Programmation pluriannuelle de l'énergie pour la Corse : étude d'impact économique et social
Auteur moral
France. Ministère de la transition écologique et solidaire
Auteur secondaire
Résumé
<span style="color: rgb(17, 17, 17); font-family: -apple-system, Roboto, SegoeUI, "Segoe UI", "Helvetica Neue", Helvetica, "Microsoft YaHei", "Meiryo UI", Meiryo, "Arial Unicode MS", sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; font-weight: 400; letter-spacing: normal; orphans: 2; text-align: left; text-indent: 0px; text-transform: none; widows: 2; word-spacing: 0px; -webkit-text-stroke-width: 0px; white-space: normal; background-color: rgb(243, 243, 243); text-decoration-thickness: initial; text-decoration-style: initial; text-decoration-color: initial; display: inline !important; float: none;">Le document est une étude sur la programmation pluriannuelle de l'énergie pour la Corse, analysant l'impact économique et social, l'évaluation environnementale, et les investissements nécessaires. Il présente des scénarios pour la consommation énergétique, le développement des énergies renouvelables, et les objectifs pour 2016-2023, incluant l'efficacité énergétique et l'infrastructure énergétique moderne.</span>
Descripteur Urbamet
énergie renouvelable
;économie d'énergie
;GAZ A EFFET DE SERRE
Descripteur écoplanete
Thème
Ressources - Nuisances
Texte intégral
Programmation pluriannuelle de
l'Energie
pour la Corse
1. Etude d'impact économique et social
2. Evaluation environnementale stratégique
Octobre 2015
Programmation pluriannuelle de l?énergie
pour la Corse 2016-2018 / 2019-2023
Etude d?impact économique et social
2
Table des matières
Préambule _________________________________________________________________ 4
1 Investissements nécessaires _______________________________________________ 7
1.1 Investissements pour les transports __________________________________________ 7
1.2 Investissements pour le bâtiment (Efficacité énergétique et ENR thermiques) _____ 10
1.3 Investissements pour le développement EnR électriques _______________________ 11
1.4 Investissements infrastructures et réseaux ___________________________________ 12
1.5 Bilan des investissements nécessaires _______________________________________ 14
2 Impact sur les finances publiques __________________________________________ 15
2.1 Evolution de la CSPE ____________________________________________________ 15
2.2 Fonds publics ___________________________________________________________ 20
3 Emplois _______________________________________________________________ 23
3.1 Emplois liés aux investissements ______________________________________________ 23
3.1.1 Secteur du bâtiment ______________________________________________________________ 23
3.1.2 Secteur production d?énergie ______________________________________________________ 24
3.2 Emplois nouveaux liés à l?exploitation des équipements ________________________ 25
3.3 Formation ______________________________________________________________ 26
3
Table des figures
Figure 1 : Récapitulatif des objectifs de la Programmation pluriannuelle de l'énergie ______________________ 6
Figure 2: Aspects efficacité énergétique dans les transports (Source AAUC) _____________________________ 7
Figure 3 : Récapitulatif des investissements et gains énergétiques associés pour les transports ______________ 9
Figure 4 : Récapitulatif des investissements pour le bâtiment ________________________________________ 11
Figure 5 : Récapitulatif des investissements pour les EnR électriques __________________________________ 12
Figure 6: Projet de cycle combiné gaz et du gazoduc Cyrénée (Source AAUC) ___________________________ 13
Figure 7 : Récapitulatif des investissements pour les infrastructures et réseaux _________________________ 14
Figure 8 : Récapitulatif des investissements ______________________________________________________ 14
Figure 9 : Coût de production moyen dans l'ensemble des ZNI entre 2002 et 2013 (Source CRE) ____________ 15
Figure 10 : Production électrique en GWh/an issue des moyens thermiques ____________________________ 17
Figure 12 : Evolution du nombre d'emplois et des investissements dans le secteur du bâtiment ____________ 24
4
Préambule
Conformément à l?article n 176 de la loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition
énergétique pour la croissance verte, la programmation pluriannuelle de l?énergie comporte
une étude d?impact économique et social. Cette étude est fondée sur la comparaison des effets
de la mise en oeuvre de la PPE par rapport à un scénario dit « fil de l?eau ». En outre elle doit
comporter un volet consacré aux charges couvertes par la contribution au service public de
l?électricité. L?étude d?impact économique et social est menée en euro constant 2014.
? Scénario « fil de l?eau » :
Le scénario « fil de l?eau » est défini par l?aboutissement des projets déjà engagés à ce jour et
par la poursuite des actions d?efficacité énergétique au rythme actuel se traduisant par une
baisse des consommations énergétiques annuelles estimée à 25GWh/an. La consommation
électrique dans le scénario « fil de l?eau » est celle du scénario MDE référence. La
consommation électrique pour les deux périodes (2016-2018 et 2019-2023) de la PPE, est
celle du scénario MDE renforcée.
? Rappel des objectifs de la programmation pluriannuelle de l?énergie :
Le projet de programmation pluriannuelle de l?énergie pour la Corse vise à sécuriser
l?alimentation énergétique de l?île en mettant notamment en service, à Ajaccio, un cycle
combiné gaz fonctionnant au fioul léger en attendant l?arrivée du gaz naturel et en
construisant une infrastructure d?alimentation en gaz naturel permettant de convertir
l?ensemble des moyens de production thermique de la région au gaz naturel.
Par ailleurs, elle établit les conditions permettant entre 2016 et 2023, par rapport à l?existant
en 2015 :
- d?augmenter de + 200% les gains d?efficacité énergétique par la maitrise de la
demande en énergie et le développement des énergies renouvelables thermiques ;
- de développer massivement (+ 148%) la production d?électricité à partir de sources
d?énergies renouvelables garanties ;
- de poursuivre le développement (+ 38%) de la production d?électricité à partir de
sources d?énergies renouvelables intermittentes ;
- d?inscrire l?infrastructure énergétique de la Corse dans la modernité par le
développement d?une infrastructure de recharge pour les véhicules électriques
adaptée aux contraintes du territoire et le déploiement des compteurs électriques
communicants.
? Hypothèses retenues pour calculer la production ou les gains énergétiques :
- MDE : la PPE ambitionne une réduction de 290 GWh des consommations d?électricité
et d?énergie d?origine fossile dans le bâtiment. Ces gains résultent des actions sur
l?enveloppe et les systèmes, et du développement des énergies renouvelables
5
thermiques. Le tableau ci-dessous traduit la répartition de ces gains entre Efficacité
énergétique et EnR thermiques aux horizons 2018 et 2023.
- Biomasse, biogaz, méthanisation : sur la base de 7 500 heures de fonctionnement à
pleine puissance des installations
- Petite hydro : sur la base de 4 000 heures de fonctionnement à pleine puissance par an
- PV : sur la base de 1 450 heures de fonctionnement pleine puissance par an
- Eolien : en prenant en compte une amélioration des rendements des turbines
permettant d?atteindre en conditions locales 2 000 heures de fonctionnement pleine
puissance par an
- Solaire thermodynamique : sur la base de 2 200 heures de fonctionnement pleine
puissance par an
Filières Détail
2016-2018 2019-2023 2016-2023
Nb
d?opéra
-tions
sur la
période
Gain ou
prod en
GWh
par an
Nb
d?opéra
-tions
sur la
période
Gain ou
prod en
GWh
par an
Nb
d?opéra-
tions sur
la
période
Gain
ou
prod
en
GWh
par an
M
D
E
Efficacité
énergétique
Plate-forme
territoriale de la
rénovation
énergétique
4 à 5
Efficacité
énergétique
Compteurs
intelligents
30 000
200
000
230 000
Efficacité
énergétique
Eclairage public
30 000
points
-15
30 000
points
-15
Efficacité
énergétique
Résidentiel et
tertiaire
-36 -124
-160
EnR thermiques Bois énergie
32
18
50
EnR thermiques
Solaire
thermique
7
13
20
EnR thermiques Aérothermie
25
35
60
Tr
an
sp
o
rt
MDE
Diminution
consommation
et mode
alternatifs à la
voiture
individuelle
-36
-64 -100
Infrastructure
Bornes de
recharge pour
véhicules élect.
250 7 450 13 20
Infrastructure
Bornes de
recharge pour
véhicules hydro.
2 0,5 5 1,5 2
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6
Filières Détail
2016-2018 2019-2023 2016-2023
MW
mis en
service
GWh
produits
par an
MW
mis en
service
GWh
produits
par an
MW
mis en
service
GWh
produits
par an
P
ro
d
u
ct
io
n
d
?é
le
ct
ri
ci
té
EnR
Biomasse
électrique
1,3 9,1 3,3 23,1 4,6 32,2
EnR Biogaz 0,7 5,25 0,7 5,25 1,4 11
EnR Méthanisation 1 7,5 0 0 1 7,5
EnR Petite Hydro 7 28 5 20 13 48
EnR PV 11 15,95 9 13,05 20 29
EnR Eolien 0 0 12 24 12 24
EnR
Solaire
thermodynamique
12 26,4 0 0 12 26,4
EnR
PV+éolien avec
stockage
17 22,1 13 16,9 30 39
Centrale
Station de
Conversion
0 50-100 50-100
Centrale Cycle Combiné Gaz
0 250 250
Infrastructure
Réseau de
transport Gaz
(Cyrénée)
SO SO SO
Infrastructure
Infrastructure
d?amenée du gaz
SO SO SO
Infrastructure
Réseaux
électriques
SO SO SO
Figure 1 : Récapitulatif des objectifs de la Programmation pluriannuelle de l'énergie
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7
1 Investissements nécessaires
1.1 Investissements pour les transports
La programmation pluriannuelle de l?énergie introduit une ambition nouvelle et plus
dynamique pour les transports routiers de personnes qui se décline suivant les orientations
suivantes :
Figure 2: Aspects efficacité énergétique dans les transports (Source AAUC)
Afin de concevoir des plans d?actions, il est nécessaire de prendre en compte un élément
essentiel dans les questions de mobilité : la sociologie. En effet, l?évolution vers des
déplacements plus durables et, en particulier, le changement de mode de transport, nécessite
des changements de comportement.
Une partie des mesures est transversale : leurs bénéfices seront donc répartis sur différents
axes de travail et c?est pour cela qu?il est difficile d?estimer leurs impacts exacts en termes
d?économies d?énergie. Ces actions ont généralement pour objectif de sensibiliser la
population et de modifier l?image qu?elle a des alternatives à un usage exclusif de la voiture
individuelle, via des campagnes de communication et d?information ainsi qu?une stratégie
régionale dédiée aux plans de mobilité (anciennement appelés plans de déplacements) pour un
montant estimé à 1 million d?euros.
? Diminution des consommations unitaires des véhicules
La diminution des consommations unitaires devrait être principalement liée aux évolutions
technologiques et réglementaires nationales. En suivant l?évolution tendancielle de la
consommation moyenne du parc de véhicules particuliers en Corse, on constate un progrès
annuel de 1,15%, ce qui pourrait induire, à véhicule.kilomètre annuel constant, une économie
8
d?énergie annuelle de 100 à 210 GWh1 en 2023 par rapport à 2015 pour un coût quasiment
nul à l?échelle régionale.
? Bornes de recharges
Compte-tenu de l?empreinte carbone de l?électricité produite sur l?île et du difficile équilibre
entre production et demande à maintenir dans cette Zone Non Interconnectée, il est décidé de
lancer une étude préalable dans le but de dimensionner les éléments d?un système permettant
la recharge intelligente des véhicules en énergie renouvelable.
La PPE envisage comme premier déploiement de bornes de recharge « intelligentes », un
objectif de 700 points de charge alimentés en énergie renouvelable à l?horizon 2023, soit 20
GWh annuels à partir de 2023 pour un montant estimé à 28 M¤.
La solution hydrogène à travers des piles à combustible est d?ores et déjà retenue avec
l?implantation de 7 stations de recharge hydrogène d?ici 2023, soit 2 GWh annuels pour un
montant d?investissement de 10 M¤.
? Covoiturage
Le covoiturage est connu pour être une solution très abordable (la création d?infrastructures
étant limitée) avec des effets particulièrement remarquables, et ce, même en milieu rural. La
dynamisation des sites internet existants, la communication pour promouvoir ce mode de
déplacement ainsi que la création d?une vingtaine d?aires de stationnement pour les véhicules
des « covoitureurs » sont envisagées pour un montant total estimé entre 0,3 M¤ et 0,7 M¤. En
complément, une étude devra être lancée suite à l?Enquête Ménage Déplacement régionale
afin de préciser les besoins en infrastructures et les potentielles économies d?énergie liées au
covoiturage et définir un plan d?actions chiffré.
? Eco-conduite et gestion du trafic
Les formations à l?éco-conduite devraient se concentrer en priorité sur les plus gros rouleurs
comme les professionnels du transport routier, tandis que des actions de sensibilisation
peuvent informer la population de manière moins détaillée. Pour la période 2015-2023, un
objectif pourrait être de former 1000 chauffeurs routiers et sensibiliser 1000 personnes pour
un coût de 0,4 M¤, ce qui permettrait d?économiser annuellement près de 4 GWh. La
poursuite du déploiement en Corse de la charte « Objectif CO2, les transporteurs s?engagent »
lancée par le ministère chargé des transports et l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise
de l'Énergie (ADEME) en décembre 2008, participera à cet objectif.
? Transports en commun
Cet investissement porte majoritairement sur l?aménagement de sites propres dans les
agglomérations pour la circulation des transports en commun avec une première estimation de
1
En considérant la diminution des consommations des véhicules des résidents et des touristes
9
140M¤. Il est également prévu le réaménagement ou la création de 8 haltes ferroviaires pour
un investissement de 4,8 M¤.
Ces investissements sont importants au regard des économies d?énergie attendues (estimées à
entre 30 et 70 GWh annuels) mais ils présentent des avantages bien plus larges sociaux
(amélioration de l?attractivité de certains territoires, temps de parcours, accroissement de
l?équité sociale), environnementaux (qualité de l?air, consommation d?énergie) et
économiques (création d?emploi local).
? Modes actifs :
La stratégie pour le développement des modes actifs est principalement constituée
d?investissements en aménagement, mais dont les retombées en termes d?économies
d?énergie et d?amélioration de la qualité de l?air et de vie sont indéniables. Les
investissements portent principalement sur l?aménagement de cheminement piétons continus
(18 M¤ pour 200km), d?infrastructures cyclables urbaines et de stationnement sécurisé de
vélos urbains (200km, 200 parkings pour 3,2 M¤).
? Bilan des économies d?énergies et des investissements associés
Les coûts induits sont très inégaux entre les solutions « low tech » (covoiturage, éco-conduite
et évolution naturelle du parc de véhicules particuliers) et les solutions complexes, qu?elles
soient « high tech » (véhicule électrique alimenté en EnR) ou qu?elles concernent les
aménagements nécessaires au développement des modes actifs (piétons, vélos?) et des
transports en commun.
2016-2018 2019-2023 2016-2023 2023 2023
Détail
Investissemen
ts cumulés en
M¤ sur la
période
Investissemen
ts cumulés en
M¤ sur la
période
Investissemen
ts cumulés en
M¤ sur la
période
Gains
énergétiques
(GWh/an)
Emission de
GES évités
(kilotonne
CO2 eq /an)
Diminution des
consommations
unitaires
- - - [100 ; 210] [32 ; 68]
Bornes de
recharges 13 25 38 22 7
Covoiturage 0,15 0,35 0,5 [50 ; 90] [16 ; 29]
Eco-conduite 0,15 0,25 0,4 4 1
Transport en
commun
35 110 145 [30 ; 70] [9 ; 22]
Modes actifs 7 14 21 [35 ; 85] [11 ; 27]
TOTAL 55,3 149,6 205 [240 ; 448] [76 ; 154]
Figure 3 : Récapitulatif des investissements et gains énergétiques associés pour les transports
L?ensemble de ces actions représente un coût estimatif de l?ordre de 200 M¤ pour des
économies annuelles d?énergie de 240 GWh à 448 GWh.
10
1.2 Investissements pour le bâtiment (Efficacité énergétique et ENR
thermiques)
Le déploiement et l?accélération des actions de MDE dans le secteur du bâtiment constituent
une priorité d?action pour les pouvoirs publics, avec des objectifs nationaux et régionaux
fortement concordants. L?investissement régional annuel dans la rénovation énergétique tel
que défini dans le scénario MDE renforcée de la PPE passe de moins 50 M¤/an en 2015
(environ 5% de l?activité BTP régionale) à près de 300 M¤ (hors actualisation) en 2023. Le
montant cumulé non actualisé des investissements de 2016 à 2023 dépasse 1 milliard
d?euros. Une part significative de cet effort est issue de l?intervention publique, qui soutient
prioritairement la rénovation auprès des ménages les plus en difficulté, via le dispositif
régional de lutte contre la précarité énergétique.
Ainsi, il s?agit d?augmenter progressivement la part des rénovations globales (objectif BBC
réno) par rapport aux rénovations partielles actuelles. Ces rénovations globales passent ainsi
de quelques unités / an en 2016, à près de 400 en 2019, pour atteindre 3000 opérations/an en
2023. De même, dans le secteur tertiaire, la croissance des rénovations passe d?environ
30 000 m²/an en 2016, à près de 130 000 m²/an en 2023. Les économies d?énergie réalisées
sur l?ensemble du parc existant, passent d?environ 25 GWh EF/an en 2016 à 60 GWh EF/an
en 2023 ; le parc existant consomme alors 300 GWh EF/an de moins qu?en 2015, soit une
baisse d?environ 10%.
La rénovation énergétique implique des travaux sur l?enveloppe et des systèmes des
bâtiments, mais également le développement d?énergies renouvelables pour la production de
chaleur (chauffage et eau chaude sanitaire) et de fraicheur, qui viennent se substituer en partie
à une consommation électrique. Le tableau suivant distingue par conséquent les actions
relative à l?efficacité énergétique, principalement traitement de l?enveloppe et des systèmes,
dans les secteurs résidentiel et tertiaire d?une part, et celles relatives au déploiement des
énergies renouvelables thermiques.
Les coûts considérés pour la rénovation du bâtiment correspondent aux ordres de grandeurs
des ratios observés au niveau national et sur le territoire par l?OREGES de Corse. Trois types
de coût de rénovation, incluant les coûts associés aux énergies renouvelables thermiques, sont
considérés dans l?outil de projection :
- rénovation partielle : 5 000 ¤/réno, soit environ 70¤/m²
- rénovation globale BBC : 650 ¤/m²
- rénovation tertiaire : 600 ¤/m²
Le tableau suivant présente les investissements nécessaires pour chacune des mesures à
horizon 2023 :
11
2016-2018 2019-2023 2016-2023 Fil de l'eau 2023
Détail
Investissements
cumulés en M¤
sur la période
Investissements
cumulés en M¤
sur la période
Investissements
cumulés en M¤
sur la période
Investissements
en M¤ sur la
période
Plateformes de la
rénovation
énergétiques
0,7 1,3 2 -
Efficacité énergétique
Résidentiel
45,3 568,2 613,6 189
Efficacité énergétique
Tertiaire
30,2 262,6 292,8 133
Bois énergie 36,4 20,5 56,8 35
Solaire thermique 21,0 39,0 60,0 31
Aérothermie 19,1 26,7 45,8 28
Compteurs
intelligents
5 30 35 5
Eclairage public 15
15
TOTAL 173 948 1121 416
Figure 4 : Récapitulatif des investissements pour le bâtiment
L?ensemble de ces actions représente un coût estimatif de l?ordre de 1121 M¤ pour des
économies annuelles d?énergie de plus de 300 GWh à partir de 2023.
1.3 Investissements pour le développement EnR électriques
La programmation pluriannuelle de l?énergie définit des objectifs à la fois pour les énergies
renouvelables dites stables et pour celles dites intermittentes. Il s?agit ainsi de :
- de développer massivement (+ 148%) la puissance d?électricité à partir de sources
d?énergies renouvelables garanties hors grande hydraulique :
? petite hydraulique : + 12 MW ;
? bois énergie et valorisation énergétique des bio-déchets : + 7 MW
? PV et éolien avec stockage : + 30 MW
? en lançant les études de faisabilité de nouveaux aménagements hydraulique
répondant aux différents enjeux d?usage de la ressource en eau : alimentation en eau
potable, irrigation et production d?électricité ;
- de poursuivre le développement (+ 38%) de la puissance d?électricité à partir de
sources d?énergies renouvelables intermittentes ;
? PV sans stockage : + 20 MW
? Solaire thermodynamique : +12 MW
? Eolien sans stockage : +12 MW
? En développant des modèles économiques afin de faire émerger les solutions
techniques les moins coûteuses permettant un accroissement progressif du seuil de
déconnexion ;
12
Le tableau ci-dessous donne une estimation des investissements nécessaires afin d?atteindre
ces objectif. Les hypothèses retenues sont extraits de la « Synthèse publique de l?étude des
coûts de référence de la production électrique » éditée en 2008 par le ministère de l?écologie,
de l?énergie et du développement.
2016-2018 2019-2023 2016-2023
Fil de l'eau
2023
Détail
Coût en
k¤/MW
Investisse-
ments
cumulés en
M¤ sur la
période
Investisse-
ments
cumulés en
M¤ sur la
période
Investisse-
ments
cumulés en
M¤ sur la
période
Investisse-
ments
cumulés
en M¤ sur
la période
Biomasse électrique 4 000 5,2 13,2 18,4 0,0
Biogaz 1 700 1,2 1,2 2,4 0,0
Méthanisation 1 575 1,6 0,0 1,6 0,0
Petite Hydro 2 000 14,0 10,0 24,0 6,0
PV 2900 31,9 26,1 58,0 23,2
Eolien 1100 0,0 13,2 13,2 0,0
Solaire thermodynamique 3500 42,0 0,0 42,0 42,0
PV et éolien avec stockage 5000 85,0 65,0 150,0 85,0
TOTAL 180 130 310 150
Figure 5 : Récapitulatif des investissements pour les EnR électriques
L?ensemble de ces actions représente un coût estimatif de l?ordre de 310 M¤ pour une
production annuelle d?électricité d?origine renouvelable de 217 GWh.
1.4 Investissements infrastructures et réseaux
Afin de sécuriser l?alimentation électrique de la Corse, la programmation pluriannuelle de
l?énergie fixe comme orientation prioritaire la construction d?un cycle combiné gaz (CCG)
d?une puissance d?environ de 250MW fonctionnant au fioul léger en attendant l?arrivée du
gaz naturel en Corse. Cette orientation répond à un besoin de renouvellement de la centrale du
Vazzio vieillissante, fonctionnant actuellement au fioul lourd et par conséquent à l?origine
d?une pollution atmosphérique à risque pour la santé humaine. Le choix de cette technologie
amène une flexibilité de fonctionnement permettant de répondre à la fois aux besoins de base
et de pointe.
La PPE inscrit la construction d?une infrastructure d?alimentation en gaz naturel de la Corse
permettant de convertir l?ensemble des moyens de production thermique de la région au gaz
naturel (centrale de Lucciana, turbine à combustion et cycle combiné gaz d?Ajaccio).
13
Figure 6: Projet de cycle combiné gaz et du gazoduc Cyrénée (Source AAUC)
Le schéma retenu pour cette infrastructure comprend un terminal flottant de stockage-
regazéification de 40000m3 de GNL ancré au large de Lucciana et de navires méthaniers de
petite capacité qui permettraient de transporter le gaz à partir de terminaux GNL en
Méditerranée ainsi que d?un ouvrage de transport du gaz (Cyrénée) reliant la centrale de
Lucciana et le cycle combiné gaz d?Ajaccio.
Enfin, le renouvellement de la station de conversion est également prévu dans la mesure où il
reste indispensable afin de couvrir les besoins à moyen et long termes et garantir la sûreté
électrique du système au travers des services qu?elle apporte. L?augmentation de sa capacité
lors de son renouvellement offre des opportunités de sécurisation de l?approvisionnement
électrique en période estivale et une meilleure intégration des ENR dans le mix énergétique.
Afin de pouvoir mesurer les efforts inscrits dans la PPE, les investissements du scénario au fil
de l?eau ont également été intégrés dans le tableau ci-dessous. Ils correspondent aux
infrastructures liés aux réseaux électriques et au renouvellement à l?identique de la centrale du
Vazzio et des turbines à combustion de Lucciana (au coût de construction de 2000¤/kW
installé soit 394 M¤ au total).
Le montant de ces investissements est estimé dans le tableau ci-dessous :
14
2016-2018 2019-2023 2016-2023
Fil de l'eau
2023
Détail
Investissements
en M¤ sur la
période
Investissements
en M¤ sur la
période
Investissements
en M¤ par
rapport à 2015
Investisse-
ments en M¤
sur la période
Station de Conversion 50 50
Cycle Combiné Gaz 375 375 394
Réseau de transport Gaz
(Cyrénée)
400 400
Infrastructure d?amenée du
gaz naturel
200 200
Réseaux électriques 165 275 440 440
TOTAL 165 1300 1465 834
Figure 7 : Récapitulatif des investissements pour les infrastructures et réseaux
L?ensemble de ces actions représente un coût estimatif de l?ordre de 1,5 milliards
d?euro.
1.5 Bilan des investissements nécessaires
2016-2018 2019-2023 2016-2023 Fil de l'eau 2023
Détail
Investissements
en M¤ sur la
période
Investissements
en M¤ sur la
période
Investissements
en M¤ par
rapport à 2015
Investissements
en M¤ sur la
période
Transport 55 150 205
Bâtiment
(Efficacité énergétique
et EnR thermiques)
173 948 1121 416
EnR électriques 180 130 310 150
Infrastructures et
réseaux
165 1300 1465 834
Total 573 2528 3101 1400
Figure 8 : Récapitulatif des investissements
La pleine réalisation du scénario MDE renforcée de la programmation pluriannuelle de
l?énergie induit sur la période 2016-2023 des investissements de l?ordre de 3,1 milliards
d?euro.
15
2 Impact sur les finances publiques
2.1 Evolution de la CSPE
Conformément à l?article 176 de la loi n°2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition
énergétique pour la croissance verte, l?étude d?impact économique et social de la
programmation pluriannuelle de l?énergie doit évaluer l?évolution des charges couvertes par la
contribution au service public de l?électricité (CSPE).
Comme rappelé dans la PPE, en raison des contraintes spécifiques aux ZNI, les coûts de
production de l'électricité y sont nettement supérieurs à ceux observés en métropole
continentale. Par conséquent, les tarifs réglementés de vente s'avèrent insuffisants pour
rémunérer la production d'électricité dans ces zones. Pour assurer la péréquation tarifaire
nationale, une compensation des surcoûts est nécessaire. Celle-ci est calculée par la
Commission de régulation de l'énergie (CRE) et est aujourd?hui financée par la contribution
de service public de l'électricité (CSPE). Les coûts de production sont particulièrement élevés
dans les ZNI et atteignent en moyenne 225 ¤/MWh en 2013. Les coûts moyens de production
par zone dépendent fortement des caractéristiques du parc installé.
Figure 9 : Coût de production moyen dans l'ensemble des ZNI entre 2002 et 2013 (Source CRE)
Les charges de service public dans les ZNI, donnant lieu à compensation, comprennent :
- les surcoûts de production des fournisseurs historiques ou les surcoûts liés aux contrats
d?achat d?électricité signés entre un producteur tiers et le fournisseur historique, pour
des installations situées en ZNI ;
- les charges dues à l?application des dispositifs sociaux ;
- les coûts des ouvrages de stockage d'électricité gérés par le gestionnaire du système
électrique ;
- les surcoûts d'achat d'électricité produite par des installations situées dans des pays
tiers, et importée dans les ZNI ;
- les coûts supportés par les fournisseurs d'électricité en raison de la mise en oeuvre
d'actions de maîtrise de la demande portant sur les consommations d'électricité
(MDE).
16
2.1.1 Hypothèses
Afin d?évaluer l?impact de la mise en oeuvre de la PPE sur la CSPE, les hypothèses suivantes
ont été retenues :
? Indicateurs économiques
Les prévisions d?inflation utilisées sont les suivantes :
2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
0,80% 0,60% 0,10% 1,1% 1,4% 1,6% 1,7% 2% 2% 2% 2%
Les prix du fioul, du CO2 et de l'électricité importée sont basés sur la moyenne des prix
forward des 10 dernières cotations sur le mois de mai 2015. A partir de 2019, les prix sont
indéxés sur l'inflation indiquée supra :
2016 2017 2018 2019
Prix électricité base en Italie EUR/MWh 47,64 46,81 46,81 46,81
Fioul lourd EUR/t 320,95 340,92 365,17 376,88
Fioul léger EUR/t 537,82 558,20 573,30 586,10
CO2 EUR/t 7,44 7,54 7,67 7,85
? Coûts de production du MWh
Pour les installations existantes, les coûts sont les charges constatées en 2013 et indexées pour
les années futures avec les prévisions d?inflation.
Pour les nouvelles énergies, les coûts utilisés sont indexés sur les prévisions d?inflation et
basés sur :
- Biomasse et cycle combiné gaz : rémunération en prime fixe de l?investissement et
couverture en part variable des coûts d?exploitation y compris approvisionnement en
combustible,
- Biogaz, méthanisation, éolien et photovoltaïque : tarifs obligation d?achats,
- Solaire thermodynamique, photovoltaïque avec stockage, éolien avec stockage :
moyenne des tarifs constatés sur les derniers appels d?offres de la CRE,
- Petite hydraulique : tarifs proposés dans le rapport sur le potentiel de mini-hydraulique
en Corse réalisé par la Collectivité Territoriale.
? Calcul CSPE
Les surcoûts de production qui font l?objet d?une compensation par la CSPE résultent de la
différence entre les prix d?achat tels que définis ci-dessus pour chaque type d?énergie
renouvelable et la « part production du tarif de vente ».
La comparaison s?effectue à partir de 2013, dernière année de référence disponible.
La part production du tarif de vente utilisé dans cette étude est celui constaté en 2013 et
indexés sur les prévisions d?inflation, soit en 51,5 ¤/MWh en 2013, 53,6¤/MWh en 2018 et
58,8¤/MWh en 2023.
17
? Evolution du mix électrique
- La consommation électrique en 2018 et 2023 est celle du scénario « MDE renforcée ».
La consommation du « fil de l?eau » est celle du scénario « MDE référence ».
- L?énergie importée via les interconnexions reste identique au volume importé en 2014
(669GWh/an).
- La production EnR est calculée à partir de la valeur 2014 + la production des
nouvelles installations prévues dans la PPE pour le scénario PPE. Pour le scénario fil
de l?eau, la production ENR est calculée à partir de la valeur 2014 avec mise en
service des projets en file d?attente.
- La production thermique résulte de la différence entre la consommation et les imports
ainsi que la production EnR.
Production électrique issue des moyens thermiques
(GWh/an)
Prévision 2015 2018 2023
Scénario fil de l?eau 870 864 943
Scénario MDE Renforcé 870 807 775
Figure 10 : Production électrique en GWh/an issue des moyens thermiques
2.1.2 Comparaison de l?évolution des charges entre les deux scénarios
? Evolution des charges de CSPE pour le scénario de la PPE
Les charges de CSPE sont présentées par filière en M¤ par an :
Evolution des charges de CSPE pour le
scénario de la PPE
2013 2018 2023
Biomasse électrique 0 2,0 7,6
Biogaz 0,4 0,7 0,9
Méthanisation 0 0,3 0,3
Petite Hydro 1,4 1,8 2,6
PV 45,1 50,7 58,2
Eolien 1,2 0,6 1,2
Solaire thermodynamique 0 8,0 8,8
PV+éolien avec stockage 0 5,1 12,7
Total ENR hors grande hydraulique 48,1 69,1 92,4
Grande hydraulique 32,4 28,7 24,4
Total ENR 80,5 97,8 116,7
Imports 14,8 -3,5 -3,7
Production thermique 169,7 210,4 262,5
Charges de CSPE liées à la production
d'électricité
265,0 304,7 375,6
18
Ainsi, l?évolution des charges de CSPE pour le scénario MDE renforcé se traduit par une
hausse de 110M¤ de charges annuelles entre 2013 et 2023. Cette hausse inclut un effet
d?environ 100M¤ lié à la mise en service de la nouvelle centrale thermique de Lucciana en
2014 et au futur Cycle Combiné Gaz d?Ajaccio.
? Evolution des charges de CSPE pour le scénario fil de l?eau
Les charges de CSPE sont présentées par filière en M¤ par an :
Evolution des charges de CSPE pour le
scénario fil de l?eau
2013 2018 2023
Biomasse électrique
Biogaz 0,4 0,7 0,7
Méthanisation
Petite Hydro 1,4 1,6 2,0
PV 45,1 50,2 55,0
Eolien 1,2 0,6 0,6
Solaire thermodynamique 0,0 8,0 8,8
PV+éolien avec stockage 0,0 5,1 5,6
Total ENR hors grande hydraulique 48,1 66,1 72,7
Grande hydraulique 32,4 28,7 24,4
Total ENR 80,5 94,8 97,1
Imports 14,8 -3,5 -3,7
Production thermique 169,7 266,6 342,2
Charges de CSPE liées à la production
d'électricité
265,0 357,9 435,6
Il apparait que l?évolution des charges de CSPE pour le scénario fil de l?eau se traduit par une
hausse de 170M¤ de charges annuelles entre 2013 et 2023. Celle-ci s?explique par une
augmentation d?environ 100M¤ du fait de la mise en service de la nouvelle centrale thermique
de Lucciana en 2014, du remplacement à l?identique de la centrale du Vazzio et des turbines à
combustion, d?une part et d?autre part, d?une consommation à la hausse des centrales
thermiques due à une production électrique d?origine renouvelable et des économies d?énergie
moins importantes que dans le scénario MDE renforcé.
19
? Synthèse
Une approche de calcul de la CSPE intégrant les primes fixes, l?inflation et un scénario
d?évolution des prix des combustibles permet d?estimer le montant de CSPE en 2023 pour les
différents scénarios :
? MDE renforcée (PPE) : 265 M¤ en 2013 à 376 M¤ en 2023
? MDE référence (fil de l?eau) : 265 M¤ en 2013 à 436 M¤ en 2023
Ainsi, le scénario PPE induit une baisse de 60 M¤/an de charges annuelles de CSPE en
2023 par rapport au scénario au fil de l?eau. Cela est dû à une baisse de la production
thermique et des coûts associés (-80 M¤/an) et à une augmentation de la production
d?électricité d?origine renouvelable (+20 M¤/an).
2.1.3 Impact détaillé des actions MDE sur la CSPE
Les actions renforcées de MDE sur le bâtiment entraînent une diminution de la production issue
des moyens thermiques. En retenant l?hypothèse qu?environ 70% des consommations évitées d?ici
à 2023 sont des consommations électriques et en considérant les coûts des moyens de production
substituée, il vient que la réalisation des actions de MDE permet d?éviter 26 M¤/an de
charges annuelles supplémentaires de CSPE en 2023.
Conso
élec évitée
GWh/an
Surcoût
production
¤/MWh
Gain de
CSPE
2018 p/r à
2013
M¤
Conso
élec évitée
GWh/an
Surcoût
production
¤/MWh
Gain de
CSPE
2023 par
rapport à
2013
M¤
Efficacité
énergétique
Résidentiel
15,1 101 1,5 80,7 119 9,6
Efficacité
énergétique
Tertiaire
10,1 101 1,0 31,3 119 3,7
Bois énergie 22,4 101 2,3 35 119 4,2
Solaire
thermique
4,9 101 0,5 14 119 1,7
Aérothermie 17,5 101 1,8 42 119 5,0
Eclairage
public
15 101 1,5 15 119 1,8
Total 85 8,6 218 26
20
2.2 Fonds publics
? PO FEDER 2014-2020
Les crédits prévus par le PO FEDER 2014-2020 pour le financement des programmes
d?actions EnR-MDE et transport s?élèvent à 22 M¤ répartis comme suit :
AXE
Objectif
thématique
Objectifs
spécifiques
Priorités
d?investissements
Fiches actions
FEDER
prévu
(M¤)
AXE 4
Accompagner la
transition vers
une société à
faible teneur en
carbone
Accroître la part
des énergies
renouvelables
dans la
consommation
régionale
4 a
Favoriser la production et
la distribution d?énergie
provenant de sources
renouvelables
5
Réduire la
consommation
énergétique dans
les logements
collectifs et
bâtiments
tertiaires publics
4 c
Promotion de l'efficacité
énergétique, de
l'utilisation rationnelle de
l'énergie et de l'utilisation
des énergies renouvelables
dans les infrastructures
publiques, y compris les
bâtiments
publics, et dans le secteur
du logement
11
Augmenter
l?utilisation des
transports
collectifs et des
modes individuels
durables dans les
zones urbaines
d?Ajaccio et de
Bastia
4 e
Favoriser des stratégies de
développement à faibles
émissions de CO2 pour
tous les types de
territoires, en particulier
les zones urbaines, y
compris la promotion
d'une mobilité urbaine
multimodale durable et de
mesures d'adaptation au
changement climatique
destinées à l'atténuer
6
TOTAL 22
21
? CPER 2015-2020
Les crédits prévus au titre du Contrat de Projets Etat-Région 2015-2020 pour le financement
des programmes d?actions EnR-MDE et transport s?élèvent à près de 48 M¤ répartis comme
suit :
AXE Volet
ETAT prévu
(M¤)
CTC prévu
(M¤)
CPER prévu
(M¤)
Transition
écologique et
énergétique
Efficacité énergétique 2,68
9,12 17,02
Energies renouvelables 4,32
Démarches de
territoires « air-climat-
énergie »
0,9
Mobilité
multimodale
Ferroviaire
(Points de croisement,
gestion des circulations,
allongement de la voie
de garage de Mezzana)
15 15,9 30,9
TOTAL 47,92
Le volet transport concerne les infrastructures ferroviaires, principalement aux entrées des
agglomérations ajaccienne et bastiaise. Il vise à favoriser le report modal vers ce mode de
transport en commun en site propre pour entrer et sortir de ces agglomérations, d?où son
impact sur les économies d?énergie et la qualité de l?air.
? PEI
Le montant des opérations financées par les crédits du programme exceptionnel
d?investissements pour la Corse (PEI) prévu dans la troisième convention d?application en ce
qui concerne le « FER » s?élèvent à 25M¤ avec un financement Etat à 70%. Ils doivent
permettre d?accompagner la Collectivité Territoriale de Corse dans la poursuite de ses
objectifs en cofinançant notamment des opérations relatives au développement de
l?intermodalité et au renforcement des dessertes périurbaines : création de pôles multimodaux,
acquisition de matériel roulant complémentaire pour le périurbain, doublement des voies pour
multiplier les zones de croisement sur les réseaux périurbain d?Ajaccio et de Bastia.
Cette troisième convention d?application intègre également une mesure relative à la remise à
niveau des réseaux d'électrification rurale pour un montant d?opérations prévu de 26 M¤ dont
un financement Etat à hauteur de 63%. Ce financement intervient sans préjudice du
financement « droit commun » du FACE profitant à l?ensemble des départements.
22
? Autres crédits
L?ADEME dispose par ailleurs de 1,5M¤ par an en fonds propres au titre du fonds chaleur, en
complément du CPER. Des fonds supra territoriaux pourront être disponibles dans le cadre
des investissements d?avenir.
Les crédits du fonds de financement de la transition énergétique : dans le cadre de l?appel à
projets pour mobiliser 200 « territoires à énergie positive pour la croissance verte » lancé par
le ministère de l?écologie, du développement durable et de l?énergie, deux territoires ont été
déclarés lauréats pour la réalisation d?actions concrètes : la Communauté d?agglomération de
Bastia et la Communauté d?agglomération du pays Ajaccien. Ils bénéficieront chacun de
0,5M¤ de subventions. De même, deux autres territoires ont été retenus comme « en
devenir ». Après un accompagnement par l?ADEME (aide à la décision et ingénierie), ces
territoires pourront également bénéficier du même soutien financier que les deux grandes
agglomérations de Corse. Ainsi, ce sont 2M¤ du fonds de financement de la transition
énergétique qui bénéficieront aux territoires de Corse.
La Collectivité Territoriale de Corse dispose par ailleurs de 2 M¤ par an en fonds propres
affectés à la thématique EnR/MDE, soit un total de 10M¤ sur la période 2015-2020.
? Accord cadre EDF-CTC 2014-2020
Les crédits prévu au titre de l?accord cadre EDF-CTC 2014-2020 pour le financement des
programmes d?actions MDE s?élèvent à près de 17 M¤ répartis comme suit :
Types d?intervention de l?accord cadre 2014-2020 entre la CTC et EDF
Isolation des logements et des bâtiments
Eau chaude sanitaire (solaire et thermodynamique)
Chauffage performant (dont bois, PAC, fuel et gaz)
Electroménagers performant (classe A++ et A+++)
Eclairage public et domestique
Systèmes hydro-économes
Communication, publicité, manifestations?
Financement des opérations MDE (bonification prêts bancaires?)
Divers (lampes basse consommation professionnelles, variateurs électroniques de vitesse, chambres
froides, cuisines professionnelles?)
TOTAL 17 M¤
? Bilan
Au total, on comptabilise 140 M¤ de fonds publics sur la période 2015-2020.
23
3 Emplois
La mise en oeuvre de la programmation pluriannuelle de l?énergie pour la Corse sur la période
2016/2023 permettra non seulement de maintenir des emplois locaux et de renforcer les
structures existantes mais également de créer de nombreux emplois sur le territoire. Le BTP
en est le principal bénéficiaire à travers le chantier de la rénovation énergétique du bâtiment.
Il faut distinguer les besoins ponctuels correspondants à la construction des équipements et
ceux qui sont liés à leurs exploitation.
En première estimation, il a été retenu une approche sectorielle basée sur des ratios nationaux
en termes de nombre d?emplois par M¤ investis. Une approche macroéconomique pourrait
être envisagée dans le cadre d?un prochain exercice intégrant les différentes phases générées
par ces investissements, dont une phase d?accroissement de la demande lorsque se déploient
ces investissements, avec des bénéfices économiques immédiats, une phase durant laquelle les
coûts (efforts financiers) associés à ces investissements se manifestent, ce qui pèse sur la
situation économique, et une dernière phase enfin, à long terme, durant laquelle les bénéfices
structurels de ces investissements sont à l?oeuvre (économies d?énergie, amélioration de la
compétitivité).
3.1 Emplois liés aux investissements
3.1.1 Secteur du bâtiment
L?emploi direct dans la rénovation passe d?environ 600 ETP en 2015 à près de 4 500 en
2023, proche du maximum d?emploi du projet de PREE qui est atteint les années suivantes et
maintenu sur toute la suite du programme, au niveau d?environ 5 000 ETP en emploi direct
(ratio de 15 ETP par million d?euros investis, traduisant le fort contenu en emploi de l?activité
de rénovation ? source Negawatt/Cired 2011).
La mise en oeuvre et la réussite du scénario MDE renforcée de la PPE implique
nécessairement de poursuivre et d?accélérer la montée en compétence de l?ensemble des
professionnels concernés. Les dispositifs existants devront être ainsi renforcés, en termes de
moyens investis comme en termes d?efficacité, avec la mise en oeuvre d?un plan de formation
régional associant étroitement l?ensemble des parties prenantes dont notamment les
représentants du BTP, des artisans, organismes de formation, Pôle emploi, lycées
professionnels, et l?Université de Corse.
24
Figure 11 : Evolution du nombre d'emplois et des investissements dans le secteur du bâtiment
3.1.2 Secteur production d?énergie
Comme détaillé précédemment, les investissements supplémentaires en équipements pour les
infrastructures énergétiques dont les systèmes de production d?énergie renouvelable sont de
l?ordre de 1,25 milliards d?euros sur la période de la PPE. Il est estimé en première approche
que 30% de ces investissements pourront bénéficier, de manière directe, aux entreprises
locales soit un marché de l?ordre de 400 millions d?euros. Sur la base du dossier économique
145 de la fédération nationale du BTP, cela représente une création de :
- 2 520 ETP directs permanents
- 320 ETP directs intérimaires
- 1 040 ETP indirects
Soit un total de 3 880 ETP sur la période.
Un certain nombre de ces emplois seront amenés à perdurer au-delà de 2023 afin d?assurer la
construction des équipements énergétiques nécessaires à l?atteinte de l?objectif régional
d?autonomie énergétique à horizon 2050 inscrit dans le SRCAE.
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
4000
4500
5000
0
200
400
600
800
1 000
1 200
2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023
ETP mobilisés dans l'année n Investissement cumulé
M
ill
io
ns
d'
eu
ro
s c
um
ul
és
Em
pl
oi
sc
ré
és
/
m
ai
nt
en
us
p
ou
r l
'a
nn
ée
n
25
3.2 Emplois nouveaux liés à l?exploitation des équipements
? Biomasse électrique et valorisation énergétique des bio-déchets
Cette filière est principalement structurée et centrée sur la valorisation de la biomasse. Elle
représentera en 2023 un chiffre d?affaires d?environ 8 millions d?euros et environ 40 à 50
emplois dans les installations de production.
Par ailleurs, cette filière devrait entraîner la création de 3 à 5 fois plus d?emplois en amont
pour la fourniture et la collecte de matière première brute soit un total de 120 à 250 emplois
indirects.
Les formations aux métiers de cette filière sont présentes sur le territoire y compris les
formations d?ingénieur (Paolitech, Ensam, Université de Corse). Néanmoins de nouveaux
métiers apparaissent en vue du développement de projets de méthanisation et de valorisation
de biogaz de décharge, et donc les besoins en formation sont à prévoir.
? Éolien
Cette filière concerne peu d?emplois en dehors des phases de construction.
? Photovoltaïque
Cette filière représente en 2023 plus de 30M¤ de chiffre d?affaires annuel. Le potentiel
d?emplois supplémentaires générés par cette activité pour l?exploitation et la maintenance des
installations est estimé entre 30 et 50. Par ailleurs, cette filière générera des emplois de
recherche et de développement et d?ingénieurs pour gérer les enjeux liés à l?intermittence, au
report d?énergie à la pointe et à l?intégration harmonieuse sur le réseau.
En termes de formations, la Corse en propose une large gamme y compris les formations
d?ingénieurs.
? Petite hydraulique
Sur la base de l?existant, cette activité devrait permettre de générer 5 à 10 emplois ainsi que
des compléments d?emplois en zone rurale.
? Véhicules électriques et hydrogènes
Sur la base de 700 bornes de recharge électrique et de 7 bornes de recharge hydrogène sur le
territoire, cette activité pourra représenter entre 15 et 30 emplois y compris pour la
supervision du parc.
? Bilan
Il est estimé en première approche la création de 210 à 380 emplois nouveaux liés à
l?exploitation des équipements en 2023.
26
3.3 Formation
La Corse dispose de nombreux établissements publics de formations initiales répondant aux
nécessités de la PPE.
Ces établissements proposent des formations de tous niveaux :
? LYCÉE FESCH (AJACCIO)
? Bac technologique STL : Biochimie et Génie Biologique
? LYCÉE LAETITIA BONAPARTE (AJACCIO)
? BTS Systèmes Electroniques
? BTS Services Informatiques aux Organisations
? Bac technologique STI2D Système d'Information et Numérique
? Bac technologique STI Génie Electronique
? Bac technologique STG Gestion des Systèmes d'Information
? LYCÉE DE PORTO VECCHIO
? Bac professionnel Technicien du Froid et du Conditionnement d'Air
? LYCÉE GEORGES CLÉMENCEAU (SARTÈNE)
? CAP Maintenance de Bâtiments de Collectivités
? LYCÉE PAUL VINCENSINI (BASTIA)
? BTS Mécanique et Automatismes Industriel
? BTS Informatique et Réseaux pour l'Industrie et les Services Techniques
? BTS Conception et Réalisation des Systèmes Automatiques
? BTS Assistance Technique d'Ingénieur
? Bac technologique STI Génie Mécanique option: Productique mécanique
? Bac technologique STI Génie Electrotechnique
? Bac technologique STI Génie Electronique
? LYCEE PROFESSIONNEL JULES ANTONINI (AJACCIO)
? Bac professionnel Technicien en Installation des Systèmes Energétiques et
Climatiques
? Bac professionnel Maintenance des Equipements Industriels
? Bac professionnel Micro-informatique et Réseaux : Installation Maintenance
? Bac professionnel Electronique Energie Equipements Communicants
? Bac professionnel Systèmes Electroniques Numériques
? Bac professionnel Exploitation des Transports
? Bac professionnel Logistique
? Mention complémentaire niveau IV : Technicien en Energies Renouvelables option
B Energie Thermique
? LYCÉE PROFESSIONNEL FRED SCAMARONI (BASTIA)
? Bac professionnel Maintenance des Equipements Industriels
? Bac professionnel Maintenance de Véhicules Automobiles option: Voitures
particuliers
? Bac professionnel Ouvrage du Bâtiment: Métallerie
? Bac professionnel Electrotechnique Energie Equipements Communicants
27
? Bac professionnel Systèmes Electroniques Numériques
? CAP Constructeur d'ouvrages du bâtiment en aluminium, verre et matériaux de
synthèse
Dans le domaine de l?enseignement supérieur, la Corse dispose d?établissements régionaux
permettant de répondre aux objectifs de la PPE avec par exemple et de manière non
exhaustive :
? UNIVERSITE de Corse (hors IUT et Ecole d?Ingénieur)
? Licence pro électricité et électronique ? spécialité système industriels
? Master Sciences pour l?Environnement ? spécialité systèmes énergétiques et
énergies renouvelables
? Master Gestion de l?Environnement et valorisation des ressources naturelles ?
spécialité sciences de l?eau et environnement
? IUT Di Corsica
? Génie Civil et Construction Durable
? Energies renouvelables
? Eau et environnement
? Ecole d?ingénieurs PAOLITECH avec deux spécialités :
? Gestion des réseaux électriques et énergies renouvelables
? Génie de l?habitat et qualité environnementale
Pour les formations professionnelles, le territoire dispose de nombreuses plateformes de
qualification et de formation permettant, entre autres, l?obtention des qualifications RGE.
Certaines formations ne sont pas dispensées sur le territoire et des systèmes de soutien
existent pour permettre aux professionnels de se rendre sur le continent pour y recevoir les
formations nécessaires.
Par ailleurs, le centre de ressources Terra?noi présente sur son site internet l'ensemble de
l'offre de formation régionale en matière de Qualité Environnementale du Cadre Bâti :
? Energies renouvelables et maîtrise de l'énergie
? Construction durable
? Déchets du BTP
? Fluides frigorigènes
? Réglementation amiante
? Techniques traditionnelles
Enfin, la Chambre Régionale de Métiers et de l?Artisanat de Corse, en collaboration avec
l?Union Professionnelle Artisanale et la Fédération Française du Bâtiment, ainsi que l?AFPA
assurent aux artisans, aux conjoints collaborateurs, et aux salariés, la garantie d?une formation
conforme aux exigences du secteur.
28
La Chambre Régionale de Métiers et de l?Artisanat de Corse propose ainsi :
? des formations pour les créateurs ou repreneurs d?entreprise
? des formations courtes pour entretenir ou perfectionner les compétences
? des formations qualifiantes pour développer les compétences nécessaires à la gestion
et à l?organisation d?une entreprise artisanale
? la reconnaissance des compétences professionnelles par la Validation des Acquis de
l?Expérience (VAE)
? un accompagnement technique pour toute demande individuelle
L?ensemble de ces formations, en particulier, dans le secteur de la rénovation du bâti ancien et
des énergies renouvelables, permet de répondre aux exigences de la RT 2012 ainsi qu?aux
qualifications RGE. De même, il est possible d?accéder en Corse, sous réserve d?un nombre
de stagiaires suffisants, aux modules de formation FEEBAT (Formations aux Economies
d?Energies dans le Bâtiment).
Cette formation se décline en 5 modules :
? Module 1 : Identifier les éléments clés d?une offre globale d?amélioration énergétique
des bâtiments
? Module 2 : Maîtriser les outils pour mettre en oeuvre une offre globale
? Module 3 : Connaître, maîtriser et mettre en oeuvre les groupes de technologies
performantes d?amélioration énergétique des bâtiments
? Module 4 : Porter l'offre globale de rénovation énergétique
? Module 5 : Construire des bâtiments résidentiel basse consommation : RT2012 et
perméabilité à l?air
Il faut enfin souligner la prochaine plateforme EnR qui sera accueillie au sein de la Chambre
de Métiers et de l?Artisanat de Corse-du-Sud avec 40 logements tests. Cette plateforme
permettra également d?accompagner la montée en compétence des professionnelles dans le
secteur des EnR et de la MDE.
Il semble que l?offre de formation disponible en Corse soit structurellement en adéquation
avec les besoins de la PPE, toutefois elle doit être accompagnée d?une promotion de la
formation initiale et continue, et être structurée dans le cadre d?un plan régional de la
formation.
juillet 2015
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
2
Rapport environnemental de la Programmation pluriannuelle de l?Energie pour la Corse 2016-2018 / 2019-2023
Version Juillet 2015
Rédacteur
Caroline Quay-Thevenon - Aurélie Esquevin - Marie Genet - Stéphane
Nougier (et autres experts G2C)
Directrice des Etudes Véronique Coquel
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
3
Préambule
L?évaluation environnementale stratégique de la
Programmation Pluriannuelle de l?Energie (PPE)
en Corse
La Programmation Pluriannuelle de l?Energie de Corse
fait l'objet d'une évaluation environnementale
stratégique (EES) requise par la directive 2001/42/CE
du Parlement européen et du Conseil du 27 juin 2001
relative à l?évaluation des incidences de certains plans et
programmes sur l?environnement.
La PPE des Zones Non Interconnectées, dont fait partie
la Corse en tant que territoire insulaire, n?est pas
explicitement citée dans le tableau des plans et
programmes soumis à EES exposé à l?article R. 122-17.-I
du code de l?environnement.
Pour autant, l?exigence de la soumission des PPE des ZNI
à évaluation environnementale stratégique est double
pour le gouvernement :
- se conformer à la directive européenne 2001/42/CE
dans un contexte de contentieux pour la France ;
- s?assurer de l?accès à l?information et de la
participation du public sur des décisions de politique
énergétique pouvant avoir une incidence sur
l?environnement (Convention d?Aarhus, Charte de
l?environnement).
Un des aspects majeurs de l'EES est l'appréciation des
impacts croisés ou qui se cumulent, sous la double
influence du programme évalué et des autres plans ou
programmes connus couvrant le même territoire. Des
focus spécifiques sur des zones géographiques
particulières (exemple : secteur sensible) seront réalisés,
mais aussi des focus par filière énergétique.
L?EES met aussi en évidence les éventuels effets positifs
sur l?environnement des orientations proposées par la
PPE de la Corse.
Le public est informé et participe à l'élaboration et à
l?évaluation du projet du programme. Ces consultations
sont organisées directement par le maître d?ouvrage de
la PPE de la Corse, à savoir la Collectivité Territoriale
Corse.
Conformément à l?article 5 de la directive 2001/42/CE,
dans son annexe 1 ainsi qu'à l'article R. 122-20 du code
de l'environnement, le rapport environnemental doit
comporter :
? « Un résumé non technique, placé en tête du rapport
environnemental, visant à faciliter la prise de
connaissance par le public des informations contenues
dans celui-ci. Ce résumé doit reprendre, sous une forme
synthétique les éléments essentiels, ainsi que les
conclusions de chacune des parties du rapport.
? Une présentation générale de la PPE de la Corse :
objectifs et contenu, articulation avec d?autres plans ou
programmes.
? La description de l?état initial de l?environnement
sur le territoire concerné :
- Etat initial de l?environnement ;
- Evolution probable si le programme n?est pas mis en
oeuvre (« scénario de référence ») ;
- Les principaux enjeux environnementaux du
territoire avec une attention particulière aux zones
les plus sensibles ;
- Les caractéristiques des zones qui sont susceptibles
d?être touchées par la mise en oeuvre de la PPE de
la Corse.
? Les solutions de substitution raisonnables
permettant de répondre à l?objet de la PPE de la Corse,
chaque hypothèse faisant mention des avantages et
des inconvénients au regard des objectifs de la
programmation et de l?état initial de l?environnement.
? L?exposé des motifs pour lesquels le programme a
été retenu au regard des objectifs de protection de
l?environnement.
? L?exposé :
- des effets notables de la mise en oeuvre de la
PPE de la Corse : s?il y a lieu sur la santé publique,
la diversité biologique, la faune, la flore, les sols, les
eaux, l?air, le bruit, le climat, le patrimoine culturel
architectural et archéologique et les paysages.
Effets notables probables sur l?environnement,
directs ou indirects, temporaires ou permanent, à
court, moyen ou long terme ou en fonction du
cumul de ces effets. Prise en compte des effets
cumulés de la PPE de la Corse avec d?autres plans,
schémas, programmes des autres fonds et
programmes ou documents de planification connus
à détailler ;
- de l?évaluation des incidences Natura 2000
mentionnée à l?article L. 414-4 du code de
l?environnement.
? La présentation des mesures d'évitement, de
réduction et, si nécessaire, de compensation. Le cas
échéant, justification de l?impossibilité de compenser
les effets.
? La présentation des critères, indicateurs de suivi
(seuls les indicateurs propres à l?évaluation
environnementale seront présentés), modalités et
échéances retenues :
- pour vérifier, après l?adoption de la PPE de la Corse,
la correcte appréciation des effets défavorables ;
- identifier, après l?adoption de la PPE de la Corse, à
un stade précoce, les impacts négatifs imprévus et
permettre, si nécessaire, l?intervention de mesures
appropriées.
- Une présentation des méthodes utilisées pour
établir le rapport environnemental et, lorsque
plusieurs méthodes sont disponibles, une explication
des raisons ayant conduit au choix opéré. »
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
4
Le contexte d?élaboration de la Programmation
Pluriannuelle de l?Energie (PPE) en Corse
Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la
croissance verte, actuellement en discussion au Parlement,
fixe les objectifs, trace le cadre et met en place les outils
nécessaires à la construction par toutes les forces vives de la
nation ? citoyens, entreprises, territoires, pouvoirs publics ?
d?un nouveau modèle énergétique français plus diversifié,
plus équilibré, plus sûr et plus participatif. Il vise à engager
le pays tout entier dans la voie d?une croissance verte
créatrice de richesses, d?emplois durables et de progrès.
Elément fondateur de la transition énergétique, la
programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) est
destinée à préciser les objectifs de politique énergétique,
identifier les enjeux et les risques dans ce domaine, et
orienter les travaux des acteurs publics.
Si le territoire continental de la France sera couvert par une
PPE unique, la Corse, en tant que zone non interconnectée
(ZNI) dont l?éloignement géographique empêche ou limite
une connexion au réseau électrique continental, doit faire
l?objet d?une PPE distincte et spécifique à son territoire
(article 61-II du projet de loi relatif à la transition énergétique
pour la croissance verte). Dans les ZNI, le projet de loi
prévoit que le président de la collectivité et le représentant
de l?Etat dans la région élaborent conjointement le projet
de PPE. En Corse, il revient donc au Président du Conseil
Exécutif et au Préfet de Corse d?établir le projet de PPE.
Par courriers du 18 mars 2015, la Ministre de l'Ecologie, du
Développement Durable et de l'Energie a proposé au Préfet
de la région Corse et au Président du Conseil Exécutif de
Corse d'engager les travaux d?élaboration de la
programmation pluriannuelle de l'énergie, et ce avant
même l?adoption définitive par le Parlement du projet de loi
relatif à la transition énergétique pour la croissance verte.
La Ministre réaffirme à cette occasion les engagements du
Gouvernement pour améliorer la sécurité
d'approvisionnement en électricité de l'île et réduire les
impacts environnementaux. Ainsi, comme indiqué dans
les courriers de la Ministre en date du 18 mars 2015, « la
centrale thermique de Lucciana et la future centrale du Vazzio
seront approvisionnées en gaz naturel par l'intermédiaire
d'une barge de gaz naturel liquéfié au large de Lucciana et
d'une canalisation reliant Lucciana à Ajaccio. [?] En
attendant l'arrivée du gaz, le gouvernement soutient un
fonctionnement de la future centrale [d'Ajaccio] au fioul léger,
comme celle de Lucciana récemment mise en service. »
L?article 64 du projet de loi précise que les coûts supportés
par un producteur ou un fournisseur en vue de la réalisation
de projets d?approvisionnement électrique identifiés dans le
décret relatif à la programmation pluriannuelle de l?énergie
et conduisant à un surcoût de production, même si le projet
n?est pas mené à son terme, sont pris en charge au titre de
la Contribution au Service Public de l?Electricité (CSPE),
après évaluation préalable par la Commission de
régularisation de l?énergie.
Par courrier en date du 23 avril 2015 adressé à Madame la
Ministre en charge de l?Energie, le président de la
Commission de Régularisation de l?Energie (CRE) confirme
qu?il prendra en considération le principe d?une prise en
compte dans les charges financées par la CSPE des coûts
d?études des projets cités supra, sous réserve de leur
inscription effective dans la PPE. La confirmation par la CRE
de la prise en charge des « coûts échoués » ouvre ainsi la
voie aux études relatives à l?approvisionnement en gaz
naturel des moyens de production d?électricité thermique
de l?île.
La première PPE couvrira deux périodes successives,
respectivement de trois et cinq ans, soit 2016-2018 et
2019-2023. Conformément à la proposition émise par la
Ministre, la première période portera prioritairement sur le
volet électrique sur lequel un certain nombre d'actions sont
déjà engagées et des résultats concrets peuvent être
obtenus rapidement.
La PPE des zones non interconnectées s'appuie sur le bilan
mentionné à l?article L.141-9 du code de l?énergie, bilan de
l?équilibre entre l?offre et la demande d?électricité établi
par le gestionnaire du réseau de distribution, soit, pour la
Corse, EDF. Elle intègre également les orientations du
Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE) adopté par
l'Assemblée de Corse le 20 décembre 2013, notamment en
ce qui concerne les objectifs de développement des
énergies renouvelables et d?efficacité énergétique. A noter
que contrairement aux autres zones non interconnectées
citées à l?article 61-II du projet de loi, la PPE de la Corse ne
constitue pas le volet énergie du SRCAE.
Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la
croissance verte précise que la PPE doit-être fixée par
décret au plus tard le 31 décembre 2015. Dans ce
calendrier, le projet de PPE, complété de l?avis de l?autorité
environnementale et de l?étude d?impact, sera mis à la
disposition du public pendant une durée minimale d?un
mois sous des formes de nature à permettre sa
participation. Il sera ensuite soumis pour approbation à
l?Assemblée de Corse. La PPE sera ensuite fixée par décret.
Les hypothèses qui sous-tendent les travaux de la PPE sont
issues :
? des données mises à disposition par l?Observatoire
Régional de l?Energie et des Gaz à Effet de Serre de
Corse (OREGES de Corse) ;
? du bilan prévisionnel du gestionnaire de système
électrique en ce qui concerne les déterminants de
l?évolution de la demande en électricité ;
? du SRCAE pour les hypothèses de développement des
énergies renouvelables, les objectifs de
développement à l?horizon 2023 ayant été jugées
ambitieux et réalistes par l?ensemble des acteurs
opérationnels engagés dans la démarche d?élaboration
de la PPE ;
? des objectifs de réalisation en termes d?efficacité
énergétique conformes aux engagements des accords
et des conventions CTC ? ADEME ? UE (CPER-PO
FEDER) et CTC-EDF dont le financement est sécurisé
avec pour ambition l?atteinte des objectifs du SRCAE.
5
Résumé Non Technique 7
Les objectifs de la PPE, son articulation
avec les documents d?urbanisme et
d?environnement, la démarche de son
évaluation environnementale 15
Principaux éléments de la PPE 17
Respect des engagements en matière d?environnement
et articulation de la PPE avec les autres documents
reglementaires 21
La démarche de l?évaluation environnementale de la PPE
27
Etat Initial de l?Environnement 29
Rappel du contexte 30
Analyse des composantes et définition des enjeux 33
Milieu naturel et biodiversité 34
Paysage et patrimoine 44
Agriculture et forêt 48
Ressources naturelles 51
Energie, Climat, Gaz à Effet de Serre 55
Santé humaine, nuisances, risques naturels et technologiques
67
Analyse des enjeux environnementaux 74
Synthèse des enjeux environnementaux et liens avec la PPE 74
Hiérarchisation des enjeux environnementaux 75
Scénario au fil de l?eau 77
Tendances du scénario 77
Effets notables du scénario 78
Analyse des effets notables 83
Effets notables de la PPE sur l?environnement 84
Evaluation des incidences sur les sites Natura 2000 98
Identification et cartographie des sites Natura 2000 présents
sur le territoire régional 100
Sites du reseau natura 2000 susceptibles d?être atteints par les
orientations de la PPE 104
Conclusion 105
Mesures d?évitement, réduction ou
compensation des effets notables de la
PPE sur l?environnement 107
Principes d?évitement, de reduction et de compensation
des effets notables 108
Mesures propres aux effets négatifs de la PPE 109
6
Solutions de substitution raisonnables et
justification du programme retenu 119
Solutions de substitution raisonnables 120
Justification du programme retenu 120
Dispositif de suivi environnemental 125
Définition du dispositif de suivi 126
Liste des indicateurs environnementaux de la PPE 128
PPE ?Evaluation environnementale et Stratégique
7
Résumé Non
Technique
PPE ?Evaluation environnementale et Stratégique
8
1 Les objectifs de la PPE et son
articulation avec les documents
d?urbanisme et d?environnement
La Corse fait l?objet d?une Programmation Pluriannuelle
de l?Energie co-élaborée par le représentant de l?Etat en
région (préfet) et le Président du Conseil Exécutif de
Corse.
L?article 61 du projet de loi sur la transition énergétique
pour une croissance verte apporte des précisions pour les
ZNI et en particulier la Corse :
« II. Dans les collectivités mentionnées au I du présent
article, elle contient, outre les informations mentionnées
au même I, des volets relatifs :
« 1° À la sécurité d'approvisionnement en carburants et à
la baisse de la consommation d'énergie primaire fossile
dans le secteur des transports ;
« 2° À la sécurité d'approvisionnement en électricité. Ce
volet définit les critères de sûreté du système
énergétique, notamment celui mentionné à l'article L.
141-7 du présent code ;
« 3° À l'amélioration de l'efficacité énergétique et à la
baisse de la consommation d'électricité ;
« 4° Au soutien des énergies renouvelables et de
récupération mettant en oeuvre une énergie stable. La
biomasse fait l'objet d'un plan de développement distinct
qui identifie les gisements par type de biomasse
valorisable et les actions nécessaires pour exploiter ceux
pouvant faire l'objet d'une valorisation énergétique, tout
en limitant les conflits d'usage ;
« 5° Au développement équilibré des énergies
renouvelables mettant en oeuvre une énergie fatale à
caractère aléatoire, des réseaux, de l'effacement de
consommation, du stockage et du pilotage de la
demande d'électricité. Ce volet fixe le seuil de
déconnexion mentionné à l'article L. 141-9 du présent
code.
« Les volets mentionnés aux 3°, 4° et 5° du présent II
précisent les enjeux de développement des filières
industrielles sur les territoires, de mobilisation des
ressources énergétiques locales et de création d'emplois.
« Les objectifs quantitatifs des volets mentionnés aux 4°
et 5° sont exprimés par filière. »
Le projet de Programmation Pluriannuelle de l?Energie
pour la Corse vise à sécuriser l?alimentation énergétique
de l?île en mettant notamment en service, à Ajaccio, un
cycle combiné gaz fonctionnant au fioul léger en
attendant l?arrivée du gaz naturel et en construisant une
infrastructure d?alimentation en gaz naturel permettant
de convertir l?ensemble des moyens de production
thermique de la région au gaz naturel.
Par ailleurs, elle établit les conditions permettant entre
2016 et 2023, par rapport à l?existant en 2015 :
- d?augmenter de + 200% les gains d?efficacité
énergétique par la maitrise de la demande en
énergie et le développement des énergies
renouvelables thermiques ;
- de développer massivement (+ 148%) la production
d?électricité à partir de sources d?énergies
renouvelables garanties ;
- de poursuivre le développement (+ 38%) de la
production d?électricité à partir de sources
d?énergies renouvelables intermittentes ;
- d?inscrire l?infrastructure énergétique de la Corse
dans la modernité par le développement d?une
infrastructure de recharge pour les véhicules
électriques adaptée aux contraintes du territoire et
le déploiement des compteurs électriques
communicants.
Dans les orientations qu?il propose, le projet de PPE est
compatible avec les documents d?urbanisme et
d?environnement qui lui sont supérieurs ou
concomitants. Il prend en compte le PADDUC, le SRCAE,
le SDAGE, le SRIT, la TVB de Corse, les lois sur l?air (PPA
de Bastia), la charte du PNR, le PRS?
Ce projet de PPE fait l?objet d?une Evaluation
Environnementale et Stratégique qui est présentée dans
ce document.
Cette EES doit répondre à trois objectifs :
- Aider à l?élaboration d?un programme en prenant en
compte l'ensemble des champs de l?environnement
et en identifiant ses effets sur l?environnement ;
- Contribuer à la bonne information du public et
faciliter sa participation au processus décisionnel de
l'élaboration de la PPE de la Corse ;
- Eclairer l?autorité qui arrête la programmation sur
la décision à prendre.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
9
2 L?Etat Initial de l?Environnement et
hiérarchisation des enjeux
environnementaux
Sur la base de l?Etat Initial de l?Environnement qui a
permis de :
? Dresser un portrait du territoire selon ses composantes
environnementales : milieu naturel et biodiversité ;
paysage et patrimoine ; agriculture et forêt ; ressources
naturelles (eau, sol et sous-sol) ; énergie, climat et air ;
santé humaine, nuisances, risques naturels et
technologiques ;
? Et d?en déduire les atouts et faiblesses de la situation
actuelle pour chacune d?entre elles ainsi que les
tendances d?évolution (opportunités et menaces) ;
ont été identifiés 11 enjeux en lien avec chaque
composante qui ont été hiérarchisés en croisant le
niveau d?enjeu supraterritorial, l?importance des
pressions/menaces ou de l?opportunité sur le territoire,
de l?échelle à laquelle s?applique l?enjeu (Corse ou local)
et de la marge de manoeuvre de la PPE.
Les quatre enjeux principaux sur lesquels la PPE aura
un potentiel d?action sont : la réduction des
consommations d?énergies primaires d?origine fossiles
dans la perspective de l?autonomie énergétique à 2050 ;
le développement des énergies renouvelables en
garantissant la préservation des milieux ; l?atténuation du
changement climatique par la réduction des émissions
de GES ; l?amélioration de la qualité de l?air.
3 Du scénario « au fil de l?eau » au
scénario retenu, analyse des effets
notables
? DU SCENARIO AU FIL DE L?EAU AU
SCENARIO RETENU
Au-delà des objectifs énergétiques et dès les premières
réflexions sur cette programmation, la Collectivité
Territoriale de Corse et l?Etat ont fait le choix d?intégrer
en amont les problématiques environnementales
propres à la Corse. Cette méthode a permis
d?accompagner l?élaboration de la PPE, en comparant sa
pertinence environnementale avec les enjeux du
territoire, dans une démarche itérative.
Le scénario « au fil de l?eau » a été réalisé en
développant les tendances actuelles préalablement
identifiées sur le territoire corse en abordant les thèmes
prioritaires sur lesquels la PPE doit agir
(approvisionnement énergétique, efficacité énergétique,
énergies renouvelables, ouvrages énergétiques et
réseaux).
Après analyse des tendances du scénario « au fil de
l?eau », il en ressort que les incidences sont négatives ou
à risque pour les composantes environnementales si rien
n?est engagé d?un point de vue énergétique en Corse.
Face à ce constat, le choix du scénario s?est basé sur le
bilan du système énergétique corse et les enjeux
environnementaux du territoire en s?appuyant sur :
? les travaux de l?Observatoire Régional de l?Energie et
Gaz à Effet de Serre de la Corse (OREGES de Corse)
pour l?analyse du système énergétique actuel
? et en particulier le bilan en consommation finale
déclinée selon chaque source énergétique (pétrole,
fioul, GPL, EnR électriques et thermiques) et chaque
moyen de production.
En parallèle a été élaboré, à partir des objectifs du
SRCAE et du bilan prévisionnel de l?équilibre offre-
demande du gestionnaire du système électrique, une
prévision d?évolution des consommations d?électricité.
Deux scénarios ont été étudiés :
- le scénario MDE référence permet d?assurer la
sécurité d?approvisionnement électrique de l?île en
s?appuyant sur le bilan prévisionnel du gestionnaire
du système électrique. Il s?inscrit, en ce qui concerne
l?efficacité énergétique des bâtiments, dans la
continuité des actions menées aujourd?hui et vise un
objectif de développement des EnR électriques
ambitieux conforme au SRCAE ;
- le scénario MDE renforcé, plus ambitieux en matière
d?efficacité énergétique et de développement des
énergies renouvelables thermiques, est plus
performant au niveau environnemental mais
dépendant de facteurs exogènes.
Les hypothèses retenues pour définir les besoins en
moyens de production d?électricité sont celles du
scénario MDE référence afin de sécuriser
l?approvisionnement électrique de la Corse à long terme.
En revanche, les actions retenues pour le
développement de l?efficacité énergétique et des
énergies renouvelables thermiques visent l?atteinte des
objectifs du scénario MDE renforcé.
Dès lors, des orientations précises ont été construites
selon 4 grandes thématiques de façon à atteindre cet
objectif essentiel de réduction de la consommation
d?énergie. Ces actions concrètes prévues dans la PPE
sont présentées dans le tableau ci-dessous ainsi que
leurs incidences respectives sur les différentes
composantes environnementales.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
10
Tableau de synthèse des incidences des orientations de la PPE sur les composantes environnementales
AVANT MESURES CORRECTRICES.
Source : G2C Territoires
Orientations et Prescriptions
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En carburants
O1
Etudier de manière détaillée les améliorations possibles en termes de capacité de stockage (nature, volume et localisation) pour une mise en oeuvre le
cas échéant lors de la seconde période de la PPE.
O2 Limiter l?utilisation des produits pétroliers notamment à destination de la production d?électricité en diversifiant les produits utilisés
En électricité
O3 Renouveler et renforcer les interconnexions avec l?Italie (station de conversion SACOI)
O4 Mettre en service à Ajaccio un cycle combiné gaz fonctionnant au fioul léger en attendant l?arrivée du gaz naturel
O5 Accroître le recours à des énergies autres que l?électricité pour couvrir les besoins en chauffage
En gaz naturel
O6 Construire une infrastructure d?alimentation en gaz naturel
O7 Adapter la centrale de Lucciana pour un fonctionnement au gaz naturel
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Bâtiment
O8 Déployer 4 à 5 plateformes de rénovation de l?habitat d?ici 2018
O9 Concevoir des outils techniques et financiers à l?échelle régionale pour accompagner la montée en compétences des acteurs du bâtiment
O10 Augmenter la part des rénovations globales et poursuivre les rénovations partielles
O11 Renforcer et massifier les objectifs de rénovation de l?éclairage public
O12 Mettre en oeuvre un dispositif opérationnel de lutte contre la précarité énergétique
Transports
O13 Renforcer le réseau de transports en commun et l?offre ferroviaire
O14 Favoriser un aménagement de l?espace public propice à la pratique des modes actifs
O15 Diminuer les consommations unitaires des véhicules
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EnR thermiques
O16 Poursuivre les projets de création de réseaux de chaleur
O17 Soutenir fortement la filière bois-énergie
O18 Favoriser le développement du solaire thermique et l?aérothermie
EnR électriques
O19 Développer les EnR garanties (+148% hors grande hydraulique)
O20 Développer les EnR intermittentes (+38% de PV sans stockage, solaire thermodynamique et éolien sans stockage)
Opérationnel
O21 Déployer les moyens de stockage pour l?énergie électrique produite par les EnR intermittentes et aléatoires
O22
Prendre en compte les synergies/incompatibilités entre filières et l?adéquation entre les potentiels mobilisables et les cibles dans les plans
d?aménagement du territoire
Financement O23 Maximiser les retombées locales à travers la structuration et la pérennisation de filières locales
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Maintenance et
renforcement
de l?existant
O24 Lever les contraintes qui pourraient apparaître sur le réseau de transport électrique à l?horizon 2023
O25 Maintenir les opérations d?investissements et de maintenance par les gestionnaires sur les réseaux de distribution
O26 Poursuivre les travaux de renforcement du réseau basse tension par les SIER afin d?améliorer la qualité de fourniture en zone rurale
Modernisation
O27
Développer des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques adaptée aux contraintes du territoire en visant en 2023 un parc de 700
bornes de recharge alimentées à partir d?électricité d?origine renouvelable
O28
Acquérir des « véhicules propres » ne nécessitant pas de dispositif de recharge hormis les dispositifs alimentés à partir d?énergie renouvelable, au sein
de l?Etat, ses établissements publics, les collectivités territoriales et leurs groupements au 1er janvier 2016
O29 Mettre en place des compteurs électriques communicants
D
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E
C
T
IN
D
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E
C
T
Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
11
Ce tableau met en évidence les effets positifs des
orientations de la PPE sur la composante énergie,
climat et air.
Les choix effectués pour l?élaboration de la PPE visent à
l?amélioration du système énergétique corse et à la
réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre et des
polluants atmosphériques ayant un impact négatif à la
fois sur le climat et la santé humaine (qualité de l?air).
Les solutions proposées pour chacune des filières
énergétiques ont été réfléchies dans ce sens en adaptant
les productions énergétiques à la demande mais aussi au
contexte climatique en respectant au mieux les enjeux
environnementaux du territoire.
A l?horizon 2023, il est visé, grâce à la mise en oeuvre des
actions et projets de la PPE, une réduction de
1 920 000kg téq.CO2 en 2014 à 1 680 000 kg téq.CO2
après passage au fioul léger soit -12,5% de rejet de Gaz à
Effet de Serre puis à 1 550 000 kg téq.CO2 après passage
au gaz naturel pour l?alimentation des centrales
thermiques soit -19,3% de rejet de Gaz à Effet de Serre
par rapport à 2014.
Pour les orientations présentant des risques ou des
effets négatifs sur les autres composantes
environnementales, des mesures correctrices
d?évitement, de réduction ou de compensation de ces
incidences seront mises en place.
Ces mesures peuvent porter par exemple sur l?évitement
des habitats et espèces pour l?implantation d?ouvrages,
sur leur intégration paysagère et architecturale, sur la
consommation minimale d?espaces agricoles et
forestiers, sur le renouvellement de la ressource
forestière, sur une organisation et un déroulement des
travaux respectueux de l?environnement ou encore sur la
réduction des risques (technologiques et santé humaine,
etc.
Suite à l?application de ces mesures, l?ensemble des
orientations de la PPE auront soit aucune incidence
sur les composantes environnementales, soit une
incidence positive ou positive à conforter (tableau ci-
après).
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
12
Tableau de synthèse des incidences des orientations de
la PPE sur les composantes environnementales
APRES MESURES CORRECTRICES.
Source : G2C Territoires
Orientations et Prescriptions
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il
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En carburants
O1
O2
En électricité
O3
O4
O5
En gaz naturel
O6
O7
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Bâtiment
O8
O9
O10
O11
O12
Transports
O13
O14
O15
D
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EnR thermiques
O16
O17
O18
Objectifs de
production
O19
O20
Opérationnel
O21
O22
Financement O23
M
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Maintenance et
renforcement de
l?existant
O24
O25
O26
Modernisation
O27
O28
O29
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C
T
IN
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C
T
Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
13
Source : G2C Territoires
? ANALYSE DES EFFETS NOTABLES ET
INCIDENCES SUR LES SITES NATURA
2000
L?analyse des effets notables du projet de PPE sur
l?environnement a permis d?avoir un regard global sur
les effets des orientations de la PPE sur les composantes
environnementales. Le bilan est relativement positif ;
certaines orientations nécessiteront la mise en place
de mesures correctrices pour éviter, réduire ou
compenser leurs effets négatifs au regard des enjeux
environnementaux (voir tableau de synthèse ci-après
avant et après mesures correctives).
Concernant les incidences du projet sur les sites Natura
2000, à ce stade des études, on peut conclure que la PPE
de la Corse ne portera pas atteinte à l?état de
conservation des espèces et habitats d?intérêt
communautaire qui ont justifié la désignation des sites
Natura 2000, sous réserve de la déclinaison des
mesures prescrites dans les études spécifiques et de
leur bonne application au niveau des projets
d?exécution.
Il n?y a donc pas lieu :
- d?exposer des mesures pour éviter ou réduire les
effets significatifs dommageables ;
- d?expliquer les raisons de l?absence de solutions
alternatives de moindre incidence ;
- de prouver que le projet est d?intérêt général, et ce
pour des raisons impératives.
Les 2 tableaux ci-après récapitulent, via un code couleur,
les incidences de chaque orientation/prescription de la
PPE sur les composantes environnementales avant et
après la mise en place de mesures correctrices.
4 Dispositif de suivi environnemental
La démarche d?évaluation environnementale nécessite
de s?appuyer, dès la phase de diagnostic, sur des
indicateurs pertinents qui permettent de suivre dans le
temps l?évolution des enjeux environnementaux, sociaux
et économiques sur le territoire et d?apprécier
l?application de la PPE.
Le suivi environnemental de la PPE repose sur 9
indicateurs permettant le suivi de la consommation
d?énergie, le suivi du développement des énergies
renouvelables, l?évaluation et le suivi de l?évolution des
émissions de Gaz à Effet de Serre, l?évaluation et suivi de
la qualité de l?air pour la santé humaine, la préservation
des milieux naturels et de la biodiversité, la préservation
de la qualité du paysage, de l?agriculture et des espaces
agricoles, l?évaluation de la diminution des Gaz à Effet
de Serre dans les transports et l?évaluation de l?efficacité
énergétique.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
14
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
15
Les objectifs de la PPE,
son articulation avec les
documents
d?urbanisme et
d?environnement, la
démarche de son
évaluation
environnementale
Principaux éléments de la PPE 17
Respect des engagements en matière d?environnement
et articulation de la PPE avec les autres documents
reglementaires 21
La démarche de l?évaluation environnementale de la PPE
27
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
16
RAPPEL DE LA LOI :
Les engagements de la France
L?article 61 du projet de loi relatif à la transition
énergétique pour la croissance verte précise que « L?État,
les collectivités territoriales et les entreprises prennent en
compte les spécificités des zones non interconnectées au
réseau métropolitain continental, notamment l?importance
des économies d?énergie et du développement des énergies
renouvelables, afin de contribuer à l?approvisionnement en
électricité de toutes les populations, à sa sécurité, à la
compétitivité des entreprises, au pouvoir d?achat des
consommateurs et à l?atteinte des objectifs énergétiques de
la France ».
L?article 1
er
du projet de loi relatif à la transition
énergétique pour la croissance verte fixe les objectifs
suivants au processus de transition énergétique :
? réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 %
entre 1990 et 2030, conformément aux engagements
pris dans le cadre de l?Union européenne, et diviser
par quatre les émissions de gaz à effet de serre entre
1990 et 2050 ;
? porter le rythme annuel de baisse de l?intensité
énergétique finale à 2,5 % d?ici à 2030, en poursuivant
un objectif de réduction de la consommation
énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à
l?année de référence 2012 ;
? réduire la consommation énergétique totale des
énergies fossiles de 30 % en 2030 par rapport à
l?année de référence 2012 en modulant cet objectif
par énergie fossile en fonction du facteur d?émissions
de gaz à effet de serre de chacune ;
? porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la
consommation finale brute d?énergie en 2020 et à 32
% de cette consommation en 2030 ; à cette date, cet
objectif est décliné en 40 % de la production
d?électricité, 38 % de la consommation finale de
chaleur, 15 % de la consommation finale de
carburants et 10 % de la consommation de gaz ;
? réduire la part du nucléaire dans la production
d?électricité ;
? contribuer à l?atteinte des objectifs de réduction de la
pollution atmosphérique du plan national de
réduction des émissions de polluants
atmosphériques;
? disposer d?un parc immobilier dont l?ensemble des
bâtiments sont rénovés en fonction des normes
?bâtiment basse consommation? ou assimilées, à
l?horizon 2050, en menant une politique de
rénovation thermique des logements dont au moins
la moitié est occupée par des ménages aux revenus
modestes ;
? multiplier par cinq la quantité de chaleur et de froid
renouvelables et de récupération livrée par les
réseaux de chaleur et de froid à l?horizon 2030.
En ce qui concerne la Corse, l?objectif final poursuivi au
travers de la Programmation Pluriannuelle de l?Energie
s?inscrit dans le cadre de l?objectif régional
d?autonomie énergétique fixé dans le SRCAE.
Sur la période 2016-2023, il s?agit de réaliser par
rapport à l?existant en 2015 :
? + 148% de production d?électricité à partir de
sources d?énergies renouvelables garanties (hors
grande hydraulique) ;
? + 38% de production d?électricité à partir de
sources d?énergies renouvelables intermittentes ;
? + 200% sur les gains d?efficacité énergétique par
rapport à la période 2007-2013.
? Ces mesures devraient porter la part des énergies
renouvelables à 22% de la consommation d?énergie
finale en 2023, et 40% de la production
d?électricité.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
17
PRINCIPAUX ELEMENTS
DE LA PPE
1 Les grands objectifs stratégiques
Article 49 : « La programmation pluriannuelle de l'énergie,
fixée par décret, établit les priorités d'action des pouvoirs
publics pour la gestion de l'ensemble des formes d'énergie
sur le territoire métropolitain continental, afin d'atteindre
les objectifs [de la loi] ».
La PPE fusionne et complète les PPI électricité, chaleur,
et le PIP gaz, sur un périmètre plus large (produits
pétroliers, transports).
La PPE est la traduction concrète de la politique
énergétique française et en constitue le document de
référence.
Pour autant, dans un secteur libéralisé, la PPE reste un
document d?orientations dont la portée juridique est
variable selon les sujets. La PPE couvre en général deux
périodes de 5 ans. La première couvre les périodes 2016-
2018 puis la seconde 2019-2023. L?État, les collectivités
territoriales et les entreprises prennent en compte les
spécificités des zones non interconnectées au réseau
métropolitain continental, notamment l?importance des
économies d?énergie et du développement des énergies
renouvelables, afin de contribuer à l?approvisionnement
en électricité de toutes les populations, à sa sécurité, à la
compétitivité des entreprises, au pouvoir d?achat des
consommateurs et à l?atteinte des objectifs énergétiques
de la France.
2 Contenu et portée de la PPE
La PPE est constituée de deux documents qui, une fois
approuvés, sont présentés au Parlement :
- Un rapport (la PPE au sens de la loi) ;
- Un décret simple qui reprendra notamment les
objectifs quantitatifs de développement des énergies
renouvelables.
La PPE comprend trois types de contenus :
- Des analyses : bilans, perspectives, enjeux, difficultés
anticipées ;
- Des recommandations et orientations non
normatives ;
- Des objectifs et orientations normatives (décret) et
notamment :
? L?autorisation d?exploiter une capacité électrique
doit être compatible avec la PPE (ce qui permet le
pilotage du mix) ;
? Le plan stratégique que doit produire tout
exploitant produisant plus d?un tiers de la
production nationale d?électricité présente les
actions à mettre en oeuvre pour respecter les
objectifs de la PPE et doit être compatible avec la
PPE ;
? Des appels d?offres peuvent être lancés si les
objectifs de la PPE le permettent (objectifs EnR
électriques ou injection biogaz) ;
? Le critère de défaillance électrique doit être défini
? Pour les ZNI, la PPE doit définir le seuil de
déconnexion des EnR ainsi que des objectifs de
déploiement des véhicules propres au sein de
l?Etat, ses établissements publics, les collectivités
territoriales et leurs groupement.
La programmation pluriannuelle de l'énergie se fonde
sur des scénarios de besoins énergétiques associés
aux activités consommatrices d'énergie, reposant sur
différentes hypothèses d'évolution de la
démographie, de la situation économique, de la
balance commerciale et d'efficacité énergétique
(article L.141-2).
3 Les spécificités de la PPE dans les ZNI
La Corse fait l?objet d?une programmation pluriannuelle
co-élaborée par le représentant de l?Etat en région
(préfet) et le Président du Conseil Exécutif de Corse
(Article 61).
L?article 61 apporte des précisions pour les ZNI et en
particulier la Corse :
« II. Dans les collectivités mentionnées au I du présent
article, elle contient, outre les informations mentionnées
au même I, des volets relatifs :
« 1° À la sécurité d'approvisionnement en carburants et à
la baisse de la consommation d'énergie primaire fossile
dans le secteur des transports ;
« 2° À la sécurité d'approvisionnement en électricité. Ce
volet définit les critères de sûreté du système
énergétique, notamment celui mentionné à l'article L.
141-7 du présent code ;
« 3° À l'amélioration de l'efficacité énergétique et à la
baisse de la consommation d'électricité ;
« 4° Au soutien des énergies renouvelables et de
récupération mettant en oeuvre une énergie stable. La
biomasse fait l'objet d'un plan de développement distinct
qui identifie les gisements par type de biomasse
valorisable et les actions nécessaires pour exploiter ceux
pouvant faire l'objet d'une valorisation énergétique, tout
en limitant les conflits d'usage ;
« 5° Au développement équilibré des énergies
renouvelables mettant en oeuvre une énergie fatale à
caractère aléatoire, des réseaux, de l'effacement de
consommation, du stockage et du pilotage de la
demande d'électricité. Ce volet fixe le seuil de
déconnexion mentionné à l'article L. 141-9 du présent
code.
« Les volets mentionnés aux 3°, 4° et 5° du présent II
précisent les enjeux de développement des filières
industrielles sur les territoires, de mobilisation des
ressources énergétiques locales et de création d'emplois.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
18
« Les objectifs quantitatifs des volets mentionnés aux 4°
et 5° sont exprimés par filière.
Suite à son élaboration conjointe, le projet de
Programmation Pluriannuelle de l?Energie pour la
Corse fixe les objectifs à atteindre entre 2016 et 2023 :
- d?augmenter de + 200% les gains d?efficacité
énergétique par rapport à la période 2007-2013 :
? en développant, d?ici 2018, 4 à 5 plateformes de
rénovation de l?habitat ;
? en passant de quelques opérations de rénovations
globales à 3000 opérations par an en 2023 (avec
un point de passage à 400 opérations par an en
2019) ;
? en poursuivant les rénovations partielles des
logements et en maintenant 4000 opérations
individuelles dans l?habitat ;
? en passant de 30 000 m2 rénovés dans le tertiaire
chaque année en 2015 à 130 000 m2 en 2023 ;
? en achevant le plan de rénovation de l?éclairage
public lancé par la Ministre de l?énergie
permettant de rénover 50% des 70 000 points
lumineux de la Corse ;
? en accroissant l?intervention publique pour passer
d?un marché annuel de 50M¤ en 2015 à 300M¤ en
2023, représentant 4500 emplois directs ;
- de faire progresser les énergies renouvelables
thermiques qui concourent à l?efficacité
énergétique du territoire (part des énergies
renouvelables à 22% de la consommation d?énergie
finale en 2023, et 40% de la production
d?électricité) :
? Le développant des projets d?infrastructures
MDE : réseaux de chaleur de Corte, de Bastia et de
Lucciana, SWAC d?Ajaccio?
? en soutenant fortement l?utilisation du bois
énergie dans l?individuel et le collectif avec pour
objectif de mobiliser 44% du potentiel exploitable
en 2023 ;
? en favorisant le développement du solaire
thermique et des systèmes aérothermiques
performants, respectivement à hauteur de +20
GWh et de +60 GWh à horizon 2023.
?
- de développer massivement (+ 148%) la production
d?électricité à partir de sources d?énergies
renouvelables garanties hors grande hydraulique :
? en mettant en service d?ici 2023 :
? petite hydraulique : + 12 MW ;
? bois énergie et valorisation énergétique des
bio-déchets : + 7 MW
? PV et éolien avec stockage : + 30 MW
? en lançant les études de faisabilité de nouveaux
aménagements hydraulique répondant aux
différents enjeux d?usage de la ressource en eau :
alimentation en eau potable, irrigation et
production d?électricité ;
- de poursuivre le développement (+ 38%) de la
production d?électricité à partir de sources
d?énergies renouvelables intermittentes ;
? en mettant en service d?ici 2023 :
? PV sans stockage : + 20 MW
? Solaire thermodynamique : +12 MW
? Eolien sans stockage : +12 MW
? en développant des modèles économiques afin
de faire émerger les solutions techniques les
moins coûteuses permettant un accroissement
progressif du seuil de déconnexion ;
- de sécuriser l?alimentation énergétique de la Corse
? en étudiant de manière détaillée les améliorations
possibles en termes de capacités de stockage de
carburants pour une mise en oeuvre, le cas
échéant, lors de la seconde période de la PPE.
? en mettant en service, à Ajaccio, un cycle combiné
gaz d?une puissance avoisinant 250 MW
fonctionnant au fioul domestique en attendant
l?arrivée du gaz naturel ;
? en renouvelant la station de conversion SACOI, et
en augmentant si possible sa capacité actuelle,
afin de sécuriser les liaisons électriques sur le long
terme et de permettre une meilleure intégration
des ENR dans le mix électrique ;
? en construisant une infrastructure d?alimentation
en gaz naturel de la Corse permettant de convertir
l?ensemble des moyens de production thermique
de la région au gaz naturel (centrale de Lucciana,
turbine à combustion et cycle combiné gaz). Le
schéma retenu pour cette infrastructure
comprend un terminal flottant de stockage-
regazéification de 40000m
3
de GNL ancré au large
de Lucciana et de navires méthaniers de petite
capacité qui permettraient de transporter le gaz à
partir de terminaux GNL en Méditerranée ainsi
que d?un ouvrage de transport du gaz (Cyrénée)
reliant la centrale de Lucciana et le cycle combiné
gaz d?Ajaccio ;
- d?inscrire l?infrastructure énergétique de la Corse
dans la modernité :
? en développant une infrastructure de recharge
pour les véhicules électriques adaptée aux
contraintes du territoire en visant en 2023 un parc
de 700 bornes de recharge ;
? en déployant, sur plus de 80% du territoire, des
compteurs électriques communicants offrant de
nouvelles opportunités de services.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
19
4 L?Evaluation Environnementale et
Stratégique
La PPE doit également contenir une étude d?impact
selon les 3 piliers du développement durable, à savoir :
- Économie : impact sur les finances publiques, prix de
l?énergie, contribution au service public de
l?électricité ;
- Environnement : évaluation environnementale et
stratégique ;
- Social : Cette étude comprend un volet formation.
Le présent document constitue l?évaluation
environnementale et stratégique (EES) de la PPE. Il
vise à l?évaluation des incidences de la PPE sur
l?environnement.
Cette EES doit répondre à trois objectifs :
- Aider à l?élaboration d?un programme en prenant en
compte l'ensemble des champs de l?environnement
et en identifiant ses effets sur l?environnement ;
- Contribuer à la bonne information du public et
faciliter sa participation au processus décisionnel de
l'élaboration de la PPE de la Corse ;
- Eclairer l?autorité qui arrête la programmation sur
la décision à prendre.
L?EES est une démarche itérative et constitue une aide à
la décision qui prépare et accompagne la conception de
la PPE de la Corse, et permet de l?ajuster tout au long de
son élaboration. Elle doit permettre notamment
d?intégrer les considérations environnementales dans
l?élaboration et l?adoption de cette programmation en
vue de promouvoir un développement durable et
d?assurer un niveau élevé de protection de
l?environnement et de la santé humaine.
Eléments constitutifs de la Programmation Pluriannuelle de l?Energie
en Corse
Sources : AAUC
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
20
5 Calendrier d?approbation de la PPE
Le projet de loi prévoit que la PPE entre en vigueur le 31
décembre 2015 au plus tard. Etant donnée la nécessité
d?une étude d?impact sur les aspects environnementaux,
sociaux et économiques et les consultations obligatoires
de divers comités (Conseil National pour la Transition
Ecologique, Conseil Supérieur de l?Energie, Comité
d?experts et Comité de gestion de la CSPE créés par le
projet de loi, de l?Autorité environnementale ainsi que la
consultation du public d?une durée minimale d?un mois,
le projet de PPE a dû être élaboré pour l?été 2015.
Etapes de construction de la PPE de Corse
Sources : AAUC
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
21
RESPECT DES
ENGAGEMENTS EN
MATIERE
D?ENVIRONNEMENT ET
ARTICULATION DE LA
PPE AVEC LES AUTRES
DOCUMENTS
REGLEMENTAIRES
1 LA PPE en réponse aux
problématiques environnementales
majeures
De nombreuses problématiques environnementales
majeures ont mobilisé les politiques internationales,
communautaires et nationales depuis plusieurs années
et ont donné lieu à l?élaboration de nouveaux documents
d?urbanisme ou d?environnement d?échelle régionale :
atténuation du changement climatique, préservation de
la biodiversité, gestion de la qualité et de la quantité de
la ressource en eau, gestion des déchets, atténuation de
la dégradation des sols, préservation et valorisation du
patrimoine, lutte contre le bruit et préservation de
l?environnement pour garantir la santé de tous.
À ce titre, ces problématiques font chacune l?objet d?un
développement particulier dans le présent chapitre.
Pour chacune de ces problématiques
environnementales, les développements ci-après
rendent compte successivement du respect des grands
engagements puis de l?articulation avec les principaux
autres documents, présentés dans l?ordre de leur
importance relative pour la PPE au regard de la
hiérarchie des normes et de la cohérence souhaitée avec
certains documents (SRCAE, PRS, etc.).
Cette articulation permet, à partir des enjeux identifiés
dans l?état initial de l?environnement, de repérer dans les
plans et programmes retenus, les dispositions
intéressantes pour la PPE.
Liste des enjeux environnementaux résultant de l?état
initial de l?environnement :
1. Préservation et maintien de la biodiversité, des
espaces naturels remarquables et des continuités
écologiques (aquatiques et terrestres)
2. Préservation et maintien de l?identité, la diversité
et la qualité des paysages et du patrimoine
3. Maintien et préservation des espaces
stratégiques à forte potentialité agronomique et
sylvicole
4. Développement des activités agricoles et
sylvicoles respectueuses de l'environnement et
des ressources locales (eau, sol)
5. Préservation et amélioration de l?état qualitatif et
quantitatif des ressources naturelles et
contribution à un usage plus équilibré
6. Réduction des consommations d?énergies
primaires d?origine fossiles dans la perspective de
l?autonomie énergétique
7. Développement des énergies renouvelables en
garantissant la préservation des milieux naturels
8. Atténuation du changement climatique par la
réduction des émissions de GES
9. Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre
la pollution atmosphérique
10. Diminution des sources de nuisances (émissions
de bruit, champs électriques et magnétiques)
11. Réduction, maîtrise et prévention des risques
naturels et technologiques
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
22
2 Les démarches en cours ou à venir
dans le domaine énergie-climat-air
Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la
croissance verte, dont est issue la PPE, institue des
budgets Carbone et une stratégie nationale bas
carbone. Par ailleurs, la Direction Générale de l?Energie
et du Climat (DGEC) élabore des scénarios prospectifs
énergie-climat-air. D?autres documents stratégiques
sont amenés à être créés par la loi : la Stratégie pour le
développement de la mobilité propre (article 9bis), le
Plan national de réduction des émissions de polluants
atmosphériques, la Stratégie nationale de
mobilisation de la biomasse sont autant de démarches
pour améliorer les conditions environnementales.
? LA STRATEGIE BAS CARBONE
Les budgets Carbone sont des objectifs quinquennaux
d?émission de GES pour décliner concrètement : le
facteur 4, le paquet énergie climat (à l?horizon 2020), les
engagements de la France aux échelons
communautaires et internationaux post-2020. La
stratégie bas-carbone constitue la feuille de route de la
transition vers une économie bas-carbone en
définissant : des orientations de moyen et long terme
(cadrage économique, valeur tutélaire du carbone, lien
avec la stratégie nationale de recherche,...) mais aussi
des orientations/instructions sectorielles (cohérence
d?ensemble). La programmation pluriannuelle de
l?énergie est compatible avec la stratégie bas-carbone
puisque de par ses actions elle vise notamment à :
. augmenter de + 200% les gains d?efficacité
énergétique
. faire progresser les énergies renouvelables
thermiques qui concourent à l?efficacité énergétique
du territoire
. développer massivement (+ 148% hors grande
hydraulique) la production d?électricité à partir de
sources d?énergies renouvelables garanties
. poursuivre le développement (+ 38%) de la
production d?électricité à partir de sources d?énergies
renouvelables intermittentes
. sécuriser l?alimentation énergétique de la Corse
3 Cadre législatif et réglementaire de
l?Energie spécifique à la Corse
La loi a investi la Collectivité Territoriale de Corse (CTC)
d?importantes compétences spécifiques en matière
d?énergie.
La loi du 22 janvier 2002 (article L.4424-39 du Code
général des collectivités territoriales) dispose que, dans le
respect des dispositions du plan de la nation, la CTC :
1° Elabore et met en oeuvre le programme de prospection,
d'exploitation et de valorisation des ressources
énergétiques locales de Corse, qui porte sur la géothermie,
l'énergie solaire, l'énergie éolienne et de la mer, l'énergie
tirée de la biomasse, l'énergie tirée de la valorisation et de
la récupération des déchets, des réseaux de chaleur,
l'énergie hydraulique des ouvrages dont la puissance est
inférieure à 8 000 kilowatts et qui comporte également des
mesures destinées à favoriser les économies d'énergie ;
1° bis Est préalablement consultée sur tout projet
d'implantation d'un ouvrage de production utilisant les
ressources locales énergétiques mentionnées au 1°. Cette
consultation prend la forme d'une délibération de
l'Assemblée de Corse, sur proposition du conseil exécutif de
Corse ;
2° Participe à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'un plan
tendant à couvrir les besoins et à diversifier les ressources
énergétiques de l'île en concertation avec les
établissements publics nationaux.
C?est dans ce cadre que l?Assemblée de Corse a adopté,
au lendemain de la crise énergétique survenue à l?hiver
2005, le Plan énergétique 2005-2025 avec pour objectif
de bâtir un système garantissant à la fois la sécurité de
l?approvisionnement de l?île (le « trépied
énergétique ») et la qualité de l?environnement
insulaire.
Créé en 2002, le Conseil de l?énergie, de l?air et du
climat de Corse (CEAC) réunit l?ensemble des acteurs
politiques, institutionnels, syndicaux et associatifs locaux
concernés par la problématique énergétique. Conçu
comme un lieu de concertation et d?études, sa mission
consiste à éclairer à leur demande les organes
constitutifs de la CTC et à suivre la mise en oeuvre du
Plan énergétique.
Les travaux de l?Assemblée de Corse ont débouché sur
l?adoption de nombreux outils de planification (dont le
Plan de développement des énergies renouvelables et de
la maîtrise de l?énergie en 2007) qui ont préparé le
contexte d?élaboration du Schéma régional du climat,
de l?air et de l?énergie (SRCAE).
A la différence des autres régions où il est établi
conjointement par le préfet de région et le président du
conseil régional, en Corse, le projet de SRCAE est élaboré
par le Président du Conseil Exécutif, les services de l?Etat
étant associés à son élaboration (article L.222-1 III du
Code de l?environnement).
Le Plan d?aménagement et de développement durable
de la Corse (PADDUC) prévu à l?article L.4424-9 du Code
général des collectivités territoriales est un document de
planification qui constitue le document cadre de
l?aménagement du territoire dont les orientations
doivent concourir à l?atteinte des objectifs de
diminution de la consommation énergétique et des
émissions de gaz à effet de serre arrêtés dans le
SRCAE. L?élaboration de la PPE s?est attachée à assurer
la compatibilité des orientations définies avec celles du
projet de PADDUC.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
23
? LE SERVICE PUBLIC DE L?ELECTRICITE
(SPE)
Pour les zones non interconnectées au réseau
métropolitain continental d?électricité, les modalités
d?ouverture du marché européen de l?énergie ont été
adaptées grâce à une dérogation prévue dans la directive
européenne du 26 juin 2003 pour les « petits réseaux
isolés ». Cette dérogation s?applique à la France mais
également à tous les pays européens concernés tels que
l?Espagne avec les Canaries et le Portugal avec les
Açores. Cette dérogation permet aux électriciens
intégrés de ne pas séparer leurs activités de gestion du
réseau de leurs activités concurrentielles.
En Corse, les missions de service public de l?électricité
sont assurées par EDF au travers de sa direction EDF
Systèmes énergétiques insulaires (EDF SEI). EDF SEI
est donc le fournisseur d?électricité aux tarifs
réglementés de vente en Corse. Il est en outre chargé
d?acheter l?ensemble de l?électricité produite sur le
territoire insulaire, de gérer en continu l?équilibre entre
l?offre et la demande d?électricité et d?assurer son
transport, sa distribution ainsi que sa fourniture auprès
de tous les clients.
En revanche, EDF ne dispose pas du monopole exclusif
de la production électrique en Corse, les équipements
industriels pouvant relever d?autres opérateurs.
En tant qu?expert de l?énergie, EDF a pour mission de
conseiller les parties prenantes de l?énergie et assure
un rôle de facilitateur et d?accompagnateur des projets
énergétiques en Corse.
4 Articulation de la PPE avec les
documents règlementaires (plans et
programmes)
La PPE se doit d?être compatible avec certains de ces
plans et programmes, ou d?être simplement en
cohérence avec d?autres en prenant en compte leurs
propres orientations. Ci-après sont déclinées les
différentes relations que doit entretenir la PPE avec les
autres documents règlementaires.
? LE PLAN D?AMENAGEMENT ET DE
DEVELOPPEMENT DURABLE DE LA
CORSE (en cours d?approbation)
Le PADDUC définit les principes de la localisation des
grandes infrastructures et des grands équipements. Il
fixe les objectifs du développement économique,
agricole, social, culturel et touristique de l'ile et ceux
relatifs à la préservation de l'environnement. Le
PADDUC définit également les orientations
fondamentales en matière d'aménagement de l'espace,
des transports dans une approche multimodale, de
valorisation des ressources énergétiques, de protections
et de mise en valeur du territoire. Le PADDUC se
compose d?un Plan d?Aménagement et de
Développement Durable (PADD) qui présente le projet
de société retenu par les élus (orientations stratégiques
et règlementaires), un Schéma d?Aménagement
Territorial (SAT), traduction cartographique du PADD. Il
intègre également 3 schémas : la Trame Verte et Bleue
(TVB) en tant qu?élément cartographique du Schéma
Régional de Cohérence Ecologique (SRCE), le Schéma de
Mise en Valeur de la Mer (SMVM) et le Schéma Régional
des Infrastructures et des Services de Transports (SRIT).
La PPE est compatible avec le PADDUC qui régit
l?ensemble des orientations à mettre en oeuvre sur le
territoire corse, pour chacune des composantes
environnementales car elle respecte les orientations de
ce dernier, notamment celles liées au fait de :
? Limiter les facteurs de dépendances
énergétiques;
? Gérer durablement les ressources naturelles
locales;
? Affirmer la protection et la mise en valeur du
littoral, de la mer et de la montagne.
