sur la filière éolienne terrestre
La filière éolienne terrestre est aujourd?hui la deuxième source d?électricité renouvelable, après
l?hydroélectricité. Jusqu?en 2017, la filière a été soutenue via des arrêtés tarifaires pour un niveau de
rémunération se situant aujourd?hui autour de 88 ¤/MWh 14 pour les contrats en cours. Depuis, la
rémunération de la filière a baissé, portée par la publication du nouvel arrêté tarifaire en 2017 (72 à
74 ¤/MWh, hors prime de gestion), ainsi que l?introduction du soutien par appel d?offres la même année
(le prix moyen pondéré des offres déposées à la première période était d?environ 65 ¤/MWh).
13 Prix moyen constaté au 31 décembre 2017
14 Idem
29
Zoom sur la filière éolienne en mer
Les engagements de l?Etat pour la filière de l?éolien en mer (hors éolien flottant) correspondent aux six
parcs lauréats des appels d?offres lancés en 2011 et 2013. Le montant total, initialement évalué par la CRE
à 41 Md¤ dans sa délibération du 13 juillet 201715, a été revu à la baisse, afin de tenir compte des
renégociations ayant eu lieu courant 2018. Cette renégociation est permise par les dispositions de la loi du
10 août 2018 pour un Etat au service d?une société de confiance concernant les procédures de mise en
concurrence relatives aux installations de production d?énergie renouvelable en mer, dont les candidats
retenus ont été désignés avant le 1er janvier 2015. Il convient cependant de noter qu?une partie de ces
charges sera transférée dans le TURPE, les coûts de raccordements étant désormais supportés par RTE.
D. Détail des charges par année correspondant aux engagements
existants.
Les graphiques suivants détaillent année par année, selon les mêmes hypothèses que précédemment,
l?évolution prévisionnelle des charges correspondant aux engagements existants sur 5 ans, puis jusqu?en
2043.
Ils mettent notamment en évidence l?effet sur le volume des charges de service public, autour de 2030, de
la fin des contrats photovoltaïques antérieurs au moratoire.
15 Délibération de la Commission de régulation de l?énergie relative à l?évaluation des charges de service public de l?énergie
pour 2018
30
Fig. 15 : Chronique prospective à horizon 2023 des charges correspondantes aux restes à payer pour les
engagements pris jusqu?à fin 2018 pour les deux scénarios de prix de marché (56 ¤/MWh et de 42 ¤/MWh
en 2028) (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
Fig. 16 : Chronique prospective à horizon 2043 des charges correspondantes aux restes à payer pour les
engagements pris jusqu?à fin 2018 pour les deux scénarios de prix de marché (56 ¤/MWh et de 42 ¤/MWh
en 2028) (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
Le reste à payer des engagements pris avant fin 2018 se traduit par des charges annuelles, qui :
? croitront entre 2019 et 2024 d?environ 6 à 7,3 Md¤ sous l?effet de la mise en service de projets
déjà engagés, et en particulier des projets éoliens en mer
? avant de connaitre une baisse notable, d?environ 50 % entre 2029 et 2033, en particulier sous
l?effet (i) de l?arrivée à échéance relativement concentrée des contrats photovoltaïques pré-
moratoire qui représentent ? à plein régime, jusqu?en 2029 ? des charges annuelles de l?ordre
de 2 Md¤, et (ii) de l?arrivée à échéance progressive des contrats éoliens terrestres ;
? décroîtront moins fortement entre 2033 et 2037 (autour de 2,5 Md¤ par an), année après
laquelle les charges annuelles diminueront sous l?effet de l?arrivée à échéance des contrats
éoliens en mer, qui en régime permanent, auront représenté de l?ordre de 1,2 Md¤ par an.
A ces montants s?ajoutera la chronique des charges prises à compter du 1er janvier 2019 dans le cadre
de l?atteinte des objectifs du projet de PPE. Celle-ci fera l?objet d?un avis du comité de gestion d?ici juin
2019.
