Projet de loi pour développer l'offre de logements abordables
Auteur moral
France. Ministère du logement
Auteur secondaire
Résumé
<div>Doosier de presse relatif au projet de loi pour le développement de logements à prix abordables</div>
Descripteur Urbamet
politique du logement
Descripteur écoplanete
Thème
Habitat - Logement
Texte intégral
D O S S I E R D E P R E S S E
PROJET DE LOI
pour développer
l?offre de logements
abordables
3 MAI 2024
2
Édito 3
Le parcours du projet de loi 4
Les objectifs du projet de loi
Les mesures de la loi 5
Premier objectif
Offrir de nouveaux outils aux élus qui veulent construire 6
Deuxième objectif
Simplifier les procédures administratives pour construire plus vite 8
Troisième objectif
Libérer l?investissement dans le logement abordable 10
Quatrième objectif
Faciliter l?accès au logement des Français 12
SOMMAIRE
3
Aujourd'hui en France (comme dans d'autres pays européens), et plus spécifi-
quement dans certains territoires, trouver un logement correspondant à ses
besoins, près de son lieu de travail, dans un cadre agréable, et surtout à un loyer
ou un prix abordable, peut être difficile. Si elles sont accrues par la hausse des
taux intervenue depuis deux ans, ces difficultés ne sont pas nouvelles : malgré
la bonne volonté des maires, qui sont les principaux moteurs de la production
de logements, la crise du logement est pour beaucoup de nos compatriotes une
réalité depuis longtemps.
Face à cette situation, la réponse du Gouvernement se résume à un mot : l?offre,
l?offre, l?offre. C?est le cap fixé par le Premier ministre dans sa déclaration de
politique générale : seul un choc d?offre peut permettre de relancer durablement
la production de logements et faire baisser les prix. Ma priorité, dès ma prise de
fonction, a été de concrétiser cette feuille de route, sans tabou. Nous devons
produire plus : plus de logements sociaux, plus de logements intermédiaires, plus
de logements libres.
Pour développer l?offre de logements abordables, nous devons être ambitieux.
Nous devons être ambitieux en faisant confiance aux élus locaux. Confiance dans
leurs capacités de produire du logement abordable, en reconnaissant les efforts
de ceux qui produisent. Confiance dans leurs capacités de mieux répondre aux
besoins des territoires, en leur confiant un vrai pouvoir de décision sur les attri-
butions des logements neufs qu?ils autorisent. Confiance dans leurs capacités de
maîtrise du foncier, en leur offrant des outils adaptés.
Nous devons être ambitieux en poursuivant l'effort de simplification. Ce projet
de loi repose sur la conviction que nous devons simplifier nos procédures pour
produire plus vite. Il n?est pas normal des projets puissent êtres ralentis à cause
de recours trop nombreux ou qui mettent trop longtemps à être purgés.
C?est dans cet état d?esprit que ce texte encourage ceux qui construisent des
logements, sans aucune obligation nouvelle.
Nous devons être ambitieux en étant pragmatiques : pour produire plus, il faut
investir plus. Pour cette raison, le projet de loi renforce et diversifie les ressources
des bailleurs pour leur permettre de retrouver une vraie capacité d?investissement
car ce sont eux qui produisent chaque jour les logements sociaux et intermédiaires
dont nous avons besoin.
Nous devons être ambitieux en assumant que le parc social doit être destiné
à ceux qui en ont le plus besoin. Ce sont bien sûr des personnes sans domicile,
fragiles, handicapées, qui sont nombreuses à espérer un logement qui ne leur
est attribué qu?au bout de plusieurs années. Ce sont aussi des travailleurs de
première ligne, des salariés, des agents publics, qui espèrent se rapprocher de
leur emploi, loger leur famille, préserver leur pouvoir d?achat. Les réformes que
je propose sont des mesures de justice sociale, qui bénéficieront à tous ceux
qui attendent un logement social, tout en continuant de protéger la très grande
majorité de ceux qui y vivent.
C?est cette ambition qui a guidé la préparation de texte. Nos échanges avec les
élus locaux, les parlementaires, députés ou sénateurs et avec les professionnels
du secteur, ont permis d?aboutir à ce texte composé de 14 articles. Je souhaite
que le débat parlementaire l?enrichisse encore, avec un même objectif : réaliser
le choc de l'offre pour mieux loger les Français.