? LE SCHEMA REGIONAL CLIMAT-AIR-
ENERGIE (adopté le 20 décembre 2013 par
délibération 13/272 AC de l?Assemblée de Corse)
La PPE n?a pas de lien juridique direct avec le SRCAE,
mais une prise en compte et une cohérence forte entre
les deux documents a été souhaitée. En effet, certaines
orientations de la PPE s?appuient directement sur les
ambitions du SRCAE.
Fixant des orientations à l?horizon 2020-2050 en
application de l?article L. 222-1 du code de
l?environnement, le SRCAE de la Corse se donne les
objectifs suivants :
- Réduire les consommations finales d?énergie dans
tous les secteurs.
- Développer la production d?énergies renouvelables
avec un taux de couverture des EnR de 20% en 2020.
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre avec une
baisse d?émission de GES de 31% à l?horizon 2020.
- Réduire les émissions de polluants atmosphériques.
- Réduire la vulnérabilité de la Corse aux changements
climatiques en anticipant les impacts potentiels du
changement climatique sur la population, sur la
biodiversité et sur les différents secteurs d?activités
sur le territoire et de réduire leur vulnérabilité.
Le SRCAE est un document stratégique d?échelle
régionale n?ayant pas vocation à comporter des mesures
ou actions ? les mesures ou actions relèvent des
collectivités territoriales notamment via les Plans Climat
Air Energie Territoriaux (PCAET) ou le futur Plan Climat
Air Energie de la Corse (PCAEC). Toutefois, comme
prévu par la loi, il comporte un Schéma Régional Éolien,
opposable lors de la définition des zones favorables au
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
24
développement de l?éolien et, éventuellement, des
normes de qualité de l?air pour certaines zones
géographiques.
La PPE partage les objectifs du SRCAE et s?applique à
être cohérente avec ses orientations et objectifs dans
l?expression des dispositions normatives en préservant
les potentiels d?énergies renouvelables (biomasse,
éolienne, solaire, hydraulique) ou en facilitant leurs
conditions d?exploitation notamment.
? LE SCHEMA REGIONAL DE
RACCORDEMENT AU RESEAU DES
ENERGIES RENOUVELABLES (en cours de
finalisation)
Le S3RER est un schéma qui doit déterminer, après état
des lieux des éléments du réseau de transport électrique
des énergies renouvelables, les ouvrages de
raccordement à créer en fonction de la capacité globale
d?accueil du schéma et des capacités réservées sur
chaque poste.
Tout comme la PPE, il s?appuie sur les orientations du
SRCAE. Aussi, PPE et S3RER se doivent d?être cohérents
quant aux projets proposés. En effet, les ouvrages
énergétiques envisagés par la PPE auront un impact sur
les infrastructures de raccordement nécessaires pour le
réseau des énergies renouvelables en Corse.
? ORIENTATIONS NATIONALES TRAME
VERTE ET BLEUE (lois grenelle 1 du 03 aout
2009 et grenelle 2 du 12 juillet 2010)
La Trame verte et bleue (TVB), l?un des engagements
phares du Grenelle de l'environnement, est une
démarche qui vise à maintenir et à reconstituer un
réseau d?échanges sur le territoire national pour que les
espèces animales et végétales puissent, comme
l?homme, communiquer, circuler, s?alimenter, se
reproduire, se reposer, ... c'est-à-dire assurer leur survie,
en facilitant leur adaptation au changement climatique.
La Trame doit également, selon la Loi, contribuer à la
diversité paysagère (« Améliorer la qualité et la diversité
des paysages », article 121 Loi Engagement National
pour l?Environnement).
Les orientations nationales pour la Trame verte et bleue
ont pour objectif de contribuer à la préservation et à la
remise en bon état des continuités écologiques afin
d?enrayer la perte de biodiversité. Elles visent à favoriser
la libre expression des capacités adaptatives des espèces
et des écosystèmes, en prenant en compte les effets
positifs des activités humaines et en limitant ou en
supprimant les freins et les barrières d?origine
anthropique.
La PPE est en cohérence avec la TVB en Corse (qui a été
intégrée au PADDUC) et respecte les orientations
données en les intégrant notamment lors de la
construction de nouveaux ouvrages énergétiques, en
préservant et maintenant la biodiversité, les espaces
naturels remarquables et des continuités écologiques
(aquatiques et terrestres), en développant les énergies
renouvelables tout en garantissant la préservation des
milieux naturels.
? LE DOCUMENT STRATEGIQUE DE
FAÇADE
Le Document Stratégique de Façade (DSF) définit les
objectifs de la gestion intégrée de la mer et du littoral et
les dispositions correspondant à ces objectifs, pour
chacune des façades maritimes délimitées par la
Stratégie Nationale pour la Mer et le Littoral (SNML),
dans le respect des principes et des orientations posés
par celle-ci (article L. 219-3 du code de l'environnement).
Les Plans d?Actions pour le Milieu Marin (articles R.
219-9 et suivants du code de l?environnement) visent le
bon état écologique du milieu marin en 2020.
La préservation de la qualité et du fonctionnement des
milieux marins fait partie des objectifs de la PPE,
élaborée dans l?optique d?assurer une cohérence et de
garantir sa compatibilité avec les grandes orientations
de ces documents.
? LE SCHEMA DIRECTEUR
D?AMENAGEMENT ET DE GESTION DE
L?EAU (adopté le 15 septembre 2014)
La PPE, intervenant sur la ressource en eau à travers les
projets d?hydroélectricité, est compatible avec le SDAGE
en :
. préservant les milieux aquatiques par un
développement d?infrastructures de production
énergétique, ayant recours à l?eau, respectueux de cette
ressource,
. développant des énergies renouvelables tout en
garantissant la préservation des milieux naturels,
. en préservant l?état qualitatif et quantitatif des
ressources naturelles.
? LE PLAN DE GESTION DES RISQUES
INONDATION
Le projet de plan de gestion des risques inondations
établi en application de l?article L. 562-1 du Code de
l?environnement fixe 5 objectifs (déclinés en 39
dispositions) dont la prévention et le non accroissement
du risque. Les objectifs de réduction des émissions de
GES de la PPE participent à la lutte contre le
changement climatique, donc indirectement à la
prévention du risque. En ce qui concerne la construction
de nouveaux ouvrages prévus par la PPE, les dispositions
du PGRI relatives à la vulnérabilité seront intégrées.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
25
? LES PLANS RELATIFS AUX DECHETS
La Collectivité Territoriale de Corse a lancé la réalisation
des différents plans relatifs aux déchets.
La PPE est en cohérence avec les objectifs de ces plans,
et plus particulièrement en ce qui concerne la mise en
place des équipements de valorisation et des unités de
tri-mécano-biologiques et/ou de tri-méthanisation.
? LES LOIS SUR LE PAYSAGE
La PPE, engageant la création de nouveaux ouvrages
pour la production énergétique ou la distribution
électrique, prend en compte les directives en vigueur sur
le paysage (lois Paysage, Montagne et Littoral) ainsi que
sur les espaces agricoles (loi d?orientation agricoles, loi
sur le développement des territoires ruraux) notamment
dans son développement des énergies renouvelables en
favorisant le photovoltaique sur les bâtiments.
? LA CHARTE DU PARC NATUREL
REGIONAL DE CORSE
Le Parc Naturel Régional de Corse constitue un territoire
au patrimoine remarquable mais fragile, pour lequel sont
élaborés des projets d?aménagement durable, appuyé
par une charte qui détermine les orientations de
protection, de mise en valeur et de développement du
territoire. La PPE est compatible avec les dispositions,
orientations et actions définies par la Charte dans le
sens où notamment elle :
. Préserve et maintien la biodiversité, les espaces
naturels remarquables et les continuités écologiques
(aquatiques et terrestres)
. Préserve et maintien l?identité, la diversité et la qualité
des paysages et du patrimoine
. Maintien et préserve les espaces stratégiques à forte
potentialité agronomique et sylvicole
. Préserve l?état qualitatif et quantitatif des ressources
naturelles
. Développe des énergies renouvelables en garantissant
la préservation des milieux naturels,?
? ORIENTATIONS REGIONALES
FORESTIERES
Prévues par le L. 122-1 du Code forestier, les orientations
régionales forestières sont élaborées par les
Commissions Régionales de la Forêt et des Produits
Forestiers (CRFPF).
Approuvées par le Ministre en charge des forêts, elles
traduisent, à l?échelle de la région administrative, les
objectifs de la politique forestière relevant de la
compétence de l?Etat en matière de gestion durable (cf
L121-1). Elles rappellent le contexte régional ainsi que les
enjeux économiques, sociaux et environnementaux
inhérents, et précisent en outre les grandes orientations
à suivre par l?ensemble de la filière forestière (filière aval
du bois inclus) afin d?assurer une gestion
multifonctionnelle. Elles concernent donc toutes les
forêts (publiques et privées), et tous les acteurs de la
filière (sylviculteurs, entreprises d?exploitations
forestières, industriels et transformateurs du bois).
Les ORF fixent la politique forestière au niveau régional
ainsi qu?un programme d?actions général pour les
Directive Régionale d?Aménagement, Schéma Régional
d?Aménagement et le Schéma Régional de Gestion
Sylvicole avec une dimension interprofessionnelle.
La PPE, donnant des orientations pour le
développement de la filière bois-énergie notamment,
prend en compte ces orientations régionales, et
notamment celles du schéma régional d?aménagement
des forêts communales (objectifs et la stratégie de
gestion durable des forêts domaniales et des
collectivités).
? LE SCHEMA REGIONAL DES
INFRASTRUCTURES ET DES SERVICES DE
TRANSPORT (en cours)
La PPE, intervenant sur le secteur des transports intègre
les orientations du SRIT en tant que schéma intégré au
PADDUC. Le développement des véhicules propres, des
transports en commun et des modes de circulation
douce sont en accord avec les dispositions du SRIT.
? LES LOIS SUR L?AIR ET PLAN DE
PROTECTION DE L?ATMOSPHERE (en
cours d?élaboration pour la région bastiaise)
La loi du 30 décembre 1996 sur l?Air et l?Utilisation
Rationnelle de l?Energie (Loi LAURE) rend obligatoire :
la surveillance de la qualité de l?air ; la définition de
normes de qualité de l?air ; l?information du public. Cette
loi définit des outils de planification à l?échelle d?une
zone ou d?une région : ce sont les Plans de Protection
de l?Atmosphère (articles L 222-4 et L222-5). Les Plans
de Protection de l?Atmosphère sont établis sous
l?autorité des Préfets de département et mettent en
place des mesures de réduction des émissions de
polluants atmosphériques et d?amélioration de la qualité
de l?air. L?objectif est de protéger la santé des
populations et l?environnement en maintenant ou
ramenant les concentrations en polluants dans l?air à des
niveaux inférieurs aux valeurs limites réglementaires. De
2010 à 2012, l?agglomération de Bastia a connu des
dépassements de seuils réglementaires de qualité de l?air
pour le dioxyde d?azote. L?élaboration d?un Plan de
Protection de l?Atmosphère (PPA) a été nécessaire pour
la mise en place d?actions destinées à améliorer la
qualité de l?air de Bastia et ses environs. Sur la base d?un
diagnostic du territoire et d?études de modélisation, il
est apparu que les actions à mener dans le cadre du PPA
de la région bastiaise concernent en priorité des actions
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
26
sur le transport, notamment sur la ville de Bastia, puis
des actions sur le secteur résidentiel.
Les orientations de la PPE concordent donc
complètement avec les objectifs de réduction de la
pollution de l?air et de risque pour la santé que prône la
loi LAURE et de fait le PPA de Bastia.
? LE PLAN REGIONAL DE SANTE (adopté le
30 novembre 2012)
La PPE intègre les objectifs du PRS en faveur de la
prévention des pollutions et de la qualité de l?air, de la
lutte contre le changement climatique, de la réduction
des nuisances de toutes natures, etc.
En termes de lutte contre le bruit, la PPE est en
cohérence avec, la loi n° 92-1444 du 31 décembre 1992
relative à la lutte contre le bruit.
? LES SERVITUDES D?UTILITES PUBLIQUES
La PPE respectent les servitudes d?utilités publiques.
Parmi ces servitudes, dont la liste est annexée à l?article
R.126-1 du Code de l?Urbanisme, revêtent une
importance singulière en Corse :
- Les réserves naturelles ;
- Les plans de prévention des risques naturels
prévisibles établis en application de l?article L. 562-1
du Code de l?Environnement ;
- Les servitudes relatives à la conservation du
patrimoine : monuments historiques, sites inscrits,
sites classés, littoral, forêts, etc. ;
- Les servitudes résultant d?ouvrages de production, de
stockage et de transport d?énergie.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
27
LA DEMARCHE DE
L?EVALUATION
ENVIRONNEMENTALE
DE LA PPE
? UNE DEMARCHE ENVIRONNEMENTALE DE
CO-CONSTRUCTION ITERATIVE
Dès la phase diagnostic, état initial de l?environnement,
une démarche participative a été mise en place par l?Etat
et la Collectivité Territoriale de Corse.
Dès les premières réflexions sur le projet de la PPE, il a
été fait le choix d?intégrer en amont les problématiques
environnementales propres au territoire.
En ce sens, le processus de gouvernance mis en oeuvre a
permis de vérifier la pertinence du projet aux regards des
enjeux environnementaux dans une logique de co-
construction itérative et continue. Cette co-
construction s?est traduite par la mise en place d?un
Comité de pilotage (COPIL) et d?un comité technique
(COTECH). Ainsi, différentes réunions se sont tenues
tout au long de l?élaboration du projet de la PPE : 2
réunions du Conseil de l?Energie, de l?Air et du Climat le
23 avril et 18 juin, présentation au Conseil Economique
et Social de Corse le 16 juin, consultation de l?Assemblée
Corse les 25-26 juin et 5 réunions de travail entre le
comité technique et le bureau d?études pour l?évaluation
environnementale.
Cette démarche d?évaluation environnementale vise à
intégrer les enjeux environnementaux dans le projet de
la PPE le plus en amont possible ainsi qu?à expliciter et à
rendre lisible au public les choix opérés ainsi que les
orientations retenues au regard de leurs éventuels
impacts sur l?environnement.
Ainsi au fur et à mesure, chaque orientation proposée a
fait l?objet de cette analyse croisée. Cet exercice a
permis d?identifier en continu les éléments de projet en
contradiction avec les enjeux environnementaux, ceux
nécessitant d?être retravaillés et ceux allant vers une
amélioration attendue de l?environnement.
? UNE EVALUATION
ENVIRONNEMENTALE FONDEE SUR
DES OUTILS A LA FOIS STRATEGIQUES
ET OPERATIONNELS
Dans son élaboration concrète, l?évaluation
environnementale doit avant toute chose permettre la
mise en relief des problématiques environnementales,
selon une vision prospective et une double approche : de
l?espace et des usages du territoire.
Afin de répondre à cet objectif, il a été défini des outils
d?évaluation visant à intégrer les composantes
environnementales dans les critères de décisions et
d?évaluer les incidences du projet. Ces outils reposent
sur la définition d?outils d?évaluation :
? Le scénario « au fil de l?eau » qui prolonge les
tendances d?évolution constatées et permet
d?évaluer leurs effets éventuels sur l?environnement :
il sera un point de comparaison pour élaborer
l?évaluation environnementale.
? Une analyse des enjeux environnementaux des
territoires de projet présentés dans la PPE.
Ainsi, l?ensemble des orientations et grands principes du
projet de la PPE ont pu être travaillés au regard de
chacun des enjeux environnementaux déjà identifiés et
qui orientent le scénario au fil de l?eau. Ce triptyque
enjeux hiérarchisés, scénario « au fil de l?eau » et matrice
d?analyse constitue le coeur de l?évaluation
environnementale de la PPE.
? UNE ANALYSE A PLUSIEURS ECHELLES
La méthode d?analyse des incidences prévisibles des
orientations transcrites dans la programmation a été
définie selon un système de notation qualitative simple
organisée en trois niveaux d?analyse :
? Incidence positive, l?orientation, la prescription, ou
encore la recommandation présente une plus-value
environnementale. Elle garantit la préservation des
composantes environnementales.
? Risques ou incidences positives à conforter, dans ce
cas l?orientation peut présenter deux types
d?incidences :
- L?orientation présente des risques d?incidences
négatives notables sur l?environnement.
- L?orientation présente des incidences positives
qui doivent être maintenues et développées
afin d?en assurer leur pérennité.
? Incidence négative, l?orientation du schéma présente
des incidences négatives sur une ou plusieurs
composantes environnementales qui nécessiteront la
mise en place de mesures.
Enfin, en complément de ces analyses, un regard a été
porté à une échelle plus fine de manière localisée, sur les
incidences des orientations et projets sur le réseau des
sites Natura 2000.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
28
? LES DIFFICULTES RENCONTREES
La mise en oeuvre de l?évaluation environnementale de
la PPE a été confrontée à des contraintes structurantes
et à des difficultés d?ordre technique et temporel.
Deux grandes limites peuvent être identifiées :
? La principale difficulté de réalisation de la démarche
d?évaluation environnementale réside dans la
détermination des effets probables de la PPE (ceux
qui présentent des incidences sur le territoire) dont
certains restent imprévisibles, imprécis et non
imputables à elle seule. En effet, si certains projets
importants sont bien identifiés et localisés, d?autres
orientations proposées ne sont à ce jour pas encore
traduites en termes de projets précis sur le territoire.
Elles restent géographiquement diffuses. Aussi,
l?analyse des incidences est rendu compliquée
lorsque les sites potentiellement impactés restent
non localisés ou envisagés avec une part importante
d?incertitude. Toutefois, il s?agit d?une situation
classique dans le cadre de l?élaboration d?un
programme regroupant de nombreuses actions.
? La seconde limite est relative au croisement des
effets probables et des enjeux environnementaux qui
s?est avéré souvent complexe du fait de la multiplicité
des enjeux et des orientations à croiser, et sa
synthèse parfois délicate.
La portée stratégique de la PPE et le caractère
précurseur de la démarche d?évaluation
environnementale, pour le territoire corse, ont conduit
l?exercice évaluatif à un effort particulier de rigueur,
d?honnêteté, mais aussi de pédagogie, pour expliquer les
dispositions de la PPE et montrer leurs incidences
globalement positive sur l?environnement.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
29
Etat Initial de
l?Environnement
Rappel du contexte 30
Analyse des composantes et définition des enjeux 33
Milieu naturel et biodiversité 34
Paysage et patrimoine 44
Agriculture et forêt 48
Ressources naturelles 51
Energie, Climat, Gaz à Effet de Serre 55
Santé humaine, nuisances, risques naturels et technologiques
67
Analyse des enjeux environnementaux 74
Synthèse des enjeux environnementaux et liens avec la PPE 74
Hiérarchisation des enjeux environnementaux 75
Scénario au fil de l?eau 77
Tendances du scénario 77
Effets notables du scénario 78
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
30
RAPPEL DU CONTEXTE
1 Démographie
La Corse comptait 322 100 habitants en 2013. L?île figure
parmi les régions françaises ayant connu la plus forte
croissance démographique depuis 1999. Cette évolution
démontre l?attractivité qu?exerce le territoire, attractivité
notamment illustrée par un solde migratoire positif.
L?occupation du territoire est très inégale avec de
fortes disparités de densité de population. La densité
moyenne de l?île en 2012 était de 36,5 hab/km2, la plus
faible de France (moyenne nationale : 112 hab/km2) et
s?explique par l?importante part du territoire couverte de
montagnes et leur topographie accidentée.
On remarque une fracture entre un littoral plus peuplé
au niveau des deux grandes agglomérations, et un
intérieur peu peuplé, à l?exception de Corte.
Le relief insulaire cloisonne ainsi fortement les bassins
de vie et une altitude moyenne de 568 m dénote d?un
territoire fortement accidenté.
L?organisation de l?espace insulaire est structurée autour
des deux pôles urbains : Ajaccio et Bastia qui regroupent
près de la moitié de la population. Sur les 360
communes, seulement 28 dépassent le seuil des 2000
habitants alors que plus de 100 communes comptent
moins de 100 habitants. Six habitants sur dix résident en
zone urbaine.
La population de la Corse suit la même tendance de
vieillissement observée dans les pays développés.
Cependant, elle est un peu plus marquée avec un
habitant sur quatre ayant plus de 60 ans contre un sur
cinq en France continentale. La part des moins de 20 ans
est inférieure à la moyenne nationale. Ceci c?explique par
un solde naturel nul et un solde migratoire positif.
La part des résidents temporaires liée au tourisme est
significativement élevée.
Chaque année, la Corse accueille environ 3 millions de
touristes, dont la présence est concentrée sur la période
estivale. En 2011, 35,7% des résidences de l?île sont des
résidences secondaires.
Densité moyennes de population en Corse
Source : rapport de la CTC, 2012
3
2
2
1
0
0
2013
Evolution démographique de la Corse
Source : INSEE données 2010 ? G2C Territoires
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
31
2 Economie
La localisation des activités économiques est
étroitement calquée sur la répartition de la population
dans la mesure où 7 entreprises sur 10 se situent en
zones urbaines.
Le secteur primaire est essentiellement représenté par
l?agriculture. Dans l?espace rural, les exploitations
agricoles et les industries agroalimentaires jouent un
rôle déterminant. L?agriculture est de type extensif et
représente environ 1,7% du PIB régional.
En 2010, on comptait 2810 exploitations agricoles, soit
une diminution de 21 % par rapport à 2000 (26 % au
niveau national) et 5000 actifs, hors saisonniers,
population en baisse de 14 % sur la même période.
Le secteur du BTP a un rôle important dans l?économie
corse. Il représente 10,1% de la valeur ajoutée totale,
contre 8,1% pour le reste de la France hors région
parisienne.
Toutefois, le BTP est également un secteur vulnérable.
Le dynamisme des travaux publics est fortement
dépendant des crédits du PEI. En outre, le secteur de la
construction reste très dépendant aux variations de la
demande, notamment privée, liée à la construction de
résidences secondaires tributaire de capitaux extérieurs.
Concernant l?emploi, en juillet 2012 ce secteur comptait
plus de 10 000 salariés et 3 500 non-salariés (soit 1
emploi sur 10). Il est marqué par une forte rotation de la
main d?oeuvre qui souligne la fragilité des entreprises
face aux fluctuations du marché.
En 2010 le secteur tertiaire représentait plus de 83% de
la valeur ajoutée, soit le même poids qu?en 2003. Du fait
notamment de l?activité touristique, le secteur tertiaire
marchand représentait 51,2% de cette valeur en 2009.
Aujourd?hui les services administrés représentent 32%
de la valeur ajoutée, tandis qu?ils n?atteignent seulement
que 24,9 % pour la France continentale.
Cette situation s?explique notamment par la
décentralisation et le transfert progressif de
compétences de la part de l?Etat aux collectivités
territoriales. On constate en effet une croissance de la
fonction publique territoriale qui compte en 2012
environ 12 000 agents sur 27 100 agents toutes fonctions
publiques confondues (25% de l?emploi total).
Le poids de l?économie administrée est une des
caractéristiques du modèle économique de la Corse,
atypique de celui des autres régions de France
métropolitaine, mais se rapprochant des régions
françaises ultramarines et des autres îles
méditerranéennes.
Concernant le tourisme, la Corse accueille chaque année
près de 3 millions de touristes. Ce secteur en pleine
expansion vise à un étalement de la saison touristique.
L?activité touristique occupe une place déterminante sur
le territoire, et représente un enjeu économique (environ
12% du PIB) et social majeur pour le développement de
l?île. Le tourisme génère 4000 emplois annuels et 18 000
emplois saisonniers.
Répartition de l?emploi selon le type d?activité
Source : INSEE 2010 ? traitement G2C territoires
Cumul des soldes de passagers quotidiens en 2011
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
Progression des trafics de passagers entre 1965 et 2011
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
32
3 Déplacement et transport
Le territoire Corse possède un bon maillage routier,
sans autoroute, dont les temps de parcours restent
convenables.
Distances et temps de parcours en véhicule entre les
principales villes corses
Source : G2C Territoires
Départ Arrivée
Distance
en km
Temps de
Parcours
en h
Ajaccio Bastia 147,9 2h49
Ajaccio Calvi 163,5 3h16
Ajaccio Bonifacio 140,4 2h56
Bastia
Porto-
Vecchio
146,2 2h35
Bastia Calvi 112,1 2h03
Corte Ajaccio 79,1 1h47
Corte Bastia 70 1h09
Porto-
Vecchio
Bonifacio 32,4 0h47
Le transport ferré ne présente que deux lignes de train :
l?une entre Bastia et Ajaccio et la seconde reliant Ponte-
Leccia à Calvi, assurant ainsi la liaison avec Bastia et
Ajaccio. Le réseau ferré reste limité sur le territoire
corse, délaissant la partie orientale. Toutefois, ce
transport s?est très fortement développé ces dernières
années avec un nombre de voyageurs transportés qui a
doublé entre 2011 et 2014.
Le transport maritime est fortement développé, avec 5
compagnies desservant l?île, pour un total de 11 500
traversées en 2014 pour 4,07 millions de passagers.
Le transport aérien s?appuie quant à lui sur 2
compagnies aériennes régulières, plusieurs compagnies
low cost et 4 aéroports principaux, pour un nombre de
passagers total de 3,36 M sur 42 723 vols en 2014.
Le réseau de transport
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
33
ANALYSE DES
COMPOSANTES ET
DEFINITION DES
ENJEUX
Au regard de l?interaction potentielle avec le projet de la
PPE envisagé, les composantes environnementales ont
fait l?objet d?une analyse dans le cadre de cette
évaluation environnementale.
Il s?agit des composantes suivantes :
- milieux naturels et biodiversité ;
- paysage et patrimoine ;
- agriculture et espaces forestiers ;
- ressources naturelles (eau, sol, sous-sol) ;
- énergie, climat et air ;
- santé humaine, nuisances et risques naturels et
technologiques.
Au-delà de la description de l?état des composantes de
l?environnement et des mesures de protection ou de
gestion qui les concernent, le diagnostic de la situation
environnementale se veut dynamique et systémique.
Pour cela, la méthode d?analyse transversale présentée
ci-après dite analyse AFOM (pour « Atouts / Faiblesses,
Opportunités / Menaces ») a été déclinée pour chacune
des thématiques. Chaque élément de diagnostic en
interaction avec la thématique « Energie » (au regard de
la PPE) est classé dans la matrice AFOM de la manière
suivante :
? l?état de la composante (atout ou faiblesse), indique
ainsi les caractéristiques « internes » de chaque
composante sur le territoire :
- un atout définit une caractéristique positive ou
une performance d?importance majeure pour la
composante concernée ;
- une faiblesse représente une contre-
performance ou un point faible pouvant porter
atteinte à la composante concernée.
Cet état de la composante est représenté dans le tableau
sous la forme d?un code couleur : atout en vert et
faiblesse en rouge.
? l?explicitation de la tendance d?évolution
(opportunité ou menace), caractérise
l?environnement « externe » de la composante :
- une opportunité est un domaine d?action dans
lequel le thème peut bénéficier d?avantages ou
d?améliorations substantielles et significatives.
- une menace est un problème posé par une
perturbation de l?environnement ou une tendance
défavorable pour la composante, qui, si l?on
n?intervient pas, conduit à une détérioration
dommageable.
La transcription dans le tableau est établie par un code
couleur : vert pour une opportunité ou une perspective
de l?amélioration de l?état de l?environnement, rouge
pour une menace ou une perspective de dégradation de
la composante environnementale concernée.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
34
MILIEU NATUREL ET
BIODIVERSITE
1 Contexte physique
Géologie
La structure géographique de la Corse compartimente le
territoire en régions naturelles tirant leurs
caractéristiques de leur position géographique, de leur
morphologie, de la nature de leur sol ou encore des
particularités de leur végétation.
Du point de vue géologique et lithologique, 4 grands
ensembles sont distingués : la Corse occidentale ou
cristalline qui couvre les deux tiers de l?île et constituée
essentiellement de roches magmatiques ; la Corse
orientale ou schisteuse, de la pointe du Cap Corse à la
vallée du Tavignano, formée essentiellement de schistes
lustrés ; la dépression ou sillon central entre la Corse
cristalline et la Corse schisteuse le long du sillon de
Corte ; et la plaine orientale de Bastia à Solenzara
constituée de larges placages alluvionnaires.
Géologie des sols
Source : Fiche Grande Région
écologique de Corse - IFN données : BRGM ©
Géographie physique
Marquée par de forts contrastes, la Corse est une
montagne au coeur de la mer. Elle bénéficie de milieux
naturels d?une grande diversité et d?une topographie très
contrastée : massifs, vallées, versants abrupts et de
nombreux milieux littoraux. Cette grande variété de
milieux lui confère des paysages d?une qualité
remarquable et hautement appréciés.
Hydrographie
Le réseau hydrographique est dense. Il est constitué de
cours d?eau de surface (temporaires et permanents), de
nappes d?eau souterraines, de zones humides (dont
mares temporaires et permanentes), de lacs naturels
(dont lacs d?origine glaciaire), d'étangs, de retenues
d?eau et d'eaux littorales.
Réseau hydrographiques de Corse
Source : Atlas des paysages de la Corse 2012
Le climat méditerranéen soumet l?île à une pluviométrie
irrégulière, avec des précipitations fortes au printemps
et à l?automne et une période sèche en été. L?île connaît
ainsi de fortes précipitations 900 mm en moyenne
annuelle (< 700 mm sur le littoral, > 1000 mm dans la
montagne), soit 8 milliards de m³ d?eau.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
35
2 Mer et littoral
La connaissance des milieux marins et côtiers est moins
forte que celle des milieux terrestres. Il n?existe pas
encore de ZNIEFF marines, mais les listes d?habitats et
d?espèces déterminants sur ces milieux ont été établies.
Néanmoins, de grandes avancées ont été réalisées ces
dernières années : cartographie prédictive, programme
LIMA (mis en place en 1999), inventaires biologiques et
analyses écologiques des habitats patrimoniaux des sites
marins des zones spéciales de conservation.
Les milieux côtiers et marins de l?île sont d?une richesse
exceptionnelle à l?échelle de la méditerranée, avec une
forte diversité d?habitats abritant de nombreuses
espèces de faune et de flore dont l?établissement d?une
liste exhaustive n?est pas réalisable. Toutefois, on note la
présence d?environ un million d?espèces invertébrées, de
plus de 400 espèces de poissons, près de 8 espèces de
cétacés côtoient les côtes corses, la tortue caouanne
(unique tortue marine repérée en Corse), de nombreux
oiseaux (le puffin cendré, le cormoran huppé, le goéland
d?Audouin, le balbuzard pêcheur). La Corse a, en raison
de l?importance des colonies nicheuses de son littoral,
une forte responsabilité en matière de conservation de
l?avifaune marine.
Afin de préserver cette grande diversité écologique, de
nombreux outils sont en place :
? Les dispositions de la loi Littoral limite la
constructibilité.
? Le conservatoire du littoral qui garantit la
préservation et la protection de près de 21% du
linéaire côtier corse.
? Les sites classés et inscrits.
? Les protections règlementaires : les réserves
naturelles.
? Les sites Natura 2000 en mer.
? La stratégie de création des aires marines
protégées.
L?ensemble de ces outils visent à réduire les pressions qui
s?exercent sur les milieux marins et côtiers :
? La pêche professionnelle ;
? L?artificialisation du littoral ;
? Les activités touristiques et de loisir du littoral
conduisant à une surfréquentation des espaces
côtiers, à l?altération des fonds marins par la
plaisance (mouillage forain) et les autres
activités nautiques, la pêche récréative et la
plongée sous-marine, et l?aquaculture.
? Le trafic maritime.
Site Natura 2000 en Mer
Source : OEC, 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
36
Cartographie du patrimoine naturel
Source : OEC ? AAMP, 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
37
Cartographie du patrimoine naturel
Source : OEC ? AAMP, 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
38
3 Biodiversité
La Corse est caractérisée par une grande richesse
écologique et des gradients environnementaux très
marqués : un relief marqué, une géologie divisant le
territoire insulaire en deux, la présence de la mer créant
un gradient bioclimatique du littoral vers l?intérieur. Ces
gradients environnementaux impriment une très grande
diversité d?habitats. Il en résulte un panel varié et une
originalité de milieux naturels terrestres, accentuées par
le caractère insulaire du territoire : la forêt, le maquis, la
plaine, les cours d?eau, les zones humides, et le littoral.
La richesse écologique de la Corse se caractérise
d?autant plus par un fort taux d?endémisme : près de 3
000 taxons floristiques, dont presque 2 500 sont
indigènes et 316 endémiques. Concernant les espèces
animales, la Corse n?est pas sans reste. Elle dispose d?une
grande variété d?espèces dont certaines sont
emblématiques du territoire corse ou présentent de très
forts enjeux, comme : la sittelle Corse, le Gypaète Barbu,
le Milan Royal, le Mouflon de Corse, le Cerf de Corse, les
chauves-souris, la Truite de Corse, l?Escargot de Corse, la
Tortue d?Hermann, etc.
Les plans nationaux d'action pour la Corse
Plantes
Buglosse crépue ou crispée Liparis de Loesel
Lunetière de Rotges Euphorbe peplis
Centhrante à trois nervures
Oiseaux
Gypaète barbu
Pies grièches (une espèce
concernée)
Balbuzard pêcheur Milan Royal
Sitelle corse
Amphibiens et reptiles
Cistude d'Europe
Crapaud vert
Tortue d'Hermann
Mammifères
Chauves-souris
(toutes les espèces soit une vingtaine en Corse)
Invertébrés
Maculinea (Papillons)
Odonates (libellules)
Escargot de Corse
L?ensemble de ces espèces et ces espaces sont soumis à
des pressions de plus en plus importantes :
? la chasse et la pêche sont deux activités qui
lorsqu?elles sont effectuées dans le cadre de la
réglementation impactent peu les espèces et les
espaces, mais le braconnage constitue une pression
sur certaines espèces protégées.
? le tourisme et les sports de nature pratiqués à
outrance et de manière anarchique peuvent avoir des
incidences sur les habitats : destruction par l?usage
d?engins motorisés, piétinement de la flore, etc.
? les risques d?incendies qui, avec le phénomène de
changement climatique et l?augmentation de la
fréquentation du territoire insulaire en particulier,
ont tendance à s?accroître.
? l?agriculture, le pastoralisme et la déprise agricole
ont des incidences négatives notables sur la
biodiversité, notamment le pastoralisme divagant,
de pollution d?origine agricole et la fermeture des
milieux par la disparition des activités agricoles.
? la sylviculture irrespectueuse, comme la coupe de
boisements préservés pour leur caractéristique
écologique, les habitats qu?ils renferment et les
espèces qui y vivent.
? L?étalement urbain consomme une ressource non
renouvelable, les espaces naturels et les espaces
agricoles. Il réduit et divise les ensembles
écologiques en plusieurs fragments. Cette
fragmentation a pour conséquence la diminution des
habitats originels. Ces habitats fragmentés se
trouvent de plus en plus éloignés ce qui réduit les
possibilités d?échanges écosystémiques entre eux.
? L?imperméabilisation des sols favorise leur lessivage
par les eaux pluviales. Couplée à l?augmentation des
volumes d?eaux usées dans les secteurs urbanisant,
cela peut générer des problèmes de contamination
chimique et organique des milieux récepteurs, tels
que les lagunes, les étangs et autres zones humides.
? La production électrique qui, par ses nombreux
ouvrages et infrastructures, engendre à leur
construction la modification d?écosystèmes.
Cette grande diversité et richesse perdure grâce à de
nombreuses mesures de protection et de gestion :
? Les protections réglementaires : réserves naturelles
nationales ; réserves de chasse et de faune sauvage ;
réserves de pêche ; réserves biologiques ; arrêtés de
protection de biotope ; sites classés et inscrits,
mesures de protection issues du Schéma
d?Aménagement de la Corse,
? Les outils contractuels : Le Parc Naturel Régional de
Corse.
? Les sites Natura 2000 ;
? La maîtrise foncière : les espaces naturels sensibles,
les acquisitions du conservatoire du littoral ; le
conservatoire d?espaces naturels de Corse.
? Les protections au titre d?un texte international : la
réserve « Man and Biosphere » du Fango ; les zones
humides RAMSAR ;
? La Trame Verte et Bleue définies dans le cadre du
PADDUC.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
39
Carte des réservoirs de biodiversité (ZNIEFF I et II,
arrêtés de protection de biotope, réserves)
Source : DREAL Corse, 2015
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
40
4 Les sites du réseau Natura 2000
Le réseau Natura 2000 a pour objectif de contribuer à
préserver la diversité biologique sur le territoire de
l'Union Européenne. Il est basé sur deux directives
européennes :
? la directive OISEAUX n°79/409/CEE du 2 avril 1979
concernant la conservation des oiseaux sauvages,
dite directive "Oiseaux"
? la directive HABITATS n°92/43/CEE du 21 mai 1992
concernant la conservation des habitats naturels,
ainsi que de la faune et de la flore sauvages.
Le réseau Natura 2000 est composé de sites désignés
spécialement par chacun des Etats membres en
application de ces directives européennes.
Ce réseau contribue à l?objectif général d?un
développement durable et son principal objectif est de
favoriser le maintien de la biodiversité en assurant le
maintien ou le rétablissement des habitats naturels et
des habitats d?espèces d?intérêt communautaire.
? Avancement de la démarche Natura
2000 en Corse
La vie d?un site Natura 2000 est rythmée par un certain
nombre de grandes étapes allant de sa désignation à
l?élaboration de son document d?objectifs (DOCOB), en
passant par la mise en place du comité de pilotage et la
désignation d?une structure animatrice.
En Corse, le processus ne connaît pas le même niveau
d?avancement sur tous les sites, puisque sur 69 sites
exclusivement terrestres (SIC, ZSC et ZPS), seulement 5
n?ont pas encore officiellement de comité de pilotage et
80% des DOCOB terrestres sont terminés (14 en cours).
Le cas des sites marins qui est détaillé au chapitre relatif
à la mer et au littoral, est spécifique car la démarche
Natura 2000 en mer est relativement récente. En outre,
les structures animatrices pour la phase de mise en
oeuvre du plan de gestion restent encore à désigner pour
une majorité des sites.
? Les Zones Spéciales de Conservation
(Directive habitats)
La Directive « Habitats, faune, flore » motive la
désignation des Sites d?Importance Communautaire
(SIC), qui deviennent Zones Spéciales de Conservation
(ZSC) après désignation par le Ministère en charge de
l?environnement.
En Corse, le réseau Natura 2000 est constitué de 69 sites
terrestres (ou mixtes terrestre marin) au titre de la
directive Habitats, ce qui représente en surface 14% du
territoire terrestre. On les retrouve majoritairement sur
la chaîne de montagnes centrale, sur la partie granitique
et sur la partie alpine, ainsi que sur le littoral, et
concernent une forte diversité d?habitats, avec une
importante représentation d?habitats prioritaires :
? Des habitats forestiers, représentés par les pinèdes
Laricio de Corse (Forêt de Rospa-Sorba, Forêt de
l?Ospedale, Forêt de Vizzavona), les bois d?Ifs de
Corse (Forêts du Fium?Orbu),
? Des systèmes agroforestiers souvent en mosaïque,
alternant châtaigneraies souvent à l?abandon et
yeuseraies en phase de recolonisation
(châtaigneraies du Bozzio), des systèmes
agropastoraux comme les belles subéraies du sud de
la Corse, boisements lâches de chênes lièges
entrecoupés de clairières et parcourus par les
troupeaux,
? Des milieux ouverts d?altitude tels que les pelouses
alpines, bien représentées sur le plateau du Coscione,
ou des landes oroméditerranéennes abritant parfois
des stations de flore unique (Astragale Queue de
renard sur les crêtes de la Punta Alta),
? Des milieux ouverts ou semi-ouverts plus proches
du littoral, telles que les formations d?euphorbes
arborescentes, des peuplements dunaires de
genévriers ou des pelouses de parcours
substeppiques avec stations d?orchidées
remarquables (Strettes de Saint-Florent),
? Des hydrosystèmes d?eau stagnante en altitude
tels que les éco-complexes de lacs et de pozzines,
dont le massif du Rotondo inclut les plus grands
ensembles, aux abords desquels on retrouve des
éléments floristiques les plus remarquables de Corse.
? Des hydrosystèmes d?eau stagnante de l?étage
mésoméditerranéen tels que des tourbières acides à
sphaigne, exceptionnelles en méditerranée, ou des
hydrosystèmes de type méditerranéen tels que les
mares temporaires, habitats prioritaires et
extrêmement vulnérables, notamment lorsqu?ils se
trouvent dans la frange littorale.
? Des hydrosystèmes d?eau courante abritant des
espèces prioritaires en partie avale de bassin versant
(Alose feinte dans la basse vallée du Favignano) ou
en partie amont de bassin versant (Truite
macrostigma sur le massif du Renoso ou sur le bassin
amont de la Rivière de Solenzara), ainsi que des
rivières de type Oueds (Strettes de Saint-Florent)
avec stations naturelles de Laurier rose.
? De nombreux sites présentent des cavités, d?origine
artificielle (anciennes galeries de mines ou tunnels)
ou naturelle (grottes, comme celle de Castiglioni, site
majeur de reproduction pour 5 espèces de
chiroptères rares et menacées en Europe), offrant
des abris pour les chauves-souris.
? Des faciès rupestres abritant souvent une flore
endémique remarquable, c?est le cas des falaises
calcaires exceptionnelles à Choux insulaires du site
Caporalino Monte Sant Angelo di Lano-Pianu
Maggiore.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
41
? Les Zones de Protection Spéciales
(Directive Oiseaux)
La Directive « Oiseaux » motive la désignation des Zones
de Protection Spéciales (ZPS).
Dans l?intérieur du pays, des espèces de l?annexe I de la
Directive Oiseaux ont permis la désignation d?espaces le
long de la chaîne montagneuse centrale :
? Le Gypaète barbu : la population de Gypaète barbu
en Corse a un risque d?extinction élevé en raison de
son isolement géographique, de son faible effectif
(10 couples, 25-30 individus), et du déclin des
ressources alimentaires. On le retrouve dans les
étages de végétations supérieurs à 1000 m d?altitude.
Les ZPS concernées sont donc situées sur la dorsale
montagneuse corse. Les activités humaines
influencent la survie de cette espèce : la chasse et la
randonnée peuvent constituer une gêne sur la
surveillance du nid mais la principale menace reste la
baisse des ressources alimentaires suite au déclin du
pastoralisme de petits ruminants.
? L?Aigle royal : L?Aigle royal est un prédateur qui
chasse sur les zones ouvertes de moyenne et haute
montagne. Sa présence a contribué à la désignation
des sites où l?on retrouve le gypaète barbu qui
partage globalement le même type d?habitat. En
Corse, la population de cette espèce est considérée
stable.
? L?Autour des palombes : on le retrouve dans la
plupart des sites fréquentés par les deux rapaces
précédents mais niche aux étages de végétation
méso et supraméditerranéen (essentiellement entre
250 et 1 350 m d?altitude), plus rarement à l?étage
montagnard. En termes d?habitat, ce rapace est
inféodé aux vieilles futaies de Pin Laricio ou de chêne
vert. C?est pourquoi, il est très sensible au risque
d?incendie. La population de l?Autour des Palombes
est stable en Corse. Cependant, compte tenu de son
intérêt au niveau européen, il fait l?objet d?un projet
de plan de restauration régional de la part du Parc
naturel régional de Corse.
? La Sittelle corse : La Sittelle de Corse est l?emblème
de l?avifaune insulaire. Oiseau inféodé aux
peuplements âgés de Pin Laricio dont les graines
constituent l?essentiel de son alimentation. Au sein
de l?île, sa répartition est donc réduite aux forêts de
montagne. L?exploitation forestière et les incendies,
qui restent aujourd?hui les deux principales menaces
pour cette espèce, ont considérablement réduit son
habitat au XXème siècle, qui ne représente plus
aujourd?hui que 2,4% du territoire corse. L?ensemble
des ZPS contenant des pinèdes de Laricio sont
concernées par la sitelle corse, dont celles de la vallée
de la Restonica et des forêts territoriales de Corse.
? Le Milan royal : cet oiseau de proie fréquente les
milieux ouverts très liés à l?agriculture extensive, et
en particulier à l?élevage. Les milieux «bocagers» ou
en mosaïques lui offrent toutes les possibilités
d?alimentation et de nidification. On note une assez
forte densité de couples en Balagne (la plus forte de
France), ce qui est à l?origine de la désignation de la
ZPS de la vallée de Reginu.
? D?autres espèces de milieux ouverts bocagers,
présentes sur ce site ont contribué à sa désignation :
la Pie grièche écorcheur, le Pipit rousseline, la
Fauvette sarde, la Fauvette pitchou.
? D?autres espèces de la liste I de la Directive Oiseaux
sont à l?origine de la désignation de sites de
l?intérieur de l?île, dont notamment le Faucon
pèlerin, l?Engoulevent d?Europe?
Sur le littoral, de nombreuses colonies nichent sur les
côtes rocheuses et les nombreux îlots corses. Ces
espaces et l?avifaune marine qu?ils abritent, seront
caractérisés dans le chapitre sur la mer et le littoral.
Les connaissances sur la biodiversité en Corse sont très
fournies et sont régulièrement mises à jour grâce à un
suivi régulier des nombreux sites protégés.
La richesse biologique de la région Corse présente une
vulnérabilité aux composantes de l?énergie. La
production énergétique et sa distribution engendre la
construction d?ouvrages et d?infrastructures qui peuvent
être sources de perturbations pour les habitats naturels
et les espèces (fragmentation, destruction?).
Les tendances évolutives pour la thématique
biodiversité sont les suivantes :
- Expansion d?espèces envahissantes animales et
végétales ;
- Déprise agricole et fermeture des milieux ;
- Pressions urbanistiques et agricoles ;
- Urbanisation croissante surtout aux abords des
principales agglomérations ;
- Déséquilibre croissant de la pression anthropique
entre littoral et montagne ;
- Insuffisance de prise en compte des fonctionnalités
des zones humides et des cours d'eau ;
- Importance de certaines populations d'espèces
sauvages liées aux territoires agricoles ;
- Réchauffement des eaux marines laissant apparaître
des espèces plus inféodées aux milieux tropicaux et
repoussant plus au nord la limite de l'aire de
répartition de certaines espèces d'eaux plus froides ;
- Introduction de nombreuses espèces (flore terrestre
mais aussi poissons d?eau douce) ;
- Lente détérioration de la qualité biologique des cours
d?eau et expansion rapide des espèces introduites de
poissons (avec leur lot de parasites).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
42
Carte des sites protégés au titre du réseau Natira 2000
Source : DREAL Corse, 2015
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
43
Identification des enjeux liés au milieu naturel et la biodiversité
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Région particulièrement riche et dotée d?une
biodiversité terrestre et marine exceptionnelle.
Pression démographique importante nécessitant une
augmentation des approvisionnements énergétiques
(trafic maritime/émissions GES).
Réchauffement climatique qui affecte l?aire de répartition
des espèces et la qualité de l?ensemble des milieux
naturels.
Risques de pollutions dues aux activités humaines
(transport, assainissement, activité de loisirs,?) et risques
de pollutions accidentelles liés au trafic maritimes vers et
à proximité des côtes (transport de pétrole et matières
dangereuses).
Respect des aires protégées lors de la construction
d?ouvrages énergétiques.
Fort potentiel de production énergétique fondé sur
les services écosystémiques susceptibles d'être
rendus par les milieux naturels : bois, eau?
Développement des énergies renouvelables basées sur
ces ressources renouvelables.
Surexploitation de ces écosystèmes, fragmentation des
habitats, d?destructions d?espèces.
Artificialisation du littoral et étalement urbain en
forte augmentation entraînant une pression accrue
sur les milieux naturels.
Soutien prioritaire aux actions de rénovation de l?habitat
réduisant le besoin en constructions neuves
consommatrices d?espaces.
Des espèces endémiques ou emblématiques
menacées, espèces disparaissant de la région, forte
propagation des espèces invasives animales et
végétales.
Changements climatiques, urbanisation, croissance
démographique, perturbations anthropiques des milieux,
etc. : autant de facteurs aggravant ce constat.
Entretien des habitats forestiers par l?exploitation
raisonnée de ces espaces pour le bois d?oeuvre et le bois
énergie.
La présence de certains ouvrages (irrigation,
adduction, hydroélectricité,?) et dont la mauvaise
gestion ou dimensionnement entrave la libre
circulation et limite l?accès à des zones
indispensables à l?accomplissement des cycles
biologiques et la bonne croissance des individus.
Mise en place de la Trame Verte et Bleue, du projet de
PADDUC, et de la Stratégie pour la création d?aires
protégées (SCAP)
Risque de fragmentation des habitats, de rupture des
continuités écologiques par la construction d?ouvrages
d?irrigation ou adduction ou de grands barrages.
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Préservation et maintien de la biodiversité, des espaces naturels remarquables
et des continuités écologiques (aquatiques et terrestres)
DECLINAISON DES ENJEUX
? Concilier développement des énergies renouvelables en s?assurant que les ouvrages créés (retenues, parcs
éoliens ou photovoltaïques?) ne portent pas atteinte à la biodiversité en place (zone Natura 2000
notamment).
? Eviter la fragmentation des habitats naturels et l?isolement des populations d?espèces à enjeu local de
conservation qu?ils abritent par les infrastructures linéaires.
? Préserver les grandes continuités écologiques (zones humides...).
? Préserver la qualité des eaux littorales pour les différents usages (baignade, aquaculture, écosystème?) par la
maîtrise des rejets industriels (risques de pollutions pétrolières accidentelles par les navires
d?approvisionnement, refroidissement du cycle combiné gaz d?Ajaccio?)
? Economiser l?espace, organiser l?urbanisation pour optimiser la demande en énergie et en transport.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
44
PAYSAGE ET
PATRIMOINE
Le territoire corse présente une mosaïque de paysages
variés où dialoguent ensemble une multitude de
composantes.
Le milieu montagnard est l?épine dorsale de l?île sur
laquelle les populations se sont installées dans un
premier temps et ont développé les activités agricoles
(cultures, sylvopastoralisme).
? La forêt et le maquis recouvrent plus de la moitié du
territoire. Ce taux de boisements est en partie dû au
maquis arborescent qui, en l?absence d?activités
humaines et en dépit des incendies, évolue
progressivement vers des forêts fermées de
production et contribue ainsi à l?augmentation
régulière de la surface forestière. L?inventaire
forestier national (IFN) classe plus de 480 000
hectares au titre des surfaces forestières.
? Les milieux aquatiques offrent à l?île une diversité
exceptionnelle et forment des écosystèmes fragiles
et aux fonctionnements complexes. Le réseau
hydrographique corse est très développé sur le
territoire. Il souligne des paysages vallonnés plus ou
moins encaissés où le rapport à l'eau des espaces
bâtis constitue une composante forte de l'identité
paysagère de l'île.
Les grandes entités montagneuses structurent le
territoire et cloisonnent le ruissellement et les
bassins versants des rivières et des fleuves créant
ainsi des milieux aquatiques très différents.
Dominée par la présence de l?eau, sous des formes
diverses et complexes (torrents, rivières, lacs de
montagnes, fleuves, zones humides, etc.), la Corse
jouit d?une grande richesse paysagère par la diversité
exceptionnelle des milieux aquatiques :
- les cours d'eau : une multitude de bassins
versants cloisonne le territoire et participe à la
création de nombreuses entités paysagères. Les
rivières et fleuves ont creusé de profondes et
étroites vallées, façonnant des gorges et défilés
spectaculaires.
- les zones humides : dans les plaines et les
plateaux, les milieux aquatiques se déclinent en
un chapelet de zones humides : étangs ou lagunes
(stagni), marais (padule), marécage et vasières
(pozzi).
? Les plaines et collines exploitées comprennent
toutes les plaines alluviales et collines du territoire
insulaire. Elles ont permis le développement
économique de l?île.
? Les paysages urbains et leur patrimoine sont
distingués des espaces naturels ou des espaces ayant
connu une anthropisation. Ils correspondent aux
différents paysages en lien avec l?urbanisation du
territoire (pôles urbains, pôles ruraux, bourgs, pôles
touristiques, espaces rural).
FORET BASSE DE LA VALLEE DE LA LIAMONE
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MAQUIS SUR LA VALLEE DE LIAMONE
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ETANG DE DIANA
PLAINE ORIENTALE EXPLOITEE
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GORGES DE L?INZECCA
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PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
45
Leur organisation est dessinée par une géographie
accidentée et un réseau hydrographique dense et pluriel
: massifs (montagneux ou littoraux), vallées, versants
abrupts, plaines littorales (piémont ou contrefort) et les
îlots.
L?urbanisation a connu différentes phases : une
urbanisation traditionnelle rurale de montagne en lien
étroit avec les activités agricoles sylvo-pastorales, puis
une urbanisation de plaine sur les littoraux avec l?essor
du tourisme et des activités tertiaires aux dépens du
modèle traditionnel corse. Aujourd?hui, elle s?est
développée sous la forme de pôles urbains littoraux en
raison de la grande demande touristique balnéaire.
Cette mosaïque paysagère contribue pleinement à
l?essor touristique de l?île, mais elle doit être protégée
contre les diverses pressions impliquées par ses
pratiques.
Les diverses pressions qui s?exercent sur la composante
paysage sont les suivantes :
? L?essor de la fréquentation humaine ;
? L?urbanisation massive ;
? Les grands équipements et infrastructures (de
transport notamment mais aussi ceux en lien
avec la production énergétique) ;
? La déprise agricole sur le milieu montagnard.
Nombreux sont les outils permettant de lutter contre la
dégradation des paysages et du patrimoine : le cadre
législatifs et règlementaires (loi Littoral, loi Montagne,
loi Paysage, les amendements Dupont) ; les dispositifs de
protection et de gestion des paysages (les sites de la loi
1930 ? les sites inscrits, les sites classés -, les actions du
conservatoire du littoral, la charte du PNR, les opérations
« Grands Sites », l?inscription au patrimoine mondial de
l?UNESCO, les AVAP et les ZPPAUP, les secteurs
sauvegardés, les monuments historiques, etc.).
Les ensembles paysagers
Source : Profil environnemental de la Corse DREAL 2012
Les tendances évolutives pour la thématique paysage
et patrimoine sont les suivantes :
- Urbanisation croissante des grands pôles urbains ;
- Mitage en milieu rural ;
- Étalement urbain et implantation diffuse dénaturant
le paysage agricole et naturel ;
- Augmentation des prix du foncier ;
- Urbanisation et occupation sauvages des plages et
arrière-plages ;
- Déprise agro-sylvo-pastorale.
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PAYSAGE URBAIN DE BASTIA
VILLAGE DE MUNA DANS LA VALLEE DE LIAMONE (SOL
GRANITIQUE)
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PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
46
Carte des sites paysagers ou patrimoniaux classés et
inscrits, ou sur liste de patrimoine UNESCO
Source : DREAL Corse, 2015
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
47
Identification des enjeux liés au paysage et au patrimoine
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Qualité, beauté et diversité des paysages et du
patrimoine bâti. Présence de sites remarquables de
renommée internationale, emblématiques de la
région et à l?origine de son attractivité.
Altération du paysage naturel par la construction de
nouveaux moyens de production énergétique.
Mise en oeuvre des opérations « Grands Sites »,
participation de la Corse à des programmes européens sur
la valorisation du patrimoine, charte du PNRC, plans de
protection des sites et des paysages permettant
d?encadrer les projets d?infrastructure (limite des impacts
visuels, règlementation des implantations?).
Fragilité de la protection des sites inscrits ainsi que
du patrimoine historique et architectural.
Difficulté d?insertion dans le site. Dégradation des
perceptions paysagères.
Développement de « points noirs » paysagers
(infrastructures, urbanisation, zones d?activités,
etc.)
Intégration paysagère des ouvrages par la reproduction
de l?architecture traditionnelle corse et l?utilisation de la
topographie et de la végétation (écran visuel).
Implantation diffuse, étalement urbain sans
cohérence avec les réseaux de communication
Campagnes de rénovation de l?habitat favorisant le
renouvellement urbain et limitant la consommation
foncière. Des espaces paysagers peuvent être épargnés
de l?extension urbaine.
Difficulté de la mise en oeuvre de la politique
d?enfouissement des réseaux électriques et
téléphoniques du fait de la topographie de l?ïle.
Dégradation des paysages, ruraux notamment, par les
lignes et poteaux électriques créant une coupure visuelle
dans des espaces généralement remarquables.
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Préservation et maintien de l'identité, la diversité et la qualité des paysages
et du patrimoine architectural
DECLINAISON DE L?ENJEU
? Développer les infrastructures énergétiques (renouvelables ou non) sans porter atteinte aux paysages
emblématiques du territoire et en optimisant leur intégration (réduction de l?impact visuel).
? Ne pas porter atteinte au paysage ainsi qu?au patrimoine naturel et architectural traditionnel corse.
? Economiser l?espace, organiser l?urbanisation pour lutter contre le mitage et la fragmentation du territoire,
développer des stratégies foncières pour préserver l?espace agricole et densifier les espaces habités.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
48
AGRICULTURE ET FORET
L?agriculture représente 1,7% du PIB mais constitue la
principale activité consommatrice d?espace en milieu
rural. Elle permet de développer l?emploi disséminé dans
l?espace rural et favorise la valorisation des ressources
locales et les débouchés de proximité. Ainsi, le maintien
et l?augmentation de l?activité agricole constituent une
priorité régionale dans la stratégie de développement
durable.
Orientation Technico-économique des communes
Source : Profil environnemental de la Corse 2012- données Agreste 2010
La Corse est la plus boisée des îles méditerranéennes
avec un taux de boisements de près de 55% au regard de
la superficie totale de l?île. Il est en partie dû au maquis
arborescent qui du fait de la faible activité humaine et
des risques d?incendies évolue progressivement vers des
forêts fermées de production et contribue ainsi à
l?augmentation régulière de la surface forestière.
L?inventaire forestier national (IFN) classe plus de
450 000 hectares au titre des surfaces forestières.
Répartition de la surface de la forêt et des autres
territoires
Source : Inventaire Forestier National, 2010
Les forêts corses voient leur mise en valeur handicapée
par la topographie, la dispersion des peuplements et le
morcellement de la propriété en forêt privée.
Les usages de la ressource
La forêt remplie de nombreuses fonctions essentielles :
protection du milieu et des ressources naturelles,
maintien des espaces ouverts et de la biodiversité
comme la sittelle de Corse qui est strictement
endémique des résineux de montagne, accueil d?activités
récréatives et sportives.
En plus de ces fonctions, la forêt permet de répondre aux
besoins humains en matière d?énergies, de ressources
alimentaires et de constructions.
? Le bois énergie
La production de plaquettes forestières est assurée par
la société d?économie mixte « Corse Bois Energie ».
Cette production représente une quantité de 15000
tonnes par an alimentant une quinzaines de chaufferies
collectives. Par ailleurs, le bois-bûche est très largement
utilisé dans le secteur résidentiel, et particulièrement en
milieu montagnard. Le bois de chauffage est très utilisé
sur le territoire pour des raisons économiques comme
historiques et traditionnelles (coupes sur des parcelles
individuelles). Des dispositifs d?aides existent pour les
installations collectives comme individuelles afin de
valoriser au mieux cette ressource naturelle.
? Des produits agricoles et alimentaires
Aujourd?hui, les formations arborées traditionnelles,
châtaigneraies et oliveraies, connaissent un regain
d?intérêt résultant d?une demande croissante en produits
agricoles et alimentaires de qualité et ancrés dans les
traditions corses. Toutefois, elles sont aussi sujettes à de
graves problèmes phytosanitaires (destruction
parasitaire notamment).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
49
? Le secteur de la construction
Le secteur de la construction, charpente traditionnelle et
coffrage, constitue avec le bois de chauffage, la
principale destination du marché insulaire de la première
transformation (sciage). La quasi-absence d?un réel
secteur de la deuxième transformation (menuiserie)
engendre un très faible débouché commercial local.
De nombreuses pressions s?exercent sur les espaces
agricoles et forestiers en corse :
? Les pressions exercées sur les milieux sylvo-
agricoles :
- Les pressions foncières et artificialisation des
espaces agricoles ;
- Le manque de main d?oeuvre pour gérer les
espaces ruraux et les boisements forestiers
privés ;
- Les changements climatiques, les risques et les
crises sanitaires ;
? Les empreintes environnementales des activités
agro-sylvo-pastorales :
- La consommation de la ressource en eau dans le
cadre de l?irrigation agricole, pouvant entraîner
des pollutions et les risques sanitaires ;
- L?érosion des sols ;
- Les émissions de gaz à effet de serre.
Afin de répondre aux difficultés récurrentes rencontrées
par la filière agricole, des outils ont été instaurés pour
permettent la redynamisation et le maintien des
activités agro-sylvo-pastorales : la législation en vigueur
(la loi d?Orientation Agricole de 1999, la loi sur le
développement des territoires ruraux 2005), la mise en
place d?aides et de mesures (aides à l?installation des
jeunes agriculteurs, mesures agro-environnementales, le
plan écophyto, mutualisation des connaissances avec le
référentiel pédologique et agronomique de l?ODARC,
etc.), la diversification des activités auprès des
agriculteurs (le développement de l?agro-tourisme) et le
retour vers une plus-value identitaire et
environnementale (certifications des productions AOP-
AOC, le développement d?une agriculture sans OGM).
A cela, s?ajoute les documents de gestion et de
protection comme le Programme de Développement
Rural de Corse (PDRC) afin de valoriser les territoires
ruraux au travers des ressources naturelles,
patrimoniales et culturelles ; le Plan Pluriannuel Régional
de Développement Forestier de Corse qui identifie les
massifs forestiers insuffisamment exploités et cible les
actions prioritaires d?animation et d?investissement tout
en veillant à la gestion durable de la forêt ; le Schéma
Régional d?Aménagement des Forêts Publiques de Corse
qui constitue le référentiel de base pour l?élaboration des
documents d?objectifs de chacune des forêts
concernées ; et le Schéma Régional de Gestion
Sylvicoles de Corse qui indique les objectifs et préconise
les règles de gestion les mieux adaptées à la forêt privée
corse.
Les tendances évolutives pour la thématique
agriculture et forêt sont les suivantes :
- Difficile mise en oeuvre de la filière bois-énergie
- Développement du risque de dévastation des
peuplements forestiers ;
- Lente structuration des filières de production,
organisation des producteurs et démarches de
certification de la qualité pour le développement d?un
marché des produits corse ;
- Faible développement de l'agriculture biologique et
raisonnée ;
- Potentialités productives importantes mobilisables ;
- Fermeture des milieux par la réduction du nombre
d?exploitations agricoles (risques d?incendies, perte
de biodiversité, etc.) ;
- Étalement urbain, spéculation foncière,
consommation des espaces à fortes potentialités par
des usages immobiliers d'agrément, d'habitation ou
de production ;
Risques sanitaires et espèces invasives demandant
contrôles et anticipation.
Les propriétés forestières
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
50
Identification des enjeux liés à l?agriculture et la sylviculture
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Taux de boisement et taux d?accroissement des
espaces forestiers importants.
Développement de la filière bois énergie en complément
du bois d?oeuvre pour des usages de chauffage.
Le changement climatique a un impact sur les forêts et
leur production.
Rôle important de l?agriculture et de l?agro-
pastoralisme dans la structuration des paysages et le
maintien des milieux et espèces.
Déprise agricole et abandon des pratiques extensives.
Dégradation de ces espaces par l?étalement urbain,
construction de nouvelles infrastructures industrielles
dont des ouvrages énergétiques (parcs éoliens,
photovoltaïque?).
Difficulté d?exploitation forestière du fait de la
topographie régionale contraignante et de la
dispersion des peuplements de boisements
productifs.
Augmentation des exploitations monospécifiques
souvent un frein à la biodiversité et plus enclines au
développement de feux de forêt.
Réflexion sur la mise en place d?un système d?exploitation
par câble.
Mitage des espaces agricoles et forestiers par les
infrastructures (transport, production d?énergie?) et
l?urbanisation.
Consommation d?espaces à fortes potentialités
agronomiques.
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Maintien et préservation des espaces stratégiques à fortes potentialités agronomiques et
sylvicoles
Développement des activités agricoles et sylvicoles respectueuses de l'environnement
et des ressources locales (eau, sol)
DECLINAISON DES ENJEUX
? Eviter la fragmentation des espaces par la mise en place de tranchées forestières et l?isolement des populations
d?espèces à enjeu local de conservation qu?ils abritent lors de la construction d?ouvrages énergétiques.
? Limiter la consommation des espaces agricoles et les contraintes supplémentaires d?exploitation qui
pourraient être occasionnées par la création d?ouvrages énergétiques (consommation d?espaces en cas de
création de poste, neutralisation du sol à l?endroit et aux abords des pylônes électriques, perte de temps liée à
l?obligation de contourner les zones neutralisées, frais d?entretien de ces surfaces).
? Préserver les espaces ayant une valeur agronomique et renforcer l?utilisation des ressources locales
(développement complémentaire du bois d?oeuvre et du bois-énergie).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
51
RESSOURCES
NATURELLES
1 Eau
La Corse bénéficie d?une ressource en eau abondante
mais inégalement répartie à la fois dans l?espace
(morphologie de l?île) et dans le temps (variations
interannuelles et inter-saisonnières). Certaines régions
comme le Cap-Corse, la Balagne, le Sud Est, et les
communes rurales de l?intérieur connaissent encore des
difficultés d?approvisionnement.
Débits spécifiques médian (l/s/km²) hors Cap Corse et Nebbio-
Balagne en fonction des mois de l?année - Source AAUC
C?est une ressource vitale pour l?ensemble de la
population (eau potable) et pour son économie
(agriculture, loisirs, aquaculture, pêche). Une eau de
qualité et en quantité suffisante est indispensable pour le
bon fonctionnement des milieux aquatiques.
Sollicitation des masses d?eau souterraine
Source : SDAGE Corse, 2010-2015
La ressource en eau de la Corse est dans l?ensemble d?un
bon niveau qualitatif. L?atteinte du bon état est un
objectif assigné à plus de 90% des masses d?eau. Les
eaux souterraines sont globalement d?excellente qualité.
Ce qui concerne la qualité ne vaut pas nécessairement
pour la quantité disponible de la ressource, d?où la
nécessité d?un puissant équipement hydraulique. En
effet, le grand déséquilibre de la répartition de la
ressource en eau est une problématique majeure du
bassin de Corse.
L?eau est une ressource très utilisée en Corse et ce pour
divers usages :
? Les prélèvements en eau (agriculture et eau
potable),
? Les activités économiques,
? Les activités touristiques autour de l?eau,
? Les activités liées au milieu marin.
Les prélèvements en eau
Les prélèvements en eau sont majoritairement
effectués dans les eaux superficielles (65% des
prélèvements). Ils sont essentiellement destinés à deux
usages : l?irrigation agricole (53%) et l?eau potable (47%).
Ils sont satisfaits à 80% par les eaux de surface et à 20%
par les eaux souterraines.
Ces deux usages, se partagent la quasi-totalité de la
ressource.
Les activités économiques
L?agriculture est le domaine d?activité le plus représenté
sur le territoire corse : 3 600 exploitations agricoles et les
industries agroalimentaires jouent un rôle déterminant
au niveau de l?emploi. L?agriculture corse est de type
extensif. L?irrigation agricole progresse en réponse aux
besoins des différentes activités (élevage, production
végétale, viticole et fruitière). Ce secteur a un impact
diffus important sur l?ensemble du territoire tant par
rapport aux prélèvements que par rapport aux
effluents liés à l?activité.
L?usage industriel reste très marginal et ne représente
que 1,2% des volumes prélevés. L?impact sur l?eau est
globalement moindre.
Les activités tertiaires, notamment celle liées au
développement touristique, sont en pleine expansion et
tendent vers un étalement de la saison touristique avec
un fort potentiel touristique à exploiter (le tourisme
d?affaire, etc.). L?augmentation ponctuelle de la
population liée à cette activité impacte directement le
dimensionnement des infrastructures hydrauliques et
induisent une augmentation des prélèvements dans
les aquifères.
Pour préserver la qualité de cette ressource et les milieux
qu?elle abrite et afin de répondre aux exigences de la
DCE, la loi sur l?eau et les milieux aquatiques (LEMA) du
31 décembre 2006 a permis de réviser les classements
existants soit pour la Corse la loi de 1919 sur
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
52
l?hydroélectricité, le bassin n?étant pas concerné par
l?article L432-6 de code de l?environnement. Le nouveau
classement doit répondre aux objectifs du SDAGE en
matière de continuité écologique (libre circulation des
espèces et accès aux zones de vie, transport des
sédiments), et également répondre aux objectifs de non
dégradation des masses d?eau ou contribuer à l?atteinte
du bon état.
Le projet de classement des cours d?eau comporte 2
listes:
- la liste 1 vise à préserver certains cours d?eau ou
tronçons de cours d?eau en très bon état écologique,
réservoirs biologiques définis dans le SDAGE, ou
importants pour les poissons migrateurs amphihalins, de
tout nouvel ouvrage faisant obstacle à la continuité
écologique (construction de nouveaux ouvrages non
autorisée) ;
- la liste 2 vise à restaurer la continuité écologique
(rétablissement de la libre circulation des poissons
migrateurs et du transit sédimentaire) au niveau des
obstacles existants, qui devront être équipés, gérés, et
entretenus dans un délai de 5 ans suivant l?arrêt de la
liste.
Les résultats de l?étude de l?impact du classement des
cours d?eau indiquent qu?aucun usage (hydroélectricité,
protection contre les inondations, AEP, Irrigation, pêche,
pisciculture, loisirs) n?est fortement impacté de manière
négative par le projet de classement.
Concernant la grande hydroélectricité, aucun projet
connu de l?administration n?est concerné par le
classement en liste 1 : l?impact est faible (Source : DREAL
Corse).
Il est important de noter que le potentiel mobilisable
sous le régime de la loi de 1919 ne permettait pas non
plus d?atteindre l?objectif du SRCAE pour cette filière.
Ainsi, le classement ne génère pas de contrainte
supplémentaire significative.
Plusieurs types de milieux aquatiques sont recensés en
Corse. On distingue ainsi :
? Les milieux aquatiques continentaux avec les
nappes d?eau souterraines, les cours d?eau et les
plans d?eau ;
? Les masses d?eau de transition avec les lagunes
littorales) ;
? Les milieux aquatiques marins avec les masses
d?eau côtière.
L?ensemble des milieux aquatiques constitue une
composante originale du territoire corse qui apporte une
contribution importante à la qualité et à la diversité des
paysages de l?île. Ces milieux qui sont caractérisés par
une forte valeur patrimoniale notamment pour les
milieux superficiels, présentent une forte vulnérabilité du
fait de variation quantitative importante mais également
vis-à-vis des pollutions.
Eaux superficielles
? les principaux prélèvements en 2011
? les barrages et réserves de plus de 250 000m
3
Source : DREAL, Profil environnemental 2012
La ressource en eau en Corse est soumise à différents
types de pressions :
- Les pressions liées aux prélèvements, incluant les
risques d?intrusion saline ;
- L?assainissement ;
- La pollution diffuse liée aux rejets agricoles, agro-
alimentaires et aux effluents vinicoles ;
- Les pressions morphologiques et hydrologiques
(barrages, seuils, mauvais état des berges et de la
ripisylve, busage ou artificialisation de certains cours
d?eau, espèces envahissantes?) ;
- L?artificialisation du trait de côte ;
- Les pressions liées aux mouillages et les pollutions
portuaires pour les eaux côtières.
Les orientations fondamentales et les dispositions du
SDAGE ont vocation à garantir la non dégradation de la
ressource et l?atteinte des objectifs environnementaux.
La mise en oeuvre du SDAGE s?appuie sur un programme
de mesures. A une échelle plus locale, les SAGE
poursuivent la même ambition.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
53
2 Sol, sous-sol et matériaux
De par sa grande diversité lithologique et pédologique,
la Corse dispose d?une grande richesse minérale. Dès
lors, de nombreux sites de carrières sont recensés sur
l?ensemble des bassins de vie à proximité des centres
d?activités économiques. Du fait de son insularité la
Corse produit la quasi-totalité des matériaux des
carrières nécessaires aux chantiers du BTP de l?île.
L?exploitation des matériaux en Corse se caractérise par :
? Des contraintes géographiques limitant les
transports de matériaux
? Une extraction principalement réservée aux besoins
locaux
? De très faibles échanges avec l?extérieur
? Des contraintes environnementales fortes.
Les pressions s?exerçant sur la ressource minérales sont
multiples et diffèrent selon le moment, et selon le type
d?extraction de substrats :
? Abandon des carrières présentant alors de grands
risques d?effondrements accentué par les
infiltrations d?eaux ;
? Modifications du paysage par les carrières à ciel
ouvert
? Extractions dans le lit des rivières, bien que les
incidences de ces extractions soient complexes à
quantifier.
Part des Carrières en Corse selon le type de matériaux
extraits
Source : BRGM, Profil environnemental de la Corse 2012
Afin de protéger la ressource minérale, l?Etat a mis en
place des mesures visant à interdire les extractions
alluvionnaires dans les lits mineurs des cours d?eau et
dans les plans d?eau traversés par des cours d?eau.
Même, s?il n?existe pas à ce jour de schéma
départemental ou régional des carrières en Corse, le
code de l?environnement sert de cadre de référence pour
les activités liées à la ressource minérale ainsi que des
outils mis en place par le Bureau de Recherche
Géologiques et Minières (BRGM) permettant de suivre
l?évolution des exploitations et de leurs productions.
Pédologie des sols
Source : Fiche Grande Région écologique de Corse - IFN données : BRGM,
2012©
Les tendances évolutives pour la thématique
ressources naturelles sont les suivantes :
? Déséquilibre entre l?eau disponible et les
prélèvements affectant la qualité des milieux sur
certains bassins ;
? Conflits d?usages (agriculture, zones urbaines,
énergie, protection par classement des cours
d?eau?) ;
? Diminution de la ressource en eau pour les besoins
des écosystèmes aquatiques face à l'augmentation
des besoins anthropiques et au changement
climatique ;
? Diminution de la capacité auto-épuratoire des
milieux naturels liée à la dégradation de
l?écosystème aquatique impacté par les usages
anthropiques ;
? Actions insuffisantes pour suivre l?évolution des
pressions pouvant impacter les masses d?eau en bon
état
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
54
Identification des enjeux liés aux ressources naturelles (eau, sol, sous-sol)
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Préservation et amélioration de l?état qualitatif et quantitatif des ressources naturelles
et contribution à un usage plus équilibré
DECLINAISON DES ENJEUX
? Conforter la production hydroélectrique en prenant en compte les enjeux environnement et les éventuels
conflits d?usages.
? Limiter l?altération du sol et sous-sol dans les projets de liaison souterraine.
? Gérer durablement et de manière équilibrée la ressource en eau face au réchauffement climatique.
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Bon état quantitatif et qualitatif (écologique et
chimique) des masses d?eau souterraine.
Restauration et préservation des zones humides jouant
un rôle de régulation des eaux.
Pollutions d?origine urbaine, agricole ou industrielle.
Potentiel d?exploitation des cours d?eau pour la
production hydroélectrique
Valorisation de la ressource en eau par la production
d?énergie.
Altération de zones humides ou de cours d?eau par la
création d?ouvrages hydrauliques.
Diminution de la ressource en eau pour les besoins
des écosystèmes aquatiques face à l'augmentation
des besoins anthropiques et au changement
climatique.
Conflits d?usages (agriculture, zones urbaines, énergie,
protection par classement des cours d?eau?).
Impacts négatifs du changement climatique en matière
d?accès à la ressource en eau.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
55
ENERGIE, CLIMAT, GAZ
A EFFET DE SERRE
Les sources de données disponibles utilisées : Profil
environnemental 2012 ? SRCAE ?OREGES de Corse - Projet de
PPE de la Corse - Citepa 2007 - Commissariat général au
développement durable ? janvier 2011 ? source des données
SOeS ? EDF
1 Energie
L?insularité implique des spécificités énergétiques :
? En 2014, 87% de l?énergie primaire consommée sur
l?île est directement importée (produits pétroliers et
interconnexions). Les énergies renouvelables
développées sur le territoire couvrent un large
spectre aussi bien pour la production d?électricité
(énergie hydraulique, éolienne, photovoltaïque
biogaz) que thermique (bois énergie, solaire
thermique, aérothermie).
? La sécurité d?approvisionnement en carburants et
en électricité est plus sensible.
? BILAN DE LA CONSOMMATION
ENERGETIQUE ET MOYENS DE
PRODUCTION
? Evolution de la consommation
énergétique
La consommation finale en énergie s?élevait en 2014 à
528 000 tep répartie comme suit :
- Produits pétroliers (transport) : 54 %
- GPL et Fioul (Chauffage): 11 %
- Centrales thermiques : 13 %
- Interconnections : 10 %
- EnR électriques : 10 %
- EnR thermiques : 5 %
Les consommations énergétiques finales sont dominées
par le secteur des transports qui représentent 54% des
consommations, et par le secteur des bâtiments
(résidentiel et tertiaire) qui représentent 40% des
consommations. Le secteur industriel (hors production
d?électricité et incluant le BTP) représente 5% des
consommations, et l?agriculture environ 1%. Ce bilan
inclut les consommations des transports aériens et
maritimes des résidents mais pas ceux liés au tourisme.
Evolution sectorielles des consommations d'énergie
finale Source SRACE 2012
Ces quinze dernières années, la forte croissance des
importations de gazole (+56%) et la baisse de celles de
l?essence (-36%) se sont traduites en cumulé par une
augmentation de 30 ktep des importations de carburant,
soit 16% depuis 2001. Cette augmentation de la part du
diesel traduit le soutien au niveau national à ce type de
carburant depuis de plusieurs années.
Evolution de la consommation des carburants de 2001 à
2014
Source OREGES de Corse
Le développement de l?activité économique
(principalement dans les services), la
démographie et l?évolution des modes de vie
(taux d?équipement des ménages) contribuent
à l?augmentation de la demande
d?électricitéd?énergie.
Trépied du
système
électrique
(33%)
Solaire thermique
1,2
0%
Bois énergie
18,3
3%
Aérothermie
6,4
1%
Biogaz
0,8
0%
Eolien
2,5
0%
Photovoltaïque
9,8
2%
Petite hydraulique
5,1
1%
Grande hydraulique
35,4
7%
Interconnexion
50,3
10%
Thermique à flamme
65,4
12%
GPL
33,5
6%
Fioul
25,1
5%
JET
20,6
4%
Essence
61,3
12%
Gazole
193,0
37%
EnR
79,7
14%
Consommation d'énergie finale (ktep)
Bilan 2014
Bilan 2014 des consommations d'énergie finale
Source OREGES de Corse
0
100
200
300
400
500
600
700
1990 1992 1995 1997 1999 2002 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
C
o
n
so
m
m
at
io
n
d
'é
n
e
rg
ie
f
in
al
e
e
n
k
te
p
Agriculture
Tertiaire
Résidentiel
Transport
Industrie
-
50
100
150
200
250
300
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
kt
e
p
Gazole
Essence
Cumule carburant
+ 16%
+ 56%
- 36%
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
56
Le graphique ci-dessous présente l?évolution du mix
énergétique hors transports en base 100.
Evolution du mix énergétique, hors transport, de 2003 à
2014 en base 100
Source OREGES de Corse
On constate que ces dix dernières années ont été
marquées :
- par une augmentation des importations d?électricité
depuis la Sardaigne;
- par une forte fluctuation de la production d?électricité
d?origine renouvelable due à la prépondérance de
l?hydroélectricité dépendante des variations
annuelles des apports hydriques et du manteau
neigeux. Toutefois, la part des énergies renouvelables
a été renforcée ces dernières années suite à la mise
en service de la centrale hydroélectrique du
Rizzanese ainsi qu?à un développement soutenu du
photovoltaïque ;
- par une baisse continue des importations de GPL,
baisse supérieure à 35% (hors correction climatique).
- par une croissance continue de la consommation en
carburants (+16%) qui se stabilise toutefois depuis
3ans.
- par une part très importante des importations
d?énergies primaires pour les transports.
Evolution des importations d'énergies primaires de 2003
à 2014 - Source OREGES de Corse
? La production d?électricité
En 2005, l?Assemblée de Corse a adopté un Plan
énergétique pour la période 2005-2025 avec pour objectif
la sécurisation de l?approvisionnement électrique de la
Corse au travers de la mise en oeuvre d?un « trépied
énergétique ». En 2015, ce trépied est devenu réalité
avec un approvisionnement électrique de l?île assuré à
parts égales par :
- les centrales thermiques du Vazzio et de Lucciana,
fonctionnant respectivement au fioul lourd et au fioul
léger avec des turbines à combustion ? TAC - (4
turbines sur le site de Lucciana) et, qui apportent un
complément en hiver et lorsque les réserves en eau
sont faibles ou pour toute urgence. A noter qu?une
TAC de sécurisation du réseau est mise en place
depuis 2011 sur le site du Vazzio.
- les énergies renouvelables (en grande majorité
l?hydroélectricité 27%) et dans une moindre mesure le
photovoltaïque (6%) et l?éolien ;
- les importations via les interconnexions avec le
continent Italien et la Sardaigne (SACOI et SARCO). A
noter que les possibilités d?import l?été sont
fortement limitées sur la liaison SARCO.
La centrale de Lucciana près de Bastia a été renouvelée
pour fonctionner à terme au gaz. La centrale du Vazzio à
Ajaccio doit être renouvelée également dans la même
perspective.
L?atteinte de cette ambition a été rendue possible par la
mise en oeuvre de grands chantiers prévus par la
programmation pluriannuelle des investissements
électriques de 2009 :
- le doublement des investissements sur les réseaux
électriques destinés à améliorer la qualité de
fourniture ;
- la réalisation de la liaison électrique « SARCO », mise
en service en 2006, et dont la puissance a été
progressivement augmentée jusqu?à 100 MW en
2010 ;
- la mise en service d?une turbine à combustion (TAC)
de 40 MW en 2008 ;
- la mise en service du barrage du Rizzanese (55MW)
en décembre 2012, couplée à un apport hydraulique
important en 2013 ;
- la mise en service de la nouvelle centrale EDF PEI de
Lucciana B (120MW) au cours du premier semestre
2014.
Au-delà des chantiers du Plan énergétique de 2005, on
note un fort développement des énergies
renouvelables dans le mix électrique :
- 97 MW de photovoltaïque en service à ce jour, dont 5
MW avec stockage ;
- 18 MW d?éolien ;
- 2MW de biogaz ;
- 26 MW de mini-hydraulique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
57
Le bouquet électrique 2014 en Corse
PUISSANCE Garantie Installée 563 MW
PV + Éolien + µHydro + Biogaz 148 MW
CAPACITE d?Import 150 MW
DIESEL 244 MW
TAC 125 MW
HYDRAULIQUE
194 MW
MINI-HYDRAULIQUE
26 MW
EOLIEN
18 MW
PHOTOVOLTAIQUE
102 MW
LIAISON CC +
INTERCONNEXION
150 MW
BIOGAZ 1,7 MW
Une PRODUCTION de 2 127 GWH
ASSUREE à 32% par des ENR
DIESEL 38,4 %
TAC 0,2 %
HYDRAULIQUE
20,9 %
MINI-HYDRAULIQUE
3 %
EOLIEN
1,5 %
PHOTOVOLTAIQUE
5,8 %
LIAISON CC +
INTERCONNEXION
29,7 %
BIOGAZ 0,5 %
En 2014, la production
d?énergie électrique
était répartie comme
suit :
Bouquet électrique en
Corse en 2014
Source : EDF
Malgré ces évolutions, la pérennité de
l?approvisionnement électrique de l?île n?est toujours pas
assurée à court et moyen termes.
En effet, le renouvellement de la centrale électrique du
Vazzio prévu par la PPI de 2009 n?a pas été conduit sur la
période prévue. Or cet outil de production a été mis en
service il y a plus de 30 ans (1983) et son usage ne permet
pas de garantir sa fiabilité et sa disponibilité sur les
années à venir. La consommation électrique en Corse
étant répartie par tiers entre trois grands
secteurs (Ajaccio, Bastia et le 1/3 restant diffus sur le
territoire), il est indispensable de localiser les moyens de
production électrique à proximité des lieux de
consommation et d?en sécuriser l?alimentation en
garantissant le bon fonctionnement du système.
Enfin, l?atteinte du « trépied énergétique » repose en
grande partie sur la disponibilité de la ressource en eau
(hydroélectricité) dont la variabilité pourrait s?intensifiée
avec les effets du changement climatique.
De plus, la Corse est sujette à une variabilité saisonnière
et géographique de l?équilibre production?
consommation du fait de l?augmentation de la demande
durant l?hiver et la saison touristique.
Les deux graphiques ci-après permettent de constater la
variabilité de la production énergétique en fonction de la
saison (source EDF - année 2012). Les importations
constituent principalement de l?énergie de base, les
centrales diesels fonctionnent en base/semi-base, les
réserves hydrauliques sont sollicitées principalement
l?hiver, tandis que les TAC apportent un complément de
puissance en hiver, mais aussi en été lorsque le
fonctionnement des barrages est contraint par les autres
usages.
Empilement des moyens de production disponibles pour
les niveaux de charge d?hiver et été
Source : EDF - BPI 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
58
? La distribution de GPL
La distribution de gaz en Corse est effectuée après
transport maritime et stockage, soit par les réseaux
ENGIE des agglomérations d?Ajaccio et Bastia, soit par
livraison directe de GPL en cuve chez le consommateur,
soit par bouteilles (butane et propane). En 2014, près de
390 GWh de GPL ont été consommés dont environ 60%
par l?intermédiaire des réseaux de gaz. Plus des deux-
tiers de cette consommation sont destinées aux besoins
du secteur résidentiel.
Les agglomérations de Bastia et d?Ajaccio bénéficient de
la présence d?un réseau de distribution de GPL (propane
à Bastia, air butané à Ajaccio) exploité et maintenu par
ENGIE (GRTgaz).
Il faut souligner l?aspect primordial pour l?équilibre du
système énergétique de la Corse de maintenir et de
pérenniser ces réseaux afin d?éviter ou du moins de
limiter un transfert d?énergie du gaz vers l?électricité,
avec des conséquences importantes tant
environnementales (augmentation des émissions de
CO2) que sur l?équilibre du système électrique de la
Corse à la pointe. Un transfert massif vers l?énergie
électrique indurait une hausse de la consommation
électrique de plus de 10%, rendant nécessaire la mise en
service de nouveaux moyens de production, en
particulier de pointe, et engendrant de nouvelles
contraintes sur le réseau de distribution électrique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
59
Le système énergétique de la Corse en 2014 Source : OREGES de Corse (AAUC)
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
60
? LES ENERGIES RENOUVELABLES (EnR)
? EnR Electriques :
? L?hydroélectricité
Le mix électrique présente une forte part d?énergies
renouvelables, essentiellement constituée par
l?hydroélectricité, dont les 4 grands aménagements
sont:
? Prunelli (Corse du Sud), constitué du barrage de Tolla
et des usines hydroélectriques de Tolla, Ocana et
Pont de la Vanna ;
? Golo (Haute-Corse), constitué du barrage de
Calacuccia et des usines hydroélectriques de
Sovenzia de Corscia et de Castirla ;
? Fium?Orbo (Haute Corse), constitué du barrage de
Sampolo et de l?usine hydroélectrique de Trevadine ;
? Rizzanese (Corse du Sud), constitué du barrage du
Rizzanese et de l? centrale hydroélectrique de Sainte
Lucie de Tallano.
La production hydroélectrique présente toutefois une
forte dépendance aux variations hydriques. Cela influe
fortement sur la part des énergies renouvelables dans le
mix électrique.
La petite hydroélectricité représente en 2014 pour une
puissance installée de 26MW environ pour un
productible de plus de 60 GWh. Les installations sont
réparties sur l?ensemble du territoire corse et sont un
peu plus développées dans le Centre Corse et le
Taravo/Valinco/Sartenais.
? Le solaire photovoltaïque
En lien avec l?évolution des tarifs d?achat de l?électricité,
le développement des champs photovoltaïques au sol
s?est accentué à partir de 2008 avec des difficultés de
mise en oeuvre suite au moratoire de 2011.
La production d?électricité photovoltaïque est estimée en
2014 à 124,5 GWh pour une puissance cumulée de plus
de 100 MW
? L?éolien terrestre.
L?énergie éolienne produite s?élève à 31,8 GWh et est
générée par 3 parcs éoliens implantés sur les territoires
du Pays Bastiais (Cap Corse) et de Balagne, représentant
18MW.
Le Schéma Régional Eolien de 2007 identifie les zones
propices au développement éolien selon le seuil
d?exploitation du vent de 4m/s, et les zones moins
propices au regard des contraintes, notamment
environnementales. Lors de l?élaboration du SRCAE,
plusieurs projets en cours avaient été identifiés, dont
seul celui de Patrimonio semblait susceptible d?aboutir.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
61
? Le solaire thermodynamique
Cette technologie qui transforme le rayonnement solaire
en chaleur produit une énergie plus régulière que le
solaire photovoltaïque. Elle n?est pas encore développée
à l?échelle industrielle, mais le projet Alba Nova
d?installation d?une centrale énergétique
thermodynamique a été lancé à Ghisonaccia. Cette
centrale d?une puissance de 12 MW devrait produire
25 GWh/an.
? EnR Thermiques :
Les énergies renouvelables thermiques présentent une
part moins importante dans le mix énergétique que les
énergies renouvelables électriques. Il y a néanmoins des
incertitudes sur la part du bois énergie individuel et de
l?aérothermie dans la mesure où il s?agit d?une
production plus délicate à suivre.
La production est constituée essentiellement :
? de bois-énergie pour le chauffage des bâtiments,
? d?aérothermie (systèmes de pompes à chaleur),
? de solaire thermique pour la production d?eau chaude
sanitaire.
? Le bois énergie
L?exploitation énergétique du bois est réalisée au travers
d?installations collectives et d?installations de chauffage
individuelles (représentant 75% de la production de
chaleur d?origine bois-énergie).
L?exploitation collective du bois s?appuie sur une
quinzaine de chaufferies bois, pour une puissance
cumulée de 10 MW (dont 3MW produits par le réseau de
Corte).
Le développement de cette filière présente un atout
pour le développement local, et permet de réduire
l?usage d?autres sources d?énergie.
? La biomasse (agricole et industrielle)
Un projet a été identifié (filière agricole), cependant les
données sont insuffisantes pour dresser le bilan de la
production issue de cette ressource, et en évaluer les
potentialités.
? La valorisation énergétique des bio-
déchets
Les déchets organiques peuvent être valorisés
énergétiquement afin de produire de la chaleur et/ou de
l?électricité. Le centre de stockage de déchets ultimes de
Tallone est équipé depuis 2009 d?un système
d?extraction et valorisation du biogaz (productible 11, 4
GWh en 2014 pour une puissance de près de 2MW).
? Le solaire thermique
L?essentiel de ces installations concerne majoritairement
des installations individuelles. Cette filière connaît un
développement continu depuis les années 80, mais en
deçà de son potentiel.
? Energies thermiques diffuses de type
pompe à chaleur : aérothermie,
géothermie, thalassothermie, et
récupération de chaleur sur les réseaux
d?eaux usées.
Le système d?énergie aérothermique est présent dans
les bâtiments résidentiels et tertiaires pour répondre aux
besoins de chauffage et de climatisation. Le potentiel de
cette énergie facilement exploitable est estimé à environ
3 fois la production actuelle. Les évolutions climatiques
envisagées risquent cependant de faire croître la
consommation pour les besoins de climatisation.
? Energies marines et éolien off-shore
Les énergies marines et l?éolien off-shore étaient
exclus du périmètre du SRCAE. Toutefois, certaines
énergies marines pourraient présenter des potentiels
intéressants pour la Corse.
Les sources potentielles d?énergie marine sont multiples
(vent, courants, vagues et houle, énergie thermique,
énergie osmotique exploitant les différences de salinité)
et le contexte insulaire de la Corse peut rendre propice
leur mise en oeuvre. Néanmoins, leur développement
devra prendre en compte l?intérêt écologique de ce
milieu marin et sa vulnérabilité, et les concilier avec
l?exploitation énergétique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
62
Le choix des sites sera ainsi encadré :
Source : Agence des aires marines protégées
Les solutions techniques devront également limiter leur
impact sur les espèces, les habitats et autres usages de la
zone.
2 Climat et changement climatique
? Le climat Corse
Le climat de la Corse est de type méditerranéen,
caractérisé par :
? Des étés chauds et secs, présentant des pics de
chaleur et de déficit hydrique, des sécheresses
fréquentes, des précipitations irrégulières pouvant
être subites, violentes et intenses ;
? Des hivers doux et humides.
Ce climat présente néanmoins des nuances climatiques
alpines : une amplitude thermique marquée, des chutes
de neige, un plus grand nombre de jours de pluie et de
neige, etc.
La géographie contrastée de l?île est également associée
à des températures hivernales plus basses : les sommets
de l?île sont ainsi enneigés souvent jusqu?à l?été. En
montagne, les précipitations sont également 3 à 4 fois
plus importantes que sur le littoral qui fait lui face à des
problèmes de sécheresse.
La carte suivante des DJU Chauffagites illustre les deux
types de climat en Corse dépendant du relief : la limite
est marquée entre le climat littoral et montagneux.
? Gaz à effet de serre et l?influence sur le
climat
Les sources de données disponibles utilisées : Profil environnemental 2012
? SRCAE ? OREGES de Corse - Citepa 2007 - Commissariat général au
développement durable ? janvier 2011 ? source des données SOeS - EDF
Il existe plus de 40 Gaz à Effet de Serre, responsables du
changement climatique. Cependant, la Protocole de
Kyoto ne vise que les 6 principaux dont le dioxyde de
carbone (CO2) qui est celui qui est émis dans les
proportions les plus importantes. Pour cela, la
présentation des chiffres est faite en « équivalent CO2 »,
pour rendre compte de l?impact réel des émissions.
La quantité totale d?émissions de gaz à effet de serre
(GES) en Corse a été est à 2,56 millions teq CO2, soit 8,5
teq CO2/hab dans le cadre du SRCAE (pour
comparaison, la moyenne nationale est de 6,6 teq
CO2/hab).
82% de ces émissions sont d?origine énergétique : En
2011, l?empreinte carbone du mix électrique en Corse
était ainsi plus de 10 fois supérieure au niveau national.
Le secteur des transports et des bâtiments représente la
majorité de ces émissions.
En 2008, le bilan ADEME-OEC estime que :
? 60% des émissions de ces GES proviennent des
agglomérations d?Ajaccio et Bastia.
? 98% du CO2 émis en Corse provient ainsi de la
combustion d?énergie fossile pour : les transports, la
production d?électricité, et le résidentiel/tertiaire.
Les hydrofluorocarbures (HFC), qui constituent la
majorité des émissions de gaz fluorés, sont
Type d?aire marine protégé
Possibilité d?implantation
d?énergie marine
renouvelables
Réserves naturelle nationale Non compatible
Réserve naturelle régionale
ou de la collectivité de Corse
Vigilance
Parc National
Non compatible dans les
coeurs de parcs
Parc naturel Marin Vigilance
Natura 2000 Vigilance
Arrêté de protection de
biotope
Non compatible
Sites du Conservatoire du
littoral
Non compatible
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
63
majoritairement émis par le secteur résidentiel/tertiaire
(climatisation et réfrigération).
72% des émissions de méthane (CH4) proviennent de
l?agriculture (élevages bovins) et la sylviculture, et 14%
de la fermentation des déchets en Centre
d?Enfouissement, 13% du chauffage au bois.
La majorité des émissions de protoxyde d?azote (N2O)
sont imputables à l?utilisation de fertilisants azotés dans
l?agriculture.
Enfin, l?Utilisation des Terres, leur Changement et la
Forêt (UTCF) influencent aussi le bilan des émissions de
GES du territoire. Les milieux naturels et semi-naturels
(prairies, forêts,) constituent un support de stockage de
carbone (stockage issue de l?accroissement de la
biomasse ligneuse et des sols). En 2007, le bilan puits de
carbone constitué par l?UTCF est estimé à 590 ktep CO2
(CITEPA). En revanche, la disparition de ces milieux
libère le carbone (et également du CH4 et NO2) stocké.
Les incendies de forêt ont ainsi représenté 400 kteq CO2
en 2008.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
64
Cartographie des émissions de GES
Sources : Bilan 2008 ADEME -OEC
? L?incidence des GES sur l?évolution
climatique
Un changement climatique est en marche, et des
modifications de l?équilibre climatique sont à attendre à
toutes les échelles. Ce phénomène est en relation avec
l?augmentation des Gaz à Effet de Serre (GES).
Il s?agit donc :
? De limiter les émissions de GES
? D?anticiper et d?envisager les mesures d?adaptation à
ces changements
Selon les projections et les scénarios établis, les
évolutions climatiques attendues pour la Corse à
l?horizon 2030 sont :
? Une hausse des températures de 1,2 à 1,4°C par
rapport à la période de référence 1971-2000 (le Nord
connaîtrait des hausses moins importantes que le
Sud)
? Une diminution de 5% des précipitations moyennes
annuelles
? Une augmentation du nombre de jours de canicule
(plus marqué sur la moitié Ouest du territoire
Une augmentation des jours d?état de sécheresse (plus
marqué sur le Nord et le littoral)
Ces évolutions climatiques auront une incidence
notamment sur la ressource en eau (en termes de
quantité et de qualité), les productions agricoles,
d?élevage et de pêche, la santé publique (surmortalité),
sur l?attractivité touristique de la Corse, sur la
biodiversité,?
Dans le SRCAE de la Corse les objectifs en termes de
réduction des émissions de gaz à effet de serre sont les
suivants :
? 31% à l?horizon 2020 par rapport à 2008 ;
? 89% à l?horizon 2050 par rapport à 2008 (soit un
facteur 6 par rapport à 1990).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
65
Identification des enjeux liés à l?énergie, au climat et à l?air
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Potentialités de développement des énergies
renouvelables sur l?île (climat, insularité, ressources).
Projets récemment réalisés ou en cours qui devraient
permettre de renforcer la production énergétique
renouvelable.
Potentiel sous exploité par rapport aux ressources
disponibles.
Risque de dégradation de la qualité des paysages, de la
richesse de la biodiversité terrestre et marine, de la
qualité des cours d?eau.
Une dépendance énergétique aux importations et
aux produits pétroliers (problématique
d?approvisionnement).
La sécurisation de l?approvisionnement en énergie est un
facteur critique de succès dans le développement des
activités économiques de la Corse.
Approvisionnement en gaz naturel envisagé pour
alimenter les centrales thermiques de l?île au gaz afin de
réduire leurs émissions de polluants et GES.
Tendance à une croissance des consommations
énergétiques (croissance démographique,
tourisme?).
Soutien à la rénovation énergétique des bâtiments.
Instabilité saisonnière de l?équilibre production
énergétique - besoins
Des émissions de GES supérieures à la moyenne
nationale.
Pistes d?amélioration dans le secteur des transports, des
bâtiments et de la production d?énergie pour réduire ces
émissions.
Poursuite de l?augmentation des émissions des GES si des
mesures pour infléchir la tendance ne sont pas prises :
renforcement du risque d?inondation, d?érosion et de
submersion marine, augmentation du risque d?incendies,
amplification de l?évapotranspiration et assèchement des
sol, indisponibilité de la ressource en eau, augmentation
des impacts sur les milieux naturels, les espèces et leurs
habitats.
Réseau de transports en commun peu développé.
Objectifs ambitieux du SRCAE : développement des
transports multimodales, augmentation des modes actifs
(marche, vélo), etc.
La réduction du trafic et la régulation des vitesses, ainsi
que le renouvellement du parc roulant, sont des axes
d?action pour réduire les émissions de GES dans le secteur
des transports.
Augmentation du parc automobile de la région,
fortement émetteur en GES et de polluants
atmosphériques.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
66
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Réduction des consommations d?énergies fossiles dans la perspective de l?autonomie énergétique
Développement des énergies renouvelables en garantissant la préservation des milieux naturels
Atténuation du changement climatique par la réduction des émissions de GES
DECLINAISON DES ENJEUX
? Favoriser la concrétisation des objectifs du SRCAE
? Accroître les économies d?énergie : la Corse dispose d?un potentiel d?économie d?énergie dans les secteurs
(potentiel estimé à 2050) :
- Des transports : potentiel maximal de diminution de 75% de la consommation d?énergie finale pour le
transport de voyageurs, tenant compte d?un ensemble d?hypothèses sur des paramètres d?évolution des
modes de transport, d?évolution des formes urbaines, des comportements, évolutions technologiques /
potentiel de diminution de 30% pour le transport de marchandises
- du bâtiment : potentiel maximal d?économie d?énergie de 30% sur le parc résidentiel à 2020 (-57% à 2050),
au travers de la construction de nouveaux logements et de la mise en oeuvre de chantiers de rénovation du
bâti
- de l?industrie : au travers la mise en oeuvre des nombreux leviers règlementaires existants, la somme des
économies d?énergie techniquement réalisables est d?environ 30% des consommations du secteur.
- de l?agriculture et de l?usage des sols : ils seraient significatifs, au travers de la réduction des consommations
sur les exploitations agricoles (engins, techniques, isolation des bâtiments,), de l?optimisation de la
logistique, du développement des circuits-courts.
- de la gestion des déchets : au travers de la poursuite des objectifs de réduction des déchets produits et de
l?augmentation du recyclage
? Augmenter la production d?énergies renouvelables pour s?adapter au changement climatique : mettre à profit
les nombreuses ressources et le climat méditerranéen favorables au développement de ces énergies
(photovoltaïque, éolien, solaire thermique). Le potentiel de certaines est déjà identifié, d?autres restent à
explorer (en particulier les énergies marines)
? Entretenir et conforter le réseau de transport électrique existant afin de supporter la production croissante des
énergies renouvelables
? Réduire les sources d?émission de GES : en particulier dans le transport, dans l?habitat au travers de l?isolation
du bâti et le développement des énergies renouvelables.
? Prendre en compte les évolutions climatiques annoncées dans l?aménagement du territoire, la conception du
bâti,?
? Améliorer la résilience des milieux aux pressions (favorable à l'adaptation au changement climatique)
? Préserver la disponibilité de la ressource en eau (renforcer les économies d?eau et le partage de la ressource)
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
67
SANTE HUMAINE,
NUISANCES, RISQUES
NATURELS ET
TECHNOLOGIQUES
1 Risques dits « naturels » et
technologiques
Un risque naturel est la rencontre entre un aléa d?origine
naturelle et des enjeux humains, économiques ou
environnementaux. On parle de risque majeur lorsque
les dégâts et le nombre de victimes sont importants. Il
implique l?exposition des populations humaines et de
leurs infrastructures à un évènement catastrophique
d?origine naturelle.
Les risques industriels peuvent se manifester par un
accident se produisant sur un site industriel et pouvant
entraîner des conséquences graves pour le personnel, les
populations, les biens, l?environnement ou le milieu
naturel. Il est lié à l?utilisation, au stockage ou à la
fabrication de substances dangereuses.
La Corse est soumise à de nombreux risques naturels et
industriels : feux de forêt, inondations, mouvements de
terrains, phénomènes météorologiques (tempête,
avalanche), risques liés à l?amiante environnementale,
risques lié au Radon, au transport de matières
dangereuses, à la rupture de barrage, risques industriels.
Afin de limiter l?exposition des populations face à
l?ensemble des risques naturels et technologiques, de
nombreux outils et plans existent :
? Inondation, érosion côtières et submersion marine :
Plan de prévention des risques inondations et Atlas
des Zones Inondables ;
Programmation d?Actions et de Prévention contre les
inondations (PAPI) ;
Gestion Intégrée des Zones Côtières.
? Feux de forêt et autres espaces naturels :
Plan de Protection des Forêts et des Espaces
Naturels contre les Incendies (PPFENI).
? Mouvement de terrain :
Etudes du BRGM.
? Amiante et Radon :
Plan Interministériel d?Action Amiante ;
Plan National Santé Environnementale ;
Plan d?action Haute-Corse.
? Des sites et sols pollués, un inventaire en
cours d'élaboration
Les bases de données complémentaires BASOL et
BASIAS inventorient les anciens sites industriels
susceptibles d'être pollués. Ils indiquent les mesures et
les données réalisées sur chaque site. La réalisation de
cet inventaire est actuellement en cours d'élaboration en
Corse.
La Corse recense huit établissements classés SEVESO à
« haut risque » soumis à un Plan de Prévention des
Risques Technologiques (PPRT) :
? Quatre établissements de stockage et de distribution
de gaz : Bastia-sud, Ajaccio-Loretto, Luciana et
Ajaccio-Riganto ;
? Deux établissements de stockage d'hydrocarbures à
Ajaccio et Luciana ;
? Une unité de stockage et de fabrication d'explosif à
Morosaglia ;
? Une unité de stockage de liquides inflammables à la
centrale électrique de Lucciana.
? Pour ces établissements (excepté la centrale
électrique), des Plans de Prévention des Risques ont
été prescrits, notamment :
? le PPRT de l'établissement GDF SUEZ à Ajaccio
établit en juin 2011 ;
? le PPRT d'Antargaz à Ajaccio prescrit en décembre
2011 ;
? le PPRT de Butagaz à Lucciana prescrit en juin 2012 ;
? le PPRT de Morosaglia prescrit en novembre 2011.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
68
Les PPRT ont pour objectif de résorber les situations
héritées du passé et de limiter les risques d'accidents
susceptibles d'intervenir dans les installations à risques
industriels majeurs entraînant des effets néfastes sur la
salubrité, la santé et la sécurité publique directement par
pollution d'un milieu.
Des transports de matières dangereuses (TMD)
accroissent la vulnérabilité des populations et de
l'environnement.
Le risque lié au transport de matières dangereuses est
localisé sur les tronçons où le trafic routier est très
important et est d'autant plus fort pendant les périodes
estivales où la fréquentation augmente. Le transport de
matières dangereuses par les accès routiers sont
relativement faibles en Corse au vu de l'absence de
circulation de véhicules de transports de marchandises
hautement dangereuses. Les matériaux transportés se
résument essentiellement à des hydrocarbures, des
huiles, du bitume et des combustibles.
L'insularité et l'absence d'industrie chimique et
pétrochimique renforcent la dépendance de la Corse au
continent. Le ravitaillement se fait par voie maritime
engendrant alors un trafic maritime très important
autour de la Corse. Ce trafic contribue à une
augmentation du risque accidentel de rejets de matières
dangereuses (hydrocarbures) réalisé au large mais se
répercutant sur les côtes corses et d'accidents aggravés
par le transport de matières dangereuses. Les bouches
de Bonifacio et le canal de Corse sont de plus en plus
sensibles et vulnérables face à ce risque du fait de
l'augmentation du trafic.