E. Analyse de sensibilité
Les charges de soutien aux énergies renouvelables étant égales à la différence entre une rémunération de
référence (définie dans les arrêtés tarifaires ou proposée par le producteur dans le cadre d?un appel
d?offres) et la valeur de marché de l?énergie produite, l?évaluation prévisionnelle des restes à payer au titre
des engagements pris jusqu?à fin 2018 est fortement sensible à l?évolution des prix de marché de
31
l?électricité. La différence de plus de 10 Md¤ entre les chiffrages présentés supra pour les trajectoires haute
et basse d?évolution des prix de marché (confer respectivement les figures 13 et 14 ci-dessus) illustre cette
sensibilité.
Pour apprécier la sensibilité de ses chiffrages à la variation du prix de marché, le comité a évalué l?élasticité
du montant des restes à payer au titre des engagements passés à une évolution de 1 ¤/MWh à la hausse
ou à la baisse des prix de marché de l?électricité sur l?ensemble de la période (2019 à 2043) ? en effectuant
une simple translation vers le haut ou vers le bas des trajectoires de prix présentées aux figures 11 et 12 ci-
dessus. Les résultats sont détaillés dans le tableau ci-après.
Fig. 17 : Tableau relatif à l?analyse de sensibilité (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
Ainsi, une variation de 1¤ /MWh à la hausse ou à la baisse des prix de marché sur la période 2019 à 2043
se traduit par une variation des restes à payer au titre des engagements pris jusqu?à fin 2018 pour le soutien
aux énergies renouvelables en métropole d?un peu moins d?1 Md¤ dans les deux scénarios.
À titre d?illustration, l?appréciation du prix moyen pour la livraison d?énergie en 2018 (cotation du produit
« Calendar 2018 ») a oscillé entre 25 et 44 ¤/MWh sur le marché de l?électricité au cours de l?année ? le prix
spot moyen constaté sur l?année s?établissant finalement à 50,2 ¤/MWh selon les chiffres du bilan
électrique 2018.
F. Engagements pris au cours de l?année 2018
Une fois l?état des lieux des charges restant à payer correspondant aux engagements passés de l?Etat réalisé,
le comité s?intéressera annuellement aux nouveaux engagements de l?Etat pris au cours de l?année passée.
Pour les EnR et la cogénération au gaz naturel en métropole continentale, il s?agit des charges induites,
d?une part par les contrats signés au cours de l?année dans le cadre des arrêtés tarifaires de chaque filière
et, d?autre part, par la désignation des lauréats au cours de la même année à l?issue des différentes périodes
des appels d?offres en cours ou clôturées. Ces engagements sont calculés sur la durée de vie des contrats,
le plus souvent 20 ans.
en M¤ courants
Restant à payer
(scénario
56¤/MWh)
Delta d'engagements Restant à
payer
(scénario
42¤/MWh)
Delta d'engagements
-1 ¤/MWh +1 ¤/MWh - 1 ¤/MWh +1 ¤/MWh
Autres 2 539 22 -22 2 756 22 -22
Biogaz 4 626 34 -34 4 939 34 -34
Biomasse 6 222 62 -62 6 865 62 -62
Cogénération au gaz
naturel
5 942 56 -56 6 200 56 -56
Hydraulique 2 844 60 -60 3 333 60 -60
Eolien en mer 20 556 156 -156 23 114 149 -149
Eolien terrestre 21 196 403 -403 25 108 392 -392
Solaire après 2010 12 852 142 -142 14 860 132 -132
Solaire avant moratoire 26 146 43 -43 26 527 41 -41
TOTAL ENR électrique et
cogénération au gaz
naturel
102 921 979 -979 113 703 949 -949
32
Les chiffres présentés ci-dessous reposent sur des hypothèses de mise en service différentes selon la nature
du dispositif :
- Pour les appels d?offres, les volumes considérés comme engagés aux cours d?une année
correspondent aux volumes désignés par le ministre au cours de cette même année. Un taux de
chute variable selon les dispositifs (de l?ordre de 10 %) est ensuite appliqué.
