Évaluation ex-ante des émissions, concentrations et impacts sanitaires du projet de PREPA (Plan National de Réduction des Emissions de Polluants Atmosphériques)
Auteur moral
Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (France)
;Institut national de l'environnement industriel et des risques (France)
;France. Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer
Auteur secondaire
Résumé
<p align="justify" style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm"><span style="background: transparent">L'objet du présent rapport est d'estimer les impacts du futur projet de décret et d'arrêté du Plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques (PRÉPA) sur les émissions de polluants atmosphériques, la qualité de l'air et la santé du public aux horizons 2020, 2025, 2030.</span><br />
Editeur
MEEM
Descripteur Urbamet
pollution atmosphérique
;prévention de la pollution atmosphérique
;évaluation
;activité agricole
;activité économique
;polluant atmosphérique
;impact environnemental
;santé
;prospective
;directive européenne
Descripteur écoplanete
lutte contre la pollution
;indicateur de pollution
;pollutions et effets de la pollution
;santé publique
;effet sur la santé
Thème
Ressources - Nuisances
Texte intégral
Évaluation ex-ante des
émissions, concentrations et
impacts sanitaires du projet de
PREPA
(Plan National de Réduction des
Emissions de Polluants
Atmosphériques)
27 mars 2017
Évaluation ex-ante des émissions
Le CITEPA (Centre Interprofessionnel Technique d'Etudes de la
Pollution Atmosphérique) est une association à but non lucratif. Il
élabore, vérifie et diffuse de manière impartiale des informations
relatives aux émissions de gaz à effet de serre (GES) et de polluants
atmosphériques. Il est notamment en charge pour le compte du MEEM
des inventaires nationaux d?émissions de polluants et de GES dans
l?atmosphère.
Le CITEPA a été le chef de projet et rédacteur principal de l?étude
« aide à la décision pour l?élaboration du PREPA », étude confiée par
le MEEM au groupement CITEPA, INERIS, AJBD et Energies Demain
en 2015/2016. Il a été en charge du traitement des commentaires
issus des phases de consultation. Le CITEPA est le rédacteur de
l?évaluation ex-ante sur les émissions, il a notamment fourni les
potentiels de réduction des émissions des mesures testées en 2020 et
2030 et toutes les données d?entrée des émissions alimentant la
modélisation ainsi que les ratios coûts efficacité de la réduction des
émissions, et ce pour les différents secteurs émetteurs.
Évaluation ex-ante des concentrations et impacts sanitaires
L?Institut National de l?EnviRonnement Industriel et des RisqueS a pour
mission de contribuer à la prévention des risques que les activités
économiques font peser sur la santé, la sécurité des personnes et des
biens, et sur l?environnement.
L?INERIS a contribué à l?étude « aide à la décision pour l?élaboration
du PREPA » utilisée dans ce rapport. L?INERIS a déterminé les
impacts sur la qualité de l?air, l?exposition des populations et les
bénéfices sanitaires associées des diverses mesures testées dans
l?étude « aide à la décision pour l?élaboration du PREPA » à l?aide du
modèle Chimère après avoir modifié l?inventaire national spatialisé
avec les données fournies par le CITEPA.
Commanditaire et relecteur du rapport
La Direction générale de l?énergie et du climat du Ministère de
l?Environnement, de l?Énergie et de la Mer a pour mission d?élaborer et
de mettre en oeuvre la politique relative à l?énergie, aux matières
premières énergétiques, ainsi qu?à la lutte contre le réchauffement
climatique et la pollution atmosphérique.
2
Évaluation ex-ante des émissions,
concentrations et impacts sanitaires du
projet de PREPA
(Plan National de Réduction des Emissions de
Polluants Atmosphériques)
27 mars 2017
Marché MEEM : 1100025000 relatif à l?appui pour l?élaboration du futur programme de réduction des
émissions de polluants atmosphériques ? dernier livrable
Sous la responsabilité de Nadine Allemand (CITEPA) avec l?appui de Laurence Rouil et Jean-Marc Brignon
(INERIS)
Auteurs :
CITEPA : Nadine Allemand, Jean-Marc André, Romain Bort, Sandra Dulhoste, Anaïs Durand, Céline
Gueguen, Edith Martin, Etienne Mathias, Laetitia Nicco
INERIS : Bertrand Bessagnet, Jean-Marc Brignon, Antoine Chaux, Florian Couvidat, Jérôme Drevet, Sophie
Hubin, Myriam Merad, Charline Pennequin, Elsa Real, Laurence Rouil, Simone Schucht
ENERGIES DEMAIN : Simon Mariani
AJBD : David Fayolle, Guillaume Le Clercq
Centre Interprofessionnel Technique d?Etudes de la Pollution Atmosphérique (CITEPA)
42, rue de Paradis ? 75010 PARIS ? Tel. 01 44 83 68 83 ? Fax 01 40 22 04 83
www.citepa.org | infos@citepa.org
3
mailto:infos@citepa.org
Résumé
L?évaluation ex-ante du projet d?arrêté relatif au PREPA (Plan National de Réduction des Emissions de
Polluants Atmosphérique) se décompose en 3 chapitres présentant respectivement :
L?évaluation ex-ante, au niveau national, des réductions des émissions des polluants atmosphériques visés
par le projet d?arrêté relatif au PREPA (SO2, NOx, COVNM, NH3, PM2,5) à horizon 2020, 2025 et 2030.
L?évaluation estime les émissions à ces horizons et les compare avec les réductions que la France s?est
engagée à atteindre dans le cadre de la Directive européenne 2016/2284/UE concernant la réduction des
émissions nationales de certains polluants atmosphériques.
Il s?agit d?une évaluation estimant les émissions nationale de polluants primaires en 2020, 2025 et 2030,
réalisée par le CITEPA dans le cadre de sa mission d?appui technique à la réalisation du PREPA.
L?évaluation ex-ante de l?impact de ces niveaux d?émissions sur les concentrations en polluants. Dans ce
cadre, les émissions estimées ont été spatialisées et désagrégées temporellement pour définir les impacts
de la réduction des émissions sur la qualité de l?air. Les transferts de polluants sont alors pris en compte.
Cette seconde phase de l?évaluation ex-ante permet de dire dans quelle mesure la qualité de l?air est
améliorée avec le projet d?arrêté PREPA et notamment si les normes en matière de concentrations de
polluants dans l?atmosphère sont respectées en tout point du territoire aux horizons étudiés.
Les bénéfices sanitaires liés à l?amélioration de la qualité de l?air estimée du projet d?arrêté PREPA.
Il est à noter que l?étude ex-ante du projet d?arrêté PREPA, conclut une vaste étude réalisée entre 2015 et
2016 par le groupement CITEPA /INERIS/AJBD et ENERGIES DEMAIN pour l?« Aide à la décision pour
l?élaboration du PREPA ».
http://www.developpement-durable.gouv.fr/politiques-publiques-reduire-pollution-lair#e5
4
http://www.developpement-durable.gouv.fr/politiques-publiques-reduire-pollution-lair#e5
Table des matières
1 Introduction.................................................................................................................................................... 6
2 Évaluation ex-ante des émissions................................................................................................................. 7
2.1 Contexte............................................................................................................................................... 7
Bilan sur les émissions de polluants atmosphériques et rappel des objectifs sur lesquels la France
s?est engagée......................................................................................................................................... 7
Bilan des émissions de polluants atmosphériques par secteur..............................................................8
2.2 Évaluation ex-ante du PREPA sur les émissions de polluants au regard des objectifs de réduction
fixés par le projet de décret........................................................................................................................10
Méthodologie........................................................................................................................................ 10
Évaluation ex-ante de l?impact du PREPA sur les réductions d?émissions de polluants.......................10
Analyse pour 2020................................................................................................................................ 11
Analyse pour 2025................................................................................................................................ 12
Analyse pour 2030................................................................................................................................ 12
Incertitudes........................................................................................................................................... 13
2.3 Réductions permises par le scénario tendanciel et les mesures déjà adoptées..................................14
Évaluation ex-ante de l?impact du PREPA sur les réductions d?émissions de polluants dues au
scénario tendanciel et aux mesures déjà adoptées..............................................................................14
Hypothèses structurantes du scénario tendanciel................................................................................15
A propos des « mesures déjà adoptées ».............................................................................................20
2.4 Réductions permises par les mesures nouvelles de l?arrêté PREPA...................................................21
Évaluation ex-ante des réductions d?émissions de polluants permises par les mesures nouvelles
proposées par le projet de PREPA.......................................................................................................21
À propos des mesures additionnelles...................................................................................................22
2.5 Pour mémoire : Mesures étudiées lors des travaux d? « aide à l?élaboration du PREPA » et leur
codification................................................................................................................................................. 26
3 Évaluation ex-ante des impacts sur la qualité de l?air..................................................................................28
3.1 Méthodologie....................................................................................................................................... 28
3.2 Évaluation des concentrations.............................................................................................................30
Année de référence 2010..................................................................................................................... 30
Concentrations prospectives : 2020 et 2030.........................................................................................34
3.3 Impact sur les dépassements des valeurs limites................................................................................36
Dépassement des valeurs limites (PM10, PM2,5 et NO2) et des valeurs cibles (O3) (valeurs de la
directive 2008/50/CE)........................................................................................................................... 36
Dépassements des seuils journaliers et horaires (seuil de recommandation et d?information).............37
3.4 Indicateur moyen d?exposition.............................................................................................................37
4 Évaluation prospective des impacts sanitaires et des bénéfices sanitaires associés..................................39
4.1 Méthodologie....................................................................................................................................... 39
4.2 Résultats.............................................................................................................................................. 40
5 Conclusions................................................................................................................................................. 41
5
1 Introduction
Un projet de décret et un projet d?arrêté PREPA sont en cours d?élaboration.
L?objet de ce rapport est d?estimer quels pourraient être les impacts sur les émissions et la qualité de
l?air de ces projets.
Cette évaluation ex-ante présente donc :
? Les estimations de la réduction des émissions de polluants atmosphériques (SO2, NOx,
COVNM, NH3, PM2,5) aux horizons 2020, 2025 et 2030 entraînées et la comparaison avec les
objectifs que la France s?est engagée à atteindre dans le cadre de la directive 2284/2016/UE
concernant la réduction des émissions nationales de certains polluants atmosphériques. Cette
approche macroscopique constitue la première étape de l?évaluation ex-ante du projet de
PREPA.
? Les impacts du projet de PREPA sur la qualité de l?air. La répartition spatiale et temporelle des
émissions, les phénomènes météorologiques, des phénomènes de chimie atmosphérique et les
échanges transfrontaliers de pollution sont pris en compte pour déterminer les impacts en
termes de qualité de l?air du projet de PREPA. En effet l?atteinte des objectifs de réduction des
émissions au niveau national peut masquer des dépassements des normes sanitaires en
certains points du territoire.
Le projet de PREPA contient des mesures de plusieurs types, dont :
? Des mesures de consolidation de la réglementation existante (contrôle, accompagnement,
communication, etc.) afin d?en assurer leur pleine efficacité. Ces mesures viennent renforcer la
bonne application d?éléments structurants du scénario tendanciel,
? Des mesures nouvelles en faveur de qualité de l?air,
? Des projets de recherche et développement lorsque la maturité de l?enjeu ne permet pas encore
d?identifier de mesures adaptées.