Guillaume Kasbarian
ministre délégué chargé du Logement
4
LE PARCOURS
DU PROJET DE LOI :
Inscription du projet de loi, amendé par le
Sénat, à l?Assemblée nationale au deuxième
semestre 2024
12 semaines de concertation, avec plus
de 100 parlementaires, l'ensemble des
associations d'élus et plus de 30 acteurs
du monde du logement (organisations
professionnelles, fédérations, bailleurs)
associés tout au long de la construction
du texte
Présentation en Conseil des ministres
le 3 mai 2024
Inscription du projet de loi au Sénat pour
un examen à partir du 17 juin en séance
publique
5
LES OBJECTIFS
DU PROJET DE LOI
Pour faire baisser les prix et les loyers, et les rendre abordables au plus
grand nombre, nous devons produire plus : plus de logements libres,
plus de logements intermédiaires, plus de logements sociaux, partout
où sont les besoins et les emplois. Les catégories de logement ne
s?opposent pas entre elles : chacun doit pouvoir trouver un logement
en fonction de ses revenus et de ses projets de vie.
Pour relancer durablement la production, nous devons faire le choix de
la confiance : le choc d?offres ne résultera pas de nouvelles obligations
mais au contraire d?outils nouveaux qui encouragent et facilitent
l?investissement de ce qui veulent construire.
Afin de concrétiser cette double ambition, ce projet de loi a été conçu
autour de quatre axes :
1. offrir de nouveaux outils aux élus qui veulent construire ;
2. simplifier les procédures administratives pour produire plus vite ;
3. libérer l?investissement dans le logement abordable : plus de confiance
et moins de règles pour les bailleurs sociaux et intermédiaires ;
4. faciliter l?accès au logement des Français.
6
Premier objectif
Offrir de nouveaux outils
aux élus qui veulent construire
Les mesures
de la loi
6
7
Projet de loi pour développer l?offre de logements abordables
Ce texte repose sur une conviction : seule la confiance que nous accorderons aux maires,
par des outils innovants, permettra une relance durable de la production de logements.
Premier objectif ? Offrir de nouveaux outils aux élus qui veulent construire
??La situation
Les maires bâtissent la ville pour répondre aux besoins
de leurs habitants et de leurs entreprises ; ils connaissent
mieux que quiconque les spécificités de leurs communes.
Paradoxalement, ils ne disposent pas du droit d?attribuer
directement les logements sociaux qu?ils ont eux-mêmes
choisi de construire. Cette incohérence peut désinciter
certains maires autorisés à construire et susciter l?incom-
préhension des habitants de leur commune.
??La mesure
Donner aux maires la responsabilité d?attribuer les loge-
ments sociaux neufs. Dans le respect des règles nationales
et dans le cadre transparent et collégial de la Commission
d'Attribution de Logements et d'Examen de l'Occupation
des Logements (CALEOL), le maire disposera, pour chaque
logement neuf, du droit de classer les propositions faites
par les réservataires et disposera d?un droit de véto, à moti-
ver, sur les candidatures proposées par chaque réservataire
sur son contingent. En outre, le préfet pourra déléguer au
maire tout ou partie de son contingent de réservation pour
les primo-attributions.
??Le chiffre
Les maires décideront de l?attribution de 100 000 loge-
ments sociaux par an, soit l?intégralité de la production
annuelle.
Article 2
Permettre aux maires de décider de l'attribution des logements sociaux neufs
??La situation
Dans certaines zones, les prix du foncier explosent, et
peuvent représenter jusqu?à 50?% du prix des logements.
Dans ces conditions, il devient quasiment impossible de
produire des logements abordables.
??La mesure
Offrir un nouveau droit de préemption aux maires pour
maîtriser l?évolution des coûts du foncier. Ainsi, si la cession
d?un terrain ou d?un bien est objectivement déconnectée
des prix du marchés, les maires pourront préempter les
terrains vendus trop chers, comme cela se pratique déjà
pour les terrains agricoles. L?article permettra aussi de
prolonger la durée de validité des zones d?aménagement
différé (ZAD), dans lesquelles les collectivités constituent
des réserves foncières pour des projets futurs.
??Le chiffre :
Triplement des prix du foncier entre 2000 et 2022 en
zone tendue, soit une hausse 7 fois plus rapide que le prix
global des logements.
Article 3
Créer un nouvel outil de préemption pour réguler les prix des terrains
??La situation
La loi SRU a permis la production de plus d?un million de
logements sociaux. Si ce bilan est incontestablement posi-
tif, en pratique beaucoup de Français de la classe moyenne
n?auront jamais accès à un logement social, même s?ils y
sont éligibles. Or le logement locatif intermédiaire présente
trois avantages :
- Il a été pensé spécifiquement pour les classes moyennes ;
- Il permet une vraie mixité sociale ;
- Il contribue à équilibrer des opérations de logement social,
ce qui permet donc de produire plus de logements au total.