- S?agissant des tarifs d?achat, les hypothèses de flux futurs sont calées sur les historiques observés
sur les dernières années pour chaque dispositif (ou un dispositif antérieur équivalent). L?année
d?engagement d?un volume donné est calculée « à rebours » en fonction de son année de mise en
service et d?un délai normatif pour la filière (2 ans pour la filière solaire et 3 ans pour la filière
éolienne par exemple)16.
Toutefois, il convient de noter que pour les appels d?offres, l?engagement maximum de l?Etat correspond
au volume total désigné par le ministre (sans taux de chute). Pour les tarifs d?achat, il s?agit de l?ensemble
des contrats attribués au cours de l?année, y compris ceux qui n?aboutiront pas à une mise en service. Dans
les deux cas, les montants calculés et présentés ci-dessous correspondent donc à un engagement
« probable » de l?Etat et non à un maximum.
ENGAGEMENTS 2018
(M¤)
Appels d'offres Tarifs d'achat
56¤ 42¤ 56¤ 42¤
Autres 0 0 346 369
Biogaz 20 22 507 548
Biomasse 408 475 0 0
Cogénération au gaz
naturel
0 0 19 23
Hydraulique 63 86 68 80
Eolien terrestre 811 1 254 1 320 1 844
Solaire 1 059 1 614 445 509
TOTAL EnR électriques
et cogénération au gaz
naturel
2 360 3 450 2 705 3 374
Fig. 18 : Tableau des engagements pris par l?Etat en 2018 au titre des dispositifs pour les énergies
renouvelables électriques et la cogénération au gaz naturel (Source : Elaboré sur la base de données CRE et
MTES/DGEC)
Les engagements pris par l?Etat en 2018 pour les énergies renouvelables électriques et la cogénération au
gaz naturel se situent entre 5,1 et 6,8 Md¤, tous dispositifs confondus.
16 Par exemple, pour l?arrêté tarifaire photovoltaïque en cours (S17), les volumes considérés comme engagés au cours
de l?année 2018 correspondent aux volumes dont la mise en service est prévue pour l?année 2020.
33
ANNEXE 1 ? Glossaire
ADEME : Agence pour l?environnement et la maîtrise de l?énergie
CAS TE : Compte d?affectation spéciale « Transition énergétique »
(Charges) SPE : (Charges de) Service public de l?énergie (électricité et gaz)
CGCSPE : Comité de gestion des charges de service public de l?électricité
CSPE : Contribution au service public de l?électricité
? Ancienne CSPE : Article L121-10 du code de l?énergie, dans sa rédaction
antérieure à la loi n° 2015-1786 du 29 décembre 2015 de finances rectificative
pour 2015
? Nouveau régime de CSPE (= TICFE, taxe intérieure sur la consommation finale
d?électricité) : Article 266 quinquies C du code des douanes
CR : Complément de rémunération
CRE : Commission de régulation de l?énergie
DGEC : Direction générale de l?énergie et le climat
EnR : Energies renouvelables
EEX : European Energy Exchange
kWh et MWh : kilowattheure et mégawattheure
LTECV : Loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte
MTES : Ministère de la transition écologique et solidaire
OA : Obligation d?achat
PPE : Programmation pluriannuelle de l?énergie
RTE : Réseau de transport d?électricité
SER : Syndicat des Energies Renouvelables
TICC : Taxe intérieure de consommation sur le charbon
TICFE : Taxe intérieure sur la consommation finale d?électricité (a remplacé l?ancienne « CSPE »
et repris la dénomination historique)
TICGN : Taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel
TICPE : Taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers
ZNI : Zones non interconnectées au réseau électrique métropolitain continental
34
ANNEXE 2 ? Méthodologie de calcul du coût évité
Les délibérations de la CRE du 14 décembre 2016 et du 22 juin 2017 portant communication relative à la
méthodologie de calcul du coût évité par l?électricité produite sous obligation d?achat et à la valorisation
des certificats de capacité attachés à la production sous obligation d?achat définissent les modalités de
l?évaluation annuelle par la CRE des charges relatives à l?obligation d?achat. Elles définissent notamment
quelles références de prix servent à évaluer de manière prévisionnelle ou définitive la valeur captée par les
acheteurs obligés.
