Bilan énergétique de la France pour 2022
ANDRIEUX, Virginie ;MEILHAC, Christophe ;MESQUI, Bérengère
Auteur moral
France. Commissariat général au développement durable. Service des données et études statistiques
Auteur secondaire
Résumé
En 2022, production et consommation d'énergie primaire diminuent (respectivement - 17,7 % et - 10,2 %) en raison principalement de la chute de la production nucléaire, qui atteint son plus bas niveau depuis 1988, et de températures hivernales clémentes.<br />
Editeur
Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Descripteur Urbamet
énergie
;production d'énergie
;bilan énergétique
;gaz
;fuel
;charbon
;paysage végétal
;carburant
;importation
;transport d'énergie
Descripteur écoplanete
consommation d'énergie
;CO2
Thème
Ressources - Nuisances
Texte intégral
Bilan énergétique
de la France pour 2022
MAI 2024
ÉNERGIE
L A B
T A
D A
2 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
sommaire
Bilan énergétique
de la France pour 2022
4 - Avant-propos
5 - Synthèse et données clés
11 - Les prix de l?énergie
39 - L?approvisionnement énergétique
65 - Transformation, transport et distribution d?énergie
85 - La consommation d?énergie par forme d?énergie
111 - La consommation d?énergie par secteur ou usage
133 - Émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
139 - Annexes
177 - Table des matières
Document édité par:
Le service des données
et études statistiques (SDES)
Chiffres arrêtés au 8 février 2024.
L?arrondi de la somme n?est pas toujours
égal à la somme des arrondis.
pilotage
VA
Virginie Andrieux
Coordinatrice
virginie.andrieux@developpement-durable.gouv.fr
CM
Christophe Meilhac
Coordinateur
christophe.meilhac@developpement-durable.gouv.fr
BM
Bérengère Mesqui
Coordinatrice
berengere.mesqui@developpement-durable.gouv.fr
contributeurs
Alexandru Andreï
Virginie Andrieux
Janine Eguienta
Marianne Fontvieille
Malo Herry
Étienne Jezioro
Théo Jobkel
Yvain Journé
Jean Lauverjat
Thierry Mathé
Christophe Meilhac
Bérengère Mesqui
Évelyne Misak
Simon Wellenreiter
Publication disponible en HTML sur
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 3
sommaire
Bilan énergétique
de la France pour 2022
4 - Avant-propos
5 - Synthèse et données clés
11 - Les prix de l?énergie
39 - L?approvisionnement énergétique
65 - Transformation, transport et distribution d?énergie
85 - La consommation d?énergie par forme d?énergie
111 - La consommation d?énergie par secteur ou usage
133 - Émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
139 - Annexes
177 - Table des matières
Document édité par:
Le service des données
et études statistiques (SDES)
Chiffres arrêtés au 8 février 2024.
L?arrondi de la somme n?est pas toujours
égal à la somme des arrondis.
pilotage
VA
Virginie Andrieux
Coordinatrice
virginie.andrieux@developpement-durable.gouv.fr
CM
Christophe Meilhac
Coordinateur
christophe.meilhac@developpement-durable.gouv.fr
BM
Bérengère Mesqui
Coordinatrice
berengere.mesqui@developpement-durable.gouv.fr
contributeurs
Alexandru Andreï
Virginie Andrieux
Janine Eguienta
Marianne Fontvieille
Malo Herry
Étienne Jezioro
Théo Jobkel
Yvain Journé
Jean Lauverjat
Thierry Mathé
Christophe Meilhac
Bérengère Mesqui
Évelyne Misak
Simon Wellenreiter
4 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
avant-propos
L
e bilan énergétique de la France vise à
répondre à deux principales questions.
Comment la France s?approvisionne-t-elle
en énergie? Qui consomme quoi? Son
volet physique, qui existe depuis 1982,
est élaboré suivant les recommandations de l?Agence
internationale de l?énergie et d?Eurostat. Son volet
monétaire, plus récent et plus original au plan
international, permet d?analyser les dépenses en énergie
des différents secteurs ainsi que l?évolution des prix.
Dans un souci de transparence de nos méthodes,
undocument détaillant la méthodologie d?élaboration du
bilan de l?énergie ainsi que les données en séries longues
accompagnent la publication sur le site internet du SDES.
? Béatrice Sédillot
CHEFFE DU SERVICE DES DONNÉES ET ÉTUDES STATISTIQUES (SDES)
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 5
Synthèse et
données clés
6 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
synthèse et données clés
LA PRODUCTION D?ÉNERGIE PRIMAIRE
CHUTE EN 2022
En 2022, la production d?énergie primaire française
s?établit à 1 254 TWh, en baisse de 17,7 % par rapport
à 2021. Cette baisse s?explique principalement par
la faible production nucléaire (893 TWh, - 22,3 % en
un an), qui atteint son plus bas niveau depuis 1988,
en raison de l?arrêt pour contrôle et réparation de
plusieurs réacteurs à la suite de la détection de
problèmes de corrosion dans la centrale de Civaux.
La production primaire d?énergies renouvelables
(EnR) thermiques et issues de la valorisation des
déchets diminue également (- 1,7 %, à 248 TWh),
portée par le recul de la biomasse solide (- 6,2 %),
moins consommée et produite lorsque l?hiver est
doux. La production primaire d?énergies renouvelables
électriques diminue aussi (- 7,9 %, à 104 TWh), la
sécheresse exceptionnelle de l?été entraînant un repli
marqué de la production d?électricité hydraulique
(- 23,6 %). Le dynamisme des filières photovoltaïque
(+ 27,8 %) et éolienne (+ 2,4 %) permet en partie de
compenser la baisse de production hydraulique.
LA CONSOMMATION D?ÉNERGIE DIMINUE
MOINS FORTEMENT
La consommation primaire réelle diminue de 10,2 %
en 2022 et s?établit à 2 481 TWh en raison de la
moindre disponibilité des réacteurs nucléaires,
entraînant une baisse des pertes de chaleur induites,
et de températures hivernales plus clémentes qu?en
2021. Le taux d?indépendance énergétique, ratio de
la consommation et de la production primaires,
diminue de 4,6 points, pour s?établir à 50,6 %.
Le déficit des échanges physiques d?énergie, à
1 334 TWh, s?accroît de 7,0 % en 2022. Pour la
première fois depuis 1980, la France est importatrice
nette d?électricité. La chute des approvisionnements
en gaz gazeux russe à l?été entraîne une forte hausse
des importations de gaz liquéfié (+ 103 %), en
provenance notamment des États-Unis, et des
exportations (+ 176 %) vers les pays voisins, avec
des flux inhabituels de l?ouest et du sud de l?Europe
vers l?est et le nord.
La consommation finale à usage énergétique
s?établit à 1 543 TWh (- 4,5 % sur un an). Corrigée
des variations climatiques, elle est quasi stable sur
un an (- 0,5 %). Elle diminue dans le résidentiel, le
tertiaire et l?industrie mais progresse dans les
transports à la faveur de la levée totale des restrictions
de circulation liées à la crise sanitaire.
DE FORTES HAUSSES DES PRIX
DE L?ÉNERGIE
Dans un contexte de tensions internationales liées
à la guerre en Ukraine et de moindre disponibilité du
parc nucléaire français, les prix de l?énergie sur les
marchés connaissent de fortes hausses en 2022.
Malgré les mesures mises en place pour limiter la
transmission des hausses de prix aux consommateurs
finaux, les prix de l?énergie pour les ménages et les
entreprises s?accroissent sensiblement en 2022 :
tous secteurs confondus, les prix de l?énergie pour
un usage énergétique progressent de 29,2 % sur un
an. Les hausses subies varient selon les secteurs :
+ 58 % dans l?industrie, + 28 % dans le tertiaire,
+ 17 % dans le résidentiel. Les gros consommateurs,
plus sensibles aux prix des marchés de gros,
connaissent les hausses les plus fortes.
LES CONSOMMATEURS FINAUX D?ÉNERGIE
ONT DÉPENSÉ 215 Md¤ EN 2022
Au total, les ménages, entreprises et administrations
ont dépensé 215,4 Md¤ en 2022 pour satisfaire leurs
besoins en énergie. Par rapport à 2021, cette dépense
progresse de 19,4 % en euros constants, malgré la
baisse de la consommation finale.
La facture moyenne d?énergie des ménages
s?élève à 3 551 ¤ en 2022, dont 1 744 ¤ pour
l?énergie du logement et 1 808 ¤ pour les carburants.
La dépense en carburants s?accroît de 27 % pour
la deuxième année consécutive, sous l?effet cumulé
de la reprise des déplacements à la sortie de la crise
sanitaire et de l?augmentation des prix. La facture
moyenne liée au logement ne progresse que de 2 %
du fait de la baisse de la consommation et de l?effet
du bouclier tarifaire.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 7
synthèse et données clés
20 %
50 %
1992
32,7
51,3 50,6
Taux d'indépendance énergétique (en %)
de l'énergie consommée
est produite sur le
territoire en 2022
50,6 %
Évolution 2021-2022
Gaz naturel
Électricité
Pétrole et
biocarburants
Autres
(charbon et bois-énergie)
2021
2022
x 3,2
7,4 Md¤
- 2,8 Md¤
3,5 Md¤
x 2,3
x 1,8
58,9 Md¤
47,6 Md¤
46,5 Md¤
x 2,5
117,4 Md¤
20 %
8 %
1 %
71 %
Énergies
renouvelables
Énergies fossiles
EnR thermiques
et déchets
hydraulique,
photovoltaïque
et éolien
pétrole et gaz
330,4 TWh pour les EnR
Nucléaire
Bois-énergie32 %
14 % Hydraulique
(hors pompages)
Chaleur renouvelable
produite par les pompes à chaleur14 %
12 %
6 %
6 %
7 %
Éolien
Biogaz
Solaire photovoltaïque
Autres
5 % Déchets renouvelables
7 % Biocarburants
2022
Production d'énergie primaire et focus sur les EnR
Indépendance énergétique
Facture énergétique de la France
1970
1 254
TWh
en 2022
8 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
synthèse et données clés
39 %
19 %
12 %
27 %
3 % 1 %
Électricité
Chaleur
Pétrole
Charbon
Gaz naturel
Énergies
renouvelables
C
1 543
TWh
Importations de gaz naturel liquide et gazeux
34 %
4 %
16 %
19 %
28 %
Transports
Agriculture-pêche
Tertiaire
Industrie
Résidentiel
hors charbon hauts-fourneaux
Consommation finale
énergétique par secteur
Émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
1990 1995 2000 2010 20152005 20222019
0
50
100
150
200
250
300
350
400
En MtCO2 (France métropolitaine)
2005-2019
- 1,8 % par an - 9,4 %
entre 2019 et 2022
Consommation finale à usage
énergétique par énergie
521,8 TWh
en 2021
en 2022
Importations
Gaz gazeux
65 %
59 %
41 %
Gaz naturel
liquéfié
Exportations
639,5 TWh
171,3 TWh
62 TWh
35 %
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 9
synthèse et données clés
Dépense HTT TVA
Logement
622 288898
1 744 ¤
1 808 ¤
Carburant
3 551 ¤
en 2022¤
Hauts-
fourneaux
(charbon et
produits dérivés)
Industrie
(hors hauts-
fourneaux)
Agriculture-
pêche
Transports Tertiaire Résidentiel
+ 115 %
2021
2022
+ 58 %
+ 41 %
+ 28 % + 28 %
+ 17 %
Prix spot moyen mensuel en ¤/MWh
(pouvoir calorifique supérieur)
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
2011 2015 2020 2023
Prix spot Baseload moyen mensuel en ¤/MWh
2451 349
Taxes
énergétiques
150
Gaz
0
100
200
300
400
500
158
492
Électricité
Prix du gaz et de l'électricité sur les marchés de gros
Évolution des prix de la consommation finale par secteur
Facture des ménages en énergie
10 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
synthèse et données clés
LE DIAGRAMME DE SANKEY, OUTIL DE VISUALISATION DU BILAN
Le diagramme de Sankey, représenté ci-après, illustre qu?en 2022 la France a mobilisé une ressource
primaire de 2 536 TWh pour satisfaire une consommation finale (non corrigée des variations climatiques)
de 1 664 TWh. La différence est constituée des pertes et usages internes du système énergétique
(816 TWh au total), des importations nettes d?électricité (15 TWh), des soutes aériennes et maritimes
internationales exclues par convention de la consommation finale (69 TWh). Le diagramme illustre
aussi les flux des différentes formes d?énergie transformés en électricité (par exemple, 67 TWh de
gaz ont été utilisés à des fins de production d?électricité). En outre, les consommations des utilisateurs
finaux sont ventilées par secteur.
Ensemble des énergies ? Bilan énergétique de la France en 2022 (TWh)
Pertes et
usages internes
de la branche
énergie
Tertiaire
Production
primaire
(+ déstockage)
Importations
nettes
Résidentiel
Transports
Industrie
Stockage
Soutes internationales
Consommation finale
non énergétique
Agriculture
et pêche
Nucléaire
Électricité
EnR thermiques
et déchets
Charbon
Gaz naturel
Raffinage
Pétrole brut Pétrole raffiné
EnR électriques
Chaleur commercialisée
Note:lesfluxrelatifsauxénergiesrenouvelablesélectriquescomprennentlesénergiesmarines,maisexcluentl?accumulationparpompage.
Lesénergiesrenouvelablesthermiquesrecouvrentlebois,lesolairethermique,lesbiocarburants,lebiogaz,lachaleurprélevéedel?environnementparles
pompesàchaleur,etc.
L?importancedespertesdansledomainedel?électricitétientaufaitquelaproductionnucléaireestcomptabiliséepourlachaleurproduiteparlaréaction,chaleur
dontlesdeuxtierssontperduslorsdelaconversionenénergieélectrique.
Lachaleurcommercialiséecorrespondàlachaleurvendueparlesréseauxetlachaleurcogénéréevendue.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
partie 1
Les prix de l?énergie
? En 2022, dans le contexte de la guerre en Ukraine et
de moindre disponibilité des réacteurs nucléaires français, les prix
de l?énergie sur les marchés de gros ont connu de très fortes
hausses : ceux de l?électricité et du gaz ont été multipliés par
2,6 par rapport à 2021. Le bouclier tarifaire et les dispositifs
de soutien aux entreprises mis en place ont permis de limiter
la transmission de cette hausse des prix de gros aux prix payés
par les utilisateurs finaux. Ces prix progressent néanmoins en
2022 : les ménages paient en moyenne l?énergie 20,6 % plus cher
qu?en 2021. Cette hausse résulte à la fois de celle des prix
des carburants, qui progressent de 25,2 %, et de celle des prix
des énergies du logement, qui augmentent de 16,8 %. Le secteur
productif fait face, quant à lui, à des hausses de prix encore plus
significatives. Le gaz en particulier, dont le prix sur les marchés
s?est envolé en fin d?année, se renchérit de 87 % dans l?industrie
et de 52 % dans le tertiaire.
12 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
1.1 Les prix de l?énergie moyens payés par
les consommateurs finaux progressent
fortement en 2022
1.1.1 LES PRIX FINAUX DE L?ÉNERGIE À USAGE
ÉNERGÉTIQUE PROGRESSENT DE 29 %
Dans un contexte de tensions internationales liées à la guerre
en Ukraine et de moindre disponibilité du parc nucléaire
français, les prix de l?énergie sur les marchés ont connu de
fortes hausses en 2022 (cf. 1.3 à 1.8). Le bouclier tarifaire
mis en place sur les prix du gaz et de l?électricité, les remises
carburant ainsi que les dispositifs de soutien aux entreprises
ont largement permis de limiter la transmission de ces hausses
de prix aux prix payés par les entreprises et les ménages.
Néanmoins, ceux-ci progressent sensiblement en 2022 : tous
secteurs confondus, les prix de l?énergie (pour un usage
énergétique) progressent de 29,2 % sur un an (figure 1.1.1.1),
mais les hausses subies varient selon les secteurs : + 57,8 %
dans l?industrie, + 27,6 % dans le tertiaire, + 16,6 % dans le
résidentiel. Les gros consommateurs, plus sensibles aux prix
sur les marchés de gros, connaissent les hausses les plus
fortes. Dans l?industrie, les prix du gaz ont quasiment doublé
par rapport à 2021 (et triplé par rapport à 2020) ; ceux de
l?électricité ont progressé de 36 %. Dans le tertiaire, les prix
du gaz progressent de plus de 50 %.
Figure 1.1.1.1 : prix de la consommation finale par secteur
En ¤/MWh
2018 2019 2020 2021 2022
Industrie (hors charbon hauts-fourneaux) 49 50 46 59 93
Hauts-fourneaux(charbonetproduitsdérivés) 29 33 26 30 65
Transports 132 133 118 135 172
Résidentiel 100 103 106 107 124
Tertiaire 82 86 86 91 116
Agriculture-pêche 73 75 63 74 104
Consommation finale énergétique (hors charbon hauts-fourneaux) 97 99 93 103 133
Consommation finale non énergétique 55 49 41 61 91
Consommation finale (hors charbon hauts-fourneaux) 93 94 88 99 129
Note:conformémentauxconventionsstatistiquesinternationalesrelativesàlacomptabilitéphysiquedel?énergie,lecharbondeshauts-fourneauxestexcludela
consommationfinale.Danslecadredubilanmonétaire,ilestenrevancheinclusdansl?industrieetdansladépensenationaleenénergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
1.1.2 LES PRIX DE L?ÉNERGIE PAYÉS PAR
LES MÉNAGES PROGRESSENT DE 20,6 %
Dans un contexte d?inflation générale des biens et services
de 5,2 %, les ménages paient en moyenne l?énergie 20,6 %
plus cher en 2022 qu?en 2021 (figure 1.1.2.1). Cette hausse
provient d?abord des carburants, dont le prix moyen augmente
de 25,2 % (cf. 1.2). Les prix de l?énergie résidentielle
augmentent également fortement (+ 16,8 %). Les prix de
toutes les énergies progressent, mais c?est avant tout la
hausse des prix du gaz (cf. 1.3), du fioul domestique (cf. 1.2)
et, dans une moindre mesure, de la chaleur (cf. 1.8) qui
expliquent la hausse des prix des énergies du logement.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 13
partie 1 : les prix de l?énergie
Figure 1.1.2.1 : prix à la consommation
Indice base 100 en 1990
300
280
260
240
220
200
180
160
140
120
100
80
Énergie du logement Carburants Total énergie Total biens et services
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Note:l?évolutiondesprixestcalculéeenpondérantl?évolutiondesprixdechacunedesénergiesparsadépensecorrespondantedel?annéeprécédente.Cette
méthodeserapprochedecelleutiliséeparl?Inseepourcalculerl?indicedesprixdesbiensetservicesàlaconsommation.Ellediffèredecelledelapartie1.1.1.
Sources :Insee;calculsSDES
Sur longue période, l?énergie reste un bien plus onéreux
que par le passé pour les ménages. Son prix a augmenté de
3,1 % par an en moyenne depuis 1990, en euros courants,
alors que l?inflation générale annuelle ne s?est élevée qu?à
1,6 % sur la période. Les prix des carburants ont davantage
augmenté que ceux de l?énergie résidentielle depuis 1990
(3,3 % contre 2,9 %), mais avec des évolutions contrastées
entre différentes sous-périodes. Longtemps peu dynamique,
le prix de l?énergie du logement a fortement accéléré depuis
le milieu des années 2000. Celui des carburants fluctue depuis
le début de la décennie après avoir très fortement augmenté
au cours des deux décennies précédentes.
14 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
1.2 Les prix des produits pétroliers ont atteint
des niveaux inédits liés à la crise géopolitique
1.2.1 PRIX DU PÉTROLE BRUT
Cours du pétrole brut
Le cours du baril de Brent connaît une forte hausse en raison
de la reprise économique amorcée en 2021 et des tensions
géopolitiques consécutives à l?invasion de l?Ukraine en 2022.
En moyenne sur l?année 2022, il se situe à 101 $, un de ses
niveaux les plus élevés depuis 1990, et augmente de 43 %
sur un an (figure 1.2.1.1). La progression du cours exprimé
en euros est très supérieure (+ 60 %) du fait de la dépréciation
de l?euro vis-à-vis du dollar. Ainsi, le prix moyen du baril s?élève
à 96 ¤ en 2022, un record.
La reprise économique engagée après la crise sanitaire
a stimulé la demande d?énergies fossiles et tiré le cours du
Brent à la hausse. Les tensions géopolitiques sont venues
renforcer son renchérissement au premier trimestre 2022.
La guerre en Ukraine et les sanctions économiques prises
contre la Russie ont en effet entraîné un emballement du
cours, qui a dépassé début mars 130 $ le baril après l?annonce
par les États-Unis d?un embargo sur le pétrole et le gaz naturel
russes. Le cours du Brent a connu un deuxième pic en juin
(129 $/b le 8 juin 2022) après les annonces de levée des
mesures sanitaires dans les principales métropoles chinoises.
Le cours du Brent a diminué tendanciellement de juin à
fin septembre dans un contexte de risques croissants de
récession mondiale : l?économie chinoise, première importatrice
de produits pétroliers est restée entravée par les mesures
sanitaires rigoureuses de sa politique anti-Covid. En outre, les
mesures de resserrement monétaire, visant à contrer l?inflation,
ont entraîné des corrections sur les marchés financiers et tiré
les cours du pétrole et des matières premières à la baisse. Le
cours est reparti globalement à la hausse en octobre en raison
d?une limitation de l?offre des pays de l?Organisation des pays
exportateurs de pétrole (Opep). Mais le rebond de l?épidémie
de Covid en Chine, l?assombrissement des perspectives
économiques, notamment en Europe, et les incertitudes sur
le mécanisme de plafonnement du prix du pétrole russe ont
entraîné un net repli du cours de début novembre à début
décembre. Celui-ci a atteint un point bas, à 81 $ en moyenne
en décembre, revenant à son niveau de novembre 2021.
Figure 1.2.1.1 : cours moyen mensuel du baril de Brent daté
En $US/baril En ¤/baril
En dollars et en euros courants
janv.-0
0
janv.-0
4
janv.-1
1
janv.-1
6
janv.-0
1
janv.-0
5
janv.-1
2
janv.-1
7
janv.-0
2
janv.-0
9
janv.-0
6
janv.-1
3
janv.-1
8
janv.-0
3
janv.-1
0
janv.-0
7
janv.-1
4
janv.-1
9
janv.-2
0
janv.-2
1
janv.-2
2
janv.-2
3
août-2
3
janv.-0
8
janv.-1
5
140
120
100
80
60
40
20
0
Note:lesmoyennesmensuellessontlesmoyennesdescotationsquotidiennesduBrentdatéenclôtureàLondres.
Sources :Reuters;DGEC
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 15
partie 1 : les prix de l?énergie
Prix du pétrole brut importé
Le prix du brut importé par les raffineurs français s?élève en
moyenne à 751 euros par tonne équivalent pétrole (tep) en
2022 (figure 1.2.1.2), soit 110 $ le baril. Redevenu proche en
2021 de sa valeur de 2018, il s?accroît ensuite de 66 % en
moyenne en 2022, à un niveau jamais atteint depuis 2011.
Incluant l?assurance et le fret, le prix du brut importé est
logiquement supérieur au cours moyen du Brent daté.
Figure 1.2.1.2 : prix moyen à l?importation du pétrole brut*
En euros par tep
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Importations 639 607 551 355 291 357 449 428 288 453 751
*Ycomprisdefaiblesquantitésdecondensatsàdestinationduraffinageetdelapétrochimie,d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsà
distiller.
Sources :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsenquêteauprèsdesraffineries;DGDDI;LyondellBasell
1.2.2 PRIX DES PRODUITS PÉTROLIERS RAFFINÉS
En complément du pétrole brut destiné à être traité dans les
raffineries nationales, la France importe des produits pétroliers
déjà raffinés. Les prix de ces derniers, qui incluent une marge
de raffinage en plus du coût du pétrole brut, sont très
hétérogènes. Ils dépendent, d?une part, de la demande qui
leur est adressée et, d?autre part, de plusieurs facteurs liés
à la qualité du produit, comme sa teneur énergétique, sa
concentration en particules polluantes ou encore
l?incorporation d?additifs. En 2022, le prix des produits raffinés
importés par la France s?est élevé en moyenne à 943 ¤/tep
(figure 1.2.2.1), un niveau inédit : après être revenu en 2021
à son niveau de 2019, il a augmenté de 79 % en un an. Le
prix moyen à l?importation du gazole et du fioul domestique,
majoritaires dans les achats français de produits raffinés, a
bondi, à 976 ¤/tep en 2022 (+ 95 %, soit 40 c¤/l de plus en
2022 qu?en 2021). La hausse très importante pour ces
produits s?explique par une dépendance plus marquée aux
importations russes (en 2022, 29 % du gazole et du fioul
domestique importés provient de Russie, contre 15 % pour
le naphta et moins de 2 % pour les autres produits). Le prix
du jet kérosène importé a quasiment doublé (+ 99 %, à
1 028 ¤/tep) : les contraintes sanitaires ayant été levées dans
la plupart des pays, le trafic aérien a fortement repris en 2022.
Les produits non énergétiques (naphta, bitumes et lubrifiants)
et le fioul lourd ont connu des hausses de prix un peu moins
fortes, respectivement de 55 % et 41 %. Enfin, le prix à
l?importation du gaz de pétrole liquéfié (GPL) a augmenté de
24 %, à 558 ¤/tep.
Le prix moyen des exportations françaises a progressé à
un rythme moins élevé que celui des importations (+ 40 %
sur un an, + 68 % par rapport à 2019), les exportations étant
plus diversifiées. Il s?établit à 1 029 ¤/tep pour l?ensemble des
produits raffinés. Le prix des supercarburants, à 831 ¤/tep
(ou 65 c¤/l), a augmenté de 55 %.
Figure 1.2.2.1 : prix moyens des produits raffinés à l?importation et à l?exportation
En euros par tep
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Importations 724 682 622 454 379 456 544 531 375 527 943
dont gazole/fioul domestique 759 711 649 463 381 457 554 546 366 500 976
jet kérosène 764 721 671 473 373 458 570 557 349 517 1 028
gaz de pétrole liquéfié (GPL) 595 533 440 303 270 341 364 318 287 450 558
fioul lourd 621 580 537 359 287 365 427 433 337 460 650
produits non énergétiques* 744 705 670 514 456 521 607 552 403 615 953
Exportations 780 737 691 506 451 542 616 614 526 737 1 029
dont gazole/fioul domestique 724 702 679 444 369 435 534 505 438 649 1 233
supercarburants 751 704 643 464 384 467 525 503 305 535 831
fioul lourd 543 506 448 264 201 289 374 370 256 407 628
produits non énergétiques* 897 801 765 603 557 635 666 675 686 1 008 1 101
*Naphta,bitumes,lubrifiants.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
16 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
1.2.3 PRIX À LA CONSOMMATION
Les prix hors taxes des carburants en 2022, qui tiennent
compte des remises financées par l?État et TotalEnergies,
augmentent moins que les prix moyens des importations de
pétrole raffiné et de pétrole brut. Les consommateurs de
carburants ont bénéficié d?une aide de l?État de 15 centimes
d?euros hors TVA par litre du 1er avril au 31 août, de 25 centimes
du 1er septembre au 15 novembre et de 8,33 centimes du
16 novembre au 31 décembre. TotalEnergies a complété ces
aides par une remise de 10 à 20 centimes TTC par litre sur
tout ou partie de ses stations à partir de mi-février. Le montant
total des subventions pour la remise sur les prix des carburants
s?élève à 7,6 Md¤.
Le prix toutes taxes comprises (TTC) du gazole routier,
carburant le plus consommé en France, est de 1,85 ¤/l en
moyenne en 2022 (figure 1.2.3.1). Il est en augmentation, en
euros courants, de 29 % par rapport à 2021. Cette hausse
est directement liée à la remontée de 60 % du prix hors toutes
taxes (HTT), à 0,93 ¤/l en moyenne en 2022. L?accise sur les
produits énergétiques autres que les gaz naturels et les
charbons (anciennement TICPE, taxe intérieure de
consommation sur les produits énergétiques) est fixée, depuis
2018, à 0,61 ¤/l. Au total, cette taxe et la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA) représentent la moitié du prix du gazole routier
en 2022, soit 9 points de moins qu?en 2021. Son prix a été
plus élevé que celui de l?essence durant une bonne partie de
l?année 2022 (figure 1.2.3.2).
Le prix moyen TTC du SP95-E10, aujourd?hui
supercarburant le plus consommé en France, s?établit à
1,77 ¤/l. Il est légèrement moins cher que le SP95 (1,81 ¤/l),
qu?il remplace progressivement, en raison d?une fiscalité plus
avantageuse. Le SP98 est plus cher (1,86 ¤/l) du fait d?un
prix HTT plus élevé. L?évolution des prix TTC de ces trois
carburants se situe autour de 16 % en 2022. Comme pour le
gazole, cette hausse est dictée par celle des prix HTT (+ 33 %
pour le SP95-E10). Le rebond des prix ayant été plus important
pour le gazole que pour les supercarburants, le prix HTT du
SP95-E10 devient en 2022 nettement inférieur à celui du
gazole, avec une différence inédite de 13 c¤/l. L?écart entre
les prix TTC des deux carburants est moins élevé (8 c¤/l) en
raison d?une accise plus élevée pour le SP95-E10 (0,67 ¤/l
depuis 2018, soit 0,06 ¤/l de plus par rapport au gazole). Cet
écart entre les taxes sur les deux carburants s?est cependant
considérablement réduit depuis 2014, où il était de 0,17 ¤/l.
Le prix TTC du gazole non routier, notamment utilisé par
les engins agricoles et de chantier, est en moyenne de 1,38 ¤/l
en 2022, un niveau également inédit. Il augmente de 49 %
par rapport à 2021, soit davantage que le gazole routier
(+ 29 %) car il bénéficie d?une fiscalité allégée. Les prix HTT
des deux produits sont, quant à eux, très proches.
Le prix TTC du fioul domestique, principalement utilisé
en tant que combustible de chauffage pour les habitations
collectives ou individuelles, est en moyenne de 1,48 ¤/l en
2022 (soit 148 ¤/MWh en pouvoir calorifique inférieur). Il
progresse de 64 %. Le prix HTT augmente de 81 %. Les
taxes dans leur ensemble (accise sur les produits énergétiques
et TVA) ne représentent plus que 27 % du prix acquitté par
le consommateur en 2022, contre 34 % en 2021. L?accise
est stable, à 0,16 ¤/l, depuis 2018. Généralement moins
volatils, les prix du propane et du butane consommés par les
ménages ont également fortement augmenté en 2022, mais
à un rythme moins élevé (+ 6 % et + 10 % respectivement).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 17
partie 1 : les prix de l?énergie
Figure 1.2.3.1 : prix à la consommation des principaux produits pétroliers (biocarburants inclus)
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Gazole (¤/l)
HTT 0,74 0,69 0,63 0,48 0,41 0,48 0,59 0,59 0,44 0,58 0,93
HTVA 1,17 1,13 1,07 0,96 0,92 1,03 1,20 1,20 1,05 1,19 1,54
TTC 1,40 1,35 1,29 1,15 1,11 1,23 1,44 1,44 1,26 1,43 1,85
SP98 (¤/l)
HTT 0,75 0,72 0,67 0,55 0,49 0,54 0,62 0,62 0,49 0,65 0,86
HTVA 1,35 1,33 1,29 1,18 1,14 1,20 1,31 1,31 1,18 1,34 1,55
TTC 1,62 1,59 1,54 1,41 1,36 1,44 1,57 1,57 1,42 1,61 1,86
SP95-E10 (¤/l)
HTT - 0,65 0,62 0,49 0,44 0,49 0,56 0,56 0,44 0,60 0,80
HTVA - 1,26 1,23 1,12 1,07 1,13 1,24 1,24 1,12 1,27 1,47
TTC - 1,51 1,48 1,35 1,28 1,35 1,48 1,48 1,34 1,53 1,77
SP95 (¤/l)
HTT 0,71 0,67 0,62 0,50 0,44 0,49 0,56 0,56 0,44 0,60 0,82
HTVA 1,31 1,28 1,24 1,13 1,09 1,15 1,25 1,26 1,13 1,29 1,51
TTC 1,57 1,54 1,48 1,35 1,30 1,38 1,50 1,51 1,36 1,55 1,81
Superéthanol E85 (¤/l)
HTT - - - - - - - - 0,43 0,45 0,55
HTVA - - - - - - - - 0,55 0,56 0,66
TTC - - - - - - - - 0,66 0,68 0,80
Gaz de pétrole liquéfié -
carburant (¤/l)
HTT 0,68 0,67 0,65 0,58 0,51 0,53 0,57 0,60 0,59 0,60 0,59
HTVA 0,74 0,73 0,71 0,66 0,59 0,62 0,68 0,71 0,70 0,71 0,70
TTC 0,88 0,87 0,86 0,79 0,71 0,74 0,82 0,86 0,84 0,85 0,84
Gazole non routier (¤/l)
HTT - - 0,64 0,50 0,42 0,49 0,59 0,58 0,43 0,58 0,96
HTVA - - 0,73 0,61 0,55 0,64 0,78 0,77 0,62 0,77 1,15
TTC - - 0,88 0,73 0,66 0,77 0,93 0,93 0,74 0,93 1,38
Fioul domestique (¤/l)
HTT 0,75 0,72 0,66 0,51 0,44 0,50 0,60 0,62 0,48 0,60 1,08
HTVA 0,81 0,78 0,72 0,59 0,53 0,62 0,76 0,78 0,64 0,75 1,24
TTC 0,97 0,93 0,86 0,71 0,64 0,74 0,91 0,93 0,76 0,90 1,48
Fioul lourd à très basse
teneur en soufre (TBTS) (¤/t)
HTT 582 533 496 327 276 358 421 432 323 459 650
HTVA 601 552 517 372 345 453 560 572 463 599 789
Gaz propane liquéfié PCI*
(¤/MWh)
HTT 117 111 111 105 99 110 116 119 117 119 125
HTVA 117 111 111 105 99 110 119 124 122 124 130
TTC 140 133 134 126 119 132 143 149 146 149 157
Gaz butane (bouteille de
13 kg en ¤)
HTT 27 27 27 27 27 26 27 28 28 28 31
HTVA 27 27 27 27 27 26 27 29 29 29 32
TTC 32 33 33 33 32 32 33 35 35 35 39
*PCI=pouvoircalorifiqueinférieur.
Note:leprixhorstoutestaxes(HTT)comprendlecoûtdelamatièrepremièreetlescoûtsderaffinage,destockageetdetransport-distribution.
Leprixhorstaxesurlavaleurajoutée(HTVA)estobtenuparadditiondutauxnormaldel?accise,majorationsrégionalesincluses,etduprixhorstoutestaxes(HTT).
Champ:FrancemétropolitainehorsCorse.
Sources :DGEC(carburants,fioulsdomestiqueetlourd);Insee(butane);SDES(propane)
Figure 1.2.3.2 : prix TTC du gazole et du SP95
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Gazole SP95
En euros par litre
janv.-1
8
janv.-1
9
oct.-
20
janv.-2
2
avr.-
18
avr.-
19
janv.-2
1
avr.-
22
juil.-1
8
avr.-
20
juil.-1
9
avr.-
21
juil.-2
2
oct.-
18
juil.-2
0
oct.-
19
juil.-2
1
oct.-
22
janv.-2
3
avr.-
23
août-2
3
janv.-2
0
oct.-
21
Source :DGEC
18 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
1.3 Le prix de gros du gaz naturel atteint
un niveau inédit en 2022
1.3.1 PRIX DE GROS DU GAZ NATUREL
Le gaz naturel s?échange soit de gré à gré via des contrats
qui peuvent s?étendre jusqu?à plusieurs dizaines d?années,
soit sur des marchés organisés, au comptant, pour une
livraison le jour-même ou le lendemain, ou à terme, pour une
échéance plus lointaine. Moins dense et moins aisément
transportable que le pétrole, le gaz naturel nécessite des
infrastructures plus coûteuses pour être acheminé des zones
de production à celles de consommation. Les volumes
transitant par ces infrastructures sont limités, ce qui peut
entraîner des congestions sur le réseau. Le prix du gaz reflète
ainsi des équilibres régionaux entre offre et demande.
Les écarts de prix entre les principales zones de marché
sont conséquents et se sont fortement creusés en 2022
(figure 1.3.1.1). Les prix du gaz sur les marchés européens,
déjà très hauts fin 2021, se sont emballés en raison des
menaces sur l?approvisionnement engendrées par la guerre
en Ukraine. Dans le même temps, le prix du gaz naturel à la
bourse de New York, nettement plus bas, a augmenté bien
moins vite en raison de l?exploitation de gaz de schiste sur
le territoire américain. Le prix du marché japonais, indexé sur
le pétrole, habituellement plus élevé, a été plus contenu que
le prix sur les marchés européens : le gaz y est principalement
acheminé par des méthaniers sous forme liquide, ce qui
autorise une plus grande souplesse et diversification de
l?approvisionnement.
Entre mai et octobre 2022, les prix à l?intérieur du marché
ouest-européen, qui connaissaient jusqu?alors des évolutions
très voisines, ont divergé en raison d?une forte hétérogénéité
des pays européens en matière de dépendance au gaz russe
et d?une capacité inexistante ou très limitée de certains pays
à recevoir des cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL). Selon
l?ENTSOG (Europeannetworkof transmissionsystem
operators for gas), de nombreuses infrastructures (ports
méthaniers, points d?interconnexion) ont été utilisées au
maximum de leur capacité, entraînant des goulets
d?étranglement sur le réseau, avec des flux inédits de l?ouest
vers l?est et du sud vers le nord. Le durcissement des
obligations de stockage a également renforcé la demande
européenne sur cette période.
Le prix du gaz naturel sur le marché des Pays-Bas (Title
TransferFacility, TTF) est le principal prix de référence pour
le marché continental européen. Il s?élève en moyenne à
123,1 ¤/MWh (en pouvoir calorifique supérieur, PCS) en
2022, en nette hausse par rapport à l?année précédente : il
est en effet multiplié par 2,6. Le prix sur le marché spot de
Londres (NationalBalancingPoint, NBP), principale référence
avant 2017 sur le marché européen, augmente également
fortement, passant de 46,2 ¤/MWh en moyenne en 2021 à
83,2 ¤/MWh en 2022. Sur le marché français, le prix spot du
gaz naturel s?élève en moyenne à 98,6 ¤/MWh, soit un niveau
intermédiaire entre celui des marchés de Londres et des
Pays-Bas.
Historiquement dépendants des cours du pétrole, les prix
de gros du gaz ne sont plus directement indexés sur le cours
du Brent mais n?évoluent pas indépendamment des prix des
produits pétroliers en raison de leur relative substituabilité.
En 2022, le découplage des prix du pétrole et du gaz est plus
marqué. Les tensions géopolitiques et les difficultés
d?approvisionnement ont en outre généré une forte volatilité
des cours, particulièrement marquée sur les marchés
européens. Ces derniers ont bondi après l?invasion de
l?Ukraine fin février 2022 et ont culminé en août après
l?annonce de Gazprom d?interrompre les livraisons de gaz
gazeux. Ils ont nettement reflué à l?automne à la faveur de
températures très clémentes et d?un afflux de GNL, avant un
sursaut en décembre. Les efforts pour économiser l?énergie,
dans le contexte du plan de réduction de la demande de gaz
coordonné par l?Union européenne et du plan de sobriété en
France, ont entraîné une baisse de la consommation en fin
d?année par rapport à 2021.
En 2023, les cours continuent de refluer en raison de la
modération de la consommation et de la poursuite de
l?approvisionnement en GNL. Les écarts de prix en Europe
se résorbent du fait d?une fluidité retrouvée des échanges.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 19
partie 1 : les prix de l?énergie
Figure 1.3.1.1 : prix spot du gaz naturel à New York, à Londres, aux Pays-Bas, en France et prix du GNL importé au Japon
250
200
150
100
50
0
Prix moyen mensuel GNL importé au Japon
Prix spot du gaz naturel Henry Hub à New York (NYMEX)
Prix spot du gaz naturel Point d?échange gaz France (PEG Nord avant le 01/11/2018)
Prix spot du gaz naturel à Londres (NBP)
Prix spot du gaz naturel aux Pays-Bas (TTF)
Prix moyen mensuel en ¤/MWh PCS*
jan
v.-0
7
jan
v.-1
1
jan
v.-1
6
jan
v.-1
2
jan
v.-1
7
jan
v.-0
9
jan
v.-1
3
jan
v.-1
8
jan
v.-1
0
jan
v.-1
4
jan
v.-1
9
jan
v.-2
0
jan
v.-0
8
jan
v.-1
5
jan
v.-2
1
jan
v.-2
3
jan
v.-2
2
juin
-23
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Sources :DGEC;Reuters;U.S.EnergyInformationAdministration;ministèrejaponaisdesFinances
En France, le gaz se négociait jusqu?en novembre 2018
au niveau de deux points d?échanges de gaz (PEG), rattachés
aux deux zones d?équilibrage du réseau de transport (PEG
Nord et TradingRegionSouth (TRS)). Depuis, les deux zones
ont fusionné en un PEG, commun aux deux gestionnaires
de transport GRTgaz et Teréga. La bourse du gaz pour le
marché français est gérée par Powernext.
L?approvisionnement en gaz est fortement affecté par la
guerre en Ukraine. Les importations reposaient encore en
2021 à 75 % sur des contrats de long terme (plus de deux
ans) négociés de gré à gré, principalement avec la Norvège,
la Russie, l?Algérie et les Pays-Bas. En 2022, la part des
contrats et la répartition par origine est profondément modifiée
(cf. 2.3.2).
Déjà hauts en 2021, les prix auxquels la France achète
du gaz naturel ont quasiment triplé en 2022, pour atteindre
91 ¤/MWh en moyenne (figure 1.3.1.2). Ce montant, un peu
plus bas que le prix moyen du gaz naturel sur l?année, reflète
notamment un approvisionnement moindre à l?été, au pic des
prix, et plus important en début d?année dans le cadre de
contrats. Les exportations de gaz naturel correspondent à
du gaz naturel arrivé sous forme liquide et regazéifié ; elles
ont été plus importantes lorsque les prix n?étaient pas à leur
maximum.
Figure 1.3.1.2 : prix moyen à l?importation et à l?exportation
du gaz naturel
En ¤/MWh PCS*
2018 2019 2020 2021 2022
Importations 21,4 17,0 11,6 31,2 90,8
Exportations 20,6 17,1 10,4 27,6 61,5
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,Teréga,lesfournisseurs
degaz,DGDDI
Outre le gaz naturel importé, du biométhane est injecté
dans le réseau, à des quantités encore minoritaires mais en
très forte croissance. Les producteurs de biométhane
bénéficient de tarifs d?achat régulés, qui dépendent des
caractéristiques de leurs installations et dont la logique est
de couvrir leurs coûts. Le tarif d?achat moyen s?établit à
109 ¤ MWh PCS en 2022 (figure 1.3.1.3).
Figure 1.3.1.3 : tarif d?achat moyen du biométhane injecté
dans le réseau
En ¤/MWh PCS*
2018 2019 2020 2021 2022
Tarif d?achat 102,2 103,3 103,1 103,2 109,4
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :CRE
20 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
1.3.2 PRIX À LA CONSOMMATION DU GAZ NATUREL
En 2022, le gaz a été payé en moyenne 77,4 ¤/MWh (en
pouvoir calorifique supérieur), tous consommateurs et tous
types d?offres (tarifs réglementés ou offres de marché)
confondus, en hausse de 55 % par rapport à l?année 2021
(ce prix inclut la TVA uniquement pour les ménages). En deux
ans, le prix du gaz a presque doublé et atteint un niveau inédit.
Ces évolutions sont habituellement analysées en
décomposant le prix en la somme de quatre termes : la
composante « approvisionnement » (coût de la molécule de
gaz), la composante « infrastructure » (coût de l?accès aux
terminaux méthaniers, du transport, du stockage et de la
distribution, cf. 3.2), les taxes nettes des subventions et enfin
les marges de commerce et écart statistique (incluant des
charges commerciales comme les salaires) - (figure 1.3.2.1).
Cependant, dans le contexte exceptionnel de l?année 2022,
les mécanismes de couverture utilisés par les fournisseurs
pour se protéger des fluctuations des prix et la compensation
des pertes des fournisseurs, sous certaines conditions, dans
le cadre du bouclier tarifaire mis en place par le Gouvernement,
ont fortement limité l?impact de la hausse des prix sur leurs
marges. Les différentiels de prix sur les marchés mondiaux
ont pu permettre la réalisation de profits substantiels par
certains fournisseurs, alors que d?autres, selon leur mode de
couverture, ont pu se retrouver en difficulté. Ces opérations
ont été conduites sur les marchés internationaux et
n?apparaissent pas directement dans les données mobilisées
ici. De ce fait, la composante « marge et coûts de
commercialisation et écart statistique » n?a pas pu être
calculée. Il a donc été décidé de fusionner exceptionnellement
la part « approvisionnement » et la composante « marge de
commerce et écart statistique » à partir de 2021 afin d?avoir
une vue plus fidèle à la réalité de la décomposition du prix à
la consommation du gaz (cf. encadré).
Avertissement sur le calcul de la marge
Le calcul de la composante « marge de commerce et écart statistique » du prix est habituellement
réalisé à partir du bilan monétaire du gaz. Ce chiffre apparaît exceptionnellement négatif en 2022 et
ne reflète pas la réalité du marché de détail du gaz. En effet, le contexte exceptionnel de l?année 2022
a conduit les fournisseurs à adopter des stratégies de protection face à la hausse des prix sur
le marché de gros et à modifier leurs sources d?approvisionnement. Ces opérations, souvent réalisées
sur les marchés internationaux, n?ont pu être directement observées et n?apparaissent pas dans
les chiffres publiés ici.
Ainsi, certains fournisseurs commercialisant des offres à prix fixe ou des prix révisables selon
une périodicité prédéfinie ont pu être contraints de vendre du gaz à un prix très inférieur au prix auquel
ils s?approvisionnaient s?ils ne s?étaient préalablement pas couverts correctement lors de
la commercialisation de leurs offres. Ils ont pu prévenir ce risque avec des couvertures financières
les protégeant des hausses de prix sur le marché de gros. Ce mécanisme assurantiel n?est pas pris
en compte et a pu être important en 2022. De plus, des acteurs du marché du gaz ont pu réaliser
des bénéfices en profitant de différentiels de prix, très élevés sur le GNL, entre différents pays,
notamment au sein de l?Union européenne. Là encore, ces bénéfices ne sont pas pris en compte dans
cette publication. Enfin, il est possible que des prix de transfert entre filiales d?une même firme aient pu
être appliqués sans que cela apparaisse dans le bilan monétaire présenté ici.
Par ailleurs, du point de vue de la demande, le calcul n?inclut pas les compensations aux fournisseurs
prévues dans le cadre du bouclier tarifaire. Enfin, il est possible que l?évolution positive et soudaine
des prix à la consommation soit observée avec retard, augmentant artificiellement l?écart statistique.
Tous ces éléments entraînent une très forte sous-évaluation de la marge de commerce dans le bilan
monétaire du gaz, rendant impossible le calcul de la part qu?elle représente dans le prix final payé par
le consommateur. Les composantes « marge de commerce et écart statistique » et
« approvisionnement » sont donc exceptionnellement fusionnées pour les années 2021 et 2022.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 21
partie 1 : les prix de l?énergie
Figure 1.3.2.1 : décomposition du prix moyen du gaz naturel
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
- 10
En ¤/MWh PCS*
Marges de commerce et écart statistique Approvisionnement Coût des infrastructures Taxes hors TVA nettes des subventions TVA
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Note:laTVAestinclusepourlerésidentieluniquementcarelleestdéductiblepourlesentreprises.
Leremboursementdesdépensesparl?Étatauxfournisseursautitreduboucliertarifairen?estpasprisencompte.
Source :SDES,Bilandel?énergie
La hausse du prix en 2022 s?explique par celle du coût
d?approvisionnement et des marges qui ont augmenté de
90 % sur un an, pour atteindre 54 ¤/MWh en 2022. Cette
hausse spectaculaire est principalement liée à l?augmentation
des prix des importations dans un contexte de reprise
économique après la fin des confinements puis de fortes
tensions géopolitiques (guerre en Ukraine).
Le coût relatif à l?utilisation des infrastructures s?élève à
14 ¤/MWh, soit 18 % du prix total. Il progresse de 7,2 % en
2022 et revient sensiblement au niveau de 2020, malgré une
évolution marginale des tarifs fixés par la Commission de
régulation de l?énergie (CRE). Ces derniers comportant des
parts fixes, une partie de la hausse observée s?explique par
la baisse de la consommation de gaz en 2022. Le coût global
d?utilisation des infrastructures gazières est imputable en
2022 pour 51 % à la distribution, 32 % au transport, 11 % au
stockage et 7 % aux terminaux méthaniers.
Les taxes hors TVA s?élèvent en moyenne à 5,6 ¤/MWh
en 2022, dont 4,8 ¤/MWh pour l?accise sur le gaz (nouvelle
appellation de la taxe intérieure de consommation sur le gaz
naturel (TICGN) depuis le 1er janvier 2022) et 0,8 ¤/MWh
pour la contribution tarifaire d?acheminement (CTA). La TICGN
a fortement augmenté entre 2014 et 2018 ; elle ne représentait
jusqu?en 2013 que 0,5 ¤/MWh en moyenne. Cette hausse
sur la période s?explique, d?une part, par la suppression de
l?exonération dont bénéficiaient les ménages et, d?autre part,
par l?adoption d?une trajectoire de hausse entre 2014 et 2018
sur l?ensemble des accises énergétiques. Le tarif normal de
TICGN, devenue accise sur le gaz naturel au 1er janvier 2022,
est en revanche resté stable entre 2019 et 2022. Jusqu?en
2020, les opérateurs bénéficiaient d?une exonération de
TICGN sur le gaz naturel combustible à raison des volumes
injectés avec une garantie d?origine biogaz. Cette exonération
a été remplacée par une réduction générale du taux plein,
passant de 8,45 à 8,43 ¤/MWh en 2021 et à 8,41 ¤/MWh en
2022. Le tarif normal de l?accise sur le gaz naturel carburant
demeure à 5,23 ¤/MWh. Du fait de l?augmentation du prix du
gaz, les recettes de TVA progressent de 18 % en 2022 par
rapport à l?année 2021 et s?établissent à 3,8 ¤/MWh contre
3,2 ¤/MWh en 2021.
Les subventions représentent 0,20 ¤/MWh en 2022 et
sont exclusivement liées aux subventions au biométhane. Ces
subventions prennent la forme d?obligation d?achat dont les
conditions financières sont fixées règlementairement. En 2022,
le coût d?achat du biométhane, selon la CRE, est en moyenne
de 109 ¤/MWh, incluant une subvention de 12 ¤/MWh
pour une production totale de 7 TWh.
22 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
Figure 1.3.2.2 : prix moyens du gaz naturel par secteur
En ¤/MWh PCS*
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Branche énergie 26,7 27,0 30,5 26,2 23,6 19,0 18,9 26,9 21,1 17,1 36,8 71,2
Production d?électricité ou chaleur 26,4 26,9 30,3 26,2 23,5 18,9 18,8 27,3 21,4 17,6 36,8 71,1
Branche énergie hors transformation 29,8 28,3 31,9 26,4 24,1 19,8 19,7 24,3 16,3 11,4 36,5 72,4
Consommation finale à usage énergétique TTC** 42,7 47,7 49,8 48,3 48,1 44,5 44,9 49,3 50,8 47,7 53,7 79,6
Agriculture-pêche 39,2 42,8 43,8 44,4 42,1 37,5 36,0 37,5 37,2 34,7 42,1 68,6
Industrie 27,9 30,5 32,2 30,5 29,7 25,9 25,7 29,2 27,5 22,9 37,4 70,0
Tertiaire et transports 39,0 42,8 44,0 42,7 40,3 38,0 37,3 42,7 43,1 40,7 46,7 71,2
Résidentiel HTVA 49,4 54,6 56,9 59,3 58,9 54,8 55,7 61,3 65,6 62,3 62,2 80,7
Résidentiel TTC 58,1 64,1 67,1 69,9 69,3 64,2 65,4 71,3 76,3 72,2 72,3 93,9
Consommation finale à usage non énergétique 27,4 27,2 31,1 25,9 23,0 19,8 19,4 24,1 15,8 11,0 36,5 72,5
Tous secteurs HTVA 36,5 40,6 43,0 41,5 40,2 35,9 35,7 41,3 40,2 37,1 46,9 73,6
Tous secteurs TTC** 39,4 44,0 46,8 45,1 43,7 39,0 38,8 44,5 43,5 40,3 50,1 77,4
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
**LaTVAestinclusepourlerésidentieluniquementcarelleestdéductiblepourlesentreprises.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsenquêtetransparencedesprixsurlegaz,donnéeslocalesdugaz
En 2022, les prix du gaz augmentent fortement pour
l?ensemble des secteurs. Les prix du gaz sont hétérogènes
entre catégories de clients mais les écarts de prix entre gros
et petits consommateurs se réduisent nettement en 2022. En
effet, l?avantage dont disposaient les gros consommateurs,
notamment dans l?industrie, s?est considérablement réduit,
voire a disparu (cf. encadré). En 2022, le prix moyen hors TVA
dans le secteur résidentiel s?élève à 80,7 ¤/MWh, en hausse
de 30 % par rapport à 2021 (figure 1.3.2.2). Le secteur
résidentiel, protégé par le boulier tarifaire mis en place pour
contenir la hausse des prix, subit une augmentation moindre
que les autres secteurs. En effet, les tarifs réglementés de
vente du gaz naturel (TRVg) ont été gelés à leurs niveaux TTC
d?octobre 2021. Le gel, prévu jusqu?au 30 juin 2022, a été
prolongé jusqu?au 31 décembre 2022. La hausse des prix de
30 % s?explique en premier lieu par des prix bien plus bas au
premier semestre 2021 que le TRV gelé et ce quel que soit le
contrat. De plus, la baisse de la consommation, liée à l?appel
à la sobriété et à un climat particulièrement doux en 2022, a
mécaniquement entraîné une hausse de la part de l?abonnement
dans le prix total et donc du prix par MWh. Dans le secteur de
l?industrie, le prix a presque doublé sur un an et passe de
37,4 ¤/MWh en 2021 à 70 ¤/MWh en 2022. De fait, l?industrie
a perdu une grande partie de son avantage, en matière de prix
notamment, car d?importants acteurs de ce secteur sont très
sensibles aux prix du marché de gros. La branche énergie
connaît une évolution similaire à celle du secteur de l?industrie
avec des prix qui doublent entre 2021 et 2022 (72,4 ¤/MWh
en 2022 contre 36,5 ¤/MWh en 2021). Dans une moindre
mesure, les autres secteurs connaissent aussi des hausses
importantes du prix du gaz : + 63 % sur un an pour le secteur
agricole et + 52 % pour le secteur tertiaire.
Une convergence des prix du gaz entre « petits » et « gros »
consommateurs
Les plus gros consommateurs de gaz sont concentrés dans certaines branches du secteur industriel
(métallurgie, chimie, agroalimentaire). Jusqu?à présent, ces derniers bénéficiaient d?un prix du gaz plus
faible grâce à une fiscalité favorable aux entreprises grandes consommatrices d?énergie et à des prix
plus souvent indexés sur le marché de gros que les petites consommatrices. Cependant, en 2022, le
prix du gaz a quadruplé pour les entreprises consommant plus de 278 GWh alors que les prix
doublaient dans l?industrie. De fait, ces entreprises paient leur gaz plus cher que les entreprises moins
consommatrices. Les gros consommateurs, plus sensibles au prix du marché, ont directement subi la
hausse des prix sur le marché de gros. À l?inverse, la proportion de contrats à prix fixe est plus
importante chez les petits consommateurs. Ces derniers subissent donc la hausse des prix avec retard
(voir LesentreprisesenFrance?Édition2023?Impactdelahaussedesprixdel?énergieen2022surl?activité
desentreprisesetleurconsommationd?énergie?InseeRéférences).
https://www.insee.fr/fr/statistiques/7678588?sommaire=7681078
https://www.insee.fr/fr/statistiques/7678588?sommaire=7681078
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 23
partie 1 : les prix de l?énergie
1.4 Les prix du charbon à l?importation et
à la consommation augmentent de manière
inédite
1.4.1 PRIX DE GROS DU CHARBON
Comme les autres produits énergétiques, le charbon fait
l?objet d?échanges internationaux, soit de gré à gré, soit sur
des marchés organisés, au comptant ou à terme. Deux
marchés doivent être distingués : celui du charbon-vapeur
et celui du charbon à coke. Le premier, aux exigences de
qualité moindres que le second, s?échange en général à des
prix inférieurs.
Le cours du charbon-vapeur a bondi en février 2022 et a
atteint en juillet le niveau record de 384 $/tonne (figure 1.4.1.1).
Le prix reflue rapidement depuis : il s?élève à 243 $ (soit 230 ¤)
en décembre, mais reste néanmoins très supérieur à son
niveau pré-crise sanitaire.
Figure 1.4.1.1 : prix à terme à un mois du charbon-vapeur sur le marché Anvers-Rotterdam-Amsterdam (ARA)
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
En dollars et en euros courants
janv.-1
1
janv.-1
3
janv.-1
7
janv.-1
8
janv.-1
2
janv.-1
4
janv.-1
6
janv.-1
5
janv.-1
9
janv.-2
1
janv.-2
2
janv.-2
3
nov.-2
3
janv.-2
0
En $US/t En ¤/t
Note:leprixducharbon-vapeurestunprixcoût,assuranceetfretinclus(CAF).
Source :ICE(IntercontinentalExchange)
Le prix moyen du charbon importé en France,
principalement sous forme primaire, s?élève à 46 ¤/MWh en
2022 (figure 1.4.1.2). Il augmente de manière inédite (+ 142 %
sur un an) en raison de la hausse du prix des énergies fossiles
liée à la guerre en Ukraine. Il avait déjà augmenté de 33 %
en 2021, avec la reprise de la demande à la suite de la crise
sanitaire, revenant ainsi à son niveau de 2019. Des quantités
plus faibles de charbon dérivé, essentiellement du coke, ont
été importées à un prix moyen de 70 ¤/MWh, également en
forte hausse sur un an (+ 92 %) et supérieur de 74 % à celui
de 2019.
24 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
Figure 1.4.1.2 : prix moyens du charbon primaire et du charbon dérivé à l?importation
En ¤/MWh
2018 2019 2020 2021 2022
Importations 18 19 14 19 46
Charbon primaire 17 18 13 16 42
Charbon dérivé 39 40 31 36 70
Source :DGDDI
1.4.2 PRIX DU CHARBON POUR
LES CONSOMMATEURS
La filière fonte (i.e. les cokeries, les hauts-fourneaux et les
installations en aval de ces derniers dans les sites intégrés)
a payé le charbon primaire qu?elle a consommé 40 ¤/MWh
en moyenne en 2022. Ce prix moyen augmente de 135 %
sur un an (figure 1.4.2.1), pour atteindre un niveau inédit. Les
producteurs d?électricité et/ou de chaleur, exclusivement
consommateurs de charbon-vapeur, ont payé ce dernier
37 ¤/MWh en moyenne en 2022, un prix tiré à la hausse par
le prix des autres énergies fossiles, gaz et pétrole, auxquelles
le charbon peut partiellement se substituer. Les prix pour les
autres consommateurs (industrie hors sidérurgie, résidentiel
et tertiaire) se sont élevés en moyenne à 39 ¤/MWh pour le
charbon primaire (+ 82 % sur un an, et + 104 % par rapport
à 2019) et 60 ¤/MWh pour le charbon dérivé (en croissance
de 51 % sur un an et de 46 % en deux ans).
Figure 1.4.2.1 : prix moyens à la consommation du charbon primaire et du charbon dérivé par secteur
En ¤/MWh
2018 2019 2020 2021 2022
Consommation filière fonte 25 27 21 25 55
Charbon primaire 20 20 14 17 40
Charbon dérivé 36 42 35 37 80
Énergie (hors filière fonte) 11 14 10 17 37
Charbon primaire 11 14 10 17 37
Consommation finale totale 24 25 21 26 44
Charbon primaire 19 19 16 21 39
Charbon dérivé 40 41 35 39 60
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 25
partie 1 : les prix de l?énergie
1.5 Le prix du bois augmente fortement
en 2022
1.5.1 PRIX DES IMPORTATIONS ET EXPORTATIONS
En 2022, les prix moyens à l?importation et à l?exportation
du bois-énergie s?élèvent respectivement à 69 ¤/MWh et
35 ¤/MWh (figure 1.5.1.1). L?écart entre les prix moyens à
l?importation et à l?exportation résulte notamment d?une part
plus importante de granulés de bois, plus coûteux que les autres
catégories de bois-énergie, dans les importations (cf. 2.3.4).
Les prix moyens à l?importation du bois-énergie ont
augmenté de 71 %. Si tous les types de bois-énergie ont
vu leurs prix moyens à l?importation augmenter, ce sont les
granulés qui contribuent le plus à la hausse (+ 72 %, à
72 ¤/MWh). Les prix moyens à l?exportation ont augmenté
de 44 % du fait d?une hausse des prix du bois de chauffage
et des sciures et déchets agglomérés, qui représentent
83 % des exportations, alors qu?ils étaient stables auparavant.
Le prix à l?exportation des granulés a, quant à lui, augmenté
de 80 % du fait des tensions d?approvisionnement sur le
marché national (figure 1.5.1.2).
Figure 1.5.1.1 : prix moyens du bois-énergie à l?importation et à l?exportation
En ¤/MWh
2018 2019 2020 2021 2022
Importations
Bois de chauffage 30 40 36 30 47
Granulés 48 51 45 42 72
Sciures, déchets de bois et briquettes 33 29 34 37 59
Total pondéré 40 45 42 40 69
Exportations
Bois de chauffage 16 18 16 18 25
Granulés 49 50 47 46 82
Sciures, déchets de bois et briquettes 14 9 9 14 26
Total pondéré 27 24 21 24 35
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
Figure 1.5.1.2 : prix moyens du bois-énergie par combustible à l?importation et à l?exportation
Importations : Bois de chauffage
Exportations : Bois de chauffage
Granulés
Granulés
Sciures, déchets de bois et briquettes
Sciures, déchets de bois et briquettes
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2018 2019 2020 2021 2022
En ¤/MWh
Source : SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
26 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
1.5.2 PRIX POUR LE RÉSIDENTIEL
Le prix du bois-énergie consommé par les ménages présente
une forte hétérogénéité, avec différents types de bois utilisés
sous différentes formes. Leur observation est par ailleurs
difficile compte tenu de l?importance du marché informel.
Les bûches représentent encore l?essentiel des achats
des particuliers en bois de chauffage. Au sein des circuits
commerciaux, le prix moyen TTC de la bûche de 50 cm
(humidité < 20 % et livraison non comprise), qui est la plus
courante, s?élève à 38 ¤/MWh en 2022, en hausse de 10 %
par rapport à 2020 (figure 1.5.2.1). Les granulés de bois se
développent, quant à eux, rapidement. D?utilisation plus aisée
que les bûches, ils sont aussi plus chers que ces dernières.
En moyenne sur l?année 2022, le prix des granulés en vrac
(livraison comprise) s?élève ainsi à 101 ¤/MWh, en
augmentation de 63 %, et celui des granulés en sac (prix
d?une palette départ fournisseur) à 107 ¤/MWh, en
augmentation de 62 %. Cette augmentation des prix est liée
à plusieurs facteurs. Du côté de l?offre, l?augmentation des
coûts de production liés à la crise de l?énergie, notamment
du prix de fabrication de la sciure de bois, a conduit les
producteurs à répercuter la hausse des coûts sur les
consommateurs. Du côté de la demande, la crise énergétique,
l?augmentation des prix des énergies fossiles ainsi que les
incitations réglementaires (interdiction des ventes de
chaudières au fioul en 2022, aides à la rénovation, etc.) ont
conduit à des reports d?usage sur des énergies à plus bas
coût, comme le bois-énergie, et à une hausse des ventes
d?appareils de chauffage au bois. Les prix varient par ailleurs
nettement au cours de l?année, notamment ceux des granulés,
le maximum étant généralement atteint au cours de l?hiver.
Au quatrième trimestre 2022, les prix des granulés en sac
atteignent ainsi 138 ¤/MWh.
Au cours des deux premiers trimestres de 2023, les prix
des granulés diminuent par rapport à la fin d?année 2022 mais
restent élevés. Ils atteignent 94 ¤/MWh pour les granulés en
vrac et 101 ¤/MWh pour les granulés en sac au deuxième
trimestre 2023.
Figure 1.5.2.1 : prix TTC du bois-énergie : circuits commerciaux
160
140
120
100
80
60
40
20
En ¤/MWh
Granulés en sac : prix palette départ fournisseur pour 1 MWh
Granulés en vrac : prix pour 1 MWh pour une livraison de 5 tonnes jusqu?à 50 km
Bois-bûche en vrac 50 cm H1 : prix hors livraison pour 1 MWh
2011 T1 2012 T1 2013 T1 2014 T1 2015 T1 2016 T1 2017 T1 2018 T1 2019 T1 2020 T1 2021 T1 2022 T1 2023 T1
Source : SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsenquêteCEEB-Insee-Agreste
Beaucoup de ménages s?approvisionnent toutefois en
bois sur le marché informel, à des prix pouvant être inférieurs
à ceux des circuits commerciaux. Le prix moyen du bois-
énergie acheté par les ménages, tous marchés confondus
(formel et informel), s?élèverait à 47 ¤/MWh en 2022, contre
31 ¤/MWh en 2013. Cette hausse résulte notamment du
poids croissant des granulés, achetés majoritairement dans
les circuits commerciaux, dans la consommation des ménages
en bois-énergie.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 27
partie 1 : les prix de l?énergie
1.5.3 PRIX POUR LES PROFESSIONNELS
Le prix moyen des combustibles bois pour les professionnels,
livraison comprise, atteint 29 ¤/MWh en 2022 (figure 1.5.3.1).
Alors qu?il était plutôt stable par le passé, il augmente de 25 %
sur un an. Ce prix moyen masque toutefois une forte
hétérogénéité. En effet, différents types de combustibles bois
(produits forestiers, produits connexes de l?industrie du bois,
bois de récupération) avec des caractéristiques très différentes
sont utilisés dans les chaufferies industrielles et collectives.
De façon générale, plus le combustible est calibré et sec,
plus son prix est élevé.
Figure 1.5.3.1 : prix HTVA des combustibles bois avec livraison pour les chaufferies professionnelles
Broyats de DIB*
Sciures
Écorces
Plaquettes forestières ou bocagères
Total pondéré
35
30
25
20
15
10
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
En ¤/MWh
*DIB=déchetsindustrielsbanals.
Note:indicepondérécalculésurlabasedelacontributiondesdifférentscombustiblesàlaproductionthermique(projetsFondschaleur):plaquettes71,5%,
broyats11,4%,sciures11,3%,écorces5,8%.
Source :Ademe,enquêteBasic2000pour2012,estimationCODAStratégiesàpartirduCEEBpour2013-2022
Dans le secteur de l?industrie, le prix moyen du bois-
énergie est plus faible que dans les chaufferies
professionnelles. Il atteint 14 ¤/MWh en 2022. Il existe
toutefois des disparités entre secteurs d?activité de l?industrie
manufacturière. Le prix moyen des achats de bois à usage
énergétique dans le secteur des produits alimentaires,
boissons et tabac est ainsi supérieur de 91 % (22 ¤/MWh en
2022) à celui du bois et ouvrages en bois (12 ¤/MWh en
2022) - (figure 1.5.3.2).
Figure 1.5.3.2 : prix HTVA des combustibles bois pour les établissements industriels de plus de 20 salariés
Bois et ouvrages en bois
Chimie et pétrochimie
Imprimerie, pâtes et papiers
Produits alimentaires, boissons et tabac
Total
En ¤/MWh
23
21
19
17
15
13
11
9
7
5
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Note:lesquatresecteursreprésentéssurcegraphiquereprésententprèsde90%delaconsommationetdesdépensesdesétablissementsindustrielsenbois-énergieen2022.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsInsee-EACEI
28 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
1.6 Les prix des biocarburants importés
augmentent fortement en 2022
En 2022, les prix à l?importation et à l?exportation du biodiesel
s?élèvent respectivement à 1 974 ¤/tep et 2 019 ¤/tep, et ceux
du bioéthanol respectivement à 1 707 ¤/tep et 1 826 ¤/tep
(figure 1.6.1). Dans un contexte de forte croissance des prix
de marché des carburants fossiles (cf. 1.2) et de pression sur
les marchés des matières premières agricoles (notamment
l?huile végétale), les prix à l?importation des deux produits
augmentent de 66 % par rapport à 2021.
Au premier semestre 2022, la guerre en Ukraine a entraîné
une baisse de l?approvisionnement en huile de tournesol et,
par suite, une demande accrue d?autres huiles (colza, soja,
palme) qui a tiré les cours des huiles végétales à la hausse.
Au second semestre, la diminution du prix du gazole a pesé
sur le cours des huiles végétales et s?est répercutée sur le
cours des esters méthyliques1.