L'Organisation Maritime Internationale (OMI) a adopté
en 1993 une résolution recommandant à chacun de ces
170 États membres d'interdire la traversée du canal de
Bonifacio aux pétroliers et chimiquiers. L'objectif est
alors de réduire les risques d'accident maritime et de
préserver la biodiversité et la ressource en eau littorale
et maritime.
En 2011, les bouches de Bonifacio sont classées en Zone
Maritime Particulièrement Vulnérable reconnu par
l'OMI. Aujourd'hui, la France et l'Italie, à l'origine de ce
classement, doivent établir et définir les mesures pour
protéger le site en lien avec ce classement. La mise en
place d'un pilotage hauturier (à titre facultatif à ce stade)
assurera désormais la bonne circulation des navires
transitant dans le détroit ayant à leur bord des matières
dangereuses. Par ailleurs, la France et l?Italie ont interdit
le transit des navires de matières dangereuses battant
pavillon de ces deux nations dans les bouches.
? Un risque de rupture de barrage faible
La Corse compte 34 barrages au début 2013 classés en
quatre classes (A,B,C,D) en fonction de leur hauteur et
du volume d'eau retenu. Il se répartissent comme suit :
8 ouvrages hydroélectriques concédés à EDF dont cinq
de hauteur supérieure à vingt mètres (classe A) ;
26 ouvrages autorisés ou déclarés au titre de la loi sur
l'eau et dont la vocation est l'irrigation ou l'alimentation
en eau potable ou agricole ( 7 de plus de vingt mètres).
La probabilité de rupture de barrage est extrêmement
faible en Corse. Pour limiter les risques, les barrages font
l'objet d'une surveillance et d'un suivi régulier retranscrit
dans des rapports de surveillance et d?auscultation et de
revues de sûreté décennales.
Les deux ouvrages les plus importants (Tolla et
Calacuccia) sont soumis à l'obligation d'un Plan
Particulier d'Intervention visant à fournir les modalités
d'intervention et de secours pour les populations à l'aval
en cas de risque de sinistre. Ces deux PPI restent à
finaliser ; néanmoins des mesures sont mises en place
pour limiter le risque et prévenir les populations comme
les plans d'alerte qui fixent les modalités de diffusion de
l'alerte en fonction de l'intensité du risque.
Le recensement, l'état des lieux et le classement des
digues de protection contre les inondations présentes en
Corse restent à finaliser. Aujourd'hui, une quinzaine de
digues a été dénombrée. Il s'agit essentiellement de
digues en bordures de rivières.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
69
2 Qualité de l?air
Un territoire peu industrialisé, mais une pollution
atmosphérique localisée au niveau des grands
pôles urbains
La qualité de l?air en Corse ne dépend pas uniquement
des émissions polluantes du territoire : elle est située à la
confluence de plusieurs déversoirs naturels continentaux
de pollution (la vallée du Pô, la vallée du Rhône, les
poussières du Sahara).
La Corse, bien que peu industrialisée, peut être
confrontée de façon très localisée à une pollution
atmosphérique, en particulier dans les deux
agglomérations d?Ajaccio et de Bastia.
Les sources de pollution de l?air les plus importantes
sont en premier lieu les poussières désertiques, les
transports (circulation automobile, bateaux, avions) et
enfin les centrales thermiques.
Depuis 2010, la station trafic Saint Nicolas à Bastia
dépasse, avec 41 µg/m³, la valeur limite annuelle pour le
dioxyde d?azote (NO2) fixée à 40 µg/m³. Le dépassement
de la valeur limite annuelle du NO2 sur le site de Saint
Nicolas a entraîné la nécessité d?un PPA sur la région de
Bastia, aujourd?hui en cours de finalisation (phase
d?enquête publique).
Les concentrations de particules fines ont connu des
dépassements du seuil d'information et de
recommandations sur les dernières années (7 alertes
entre mars 2011 et mars 2014 principalement sur le
département de Corse du Sud). Les émissions des autres
polluants respectent la norme.
? Des secteurs vulnérables sous pressions
Les zones à forts enjeux correspondent aux espaces sous
influence directe des centrales thermiques ou des grands
axes routiers, mais également les espaces qui cumulent
différentes sources d?émission.
Huit communes sensibles ont été identifiées dans le
Schéma Régional Climat Air Énergie (SRCAE), ainsi que
deux zones naturelles remarquables pour leur
écosystème et leur diversité biologique, particulièrement
sensibles à la pollution atmosphérique :
La réserve naturelle de Biguglia, située dans la zone
urbaine de Bastia et à proximité de l?aéroport Bastia-
Poretta
La réserve de Scandola, très peu influencée par des
sources locales, mais qui semble être impactée par des
pollutions à l?échelle méditerranéenne.
Les polluants émis suivis sont les particules (PM10 et PM
2,5), les oxydes d?azote (NOx) et le dioxyde de soufre
(SO2).
Particularité Corse, les émissions de SO2 et NOX ont
pour principale origine la production d?électricité à partir
de la centrale thermique du Vazzio fonctionnant au fioul
lourd. Ces émissions sont très localisées et ont de ce fait
un impact sanitaire potentiellement important sur les
populations exposées.
Le secteur résidentiel et le BTP émettent une part
prépondérante des particules (chauffage, brûlage,
carrières). Le transport constitue une part importante
des émissions de Nox.
Communes sensibles en Corse en fonction des secteurs
sources d?émission
Source : Réalisé à partir de l?inventaire national spatialisé corrigé selon les
données d?émission propre à QUALITAIR CORSE intégrant entre autre les
émissions maritimes et les centrales à bois
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
70
? Les impacts de la qualité de l'air sur la
santé humaine et l'environnement
La qualité de l?air constitue un enjeu sanitaire majeur.
Selon le Centre International de Recherche sur le Cancer
(CIRC) la pollution atmosphérique est l'une des premières
causes environnementales de décès par cancer.
La dégradation de la qualité de l?air serait également à
l?origine de diminutions significatives de la durée de vie
(selon le programme CAFE de l?UE, la France aurait ainsi
perdu 9,3 mois d?espérance de vie en raison de la
pollution de l?air par les particules).
Les effets les plus courants et les plus légers de la
pollution atmosphérique sont des irritations (nez, yeux,
gorge, peau, poumons, etc.) et des toux. Selon les
concentrations et la durée de l?exposition, la pollution
atmosphérique peut également provoquer des
problèmes pulmonaires et respiratoires (inflammation et
diminution de la fonction pulmonaire, troubles
respiratoires, etc.) ainsi qu?une aggravation de certaines
pathologies existantes (asthme, bronchites chroniques,
maladies respiratoires, cardiovasculaires et des
insuffisances respiratoires).
Certains polluants peuvent aussi provoquer des effets
spécifiques tels que des troubles neurologiques (pour les
métaux lourds) ou neuropsychiques (pour le benzène),
des cancers (pour les particules fines, le benzène, les
métaux lourds, les HAP...) des troubles du
comportement, de la mémoire ou une cécité (pour le
plomb), des troubles sanguins, rénaux, digestifs (pour les
métaux).
Certaines populations sont plus sensibles aux effets de la
pollution atmosphérique. Il s?agit notamment des
enfants, des personnes âgées, des personnes souffrant
de maladies respiratoires ou d?insuffisances
coronariennes et cardiaques, des femmes enceintes et de
leur foetus, des diabétiques, des fumeurs, etc.
Des études sont menées par l?Institut de Veille Sanitaire,
afin de quantifier les effets de la qualité de l'air sur la
santé. Il est démontré qu?à court terme, réduire les
concentrations moyennes de polluants dans l?air apporte
un gain sanitaire plus important (plus grand nombre de
décès évités) que de réduire uniquement les pics de
pollution.
La pollution atmosphérique a également des impacts sur
l'environnement : pluies acides (acidification des lacs et
des cours d?eau, perturbation des écosystèmes
forestiers), dépôts de particules (accumulation possible
dans la chaîne alimentaire), altération de la croissance
des végétaux et baisse de leur productivité.
? Les réseaux de surveillance de la qualité
de l'air, les plans et les programmes
Les réglementations européenne et française en matière
de qualité de l'air rendent obligatoires la surveillance de
la qualité de l?air et l?information du public, et définit les
normes de qualité de l?air (objectifs de qualité, valeurs
limites, seuil d'alerte, etc.).
Le réseau de surveillance Qualitair Corse (réseau de
mesures opérationnel depuis 2007) est constitué de 9
stations de mesure fixes et une station mobile. Les zones
soumises à ce réseau de surveillance sont : la Zone
Urbaine (Ajaccio et Bastia ? 8 stations permettant des
relevés en contexte urbain, périurbain, de trafic et
industriel) et la Zone Régionale (reste du territoire ?
contexte rural).
Le projet ChArMEx de suivi de la qualité de l?atmosphère
en Méditerranée occidentale, lancé avec l?installation en
2012 d?une station de mesures au Cap Corse permettra
d?établir un bilan de précis de l?atmosphère en
Méditerranée.
Le Plan de Prévention de la qualité de l'Air (PPA) de la
région bastiaise est en cours de finalisation.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
71
? Tendances évolutives
? Le remplacement de la centrale thermique existante
du Vazzio à Ajaccio fonctionnant actuellement au
fioul lourd par une nouvelle fonctionnant au gaz.
? La centrale de Lucciana à Bastia a été renouvelée et
fonctionne au fioul léger en attendant l?arrivée du gaz
naturel sur le territoire.
Les objectifs fixés par le SRCAE vont dans le sens du
développement des énergies renouvelables, participant
ainsi à réduire les incidences sur la qualité de l'air.
L'amélioration des connaissances de la qualité de l'air sur
l'ensemble du territoire et le développement d'outils de
prévision assureront une meilleure compréhension et
localisation des risques pour la santé et l'environnement
liées à la qualité de l'air.
Toutefois, si l'augmentation constante de la
consommation d'énergie (électricité et hydrocarbures)
perdure, cela risque d'induire de plus en plus d'effets
négatifs et nécessitera d'être suivie régulièrement afin de
limiter les risques de pollutions.
3 Nuisances
Les nuisances sont de quatre ordres : le bruit et les
vibrations, la pollution atmosphérique, la pollution
électromagnétique et la pollution lumineuse. Ces
nuisances sont essentiellement localisées au sein des
zones urbaines et plus particulièrement au niveau des
grandes agglomérations.
Le bruit, les vibrations et la pollution atmosphérique
sont des nuisances engendrées principalement par le
trafic routier, aérien et maritime. En Corse, les secteurs
les plus impactés sont les grands ports comme ceux de
Bastia et d'Ajaccio.
Les ondes électromagnétiques sont présentes dans la vie
quotidienne. Elles sont émises par les téléphones
portables, antennes relais, etc. De nombreux appareils
utilisés quotidiennement émettent ou reçoivent des
champs électromagnétiques. En Corse, les stations
radioélectrique sont concentrées en zones urbaines et
aux abords.
La pollution lumineuse est effective en Corse dans les
zones urbaines, et plus particulièrement dans les
grandes agglomérations.
Les nuisances sonores peuvent affecter la santé et la
qualité de vie, avec des conséquences physiques et/ou
psychologiques pour les personnes qui les subissent, et
affecter également la biodiversité. Le bruit et les
vibrations ont des effets nocifs sur la santé humaine :
stress, troubles du sommeil, effets sur le système
cardiovasculaire, immunitaires et endocrinien, etc. La
pollution lumineuse peut elle aussi avoir des
conséquences nocives sur la santé humaine, la faune et
la flore. Les sources lumineuses nocturnes perturbent les
écosystèmes : modification des relations
proies/prédateurs, perturbation des cycles de
reproductions et de migrations, retarder la chute des
feuilles des arbres, etc.
Des mesures et outils de protection permettent de
réduire les nuisances altérant la qualité de vie des
hommes et des espèces (animales et végétales) :
? Mise en place de Carte de Bruit et de plan de
protection du Bruit dans le cadre du Plan National
Santé-Environnement et des lois Grenelle ;
? La réglementation relative aux pollutions lumineuses
inscrite par décret au code de l?environnement suite à
la mise en application des lois Grenelle ;
? La réglementation relative aux ondes électro-
magnétiques suite à la mise en oeuvre de la loi
Grenelle 2.
Les tendances évolutives pour la thématique santé
humaine, nuisances, risques naturels et
technologiques sont les suivantes :
? Changement climatique impliquant une accentuation
des épisodes de pollution de l?air sur les deux
agglomérations principales ;
? Dynamisme démographique des deux principales
agglomérations qui permet d?envisager l?essor des
transports collectifs (réduction des nuisances sonores
et amélioration de la qualité de l?air) ;
? Amélioration de la connaissance de la qualité de l?air
sur l?ensemble du territoire, développement d?outils
de prévision ;
? Incendies : Déprise agricole et augmentation de la
biomasse combustible, fréquentation croissante des
milieux naturels même hors massifs forestiers. Mise
en oeuvre des PPR et coordination régionale et
révision du PPFENI (Plan de protection des forêts et
des espaces naturels contre les incendies). ?
? Amiante environnemental : non mise en oeuvre des
réflexions menées à ce jour ;
? Érosion littorale : difficulté à pérenniser le réseau
d?observation du littoral et augmentation des zones
urbanisées en situation dangereuse, questionnement
sur leur relocalisation ;
? Augmentation des risques de pollution marine
accidentelle (produits pétroliers);
? Développement de politiques visant à limiter les
quantités de déchets destinées à l?élimination,
réduction à la source et valorisation des matériaux et
matières organiques ;
? Révision du PREDIS, PIEDMA et leur mise en oeuvre ?
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
72
Identification des enjeux liés à la santé humaine, aux nuisances et aux risques
naturels et technologiques
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Changement climatique et demande énergétique
impliquant une accentuation des épisodes de
pollution de l?air sur les deux agglomérations
principales et un territoire qui subit les pollutions
méditerranéennes du fait de sa situation
géographique.
Amélioration de la connaissance de la qualité de l?air sur
l?ensemble du territoire, développement d?outils de
prévision.
Projets de développement des énergies renouvelables
participant à réduire les incidences sur la qualité de l?air
(mise en oeuvre du SRCAE).
Pollution de l?air par les transports majoritairement mais
également, dans une moindre mesure, par la production
d?électricité.
Croissance démographique des deux principales
agglomérations.
Essor des transports collectifs permettant de réduire
notamment les nuisances sonores et d?améliorer la
qualité de l?air.
Densification du réseau routier pour répondre à la
demande. Embouteillages et augmentation de la
fréquentation à l?origine de la dégradation de la qualité de
l?air et des nuisances sonores.
Demande en énergie plus importante qui engendre une
pollution de l?air accrue et un trafic pétrolier plus
fréquent.
Vastes zones naturelles relativement préservées du
bruit et de la pollution car territoire faiblement
industrialisé, présentant des sources d?émissions de
polluants bien localisées.
Zones majoritairement protégées qui devraient perdurer.
Développement du bois énergie pour les besoins de
chauffage.
Risque d?émissions de particules (nécessité de mise en
place de dispositifs de combustion performants).
Conditions climatiques, végétation pyrophyte, cours
d?eau à régime torrentiel, centrales thermiques,
trafic pétrolier, etc. autant de facteurs augmentant
la probabilité de survenue des risques naturels et
technologiques.
Réchauffement climatique, augmentation de la
fréquentation estivale, croissance démographique,
urbanisation croissante du littoral, etc.
PPRT en cours d'élaboration pour les sites industriels à
risques technologiques
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
73
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Amélioration de la qualité de l'air et lutte contre la pollution atmosphérique
Diminution des sources de nuisances (émissions de bruit, champs électriques et magnétiques)
Réduction, maîtrise et prévention des risques naturels et technologiques
DECLINAISON DES ENJEUX
? Eviter et réduire les nuisances sonores des ouvrages à créer ou à renforcer en intégrant leur environnement
proche, dans le respect de la réglementation technique applicable à ces ouvrages. Evaluer les nuisances
éventuelles au stade projet via des études acoustiques et définir, le cas échéant, les mesures appropriées.
? Réduire les principales sources de pollution afin de respecter les règles actuelles et anticiper la réglementation
future : nécessaire évolution des centrales thermiques, arrivée du gaz naturel pour la production d?électricité,
diminution des consommations d?énergie (en particulier dans le secteur des transports), amélioration des
conditions d?utilisation du bois dans les systèmes de chauffage, renforcement de la surveillance du respect des
règles.
? Prendre en compte et limiter les nuisances liées aux pollutions électromagnétiques (ondes, visuelles)
? Prendre en compte les plans de prévention des risques naturels et technologiques et les zones exposées aux
risques majeurs pour la création de moyens de production ou de transport électrique.
? Poursuivre et renforcer les mesures prises en termes de connaissance, de prévention et de gestion du risque lié
à l?amiante naturelle en application du plan interministériel.
? Encourager le ferroviaire interurbain et développer le transport en commun et TCSP dans les 2 grands pôles
de l?île ainsi que les circulations douces (pistes cyclables,?) en zones urbaines et périurbaines pour diminuer la
consommation de carburant et les émissions de polluants.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
74
ANALYSE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
SYNTHESE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET
LIENS AVEC LA PPE
Composantes
environnementales
Enjeux
Milieu naturel et
biodiversité
1. Préservation et maintien de la biodiversité, des espaces naturels remarquables
et des continuités écologiques (aquatiques et terrestres)
Paysage et Patrimoine
2. Préservation et maintien de l?identité, la diversité et la qualité des paysages et
du patrimoine
Agriculture et forêt
3. Maintien et préservation des espaces stratégiques à forte potentialité
agronomique et sylvicole
4. Développement des activités agricoles et sylvicoles respectueuses de
l'environnement et des ressources locales (eau, sol)
Ressources naturelles
(eau, sol et sous-sol)
5. Préservation et amélioration de l?état qualitatif et quantitatif des ressources
naturelles et contribution à un usage plus équilibré
Energie, Climat et Air
6. Réduction des consommations d?énergies primaires d?origines fossiles dans la
perspective de l?autonomie énergétique
7. Développement des énergies renouvelables en garantissant la préservation des
milieux naturels
8. Atténuation du changement climatique par la réduction des émissions de GES
Santé humaine,
nuisances, risques
naturels et
technologiques
9. Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre la pollution atmosphérique
10. Diminution des sources de nuisances (émissions de bruit, champs électriques et
magnétiques)
11. Réduction, maîtrise et prévention des risques naturels et technologiques
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
75
HIERARCHISATION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
Principe méthodologique
La hiérarchisation des enjeux environnementaux est
le résultat du croisement du niveau d?enjeu
supraterritorial, de l?importance des
pressions/menaces ou de l?opportunité sur le
territoire, de l?échelle à laquelle s?applique l?enjeu
(Corse ou local) et de la marge de manoeuvre de la
PPE.
Une pondération de 1 à 3 pour chaque enjeu et
chaque critère est alors appliquée selon leur
importance.
ENJEUX
Niveau d'enjeu
supraterritorial
Importance des
pressions/menaces
ou de l'opportunité
sur le territoire
Enjeu
localisé à
généralisé
Marge de
manoeuvre
de la PPE
T
o
ta
l d
e
la
p
o
n
d
ér
at
io
n
Milieu naturel et biodiversité
Préservation et maintien de la biodiversité, des
espaces naturels remarquables et des continuités
écologiques (aquatiques et terrestres)
3 2 3 1 9
Paysage et Patrimoine
Préservation et maintien de l?identité, la diversité
et la qualité des paysages et du patrimoine
architectural
3 2 3 1 9
Agriculture et forêt
Maintien et préservation des espaces stratégiques
à forte potentialité agronomique et sylvicole
2 3 2 1 8
Développement des activités agricoles et sylvicoles
respectueuses de l'environnement et des
ressources locales (eau, sol)
1 2 3 1 7
Ressources naturelles (eau, sol et sous-sol)
Préservation et amélioration de l?état qualitatif et
quantitatif des ressources naturelles et
contribution à un usage plus équilibré
2 2 2 2 8
Energie, climat et air
Réduction des consommations d?énergies
primaires d?origines fossiles dans la perspective de
l?autonomie énergétique
3 2 3 3 11
Développement des énergies renouvelables en
garantissant la préservation des milieux naturels
2 3 3 3 11
Atténuation du changement climatique par la
réduction des émissions de GES
3 2 2 3 10
Santé humaine, nuisances, risques naturels et technologiques
Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre la
pollution atmosphérique
2 2 3 3 10
Diminution des sources de nuisances (émissions de
bruit, champs électriques et magnétiques)
1 1 1 2 5
Réduction, maîtrise et prévention des risques
naturels et technologiques
1 2 2 1 6
Faible Moyen Fort
1 2 3
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
76
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
77
SCENARIO AU FIL DE
L?EAU
La définition du scénario « au fil de l?eau », permet
d?évaluer les effets éventuels sur l?environnement dans
le cas de la poursuite des dynamiques à l?oeuvre sur le
territoire en l?absence de la PPE. Elle servira de point de
comparaison mais permettra également d?identifier les
risques liés à la poursuite de certaines dynamiques, et
les points de vigilance environnementaux à conserver au
cours de la construction du projet.
L?élaboration de ce scénario a été réalisée en
développant les tendances actuelles préalablement
identifiées sur le territoire corse :
Evolutions démographiques,
Evolutions des parts modales,
Prospective des coûts de carburants et impact sur la
précarité
Pression sur les milieux naturels,
Augmentation de la population exposée aux risques
naturels et industriels,?
Les différents résultats du scénario illustrent en creux les
thèmes prioritaires sur lesquels la PPE doit agir.
TENDANCES DU
SCENARIO
En l?absence de la mise en oeuvre de la PPE, le scénario énergétique correspond au scénario de référence MDE
estimant l?évolution de la consommation énergétique comme suit :
Pour le développement de la production par les énergies renouvelables, le scénario « au fil de l?eau » suit le tendanciel
à l?horizon 2020 du SRCAE :
Approvisionnement énergétique
T1.Fragilité de l?approvisionnement en carburant.
T2.Augmentation du recours aux énergies fossiles
(hydrocarbures) notamment en période estivale en
lien avec le tourisme.
T3.Exploitation accentuée de la centrale thermique du
Vazzio pour satisfaire l?augmentation constante de la
demande électrique surtout en période de pointe
électrique en été et hiver.
Scénario référence MDE 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2025 2030
Energie annuelle moyenne (GWh) 2 254 2 294 2 325 2 362 2 398 2 440 2 614 2 782
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
1.4% 1.3%
Pointe annuelle moyenne (MW) 502 511 517 528 535 542 583 626
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
1.5% 1.4%
Scénario MDE renforcée 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2025 2030
Energie annuelle moyenne (GWh) 2 254 2 275 2 288 2 305 2 321 2 342 2 399 2 429
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
0.5% 0.2%
Pointe annuelle moyenne (MW) 502 505 506 512 514 515 527 538
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
0.5% 0.4%
1.6%
0.8%
1.5%
0.5%
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
78
Efficacité énergétique
T4.Poursuite lente des rénovations globales de l?habitat
T5.Offre des transports collectifs encore insuffisante par
rapport au dynamisme démographique des deux
principales agglomérations.
Énergies renouvelables
T6.Part des énergies renouvelables dans la production
d?énergie en progression par rapport aux autres
modes de production.
T7.Pas de projet concernant la grande hydraulique.
T8.Développement faible de la petite hydraulique.
T9.Développement du photovoltaïque sur bâtiments en
baisse et réduit au sol (seulement 50% des projets en
file d?attente et appels d?offre avec stockage CRE
seront réalisés). Les objectifs de la filière PV sont
atteint mais pas la répartition souhaitée en termes de
types d?opérations.
T10.Pas de nouveau parc éolien prévu.
T11.Mise en oeuvre du projet solaire thermodynamique
en file d?attente de 12 MW (Alba nova à Ghisonaccia).
T12.Mise en oeuvre de la filière bois-énergie en deçà de
son potentiel.
T13.Mise en place lente de la filière de valorisation
énergétique des déchets organiques sous forme de
biogaz.
Ouvrages énergétiques et réseaux
T14.Utilisation des véhicules individuels majoritaires
dans un espace urbain non adapté aux modes de
circulation douce.
T15.Poursuite des investissements et de la maintenance
des réseaux de distribution électrique
T16.Déséquilibre entre production et consommation
entre le Nord et le Sud nécessitant des
investissements accrus dans les réseaux.
EFFETS NOTABLES DU
SCENARIO
Les tableaux ci-après présentent, pour chacune des
tendances évolutives du scénario « au fil de l?eau », les
incidences potentielles sur les composantes
environnementales. L?évaluation des incidences si
aucune nouvelles actions n?était envisagée, soit en
l?absence de la mise en place de la PPE, permettra, par
comparaison, de rendre compte de l?effet positif ou non,
des orientations de la PPE au regard des enjeux
environnementaux.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
79
Tendances du scénario « au fil de l?eau » Incidences au regard des enjeux environnementaux
A
P
P
R
O
V
IO
N
N
E
M
E
N
T
E
N
E
R
G
E
T
IQ
U
E
T1
Fragilité de l?approvisionnement en
carburant
RISQUE
Risque de rupture de stocks de carburant présentant un risque
indirect sur la composante énergie mais sans incidences sur les
autres thématiques environnementales.
T2
Augmentation du recours aux énergies
fossiles (hydrocarbures) notamment
en période estivale en lien avec le
tourisme
NEGATIVE
Pics d?utilisation d?hydrocarbures influant sur la pollution de l?air et
les émissions de GES. Les risques naturels (incendies, inondations,
érosion?) sont accentués du fait du réchauffement climatique et
présentent de potentiels risques pour le milieu naturel. La santé
humaine est aussi impactée.
T3
Exploitation accentuée de la centrale
thermique du Vazzio pour satisfaire
l?augmentation constante de la
demande électrique surtout en période
de pointe électrique en été et hiver
NEGATIVE
Centrale thermique vieillissante et saturée présentant un potentiel
risque industriel et à l?origine d?émissions de polluants
atmosphériques et de GES. Les émissions de la centrale liées au
fonctionnement au fioul lourd ont un impact, direct ou indirect, sur
l?environnement et la santé humaine.
E
F
F
IC
A
C
IT
E
E
N
E
R
G
E
T
IQ
U
E
T4
Poursuite lente des rénovations
globales de l?habitat
RISQUE
Hausse des consommations énergétiques des bâtiments influant
sur les besoins en énergie fossile (problématique
d?approvisionnement, émissions de GES?)
T5
Offre des transports collectifs encore
insuffisante par rapport au dynamisme
démographique des deux principales
agglomérations
RISQUE
L?insuffisance de l?offre en transport en commun participe à
l?accentuation des épisodes de pollution de l?air en particulier sur
les deux agglomérations principales. Les émissions de GES sont
d?autant plus importantes.
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T6
Part des énergies renouvelables dans
la production d?énergie en progression
par rapport aux autres modes de
production
POSITIVE
Cette tendance est positive vis-à-vis de la réduction de la
consommation d?énergies fossiles. L?autonomie énergétique de la
Corse renforcée. Cela permet de diminuer les émissions de GES et
constitue un aspect positif pour l?air, le climat et la santé humaine.
T7
Pas de projet concernant la grande
hydraulique
POSITIVE
Aménagements existants suffisants pour la production souhaitée.
Les cours d?eau et zones humides sont préservés car non perturbés
par la construction et le fonctionnement de moyens de production
électrique. Pas de travaux impactants pour le milieu naturel et le
paysage. Cependant, il en résulte des impacts négatifs sur l?air et le
climat par des émissions de GES qui ne sont pas réduites du fait
d?une non-diminution de la production électrique d?origine
thermique.
T8
Développement faible de la petite
hydraulique
RISQUE
Le peu de projets envisagés engendre une non-diminution des
énergies fossiles. Il en résulte des impacts négatifs sur l?air et le
climat par des émissions de GES qui ne sont pas réduites.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
80
Tendances du scénario « au fil de l?eau » Incidences au regard des enjeux environnementaux
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T9
Développement du photovoltaïque sur
bâtiments en baisse et réduit au sol
(seulement 50% des projets en file
d?attente et appels d?offre avec
stockage CRE seront réalisés). Les
objectifs de la filière PV sont atteints
mais pas la répartition souhaitée en
termes de types d?opérations.
RISQUE
Autonomie énergétique non favorisée. Du fait de la non-
exploitation des énergies renouvelables, la consommation
d?énergies fossiles est favorisée, impactant la qualité de l?air (santé
humaine) et le climat. Mais maintien de certains sites vierges
réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques, espèces
locales à fort enjeu de préservation non perturbées.
Du fait de l?absence d?évolution du seuil de déconnexion, le
gestionnaire de système est tenu de déconnecter les producteurs
pour éviter une dégradation de la qualité du produit fournit et une
diminution de la sûreté du réseau électrique. Ces déconnexions
représentent un nombre croissant d?énergie perdue.
T10 Pas de nouveau parc éolien prévu
RISQUE
Ne pas développer la filière éolienne signifie plus d?émissions de
GES et de pollution de l?air car plus de consommation d?énergies
fossiles au lieu de miser sur les énergies renouvelables. En
revanche, les espaces agricoles et le milieu naturel ne sont pas
perturbés. Pas de nuisances sonores ni d?impact visuel dans le
paysage.
T11
Mise en oeuvre du projet solaire
thermodynamique en file d?attente de
12 MW (Alba nova à Ghisonaccia)
POSITIVE A CONFORTER
Projet conséquent prévu sur un ancien verger (richesse biologique).
Il va dans le sens de l?autonomie énergétique et le développement
des énergies renouvelables plutôt que de la consommation
d?énergies fossiles. Toutefois, la prise en compte de l?étude
d?impact est nécessaire.
T12
Mise en oeuvre de la filière bois-énergie
en deçà de son potentiel
RISQUE
Opportunité de réduction de la consommation d?énergies fossiles
non mise à profit. Emissions de GES non diminuées, impacts
négatifs sur l?air et la santé humaine. Par ailleurs, habitat forestier
non exploité favorisant l?expansion d?espèces invasives, la
fermeture des milieux et un enfrichement progressif.
Augmentation du risque d?incendies par augmentation de la
biomasse combustible et manque d?entretien.
T13
Mise en place lente de la filière de
valorisation énergétique des déchets
organiques sous forme de biogaz
RISQUE
En l?absence de valorisation du biogaz, le méthane est brûlé
(torchère).
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T14
Utilisation des véhicules individuels
majoritaires dans un espace urbain
non adapté aux modes de circulation
douce
RISQUE
Emissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques
importantes au niveau des agglomérations notamment, nocif pour
la santé humaine. Consommation accrue de la ressource en
carburant.
T15
Poursuite des investissements et de la
maintenance des réseaux de
distribution électrique
POSITIVE
Maintenance des lignes électriques nécessaire à la bonne
distribution électrique. Peut altérer le milieu naturel et le paysage
en cas de grands travaux.
T16
Déséquilibre entre production et
consommation entre le Nord et le Sud
nécessitant des investissements accrus
dans les réseaux
RISQUE
Implique la création de nouveaux ouvrages qui auront
potentiellement des incidences sur le milieu naturel, la biodiversité
(fragmentation des habitats) et le paysage (impact visuel).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
81
Après analyse des tendances du scénario « au fil de l?eau,
il en ressort que les incidences sont majoritairement
négatives ou à risque pour les composantes
environnementales si rien n?est engagé d?un point de vie
énergétique en Corse.
Le chapitre suivant va s?attacher à effectuer la même
démarche pour évaluer les incidences des orientations de
la PPE.
Tendances
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Approvisionnement
énergétique
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T2
T3
Efficacité
énergétique
T4
T5
Energies
renouvelables
T6
T7
T8
T9
T10
T11
T12
T13
Ouvrages
énergétiques et
réseaux
T14
T15
T16
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Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
82
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
83
Analyse des effets
notables
Effets notables de la PPE sur l?environnement 84
Evaluation des incidences sur les sites Natura 2000 98
Identification et cartographie des sites Natura 2000 présents
sur le territoire régional 100
Sites du reseau natura 2000 susceptibles d?être atteints par les
orientations de la PPE 104
Conclusion 105
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
84
EFFETS NOTABLES DE
LA PPE SUR
L?ENVIRONNEMENT
Les différentes orientations élaborées lors de la
construction de la PPE seront évaluées afin d?identifier
leurs éventuelles incidences sur la situation
environnementale du territoire.
Nous utilisons pour cela une grille de questionnements
portant sur les différentes thématiques
environnementales étudiées au cours de l?état initial.
L?importance de chaque thématique est pondérée au
regard de la hiérarchisation des enjeux effectués en
amont, ceci offre ainsi une vision hiérarchisée et
stratégique des priorités environnementales.
Les étapes que nous proposons de suivre pour la
réalisation de ce travail, sont les suivantes :
Nous synthétiserons la logique globale des orientations
de la PPE, à travers les dispositions et mesures qui s?y
rapportent. A cette fin, un effort de décryptage de la PPE
permettra d?identifier, pour chaque orientation
fondamentale, les dispositions ayant une portée
significative.
Sur la base de cet exercice de synthèse, nous établirons,
pour chaque dimension environnementale, les
mécanismes « causes et effets » reliant les grandes
orientations découlant de la PPE aux différentes
composantes de l?environnement, à partir d?une grille de
questionnements évaluatifs et d?un code couleur
facilitant une vision claire et synthétique des résultats.
? METHODE D'ANALYSE DES
INCIDENCES
Pour chaque disposition le questionnement est le
suivant :
? Quelle(s) composante(s) vise la disposition ?
? La disposition a-t-elle un effet potentiel sur la
composante environnementale ?
Pour répondre à cette question :
? chaque enjeu identifié dans la conclusion de l'état
initial est passé en revue ;
? la disposition est éclairée par le programme de
mesures, pour avoir une meilleure idée de ce à quoi
elle correspond.
Si oui :
? De quelle façon la disposition impacte-t-elle la
composante ?
? L'impact est-il positif ou négatif ?
? L'effet est-il direct ou indirect (via d'autres
dispositions, via d'autres réglementations, etc,) ?
? Cet effet concerne-t-il l'ensemble du bassin, ou
est-il localisé ?
? Agit-il à court, moyen ou long terme ?
? S'agit-il d'un effet temporaire ou permanent ?
La méthode d?évaluation des incidences
environnementales des orientations de la PPE est
structurée autour de trois niveaux d?analyse :
Incidence positive, l?orientation, la prescription, ou
encore la recommandation présente une plus-value
environnementale. Elle garantit la préservation des
composantes environnementales.
Risques ou incidences positives à conforter, dans ce
cas l?orientation peut présenter deux types
d?incidences :
L?orientation présente des risques d?incidences
négatives notables sur l?environnement.
L?orientation présente des incidences positives qui
doivent être maintenue et développer afin d?en
assurer leur pérennité.
Incidence négative, l?orientation présente des
incidences négatives sur une ou plusieurs
composantes environnementales qui nécessiteront
la mise en place de mesures.
Suite à cette première analyse visant à mettre en
exergue les incidences notables du projet sur
l?environnement, un deuxième niveau d?analyse est
effectué permettant d?analyser la nature des
incidences :
Les incidences directes qui traduisent les
conséquences immédiates du projet, dans l?espace
et dans le temps.
Les incidences indirectes qui résultent d?une relation
de cause à effet ayant à l?origine une incidence
directe. Ce sont notamment des incidences en
chaîne et des incidences induites par le projet.
En dernier lieu, une analyse croisée avec les enjeux
environnementaux est effectuée afin de mesurer le
degré de prise en compte du volet environnemental
par les orientations de la PPE.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
85
? ORIENTATIONS DE LA PPE
Sécuriser l?approvisionnement énergétique
? EN CARBURANTS
O1. Etudier de manière détaillée les améliorations
possibles en termes de capacité de stockage
(nature, volume et localisation) pour une mise en
oeuvre le cas échéant lors de la seconde période
de la PPE
Renforcer la sécurité d?approvisionnement en
carburants en étudiant les possibilités
d?augmentation des volumes de stockage pour faire
face notamment aux aléas liés à un
approvisionnement à partir de navires des deux
dépôts de carburants (conditions de mer, pannes,
grèves?).
O2. Limiter l?utilisation des produits pétroliers
notamment à destination de la production
d?électricité en diversifiant les produits utilisés
Diversifier les produits utilisés par la substitution
d?un certain nombre d?usages au gaz naturel :
notamment : substitution du fioul pour la
production d?électricité, conversion possible des
flottes de transport en commun des communes et
d?une partie du parc de véhicules en alimentation
gaz naturel véhicule, en priorité les poids lourds et
véhicules utilitaires légers).
? EN ELECTRICITE
O3. Renouveler et renforcer les interconnexions avec
l?Italie (station de conversion SACOI)
Renouveler la station de conversion SACOI en
augmentant sa capacité actuelle afin de sécuriser
les liaisons électriques sur le long terme et de
permettre une meilleure intégration des EnR dans
le mix électrique.
O4. Mettre en service à Ajaccio un cycle combiné gaz
fonctionnant au fioul léger en attendant l?arrivée
du gaz naturel
Remplacer et renouveler la centrale du Vazzio pour
assurer l?équilibre offre-demande électrique en
Corse à court et moyen terme, l?installation actuelle
devant être mise à l?arrêt au 31 décembre 2023.
Créer un équipement industriel d?une puissance de
250 MW à cycle combiné, composé de turbines à
combustion et à vapeur qui fonctionnera au fioul
domestique en attendant l?arrivée du gaz naturel
pour la production d?électricité.
O5. Accroître le recours à des énergies autres que
l?électricité pour couvrir les besoins en chauffage
Privilégier les énergies renouvelables (bois énergie
et aérothermie principalement) et également
l?utilisation d?équipements performants utilisant
des énergies fossiles (gaz prioritairement). L?usage
du bois-énergie permet de réduire les importations
de produits pétroliers et de se substituer aux usages
thermiques de l?électricité, soulageant ainsi le
système électrique en période hivernale.
? EN GAZ NATUREL
O6. Construire une infrastructure d?alimentation en
gaz naturel
Assurer l?approvisionnement en gaz naturel pour
l?alimentation des moyens de production
thermique d?électricité permettant d?améliorer la
qualité de l?air, de sécuriser l?avenir énergétique et
de réduire les émissions de GES, à travers :
- un ouvrage d?amenée de la molécule gaz en
Corse composé d?un terminal flottant de
stockage/regazéification de 40000 m
3
de GNL
(FSRU) ancré au large de Lucciana.
- un ouvrage de transport gaz (Cyrénée), qui
devra relier l?ouvrage d?amenée de la molécule
de gaz à la centrale de Lucciana et au Cycle
Combiné Gaz d?Ajaccio (CCG).
O7. Adapter la centrale de Lucciana pour un
fonctionnement au gaz naturel
Convertir au gaz naturel la centrale de Lucciana
fonctionnant actuellement au fioul léger (mise en
service fin 2013) et pour laquelle des
aménagements gaz seront réalisés quand le gaz
sera disponible.
Améliorer l?efficacité énergétique
? DANS LE SECTEUR DU BATIMENT
O8. Déployer 4 à 5 plateformes de rénovation de
l?habitat d?ici 2018
Déployer des plateformes territoriales de la
rénovation énergétique en s?appuyant
principalement sur les EPCI à fiscalité propre ou leur
regroupement de manière à accélérer le rythme
actuel des rénovations dans le logement privé par
un accompagnement des ménages dans cet acte.
Soutenir des opérations dans le domaine de la
construction ou de la rénovation énergétique en
veillant tout particulièrement à leur caractère
reproductible.
O9. Concevoir des outils techniques et financiers à
l?échelle régionale pour accompagner la montée
en compétences des acteurs du bâtiment
Création d?outils de sensibilisation et d?aides à la
décision adaptés pour les gestionnaires de
patrimoine captifs : comptabilité énergétique,
diagnostics « groupés », programmation
pluriannuelle des investissements patrimoniaux,
renforcement de l?ingénierie publique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
86
O10. Augmenter la part des rénovations globales et
poursuivre les rénovations partielles
Mettre en oeuvre un programme régional
d?efficacité énergétique (PREE) dans le bâtiment.
Augmenter progressivement la part des
rénovations globales (objectif BBC réno) par
rapport aux rénovations partielles actuelles dans les
secteurs résidentiel et tertiaire pour réduire les
consommations électriques (isolation des
enveloppes, développement des pompes à chaleur
performantes et transferts de consommations
d?énergie électrique vers d?autres formes d?énergie).
Amplifier les capacités d?intervention publique :
Passer d?un marché annuel de 50M¤ en 2015 à
300M¤ en 2023, représentant 4500 emplois directs.
Passer de quelques opérations de rénovations
globales à 3000 opérations par an en 2023 (avec un
point de passage à 400 opérations par an en 2019).
Poursuivre les rénovations partielles des logements
et en maintenant 4000 opérations individuelles
dans l?habitat.
Passer de 30 000 m
2
rénovés dans le tertiaire
chaque année en 2015 à 130 000 m
2
en 2023.
O11. Renforcer et massifier les objectifs de rénovation
de l?éclairage public
Concevoir un dispositif intégré de soutien à la
rénovation de l?éclairage public de manière à
accélérer très fortement les opérations de
modernisation tout en conservant un principe de
soutien aux diagnostics et d?aide à l?investissement
de l?éclairage public (rénovation en trois ans de
30000 points lumineux sur les 70 000 que compte la
Corse, au travers d?un appel à projets visant une
réduction par deux des consommations de
l?éclairage public, soit une économie attendue de
15GWh/an).
O12. Mettre en oeuvre un dispositif opérationnel de
lutte contre la précarité énergétique
Cela passe par le repérage des ménages concernés
jusqu?au financement des travaux de rénovation
énergétique pour diminuer les montants des
factures.
? DANS LE SECTEUR DES TRANSPORTS
O13. Renforcer le réseau de transports en commun et
l?offre ferroviaire
Encourager le recours à des modes alternatifs à la
voiture individuelle, à travers les plans de
déplacements ou encore les campagnes de
communication, de sensibilisation et de formation à
l?éco-conduite.
Renforcer les transports en commun, les outils de
planification de trafic, d?information ou encore de
gestion « intelligente » de la circulation.
Développer l?offre ferroviaire Bastia-Casamozza et
Ajaccio-Mezzana.
O14. Favoriser un aménagement de l?espace public
propice à la pratique des modes actifs
Prendre en compte des modes actifs à travers une
meilleure répartition de l?espace public entre la
voiture et les autres modes (zones 30 et de
rencontre, trottoirs plus larges et continus,
infrastructures cyclables) et des aides à l?achat aux
particuliers pour favoriser leur pratique.
O15. Diminuer les consommations unitaires des
véhicules
Diminuer les consommations unitaires des
véhicules grâce aux bonus nationaux pour
l?acquisition de véhicules propres ou encore une
augmentation du taux de remplissage des véhicules
en encourageant notamment le covoiturage
Développer les énergies renouvelables
? ENERGIES RENOUVELABLES THERMIQUES
O16. Poursuivre les projets de création de réseaux de
chaleur
Développer des projets d?infrastructures MDE ayant
l?avantage de générer un développement local :
- A Lucciana : création d?un réseau de chaleur visant
à récupérer la chaleur perdue de la nouvelle
centrale électrique ;
- Corte : renouvellement de la chaufferie bois
(cogénération ou chaufferie bois) ;
- Bastia : création d?un réseau de chaleur alimenté
par du bois ;
- Ajaccio: création d?un réseau de chaleur alimenté
par échange thermique avec l?eau de mer.
O17. Soutenir fortement la filière bois-énergie
Favoriser l?utilisation du bois énergie dans
l?individuel et le collectif avec pour objectif de
mobiliser 44% du potentiel exploitable en 2020.
O18. Favoriser le développement du solaire thermique
et l?aérothermie
Pour le solaire thermique, il s?agit de doubler la
production d?énergie pour atteindre 35 GWh en
2023.
Pour l?aérothermie, conformément aux objectifs du
SRCAE, il s?agit de favoriser le recours à du matériel
performant afin de faire un gain de + 60 GWh pour
atteindre une production totale estimée à 134 GWh
en 2023.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
87
? ENERGIES RENOUVELABLES ELECTRIQUES
O19. Développer les EnR garanties (+148% hors
grande hydraulique)
- Petite hydraulique : + 12 MW ;
- Bois énergie et valorisation énergétique des bio-
déchets : + 7 MW
- PV et éolien avec stockage : + 30 MW
En généralisant les contrats de gré à gré
conformément à la délibération de la Commission
de régulation de l?énergie du 9 septembre 2014
relative à la méthodologie appliquée à l?examen des
coûts d?investissement et d?exploitation des
moyens de production d?électricité situés dans les
ZNI.
En lançant des appels d?offres permettant
d?atteindre les objectifs en offrant les conditions
économiques favorables à l?émergence des projets.
Développer la filière bois-énergie en limitant les
impacts sur la ressource brute via l?optimisation de
la fourniture de combustible bois par les filières de
recyclage, notamment issues des activités de la
première et de la deuxième transformation (scierie-
charpente) et de valorisation des bio-déchets.
O20. Développer les EnR intermittentes (+38% de PV
sans stockage, solaire thermodynamique et
éolien sans stockage)
En mettant en service d?ici 2023 :
- PV hors sol : + 20 MW
- Solaire thermodynamique : +12 MW
- Eolien : +12 MW
En développant des modèles économiques afin de
faire émerger les solutions techniques les moins
coûteuses permettant un accroissement progressif
du seuil de déconnexion.
En expérimentant un accroissement du seuil de
déconnexion à 35% lorsque la fiabilité des
prévisions de productions le permet.
? OPERATIONNEL
O21. Déployer les moyens de stockage pour l?énergie
électrique produite par les EnR intermittentes et
aléatoires.
Développer à différentes échelles de stockages de
type STEP (stations de transfert d'énergie par
pompage). L?hydroélectricité classique est déjà en
tant que tel un moyen de stockage.
Intégrer des systèmes, comme opéré dans le projet
MYRTE combinant une unité de production solaire
d?énergie avec un stockage sous forme hydrogène
(projet développé en partenariat avec l?Université
de Corse/CNRS, le Commissariat à l?énergie
atomique et aux énergies renouvelables, et AREVA
Stockage d?énergie), ou encore le projet associé
PAGLIA ORBA (Université de Corse - CEA)
combinant et optimisant au sein d?une boucle
expérimentale, différents moyens de stockages
électrochimiques en interaction avec la production
solaire.
O22. Prendre en compte les synergies/incompatibilités
entre filières et l?adéquation entre les potentiels
mobilisables et les cibles dans les plans
d?aménagement du territoire.
Développer les énergies renouvelables ayant une
emprise foncière forte en synergie avec l?ensemble
des utilisateurs de ces terrains et appréhender les
projets de manière globale pour lever les éventuels
freins.
Favoriser les projets photovoltaïques sur toiture et
sur des terrains artificialisés.
Résoudre les difficultés liées aux impacts
environnementaux et paysagers et à l?acceptation
sociale du développement des EnR.
? FINANCEMENT
O23. Maximiser les retombées locales à travers la
structuration et la pérennisation de filières
locales
Financer le développement des énergies
renouvelables tout en maximisant les retombées
locales à travers la structuration et la pérennisation
de filières locales (qualité des équipements et des
services, retombées indirectes).
Développer et moderniser les ouvrages
énergétiques et réseaux
? MAINTENANCE ET RENFORCEMENT DE L?EXISTANT
O24. Lever les contraintes qui pourraient apparaître
sur le réseau de transport électrique à l?horizon
2023.
Création de nouveaux postes sources, renforcement
des liaisons de la région ajaccienne, étude de la
nécessité de renforcer l?alimentation de Bastia,
création de lignes d?évacuation pour les futurs outils
de production.
O25. Maintenir les opérations d?investissements et de
maintenance par les gestionnaires sur les réseaux
de distribution
Porter une attention particulière à la végétation afin
de supprimer certaines contraintes : diminution des
temps de coupure chez les clients lors des aléas
climatiques, constructions de réseau HTA en
technique souterraine et enfouissement des
réseaux aériens existants.
O26. Poursuivre les travaux de renforcement du
réseau basse tension par les SIER afin d?améliorer
la qualité de fourniture en zone rurale.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
88
? MODERNISATION
O27. Développer des infrastructures de recharge pour
les véhicules électriques adaptée aux contraintes
du territoire en visant en 2023 un parc de 700
bornes de recharge alimentées à partir d?électricité
d?origine renouvelable.
Etudier la faisabilité technico-économique et
juridique d?un déploiement de bornes de recharge
pour véhicules hybrides et électriques (réduction de
la dépendance aux produits pétroliers, diminution
des émissions de gaz à effet de serre et
amélioration de la qualité de l?air)
Mettre en place un comité de pilotage chargé
d?élaborer en vue de la prochaine PPE, un schéma
de développement de la mobilité électrique
permettant de s?assurer de recharges alimentées
majoritairement à partir d?énergies renouvelables
et n?engendrant aucune contrainte sur le réseau
électrique.
Lancer un appel à manifestation d?intérêt spécifique
aux ZNI pour encourager les collectivités à mettre
en oeuvre le « déploiement d'infrastructures de
recharge alimentées à partir d?électricité d?origine
renouvelable pour les véhicules hybrides et
électriques ». Celui-ci pourrait inclure les besoins de
production d?énergie renouvelable, le système de
pilotage et les études nécessaires à la conception du
système.
Déployer à très court terme une centaine de points
de charge afin de tester la viabilité du système à
grande échelle.
O28. Acquérir des « véhicules propres » ne nécessitant
pas de dispositif de recharge hormis les dispositifs
alimentés à partir d?énergie renouvelable, au sein
de l?Etat, ses établissements publics, les
collectivités territoriales et leurs groupements au
1er janvier 2016.
O29. Mettre en place des compteurs électriques
communicants
Déployer via EDF, sur plus de 80% du territoire, des
compteurs électriques communicants dans un
objectif d?efficacité énergétique et de
modernisation du service public de l?électricité
(nouvelles opportunités de services).
L?ensemble de ces orientations auront pour
conséquences la diminution des émissions de gaz à
effet de serre et des polluants atmosphériques ayant
un impact négatif à la fois sur le climat et la santé
humaine.
A l?horizon 2023, il est visé, grâce à la mise en oeuvre
des actions et projets de la PPE, une réduction de
1 920 000kg téq.CO2 en 2014 à 1 680 000 kg téq.CO2
après passage au fioul léger soit -12,5% de rejet de
GES puis à 1 550 000 kg téq.CO2 après passage au GNL
pour l?alimentation des centrales thermiques soit -
19,3% de rejet de GES par rapport à 2014.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
89
Les incidences des orientations de la PPE
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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En carburant
O1
Etudier de manière
détaillée les améliorations
possibles en termes de
capacité de stockage
(nature, volume et
localisation) pour une
mise en oeuvre le cas
échéant lors de la seconde
période de la PPE
RISQUE
L?augmentation éventuelle des capacités de stockage permettra
d?améliorer la sécurité d?approvisionnement en carburants,
réduisant les rotations de navires venant approvisionner les
dépôts. Il peut éventuellement y avoir un risque technologique
supplémentaire, mais modéré au regard des volumes existants
des dépôts pétroliers actuels.
O2
Limiter l?utilisation des
produits pétroliers
notamment à destination
de la production
d?électricité en
diversifiant les produits
utilisés
POSITIVE A CONFORTER
Cette prescription est en accord avec les enjeux d?ordre
énergétique de la PPE. Les incidences sont positives pour
l?environnement en termes d?amélioration de la qualité de l?air et
de réduction des GES. Cette orientation est en lien l?orientation
O6 sur l?infrastructure d?alimentation de l?île en gaz naturel.
En électricité
O3
Renouveler et renforcer
les interconnexions avec
l?Italie (station de
conversion SACOI)
POSITIVE
Cette orientation ne porte pas atteinte aux composantes
environnementales. Elle va dans le sens de la réduction des
consommations d?énergies fossiles et du développement des
énergies renouvelables. Réduction des émissions de GES,
amélioration de la qualité de l?air sur le territoire.
O4
Mettre en service à
Ajaccio un cycle combiné
gaz fonctionnant au fioul
léger en attendant
l?arrivée du gaz naturel
POSITIF A CONFORTER
Le renouvellement de la centrale du Vazzio au fioul léger puis au
gaz naturel permettra un meilleur rendement, donc moins de
consommations d?énergies fossiles. Au regard des enjeux
énergétiques, de maîtrise des risques industriels et d?atténuation
des émissions de GES, les impacts de cette orientation sont
positifs. A priori, la nouvelle centrale se situera sur une zone
industrielle bâtie présentant un risque environnemental très
faible. L?ouvrage nécessitera des cheminées moins hautes et
bénéficiera d?une bonne intégration architecturale
Le CCG permettra notamment un meilleur rendement (12 points)
et évitera la mise en place d?une TAC supplémentaire pour les
besoins de pointe à venir?
Ce CCG sera refroidi à l?eau de mer. Par conséquent, cela pourrait
avoir des incidences négatives sur le milieu aquatique au niveau
de la zone de pompage (perturbation de la faune, destruction
d?habitats naturels). Les incidences de cette prérogative sur le
milieu seront étudiées dans le cadre d?une étude d?impact
spécifique.
Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
90
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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En électricité O5
Accroître le recours à des
énergies autres que
l?électricité pour couvrir
les besoins en chauffage
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation est en adéquation avec les enjeux d?économie
d?énergie et de développement des énergies renouvelables
permettant de réduire les émissions de GES. De plus, le
réinvestissement de la forêt est un aspect positif en termes de
diminution des risques d?incendies.
Toutefois, pour le bois-énergie, les incidences peuvent présenter
des risques pour le milieu naturel et la forêt si l?exploitation de la
ressource est mal gérée ou non maîtrisée. La principale
contrainte pour l?usage du bois-énergie porte sur la qualité de
l?air.
En gaz naturel
O6
Construire une
infrastructure
d?alimentation en gaz
naturel
POSITIVE A CONFORTER
Les incidences indirectes de cette orientation fondamentale de la
PPE sont positives pour la sécurité d?approvisionnement
énergétique, la réduction des GES et l?amélioration de la qualité
de l?air du fait du changement de combustible pour
l?alimentation des centrales thermiques.
La construction d?un terminal flottant et du gazoduc, doit
prendre en compte les enjeux de préservation des espaces
naturels, des continuités écologiques, de la qualité des eaux
littorales, du maintien des espaces agricoles et forestiers ainsi
que des risques technologiques.
O7
Adapter la centrale de
Lucciana pour un
fonctionnement au gaz
naturel
POSITIVE A CONFORTER
Avec cette orientation, la PPE répond aux enjeux d?amélioration
de la qualité de l?air et de réduction des émissions de GES.
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Secteur du
bâtiment
O8
Déployer 4 à 5
plateformes de
rénovation de l?habitat
d?ici 2018
POSITIVE
Cette orientation participe aux enjeux de réduction des
consommations énergétiques. Elle ne présente aucun impact
négatif sur les composantes environnementales.
O9
Concevoir des outils
techniques et financiers à
l?échelle régionale pour
accompagner la montée
en compétences des
acteurs du bâtiment
POSITIVE
De même que l?orientation précédente, celle-ci a un impact
positif sur le développement des énergies renouvelables et les
économies d?énergie.
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91
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Secteur du
bâtiment
O10
Augmenter la part des
rénovations globales et
poursuivre les rénovations
partielles
POSITIVE A CONFORTER
Promouvant les rénovations de bâtiments, cette orientation a
une incidence positive sur la diminution de la consommation
énergétique. Ainsi, les émissions de GES et de polluants
atmosphériques résultant de la production d?électricité sont
diminuées. Le climat et l?air sont moins impactés. La rénovation
du bâti offre des bénéfices à la fois énergétiques, sociaux,
environnementaux et économiques.
De manière indirecte, cela présente également un aspect positif
pour le maintien d?un paysage de qualité et la préservation des
milieux naturels et espaces agricoles en limitant l?étalement des
constructions neuves.
O11
Renforcer et massifier les
objectifs de rénovation
de l?éclairage public
POSITIVE
Cet objectif va permettre de répondre positivement à l?enjeu
d?économie d?énergie et à celui de réduction des nuisances en
limitant la pollution lumineuse. Cette orientation constitue
également un intérêt économique pour les communes.
O12
Mettre en oeuvre un
dispositif opérationnel de
lutte contre la précarité
énergétique
POSITIVE
Cette orientation est en adéquation avec les enjeux de réduction
des consommations énergétiques et le développement des
énergies renouvelables. Les incidences sont positives que ce soit
au niveau énergétique, climatique et social.
Secteur des
transports
O13
Renforcer le réseau de
transports en commun et
l?offre ferroviaire
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation a une incidence très positive puisqu?elle
participe à l?amélioration de qualité de l?air, à la réduction des
émissions de GES les nuisances sonores en diminuant le nombre
de véhicules individuels et les consommations de carburant
associées.
O14
Favoriser un
aménagement de l?espace
public propice à la
pratique des modes actifs
POSITIVE
Cette orientation participe positivement à l?amélioration de la
qualité de l?air, la réduction des émissions de GES en diminuant
la consommation d?énergies fossiles à travers la promotion des
modes de déplacements doux.
O15
Diminuer les
consommations unitaires
des véhicules
POSITIVE
L?incidence est positive pour cette orientation puisqu?elle
favorise une diminution de consommation d?énergies fossiles,
une amélioration de la qualité de l?air et une réduction des
émissions de GES.
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Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Energies
renouvelables
thermiques
O16
Poursuivre les projets de
création de réseaux de
chaleur
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation a une incidence positive sur l?atteinte de
l?autonomie énergétique, la réduction de la consommation
d?énergie fossile, la réduction des émissions de CO2 et le
développement des énergies renouvelables.
L?ambiance paysagère peut être modifiée et ces infrastructures
peuvent présenter des nuisances notamment lors des travaux.
O17
Soutenir la filière bois-
énergie
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation est positive quant au développement des
énergies renouvelables et des activités sylvicoles. Elle participe à
la réduction des consommations d?énergies fossiles et des
émissions de GES.
Cependant cette exploitation forestière doit se faire en
respectant l?environnement et les ressources pour ne pas
engendrer d?impact négatif sur les espaces boisés.
O18
Favoriser le
développement du solaire
thermique et
l?aérothermie
POSITIVE
Cette orientation va dans le sens d?une moindre consommation
d?énergies fossiles (sécurité d?approvisionnement) par une
substitution aux énergies renouvelables thermiques. Cela
implique moins d?émissions de CO2 et ainsi une qualité de l?air
meilleure et un impact climatique moindre.
Aucune incidence négative n?est à déplorer sur les composantes
environnementales.
Energies
renouvelables
électriques
O19
Développer les EnR
garanties (+148% hors
grande hydraulique)
RISQUE
Cette orientation a des incidences positives sur l?objectif
d?autonomie énergétique de la Corse, le développement des
activités sylvicoles, la valorisation des déchets organiques et le
développement du stockage. L?enjeu de développement des
énergies renouvelables est respecté, en faveur d?une réduction
de la consommation des énergies fossiles et des émissions de
GES (bienfaits climatiques et humains).
Mais il existe des risques d?impacts négatifs sur la qualité des
paysages et la biodiversité selon la localisation des ouvrages. Les
parcs photovoltaïques ou éoliens peuvent impliquer la
destruction d?habitats naturels et l?isolement des populations
d?espèces à enjeu local de conservation. Les travaux peuvent être
source de pollution.
L?ensemble des impacts environnementaux sont pris en compte
dans le cadre des études spécifiques menées pour chaque projet
et faisant l?objet de consultation du public le cas échéant.
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Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Energies
renouvelables
électriques
O20
Développer les EnR
intermittentes (+38% de
PV sans stockage, solaire
thermodynamique et
éolien sans stockage)
RISQUE
De même que la précédente orientation, l?accroissement de la
production des énergies renouvelables intermittentes présente
un impact positif en vue de l?autonomie énergétique et de la
sécurité d?approvisionnement de l?île. Elle permet d?assurer la
satisfaction de la demande en électricité en minimisant la
consommation d?énergies fossiles et les émissions de GES.
Mais du fait des ouvrages à construire sur le territoire, les risques
sont eux aussi équivalents pour les autres composantes
environnementales hormis pour le PV qui sera hors sol (sur
bâtiments) donc sans incidence sur le milieu naturel et le
paysage.
Opérationnel
O21
Déployer les moyens de
stockage pour l?énergie
électrique produite par les
EnR intermittentes et
aléatoires
RISQUE
L?incidence est positive ici également pour l?aspect énergétique
puisque cette orientation permet d?augmenter la production
électrique issue des énergies renouvelables, ou du moins une
meilleure intégration de celles-ci. Cela va dans le sens de la
réduction de la consommation d?énergies fossiles et d?émissions
de GES. Selon la nature du dispositif de stockage et sa
localisation, on note un risque potentiel d?impact négatif sur les
habitats naturels, le paysage et les espaces agricoles et
forestiers.
O22
Prendre en compte les
synergies/incompatibilités
entre filières et
l?adéquation entre les
potentiels mobilisables et
les cibles dans les plans
d?aménagement du
territoire
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation a une incidence positive au regard des enjeux
environnementaux car elle permet de prendre en compte tous
les paramètres (énergie, acteurs, filières économiques,
spécificités du territoire) avant d?engager un projet d?énergies
renouvelables. Cette orientation est à conforter pour assurer son
impact positif.
Financement O23
Maximiser les retombées
locales à travers la
structuration et la
pérennisation de filières
locales
POSITIVE
Cette orientation est indirectement positive pour le
développement des énergies renouvelables. Elle ne présente pas
d?impact négatif sur les composantes environnementales. Au
contraire, elle peut répondre aux enjeux de préservation des
espaces stratégiques agricoles/forestiers et à un usage équilibré
des ressources.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
94
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Maintenance et
renforcement
de l?existant
O24
Lever les contraintes qui
pourraient apparaître sur
le réseau de transport
électrique à l?horizon 2023
RISQUE
Cette orientation est positive quant aux enjeux d?efficacité
énergétique et d?optimisation de la production électrique dans
un objectif de diminution de la consommation finale.
Elle implique la création de nouveaux ouvrages (postes source,
liaisons électriques, lignes d?évacuation?) qui peuvent avoir des
incidences peuvent négatives pour le milieu naturel, la
biodiversité, l?agriculture ou la forêt selon la localisation de ces
infrastructures. Les impacts peuvent être la destruction directe
d?individus ou une altération locale des habitats au niveau des
postes, des pylônes, de leurs éventuelles plateformes de
montage, de leur piste de desserte et dans les secteurs
défrichés sur le tracé des câbles souterrains par exemple, et en
phase d?exploitation par collision des individus avec les lignes
aériennes. Une fragmentation de l?habitat naturel peut avoir
lieu lors de la création de pistes d?accès et du défrichement
entretenu par la suite. Au niveau paysager, les lignes électriques
aériennes, les pylônes qui les supportent et les postes de
transformation déjà présents sur la région marquent le paysage
de par leur hauteur, le linéaire parcouru, et la concentration des
lignes au droit des postes de transformation. Les tranchées
forestières ou arbustives qu?elles nécessitent ont également des
effets indirects sur les paysages. Les lignes électriques haute
tension peuvent aussi être source de nuisances sonores du fait
de l?effet couronne.
O25
Maintenir les opérations
d?investissements et de
maintenance par les
gestionnaires sur les
réseaux de distribution
POSITIVE A CONFORTER
Au niveau énergétique, cette orientation est nécessaire et
positive dans un objectif d?efficacité énergétique. Sa mise en
oeuvre permet d?optimiser la distribution d?électricité et donc
d?ajuster la production (moins de pertes). A niveau
environnemental, cette orientation, impliquant principalement
l?enfouissement des réseaux électriques, a une incidence
positive quant à l?enjeu de préservation de la qualité paysagère
puisqu?elle évite les points noirs paysagers que représentent les
lignes et pylônes en aérien. Au niveau agricole, la présence de
lignes souterraines n?occasionne, en règle générale, aucun
obstacle à l?exploitation agricole, compte-tenu de leur
profondeur. Seule l?implantation d?un poste entraîne la
neutralisation des sols à son emplacement.
Toutefois, il peut y avoir des impacts négatifs sur les ressources
naturelles (eau souterraine, sol et sous-sol). Les corridors
biologiques souterrains peuvent être perturbés. Une vigilance
doit être portée sur ces points.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
95
Cette analyse permet d?avoir un regard global sur les
effets des orientations de la PPE sur les composantes
environnementales. Le tableau ci-après récapitule, via un
code couleur, les incidences de chacune d?elles. Le bilan
est relativement positif mais certaines orientations
nécessiteront la mise en place de mesures correctives
pour éviter, réduire ou compenser leurs effets négatifs au
regard des enjeux environnementaux.
.
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Maintenance et
renforcement
de l?existant
O26
Poursuivre les travaux de
renforcement du réseau
basse tension par les SIER
RISQUE
Cette orientation est positive en termes d?efficacité
énergétique, d?optimisation de la production électrique.
Cependant elle présente des risques d?impacts négatifs
puisqu?elle suppose la création de nouvelles lignes électriques.
Par conséquent le paysage et le milieu naturel peuvent être
sujets à des incidences néfastes. Ces lignes aériennes peuvent
perturber les couloirs de migration des espèces à grande
mobilité (oiseaux migrateurs ou rapaces protégés, chiroptères).
Elles peuvent venir dégrader l?ambiance paysagère naturelle et
perturber l?horizon de par leur verticalité. En paysage forestier,
les coupes franches nécessaires à leur passage peuvent être,
selon la topographie, des éléments fortement visibles et
impactants. L?implantation des pylônes électriques des lignes
aériennes et les postes de transformation entraine des
dommages pour les espaces agricoles : la perte de récolte due à
la neutralisation du sol à l?endroit et aux abords du pylône ou
transformateur, la perte de temps liée à l?obligation de
contourner les zones neutralisées, et les frais d?entretien des
surfaces neutralisées.
Modernisation
O27
Développer des
infrastructures de recharge
à partir d?électricité
d?origine renouvelable
pour les véhicules
électriques
POSITIVE
Cette orientation a une incidence positive au regard des enjeux
d?amélioration de la qualité de l?air, de réduction des émissions
de GES et de diminution des consommations d?énergies fossiles
et également à la diminution des nuisances sonores.
O28
Acquérir des « véhicules
propres » ne nécessitant
pas de dispositif de
recharge hormis les
dispositifs alimentés à
partir d?énergie
renouvelable
POSITIVE
Cette démarche constitue un aspect positif pour répondre aux
enjeux d?une moindre consommation de carburant et d?une
émission réduite de CO2. Orientation bénéfique pour la qualité
de l?air et de fait la santé humaine.
O29
Mettre en place des
compteurs électriques
communicants
POSITIVE
Cette dernière orientation permet d?avoir une incidence
positive sur les enjeux énergétiques en améliorant l?efficacité
énergétique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
96
Tableau de synthèse des incidences des orientations de la PPE
sur les composantes environnementales
AVANT MESURES CORRECTRICES.
Source : G2C Territoires
Orientations et Prescriptions
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En carburants
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En électricité
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En gaz naturel
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Bâtiment
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Transports
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EnR thermiques
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EnR électriques
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Opérationnel
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Financement O23
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Maintenance et
renforcement
de l?existant
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Modernisation
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Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
97
? EFFETS CUMULES AVEC D?AUTRES
PLANS, SCHEMAS, PROGRAMMES OU
DOCUMENTS DE PLANIFICATION
Dans le cadre de cette étude, aucun effet cumulé de la
PPE avec d?autres plans, schémas, programmes ou
documents de planification (mentionnés dans le chapitre
1) n?a été identifié. En effet, la PPE en s?appuyant sur :
? les travaux de l?observatoire régional de l?énergie et
gaz à effet de serre de la Corse (OREGES de Corse)
pour l?analyse du système énergétique actuel
? le bilan en consommation finale déclinée selon
chaque source énergétique et chaque moyen de
production.
? et en prévoyant une prévision d?évolution des
consommations d?électricité en reprenant les
objectifs du SRCAE et des données EDF (BPI Corse),
permet d?être compatible avec ces derniers tout en
n?engendrant pas d?effets cumulés.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
98
EVALUATION DES
INCIDENCES SUR LES
SITES NATURA 2000
L?évaluation des incidences a pour but de vérifier la
compatibilité d?une activité avec les objectifs de
conservation du ou des sites Natura 2000.
« Les deux démarches (évaluation environnementale et
évaluation des incidences Natura 2000) doivent être
conduites conjointement. Il s?agit en fait d?approfondir
l?évaluation environnementale, plus globale, au regard
des enjeux ayant conduit à la désignation du site Natura
2000, et de répondre aux spécificités et principes de
l?évaluation des incidences Natura 2000 :
? À la différence de l?évaluation environnementale,
l?évaluation des incidences Natura 2000 ne porte pas
sur les effets du projet sur l?environnement dans son
ensemble. Elle est ciblée sur l?analyse de ses effets
sur les espèces animales et végétales et habitats
d?intérêt communautaire qui ont présidé à la
désignation des sites Natura 2000.
? L?évaluation des incidences porte non seulement sur
les sites désignés (ZPS et ZSC) mais aussi sur ceux en
cours de désignation (SIC et pSIC).
? La démarche d?évaluation est progressive et
proportionnée aux enjeux de conservation des
habitats et espèces en présence. C?est-à-dire qu?elle
s?affine au fur et à mesure que les hypothèses de la
PPE se dessinent et que des incidences sont mises en
évidence.
? Elle est conclusive : l?évaluation des incidences doit
formuler une conclusion sur l?atteinte à l?intégrité du
ou des sites Natura 2000 concernés. »
Méthodologie d?analyse des incidences
sur les sites du réseau Natura 2000
Le régime d?évaluation des incidences propre à Natura
2000 vise à assurer l?équilibre entre préservation de la
biodiversité et activités humaines. Son objectif est de
prévenir d?éventuels dommages, de vérifier que les
projets ne portent pas atteinte aux habitats et espèces
d?intérêt communautaires présents dans un site Natura
2000, ou de redéfinir les projets de manière à éviter de
telles atteintes.
L?évaluation des incidences doit ainsi permettre de
déterminer si la mise en oeuvre de la PPE est susceptible
de porter atteinte aux objectifs de conservation des
habitats et espèces à l?origine de la désignation des 91
sites Natura 2000 du territoire.
Elle doit montrer que le projet ne porte pas atteinte à ces
sites, ou si non qu?il a cherché à supprimer, réduire, et le
cas échéant compenser ces incidences négatives
probables.
La démarche est conduite selon les étapes suivantes :
? Identification et cartographie des sites Natura 2000
présents sur le territoire régional ;
? Identification des sites Natura 2000 susceptibles
d?être affectés par la PPE ;
? Identification des habitats naturels et espèces
d?intérêt communautaire susceptibles d?être atteints
en tenant compte de leur sensibilité ;
? Analyse des effets que le schéma peut avoir
individuellement ou en raison des effets cumulés
avec d?autres documents de planification ou
programmes sur l?état de conservation des habitats
naturels et des espèces qui ont justifié la désignation
des sites ;
? Proposition de mesures d?évitement ou de réduction
dès lors que des effets significatifs dommageables
sont identifiés ;
? Description de solutions alternatives envisageables
et des raisons pour lesquelles celles-ci ne peuvent
être mises en oeuvre si des atteintes significatives
sont toujours pressenties malgré les mesures
d?évitement ou de réduction exposées ;
? Description des mesures envisagées pour compenser
les effets dommageables qui ne peuvent être
atténués ;
? Preuve que le projet est d?intérêt général, et ce pour
des raisons impératives ;
? Conclusion quant aux incidences significatives aux
objectifs de conservation des sites Natura 2000 de la
PPE telle qu?envisagée ;
L?évaluation des atteintes et incidences tient compte :
? de la nature du document analysé et de l?échelle
régionale du projet : les éléments de détail des
options retenues dans la PPE ne sont pas toujours
connus avec précision au stade du projet (ils
s?affineront au fur et à mesure de la mise en oeuvre
de la PPE) ;
? de l?ampleur des travaux envisagés : par exemple les
atteintes sont potentiellement plus importantes dans
le cas de la création d?ouvrages neufs dans les
espaces naturels ou agricoles des sites Natura 2000 ;
? de la technologie employée : par exemple les
atteintes d?une ligne aérienne sont potentiellement
plus importantes sur une Zone de Protection Spéciale
(ZPS) que celles d?une ligne souterraine.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
99
Schéma évaluation des incidences sur les sites Natura
2000
Ministère de l?écologie, du développement durable et de l?énergie.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
100
IDENTIFICATION ET
CARTOGRAPHIE DES
SITES NATURA 2000
PRESENTS SUR LE
TERRITOIRE REGIONAL
Le territoire de projet de la PPE compte 8 sites du
réseau Natura 2000 :
? 26 sites ont été désignés au titre de la Directive
Habitat (Sites d?Intérêt Communautaire ? SIC)
? 41 sites ont été désignés au titre de la Directive
Habitat (Zones Spéciales de Conservation ? ZSC)
? 21 sites ont été désignés au titre de la Directive
Oiseaux (Zones de Protection Spéciale ? ZPS)
Le réseau Natura 2000 comprend 2 types de zones
réglementaires : les Zones de Protection Spéciale (ZPS) et
les Sites d'Importance Communautaire (SIC).
? Les ZPS sont désignées à partir de l'inventaire des
Zones Importantes pour la Conservation des
Oiseaux (ZICO) définies par la directive
européenne 79/409/CEE du 25/4/1979 concernant
la conservation des oiseaux sauvages.
? Les SIC sont définis par la directive européenne
du 21/05/1992 sur la conservation des habitats
naturels.
Un site "proposé" sera successivement une proposition de
Site d'Importance Communautaire (pSIC), puis un SIC
après désignation par la commission européenne, enfin
une Zone Spéciale de Conservation (ZSC) après arrêté du
ministre chargé de l'Environnement.
Les cartographies suivantes localisent les SIC, ZSC et
ZSP terrestres et maritimes de la région Corse, territoire
sur lequel s?applique le projet de PPE. Ces sites inscrits
au réseau Natura 2000 sont catégorisées en fonction de
leur vulnérabilité établie à partir des pressions définies
dans les fiches disponibles sur le site de l?INPN. En cela,
ils ont pu être classés comme suit : très faible à faible
vulnérabilité, moyenne vulnérabilité, forte vulnérabilité
et très forte vulnérabilité.
Cette vulnérabilité répond à un critère quantitatif. Elle
est en effet établie en fonction du nombre de pressions
s?exerçant sur le site :
- Risque : incendie, technologique
- Surfréquentation humaine agissant sur : la flore, la
faune, les habitats
- Surfréquentation humaine entraînant une
augmentation des macrodéchets
- Introduction d?espèces envahissantes
- Pastoralisme divagant
- Urbanisation entraînant une destruction des habitats
et des espèces
- Mitage du paysage
- Activités portuaires et aquacoles
- Altération des fonctionnements des ressources
naturelles (eau, air, sol)
- Pollution des milieux
- Phénomènes de dystrophie
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
101
Les sites Natura 2000 ? Sites d?Intérêt Communautaire
(dir. Habitat)
Source : G2C Territoires
Le territoire de la PPE compte 26 Sites d?Intérêt
Communautaires (SIC, Dir. Habitat).
de la PPE
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
102
Les sites Natura 2000 ? Zones Spéciales de Conservation
(dir. Habitat)
Source : G2C Territoires
Le territoire de la PPE compte 41 Zones Spéciales
de Conservation (ZSC, Dir. Habitat).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
103
Les sites Natura 2000 ? Zones de Protection Spéciale
(dir. Oiseaux)
Source : G2C Territoires
Le territoire de la PPE compte 21 Zones de
Protection Spéciale (ZPS, Dir. Oiseaux).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
104
SITES DU RESEAU
NATURA 2000
SUSCEPTIBLES D?ETRE
ATTEINTS PAR LES
ORIENTATIONS DE LA
PPE
L?analyse suivante présente les sites Natura 2000
susceptibles d?être atteints par les orientations de la
PPE et par les éventuels projets futurs.
Si l?on s?intéresse aux grands axes donnés par la PPE, il
en ressort que certains n?auront aucun impact sur les
sites Natura 2000 tandis que d?autres présentent un
risque potentiel. Pour ces orientations-là, il s?agira de
décrire de manière plus précise et à une échelle plus fine,
les projets potentiellement envisagés en les localisant
pour mettre en évidence les zones Natura 2000
touchées, leur typologie (SIC, ZSC, ZPS) et leurs
caractéristiques (espèces et habitats d?intérêt
communautaire). Une analyse des effets de la PPE sur
leur état de conservation pourra alors être réalisée de
laquelle découleront des mesures d?évitement et de
réduction des incidences.
La carte suivante reprend l?ensemble des sites du réseau
Natura 2000 corse, regroupés selon leur typologie ZPS,
SIC et ZSC. Les projets issus des orientations de la PPE
apparaissent également sur ce document. En ce qui
concerne les énergies renouvelables, à ce jour ont été
placées sur la carte uniquement les infrastructures
potentielles pour lesquelles se sont manifestés des
porteurs de projets. Il s?agit de projets dont la réalisation
est envisagée (au stade d?études préliminaires ou
dossiers de demande déposés?) ou en cours de
réflexion. Toutefois, des projets supplémentaires
aujourd?hui inconnus ou encore non définis précisément
(emplacement, technique?) viendront compléter la
cartographie actuelle pour atteindre les objectifs de
production fixés par la PPE. C?est notamment le cas pour
les filières petite hydraulique et photovoltaïque. Le
document présenté sera donc amené à évoluer au cours
de la période effective de la PPE, d?ici 2023.
Pour l?heure, il est possible d?évaluer si certains des
projets identifiés se trouvent à proximité ou à l?intérieur
d?une zone Natura 2000.
Au regard de la cartographie réalisée, les sites de projets
d?infrastructures énergétiques peuvent être classés en 3
catégories :
- les projets très éloignés des zones Natura 2000 et
n?ayant donc aucune incidence négative sur la
conservation des espèces et habitats ;
- les projets situés en dehors mais à proximité de
zones Natura 2000 pour lesquels il sera nécessaire
de porter une vigilance sur les éventuels impacts
engendrés ;
- les projets situés au coeur de zones Natura 2000
pour qui l?étude d?impact environnemental devra
déterminer de manière plus précise les incidences
engendrées et les mesures à mettre en place en
conséquence pour les éviter, réduire ou compenser.
Le degré de vigilance et la nécessité de l?analyse des
incidences pour définir des mesures compensatoires
seront d?autant plus forts lorsque la vulnérabilité des SIC,
ZSC et ZPS sera élevée (selon les trois cartes
précédentes).
L?analyse des projets d?infrastructures énergétiques par
filière fait état des éléments suivants.
? Concernant les projets de petite hydraulique, ils ont
été choisis et localisés de manière à :
- atteindre une puissance supplémentaire cumulée
de 12MW (objectif 2023 de la PPE) ;
- être à un stade de projet relativement avancé
(études de faisabilité et techniques en cours ou
déjà réalisées)
- ne pas se situer sur un cours d?eau classé (selon
projet actuellement en consultation) ;
- ne pas se trouver en zone Natura 2000 si possible.
Les projets de petite hydraulique identifiés à ce jour
sont suffisamment éloignés des zones du réseau
Natura 2000 pour ne pas avoir d?impact négatif sur
ces dernières.
? Pour ce qui est de la filière éolienne, les deux projets
situés au niveau du cap corse et près de Murato n?ont
pas d?incidence sur les zones Natura 2000 puisque
pour le premier, la zone protégée la plus proche est
un SIC maritime. Le second est suffisamment éloigné
des zones classées.
? Au niveau des parcs photovoltaïques, celui situé au
sommet du cap corse ne présente pas de risque pour
les sites Natura 2000 maritime. Toutefois, une
vigilance est à porter vis-à-vis de la ZSC terrestre du
plateau du Cap Corse dont le degré de vulnérabilité
est fort. Le projet localisé près de Lucciana demande
à être étudié finement également car il jouxte une
ZSC bien que celle-ci soit de très faible vulnérabilité.
? Le Cycle Combiné Gaz (CCG) situé à Ajaccio sera
refroidi à l?eau de mer. Aussi, sa mise en oeuvre aura
des incidences sur la ZPS de la colonie de Goélands
d'Audouin d?Aspretto/Ajaccio et les SIC du golfe
d?Ajaccio et de Campo dell?Oro dont la vulnérabilité
est respectivement très forte et forte. Par
conséquent, une étude d?impact plus poussée devra
juger des incidences sur ces zones et des mesures à
prévoir pour éviter, réduire ou compenser ces
impacts.
? L?interconnexion SACOI est situé entre un SIC
maritime, une ZPS au Nord et une ZSC au Sud.
Toutefois, son renforcement ne nécessitera pas de
travaux supplémentaires. Une simple vigilance sur
l?ouvrage existant est à prévoir.
? Pour deux sur quatre des réseaux de chaleur
envisagés, il sera nécessaire d?être vigilant sur les
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
105
incidences de ces projets sur les espèces et habitats
des zones Natura 2000 à proximité. Ceux de Corte
(chaufferie bois) et de Bastia ne présentent aucun
impact négatif car éloignés de ces sites protégés. Le
SWAC d?Ajaccio impacte quant-à lui directement la
ZPS de la colonie de Goélands d'Audouin
d?Aspretto/Ajaccio et les SIC du golfe d?Ajaccio et de
Campo dell?Oro dont la vulnérabilité est
respectivement très forte et forte. Le réseau de
chaleur de Lucciana se trouve à une faible distance
de la ZPS/ZSC de l?étang de Biguglia dont la
vulnérabilité au titre des habitats est très forte et
moyenne au titre de l?avifaune. Une autre ZSC de
très faible vulnérabilité et un SIC maritime sont
proches de ce réseau de chaleur. Il sera donc
impératif de veiller à l?intégrité de ces zones
protégées lors de sa mise en oeuvre.
? La Station de Transfert d?Energie par Pompage de
Sampolo n?aura pas d?incidence sur les zones
protégées Natura 2000 car le projet en est
suffisamment éloigné.
? Le projet de solaire thermodynamique Alba Nova
situé près de Ghisonaccia se trouve non loin du SIC
maritime du grand herbier de la côte orientale. Il
s?agit d?un projet conséquent dont l?étude a été
réalisée. Les recommandations seront à appliquer.
? Pour ce qui est de l?infrastructure d?alimentation en
gaz naturel, une barge de GNL devrait être localisée
en mer à environ 7km au large de Lucciana. Cette
distance a été imposée de manière à ce que la barge
se situe en dehors des zones de pêche et des voies
navigables. Celle-ci ne devrait pas interférer avec le
SIC de Mucchiatana à proximité dont la vulnérabilité
est forte. Toutefois, elle se trouvera à la limite de la
zone protégée et constituera donc un point de
vigilance fort. En revanche, la liaison entre la barge et
le gazoduc terrestre de distribution traversera la zone
Natura 2000. Il sera donc essentiel de veiller à la prise
en compte des habitats marins lors de sa mise en
oeuvre.
Le projet de gazoduc Cyrenée, dont le tracé prévu
apparait sur la carte en noir, représente une longueur
de 200km de canalisations depuis Lucciana. Au vu de
sa longueur importante, le projet interfère
globalement peu avec les sites protégés au titre
Natura 2000. Au niveau de Bastia, le tracé longe la
ZPS/ZSC de l?étang de Biguglia. Cela demandera une
certaine vigilance lors de sa mise en oeuvre. Par
ailleurs, il traverse la ZSC de la basse vallée du fleuve
Tavignano sur la côte orientale dont la vulnérabilité a
été classée comme forte. L?étude d?impact propre au
projet devra déterminer les mesures à prendre pour
compenser les incidences sur le milieu naturel
(espèces et habitats) de la zone protégée.
Des analyses exhaustives seront réalisées par la suite
lors de la réalisation des études de faisabilité et des
études d?impacts pour chaque projet d?infrastructure
énergétique.
? EFFETS CUMULES DE LA PPE SUR LES SITES
NATURA 2000 AVEC D?AUTRES PLANS,
SCHEMAS, PROGRAMMES OU
DOCUMENTS DE PLANIFICATION
La présente évaluation appropriée des incidences Natura
2000 est réalisée à l?échelle régionale de la Corse. En ce
sens, l?analyse des effets cumulés se fait à la même
échelle et à ce stade, il n?y a aucun effet cumulé à prévoir
sur le réseau Natura 2000. Les effets cumulés des projets
mentionnés dans la PPE avec d?autres projets seront
étudiés lors des études spécifiques.
CONCLUSION
Une attention particulière a été portée aux sites du
réseau Natura 2000 afin d?éviter un risque de
dégradation de ces espaces de grande valeur
patrimoniale. L?analyse croisée entre la vulnérabilité des
sites du réseau Natura 2000 et les projets
d?infrastructures énergétiques de la PPE a permis de
dégager certains sites pour lesquels les orientations du
plan sont susceptibles de leur porter atteinte.
Toutefois, ces sites restent rares à l?heure actuelle. En
effet, les porteurs de projet privilégient des sites dont la
localisation ne vient pas potentiellement altérer les
milieux naturels protégés au titre de Natura 2000.
Seule l?infrastructure d?alimentation en gaz naturel
(barge GNL, gazoduc et cycle combiné gaz) peut avoir
des incidences négatives directes sur des sites Natura
2000. Des mesures compensatoires seront à définir lors
des études d?impact environnemental associées au
projet le cas échéant.
Certains autres projets nécessiteront une vigilance
accrue lors des études de leur mise en oeuvre car ils se
trouvent à proximité de sites protégés. Toutefois, la
plupart des projets identifiés aujourd?hui ne portent pas
atteinte au réseau Natura 2000 ce qui constitue un atout
du projet PPE.
Toutefois, le nombre de projets prévus étant amené à
évoluer durant la période de mise en place de la PPE, il
sera impératif de poursuivre cette dynamique de
réflexion visant à une implantation des infrastructures
évitant les impacts sur les zones Natura 2000 de la
région.
A ce stade des études, on peut conclure que la PPE de la
Corse ne portera pas atteinte à l?état de conservation
des espèces et habitats d?intérêt communautaire qui ont
justifié la désignation des sites Natura 2000, sous
réserve de la déclinaison des mesures prescrites dans
les études spécifiques et de leur bonne application au
niveau des projets d?exécution.
Il n?y a donc pas lieu :
- d?exposer des mesures pour éviter ou réduire les
effets significatifs dommageables ; d?expliquer les
raisons de l?absence de solutions alternatives de
moindre incidence ;
- de prouver que le projet est d?intérêt général, et ce
pour des raisons impératives ;
- de prévoir des mesures compensatoires.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
106
Source : G2C Territoires
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
107
Mesures d?évitement,
réduction ou
compensation des
effets notables de la
PPE sur
l?environnement
Principes d?évitement, de reduction et de
compensation des effets notables 108
Mesures propres aux effets négatifs de la PPE 109
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
108
PRINCIPES
D?EVITEMENT, DE
REDUCTION ET DE
COMPENSATION DES
EFFETS NOTABLES
Le développement énergétique d?une région induit des
effets de différentes natures sur l?environnement. Si les
incidences positives sont recherchées, il n?en reste pas
moins que des incidences négatives demeurent. Dans le
but de limiter au mieux les incidences négatives sur les
composantes environnementales, la PPE prévoit, à
travers ses dispositions normatives, différentes mesures
correctives déterminées selon la logique « éviter,
réduire, compenser », notions issues de la méthode des
études d?impacts. La distinction entre mesures
d?évitement, de réduction, et de compensation des
incidences est fondamentale pour comprendre le
caractère progressif et successif de cette partie de la
démarche d?évaluation environnementale : il s?agit de
viser dans un premier temps la suppression des
incidences négatives, puis la réduction de celles qui ne
peuvent être évitées, et enfin la compensation de celles
qui n?ont pu être évitées ni réduites.
De nombreux projets d?infrastructures mentionnés dans
la PPE devront par ailleurs faire l?objet d?études
d?impacts et de faisabilités qui définiront dans chaque
cas, les mesures spécifiques à prendre.
Déroulé de la démarche de définition des mesures
d?évitement, de réduction ou de compensation
Source : G2C Territoires
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
109
MESURES PROPRES AUX EFFETS NEGATIFS DE
LA PPE
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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IQ
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En carburant
O1
Etudier de manière
détaillée les
améliorations possibles
en termes de capacité
de stockage pour une
mise en oeuvre le cas
échéant lors de la
seconde période de la
PPE
EVITEMENT :
? Mettre en place une politique de réduction de la
consommation en carburants en proposant des solutions
alternatives pour atténuer le besoin de stockage
supplémentaire.
? Privilégier une implantation des équipements évitant les
stations d?habitats et d?espèces les plus sensibles
éventuellement identifiées au droit des zones d?emprise.
REDUCTION :
? Réduire au maximum les zones d?emprise des travaux dans
les secteurs à enjeux écologiques.
? Limiter l?incidence des travaux de construction dans les
secteurs à enjeux écologiques par la maîtrise des effets.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
O4
Mettre en service à
Ajaccio un cycle
combiné gaz
fonctionnant au fioul
léger en attendant
l?arrivée du gaz naturel
REDUCTION :
? Mettre en oeuvre des mesures qui seront définies dans le
cadre de l?autorisation d?exploiter sur la base de l?étude
d?impact environnemental et de l?étude de dangers.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la
maîtrise des effets : préparation et planification des
chantiers adaptées à la phénologie des espèces présentes,
modes opératoires spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
? Veiller à l?insertion paysagère de l?ouvrage
? Ce futur équipement sera soumis à études d?impact à une
échelle plus fine afin de déterminer les incidences plus
précises sur site et de proposer des mesures
compensatoires en conséquence si nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
110
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
O5
Accroître les modes de
chauffage fournis par
d?autres énergies que
l?électricité (gaz, bois-
énergie)
EVITEMENT :
? Eviter l?exploitation forestière massive dans les secteurs à
forts enjeux écologiques ou constituant un corridor
important.
REDUCTION :
? Planifier les travaux d?exploitation de manière à gérer la
ressource forestière sur le long terme sans déséquilibrer le
milieu ni perturber la faune qu?elle abrite.
? Recourir à du matériel performant (filtrage particule) et
réduire les foyers ouverts pour limiter la pollution de l?air
intérieur.
COMPENSATION :
? Prévoir des travaux de replantation sur certains sites
déboisés pour la production énergétique afin de renouveler
la ressource forestière.
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En gaz naturel
O6
Construire une
infrastructure
d?alimentation en gaz
naturel
EVITEMENT :
? Favoriser une implantation et un tracé du gazoduc évitant
les stations d?habitats et d?espèces aquatiques et terrestres
les plus sensibles et réduire au maximum les zones
d?emprise des travaux dans les secteurs à enjeux
écologiques.
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la
maîtrise des effets : préparation et planification des
chantiers adaptées à la phénologie des espèces présentes,
modes opératoires spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
? Travailler l?insertion paysagère.
? Cette infrastructure de grande envergure sera soumise à
études d?impact afin de déterminer les incidences sur les
sites qu?elles traverseront et de proposer des mesures
compensatoires en conséquence si nécessaire.
O7
Adapter la centrale de
Lucciana pour un
fonctionnement au gaz
naturel
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux par la maîtrise des effets.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
111
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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IQ
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Secteur du bâtiment O10
Augmenter la part des
rénovations globales et
poursuivre les
rénovations partielles
EVITEMENT :
Pour éviter les problématiques liées aux déchets du BTP, mettre
en place un plan régional de gestion et de valorisation de ces
matériaux.
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Energies
renouvelables
thermiques
O16
Poursuivre les projets
de création de réseaux
de chaleur
EVITEMENT :
? Réfléchir l?implantation et l?emprise des ouvrages de façon à
éviter les habitats à enjeux écologiques forts et assurer une
bonne intégration paysagère.
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la
maîtrise des effets : préparation et planification des
chantiers adaptées à la phénologie des espèces présentes,
modes opératoires spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
? Pour réduire le risque technologique, mettre en place un
dispositif de suivi régulier et de contrôle qualité de
l?infrastructure pour surveiller son bon fonctionnement.
? Pour les projets de réseau de chaleur de grande envergure,
les canalisations destinées au transport d'eau chaude feront
l?objet d?une étude d?impact à une échelle plus fine selon leur
localisation afin de déterminer les incidences plus précises
sur les sites qu?elles traverseront et de proposer des mesures
compensatoires en conséquence si nécessaire.
O17
Soutenir la filière bois-
énergie
EVITEMENT :
? Eviter l?exploitation forestière massive dans les secteurs à
forts enjeux écologiques ou constituant un corridor
important.
REDUCTION :
? Planifier les travaux d?exploitation de manière à gérer la
ressource forestière sur le long terme sans déséquilibrer le
milieu ni perturber la faune qu?elle abrite.
COMPENSATION :
? Prévoir des travaux de replantation sur certains sites
déboisés pour la production énergétique afin de renouveler
la ressource forestière.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
112
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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Energies
renouvelables
électriques
O19
Développer les EnR
garanties (+148% hors
grande hydraulique)
EVITEMENT :
? Favoriser l?implantation et l?emprise des fermes PV, éoliennes et
des ouvrages hydrauliques et de stockage de façon à éviter les
habitats à enjeux écologiques importants.
REDUCTION :
? Encourager le développement des sites de petite hydraulique
exemplaires du point de vue environnemental.
? Privilégier les zones déjà anthropisées (type ancienne carrière,
friche,?), ayant une valeur agronomique faible pour
l?implantation du PV, éolien, et respecter les chartes en vigueur.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la maîtrise des
effets : préparation et planification des chantiers adaptées à la
phénologie des espèces présentes, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir les
risques de pollution.
? Contrôler le ruissellement issu de l?imperméabilisation des sols
lors des travaux (bassins de rétention éventuels) de façon à éviter
tout rejet de débit à l?extérieur qui soit supérieur à la situation
d?origine.
? Prendre en compte de la topographie dans la recherche d?un
terrain de fermes PV/éoliennes et dans l?évaluation de leurs effets
pour améliorer l?intégration de ces ouvrages électriques dans le
paysage.
? Protéger l?écran végétal existant qui contribue à l?insertion
paysagère des équipements en bloquant ou en limitant les vues
dans leur direction.
COMPENSATION :
? Améliorer l?insertion environnementale d?ouvrages existants
(déviation, dissimulation) à l?occasion de projets de
développement qui entraînent une réorganisation de ces
infrastructures ou dans un cadre conventionnel associant les
collectivités.
? En fonction de la puissance et de la technologie retenue, les
projets de construction d?ouvrages de production d?énergie
renouvelable les plus significatifs feront l?objet d?une étude
d?impact à une échelle plus fine selon leur localisation afin de
déterminer les incidences plus précises sur les sites qu?ils
traverseront et de proposer des mesures compensatoires en
conséquence si nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
113
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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Energies
renouvelables
électriques
O20
Développer les EnR
intermittentes (+38%
de PV sans stockage,
solaire
thermodynamique et
éolien sans stockage)
Les mesures correctives sont identiques aux précédentes en dehors
de celles appliquées spécifiquement à l?hydraulique, non concernée
pour cette orientation.
Opérationnel O21
Déployer les moyens
de stockage pour les
EnR
EVITEMENT :
? Privilégier une implantation des équipements évitant les
stations d?habitats et d?espèces les plus sensibles
éventuellement identifiées au droit des zones d?emprise et
permettant d?assurer une intégration paysagère optimale
REDUCTION :
? Réduire au maximum les zones d?emprise des travaux dans les
secteurs à enjeux écologiques.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la maîtrise
des effets : préparation et planification des chantiers adaptées à
la phénologie des espèces présentes, modes opératoires
spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir
les risques de pollution.
? En fonction de la puissance et de la technologie retenue, les
projets de construction d?un moyen de stockage énergétique
seront soumis à une étude d?impact à une échelle plus fine
selon leur localisation afin de déterminer les incidences plus
précises sur les sites qu?ils traverseront et de proposer des
mesures compensatoires en conséquence si nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
114
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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T
IQ
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X
Maintenance et
renforcement
de l?existant
O24
Lever les contraintes qui
pourraient apparaître sur
le réseau de transport
énergétique
EVITEMENT :
? Réfléchir les tracés de lignes et implantations des postes de façon
à éviter les habitats à enjeux écologiques importants et à assurer
une bonne intégration paysagère (étude du faisceau de moindre
impact).
REDUCTION :
? Minimisation des effets des lignes aériennes nouvelles en
recherchant les tracés de moindre impact, en particulier par le
regroupement des infrastructures avec d?autres aménagements
dans les couloirs existants.
? Envisager l?équipement de certains tronçons de balises avifaune
(ligne aérienne), etc.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la maîtrise des
effets : préparation et planification des chantiers adaptées à la
phénologie des espèces présentes, modes opératoires
spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir les
risques de pollution.
? Contrôler le ruissellement issu de l?imperméabilisation des sols
lors des travaux (bassins de rétention éventuels) de façon à éviter
tout rejet de débit à l?extérieur qui soit supérieur à la situation
d?origine.
? Protéger l?écran végétal existant qui contribue à l?insertion
paysagère des équipements en bloquant ou en limitant les vues
dans leur direction (pour les postes notamment). Prendre en
compte la topographie dans la recherche d?un tracé de ligne ou
d?un terrain de poste et dans l?évaluation de leurs effets pour
améliorer l?intégration d?un ouvrage électrique dans le paysage.
? Par rapport au patrimoine architectural, optimiser la localisation
des infrastructures, adapter les tracés ou la configuration des
postes pour ne pas dénaturer le bâti existant.
? Pour les lignes aériennes, envisager le passage en surplomb de la
forêt comme une alternative au passage en tranchée. Dans ce cas,
le déboisement se limite aux seuls endroits où doivent être
implantés les pylônes et devient donc visuellement moins
impactant.
? Réduire les risques pour la santé humaine en choisissant un tracé
suffisamment éloigné des habitations et de la circulation pour les
lignes à haute tension.
COMPENSATION :
? Améliorer l?insertion environnementale d?ouvrages existants
(déviation, dissimulation, mise en souterrain ou suppression de
tronçon) à l?occasion de projets de développement qui entraînent
une réorganisation de ces réseaux ou dans un cadre
conventionnel associant les collectivités.
? Selon leur localisation et leur envergure, les équipements
électriques seront soumis à une étude d?impact environnemental
à une échelle plus fine selon sa localisation afin de déterminer les
incidences plus précises sur les sites qu?elles traverseront et de
proposer des mesures compensatoires en conséquence si
nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
115
La mise en place de ces mesures d?évitement, de
réduction ou de compensation des incidences négatives
des orientations de la PPE permet d?obtenir un bilan final
positif pour les composantes environnementales (voir
tableau ci-après).
Au-delà de ces recommandations d?ordre général, les
études d?impacts, qui seront réalisées pour chaque projet
venant modifier le territoire, viendront compléter ces
mesures de manière plus approfondie et appliquée aux
caractéristiques environnementales de chaque site.
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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Maintenance
et
renforcement
de l?existant
O25
Maintenir les opérations
d?investissements et de
maintenance par les
gestionnaires sur les
réseaux de distribution
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux d?enfouissement par la maîtrise
des effets : préparation et planification des chantiers adaptées à
la phénologie des espèces présentes, modes opératoires
spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir les
risques de pollution.
? Contrôler le ruissellement issu de l?imperméabilisation des sols
lors des travaux (bassins de rétention éventuels) de façon à éviter
tout rejet de débit à l?extérieur qui soit supérieur à la situation
d?origine.
? Réhabiliter le sol et prévoir une revégétalisation ou un
revêtement minéral sur l?emprise de la tranchée en continuité
avec l?existant pour réduire l?impact visuel des travaux et favoriser
l?insertion paysagère.
O26
Poursuivre les travaux de
renforcement du réseau
basse tension par les SIER
Se reporter aux mesures correctives de l?orientation O25 qui sont
identiques à celles préconisées pour celle-ci.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
116
Tableau de synthèse des incidences des orientations de la PPE
sur les composantes environnementales
APRES MESURES CORRECTRICES.
Source : G2C Territoires
Orientations et Prescriptions
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En carburants
O1
O2
En électricité
O3
O4
O5
En gaz naturel
O6
O7
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Bâtiment
O8
O9
O10
O11
O12
Transports
O13
O14
O15
D
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EnR thermiques
O16
O17
O18
EnR électriques
O19
O20
Opérationnel
O21
O22
Financement O23
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Maintenance et
renforcement de
l?existant
O24
O25
O26
Modernisation
O27
O28
O29
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Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
117
Synthèse des mesures correctives
Enjeux
concernées*
Type de mesures
Evitement Réduction Compensation
Mettre en place une politique de réduction de la
consommation en carburants en proposant des solutions
alternatives pour atténuer le besoin de stockage
supplémentaire.
7 - 8 - 9 X
Envisager l?équipement de certains tronçons de balises
avifaune (ligne aérienne), etc.
1 X
Eviter l?exploitation forestière massive dans les secteurs à
forts enjeux écologiques ou constituant un corridor
important.
1 - 4 X
Eviter les problématiques liées aux déchets du BTP,
mettre en place un plan régional de gestion et de
valorisation de ces matériaux
1 - 2 X
Planifier les travaux d?exploitation du bois de manière à
gérer la ressource forestière sur le long terme sans
déséquilibrer le milieu ni perturber la faune qu?elle abrite.
1 - 4 - 5 X
Minimiser l?impact des nouveaux ouvrages dans le
paysage et limiter la consommation des espaces
agricoles, forestiers.
2 - 3 X
Prendre en compte de la topographie dans la recherche
d?un terrain de fermes PV/éoliennes et dans l?évaluation
de leurs effets pour améliorer l?intégration de ces
ouvrages électriques dans le paysage.
2 X
Privilégier les zones déjà anthropisées (type ancienne
carrière, friche,?), ayant une valeur agronomique faible
pour l?implantation du PV, éolien,?.
5 - 7 X
Limiter l?incidence des travaux de construction dans les
secteurs à enjeux écologiques par la maîtrise des effets.
1 X
En phase chantier, réduire au maximum les odeurs,
fumées et poussières et prendre toutes les dispositions
visant à prévenir les risques de pollution.
9
X
Veiller à l?insertion paysagère de l?ouvrage. 2 X
Pour les lignes aériennes, envisager le passage en
surplomb de la forêt comme une alternative au passage
en tranchée. Dans ce cas, le déboisement se limite aux
seuls endroits où doivent être implantés les pylônes et
devient donc visuellement moins impactant.
1 - 2 X
Par rapport au patrimoine architectural, optimiser la
localisation des infrastructures, adapter les tracés ou la
configuration des postes pour ne pas dénaturer le bâti
existant.
2 X
Réduire les risques pour la santé humaine en choisissant
un tracé suffisamment éloigné des habitations et de la
circulation pour les lignes à haute tension (réduction du
risque de dommages aux ouvrages).
10-11 X
Mettre en place un dispositif de suivi régulier et de
contrôle qualité de l?infrastructure pour surveiller son bon
fonctionnement et ainsi réduire le risque technologique.
11 X
Mettre en oeuvre des mesures qui seront définies dans le
cadre de l?autorisation d?exploiter sur la base de l?étude
d?impact environnemental et de l?étude de dangers.
1 - 2 - 11 X
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
118
Synthèse des mesures correctives
Enjeux
concernées*
Type de mesures
Evitement Réduction Compensation
Améliorer l?insertion environnementale d?ouvrages
existants (déviation, dissimulation d?équipements, mise
en souterrain ou suppression de tronçon) à l?occasion de
projets de développement qui entraînent une
réorganisation de ces infrastructures ou dans un cadre
conventionnel associant les collectivités.
1 - 2 - 3 - 5 X
Prévoir des travaux de replantation sur certains sites
déboisés pour la production énergétique afin de
renouveler la ressource forestière.
3 - 4 - 7 X
* Les 11 enjeux concernés (Etat Initial de l?Environnement)
1. Préservation et maintien de la biodiversité, des espaces naturels
remarquables et des continuités écologiques (aquatiques et terrestres)
2. Préservation et maintien de l?identité, la diversité et la qualité des
paysages et du patrimoine architectural
3. Maintien et préservation des espaces stratégiques à forte potentialité
agronomique et sylvicole
4. Développement des activités agricoles et sylvicoles respectueuses de
l'environnement et des ressources locales (eau, sol)
5. Préservation et amélioration de l?état qualitatif et quantitatif des
ressources naturelles et contribution à un usage plus équilibré
6. Réduction des consommations d?énergies fossiles dans la perspective
de l?autonomie énergétique
7. Développement des énergies renouvelables en garantissant la
préservation des milieux naturels
8. Atténuation du changement climatique par la réduction des émissions
de GES
9. Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre la pollution
atmosphérique
10. Diminution des sources de nuisances (émissions de bruit, champs
électriques et magnétiques)
11. Réduction, maîtrise et prévention des risques naturels et
technologiques
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
119
Solutions de
substitution
raisonnables et
justification du
programme retenu
Solutions de substitution raisonnables 120
Justification du programme retenu 120
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
120
SOLUTIONS DE
SUBSTITUTION
RAISONNABLES
Une démarche itérative plutôt que des solutions de
substitution:
La PPE a fait l?objet d?une démarche concertée itérative
mise en place par l?Etat et la Collectivité Territoriale de
Corse. En ce sens, le processus de gouvernance mis en
oeuvre a permis de vérifier la pertinence du projet aux
regards des enjeux environnementaux. Cette démarche
d?évaluation environnementale vise à intégrer les enjeux
environnementaux dans le projet de la PPE ainsi qu?à
expliciter et à rendre lisible au public les choix opérés
ainsi que les orientations retenues au regard de leurs
éventuels impacts sur l?environnement.
JUSTIFICATION DU
PROGRAMME RETENU
1 Un projet impulsé par le ministère de
l?Energie
La Programmation Pluriannuelle de l?Energie pour la
Corse est prévue dans le projet de loi sur la transition
énergétique pour la croissance verte. Dans les Zones
Non Interconnectées (ZNI) dont fait partie la Corse, le
Président du Conseil Exécutif et le représentant de l?Etat
dans la région élaborent conjointement le projet de PPE.
Ce dernier a été lancé à la demande de la Ministre de
l?Energie, Mme Ségolène Royal, suite aux courriers en
date du 18 mars 2015. Le Gouvernement a souhaité que
les travaux préparatoires soient engagés avant la
promulgation de la loi et a demandé de mettre l?accent
pour la première période de trois ans sur le volet
électrique. Mme la Ministre a réaffirmé les engagements
du Gouvernement pour approvisionner la Corse en gaz
naturel par l'intermédiaire d'une barge de gaz naturel
liquéfié au large de Lucciana et d'une canalisation reliant
Bastia à Ajaccio. En attendant l'arrivée du gaz, le
Gouvernement est favorable à ce que la future centrale
du Vazzio fonctionne au fioul léger comme celle de
Lucciana récemment mise en service. Les principales
directives ont été formulées par le ministère :
- Porter une attention toute particulière au
développement des énergies renouvelables non
intermittentes au regard du potentiel et des
contraintes des réseaux ;
- Mettre l?accent pour la première période de trois ans
sur le volet électrique sur lequel un certain nombre
d?actions sont engagées et des résultats concrets
peuvent être obtenus rapidement ;
- Traiter aussi les autres sujets, notamment les
transports, même si moins approfondis pour la
première période de trois ans.