Dans le cas d?EDF OA, la valorisation de l?énergie est différenciée selon une part dite « quasi-certaine » et
une part « aléatoire », visant à prendre en compte la possibilité pour EDF de procéder à des ventes à terme
d?une partie des volumes. Le graphique ci-dessous représente ces blocs sur une année. Le coût évité
prévisionnel de la part quasi-certaine est évalué à partir de moyennes de prix de produits à terme observés
sur EEX (European Energy Exchange) la bourse européenne de l?énergie, pour différents blocs de
production : ruban de base, production supplémentaire premier trimestre (Q1), production supplémentaire
des mois de novembre (M11) et décembre (M12).
Le calcul du coût évité prend également en compte la mise en place du mécanisme de capacité et la
valorisation de certificats de capacité attachés à la production lors de sessions d?enchères organisées par
EPEX Spot (bourse des marchés spot européens de l?électricité) à partir de fin 2016.
Fig. 19 : Représentation de la répartition entre part quasi-certaine et part aléatoire dans le calcul du
coût évité (source CRE)
35
ANNEXE 3 ? Table des figures
- Fig. 1 : Dépenses comptabilisées par le compte d?affectation spéciale « Transition énergétique
» et le programme « service public de l?énergie » du budget général de l?Etat ; les charges de
service public de l?énergie sont encadrées en jaune (source : DGEC)
- Fig. 2 : Formule de calcul des charges à financer en 2019 (source CRE)
- Fig. 3 : Illustration du calcul des charges à financer en 2019 à partir des charges au titre de 2019
(source CRE)
- Fig. 4 : Comparaison du surcoût compensé dans le mécanisme d?obligation d?achat (OA) et du
complément de rémunération (CR) (source CRE)
- Fig. 5 : Comparaison du mécanisme d?obligation d?achat avec le mécanisme de complément de
rémunération (source CRE)
- Fig. 6 : Tableau synoptique des modalités d?attribution et des formes de soutien des dispositifs
de soutiens aux EnR électriques (source MTES/DGEC)
- Fig. 7 : Répartition des charges de service public de l?énergie prévisionnelles au titre de 2019
(Source : CRE)
- Fig. 8 : Evolution des charges de service public de l?énergie au titre d?une année pour les EnR en
métropole continentale (Source : CRE)
- Fig. 9 : Tableau récapitulatif par année du déficit de compensation auprès d?EDF et son
remboursement (source : MTES/DGEC)
- Fig. 10 : Tableau sur la chronique prospective des mises en services correspondant aux
engagements existants à fin 2018 par filière (Source : Elaboré sur la base de données CRE et
MTES/DGEC)
- Fig. 11 : Graphique et tableau relatifs aux hypothèses d?évolution des prix de gros de l?électricité
(56¤/MWh en 2028) (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
- Fig. 12 : Graphique et tableau relatifs aux hypothèses d?évolution des prix de gros de l?électricité
de 42¤/MWh en 2028 (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