Le prix à l?exportation du biodiesel augmente de 39 %,
atteignant un record historique. Le prix à l?exportation du
bioéthanol diminue (- 14 %), tout en restant à un niveau élevé,
après avoir atteint un record en 2021, en raison notamment
des difficultés d?accès aux ressources agricoles qui ont
précédé la guerre en Ukraine2.
Figure 1.6.1 : prix moyens des biocarburants à l?importation et à l?exportation
En euros par tep
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Importations 1 235 1 110 946 822 844 862 934 866 788 1 168 1 929
Bioéthanol 1 403 1 239 1 217 1 016 873 944 1 005 982 767 1 028 1 707
Biodiesel 1 194 1 096 926 798 842 857 930 854 792 1 190 1 974
Exportations 1 347 1 194 1 129 1 026 877 1 002 948 956 956 1 540 1 990
Bioéthanol 1 365 1 206 1 157 1 081 797 910 971 1 006 740 2 119 1 826
Biodiesel 1 170 1 116 1 016 895 968 1 042 940 944 1 011 1 452 2 019
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
Une fiscalité spécifique pour encourager le recours aux biocarburants
Comme les prix des biocarburants sont supérieurs à ceux des produits pétroliers auxquels ils sont
mélangés (le gazole pour le biodiesel et les supercarburants pour le bioéthanol), leur incorporation, qui
vise à diminuer les émissions de CO2 du transport routier, engendre un coût pour la collectivité.
Le partage de ce coût entre les consommateurs et l?État dépend de la fiscalité mise en place.
Deux dispositifs fiscaux soutiennent le développement des carburants. Le premier est la taxe incitative
relative à l?utilisation d?énergie renouvelable dans les transports (Tiruert) qui remplace depuis 2022
la taxe incitative relative à l?incorporation de biocarburants (Tirib). Ce dispositif incitatif fixe des
objectifs d?incorporation de biocarburants au-delà desquels le montant dû au titre de cette taxe est nul
pour le redevable. La seconde est l?accise sur les produits énergétiques autres que les gaz naturels et
les charbons (anciennement TICPE, taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques),
qui possède un tarif réduit pour les carburants à haute teneur en biocarburants (ED95, B100 et E85
notamment).
1FranceAgriMer,Notedeconjoncturebiocarburantsn°7 et Notedeconjoncturebiocarburantsn°8.
2Ifpen,Tableaudebordbiocarburants2022.
https://www.franceagrimer.fr/fam/content/download/69570/document/Note%20conjoncture%20biocarb%20Num%C3%A9ro%207%20Sept%202022%20VF.pdf?version=2
https://www.franceagrimer.fr/fam/content/download/72489/document/Note%20conjoncture%20biocarb%20Num%C3%A9ro%208%20Janv%202023%20VF.pdf?version=2
https://www.ifpenergiesnouvelles.fr/article/tableau-bord-biocarburants-2022
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 29
partie 1 : les prix de l?énergie
En 2022, le prix moyen d?approvisionnement du biodiesel
(figure 1.6.3) est supérieur de 67 % à celui du gazole fossile,
à 2 120 ¤/tep contre 1 270 ¤/tep, tandis que celui des
bioessences est supérieur de 86 % à celui de l?essence fossile
(1 737 ¤/tep contre 934 ¤/tep). L?écart de prix entre les
biocarburants et les carburants fossiles reste stable sur un
an pour les bioessences et augmente pour le biodiesel. La
crise énergétique a entraîné en effet une forte augmentation
du prix d?approvisionnement à la fois des carburants fossiles
et des biocarburants. Le surcoût effectif associé (cf. encadré)
augmente et atteint 5,2 c¤/l pour les bioessences et 5,1 c¤/l
pour les biodiesels (figure 1.6.2).
Figure 1.6.2 : surcoût effectif dû à l?incorporation des biocarburants par litre de carburant
6,00
5,50
5,00
4,50
4,00
3,50
3,00
2,50
2,00
1,50
1,00
0,50
0,00
Bioessence Biodiesel
En centimes d?euros par litre de carburant
2012
2016
2014
2018
2021
2013
2017
2020
2015
2019
2022
Source :SDES,Bilandel?énergie
30 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
Méthodologie de calcul du surcoût effectif d?incorporation
des biocarburants
Le surcoût effectif d?incorporation des biocarburants est le rapport entre le coût total d?incorporation
des biocarburants et la consommation de carburants routiers. Il représente, pour un litre de carburant
routier, le surcoût moyen en euros que doit payer le consommateur. Il est calculé pour chaque type de
carburant (essence et gazole).
Le surcoût d?incorporation se calcule comme la différence entre le prix d?approvisionnement des
biocarburants et des carburants fossiles, multipliée par la part de biocarburant dans la consommation
totale de carburant (fossile et bio) en France métropolitaine.
surcoût¤/L = x (prix approvisionnement bio¤/Mtep ? prix approvisionnement fossile¤/Mtep
Conso bioMtep
Conso totale (bio et non bio)Mtep
)
Le prix d?approvisionnement est un prix implicite qui rapporte la valeur de l?approvisionnement à
la quantité correspondante (figure 1.6.2). L?approvisionnement est calculé en quantité et en valeur
monétaire comme la somme de la production, du solde du commerce extérieur et du déstockage net.
Il est exprimé en euros par tep (figure 1.6.3).
Figure 1.6.3 : approvisionnement des carburants fossiles et des biocarburants par type de carburant (en euros
courants)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Gazole
fossile
En Mtep 40,1 40,9 42,4 42,7 42,6 41,0 40,2 37,1 36,1 32,6 34,1 33,6
En M¤ 26 949 31 096 30 125 27 651 19 730 15 613 18 323 21 568 21 050 14 719 19 833 42 718
En ¤/tep 672 759 710 648 463 381 456 581 583 451 582 1 270
Essence
fossile
En Mtep 9,2 8,6 8,1 8,4 8,6 8,4 9,1 9,3 8,9 7,3 8,6 9,5
En M¤ 6 277 6 771 5 963 5 725 4 603 3 724 4 713 5 309 5 007 2 624 3 322 8 870
En ¤/tep 681 788 737 683 535 442 516 569 560 358 388 934
Biodiesel
En Mtep 2,0 2,3 2,3 2,5 2,6 2,6 2,8 2,8 2,8 2,4 2,5 2,5
En M¤ 2 451 2 651 2 477 2 317 2 242 2 448 2 589 2 604 2 459 2 013 3 355 5 252
En ¤/tep 1 202 1 165 1 080 912 875 927 926 926 877 854 1 362 2 120
Bioessence
En Mtep 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5 0,5 0,6 0,7 0,6 0,7 0,8
En M¤ 496 494 481 363 472 492 565 542 752 656 864 1 476
En ¤/tep 1 269 1 227 1 222 876 1 089 1 038 1 048 924 1 151 1 161 1 207 1 737
Note:lemontantmonétairedelaproductionestcalculéàpartirdesprixmoyensàlaproductiondansl?Unioneuropéennepubliésdans
lesPerspectivesagricolesdel?OCDEetdelaFAOpourlebiodieseletlebioéthanol.Leprixdeproductiondesbioessencesestsupposéégal
àceluidubioéthanol.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsdonnéesDouanes,Perspectivesagricoledel?OCDEetdelaFAO,prixdemarchédeRotterdam
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 31
partie 1 : les prix de l?énergie
À partir de ces prix d?approvisionnement, il est possible
d?estimer le coût de la tonne de CO2 évitée par l?incorporation
de biocarburants. Pour cela, on considère que l?utilisation de
biocarburant plutôt que de carburant classique permet de
diminuer les émissions de CO2 entre 50 % (seuil de durabilité
fixé par la législation européenne) et 100 %. Si l?on rapporte
le surcoût du biocarburant par rapport au carburant classique
aux émissions ainsi évitées, le coût de la tonne de CO2 évitée
s?élèverait ainsi en 2022 entre 271 ¤/tCO2 et 541 ¤/tCO2 pour
le biodiesel, et entre 262 ¤/tCO2 et 525 ¤/tCO2 pour le
bioéthanol (figure 1.6.4). Ce coût augmente pour le biodiesel
du fait de l?augmentation de l?écart de prix entre le fossile et
le bio. Il stagne pour le bioéthanol. Les coûts estimés ici ne
prennent pas en compte les émissions indirectes liées au
changement d?affectation des sols ou à l?exploitation des
produits agricoles et seraient supérieurs si c?était le cas.
Figure 1.6.4 : coût de la tonne de CO2 évitée par l?incorporation des biocarburants
Biodiesel Bioéthanol
Borne basse Borne haute Borne basse Borne haute
600
500
400
300
200
100
0
600
500
400
300
200
100
0
En euros courants par tonne de CO2 évitée
2011 2011
2015
2015
2019
2019
2013
2013
2017
2017
2021
2021
2012
2012
2016
2016
2020
2020
2014
2014
2018
2018
2022
2022
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsCPDP,DGDDI
32 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
1.7 Nette hausse du prix de l?électricité,
en particulier pour les entreprises
1.7.1 PRIX DE GROS DE L?ÉLECTRICITÉ
L?électricité peut s?échanger de gré à gré ou sur des bourses.
Deux bourses opèrent sur le marché français, European
PowerExchange (Epex) Spot et Nord Pool Spot, depuis mi-
2019. Les produits à terme peuvent, quant à eux, s?échanger
sur la bourse EuropeanEnergyExchange (EEX) Power
Derivatives. Le prix spot de l?électricité livrable en France
atteint 279,4 ¤/MWh en moyenne en 2022, un niveau inédit
et largement supérieur à celui observé durant les dix dernières
années. Il a été multiplié par 2,6 par rapport à son niveau
enregistré en 2021, qui était déjà bien supérieur à son niveau
des années précédentes (figure 1.7.1.1). Le niveau record
atteint par le prix de l?électricité en 2022 s?explique d?abord
par la nette hausse du prix du gaz, combustible utilisé
généralement par la dernière centrale électrique européenne
appelée en cas de pic de demande d?électricité. L?indisponibilité
de nombreux réacteurs nucléaires liée à la détection et à la
réparation d?anomalies sur les circuits de refroidissement
(cf. 2.2.2) et les difficultés de la production électrique
hydraulique ont également exercé une pression haussière
sur les cours, notamment en été en entraînant un recours
plus important aux centrales à gaz.
Le prix spot a ainsi atteint 493 ¤/MWh en moyenne en
août 2022, soit près de deux fois plus que le point haut observé
en décembre 2021, alors qu?il est habituellement plus bas en
été. La volatilité du cours journalier a été particulièrement
forte, le prix spot ayant atteint 1 130 ¤/MWh le 26 août 2022.
En 2023, les prix de gros de l?électricité demeurent élevés
mais refluent, dans le sillage des prix du gaz (cf. 1.3.1).
Les prix à terme de l?électricité, qui reflètent les
anticipations des acteurs du secteur, ont également fortement
crû. Le prix à terme pour l?année suivante (« Y+1 ») de
l?électricité en base est ainsi passé de 95 ¤/MWh en 2021
en moyenne à 364 ¤/MWh en 2022. En août, il a atteint
680 ¤/MWh, un sommet qui atteste de l?inquiétude très
marquée des opérateurs.
Figure 1.7.1.1 : prix Baseload moyen mensuel sur le marché European Power Exchange (Epex) Spot France
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
janv.-17 janv.-19janv.-18 janv.-20 janv.-22 janv.-23janv.-21 juin-23
En ¤/MWh
Source :EpexSpot
La France exporte l?électricité à un prix en moyenne moins
élevé que celui auquel elle l?importe. En 2022, ceux-ci
s?élèvent respectivement à 233 ¤/MWh et 308 ¤/MWh
(figure 1.7.1.2). D?une part, le prix à l?importation peut
comprendre un coût d?interconnexion (correspondant à une
rémunération des gestionnaires de transport de part et d?autre
de la frontière) qui est particulièrement important en 2022.
D?autre part, le chauffage électrique étant particulièrement
développé, la France importe en général en hiver durant les
périodes de forte consommation (matinée et début de soirée),
lorsque l?électricité est la plus chère. En 2022, la France a
également dû importer de l?électricité en été, en raison de
difficultés de production, alors que le prix spot était, de façon
inhabituelle, à son niveau le plus élevé. Les prix de l?électricité
importée et exportée progressent très nettement par rapport
à 2021 (ils sont respectivement multipliés par 2,6 et 2,1).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 33
partie 1 : les prix de l?énergie
Figure 1.7.1.2 : prix moyens de l?électricité à l?importation et à l?exportation
En ¤/MWh
2018 2019 2020 2021 2022
Exportations 48 38 30 89 233
Importations 59 47 39 144 308
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
En dehors des marchés de gros et des transactions de
gré à gré, certaines productions d?électricité sont vendues à
des prix régulés à des fournisseurs ou des intermédiaires.
D?une part, certaines filières, que l?État souhaite
développer, bénéficient d?obligations d?achat leur garantissant
un tarif défini sur une période de 10 à 20 ans ou de
compléments de rémunération. Ces soutiens, établis dans
une logique de couverture de coûts, sont très différenciés
selon les filières (figure 1.7.1.3). La production photovoltaïque
bénéficie de la rémunération moyenne la plus élevée, à
245 ¤/MWh en 2022. Celle-ci diminue globalement depuis
2018 sous l?effet de l?afflux de nouvelles installations
raccordées, qui bénéficient d?aides moins substantielles
qu?au démarrage de la filière. Ce moindre soutien reflète la
baisse des coûts des installations. À l?opposé, les
rémunérations les plus basses concernent la filière
d?incinération des déchets ménagers, suivie par la petite
hydraulique (les grandes installations hydrauliques ne
bénéficiant pas de soutien public) et l?éolien. En 2022, du
fait des prix très élevés de l?électricité sur les marchés de
gros, des installations qui vendaient auparavant leur électricité
dans le cadre des obligations d?achat ont pu résilier leur
contrat. En outre, les nouvelles installations ont été autorisées
à décaler leur entrée dans le dispositif de soutien (au
maximum 18 mois). La part des installations (notamment
parmi celles nouvellement raccordées) qui est couverte par
ces mécanismes de soutien est de ce fait inférieure à son
niveau des années précédentes, en particulier dans la filière
photovoltaïque : les obligations d?achat couvrent 94 % de la
puissance photovoltaïque en 2022 contre la quasi-totalité
les années précédentes.
Figure 1.7.1.3 : rémunérations moyennes des installations en activité bénéficiant d?obligations d?achat ou de compléments
de rémunération
En ¤/MWh
2018 2019 2020 2021 2022
Photovoltaïque 300 293 273 232 245
Éolien 89 90 91 79 103
Hydraulique 77 83 82 79 91
Biogaz 154 163 170 167 186
Incinération 58 60 60 59 61
Biomasse 140 146 147 132 152
Toutes installations 145 147 140 143 182
Note:pourlesinstallationssousobligationd?achat,larémunérationestégaleautarifd?achat.Pourcellesbénéficiantd?uncomplémentderémunération,elleest
égaleàlasommedececomplément(positifounégatif)etduprixdegrosmoyendel?électricitéproduitepourlesinstallations.Elleestcalculéesurl?ensembledu
territoirefrançaispourlesfilièresphotovoltaïque,éolienneethydraulique,etsurlaFrancecontinentalepourlesautresfilières.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsEAPE,CRE
D?autre part, dans le but de permettre une concurrence
équitable entre fournisseur historique et fournisseurs
alternatifs, ces derniers bénéficient depuis juillet 2011 du
mécanisme de « l?accès régulé à l?électricité nucléaire
historique » (Arenh), mis en place pour une durée de 15 ans.
Ce mécanisme permet aux concurrents d?EDF d?acheter une
partie de la production nucléaire au prix de 42 ¤/MWh.
En 2022, compte tenu de la forte hausse des prix de marché,
son volume a été augmenté de 20 TWh vendus au prix de
46,2 ¤/MWh. EDF répercute directement l?Arenh dans ses
offres aux entreprises éligibles dans les conditions prévues
par le code de l?énergie.
34 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
1.7.2 PRIX À LA CONSOMMATION DE L?ÉLECTRICITÉ
En 2022, la hausse des prix de l?électricité sur le marché de
gros se répercute sur les prix de l?électricité pour les
consommateurs finaux. L?électricité est payée en moyenne
159 ¤/MWh, tous consommateurs (à l?exception de la branche
électricité) et tous types d?offres (tarifs réglementés ou offres
de marché) confondus, contre 140 ¤/MWh en 2021, soit une
augmentation de 14 % sur un an (ce prix inclut la TVA
uniquement pour les ménages).
Figure 1.7.2.1 : décomposition du prix moyen de l?électricité
2011
2014
2019
2012
2017
2015
2020
2013
2018
2016
2021
2022
En ¤/MWh
Fourniture Acheminement Taxes hors TVA TVA
180
160
140
120
100
80
60
40
20
0
Note:labrancheélectricitéetl?autoconsommationsontexcluesduchamp.
Lacomposanteacheminementinclutlecoûtdespertessurlesréseauxde
transportetdedistribution.LaTVAn?estcomptabiliséequepourlerésidentiel,
étantdéductiblepourlesentreprises.Leschèquesénergieetlesguichets
d?aidenesontpasinclus.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Le prix comprend une composante « fourniture », une
composante « acheminement » et les taxes (figure 1.7.2.1).
La composante « fourniture » correspond aux coûts de
l?activité de fourniture, soit la somme des coûts
d?approvisionnement en électricité et en garanties de capacité,
des coûts de commercialisation (incluant les certificats
d?énergie) et de la rémunération du fournisseur (marge). Elle
s?élève en moyenne en 2022 à 98 ¤/MWh. C?est la composante
qui augmente le plus en 2022 (+ 47 %) dans le contexte de
la crise énergétique liée à la guerre en Ukraine et de
l?augmentation des prix de l?électricité sur le marché de gros.
Les prix de la fourniture d?électricité en 2022 atteignent des
niveaux inédits après deux années de hausse plus modérée
en 2020 et 2021. Afin de répondre à la hausse inédite des
prix de gros de l?électricité, le Gouvernement a décidé en
mars 2022 l?attribution aux fournisseurs d?électricité de
20 TWh additionnels pour l?accès régulé à l?électricité nucléaire
historique (Arenh). Selon la Commission de régulation de
l?énergie (CRE), cette protection a été efficace pour les clients
ayant signé un contrat avant septembre 2022.
La composante « acheminement » correspond au tarif
d?utilisation des réseaux publics d?électricité (Turpe). Ce tarif
s?applique à tous les utilisateurs raccordés aux réseaux de
transport et de distribution en haute et basse tension, quel
que soit leur fournisseur d?énergie. Il vise à couvrir les coûts
des activités des gestionnaires de réseau de transport (RTE)
et de distribution (Enedis, entreprises locales de distribution?),
c?est-à-dire les charges du système électrique (dont les pertes
réseau) mais aussi les coûts de développement, d?exploitation
et d?adaptation à la transition énergétique des réseaux. Le
barème du Turpe est réglementé et fixé par la CRE. Le Turpe
s?élève à 40 ¤/MWh en moyenne en 2022 et augmente de
8 % par rapport à 2021, après une hausse de 2,7 % en 2021.
Deux facteurs expliquent cette hausse. D?une part, le barème
du Turpe a augmenté de 2,28 % au 1er août 2022. D?autre
part, les consommations d?électricité ont diminué en 2022
(- 4,2 % entre 2021 et 2022), ce qui se traduit par un
renchérissement du Turpe par MWh, le tarif étant dégressif
selon la quantité d?électricité consommée.
Les taxes comprennent, outre la TVA, l?accise sur
l?électricité, anciennement dénommée TICFE3, la taxe
communale sur la consommation finale d?électricité (TCCFE)
et la contribution tarifaire d?acheminement (CTA). Depuis le
1er janvier 2022, la taxe départementale sur la consommation
finale d?électricité (TDCFE) est intégrée à l?accise sur
l?électricité. La majoration de l?accise, d?un montant équivalent
à la TDCFE, doit être affectée aux départements en fonction
de leur niveau de consommation d?électricité. Cependant,
une des mesures du bouclier tarifaire mis en oeuvre depuis
le 1er février 2022 pour contenir la hausse des prix de
l?électricité a consisté en l?application d?un taux réduit de
l?accise. Les taux d?accise sur l?électricité passent ainsi de
26 ¤/MWh en moyenne en 2021 à 0,50 ¤/MWh pour les
professionnels et 1 ¤/MWh pour les particuliers. Cette mesure
se traduit par une diminution de 60 % des taxes hors TVA, à
un niveau moyen de 10,2 ¤/MWh en 2022. En incluant la
TVA (pour le secteur résidentiel uniquement), les taxes
s?élèvent, au total, à 21,3 ¤/MWh.
3Depuis2016,lataxeintérieuresurlaconsommationfinaled?électricité(TICFE)afusionnéaveclacontributionauservicepublicdel?électricité(CSPE).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 35
partie 1 : les prix de l?énergie
Figure 1.7.2.2 : prix moyen de l?électricité par secteur
En ¤/MWh
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Énergie (hors électricité) 72 74 76 77 78 71 69 74 80 86 96 123
Consommation finale TTC* 100 104 110 114 119 116 117 120 126 135 141 159
Agriculture-pêche 90 90 92 105 109 112 114 122 128 133 138 154
Industrie 66 68 71 72 72 66 64 67 71 74 83 113
Transports 54 55 54 54 54 49 47 52 53 66 71 110
Tertiaire 95 97 103 108 112 105 107 108 115 120 126 145
Résidentiel HTVA 114 118 125 133 138 140 141 146 152 161 165 177
Résidentiel TTC 134 138 147 157 162 165 166 171 178 189 193 207
Tous secteurs HTVA 92 96 101 105 109 106 107 110 115 123 129 148
Tous secteurs TTC* 99 103 109 114 118 115 116 119 125 134 140 159
*LaTVAestincluseuniquementpourlesecteurrésidentiel,étantdéductiblepourlesentreprises.Leschèquesénergieetlesguichetsd?aidenesontpasinclus.
Note:labrancheélectricitéetl?autoconsommationsontexcluesduchamp.
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, les prix de l?électricité augmentent dans tous
les secteurs, avec un prix moyen HTVA de 148 ¤/MWh, en
hausse de 14,5 % par rapport à 2021. Les prix de l?électricité
varient fortement selon le type de client. Cependant, l?année
2022 est marquée par une réduction des écarts entre « gros »
et « petits » consommateurs. En effet, l?avantage dont
disposaient les gros consommateurs, notamment dans
l?industrie, s?est considérablement réduit (cf. encadré). Ainsi,
le prix moyen de l?électricité dans le secteur de l?industrie
progresse de 36 % entre 2021 et 2022, à 113 ¤/MWh, contre
15 % de hausse dans le secteur tertiaire, à 145 ¤/MWh. En
ce qui concerne le secteur résidentiel, les mesures de soutien
au pouvoir d?achat mises en place en 2022 (limitation à 4 %
de l?augmentation des tarifs réglementés) ont permis de
contenir la hausse des prix à 7 %, soit 207 ¤/MWh TTC en
2022. De plus, les chèques énergie ont allégé la facture pour
les ménages les plus modestes. Les autres secteurs ne sont
pas épargnés par les hausses avec une augmentation du
prix sur un an de 12 % dans l?agriculture, à 154 ¤/MWh, et
de 55 % dans les transports, à 110 ¤/MWh, les prix étant,
dans ce secteur, tirés à la hausse par le transport ferroviaire
et les transports en commun urbains et interurbains.
36 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 1 : les prix de l?énergie
Les écarts de prix entre « petits » et « gros » consommateurs
se resserrent
Les plus gros consommateurs d?électricité sont concentrés dans le secteur industriel. Jusqu?à présent,
ces derniers bénéficiaient d?un prix de l?électricité plus faible grâce à une fiscalité favorable aux usages
électro-intensifs et à la capacité de négocier les prix directement avec les fournisseurs (voir
LesentreprisesenFrance?Édition2023?Impactdelahaussedesprixdel?énergieen2022surl?activité
desentreprisesetleurconsommationd?énergie?InseeRéférences).
De plus, ces acteurs ont parfois la possibilité de moduler leur consommation, notamment dans
les moments de pics de la demande, contrairement aux ménages qui sont contraints de se chauffer lors
des périodes de pointe. Cet avantage s?est considérablement réduit ces deux dernières années. En effet,
la hausse du prix de gros du gaz et la faible disponibilité du parc nucléaire se sont traduites par une
augmentation du prix de gros de l?électricité, affectant directement les filières industrielles électro-
intensives. Enfin, les plus gros consommateurs ont des contrats plus souvent indexés sur les évolutions
du marché au comptant du moment, alors que les petits consommateurs possèdent plus souvent des
contrats à prix fixe qui dépendent des marchés à terme de l?année précédente. Les plus gros
consommateurs ont donc été plus sensibles à la forte évolution des prix de gros. L?effet est d?autant plus
fort que ces consommateurs bénéficiaient déjà d?un taux d?accise de l?électricité réduit et n?ont profité
que partiellement de la réduction de la fiscalité mise en oeuvre pour contenir la hausse des prix.
Ainsi, en 2022, le prix de l?électricité a augmenté de 36 % par rapport à 2021 pour les acteurs qui
consomment plus de 150 GWh, et de 67 % pour ceux qui consomment de 70 à 150 GWh. De fait,
ces derniers (de 70 à 150 GWh) ont rattrapé le prix moyen tous niveaux de consommation confondus
hors secteur résidentiel, à 130 ¤/MWh (figure 1.7.2.3).
Figure 1.7.2.3 : évolution du prix hors TVA de l?électricité pour les entreprises en France par niveau de
consommation
En ¤/MWh
160
140
120
100
80
60
40
20
0
20112007
2014
2010
2019
2012
2008
2017
2015
2020
2013
2009
2018
2016
2021
2022
(0,02 ? 0,5 GWh) (2 ? 20 GWh) (70 ? 150 GWh) ( ? 150 GWh) Ensemble
Source :SDES,enquêtetransparencedesprixdugazetdel?électricité
Le prix de l?électricité a également augmenté pour les petits consommateurs mais dans une moindre
mesure. À l?instar des ménages, les très petites entreprises, éligibles aux tarifs réglementés (21 %
des établissements dans le secteur industriel en 2022), ont été partiellement protégées de la hausse des prix
sur le marché de gros de l?électricité par l?application du bouclier tarifaire. D?autre part, la proportion
d?entreprises ayant un contrat à prix fixe est plus élevée chez les petits consommateurs. Pour ces dernières,
les hausses des prix n?interviennent qu?à la fin du contrat contrairement aux entreprises dont le contrat est
directement indexé sur le prix de gros. De ce fait, les prix s?ajustent en moyenne moins rapidement pour les
entreprises les moins consommatrices (voir Prixdel?électricitéenFranceetdansl?Unioneuropéenneen2022,
Datalab Essentiel, août 2023).
https://www.insee.fr/fr/statistiques/7678588?sommaire=7681078
https://www.insee.fr/fr/statistiques/7678588?sommaire=7681078
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/prix-de-lelectricite-en-france-et-dans-lunion-europeenne-en-2022?rubrique=22&dossier=188
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 37
partie 1 : les prix de l?énergie
1.8 Le prix de la chaleur augmente fortement
dans tous les secteurs
Le prix de la chaleur achetée par les consommateurs
industriels s?élève à 71 ¤HTVA/MWh en 2022 (figure 1.8.1),
en hausse de 76 % par rapport à 2021, après une augmentation
de 71 % entre 2020 et 2021. Sur deux ans, le prix de la chaleur
achetée par les consommateurs industriels a été multiplié
par trois. Cette chaleur peut être distribuée soit via un réseau,
soit dans le cadre d?une relation exclusive entre un producteur
et un acheteur unique. Cette forte hausse s?explique
principalement par l?élévation du prix des combustibles, et
en particulier du gaz naturel, liée à la reprise économique et
à la guerre en Ukraine.
Figure 1.8.1 : évolution du prix de la chaleur commercialisée
En ¤/MWh
Industrie HTVA Autres secteurs TTC Autres secteurs HTVA
120
100
80
60
40
20
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsEARCFetEACEI
Le prix de la chaleur achetée par les autres secteurs hors
énergie (résidentiel, tertiaire et, plus marginalement,
agriculture), qu?on suppose intégralement distribuée via des
réseaux, s?élève, quant à lui, en moyenne, à 112 ¤TTC/MWh
en 2022 (105 ¤HTVA/MWh). Ce prix augmente nettement
en 2022 (+ 26 %) après une hausse de 9 % en 2021. Le gaz
représente plus du tiers du bouquet énergétique des réseaux
de chaleur et la hausse des prix du gaz sur le marché de gros
a entraîné une hausse du prix de la chaleur. De plus, la
consommation de chaleur a légèrement diminué en 2022 en
raison d?un hiver particulièrement doux et d?appels à la
sobriété énergétique. La baisse de la consommation provoque,
toutes choses égales par ailleurs, une augmentation du prix
car la tarification de la chaleur comporte une part fixe
d?abonnement importante destinée à financer les coûts fixes
de réseau.
Le taux de TVA moyen des réseaux augmente très
légèrement en 2022 alors qu?il baissait régulièrement depuis
2012. Les réseaux utilisant une part majoritaire d?énergies
renouvelables et de récupération bénéficient d?un taux de
TVA réduit. Entre 2016 et 2021, le taux de TVA moyen des
réseaux a diminué de 0,9 point, pour s?établir à 6,4 % en
2021. Il rebondit à 6,7 % en 2022.
38 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2
L?approvisionnement
énergétique
? Le taux d?indépendance énergétique s?établit à 50,6 % en 2022
et perd 4,6 points par rapport à 2021 : la production primaire chute
en raison principalement de la moindre disponibilité des centrales
nucléaires ; elle diminue davantage que la demande d?énergie.
En conséquence, le déficit des échanges extérieurs physiques
s?accroît (+ 7 %), tiré à la hausse par les importations de pétrole
brut. En raison de l?élévation brutale des cours des énergies
fossiles, la facture énergétique de la France est multipliée par 2,5
et atteint un niveau historique. Toutes énergies confondues,
elle s?élève à 117 Md¤.
40 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.1 Le taux d?indépendance énergétique
diminue en raison de la baisse de
la production primaire
La production d?énergie primaire s?élève à 1 254 TWh en
France entière en 2022 (cf.méthodologie), en diminution de
17,7 % par rapport à 2021 et de 12,2 % par rapport à 2020,
année où la production avait pourtant été très affectée par la
crise sanitaire (figure2.1.1). Sa baisse est essentiellement
imputable à la chute de la production nucléaire qui représente
71 % de la production primaire (- 22,3 % en 2022, à 893 TWh).
La disponibilité du parc nucléaire est historiquement faible
en 2022 à la suite de la détection en fin d?année 2021 de
défauts sur les circuits de refroidissement (corrosion sous
contrainte) de la centrale de Civaux, qui a conduit à l?arrêt
prolongé de nombreux réacteurs pour contrôle et réparation.
La production nucléaire tombe ainsi en 2022 à son plus faible
niveau depuis 1988.
La production primaire d?électricité renouvelable diminue
aussi (- 7,9 %, à 104 TWh) du fait de conditions météorologiques
moins favorables. La sécheresse entraîne en effet un repli
marqué de la production d?électricité hydraulique et marine
(- 23,6 %) qui atteint un point bas inédit depuis 1976 (46 TWh).
Le dynamisme de la filière photovoltaïque (+ 27,8 %), portée
par un fort ensoleillement et le développement des installations,
ne suffit pas à compenser la baisse de la production
hydraulique, qui représente 44 % de la production d?énergies
renouvelables électriques en 2022 contre 20 % pour le
photovoltaïque. La production éolienne progresse de 2,4 %
en 2022 en raison du développement du parc, avec notamment
la mise en service du premier parc éolien en mer au large de
Saint-Nazaire.
La production primaire d?énergies renouvelables thermiques
et issues de la valorisation des déchets diminue également
(- 1,7 %), pour atteindre 248 TWh. Cette baisse s?explique
d?abord par le recul de la biomasse solide (- 6,2 %, à 118 TWh),
composée essentiellement de bois-énergie (104 TWh). Étant
dédiée quasi exclusivement au chauffage, la biomasse solide
est moins consommée et produite lorsque l?hiver est doux.
Pour cette même raison, la production des pompes à chaleur
diminue légèrement (- 0,8 %, à 45 TWh) en dépit de la hausse
toujours vive des équipements. La production de biocarburants
continue de reculer (- 2,6 %, à 22 TWh). Elle est tirée à la
baisse par le biodiesel. À l?inverse, la production de biogaz
(+ 19,2 %, à 19 TWh) demeure dynamique mais ralentit.
La production primaire d?énergie fossile, pétrole brut
extrait des bassins aquitain et parisien pour l?essentiel, est
marginale (10 TWh).
Figure 2.1.1 : production primaire d?énergie
En TWh
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Nucléaire
Pétrole
Charbon
Hydraulique* (hors pompages), éolien et photovoltaïque
Gaz naturel (hors biométhane)
Énergies renouvelables thermiques et déchets
2022
*Ycomprisénergiesmarines.
Source :SDES,Bilandel?énergie
La production primaire diminuant moins vite que la
consommation primaire, le taux d?indépendance énergétique
de la France, rapport de ces deux grandeurs, perd 4,6 points
pour s?établir à 50,6 % (figure 2.1.2). L?approvisionnement
pour satisfaire la demande d?énergie repose davantage en
2022 qu?en 2021 sur les importations, hors uranium, l?énergie
nucléaire étant produite sur le territoire par convention
statistique internationale (cf. encadrés).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 41
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.1.2 : taux d?indépendance énergétique, production et consommation primaires
En % En TWh
60
50
40
30
20
10
0
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2022
Taux d?indépendance énergétique Consommation primaire Production primaire
Source :SDES,Bilandel?énergie
Le déficit des échanges physiques d?énergie, à 1 334 TWh,
s?accroît en effet de 7,0 % en 2022. Pour la première fois
depuis 1980, la France est importatrice nette d?électricité
(15 TWh contre - 45 TWh en 2021). Les achats de pétrole
brut augmentent (+ 20,7 %, à 488 TWh) tandis que les
importations nettes de produits raffinés diminuent (- 17,3 %,
à 319 TWh). En raison des anticipations d?un embargo sur
le pétrole russe, intervenu pour le pétrole brut en décembre
2022, la part de la Russie dans les importations de pétrole
diminue : elle fournit en 2022 16,3 % des quantités importées
de pétrole raffiné (18,9 % en 2021) et 5,2 % du pétrole brut
(8,9 % en 2021 et plus de 12 % avant 2020). Les importations
nettes de biocarburants, essentiellement du biodiesel,
s?élèvent à 17 TWh (+ 18,5 %). Le déficit des échanges
extérieurs de bois à des fins énergétiques reste marginal
(2 TWh) par rapport à sa consommation.
Les entrées nettes de gaz naturel sur le territoire progressent
(+ 1,8 %, à 421 TWh) malgré la diminution de la consommation,
pour reconstituer et maintenir les stocks à un haut niveau en
prévision de l?hiver 2023. La chute des approvisionnements
en gaz gazeux russe à l?été entraîne une forte hausse des
importations de gaz liquéfié (+ 103 %) et des exportations de
gaz regazéifié (+ 176 %) vers les pays voisins, avec des flux
inhabituels de l?ouest et du sud de l?Europe vers l?est et le nord.
L?origine du gaz importé s?est notablement modifiée, les
importations de GNL en provenance des États-Unis et du Qatar
ayant notamment été multipliées par 5 en 2022. On estime
ainsi qu?en 2022 la Norvège et les États-Unis ont fourni à eux
deux un peu plus de la moitié des importations, suivis par la
Russie (un sixième environ), 9 % des origines restant toutefois
inconnues.
La facture énergétique de la France s?élève à
117,4 milliards d?euros en 2022 (Md¤), un niveau jamais
enregistré depuis le début des années 70 (figure 2.1.3). Elle
est multipliée par plus de 2,5 par rapport à 2021
(+ 71,0 Md¤2022). Cette forte hausse trouve principalement
son origine dans le renchérissement des énergies fossiles
engendré par les tensions géopolitiques à la suite de
l?invasion de l?Ukraine par la Russie. Le prix du gaz naturel,
très volatil tout au long de l?année 2022, atteint notamment
un niveau record en août. Le prix à l?importation du gaz
naturel a quasiment triplé en moyenne entre 2021 et 2022
et tire la facture gazière à la hausse. Celle-ci passe de
15,1 Md¤2022 en 2021 à 47,6 Md¤ en 2022. Son augmentation
est la première cause de l?alourdissement de la facture
énergétique.
La facture pétrolière et en biocarburants, qui pèse pour
la moitié de la facture énergétique totale en 2022, augmente
de 79 % en 2022. Le prix du pétrole brut payé par la France
augmente de 65 % sur un an selon les données des échanges
extérieurs. Les dépenses nettes en pétrole brut s?accroissent
de 15,4 Md¤2022, pour s?établir à 31,4 Md¤, alors que la facture
en produits raffinés et biocarburants s?alourdit de 10,9 Md¤2022,
à 27,4 Md¤. Le charbon contribue également à la hausse de
la facture énergétique, à hauteur de 1,9 Md¤2022.
La hausse du prix de l?électricité, conjuguée à un déficit
inhabituel des échanges électriques, notamment à l?été 2022,
vient également renforcer la détérioration de la balance
commerciale (+ 10,2 Md¤2022). Le prix spot de l?électricité,
déjà très élevé en 2021, a été multiplié en moyenne par 2,6
en 2022.
42 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.1.3 : facture énergétique de la France
En milliards d?euros 2022
2018 2019 2020 2021 2022
Facture énergétique 49,7 47,0 25,8 46,5 117,4
Pétrole brut 26,5 22,7 10,1 16,1 31,4
Pétrole raffiné 11,8 14,5 10,1 15,3 24,7
Gaz naturel 11,6 9,3 5,4 15,1 47,6
Charbon 2,1 1,8 0,9 1,4 3,3
Biocarburants 0,7 0,8 0,4 1,3 2,8
Bois-énergie 0,0 0,1 0,1 0,1 0,2
Électricité - 3,1 - 2,2 - 1,2 - 2,8 7,4
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI,CRE,enquêteauprèsderaffineurs
Le taux d?indépendance énergétique est sensible aux règles
de comptabilité
L?énergie primaire correspond à l?énergie tirée directement de la nature ou contenue dans les produits
énergétiques tirés de la nature. Elle se distingue de l?énergie secondaire, obtenue à partir d?une énergie
primaire ou d?une autre énergie secondaire. Ainsi, par exemple, l?électricité thermique est une énergie
secondaire issue d?un combustible naturel, comme le charbon ou le gaz naturel, considéré comme
énergie primaire.
Dans le cas de l?énergie nucléaire, issue de la réaction de fission de l?uranium ou du plutonium,
les conventions internationales sur les statistiques de l?énergie considèrent comme énergie primaire
la chaleur issue de la réaction et non le combustible nucléaire lui-même. Cela a pour conséquence
de comptabiliser comme production primaire (i.e. comme ressource nationale) la quantité de chaleur
produite par les centrales nucléaires (qui est estimée à partir de l?électricité effectivement produite par
celles-ci et d?un rendement théorique de 33 %). Le manuel sur les statistiques de l?énergie coédité par
l?Agence internationale de l?énergie et par Eurostat souligne que, si l?origine du combustible nucléaire
était prise en considération, « la dépendance de l?approvisionnement à l?égard d?autres pays serait
accrue ». Dans le cas de la France, le taux d?indépendance énergétique perdrait 36 points de
pourcentage, pour s?établir à 15 % en 2022, si l?on considérait comme énergie primaire le combustible
nucléaire plutôt que la chaleur issue de sa réaction.
En outre, le taux d?indépendance ne suffit pas à donner une vision complète de l?autonomie de la
France en matière énergétique car il compare consommation et production primaires. Pour avoir une
vision complète, il faut également s?intéresser à la transformation de l?énergie primaire en énergie
finale. La France produit sur son sol les deux tiers des produits raffinés consommés par les utilisateurs
finaux (même si elle recourt à du pétrole brut quasi intégralement importé pour cette production). La
consommation finale en chaleur commercialisée, en électricité et en énergies renouvelables
thermiques et déchets est aussi intégralement ou quasi intégralement produite sur le territoire français
(cf. partie 3 sur la transformation).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 43
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Échanges extérieurs d?uranium
Même si les combustibles utilisés par les centrales nucléaires ne sont pas retracés dans le bilan de
l?énergie (cf. encadré supra), ils sont nécessaires pour amorcer la réaction nucléaire.
En 2022, la France importe des matières nucléaires, à hauteur de 1,1 milliard d?euros, essentiellement
de l?uranium naturel et de l?uranium enrichi, et en exporte à hauteur de 1,5 milliard d?euros
(essentiellement de l?uranium enrichi).
L?approvisionnement en uranium naturel est diversifié avec des importations en provenance
principalement du Niger, d?Ouzbékistan, d?Australie, du Kazakhstan et de la Namibie en 2022
(figure 2.1.4). L?origine des importations varie selon les années. En 2022, la facture en uranium naturel
se replie après avoir nettement augmenté en 2021 (figure 2.1.5). En 2022, la production de combustibles
nucléaires sur le territoire diminue (- 5,6 % par rapport à 2021) mais reste élevée (+ 10 % par rapport à
2019). Cette production est réalisée par Framatome (site de Romans-sur-Isère) en assemblant l?uranium
enrichi par Orano sur le site de Pierrelatte avec des composants métalliques fabriqués en interne.
Des assemblages combustibles sont également importés de Suède, du Royaume-Uni et d?Espagne.
La France est exportatrice nette d?uranium enrichi (figure 2.1.5). Le solde exportateur augmente
nettement en raison d?une moindre demande intérieure liée à la faible disponibilité du parc nucléaire
en 2022. Ses principaux clients sont les États-Unis, la Corée du Sud, le Royaume-Uni, le Japon,
l?Allemagne et la Suède.
L?uranium appauvri, sous-produit de l?enrichissement de l?uranium, est principalement importé auprès
de pays européens (Allemagne, Suède, Suisse).
Figure 2.1.4 : répartition des importations d?uranium en valeur par pays en 2022
En %
Australie
Canada
Kazakhstan
Namibie
Niger
Ouzbékistan
Autres
1
21
24
11
24
19
Source :DGDDI
44 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.1.5 : facture d?uranium
En millions d?euros
Uranium naturel et ses composés Uranium enrichi ; plutonium Uranium appauvri ; thorium
600
400
200
0
- 200
- 400
- 600
- 800
2020 2021 2022
Source :DGDDI
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 45
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.2 La production primaire chute en 2022
2.2.1 COMBUSTIBLES FOSSILES
La production primaire d?énergie fossile en France est
désormais marginale (figure 2.2.1.1). Elle s?élève à 10 TWh
en 2022. Elle est composée quasi intégralement de produits
à destination des raffineries : pour près des trois quarts, il
s?agit de pétrole brut extrait des bassins parisien et aquitain,
auquel s?ajoute une production d?additifs oxygénés (non issus
de biomasse) destinés à améliorer la qualité des carburants
et des autres produits raffinés. Ces additifs non bio
représentent, ces dernières années, entre un sixième et un
quart de la production primaire de pétrole. En 2022, la
production de pétrole brut sur le territoire français, hors
additifs, s?élève à 595 000 tonnes, soit 0,6 Mtep (7 TWh) ;
elle a été divisée par plus de cinq depuis la fin des années
1980. Cette production ne satisfait désormais qu?un peu moins
de 1 % de la consommation nationale. Au 1er janvier 2023,
les réserves souterraines de pétrole brut (11 Mtep, soit
126 TWh) et d?hydrocarbures extraits du gaz naturel
représentent environ 18 ans d?exploitation au rythme actuel
(production hors additifs).
Depuis l?arrêt définitif de l?injection du gaz du gisement
de Lacq dans le réseau en octobre 2013, la production
nationale de gaz naturel, hors biométhane, se limite à
l?extraction de gaz de mine (grisou) du bassin du Nord-Pas-
de-Calais. Celle-ci s?élève à 230 GWh PCS (pouvoir calorifique
supérieur) en 2022, soit 210 GWh PCI (pouvoir calorifique
inférieur).
L?approvisionnement de la France en charbon repose
désormais exclusivement sur le commerce extérieur et, dans
une moindre mesure, sur le recours aux stocks. En effet, la
collecte de produits de récupération présents sur les anciens
sites d?extraction, qui subsistait depuis la fermeture de la
dernière mine de charbon en 2004, s?est arrêtée en 2015.
Figure 2.2.1.1 : production primaire d?énergie fossile
En TWh
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1978
2002
1972
1970
1980
2004
2008
1974
1988
1996
1998
1982
1990
2006
2010
2012
1976
2000
1984
1992
1986
1994
2016
2014
2018
2020
2022
Pétrole* Charbon Gaz naturel
*Ycomprisdesquantitésdecondensatsàdestinationduraffinageetdelapétrochimie,d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsàdistiller,
à partir de 2011.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGEC,CharbonnagesdeFrance,SNET(Uniper),GRTgaz,TIGF(Teréga)
46 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.1.2 : production primaire et valeur associée d?énergie fossile
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Production toutes énergies fossiles 11,02 527 11,76 596 9,98 299 10,03 489 9,79 895
Production de pétrole* 10,93 525 11,59 593 9,80 296 9,80 481 9,59 874
Production de charbon 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0
Production de gaz naturel (grisou) 0,09 2 0,17 3 0,18 2 0,23 8 0,21 21
*Laproductiondepétrolecomprendlaproductiond?additifsoxygénésnonissusdebiomasse.
Source :SDES,Bilandel?énergie
La production primaire totale française représente en
2022 une valeur économique de 895 millions d?euros, soit
1,8 fois plus qu?un an auparavant (figure 2.2.1.2). Les prix
des énergies fossiles se sont en effet nettement accrus en
2022, en raison notamment de la guerre en Ukraine (cf. 1.2.1).
2.2.2 NUCLÉAIRE
En 2022, la France compte 56 réacteurs en service, répartis
sur 18 sites. La production d?énergie primaire du parc s?élève
à 893 TWh en 2022. Elle correspond à la quantité totale de
chaleur dégagée lors de la réaction de fission du combustible
nucléaire. Comme il faut en moyenne environ 3 unités de
chaleur pour produire une unité d?électricité dans une centrale
nucléaire (le solde constituant les pertes calorifiques liées à
cette transformation), la production brute d?électricité des
centrales nucléaires françaises s?élève en 2022 à 295 TWh
(figure 2.2.2.1).
La production nucléaire chute en 2022 (- 22,3 %) et
atteint un niveau qui n?avait pas été observé depuis 1988.
La détection d?un phénomène de corrosion sous contrainte
affectant les circuits auxiliaires de refroidissement de la
centrale de Civaux en fin d?année 2021 a conduit à l?arrêt
non prévu et prolongé de plusieurs réacteurs, pour contrôle
approfondi et réparations. Ces arrêts non programmés se
sont ajoutés à un calendrier d?opérations de maintenance
initialement chargé et davantage densifié du fait des
décalages induits par la gestion de la crise sanitaire. En
moyenne, les centrales ont été disponibles à hauteur de
58,1 % de leur capacité théorique en 2022, soit nettement
moins que les années précédentes (figure 2.2.2.2). Les
centrales ont été utilisées, lorsqu?elles étaient disponibles,
à hauteur de 89,6 %. La sécheresse et les épisodes de
canicule ont pesé sur le fonctionnement des centrales. D?une
part, les quantités d?eau prélevées dans les cours d?eau ont
été modulées du fait de débits insuffisants et, d?autre part,
la production de plusieurs centrales à circuit ouvert a été
limitée pour réduire l?impact sur le milieu naturel, les
températures des eaux après rejet ne devant pas excéder
les seuils définis par l?Autorité de sûreté nucléaire.
Figure 2.2.2.1 : production brute d?électricité des centrales nucléaires
En TWh
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1978
2002
1972
1970
1980
2004
2008
1974
1988
1996
1998
1982
1990
2006
2010
2012
1976
2000
1984
1992
1986
1994
2016
2014
2018
2020
2022
Source :EDF
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 47
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.2.2 : disponibilité et utilisation du parc nucléaire
Coefficients exprimés en %
2018 2019 2020 2021 2022
Coefficient de disponibilité Kd* 76,5 74,0 71,9 72,9 58,1
Coefficient d?utilisation Ku 92,8 92,7 85,7 92,2 89,6
*LecoefficientKdestcalculésurlabasedesindisponibilitésduesauxarrêtsfortuits,auxarrêtspourentretienourechargementetauxprolongationsd?arrêt.
Àladifférencedel?indicateurEnergyAvailibilityFactorpubliéparl?Agenceinternationaledel?énergieatomique(AIEA),ilnetientenrevanchepascomptedes
indisponibilitésduesàdescausesenvironnementales,auxmouvementssociauxouauxattentesd?autorisationdesautorités.LecoefficientKureflètel?optimisation
delaproductionettientcomptedescontraintesenvironnementales,règlementairesetsociales.
Source :EDF
2.2.3 ÉNERGIES RENOUVELABLES ET VALORISATION
DES DÉCHETS
La production primaire d?énergie issue de ressources
renouvelables s?établit à 330 TWh en 2022, en baisse de
4,1 % par rapport à 2021 (figures2.2.3.1et2.2.3.2). Cette
baisse est portée par la filière hydraulique (- 23,6 %) du fait
des conditions climatiques chaudes et sèches de l?année, et
par la biomasse solide (- 6,2 %), moins consommée et produite
lorsque l?hiver est doux. À l?inverse, la production solaire
photovoltaïque augmente de 27,8 % en 2022 et atteint
presque 20 TWh.
Le bois-énergie (y compris la liqueur noire utilisée dans
l?industrie papetière) demeure la première énergie
renouvelable produite en France (34 % de la production
nationale d?énergie renouvelable). À cette production
s?ajoutent notamment celles d?électricité hydraulique (14 %),
de chaleur renouvelable issue des pompes à chaleur (14 %),
d?énergie éolienne (12 %), de biocarburants (7 %), de solaire
photovoltaïque (6 %), de biogaz (6 %), de valorisation des
déchets renouvelables (5 %), de géothermie (2 %), de
valorisation des résidus de l?agriculture et de l?industrie
agroalimentaire (1 %), de solaire thermique et d?énergies
marines (moins de 1 % pour chacune de ces deux filières).
En incluant par ailleurs les 21 TWh d?énergie produite à
partir de la valorisation des déchets non renouvelables
(cf. infra), la production primaire d?énergie issue de ressources
renouvelables ou de déchets s?élève à 351 TWh en 2022.
Figure 2.2.3.1 : part de chaque filière dans la production primaire d?énergies renouvelables en 2022 (330 TWh)
0,80,1
En %
Bois-énergie*
Hydraulique (hors pompages)
Pompes à chaleur
Éolien
Biocarburants
Solaire photovoltaïque
Biogaz
Déchets renouvelables
Géothermie
Résidus de l?agriculture et des IAA**
Solaire thermique
Énergies marines
34
6
2
7
14
12
6
14
5 1
*Ycomprisliqueurnoire.
**Industriesagroalimentaires.
Source :SDES,Bilandel?énergie
48 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.3.2 : évolution de la production primaire d?énergies renouvelables
En TWh
Bois-énergie*
Solaire thermique et géothermie
Énergies marines
Hydraulique (hors pompages)
Déchets renouvelables
Éolien
Résidus de l?agriculture et des IAA**
Biogaz
Solaire photovoltaïque
Pompes à chaleur
Biocarburants
350
300
250
200
150
100
50
0
1998
1990
1992
2000
2010
2002
2012
1996
2004
2014
2006
2016
2008
2018
2022
2020
1994
*Ycomprisliqueurnoire.
**Industriesagroalimentaires.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les énergies renouvelables électriques correspondent
aux filières renouvelables de production primaire d?électricité
(104 TWh en 2022). Par convention, la production primaire
de ces filières est égale à leur production d?électricité. Elles
regroupent ainsi l?hydraulique (hors stations de transfert
d?énergie par pompage), l?éolien, le solaire photovoltaïque
et les énergies marines.
Hydraulique (hors pompages)
La production hydraulique dépend fortement du débit des
cours d?eau et du niveau des réservoirs et, par conséquent,
de la pluviométrie contemporaine et passée. L?essentiel de
la production provient de grandes installations, situées le long
du Rhin et du Rhône ainsi que dans les zones montagneuses.
Après une légère baisse en 2021, la production hydraulique
(hors pompages) diminue fortement en 2022 (- 23,6 %) et
atteint 46 TWh en raison des fortes chaleurs et de la
sécheresse en été et des faibles précipitations à l?hiver 2022.
La puissance installée du parc reste, quant à elle, constante
depuis plusieurs années.
Énergies marines
Les énergies marines regroupent les différentes filières de
production d?électricité tirant parti de l?énergie mécanique
issue des mouvements de l?eau créée par les marées (énergie
marémotrice), les vagues (énergie houlomotrice) et les
courants marins (énergie hydrolienne). L?usine marémotrice
de la Rance, construite dans les années 60, est, à ce jour, la
principale unité de production en service commercial exploitant
l?énergie issue du milieu marin en France. D?une capacité
électrique de 240 MW, sa production (hors pompages) s?élève
à 0,5 TWh depuis 2014.
Éolien
En 2022, la capacité installée sur le territoire poursuit son
augmentation (+ 10,8 %). La production augmente moins
que la capacité (+ 2,4 %) en raison de conditions de vent
défavorables, qui réduisent le facteur de charge des
installations. Elle s?établit à 38 TWh en 2022, incluant pour
la première fois une production éolienne en mer de 0,6 TWh
issue du parc qui a été mis en place au large de Saint-Nazaire
en 2022. La filière éolienne connaît un développement
particulièrement rapide ces dernières années avec une
augmentation de la puissance installée de 54 % depuis
2017, pour atteindre 20,9 GW en 2022, dont 480 MW d?éolien
en mer.
Solaire photovoltaïque
La filière solaire photovoltaïque s?est développée
particulièrement vite au cours de la décennie : la capacité
installée sur le territoire, qui était inférieure à 9 GW en 2017,
a doublé et atteint 17 GW en 2022 (+ 18,6 % sur un an).
Soutenue par la croissance du parc et par un ensoleillement
particulièrement généreux, la production progresse de 27,8 %
par rapport à 2021, pour atteindre 20 TWh.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 49
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Les énergies renouvelables thermiques et les déchets
(248 TWh en 2022) regroupent les filières pour lesquelles
l?énergie est produite sous forme de chaleur, avant d?être
éventuellement convertie sous une autre forme (en électricité
ou en force motrice notamment) - (figure 2.2.3.3). On distingue
les filières de production d?énergie par combustion de celles
de production primaire de chaleur. Les premières regroupent
d?une part la biomasse, qu?elle soit solide (bois-énergie,
résidus agricoles et agroalimentaires), liquide (biocarburants)
ou gazeuse (biogaz), d?autre part les déchets incinérés
(urbains et industriels). Les secondes regroupent la
géothermie, le solaire thermique et les pompes à chaleur.
Biomasse solide
En 2022, la production d?énergie primaire issue de biomasse
solide diminue de 6 % (118 TWh). Cette diminution s?explique
principalement par la baisse de la consommation finale de
bois-énergie des ménages (- 11 %).
En effet, le bois-énergie constitue près de 90 % de la
biomasse et est consacré à 58 % à l?usage résidentiel (cf. 4.5).
La consommation de bois des ménages a diminué en raison
de températures plus douces qu?en 2021. Après une forte
hausse au début des années 2000, la part de la consommation
résidentielle est en baisse depuis 2010. La consommation
par ménage diminue en effet régulièrement grâce à la
performance croissante des appareils de chauffage au bois.
Alors qu?elles reculaient depuis 2013, les ventes d?appareils
de chauffage au bois ont enregistré une forte hausse en 2021
(+ 35 %) et 2022 (+ 21 %), dans un contexte de renchérissement
des combustibles fossiles.
Dans le secteur de la transformation d?énergie, la
consommation de biomasse progresse nettement par rapport
à 2005 ; elle est en effet de plus en plus utilisée dans les
installations de cogénération et de production de chaleur.
Biogaz
Le biogaz est un gaz composé principalement de méthane
et de dioxyde de carbone produit par digestion anaérobie de
matières organiques. La filière biogaz peut être décomposée
en trois grandes sous-filières, segmentées selon l?origine des
intrants : le biogaz issu de la méthanisation de déchets
organiques ou végétaux bruts, le biogaz fabriqué à partir de
boues de stations d?épuration des eaux usées (STEP) et le
biogaz issu d?installations de stockage de déchets non
dangereux (ISDND). En 2022, la production primaire de biogaz
s?élève à 19 TWh, en augmentation par rapport à 2021
(+ 19,2 %). Cette évolution s?inscrit dans une tendance
continue à la hausse, amorcée en 2011. De 2011 à 2022, la
production primaire de biogaz a en effet été multipliée par
3,7. Presque 40 % de la production de biogaz (8 TWh) est
valorisée sous forme d?électricité. La puissance des
installations raccordées au réseau électrique représente
0,6 GW en fin d?année 2022, en augmentation de 1,5 % par
rapport à 2021. 28 % de la production de biogaz est dédiée
à la production de chaleur (5 TWh). Enfin, l?épuration de
biogaz en biométhane, afin d?être ensuite injecté dans les
réseaux de gaz naturel, constitue un nouveau débouché en
forte croissance depuis quelques années. Ce mode de
valorisation concerne en effet un tiers de la production totale
de biogaz en 2022, soit 6 TWh, en progression de 61 % par
rapport à 2021 (cf. 3.2).
Biocarburants et autres bioliquides
La biomasse liquide, aussi appelée biocarburants ou
bioliquides, est utilisée essentiellement pour la force motrice
des véhicules (y compris les véhicules de chantiers, agricoles,
etc.). La France produit principalement du biodiesel (68 %)
mais également des bioessences (32 %) et, depuis 2022, du
biokérosène (0,2 %). En 2022, la production nationale de
biocarburants s?élève à 22 TWh, en baisse de 2,6 % par
rapport à 2021. La production de biodiesel baisse en particulier
de 8 % dans un contexte de hausse des coûts de production.
La production de bioessences augmente, quant à elle, de
10 %, stimulée par l?augmentation de la demande. Encouragée
par une fiscalité incitative à l?incorporation de biocarburants,
la production a connu une forte croissance au cours des
années 2000, passant de 4 TWh en 2000 à 26 TWh en 2010.
Depuis, la production a stagné, voire diminué, malgré la
hausse progressive des objectifs d?incorporation.
Déchets
La production d?énergie primaire à partir de l?ensemble des
déchets augmente de 5 % en 2022, pour s?établir à 36 TWh.
Plus de la moitié (53 %) de cette production est valorisée
sous forme de chaleur. Seule la partie biodégradable des
déchets est considérée comme relevant des énergies
renouvelables. Par convention internationale, cette part est
fixée à la moitié des déchets ménagers, soit 15 TWh en 2022.
Les déchets non renouvelables recouvrent l?autre moitié des
déchets ménagers ainsi que les déchets industriels ; ils
s?élèvent à 21 TWh en 2022.
50 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.3.3 : les différents types de valorisation de la biomasse et des déchets en 2022
0,2
Biomasse solide
pour production électrique
Biomasse solide
pour production de chaleur
Déchets pour
production électrique
Déchets pour
production de chaleur
Biogaz pour production électrique
Biogaz pour production de chaleur
Biogaz pour injection dans
le réseau de gaz
Biocarburants pour le transport
Biocarburants utilisés
par les engins agricoles
et de chantier
Bioliquides pour la production
d?électricité et de chaleur
En %
10
90
33 39
28
53
47
92
8
Note:laproductiondechaleurs?entendiciausenslargedeproductionayantunusagefinalsousformedechaleuretnonpasseulement,commedansla
partie3.5,deproductiondechaleurcommercialisée.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Solaire thermique
La production du parc des installations solaires thermiques
est de 2,7 TWh en 2022, en hausse de 4,1 % sur un an. 43 %
de cette production est réalisée dans les DROM en raison
du fort ensoleillement de ces territoires, propice à l?installation
de chauffe-eaux solaires. Le développement de la filière, très
dynamique jusqu?au début des années 2010, a depuis ralenti.
Si les ventes d?équipements en 2022 restent inférieures de
23 % à leur moyenne annuelle entre 2006 et 2012, elles
augmentent régulièrement depuis 2019. En 2022, elles sont
supérieures de 27 % par rapport à 2021 du fait du rebond de
l?activité de la filière dans un contexte de crise énergétique.
En métropole, ce sont essentiellement des projets de
« grandes surfaces » solaires thermiques qui ont permis le
développement de la filière ces dernières années, même si
les installations individuelles sont de plus en plus demandées
par les particuliers. Le marché du solaire hybride, combinant
des panneaux solaires photovoltaïques avec du solaire
thermique, s?est fortement développé entre 2015 et 2018
mais reste de niche depuis la fin du soutien de la filière par
les aides à la rénovation énergétique. Il représente 11 % de
la production solaire thermique en 2022.
Géothermie
De manière générale, la géothermie vise à exploiter l?énergie
thermique contenue dans le sous-sol. La chaleur géothermique
produite à partir de pompes à chaleur (dite de « très basse
énergie ») est toutefois comptabilisée à part (cf. rubrique
suivante). La production primaire géothermique s?élève à
5,1 TWh en 2022, en baisse de 5,5 % sur un an.
La géothermie dite de « basse énergie » exploite des
aquifères d?une profondeur de plusieurs centaines de mètres
(entre 30 °C et 90 °C) à des fins de production de chaleur
(chauffage et eau chaude sanitaire). Elle est généralement
mobilisée comme source de production par les réseaux de
chaleur en raison du montant élevé des investissements
nécessaires. Ces réseaux, dont la plupart sont situés en Île-
de-France, alimentent principalement des bâtiments à usage
résidentiel ou tertiaire. La géothermie de « basse énergie »
est également exploitée par quelques installations isolées,
telles des piscines, des serres ou encore des bassins de
pisciculture. La production primaire de cette filière s?élève à
4 TWh en 2022.
À l?inverse, la géothermie dite de « haute énergie » (ou
« haute température ») est principalement utilisée pour produire
de l?électricité. Elle exploite des aquifères ou des gisements
rocheux situés entre 1 500 et 5 000 mètres de profondeur,
atteignant une température supérieure à 150 °C. Elle concerne
un site en métropole, à Soultz-sous-Forêts (Alsace), et un autre
à Bouillante, en Guadeloupe. Les sites exploitant cette
technologie ont produit 0,1 TWh d?électricité en 2022. Leur
production primaire, considérée par convention valant dix fois
la production d?électricité, atteint 1 TWh en 2022.
Pompes à chaleur
Les pompes à chaleur (PAC) produisent de la chaleur en
puisant des calories dans le sol ou les eaux souterraines
(géothermie dite de « très basse énergie », températures
inférieures à 30 °C) ou dans l?air (aérothermie). Seule la
chaleur renouvelable estimée à partir de la puissance et de
la performance des équipements est retracée en production
primaire d?énergie pour ne pas comptabiliser l?électricité utile
au fonctionnement de ces équipements. Le parc de pompes
à chaleur installées en France continue de croître en 2022
(+ 10 %). Son développement est notamment stimulé par
des aides au remplacement d?appareils de chauffage aux
énergies fossiles pour les PAC air-eau. La production de
chaleur renouvelable à partir de pompes à chaleur s?établit
à 45 TWh en 2022, en baisse de 0,8 % sur un an en raison
de températures plus chaudes qu?en 2021.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 51
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3 La facture énergétique de la France atteint
un niveau historique
2.3.1 PÉTROLE BRUT ET RAFFINÉ
Commerce extérieur de pétrole brut
L?activité de raffinage augmente nettement en 2022 dans un
contexte de levée des contraintes de déplacement (cf. 3.1),
d?inquiétudes sur l?approvisionnement en produits raffinés et
de croissance de l?activité économique. Les importations de
pétrole brut progressent par rapport à 2021, à 42,1 Mtep
(+ 21,0 %, figure2.3.1.1), tout en restant nettement en deçà
de leur niveau de 2019 (49,7 Mtep). En 2020, elles avaient
chuté de 32 %, puis rebondi légèrement en 2021 (+ 2,4 %).
Malgré un regain important en 2022, l?activité de raffinage en
France est nettement moins élevée qu?il y a une quinzaine
d?années. Les importations de pétrole brut ont ainsi baissé
de moitié depuis 2008 et de près de 30 % depuis 2012.
La facture correspondante de la France s?établit à
31,6 Md¤ en 2022 : elle a quasiment doublé en un an
(+ 94,9 % en euros constants), en raison principalement du
renchérissement marqué des produits lié à la guerre en
Ukraine (cf. 1.2). Dépassant nettement son niveau de 2019
(22,9 Md¤2022), la facture en pétrole brut atteint sa valeur la
plus haute depuis la baisse mondiale des prix pétroliers en
2014.
Figure 2.3.1.1 : importations de pétrole brut*
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Importations 54,4 26 604 49,7 22 860 33,9 10 201 34,7 16 202 42,1 31 571
*Ycomprisdefaiblesquantitésdecondensatsàdestinationduraffinageetdelapétrochimie,d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsà
distiller.
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, comme en 2021, la France achète près de la
moitié de son pétrole brut auprès des membres de
l?Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) -
(figure 2.3.1.2).
Les États-Unis deviennent le premier fournisseur de la
France, avec 6,2 Mtep, soit 14,7 % du total. Ils devancent
ainsi le Kazakhstan (5,7 Mtep, 13,6 % du total). Le Nigeria
arrive en troisième position, avec 4,2 Mtep (10,0 %). La
Russie, qui était le troisième fournisseur de la France en
2019, recule en dixième position avec 2,2 Mtep, soit - 65,5 %
par rapport à 2019. À partir du 5 décembre 2022, un embargo
sur le pétrole brut russe importé par voie maritime est entré
en vigueur.
À 21,2 %, la part de l?Afrique subsaharienne augmente
de 6 points en un an. Celle de l?Amérique du Nord continue
de progresser (+ 2 points, et + 8 points en trois ans).
En revanche, celle de l?ex-URSS (19,2 % du total) baisse
de 3 points en un an (- 10 points par rapport à 2019). À 15,1 %,
celle de l?Afrique du Nord recule nettement (- 6,4 points) en
raison de la chute des importations depuis l?Algérie et la Libye.
La part du Moyen-Orient (15,2 %) gagne un demi-point
sur un an, mais perd 6 points par rapport à 2019.
52 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.1.2 : origine des importations de pétrole brut*
En millions de tep
1973 1979 1990 2000 2010 2018 2019 2020 2021 2022
En % En %
Grandes zones
Moyen-Orient 98,5 71,4 96,6 32,4 32,3 11,4 12,9 10,4 5,3 5,1 6,4 15,2
Afrique du Nord 18,7 13,5 9,7 7,3 6,4 12,4 10,2 8,6 4,4 7,5 6,3 15,1
Afrique subsaharienne 15,3 11,1 11,2 14,1 7,7 8,7 7,9 8,0 5,9 5,4 8,9 21,2
Mer du Nord** 0,2 0,1 4,3 10,7 32,6 10,9 4,2 3,8 4,4 3,6 4,6 10,9
Ex-URSS 3,4 2,5 5,1 6,4 8,2 21,5 17,2 14,6 8,9 7,9 8,1 19,2
Amérique du Nord - - - 2,5 - - 1,7 3,8 4,3 4,9 6,6 15,7
Autres 1,8 1,3 1,7 1,6 0,3 0,9 0,3 0,6 0,7 0,4 1,1 2,6
Total 137,9 100,0 128,6 75,0 87,6 65,7 54,4 49,7 33,9 34,7 42,1 100,0
dontOpep*** 130,5 94,7 114,3 43,9 40,7 28,2 30,0 25,8 14,3 17,3 20,4 48,5
OpephorsIrak 111,5 80,8 91,1 40,8 33,4 25,7 28,7 23,0 13,3 14,9 18,1 43,0
Principaux fournisseurs
États-Unis - - - - - - 1,6 3,8 4,3 4,5 6,2 14,7
Kazakhstan - - - - 2,1 7,0 8,3 6,9 5,5 4,6 5,7 13,6
Nigeria 12,9 9,3 9,8 3,2 4,9 2,9 5,9 6,1 3,3 4,0 4,2 10,0
Algérie 11,3 8,2 5,2 3,1 3,5 0,9 5,2 5,8 3,5 4,0 3,7 8,9
Arabie saoudite 30,8 22,4 45,3 15,5 15,6 6,1 8,1 7,4 4,0 2,7 3,4 8,1
Norvège 0,2 0,1 1,6 6,0 21,6 7,2 3,4 3,2 3,6 2,4 3,4 8,0
Angola - - - 2,8 1,9 3,5 1,1 0,9 1,4 0,4 3,0 7,1
Libye 6,6 4,8 4,1 3,0 2,5 10,5 4,8 2,6 0,9 3,4 2,6 6,2
Irak 19,1 13,8 23,2 3,1 7,4 2,4 1,2 2,8 1,0 2,4 2,3 5,5
Russie - - - - 5,1 11,3 7,8 6,3 3,0 3,1 2,2 5,2
Royaume-Uni - - 2,7 4,8 10,1 3,4 0,8 0,6 0,8 1,2 1,2 2,9
Brésil - - - - 0,1 0,7 0,1 0,4 0,3 0,1 0,8 1,9
Guinée équatoriale - - - - - 0,6 - - - 0,3 0,3 0,7
Azerbaïdjan - - - - 0,6 3,2 1,1 1,4 0,5 0,2 0,2 0,4
Ghana - - - - - - 0,4 0,4 0,1 - - -
Iran 11,1 8,0 8,0 9,2 5,3 1,8 3,3 - - - - -
Congo 1,0 0,7 - 0,9 0,0 1,3 - - - - - -
Mexique - - - 2,5 - - - - - - - -
*Ycomprisdefaiblesquantitésdecondensatsàdestinationduraffinageetdelapétrochimie,d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsàdistiller.