L?analyse fournie par ce document distingue donc la part de réduction liée au scénario tendanciel
(prospective de l?évolution des émissions sans actions spécifiques nouvelles additionnelles) et celle
correspondant aux mesures nouvelles spécifiquement adoptées par le futur Plan National de Réduction
des Emissions de Polluants Atmosphériques (PREPA). Il s?agit d?un inventaire d?émissions prospectif.
La notion d?inventaire implique que les données présentées ici sont les meilleures disponibles
actuellement pour estimer les émissions de polluants dans le futur. Les progrès en matière de
connaissance sur la réalité des émissions conduisent à ajuster régulièrement les inventaires
d?émissions. Il est prévu de réévaluer le PREPA d?ici 5 ans notamment pour prendre en compte
l?évolution de ces connaissances mais aussi déterminer si les réductions attendues sont effectives et
ainsi réajuster les mesures si nécessaire.
La notion de prospective implique que des hypothèses structurantes soient définies (on parle de
« scénario ») pour estimer les émissions de polluants dans le futur. Ces hypothèses concernent par
exemple le taux de croissance du PIB, l?évolution de la démographie, l?évolution du mix énergétique, du
taux de rénovation des habitations ou du taux de pénétration des véhicules électriques. Le choix retenu
en matière de scénario pour le PREPA a privilégié une approche conservatrice parmi 3 scénarios
existants disponibles qui étaient les plus récents au moment du démarrage des travaux techniques
d?appui au PREPA.
Enfin, les émissions de gaz à effet de serre sont également présentées dans ce rapport afin d?évaluer
l?impact des mesures additionnelles du PREPA sur la politique de lutte contre les gaz à effet de serre.
Les parties prenantes et les membres du Conseil National de l?Air ont été consultés tout au long de
cette démarche et notamment à l?automne 2015 sur les premiers rendus des travaux d?aide à
l?élaboration du PREPA, et en juin 2016, sur les projets de décret et d?arrêté. Les mesures proposées
ont été sélectionnées parmi une cinquantaine de mesures ayant fait l?objet d?une évaluation multicritère
dans ces travaux.
6
2 Évaluation ex-ante des émissions
2.1 Contexte
Bilan sur les émissions de polluants atmosphériques et rappel des objectifs sur
lesquels la France s?est engagée
Les polluants concernés par les engagements de la France sont ceux du protocole de Göteborg
amendé en 2012 et de la directive 2016/2284/UE adoptée le 14 décembre 2016, remplaçant la
Directive NEC, soit SO2, NOx, COVNM, PM2,5 et NH3.
Les engagements de réduction du projet de PREPA reprennent les engagements de niveau européen
portés dans la Directive 2016/2284/UE. Cette dernière fixe des engagements en termes de réduction
d?émissions de polluants atmosphériques pour la période 2020-2029 et à partir de 2030.
Le tableau suivant présente les émissions de ces 5 polluants en 2005 et en 2014 et rappelle les
réductions d?émissions que la France s?est engagée à respecter aux horizons 2020, 2025 et 2030.
Tableau 1 : Émissions de SO2, NOx, COVNM, PM2,5 PM10, NH3 en 2005 et 2014 et engagements de réduction fixés par le
projet de décret fixant les objectifs nationaux de réduction des émissions de certains polluants atmosphériques
Émissions de référence1 Objectifs de réduction du projet de décret
2005 2014 2020 2025 2030
kt kt
% par
rapport
à 2005
% par rapport à 2005
SO2 467 169 -64% -55% -66% -77%
NOx 1429 886 -38% -50% -60% -69%
COVNM 1189 639 -46% -43% -47% -52%
NH3 686 708 +3% -4% -8% -13%
PM2,5 255 169 -34% -27% -42% -57%
PM10 378 276 -27% Pas d?engagements sur PM10
Le tableau suivant présente les réductions en masse des émissions de certains polluants
atmosphériques pour 2020 et 2030 nécessaires pour respecter les engagements.
Tableau 2 : Réductions des émissions à réaliser en 2020 et 2030, en référence à 2014
Réduction des émissions encore nécessaire
2020 2025 2030
% par rapport à 2014
SO2 0% car engagement 2020 atteint en 2014 -6% -36%
NOx -19% -35% -50%
COVNM 0% car engagement 2020 atteint en 2014 -2% -11%
NH3 -7% -11% -16%
PM2,5 0% car engagement 2020 atteint en 2014 -12% -35%
PM10 Pas d?engagements sur PM10
Selon le dernier inventaire des émissions disponible, des réductions des émissions significatives ont eu
lieu entre 2005 et 2014.
L?objectif fixé en 2020 par le projet de décret PREPA, est déjà atteint en 2014 pour le SO 2, les COVNM
et les PM2,5. Pour tous les autres polluants, de fortes réductions sont encore nécessaires en 2020. Les
émissions de polluants évoluent d?année en année sous l?effet de l?évolution des niveaux d?activités, de
1
CITEPA rapport national d?inventaire au format SECTEN ? 2016
http://www.citepa.org/fr/activites/inventaires-des-emissions/secten#Substances
7
l?évolution du mix énergétique et des réglementations mises en place pour limiter les émissions,
comme en témoigne la figure suivante issue des travaux d?inventaires des émissions nationaux2.
Graphique 1 : Evolution des émissions de SO2, NOx, NH3, COVNM, PM10 et PM2,5 depuis 1990, en indice base 100 en
2005
0
50
100
150
200
250
300
350
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
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06
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07
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08
20
09
20
10
20
11
20
12
20
13
20
14
SO2 NOx NH3 COVNM PM10 PM2,5
En indice base 100 en 2005
Champ : France métropolitaine
Source : Citepa, format SECTEN, mise à jour avril 2016
Bilan des émissions de polluants atmosphériques par secteur
En 2014, les émissions se répartissent ainsi selon les secteurs d?activités.
2 CITEPA rapport national d?inventaire au format SECTEN ? 2016
http://www.citepa.org/fr/activites/inventaires-des-emissions/secten#Substances
8
PREPA ? Évaluation ex-ante
Tableau 3 : Émissions de SO2, NOx, COVNM, PM2,5 PM 10, NH3 en 2014 selon les catégories d?émetteurs
Production
d?énergie
Extraction et
distribution
combustibles
fossiles
Industrie et
traitement des
déchets
Résidentiel
tertiaire hors
solvants
Transport
routier et non
routier
(hors EMNR)
Usage des
solvants
résidentiel
tertiaire et
industrie
Agriculture Total
kt % kt % kt % Kt % kt % kt % kt % kt
SO2 59,0 35% 0,0 0% 84,8 50% 21,0 12% 3,6 2% 0,0 0% 1,0 1% 169,4
NOX 49,6 6% 0,0 0% 114,3 13% 86,5 10% 551,1 62% 0,0 0% 84,1 9% 885,6
COVNM 5,9 1% 24,5 4% 68,3 11% 145,6 23% 75,9 12% 300,9 47% 17,9 3% 639,0
NH3 0,2 0% 0,0 0% 13,4 2% 0,3 0% 4,8 1% 0,3 0% 688,9 97% 707,5
PM2,5 2,1 1% 0,0 0% 40,5 24% 73,0 43% 33,8 20% 1,3 1% 18,0 11% 168,8
PM10 3,0 1% 0,0 0% 77,2 28% 74,6 27% 42,4 15% 1,7 1% 77,2 28% 276,0
9
2.2 Évaluation ex-ante du PREPA sur les émissions de polluants au regard des
objectifs de réduction fixés par le projet de décret
Méthodologie
L?évaluation ex-ante des émissions du projet de PREPA s?inscrit dans une démarche
prospective basée sur des hypothèses structurantes pour l?évolution des émissions, en
tenant compte :
? D?un scénario tendanciel au niveau macro-économique (taux de croissance, mix
énergétique, évolution démographique, taux de pénétration des véhicules faiblement
émetteurs, etc.),
? De la mise en oeuvre opérationnelle de mesures trop récentes pour avoir été intégrées
au scénario tendanciel mais déjà validées et annoncées au moment des travaux du
PREPA (mesures existantes),
? De la mise en oeuvre de mesures nouvelles spécifiques au projet de PREPA (mesures
additionnelles).
Les paragraphes suivants présentent les résultats de l?évaluation ex-ante sur les émissions
de polluants atmosphériques aux horizons 2020, 2025 et 2030, par rapport à 2005, en
intégrant :
? un scénario tendanciel (prospective de l?évolution des émissions sans actions
spécifiques nouvelles mais avec des mesures dont les impacts ont lieu plusieurs années
après leur mise en place),
? les mesures du projet d?arrêté PREPA (actions spécifiques nouvelles de réduction
d?émissions de polluants atmosphériques)3.
N.B. : le PREPA contient en effet des mesures de plusieurs types dont :
? Des mesures de consolidation de la réglementation existante (contrôle,
accompagnement, communication, etc.) afin d?en assurer sa pleine efficacité. Ces
mesures viennent renforcer la bonne application de la trajectoire prévue par le
tendanciel,
? Des mesures nouvelles en faveur de qualité de l?air,
? Des projets de recherche et développement lorsque la maturité de l?enjeu ne permet pas
encore d?identifier de mesures adaptées.
Évaluation ex-ante de l?impact du PREPA sur les réductions d?émissions de
polluants
Le tableau suivant présente les réductions des émissions obtenues avec les mesures du
projet d?arrêté PREPA. Le projet d?arrêté PREPA met en place un ensemble de mesures
dont un certain nombre ont été évaluées dans le cadre de l?étude « Aide à la décision pour
l?élaboration du PREPA » réalisée entre 2015 et 2016 par le groupement
CITEPA /INERIS/AJBD et ENERGIE DEMAIN4.
3 Le projet d?arrêté PREPA met en place un ensemble de mesures qui ont été adoptées en se basant notamment sur les
prospectives chiffrées de l?étude « Aide à la décision pour l?élaboration du PREPA » réalisée entre 2015 et 2016 par le
groupement CITEPA /INERIS/AJBD et ENERGIES DEMAIN
http://www.developpement-durable.gouv.fr/politiques-publiques-reduire-pollution-lair#e5
4 http://www.developpement-durable.gouv.fr/politiques-publiques-reduire-pollution-lair#e5
10
Tableau 4 : émissions de polluants évitées en 2020, 2025 et 2030 par le projet d?arrêté PREPA par rapport
aux émissions de 2005
Émissions 2020 2025 2030
SO2 kt -308 -316 -324
NOx kt -817 -922 -1 027
COVNM kt -580 -591 -601
NH3 kt -50 -82 -115
PM2,5 kt -132 -145 -157
PM10 kt -150 -161 -173
Les engagements étant exprimés en relatif par rapport à 2005, les réductions ci-dessus
exprimées en masse de polluants sont équivalentes aux réductions suivantes exprimées en
relatif par rapport aux émissions de référence en 2005.
Tableau 5 : évolution des émissions de polluants en 2020, 2025 et 2030 apportée par le projet d?arrêté
PREPA par rapport aux émissions de 2005 et pourcentage d?atteinte des engagements de réduction des
émissions de polluants en 2030
Evolution des émissions par rapport à 2005
Pourcentage d?atteinte
de l?objectif en 2030
2020 2025 2030 2030
SO2 -66% -68% -69% 90 %
NOx -57% -65% -72% 104 %
COVNM -49% -50% -51% 97 %
NH3 -4% -8% -13% 100%
PM2,5 -52% -57% -62% 108 %
PM10 -40% -43% -46% Pas d?engagement
Analyse pour 2020
Les réductions des émissions apportées par les mesures de l?arrêté PREPA en 2020,
devraient permettre d?atteindre les engagements de réduction fixés pour 2020.