??La mesure
Permettre aux communes actuellement déficitaires en loge-
ments sociaux d?atteindre une partie de leurs objectifs par
la production de logements intermédiaires. Cet article vise
à encourager les communes qui ont déjà réalisé un certain
effort : il s'applique aux communes qui comptent plus de
15?% de logements sociaux (ou 10?% si leur objectif est de
20?%) et qui ont signé un contrat de mixité sociale avec
l'Etat (dans lequel elles s'engagent sur une trajectoire et des
moyens pour produire du logement social). En contrepartie
de ces efforts, les communes concernées pourront comp-
tabiliser leur production de logement locatif intermédiaire
au sein des objectifs de rattrapage qui lui sont fixés (dans
la limite de 25% des objectifs).
??Le chiffre :
650 communes déficitaires au sens de la loi SRU pourront
utiliser le logement locatif intermédiaire pour remplir leurs
objectifs de rattrapage.
Article 1
Inclure dans les objectifs de production de la loi SRU, la construction de logements
intermédiaires pour favoriser la mixité
8
Deuxième objectif
Simplifier les procédures
administratives pour
construire plus vite
Les mesures
de la loi
8
9
Projet de loi pour développer l?offre de logements abordables
Pour répondre à la demande de logements, il est nécessaire de construire plus vite, notamment
grâce à une simplification des mesures administratives.
Deuxième objectif ? simplifier les procédures administratives pour construire plus vite
??La situation
Quand il faut réaménager un quartier d?une commune, il
faut parfois agir par petites touches, sur quelques zones
distinctes, pour déranger le moins possible les habitants. Or,
aujourd?hui, une autorisation différente doit être déposée
pour chaque zone à aménager.
??La mesure
Permettre de ne déposer qu?une seule autorisation pour
plusieurs projets, grâce à l?outil du permis d'aménager mul-
ti-sites. Initialement expérimenté en 2018 pour certains
projets, ce permis d?aménager sera désormais accessible
pour plusieurs sites non contigus pour la construction de
logements, de magasins et de services publics. Il permet
d?optimiser l?espace en prenant en compte le bâti existant
tout en maîtrisant l?artificialisation des sols.
??Le chiffre :
Plusieurs mois gagnés grâce à la concentration du nombre
de procédures.
Article 6
Simplifier les démarches d'aménagement global du territoire
??La situation
Lorsqu?un permis de construire est accordé par un maire,
les recours sont nombreux, notamment de la part des rive-
rains. Le taux d?aboutissement de ces recours est toute-
fois très faible. Pourtant, la procédure de recours gracieux
peut durer jusqu?à six mois sans aboutir, ce qui ralentit ou
décourage la réalisation des projets.
??La mesure
Raccourcir les délais de recours concernant les autorisa-
tions d'urbanisme, comme les permis de construire, afin
de produire plus vite. L?article réduit les délais à un mois
pour le recours gracieux et à un mois pour la réponse de
l'autorité. Il supprime l'effet interruptif des recours en
justice après recours gracieux, et accélère donc le processus
d'approbation des projets de construction.
??Le chiffre :
Réduction de deux tiers des délais de recours, soit un gain
potentiel jusqu'à 3% sur le coût des projets.
Article 4
Réduire de 4 mois les délais de recours pour construire des logements plus rapidement
??La situation
La maison individuelle est un rêve pour beaucoup de Fran-
çais, que nous devons rendre possible dans le respect de
nos objectifs de sobriété foncière. La densification douce
est un bon levier, mais peut conduire à des difficultés
locales pour répondre correctement aux besoins des habi-
tants, en matière de services publics par exemple.
??La mesure
Faciliter la densification douce des zones pavillonnaires. Les
collectivités pourront définir des orientations d?aménagement
favorables à la densification douce et déployer des opéra-
tions de transformation urbaine. La densification douce sera
gagnante pour le quartier qui verra s?installer des commerces
et des services de proximité, gagnante pour les propriétaires
qui auront un complément de revenus, et gagnante pour la
planète avec du foncier optimisé.
??Le chiffre :
Près de la moitié des maisons individuelles disposent d'un
jardin d'une surface d'au moins 600 m².
Article 5
Offrir aux élus la maîtrise de la densification pavillonnaire douce pour encourager
la construction
10
Mieux se loger
Troisième objectif
Libérer l?investissement
dans le logement abordable
Les mesures
de la loi
10
11
Pour produire plus de logements sociaux et intermédiaires, nous avons besoin de bailleurs capables
d?investir. Le projet de loi renforce leurs capacités d?investissement et simplifie les règles appli-
cables aux bailleurs.