**Royaume-Uni,Pays-Bas,NorvègeetDanemark.
***Opep:en2022:Algérie,Angola,Arabiesaoudite,Congo,Émiratsarabesunis,Gabon,Guinéeéquatoriale,Irak,Iran,Koweit,Libye,Nigeria,Venezuela.
Note:lepétroleestclassédanscetableauselonlepaysoùilaétéextrait.Jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.
Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,enquêteauprèsdesraffineurs
Commerce extérieur de produits raffinés
En 2022, les importations de produits raffinés reculent
fortement (- 9,9 %), pour s?établir à 41,3 Mtep, en lien avec
la reprise de l?activité de raffinage (figure 2.3.1.3).
La production des raffineries, très affectée par la crise
sanitaire en 2020 et atone en 2021, a nettement progressé en
2022 avec notamment la réouverture d?installations, ce qui a
entraîné une augmentation significative des exportations
(+ 9,6 %, à 13,8 Mtep). Ces quantités exportées demeurent
toutefois très inférieures à celles de 2019 (- 20,5 % sur trois ans).
Ainsi, le solde importateur de la France en produits raffinés
se réduit, à 27,5 Mtep, le niveau le plus faible enregistré
depuis 2018.
La valeur monétaire des importations s?élève à 38,9 Md¤
en 2022, un record historique. Elle a augmenté de 49,9 % par
rapport à 2019, en euros constants. Celle des exportations a
aussi nettement progressé, à 14,2 Md¤ (+ 24 % par rapport
à 2019 en euros constants). Ainsi, les échanges extérieurs de
produits raffinés contribuent à hauteur de 24,7 Md¤ au déficit
commercial de la France. La facture s?est fortement alourdie
en 2022 (+ 61 %) sous l?effet de la hausse des prix. Elle a
augmenté de 70 % par rapport à celle de 2019 (+ 10,2 Md¤).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 53
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.1.3 : solde importateur des produits raffinés
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Importations 42,8 25 341 45,6 25 975 43,7 17 116 45,8 24 883 41,3 38 924
Gazole routier 19,3 11 644 20,1 11 944 20,0 7 722 21,1 10 907 19,4 19 038
Fioul domestique et autres gazoles 3,5 2 125 4,6 2 582 4,9 1 812 3,9 1 948 2,6 2 458
Supercarburants* 1,5 925 1,6 968 1,4 604 2,7 1 625 3,1 3 071
Jet kérosène 5,9 3 656 6,2 3 702 4,1 1 508 5,1 2 730 5,7 5 809
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 3,5 1 370 3,7 1 248 3,3 994 3,6 1 653 3,4 1 895
Fioul lourd 3,3 1 518 2,8 1 280 1,9 681 1,5 690 1,6 1 057
Produits non énergétiques** 4,5 2 962 5,3 3 114 6,7 2 840 6,7 4 225 4,4 4 175
Autres*** 1,4 1 141 1,4 1 139 1,1 953 1,4 1 106 1,1 1 422
Exportations 20,2 13 571 17,4 11 464 12,8 7 016 12,6 9 573 13,8 14 225
Gazole routier 0,5 337 0,3 234 0,4 291 0,6 556 0,6 958
Fioul domestique et autres gazoles 1,7 960 2,3 1 181 1,2 404 0,9 471 0,8 747
Supercarburants* 3,3 1 908 2,8 1 492 2,3 734 2,2 1 218 1,8 1 510
Jet kérosène 2,0 1 204 1,8 1 010 1,5 510 1,7 895 1,3 1 347
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 1,2 591 1,0 447 1,0 353 1,0 544 1,2 790
Fioul lourd 4,7 1 904 3,7 1 463 2,5 670 2,6 1 087 3,5 2 195
Produits non énergétiques** 5,9 4 248 4,6 3 325 2,9 2 059 2,5 2 620 3,7 4 072
Autres*** 1,0 2 419 1,0 2 312 1,1 1 994 1,0 2 183 0,9 2 606
Solde importateur 22,6 11 769 28,2 14 511 30,9 10 100 33,2 15 310 27,5 24 699
Gazole routier 18,8 11 307 19,8 11 709 19,7 7 431 20,4 10 350 18,8 18 080
Fioul domestique et autres gazoles 1,8 1 164 2,4 1 401 3,7 1 407 3,0 1 477 1,9 1 711
Supercarburants* - 1,9 - 982 - 1,2 - 525 - 0,9 - 130 0,5 407 1,3 1 561
Jet kérosène 3,9 2 452 4,4 2 692 2,6 998 3,4 1 835 4,3 4 461
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 2,3 779 2,7 801 2,4 641 2,6 1 109 2,2 1 105
Fioul lourd - 1,4 - 387 - 0,9 - 183 - 0,6 11 - 1,1 - 397 - 1,9 - 1 138
Produits non énergétiques** - 1,4 - 1 286 0,7 - 211 3,9 781 4,1 1 605 0,7 103
Autres*** 0,4 - 1 278 0,4 - 1 173 0,1 - 1 041 0,4 - 1 077 0,2 - 1 184
*Ycomprisessenceaviation.
**Naphta,bitumes,lubrifiants.
***Cokedepétrole,pétrolelampant,autres.
Note:lesvaleursmonétairessontdonnéescoût,assuranceetfretinclus(CAF)pourlesimportations,etfrancoàbord(FAB)pourlesexportations.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
La France achète principalement du gazole, qui regroupe le
gazole routier et non routier, ce dernier produit étant utilisé
pour certains engins mobiles non routiers et pour les tracteurs
agricoles, avec les mêmes spécifications que celles du gazole
routier, excepté sa coloration. Les importations de ce produit,
déduction faite des volumes exportés, représentent 18,8 Mtep
en 2022, pour une dépense nette correspondante de 18,1 Md¤.
La France est également importatrice nette de kérosène
(4,3 Mtep), de gaz de pétrole liquéfié (GPL, 2,2 Mtep), de fioul
domestique et autres gazoles (1,9 Mtep) et, depuis 2021, de
supercarburants (1,3 Mtep). À l?inverse, elle est devenue
depuis quelques années exportatrice nette de fioul lourd (la
demande intérieure pour ce produit décline régulièrement),
permettant ainsi d?alléger sa facture de 1,1 Md¤.
Les évolutions par produits sont différentes : les
importations de gazole chutent de 7,8 %, celles de naphta
de 48,7 % et celles de GPL de 4,7 %. Les importations pour
ces trois produits s?établissent ainsi à un niveau inférieur à
celui de 2019. À l?inverse, avec la reprise du trafic aérien,
celles de carburéacteurs augmentent de 10,2 % sur un an,
sans retrouver entièrement toutefois leur niveau de 2019
(- 8,7 %). Enfin, les achats de supercarburants progressent
fortement (+ 15,3 %), pour faire face au rebond de la demande,
alors que la production des raffineries est restée stable pour
ce produit. Ils ont quasiment doublé depuis 2019.
Les importations en produits raffinés de la France
proviennent pour 37 % d?Europe et pour 16 % de Russie
(figure 2.3.1.4 ;sérieslonguessurlesiteinternetduSDES4).
La part de marché de la Russie recule de 2,5 points par rapport
à 2021. L?Arabie saoudite gagne deux points, à 11 %. La part
des États-Unis, à 7 % en 2022, varie peu.
Le gazole provient en 2022 pour 32 % de Russie (- 1 point
par rapport à 2021), pour 29 % du Moyen-Orient (+ 5 points)
et pour 27 % d?Europe (- 6 points).
4SérieslonguessurlesiteinternetduSDES:www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/7189/download?inline
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/7189/download?
54 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Depuis plusieurs années, le kérosène est acheminé en
grande partie depuis le Moyen-Orient, avec 40 % des
importations en 2022, mais cette part est en forte diminution
(- 16 points en trois ans). 17 % proviennent de Corée du Sud,
13 % d?Inde, 8 % de Chine et 5 % de Malaisie. Comme en
2019 et 2020, le GPL est, quant à lui, importé principalement
d?Algérie (35 %, soit 3 points de part de marché de plus qu?en
2021), des États-Unis (34 %, + 11 points) et du Royaume-Uni
(14 %, - 8 points).
Depuis 2021, la France est importatrice nette de
supercarburants. L?essentiel des quantités importées provient
d?Europe (79 % en 2022). Enfin, le naphta est d?abord livré
depuis l?Europe (44 % du total), de Russie (15 %), puis
d?Algérie (11 %, - 10 points sur un an).
Figure 2.3.1.4 : importations de produits pétroliers raffinés
par pays de 2019 à 2022
En Mtep
Europe Russie Arabie saoudite États-Unis Algérie Autres
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2019 2021 20222020
18,0
5,4
3,5
2,1
10,6
6,0
18,7
3,8
3,7
2,5
7,5
7,4
19,3
4,1
2,6
2,1
9,1
8,7
15,4
4,6
3,0
1,5
10,0
6,8
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
Les exportations rebondissent en 2022. En particulier,
les ventes de naphta passent de 1,1 à 2,4 Mtep (+ 123,6 %).
Elles restent toutefois très inférieures à celles de 2019
(- 23,7 %). Les livraisons de fioul lourd progressent nettement
(+ 34,7 %) et se rapprochent de celles de 2019, tandis que
celles de GPL croissent plus modérément (+ 17,3 %, + 1,9 %
en trois ans). En revanche, celles de supercarburants reculent
à nouveau (- 17,7 %, - 34,3 % sur trois ans). Les ventes de
carburéacteurs (jet kérosène) chutent de 25 %.
Près de 72 % des exportations françaises de produits
raffinés sont à destination de l?Europe en 2022. Le fioul lourd
en particulier est acheminé pour l?essentiel dans l?Union
européenne, et ce de manière encore plus marquée en 2022
que les années précédentes (84 %, contre 75 % en 2021 et
76 % en 2019).
Les produits acheminés vers les États-Unis représentent
8 % du total. En particulier, 39 % des quantités de
supercarburants y sont exportées en 2022. La part des
supercarburants à destination du Nigeria chute à 4 %, soit
5 points de moins qu?en 2021 et 2019.
Stocks pétroliers
Entre fin 2021 et fin 2022, les stocks français de pétrole brut
et d?autres intrants du raffinage augmentent de 0,2 Mtep,
pour s?établir à 7,1 Mtep en fin d?année (6,2 Mtep de pétrole
brut et 0,9 Mtep de charges de raffinage). Après 2021, ils
restent à leur deuxième niveau le plus bas depuis 1995. Les
stocks de produits raffinés diminuent légèrement en 2022, à
13,0 Mtep (- 1,5 %, - 6 % sur trois ans).
L?essentiel de ces stocks correspond aux obligations de
stockage stratégique de produits pétroliers devant couvrir au
minimum 90 jours d?importations nettes.
En 2022, afin de lutter contre l?inflation et de limiter les
importations de pétrole provenant de la Russie, la France,
comme d?autres pays membres de l?Agence internationale
de l?énergie, a libéré des stocks stratégiques.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 55
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.2 GAZ NATUREL
Les importations de gaz naturel arrivent en France
métropolitaine essentiellement sous forme gazeuse par un
réseau de gazoducs, terrestres ou sous-marins, ou sous forme
de gaz naturel liquéfié (GNL) par méthanier. Les importations,
hors transit via gazoduc, de gaz naturel sur le territoire s?élèvent
à 639 TWh PCS, un niveau comparable à celui de 2019 et en
augmentation de 23 % par rapport à 2021 (figure 2.3.2.1). La
hausse des prix (cf. 1.3.1) entraîne une très forte augmentation
du coût des importations, qui s?établit à 58,5 Md¤ en 2022
(+ 244,2 % en euros constants par rapport à 2021).
Dans un contexte de réduction des exportations de gaz
russe vers l?Union européenne, la structure de nos importations
de gaz est profondément modifiée en 2022. Les importations
par gazoduc diminuent ainsi de 21,3 %, à 265 TWh. Elles
sont réalisées aux points d?interconnexion du réseau (PIR)
de gazoducs de France métropolitaine avec les réseaux
étrangers : Dunkerque depuis la Norvège (72 % des entrées
brutes), Obergailbach depuis l?Allemagne (5 %), Taisnières
(L) depuis les Pays-Bas (11 %), Virtualys depuis la Belgique
(1 %), Pirineos depuis l?Espagne (10 %) et autres (0,4 %).
À l?inverse, les importations de GNL doublent (+ 103 %) et
s?élèvent à 374 TWh en 2022. Le GNL regazéifié représente
58 % des entrées de gaz naturel, en hausse de 23 points par
rapport à l?année précédente. Le terminal méthanier de
Dunkerque réceptionne 39 % des importations de GNL, les
deux terminaux de Fos-sur-Mer en reçoivent 32 % et celui
de Montoir-de-Bretagne 29 %. Enfin, outre les injections de
GNL regazéifié dans le réseau depuis les terminaux
méthaniers, du GNL est également directement acheminé
par camion-citerne jusqu?à certains industriels ou des stations-
service (il s?agit de GNL dit « porté » ou de détail). Les volumes
correspondants sont encore relativement faibles et restent
stables par rapport à 2021 (2,4 TWh).
Les sorties du territoire, sous forme gazeuse, s?effectuent
aux points d?interconnexion avec les réseaux des pays voisins,
principalement suisse (PIR Oltingue et Jura), espagnol (PIR
Pirineos) et belge (PIR Virtualys). Les exportations doublent
par rapport à l?année précédente (+ 176,1 % en 2022), et
s?établissent à un niveau historique. En effet, les quantités
entrées sous forme de GNL et regazéifiées sont comptabilisées
en exportation lorsqu?elles sont destinées à un autre pays
alors qu?elles seraient exclues des importations si elles
transitaient par le réseau sous forme gazeuse (transit). Ce
sont ainsi 171 TWh de gaz qui ont été réexportés en 2022,
hors transit, pour une recette correspondante s?élevant à
10,9 Md¤.
Le solde importateur de la France en gaz naturel, net des
exportations, augmente de 1,8 % en 2022, pour atteindre
468 TWh. En raison de la très nette hausse des prix du gaz,
la facture correspondante progresse fortement, de 215,2 %,
pour s?établir à 47,6 Md¤ en 2022.
Figure 2.3.2.1 : solde importateur de gaz naturel
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Importations 540,0 12 536 612,2 11 556 521,0 6 503 521,8 16 986 639,5 58 456
Selon la forme de gaz
Gaz sous forme gazeuse 418,7 9 974 376,5 7 404 324,2 4 036 337,2 11 719 265,3 26 335
GNL** regazéifié 119,9 2 533 233,6 4 115 194,8 2 441 182,4 5 207 371,8 31 917
GNL** porté 1,4 30 2,1 36 2,0 26 2,1 59 2,4 204
Selon le type de contrat
Court terme 163,5 n.d. 182,8 n.d. 149,6 n.d. 131,5 n.d. 215,5 n.d.
Moyen et long terme 376,6 n.d. 429,4 n.d. 371,4 n.d. 390,2 n.d. 424,0 n.d.
Exportations 41,6 930 105,4 2 294 93,9 1 143 62,0 1 887 171,3 10 870
Solde échanges extérieurs 498,4 11 606 506,8 9 262 427,1 5 360 459,7 15 098 468,2 47 586
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
**GNL=gaznaturelliquéfié.Ilestsoitregazéifiépourêtreensuiteinjectédanslesréseauxdegaz,soitdirectementacheminéparcamion-citerneàdesindustriels
oudesstations-service.
n.d.=nondisponible.
Note:lesdonnéesrelativesauximportationsetauxexportationsn?incluentpaslegaztransitantsurleterritoirenational.Letransitdegazgazeuxdéclaréparles
fournisseursaétéexcluconformémentauxconventionsinternationalespourlesdonnéesannuelles;lesimportationsetexportationsontétéréviséesàlabaisse;
lesoldeestinchangé.Parailleurs,lesimportationsdeGNLdiffèrentdesinjectionsdansleréseaudeGNLregazéifié,l?écartcorrespondantàlavariationdes
stocksdesterminauxméthaniers(+1,5TWhen2022).
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,Teréga,lesfournisseursdegaz,DGDDI
56 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
L?arrêt des importations de gaz russe par gazoduc en
août 2022 a également fortement modifié l?origine des
importations, la France ayant alors diversifié ses
approvisionnements, notamment grâce à l?importation de
GNL (figure 2.3.2.2). Les importations de GNL en provenance
des États-Unis et du Qatar ont ainsi été multipliées par 5 en
2022. La ventilation précise de l?origine du gaz reste toutefois
délicate : les gaz de diverses origines peuvent être mélangés
dans les réseaux gaziers, ce qui rend difficile une mesure
précise de l?origine à partir des entrées par gazoduc ; le pays
d?origine du gaz importé n?est pas non plus toujours connu
des importateurs interrogés lorsqu?ils s?approvisionnent sur
le marché spot GNL. En 2022, on estime que la Norvège et
les États-Unis ont assuré à eux seuls un peu plus de la moitié
des importations de la France devant la Russie (un sixième
environ), l?Algérie, le Qatar, les Pays-Bas et le Nigeria, 9 %
des importations restant toutefois d?origine inconnue. En
2021, les États-Unis ne fournissaient que 6 % du gaz naturel.
Figure 2.3.2.2 : origine des importations de gaz naturel
Norvège Russie Pays-Bas Algérie Nigeria (yc swaps) Qatar États-Unis Autres pays
2022
En TWh PCS*
700
600
500
400
300
200
100
0
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 20151973
Indéterminés
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêtemensuellesurlastatistiquegazière
Si l?approvisionnement français en gaz naturel est assuré,
pour l?essentiel, par les importations, la gestion des stocks
permet d?ajuster l?offre à la demande intérieure. Celle-ci varie
fortement en cours d?année avec les besoins en chauffage
(figure 2.3.2.3). En général, les stocks sont sollicités de
novembre à mars, période communément appelée « hiver
gazier », avant d?être progressivement reconstitués d?avril à
octobre. Les stocks utiles s?élèvent à 122 TWh fin 2022, en
hausse de 39 TWh par rapport à la fin 2021. Un remplissage
complet des infrastructures de stockage de gaz naturel a été
observé en octobre 2022.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 57
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.2.3 : niveau des stocks utiles de gaz naturel (y compris GNL) en fin de mois
En TWh PCS*
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
2017 2018 2019 2020 2021 2022
160
140
120
100
80
60
40
20
0
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêtemensuellesurlastatistiquegazière
Figure 2.3.2.4 : variations de stocks de gaz naturel
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Variations de stocks - 22,5 - 538,5 - 21,8 - 428,1 23,6 293,9 18,3 632,8 - 39,0 - 3 855,0
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Note:lesvariationsdestockssontcomptéespositivementencasdedéstockage,négativementencasdestockage.Ladépenseassociéecorrespondàla
valorisationdelaquantitéphysiquedevariationdesstocks(-39,0TWhentrefindécembre2021etfindécembre2022)avecunprixdérivédesimportationsdeGNL.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêtemensuellesurlastatistiquegazière
58 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.3 CHARBON
Tous produits confondus, les importations de charbon, nettes
des (faibles) volumes exportés, s?élèvent à 70,6 TWh en 2022
(figure 2.3.3.1). Elles diminuent de 2 % par rapport à 2021,
et de 17 % par rapport à 2019, et atteignent ainsi leur deuxième
plus bas niveau depuis plusieurs décennies, après 2020.
L?approvisionnement de la France en charbon primaire
repose presque exclusivement sur ses importations, qui
s?élèvent à 9,1 millions de tonnes (Mt), soit 60,7 TWh, en
2022. La majeure partie de ces importations vise à répondre
aux besoins d?un nombre limité de consommateurs,
notamment des établissements de la filière sidérurgique et
des centrales électriques à charbon, qui, malgré un rebond
en 2021, sont de moins en moins sollicitées pour répondre
aux enjeux de décarbonation de la production électrique.
La France importe par ailleurs de faibles volumes de
charbon dérivé. Il s?agit, pour l?essentiel, de coke venant
compléter la production nationale destinée aux hauts-
fourneaux et, dans une moindre mesure, de briquettes de
lignite et de produits agglomérés. Alors qu?elles étaient de
l?ordre de 5 TWh/an sur les dernières années, les importations
de coke ont doublé en 2021 et sont restées stables en 2022
afin de compenser la chute de production de coke due à la
fermeture ou l?indisponibilité de fours à coke dans les usines
sidérurgiques (cf. 3.3).
Si les volumes importés diminuent, la facture charbonnière
de la France est en revanche en forte hausse, et atteint un
niveau inédit de 3,3 Md¤ du fait de la forte progression des
prix (cf. 1.4). Elle augmente ainsi de 137 % en un an. Si le
charbon dérivé ne représente que 14 % des quantités
importées, il pèse davantage dans la facture correspondante
(21 %) en raison de prix bien plus élevés que ceux du charbon
primaire.
Figure 2.3.3.1 : solde importateur de produits charbonniers
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 107,5 2 083 84,8 1 758 59,3 889 72,1 1 377 70,7 3 272
Charbon primaire 102,4 1 870 79,6 1 534 55,4 761 60,2 944 60,7 2 576
Charbon dérivé 5,0 213 5,2 224 4,0 128 11,9 433 10,0 696
Exportations 0,4 16 0,0 1 0,1 2 0,0 1 0,1 3
Charbon dérivé 0,4 16 0,0 1 0,1 2 0,0 1 0,1 3
Solde importateur 107,1 2 066 84,7 1 757 59,2 886 72,1 1 377 70,6 3 269
Charbon primaire 102,4 1 870 79,6 1 534 55,4 761 60,2 944 60,7 2 576
Charbon dérivé 4,6 197 5,2 223 3,9 126 11,9 432 9,9 694
Note:conformémentàlaméthodologiedel?AIE,lesimportationssontnettesdesréexportations.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les cinq principaux fournisseurs de charbon de la France
demeurent les mêmes depuis plusieurs années (figure 2.3.3.2).
L?Australie passe du deuxième au premier rang, avec
22,1 TWh (2,8 Mt). Les importations depuis les États-Unis
ont doublé en un an, à 11,8 TWh, et représentent 17 % du
total. À l?inverse, celles de Russie ont diminué de moitié, à
10,5 TWh. L?Afrique du Sud gagne un rang, en fournissant
8,8 TWh (12 %). Enfin, la Colombie produit 9 % du charbon
livré en France, avec 6,5 TWh.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 59
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.3.2 : origine des importations de charbon
En millions de tonnes
35
30
25
20
15
10
5
0
1982
1996
2014
2008
1976
1990
1984
1998
1978
1992
2016
2010
1986
2000
1980
1994
1988
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Afrique du Sud Allemagne Australie Colombie États-Unis Russie Autres pays
Notes:l?Allemagnecomprendl?ex-RDAdepuis1991.
Àpartirde2011,ils?agitdesimportationsnettesdesréexportationspourlecharbonprimaire.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source : SDES,Bilandel?énergie
Fin 2022, les opérateurs ont globalement stocké des
produits charbonniers, à hauteur de 2,7 TWh (figure2.3.3.3),
en lien notamment avec la faible consommation dans les
secteurs de la filière fonte et de la production d?électricité. Le
charbon est entreposé soit dans les ports où sont réceptionnées
les importations, soit directement sur les principaux sites
consommateurs : centrales électriques, sites sidérurgiques
ou autres sites industriels (sucreries, papeteries...). La
consommation des centrales électriques ayant diminué
(cf. 4.4), l?autonomie correspondant à leurs stocks a augmenté
par rapport à fin décembre 2021 (10 mois au rythme actuel
annualisé de la consommation, soit 6 mois de plus qu?en
2021 et 5 mois de moins qu?en 2019).
Figure 2.3.3.3 : variations de stocks de produits charbonniers
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Variations de stocks - 1,1 - 19 0,4 - 10 2,3 24 7,9 107 - 2,7 - 141
Charbon primaire - 1,4 - 32 0,7 3 2,4 32 7,8 103 - 2,1 - 105
Charbon dérivé 0,3 13 - 0,3 - 13 - 0,2 - 8 0,1 4 - 0,7 - 36
Note:lavariationdesstocksphysiquesestpositiveencasdedéstockage,négativedanslecascontraire.Savalorisationmonétairepeutêtredesigneopposéen
raisondeprixdifférenciésentreproduitsou,pourunmêmeproduit,entrepériodesdel?annéeoùlesstocksaugmententetpériodesoùceux-cidiminuent.
Source :SDES,Bilandel?énergie
60 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.4 BOIS-ÉNERGIE
Auparavant exportatrice nette de bois-énergie, la France
enregistre depuis quelques années un déficit commercial
pour ce combustible. Ainsi, en 2022, les achats français, nets
des quantités exportées, ont augmenté de 10 % en volume
(1,9 TWh), mais ont doublé en valeur, atteignant 213 M¤
(figure 2.3.4.1). La France exporte en majorité du bois de
chauffage (55 % des exportations en quantité) mais importe
une large quantité de granulés de bois (82 % des importations
en quantité) - (figure 2.3.4.2). Ces derniers, du fait de leur
pouvoir calorifique élevé et de leur facilité d?utilisation, sont
vendus en général à des prix plus élevés que le bois de
chauffage. En outre, la forte croissance du prix des granulés
importés, dans un contexte de hausse globale des prix de
l?énergie, exerce une pression à la hausse sur le solde
importateur (cf. 1.5).
Les importations de bois-énergie représentent 4 % de la
consommation primaire de bois-énergie. Les exportations
représentent, quant à elles, 2 % de la production primaire de
bois-énergie.
Figure 2.3.4.1 : échanges extérieurs de bois-énergie
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 2,5 109 2,7 133 2,7 118 3,9 160 4,4 299
Exportations 2,7 78 2,3 58 1,9 43 2,1 54 2,5 86
Solde importateur - 0,2 31 0,5 76 0,7 75 1,7 106 1,9 213
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
Figure 2.3.4.2 : échanges extérieurs de bois-énergie par combustible en 2022
En % des quantités échangées
Bois de chauffage
Sciures, déchets
de bois et briquettes
Granulés55
28
17
Exportations
Granulés
Bois de chauffage
Sciures, déchets
de bois et briquettes
82
9
9
Importations
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
Les pays frontaliers concentrent la plupart du commerce
extérieur de bois-énergie (figure 2.3.4.3), en particulier la
Belgique qui, en 2022, totalise 29 % des importations et 50 %
des exportations de bois-énergie, ainsi que l?Italie (16 % des
exportations) et l?Espagne (13 % des importations). Les
importations en provenance des États-Unis, marginales
jusqu?en 2020, atteignent la deuxième place pour la deuxième
année consécutive grâce au développement du commerce
de granulés (15 % des importations).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 61
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.4.3 : échanges extérieurs de bois-énergie par pays en 2022
En % des quantités échangées
Belgique
Italie
Espagne
Allemagne
Luxembourg
Autres
50
16
10
5
5
14
Belgique
États-Unis
Espagne
Russie
Allemagne
Autres
29
15
13
22
9
11
Exportations Importations
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
62 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.5 BIOCARBURANTS
La France est importatrice nette de biocarburants destinés à
être incorporés au gazole (biodiesel) ou à l?essence (bioéthanol
ou bioessences). Le commerce extérieur de biodiesel couvre
uniquement les esters méthyliques d?acides gras (EMAG),
utilisés en mélange dans le gazole commercial. Le commerce
extérieur de bioéthanol couvre deux produits : l?éthanol pur,
utilisé en mélange dans des proportions diverses en fonction
de l?usage dans l?essence fossile, et la partie renouvelable
de l?éther éthyle tertiobutyle (ETBE), produit par la réaction
chimique entre l?éthanol et l?isobutylène, un dérivé du pétrole.
L?ETBE est constituée de 37 % de bioéthanol en volume.
Les achats français de biocarburants, nets des volumes
exportés, augmentent en 2022 (figure 2.3.5.1), pour s?élever
à 17 TWh (soit 43 % des biocarburants consommés en
France). Ce déficit des échanges extérieurs est très
majoritairement imputable au biodiesel. La facture
correspondante a doublé sur un an et atteint 2,8 Md¤ en 2022.
Elle est même multipliée par 7 depuis 2020, année qui a connu
une forte baisse liée à la crise sanitaire. La facture est tirée à
la hausse par des prix à l?importation en augmentation (cf. 1.6).
L?origine des matières premières utilisées dans les biocarburants
Dans le bilan de l?énergie, suivant les conventions statistiques internationales, les biocarburants sont
considérés comme une ressource énergétique domestique dès lors que la transformation de matières
premières est réalisée sur le sol national (comme pour l?uranium, les matières premières utilisées pour
la fabrication de biocarburants ne sont pas considérées comme des vecteurs énergétiques). On peut
toutefois également s?intéresser au lieu de production des matières premières elles-mêmes : de ce
point de vue, 24 % des volumes de biodiesel et 52 % des volumes de biocarburants essence
consommés en France sont d?origine nationale en 2022. Cette part est restée stable pour le biodiesel
mais diminue pour les bioessences.
Figure 2.3.5.1 : échanges extérieurs de biocarburants
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 16,5 1 445 19,2 1 533 14,0 988 20,8 2 148 22,3 3 704
Bioéthanol 1,0 94 1,8 162 1,8 126 2,9 260 3,8 554
Biodiesel 15,5 1 351 17,4 1372 12,1 862 17,9 1 889 18,6 3 150
Exportations 8,2 724 8,0 710 7,0 601 6,4 868 5,6 954
Bioéthanol 1,9 177 1,5 140 1,4 96 0,8 158 0,8 132
Biodiesel 6,2 548 6,5 570 5,6 506 5,5 710 4,7 822
Solde importateur 8,4 721 11,1 823 7,0 387 14,4 1 280 16,8 2 750
Bioéthanol - 0,9 - 83 0,3 22 0,4 31 2,0 102 2,9 423
Biodiesel 9,3 804 10,9 801 6,6 356 12,4 1 178 13,8 2 328
Note:jusqu?en2018,s?agissantdubioéthanolincorporé«pur»(quicomptepour67%delaconsommationdebioéthanol,leresteétantincorporésousforme
d?étheréthyletertiobutyle-ETBE),seullesoldedeséchangesextérieursestconnu.Cedernierétanttoujourspositif,lesimportationsdebioéthanolincorporé
«pur»sontdoncsupposéesnulles.Àpartirde2019,lecommerceextérieurdebioéthanolincorporé«pur»estestiméàpartirdesdéclarationsdedurabilité.
Ànoterégalementquelecommerceextérieurdebiocarburantsissusd?huilesvégétaleshydro-traitées(HVHTGetHVHTE)n?estpasisolabledanslesdonnées
douanièresetestnégligé.Seulslesestersméthyliquesd?acidegras(EMAG)sontinclusdanslecommerceextérieurdebiodiesel.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDIetDGEC
Les pays frontaliers concentrent la plupart du commerce
extérieur de biocarburants. Dans le cas de l?éther éthyle
tertiobutyle (ETBE), dont la part renouvelable représente le
quart des importations de bioéthanol en volume, les Pays-Bas
fournissent la quasi-totalité des importations françaises. Les
exportations françaises d?ETBE sont principalement à
destination de l?Italie (49 %) et de l?Espagne (32 %).
S?agissant du biodiesel, les importations françaises
d?esters méthyliques d?acides gras (EMAG) en volume
proviennent en 2022 essentiellement de Belgique (42 %),
des Pays-Bas (36 %) et d?Espagne (16 %). Quant aux
exportations, elles sont majoritairement dirigées vers la
Belgique (44 %), l?Espagne (23 %) et les Pays-Bas (15 %).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 63
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.6 ÉLECTRICITÉ
Exportatrice nette d?électricité depuis le début des années
1980 grâce à son parc nucléaire, la France a eu recours de
manière significative à des importations d?électricité en 2022
en raison de la faible disponibilité des centrales nucléaires,
dont une partie a été arrêtée pour contrôles et réparations,
et de la baisse de la production hydraulique (figure 2.3.6.1).
Le déficit des échanges a été particulièrement marqué durant
les mois de juillet et août. Sur l?ensemble de l?année 2022,
la France a importé 52 TWh et a exporté 37 TWh, et enregistre
donc pour la première fois depuis 40 ans un solde importateur
d?électricité de 15 TWh après un solde exportateur de 45 TWh
en 2021. Le solde vis-à-vis de la Grande-Bretagne, auparavant
exportateur, diminue de 23 TWh par rapport à son niveau de
2021 et devient importateur en 2022 (figure 2.3.6.2). Le solde
d?électricité devient également importateur avec certains
pays frontaliers comme l?Espagne (- 14 TWh par rapport à
2021) et l?Allemagne (- 11 TWh par rapport à 2021). Le solde
commercial d?électricité est néanmoins resté excédentaire
avec quelques pays partenaires mais il se réduit. C?est le cas
avec la Suisse (- 2 TWh par rapport à 2021), le Luxembourg
(- 1 TWh par rapport à 2021) ou encore l?Italie (- 1 TWh par
rapport à 2021)
Les recettes tirées des exportations d?électricité s?élèvent
en 2022 à 8,7 Md¤. Déduction faite des dépenses d?importation
(16,1 Md¤), le solde net s?établit à - 7,4 Md¤ et diminue de
10 Md¤ par rapport à l?année précédente en euros constants.
Cette nette baisse s?explique par le déficit des échanges
physiques et par la forte hausse des prix des échanges
extérieurs (cf. 1.7.1).
Figure 2.3.6.1 : échanges extérieurs d?électricité
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 14 870 16 786 20 806 24 3 601 52 16 149
Exportations 76 3 963 73 2 952 65 2 026 69 6 354 37 8 729
Solde exportateur 63 3 093 58 2 166 45 1 220 45 2 753 - 15 - 7 420
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsRTE,CRE,DGDDI,Emosson
Figure 2.3.6.2 : contribution au solde exportateur d?électricité
60
50
40
30
20
10
0
- 10
- 20
- 30
- 40
En TWh
2019 2020 20222021
Espagne Grande-Bretagne Belgique Allemagne Autres Italie
10 5
10
1
10
6
13
- 3
6
15
6
7
14
13
4
- 9
- 8
- 10
- 5
12
13
3
6
14
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsRTE,CRE
64 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3
Transformation,
transport et distribution
d?énergie
? Les pertes liées à la transformation, au transport et à la
distribution d?énergie diminuent de 17,7 % en 2022 et s?élèvent
à 801 TWh. Cette baisse marquée s?explique essentiellement par
la diminution de la production d?électricité des centrales nucléaires,
à travers les pertes de chaleur induites. À l?inverse,
la consommation des combustibles pour la production d?électricité
et de chaleur progresse. La consommation de gaz dans
les centrales électriques de cogénération et les réseaux de chaleur
croît de 19,2 %. La baisse des pertes liées à la distribution
et au transport (- 7,7 %) contribue également à la baisse de
la consommation nette de la branche énergie. L?activité des
raffineries est dynamique en 2022 alors que celle de la filière fonte
se replie. Les achats en énergie de la branche énergie augmentent
de 79 % en 2022, pour atteindre 45,8 Md¤. Ils sont composés à
73 % de pétrole brut utilisé dans les raffineries.
66 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.1 L?activité du raffinage repart à la hausse
en 2022
Le raffinage consiste à transformer le pétrole brut en différents
produits finis, énergétiques (carburants, combustibles) ou
non (lubrifiants, bitume et produits destinés à la pétrochimie
entre autres). Le pétrole brut est, dans un premier temps,
séparé par distillation en plusieurs coupes pétrolières, les
plus lourdes pouvant, dans un deuxième temps, être craquées
en molécules plus légères et mieux valorisables. Les produits
ainsi obtenus font ensuite l?objet de procédés d?amélioration,
visant notamment à en réduire la teneur en soufre ou, pour
les supercarburants, à en augmenter l?indice d?octane.
Les biocarburants produits ou importés en France sont
incorporés en raffinerie ou en dépôt aux carburants non issus
de biomasse. Les informations fournies ci-dessous portent
sur les produits raffinés, biocarburants exclus.
En 2022, la production nationale de produits raffinés,
nette de la consommation propre des raffineries, s?élève à
41,6 Mtep (483,9 TWh), pour une consommation de matière
première de 43,6 Mtep (figure 3.1.1). La production nette
progresse de 15,6 % sur un an. L?activité a été dynamique
en dépit des mouvements sociaux et des blocages ayant eu
lieu durant l?année. Avec le regain de la demande et les
incertitudes sur les approvisionnements extérieurs, notamment
de gazole, des installations de raffinage fermées pendant la
crise sanitaire ont redémarré. En 2021, la production nette
du raffinage était restée atone, après une chute de plus d?un
quart en 2020 en raison de la crise sanitaire. Certaines
installations étaient restées fermées pour maintenance et
défaut de rentabilité.
Les raffineurs ont dépensé 33,6 Md¤ en pétrole brut et
autres charges de raffinage pour fournir des produits finis
valorisés à 44,1 Md¤. En euros constants 2022, la valeur de
cette production augmente de 123,0 % par rapport à 2021
en raison principalement de la hausse inédite des prix (cf. 1.2).
En 2022, les raffineries ont dégagé un excédent de 10,6 Md¤,
soit 243 ¤ pour chaque tonne équivalent pétrole de produit
à distiller utilisée, contre 31 ¤2022 l?année précédente, et
51 ¤2022 en 2019. Un tel solde n?avait jamais été observé
depuis le début du calcul de cet indicateur en 2011.
Figure 3.1.1 : consommation de pétrole brut et autres charges de raffinage et production nette de produits finis des
raffineries
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Consommation de pétrole brut
et autres charges de raffinage 57,3 27 709 52,3 24 603 37,9 12 704 37,3 18 635 43,6 33 559
Production nette des raffineries 55,2 31 226 50,4 27 284 36,6 14 584 36,0 19 792 41,6 44 136
Solde - 3 517 - 2 681 - 1 880 - 1 157 - 10 577
Note:laproductionestnettedel?autoconsommationdesraffineries.Lerapportentrelesoldecalculéicietlaconsommationpeutprésenterdesécartsavec
lamargederaffinagecalculéeetdiffuséeparlaDGEC,carcettedernières?appuienonsurdesdonnéesréellesmaissurunmodèlethéoriquederaffinerieen
prenantencompteenoutreunensembleplusvastedecharges(dépensesdegaznaturelnotamment).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les raffineries françaises produisent principalement du
gazole, qui regroupe le gazole routier et non routier. Ce dernier
produit est utilisé pour certains engins mobiles non routiers
et pour les tracteurs agricoles, avec les mêmes spécifications
que celles du gazole routier, excepté sa coloration. Ces
gazoles utilisés comme carburant représentent 35 % du total
de la production en 2022. Les supercarburants comptent pour
19 %, les produits non énergétiques pour 15 % et le fioul
lourd pour 14 % (figure 3.1.2). Le kérosène représente 6 %
du total de la production nationale de produits raffinés, le GPL
3 %, le fioul domestique et les autres produits 8 %.
La production de gazole, qui a augmenté de 7 % en un
an, reste inférieure de 2 Mtep à celle de 2019. À 2,6 Mtep,
celle de jet kérosène progresse fortement par rapport à 2021
(+ 131 %), en lien avec la reprise du trafic aérien ; elle
représente près des deux tiers de la production de ce produit
en 2019.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 67
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.1.2 : production nette de produits finis des raffineries
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
60
50
40
30
20
10
0
Gazole
Fioul lourd
GPL
Supercarburants*
Fioul domestique et autres gazoles
Autres***
Produits non énergétiques**
Jet kérosène
18,1 16,4 13,1 13,5 14,4
10,9
9,8
8,0 7,7 7,7
8,1
6,9
5,4 5,7 6,3
5,5
5,9
3,9 3,9
5,9
5,3
4,7
2,6 2,0
2,7
2,6
4,3
4,0
1,5
1,5
1,0 1,11,5 1,1
1,1
1,3
1,2
1,2 1,0
0,9
*Ycomprisessenceaviation.
**Naphta,bitumes,lubrifiants.
***Cokedepétrole,pétrolelampant,autresproduits.
Note:laproductionestnettedel?autoconsommationdesraffineries.Àpartirde2018,laquantitécorrespondantàdugazolepêcheestinclusedansleposte
dufiouldomestiqueetautresgazoles,commel?estcelledudieselmarineléger(DML),etnonplusdansceluidugazole.Celledegazolenonroutier,utilisédans
l?agricultureetlaconstructionnotamment,estregroupéeaveclegazoleroutierdanslepostegazole,carils?agitdefaitdumêmeproduitsurleplanchimique.
Source :SDES,enquêteauprèsdesraffineurs
Après la fermeture de plusieurs installations au début des
années 2010, puis de celle de Grandpuits en 2021, il ne reste
en France en 2022 plus que sept raffineries de pétrole brut
(figure 3.1.3).
Figure 3.1.3 : raffineries de pétrole brut en 2022
0 50 km
Raffinerie
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Gonfreville-
l'Orcher (TotalEnergies)
Port Jérôme-
Gravenchon (Esso)
Donges (TotalEnergies)
Feyzin (TotalEnergies)
Fos-sur-Mer (Esso)
Martigues-Lavéra
(Petroineos)
Le Lamentin
(SARA)
Source :DGEC
68 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.2 Baisse modérée du coût d?acheminement
du gaz
3.2.1 INJECTIONS DE BIOMÉTHANE
Depuis 2012, du biométhane, obtenu par épuration de biogaz,
est injecté dans les réseaux de gaz naturel (figure 3.2.1.1).
Si les volumes concernés demeurent relativement faibles, ils
progressent néanmoins rapidement avec le développement
de la filière, doublant en moyenne chaque année. En 2022,
6 975 GWh ont ainsi été injectés dans les réseaux, soit près
du double de l?année précédente, pour un montant estimé
de 763,3 M¤. Par rapport à l?achat de gaz naturel, cela
entraîne un surcoût pour les opérateurs (sous la forme d?une
obligation d?achat) qui est compensé par l?État au titre des
charges de service public de l?énergie. En 2022, cette
compensation s?élève à 89 M¤. En fin d?année 2022,
514 installations d?une capacité d?injection de 9,3 TWh/an
sont raccordées aux réseaux de gaz naturel, tandis que
876 projets supplémentaires, représentant une capacité de
15,8 TWh/an, sont en cours de développement.
Figure 3.2.1.1 : injections de biométhane
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Injections de biométhane 0,7 79,4 1,2 136,9 2,2 237,8 4,3 460,9 7,0 763,3
dontsubvention - 61,3 - 119,3 - 215,5 - 234,8 - 89,0
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,CRE
3.2.2 TRANSPORT, DISTRIBUTION ET STOCKAGE
DE GAZ NATUREL
La rémunération des gestionnaires d?infrastructures pour leur
mission d?acheminement du gaz aux consommateurs finaux
sur le territoire français s?élève à 6,5 Md¤ en 2022, en baisse
de 1,0 % en euros constants par rapport à 2021 (figure 3.2.2.1).
La rémunération correspond au coût des infrastructures
gazières, répercuté sur le consommateur final via deux
mécanismes : d?une part, les tarifs d?accès des tiers aux
réseaux (de transport : ATRT, et de distribution : ATRD) et
aux terminaux régulés (terminaux méthaniers : ATTM) qui
sont fixés par la Commission de régulation de l?énergie ;
d?autre part, les tarifs liés aux sites de stockage qui sont
déterminés lors d?enchères dans des conditions définies par
la CRE depuis la réforme de l?accès des tiers aux stockages
de gaz naturel du 1er janvier 2018. Cette rémunération exclut
donc les prestations facturées entre les différents gestionnaires
d?infrastructures ainsi que les recettes liées au transport du
gaz transitant par le territoire national (sauf indirectement à
travers les pertes liées au transport). En revanche, elle
comprend la valeur des pertes physiques de gaz sur les
réseaux. Ces pertes s?élèvent à 4,5 TWh en 2022, en hausse
de 12,2 % par rapport à 2021 (figure 3.2.2.2). À la suite de
l?augmentation du prix du gaz, ces pertes représentent une
charge de 440 M¤ pour les gestionnaires, soit près de trois
fois plus qu?en 2021 (+ 136 %). Cette charge augmente
nettement en raison de la très forte élévation des prix du gaz
en 2022.
Les gestionnaires ont ainsi perçu une rémunération, nette
de la valeur de ces pertes, d?environ 6,1 Md¤ en 2022, en
baisse de 5,0 % en euros constants par rapport à 2021. Cette
rémunération permet de financer le développement, la
maintenance et l?exploitation des infrastructures gazières
ainsi que les missions associées (figure 3.2.2.3). Elle a crû
de 0,1 % en moyenne annuelle en euros constants depuis
2011. Le réseau de transport et ceux de distribution perçoivent
respectivement 30 % et 52 % de cette rémunération en 2022,
contre 11 % pour les sites de stockage souterrain et 7 % pour
les terminaux méthaniers.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 69
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.2.2.1 : rémunération des gestionnaires d?infrastructures gazières
En M¤2022
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Réseau de transport 1 637 1 691 1 788 1 927 1 914 1 997 1 974 1 958 1 945 1 943 1 884 2 051
dont pertes 81 61 110 83 78 49 63 73 45 20 68 222
Réseaux de distribution 3 142 3 269 3 643 3 382 3 546 3 786 3 717 3 701 3 687 3 448 3 610 3 305
dont pertes 56 68 76 48 47 35 42 53 30 18 98 177
Sites de stockage souterrain 988 886 690 753 774 708 589 746 734 688 646 699
dont pertes 11 15 15 9 8 6 4 11 6 4 21 41
Accès aux terminaux méthaniers 351 360 364 361 357 356 472 491 506 480 426 447
Total 6 118 6 207 6 484 6 423 6 592 6 846 6 752 6 895 6 872 6 558 6 566 6 502
dont pertes 148 144 201 139 133 91 109 137 81 42 186 440
Total hors pertes 5 970 6 063 6 283 6 284 6 459 6 755 6 643 6 758 6 792 6 516 6 380 6 062
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,Storengy,CRE
Figure 3.2.2.2 : pertes sur les réseaux de gaz naturel (y compris pertes de stockage)
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Réseau de transport 2,9 73 3,1 45 2,1 20 1,5 68 2,2 222
Réseaux de distribution 2,1 53 2,0 30 1,9 18 2,1 98 1,8 177
Sites de stockage souterrain 0,5 11 0,4 6 0,4 4 0,4 21 0,4 41
Total 5,5 137 5,5 81 4,3 42 4,0 186 4,5 440
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,Storengy,CRE
Figure 3.2.2.3 : rémunération des gestionnaires d?infrastructures gazières (hors valeur des pertes physiques)
En M¤2022
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
Réseaux de distribution Réseau de transport Sites de stockage souterrain Accès aux terminaux méthaniers
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,Storengy,CRE
70 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
En 2022, 41 % du gaz naturel consommé en France est
importé par gazoduc, en nette baisse par rapport à 2021 en
raison de la guerre en Ukraine (cf. 2.3.2). Le système gazier
est aujourd?hui doté de sept points d?interconnexion principaux,
pour une capacité d?importation cumulée d?environ
2 600 GWh/jour en 2022 (figure 3.2.2.4). Fin 2022, au titre
de la solidarité européenne, des sorties vers l?Allemagne ont
été rendues possible par les travaux sur le point d?Obergailbach
(ce point ne permettait que des entrées de gaz sur le territoire).
Les terminaux méthaniers permettent d?accueillir les
cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL), importées par voie
maritime, puis de regazéifier le GNL pour pouvoir l?injecter
dans le réseau. Ils sont au nombre de quatre, répartis sur
trois sites distincts : Fos Cavaou, Fos Tonkin, tous deux situés
à Fos-sur-Mer, Montoir-de-Bretagne et Loon-Plage
(Dunkerque). La société Elengy gère les terminaux de Fos
Tonkin et Montoir-de-Bretagne, tandis que Fosmax LNG
(filiale à 100 % d?Elengy) est propriétaire de celui de Fos
Cavaou. L?accès à ces trois terminaux est régulé par la CRE.
Le terminal de Loon-Plage, dont la mise en service commercial
a eu lieu en janvier 2017, est géré par Dunkerque LNG et
bénéficie pour une durée de vingt ans d?une exemption totale
à l?accès régulé des tiers et à la régulation tarifaire. Les entrées
de GNL doublent par rapport à 2021 (+ 103 %), permettant
de limiter les soutirages dans les stockages et compenser la
baisse des entrées par gazoduc. Un nouveau terminal flottant
(FSRU, floatingstorageregasificationunit ou unité flottante
de stockage et de regazéification) a été mis en service au
Havre en octobre 2023. Il permettrait d?assurer 10 % de
l?approvisionnement en gaz naturel du pays.
Lors de la période estivale, la constitution de stocks de
gaz naturel à proximité des zones de consommation permet
de réduire les risques de saturation des réseaux et de
répondre aux fortes consommations de gaz lors des périodes
hivernales (cf. 2.3.2). Les 15 sites de stockage souterrain
français sont exploités par deux opérateurs : Storengy
(neuf sites en nappes aquifères, trois en cavités salines, un
en gisement épuisé) et Teréga (deux sites en nappes
aquifères).
Le réseau de gaz naturel permet l?acheminement du gaz
jusqu?aux points de livraison. Il se compose de deux niveaux.
Le réseau de transport est constitué de gazoducs de grande
capacité, connectés à ceux des pays limitrophes ainsi qu?aux
sites de stockage et aux terminaux méthaniers. Il permet, en
le comprimant à haute pression, de transporter le gaz naturel
sur des distances élevées afin de l?acheminer aux réseaux
de distribution et à quelques très gros consommateurs. Deux
entreprises se partagent la gestion du réseau de transport :
Teréga dans le sud-ouest de la France (5 100 km de réseau),
GRTgaz pour le reste du territoire (32 600 km de réseau).
Depuis novembre 2018, une place de marché unique assure
l?équilibrage du réseau. Dans un contexte difficile à la suite
de la guerre en Ukraine, aucune interruption significative du
fonctionnement des infrastructures gazières n?a été constatée.
Les réseaux de distribution permettent, quant à eux,
d?acheminer le gaz naturel du réseau de transport jusqu?à la
très grande majorité des consommateurs finaux. Environ
11 millions de consommateurs sont ainsi raccordés aux
quelque 200 000 km de canalisations de distribution. GRDF
assure la distribution de 96 % du marché, des entreprises
locales de distribution (ELD), ainsi que quelques autres
sociétés, se répartissant le reste.
Figure 3.2.2.4 : infrastructures gazières françaises en 2022 (hors réseaux de distribution)
Stations de compression
Terminaux méthaniers
Communes desservies
en gaz naturel
Points d?interconnexion
Terminal méthanier flottant en projet
Stockage de gaz naturel
Réseau principal de transport
50 100 km0
Sources : GRTgaz;Storengy;Teréga
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 71
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.3 La transformation de charbon :
repli de l?activité de la filière fonte
La filière fonte a consommé 42 TWh en 2022 (- 10,8 % par
rapport à 2021). La dépense correspondante s?élève à 2,1 Md¤
(+ 131 % par rapport à 2021).
3.3.1 LES COKERIES
Les cokeries sont des usines constituées de batteries de
fours à coke, parfois plusieurs dizaines, dans lesquels le coke
est obtenu par pyrolyse d?une variété de charbon primaire.
Les cokeries françaises transforment du charbon primaire
en charbon dérivé (du coke, mais aussi de petites quantités
de goudron de houille). Le processus de fabrication du coke
débouche également sur la production de gaz fatals, dont
une partie est réutilisée pour chauffer les fours à coke. Les
cokeries peuvent être regroupées avec d?autres installations
de la chaîne de fabrication, de traitement et de finition de
produits en acier (hauts-fourneaux, aciéries et laminoirs) dans
des sites sidérurgiques dits intégrés, comme c?est le cas en
France où, en 2022, deux cokeries sont encore en activité,
à Dunkerque et Fos-sur-Mer.
En 2022, la consommation nette des cokeries diminue,
la production de coke et de gaz ayant légèrement augmenté
et la consommation de charbon primaire ayant été quasiment
stable.
La marge de cokéfaction est la différence entre la valeur
du coke, du goudron de houille et des gaz dérivés produits
et celle du charbon primaire et des gaz dérivés consommés.
Elle décroît par rapport à 2021, le prix du charbon primaire
consommé ayant augmenté à un rythme plus élevé que celui
du charbon dérivé produit (cf. 1.4).
3.3.2 LES HAUTS-FOURNEAUX
Un haut-fourneau est une installation industrielle destinée à
simultanément désoxyder et fondre les métaux contenus
dans un minerai par la combustion de coke, riche en carbone.
En général, le haut-fourneau transforme du minerai de fer en
fonte liquide, et le coke sert à la fois de combustible et d?agent
réducteur. Même si la fonte produite peut être utilisée
directement, cet alliage est généralement destiné à être affiné
dans des aciéries. Les hauts-fourneaux, bien qu?ayant pour
finalité la production de fonte, sont considérés dans ce bilan
comme faisant partie du secteur de la transformation
d?énergie, conformément à la méthodologie de l?Agence
internationale de l?énergie.
En 2022, les hauts-fourneaux ont consommé un peu
moins de 50 TWh de produits charbonniers, dont la moitié
de charbon dérivé, principalement du coke. Nette des gaz
fatals produits lors du processus de production, la
consommation totale des hauts-fourneaux s?élève à moins
de 40 TWh. Cette consommation diminue de 11 % par rapport
à 2021 et de 16 % par rapport à 2019 (figure 3.3.2.1), dans
le sillage de la production de fonte. En 2022, l?activité a
diminué en raison d?un ralentissement de la demande d?acier
et de la flambée des prix de l?énergie. Ainsi, un des deux
hauts-fourneaux de l?usine de Fos-sur-Mer a été
temporairement mis à l?arrêt en fin d?année. Par ailleurs, dans
le cadre de la décarbonation du site, un des trois hauts-
fourneaux du complexe sidérurgique de Dunkerque a été
fermé définitivement. À la fin de l?année 2022, cinq hauts-
fourneaux sont encore en activité en France : deux se situent
à Dunkerque, deux à Fos-sur-Mer et un à Pont-à-Mousson.
Figure 3.3.2.1 : production de fonte et d?acier à l?oxygène pur (en Mt), consommation nette des hauts-fourneaux (en TWh)
Production de fonte brute
Production d?acier à l?oxygène pur
Consommation nette des hauts-fourneaux en TWh (axe de droite)
12
11
10
9
8
7
6
5
4
65
60
55
50
45
40
35
30
25
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
En Mt En TWh
Note:unopérateuraréviséfortementàlahaussesesproductionsdegazdérivés,entraînantunerupturedesérieentre2016et2017.Parailleurs,àpartirde
2017,lespertes,auparavantinclusesdansl?écartstatistique,sontintégréesàlaconsommationdeshauts-fourneaux.
Source :SDES,Bilandel?énergie
72 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.4 Baisse prononcée de la production
d?électricité induite par un recul
des productions nucléaire et hydraulique
3.4.1 PRODUCTION NETTE D?ÉLECTRICITÉ
La production d?électricité, nette de la consommation des
auxiliaires et des pertes dans les transformateurs des
centrales, s?établit à 455 TWh en 2022 (figures 3.4.1.1 et
3.4.1.2). Elle diminue de 14,6 % par rapport à 2021 et atteint
son niveau le plus bas depuis 1992.
Ce recul s?explique surtout par le repli de la production
nucléaire en 2022 (- 22,6 %, à 279 TWh) en raison de de la
faible disponibilité du parc (cf. 2.2.2). La production d?électricité
nucléaire représente 61,4 % de la production d?électricité en
France en 2022. D?autre part, la diminution de la production
hydraulique (- 20,0 %, à 51 TWh) contribue également
négativement à l?évolution de la production d?électricité,
principalement en raison de précipitations peu abondantes,
notamment au printemps et à l?été, ce qui a entraîné un
moindre débit des cours d?eau et des stocks hydrauliques.
En conséquence, la production thermique classique, qui
permet de faire face à une baisse de la production renouvelable
et nucléaire ou de répondre à un pic de demande, augmente
de 21,0 % en 2022, pour s?établir à 67 TWh. Par ailleurs, le
photovoltaïque et l?éolien continuent d?occuper une place
croissante dans le bouquet de production en 2022 puisque
cette dernière a augmenté de 27,8 % pour le photovoltaïque
et de 2,4 % pour l?éolien.
Figure 3.4.1.1 : production nette d?électricité
En TWh
600
500
400
300
200
100
0
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2022
Nucléaire Thermique classique Hydraulique* Éolien Photovoltaïque Autres sources
*Ycomprisénergiemarémotrice.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsRTE,EDFetproducteursd?électricité
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 73
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.2 : production nette d?électricité
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Production nucléaire 393 379 335 361 279
dontArenh 96 4 399 120 5 430 126 5 534 126 5 461 126 5 309
Production hydraulique* 70 61 67 64 51
donthydrauliquesousOA 7 552 6 527 7 569 6 512 4 408
dontsubventionsOA 221 241 292 4 - 385
Production éolienne 29 35 40 37 38
dontéoliensousOA 28 2 726 32 3 066 39 3 708 35 2 806 32 3 356
dontsubventionsOA 1 301 1 630 2 063 142 - 2 229
Production photovoltaÏque 11 12 13 15 20
dontphotovoltaïquesousOA 11 3 530 12 3 832 13 3 727 15 3 632 19 4 670
dontsubventionsOA 2 940 3 291 3 279 2 464 1 391
Production thermique
renouvelable et géothermie 10 10 10 11 11
dontsousOA 8 1 081 8 1 176 8 1 222 9 1 357 8 1 386
dontsubventionsOA 687 786 835 699 21
Production thermique non
renouvelable 45 49 44 45 56
dontsousOA 12 2 397 12 2 511 12 2 336 12 3 014 11 3 770
dontsubventionsOA 1 712 1 791 1 636 1 732 1 798
Autre (Interconnexion**) 46 46 34 86 187
dontsubventions 13 8 - 5 46 137
Production subventionnée hors
OA en ZNI*** 3 908 2 951 3 874 2 882 3 935
dontsubventions 636 679 611 543 546
Total production France
entière 558 547 510 532 455
Subventions totales (y compris
interconnexions et charges de
péréquation dans les ZNI)
7 512 8 426 8 712 5 630 1 278
*Ycomprisénergiesmarines.
**Interconnexion:correspondàl?électricitéachetéevialaliaisonàcourantcontinuItalie-Corse-Sardaigne.
***ZNI:zonesnoninterconnectéesauréseaud?électricitémétropolitaincontinental.EllesincluentlaCorse,lesDROMainsiquelesîlesduPonantetChausey.
Note:nesontvaloriséesmonétairementdanscetableauquelesproductionssousobligationd?achat(OA)oubénéficiantdecomplémentsderémunération,ainsi
quelaproductiond?originenucléairevenduedanslecadredumécanismedel?Arenh.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Nucléaire
En raison d?une disponibilité historiquement faible du parc
nucléaire, la production nette d?électricité nucléaire recule de
22,6 % en 2022, à 279 TWh (cf. 2.2.2). La disponibilité du
parc a été particulièrement basse durant la période estivale
en lien avec les multiples arrêts pour maintenance et contrôles
à la suite de la découverte d?un problème de corrosion dans
les circuits de refroidissement. La production nucléaire se
situe ainsi à son niveau le plus bas depuis 1988.
Dans le cadre du dispositif d?accès régulé à l?électricité
nucléaire historique (Arenh), un peu moins de la moitié de la
production nucléaire, soit 126 TWh, a été rachetée à EDF
par les fournisseurs alternatifs ainsi que par les gestionnaires
de réseaux pour la couverture de leurs pertes, pour un montant
de 5,3 Md¤. En effet, en 2022, 26 TWh ont été cédés à
destination des pertes liées au transport d?électricité, dont la
plus grande partie vient de la dissipation de chaleur par effet
Joule. Ainsi, les fournisseurs peuvent avoir un droit supérieur
au plafond de l?Arenh (fixé à 120 TWh en 2022) afin de tenir
compte des quantités d?électricité fournies à perte.
74 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Hydraulique
La production hydraulique nette (y compris énergies marines
et pompages) recule en 2022 (- 20,0 %) et s?établit à 51 TWh
(cf. 2.2.3) du fait de conditions hydrologiques peu favorables.
Un peu moins de 5,5 TWh (10,7 % de la production) sont
produits par des stations de transfert d?énergie par pompage
(Step) qui permettent de stocker de l?électricité en pompant
l?eau d?une retenue inférieure à une retenue supérieure pour
la turbiner en sens inverse ultérieurement.
En 2022, 4 TWh sont produits dans le cadre de contrats
d?obligation d?achat ou compléments de rémunération.
Auparavant, le tarif d?achat concernait les installations de
moins de 12 MW. Depuis le 30 mai 2016, ne sont éligibles à
de nouveaux contrats d?obligation d?achat que les installations
de moins de 500 kW. Un complément de rémunération en
guichet ouvert est possible pour les installations de moins de
1 MW et sur appel d?offres pour les installations de puissance
comprise entre 1 et 4,5 MW. Ces installations ont revendu
leur production aux acheteurs obligés pour 408 M¤.
Éolien
Grâce à la progression du parc installé, la production éolienne
progresse de 2,4 % en 2022 et s?établit à 38 TWh (cf. 2.2.3).
En raison de l?envolée des prix de gros de l?électricité en
2022, les subventions à la filière éolienne dans le cadre du
dispositif des obligations d?achat et des compléments de
rémunération sont négatives, à - 2,2 Md¤. En effet, les
compensations aux opérateurs se fondent sur la différence
entre un tarif fixé à l?avance et le prix de marché. Les prix de
gros de l?électricité ayant dépassé le tarif en 2022, les
producteurs éoliens concernés ont vendu leur production en
dessous du prix de marché.
Solaire photovoltaïque
La production solaire photovoltaïque progresse de plus d?un
quart en 2022 (+ 27,8 %) et s?établit à 20 TWh en raison de
l?augmentation de la puissance du parc et d?un ensoleillement
plus généreux (cf. 2.2.3). Le champ couvert par cette
production inclut la production photovoltaïque autoconsommée
qui s?élève à 0,5 TWh en 2022. L?État, via les dispositifs
d?obligation d?achat et de compléments de rémunération
soutient particulièrement les différentes formes de production
photovoltaïques (autoconsommation et vente en totalité).
Cependant, en 2022, les montants des subventions attribués
à la filière solaire tombent à leur niveau le plus bas depuis
2012, soit 1,4 Md¤. Cela s?explique, comme pour l?éolien,
par le différentiel très faible entre le prix de marché et le tarif
fixé à l?avance.
Thermique classique
L?ajustement de l?offre à la demande d?électricité est, pour
l?essentiel, assuré par la filière thermique classique à partir
de combustibles fossiles ou renouvelables, dont les moyens
de production peuvent être démarrés ou stoppés très
rapidement selon les besoins. En 2022, la production
thermique augmente de 21 % et s?établit à 67 TWh
(figure 3.4.1.3). En effet, dans un contexte de baisse des
productions d?origine nucléaire et hydraulique et malgré une
forte augmentation du prix du combustible, les installations
thermiques classiques, utilisées comme moyens de pointe
pour ajuster l?offre à la demande, ont été davantage sollicitées
que l?année précédente.
Le rendement électrique moyen des centrales, qui
rapporte la production d?électricité à la consommation de
combustibles nécessaire à cette production, est très différencié
selon le combustible utilisé. En 2022, il s?élève à 65 % pour
le gaz, 48 % pour la biomasse, 44 % pour le biogaz, 42 %
pour les produits pétroliers, 30 % pour les déchets ménagers.
Ces derniers sont consommés principalement par des
incinérateurs dont le but premier est la destruction des déchets
et non la conversion énergétique. À l?inverse, les centrales
fonctionnant au gaz naturel, en particulier celles qui sont
dédiées à la production d?électricité seule, affichent en
moyenne le meilleur rendement, convertissant plus de la
moitié de l?énergie contenue dans le combustible en électricité.
En effet, la transformation de gaz en électricité est aujourd?hui
essentiellement assurée (hors cogénération) par des centrales
à cycle combiné, plus efficaces d?un point de vue énergétique
que les centrales thermiques traditionnelles. Les centrales
de cogénération qui produisent à la fois de la chaleur et de
l?électricité à partir de la biomasse ou des déchets tirent les
rendements électriques de ces combustibles à la baisse. Leur
efficacité globale reste néanmoins plus importante car le
rendement de la production de chaleur y est
conventionnellement fixé à 85 %. Les rendements
énergétiques apparents sont dispersés, en particulier dans
le cas du biogaz, dont la teneur en méthane peut être très
variable, et de la biomasse, dont la composition et le taux
d?humidité ne sont pas très homogènes (figure 3.4.1.4). Le
pouvoir calorifique de ces combustibles est estimé avec
beaucoup plus d?imprécision et les différences de rendements
apparents témoignent vraisemblablement des différences de
pouvoirs calorifiques non pris en compte. Pour le gaz naturel
et le pétrole, les faibles rendements sont principalement
observés lorsque ces combustibles sont mélangés avec des
déchets ou des gaz de raffineries (qui sont classés parmi les
produits pétroliers mais peuvent contenir d?autres gaz).
Les centrales thermiques utilisant des énergies
renouvelables et de récupération (biomasse, biogaz, déchets)
ainsi que celles de cogénération peuvent bénéficier, sous
conditions, du mécanisme d?obligation d?achat ou de celui
des compléments de rémunération. La production électrique
dans le cadre de ces dispositifs s?est élevée à 19 TWh en
2022, et a été subventionnée à hauteur de 1,8 Md¤.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 75
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.3 : production thermique classique nette par type de combustibles
70
60
50
40
30
20
10
0
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Gaz naturel (élec. seule)
Produits pétroliers (élec. seule)
Gaz naturel (cogé.)
Produits pétroliers (cogé.)
Charbon (élec. seule)
EnRt* et déchets (élec. seule)
Charbon (cogé.)
EnRt* et déchets (cogé.)
*EnRt=énergiesrenouvelablesthermiques.
Lecture:en2022,43TWhd?électricitéontétéproduitsparcombustiondegaznaturel,dont13TWhàl?aided?unprocédédecogénération.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêteannuellesurlaproductiond?électricité
Figure 3.4.1.4 : répartition des combustibles par tranche de rendement en 2022
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Biogaz Biomasse Déchets ménagers Gaz Produits pétroliers Autre (dont charbon)
Tranche de rendement (en %)
18 %
29 %
30 % 25 %
50 %
11 %
3 %
49 %
25 %
21 %
56 %
28 %
12 %
18 %
70 %
8 %
15 %
34 %
16 %
Lecture:en2022,56%delaconsommationdeproduitspétrolierspourproduiredel?électricitéaétéréaliséedansdescentralesavecunrendementénergétique
comprisentre40et50%.
Note:latailledesrondsestproportionnelleaupoidsducombustiblepartranchederendementdanslaconsommationtotaledececombustiblepourproduirede
l?électricité.Encasd?utilisationdeplusieurscombustiblesparunecentrale,laproductionestrépartieentrecesderniersenproportion:unecentraleconsommant
plusieurscombustiblesapparaîtainsidansplusieursrondssurlamêmetranche.
Champ:centralesthermiques.
Source :SDES,enquêteannuellesurlaproductiond?électricité
Sur l?ensemble des filières de production, ce sont, au
total, 75 TWh d?électricité qui sont vendus pour un montant
de 13,6 Md¤ aux acheteurs obligés et dont 0,6 Md¤ est
subventionné par l?État dans le cadre des mécanismes
d?obligation d?achat et de compléments de rémunération.
76 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Par ailleurs, des compensations, de l?ordre de 2,3 Md¤
en 2022, sont accordées par l?État aux producteurs situés
dans les zones non interconnectées (les îles françaises dont
l?éloignement géographique empêche ou limite une connexion
au réseau électrique continental) dans le cadre de la
péréquation géographique tarifaire5. Ces compensations
visent à ne pas répercuter les surcoûts de production (liés
aux contraintes plus fortes pour assurer l?équilibre entre offre
et demande du fait du caractère insulaire du territoire) sur le
tarif moyen de vente au client final, et ainsi à garantir que
celui-ci soit similaire à celui de la France continentale.
Principales installations de production d?électricité en France par filière
Figure 3.4.1.5 : sites nucléaires, situation au 31 décembre 2022
2 1
4 2
6
2
4
2
2
2 4
4
2
4
2
4
4
2
22
0 50 km
Golfech
Le Blayais
Civaux
Chinon
Saint Laurent
Belleville
Dampierre
Nogent-sur-Seine
Bugey***
Saint-Alban
Romans-
sur-Isère
Narbonne
Cattenom
Chooz
Gravelines
Morvilliers
Soulaines
Penly
PaluelLa Hague
Flamanville
Cruas
Marcoule
Tricastin
Palier REP* standardisé
Puissance électrique
nette
Nombre de
tranches
Année de mise en
service commercial
Mode de refroidissement
900 MW
1 300 MW
1 500 MW
1 650 MW (EPR**)
32
20
4
1
1978 - 1988
1985 - 1994
2000 - 2002
Mi-2024(en construction)
Circuit ouvert avec prélèvement
et rejet d?eau dans les cours d?eau et la mer
Circuit fermé avec prélèvement
et rejet de vapeur dans l?atmosphère
via des tours aéroréfrigérantes
Usine de l?amont du cycle du combustible (enrichissement...)