- Fig. 13 : Graphiques et tableau relatifs à l?évaluation de l?impact financier des engagements
existants à fin 2018 pour les hypothèses d?évolution des prix de gros de l?électricité (56¤/MWh
en 2028) (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
- Fig. 14 : Graphiques et tableau relatifs au détail des charges par année correspondant aux
engagements existants pour les hypothèses d?évolution des prix de gros de l?électricité de
56¤/MWh en 2028 (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
36
- Fig. 15 : Chronique prospective à horizon 2023 des charges correspondantes aux restes à payer
pour les engagements pris jusqu?à fin 2018 pour les deux scénarios de prix de marché (56
¤/MWh et de 42 ¤/MWh en 2028) (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
- Fig. 16 : Chronique prospective à horizon 2043 des charges correspondantes aux restes à payer
pour les engagements pris jusqu?à fin 2018 pour les deux scénarios de prix de marché (56
¤/MWh et de 42 ¤/MWh en 2028) (Source : Elaboré sur la base de données CRE et MTES/DGEC)
- Fig. 17 : Tableau relatif à l?analyse de sensibilité ((Source : Elaboré sur la base de données CRE
et MTES/DGEC)
- Fig. 18 : Tableau des engagements pris par l?Etat en 2018 au titre des dispositifs pour les
énergies renouvelables électriques et la cogénération au gaz naturel (Source : Elaboré sur la
base de données CRE et MTES/DGEC)
- Fig. 19 : Représentation de la répartition entre part quasi-certaine et part aléatoire dans le
calcul du coût évité (source CRE)
37
ANNEXE 4 ? Données
Tableaux relatifs au détail des charges par année correspondant aux engagements existants pour les
hypothèses d?évolution des prix de gros de l?électricité de 56¤/MWh en 2028 (Source : Elaboré sur la base
de données CRE et DGEC)
(En M¤,
courants)
2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
Autres 33,0 40,2 92,0 133,1 132,4 131,9 131,0 127,2 124,7 122,1 119,0 115,8
Biogaz 282,6 310,3 335,3 331,7 318,0 308,2 300,2 288,7 275,8 257,5 238,4 219,4
Biomasse 325,2 358,9 392,6 395,5 377,0 382,3 387,9 383,5 379,4 375,3 371,5 352,5
Cogénération
au gaz naturel
811,7 794,6 771,3 740,3 682,4 591,2 484,9 382,7 312,1 226,9 134,3 2,0
Eolien terrestre 1644,2 1801,7 1896,6 1890,1 1843,8 1753,5 1636,0 1454,9 1295,5 1165,5 1047,5 889,6
Hydraulique 204,6 212,0 218,3 225,5 222,8 198,6 179,6 173,1 163,0 150,3 140,1 130,8
Solaire après
2010
719,3 810,4 854,1 875,7 880,6 878,9 877,2 855,3 833,3 811,5 789,4 764,5
Eolien en mer 0,0 0,0 77,4 253,0 622,5 999,4 1113,0 1112,0 1111,6 1111,9 1112,8 1114,4
Solaire avant
moratoire
1977,7 1990,2 2002,8 2015,7 2028,9 2042,2 2055,7 2057,5 2056,6 2038,5 1955,8 1662,8
Total charges
(soutiens
engagés)
5998,4 6318,4 6640,6 6860,6 7108,3 7286,3 7165,3 6835,0 6551,9 6259,4 5908,8 5251,7
(En M¤,
courants)
2031 2032 2033 2034 2035 2036 2037 2038 2039 2040 2041 2042 2043
Autres 115,9 117,3 117,3 118,8 120,3 121,8 123,4 125,0 117,4 109,7 49,1 0,0 0,0
Biogaz 204,9 189,3 145,5 134,5 120,9 110,0 102,2 66,4 57,3 28,9 0,0 0,0 0,0