Le comité technique en charge de la rédaction de la
proposition de la PPE s?est par conséquent appuyé sur
ces prescriptions pour l?élaboration du document.
2 Une construction partagée et en
cohérence avec les schémas
annexes
La PPE repose sur le principe d?une construction
progressive et partagée de son contenu, aussi bien sur le
plan technique que politique. Ce document tel que
proposé aujourd?hui résulte de multiples échanges, avec
de nombreux partenaires et sur des confrontations entre
enjeux socio-économiques, enjeux de développement,
enjeux environnementaux et réglementaires et toujours,
selon une double vision politique et technique.
Les grands choix effectués par la PPE ont été réfléchis
dans un souci de cohérence avec les documents
subsidiaires déjà existants sur le thème de l?énergie, à
différentes échelles temporelles d?action. C?est ainsi que
les objectifs de la PPE reprennent les grandes
orientations du Schéma Régional du Climat, de l?Air et
de l?Energie (SRCAE) adopté par l?Assemblée de Corse le
20 décembre 2013, et du projet de Schéma Régional de
Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables
(S3REnR) en cours d?élaboration. Le projet de la PPE a
également été élaboré de manière à être compatible
avec le Schéma Directeur d?Aménagement et de Gestion
des Eaux (SDAGE), pour ce qui est des projets
hydrauliques notamment.
3 Des choix basés sur le bilan du
système énergétique corse et les
enjeux environnementaux du
territoire
Afin de fixer les objectifs à atteindre au terme des 3 et 5
ans de la période effective de la PPE, la Collectivité
Territoriale de Corse et l?Etat se sont appuyés sur les
travaux de l?Observatoire Régional de l?Energie et Gaz à
Effet de Serre de la Corse (OREGES de Corse) pour
l?analyse du système énergétique actuel et, en
particulier, le bilan en consommation finale déclinée
selon chaque source énergétique (pétrole, fioul, GPL,
EnR électriques et thermiques) et chaque moyen de
production.
En parallèle a été élaboré, à partir des objectifs du
SRCAE et du bilan prévisionnel de l?équilibre offre-
demande du gestionnaire du système électrique, une
prévision d?évolution des consommations d?électricité.
Deux scénarios ont été étudiés :
- le scénario MDE référence permet d?assurer la
sécurité d?approvisionnement électrique de l?île en
s?appuyant sur le bilan prévisionnel du gestionnaire
du système électrique. Il s?inscrit, en ce qui concerne
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
121
l?efficacité énergétique des bâtiments, dans la
continuité des actions menées aujourd?hui et vise un
objectif de développement des EnR électriques
ambitieux conforme au SRCAE ;
- le scénario MDE renforcé, plus ambitieux en matière
d?efficacité énergétique et de développement des
énergies renouvelables thermiques, est plus
performant au niveau environnemental mais
dépendant de facteurs exogènes.
Les hypothèses retenues pour définir les besoins en
moyens de production d?électricité sont celles du
scénario MDE référence afin de sécuriser
l?approvisionnement électrique de la Corse à long terme.
En revanche, les actions retenues pour le
développement de l?efficacité énergétique et des
énergies renouvelables thermiques visent l?atteinte des
objectifs du scénario MDE renforcé.
Dès lors, des orientations précises ont été construites
selon 4 grandes thématiques de façon à atteindre cet
objectif essentiel de réduction de la consommation
d?énergie. Il s?agit des actions concrètes prévues dans la
PPE.
Au-delà des objectifs énergétiques et dès les premières
réflexions sur cette programmation, la Collectivité
Territoriale de Corse et l?Etat ont fait le choix d?intégrer
en amont les problématiques environnementales
propres à la Corse. Cette méthode a permis
d?accompagner l?élaboration de la PPE, en comparant sa
pertinence environnementale avec les enjeux du
territoire.
4 Les choix par thématique et filière
énergétique
? Sécurité d?approvisionnement en
carburants
Au regard de la situation actuelle d?augmentation
constante de la consommation en carburants due à une
mobilité, une démographie et un tourisme croissants
(+16% d?importations depuis 2001), mais qui tend
toutefois à se stabiliser ces trois dernières années, les
enjeux de la PPE se sont portés sur les capacités de
stockage. L?objectif est de réaliser une étude détaillée
afin d?évaluer les améliorations possibles en terme de
capacités de stockage pour une mise en oeuvre, le cas
échéant, lors de la seconde période de la PPE. En effet,
les capacités de stockage actuelles entraînent des
besoins de réapprovisionnement importants en période
estivale dus à la fréquentation touristique avec un
nombre de rotations de navires pour approvisionner les
deux dépôts pétroliers de Corse pouvant aller jusqu?à 2
par semaine en août. Or les aléas liés à un
approvisionnement par navires (conditions de mer,
pannes, grèves?) peuvent générer des situations de
crises.
? Energies renouvelables
Le volet énergies renouvelables a été élaboré selon les
objectifs de production fixés par le SRCAE.
Aucun projet supplémentaire de grande hydraulique
n?est prévu mais des études comparatives multi-usages
seront réalisées.
Pour la petite hydraulique, une puissance de 12MW
supplémentaires en 2023 est retenue par la PPE. Les
projets potentiels identifiés sont compatibles avec le
projet de classement des cours d?eau (en cours de
consultation) et les zones de protection de la biodiversité
Natura 2000.
Le photovoltaïque et l?éolien avec stockage doivent
atteindre +30MW de capacité supplémentaire d?ici 2023.
La PPE prévoit une répartition des projets sur le territoire
à travers des appels d?offres, en intégrant le souci du
respect des zones naturelles protégées.
De plus, la PPE vise un objectif de photovoltaïque sans
stockage (+20MW) raisonnable au regard des contraintes
réseaux actuelles. La PPE promeut le développement du
photovoltaïque hors sol et notamment en toiture de
hangars agricoles.
Concernant l?éolien, afin de ne pas générer de
contraintes réseaux, 2 sites d?implantation sont
envisagés pour une puissance de 12 MW sans stockage.
2 orientations ont été retenues pour la filière biomasse :
d?une part la valorisation thermique avec les réseaux de
chaleur, le chauffage individuel et collectif (filière
majoritaire et privilégiée avec mobilisation de 44% du
potentiel exploitable pour atteindre + 50 GWh en 2023)
et d?autre part la production électrique avec 7MW
supplémentaires dont un objectif de 1 MW issu de la
méthanisation.
Le développement de la filière bois énergie permettra
de réduire les importations de produits pétroliers
réduisant les émissions de GES associées. Des travaux de
réflexion pour la relance de cette filière bois pilotés par le
Préfet de Région et le Président du Conseil Exécutif de
Corse associant l?ensemble des acteurs locaux ont été
engagés au second trimestre 2015 et devraient aboutir à
la définition d?une stratégie.
Les techniques de solaire thermodynamique (+25GWh
en 2023) et de solaire thermique (+20 GWh en 2023 soit
+ 40 000m²), d?aérothermie (+60 GWh en 2023) font
aussi l?objet d?une augmentation de production.
Il s?agit également d?augmenter progressivement le seuil
de déconnexion à travers le développement de liaisons
électriques et d?infrastructures de type STEP, le pilotage
à commande centralisée de batteries ou de capacités
d?inertie, la mise en place de règles dynamiques de
définition du seuil et d?adaptation des services systèmes
et de règles techniques de déconnexion des PV afin
d?encourager le développement des énergies
renouvelables intermittentes conformément aux
objectifs du SRCAE.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
122
? Efficacité énergétique (MDE bâtiment et
transport)
En termes d?efficacité énergétique, la PPE s?est appuyée
sur deux volets cruciaux du SRCAE : la rénovation des
bâtiments et la réduction des consommations
énergétiques dans les transports. Ces actions doivent
également permettre de répondre à la problématique de
la précarité énergétique ainsi que celle de la vulnérabilité
énergétique des ménages, vulnérabilité particulièrement
importante en Corse. La PPE précise les objectifs en
termes de rénovation globale des habitations et
différentes mesures d?accompagnement de cette
orientation (mise en place de plateformes
spécialisées?). L?objectif est une augmentation
importante des actions de rénovation et des économies
d?énergie associées (+200% par rapport aux économies
réalisées sur la période 2007-2013).
Par ailleurs, en plus des opérations de rénovations sur le
bâti, le futur plan régional de rénovation de l?éclairage
public va permettre de réaliser d?importantes économies
d?énergie. La Ministre en charge de l?Energie a lancé une
démarche permettant d?accélérer très fortement le taux
de modernisation dans ce domaine. L?objectif est de
rénover, en trois ans, 30 000 points lumineux, sur les 70
000 que compte la Corse, au travers d?un appel à projets,
correspondant à une réduction par deux des
consommations de l?éclairage public, soit une économie
attendue de 15GWh/an.
Les enjeux dans le secteur des transports sont très
importants pour la région afin d?atteindre les objectifs
régionaux de réduction de la consommation d?énergies
fossiles et de lutte contre la pollution atmosphérique. La
PPE propose ainsi le développement accéléré des
transports en commun (trains et bus) et des modes actifs
(aménagements urbains tels que voies piétonnes, pistes
cyclables?).
Le choix s?est porté notamment sur le développement du
transport ferroviaire périurbain qui attire de plus en plus
de passagers et qui est en adéquation avec les
orientations du SRIT.
Pour accentuer cette démarche, la PPE incite aux actions
de sensibilisation du public et d?encouragement aux
pratiques d?éco-conduite et de covoiturage. Le projet de
PPE vise aussi à agir sur les véhicules individuels en
améliorant les performances environnementales
(promotion des véhicules électriques par déploiement de
bornes de recharge alimentées à partir d?électricité
d?origine renouvelable et acquisition de véhicules
propres au sein de l?Etat et ses établissements publics
ainsi que dans les collectivités territoriales et leurs
groupements).
Toutefois, les objectifs de déploiement de bornes pour
véhicules électriques sont volontairement mesurés par
rapport aux ambitions sur le continent notamment
(véhicules électriques et hybrides représentant 1% du
parc en 2023 pour la Corse), et ce pour 2 raisons : le bilan
environnemental est moins intéressant compte tenu de
l?empreinte carbone de l?électricité en Corse et il est
impératif d?assurer l?équilibre offre-demande du réseau
électrique. Or les véhicules électriques constituent une
demande supplémentaire avec un risque de besoin de
nouveaux moyens de production si leur nombre était
trop important.
Ainsi, le choix s?est porté un déploiement d?environ 700
points de charges, qui seraient alimentés par 3 à 5 MW de
panneaux photovoltaïques couplés à des systèmes de
stockage d?énergie d?une capacité totale de 6 à 12 MWh.
Il s?agit d?un choix à la fois environnemental mais aussi
sécuritaire pour garantir l?approvisionnement en
électricité de la Corse.
La PPE recommande le lancement d?un appel à
manifestation d?intérêt spécifique aux ZNI visant à
encourager les collectivités à mettre en oeuvre le
«déploiement d'infrastructures de recharge pour les
véhicules hybrides et électriques» qui inclurait les besoins
de production d?énergie renouvelable, le système de
pilotage et les études nécessaires à la conception du
système. Le déploiement qui pourrait être proposé en
Corse à très court terme correspondrait à une centaine
de points de charge afin de tester la viabilité du système
à grande échelle.
? Ouvrages énergétiques et réseaux
La PPE fixe comme orientation prioritaire la construction
d?un cycle combiné gaz (CCG) d?une puissance d?environ
de 250MW fonctionnant au fioul léger en attendant
l?arrivée du gaz naturel en Corse. Cette orientation
répond à un besoin de renouvellement de la centrale du
Vazzio vieillissante, fonctionnant actuellement au fioul
lourd et par conséquent à l?origine d?une pollution
atmosphérique à risque pour la santé humaine. Le choix
de cette technologie amène une flexibilité de
fonctionnement permettant de répondre à la fois aux
besoins de base et de pointe.
Ces 250 MW installés en région ajaccienne permettent :
- De réduire fortement les contraintes de déséquilibre
nord sud identifiées. Construire les moyens de
production au plus près de la consommation permet
de sécuriser l?alimentation électrique de la zone,
- De couvrir les besoins de renouvellement de la
centrale du Vazzio et des 3 TAC de Lucciana qui
seront mises hors service sur la période 2019-2023,
- De couvrir les risques liés à la défaillance de SACOI et
à un éventuel retard du projet de renouvellement
piloté par TERNA,
- D?anticiper les nouveaux besoins de pointe
nécessaires dès 2024,
- D?optimiser les investissements nécessaires pour le
renforcement des capacités de transit sur la période
de la PPE.
Le renouvellement de la station de conversion reste
indispensable afin de couvrir les besoins à moyen et long
termes et garantir la sûreté électrique du système au
travers des services qu?elle apporte. L?augmentation de
sa capacité lors de son renouvellement offre des
opportunités de sécurisation de l?approvisionnement
électrique en période estivale et une meilleure
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
123
intégration des ENR dans le mix énergétique. Enfin, le
CCG doit permettre d?assurer une marge de sécurité en
cas de perte d?un moyen de production important, tel
que les liaisons d?interconnexion et d?assurer les pointes
après 2024. Le choix du gaz est un point essentiel de la
PPE. Il permet de diminuer les émissions de GES d?un
tiers du fait du changement de combustible et du
meilleur rendement. Il s?agit d?un choix stratégique fort
en faveur des composantes environnementales.
Les moyens de production thermique (centrale
thermique EDF PEI de Lucciana B, turbine à combustion
40MW de Lucciana A et nouveau moyen de production
de la région Ajaccienne) seront convertis au gaz naturel
lorsque l?infrastructure de transport et la barge seront
réalisées. Ce projet d?alimentation en gaz naturel des
moyens de production d?électricité est justifié à la fois :
- par les bénéfices environnementaux liés à l?utilisation
du gaz naturel,
- par les perspectives d?une plus grande stabilité à long
terme des coûts d?approvisionnement en
combustibles, de leur pérennité ainsi que de leur
sécurité dans le cadre de la souscription de contrats
d?approvisionnement sur le long terme,
- par une économie pour la CSPE (le projet
d?infrastructure étant en très grande majorité dédié
aux usages de production d?électricité, il convient
d?en assurer le financement au travers du mécanisme
de compensation CSPE au même titre que les
moyens de production d?électricité du territoire).
Le cadre juridique étant désormais fixé pour définir les
conditions de la mise en oeuvre de la chaîne gazière en
Corse, la PPE fixe pour objectif de lancer les études
détaillées de faisabilité de l'ensemble de l?infrastructure
gazière, de manière à permettre le lancement dans les
plus brefs délais de sa réalisation.
Le tracé du gazoduc Cyrenée se justifie par des
contraintes techniques (proximité des voiries, relief?). Il
s?agit pour l?heure d?un schéma de principe uniquement.
Des études plus fines permettront de localiser le
passage de l?ouvrage et donneront à cette occasion des
recommandations pour la prise en compte des
composantes environnementales.
Afin de couvrir les besoins à moyen et long termes et de
garantir la sûreté électrique du système, la PPE prévoit le
renouvellement de la station de conversion SACOI. De
plus, pour sécuriser la période estivale et mieux intégrer
les énergies renouvelables, cette opération
s?accompagnera dans la mesure du possible d?une
augmentation de sa capacité.
La PPE prévoit également tout un volet propre à
l?amélioration des réseaux électriques existants
(compteurs communicants, création de postes sources,
enfouissement de lignes?). Cela permettra d?assurer
une meilleure distribution électrique et de moderniser le
service public de l?électricité. Cette orientation vise
également à intégrer au mieux les infrastructures
électriques dans le paysage remarquable corse.
L?ensemble des orientations proposées dans le projet de
la PPE visent à passer d?une consommation finale de
6430GWh en 2014 avec une production EnR de 16% à
une consommation finale de 6350 GWh avec 22% de
production EnR.
Ce gain de consommation permet de moins faire appel à
la production énergétique par les centrales thermiques,
et donc de réduire les importations de produits
pétroliers. L?ensemble va dans le sens d?une diminution
des rejets de gaz à effet de serre et autres émissions
atmosphériques, aspect bénéfique pour le climat et la
qualité de l?air. A l?horizon 2023, il est visé, grâce à la
mise en oeuvre des actions et projets de la PPE, une
réduction de 1 920 000kg téq.CO2 en 2014 à 1 680 000
kg téq.CO2 après passage au fioul léger soit -12,5% de
rejet de GES puis à 1 550 000 kg téq.CO2 après passage
au GNL pour l?alimentation des centrales thermiques
soit -19,3% de rejet de GES par rapport à 2014 (voir
graphique estimatif ci-dessous - Source OREGES de
Corse).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
124
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
125
Dispositif de suivi
environnemental
Définition du dispositif de suivi 126
Liste des indicateurs environnementaux de la PPE 128
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
126
DEFINITION DU
DISPOSITIF DE SUIVI
La procédure d?évaluation environnementale est une
démarche trans-temporelle qui se poursuit au-delà de
l?approbation de la PPE. Après l?évaluation préalable des
orientations de la PPE lors de l?élaboration du projet
(évaluation ex-ante), un suivi de l?état de
l?environnement et une évaluation des orientations et
des mesures définies dans la PPE doivent être menés
durant sa mise en oeuvre (évaluation in itinere).
L?objectif est de fournir des informations fiables et
actualisées sur la mise en oeuvre des objectifs du projet
et sur l?impact de ses actions, et de faciliter la prise de
décisions pertinentes dans le cadre du pilotage du projet.
Ces étapes doivent permettent de mesurer l?"efficacité"
de la PPE, de juger de l?adéquation sur le territoire des
orientations et des mesures définies ainsi que de leur
bonne application. Elles doivent aussi être l?occasion de
mesurer des incidences éventuelles de la PPE sur
l?environnement qui n?auraient pas été ou qui n?auraient
pas pu être identifiées préalablement, et donc de
réinterroger éventuellement le projet de territoire :
maintien en vigueur ou révision, et dans ce cas,
réajustement des objectifs et des mesures.
Au terme de 6 ans de mise en oeuvre, et à l?occasion du
palier intermédiaire de la PPE en 2018 puis à son
échéance en 2023, un bilan s?appuyant sur ces
différentes étapes de suivi et d?évaluation doit être
dressé pour évaluer les résultats de l?application de la
PPE, notamment en ce qui concerne les questions et les
enjeux environnementaux posés au préalable (évaluation
ex-post).
Pour répondre aux enjeux de développement durable
portés par les stratégies nationales et supra-nationales
et permettre aux acteurs publics de les décliner à
l?échelle territoriale pertinente, les équipes en charge de
l?élaboration de la PPE et de l?évaluation
environnementale ont construit un référentiel
d?indicateurs territoriaux de développement durable.
1 Un dispositif de suivi / évaluation
encadré par la réglementation
? MODALITES DE SUIVI
Le Code général des collectivités territoriales précise le
délai (6 ans) et les objectifs de l?évaluation de
l?application de la PPE, notamment du point de vue de
l?environnement, Il est alors délibéré sur son maintien en
vigueur ou sur sa mise en révision complète ou partielle
(art.L.4424-14).
Il s?articule par ailleurs avec les dispositifs de suivi des
autres documents d?urbanisme et d?environnement
d?échelle supra-régionale, et intègre le suivi et les
éventuelles modifications des servitudes sur le territoire
corse, telles que les plans de préventions des risques.
? L?OBSERVATOIRE REGIONAL DE
L?ENERGIE ET DES GAZ A EFFET DE
SERRE DE CORSE (OREGES)
Afin de garantir le suivi environnemental de la PPE,
l?Observatoire Régional de l?Energie et des Gaz à Effet de
Serre de Corse, ainsi que la DREAL et la CTC
permettront un renseignement régulier des différents
indicateurs en fonction des données disponibles.
2 Les indicateurs, outils de mise en
oeuvre de suivi et d?évaluation de la
PPE
La démarche d?évaluation environnementale nécessite
de s?appuyer, dès la phase de diagnostic, sur des
indicateurs pertinents qui permettent de suivre dans le
temps l?évolution des enjeux environnementaux, sociaux
et économiques sur le territoire et d?apprécier
l?application de la PPE.
On distingue plusieurs types d?indicateurs dans un
système « pression - état - réponse » :
? les indicateurs de pression engendrées par les
activités humaines décrivent les forces ayant un
impact sur l?état du territoire (pressions directes /
pressions indirectes) ;
? les indicateurs d?état dans lequel se trouve
l?environnement décrivent la situation quantitative et
qualitative du territoire, son environnement, ses
activités humaines, etc. ;
? les indicateurs de réponse (mesures) mises en place
par la collectivité qualifient les réponses politiques et
les stratégies territoriales mises en oeuvre en réaction
aux dysfonctionnements et aux déséquilibres du
système.
Ces différents indicateurs s?articulent en matière de
suivi et d?évaluation :
? le suivi mesure les moyens par lesquels les objectifs
sont atteints et examine l?impact des activités du
projet sur les objectifs ; il effectue en outre une
comparaison avec les performances attendues. Le
suivi utilise essentiellement des indicateurs de
pression et d?état ;
? l?évaluation mesure les effets/résultats d?un projet
en vue de déterminer sa pertinence, sa cohérence et
son efficience de mise en oeuvre ainsi que l?efficacité,
les impacts et la pérennité des effets obtenus.
L?évaluation s?appuie surtout sur des indicateurs de
pression ou de réponse.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
127
Variable quantitative ou qualitative qui peut être
mesurée ou décrite, l?indicateur répond à plusieurs
objectifs :
? Mesurer le niveau de la performance
environnementale du projet ;
? Établir des valeurs "seuil" ou "guide" ;
? Détecter les défauts, les problèmes, les irrégularités
et les non-conformités afin d?effectuer si nécessaire
des ajustements ;
? Apprécier les progrès réalisés et ceux qui restent à
faire.
? L?indicateur doit renvoyer une image fidèle du
phénomène à étudier pour permettre une évaluation
rapide et simple des données à surveiller.
3 Objectifs de la démarche de suivi
de la PPE
Les indicateurs de la PPE ont pour objectif d?évaluer
l?efficacité et la pertinence des actions de ce document.
Ce sont donc des indicateurs qui sont établis par rapport
à l?ensemble des actions et des thématiques
environnementales. L?analyse du dispositif de suivi
réalisée dans le cadre de la présente évaluation
environnementale porte sur :
? Les différents enjeux environnementaux identifiés
dans l?état initial du présent rapport ;
? Les incidences probables (positives comme
négatives) liées à la mise en oeuvre de la PPE sur les
différentes composantes environnementales ;
? La vérification de l?efficacité des mesures proposées.
Tous ces indicateurs sont donc choisis pour leur
pertinence vis à vis des effets positifs comme négatifs
identifiés lors de l?analyse des incidences du projet sur
l?environnement. Ils ne doivent pas être seulement des
indicateurs de résultats ou d?impacts mais aussi
permettre le contrôle de l?efficacité des mesures de
réduction notamment.
Cette démarche itérative permet ainsi d?adapter et
d?ajuster le projet de la PPE et son dispositif de suivi,
tout au long de son élaboration. Ces propositions
d?indicateurs de suivi ont vocation à être intégrées au
dispositif de suivi de la mise en oeuvre de la PPE.
Le suivi de ces indicateurs doit permettre d'adapter ou
de réviser la PPE, ou d'encourager à la poursuite des
efforts engagés. Il permet ainsi d?apporter des réponses
aux questions suivantes :
? Les orientations et mesures envisagées sont-elles
bien réalisées ?
? La réalisation des orientations et mesures envisagées
produit-elle les effets escomptés :
- Les mesures permettent-elles d?assurer une
atténuation des incidences identifiées ?
- La mise en oeuvre du projet ne produit-elle pas
d?autres incidences non envisagées a priori ?
Les indicateurs doivent permettre de simplifier et de
synthétiser des informations et des données
nombreuses, et de quantifier des phénomènes
complexes. Ils doivent refléter l'évolution des enjeux
environnementaux et l'impact des orientations de la
PPE.
Ces indicateurs visent à porter un regard comparatif vis à
vis de l?évolution environnementale du territoire, afin
d?analyser si l?effet escompté se produit. Cependant,
il est à noter que l?évolution de la situation
environnementale est en lien avec une multitude de
facteurs conjugués, dont tous ne sont pas du ressort de
la PPE. Ces indicateurs sont donc « à relativiser » et ne
peuvent pas suffire à remettre en cause la PPE.
Pour chacun des indicateurs seront précisés : la
typologie (état-pression-réponse), la méthodologie et
la périodicité de mise à jour possible.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
128
LISTE DES INDICATEURS ENVIRONNEMENTAUX
DE LA PPE
Indicateurs Type d?indicateurs Méthodologie de l?indicateur
Fréquence de
la mise à jour
I1
Suivi de la
consommation
d?énergie
? Indicateur d?état
Le suivi de la consommation d?énergie est évalué avec :
? La consommation d?énergie primaire importée par
type d?énergie (hors EnR)
? La consommation d?énergie finale par type d?énergie
également.
Annuelle
I2
Suivi du
développement
des EnR
? Indicateur d?état
Le suivi du développement des EnR est évalué avec :
? La production d?énergie renouvelable (électrique et
thermique) par type d?énergie (éolien, solaire?)
? L?évolution de la puissance installée par type
d?énergie
? La part des EnR dans le mix énergétique primaire et
final
Annuelle
I3
Evaluation et
suivi de
l?évolution des
émissions de
Gaz à Effet de
Serre
? Indicateur de pression
pour l?analyse de la
quantité des émissions
de gaz à effet de serre.
? Indicateur d?état pour le
suivi de la répartition des
émissions de gaz à effet
de serre par secteur.
Cet indicateur permet d?évaluer la quantité de gaz à
effet de serre (GES) évitée par l?ensemble des ouvrages
et actions mis en place dans le cadre de la PPE
(efficacité énergétique et EnR) = Gain carbone annuel
(téq. CO2/an)
Annuelle
I4
Santé humaine
et nuisances
? Indicateur d?état pour la
qualité de l?air
Evaluation de la qualité de l?air (quantité de polluants) Annuelle
I5
Milieux naturels
et biodiversité
? Indicateur d?état pour la
préservation des milieux
naturels et de la
biodiversité
Nombre de projets implantés au sein des espaces
naturels à statut
I6
Qualité du
paysage
? Indicateur de réponse
pour l?amélioration de la
qualité paysagère
Linéaire de lignes HTB enfoui Annuelle
I7
Agriculture et
espaces
agricoles
? Indicateur de réponse
pour la réduction des
GES et l?autonomie
énergétique
Nombre de hangars agricoles équipés d?ouvrages
énergétiques (panneaux photovoltaïques sur toiture)
Annuelle
I8
Transport
? Indicateur de réponse
pour la diminution des
GES
? Nombre de véhicules propres dans les flottes
publiques
? Nombre de bornes de recharge pour les véhicules
électriques alimentées en EnR
? Nombre de stations de recharge hydrogène
? Nombre de parkings relais créés (y compris aires de
covoiturage)
? Nombre de passagers en transport ferroviaire
périurbain
Annuelle
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
129
I9
Efficacité
énergétique
? Indicateur d?état pour la
diminution des GES
Gains énergétiques (MWh/an) et carbone (t éq. CO2/an)
annuels (avec comme référence l?année 2015) réalisés
grâce :
? Aux rénovations thermiques globales de logements
? A l?éclairage public rénové
? A la construction neuve
? Au process
? Aux systèmes économiseurs d?énergie
? Aux systèmes d?électricité spécifique
Annuelle
(ATTENTION: OPTION en prenant en
compte l'ensemble des champs de l?environnement
et en identifiant ses effets sur l?environnement ;
- Contribuer à la bonne information du public et
faciliter sa participation au processus décisionnel de
l'élaboration de la PPE de la Corse ;
- Eclairer l?autorité qui arrête la programmation sur
la décision à prendre.
L?EES est une démarche itérative et constitue une aide à
la décision qui prépare et accompagne la conception de
la PPE de la Corse, et permet de l?ajuster tout au long de
son élaboration. Elle doit permettre notamment
d?intégrer les considérations environnementales dans
l?élaboration et l?adoption de cette programmation en
vue de promouvoir un développement durable et
d?assurer un niveau élevé de protection de
l?environnement et de la santé humaine.
Eléments constitutifs de la Programmation Pluriannuelle de l?Energie
en Corse
Sources : AAUC
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
20
5 Calendrier d?approbation de la PPE
Le projet de loi prévoit que la PPE entre en vigueur le 31
décembre 2015 au plus tard. Etant donnée la nécessité
d?une étude d?impact sur les aspects environnementaux,
sociaux et économiques et les consultations obligatoires
de divers comités (Conseil National pour la Transition
Ecologique, Conseil Supérieur de l?Energie, Comité
d?experts et Comité de gestion de la CSPE créés par le
projet de loi, de l?Autorité environnementale ainsi que la
consultation du public d?une durée minimale d?un mois,
le projet de PPE a dû être élaboré pour l?été 2015.
Etapes de construction de la PPE de Corse
Sources : AAUC
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
21
RESPECT DES
ENGAGEMENTS EN
MATIERE
D?ENVIRONNEMENT ET
ARTICULATION DE LA
PPE AVEC LES AUTRES
DOCUMENTS
REGLEMENTAIRES
1 LA PPE en réponse aux
problématiques environnementales
majeures
De nombreuses problématiques environnementales
majeures ont mobilisé les politiques internationales,
communautaires et nationales depuis plusieurs années
et ont donné lieu à l?élaboration de nouveaux documents
d?urbanisme ou d?environnement d?échelle régionale :
atténuation du changement climatique, préservation de
la biodiversité, gestion de la qualité et de la quantité de
la ressource en eau, gestion des déchets, atténuation de
la dégradation des sols, préservation et valorisation du
patrimoine, lutte contre le bruit et préservation de
l?environnement pour garantir la santé de tous.
À ce titre, ces problématiques font chacune l?objet d?un
développement particulier dans le présent chapitre.
Pour chacune de ces problématiques
environnementales, les développements ci-après
rendent compte successivement du respect des grands
engagements puis de l?articulation avec les principaux
autres documents, présentés dans l?ordre de leur
importance relative pour la PPE au regard de la
hiérarchie des normes et de la cohérence souhaitée avec
certains documents (SRCAE, PRS, etc.).
Cette articulation permet, à partir des enjeux identifiés
dans l?état initial de l?environnement, de repérer dans les
plans et programmes retenus, les dispositions
intéressantes pour la PPE.
Liste des enjeux environnementaux résultant de l?état
initial de l?environnement :
1. Préservation et maintien de la biodiversité, des
espaces naturels remarquables et des continuités
écologiques (aquatiques et terrestres)
2. Préservation et maintien de l?identité, la diversité
et la qualité des paysages et du patrimoine
3. Maintien et préservation des espaces
stratégiques à forte potentialité agronomique et
sylvicole
4. Développement des activités agricoles et
sylvicoles respectueuses de l'environnement et
des ressources locales (eau, sol)
5. Préservation et amélioration de l?état qualitatif et
quantitatif des ressources naturelles et
contribution à un usage plus équilibré
6. Réduction des consommations d?énergies
primaires d?origine fossiles dans la perspective de
l?autonomie énergétique
7. Développement des énergies renouvelables en
garantissant la préservation des milieux naturels
8. Atténuation du changement climatique par la
réduction des émissions de GES
9. Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre
la pollution atmosphérique
10. Diminution des sources de nuisances (émissions
de bruit, champs électriques et magnétiques)
11. Réduction, maîtrise et prévention des risques
naturels et technologiques
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
22
2 Les démarches en cours ou à venir
dans le domaine énergie-climat-air
Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la
croissance verte, dont est issue la PPE, institue des
budgets Carbone et une stratégie nationale bas
carbone. Par ailleurs, la Direction Générale de l?Energie
et du Climat (DGEC) élabore des scénarios prospectifs
énergie-climat-air. D?autres documents stratégiques
sont amenés à être créés par la loi : la Stratégie pour le
développement de la mobilité propre (article 9bis), le
Plan national de réduction des émissions de polluants
atmosphériques, la Stratégie nationale de
mobilisation de la biomasse sont autant de démarches
pour améliorer les conditions environnementales.
? LA STRATEGIE BAS CARBONE
Les budgets Carbone sont des objectifs quinquennaux
d?émission de GES pour décliner concrètement : le
facteur 4, le paquet énergie climat (à l?horizon 2020), les
engagements de la France aux échelons
communautaires et internationaux post-2020. La
stratégie bas-carbone constitue la feuille de route de la
transition vers une économie bas-carbone en
définissant : des orientations de moyen et long terme
(cadrage économique, valeur tutélaire du carbone, lien
avec la stratégie nationale de recherche,...) mais aussi
des orientations/instructions sectorielles (cohérence
d?ensemble). La programmation pluriannuelle de
l?énergie est compatible avec la stratégie bas-carbone
puisque de par ses actions elle vise notamment à :
. augmenter de + 200% les gains d?efficacité
énergétique
. faire progresser les énergies renouvelables
thermiques qui concourent à l?efficacité énergétique
du territoire
. développer massivement (+ 148% hors grande
hydraulique) la production d?électricité à partir de
sources d?énergies renouvelables garanties
. poursuivre le développement (+ 38%) de la
production d?électricité à partir de sources d?énergies
renouvelables intermittentes
. sécuriser l?alimentation énergétique de la Corse
3 Cadre législatif et réglementaire de
l?Energie spécifique à la Corse
La loi a investi la Collectivité Territoriale de Corse (CTC)
d?importantes compétences spécifiques en matière
d?énergie.
La loi du 22 janvier 2002 (article L.4424-39 du Code
général des collectivités territoriales) dispose que, dans le
respect des dispositions du plan de la nation, la CTC :
1° Elabore et met en oeuvre le programme de prospection,
d'exploitation et de valorisation des ressources
énergétiques locales de Corse, qui porte sur la géothermie,
l'énergie solaire, l'énergie éolienne et de la mer, l'énergie
tirée de la biomasse, l'énergie tirée de la valorisation et de
la récupération des déchets, des réseaux de chaleur,
l'énergie hydraulique des ouvrages dont la puissance est
inférieure à 8 000 kilowatts et qui comporte également des
mesures destinées à favoriser les économies d'énergie ;
1° bis Est préalablement consultée sur tout projet
d'implantation d'un ouvrage de production utilisant les
ressources locales énergétiques mentionnées au 1°. Cette
consultation prend la forme d'une délibération de
l'Assemblée de Corse, sur proposition du conseil exécutif de
Corse ;
2° Participe à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'un plan
tendant à couvrir les besoins et à diversifier les ressources
énergétiques de l'île en concertation avec les
établissements publics nationaux.
C?est dans ce cadre que l?Assemblée de Corse a adopté,
au lendemain de la crise énergétique survenue à l?hiver
2005, le Plan énergétique 2005-2025 avec pour objectif
de bâtir un système garantissant à la fois la sécurité de
l?approvisionnement de l?île (le « trépied
énergétique ») et la qualité de l?environnement
insulaire.
Créé en 2002, le Conseil de l?énergie, de l?air et du
climat de Corse (CEAC) réunit l?ensemble des acteurs
politiques, institutionnels, syndicaux et associatifs locaux
concernés par la problématique énergétique. Conçu
comme un lieu de concertation et d?études, sa mission
consiste à éclairer à leur demande les organes
constitutifs de la CTC et à suivre la mise en oeuvre du
Plan énergétique.
Les travaux de l?Assemblée de Corse ont débouché sur
l?adoption de nombreux outils de planification (dont le
Plan de développement des énergies renouvelables et de
la maîtrise de l?énergie en 2007) qui ont préparé le
contexte d?élaboration du Schéma régional du climat,
de l?air et de l?énergie (SRCAE).
A la différence des autres régions où il est établi
conjointement par le préfet de région et le président du
conseil régional, en Corse, le projet de SRCAE est élaboré
par le Président du Conseil Exécutif, les services de l?Etat
étant associés à son élaboration (article L.222-1 III du
Code de l?environnement).
Le Plan d?aménagement et de développement durable
de la Corse (PADDUC) prévu à l?article L.4424-9 du Code
général des collectivités territoriales est un document de
planification qui constitue le document cadre de
l?aménagement du territoire dont les orientations
doivent concourir à l?atteinte des objectifs de
diminution de la consommation énergétique et des
émissions de gaz à effet de serre arrêtés dans le
SRCAE. L?élaboration de la PPE s?est attachée à assurer
la compatibilité des orientations définies avec celles du
projet de PADDUC.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
23
? LE SERVICE PUBLIC DE L?ELECTRICITE
(SPE)
Pour les zones non interconnectées au réseau
métropolitain continental d?électricité, les modalités
d?ouverture du marché européen de l?énergie ont été
adaptées grâce à une dérogation prévue dans la directive
européenne du 26 juin 2003 pour les « petits réseaux
isolés ». Cette dérogation s?applique à la France mais
également à tous les pays européens concernés tels que
l?Espagne avec les Canaries et le Portugal avec les
Açores. Cette dérogation permet aux électriciens
intégrés de ne pas séparer leurs activités de gestion du
réseau de leurs activités concurrentielles.
En Corse, les missions de service public de l?électricité
sont assurées par EDF au travers de sa direction EDF
Systèmes énergétiques insulaires (EDF SEI). EDF SEI
est donc le fournisseur d?électricité aux tarifs
réglementés de vente en Corse. Il est en outre chargé
d?acheter l?ensemble de l?électricité produite sur le
territoire insulaire, de gérer en continu l?équilibre entre
l?offre et la demande d?électricité et d?assurer son
transport, sa distribution ainsi que sa fourniture auprès
de tous les clients.
En revanche, EDF ne dispose pas du monopole exclusif
de la production électrique en Corse, les équipements
industriels pouvant relever d?autres opérateurs.
En tant qu?expert de l?énergie, EDF a pour mission de
conseiller les parties prenantes de l?énergie et assure
un rôle de facilitateur et d?accompagnateur des projets
énergétiques en Corse.
4 Articulation de la PPE avec les
documents règlementaires (plans et
programmes)
La PPE se doit d?être compatible avec certains de ces
plans et programmes, ou d?être simplement en
cohérence avec d?autres en prenant en compte leurs
propres orientations. Ci-après sont déclinées les
différentes relations que doit entretenir la PPE avec les
autres documents règlementaires.
? LE PLAN D?AMENAGEMENT ET DE
DEVELOPPEMENT DURABLE DE LA
CORSE (en cours d?approbation)
Le PADDUC définit les principes de la localisation des
grandes infrastructures et des grands équipements. Il
fixe les objectifs du développement économique,
agricole, social, culturel et touristique de l'ile et ceux
relatifs à la préservation de l'environnement. Le
PADDUC définit également les orientations
fondamentales en matière d'aménagement de l'espace,
des transports dans une approche multimodale, de
valorisation des ressources énergétiques, de protections
et de mise en valeur du territoire. Le PADDUC se
compose d?un Plan d?Aménagement et de
Développement Durable (PADD) qui présente le projet
de société retenu par les élus (orientations stratégiques
et règlementaires), un Schéma d?Aménagement
Territorial (SAT), traduction cartographique du PADD. Il
intègre également 3 schémas : la Trame Verte et Bleue
(TVB) en tant qu?élément cartographique du Schéma
Régional de Cohérence Ecologique (SRCE), le Schéma de
Mise en Valeur de la Mer (SMVM) et le Schéma Régional
des Infrastructures et des Services de Transports (SRIT).
La PPE est compatible avec le PADDUC qui régit
l?ensemble des orientations à mettre en oeuvre sur le
territoire corse, pour chacune des composantes
environnementales car elle respecte les orientations de
ce dernier, notamment celles liées au fait de :
? Limiter les facteurs de dépendances
énergétiques;
? Gérer durablement les ressources naturelles
locales;
? Affirmer la protection et la mise en valeur du
littoral, de la mer et de la montagne.
? LE SCHEMA REGIONAL CLIMAT-AIR-
ENERGIE (adopté le 20 décembre 2013 par
délibération 13/272 AC de l?Assemblée de Corse)
La PPE n?a pas de lien juridique direct avec le SRCAE,
mais une prise en compte et une cohérence forte entre
les deux documents a été souhaitée. En effet, certaines
orientations de la PPE s?appuient directement sur les
ambitions du SRCAE.
Fixant des orientations à l?horizon 2020-2050 en
application de l?article L. 222-1 du code de
l?environnement, le SRCAE de la Corse se donne les
objectifs suivants :
- Réduire les consommations finales d?énergie dans
tous les secteurs.
- Développer la production d?énergies renouvelables
avec un taux de couverture des EnR de 20% en 2020.
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre avec une
baisse d?émission de GES de 31% à l?horizon 2020.
- Réduire les émissions de polluants atmosphériques.
- Réduire la vulnérabilité de la Corse aux changements
climatiques en anticipant les impacts potentiels du
changement climatique sur la population, sur la
biodiversité et sur les différents secteurs d?activités
sur le territoire et de réduire leur vulnérabilité.
Le SRCAE est un document stratégique d?échelle
régionale n?ayant pas vocation à comporter des mesures
ou actions ? les mesures ou actions relèvent des
collectivités territoriales notamment via les Plans Climat
Air Energie Territoriaux (PCAET) ou le futur Plan Climat
Air Energie de la Corse (PCAEC). Toutefois, comme
prévu par la loi, il comporte un Schéma Régional Éolien,
opposable lors de la définition des zones favorables au
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
24
développement de l?éolien et, éventuellement, des
normes de qualité de l?air pour certaines zones
géographiques.
La PPE partage les objectifs du SRCAE et s?applique à
être cohérente avec ses orientations et objectifs dans
l?expression des dispositions normatives en préservant
les potentiels d?énergies renouvelables (biomasse,
éolienne, solaire, hydraulique) ou en facilitant leurs
conditions d?exploitation notamment.
? LE SCHEMA REGIONAL DE
RACCORDEMENT AU RESEAU DES
ENERGIES RENOUVELABLES (en cours de
finalisation)
Le S3RER est un schéma qui doit déterminer, après état
des lieux des éléments du réseau de transport électrique
des énergies renouvelables, les ouvrages de
raccordement à créer en fonction de la capacité globale
d?accueil du schéma et des capacités réservées sur
chaque poste.
Tout comme la PPE, il s?appuie sur les orientations du
SRCAE. Aussi, PPE et S3RER se doivent d?être cohérents
quant aux projets proposés. En effet, les ouvrages
énergétiques envisagés par la PPE auront un impact sur
les infrastructures de raccordement nécessaires pour le
réseau des énergies renouvelables en Corse.
? ORIENTATIONS NATIONALES TRAME
VERTE ET BLEUE (lois grenelle 1 du 03 aout
2009 et grenelle 2 du 12 juillet 2010)
La Trame verte et bleue (TVB), l?un des engagements
phares du Grenelle de l'environnement, est une
démarche qui vise à maintenir et à reconstituer un
réseau d?échanges sur le territoire national pour que les
espèces animales et végétales puissent, comme
l?homme, communiquer, circuler, s?alimenter, se
reproduire, se reposer, ... c'est-à-dire assurer leur survie,
en facilitant leur adaptation au changement climatique.
La Trame doit également, selon la Loi, contribuer à la
diversité paysagère (« Améliorer la qualité et la diversité
des paysages », article 121 Loi Engagement National
pour l?Environnement).
Les orientations nationales pour la Trame verte et bleue
ont pour objectif de contribuer à la préservation et à la
remise en bon état des continuités écologiques afin
d?enrayer la perte de biodiversité. Elles visent à favoriser
la libre expression des capacités adaptatives des espèces
et des écosystèmes, en prenant en compte les effets
positifs des activités humaines et en limitant ou en
supprimant les freins et les barrières d?origine
anthropique.
La PPE est en cohérence avec la TVB en Corse (qui a été
intégrée au PADDUC) et respecte les orientations
données en les intégrant notamment lors de la
construction de nouveaux ouvrages énergétiques, en
préservant et maintenant la biodiversité, les espaces
naturels remarquables et des continuités écologiques
(aquatiques et terrestres), en développant les énergies
renouvelables tout en garantissant la préservation des
milieux naturels.
? LE DOCUMENT STRATEGIQUE DE
FAÇADE
Le Document Stratégique de Façade (DSF) définit les
objectifs de la gestion intégrée de la mer et du littoral et
les dispositions correspondant à ces objectifs, pour
chacune des façades maritimes délimitées par la
Stratégie Nationale pour la Mer et le Littoral (SNML),
dans le respect des principes et des orientations posés
par celle-ci (article L. 219-3 du code de l'environnement).
Les Plans d?Actions pour le Milieu Marin (articles R.
219-9 et suivants du code de l?environnement) visent le
bon état écologique du milieu marin en 2020.
La préservation de la qualité et du fonctionnement des
milieux marins fait partie des objectifs de la PPE,
élaborée dans l?optique d?assurer une cohérence et de
garantir sa compatibilité avec les grandes orientations
de ces documents.
? LE SCHEMA DIRECTEUR
D?AMENAGEMENT ET DE GESTION DE
L?EAU (adopté le 15 septembre 2014)
La PPE, intervenant sur la ressource en eau à travers les
projets d?hydroélectricité, est compatible avec le SDAGE
en :
. préservant les milieux aquatiques par un
développement d?infrastructures de production
énergétique, ayant recours à l?eau, respectueux de cette
ressource,
. développant des énergies renouvelables tout en
garantissant la préservation des milieux naturels,
. en préservant l?état qualitatif et quantitatif des
ressources naturelles.
? LE PLAN DE GESTION DES RISQUES
INONDATION
Le projet de plan de gestion des risques inondations
établi en application de l?article L. 562-1 du Code de
l?environnement fixe 5 objectifs (déclinés en 39
dispositions) dont la prévention et le non accroissement
du risque. Les objectifs de réduction des émissions de
GES de la PPE participent à la lutte contre le
changement climatique, donc indirectement à la
prévention du risque. En ce qui concerne la construction
de nouveaux ouvrages prévus par la PPE, les dispositions
du PGRI relatives à la vulnérabilité seront intégrées.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
25
? LES PLANS RELATIFS AUX DECHETS
La Collectivité Territoriale de Corse a lancé la réalisation
des différents plans relatifs aux déchets.
La PPE est en cohérence avec les objectifs de ces plans,
et plus particulièrement en ce qui concerne la mise en
place des équipements de valorisation et des unités de
tri-mécano-biologiques et/ou de tri-méthanisation.
? LES LOIS SUR LE PAYSAGE
La PPE, engageant la création de nouveaux ouvrages
pour la production énergétique ou la distribution
électrique, prend en compte les directives en vigueur sur
le paysage (lois Paysage, Montagne et Littoral) ainsi que
sur les espaces agricoles (loi d?orientation agricoles, loi
sur le développement des territoires ruraux) notamment
dans son développement des énergies renouvelables en
favorisant le photovoltaique sur les bâtiments.
? LA CHARTE DU PARC NATUREL
REGIONAL DE CORSE
Le Parc Naturel Régional de Corse constitue un territoire
au patrimoine remarquable mais fragile, pour lequel sont
élaborés des projets d?aménagement durable, appuyé
par une charte qui détermine les orientations de
protection, de mise en valeur et de développement du
territoire. La PPE est compatible avec les dispositions,
orientations et actions définies par la Charte dans le
sens où notamment elle :
. Préserve et maintien la biodiversité, les espaces
naturels remarquables et les continuités écologiques
(aquatiques et terrestres)
. Préserve et maintien l?identité, la diversité et la qualité
des paysages et du patrimoine
. Maintien et préserve les espaces stratégiques à forte
potentialité agronomique et sylvicole
. Préserve l?état qualitatif et quantitatif des ressources
naturelles
. Développe des énergies renouvelables en garantissant
la préservation des milieux naturels,?
? ORIENTATIONS REGIONALES
FORESTIERES
Prévues par le L. 122-1 du Code forestier, les orientations
régionales forestières sont élaborées par les
Commissions Régionales de la Forêt et des Produits
Forestiers (CRFPF).
Approuvées par le Ministre en charge des forêts, elles
traduisent, à l?échelle de la région administrative, les
objectifs de la politique forestière relevant de la
compétence de l?Etat en matière de gestion durable (cf
L121-1). Elles rappellent le contexte régional ainsi que les
enjeux économiques, sociaux et environnementaux
inhérents, et précisent en outre les grandes orientations
à suivre par l?ensemble de la filière forestière (filière aval
du bois inclus) afin d?assurer une gestion
multifonctionnelle. Elles concernent donc toutes les
forêts (publiques et privées), et tous les acteurs de la
filière (sylviculteurs, entreprises d?exploitations
forestières, industriels et transformateurs du bois).
Les ORF fixent la politique forestière au niveau régional
ainsi qu?un programme d?actions général pour les
Directive Régionale d?Aménagement, Schéma Régional
d?Aménagement et le Schéma Régional de Gestion
Sylvicole avec une dimension interprofessionnelle.
La PPE, donnant des orientations pour le
développement de la filière bois-énergie notamment,
prend en compte ces orientations régionales, et
notamment celles du schéma régional d?aménagement
des forêts communales (objectifs et la stratégie de
gestion durable des forêts domaniales et des
collectivités).
? LE SCHEMA REGIONAL DES
INFRASTRUCTURES ET DES SERVICES DE
TRANSPORT (en cours)
La PPE, intervenant sur le secteur des transports intègre
les orientations du SRIT en tant que schéma intégré au
PADDUC. Le développement des véhicules propres, des
transports en commun et des modes de circulation
douce sont en accord avec les dispositions du SRIT.
? LES LOIS SUR L?AIR ET PLAN DE
PROTECTION DE L?ATMOSPHERE (en
cours d?élaboration pour la région bastiaise)
La loi du 30 décembre 1996 sur l?Air et l?Utilisation
Rationnelle de l?Energie (Loi LAURE) rend obligatoire :
la surveillance de la qualité de l?air ; la définition de
normes de qualité de l?air ; l?information du public. Cette
loi définit des outils de planification à l?échelle d?une
zone ou d?une région : ce sont les Plans de Protection
de l?Atmosphère (articles L 222-4 et L222-5). Les Plans
de Protection de l?Atmosphère sont établis sous
l?autorité des Préfets de département et mettent en
place des mesures de réduction des émissions de
polluants atmosphériques et d?amélioration de la qualité
de l?air. L?objectif est de protéger la santé des
populations et l?environnement en maintenant ou
ramenant les concentrations en polluants dans l?air à des
niveaux inférieurs aux valeurs limites réglementaires. De
2010 à 2012, l?agglomération de Bastia a connu des
dépassements de seuils réglementaires de qualité de l?air
pour le dioxyde d?azote. L?élaboration d?un Plan de
Protection de l?Atmosphère (PPA) a été nécessaire pour
la mise en place d?actions destinées à améliorer la
qualité de l?air de Bastia et ses environs. Sur la base d?un
diagnostic du territoire et d?études de modélisation, il
est apparu que les actions à mener dans le cadre du PPA
de la région bastiaise concernent en priorité des actions
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
26
sur le transport, notamment sur la ville de Bastia, puis
des actions sur le secteur résidentiel.
Les orientations de la PPE concordent donc
complètement avec les objectifs de réduction de la
pollution de l?air et de risque pour la santé que prône la
loi LAURE et de fait le PPA de Bastia.
? LE PLAN REGIONAL DE SANTE (adopté le
30 novembre 2012)
La PPE intègre les objectifs du PRS en faveur de la
prévention des pollutions et de la qualité de l?air, de la
lutte contre le changement climatique, de la réduction
des nuisances de toutes natures, etc.
En termes de lutte contre le bruit, la PPE est en
cohérence avec, la loi n° 92-1444 du 31 décembre 1992
relative à la lutte contre le bruit.
? LES SERVITUDES D?UTILITES PUBLIQUES
La PPE respectent les servitudes d?utilités publiques.
Parmi ces servitudes, dont la liste est annexée à l?article
R.126-1 du Code de l?Urbanisme, revêtent une
importance singulière en Corse :
- Les réserves naturelles ;
- Les plans de prévention des risques naturels
prévisibles établis en application de l?article L. 562-1
du Code de l?Environnement ;
- Les servitudes relatives à la conservation du
patrimoine : monuments historiques, sites inscrits,
sites classés, littoral, forêts, etc. ;
- Les servitudes résultant d?ouvrages de production, de
stockage et de transport d?énergie.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
27
LA DEMARCHE DE
L?EVALUATION
ENVIRONNEMENTALE
DE LA PPE
? UNE DEMARCHE ENVIRONNEMENTALE DE
CO-CONSTRUCTION ITERATIVE
Dès la phase diagnostic, état initial de l?environnement,
une démarche participative a été mise en place par l?Etat
et la Collectivité Territoriale de Corse.
Dès les premières réflexions sur le projet de la PPE, il a
été fait le choix d?intégrer en amont les problématiques
environnementales propres au territoire.
En ce sens, le processus de gouvernance mis en oeuvre a
permis de vérifier la pertinence du projet aux regards des
enjeux environnementaux dans une logique de co-
construction itérative et continue. Cette co-
construction s?est traduite par la mise en place d?un
Comité de pilotage (COPIL) et d?un comité technique
(COTECH). Ainsi, différentes réunions se sont tenues
tout au long de l?élaboration du projet de la PPE : 2
réunions du Conseil de l?Energie, de l?Air et du Climat le
23 avril et 18 juin, présentation au Conseil Economique
et Social de Corse le 16 juin, consultation de l?Assemblée
Corse les 25-26 juin et 5 réunions de travail entre le
comité technique et le bureau d?études pour l?évaluation
environnementale.
Cette démarche d?évaluation environnementale vise à
intégrer les enjeux environnementaux dans le projet de
la PPE le plus en amont possible ainsi qu?à expliciter et à
rendre lisible au public les choix opérés ainsi que les
orientations retenues au regard de leurs éventuels
impacts sur l?environnement.
Ainsi au fur et à mesure, chaque orientation proposée a
fait l?objet de cette analyse croisée. Cet exercice a
permis d?identifier en continu les éléments de projet en
contradiction avec les enjeux environnementaux, ceux
nécessitant d?être retravaillés et ceux allant vers une
amélioration attendue de l?environnement.
? UNE EVALUATION
ENVIRONNEMENTALE FONDEE SUR
DES OUTILS A LA FOIS STRATEGIQUES
ET OPERATIONNELS
Dans son élaboration concrète, l?évaluation
environnementale doit avant toute chose permettre la
mise en relief des problématiques environnementales,
selon une vision prospective et une double approche : de
l?espace et des usages du territoire.
Afin de répondre à cet objectif, il a été défini des outils
d?évaluation visant à intégrer les composantes
environnementales dans les critères de décisions et
d?évaluer les incidences du projet. Ces outils reposent
sur la définition d?outils d?évaluation :
? Le scénario « au fil de l?eau » qui prolonge les
tendances d?évolution constatées et permet
d?évaluer leurs effets éventuels sur l?environnement :
il sera un point de comparaison pour élaborer
l?évaluation environnementale.
? Une analyse des enjeux environnementaux des
territoires de projet présentés dans la PPE.
Ainsi, l?ensemble des orientations et grands principes du
projet de la PPE ont pu être travaillés au regard de
chacun des enjeux environnementaux déjà identifiés et
qui orientent le scénario au fil de l?eau. Ce triptyque
enjeux hiérarchisés, scénario « au fil de l?eau » et matrice
d?analyse constitue le coeur de l?évaluation
environnementale de la PPE.
? UNE ANALYSE A PLUSIEURS ECHELLES
La méthode d?analyse des incidences prévisibles des
orientations transcrites dans la programmation a été
définie selon un système de notation qualitative simple
organisée en trois niveaux d?analyse :
? Incidence positive, l?orientation, la prescription, ou
encore la recommandation présente une plus-value
environnementale. Elle garantit la préservation des
composantes environnementales.
? Risques ou incidences positives à conforter, dans ce
cas l?orientation peut présenter deux types
d?incidences :
- L?orientation présente des risques d?incidences
négatives notables sur l?environnement.
- L?orientation présente des incidences positives
qui doivent être maintenues et développées
afin d?en assurer leur pérennité.
? Incidence négative, l?orientation du schéma présente
des incidences négatives sur une ou plusieurs
composantes environnementales qui nécessiteront la
mise en place de mesures.
Enfin, en complément de ces analyses, un regard a été
porté à une échelle plus fine de manière localisée, sur les
incidences des orientations et projets sur le réseau des
sites Natura 2000.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
28
? LES DIFFICULTES RENCONTREES
La mise en oeuvre de l?évaluation environnementale de
la PPE a été confrontée à des contraintes structurantes
et à des difficultés d?ordre technique et temporel.
Deux grandes limites peuvent être identifiées :
? La principale difficulté de réalisation de la démarche
d?évaluation environnementale réside dans la
détermination des effets probables de la PPE (ceux
qui présentent des incidences sur le territoire) dont
certains restent imprévisibles, imprécis et non
imputables à elle seule. En effet, si certains projets
importants sont bien identifiés et localisés, d?autres
orientations proposées ne sont à ce jour pas encore
traduites en termes de projets précis sur le territoire.
Elles restent géographiquement diffuses. Aussi,
l?analyse des incidences est rendu compliquée
lorsque les sites potentiellement impactés restent
non localisés ou envisagés avec une part importante
d?incertitude. Toutefois, il s?agit d?une situation
classique dans le cadre de l?élaboration d?un
programme regroupant de nombreuses actions.
? La seconde limite est relative au croisement des
effets probables et des enjeux environnementaux qui
s?est avéré souvent complexe du fait de la multiplicité
des enjeux et des orientations à croiser, et sa
synthèse parfois délicate.
La portée stratégique de la PPE et le caractère
précurseur de la démarche d?évaluation
environnementale, pour le territoire corse, ont conduit
l?exercice évaluatif à un effort particulier de rigueur,
d?honnêteté, mais aussi de pédagogie, pour expliquer les
dispositions de la PPE et montrer leurs incidences
globalement positive sur l?environnement.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
29
Etat Initial de
l?Environnement
Rappel du contexte 30
Analyse des composantes et définition des enjeux 33
Milieu naturel et biodiversité 34
Paysage et patrimoine 44
Agriculture et forêt 48
Ressources naturelles 51
Energie, Climat, Gaz à Effet de Serre 55
Santé humaine, nuisances, risques naturels et technologiques
67
Analyse des enjeux environnementaux 74
Synthèse des enjeux environnementaux et liens avec la PPE 74
Hiérarchisation des enjeux environnementaux 75
Scénario au fil de l?eau 77
Tendances du scénario 77
Effets notables du scénario 78
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
30
RAPPEL DU CONTEXTE
1 Démographie
La Corse comptait 322 100 habitants en 2013. L?île figure
parmi les régions françaises ayant connu la plus forte
croissance démographique depuis 1999. Cette évolution
démontre l?attractivité qu?exerce le territoire, attractivité
notamment illustrée par un solde migratoire positif.
L?occupation du territoire est très inégale avec de
fortes disparités de densité de population. La densité
moyenne de l?île en 2012 était de 36,5 hab/km2, la plus
faible de France (moyenne nationale : 112 hab/km2) et
s?explique par l?importante part du territoire couverte de
montagnes et leur topographie accidentée.
On remarque une fracture entre un littoral plus peuplé
au niveau des deux grandes agglomérations, et un
intérieur peu peuplé, à l?exception de Corte.
Le relief insulaire cloisonne ainsi fortement les bassins
de vie et une altitude moyenne de 568 m dénote d?un
territoire fortement accidenté.
L?organisation de l?espace insulaire est structurée autour
des deux pôles urbains : Ajaccio et Bastia qui regroupent
près de la moitié de la population. Sur les 360
communes, seulement 28 dépassent le seuil des 2000
habitants alors que plus de 100 communes comptent
moins de 100 habitants. Six habitants sur dix résident en
zone urbaine.
La population de la Corse suit la même tendance de
vieillissement observée dans les pays développés.
Cependant, elle est un peu plus marquée avec un
habitant sur quatre ayant plus de 60 ans contre un sur
cinq en France continentale. La part des moins de 20 ans
est inférieure à la moyenne nationale. Ceci c?explique par
un solde naturel nul et un solde migratoire positif.
La part des résidents temporaires liée au tourisme est
significativement élevée.
Chaque année, la Corse accueille environ 3 millions de
touristes, dont la présence est concentrée sur la période
estivale. En 2011, 35,7% des résidences de l?île sont des
résidences secondaires.
Densité moyennes de population en Corse
Source : rapport de la CTC, 2012
3
2
2
1
0
0
2013
Evolution démographique de la Corse
Source : INSEE données 2010 ? G2C Territoires
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
31
2 Economie
La localisation des activités économiques est
étroitement calquée sur la répartition de la population
dans la mesure où 7 entreprises sur 10 se situent en
zones urbaines.
Le secteur primaire est essentiellement représenté par
l?agriculture. Dans l?espace rural, les exploitations
agricoles et les industries agroalimentaires jouent un
rôle déterminant. L?agriculture est de type extensif et
représente environ 1,7% du PIB régional.
En 2010, on comptait 2810 exploitations agricoles, soit
une diminution de 21 % par rapport à 2000 (26 % au
niveau national) et 5000 actifs, hors saisonniers,
population en baisse de 14 % sur la même période.
Le secteur du BTP a un rôle important dans l?économie
corse. Il représente 10,1% de la valeur ajoutée totale,
contre 8,1% pour le reste de la France hors région
parisienne.
Toutefois, le BTP est également un secteur vulnérable.
Le dynamisme des travaux publics est fortement
dépendant des crédits du PEI. En outre, le secteur de la
construction reste très dépendant aux variations de la
demande, notamment privée, liée à la construction de
résidences secondaires tributaire de capitaux extérieurs.
Concernant l?emploi, en juillet 2012 ce secteur comptait
plus de 10 000 salariés et 3 500 non-salariés (soit 1
emploi sur 10). Il est marqué par une forte rotation de la
main d?oeuvre qui souligne la fragilité des entreprises
face aux fluctuations du marché.
En 2010 le secteur tertiaire représentait plus de 83% de
la valeur ajoutée, soit le même poids qu?en 2003. Du fait
notamment de l?activité touristique, le secteur tertiaire
marchand représentait 51,2% de cette valeur en 2009.
Aujourd?hui les services administrés représentent 32%
de la valeur ajoutée, tandis qu?ils n?atteignent seulement
que 24,9 % pour la France continentale.
Cette situation s?explique notamment par la
décentralisation et le transfert progressif de
compétences de la part de l?Etat aux collectivités
territoriales. On constate en effet une croissance de la
fonction publique territoriale qui compte en 2012
environ 12 000 agents sur 27 100 agents toutes fonctions
publiques confondues (25% de l?emploi total).
Le poids de l?économie administrée est une des
caractéristiques du modèle économique de la Corse,
atypique de celui des autres régions de France
métropolitaine, mais se rapprochant des régions
françaises ultramarines et des autres îles
méditerranéennes.
Concernant le tourisme, la Corse accueille chaque année
près de 3 millions de touristes. Ce secteur en pleine
expansion vise à un étalement de la saison touristique.
L?activité touristique occupe une place déterminante sur
le territoire, et représente un enjeu économique (environ
12% du PIB) et social majeur pour le développement de
l?île. Le tourisme génère 4000 emplois annuels et 18 000
emplois saisonniers.
Répartition de l?emploi selon le type d?activité
Source : INSEE 2010 ? traitement G2C territoires
Cumul des soldes de passagers quotidiens en 2011
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
Progression des trafics de passagers entre 1965 et 2011
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
32
3 Déplacement et transport
Le territoire Corse possède un bon maillage routier,
sans autoroute, dont les temps de parcours restent
convenables.
Distances et temps de parcours en véhicule entre les
principales villes corses
Source : G2C Territoires
Départ Arrivée
Distance
en km
Temps de
Parcours
en h
Ajaccio Bastia 147,9 2h49
Ajaccio Calvi 163,5 3h16
Ajaccio Bonifacio 140,4 2h56
Bastia
Porto-
Vecchio
146,2 2h35
Bastia Calvi 112,1 2h03
Corte Ajaccio 79,1 1h47
Corte Bastia 70 1h09
Porto-
Vecchio
Bonifacio 32,4 0h47
Le transport ferré ne présente que deux lignes de train :
l?une entre Bastia et Ajaccio et la seconde reliant Ponte-
Leccia à Calvi, assurant ainsi la liaison avec Bastia et
Ajaccio. Le réseau ferré reste limité sur le territoire
corse, délaissant la partie orientale. Toutefois, ce
transport s?est très fortement développé ces dernières
années avec un nombre de voyageurs transportés qui a
doublé entre 2011 et 2014.
Le transport maritime est fortement développé, avec 5
compagnies desservant l?île, pour un total de 11 500
traversées en 2014 pour 4,07 millions de passagers.
Le transport aérien s?appuie quant à lui sur 2
compagnies aériennes régulières, plusieurs compagnies
low cost et 4 aéroports principaux, pour un nombre de
passagers total de 3,36 M sur 42 723 vols en 2014.
Le réseau de transport
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
33
ANALYSE DES
COMPOSANTES ET
DEFINITION DES
ENJEUX
Au regard de l?interaction potentielle avec le projet de la
PPE envisagé, les composantes environnementales ont
fait l?objet d?une analyse dans le cadre de cette
évaluation environnementale.
Il s?agit des composantes suivantes :
- milieux naturels et biodiversité ;
- paysage et patrimoine ;
- agriculture et espaces forestiers ;
- ressources naturelles (eau, sol, sous-sol) ;
- énergie, climat et air ;
- santé humaine, nuisances et risques naturels et
technologiques.
Au-delà de la description de l?état des composantes de
l?environnement et des mesures de protection ou de
gestion qui les concernent, le diagnostic de la situation
environnementale se veut dynamique et systémique.
Pour cela, la méthode d?analyse transversale présentée
ci-après dite analyse AFOM (pour « Atouts / Faiblesses,
Opportunités / Menaces ») a été déclinée pour chacune
des thématiques. Chaque élément de diagnostic en
interaction avec la thématique « Energie » (au regard de
la PPE) est classé dans la matrice AFOM de la manière
suivante :
? l?état de la composante (atout ou faiblesse), indique
ainsi les caractéristiques « internes » de chaque
composante sur le territoire :
- un atout définit une caractéristique positive ou
une performance d?importance majeure pour la
composante concernée ;
- une faiblesse représente une contre-
performance ou un point faible pouvant porter
atteinte à la composante concernée.
Cet état de la composante est représenté dans le tableau
sous la forme d?un code couleur : atout en vert et
faiblesse en rouge.
? l?explicitation de la tendance d?évolution
(opportunité ou menace), caractérise
l?environnement « externe » de la composante :
- une opportunité est un domaine d?action dans
lequel le thème peut bénéficier d?avantages ou
d?améliorations substantielles et significatives.
- une menace est un problème posé par une
perturbation de l?environnement ou une tendance
défavorable pour la composante, qui, si l?on
n?intervient pas, conduit à une détérioration
dommageable.
La transcription dans le tableau est établie par un code
couleur : vert pour une opportunité ou une perspective
de l?amélioration de l?état de l?environnement, rouge
pour une menace ou une perspective de dégradation de
la composante environnementale concernée.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
34
MILIEU NATUREL ET
BIODIVERSITE
1 Contexte physique
Géologie
La structure géographique de la Corse compartimente le
territoire en régions naturelles tirant leurs
caractéristiques de leur position géographique, de leur
morphologie, de la nature de leur sol ou encore des
particularités de leur végétation.
Du point de vue géologique et lithologique, 4 grands
ensembles sont distingués : la Corse occidentale ou
cristalline qui couvre les deux tiers de l?île et constituée
essentiellement de roches magmatiques ; la Corse
orientale ou schisteuse, de la pointe du Cap Corse à la
vallée du Tavignano, formée essentiellement de schistes
lustrés ; la dépression ou sillon central entre la Corse
cristalline et la Corse schisteuse le long du sillon de
Corte ; et la plaine orientale de Bastia à Solenzara
constituée de larges placages alluvionnaires.
Géologie des sols
Source : Fiche Grande Région
écologique de Corse - IFN données : BRGM ©
Géographie physique
Marquée par de forts contrastes, la Corse est une
montagne au coeur de la mer. Elle bénéficie de milieux
naturels d?une grande diversité et d?une topographie très
contrastée : massifs, vallées, versants abrupts et de
nombreux milieux littoraux. Cette grande variété de
milieux lui confère des paysages d?une qualité
remarquable et hautement appréciés.
Hydrographie
Le réseau hydrographique est dense. Il est constitué de
cours d?eau de surface (temporaires et permanents), de
nappes d?eau souterraines, de zones humides (dont
mares temporaires et permanentes), de lacs naturels
(dont lacs d?origine glaciaire), d'étangs, de retenues
d?eau et d'eaux littorales.
Réseau hydrographiques de Corse
Source : Atlas des paysages de la Corse 2012
Le climat méditerranéen soumet l?île à une pluviométrie
irrégulière, avec des précipitations fortes au printemps
et à l?automne et une période sèche en été. L?île connaît
ainsi de fortes précipitations 900 mm en moyenne
annuelle (< 700 mm sur le littoral, > 1000 mm dans la
montagne), soit 8 milliards de m³ d?eau.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
35
2 Mer et littoral
La connaissance des milieux marins et côtiers est moins
forte que celle des milieux terrestres. Il n?existe pas
encore de ZNIEFF marines, mais les listes d?habitats et
d?espèces déterminants sur ces milieux ont été établies.
Néanmoins, de grandes avancées ont été réalisées ces
dernières années : cartographie prédictive, programme
LIMA (mis en place en 1999), inventaires biologiques et
analyses écologiques des habitats patrimoniaux des sites
marins des zones spéciales de conservation.
Les milieux côtiers et marins de l?île sont d?une richesse
exceptionnelle à l?échelle de la méditerranée, avec une
forte diversité d?habitats abritant de nombreuses
espèces de faune et de flore dont l?établissement d?une
liste exhaustive n?est pas réalisable. Toutefois, on note la
présence d?environ un million d?espèces invertébrées, de
plus de 400 espèces de poissons, près de 8 espèces de
cétacés côtoient les côtes corses, la tortue caouanne
(unique tortue marine repérée en Corse), de nombreux
oiseaux (le puffin cendré, le cormoran huppé, le goéland
d?Audouin, le balbuzard pêcheur). La Corse a, en raison
de l?importance des colonies nicheuses de son littoral,
une forte responsabilité en matière de conservation de
l?avifaune marine.
Afin de préserver cette grande diversité écologique, de
nombreux outils sont en place :
? Les dispositions de la loi Littoral limite la
constructibilité.
? Le conservatoire du littoral qui garantit la
préservation et la protection de près de 21% du
linéaire côtier corse.
? Les sites classés et inscrits.
? Les protections règlementaires : les réserves
naturelles.
? Les sites Natura 2000 en mer.
? La stratégie de création des aires marines
protégées.
L?ensemble de ces outils visent à réduire les pressions qui
s?exercent sur les milieux marins et côtiers :
? La pêche professionnelle ;
? L?artificialisation du littoral ;
? Les activités touristiques et de loisir du littoral
conduisant à une surfréquentation des espaces
côtiers, à l?altération des fonds marins par la
plaisance (mouillage forain) et les autres
activités nautiques, la pêche récréative et la
plongée sous-marine, et l?aquaculture.
? Le trafic maritime.
Site Natura 2000 en Mer
Source : OEC, 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
36
Cartographie du patrimoine naturel
Source : OEC ? AAMP, 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
37
Cartographie du patrimoine naturel
Source : OEC ? AAMP, 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
38
3 Biodiversité
La Corse est caractérisée par une grande richesse
écologique et des gradients environnementaux très
marqués : un relief marqué, une géologie divisant le
territoire insulaire en deux, la présence de la mer créant
un gradient bioclimatique du littoral vers l?intérieur. Ces
gradients environnementaux impriment une très grande
diversité d?habitats. Il en résulte un panel varié et une
originalité de milieux naturels terrestres, accentuées par
le caractère insulaire du territoire : la forêt, le maquis, la
plaine, les cours d?eau, les zones humides, et le littoral.
La richesse écologique de la Corse se caractérise
d?autant plus par un fort taux d?endémisme : près de 3
000 taxons floristiques, dont presque 2 500 sont
indigènes et 316 endémiques. Concernant les espèces
animales, la Corse n?est pas sans reste. Elle dispose d?une
grande variété d?espèces dont certaines sont
emblématiques du territoire corse ou présentent de très
forts enjeux, comme : la sittelle Corse, le Gypaète Barbu,
le Milan Royal, le Mouflon de Corse, le Cerf de Corse, les
chauves-souris, la Truite de Corse, l?Escargot de Corse, la
Tortue d?Hermann, etc.
Les plans nationaux d'action pour la Corse
Plantes
Buglosse crépue ou crispée Liparis de Loesel
Lunetière de Rotges Euphorbe peplis
Centhrante à trois nervures
Oiseaux
Gypaète barbu
Pies grièches (une espèce
concernée)
Balbuzard pêcheur Milan Royal
Sitelle corse
Amphibiens et reptiles
Cistude d'Europe
Crapaud vert
Tortue d'Hermann
Mammifères
Chauves-souris
(toutes les espèces soit une vingtaine en Corse)
Invertébrés
Maculinea (Papillons)
Odonates (libellules)
Escargot de Corse
L?ensemble de ces espèces et ces espaces sont soumis à
des pressions de plus en plus importantes :
? la chasse et la pêche sont deux activités qui
lorsqu?elles sont effectuées dans le cadre de la
réglementation impactent peu les espèces et les
espaces, mais le braconnage constitue une pression
sur certaines espèces protégées.
? le tourisme et les sports de nature pratiqués à
outrance et de manière anarchique peuvent avoir des
incidences sur les habitats : destruction par l?usage
d?engins motorisés, piétinement de la flore, etc.
? les risques d?incendies qui, avec le phénomène de
changement climatique et l?augmentation de la
fréquentation du territoire insulaire en particulier,
ont tendance à s?accroître.
? l?agriculture, le pastoralisme et la déprise agricole
ont des incidences négatives notables sur la
biodiversité, notamment le pastoralisme divagant,
de pollution d?origine agricole et la fermeture des
milieux par la disparition des activités agricoles.
? la sylviculture irrespectueuse, comme la coupe de
boisements préservés pour leur caractéristique
écologique, les habitats qu?ils renferment et les
espèces qui y vivent.
? L?étalement urbain consomme une ressource non
renouvelable, les espaces naturels et les espaces
agricoles. Il réduit et divise les ensembles
écologiques en plusieurs fragments. Cette
fragmentation a pour conséquence la diminution des
habitats originels. Ces habitats fragmentés se
trouvent de plus en plus éloignés ce qui réduit les
possibilités d?échanges écosystémiques entre eux.
? L?imperméabilisation des sols favorise leur lessivage
par les eaux pluviales. Couplée à l?augmentation des
volumes d?eaux usées dans les secteurs urbanisant,
cela peut générer des problèmes de contamination
chimique et organique des milieux récepteurs, tels
que les lagunes, les étangs et autres zones humides.
? La production électrique qui, par ses nombreux
ouvrages et infrastructures, engendre à leur
construction la modification d?écosystèmes.
Cette grande diversité et richesse perdure grâce à de
nombreuses mesures de protection et de gestion :
? Les protections réglementaires : réserves naturelles
nationales ; réserves de chasse et de faune sauvage ;
réserves de pêche ; réserves biologiques ; arrêtés de
protection de biotope ; sites classés et inscrits,
mesures de protection issues du Schéma
d?Aménagement de la Corse,
? Les outils contractuels : Le Parc Naturel Régional de
Corse.
? Les sites Natura 2000 ;
? La maîtrise foncière : les espaces naturels sensibles,
les acquisitions du conservatoire du littoral ; le
conservatoire d?espaces naturels de Corse.
? Les protections au titre d?un texte international : la
réserve « Man and Biosphere » du Fango ; les zones
humides RAMSAR ;
? La Trame Verte et Bleue définies dans le cadre du
PADDUC.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
39
Carte des réservoirs de biodiversité (ZNIEFF I et II,
arrêtés de protection de biotope, réserves)
Source : DREAL Corse, 2015
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
40
4 Les sites du réseau Natura 2000
Le réseau Natura 2000 a pour objectif de contribuer à
préserver la diversité biologique sur le territoire de
l'Union Européenne. Il est basé sur deux directives
européennes :
? la directive OISEAUX n°79/409/CEE du 2 avril 1979
concernant la conservation des oiseaux sauvages,
dite directive "Oiseaux"
? la directive HABITATS n°92/43/CEE du 21 mai 1992
concernant la conservation des habitats naturels,
ainsi que de la faune et de la flore sauvages.
Le réseau Natura 2000 est composé de sites désignés
spécialement par chacun des Etats membres en
application de ces directives européennes.
Ce réseau contribue à l?objectif général d?un
développement durable et son principal objectif est de
favoriser le maintien de la biodiversité en assurant le
maintien ou le rétablissement des habitats naturels et
des habitats d?espèces d?intérêt communautaire.
? Avancement de la démarche Natura
2000 en Corse
La vie d?un site Natura 2000 est rythmée par un certain
nombre de grandes étapes allant de sa désignation à
l?élaboration de son document d?objectifs (DOCOB), en
passant par la mise en place du comité de pilotage et la
désignation d?une structure animatrice.
En Corse, le processus ne connaît pas le même niveau
d?avancement sur tous les sites, puisque sur 69 sites
exclusivement terrestres (SIC, ZSC et ZPS), seulement 5
n?ont pas encore officiellement de comité de pilotage et
80% des DOCOB terrestres sont terminés (14 en cours).
Le cas des sites marins qui est détaillé au chapitre relatif
à la mer et au littoral, est spécifique car la démarche
Natura 2000 en mer est relativement récente. En outre,
les structures animatrices pour la phase de mise en
oeuvre du plan de gestion restent encore à désigner pour
une majorité des sites.
? Les Zones Spéciales de Conservation
(Directive habitats)
La Directive « Habitats, faune, flore » motive la
désignation des Sites d?Importance Communautaire
(SIC), qui deviennent Zones Spéciales de Conservation
(ZSC) après désignation par le Ministère en charge de
l?environnement.
En Corse, le réseau Natura 2000 est constitué de 69 sites
terrestres (ou mixtes terrestre marin) au titre de la
directive Habitats, ce qui représente en surface 14% du
territoire terrestre. On les retrouve majoritairement sur
la chaîne de montagnes centrale, sur la partie granitique
et sur la partie alpine, ainsi que sur le littoral, et
concernent une forte diversité d?habitats, avec une
importante représentation d?habitats prioritaires :
? Des habitats forestiers, représentés par les pinèdes
Laricio de Corse (Forêt de Rospa-Sorba, Forêt de
l?Ospedale, Forêt de Vizzavona), les bois d?Ifs de
Corse (Forêts du Fium?Orbu),
? Des systèmes agroforestiers souvent en mosaïque,
alternant châtaigneraies souvent à l?abandon et
yeuseraies en phase de recolonisation
(châtaigneraies du Bozzio), des systèmes
agropastoraux comme les belles subéraies du sud de
la Corse, boisements lâches de chênes lièges
entrecoupés de clairières et parcourus par les
troupeaux,
? Des milieux ouverts d?altitude tels que les pelouses
alpines, bien représentées sur le plateau du Coscione,
ou des landes oroméditerranéennes abritant parfois
des stations de flore unique (Astragale Queue de
renard sur les crêtes de la Punta Alta),
? Des milieux ouverts ou semi-ouverts plus proches
du littoral, telles que les formations d?euphorbes
arborescentes, des peuplements dunaires de
genévriers ou des pelouses de parcours
substeppiques avec stations d?orchidées
remarquables (Strettes de Saint-Florent),
? Des hydrosystèmes d?eau stagnante en altitude
tels que les éco-complexes de lacs et de pozzines,
dont le massif du Rotondo inclut les plus grands
ensembles, aux abords desquels on retrouve des
éléments floristiques les plus remarquables de Corse.
? Des hydrosystèmes d?eau stagnante de l?étage
mésoméditerranéen tels que des tourbières acides à
sphaigne, exceptionnelles en méditerranée, ou des
hydrosystèmes de type méditerranéen tels que les
mares temporaires, habitats prioritaires et
extrêmement vulnérables, notamment lorsqu?ils se
trouvent dans la frange littorale.
? Des hydrosystèmes d?eau courante abritant des
espèces prioritaires en partie avale de bassin versant
(Alose feinte dans la basse vallée du Favignano) ou
en partie amont de bassin versant (Truite
macrostigma sur le massif du Renoso ou sur le bassin
amont de la Rivière de Solenzara), ainsi que des
rivières de type Oueds (Strettes de Saint-Florent)
avec stations naturelles de Laurier rose.
? De nombreux sites présentent des cavités, d?origine
artificielle (anciennes galeries de mines ou tunnels)
ou naturelle (grottes, comme celle de Castiglioni, site
majeur de reproduction pour 5 espèces de
chiroptères rares et menacées en Europe), offrant
des abris pour les chauves-souris.
? Des faciès rupestres abritant souvent une flore
endémique remarquable, c?est le cas des falaises
calcaires exceptionnelles à Choux insulaires du site
Caporalino Monte Sant Angelo di Lano-Pianu
Maggiore.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
41
? Les Zones de Protection Spéciales
(Directive Oiseaux)
La Directive « Oiseaux » motive la désignation des Zones
de Protection Spéciales (ZPS).
Dans l?intérieur du pays, des espèces de l?annexe I de la
Directive Oiseaux ont permis la désignation d?espaces le
long de la chaîne montagneuse centrale :
? Le Gypaète barbu : la population de Gypaète barbu
en Corse a un risque d?extinction élevé en raison de
son isolement géographique, de son faible effectif
(10 couples, 25-30 individus), et du déclin des
ressources alimentaires. On le retrouve dans les
étages de végétations supérieurs à 1000 m d?altitude.
Les ZPS concernées sont donc situées sur la dorsale
montagneuse corse. Les activités humaines
influencent la survie de cette espèce : la chasse et la
randonnée peuvent constituer une gêne sur la
surveillance du nid mais la principale menace reste la
baisse des ressources alimentaires suite au déclin du
pastoralisme de petits ruminants.
? L?Aigle royal : L?Aigle royal est un prédateur qui
chasse sur les zones ouvertes de moyenne et haute
montagne. Sa présence a contribué à la désignation
des sites où l?on retrouve le gypaète barbu qui
partage globalement le même type d?habitat. En
Corse, la population de cette espèce est considérée
stable.
? L?Autour des palombes : on le retrouve dans la
plupart des sites fréquentés par les deux rapaces
précédents mais niche aux étages de végétation
méso et supraméditerranéen (essentiellement entre
250 et 1 350 m d?altitude), plus rarement à l?étage
montagnard. En termes d?habitat, ce rapace est
inféodé aux vieilles futaies de Pin Laricio ou de chêne
vert. C?est pourquoi, il est très sensible au risque
d?incendie. La population de l?Autour des Palombes
est stable en Corse. Cependant, compte tenu de son
intérêt au niveau européen, il fait l?objet d?un projet
de plan de restauration régional de la part du Parc
naturel régional de Corse.
? La Sittelle corse : La Sittelle de Corse est l?emblème
de l?avifaune insulaire. Oiseau inféodé aux
peuplements âgés de Pin Laricio dont les graines
constituent l?essentiel de son alimentation. Au sein
de l?île, sa répartition est donc réduite aux forêts de
montagne. L?exploitation forestière et les incendies,
qui restent aujourd?hui les deux principales menaces
pour cette espèce, ont considérablement réduit son
habitat au XXème siècle, qui ne représente plus
aujourd?hui que 2,4% du territoire corse. L?ensemble
des ZPS contenant des pinèdes de Laricio sont
concernées par la sitelle corse, dont celles de la vallée
de la Restonica et des forêts territoriales de Corse.
? Le Milan royal : cet oiseau de proie fréquente les
milieux ouverts très liés à l?agriculture extensive, et
en particulier à l?élevage. Les milieux «bocagers» ou
en mosaïques lui offrent toutes les possibilités
d?alimentation et de nidification. On note une assez
forte densité de couples en Balagne (la plus forte de
France), ce qui est à l?origine de la désignation de la
ZPS de la vallée de Reginu.
? D?autres espèces de milieux ouverts bocagers,
présentes sur ce site ont contribué à sa désignation :
la Pie grièche écorcheur, le Pipit rousseline, la
Fauvette sarde, la Fauvette pitchou.
? D?autres espèces de la liste I de la Directive Oiseaux
sont à l?origine de la désignation de sites de
l?intérieur de l?île, dont notamment le Faucon
pèlerin, l?Engoulevent d?Europe?
Sur le littoral, de nombreuses colonies nichent sur les
côtes rocheuses et les nombreux îlots corses. Ces
espaces et l?avifaune marine qu?ils abritent, seront
caractérisés dans le chapitre sur la mer et le littoral.
Les connaissances sur la biodiversité en Corse sont très
fournies et sont régulièrement mises à jour grâce à un
suivi régulier des nombreux sites protégés.
La richesse biologique de la région Corse présente une
vulnérabilité aux composantes de l?énergie. La
production énergétique et sa distribution engendre la
construction d?ouvrages et d?infrastructures qui peuvent
être sources de perturbations pour les habitats naturels
et les espèces (fragmentation, destruction?).
Les tendances évolutives pour la thématique
biodiversité sont les suivantes :
- Expansion d?espèces envahissantes animales et
végétales ;
- Déprise agricole et fermeture des milieux ;
- Pressions urbanistiques et agricoles ;
- Urbanisation croissante surtout aux abords des
principales agglomérations ;
- Déséquilibre croissant de la pression anthropique
entre littoral et montagne ;
- Insuffisance de prise en compte des fonctionnalités
des zones humides et des cours d'eau ;
- Importance de certaines populations d'espèces
sauvages liées aux territoires agricoles ;
- Réchauffement des eaux marines laissant apparaître
des espèces plus inféodées aux milieux tropicaux et
repoussant plus au nord la limite de l'aire de
répartition de certaines espèces d'eaux plus froides ;
- Introduction de nombreuses espèces (flore terrestre
mais aussi poissons d?eau douce) ;
- Lente détérioration de la qualité biologique des cours
d?eau et expansion rapide des espèces introduites de
poissons (avec leur lot de parasites).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
42
Carte des sites protégés au titre du réseau Natira 2000
Source : DREAL Corse, 2015
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
43
Identification des enjeux liés au milieu naturel et la biodiversité
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Région particulièrement riche et dotée d?une
biodiversité terrestre et marine exceptionnelle.
Pression démographique importante nécessitant une
augmentation des approvisionnements énergétiques
(trafic maritime/émissions GES).
Réchauffement climatique qui affecte l?aire de répartition
des espèces et la qualité de l?ensemble des milieux
naturels.
Risques de pollutions dues aux activités humaines
(transport, assainissement, activité de loisirs,?) et risques
de pollutions accidentelles liés au trafic maritimes vers et
à proximité des côtes (transport de pétrole et matières
dangereuses).
Respect des aires protégées lors de la construction
d?ouvrages énergétiques.
Fort potentiel de production énergétique fondé sur
les services écosystémiques susceptibles d'être
rendus par les milieux naturels : bois, eau?
Développement des énergies renouvelables basées sur
ces ressources renouvelables.
Surexploitation de ces écosystèmes, fragmentation des
habitats, d?destructions d?espèces.
Artificialisation du littoral et étalement urbain en
forte augmentation entraînant une pression accrue
sur les milieux naturels.
Soutien prioritaire aux actions de rénovation de l?habitat
réduisant le besoin en constructions neuves
consommatrices d?espaces.
Des espèces endémiques ou emblématiques
menacées, espèces disparaissant de la région, forte
propagation des espèces invasives animales et
végétales.
Changements climatiques, urbanisation, croissance
démographique, perturbations anthropiques des milieux,
etc. : autant de facteurs aggravant ce constat.
Entretien des habitats forestiers par l?exploitation
raisonnée de ces espaces pour le bois d?oeuvre et le bois
énergie.
La présence de certains ouvrages (irrigation,
adduction, hydroélectricité,?) et dont la mauvaise
gestion ou dimensionnement entrave la libre
circulation et limite l?accès à des zones
indispensables à l?accomplissement des cycles
biologiques et la bonne croissance des individus.
Mise en place de la Trame Verte et Bleue, du projet de
PADDUC, et de la Stratégie pour la création d?aires
protégées (SCAP)
Risque de fragmentation des habitats, de rupture des
continuités écologiques par la construction d?ouvrages
d?irrigation ou adduction ou de grands barrages.
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Préservation et maintien de la biodiversité, des espaces naturels remarquables
et des continuités écologiques (aquatiques et terrestres)
DECLINAISON DES ENJEUX
? Concilier développement des énergies renouvelables en s?assurant que les ouvrages créés (retenues, parcs
éoliens ou photovoltaïques?) ne portent pas atteinte à la biodiversité en place (zone Natura 2000
notamment).
? Eviter la fragmentation des habitats naturels et l?isolement des populations d?espèces à enjeu local de
conservation qu?ils abritent par les infrastructures linéaires.
? Préserver les grandes continuités écologiques (zones humides...).
? Préserver la qualité des eaux littorales pour les différents usages (baignade, aquaculture, écosystème?) par la
maîtrise des rejets industriels (risques de pollutions pétrolières accidentelles par les navires
d?approvisionnement, refroidissement du cycle combiné gaz d?Ajaccio?)
? Economiser l?espace, organiser l?urbanisation pour optimiser la demande en énergie et en transport.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
44
PAYSAGE ET
PATRIMOINE
Le territoire corse présente une mosaïque de paysages
variés où dialoguent ensemble une multitude de
composantes.
Le milieu montagnard est l?épine dorsale de l?île sur
laquelle les populations se sont installées dans un
premier temps et ont développé les activités agricoles
(cultures, sylvopastoralisme).
? La forêt et le maquis recouvrent plus de la moitié du
territoire. Ce taux de boisements est en partie dû au
maquis arborescent qui, en l?absence d?activités
humaines et en dépit des incendies, évolue
progressivement vers des forêts fermées de
production et contribue ainsi à l?augmentation
régulière de la surface forestière. L?inventaire
forestier national (IFN) classe plus de 480 000
hectares au titre des surfaces forestières.
? Les milieux aquatiques offrent à l?île une diversité
exceptionnelle et forment des écosystèmes fragiles
et aux fonctionnements complexes. Le réseau
hydrographique corse est très développé sur le
territoire. Il souligne des paysages vallonnés plus ou
moins encaissés où le rapport à l'eau des espaces
bâtis constitue une composante forte de l'identité
paysagère de l'île.
Les grandes entités montagneuses structurent le
territoire et cloisonnent le ruissellement et les
bassins versants des rivières et des fleuves créant
ainsi des milieux aquatiques très différents.
Dominée par la présence de l?eau, sous des formes
diverses et complexes (torrents, rivières, lacs de
montagnes, fleuves, zones humides, etc.), la Corse
jouit d?une grande richesse paysagère par la diversité
exceptionnelle des milieux aquatiques :
- les cours d'eau : une multitude de bassins
versants cloisonne le territoire et participe à la
création de nombreuses entités paysagères. Les
rivières et fleuves ont creusé de profondes et
étroites vallées, façonnant des gorges et défilés
spectaculaires.
- les zones humides : dans les plaines et les
plateaux, les milieux aquatiques se déclinent en
un chapelet de zones humides : étangs ou lagunes
(stagni), marais (padule), marécage et vasières
(pozzi).
? Les plaines et collines exploitées comprennent
toutes les plaines alluviales et collines du territoire
insulaire. Elles ont permis le développement
économique de l?île.
? Les paysages urbains et leur patrimoine sont
distingués des espaces naturels ou des espaces ayant
connu une anthropisation. Ils correspondent aux
différents paysages en lien avec l?urbanisation du
territoire (pôles urbains, pôles ruraux, bourgs, pôles
touristiques, espaces rural).
FORET BASSE DE LA VALLEE DE LA LIAMONE
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MAQUIS SUR LA VALLEE DE LIAMONE
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ETANG DE DIANA
PLAINE ORIENTALE EXPLOITEE
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GORGES DE L?INZECCA
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PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
45
Leur organisation est dessinée par une géographie
accidentée et un réseau hydrographique dense et pluriel
: massifs (montagneux ou littoraux), vallées, versants
abrupts, plaines littorales (piémont ou contrefort) et les
îlots.
L?urbanisation a connu différentes phases : une
urbanisation traditionnelle rurale de montagne en lien
étroit avec les activités agricoles sylvo-pastorales, puis
une urbanisation de plaine sur les littoraux avec l?essor
du tourisme et des activités tertiaires aux dépens du
modèle traditionnel corse. Aujourd?hui, elle s?est
développée sous la forme de pôles urbains littoraux en
raison de la grande demande touristique balnéaire.
Cette mosaïque paysagère contribue pleinement à
l?essor touristique de l?île, mais elle doit être protégée
contre les diverses pressions impliquées par ses
pratiques.
Les diverses pressions qui s?exercent sur la composante
paysage sont les suivantes :
? L?essor de la fréquentation humaine ;
? L?urbanisation massive ;
? Les grands équipements et infrastructures (de
transport notamment mais aussi ceux en lien
avec la production énergétique) ;
? La déprise agricole sur le milieu montagnard.
Nombreux sont les outils permettant de lutter contre la
dégradation des paysages et du patrimoine : le cadre
législatifs et règlementaires (loi Littoral, loi Montagne,
loi Paysage, les amendements Dupont) ; les dispositifs de
protection et de gestion des paysages (les sites de la loi
1930 ? les sites inscrits, les sites classés -, les actions du
conservatoire du littoral, la charte du PNR, les opérations
« Grands Sites », l?inscription au patrimoine mondial de
l?UNESCO, les AVAP et les ZPPAUP, les secteurs
sauvegardés, les monuments historiques, etc.).
Les ensembles paysagers
Source : Profil environnemental de la Corse DREAL 2012
Les tendances évolutives pour la thématique paysage
et patrimoine sont les suivantes :
- Urbanisation croissante des grands pôles urbains ;
- Mitage en milieu rural ;
- Étalement urbain et implantation diffuse dénaturant
le paysage agricole et naturel ;
- Augmentation des prix du foncier ;
- Urbanisation et occupation sauvages des plages et
arrière-plages ;
- Déprise agro-sylvo-pastorale.
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PAYSAGE URBAIN DE BASTIA
VILLAGE DE MUNA DANS LA VALLEE DE LIAMONE (SOL
GRANITIQUE)
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PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
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Carte des sites paysagers ou patrimoniaux classés et
inscrits, ou sur liste de patrimoine UNESCO
Source : DREAL Corse, 2015
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
47
Identification des enjeux liés au paysage et au patrimoine
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Qualité, beauté et diversité des paysages et du
patrimoine bâti. Présence de sites remarquables de
renommée internationale, emblématiques de la
région et à l?origine de son attractivité.
Altération du paysage naturel par la construction de
nouveaux moyens de production énergétique.
Mise en oeuvre des opérations « Grands Sites »,
participation de la Corse à des programmes européens sur
la valorisation du patrimoine, charte du PNRC, plans de
protection des sites et des paysages permettant
d?encadrer les projets d?infrastructure (limite des impacts
visuels, règlementation des implantations?).
Fragilité de la protection des sites inscrits ainsi que
du patrimoine historique et architectural.
Difficulté d?insertion dans le site. Dégradation des
perceptions paysagères.
Développement de « points noirs » paysagers
(infrastructures, urbanisation, zones d?activités,
etc.)
Intégration paysagère des ouvrages par la reproduction
de l?architecture traditionnelle corse et l?utilisation de la
topographie et de la végétation (écran visuel).
Implantation diffuse, étalement urbain sans
cohérence avec les réseaux de communication
Campagnes de rénovation de l?habitat favorisant le
renouvellement urbain et limitant la consommation
foncière. Des espaces paysagers peuvent être épargnés
de l?extension urbaine.
Difficulté de la mise en oeuvre de la politique
d?enfouissement des réseaux électriques et
téléphoniques du fait de la topographie de l?ïle.
Dégradation des paysages, ruraux notamment, par les
lignes et poteaux électriques créant une coupure visuelle
dans des espaces généralement remarquables.
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Préservation et maintien de l'identité, la diversité et la qualité des paysages
et du patrimoine architectural
DECLINAISON DE L?ENJEU
? Développer les infrastructures énergétiques (renouvelables ou non) sans porter atteinte aux paysages
emblématiques du territoire et en optimisant leur intégration (réduction de l?impact visuel).
? Ne pas porter atteinte au paysage ainsi qu?au patrimoine naturel et architectural traditionnel corse.
? Economiser l?espace, organiser l?urbanisation pour lutter contre le mitage et la fragmentation du territoire,
développer des stratégies foncières pour préserver l?espace agricole et densifier les espaces habités.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
48
AGRICULTURE ET FORET
L?agriculture représente 1,7% du PIB mais constitue la
principale activité consommatrice d?espace en milieu
rural. Elle permet de développer l?emploi disséminé dans
l?espace rural et favorise la valorisation des ressources
locales et les débouchés de proximité. Ainsi, le maintien
et l?augmentation de l?activité agricole constituent une
priorité régionale dans la stratégie de développement
durable.
Orientation Technico-économique des communes
Source : Profil environnemental de la Corse 2012- données Agreste 2010
La Corse est la plus boisée des îles méditerranéennes
avec un taux de boisements de près de 55% au regard de
la superficie totale de l?île. Il est en partie dû au maquis
arborescent qui du fait de la faible activité humaine et
des risques d?incendies évolue progressivement vers des
forêts fermées de production et contribue ainsi à
l?augmentation régulière de la surface forestière.
L?inventaire forestier national (IFN) classe plus de
450 000 hectares au titre des surfaces forestières.
Répartition de la surface de la forêt et des autres
territoires
Source : Inventaire Forestier National, 2010
Les forêts corses voient leur mise en valeur handicapée
par la topographie, la dispersion des peuplements et le
morcellement de la propriété en forêt privée.
Les usages de la ressource
La forêt remplie de nombreuses fonctions essentielles :
protection du milieu et des ressources naturelles,
maintien des espaces ouverts et de la biodiversité
comme la sittelle de Corse qui est strictement
endémique des résineux de montagne, accueil d?activités
récréatives et sportives.
En plus de ces fonctions, la forêt permet de répondre aux
besoins humains en matière d?énergies, de ressources
alimentaires et de constructions.
? Le bois énergie
La production de plaquettes forestières est assurée par
la société d?économie mixte « Corse Bois Energie ».
Cette production représente une quantité de 15000
tonnes par an alimentant une quinzaines de chaufferies
collectives. Par ailleurs, le bois-bûche est très largement
utilisé dans le secteur résidentiel, et particulièrement en
milieu montagnard. Le bois de chauffage est très utilisé
sur le territoire pour des raisons économiques comme
historiques et traditionnelles (coupes sur des parcelles
individuelles). Des dispositifs d?aides existent pour les
installations collectives comme individuelles afin de
valoriser au mieux cette ressource naturelle.
? Des produits agricoles et alimentaires
Aujourd?hui, les formations arborées traditionnelles,
châtaigneraies et oliveraies, connaissent un regain
d?intérêt résultant d?une demande croissante en produits
agricoles et alimentaires de qualité et ancrés dans les
traditions corses. Toutefois, elles sont aussi sujettes à de
graves problèmes phytosanitaires (destruction
parasitaire notamment).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
49
? Le secteur de la construction
Le secteur de la construction, charpente traditionnelle et
coffrage, constitue avec le bois de chauffage, la
principale destination du marché insulaire de la première
transformation (sciage). La quasi-absence d?un réel
secteur de la deuxième transformation (menuiserie)
engendre un très faible débouché commercial local.
De nombreuses pressions s?exercent sur les espaces
agricoles et forestiers en corse :
? Les pressions exercées sur les milieux sylvo-
agricoles :
- Les pressions foncières et artificialisation des
espaces agricoles ;
- Le manque de main d?oeuvre pour gérer les
espaces ruraux et les boisements forestiers
privés ;
- Les changements climatiques, les risques et les
crises sanitaires ;
? Les empreintes environnementales des activités
agro-sylvo-pastorales :
- La consommation de la ressource en eau dans le
cadre de l?irrigation agricole, pouvant entraîner
des pollutions et les risques sanitaires ;
- L?érosion des sols ;
- Les émissions de gaz à effet de serre.
Afin de répondre aux difficultés récurrentes rencontrées
par la filière agricole, des outils ont été instaurés pour
permettent la redynamisation et le maintien des
activités agro-sylvo-pastorales : la législation en vigueur
(la loi d?Orientation Agricole de 1999, la loi sur le
développement des territoires ruraux 2005), la mise en
place d?aides et de mesures (aides à l?installation des
jeunes agriculteurs, mesures agro-environnementales, le
plan écophyto, mutualisation des connaissances avec le
référentiel pédologique et agronomique de l?ODARC,
etc.), la diversification des activités auprès des
agriculteurs (le développement de l?agro-tourisme) et le
retour vers une plus-value identitaire et
environnementale (certifications des productions AOP-
AOC, le développement d?une agriculture sans OGM).
A cela, s?ajoute les documents de gestion et de
protection comme le Programme de Développement
Rural de Corse (PDRC) afin de valoriser les territoires
ruraux au travers des ressources naturelles,
patrimoniales et culturelles ; le Plan Pluriannuel Régional
de Développement Forestier de Corse qui identifie les
massifs forestiers insuffisamment exploités et cible les
actions prioritaires d?animation et d?investissement tout
en veillant à la gestion durable de la forêt ; le Schéma
Régional d?Aménagement des Forêts Publiques de Corse
qui constitue le référentiel de base pour l?élaboration des
documents d?objectifs de chacune des forêts
concernées ; et le Schéma Régional de Gestion
Sylvicoles de Corse qui indique les objectifs et préconise
les règles de gestion les mieux adaptées à la forêt privée
corse.
Les tendances évolutives pour la thématique
agriculture et forêt sont les suivantes :
- Difficile mise en oeuvre de la filière bois-énergie
- Développement du risque de dévastation des
peuplements forestiers ;
- Lente structuration des filières de production,
organisation des producteurs et démarches de
certification de la qualité pour le développement d?un
marché des produits corse ;
- Faible développement de l'agriculture biologique et
raisonnée ;
- Potentialités productives importantes mobilisables ;
- Fermeture des milieux par la réduction du nombre
d?exploitations agricoles (risques d?incendies, perte
de biodiversité, etc.) ;
- Étalement urbain, spéculation foncière,
consommation des espaces à fortes potentialités par
des usages immobiliers d'agrément, d'habitation ou
de production ;
Risques sanitaires et espèces invasives demandant
contrôles et anticipation.
Les propriétés forestières
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
50
Identification des enjeux liés à l?agriculture et la sylviculture
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Taux de boisement et taux d?accroissement des
espaces forestiers importants.
Développement de la filière bois énergie en complément
du bois d?oeuvre pour des usages de chauffage.
Le changement climatique a un impact sur les forêts et
leur production.
Rôle important de l?agriculture et de l?agro-
pastoralisme dans la structuration des paysages et le
maintien des milieux et espèces.
Déprise agricole et abandon des pratiques extensives.
Dégradation de ces espaces par l?étalement urbain,
construction de nouvelles infrastructures industrielles
dont des ouvrages énergétiques (parcs éoliens,
photovoltaïque?).
Difficulté d?exploitation forestière du fait de la
topographie régionale contraignante et de la
dispersion des peuplements de boisements
productifs.
Augmentation des exploitations monospécifiques
souvent un frein à la biodiversité et plus enclines au
développement de feux de forêt.
Réflexion sur la mise en place d?un système d?exploitation
par câble.
Mitage des espaces agricoles et forestiers par les
infrastructures (transport, production d?énergie?) et
l?urbanisation.
Consommation d?espaces à fortes potentialités
agronomiques.
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Maintien et préservation des espaces stratégiques à fortes potentialités agronomiques et
sylvicoles
Développement des activités agricoles et sylvicoles respectueuses de l'environnement
et des ressources locales (eau, sol)
DECLINAISON DES ENJEUX
? Eviter la fragmentation des espaces par la mise en place de tranchées forestières et l?isolement des populations
d?espèces à enjeu local de conservation qu?ils abritent lors de la construction d?ouvrages énergétiques.
? Limiter la consommation des espaces agricoles et les contraintes supplémentaires d?exploitation qui
pourraient être occasionnées par la création d?ouvrages énergétiques (consommation d?espaces en cas de
création de poste, neutralisation du sol à l?endroit et aux abords des pylônes électriques, perte de temps liée à
l?obligation de contourner les zones neutralisées, frais d?entretien de ces surfaces).
? Préserver les espaces ayant une valeur agronomique et renforcer l?utilisation des ressources locales
(développement complémentaire du bois d?oeuvre et du bois-énergie).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
51
RESSOURCES
NATURELLES
1 Eau
La Corse bénéficie d?une ressource en eau abondante
mais inégalement répartie à la fois dans l?espace
(morphologie de l?île) et dans le temps (variations
interannuelles et inter-saisonnières). Certaines régions
comme le Cap-Corse, la Balagne, le Sud Est, et les
communes rurales de l?intérieur connaissent encore des
difficultés d?approvisionnement.
Débits spécifiques médian (l/s/km²) hors Cap Corse et Nebbio-
Balagne en fonction des mois de l?année - Source AAUC
C?est une ressource vitale pour l?ensemble de la
population (eau potable) et pour son économie
(agriculture, loisirs, aquaculture, pêche). Une eau de
qualité et en quantité suffisante est indispensable pour le
bon fonctionnement des milieux aquatiques.
Sollicitation des masses d?eau souterraine
Source : SDAGE Corse, 2010-2015
La ressource en eau de la Corse est dans l?ensemble d?un
bon niveau qualitatif. L?atteinte du bon état est un
objectif assigné à plus de 90% des masses d?eau. Les
eaux souterraines sont globalement d?excellente qualité.
Ce qui concerne la qualité ne vaut pas nécessairement
pour la quantité disponible de la ressource, d?où la
nécessité d?un puissant équipement hydraulique. En
effet, le grand déséquilibre de la répartition de la
ressource en eau est une problématique majeure du
bassin de Corse.
L?eau est une ressource très utilisée en Corse et ce pour
divers usages :
? Les prélèvements en eau (agriculture et eau
potable),
? Les activités économiques,
? Les activités touristiques autour de l?eau,
? Les activités liées au milieu marin.
Les prélèvements en eau
Les prélèvements en eau sont majoritairement
effectués dans les eaux superficielles (65% des
prélèvements). Ils sont essentiellement destinés à deux
usages : l?irrigation agricole (53%) et l?eau potable (47%).
Ils sont satisfaits à 80% par les eaux de surface et à 20%
par les eaux souterraines.
Ces deux usages, se partagent la quasi-totalité de la
ressource.
Les activités économiques
L?agriculture est le domaine d?activité le plus représenté
sur le territoire corse : 3 600 exploitations agricoles et les
industries agroalimentaires jouent un rôle déterminant
au niveau de l?emploi. L?agriculture corse est de type
extensif. L?irrigation agricole progresse en réponse aux
besoins des différentes activités (élevage, production
végétale, viticole et fruitière). Ce secteur a un impact
diffus important sur l?ensemble du territoire tant par
rapport aux prélèvements que par rapport aux
effluents liés à l?activité.