Pour les particules PM2,5 une incertitude persiste cependant sur certains secteurs et
notamment les progrès qui seront réellement accomplis par les équipements individuels de
chauffage au bois. En effet, les émissions en conditions réelles sont différentes des
émissions mesurées lors des essais de conformité par exemple pour la définition des labels.
Des études en cours sur les émissions des appareils les plus récents permettront de mieux
connaître l?efficacité réelle et les gains obtenus en termes d?émissions par rapport à des
appareils plus anciens. De plus des travaux sont actuellement menés sur les méthodes de
mesures des particules et cela pourrait modifier les efficacités dans la combustion du bois
comme dans d?autres secteurs tels que l?échappement des véhicules.
Pour l?ammoniac, la réduction des émissions n?est apportée que par des mesures nouvelles
à adopter et à mettre en oeuvre dans le cadre du projet d?arrêté PREPA.
Pour les NOx, le poids du trafic routier restant important, l?efficacité des nouvelles normes,
notamment (Euro 6c) pour les véhicules diesel, sera essentielle. Dans l?industrie, la
réduction des émissions apportées par la mise en place de la directive relative aux
émissions industrielles (dite « IED ») contribue à limiter les émissions.
Pour les COVNM, les émissions dépendront effectivement des progrès réalisés par les
11
équipements individuels de chauffage au bois et dans les activités consommatrices de
solvants.
Analyse pour 2025
En 2025, les engagements de réduction devraient encore être respectés avec une marge de
sécurité un peu moins importante qu?en 2020. Les mêmes remarques qu?en 2020 peuvent
être faites.
Il est à noter que le chiffrage présenté pour 2025 est réalisé par moyenne des estimations
d?émissions réalisées pour 2020 et 2030.
Analyse pour 2030
En 2030, les engagements de réduction sur les émissions de SO2 et des COVNM ne
seraient pas totalement atteints.
On rappelle que les évaluations réalisées dans le cadre de l?étude aide à la décision pour le
PREPA l?ont été sur la base d?un scénario d?évolution du mix énergétique à caractère
tendanciel.
Or les émissions de SO2 liées principalement à l?usage des combustibles fossiles, sont très
sensibles à l?évolution des consommations. Les politiques de réduction des émissions de
gaz à effet de serre notamment inscrites dans la Stratégie Nationale Bas Carbone (adoptée
après le début des travaux d?aide à la décision pour le PREPA utilisés ici et donc non prise
en compte dans ce document), devraient permettre d?atteindre plus facilement l?objectif, la
stratégie étant basée notamment sur l?augmentation de l?efficacité énergétique qui réduit les
émissions de GES et de polluants. Une étude menée par la DGEC5 met en évidence qu?un
scénario correspondant à la Stratégie Nationale Bas Carbone6 permet de réduire les
émissions de SO2 de 75%, ce qui est très proche de l?objectif du projet de décret.
La publication des Conclusions MTD7 pour les grandes installations de combustion qui
devrait entraîner la révision des arrêtés d?autorisation des installations concernées dans les
quatre ans suivant leur publication ainsi que la transposition de la directive installations de
combustion de taille moyenne devrait permettre des réductions complémentaires de SO2
après 2020 qui n?ont pas été évaluées dans le cadre de l?étude « Aide à la décision pour le
PREPA » car trop récentes pour être prises en compte dans l?évaluation ex-ante.
Le projet d?arrêté PREPA contient également des dispositions non évaluables comme la
mise en place d?un fonds « air industrie » qui pourrait avoir un impact positif complémentaire
pour la réduction du SO2.
En tout état de cause, l?évolution des émissions de SO2 devra être suivie attentivement pour
contrôler l?atteinte de l?objectif.
Pour les COVNM, l?engagement de réduction serait presque atteint. Pour consolider l?atteinte
de cet engagement, des mesures complémentaires seront sans doute nécessaires. Des
progrès en matière de connaissance sont nécessaires pour cela et sont prévues par le projet
d?arrêté, notamment :
? « Évaluation de la réglementation ICPE pour les rubriques les plus émettrices de COV »
5 ENERDATA, ENERGIE DEMAIN, ERASME, SEREUCO, CITEPA, ARMINES. Scénarios prospectifs Energie ? Climat
? Air de référence pour la France à l?horizon 2035. Juillet 2015
6 http://www.developpement-durable.gouv.fr/strategie-nationale-bas-carbone
7 Meilleures Techniques Disponibles établies à l?échelle de l?Union Européenne (dans le cadre des BREF)
12
qui identifiera les leviers d?actions encore possibles,
? « Encourager les mobilités actives et les transports partagés » qui devrait permettre de
limiter les émissions du trafic routier par une baisse du niveau d?activité.
Un autre bénéfice attendu du projet d?arrêté PREPA est l?impact positif des mesures sur les
émissions de carbone suie et de métaux lourds. Le carbone suie est une composante des
particules issue de la combustion incomplète des combustibles notamment, qui absorbe le
rayonnement solaire et conduit au réchauffement de l?atmosphère.
Le Protocole de Göteborg comme la directive européenne 2016/2284 sur la réduction des
émissions de polluants, demandent de prioriser les actions de réduction vers celles
permettant la réduction du carbone suie. Celui-ci évoluera à la baisse suite à la réduction
des émissions de particules notamment dans le transport routier et la combustion de
biomasse dans les équipements domestiques individuels au bois. La baisse des émissions
de particules conduit également à la baisse des émissions de métaux lourds sous forme
solide.
Incertitudes
Pour le SO2, issu principalement de l?usage de certains combustibles, il est possible de
recouper les calculs par des bilans matière. Pour ce polluant, les incertitudes sur les
émissions sont donc considérées comme faibles, c'est à dire inférieures ou de l'ordre de 5%.
Pour les polluants dont les émissions sont largement dépendantes des conditions
opératoires (NOx, COVNM, PM etc.), les incertitudes sur les inventaires d?émissions sont
généralement plus élevées. En tenant compte des contributions des différents types de
source, ces incertitudes au niveau national sont estimées à environ : 13% pour les NOx,
50% pour les COVNM, 50% pour les PM10 et PM2,5. Les niveaux d'incertitude sont très
variables d'une source à l'autre pour un même polluant. Il est évident qu'une source dont les
rejets sont mesurés de façon permanente ou à intervalles réguliers présentera une
évaluation plus précise.
Concernant le NH3 la diminution de ses émissions en 2020 et 2030 ne dépend que des
mesures du PREPA. Il faudra donc une vigilance particulière sur le taux d?application et
l?efficacité réelle de ces mesures.
En termes de projection des émissions, l?incertitude est très difficilement évaluable. Les
projections des émissions sont toujours modélisées ou fondées sur des attentes
hypothétiques d'événements futurs. Les émissions en 2020 et 2030 calculées, issues des
travaux de l?étude « aide à la décision pour le PREPA » résultent d?un grand nombre
d?hypothèses. Ces hypothèses sont par exemple liées à l?évolution future des
consommations d?énergie, à des taux d?usage de combustibles, à des taux de
renouvellement de véhicules? Des analyses de sensibilité peuvent être réalisées pour
estimer l?impact de différentes sources de variation des hypothèses sur le résultat.
13
2.3 Réductions permises par le scénario tendanciel et les mesures déjà
adoptées
Comme tout exercice de prospective, celui présenté ici implique de faire des choix sur des
hypothèses structurantes (on parle d?un « scénario») concernant les évolutions à venir.
Ces hypothèses concernent par exemple le taux de croissance du PIB, l?évolution de la
démographie, l?évolution du mix énergétique, du taux de rénovation des habitations ou du
taux de pénétration des véhicules électriques. Pour ces hypothèses d?évolutions générales,
on parle de « scénario tendanciel ».
D?autres hypothèses concernent le taux d?application des réglementations en faveur de la
qualité de l?air déjà adoptées et dont les effets se feront ressentir ultérieurement (on parle de
« mesures déjà adoptées »). À titre d?illustration, les normes concernant les émissions de
polluants par les véhicules peuvent avoir été déjà adoptées, tout en rentrant en vigueur
quelques mois après leur adoption et en ayant des effets concrets en matière de réduction
des émissions nationales des années plus tard (car il faut que les véhicules anciens aient
été remplacés par des véhicules répondant à ces nouvelles normes).
Le choix retenu ici en matière de scénario tendanciel a privilégié une approche
précautionneuse. Il conviendra au fil de l?eau d?évaluer dans quelle mesure les évolutions
effectivement réalisées conduisent à confirmer ce scénario, ou à l?inverse à envisager des
mesures correctives.
Évaluation ex-ante de l?impact du PREPA sur les réductions d?émissions de
polluants dues au scénario tendanciel et aux mesures déjà adoptées
Les tableaux suivants présentent les réductions des émissions obtenues selon un scénario
tendanciel et avec les mesures déjà adoptées à divers horizons.
Tableau 6 : émissions de polluants évitées en 2020, 2025 et 2030 par le scénario tendanciel
et les mesures déjà adoptées
Variation des
émissions en kt 2020 2025 2030
SO2 -298 -308 -318
NOx -800 -895 -991
COVNM -574 -580 -587
NH3 +18 +22 +25
PM2,5 -125 -134 -142
PM10 -142 -149 -156
Les engagements étant exprimés en relatifs par rapport à 2005, les réductions ci-dessus
exprimées en masse de polluants sont équivalentes aux réductions suivantes exprimées en
relatif par rapport aux émissions de référence de 2005.
14
Tableau 7 : évolution des émissions de polluants en 2020, 2025 et 2030 apportée par le scénario tendanciel
et les mesures déjà adoptées par rapport à 2005 et pourcentage d?atteinte des engagements de réduction
des émissions de polluants en 2030
Evolution des émissions par rapport à 2005
Pourcentage d?atteinte de
l?objectif en 2030
2020 2025 2030 2030
SO2 -64% -66% -68% 89%
NOx -56% -63% -69%
Engagement atteint mais non
dépassé
COVNM -48% -49% -49% 95%
NH3 3% 3% 4%
Pas de progrès le scénario
tendanciel génère une hausse
des émissions
PM2,5 -49% -52% -56% 98%
PM10 -37% -39% -41% Pas d?engagement
En 2020, les réductions des émissions apportées par les mesures du projet d?arrêté PREPA
déjà adoptées permettent d?atteindre les engagements de réduction fixés par le projet de
décret pour l?ensemble des polluants. Ces mesures portent le plus gros potentiel de
réduction comparativement aux mesures nouvelles du projet d?arrêté (cf. paragraphe 1.4).
En 2030, ces seules mesures ne sont cependant pas suffisantes pour atteindre tous les
engagements de réduction de 2030, puisque seul l?engagement NOx serait atteint. Les
objectifs pour le SO2, les COVNM et les PM2,5 seraient presque atteints.
En outre, il n?y aurait pas de progrès pour le NH3 de 2020 à 2030, les émissions de ce
polluant augmentant même.
Hypothèses structurantes du scénario tendanciel
Les données présentées sont issues de l?étude « Aide à la décision pour l?élaboration du
PREPA ». Cette étude reprend le scénario prospectif dit « AME 2012 » de la DGEC. Il
s?agissait alors du scénario prospectif disponible le plus récent.