Usine de l?aval du cycle du combustible (retraitement...)
Centre de stockage des déchets
4 Nombre de réacteurs
*REP:réacteuràeaupressurisée.
**EPR:réacteurpressuriséeuropéen.
***LacentraleduBugeyestencircuitmixte.
Source :DGEC
5Ilestfaitl?hypothèse,danslecompteprésentéici,quelatotalitédusurcoûtestliéeàlaproductionalorsqu?enréalitéunepartieprovientdelagestionduréseau.
Lesactivitésdeproduction,distributionetfournitured?électricitéétant,pardérogationaudroiteuropéen,intégréesdansleszonesnoninterconnectées,iln?esten
effetpaspossibled?identifierséparémentlesdeuxcomposantes.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 77
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.6 : puissance hydraulique (hors pompages,
y compris énergies marines) raccordée au réseau au
31 décembre 2022
?
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Part de la puissance des
installations de 10 MW
ou plus, en %
Entre 97 et 100
Entre 85 et 97
Entre 70 et 85
Entre 0 et 70
Égale à 0
Absence de données
Puissance installée,
en MW
Max. 3 885
Moy. 262
Source : SDES,Bilandel?énergie,enquêteannuelleauprèsdesproducteurs
d?électricité
Figure 3.4.1.7 : puissance éolienne raccordée au réseau
au 31 décembre 2022
En MW
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Puissance installée,
en MW
Max. 2 205
Moy. 209
Puissance installée
terrestre
Puissance installée
en mer
Source : SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsraccordementsEnedis,RTE,EDF-
SEI,CREetlesprincipalesELD
Figure 3.4.1.8 : puissance photovoltaïque raccordée au
réseau au 31 décembre 2022
En MW
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Puissance, en MW
Moy. 166
Max. 976
Source : SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsraccordementsEnedis,RTE,EDF-
SEI,CREetlesprincipalesELD
Figure 3.4.1.9 : centrales au gaz naturel, situation au
31 décembre 2022
0 50 km
Cycle combiné gaz (CCG)
Turbine à combustion
(TAC)
DK6 (2)
Bouchain (1)Bouchain (1)
Pont-sur-
Sambre (1)
Emile
Huchet (2)
Blénod (1)Blénod (1)
Croix
de Metz (1)
Croix
de Metz (1)
Bayet (1)Bayet (1)
Montoir (1)
Martigues (2)
Combigolfe (1)
Cycofos (1)
Martigues (2)
Combigolfe (1)
Cycofos (1)
Gonfreville (2)
Montereau (2)Montereau (2)
Vitry (1)Vitry (1)
Gennevilliers (1)Gennevilliers (1) St Ouen (1)St Ouen (1)
Landivisiau (1)
Source : RTE
78 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.10 : centrales à charbon et au fioul, situation
au 31 décembre 2022
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Arrighi (2)
Vaires-sur-
Marne (3) Emile Huchet (1)
Brennilis (3)
Dirinon (2)
Cordemais (2)
Lucciana
Vazzio
Arrighi (2)
Vaires-sur-
Marne (3) Emile Huchet (1)
Brennilis (3)
Dirinon (2)
Cordemais (2)
Lucciana
Vazzio
Jarry
Galion
Pointe
des
Carrières
Belle-
fontaine
Kourou
Dégrad
des cannes Le Port
La Baie
Badamiers
LongoniLe Moule Bois
Rouge
Le Gol
Jarry
Galion
Pointe
des
Carrières
Belle-
fontaine
Kourou
Dégrad
des cannes Le Port
La Baie
Badamiers
LongoniLe Moule Bois
Rouge
Le Gol
Fioul
Charbon
Source : RTE
3.4.2 TRANSPORT ET DISTRIBUTION D?ÉLECTRICITÉ
Le réseau d?électricité, qui permet son acheminement depuis
les lieux de production jusqu?à ceux de consommation, se
compose de deux niveaux : le réseau de transport et le réseau
de distribution. Le réseau de transport, géré par RTE sur le
territoire continental, comprend les lignes à très haute tension
(« HTB »). En 2022, il atteint une longueur totale d?environ
106 000 km, soit quasiment la même longueur que l?année
précédente. En effet, l?allongement du réseau via le raccordement
du parc éolien en mer de Saint-Nazaire est compensé par le
recul du réseau de lignes aériennes en 2022. Le réseau de
transport permet d?acheminer la très grande majorité de
l?électricité produite au réseau de distribution et à quelques très
gros consommateurs. Les réseaux de distribution, auxquels sont
raccordés la grande majorité des consommateurs et la quasi-
totalité des petits producteurs, comprennent les lignes à moyenne
et basse tension (« HTA » et « BT »), d?une longueur cumulée
de plus de 1,4 million de kilomètres. Enedis est le gestionnaire
d?un réseau couvrant 95 % des clients du territoire continental,
108 entreprises locales de distribution se répartissant le reste.
EDF SEI, acteur intégré (également producteur et fournisseur),
gère les réseaux des zones non interconnectées, sauf à Mayotte
où la gestion est assurée par Électricité de Mayotte.
Transport et distribution confondus, la rémunération des
gestionnaires de réseaux pour leurs missions s?élève à 15,4 Md¤
en 2022 (figure 3.4.2.1). Cette somme, payée par les
consommateurs via le tarif d?utilisation des réseaux publics
d?électricité (Turpe), comprend notamment la valeur des pertes
physiques d?électricité sur les réseaux, qui doivent être achetées
sur le marché par les gestionnaires (cf. 1.7.2). Ces pertes se
sont élevées à 35 TWh en France en 2022, entraînant une
charge de 2,9 Md¤ pour les gestionnaires. Nette de la valeur
de ces pertes (qui, infine, constitue une rémunération des
producteurs), une rémunération de 12,5 Md¤ en 2022 a donc
été perçue par les gestionnaires de réseaux afin de financer le
développement, la maintenance et l?exploitation des réseaux
ainsi que les missions associées (relève/comptage, mise en
service, dépannage, mise à disposition de données, etc.). Le
coût du réseau pour les consommateurs, y compris les pertes,
diminue de 5,6 % en 2022, en lien avec une baisse de 4,7 %
des volumes de consommation sur un an.
Les réseaux de distribution et le réseau de transport
contribuent respectivement à hauteur de 86 % et 14 % au coût
total d?acheminement de l?électricité en 2022, contre 73 % et
27 % en 2021, en raison de la hausse du prix de l?électricité
en 2022.
En 2022, les écarts de prix sur le marché de gros de
l?électricité se sont creusés entre la France et les pays européens
voisins, ce qui a entraîné une hausse conséquente des recettes
liées aux interconnexions frontalières (+ 232 % selon le rapport
d?activité de RTE). Les recettes de RTE ont dépassé les montants
prévisionnels fixés par la Commission de régulation de l?énergie
(CRE) sur l?année 2022. En conséquence, le régulateur a
ordonné la redistribution de ce surplus aux clients du réseau
(contrat d?accès au réseau de transport, CART), et notamment
à Enedis, conformément au code de l?énergie.
Les coûts unitaires en 2022 sont inférieurs aux valeurs de
2021 sur les réseaux de distribution et diminuent de moitié sur
les réseaux de transport sur la même période.
Figure 3.4.2.1 : utilisation des réseaux d?électricité
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Réseau de transport 441 4 676 436 4 593 418 4 252 438 4 465 418 2 189
dont pertes 11 484 11 493 11 522 11 566 10 490
Réseaux de distribution 403 11 351 399 11 213 385 11 253 404 11 872 385 13 229
dont pertes 28 1 309 27 1 288 25 1 279 28 1 686 25 2 438
Utilisation des réseaux 478 16 027 472 15 806 452 15 504 475 16 338 452 15 418
dont pertes 39 1 793 38 1 782 36 1 800 39 2 252 35 2 928
Note:leréseaudetransportaacheminé418TWhd?électricitéen2022etaperçupourcelaunerémunérationde2189M¤,dont490M¤correspondentàl?achat
de10TWhdissipéslorsdecetransport.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèslesgestionnairesderéseaux
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 79
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.5 Production de chaleur commercialisée :
une baisse due à un hiver plus doux
En 2022, 51 TWh de chaleur destinée à la vente ont été
produits en France. Nets des pertes de distribution, ce sont
infine 46 TWh qui ont été livrés aux consommateurs, dont
plus de 57 % proviennent des réseaux de chaleur. L?année
précédente marquée par un hiver et un automne plus froids,
48 TWh nets de pertes de distribution ont été livrés aux
consommateurs, dont 61 % issus des réseaux de chaleur.
3.5.1 RÉSEAUX DE CHALEUR
Les réseaux de chaleur sont généralement mis en place par
des collectivités locales afin de chauffer, à partir d?une chaufferie
collective, des bâtiments publics ou privés situés sur leur
territoire. Des réseaux peuvent également être d?initiative
privée. Leur taille varie fortement, allant du petit réseau de
chaleur biomasse situé en zone rurale jusqu?à celui de Paris,
de taille très importante et alimenté par de multiples centrales
de production (figure 3.5.1.1). Les réseaux de chaleur sont
particulièrement adaptés aux zones urbaines denses. Ils
permettent également d?exploiter une ressource locale, difficile
d?accès ou à mobiliser, comme la géothermie profonde, ou la
récupération de chaleur auprès d?une unité d?incinération
d?ordures ménagères ou d?un site industriel par exemple. En
2022, 953 réseaux de chaleur en France métropolitaine
disposent d?une puissance thermique totale d?environ 24 GW,
dont près de 10 GW sont concentrés dans la seule région
Île-de-France. Depuis 2017, le nombre de réseaux a augmenté
de 24 %, et leur puissance thermique totale de 9 %.
Figure 3.5.1.1 : puissance thermique et chaleur livrée par les réseaux de chaleur en 2022
?
0 50 km
Chaleur livrée, en GWh
Entre 5 000 et 10 000
Entre 2 000 et 5 000
Entre 1 000 et 2 000
Entre 500 et 1 000
Entre 0 et 500
Entre 10 000 et 13 000
Puissance des
réseaux, en MW
Max. 10 020
Moy. 2 013!(!(
Source : SDES,enquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
En 2022, les réseaux ont livré aux consommateurs
26 TWh de chaleur (nette des pertes de distribution), en
baisse de 12 % par rapport à 2021 en raison des conditions
climatiques plus chaudes de 2022 (+ 2 °C en moyenne sur
l?automne 2022 par rapport à 2021). À cette fin, il a été produit
environ 35 TWh d?énergie (la différence avec la quantité livrée
comprenant les pertes de transformation et celles de
distribution). Le bouquet énergétique des réseaux demeure
dominé par le gaz naturel, qui, en incluant le biogaz, représente
30 % de leur consommation, suivi de la chaleur issue de la
valorisation des déchets ménagers renouvelables et non
renouvelables avec 28 % et de la biomasse avec 25 %
(figures 3.5.1.2 et 3.5.1.3).
80 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Le fioul et le charbon, autrefois prépondérants, déclinent
et ne représentent plus que 3 % du bouquet énergétique
de production des réseaux (contre 60 % en 1990).
À l?inverse, la part de production des énergies renouvelables
a plus que doublé depuis 2010, pour atteindre 49 % en
2022 (après 46 % en 2021). En incluant les énergies de
récupération telles que la partie non renouvelable des
déchets ménagers ou la chaleur industrielle récupérée, la
part d?énergies renouvelables et de récupération atteint
64 %6 en 2022.
Près d?un cinquième des réseaux de chaleur (19 %)
possèdent un équipement de cogénération et sont donc
également producteurs d?électricité. En 2022, la chaleur
produite par cogénération dans les réseaux de chaleur, puis
livrée aux consommateurs, représente environ 4,6 TWh (soit
14 % du total des livraisons des réseaux).
Figure 3.5.1.2 : répartition par source d?énergie de la consommation d?énergie des réseaux de chaleur en 2022
En %
Énergies
renouvelables (EnR)
49 %
Énergies de
récupération
15 %
Autre - Gaz naturel
Autre - Charbon
Autre - Chaudières électriques
Autre - Fioul, GPL et autres énergies
non renouvelables
EnR - Biomasse
EnR - Déchets renouvelables
EnR - Géothermie
EnR - Autres énergies renouvelables
Récupération - Déchets non renouvelables
Récupération - Chaleur industrielle
22
1
2
3
30
25
14
14
5
5
Autres
36 %
*Note:Chaudièresélectriques:dontconsommationannexed?électricité.
Fioul,GPL(gazdepétroleliquéfié)etautresénergiesnonrenouvelables:dontcogénération,autreconsommationd?électricité,chaleurambiante...
Autresénergiesrenouvelables:dontcogénérationrenouvelable,chaleurambianterenouvelable,biogazetsolairethermique.
Source :SDES,enquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
Figure 3.5.1.3 : consommation d?énergie pour la production de chaleur par source d?énergie dans les réseaux de chaleur
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Énergies renouvelables
Charbon
Énergies de récupération
Fioul et GPL
Gaz naturel
Autres énergies non renouvelables
Chaleur commercialisée
(nette des pertes)
Note:Autresénergiesnonrenouvelables:dontcogénération,autreconsommationd?électricité,chaleurambiante...
GPL:gazdepétroleliquéfié.
Autresénergiesrenouvelables:dontcogénérationrenouvelable,chaleurambianterenouvelable,biogazetsolairethermique.
Source :SDES,enquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
6CetauxdiffèredeceluipubliéparlaFedene(Fédérationdesservicesénergieenvironnement)danssonrapportannuelenraisondedifférences
méthodologiques.Enparticulier,contrairementaucalculdelaFedene,lesgarantiesd?originebiométhanenesontpascomptabiliséesicicommeénergies
renouvelables,lalogiquedubilandel?énergieétantderetracerdesfluxphysiques.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 81
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.5.2 CHALEUR COGÉNÉRÉE VENDUE HORS DES
RÉSEAUX DE CHALEUR
En 2022, les installations de production d?électricité avec
procédé thermique de cogénération (hors réseaux de chaleur
munis d?un tel équipement) ont produit 46 TWh de chaleur,
contre 43 TWh en 2021 (figure 3.5.2.1). Un peu plus de la
moitié de cette chaleur (25 TWh nets des pertes de distribution)
a été livrée à des utilisateurs tiers. Tout le reste, soit 46 % de
la chaleur produite par cogénération, correspond, outre les
pertes, à de la chaleur autoconsommée, c?est-à-dire utilisée
par le producteur lui-même. En effet, une très large part de
la chaleur produite par cogénération est générée par des
autoproducteurs, c?est-à-dire des entreprises qui produisent
électricité et chaleur pour les besoins propres de leur activité
et peuvent en revendre le surplus à titre secondaire. La
production de chaleur non vendue des autoproducteurs n?est
pas identifiée en tant que telle dans le bilan, mais est
comptabilisée dans les consommations des différents
combustibles utilisés pour produire cette chaleur.
En 2022, la chaleur produite par cogénération l?a
principalement été en brûlant du gaz naturel (40 %), des
déchets ménagers (18 %) et du bois (13 %).
Figure 3.5.2.1 : production de chaleur par cogénération en 2022 (hors réseaux de chaleur)
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
Électricité
issue de la cogénération,
hors réseaux de chaleur
Chaleur
issue de la cogénération, hors réseaux de chaleur
Total chaleur Chaleur commercialisée Pertes et chaleur
autoconsommée
Production totale 19,4 45,6 24,8 20,9
Produits charbonniers 0,6 1,3 0,5 0,8
Produits pétroliers 0,4 3,8 2,2 1,7
Gaz naturel 10,0 18,4 8,1 10,3
Déchets 2,4 8,3 6,7 1,6
dontdéchetsurbains 2,4 8,1 6,5 1,6
Bois et résidus agricoles 2,1 5,9 4,0 1,9
Résidus de papeterie, liqueur noire 0,6 4,0 1,9 2,2
Biogaz 2,5 2,0 0,2 1,8
Autres combustibles 0,7 1,9 1,3 0,6
Note:lescolonnes«Totalchaleur»et«Pertesetchaleurautoconsommée»incluentlachaleurautoconsommée,notammentcelledesautoproducteurs.
Toutefois,cettedernière,n?étantpasvendueàdestiersmaisconsomméedirectementparleproducteur,n?estinfinepascomptabiliséedanslebilandelachaleur
(dontlepérimètreestceluidelachaleurcommercialiséeouautoconsomméeparlesproducteursprincipaux);cesontlescombustiblesutiliséspourproduire
lachaleurautoconsomméequisontcomptabiliséscommeconsommationsfinalesdanslebilandesautresformesd?énergie.
Source :SDES,enquêteannuellesurlaproductiond?électricitéetenquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
Focus sur l?hydrogène, vecteur prochainement
retracé dans le bilan énergétique
L?hydrogène pur (à 98 % ou plus) sera pris en compte dans
les statistiques de l?énergie à partir de l?année 2024,
conformément au règlement européen sur les statistiques
de l?énergie révisé en janvier 2022. Il n?apparaît donc pas
encore dans le bilan énergétique, sauf indirectement en tant
que combustible pour la production d?électricité. Néanmoins,
une première évaluation des ressources et des usages de
ce vecteur en 2022 a été réalisée. Cette synthèse s?appuie
sur plusieurs sources administratives et des enquêtes7
existantes et sur une première enquête auprès des sites
producteurs d?hydrogène qui permet de connaître les quantités
par mode de production et d?estimer la consommation
d?énergie pour sa production.
Les ordres de grandeur présentés ici diffèrent des
évaluations réalisées par France Hydrogène et l?Institut
français du pétrole et énergies nouvelles (Ifpen) car seul
l?hydrogène pur est ici retracé (il est exclu quand il fait partie
de mélanges de gaz même s?il est majoritaire dans leur
composition).
PRODUCTION D?HYDROGÈNE
La production totale d?hydrogène pur en France s?élève à
près de 200 000 tonnes, soit 6,6 TWh.
L?hydrogène est commercialisé par une dizaine d?unités
légales en France. En 2022, la production vendue d?hydrogène
pur s?élève à 63 milliers de tonnes (soit 2,1 TWh). Malgré le
développement de projets de production d?hydrogène bas-
carbone, l?hydrogène pur produit en 2022 provient très
majoritairement de procédés émetteurs en CO2. L?essentiel
des quantités (90 %) est obtenu à partir du gaz naturel
(méthane) à travers le vaporeformage et l?oxydation partielle.
Un procédé de capture et de stockage du carbone est
néanmoins utilisé pour 40 % de l?hydrogène produit par
transformation du gaz naturel selon l?enquête auprès des
producteurs. L?électrolyse est encore très peu utilisée (pour
10 %) pour la production de quantités significatives. Au sein
de l?électrolyse, le procédé chlore-soude, qui génère les plus
grandes quantités, concerne un nombre très restreint de
producteurs commercialisant l?hydrogène produit.
L?hydrogène peut aussi être produit par des entreprises
(énergétiques ou non) pour leur usage propre ? et ne fait pas
alors l?objet d?une vente ? ou être produit de manière fatale
dans des processus industriels, c?est-à-dire sans être réutilisé
directement, ni à des fins énergétiques ni à des fins non
énergétiques. Cela concerne 134 000 tonnes (4,5 TWh) en
2022.
Ressources et usages d?hydrogène pur en 2022
En TWh
7
6
5
4
3
2
1
0
Ressources Usages
Production vendue
Mélanges ou pertes
Consommation énergétique industrie
Mobilité
Importations-exportations
Consommation pour la production d?électricité
Consommation non énergétique industrie
2,8
1,7
2,1
1,3
0,7
0,6
1,5
2,2
Source :calculsSDES,àpartirdeEAPH,EAP,enquêteauprèsdesraffineurs,EACEI,EAPE
7Enquêteannuelledeproductiondel?Insee,donnéesdouanières,enquêtesurlaconsommationd?énergiedel?industrie.
82 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 83
Les sites de raffinage de pétrole produisent des gaz qui
contiennent de l?hydrogène. S?ils ne sont pas épurés, ces gaz
sont déjà pris en compte dans les statistiques de l?énergie
en tant que produits pétroliers (gaz de raffineries). Selon les
raffineurs, seules 52 milliers de tonnes d?hydrogène pur sont
produites en 2022 par les raffineurs : le reformage catalytique
des produits pétroliers en produit 27 % et le reste est issu du
vaporeformage de gaz naturel. Parmi ces 52 milliers de
tonnes, seules 37 milliers de tonnes (1,2 TWh) sont ensuite
utilisées pures8 pour le processus de raffinage et la production
de chaleur. Les cokeries déclarent ne produire que des
mélanges de gaz contenant de l?hydrogène (des gaz de
cokeries, classés comme produit du charbon dans le bilan)
qu?elles n?épurent pas.
Les industriels hors branche énergie, dans la chimie
essentiellement, produisent également de l?hydrogène
(pour 82 milliers de tonnes en 2022, soit 2,8 TWh) qu?ils
utilisent pour leurs besoins propres (autoconsommation).
STOCKAGE, TRANSPORT ET ÉCHANGES EXTÉRIEURS
Le stockage et le transport de l?hydrogène sont encore très
peu développés en raison de l?absence d?infrastructures
conséquentes (sites de stockage et réseaux de transport) et
d?enjeux spécifiques pour ce vecteur (faible densité, risques
d?explosion ou de fuites). Les sites de production sont
implantés à proximité des sites de consommation. Les
importations d?hydrogène sont par conséquent encore très
limitées (1 millier de tonnes) tout comme les exportations
(0,7 millier).
CONSOMMATION
Les usages de l?hydrogène (acheté ou autoconsommé) sont
principalement la désulfurisation des produits pétroliers (dans
le processus de raffinage) pour 20 milliers de tonnes
(0,7 TWh), la production de chaleur des bâtiments industriels
et des sites de raffinage pour 61 milliers de tonnes (2,1 TWh)
et les usages non énergétiques pour 66 milliers de tonnes
(2,2 TWh), concentrées pour 98 % dans le secteur de la
chimie. L?hydrogène est notamment utilisé pour la fabrication
d?engrais.
La production d?électricité et la mobilité (entre 2 et
10 milliers de tonnes) sont encore très peu concernées en
2022 par ce vecteur.
Les pertes et mélanges s?élèvent à près de 40 000 tonnes,
soit 1,3 TWh.
8Lesquantitésproduitesnonutiliséespuresetnonvenduessontconsidéréesalorscommemélangées.
84 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4
La consommation
d?énergie par forme
d?énergie
? La consommation d?énergie primaire de la France s?établit à 2 481 TWh
en 2022. Elle diminue de 10,2 % par rapport à 2021. Cette baisse
s?explique à la fois par la douceur des températures hivernales, par
la moindre disponibilité du parc nucléaire (et de la consommation de
chaleur nucléaire associée) et par les mesures de sobriété mises en place
dans un contexte d?inquiétudes sur l?approvisionnement énergétique
de la France. Après correction des variations climatiques (CVC), la baisse
de consommation d?énergie primaire s?établit à 7,6 %.
À climat corrigé, la consommation finale énergétique est quasi stable
(- 0,5 %), le rebond de la consommation des transports après une année
2021 encore marquée par des restrictions de déplacement compensant
la baisse de consommation des autres secteurs.
Au total, dans un contexte de forte hausse des prix de l?énergie,
les ménages, entreprises et administrations ont dépensé 215,4 Md¤
en 2022 pour satisfaire leurs besoins en énergie, soit 19,4 % de plus
qu?en 2021. Les produits pétroliers représentent la moitié de cette
dépense nationale en énergie et l?électricité un peu moins du tiers,
loin devant les autres énergies.
86 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.1 La consommation primaire d?énergie
diminue mais la dépense progresse dans
un contexte de hausse des prix de l?énergie
et de moindre disponibilité des réacteurs
nucléaires
La consommation d?énergie primaire de la France décroît de
10,2 % en 2022 et s?établit à 2 481 TWh (figure 4.1.1). La
moindre disponibilité des réacteurs nucléaires, et donc la
moindre consommation primaire de chaleur nucléaire,
explique près de la moitié de cette baisse. Les mesures de
sobriété mises en place en fin d?année dans un contexte
d?inquiétudes sur l?approvisionnement énergétique de la
France et de prix élevés ainsi que les conditions
météorologiques y ont également contribué. Les besoins de
chauffage ont en effet été plus faibles qu?en 2021 du fait d?une
plus grande douceur climatique de la période de chauffe,
mesurée par le nombre de degrés-jours unifiés (DJU) -
(figure 4.1.2). Après correction des variations climatiques
(CVC), la consommation primaire d?énergie diminue de façon
moins marquée (- 7,6 %). Par rapport à 2012, année de
référence des objectifs nationaux de réduction de
consommation d?énergie (cf. encadré), la consommation
primaire a baissé de 15,3 % à climat corrigé.
Figure 4.1.1 : consommation primaire totale et par usage
En TWh
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Pertes de transformation, de transport et de distribution CVC
Consommation finale énergétique CVC
Consommation primaire réelle
Consommation finale non énergétique CVC
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Note:lespertesdetransformation,detransportetdedistributionintègrentlaconsommationd?énergiedesentreprisesdusecteurdelatransformationpourleur
usagepropreainsiqu?unécartstatistique.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 87
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.1.2 : nombre de degrés-jours unifiés de la période de chauffe
2 400
2 300
2 200
2 100
2 000
1 900
1 800
1 700
1 600
1 500
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Nombre de DJU de référence
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsMétéo-France
La baisse de la consommation primaire en 2022 concerne
avant tout les pertes de transformation, de transport et de
distribution d?énergie. Ces dernières (qui correspondent à la
différence entre la consommation primaire et la consommation
finale, à l?écart statistique près) diminuent de 18 % à climat
réel et de 17 % à climat corrigé, en raison principalement de
la chute de la production nucléaire et des pertes de chaleur
induites (cf. 2.2.2). Celles-ci sont particulièrement importantes
puisque seul un tiers de la chaleur produite par l?énergie
nucléaire est convertie en électricité. La consommation finale
d?énergie s?établit à 1 664 TWh en données réelles, dont
121 TWh pour les usages non énergétiques. Ceux-ci,
majoritairement concentrés dans l?industrie et la pétrochimie,
diminuent de 22 % en 2022. La consommation finale à usage
énergétique diminue de 4,5 % et s?établit à 1 543 TWh en
données réelles. Corrigée des variations climatiques, elle est
quasi stable par rapport à 2021 (- 0,5 %) - (cf. 5.1).
Toutes les formes d?énergie voient leur consommation
primaire diminuer en 2022 (figure 4.1.3). La baisse est
particulièrement forte pour le nucléaire (- 17,8 %), le charbon
(- 15,1 %) et le gaz (- 10,2 %). À l?inverse, la baisse est limitée
pour les énergies renouvelables (EnR) thermiques et déchets
(- 1,2 %) et le pétrole (- 2,5 %), porté par la levée totale des
restrictions de circulation à la suite de la crise sanitaire. Le
bouquet énergétique primaire se compose de 37 % de
nucléaire (- 3 points par rapport à 2021), 30 % de pétrole,
16 % de gaz, 10 % d?EnR thermiques et déchets, 4 % d?EnR
électriques et 3 % de charbon.
Figure 4.1.3 : consommation primaire par forme d?énergie
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Hydraulique, éolien et photovoltaïque Énergies renouvelables et déchets Nucléaire Gaz naturel Pétrole Charbon
Note:laconsommationd?énergienucléairecorrespondàlaquantitédechaleurdégagéeparlaréactionnucléaire(quiestensuiteconvertieenélectricité),
déductionfaitedusoldeexportateurd?électricité.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
88 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Le bouquet énergétique final reste, quant à lui, dominé
par le pétrole (figure 4.1.4). En 2022, les produits pétroliers
représentent ainsi 39 % de la consommation finale à usage
énergétique, devant l?électricité (27 %), le gaz (19 %), les
énergies renouvelables et les déchets (12 %), la chaleur (3 %)
et le charbon (1 %). Sur le long terme, la part des énergies
fossiles dans le bouquet énergétique tend à diminuer depuis
le milieu des années 2000 au profit des énergies renouvelables.
Figure 4.1.4 : consommation finale à usage énergétique par forme d?énergie
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
Pétrole Gaz naturel Charbon Énergies renouvelables et déchets Électricité Chaleur
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2022
2020
Note:lachaleurn?estisoléequedepuis2000.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Dans un contexte de forte hausse des prix de l?énergie
et malgré la baisse de consommation, les ménages,
entreprises et administrations ont dépensé au total 215,4 Md¤
en 2022 pour satisfaire leurs besoins en énergie, soit une
hausse de 19,4 % sur un an en euros constants (figure 4.1.5).
Les produits pétroliers représentent la moitié de cette dépense
nationale en énergie et l?électricité un peu moins d?un tiers,
loin devant les autres énergies. Ces proportions sont
supérieures aux parts respectives de ces deux formes
d?énergie dans la consommation finale en raison de prix
moyens plus élevés que les autres formes d?énergie.
Figure 4.1.5 : consommation finale en énergie, tous usages confondus (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022
Charbon (hors hauts-fourneaux) 17 0,4 14 0,4 13 0,3 14 0,4 11 0,5
Charbon:hauts-fourneaux 46 1,4 43 1,5 32 0,9 41 1,3 36 2,4
Produits pétroliers 767 94,0 764 92,1 679 67,7 733 85,4 707 108,8
Gaz naturel 348 20,3 342 20,2 319 17,2 347 21,1 297 26,2
Énergies renouvelables et déchets 177 5,3 183 5,3 169 4,7 194 6,6 187 7,6
Électricité 437 56,4 432 57,9 411 57,6 433 62,3 415 65,8
Chaleur 41 2,7 43 2,7 42 2,4 48 3,3 46 4,2
Consommation finale
(hors hauts-fourneaux) 1787 179,1 1777 178,6 1633 149,9 1770 179,1 1664 213,1
Dépense nationale en énergie
(y compris hauts-fourneaux) 180,6 180,1 150,8 180,4 215,4
Note:conformémentauxconventionsstatistiquesinternationalesrelativesàlacomptabilitéphysiquedel?énergie,leshauts-fourneauxsontexclusdela
consommationfinale.Danslecadredubilanmonétaire,ilssontenrevancheinclusdansl?industrieetdansladépensenationaleenénergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 89
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Au sein de la dépense nationale en énergie, le coût des
importations nettes et des variations de stocks de produits
énergétiques représente 107,6 Md¤, soit une multiplication
par 2,4 par rapport à 2021 sous l?effet des fortes hausses
des prix sur les marchés internationaux (figure 4.1.6). Les
taxes énergétiques (nettes des subventions aux énergies
renouvelables et des remises à la pompe9) s?établissent à
30,4 Md¤ ; elles diminuent de 23,4 % du fait de la baisse
de l?accise sur l?électricité (ex-TICFE) et des remises à la
pompe dans le cadre du bouclier tarifaire. La TVA non
déductible progresse de 11,9 %, à 17 Md¤, à la suite de
l?augmentation des prix des énergies. Le solde, soit
60,4 Md¤, correspond à la rémunération d?activités réalisées
sur le territoire national, principalement la production
d?électricité et d?énergies renouvelables, la gestion des
réseaux de gaz et d?électricité, la distribution des carburants
et le raffinage de pétrole. Elle diminue de 24,3 % sur un an,
en lien avec la moindre activité des centrales nucléaires.
Figure 4.1.6 : décomposition de la dépense nationale en
énergie
En Md¤2022
2015
2011
2012
2016
2017
2019
2021
2022
2020
2018
2014
2013
250
200
150
100
50
0
Taxes énergétiques nettes des subventions
TVA non déductible
Rémunération d?activités nationales
Importations nettes de produits énergétiques et variations de stocks
Source : SDES,Bilandel?énergie
Les objectifs de réduction de la consommation d?énergie de la France
La loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 et celle relative à l?énergie et au climat
de 2019 ont fixé comme objectifs de diviser par deux la consommation finale d?énergie à horizon 2050
et de réduire la consommation primaire d?énergies fossiles de 40 % en 2030 par rapport à 2012.
La programmation pluriannuelle de l?énergie (PPE) relative à la France continentale, dans sa deuxième
version adoptée en avril 2020, donne des cibles intermédiaires de réduction de la consommation
d?énergie par rapport à 2012, et les décline par forme d?énergie (figure 4.1.7) :
? consommation finale d?énergie : - 7,5 % en 2023 et - 16,5 % en 2028 ;
? consommation primaire de gaz naturel : - 10 % en 2023 et - 22 % en 2028 ;
? consommation primaire de pétrole : - 19 % en 2023 et - 34 % en 2028 ;
? consommation primaire de charbon : - 66 % en 2023 et - 80 % en 2028.
Figure 4.1.7 : baisses de consommations réalisées et attendues dans la PPE
Consommation énergétique finale
Consommation primaire de gaz naturel
Consommation primaire de pétrole
Consommation primaire de charbon
Baisse attendue 2012-2028 Baisse attendue 2012-2023 Baisse réalisée 2012-2022
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En % (données corrigées des variations climatiques)
Champ:Francecontinentale.Laconsommationd?énergieàusagenonénergétiqueestexclue.
Sources :SDES,Bilandel?énergie;décretdu21avril2020relatifàlaprogrammationpluriannuelledel?énergie
9Lescompensationsverséesparl?Étatpourlegeldestarifsréglementéssurl?électricitéetlegazetlechèqueénergienesontpasdéduites.
90 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.2 Produits pétroliers et biocarburants :
une dépense record et, malgré l?envolée
des prix, une reprise de la consommation
dans les transports
4.2.1 CONSOMMATION ET DÉPENSE TOTALES
Après un rebond en 2021, la consommation totale de produits
pétroliers raffinés et biocarburants diminue de 2,9 % en 2022
et s?élève à 65,7 Mtep, soit 764,2 TWh (figure 4.2.1.1). Par
rapport à 2019, elle est en baisse de 6,9 %. D?un côté, le
secteur des transports reste le poste de consommation
principal de produits raffinés (66 % de la consommation totale
de produits pétroliers). Sa consommation augmente de
nouveau en 2022 (+ 4,0 %), sous l?effet de la levée des
dernières restrictions liées à la crise sanitaire, pour quasiment
rattraper son niveau de 2019. En revanche, hors transports,
la consommation est nettement à la baisse (- 14,0 %).
En particulier, les usages non énergétiques chutent en 2022
(- 22,6 %).
Corrigée des variations climatiques, en raison de
températures plus douces, la consommation de produits
pétroliers et biocarburants baisse de 1,8 %, après une hausse
annuelle de 6,6 % en 2021. En excluant les carburants
routiers, cette consommation diminue même de 9,2 % en
2022. Par rapport à 2012, ces consommations sont en nette
baisse, en particulier hors carburant routier (- 11,1 % pour la
consommation totale corrigée, - 23,9 % en excluant les
carburants routiers).
La dépense totale en produits pétroliers et biocarburants
augmente quant à elle fortement pour la deuxième année
consécutive, pour s?établir à 115 Md¤, niveau le plus élevé
mesuré depuis 2011. La hausse des dépenses est globale
et principalement imputable à la très forte hausse des prix
de l?énergie en 2022, dans le contexte de tensions sur les
produits pétroliers et gaziers amplifié par le conflit entre
l?Ukraine et la Russie. Ainsi, malgré la baisse de consommation
totale de produits pétroliers (y compris biocarburants) en
2022, la dépense totale s?élève de 27,5 % en euros constants
par rapport à 2021 et dépasse désormais le niveau d?avant
la crise sanitaire (+ 19,9 % comparativement à 2019).
Figure 4.2.1.1 : consommation totale de produits pétroliers raffinés et biocarburants par secteur et dépense totale associée
En Mtep (données non corrigées des variations climatiques) En Md¤2022
80
70
60
50
40
30
20
10
0
120
110
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Production d?électricité et de chaleur
Autres transport (navigation et aviation domestique, ferroviaire, fluvial)
Résidentiel
Transports routiers (ménages)
Industrie
Agriculture-pêche
Transports routiers (autres)
Tertiaire
Consommation finale à usage non énergétique
Dépense totale (axe de droite)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Note:lesecteurdestransportsn?inclutpaslessoutesmaritimesetaériennesinternationales.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 91
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Pour la deuxième année consécutive, le coût des
importations nettes (des exportations) de pétrole brut, de
produits raffinés et de biocarburants augmente fortement
(+ 70,8 % en euros constants) et s?élève à 53,2 Md¤ en 2022
(figure 4.2.1.2), montant qui n?avait plus été atteint depuis
2013. Les importations représentent 46 % de la dépense
(taxes incluses) en 2022, induisant une répartition des
dépenses proche de celle du début des années 2010. La
situation de tension géopolitique en 2022, en particulier en
Ukraine, est responsable d?une crise énergétique qui tire à
la hausse les prix du pétrole. La dépense servant à rémunérer
des activités (de production, raffinage et transport-distribution)
réalisées sur le sol national s?élève à 27,0 Md¤ (à l?écart
statistique près), soit 23 % du total, en hausse par rapport à
l?année précédente (+ 37,8 %).
Les 31 % de la dépense restants correspondent à la
fiscalité. Celle-ci inclut la taxe intérieure sur la consommation
de produits énergétiques (TICPE), la taxe incitative relative
à l?incorporation de biocarburants (Tirib), la redevance affectée
au stockage des produits pétroliers (CPSSP) ainsi que, dans
les DROM, la taxe spéciale de consommation (TSC, qui
remplace la TICPE) et l?octroi de mer. La fiscalité sur les
produits pétroliers comprend également la TVA, qui s?applique
aux prix comprenant les autres taxations. La TICPE (+ TSC
et octroi de mer pour les DROM), qui compte pour la plus
grande partie des taxes, a procuré 31,9 Md¤ de recettes
(nette des remboursements) en 2022. En euros constants,
ce montant progresse légèrement (+ 2,0 %) par rapport à
2021. Avec l?introduction de la taxe carbone dès 2014 dans
le cadre de la stratégie nationale bas-carbone de lutte contre
le réchauffement climatique, les montants perçus de TICPE
avaient fortement augmenté entre 2014 et 2018 (+ 23,9 %).
En hausse de 3 %, la TSC a rapporté 0,55 Md¤ en 2022. La
TVA sur les produits pétroliers (hors part déductible pour les
entreprises) s?élève à 10,5 Md¤ en 2022, en hausse de 22,9 %
par rapport à 2021 (en euros constants).
Pour limiter la flambée des prix à la consommation, des
remises financées par l?État et TotalEnergies ont été mises
en place en 2022. Pour l?État, il s?agit d?aides sur le prix à la
consommation hors TVA, comprises entre 8,33 et 25 centimes
par litre selon les périodes entre avril et décembre (cf. 1.2).
Le coût total de ces subventions s?élève à 7,6 milliards d?euros
pour l?État en 2022.
Figure 4.2.1.2 : décomposition de la dépense totale en pétrole brut, produits raffinés et biocarburants
Importations nettes Production primaire, marges et écart statistique Taxes hors TVA (nettes des subventions) TVA
120
100
80
60
40
20
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
En Md¤2022
Note:lessoutesmaritimesetaériennesinternationalessontdéduitesdesimportationsnettes,quiintègrentaussilesvariationsdestocks.Lesmarges
comprennentcellesderaffinageetcellesdetransport-distribution.
Source :SDES,Bilandel?énergie
92 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation totale peut se décomposer comme la
somme de la consommation à usage de production d?électricité
et de chaleur (1,5 Mtep en 2022, dont plus de la moitié dans
les DROM), de la consommation finale à usage énergétique
(54,9 Mtep biocarburants inclus) et de la consommation finale
à usage non énergétique (9,3 Mtep) - (figure 4.2.1.3).
Figure 4.2.1.3 : consommation de produits pétroliers raffinés par usage et par secteur (y compris biocarburants, données
non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Production d?électricité et de chaleur 1,3 690 1,4 766 1,4 559 1,4 756 1,5 1 245
Consommation finale à usage
énergétique 57,5 88 703 57,1 87 701 49,9 64 432 54,3 80 639 54,9 104 248
Industrie 2,5 1 949 2,5 1 874 2,4 1 426 2,4 1 794 2,5 2 857
Transports* 44,1 74 706 44,1 74 162 37,1 53 706 41,6 68 113 43,3 87 712
donttransportsroutiers(ménages) 25,9 49 368 26,1 49 094 21,9 35571 24,7 44 960 25,3 55 864
donttransportsroutiers(autres) 16,0 23 441 15,8 23 203 13,7 17143 15,1 21 602 15,7 29 030
dont autres transports 2,2 1897 2,2 1 864 1,5 993 1,8 1 551 2,2 2 818
Résidentiel 4,7 6 249 4,4 5 925 4,2 4 793 4,1 5 378 3,5 6 491
Tertiaire** 2,9 2 888 2,8 2 893 2,7 2 168 2,7 2 517 2,1 2 911
Agriculture-pêche 3,3 2 911 3,3 2 848 3,6 2 339 3,5 2 837 3,6 4 276
Consommation finale à usage non
énergétique 11,8 8 677 12,1 7 847 11,4 6 024 12,0 9 148 9,3 9 980
Industrie 11,5 7 095 11,8 6 402 11,1 4 664 11,7 7 304 9,0 7 546
Pétrochimie 8,3 4 421 8,7 3 953 8,3 2 583 8,6 4 481 6,4 4 169
Construction 2,5 1 206 2,5 1 136 2,3 854 2,5 1157 2,1 1 355
Autresindustries 0,7 1 468 0,6 1 313 0,5 1227 0,6 1 665 0,5 2 022
Autres (dont agriculture, transports) 0,3 1 581 0,3 1 445 0,3 1 361 0,3 1 845 0,3 2 435
* Hors soutes maritimes et aériennes internationales.
**Ycomprislesarmées.
Note:laconsommationpourletraficaérienentrelamétropoleetlesDROMestinclusedanslesecteurdestransports(autrestransports).
Source :SDES,Bilandel?énergie
4.2.2 PRODUCTION D?ÉLECTRICITÉ ET DE CHALEUR
La consommation destinée à la production d?électricité et de
chaleur représente 2 % de la consommation totale de produits
pétroliers raffinés. Elle augmente modérément en 2022 (+ 5,9 %
par rapport à 2021), à 1,5 Mtep (17,7 TWh) - (figure 4.2.1.3).
En France métropolitaine, les centrales au fioul, utilisées en
pointe lors des pics de demande en période hivernale, ont
progressivement fermé, d?autres énergies se substituant à ce
combustible, notamment pour des raisons environnementales.
La consommation de fioul dans les réseaux de chaleur est
également devenue marginale. Ainsi, la consommation de
produits pétroliers pour la production d?électricité et de chaleur
a chuté de 17,5 % par rapport à 2012. En revanche, la
consommation de fioul pour la production d?électricité reste,
jusqu?à présent, relativement élevée en outre-mer.
La facture associée s?établit en 2022 à 1,2 Md¤, progressant
de 64,8 % en euros constants en un an du fait de l?augmentation
inédite des prix.
4.2.3 CONSOMMATION FINALE À USAGE
ÉNERGÉTIQUE
En données réelles, la consommation finale à usage
énergétique de produits pétroliers (y compris biocarburants)
s?élève à 54,9 Mtep en 2022 (soit 638,8 TWh, en progression
de 1,2 % par rapport à l?année précédente), après un fort
rebond de 8,9 % en 2021 du fait de la sortie de crise sanitaire
(figure 4.2.1.3). Elle reste cependant toujours inférieure de
3,7 % au niveau de 2019.
L?usage des transports concentre 66 % de la consommation
totale de produits pétroliers (y compris biocarburants) en
France, soit 43,3 Mtep (hors soutes maritimes et aériennes
internationales) en 2022. Relativement stable entre 2012 et
2019, cette consommation chute en 2020 au cours de la crise
sanitaire, puis repart à la hausse progressivement (+ 4,0 %
par rapport à 2021), pour se rapprocher des niveaux d?avant-
crise (- 1,8 % en comparaison avec la consommation de
2019). Le transport routier des ménages absorbe la plus
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 93
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
grande part de cette consommation (25,3 Mtep en 2022).
Cette dernière progresse de 2,4 %, sans retrouver non plus
son niveau de 2019 (26,1 Mtep). Avec la poursuite de la reprise
des modes de transport collectifs, le transport routier hors
ménages augmente également en 2022 (+ 4,4 %), dans la
continuité du rebond de 2021 (+ 10,1 %), pour atteindre
15,7 Mtep. Les autres modes de transport (aérien et maritime)
consomment, quant à eux, 2,2 Mtep (hors soutes
internationales). Leur consommation progresse fortement au
cours de l?année (+ 23,1 %), poursuivant l?élan porté par la
reprise du trafic aérien intérieur après 2020 (cf. 5.5).
Les 66 % de produits pétroliers utilisés dans les transports
étant davantage taxés, ils représentent 76 % de la dépense
totale en produits pétroliers. La dépense totale dans les
transports s?établit ainsi à 87,7 Md¤ en 2022, soit 28,8 % de
plus qu?en 2021, montant jamais atteint depuis 2011. Cette
forte hausse en 2022 traduit celle des prix des carburants,
puisque la consommation n?augmente pas de manière aussi
significative au cours de l?année. Les entreprises contribuent
moins à cette dépense qu?à la consommation physique car,
outre le fait qu?une partie de la TVA est déductible, certains
secteurs d?activité bénéficient d?exonérations fiscales. La
dépense de produits pétroliers hors ménages dans les
transports est de 29,0 Md¤ en 2022, en hausse de 34 % par
rapport à 2021. Quant aux ménages, ils dépensent près du
double avec 55,9 Md¤, avec une hausse importante mais
moins marquée que celle des entreprises (+ 24 % en 2022).
Les consommations dans le résidentiel (principalement
du fioul domestique et, dans une moindre mesure, du GPL)
diminuent nettement (- 15,0 %), à 3,5 Mtep en 2022. Celles
du secteur tertiaire (2,1 Mtep) chutent également (- 22,2 %),
après une quasi-stabilité en 2021 (+ 1,6 %). Ces baisses
s?expliquent notamment par des températures plus douces
en 2022 qu?en 2021 et donc des besoins de chauffage réduits.
Corrigées des variations climatiques, les consommations du
résidentiel et du tertiaire restent néanmoins toutes deux en
baisse sur l?année (respectivement - 6,1 % et - 16,7 % par
rapport à 2021). Par rapport à 2012, les consommations
résidentielles sont en forte baisse (- 40,0 % à climat corrigé),
en raison notamment de la diminution du nombre de
résidences principales chauffées au fioul. La nette baisse
décennale concerne également le secteur tertiaire (- 37,3 %
à climat corrigé). Les dépenses respectives du résidentiel et
du tertiaire s?élèvent à 6,5 Md¤ et 2,9 Md¤, en hausse par
rapport à 2021 (respectivement + 20,7 % et + 15,7 %), malgré
les baisses de consommations du fait de la hausse du prix
du fioul domestique.
La consommation de produits pétroliers (y compris
biocarburants) à usage énergétique dans l?industrie
augmente de 4,5 % en 2022, pour s?établir à 2,5 Mtep en
données non corrigées des variations climatiques, soit un
niveau proche de 2019. En 2022, elle est portée par la hausse
dans le secteur des minéraux non métalliques (+ 14 % sur
l?année), constitué notamment par les fabriques de ciment
et de verre. Sur longue période, la consommation de produits
pétroliers à usage énergétique dans l?industrie a tendance
à diminuer (- 21,7 % depuis 2012), ce qui reflète à la fois le
recours à d?autres énergies, des gains d?efficacité énergétique
et la relative désindustrialisation de l?économie. En 2022,
la facture associée croît nettement (+ 59,3 %), pour s?établir
à 2,9 Md¤.
Le secteur de l?agriculture et de la pêche consomme
essentiellement du gazole non routier (distingué depuis 2011
du fioul domestique). Sa consommation estimée s?établit à
3,6 Mtep en 2022 en données non corrigées des variations
climatiques, en hausse de 2,8 % par rapport à 2021. La
dépense du secteur connaît, quant à elle, une forte hausse
en 2022 (+ 50,7 %), pour s?établir à 4,3 Md¤, en raison de
l?augmentation du prix du gazole non routier.
4.2.4 CONSOMMATION FINALE À USAGE NON
ÉNERGÉTIQUE
Les usages non énergétiques de produits pétroliers se
concentrent essentiellement dans l?industrie pétrochimique de
premier niveau dont les produits entrent dans la fabrication de
produits synthétiques (matières plastiques, cosmétiques, etc.).
La consommation finale non énergétique de produits
pétroliers a chuté en 2022, à 9,3 Mtep (107,8 TWh), soit un
recul de 22,6 % en comparaison avec 2021, en raison
principalement de la chute de l?activité du secteur de la
pétrochimie due à plusieurs arrêts d?installations pour
maintenance ou incidents (figure 4.2.1.3).
Environ 2 Mtep de bitumes sont consommées chaque
année dans le secteur de la construction. Les autres produits
correspondent essentiellement à des lubrifiants, utilisés dans
les transports, l?agriculture et l?industrie, ainsi qu?à des
quantités limitées de coke de pétrole, à usage industriel.
La facture associée à cette consommation non énergétique
s?élève à 10,0 Md¤ en 2022. Elle augmente de 9,1 % par
rapport à 2021, en euros constants, en raison de la forte
hausse des prix. Elle a augmenté de 27,2 % par rapport à
2019.
4.2.5 CONSOMMATION PAR PRODUIT
Le gazole routier représente près de la moitié de la
consommation réelle de produits pétroliers et biocarburants
en 2022 (48 %) et plus de la moitié de la dépense (53 %).
Suivent le fioul domestique et les autres gazoles (15 % pour
12 % de la dépense), ainsi que les supercarburants (15 %
de la consommation pour 21 % de la dépense). Ensuite, les
consommations les plus importantes sont celles de produits
non énergétiques (10 % de la consommation et 7 % de la
dépense) et de GPL (5 % de la consommation pour 3 % de
la dépense) - (figures 4.2.5.1 et 4.2.5.2). Le gazole routier
(y compris biodiesel) et les supercarburants (y compris
bioéthanol) sont les principaux postes de dépense (74 % du
94 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
total sur les produits raffinés) et devancent nettement le fioul
domestique, car la fiscalité sur les carburants reste plus lourde
que celle sur les autres combustibles.
Bien que minoritaire dans la consommation de produits
pétroliers (3 %), le jet kérosène est le produit qui connaît la
plus forte augmentation en 2022 (+ 20,8 %), en raison de la
reprise des vols intérieurs depuis la crise sanitaire
(consommation en hausse de 3,7 % par rapport à 2019). La
dépense associée au secteur bondit, quant à elle, de 140 %
en 2022 par rapport à 2021.
Les supercarburants (y compris essence aviation) sont
également en hausse, à la fois sur la consommation (+ 12,5 %)
et les dépenses (+ 28,5 %). À l?inverse, les baisses de
consommation les plus marquées concernent le GPL (- 13,7 %)
et les produits non énergétiques (- 23,5 %). Pour ces derniers,
la dépense est tout de même en augmentation en 2022
(+ 13,6 %). Le GPL est en revanche le seul produit pétrolier
pour lequel la dépense diminue au cours de l?année (- 12,8 %),
en lien avec la baisse de consommation de GPL qui n?est pas
compensée par une hausse des prix. Cette dernière reste en
effet plus contenue que celle des autres produits pétroliers.
Figure 4.2.5.1 : consommation de produits pétroliers raffinés par type de produit
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
En Mtep (données corrigées des variations climatiques)
Gazole routier
Biocarburants (depuis 2011)
Gazole non routier (depuis 2011)
GPL*
Coke de pétrole, brais et autres produits lourds
Supercarburants routiers
Carburéacteurs
Fioul lourd pour la production d?électricité et de chaleur
Naphta
Autres**
GPL carburant
Fioul domestique
Fioul lourd hors production d?électricité et de chaleur
Bitumes
*Gazdepétroleliquéfié(butane,propane),horsGPLcarburant.
**Autres:lubrifiants,paraffinesetcires,white-spiritetessencesspéciales,pétrolelampant,essenceaviation,gazderaffinerie,éthane,autresproduits.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source : SDES,Bilandel?énergie
Figure 4.2.5.2 : consommation de produits pétroliers raffinés par type de produit (y compris biocarburants, données non
corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Gazole routier 33,9 55 881 33,3 54 202 28,3 39 020 31,1 48 157 31,2 61 201
Fioul domestique et autres gazoles 11,9 11 351 11,4 10 912 11,2 8 216 10,8 9 658 9,9 13 762
Supercarburants* 8,3 17 601 8,9 18 756 7,6 14 207 9,0 19 107 10,1 24 548
Jet kérosène 1,9 1 164 1,9 1 128 1,3 406 1,6 851 2,0 2 040
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 4,2 4 117 4,6 4 031 3,8 3 280 3,9 3 917 3,4 3 415
Fioul lourd 1,0 487 0,9 464 0,8 331 0,9 489 0,9 643
Produits non énergétiques** 6,9 6 027 7,1 5 608 7,6 4 834 8,5 7 390 6,5 8 398
Autres*** 2,5 1 443 2,4 1 214 2,1 720 1,8 974 1,6 1 465
Total 70,7 98 070 70,6 96 315 62,7 71 015 67,7 90 543 65,7 115 473
*Ycomprisessenceaviation.
**Naphta,bitumes,lubrifiants.
***Cokedepétrole,pétrolelampant,autres.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 95
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.3 Gaz naturel : baisse marquée de
la consommation mais envolée des prix
et de la dépense
4.3.1 CONSOMMATION ET DÉPENSE TOTALES
En 2022, le contexte géopolitique a créé une forte tension sur
l?offre mondiale de gaz naturel. Cela a engendré une envolée
des prix et des risques de ruptures d?approvisionnement. Face
à cette situation, les appels à la sobriété des autorités ont
favorisé une baisse de la consommation, aidés en cela par
des températures particulièrement clémentes. Parallèlement,
les centrales à gaz ont été sollicitées à la suite de l?arrêt pour
maintenance de nombreux réacteurs nucléaires et en raison
d?une production hydraulique limitée par la sécheresse.
Dans ce contexte, la consommation de gaz diminue de
8,6 % entre 2021 et 2022, passant de 475 TWh à 434 TWh
(figure 4.3.1.2). Depuis 2011, seule l?année 2014 a vu une
consommation plus faible. Elle était alors de 422 TWh.
En revanche, malgré la baisse de la consommation, les
dépenses en gaz naturel augmentent fortement, passant de
23,8 à 33,6 milliards d?euros 2022, soit une augmentation de
41 % sur un an. Les hausses de prix varient selon le niveau
de consommation des clients finaux et les types de contrats.
Les plus gros consommateurs sont les plus touchés car leurs
contrats sont plus sensibles aux prix sur les marchés de gros.
Les acteurs qui ont dû renouveler leurs contrats au moment
où les prix étaient les plus élevés sont les plus affectés.
Figure 4.3.1.1 : consommation totale (hors pertes) de gaz naturel par secteur
En TWh PCS* (données corrigées des variations climatiques)
1998
1990
1992
2000
2010
2002
2012
1996
2004
2014
2006
2016
2008
2018
2020
2022
1994
600
500
400
300
200
100
0
Usage non énergétique
Tertiaire
Production d?électricité et de chaleur
Transports
Résidentiel
Usages internes de la branche énergie
Agriculture-pêche
Industrie
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsdonnéeslocalesdeconsommationdegaz,enquêteannuellesurlaproductiond?électricité,enquêteannuelle
surlesréseauxdechaleuretdefroid,donnéesduCitepa
96 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.3.1.2 : consommation de gaz naturel et dépense associée
En TWh PCS* (données non corrigées des variations climatiques) En M¤2022
600
500
400
300
200
100
0
550
450
350
250
150
50
36 000
33 000
30 000
27 000
24 000
21 000
18 000
15 000
12 000
9 000
6 000
3 000
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Consommation totale (TWh PCS) Dépense totale (M¤2022) - (axe de droite)
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
4.3.2 BRANCHE ÉNERGIE
Avec une consommation de 103 TWh (+ 16 % par rapport à
2021), la branche énergie représente 24 % de la consommation
de gaz en 2022 (figure 4.3.2.1). La consommation pour la
production d?électricité et de chaleur passe de 82 TWh en
2021 à 98 TWh en 2022, soit une augmentation 19 %. Pour
la seule production d?électricité, la consommation de gaz
passe de 40 à 60 TWh, ce qui explique l?augmentation de la
consommation de la branche. Cette hausse est due au recours
accru aux centrales électriques au gaz pour pallier les pertes
de productions électriques nucléaire et hydraulique.
En tant que gros consommateur de gaz, le secteur
énergétique connaît une forte augmentation de ses dépenses,
qui passent de 3,3 à 7,3 milliards d?euros, soit une
augmentation de 124 % sur un an.
Figure 4.3.2.1 : consommation de gaz naturel de la branche énergie (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Transformation en électricité ou chaleur 75 2 033 93 1 990 85 1 493 82 3 012 98 6 942
Branche énergie hors transformation 10 247 8 124 7 85 7 264 6 404
Branche énergie 85 2 280 100 2 114 92 1 578 89 3 276 103 7 347
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 97
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.3.3 CONSOMMATION FINALE À USAGE
ÉNERGÉTIQUE
Avec 319 TWh en 2022, l?utilisation du gaz naturel pour usage
énergétique représente un peu moins des trois quarts de la
consommation (figure 4.3.3.1). Mis à part le secteur des
transports, la consommation de gaz naturel baisse dans tous
les secteurs. Globalement, la consommation diminue de 17 %
et les dépenses augmentent de 26,8 % mais, là encore, les
variations de prix sont très inégales suivant les acteurs
(cf. 1.3). Un climat plus favorable explique en partie la baisse
de cette consommation. En effet, corrigée des variations
climatiques, la baisse est de 6 %.
Le secteur de l?industrie représente 28 % de la
consommation, avec 120 TWh utilisés en 2022. Sa
consommation baisse de 9,1 % entre 2021 et 2022. Les plus
gros consommateurs étant concentrés dans ce secteur et
ces acteurs étant plus sensibles au prix de gros, la hausse
des prix du marché explique en partie la réduction de cette
consommation. En effet, les dépenses sont en forte
augmentation, passant de 4,9 à 8,3 milliards d?euros entre
2021 et 2022, soit une progression de 67,1 %. Elles atteignent
le niveau historique le plus élevé depuis plus de dix ans. Alors
que la consommation redescend au niveau historique de
2020, année marquée par les confinements à la suite de la
pandémie, la dépense triple entre 2020 et 2022.
Avec 4,1 TWh, la consommation de gaz naturel dans le
secteur des transports représente un peu moins d?1 % de la
consommation en 2022. Sa consommation est en constante
augmentation depuis 2018 où elle était de 2,2 TWh.
Le développement des véhicules au gaz dans les domaines
des transports terrestres explique cette évolution. Les dépenses
augmentent fortement entre 2021 et 2022, passant de 141,6
à 309,4 millions d?euros, soit une hausse de 118,5 %.
La consommation de gaz du secteur tertiaire diminue de
16,4 %, passant de 84 TWh à 70 TWh, alors que les dépenses
augmentent de 26,3 %. Cette hausse moins importante que
dans l?industrie s?explique par le fait que les entreprises de
ce secteur sont de plus petits consommateurs, moins
sensibles à la volatilité des prix du marché de gros. La
consommation corrigée des variations climatiques baisse,
quant à elle, de 5 %. L?appel à la sobriété et la hausse des
prix sont sans doute des facteurs qui ont contribué à cette
diminution.
Avec une hausse de la dépense de 7,4 %, le secteur
résidentiel est moins impacté. Cela est notamment dû à la
baisse de la consommation dans ce secteur et au fait que les
ménages ont été protégés par le bouclier tarifaire et l?inertie
des contrats passés encore en cours signés à des prix moins
élevés, notamment à prix fixe. La baisse de la consommation
est de 18,6 %, avec 123 TWh en 2022. Comme pour le secteur
tertiaire, la baisse de la consommation n?est pas uniquement
due aux températures clémentes puisque la consommation
corrigée des variations climatiques baisse aussi de 7 %.
Pour le secteur de l?agriculture et de la pêche, la
consommation de gaz passe de 2,6 TWh à 2,2 TWh, soit une
baisse de 17,0 %, alors que les dépenses sont en hausse de
35,3 %.
Figure 4.3.3.1 : consommation finale de gaz naturel à usage énergétique (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Industrie 134 3 950 132 3 634 119 2 730 132 4 949 120 8 268
Transports 2,2 63,3 2,1 74,0 2,5 76,4 3,5 141,6 4,1 309,4
Tertiaire 83 3 490 81 3 495 74 3 014 84 3 920 70 4 952
Résidentiel 150 10 716 147 11 256 144 10 413 151 10 915 123 11 727
Agriculture-pêche 2,6 96,3 2,6 97,7 2,5 86,7 2,6 109,9 2,2 148,7
Total 372 18 315 365 18 557 342 16 320 373 20 036 319 25 405
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
98 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.3.4 CONSOMMATION FINALE À USAGE NON
ÉNERGÉTIQUE
L?utilisation non énergétique du gaz naturel représente environ
3 % de la consommation de gaz. Cette consommation baisse
de 15 % entre 2021 et 2022, passant de 13 TWh à 11 TWh
(figure 4.3.4.1). Elle est exclusivement réalisée par l?industrie
chimique et pétrochimique qui utilise le gaz comme matière
première. Cette baisse pourrait en partie être rapprochée de
la baisse d?activité de ce secteur : l?indice de production
industrielle de l?Insee baisse de 8 % dans le secteur de la
chimie en 2022.
Figure 4.3.4.1 : consommation finale de gaz naturel à usage non énergétique (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Chimie 15 352 14 226 13 142 13 482 11 817
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 99
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.4 La consommation de charbon recule
tandis que la dépense associée atteint
un niveau inédit
En 2022, la consommation primaire de charbon, corrigée des
variations climatiques, s?établit à 70,6 TWh. Elle recule de
11 % par rapport à 2021, et de 18 % par rapport à 2019,
atteignant son deuxième plus bas niveau après 2020
(figure 4.4.1). La consommation de charbon est orientée à la
baisse depuis une trentaine d?années, même si elle peut
augmenter temporairement, comme en 2017 ou 2021. En
effet, les autres formes d?énergie se substituent
progressivement au charbon dans la plupart des secteurs
consommateurs. Par rapport à 2012, année de référence des
objectifs nationaux de réduction de la consommation d?énergie
(cf. 4.1), la consommation primaire de charbon baisse de
51 % à climat constant.
Depuis 2015, la filière fonte constitue le principal
consommateur de charbon en France, avec, en 2022, 59 %
de la consommation totale. Elle est suivie par celle de la
production d?électricité et de chaleur, qui ne représente plus
que 29 % de la consommation (contre 48 % en 2012). La
consommation finale (essentiellement celle de l?industrie
manufacturière hors hauts-fourneaux) compte, quant à elle,
pour 16 % de l?ensemble des ressources primaires
consommées en 2022 (le solde entre les ressources et la
somme des consommations des différents secteurs
correspondant à l?écart statistique).
La dépense totale en charbon atteint un niveau inédit, à
3,5 Md¤ en 2022, en progression de 68 % par rapport à 2021,
en euros constants, en raison de la hausse importante des
prix (cf. 1.4). Les hauts-fourneaux, qui consomment
majoritairement du coke, issu de la transformation d?un type
de charbon plus onéreux que celui utilisé pour la production
d?électricité et de chaleur, concentrent à eux seuls 68 % de
la dépense totale, contre 53 % en 2012.
Figure 4.4.1 : consommation primaire de charbon (hors écart statistique) et dépense totale associée
Usages non énergétiques
Consommation nette filière fonte
Industrie hors filière fonte Autres usages énergétiques
Branche énergie hors filière fonte
Dépense totale en Md¤2022 (2011-2022) - (axe de droite)
En TWh (données corrigées des variations climatiques) En Md¤2022
250
200
150
100
50
0
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
Note:unopérateuraréviséfortementàlahaussesesproductionsdegazdérivés,entraînantunerupturedesérieentre2016et2017.Parailleurs,àpartirde
2017,lespertes,auparavantinclusesdansl?écartstatistique,sontintégréesàlaconsommationdelafilièrefonte.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
100 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Outre la filière fonte, dont la consommation totale nette
s?élève à 42,0 TWh en 2022, 17,9 TWh de produits
charbonniers ont été consommés par la branche énergie en
2022 à des fins de production électrique ou, de façon plus
marginale, de production de chaleur vendue ensuite à des
tiers (figure 4.4.2). Cette quantité correspond, pour l?essentiel,
à du charbon-vapeur utilisé comme combustible par des
centrales thermiques à flamme. Par ailleurs, du gaz fatal issu
des installations sidérurgiques est brûlé pour produire de
l?électricité sur le site industriel lui-même ou dans une centrale
thermique voisine, comme c?est notamment le cas à
Dunkerque.
La consommation des centrales a diminué de près de
70 % depuis 2012. Cette baisse reflète la réduction progressive
du parc pour des raisons environnementales et d?obsolescence.
Avec l?arrêt de nombreuses tranches de production, la
capacité électrique installée des centrales à charbon s?est
en effet réduite de plus de trois quarts sur le territoire
métropolitain sur la période. Fin décembre 2022, seules trois
unités de production, réparties sur deux sites, à Cordemais
(Loire-Atlantique) et Saint-Avold (Moselle), sont encore
actives en métropole.
Au-delà de cette tendance de long terme, la consommation
des centrales thermiques à charbon en France métropolitaine
est très sensible à la rigueur des températures, celles-ci étant
principalement utilisées comme moyens de pointe lors des
vagues de froid hivernales. En 2022, les tensions sur
l?approvisionnement en gaz ont entraîné la réouverture
provisoire de la centrale de Saint-Avold, qui devait être
définitivement arrêtée.
La consommation de charbon des centrales, corrigée des
variations climatiques, diminue de 4,8 % en 2022, à 20,6 TWh.
Elle reste supérieure à celle de 2019 (19,2 TWh), mais se
maintient à un niveau faible.
Les départements et régions d?outre-mer comptent trois
installations de production thermique au charbon, dont
certaines tranches de production utilisent également un
combustible renouvelable issu de la canne à sucre, la
bagasse, durant la campagne sucrière. Les unités ultramarines
sont en cours de conversion en unités 100 % renouvelable
(bagasse-biomasse). La centrale de Bois-Rouge, à
La Réunion, a été convertie totalement à la biomasse en mars
2023 et a ainsi abandonné le combustible charbonnier.
Avec la chute importante de la production d?électricité à
partir de charbon en métropole, les centrales ultramarines
représentaient, en 2019 et 2020, plus de la moitié des
consommations des producteurs d?électricité ou de chaleur
cogénérée dont c?est l?activité principale. Cette part revient
à 32 % en 2021, et 27 % en 2022.
La dépense pour produire de l?électricité ou de la chaleur
s?élève en 2022 à 0,6 Md¤. Hors inflation, la facture a
progressé de 44 % en un an, en lien avec la hausse inédite
des prix de l?énergie : malgré la fermeture de centrales, la
dépense a doublé par rapport à 2019.
Figure 4.4.2 : consommation de charbon pour la production d?électricité et de chaleur (données non corrigées des
variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Production d?électricité et de chaleur 30,4 429 17,9 310 15,1 216 22,1 431 17,9 622
Charbon primaire 24,5 292 12,2 179 10,4 111 16,8 292 13,7 514
Gaz dérivés 5,9 137 5,7 132 4,7 106 5,3 139 4,2 108
Source :SDES,Bilandel?énergie
La consommation finale de charbon en France s?élève à
11,1 TWh en 2022 (figure 4.4.3), un minimum historique. Elle
fléchit nettement en un an (- 23 %). Par rapport à 2019, cette
consommation recule aussi sensiblement (- 22 %). Depuis
2012, la consommation finale de charbon a chuté de 40 %.
La dépense correspondante s?établit à 0,5 Md¤ en 2022.
Mesurée en euros constants, elle progresse de 30 % par
rapport à 2021 et 2019 du fait de la hausse importante des
prix.
Les usages non énergétiques du charbon représentent
27 % de la consommation finale en 2022. Cette part augmente
de 5 % en un an en raison de la baisse de la consommation
finale énergétique, en particulier dans l?industrie. Elle était
restée stable depuis près de dix ans jusqu?en 2021. Ces
usages non énergétiques concernent en premier lieu les
secteurs industriels de la sidérurgie, de la chimie puis, dans
une moindre mesure, celui des produits minéraux non
métalliques.