L?usage industriel reste très marginal et ne représente
que 1,2% des volumes prélevés. L?impact sur l?eau est
globalement moindre.
Les activités tertiaires, notamment celle liées au
développement touristique, sont en pleine expansion et
tendent vers un étalement de la saison touristique avec
un fort potentiel touristique à exploiter (le tourisme
d?affaire, etc.). L?augmentation ponctuelle de la
population liée à cette activité impacte directement le
dimensionnement des infrastructures hydrauliques et
induisent une augmentation des prélèvements dans
les aquifères.
Pour préserver la qualité de cette ressource et les milieux
qu?elle abrite et afin de répondre aux exigences de la
DCE, la loi sur l?eau et les milieux aquatiques (LEMA) du
31 décembre 2006 a permis de réviser les classements
existants soit pour la Corse la loi de 1919 sur
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
52
l?hydroélectricité, le bassin n?étant pas concerné par
l?article L432-6 de code de l?environnement. Le nouveau
classement doit répondre aux objectifs du SDAGE en
matière de continuité écologique (libre circulation des
espèces et accès aux zones de vie, transport des
sédiments), et également répondre aux objectifs de non
dégradation des masses d?eau ou contribuer à l?atteinte
du bon état.
Le projet de classement des cours d?eau comporte 2
listes:
- la liste 1 vise à préserver certains cours d?eau ou
tronçons de cours d?eau en très bon état écologique,
réservoirs biologiques définis dans le SDAGE, ou
importants pour les poissons migrateurs amphihalins, de
tout nouvel ouvrage faisant obstacle à la continuité
écologique (construction de nouveaux ouvrages non
autorisée) ;
- la liste 2 vise à restaurer la continuité écologique
(rétablissement de la libre circulation des poissons
migrateurs et du transit sédimentaire) au niveau des
obstacles existants, qui devront être équipés, gérés, et
entretenus dans un délai de 5 ans suivant l?arrêt de la
liste.
Les résultats de l?étude de l?impact du classement des
cours d?eau indiquent qu?aucun usage (hydroélectricité,
protection contre les inondations, AEP, Irrigation, pêche,
pisciculture, loisirs) n?est fortement impacté de manière
négative par le projet de classement.
Concernant la grande hydroélectricité, aucun projet
connu de l?administration n?est concerné par le
classement en liste 1 : l?impact est faible (Source : DREAL
Corse).
Il est important de noter que le potentiel mobilisable
sous le régime de la loi de 1919 ne permettait pas non
plus d?atteindre l?objectif du SRCAE pour cette filière.
Ainsi, le classement ne génère pas de contrainte
supplémentaire significative.
Plusieurs types de milieux aquatiques sont recensés en
Corse. On distingue ainsi :
? Les milieux aquatiques continentaux avec les
nappes d?eau souterraines, les cours d?eau et les
plans d?eau ;
? Les masses d?eau de transition avec les lagunes
littorales) ;
? Les milieux aquatiques marins avec les masses
d?eau côtière.
L?ensemble des milieux aquatiques constitue une
composante originale du territoire corse qui apporte une
contribution importante à la qualité et à la diversité des
paysages de l?île. Ces milieux qui sont caractérisés par
une forte valeur patrimoniale notamment pour les
milieux superficiels, présentent une forte vulnérabilité du
fait de variation quantitative importante mais également
vis-à-vis des pollutions.
Eaux superficielles
? les principaux prélèvements en 2011
? les barrages et réserves de plus de 250 000m
3
Source : DREAL, Profil environnemental 2012
La ressource en eau en Corse est soumise à différents
types de pressions :
- Les pressions liées aux prélèvements, incluant les
risques d?intrusion saline ;
- L?assainissement ;
- La pollution diffuse liée aux rejets agricoles, agro-
alimentaires et aux effluents vinicoles ;
- Les pressions morphologiques et hydrologiques
(barrages, seuils, mauvais état des berges et de la
ripisylve, busage ou artificialisation de certains cours
d?eau, espèces envahissantes?) ;
- L?artificialisation du trait de côte ;
- Les pressions liées aux mouillages et les pollutions
portuaires pour les eaux côtières.
Les orientations fondamentales et les dispositions du
SDAGE ont vocation à garantir la non dégradation de la
ressource et l?atteinte des objectifs environnementaux.
La mise en oeuvre du SDAGE s?appuie sur un programme
de mesures. A une échelle plus locale, les SAGE
poursuivent la même ambition.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
53
2 Sol, sous-sol et matériaux
De par sa grande diversité lithologique et pédologique,
la Corse dispose d?une grande richesse minérale. Dès
lors, de nombreux sites de carrières sont recensés sur
l?ensemble des bassins de vie à proximité des centres
d?activités économiques. Du fait de son insularité la
Corse produit la quasi-totalité des matériaux des
carrières nécessaires aux chantiers du BTP de l?île.
L?exploitation des matériaux en Corse se caractérise par :
? Des contraintes géographiques limitant les
transports de matériaux
? Une extraction principalement réservée aux besoins
locaux
? De très faibles échanges avec l?extérieur
? Des contraintes environnementales fortes.
Les pressions s?exerçant sur la ressource minérales sont
multiples et diffèrent selon le moment, et selon le type
d?extraction de substrats :
? Abandon des carrières présentant alors de grands
risques d?effondrements accentué par les
infiltrations d?eaux ;
? Modifications du paysage par les carrières à ciel
ouvert
? Extractions dans le lit des rivières, bien que les
incidences de ces extractions soient complexes à
quantifier.
Part des Carrières en Corse selon le type de matériaux
extraits
Source : BRGM, Profil environnemental de la Corse 2012
Afin de protéger la ressource minérale, l?Etat a mis en
place des mesures visant à interdire les extractions
alluvionnaires dans les lits mineurs des cours d?eau et
dans les plans d?eau traversés par des cours d?eau.
Même, s?il n?existe pas à ce jour de schéma
départemental ou régional des carrières en Corse, le
code de l?environnement sert de cadre de référence pour
les activités liées à la ressource minérale ainsi que des
outils mis en place par le Bureau de Recherche
Géologiques et Minières (BRGM) permettant de suivre
l?évolution des exploitations et de leurs productions.
Pédologie des sols
Source : Fiche Grande Région écologique de Corse - IFN données : BRGM,
2012©
Les tendances évolutives pour la thématique
ressources naturelles sont les suivantes :
? Déséquilibre entre l?eau disponible et les
prélèvements affectant la qualité des milieux sur
certains bassins ;
? Conflits d?usages (agriculture, zones urbaines,
énergie, protection par classement des cours
d?eau?) ;
? Diminution de la ressource en eau pour les besoins
des écosystèmes aquatiques face à l'augmentation
des besoins anthropiques et au changement
climatique ;
? Diminution de la capacité auto-épuratoire des
milieux naturels liée à la dégradation de
l?écosystème aquatique impacté par les usages
anthropiques ;
? Actions insuffisantes pour suivre l?évolution des
pressions pouvant impacter les masses d?eau en bon
état
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
54
Identification des enjeux liés aux ressources naturelles (eau, sol, sous-sol)
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Préservation et amélioration de l?état qualitatif et quantitatif des ressources naturelles
et contribution à un usage plus équilibré
DECLINAISON DES ENJEUX
? Conforter la production hydroélectrique en prenant en compte les enjeux environnement et les éventuels
conflits d?usages.
? Limiter l?altération du sol et sous-sol dans les projets de liaison souterraine.
? Gérer durablement et de manière équilibrée la ressource en eau face au réchauffement climatique.
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Bon état quantitatif et qualitatif (écologique et
chimique) des masses d?eau souterraine.
Restauration et préservation des zones humides jouant
un rôle de régulation des eaux.
Pollutions d?origine urbaine, agricole ou industrielle.
Potentiel d?exploitation des cours d?eau pour la
production hydroélectrique
Valorisation de la ressource en eau par la production
d?énergie.
Altération de zones humides ou de cours d?eau par la
création d?ouvrages hydrauliques.
Diminution de la ressource en eau pour les besoins
des écosystèmes aquatiques face à l'augmentation
des besoins anthropiques et au changement
climatique.
Conflits d?usages (agriculture, zones urbaines, énergie,
protection par classement des cours d?eau?).
Impacts négatifs du changement climatique en matière
d?accès à la ressource en eau.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
55
ENERGIE, CLIMAT, GAZ
A EFFET DE SERRE
Les sources de données disponibles utilisées : Profil
environnemental 2012 ? SRCAE ?OREGES de Corse - Projet de
PPE de la Corse - Citepa 2007 - Commissariat général au
développement durable ? janvier 2011 ? source des données
SOeS ? EDF
1 Energie
L?insularité implique des spécificités énergétiques :
? En 2014, 87% de l?énergie primaire consommée sur
l?île est directement importée (produits pétroliers et
interconnexions). Les énergies renouvelables
développées sur le territoire couvrent un large
spectre aussi bien pour la production d?électricité
(énergie hydraulique, éolienne, photovoltaïque
biogaz) que thermique (bois énergie, solaire
thermique, aérothermie).
? La sécurité d?approvisionnement en carburants et
en électricité est plus sensible.
? BILAN DE LA CONSOMMATION
ENERGETIQUE ET MOYENS DE
PRODUCTION
? Evolution de la consommation
énergétique
La consommation finale en énergie s?élevait en 2014 à
528 000 tep répartie comme suit :
- Produits pétroliers (transport) : 54 %
- GPL et Fioul (Chauffage): 11 %
- Centrales thermiques : 13 %
- Interconnections : 10 %
- EnR électriques : 10 %
- EnR thermiques : 5 %
Les consommations énergétiques finales sont dominées
par le secteur des transports qui représentent 54% des
consommations, et par le secteur des bâtiments
(résidentiel et tertiaire) qui représentent 40% des
consommations. Le secteur industriel (hors production
d?électricité et incluant le BTP) représente 5% des
consommations, et l?agriculture environ 1%. Ce bilan
inclut les consommations des transports aériens et
maritimes des résidents mais pas ceux liés au tourisme.
Evolution sectorielles des consommations d'énergie
finale Source SRACE 2012
Ces quinze dernières années, la forte croissance des
importations de gazole (+56%) et la baisse de celles de
l?essence (-36%) se sont traduites en cumulé par une
augmentation de 30 ktep des importations de carburant,
soit 16% depuis 2001. Cette augmentation de la part du
diesel traduit le soutien au niveau national à ce type de
carburant depuis de plusieurs années.
Evolution de la consommation des carburants de 2001 à
2014
Source OREGES de Corse
Le développement de l?activité économique
(principalement dans les services), la
démographie et l?évolution des modes de vie
(taux d?équipement des ménages) contribuent
à l?augmentation de la demande
d?électricitéd?énergie.
Trépied du
système
électrique
(33%)
Solaire thermique
1,2
0%
Bois énergie
18,3
3%
Aérothermie
6,4
1%
Biogaz
0,8
0%
Eolien
2,5
0%
Photovoltaïque
9,8
2%
Petite hydraulique
5,1
1%
Grande hydraulique
35,4
7%
Interconnexion
50,3
10%
Thermique à flamme
65,4
12%
GPL
33,5
6%
Fioul
25,1
5%
JET
20,6
4%
Essence
61,3
12%
Gazole
193,0
37%
EnR
79,7
14%
Consommation d'énergie finale (ktep)
Bilan 2014
Bilan 2014 des consommations d'énergie finale
Source OREGES de Corse
0
100
200
300
400
500
600
700
1990 1992 1995 1997 1999 2002 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
C
o
n
so
m
m
at
io
n
d
'é
n
e
rg
ie
f
in
al
e
e
n
k
te
p
Agriculture
Tertiaire
Résidentiel
Transport
Industrie
-
50
100
150
200
250
300
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
kt
e
p
Gazole
Essence
Cumule carburant
+ 16%
+ 56%
- 36%
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
56
Le graphique ci-dessous présente l?évolution du mix
énergétique hors transports en base 100.
Evolution du mix énergétique, hors transport, de 2003 à
2014 en base 100
Source OREGES de Corse
On constate que ces dix dernières années ont été
marquées :
- par une augmentation des importations d?électricité
depuis la Sardaigne;
- par une forte fluctuation de la production d?électricité
d?origine renouvelable due à la prépondérance de
l?hydroélectricité dépendante des variations
annuelles des apports hydriques et du manteau
neigeux. Toutefois, la part des énergies renouvelables
a été renforcée ces dernières années suite à la mise
en service de la centrale hydroélectrique du
Rizzanese ainsi qu?à un développement soutenu du
photovoltaïque ;
- par une baisse continue des importations de GPL,
baisse supérieure à 35% (hors correction climatique).
- par une croissance continue de la consommation en
carburants (+16%) qui se stabilise toutefois depuis
3ans.
- par une part très importante des importations
d?énergies primaires pour les transports.
Evolution des importations d'énergies primaires de 2003
à 2014 - Source OREGES de Corse
? La production d?électricité
En 2005, l?Assemblée de Corse a adopté un Plan
énergétique pour la période 2005-2025 avec pour objectif
la sécurisation de l?approvisionnement électrique de la
Corse au travers de la mise en oeuvre d?un « trépied
énergétique ». En 2015, ce trépied est devenu réalité
avec un approvisionnement électrique de l?île assuré à
parts égales par :
- les centrales thermiques du Vazzio et de Lucciana,
fonctionnant respectivement au fioul lourd et au fioul
léger avec des turbines à combustion ? TAC - (4
turbines sur le site de Lucciana) et, qui apportent un
complément en hiver et lorsque les réserves en eau
sont faibles ou pour toute urgence. A noter qu?une
TAC de sécurisation du réseau est mise en place
depuis 2011 sur le site du Vazzio.
- les énergies renouvelables (en grande majorité
l?hydroélectricité 27%) et dans une moindre mesure le
photovoltaïque (6%) et l?éolien ;
- les importations via les interconnexions avec le
continent Italien et la Sardaigne (SACOI et SARCO). A
noter que les possibilités d?import l?été sont
fortement limitées sur la liaison SARCO.
La centrale de Lucciana près de Bastia a été renouvelée
pour fonctionner à terme au gaz. La centrale du Vazzio à
Ajaccio doit être renouvelée également dans la même
perspective.
L?atteinte de cette ambition a été rendue possible par la
mise en oeuvre de grands chantiers prévus par la
programmation pluriannuelle des investissements
électriques de 2009 :
- le doublement des investissements sur les réseaux
électriques destinés à améliorer la qualité de
fourniture ;
- la réalisation de la liaison électrique « SARCO », mise
en service en 2006, et dont la puissance a été
progressivement augmentée jusqu?à 100 MW en
2010 ;
- la mise en service d?une turbine à combustion (TAC)
de 40 MW en 2008 ;
- la mise en service du barrage du Rizzanese (55MW)
en décembre 2012, couplée à un apport hydraulique
important en 2013 ;
- la mise en service de la nouvelle centrale EDF PEI de
Lucciana B (120MW) au cours du premier semestre
2014.
Au-delà des chantiers du Plan énergétique de 2005, on
note un fort développement des énergies
renouvelables dans le mix électrique :
- 97 MW de photovoltaïque en service à ce jour, dont 5
MW avec stockage ;
- 18 MW d?éolien ;
- 2MW de biogaz ;
- 26 MW de mini-hydraulique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
57
Le bouquet électrique 2014 en Corse
PUISSANCE Garantie Installée 563 MW
PV + Éolien + µHydro + Biogaz 148 MW
CAPACITE d?Import 150 MW
DIESEL 244 MW
TAC 125 MW
HYDRAULIQUE
194 MW
MINI-HYDRAULIQUE
26 MW
EOLIEN
18 MW
PHOTOVOLTAIQUE
102 MW
LIAISON CC +
INTERCONNEXION
150 MW
BIOGAZ 1,7 MW
Une PRODUCTION de 2 127 GWH
ASSUREE à 32% par des ENR
DIESEL 38,4 %
TAC 0,2 %
HYDRAULIQUE
20,9 %
MINI-HYDRAULIQUE
3 %
EOLIEN
1,5 %
PHOTOVOLTAIQUE
5,8 %
LIAISON CC +
INTERCONNEXION
29,7 %
BIOGAZ 0,5 %
En 2014, la production
d?énergie électrique
était répartie comme
suit :
Bouquet électrique en
Corse en 2014
Source : EDF
Malgré ces évolutions, la pérennité de
l?approvisionnement électrique de l?île n?est toujours pas
assurée à court et moyen termes.
En effet, le renouvellement de la centrale électrique du
Vazzio prévu par la PPI de 2009 n?a pas été conduit sur la
période prévue. Or cet outil de production a été mis en
service il y a plus de 30 ans (1983) et son usage ne permet
pas de garantir sa fiabilité et sa disponibilité sur les
années à venir. La consommation électrique en Corse
étant répartie par tiers entre trois grands
secteurs (Ajaccio, Bastia et le 1/3 restant diffus sur le
territoire), il est indispensable de localiser les moyens de
production électrique à proximité des lieux de
consommation et d?en sécuriser l?alimentation en
garantissant le bon fonctionnement du système.
Enfin, l?atteinte du « trépied énergétique » repose en
grande partie sur la disponibilité de la ressource en eau
(hydroélectricité) dont la variabilité pourrait s?intensifiée
avec les effets du changement climatique.
De plus, la Corse est sujette à une variabilité saisonnière
et géographique de l?équilibre production?
consommation du fait de l?augmentation de la demande
durant l?hiver et la saison touristique.
Les deux graphiques ci-après permettent de constater la
variabilité de la production énergétique en fonction de la
saison (source EDF - année 2012). Les importations
constituent principalement de l?énergie de base, les
centrales diesels fonctionnent en base/semi-base, les
réserves hydrauliques sont sollicitées principalement
l?hiver, tandis que les TAC apportent un complément de
puissance en hiver, mais aussi en été lorsque le
fonctionnement des barrages est contraint par les autres
usages.
Empilement des moyens de production disponibles pour
les niveaux de charge d?hiver et été
Source : EDF - BPI 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
58
? La distribution de GPL
La distribution de gaz en Corse est effectuée après
transport maritime et stockage, soit par les réseaux
ENGIE des agglomérations d?Ajaccio et Bastia, soit par
livraison directe de GPL en cuve chez le consommateur,
soit par bouteilles (butane et propane). En 2014, près de
390 GWh de GPL ont été consommés dont environ 60%
par l?intermédiaire des réseaux de gaz. Plus des deux-
tiers de cette consommation sont destinées aux besoins
du secteur résidentiel.
Les agglomérations de Bastia et d?Ajaccio bénéficient de
la présence d?un réseau de distribution de GPL (propane
à Bastia, air butané à Ajaccio) exploité et maintenu par
ENGIE (GRTgaz).
Il faut souligner l?aspect primordial pour l?équilibre du
système énergétique de la Corse de maintenir et de
pérenniser ces réseaux afin d?éviter ou du moins de
limiter un transfert d?énergie du gaz vers l?électricité,
avec des conséquences importantes tant
environnementales (augmentation des émissions de
CO2) que sur l?équilibre du système électrique de la
Corse à la pointe. Un transfert massif vers l?énergie
électrique indurait une hausse de la consommation
électrique de plus de 10%, rendant nécessaire la mise en
service de nouveaux moyens de production, en
particulier de pointe, et engendrant de nouvelles
contraintes sur le réseau de distribution électrique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
59
Le système énergétique de la Corse en 2014 Source : OREGES de Corse (AAUC)
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
60
? LES ENERGIES RENOUVELABLES (EnR)
? EnR Electriques :
? L?hydroélectricité
Le mix électrique présente une forte part d?énergies
renouvelables, essentiellement constituée par
l?hydroélectricité, dont les 4 grands aménagements
sont:
? Prunelli (Corse du Sud), constitué du barrage de Tolla
et des usines hydroélectriques de Tolla, Ocana et
Pont de la Vanna ;
? Golo (Haute-Corse), constitué du barrage de
Calacuccia et des usines hydroélectriques de
Sovenzia de Corscia et de Castirla ;
? Fium?Orbo (Haute Corse), constitué du barrage de
Sampolo et de l?usine hydroélectrique de Trevadine ;
? Rizzanese (Corse du Sud), constitué du barrage du
Rizzanese et de l? centrale hydroélectrique de Sainte
Lucie de Tallano.
La production hydroélectrique présente toutefois une
forte dépendance aux variations hydriques. Cela influe
fortement sur la part des énergies renouvelables dans le
mix électrique.
La petite hydroélectricité représente en 2014 pour une
puissance installée de 26MW environ pour un
productible de plus de 60 GWh. Les installations sont
réparties sur l?ensemble du territoire corse et sont un
peu plus développées dans le Centre Corse et le
Taravo/Valinco/Sartenais.
? Le solaire photovoltaïque
En lien avec l?évolution des tarifs d?achat de l?électricité,
le développement des champs photovoltaïques au sol
s?est accentué à partir de 2008 avec des difficultés de
mise en oeuvre suite au moratoire de 2011.
La production d?électricité photovoltaïque est estimée en
2014 à 124,5 GWh pour une puissance cumulée de plus
de 100 MW
? L?éolien terrestre.
L?énergie éolienne produite s?élève à 31,8 GWh et est
générée par 3 parcs éoliens implantés sur les territoires
du Pays Bastiais (Cap Corse) et de Balagne, représentant
18MW.
Le Schéma Régional Eolien de 2007 identifie les zones
propices au développement éolien selon le seuil
d?exploitation du vent de 4m/s, et les zones moins
propices au regard des contraintes, notamment
environnementales. Lors de l?élaboration du SRCAE,
plusieurs projets en cours avaient été identifiés, dont
seul celui de Patrimonio semblait susceptible d?aboutir.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
61
? Le solaire thermodynamique
Cette technologie qui transforme le rayonnement solaire
en chaleur produit une énergie plus régulière que le
solaire photovoltaïque. Elle n?est pas encore développée
à l?échelle industrielle, mais le projet Alba Nova
d?installation d?une centrale énergétique
thermodynamique a été lancé à Ghisonaccia. Cette
centrale d?une puissance de 12 MW devrait produire
25 GWh/an.
? EnR Thermiques :
Les énergies renouvelables thermiques présentent une
part moins importante dans le mix énergétique que les
énergies renouvelables électriques. Il y a néanmoins des
incertitudes sur la part du bois énergie individuel et de
l?aérothermie dans la mesure où il s?agit d?une
production plus délicate à suivre.
La production est constituée essentiellement :
? de bois-énergie pour le chauffage des bâtiments,
? d?aérothermie (systèmes de pompes à chaleur),
? de solaire thermique pour la production d?eau chaude
sanitaire.
? Le bois énergie
L?exploitation énergétique du bois est réalisée au travers
d?installations collectives et d?installations de chauffage
individuelles (représentant 75% de la production de
chaleur d?origine bois-énergie).
L?exploitation collective du bois s?appuie sur une
quinzaine de chaufferies bois, pour une puissance
cumulée de 10 MW (dont 3MW produits par le réseau de
Corte).
Le développement de cette filière présente un atout
pour le développement local, et permet de réduire
l?usage d?autres sources d?énergie.
? La biomasse (agricole et industrielle)
Un projet a été identifié (filière agricole), cependant les
données sont insuffisantes pour dresser le bilan de la
production issue de cette ressource, et en évaluer les
potentialités.
? La valorisation énergétique des bio-
déchets
Les déchets organiques peuvent être valorisés
énergétiquement afin de produire de la chaleur et/ou de
l?électricité. Le centre de stockage de déchets ultimes de
Tallone est équipé depuis 2009 d?un système
d?extraction et valorisation du biogaz (productible 11, 4
GWh en 2014 pour une puissance de près de 2MW).
? Le solaire thermique
L?essentiel de ces installations concerne majoritairement
des installations individuelles. Cette filière connaît un
développement continu depuis les années 80, mais en
deçà de son potentiel.
? Energies thermiques diffuses de type
pompe à chaleur : aérothermie,
géothermie, thalassothermie, et
récupération de chaleur sur les réseaux
d?eaux usées.
Le système d?énergie aérothermique est présent dans
les bâtiments résidentiels et tertiaires pour répondre aux
besoins de chauffage et de climatisation. Le potentiel de
cette énergie facilement exploitable est estimé à environ
3 fois la production actuelle. Les évolutions climatiques
envisagées risquent cependant de faire croître la
consommation pour les besoins de climatisation.
? Energies marines et éolien off-shore
Les énergies marines et l?éolien off-shore étaient
exclus du périmètre du SRCAE. Toutefois, certaines
énergies marines pourraient présenter des potentiels
intéressants pour la Corse.
Les sources potentielles d?énergie marine sont multiples
(vent, courants, vagues et houle, énergie thermique,
énergie osmotique exploitant les différences de salinité)
et le contexte insulaire de la Corse peut rendre propice
leur mise en oeuvre. Néanmoins, leur développement
devra prendre en compte l?intérêt écologique de ce
milieu marin et sa vulnérabilité, et les concilier avec
l?exploitation énergétique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
62
Le choix des sites sera ainsi encadré :
Source : Agence des aires marines protégées
Les solutions techniques devront également limiter leur
impact sur les espèces, les habitats et autres usages de la
zone.
2 Climat et changement climatique
? Le climat Corse
Le climat de la Corse est de type méditerranéen,
caractérisé par :
? Des étés chauds et secs, présentant des pics de
chaleur et de déficit hydrique, des sécheresses
fréquentes, des précipitations irrégulières pouvant
être subites, violentes et intenses ;
? Des hivers doux et humides.
Ce climat présente néanmoins des nuances climatiques
alpines : une amplitude thermique marquée, des chutes
de neige, un plus grand nombre de jours de pluie et de
neige, etc.
La géographie contrastée de l?île est également associée
à des températures hivernales plus basses : les sommets
de l?île sont ainsi enneigés souvent jusqu?à l?été. En
montagne, les précipitations sont également 3 à 4 fois
plus importantes que sur le littoral qui fait lui face à des
problèmes de sécheresse.
La carte suivante des DJU Chauffagites illustre les deux
types de climat en Corse dépendant du relief : la limite
est marquée entre le climat littoral et montagneux.
? Gaz à effet de serre et l?influence sur le
climat
Les sources de données disponibles utilisées : Profil environnemental 2012
? SRCAE ? OREGES de Corse - Citepa 2007 - Commissariat général au
développement durable ? janvier 2011 ? source des données SOeS - EDF
Il existe plus de 40 Gaz à Effet de Serre, responsables du
changement climatique. Cependant, la Protocole de
Kyoto ne vise que les 6 principaux dont le dioxyde de
carbone (CO2) qui est celui qui est émis dans les
proportions les plus importantes. Pour cela, la
présentation des chiffres est faite en « équivalent CO2 »,
pour rendre compte de l?impact réel des émissions.
La quantité totale d?émissions de gaz à effet de serre
(GES) en Corse a été est à 2,56 millions teq CO2, soit 8,5
teq CO2/hab dans le cadre du SRCAE (pour
comparaison, la moyenne nationale est de 6,6 teq
CO2/hab).
82% de ces émissions sont d?origine énergétique : En
2011, l?empreinte carbone du mix électrique en Corse
était ainsi plus de 10 fois supérieure au niveau national.
Le secteur des transports et des bâtiments représente la
majorité de ces émissions.
En 2008, le bilan ADEME-OEC estime que :
? 60% des émissions de ces GES proviennent des
agglomérations d?Ajaccio et Bastia.
? 98% du CO2 émis en Corse provient ainsi de la
combustion d?énergie fossile pour : les transports, la
production d?électricité, et le résidentiel/tertiaire.
Les hydrofluorocarbures (HFC), qui constituent la
majorité des émissions de gaz fluorés, sont
Type d?aire marine protégé
Possibilité d?implantation
d?énergie marine
renouvelables
Réserves naturelle nationale Non compatible
Réserve naturelle régionale
ou de la collectivité de Corse
Vigilance
Parc National
Non compatible dans les
coeurs de parcs
Parc naturel Marin Vigilance
Natura 2000 Vigilance
Arrêté de protection de
biotope
Non compatible
Sites du Conservatoire du
littoral
Non compatible
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
63
majoritairement émis par le secteur résidentiel/tertiaire
(climatisation et réfrigération).
72% des émissions de méthane (CH4) proviennent de
l?agriculture (élevages bovins) et la sylviculture, et 14%
de la fermentation des déchets en Centre
d?Enfouissement, 13% du chauffage au bois.
La majorité des émissions de protoxyde d?azote (N2O)
sont imputables à l?utilisation de fertilisants azotés dans
l?agriculture.
Enfin, l?Utilisation des Terres, leur Changement et la
Forêt (UTCF) influencent aussi le bilan des émissions de
GES du territoire. Les milieux naturels et semi-naturels
(prairies, forêts,) constituent un support de stockage de
carbone (stockage issue de l?accroissement de la
biomasse ligneuse et des sols). En 2007, le bilan puits de
carbone constitué par l?UTCF est estimé à 590 ktep CO2
(CITEPA). En revanche, la disparition de ces milieux
libère le carbone (et également du CH4 et NO2) stocké.
Les incendies de forêt ont ainsi représenté 400 kteq CO2
en 2008.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
64
Cartographie des émissions de GES
Sources : Bilan 2008 ADEME -OEC
? L?incidence des GES sur l?évolution
climatique
Un changement climatique est en marche, et des
modifications de l?équilibre climatique sont à attendre à
toutes les échelles. Ce phénomène est en relation avec
l?augmentation des Gaz à Effet de Serre (GES).
Il s?agit donc :
? De limiter les émissions de GES
? D?anticiper et d?envisager les mesures d?adaptation à
ces changements
Selon les projections et les scénarios établis, les
évolutions climatiques attendues pour la Corse à
l?horizon 2030 sont :
? Une hausse des températures de 1,2 à 1,4°C par
rapport à la période de référence 1971-2000 (le Nord
connaîtrait des hausses moins importantes que le
Sud)
? Une diminution de 5% des précipitations moyennes
annuelles
? Une augmentation du nombre de jours de canicule
(plus marqué sur la moitié Ouest du territoire
Une augmentation des jours d?état de sécheresse (plus
marqué sur le Nord et le littoral)
Ces évolutions climatiques auront une incidence
notamment sur la ressource en eau (en termes de
quantité et de qualité), les productions agricoles,
d?élevage et de pêche, la santé publique (surmortalité),
sur l?attractivité touristique de la Corse, sur la
biodiversité,?
Dans le SRCAE de la Corse les objectifs en termes de
réduction des émissions de gaz à effet de serre sont les
suivants :
? 31% à l?horizon 2020 par rapport à 2008 ;
? 89% à l?horizon 2050 par rapport à 2008 (soit un
facteur 6 par rapport à 1990).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
65
Identification des enjeux liés à l?énergie, au climat et à l?air
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Potentialités de développement des énergies
renouvelables sur l?île (climat, insularité, ressources).
Projets récemment réalisés ou en cours qui devraient
permettre de renforcer la production énergétique
renouvelable.
Potentiel sous exploité par rapport aux ressources
disponibles.
Risque de dégradation de la qualité des paysages, de la
richesse de la biodiversité terrestre et marine, de la
qualité des cours d?eau.
Une dépendance énergétique aux importations et
aux produits pétroliers (problématique
d?approvisionnement).
La sécurisation de l?approvisionnement en énergie est un
facteur critique de succès dans le développement des
activités économiques de la Corse.
Approvisionnement en gaz naturel envisagé pour
alimenter les centrales thermiques de l?île au gaz afin de
réduire leurs émissions de polluants et GES.
Tendance à une croissance des consommations
énergétiques (croissance démographique,
tourisme?).
Soutien à la rénovation énergétique des bâtiments.
Instabilité saisonnière de l?équilibre production
énergétique - besoins
Des émissions de GES supérieures à la moyenne
nationale.
Pistes d?amélioration dans le secteur des transports, des
bâtiments et de la production d?énergie pour réduire ces
émissions.
Poursuite de l?augmentation des émissions des GES si des
mesures pour infléchir la tendance ne sont pas prises :
renforcement du risque d?inondation, d?érosion et de
submersion marine, augmentation du risque d?incendies,
amplification de l?évapotranspiration et assèchement des
sol, indisponibilité de la ressource en eau, augmentation
des impacts sur les milieux naturels, les espèces et leurs
habitats.
Réseau de transports en commun peu développé.
Objectifs ambitieux du SRCAE : développement des
transports multimodales, augmentation des modes actifs
(marche, vélo), etc.
La réduction du trafic et la régulation des vitesses, ainsi
que le renouvellement du parc roulant, sont des axes
d?action pour réduire les émissions de GES dans le secteur
des transports.
Augmentation du parc automobile de la région,
fortement émetteur en GES et de polluants
atmosphériques.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
66
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Réduction des consommations d?énergies fossiles dans la perspective de l?autonomie énergétique
Développement des énergies renouvelables en garantissant la préservation des milieux naturels
Atténuation du changement climatique par la réduction des émissions de GES
DECLINAISON DES ENJEUX
? Favoriser la concrétisation des objectifs du SRCAE
? Accroître les économies d?énergie : la Corse dispose d?un potentiel d?économie d?énergie dans les secteurs
(potentiel estimé à 2050) :
- Des transports : potentiel maximal de diminution de 75% de la consommation d?énergie finale pour le
transport de voyageurs, tenant compte d?un ensemble d?hypothèses sur des paramètres d?évolution des
modes de transport, d?évolution des formes urbaines, des comportements, évolutions technologiques /
potentiel de diminution de 30% pour le transport de marchandises
- du bâtiment : potentiel maximal d?économie d?énergie de 30% sur le parc résidentiel à 2020 (-57% à 2050),
au travers de la construction de nouveaux logements et de la mise en oeuvre de chantiers de rénovation du
bâti
- de l?industrie : au travers la mise en oeuvre des nombreux leviers règlementaires existants, la somme des
économies d?énergie techniquement réalisables est d?environ 30% des consommations du secteur.
- de l?agriculture et de l?usage des sols : ils seraient significatifs, au travers de la réduction des consommations
sur les exploitations agricoles (engins, techniques, isolation des bâtiments,), de l?optimisation de la
logistique, du développement des circuits-courts.
- de la gestion des déchets : au travers de la poursuite des objectifs de réduction des déchets produits et de
l?augmentation du recyclage
? Augmenter la production d?énergies renouvelables pour s?adapter au changement climatique : mettre à profit
les nombreuses ressources et le climat méditerranéen favorables au développement de ces énergies
(photovoltaïque, éolien, solaire thermique). Le potentiel de certaines est déjà identifié, d?autres restent à
explorer (en particulier les énergies marines)
? Entretenir et conforter le réseau de transport électrique existant afin de supporter la production croissante des
énergies renouvelables
? Réduire les sources d?émission de GES : en particulier dans le transport, dans l?habitat au travers de l?isolation
du bâti et le développement des énergies renouvelables.
? Prendre en compte les évolutions climatiques annoncées dans l?aménagement du territoire, la conception du
bâti,?
? Améliorer la résilience des milieux aux pressions (favorable à l'adaptation au changement climatique)
? Préserver la disponibilité de la ressource en eau (renforcer les économies d?eau et le partage de la ressource)
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
67
SANTE HUMAINE,
NUISANCES, RISQUES
NATURELS ET
TECHNOLOGIQUES
1 Risques dits « naturels » et
technologiques
Un risque naturel est la rencontre entre un aléa d?origine
naturelle et des enjeux humains, économiques ou
environnementaux. On parle de risque majeur lorsque
les dégâts et le nombre de victimes sont importants. Il
implique l?exposition des populations humaines et de
leurs infrastructures à un évènement catastrophique
d?origine naturelle.
Les risques industriels peuvent se manifester par un
accident se produisant sur un site industriel et pouvant
entraîner des conséquences graves pour le personnel, les
populations, les biens, l?environnement ou le milieu
naturel. Il est lié à l?utilisation, au stockage ou à la
fabrication de substances dangereuses.
La Corse est soumise à de nombreux risques naturels et
industriels : feux de forêt, inondations, mouvements de
terrains, phénomènes météorologiques (tempête,
avalanche), risques liés à l?amiante environnementale,
risques lié au Radon, au transport de matières
dangereuses, à la rupture de barrage, risques industriels.
Afin de limiter l?exposition des populations face à
l?ensemble des risques naturels et technologiques, de
nombreux outils et plans existent :
? Inondation, érosion côtières et submersion marine :
Plan de prévention des risques inondations et Atlas
des Zones Inondables ;
Programmation d?Actions et de Prévention contre les
inondations (PAPI) ;
Gestion Intégrée des Zones Côtières.
? Feux de forêt et autres espaces naturels :
Plan de Protection des Forêts et des Espaces
Naturels contre les Incendies (PPFENI).
? Mouvement de terrain :
Etudes du BRGM.
? Amiante et Radon :
Plan Interministériel d?Action Amiante ;
Plan National Santé Environnementale ;
Plan d?action Haute-Corse.
? Des sites et sols pollués, un inventaire en
cours d'élaboration
Les bases de données complémentaires BASOL et
BASIAS inventorient les anciens sites industriels
susceptibles d'être pollués. Ils indiquent les mesures et
les données réalisées sur chaque site. La réalisation de
cet inventaire est actuellement en cours d'élaboration en
Corse.
La Corse recense huit établissements classés SEVESO à
« haut risque » soumis à un Plan de Prévention des
Risques Technologiques (PPRT) :
? Quatre établissements de stockage et de distribution
de gaz : Bastia-sud, Ajaccio-Loretto, Luciana et
Ajaccio-Riganto ;
? Deux établissements de stockage d'hydrocarbures à
Ajaccio et Luciana ;
? Une unité de stockage et de fabrication d'explosif à
Morosaglia ;
? Une unité de stockage de liquides inflammables à la
centrale électrique de Lucciana.
? Pour ces établissements (excepté la centrale
électrique), des Plans de Prévention des Risques ont
été prescrits, notamment :
? le PPRT de l'établissement GDF SUEZ à Ajaccio
établit en juin 2011 ;
? le PPRT d'Antargaz à Ajaccio prescrit en décembre
2011 ;
? le PPRT de Butagaz à Lucciana prescrit en juin 2012 ;
? le PPRT de Morosaglia prescrit en novembre 2011.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
68
Les PPRT ont pour objectif de résorber les situations
héritées du passé et de limiter les risques d'accidents
susceptibles d'intervenir dans les installations à risques
industriels majeurs entraînant des effets néfastes sur la
salubrité, la santé et la sécurité publique directement par
pollution d'un milieu.
Des transports de matières dangereuses (TMD)
accroissent la vulnérabilité des populations et de
l'environnement.
Le risque lié au transport de matières dangereuses est
localisé sur les tronçons où le trafic routier est très
important et est d'autant plus fort pendant les périodes
estivales où la fréquentation augmente. Le transport de
matières dangereuses par les accès routiers sont
relativement faibles en Corse au vu de l'absence de
circulation de véhicules de transports de marchandises
hautement dangereuses. Les matériaux transportés se
résument essentiellement à des hydrocarbures, des
huiles, du bitume et des combustibles.
L'insularité et l'absence d'industrie chimique et
pétrochimique renforcent la dépendance de la Corse au
continent. Le ravitaillement se fait par voie maritime
engendrant alors un trafic maritime très important
autour de la Corse. Ce trafic contribue à une
augmentation du risque accidentel de rejets de matières
dangereuses (hydrocarbures) réalisé au large mais se
répercutant sur les côtes corses et d'accidents aggravés
par le transport de matières dangereuses. Les bouches
de Bonifacio et le canal de Corse sont de plus en plus
sensibles et vulnérables face à ce risque du fait de
l'augmentation du trafic.
L'Organisation Maritime Internationale (OMI) a adopté
en 1993 une résolution recommandant à chacun de ces
170 États membres d'interdire la traversée du canal de
Bonifacio aux pétroliers et chimiquiers. L'objectif est
alors de réduire les risques d'accident maritime et de
préserver la biodiversité et la ressource en eau littorale
et maritime.
En 2011, les bouches de Bonifacio sont classées en Zone
Maritime Particulièrement Vulnérable reconnu par
l'OMI. Aujourd'hui, la France et l'Italie, à l'origine de ce
classement, doivent établir et définir les mesures pour
protéger le site en lien avec ce classement. La mise en
place d'un pilotage hauturier (à titre facultatif à ce stade)
assurera désormais la bonne circulation des navires
transitant dans le détroit ayant à leur bord des matières
dangereuses. Par ailleurs, la France et l?Italie ont interdit
le transit des navires de matières dangereuses battant
pavillon de ces deux nations dans les bouches.
? Un risque de rupture de barrage faible
La Corse compte 34 barrages au début 2013 classés en
quatre classes (A,B,C,D) en fonction de leur hauteur et
du volume d'eau retenu. Il se répartissent comme suit :
8 ouvrages hydroélectriques concédés à EDF dont cinq
de hauteur supérieure à vingt mètres (classe A) ;
26 ouvrages autorisés ou déclarés au titre de la loi sur
l'eau et dont la vocation est l'irrigation ou l'alimentation
en eau potable ou agricole ( 7 de plus de vingt mètres).
La probabilité de rupture de barrage est extrêmement
faible en Corse. Pour limiter les risques, les barrages font
l'objet d'une surveillance et d'un suivi régulier retranscrit
dans des rapports de surveillance et d?auscultation et de
revues de sûreté décennales.
Les deux ouvrages les plus importants (Tolla et
Calacuccia) sont soumis à l'obligation d'un Plan
Particulier d'Intervention visant à fournir les modalités
d'intervention et de secours pour les populations à l'aval
en cas de risque de sinistre. Ces deux PPI restent à
finaliser ; néanmoins des mesures sont mises en place
pour limiter le risque et prévenir les populations comme
les plans d'alerte qui fixent les modalités de diffusion de
l'alerte en fonction de l'intensité du risque.
Le recensement, l'état des lieux et le classement des
digues de protection contre les inondations présentes en
Corse restent à finaliser. Aujourd'hui, une quinzaine de
digues a été dénombrée. Il s'agit essentiellement de
digues en bordures de rivières.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
69
2 Qualité de l?air
Un territoire peu industrialisé, mais une pollution
atmosphérique localisée au niveau des grands
pôles urbains
La qualité de l?air en Corse ne dépend pas uniquement
des émissions polluantes du territoire : elle est située à la
confluence de plusieurs déversoirs naturels continentaux
de pollution (la vallée du Pô, la vallée du Rhône, les
poussières du Sahara).
La Corse, bien que peu industrialisée, peut être
confrontée de façon très localisée à une pollution
atmosphérique, en particulier dans les deux
agglomérations d?Ajaccio et de Bastia.
Les sources de pollution de l?air les plus importantes
sont en premier lieu les poussières désertiques, les
transports (circulation automobile, bateaux, avions) et
enfin les centrales thermiques.
Depuis 2010, la station trafic Saint Nicolas à Bastia
dépasse, avec 41 µg/m³, la valeur limite annuelle pour le
dioxyde d?azote (NO2) fixée à 40 µg/m³. Le dépassement
de la valeur limite annuelle du NO2 sur le site de Saint
Nicolas a entraîné la nécessité d?un PPA sur la région de
Bastia, aujourd?hui en cours de finalisation (phase
d?enquête publique).
Les concentrations de particules fines ont connu des
dépassements du seuil d'information et de
recommandations sur les dernières années (7 alertes
entre mars 2011 et mars 2014 principalement sur le
département de Corse du Sud). Les émissions des autres
polluants respectent la norme.
? Des secteurs vulnérables sous pressions
Les zones à forts enjeux correspondent aux espaces sous
influence directe des centrales thermiques ou des grands
axes routiers, mais également les espaces qui cumulent
différentes sources d?émission.
Huit communes sensibles ont été identifiées dans le
Schéma Régional Climat Air Énergie (SRCAE), ainsi que
deux zones naturelles remarquables pour leur
écosystème et leur diversité biologique, particulièrement
sensibles à la pollution atmosphérique :
La réserve naturelle de Biguglia, située dans la zone
urbaine de Bastia et à proximité de l?aéroport Bastia-
Poretta
La réserve de Scandola, très peu influencée par des
sources locales, mais qui semble être impactée par des
pollutions à l?échelle méditerranéenne.
Les polluants émis suivis sont les particules (PM10 et PM
2,5), les oxydes d?azote (NOx) et le dioxyde de soufre
(SO2).
Particularité Corse, les émissions de SO2 et NOX ont
pour principale origine la production d?électricité à partir
de la centrale thermique du Vazzio fonctionnant au fioul
lourd. Ces émissions sont très localisées et ont de ce fait
un impact sanitaire potentiellement important sur les
populations exposées.
Le secteur résidentiel et le BTP émettent une part
prépondérante des particules (chauffage, brûlage,
carrières). Le transport constitue une part importante
des émissions de Nox.
Communes sensibles en Corse en fonction des secteurs
sources d?émission
Source : Réalisé à partir de l?inventaire national spatialisé corrigé selon les
données d?émission propre à QUALITAIR CORSE intégrant entre autre les
émissions maritimes et les centrales à bois
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
70
? Les impacts de la qualité de l'air sur la
santé humaine et l'environnement
La qualité de l?air constitue un enjeu sanitaire majeur.
Selon le Centre International de Recherche sur le Cancer
(CIRC) la pollution atmosphérique est l'une des premières
causes environnementales de décès par cancer.
La dégradation de la qualité de l?air serait également à
l?origine de diminutions significatives de la durée de vie
(selon le programme CAFE de l?UE, la France aurait ainsi
perdu 9,3 mois d?espérance de vie en raison de la
pollution de l?air par les particules).
Les effets les plus courants et les plus légers de la
pollution atmosphérique sont des irritations (nez, yeux,
gorge, peau, poumons, etc.) et des toux. Selon les
concentrations et la durée de l?exposition, la pollution
atmosphérique peut également provoquer des
problèmes pulmonaires et respiratoires (inflammation et
diminution de la fonction pulmonaire, troubles
respiratoires, etc.) ainsi qu?une aggravation de certaines
pathologies existantes (asthme, bronchites chroniques,
maladies respiratoires, cardiovasculaires et des
insuffisances respiratoires).
Certains polluants peuvent aussi provoquer des effets
spécifiques tels que des troubles neurologiques (pour les
métaux lourds) ou neuropsychiques (pour le benzène),
des cancers (pour les particules fines, le benzène, les
métaux lourds, les HAP...) des troubles du
comportement, de la mémoire ou une cécité (pour le
plomb), des troubles sanguins, rénaux, digestifs (pour les
métaux).
Certaines populations sont plus sensibles aux effets de la
pollution atmosphérique. Il s?agit notamment des
enfants, des personnes âgées, des personnes souffrant
de maladies respiratoires ou d?insuffisances
coronariennes et cardiaques, des femmes enceintes et de
leur foetus, des diabétiques, des fumeurs, etc.
Des études sont menées par l?Institut de Veille Sanitaire,
afin de quantifier les effets de la qualité de l'air sur la
santé. Il est démontré qu?à court terme, réduire les
concentrations moyennes de polluants dans l?air apporte
un gain sanitaire plus important (plus grand nombre de
décès évités) que de réduire uniquement les pics de
pollution.
La pollution atmosphérique a également des impacts sur
l'environnement : pluies acides (acidification des lacs et
des cours d?eau, perturbation des écosystèmes
forestiers), dépôts de particules (accumulation possible
dans la chaîne alimentaire), altération de la croissance
des végétaux et baisse de leur productivité.
? Les réseaux de surveillance de la qualité
de l'air, les plans et les programmes
Les réglementations européenne et française en matière
de qualité de l'air rendent obligatoires la surveillance de
la qualité de l?air et l?information du public, et définit les
normes de qualité de l?air (objectifs de qualité, valeurs
limites, seuil d'alerte, etc.).
Le réseau de surveillance Qualitair Corse (réseau de
mesures opérationnel depuis 2007) est constitué de 9
stations de mesure fixes et une station mobile. Les zones
soumises à ce réseau de surveillance sont : la Zone
Urbaine (Ajaccio et Bastia ? 8 stations permettant des
relevés en contexte urbain, périurbain, de trafic et
industriel) et la Zone Régionale (reste du territoire ?
contexte rural).
Le projet ChArMEx de suivi de la qualité de l?atmosphère
en Méditerranée occidentale, lancé avec l?installation en
2012 d?une station de mesures au Cap Corse permettra
d?établir un bilan de précis de l?atmosphère en
Méditerranée.
Le Plan de Prévention de la qualité de l'Air (PPA) de la
région bastiaise est en cours de finalisation.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
71
? Tendances évolutives
? Le remplacement de la centrale thermique existante
du Vazzio à Ajaccio fonctionnant actuellement au
fioul lourd par une nouvelle fonctionnant au gaz.
? La centrale de Lucciana à Bastia a été renouvelée et
fonctionne au fioul léger en attendant l?arrivée du gaz
naturel sur le territoire.
Les objectifs fixés par le SRCAE vont dans le sens du
développement des énergies renouvelables, participant
ainsi à réduire les incidences sur la qualité de l'air.
L'amélioration des connaissances de la qualité de l'air sur
l'ensemble du territoire et le développement d'outils de
prévision assureront une meilleure compréhension et
localisation des risques pour la santé et l'environnement
liées à la qualité de l'air.
Toutefois, si l'augmentation constante de la
consommation d'énergie (électricité et hydrocarbures)
perdure, cela risque d'induire de plus en plus d'effets
négatifs et nécessitera d'être suivie régulièrement afin de
limiter les risques de pollutions.
3 Nuisances
Les nuisances sont de quatre ordres : le bruit et les
vibrations, la pollution atmosphérique, la pollution
électromagnétique et la pollution lumineuse. Ces
nuisances sont essentiellement localisées au sein des
zones urbaines et plus particulièrement au niveau des
grandes agglomérations.
Le bruit, les vibrations et la pollution atmosphérique
sont des nuisances engendrées principalement par le
trafic routier, aérien et maritime. En Corse, les secteurs
les plus impactés sont les grands ports comme ceux de
Bastia et d'Ajaccio.
Les ondes électromagnétiques sont présentes dans la vie
quotidienne. Elles sont émises par les téléphones
portables, antennes relais, etc. De nombreux appareils
utilisés quotidiennement émettent ou reçoivent des
champs électromagnétiques. En Corse, les stations
radioélectrique sont concentrées en zones urbaines et
aux abords.
La pollution lumineuse est effective en Corse dans les
zones urbaines, et plus particulièrement dans les
grandes agglomérations.
Les nuisances sonores peuvent affecter la santé et la
qualité de vie, avec des conséquences physiques et/ou
psychologiques pour les personnes qui les subissent, et
affecter également la biodiversité. Le bruit et les
vibrations ont des effets nocifs sur la santé humaine :
stress, troubles du sommeil, effets sur le système
cardiovasculaire, immunitaires et endocrinien, etc. La
pollution lumineuse peut elle aussi avoir des
conséquences nocives sur la santé humaine, la faune et
la flore. Les sources lumineuses nocturnes perturbent les
écosystèmes : modification des relations
proies/prédateurs, perturbation des cycles de
reproductions et de migrations, retarder la chute des
feuilles des arbres, etc.
Des mesures et outils de protection permettent de
réduire les nuisances altérant la qualité de vie des
hommes et des espèces (animales et végétales) :
? Mise en place de Carte de Bruit et de plan de
protection du Bruit dans le cadre du Plan National
Santé-Environnement et des lois Grenelle ;
? La réglementation relative aux pollutions lumineuses
inscrite par décret au code de l?environnement suite à
la mise en application des lois Grenelle ;
? La réglementation relative aux ondes électro-
magnétiques suite à la mise en oeuvre de la loi
Grenelle 2.
Les tendances évolutives pour la thématique santé
humaine, nuisances, risques naturels et
technologiques sont les suivantes :
? Changement climatique impliquant une accentuation
des épisodes de pollution de l?air sur les deux
agglomérations principales ;
? Dynamisme démographique des deux principales
agglomérations qui permet d?envisager l?essor des
transports collectifs (réduction des nuisances sonores
et amélioration de la qualité de l?air) ;
? Amélioration de la connaissance de la qualité de l?air
sur l?ensemble du territoire, développement d?outils
de prévision ;
? Incendies : Déprise agricole et augmentation de la
biomasse combustible, fréquentation croissante des
milieux naturels même hors massifs forestiers. Mise
en oeuvre des PPR et coordination régionale et
révision du PPFENI (Plan de protection des forêts et
des espaces naturels contre les incendies). ?
? Amiante environnemental : non mise en oeuvre des
réflexions menées à ce jour ;
? Érosion littorale : difficulté à pérenniser le réseau
d?observation du littoral et augmentation des zones
urbanisées en situation dangereuse, questionnement
sur leur relocalisation ;
? Augmentation des risques de pollution marine
accidentelle (produits pétroliers);
? Développement de politiques visant à limiter les
quantités de déchets destinées à l?élimination,
réduction à la source et valorisation des matériaux et
matières organiques ;
? Révision du PREDIS, PIEDMA et leur mise en oeuvre ?
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
72
Identification des enjeux liés à la santé humaine, aux nuisances et aux risques
naturels et technologiques
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Changement climatique et demande énergétique
impliquant une accentuation des épisodes de
pollution de l?air sur les deux agglomérations
principales et un territoire qui subit les pollutions
méditerranéennes du fait de sa situation
géographique.
Amélioration de la connaissance de la qualité de l?air sur
l?ensemble du territoire, développement d?outils de
prévision.
Projets de développement des énergies renouvelables
participant à réduire les incidences sur la qualité de l?air
(mise en oeuvre du SRCAE).
Pollution de l?air par les transports majoritairement mais
également, dans une moindre mesure, par la production
d?électricité.
Croissance démographique des deux principales
agglomérations.
Essor des transports collectifs permettant de réduire
notamment les nuisances sonores et d?améliorer la
qualité de l?air.
Densification du réseau routier pour répondre à la
demande. Embouteillages et augmentation de la
fréquentation à l?origine de la dégradation de la qualité de
l?air et des nuisances sonores.
Demande en énergie plus importante qui engendre une
pollution de l?air accrue et un trafic pétrolier plus
fréquent.
Vastes zones naturelles relativement préservées du
bruit et de la pollution car territoire faiblement
industrialisé, présentant des sources d?émissions de
polluants bien localisées.
Zones majoritairement protégées qui devraient perdurer.
Développement du bois énergie pour les besoins de
chauffage.
Risque d?émissions de particules (nécessité de mise en
place de dispositifs de combustion performants).
Conditions climatiques, végétation pyrophyte, cours
d?eau à régime torrentiel, centrales thermiques,
trafic pétrolier, etc. autant de facteurs augmentant
la probabilité de survenue des risques naturels et
technologiques.
Réchauffement climatique, augmentation de la
fréquentation estivale, croissance démographique,
urbanisation croissante du littoral, etc.
PPRT en cours d'élaboration pour les sites industriels à
risques technologiques
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
73
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Amélioration de la qualité de l'air et lutte contre la pollution atmosphérique
Diminution des sources de nuisances (émissions de bruit, champs électriques et magnétiques)
Réduction, maîtrise et prévention des risques naturels et technologiques
DECLINAISON DES ENJEUX
? Eviter et réduire les nuisances sonores des ouvrages à créer ou à renforcer en intégrant leur environnement
proche, dans le respect de la réglementation technique applicable à ces ouvrages. Evaluer les nuisances
éventuelles au stade projet via des études acoustiques et définir, le cas échéant, les mesures appropriées.
? Réduire les principales sources de pollution afin de respecter les règles actuelles et anticiper la réglementation
future : nécessaire évolution des centrales thermiques, arrivée du gaz naturel pour la production d?électricité,
diminution des consommations d?énergie (en particulier dans le secteur des transports), amélioration des
conditions d?utilisation du bois dans les systèmes de chauffage, renforcement de la surveillance du respect des
règles.
? Prendre en compte et limiter les nuisances liées aux pollutions électromagnétiques (ondes, visuelles)
? Prendre en compte les plans de prévention des risques naturels et technologiques et les zones exposées aux
risques majeurs pour la création de moyens de production ou de transport électrique.
? Poursuivre et renforcer les mesures prises en termes de connaissance, de prévention et de gestion du risque lié
à l?amiante naturelle en application du plan interministériel.
? Encourager le ferroviaire interurbain et développer le transport en commun et TCSP dans les 2 grands pôles
de l?île ainsi que les circulations douces (pistes cyclables,?) en zones urbaines et périurbaines pour diminuer la
consommation de carburant et les émissions de polluants.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
74
ANALYSE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
SYNTHESE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET
LIENS AVEC LA PPE
Composantes
environnementales
Enjeux
Milieu naturel et
biodiversité
1. Préservation et maintien de la biodiversité, des espaces naturels remarquables
et des continuités écologiques (aquatiques et terrestres)
Paysage et Patrimoine
2. Préservation et maintien de l?identité, la diversité et la qualité des paysages et
du patrimoine
Agriculture et forêt
3. Maintien et préservation des espaces stratégiques à forte potentialité
agronomique et sylvicole
4. Développement des activités agricoles et sylvicoles respectueuses de
l'environnement et des ressources locales (eau, sol)
Ressources naturelles
(eau, sol et sous-sol)
5. Préservation et amélioration de l?état qualitatif et quantitatif des ressources
naturelles et contribution à un usage plus équilibré
Energie, Climat et Air
6. Réduction des consommations d?énergies primaires d?origines fossiles dans la
perspective de l?autonomie énergétique
7. Développement des énergies renouvelables en garantissant la préservation des
milieux naturels
8. Atténuation du changement climatique par la réduction des émissions de GES
Santé humaine,
nuisances, risques
naturels et
technologiques
9. Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre la pollution atmosphérique
10. Diminution des sources de nuisances (émissions de bruit, champs électriques et
magnétiques)
11. Réduction, maîtrise et prévention des risques naturels et technologiques
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
75
HIERARCHISATION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
Principe méthodologique
La hiérarchisation des enjeux environnementaux est
le résultat du croisement du niveau d?enjeu
supraterritorial, de l?importance des
pressions/menaces ou de l?opportunité sur le
territoire, de l?échelle à laquelle s?applique l?enjeu
(Corse ou local) et de la marge de manoeuvre de la
PPE.
Une pondération de 1 à 3 pour chaque enjeu et
chaque critère est alors appliquée selon leur
importance.
ENJEUX
Niveau d'enjeu
supraterritorial
Importance des
pressions/menaces
ou de l'opportunité
sur le territoire
Enjeu
localisé à
généralisé
Marge de
manoeuvre
de la PPE
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Milieu naturel et biodiversité
Préservation et maintien de la biodiversité, des
espaces naturels remarquables et des continuités
écologiques (aquatiques et terrestres)
3 2 3 1 9
Paysage et Patrimoine
Préservation et maintien de l?identité, la diversité
et la qualité des paysages et du patrimoine
architectural
3 2 3 1 9
Agriculture et forêt
Maintien et préservation des espaces stratégiques
à forte potentialité agronomique et sylvicole
2 3 2 1 8
Développement des activités agricoles et sylvicoles
respectueuses de l'environnement et des
ressources locales (eau, sol)
1 2 3 1 7
Ressources naturelles (eau, sol et sous-sol)
Préservation et amélioration de l?état qualitatif et
quantitatif des ressources naturelles et
contribution à un usage plus équilibré
2 2 2 2 8
Energie, climat et air
Réduction des consommations d?énergies
primaires d?origines fossiles dans la perspective de
l?autonomie énergétique
3 2 3 3 11
Développement des énergies renouvelables en
garantissant la préservation des milieux naturels
2 3 3 3 11
Atténuation du changement climatique par la
réduction des émissions de GES
3 2 2 3 10
Santé humaine, nuisances, risques naturels et technologiques
Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre la
pollution atmosphérique
2 2 3 3 10
Diminution des sources de nuisances (émissions de
bruit, champs électriques et magnétiques)
1 1 1 2 5
Réduction, maîtrise et prévention des risques
naturels et technologiques
1 2 2 1 6
Faible Moyen Fort
1 2 3
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
76
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
77
SCENARIO AU FIL DE
L?EAU
La définition du scénario « au fil de l?eau », permet
d?évaluer les effets éventuels sur l?environnement dans
le cas de la poursuite des dynamiques à l?oeuvre sur le
territoire en l?absence de la PPE. Elle servira de point de
comparaison mais permettra également d?identifier les
risques liés à la poursuite de certaines dynamiques, et
les points de vigilance environnementaux à conserver au
cours de la construction du projet.
L?élaboration de ce scénario a été réalisée en
développant les tendances actuelles préalablement
identifiées sur le territoire corse :
Evolutions démographiques,
Evolutions des parts modales,
Prospective des coûts de carburants et impact sur la
précarité
Pression sur les milieux naturels,
Augmentation de la population exposée aux risques
naturels et industriels,?
Les différents résultats du scénario illustrent en creux les
thèmes prioritaires sur lesquels la PPE doit agir.
TENDANCES DU
SCENARIO
En l?absence de la mise en oeuvre de la PPE, le scénario énergétique correspond au scénario de référence MDE
estimant l?évolution de la consommation énergétique comme suit :
Pour le développement de la production par les énergies renouvelables, le scénario « au fil de l?eau » suit le tendanciel
à l?horizon 2020 du SRCAE :
Approvisionnement énergétique
T1.Fragilité de l?approvisionnement en carburant.
T2.Augmentation du recours aux énergies fossiles
(hydrocarbures) notamment en période estivale en
lien avec le tourisme.
T3.Exploitation accentuée de la centrale thermique du
Vazzio pour satisfaire l?augmentation constante de la
demande électrique surtout en période de pointe
électrique en été et hiver.
Scénario référence MDE 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2025 2030
Energie annuelle moyenne (GWh) 2 254 2 294 2 325 2 362 2 398 2 440 2 614 2 782
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
1.4% 1.3%
Pointe annuelle moyenne (MW) 502 511 517 528 535 542 583 626
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
1.5% 1.4%
Scénario MDE renforcée 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2025 2030
Energie annuelle moyenne (GWh) 2 254 2 275 2 288 2 305 2 321 2 342 2 399 2 429
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
0.5% 0.2%
Pointe annuelle moyenne (MW) 502 505 506 512 514 515 527 538
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
0.5% 0.4%
1.6%
0.8%
1.5%
0.5%
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
78
Efficacité énergétique
T4.Poursuite lente des rénovations globales de l?habitat
T5.Offre des transports collectifs encore insuffisante par
rapport au dynamisme démographique des deux
principales agglomérations.
Énergies renouvelables
T6.Part des énergies renouvelables dans la production
d?énergie en progression par rapport aux autres
modes de production.
T7.Pas de projet concernant la grande hydraulique.
T8.Développement faible de la petite hydraulique.
T9.Développement du photovoltaïque sur bâtiments en
baisse et réduit au sol (seulement 50% des projets en
file d?attente et appels d?offre avec stockage CRE
seront réalisés). Les objectifs de la filière PV sont
atteint mais pas la répartition souhaitée en termes de
types d?opérations.
T10.Pas de nouveau parc éolien prévu.
T11.Mise en oeuvre du projet solaire thermodynamique
en file d?attente de 12 MW (Alba nova à Ghisonaccia).
T12.Mise en oeuvre de la filière bois-énergie en deçà de
son potentiel.
T13.Mise en place lente de la filière de valorisation
énergétique des déchets organiques sous forme de
biogaz.
Ouvrages énergétiques et réseaux
T14.Utilisation des véhicules individuels majoritaires
dans un espace urbain non adapté aux modes de
circulation douce.
T15.Poursuite des investissements et de la maintenance
des réseaux de distribution électrique
T16.Déséquilibre entre production et consommation
entre le Nord et le Sud nécessitant des
investissements accrus dans les réseaux.
EFFETS NOTABLES DU
SCENARIO
Les tableaux ci-après présentent, pour chacune des
tendances évolutives du scénario « au fil de l?eau », les
incidences potentielles sur les composantes
environnementales. L?évaluation des incidences si
aucune nouvelles actions n?était envisagée, soit en
l?absence de la mise en place de la PPE, permettra, par
comparaison, de rendre compte de l?effet positif ou non,
des orientations de la PPE au regard des enjeux
environnementaux.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
79
Tendances du scénario « au fil de l?eau » Incidences au regard des enjeux environnementaux
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T1
Fragilité de l?approvisionnement en
carburant
RISQUE
Risque de rupture de stocks de carburant présentant un risque
indirect sur la composante énergie mais sans incidences sur les
autres thématiques environnementales.
T2
Augmentation du recours aux énergies
fossiles (hydrocarbures) notamment
en période estivale en lien avec le
tourisme
NEGATIVE
Pics d?utilisation d?hydrocarbures influant sur la pollution de l?air et
les émissions de GES. Les risques naturels (incendies, inondations,
érosion?) sont accentués du fait du réchauffement climatique et
présentent de potentiels risques pour le milieu naturel. La santé
humaine est aussi impactée.
T3
Exploitation accentuée de la centrale
thermique du Vazzio pour satisfaire
l?augmentation constante de la
demande électrique surtout en période
de pointe électrique en été et hiver
NEGATIVE
Centrale thermique vieillissante et saturée présentant un potentiel
risque industriel et à l?origine d?émissions de polluants
atmosphériques et de GES. Les émissions de la centrale liées au
fonctionnement au fioul lourd ont un impact, direct ou indirect, sur
l?environnement et la santé humaine.
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T4
Poursuite lente des rénovations
globales de l?habitat
RISQUE
Hausse des consommations énergétiques des bâtiments influant
sur les besoins en énergie fossile (problématique
d?approvisionnement, émissions de GES?)
T5
Offre des transports collectifs encore
insuffisante par rapport au dynamisme
démographique des deux principales
agglomérations
RISQUE
L?insuffisance de l?offre en transport en commun participe à
l?accentuation des épisodes de pollution de l?air en particulier sur
les deux agglomérations principales. Les émissions de GES sont
d?autant plus importantes.
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T6
Part des énergies renouvelables dans
la production d?énergie en progression
par rapport aux autres modes de
production
POSITIVE
Cette tendance est positive vis-à-vis de la réduction de la
consommation d?énergies fossiles. L?autonomie énergétique de la
Corse renforcée. Cela permet de diminuer les émissions de GES et
constitue un aspect positif pour l?air, le climat et la santé humaine.
T7
Pas de projet concernant la grande
hydraulique
POSITIVE
Aménagements existants suffisants pour la production souhaitée.
Les cours d?eau et zones humides sont préservés car non perturbés
par la construction et le fonctionnement de moyens de production
électrique. Pas de travaux impactants pour le milieu naturel et le
paysage. Cependant, il en résulte des impacts négatifs sur l?air et le
climat par des émissions de GES qui ne sont pas réduites du fait
d?une non-diminution de la production électrique d?origine
thermique.
T8
Développement faible de la petite
hydraulique
RISQUE
Le peu de projets envisagés engendre une non-diminution des
énergies fossiles. Il en résulte des impacts négatifs sur l?air et le
climat par des émissions de GES qui ne sont pas réduites.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
80
Tendances du scénario « au fil de l?eau » Incidences au regard des enjeux environnementaux
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T9
Développement du photovoltaïque sur
bâtiments en baisse et réduit au sol
(seulement 50% des projets en file
d?attente et appels d?offre avec
stockage CRE seront réalisés). Les
objectifs de la filière PV sont atteints
mais pas la répartition souhaitée en
termes de types d?opérations.
RISQUE
Autonomie énergétique non favorisée. Du fait de la non-
exploitation des énergies renouvelables, la consommation
d?énergies fossiles est favorisée, impactant la qualité de l?air (santé
humaine) et le climat. Mais maintien de certains sites vierges
réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques, espèces
locales à fort enjeu de préservation non perturbées.
Du fait de l?absence d?évolution du seuil de déconnexion, le
gestionnaire de système est tenu de déconnecter les producteurs
pour éviter une dégradation de la qualité du produit fournit et une
diminution de la sûreté du réseau électrique. Ces déconnexions
représentent un nombre croissant d?énergie perdue.
T10 Pas de nouveau parc éolien prévu
RISQUE
Ne pas développer la filière éolienne signifie plus d?émissions de
GES et de pollution de l?air car plus de consommation d?énergies
fossiles au lieu de miser sur les énergies renouvelables. En
revanche, les espaces agricoles et le milieu naturel ne sont pas
perturbés. Pas de nuisances sonores ni d?impact visuel dans le
paysage.
T11
Mise en oeuvre du projet solaire
thermodynamique en file d?attente de
12 MW (Alba nova à Ghisonaccia)
POSITIVE A CONFORTER
Projet conséquent prévu sur un ancien verger (richesse biologique).
Il va dans le sens de l?autonomie énergétique et le développement
des énergies renouvelables plutôt que de la consommation
d?énergies fossiles. Toutefois, la prise en compte de l?étude
d?impact est nécessaire.
T12
Mise en oeuvre de la filière bois-énergie
en deçà de son potentiel
RISQUE
Opportunité de réduction de la consommation d?énergies fossiles
non mise à profit. Emissions de GES non diminuées, impacts
négatifs sur l?air et la santé humaine. Par ailleurs, habitat forestier
non exploité favorisant l?expansion d?espèces invasives, la
fermeture des milieux et un enfrichement progressif.
Augmentation du risque d?incendies par augmentation de la
biomasse combustible et manque d?entretien.
T13
Mise en place lente de la filière de
valorisation énergétique des déchets
organiques sous forme de biogaz
RISQUE
En l?absence de valorisation du biogaz, le méthane est brûlé
(torchère).
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T14
Utilisation des véhicules individuels
majoritaires dans un espace urbain
non adapté aux modes de circulation
douce
RISQUE
Emissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques
importantes au niveau des agglomérations notamment, nocif pour
la santé humaine. Consommation accrue de la ressource en
carburant.
T15
Poursuite des investissements et de la
maintenance des réseaux de
distribution électrique
POSITIVE
Maintenance des lignes électriques nécessaire à la bonne
distribution électrique. Peut altérer le milieu naturel et le paysage
en cas de grands travaux.
T16
Déséquilibre entre production et
consommation entre le Nord et le Sud
nécessitant des investissements accrus
dans les réseaux
RISQUE
Implique la création de nouveaux ouvrages qui auront
potentiellement des incidences sur le milieu naturel, la biodiversité
(fragmentation des habitats) et le paysage (impact visuel).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
81
Après analyse des tendances du scénario « au fil de l?eau,
il en ressort que les incidences sont majoritairement
négatives ou à risque pour les composantes
environnementales si rien n?est engagé d?un point de vie
énergétique en Corse.
Le chapitre suivant va s?attacher à effectuer la même
démarche pour évaluer les incidences des orientations de
la PPE.
Tendances
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Approvisionnement
énergétique
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Efficacité
énergétique
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Energies
renouvelables
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Ouvrages
énergétiques et
réseaux
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Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
82
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
83
Analyse des effets
notables
Effets notables de la PPE sur l?environnement 84
Evaluation des incidences sur les sites Natura 2000 98
Identification et cartographie des sites Natura 2000 présents
sur le territoire régional 100
Sites du reseau natura 2000 susceptibles d?être atteints par les
orientations de la PPE 104
Conclusion 105
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
84
EFFETS NOTABLES DE
LA PPE SUR
L?ENVIRONNEMENT
Les différentes orientations élaborées lors de la
construction de la PPE seront évaluées afin d?identifier
leurs éventuelles incidences sur la situation
environnementale du territoire.
Nous utilisons pour cela une grille de questionnements
portant sur les différentes thématiques
environnementales étudiées au cours de l?état initial.
L?importance de chaque thématique est pondérée au
regard de la hiérarchisation des enjeux effectués en
amont, ceci offre ainsi une vision hiérarchisée et
stratégique des priorités environnementales.
Les étapes que nous proposons de suivre pour la
réalisation de ce travail, sont les suivantes :
Nous synthétiserons la logique globale des orientations
de la PPE, à travers les dispositions et mesures qui s?y
rapportent. A cette fin, un effort de décryptage de la PPE
permettra d?identifier, pour chaque orientation
fondamentale, les dispositions ayant une portée
significative.
Sur la base de cet exercice de synthèse, nous établirons,
pour chaque dimension environnementale, les
mécanismes « causes et effets » reliant les grandes
orientations découlant de la PPE aux différentes
composantes de l?environnement, à partir d?une grille de
questionnements évaluatifs et d?un code couleur
facilitant une vision claire et synthétique des résultats.
? METHODE D'ANALYSE DES
INCIDENCES
Pour chaque disposition le questionnement est le
suivant :
? Quelle(s) composante(s) vise la disposition ?
? La disposition a-t-elle un effet potentiel sur la
composante environnementale ?
Pour répondre à cette question :
? chaque enjeu identifié dans la conclusion de l'état
initial est passé en revue ;
? la disposition est éclairée par le programme de
mesures, pour avoir une meilleure idée de ce à quoi
elle correspond.
Si oui :
? De quelle façon la disposition impacte-t-elle la
composante ?
? L'impact est-il positif ou négatif ?
? L'effet est-il direct ou indirect (via d'autres
dispositions, via d'autres réglementations, etc,) ?
? Cet effet concerne-t-il l'ensemble du bassin, ou
est-il localisé ?
? Agit-il à court, moyen ou long terme ?
? S'agit-il d'un effet temporaire ou permanent ?
La méthode d?évaluation des incidences
environnementales des orientations de la PPE est
structurée autour de trois niveaux d?analyse :
Incidence positive, l?orientation, la prescription, ou
encore la recommandation présente une plus-value
environnementale. Elle garantit la préservation des
composantes environnementales.
Risques ou incidences positives à conforter, dans ce
cas l?orientation peut présenter deux types
d?incidences :
L?orientation présente des risques d?incidences
négatives notables sur l?environnement.
L?orientation présente des incidences positives qui
doivent être maintenue et développer afin d?en
assurer leur pérennité.
Incidence négative, l?orientation présente des
incidences négatives sur une ou plusieurs
composantes environnementales qui nécessiteront
la mise en place de mesures.
Suite à cette première analyse visant à mettre en
exergue les incidences notables du projet sur
l?environnement, un deuxième niveau d?analyse est
effectué permettant d?analyser la nature des
incidences :
Les incidences directes qui traduisent les
conséquences immédiates du projet, dans l?espace
et dans le temps.
Les incidences indirectes qui résultent d?une relation
de cause à effet ayant à l?origine une incidence
directe. Ce sont notamment des incidences en
chaîne et des incidences induites par le projet.
En dernier lieu, une analyse croisée avec les enjeux
environnementaux est effectuée afin de mesurer le
degré de prise en compte du volet environnemental
par les orientations de la PPE.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
85
? ORIENTATIONS DE LA PPE
Sécuriser l?approvisionnement énergétique
? EN CARBURANTS
O1. Etudier de manière détaillée les améliorations
possibles en termes de capacité de stockage
(nature, volume et localisation) pour une mise en
oeuvre le cas échéant lors de la seconde période
de la PPE
Renforcer la sécurité d?approvisionnement en
carburants en étudiant les possibilités
d?augmentation des volumes de stockage pour faire
face notamment aux aléas liés à un
approvisionnement à partir de navires des deux
dépôts de carburants (conditions de mer, pannes,
grèves?).
O2. Limiter l?utilisation des produits pétroliers
notamment à destination de la production
d?électricité en diversifiant les produits utilisés
Diversifier les produits utilisés par la substitution
d?un certain nombre d?usages au gaz naturel :
notamment : substitution du fioul pour la
production d?électricité, conversion possible des
flottes de transport en commun des communes et
d?une partie du parc de véhicules en alimentation
gaz naturel véhicule, en priorité les poids lourds et
véhicules utilitaires légers).
? EN ELECTRICITE
O3. Renouveler et renforcer les interconnexions avec
l?Italie (station de conversion SACOI)
Renouveler la station de conversion SACOI en
augmentant sa capacité actuelle afin de sécuriser
les liaisons électriques sur le long terme et de
permettre une meilleure intégration des EnR dans
le mix électrique.
O4. Mettre en service à Ajaccio un cycle combiné gaz
fonctionnant au fioul léger en attendant l?arrivée
du gaz naturel
Remplacer et renouveler la centrale du Vazzio pour
assurer l?équilibre offre-demande électrique en
Corse à court et moyen terme, l?installation actuelle
devant être mise à l?arrêt au 31 décembre 2023.
Créer un équipement industriel d?une puissance de
250 MW à cycle combiné, composé de turbines à
combustion et à vapeur qui fonctionnera au fioul
domestique en attendant l?arrivée du gaz naturel
pour la production d?électricité.
O5. Accroître le recours à des énergies autres que
l?électricité pour couvrir les besoins en chauffage
Privilégier les énergies renouvelables (bois énergie
et aérothermie principalement) et également
l?utilisation d?équipements performants utilisant
des énergies fossiles (gaz prioritairement). L?usage
du bois-énergie permet de réduire les importations
de produits pétroliers et de se substituer aux usages
thermiques de l?électricité, soulageant ainsi le
système électrique en période hivernale.
? EN GAZ NATUREL
O6. Construire une infrastructure d?alimentation en
gaz naturel
Assurer l?approvisionnement en gaz naturel pour
l?alimentation des moyens de production
thermique d?électricité permettant d?améliorer la
qualité de l?air, de sécuriser l?avenir énergétique et
de réduire les émissions de GES, à travers :
- un ouvrage d?amenée de la molécule gaz en
Corse composé d?un terminal flottant de
stockage/regazéification de 40000 m
3
de GNL
(FSRU) ancré au large de Lucciana.
- un ouvrage de transport gaz (Cyrénée), qui
devra relier l?ouvrage d?amenée de la molécule
de gaz à la centrale de Lucciana et au Cycle
Combiné Gaz d?Ajaccio (CCG).
O7. Adapter la centrale de Lucciana pour un
fonctionnement au gaz naturel
Convertir au gaz naturel la centrale de Lucciana
fonctionnant actuellement au fioul léger (mise en
service fin 2013) et pour laquelle des
aménagements gaz seront réalisés quand le gaz
sera disponible.
Améliorer l?efficacité énergétique
? DANS LE SECTEUR DU BATIMENT
O8. Déployer 4 à 5 plateformes de rénovation de
l?habitat d?ici 2018
Déployer des plateformes territoriales de la
rénovation énergétique en s?appuyant
principalement sur les EPCI à fiscalité propre ou leur
regroupement de manière à accélérer le rythme
actuel des rénovations dans le logement privé par
un accompagnement des ménages dans cet acte.
Soutenir des opérations dans le domaine de la
construction ou de la rénovation énergétique en
veillant tout particulièrement à leur caractère
reproductible.
O9. Concevoir des outils techniques et financiers à
l?échelle régionale pour accompagner la montée
en compétences des acteurs du bâtiment
Création d?outils de sensibilisation et d?aides à la
décision adaptés pour les gestionnaires de
patrimoine captifs : comptabilité énergétique,
diagnostics « groupés », programmation
pluriannuelle des investissements patrimoniaux,
renforcement de l?ingénierie publique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
86
O10. Augmenter la part des rénovations globales et
poursuivre les rénovations partielles
Mettre en oeuvre un programme régional
d?efficacité énergétique (PREE) dans le bâtiment.
Augmenter progressivement la part des
rénovations globales (objectif BBC réno) par
rapport aux rénovations partielles actuelles dans les
secteurs résidentiel et tertiaire pour réduire les
consommations électriques (isolation des
enveloppes, développement des pompes à chaleur
performantes et transferts de consommations
d?énergie électrique vers d?autres formes d?énergie).
Amplifier les capacités d?intervention publique :
Passer d?un marché annuel de 50M¤ en 2015 à
300M¤ en 2023, représentant 4500 emplois directs.
Passer de quelques opérations de rénovations
globales à 3000 opérations par an en 2023 (avec un
point de passage à 400 opérations par an en 2019).
Poursuivre les rénovations partielles des logements
et en maintenant 4000 opérations individuelles
dans l?habitat.
Passer de 30 000 m
2
rénovés dans le tertiaire
chaque année en 2015 à 130 000 m
2
en 2023.
O11. Renforcer et massifier les objectifs de rénovation
de l?éclairage public
Concevoir un dispositif intégré de soutien à la
rénovation de l?éclairage public de manière à
accélérer très fortement les opérations de
modernisation tout en conservant un principe de
soutien aux diagnostics et d?aide à l?investissement
de l?éclairage public (rénovation en trois ans de
30000 points lumineux sur les 70 000 que compte la
Corse, au travers d?un appel à projets visant une
réduction par deux des consommations de
l?éclairage public, soit une économie attendue de
15GWh/an).
O12. Mettre en oeuvre un dispositif opérationnel de
lutte contre la précarité énergétique
Cela passe par le repérage des ménages concernés
jusqu?au financement des travaux de rénovation
énergétique pour diminuer les montants des
factures.
? DANS LE SECTEUR DES TRANSPORTS
O13. Renforcer le réseau de transports en commun et
l?offre ferroviaire
Encourager le recours à des modes alternatifs à la
voiture individuelle, à travers les plans de
déplacements ou encore les campagnes de
communication, de sensibilisation et de formation à
l?éco-conduite.
Renforcer les transports en commun, les outils de
planification de trafic, d?information ou encore de
gestion « intelligente » de la circulation.
Développer l?offre ferroviaire Bastia-Casamozza et
Ajaccio-Mezzana.
O14. Favoriser un aménagement de l?espace public
propice à la pratique des modes actifs
Prendre en compte des modes actifs à travers une
meilleure répartition de l?espace public entre la
voiture et les autres modes (zones 30 et de
rencontre, trottoirs plus larges et continus,
infrastructures cyclables) et des aides à l?achat aux
particuliers pour favoriser leur pratique.
O15. Diminuer les consommations unitaires des
véhicules
Diminuer les consommations unitaires des
véhicules grâce aux bonus nationaux pour
l?acquisition de véhicules propres ou encore une
augmentation du taux de remplissage des véhicules
en encourageant notamment le covoiturage
Développer les énergies renouvelables
? ENERGIES RENOUVELABLES THERMIQUES
O16. Poursuivre les projets de création de réseaux de
chaleur
Développer des projets d?infrastructures MDE ayant
l?avantage de générer un développement local :
- A Lucciana : création d?un réseau de chaleur visant
à récupérer la chaleur perdue de la nouvelle
centrale électrique ;
- Corte : renouvellement de la chaufferie bois
(cogénération ou chaufferie bois) ;
- Bastia : création d?un réseau de chaleur alimenté
par du bois ;
- Ajaccio: création d?un réseau de chaleur alimenté
par échange thermique avec l?eau de mer.
O17. Soutenir fortement la filière bois-énergie
Favoriser l?utilisation du bois énergie dans
l?individuel et le collectif avec pour objectif de
mobiliser 44% du potentiel exploitable en 2020.
O18. Favoriser le développement du solaire thermique
et l?aérothermie
Pour le solaire thermique, il s?agit de doubler la
production d?énergie pour atteindre 35 GWh en
2023.
Pour l?aérothermie, conformément aux objectifs du
SRCAE, il s?agit de favoriser le recours à du matériel
performant afin de faire un gain de + 60 GWh pour
atteindre une production totale estimée à 134 GWh
en 2023.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
87
? ENERGIES RENOUVELABLES ELECTRIQUES
O19. Développer les EnR garanties (+148% hors
grande hydraulique)
- Petite hydraulique : + 12 MW ;
- Bois énergie et valorisation énergétique des bio-
déchets : + 7 MW
- PV et éolien avec stockage : + 30 MW
En généralisant les contrats de gré à gré
conformément à la délibération de la Commission
de régulation de l?énergie du 9 septembre 2014
relative à la méthodologie appliquée à l?examen des
coûts d?investissement et d?exploitation des
moyens de production d?électricité situés dans les
ZNI.
En lançant des appels d?offres permettant
d?atteindre les objectifs en offrant les conditions
économiques favorables à l?émergence des projets.
Développer la filière bois-énergie en limitant les
impacts sur la ressource brute via l?optimisation de
la fourniture de combustible bois par les filières de
recyclage, notamment issues des activités de la
première et de la deuxième transformation (scierie-
charpente) et de valorisation des bio-déchets.
O20. Développer les EnR intermittentes (+38% de PV
sans stockage, solaire thermodynamique et
éolien sans stockage)
En mettant en service d?ici 2023 :
- PV hors sol : + 20 MW
- Solaire thermodynamique : +12 MW
- Eolien : +12 MW
En développant des modèles économiques afin de
faire émerger les solutions techniques les moins
coûteuses permettant un accroissement progressif
du seuil de déconnexion.
En expérimentant un accroissement du seuil de
déconnexion à 35% lorsque la fiabilité des
prévisions de productions le permet.
? OPERATIONNEL
O21. Déployer les moyens de stockage pour l?énergie
électrique produite par les EnR intermittentes et
aléatoires.
Développer à différentes échelles de stockages de
type STEP (stations de transfert d'énergie par
pompage). L?hydroélectricité classique est déjà en
tant que tel un moyen de stockage.
Intégrer des systèmes, comme opéré dans le projet
MYRTE combinant une unité de production solaire
d?énergie avec un stockage sous forme hydrogène
(projet développé en partenariat avec l?Université
de Corse/CNRS, le Commissariat à l?énergie
atomique et aux énergies renouvelables, et AREVA
Stockage d?énergie), ou encore le projet associé
PAGLIA ORBA (Université de Corse - CEA)
combinant et optimisant au sein d?une boucle
expérimentale, différents moyens de stockages
électrochimiques en interaction avec la production
solaire.
O22. Prendre en compte les synergies/incompatibilités
entre filières et l?adéquation entre les potentiels
mobilisables et les cibles dans les plans
d?aménagement du territoire.
Développer les énergies renouvelables ayant une
emprise foncière forte en synergie avec l?ensemble
des utilisateurs de ces terrains et appréhender les
projets de manière globale pour lever les éventuels
freins.
Favoriser les projets photovoltaïques sur toiture et
sur des terrains artificialisés.
Résoudre les difficultés liées aux impacts
environnementaux et paysagers et à l?acceptation
sociale du développement des EnR.
? FINANCEMENT
O23. Maximiser les retombées locales à travers la
structuration et la pérennisation de filières
locales
Financer le développement des énergies
renouvelables tout en maximisant les retombées
locales à travers la structuration et la pérennisation
de filières locales (qualité des équipements et des
services, retombées indirectes).
Développer et moderniser les ouvrages
énergétiques et réseaux
? MAINTENANCE ET RENFORCEMENT DE L?EXISTANT
O24. Lever les contraintes qui pourraient apparaître
sur le réseau de transport électrique à l?horizon
2023.
Création de nouveaux postes sources, renforcement
des liaisons de la région ajaccienne, étude de la
nécessité de renforcer l?alimentation de Bastia,
création de lignes d?évacuation pour les futurs outils
de production.
O25. Maintenir les opérations d?investissements et de
maintenance par les gestionnaires sur les réseaux
de distribution
Porter une attention particulière à la végétation afin
de supprimer certaines contraintes : diminution des
temps de coupure chez les clients lors des aléas
climatiques, constructions de réseau HTA en
technique souterraine et enfouissement des
réseaux aériens existants.
O26. Poursuivre les travaux de renforcement du
réseau basse tension par les SIER afin d?améliorer
la qualité de fourniture en zone rurale.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
88
? MODERNISATION
O27. Développer des infrastructures de recharge pour
les véhicules électriques adaptée aux contraintes
du territoire en visant en 2023 un parc de 700
bornes de recharge alimentées à partir d?électricité
d?origine renouvelable.
Etudier la faisabilité technico-économique et
juridique d?un déploiement de bornes de recharge
pour véhicules hybrides et électriques (réduction de
la dépendance aux produits pétroliers, diminution
des émissions de gaz à effet de serre et
amélioration de la qualité de l?air)
Mettre en place un comité de pilotage chargé
d?élaborer en vue de la prochaine PPE, un schéma
de développement de la mobilité électrique
permettant de s?assurer de recharges alimentées
majoritairement à partir d?énergies renouvelables
et n?engendrant aucune contrainte sur le réseau
électrique.
Lancer un appel à manifestation d?intérêt spécifique
aux ZNI pour encourager les collectivités à mettre
en oeuvre le « déploiement d'infrastructures de
recharge alimentées à partir d?électricité d?origine
renouvelable pour les véhicules hybrides et
électriques ». Celui-ci pourrait inclure les besoins de
production d?énergie renouvelable, le système de
pilotage et les études nécessaires à la conception du
système.
Déployer à très court terme une centaine de points
de charge afin de tester la viabilité du système à
grande échelle.
O28. Acquérir des « véhicules propres » ne nécessitant
pas de dispositif de recharge hormis les dispositifs
alimentés à partir d?énergie renouvelable, au sein
de l?Etat, ses établissements publics, les
collectivités territoriales et leurs groupements au
1er janvier 2016.
O29. Mettre en place des compteurs électriques
communicants
Déployer via EDF, sur plus de 80% du territoire, des
compteurs électriques communicants dans un
objectif d?efficacité énergétique et de
modernisation du service public de l?électricité
(nouvelles opportunités de services).
L?ensemble de ces orientations auront pour
conséquences la diminution des émissions de gaz à
effet de serre et des polluants atmosphériques ayant
un impact négatif à la fois sur le climat et la santé
humaine.
A l?horizon 2023, il est visé, grâce à la mise en oeuvre
des actions et projets de la PPE, une réduction de
1 920 000kg téq.CO2 en 2014 à 1 680 000 kg téq.CO2
après passage au fioul léger soit -12,5% de rejet de
GES puis à 1 550 000 kg téq.CO2 après passage au GNL
pour l?alimentation des centrales thermiques soit -
19,3% de rejet de GES par rapport à 2014.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
89
Les incidences des orientations de la PPE
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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En carburant
O1
Etudier de manière
détaillée les améliorations
possibles en termes de
capacité de stockage
(nature, volume et
localisation) pour une
mise en oeuvre le cas
échéant lors de la seconde
période de la PPE
RISQUE
L?augmentation éventuelle des capacités de stockage permettra
d?améliorer la sécurité d?approvisionnement en carburants,
réduisant les rotations de navires venant approvisionner les
dépôts. Il peut éventuellement y avoir un risque technologique
supplémentaire, mais modéré au regard des volumes existants
des dépôts pétroliers actuels.
O2
Limiter l?utilisation des
produits pétroliers
notamment à destination
de la production
d?électricité en
diversifiant les produits
utilisés
POSITIVE A CONFORTER
Cette prescription est en accord avec les enjeux d?ordre
énergétique de la PPE. Les incidences sont positives pour
l?environnement en termes d?amélioration de la qualité de l?air et
de réduction des GES. Cette orientation est en lien l?orientation
O6 sur l?infrastructure d?alimentation de l?île en gaz naturel.
En électricité
O3
Renouveler et renforcer
les interconnexions avec
l?Italie (station de
conversion SACOI)
POSITIVE
Cette orientation ne porte pas atteinte aux composantes
environnementales. Elle va dans le sens de la réduction des
consommations d?énergies fossiles et du développement des
énergies renouvelables. Réduction des émissions de GES,
amélioration de la qualité de l?air sur le territoire.
O4
Mettre en service à
Ajaccio un cycle combiné
gaz fonctionnant au fioul
léger en attendant
l?arrivée du gaz naturel
POSITIF A CONFORTER
Le renouvellement de la centrale du Vazzio au fioul léger puis au
gaz naturel permettra un meilleur rendement, donc moins de
consommations d?énergies fossiles. Au regard des enjeux
énergétiques, de maîtrise des risques industriels et d?atténuation
des émissions de GES, les impacts de cette orientation sont
positifs. A priori, la nouvelle centrale se situera sur une zone
industrielle bâtie présentant un risque environnemental très
faible. L?ouvrage nécessitera des cheminées moins hautes et
bénéficiera d?une bonne intégration architecturale
Le CCG permettra notamment un meilleur rendement (12 points)
et évitera la mise en place d?une TAC supplémentaire pour les
besoins de pointe à venir?
Ce CCG sera refroidi à l?eau de mer. Par conséquent, cela pourrait
avoir des incidences négatives sur le milieu aquatique au niveau
de la zone de pompage (perturbation de la faune, destruction
d?habitats naturels). Les incidences de cette prérogative sur le
milieu seront étudiées dans le cadre d?une étude d?impact
spécifique.
Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
90
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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En électricité O5
Accroître le recours à des
énergies autres que
l?électricité pour couvrir
les besoins en chauffage
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation est en adéquation avec les enjeux d?économie
d?énergie et de développement des énergies renouvelables
permettant de réduire les émissions de GES. De plus, le
réinvestissement de la forêt est un aspect positif en termes de
diminution des risques d?incendies.
Toutefois, pour le bois-énergie, les incidences peuvent présenter
des risques pour le milieu naturel et la forêt si l?exploitation de la
ressource est mal gérée ou non maîtrisée. La principale
contrainte pour l?usage du bois-énergie porte sur la qualité de
l?air.
En gaz naturel
O6
Construire une
infrastructure
d?alimentation en gaz
naturel
POSITIVE A CONFORTER
Les incidences indirectes de cette orientation fondamentale de la
PPE sont positives pour la sécurité d?approvisionnement
énergétique, la réduction des GES et l?amélioration de la qualité
de l?air du fait du changement de combustible pour
l?alimentation des centrales thermiques.
La construction d?un terminal flottant et du gazoduc, doit
prendre en compte les enjeux de préservation des espaces
naturels, des continuités écologiques, de la qualité des eaux
littorales, du maintien des espaces agricoles et forestiers ainsi
que des risques technologiques.
O7
Adapter la centrale de
Lucciana pour un
fonctionnement au gaz
naturel
POSITIVE A CONFORTER
Avec cette orientation, la PPE répond aux enjeux d?amélioration
de la qualité de l?air et de réduction des émissions de GES.
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Secteur du
bâtiment
O8
Déployer 4 à 5
plateformes de
rénovation de l?habitat
d?ici 2018
POSITIVE
Cette orientation participe aux enjeux de réduction des
consommations énergétiques. Elle ne présente aucun impact
négatif sur les composantes environnementales.
O9
Concevoir des outils
techniques et financiers à
l?échelle régionale pour
accompagner la montée
en compétences des
acteurs du bâtiment
POSITIVE
De même que l?orientation précédente, celle-ci a un impact
positif sur le développement des énergies renouvelables et les
économies d?énergie.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
91
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Secteur du
bâtiment
O10
Augmenter la part des
rénovations globales et
poursuivre les rénovations
partielles
POSITIVE A CONFORTER
Promouvant les rénovations de bâtiments, cette orientation a
une incidence positive sur la diminution de la consommation
énergétique. Ainsi, les émissions de GES et de polluants
atmosphériques résultant de la production d?électricité sont
diminuées. Le climat et l?air sont moins impactés. La rénovation
du bâti offre des bénéfices à la fois énergétiques, sociaux,
environnementaux et économiques.
De manière indirecte, cela présente également un aspect positif
pour le maintien d?un paysage de qualité et la préservation des
milieux naturels et espaces agricoles en limitant l?étalement des
constructions neuves.
O11
Renforcer et massifier les
objectifs de rénovation
de l?éclairage public
POSITIVE
Cet objectif va permettre de répondre positivement à l?enjeu
d?économie d?énergie et à celui de réduction des nuisances en
limitant la pollution lumineuse. Cette orientation constitue
également un intérêt économique pour les communes.
O12
Mettre en oeuvre un
dispositif opérationnel de
lutte contre la précarité
énergétique
POSITIVE
Cette orientation est en adéquation avec les enjeux de réduction
des consommations énergétiques et le développement des
énergies renouvelables. Les incidences sont positives que ce soit
au niveau énergétique, climatique et social.
Secteur des
transports
O13
Renforcer le réseau de
transports en commun et
l?offre ferroviaire
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation a une incidence très positive puisqu?elle
participe à l?amélioration de qualité de l?air, à la réduction des
émissions de GES les nuisances sonores en diminuant le nombre
de véhicules individuels et les consommations de carburant
associées.
O14
Favoriser un
aménagement de l?espace
public propice à la
pratique des modes actifs
POSITIVE
Cette orientation participe positivement à l?amélioration de la
qualité de l?air, la réduction des émissions de GES en diminuant
la consommation d?énergies fossiles à travers la promotion des
modes de déplacements doux.
O15
Diminuer les
consommations unitaires
des véhicules
POSITIVE
L?incidence est positive pour cette orientation puisqu?elle
favorise une diminution de consommation d?énergies fossiles,
une amélioration de la qualité de l?air et une réduction des
émissions de GES.
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Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Energies
renouvelables
thermiques
O16
Poursuivre les projets de
création de réseaux de
chaleur
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation a une incidence positive sur l?atteinte de
l?autonomie énergétique, la réduction de la consommation
d?énergie fossile, la réduction des émissions de CO2 et le
développement des énergies renouvelables.
L?ambiance paysagère peut être modifiée et ces infrastructures
peuvent présenter des nuisances notamment lors des travaux.
O17
Soutenir la filière bois-
énergie
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation est positive quant au développement des
énergies renouvelables et des activités sylvicoles. Elle participe à
la réduction des consommations d?énergies fossiles et des
émissions de GES.
Cependant cette exploitation forestière doit se faire en
respectant l?environnement et les ressources pour ne pas
engendrer d?impact négatif sur les espaces boisés.
O18
Favoriser le
développement du solaire
thermique et
l?aérothermie
POSITIVE
Cette orientation va dans le sens d?une moindre consommation
d?énergies fossiles (sécurité d?approvisionnement) par une
substitution aux énergies renouvelables thermiques. Cela
implique moins d?émissions de CO2 et ainsi une qualité de l?air
meilleure et un impact climatique moindre.
Aucune incidence négative n?est à déplorer sur les composantes
environnementales.
Energies
renouvelables
électriques
O19
Développer les EnR
garanties (+148% hors
grande hydraulique)
RISQUE
Cette orientation a des incidences positives sur l?objectif
d?autonomie énergétique de la Corse, le développement des
activités sylvicoles, la valorisation des déchets organiques et le
développement du stockage. L?enjeu de développement des
énergies renouvelables est respecté, en faveur d?une réduction
de la consommation des énergies fossiles et des émissions de
GES (bienfaits climatiques et humains).
Mais il existe des risques d?impacts négatifs sur la qualité des
paysages et la biodiversité selon la localisation des ouvrages. Les
parcs photovoltaïques ou éoliens peuvent impliquer la
destruction d?habitats naturels et l?isolement des populations
d?espèces à enjeu local de conservation. Les travaux peuvent être
source de pollution.
L?ensemble des impacts environnementaux sont pris en compte
dans le cadre des études spécifiques menées pour chaque projet
et faisant l?objet de consultation du public le cas échéant.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
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Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Energies
renouvelables
électriques
O20
Développer les EnR
intermittentes (+38% de
PV sans stockage, solaire
thermodynamique et
éolien sans stockage)
RISQUE
De même que la précédente orientation, l?accroissement de la
production des énergies renouvelables intermittentes présente
un impact positif en vue de l?autonomie énergétique et de la
sécurité d?approvisionnement de l?île. Elle permet d?assurer la
satisfaction de la demande en électricité en minimisant la
consommation d?énergies fossiles et les émissions de GES.
Mais du fait des ouvrages à construire sur le territoire, les risques
sont eux aussi équivalents pour les autres composantes
environnementales hormis pour le PV qui sera hors sol (sur
bâtiments) donc sans incidence sur le milieu naturel et le
paysage.
Opérationnel
O21
Déployer les moyens de
stockage pour l?énergie
électrique produite par les
EnR intermittentes et
aléatoires
RISQUE
L?incidence est positive ici également pour l?aspect énergétique
puisque cette orientation permet d?augmenter la production
électrique issue des énergies renouvelables, ou du moins une
meilleure intégration de celles-ci. Cela va dans le sens de la
réduction de la consommation d?énergies fossiles et d?émissions
de GES. Selon la nature du dispositif de stockage et sa
localisation, on note un risque potentiel d?impact négatif sur les
habitats naturels, le paysage et les espaces agricoles et
forestiers.
O22
Prendre en compte les
synergies/incompatibilités
entre filières et
l?adéquation entre les
potentiels mobilisables et
les cibles dans les plans
d?aménagement du
territoire
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation a une incidence positive au regard des enjeux
environnementaux car elle permet de prendre en compte tous
les paramètres (énergie, acteurs, filières économiques,
spécificités du territoire) avant d?engager un projet d?énergies
renouvelables. Cette orientation est à conforter pour assurer son
impact positif.
Financement O23
Maximiser les retombées
locales à travers la
structuration et la
pérennisation de filières
locales
POSITIVE
Cette orientation est indirectement positive pour le
développement des énergies renouvelables. Elle ne présente pas
d?impact négatif sur les composantes environnementales. Au
contraire, elle peut répondre aux enjeux de préservation des
espaces stratégiques agricoles/forestiers et à un usage équilibré
des ressources.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
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Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Maintenance et
renforcement
de l?existant
O24
Lever les contraintes qui
pourraient apparaître sur
le réseau de transport
électrique à l?horizon 2023
RISQUE
Cette orientation est positive quant aux enjeux d?efficacité
énergétique et d?optimisation de la production électrique dans
un objectif de diminution de la consommation finale.
Elle implique la création de nouveaux ouvrages (postes source,
liaisons électriques, lignes d?évacuation?) qui peuvent avoir des
incidences peuvent négatives pour le milieu naturel, la
biodiversité, l?agriculture ou la forêt selon la localisation de ces
infrastructures. Les impacts peuvent être la destruction directe
d?individus ou une altération locale des habitats au niveau des
postes, des pylônes, de leurs éventuelles plateformes de
montage, de leur piste de desserte et dans les secteurs
défrichés sur le tracé des câbles souterrains par exemple, et en
phase d?exploitation par collision des individus avec les lignes
aériennes. Une fragmentation de l?habitat naturel peut avoir
lieu lors de la création de pistes d?accès et du défrichement
entretenu par la suite. Au niveau paysager, les lignes électriques
aériennes, les pylônes qui les supportent et les postes de
transformation déjà présents sur la région marquent le paysage
de par leur hauteur, le linéaire parcouru, et la concentration des
lignes au droit des postes de transformation. Les tranchées
forestières ou arbustives qu?elles nécessitent ont également des
effets indirects sur les paysages. Les lignes électriques haute
tension peuvent aussi être source de nuisances sonores du fait
de l?effet couronne.
O25
Maintenir les opérations
d?investissements et de
maintenance par les
gestionnaires sur les
réseaux de distribution
POSITIVE A CONFORTER
Au niveau énergétique, cette orientation est nécessaire et
positive dans un objectif d?efficacité énergétique. Sa mise en
oeuvre permet d?optimiser la distribution d?électricité et donc
d?ajuster la production (moins de pertes). A niveau
environnemental, cette orientation, impliquant principalement
l?enfouissement des réseaux électriques, a une incidence
positive quant à l?enjeu de préservation de la qualité paysagère
puisqu?elle évite les points noirs paysagers que représentent les
lignes et pylônes en aérien. Au niveau agricole, la présence de
lignes souterraines n?occasionne, en règle générale, aucun
obstacle à l?exploitation agricole, compte-tenu de leur
profondeur. Seule l?implantation d?un poste entraîne la
neutralisation des sols à son emplacement.
Toutefois, il peut y avoir des impacts négatifs sur les ressources
naturelles (eau souterraine, sol et sous-sol). Les corridors
biologiques souterrains peuvent être perturbés. Une vigilance
doit être portée sur ces points.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
95
Cette analyse permet d?avoir un regard global sur les
effets des orientations de la PPE sur les composantes
environnementales. Le tableau ci-après récapitule, via un
code couleur, les incidences de chacune d?elles. Le bilan
est relativement positif mais certaines orientations
nécessiteront la mise en place de mesures correctives
pour éviter, réduire ou compenser leurs effets négatifs au
regard des enjeux environnementaux.
.
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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X
Maintenance et
renforcement
de l?existant
O26
Poursuivre les travaux de
renforcement du réseau
basse tension par les SIER
RISQUE
Cette orientation est positive en termes d?efficacité
énergétique, d?optimisation de la production électrique.
Cependant elle présente des risques d?impacts négatifs
puisqu?elle suppose la création de nouvelles lignes électriques.
Par conséquent le paysage et le milieu naturel peuvent être
sujets à des incidences néfastes. Ces lignes aériennes peuvent
perturber les couloirs de migration des espèces à grande
mobilité (oiseaux migrateurs ou rapaces protégés, chiroptères).
Elles peuvent venir dégrader l?ambiance paysagère naturelle et
perturber l?horizon de par leur verticalité. En paysage forestier,
les coupes franches nécessaires à leur passage peuvent être,
selon la topographie, des éléments fortement visibles et
impactants. L?implantation des pylônes électriques des lignes
aériennes et les postes de transformation entraine des
dommages pour les espaces agricoles : la perte de récolte due à
la neutralisation du sol à l?endroit et aux abords du pylône ou
transformateur, la perte de temps liée à l?obligation de
contourner les zones neutralisées, et les frais d?entretien des
surfaces neutralisées.
Modernisation
O27
Développer des
infrastructures de recharge
à partir d?électricité
d?origine renouvelable
pour les véhicules
électriques
POSITIVE
Cette orientation a une incidence positive au regard des enjeux
d?amélioration de la qualité de l?air, de réduction des émissions
de GES et de diminution des consommations d?énergies fossiles
et également à la diminution des nuisances sonores.
O28
Acquérir des « véhicules
propres » ne nécessitant
pas de dispositif de
recharge hormis les
dispositifs alimentés à
partir d?énergie
renouvelable
POSITIVE
Cette démarche constitue un aspect positif pour répondre aux
enjeux d?une moindre consommation de carburant et d?une
émission réduite de CO2. Orientation bénéfique pour la qualité
de l?air et de fait la santé humaine.
O29
Mettre en place des
compteurs électriques
communicants
POSITIVE
Cette dernière orientation permet d?avoir une incidence
positive sur les enjeux énergétiques en améliorant l?efficacité
énergétique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
96
Tableau de synthèse des incidences des orientations de la PPE
sur les composantes environnementales
AVANT MESURES CORRECTRICES.
Source : G2C Territoires
Orientations et Prescriptions
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En carburants
O1
O2
En électricité
O3
O4
O5
En gaz naturel
O6
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Bâtiment
O8
O9
O10
O11
O12
Transports
O13
O14
O15
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EnR thermiques
O16
O17
O18
EnR électriques
O19
O20
Opérationnel
O21
O22
Financement O23
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Maintenance et
renforcement
de l?existant
O24
O25
O26
Modernisation
O27
O28
O29
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Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
97
? EFFETS CUMULES AVEC D?AUTRES
PLANS, SCHEMAS, PROGRAMMES OU
DOCUMENTS DE PLANIFICATION
Dans le cadre de cette étude, aucun effet cumulé de la
PPE avec d?autres plans, schémas, programmes ou
documents de planification (mentionnés dans le chapitre
1) n?a été identifié. En effet, la PPE en s?appuyant sur :
? les travaux de l?observatoire régional de l?énergie et
gaz à effet de serre de la Corse (OREGES de Corse)
pour l?analyse du système énergétique actuel
? le bilan en consommation finale déclinée selon
chaque source énergétique et chaque moyen de
production.