Ce dernier scénario, établi en 2011/20138, fournit notamment l?évolution des consommations
d?énergie dans tous les secteurs et l?évolution des productions industrielles indispensables à
la détermination des émissions de polluants en 2020 et 2030.
Pour les travaux d?« aide à la décision pour l?élaboration du PREPA », le scénario « AME
2012 » a été modifié pour l?agriculture pour mieux prendre en compte les données du
ministère de l?agriculture en termes d?évolution des cheptels. Le scénario PREPA s?appuie
donc sur les hypothèses suivantes :
8 ENERDATA, ENERGIES DEMAIN, CITEPA, SEURECO, MINES PARIS TECH. Scénarii prospectifs Energie, Climat,
Air. Rapport sur les hypothèses. MEDDE. Janvier 2013. Ces pour la scénarisation des émissions de gaz à effet de
serre encadrés notamment par le règlement 525/2013 ou règlement MMR (mécanisme pour la surveillance et la
déclaration des émissions de gaz à effet de serre)
15
Hypothèses du scénario tendanciel sur l?évolution du PIB
Tableau 8 : évolution du PIB selon le scénario PREPA
2015-2020 2020-2025 2025-2030
Croissance annuelle du PIB 1,6% 1,9% 1,7%
Hypothèses du scénario tendanciel sur l?évolution de la démographie
Tableau 9 : évolution de la démographie selon le scénario PREPA
2020 2030
Millions d?habitants en métropole 65 962 68 532
Hypothèses du scénario tendanciel sur l?évolution du prix des énergies
Les évolutions du prix des énergies en métropole sont les suivantes:
Tableau 10 : évolution du prix des énergies selon le scénario PREPA
Prix des énergies 2010 2015 2020 2030
Pétrole ¤2010/bbl 65 89 98 112
Gaz ¤2010/Mbtu 6 8 9 11
Charbon ¤2010/t 83 87 91 97
Hypothèses du scénario tendanciel sur les évolutions du prix du carbone
Tableau 11 : évolution du prix du carbone dans le scénario PREPA
2015 2020 2030
Prix du carbone ETS9 - ¤2010/t CO2 7 25 33
Prix du carbone hors ETS - ¤2010/t CO2 0 0 0
Il n?y a pas eu de prix du carbone fixé pour le secteur hors ETS dans le cas du scénario
AME2012. Globalement, le scénario AME 2012 sur lequel sont basés les travaux « Aides à la
décision pour le PREPA » s?inscrivait dans une tendance de légère augmentation des
consommations énergétiques des bâtiments.
9 ETS Emission Trading System = système d?échange de quotas d?émissions de gaz à effets de serre
16
Hypothèses du scénario tendanciel pour les mesures relatives au résidentiel
Tableau 12 : mesures concernant le résidentiel, prises en compte dans le scénario PREPA
Mesures et objectifs RÉSIDENTIEL
Évolution du parc et
constructions neuves
Projections issues de l?INSEE : passage de 27 millions en 2010 à 32 millions de
résidences principales en 2030
500 000 constructions neuves annuelles en résidentiel
Réglementations
thermiques dans les
bâtiments neufs
Application de la RT2012 jusqu?en 2030
Rénovations du parc
privé existant
Dynamique projetée en dehors de mesures structurantes : rénovations diffuses,
changements naturels des systèmes de chauffage.
CIDD + ECO-PTZ10 jusqu'en 2015 aux conditions 2013 puis fin des dispositifs
Rénovation du bâti privé
Rénovations
annuelles sur la
période
2010-2015 Post 2015
Total / an 1 110 000 890 000
Bouquet faible 774 000 710 000
Bouquet moyen 160 000 130 000
Bouquet fort 176 000 40 000
Rénovation du parc
social
Rénovation du parc social : ECO-PLS11
Rénovation du bâti social
Rénovations
annuelles sur la
période
2010-2015 2015-2020 Post 2020
TOTAL bouquet
fort / an
66 000 70 000 0
Hypothèses du scénario tendanciel pour les mesures relatives au secteur tertiaire
Tableau 13 : mesures concernant le tertiaire prises en compte dans le scénario PREPA
Mesures et objectifs TERTIAIRE
Évolution du parc et
constructions neuves
Passage de 920 millions de m² en 2010 à 1 120 millions de m² en 2030
Réglementations
thermiques dans les
bâtiments neufs
Application de la RT2012 jusqu?en 2030.
Rénovations du parc Dynamique projetée en dehors de mesures structurantes : rénovations diffuses,
changements naturels des systèmes de chauffage.
Uniquement 8 millions de m² rénovés annuellement au bouquet moyen.
10 CIDD (Crédit d?Impôt Développement Durable) et Eco-PTZ ((éco prêt à taux zéro) : aides financières pour les
propriétaires occupants et locataires qui réalisent des travaux de rénovation énergétique dans leur résidence
principale
11 Eco prêt logement social
17
Hypothèses du scénario tendanciel pour les mesures du transport
Les principales hypothèses prises en compte dans le domaine des transports sont
présentées ci-après :
Tableau 14 : mesures concernant le transport prises en compte dans le PREPA
TRANSPORT
Performance des véhicules
- Règlement européen N° 510/2011 établissant des normes de performance en matière d'émissions pour les
véhicules utilitaires légers neufs.
- Bonus/malus et plan véhicules décarbonés pour véhicules particuliers.
- Véhicules utilitaires légers neufs : Application des normes EURO.
- Taux de pénétration des véhicules hybrides et électriques : supposés à 50 % des ventes en 2030.
Mix énergétique
- Directive ENR12 (10% d'ENR en 2020 dans les transports, objectif de 7 % de biocarburants) et plan ENR13
(incorporation biocarburants de 1ère génération 7% en 2020, et de 2nde génération 1 à 3% en 2020).
Hypothèses du scénario tendanciel pour les mesures agricoles
Pour l?agriculture, les données d?activités ont été développées par le ministère en charge de
l?agriculture. Les projections de cheptels et l?évolution de la fertilisation considérées pour le
PREPA ont été fournies directement par ce ministère14. Les taux d?évolution utilisés pour le
PREPA pour ces paramètres sont identiques à ceux d?autres études récentes réalisées par
le MEEM ou par le ministère en charge de l?agriculture lui-même (base de derniers scénarii
tendanciels).
La plupart des émissions de l?élevage est directement corrélée au cheptel et à sa
productivité, tandis que les émissions calculées pour les cultures viennent principalement de
la fertilisation minérale. L?évolution des activités utilisée est présentée dans les tableaux
suivants :
12 Directive 2009/28/CE (promotion des énergies renouvelables) fixe un objectif de 20 % (23 % pour la France)
d?incorporation d?énergies renouvelables dans la consommation énergétique.
13 Plan d?action national en faveur des énergies renouvelables 2009-2020 ? en application de l?article 4 de la Directive
2009/28/CE
14 Sur la base de données issues du Centre Commun de Recherche ?CCR et de l?UNIFA (Union des industries de la
fertilisation) pour la fertilisation
18
Tableau 15 : Évolutions des populations animales (en nombre de places) (source :
MAAF/CCR)
2010 2015 2020 2025 2030
Vaches laitières 3 712 082 3 641 833 3 691 721 3 691 721 3 691 721
Vaches allaitantes 4 178 610 3 808 602 3 712 085 3 709 186 3 660 894
Autres bovins 11 552 851 10 707 138 10 533 319 10 527 071 10 422 980
Truies 1 105 264 1 056 768 1 006 768 956 768 906 768
Autres porcins 13 075 463 12 660 158 12 676 394 12 661 345 12 611 776
Caprins 1 471 730 1 298 147 1 169 225 1 136 424 1 074 992
Ovins 8 881 165 7 833 677 7 055 698 6 857 759 6 487 047
Chevaux 580 143 580 143 580 143 580 143 580 143
Mules et ânes 48 786 43 032 38 758 37 671 35 635
Poules 76 828 000 70 421 385 70 421 385 70 421 385 70 421 385
Poulets 141 679 000 141 941 140 141 941 140 141 941 140 141 941 140
Autres volailles 70 375 000 70 505 211 70 505 211 70 505 211 70 505 211
Tableau 16 : Evolution du rendement laitier moyen (en kg/vache laitière/an) (source : MAAF/CCR)
2010 2015 2020 2025 2030
Vaches laitières 6 454 7 000 7 400 7 800 8 200
Tableau 17 : Evolution de la fertilisation (source : MAAF/UNIFA)
2010 2015 2020 2025 2030 2035
Azote Total (t N) 2 171 534 2 156 775 2 142 015 2 127 256 2 112 496 2 097 737
Azote Urée (%N) 15,1 15,8 16,2 16,6 17,0 17,4
19
A propos des « mesures déjà adoptées »
Les « mesures déjà adoptées » sont des mesures validées et en cours de mises en oeuvre
dont l?adoption a été trop récente pour être intégrée au scénario tendanciel. Le projet
d?arrêté PREPA réaffirme certaines de ces mesures afin de consolider leur mise en oeuvre.
Mesures existantes
L?étude « aide à la décision » a permis d?estimer l?impact de nombreuses mesures sur les
émissions. Ainsi les mesures existantes du projet d?arrêté qu?il est possible de lier
directement à une mesure testée dans l?étude sont présentées ci-après. Ce sont ces
mesures qui permettent d?atteindre la réduction des émissions présentées dans les tableaux
précédents.
Beaucoup de mesures de l?arrêté PREPA ne sont pas évaluables sans études approfondies
spécifiques mais ces mesures auront un impact (cf. le paragraphe 1.5).
Mesure du projet d?arrêté Mesures testées dans l?étude « aide à la décision » associées
Renforcer les exigences
réglementaires pour réduire les
émissions polluantes issues du
secteur industriel
PROC-IC1ME : Arrêté du 26 août 2013 relatif aux installations de combustion de
puissance > 50 MWth
PROC-IC2ME : Décret du 2 mai 2013 portant transposition des dispositions
générales et du chapitre II de la directive IED pour les procédés énergétiques (VLE
annexe V ou valeurs hautes NEA MTD)
PROC-IC3ME : Décret du 2 mai 2013 portant transposition des dispositions
générales et du chapitre II de la directive IED pour le raffinage de pétrole (valeurs
hautes NEA MTD)
PROC-IC4ME : Arrêté du 26 août 2013 pour les installations de combustion de
puissance 20 à 50 MW et arrêté du 25 juillet 1997 modifié pour celles de 2 à 20 MW
Développer les infrastructures
pour les carburants propres au
titre du cadre national pour les
carburants alternatifs
TR3 ME : Pénétration des véhicules hybrides et électriques
Encourager la conversion des
véhicules les plus polluants et
l?achat de véhicules plus propres
TR1 ME : Normes Euro 5 et V relatives aux véhicules légers et aux véhicules
utilitaires
TR2-ME : Normes Euro 6 et VI relatives aux véhicules légers et aux véhicules
utilitaires
Réduire les pollutions liées aux
engins mobiles non routiers
(EMNR) et la surveillance du
marché des engins mobiles non
routiers
THR1ME : Phases IIIB et IV des règlements pour les EMNR de
l?agriculture/sylviculture et de l?industrie
Inciter à la rénovation thermique
des logements
RT1-ME : Aide au parc privé pour rénovation des systèmes de chauffage
20
2.4 Réductions permises par les mesures nouvelles de l?arrêté PREPA
Ce chapitre concerne le 2e point « les mesures nouvelles en faveur de qualité de l?air du
projet de PREPA ».