Projet de loi pour développer l?offre de logements abordables
Troisième objectif ? libérer l?investissement dans le logement abordable
??La situation
Beaucoup de bailleurs sociaux font preuve de plus en
plus d?innovations pour produire des logements. Ils
montrent leur résilience dans la crise actuelle, et leurs
capacités d?investissement contra-cyclique. Toutefois,
la réglementation n?est pas toujours adaptée à la prise
d?initiatives.
??La mesure
Favoriser les montages publics-privés entre bailleurs et
promoteurs, et diversifier les ressources propres des
bailleurs pour leur permettre de vendre jusqu?à 50 % de
leur production de logements à des investisseurs ou par-
ticuliers.
??Le chiffre :
Plus de 50 % des logements sociaux produits pour ou avec
les promoteurs aujourd?hui, sur 85?000 mis en service
chaque année environ.
Article 9
Encourager les bailleurs à trouver des solutions financières avantageuses pour
la construction de logement
??La situation
À cause de règles imposées par des conventions anciennes
avec l'État, un logement social construit par exemple il y
a quinze ans peut voir son loyer plafonné à un niveau par-
fois très inférieur à celui d?un logement social neuf, avec
les mêmes caractéristiques. Pourtant, ces deux logements
sont destinés à des personnes disposant des mêmes res-
sources, ce qui peut être source d?injustice. Les bailleurs
ne peuvent pas égaliser les loyers dans ce type de cas, à
cause de rigidités administratives.
??La mesure
Permettre un pilotage juste et efficace de la politique
des loyers du parc social. Les bailleurs sociaux qui le sou-
haitent pourront ajuster les loyers des logements anciens à
la relocation, dans le respect des plafonds réglementaires
applicables aux logements neufs. Cette faculté ne pourrait
s?exercer qu?à la relocation, sans impact donc sur les loca-
taires en place, et sans impact sur les loyers maximums de
l?offre actuelle, qui ne changent pas.
??Le chiffre :
22 Md¤ de loyers perçus chaque année par les bailleurs
sociaux. C?est de loin la principale ressource des bailleurs,
devant les ventes (1,5 à 2 Md¤).
Article 8
Améliorer le pilotage des loyers des logements sociaux
??La situation
Aujourd?hui, les bailleurs sociaux ne peuvent détenir que
10 % de logements intermédiaires en propre. Comme le
logement locatif intermédiaire est un produit intéressant
pour les bailleurs, qui aide à équilibrer les projets, plusieurs
bailleurs importants ont atteint ce plafond. 140 000 loge-
ments locatifs intermédiaires ont déjà été produits par
les bailleurs sociaux.
??La mesure
Doubler le volume de logements intermédiaires que les
bailleurs sociaux peuvent détenir directement, à hauteur
de 20?% de leur parc de logements locatifs sociaux (contre
10?% aujourd'hui). L?article prévoit également de dégager
des ressources en facilitant la revente de logements inter-
médiaires à des opérateurs dédiés, permettant ainsi aux
bailleurs sociaux de réinvestir rapidement les fonds dans
de nouveaux projets de construction ou de réhabilitation.
??Le chiffre :
Jusqu?à 4 000 logements intermédiaires supplémentaires
par an.
Article 7
Augmenter la production de logements intermédiaires
12
Mieux se loger
Quatrième objectif
Faciliter l?accès
au logement des Français
Les mesures
de la loi
12
13
Le Gouvernement souhaite mieux répondre aux réalités économiques et sociales afin de favoriser
l?accès à la propriété tout en favorisant la mobilité dans le logement social.
Projet de loi pour développer l?offre de logements abordables
Quatrième objectif ? faciliter l?accès au logement des Français
??La situation
Les travailleurs, agents publics ou salariés du privé, peuvent
être priorisés localement dans les attributions de logements
sociaux, mais cette priorisation n?est pas toujours suivie
d?effet. 1,5 million de salariés du privé et 255?000 agents de
l?Etat demandent un logement social aujourd?hui. Pour le
secteur privé, le groupe Action Logement joue pleinement
son rôle, avec 80?000 attributions par an, et a démontré
son efficacité au service du lien emploi-logement. Pour le
secteur public, certains employeurs souhaiteraient investir
eux-mêmes dans le logement social, mais ils n?ont pas de
garantie que les logements bénéficieront à leurs agents
sur le long terme.
??La mesure
Rendre l'accès au logement social plus facile pour les tra-
vailleurs, qu'ils soient du secteur privé ou public. L?article
permet au préfet de confier une partie des attributions
de logements sociaux à Action Logement, qui pourra loger
davantage de ménages fragiles salariés dans les zones où
l'emploi est tendu.