? et en prévoyant une prévision d?évolution des
consommations d?électricité en reprenant les
objectifs du SRCAE et des données EDF (BPI Corse),
permet d?être compatible avec ces derniers tout en
n?engendrant pas d?effets cumulés.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
98
EVALUATION DES
INCIDENCES SUR LES
SITES NATURA 2000
L?évaluation des incidences a pour but de vérifier la
compatibilité d?une activité avec les objectifs de
conservation du ou des sites Natura 2000.
« Les deux démarches (évaluation environnementale et
évaluation des incidences Natura 2000) doivent être
conduites conjointement. Il s?agit en fait d?approfondir
l?évaluation environnementale, plus globale, au regard
des enjeux ayant conduit à la désignation du site Natura
2000, et de répondre aux spécificités et principes de
l?évaluation des incidences Natura 2000 :
? À la différence de l?évaluation environnementale,
l?évaluation des incidences Natura 2000 ne porte pas
sur les effets du projet sur l?environnement dans son
ensemble. Elle est ciblée sur l?analyse de ses effets
sur les espèces animales et végétales et habitats
d?intérêt communautaire qui ont présidé à la
désignation des sites Natura 2000.
? L?évaluation des incidences porte non seulement sur
les sites désignés (ZPS et ZSC) mais aussi sur ceux en
cours de désignation (SIC et pSIC).
? La démarche d?évaluation est progressive et
proportionnée aux enjeux de conservation des
habitats et espèces en présence. C?est-à-dire qu?elle
s?affine au fur et à mesure que les hypothèses de la
PPE se dessinent et que des incidences sont mises en
évidence.
? Elle est conclusive : l?évaluation des incidences doit
formuler une conclusion sur l?atteinte à l?intégrité du
ou des sites Natura 2000 concernés. »
Méthodologie d?analyse des incidences
sur les sites du réseau Natura 2000
Le régime d?évaluation des incidences propre à Natura
2000 vise à assurer l?équilibre entre préservation de la
biodiversité et activités humaines. Son objectif est de
prévenir d?éventuels dommages, de vérifier que les
projets ne portent pas atteinte aux habitats et espèces
d?intérêt communautaires présents dans un site Natura
2000, ou de redéfinir les projets de manière à éviter de
telles atteintes.
L?évaluation des incidences doit ainsi permettre de
déterminer si la mise en oeuvre de la PPE est susceptible
de porter atteinte aux objectifs de conservation des
habitats et espèces à l?origine de la désignation des 91
sites Natura 2000 du territoire.
Elle doit montrer que le projet ne porte pas atteinte à ces
sites, ou si non qu?il a cherché à supprimer, réduire, et le
cas échéant compenser ces incidences négatives
probables.
La démarche est conduite selon les étapes suivantes :
? Identification et cartographie des sites Natura 2000
présents sur le territoire régional ;
? Identification des sites Natura 2000 susceptibles
d?être affectés par la PPE ;
? Identification des habitats naturels et espèces
d?intérêt communautaire susceptibles d?être atteints
en tenant compte de leur sensibilité ;
? Analyse des effets que le schéma peut avoir
individuellement ou en raison des effets cumulés
avec d?autres documents de planification ou
programmes sur l?état de conservation des habitats
naturels et des espèces qui ont justifié la désignation
des sites ;
? Proposition de mesures d?évitement ou de réduction
dès lors que des effets significatifs dommageables
sont identifiés ;
? Description de solutions alternatives envisageables
et des raisons pour lesquelles celles-ci ne peuvent
être mises en oeuvre si des atteintes significatives
sont toujours pressenties malgré les mesures
d?évitement ou de réduction exposées ;
? Description des mesures envisagées pour compenser
les effets dommageables qui ne peuvent être
atténués ;
? Preuve que le projet est d?intérêt général, et ce pour
des raisons impératives ;
? Conclusion quant aux incidences significatives aux
objectifs de conservation des sites Natura 2000 de la
PPE telle qu?envisagée ;
L?évaluation des atteintes et incidences tient compte :
? de la nature du document analysé et de l?échelle
régionale du projet : les éléments de détail des
options retenues dans la PPE ne sont pas toujours
connus avec précision au stade du projet (ils
s?affineront au fur et à mesure de la mise en oeuvre
de la PPE) ;
? de l?ampleur des travaux envisagés : par exemple les
atteintes sont potentiellement plus importantes dans
le cas de la création d?ouvrages neufs dans les
espaces naturels ou agricoles des sites Natura 2000 ;
? de la technologie employée : par exemple les
atteintes d?une ligne aérienne sont potentiellement
plus importantes sur une Zone de Protection Spéciale
(ZPS) que celles d?une ligne souterraine.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
99
Schéma évaluation des incidences sur les sites Natura
2000
Ministère de l?écologie, du développement durable et de l?énergie.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
100
IDENTIFICATION ET
CARTOGRAPHIE DES
SITES NATURA 2000
PRESENTS SUR LE
TERRITOIRE REGIONAL
Le territoire de projet de la PPE compte 8 sites du
réseau Natura 2000 :
? 26 sites ont été désignés au titre de la Directive
Habitat (Sites d?Intérêt Communautaire ? SIC)
? 41 sites ont été désignés au titre de la Directive
Habitat (Zones Spéciales de Conservation ? ZSC)
? 21 sites ont été désignés au titre de la Directive
Oiseaux (Zones de Protection Spéciale ? ZPS)
Le réseau Natura 2000 comprend 2 types de zones
réglementaires : les Zones de Protection Spéciale (ZPS) et
les Sites d'Importance Communautaire (SIC).
? Les ZPS sont désignées à partir de l'inventaire des
Zones Importantes pour la Conservation des
Oiseaux (ZICO) définies par la directive
européenne 79/409/CEE du 25/4/1979 concernant
la conservation des oiseaux sauvages.
? Les SIC sont définis par la directive européenne
du 21/05/1992 sur la conservation des habitats
naturels.
Un site "proposé" sera successivement une proposition de
Site d'Importance Communautaire (pSIC), puis un SIC
après désignation par la commission européenne, enfin
une Zone Spéciale de Conservation (ZSC) après arrêté du
ministre chargé de l'Environnement.
Les cartographies suivantes localisent les SIC, ZSC et
ZSP terrestres et maritimes de la région Corse, territoire
sur lequel s?applique le projet de PPE. Ces sites inscrits
au réseau Natura 2000 sont catégorisées en fonction de
leur vulnérabilité établie à partir des pressions définies
dans les fiches disponibles sur le site de l?INPN. En cela,
ils ont pu être classés comme suit : très faible à faible
vulnérabilité, moyenne vulnérabilité, forte vulnérabilité
et très forte vulnérabilité.
Cette vulnérabilité répond à un critère quantitatif. Elle
est en effet établie en fonction du nombre de pressions
s?exerçant sur le site :
- Risque : incendie, technologique
- Surfréquentation humaine agissant sur : la flore, la
faune, les habitats
- Surfréquentation humaine entraînant une
augmentation des macrodéchets
- Introduction d?espèces envahissantes
- Pastoralisme divagant
- Urbanisation entraînant une destruction des habitats
et des espèces
- Mitage du paysage
- Activités portuaires et aquacoles
- Altération des fonctionnements des ressources
naturelles (eau, air, sol)
- Pollution des milieux
- Phénomènes de dystrophie
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
101
Les sites Natura 2000 ? Sites d?Intérêt Communautaire
(dir. Habitat)
Source : G2C Territoires
Le territoire de la PPE compte 26 Sites d?Intérêt
Communautaires (SIC, Dir. Habitat).
de la PPE
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
102
Les sites Natura 2000 ? Zones Spéciales de Conservation
(dir. Habitat)
Source : G2C Territoires
Le territoire de la PPE compte 41 Zones Spéciales
de Conservation (ZSC, Dir. Habitat).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
103
Les sites Natura 2000 ? Zones de Protection Spéciale
(dir. Oiseaux)
Source : G2C Territoires
Le territoire de la PPE compte 21 Zones de
Protection Spéciale (ZPS, Dir. Oiseaux).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
104
SITES DU RESEAU
NATURA 2000
SUSCEPTIBLES D?ETRE
ATTEINTS PAR LES
ORIENTATIONS DE LA
PPE
L?analyse suivante présente les sites Natura 2000
susceptibles d?être atteints par les orientations de la
PPE et par les éventuels projets futurs.
Si l?on s?intéresse aux grands axes donnés par la PPE, il
en ressort que certains n?auront aucun impact sur les
sites Natura 2000 tandis que d?autres présentent un
risque potentiel. Pour ces orientations-là, il s?agira de
décrire de manière plus précise et à une échelle plus fine,
les projets potentiellement envisagés en les localisant
pour mettre en évidence les zones Natura 2000
touchées, leur typologie (SIC, ZSC, ZPS) et leurs
caractéristiques (espèces et habitats d?intérêt
communautaire). Une analyse des effets de la PPE sur
leur état de conservation pourra alors être réalisée de
laquelle découleront des mesures d?évitement et de
réduction des incidences.
La carte suivante reprend l?ensemble des sites du réseau
Natura 2000 corse, regroupés selon leur typologie ZPS,
SIC et ZSC. Les projets issus des orientations de la PPE
apparaissent également sur ce document. En ce qui
concerne les énergies renouvelables, à ce jour ont été
placées sur la carte uniquement les infrastructures
potentielles pour lesquelles se sont manifestés des
porteurs de projets. Il s?agit de projets dont la réalisation
est envisagée (au stade d?études préliminaires ou
dossiers de demande déposés?) ou en cours de
réflexion. Toutefois, des projets supplémentaires
aujourd?hui inconnus ou encore non définis précisément
(emplacement, technique?) viendront compléter la
cartographie actuelle pour atteindre les objectifs de
production fixés par la PPE. C?est notamment le cas pour
les filières petite hydraulique et photovoltaïque. Le
document présenté sera donc amené à évoluer au cours
de la période effective de la PPE, d?ici 2023.
Pour l?heure, il est possible d?évaluer si certains des
projets identifiés se trouvent à proximité ou à l?intérieur
d?une zone Natura 2000.
Au regard de la cartographie réalisée, les sites de projets
d?infrastructures énergétiques peuvent être classés en 3
catégories :
- les projets très éloignés des zones Natura 2000 et
n?ayant donc aucune incidence négative sur la
conservation des espèces et habitats ;
- les projets situés en dehors mais à proximité de
zones Natura 2000 pour lesquels il sera nécessaire
de porter une vigilance sur les éventuels impacts
engendrés ;
- les projets situés au coeur de zones Natura 2000
pour qui l?étude d?impact environnemental devra
déterminer de manière plus précise les incidences
engendrées et les mesures à mettre en place en
conséquence pour les éviter, réduire ou compenser.
Le degré de vigilance et la nécessité de l?analyse des
incidences pour définir des mesures compensatoires
seront d?autant plus forts lorsque la vulnérabilité des SIC,
ZSC et ZPS sera élevée (selon les trois cartes
précédentes).
L?analyse des projets d?infrastructures énergétiques par
filière fait état des éléments suivants.
? Concernant les projets de petite hydraulique, ils ont
été choisis et localisés de manière à :
- atteindre une puissance supplémentaire cumulée
de 12MW (objectif 2023 de la PPE) ;
- être à un stade de projet relativement avancé
(études de faisabilité et techniques en cours ou
déjà réalisées)
- ne pas se situer sur un cours d?eau classé (selon
projet actuellement en consultation) ;
- ne pas se trouver en zone Natura 2000 si possible.
Les projets de petite hydraulique identifiés à ce jour
sont suffisamment éloignés des zones du réseau
Natura 2000 pour ne pas avoir d?impact négatif sur
ces dernières.
? Pour ce qui est de la filière éolienne, les deux projets
situés au niveau du cap corse et près de Murato n?ont
pas d?incidence sur les zones Natura 2000 puisque
pour le premier, la zone protégée la plus proche est
un SIC maritime. Le second est suffisamment éloigné
des zones classées.
? Au niveau des parcs photovoltaïques, celui situé au
sommet du cap corse ne présente pas de risque pour
les sites Natura 2000 maritime. Toutefois, une
vigilance est à porter vis-à-vis de la ZSC terrestre du
plateau du Cap Corse dont le degré de vulnérabilité
est fort. Le projet localisé près de Lucciana demande
à être étudié finement également car il jouxte une
ZSC bien que celle-ci soit de très faible vulnérabilité.
? Le Cycle Combiné Gaz (CCG) situé à Ajaccio sera
refroidi à l?eau de mer. Aussi, sa mise en oeuvre aura
des incidences sur la ZPS de la colonie de Goélands
d'Audouin d?Aspretto/Ajaccio et les SIC du golfe
d?Ajaccio et de Campo dell?Oro dont la vulnérabilité
est respectivement très forte et forte. Par
conséquent, une étude d?impact plus poussée devra
juger des incidences sur ces zones et des mesures à
prévoir pour éviter, réduire ou compenser ces
impacts.
? L?interconnexion SACOI est situé entre un SIC
maritime, une ZPS au Nord et une ZSC au Sud.
Toutefois, son renforcement ne nécessitera pas de
travaux supplémentaires. Une simple vigilance sur
l?ouvrage existant est à prévoir.
? Pour deux sur quatre des réseaux de chaleur
envisagés, il sera nécessaire d?être vigilant sur les
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
105
incidences de ces projets sur les espèces et habitats
des zones Natura 2000 à proximité. Ceux de Corte
(chaufferie bois) et de Bastia ne présentent aucun
impact négatif car éloignés de ces sites protégés. Le
SWAC d?Ajaccio impacte quant-à lui directement la
ZPS de la colonie de Goélands d'Audouin
d?Aspretto/Ajaccio et les SIC du golfe d?Ajaccio et de
Campo dell?Oro dont la vulnérabilité est
respectivement très forte et forte. Le réseau de
chaleur de Lucciana se trouve à une faible distance
de la ZPS/ZSC de l?étang de Biguglia dont la
vulnérabilité au titre des habitats est très forte et
moyenne au titre de l?avifaune. Une autre ZSC de
très faible vulnérabilité et un SIC maritime sont
proches de ce réseau de chaleur. Il sera donc
impératif de veiller à l?intégrité de ces zones
protégées lors de sa mise en oeuvre.
? La Station de Transfert d?Energie par Pompage de
Sampolo n?aura pas d?incidence sur les zones
protégées Natura 2000 car le projet en est
suffisamment éloigné.
? Le projet de solaire thermodynamique Alba Nova
situé près de Ghisonaccia se trouve non loin du SIC
maritime du grand herbier de la côte orientale. Il
s?agit d?un projet conséquent dont l?étude a été
réalisée. Les recommandations seront à appliquer.
? Pour ce qui est de l?infrastructure d?alimentation en
gaz naturel, une barge de GNL devrait être localisée
en mer à environ 7km au large de Lucciana. Cette
distance a été imposée de manière à ce que la barge
se situe en dehors des zones de pêche et des voies
navigables. Celle-ci ne devrait pas interférer avec le
SIC de Mucchiatana à proximité dont la vulnérabilité
est forte. Toutefois, elle se trouvera à la limite de la
zone protégée et constituera donc un point de
vigilance fort. En revanche, la liaison entre la barge et
le gazoduc terrestre de distribution traversera la zone
Natura 2000. Il sera donc essentiel de veiller à la prise
en compte des habitats marins lors de sa mise en
oeuvre.
Le projet de gazoduc Cyrenée, dont le tracé prévu
apparait sur la carte en noir, représente une longueur
de 200km de canalisations depuis Lucciana. Au vu de
sa longueur importante, le projet interfère
globalement peu avec les sites protégés au titre
Natura 2000. Au niveau de Bastia, le tracé longe la
ZPS/ZSC de l?étang de Biguglia. Cela demandera une
certaine vigilance lors de sa mise en oeuvre. Par
ailleurs, il traverse la ZSC de la basse vallée du fleuve
Tavignano sur la côte orientale dont la vulnérabilité a
été classée comme forte. L?étude d?impact propre au
projet devra déterminer les mesures à prendre pour
compenser les incidences sur le milieu naturel
(espèces et habitats) de la zone protégée.
Des analyses exhaustives seront réalisées par la suite
lors de la réalisation des études de faisabilité et des
études d?impacts pour chaque projet d?infrastructure
énergétique.
? EFFETS CUMULES DE LA PPE SUR LES SITES
NATURA 2000 AVEC D?AUTRES PLANS,
SCHEMAS, PROGRAMMES OU
DOCUMENTS DE PLANIFICATION
La présente évaluation appropriée des incidences Natura
2000 est réalisée à l?échelle régionale de la Corse. En ce
sens, l?analyse des effets cumulés se fait à la même
échelle et à ce stade, il n?y a aucun effet cumulé à prévoir
sur le réseau Natura 2000. Les effets cumulés des projets
mentionnés dans la PPE avec d?autres projets seront
étudiés lors des études spécifiques.
CONCLUSION
Une attention particulière a été portée aux sites du
réseau Natura 2000 afin d?éviter un risque de
dégradation de ces espaces de grande valeur
patrimoniale. L?analyse croisée entre la vulnérabilité des
sites du réseau Natura 2000 et les projets
d?infrastructures énergétiques de la PPE a permis de
dégager certains sites pour lesquels les orientations du
plan sont susceptibles de leur porter atteinte.
Toutefois, ces sites restent rares à l?heure actuelle. En
effet, les porteurs de projet privilégient des sites dont la
localisation ne vient pas potentiellement altérer les
milieux naturels protégés au titre de Natura 2000.
Seule l?infrastructure d?alimentation en gaz naturel
(barge GNL, gazoduc et cycle combiné gaz) peut avoir
des incidences négatives directes sur des sites Natura
2000. Des mesures compensatoires seront à définir lors
des études d?impact environnemental associées au
projet le cas échéant.
Certains autres projets nécessiteront une vigilance
accrue lors des études de leur mise en oeuvre car ils se
trouvent à proximité de sites protégés. Toutefois, la
plupart des projets identifiés aujourd?hui ne portent pas
atteinte au réseau Natura 2000 ce qui constitue un atout
du projet PPE.
Toutefois, le nombre de projets prévus étant amené à
évoluer durant la période de mise en place de la PPE, il
sera impératif de poursuivre cette dynamique de
réflexion visant à une implantation des infrastructures
évitant les impacts sur les zones Natura 2000 de la
région.
A ce stade des études, on peut conclure que la PPE de la
Corse ne portera pas atteinte à l?état de conservation
des espèces et habitats d?intérêt communautaire qui ont
justifié la désignation des sites Natura 2000, sous
réserve de la déclinaison des mesures prescrites dans
les études spécifiques et de leur bonne application au
niveau des projets d?exécution.
Il n?y a donc pas lieu :
- d?exposer des mesures pour éviter ou réduire les
effets significatifs dommageables ; d?expliquer les
raisons de l?absence de solutions alternatives de
moindre incidence ;
- de prouver que le projet est d?intérêt général, et ce
pour des raisons impératives ;
- de prévoir des mesures compensatoires.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
106
Source : G2C Territoires
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
107
Mesures d?évitement,
réduction ou
compensation des
effets notables de la
PPE sur
l?environnement
Principes d?évitement, de reduction et de
compensation des effets notables 108
Mesures propres aux effets négatifs de la PPE 109
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
108
PRINCIPES
D?EVITEMENT, DE
REDUCTION ET DE
COMPENSATION DES
EFFETS NOTABLES
Le développement énergétique d?une région induit des
effets de différentes natures sur l?environnement. Si les
incidences positives sont recherchées, il n?en reste pas
moins que des incidences négatives demeurent. Dans le
but de limiter au mieux les incidences négatives sur les
composantes environnementales, la PPE prévoit, à
travers ses dispositions normatives, différentes mesures
correctives déterminées selon la logique « éviter,
réduire, compenser », notions issues de la méthode des
études d?impacts. La distinction entre mesures
d?évitement, de réduction, et de compensation des
incidences est fondamentale pour comprendre le
caractère progressif et successif de cette partie de la
démarche d?évaluation environnementale : il s?agit de
viser dans un premier temps la suppression des
incidences négatives, puis la réduction de celles qui ne
peuvent être évitées, et enfin la compensation de celles
qui n?ont pu être évitées ni réduites.
De nombreux projets d?infrastructures mentionnés dans
la PPE devront par ailleurs faire l?objet d?études
d?impacts et de faisabilités qui définiront dans chaque
cas, les mesures spécifiques à prendre.
Déroulé de la démarche de définition des mesures
d?évitement, de réduction ou de compensation
Source : G2C Territoires
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
109
MESURES PROPRES AUX EFFETS NEGATIFS DE
LA PPE
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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En carburant
O1
Etudier de manière
détaillée les
améliorations possibles
en termes de capacité
de stockage pour une
mise en oeuvre le cas
échéant lors de la
seconde période de la
PPE
EVITEMENT :
? Mettre en place une politique de réduction de la
consommation en carburants en proposant des solutions
alternatives pour atténuer le besoin de stockage
supplémentaire.
? Privilégier une implantation des équipements évitant les
stations d?habitats et d?espèces les plus sensibles
éventuellement identifiées au droit des zones d?emprise.
REDUCTION :
? Réduire au maximum les zones d?emprise des travaux dans
les secteurs à enjeux écologiques.
? Limiter l?incidence des travaux de construction dans les
secteurs à enjeux écologiques par la maîtrise des effets.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
O4
Mettre en service à
Ajaccio un cycle
combiné gaz
fonctionnant au fioul
léger en attendant
l?arrivée du gaz naturel
REDUCTION :
? Mettre en oeuvre des mesures qui seront définies dans le
cadre de l?autorisation d?exploiter sur la base de l?étude
d?impact environnemental et de l?étude de dangers.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la
maîtrise des effets : préparation et planification des
chantiers adaptées à la phénologie des espèces présentes,
modes opératoires spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
? Veiller à l?insertion paysagère de l?ouvrage
? Ce futur équipement sera soumis à études d?impact à une
échelle plus fine afin de déterminer les incidences plus
précises sur site et de proposer des mesures
compensatoires en conséquence si nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
110
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
O5
Accroître les modes de
chauffage fournis par
d?autres énergies que
l?électricité (gaz, bois-
énergie)
EVITEMENT :
? Eviter l?exploitation forestière massive dans les secteurs à
forts enjeux écologiques ou constituant un corridor
important.
REDUCTION :
? Planifier les travaux d?exploitation de manière à gérer la
ressource forestière sur le long terme sans déséquilibrer le
milieu ni perturber la faune qu?elle abrite.
? Recourir à du matériel performant (filtrage particule) et
réduire les foyers ouverts pour limiter la pollution de l?air
intérieur.
COMPENSATION :
? Prévoir des travaux de replantation sur certains sites
déboisés pour la production énergétique afin de renouveler
la ressource forestière.
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En gaz naturel
O6
Construire une
infrastructure
d?alimentation en gaz
naturel
EVITEMENT :
? Favoriser une implantation et un tracé du gazoduc évitant
les stations d?habitats et d?espèces aquatiques et terrestres
les plus sensibles et réduire au maximum les zones
d?emprise des travaux dans les secteurs à enjeux
écologiques.
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la
maîtrise des effets : préparation et planification des
chantiers adaptées à la phénologie des espèces présentes,
modes opératoires spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
? Travailler l?insertion paysagère.
? Cette infrastructure de grande envergure sera soumise à
études d?impact afin de déterminer les incidences sur les
sites qu?elles traverseront et de proposer des mesures
compensatoires en conséquence si nécessaire.
O7
Adapter la centrale de
Lucciana pour un
fonctionnement au gaz
naturel
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux par la maîtrise des effets.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
111
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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Secteur du bâtiment O10
Augmenter la part des
rénovations globales et
poursuivre les
rénovations partielles
EVITEMENT :
Pour éviter les problématiques liées aux déchets du BTP, mettre
en place un plan régional de gestion et de valorisation de ces
matériaux.
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Energies
renouvelables
thermiques
O16
Poursuivre les projets
de création de réseaux
de chaleur
EVITEMENT :
? Réfléchir l?implantation et l?emprise des ouvrages de façon à
éviter les habitats à enjeux écologiques forts et assurer une
bonne intégration paysagère.
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la
maîtrise des effets : préparation et planification des
chantiers adaptées à la phénologie des espèces présentes,
modes opératoires spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
? Pour réduire le risque technologique, mettre en place un
dispositif de suivi régulier et de contrôle qualité de
l?infrastructure pour surveiller son bon fonctionnement.
? Pour les projets de réseau de chaleur de grande envergure,
les canalisations destinées au transport d'eau chaude feront
l?objet d?une étude d?impact à une échelle plus fine selon leur
localisation afin de déterminer les incidences plus précises
sur les sites qu?elles traverseront et de proposer des mesures
compensatoires en conséquence si nécessaire.
O17
Soutenir la filière bois-
énergie
EVITEMENT :
? Eviter l?exploitation forestière massive dans les secteurs à
forts enjeux écologiques ou constituant un corridor
important.
REDUCTION :
? Planifier les travaux d?exploitation de manière à gérer la
ressource forestière sur le long terme sans déséquilibrer le
milieu ni perturber la faune qu?elle abrite.
COMPENSATION :
? Prévoir des travaux de replantation sur certains sites
déboisés pour la production énergétique afin de renouveler
la ressource forestière.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
112
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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Energies
renouvelables
électriques
O19
Développer les EnR
garanties (+148% hors
grande hydraulique)
EVITEMENT :
? Favoriser l?implantation et l?emprise des fermes PV, éoliennes et
des ouvrages hydrauliques et de stockage de façon à éviter les
habitats à enjeux écologiques importants.
REDUCTION :
? Encourager le développement des sites de petite hydraulique
exemplaires du point de vue environnemental.
? Privilégier les zones déjà anthropisées (type ancienne carrière,
friche,?), ayant une valeur agronomique faible pour
l?implantation du PV, éolien, et respecter les chartes en vigueur.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la maîtrise des
effets : préparation et planification des chantiers adaptées à la
phénologie des espèces présentes, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir les
risques de pollution.
? Contrôler le ruissellement issu de l?imperméabilisation des sols
lors des travaux (bassins de rétention éventuels) de façon à éviter
tout rejet de débit à l?extérieur qui soit supérieur à la situation
d?origine.
? Prendre en compte de la topographie dans la recherche d?un
terrain de fermes PV/éoliennes et dans l?évaluation de leurs effets
pour améliorer l?intégration de ces ouvrages électriques dans le
paysage.
? Protéger l?écran végétal existant qui contribue à l?insertion
paysagère des équipements en bloquant ou en limitant les vues
dans leur direction.
COMPENSATION :
? Améliorer l?insertion environnementale d?ouvrages existants
(déviation, dissimulation) à l?occasion de projets de
développement qui entraînent une réorganisation de ces
infrastructures ou dans un cadre conventionnel associant les
collectivités.
? En fonction de la puissance et de la technologie retenue, les
projets de construction d?ouvrages de production d?énergie
renouvelable les plus significatifs feront l?objet d?une étude
d?impact à une échelle plus fine selon leur localisation afin de
déterminer les incidences plus précises sur les sites qu?ils
traverseront et de proposer des mesures compensatoires en
conséquence si nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
113
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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Energies
renouvelables
électriques
O20
Développer les EnR
intermittentes (+38%
de PV sans stockage,
solaire
thermodynamique et
éolien sans stockage)
Les mesures correctives sont identiques aux précédentes en dehors
de celles appliquées spécifiquement à l?hydraulique, non concernée
pour cette orientation.
Opérationnel O21
Déployer les moyens
de stockage pour les
EnR
EVITEMENT :
? Privilégier une implantation des équipements évitant les
stations d?habitats et d?espèces les plus sensibles
éventuellement identifiées au droit des zones d?emprise et
permettant d?assurer une intégration paysagère optimale
REDUCTION :
? Réduire au maximum les zones d?emprise des travaux dans les
secteurs à enjeux écologiques.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la maîtrise
des effets : préparation et planification des chantiers adaptées à
la phénologie des espèces présentes, modes opératoires
spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir
les risques de pollution.
? En fonction de la puissance et de la technologie retenue, les
projets de construction d?un moyen de stockage énergétique
seront soumis à une étude d?impact à une échelle plus fine
selon leur localisation afin de déterminer les incidences plus
précises sur les sites qu?ils traverseront et de proposer des
mesures compensatoires en conséquence si nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
114
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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Maintenance et
renforcement
de l?existant
O24
Lever les contraintes qui
pourraient apparaître sur
le réseau de transport
énergétique
EVITEMENT :
? Réfléchir les tracés de lignes et implantations des postes de façon
à éviter les habitats à enjeux écologiques importants et à assurer
une bonne intégration paysagère (étude du faisceau de moindre
impact).
REDUCTION :
? Minimisation des effets des lignes aériennes nouvelles en
recherchant les tracés de moindre impact, en particulier par le
regroupement des infrastructures avec d?autres aménagements
dans les couloirs existants.
? Envisager l?équipement de certains tronçons de balises avifaune
(ligne aérienne), etc.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la maîtrise des
effets : préparation et planification des chantiers adaptées à la
phénologie des espèces présentes, modes opératoires
spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir les
risques de pollution.
? Contrôler le ruissellement issu de l?imperméabilisation des sols
lors des travaux (bassins de rétention éventuels) de façon à éviter
tout rejet de débit à l?extérieur qui soit supérieur à la situation
d?origine.
? Protéger l?écran végétal existant qui contribue à l?insertion
paysagère des équipements en bloquant ou en limitant les vues
dans leur direction (pour les postes notamment). Prendre en
compte la topographie dans la recherche d?un tracé de ligne ou
d?un terrain de poste et dans l?évaluation de leurs effets pour
améliorer l?intégration d?un ouvrage électrique dans le paysage.
? Par rapport au patrimoine architectural, optimiser la localisation
des infrastructures, adapter les tracés ou la configuration des
postes pour ne pas dénaturer le bâti existant.
? Pour les lignes aériennes, envisager le passage en surplomb de la
forêt comme une alternative au passage en tranchée. Dans ce cas,
le déboisement se limite aux seuls endroits où doivent être
implantés les pylônes et devient donc visuellement moins
impactant.
? Réduire les risques pour la santé humaine en choisissant un tracé
suffisamment éloigné des habitations et de la circulation pour les
lignes à haute tension.
COMPENSATION :
? Améliorer l?insertion environnementale d?ouvrages existants
(déviation, dissimulation, mise en souterrain ou suppression de
tronçon) à l?occasion de projets de développement qui entraînent
une réorganisation de ces réseaux ou dans un cadre
conventionnel associant les collectivités.
? Selon leur localisation et leur envergure, les équipements
électriques seront soumis à une étude d?impact environnemental
à une échelle plus fine selon sa localisation afin de déterminer les
incidences plus précises sur les sites qu?elles traverseront et de
proposer des mesures compensatoires en conséquence si
nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
115
La mise en place de ces mesures d?évitement, de
réduction ou de compensation des incidences négatives
des orientations de la PPE permet d?obtenir un bilan final
positif pour les composantes environnementales (voir
tableau ci-après).
Au-delà de ces recommandations d?ordre général, les
études d?impacts, qui seront réalisées pour chaque projet
venant modifier le territoire, viendront compléter ces
mesures de manière plus approfondie et appliquée aux
caractéristiques environnementales de chaque site.
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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Maintenance
et
renforcement
de l?existant
O25
Maintenir les opérations
d?investissements et de
maintenance par les
gestionnaires sur les
réseaux de distribution
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux d?enfouissement par la maîtrise
des effets : préparation et planification des chantiers adaptées à
la phénologie des espèces présentes, modes opératoires
spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir les
risques de pollution.
? Contrôler le ruissellement issu de l?imperméabilisation des sols
lors des travaux (bassins de rétention éventuels) de façon à éviter
tout rejet de débit à l?extérieur qui soit supérieur à la situation
d?origine.
? Réhabiliter le sol et prévoir une revégétalisation ou un
revêtement minéral sur l?emprise de la tranchée en continuité
avec l?existant pour réduire l?impact visuel des travaux et favoriser
l?insertion paysagère.
O26
Poursuivre les travaux de
renforcement du réseau
basse tension par les SIER
Se reporter aux mesures correctives de l?orientation O25 qui sont
identiques à celles préconisées pour celle-ci.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
116
Tableau de synthèse des incidences des orientations de la PPE
sur les composantes environnementales
APRES MESURES CORRECTRICES.
Source : G2C Territoires
Orientations et Prescriptions
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En carburants
O1
O2
En électricité
O3
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O5
En gaz naturel
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O7
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Bâtiment
O8
O9
O10
O11
O12
Transports
O13
O14
O15
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EnR thermiques
O16
O17
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EnR électriques
O19
O20
Opérationnel
O21
O22
Financement O23
M
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Maintenance et
renforcement de
l?existant
O24
O25
O26
Modernisation
O27
O28
O29
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Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
117
Synthèse des mesures correctives
Enjeux
concernées*
Type de mesures
Evitement Réduction Compensation
Mettre en place une politique de réduction de la
consommation en carburants en proposant des solutions
alternatives pour atténuer le besoin de stockage
supplémentaire.
7 - 8 - 9 X
Envisager l?équipement de certains tronçons de balises
avifaune (ligne aérienne), etc.
1 X
Eviter l?exploitation forestière massive dans les secteurs à
forts enjeux écologiques ou constituant un corridor
important.
1 - 4 X
Eviter les problématiques liées aux déchets du BTP,
mettre en place un plan régional de gestion et de
valorisation de ces matériaux
1 - 2 X
Planifier les travaux d?exploitation du bois de manière à
gérer la ressource forestière sur le long terme sans
déséquilibrer le milieu ni perturber la faune qu?elle abrite.
1 - 4 - 5 X
Minimiser l?impact des nouveaux ouvrages dans le
paysage et limiter la consommation des espaces
agricoles, forestiers.
2 - 3 X
Prendre en compte de la topographie dans la recherche
d?un terrain de fermes PV/éoliennes et dans l?évaluation
de leurs effets pour améliorer l?intégration de ces
ouvrages électriques dans le paysage.
2 X
Privilégier les zones déjà anthropisées (type ancienne
carrière, friche,?), ayant une valeur agronomique faible
pour l?implantation du PV, éolien,?.
5 - 7 X
Limiter l?incidence des travaux de construction dans les
secteurs à enjeux écologiques par la maîtrise des effets.
1 X
En phase chantier, réduire au maximum les odeurs,
fumées et poussières et prendre toutes les dispositions
visant à prévenir les risques de pollution.
9
X
Veiller à l?insertion paysagère de l?ouvrage. 2 X
Pour les lignes aériennes, envisager le passage en
surplomb de la forêt comme une alternative au passage
en tranchée. Dans ce cas, le déboisement se limite aux
seuls endroits où doivent être implantés les pylônes et
devient donc visuellement moins impactant.
1 - 2 X
Par rapport au patrimoine architectural, optimiser la
localisation des infrastructures, adapter les tracés ou la
configuration des postes pour ne pas dénaturer le bâti
existant.
2 X
Réduire les risques pour la santé humaine en choisissant
un tracé suffisamment éloigné des habitations et de la
circulation pour les lignes à haute tension (réduction du
risque de dommages aux ouvrages).
10-11 X
Mettre en place un dispositif de suivi régulier et de
contrôle qualité de l?infrastructure pour surveiller son bon
fonctionnement et ainsi réduire le risque technologique.
11 X
Mettre en oeuvre des mesures qui seront définies dans le
cadre de l?autorisation d?exploiter sur la base de l?étude
d?impact environnemental et de l?étude de dangers.
1 - 2 - 11 X
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
118
Synthèse des mesures correctives
Enjeux
concernées*
Type de mesures
Evitement Réduction Compensation
Améliorer l?insertion environnementale d?ouvrages
existants (déviation, dissimulation d?équipements, mise
en souterrain ou suppression de tronçon) à l?occasion de
projets de développement qui entraînent une
réorganisation de ces infrastructures ou dans un cadre
conventionnel associant les collectivités.
1 - 2 - 3 - 5 X
Prévoir des travaux de replantation sur certains sites
déboisés pour la production énergétique afin de
renouveler la ressource forestière.
3 - 4 - 7 X
* Les 11 enjeux concernés (Etat Initial de l?Environnement)
1. Préservation et maintien de la biodiversité, des espaces naturels
remarquables et des continuités écologiques (aquatiques et terrestres)
2. Préservation et maintien de l?identité, la diversité et la qualité des
paysages et du patrimoine architectural
3. Maintien et préservation des espaces stratégiques à forte potentialité
agronomique et sylvicole
4. Développement des activités agricoles et sylvicoles respectueuses de
l'environnement et des ressources locales (eau, sol)
5. Préservation et amélioration de l?état qualitatif et quantitatif des
ressources naturelles et contribution à un usage plus équilibré
6. Réduction des consommations d?énergies fossiles dans la perspective
de l?autonomie énergétique
7. Développement des énergies renouvelables en garantissant la
préservation des milieux naturels
8. Atténuation du changement climatique par la réduction des émissions
de GES
9. Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre la pollution
atmosphérique
10. Diminution des sources de nuisances (émissions de bruit, champs
électriques et magnétiques)
11. Réduction, maîtrise et prévention des risques naturels et
technologiques
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
119
Solutions de
substitution
raisonnables et
justification du
programme retenu
Solutions de substitution raisonnables 120
Justification du programme retenu 120
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
120
SOLUTIONS DE
SUBSTITUTION
RAISONNABLES
Une démarche itérative plutôt que des solutions de
substitution:
La PPE a fait l?objet d?une démarche concertée itérative
mise en place par l?Etat et la Collectivité Territoriale de
Corse. En ce sens, le processus de gouvernance mis en
oeuvre a permis de vérifier la pertinence du projet aux
regards des enjeux environnementaux. Cette démarche
d?évaluation environnementale vise à intégrer les enjeux
environnementaux dans le projet de la PPE ainsi qu?à
expliciter et à rendre lisible au public les choix opérés
ainsi que les orientations retenues au regard de leurs
éventuels impacts sur l?environnement.
JUSTIFICATION DU
PROGRAMME RETENU
1 Un projet impulsé par le ministère de
l?Energie
La Programmation Pluriannuelle de l?Energie pour la
Corse est prévue dans le projet de loi sur la transition
énergétique pour la croissance verte. Dans les Zones
Non Interconnectées (ZNI) dont fait partie la Corse, le
Président du Conseil Exécutif et le représentant de l?Etat
dans la région élaborent conjointement le projet de PPE.
Ce dernier a été lancé à la demande de la Ministre de
l?Energie, Mme Ségolène Royal, suite aux courriers en
date du 18 mars 2015. Le Gouvernement a souhaité que
les travaux préparatoires soient engagés avant la
promulgation de la loi et a demandé de mettre l?accent
pour la première période de trois ans sur le volet
électrique. Mme la Ministre a réaffirmé les engagements
du Gouvernement pour approvisionner la Corse en gaz
naturel par l'intermédiaire d'une barge de gaz naturel
liquéfié au large de Lucciana et d'une canalisation reliant
Bastia à Ajaccio. En attendant l'arrivée du gaz, le
Gouvernement est favorable à ce que la future centrale
du Vazzio fonctionne au fioul léger comme celle de
Lucciana récemment mise en service. Les principales
directives ont été formulées par le ministère :
- Porter une attention toute particulière au
développement des énergies renouvelables non
intermittentes au regard du potentiel et des
contraintes des réseaux ;
- Mettre l?accent pour la première période de trois ans
sur le volet électrique sur lequel un certain nombre
d?actions sont engagées et des résultats concrets
peuvent être obtenus rapidement ;
- Traiter aussi les autres sujets, notamment les
transports, même si moins approfondis pour la
première période de trois ans.
Le comité technique en charge de la rédaction de la
proposition de la PPE s?est par conséquent appuyé sur
ces prescriptions pour l?élaboration du document.
2 Une construction partagée et en
cohérence avec les schémas
annexes
La PPE repose sur le principe d?une construction
progressive et partagée de son contenu, aussi bien sur le
plan technique que politique. Ce document tel que
proposé aujourd?hui résulte de multiples échanges, avec
de nombreux partenaires et sur des confrontations entre
enjeux socio-économiques, enjeux de développement,
enjeux environnementaux et réglementaires et toujours,
selon une double vision politique et technique.
Les grands choix effectués par la PPE ont été réfléchis
dans un souci de cohérence avec les documents
subsidiaires déjà existants sur le thème de l?énergie, à
différentes échelles temporelles d?action. C?est ainsi que
les objectifs de la PPE reprennent les grandes
orientations du Schéma Régional du Climat, de l?Air et
de l?Energie (SRCAE) adopté par l?Assemblée de Corse le
20 décembre 2013, et du projet de Schéma Régional de
Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables
(S3REnR) en cours d?élaboration. Le projet de la PPE a
également été élaboré de manière à être compatible
avec le Schéma Directeur d?Aménagement et de Gestion
des Eaux (SDAGE), pour ce qui est des projets
hydrauliques notamment.
3 Des choix basés sur le bilan du
système énergétique corse et les
enjeux environnementaux du
territoire
Afin de fixer les objectifs à atteindre au terme des 3 et 5
ans de la période effective de la PPE, la Collectivité
Territoriale de Corse et l?Etat se sont appuyés sur les
travaux de l?Observatoire Régional de l?Energie et Gaz à
Effet de Serre de la Corse (OREGES de Corse) pour
l?analyse du système énergétique actuel et, en
particulier, le bilan en consommation finale déclinée
selon chaque source énergétique (pétrole, fioul, GPL,
EnR électriques et thermiques) et chaque moyen de
production.
En parallèle a été élaboré, à partir des objectifs du
SRCAE et du bilan prévisionnel de l?équilibre offre-
demande du gestionnaire du système électrique, une
prévision d?évolution des consommations d?électricité.
Deux scénarios ont été étudiés :
- le scénario MDE référence permet d?assurer la
sécurité d?approvisionnement électrique de l?île en
s?appuyant sur le bilan prévisionnel du gestionnaire
du système électrique. Il s?inscrit, en ce qui concerne
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
121
l?efficacité énergétique des bâtiments, dans la
continuité des actions menées aujourd?hui et vise un
objectif de développement des EnR électriques
ambitieux conforme au SRCAE ;
- le scénario MDE renforcé, plus ambitieux en matière
d?efficacité énergétique et de développement des
énergies renouvelables thermiques, est plus
performant au niveau environnemental mais
dépendant de facteurs exogènes.
Les hypothèses retenues pour définir les besoins en
moyens de production d?électricité sont celles du
scénario MDE référence afin de sécuriser
l?approvisionnement électrique de la Corse à long terme.
En revanche, les actions retenues pour le
développement de l?efficacité énergétique et des
énergies renouvelables thermiques visent l?atteinte des
objectifs du scénario MDE renforcé.
Dès lors, des orientations précises ont été construites
selon 4 grandes thématiques de façon à atteindre cet
objectif essentiel de réduction de la consommation
d?énergie. Il s?agit des actions concrètes prévues dans la
PPE.
Au-delà des objectifs énergétiques et dès les premières
réflexions sur cette programmation, la Collectivité
Territoriale de Corse et l?Etat ont fait le choix d?intégrer
en amont les problématiques environnementales
propres à la Corse. Cette méthode a permis
d?accompagner l?élaboration de la PPE, en comparant sa
pertinence environnementale avec les enjeux du
territoire.
4 Les choix par thématique et filière
énergétique
? Sécurité d?approvisionnement en
carburants
Au regard de la situation actuelle d?augmentation
constante de la consommation en carburants due à une
mobilité, une démographie et un tourisme croissants
(+16% d?importations depuis 2001), mais qui tend
toutefois à se stabiliser ces trois dernières années, les
enjeux de la PPE se sont portés sur les capacités de
stockage. L?objectif est de réaliser une étude détaillée
afin d?évaluer les améliorations possibles en terme de
capacités de stockage pour une mise en oeuvre, le cas
échéant, lors de la seconde période de la PPE. En effet,
les capacités de stockage actuelles entraînent des
besoins de réapprovisionnement importants en période
estivale dus à la fréquentation touristique avec un
nombre de rotations de navires pour approvisionner les
deux dépôts pétroliers de Corse pouvant aller jusqu?à 2
par semaine en août. Or les aléas liés à un
approvisionnement par navires (conditions de mer,
pannes, grèves?) peuvent générer des situations de
crises.
? Energies renouvelables
Le volet énergies renouvelables a été élaboré selon les
objectifs de production fixés par le SRCAE.
Aucun projet supplémentaire de grande hydraulique
n?est prévu mais des études comparatives multi-usages
seront réalisées.
Pour la petite hydraulique, une puissance de 12MW
supplémentaires en 2023 est retenue par la PPE. Les
projets potentiels identifiés sont compatibles avec le
projet de classement des cours d?eau (en cours de
consultation) et les zones de protection de la biodiversité
Natura 2000.
Le photovoltaïque et l?éolien avec stockage doivent
atteindre +30MW de capacité supplémentaire d?ici 2023.
La PPE prévoit une répartition des projets sur le territoire
à travers des appels d?offres, en intégrant le souci du
respect des zones naturelles protégées.
De plus, la PPE vise un objectif de photovoltaïque sans
stockage (+20MW) raisonnable au regard des contraintes
réseaux actuelles. La PPE promeut le développement du
photovoltaïque hors sol et notamment en toiture de
hangars agricoles.
Concernant l?éolien, afin de ne pas générer de
contraintes réseaux, 2 sites d?implantation sont
envisagés pour une puissance de 12 MW sans stockage.
2 orientations ont été retenues pour la filière biomasse :
d?une part la valorisation thermique avec les réseaux de
chaleur, le chauffage individuel et collectif (filière
majoritaire et privilégiée avec mobilisation de 44% du
potentiel exploitable pour atteindre + 50 GWh en 2023)
et d?autre part la production électrique avec 7MW
supplémentaires dont un objectif de 1 MW issu de la
méthanisation.
Le développement de la filière bois énergie permettra
de réduire les importations de produits pétroliers
réduisant les émissions de GES associées. Des travaux de
réflexion pour la relance de cette filière bois pilotés par le
Préfet de Région et le Président du Conseil Exécutif de
Corse associant l?ensemble des acteurs locaux ont été
engagés au second trimestre 2015 et devraient aboutir à
la définition d?une stratégie.
Les techniques de solaire thermodynamique (+25GWh
en 2023) et de solaire thermique (+20 GWh en 2023 soit
+ 40 000m²), d?aérothermie (+60 GWh en 2023) font
aussi l?objet d?une augmentation de production.
Il s?agit également d?augmenter progressivement le seuil
de déconnexion à travers le développement de liaisons
électriques et d?infrastructures de type STEP, le pilotage
à commande centralisée de batteries ou de capacités
d?inertie, la mise en place de règles dynamiques de
définition du seuil et d?adaptation des services systèmes
et de règles techniques de déconnexion des PV afin
d?encourager le développement des énergies
renouvelables intermittentes conformément aux
objectifs du SRCAE.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
122
? Efficacité énergétique (MDE bâtiment et
transport)
En termes d?efficacité énergétique, la PPE s?est appuyée
sur deux volets cruciaux du SRCAE : la rénovation des
bâtiments et la réduction des consommations
énergétiques dans les transports. Ces actions doivent
également permettre de répondre à la problématique de
la précarité énergétique ainsi que celle de la vulnérabilité
énergétique des ménages, vulnérabilité particulièrement
importante en Corse. La PPE précise les objectifs en
termes de rénovation globale des habitations et
différentes mesures d?accompagnement de cette
orientation (mise en place de plateformes
spécialisées?). L?objectif est une augmentation
importante des actions de rénovation et des économies
d?énergie associées (+200% par rapport aux économies
réalisées sur la période 2007-2013).
Par ailleurs, en plus des opérations de rénovations sur le
bâti, le futur plan régional de rénovation de l?éclairage
public va permettre de réaliser d?importantes économies
d?énergie. La Ministre en charge de l?Energie a lancé une
démarche permettant d?accélérer très fortement le taux
de modernisation dans ce domaine. L?objectif est de
rénover, en trois ans, 30 000 points lumineux, sur les 70
000 que compte la Corse, au travers d?un appel à projets,
correspondant à une réduction par deux des
consommations de l?éclairage public, soit une économie
attendue de 15GWh/an.
Les enjeux dans le secteur des transports sont très
importants pour la région afin d?atteindre les objectifs
régionaux de réduction de la consommation d?énergies
fossiles et de lutte contre la pollution atmosphérique. La
PPE propose ainsi le développement accéléré des
transports en commun (trains et bus) et des modes actifs
(aménagements urbains tels que voies piétonnes, pistes
cyclables?).
Le choix s?est porté notamment sur le développement du
transport ferroviaire périurbain qui attire de plus en plus
de passagers et qui est en adéquation avec les
orientations du SRIT.
Pour accentuer cette démarche, la PPE incite aux actions
de sensibilisation du public et d?encouragement aux
pratiques d?éco-conduite et de covoiturage. Le projet de
PPE vise aussi à agir sur les véhicules individuels en
améliorant les performances environnementales
(promotion des véhicules électriques par déploiement de
bornes de recharge alimentées à partir d?électricité
d?origine renouvelable et acquisition de véhicules
propres au sein de l?Etat et ses établissements publics
ainsi que dans les collectivités territoriales et leurs
groupements).
Toutefois, les objectifs de déploiement de bornes pour
véhicules électriques sont volontairement mesurés par
rapport aux ambitions sur le continent notamment
(véhicules électriques et hybrides représentant 1% du
parc en 2023 pour la Corse), et ce pour 2 raisons : le bilan
environnemental est moins intéressant compte tenu de
l?empreinte carbone de l?électricité en Corse et il est
impératif d?assurer l?équilibre offre-demande du réseau
électrique. Or les véhicules électriques constituent une
demande supplémentaire avec un risque de besoin de
nouveaux moyens de production si leur nombre était
trop important.
Ainsi, le choix s?est porté un déploiement d?environ 700
points de charges, qui seraient alimentés par 3 à 5 MW de
panneaux photovoltaïques couplés à des systèmes de
stockage d?énergie d?une capacité totale de 6 à 12 MWh.
Il s?agit d?un choix à la fois environnemental mais aussi
sécuritaire pour garantir l?approvisionnement en
électricité de la Corse.
La PPE recommande le lancement d?un appel à
manifestation d?intérêt spécifique aux ZNI visant à
encourager les collectivités à mettre en oeuvre le
«déploiement d'infrastructures de recharge pour les
véhicules hybrides et électriques» qui inclurait les besoins
de production d?énergie renouvelable, le système de
pilotage et les études nécessaires à la conception du
système. Le déploiement qui pourrait être proposé en
Corse à très court terme correspondrait à une centaine
de points de charge afin de tester la viabilité du système
à grande échelle.
? Ouvrages énergétiques et réseaux
La PPE fixe comme orientation prioritaire la construction
d?un cycle combiné gaz (CCG) d?une puissance d?environ
de 250MW fonctionnant au fioul léger en attendant
l?arrivée du gaz naturel en Corse. Cette orientation
répond à un besoin de renouvellement de la centrale du
Vazzio vieillissante, fonctionnant actuellement au fioul
lourd et par conséquent à l?origine d?une pollution
atmosphérique à risque pour la santé humaine. Le choix
de cette technologie amène une flexibilité de
fonctionnement permettant de répondre à la fois aux
besoins de base et de pointe.
Ces 250 MW installés en région ajaccienne permettent :
- De réduire fortement les contraintes de déséquilibre
nord sud identifiées. Construire les moyens de
production au plus près de la consommation permet
de sécuriser l?alimentation électrique de la zone,
- De couvrir les besoins de renouvellement de la
centrale du Vazzio et des 3 TAC de Lucciana qui
seront mises hors service sur la période 2019-2023,
- De couvrir les risques liés à la défaillance de SACOI et
à un éventuel retard du projet de renouvellement
piloté par TERNA,
- D?anticiper les nouveaux besoins de pointe
nécessaires dès 2024,
- D?optimiser les investissements nécessaires pour le
renforcement des capacités de transit sur la période
de la PPE.
Le renouvellement de la station de conversion reste
indispensable afin de couvrir les besoins à moyen et long
termes et garantir la sûreté électrique du système au
travers des services qu?elle apporte. L?augmentation de
sa capacité lors de son renouvellement offre des
opportunités de sécurisation de l?approvisionnement
électrique en période estivale et une meilleure
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
123
intégration des ENR dans le mix énergétique. Enfin, le
CCG doit permettre d?assurer une marge de sécurité en
cas de perte d?un moyen de production important, tel
que les liaisons d?interconnexion et d?assurer les pointes
après 2024. Le choix du gaz est un point essentiel de la
PPE. Il permet de diminuer les émissions de GES d?un
tiers du fait du changement de combustible et du
meilleur rendement. Il s?agit d?un choix stratégique fort
en faveur des composantes environnementales.
Les moyens de production thermique (centrale
thermique EDF PEI de Lucciana B, turbine à combustion
40MW de Lucciana A et nouveau moyen de production
de la région Ajaccienne) seront convertis au gaz naturel
lorsque l?infrastructure de transport et la barge seront
réalisées. Ce projet d?alimentation en gaz naturel des
moyens de production d?électricité est justifié à la fois :
- par les bénéfices environnementaux liés à l?utilisation
du gaz naturel,
- par les perspectives d?une plus grande stabilité à long
terme des coûts d?approvisionnement en
combustibles, de leur pérennité ainsi que de leur
sécurité dans le cadre de la souscription de contrats
d?approvisionnement sur le long terme,
- par une économie pour la CSPE (le projet
d?infrastructure étant en très grande majorité dédié
aux usages de production d?électricité, il convient
d?en assurer le financement au travers du mécanisme
de compensation CSPE au même titre que les
moyens de production d?électricité du territoire).
Le cadre juridique étant désormais fixé pour définir les
conditions de la mise en oeuvre de la chaîne gazière en
Corse, la PPE fixe pour objectif de lancer les études
détaillées de faisabilité de l'ensemble de l?infrastructure
gazière, de manière à permettre le lancement dans les
plus brefs délais de sa réalisation.
Le tracé du gazoduc Cyrenée se justifie par des
contraintes techniques (proximité des voiries, relief?). Il
s?agit pour l?heure d?un schéma de principe uniquement.
Des études plus fines permettront de localiser le
passage de l?ouvrage et donneront à cette occasion des
recommandations pour la prise en compte des
composantes environnementales.
Afin de couvrir les besoins à moyen et long termes et de
garantir la sûreté électrique du système, la PPE prévoit le
renouvellement de la station de conversion SACOI. De
plus, pour sécuriser la période estivale et mieux intégrer
les énergies renouvelables, cette opération
s?accompagnera dans la mesure du possible d?une
augmentation de sa capacité.
La PPE prévoit également tout un volet propre à
l?amélioration des réseaux électriques existants
(compteurs communicants, création de postes sources,
enfouissement de lignes?). Cela permettra d?assurer
une meilleure distribution électrique et de moderniser le
service public de l?électricité. Cette orientation vise
également à intégrer au mieux les infrastructures
électriques dans le paysage remarquable corse.
L?ensemble des orientations proposées dans le projet de
la PPE visent à passer d?une consommation finale de
6430GWh en 2014 avec une production EnR de 16% à
une consommation finale de 6350 GWh avec 22% de
production EnR.
Ce gain de consommation permet de moins faire appel à
la production énergétique par les centrales thermiques,
et donc de réduire les importations de produits
pétroliers. L?ensemble va dans le sens d?une diminution
des rejets de gaz à effet de serre et autres émissions
atmosphériques, aspect bénéfique pour le climat et la
qualité de l?air. A l?horizon 2023, il est visé, grâce à la
mise en oeuvre des actions et projets de la PPE, une
réduction de 1 920 000kg téq.CO2 en 2014 à 1 680 000
kg téq.CO2 après passage au fioul léger soit -12,5% de
rejet de GES puis à 1 550 000 kg téq.CO2 après passage
au GNL pour l?alimentation des centrales thermiques
soit -19,3% de rejet de GES par rapport à 2014 (voir
graphique estimatif ci-dessous - Source OREGES de
Corse).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
124
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
125
Dispositif de suivi
environnemental
Définition du dispositif de suivi 126
Liste des indicateurs environnementaux de la PPE 128
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
126
DEFINITION DU
DISPOSITIF DE SUIVI
La procédure d?évaluation environnementale est une
démarche trans-temporelle qui se poursuit au-delà de
l?approbation de la PPE. Après l?évaluation préalable des
orientations de la PPE lors de l?élaboration du projet
(évaluation ex-ante), un suivi de l?état de
l?environnement et une évaluation des orientations et
des mesures définies dans la PPE doivent être menés
durant sa mise en oeuvre (évaluation in itinere).
L?objectif est de fournir des informations fiables et
actualisées sur la mise en oeuvre des objectifs du projet
et sur l?impact de ses actions, et de faciliter la prise de
décisions pertinentes dans le cadre du pilotage du projet.
Ces étapes doivent permettent de mesurer l?"efficacité"
de la PPE, de juger de l?adéquation sur le territoire des
orientations et des mesures définies ainsi que de leur
bonne application. Elles doivent aussi être l?occasion de
mesurer des incidences éventuelles de la PPE sur
l?environnement qui n?auraient pas été ou qui n?auraient
pas pu être identifiées préalablement, et donc de
réinterroger éventuellement le projet de territoire :
maintien en vigueur ou révision, et dans ce cas,
réajustement des objectifs et des mesures.
Au terme de 6 ans de mise en oeuvre, et à l?occasion du
palier intermédiaire de la PPE en 2018 puis à son
échéance en 2023, un bilan s?appuyant sur ces
différentes étapes de suivi et d?évaluation doit être
dressé pour évaluer les résultats de l?application de la
PPE, notamment en ce qui concerne les questions et les
enjeux environnementaux posés au préalable (évaluation
ex-post).
Pour répondre aux enjeux de développement durable
portés par les stratégies nationales et supra-nationales
et permettre aux acteurs publics de les décliner à
l?échelle territoriale pertinente, les équipes en charge de
l?élaboration de la PPE et de l?évaluation
environnementale ont construit un référentiel
d?indicateurs territoriaux de développement durable.
1 Un dispositif de suivi / évaluation
encadré par la réglementation
? MODALITES DE SUIVI
Le Code général des collectivités territoriales précise le
délai (6 ans) et les objectifs de l?évaluation de
l?application de la PPE, notamment du point de vue de
l?environnement, Il est alors délibéré sur son maintien en
vigueur ou sur sa mise en révision complète ou partielle
(art.L.4424-14).
Il s?articule par ailleurs avec les dispositifs de suivi des
autres documents d?urbanisme et d?environnement
d?échelle supra-régionale, et intègre le suivi et les
éventuelles modifications des servitudes sur le territoire
corse, telles que les plans de préventions des risques.
? L?OBSERVATOIRE REGIONAL DE
L?ENERGIE ET DES GAZ A EFFET DE
SERRE DE CORSE (OREGES)
Afin de garantir le suivi environnemental de la PPE,
l?Observatoire Régional de l?Energie et des Gaz à Effet de
Serre de Corse, ainsi que la DREAL et la CTC
permettront un renseignement régulier des différents
indicateurs en fonction des données disponibles.
2 Les indicateurs, outils de mise en
oeuvre de suivi et d?évaluation de la
PPE
La démarche d?évaluation environnementale nécessite
de s?appuyer, dès la phase de diagnostic, sur des
indicateurs pertinents qui permettent de suivre dans le
temps l?évolution des enjeux environnementaux, sociaux
et économiques sur le territoire et d?apprécier
l?application de la PPE.
On distingue plusieurs types d?indicateurs dans un
système « pression - état - réponse » :
? les indicateurs de pression engendrées par les
activités humaines décrivent les forces ayant un
impact sur l?état du territoire (pressions directes /
pressions indirectes) ;
? les indicateurs d?état dans lequel se trouve
l?environnement décrivent la situation quantitative et
qualitative du territoire, son environnement, ses
activités humaines, etc. ;
? les indicateurs de réponse (mesures) mises en place
par la collectivité qualifient les réponses politiques et
les stratégies territoriales mises en oeuvre en réaction
aux dysfonctionnements et aux déséquilibres du
système.
Ces différents indicateurs s?articulent en matière de
suivi et d?évaluation :
? le suivi mesure les moyens par lesquels les objectifs
sont atteints et examine l?impact des activités du
projet sur les objectifs ; il effectue en outre une
comparaison avec les performances attendues. Le
suivi utilise essentiellement des indicateurs de
pression et d?état ;
? l?évaluation mesure les effets/résultats d?un projet
en vue de déterminer sa pertinence, sa cohérence et
son efficience de mise en oeuvre ainsi que l?efficacité,
les impacts et la pérennité des effets obtenus.
L?évaluation s?appuie surtout sur des indicateurs de
pression ou de réponse.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
127
Variable quantitative ou qualitative qui peut être
mesurée ou décrite, l?indicateur répond à plusieurs
objectifs :
? Mesurer le niveau de la performance
environnementale du projet ;
? Établir des valeurs "seuil" ou "guide" ;
? Détecter les défauts, les problèmes, les irrégularités
et les non-conformités afin d?effectuer si nécessaire
des ajustements ;
? Apprécier les progrès réalisés et ceux qui restent à
faire.
? L?indicateur doit renvoyer une image fidèle du
phénomène à étudier pour permettre une évaluation
rapide et simple des données à surveiller.
3 Objectifs de la démarche de suivi
de la PPE
Les indicateurs de la PPE ont pour objectif d?évaluer
l?efficacité et la pertinence des actions de ce document.
Ce sont donc des indicateurs qui sont établis par rapport
à l?ensemble des actions et des thématiques
environnementales. L?analyse du dispositif de suivi
réalisée dans le cadre de la présente évaluation
environnementale porte sur :
? Les différents enjeux environnementaux identifiés
dans l?état initial du présent rapport ;
? Les incidences probables (positives comme
négatives) liées à la mise en oeuvre de la PPE sur les
différentes composantes environnementales ;
? La vérification de l?efficacité des mesures proposées.
Tous ces indicateurs sont donc choisis pour leur
pertinence vis à vis des effets positifs comme négatifs
identifiés lors de l?analyse des incidences du projet sur
l?environnement. Ils ne doivent pas être seulement des
indicateurs de résultats ou d?impacts mais aussi
permettre le contrôle de l?efficacité des mesures de
réduction notamment.
Cette démarche itérative permet ainsi d?adapter et
d?ajuster le projet de la PPE et son dispositif de suivi,
tout au long de son élaboration. Ces propositions
d?indicateurs de suivi ont vocation à être intégrées au
dispositif de suivi de la mise en oeuvre de la PPE.
Le suivi de ces indicateurs doit permettre d'adapter ou
de réviser la PPE, ou d'encourager à la poursuite des
efforts engagés. Il permet ainsi d?apporter des réponses
aux questions suivantes :
? Les orientations et mesures envisagées sont-elles
bien réalisées ?
? La réalisation des orientations et mesures envisagées
produit-elle les effets escomptés :
- Les mesures permettent-elles d?assurer une
atténuation des incidences identifiées ?
- La mise en oeuvre du projet ne produit-elle pas
d?autres incidences non envisagées a priori ?
Les indicateurs doivent permettre de simplifier et de
synthétiser des informations et des données
nombreuses, et de quantifier des phénomènes
complexes. Ils doivent refléter l'évolution des enjeux
environnementaux et l'impact des orientations de la
PPE.
Ces indicateurs visent à porter un regard comparatif vis à
vis de l?évolution environnementale du territoire, afin
d?analyser si l?effet escompté se produit. Cependant,
il est à noter que l?évolution de la situation
environnementale est en lien avec une multitude de
facteurs conjugués, dont tous ne sont pas du ressort de
la PPE. Ces indicateurs sont donc « à relativiser » et ne
peuvent pas suffire à remettre en cause la PPE.
Pour chacun des indicateurs seront précisés : la
typologie (état-pression-réponse), la méthodologie et
la périodicité de mise à jour possible.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
128
LISTE DES INDICATEURS ENVIRONNEMENTAUX
DE LA PPE
Indicateurs Type d?indicateurs Méthodologie de l?indicateur
Fréquence de
la mise à jour
I1
Suivi de la
consommation
d?énergie
? Indicateur d?état
Le suivi de la consommation d?énergie est évalué avec :
? La consommation d?énergie primaire importée par
type d?énergie (hors EnR)
? La consommation d?énergie finale par type d?énergie
également.
Annuelle
I2
Suivi du
développement
des EnR
? Indicateur d?état
Le suivi du développement des EnR est évalué avec :
? La production d?énergie renouvelable (électrique et
thermique) par type d?énergie (éolien, solaire?)
? L?évolution de la puissance installée par type
d?énergie
? La part des EnR dans le mix énergétique primaire et
final
Annuelle
I3
Evaluation et
suivi de
l?évolution des
émissions de
Gaz à Effet de
Serre
? Indicateur de pression
pour l?analyse de la
quantité des émissions
de gaz à effet de serre.
? Indicateur d?état pour le
suivi de la répartition des
émissions de gaz à effet
de serre par secteur.
Cet indicateur permet d?évaluer la quantité de gaz à
effet de serre (GES) évitée par l?ensemble des ouvrages
et actions mis en place dans le cadre de la PPE
(efficacité énergétique et EnR) = Gain carbone annuel
(téq. CO2/an)
Annuelle
I4
Santé humaine
et nuisances
? Indicateur d?état pour la
qualité de l?air
Evaluation de la qualité de l?air (quantité de polluants) Annuelle
I5
Milieux naturels
et biodiversité
? Indicateur d?état pour la
préservation des milieux
naturels et de la
biodiversité
Nombre de projets implantés au sein des espaces
naturels à statut
I6
Qualité du
paysage
? Indicateur de réponse
pour l?amélioration de la
qualité paysagère
Linéaire de lignes HTB enfoui Annuelle
I7
Agriculture et
espaces
agricoles
? Indicateur de réponse
pour la réduction des
GES et l?autonomie
énergétique
Nombre de hangars agricoles équipés d?ouvrages
énergétiques (panneaux photovoltaïques sur toiture)
Annuelle
I8
Transport
? Indicateur de réponse
pour la diminution des
GES
? Nombre de véhicules propres dans les flottes
publiques
? Nombre de bornes de recharge pour les véhicules
électriques alimentées en EnR
? Nombre de stations de recharge hydrogène
? Nombre de parkings relais créés (y compris aires de
covoiturage)
? Nombre de passagers en transport ferroviaire
périurbain
Annuelle
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
129
I9
Efficacité
énergétique
? Indicateur d?état pour la
diminution des GES
Gains énergétiques (MWh/an) et carbone (t éq. CO2/an)
annuels (avec comme référence l?année 2015) réalisés
grâce :
? Aux rénovations thermiques globales de logements
? A l?éclairage public rénové
? A la construction neuve
? Au process
? Aux systèmes économiseurs d?énergie
? Aux systèmes d?électricité spécifique
Annuelle
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION ocessus décisionnel de
l'élaboration de la PPE de la Corse ;
- Eclairer l?autorité qui arrête la programmation sur
la décision à prendre.
L?EES est une démarche itérative et constitue une aide à
la décision qui prépare et accompagne la conception de
la PPE de la Corse, et permet de l?ajuster tout au long de
son élaboration. Elle doit permettre notamment
d?intégrer les considérations environnementales dans
l?élaboration et l?adoption de cette programmation en
vue de promouvoir un développement durable et
d?assurer un niveau élevé de protection de
l?environnement et de la santé humaine.
Eléments constitutifs de la Programmation Pluriannuelle de l?Energie
en Corse
Sources : AAUC
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
20
5 Calendrier d?approbation de la PPE
Le projet de loi prévoit que la PPE entre en vigueur le 31
décembre 2015 au plus tard. Etant donnée la nécessité
d?une étude d?impact sur les aspects environnementaux,
sociaux et économiques et les consultations obligatoires
de divers comités (Conseil National pour la Transition
Ecologique, Conseil Supérieur de l?Energie, Comité
d?experts et Comité de gestion de la CSPE créés par le
projet de loi, de l?Autorité environnementale ainsi que la
consultation du public d?une durée minimale d?un mois,
le projet de PPE a dû être élaboré pour l?été 2015.
Etapes de construction de la PPE de Corse
Sources : AAUC
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
21
RESPECT DES
ENGAGEMENTS EN
MATIERE
D?ENVIRONNEMENT ET
ARTICULATION DE LA
PPE AVEC LES AUTRES
DOCUMENTS
REGLEMENTAIRES
1 LA PPE en réponse aux
problématiques environnementales
majeures
De nombreuses problématiques environnementales
majeures ont mobilisé les politiques internationales,
communautaires et nationales depuis plusieurs années
et ont donné lieu à l?élaboration de nouveaux documents
d?urbanisme ou d?environnement d?échelle régionale :
atténuation du changement climatique, préservation de
la biodiversité, gestion de la qualité et de la quantité de
la ressource en eau, gestion des déchets, atténuation de
la dégradation des sols, préservation et valorisation du
patrimoine, lutte contre le bruit et préservation de
l?environnement pour garantir la santé de tous.
À ce titre, ces problématiques font chacune l?objet d?un
développement particulier dans le présent chapitre.
Pour chacune de ces problématiques
environnementales, les développements ci-après
rendent compte successivement du respect des grands
engagements puis de l?articulation avec les principaux
autres documents, présentés dans l?ordre de leur
importance relative pour la PPE au regard de la
hiérarchie des normes et de la cohérence souhaitée avec
certains documents (SRCAE, PRS, etc.).
Cette articulation permet, à partir des enjeux identifiés
dans l?état initial de l?environnement, de repérer dans les
plans et programmes retenus, les dispositions
intéressantes pour la PPE.
Liste des enjeux environnementaux résultant de l?état
initial de l?environnement :
1. Préservation et maintien de la biodiversité, des
espaces naturels remarquables et des continuités
écologiques (aquatiques et terrestres)
2. Préservation et maintien de l?identité, la diversité
et la qualité des paysages et du patrimoine
3. Maintien et préservation des espaces
stratégiques à forte potentialité agronomique et
sylvicole
4. Développement des activités agricoles et
sylvicoles respectueuses de l'environnement et
des ressources locales (eau, sol)
5. Préservation et amélioration de l?état qualitatif et
quantitatif des ressources naturelles et
contribution à un usage plus équilibré
6. Réduction des consommations d?énergies
primaires d?origine fossiles dans la perspective de
l?autonomie énergétique
7. Développement des énergies renouvelables en
garantissant la préservation des milieux naturels
8. Atténuation du changement climatique par la
réduction des émissions de GES
9. Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre
la pollution atmosphérique
10. Diminution des sources de nuisances (émissions
de bruit, champs électriques et magnétiques)
11. Réduction, maîtrise et prévention des risques
naturels et technologiques
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
22
2 Les démarches en cours ou à venir
dans le domaine énergie-climat-air
Le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la
croissance verte, dont est issue la PPE, institue des
budgets Carbone et une stratégie nationale bas
carbone. Par ailleurs, la Direction Générale de l?Energie
et du Climat (DGEC) élabore des scénarios prospectifs
énergie-climat-air. D?autres documents stratégiques
sont amenés à être créés par la loi : la Stratégie pour le
développement de la mobilité propre (article 9bis), le
Plan national de réduction des émissions de polluants
atmosphériques, la Stratégie nationale de
mobilisation de la biomasse sont autant de démarches
pour améliorer les conditions environnementales.
? LA STRATEGIE BAS CARBONE
Les budgets Carbone sont des objectifs quinquennaux
d?émission de GES pour décliner concrètement : le
facteur 4, le paquet énergie climat (à l?horizon 2020), les
engagements de la France aux échelons
communautaires et internationaux post-2020. La
stratégie bas-carbone constitue la feuille de route de la
transition vers une économie bas-carbone en
définissant : des orientations de moyen et long terme
(cadrage économique, valeur tutélaire du carbone, lien
avec la stratégie nationale de recherche,...) mais aussi
des orientations/instructions sectorielles (cohérence
d?ensemble). La programmation pluriannuelle de
l?énergie est compatible avec la stratégie bas-carbone
puisque de par ses actions elle vise notamment à :
. augmenter de + 200% les gains d?efficacité
énergétique
. faire progresser les énergies renouvelables
thermiques qui concourent à l?efficacité énergétique
du territoire
. développer massivement (+ 148% hors grande
hydraulique) la production d?électricité à partir de
sources d?énergies renouvelables garanties
. poursuivre le développement (+ 38%) de la
production d?électricité à partir de sources d?énergies
renouvelables intermittentes
. sécuriser l?alimentation énergétique de la Corse
3 Cadre législatif et réglementaire de
l?Energie spécifique à la Corse
La loi a investi la Collectivité Territoriale de Corse (CTC)
d?importantes compétences spécifiques en matière
d?énergie.
La loi du 22 janvier 2002 (article L.4424-39 du Code
général des collectivités territoriales) dispose que, dans le
respect des dispositions du plan de la nation, la CTC :
1° Elabore et met en oeuvre le programme de prospection,
d'exploitation et de valorisation des ressources
énergétiques locales de Corse, qui porte sur la géothermie,
l'énergie solaire, l'énergie éolienne et de la mer, l'énergie
tirée de la biomasse, l'énergie tirée de la valorisation et de
la récupération des déchets, des réseaux de chaleur,
l'énergie hydraulique des ouvrages dont la puissance est
inférieure à 8 000 kilowatts et qui comporte également des
mesures destinées à favoriser les économies d'énergie ;
1° bis Est préalablement consultée sur tout projet
d'implantation d'un ouvrage de production utilisant les
ressources locales énergétiques mentionnées au 1°. Cette
consultation prend la forme d'une délibération de
l'Assemblée de Corse, sur proposition du conseil exécutif de
Corse ;
2° Participe à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'un plan
tendant à couvrir les besoins et à diversifier les ressources
énergétiques de l'île en concertation avec les
établissements publics nationaux.
C?est dans ce cadre que l?Assemblée de Corse a adopté,
au lendemain de la crise énergétique survenue à l?hiver
2005, le Plan énergétique 2005-2025 avec pour objectif
de bâtir un système garantissant à la fois la sécurité de
l?approvisionnement de l?île (le « trépied
énergétique ») et la qualité de l?environnement
insulaire.
Créé en 2002, le Conseil de l?énergie, de l?air et du
climat de Corse (CEAC) réunit l?ensemble des acteurs
politiques, institutionnels, syndicaux et associatifs locaux
concernés par la problématique énergétique. Conçu
comme un lieu de concertation et d?études, sa mission
consiste à éclairer à leur demande les organes
constitutifs de la CTC et à suivre la mise en oeuvre du
Plan énergétique.
Les travaux de l?Assemblée de Corse ont débouché sur
l?adoption de nombreux outils de planification (dont le
Plan de développement des énergies renouvelables et de
la maîtrise de l?énergie en 2007) qui ont préparé le
contexte d?élaboration du Schéma régional du climat,
de l?air et de l?énergie (SRCAE).
A la différence des autres régions où il est établi
conjointement par le préfet de région et le président du
conseil régional, en Corse, le projet de SRCAE est élaboré
par le Président du Conseil Exécutif, les services de l?Etat
étant associés à son élaboration (article L.222-1 III du
Code de l?environnement).
Le Plan d?aménagement et de développement durable
de la Corse (PADDUC) prévu à l?article L.4424-9 du Code
général des collectivités territoriales est un document de
planification qui constitue le document cadre de
l?aménagement du territoire dont les orientations
doivent concourir à l?atteinte des objectifs de
diminution de la consommation énergétique et des
émissions de gaz à effet de serre arrêtés dans le
SRCAE. L?élaboration de la PPE s?est attachée à assurer
la compatibilité des orientations définies avec celles du
projet de PADDUC.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
23
? LE SERVICE PUBLIC DE L?ELECTRICITE
(SPE)
Pour les zones non interconnectées au réseau
métropolitain continental d?électricité, les modalités
d?ouverture du marché européen de l?énergie ont été
adaptées grâce à une dérogation prévue dans la directive
européenne du 26 juin 2003 pour les « petits réseaux
isolés ». Cette dérogation s?applique à la France mais
également à tous les pays européens concernés tels que
l?Espagne avec les Canaries et le Portugal avec les
Açores. Cette dérogation permet aux électriciens
intégrés de ne pas séparer leurs activités de gestion du
réseau de leurs activités concurrentielles.
En Corse, les missions de service public de l?électricité
sont assurées par EDF au travers de sa direction EDF
Systèmes énergétiques insulaires (EDF SEI). EDF SEI
est donc le fournisseur d?électricité aux tarifs
réglementés de vente en Corse. Il est en outre chargé
d?acheter l?ensemble de l?électricité produite sur le
territoire insulaire, de gérer en continu l?équilibre entre
l?offre et la demande d?électricité et d?assurer son
transport, sa distribution ainsi que sa fourniture auprès
de tous les clients.
En revanche, EDF ne dispose pas du monopole exclusif
de la production électrique en Corse, les équipements
industriels pouvant relever d?autres opérateurs.
En tant qu?expert de l?énergie, EDF a pour mission de
conseiller les parties prenantes de l?énergie et assure
un rôle de facilitateur et d?accompagnateur des projets
énergétiques en Corse.
4 Articulation de la PPE avec les
documents règlementaires (plans et
programmes)
La PPE se doit d?être compatible avec certains de ces
plans et programmes, ou d?être simplement en
cohérence avec d?autres en prenant en compte leurs
propres orientations. Ci-après sont déclinées les
différentes relations que doit entretenir la PPE avec les
autres documents règlementaires.
? LE PLAN D?AMENAGEMENT ET DE
DEVELOPPEMENT DURABLE DE LA
CORSE (en cours d?approbation)
Le PADDUC définit les principes de la localisation des
grandes infrastructures et des grands équipements. Il
fixe les objectifs du développement économique,
agricole, social, culturel et touristique de l'ile et ceux
relatifs à la préservation de l'environnement. Le
PADDUC définit également les orientations
fondamentales en matière d'aménagement de l'espace,
des transports dans une approche multimodale, de
valorisation des ressources énergétiques, de protections
et de mise en valeur du territoire. Le PADDUC se
compose d?un Plan d?Aménagement et de
Développement Durable (PADD) qui présente le projet
de société retenu par les élus (orientations stratégiques
et règlementaires), un Schéma d?Aménagement
Territorial (SAT), traduction cartographique du PADD. Il
intègre également 3 schémas : la Trame Verte et Bleue
(TVB) en tant qu?élément cartographique du Schéma
Régional de Cohérence Ecologique (SRCE), le Schéma de
Mise en Valeur de la Mer (SMVM) et le Schéma Régional
des Infrastructures et des Services de Transports (SRIT).
La PPE est compatible avec le PADDUC qui régit
l?ensemble des orientations à mettre en oeuvre sur le
territoire corse, pour chacune des composantes
environnementales car elle respecte les orientations de
ce dernier, notamment celles liées au fait de :
? Limiter les facteurs de dépendances
énergétiques;
? Gérer durablement les ressources naturelles
locales;
? Affirmer la protection et la mise en valeur du
littoral, de la mer et de la montagne.
? LE SCHEMA REGIONAL CLIMAT-AIR-
ENERGIE (adopté le 20 décembre 2013 par
délibération 13/272 AC de l?Assemblée de Corse)
La PPE n?a pas de lien juridique direct avec le SRCAE,
mais une prise en compte et une cohérence forte entre
les deux documents a été souhaitée. En effet, certaines
orientations de la PPE s?appuient directement sur les
ambitions du SRCAE.
Fixant des orientations à l?horizon 2020-2050 en
application de l?article L. 222-1 du code de
l?environnement, le SRCAE de la Corse se donne les
objectifs suivants :
- Réduire les consommations finales d?énergie dans
tous les secteurs.
- Développer la production d?énergies renouvelables
avec un taux de couverture des EnR de 20% en 2020.
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre avec une
baisse d?émission de GES de 31% à l?horizon 2020.
- Réduire les émissions de polluants atmosphériques.
- Réduire la vulnérabilité de la Corse aux changements
climatiques en anticipant les impacts potentiels du
changement climatique sur la population, sur la
biodiversité et sur les différents secteurs d?activités
sur le territoire et de réduire leur vulnérabilité.
Le SRCAE est un document stratégique d?échelle
régionale n?ayant pas vocation à comporter des mesures
ou actions ? les mesures ou actions relèvent des
collectivités territoriales notamment via les Plans Climat
Air Energie Territoriaux (PCAET) ou le futur Plan Climat
Air Energie de la Corse (PCAEC). Toutefois, comme
prévu par la loi, il comporte un Schéma Régional Éolien,
opposable lors de la définition des zones favorables au
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
24
développement de l?éolien et, éventuellement, des
normes de qualité de l?air pour certaines zones
géographiques.
La PPE partage les objectifs du SRCAE et s?applique à
être cohérente avec ses orientations et objectifs dans
l?expression des dispositions normatives en préservant
les potentiels d?énergies renouvelables (biomasse,
éolienne, solaire, hydraulique) ou en facilitant leurs
conditions d?exploitation notamment.
? LE SCHEMA REGIONAL DE
RACCORDEMENT AU RESEAU DES
ENERGIES RENOUVELABLES (en cours de
finalisation)
Le S3RER est un schéma qui doit déterminer, après état
des lieux des éléments du réseau de transport électrique
des énergies renouvelables, les ouvrages de
raccordement à créer en fonction de la capacité globale
d?accueil du schéma et des capacités réservées sur
chaque poste.
Tout comme la PPE, il s?appuie sur les orientations du
SRCAE. Aussi, PPE et S3RER se doivent d?être cohérents
quant aux projets proposés. En effet, les ouvrages
énergétiques envisagés par la PPE auront un impact sur
les infrastructures de raccordement nécessaires pour le
réseau des énergies renouvelables en Corse.
? ORIENTATIONS NATIONALES TRAME
VERTE ET BLEUE (lois grenelle 1 du 03 aout
2009 et grenelle 2 du 12 juillet 2010)
La Trame verte et bleue (TVB), l?un des engagements
phares du Grenelle de l'environnement, est une
démarche qui vise à maintenir et à reconstituer un
réseau d?échanges sur le territoire national pour que les
espèces animales et végétales puissent, comme
l?homme, communiquer, circuler, s?alimenter, se
reproduire, se reposer, ... c'est-à-dire assurer leur survie,
en facilitant leur adaptation au changement climatique.
La Trame doit également, selon la Loi, contribuer à la
diversité paysagère (« Améliorer la qualité et la diversité
des paysages », article 121 Loi Engagement National
pour l?Environnement).
Les orientations nationales pour la Trame verte et bleue
ont pour objectif de contribuer à la préservation et à la
remise en bon état des continuités écologiques afin
d?enrayer la perte de biodiversité. Elles visent à favoriser
la libre expression des capacités adaptatives des espèces
et des écosystèmes, en prenant en compte les effets
positifs des activités humaines et en limitant ou en
supprimant les freins et les barrières d?origine
anthropique.
La PPE est en cohérence avec la TVB en Corse (qui a été
intégrée au PADDUC) et respecte les orientations
données en les intégrant notamment lors de la
construction de nouveaux ouvrages énergétiques, en
préservant et maintenant la biodiversité, les espaces
naturels remarquables et des continuités écologiques
(aquatiques et terrestres), en développant les énergies
renouvelables tout en garantissant la préservation des
milieux naturels.
? LE DOCUMENT STRATEGIQUE DE
FAÇADE
Le Document Stratégique de Façade (DSF) définit les
objectifs de la gestion intégrée de la mer et du littoral et
les dispositions correspondant à ces objectifs, pour
chacune des façades maritimes délimitées par la
Stratégie Nationale pour la Mer et le Littoral (SNML),
dans le respect des principes et des orientations posés
par celle-ci (article L. 219-3 du code de l'environnement).
Les Plans d?Actions pour le Milieu Marin (articles R.
219-9 et suivants du code de l?environnement) visent le
bon état écologique du milieu marin en 2020.
La préservation de la qualité et du fonctionnement des
milieux marins fait partie des objectifs de la PPE,
élaborée dans l?optique d?assurer une cohérence et de
garantir sa compatibilité avec les grandes orientations
de ces documents.
? LE SCHEMA DIRECTEUR
D?AMENAGEMENT ET DE GESTION DE
L?EAU (adopté le 15 septembre 2014)
La PPE, intervenant sur la ressource en eau à travers les
projets d?hydroélectricité, est compatible avec le SDAGE
en :
. préservant les milieux aquatiques par un
développement d?infrastructures de production
énergétique, ayant recours à l?eau, respectueux de cette
ressource,
. développant des énergies renouvelables tout en
garantissant la préservation des milieux naturels,
. en préservant l?état qualitatif et quantitatif des
ressources naturelles.
? LE PLAN DE GESTION DES RISQUES
INONDATION
Le projet de plan de gestion des risques inondations
établi en application de l?article L. 562-1 du Code de
l?environnement fixe 5 objectifs (déclinés en 39
dispositions) dont la prévention et le non accroissement
du risque. Les objectifs de réduction des émissions de
GES de la PPE participent à la lutte contre le
changement climatique, donc indirectement à la
prévention du risque. En ce qui concerne la construction
de nouveaux ouvrages prévus par la PPE, les dispositions
du PGRI relatives à la vulnérabilité seront intégrées.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
25
? LES PLANS RELATIFS AUX DECHETS
La Collectivité Territoriale de Corse a lancé la réalisation
des différents plans relatifs aux déchets.
La PPE est en cohérence avec les objectifs de ces plans,
et plus particulièrement en ce qui concerne la mise en
place des équipements de valorisation et des unités de
tri-mécano-biologiques et/ou de tri-méthanisation.
? LES LOIS SUR LE PAYSAGE
La PPE, engageant la création de nouveaux ouvrages
pour la production énergétique ou la distribution
électrique, prend en compte les directives en vigueur sur
le paysage (lois Paysage, Montagne et Littoral) ainsi que
sur les espaces agricoles (loi d?orientation agricoles, loi
sur le développement des territoires ruraux) notamment
dans son développement des énergies renouvelables en
favorisant le photovoltaique sur les bâtiments.
? LA CHARTE DU PARC NATUREL
REGIONAL DE CORSE
Le Parc Naturel Régional de Corse constitue un territoire
au patrimoine remarquable mais fragile, pour lequel sont
élaborés des projets d?aménagement durable, appuyé
par une charte qui détermine les orientations de
protection, de mise en valeur et de développement du
territoire. La PPE est compatible avec les dispositions,
orientations et actions définies par la Charte dans le
sens où notamment elle :
. Préserve et maintien la biodiversité, les espaces
naturels remarquables et les continuités écologiques
(aquatiques et terrestres)
. Préserve et maintien l?identité, la diversité et la qualité
des paysages et du patrimoine
. Maintien et préserve les espaces stratégiques à forte
potentialité agronomique et sylvicole
. Préserve l?état qualitatif et quantitatif des ressources
naturelles
. Développe des énergies renouvelables en garantissant
la préservation des milieux naturels,?
? ORIENTATIONS REGIONALES
FORESTIERES
Prévues par le L. 122-1 du Code forestier, les orientations
régionales forestières sont élaborées par les
Commissions Régionales de la Forêt et des Produits
Forestiers (CRFPF).
Approuvées par le Ministre en charge des forêts, elles
traduisent, à l?échelle de la région administrative, les
objectifs de la politique forestière relevant de la
compétence de l?Etat en matière de gestion durable (cf
L121-1). Elles rappellent le contexte régional ainsi que les
enjeux économiques, sociaux et environnementaux
inhérents, et précisent en outre les grandes orientations
à suivre par l?ensemble de la filière forestière (filière aval
du bois inclus) afin d?assurer une gestion
multifonctionnelle. Elles concernent donc toutes les
forêts (publiques et privées), et tous les acteurs de la
filière (sylviculteurs, entreprises d?exploitations
forestières, industriels et transformateurs du bois).
Les ORF fixent la politique forestière au niveau régional
ainsi qu?un programme d?actions général pour les
Directive Régionale d?Aménagement, Schéma Régional
d?Aménagement et le Schéma Régional de Gestion
Sylvicole avec une dimension interprofessionnelle.
La PPE, donnant des orientations pour le
développement de la filière bois-énergie notamment,
prend en compte ces orientations régionales, et
notamment celles du schéma régional d?aménagement
des forêts communales (objectifs et la stratégie de
gestion durable des forêts domaniales et des
collectivités).
? LE SCHEMA REGIONAL DES
INFRASTRUCTURES ET DES SERVICES DE
TRANSPORT (en cours)
La PPE, intervenant sur le secteur des transports intègre
les orientations du SRIT en tant que schéma intégré au
PADDUC. Le développement des véhicules propres, des
transports en commun et des modes de circulation
douce sont en accord avec les dispositions du SRIT.
? LES LOIS SUR L?AIR ET PLAN DE
PROTECTION DE L?ATMOSPHERE (en
cours d?élaboration pour la région bastiaise)
La loi du 30 décembre 1996 sur l?Air et l?Utilisation
Rationnelle de l?Energie (Loi LAURE) rend obligatoire :
la surveillance de la qualité de l?air ; la définition de
normes de qualité de l?air ; l?information du public. Cette
loi définit des outils de planification à l?échelle d?une
zone ou d?une région : ce sont les Plans de Protection
de l?Atmosphère (articles L 222-4 et L222-5). Les Plans
de Protection de l?Atmosphère sont établis sous
l?autorité des Préfets de département et mettent en
place des mesures de réduction des émissions de
polluants atmosphériques et d?amélioration de la qualité
de l?air. L?objectif est de protéger la santé des
populations et l?environnement en maintenant ou
ramenant les concentrations en polluants dans l?air à des
niveaux inférieurs aux valeurs limites réglementaires. De
2010 à 2012, l?agglomération de Bastia a connu des
dépassements de seuils réglementaires de qualité de l?air
pour le dioxyde d?azote. L?élaboration d?un Plan de
Protection de l?Atmosphère (PPA) a été nécessaire pour
la mise en place d?actions destinées à améliorer la
qualité de l?air de Bastia et ses environs. Sur la base d?un
diagnostic du territoire et d?études de modélisation, il
est apparu que les actions à mener dans le cadre du PPA
de la région bastiaise concernent en priorité des actions
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
26
sur le transport, notamment sur la ville de Bastia, puis
des actions sur le secteur résidentiel.
Les orientations de la PPE concordent donc
complètement avec les objectifs de réduction de la
pollution de l?air et de risque pour la santé que prône la
loi LAURE et de fait le PPA de Bastia.
? LE PLAN REGIONAL DE SANTE (adopté le
30 novembre 2012)
La PPE intègre les objectifs du PRS en faveur de la
prévention des pollutions et de la qualité de l?air, de la
lutte contre le changement climatique, de la réduction
des nuisances de toutes natures, etc.
En termes de lutte contre le bruit, la PPE est en
cohérence avec, la loi n° 92-1444 du 31 décembre 1992
relative à la lutte contre le bruit.
? LES SERVITUDES D?UTILITES PUBLIQUES
La PPE respectent les servitudes d?utilités publiques.
Parmi ces servitudes, dont la liste est annexée à l?article
R.126-1 du Code de l?Urbanisme, revêtent une
importance singulière en Corse :
- Les réserves naturelles ;
- Les plans de prévention des risques naturels
prévisibles établis en application de l?article L. 562-1
du Code de l?Environnement ;
- Les servitudes relatives à la conservation du
patrimoine : monuments historiques, sites inscrits,
sites classés, littoral, forêts, etc. ;
- Les servitudes résultant d?ouvrages de production, de
stockage et de transport d?énergie.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
27
LA DEMARCHE DE
L?EVALUATION
ENVIRONNEMENTALE
DE LA PPE
? UNE DEMARCHE ENVIRONNEMENTALE DE
CO-CONSTRUCTION ITERATIVE
Dès la phase diagnostic, état initial de l?environnement,
une démarche participative a été mise en place par l?Etat
et la Collectivité Territoriale de Corse.
Dès les premières réflexions sur le projet de la PPE, il a
été fait le choix d?intégrer en amont les problématiques
environnementales propres au territoire.
En ce sens, le processus de gouvernance mis en oeuvre a
permis de vérifier la pertinence du projet aux regards des
enjeux environnementaux dans une logique de co-
construction itérative et continue. Cette co-
construction s?est traduite par la mise en place d?un
Comité de pilotage (COPIL) et d?un comité technique
(COTECH). Ainsi, différentes réunions se sont tenues
tout au long de l?élaboration du projet de la PPE : 2
réunions du Conseil de l?Energie, de l?Air et du Climat le
23 avril et 18 juin, présentation au Conseil Economique
et Social de Corse le 16 juin, consultation de l?Assemblée
Corse les 25-26 juin et 5 réunions de travail entre le
comité technique et le bureau d?études pour l?évaluation
environnementale.
Cette démarche d?évaluation environnementale vise à
intégrer les enjeux environnementaux dans le projet de
la PPE le plus en amont possible ainsi qu?à expliciter et à
rendre lisible au public les choix opérés ainsi que les
orientations retenues au regard de leurs éventuels
impacts sur l?environnement.
Ainsi au fur et à mesure, chaque orientation proposée a
fait l?objet de cette analyse croisée. Cet exercice a
permis d?identifier en continu les éléments de projet en
contradiction avec les enjeux environnementaux, ceux
nécessitant d?être retravaillés et ceux allant vers une
amélioration attendue de l?environnement.
? UNE EVALUATION
ENVIRONNEMENTALE FONDEE SUR
DES OUTILS A LA FOIS STRATEGIQUES
ET OPERATIONNELS
Dans son élaboration concrète, l?évaluation
environnementale doit avant toute chose permettre la
mise en relief des problématiques environnementales,
selon une vision prospective et une double approche : de
l?espace et des usages du territoire.
Afin de répondre à cet objectif, il a été défini des outils
d?évaluation visant à intégrer les composantes
environnementales dans les critères de décisions et
d?évaluer les incidences du projet. Ces outils reposent
sur la définition d?outils d?évaluation :
? Le scénario « au fil de l?eau » qui prolonge les
tendances d?évolution constatées et permet
d?évaluer leurs effets éventuels sur l?environnement :
il sera un point de comparaison pour élaborer
l?évaluation environnementale.
? Une analyse des enjeux environnementaux des
territoires de projet présentés dans la PPE.
Ainsi, l?ensemble des orientations et grands principes du
projet de la PPE ont pu être travaillés au regard de
chacun des enjeux environnementaux déjà identifiés et
qui orientent le scénario au fil de l?eau. Ce triptyque
enjeux hiérarchisés, scénario « au fil de l?eau » et matrice
d?analyse constitue le coeur de l?évaluation
environnementale de la PPE.
? UNE ANALYSE A PLUSIEURS ECHELLES
La méthode d?analyse des incidences prévisibles des
orientations transcrites dans la programmation a été
définie selon un système de notation qualitative simple
organisée en trois niveaux d?analyse :
? Incidence positive, l?orientation, la prescription, ou
encore la recommandation présente une plus-value
environnementale. Elle garantit la préservation des
composantes environnementales.
? Risques ou incidences positives à conforter, dans ce
cas l?orientation peut présenter deux types
d?incidences :
- L?orientation présente des risques d?incidences
négatives notables sur l?environnement.
- L?orientation présente des incidences positives
qui doivent être maintenues et développées
afin d?en assurer leur pérennité.
? Incidence négative, l?orientation du schéma présente
des incidences négatives sur une ou plusieurs
composantes environnementales qui nécessiteront la
mise en place de mesures.
Enfin, en complément de ces analyses, un regard a été
porté à une échelle plus fine de manière localisée, sur les
incidences des orientations et projets sur le réseau des
sites Natura 2000.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
28
? LES DIFFICULTES RENCONTREES
La mise en oeuvre de l?évaluation environnementale de
la PPE a été confrontée à des contraintes structurantes
et à des difficultés d?ordre technique et temporel.
Deux grandes limites peuvent être identifiées :
? La principale difficulté de réalisation de la démarche
d?évaluation environnementale réside dans la
détermination des effets probables de la PPE (ceux
qui présentent des incidences sur le territoire) dont
certains restent imprévisibles, imprécis et non
imputables à elle seule. En effet, si certains projets
importants sont bien identifiés et localisés, d?autres
orientations proposées ne sont à ce jour pas encore
traduites en termes de projets précis sur le territoire.
Elles restent géographiquement diffuses. Aussi,
l?analyse des incidences est rendu compliquée
lorsque les sites potentiellement impactés restent
non localisés ou envisagés avec une part importante
d?incertitude. Toutefois, il s?agit d?une situation
classique dans le cadre de l?élaboration d?un
programme regroupant de nombreuses actions.
? La seconde limite est relative au croisement des
effets probables et des enjeux environnementaux qui
s?est avéré souvent complexe du fait de la multiplicité
des enjeux et des orientations à croiser, et sa
synthèse parfois délicate.
La portée stratégique de la PPE et le caractère
précurseur de la démarche d?évaluation
environnementale, pour le territoire corse, ont conduit
l?exercice évaluatif à un effort particulier de rigueur,
d?honnêteté, mais aussi de pédagogie, pour expliquer les
dispositions de la PPE et montrer leurs incidences
globalement positive sur l?environnement.
PPE ?Evaluation environnementale Stratégique
29
Etat Initial de
l?Environnement
Rappel du contexte 30
Analyse des composantes et définition des enjeux 33
Milieu naturel et biodiversité 34
Paysage et patrimoine 44
Agriculture et forêt 48
Ressources naturelles 51
Energie, Climat, Gaz à Effet de Serre 55
Santé humaine, nuisances, risques naturels et technologiques
67
Analyse des enjeux environnementaux 74
Synthèse des enjeux environnementaux et liens avec la PPE 74
Hiérarchisation des enjeux environnementaux 75
Scénario au fil de l?eau 77
Tendances du scénario 77
Effets notables du scénario 78
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
30
RAPPEL DU CONTEXTE
1 Démographie
La Corse comptait 322 100 habitants en 2013. L?île figure
parmi les régions françaises ayant connu la plus forte
croissance démographique depuis 1999. Cette évolution
démontre l?attractivité qu?exerce le territoire, attractivité
notamment illustrée par un solde migratoire positif.
L?occupation du territoire est très inégale avec de
fortes disparités de densité de population. La densité
moyenne de l?île en 2012 était de 36,5 hab/km2, la plus
faible de France (moyenne nationale : 112 hab/km2) et
s?explique par l?importante part du territoire couverte de
montagnes et leur topographie accidentée.
On remarque une fracture entre un littoral plus peuplé
au niveau des deux grandes agglomérations, et un
intérieur peu peuplé, à l?exception de Corte.
Le relief insulaire cloisonne ainsi fortement les bassins
de vie et une altitude moyenne de 568 m dénote d?un
territoire fortement accidenté.
L?organisation de l?espace insulaire est structurée autour
des deux pôles urbains : Ajaccio et Bastia qui regroupent
près de la moitié de la population. Sur les 360
communes, seulement 28 dépassent le seuil des 2000
habitants alors que plus de 100 communes comptent
moins de 100 habitants. Six habitants sur dix résident en
zone urbaine.
La population de la Corse suit la même tendance de
vieillissement observée dans les pays développés.
Cependant, elle est un peu plus marquée avec un
habitant sur quatre ayant plus de 60 ans contre un sur
cinq en France continentale. La part des moins de 20 ans
est inférieure à la moyenne nationale. Ceci c?explique par
un solde naturel nul et un solde migratoire positif.
La part des résidents temporaires liée au tourisme est
significativement élevée.
Chaque année, la Corse accueille environ 3 millions de
touristes, dont la présence est concentrée sur la période
estivale. En 2011, 35,7% des résidences de l?île sont des
résidences secondaires.
Densité moyennes de population en Corse
Source : rapport de la CTC, 2012
3
2
2
1
0
0
2013
Evolution démographique de la Corse
Source : INSEE données 2010 ? G2C Territoires
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
31
2 Economie
La localisation des activités économiques est
étroitement calquée sur la répartition de la population
dans la mesure où 7 entreprises sur 10 se situent en
zones urbaines.
Le secteur primaire est essentiellement représenté par
l?agriculture. Dans l?espace rural, les exploitations
agricoles et les industries agroalimentaires jouent un
rôle déterminant. L?agriculture est de type extensif et
représente environ 1,7% du PIB régional.
En 2010, on comptait 2810 exploitations agricoles, soit
une diminution de 21 % par rapport à 2000 (26 % au
niveau national) et 5000 actifs, hors saisonniers,
population en baisse de 14 % sur la même période.
Le secteur du BTP a un rôle important dans l?économie
corse. Il représente 10,1% de la valeur ajoutée totale,
contre 8,1% pour le reste de la France hors région
parisienne.
Toutefois, le BTP est également un secteur vulnérable.
Le dynamisme des travaux publics est fortement
dépendant des crédits du PEI. En outre, le secteur de la
construction reste très dépendant aux variations de la
demande, notamment privée, liée à la construction de
résidences secondaires tributaire de capitaux extérieurs.
Concernant l?emploi, en juillet 2012 ce secteur comptait
plus de 10 000 salariés et 3 500 non-salariés (soit 1
emploi sur 10). Il est marqué par une forte rotation de la
main d?oeuvre qui souligne la fragilité des entreprises
face aux fluctuations du marché.
En 2010 le secteur tertiaire représentait plus de 83% de
la valeur ajoutée, soit le même poids qu?en 2003. Du fait
notamment de l?activité touristique, le secteur tertiaire
marchand représentait 51,2% de cette valeur en 2009.
Aujourd?hui les services administrés représentent 32%
de la valeur ajoutée, tandis qu?ils n?atteignent seulement
que 24,9 % pour la France continentale.
Cette situation s?explique notamment par la
décentralisation et le transfert progressif de
compétences de la part de l?Etat aux collectivités
territoriales. On constate en effet une croissance de la
fonction publique territoriale qui compte en 2012
environ 12 000 agents sur 27 100 agents toutes fonctions
publiques confondues (25% de l?emploi total).
Le poids de l?économie administrée est une des
caractéristiques du modèle économique de la Corse,
atypique de celui des autres régions de France
métropolitaine, mais se rapprochant des régions
françaises ultramarines et des autres îles
méditerranéennes.
Concernant le tourisme, la Corse accueille chaque année
près de 3 millions de touristes. Ce secteur en pleine
expansion vise à un étalement de la saison touristique.
L?activité touristique occupe une place déterminante sur
le territoire, et représente un enjeu économique (environ
12% du PIB) et social majeur pour le développement de
l?île. Le tourisme génère 4000 emplois annuels et 18 000
emplois saisonniers.
Répartition de l?emploi selon le type d?activité
Source : INSEE 2010 ? traitement G2C territoires
Cumul des soldes de passagers quotidiens en 2011
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
Progression des trafics de passagers entre 1965 et 2011
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
32
3 Déplacement et transport
Le territoire Corse possède un bon maillage routier,
sans autoroute, dont les temps de parcours restent
convenables.
Distances et temps de parcours en véhicule entre les
principales villes corses
Source : G2C Territoires
Départ Arrivée
Distance
en km
Temps de
Parcours
en h
Ajaccio Bastia 147,9 2h49
Ajaccio Calvi 163,5 3h16
Ajaccio Bonifacio 140,4 2h56
Bastia
Porto-
Vecchio
146,2 2h35
Bastia Calvi 112,1 2h03
Corte Ajaccio 79,1 1h47
Corte Bastia 70 1h09
Porto-
Vecchio
Bonifacio 32,4 0h47
Le transport ferré ne présente que deux lignes de train :
l?une entre Bastia et Ajaccio et la seconde reliant Ponte-
Leccia à Calvi, assurant ainsi la liaison avec Bastia et
Ajaccio. Le réseau ferré reste limité sur le territoire
corse, délaissant la partie orientale. Toutefois, ce
transport s?est très fortement développé ces dernières
années avec un nombre de voyageurs transportés qui a
doublé entre 2011 et 2014.
Le transport maritime est fortement développé, avec 5
compagnies desservant l?île, pour un total de 11 500
traversées en 2014 pour 4,07 millions de passagers.
Le transport aérien s?appuie quant à lui sur 2
compagnies aériennes régulières, plusieurs compagnies
low cost et 4 aéroports principaux, pour un nombre de
passagers total de 3,36 M sur 42 723 vols en 2014.
Le réseau de transport
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
33
ANALYSE DES
COMPOSANTES ET
DEFINITION DES
ENJEUX
Au regard de l?interaction potentielle avec le projet de la
PPE envisagé, les composantes environnementales ont
fait l?objet d?une analyse dans le cadre de cette
évaluation environnementale.
Il s?agit des composantes suivantes :
- milieux naturels et biodiversité ;
- paysage et patrimoine ;
- agriculture et espaces forestiers ;
- ressources naturelles (eau, sol, sous-sol) ;
- énergie, climat et air ;
- santé humaine, nuisances et risques naturels et
technologiques.
Au-delà de la description de l?état des composantes de
l?environnement et des mesures de protection ou de
gestion qui les concernent, le diagnostic de la situation
environnementale se veut dynamique et systémique.
Pour cela, la méthode d?analyse transversale présentée
ci-après dite analyse AFOM (pour « Atouts / Faiblesses,
Opportunités / Menaces ») a été déclinée pour chacune
des thématiques. Chaque élément de diagnostic en
interaction avec la thématique « Energie » (au regard de
la PPE) est classé dans la matrice AFOM de la manière
suivante :
? l?état de la composante (atout ou faiblesse), indique
ainsi les caractéristiques « internes » de chaque
composante sur le territoire :
- un atout définit une caractéristique positive ou
une performance d?importance majeure pour la
composante concernée ;
- une faiblesse représente une contre-
performance ou un point faible pouvant porter
atteinte à la composante concernée.
Cet état de la composante est représenté dans le tableau
sous la forme d?un code couleur : atout en vert et
faiblesse en rouge.
? l?explicitation de la tendance d?évolution
(opportunité ou menace), caractérise
l?environnement « externe » de la composante :
- une opportunité est un domaine d?action dans
lequel le thème peut bénéficier d?avantages ou
d?améliorations substantielles et significatives.
- une menace est un problème posé par une
perturbation de l?environnement ou une tendance
défavorable pour la composante, qui, si l?on
n?intervient pas, conduit à une détérioration
dommageable.
La transcription dans le tableau est établie par un code
couleur : vert pour une opportunité ou une perspective
de l?amélioration de l?état de l?environnement, rouge
pour une menace ou une perspective de dégradation de
la composante environnementale concernée.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
34
MILIEU NATUREL ET
BIODIVERSITE
1 Contexte physique
Géologie
La structure géographique de la Corse compartimente le
territoire en régions naturelles tirant leurs
caractéristiques de leur position géographique, de leur
morphologie, de la nature de leur sol ou encore des
particularités de leur végétation.
Du point de vue géologique et lithologique, 4 grands
ensembles sont distingués : la Corse occidentale ou
cristalline qui couvre les deux tiers de l?île et constituée
essentiellement de roches magmatiques ; la Corse
orientale ou schisteuse, de la pointe du Cap Corse à la
vallée du Tavignano, formée essentiellement de schistes
lustrés ; la dépression ou sillon central entre la Corse
cristalline et la Corse schisteuse le long du sillon de
Corte ; et la plaine orientale de Bastia à Solenzara
constituée de larges placages alluvionnaires.