Les usages énergétiques se concentrent, quant à eux,
en quasi-totalité dans l?industrie, principalement dans les
secteurs de la chimie, de l?agroalimentaire (par exemple les
sucreries) et des produits minéraux non métalliques
(notamment la fabrication de ciments, plâtres et chaux). Le
charbon est très marginalement utilisé comme combustible,
en général pour le chauffage, dans le résidentiel et le tertiaire,
notamment dans les Hauts-de-France.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 101
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.4.3 : consommation finale de charbon (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Industrie 12,7 284 10,3 237 9,1 170 10,5 259 7,4 299
Charbon primaire 10,8 199 8,5 155 7,7 116 8,9 180 6,1 200
Charbon dérivé 1,9 85 1,8 83 1,4 54 1,6 79 1,3 99
Autres usages énergétiques 0,7 26 0,7 18 0,6 14 0,7 18 0,7 31
Charbon primaire 0,6 20 0,6 15 0,6 12 0,6 15 0,6 21
Charbon dérivé 0,1 6 0,1 3 0,1 2 0,1 4 0,2 10
Usages non énergétiques 3,9 135 3,1 120 2,8 86 3,2 102 3,0 163
Charbon primaire 1,9 57 1,2 41 1,4 35 1,4 43 1,4 86
Charbon dérivé 1,9 78 1,9 79 1,5 52 1,8 59 1,7 76
Total 17,3 445 14,1 376 12,5 270 14,5 380 11,1 493
Charbon primaire 13,4 275 10,4 211 9,6 162 11,0 238 8,0 308
Charbon dérivé 3,9 170 3,8 165 2,9 108 3,5 141 3,1 185
Source :SDES,Bilandel?énergie
102 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.5 La consommation d?énergies
renouvelables et de déchets augmente
à climat constant en 2022
4.5.1 CONSOMMATION TOTALE
La consommation primaire d?énergies renouvelables et de
déchets s?établit à 371 TWh en 2022 et se répartit en 187 TWh
consommés directement par les utilisateurs finaux,
principalement pour les besoins de chauffage (bois et pompe
à chaleur) et 183 TWh consommés par la branche énergie. Au
sein de la branche énergie, la consommation d?EnR et déchets
sert essentiellement à la production d?électricité : 104 TWh pour
la production d?électricité issue des filières hydraulique, éolienne
et photovoltaïque et 13 TWh de combustibles (principalement
de la biomasse et des déchets) brûlés pour produire de
l?électricité. 44 TWh de combustibles sont également consommés
pour produire simultanément de la chaleur et de l?électricité par
cogénération, et 16 TWh pour produire de la chaleur. 6 TWh
de biométhane sont par ailleurs injectés dans les réseaux.
Tous usages confondus, la consommation primaire
d?énergies renouvelables et de déchets diminue de 2,7 %
sur un an. Cette baisse s?explique principalement par des
conditions climatiques particulièrement défavorables. D?une
part, la sécheresse ainsi que le faible niveau des précipitations
et de vent ont conduit à une baisse de la consommation
primaire des énergies renouvelables électriques, en particulier
l?hydraulique (cf. 2.2.3). D?autre part, la douceur des
températures hivernales et automnales a entraîné un moindre
besoin de chauffage des ménages qui s?est traduit par la
baisse de la consommation de bois-énergie et de chaleur
renouvelable des pompes à chaleur dans le résidentiel.
Les énergies renouvelables continuent toutefois de se
développer. À climat constant, la consommation primaire
d?énergies renouvelables et de déchets augmente de 1,5 %
en 2022. Elle a presque doublé depuis le milieu des années
2000 et a augmenté de 35,9 % depuis 2012 (figure 4.5.1.1).
En enlevant la consommation des énergies renouvelables
électriques10 (qui ne sont pas corrigées des variations de la
pluviométrie, du vent ou du soleil), la consommation primaire
d?énergies renouvelables thermiques et de déchets corrigée
des variations climatiques augmente de 5,5 % en 2022.
Figure 4.5.1.1 : consommation primaire d?énergies renouvelables et de déchets par secteur
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
1998
1990
1992
2000
2010
2002
2012
1996
2004
2014
2006
2016
2008
2018
2020
2022
1994
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Injections de biométhane dans les réseaux de gaz naturel
Production d?électricité hydraulique*, éolienne et photovoltaïque
Production d?électricité seule à partir de combustibles
Production d?électricité et de chaleur par cogénération
Production de chaleur seule
Branche énergie
Secteurs de
consommation
Industrie
Transports
Tertiaire
Résidentiel
Agriculture-pêche
*Ycomprisénergiesmarines.
Note:laconsommationdedéchetsurbainspourlaproductiond?électricitéetdechaleurparcogénérationn?estpasisolablejusqu?en1994etestinclusejusqu?à
cettedatedansleposte«Productiondechaleurseule».
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
10Hydraulique,éolien,photovoltaïqueeténergiesmarines.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 103
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation finale (187 TWh en données non
corrigées des variations climatiques) correspond aux
consommations de combustibles, carburants et chaleur
primaire provenant de sources renouvelables ainsi que de
déchets, destinées à tout usage autre que la production
électrique et la production de chaleur commercialisée à des
tiers. Le secteur résidentiel en représente à lui seul 59 %,
suivi du transport (19 %), de l?industrie (12 %), du tertiaire
(7 %) et de l?agriculture (3 %).
111 TWh d?énergies renouvelables thermiques ou issues
des déchets sont consommés pour le chauffage ou l?eau
chaude sanitaire dans le secteur résidentiel. Cette
consommation diminue de 7,2 % sur un an en données réelles
du fait d?un hiver très doux, après une augmentation de 19 %
en 2021, une année plus froide. Elle augmente de 4,8 % à
climat identique. Sur ces 111 TWh, 62 % sont issus de la
combustion de bois, 35 % sont extraits des pompes à chaleur
et 3 % sont produits par les capteurs solaires thermiques
installés chez les particuliers. Après avoir progressé dans les
années 2000, la consommation de bois de chauffage est plus
atone ces dernières années. Elle est quasiment stable en
2022 à climat corrigé (+ 0,8 %). Le recul des ventes d?appareils
de chauffage au bois entre 2013 et 2020 (à l?exception des
poêles à granulés et à bûches) et la diminution régulière de
la consommation de bois par ménage équipé d?un appareil
de chauffage au bois, du fait notamment de l?amélioration de
l?efficacité de ces derniers, expliquent cette tendance
(cf. 2.2.3). À l?inverse, les pompes à chaleur, en particulier
celles aérothermiques, qui nécessitent un moindre
investissement, continuent de se développer fortement dans
le résidentiel, grâce notamment aux mesures incitatives pour
remplacer les appareils de chauffage fonctionnant aux
énergies fossiles. Leur consommation renouvelable corrigée
des variations climatiques augmente à un taux moyen de
13 % sur les cinq dernières années.
La consommation finale d?énergies renouvelables
thermiques ou issues des déchets par le secteur tertiaire
demeure modeste, à 13 TWh en 2022. Elle est quasiment
stable sur un an en données réelles et augmente de 7 % à
climat constant. Cette consommation, principalement à des
fins de chauffage, se répartit entre les filières pompes à
chaleur (37 %), biomasse solide (23 %), incinération de
déchets (23 %), biogaz (12 %), biocarburants (2 %,
correspondant à la part renouvelable du gazole non routier
utilisé marginalement par le secteur tertiaire), géothermie
(1 %) et solaire thermique (1 %).
La consommation finale dans l?industrie ? pour 71 % de
la biomasse solide, 20 % des déchets industriels, 4 % des
biocarburants (principalement incorporés au gazole non
routier) et 4 % du biogaz ? s?élève, quant à elle, à 22 TWh
en 2022 en données réelles. Elle augmente de 1,1 %.
L?industrie du papier-carton est fortement consommatrice de
biomasse (6 TWh), notamment de liqueur noire, résidu issu
de la fabrication du papier kraft et constituant une source
d?énergie facilement mobilisable et peu onéreuse.
La consommation finale d?énergies renouvelables
thermiques dans les transports, composée de biocarburants
(cf. 4.5.3), atteint 36 TWh en 2022 en données réelles. Elle
augmente de 5,9 %, sans pour autant retrouver son niveau
de 2019. Les tensions sur les prix des biocarburants ont un
impact sur la consommation, malgré le relèvement des
objectifs d?incorporation de la taxe incitative relative à
l?utilisation d?énergie renouvelable dans les transports (Tiruert,
ex-Tirib, ex-TGAP) - (cf. 1.6).
4.5.2 BOIS-ÉNERGIE
En 2022, la consommation primaire de bois-énergie s?élève
à 106 TWh en données réelles. Elle diminue de 7,1 % par
rapport à 2021 en raison de températures hivernales plus
douces que l?année précédente. La dépense associée s?élève
à 2,7 Md¤ (figure 4.5.2.1) et diminue de 0,5 % sur un an. Elle
se répartit en 1,9 Md¤ dans le résidentiel (soit 70 % du total),
0,6 Md¤ dans le secteur énergétique pour la production
d?électricité et de chaleur et 0,2 Md¤ dans les autres secteurs
(tertiaire et industriel). Cette dépense prend en compte l?achat
de bois hors des circuits commerciaux mais n?inclut pas l?auto-
approvisionnement en bois (entre 30 et 40 % de la
consommation de bois-bûche des ménages).
Figure 4.5.2.1 : consommation primaire de bois-énergie par secteur (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Consommation primaire totale 110 2 343 110 2 409 100 2 402 114 2 754 106 2 742
Production d?électricité et de chaleur 19 487 20 511 19 466 22 519 22 636
Industrie 10 90 9 76 9 77 9 108 10 101
Résidentiel 76 1 692 77 1 744 68 1 790 78 2 044 69 1 918
Tertiaire 3 74 3 78 3 69 3 83 3 87
Agriculture-pêche 2 0 2 0 2 0 2 0 2 0
Note:laconsommationprimairedebois-énergie(horsliqueurnoire)s?élèveà106TWhen2022,pourunedépensecorrespondantede2,7Md¤.
Source :SDES,Bilandel?énergie
104 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.5.3 BIOCARBURANTS
La consommation de biocarburants s?établit à 3,4 Mtep (soit
39 TWh) en 2022, dont 2,5 Mtep de biodiesel, 0,8 Mtep de
bioéthanol et, pour la première fois, 0,03 Mtep de biokérosène
(figure 4.5.3.1). Elle augmente (+ 5,7 %), tirée à la hausse
par les bioessences (+ 18,6 %), tandis que la consommation
de biodiesel stagne (+ 0,6 %). La dépense en euros constants
associée augmente fortement (+ 29,2 %), pour s?établir à
5,5 Md¤ en 202211. Hors coûts de distribution et taxes (affectés
par convention dans le bilan aux produits pétroliers avec
lesquels ils sont mélangés), les dépenses de biodiesel
s?élèvent à 4,1 Md¤ (+ 22,7 % par rapport à 2021 en euros
constants), et celles de bioéthanol à 1,3 Md¤ (+ 54,3 %). La
consommation de biocarburants est concentrée à 92 % dans
le secteur des transports, le reste étant essentiellement lié à
l?utilisation d?engins agricoles et de chantier.
Figure 4.5.3.1 : consommation de biocarburants et dépense totale associée
4,5
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
En Mtep En Md¤2022
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Bioessence Biodiesel Biokérosène Dépense en bioéthanol (axe de droite) Dépense en biodiesel (axe de droite)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDIetFAO
11Ladépensenecouvrepaslebiokérosène.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 105
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.6 Électricité : la consommation recule,
la dépense est en hausse
En 2022, la consommation totale d?électricité diminue de
3,8 % (après + 5,2 % en 2021 et - 4,6 % en 2020), pour s?établir
à 426 TWh (figure 4.6.1). Une partie de cette baisse s?explique
par un climat plus doux en 2022 et par des efforts de sobriété
en fin d?année dans un contexte de prix élevés de l?énergie.
À climat constant, la consommation d?électricité diminue de
1,2 % par rapport à 2021, soit un rythme plus soutenu que
la moyenne annuelle observée depuis 2012 (- 0,4 %).
Malgré la baisse de la consommation, la dépense
d?électricité augmente fortement par rapport à l?année
précédente en euros constants (+ 9,4 %), s?élevant à 67 Md¤,
en raison de l?augmentation du prix moyen de l?électricité
(cf. 1.7.2). Cette hausse s?explique par la crise énergétique,
principalement due à la perturbation de l?approvisionnement
en gaz, les préoccupations en matière de sécurité énergétique
en Europe et la faible disponibilité des centrales nucléaires
en 2022.
Afin d?éviter une envolée des dépenses causée par une
forte hausse des prix, le Gouvernement a mis en place des
dispositifs d?aide pour protéger les consommateurs : bouclier
tarifaire, chèque énergie, réduction de la fiscalité sur
l?électricité au niveau minimum, guichet d?aide. La limitation
de la hausse du prix de l?électricité a été particulièrement
efficace pour les ménages qui ont vu leur dépense diminuer,
mais moins significativement que leur consommation (- 8,5 %).
Cette protection a eu un effet de moindre ampleur sur les
gros consommateurs plus sensibles aux aléas du marché et
ne pouvant pas bénéficier de la baisse de la fiscalité puisque
totalement ou partiellement exonérés. Ces derniers,
principalement dans l?industrie, ont donc été les plus impactés
par l?augmentation des prix (cf. 1.7.2). La hausse des prix
subie par les entreprises a été plus ou moins forte selon la
date de renouvellement des contrats avec les fournisseurs
d?énergie et leur durée. Au total, la dépense associée à la
consommation finale d?électricité dans l?industrie augmente
de 26 %, contre 12 % dans le tertiaire, et diminue de 4,8 %
dans le résidentiel.
Figure 4.6.1 : consommation physique d?électricité et dépense associée
En TWh (données non corrigées des variations climatiques) En M¤2022
Consommation totale (TWh) Dépense totale (M¤2022) - (axe de droite)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
80 000
70 000
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
Source :SDES,Bilandel?énergie
Au-delà des pertes sur le réseau (35 TWh), de l?énergie
absorbée par le pompage (7 TWh), la branche produisant de
l?énergie (raffineries, enrichissement de l?uranium?) est elle-
même consommatrice d?électricité à hauteur de 11 TWh
(figure 4.6.2). Cette consommation représente un coût de
1,3 Md¤.
106 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.6.2 : usages internes de la branche énergie en électricité (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Branche électricité 9 631 9 678 9 741 9 846 11 1 267
Note:horspertes,consommationpropredescentraleseténergieabsorbéeparlepompage.
Source : SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la consommation finale d?électricité diminue de
4,2 %, à 415 TWh, alors que la dépense globale est en hausse
de 5,7 %, à 65,8 Md¤ (figure 4.6.3). Une partie de l?évolution
de la consommation s?explique par la douceur du climat en
2022. La hausse des prix de l?énergie et les efforts de sobriété
en fin d?année ont également contribué à la baisse. Corrigée
des variations climatiques, la consommation finale d?électricité
diminue de 1,6 % par rapport à 2021, pour retrouver le niveau
de 2020, niveau historiquement le plus bas depuis 2010
(figure 4.6.4). Du point de vue de la consommation, la crise
énergétique a limité la reprise observée après la crise
sanitaire.
Figure 4.6.3 : consommation finale d?électricité (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Industrie 117 8 363 116 8 747 106 8 114 113 9 553 108 12 074
Transports 10 566 10 573 8 575 10 696 11 1 193
Résidentiel 160 29 871 160 30 506 161 31 803 170 33 729 155 32 097
Tertiaire 141 16 483 138 16 875 128 16 000 133 17 198 133 19 274
Agriculture-pêche 9 1 145 8 1 163 8 1 116 8 1 087 8 1 202
Total 437 56 428 432 57 865 411 57 608 433 62 263 415 65 842
Source : SDES,Bilandel?énergie
Figure 4.6.4 : évolution de la consommation finale d?électricité
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Agriculture-pêche Transports Industrie Tertiaire Résidentiel
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 107
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Le secteur résidentiel représente 38 % de la consommation
finale d?électricité, ce qui en fait le plus grand consommateur.
Le secteur tertiaire consomme 32 % de l?électricité finale, se
plaçant ainsi en deuxième position. L?industrie est responsable
de 26 % de la consommation d?électricité, se classant en
troisième position.
La consommation finale d?électricité du secteur résidentiel
s?élève à 155 TWh, en baisse de 15 TWh par rapport à 2021
(- 8,5 %). Cette diminution représente presque trois quarts
de la baisse de la consommation finale d?électricité tous
secteurs confondus. Corrigée des variations climatiques, la
baisse de consommation du résidentiel est de 3,6 %. Dans
un contexte d?incitation à la sobriété et d?inquiétudes sur
l?approvisionnement électrique de la France (communications
autour d?un risque de black-out), les ménages ont limité leur
consommation d?électricité, en particulier en fin d?année
(cf. encadré). En 2022, la baisse de la consommation et les
mesures du bouclier tarifaire mises en place pour protéger
les ménages de la hausse des prix ont permis que la dépense
dans le résidentiel diminue de 4,8 %, malgré la hausse globale
des prix sur les marchés.
Décalage de la période de chauffe pour l?hiver 2022
La baisse de la consommation d?électricité dans le secteur résidentiel s?explique partiellement par le
décalage de la période de chauffe observée chez les consommateurs. La baisse de consommation dans
le résidentiel a débuté dès octobre-novembre (figure 4.6.5) et ce de manière plus importante que durant
les autres mois de chauffe (- 6 TWh par rapport à 2021 sur cette période de transition, alors que
seulement - 4,5 TWh sur le reste de l?hiver 2022/2023).
En octobre-novembre, les températures ont été particulièrement clémentes, ce qui peut expliquer le
décalage de la période de chauffe. Toutefois, fin septembre 2022, les températures sont bien plus
froides ; or les consommations électriques n?augmentent pas pendant cette période. Beaucoup de
ménages ont sans doute hésité à allumer leur chauffage avant l?arrivée officielle de l?hiver, même en
présence de températures froides dès la fin septembre. Cette réticence est souvent influencée par des
perceptions culturelles et des attentes saisonnières, l?utilisation du chauffage étant associée aux mois
d?hiver plus qu?à l?automne.
Avec la hausse des prix de l?énergie, les ménages ont pu être incités à retarder l?utilisation et diminuer
le chauffage pour économiser sur les factures, notamment au début de la période de chauffe.
Cette démarche a contribué à une réduction générale de la consommation d?électricité dans les foyers
durant cette période de transition.
Enfin, les appels à la sobriété énergétique et les communications sur le risque de black-out électrique
ont pu jouer sur le comportement des ménages.
Figure 4.6.5 : évolution de la consommation sur la période hivernale
En TWh (données réelles)
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
juil. août sept. oct. nov. déc. jan. fév. mars avr. mai juin
Consommation de juillet 2018 - juin 2019
Consommation de juillet 2020 - juin 2021
Consommation de juillet 2022 - juin 2023
Consommation de juillet 2019 - juin 2020
Consommation de juillet 2021 - juin 2022
Sources :Enedis;calculsSDES
108 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation du tertiaire stagne en données réelles
et augmente de 1,4 % après correction des variations
climatiques. La dépense augmente de façon plus importante,
à hauteur de 12 %. Ce secteur subit en effet une importante
hausse des prix de l?électricité : si les petits consommateurs
ont pu bénéficier du bouclier tarifaire, les plus gros
consommateurs ont été davantage exposés au prix de
marché.
Dans le secteur industriel, la consommation finale est de
108 TWh ; elle diminue de 4,5 % (- 5 TWh) en données réelles
et de 3,6 % à climat constant. Les secteurs industriels les
plus intensifs en énergie ont été les plus touchés : la
consommation de la métallurgie diminue de 13 %, celle de
l?industrie chimique de 6,7 %. Les plus gros consommateurs
ont vu leur dépense fortement impactée par l?augmentation
des prix. Le secteur industriel est ainsi celui où la dépense a
le plus fortement augmenté (+ 26 %).
La consommation du secteur des transports (11 TWh),
très majoritairement liée au réseau ferré, augmente de 14 %
en 2022 avec la fin des restrictions sanitaires encore en
vigueur en 2021. Au sein de ce secteur, la consommation
des véhicules électriques routiers progresse fortement
(+ 78 %), pour atteindre 1,4 TWh. Les immatriculations de
voitures électriques sont en effet en forte hausse (+ 25,1 %)
par rapport à 2021.
Enfin, la consommation d?électricité de l?agriculture
(8 TWh) augmente de 1,8 % en 2022.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 109
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.7 La consommation de chaleur
commercialisée diminue à la faveur
d?un hiver plus doux
La consommation (hors pertes) de chaleur commercialisée
s?élève à 46 TWh en 2022. Elle baisse de 4 % par rapport à
2021 du fait de températures plus douces. Corrigée des
variations climatiques, celle-ci est en baisse de 2 % sur un
an. Sur longue période, elle a fortement progressé (+ 33 %
depuis 2012).
En 2022, les ventes de chaleur, corrigées des variations
climatiques, diminuent dans le secteur résidentiel (- 15 %) et
le secteur tertiaire (- 8 %) - (figure 4.7.1). À l?inverse, la
livraison au secteur industriel augmente de 8 %. Au total, le
secteur industriel représente 47 % des quantités de chaleur
achetée, le résidentiel 31 % et le tertiaire 21 %, la
consommation de chaleur dans le secteur agricole restant
très marginale.
Figure 4.7.1 : consommation totale de chaleur commercialisée (nette des pertes de distribution) et dépense associée
60
50
40
30
20
10
0
2008
2007
2000
2002
2001
2017
2010
2009
2012
2011
2006
2005
2014
2013
2016
2015
2019
2021
2020
2022
2018
2004
2003
Agriculture-pêche Résidentiel Tertiaire Industrie Total (hors pertes) non ventilé Dépense totale Md¤2022 (axe de droite)
En TWh (données corrigées des variations climatiques) En Md¤2022
4,5
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Note:laventilationsectorielledelaconsommationn?estdisponiblequ?àpartirde2007.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsenquêteannuellesurlaproductiond?électricitéetenquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
110 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
En 2022, la dépense de consommation totale de chaleur
commercialisée réelle s?élève à 4 217 M¤. Elle augmente de
30 % sur un an (figure 4.7.2), tirée à la hausse par les prix
(cf. 1.8). Les secteurs résidentiel et industriel sont responsables
de 75 % de cette dépense avec des montants respectifs de
1 630 M¤ et 1 541 M¤. Historiquement, le secteur industriel
pesait nettement moins dans la dépense que dans la quantité
consommée en raison de prix traditionnellement plus bas
que dans les autres secteurs. En 2022, dans un contexte
global de renchérissement de l?énergie qui touche davantage
les gros consommateurs, les prix de la chaleur dans l?industrie
progressent fortement (+ 90 %, contre + 15 % dans le tertiaire
et + 9 % dans le résidentiel).
Figure 4.7.2 : consommation de chaleur commercialisée (données non corrigées des variations climatiques) et dépense
associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Consommation finale totale 41 2 656 43 2 630 42 2 377 48 3 246 46 4 217
Industrie 17 538 19 507 18 422 20 813 22 1 541
Résidentiel 15 1 322 15 1 330 14 1 199 17 1 521 15 1 630
Tertiaire 9 784 9 775 10 742 11 889 10 1 022
Agriculture-pêche 0 12 0 18 0 15 0 22 0 25
Note:laconsommationtotaledechaleurcommercialisées?élèveà46TWhen2022,pourunedépensecorrespondantede4217M¤.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 111
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
partie 5
La consommation
d?énergie par secteur
ou usage
? La consommation finale d?énergie (hors charbon des
hauts-fourneaux) diminue de 6 % en 2022 en données réelles,
à 1 664 TWh, dans un contexte de croissance modérée du PIB
(+ 2,5 %). Corrigée des variations climatiques, elle baisse de 2,4 %.
Cette baisse provient avant tout de la consommation finale à usage
non énergétique (- 21,7 %), la consommation finale à usage
énergétique étant quasi stable à climat corrigé (- 0,5 %).
La consommation finale énergétique corrigée des variations
climatiques baisse dans la majorité des secteurs : l?industrie
(- 3,4 %), le résidentiel (- 2,8 %) et le tertiaire (- 2,4 %). À l?inverse,
elle continue à augmenter dans les transports (+ 4,3 %).
La consommation du secteur agriculture-pêche augmente
également de 2 %. En 2022, les consommateurs finaux d?énergie
(hors hauts-fourneaux) ont dépensé 213,1 Md¤, soit 19 % de plus
qu?en 2021 en euros constants. Cette hausse s?explique par la forte
augmentation des prix de l?énergie.
112 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.1 Dépense en hausse malgré une baisse
de la consommation finale d?énergie
La consommation finale d?énergie (hors charbon des hauts-
fourneaux) réelle diminue de 6 % en 2022, pour s?établir à
1 664 TWh, dans un contexte de croissance modérée du PIB
(+ 2,5 %). Le climat ayant été plus doux en 2022, la diminution
de la consommation finale d?énergie corrigée des variations
climatiques est un peu moins forte (- 2,4 %). Entre 2012,
année de référence des objectifs nationaux de réduction de
la consommation d?énergie (cf. 4.1), et 2019, elle avait baissé
de 0,4 % en moyenne annuelle à climat corrigé. Entre 2019
et 2022, cette baisse est de 1,5 % en moyenne annuelle.
La consommation finale à usage énergétique, corrigée
des variations climatiques, baisse très légèrement en 2022
(- 0,5 %), pour s?établir à 1 599 TWh (figure 5.1.1). Dans les
transports, la reprise de l?activité entamée au second semestre
2021 se poursuit (+ 4,3 % en 2022). La consommation baisse
dans l?industrie (- 3,4 %), le résidentiel (- 2,8 %) et le tertiaire
(- 2,4 %). Dans le secteur de l?agriculture-pêche, on observe
une hausse de 2 % après une baisse en 2021. La
consommation non énergétique diminue fortement (- 21,7 %),
en raison d?un ralentissement de l?activité dans la pétrochimie
(cf. 4.2.4), pour s?établir à 121 TWh (figure 5.1.2), un niveau
historiquement bas depuis plus de 50 ans.
Figure 5.1.1 : consommation finale énergétique par secteur
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
Résidentiel Tertiaire Transports Industrie Agriculture-pêche Non affecté*
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
*Larépartitiondelachaleurparsecteurconsommateurn?estpasdisponibleentre2000et2006.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
La dépense nationale en énergie (hors hauts-fourneaux)
s?élève à 213,1 Md¤ en 2022. Après une chute en 2020 et
une reprise importante en 2021 (+ 19,5 % en euros constants),
en raison du rebond de l?activité et d?une augmentation des
prix de l?énergie, elle augmente de 19 % malgré la baisse de
la consommation et les différentes aides mises en place pour
soutenir les entreprises et les ménages face à la flambée des
prix de l?énergie. En 2022, les dépenses augmentent dans
tous les secteurs, particulièrement dans l?industrie (+ 42,5 %
pour une baisse de la consommation de 5,2 %, hors charbon
des hauts-fourneaux), et, dans une moindre mesure, dans
les transports (+ 29,4 % pour une augmentation de la
consommation de 4,3 %). Elle augmente également dans
l?agriculture (+ 39,2 % pour + 2 % de consommation) et dans
le tertiaire (+ 14,1 % pour - 7,9 % de consommation). Le
résidentiel est le secteur le moins touché (- 0,2 % pour - 11,8 %
de consommation), grâce notamment aux boucliers tarifaires
et à l?inertie des prix facturés aux particuliers (cf. 1.3.2), et à
une baisse importante de la consommation en raison d?un
climat doux et des appels à la sobriété.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 113
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
La dépense pour le charbon des hauts-fourneaux s?élève
à 2,3 Md¤, en augmentation de 85,8 % alors que la
consommation baisse de 11,2 %. Elle représente 1 % de la
dépense totale en énergie.
Le transport concentre 42 % de la dépense nationale
(hors charbon des hauts-fourneaux) pour 31 % de la
consommation. À l?inverse, le poids de l?industrie (y compris
consommation non énergétique) est plus faible dans la
dépense totale que dans la consommation. Cela s?explique
par le fait que les industriels bénéficient généralement de
prix inférieurs à la moyenne grâce à leurs volumes de
consommation souvent élevés et à une taxation globalement
moindre que celle des ménages. Ils sont toutefois plus
sensibles aux variations des prix sur les marchés
internationaux. Le poids de l?industrie dans la dépense totale
a ainsi augmenté de 3 points (12 % en 2022) alors que sa
part de la consommation est restée la même (18 %).
Figure 5.1.2 : consommation finale par secteur (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Industrie
(hors charbon hauts-fourneaux) 317,0 15 536 313,3 15 359 288,0 13 072 310,2 17 646 294,2 25 141
Hauts-fourneaux
(charbonetproduitsdérivés) 46,1 1 440 43,0 1 538 32,4 889 40,9 1267 36,3 2 355
Transports 524,8 75 341 524,4 74 814 442,3 54 361 496,4 68 955 517,8 89 198
Résidentiel 468,5 50 843 466,5 51 641 455,4 50 500 491,2 53 962 433,0 53 879
Tertiaire 269,7 24 061 264,7 24 407 246,5 22 155 264,6 24 759 243,7 28 261
Agriculture-pêche 52,3 4 173 51,5 4 136 54,3 3 561 53,5 4 061 54,5 5 653
Consommation finale énergétique
(hors charbon hauts-fourneaux) 1 632,3 169 954 1 620,4 170 356 1 486,5 143 649 1 615,8 169 382 1 543,3 202 131
Consommation finale non énergétique 154,6 9 194 156,4 8 210 146,7 6 259 154,4 9 746 121,0 10 960
Consommation finale (hors charbon
hauts-fourneaux) 1 786,9 179 148 1 776,9 178 567 1 633,2 149 907 1 770,3 179 128 1 664,2 213 090
Dépense nationale en énergie (y
compris charbon hauts-fourneaux) 180 589 180 105 150 797 180 396 215 446
Note:conformémentauxconventionsstatistiquesinternationalesrelativesàlacomptabilitéphysiquedel?énergie,lecharbondeshauts-fourneauxestexcludela
consommationfinale.Danslecadredubilanmonétaire(horsaidesattribuéesvialeguichet),ilestenrevancheinclusdansl?industrieetdansladépensenationale
en énergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
114 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.2 Hausse de la facture énergétique
des ménages associée à une baisse
de la consommation
Les ménages français ont consommé, au total, 727 TWh
d?énergie en 2022, soit une baisse de 6,6 % par rapport à
2021 (figure 5.2.1), dont 433 TWh (- 11,8 %) dans leurs
logements (cf. 5.3) et 294 TWh (+ 2,4 %) pour leurs
déplacements (cf. 5.5). Leurs dépenses énergétiques
atteignent 109,7 Md¤ (+ 10,9 %), dont 53,9 Md¤ pour le
logement (- 0,2 %) et 55,9 Md¤ pour le transport (+ 24,3 %).
Figure 5.2.1 : consommation d?énergie des ménages (données non corrigées des variations climatiques) et dépense
associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Logement 468,5 50 843 466,5 51 641 455,4 50 500 491,2 53 962 433,0 53 879
Transport 301,6 49 368 303,2 49 094 254,9 35 571 287,2 44 960 294,1 55 864
Total 770,1 100 211 769,8 100 735 710,3 86 070 778,4 98 922 727,1 109 743
Note:chèqueénergienondéduitdesdépensesd?énergiepourlelogement.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la dépense énergétique moyenne d?un ménage
s?élève à 3 551 ¤, dont 1 744 ¤ imputables à l?énergie dans
le logement et 1 808 ¤ aux achats de carburants (figure 5.2.2).
En euros constants, la facture moyenne en énergie augmente
de 10 % par rapport à 2021 ; les dépenses énergétiques
moyennes liées au logement stagnent alors que la dépense
liée aux carburants augmente de 23 %.
Figure 5.2.2 : dépense en énergie par ménage entre 2018 et 2022
En euros constants
4 000
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Électricité Gaz naturel Combustibles pétroliers
Bois Chaleur commercialisée Carburants
20192018 2020 2021 2022
3 353 3 341
2 832
3 230
3 551
999 1 012 1 047 1 101 1 039
390 401 358 367 379
209 197 158 176 210
46 45 41 51 53
57 58 59 67 62
1 652 1 628
1 170
1 468
1 808
Note:chèqueénergienondéduitdesdépensesd?énergieparménagepourlelogement.
Lesdépensesencharbon,quireprésententpourl?ensembledesménagesmoinsde10M¤paran,nesontpasreprésentéesici,maissontbieninclusesdansletotal.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 115
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
La stabilité des dépenses pour le logement résulte d?une
diminution de la consommation énergétique des ménages et
d?une augmentation des prix. La diminution de la consommation
est liée principalement à un climat plus doux en 2022 (cf. 5.3)
et aux appels à la sobriété énergétique en fin d?année, dans
un contexte de crise énergétique. Pour réduire l?impact de
cette dernière sur les prix, des protections tarifaires ont été
mises en place : bouclier tarifaire (plafonnement ou limitation
des hausses des tarifs réglementés, cf. 1.3 et 1.7). De plus,
6 millions de ménages les plus modestes ont bénéficié en
décembre 2021 de l?envoi d?un chèque énergie exceptionnel
de 100 ¤, en plus du chèque énergie annuel (d?un montant
moyen de 149 ¤ en 2022). Le dispositif de chèque exceptionnel
a été renouvelé fin 2022 et étendu à 12 millions de ménages,
pour un montant moyen de 148 ¤. Cette aide n?est pas prise
en compte dans les dépenses présentées dans cette
publication.
Les dépenses moyennes en électricité, qui représentent
environ les deux tiers de la facture énergétique dans les
logements, sont en baisse de 6 % par rapport à 2021. Les
dépenses en gaz naturel, en produits pétroliers et en chaleur
augmentent respectivement de 3,4 %, de 20 % et de 3,1 % en
euros constants, alors que celles liées au bois baissent de 7 %.
Les taxes énergétiques liées au logement (taxe intérieure
de consommation sur les produits énergétiques (TICPE),
taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN),
accise sur l?électricité (ex-TICFE)?) représentent 8,6 % de
la dépense d?énergie du logement. Le taux moyen de ces
taxes est de 6,6 ¤/MWh et diminue de 49 % par rapport à
2021, toutes énergies confondues. En effet, l?une des mesures
du bouclier tarifaire a été de baisser le taux de la TICFE à
1 ¤/MWh. Avec la diminution des taxes et la baisse de la
consommation énergétique, le montant total de ces taxes
s?élève à 150 ¤ par ménage et diminue de 47 % (figure 5.2.3).
Figure 5.2.3 : décomposition de la dépense moyenne des ménages en énergie pour le logement
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
En euros constants
Taxes énergétiques TVA Dépense HTT
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
La dépense en carburants augmente de 23,1 % en 2022
et suit la tendance de 2021 (+ 25,4 %). Toutefois, cette hausse
résulte davantage d?une hausse des prix (cf.1.1) que d?une
hausse de la consommation (+ 1,4 %) après la fin des périodes
de confinement. Les ménages ont pu bénéficier des aides à
la pompe mises en place par l?État (de 15 à 25 centimes
d?euros par litre) et, sur certaines périodes de l?année, par
TotalEnergie (de10 à 20 centimes d?euros par litre) - (cf.1.2).
Les taxes énergétiques (composées de la TICPE en
métropole, de la taxe spéciale de consommation (TSC) et
de l?octroi de mer dans les DROM) représentent 34,4 % de
la dépense (figure5.2.4). Le taux moyen des taxes est de
65 ¤/MWh, tous carburants confondus. En euros constants,
le montant des taxes collectées auprès des ménages reste
stable.
116 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Figure 5.2.4 : décomposition de la dépense moyenne de carburant par ménage
En euros constants
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
Taxes énergétiques TVA Dépense HTT
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Au total, en 2022, l?énergie représente 9,5 % des dépenses
des ménages, et 6,1 % de leur consommation effective,
incluant notamment les loyers imputés et services
d?intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim) -
(figure 5.2.5). Cette part est en hausse de 0,4 point par rapport
à 2021, son augmentation étant essentiellement dûe à la
consommation de carburant. En effet, la part des carburants
augmente de 0,5 point alors que celle des énergies pour le
logement diminue de 0,1 point. La part de l?énergie dans la
consommation effective des ménages demeure sensiblement
éloignée de son pic atteint en 1985, à 11,8 %.
Figure 5.2.5 : part de l?énergie dans le budget des ménages
En %
14
12
10
8
6
4
2
0
Part de l?énergie dans la consommation effective des ménages
Part de l?énergie dans le budget des ménages (hors Sifim et loyers imputés)
1968
1995
2010
1986
1959
1971
1962
1998
2013
1989
2004
1974
1965
1977
1992
2007
1980
1983
2001
2016
2019
2022
Note:lebudgetdesménagesestcalculécommelesdépensesdesménagesausensdelaComptabiliténationale,horsloyersimputésetservices
d?intermédiationfinancièreindirectementmesurés(Sifim).
Laconsommationeffectiveintègrecesdeuxélémentsainsiquelesconsommationscorrespondantàdesdépensesindividualisablesfaitesparlesinstitutionssans
butlucratifauservicedesménages(ISBLSM)etparlesadministrationspubliques(APU)enmatièredesanté,d?enseignement,d?actionsociale.
Lebudgetestprochedecequedéboursentlesménagespourleurconsommationcourante,tandisquelaconsommationeffectiveapprochecedontilsbénéficient,
ycompriscequiestpayéparl?ensembledelacollectivité.
Lechèqueénergie,introduiten2018àlaplacedestarifssociauxdugazetdel?électricité,n?estpasdéduitdeladépensed?énergiepourlelogement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Sources :Insee,Comptesnationaux;SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 117
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.3 Résidentiel : baisse de la consommation
et stabilité de la dépense
En raison des températures plus clémentes en 2022, la
consommation énergétique réelle du secteur résidentiel
diminue de 11,8 % par rapport à 2021 et atteint 433 TWh.
Corrigée des variations climatiques, elle diminue tout de
même de 2,8 % (figure 5.3.1). En réponse à l?augmentation
des coûts de l?énergie, aux préoccupations en matière de
sécurité énergétique en Europe, à la prise de conscience
environnementale et aux appels à la sobriété du Gouvernement,
les ménages peuvent avoir adopté des comportements plus
sobres en matière de consommation d?énergie. Cela peut
inclure la réduction du chauffage, l?utilisation plus efficace
des appareils électriques et l?adoption de mesures d?économie
d?énergie. De plus, fin 2022, grâce à des températures plus
clémentes, la période de chauffe a été décalée ; ce décalage
explique en partie la baisse de la consommation (cf. 4.6).
La consommation d?électricité dans les logements baisse
de 8,5 % en 2022, en raison essentiellement de la douceur
du climat. À climat constant et dans un contexte de prix élevés
et d?appels à la sobriété, la consommation d?électricité diminue
en 2022 (- 3,6 %), à 163 TWh (figure 5.3.1). Demeurant
l?énergie principalement employée par les ménages, elle
représente 34,5 % de la consommation totale d?énergie dans
les logements.
Figure 5.3.1 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
600
500
400
300
200
100
0
Électricité Gaz naturel Énergies renouvelables et déchets Produits pétroliers Charbon Chaleur commercalisée*
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
118 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Deuxième énergie utilisée par les ménages et représentant
plus d?un quart de la consommation énergétique dans le
résidentiel, la consommation de gaz diminue de 18,7 %.
À climat constant, avec 125 TWh, elle diminue de 6,8 % par
rapport à 2021.
Troisième énergie utilisée par les ménages, les énergies
renouvelables (EnR) représentent 26 % de la consommation
d?énergie du logement mais 37 % de la consommation
d?énergie de chauffage. Leur consommation diminue de 7,2 %
à climat réel, mais augmente de 4,8 % à climat constant, pour
atteindre 124 TWh. Depuis 2012, la consommation d?EnR
dans le résidentiel progresse régulièrement, de 2,7 % par an
en moyenne. En 2022, les énergies renouvelables sont
composées à 62 % de bois, 35 % de chaleur issue des pompes
à chaleur (cf. 2.2.3) et 2 % d?énergie solaire thermique.
La consommation de chaleur commercialisée (i.e.
distribuée via des réseaux) diminue également, de 14,8 %
par rapport à 2021. Corrigée des variations climatiques, cette
consommation baisse de 6,6 %, pour s?établir à 16 TWh.
Enfin, la consommation de produits pétroliers corrigée
des variations climatiques poursuit sa tendance à la baisse
depuis la fin des années 2000 (- 5,5 % par an en moyenne
depuis 2008) et diminue de 6,1 % en 2022, pour s?établir à
44 TWh. Cette baisse s?explique notamment par la diminution
du parc de logements équipés de chaudières au fioul. Non
corrigée du climat, la baisse en 2022 est encore plus
importante (- 15 %).
Ainsi, après correction des variations climatiques, seule
la consommation des énergies renouvelables progresse en
2022 dans le secteur résidentiel. Le contexte d?inquiétude
sur l?approvisionnement de la France, l?augmentation des
prix, les appels à la sobriété et, dans une moindre mesure,
la transition vers des formes d?énergie plus propres expliquent
en partie la baisse de la consommation des énergies
traditionnelles.
Le chauffage concentre plus des deux tiers de la
consommation du résidentiel en France métropolitaine (à
climat corrigé). L?électricité spécifique (qui comprend la
consommation d?électroménager, d?éclairage, d?appareils
audiovisuels et informatique, etc.) représente 15,3 % de la
consommation d?énergie. Le reste de la consommation est
réparti entre l?eau chaude sanitaire (9,1 %) et la cuisson
(4,3 %), tandis que la climatisation ne représente encore
qu?une faible part de la consommation d?énergie (0,4 %). Les
consommations à usage de chauffage et de climatisation
stagnent à climat constant ; la consommation des autres
usages diminue (figure 5.3.2).
Figure 5.3.2 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel par usage
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
600
500
400
300
200
100
0
Chauffage Eau chaude sanitaire Usages spécifiques de l?électricité Cuisson Climatisation
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Note:laconsommationenclimatisation,quireprésente2TWhen2022,n?estpasvisiblesurcegraphiquemaisestbieninclusedansletotal.
Champ:Francemétropolitaine.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 119
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Les dépenses énergétiques totales du secteur résidentiel
s?élèvent à 53,9 milliards d?euros en 2022 ; elles sont stables
en euros constants par rapport à 2021 (figure 5.3.3). Cette
évolution s?explique principalement par la baisse de la
consommation réelle (- 1,8 %) associée à une hausse des
prix atténuée par les mesures du bouclier tarifaire (cf. 1.1,
1.3et1.7). De plus, les 6 millions de ménages les plus
modestes ont bénéficié en décembre 2021 de l?envoi d?un
chèque énergie exceptionnel de 100 ¤, en plus du chèque
énergie annuel (d?un montant moyen de 149 ¤ en 2022). Le
dispositif de chèque exceptionnel a été renouvelé fin 2022
et étendu à 12 millions de ménages, pour un montant moyen
de 148 ¤. Cette aide n?est pas prise en compte dans les
données sur les dépenses présentées dans cette publication.
La dépense en électricité (32,1 milliards d?euros)
représente en 2022 la plus forte dépense en énergie du
résidentiel (60 %). Elle diminue de 4,8 % en euros constants
par rapport à 2021 malgré l?augmentation des prix. Les
factures de gaz naturel s?établissent à 11,7 milliards et sont
en hausse, en euros constants (+ 4,4 %). La dépense en fioul
domestique progresse fortement (+ 20,7 % en euros
constants) et s?établit à 6,5 milliards d?euros. Quant aux
dépenses d?énergies renouvelables (1,9 milliard d?euros),
elles diminuent de 6,2 % et celles de chaleur (1,6 milliard
d?euros) augmentent de 4,1 %.
Figure 5.3.3 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 54,1 6 249 50,7 5 925 48,5 4 793 47,9 5 378 40,7 6 491
Gaz naturel 135,3 11 653 132,7 12 087 129,7 10 872 135,9 11 237 110,6 11 727
Charbon 0,3 14 0,3 8 0,2 6 0,3 9 0,3 16
Énergies renouvelables et déchets* 103,9 1 692 108,4 1 744 101,0 1 790 120,2 2 044 111,5 1 918
Électricité 160,2 29 871 159,7 30 506 161,5 31 803 169,8 33 729 155,4 32 097
Chaleur commercialisée 14,6 1 363 14,8 1 371 14,5 1 235 17,0 1 566 14,5 1 630
Total 468,5 50 843 466,5 51 641 455,4 50 500 491,2 53 962 433,0 53 879
*Pourlavalorisationmonétairedesénergiesrenouvelablesthermiquesetdéchets,seulleboisdechauffagecommercialiséestprisencompte.
Note:lesdépensesdesménagesneprennentpasencompteleversementdeschèquesénergie.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM)
Source :SDES,Bilandel?énergie
120 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.4 Tertiaire : consommation d?énergie
en baisse et augmentation des dépenses
En 2022, la consommation énergétique réelle du secteur
tertiaire s?établit à 243,7 TWh, en baisse de 7,9 % par rapport
à 2021, et atteint son niveau le plus bas depuis plus de 20 ans.
L?hiver 2022, plus doux que celui de 2021, explique en partie
la baisse de cette consommation. En effet, corrigée des
variations climatiques (CVC), l?évolution de la consommation
est moins prononcée (- 2,4 %) - (figure 5.4.1). Cette moindre
consommation s?explique aussi par une augmentation des
prix de l?énergie à la suite de la crise énergétique. Les tensions
géopolitiques liées à la guerre en Ukraine ont provoqué un
emballement des prix sur les différents marchés de l?énergie.
La moindre disponibilité du parc nucléaire français et les
préoccupations en matière de sécurité énergétique en Europe
ont également contribué à cette hausse. Les prix de gros ont
directement influencé les prix au détail des différentes
énergies. Toutefois, les entreprises du tertiaire ont pu
bénéficier de mesures de protection : plafonnement ou
limitation des tarifs réglementés pour les entreprises pouvant
bénéficier de ces tarifs, réduction de la fiscalité sur l?électricité,
guichet d?aide (cf.partie 1).
Figure 5.4.1 : consommation finale énergétique du secteur tertiaire
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
300
250
200
150
100
50
0
Électricité Gaz naturel Produits pétroliers Énergies renouvelables et déchets Charbon Chaleur commercalisée*
2003
2012
2017
2009
2000
2004
2001
2013
2018
2010
2015
2005
2002
2006
2011
2016
2007
2008
2014
2019
2020
2021
2022
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la consommation d?électricité, qui représente
la moitié du bouquet énergétique du tertiaire, diminue de
0,3 %. Toutefois, corrigée des variations climatiques, elle
progresse de 1,5 % tandis que la valeur ajoutée des services
marchands augmente de 4,4 %. La consommation de gaz
naturel (un quart du bouquet) diminue de 16,4 % (- 5,2 %
corrigée des variations climatiques). La consommation de
produits pétroliers diminue fortement, de 22,5 % (- 17 %
corrigée des variations climatique), à un rythme beaucoup
plus soutenu que ces dernières années en moyenne (- 4,6 %
en moyenne annuelle depuis 2012). La consommation
d?énergies renouvelables (EnR) décroît de 1 % à climat réel,
mais augmente de 7 % à climat corrigé, rythme proche de
celui de ces dernières années (+ 6 % en moyenne annuelle
depuis 2012). La consommation des EnR dans le tertiaire
couvre principalement la consommation renouvelable des
pompes à chaleur (37 %), suivie de la biomasse (24 %), des
déchets (23 %) et du biogaz (12 %). Enfin, la consommation
de chaleur commercialisée via des réseaux baisse de 8,3 %
en données réelles, mais augmente de 0,5 % après correction
des variations climatiques.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 121
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Entre 2000 et 2022, la valeur ajoutée du tertiaire augmente
de 1,7 % en moyenne par an, à un rythme supérieur à celle
du reste de l?économie. La part du tertiaire dans la valeur
ajoutée de l?économie progresse ainsi régulièrement, passant
de 53 % en 2000 à 59 % en 2022. Entre 2000 et 2010, la
consommation d?énergie du tertiaire progresse au même
rythme (+ 1,8 % par an), soutenue par l?évolution de la
consommation de l?électricité (+ 2,8 % par an). Par la suite,
la consommation se stabilise jusqu?en 2018, année à partir
de laquelle la consommation d?énergie commence à décroître
(- 1,9 % en moyenne par an), sans doute sous l?impulsion de
l?amélioration des performances énergétiques des bâtiments
(cf. 5.8). La reprise d?activité après les crises sanitaire et
énergétique n?a pas conduit à une augmentation de la
consommation d?énergie.
En 2022, le secteur tertiaire a dépensé 28,3 milliards
d?euros pour sa consommation finale d?énergie, en hausse
de 21 % en euros constants par rapport à 2021 (figure 5.4.2)
malgré la baisse de la consommation de toutes les énergies.
L?augmentation de la facture s?explique par la hausse des
prix de toutes les énergies durant l?année 2022, entraînée
par la crise énergétique.
Figure 5.4.2 : consommation finale énergétique du secteur tertiaire (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022
Produits pétroliers 33,2 2 416 32,8 2 481 30,7 1 960 31,3 2 354 24,2 2 882
Gaz naturel 74,6 3 210 73,0 3 255 66,8 2 887 75,7 3 808 63,3 4 952
Charbon 0,4 10 0,4 8 0,4 7 0,4 9 0,4 15
Énergies renouvelables et déchets 10,9 88 11,4 96 11,5 91 13,2 100 13,1 117
Électricité 141,2 13 937 137,8 14 636 127,6 14 676 133,4 16 228 133,0 19 274
Chaleur commercialisée 9,4 683 9,3 693 9,5 701 10,6 864 9,7 1 022
Total 269,7 20 344 264,7 21 168 246,5 20 322 264,6 23 361 243,7 28 261
Note:lebilanmonétaireneprendpasencomptelesaidesattribuéesvialeguichetd?aide.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Plus précisément : la dépense de gaz naturel progresse
de 30 % pour une consommation en baisse de 16,4 %, celle
d?électricité de 18,8 % pour une consommation en baisse de
0,3 %. La dépense d?EnR, qui n?inclut que la dépense en
biomasse et en biocarburants, augmente, quant à elle, de
17 %.
En 2022, l?électricité concentre un peu plus des deux tiers
de la dépense, contre la moitié de la consommation finale,
du fait d?un prix relativement élevé au MWh par rapport aux
autres énergies. À l?inverse, le poids du gaz naturel est plus
faible dans la dépense totale que dans la consommation
(respectivement 18 % et 26 %). Troisième énergie du secteur,
les produits pétroliers représentent 10 % de la dépense et
10 % de la consommation, devant la chaleur commercialisée
via des réseaux (4 % de la dépense totale et 4 % de la
consommation).
122 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.5 Transports : poursuite de la reprise
En 2022, l?usage des transports représente 34 % de la
consommation énergétique finale, soit 518 TWh, dont
294 TWh sont liés aux déplacements des ménages (cf. 5.2)
et 224 TWh relèvent des entreprises et administrations. Par
convention statistique internationale, cette consommation
exclut les soutes internationales aériennes (55 TWh) et
maritimes (14 TWh).
5.5.1 CONSOMMATION PAR USAGE ET PAR MODE
La consommation énergétique finale pour les transports
poursuit sa reprise après la forte baisse de 2020 (+ 12,2 %
en 2021, + 4,3 % en 2022), sans revenir au niveau de 2019
(- 1,2 % entre 2019 et 2022). Le transport intérieur de
voyageurs, le plus touché par la crise sanitaire, augmente
de 14,4 % en 2022, sans retrouver son niveau de 2019 (- 3,4 %
par rapport à 2019). Le trafic national de marchandises (hors
oléoducs) stagne après avoir rebondi (- 0,3 % après + 4,3 %
en 2021), à un niveau légèrement inférieur à 2019 (- 0,2 %) -
(Bilanannueldestransportsen2022, SDES).
Les consommations du secteur (figure 5.5.1.1) sont
dominées par le mode routier (93,1 %, soit 482 TWh), en
relation avec ses parts modales dans le transport de passagers
(87 % du trafic en métropole en voyageurs-kilomètres) comme
de marchandises (85 % en métropole en tonnes-kilomètres).
Le transport routier des ménages représente à lui seul plus
de la moitié (55,9 %) de la consommation finale énergétique
des transports en France.
La part des transports ferrés dans la consommation finale
(1,9 %, à 10 TWh en 2022) est bien inférieure à ses parts
modales (12 % pour les passagers, en hausse, et 10 % pour
le fret).
Les vols domestiques (y compris les liaisons entre
métropole et outre-mer) représentent 3,6 % de la
consommation énergétique finale des transports. L?aérien,
particulièrement affecté par la crise sanitaire, connaît une
reprise plus progressive et tardive que les autres modes.
Soutes internationales comprises, sa part était de 15 % en
2019, 9 % en 2020, 9 % en 2021 et 13 % en 2022.
La consommation du transport maritime et fluvial (y
compris plaisance) national représente 1,4 % de la
consommation énergétique finale des transports.
Figure 5.5.1.1 : part de chaque mode dans la consommation finale énergétique des transports et dans le transport
de voyageurs et de marchandises en 2022
En %
Routier ménages Routier entreprises Aviation domestique Ferré Autres
3,6 1,9 1,4
55,937,2
Transport intérieur
Voyageurs Marchandises
voyageurs-
kilomètres
tonnes-
kilomètres
Routier 87 % 85 %
Ferré 12 % 10 %
Aviation domestique 1 % -
Navigation - 2 %
Oléoducs - 3 %
Note:legraphiquedonnelapartdechaquemodedanslaconsommationfinaleénergétiquedestransports(horssoutesinternationales)enFranceentière.
LetableaupermetdevoirlapartdechaquemodedansletransportintérieurdevoyageursetletransportdemarchandisesenFrancemétropolitaine.
Sources :SDES,Bilandel?énergie;SDES,Bilandestransports,2022
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-annuel-des-transports-en-2022?rubrique=56&dossier=1337
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 123
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.5.2 CONSOMMATION PAR ÉNERGIE
Le bouquet énergétique, hors soutes internationales, est
largement dominé par les produits pétroliers (90,2 %),
principalement à destination des transports routiers
(figure 5.5.2.1). Il est complété par les biocarburants (7 %),
l?électricité (2,1 %) et le gaz naturel, qui reste marginal
(0,7 %).
Sur la période 2011-2019, les consommations de
carburants routiers sont restées globalement stables (- 0,4 %
sur l?ensemble de la période), avec une progression des parts
de l?essence (+ 1,3 point) et des biocarburants (+ 1,7 point)
au détriment du diesel (- 3,1 points). Après une chute
importante en 2020, les ventes de carburants routiers
augmentent de 11,7 % en 2021 et de 3,2 % en 2022, pour
atteindre un niveau inférieur de 1,9 % à celui de 2019.
Figure 5.5.2.1 : consommation finale énergétique des transports
En TWh
600
500
400
300
200
100
0
Gazole route (hors biocarburants)
Énergies renouvelables et déchets (biocarburants)
Essence route (hors biocarburants)
Électricité
Carburéacteurs et autres produits pétroliers (hors biocarburants)
Gaz naturel
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les ventes d?essence (en excluant les biocarburants
incorporés) retrouvent leurs niveaux d?avant-crise dès 2021
et continuent leur croissance en 2022 (+ 12 %). Cette reprise
s?explique essentiellement par celle de la circulation de
voitures particulières à motorisation essence, dont le parc
croît au détriment de celui des motorisations diesel. La
circulation en France métropolitaine de voitures particulières,
utilitaires légers et motocycles (pavillons français et étranger)
à essence augmente de 15,9 % en 2022 (en véhicules-
kilomètres, hybrides incluses).
Les ventes de gazole routier (hors biocarburants
incorporés) augmentent faiblement (+ 0,5 %), pour rester à
un niveau inférieur à celui de 2019 (- 5,6 % entre 2019 et
2022). Elles représentent 65 % de la consommation finale
pour le transport, à 337,6 TWh. La circulation de véhicules
diesel, qui était légèrement repartie en 2021, continue à
augmenter (+ 5,5 % en 2022) mais reste éloignée du niveau
de 2019 (- 8,8 %). La décomposition par type de véhicules
montre une évolution contrastée : + 6,1 % pour les voitures
et utilitaires légers, plus touchés par la baisse de 2020, + 2 %
pour les véhicules lourds (poids lourds, bus et cars), qui ont
retrouvé leur niveau d?avant-crise.
124 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Entre 2011 et 2019, alors que la consommation de
carburants routiers stagne, celle de biocarburants augmente
en moyenne de 3,4 % par an du fait d?une hausse de leurs
taux d?incorporation moyens. Après une baisse importante
liée à la crise sanitaire en 2020, la consommation de
biocarburants routiers continue sa reprise (+ 4,8 %) en 2022,
alimentée par l?augmentation du trafic routier et la hausse du
taux d?incorporation dans l?essence. En 2022, au niveau
métropolitain, ces taux en contenu énergétique atteignent
7,2 % pour le gazole (7,8 % en 2019 et 7,2 % en 2021) et
9,1 % pour l?essence (8 % en 2019 et 8,7 % en 2021). La
hausse du taux d?incorporation pour l?essence s?explique par
l?augmentation de l?objectif fixé dans le cadre de la taxe
incitative relative à l?utilisation d?énergie renouvelable dans
le transport (de 8,6 à 9,2 % en 2022, cf. 1.6). Pour le gazole,
l?objectif augmente également (de 8 à 8,4 %) mais le taux
d?incorporation stagne, notamment en raison de difficultés
d?approvisionnement et d?une forte hausse des prix des huiles
végétales depuis 2021. Pour la première fois, un objectif est
également fixé pour le biokérosène (1 %).
La consommation de carburéacteurs, qui avait chuté de
53,2 % en 2020 (soutes internationales comprises), après
une forte augmentation les années précédentes (+ 13,1 %
entre 2011 et 2019), rebondit faiblement en 2021 (+ 7,2 %)
du fait de la levée tardive des restrictions en métropole et
d?un maintien d?un niveau de trafic très bas pour les vols
internationaux. En 2022, la consommation augmente de
62,3 %, tout en restant largement en dessous du niveau de
2019 (81,4 % du volume). Le trafic intérieur continue à
augmenter fortement (+ 41 % en 2022), mais c?est surtout la
reprise du trafic international (+ 133 %), le plus fortement
impacté par la crise sanitaire, qui explique cette forte hausse
de la consommation.
Les livraisons à destination des soutes maritimes
internationales, principalement sous forme de fioul lourd,
continuent leur reprise progressive (+ 10 % en 2021, + 4 %
en 2022) après une baisse de 43 % en 2020.
La consommation d?électricité, majoritairement liée au
mode ferré, s?élève à 10,8 TWh en 2022. Après une forte
baisse en 2020 (- 17,3 %) due à la chute de 42 % du trafic
de voyageurs dans les transports ferrés du fait de la crise
sanitaire, elle rebondit et dépasse son niveau de 2019 (+ 14 %
en 2021 et en 2022). La consommation des véhicules routiers
à motorisation alternative (électriques et hybrides
rechargeables) poursuit sa forte croissance (+ 30 % en 2020,
+ 87 % en 2021, + 78 % en 2022), pour atteindre 1,4 TWh.
Avec 21,2 % des immatriculations en 2022, les voitures
particulières électriques (hybrides rechargeables incluses)
continuent leur croissance, passant de 1,4 % du parc en 2021
à 2,2 % en 2022 (Bilanannueldestransportsen2022, SDES).
La consommation de gaz naturel pour le mode routier (y
compris le gaz naturel porté par camion sous forme de gaz
naturel liquéfié depuis les terminaux méthaniers) continue
sa progression (+ 17 % en 2022), notamment grâce au
développement du parc de véhicules alimentés au gaz
appartenant à des flottes captives (cf. 4.3). À un niveau de
3,7 TWh, elle représente 0,7 % de la consommation finale
des transports.
5.5.3 CONSOMMATION, DÉPENSES ET TAXES
La dépense énergétique du secteur des transports s?élève en
2022 à 81 Md¤ (figure 5.5.3.1). Comme la consommation
finale, la facture énergétique des transports est dominée par
les produits pétroliers (93 %), en particulier à destination du
transport routier. Comme en 2021, elle croît plus rapidement
que la consommation (+ 29,7 %, contre + 4,9 % pour la
consommation) en raison d?une forte augmentation des prix,
pour dépasser largement le niveau de 2019 (+ 19,6 %). Les
remises carburant mises en place en 2022 pour faire face à
la forte hausse des prix des carburants permettent d?alléger
cette facture de 7,6 Md¤. Les taxes énergétiques représentent
34 % de la dépense dans les transports en 2022, une part en
forte baisse du fait de la hausse importante des prix de l?énergie.
Figure 5.5.3.1 : consommation finale énergétique des transports (hors soutes internationales) par énergie et dépense
associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 476,2 65 147 475,2 64 611 400,9 46 580 449,7 58 390 467,3 75 297
Gaz naturel 2,0 63 1,9 72 2,2 73 3,2 133 3,7 282
Énergies renouvelables et déchets
(biocarburants) 36,5 2 872 37,2 2 913 30,9 2 319 34,0 3 627 36,0 4 564
Électricité 10,1 515 10,1 522 8,3 524 9,5 634 10,8 1 087
Total 524,8 68 597 524,4 68 118 442,3 49 496 496,4 62 783 517,8 81 230
Source :SDES,Bilandel?énergie
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-annuel-des-transports-en-2022?rubrique=56&dossier=1337
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 125
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.6 Industrie : baisse de la consommation
énergétique et envolée des prix
5.6.1 CONSOMMATION FINALE PAR ÉNERGIE
ET DÉPENSE ASSOCIÉE
Le secteur de l?industrie inclut ici l?industrie manufacturière, y
compris agroalimentaire, et la construction. La consommation
de charbon des hauts-fourneaux, considérée comme faisant
partie du secteur de la transformation d?énergie par convention
statistique internationale, est exclue de la consommation
d?énergie physique de l?industrie (et traitée en conséquence
dans la partie 3), mais entre dans les comptes de la dépense.
On distingue les usages énergétiques de l?énergie de ses
usages non énergétiques, c?est-à-dire de l?utilisation des
molécules comme matière première. La consommation à usage
non énergétique s?établit à 121,0 TWh en 2022. La grande
majorité de ces consommations à usage non énergétique est
constituée par les produits pétroliers (107,8 TWh), en particulier
dans l?industrie pétrochimique (74,2 TWh). Le gaz naturel est
également utilisé pour des usages non énergétiques (10,1 TWh,
principalement pour la synthèse d?engrais et pour la production
d?hydrogène). Les usages non énergétiques sont traités en
détail, énergie par énergie, dans la partie 4 du bilan.
La consommation finale à usage énergétique réelle de
l?industrie s?établit, quant à elle, à 294,2 TWh en 2022. Depuis
2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction
de la consommation d?énergie, elle a baissé de 13,7 %, soit
- 1,5 % en moyenne par an. Dans un contexte de forte hausse
globale des prix de l?énergie, elle diminue de 5,2 % en données
réelles en 2022 par rapport à 2021 (- 3,4 % en données
corrigées des variations climatiques). Dans le même temps,
la production dans l?industrie manufacturière augmente de
1,3 %. La baisse de consommation concerne le gaz naturel
(- 9,1 %), l?électricité (- 4,5 %) et le charbon (- 29,8 %). Les
autres énergies sont en légère progression, notamment la
chaleur (+ 7,9 %).
En 2022, le bouquet énergétique final de l?industrie est
toujours dominé par le gaz et l?électricité (37 % du total
chacun). Viennent ensuite les produits pétroliers (10 %), les
énergies renouvelables et les déchets (7 %), la chaleur
commercialisée (7 %) et le charbon (3 %). Cependant, en
incluant les consommations des hauts-fourneaux, la part du
charbon passerait à 15 % environ.
Corrigée des variations climatiques, la baisse de la
consommation est plus mesurée (- 3,4 % toutes énergies
confondues), en raison des températures globalement plus
douces qu?en 2021 (figure 5.6.1.1). Cette différence provient
principalement du gaz naturel, dont la baisse de consommation
est plus réduite à climat constant (- 5,6 %, contre - 9,1 % en
données réelles).
Figure 5.6.1.1 : consommation finale énergétique de l?industrie
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Gaz naturel
Énergies renouvelables thermiques et déchets
Électricité
Chaleur commercialisée*
Produits pétroliers
Charbon (hors hauts-fourneaux)
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
126 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
La dépense énergétique totale (figure 5.6.1.2) de
l?industrie (hors charbon dans les hauts-fourneaux) s?élève
en 2022 à 27,5 milliards d?euros, en forte hausse, d?environ
43 % en euros constants sur un an, pour une consommation
en baisse de 5,2 %. La hausse de la dépense concerne
l?ensemble des secteurs mais dans des proportions différentes.
Ainsi, les dépenses industrielles dans les énergies
renouvelables et les déchets n?augmentent que de 5,4 % en
2022, tandis que d?autres énergies sont davantage touchées
par la flambée des prix. Cela est notamment le cas du gaz
naturel, dont la dépense progresse de 60,0 % malgré une
consommation en baisse, du charbon et dérivés incluant les
hauts-fourneaux (+ 83,2 %) ou de la chaleur commercialisée
(+ 81,5 %). La facture en électricité augmente également en
2022, mais de manière moins significative (+ 24,6 %),
réduisant ainsi l?écart de part de dépense relative avec le gaz
(44 % de la dépense totale représentée par l?électricité contre
30 % pour le gaz, contre respectivement 51 % et 27 % en
2021), tandis que ces deux énergies ont une part similaire
dans la consommation finale énergétique.
Figure 5.6.1.2 : consommation finale énergétique de l?industrie par énergie (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 28,6 1 939 28,6 1 859 27,6 1 421 26,7 1 718 28,0 2 735
Gaz naturel 120,5 4 433 118,7 4 012 106,9 2 968 118,4 5 167 107,6 8 268
Charbon et dérivés
hors hauts-fourneaux 12,7 1 780 10,3 1 825 9,1 1 103 10,5 1 548 7,4 2 654
Charbonetdérivés:hauts-fourneaux 46,1 1 486 43,0 1 581 32,4 926 40,9 1 285 36,3 2 355
Énergies renouvelables thermiques
et déchets* 21,5 166 21,3 146 21,0 145 21,6 212 21,8 223
Électricité 116,9 8 631 115,7 8 993 105,8 8 451 112,7 9 689 107,6 12 074
Chaleur commercialisée 16,8 572 18,7 537 17,6 452 20,2 849 21,8 1 541
Total (hors charbon hauts-fourneaux) 317,0 17 483 313,3 17 330 288,0 14 498 310,2 19 137 294,2 27 496
Dépenses totales y compris
hauts-fourneaux 18 932 18 868 15 382 20 378 29 851
*Pourlavalorisationmonétairedesénergiesrenouvelablesetdéchets,seulslebois-énergieetlesbiocarburantssontprisencompte.
Note:conformémentauxconventionsstatistiquesinternationalesrelativesàlacomptabilitéphysiquedel?énergie,laconsommationdecharbonetsesdérivés
dansleshauts-fourneauxestexcluedelaconsommationfinale.Danslecadredubilanmonétaire,elleestenrevancheinclusedansl?industrieetdansladépense
nationale en énergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 127
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.6.2 CONSOMMATION FINALE PAR SECTEUR
Le secteur de la chimie et pétrochimie, qui représente à lui seul
21 % de l?énergie consommée dans l?industrie (figure 5.6.2.1),
voit sa consommation énergétique diminuer de 6,2 %, tandis
que l?indice brut de production de l?industrie chimique évolue
également à la baisse (- 10,8 % par rapport à l?année
précédente). Le gaz naturel représente près de la moitié (42 %)
de sa consommation énergétique. Il est en nette baisse en
2022 (- 14,8 %) sous l?effet d?une diminution importante observée
dans les entreprises les plus consommatrices du secteur.
L?industrie agroalimentaire pèse pour 20 % des
consommations énergétiques dans l?industrie. Elle enregistre
une baisse de 6,1 % sur l?année 2022, pour atteindre son
plus bas niveau depuis 2017. L?activité des industries
alimentaires diminue aussi au cours de l?année (- 5,2 % selon
l?indice brut de production). Après avoir été davantage
épargnée que d?autres secteurs par les baisses d?activité
pendant la crise sanitaire en 2020, elle subit la baisse de la
consommation de produits alimentaires liée à l?inflation
générale de ces produits en 2022.
Figure 5.6.2.1 : évolution de la consommation finale énergétique (données non corrigées des variations climatiques)
par secteur de l?industrie
En TWh
2022
2021
2020
2019
2018
Sidérurgie Chimie et pétrochimie Métaux non ferreux Produits minéraux non métalliques Matériels de transport
Machines Industries extractives (sauf combustibles) Produits alimentaires, boissons et tabac Imprimerie, pâtes et papiers
Non spécifié ci-dessus
Bois et ouvrages en bois Construction Textiles et cuir
0 50 100 150 200 250 300 350
21
22
18
21
23
9
11
11
11
11
19
20
17
20
20
10
11
9
11
12
27
28
27
28
29
8
8
6
7
8
19
18
16
18
17
3
3
2
3
3
12
12
11
14
14
58
62
57
58
62
5
5
5
4
5
43
44
41
44
44
62
66
68
74
69
Note:lessecteursprésentéssontdesagrégatsdelaclassificationNAF.Toutefois,lecharbonetsesproduitsdérivésdeshauts-fourneauxontétéexclusdela
sidérurgie,conformémentauxconventionsinternationalessurlesstatistiquesdel?énergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Au sein de la sidérurgie, les hauts-fourneaux sont les plus
gros consommateurs de charbon et dérivés. Leur
consommation nette de la production s?établit ainsi à 36 TWh,
soit 83 % des 44 TWh de charbon consommés dans l?industrie
dans son ensemble. Après une forte reprise de la
consommation dans la sidérurgie en 2021, cette dernière
baisse de nouveau en 2022 (- 3,7 %), pour se rapprocher de
son niveau d?avant la crise sanitaire (- 0,7 % par rapport à
2019). En particulier, les consommations d?électricité (- 8,5 %)
et de charbon (- 62,5 %) ont chuté dans la sidérurgie au cours
de l?année. Elle pèse pour 7 % de la consommation de
l?industrie en 2022 (hors charbon sidérurgique). Dans le même
temps, la production industrielle dans la sidérurgie chute
(- 29,3 % par rapport à 2021).