??Le chiffre :
80 000 attributions de logements sociaux à des salariés
par le groupe Action Logement chaque année.
Article 10
Accélérer l'accès au logement des travailleurs
??La situation
Dans un contexte de tension au sein du parc social marqué
par un faible taux de rotation (4,5 % en 2023 en zone A,
6,2 % en zone B1) et une hausse des demandes de logement
social, la baisse des attributions (de 450 000 à 390 000 en
2023) est en partie due à l?absence de mobilité résidentielle.
Or une partie du parc est occupée par des personnes dont
les plafonds de revenus dépassent les plafonds applicables
à l?entrée dans le parc social.
??La mesure
Dans un souci de justice, renforcer la mobilité résidentielle
pour que les logements sociaux soient occupés par ceux
qui en ont le plus besoin. L?article réduit de 50 % à 20 %
le dépassement de plafond de ressources applicable dans
le parc social. L?article prévoit de prendre en compte le
patrimoine des locataires, pour ceux qui ont pu constituer
un patrimoine qui leur permettrait de se loger en dehors
du parc social. L?article responsabilise les bailleurs sociaux
en prévoyant des sanctions pour ceux qui ne réaliseraient
pas l?examen périodique de la situation des locataires pour
s'assurer que ceux qui ne remplissent plus les conditions
de ressources libèrent leur logement.
??Le chiffre :
1 % de mobilité résidentielle en plus, c?est l?équivalent
d?une demi-année de production.
Article 11
Renforcer la mobilité résidentielle
???
??La situation
De nombreux locataires du parc social voient leurs reve-
nus augmenter, ce qui est un signe de bonne santé éco-
nomique. Ce faisant, ils peuvent dépasser les plafonds
du logement qui leur a été attribué. A titre d?exemple,
une personne initialement entrée dans un logement
très social (PLAI) a pu voir ses revenus augmenter pour
dépasser ceux d?un PLUS ou d?un PLS.
??La mesure
Renforcer les compléments de loyers pour les locataires
dont la situation s?améliore, par le biais du dispositif de
supplément de loyer de solidarité (SLS), existant depuis
1958 et renforcé pour la dernière fois début 2017. L?article
abaisse son seuil de déclenchement et limite les exemp-
tions possibles. Les ménages qui dépassent les plafonds
de ressources du logement social, s?ils souhaitent rester
dans le parc, contribueront donc davantage au finance-
ment des logements.
??Le chiffre :
Plus de 8% des locataires dépassent aujourd?hui les pla-
fonds de ressources .
Article 12
Renforcer les compléments de loyers pour les locataires dont la situation s'améliore
14
Projet de loi pour développer l?offre de logements abordables
Quatrième objectif ? faciliter l?accès au logement des Français
??La situation
Le bail mobilité permet aujourd?hui de louer un logement
meublé pendant une durée limitée, à un étudiant, un sai-
sonnier, un salarié en mobilité ou en formation. Toutefois,
il n?est pas ouvert au logement social, alors même que
certains travailleurs, comme les saisonniers ou les étudiants
pourraient utilement y souscrire.
??La mesure
Étendre le bail mobilité au parc social pour offrir une solution
de plus à ceux qui se forment, sont en apprentissage ou en
mutation professionnelle. Inspiré de la loi ELAN de novembre
2018 qui a introduit le bail mobilité dans le secteur locatif
privé, cet article étend ce bail au logement et adapte la
législation des attributions, pour garantir une réactivité dans
l?attribution du logement.
??Le chiffre :
900 000 demandes de logements sociaux en attente de
la part de jeunes de moins de 30 ans.
Article 13
Étendre le bail mobilité au parc social pour les personnes en besoin de logement
pour une courte durée
??La situation
La vente de logements sociaux représente 50 % des
ressources financières des bailleurs sociaux pour inves-
tir dans la production, mais elle est aujourd?hui trop
complexe, avec une autorisation du préfet après avis
du maire. Par ailleurs, la crainte de la dégradation des
copropriétés peut désinciter à la vente de certaines
logements sociaux.
??La mesure
Confier au maire la responsabilité d?autoriser la vente
directe aux locataires du logement social, en supprimant
les autorisations préfectorales et en sécurisant la gestion
des copropriétés.
??Le chiffre :
13 000 ventes de logements sociaux en moyenne sur
les dernières années. Si 0,5 % du parc social était vendu
chaque année, cela représenterait 25 000 logements, soit
un doublement du rythme. La vente de logement sociaux
permet d?investir dans la production de nouveaux loge-
ments sociaux.
Article 14
Faciliter la vente des logements sociaux
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