Ces mesures ont été sélectionnées en s?appuyant notamment sur l?étude « aide à la
décision pour l?élaboration du PREPA » en fonction :
- de leur capacité à permettre l?atteinte des engagements pris par la France en matière de
réduction des émissions de polluants atmosphériques i.e. à fournir les réductions
complémentaires au tendanciel national pour atteindre cet objectif
- de leur coût, de leur bénéfice sanitaire, de leur acceptabilité, de leur praticité technique
et juridique et de leur impact en termes de réduction des émissions (analyse multicritères
réalisée dans l?étude « aide à la décision pour l?élaboration du PREPA »).
Évaluation ex-ante des réductions d?émissions de polluants permises par
les mesures nouvelles proposées par le projet de PREPA
Tableau 18: émissions de polluants évitées en 2020, 2025 et 2030 par les mesures
additionnelles du projet d?arrêté PREPA
Variation des
émissions en kt
2020 2025 2030
SO2 -10 -7,9 -5,9
NOx -17,2 -27 -36,7
COVNM -6,6 -10,7 -14,8
NH3 -41,5 -68,2 -94,8
PM2,5 -7,4 -11,1 -14,8
PM10 -8,2 -12,3 -16,4
Les engagements étant exprimés en relatif par rapport à 2005, les réductions ci-dessus
exprimées en masse de polluants sont équivalentes aux réductions suivantes exprimées en
relatif par rapport aux émissions de référence en 2005.
Tableau 19 : évolution des émissions de polluants en 2020, 2025 et 2030 apportée par les
mesures additionnelles du projet d?arrêté PREPA par rapport à 2005
Évolution par
rapport à 2005
2020 2025 2030
SO2 -2,1% -1,7% -1,3%
NOx -1,2% -1,9% -2,6%
COVNM -0,6% -0,9% -1,2%
NH3 -6,1% -9,9% -13,8%
PM2,5 -2,9% -4,3% -4,4%
PM10 -2,2% -3,3% -4,4%
21
Les engagements de réduction du projet de décret présentés au tableau 1 sont atteints de la
façon suivante avec les mesures additionnelles :
Tableau 20 : pourcentage d?atteinte des engagements de réduction des émissions de polluants en 2020,
2025 et 2030 apportée par les mesures additionnelles du projet d?arrêté PREPA
Pourcentage
d?atteinte de
l?engagement
de réduction
2020 2025 2030
SO2 3,9% 2,6% 1,6%
NOx 2,4% 3,2% 3,7%
COVNM 1,3% 1,9% 2,4%
NH3 151,4% 117,0% 106,4%
PM2,5 10,7% 10,3% 10,2%
À propos des mesures additionnelles
Les mesures additionnelles de l?arrêté PREPA évaluées dans le cadre de l?étude « Aide à la
décision » sont les suivantes pour les activités hors agriculture :
Mesures du projet d?arrêté Mesures testées dans l?étude « aide à la décision » associées
Faire converger la fiscalité entre
l?essence et le gazole
La mesure TR9MA (augmentation des taxes de carburant) supposait une
augmentation de taxes de 10 % sur le gasoil et l?essence, touchant ainsi
tous les véhicules. Sur les bases des informations communiquées par la
DGEC, les impacts de la mesure du projet d?arrêté consistant à permettre
un rattrapage gasoil / essence ont été ré-estimés, la mesure de l?étude
« Aide à la décision » ne pouvant être utilisée directement
Mettre en oeuvre les zones à
circulation restreinte (ZCR)
La mesure a été évaluée et correspond à TR10-MA : limitation de l'accès
en centres-villes aux véhicules les plus polluants (ZCR)
Contrôle les émissions réelles des
véhicules routiers
La mesure est associée à TR4-MA qui correspond à l?étape Euro 6c avec
prise en compte des émissions en conditions réelles
22
Réduire les pollutions liées aux engins
mobiles non routiers (EMNR) et la
surveillance du marché des engins
mobiles non routiers
La mesure THR2MA (proposition de règlement pour les moteurs à
combustion interne destinés aux EMNR) a été testé sur la base de la
proposition de règlement relatif aux exigences concernant les limites
d?émissions et la réception par type pour les moteurs à combustion
interne destinés aux engins mobiles non routiers du 25/09/2014 pour les
EMNR de l?agriculture
Réduire la teneur en soufre du fioul
domestique
Cette mesure non évaluée dans l?étude « Aide à la décision » a fait l?objet
d?une estimation spécifique connaissant les consommations de fioul
domestique en 2020 et 2030
En agriculture, le projet d?arrêté PREPA identifie 4 secteurs d?action principaux :
Mesures du projet d?arrêté Mesures testées dans l?étude « aide à la décision » associées
Réduire la volatilisation de
l'ammoniac liée aux
épandages de matières
fertilisantes
Cette mesure vise deux sources d?émissions majeures, les épandages de fertilisants
minéraux et les épandages de fertilisants organiques.
Tableau récapitulatif des taux d?application des mesures permettant d?atteindre les
objectifs en maîtrise de réduction du NH3
Gestion des lisiers / fumiers 2010 2030
Injecteurs 5% 13%
Pendillards 8% 22%
Incorporations immédiates (moins de
6h)
13% 45%
Incorporation sous 12h 7% 7%
Incorporation sous 24h 20% 13%
Limiter le brûlage à l'air libre
des résidus agricoles par la
recherche et le
développement de
techniques et de filières
alternatives au brûlage à
l?air libre des résidus
agricoles, en lien avec les
schémas régionaux
biomasse
Un arrêt complet des pratiques de brûlage des résidus agricoles a été testé15. Cette
pratique restant très limitée en France et essentiellement sur des dérogations
préfectorales, cette possibilité de réduction reste très incertaine. L?assiette a été fixée à 50
% en 2020 et 100% en 2030 dans l?évaluation ex ante.
15 Mesure AGRI1-MA de l?étude « Aide à la décision »
23
Évaluer et réduire la présence
des produits
phytopharmaceutiques dans
l'air
Aucune mesure associée n?a été testée dans le cadre de l?étude « Aide à la décision ».
Cette problématique relevant du programme « Ecophyto »
Accompagner le secteur
agricole grâce aux politiques
agricoles
Plusieurs actions16 relatives à cette mesure ont été testées dans l?étude « Aide à la
décision », comme les laveurs d?air, les techniques d?évacuation rapide des déjections,
l?optimisation de l?alimentation porcine, les couvertures de fosses ou encore la brumisation
dans les bâtiments porcins. Les assiettes envisagées dans le cadre de l?étude « Aide à la
décision » ont été conservées dans l?analyse ex-ante à l?exception de la mesure sur
l?évacuation fréquente ? gravitaire qui a été légèrement réduite pour rester compatible avec
la progression du raclage en V.
Tableau récapitulatif des taux d?application pour les actions relative à la mesure
d?accompagnement
2010 2020 2030
Alimentation biphase
des porcins
81% des truies
100% des post-se-
vrés
83% des porcs à
l'engrais
100% des porcins 100% des porcins
Lavage de l'air des
bâtiments d'élevage
5% des bâtiments
soit 9% des porcins
20% des porcins 30% des porcins
Evacuation rapide
des déjections - ra-
clage en V
0,85% des porcins 15% des porcins 30% des porcins
Evacuation rapide
des déjections - éva-
cuation gravitaire
tous les 15 jours
0,85% des lisiers
porcins
50% des lisiers por-
cins
70% des lisiers por-
cins
Couvertures haute
technologie
10% des fosses à li-
sier bovin
17% des fosses à li-
sier porcin
39% des fosses à li-
sier de volailles
15% des fosses à li-
sier bovin
50% des fosses à li-
sier de porcins et de
volailles
20% des fosses à li-
sier bovin
90% des fosses à li-
sier de porcins et de
volailles
Brumisation dans les
bâtiments porcins
0% des bâtiments
porcins
50% des bâtiments
porcins
100% des bâtiments
porcins
Pour atteindre les réductions de NH3 envisagées, il sera nécessaire de modifier assez
fortement certaines pratiques.
Les mesures additionnelles permettent de gagner quelques points de pourcent dans la
réduction des émissions de SO2, NOx, PM2,5 et COVNM :
? Pour le SO2, c?est surtout la mesure réduction des concentrations de soufre du fioul
domestique à 10 ppm qui impacte la réduction observée ;
? Pour les NOx, la mesure Euro 6c avec cycle de mesure en conditions réelles et la
mesure convergence de la fiscalité essence diesel ont l?impact le plus
significatif ;
? Pour les PM2,5 et les PM10, c?est la mesure relative aux équipements de combustion
au bois qui a le plus d?influence suivie du rattrapage de la fiscalité
essence/diesel.
16 Mesures AGRI4-MA, AGRI5-MA, AGRI6-MA, AGRI7-MA, AGRI8-MA, AGRI17-MA de l?étude « Aide à la décision »
24
Pour le NH3, ce sont bien les mesures additionnelles portées par le projet d?arrêté PREPA
qui permettent les réductions des émissions.
Mesures non évaluables
De nombreuses mesures du projet d?arrêté PREPA ne sont pas évaluables sur le plan des
impacts sur les émissions, bien que l?on puisse estimer qu?elles auront un impact réel sur la
réduction des émissions :
? Dans l?industrie, la mesure « Augmenter le contrôle des installations classées
(ICPE) dans les zones les plus polluées » et « Renforcer la TGAP sur les
émissions de polluants atmosphériques ».
? Dans les mesures transport et mobilité, de nombreuses mesures nécessiteraient
des études spécifiques. Les mesures visant à encourager les modes actifs sont
difficilement évaluables sans études approfondies. La réduction des émissions
dans le transport maritime et aérien devraient également faire l?objet
d?évaluations spécifiques.
? De façon générale les mesures de sensibilisation ou d?incitation sont
difficilement évaluables.
? Les mesures portant sur la mobilisation des acteurs locaux sont difficilement
évaluables mais une prise de conscience la plus large possible ne peut être que
bénéfique et la mobilisation des acteurs essentielle pour la définition de
politiques locales d?aménagement ou de gestion des transports permettant de
réduire les émissions de polluants atmosphériques.
25
2.5 Pour mémoire : Mesures étudiées lors des travaux d? « aide à l?élaboration du PREPA » et leur
codification
Mesures Code utilisé
Mesures dans le secteur industriel et production d?énergie
Arrêté du 26 août 2013 relatif aux installations de combustion de puissance > 50 MWth
PROC-IC1ME PM ?
SO2 ou NOx (1)
Décret du 2 mai 2013 portant transposition des dispositions générales et du chapitre II de la
directive IED pour les procédés énergétiques (VLE annexe V ou valeurs hautes NEA MTD)
PROC-IC2ME PM ?
SO2 ou NOx(1)
Décret du 2 mai 2013 portant transposition des dispositions générales et du chapitre II de la
directive IED pour le raffinage de pétrole (valeurs hautes NEA MTD)
PROC-IC3ME SO2 (1)
Arrêté du 26 août 2013 pour les installations de combustion de puissance 20 à 50 MW et
arrêté du 25 juillet 1997 modifié pour celles de 2 à 20 MW
PROC-IC4ME PM ?
SO2 ou NOx (1)
Application de valeurs intermédiaires entre valeurs basses et hautes des NEA MTD pour les
procédés énergétiques et le raffinage de pétrole
PROC-IC5MA PM ?