Géologie des sols
Source : Fiche Grande Région
écologique de Corse - IFN données : BRGM ©
Géographie physique
Marquée par de forts contrastes, la Corse est une
montagne au coeur de la mer. Elle bénéficie de milieux
naturels d?une grande diversité et d?une topographie très
contrastée : massifs, vallées, versants abrupts et de
nombreux milieux littoraux. Cette grande variété de
milieux lui confère des paysages d?une qualité
remarquable et hautement appréciés.
Hydrographie
Le réseau hydrographique est dense. Il est constitué de
cours d?eau de surface (temporaires et permanents), de
nappes d?eau souterraines, de zones humides (dont
mares temporaires et permanentes), de lacs naturels
(dont lacs d?origine glaciaire), d'étangs, de retenues
d?eau et d'eaux littorales.
Réseau hydrographiques de Corse
Source : Atlas des paysages de la Corse 2012
Le climat méditerranéen soumet l?île à une pluviométrie
irrégulière, avec des précipitations fortes au printemps
et à l?automne et une période sèche en été. L?île connaît
ainsi de fortes précipitations 900 mm en moyenne
annuelle (< 700 mm sur le littoral, > 1000 mm dans la
montagne), soit 8 milliards de m³ d?eau.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
35
2 Mer et littoral
La connaissance des milieux marins et côtiers est moins
forte que celle des milieux terrestres. Il n?existe pas
encore de ZNIEFF marines, mais les listes d?habitats et
d?espèces déterminants sur ces milieux ont été établies.
Néanmoins, de grandes avancées ont été réalisées ces
dernières années : cartographie prédictive, programme
LIMA (mis en place en 1999), inventaires biologiques et
analyses écologiques des habitats patrimoniaux des sites
marins des zones spéciales de conservation.
Les milieux côtiers et marins de l?île sont d?une richesse
exceptionnelle à l?échelle de la méditerranée, avec une
forte diversité d?habitats abritant de nombreuses
espèces de faune et de flore dont l?établissement d?une
liste exhaustive n?est pas réalisable. Toutefois, on note la
présence d?environ un million d?espèces invertébrées, de
plus de 400 espèces de poissons, près de 8 espèces de
cétacés côtoient les côtes corses, la tortue caouanne
(unique tortue marine repérée en Corse), de nombreux
oiseaux (le puffin cendré, le cormoran huppé, le goéland
d?Audouin, le balbuzard pêcheur). La Corse a, en raison
de l?importance des colonies nicheuses de son littoral,
une forte responsabilité en matière de conservation de
l?avifaune marine.
Afin de préserver cette grande diversité écologique, de
nombreux outils sont en place :
? Les dispositions de la loi Littoral limite la
constructibilité.
? Le conservatoire du littoral qui garantit la
préservation et la protection de près de 21% du
linéaire côtier corse.
? Les sites classés et inscrits.
? Les protections règlementaires : les réserves
naturelles.
? Les sites Natura 2000 en mer.
? La stratégie de création des aires marines
protégées.
L?ensemble de ces outils visent à réduire les pressions qui
s?exercent sur les milieux marins et côtiers :
? La pêche professionnelle ;
? L?artificialisation du littoral ;
? Les activités touristiques et de loisir du littoral
conduisant à une surfréquentation des espaces
côtiers, à l?altération des fonds marins par la
plaisance (mouillage forain) et les autres
activités nautiques, la pêche récréative et la
plongée sous-marine, et l?aquaculture.
? Le trafic maritime.
Site Natura 2000 en Mer
Source : OEC, 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
36
Cartographie du patrimoine naturel
Source : OEC ? AAMP, 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
37
Cartographie du patrimoine naturel
Source : OEC ? AAMP, 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
38
3 Biodiversité
La Corse est caractérisée par une grande richesse
écologique et des gradients environnementaux très
marqués : un relief marqué, une géologie divisant le
territoire insulaire en deux, la présence de la mer créant
un gradient bioclimatique du littoral vers l?intérieur. Ces
gradients environnementaux impriment une très grande
diversité d?habitats. Il en résulte un panel varié et une
originalité de milieux naturels terrestres, accentuées par
le caractère insulaire du territoire : la forêt, le maquis, la
plaine, les cours d?eau, les zones humides, et le littoral.
La richesse écologique de la Corse se caractérise
d?autant plus par un fort taux d?endémisme : près de 3
000 taxons floristiques, dont presque 2 500 sont
indigènes et 316 endémiques. Concernant les espèces
animales, la Corse n?est pas sans reste. Elle dispose d?une
grande variété d?espèces dont certaines sont
emblématiques du territoire corse ou présentent de très
forts enjeux, comme : la sittelle Corse, le Gypaète Barbu,
le Milan Royal, le Mouflon de Corse, le Cerf de Corse, les
chauves-souris, la Truite de Corse, l?Escargot de Corse, la
Tortue d?Hermann, etc.
Les plans nationaux d'action pour la Corse
Plantes
Buglosse crépue ou crispée Liparis de Loesel
Lunetière de Rotges Euphorbe peplis
Centhrante à trois nervures
Oiseaux
Gypaète barbu
Pies grièches (une espèce
concernée)
Balbuzard pêcheur Milan Royal
Sitelle corse
Amphibiens et reptiles
Cistude d'Europe
Crapaud vert
Tortue d'Hermann
Mammifères
Chauves-souris
(toutes les espèces soit une vingtaine en Corse)
Invertébrés
Maculinea (Papillons)
Odonates (libellules)
Escargot de Corse
L?ensemble de ces espèces et ces espaces sont soumis à
des pressions de plus en plus importantes :
? la chasse et la pêche sont deux activités qui
lorsqu?elles sont effectuées dans le cadre de la
réglementation impactent peu les espèces et les
espaces, mais le braconnage constitue une pression
sur certaines espèces protégées.
? le tourisme et les sports de nature pratiqués à
outrance et de manière anarchique peuvent avoir des
incidences sur les habitats : destruction par l?usage
d?engins motorisés, piétinement de la flore, etc.
? les risques d?incendies qui, avec le phénomène de
changement climatique et l?augmentation de la
fréquentation du territoire insulaire en particulier,
ont tendance à s?accroître.
? l?agriculture, le pastoralisme et la déprise agricole
ont des incidences négatives notables sur la
biodiversité, notamment le pastoralisme divagant,
de pollution d?origine agricole et la fermeture des
milieux par la disparition des activités agricoles.
? la sylviculture irrespectueuse, comme la coupe de
boisements préservés pour leur caractéristique
écologique, les habitats qu?ils renferment et les
espèces qui y vivent.
? L?étalement urbain consomme une ressource non
renouvelable, les espaces naturels et les espaces
agricoles. Il réduit et divise les ensembles
écologiques en plusieurs fragments. Cette
fragmentation a pour conséquence la diminution des
habitats originels. Ces habitats fragmentés se
trouvent de plus en plus éloignés ce qui réduit les
possibilités d?échanges écosystémiques entre eux.
? L?imperméabilisation des sols favorise leur lessivage
par les eaux pluviales. Couplée à l?augmentation des
volumes d?eaux usées dans les secteurs urbanisant,
cela peut générer des problèmes de contamination
chimique et organique des milieux récepteurs, tels
que les lagunes, les étangs et autres zones humides.
? La production électrique qui, par ses nombreux
ouvrages et infrastructures, engendre à leur
construction la modification d?écosystèmes.
Cette grande diversité et richesse perdure grâce à de
nombreuses mesures de protection et de gestion :
? Les protections réglementaires : réserves naturelles
nationales ; réserves de chasse et de faune sauvage ;
réserves de pêche ; réserves biologiques ; arrêtés de
protection de biotope ; sites classés et inscrits,
mesures de protection issues du Schéma
d?Aménagement de la Corse,
? Les outils contractuels : Le Parc Naturel Régional de
Corse.
? Les sites Natura 2000 ;
? La maîtrise foncière : les espaces naturels sensibles,
les acquisitions du conservatoire du littoral ; le
conservatoire d?espaces naturels de Corse.
? Les protections au titre d?un texte international : la
réserve « Man and Biosphere » du Fango ; les zones
humides RAMSAR ;
? La Trame Verte et Bleue définies dans le cadre du
PADDUC.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
39
Carte des réservoirs de biodiversité (ZNIEFF I et II,
arrêtés de protection de biotope, réserves)
Source : DREAL Corse, 2015
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
40
4 Les sites du réseau Natura 2000
Le réseau Natura 2000 a pour objectif de contribuer à
préserver la diversité biologique sur le territoire de
l'Union Européenne. Il est basé sur deux directives
européennes :
? la directive OISEAUX n°79/409/CEE du 2 avril 1979
concernant la conservation des oiseaux sauvages,
dite directive "Oiseaux"
? la directive HABITATS n°92/43/CEE du 21 mai 1992
concernant la conservation des habitats naturels,
ainsi que de la faune et de la flore sauvages.
Le réseau Natura 2000 est composé de sites désignés
spécialement par chacun des Etats membres en
application de ces directives européennes.
Ce réseau contribue à l?objectif général d?un
développement durable et son principal objectif est de
favoriser le maintien de la biodiversité en assurant le
maintien ou le rétablissement des habitats naturels et
des habitats d?espèces d?intérêt communautaire.
? Avancement de la démarche Natura
2000 en Corse
La vie d?un site Natura 2000 est rythmée par un certain
nombre de grandes étapes allant de sa désignation à
l?élaboration de son document d?objectifs (DOCOB), en
passant par la mise en place du comité de pilotage et la
désignation d?une structure animatrice.
En Corse, le processus ne connaît pas le même niveau
d?avancement sur tous les sites, puisque sur 69 sites
exclusivement terrestres (SIC, ZSC et ZPS), seulement 5
n?ont pas encore officiellement de comité de pilotage et
80% des DOCOB terrestres sont terminés (14 en cours).
Le cas des sites marins qui est détaillé au chapitre relatif
à la mer et au littoral, est spécifique car la démarche
Natura 2000 en mer est relativement récente. En outre,
les structures animatrices pour la phase de mise en
oeuvre du plan de gestion restent encore à désigner pour
une majorité des sites.
? Les Zones Spéciales de Conservation
(Directive habitats)
La Directive « Habitats, faune, flore » motive la
désignation des Sites d?Importance Communautaire
(SIC), qui deviennent Zones Spéciales de Conservation
(ZSC) après désignation par le Ministère en charge de
l?environnement.
En Corse, le réseau Natura 2000 est constitué de 69 sites
terrestres (ou mixtes terrestre marin) au titre de la
directive Habitats, ce qui représente en surface 14% du
territoire terrestre. On les retrouve majoritairement sur
la chaîne de montagnes centrale, sur la partie granitique
et sur la partie alpine, ainsi que sur le littoral, et
concernent une forte diversité d?habitats, avec une
importante représentation d?habitats prioritaires :
? Des habitats forestiers, représentés par les pinèdes
Laricio de Corse (Forêt de Rospa-Sorba, Forêt de
l?Ospedale, Forêt de Vizzavona), les bois d?Ifs de
Corse (Forêts du Fium?Orbu),
? Des systèmes agroforestiers souvent en mosaïque,
alternant châtaigneraies souvent à l?abandon et
yeuseraies en phase de recolonisation
(châtaigneraies du Bozzio), des systèmes
agropastoraux comme les belles subéraies du sud de
la Corse, boisements lâches de chênes lièges
entrecoupés de clairières et parcourus par les
troupeaux,
? Des milieux ouverts d?altitude tels que les pelouses
alpines, bien représentées sur le plateau du Coscione,
ou des landes oroméditerranéennes abritant parfois
des stations de flore unique (Astragale Queue de
renard sur les crêtes de la Punta Alta),
? Des milieux ouverts ou semi-ouverts plus proches
du littoral, telles que les formations d?euphorbes
arborescentes, des peuplements dunaires de
genévriers ou des pelouses de parcours
substeppiques avec stations d?orchidées
remarquables (Strettes de Saint-Florent),
? Des hydrosystèmes d?eau stagnante en altitude
tels que les éco-complexes de lacs et de pozzines,
dont le massif du Rotondo inclut les plus grands
ensembles, aux abords desquels on retrouve des
éléments floristiques les plus remarquables de Corse.
? Des hydrosystèmes d?eau stagnante de l?étage
mésoméditerranéen tels que des tourbières acides à
sphaigne, exceptionnelles en méditerranée, ou des
hydrosystèmes de type méditerranéen tels que les
mares temporaires, habitats prioritaires et
extrêmement vulnérables, notamment lorsqu?ils se
trouvent dans la frange littorale.
? Des hydrosystèmes d?eau courante abritant des
espèces prioritaires en partie avale de bassin versant
(Alose feinte dans la basse vallée du Favignano) ou
en partie amont de bassin versant (Truite
macrostigma sur le massif du Renoso ou sur le bassin
amont de la Rivière de Solenzara), ainsi que des
rivières de type Oueds (Strettes de Saint-Florent)
avec stations naturelles de Laurier rose.
? De nombreux sites présentent des cavités, d?origine
artificielle (anciennes galeries de mines ou tunnels)
ou naturelle (grottes, comme celle de Castiglioni, site
majeur de reproduction pour 5 espèces de
chiroptères rares et menacées en Europe), offrant
des abris pour les chauves-souris.
? Des faciès rupestres abritant souvent une flore
endémique remarquable, c?est le cas des falaises
calcaires exceptionnelles à Choux insulaires du site
Caporalino Monte Sant Angelo di Lano-Pianu
Maggiore.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
41
? Les Zones de Protection Spéciales
(Directive Oiseaux)
La Directive « Oiseaux » motive la désignation des Zones
de Protection Spéciales (ZPS).
Dans l?intérieur du pays, des espèces de l?annexe I de la
Directive Oiseaux ont permis la désignation d?espaces le
long de la chaîne montagneuse centrale :
? Le Gypaète barbu : la population de Gypaète barbu
en Corse a un risque d?extinction élevé en raison de
son isolement géographique, de son faible effectif
(10 couples, 25-30 individus), et du déclin des
ressources alimentaires. On le retrouve dans les
étages de végétations supérieurs à 1000 m d?altitude.
Les ZPS concernées sont donc situées sur la dorsale
montagneuse corse. Les activités humaines
influencent la survie de cette espèce : la chasse et la
randonnée peuvent constituer une gêne sur la
surveillance du nid mais la principale menace reste la
baisse des ressources alimentaires suite au déclin du
pastoralisme de petits ruminants.
? L?Aigle royal : L?Aigle royal est un prédateur qui
chasse sur les zones ouvertes de moyenne et haute
montagne. Sa présence a contribué à la désignation
des sites où l?on retrouve le gypaète barbu qui
partage globalement le même type d?habitat. En
Corse, la population de cette espèce est considérée
stable.
? L?Autour des palombes : on le retrouve dans la
plupart des sites fréquentés par les deux rapaces
précédents mais niche aux étages de végétation
méso et supraméditerranéen (essentiellement entre
250 et 1 350 m d?altitude), plus rarement à l?étage
montagnard. En termes d?habitat, ce rapace est
inféodé aux vieilles futaies de Pin Laricio ou de chêne
vert. C?est pourquoi, il est très sensible au risque
d?incendie. La population de l?Autour des Palombes
est stable en Corse. Cependant, compte tenu de son
intérêt au niveau européen, il fait l?objet d?un projet
de plan de restauration régional de la part du Parc
naturel régional de Corse.
? La Sittelle corse : La Sittelle de Corse est l?emblème
de l?avifaune insulaire. Oiseau inféodé aux
peuplements âgés de Pin Laricio dont les graines
constituent l?essentiel de son alimentation. Au sein
de l?île, sa répartition est donc réduite aux forêts de
montagne. L?exploitation forestière et les incendies,
qui restent aujourd?hui les deux principales menaces
pour cette espèce, ont considérablement réduit son
habitat au XXème siècle, qui ne représente plus
aujourd?hui que 2,4% du territoire corse. L?ensemble
des ZPS contenant des pinèdes de Laricio sont
concernées par la sitelle corse, dont celles de la vallée
de la Restonica et des forêts territoriales de Corse.
? Le Milan royal : cet oiseau de proie fréquente les
milieux ouverts très liés à l?agriculture extensive, et
en particulier à l?élevage. Les milieux «bocagers» ou
en mosaïques lui offrent toutes les possibilités
d?alimentation et de nidification. On note une assez
forte densité de couples en Balagne (la plus forte de
France), ce qui est à l?origine de la désignation de la
ZPS de la vallée de Reginu.
? D?autres espèces de milieux ouverts bocagers,
présentes sur ce site ont contribué à sa désignation :
la Pie grièche écorcheur, le Pipit rousseline, la
Fauvette sarde, la Fauvette pitchou.
? D?autres espèces de la liste I de la Directive Oiseaux
sont à l?origine de la désignation de sites de
l?intérieur de l?île, dont notamment le Faucon
pèlerin, l?Engoulevent d?Europe?
Sur le littoral, de nombreuses colonies nichent sur les
côtes rocheuses et les nombreux îlots corses. Ces
espaces et l?avifaune marine qu?ils abritent, seront
caractérisés dans le chapitre sur la mer et le littoral.
Les connaissances sur la biodiversité en Corse sont très
fournies et sont régulièrement mises à jour grâce à un
suivi régulier des nombreux sites protégés.
La richesse biologique de la région Corse présente une
vulnérabilité aux composantes de l?énergie. La
production énergétique et sa distribution engendre la
construction d?ouvrages et d?infrastructures qui peuvent
être sources de perturbations pour les habitats naturels
et les espèces (fragmentation, destruction?).
Les tendances évolutives pour la thématique
biodiversité sont les suivantes :
- Expansion d?espèces envahissantes animales et
végétales ;
- Déprise agricole et fermeture des milieux ;
- Pressions urbanistiques et agricoles ;
- Urbanisation croissante surtout aux abords des
principales agglomérations ;
- Déséquilibre croissant de la pression anthropique
entre littoral et montagne ;
- Insuffisance de prise en compte des fonctionnalités
des zones humides et des cours d'eau ;
- Importance de certaines populations d'espèces
sauvages liées aux territoires agricoles ;
- Réchauffement des eaux marines laissant apparaître
des espèces plus inféodées aux milieux tropicaux et
repoussant plus au nord la limite de l'aire de
répartition de certaines espèces d'eaux plus froides ;
- Introduction de nombreuses espèces (flore terrestre
mais aussi poissons d?eau douce) ;
- Lente détérioration de la qualité biologique des cours
d?eau et expansion rapide des espèces introduites de
poissons (avec leur lot de parasites).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
42
Carte des sites protégés au titre du réseau Natira 2000
Source : DREAL Corse, 2015
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
43
Identification des enjeux liés au milieu naturel et la biodiversité
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Région particulièrement riche et dotée d?une
biodiversité terrestre et marine exceptionnelle.
Pression démographique importante nécessitant une
augmentation des approvisionnements énergétiques
(trafic maritime/émissions GES).
Réchauffement climatique qui affecte l?aire de répartition
des espèces et la qualité de l?ensemble des milieux
naturels.
Risques de pollutions dues aux activités humaines
(transport, assainissement, activité de loisirs,?) et risques
de pollutions accidentelles liés au trafic maritimes vers et
à proximité des côtes (transport de pétrole et matières
dangereuses).
Respect des aires protégées lors de la construction
d?ouvrages énergétiques.
Fort potentiel de production énergétique fondé sur
les services écosystémiques susceptibles d'être
rendus par les milieux naturels : bois, eau?
Développement des énergies renouvelables basées sur
ces ressources renouvelables.
Surexploitation de ces écosystèmes, fragmentation des
habitats, d?destructions d?espèces.
Artificialisation du littoral et étalement urbain en
forte augmentation entraînant une pression accrue
sur les milieux naturels.
Soutien prioritaire aux actions de rénovation de l?habitat
réduisant le besoin en constructions neuves
consommatrices d?espaces.
Des espèces endémiques ou emblématiques
menacées, espèces disparaissant de la région, forte
propagation des espèces invasives animales et
végétales.
Changements climatiques, urbanisation, croissance
démographique, perturbations anthropiques des milieux,
etc. : autant de facteurs aggravant ce constat.
Entretien des habitats forestiers par l?exploitation
raisonnée de ces espaces pour le bois d?oeuvre et le bois
énergie.
La présence de certains ouvrages (irrigation,
adduction, hydroélectricité,?) et dont la mauvaise
gestion ou dimensionnement entrave la libre
circulation et limite l?accès à des zones
indispensables à l?accomplissement des cycles
biologiques et la bonne croissance des individus.
Mise en place de la Trame Verte et Bleue, du projet de
PADDUC, et de la Stratégie pour la création d?aires
protégées (SCAP)
Risque de fragmentation des habitats, de rupture des
continuités écologiques par la construction d?ouvrages
d?irrigation ou adduction ou de grands barrages.
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Préservation et maintien de la biodiversité, des espaces naturels remarquables
et des continuités écologiques (aquatiques et terrestres)
DECLINAISON DES ENJEUX
? Concilier développement des énergies renouvelables en s?assurant que les ouvrages créés (retenues, parcs
éoliens ou photovoltaïques?) ne portent pas atteinte à la biodiversité en place (zone Natura 2000
notamment).
? Eviter la fragmentation des habitats naturels et l?isolement des populations d?espèces à enjeu local de
conservation qu?ils abritent par les infrastructures linéaires.
? Préserver les grandes continuités écologiques (zones humides...).
? Préserver la qualité des eaux littorales pour les différents usages (baignade, aquaculture, écosystème?) par la
maîtrise des rejets industriels (risques de pollutions pétrolières accidentelles par les navires
d?approvisionnement, refroidissement du cycle combiné gaz d?Ajaccio?)
? Economiser l?espace, organiser l?urbanisation pour optimiser la demande en énergie et en transport.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
44
PAYSAGE ET
PATRIMOINE
Le territoire corse présente une mosaïque de paysages
variés où dialoguent ensemble une multitude de
composantes.
Le milieu montagnard est l?épine dorsale de l?île sur
laquelle les populations se sont installées dans un
premier temps et ont développé les activités agricoles
(cultures, sylvopastoralisme).
? La forêt et le maquis recouvrent plus de la moitié du
territoire. Ce taux de boisements est en partie dû au
maquis arborescent qui, en l?absence d?activités
humaines et en dépit des incendies, évolue
progressivement vers des forêts fermées de
production et contribue ainsi à l?augmentation
régulière de la surface forestière. L?inventaire
forestier national (IFN) classe plus de 480 000
hectares au titre des surfaces forestières.
? Les milieux aquatiques offrent à l?île une diversité
exceptionnelle et forment des écosystèmes fragiles
et aux fonctionnements complexes. Le réseau
hydrographique corse est très développé sur le
territoire. Il souligne des paysages vallonnés plus ou
moins encaissés où le rapport à l'eau des espaces
bâtis constitue une composante forte de l'identité
paysagère de l'île.
Les grandes entités montagneuses structurent le
territoire et cloisonnent le ruissellement et les
bassins versants des rivières et des fleuves créant
ainsi des milieux aquatiques très différents.
Dominée par la présence de l?eau, sous des formes
diverses et complexes (torrents, rivières, lacs de
montagnes, fleuves, zones humides, etc.), la Corse
jouit d?une grande richesse paysagère par la diversité
exceptionnelle des milieux aquatiques :
- les cours d'eau : une multitude de bassins
versants cloisonne le territoire et participe à la
création de nombreuses entités paysagères. Les
rivières et fleuves ont creusé de profondes et
étroites vallées, façonnant des gorges et défilés
spectaculaires.
- les zones humides : dans les plaines et les
plateaux, les milieux aquatiques se déclinent en
un chapelet de zones humides : étangs ou lagunes
(stagni), marais (padule), marécage et vasières
(pozzi).
? Les plaines et collines exploitées comprennent
toutes les plaines alluviales et collines du territoire
insulaire. Elles ont permis le développement
économique de l?île.
? Les paysages urbains et leur patrimoine sont
distingués des espaces naturels ou des espaces ayant
connu une anthropisation. Ils correspondent aux
différents paysages en lien avec l?urbanisation du
territoire (pôles urbains, pôles ruraux, bourgs, pôles
touristiques, espaces rural).
FORET BASSE DE LA VALLEE DE LA LIAMONE
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MAQUIS SUR LA VALLEE DE LIAMONE
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ETANG DE DIANA
PLAINE ORIENTALE EXPLOITEE
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GORGES DE L?INZECCA
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PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
45
Leur organisation est dessinée par une géographie
accidentée et un réseau hydrographique dense et pluriel
: massifs (montagneux ou littoraux), vallées, versants
abrupts, plaines littorales (piémont ou contrefort) et les
îlots.
L?urbanisation a connu différentes phases : une
urbanisation traditionnelle rurale de montagne en lien
étroit avec les activités agricoles sylvo-pastorales, puis
une urbanisation de plaine sur les littoraux avec l?essor
du tourisme et des activités tertiaires aux dépens du
modèle traditionnel corse. Aujourd?hui, elle s?est
développée sous la forme de pôles urbains littoraux en
raison de la grande demande touristique balnéaire.
Cette mosaïque paysagère contribue pleinement à
l?essor touristique de l?île, mais elle doit être protégée
contre les diverses pressions impliquées par ses
pratiques.
Les diverses pressions qui s?exercent sur la composante
paysage sont les suivantes :
? L?essor de la fréquentation humaine ;
? L?urbanisation massive ;
? Les grands équipements et infrastructures (de
transport notamment mais aussi ceux en lien
avec la production énergétique) ;
? La déprise agricole sur le milieu montagnard.
Nombreux sont les outils permettant de lutter contre la
dégradation des paysages et du patrimoine : le cadre
législatifs et règlementaires (loi Littoral, loi Montagne,
loi Paysage, les amendements Dupont) ; les dispositifs de
protection et de gestion des paysages (les sites de la loi
1930 ? les sites inscrits, les sites classés -, les actions du
conservatoire du littoral, la charte du PNR, les opérations
« Grands Sites », l?inscription au patrimoine mondial de
l?UNESCO, les AVAP et les ZPPAUP, les secteurs
sauvegardés, les monuments historiques, etc.).
Les ensembles paysagers
Source : Profil environnemental de la Corse DREAL 2012
Les tendances évolutives pour la thématique paysage
et patrimoine sont les suivantes :
- Urbanisation croissante des grands pôles urbains ;
- Mitage en milieu rural ;
- Étalement urbain et implantation diffuse dénaturant
le paysage agricole et naturel ;
- Augmentation des prix du foncier ;
- Urbanisation et occupation sauvages des plages et
arrière-plages ;
- Déprise agro-sylvo-pastorale.
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PAYSAGE URBAIN DE BASTIA
VILLAGE DE MUNA DANS LA VALLEE DE LIAMONE (SOL
GRANITIQUE)
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PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
46
Carte des sites paysagers ou patrimoniaux classés et
inscrits, ou sur liste de patrimoine UNESCO
Source : DREAL Corse, 2015
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
47
Identification des enjeux liés au paysage et au patrimoine
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Qualité, beauté et diversité des paysages et du
patrimoine bâti. Présence de sites remarquables de
renommée internationale, emblématiques de la
région et à l?origine de son attractivité.
Altération du paysage naturel par la construction de
nouveaux moyens de production énergétique.
Mise en oeuvre des opérations « Grands Sites »,
participation de la Corse à des programmes européens sur
la valorisation du patrimoine, charte du PNRC, plans de
protection des sites et des paysages permettant
d?encadrer les projets d?infrastructure (limite des impacts
visuels, règlementation des implantations?).
Fragilité de la protection des sites inscrits ainsi que
du patrimoine historique et architectural.
Difficulté d?insertion dans le site. Dégradation des
perceptions paysagères.
Développement de « points noirs » paysagers
(infrastructures, urbanisation, zones d?activités,
etc.)
Intégration paysagère des ouvrages par la reproduction
de l?architecture traditionnelle corse et l?utilisation de la
topographie et de la végétation (écran visuel).
Implantation diffuse, étalement urbain sans
cohérence avec les réseaux de communication
Campagnes de rénovation de l?habitat favorisant le
renouvellement urbain et limitant la consommation
foncière. Des espaces paysagers peuvent être épargnés
de l?extension urbaine.
Difficulté de la mise en oeuvre de la politique
d?enfouissement des réseaux électriques et
téléphoniques du fait de la topographie de l?ïle.
Dégradation des paysages, ruraux notamment, par les
lignes et poteaux électriques créant une coupure visuelle
dans des espaces généralement remarquables.
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Préservation et maintien de l'identité, la diversité et la qualité des paysages
et du patrimoine architectural
DECLINAISON DE L?ENJEU
? Développer les infrastructures énergétiques (renouvelables ou non) sans porter atteinte aux paysages
emblématiques du territoire et en optimisant leur intégration (réduction de l?impact visuel).
? Ne pas porter atteinte au paysage ainsi qu?au patrimoine naturel et architectural traditionnel corse.
? Economiser l?espace, organiser l?urbanisation pour lutter contre le mitage et la fragmentation du territoire,
développer des stratégies foncières pour préserver l?espace agricole et densifier les espaces habités.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
48
AGRICULTURE ET FORET
L?agriculture représente 1,7% du PIB mais constitue la
principale activité consommatrice d?espace en milieu
rural. Elle permet de développer l?emploi disséminé dans
l?espace rural et favorise la valorisation des ressources
locales et les débouchés de proximité. Ainsi, le maintien
et l?augmentation de l?activité agricole constituent une
priorité régionale dans la stratégie de développement
durable.
Orientation Technico-économique des communes
Source : Profil environnemental de la Corse 2012- données Agreste 2010
La Corse est la plus boisée des îles méditerranéennes
avec un taux de boisements de près de 55% au regard de
la superficie totale de l?île. Il est en partie dû au maquis
arborescent qui du fait de la faible activité humaine et
des risques d?incendies évolue progressivement vers des
forêts fermées de production et contribue ainsi à
l?augmentation régulière de la surface forestière.
L?inventaire forestier national (IFN) classe plus de
450 000 hectares au titre des surfaces forestières.
Répartition de la surface de la forêt et des autres
territoires
Source : Inventaire Forestier National, 2010
Les forêts corses voient leur mise en valeur handicapée
par la topographie, la dispersion des peuplements et le
morcellement de la propriété en forêt privée.
Les usages de la ressource
La forêt remplie de nombreuses fonctions essentielles :
protection du milieu et des ressources naturelles,
maintien des espaces ouverts et de la biodiversité
comme la sittelle de Corse qui est strictement
endémique des résineux de montagne, accueil d?activités
récréatives et sportives.
En plus de ces fonctions, la forêt permet de répondre aux
besoins humains en matière d?énergies, de ressources
alimentaires et de constructions.
? Le bois énergie
La production de plaquettes forestières est assurée par
la société d?économie mixte « Corse Bois Energie ».
Cette production représente une quantité de 15000
tonnes par an alimentant une quinzaines de chaufferies
collectives. Par ailleurs, le bois-bûche est très largement
utilisé dans le secteur résidentiel, et particulièrement en
milieu montagnard. Le bois de chauffage est très utilisé
sur le territoire pour des raisons économiques comme
historiques et traditionnelles (coupes sur des parcelles
individuelles). Des dispositifs d?aides existent pour les
installations collectives comme individuelles afin de
valoriser au mieux cette ressource naturelle.
? Des produits agricoles et alimentaires
Aujourd?hui, les formations arborées traditionnelles,
châtaigneraies et oliveraies, connaissent un regain
d?intérêt résultant d?une demande croissante en produits
agricoles et alimentaires de qualité et ancrés dans les
traditions corses. Toutefois, elles sont aussi sujettes à de
graves problèmes phytosanitaires (destruction
parasitaire notamment).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
49
? Le secteur de la construction
Le secteur de la construction, charpente traditionnelle et
coffrage, constitue avec le bois de chauffage, la
principale destination du marché insulaire de la première
transformation (sciage). La quasi-absence d?un réel
secteur de la deuxième transformation (menuiserie)
engendre un très faible débouché commercial local.
De nombreuses pressions s?exercent sur les espaces
agricoles et forestiers en corse :
? Les pressions exercées sur les milieux sylvo-
agricoles :
- Les pressions foncières et artificialisation des
espaces agricoles ;
- Le manque de main d?oeuvre pour gérer les
espaces ruraux et les boisements forestiers
privés ;
- Les changements climatiques, les risques et les
crises sanitaires ;
? Les empreintes environnementales des activités
agro-sylvo-pastorales :
- La consommation de la ressource en eau dans le
cadre de l?irrigation agricole, pouvant entraîner
des pollutions et les risques sanitaires ;
- L?érosion des sols ;
- Les émissions de gaz à effet de serre.
Afin de répondre aux difficultés récurrentes rencontrées
par la filière agricole, des outils ont été instaurés pour
permettent la redynamisation et le maintien des
activités agro-sylvo-pastorales : la législation en vigueur
(la loi d?Orientation Agricole de 1999, la loi sur le
développement des territoires ruraux 2005), la mise en
place d?aides et de mesures (aides à l?installation des
jeunes agriculteurs, mesures agro-environnementales, le
plan écophyto, mutualisation des connaissances avec le
référentiel pédologique et agronomique de l?ODARC,
etc.), la diversification des activités auprès des
agriculteurs (le développement de l?agro-tourisme) et le
retour vers une plus-value identitaire et
environnementale (certifications des productions AOP-
AOC, le développement d?une agriculture sans OGM).
A cela, s?ajoute les documents de gestion et de
protection comme le Programme de Développement
Rural de Corse (PDRC) afin de valoriser les territoires
ruraux au travers des ressources naturelles,
patrimoniales et culturelles ; le Plan Pluriannuel Régional
de Développement Forestier de Corse qui identifie les
massifs forestiers insuffisamment exploités et cible les
actions prioritaires d?animation et d?investissement tout
en veillant à la gestion durable de la forêt ; le Schéma
Régional d?Aménagement des Forêts Publiques de Corse
qui constitue le référentiel de base pour l?élaboration des
documents d?objectifs de chacune des forêts
concernées ; et le Schéma Régional de Gestion
Sylvicoles de Corse qui indique les objectifs et préconise
les règles de gestion les mieux adaptées à la forêt privée
corse.
Les tendances évolutives pour la thématique
agriculture et forêt sont les suivantes :
- Difficile mise en oeuvre de la filière bois-énergie
- Développement du risque de dévastation des
peuplements forestiers ;
- Lente structuration des filières de production,
organisation des producteurs et démarches de
certification de la qualité pour le développement d?un
marché des produits corse ;
- Faible développement de l'agriculture biologique et
raisonnée ;
- Potentialités productives importantes mobilisables ;
- Fermeture des milieux par la réduction du nombre
d?exploitations agricoles (risques d?incendies, perte
de biodiversité, etc.) ;
- Étalement urbain, spéculation foncière,
consommation des espaces à fortes potentialités par
des usages immobiliers d'agrément, d'habitation ou
de production ;
Risques sanitaires et espèces invasives demandant
contrôles et anticipation.
Les propriétés forestières
Source : Profil environnemental de la Corse 2012
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
50
Identification des enjeux liés à l?agriculture et la sylviculture
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Taux de boisement et taux d?accroissement des
espaces forestiers importants.
Développement de la filière bois énergie en complément
du bois d?oeuvre pour des usages de chauffage.
Le changement climatique a un impact sur les forêts et
leur production.
Rôle important de l?agriculture et de l?agro-
pastoralisme dans la structuration des paysages et le
maintien des milieux et espèces.
Déprise agricole et abandon des pratiques extensives.
Dégradation de ces espaces par l?étalement urbain,
construction de nouvelles infrastructures industrielles
dont des ouvrages énergétiques (parcs éoliens,
photovoltaïque?).
Difficulté d?exploitation forestière du fait de la
topographie régionale contraignante et de la
dispersion des peuplements de boisements
productifs.
Augmentation des exploitations monospécifiques
souvent un frein à la biodiversité et plus enclines au
développement de feux de forêt.
Réflexion sur la mise en place d?un système d?exploitation
par câble.
Mitage des espaces agricoles et forestiers par les
infrastructures (transport, production d?énergie?) et
l?urbanisation.
Consommation d?espaces à fortes potentialités
agronomiques.
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Maintien et préservation des espaces stratégiques à fortes potentialités agronomiques et
sylvicoles
Développement des activités agricoles et sylvicoles respectueuses de l'environnement
et des ressources locales (eau, sol)
DECLINAISON DES ENJEUX
? Eviter la fragmentation des espaces par la mise en place de tranchées forestières et l?isolement des populations
d?espèces à enjeu local de conservation qu?ils abritent lors de la construction d?ouvrages énergétiques.
? Limiter la consommation des espaces agricoles et les contraintes supplémentaires d?exploitation qui
pourraient être occasionnées par la création d?ouvrages énergétiques (consommation d?espaces en cas de
création de poste, neutralisation du sol à l?endroit et aux abords des pylônes électriques, perte de temps liée à
l?obligation de contourner les zones neutralisées, frais d?entretien de ces surfaces).
? Préserver les espaces ayant une valeur agronomique et renforcer l?utilisation des ressources locales
(développement complémentaire du bois d?oeuvre et du bois-énergie).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
51
RESSOURCES
NATURELLES
1 Eau
La Corse bénéficie d?une ressource en eau abondante
mais inégalement répartie à la fois dans l?espace
(morphologie de l?île) et dans le temps (variations
interannuelles et inter-saisonnières). Certaines régions
comme le Cap-Corse, la Balagne, le Sud Est, et les
communes rurales de l?intérieur connaissent encore des
difficultés d?approvisionnement.
Débits spécifiques médian (l/s/km²) hors Cap Corse et Nebbio-
Balagne en fonction des mois de l?année - Source AAUC
C?est une ressource vitale pour l?ensemble de la
population (eau potable) et pour son économie
(agriculture, loisirs, aquaculture, pêche). Une eau de
qualité et en quantité suffisante est indispensable pour le
bon fonctionnement des milieux aquatiques.
Sollicitation des masses d?eau souterraine
Source : SDAGE Corse, 2010-2015
La ressource en eau de la Corse est dans l?ensemble d?un
bon niveau qualitatif. L?atteinte du bon état est un
objectif assigné à plus de 90% des masses d?eau. Les
eaux souterraines sont globalement d?excellente qualité.
Ce qui concerne la qualité ne vaut pas nécessairement
pour la quantité disponible de la ressource, d?où la
nécessité d?un puissant équipement hydraulique. En
effet, le grand déséquilibre de la répartition de la
ressource en eau est une problématique majeure du
bassin de Corse.
L?eau est une ressource très utilisée en Corse et ce pour
divers usages :
? Les prélèvements en eau (agriculture et eau
potable),
? Les activités économiques,
? Les activités touristiques autour de l?eau,
? Les activités liées au milieu marin.
Les prélèvements en eau
Les prélèvements en eau sont majoritairement
effectués dans les eaux superficielles (65% des
prélèvements). Ils sont essentiellement destinés à deux
usages : l?irrigation agricole (53%) et l?eau potable (47%).
Ils sont satisfaits à 80% par les eaux de surface et à 20%
par les eaux souterraines.
Ces deux usages, se partagent la quasi-totalité de la
ressource.
Les activités économiques
L?agriculture est le domaine d?activité le plus représenté
sur le territoire corse : 3 600 exploitations agricoles et les
industries agroalimentaires jouent un rôle déterminant
au niveau de l?emploi. L?agriculture corse est de type
extensif. L?irrigation agricole progresse en réponse aux
besoins des différentes activités (élevage, production
végétale, viticole et fruitière). Ce secteur a un impact
diffus important sur l?ensemble du territoire tant par
rapport aux prélèvements que par rapport aux
effluents liés à l?activité.
L?usage industriel reste très marginal et ne représente
que 1,2% des volumes prélevés. L?impact sur l?eau est
globalement moindre.
Les activités tertiaires, notamment celle liées au
développement touristique, sont en pleine expansion et
tendent vers un étalement de la saison touristique avec
un fort potentiel touristique à exploiter (le tourisme
d?affaire, etc.). L?augmentation ponctuelle de la
population liée à cette activité impacte directement le
dimensionnement des infrastructures hydrauliques et
induisent une augmentation des prélèvements dans
les aquifères.
Pour préserver la qualité de cette ressource et les milieux
qu?elle abrite et afin de répondre aux exigences de la
DCE, la loi sur l?eau et les milieux aquatiques (LEMA) du
31 décembre 2006 a permis de réviser les classements
existants soit pour la Corse la loi de 1919 sur
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
52
l?hydroélectricité, le bassin n?étant pas concerné par
l?article L432-6 de code de l?environnement. Le nouveau
classement doit répondre aux objectifs du SDAGE en
matière de continuité écologique (libre circulation des
espèces et accès aux zones de vie, transport des
sédiments), et également répondre aux objectifs de non
dégradation des masses d?eau ou contribuer à l?atteinte
du bon état.
Le projet de classement des cours d?eau comporte 2
listes:
- la liste 1 vise à préserver certains cours d?eau ou
tronçons de cours d?eau en très bon état écologique,
réservoirs biologiques définis dans le SDAGE, ou
importants pour les poissons migrateurs amphihalins, de
tout nouvel ouvrage faisant obstacle à la continuité
écologique (construction de nouveaux ouvrages non
autorisée) ;
- la liste 2 vise à restaurer la continuité écologique
(rétablissement de la libre circulation des poissons
migrateurs et du transit sédimentaire) au niveau des
obstacles existants, qui devront être équipés, gérés, et
entretenus dans un délai de 5 ans suivant l?arrêt de la
liste.
Les résultats de l?étude de l?impact du classement des
cours d?eau indiquent qu?aucun usage (hydroélectricité,
protection contre les inondations, AEP, Irrigation, pêche,
pisciculture, loisirs) n?est fortement impacté de manière
négative par le projet de classement.
Concernant la grande hydroélectricité, aucun projet
connu de l?administration n?est concerné par le
classement en liste 1 : l?impact est faible (Source : DREAL
Corse).
Il est important de noter que le potentiel mobilisable
sous le régime de la loi de 1919 ne permettait pas non
plus d?atteindre l?objectif du SRCAE pour cette filière.
Ainsi, le classement ne génère pas de contrainte
supplémentaire significative.
Plusieurs types de milieux aquatiques sont recensés en
Corse. On distingue ainsi :
? Les milieux aquatiques continentaux avec les
nappes d?eau souterraines, les cours d?eau et les
plans d?eau ;
? Les masses d?eau de transition avec les lagunes
littorales) ;
? Les milieux aquatiques marins avec les masses
d?eau côtière.
L?ensemble des milieux aquatiques constitue une
composante originale du territoire corse qui apporte une
contribution importante à la qualité et à la diversité des
paysages de l?île. Ces milieux qui sont caractérisés par
une forte valeur patrimoniale notamment pour les
milieux superficiels, présentent une forte vulnérabilité du
fait de variation quantitative importante mais également
vis-à-vis des pollutions.
Eaux superficielles
? les principaux prélèvements en 2011
? les barrages et réserves de plus de 250 000m
3
Source : DREAL, Profil environnemental 2012
La ressource en eau en Corse est soumise à différents
types de pressions :
- Les pressions liées aux prélèvements, incluant les
risques d?intrusion saline ;
- L?assainissement ;
- La pollution diffuse liée aux rejets agricoles, agro-
alimentaires et aux effluents vinicoles ;
- Les pressions morphologiques et hydrologiques
(barrages, seuils, mauvais état des berges et de la
ripisylve, busage ou artificialisation de certains cours
d?eau, espèces envahissantes?) ;
- L?artificialisation du trait de côte ;
- Les pressions liées aux mouillages et les pollutions
portuaires pour les eaux côtières.
Les orientations fondamentales et les dispositions du
SDAGE ont vocation à garantir la non dégradation de la
ressource et l?atteinte des objectifs environnementaux.
La mise en oeuvre du SDAGE s?appuie sur un programme
de mesures. A une échelle plus locale, les SAGE
poursuivent la même ambition.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
53
2 Sol, sous-sol et matériaux
De par sa grande diversité lithologique et pédologique,
la Corse dispose d?une grande richesse minérale. Dès
lors, de nombreux sites de carrières sont recensés sur
l?ensemble des bassins de vie à proximité des centres
d?activités économiques. Du fait de son insularité la
Corse produit la quasi-totalité des matériaux des
carrières nécessaires aux chantiers du BTP de l?île.
L?exploitation des matériaux en Corse se caractérise par :
? Des contraintes géographiques limitant les
transports de matériaux
? Une extraction principalement réservée aux besoins
locaux
? De très faibles échanges avec l?extérieur
? Des contraintes environnementales fortes.
Les pressions s?exerçant sur la ressource minérales sont
multiples et diffèrent selon le moment, et selon le type
d?extraction de substrats :
? Abandon des carrières présentant alors de grands
risques d?effondrements accentué par les
infiltrations d?eaux ;
? Modifications du paysage par les carrières à ciel
ouvert
? Extractions dans le lit des rivières, bien que les
incidences de ces extractions soient complexes à
quantifier.
Part des Carrières en Corse selon le type de matériaux
extraits
Source : BRGM, Profil environnemental de la Corse 2012
Afin de protéger la ressource minérale, l?Etat a mis en
place des mesures visant à interdire les extractions
alluvionnaires dans les lits mineurs des cours d?eau et
dans les plans d?eau traversés par des cours d?eau.
Même, s?il n?existe pas à ce jour de schéma
départemental ou régional des carrières en Corse, le
code de l?environnement sert de cadre de référence pour
les activités liées à la ressource minérale ainsi que des
outils mis en place par le Bureau de Recherche
Géologiques et Minières (BRGM) permettant de suivre
l?évolution des exploitations et de leurs productions.
Pédologie des sols
Source : Fiche Grande Région écologique de Corse - IFN données : BRGM,
2012©
Les tendances évolutives pour la thématique
ressources naturelles sont les suivantes :
? Déséquilibre entre l?eau disponible et les
prélèvements affectant la qualité des milieux sur
certains bassins ;
? Conflits d?usages (agriculture, zones urbaines,
énergie, protection par classement des cours
d?eau?) ;
? Diminution de la ressource en eau pour les besoins
des écosystèmes aquatiques face à l'augmentation
des besoins anthropiques et au changement
climatique ;
? Diminution de la capacité auto-épuratoire des
milieux naturels liée à la dégradation de
l?écosystème aquatique impacté par les usages
anthropiques ;
? Actions insuffisantes pour suivre l?évolution des
pressions pouvant impacter les masses d?eau en bon
état
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
54
Identification des enjeux liés aux ressources naturelles (eau, sol, sous-sol)
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Préservation et amélioration de l?état qualitatif et quantitatif des ressources naturelles
et contribution à un usage plus équilibré
DECLINAISON DES ENJEUX
? Conforter la production hydroélectrique en prenant en compte les enjeux environnement et les éventuels
conflits d?usages.
? Limiter l?altération du sol et sous-sol dans les projets de liaison souterraine.
? Gérer durablement et de manière équilibrée la ressource en eau face au réchauffement climatique.
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Bon état quantitatif et qualitatif (écologique et
chimique) des masses d?eau souterraine.
Restauration et préservation des zones humides jouant
un rôle de régulation des eaux.
Pollutions d?origine urbaine, agricole ou industrielle.
Potentiel d?exploitation des cours d?eau pour la
production hydroélectrique
Valorisation de la ressource en eau par la production
d?énergie.
Altération de zones humides ou de cours d?eau par la
création d?ouvrages hydrauliques.
Diminution de la ressource en eau pour les besoins
des écosystèmes aquatiques face à l'augmentation
des besoins anthropiques et au changement
climatique.
Conflits d?usages (agriculture, zones urbaines, énergie,
protection par classement des cours d?eau?).
Impacts négatifs du changement climatique en matière
d?accès à la ressource en eau.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
55
ENERGIE, CLIMAT, GAZ
A EFFET DE SERRE
Les sources de données disponibles utilisées : Profil
environnemental 2012 ? SRCAE ?OREGES de Corse - Projet de
PPE de la Corse - Citepa 2007 - Commissariat général au
développement durable ? janvier 2011 ? source des données
SOeS ? EDF
1 Energie
L?insularité implique des spécificités énergétiques :
? En 2014, 87% de l?énergie primaire consommée sur
l?île est directement importée (produits pétroliers et
interconnexions). Les énergies renouvelables
développées sur le territoire couvrent un large
spectre aussi bien pour la production d?électricité
(énergie hydraulique, éolienne, photovoltaïque
biogaz) que thermique (bois énergie, solaire
thermique, aérothermie).
? La sécurité d?approvisionnement en carburants et
en électricité est plus sensible.
? BILAN DE LA CONSOMMATION
ENERGETIQUE ET MOYENS DE
PRODUCTION
? Evolution de la consommation
énergétique
La consommation finale en énergie s?élevait en 2014 à
528 000 tep répartie comme suit :
- Produits pétroliers (transport) : 54 %
- GPL et Fioul (Chauffage): 11 %
- Centrales thermiques : 13 %
- Interconnections : 10 %
- EnR électriques : 10 %
- EnR thermiques : 5 %
Les consommations énergétiques finales sont dominées
par le secteur des transports qui représentent 54% des
consommations, et par le secteur des bâtiments
(résidentiel et tertiaire) qui représentent 40% des
consommations. Le secteur industriel (hors production
d?électricité et incluant le BTP) représente 5% des
consommations, et l?agriculture environ 1%. Ce bilan
inclut les consommations des transports aériens et
maritimes des résidents mais pas ceux liés au tourisme.
Evolution sectorielles des consommations d'énergie
finale Source SRACE 2012
Ces quinze dernières années, la forte croissance des
importations de gazole (+56%) et la baisse de celles de
l?essence (-36%) se sont traduites en cumulé par une
augmentation de 30 ktep des importations de carburant,
soit 16% depuis 2001. Cette augmentation de la part du
diesel traduit le soutien au niveau national à ce type de
carburant depuis de plusieurs années.
Evolution de la consommation des carburants de 2001 à
2014
Source OREGES de Corse
Le développement de l?activité économique
(principalement dans les services), la
démographie et l?évolution des modes de vie
(taux d?équipement des ménages) contribuent
à l?augmentation de la demande
d?électricitéd?énergie.
Trépied du
système
électrique
(33%)
Solaire thermique
1,2
0%
Bois énergie
18,3
3%
Aérothermie
6,4
1%
Biogaz
0,8
0%
Eolien
2,5
0%
Photovoltaïque
9,8
2%
Petite hydraulique
5,1
1%
Grande hydraulique
35,4
7%
Interconnexion
50,3
10%
Thermique à flamme
65,4
12%
GPL
33,5
6%
Fioul
25,1
5%
JET
20,6
4%
Essence
61,3
12%
Gazole
193,0
37%
EnR
79,7
14%
Consommation d'énergie finale (ktep)
Bilan 2014
Bilan 2014 des consommations d'énergie finale
Source OREGES de Corse
0
100
200
300
400
500
600
700
1990 1992 1995 1997 1999 2002 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
C
o
n
so
m
m
at
io
n
d
'é
n
e
rg
ie
f
in
al
e
e
n
k
te
p
Agriculture
Tertiaire
Résidentiel
Transport
Industrie
-
50
100
150
200
250
300
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
kt
e
p
Gazole
Essence
Cumule carburant
+ 16%
+ 56%
- 36%
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
56
Le graphique ci-dessous présente l?évolution du mix
énergétique hors transports en base 100.
Evolution du mix énergétique, hors transport, de 2003 à
2014 en base 100
Source OREGES de Corse
On constate que ces dix dernières années ont été
marquées :
- par une augmentation des importations d?électricité
depuis la Sardaigne;
- par une forte fluctuation de la production d?électricité
d?origine renouvelable due à la prépondérance de
l?hydroélectricité dépendante des variations
annuelles des apports hydriques et du manteau
neigeux. Toutefois, la part des énergies renouvelables
a été renforcée ces dernières années suite à la mise
en service de la centrale hydroélectrique du
Rizzanese ainsi qu?à un développement soutenu du
photovoltaïque ;
- par une baisse continue des importations de GPL,
baisse supérieure à 35% (hors correction climatique).
- par une croissance continue de la consommation en
carburants (+16%) qui se stabilise toutefois depuis
3ans.
- par une part très importante des importations
d?énergies primaires pour les transports.
Evolution des importations d'énergies primaires de 2003
à 2014 - Source OREGES de Corse
? La production d?électricité
En 2005, l?Assemblée de Corse a adopté un Plan
énergétique pour la période 2005-2025 avec pour objectif
la sécurisation de l?approvisionnement électrique de la
Corse au travers de la mise en oeuvre d?un « trépied
énergétique ». En 2015, ce trépied est devenu réalité
avec un approvisionnement électrique de l?île assuré à
parts égales par :
- les centrales thermiques du Vazzio et de Lucciana,
fonctionnant respectivement au fioul lourd et au fioul
léger avec des turbines à combustion ? TAC - (4
turbines sur le site de Lucciana) et, qui apportent un
complément en hiver et lorsque les réserves en eau
sont faibles ou pour toute urgence. A noter qu?une
TAC de sécurisation du réseau est mise en place
depuis 2011 sur le site du Vazzio.
- les énergies renouvelables (en grande majorité
l?hydroélectricité 27%) et dans une moindre mesure le
photovoltaïque (6%) et l?éolien ;
- les importations via les interconnexions avec le
continent Italien et la Sardaigne (SACOI et SARCO). A
noter que les possibilités d?import l?été sont
fortement limitées sur la liaison SARCO.
La centrale de Lucciana près de Bastia a été renouvelée
pour fonctionner à terme au gaz. La centrale du Vazzio à
Ajaccio doit être renouvelée également dans la même
perspective.
L?atteinte de cette ambition a été rendue possible par la
mise en oeuvre de grands chantiers prévus par la
programmation pluriannuelle des investissements
électriques de 2009 :
- le doublement des investissements sur les réseaux
électriques destinés à améliorer la qualité de
fourniture ;
- la réalisation de la liaison électrique « SARCO », mise
en service en 2006, et dont la puissance a été
progressivement augmentée jusqu?à 100 MW en
2010 ;
- la mise en service d?une turbine à combustion (TAC)
de 40 MW en 2008 ;
- la mise en service du barrage du Rizzanese (55MW)
en décembre 2012, couplée à un apport hydraulique
important en 2013 ;
- la mise en service de la nouvelle centrale EDF PEI de
Lucciana B (120MW) au cours du premier semestre
2014.
Au-delà des chantiers du Plan énergétique de 2005, on
note un fort développement des énergies
renouvelables dans le mix électrique :
- 97 MW de photovoltaïque en service à ce jour, dont 5
MW avec stockage ;
- 18 MW d?éolien ;
- 2MW de biogaz ;
- 26 MW de mini-hydraulique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
57
Le bouquet électrique 2014 en Corse
PUISSANCE Garantie Installée 563 MW
PV + Éolien + µHydro + Biogaz 148 MW
CAPACITE d?Import 150 MW
DIESEL 244 MW
TAC 125 MW
HYDRAULIQUE
194 MW
MINI-HYDRAULIQUE
26 MW
EOLIEN
18 MW
PHOTOVOLTAIQUE
102 MW
LIAISON CC +
INTERCONNEXION
150 MW
BIOGAZ 1,7 MW
Une PRODUCTION de 2 127 GWH
ASSUREE à 32% par des ENR
DIESEL 38,4 %
TAC 0,2 %
HYDRAULIQUE
20,9 %
MINI-HYDRAULIQUE
3 %
EOLIEN
1,5 %
PHOTOVOLTAIQUE
5,8 %
LIAISON CC +
INTERCONNEXION
29,7 %
BIOGAZ 0,5 %
En 2014, la production
d?énergie électrique
était répartie comme
suit :
Bouquet électrique en
Corse en 2014
Source : EDF
Malgré ces évolutions, la pérennité de
l?approvisionnement électrique de l?île n?est toujours pas
assurée à court et moyen termes.
En effet, le renouvellement de la centrale électrique du
Vazzio prévu par la PPI de 2009 n?a pas été conduit sur la
période prévue. Or cet outil de production a été mis en
service il y a plus de 30 ans (1983) et son usage ne permet
pas de garantir sa fiabilité et sa disponibilité sur les
années à venir. La consommation électrique en Corse
étant répartie par tiers entre trois grands
secteurs (Ajaccio, Bastia et le 1/3 restant diffus sur le
territoire), il est indispensable de localiser les moyens de
production électrique à proximité des lieux de
consommation et d?en sécuriser l?alimentation en
garantissant le bon fonctionnement du système.
Enfin, l?atteinte du « trépied énergétique » repose en
grande partie sur la disponibilité de la ressource en eau
(hydroélectricité) dont la variabilité pourrait s?intensifiée
avec les effets du changement climatique.
De plus, la Corse est sujette à une variabilité saisonnière
et géographique de l?équilibre production?
consommation du fait de l?augmentation de la demande
durant l?hiver et la saison touristique.
Les deux graphiques ci-après permettent de constater la
variabilité de la production énergétique en fonction de la
saison (source EDF - année 2012). Les importations
constituent principalement de l?énergie de base, les
centrales diesels fonctionnent en base/semi-base, les
réserves hydrauliques sont sollicitées principalement
l?hiver, tandis que les TAC apportent un complément de
puissance en hiver, mais aussi en été lorsque le
fonctionnement des barrages est contraint par les autres
usages.
Empilement des moyens de production disponibles pour
les niveaux de charge d?hiver et été
Source : EDF - BPI 2013
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
58
? La distribution de GPL
La distribution de gaz en Corse est effectuée après
transport maritime et stockage, soit par les réseaux
ENGIE des agglomérations d?Ajaccio et Bastia, soit par
livraison directe de GPL en cuve chez le consommateur,
soit par bouteilles (butane et propane). En 2014, près de
390 GWh de GPL ont été consommés dont environ 60%
par l?intermédiaire des réseaux de gaz. Plus des deux-
tiers de cette consommation sont destinées aux besoins
du secteur résidentiel.
Les agglomérations de Bastia et d?Ajaccio bénéficient de
la présence d?un réseau de distribution de GPL (propane
à Bastia, air butané à Ajaccio) exploité et maintenu par
ENGIE (GRTgaz).
Il faut souligner l?aspect primordial pour l?équilibre du
système énergétique de la Corse de maintenir et de
pérenniser ces réseaux afin d?éviter ou du moins de
limiter un transfert d?énergie du gaz vers l?électricité,
avec des conséquences importantes tant
environnementales (augmentation des émissions de
CO2) que sur l?équilibre du système électrique de la
Corse à la pointe. Un transfert massif vers l?énergie
électrique indurait une hausse de la consommation
électrique de plus de 10%, rendant nécessaire la mise en
service de nouveaux moyens de production, en
particulier de pointe, et engendrant de nouvelles
contraintes sur le réseau de distribution électrique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
59
Le système énergétique de la Corse en 2014 Source : OREGES de Corse (AAUC)
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
60
? LES ENERGIES RENOUVELABLES (EnR)
? EnR Electriques :
? L?hydroélectricité
Le mix électrique présente une forte part d?énergies
renouvelables, essentiellement constituée par
l?hydroélectricité, dont les 4 grands aménagements
sont:
? Prunelli (Corse du Sud), constitué du barrage de Tolla
et des usines hydroélectriques de Tolla, Ocana et
Pont de la Vanna ;
? Golo (Haute-Corse), constitué du barrage de
Calacuccia et des usines hydroélectriques de
Sovenzia de Corscia et de Castirla ;
? Fium?Orbo (Haute Corse), constitué du barrage de
Sampolo et de l?usine hydroélectrique de Trevadine ;
? Rizzanese (Corse du Sud), constitué du barrage du
Rizzanese et de l? centrale hydroélectrique de Sainte
Lucie de Tallano.
La production hydroélectrique présente toutefois une
forte dépendance aux variations hydriques. Cela influe
fortement sur la part des énergies renouvelables dans le
mix électrique.
La petite hydroélectricité représente en 2014 pour une
puissance installée de 26MW environ pour un
productible de plus de 60 GWh. Les installations sont
réparties sur l?ensemble du territoire corse et sont un
peu plus développées dans le Centre Corse et le
Taravo/Valinco/Sartenais.
? Le solaire photovoltaïque
En lien avec l?évolution des tarifs d?achat de l?électricité,
le développement des champs photovoltaïques au sol
s?est accentué à partir de 2008 avec des difficultés de
mise en oeuvre suite au moratoire de 2011.
La production d?électricité photovoltaïque est estimée en
2014 à 124,5 GWh pour une puissance cumulée de plus
de 100 MW
? L?éolien terrestre.
L?énergie éolienne produite s?élève à 31,8 GWh et est
générée par 3 parcs éoliens implantés sur les territoires
du Pays Bastiais (Cap Corse) et de Balagne, représentant
18MW.
Le Schéma Régional Eolien de 2007 identifie les zones
propices au développement éolien selon le seuil
d?exploitation du vent de 4m/s, et les zones moins
propices au regard des contraintes, notamment
environnementales. Lors de l?élaboration du SRCAE,
plusieurs projets en cours avaient été identifiés, dont
seul celui de Patrimonio semblait susceptible d?aboutir.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
61
? Le solaire thermodynamique
Cette technologie qui transforme le rayonnement solaire
en chaleur produit une énergie plus régulière que le
solaire photovoltaïque. Elle n?est pas encore développée
à l?échelle industrielle, mais le projet Alba Nova
d?installation d?une centrale énergétique
thermodynamique a été lancé à Ghisonaccia. Cette
centrale d?une puissance de 12 MW devrait produire
25 GWh/an.
? EnR Thermiques :
Les énergies renouvelables thermiques présentent une
part moins importante dans le mix énergétique que les
énergies renouvelables électriques. Il y a néanmoins des
incertitudes sur la part du bois énergie individuel et de
l?aérothermie dans la mesure où il s?agit d?une
production plus délicate à suivre.
La production est constituée essentiellement :
? de bois-énergie pour le chauffage des bâtiments,
? d?aérothermie (systèmes de pompes à chaleur),
? de solaire thermique pour la production d?eau chaude
sanitaire.
? Le bois énergie
L?exploitation énergétique du bois est réalisée au travers
d?installations collectives et d?installations de chauffage
individuelles (représentant 75% de la production de
chaleur d?origine bois-énergie).
L?exploitation collective du bois s?appuie sur une
quinzaine de chaufferies bois, pour une puissance
cumulée de 10 MW (dont 3MW produits par le réseau de
Corte).
Le développement de cette filière présente un atout
pour le développement local, et permet de réduire
l?usage d?autres sources d?énergie.
? La biomasse (agricole et industrielle)
Un projet a été identifié (filière agricole), cependant les
données sont insuffisantes pour dresser le bilan de la
production issue de cette ressource, et en évaluer les
potentialités.
? La valorisation énergétique des bio-
déchets
Les déchets organiques peuvent être valorisés
énergétiquement afin de produire de la chaleur et/ou de
l?électricité. Le centre de stockage de déchets ultimes de
Tallone est équipé depuis 2009 d?un système
d?extraction et valorisation du biogaz (productible 11, 4
GWh en 2014 pour une puissance de près de 2MW).
? Le solaire thermique
L?essentiel de ces installations concerne majoritairement
des installations individuelles. Cette filière connaît un
développement continu depuis les années 80, mais en
deçà de son potentiel.
? Energies thermiques diffuses de type
pompe à chaleur : aérothermie,
géothermie, thalassothermie, et
récupération de chaleur sur les réseaux
d?eaux usées.
Le système d?énergie aérothermique est présent dans
les bâtiments résidentiels et tertiaires pour répondre aux
besoins de chauffage et de climatisation. Le potentiel de
cette énergie facilement exploitable est estimé à environ
3 fois la production actuelle. Les évolutions climatiques
envisagées risquent cependant de faire croître la
consommation pour les besoins de climatisation.
? Energies marines et éolien off-shore
Les énergies marines et l?éolien off-shore étaient
exclus du périmètre du SRCAE. Toutefois, certaines
énergies marines pourraient présenter des potentiels
intéressants pour la Corse.
Les sources potentielles d?énergie marine sont multiples
(vent, courants, vagues et houle, énergie thermique,
énergie osmotique exploitant les différences de salinité)
et le contexte insulaire de la Corse peut rendre propice
leur mise en oeuvre. Néanmoins, leur développement
devra prendre en compte l?intérêt écologique de ce
milieu marin et sa vulnérabilité, et les concilier avec
l?exploitation énergétique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
62
Le choix des sites sera ainsi encadré :
Source : Agence des aires marines protégées
Les solutions techniques devront également limiter leur
impact sur les espèces, les habitats et autres usages de la
zone.
2 Climat et changement climatique
? Le climat Corse
Le climat de la Corse est de type méditerranéen,
caractérisé par :
? Des étés chauds et secs, présentant des pics de
chaleur et de déficit hydrique, des sécheresses
fréquentes, des précipitations irrégulières pouvant
être subites, violentes et intenses ;
? Des hivers doux et humides.
Ce climat présente néanmoins des nuances climatiques
alpines : une amplitude thermique marquée, des chutes
de neige, un plus grand nombre de jours de pluie et de
neige, etc.
La géographie contrastée de l?île est également associée
à des températures hivernales plus basses : les sommets
de l?île sont ainsi enneigés souvent jusqu?à l?été. En
montagne, les précipitations sont également 3 à 4 fois
plus importantes que sur le littoral qui fait lui face à des
problèmes de sécheresse.
La carte suivante des DJU Chauffagites illustre les deux
types de climat en Corse dépendant du relief : la limite
est marquée entre le climat littoral et montagneux.
? Gaz à effet de serre et l?influence sur le
climat
Les sources de données disponibles utilisées : Profil environnemental 2012
? SRCAE ? OREGES de Corse - Citepa 2007 - Commissariat général au
développement durable ? janvier 2011 ? source des données SOeS - EDF
Il existe plus de 40 Gaz à Effet de Serre, responsables du
changement climatique. Cependant, la Protocole de
Kyoto ne vise que les 6 principaux dont le dioxyde de
carbone (CO2) qui est celui qui est émis dans les
proportions les plus importantes. Pour cela, la
présentation des chiffres est faite en « équivalent CO2 »,
pour rendre compte de l?impact réel des émissions.
La quantité totale d?émissions de gaz à effet de serre
(GES) en Corse a été est à 2,56 millions teq CO2, soit 8,5
teq CO2/hab dans le cadre du SRCAE (pour
comparaison, la moyenne nationale est de 6,6 teq
CO2/hab).
82% de ces émissions sont d?origine énergétique : En
2011, l?empreinte carbone du mix électrique en Corse
était ainsi plus de 10 fois supérieure au niveau national.
Le secteur des transports et des bâtiments représente la
majorité de ces émissions.
En 2008, le bilan ADEME-OEC estime que :
? 60% des émissions de ces GES proviennent des
agglomérations d?Ajaccio et Bastia.
? 98% du CO2 émis en Corse provient ainsi de la
combustion d?énergie fossile pour : les transports, la
production d?électricité, et le résidentiel/tertiaire.
Les hydrofluorocarbures (HFC), qui constituent la
majorité des émissions de gaz fluorés, sont
Type d?aire marine protégé
Possibilité d?implantation
d?énergie marine
renouvelables
Réserves naturelle nationale Non compatible
Réserve naturelle régionale
ou de la collectivité de Corse
Vigilance
Parc National
Non compatible dans les
coeurs de parcs
Parc naturel Marin Vigilance
Natura 2000 Vigilance
Arrêté de protection de
biotope
Non compatible
Sites du Conservatoire du
littoral
Non compatible
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
63
majoritairement émis par le secteur résidentiel/tertiaire
(climatisation et réfrigération).
72% des émissions de méthane (CH4) proviennent de
l?agriculture (élevages bovins) et la sylviculture, et 14%
de la fermentation des déchets en Centre
d?Enfouissement, 13% du chauffage au bois.
La majorité des émissions de protoxyde d?azote (N2O)
sont imputables à l?utilisation de fertilisants azotés dans
l?agriculture.
Enfin, l?Utilisation des Terres, leur Changement et la
Forêt (UTCF) influencent aussi le bilan des émissions de
GES du territoire. Les milieux naturels et semi-naturels
(prairies, forêts,) constituent un support de stockage de
carbone (stockage issue de l?accroissement de la
biomasse ligneuse et des sols). En 2007, le bilan puits de
carbone constitué par l?UTCF est estimé à 590 ktep CO2
(CITEPA). En revanche, la disparition de ces milieux
libère le carbone (et également du CH4 et NO2) stocké.
Les incendies de forêt ont ainsi représenté 400 kteq CO2
en 2008.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
64
Cartographie des émissions de GES
Sources : Bilan 2008 ADEME -OEC
? L?incidence des GES sur l?évolution
climatique
Un changement climatique est en marche, et des
modifications de l?équilibre climatique sont à attendre à
toutes les échelles. Ce phénomène est en relation avec
l?augmentation des Gaz à Effet de Serre (GES).
Il s?agit donc :
? De limiter les émissions de GES
? D?anticiper et d?envisager les mesures d?adaptation à
ces changements
Selon les projections et les scénarios établis, les
évolutions climatiques attendues pour la Corse à
l?horizon 2030 sont :
? Une hausse des températures de 1,2 à 1,4°C par
rapport à la période de référence 1971-2000 (le Nord
connaîtrait des hausses moins importantes que le
Sud)
? Une diminution de 5% des précipitations moyennes
annuelles
? Une augmentation du nombre de jours de canicule
(plus marqué sur la moitié Ouest du territoire
Une augmentation des jours d?état de sécheresse (plus
marqué sur le Nord et le littoral)
Ces évolutions climatiques auront une incidence
notamment sur la ressource en eau (en termes de
quantité et de qualité), les productions agricoles,
d?élevage et de pêche, la santé publique (surmortalité),
sur l?attractivité touristique de la Corse, sur la
biodiversité,?
Dans le SRCAE de la Corse les objectifs en termes de
réduction des émissions de gaz à effet de serre sont les
suivants :
? 31% à l?horizon 2020 par rapport à 2008 ;
? 89% à l?horizon 2050 par rapport à 2008 (soit un
facteur 6 par rapport à 1990).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
65
Identification des enjeux liés à l?énergie, au climat et à l?air
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Potentialités de développement des énergies
renouvelables sur l?île (climat, insularité, ressources).
Projets récemment réalisés ou en cours qui devraient
permettre de renforcer la production énergétique
renouvelable.
Potentiel sous exploité par rapport aux ressources
disponibles.
Risque de dégradation de la qualité des paysages, de la
richesse de la biodiversité terrestre et marine, de la
qualité des cours d?eau.
Une dépendance énergétique aux importations et
aux produits pétroliers (problématique
d?approvisionnement).
La sécurisation de l?approvisionnement en énergie est un
facteur critique de succès dans le développement des
activités économiques de la Corse.
Approvisionnement en gaz naturel envisagé pour
alimenter les centrales thermiques de l?île au gaz afin de
réduire leurs émissions de polluants et GES.
Tendance à une croissance des consommations
énergétiques (croissance démographique,
tourisme?).
Soutien à la rénovation énergétique des bâtiments.
Instabilité saisonnière de l?équilibre production
énergétique - besoins
Des émissions de GES supérieures à la moyenne
nationale.
Pistes d?amélioration dans le secteur des transports, des
bâtiments et de la production d?énergie pour réduire ces
émissions.
Poursuite de l?augmentation des émissions des GES si des
mesures pour infléchir la tendance ne sont pas prises :
renforcement du risque d?inondation, d?érosion et de
submersion marine, augmentation du risque d?incendies,
amplification de l?évapotranspiration et assèchement des
sol, indisponibilité de la ressource en eau, augmentation
des impacts sur les milieux naturels, les espèces et leurs
habitats.
Réseau de transports en commun peu développé.
Objectifs ambitieux du SRCAE : développement des
transports multimodales, augmentation des modes actifs
(marche, vélo), etc.
La réduction du trafic et la régulation des vitesses, ainsi
que le renouvellement du parc roulant, sont des axes
d?action pour réduire les émissions de GES dans le secteur
des transports.
Augmentation du parc automobile de la région,
fortement émetteur en GES et de polluants
atmosphériques.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
66
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Réduction des consommations d?énergies fossiles dans la perspective de l?autonomie énergétique
Développement des énergies renouvelables en garantissant la préservation des milieux naturels
Atténuation du changement climatique par la réduction des émissions de GES
DECLINAISON DES ENJEUX
? Favoriser la concrétisation des objectifs du SRCAE
? Accroître les économies d?énergie : la Corse dispose d?un potentiel d?économie d?énergie dans les secteurs
(potentiel estimé à 2050) :
- Des transports : potentiel maximal de diminution de 75% de la consommation d?énergie finale pour le
transport de voyageurs, tenant compte d?un ensemble d?hypothèses sur des paramètres d?évolution des
modes de transport, d?évolution des formes urbaines, des comportements, évolutions technologiques /
potentiel de diminution de 30% pour le transport de marchandises
- du bâtiment : potentiel maximal d?économie d?énergie de 30% sur le parc résidentiel à 2020 (-57% à 2050),
au travers de la construction de nouveaux logements et de la mise en oeuvre de chantiers de rénovation du
bâti
- de l?industrie : au travers la mise en oeuvre des nombreux leviers règlementaires existants, la somme des
économies d?énergie techniquement réalisables est d?environ 30% des consommations du secteur.
- de l?agriculture et de l?usage des sols : ils seraient significatifs, au travers de la réduction des consommations
sur les exploitations agricoles (engins, techniques, isolation des bâtiments,), de l?optimisation de la
logistique, du développement des circuits-courts.
- de la gestion des déchets : au travers de la poursuite des objectifs de réduction des déchets produits et de
l?augmentation du recyclage
? Augmenter la production d?énergies renouvelables pour s?adapter au changement climatique : mettre à profit
les nombreuses ressources et le climat méditerranéen favorables au développement de ces énergies
(photovoltaïque, éolien, solaire thermique). Le potentiel de certaines est déjà identifié, d?autres restent à
explorer (en particulier les énergies marines)
? Entretenir et conforter le réseau de transport électrique existant afin de supporter la production croissante des
énergies renouvelables
? Réduire les sources d?émission de GES : en particulier dans le transport, dans l?habitat au travers de l?isolation
du bâti et le développement des énergies renouvelables.
? Prendre en compte les évolutions climatiques annoncées dans l?aménagement du territoire, la conception du
bâti,?
? Améliorer la résilience des milieux aux pressions (favorable à l'adaptation au changement climatique)
? Préserver la disponibilité de la ressource en eau (renforcer les économies d?eau et le partage de la ressource)
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
67
SANTE HUMAINE,
NUISANCES, RISQUES
NATURELS ET
TECHNOLOGIQUES
1 Risques dits « naturels » et
technologiques
Un risque naturel est la rencontre entre un aléa d?origine
naturelle et des enjeux humains, économiques ou
environnementaux. On parle de risque majeur lorsque
les dégâts et le nombre de victimes sont importants. Il
implique l?exposition des populations humaines et de
leurs infrastructures à un évènement catastrophique
d?origine naturelle.
Les risques industriels peuvent se manifester par un
accident se produisant sur un site industriel et pouvant
entraîner des conséquences graves pour le personnel, les
populations, les biens, l?environnement ou le milieu
naturel. Il est lié à l?utilisation, au stockage ou à la
fabrication de substances dangereuses.
La Corse est soumise à de nombreux risques naturels et
industriels : feux de forêt, inondations, mouvements de
terrains, phénomènes météorologiques (tempête,
avalanche), risques liés à l?amiante environnementale,
risques lié au Radon, au transport de matières
dangereuses, à la rupture de barrage, risques industriels.
Afin de limiter l?exposition des populations face à
l?ensemble des risques naturels et technologiques, de
nombreux outils et plans existent :
? Inondation, érosion côtières et submersion marine :
Plan de prévention des risques inondations et Atlas
des Zones Inondables ;
Programmation d?Actions et de Prévention contre les
inondations (PAPI) ;
Gestion Intégrée des Zones Côtières.
? Feux de forêt et autres espaces naturels :
Plan de Protection des Forêts et des Espaces
Naturels contre les Incendies (PPFENI).
? Mouvement de terrain :
Etudes du BRGM.
? Amiante et Radon :
Plan Interministériel d?Action Amiante ;
Plan National Santé Environnementale ;
Plan d?action Haute-Corse.
? Des sites et sols pollués, un inventaire en
cours d'élaboration
Les bases de données complémentaires BASOL et
BASIAS inventorient les anciens sites industriels
susceptibles d'être pollués. Ils indiquent les mesures et
les données réalisées sur chaque site. La réalisation de
cet inventaire est actuellement en cours d'élaboration en
Corse.
La Corse recense huit établissements classés SEVESO à
« haut risque » soumis à un Plan de Prévention des
Risques Technologiques (PPRT) :
? Quatre établissements de stockage et de distribution
de gaz : Bastia-sud, Ajaccio-Loretto, Luciana et
Ajaccio-Riganto ;
? Deux établissements de stockage d'hydrocarbures à
Ajaccio et Luciana ;
? Une unité de stockage et de fabrication d'explosif à
Morosaglia ;
? Une unité de stockage de liquides inflammables à la
centrale électrique de Lucciana.
? Pour ces établissements (excepté la centrale
électrique), des Plans de Prévention des Risques ont
été prescrits, notamment :
? le PPRT de l'établissement GDF SUEZ à Ajaccio
établit en juin 2011 ;
? le PPRT d'Antargaz à Ajaccio prescrit en décembre
2011 ;
? le PPRT de Butagaz à Lucciana prescrit en juin 2012 ;
? le PPRT de Morosaglia prescrit en novembre 2011.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
68
Les PPRT ont pour objectif de résorber les situations
héritées du passé et de limiter les risques d'accidents
susceptibles d'intervenir dans les installations à risques
industriels majeurs entraînant des effets néfastes sur la
salubrité, la santé et la sécurité publique directement par
pollution d'un milieu.
Des transports de matières dangereuses (TMD)
accroissent la vulnérabilité des populations et de
l'environnement.
Le risque lié au transport de matières dangereuses est
localisé sur les tronçons où le trafic routier est très
important et est d'autant plus fort pendant les périodes
estivales où la fréquentation augmente. Le transport de
matières dangereuses par les accès routiers sont
relativement faibles en Corse au vu de l'absence de
circulation de véhicules de transports de marchandises
hautement dangereuses. Les matériaux transportés se
résument essentiellement à des hydrocarbures, des
huiles, du bitume et des combustibles.
L'insularité et l'absence d'industrie chimique et
pétrochimique renforcent la dépendance de la Corse au
continent. Le ravitaillement se fait par voie maritime
engendrant alors un trafic maritime très important
autour de la Corse. Ce trafic contribue à une
augmentation du risque accidentel de rejets de matières
dangereuses (hydrocarbures) réalisé au large mais se
répercutant sur les côtes corses et d'accidents aggravés
par le transport de matières dangereuses. Les bouches
de Bonifacio et le canal de Corse sont de plus en plus
sensibles et vulnérables face à ce risque du fait de
l'augmentation du trafic.
L'Organisation Maritime Internationale (OMI) a adopté
en 1993 une résolution recommandant à chacun de ces
170 États membres d'interdire la traversée du canal de
Bonifacio aux pétroliers et chimiquiers. L'objectif est
alors de réduire les risques d'accident maritime et de
préserver la biodiversité et la ressource en eau littorale
et maritime.
En 2011, les bouches de Bonifacio sont classées en Zone
Maritime Particulièrement Vulnérable reconnu par
l'OMI. Aujourd'hui, la France et l'Italie, à l'origine de ce
classement, doivent établir et définir les mesures pour
protéger le site en lien avec ce classement. La mise en
place d'un pilotage hauturier (à titre facultatif à ce stade)
assurera désormais la bonne circulation des navires
transitant dans le détroit ayant à leur bord des matières
dangereuses. Par ailleurs, la France et l?Italie ont interdit
le transit des navires de matières dangereuses battant
pavillon de ces deux nations dans les bouches.
? Un risque de rupture de barrage faible
La Corse compte 34 barrages au début 2013 classés en
quatre classes (A,B,C,D) en fonction de leur hauteur et
du volume d'eau retenu. Il se répartissent comme suit :
8 ouvrages hydroélectriques concédés à EDF dont cinq
de hauteur supérieure à vingt mètres (classe A) ;
26 ouvrages autorisés ou déclarés au titre de la loi sur
l'eau et dont la vocation est l'irrigation ou l'alimentation
en eau potable ou agricole ( 7 de plus de vingt mètres).
La probabilité de rupture de barrage est extrêmement
faible en Corse. Pour limiter les risques, les barrages font
l'objet d'une surveillance et d'un suivi régulier retranscrit
dans des rapports de surveillance et d?auscultation et de
revues de sûreté décennales.
Les deux ouvrages les plus importants (Tolla et
Calacuccia) sont soumis à l'obligation d'un Plan
Particulier d'Intervention visant à fournir les modalités
d'intervention et de secours pour les populations à l'aval
en cas de risque de sinistre. Ces deux PPI restent à
finaliser ; néanmoins des mesures sont mises en place
pour limiter le risque et prévenir les populations comme
les plans d'alerte qui fixent les modalités de diffusion de
l'alerte en fonction de l'intensité du risque.
Le recensement, l'état des lieux et le classement des
digues de protection contre les inondations présentes en
Corse restent à finaliser. Aujourd'hui, une quinzaine de
digues a été dénombrée. Il s'agit essentiellement de
digues en bordures de rivières.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
69
2 Qualité de l?air
Un territoire peu industrialisé, mais une pollution
atmosphérique localisée au niveau des grands
pôles urbains
La qualité de l?air en Corse ne dépend pas uniquement
des émissions polluantes du territoire : elle est située à la
confluence de plusieurs déversoirs naturels continentaux
de pollution (la vallée du Pô, la vallée du Rhône, les
poussières du Sahara).
La Corse, bien que peu industrialisée, peut être
confrontée de façon très localisée à une pollution
atmosphérique, en particulier dans les deux
agglomérations d?Ajaccio et de Bastia.
Les sources de pollution de l?air les plus importantes
sont en premier lieu les poussières désertiques, les
transports (circulation automobile, bateaux, avions) et
enfin les centrales thermiques.
Depuis 2010, la station trafic Saint Nicolas à Bastia
dépasse, avec 41 µg/m³, la valeur limite annuelle pour le
dioxyde d?azote (NO2) fixée à 40 µg/m³. Le dépassement
de la valeur limite annuelle du NO2 sur le site de Saint
Nicolas a entraîné la nécessité d?un PPA sur la région de
Bastia, aujourd?hui en cours de finalisation (phase
d?enquête publique).
Les concentrations de particules fines ont connu des
dépassements du seuil d'information et de
recommandations sur les dernières années (7 alertes
entre mars 2011 et mars 2014 principalement sur le
département de Corse du Sud). Les émissions des autres
polluants respectent la norme.
? Des secteurs vulnérables sous pressions
Les zones à forts enjeux correspondent aux espaces sous
influence directe des centrales thermiques ou des grands
axes routiers, mais également les espaces qui cumulent
différentes sources d?émission.
Huit communes sensibles ont été identifiées dans le
Schéma Régional Climat Air Énergie (SRCAE), ainsi que
deux zones naturelles remarquables pour leur
écosystème et leur diversité biologique, particulièrement
sensibles à la pollution atmosphérique :
La réserve naturelle de Biguglia, située dans la zone
urbaine de Bastia et à proximité de l?aéroport Bastia-
Poretta
La réserve de Scandola, très peu influencée par des
sources locales, mais qui semble être impactée par des
pollutions à l?échelle méditerranéenne.
Les polluants émis suivis sont les particules (PM10 et PM
2,5), les oxydes d?azote (NOx) et le dioxyde de soufre
(SO2).
Particularité Corse, les émissions de SO2 et NOX ont
pour principale origine la production d?électricité à partir
de la centrale thermique du Vazzio fonctionnant au fioul
lourd. Ces émissions sont très localisées et ont de ce fait
un impact sanitaire potentiellement important sur les
populations exposées.
Le secteur résidentiel et le BTP émettent une part
prépondérante des particules (chauffage, brûlage,
carrières). Le transport constitue une part importante
des émissions de Nox.
Communes sensibles en Corse en fonction des secteurs
sources d?émission
Source : Réalisé à partir de l?inventaire national spatialisé corrigé selon les
données d?émission propre à QUALITAIR CORSE intégrant entre autre les
émissions maritimes et les centrales à bois
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
70
? Les impacts de la qualité de l'air sur la
santé humaine et l'environnement
La qualité de l?air constitue un enjeu sanitaire majeur.
Selon le Centre International de Recherche sur le Cancer
(CIRC) la pollution atmosphérique est l'une des premières
causes environnementales de décès par cancer.
La dégradation de la qualité de l?air serait également à
l?origine de diminutions significatives de la durée de vie
(selon le programme CAFE de l?UE, la France aurait ainsi
perdu 9,3 mois d?espérance de vie en raison de la
pollution de l?air par les particules).
Les effets les plus courants et les plus légers de la
pollution atmosphérique sont des irritations (nez, yeux,
gorge, peau, poumons, etc.) et des toux. Selon les
concentrations et la durée de l?exposition, la pollution
atmosphérique peut également provoquer des
problèmes pulmonaires et respiratoires (inflammation et
diminution de la fonction pulmonaire, troubles
respiratoires, etc.) ainsi qu?une aggravation de certaines
pathologies existantes (asthme, bronchites chroniques,
maladies respiratoires, cardiovasculaires et des
insuffisances respiratoires).
Certains polluants peuvent aussi provoquer des effets
spécifiques tels que des troubles neurologiques (pour les
métaux lourds) ou neuropsychiques (pour le benzène),
des cancers (pour les particules fines, le benzène, les
métaux lourds, les HAP...) des troubles du
comportement, de la mémoire ou une cécité (pour le
plomb), des troubles sanguins, rénaux, digestifs (pour les
métaux).
Certaines populations sont plus sensibles aux effets de la
pollution atmosphérique. Il s?agit notamment des
enfants, des personnes âgées, des personnes souffrant
de maladies respiratoires ou d?insuffisances
coronariennes et cardiaques, des femmes enceintes et de
leur foetus, des diabétiques, des fumeurs, etc.
Des études sont menées par l?Institut de Veille Sanitaire,
afin de quantifier les effets de la qualité de l'air sur la
santé. Il est démontré qu?à court terme, réduire les
concentrations moyennes de polluants dans l?air apporte
un gain sanitaire plus important (plus grand nombre de
décès évités) que de réduire uniquement les pics de
pollution.
La pollution atmosphérique a également des impacts sur
l'environnement : pluies acides (acidification des lacs et
des cours d?eau, perturbation des écosystèmes
forestiers), dépôts de particules (accumulation possible
dans la chaîne alimentaire), altération de la croissance
des végétaux et baisse de leur productivité.
? Les réseaux de surveillance de la qualité
de l'air, les plans et les programmes
Les réglementations européenne et française en matière
de qualité de l'air rendent obligatoires la surveillance de
la qualité de l?air et l?information du public, et définit les
normes de qualité de l?air (objectifs de qualité, valeurs
limites, seuil d'alerte, etc.).
Le réseau de surveillance Qualitair Corse (réseau de
mesures opérationnel depuis 2007) est constitué de 9
stations de mesure fixes et une station mobile. Les zones
soumises à ce réseau de surveillance sont : la Zone
Urbaine (Ajaccio et Bastia ? 8 stations permettant des
relevés en contexte urbain, périurbain, de trafic et
industriel) et la Zone Régionale (reste du territoire ?
contexte rural).
Le projet ChArMEx de suivi de la qualité de l?atmosphère
en Méditerranée occidentale, lancé avec l?installation en
2012 d?une station de mesures au Cap Corse permettra
d?établir un bilan de précis de l?atmosphère en
Méditerranée.
Le Plan de Prévention de la qualité de l'Air (PPA) de la
région bastiaise est en cours de finalisation.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
71
? Tendances évolutives
? Le remplacement de la centrale thermique existante
du Vazzio à Ajaccio fonctionnant actuellement au
fioul lourd par une nouvelle fonctionnant au gaz.
? La centrale de Lucciana à Bastia a été renouvelée et
fonctionne au fioul léger en attendant l?arrivée du gaz
naturel sur le territoire.
Les objectifs fixés par le SRCAE vont dans le sens du
développement des énergies renouvelables, participant
ainsi à réduire les incidences sur la qualité de l'air.
L'amélioration des connaissances de la qualité de l'air sur
l'ensemble du territoire et le développement d'outils de
prévision assureront une meilleure compréhension et
localisation des risques pour la santé et l'environnement
liées à la qualité de l'air.
Toutefois, si l'augmentation constante de la
consommation d'énergie (électricité et hydrocarbures)
perdure, cela risque d'induire de plus en plus d'effets
négatifs et nécessitera d'être suivie régulièrement afin de
limiter les risques de pollutions.
3 Nuisances
Les nuisances sont de quatre ordres : le bruit et les
vibrations, la pollution atmosphérique, la pollution
électromagnétique et la pollution lumineuse. Ces
nuisances sont essentiellement localisées au sein des
zones urbaines et plus particulièrement au niveau des
grandes agglomérations.
Le bruit, les vibrations et la pollution atmosphérique
sont des nuisances engendrées principalement par le
trafic routier, aérien et maritime. En Corse, les secteurs
les plus impactés sont les grands ports comme ceux de
Bastia et d'Ajaccio.
Les ondes électromagnétiques sont présentes dans la vie
quotidienne. Elles sont émises par les téléphones
portables, antennes relais, etc. De nombreux appareils
utilisés quotidiennement émettent ou reçoivent des
champs électromagnétiques. En Corse, les stations
radioélectrique sont concentrées en zones urbaines et
aux abords.
La pollution lumineuse est effective en Corse dans les
zones urbaines, et plus particulièrement dans les
grandes agglomérations.
Les nuisances sonores peuvent affecter la santé et la
qualité de vie, avec des conséquences physiques et/ou
psychologiques pour les personnes qui les subissent, et
affecter également la biodiversité. Le bruit et les
vibrations ont des effets nocifs sur la santé humaine :
stress, troubles du sommeil, effets sur le système
cardiovasculaire, immunitaires et endocrinien, etc. La
pollution lumineuse peut elle aussi avoir des
conséquences nocives sur la santé humaine, la faune et
la flore. Les sources lumineuses nocturnes perturbent les
écosystèmes : modification des relations
proies/prédateurs, perturbation des cycles de
reproductions et de migrations, retarder la chute des
feuilles des arbres, etc.
Des mesures et outils de protection permettent de
réduire les nuisances altérant la qualité de vie des
hommes et des espèces (animales et végétales) :
? Mise en place de Carte de Bruit et de plan de
protection du Bruit dans le cadre du Plan National
Santé-Environnement et des lois Grenelle ;
? La réglementation relative aux pollutions lumineuses
inscrite par décret au code de l?environnement suite à
la mise en application des lois Grenelle ;
? La réglementation relative aux ondes électro-
magnétiques suite à la mise en oeuvre de la loi
Grenelle 2.
Les tendances évolutives pour la thématique santé
humaine, nuisances, risques naturels et
technologiques sont les suivantes :
? Changement climatique impliquant une accentuation
des épisodes de pollution de l?air sur les deux
agglomérations principales ;
? Dynamisme démographique des deux principales
agglomérations qui permet d?envisager l?essor des
transports collectifs (réduction des nuisances sonores
et amélioration de la qualité de l?air) ;
? Amélioration de la connaissance de la qualité de l?air
sur l?ensemble du territoire, développement d?outils
de prévision ;
? Incendies : Déprise agricole et augmentation de la
biomasse combustible, fréquentation croissante des
milieux naturels même hors massifs forestiers. Mise
en oeuvre des PPR et coordination régionale et
révision du PPFENI (Plan de protection des forêts et
des espaces naturels contre les incendies). ?
? Amiante environnemental : non mise en oeuvre des
réflexions menées à ce jour ;
? Érosion littorale : difficulté à pérenniser le réseau
d?observation du littoral et augmentation des zones
urbanisées en situation dangereuse, questionnement
sur leur relocalisation ;
? Augmentation des risques de pollution marine
accidentelle (produits pétroliers);
? Développement de politiques visant à limiter les
quantités de déchets destinées à l?élimination,
réduction à la source et valorisation des matériaux et
matières organiques ;
? Révision du PREDIS, PIEDMA et leur mise en oeuvre ?
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
72
Identification des enjeux liés à la santé humaine, aux nuisances et aux risques
naturels et technologiques
Situation actuelle - ATOUTS et FAIBLESSES Tendances d?évolution - OPPORTUNITES et MENACES
Changement climatique et demande énergétique
impliquant une accentuation des épisodes de
pollution de l?air sur les deux agglomérations
principales et un territoire qui subit les pollutions
méditerranéennes du fait de sa situation
géographique.
Amélioration de la connaissance de la qualité de l?air sur
l?ensemble du territoire, développement d?outils de
prévision.
Projets de développement des énergies renouvelables
participant à réduire les incidences sur la qualité de l?air
(mise en oeuvre du SRCAE).
Pollution de l?air par les transports majoritairement mais
également, dans une moindre mesure, par la production
d?électricité.
Croissance démographique des deux principales
agglomérations.
Essor des transports collectifs permettant de réduire
notamment les nuisances sonores et d?améliorer la
qualité de l?air.
Densification du réseau routier pour répondre à la
demande. Embouteillages et augmentation de la
fréquentation à l?origine de la dégradation de la qualité de
l?air et des nuisances sonores.
Demande en énergie plus importante qui engendre une
pollution de l?air accrue et un trafic pétrolier plus
fréquent.
Vastes zones naturelles relativement préservées du
bruit et de la pollution car territoire faiblement
industrialisé, présentant des sources d?émissions de
polluants bien localisées.
Zones majoritairement protégées qui devraient perdurer.
Développement du bois énergie pour les besoins de
chauffage.
Risque d?émissions de particules (nécessité de mise en
place de dispositifs de combustion performants).
Conditions climatiques, végétation pyrophyte, cours
d?eau à régime torrentiel, centrales thermiques,
trafic pétrolier, etc. autant de facteurs augmentant
la probabilité de survenue des risques naturels et
technologiques.
Réchauffement climatique, augmentation de la
fréquentation estivale, croissance démographique,
urbanisation croissante du littoral, etc.
PPRT en cours d'élaboration pour les sites industriels à
risques technologiques
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
73
ENJEUX AU REGARD DU PROJET DE LA PPE
Amélioration de la qualité de l'air et lutte contre la pollution atmosphérique
Diminution des sources de nuisances (émissions de bruit, champs électriques et magnétiques)
Réduction, maîtrise et prévention des risques naturels et technologiques
DECLINAISON DES ENJEUX
? Eviter et réduire les nuisances sonores des ouvrages à créer ou à renforcer en intégrant leur environnement
proche, dans le respect de la réglementation technique applicable à ces ouvrages. Evaluer les nuisances
éventuelles au stade projet via des études acoustiques et définir, le cas échéant, les mesures appropriées.
? Réduire les principales sources de pollution afin de respecter les règles actuelles et anticiper la réglementation
future : nécessaire évolution des centrales thermiques, arrivée du gaz naturel pour la production d?électricité,
diminution des consommations d?énergie (en particulier dans le secteur des transports), amélioration des
conditions d?utilisation du bois dans les systèmes de chauffage, renforcement de la surveillance du respect des
règles.
? Prendre en compte et limiter les nuisances liées aux pollutions électromagnétiques (ondes, visuelles)
? Prendre en compte les plans de prévention des risques naturels et technologiques et les zones exposées aux
risques majeurs pour la création de moyens de production ou de transport électrique.
? Poursuivre et renforcer les mesures prises en termes de connaissance, de prévention et de gestion du risque lié
à l?amiante naturelle en application du plan interministériel.
? Encourager le ferroviaire interurbain et développer le transport en commun et TCSP dans les 2 grands pôles
de l?île ainsi que les circulations douces (pistes cyclables,?) en zones urbaines et périurbaines pour diminuer la
consommation de carburant et les émissions de polluants.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
74
ANALYSE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
SYNTHESE DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET
LIENS AVEC LA PPE
Composantes
environnementales
Enjeux
Milieu naturel et
biodiversité
1. Préservation et maintien de la biodiversité, des espaces naturels remarquables
et des continuités écologiques (aquatiques et terrestres)
Paysage et Patrimoine
2. Préservation et maintien de l?identité, la diversité et la qualité des paysages et
du patrimoine
Agriculture et forêt
3. Maintien et préservation des espaces stratégiques à forte potentialité
agronomique et sylvicole
4. Développement des activités agricoles et sylvicoles respectueuses de
l'environnement et des ressources locales (eau, sol)
Ressources naturelles
(eau, sol et sous-sol)
5. Préservation et amélioration de l?état qualitatif et quantitatif des ressources
naturelles et contribution à un usage plus équilibré
Energie, Climat et Air
6. Réduction des consommations d?énergies primaires d?origines fossiles dans la
perspective de l?autonomie énergétique
7. Développement des énergies renouvelables en garantissant la préservation des
milieux naturels
8. Atténuation du changement climatique par la réduction des émissions de GES
Santé humaine,
nuisances, risques
naturels et
technologiques
9. Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre la pollution atmosphérique
10. Diminution des sources de nuisances (émissions de bruit, champs électriques et
magnétiques)
11. Réduction, maîtrise et prévention des risques naturels et technologiques
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
75
HIERARCHISATION DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
Principe méthodologique
La hiérarchisation des enjeux environnementaux est
le résultat du croisement du niveau d?enjeu
supraterritorial, de l?importance des
pressions/menaces ou de l?opportunité sur le
territoire, de l?échelle à laquelle s?applique l?enjeu
(Corse ou local) et de la marge de manoeuvre de la
PPE.
Une pondération de 1 à 3 pour chaque enjeu et
chaque critère est alors appliquée selon leur
importance.
ENJEUX
Niveau d'enjeu
supraterritorial
Importance des
pressions/menaces
ou de l'opportunité
sur le territoire
Enjeu
localisé à
généralisé
Marge de
manoeuvre
de la PPE
T
o
ta
l d
e
la
p
o
n
d
ér
at
io
n
Milieu naturel et biodiversité
Préservation et maintien de la biodiversité, des
espaces naturels remarquables et des continuités
écologiques (aquatiques et terrestres)
3 2 3 1 9
Paysage et Patrimoine
Préservation et maintien de l?identité, la diversité
et la qualité des paysages et du patrimoine
architectural
3 2 3 1 9
Agriculture et forêt
Maintien et préservation des espaces stratégiques
à forte potentialité agronomique et sylvicole
2 3 2 1 8
Développement des activités agricoles et sylvicoles
respectueuses de l'environnement et des
ressources locales (eau, sol)
1 2 3 1 7
Ressources naturelles (eau, sol et sous-sol)
Préservation et amélioration de l?état qualitatif et
quantitatif des ressources naturelles et
contribution à un usage plus équilibré
2 2 2 2 8
Energie, climat et air
Réduction des consommations d?énergies
primaires d?origines fossiles dans la perspective de
l?autonomie énergétique
3 2 3 3 11
Développement des énergies renouvelables en
garantissant la préservation des milieux naturels
2 3 3 3 11
Atténuation du changement climatique par la
réduction des émissions de GES
3 2 2 3 10
Santé humaine, nuisances, risques naturels et technologiques
Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre la
pollution atmosphérique
2 2 3 3 10
Diminution des sources de nuisances (émissions de
bruit, champs électriques et magnétiques)
1 1 1 2 5
Réduction, maîtrise et prévention des risques
naturels et technologiques
1 2 2 1 6
Faible Moyen Fort
1 2 3
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
76
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
77
SCENARIO AU FIL DE
L?EAU
La définition du scénario « au fil de l?eau », permet
d?évaluer les effets éventuels sur l?environnement dans
le cas de la poursuite des dynamiques à l?oeuvre sur le
territoire en l?absence de la PPE. Elle servira de point de
comparaison mais permettra également d?identifier les
risques liés à la poursuite de certaines dynamiques, et
les points de vigilance environnementaux à conserver au
cours de la construction du projet.
L?élaboration de ce scénario a été réalisée en
développant les tendances actuelles préalablement
identifiées sur le territoire corse :
Evolutions démographiques,
Evolutions des parts modales,
Prospective des coûts de carburants et impact sur la
précarité
Pression sur les milieux naturels,
Augmentation de la population exposée aux risques
naturels et industriels,?
Les différents résultats du scénario illustrent en creux les
thèmes prioritaires sur lesquels la PPE doit agir.
TENDANCES DU
SCENARIO
En l?absence de la mise en oeuvre de la PPE, le scénario énergétique correspond au scénario de référence MDE
estimant l?évolution de la consommation énergétique comme suit :
Pour le développement de la production par les énergies renouvelables, le scénario « au fil de l?eau » suit le tendanciel
à l?horizon 2020 du SRCAE :
Approvisionnement énergétique
T1.Fragilité de l?approvisionnement en carburant.
T2.Augmentation du recours aux énergies fossiles
(hydrocarbures) notamment en période estivale en
lien avec le tourisme.
T3.Exploitation accentuée de la centrale thermique du
Vazzio pour satisfaire l?augmentation constante de la
demande électrique surtout en période de pointe
électrique en été et hiver.
Scénario référence MDE 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2025 2030
Energie annuelle moyenne (GWh) 2 254 2 294 2 325 2 362 2 398 2 440 2 614 2 782
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
1.4% 1.3%
Pointe annuelle moyenne (MW) 502 511 517 528 535 542 583 626
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
1.5% 1.4%
Scénario MDE renforcée 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2025 2030
Energie annuelle moyenne (GWh) 2 254 2 275 2 288 2 305 2 321 2 342 2 399 2 429
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
0.5% 0.2%
Pointe annuelle moyenne (MW) 502 505 506 512 514 515 527 538
Taux de croissance annuel moyen
par période de 5 ans
0.5% 0.4%
1.6%
0.8%
1.5%
0.5%
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
78
Efficacité énergétique
T4.Poursuite lente des rénovations globales de l?habitat
T5.Offre des transports collectifs encore insuffisante par
rapport au dynamisme démographique des deux
principales agglomérations.
Énergies renouvelables
T6.Part des énergies renouvelables dans la production
d?énergie en progression par rapport aux autres
modes de production.
T7.Pas de projet concernant la grande hydraulique.
T8.Développement faible de la petite hydraulique.
T9.Développement du photovoltaïque sur bâtiments en
baisse et réduit au sol (seulement 50% des projets en
file d?attente et appels d?offre avec stockage CRE
seront réalisés). Les objectifs de la filière PV sont
atteint mais pas la répartition souhaitée en termes de
types d?opérations.
T10.Pas de nouveau parc éolien prévu.
T11.Mise en oeuvre du projet solaire thermodynamique
en file d?attente de 12 MW (Alba nova à Ghisonaccia).
T12.Mise en oeuvre de la filière bois-énergie en deçà de
son potentiel.
T13.Mise en place lente de la filière de valorisation
énergétique des déchets organiques sous forme de
biogaz.
Ouvrages énergétiques et réseaux
T14.Utilisation des véhicules individuels majoritaires
dans un espace urbain non adapté aux modes de
circulation douce.
T15.Poursuite des investissements et de la maintenance
des réseaux de distribution électrique
T16.Déséquilibre entre production et consommation
entre le Nord et le Sud nécessitant des
investissements accrus dans les réseaux.
EFFETS NOTABLES DU
SCENARIO
Les tableaux ci-après présentent, pour chacune des
tendances évolutives du scénario « au fil de l?eau », les
incidences potentielles sur les composantes
environnementales. L?évaluation des incidences si
aucune nouvelles actions n?était envisagée, soit en
l?absence de la mise en place de la PPE, permettra, par
comparaison, de rendre compte de l?effet positif ou non,
des orientations de la PPE au regard des enjeux
environnementaux.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
79
Tendances du scénario « au fil de l?eau » Incidences au regard des enjeux environnementaux
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T1
Fragilité de l?approvisionnement en
carburant
RISQUE
Risque de rupture de stocks de carburant présentant un risque
indirect sur la composante énergie mais sans incidences sur les
autres thématiques environnementales.
T2
Augmentation du recours aux énergies
fossiles (hydrocarbures) notamment
en période estivale en lien avec le
tourisme
NEGATIVE
Pics d?utilisation d?hydrocarbures influant sur la pollution de l?air et
les émissions de GES. Les risques naturels (incendies, inondations,
érosion?) sont accentués du fait du réchauffement climatique et
présentent de potentiels risques pour le milieu naturel. La santé
humaine est aussi impactée.
T3
Exploitation accentuée de la centrale
thermique du Vazzio pour satisfaire
l?augmentation constante de la
demande électrique surtout en période
de pointe électrique en été et hiver
NEGATIVE
Centrale thermique vieillissante et saturée présentant un potentiel
risque industriel et à l?origine d?émissions de polluants
atmosphériques et de GES. Les émissions de la centrale liées au
fonctionnement au fioul lourd ont un impact, direct ou indirect, sur
l?environnement et la santé humaine.
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T4
Poursuite lente des rénovations
globales de l?habitat
RISQUE
Hausse des consommations énergétiques des bâtiments influant
sur les besoins en énergie fossile (problématique
d?approvisionnement, émissions de GES?)
T5
Offre des transports collectifs encore
insuffisante par rapport au dynamisme
démographique des deux principales
agglomérations
RISQUE
L?insuffisance de l?offre en transport en commun participe à
l?accentuation des épisodes de pollution de l?air en particulier sur
les deux agglomérations principales. Les émissions de GES sont
d?autant plus importantes.
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T6
Part des énergies renouvelables dans
la production d?énergie en progression
par rapport aux autres modes de
production
POSITIVE
Cette tendance est positive vis-à-vis de la réduction de la
consommation d?énergies fossiles. L?autonomie énergétique de la
Corse renforcée. Cela permet de diminuer les émissions de GES et
constitue un aspect positif pour l?air, le climat et la santé humaine.
T7
Pas de projet concernant la grande
hydraulique
POSITIVE
Aménagements existants suffisants pour la production souhaitée.
Les cours d?eau et zones humides sont préservés car non perturbés
par la construction et le fonctionnement de moyens de production
électrique. Pas de travaux impactants pour le milieu naturel et le
paysage. Cependant, il en résulte des impacts négatifs sur l?air et le
climat par des émissions de GES qui ne sont pas réduites du fait
d?une non-diminution de la production électrique d?origine
thermique.
T8
Développement faible de la petite
hydraulique
RISQUE
Le peu de projets envisagés engendre une non-diminution des
énergies fossiles. Il en résulte des impacts négatifs sur l?air et le
climat par des émissions de GES qui ne sont pas réduites.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
80
Tendances du scénario « au fil de l?eau » Incidences au regard des enjeux environnementaux
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T9
Développement du photovoltaïque sur
bâtiments en baisse et réduit au sol
(seulement 50% des projets en file
d?attente et appels d?offre avec
stockage CRE seront réalisés). Les
objectifs de la filière PV sont atteints
mais pas la répartition souhaitée en
termes de types d?opérations.
RISQUE
Autonomie énergétique non favorisée. Du fait de la non-
exploitation des énergies renouvelables, la consommation
d?énergies fossiles est favorisée, impactant la qualité de l?air (santé
humaine) et le climat. Mais maintien de certains sites vierges
réservoirs de biodiversité et de corridors écologiques, espèces
locales à fort enjeu de préservation non perturbées.