Biomasse 312,4 293,4 245,3 198,6 180,0 164,5 166,7 86,7 74,8 17,9 0,0 0,0 0,0
Cogénération
au gaz
naturel
2,0 2,1 1,7 1,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Eolien
terrestre
761,3 642,9 394,0 227,0 156,9 141,6 144,5 147,5 150,5 96,2 1,3 1,3 1,3
Hydraulique 127,8 110,9 90,8 79,4 63,8 49,2 40,5 24,2 18,1 12,9 5,8 0,2 0,2
Solaire 749,7 700,8 618,4 522,7 423,1 340,4 303,4 184,4 100,8 47,1 13,2 0,1 0,1
Eolien en
mer
1148,5 1183,2 1218,6 1254,7 1291,6 1329,2 1367,6 1185,4 956,0 761,1 231,5 0,0 0,0
Solaire avant
moratoire
933,4 213,3 0,9 0,7 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6
Total
charges
(soutiens
engagés)
4355,9 3453,2 2832,4 2537,9 2357,2 2257,4 2248,9 1820,3 1475,4 1074,5 301,4 2,2 2,2
38
Tableaux relatifs au détail des charges par année correspondant aux engagements existants pour les
hypothèses d?évolution des prix de gros de l?électricité de 42¤/MWh en 2028 (Source : Elaboré sur la base
de données CRE et DGEC)
(En M¤,
courants)
2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030
Autres 35,3 43,6 97,1 139,6 139,6 139,6 138,9 138,0 138,7 138,9 135,2 130,0
Biogaz 286,0 315,7 342,8 340,8 328,2 319,4 312,4 306,0 297,5 282,7 266,3 249,2
Biomasse 329,9 366,6 403,8 409,2 392,0 399,9 407,9 412,8 417,9 423,1 428,6 416,0
Cogénération
au gaz naturel
822,7 810,5 791,6 764,2 708,4 617,2 508,9 410,9 342,8 255,2 155,3 2,6
Eolien terrestre 1688,8 1874,3 1998,5 2015,2 1987,4 1910,2 1800,8 1680,9 1574,9 1494,1 1420,0 1284,5
Hydraulique 212,4 223,8 234,2 245,4 245,3 218,2 196,0 196,8 193,1 185,8 181,0 176,8
Solaire après
2010
727,1 825,3 877,0 905,8 916,9 921,1 925,2 930,2 934,9 939,6 943,5 943,9
Eolien en mer 0,0 0,0 79,5 261,5 647,3 1044,8 1169,4 1195,0 1221,2 1248,0 1275,5 1303,6
Solaire avant
moratoire
1982,7 1997,5 2012,6 2027,9 2043,4 2059,0 2074,8 2087,4 2097,0 2089,0 2014,4 1721,8
Total charges
(soutiens
engagés)
6084,7 6457,3 6836,9 7109,6 7408,5 7629,3 7534,3 7358,1 7218,1 7056,4 6819,8 6228,4
(En
M¤,courants)
2031 2032 2033 2034 2035 2036 2037 2038 2039 2040 2041 2042 2043
Autres
128,2 128,8 127,4 128,8 130,3 131,9 133,4 135,0 126,7 118,2 52,9 0,0 0,0
Biogaz 231,9 213,3 162,4 149,7 133,9 121,3 112,3 72,9 62,9 31,7 0,0 0,0 0,0
Biomasse 367,6 344,9 289,6 236,0 214,1 195,7 197,7 102,5 88,3 21,4 0,0 0,0 0,0
Cogénération
au gaz
naturel
2,7 2,7 2,2 2,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Eolien
terrestre
1105,4 940,5 592,6 356,0 256,4 233,8 236,7 239,6 242,6 157,6 1,6 1,6 1,7
Hydraulique 171,5 147,8 120,2 104,4 83,5 64,0 52,3 31,1 23,1 16,5 7,6 0,2 0,2
Solaire 925,9 869,2 774,4 664,8 550,9 456,0 412,5 270,1 160,0 80,1 23,2 0,1 0,1
Eolien en mer 1337,7 1372,4 1407,8 1444,0 1480,9 1518,5 1556,8 1347,2 1082,1 858,6 262,5 0,0 0,0
Solaire avant
moratoire
967,5 221,7 1,0 0,7 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6 0,6
Total charges
(soutiens
engagés)
5238,3 4241,4 3477,6 3086,3 2850,6 2721,8 2702,3 2199,1 1786,3 1284,7 348,4 2,6 2,6