Le secteur des métaux non ferreux, incluant entre autres
les entreprises électro-intensives de la production d?aluminium,
subit l?explosion des prix de l?énergie en 2022 et voit sa
consommation chuter de 19,0 % sur l?année, après une
hausse de 6,0 % entre 2020 et 2021. Il représente désormais
3,1 % de la consommation de l?industrie (contre 3,7 % en
2021) mais 6 % de la consommation de l?électricité.
Parmi les quelques secteurs industriels connaissant une
augmentation de consommation énergétique, le bois et
ouvrages en bois (+ 2,2 %) et les industries extractives
(+ 3,3 %) peuvent être cités. Ces secteurs ont une part relative
globalement faible dans la consommation énergétique de
l?industrie.
Les autres secteurs parmi les plus contributifs à la
consommation d?énergie dans l?industrie sont les imprimeries
et papeteries (9,1 %), la construction (6,3 %) ou les machines
(6,3 %). Leur consommation est relativement stable au cours
des dernières années.
128 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.6.3 DÉCOMPOSITION SECTORIELLE
DE LA CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE
En données réelles, la consommation finale de gaz naturel à
usage énergétique chute par rapport à 2021, à 107,6 TWh
(soit - 9,1 %), annulant ainsi la hausse de 2021 en sortie de
crise sanitaire. Cette baisse importante se retrouve dans les
secteurs qui y contribuent le plus fortement. Ainsi, la chimie
et pétrochimie (- 14,8 %), les produits minéraux non métalliques
(- 11,3 %) et les produits alimentaires (- 3,4 %), qui représentent
en cumulé les deux tiers de la consommation de gaz dans
l?industrie (figure 5.6.3.1), voient tous leurs usages énergétiques
baisser en 2022.
La consommation finale d?électricité diminue de 4,5 % au
cours de l?année, pour s?établir à 107,7 TWh, se situant 6,9 %
en dessous de la consommation de 2019. Cette baisse ne touche
pas tous les secteurs de manière uniforme. Elle est principalement
forte sur les secteurs des métaux non ferreux (- 19,8 %), de la
sidérurgie (- 8,5 %) ou de la chimie et pétrochimie (- 6,7 %). En
revanche, le secteur des produits alimentaires, qui reste le pôle
le plus contributif (21 % de la consommation d?électricité dans
l?industrie en 2022), connaît une légère augmentation (+ 2,2 %).
Figure 5.6.3.1 : décomposition sectorielle de la consommation finale énergétique de l?industrie en 2022
En %
Gaz naturel
Électricité
Produits
pétroliers
Chaleur
commercialisée
Charbon (hors
hauts-fourneaux)
Énergies renouvelables
thermiques et déchets
Sidérurgie Chimie et pétrochimie Métaux non ferreux Produits minéraux non métalliques Matériels de transport
Machines Industries extractives (sauf combustibles) Produits alimentaires, boissons et tabac Imprimerie, pâtes et papiers
Non spécifié ci-dessus
Bois et ouvrages en bois Construction Textiles et cuir
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Note:lapartdechacunedesénergiesestcalculéeàpartirdesdonnéesnoncorrigéesdesvariationsclimatiques.
Source :SDES,Bilandel?énergie
La consommation finale de produits pétroliers dans
l?industrie connaît une augmentation en 2022, de 4,5 % en
données réelles, tandis qu?elle baisse de 2,7 % en moyenne
annuelle depuis 2012. Le secteur de la construction
représente 40 % de cette consommation. La hausse de
consommation des produits pétroliers dans l?industrie provient
principalement des minéraux non métalliques (en
augmentation de 14 % en 2022), secteur regroupant
notamment la fabrication de ciment et de verre.
La chaleur commercialisée connaît la plus forte
progression de consommation finale annuelle (+ 7,9 %).
Cette hausse est portée par les secteurs de la chimie et
pétrochimie (+ 16,7 %) et du papier et de l?imprimerie
(+ 13,6 %), qui représentent à eux seuls 78 % de la
consommation finale de chaleur vendue dans l?industrie.
À l?inverse, la consommation dans le secteur des produits
alimentaires baisse en 2022 (- 18,3 % en données réelles).
La consommation finale d?énergies renouvelables et de
déchets est, quant à elle, relativement stable (+ 1,1 %). Elle
augmente de 1,0 % à climat constant sur l?année 2022 et de
1,1 % en moyenne par année depuis 2012. La majorité de
ses consommations sectorielles (79 %) provient du papier
et de l?imprimerie, des produits minéraux non métalliques et
du bois.
Après une progression en 2021, la consommation finale
de charbon (hors hauts-fourneaux) s?effondre de 29,8 %.
Elle diminue également dans les hauts-fourneaux de manière
moins importante (- 7,4 %), non pris en compte dans la
consommation finale industrielle (cf. 3.3). Malgré un rebond
en 2021, la consommation nette de charbon dans l?industrie
reste inférieure de 15,2 % à son niveau de 2019 et se situe
dans une dynamique globale de baisse de 2012 (- 6,4 % de
consommation en moyenne par an).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 129
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.7 Agriculture-pêche : dépense en forte
hausse
Avec 54,5 TWh, la consommation finale d?énergie de
l?agriculture et de la pêche augmente légèrement, de 2,0 %
en 2022, après une baisse de 1,5 % en 2021 (figure 5.7.1).
Peu sensible aux fluctuations de la production agricole, elle
ne varie guère depuis une dizaine d?années. Par rapport à
2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction
de la consommation d?énergie (cf. 4.1), la consommation de
l?agriculture et de la pêche est à peu près stable (+ 0,7 %
d?évolution en moyenne annuelle). À la suite de l?augmentation
des prix des énergies, notamment ceux du gaz et des produits
pétroliers, la dépense en énergie du secteur augmente de
39 %, pour s?élever à 4 Md¤ en 2022.
Figure 5.7.1 : consommation finale énergétique du secteur agriculture-pêche
En TWh
60
50
40
30
20
10
0
2007
2016
2021
2022
2013
2004
2008
2005
2017
2014
2019
2009
2006
2010
2015
2020
2011
2012
2018
Produits pétroliers
Gaz naturel
Électricité
Charbon
Énergies renouvelables et déchets
Chaleur commercialisée*
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, avec une consommation en hausse de 2,9 %,
les produits pétroliers, comprenant essentiellement du gazole
non routier (GNR), constituent 73 % du bouquet énergétique
dans l?agriculture. La consommation d?électricité, qui
représente la deuxième source d?énergie du secteur (14,3 %),
augmente de 1,8 %. Viennent ensuite les énergies
renouvelables et déchets, qui représentent 9,2 % du bouquet
énergétique, et dont la consommation progresse de 4,8 %
sur un an. Depuis 2012, leur consommation augmente en
moyenne de 10,4 % par an. Le gaz naturel enregistre, quant
à lui, la baisse la plus importante sur l?année (- 17,0 %) et
représente en 2022 3,6 % de la consommation dans
l?agriculture. Quant à la chaleur commercialisée, qui ne
représente que 0,4 % de la consommation, elle connaît une
baisse de 12,6 %.
La pêche représente 7,6 % des consommations d?énergie
de l?ensemble agriculture-pêche. Sa consommation finale
d?énergie, composée pour l?essentiel du gazole consommé
par les bateaux de pêche, augmente légèrement en 2022
(+ 2,7 %, quatrième année de hausse consécutive).
130 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Figure 5.7.2 : consommation finale énergétique du secteur agriculture-pêche (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 36,9 2 744 36,1 2 698 39,3 2 191 38,4 2 598 39,5 3 988
Gaz naturel 2,3 105 2,4 105 2,3 91 2,4 113 2,0 149
Charbon 0,02 0,7 0,02 0,4 0,02 0,3 0,02 0,4 0,02 0,7
Énergies renouvelables et déchets 4,3 166 4,3 151 4,4 148 4,8 239 5,0 288
Électricité 8,6 1 145 8,5 1 163 8,1 1 116 7,7 1 087 7,8 1 202
Chaleur commercialisée 0,2 12,4 0,2 18,6 0,2 15,2 0,3 23,1 0,2 24,5
Total 52,3 4 173 51,5 4 136 54,3 3 561 53,5 4 061 54,5 5 653
Source : SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la dépense totale en énergie du secteur de
l?agriculture et de la pêche s?élève à 5,7 milliards d?euros
(figure 5.7.2), en nette hausse par rapport à 2021 (+ 39,2 %).
Les produits pétroliers concentrent 71 % de la dépense,
proche de leur part de consommation finale, et connaissent
une hausse des dépenses particulièrement forte (+ 53,5 %).
Par ailleurs, la part de dépense en électricité est plus
importante que sa part dans la consommation (respectivement
21 % et 14 %). Troisième énergie du secteur, les énergies
renouvelables et déchets représentent 5,1 % de la dépense,
contre 9,2 % de la consommation. Le gaz est le quatrième
poste de dépense (3,2 %). Il voit sa dépense totale augmenter
de 31,5 %, malgré une baisse de consommation, en raison
de l?explosion de ses prix.
Les dépenses associées à la consommation de produits
raffinés dans la pêche augmentent également fortement en
2022, sous l?effet de la hausse du prix des carburants, pour
atteindre 336 M¤ (+ 59,2 % sur l?année, en euros constants).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 131
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.8 Intensité énergétique finale : poursuite
de la baisse
Après un rebond en 2020 (+ 1,8 %) et un retour à la situation
d?avant la crise sanitaire en 2021, l?intensité énergétique
finale (consommation finale à usage énergétique par unité
de PIB) continue de diminuer en 2022 (- 3,1 %), pour atteindre
0,68 TWh par milliard d?euros (figure 5.8.1). La consommation
finale énergétique, corrigée des variations climatiques,
redescend (- 0,7 % en 2022) après un rebond post-crise
sanitaire (+ 4,1 % en 2021), alors que l?activité poursuit sa
croissance (+ 6,4 % en 2021, + 2,5 % en 2022).
Sur le long terme, l?intensité énergétique finale se réduit
de manière quasiment continue depuis 1990, à un rythme
annuel moyen de - 1,3 %. Entre 1990 et 2001, cette baisse
s?explique par une croissance moins rapide de la
consommation énergétique finale (+ 16,7 %) que du PIB
(+ 25,4 %). À partir de 2001, la consommation énergétique
finale diminue alors que le PIB continue à augmenter, bien
que moins rapidement. Ce découplage partiel entre PIB et
consommation d?énergie s?explique par des gains d?efficacité
énergétique dans l?ensemble des secteurs, par la tertiarisation
de l?économie et par une croissance de la demande des
ménages moins rapide que celle du PIB.
En 2022, la consommation finale énergétique par habitant
diminue de 1 %, pour s?établir à 23,5 MWh par habitant, après
avoir fortement diminué en 2020 (- 6,2 %) puis légèrement
rebondi en 2021 (+ 3,8 %). Sur le long terme, après une
croissance annuelle moyenne de 1 % sur la période 1990-
2001 qui culmine en 2001 à 29,2 MWh par habitant, la
consommation par habitant diminue à un rythme annuel
moyen de - 1,9 % de 2001 à 2022. De 1990 à 2001, à climat
constant, la consommation finale énergétique totale augmente
de 16,7 %, notamment du fait de la hausse de consommation
du tertiaire (+ 26,9 %) et des transports (+ 17,9 %). De 2001
à 2022, la tendance s?inverse, principalement du fait de la
baisse de la consommation de l?industrie (- 23,4 %) et, dans
une moindre mesure, du résidentiel (- 4,4 %).
Figure 5.8.1 : intensité énergétique finale (données corrigées des variations climatiques)
En MWh/hab et TWh/Md¤ (données corrigées des variations climatiques)
30
29
28
27
26
25
24
23
22
21
20
1,10
1,05
1,00
0,95
0,90
0,85
0,80
0,75
0,70
0,65
0,60
Consommation finale énergétique par unité de PIB (TWh/Md¤, axe de droite)
Consommation finale énergétique par habitant (MWh/hab, axe de gauche)
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Sources :SDES,Bilandel?énergie;Insee
132 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Depuis 1990, l?intensité énergétique finale a diminué pour
l?ensemble des activités (figure 5.8.2).
Dans les transports, premier secteur consommateur en
2022 (32 % de la consommation énergétique finale),
l?amélioration de la performance énergétique des véhicules
légers se poursuit de manière continue depuis 1990, avec
une baisse de 27 % de la consommation d?énergie par
kilomètre parcouru. Cette baisse s?accélère à partir de 2010,
passant d?un rythme annuel moyen de - 0,8 % de 1990 à
2010 à - 1,2 % de 2010 à 2022. La réduction de la
consommation unitaire des poids lourds (par véhicule-km)
apparaît moins forte (- 13 % depuis 1990). Elle stagne jusqu?au
milieu des années 2000 puis décroît à un rythme annuel
moyen de - 0,8 % entre 2005 et 2022.
Malgré un léger rebond en 2020, en lien avec une
présence accrue des ménages dans leur domicile, la baisse
de l?intensité énergétique est particulièrement forte dans le
résidentiel, qui représente 29 % de la consommation
énergétique finale en 2022. Elle diminue en effet de 35 %
depuis 1990, reflétant les meilleures performances
énergétiques des logements neufs ainsi que des efforts de
rénovation dans les logements anciens.
Dans l?industrie (19 % de la consommation énergétique
finale en 2022), l?adoption de procédés moins consommateurs
a contribué à la baisse de long terme de l?intensité énergétique
(- 29 % depuis 1990), la dégradation ponctuelle en 2020 liée
à la crise sanitaire ayant été compensée en 2022.
Dans le tertiaire (16 % de la consommation énergétique
finale en 2022), la baisse de l?intensité énergétique ne
commence qu?à partir de la fin des années 2000, à un rythme
annuel moyen soutenu de - 2,2 % entre 2009 et 2022. Au
total, la baisse atteint 21 % depuis 1990. Comme dans le
résidentiel, cette tendance s?explique notamment par
l?amélioration des performances énergétiques des bâtiments
du secteur.
Dans l?agriculture (3 % de la consommation énergétique
finale en 2022), l?intensité énergétique est beaucoup plus
volatile, en raison notamment des aléas climatiques qui
pèsent sur les récoltes et affectent les rendements sans
modifier la consommation d?énergie. Toutefois, elle baisse
tendanciellement depuis 1990 (- 18 %).
Figure 5.8.2 : évolution des intensités énergétiques finales par secteur (données corrigées des variations climatiques)
En indice base 100 en 1990 (données corrigées des variations climatiques)
120
110
100
90
80
70
60
50
Tertiaire Résidentiel Industrie Agriculture Poids lourds Véhicules légers
1990
2002
1996
2008
2016
1992
2004
1998
2010
2018
1994
2006
2014
2000
2012
2020
2022
Note:l?intensitéénergétiquefinaleestdéfiniecommeleratiodelaconsommationénergétiquefinaledusecteuràsavaleurajoutée,saufpourlerésidentiel,oùle
dénominateurestlasurfacetotaledeslogementshabités,etdanslestransports,oùl?indicateurmesurelaconsommationunitairedesvéhicules(parvéhicule-km).
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Sources :SDES,Bilandel?énergie,Bilanannueldestransports,Rapportducomptedulogement;Insee
partie 6
Émissions de CO2
dues à la combustion
d?énergie
? Les émissions réelles de CO2 liées à la combustion d?énergie
en France métropolitaine ont baissé de 3,3 % en 2022, en raison
notamment de la douceur des températures. À climat constant,
elles augmentent (+ 0,4 %). Sur le plus long terme, les émissions
réelles se sont repliées de 26,9 % depuis 1990. Les transports
demeurent le premier secteur émetteur de CO2 (45 %), devant
le résidentiel et le tertiaire (20 %), l?industrie (16 %), la branche
énergie (16 %) et l?agriculture et la pêche (4 %).
134 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
6. Baisse des émissions de CO2 dues
à la combustion d?énergie
La consommation d?énergie doit aussi être analysée au regard
de ses impacts. Le bilan de l?énergie permet d?avoir une
estimation des émissions de CO2 liées à la combustion
d?énergie et une analyse des évolutions après correction des
variations climatiques. Afin d?avoir une vision complète des
émissions de gaz à effet de serre de la France, il convient de
se reporter aux données produites par le Citepa et à l?inventaire
national transmis dans le cadre de la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements climatiques (qui comptabilise
l?ensemble des gaz à effet de serre et qui contient également
les émissions non liées à la combustion d?énergie, cf. encadré).
Les émissions réelles de CO2 liées à la combustion
d?énergie baissent de 3,3 % en France métropolitaine en
2022, pour atteindre 268 MtCO2 (figure 6.1). La baisse est
particulièrement importante dans le secteur résidentiel-
tertiaire (- 17,9 %) en raison d?un climat doux, d?une
augmentation des prix de l?énergie et des appels à la sobriété.
La baisse concerne également l?industrie (- 8,8 %) qui réduit
sa consommation d?énergie face à la hausse des prix.
À l?inverse, les émissions de la branche énergie augmentent
(+ 5,5 %), principalement à cause de l?indisponibilité d?une
partie du parc nucléaire et du recours accru à des centrales
thermiques pour produire de l?électricité. Les émissions des
transports poursuivent leur reprise (+ 3,5 %), principalement
alimentées par le trafic routier et, dans une moindre mesure,
aérien. Elles restent toutefois 1,6 % sous leur niveau de 2019.
Figure 6.1 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie par secteur entre 1990 et 2022
En MtCO2 (données non corrigées des variations climatiques, sauf indication contraire)
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Transports* Résidentiel-tertiaire Industrie** Branche énergie*** Agriculture-pêche
Total (données non corrigées des variations climatiques) Total (données corrigées des variations climatiques)
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
*Horstransportsinternationauxmaritimesetaériens.
**Ycomprishauts-fourneaux.
***Ycomprisécartstatistique.
Note:contrairementaurestedubilan,lesémissionsdesDROMnesontpascomptabiliséesici.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 135
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Corrigée des variations climatiques, les émissions
augmentent de 0,4 %, l?année 2022 ayant été plus chaude
que 2021. Les émissions diminuent pour le gaz naturel
(- 1,5 %) et le charbon (- 10,4 %) mais augmentent pour les
produits pétroliers (+ 3 %) et les déchets non renouvelables
(+ 1,8 %).
À plus long terme, les émissions réelles sont inférieures
de 26,9 % au niveau de 1990 : après une quasi-stabilité sur
la période 1990-2005 (+ 0,3 % en moyenne par an), elles ont
diminué entre 2005 et 2019 à un rythme annuel moyen de
- 1,8 %. Les réductions d?émissions devront s?intensifier pour
atteindre la neutralité carbone à l?horizon 2050, cible fixée
par la loi Énergie et Climat adoptée en 2019. Cette dernière
prévoit en effet une division des émissions de gaz à effet de
serre (dont les émissions de CO2 liées à la combustion
d?énergie représentent plus de 65 %) par un facteur supérieur
à 6, ce qui correspondrait à une baisse annuelle moyenne
d?au moins 3 % entre 1990 et 2050, et d?environ 5 % entre
2020 et 2050 au vu de l?évolution connue au cours des
30 dernières années.
Les transports (hors soutes aériennes et maritimes
internationales) sont le premier secteur émetteur sur toute la
période 1990-2022. Ils représentent 45 % du total en 2022
(contre 32 % en 1990). Les émissions sont quasi exclusivement
associées à la combustion de produits pétroliers.
Les transports sont le seul secteur pour lequel les
émissions ont augmenté entre 1990 et 2019 (+ 3,8 %), avec
un pic atteint au début des années 2000. La consommation
énergétique est restée stable entre 2012 et 2019, mais
l?incorporation croissante de biocarburants (dont les émissions
liées à la combustion sont conventionnellement nulles) a
contribué à faire légèrement baisser les émissions (- 0,2 %
par an en moyenne sur la période 2012-2019).
Les émissions directes12 du résidentiel et du tertiaire
représentent 19,7 % du total (dont deux tiers pour le résidentiel
et un tiers pour le tertiaire). Elles baissent de 17,9 % en 2022
(à climat constant, ces émissions diminuent de seulement
7,3 % du fait de la douceur du climat).
Sur le long terme et à climat constant, alors que la
consommation finale d?énergie du secteur résidentiel et
tertiaire métropolitain a nettement augmenté depuis 1990
(+ 13,7 %), les émissions directes sont inférieures de 33,5 %
à leur niveau de 1990. Cette divergence est liée à la place
croissante de l?électricité dans ces consommations
(+ 14 points) et au recours accru au gaz naturel pour le
chauffage (+ 2 points), au détriment des produits pétroliers
(- 20 points).
La branche énergie, qui inclut notamment les émissions
de la production d?électricité et de chaleur et celles des
raffineries, représente 15,7 % des émissions totales. Les
émissions de CO2 liées à la production d?électricité et de
chaleur (y compris autoproducteurs) repartent à la hausse
(+ 5,9 % en 2022). Depuis 1990, ces émissions ont fortement
diminué (- 32,7 %), ce qui s?explique à la fois par une moindre
utilisation des énergies fossiles pour la production d?électricité
et de chaleur, et, au sein des énergies fossiles, par une baisse
continue de la part du charbon (et du pétrole dans une moindre
mesure) au profit du gaz naturel, moins émetteur de CO2.
Les émissions directes12 de l?industrie baissent en 2022
(- 8,8 %) et représentent 16,1 % des émissions liées à
l?énergie. Elles ont diminué de 38,5 % depuis 1990, alors que
les consommations énergétiques du secteur ont baissé de
16,9 % dans le même temps. Le différentiel est lié au recul
prononcé de l?utilisation des énergies les plus émettrices
(produits pétroliers et charbon) au profit du gaz naturel et de
l?électricité.
Dans l?agriculture et la pêche, les émissions de CO2 liées
à la combustion d?énergie, en grande majorité dues à
l?utilisation de produits pétroliers, s?élèvent à 10,7 MtCO2 en
2022. Elles ont diminué de 5 % par rapport à 1990. La part
de l?agriculture et de la pêche dans les émissions liées à la
combustion reste limitée (4 %), en lien avec le faible poids
du secteur dans la consommation totale d?énergie.
Tous secteurs confondus et à climat constant, les produits
pétroliers restent de loin la principale source d?émissions
(59,4 % en 2022), bien que cette part soit en légère diminution
par rapport à 1990 (figure 6.2). La part des émissions liées
au gaz naturel (30,2 % du total) double quasiment sur la
période (15,8 % en 1990), tandis que celle des émissions
liées au charbon et à ses dérivés (8 % du total) diminue
fortement (21,1 % en 1990). Enfin, la valorisation énergétique
de déchets non renouvelables représente 2,4 % des
émissions.
Dans les départements et régions d?outre-mer, les
émissions liées à la combustion d?énergie s?élèvent en 2022
à 10,5 MtCO2. Elles sont principalement liées à la production
d?énergie (3,9 MtCO2, réparties entre combustion de produits
pétroliers et de charbon) et aux transports (6,3 MtCO2).
12Noncomprislesémissionsindirectesliéesàlaproductiond?électricitéetdechaleurcommercialisée,celles-ciétantcomprisesdanslabrancheénergie.
136 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Figure 6.2 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie par source entre 1990 et 2022
En MtCO2 (données corrigées des variations climatiques)
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Combustion de produits pétroliers Combustion de gaz naturel
Combustion de charbon* Combustion de déchets non renouvelables
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
*Ycomprisgazsidérurgiques.
Note:contrairementaurestedubilan,lesémissionsdesDROMnesontpascomptabiliséesici.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 137
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Méthode de calcul des émissions de CO2 dues à la combustion
d?énergie
Les émissions de CO2 ici calculées sont celles issues de la combustion d?énergie fossile.
Elles représentent près de 90 % des émissions totales de CO2 et plus de 65 % des émissions de gaz à
effet de serre (GES) en France. Les autres émissions de GES proviennent essentiellement de l?UTCATF
(utilisation des terres, changement d?affectation des terres et foresterie) et de l?agriculture.
Le SDES applique des facteurs d?émissions aux consommations d?énergies fossiles (produits
pétroliers, gaz, combustibles minéraux solides, déchets non renouvelables), hors usages non
énergétiques.
Les émissions associées à la production d?électricité et de chaleur sont comptabilisées dans
la branche énergie et non dans les secteurs consommateurs finaux.
Par ailleurs, contrairement au reste du bilan (mais de même que dans les inventaires), les hauts-
fourneaux sont considérés comme faisant partie de l?industrie et non de la branche énergie en matière
d?émissions de CO2.
Les inventaires officiels en matière d?émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2, font appel à une
méthodologie plus complexe, nécessitant des données plus détaillées. Ces inventaires couvrent
l?ensemble des GES du Protocole de Kyoto et non le seul CO2 issu de la combustion d?énergie qui
représente 70 % des émissions totales de GES en CO2 équivalent. Pour les émissions de CO2 liées à la
combustion d?énergie, quelques différences subsistent, en particulier (figure 6.3) :
? Les émissions dues à l?autoproduction d?électricité sont affectées à la branche énergie dans le bilan
de l?énergie, tandis qu?elles sont affectées aux secteurs consommant l?électricité, industrie notamment,
pour les inventaires.
? Le SDES ne prend en compte les émissions des départements et régions d?outre-mer qu?à partir de
2011. Par conséquent, les évolutions depuis 1990 présentées ici sont estimées à périmètre constant,
sur la France métropolitaine.
En conséquence, les émissions estimées ici ne sont pas directement comparables à celles des
inventaires nationaux d?émissions.
Les inventaires officiels, tout comme les estimations du SDES, ne mesurent que les émissions de CO2
dues aux activités sur le territoire national. Les émissions de gaz à effet de serre engendrées par la
production des biens consommés sur le territoire, y compris ceux importés (« empreinte carbone »),
sont estimées dans les ChiffresClésduclimat.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-du-climat-france-europe-et-monde-edition-2023?rubrique=26&dossier=1263
138 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Figure 6.3 : émissions de CO2 liées à la combustion d?énergie en 2021
En MtCO2 (données non corrigées des variations climatiques)
Inventaire national Bilan de l?énergie
Branche énergie 39,1 44,5 (a, b)
Industrie 43,7 47,3 (b, c)
Résidentiel-tertiaire 64,0 64,5
Agriculture-pêche 10,5 10,7
Transports 122,8 121,3 (d)
Total 280,0 288,3
Notes:pourlebilandel?énergie,lechampgéographiqueestlamétropoleetles5DROM.L?inventairenationalinclutenoutrel?îledeSaint-
Martin(«périmètreKyoto»),etlesémissionscorrespondentauxquantitésdeCO2horsbiomasserapportéesdanslacatégorieCRF«1A.Fuel
combustionactivities(sectoralapproach)».
(a)Lesémissionsincluentunécartstatistiquedanslebilandel?énergie,lesconsommationsd?énergiedelabrancheénergiecorrespondantau
soldeentrelesressourcesetlaconsommationfinale,àladifférencedel?inventairenational,quireposesurl?estimationdirectedesemplois.
(b)Lesémissionsduesàl?autoproductiond?électricitésontaffectéesàlabrancheénergiedanslebilandel?énergie,tandisqu?ellessontaffectées
auxsecteursconsommantl?électricité,l?industrienotamment,pourlesinventaires.
(c)Unepartiedesémissionsconsidéréesicicommerelevantdelacombustiond?énergiefossiledansl?industrie(notammentdansleshauts-
fourneaux)sontallouées,danslesinventairesnationauxd?émissions,àlacatégorieCFR«2.IndustrialProcessesandProductUse».
(d)Lesémissionsliéesàlapartfossiledesbiocarburantsnesontpascomptabilisées.
Sources :Citepa(inventaireformatCCNUCC-KP,mars2023);SDES,Bilandel?énergie
Annexes
? Bilans énergétiques de la France
? Annexes méthodologiques
? Sigles et abréviations
? Pour en savoir plus
140 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilans énergétiques de la France
Notes
?EnRélectriques:hydraulique(horspompages),énergiesmarines,éolien,solairephotovoltaïque.
?EnRthermiquesetdéchets:biomassesolide,biogaz,biocarburants,déchets,solairethermique,géothermie,pompesàchaleur.
?Pétrolebrut:inclutégalementdefaiblesquantitésdecondensats(liquidesdegaznaturel),d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsà
distiller.
?Industrie:inclutégalementlaconstruction.Leshauts-fourneauxsontexclusdel?industriedanslebilanphysique(carclassésdanslabrancheénergie)mais
inclusdanslebilanmonétaire.
?Transfertsetretoursenraffineries(produitspétroliers):cepostecorrespondauxéchangescomptablesexistantsentrelebilandupétrolebrutetceluides
produitsraffinés.Desproduitsbrutspeuventêtreutiliséssansavoirétéraffinés(notammentlescondensatsutiliséspourlapétrochimie).Àl?inverse,desproduits
semi-finispeuventêtreretournésenraffineriespourêtreretraités(issusducommerceextérieuroudel?industriepétrochimique).
?Autoconsommationdesraffineries(produitsraffinés):cepostecorrespondàlaconsommationpropredesraffineriesenproduitsraffinés,horsproduction
d?électricitéoudechaleurcommercialisée.
?Donnéesréelles:donnéesnoncorrigéesdesvariationsclimatiques.
?DonnéesCVC:donnéescorrigéesdesvariationsclimatiques.
Bilans physiques, toutes énergies confondues (données réelles)
Bilan énergétique physique 2022
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 9,77 0,00 0,21 893,12 103,66 247,68 0,00 0,00 1 254,44
Importations 70,70 489,11 480,22 575,55 0,00 0,00 27,60 52,44 0,00 1 695,60
Exportations - 0,07 - 0,59 - 160,79 - 154,17 0,00 0,00 - 8,17 - 37,49 0,00 - 361,28
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 13,78 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 13,78
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 55,59 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 55,59
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 2,74 - 2,61 2,30 - 35,14 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 38,18
Consommation primaire 67,89 495,68 252,36 386,44 893,12 103,66 267,11 14,94 0,00 2 481,21
Écart statistique - 3,08 2,81 - 1,22 - 1,65 0,00 0,00 0,00 1,19 0,00 - 1,96
Production d?électricité 16,25 0,00 15,09 67,37 893,12 103,66 38,30 - 469,22 0,00 664,57
Production de chaleur 1,65 0,00 2,58 20,52 0,00 0,00 34,61 0,00 - 50,95 8,41
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 6,27 0,00 0,00 6,27 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 506,72 - 500,22 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,50
Autres transformations, transferts 27,65 - 13,85 12,34 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 26,14
Usages internes de la branche énergie 14,34 0,00 16,29 5,03 0,00 0,00 0,53 33,08 0,00 69,27
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 4,18 0,00 0,00 0,00 35,19 4,68 44,06
Consommation nette de la branche
énergie 56,80 495,68 - 455,13 89,18 893,12 103,66 79,71 - 399,76 - 46,27 816,98
Industrie 7,37 0,00 27,95 107,63 0,00 0,00 21,80 107,65 21,79 294,19
Transports 0,00 0,00 467,29 3,71 0,00 0,00 36,01 10,82 0,00 517,83
Résidentiel 0,31 0,00 40,71 110,56 0,00 0,00 111,50 155,37 14,53 432,98
Tertiaire 0,38 0,00 24,21 63,27 0,00 0,00 13,09 133,03 9,72 243,71
Agriculture-pêche 0,02 0,00 39,51 1,95 0,00 0,00 4,99 7,83 0,23 54,54
Consommation finale énergétique 8,08 0,00 599,68 287,12 0,00 0,00 187,40 414,70 46,27 1 543,26
Consommation finale non énergétique 3,01 0,00 107,81 10,15 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 120,97
Consommation finale 11,09 0,00 707,49 297,27 0,00 0,00 187,40 414,70 46,27 1 664,23
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 141
annexes
Bilan énergétique physique 2021
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 10,38 0,00 0,23 1 149,58 112,59 251,95 0,00 0,00 1 524,74
Importations 72,13 404,09 533,06 469,59 0,00 0,00 25,31 24,33 0,00 1 528,51
Exportations - 0,05 - 1,28 - 146,70 - 55,83 0,00 0,00 - 8,62 - 69,23 0,00 - 281,71
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 12,76 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 12,76
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 31,48 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 31,48
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 7,88 2,89 9,03 16,43 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 36,24
Consommation primaire 79,96 416,09 351,15 430,41 1 149,58 112,59 268,64 - 44,89 0,00 2 763,53
Écart statistique - 3,65 8,61 - 5,26 3,06 0,00 0,00 0,00 - 0,16 0,00 2,59
Production d?électricité 20,39 0,00 13,92 51,34 1 149,58 112,59 35,78 - 550,75 0,00 832,86
Production de chaleur 1,72 0,00 2,77 22,36 0,00 0,00 34,60 0,00 - 53,06 8,40
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 3,90 0,00 0,00 3,90 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 433,82 - 428,81 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 5,01
Autres transformations, transferts 32,15 - 26,34 24,88 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 30,69
Usages internes de la branche énergie 14,90 0,00 10,27 6,51 0,00 0,00 0,59 33,76 0,00 66,02
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 3,58 0,00 0,00 0,00 39,19 4,94 47,71
Consommation nette de la branche
énergie 65,51 416,09 - 382,23 82,94 1 149,58 112,59 74,88 - 477,96 - 48,12 993,28
Industrie 10,50 0,00 26,74 118,43 0,00 0,00 21,57 112,73 20,20 310,17
Transports 0,00 0,00 449,72 3,16 0,00 0,00 33,99 9,51 0,00 496,39
Résidentiel 0,30 0,00 47,90 135,93 0,00 0,00 120,20 169,78 17,05 491,16
Tertiaire 0,42 0,00 31,26 75,72 0,00 0,00 13,23 133,37 10,60 264,60
Agriculture-pêche 0,02 0,00 38,39 2,35 0,00 0,00 4,76 7,69 0,27 53,48
Consommation finale énergétique 11,24 0,00 594,02 335,59 0,00 0,00 193,76 433,07 48,12 1 615,81
Consommation finale non énergétique 3,21 0,00 139,36 11,88 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 154,45
Consommation finale 14,45 0,00 733,38 347,47 0,00 0,00 193,76 433,07 48,12 1 770,25
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
142 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique physique 2020
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 9,82 0,00 0,18 1 072,22 116,33 229,67 0,00 0,00 1 428,22
Importations 59,35 394,74 507,92 468,92 0,00 0,00 17,49 19,54 0,00 1 467,96
Exportations - 0,10 - 1,45 - 148,57 - 84,52 0,00 0,00 - 9,11 - 64,58 0,00 - 308,32
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 11,47 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 11,47
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 31,12 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 31,12
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 2,28 2,54 - 1,68 21,25 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 24,38
Consommation primaire 61,53 405,65 315,08 405,83 1 072,22 116,33 238,05 - 45,04 0,00 2 569,64
Écart statistique - 3,69 7,29 3,94 1,28 0,00 0,00 0,00 2,13 0,00 10,95
Production d?électricité 13,56 0,00 13,46 55,42 1 072,22 116,33 35,91 - 527,75 0,00 779,14
Production de chaleur 1,57 0,00 3,02 21,00 0,00 0,00 30,72 0,00 - 48,35 7,96
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 1,99 0,00 0,00 1,99 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 440,89 - 437,64 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 3,25
Autres transformations, transferts 24,86 - 42,53 41,61 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 23,94
Usages internes de la branche énergie 12,69 0,00 11,54 6,74 0,00 0,00 0,57 33,33 0,00 64,87
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 3,91 0,00 0,00 0,00 35,90 6,55 46,36
Consommation nette de la branche
énergie 48,99 405,65 - 364,08 86,36 1 072,22 116,33 69,18 - 456,40 - 41,79 936,46
Industrie 9,10 0,00 27,59 106,85 0,00 0,00 21,03 105,80 17,58 287,95
Transports 0,00 0,00 400,87 2,25 0,00 0,00 30,88 8,34 0,00 442,33
Résidentiel 0,24 0,00 48,47 129,72 0,00 0,00 101,01 161,50 14,49 455,43
Tertiaire 0,36 0,00 30,68 66,76 0,00 0,00 11,51 127,64 9,53 246,48
Agriculture-pêche 0,02 0,00 39,32 2,25 0,00 0,00 4,44 8,08 0,19 54,30
Consommation finale énergétique 9,71 0,00 546,92 307,83 0,00 0,00 168,88 411,36 41,79 1 486,49
Consommation finale non énergétique 2,82 0,00 132,23 11,64 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 146,70
Consommation finale 12,54 0,00 679,15 319,47 0,00 0,00 168,88 411,36 41,79 1 633,19
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 143
annexes
Bilan énergétique physique 2019
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 11,59 0,00 0,17 1 209,13 104,29 240,22 0,00 0,00 1 565,40
Importations 84,77 578,29 530,31 550,96 0,00 0,00 22,68 15,63 0,00 1 782,64
Exportations - 0,05 - 1,60 - 202,34 - 94,84 0,00 0,00 - 10,47 - 73,30 0,00 - 382,60
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 20,01 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 20,01
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 72,35 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 72,35
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 0,37 1,26 1,15 - 19,66 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 16,88
Consommation primaire 85,09 589,54 236,75 436,62 1 209,13 104,29 252,43 - 57,67 0,00 2 856,19
Écart statistique 3,31 10,75 14,58 0,97 0,00 0,00 0,00 4,19 0,00 33,80
Production d?électricité 15,92 0,00 13,66 62,58 1 209,13 104,29 36,53 - 566,12 0,00 875,99
Production de chaleur 1,95 0,00 3,10 20,74 0,00 0,00 31,69 0,00 - 48,95 8,54
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 1,11 0,00 0,00 1,11 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 607,99 - 602,61 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 5,37
Autres transformations, transferts 32,75 - 29,19 28,10 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 31,66
Usages internes de la branche énergie 17,02 0,00 16,10 6,87 0,00 0,00 0,57 34,46 0,00 75,02
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 4,98 0,00 0,00 0,00 38,09 5,88 48,95
Consommation nette de la branche
énergie 70,95 589,54 - 527,06 95,03 1 209,13 104,29 69,90 - 489,37 - 43,07 1 079,33
Industrie 10,32 0,00 28,64 118,70 0,00 0,00 21,30 115,66 18,70 313,31
Transports 0,00 0,00 475,19 1,89 0,00 0,00 37,18 10,08 0,00 524,35
Résidentiel 0,28 0,00 50,66 132,71 0,00 0,00 108,36 159,72 14,81 466,55
Tertiaire 0,40 0,00 32,76 73,04 0,00 0,00 11,37 137,77 9,32 264,67
Agriculture-pêche 0,02 0,00 36,12 2,36 0,00 0,00 4,32 8,48 0,25 51,55
Consommation finale énergétique 11,02 0,00 623,38 328,70 0,00 0,00 182,53 431,70 43,07 1 620,42
Consommation finale non énergétique 3,12 0,00 140,43 12,89 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 156,44
Consommation finale 14,14 0,00 763,81 341,59 0,00 0,00 182,53 431,70 43,07 1 776,86
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
144 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique physique 2018
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 10,93 0,00 0,09 1 251,34 105,00 235,30 0,00 0,00 1 602,65
Importations 107,46 633,08 497,99 486,04 0,00 0,00 20,09 13,51 0,00 1 758,17
Exportations - 0,39 - 0,48 - 235,47 - 37,45 0,00 0,00 - 10,99 - 76,48 0,00 - 361,26
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 22,89 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 22,89
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 68,89 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 68,89
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 1,07 4,50 1,66 - 20,29 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 15,20
Consommation primaire 106,01 648,02 172,40 428,38 1 251,34 105,00 244,40 - 62,97 0,00 2 892,58
Écart statistique 4,97 - 1,63 16,11 - 0,08 0,00 0,00 0,00 2,87 0,00 22,24
Production d?électricité 27,98 0,00 12,88 47,07 1 251,34 105,00 36,65 - 576,32 0,00 904,59
Production de chaleur 2,39 0,00 2,73 20,07 0,00 0,00 29,13 0,00 - 46,11 8,21
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 0,64 0,00 0,00 0,64 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 666,30 - 660,15 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,16
Autres transformations, transferts 35,04 - 16,65 15,50 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 33,89
Usages internes de la branche énergie 18,31 0,00 18,68 9,15 0,00 0,00 0,94 34,76 0,00 81,85
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 4,96 0,00 0,00 0,00 38,62 5,20 48,78
Consommation nette de la branche
énergie 88,69 648,02 - 594,24 80,52 1 251,34 105,00 67,36 - 500,07 - 40,91 1 105,71
Industrie 12,71 0,00 28,61 120,47 0,00 0,00 21,49 116,92 16,82 317,02
Transports 0,00 0,00 476,18 1,99 0,00 0,00 36,50 10,09 0,00 524,76
Résidentiel 0,31 0,00 54,15 135,33 0,00 0,00 103,88 160,24 14,58 468,48
Tertiaire 0,42 0,00 33,22 74,61 0,00 0,00 10,91 141,21 9,35 269,72
Agriculture-pêche 0,02 0,00 36,88 2,31 0,00 0,00 4,26 8,64 0,16 52,28
Consommation finale énergétique 13,45 0,00 629,04 334,71 0,00 0,00 177,04 437,10 40,91 1 632,25
Consommation finale non énergétique 3,87 0,00 137,60 13,15 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 154,62
Consommation finale 17,32 0,00 766,64 347,87 0,00 0,00 177,04 437,10 40,91 1 786,87
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 145
annexes
Bilans physiques par énergie (données réelles et données CVC)
Bilan physique du charbon de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Importations 107,46 84,77 59,35 72,13 70,70
Exportations - 0,39 - 0,05 - 0,10 - 0,05 - 0,07
Variations de stocks - 1,07 0,37 2,28 7,88 - 2,74
Total approvisionnement 106,01 85,09 61,53 79,96 67,89
Écart statistique 4,97 3,31 - 3,69 - 3,65 - 3,08
Consommation nette filière fonte 53,35 49,77 37,54 47,05 41,99
Production d?électricité 27,98 15,92 13,56 20,39 16,25
Production de chaleur 2,39 1,95 1,57 1,72 1,65
Consommation nette de la branche énergie 88,69 70,95 48,99 65,51 56,80
Industrie 12,71 10,32 9,10 10,50 7,37
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 0,31 0,28 0,24 0,30 0,31
Tertiaire 0,42 0,40 0,36 0,42 0,38
Agriculture-pêche 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02
Consommation finale énergétique 13,45 11,02 9,71 11,24 8,08
Consommation finale non énergétique 3,87 3,12 2,82 3,21 3,01
Consommation finale 17,32 14,14 12,54 14,45 11,09
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
146 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique du charbon de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Importations 107,46 84,77 59,35 72,13 70,70
Exportations - 0,39 - 0,05 - 0,10 - 0,05 - 0,07
Variations de stocks - 1,07 0,37 2,28 7,88 - 2,74
Total approvisionnement 106,01 85,09 61,53 79,96 67,89
Correction climatique 1,43 1,29 3,13 - 0,44 2,74
Écart statistique 4,97 3,31 - 3,69 - 3,65 - 3,08
Consommation nette filière fonte 53,35 49,77 37,54 47,05 41,99
Production d?électricité 29,29 17,07 16,37 19,99 18,73
Production de chaleur 2,51 2,09 1,90 1,69 1,90
Consommation nette de la branche énergie 90,12 72,23 52,12 65,07 59,53
Industrie 12,71 10,32 9,10 10,50 7,37
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 0,31 0,28 0,24 0,30 0,31
Tertiaire 0,42 0,40 0,36 0,42 0,38
Agriculture-pêche 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02
Consommation finale énergétique 13,45 11,02 9,71 11,24 8,08
Consommation finale non énergétique 3,87 3,12 2,82 3,21 3,01
Consommation finale 17,32 14,14 12,54 14,45 11,09
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 147
annexes
Bilan physique du pétrole brut de 2018 à 2022
Données réelles
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0,94 1,00 0,84 0,89 0,84
Importations 54,43 49,72 33,94 34,75 42,06
Exportations - 0,04 - 0,14 - 0,12 - 0,11 - 0,05
Variations de stocks 0,39 0,11 0,22 0,25 - 0,22
Autres charges de raffinage, retours de pétrochimie 1,43 2,51 3,66 2,26 1,19
Total approvisionnement des raffineries 57,15 53,20 38,54 38,04 43,81
Écart statistique - 0,14 0,92 0,63 0,74 0,24
Transformation de pétrole brut en raffinerie 57,29 52,28 37,91 37,30 43,57
Consommation brute de la branche énergie 57,15 53,20 38,54 38,04 43,81
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
148 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique des produits pétroliers raffinés de 2018 à 2022
Données réelles
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
Production nette des raffineries 55,16 50,43 36,64 35,99 41,61
Importations 42,82 45,60 43,67 45,83 41,29
Exportations - 20,25 - 17,40 - 12,77 - 12,61 - 13,83
Soutes maritimes internationales - 1,97 - 1,72 - 0,99 - 1,10 - 1,18
Soutes aériennes internationales - 5,92 - 6,22 - 2,68 - 2,71 - 4,78
Variations de stocks 0,14 0,10 - 0,14 0,78 0,20
Transferts et retours en raffinerie - 1,33 - 2,42 - 3,58 - 2,14 - 1,06
Total approvisionnement en produits raffinés 68,65 68,37 60,15 64,04 62,25
Écart statistique 1,39 1,25 0,34 - 0,45 - 0,11
Production d?électricité 1,11 1,17 1,16 1,20 1,30
Production de chaleur 0,23 0,27 0,26 0,24 0,22
Consommation nette de la branche énergie 2,73 2,70 1,76 0,98 1,41
Industrie 2,46 2,46 2,37 2,30 2,40
Transports 40,94 40,86 34,47 38,67 40,18
Résidentiel 4,66 4,36 4,17 4,12 3,50
Tertiaire 2,86 2,82 2,64 2,69 2,08
Agriculture-pêche 3,17 3,11 3,38 3,30 3,40
Consommation finale énergétique 54,09 53,60 47,03 51,08 51,56
Consommation finale non énergétique 11,83 12,07 11,37 11,98 9,27
Consommation finale 65,92 65,68 58,40 63,06 60,83
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 149
annexes
Bilan physique des produits pétroliers raffinés de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
Production nette des raffineries 55,16 50,43 36,64 35,99 41,61
Importations 42,82 45,60 43,67 45,83 41,29
Exportations - 20,25 - 17,40 - 12,77 - 12,61 - 13,83
Soutes maritimes internationales - 1,97 - 1,72 - 0,99 - 1,10 - 1,18
Soutes aériennes internationales - 5,92 - 6,22 - 2,68 - 2,71 - 4,78
Variations de stocks 0,14 0,10 - 0,14 0,78 0,20
Transferts et retours en raffinerie - 1,33 - 2,42 - 3,58 - 2,14 - 1,06
Total approvisionnement en produits raffinés 68,65 68,37 60,15 64,04 62,25
Correction climatique 0,24 0,21 0,52 -0,07 0,46
Écart statistique 1,39 1,25 0,34 - 0,45 - 0,11
Production d?électricité 1,11 1,17 1,16 1,20 1,30
Production de chaleur 0,23 0,27 0,26 0,24 0,22
Consommation nette de la branche énergie 2,73 2,70 1,76 0,98 1,41
Industrie 2,46 2,47 2,38 2,30 2,41
Transports 40,94 40,86 34,47 38,67 40,18
Résidentiel 4,82 4,51 4,53 4,07 3,82
Tertiaire 2,92 2,88 2,79 2,67 2,21
Agriculture-pêche 3,17 3,11 3,38 3,30 3,40
Consommation finale énergétique 54,33 53,82 47,55 51,00 52,02
Consommation finale non énergétique 11,83 12,07 11,37 11,98 9,27
Consommation finale 66,16 65,89 58,92 62,99 61,29
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
150 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique du gaz naturel de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh PCS
2018 2019 2020 2021 2022
Production de gaz naturel 0,10 0,19 0,20 0,26 0,23
Injections de biométhane 0,71 1,23 2,21 4,34 6,97
Importations 540,04 612,18 521,02 521,77 639,49
Exportations - 41,62 - 105,38 - 93,91 - 62,04 - 171,30
Variations de stocks - 22,54 - 21,85 23,61 18,25 - 39,04
Total approvisionnement en gaz naturel 476,70 486,37 453,13 482,58 436,35
Écart statistique - 0,09 1,08 1,42 3,40 - 1,84
Production d?électricité 52,30 69,53 61,58 57,05 74,85
Production de chaleur 22,30 23,05 23,33 24,85 22,80
Usages internes de la branche énergie 10,17 7,63 7,49 7,23 5,59
Pertes de transport et de distribution 5,51 5,53 4,34 3,98 4,65
Consommation brute de la branche énergie 90,18 106,82 98,16 96,50 106,06
Industrie 133,85 131,89 118,72 131,59 119,59
Transports 2,21 2,10 2,50 3,52 4,12
Résidentiel 150,37 147,45 144,13 151,03 122,84
Tertiaire 82,90 81,16 74,18 84,13 70,30
Agriculture-pêche 2,57 2,62 2,50 2,61 2,17
Consommation finale énergétique 371,90 365,22 342,03 372,88 319,02
Consommation finale non énergétique 14,62 14,32 12,93 13,20 11,27
Consommation finale 386,52 379,55 354,97 386,08 330,30
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 151
annexes
Bilan physique du gaz naturel de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh PCS
2018 2019 2020 2021 2022
Production de gaz naturel 0,10 0,19 0,20 0,26 0,23
Injections de biométhane 0,71 1,23 2,21 4,34 6,97
Importations 540,04 612,18 521,02 521,77 639,49
Exportations - 41,62 - 105,38 - 93,91 - 62,04 - 171,30
Variations de stocks - 22,54 - 21,85 23,61 18,25 - 39,04
Total approvisionnement en gaz naturel 476,70 486,37 453,13 482,58 436,35
Correction climatique 17,97 16,17 39,33 - 5,53 34,43
Écart statistique - 0,09 1,08 1,42 3,40 - 1,84
Production d?électricité 54,55 71,70 66,67 56,35 79,04
Production de chaleur 23,25 23,77 25,26 24,55 24,76
Usages internes de la branche énergie 10,17 7,63 7,49 7,23 5,59
Pertes de transport et de distribution 5,74 5,74 4,85 3,90 5,10
Consommation brute de la branche énergie 93,62 109,92 105,69 95,44 112,65
Industrie 135,98 133,80 123,37 130,94 123,63
Transports 2,21 2,10 2,50 3,52 4,12
Résidentiel 158,51 154,73 162,22 148,51 138,41
Tertiaire 87,17 85,04 83,24 82,83 78,50
Agriculture-pêche 2,57 2,62 2,50 2,61 2,17
Consommation finale énergétique 386,44 378,30 373,83 368,41 346,84
Consommation finale non énergétique 14,62 14,32 12,93 13,20 11,27
Consommation finale 401,05 392,62 386,76 381,61 358,11
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
152 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique des énergies renouvelables et des déchets de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
Production d?énergie primaire 105,00 235,30 104,29 240,22 116,33 229,67 112,59 251,95 103,66 247,68
Importations 0,00 20,09 0,00 22,68 0,00 17,49 0,00 25,31 0,00 27,60
Exportations 0,00 - 10,99 0,00 - 10,47 0,00 - 9,11 0,00 - 8,62 0,00 - 8,17
Variations de stocks 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Total approvisionnement
en énergie primaire 105,00 244,40 104,29 252,43 116,33 238,05 112,59 268,64 103,66 267,11
Écart statistique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Production d?électricité 105,00 36,65 104,29 36,53 116,33 35,91 112,59 35,78 103,66 38,30
Production de chaleur 0,00 29,13 0,00 31,69 0,00 30,72 0,00 34,60 0,00 34,61
Injections de biométhane 0,00 0,64 0,00 1,11 0,00 1,99 0,00 3,90 0,00 6,27
Usages internes de la
branche énergie 0,00 0,94 0,00 0,57 0,00 0,57 0,00 0,59 0,00 0,53
Consommation brute
de la branche énergie 105,00 67,36 104,29 69,90 116,33 69,18 112,59 74,88 103,66 79,71
Industrie 0,00 21,49 0,00 21,30 0,00 21,03 0,00 21,57 0,00 21,80
Transports 0,00 36,50 0,00 37,18 0,00 30,88 0,00 33,99 0,00 36,01
Résidentiel 0,00 103,88 0,00 108,36 0,00 101,01 0,00 120,20 0,00 111,50
Tertiaire 0,00 10,91 0,00 11,37 0,00 11,51 0,00 13,23 0,00 13,09
Agriculture-pêche 0,00 4,26 0,00 4,32 0,00 4,44 0,00 4,76 0,00 4,99
Consommation finale
énergétique 0,00 177,04 0,00 182,53 0,00 168,88 0,00 193,76 0,00 187,40
Consommation finale non
énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 0,00 177,04 0,00 182,53 0,00 168,88 0,00 193,76 0,00 187,40
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 153
annexes
Bilan physique des énergies renouvelables et des déchets de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
Production d?énergie primaire 105,00 235,30 104,29 240,22 116,33 229,67 112,59 251,95 103,66 247,68
Importations 0,00 20,09 0,00 22,68 0,00 17,49 0,00 25,31 0,00 27,60
Exportations 0,00 - 10,99 0,00 - 10,47 0,00 - 9,11 0,00 - 8,62 0,00 - 8,17
Variations de stocks 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Total approvisionnement
en énergie primaire 105,00 244,40 104,29 252,43 116,33 238,05 112,59 268,64 103,66 267,11
Correction climatique 0,00 6,27 0,00 5,86 0,00 14,71 0,00 - 2,15 0,00 13,94
Écart statistique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Production d?électricité 105,00 36,65 104,29 36,53 116,33 35,91 112,59 35,78 103,66 38,30
Production de chaleur 0,00 29,41 0,00 31,95 0,00 31,36 0,00 34,51 0,00 35,22
Injections de biométhane 0,00 0,64 0,00 1,11 0,00 1,99 0,00 3,90 0,00 6,27
Usages internes de la
branche énergie 0,00 0,94 0,00 0,57 0,00 0,57 0,00 0,59 0,00 0,53
Consommation brute
de la branche énergie 105,00 67,64 104,29 70,16 116,33 69,82 112,59 74,78 103,66 80,32
Industrie 0,00 21,49 0,00 21,30 0,00 21,03 0,00 21,57 0,00 21,80
Transports 0,00 36,50 0,00 37,18 0,00 30,88 0,00 33,99 0,00 36,01
Résidentiel 0,00 109,44 0,00 113,55 0,00 114,09 0,00 118,28 0,00 123,92
Tertiaire 0,00 11,34 0,00 11,77 0,00 12,50 0,00 13,09 0,00 14,00
Agriculture-pêche 0,00 4,26 0,00 4,32 0,00 4,44 0,00 4,76 0,00 4,99
Consommation finale
énergétique 0,00 183,02 0,00 188,12 0,00 182,94 0,00 191,70 0,00 200,73
Consommation finale non
énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 0,00 183,02 0,00 188,12 0,00 182,94 0,00 191,70 0,00 200,73
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
154 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique de l?électricité de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Nucléaire 393,13 379,46 335,41 360,70 279,27
Pétrole 5,39 5,58 5,28 5,40 6,00
Gaz naturel 28,88 37,09 33,25 31,40 43,15
Charbon 9,95 5,54 4,66 6,92 5,70
Autre thermique 10,16 10,42 10,45 11,13 11,35
Hydraulique 69,61 60,82 66,27 63,16 50,42
Éolien 28,60 34,72 40,05 37,12 38,00
Photovoltaïque 10,81 12,17 13,19 15,36 19,63
Autres* 1,16 1,11 1,18 1,10 1,11
Production nette d?électricité 557,70 546,91 509,74 532,30 454,64
Énergie absorbée par le pompage-turbinage** - 7,47 - 6,50 - 6,32 - 6,06 - 7,70
Importations 13,51 15,63 19,54 24,33 52,44
Exportations - 76,48 - 73,30 - 64,58 - 69,23 - 37,49
Total approvisionnement 487,26 482,74 458,38 481,35 461,88
Écart statistique 2,87 4,19 2,13 - 0,16 1,19
Branche énergie 8,67 8,75 9,00 9,25 10,81
Pertes de transport et de distribution 38,62 38,09 35,90 39,19 35,19
Total branche énergie 50,16 51,03 47,02 48,28 47,18
Industrie 116,92 115,66 105,80 112,73 107,65
Transports 10,09 10,08 8,34 9,51 10,82
Résidentiel 160,24 159,72 161,50 169,78 155,37
Tertiaire 141,21 137,77 127,64 133,37 133,03
Agriculture-pêche 8,64 8,48 8,08 7,69 7,83
Consommation finale énergétique 437,10 431,70 411,36 433,07 414,70
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 437,10 431,70 411,36 433,07 414,70
*Ycomprisélectricitédélivréeparlesinstallationsdestockage(grossesbatteries).
**Etparl?alimentationdesautresinstallationsdestockage(grossesbatteries).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 155
annexes
Bilan physique de l?électricité de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Nucléaire 393,13 379,46 335,41 360,70 279,27
Pétrole 5,39 5,58 5,28 5,40 6,00
Gaz naturel 28,88 37,09 33,25 31,40 43,15
Charbon 9,95 5,54 4,66 6,92 5,70
Autre thermique 10,16 10,42 10,45 11,13 11,35
Hydraulique 69,61 60,82 66,27 63,16 50,42
Éolien 28,60 34,72 40,05 37,12 38,00
Photovoltaïque 10,81 12,17 13,19 15,36 19,63
Autres* 1,16 1,11 1,18 1,10 1,11
Production nette d?électricité 557,70 546,91 509,74 532,30 454,64
Énergie absorbée par le pompage-turbinage** - 7,47 - 6,50 - 6,32 - 6,06 - 7,70
Importations 13,51 15,63 19,54 24,33 52,44
Exportations - 76,48 - 73,30 - 64,58 - 69,23 - 37,49
Total approvisionnement 487,26 482,74 458,38 481,35 461,88
Correction climatique 5,99 5,28 14,11 - 1,91 11,49
Écart statistique 2,87 4,19 2,13 - 0,16 1,19
Branche énergie 8,67 8,75 9,00 9,25 10,81
Pertes de transport et de distribution 39,41 38,80 37,62 38,95 36,70
Total branche énergie 50,95 51,74 48,74 48,04 48,69
Industrie 117,38 116,07 106,81 112,59 108,52
Transports 10,09 10,08 8,34 9,51 10,82
Résidentiel 163,98 163,09 169,69 168,62 162,54
Tertiaire 142,21 138,55 130,83 133,00 134,96
Agriculture-pêche 8,64 8,48 8,08 7,69 7,83
Consommation finale énergétique 442,31 436,27 423,75 431,41 424,68
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 442,31 436,27 423,75 431,41 424,68
*Ycomprisélectricitédélivréeparlesinstallationsdestockage(grossesbatteries).