Du fait de l?absence d?évolution du seuil de déconnexion, le
gestionnaire de système est tenu de déconnecter les producteurs
pour éviter une dégradation de la qualité du produit fournit et une
diminution de la sûreté du réseau électrique. Ces déconnexions
représentent un nombre croissant d?énergie perdue.
T10 Pas de nouveau parc éolien prévu
RISQUE
Ne pas développer la filière éolienne signifie plus d?émissions de
GES et de pollution de l?air car plus de consommation d?énergies
fossiles au lieu de miser sur les énergies renouvelables. En
revanche, les espaces agricoles et le milieu naturel ne sont pas
perturbés. Pas de nuisances sonores ni d?impact visuel dans le
paysage.
T11
Mise en oeuvre du projet solaire
thermodynamique en file d?attente de
12 MW (Alba nova à Ghisonaccia)
POSITIVE A CONFORTER
Projet conséquent prévu sur un ancien verger (richesse biologique).
Il va dans le sens de l?autonomie énergétique et le développement
des énergies renouvelables plutôt que de la consommation
d?énergies fossiles. Toutefois, la prise en compte de l?étude
d?impact est nécessaire.
T12
Mise en oeuvre de la filière bois-énergie
en deçà de son potentiel
RISQUE
Opportunité de réduction de la consommation d?énergies fossiles
non mise à profit. Emissions de GES non diminuées, impacts
négatifs sur l?air et la santé humaine. Par ailleurs, habitat forestier
non exploité favorisant l?expansion d?espèces invasives, la
fermeture des milieux et un enfrichement progressif.
Augmentation du risque d?incendies par augmentation de la
biomasse combustible et manque d?entretien.
T13
Mise en place lente de la filière de
valorisation énergétique des déchets
organiques sous forme de biogaz
RISQUE
En l?absence de valorisation du biogaz, le méthane est brûlé
(torchère).
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T14
Utilisation des véhicules individuels
majoritaires dans un espace urbain
non adapté aux modes de circulation
douce
RISQUE
Emissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques
importantes au niveau des agglomérations notamment, nocif pour
la santé humaine. Consommation accrue de la ressource en
carburant.
T15
Poursuite des investissements et de la
maintenance des réseaux de
distribution électrique
POSITIVE
Maintenance des lignes électriques nécessaire à la bonne
distribution électrique. Peut altérer le milieu naturel et le paysage
en cas de grands travaux.
T16
Déséquilibre entre production et
consommation entre le Nord et le Sud
nécessitant des investissements accrus
dans les réseaux
RISQUE
Implique la création de nouveaux ouvrages qui auront
potentiellement des incidences sur le milieu naturel, la biodiversité
(fragmentation des habitats) et le paysage (impact visuel).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
81
Après analyse des tendances du scénario « au fil de l?eau,
il en ressort que les incidences sont majoritairement
négatives ou à risque pour les composantes
environnementales si rien n?est engagé d?un point de vie
énergétique en Corse.
Le chapitre suivant va s?attacher à effectuer la même
démarche pour évaluer les incidences des orientations de
la PPE.
Tendances
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Approvisionnement
énergétique
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Efficacité
énergétique
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Energies
renouvelables
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T13
Ouvrages
énergétiques et
réseaux
T14
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T16
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Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
82
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
83
Analyse des effets
notables
Effets notables de la PPE sur l?environnement 84
Evaluation des incidences sur les sites Natura 2000 98
Identification et cartographie des sites Natura 2000 présents
sur le territoire régional 100
Sites du reseau natura 2000 susceptibles d?être atteints par les
orientations de la PPE 104
Conclusion 105
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
84
EFFETS NOTABLES DE
LA PPE SUR
L?ENVIRONNEMENT
Les différentes orientations élaborées lors de la
construction de la PPE seront évaluées afin d?identifier
leurs éventuelles incidences sur la situation
environnementale du territoire.
Nous utilisons pour cela une grille de questionnements
portant sur les différentes thématiques
environnementales étudiées au cours de l?état initial.
L?importance de chaque thématique est pondérée au
regard de la hiérarchisation des enjeux effectués en
amont, ceci offre ainsi une vision hiérarchisée et
stratégique des priorités environnementales.
Les étapes que nous proposons de suivre pour la
réalisation de ce travail, sont les suivantes :
Nous synthétiserons la logique globale des orientations
de la PPE, à travers les dispositions et mesures qui s?y
rapportent. A cette fin, un effort de décryptage de la PPE
permettra d?identifier, pour chaque orientation
fondamentale, les dispositions ayant une portée
significative.
Sur la base de cet exercice de synthèse, nous établirons,
pour chaque dimension environnementale, les
mécanismes « causes et effets » reliant les grandes
orientations découlant de la PPE aux différentes
composantes de l?environnement, à partir d?une grille de
questionnements évaluatifs et d?un code couleur
facilitant une vision claire et synthétique des résultats.
? METHODE D'ANALYSE DES
INCIDENCES
Pour chaque disposition le questionnement est le
suivant :
? Quelle(s) composante(s) vise la disposition ?
? La disposition a-t-elle un effet potentiel sur la
composante environnementale ?
Pour répondre à cette question :
? chaque enjeu identifié dans la conclusion de l'état
initial est passé en revue ;
? la disposition est éclairée par le programme de
mesures, pour avoir une meilleure idée de ce à quoi
elle correspond.
Si oui :
? De quelle façon la disposition impacte-t-elle la
composante ?
? L'impact est-il positif ou négatif ?
? L'effet est-il direct ou indirect (via d'autres
dispositions, via d'autres réglementations, etc,) ?
? Cet effet concerne-t-il l'ensemble du bassin, ou
est-il localisé ?
? Agit-il à court, moyen ou long terme ?
? S'agit-il d'un effet temporaire ou permanent ?
La méthode d?évaluation des incidences
environnementales des orientations de la PPE est
structurée autour de trois niveaux d?analyse :
Incidence positive, l?orientation, la prescription, ou
encore la recommandation présente une plus-value
environnementale. Elle garantit la préservation des
composantes environnementales.
Risques ou incidences positives à conforter, dans ce
cas l?orientation peut présenter deux types
d?incidences :
L?orientation présente des risques d?incidences
négatives notables sur l?environnement.
L?orientation présente des incidences positives qui
doivent être maintenue et développer afin d?en
assurer leur pérennité.
Incidence négative, l?orientation présente des
incidences négatives sur une ou plusieurs
composantes environnementales qui nécessiteront
la mise en place de mesures.
Suite à cette première analyse visant à mettre en
exergue les incidences notables du projet sur
l?environnement, un deuxième niveau d?analyse est
effectué permettant d?analyser la nature des
incidences :
Les incidences directes qui traduisent les
conséquences immédiates du projet, dans l?espace
et dans le temps.
Les incidences indirectes qui résultent d?une relation
de cause à effet ayant à l?origine une incidence
directe. Ce sont notamment des incidences en
chaîne et des incidences induites par le projet.
En dernier lieu, une analyse croisée avec les enjeux
environnementaux est effectuée afin de mesurer le
degré de prise en compte du volet environnemental
par les orientations de la PPE.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
85
? ORIENTATIONS DE LA PPE
Sécuriser l?approvisionnement énergétique
? EN CARBURANTS
O1. Etudier de manière détaillée les améliorations
possibles en termes de capacité de stockage
(nature, volume et localisation) pour une mise en
oeuvre le cas échéant lors de la seconde période
de la PPE
Renforcer la sécurité d?approvisionnement en
carburants en étudiant les possibilités
d?augmentation des volumes de stockage pour faire
face notamment aux aléas liés à un
approvisionnement à partir de navires des deux
dépôts de carburants (conditions de mer, pannes,
grèves?).
O2. Limiter l?utilisation des produits pétroliers
notamment à destination de la production
d?électricité en diversifiant les produits utilisés
Diversifier les produits utilisés par la substitution
d?un certain nombre d?usages au gaz naturel :
notamment : substitution du fioul pour la
production d?électricité, conversion possible des
flottes de transport en commun des communes et
d?une partie du parc de véhicules en alimentation
gaz naturel véhicule, en priorité les poids lourds et
véhicules utilitaires légers).
? EN ELECTRICITE
O3. Renouveler et renforcer les interconnexions avec
l?Italie (station de conversion SACOI)
Renouveler la station de conversion SACOI en
augmentant sa capacité actuelle afin de sécuriser
les liaisons électriques sur le long terme et de
permettre une meilleure intégration des EnR dans
le mix électrique.
O4. Mettre en service à Ajaccio un cycle combiné gaz
fonctionnant au fioul léger en attendant l?arrivée
du gaz naturel
Remplacer et renouveler la centrale du Vazzio pour
assurer l?équilibre offre-demande électrique en
Corse à court et moyen terme, l?installation actuelle
devant être mise à l?arrêt au 31 décembre 2023.
Créer un équipement industriel d?une puissance de
250 MW à cycle combiné, composé de turbines à
combustion et à vapeur qui fonctionnera au fioul
domestique en attendant l?arrivée du gaz naturel
pour la production d?électricité.
O5. Accroître le recours à des énergies autres que
l?électricité pour couvrir les besoins en chauffage
Privilégier les énergies renouvelables (bois énergie
et aérothermie principalement) et également
l?utilisation d?équipements performants utilisant
des énergies fossiles (gaz prioritairement). L?usage
du bois-énergie permet de réduire les importations
de produits pétroliers et de se substituer aux usages
thermiques de l?électricité, soulageant ainsi le
système électrique en période hivernale.
? EN GAZ NATUREL
O6. Construire une infrastructure d?alimentation en
gaz naturel
Assurer l?approvisionnement en gaz naturel pour
l?alimentation des moyens de production
thermique d?électricité permettant d?améliorer la
qualité de l?air, de sécuriser l?avenir énergétique et
de réduire les émissions de GES, à travers :
- un ouvrage d?amenée de la molécule gaz en
Corse composé d?un terminal flottant de
stockage/regazéification de 40000 m
3
de GNL
(FSRU) ancré au large de Lucciana.
- un ouvrage de transport gaz (Cyrénée), qui
devra relier l?ouvrage d?amenée de la molécule
de gaz à la centrale de Lucciana et au Cycle
Combiné Gaz d?Ajaccio (CCG).
O7. Adapter la centrale de Lucciana pour un
fonctionnement au gaz naturel
Convertir au gaz naturel la centrale de Lucciana
fonctionnant actuellement au fioul léger (mise en
service fin 2013) et pour laquelle des
aménagements gaz seront réalisés quand le gaz
sera disponible.
Améliorer l?efficacité énergétique
? DANS LE SECTEUR DU BATIMENT
O8. Déployer 4 à 5 plateformes de rénovation de
l?habitat d?ici 2018
Déployer des plateformes territoriales de la
rénovation énergétique en s?appuyant
principalement sur les EPCI à fiscalité propre ou leur
regroupement de manière à accélérer le rythme
actuel des rénovations dans le logement privé par
un accompagnement des ménages dans cet acte.
Soutenir des opérations dans le domaine de la
construction ou de la rénovation énergétique en
veillant tout particulièrement à leur caractère
reproductible.
O9. Concevoir des outils techniques et financiers à
l?échelle régionale pour accompagner la montée
en compétences des acteurs du bâtiment
Création d?outils de sensibilisation et d?aides à la
décision adaptés pour les gestionnaires de
patrimoine captifs : comptabilité énergétique,
diagnostics « groupés », programmation
pluriannuelle des investissements patrimoniaux,
renforcement de l?ingénierie publique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
86
O10. Augmenter la part des rénovations globales et
poursuivre les rénovations partielles
Mettre en oeuvre un programme régional
d?efficacité énergétique (PREE) dans le bâtiment.
Augmenter progressivement la part des
rénovations globales (objectif BBC réno) par
rapport aux rénovations partielles actuelles dans les
secteurs résidentiel et tertiaire pour réduire les
consommations électriques (isolation des
enveloppes, développement des pompes à chaleur
performantes et transferts de consommations
d?énergie électrique vers d?autres formes d?énergie).
Amplifier les capacités d?intervention publique :
Passer d?un marché annuel de 50M¤ en 2015 à
300M¤ en 2023, représentant 4500 emplois directs.
Passer de quelques opérations de rénovations
globales à 3000 opérations par an en 2023 (avec un
point de passage à 400 opérations par an en 2019).
Poursuivre les rénovations partielles des logements
et en maintenant 4000 opérations individuelles
dans l?habitat.
Passer de 30 000 m
2
rénovés dans le tertiaire
chaque année en 2015 à 130 000 m
2
en 2023.
O11. Renforcer et massifier les objectifs de rénovation
de l?éclairage public
Concevoir un dispositif intégré de soutien à la
rénovation de l?éclairage public de manière à
accélérer très fortement les opérations de
modernisation tout en conservant un principe de
soutien aux diagnostics et d?aide à l?investissement
de l?éclairage public (rénovation en trois ans de
30000 points lumineux sur les 70 000 que compte la
Corse, au travers d?un appel à projets visant une
réduction par deux des consommations de
l?éclairage public, soit une économie attendue de
15GWh/an).
O12. Mettre en oeuvre un dispositif opérationnel de
lutte contre la précarité énergétique
Cela passe par le repérage des ménages concernés
jusqu?au financement des travaux de rénovation
énergétique pour diminuer les montants des
factures.
? DANS LE SECTEUR DES TRANSPORTS
O13. Renforcer le réseau de transports en commun et
l?offre ferroviaire
Encourager le recours à des modes alternatifs à la
voiture individuelle, à travers les plans de
déplacements ou encore les campagnes de
communication, de sensibilisation et de formation à
l?éco-conduite.
Renforcer les transports en commun, les outils de
planification de trafic, d?information ou encore de
gestion « intelligente » de la circulation.
Développer l?offre ferroviaire Bastia-Casamozza et
Ajaccio-Mezzana.
O14. Favoriser un aménagement de l?espace public
propice à la pratique des modes actifs
Prendre en compte des modes actifs à travers une
meilleure répartition de l?espace public entre la
voiture et les autres modes (zones 30 et de
rencontre, trottoirs plus larges et continus,
infrastructures cyclables) et des aides à l?achat aux
particuliers pour favoriser leur pratique.
O15. Diminuer les consommations unitaires des
véhicules
Diminuer les consommations unitaires des
véhicules grâce aux bonus nationaux pour
l?acquisition de véhicules propres ou encore une
augmentation du taux de remplissage des véhicules
en encourageant notamment le covoiturage
Développer les énergies renouvelables
? ENERGIES RENOUVELABLES THERMIQUES
O16. Poursuivre les projets de création de réseaux de
chaleur
Développer des projets d?infrastructures MDE ayant
l?avantage de générer un développement local :
- A Lucciana : création d?un réseau de chaleur visant
à récupérer la chaleur perdue de la nouvelle
centrale électrique ;
- Corte : renouvellement de la chaufferie bois
(cogénération ou chaufferie bois) ;
- Bastia : création d?un réseau de chaleur alimenté
par du bois ;
- Ajaccio: création d?un réseau de chaleur alimenté
par échange thermique avec l?eau de mer.
O17. Soutenir fortement la filière bois-énergie
Favoriser l?utilisation du bois énergie dans
l?individuel et le collectif avec pour objectif de
mobiliser 44% du potentiel exploitable en 2020.
O18. Favoriser le développement du solaire thermique
et l?aérothermie
Pour le solaire thermique, il s?agit de doubler la
production d?énergie pour atteindre 35 GWh en
2023.
Pour l?aérothermie, conformément aux objectifs du
SRCAE, il s?agit de favoriser le recours à du matériel
performant afin de faire un gain de + 60 GWh pour
atteindre une production totale estimée à 134 GWh
en 2023.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
87
? ENERGIES RENOUVELABLES ELECTRIQUES
O19. Développer les EnR garanties (+148% hors
grande hydraulique)
- Petite hydraulique : + 12 MW ;
- Bois énergie et valorisation énergétique des bio-
déchets : + 7 MW
- PV et éolien avec stockage : + 30 MW
En généralisant les contrats de gré à gré
conformément à la délibération de la Commission
de régulation de l?énergie du 9 septembre 2014
relative à la méthodologie appliquée à l?examen des
coûts d?investissement et d?exploitation des
moyens de production d?électricité situés dans les
ZNI.
En lançant des appels d?offres permettant
d?atteindre les objectifs en offrant les conditions
économiques favorables à l?émergence des projets.
Développer la filière bois-énergie en limitant les
impacts sur la ressource brute via l?optimisation de
la fourniture de combustible bois par les filières de
recyclage, notamment issues des activités de la
première et de la deuxième transformation (scierie-
charpente) et de valorisation des bio-déchets.
O20. Développer les EnR intermittentes (+38% de PV
sans stockage, solaire thermodynamique et
éolien sans stockage)
En mettant en service d?ici 2023 :
- PV hors sol : + 20 MW
- Solaire thermodynamique : +12 MW
- Eolien : +12 MW
En développant des modèles économiques afin de
faire émerger les solutions techniques les moins
coûteuses permettant un accroissement progressif
du seuil de déconnexion.
En expérimentant un accroissement du seuil de
déconnexion à 35% lorsque la fiabilité des
prévisions de productions le permet.
? OPERATIONNEL
O21. Déployer les moyens de stockage pour l?énergie
électrique produite par les EnR intermittentes et
aléatoires.
Développer à différentes échelles de stockages de
type STEP (stations de transfert d'énergie par
pompage). L?hydroélectricité classique est déjà en
tant que tel un moyen de stockage.
Intégrer des systèmes, comme opéré dans le projet
MYRTE combinant une unité de production solaire
d?énergie avec un stockage sous forme hydrogène
(projet développé en partenariat avec l?Université
de Corse/CNRS, le Commissariat à l?énergie
atomique et aux énergies renouvelables, et AREVA
Stockage d?énergie), ou encore le projet associé
PAGLIA ORBA (Université de Corse - CEA)
combinant et optimisant au sein d?une boucle
expérimentale, différents moyens de stockages
électrochimiques en interaction avec la production
solaire.
O22. Prendre en compte les synergies/incompatibilités
entre filières et l?adéquation entre les potentiels
mobilisables et les cibles dans les plans
d?aménagement du territoire.
Développer les énergies renouvelables ayant une
emprise foncière forte en synergie avec l?ensemble
des utilisateurs de ces terrains et appréhender les
projets de manière globale pour lever les éventuels
freins.
Favoriser les projets photovoltaïques sur toiture et
sur des terrains artificialisés.
Résoudre les difficultés liées aux impacts
environnementaux et paysagers et à l?acceptation
sociale du développement des EnR.
? FINANCEMENT
O23. Maximiser les retombées locales à travers la
structuration et la pérennisation de filières
locales
Financer le développement des énergies
renouvelables tout en maximisant les retombées
locales à travers la structuration et la pérennisation
de filières locales (qualité des équipements et des
services, retombées indirectes).
Développer et moderniser les ouvrages
énergétiques et réseaux
? MAINTENANCE ET RENFORCEMENT DE L?EXISTANT
O24. Lever les contraintes qui pourraient apparaître
sur le réseau de transport électrique à l?horizon
2023.
Création de nouveaux postes sources, renforcement
des liaisons de la région ajaccienne, étude de la
nécessité de renforcer l?alimentation de Bastia,
création de lignes d?évacuation pour les futurs outils
de production.
O25. Maintenir les opérations d?investissements et de
maintenance par les gestionnaires sur les réseaux
de distribution
Porter une attention particulière à la végétation afin
de supprimer certaines contraintes : diminution des
temps de coupure chez les clients lors des aléas
climatiques, constructions de réseau HTA en
technique souterraine et enfouissement des
réseaux aériens existants.
O26. Poursuivre les travaux de renforcement du
réseau basse tension par les SIER afin d?améliorer
la qualité de fourniture en zone rurale.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
88
? MODERNISATION
O27. Développer des infrastructures de recharge pour
les véhicules électriques adaptée aux contraintes
du territoire en visant en 2023 un parc de 700
bornes de recharge alimentées à partir d?électricité
d?origine renouvelable.
Etudier la faisabilité technico-économique et
juridique d?un déploiement de bornes de recharge
pour véhicules hybrides et électriques (réduction de
la dépendance aux produits pétroliers, diminution
des émissions de gaz à effet de serre et
amélioration de la qualité de l?air)
Mettre en place un comité de pilotage chargé
d?élaborer en vue de la prochaine PPE, un schéma
de développement de la mobilité électrique
permettant de s?assurer de recharges alimentées
majoritairement à partir d?énergies renouvelables
et n?engendrant aucune contrainte sur le réseau
électrique.
Lancer un appel à manifestation d?intérêt spécifique
aux ZNI pour encourager les collectivités à mettre
en oeuvre le « déploiement d'infrastructures de
recharge alimentées à partir d?électricité d?origine
renouvelable pour les véhicules hybrides et
électriques ». Celui-ci pourrait inclure les besoins de
production d?énergie renouvelable, le système de
pilotage et les études nécessaires à la conception du
système.
Déployer à très court terme une centaine de points
de charge afin de tester la viabilité du système à
grande échelle.
O28. Acquérir des « véhicules propres » ne nécessitant
pas de dispositif de recharge hormis les dispositifs
alimentés à partir d?énergie renouvelable, au sein
de l?Etat, ses établissements publics, les
collectivités territoriales et leurs groupements au
1er janvier 2016.
O29. Mettre en place des compteurs électriques
communicants
Déployer via EDF, sur plus de 80% du territoire, des
compteurs électriques communicants dans un
objectif d?efficacité énergétique et de
modernisation du service public de l?électricité
(nouvelles opportunités de services).
L?ensemble de ces orientations auront pour
conséquences la diminution des émissions de gaz à
effet de serre et des polluants atmosphériques ayant
un impact négatif à la fois sur le climat et la santé
humaine.
A l?horizon 2023, il est visé, grâce à la mise en oeuvre
des actions et projets de la PPE, une réduction de
1 920 000kg téq.CO2 en 2014 à 1 680 000 kg téq.CO2
après passage au fioul léger soit -12,5% de rejet de
GES puis à 1 550 000 kg téq.CO2 après passage au GNL
pour l?alimentation des centrales thermiques soit -
19,3% de rejet de GES par rapport à 2014.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
89
Les incidences des orientations de la PPE
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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En carburant
O1
Etudier de manière
détaillée les améliorations
possibles en termes de
capacité de stockage
(nature, volume et
localisation) pour une
mise en oeuvre le cas
échéant lors de la seconde
période de la PPE
RISQUE
L?augmentation éventuelle des capacités de stockage permettra
d?améliorer la sécurité d?approvisionnement en carburants,
réduisant les rotations de navires venant approvisionner les
dépôts. Il peut éventuellement y avoir un risque technologique
supplémentaire, mais modéré au regard des volumes existants
des dépôts pétroliers actuels.
O2
Limiter l?utilisation des
produits pétroliers
notamment à destination
de la production
d?électricité en
diversifiant les produits
utilisés
POSITIVE A CONFORTER
Cette prescription est en accord avec les enjeux d?ordre
énergétique de la PPE. Les incidences sont positives pour
l?environnement en termes d?amélioration de la qualité de l?air et
de réduction des GES. Cette orientation est en lien l?orientation
O6 sur l?infrastructure d?alimentation de l?île en gaz naturel.
En électricité
O3
Renouveler et renforcer
les interconnexions avec
l?Italie (station de
conversion SACOI)
POSITIVE
Cette orientation ne porte pas atteinte aux composantes
environnementales. Elle va dans le sens de la réduction des
consommations d?énergies fossiles et du développement des
énergies renouvelables. Réduction des émissions de GES,
amélioration de la qualité de l?air sur le territoire.
O4
Mettre en service à
Ajaccio un cycle combiné
gaz fonctionnant au fioul
léger en attendant
l?arrivée du gaz naturel
POSITIF A CONFORTER
Le renouvellement de la centrale du Vazzio au fioul léger puis au
gaz naturel permettra un meilleur rendement, donc moins de
consommations d?énergies fossiles. Au regard des enjeux
énergétiques, de maîtrise des risques industriels et d?atténuation
des émissions de GES, les impacts de cette orientation sont
positifs. A priori, la nouvelle centrale se situera sur une zone
industrielle bâtie présentant un risque environnemental très
faible. L?ouvrage nécessitera des cheminées moins hautes et
bénéficiera d?une bonne intégration architecturale
Le CCG permettra notamment un meilleur rendement (12 points)
et évitera la mise en place d?une TAC supplémentaire pour les
besoins de pointe à venir?
Ce CCG sera refroidi à l?eau de mer. Par conséquent, cela pourrait
avoir des incidences négatives sur le milieu aquatique au niveau
de la zone de pompage (perturbation de la faune, destruction
d?habitats naturels). Les incidences de cette prérogative sur le
milieu seront étudiées dans le cadre d?une étude d?impact
spécifique.
Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
90
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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En électricité O5
Accroître le recours à des
énergies autres que
l?électricité pour couvrir
les besoins en chauffage
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation est en adéquation avec les enjeux d?économie
d?énergie et de développement des énergies renouvelables
permettant de réduire les émissions de GES. De plus, le
réinvestissement de la forêt est un aspect positif en termes de
diminution des risques d?incendies.
Toutefois, pour le bois-énergie, les incidences peuvent présenter
des risques pour le milieu naturel et la forêt si l?exploitation de la
ressource est mal gérée ou non maîtrisée. La principale
contrainte pour l?usage du bois-énergie porte sur la qualité de
l?air.
En gaz naturel
O6
Construire une
infrastructure
d?alimentation en gaz
naturel
POSITIVE A CONFORTER
Les incidences indirectes de cette orientation fondamentale de la
PPE sont positives pour la sécurité d?approvisionnement
énergétique, la réduction des GES et l?amélioration de la qualité
de l?air du fait du changement de combustible pour
l?alimentation des centrales thermiques.
La construction d?un terminal flottant et du gazoduc, doit
prendre en compte les enjeux de préservation des espaces
naturels, des continuités écologiques, de la qualité des eaux
littorales, du maintien des espaces agricoles et forestiers ainsi
que des risques technologiques.
O7
Adapter la centrale de
Lucciana pour un
fonctionnement au gaz
naturel
POSITIVE A CONFORTER
Avec cette orientation, la PPE répond aux enjeux d?amélioration
de la qualité de l?air et de réduction des émissions de GES.
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Secteur du
bâtiment
O8
Déployer 4 à 5
plateformes de
rénovation de l?habitat
d?ici 2018
POSITIVE
Cette orientation participe aux enjeux de réduction des
consommations énergétiques. Elle ne présente aucun impact
négatif sur les composantes environnementales.
O9
Concevoir des outils
techniques et financiers à
l?échelle régionale pour
accompagner la montée
en compétences des
acteurs du bâtiment
POSITIVE
De même que l?orientation précédente, celle-ci a un impact
positif sur le développement des énergies renouvelables et les
économies d?énergie.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
91
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Secteur du
bâtiment
O10
Augmenter la part des
rénovations globales et
poursuivre les rénovations
partielles
POSITIVE A CONFORTER
Promouvant les rénovations de bâtiments, cette orientation a
une incidence positive sur la diminution de la consommation
énergétique. Ainsi, les émissions de GES et de polluants
atmosphériques résultant de la production d?électricité sont
diminuées. Le climat et l?air sont moins impactés. La rénovation
du bâti offre des bénéfices à la fois énergétiques, sociaux,
environnementaux et économiques.
De manière indirecte, cela présente également un aspect positif
pour le maintien d?un paysage de qualité et la préservation des
milieux naturels et espaces agricoles en limitant l?étalement des
constructions neuves.
O11
Renforcer et massifier les
objectifs de rénovation
de l?éclairage public
POSITIVE
Cet objectif va permettre de répondre positivement à l?enjeu
d?économie d?énergie et à celui de réduction des nuisances en
limitant la pollution lumineuse. Cette orientation constitue
également un intérêt économique pour les communes.
O12
Mettre en oeuvre un
dispositif opérationnel de
lutte contre la précarité
énergétique
POSITIVE
Cette orientation est en adéquation avec les enjeux de réduction
des consommations énergétiques et le développement des
énergies renouvelables. Les incidences sont positives que ce soit
au niveau énergétique, climatique et social.
Secteur des
transports
O13
Renforcer le réseau de
transports en commun et
l?offre ferroviaire
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation a une incidence très positive puisqu?elle
participe à l?amélioration de qualité de l?air, à la réduction des
émissions de GES les nuisances sonores en diminuant le nombre
de véhicules individuels et les consommations de carburant
associées.
O14
Favoriser un
aménagement de l?espace
public propice à la
pratique des modes actifs
POSITIVE
Cette orientation participe positivement à l?amélioration de la
qualité de l?air, la réduction des émissions de GES en diminuant
la consommation d?énergies fossiles à travers la promotion des
modes de déplacements doux.
O15
Diminuer les
consommations unitaires
des véhicules
POSITIVE
L?incidence est positive pour cette orientation puisqu?elle
favorise une diminution de consommation d?énergies fossiles,
une amélioration de la qualité de l?air et une réduction des
émissions de GES.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
92
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Energies
renouvelables
thermiques
O16
Poursuivre les projets de
création de réseaux de
chaleur
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation a une incidence positive sur l?atteinte de
l?autonomie énergétique, la réduction de la consommation
d?énergie fossile, la réduction des émissions de CO2 et le
développement des énergies renouvelables.
L?ambiance paysagère peut être modifiée et ces infrastructures
peuvent présenter des nuisances notamment lors des travaux.
O17
Soutenir la filière bois-
énergie
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation est positive quant au développement des
énergies renouvelables et des activités sylvicoles. Elle participe à
la réduction des consommations d?énergies fossiles et des
émissions de GES.
Cependant cette exploitation forestière doit se faire en
respectant l?environnement et les ressources pour ne pas
engendrer d?impact négatif sur les espaces boisés.
O18
Favoriser le
développement du solaire
thermique et
l?aérothermie
POSITIVE
Cette orientation va dans le sens d?une moindre consommation
d?énergies fossiles (sécurité d?approvisionnement) par une
substitution aux énergies renouvelables thermiques. Cela
implique moins d?émissions de CO2 et ainsi une qualité de l?air
meilleure et un impact climatique moindre.
Aucune incidence négative n?est à déplorer sur les composantes
environnementales.
Energies
renouvelables
électriques
O19
Développer les EnR
garanties (+148% hors
grande hydraulique)
RISQUE
Cette orientation a des incidences positives sur l?objectif
d?autonomie énergétique de la Corse, le développement des
activités sylvicoles, la valorisation des déchets organiques et le
développement du stockage. L?enjeu de développement des
énergies renouvelables est respecté, en faveur d?une réduction
de la consommation des énergies fossiles et des émissions de
GES (bienfaits climatiques et humains).
Mais il existe des risques d?impacts négatifs sur la qualité des
paysages et la biodiversité selon la localisation des ouvrages. Les
parcs photovoltaïques ou éoliens peuvent impliquer la
destruction d?habitats naturels et l?isolement des populations
d?espèces à enjeu local de conservation. Les travaux peuvent être
source de pollution.
L?ensemble des impacts environnementaux sont pris en compte
dans le cadre des études spécifiques menées pour chaque projet
et faisant l?objet de consultation du public le cas échéant.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
93
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Energies
renouvelables
électriques
O20
Développer les EnR
intermittentes (+38% de
PV sans stockage, solaire
thermodynamique et
éolien sans stockage)
RISQUE
De même que la précédente orientation, l?accroissement de la
production des énergies renouvelables intermittentes présente
un impact positif en vue de l?autonomie énergétique et de la
sécurité d?approvisionnement de l?île. Elle permet d?assurer la
satisfaction de la demande en électricité en minimisant la
consommation d?énergies fossiles et les émissions de GES.
Mais du fait des ouvrages à construire sur le territoire, les risques
sont eux aussi équivalents pour les autres composantes
environnementales hormis pour le PV qui sera hors sol (sur
bâtiments) donc sans incidence sur le milieu naturel et le
paysage.
Opérationnel
O21
Déployer les moyens de
stockage pour l?énergie
électrique produite par les
EnR intermittentes et
aléatoires
RISQUE
L?incidence est positive ici également pour l?aspect énergétique
puisque cette orientation permet d?augmenter la production
électrique issue des énergies renouvelables, ou du moins une
meilleure intégration de celles-ci. Cela va dans le sens de la
réduction de la consommation d?énergies fossiles et d?émissions
de GES. Selon la nature du dispositif de stockage et sa
localisation, on note un risque potentiel d?impact négatif sur les
habitats naturels, le paysage et les espaces agricoles et
forestiers.
O22
Prendre en compte les
synergies/incompatibilités
entre filières et
l?adéquation entre les
potentiels mobilisables et
les cibles dans les plans
d?aménagement du
territoire
POSITIVE A CONFORTER
Cette orientation a une incidence positive au regard des enjeux
environnementaux car elle permet de prendre en compte tous
les paramètres (énergie, acteurs, filières économiques,
spécificités du territoire) avant d?engager un projet d?énergies
renouvelables. Cette orientation est à conforter pour assurer son
impact positif.
Financement O23
Maximiser les retombées
locales à travers la
structuration et la
pérennisation de filières
locales
POSITIVE
Cette orientation est indirectement positive pour le
développement des énergies renouvelables. Elle ne présente pas
d?impact négatif sur les composantes environnementales. Au
contraire, elle peut répondre aux enjeux de préservation des
espaces stratégiques agricoles/forestiers et à un usage équilibré
des ressources.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
94
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Maintenance et
renforcement
de l?existant
O24
Lever les contraintes qui
pourraient apparaître sur
le réseau de transport
électrique à l?horizon 2023
RISQUE
Cette orientation est positive quant aux enjeux d?efficacité
énergétique et d?optimisation de la production électrique dans
un objectif de diminution de la consommation finale.
Elle implique la création de nouveaux ouvrages (postes source,
liaisons électriques, lignes d?évacuation?) qui peuvent avoir des
incidences peuvent négatives pour le milieu naturel, la
biodiversité, l?agriculture ou la forêt selon la localisation de ces
infrastructures. Les impacts peuvent être la destruction directe
d?individus ou une altération locale des habitats au niveau des
postes, des pylônes, de leurs éventuelles plateformes de
montage, de leur piste de desserte et dans les secteurs
défrichés sur le tracé des câbles souterrains par exemple, et en
phase d?exploitation par collision des individus avec les lignes
aériennes. Une fragmentation de l?habitat naturel peut avoir
lieu lors de la création de pistes d?accès et du défrichement
entretenu par la suite. Au niveau paysager, les lignes électriques
aériennes, les pylônes qui les supportent et les postes de
transformation déjà présents sur la région marquent le paysage
de par leur hauteur, le linéaire parcouru, et la concentration des
lignes au droit des postes de transformation. Les tranchées
forestières ou arbustives qu?elles nécessitent ont également des
effets indirects sur les paysages. Les lignes électriques haute
tension peuvent aussi être source de nuisances sonores du fait
de l?effet couronne.
O25
Maintenir les opérations
d?investissements et de
maintenance par les
gestionnaires sur les
réseaux de distribution
POSITIVE A CONFORTER
Au niveau énergétique, cette orientation est nécessaire et
positive dans un objectif d?efficacité énergétique. Sa mise en
oeuvre permet d?optimiser la distribution d?électricité et donc
d?ajuster la production (moins de pertes). A niveau
environnemental, cette orientation, impliquant principalement
l?enfouissement des réseaux électriques, a une incidence
positive quant à l?enjeu de préservation de la qualité paysagère
puisqu?elle évite les points noirs paysagers que représentent les
lignes et pylônes en aérien. Au niveau agricole, la présence de
lignes souterraines n?occasionne, en règle générale, aucun
obstacle à l?exploitation agricole, compte-tenu de leur
profondeur. Seule l?implantation d?un poste entraîne la
neutralisation des sols à son emplacement.
Toutefois, il peut y avoir des impacts négatifs sur les ressources
naturelles (eau souterraine, sol et sous-sol). Les corridors
biologiques souterrains peuvent être perturbés. Une vigilance
doit être portée sur ces points.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
95
Cette analyse permet d?avoir un regard global sur les
effets des orientations de la PPE sur les composantes
environnementales. Le tableau ci-après récapitule, via un
code couleur, les incidences de chacune d?elles. Le bilan
est relativement positif mais certaines orientations
nécessiteront la mise en place de mesures correctives
pour éviter, réduire ou compenser leurs effets négatifs au
regard des enjeux environnementaux.
.
Orientations de la PPE Incidences au regard des enjeux environnementaux
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Maintenance et
renforcement
de l?existant
O26
Poursuivre les travaux de
renforcement du réseau
basse tension par les SIER
RISQUE
Cette orientation est positive en termes d?efficacité
énergétique, d?optimisation de la production électrique.
Cependant elle présente des risques d?impacts négatifs
puisqu?elle suppose la création de nouvelles lignes électriques.
Par conséquent le paysage et le milieu naturel peuvent être
sujets à des incidences néfastes. Ces lignes aériennes peuvent
perturber les couloirs de migration des espèces à grande
mobilité (oiseaux migrateurs ou rapaces protégés, chiroptères).
Elles peuvent venir dégrader l?ambiance paysagère naturelle et
perturber l?horizon de par leur verticalité. En paysage forestier,
les coupes franches nécessaires à leur passage peuvent être,
selon la topographie, des éléments fortement visibles et
impactants. L?implantation des pylônes électriques des lignes
aériennes et les postes de transformation entraine des
dommages pour les espaces agricoles : la perte de récolte due à
la neutralisation du sol à l?endroit et aux abords du pylône ou
transformateur, la perte de temps liée à l?obligation de
contourner les zones neutralisées, et les frais d?entretien des
surfaces neutralisées.
Modernisation
O27
Développer des
infrastructures de recharge
à partir d?électricité
d?origine renouvelable
pour les véhicules
électriques
POSITIVE
Cette orientation a une incidence positive au regard des enjeux
d?amélioration de la qualité de l?air, de réduction des émissions
de GES et de diminution des consommations d?énergies fossiles
et également à la diminution des nuisances sonores.
O28
Acquérir des « véhicules
propres » ne nécessitant
pas de dispositif de
recharge hormis les
dispositifs alimentés à
partir d?énergie
renouvelable
POSITIVE
Cette démarche constitue un aspect positif pour répondre aux
enjeux d?une moindre consommation de carburant et d?une
émission réduite de CO2. Orientation bénéfique pour la qualité
de l?air et de fait la santé humaine.
O29
Mettre en place des
compteurs électriques
communicants
POSITIVE
Cette dernière orientation permet d?avoir une incidence
positive sur les enjeux énergétiques en améliorant l?efficacité
énergétique.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
96
Tableau de synthèse des incidences des orientations de la PPE
sur les composantes environnementales
AVANT MESURES CORRECTRICES.
Source : G2C Territoires
Orientations et Prescriptions
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En carburants
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En électricité
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En gaz naturel
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Bâtiment
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Transports
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EnR thermiques
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EnR électriques
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Opérationnel
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Financement O23
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Maintenance et
renforcement
de l?existant
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Modernisation
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Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
97
? EFFETS CUMULES AVEC D?AUTRES
PLANS, SCHEMAS, PROGRAMMES OU
DOCUMENTS DE PLANIFICATION
Dans le cadre de cette étude, aucun effet cumulé de la
PPE avec d?autres plans, schémas, programmes ou
documents de planification (mentionnés dans le chapitre
1) n?a été identifié. En effet, la PPE en s?appuyant sur :
? les travaux de l?observatoire régional de l?énergie et
gaz à effet de serre de la Corse (OREGES de Corse)
pour l?analyse du système énergétique actuel
? le bilan en consommation finale déclinée selon
chaque source énergétique et chaque moyen de
production.
? et en prévoyant une prévision d?évolution des
consommations d?électricité en reprenant les
objectifs du SRCAE et des données EDF (BPI Corse),
permet d?être compatible avec ces derniers tout en
n?engendrant pas d?effets cumulés.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
98
EVALUATION DES
INCIDENCES SUR LES
SITES NATURA 2000
L?évaluation des incidences a pour but de vérifier la
compatibilité d?une activité avec les objectifs de
conservation du ou des sites Natura 2000.
« Les deux démarches (évaluation environnementale et
évaluation des incidences Natura 2000) doivent être
conduites conjointement. Il s?agit en fait d?approfondir
l?évaluation environnementale, plus globale, au regard
des enjeux ayant conduit à la désignation du site Natura
2000, et de répondre aux spécificités et principes de
l?évaluation des incidences Natura 2000 :
? À la différence de l?évaluation environnementale,
l?évaluation des incidences Natura 2000 ne porte pas
sur les effets du projet sur l?environnement dans son
ensemble. Elle est ciblée sur l?analyse de ses effets
sur les espèces animales et végétales et habitats
d?intérêt communautaire qui ont présidé à la
désignation des sites Natura 2000.
? L?évaluation des incidences porte non seulement sur
les sites désignés (ZPS et ZSC) mais aussi sur ceux en
cours de désignation (SIC et pSIC).
? La démarche d?évaluation est progressive et
proportionnée aux enjeux de conservation des
habitats et espèces en présence. C?est-à-dire qu?elle
s?affine au fur et à mesure que les hypothèses de la
PPE se dessinent et que des incidences sont mises en
évidence.
? Elle est conclusive : l?évaluation des incidences doit
formuler une conclusion sur l?atteinte à l?intégrité du
ou des sites Natura 2000 concernés. »
Méthodologie d?analyse des incidences
sur les sites du réseau Natura 2000
Le régime d?évaluation des incidences propre à Natura
2000 vise à assurer l?équilibre entre préservation de la
biodiversité et activités humaines. Son objectif est de
prévenir d?éventuels dommages, de vérifier que les
projets ne portent pas atteinte aux habitats et espèces
d?intérêt communautaires présents dans un site Natura
2000, ou de redéfinir les projets de manière à éviter de
telles atteintes.
L?évaluation des incidences doit ainsi permettre de
déterminer si la mise en oeuvre de la PPE est susceptible
de porter atteinte aux objectifs de conservation des
habitats et espèces à l?origine de la désignation des 91
sites Natura 2000 du territoire.
Elle doit montrer que le projet ne porte pas atteinte à ces
sites, ou si non qu?il a cherché à supprimer, réduire, et le
cas échéant compenser ces incidences négatives
probables.
La démarche est conduite selon les étapes suivantes :
? Identification et cartographie des sites Natura 2000
présents sur le territoire régional ;
? Identification des sites Natura 2000 susceptibles
d?être affectés par la PPE ;
? Identification des habitats naturels et espèces
d?intérêt communautaire susceptibles d?être atteints
en tenant compte de leur sensibilité ;
? Analyse des effets que le schéma peut avoir
individuellement ou en raison des effets cumulés
avec d?autres documents de planification ou
programmes sur l?état de conservation des habitats
naturels et des espèces qui ont justifié la désignation
des sites ;
? Proposition de mesures d?évitement ou de réduction
dès lors que des effets significatifs dommageables
sont identifiés ;
? Description de solutions alternatives envisageables
et des raisons pour lesquelles celles-ci ne peuvent
être mises en oeuvre si des atteintes significatives
sont toujours pressenties malgré les mesures
d?évitement ou de réduction exposées ;
? Description des mesures envisagées pour compenser
les effets dommageables qui ne peuvent être
atténués ;
? Preuve que le projet est d?intérêt général, et ce pour
des raisons impératives ;
? Conclusion quant aux incidences significatives aux
objectifs de conservation des sites Natura 2000 de la
PPE telle qu?envisagée ;
L?évaluation des atteintes et incidences tient compte :
? de la nature du document analysé et de l?échelle
régionale du projet : les éléments de détail des
options retenues dans la PPE ne sont pas toujours
connus avec précision au stade du projet (ils
s?affineront au fur et à mesure de la mise en oeuvre
de la PPE) ;
? de l?ampleur des travaux envisagés : par exemple les
atteintes sont potentiellement plus importantes dans
le cas de la création d?ouvrages neufs dans les
espaces naturels ou agricoles des sites Natura 2000 ;
? de la technologie employée : par exemple les
atteintes d?une ligne aérienne sont potentiellement
plus importantes sur une Zone de Protection Spéciale
(ZPS) que celles d?une ligne souterraine.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
99
Schéma évaluation des incidences sur les sites Natura
2000
Ministère de l?écologie, du développement durable et de l?énergie.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
100
IDENTIFICATION ET
CARTOGRAPHIE DES
SITES NATURA 2000
PRESENTS SUR LE
TERRITOIRE REGIONAL
Le territoire de projet de la PPE compte 8 sites du
réseau Natura 2000 :
? 26 sites ont été désignés au titre de la Directive
Habitat (Sites d?Intérêt Communautaire ? SIC)
? 41 sites ont été désignés au titre de la Directive
Habitat (Zones Spéciales de Conservation ? ZSC)
? 21 sites ont été désignés au titre de la Directive
Oiseaux (Zones de Protection Spéciale ? ZPS)
Le réseau Natura 2000 comprend 2 types de zones
réglementaires : les Zones de Protection Spéciale (ZPS) et
les Sites d'Importance Communautaire (SIC).
? Les ZPS sont désignées à partir de l'inventaire des
Zones Importantes pour la Conservation des
Oiseaux (ZICO) définies par la directive
européenne 79/409/CEE du 25/4/1979 concernant
la conservation des oiseaux sauvages.
? Les SIC sont définis par la directive européenne
du 21/05/1992 sur la conservation des habitats
naturels.
Un site "proposé" sera successivement une proposition de
Site d'Importance Communautaire (pSIC), puis un SIC
après désignation par la commission européenne, enfin
une Zone Spéciale de Conservation (ZSC) après arrêté du
ministre chargé de l'Environnement.
Les cartographies suivantes localisent les SIC, ZSC et
ZSP terrestres et maritimes de la région Corse, territoire
sur lequel s?applique le projet de PPE. Ces sites inscrits
au réseau Natura 2000 sont catégorisées en fonction de
leur vulnérabilité établie à partir des pressions définies
dans les fiches disponibles sur le site de l?INPN. En cela,
ils ont pu être classés comme suit : très faible à faible
vulnérabilité, moyenne vulnérabilité, forte vulnérabilité
et très forte vulnérabilité.
Cette vulnérabilité répond à un critère quantitatif. Elle
est en effet établie en fonction du nombre de pressions
s?exerçant sur le site :
- Risque : incendie, technologique
- Surfréquentation humaine agissant sur : la flore, la
faune, les habitats
- Surfréquentation humaine entraînant une
augmentation des macrodéchets
- Introduction d?espèces envahissantes
- Pastoralisme divagant
- Urbanisation entraînant une destruction des habitats
et des espèces
- Mitage du paysage
- Activités portuaires et aquacoles
- Altération des fonctionnements des ressources
naturelles (eau, air, sol)
- Pollution des milieux
- Phénomènes de dystrophie
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
101
Les sites Natura 2000 ? Sites d?Intérêt Communautaire
(dir. Habitat)
Source : G2C Territoires
Le territoire de la PPE compte 26 Sites d?Intérêt
Communautaires (SIC, Dir. Habitat).
de la PPE
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
102
Les sites Natura 2000 ? Zones Spéciales de Conservation
(dir. Habitat)
Source : G2C Territoires
Le territoire de la PPE compte 41 Zones Spéciales
de Conservation (ZSC, Dir. Habitat).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
103
Les sites Natura 2000 ? Zones de Protection Spéciale
(dir. Oiseaux)
Source : G2C Territoires
Le territoire de la PPE compte 21 Zones de
Protection Spéciale (ZPS, Dir. Oiseaux).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
104
SITES DU RESEAU
NATURA 2000
SUSCEPTIBLES D?ETRE
ATTEINTS PAR LES
ORIENTATIONS DE LA
PPE
L?analyse suivante présente les sites Natura 2000
susceptibles d?être atteints par les orientations de la
PPE et par les éventuels projets futurs.
Si l?on s?intéresse aux grands axes donnés par la PPE, il
en ressort que certains n?auront aucun impact sur les
sites Natura 2000 tandis que d?autres présentent un
risque potentiel. Pour ces orientations-là, il s?agira de
décrire de manière plus précise et à une échelle plus fine,
les projets potentiellement envisagés en les localisant
pour mettre en évidence les zones Natura 2000
touchées, leur typologie (SIC, ZSC, ZPS) et leurs
caractéristiques (espèces et habitats d?intérêt
communautaire). Une analyse des effets de la PPE sur
leur état de conservation pourra alors être réalisée de
laquelle découleront des mesures d?évitement et de
réduction des incidences.
La carte suivante reprend l?ensemble des sites du réseau
Natura 2000 corse, regroupés selon leur typologie ZPS,
SIC et ZSC. Les projets issus des orientations de la PPE
apparaissent également sur ce document. En ce qui
concerne les énergies renouvelables, à ce jour ont été
placées sur la carte uniquement les infrastructures
potentielles pour lesquelles se sont manifestés des
porteurs de projets. Il s?agit de projets dont la réalisation
est envisagée (au stade d?études préliminaires ou
dossiers de demande déposés?) ou en cours de
réflexion. Toutefois, des projets supplémentaires
aujourd?hui inconnus ou encore non définis précisément
(emplacement, technique?) viendront compléter la
cartographie actuelle pour atteindre les objectifs de
production fixés par la PPE. C?est notamment le cas pour
les filières petite hydraulique et photovoltaïque. Le
document présenté sera donc amené à évoluer au cours
de la période effective de la PPE, d?ici 2023.
Pour l?heure, il est possible d?évaluer si certains des
projets identifiés se trouvent à proximité ou à l?intérieur
d?une zone Natura 2000.
Au regard de la cartographie réalisée, les sites de projets
d?infrastructures énergétiques peuvent être classés en 3
catégories :
- les projets très éloignés des zones Natura 2000 et
n?ayant donc aucune incidence négative sur la
conservation des espèces et habitats ;
- les projets situés en dehors mais à proximité de
zones Natura 2000 pour lesquels il sera nécessaire
de porter une vigilance sur les éventuels impacts
engendrés ;
- les projets situés au coeur de zones Natura 2000
pour qui l?étude d?impact environnemental devra
déterminer de manière plus précise les incidences
engendrées et les mesures à mettre en place en
conséquence pour les éviter, réduire ou compenser.
Le degré de vigilance et la nécessité de l?analyse des
incidences pour définir des mesures compensatoires
seront d?autant plus forts lorsque la vulnérabilité des SIC,
ZSC et ZPS sera élevée (selon les trois cartes
précédentes).
L?analyse des projets d?infrastructures énergétiques par
filière fait état des éléments suivants.
? Concernant les projets de petite hydraulique, ils ont
été choisis et localisés de manière à :
- atteindre une puissance supplémentaire cumulée
de 12MW (objectif 2023 de la PPE) ;
- être à un stade de projet relativement avancé
(études de faisabilité et techniques en cours ou
déjà réalisées)
- ne pas se situer sur un cours d?eau classé (selon
projet actuellement en consultation) ;
- ne pas se trouver en zone Natura 2000 si possible.
Les projets de petite hydraulique identifiés à ce jour
sont suffisamment éloignés des zones du réseau
Natura 2000 pour ne pas avoir d?impact négatif sur
ces dernières.
? Pour ce qui est de la filière éolienne, les deux projets
situés au niveau du cap corse et près de Murato n?ont
pas d?incidence sur les zones Natura 2000 puisque
pour le premier, la zone protégée la plus proche est
un SIC maritime. Le second est suffisamment éloigné
des zones classées.
? Au niveau des parcs photovoltaïques, celui situé au
sommet du cap corse ne présente pas de risque pour
les sites Natura 2000 maritime. Toutefois, une
vigilance est à porter vis-à-vis de la ZSC terrestre du
plateau du Cap Corse dont le degré de vulnérabilité
est fort. Le projet localisé près de Lucciana demande
à être étudié finement également car il jouxte une
ZSC bien que celle-ci soit de très faible vulnérabilité.
? Le Cycle Combiné Gaz (CCG) situé à Ajaccio sera
refroidi à l?eau de mer. Aussi, sa mise en oeuvre aura
des incidences sur la ZPS de la colonie de Goélands
d'Audouin d?Aspretto/Ajaccio et les SIC du golfe
d?Ajaccio et de Campo dell?Oro dont la vulnérabilité
est respectivement très forte et forte. Par
conséquent, une étude d?impact plus poussée devra
juger des incidences sur ces zones et des mesures à
prévoir pour éviter, réduire ou compenser ces
impacts.
? L?interconnexion SACOI est situé entre un SIC
maritime, une ZPS au Nord et une ZSC au Sud.
Toutefois, son renforcement ne nécessitera pas de
travaux supplémentaires. Une simple vigilance sur
l?ouvrage existant est à prévoir.
? Pour deux sur quatre des réseaux de chaleur
envisagés, il sera nécessaire d?être vigilant sur les
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
105
incidences de ces projets sur les espèces et habitats
des zones Natura 2000 à proximité. Ceux de Corte
(chaufferie bois) et de Bastia ne présentent aucun
impact négatif car éloignés de ces sites protégés. Le
SWAC d?Ajaccio impacte quant-à lui directement la
ZPS de la colonie de Goélands d'Audouin
d?Aspretto/Ajaccio et les SIC du golfe d?Ajaccio et de
Campo dell?Oro dont la vulnérabilité est
respectivement très forte et forte. Le réseau de
chaleur de Lucciana se trouve à une faible distance
de la ZPS/ZSC de l?étang de Biguglia dont la
vulnérabilité au titre des habitats est très forte et
moyenne au titre de l?avifaune. Une autre ZSC de
très faible vulnérabilité et un SIC maritime sont
proches de ce réseau de chaleur. Il sera donc
impératif de veiller à l?intégrité de ces zones
protégées lors de sa mise en oeuvre.
? La Station de Transfert d?Energie par Pompage de
Sampolo n?aura pas d?incidence sur les zones
protégées Natura 2000 car le projet en est
suffisamment éloigné.
? Le projet de solaire thermodynamique Alba Nova
situé près de Ghisonaccia se trouve non loin du SIC
maritime du grand herbier de la côte orientale. Il
s?agit d?un projet conséquent dont l?étude a été
réalisée. Les recommandations seront à appliquer.
? Pour ce qui est de l?infrastructure d?alimentation en
gaz naturel, une barge de GNL devrait être localisée
en mer à environ 7km au large de Lucciana. Cette
distance a été imposée de manière à ce que la barge
se situe en dehors des zones de pêche et des voies
navigables. Celle-ci ne devrait pas interférer avec le
SIC de Mucchiatana à proximité dont la vulnérabilité
est forte. Toutefois, elle se trouvera à la limite de la
zone protégée et constituera donc un point de
vigilance fort. En revanche, la liaison entre la barge et
le gazoduc terrestre de distribution traversera la zone
Natura 2000. Il sera donc essentiel de veiller à la prise
en compte des habitats marins lors de sa mise en
oeuvre.
Le projet de gazoduc Cyrenée, dont le tracé prévu
apparait sur la carte en noir, représente une longueur
de 200km de canalisations depuis Lucciana. Au vu de
sa longueur importante, le projet interfère
globalement peu avec les sites protégés au titre
Natura 2000. Au niveau de Bastia, le tracé longe la
ZPS/ZSC de l?étang de Biguglia. Cela demandera une
certaine vigilance lors de sa mise en oeuvre. Par
ailleurs, il traverse la ZSC de la basse vallée du fleuve
Tavignano sur la côte orientale dont la vulnérabilité a
été classée comme forte. L?étude d?impact propre au
projet devra déterminer les mesures à prendre pour
compenser les incidences sur le milieu naturel
(espèces et habitats) de la zone protégée.
Des analyses exhaustives seront réalisées par la suite
lors de la réalisation des études de faisabilité et des
études d?impacts pour chaque projet d?infrastructure
énergétique.
? EFFETS CUMULES DE LA PPE SUR LES SITES
NATURA 2000 AVEC D?AUTRES PLANS,
SCHEMAS, PROGRAMMES OU
DOCUMENTS DE PLANIFICATION
La présente évaluation appropriée des incidences Natura
2000 est réalisée à l?échelle régionale de la Corse. En ce
sens, l?analyse des effets cumulés se fait à la même
échelle et à ce stade, il n?y a aucun effet cumulé à prévoir
sur le réseau Natura 2000. Les effets cumulés des projets
mentionnés dans la PPE avec d?autres projets seront
étudiés lors des études spécifiques.
CONCLUSION
Une attention particulière a été portée aux sites du
réseau Natura 2000 afin d?éviter un risque de
dégradation de ces espaces de grande valeur
patrimoniale. L?analyse croisée entre la vulnérabilité des
sites du réseau Natura 2000 et les projets
d?infrastructures énergétiques de la PPE a permis de
dégager certains sites pour lesquels les orientations du
plan sont susceptibles de leur porter atteinte.
Toutefois, ces sites restent rares à l?heure actuelle. En
effet, les porteurs de projet privilégient des sites dont la
localisation ne vient pas potentiellement altérer les
milieux naturels protégés au titre de Natura 2000.
Seule l?infrastructure d?alimentation en gaz naturel
(barge GNL, gazoduc et cycle combiné gaz) peut avoir
des incidences négatives directes sur des sites Natura
2000. Des mesures compensatoires seront à définir lors
des études d?impact environnemental associées au
projet le cas échéant.
Certains autres projets nécessiteront une vigilance
accrue lors des études de leur mise en oeuvre car ils se
trouvent à proximité de sites protégés. Toutefois, la
plupart des projets identifiés aujourd?hui ne portent pas
atteinte au réseau Natura 2000 ce qui constitue un atout
du projet PPE.
Toutefois, le nombre de projets prévus étant amené à
évoluer durant la période de mise en place de la PPE, il
sera impératif de poursuivre cette dynamique de
réflexion visant à une implantation des infrastructures
évitant les impacts sur les zones Natura 2000 de la
région.
A ce stade des études, on peut conclure que la PPE de la
Corse ne portera pas atteinte à l?état de conservation
des espèces et habitats d?intérêt communautaire qui ont
justifié la désignation des sites Natura 2000, sous
réserve de la déclinaison des mesures prescrites dans
les études spécifiques et de leur bonne application au
niveau des projets d?exécution.
Il n?y a donc pas lieu :
- d?exposer des mesures pour éviter ou réduire les
effets significatifs dommageables ; d?expliquer les
raisons de l?absence de solutions alternatives de
moindre incidence ;
- de prouver que le projet est d?intérêt général, et ce
pour des raisons impératives ;
- de prévoir des mesures compensatoires.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
106
Source : G2C Territoires
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
107
Mesures d?évitement,
réduction ou
compensation des
effets notables de la
PPE sur
l?environnement
Principes d?évitement, de reduction et de
compensation des effets notables 108
Mesures propres aux effets négatifs de la PPE 109
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
108
PRINCIPES
D?EVITEMENT, DE
REDUCTION ET DE
COMPENSATION DES
EFFETS NOTABLES
Le développement énergétique d?une région induit des
effets de différentes natures sur l?environnement. Si les
incidences positives sont recherchées, il n?en reste pas
moins que des incidences négatives demeurent. Dans le
but de limiter au mieux les incidences négatives sur les
composantes environnementales, la PPE prévoit, à
travers ses dispositions normatives, différentes mesures
correctives déterminées selon la logique « éviter,
réduire, compenser », notions issues de la méthode des
études d?impacts. La distinction entre mesures
d?évitement, de réduction, et de compensation des
incidences est fondamentale pour comprendre le
caractère progressif et successif de cette partie de la
démarche d?évaluation environnementale : il s?agit de
viser dans un premier temps la suppression des
incidences négatives, puis la réduction de celles qui ne
peuvent être évitées, et enfin la compensation de celles
qui n?ont pu être évitées ni réduites.
De nombreux projets d?infrastructures mentionnés dans
la PPE devront par ailleurs faire l?objet d?études
d?impacts et de faisabilités qui définiront dans chaque
cas, les mesures spécifiques à prendre.
Déroulé de la démarche de définition des mesures
d?évitement, de réduction ou de compensation
Source : G2C Territoires
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
109
MESURES PROPRES AUX EFFETS NEGATIFS DE
LA PPE
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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IQ
U
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En carburant
O1
Etudier de manière
détaillée les
améliorations possibles
en termes de capacité
de stockage pour une
mise en oeuvre le cas
échéant lors de la
seconde période de la
PPE
EVITEMENT :
? Mettre en place une politique de réduction de la
consommation en carburants en proposant des solutions
alternatives pour atténuer le besoin de stockage
supplémentaire.
? Privilégier une implantation des équipements évitant les
stations d?habitats et d?espèces les plus sensibles
éventuellement identifiées au droit des zones d?emprise.
REDUCTION :
? Réduire au maximum les zones d?emprise des travaux dans
les secteurs à enjeux écologiques.
? Limiter l?incidence des travaux de construction dans les
secteurs à enjeux écologiques par la maîtrise des effets.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
O4
Mettre en service à
Ajaccio un cycle
combiné gaz
fonctionnant au fioul
léger en attendant
l?arrivée du gaz naturel
REDUCTION :
? Mettre en oeuvre des mesures qui seront définies dans le
cadre de l?autorisation d?exploiter sur la base de l?étude
d?impact environnemental et de l?étude de dangers.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la
maîtrise des effets : préparation et planification des
chantiers adaptées à la phénologie des espèces présentes,
modes opératoires spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
? Veiller à l?insertion paysagère de l?ouvrage
? Ce futur équipement sera soumis à études d?impact à une
échelle plus fine afin de déterminer les incidences plus
précises sur site et de proposer des mesures
compensatoires en conséquence si nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
110
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
O5
Accroître les modes de
chauffage fournis par
d?autres énergies que
l?électricité (gaz, bois-
énergie)
EVITEMENT :
? Eviter l?exploitation forestière massive dans les secteurs à
forts enjeux écologiques ou constituant un corridor
important.
REDUCTION :
? Planifier les travaux d?exploitation de manière à gérer la
ressource forestière sur le long terme sans déséquilibrer le
milieu ni perturber la faune qu?elle abrite.
? Recourir à du matériel performant (filtrage particule) et
réduire les foyers ouverts pour limiter la pollution de l?air
intérieur.
COMPENSATION :
? Prévoir des travaux de replantation sur certains sites
déboisés pour la production énergétique afin de renouveler
la ressource forestière.
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IQ
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En gaz naturel
O6
Construire une
infrastructure
d?alimentation en gaz
naturel
EVITEMENT :
? Favoriser une implantation et un tracé du gazoduc évitant
les stations d?habitats et d?espèces aquatiques et terrestres
les plus sensibles et réduire au maximum les zones
d?emprise des travaux dans les secteurs à enjeux
écologiques.
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la
maîtrise des effets : préparation et planification des
chantiers adaptées à la phénologie des espèces présentes,
modes opératoires spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
? Travailler l?insertion paysagère.
? Cette infrastructure de grande envergure sera soumise à
études d?impact afin de déterminer les incidences sur les
sites qu?elles traverseront et de proposer des mesures
compensatoires en conséquence si nécessaire.
O7
Adapter la centrale de
Lucciana pour un
fonctionnement au gaz
naturel
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux par la maîtrise des effets.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
111
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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IC
A
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IQ
U
E
Secteur du bâtiment O10
Augmenter la part des
rénovations globales et
poursuivre les
rénovations partielles
EVITEMENT :
Pour éviter les problématiques liées aux déchets du BTP, mettre
en place un plan régional de gestion et de valorisation de ces
matériaux.
D
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Energies
renouvelables
thermiques
O16
Poursuivre les projets
de création de réseaux
de chaleur
EVITEMENT :
? Réfléchir l?implantation et l?emprise des ouvrages de façon à
éviter les habitats à enjeux écologiques forts et assurer une
bonne intégration paysagère.
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la
maîtrise des effets : préparation et planification des
chantiers adaptées à la phénologie des espèces présentes,
modes opératoires spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées
et poussières et prendre toutes les dispositions visant à
prévenir les risques de pollution.
? Pour réduire le risque technologique, mettre en place un
dispositif de suivi régulier et de contrôle qualité de
l?infrastructure pour surveiller son bon fonctionnement.
? Pour les projets de réseau de chaleur de grande envergure,
les canalisations destinées au transport d'eau chaude feront
l?objet d?une étude d?impact à une échelle plus fine selon leur
localisation afin de déterminer les incidences plus précises
sur les sites qu?elles traverseront et de proposer des mesures
compensatoires en conséquence si nécessaire.
O17
Soutenir la filière bois-
énergie
EVITEMENT :
? Eviter l?exploitation forestière massive dans les secteurs à
forts enjeux écologiques ou constituant un corridor
important.
REDUCTION :
? Planifier les travaux d?exploitation de manière à gérer la
ressource forestière sur le long terme sans déséquilibrer le
milieu ni perturber la faune qu?elle abrite.
COMPENSATION :
? Prévoir des travaux de replantation sur certains sites
déboisés pour la production énergétique afin de renouveler
la ressource forestière.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
112
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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Energies
renouvelables
électriques
O19
Développer les EnR
garanties (+148% hors
grande hydraulique)
EVITEMENT :
? Favoriser l?implantation et l?emprise des fermes PV, éoliennes et
des ouvrages hydrauliques et de stockage de façon à éviter les
habitats à enjeux écologiques importants.
REDUCTION :
? Encourager le développement des sites de petite hydraulique
exemplaires du point de vue environnemental.
? Privilégier les zones déjà anthropisées (type ancienne carrière,
friche,?), ayant une valeur agronomique faible pour
l?implantation du PV, éolien, et respecter les chartes en vigueur.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la maîtrise des
effets : préparation et planification des chantiers adaptées à la
phénologie des espèces présentes, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir les
risques de pollution.
? Contrôler le ruissellement issu de l?imperméabilisation des sols
lors des travaux (bassins de rétention éventuels) de façon à éviter
tout rejet de débit à l?extérieur qui soit supérieur à la situation
d?origine.
? Prendre en compte de la topographie dans la recherche d?un
terrain de fermes PV/éoliennes et dans l?évaluation de leurs effets
pour améliorer l?intégration de ces ouvrages électriques dans le
paysage.
? Protéger l?écran végétal existant qui contribue à l?insertion
paysagère des équipements en bloquant ou en limitant les vues
dans leur direction.
COMPENSATION :
? Améliorer l?insertion environnementale d?ouvrages existants
(déviation, dissimulation) à l?occasion de projets de
développement qui entraînent une réorganisation de ces
infrastructures ou dans un cadre conventionnel associant les
collectivités.
? En fonction de la puissance et de la technologie retenue, les
projets de construction d?ouvrages de production d?énergie
renouvelable les plus significatifs feront l?objet d?une étude
d?impact à une échelle plus fine selon leur localisation afin de
déterminer les incidences plus précises sur les sites qu?ils
traverseront et de proposer des mesures compensatoires en
conséquence si nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
113
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
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A
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S
Energies
renouvelables
électriques
O20
Développer les EnR
intermittentes (+38%
de PV sans stockage,
solaire
thermodynamique et
éolien sans stockage)
Les mesures correctives sont identiques aux précédentes en dehors
de celles appliquées spécifiquement à l?hydraulique, non concernée
pour cette orientation.
Opérationnel O21
Déployer les moyens
de stockage pour les
EnR
EVITEMENT :
? Privilégier une implantation des équipements évitant les
stations d?habitats et d?espèces les plus sensibles
éventuellement identifiées au droit des zones d?emprise et
permettant d?assurer une intégration paysagère optimale
REDUCTION :
? Réduire au maximum les zones d?emprise des travaux dans les
secteurs à enjeux écologiques.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la maîtrise
des effets : préparation et planification des chantiers adaptées à
la phénologie des espèces présentes, modes opératoires
spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir
les risques de pollution.
? En fonction de la puissance et de la technologie retenue, les
projets de construction d?un moyen de stockage énergétique
seront soumis à une étude d?impact à une échelle plus fine
selon leur localisation afin de déterminer les incidences plus
précises sur les sites qu?ils traverseront et de proposer des
mesures compensatoires en conséquence si nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
114
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
D
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V
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L
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P
P
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X
Maintenance et
renforcement
de l?existant
O24
Lever les contraintes qui
pourraient apparaître sur
le réseau de transport
énergétique
EVITEMENT :
? Réfléchir les tracés de lignes et implantations des postes de façon
à éviter les habitats à enjeux écologiques importants et à assurer
une bonne intégration paysagère (étude du faisceau de moindre
impact).
REDUCTION :
? Minimisation des effets des lignes aériennes nouvelles en
recherchant les tracés de moindre impact, en particulier par le
regroupement des infrastructures avec d?autres aménagements
dans les couloirs existants.
? Envisager l?équipement de certains tronçons de balises avifaune
(ligne aérienne), etc.
? Limiter l?incidence des travaux de construction par la maîtrise des
effets : préparation et planification des chantiers adaptées à la
phénologie des espèces présentes, modes opératoires
spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir les
risques de pollution.
? Contrôler le ruissellement issu de l?imperméabilisation des sols
lors des travaux (bassins de rétention éventuels) de façon à éviter
tout rejet de débit à l?extérieur qui soit supérieur à la situation
d?origine.
? Protéger l?écran végétal existant qui contribue à l?insertion
paysagère des équipements en bloquant ou en limitant les vues
dans leur direction (pour les postes notamment). Prendre en
compte la topographie dans la recherche d?un tracé de ligne ou
d?un terrain de poste et dans l?évaluation de leurs effets pour
améliorer l?intégration d?un ouvrage électrique dans le paysage.
? Par rapport au patrimoine architectural, optimiser la localisation
des infrastructures, adapter les tracés ou la configuration des
postes pour ne pas dénaturer le bâti existant.
? Pour les lignes aériennes, envisager le passage en surplomb de la
forêt comme une alternative au passage en tranchée. Dans ce cas,
le déboisement se limite aux seuls endroits où doivent être
implantés les pylônes et devient donc visuellement moins
impactant.
? Réduire les risques pour la santé humaine en choisissant un tracé
suffisamment éloigné des habitations et de la circulation pour les
lignes à haute tension.
COMPENSATION :
? Améliorer l?insertion environnementale d?ouvrages existants
(déviation, dissimulation, mise en souterrain ou suppression de
tronçon) à l?occasion de projets de développement qui entraînent
une réorganisation de ces réseaux ou dans un cadre
conventionnel associant les collectivités.
? Selon leur localisation et leur envergure, les équipements
électriques seront soumis à une étude d?impact environnemental
à une échelle plus fine selon sa localisation afin de déterminer les
incidences plus précises sur les sites qu?elles traverseront et de
proposer des mesures compensatoires en conséquence si
nécessaire.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
115
La mise en place de ces mesures d?évitement, de
réduction ou de compensation des incidences négatives
des orientations de la PPE permet d?obtenir un bilan final
positif pour les composantes environnementales (voir
tableau ci-après).
Au-delà de ces recommandations d?ordre général, les
études d?impacts, qui seront réalisées pour chaque projet
venant modifier le territoire, viendront compléter ces
mesures de manière plus approfondie et appliquée aux
caractéristiques environnementales de chaque site.
Orientations de la PPE
Mesures d?évitement, de réduction ou de compensation des
incidences de la PPE sur l?environnement
D
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P
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X
Maintenance
et
renforcement
de l?existant
O25
Maintenir les opérations
d?investissements et de
maintenance par les
gestionnaires sur les
réseaux de distribution
REDUCTION :
? Limiter l?incidence des travaux d?enfouissement par la maîtrise
des effets : préparation et planification des chantiers adaptées à
la phénologie des espèces présentes, modes opératoires
spécifiques, réhabilitation après travaux.
? En phase chantier, réduire au maximum les odeurs, fumées et
poussières et prendre toutes les dispositions visant à prévenir les
risques de pollution.
? Contrôler le ruissellement issu de l?imperméabilisation des sols
lors des travaux (bassins de rétention éventuels) de façon à éviter
tout rejet de débit à l?extérieur qui soit supérieur à la situation
d?origine.
? Réhabiliter le sol et prévoir une revégétalisation ou un
revêtement minéral sur l?emprise de la tranchée en continuité
avec l?existant pour réduire l?impact visuel des travaux et favoriser
l?insertion paysagère.
O26
Poursuivre les travaux de
renforcement du réseau
basse tension par les SIER
Se reporter aux mesures correctives de l?orientation O25 qui sont
identiques à celles préconisées pour celle-ci.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
116
Tableau de synthèse des incidences des orientations de la PPE
sur les composantes environnementales
APRES MESURES CORRECTRICES.
Source : G2C Territoires
Orientations et Prescriptions
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En carburants
O1
O2
En électricité
O3
O4
O5
En gaz naturel
O6
O7
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Bâtiment
O8
O9
O10
O11
O12
Transports
O13
O14
O15
D
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EnR thermiques
O16
O17
O18
EnR électriques
O19
O20
Opérationnel
O21
O22
Financement O23
M
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Maintenance et
renforcement de
l?existant
O24
O25
O26
Modernisation
O27
O28
O29
D
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C
T
Incidences positives
Risques ou incidences positives à conforter
Incidences négatives
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
117
Synthèse des mesures correctives
Enjeux
concernées*
Type de mesures
Evitement Réduction Compensation
Mettre en place une politique de réduction de la
consommation en carburants en proposant des solutions
alternatives pour atténuer le besoin de stockage
supplémentaire.
7 - 8 - 9 X
Envisager l?équipement de certains tronçons de balises
avifaune (ligne aérienne), etc.
1 X
Eviter l?exploitation forestière massive dans les secteurs à
forts enjeux écologiques ou constituant un corridor
important.
1 - 4 X
Eviter les problématiques liées aux déchets du BTP,
mettre en place un plan régional de gestion et de
valorisation de ces matériaux
1 - 2 X
Planifier les travaux d?exploitation du bois de manière à
gérer la ressource forestière sur le long terme sans
déséquilibrer le milieu ni perturber la faune qu?elle abrite.
1 - 4 - 5 X
Minimiser l?impact des nouveaux ouvrages dans le
paysage et limiter la consommation des espaces
agricoles, forestiers.
2 - 3 X
Prendre en compte de la topographie dans la recherche
d?un terrain de fermes PV/éoliennes et dans l?évaluation
de leurs effets pour améliorer l?intégration de ces
ouvrages électriques dans le paysage.
2 X
Privilégier les zones déjà anthropisées (type ancienne
carrière, friche,?), ayant une valeur agronomique faible
pour l?implantation du PV, éolien,?.
5 - 7 X
Limiter l?incidence des travaux de construction dans les
secteurs à enjeux écologiques par la maîtrise des effets.
1 X
En phase chantier, réduire au maximum les odeurs,
fumées et poussières et prendre toutes les dispositions
visant à prévenir les risques de pollution.
9
X
Veiller à l?insertion paysagère de l?ouvrage. 2 X
Pour les lignes aériennes, envisager le passage en
surplomb de la forêt comme une alternative au passage
en tranchée. Dans ce cas, le déboisement se limite aux
seuls endroits où doivent être implantés les pylônes et
devient donc visuellement moins impactant.
1 - 2 X
Par rapport au patrimoine architectural, optimiser la
localisation des infrastructures, adapter les tracés ou la
configuration des postes pour ne pas dénaturer le bâti
existant.
2 X
Réduire les risques pour la santé humaine en choisissant
un tracé suffisamment éloigné des habitations et de la
circulation pour les lignes à haute tension (réduction du
risque de dommages aux ouvrages).
10-11 X
Mettre en place un dispositif de suivi régulier et de
contrôle qualité de l?infrastructure pour surveiller son bon
fonctionnement et ainsi réduire le risque technologique.
11 X
Mettre en oeuvre des mesures qui seront définies dans le
cadre de l?autorisation d?exploiter sur la base de l?étude
d?impact environnemental et de l?étude de dangers.
1 - 2 - 11 X
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
118
Synthèse des mesures correctives
Enjeux
concernées*
Type de mesures
Evitement Réduction Compensation
Améliorer l?insertion environnementale d?ouvrages
existants (déviation, dissimulation d?équipements, mise
en souterrain ou suppression de tronçon) à l?occasion de
projets de développement qui entraînent une
réorganisation de ces infrastructures ou dans un cadre
conventionnel associant les collectivités.
1 - 2 - 3 - 5 X
Prévoir des travaux de replantation sur certains sites
déboisés pour la production énergétique afin de
renouveler la ressource forestière.
3 - 4 - 7 X
* Les 11 enjeux concernés (Etat Initial de l?Environnement)
1. Préservation et maintien de la biodiversité, des espaces naturels
remarquables et des continuités écologiques (aquatiques et terrestres)
2. Préservation et maintien de l?identité, la diversité et la qualité des
paysages et du patrimoine architectural
3. Maintien et préservation des espaces stratégiques à forte potentialité
agronomique et sylvicole
4. Développement des activités agricoles et sylvicoles respectueuses de
l'environnement et des ressources locales (eau, sol)
5. Préservation et amélioration de l?état qualitatif et quantitatif des
ressources naturelles et contribution à un usage plus équilibré
6. Réduction des consommations d?énergies fossiles dans la perspective
de l?autonomie énergétique
7. Développement des énergies renouvelables en garantissant la
préservation des milieux naturels
8. Atténuation du changement climatique par la réduction des émissions
de GES
9. Amélioration de la qualité de l?air et lutte contre la pollution
atmosphérique
10. Diminution des sources de nuisances (émissions de bruit, champs
électriques et magnétiques)
11. Réduction, maîtrise et prévention des risques naturels et
technologiques
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
119
Solutions de
substitution
raisonnables et
justification du
programme retenu
Solutions de substitution raisonnables 120
Justification du programme retenu 120
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
120
SOLUTIONS DE
SUBSTITUTION
RAISONNABLES
Une démarche itérative plutôt que des solutions de
substitution:
La PPE a fait l?objet d?une démarche concertée itérative
mise en place par l?Etat et la Collectivité Territoriale de
Corse. En ce sens, le processus de gouvernance mis en
oeuvre a permis de vérifier la pertinence du projet aux
regards des enjeux environnementaux. Cette démarche
d?évaluation environnementale vise à intégrer les enjeux
environnementaux dans le projet de la PPE ainsi qu?à
expliciter et à rendre lisible au public les choix opérés
ainsi que les orientations retenues au regard de leurs
éventuels impacts sur l?environnement.
JUSTIFICATION DU
PROGRAMME RETENU
1 Un projet impulsé par le ministère de
l?Energie
La Programmation Pluriannuelle de l?Energie pour la
Corse est prévue dans le projet de loi sur la transition
énergétique pour la croissance verte. Dans les Zones
Non Interconnectées (ZNI) dont fait partie la Corse, le
Président du Conseil Exécutif et le représentant de l?Etat
dans la région élaborent conjointement le projet de PPE.
Ce dernier a été lancé à la demande de la Ministre de
l?Energie, Mme Ségolène Royal, suite aux courriers en
date du 18 mars 2015. Le Gouvernement a souhaité que
les travaux préparatoires soient engagés avant la
promulgation de la loi et a demandé de mettre l?accent
pour la première période de trois ans sur le volet
électrique. Mme la Ministre a réaffirmé les engagements
du Gouvernement pour approvisionner la Corse en gaz
naturel par l'intermédiaire d'une barge de gaz naturel
liquéfié au large de Lucciana et d'une canalisation reliant
Bastia à Ajaccio. En attendant l'arrivée du gaz, le
Gouvernement est favorable à ce que la future centrale
du Vazzio fonctionne au fioul léger comme celle de
Lucciana récemment mise en service. Les principales
directives ont été formulées par le ministère :
- Porter une attention toute particulière au
développement des énergies renouvelables non
intermittentes au regard du potentiel et des
contraintes des réseaux ;
- Mettre l?accent pour la première période de trois ans
sur le volet électrique sur lequel un certain nombre
d?actions sont engagées et des résultats concrets
peuvent être obtenus rapidement ;
- Traiter aussi les autres sujets, notamment les
transports, même si moins approfondis pour la
première période de trois ans.
Le comité technique en charge de la rédaction de la
proposition de la PPE s?est par conséquent appuyé sur
ces prescriptions pour l?élaboration du document.
2 Une construction partagée et en
cohérence avec les schémas
annexes
La PPE repose sur le principe d?une construction
progressive et partagée de son contenu, aussi bien sur le
plan technique que politique. Ce document tel que
proposé aujourd?hui résulte de multiples échanges, avec
de nombreux partenaires et sur des confrontations entre
enjeux socio-économiques, enjeux de développement,
enjeux environnementaux et réglementaires et toujours,
selon une double vision politique et technique.
Les grands choix effectués par la PPE ont été réfléchis
dans un souci de cohérence avec les documents
subsidiaires déjà existants sur le thème de l?énergie, à
différentes échelles temporelles d?action. C?est ainsi que
les objectifs de la PPE reprennent les grandes
orientations du Schéma Régional du Climat, de l?Air et
de l?Energie (SRCAE) adopté par l?Assemblée de Corse le
20 décembre 2013, et du projet de Schéma Régional de
Raccordement au Réseau des Energies Renouvelables
(S3REnR) en cours d?élaboration. Le projet de la PPE a
également été élaboré de manière à être compatible
avec le Schéma Directeur d?Aménagement et de Gestion
des Eaux (SDAGE), pour ce qui est des projets
hydrauliques notamment.
3 Des choix basés sur le bilan du
système énergétique corse et les
enjeux environnementaux du
territoire
Afin de fixer les objectifs à atteindre au terme des 3 et 5
ans de la période effective de la PPE, la Collectivité
Territoriale de Corse et l?Etat se sont appuyés sur les
travaux de l?Observatoire Régional de l?Energie et Gaz à
Effet de Serre de la Corse (OREGES de Corse) pour
l?analyse du système énergétique actuel et, en
particulier, le bilan en consommation finale déclinée
selon chaque source énergétique (pétrole, fioul, GPL,
EnR électriques et thermiques) et chaque moyen de
production.
En parallèle a été élaboré, à partir des objectifs du
SRCAE et du bilan prévisionnel de l?équilibre offre-
demande du gestionnaire du système électrique, une
prévision d?évolution des consommations d?électricité.
Deux scénarios ont été étudiés :
- le scénario MDE référence permet d?assurer la
sécurité d?approvisionnement électrique de l?île en
s?appuyant sur le bilan prévisionnel du gestionnaire
du système électrique. Il s?inscrit, en ce qui concerne
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
121
l?efficacité énergétique des bâtiments, dans la
continuité des actions menées aujourd?hui et vise un
objectif de développement des EnR électriques
ambitieux conforme au SRCAE ;
- le scénario MDE renforcé, plus ambitieux en matière
d?efficacité énergétique et de développement des
énergies renouvelables thermiques, est plus
performant au niveau environnemental mais
dépendant de facteurs exogènes.
Les hypothèses retenues pour définir les besoins en
moyens de production d?électricité sont celles du
scénario MDE référence afin de sécuriser
l?approvisionnement électrique de la Corse à long terme.
En revanche, les actions retenues pour le
développement de l?efficacité énergétique et des
énergies renouvelables thermiques visent l?atteinte des
objectifs du scénario MDE renforcé.
Dès lors, des orientations précises ont été construites
selon 4 grandes thématiques de façon à atteindre cet
objectif essentiel de réduction de la consommation
d?énergie. Il s?agit des actions concrètes prévues dans la
PPE.
Au-delà des objectifs énergétiques et dès les premières
réflexions sur cette programmation, la Collectivité
Territoriale de Corse et l?Etat ont fait le choix d?intégrer
en amont les problématiques environnementales
propres à la Corse. Cette méthode a permis
d?accompagner l?élaboration de la PPE, en comparant sa
pertinence environnementale avec les enjeux du
territoire.
4 Les choix par thématique et filière
énergétique
? Sécurité d?approvisionnement en
carburants
Au regard de la situation actuelle d?augmentation
constante de la consommation en carburants due à une
mobilité, une démographie et un tourisme croissants
(+16% d?importations depuis 2001), mais qui tend
toutefois à se stabiliser ces trois dernières années, les
enjeux de la PPE se sont portés sur les capacités de
stockage. L?objectif est de réaliser une étude détaillée
afin d?évaluer les améliorations possibles en terme de
capacités de stockage pour une mise en oeuvre, le cas
échéant, lors de la seconde période de la PPE. En effet,
les capacités de stockage actuelles entraînent des
besoins de réapprovisionnement importants en période
estivale dus à la fréquentation touristique avec un
nombre de rotations de navires pour approvisionner les
deux dépôts pétroliers de Corse pouvant aller jusqu?à 2
par semaine en août. Or les aléas liés à un
approvisionnement par navires (conditions de mer,
pannes, grèves?) peuvent générer des situations de
crises.
? Energies renouvelables
Le volet énergies renouvelables a été élaboré selon les
objectifs de production fixés par le SRCAE.
Aucun projet supplémentaire de grande hydraulique
n?est prévu mais des études comparatives multi-usages
seront réalisées.
Pour la petite hydraulique, une puissance de 12MW
supplémentaires en 2023 est retenue par la PPE. Les
projets potentiels identifiés sont compatibles avec le
projet de classement des cours d?eau (en cours de
consultation) et les zones de protection de la biodiversité
Natura 2000.
Le photovoltaïque et l?éolien avec stockage doivent
atteindre +30MW de capacité supplémentaire d?ici 2023.
La PPE prévoit une répartition des projets sur le territoire
à travers des appels d?offres, en intégrant le souci du
respect des zones naturelles protégées.
De plus, la PPE vise un objectif de photovoltaïque sans
stockage (+20MW) raisonnable au regard des contraintes
réseaux actuelles. La PPE promeut le développement du
photovoltaïque hors sol et notamment en toiture de
hangars agricoles.
Concernant l?éolien, afin de ne pas générer de
contraintes réseaux, 2 sites d?implantation sont
envisagés pour une puissance de 12 MW sans stockage.
2 orientations ont été retenues pour la filière biomasse :
d?une part la valorisation thermique avec les réseaux de
chaleur, le chauffage individuel et collectif (filière
majoritaire et privilégiée avec mobilisation de 44% du
potentiel exploitable pour atteindre + 50 GWh en 2023)
et d?autre part la production électrique avec 7MW
supplémentaires dont un objectif de 1 MW issu de la
méthanisation.
Le développement de la filière bois énergie permettra
de réduire les importations de produits pétroliers
réduisant les émissions de GES associées. Des travaux de
réflexion pour la relance de cette filière bois pilotés par le
Préfet de Région et le Président du Conseil Exécutif de
Corse associant l?ensemble des acteurs locaux ont été
engagés au second trimestre 2015 et devraient aboutir à
la définition d?une stratégie.
Les techniques de solaire thermodynamique (+25GWh
en 2023) et de solaire thermique (+20 GWh en 2023 soit
+ 40 000m²), d?aérothermie (+60 GWh en 2023) font
aussi l?objet d?une augmentation de production.
Il s?agit également d?augmenter progressivement le seuil
de déconnexion à travers le développement de liaisons
électriques et d?infrastructures de type STEP, le pilotage
à commande centralisée de batteries ou de capacités
d?inertie, la mise en place de règles dynamiques de
définition du seuil et d?adaptation des services systèmes
et de règles techniques de déconnexion des PV afin
d?encourager le développement des énergies
renouvelables intermittentes conformément aux
objectifs du SRCAE.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
122
? Efficacité énergétique (MDE bâtiment et
transport)
En termes d?efficacité énergétique, la PPE s?est appuyée
sur deux volets cruciaux du SRCAE : la rénovation des
bâtiments et la réduction des consommations
énergétiques dans les transports. Ces actions doivent
également permettre de répondre à la problématique de
la précarité énergétique ainsi que celle de la vulnérabilité
énergétique des ménages, vulnérabilité particulièrement
importante en Corse. La PPE précise les objectifs en
termes de rénovation globale des habitations et
différentes mesures d?accompagnement de cette
orientation (mise en place de plateformes
spécialisées?). L?objectif est une augmentation
importante des actions de rénovation et des économies
d?énergie associées (+200% par rapport aux économies
réalisées sur la période 2007-2013).
Par ailleurs, en plus des opérations de rénovations sur le
bâti, le futur plan régional de rénovation de l?éclairage
public va permettre de réaliser d?importantes économies
d?énergie. La Ministre en charge de l?Energie a lancé une
démarche permettant d?accélérer très fortement le taux
de modernisation dans ce domaine. L?objectif est de
rénover, en trois ans, 30 000 points lumineux, sur les 70
000 que compte la Corse, au travers d?un appel à projets,
correspondant à une réduction par deux des
consommations de l?éclairage public, soit une économie
attendue de 15GWh/an.
Les enjeux dans le secteur des transports sont très
importants pour la région afin d?atteindre les objectifs
régionaux de réduction de la consommation d?énergies
fossiles et de lutte contre la pollution atmosphérique. La
PPE propose ainsi le développement accéléré des
transports en commun (trains et bus) et des modes actifs
(aménagements urbains tels que voies piétonnes, pistes
cyclables?).
Le choix s?est porté notamment sur le développement du
transport ferroviaire périurbain qui attire de plus en plus
de passagers et qui est en adéquation avec les
orientations du SRIT.
Pour accentuer cette démarche, la PPE incite aux actions
de sensibilisation du public et d?encouragement aux
pratiques d?éco-conduite et de covoiturage. Le projet de
PPE vise aussi à agir sur les véhicules individuels en
améliorant les performances environnementales
(promotion des véhicules électriques par déploiement de
bornes de recharge alimentées à partir d?électricité
d?origine renouvelable et acquisition de véhicules
propres au sein de l?Etat et ses établissements publics
ainsi que dans les collectivités territoriales et leurs
groupements).
Toutefois, les objectifs de déploiement de bornes pour
véhicules électriques sont volontairement mesurés par
rapport aux ambitions sur le continent notamment
(véhicules électriques et hybrides représentant 1% du
parc en 2023 pour la Corse), et ce pour 2 raisons : le bilan
environnemental est moins intéressant compte tenu de
l?empreinte carbone de l?électricité en Corse et il est
impératif d?assurer l?équilibre offre-demande du réseau
électrique. Or les véhicules électriques constituent une
demande supplémentaire avec un risque de besoin de
nouveaux moyens de production si leur nombre était
trop important.
Ainsi, le choix s?est porté un déploiement d?environ 700
points de charges, qui seraient alimentés par 3 à 5 MW de
panneaux photovoltaïques couplés à des systèmes de
stockage d?énergie d?une capacité totale de 6 à 12 MWh.
Il s?agit d?un choix à la fois environnemental mais aussi
sécuritaire pour garantir l?approvisionnement en
électricité de la Corse.
La PPE recommande le lancement d?un appel à
manifestation d?intérêt spécifique aux ZNI visant à
encourager les collectivités à mettre en oeuvre le
«déploiement d'infrastructures de recharge pour les
véhicules hybrides et électriques» qui inclurait les besoins
de production d?énergie renouvelable, le système de
pilotage et les études nécessaires à la conception du
système. Le déploiement qui pourrait être proposé en
Corse à très court terme correspondrait à une centaine
de points de charge afin de tester la viabilité du système
à grande échelle.
? Ouvrages énergétiques et réseaux
La PPE fixe comme orientation prioritaire la construction
d?un cycle combiné gaz (CCG) d?une puissance d?environ
de 250MW fonctionnant au fioul léger en attendant
l?arrivée du gaz naturel en Corse. Cette orientation
répond à un besoin de renouvellement de la centrale du
Vazzio vieillissante, fonctionnant actuellement au fioul
lourd et par conséquent à l?origine d?une pollution
atmosphérique à risque pour la santé humaine. Le choix
de cette technologie amène une flexibilité de
fonctionnement permettant de répondre à la fois aux
besoins de base et de pointe.
Ces 250 MW installés en région ajaccienne permettent :
- De réduire fortement les contraintes de déséquilibre
nord sud identifiées. Construire les moyens de
production au plus près de la consommation permet
de sécuriser l?alimentation électrique de la zone,
- De couvrir les besoins de renouvellement de la
centrale du Vazzio et des 3 TAC de Lucciana qui
seront mises hors service sur la période 2019-2023,
- De couvrir les risques liés à la défaillance de SACOI et
à un éventuel retard du projet de renouvellement
piloté par TERNA,
- D?anticiper les nouveaux besoins de pointe
nécessaires dès 2024,
- D?optimiser les investissements nécessaires pour le
renforcement des capacités de transit sur la période
de la PPE.
Le renouvellement de la station de conversion reste
indispensable afin de couvrir les besoins à moyen et long
termes et garantir la sûreté électrique du système au
travers des services qu?elle apporte. L?augmentation de
sa capacité lors de son renouvellement offre des
opportunités de sécurisation de l?approvisionnement
électrique en période estivale et une meilleure
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
123
intégration des ENR dans le mix énergétique. Enfin, le
CCG doit permettre d?assurer une marge de sécurité en
cas de perte d?un moyen de production important, tel
que les liaisons d?interconnexion et d?assurer les pointes
après 2024. Le choix du gaz est un point essentiel de la
PPE. Il permet de diminuer les émissions de GES d?un
tiers du fait du changement de combustible et du
meilleur rendement. Il s?agit d?un choix stratégique fort
en faveur des composantes environnementales.
Les moyens de production thermique (centrale
thermique EDF PEI de Lucciana B, turbine à combustion
40MW de Lucciana A et nouveau moyen de production
de la région Ajaccienne) seront convertis au gaz naturel
lorsque l?infrastructure de transport et la barge seront
réalisées. Ce projet d?alimentation en gaz naturel des
moyens de production d?électricité est justifié à la fois :
- par les bénéfices environnementaux liés à l?utilisation
du gaz naturel,
- par les perspectives d?une plus grande stabilité à long
terme des coûts d?approvisionnement en
combustibles, de leur pérennité ainsi que de leur
sécurité dans le cadre de la souscription de contrats
d?approvisionnement sur le long terme,
- par une économie pour la CSPE (le projet
d?infrastructure étant en très grande majorité dédié
aux usages de production d?électricité, il convient
d?en assurer le financement au travers du mécanisme
de compensation CSPE au même titre que les
moyens de production d?électricité du territoire).
Le cadre juridique étant désormais fixé pour définir les
conditions de la mise en oeuvre de la chaîne gazière en
Corse, la PPE fixe pour objectif de lancer les études
détaillées de faisabilité de l'ensemble de l?infrastructure
gazière, de manière à permettre le lancement dans les
plus brefs délais de sa réalisation.
Le tracé du gazoduc Cyrenée se justifie par des
contraintes techniques (proximité des voiries, relief?). Il
s?agit pour l?heure d?un schéma de principe uniquement.
Des études plus fines permettront de localiser le
passage de l?ouvrage et donneront à cette occasion des
recommandations pour la prise en compte des
composantes environnementales.
Afin de couvrir les besoins à moyen et long termes et de
garantir la sûreté électrique du système, la PPE prévoit le
renouvellement de la station de conversion SACOI. De
plus, pour sécuriser la période estivale et mieux intégrer
les énergies renouvelables, cette opération
s?accompagnera dans la mesure du possible d?une
augmentation de sa capacité.
La PPE prévoit également tout un volet propre à
l?amélioration des réseaux électriques existants
(compteurs communicants, création de postes sources,
enfouissement de lignes?). Cela permettra d?assurer
une meilleure distribution électrique et de moderniser le
service public de l?électricité. Cette orientation vise
également à intégrer au mieux les infrastructures
électriques dans le paysage remarquable corse.
L?ensemble des orientations proposées dans le projet de
la PPE visent à passer d?une consommation finale de
6430GWh en 2014 avec une production EnR de 16% à
une consommation finale de 6350 GWh avec 22% de
production EnR.
Ce gain de consommation permet de moins faire appel à
la production énergétique par les centrales thermiques,
et donc de réduire les importations de produits
pétroliers. L?ensemble va dans le sens d?une diminution
des rejets de gaz à effet de serre et autres émissions
atmosphériques, aspect bénéfique pour le climat et la
qualité de l?air. A l?horizon 2023, il est visé, grâce à la
mise en oeuvre des actions et projets de la PPE, une
réduction de 1 920 000kg téq.CO2 en 2014 à 1 680 000
kg téq.CO2 après passage au fioul léger soit -12,5% de
rejet de GES puis à 1 550 000 kg téq.CO2 après passage
au GNL pour l?alimentation des centrales thermiques
soit -19,3% de rejet de GES par rapport à 2014 (voir
graphique estimatif ci-dessous - Source OREGES de
Corse).
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
124
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
125
Dispositif de suivi
environnemental
Définition du dispositif de suivi 126
Liste des indicateurs environnementaux de la PPE 128
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
126
DEFINITION DU
DISPOSITIF DE SUIVI
La procédure d?évaluation environnementale est une
démarche trans-temporelle qui se poursuit au-delà de
l?approbation de la PPE. Après l?évaluation préalable des
orientations de la PPE lors de l?élaboration du projet
(évaluation ex-ante), un suivi de l?état de
l?environnement et une évaluation des orientations et
des mesures définies dans la PPE doivent être menés
durant sa mise en oeuvre (évaluation in itinere).
L?objectif est de fournir des informations fiables et
actualisées sur la mise en oeuvre des objectifs du projet
et sur l?impact de ses actions, et de faciliter la prise de
décisions pertinentes dans le cadre du pilotage du projet.
Ces étapes doivent permettent de mesurer l?"efficacité"
de la PPE, de juger de l?adéquation sur le territoire des
orientations et des mesures définies ainsi que de leur
bonne application. Elles doivent aussi être l?occasion de
mesurer des incidences éventuelles de la PPE sur
l?environnement qui n?auraient pas été ou qui n?auraient
pas pu être identifiées préalablement, et donc de
réinterroger éventuellement le projet de territoire :
maintien en vigueur ou révision, et dans ce cas,
réajustement des objectifs et des mesures.
Au terme de 6 ans de mise en oeuvre, et à l?occasion du
palier intermédiaire de la PPE en 2018 puis à son
échéance en 2023, un bilan s?appuyant sur ces
différentes étapes de suivi et d?évaluation doit être
dressé pour évaluer les résultats de l?application de la
PPE, notamment en ce qui concerne les questions et les
enjeux environnementaux posés au préalable (évaluation
ex-post).
Pour répondre aux enjeux de développement durable
portés par les stratégies nationales et supra-nationales
et permettre aux acteurs publics de les décliner à
l?échelle territoriale pertinente, les équipes en charge de
l?élaboration de la PPE et de l?évaluation
environnementale ont construit un référentiel
d?indicateurs territoriaux de développement durable.
1 Un dispositif de suivi / évaluation
encadré par la réglementation
? MODALITES DE SUIVI
Le Code général des collectivités territoriales précise le
délai (6 ans) et les objectifs de l?évaluation de
l?application de la PPE, notamment du point de vue de
l?environnement, Il est alors délibéré sur son maintien en
vigueur ou sur sa mise en révision complète ou partielle
(art.L.4424-14).
Il s?articule par ailleurs avec les dispositifs de suivi des
autres documents d?urbanisme et d?environnement
d?échelle supra-régionale, et intègre le suivi et les
éventuelles modifications des servitudes sur le territoire
corse, telles que les plans de préventions des risques.
? L?OBSERVATOIRE REGIONAL DE
L?ENERGIE ET DES GAZ A EFFET DE
SERRE DE CORSE (OREGES)
Afin de garantir le suivi environnemental de la PPE,
l?Observatoire Régional de l?Energie et des Gaz à Effet de
Serre de Corse, ainsi que la DREAL et la CTC
permettront un renseignement régulier des différents
indicateurs en fonction des données disponibles.
2 Les indicateurs, outils de mise en
oeuvre de suivi et d?évaluation de la
PPE
La démarche d?évaluation environnementale nécessite
de s?appuyer, dès la phase de diagnostic, sur des
indicateurs pertinents qui permettent de suivre dans le
temps l?évolution des enjeux environnementaux, sociaux
et économiques sur le territoire et d?apprécier
l?application de la PPE.
On distingue plusieurs types d?indicateurs dans un
système « pression - état - réponse » :
? les indicateurs de pression engendrées par les
activités humaines décrivent les forces ayant un
impact sur l?état du territoire (pressions directes /
pressions indirectes) ;
? les indicateurs d?état dans lequel se trouve
l?environnement décrivent la situation quantitative et
qualitative du territoire, son environnement, ses
activités humaines, etc. ;
? les indicateurs de réponse (mesures) mises en place
par la collectivité qualifient les réponses politiques et
les stratégies territoriales mises en oeuvre en réaction
aux dysfonctionnements et aux déséquilibres du
système.
Ces différents indicateurs s?articulent en matière de
suivi et d?évaluation :
? le suivi mesure les moyens par lesquels les objectifs
sont atteints et examine l?impact des activités du
projet sur les objectifs ; il effectue en outre une
comparaison avec les performances attendues. Le
suivi utilise essentiellement des indicateurs de
pression et d?état ;
? l?évaluation mesure les effets/résultats d?un projet
en vue de déterminer sa pertinence, sa cohérence et
son efficience de mise en oeuvre ainsi que l?efficacité,
les impacts et la pérennité des effets obtenus.
L?évaluation s?appuie surtout sur des indicateurs de
pression ou de réponse.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
127
Variable quantitative ou qualitative qui peut être
mesurée ou décrite, l?indicateur répond à plusieurs
objectifs :
? Mesurer le niveau de la performance
environnementale du projet ;
? Établir des valeurs "seuil" ou "guide" ;
? Détecter les défauts, les problèmes, les irrégularités
et les non-conformités afin d?effectuer si nécessaire
des ajustements ;
? Apprécier les progrès réalisés et ceux qui restent à
faire.
? L?indicateur doit renvoyer une image fidèle du
phénomène à étudier pour permettre une évaluation
rapide et simple des données à surveiller.
3 Objectifs de la démarche de suivi
de la PPE
Les indicateurs de la PPE ont pour objectif d?évaluer
l?efficacité et la pertinence des actions de ce document.
Ce sont donc des indicateurs qui sont établis par rapport
à l?ensemble des actions et des thématiques
environnementales. L?analyse du dispositif de suivi
réalisée dans le cadre de la présente évaluation
environnementale porte sur :
? Les différents enjeux environnementaux identifiés
dans l?état initial du présent rapport ;
? Les incidences probables (positives comme
négatives) liées à la mise en oeuvre de la PPE sur les
différentes composantes environnementales ;
? La vérification de l?efficacité des mesures proposées.
Tous ces indicateurs sont donc choisis pour leur
pertinence vis à vis des effets positifs comme négatifs
identifiés lors de l?analyse des incidences du projet sur
l?environnement. Ils ne doivent pas être seulement des
indicateurs de résultats ou d?impacts mais aussi
permettre le contrôle de l?efficacité des mesures de
réduction notamment.
Cette démarche itérative permet ainsi d?adapter et
d?ajuster le projet de la PPE et son dispositif de suivi,
tout au long de son élaboration. Ces propositions
d?indicateurs de suivi ont vocation à être intégrées au
dispositif de suivi de la mise en oeuvre de la PPE.
Le suivi de ces indicateurs doit permettre d'adapter ou
de réviser la PPE, ou d'encourager à la poursuite des
efforts engagés. Il permet ainsi d?apporter des réponses
aux questions suivantes :
? Les orientations et mesures envisagées sont-elles
bien réalisées ?
? La réalisation des orientations et mesures envisagées
produit-elle les effets escomptés :
- Les mesures permettent-elles d?assurer une
atténuation des incidences identifiées ?
- La mise en oeuvre du projet ne produit-elle pas
d?autres incidences non envisagées a priori ?
Les indicateurs doivent permettre de simplifier et de
synthétiser des informations et des données
nombreuses, et de quantifier des phénomènes
complexes. Ils doivent refléter l'évolution des enjeux
environnementaux et l'impact des orientations de la
PPE.
Ces indicateurs visent à porter un regard comparatif vis à
vis de l?évolution environnementale du territoire, afin
d?analyser si l?effet escompté se produit. Cependant,
il est à noter que l?évolution de la situation
environnementale est en lien avec une multitude de
facteurs conjugués, dont tous ne sont pas du ressort de
la PPE. Ces indicateurs sont donc « à relativiser » et ne
peuvent pas suffire à remettre en cause la PPE.
Pour chacun des indicateurs seront précisés : la
typologie (état-pression-réponse), la méthodologie et
la périodicité de mise à jour possible.
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
128
LISTE DES INDICATEURS ENVIRONNEMENTAUX
DE LA PPE
Indicateurs Type d?indicateurs Méthodologie de l?indicateur
Fréquence de
la mise à jour
I1
Suivi de la
consommation
d?énergie
? Indicateur d?état
Le suivi de la consommation d?énergie est évalué avec :
? La consommation d?énergie primaire importée par
type d?énergie (hors EnR)
? La consommation d?énergie finale par type d?énergie
également.
Annuelle
I2
Suivi du
développement
des EnR
? Indicateur d?état
Le suivi du développement des EnR est évalué avec :
? La production d?énergie renouvelable (électrique et
thermique) par type d?énergie (éolien, solaire?)
? L?évolution de la puissance installée par type
d?énergie
? La part des EnR dans le mix énergétique primaire et
final
Annuelle
I3
Evaluation et
suivi de
l?évolution des
émissions de
Gaz à Effet de
Serre
? Indicateur de pression
pour l?analyse de la
quantité des émissions
de gaz à effet de serre.
? Indicateur d?état pour le
suivi de la répartition des
émissions de gaz à effet
de serre par secteur.
Cet indicateur permet d?évaluer la quantité de gaz à
effet de serre (GES) évitée par l?ensemble des ouvrages
et actions mis en place dans le cadre de la PPE
(efficacité énergétique et EnR) = Gain carbone annuel
(téq. CO2/an)
Annuelle
I4
Santé humaine
et nuisances
? Indicateur d?état pour la
qualité de l?air
Evaluation de la qualité de l?air (quantité de polluants) Annuelle
I5
Milieux naturels
et biodiversité
? Indicateur d?état pour la
préservation des milieux
naturels et de la
biodiversité
Nombre de projets implantés au sein des espaces
naturels à statut
I6
Qualité du
paysage
? Indicateur de réponse
pour l?amélioration de la
qualité paysagère
Linéaire de lignes HTB enfoui Annuelle
I7
Agriculture et
espaces
agricoles
? Indicateur de réponse
pour la réduction des
GES et l?autonomie
énergétique
Nombre de hangars agricoles équipés d?ouvrages
énergétiques (panneaux photovoltaïques sur toiture)
Annuelle
I8
Transport
? Indicateur de réponse
pour la diminution des
GES
? Nombre de véhicules propres dans les flottes
publiques
? Nombre de bornes de recharge pour les véhicules
électriques alimentées en EnR
? Nombre de stations de recharge hydrogène
? Nombre de parkings relais créés (y compris aires de
covoiturage)
? Nombre de passagers en transport ferroviaire
périurbain
Annuelle
PPE ?Evaluation Environnementale Stratégique
129
I9
Efficacité
énergétique
? Indicateur d?état pour la
diminution des GES
Gains énergétiques (MWh/an) et carbone (t éq. CO2/an)
annuels (avec comme référence l?année 2015) réalisés
grâce :
? Aux rénovations thermiques globales de logements
? A l?éclairage public rénové
? A la construction neuve
? Au process
? Aux systèmes économiseurs d?énergie
? Aux systèmes d?électricité spécifique
Annuelle
INVALIDE)