SO2 ou NOx (2) (3)
Mesures dans les transports
Normes Euro 5 et V relatives aux véhicules légers et aux véhicules utilitaires TR1ME (1)
Normes Euro 6 et VI relatives aux véhicules légers et aux véhicules utilitaires TR2ME (1)
Pénétration des véhicules hybrides et électriques TR3ME (1)
Etape Euro 6c avec cycle Real Driving Conditions TR4MA (2) (3)
Règlement n°168/2013 du 15 janvier 2013 relatif aux véhicules à 2 ou 3 roues TR5 MA (2) (3)
Renouvellement en véhicules à faibles émissions d?une part des véhicules des flottes
publiques
TR6MA (2) (3)
Restriction de circulation en cas de dépassement des seuils d'alerte de qualité de l'air en
zones urbaines
TR7MA (2) (3)
Promotion du développement des transports en commun urbains propres TR8MA (2) (3)
Augmentation des taxes sur les carburants TR9MA (2) (3)
Limitation de l'accès en centres villes aux véhicules les plus polluants (ZCR) TR10MA (2) (3)
Limitation des émissions de l'abrasion des freins TR11MA (2) (3)
Mesures relatives au transport combiné
Développement du transport combiné rail - route TC1MA (2) (3)
Amélioration ou création de voies navigables nouvelles TC2MA (2) (3)
Mesures pour les engins mobiles non routiers de l?industrie et de l?agriculture
Phases IIIB et IV des règlements engins mobiles non routiers de l?agriculture/sylviculture et
de l?industrie
THR1ME (1)
Proposition de règlement pour les moteurs à combustion interne destinés aux EMNR du
25/09/2014
THR2MA (2) (3)
Mesures pour le résidentiel et le tertiaire
Résidentiel - Aides au parc privé : rénovation et systèmes de chauffage RT1ME (1)
Résidentiel - Rénovation parc social RT2ME (1)
Résidentiel et tertiaire- Réglementations thermiques des constructions neuves RT3ME (1)
Tertiaire - Rénovations et changements de système tendanciel RT4ME (1)
Chauffage urbain - fond chaleur changement du mix énergétique RT5ME (1)
Nouvelles exigences Flamme verte / hypothèses basses RT6MA (3)
Nouvelles exigences Flamme verte / hypothèses hautes RT7MA (2)
Résidentiel - Obligation de rénovation thermique lors des ravalements de face et de toiture RT8MA (3)
Résidentiel - Rénovation de tout le parc social à horizon 2030 RT9MA (3)
Résidentiel - Objectif de 500 000 rénovations annuelles lourdes / an RT10MA(2)
Tertiaire - Décret d'obligation de rénovation tertiaire à horizon 2020 et renforcement à
horizon 2030
RT11MA (3)
Tertiaire - Rénovation de l'ensemble du parc public RT12MA (3)
Tertiaire - Objectif de -60% de consommation du tertiaire à horizon 2050 RT13MA(2)
Mesures pour l?agriculture*
Interdiction totale du brûlage des résidus de cultures aux champs AGRI1MA(2) (3)
Remplacement de l'urée par d'autres engrais AGRI2 MA (2) (3)
Augmentation du temps passé au pâturage (+20j) AGRI3MA(3)
26
Alimentation bi-phase en élevages porcins AGRI4 MA(2)
Lavage d?air des bâtiments d?élevages porcins AGRI5 MA(2)
Evacuation fréquente des déjections ?raclage en V AGRI6 MA
Evacuation fréquente des déjections ? Evacuation gravitaire tous les 15j AGRI7MA(2)
Couverture des fosses à lisier haute technologie AGRI8MA(2)
Couverture des fosses à lisier basse technologie AGRI9MA
Epandage des lisiers par pendillards AGRI10MA
Epandage des lisiers par injection AGRI11MA
Incorporation post épandage des lisiers et/ou fumiers immédiate AGRI12MA(2)
Incorporation post épandage des lisiers et/ou fumiers dans les 12h AGRI13MA
Incorporation post épandage des lisiers et/ou fumiers dans les 24h AGRI14MA
Évacuation des fientes de poules pondeuses en cages par tapis avec séchage forcé avant
stockage
AGRI15MA(2)
Raclage des lisiers de bovins au bâtiment AGRI16MA(2)
Brumisation dans les bâtiments porcins AGRI17MA(2)
*en agriculture les mesures sont connues, leur déploiement large n?est pas réalisé, d?où la
classification en mesures additionnelles.
L?ensemble des mesures n?est pas additionnable (Se référer au rapport principal) :
(1) mesures existantes : elles entrent dans le scénario « PREPA avec mesures existantes
(évaluées) ». Ces mesures sont enlevées pour PREPA sans mesures existantes évaluées.
(2) mesures additionnelles prises en compte dans MA haut.
(3) mesures additionnelles prises en compte dans MA bas.
Se référer rapport principal pour l?utilisation des scénarii
27
3 Évaluation ex-ante des impacts sur la
qualité de l?air
À partir de l?évolution des émissions il est possible d?évaluer l?évolution des concentrations
de polluants à l?horizon 2020 et 2030 par rapport à l?année 2010. Cette évolution des
concentrations est analysée à partir d?indicateurs réglementaires issus de la Directive
européenne sur la qualité de l?air 2008/50/CE : concentrations moyennes annuelles pour
lesquelles des valeurs limites sont fixées, et moyennes horaires ou journalières, également
régies par des valeurs limites ou des objectifs de qualité en fonction des polluants. Pour
2020, une évaluation avait également été réalisée dans le cadre de l?étude d?« aide à la
décision pour l'élaboration du PREPA ».
3.1 Méthodologie
Les concentrations dans l?air sont estimées à partir d?un modèle numérique de qualité de l?air
(CHIMERE17) permettant de simuler, à partir des émissions primaires de polluants, les
phénomènes de réactions chimiques des polluants entre eux, leur transformation physique
(passage à l?état solide, agglomération des particules etc.), leur transport par les vents, leur
dépôt au sol ou leur lessivage par la pluie.
Les étapes de la simulation des concentrations sont les suivantes :
- Spatialisation des émissions sur le territoire. Les mesures n?ont pas toutes la même
portée géographique et selon la durée de vie du polluant, l?impact peut être restreint
aux zones d?émissions ou avoir un impact régional, voire national. Les totaux
annuels par secteur d?activité sont estimés par le CITEPA au niveau national pour les
années 2010, 2020 et 2030. Mais le calcul des concentrations requiert de connaître
leur répartition géographique et temporelle. À cette fin, les clefs de distribution
spatio-temporelle de l?Inventaire National Spatialisé (INS), développé par le Ministère
en charge de l?environnement, pour chaque secteur d?activité, sont utilisées comme
indicateur géographique. Les concentrations des départements d?Outre-mer n?ont pu
être modélisées, les données d?émissions fournies par le CITEPA ne concernant que
la Métropole.
- Choix des paramètres et des données d?entrée du modèle. Outre les émissions, les
concentrations estimées dépendent également des conditions météorologiques et
des concentrations de polluants sur les pays européens frontaliers. L?année
météorologique 2010 a été choisie comme référence pour les simulations (i.e. toutes
les simulations sont effectuées avec les conditions météorologiques de 2010), et les
concentrations de polluants sur l?Europe sont estimées pour chaque année (2010,
2020, 2030). Les émissions des pays européens en 2020 et 2030 sont issues des
scénarios de la Directive européenne 2016/2284 révisant la Directive NEC18 et on
suppose donc que chaque pays respecte ses engagements de réduction d?émissions
en cohérence avec cette directive.
- Calcul des concentrations sur la France à une résolution géographique d?environ
7km sur le territoire et à un pas de temps horaire.
17Modèle co-développé par le CNRS et l?INERIS, http://www.lmd.polytechnique.fr/chimere/
18TSAP Report #11, http://www.iiasa.ac.at/web/home/research/researchPrograms/air/policy/TSAP-reports.html
28
- Correction statistique des résultats du modèle pour tenir compte des biais
intrinsèques du modèle (sous-estimations des concentrations de PM10 par exemple
imputables aux incertitudes sur les émissions et les paramétrisations du modèle) à
partir de la différence entre simulations et observations à certaines stations de
mesures pour la période actuelle (2010). Cette correction permet de disposer d?une
représentation cartographique simulée des concentrations plus réalistes. Elle est
donc calée pour l?année de référence 2010, pour laquelle les mesures sont
disponibles, et transposée aux simulations prospectives (2020 et 2030). Cette
correction n?est pas appliquée pour les concentrations PM2,5 sur tout le territoire car
trop peu de données de stations sont disponibles en 2010. En revanche, les valeurs
aux stations, utilisées par exemple pour estimer indicateurs et dépassements, sont
corrigées (l?évolution simulée entre l?année future et l?année de référence est
appliquée aux observations).
29
3.2 Évaluation des concentrations
Ces simulations permettent d?évaluer les évolutions des concentrations de PM10, PM2.5, NO2
et O3 en moyenne annuelle mais également d?estimer l?évolution du nombre de
dépassements des valeurs limites annuelles ainsi que des seuils journaliers et horaires.
Année de référence 2010
a) PM10
Figure 1 : Concentrations moyennes annuelles de PM10 simulées pour l'année de référence 2010
Les concentrations élevées de PM10 se trouvent principalement près des zones fortement
urbanisées. De nombreux dépassements du seuil journalier d?information et de
recommandation (50 µg/m3) ont été constatés sur l?année 2010 avec 4362 dépassements
enregistrés sur les 286 stations du territoire métropolitain, dont la majorité en fond urbain et
en proximité trafic. La valeur limite (>50 µg/m3 en moyenne journalière à ne pas dépasser
plus de 35 fois par an) a été dépassée en 19 stations dont 16 en proximité trafic. Enfin, la
valeur limite annuelle de 40 µg/m3 a été dépassée en 6 stations de l?Île-de-France et de la
région lyonnaise (stations trafic).
30
b) PM2,5
Concentrations PM2,5 en µg.m-3
Figure 2 : Concentrations moyennes annuelles de PM2,5 simulées pour l'année de référence 2010
Les concentrations élevées de PM2,5 se trouvent principalement dans les zones fortement
urbanisées. La valeur cible de 20 µg/m3 en moyenne annuelle, qui devient la valeur limite à
ne pas dépasser à partir de 2020, est dépassée 18 fois sur l?ensemble des 68 stations de
mesure du territoire métropolitain, notamment en Île-de-France, en Rhône-Alpes, dans le
nord, le nord-est et dans la région de Cannes.
31
c) NO2
Figure 3 : Concentrations moyennes annuelles de NO2 simulées pour l'année de référence 2010
Les concentrations maximales se retrouvent dans les grandes agglomérations, le long des
grands axes routiers et dans les zones fortement densifiées. En 2010, sur toute la France, il
aura été constaté 1005 dépassements de la valeur seuil horaire (200 µg/m3 en moyenne
horaire) sur l?ensemble des stations de mesure avec une forte majorité de stations de
mesure en proximité du trafic routier (976 fois). La valeur limite du seuil horaire de
200 µg/m3 à ne pas dépasser plus de 18 fois par an a été dépassé sur 6 stations à Lyon,
Paris et Toulouse. En revanche la valeur limite de 40 µg/m3 en moyenne annuelle est
dépassée en 49 sites sur l?ensemble des 378 stations de mesures du territoire
métropolitain.