**Etparl?alimentationdesautresinstallationsdestockage(grossesbatteries).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
156 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique de la chaleur commercialisée de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Pétrole 2,35 2,53 2,76 2,52 2,40
Gaz naturel 17,50 18,18 18,52 19,51 17,65
Charbon 1,82 1,43 1,19 1,23 1,04
Autre thermique 21,60 23,41 22,54 25,86 25,93
Géothermie 1,66 1,80 1,88 1,97 1,75
Pompes à chaleur 0,27 0,36 0,38 0,49 0,70
Autres 0,91 1,24 1,08 1,47 1,47
Production de chaleur (commercialisée) 46,11 48,95 48,35 53,06 50,95
Pertes de transport et de distribution 5,20 5,88 6,55 4,94 4,68
Industrie 16,82 18,70 17,58 20,20 21,79
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 14,58 14,81 14,49 17,05 14,53
Tertiaire 9,35 9,32 9,53 10,60 9,72
Agriculture-pêche 0,16 0,25 0,19 0,27 0,23
Consommation finale énergétique 40,91 43,07 41,79 48,12 46,27
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 40,91 43,07 41,79 48,12 46,27
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan physique de la chaleur commercialisée de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Pétrole 2,35 2,53 2,76 2,52 2,40
Gaz naturel 17,50 18,18 18,52 19,51 17,65
Charbon 1,82 1,43 1,19 1,23 1,04
Autre thermique 21,60 23,41 22,54 25,86 25,93
Géothermie 1,66 1,80 1,88 1,97 1,75
Pompes à chaleur 0,27 0,36 0,38 0,49 0,70
Autres 0,91 1,24 1,08 1,47 1,47
Production de chaleur (commercialisée) 46,11 48,95 48,35 53,06 50,95
Correction climatique 1,14 1,03 2,53 - 0,36 2,22
Pertes de transport et de distribution 5,28 5,96 6,78 4,90 4,88
Industrie 16,82 18,70 17,58 20,20 21,79
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 15,22 15,40 15,88 16,86 15,74
Tertiaire 9,76 9,68 10,45 10,47 10,52
Agriculture-pêche 0,16 0,25 0,19 0,27 0,23
Consommation finale énergétique 41,96 44,02 44,10 47,80 48,29
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 41,96 44,02 44,10 47,80 48,29
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 157
annexes
Bilans monétaires, toutes énergies confondues
(données réelles)
Bilan énergétique monétaire 2022
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 323 907 25 418 n.d. (*) 2 383 44 595 1 082 60 460
Importations 3 321 31 571 42 622 58 456 299 16 149 0 152 418
Exportations - 52 - 133 - 15 173 - 10 870 - 86 - 8 729 0 - 35 043
Soutes maritimes internationales 0 0 - 901 0 0 0 0 - 901
Soutes aériennes internationales 0 0 - 4 957 0 0 0 0 - 4 957
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 141 - 156 273 - 3 855 0 0 0 - 3 879
Taxes 18 0 42 973 4 176 145 8 945 102 56 360
dontTVA 3 0 10 478 1 649 145 4 642 102 17 020
Subventions 0 0 - 7 612 - 89 0 - 1 278 0 - 8 979
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 1 356 34 186 0 0 7 286 3 033 45 861
Total des ressources 3 470 33 545 116 829 33 569 2 742 66 968 4 217 261 339
Production d?électricité 558 0 1 117 5 373 238 0 0 7 286
Production de chaleur 63 0 128 1 569 383 0 0 2 143
Production d?autres formes d?énergie 0 33 545 1 356 404 0 1 127 0 36 432
Branche énergie 622 33 545 2 601 7 347 621 1 127 0 45 861
Industrie 2 654 0 2 857 8 268 101 12 074 1 541 27 496
Transports 0 0 87 712 309 0 1 193 0 89 215
Résidentiel 16 0 6 491 11 727 1 918 32 097 1 630 53 879
Tertiaire 15 0 2 911 4 952 87 19 274 1 022 28 261
Agriculture-pêche 1 0 4 276 149 0 1 202 25 5 653
Consommation finale énergétique 2 685 0 104 248 25 405 2 106 65 842 4 217 204 503
Consommation finale non énergétique 163 0 9 980 817 0 0 0 10 960
Consommation finale 2 848 0 114 228 26 222 2 106 65 842 4 217 215 463
(*)Avertissement:lecalculdelaproductionestcomplexeen2021et2022etn?apaspuêtreréalisé(voirencadré1.3).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
158 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique monétaire 2021
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 541 520 18 058 n.d. (*) 2 439 50 218 1 234 77 552
Importations 1 480 15 738 26 249 16 499 155 3 498 0 63 620
Exportations - 105 - 130 - 10 139 - 1 833 - 52 - 6 172 0 - 18 431
Soutes maritimes internationales 0 0 - 565 0 0 0 0 - 565
Soutes aériennes internationales 0 0 - 1 382 0 0 0 0 - 1 382
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 88 121 337 615 0 0 0 1 161
Taxes 16 0 38 709 4 199 133 15 839 91 58 987
dontTVA 2 0 8 283 1527 133 4738 91 14775
Subventions 0 0 0 - 228 0 - 5 469 0 - 5 697
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 1 848 18 532 0 0 3 303 1 920 25 602
Total des ressources 2 019 18 098 89 799 23 793 2 676 61 217 3 246 200 847
Production d?électricité 390 0 644 2 091 178 0 0 3 303
Production de chaleur 30 0 89 921 313 0 0 1 354
Production d?autres formes d?énergie 0 18 098 1 848 264 0 737 0 20 946
Branche énergie 419 18 098 2 582 3 276 491 737 0 25 602
Industrie 1 483 0 1 743 4 949 105 9 279 813 18 372
Transports 0 0 66 163 142 0 676 0 66 981
Résidentiel 8 0 5 224 10 915 1 986 32 763 1 521 52 417
Tertiaire 9 0 2 445 3 920 80 16 706 889 24 050
Agriculture-pêche 0 0 2 756 110 0 1 056 22 3 944
Consommation finale énergétique 1 501 0 78 331 20 036 2 171 60 480 3 246 165 764
Consommation finale non énergétique 99 0 8 886 482 0 0 0 9 467
Consommation finale 1 600 0 87 217 20 517 2 171 60 480 3 246 175 231
(*)Avertissement:lecalculdelaproductionestcomplexeen2021et2022etn?apaspuêtreréalisé(voirencadré1.3).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 159
annexes
Bilan énergétique monétaire 2020
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 412 288 15 460 8 848 2 116 48 189 863 76 176
Importations 890 9 769 17 333 6 228 113 772 0 35 105
Exportations - 23 - 61 - 7 284 - 1 094 - 41 - 1 941 0 - 10 443
Soutes maritimes internationales 0 0 - 362 0 0 0 0 - 362
Soutes aériennes internationales 0 0 - 867 0 0 0 0 - 867
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 23 58 - 42 281 0 0 0 321
Taxes 15 0 33 478 3 983 113 15 397 71 53 057
dontTVA 2 0 6 563 1 432 113 4 489 71 12 668
Subventions 0 0 0 - 206 0 - 8 344 0 - 8 550
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 2 110 12 407 0 0 1 737 1 411 17 665
Total des ressources 1 318 12 165 70 123 18 040 2 301 55 810 2 345 162 101
Production d?électricité 190 0 463 920 163 0 0 1 737
Production de chaleur 17 0 72 573 270 0 0 932
Production d?autres formes d?énergie 0 12 165 2 110 85 0 637 0 14 997
Branche énergie 207 12 165 2 645 1 578 433 637 0 17 665
Industrie 1 015 0 1 366 2 730 74 7 771 416 13 371
Transports 0 0 51 436 76 0 551 0 52 064
Résidentiel 6 0 4 590 10 413 1 714 30 459 1 183 48 365
Tertiaire 7 0 2 076 3 014 66 15 324 732 21 219
Agriculture-pêche 0 0 2 240 87 0 1 069 15 3 411
Consommation finale énergétique 1 028 0 61 709 16 320 1 854 55 173 2 345 138 429
Consommation finale non énergétique 82 0 5 770 142 0 0 0 5 994
Consommation finale 1 110 0 67 478 16 462 1 854 55 173 2 345 144 423
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
160 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique monétaire 2019
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 424 552 17 520 8 429 2 062 46 368 977 76 332
Importations 1 667 21 289 25 611 10 762 124 732 0 60 185
Exportations - 30 - 127 - 11 316 - 2 136 - 54 - 2 749 0 - 16 412
Soutes maritimes internationales 0 0 - 817 0 0 0 0 - 817
Soutes aériennes internationales 0 0 - 3 473 0 0 0 0 - 3 473
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 9 43 82 - 399 0 0 0 - 283
Taxes 20 0 40 046 4 353 111 15 560 80 60 169
dontTVA 2 0 8741 1 588 111 4 205 80 14727
Subventions 0 0 0 - 111 0 - 7 847 0 - 7 958
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 1 156 23 199 0 0 2 382 1 468 28 205
Total des ressources 2 071 22 913 90 852 20 897 2 243 54 446 2 525 195 947
Production d?électricité 261 0 616 1 337 169 0 0 2 382
Production de chaleur 28 0 98 653 293 0 0 1 072
Production d?autres formes d?énergie 0 22 913 1 156 124 0 557 0 24 750
Branche énergie 289 22 913 1 869 2 114 462 557 0 28 205
Industrie 1 653 0 1 745 3 634 70 8 146 487 15 736
Transports 0 0 69 066 74 0 534 0 69 674
Résidentiel 8 0 5 518 11 256 1 624 28 410 1 277 48 093
Tertiaire 9 0 2 694 3 495 73 15 716 744 22 730
Agriculture-pêche 0 0 2 653 98 0 1 083 17 3 851
Consommation finale énergétique 1 670 0 81 675 18 557 1 767 53 889 2 525 160 083
Consommation finale non énergétique 112 0 7 308 226 0 0 0 7 646
Consommation finale 1 782 0 88 983 18 783 1 767 53 889 2 525 167 729
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 161
annexes
Bilan énergétique monétaire 2018
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 220 483 17 419 6 783 2 026 44 408 1 020 72 360
Importations 1 919 24 462 24 622 11 528 101 800 0 63 431
Exportations - 19 - 61 - 13 124 - 855 - 72 - 3 644 0 - 17 775
Soutes maritimes internationales 0 0 - 910 0 0 0 0 -910
Soutes aériennes internationales 0 0 - 3 400 0 0 0 0 - 3 400
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 18 180 67 - 495 0 0 0 - 265
Taxes 19 0 40 036 4 043 99 15 286 83 59 567
dontTVA 2 0 8712 1 495 99 4 110 83 14 500
Subventions 0 0 0 - 56 0 - 6 907 0 - 6 964
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 413 25 881 0 0 2 458 1 414 30 167
Total des ressources 2 122 25 477 90 592 20 947 2 154 52 402 2 518 196 212
Production d?électricité 392 0 547 1 359 160 0 0 2 458
Production de chaleur 30 0 87 674 266 0 0 1 058
Production d?autres formes d?énergie 0 25 477 413 247 0 515 0 26 652
Branche énergie 422 25 477 1 048 2 280 426 515 0 30 167
Industrie 1 552 0 1 793 3 950 83 7 690 510 15 576
Transports 0 0 68 694 63 0 521 0 69 278
Résidentiel 13 0 5 746 10 716 1 556 27 467 1 254 46 752
Tertiaire 11 0 2 655 3 490 68 15 157 743 22 124
Agriculture-pêche 1 0 2 676 96 0 1 053 11 3 838
Consommation finale énergétique 1 576 0 81 565 18 315 1 707 51 887 2 518 157 568
Consommation finale non énergétique 124 0 7 978 352 0 0 0 8 454
Consommation finale 1 700 0 89 543 18 668 1 707 51 887 2 518 166 023
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
162 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilans monétaires par énergie (données réelles)
Bilan monétaire du charbon de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0 0 0 0 0
Importations 1 919 1 667 890 1 480 3 321
Exportations - 19 - 30 - 23 - 105 - 52
Variations de stocks - 18 - 9 23 88 - 141
Marges de cokéfaction 413 476 300 337 229
Autres marges et écart statistique - 192 - 51 112 204 94
TVA 2 2 2 2 3
TICC* et octroi de mer 17 18 13 14 16
Total ressources 2 123 2 071 1 318 2 019 3 470
Production d?électricité 365 261 190 390 558
Production de chaleur 30 28 17 30 63
Industrie (donthauts-fourneaux) 1 586 1 653 1 015 1 483 2 654
Résidentiel 13 8 6 8 16
Tertiaire 11 9 7 9 15
Agriculture-pêche 1 0 0 0 1
Consommation finale énergétique 1 610 1 670 1 028 1 501 2 685
Consommation finale non énergétique 124 112 82 99 163
Total emplois 2 129 2 071 1 318 2 019 3 470
*Depuis2022,ladénominationestaccisesurlesénergies(oufractionperçuesurlecharbon).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire du pétrole brut de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 483 552 288 520 907
Importations 24 462 21 289 9 769 15 738 31 571
Exportations - 61 - 127 - 61 - 130 - 133
Variations de stocks 180 43 58 121 - 156
Transferts et retours en raffinerie 413 1 156 2 110 1 848 1 356
Total approvisionnement des raffineries 25 477 22 913 12 165 18 098 33 545
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 163
annexes
Bilan monétaire des produits pétroliers raffinés de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production nette des raffineries 28 713 25 409 13 968 19 225 44 134
Importations 23 294 24 183 16 386 24 162 38 918
Exportations - 12 458 - 10 654 - 6 708 - 9 296 - 14 219
Soutes maritimes internationales -910 - 817 - 362 - 565 -901
Soutes aériennes internationales - 3 400 - 3 473 - 867 - 1 382 - 4 957
Variations de stocks 67 82 - 42 337 273
Transferts et retours en raffinerie - 413 - 1 156 - 2 110 - 1 848 - 1 356
Coût de l?approvisionnement en produits
raffinés 34 892 33 575 20 266 30 634 61 892
Marges de transport et de commerce, écart
statistique 12 104 12 865 11 600 14 386 12 768
Taxes 40 036 40 046 33 478 38 709 42 973
dontTICPE*(+TSCetoctroidemer
pour les DROM) 31 289 31 268 26 906 30 414 31 939
dontTVA 8712 8741 6 563 8 283 10478
dontTiruert(exTGAP,exTirib)etCPSSP 35 37 9 12 555
Subventions 0 0 0 0 - 7 612
Dépense en produits raffinés 87 032 86 486 65 343 83 729 110 021
Production d?électricité 547 616 463 644 1 117
Production de chaleur 87 98 72 89 128
Consommation nette de la branche énergie 635 713 535 734 1 245
Industrie 1 728 1 684 1 306 1 645 2 735
Transports 65 794 66 086 48 997 62 294 82 699
Résidentiel 5 746 5 518 4 590 5 224 6 491
Tertiaire 2 628 2 664 2 047 2 423 2 882
Agriculture-pêche 2 523 2 512 2 098 2 523 3 988
Consommation finale énergétique 78 419 78 464 59 039 74 109 98 795
Consommation finale non énergétique 7 978 7 308 5 770 8 886 9 980
Consommation finale 86 397 85 772 64 809 82 995 108 776
*Depuis2022,ladénominationestaccisesurlesénergies(oufractionperçue).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire des biocarburants de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production 2 483 2 444 2 299 2 978 2 702
Importations 1 329 1 428 946 2 087 3 704
Exportations - 666 - 661 - 576 - 843 - 954
Total approvisionnement en biocarburants 3 146 3 211 2 670 4 221 5 452
Industrie 65 61 60 98 122
Transports 2 901 2 979 2 439 3 869 5 013
donttransportroutier(biodieseletbioessence) 2 890 2 969 2 431 3 853 4 993
Résidentiel 0 0 0 0 0
Tertiaire 27 30 29 22 29
Agriculture-pêche 153 140 141 232 288
Consommation finale 3 146 3 211 2 670 4 221 5 452
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
164 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan monétaire du gaz naturel de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production de gaz naturel 2 3 2 8 21
Injections de biométhane 73 127 228 448 763
Importations 11 528 10 762 6 228 16 499 58 456
Exportations - 855 - 2 136 - 1 094 - 1 833 -10 870
Variations de stocks - 495 - 399 281 615 - 3 855
Utilisation des infrastructures (hors pertes) 6 214 6 325 6 241 6 197 6 062
Marges de commerce et écart statistique 494 1 973 2 377 n.d. (*) n.d. (*)
Taxes 4 043 4 353 3 983 4 199 4 176
Subventions - 56 - 111 - 206 - 228 - 89
Total ressources 20 947 20 897 18 040 23 793 33 569
Production d?électricité 1 359 1 337 920 2 091 5 373
Production de chaleur 674 653 573 921 1 569
Branche énergie hors transformation 247 124 85 264 404
Branche énergie 2 280 2 114 1 578 3 276 7 347
Industrie 3 950 3 634 2 730 4 949 8 268
Résidentiel 10 716 11 256 10 413 10 915 11 727
Tertiaire et transports 3 554 3 569 3 091 4 062 5 261
Agriculture-pêche 96 98 87 110 149
Consommation finale énergétique 18 315 18 557 16 320 20 036 25 405
Consommation finale non énergétique 352 226 142 482 817
Consommation finale 18 668 18 783 16 462 20 517 26 222
(*)Avertissement:lecalculdelamargeestcomplexeen2021et2022etn?apaspuêtreréalisé(voirencadré1.3).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire du bois-énergie de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production et marges 2 026 2 062 2 116 2 439 2 383
Importations 101 124 113 155 299
Exportations - 72 - 54 - 41 - 52 - 86
Taxes (TVA) 99 111 113 133 145
Subventions 0 0 0 0 0
Total ressources 2 154 2 243 2 301 2 676 2 742
Production d?électricité 160 169 163 178 238
Production de chaleur 266 293 270 313 383
Industrie 83 70 74 105 101
Transports 0 0 0 0 0
Résidentiel 1 556 1 624 1 714 1 986 1 918
Tertiaire 68 73 66 80 87
Agriculture-pêche 0 0 0 0 0
Consommation finale totale 1 707 1 767 1 854 2 171 2 106
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 165
annexes
Bilan monétaire de l?électricité de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production et marges 33 778 35 690 36 801 39 839 39 392
Importations 800 732 772 3 498 16 149
Exportations - 3 644 - 2 749 - 1 941 - 6 172 - 8 729
Utilisation du réseau (hors pertes) 13 088 13 061 13 125 13 682 12 490
Taxes 15 286 15 560 15 397 15 839 8 945
Subventions - 6 907 - 7 847 - 8 344 - 5 469 - 1 278
Total ressources 52 402 54 446 55 810 61 217 66 968
Branche énergie (hors électricité) 515 557 637 737 1 127
Industrie 7 690 8 146 7 771 9 279 12 074
Transports 521 534 551 676 1 193
Résidentiel 27 467 28 410 30 459 32 763 32 097
Tertiaire 15 157 15 716 15 324 16 706 19 274
Agriculture-pêche 1 053 1 083 1 069 1 056 1 202
Consommation finale énergétique 51 887 53 889 55 173 60 480 65 842
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire de la chaleur commercialisée de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production et marges 2 435 2 445 2 275 3 154 4 115
Taxes (TVA) 83 80 71 91 102
Total ressources 2 518 2 525 2 345 3 246 4 217
Industrie 510 487 416 813 1 541
Transports 0 0 0 0 0
Résidentiel 1 254 1 277 1 183 1 521 1 630
Tertiaire 743 744 732 889 1 022
Agriculture-pêche 11 17 15 22 25
Consommation finale énergétique 2 518 2 525 2 345 3 246 4 217
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
166 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Annexes méthodologiques
ANNEXE 1 : PRINCIPES MÉTHODOLOGIQUES
ET SOURCES
Le bilan de l?énergie comprend un bilan physique et un bilan
monétaire, établis de manière cohérente entre eux. Une
méthodologie détaillée d?élaboration du bilan est publiée sur
le site internet du SDES. Sont rappelés ici les principaux
éléments.
Bilan physique
Le bilan physique retrace un équilibre comptable entre les
approvisionnements d?une part et les emplois de l?énergie
d?autre part. Les approvisionnements sont :
? la production primaire ;
? les importations, nettes des exportations ;
? les variations de stocks (positives pour un déstockage ou
négatives pour un stockage) ;
? les soutes maritimes et aériennes internationales, qui
apparaissent avec un signe négatif, n?étant pas considérées
comme une consommation d?énergie primaire de la France.
Le total des approvisionnements correspond à la
consommation primaire. À l?écart statistique près, il est égal
à la somme des emplois, qui comprennent :
? les pertes de transformation d?énergie ;
? les pertes de transport, distribution et stockage d?énergie ;
? la consommation propre d?énergie de la branche énergie
(hors l?énergie qu?elle transforme) ;
? la consommation finale à usage énergétique ;
? la consommation finale à usage non énergétique.
Les formes d?énergie suivantes sont distinguées : charbon,
pétrole brut, produits raffinés, gaz naturel, énergies
renouvelables et déchets, chaleur nucléaire, électricité,
chaleur commercialisée. Des informations peuvent en outre
être données à un niveau de détail plus fin pour des sous-
catégories du charbon, des produits pétroliers ou des énergies
renouvelables.
La méthodologie du bilan obéit aux recommandations du
manuel sur les statistiques de l?énergie coédité par l?Agence
internationale de l?énergie (AIE) et Eurostat (dont la dernière
édition date de 2005). Sa présentation est alignée sur celle
de l?AIE. À noter toutefois que certaines consommations finales,
notamment celles à usage militaire, sont considérées ici comme
relevant du secteur tertiaire alors qu?elles devraient être « non
affectées » suivant les recommandations internationales. Par
ailleurs, la chaleur extraite de l?environnement par les pompes
à chaleur est prise en compte ici, comme c?est le cas également
dans les bilans élaborés par Eurostat mais pas dans ceux
réalisés par l?AIE.
Le périmètre géographique couvre, à partir de l?année
2011, la France métropolitaine et les cinq DROM. Les données
relatives aux années antérieures sont limitées à la France
métropolitaine.
Les données relatives à des agrégats de différentes
formes d?énergie sont désormais exprimées en térawattheures
(TWh) et non plus en millions de tonnes équivalent pétrole
(Mtep), comme c?était le cas des éditions précédentes. L?unité
est également le TWh pour les données relatives à l?électricité,
aux énergies renouvelables, aux déchets, à la chaleur et au
charbon. Les données relatives au pétrole (brut et raffiné)
restent en revanche exprimées en Mtep et celles relatives
au gaz naturel en TWh PCS (pouvoir calorifique supérieur),
alors que les quantités des autres combustibles et des
agrégats sont exprimées en pouvoir calorifique inférieur.
L?élaboration du bilan physique de l?énergie repose
principalement sur l?exploitation de données recueillies par
le SDES. Celles-ci sont recueillies d?une part dans le cadre
d?enquêtes statistiques, au sens de la loi de 1951 relative à
la statistique publique :
? enquête sur les produits du charbon dans l?industrie
sidérurgique ;
? enquête annuelle sur la production d?électricité ;
? enquête annuelle sur les réseaux de chaleur et de froid,
dont la maîtrise d?oeuvre est assurée par le Syndicat
national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine ;
? enquête sur la consommation d?énergie dans la construction
en 2015.
Les données sont recueillies d?autre part dans le cadre
de collectes prévues par des textes réglementaires du code
de l?énergie (L.142-1). En particulier, les statistiques de
consommation de gaz, d?électricité et de produits pétroliers
sont construites principalement à partir des données locales
annuelles de consommation d?énergie, collectées en
application de l?article 179 de la loi de transition énergétique
pour la croissance verte de 2015 (par l?intermédiaire du
Comité professionnel du pétrole en ce qui concerne les
produits pétroliers). Sont en outre exploitées des données
annuelles sur la pétrochimie ainsi que des données
mensuelles recueillies auprès de divers acteurs de l?énergie
(raffineurs, importateurs, réseaux de transport et de
distribution, etc.).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 167
annexes
Ces sources internes au SDES sont complétées par des
sources externes. Plusieurs, parmi les plus significatives,
sont issues du service statistique public, notamment l?enquête
annuelle sur la consommation d?énergie dans l?industrie
(EACEI) de l?Insee, l?enquête Logement de l?Insee (pour la
consommation de bois des ménages), les statistiques de
commerce extérieur du service statistique de la direction
générale des douanes et des droits indirects et le réseau
d?information comptable agricole du service statistique du
ministère de l?Agriculture. D?autres proviennent d?organismes
extérieurs à la statistique publique, comprenant notamment
l?Ademe (pour les déchets), Observ?er (pour certaines
énergies renouvelables thermiques), la CRE (pour le
photovoltaïque), la DGEC (pour les biocarburants),
FranceAgriMer (pour la production de bioéthanol), le Citepa
(pour la consommation non énergétique de gaz) et des
observatoires de l?énergie ultramarins. Le partage de la
consommation de produits pétroliers entre résidentiel et
tertiaire est réalisé à partir de données du Ceren.
Bilan monétaire
Le bilan monétaire décrit les flux en euros associés aux flux
énergétiques présentés dans le bilan physique. Il prend la
forme, comme ce dernier, d?un équilibre ressources-emplois.
Les ressources monétaires comprennent :
? la production et les marges de transport, distribution et
commercialisation ;
? les importations, nettes des exportations ;
? les variations de stocks ;
? les taxes, nettes des subventions.
À l?écart statistique près, ces ressources sont égales à
la somme des emplois, i.e. des consommations des différents
secteurs (à usage énergétique ou non).
Le bilan monétaire est établi à partir de l?année 2011 et
couvre l?ensemble des principales formes d?énergie faisant
l?objet d?échanges marchands (charbon, pétrole, gaz,
électricité, chaleur, biocarburants, biométhane, bois). Son
champ inclut en particulier l?autoconsommation d?électricité,
valorisée au prix moyen d?achat dans le secteur considéré,
ainsi que les achats informels de bois mais exclut en revanche
l?autoconsommation de bois. Les investissements des
consommateurs finaux visant à transformer l?énergie pour
leur usage propre (par exemple, chaudières individuelles,
pompes à chaleur, chauffe-eau solaires, etc.) sont hors
champ.
La dépense nationale associée à une forme d?énergie
correspond à la somme de la valeur de la consommation de
cette forme d?énergie à usage final et à usage de production
d?autres formes d?énergie. La dépense nationale d?énergie
correspond à la somme des valeurs des consommations à
usage final seulement des différentes formes d?énergie. Elle
est inférieure par construction à la somme des dépenses
nationales des différentes formes d?énergie, afin d?éviter des
doubles comptes liés aux échanges internes de la branche
énergie. Par exemple, le gaz consommé pour produire de
l?électricité est comptabilisé dans la dépense nationale de
gaz, mais est exclu du calcul de la dépense nationale
d?énergie : en effet, infine, le coût correspondant est supporté
par les consommateurs d?électricité ; il est donc déjà
implicitement pris en compte dans la dépense nationale
d?électricité.
Par exception au principe de cohérence entre les bilans
physique et monétaire, la dépense des hauts-fourneaux en
énergie (nette de la rémunération qu?ils tirent de la revente
de gaz de hauts-fourneaux) est considérée dans le bilan
monétaire comme une dépense finale, alors que,
conformément aux recommandations internationales, la
consommation correspondante est considérée comme une
consommation de la branche énergie dans le bilan physique.
Du côté des ressources et pour chaque forme d?énergie,
le solde entre, d?une part, la dépense totale et, d?autre part,
la somme des taxes (nettes des subventions), du solde
importateur et des variations de stocks représente la valeur
de la production primaire et de marges diverses (de
transformation, de transport, de distribution ou de
commercialisation suivant les cas). Suivant les sources
disponibles par énergie, une désagrégation plus ou moins
fine de ces différents éléments est disponible. Concernant
les carburants contenant une part bio et une part non-bio
(issue de produits pétroliers), il est fait le choix, par convention,
d?affecter la totalité des taxes et des marges de distribution
aux carburants pétroliers.
Dans le contexte exceptionnel de l?année 2022, marquée
par la crise énergétique liée au contexte géopolitique, il n?a
pas été possible de calculer les marges dans le compte
monétaire du gaz.
L?élaboration du bilan monétaire s?appuie notamment sur
les sources suivantes, outre celles mobilisées pour établir le
bilan physique :
? l?enquête semestrielle sur la transparence des prix du gaz
et de l?électricité du SDES ;
? l?enquête sectorielle annuelle de l?Insee sur le champ du
transport ;
? diverses informations issues de documents budgétaires
de RTE, d?Enedis, de GRTgaz, de Teréga, de Storengy et
de la Commission de régulation de l?énergie ;
? les prix de marché de gros du gaz observés aux PEG ;
? l?enquête mensuelle sur les prix des produits pétroliers de
l?Insee ;
? la base sur les prix de vente de produits pétroliers de la
DGEC ;
? l?enquête trimestrielle réalisée par le CEEB sur les prix du
bois-énergie ;
? l?enquête annuelle sur les prix des combustibles bois
réalisée par CODA Stratégies pour le compte de l?Ademe.
168 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
ANNEXE 2 : DÉFINITIONS
Chaleur : transfert thermique, au sens physique du terme.
Les flux de chaleur considérés dans le bilan sont toutefois
restreints aux quantités de chaleur vendues (lorsqu?un acteur
met en oeuvre une combustion pour en utiliser lui-même la
chaleur, les flux correspondants sont reportés dans le bilan
du combustible brûlé, pas dans celui de la chaleur). La chaleur
primaire, d?origine géothermique, aérothermique ou solaire,
s?oppose à la chaleur secondaire obtenue en brûlant des
combustibles tels que le charbon, le gaz naturel, le pétrole,
la biomasse et les déchets.
Charbon : sous sa forme primaire, combustible fossile qui
revêt généralement l?aspect physique d?un roc brun ou noir
et qui est constitué de matière végétale carbonisée. On
distingue le lignite, le charbon sous-bitumineux et la houille,
classés par pouvoir calorifique croissant. La houille pouvant
être transformée en coke est dénommée « charbon à coke »,
par opposition au « charbon-vapeur » utilisé pour produire
de la chaleur sous forme de vapeur (elle-même pouvant être
éventuellement transformée en électricité). Dans le bilan, le
terme de charbon couvre aussi les produits secondaires,
tels que les agglomérés, les briquettes, le coke de cokerie,
le goudron de houille, mais aussi les gaz sidérurgiques (gaz
de cokerie, de haut-fourneau et de convertisseur à l?oxygène).
Combustible : toute substance pouvant être brûlée pour
produire de la chaleur, par réaction du carbone et de
l?hydrogène contenus dans la substance combustible avec
l?oxygène.
Consommation finale énergétique : consommation
d?énergie à toutes fins autres que la transformation, le
transport, la distribution et le stockage d?énergie et hors
utilisation comme matière première ou pour certaines
propriétés physiques (voir consommation finale non
énergétique).
Consommation finale non énergétique : consommation
de combustibles à d?autres fins que la production de chaleur,
soit comme matières premières (par exemple pour la
fabrication de plastique), soit en vue d?exploiter certaines de
leurs propriétés physiques (comme, par exemple, les
lubrifiants, le bitume ou les solvants).
Déchets : combustibles composés de matériaux divers issus
des déchets urbains (dont la moitié est supposée renouvelable)
et industriels (considérés en totalité comme non renouvelables).
Électricité : vecteur d?énergie ayant de multiples usages.
L?électricité peut être produite à partir de diverses sources
primaires (nucléaire, combustibles fossiles ou renouvelables,
géothermie, hydraulique, énergie éolienne, photovoltaïque,
etc.). La production brute d?électricité est mesurée aux
bornes des groupes des centrales et comprend, par
conséquent, la consommation des services auxiliaires et les
pertes dans les transformateurs des centrales, par opposition
à la production nette d?électricité, mesurée à la sortie des
centrales.
Énergie primaire : énergie non transformée, i.e. tirée de la
nature (soleil, fleuves ou vent) ou contenue dans les produits
énergétiques tirés de la nature (comme les combustibles
fossiles ou le bois), et chaleur issue de la réaction nucléaire.
Par convention, l?énergie primaire d?origine hydraulique,
éolienne, marémotrice et solaire photovoltaïque est
comptabilisée à hauteur de la production d?électricité
correspondante. La chaleur issue de la réaction nucléaire est
mesurée à travers un rendement de la production électrique
nucléaire de 0,33. La consommation d?énergie primaire
est la somme de la consommation finale, des pertes et de la
consommation des producteurs et des transformateurs
d?énergie.
Énergie renouvelable : énergie dérivée de processus
naturels en perpétuel renouvellement, notamment l?énergie
générée par le soleil, le vent, la chaleur terrestre, l?eau des
fleuves, des lacs, des mers et des océans, la biomasse solide
(bois et déchets d?origine biologique), le biogaz et les
biocarburants liquides.
Énergie secondaire : énergie obtenue par la transformation
d?une énergie primaire ou d?une autre énergie secondaire
(production d?électricité à partir de gaz, de coke à partir de
charbon à coke, de produits pétroliers à partir de pétrole brut,
etc.).
Gaz naturel : il est extrait de réserves naturelles souterraines
et se compose principalement de méthane (CH4).
Intensité énergétique finale : consommation énergétique
finale rapportée à un indicateur d?activité.
Nucléaire : énergie dégagée, sous forme de chaleur, par la
fission de noyaux d?uranium dans des réacteurs. Cette
énergie, considérée comme primaire, est transformée
secondairement en électricité (avec un rendement supposé
de 33 %).
Pétrole : mélange complexe d?hydrocarbures liquides, des
éléments chimiques contenant de l?hydrogène et du carbone,
qui se forme naturellement dans des nappes souterraines
présentes dans les roches sédimentaires. Au sens large, il
inclut les produits tant primaires (pétrole brut) que secondaires
(raffinés).
Pouvoir calorifique : quantité de chaleur dégagée par la
combustion complète d?une unité de combustible. On oppose
le pouvoir calorifiquesupérieur (PCS), qui désigne le
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 169
annexes
dégagement maximal théorique de chaleur lors de la
combustion, y compris la chaleur de condensation de la vapeur
d?eau produite, au pouvoircalorifiqueinférieur (PCI), qui
exclut cette chaleur de condensation.
Soutes maritimes ou aériennes internationales : quantités
de pétrole utilisées comme combustibles par les navires ou
les avions à des fins de transport international.
Taux d?indépendance énergétique : rapport entre la
production et la consommation d?énergie primaire.
ANNEXE 3 : ÉQUIVALENCES ÉNERGÉTIQUES
Les équivalences énergétiques utilisées sont celles que
recommandent les organisations internationales (Agence
internationale de l?énergie, Eurostat). Le tableau ci-après
précise les coefficients d?équivalence entre unités propres,
gigajoules (GJ), mégawattheures (MWh) et tonnes équivalent
pétrole (tep). Ces coefficients sont systématiquement utilisés
dans les publications officielles françaises.
Énergie Unité propre gigajoules
(GJ) (PCI)
mégawattheure
MWh (PCI)
tep
(PCI)
Charbon
Charbon à vapeur 1 t 26 7,2222 0,619
Charbon à coke 1 t 29,5 8,1944 0,705
Coke de cokerie 1 t 28 7,7778 0,667
Agglomérés 1 t 32 8,8889 0,762
Briquettes de lignite 1 t 18 4,7112 0,404
Lignite et produits de récupération 1 t 17 4,7222 0,405
Anthracite 1 t 32,3 8,9722 0,772
Goudron de houille 1 t 38 10,5556 0,905
Pétrole brut et produits pétroliers
Produits primaires et autres produits à distiller
Pétrole brut 1 t 42,78 11,8833 1,0218
Liquides de gaz naturels 1 t 42 11,6667 1,0032
Produits d?alimentation des raffineries 1 t 41,86 11,6278 0,9997
Additifs oxygénés 1 t 25,12 6,9778 1,0693
Produits raffinés
Gazole, fioul domestique 1 t 42,6 11,8333 1,0175
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 1 t 46 12,7778 1,0987
Essence moteur 1 t 44 12,2222 1,0509
Kérosène 1 t 43 11,9444 1,0270
Fioul lourd 1 t 40 11,1111 0,9554
Coke de pétrole 1 t 32 8,8889 0,7643
Naphta 1 t 44 12,2222 1,0509
Lubrifiants 1 t 42 11,6667 1,0032
Whitespirit 1 t 43,6 12,1111 1,0414
Bitumes 1 t 39 10,8333 0,9315
Électricité 1 MWh 3,6 1 0,086
Bois à usage résidentiel 1 stère 6,17 1,7139 0,147
Bois à usage professionnel 1 tonne 10,76 2,9889 0,257
Gaz naturel et industriel 1 MWh PCS 3,24 0,9 0,077
Le coefficient de conversion pour le gaz repose sur une
hypothèse d?écart de 10 % entre PCS et PCI. Pour les autres
combustibles, les écarts entre PCS et PCI sont de l?ordre de :
? 9 % pour le gaz de pétrole liquéfié ;
? 7-8 % pour les autres produits pétroliers ;
? 2-5 % pour les combustibles solides.
170 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
ANNEXE 4 : MÉTHODE DE CORRECTION
DES VARIATIONS CLIMATIQUES
La consommation d?énergie, dont une part importante est
dédiée au chauffage, est sensible aux températures
extérieures. Afin de permettre des comparaisons dans le
temps à climat constant, des statistiques de consommation
corrigée des variations climatiques (CVC) sont présentées
dans le bilan.
L?indicateur de climat usuellement utilisé pour corriger
des besoins de chauffage est le nombre de degrés-jours
unifiés (DJU). Il est fondé sur la comparaison, pour chaque
jour de l?année, de la température observée avec un seuil,
fixé à 17 °C. La température prise en compte est la moyenne
des extrema des températures sur une journée :
T = (Tmin + Tmax) / 2
Le nombre de degrés-jours de cette journée est égal à
17 - T si T < 17 °C, à 0 sinon. La somme des degrés-jours de
tous les jours de la saison de chauffe, période de l?année qui
va de janvier à mai et d?octobre à décembre inclus, donne
ensuite le nombre annuel de DJU. En pratique, ce calcul est
réalisé pour 22 stations météorologiques, soit une pour
chacune des anciennes régions métropolitaines. Les résultats
de chaque station sont pondérés par la population de la région
au recensement de 1999.
La consommation CVC est par définition celle qui aurait
été constatée si le nombre de degrés-jours avait été égal à
la moyenne de ceux observés sur une période de référence
donnée. Cette moyenne (notée DJU0 dans la suite) s?établit
à 1 923 degrés-jours sur la période de référence, couvrant
les années 1991 à 2020. La série des DJU est présentée
dans la partie 4 du bilan. Pour chaque secteur et chaque
forme d?énergie, l?écart entre la consommation CVC et la
consommation réelle (Créelle) est supposé dépendre
linéairement du nombre de degrés-jours, à travers un
coefficient de thermosensibilité b :
CCVC = Créelle ? b.(DJU ? DJU0)
La détermination du jeu de coefficients repose sur des
estimations économétriques. La méthode et le jeu de
coefficients complet sont présentés dans la méthodologie
détaillée jointe au bilan de l?énergie sur le site internet du
SDES. Toutes énergies confondues, un écart de 10 % par
rapport au nombre de degrés-jours de référence (soit de
193 degrés-jours) entraînerait une variation de la
consommation annuelle finale (resp. primaire) de 38,8 TWh
(resp. 42,4 TWh) en 2022.
En outre, la thermosensibilité de la consommation
d?électricité du secteur tertiaire pour la climatisation est prise
en compte à partir de l?année d?observation 2011. La méthode
est analogue à celle employée pour les besoins de chauffage,
en définissant des degrés-jours unifiés de climatisation (DJUc)
à partir d?une température de référence de 21 °C (voir
méthodologiedubilandel?énergie). Un écart de 10 % par
rapport au nombre de degrés-jours de climatisation de
référence (soit de 11 degrés-jours) entraînerait une variation
de la consommation annuelle d?électricité du secteur tertiaire
de 0,13 TWh en 2022.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 171
annexes
ANNEXE 5 : PRINCIPALES RÉVISIONS PAR RAPPORT
À LA PRÉCÉDENTE ÉDITION
L?objectif d?amélioration continue des méthodes employées
ainsi que la disponibilité de nouvelles sources se substituant
à d?anciennes peuvent se traduire par des révisions dans les
bilans des années antérieures. Les principales modifications
apportées cette année sont recensées ci-après.
Produits pétroliers
Le partage de la consommation fioul domestique (FOD)/gazole
non routier (GNR) n?est disponible dans l?enquête EACEI qu?à
partir de 2021. La répartition de la consommation entre le
GNR et le FOD a été révisée sur la période 2011-2022 : le
partage moyen par secteur (division) des deux produits entre
2021 et 2022 est désormais utilisé pour calculer leur
consommation respective sur les années antérieures.
Concernant les DROM, la méthode de répartition de
consommation des produits pétroliers a été ajustée en 2022
et rétropolée entre 2011 et 2022 pour le GNR et le fioul
domestique.
Par ailleurs, comme chaque année, les données de
consommation de produits pétroliers dans l?agriculture
relatives à l?année précédant celle sur laquelle porte ce bilan
(i.e. 2021 pour cette édition) ont été affinées à la suite de la
mise à disposition des données du Rica.
Gaz naturel
Unification des traitements pour les données 2022 et
rétropolation de 2018 à 2021. Les consommations du secteur
35.3 (Production et distribution de vapeur et d?air conditionné)
non affectées aux chaufferies en réseau ont été réparties
entre le secteur résidentiel (75 %) et tertiaire (25 %). Cela
représente environ 20 TWh par an sur la période ; 15 TWh
sont donc affectés au secteur résidentiel et 5 TWh au secteur
tertiaire.
Énergies renouvelables et déchets
L?estimation de la production (et de la consommation) des
pompes à chaleur (PAC) a été revue à la suite du changement
de règlement des statistiques de l?énergie : désormais la
chaleur renouvelable des pompes à chaleur est intégralement
retracée alors qu?on excluait auparavant la chaleur des
appareils les moins performants. La consommation primaire
des pompes à chaleur a été révisée à la hausse en 2021.
Charbon
En raison de la détection d?une erreur de déclaration d?un
site sidérurgique, une partie de la consommation de gaz de
haut-fourneau a été transférée du poste « production
d?électricité » vers le poste « consommation par les hauts-
fourneaux ». L?impact est nul en consommation primaire et
finale mais affecte la consommation finale brute d?énergie
utilisée dans le suivi des énergies renouvelables.
Électricité
La consommation d?électricité des véhicules routiers
électriques et hybrides rechargeables a été révisée en utilisant
des données de consommation unitaire de Spritmonitor.de
pour les véhicules particuliers.
172 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
ANNEXE 6 : RÉVISION DES PRINCIPAUX AGRÉGATS
DE L?ANNÉE 2022 PAR RAPPORT AU BILAN DE
L?ÉNERGIE PROVISOIRE
Sont présentés ci-dessous les écarts relatifs entre les résultats
définitifs figurant dans cette publication et ceux de la version
provisoire du bilan de l?énergie publiée en avril 2023 pour
tous les agrégats non nuls du tableau de synthèse du bilan
physique. Ainsi, les estimations définitives de la production
primaire et de la consommation finale d?énergie en 2022 sont
respectivement 0,3 % et 0,7 % supérieures à leurs estimations
provisoires d?avril 2023. Les entrées nettes de gaz naturel
ont été révisées à la hausse.
En %
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR élec-
triques
EnR ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 1,90 0,00 0,00 0,00 - 0,90 2,40 0,00 0,00 0,30
Importations 0,00 0,60 - 0,40 - 0,10 0,00 0,00 0,80 0,00 0,00 0,00
Exportations 0,00 0,00 0,70 - 5,90 0,00 0,00 - 1,20 0,20 0,00 - 0,80
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 2,60 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 2,60
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 18,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 18,00
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 58,10 - 17,60 30,70 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 6,40
Consommation primaire - 5,70 0,50 - 1,70 0,60 0,00 - 0,90 2,40 0,40 0,00 0,00
Production d?électricité - 3,90 0,00 2,40 - 3,20 0,00 - 0,90 1,70 - 0,10 0,00 - 0,20
Production de chaleur 16,6 0,00 - 6,50 - 14,30 0,00 0,00 5,60 0,00 0,30 - 15,20
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 0,10 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 9,00
Autres transformations, transferts 1,30 3,90 2,20 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 0,30
Usages internes de la branche énergie 14,8 0,00 4,70 2,00 0,00 0,00 0,00 7,30 0,00 8,80
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 1,30 - 0,80 - 1,10
Consommation nette de la branche
énergie - 2,60 0,50 0,70 - 8,30 0,00 - 0,90 4,10 0,10 0,40 - 0,80
Industrie - 26,20 0,00 6,60 10,70 0,00 0,00 5,30 - 1,10 6,30 4,30
Transports 0,00 0,00 - 0,30 57,30 0,00 0,00 0,70 6,40 0,00 0,30
Résidentiel - 9,00 0,00 3,70 - 3,00 0,00 0,00 1,00 0,50 - 6,50 - 0,30
Tertiaire - 10,70 0,00 - 29,40 0,90 0,00 0,00 3,80 - 0,10 0,40 - 3,10
Agriculture-pêche 6,00 0,00 15,20 - 8,70 0,00 0,00 5,00 1,80 - 12,60 11,00
Consommation finale énergétique - 25,10 0,00 - 0,20 3,30 0,00 0,00 1,70 0,10 0,40 0,70
Consommation finale non énergétique - 1,80 0,00 - 1,40 - 17,60 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 2,80
Consommation finale - 19,90 0,00 - 0,40 2,60 0,00 0,00 1,70 0,10 0,40 0,40
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 173
annexes
Sigles et abréviations
SIGLES
Ademe Agence de la transition écologique
AIE Agence internationale de l?énergie
AIEA Agence internationale de l?énergie atomique
APU administrations publiques
ARA Anvers, Rotterdam, Amsterdam
Arenh accès régulé à l?électricité nucléaire historique
ATRT accès des tiers au réseau de transport
ATRD accès des tiers au réseau de distribution
ATTM accès des tiers aux terminaux méthaniers
CAF coût, assurance, fret
CART contrat d?accès au réseau de transport
CCCG centrales à cycle combiné au gaz
CCG cycle combiné au gaz
CEEB Centre d?études de l?économie du bois
Ceren Centre d?études et de recherches économiques sur l?énergie
CFBP Comité français du butane et du propane
Citepa Centre interprofessionnel technique d?études de la pollution atmosphérique
CPDP Comité professionnel du pétrole
CPSSP taxe affectée au stockage des produits pétroliers
CRE Commission de régulation de l?énergie
CSPE contribution au service public de l?électricité
CTA contribution tarifaire d?acheminement
CVC corrigé des variations climatiques
DGDDI Direction générale des douanes et des droits indirects
DGEC Direction générale de l?énergie et du climat
DJU degrés-jours unifiés
DROM Départements et régions d?outre-mer
EACEI enquête annuelle sur les consommations d?énergie dans l?industrie
EAPE enquête annuelle sur la production d?électricité
EAPH enquête annuelle sur la production d?hydrogène
EARCF enquête annuelle sur les réseaux de chaleur et de froid
EDF Électricité de France
ELD entreprises locales de distribution
EMAG esters méthyliques d?acides gras
EnR énergie renouvelable
ENTSOG EuropeanNetworkofTransmissionSystemOperatorsforGas
ETBE éther éthyle tertiobutyle
FAB franco à bord
Fedene Fédération des services énergie environnement
FFA Fédération française de l?acier
FOD fioul domestique
FSRU floatingstorageregasificationunit ou unité flottante de stockage et de regazéification
GNL gaz naturel liquéfié
GNV gaz naturel pour véhicules
174 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
GPL gaz de pétrole liquéfié
GRTgaz Gestionnaire de réseau de transport du gaz
HVHTE huiles végétales hydro-traitées essence
HVHTG huiles végétales hydro-traitées gazole
ICE IntercontinentalExchange
Ifpen Institut français du pétrole et énergies nouvelles
Insee Institut national de la statistique et des études économiques
ISBLSM institution sans but lucratif au service des ménages
ISDND installations de stockage de déchets non dangereux
NAF nomenclature d?activités française
NBP NationalBalancingPoint
OA obligation d?achat
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
ONRE Observatoire national de la rénovation énergétique
Opep Organisation des pays exportateurs de pétrole
OREC Observatoire régional de l?énergie et du climat de la Guadeloupe
PAC pompes à chaleur
PEG point d?échange de gaz
PCI pouvoir calorifique inférieur
PCS pouvoir calorifique supérieur
PIB produit intérieur brut
PIR point d?interconnexion du réseau
Rica Réseau d?information comptable agricole
RTE Réseau de transport d?électricité
SARA Société anonyme de la raffinerie des Antilles
SEI systèmes énergétiques insulaires
Sifim services d?intermédiation financière indirectement mesurés
SNCU Syndicat national de chauffage urbain et de la climatisation urbaine
SNET Société nationale d?électricité et de thermique
SP95-E10 sans plomb 95 - éthanol 10 %
Step stations de transfert d?énergie par pompage
STEP stations d?épuration des eaux usées
TBTS très basse teneur en soufre
TCCFE taxe communale sur la consommation finale d?électricité
TDCFE taxe départementale sur la consommation finale d?électricité
TGAP taxe générale sur les activités polluantes
TICPE taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques
TICFE taxe intérieure sur la consommation finale d?électricité
TICGN taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel
TIGF Transport et infrastructures gaz France
Tirib taxe intérieure relative à l?incorporation de biocarburants
Tiruert taxe incitative relative à l?utilisation d?énergie renouvelable dans le transport
TLCFE taxes locales sur la consommation finale d?électricité
TRS TradingRegionSouth
TRV tarifs réglementés de vente
TSC taxe spéciale de consommation
TTF TitleTransferFacility
Turpe tarif d?utilisation des réseaux publics d?électricité
UIOM unité d?incinération des ordures ménagères
ZNI zones non interconnectées au réseau d?électricité métropolitain continental
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 175
annexes
ABRÉVIATIONS
GW gigawatt
M¤ million d?euros
Md¤ milliard d?euros
Mt million de tonnes
Mtep million de tonnes équivalent pétrole
n.d. non disponible
TWh térawattheure
176 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Pour en savoir plus
Le bilan énergétique de la France est l?une des publications
statistiques nationales majeures dans le domaine de
l?énergie. D?autres sont disponibles sur le site du service des
données et études statistiques, rubrique « Énergie » (www.
statistiques.developpement-durable.gouv.fr/energie). Elles
comprennent des publications annuelles et des publications
conjoncturelles (i.e. infra-annuelles) ainsi que des publications
plus ponctuelles.
Des données et études sur la performance énergétique
et la rénovation énergétique du parc de logements sont par
ailleurs disponibles sur le site de l?Observatoire national de
la rénovation énergétique (ONRE) : www.ecologie.gouv.fr/
observatoire-national-renovation-energetique.
Publications annuelles
? Bilanénergétiquede laFranceen2022?Données
provisoires, Datalab Essentiel, dernière édition relative
aux données 2022 parue en avril 2023 ;
? BilanénergétiquedelaFranceen2022?Synthèse,
Datalab Essentiel, dernière édition relative aux données
2022 parue en février 2024 ;
? L?activitédelapétrochimieenFranceen2022, Datalab
Essentiel, dernière édition relative aux données 2022 parue
en juillet 2023 ;
? Lesprixdesproduitspétroliersen2022 :desniveaux
inéditsliésàlacrisepolitique, Datalab Essentiel, dernière
édition relative aux données 2022 parue en mai 2023 ;
? Prixdel?électricitéenFranceetdansl?Unioneuropéenne
en 2022, Datalab Essentiel, dernière édition relative aux
données 2022 parue en août 2023 ;
? PrixdugaznaturelenFranceetdansl?Unioneuropéenne
en 2022, Datalab Essentiel, dernière édition relative aux
données 2022 parue en août 2023 ;
? LesinvestissementspublicsdanslaR&Denénergieen
2022, Datalab Essentiel, dernière édition relative aux
données 2022 parue en avril 2024 ;
? Lesfacteursd?évolutiondesémissionsdeCO2 liées à
l?énergieenFrancede1990à2020, Datalab, dernière
édition relative aux données 2020 parue en septembre
2022 ;
? LesénergiesrenouvelablesenFranceen2022dansle
cadredusuivideladirective(UE)2018/2001?Données
définitives, article web, dernière édition relative aux
données 2022 parue en février 2024 ;
? Chiffresclésdel?énergie?Édition2023, Datalab, dernière
édition parue en septembre 2023 ;
? Chiffresclésdesénergiesrenouvelables?Édition2023,
Datalab, dernière édition parue en octobre 2023 ;
? Chiffresclésduclimat?France,EuropeetMonde?Édition
2023, Datalab, dernière édition parue en octobre 2023.
? L?hydrogènepur:premièreévaluationdesressourceset
desusagesenFranceen2022, article web, décembre
2023.
Publications conjoncturelles
? la note de conjoncture énergétique, qui paraît à un rythme
trimestriel dans la collection Datalab Essentiel ;
? quatre tableaux de bord trimestriels, relatifs respectivement
à l?éolien, au photovoltaïque, au biogaz utilisé pour la
production d?électricité et au biométhane injecté. Ils
paraissent deux mois après la fin du trimestre considéré
dans la collection STATINFO.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
https://www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-renovation-energetique
https://www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-renovation-energetique
Table des matières
178 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
table des matières
Avant-propos 4
Synthèse et données clés 5
PARTIE 1 : LES PRIX DE L?ÉNERGIE 11
1.1 Les prix de l?énergie moyens payés par les consommateurs finaux progressent fortement en 2022 12
1.1.1 Les prix finaux de l?énergie à usage énergétique progressent de 29 % 12
1.1.2 Les prix de l?énergie payés par les ménages progressent de 20,6 % 12
1.2 Les prix des produits pétroliers ont atteint des niveaux inédits liés à la crise géopolitique 14
1.2.1 Prix du pétrole brut 14
1.2.2 Prix des produits pétroliers raffinés 15
1.2.3 Prix à la consommation 16
1.3 Le prix de gros du gaz naturel atteint un niveau inédit en 2022 18
1.3.1 Prix de gros du gaz naturel 18
1.3.2 Prix à la consommation du gaz naturel 20
1.4 Les prix du charbon à l?importation et à la consommation augmentent de manière inédite 23
1.4.1 Prix de gros du charbon 23
1.4.2 Prix du charbon pour les consommateurs 24
1.5 Le prix du bois augmente fortement en 2022 25
1.5.1 Prix des importations et exportations 25
1.5.2 Prix pour le résidentiel 26
1.5.3 Prix pour les professionnels 27
1.6 Les prix des biocarburants importés augmentent fortement en 2022 28
1.7 Nette hausse du prix de l?électricité, en particulier pour les entreprises 32
1.7.1 Prix de gros de l?électricité 32
1.7.2 Prix à la consommation de l?électricité 34
1.8. Le prix de la chaleur augmente fortement dans tous les secteurs 37
PARTIE 2 : L?APPROVISIONNEMENT ÉNERGÉTIQUE 39
2.1 Le taux d?indépendance énergétique diminue en raison de la baisse de la production primaire 40
2.2 La production primaire chute en 2022 45
2.2.1 Combustibles fossiles 45
2.2.2 Nucléaire 46
2.2.3 Énergies renouvelables et valorisation des déchets 47
2.3 La facture énergétique de la France atteint un niveau historique 51
2.3.1 Pétrole brut et raffiné 51
2.3.2 Gaz naturel 55
2.3.3 Charbon 58
2.3.4 Bois-énergie 60
2.3.5 Biocarburants 62
2.3.6 Électricité 63
PARTIE 3 : TRANSFORMATION, TRANSPORT ET DISTRIBUTION D?ÉNERGIE 65
3.1 L?activité du raffinage repart à la hausse en 2022 66
3.2 Baisse modérée du coût d?acheminement du gaz 68
3.2.1 Injections de biométhane 68
3.2.2 Transport, distribution et stockage de gaz naturel 68
3.3 La transformation de charbon : repli de l?activité de la filière fonte 71
3.3.1 Les cokeries 71
3.3.2 Les hauts-fourneaux 71
3.4 Baisse prononcée de la production d?électricité induite par un recul des productions nucléaire
et hydraulique 72
3.4.1 Production nette d?électricité 72
3.4.2 Transport et distribution d?électricité 78
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 179
table des matières
3.5 Production de chaleur commercialisée : une baisse due à un hiver plus doux 79
3.5.1 Réseaux de chaleur 79
3.5.2 Chaleur cogénérée vendue hors des réseaux de chaleur 81
Focus sur l?hydrogène, vecteur prochainement retracé dans le bilan énergétique 82
PARTIE 4 : LA CONSOMMATION D?ÉNERGIE PAR FORME D?ÉNERGIE 85
4.1 La consommation primaire d?énergie diminue mais la dépense progresse dans un contexte de hausse
des prix de l?énergie et de moindre disponibilité des réacteurs nucléaires 86
4.2 Produits pétroliers et biocarburants : une dépense record et, malgré l?envolée des prix,
reprise de la consommation dans les transports 90
4.2.1 Consommation et dépense totales 90
4.2.2 Production d?électricité et de chaleur 92
4.2.3 Consommation finale à usage énergétique 92
4.2.4 Consommation finale à usage non énergétique 93
4.2.5 Consommation par produit 93
4.3 Gaz naturel : baisse marquée de la consommation mais envolée des prix et de la dépense 95
4.3.1 Consommation et dépense totales 95
4.3.2 Branche énergie 96
4.3.3 Consommation finale à usage énergétique 97
4.3.4 Consommation finale à usage non énergétique 98
4.4 La consommation de charbon recule tandis que la dépense associée atteint un niveau inédit 99
4.5 La consommation d?énergies renouvelables et de déchets augmente à climat constant en 2022 102
4.5.1 Consommation totale 102
4.5.2 Bois-énergie 103
4.5.3 Biocarburants 104
4.6 Électricité : la consommation recule, la dépense est en hausse 105
4.7 La consommation de chaleur commercialisée diminue à la faveur d?un hiver plus doux 109
PARTIE 5 : LA CONSOMMATION D?ÉNERGIE PAR SECTEUR OU USAGE 111
5.1 Dépense en hausse malgré une baisse de la consommation finale d?énergie 112
5.2 Hausse de la facture énergétique des ménages associée à une baisse de la consommation 114
5.3 Résidentiel : baisse de la consommation et stabilité de la dépense 117
5.4 Tertiaire : consommation d?énergie en baisse et augmentation des dépenses 120
5.5 Transports : poursuite de la reprise 122
5.5.1 Consommation par usage et par mode 122
5.5.2 Consommation par énergie 123
5.5.3 Consommation, dépenses et taxes 124
5.6 Industrie : baisse de la consommation énergétique et envolée des prix 125
5.6.1 Consommation finale par énergie et dépense associée 125
5.6.2 Consommation finale par secteur 127
5.6.3 Décomposition sectorielle de la consommation énergétique 128
5.7 Agriculture-pêche : dépense en forte hausse 129
5.8 Intensité énergétique finale : poursuite de la baisse 131
PARTIE 6 : ÉMISSIONS DE CO2 DUES À LA COMBUSTION D?ÉNERGIE 133
6 Baisse des émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie 134
ANNEXES 139
Bilans énergétiques de la France 140
Annexes méthodologiques 166
Sigles et abréviations 173
Pour en savoir plus 176
180 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 181
182 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
Conditions générales d?utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage,
faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille - 75006 Paris), est illicite
et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et
non destinées à une utilisation collective, et, d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou
d?information de l?oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 - art. L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art. 425).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 183
Conditions générales d?utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage,
faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille - 75006 Paris), est illicite
et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et
non destinées à une utilisation collective, et, d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou
d?information de l?oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 - art. L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art. 425).
Dépôt légal: mai 2024
ISSN: 255-7580 (imprimé)
2557-8138 (en ligne)
Directrice de publication: Béatrice Sédillot
Coordination éditoriale: Amélie Glorieux-Freminet
Infographie : Bertrand Gaillet
Cartographie: Antea
Maquettage et réalisation: Agence Efil, Tours
Commissariat général
au développement durable
Bilan énergétique
de la France
pour 2022
En 2022, production et consommation d?énergie primaire diminuent
(respectivement -17,7% et -10,2%) en raison principalement de
lachute de la production nucléaire, qui atteint son plus bas niveau
depuis 1988, et de températures hivernales clémentes. Le taux
d?indépendance énergétique, ratio delaconsommation et de
laproduction primaires, diminue de4,6points, pour s?établir
à50,6%. Le déficit deséchanges physiques d?énergie s?accroît
de7,0%. Pour lapremière fois depuis1980, la France est
importatrice nette d?électricité.
La consommation finale à usage énergétique diminue de 4,5%
surun an à climat réel, mais est quasi stable à climat corrigé (-0,5%).
Elle diminue dans le résidentiel, le tertiaire et l?industrie mais
progresse dans les transports à la faveur de la levée totale
desrestrictions de circulation liées à la crise sanitaire.
Dans un contexte de tensions internationales liées à la guerre
enUkraine et de moindre disponibilité du parc nucléaire français,
lesprix de l?énergie sur les marchés connaissent de fortes hausses en
2022. Malgré les mesures mises en place pour limiter latransmission
des hausses de prix aux consommateurs finaux, lesprix de l?énergie
pour un usage énergétique progressent de 29,2% sur un an.
Au total, les ménages, entreprises et administrations ont dépensé
215,4Md¤ en 2022 pour satisfaire leurs besoins en énergie.
Parrapport à 2021, cette dépense progresse de 19,4% en euros
constants, malgré la baisse de la consommation finale. La facture
moyenne d?énergie des ménages s?élève à 3551¤ en 2022, soit
unehausse de 21% par rapport à 2021 portée par la dépense
encarburants.
Service des données et études statistiques
Sous-direction des statistiques de l?énergie
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel: diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Sommaire
Avant-propos
Synthèse et données clés
Les prix de l?énergie
L?approvisionnement énergétique
Transformation, transport et distribution d?énergie
La consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation d?énergie par secteur ou usage
Émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Annexes
Table des matières
(ATTENTION: OPTION e ou contenue dans les produits
énergétiques tirés de la nature. Elle se distingue de l?énergie secondaire, obtenue à partir d?une énergie
primaire ou d?une autre énergie secondaire. Ainsi, par exemple, l?électricité thermique est une énergie
secondaire issue d?un combustible naturel, comme le charbon ou le gaz naturel, considéré comme
énergie primaire.
Dans le cas de l?énergie nucléaire, issue de la réaction de fission de l?uranium ou du plutonium,
les conventions internationales sur les statistiques de l?énergie considèrent comme énergie primaire
la chaleur issue de la réaction et non le combustible nucléaire lui-même. Cela a pour conséquence
de comptabiliser comme production primaire (i.e. comme ressource nationale) la quantité de chaleur
produite par les centrales nucléaires (qui est estimée à partir de l?électricité effectivement produite par
celles-ci et d?un rendement théorique de 33 %). Le manuel sur les statistiques de l?énergie coédité par
l?Agence internationale de l?énergie et par Eurostat souligne que, si l?origine du combustible nucléaire
était prise en considération, « la dépendance de l?approvisionnement à l?égard d?autres pays serait
accrue ». Dans le cas de la France, le taux d?indépendance énergétique perdrait 36 points de
pourcentage, pour s?établir à 15 % en 2022, si l?on considérait comme énergie primaire le combustible
nucléaire plutôt que la chaleur issue de sa réaction.
En outre, le taux d?indépendance ne suffit pas à donner une vision complète de l?autonomie de la
France en matière énergétique car il compare consommation et production primaires. Pour avoir une
vision complète, il faut également s?intéresser à la transformation de l?énergie primaire en énergie
finale. La France produit sur son sol les deux tiers des produits raffinés consommés par les utilisateurs
finaux (même si elle recourt à du pétrole brut quasi intégralement importé pour cette production). La
consommation finale en chaleur commercialisée, en électricité et en énergies renouvelables
thermiques et déchets est aussi intégralement ou quasi intégralement produite sur le territoire français
(cf. partie 3 sur la transformation).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 43
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Échanges extérieurs d?uranium
Même si les combustibles utilisés par les centrales nucléaires ne sont pas retracés dans le bilan de
l?énergie (cf. encadré supra), ils sont nécessaires pour amorcer la réaction nucléaire.
En 2022, la France importe des matières nucléaires, à hauteur de 1,1 milliard d?euros, essentiellement
de l?uranium naturel et de l?uranium enrichi, et en exporte à hauteur de 1,5 milliard d?euros
(essentiellement de l?uranium enrichi).
L?approvisionnement en uranium naturel est diversifié avec des importations en provenance
principalement du Niger, d?Ouzbékistan, d?Australie, du Kazakhstan et de la Namibie en 2022
(figure 2.1.4). L?origine des importations varie selon les années. En 2022, la facture en uranium naturel
se replie après avoir nettement augmenté en 2021 (figure 2.1.5). En 2022, la production de combustibles
nucléaires sur le territoire diminue (- 5,6 % par rapport à 2021) mais reste élevée (+ 10 % par rapport à
2019). Cette production est réalisée par Framatome (site de Romans-sur-Isère) en assemblant l?uranium
enrichi par Orano sur le site de Pierrelatte avec des composants métalliques fabriqués en interne.
Des assemblages combustibles sont également importés de Suède, du Royaume-Uni et d?Espagne.
La France est exportatrice nette d?uranium enrichi (figure 2.1.5). Le solde exportateur augmente
nettement en raison d?une moindre demande intérieure liée à la faible disponibilité du parc nucléaire
en 2022. Ses principaux clients sont les États-Unis, la Corée du Sud, le Royaume-Uni, le Japon,
l?Allemagne et la Suède.
L?uranium appauvri, sous-produit de l?enrichissement de l?uranium, est principalement importé auprès
de pays européens (Allemagne, Suède, Suisse).
Figure 2.1.4 : répartition des importations d?uranium en valeur par pays en 2022
En %
Australie
Canada
Kazakhstan
Namibie
Niger
Ouzbékistan
Autres
1
21
24
11
24
19
Source :DGDDI
44 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.1.5 : facture d?uranium
En millions d?euros
Uranium naturel et ses composés Uranium enrichi ; plutonium Uranium appauvri ; thorium
600
400
200
0
- 200
- 400
- 600
- 800
2020 2021 2022
Source :DGDDI
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 45
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.2 La production primaire chute en 2022
2.2.1 COMBUSTIBLES FOSSILES
La production primaire d?énergie fossile en France est
désormais marginale (figure 2.2.1.1). Elle s?élève à 10 TWh
en 2022. Elle est composée quasi intégralement de produits
à destination des raffineries : pour près des trois quarts, il
s?agit de pétrole brut extrait des bassins parisien et aquitain,
auquel s?ajoute une production d?additifs oxygénés (non issus
de biomasse) destinés à améliorer la qualité des carburants
et des autres produits raffinés. Ces additifs non bio
représentent, ces dernières années, entre un sixième et un
quart de la production primaire de pétrole. En 2022, la
production de pétrole brut sur le territoire français, hors
additifs, s?élève à 595 000 tonnes, soit 0,6 Mtep (7 TWh) ;
elle a été divisée par plus de cinq depuis la fin des années
1980. Cette production ne satisfait désormais qu?un peu moins
de 1 % de la consommation nationale. Au 1er janvier 2023,
les réserves souterraines de pétrole brut (11 Mtep, soit
126 TWh) et d?hydrocarbures extraits du gaz naturel
représentent environ 18 ans d?exploitation au rythme actuel
(production hors additifs).
Depuis l?arrêt définitif de l?injection du gaz du gisement
de Lacq dans le réseau en octobre 2013, la production
nationale de gaz naturel, hors biométhane, se limite à
l?extraction de gaz de mine (grisou) du bassin du Nord-Pas-
de-Calais. Celle-ci s?élève à 230 GWh PCS (pouvoir calorifique
supérieur) en 2022, soit 210 GWh PCI (pouvoir calorifique
inférieur).
L?approvisionnement de la France en charbon repose
désormais exclusivement sur le commerce extérieur et, dans
une moindre mesure, sur le recours aux stocks. En effet, la
collecte de produits de récupération présents sur les anciens
sites d?extraction, qui subsistait depuis la fermeture de la
dernière mine de charbon en 2004, s?est arrêtée en 2015.
Figure 2.2.1.1 : production primaire d?énergie fossile
En TWh
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1978
2002
1972
1970
1980
2004
2008
1974
1988
1996
1998
1982
1990
2006
2010
2012
1976
2000
1984
1992
1986
1994
2016
2014
2018
2020
2022
Pétrole* Charbon Gaz naturel
*Ycomprisdesquantitésdecondensatsàdestinationduraffinageetdelapétrochimie,d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsàdistiller,
à partir de 2011.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGEC,CharbonnagesdeFrance,SNET(Uniper),GRTgaz,TIGF(Teréga)
46 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.1.2 : production primaire et valeur associée d?énergie fossile
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Production toutes énergies fossiles 11,02 527 11,76 596 9,98 299 10,03 489 9,79 895
Production de pétrole* 10,93 525 11,59 593 9,80 296 9,80 481 9,59 874
Production de charbon 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0
Production de gaz naturel (grisou) 0,09 2 0,17 3 0,18 2 0,23 8 0,21 21
*Laproductiondepétrolecomprendlaproductiond?additifsoxygénésnonissusdebiomasse.
Source :SDES,Bilandel?énergie
La production primaire totale française représente en
2022 une valeur économique de 895 millions d?euros, soit
1,8 fois plus qu?un an auparavant (figure 2.2.1.2). Les prix
des énergies fossiles se sont en effet nettement accrus en
2022, en raison notamment de la guerre en Ukraine (cf. 1.2.1).
2.2.2 NUCLÉAIRE
En 2022, la France compte 56 réacteurs en service, répartis
sur 18 sites. La production d?énergie primaire du parc s?élève
à 893 TWh en 2022. Elle correspond à la quantité totale de
chaleur dégagée lors de la réaction de fission du combustible
nucléaire. Comme il faut en moyenne environ 3 unités de
chaleur pour produire une unité d?électricité dans une centrale
nucléaire (le solde constituant les pertes calorifiques liées à
cette transformation), la production brute d?électricité des
centrales nucléaires françaises s?élève en 2022 à 295 TWh
(figure 2.2.2.1).
La production nucléaire chute en 2022 (- 22,3 %) et
atteint un niveau qui n?avait pas été observé depuis 1988.
La détection d?un phénomène de corrosion sous contrainte
affectant les circuits auxiliaires de refroidissement de la
centrale de Civaux en fin d?année 2021 a conduit à l?arrêt
non prévu et prolongé de plusieurs réacteurs, pour contrôle
approfondi et réparations. Ces arrêts non programmés se
sont ajoutés à un calendrier d?opérations de maintenance
initialement chargé et davantage densifié du fait des
décalages induits par la gestion de la crise sanitaire. En
moyenne, les centrales ont été disponibles à hauteur de
58,1 % de leur capacité théorique en 2022, soit nettement
moins que les années précédentes (figure 2.2.2.2). Les
centrales ont été utilisées, lorsqu?elles étaient disponibles,
à hauteur de 89,6 %. La sécheresse et les épisodes de
canicule ont pesé sur le fonctionnement des centrales. D?une
part, les quantités d?eau prélevées dans les cours d?eau ont
été modulées du fait de débits insuffisants et, d?autre part,
la production de plusieurs centrales à circuit ouvert a été
limitée pour réduire l?impact sur le milieu naturel, les
températures des eaux après rejet ne devant pas excéder
les seuils définis par l?Autorité de sûreté nucléaire.
Figure 2.2.2.1 : production brute d?électricité des centrales nucléaires
En TWh
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1978
2002
1972
1970
1980
2004
2008
1974
1988
1996
1998
1982
1990
2006
2010
2012
1976
2000
1984
1992
1986
1994
2016
2014
2018
2020
2022
Source :EDF
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 47
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.2.2 : disponibilité et utilisation du parc nucléaire
Coefficients exprimés en %
2018 2019 2020 2021 2022
Coefficient de disponibilité Kd* 76,5 74,0 71,9 72,9 58,1
Coefficient d?utilisation Ku 92,8 92,7 85,7 92,2 89,6
*LecoefficientKdestcalculésurlabasedesindisponibilitésduesauxarrêtsfortuits,auxarrêtspourentretienourechargementetauxprolongationsd?arrêt.
Àladifférencedel?indicateurEnergyAvailibilityFactorpubliéparl?Agenceinternationaledel?énergieatomique(AIEA),ilnetientenrevanchepascomptedes
indisponibilitésduesàdescausesenvironnementales,auxmouvementssociauxouauxattentesd?autorisationdesautorités.LecoefficientKureflètel?optimisation
delaproductionettientcomptedescontraintesenvironnementales,règlementairesetsociales.
Source :EDF
2.2.3 ÉNERGIES RENOUVELABLES ET VALORISATION
DES DÉCHETS
La production primaire d?énergie issue de ressources
renouvelables s?établit à 330 TWh en 2022, en baisse de
4,1 % par rapport à 2021 (figures2.2.3.1et2.2.3.2). Cette
baisse est portée par la filière hydraulique (- 23,6 %) du fait
des conditions climatiques chaudes et sèches de l?année, et
par la biomasse solide (- 6,2 %), moins consommée et produite
lorsque l?hiver est doux. À l?inverse, la production solaire
photovoltaïque augmente de 27,8 % en 2022 et atteint
presque 20 TWh.
Le bois-énergie (y compris la liqueur noire utilisée dans
l?industrie papetière) demeure la première énergie
renouvelable produite en France (34 % de la production
nationale d?énergie renouvelable). À cette production
s?ajoutent notamment celles d?électricité hydraulique (14 %),
de chaleur renouvelable issue des pompes à chaleur (14 %),
d?énergie éolienne (12 %), de biocarburants (7 %), de solaire
photovoltaïque (6 %), de biogaz (6 %), de valorisation des
déchets renouvelables (5 %), de géothermie (2 %), de
valorisation des résidus de l?agriculture et de l?industrie
agroalimentaire (1 %), de solaire thermique et d?énergies
marines (moins de 1 % pour chacune de ces deux filières).
En incluant par ailleurs les 21 TWh d?énergie produite à
partir de la valorisation des déchets non renouvelables
(cf. infra), la production primaire d?énergie issue de ressources
renouvelables ou de déchets s?élève à 351 TWh en 2022.
Figure 2.2.3.1 : part de chaque filière dans la production primaire d?énergies renouvelables en 2022 (330 TWh)
0,80,1
En %
Bois-énergie*
Hydraulique (hors pompages)
Pompes à chaleur
Éolien
Biocarburants
Solaire photovoltaïque
Biogaz
Déchets renouvelables
Géothermie
Résidus de l?agriculture et des IAA**
Solaire thermique
Énergies marines
34
6
2
7
14
12
6
14
5 1
*Ycomprisliqueurnoire.
**Industriesagroalimentaires.
Source :SDES,Bilandel?énergie
48 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.3.2 : évolution de la production primaire d?énergies renouvelables
En TWh
Bois-énergie*
Solaire thermique et géothermie
Énergies marines
Hydraulique (hors pompages)
Déchets renouvelables
Éolien
Résidus de l?agriculture et des IAA**
Biogaz
Solaire photovoltaïque
Pompes à chaleur
Biocarburants
350
300
250
200
150
100
50
0
1998
1990
1992
2000
2010
2002
2012
1996
2004
2014
2006
2016
2008
2018
2022
2020
1994
*Ycomprisliqueurnoire.
**Industriesagroalimentaires.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les énergies renouvelables électriques correspondent
aux filières renouvelables de production primaire d?électricité
(104 TWh en 2022). Par convention, la production primaire
de ces filières est égale à leur production d?électricité. Elles
regroupent ainsi l?hydraulique (hors stations de transfert
d?énergie par pompage), l?éolien, le solaire photovoltaïque
et les énergies marines.
Hydraulique (hors pompages)
La production hydraulique dépend fortement du débit des
cours d?eau et du niveau des réservoirs et, par conséquent,
de la pluviométrie contemporaine et passée. L?essentiel de
la production provient de grandes installations, situées le long
du Rhin et du Rhône ainsi que dans les zones montagneuses.
Après une légère baisse en 2021, la production hydraulique
(hors pompages) diminue fortement en 2022 (- 23,6 %) et
atteint 46 TWh en raison des fortes chaleurs et de la
sécheresse en été et des faibles précipitations à l?hiver 2022.
La puissance installée du parc reste, quant à elle, constante
depuis plusieurs années.
Énergies marines
Les énergies marines regroupent les différentes filières de
production d?électricité tirant parti de l?énergie mécanique
issue des mouvements de l?eau créée par les marées (énergie
marémotrice), les vagues (énergie houlomotrice) et les
courants marins (énergie hydrolienne). L?usine marémotrice
de la Rance, construite dans les années 60, est, à ce jour, la
principale unité de production en service commercial exploitant
l?énergie issue du milieu marin en France. D?une capacité
électrique de 240 MW, sa production (hors pompages) s?élève
à 0,5 TWh depuis 2014.
Éolien
En 2022, la capacité installée sur le territoire poursuit son
augmentation (+ 10,8 %). La production augmente moins
que la capacité (+ 2,4 %) en raison de conditions de vent
défavorables, qui réduisent le facteur de charge des
installations. Elle s?établit à 38 TWh en 2022, incluant pour
la première fois une production éolienne en mer de 0,6 TWh
issue du parc qui a été mis en place au large de Saint-Nazaire
en 2022. La filière éolienne connaît un développement
particulièrement rapide ces dernières années avec une
augmentation de la puissance installée de 54 % depuis
2017, pour atteindre 20,9 GW en 2022, dont 480 MW d?éolien
en mer.
Solaire photovoltaïque
La filière solaire photovoltaïque s?est développée
particulièrement vite au cours de la décennie : la capacité
installée sur le territoire, qui était inférieure à 9 GW en 2017,
a doublé et atteint 17 GW en 2022 (+ 18,6 % sur un an).
Soutenue par la croissance du parc et par un ensoleillement
particulièrement généreux, la production progresse de 27,8 %
par rapport à 2021, pour atteindre 20 TWh.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 49
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Les énergies renouvelables thermiques et les déchets
(248 TWh en 2022) regroupent les filières pour lesquelles
l?énergie est produite sous forme de chaleur, avant d?être
éventuellement convertie sous une autre forme (en électricité
ou en force motrice notamment) - (figure 2.2.3.3). On distingue
les filières de production d?énergie par combustion de celles
de production primaire de chaleur. Les premières regroupent
d?une part la biomasse, qu?elle soit solide (bois-énergie,
résidus agricoles et agroalimentaires), liquide (biocarburants)
ou gazeuse (biogaz), d?autre part les déchets incinérés
(urbains et industriels). Les secondes regroupent la
géothermie, le solaire thermique et les pompes à chaleur.