32
d) O3
Figure 4 : Concentrations moyennes annuelles d?O3 simulées pour l'année de référence 2010
Les concentrations d?O3 sont plus élevées dans le sud de la France, où l?ensoleillement est
lui aussi plus intense. Le seuil défini pour la protection de l?environnement (AOT40) n?est pas
respecté sur environ 24 % des sites, et celui pour la protection de la santé (120 µg.m -3 en
moyenne sur 8 heures, à ne pas dépasser plus de 25 jour par an), sur environ 26% des
sites. Les régions principalement touchées sont la région méditerranéenne, les Pyrénées, la
région Auvergne Rhône-Alpes, L?Occitanie et l?Alsace.
Il est à noter que la carte ci-dessus montre les concentrations d?ozone en moyenne
annuelle, l?ozone étant un polluant « d?été », il est quasi inexistant en hiver et
particulièrement élevé pendant la période estivale. Il faut également noter que les pics d?O 3
sont généralement observés dans les zones rurales, lorsque les polluants précurseurs d?O3
sont transportés loin des zones de fortes émissions de ses précurseurs. Ce comportement
est lié à la chimie complexe de l?O3 qui est un polluant secondaire issu de la combinaison
chimique des émissions d?oxydes d?azote (NOx=NO2+NO) et de composés organiques
volatils (COV) selon des lois fortement non linéaires. Ainsi les NOx participent à la création
d?ozone, mais également à sa destruction. En fonction du rapport entre concentrations de
NOx et de COV, et également en fonction du rayonnement solaire, l?O3 est détruit ou produit.
En particulier, si le rapport NOx/COV est trop élevé, la destruction d?O3 par les NOx l?emporte
sur la production. C?est ce qu?il se passe en proximité des zones de trafic (phénomène de
titration).
33
Concentrations prospectives : 2020 et 2030
a) PM10
Différence PM10 en µg/m-3
2020 - 2010
Différence PM10 en µg/m-3
2030 - 2010
Figure 5 : Progrès en termes de concentrations moyennes annuelles de PM10 simulées pour 2020 et 2030
La tendance de baisse des émissions se retrouve dans l?évolution des concentrations
moyennes annuelles de PM10 en 2020, et encore plus notablement en 2030. Cette baisse est
particulièrement marquée pour les régions présentant des émissions trafics et résidentielles
importantes, comme l?Île-de-France, la région Auvergne Rhône-Alpes et le Nord de la
France.
b) PM2,5
Différence PM25 en µg/m-3
2020 - 2010
Différence PM25 en µg/m-3
2030 - 2010
Figure 6 : Progrès en termes de concentrations moyennes annuelles de PM2.5 simulées pour 2020 et 2030
Comme pour les PM10, la réduction des concentrations entamée en 2020 est
particulièrement importante en 2030. Elle atteint plus de 40 % de réduction dans les zones
fortement densifiées. Des baisses importantes sont également simulées dans des zones à
prédominance agricole, comme Pays de la Loire.
34
c) NO2
Différence NO2 en µg/m-3
2020 - 2010
Différence NO2 en µg/m-3
2030 - 2010
Figure 7 : Progrès en termes de concentrations moyennes annuelles de NO2 simulées pour 2020 et 2030
Les concentrations en NO2 sont fortement réduites en proximité trafic sur tout le territoire. En
2030, cette réduction dépasse les 50 % sur les axes routiers principaux ainsi que sur les
grandes agglomérations.
d) O3
Différence O3 en µg/m-3
2020 - 2010
Différence O3 en µg/m-3
2030 - 2010
Figure 8 : Progrès en termes de concentrations moyennes annuelles d?O3 simulées pour 2020 et 2030
La baisse des concentrations moyennes annuelles d?O3 est moins marquée que pour les
autres polluants. Les régions sur lesquelles les concentrations d?O3 sont les plus importantes
(principalement le sud de la France en zone rurale) voient effectivement une baisse des
concentrations d?O3 liée à la réduction de NOx. En revanche une hausse de ces
concentrations est observée sur les zones présentant des concentrations d?O3 plus faibles et
qui sont plutôt dans un régime de destruction d?O3. Dans ces zones, la réduction des
émissions d?oxydes d?azote peut donc induire une augmentation des niveaux d?ozone,
puisque le processus de destructiond?O3 par les NOx ne peut plus avoir lieu. C?est ce qui est
observé sur les cartes en région parisienne, dans le Nord de la France, et à proximité directe
du trafic.
Concernant les pics d?ozone, toujours observés dans les zones de forte production d?ozone
35
(sud de la France principalement), ils sont fortement réduits par la réduction des oxydes
d?azote. Cette réduction est plus forte que celle de la moyenne annuelle, comme le montre
les réductions des dépassements d?O3 dans le paragraphe suivant.
3.3 Impact sur les dépassements des valeurs limites
Dépassement des valeurs limites (PM10, PM2,5 et NO2) et des valeurs cibles
(O3) (valeurs de la directive 2008/50/CE)
Figure 9 : dépassements des valeurs limites (PM10, PM2,5 et NO2) et des valeurs cibles (O3). Concernant la
valeur limite annuelle sur les concentrations de PM2,5, c'est la valeur limite de 2020 (20 µg.m-3) qui est
appliquée (même en 2010).
Le graphique ci-dessus représente les dépassements des valeurs limites observés aux
stations de mesure métropolitaine en 2010, et ceux simulés selon la méthode explicitée ci-
dessus pour 2020 et 2030. Dès 2020, les valeurs limites de concentrations pour les
particules (PM10 et PM2,5) ne sont plus dépassées en métropole, alors que le nombre de
stations dépassant les valeurs limites de NO2 et d?O3 est nettement réduit. En 2030, seules 3
stations dépassent encore la valeur limite imposée sur les dépassements annuels de NO 2.
Les valeurs cibles sur les concentrations d?O3 sont encore dépassées, que ce soit sur l?AOT
ou les dépassements journaliers mais nettement réduites par rapport à 2010.
36
2030
2020
20100
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Dépassements
annuels - 40
µg/m3
Dépassements
horaires - 200
µg/m3 + de 18
fois/an
Dépassements
annuels - 40
µg/m3
Dépassements
journaliers - 50
µg/m3 + de 35
fois/an
Dépassements
annuels - 20
µg/m3
Dépassements
AOT Dépassements
journaliers - 120
µg/m3 + de 25
fois/an
NO2
PM10
PM25
O3
3
0
0
0
0
14
3
10
0
0
0
0
32
24
49
6
6
19
18
89
95
Dépassements des seuils journaliers et horaires (seuil de recommandation
et d?information)
2030
2020
2010
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
4500
NO2 - dépassements
du seuil horaire de
200µg/m3
PM10 -
dépassements du
seuil journalier de
50µg/m3
03 - dépassements
du seuil horaire de
180µg/m3
2 208
118
34
963
300
1005
4362
856
Figure 10: Dépassements des seuils horaires (200 µg.m-3 pour le NO2 et 180 µg.m-3 pour l? O3) et journaliers
(50 µg.m-3 pour PM10) correspondant aux seuils d'information et de recommandation
Les seuils journaliers et horaires sont nettement réduits en 2020 et poursuivent cette
réduction en 2030. Cette baisse est particulièrement marquée pour les dépassements des
seuils horaires de NO2 qui sont réduits de plus de 99% en 2030. Les dépassements des
seuils journaliers de PM10 sont réduits de plus de 95% et 86% pour les dépassements des
seuils horaires d?O3.
3.4 Indicateur moyen d?exposition
En plus des dépassements individuels aux stations, l?indicateur moyen d?exposition (IEM) est
calculé pour 2020 et 2030. Cet indicateur correspond à la moyenne annuelle des
concentrations de PM2,5 dans des lieux caractéristiques de la pollution de fond urbaine, soit
une sélection précise de stations de mesure dans les agglomérations.
Les objectifs français sur l?IEM sont des objectifs pluriannuels : la moyenne sur 3 ans ne doit
pas dépasser 14,7 µg.m-3 en 2020 et, selon le récent arrêté du 7 décembre 2016, l?objectif
pour 2030 est de 10 µg.m-3 (moyenne entre 2029 et 2031). Dans cette étude, l?IEM a été
calculé pour chaque année, sans qu?il ne soit possible de moyenner sur 3 ans. En 2020 et
en 2030, l?IEM calculé est de respectivement 13,5 µg.m-3 et 11,1 µg.m-3.
37
Il est important de noter que les simulations effectuées correspondent à l?année
météorologique 2010, et sont donc représentatives de conditions météorologiques
moyennes. Dans des conditions météorologiques particulièrement défavorables, il n?est pas
exclu que les valeurs limites de polluants soient plus fortement dépassées que dans cette
étude.
38
4 Évaluation prospective des impacts
sanitaires et des bénéfices sanitaires
associés
4.1 Méthodologie
Les bénéfices sanitaires d?un scénario sont définis comme les impacts sanitaires évités par
sa mise en oeuvre, du fait de la réduction de l?exposition de la population aux polluants
atmosphériques. Ils correspondent aux différents niveaux de pollution atmosphérique
associés au scénario PREPA ont été quantifiés à l?aide du modèle ARP-FR19 de l?INERIS.
Ils tiennent compte de différents impacts sanitaires (différents indicateurs de morbidité et de
mortalité) associés à l?exposition de la population aux particules PM2.5, à l?ozone (O3) et au
dioxyde d?azote (NO2) en 2020 et 2030, et décrit dans le chapitre précédent. Les particules
sont traitées indépendamment de leur source et de leur composition chimique, en cohérence
avec les recommandations de l?OMS.
Le modèle ARP-FR calcule les effets de ces polluants sur des critères de santé (mortalité,
morbidité) par l?intermédiaire de relations doses-réponses, développées sur la base d?études
épidémiologiques. Les impacts sanitaires sont quantifiés via l?exposition moyenne de la
population : le croisement des concentrations de polluants avec les densités de population à
haute résolution spatiale.
La multiplication des effets sanitaires (e.g. cas de bronchite, année de vie perdue ?) par
leur valeur monétaire unitaire permet ensuite d?attribuer une valeur économique en ¤ aux
effets sanitaires évités par la mesure. Les bénéfices sanitaires sont ensuite calculés comme
différence entre les coûts sanitaires dans l?année de base et l?année cible.
D?autres bénéfices (impacts évités sur les écosystèmes, sur les forêts et les cultures, sur le
bâti, impacts macroéconomiques, etc.) ont été exclus de l?analyse car difficiles à évaluer, de
même pour les co-bénéfices liés à la réduction des émissions de GES.
En réduisant les concentrations de polluants atmosphériques auxquelles la population sera
exposée dans le futur, le projet d?arrêté PREPA contribuera à une réduction des impacts
sanitaires. Ces réductions ont été quantifiées et monétarisées pour les deux années cibles
2020 et 203020 par rapport à l?année de référence 2010. En termes de bénéfices sanitaires,
l?étude ex-ante montre une réduction supérieure à 40% de l?ensemble des impacts sanitaires
en France en 2030 par rapport à 2010 (exprimés en termes monétaires).
19Alpha-Risk Poll France. Travaux menés en collaboration avec le consultant anglais Michael Holland (EMRC) qui conduit
les analyses sur les impacts sanitaires et environnementaux pour la Commission européenne. L?outil est donc cohérent
avec le modèle utilisé pour les évaluations menées dans le cadre de la Directive NEC et du Protocole de Göteborg, mais
adapté aux spécificités françaises. La version d?ARP-FR initialement mise en oeuvre se basait sur la méthodologie
d?évaluation des impacts sanitaires utilisée dans le programme CAFE de l?Europe. En 2014 et 2015 une mise à jour a été
développée et successivement améliorée pour tenir compte de la méthode plus récente validée par l?OMS/Europe sur la
base de l?étude internationale HRAPIE (WHO, 2013a).
20 La mise en oeuvre successive du scénario PREPA aura comme effet également des bénéfices sanitaires dans les
années intermédiaires. Ces bénéfices n?ont pas été évalués dans l?étude.
39
4.2 Résultats
Le projet d?arrêté PREPA permet de diminuer le nombre de morts prématurées liées à une
exposition chronique aux particules fines d?environ 11 200 cas/an entre 2010 et 2030 (soit
une réduction relative de -30%). Ce chiffre est cohérent avec la réduction des morts
prématurées estimée pour la France au niveau européen dans les travaux de modélisation
ayant alimenté la révision de la Directive réduction des émissions (TSAP Report #11 et
l?analyse coût/bénéfice associée21)22. Les efforts à réaliser par chaque pays pour atteindre
une diminution de moitié de la mortalité liée à la pollution atmosphérique voulue par la
Directive européenne ne sont en effet pas identiques pour tous les pays.
D?un point de vue économique, cela signifie que le projet d?arrêté PREPA permet d?éviter des
coûts sanitaires annuels de la pollution de l?air en 2030 par rapport à 2010 à hauteur de 17
milliards ¤ (valeur non actualisée23). En d?autres termes : les coûts sanitaires annuels
engendrés par la pollution de l?air en 2030 sont inférieurs à ceux de 2010 de 17 milliards ¤.
En 2020, par rapport à 2010, les bénéfices sanitaires annuels s?élèvent à 11 milliards ¤.24
Les coûts sanitaires agrègent les coûts associés aux différents impacts sanitaires (coûts
financiers médicaux, coûts d?opportunité), et en comptant pour la mortalité chronique des
années de vie perdues (et non les morts prématurés) et qui sont monétarisés par la valeur
d?une année de vie statistique.
En milliards ¤ (en prix de 2013) 2020 par rapport à 2010 2030 par rapport à 2010
France 11 17
Bénéfices sanitaires (= Impacts sanitaires évités) annuels en 2020 et 2030 par rapport à 2010 (scénario PREPA)
Bénéfice de l'année cible (2020, 2030), par rapport à la situation de référence (2010), exprimé en milliards ¤ en prix de 2013. Il s'agit de
valeurs non actualisées. Les coûts sanitaires agrègent les coûts associés aux différents impacts sanitaires, en comptant pour la mortalité
chronique des années de vie perdues (et non les morts prématurées) et qui sont monétarisées par la valeur d?une année de vie statistique
(VOLY). La valeur unitaire d'un VOLY utilisée est issue des travaux du programme CAFE (Clean Air for Europe) et s'élève à 66 mille euros
(en prix de 2013).
21http://www.iiasa.ac.at/web/home/research/researchPrograms/air/policy/TSAP-reports.html. Sur la base de scénarios
d?émissions plus anciens, la réduction des morts prématurées estimée pour la France s?élève dans le rapport d?évaluation
coût-bénéfice (EMRC, 2014) à environ 12.700.
22Il existe des différences méthodologiques avec le calcul de Santé Publique France (SPF) donnant 48000 morts/an, par
exemple : l?année de base est à 2010 (SPF : autour 2007/2008) ; concerne la modélisation de la partie anthropogénique
des PM2,5 (SPF : modélisation de la totalité des PM2,5 et estimation de la part non-anthropogénique sur la base de
concentrations observées dans les zones peu peuplées) ; et SPF utilise une fonction concentration-réponse spécifique à
la France qui vient d?être publiée (elle ne l?était pas au moment du démarrage du PREPA) et qui est plus élevée que celle
préconisée pour l?Europe et appliquée dans le PREPA.
23Il a été décidé de présenter des bénéfices annuels futurs en valeurs non actualisées afin de rester comparable aux
méthodes de calcul utilisées dans les évaluations par l?IIASA et l?EMRC pour la Commission Européenne.
24Fourchette basse des coûts unitaires pour la mortalité liée à la pollution atmosphérique (calcul basé sur les valeurs
médianes ? et non moyennes ? de VOLY), donc il s?agit d?une estimation à minima pour les bénéfices.
40
5 Conclusions
L?évaluation Ex-ante du projet d?arrêté PREPA fait apparaître, sur la base des hypothèses
retenues à ce stade, les tendances suivantes :
? Les objectifs de réduction des émissions à horizon 2020 sont atteints pour tous les
polluants.
? Les objectifs de réduction à horizon 2030 sont respectés pour tous les polluants, sauf
pour les COVNM (97% de l?objectif de réduction atteint) et le SO2 (90% de l?objectif de
réduction atteint) : des mesures additionnelles seront donc nécessaires d?ici là si la
tendance se confirme.
? Pour les émissions d?ammoniac, le scénario tendanciel et la faiblesse des mesures
existantes génèrent une hausse des émissions. Il est donc indispensable de prévoir les
mesures additionnelles spécifiques prévue par le projet d?arrêté PREPA. L?atteinte des
objectifs de réduction en matière de NH3 dépend uniquement des mesures à adopter
dans le cadre du projet d?arrêté PREPA et à mettre en oeuvre effectivement et
efficacement.
? La réalisation des hypothèses prévues dans le scénario tendanciel et des mesures
existantes contribue significativement à l?atteinte des objectifs de réduction des
émissions pour la plupart des polluants (NOx, SO2, PM2,5, COVNM). Cela suppose
toutefois de s?assurer que les hypothèses retenues dans les scénarii envisagés seront
effectivement réalisées. Une importance toute particulière mérite d?être accordée à la
bonne application des réglementations et des politiques publiques intégrées à ce
scénario prospectif. C?est pourquoi plusieurs mesures du projet d?arrêté PREPA ont
vocation à garantir la mise en oeuvre opérationnelle de mesures existantes. En outre, s?il
apparaît que les émissions réelles observées à terme sont supérieures à celles
envisagées dans le scénario tendanciel, il faudra être en mesure de prendre des
mesures correctives.
? Le PREPA fera l?objet d?une évaluation d?ici 5 ans, tel que prévu dans la LTECV, pour
contrôler que les émissions restent dans une dynamique à la réduction cohérente avec
les réductions sur lesquelles la France est engagée notamment dans le cadre de la
directive 2016/2284 de décembre 2016. De plus il est nécessaire de garder en mémoire
que la connaissance des émissions de certaines sources peut encore s?améliorer et
influencer les inventaires (à la hausse ou à la baisse d?ailleurs). La réalité des futures
consommations d?énergie, des productions industrielles, des mesures mises en place et
leur déploiement à large échelle géographique, de l?impact des mesures mises en place,
sera à considérer également.
En termes d?amélioration de la qualité de l?air, des progrès significatifs peuvent être attendus
pour les PM10, les PM2.5 et le NO2 mais moins marqués pour l?Ozone.
Dès 2020, les valeurs limites de concentrations pour les particules (PM10 et PM2,5) ne
devraient plus être dépassées en métropole, alors que le nombre de stations dépassant les
valeurs limites de NO2 et d?O3 devrait être nettement réduit. En 2030, seules 3 stations
dépassent encore la valeur limite imposée sur les dépassements annuels de NO2. Les
valeurs cibles sur les concentrations d?O3 sont encore dépassées, que ce soit sur l?AOT ou
les dépassements journaliers mais nettement réduites par rapport à 2010.
Les seuils journaliers et horaires (seuils horaires (200 µg.m-3 pour le NO2 et 180 µg.m-3 pour
l?O3) et journaliers (50 µg.m-3 pour PM10)) sont nettement réduits en 2020 et poursuivent cette
41
réduction en 2030. Cette baisse est particulièrement marquée pour les dépassements des
seuils horaires de NO2 qui sont réduits de plus de 99 % en 2030. Les dépassements des
seuils journaliers de PM10 sont réduits de plus de 95 % et 86 % pour les dépassements des
seuils horaires d?O3.
Les objectifs français sur l?IEM sont des objectifs pluriannuels : la moyenne sur 3 ans ne doit
pas dépasser 14,7 µg.m-3 en 2020 et, selon le récent arrêté du 7 décembre 2016, l?objectif
pour 2030 est de 10 µg.m-3 (moyenne entre 2029 et 2031). Dans cette étude, l?IEM a été
calculé pour chaque année, sans qu?il ne soit possible de moyenner sur 3 ans. En 2020 et
en 2030, l?IEM calculé annuellement est de respectivement 13,5 µg.m-3 et 11,1 µg.m-3.
Ces progrès en termes de qualité de l?air conduisent à des bénéfices sanitaires. Le projet
d?arrêté PREPA permettrait de diminuer le nombre de morts prématurées liées à une
exposition chronique aux particules fines d?environ 11 200 cas/an entre 2010 et 2030 (soit
une réduction relative de -30%).
D?un point de vue économique, cela signifie que le projet d?arrêté PREPA permettra d?éviter
des coûts sanitaires annuels de la pollution de l?air en 2030 par rapport à 2010 à hauteur de
17 milliards ¤. En d?autres termes : les coûts sanitaires annuels engendrés par la pollution de
l?air en 2030 sont inférieurs à ceux de 2010 de 17 milliards ¤. En 2020, par rapport à 2010,
les bénéfices sanitaires annuels s?élèvent à 11 milliards ¤.
42
1 Introduction
2 Évaluation ex-ante des émissions
2.1 Contexte
Bilan sur les émissions de polluants atmosphériques et rappel des objectifs sur lesquels la France s?est engagée
Bilan des émissions de polluants atmosphériques par secteur
2.2 Évaluation ex-ante du PREPA sur les émissions de polluants au regard des objectifs de réduction fixés par le projet de décret
Méthodologie
Évaluation ex-ante de l?impact du PREPA sur les réductions d?émissions de polluants
Analyse pour 2020
Analyse pour 2025
Analyse pour 2030
Incertitudes
2.3 Réductions permises par le scénario tendanciel et les mesures déjà adoptées
Évaluation ex-ante de l?impact du PREPA sur les réductions d?émissions de polluants dues au scénario tendanciel et aux mesures déjà adoptées
Hypothèses structurantes du scénario tendanciel
A propos des «mesures déjà adoptées»
2.4 Réductions permises par les mesures nouvelles de l?arrêté PREPA
Évaluation ex-ante des réductions d?émissions de polluants permises par les mesures nouvelles proposées par le projet de PREPA
À propos des mesures additionnelles
2.5 Pour mémoire: Mesures étudiées lors des travaux d?«aide à l?élaboration du PREPA» et leur codification
3 Évaluation ex-ante des impacts sur la qualité de l?air
3.1 Méthodologie
3.2 Évaluation des concentrations
Année de référence 2010
Concentrations prospectives: 2020 et 2030
3.3 Impact sur les dépassements des valeurs limites
Dépassement des valeurs limites (PM10, PM2,5 et NO2) et des valeurs cibles (O3) (valeurs de la directive 2008/50/CE)
Dépassements des seuils journaliers et horaires (seuil de recommandation et d?information)
3.4 Indicateur moyen d?exposition
4 Évaluation prospective des impacts sanitaires et des bénéfices sanitaires associés
4.1 Méthodologie
4.2 Résultats
5 Conclusions