Biomasse solide
En 2022, la production d?énergie primaire issue de biomasse
solide diminue de 6 % (118 TWh). Cette diminution s?explique
principalement par la baisse de la consommation finale de
bois-énergie des ménages (- 11 %).
En effet, le bois-énergie constitue près de 90 % de la
biomasse et est consacré à 58 % à l?usage résidentiel (cf. 4.5).
La consommation de bois des ménages a diminué en raison
de températures plus douces qu?en 2021. Après une forte
hausse au début des années 2000, la part de la consommation
résidentielle est en baisse depuis 2010. La consommation
par ménage diminue en effet régulièrement grâce à la
performance croissante des appareils de chauffage au bois.
Alors qu?elles reculaient depuis 2013, les ventes d?appareils
de chauffage au bois ont enregistré une forte hausse en 2021
(+ 35 %) et 2022 (+ 21 %), dans un contexte de renchérissement
des combustibles fossiles.
Dans le secteur de la transformation d?énergie, la
consommation de biomasse progresse nettement par rapport
à 2005 ; elle est en effet de plus en plus utilisée dans les
installations de cogénération et de production de chaleur.
Biogaz
Le biogaz est un gaz composé principalement de méthane
et de dioxyde de carbone produit par digestion anaérobie de
matières organiques. La filière biogaz peut être décomposée
en trois grandes sous-filières, segmentées selon l?origine des
intrants : le biogaz issu de la méthanisation de déchets
organiques ou végétaux bruts, le biogaz fabriqué à partir de
boues de stations d?épuration des eaux usées (STEP) et le
biogaz issu d?installations de stockage de déchets non
dangereux (ISDND). En 2022, la production primaire de biogaz
s?élève à 19 TWh, en augmentation par rapport à 2021
(+ 19,2 %). Cette évolution s?inscrit dans une tendance
continue à la hausse, amorcée en 2011. De 2011 à 2022, la
production primaire de biogaz a en effet été multipliée par
3,7. Presque 40 % de la production de biogaz (8 TWh) est
valorisée sous forme d?électricité. La puissance des
installations raccordées au réseau électrique représente
0,6 GW en fin d?année 2022, en augmentation de 1,5 % par
rapport à 2021. 28 % de la production de biogaz est dédiée
à la production de chaleur (5 TWh). Enfin, l?épuration de
biogaz en biométhane, afin d?être ensuite injecté dans les
réseaux de gaz naturel, constitue un nouveau débouché en
forte croissance depuis quelques années. Ce mode de
valorisation concerne en effet un tiers de la production totale
de biogaz en 2022, soit 6 TWh, en progression de 61 % par
rapport à 2021 (cf. 3.2).
Biocarburants et autres bioliquides
La biomasse liquide, aussi appelée biocarburants ou
bioliquides, est utilisée essentiellement pour la force motrice
des véhicules (y compris les véhicules de chantiers, agricoles,
etc.). La France produit principalement du biodiesel (68 %)
mais également des bioessences (32 %) et, depuis 2022, du
biokérosène (0,2 %). En 2022, la production nationale de
biocarburants s?élève à 22 TWh, en baisse de 2,6 % par
rapport à 2021. La production de biodiesel baisse en particulier
de 8 % dans un contexte de hausse des coûts de production.
La production de bioessences augmente, quant à elle, de
10 %, stimulée par l?augmentation de la demande. Encouragée
par une fiscalité incitative à l?incorporation de biocarburants,
la production a connu une forte croissance au cours des
années 2000, passant de 4 TWh en 2000 à 26 TWh en 2010.
Depuis, la production a stagné, voire diminué, malgré la
hausse progressive des objectifs d?incorporation.
Déchets
La production d?énergie primaire à partir de l?ensemble des
déchets augmente de 5 % en 2022, pour s?établir à 36 TWh.
Plus de la moitié (53 %) de cette production est valorisée
sous forme de chaleur. Seule la partie biodégradable des
déchets est considérée comme relevant des énergies
renouvelables. Par convention internationale, cette part est
fixée à la moitié des déchets ménagers, soit 15 TWh en 2022.
Les déchets non renouvelables recouvrent l?autre moitié des
déchets ménagers ainsi que les déchets industriels ; ils
s?élèvent à 21 TWh en 2022.
50 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.3.3 : les différents types de valorisation de la biomasse et des déchets en 2022
0,2
Biomasse solide
pour production électrique
Biomasse solide
pour production de chaleur
Déchets pour
production électrique
Déchets pour
production de chaleur
Biogaz pour production électrique
Biogaz pour production de chaleur
Biogaz pour injection dans
le réseau de gaz
Biocarburants pour le transport
Biocarburants utilisés
par les engins agricoles
et de chantier
Bioliquides pour la production
d?électricité et de chaleur
En %
10
90
33 39
28
53
47
92
8
Note:laproductiondechaleurs?entendiciausenslargedeproductionayantunusagefinalsousformedechaleuretnonpasseulement,commedansla
partie3.5,deproductiondechaleurcommercialisée.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Solaire thermique
La production du parc des installations solaires thermiques
est de 2,7 TWh en 2022, en hausse de 4,1 % sur un an. 43 %
de cette production est réalisée dans les DROM en raison
du fort ensoleillement de ces territoires, propice à l?installation
de chauffe-eaux solaires. Le développement de la filière, très
dynamique jusqu?au début des années 2010, a depuis ralenti.
Si les ventes d?équipements en 2022 restent inférieures de
23 % à leur moyenne annuelle entre 2006 et 2012, elles
augmentent régulièrement depuis 2019. En 2022, elles sont
supérieures de 27 % par rapport à 2021 du fait du rebond de
l?activité de la filière dans un contexte de crise énergétique.
En métropole, ce sont essentiellement des projets de
« grandes surfaces » solaires thermiques qui ont permis le
développement de la filière ces dernières années, même si
les installations individuelles sont de plus en plus demandées
par les particuliers. Le marché du solaire hybride, combinant
des panneaux solaires photovoltaïques avec du solaire
thermique, s?est fortement développé entre 2015 et 2018
mais reste de niche depuis la fin du soutien de la filière par
les aides à la rénovation énergétique. Il représente 11 % de
la production solaire thermique en 2022.
Géothermie
De manière générale, la géothermie vise à exploiter l?énergie
thermique contenue dans le sous-sol. La chaleur géothermique
produite à partir de pompes à chaleur (dite de « très basse
énergie ») est toutefois comptabilisée à part (cf. rubrique
suivante). La production primaire géothermique s?élève à
5,1 TWh en 2022, en baisse de 5,5 % sur un an.
La géothermie dite de « basse énergie » exploite des
aquifères d?une profondeur de plusieurs centaines de mètres
(entre 30 °C et 90 °C) à des fins de production de chaleur
(chauffage et eau chaude sanitaire). Elle est généralement
mobilisée comme source de production par les réseaux de
chaleur en raison du montant élevé des investissements
nécessaires. Ces réseaux, dont la plupart sont situés en Île-
de-France, alimentent principalement des bâtiments à usage
résidentiel ou tertiaire. La géothermie de « basse énergie »
est également exploitée par quelques installations isolées,
telles des piscines, des serres ou encore des bassins de
pisciculture. La production primaire de cette filière s?élève à
4 TWh en 2022.
À l?inverse, la géothermie dite de « haute énergie » (ou
« haute température ») est principalement utilisée pour produire
de l?électricité. Elle exploite des aquifères ou des gisements
rocheux situés entre 1 500 et 5 000 mètres de profondeur,
atteignant une température supérieure à 150 °C. Elle concerne
un site en métropole, à Soultz-sous-Forêts (Alsace), et un autre
à Bouillante, en Guadeloupe. Les sites exploitant cette
technologie ont produit 0,1 TWh d?électricité en 2022. Leur
production primaire, considérée par convention valant dix fois
la production d?électricité, atteint 1 TWh en 2022.
Pompes à chaleur
Les pompes à chaleur (PAC) produisent de la chaleur en
puisant des calories dans le sol ou les eaux souterraines
(géothermie dite de « très basse énergie », températures
inférieures à 30 °C) ou dans l?air (aérothermie). Seule la
chaleur renouvelable estimée à partir de la puissance et de
la performance des équipements est retracée en production
primaire d?énergie pour ne pas comptabiliser l?électricité utile
au fonctionnement de ces équipements. Le parc de pompes
à chaleur installées en France continue de croître en 2022
(+ 10 %). Son développement est notamment stimulé par
des aides au remplacement d?appareils de chauffage aux
énergies fossiles pour les PAC air-eau. La production de
chaleur renouvelable à partir de pompes à chaleur s?établit
à 45 TWh en 2022, en baisse de 0,8 % sur un an en raison
de températures plus chaudes qu?en 2021.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 51
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3 La facture énergétique de la France atteint
un niveau historique
2.3.1 PÉTROLE BRUT ET RAFFINÉ
Commerce extérieur de pétrole brut
L?activité de raffinage augmente nettement en 2022 dans un
contexte de levée des contraintes de déplacement (cf. 3.1),
d?inquiétudes sur l?approvisionnement en produits raffinés et
de croissance de l?activité économique. Les importations de
pétrole brut progressent par rapport à 2021, à 42,1 Mtep
(+ 21,0 %, figure2.3.1.1), tout en restant nettement en deçà
de leur niveau de 2019 (49,7 Mtep). En 2020, elles avaient
chuté de 32 %, puis rebondi légèrement en 2021 (+ 2,4 %).
Malgré un regain important en 2022, l?activité de raffinage en
France est nettement moins élevée qu?il y a une quinzaine
d?années. Les importations de pétrole brut ont ainsi baissé
de moitié depuis 2008 et de près de 30 % depuis 2012.
La facture correspondante de la France s?établit à
31,6 Md¤ en 2022 : elle a quasiment doublé en un an
(+ 94,9 % en euros constants), en raison principalement du
renchérissement marqué des produits lié à la guerre en
Ukraine (cf. 1.2). Dépassant nettement son niveau de 2019
(22,9 Md¤2022), la facture en pétrole brut atteint sa valeur la
plus haute depuis la baisse mondiale des prix pétroliers en
2014.
Figure 2.3.1.1 : importations de pétrole brut*
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Importations 54,4 26 604 49,7 22 860 33,9 10 201 34,7 16 202 42,1 31 571
*Ycomprisdefaiblesquantitésdecondensatsàdestinationduraffinageetdelapétrochimie,d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsà
distiller.
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, comme en 2021, la France achète près de la
moitié de son pétrole brut auprès des membres de
l?Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) -
(figure 2.3.1.2).
Les États-Unis deviennent le premier fournisseur de la
France, avec 6,2 Mtep, soit 14,7 % du total. Ils devancent
ainsi le Kazakhstan (5,7 Mtep, 13,6 % du total). Le Nigeria
arrive en troisième position, avec 4,2 Mtep (10,0 %). La
Russie, qui était le troisième fournisseur de la France en
2019, recule en dixième position avec 2,2 Mtep, soit - 65,5 %
par rapport à 2019. À partir du 5 décembre 2022, un embargo
sur le pétrole brut russe importé par voie maritime est entré
en vigueur.
À 21,2 %, la part de l?Afrique subsaharienne augmente
de 6 points en un an. Celle de l?Amérique du Nord continue
de progresser (+ 2 points, et + 8 points en trois ans).
En revanche, celle de l?ex-URSS (19,2 % du total) baisse
de 3 points en un an (- 10 points par rapport à 2019). À 15,1 %,
celle de l?Afrique du Nord recule nettement (- 6,4 points) en
raison de la chute des importations depuis l?Algérie et la Libye.
La part du Moyen-Orient (15,2 %) gagne un demi-point
sur un an, mais perd 6 points par rapport à 2019.
52 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.1.2 : origine des importations de pétrole brut*
En millions de tep
1973 1979 1990 2000 2010 2018 2019 2020 2021 2022
En % En %
Grandes zones
Moyen-Orient 98,5 71,4 96,6 32,4 32,3 11,4 12,9 10,4 5,3 5,1 6,4 15,2
Afrique du Nord 18,7 13,5 9,7 7,3 6,4 12,4 10,2 8,6 4,4 7,5 6,3 15,1
Afrique subsaharienne 15,3 11,1 11,2 14,1 7,7 8,7 7,9 8,0 5,9 5,4 8,9 21,2
Mer du Nord** 0,2 0,1 4,3 10,7 32,6 10,9 4,2 3,8 4,4 3,6 4,6 10,9
Ex-URSS 3,4 2,5 5,1 6,4 8,2 21,5 17,2 14,6 8,9 7,9 8,1 19,2
Amérique du Nord - - - 2,5 - - 1,7 3,8 4,3 4,9 6,6 15,7
Autres 1,8 1,3 1,7 1,6 0,3 0,9 0,3 0,6 0,7 0,4 1,1 2,6
Total 137,9 100,0 128,6 75,0 87,6 65,7 54,4 49,7 33,9 34,7 42,1 100,0
dontOpep*** 130,5 94,7 114,3 43,9 40,7 28,2 30,0 25,8 14,3 17,3 20,4 48,5
OpephorsIrak 111,5 80,8 91,1 40,8 33,4 25,7 28,7 23,0 13,3 14,9 18,1 43,0
Principaux fournisseurs
États-Unis - - - - - - 1,6 3,8 4,3 4,5 6,2 14,7
Kazakhstan - - - - 2,1 7,0 8,3 6,9 5,5 4,6 5,7 13,6
Nigeria 12,9 9,3 9,8 3,2 4,9 2,9 5,9 6,1 3,3 4,0 4,2 10,0
Algérie 11,3 8,2 5,2 3,1 3,5 0,9 5,2 5,8 3,5 4,0 3,7 8,9
Arabie saoudite 30,8 22,4 45,3 15,5 15,6 6,1 8,1 7,4 4,0 2,7 3,4 8,1
Norvège 0,2 0,1 1,6 6,0 21,6 7,2 3,4 3,2 3,6 2,4 3,4 8,0
Angola - - - 2,8 1,9 3,5 1,1 0,9 1,4 0,4 3,0 7,1
Libye 6,6 4,8 4,1 3,0 2,5 10,5 4,8 2,6 0,9 3,4 2,6 6,2
Irak 19,1 13,8 23,2 3,1 7,4 2,4 1,2 2,8 1,0 2,4 2,3 5,5
Russie - - - - 5,1 11,3 7,8 6,3 3,0 3,1 2,2 5,2
Royaume-Uni - - 2,7 4,8 10,1 3,4 0,8 0,6 0,8 1,2 1,2 2,9
Brésil - - - - 0,1 0,7 0,1 0,4 0,3 0,1 0,8 1,9
Guinée équatoriale - - - - - 0,6 - - - 0,3 0,3 0,7
Azerbaïdjan - - - - 0,6 3,2 1,1 1,4 0,5 0,2 0,2 0,4
Ghana - - - - - - 0,4 0,4 0,1 - - -
Iran 11,1 8,0 8,0 9,2 5,3 1,8 3,3 - - - - -
Congo 1,0 0,7 - 0,9 0,0 1,3 - - - - - -
Mexique - - - 2,5 - - - - - - - -
*Ycomprisdefaiblesquantitésdecondensatsàdestinationduraffinageetdelapétrochimie,d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsàdistiller.
**Royaume-Uni,Pays-Bas,NorvègeetDanemark.
***Opep:en2022:Algérie,Angola,Arabiesaoudite,Congo,Émiratsarabesunis,Gabon,Guinéeéquatoriale,Irak,Iran,Koweit,Libye,Nigeria,Venezuela.
Note:lepétroleestclassédanscetableauselonlepaysoùilaétéextrait.Jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.
Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,enquêteauprèsdesraffineurs
Commerce extérieur de produits raffinés
En 2022, les importations de produits raffinés reculent
fortement (- 9,9 %), pour s?établir à 41,3 Mtep, en lien avec
la reprise de l?activité de raffinage (figure 2.3.1.3).
La production des raffineries, très affectée par la crise
sanitaire en 2020 et atone en 2021, a nettement progressé en
2022 avec notamment la réouverture d?installations, ce qui a
entraîné une augmentation significative des exportations
(+ 9,6 %, à 13,8 Mtep). Ces quantités exportées demeurent
toutefois très inférieures à celles de 2019 (- 20,5 % sur trois ans).
Ainsi, le solde importateur de la France en produits raffinés
se réduit, à 27,5 Mtep, le niveau le plus faible enregistré
depuis 2018.
La valeur monétaire des importations s?élève à 38,9 Md¤
en 2022, un record historique. Elle a augmenté de 49,9 % par
rapport à 2019, en euros constants. Celle des exportations a
aussi nettement progressé, à 14,2 Md¤ (+ 24 % par rapport
à 2019 en euros constants). Ainsi, les échanges extérieurs de
produits raffinés contribuent à hauteur de 24,7 Md¤ au déficit
commercial de la France. La facture s?est fortement alourdie
en 2022 (+ 61 %) sous l?effet de la hausse des prix. Elle a
augmenté de 70 % par rapport à celle de 2019 (+ 10,2 Md¤).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 53
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.1.3 : solde importateur des produits raffinés
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Importations 42,8 25 341 45,6 25 975 43,7 17 116 45,8 24 883 41,3 38 924
Gazole routier 19,3 11 644 20,1 11 944 20,0 7 722 21,1 10 907 19,4 19 038
Fioul domestique et autres gazoles 3,5 2 125 4,6 2 582 4,9 1 812 3,9 1 948 2,6 2 458
Supercarburants* 1,5 925 1,6 968 1,4 604 2,7 1 625 3,1 3 071
Jet kérosène 5,9 3 656 6,2 3 702 4,1 1 508 5,1 2 730 5,7 5 809
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 3,5 1 370 3,7 1 248 3,3 994 3,6 1 653 3,4 1 895
Fioul lourd 3,3 1 518 2,8 1 280 1,9 681 1,5 690 1,6 1 057
Produits non énergétiques** 4,5 2 962 5,3 3 114 6,7 2 840 6,7 4 225 4,4 4 175
Autres*** 1,4 1 141 1,4 1 139 1,1 953 1,4 1 106 1,1 1 422
Exportations 20,2 13 571 17,4 11 464 12,8 7 016 12,6 9 573 13,8 14 225
Gazole routier 0,5 337 0,3 234 0,4 291 0,6 556 0,6 958
Fioul domestique et autres gazoles 1,7 960 2,3 1 181 1,2 404 0,9 471 0,8 747
Supercarburants* 3,3 1 908 2,8 1 492 2,3 734 2,2 1 218 1,8 1 510
Jet kérosène 2,0 1 204 1,8 1 010 1,5 510 1,7 895 1,3 1 347
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 1,2 591 1,0 447 1,0 353 1,0 544 1,2 790
Fioul lourd 4,7 1 904 3,7 1 463 2,5 670 2,6 1 087 3,5 2 195
Produits non énergétiques** 5,9 4 248 4,6 3 325 2,9 2 059 2,5 2 620 3,7 4 072
Autres*** 1,0 2 419 1,0 2 312 1,1 1 994 1,0 2 183 0,9 2 606
Solde importateur 22,6 11 769 28,2 14 511 30,9 10 100 33,2 15 310 27,5 24 699
Gazole routier 18,8 11 307 19,8 11 709 19,7 7 431 20,4 10 350 18,8 18 080
Fioul domestique et autres gazoles 1,8 1 164 2,4 1 401 3,7 1 407 3,0 1 477 1,9 1 711
Supercarburants* - 1,9 - 982 - 1,2 - 525 - 0,9 - 130 0,5 407 1,3 1 561
Jet kérosène 3,9 2 452 4,4 2 692 2,6 998 3,4 1 835 4,3 4 461
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 2,3 779 2,7 801 2,4 641 2,6 1 109 2,2 1 105
Fioul lourd - 1,4 - 387 - 0,9 - 183 - 0,6 11 - 1,1 - 397 - 1,9 - 1 138
Produits non énergétiques** - 1,4 - 1 286 0,7 - 211 3,9 781 4,1 1 605 0,7 103
Autres*** 0,4 - 1 278 0,4 - 1 173 0,1 - 1 041 0,4 - 1 077 0,2 - 1 184
*Ycomprisessenceaviation.
**Naphta,bitumes,lubrifiants.
***Cokedepétrole,pétrolelampant,autres.
Note:lesvaleursmonétairessontdonnéescoût,assuranceetfretinclus(CAF)pourlesimportations,etfrancoàbord(FAB)pourlesexportations.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
La France achète principalement du gazole, qui regroupe le
gazole routier et non routier, ce dernier produit étant utilisé
pour certains engins mobiles non routiers et pour les tracteurs
agricoles, avec les mêmes spécifications que celles du gazole
routier, excepté sa coloration. Les importations de ce produit,
déduction faite des volumes exportés, représentent 18,8 Mtep
en 2022, pour une dépense nette correspondante de 18,1 Md¤.
La France est également importatrice nette de kérosène
(4,3 Mtep), de gaz de pétrole liquéfié (GPL, 2,2 Mtep), de fioul
domestique et autres gazoles (1,9 Mtep) et, depuis 2021, de
supercarburants (1,3 Mtep). À l?inverse, elle est devenue
depuis quelques années exportatrice nette de fioul lourd (la
demande intérieure pour ce produit décline régulièrement),
permettant ainsi d?alléger sa facture de 1,1 Md¤.
Les évolutions par produits sont différentes : les
importations de gazole chutent de 7,8 %, celles de naphta
de 48,7 % et celles de GPL de 4,7 %. Les importations pour
ces trois produits s?établissent ainsi à un niveau inférieur à
celui de 2019. À l?inverse, avec la reprise du trafic aérien,
celles de carburéacteurs augmentent de 10,2 % sur un an,
sans retrouver entièrement toutefois leur niveau de 2019
(- 8,7 %). Enfin, les achats de supercarburants progressent
fortement (+ 15,3 %), pour faire face au rebond de la demande,
alors que la production des raffineries est restée stable pour
ce produit. Ils ont quasiment doublé depuis 2019.
Les importations en produits raffinés de la France
proviennent pour 37 % d?Europe et pour 16 % de Russie
(figure 2.3.1.4 ;sérieslonguessurlesiteinternetduSDES4).
La part de marché de la Russie recule de 2,5 points par rapport
à 2021. L?Arabie saoudite gagne deux points, à 11 %. La part
des États-Unis, à 7 % en 2022, varie peu.
Le gazole provient en 2022 pour 32 % de Russie (- 1 point
par rapport à 2021), pour 29 % du Moyen-Orient (+ 5 points)
et pour 27 % d?Europe (- 6 points).
4SérieslonguessurlesiteinternetduSDES:www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/7189/download?inline
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/7189/download?
54 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Depuis plusieurs années, le kérosène est acheminé en
grande partie depuis le Moyen-Orient, avec 40 % des
importations en 2022, mais cette part est en forte diminution
(- 16 points en trois ans). 17 % proviennent de Corée du Sud,
13 % d?Inde, 8 % de Chine et 5 % de Malaisie. Comme en
2019 et 2020, le GPL est, quant à lui, importé principalement
d?Algérie (35 %, soit 3 points de part de marché de plus qu?en
2021), des États-Unis (34 %, + 11 points) et du Royaume-Uni
(14 %, - 8 points).
Depuis 2021, la France est importatrice nette de
supercarburants. L?essentiel des quantités importées provient
d?Europe (79 % en 2022). Enfin, le naphta est d?abord livré
depuis l?Europe (44 % du total), de Russie (15 %), puis
d?Algérie (11 %, - 10 points sur un an).
Figure 2.3.1.4 : importations de produits pétroliers raffinés
par pays de 2019 à 2022
En Mtep
Europe Russie Arabie saoudite États-Unis Algérie Autres
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2019 2021 20222020
18,0
5,4
3,5
2,1
10,6
6,0
18,7
3,8
3,7
2,5
7,5
7,4
19,3
4,1
2,6
2,1
9,1
8,7
15,4
4,6
3,0
1,5
10,0
6,8
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
Les exportations rebondissent en 2022. En particulier,
les ventes de naphta passent de 1,1 à 2,4 Mtep (+ 123,6 %).
Elles restent toutefois très inférieures à celles de 2019
(- 23,7 %). Les livraisons de fioul lourd progressent nettement
(+ 34,7 %) et se rapprochent de celles de 2019, tandis que
celles de GPL croissent plus modérément (+ 17,3 %, + 1,9 %
en trois ans). En revanche, celles de supercarburants reculent
à nouveau (- 17,7 %, - 34,3 % sur trois ans). Les ventes de
carburéacteurs (jet kérosène) chutent de 25 %.
Près de 72 % des exportations françaises de produits
raffinés sont à destination de l?Europe en 2022. Le fioul lourd
en particulier est acheminé pour l?essentiel dans l?Union
européenne, et ce de manière encore plus marquée en 2022
que les années précédentes (84 %, contre 75 % en 2021 et
76 % en 2019).
Les produits acheminés vers les États-Unis représentent
8 % du total. En particulier, 39 % des quantités de
supercarburants y sont exportées en 2022. La part des
supercarburants à destination du Nigeria chute à 4 %, soit
5 points de moins qu?en 2021 et 2019.
Stocks pétroliers
Entre fin 2021 et fin 2022, les stocks français de pétrole brut
et d?autres intrants du raffinage augmentent de 0,2 Mtep,
pour s?établir à 7,1 Mtep en fin d?année (6,2 Mtep de pétrole
brut et 0,9 Mtep de charges de raffinage). Après 2021, ils
restent à leur deuxième niveau le plus bas depuis 1995. Les
stocks de produits raffinés diminuent légèrement en 2022, à
13,0 Mtep (- 1,5 %, - 6 % sur trois ans).
L?essentiel de ces stocks correspond aux obligations de
stockage stratégique de produits pétroliers devant couvrir au
minimum 90 jours d?importations nettes.
En 2022, afin de lutter contre l?inflation et de limiter les
importations de pétrole provenant de la Russie, la France,
comme d?autres pays membres de l?Agence internationale
de l?énergie, a libéré des stocks stratégiques.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 55
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.2 GAZ NATUREL
Les importations de gaz naturel arrivent en France
métropolitaine essentiellement sous forme gazeuse par un
réseau de gazoducs, terrestres ou sous-marins, ou sous forme
de gaz naturel liquéfié (GNL) par méthanier. Les importations,
hors transit via gazoduc, de gaz naturel sur le territoire s?élèvent
à 639 TWh PCS, un niveau comparable à celui de 2019 et en
augmentation de 23 % par rapport à 2021 (figure 2.3.2.1). La
hausse des prix (cf. 1.3.1) entraîne une très forte augmentation
du coût des importations, qui s?établit à 58,5 Md¤ en 2022
(+ 244,2 % en euros constants par rapport à 2021).
Dans un contexte de réduction des exportations de gaz
russe vers l?Union européenne, la structure de nos importations
de gaz est profondément modifiée en 2022. Les importations
par gazoduc diminuent ainsi de 21,3 %, à 265 TWh. Elles
sont réalisées aux points d?interconnexion du réseau (PIR)
de gazoducs de France métropolitaine avec les réseaux
étrangers : Dunkerque depuis la Norvège (72 % des entrées
brutes), Obergailbach depuis l?Allemagne (5 %), Taisnières
(L) depuis les Pays-Bas (11 %), Virtualys depuis la Belgique
(1 %), Pirineos depuis l?Espagne (10 %) et autres (0,4 %).
À l?inverse, les importations de GNL doublent (+ 103 %) et
s?élèvent à 374 TWh en 2022. Le GNL regazéifié représente
58 % des entrées de gaz naturel, en hausse de 23 points par
rapport à l?année précédente. Le terminal méthanier de
Dunkerque réceptionne 39 % des importations de GNL, les
deux terminaux de Fos-sur-Mer en reçoivent 32 % et celui
de Montoir-de-Bretagne 29 %. Enfin, outre les injections de
GNL regazéifié dans le réseau depuis les terminaux
méthaniers, du GNL est également directement acheminé
par camion-citerne jusqu?à certains industriels ou des stations-
service (il s?agit de GNL dit « porté » ou de détail). Les volumes
correspondants sont encore relativement faibles et restent
stables par rapport à 2021 (2,4 TWh).
Les sorties du territoire, sous forme gazeuse, s?effectuent
aux points d?interconnexion avec les réseaux des pays voisins,
principalement suisse (PIR Oltingue et Jura), espagnol (PIR
Pirineos) et belge (PIR Virtualys). Les exportations doublent
par rapport à l?année précédente (+ 176,1 % en 2022), et
s?établissent à un niveau historique. En effet, les quantités
entrées sous forme de GNL et regazéifiées sont comptabilisées
en exportation lorsqu?elles sont destinées à un autre pays
alors qu?elles seraient exclues des importations si elles
transitaient par le réseau sous forme gazeuse (transit). Ce
sont ainsi 171 TWh de gaz qui ont été réexportés en 2022,
hors transit, pour une recette correspondante s?élevant à
10,9 Md¤.
Le solde importateur de la France en gaz naturel, net des
exportations, augmente de 1,8 % en 2022, pour atteindre
468 TWh. En raison de la très nette hausse des prix du gaz,
la facture correspondante progresse fortement, de 215,2 %,
pour s?établir à 47,6 Md¤ en 2022.
Figure 2.3.2.1 : solde importateur de gaz naturel
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Importations 540,0 12 536 612,2 11 556 521,0 6 503 521,8 16 986 639,5 58 456
Selon la forme de gaz
Gaz sous forme gazeuse 418,7 9 974 376,5 7 404 324,2 4 036 337,2 11 719 265,3 26 335
GNL** regazéifié 119,9 2 533 233,6 4 115 194,8 2 441 182,4 5 207 371,8 31 917
GNL** porté 1,4 30 2,1 36 2,0 26 2,1 59 2,4 204
Selon le type de contrat
Court terme 163,5 n.d. 182,8 n.d. 149,6 n.d. 131,5 n.d. 215,5 n.d.
Moyen et long terme 376,6 n.d. 429,4 n.d. 371,4 n.d. 390,2 n.d. 424,0 n.d.
Exportations 41,6 930 105,4 2 294 93,9 1 143 62,0 1 887 171,3 10 870
Solde échanges extérieurs 498,4 11 606 506,8 9 262 427,1 5 360 459,7 15 098 468,2 47 586
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
**GNL=gaznaturelliquéfié.Ilestsoitregazéifiépourêtreensuiteinjectédanslesréseauxdegaz,soitdirectementacheminéparcamion-citerneàdesindustriels
oudesstations-service.
n.d.=nondisponible.
Note:lesdonnéesrelativesauximportationsetauxexportationsn?incluentpaslegaztransitantsurleterritoirenational.Letransitdegazgazeuxdéclaréparles
fournisseursaétéexcluconformémentauxconventionsinternationalespourlesdonnéesannuelles;lesimportationsetexportationsontétéréviséesàlabaisse;
lesoldeestinchangé.Parailleurs,lesimportationsdeGNLdiffèrentdesinjectionsdansleréseaudeGNLregazéifié,l?écartcorrespondantàlavariationdes
stocksdesterminauxméthaniers(+1,5TWhen2022).
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,Teréga,lesfournisseursdegaz,DGDDI
56 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
L?arrêt des importations de gaz russe par gazoduc en
août 2022 a également fortement modifié l?origine des
importations, la France ayant alors diversifié ses
approvisionnements, notamment grâce à l?importation de
GNL (figure 2.3.2.2). Les importations de GNL en provenance
des États-Unis et du Qatar ont ainsi été multipliées par 5 en
2022. La ventilation précise de l?origine du gaz reste toutefois
délicate : les gaz de diverses origines peuvent être mélangés
dans les réseaux gaziers, ce qui rend difficile une mesure
précise de l?origine à partir des entrées par gazoduc ; le pays
d?origine du gaz importé n?est pas non plus toujours connu
des importateurs interrogés lorsqu?ils s?approvisionnent sur
le marché spot GNL. En 2022, on estime que la Norvège et
les États-Unis ont assuré à eux seuls un peu plus de la moitié
des importations de la France devant la Russie (un sixième
environ), l?Algérie, le Qatar, les Pays-Bas et le Nigeria, 9 %
des importations restant toutefois d?origine inconnue. En
2021, les États-Unis ne fournissaient que 6 % du gaz naturel.
Figure 2.3.2.2 : origine des importations de gaz naturel
Norvège Russie Pays-Bas Algérie Nigeria (yc swaps) Qatar États-Unis Autres pays
2022
En TWh PCS*
700
600
500
400
300
200
100
0
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 20151973
Indéterminés
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêtemensuellesurlastatistiquegazière
Si l?approvisionnement français en gaz naturel est assuré,
pour l?essentiel, par les importations, la gestion des stocks
permet d?ajuster l?offre à la demande intérieure. Celle-ci varie
fortement en cours d?année avec les besoins en chauffage
(figure 2.3.2.3). En général, les stocks sont sollicités de
novembre à mars, période communément appelée « hiver
gazier », avant d?être progressivement reconstitués d?avril à
octobre. Les stocks utiles s?élèvent à 122 TWh fin 2022, en
hausse de 39 TWh par rapport à la fin 2021. Un remplissage
complet des infrastructures de stockage de gaz naturel a été
observé en octobre 2022.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 57
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.2.3 : niveau des stocks utiles de gaz naturel (y compris GNL) en fin de mois
En TWh PCS*
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
2017 2018 2019 2020 2021 2022
160
140
120
100
80
60
40
20
0
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêtemensuellesurlastatistiquegazière
Figure 2.3.2.4 : variations de stocks de gaz naturel
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Variations de stocks - 22,5 - 538,5 - 21,8 - 428,1 23,6 293,9 18,3 632,8 - 39,0 - 3 855,0
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Note:lesvariationsdestockssontcomptéespositivementencasdedéstockage,négativementencasdestockage.Ladépenseassociéecorrespondàla
valorisationdelaquantitéphysiquedevariationdesstocks(-39,0TWhentrefindécembre2021etfindécembre2022)avecunprixdérivédesimportationsdeGNL.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêtemensuellesurlastatistiquegazière
58 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.3 CHARBON
Tous produits confondus, les importations de charbon, nettes
des (faibles) volumes exportés, s?élèvent à 70,6 TWh en 2022
(figure 2.3.3.1). Elles diminuent de 2 % par rapport à 2021,
et de 17 % par rapport à 2019, et atteignent ainsi leur deuxième
plus bas niveau depuis plusieurs décennies, après 2020.
L?approvisionnement de la France en charbon primaire
repose presque exclusivement sur ses importations, qui
s?élèvent à 9,1 millions de tonnes (Mt), soit 60,7 TWh, en
2022. La majeure partie de ces importations vise à répondre
aux besoins d?un nombre limité de consommateurs,
notamment des établissements de la filière sidérurgique et
des centrales électriques à charbon, qui, malgré un rebond
en 2021, sont de moins en moins sollicitées pour répondre
aux enjeux de décarbonation de la production électrique.
La France importe par ailleurs de faibles volumes de
charbon dérivé. Il s?agit, pour l?essentiel, de coke venant
compléter la production nationale destinée aux hauts-
fourneaux et, dans une moindre mesure, de briquettes de
lignite et de produits agglomérés. Alors qu?elles étaient de
l?ordre de 5 TWh/an sur les dernières années, les importations
de coke ont doublé en 2021 et sont restées stables en 2022
afin de compenser la chute de production de coke due à la
fermeture ou l?indisponibilité de fours à coke dans les usines
sidérurgiques (cf. 3.3).
Si les volumes importés diminuent, la facture charbonnière
de la France est en revanche en forte hausse, et atteint un
niveau inédit de 3,3 Md¤ du fait de la forte progression des
prix (cf. 1.4). Elle augmente ainsi de 137 % en un an. Si le
charbon dérivé ne représente que 14 % des quantités
importées, il pèse davantage dans la facture correspondante
(21 %) en raison de prix bien plus élevés que ceux du charbon
primaire.
Figure 2.3.3.1 : solde importateur de produits charbonniers
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 107,5 2 083 84,8 1 758 59,3 889 72,1 1 377 70,7 3 272
Charbon primaire 102,4 1 870 79,6 1 534 55,4 761 60,2 944 60,7 2 576
Charbon dérivé 5,0 213 5,2 224 4,0 128 11,9 433 10,0 696
Exportations 0,4 16 0,0 1 0,1 2 0,0 1 0,1 3
Charbon dérivé 0,4 16 0,0 1 0,1 2 0,0 1 0,1 3
Solde importateur 107,1 2 066 84,7 1 757 59,2 886 72,1 1 377 70,6 3 269
Charbon primaire 102,4 1 870 79,6 1 534 55,4 761 60,2 944 60,7 2 576
Charbon dérivé 4,6 197 5,2 223 3,9 126 11,9 432 9,9 694
Note:conformémentàlaméthodologiedel?AIE,lesimportationssontnettesdesréexportations.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les cinq principaux fournisseurs de charbon de la France
demeurent les mêmes depuis plusieurs années (figure 2.3.3.2).
L?Australie passe du deuxième au premier rang, avec
22,1 TWh (2,8 Mt). Les importations depuis les États-Unis
ont doublé en un an, à 11,8 TWh, et représentent 17 % du
total. À l?inverse, celles de Russie ont diminué de moitié, à
10,5 TWh. L?Afrique du Sud gagne un rang, en fournissant
8,8 TWh (12 %). Enfin, la Colombie produit 9 % du charbon
livré en France, avec 6,5 TWh.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 59
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.3.2 : origine des importations de charbon
En millions de tonnes
35
30
25
20
15
10
5
0
1982
1996
2014
2008
1976
1990
1984
1998
1978
1992
2016
2010
1986
2000
1980
1994
1988
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Afrique du Sud Allemagne Australie Colombie États-Unis Russie Autres pays
Notes:l?Allemagnecomprendl?ex-RDAdepuis1991.
Àpartirde2011,ils?agitdesimportationsnettesdesréexportationspourlecharbonprimaire.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source : SDES,Bilandel?énergie
Fin 2022, les opérateurs ont globalement stocké des
produits charbonniers, à hauteur de 2,7 TWh (figure2.3.3.3),
en lien notamment avec la faible consommation dans les
secteurs de la filière fonte et de la production d?électricité. Le
charbon est entreposé soit dans les ports où sont réceptionnées
les importations, soit directement sur les principaux sites
consommateurs : centrales électriques, sites sidérurgiques
ou autres sites industriels (sucreries, papeteries...). La
consommation des centrales électriques ayant diminué
(cf. 4.4), l?autonomie correspondant à leurs stocks a augmenté
par rapport à fin décembre 2021 (10 mois au rythme actuel
annualisé de la consommation, soit 6 mois de plus qu?en
2021 et 5 mois de moins qu?en 2019).
Figure 2.3.3.3 : variations de stocks de produits charbonniers
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Variations de stocks - 1,1 - 19 0,4 - 10 2,3 24 7,9 107 - 2,7 - 141
Charbon primaire - 1,4 - 32 0,7 3 2,4 32 7,8 103 - 2,1 - 105
Charbon dérivé 0,3 13 - 0,3 - 13 - 0,2 - 8 0,1 4 - 0,7 - 36
Note:lavariationdesstocksphysiquesestpositiveencasdedéstockage,négativedanslecascontraire.Savalorisationmonétairepeutêtredesigneopposéen
raisondeprixdifférenciésentreproduitsou,pourunmêmeproduit,entrepériodesdel?annéeoùlesstocksaugmententetpériodesoùceux-cidiminuent.
Source :SDES,Bilandel?énergie
60 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.4 BOIS-ÉNERGIE
Auparavant exportatrice nette de bois-énergie, la France
enregistre depuis quelques années un déficit commercial
pour ce combustible. Ainsi, en 2022, les achats français, nets
des quantités exportées, ont augmenté de 10 % en volume
(1,9 TWh), mais ont doublé en valeur, atteignant 213 M¤
(figure 2.3.4.1). La France exporte en majorité du bois de
chauffage (55 % des exportations en quantité) mais importe
une large quantité de granulés de bois (82 % des importations
en quantité) - (figure 2.3.4.2). Ces derniers, du fait de leur
pouvoir calorifique élevé et de leur facilité d?utilisation, sont
vendus en général à des prix plus élevés que le bois de
chauffage. En outre, la forte croissance du prix des granulés
importés, dans un contexte de hausse globale des prix de
l?énergie, exerce une pression à la hausse sur le solde
importateur (cf. 1.5).
Les importations de bois-énergie représentent 4 % de la
consommation primaire de bois-énergie. Les exportations
représentent, quant à elles, 2 % de la production primaire de
bois-énergie.
Figure 2.3.4.1 : échanges extérieurs de bois-énergie
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 2,5 109 2,7 133 2,7 118 3,9 160 4,4 299
Exportations 2,7 78 2,3 58 1,9 43 2,1 54 2,5 86
Solde importateur - 0,2 31 0,5 76 0,7 75 1,7 106 1,9 213
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
Figure 2.3.4.2 : échanges extérieurs de bois-énergie par combustible en 2022
En % des quantités échangées
Bois de chauffage
Sciures, déchets
de bois et briquettes
Granulés55
28
17
Exportations
Granulés
Bois de chauffage
Sciures, déchets
de bois et briquettes
82
9
9
Importations
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
Les pays frontaliers concentrent la plupart du commerce
extérieur de bois-énergie (figure 2.3.4.3), en particulier la
Belgique qui, en 2022, totalise 29 % des importations et 50 %
des exportations de bois-énergie, ainsi que l?Italie (16 % des
exportations) et l?Espagne (13 % des importations). Les
importations en provenance des États-Unis, marginales
jusqu?en 2020, atteignent la deuxième place pour la deuxième
année consécutive grâce au développement du commerce
de granulés (15 % des importations).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 61
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.4.3 : échanges extérieurs de bois-énergie par pays en 2022
En % des quantités échangées
Belgique
Italie
Espagne
Allemagne
Luxembourg
Autres
50
16
10
5
5
14
Belgique
États-Unis
Espagne
Russie
Allemagne
Autres
29
15
13
22
9
11
Exportations Importations
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
62 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.5 BIOCARBURANTS
La France est importatrice nette de biocarburants destinés à
être incorporés au gazole (biodiesel) ou à l?essence (bioéthanol
ou bioessences). Le commerce extérieur de biodiesel couvre
uniquement les esters méthyliques d?acides gras (EMAG),
utilisés en mélange dans le gazole commercial. Le commerce
extérieur de bioéthanol couvre deux produits : l?éthanol pur,
utilisé en mélange dans des proportions diverses en fonction
de l?usage dans l?essence fossile, et la partie renouvelable
de l?éther éthyle tertiobutyle (ETBE), produit par la réaction
chimique entre l?éthanol et l?isobutylène, un dérivé du pétrole.
L?ETBE est constituée de 37 % de bioéthanol en volume.
Les achats français de biocarburants, nets des volumes
exportés, augmentent en 2022 (figure 2.3.5.1), pour s?élever
à 17 TWh (soit 43 % des biocarburants consommés en
France). Ce déficit des échanges extérieurs est très
majoritairement imputable au biodiesel. La facture
correspondante a doublé sur un an et atteint 2,8 Md¤ en 2022.
Elle est même multipliée par 7 depuis 2020, année qui a connu
une forte baisse liée à la crise sanitaire. La facture est tirée à
la hausse par des prix à l?importation en augmentation (cf. 1.6).
L?origine des matières premières utilisées dans les biocarburants
Dans le bilan de l?énergie, suivant les conventions statistiques internationales, les biocarburants sont
considérés comme une ressource énergétique domestique dès lors que la transformation de matières
premières est réalisée sur le sol national (comme pour l?uranium, les matières premières utilisées pour
la fabrication de biocarburants ne sont pas considérées comme des vecteurs énergétiques). On peut
toutefois également s?intéresser au lieu de production des matières premières elles-mêmes : de ce
point de vue, 24 % des volumes de biodiesel et 52 % des volumes de biocarburants essence
consommés en France sont d?origine nationale en 2022. Cette part est restée stable pour le biodiesel
mais diminue pour les bioessences.
Figure 2.3.5.1 : échanges extérieurs de biocarburants
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 16,5 1 445 19,2 1 533 14,0 988 20,8 2 148 22,3 3 704
Bioéthanol 1,0 94 1,8 162 1,8 126 2,9 260 3,8 554
Biodiesel 15,5 1 351 17,4 1372 12,1 862 17,9 1 889 18,6 3 150
Exportations 8,2 724 8,0 710 7,0 601 6,4 868 5,6 954
Bioéthanol 1,9 177 1,5 140 1,4 96 0,8 158 0,8 132
Biodiesel 6,2 548 6,5 570 5,6 506 5,5 710 4,7 822
Solde importateur 8,4 721 11,1 823 7,0 387 14,4 1 280 16,8 2 750
Bioéthanol - 0,9 - 83 0,3 22 0,4 31 2,0 102 2,9 423
Biodiesel 9,3 804 10,9 801 6,6 356 12,4 1 178 13,8 2 328
Note:jusqu?en2018,s?agissantdubioéthanolincorporé«pur»(quicomptepour67%delaconsommationdebioéthanol,leresteétantincorporésousforme
d?étheréthyletertiobutyle-ETBE),seullesoldedeséchangesextérieursestconnu.Cedernierétanttoujourspositif,lesimportationsdebioéthanolincorporé
«pur»sontdoncsupposéesnulles.Àpartirde2019,lecommerceextérieurdebioéthanolincorporé«pur»estestiméàpartirdesdéclarationsdedurabilité.
Ànoterégalementquelecommerceextérieurdebiocarburantsissusd?huilesvégétaleshydro-traitées(HVHTGetHVHTE)n?estpasisolabledanslesdonnées
douanièresetestnégligé.Seulslesestersméthyliquesd?acidegras(EMAG)sontinclusdanslecommerceextérieurdebiodiesel.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDIetDGEC
Les pays frontaliers concentrent la plupart du commerce
extérieur de biocarburants. Dans le cas de l?éther éthyle
tertiobutyle (ETBE), dont la part renouvelable représente le
quart des importations de bioéthanol en volume, les Pays-Bas
fournissent la quasi-totalité des importations françaises. Les
exportations françaises d?ETBE sont principalement à
destination de l?Italie (49 %) et de l?Espagne (32 %).
S?agissant du biodiesel, les importations françaises
d?esters méthyliques d?acides gras (EMAG) en volume
proviennent en 2022 essentiellement de Belgique (42 %),
des Pays-Bas (36 %) et d?Espagne (16 %). Quant aux
exportations, elles sont majoritairement dirigées vers la
Belgique (44 %), l?Espagne (23 %) et les Pays-Bas (15 %).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 63
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.6 ÉLECTRICITÉ
Exportatrice nette d?électricité depuis le début des années
1980 grâce à son parc nucléaire, la France a eu recours de
manière significative à des importations d?électricité en 2022
en raison de la faible disponibilité des centrales nucléaires,
dont une partie a été arrêtée pour contrôles et réparations,
et de la baisse de la production hydraulique (figure 2.3.6.1).
Le déficit des échanges a été particulièrement marqué durant
les mois de juillet et août. Sur l?ensemble de l?année 2022,
la France a importé 52 TWh et a exporté 37 TWh, et enregistre
donc pour la première fois depuis 40 ans un solde importateur
d?électricité de 15 TWh après un solde exportateur de 45 TWh
en 2021. Le solde vis-à-vis de la Grande-Bretagne, auparavant
exportateur, diminue de 23 TWh par rapport à son niveau de
2021 et devient importateur en 2022 (figure 2.3.6.2). Le solde
d?électricité devient également importateur avec certains
pays frontaliers comme l?Espagne (- 14 TWh par rapport à
2021) et l?Allemagne (- 11 TWh par rapport à 2021). Le solde
commercial d?électricité est néanmoins resté excédentaire
avec quelques pays partenaires mais il se réduit. C?est le cas
avec la Suisse (- 2 TWh par rapport à 2021), le Luxembourg
(- 1 TWh par rapport à 2021) ou encore l?Italie (- 1 TWh par
rapport à 2021)
Les recettes tirées des exportations d?électricité s?élèvent
en 2022 à 8,7 Md¤. Déduction faite des dépenses d?importation
(16,1 Md¤), le solde net s?établit à - 7,4 Md¤ et diminue de
10 Md¤ par rapport à l?année précédente en euros constants.
Cette nette baisse s?explique par le déficit des échanges
physiques et par la forte hausse des prix des échanges
extérieurs (cf. 1.7.1).
Figure 2.3.6.1 : échanges extérieurs d?électricité
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 14 870 16 786 20 806 24 3 601 52 16 149
Exportations 76 3 963 73 2 952 65 2 026 69 6 354 37 8 729
Solde exportateur 63 3 093 58 2 166 45 1 220 45 2 753 - 15 - 7 420
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsRTE,CRE,DGDDI,Emosson
Figure 2.3.6.2 : contribution au solde exportateur d?électricité
60
50
40
30
20
10
0
- 10
- 20
- 30
- 40
En TWh
2019 2020 20222021
Espagne Grande-Bretagne Belgique Allemagne Autres Italie
10 5
10
1
10
6
13
- 3
6
15
6
7
14
13
4
- 9
- 8
- 10
- 5
12
13
3
6
14
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsRTE,CRE
64 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3
Transformation,
transport et distribution
d?énergie
? Les pertes liées à la transformation, au transport et à la
distribution d?énergie diminuent de 17,7 % en 2022 et s?élèvent
à 801 TWh. Cette baisse marquée s?explique essentiellement par
la diminution de la production d?électricité des centrales nucléaires,
à travers les pertes de chaleur induites. À l?inverse,
la consommation des combustibles pour la production d?électricité
et de chaleur progresse. La consommation de gaz dans
les centrales électriques de cogénération et les réseaux de chaleur
croît de 19,2 %. La baisse des pertes liées à la distribution
et au transport (- 7,7 %) contribue également à la baisse de
la consommation nette de la branche énergie. L?activité des
raffineries est dynamique en 2022 alors que celle de la filière fonte
se replie. Les achats en énergie de la branche énergie augmentent
de 79 % en 2022, pour atteindre 45,8 Md¤. Ils sont composés à
73 % de pétrole brut utilisé dans les raffineries.
66 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.1 L?activité du raffinage repart à la hausse
en 2022
Le raffinage consiste à transformer le pétrole brut en différents
produits finis, énergétiques (carburants, combustibles) ou
non (lubrifiants, bitume et produits destinés à la pétrochimie
entre autres). Le pétrole brut est, dans un premier temps,
séparé par distillation en plusieurs coupes pétrolières, les
plus lourdes pouvant, dans un deuxième temps, être craquées
en molécules plus légères et mieux valorisables. Les produits
ainsi obtenus font ensuite l?objet de procédés d?amélioration,
visant notamment à en réduire la teneur en soufre ou, pour
les supercarburants, à en augmenter l?indice d?octane.
Les biocarburants produits ou importés en France sont
incorporés en raffinerie ou en dépôt aux carburants non issus
de biomasse. Les informations fournies ci-dessous portent
sur les produits raffinés, biocarburants exclus.
En 2022, la production nationale de produits raffinés,
nette de la consommation propre des raffineries, s?élève à
41,6 Mtep (483,9 TWh), pour une consommation de matière
première de 43,6 Mtep (figure 3.1.1). La production nette
progresse de 15,6 % sur un an. L?activité a été dynamique
en dépit des mouvements sociaux et des blocages ayant eu
lieu durant l?année. Avec le regain de la demande et les
incertitudes sur les approvisionnements extérieurs, notamment
de gazole, des installations de raffinage fermées pendant la
crise sanitaire ont redémarré. En 2021, la production nette
du raffinage était restée atone, après une chute de plus d?un
quart en 2020 en raison de la crise sanitaire. Certaines
installations étaient restées fermées pour maintenance et
défaut de rentabilité.
Les raffineurs ont dépensé 33,6 Md¤ en pétrole brut et
autres charges de raffinage pour fournir des produits finis
valorisés à 44,1 Md¤. En euros constants 2022, la valeur de
cette production augmente de 123,0 % par rapport à 2021
en raison principalement de la hausse inédite des prix (cf. 1.2).
En 2022, les raffineries ont dégagé un excédent de 10,6 Md¤,
soit 243 ¤ pour chaque tonne équivalent pétrole de produit
à distiller utilisée, contre 31 ¤2022 l?année précédente, et
51 ¤2022 en 2019. Un tel solde n?avait jamais été observé
depuis le début du calcul de cet indicateur en 2011.
Figure 3.1.1 : consommation de pétrole brut et autres charges de raffinage et production nette de produits finis des
raffineries
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Consommation de pétrole brut
et autres charges de raffinage 57,3 27 709 52,3 24 603 37,9 12 704 37,3 18 635 43,6 33 559
Production nette des raffineries 55,2 31 226 50,4 27 284 36,6 14 584 36,0 19 792 41,6 44 136
Solde - 3 517 - 2 681 - 1 880 - 1 157 - 10 577
Note:laproductionestnettedel?autoconsommationdesraffineries.Lerapportentrelesoldecalculéicietlaconsommationpeutprésenterdesécartsavec
lamargederaffinagecalculéeetdiffuséeparlaDGEC,carcettedernières?appuienonsurdesdonnéesréellesmaissurunmodèlethéoriquederaffinerieen
prenantencompteenoutreunensembleplusvastedecharges(dépensesdegaznaturelnotamment).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les raffineries françaises produisent principalement du
gazole, qui regroupe le gazole routier et non routier. Ce dernier
produit est utilisé pour certains engins mobiles non routiers
et pour les tracteurs agricoles, avec les mêmes spécifications
que celles du gazole routier, excepté sa coloration. Ces
gazoles utilisés comme carburant représentent 35 % du total
de la production en 2022. Les supercarburants comptent pour
19 %, les produits non énergétiques pour 15 % et le fioul
lourd pour 14 % (figure 3.1.2). Le kérosène représente 6 %
du total de la production nationale de produits raffinés, le GPL
3 %, le fioul domestique et les autres produits 8 %.
La production de gazole, qui a augmenté de 7 % en un
an, reste inférieure de 2 Mtep à celle de 2019. À 2,6 Mtep,
celle de jet kérosène progresse fortement par rapport à 2021
(+ 131 %), en lien avec la reprise du trafic aérien ; elle
représente près des deux tiers de la production de ce produit
en 2019.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 67
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.1.2 : production nette de produits finis des raffineries
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
60
50
40
30
20
10
0
Gazole
Fioul lourd
GPL
Supercarburants*
Fioul domestique et autres gazoles
Autres***
Produits non énergétiques**
Jet kérosène
18,1 16,4 13,1 13,5 14,4
10,9
9,8
8,0 7,7 7,7
8,1
6,9
5,4 5,7 6,3
5,5
5,9
3,9 3,9
5,9
5,3
4,7
2,6 2,0
2,7
2,6
4,3
4,0
1,5
1,5
1,0 1,11,5 1,1
1,1
1,3
1,2
1,2 1,0
0,9
*Ycomprisessenceaviation.
**Naphta,bitumes,lubrifiants.
***Cokedepétrole,pétrolelampant,autresproduits.
Note:laproductionestnettedel?autoconsommationdesraffineries.Àpartirde2018,laquantitécorrespondantàdugazolepêcheestinclusedansleposte
dufiouldomestiqueetautresgazoles,commel?estcelledudieselmarineléger(DML),etnonplusdansceluidugazole.Celledegazolenonroutier,utilisédans
l?agricultureetlaconstructionnotamment,estregroupéeaveclegazoleroutierdanslepostegazole,carils?agitdefaitdumêmeproduitsurleplanchimique.
Source :SDES,enquêteauprèsdesraffineurs
Après la fermeture de plusieurs installations au début des
années 2010, puis de celle de Grandpuits en 2021, il ne reste
en France en 2022 plus que sept raffineries de pétrole brut
(figure 3.1.3).
Figure 3.1.3 : raffineries de pétrole brut en 2022
0 50 km
Raffinerie
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Gonfreville-
l'Orcher (TotalEnergies)
Port Jérôme-
Gravenchon (Esso)
Donges (TotalEnergies)
Feyzin (TotalEnergies)
Fos-sur-Mer (Esso)
Martigues-Lavéra
(Petroineos)
Le Lamentin
(SARA)
Source :DGEC
68 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.2 Baisse modérée du coût d?acheminement
du gaz
3.2.1 INJECTIONS DE BIOMÉTHANE
Depuis 2012, du biométhane, obtenu par épuration de biogaz,
est injecté dans les réseaux de gaz naturel (figure 3.2.1.1).
Si les volumes concernés demeurent relativement faibles, ils
progressent néanmoins rapidement avec le développement
de la filière, doublant en moyenne chaque année. En 2022,
6 975 GWh ont ainsi été injectés dans les réseaux, soit près
du double de l?année précédente, pour un montant estimé
de 763,3 M¤. Par rapport à l?achat de gaz naturel, cela
entraîne un surcoût pour les opérateurs (sous la forme d?une
obligation d?achat) qui est compensé par l?État au titre des
charges de service public de l?énergie. En 2022, cette
compensation s?élève à 89 M¤. En fin d?année 2022,
514 installations d?une capacité d?injection de 9,3 TWh/an
sont raccordées aux réseaux de gaz naturel, tandis que
876 projets supplémentaires, représentant une capacité de
15,8 TWh/an, sont en cours de développement.
Figure 3.2.1.1 : injections de biométhane
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Injections de biométhane 0,7 79,4 1,2 136,9 2,2 237,8 4,3 460,9 7,0 763,3
dontsubvention - 61,3 - 119,3 - 215,5 - 234,8 - 89,0
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,CRE
3.2.2 TRANSPORT, DISTRIBUTION ET STOCKAGE
DE GAZ NATUREL
La rémunération des gestionnaires d?infrastructures pour leur
mission d?acheminement du gaz aux consommateurs finaux
sur le territoire français s?élève à 6,5 Md¤ en 2022, en baisse
de 1,0 % en euros constants par rapport à 2021 (figure 3.2.2.1).
La rémunération correspond au coût des infrastructures
gazières, répercuté sur le consommateur final via deux
mécanismes : d?une part, les tarifs d?accès des tiers aux
réseaux (de transport : ATRT, et de distribution : ATRD) et
aux terminaux régulés (terminaux méthaniers : ATTM) qui
sont fixés par la Commission de régulation de l?énergie ;
d?autre part, les tarifs liés aux sites de stockage qui sont
déterminés lors d?enchères dans des conditions définies par
la CRE depuis la réforme de l?accès des tiers aux stockages
de gaz naturel du 1er janvier 2018. Cette rémunération exclut
donc les prestations facturées entre les différents gestionnaires
d?infrastructures ainsi que les recettes liées au transport du
gaz transitant par le territoire national (sauf indirectement à
travers les pertes liées au transport). En revanche, elle
comprend la valeur des pertes physiques de gaz sur les
réseaux. Ces pertes s?élèvent à 4,5 TWh en 2022, en hausse
de 12,2 % par rapport à 2021 (figure 3.2.2.2). À la suite de
l?augmentation du prix du gaz, ces pertes représentent une
charge de 440 M¤ pour les gestionnaires, soit près de trois
fois plus qu?en 2021 (+ 136 %). Cette charge augmente
nettement en raison de la très forte élévation des prix du gaz
en 2022.
Les gestionnaires ont ainsi perçu une rémunération, nette
de la valeur de ces pertes, d?environ 6,1 Md¤ en 2022, en
baisse de 5,0 % en euros constants par rapport à 2021. Cette
rémunération permet de financer le développement, la
maintenance et l?exploitation des infrastructures gazières
ainsi que les missions associées (figure 3.2.2.3). Elle a crû
de 0,1 % en moyenne annuelle en euros constants depuis
2011. Le réseau de transport et ceux de distribution perçoivent
respectivement 30 % et 52 % de cette rémunération en 2022,
contre 11 % pour les sites de stockage souterrain et 7 % pour
les terminaux méthaniers.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 69
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.2.2.1 : rémunération des gestionnaires d?infrastructures gazières
En M¤2022
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Réseau de transport 1 637 1 691 1 788 1 927 1 914 1 997 1 974 1 958 1 945 1 943 1 884 2 051
dont pertes 81 61 110 83 78 49 63 73 45 20 68 222
Réseaux de distribution 3 142 3 269 3 643 3 382 3 546 3 786 3 717 3 701 3 687 3 448 3 610 3 305
dont pertes 56 68 76 48 47 35 42 53 30 18 98 177
Sites de stockage souterrain 988 886 690 753 774 708 589 746 734 688 646 699
dont pertes 11 15 15 9 8 6 4 11 6 4 21 41
Accès aux terminaux méthaniers 351 360 364 361 357 356 472 491 506 480 426 447
Total 6 118 6 207 6 484 6 423 6 592 6 846 6 752 6 895 6 872 6 558 6 566 6 502
dont pertes 148 144 201 139 133 91 109 137 81 42 186 440
Total hors pertes 5 970 6 063 6 283 6 284 6 459 6 755 6 643 6 758 6 792 6 516 6 380 6 062
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,Storengy,CRE
Figure 3.2.2.2 : pertes sur les réseaux de gaz naturel (y compris pertes de stockage)
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Réseau de transport 2,9 73 3,1 45 2,1 20 1,5 68 2,2 222
Réseaux de distribution 2,1 53 2,0 30 1,9 18 2,1 98 1,8 177
Sites de stockage souterrain 0,5 11 0,4 6 0,4 4 0,4 21 0,4 41
Total 5,5 137 5,5 81 4,3 42 4,0 186 4,5 440
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,Storengy,CRE
Figure 3.2.2.3 : rémunération des gestionnaires d?infrastructures gazières (hors valeur des pertes physiques)
En M¤2022
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
Réseaux de distribution Réseau de transport Sites de stockage souterrain Accès aux terminaux méthaniers
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,Storengy,CRE
70 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
En 2022, 41 % du gaz naturel consommé en France est
importé par gazoduc, en nette baisse par rapport à 2021 en
raison de la guerre en Ukraine (cf. 2.3.2). Le système gazier
est aujourd?hui doté de sept points d?interconnexion principaux,
pour une capacité d?importation cumulée d?environ
2 600 GWh/jour en 2022 (figure 3.2.2.4). Fin 2022, au titre
de la solidarité européenne, des sorties vers l?Allemagne ont
été rendues possible par les travaux sur le point d?Obergailbach
(ce point ne permettait que des entrées de gaz sur le territoire).
Les terminaux méthaniers permettent d?accueillir les
cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL), importées par voie
maritime, puis de regazéifier le GNL pour pouvoir l?injecter
dans le réseau. Ils sont au nombre de quatre, répartis sur
trois sites distincts : Fos Cavaou, Fos Tonkin, tous deux situés
à Fos-sur-Mer, Montoir-de-Bretagne et Loon-Plage
(Dunkerque). La société Elengy gère les terminaux de Fos
Tonkin et Montoir-de-Bretagne, tandis que Fosmax LNG
(filiale à 100 % d?Elengy) est propriétaire de celui de Fos
Cavaou. L?accès à ces trois terminaux est régulé par la CRE.
Le terminal de Loon-Plage, dont la mise en service commercial
a eu lieu en janvier 2017, est géré par Dunkerque LNG et
bénéficie pour une durée de vingt ans d?une exemption totale
à l?accès régulé des tiers et à la régulation tarifaire. Les entrées
de GNL doublent par rapport à 2021 (+ 103 %), permettant
de limiter les soutirages dans les stockages et compenser la
baisse des entrées par gazoduc. Un nouveau terminal flottant
(FSRU, floatingstorageregasificationunit ou unité flottante
de stockage et de regazéification) a été mis en service au
Havre en octobre 2023. Il permettrait d?assurer 10 % de
l?approvisionnement en gaz naturel du pays.
Lors de la période estivale, la constitution de stocks de
gaz naturel à proximité des zones de consommation permet
de réduire les risques de saturation des réseaux et de
répondre aux fortes consommations de gaz lors des périodes
hivernales (cf. 2.3.2). Les 15 sites de stockage souterrain
français sont exploités par deux opérateurs : Storengy
(neuf sites en nappes aquifères, trois en cavités salines, un
en gisement épuisé) et Teréga (deux sites en nappes
aquifères).
Le réseau de gaz naturel permet l?acheminement du gaz
jusqu?aux points de livraison. Il se compose de deux niveaux.
Le réseau de transport est constitué de gazoducs de grande
capacité, connectés à ceux des pays limitrophes ainsi qu?aux
sites de stockage et aux terminaux méthaniers. Il permet, en
le comprimant à haute pression, de transporter le gaz naturel
sur des distances élevées afin de l?acheminer aux réseaux
de distribution et à quelques très gros consommateurs. Deux
entreprises se partagent la gestion du réseau de transport :
Teréga dans le sud-ouest de la France (5 100 km de réseau),
GRTgaz pour le reste du territoire (32 600 km de réseau).
Depuis novembre 2018, une place de marché unique assure
l?équilibrage du réseau. Dans un contexte difficile à la suite
de la guerre en Ukraine, aucune interruption significative du
fonctionnement des infrastructures gazières n?a été constatée.
Les réseaux de distribution permettent, quant à eux,
d?acheminer le gaz naturel du réseau de transport jusqu?à la
très grande majorité des consommateurs finaux. Environ
11 millions de consommateurs sont ainsi raccordés aux
quelque 200 000 km de canalisations de distribution. GRDF
assure la distribution de 96 % du marché, des entreprises
locales de distribution (ELD), ainsi que quelques autres
sociétés, se répartissant le reste.
Figure 3.2.2.4 : infrastructures gazières françaises en 2022 (hors réseaux de distribution)
Stations de compression
Terminaux méthaniers
Communes desservies
en gaz naturel
Points d?interconnexion
Terminal méthanier flottant en projet
Stockage de gaz naturel
Réseau principal de transport
50 100 km0
Sources : GRTgaz;Storengy;Teréga
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 71
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.3 La transformation de charbon :
repli de l?activité de la filière fonte
La filière fonte a consommé 42 TWh en 2022 (- 10,8 % par
rapport à 2021). La dépense correspondante s?élève à 2,1 Md¤
(+ 131 % par rapport à 2021).
3.3.1 LES COKERIES
Les cokeries sont des usines constituées de batteries de
fours à coke, parfois plusieurs dizaines, dans lesquels le coke
est obtenu par pyrolyse d?une variété de charbon primaire.
Les cokeries françaises transforment du charbon primaire
en charbon dérivé (du coke, mais aussi de petites quantités
de goudron de houille). Le processus de fabrication du coke
débouche également sur la production de gaz fatals, dont
une partie est réutilisée pour chauffer les fours à coke. Les
cokeries peuvent être regroupées avec d?autres installations
de la chaîne de fabrication, de traitement et de finition de
produits en acier (hauts-fourneaux, aciéries et laminoirs) dans
des sites sidérurgiques dits intégrés, comme c?est le cas en
France où, en 2022, deux cokeries sont encore en activité,
à Dunkerque et Fos-sur-Mer.
En 2022, la consommation nette des cokeries diminue,
la production de coke et de gaz ayant légèrement augmenté
et la consommation de charbon primaire ayant été quasiment
stable.
La marge de cokéfaction est la différence entre la valeur
du coke, du goudron de houille et des gaz dérivés produits
et celle du charbon primaire et des gaz dérivés consommés.
Elle décroît par rapport à 2021, le prix du charbon primaire
consommé ayant augmenté à un rythme plus élevé que celui
du charbon dérivé produit (cf. 1.4).
3.3.2 LES HAUTS-FOURNEAUX
Un haut-fourneau est une installation industrielle destinée à
simultanément désoxyder et fondre les métaux contenus
dans un minerai par la combustion de coke, riche en carbone.
En général, le haut-fourneau transforme du minerai de fer en
fonte liquide, et le coke sert à la fois de combustible et d?agent
réducteur. Même si la fonte produite peut être utilisée
directement, cet alliage est généralement destiné à être affiné
dans des aciéries. Les hauts-fourneaux, bien qu?ayant pour
finalité la production de fonte, sont considérés dans ce bilan
comme faisant partie du secteur de la transformation
d?énergie, conformément à la méthodologie de l?Agence
internationale de l?énergie.
En 2022, les hauts-fourneaux ont consommé un peu
moins de 50 TWh de produits charbonniers, dont la moitié
de charbon dérivé, principalement du coke. Nette des gaz
fatals produits lors du processus de production, la
consommation totale des hauts-fourneaux s?élève à moins
de 40 TWh. Cette consommation diminue de 11 % par rapport
à 2021 et de 16 % par rapport à 2019 (figure 3.3.2.1), dans
le sillage de la production de fonte. En 2022, l?activité a
diminué en raison d?un ralentissement de la demande d?acier
et de la flambée des prix de l?énergie. Ainsi, un des deux
hauts-fourneaux de l?usine de Fos-sur-Mer a été
temporairement mis à l?arrêt en fin d?année. Par ailleurs, dans
le cadre de la décarbonation du site, un des trois hauts-
fourneaux du complexe sidérurgique de Dunkerque a été
fermé définitivement. À la fin de l?année 2022, cinq hauts-
fourneaux sont encore en activité en France : deux se situent
à Dunkerque, deux à Fos-sur-Mer et un à Pont-à-Mousson.
Figure 3.3.2.1 : production de fonte et d?acier à l?oxygène pur (en Mt), consommation nette des hauts-fourneaux (en TWh)
Production de fonte brute
Production d?acier à l?oxygène pur
Consommation nette des hauts-fourneaux en TWh (axe de droite)
12
11
10
9
8
7
6
5
4
65
60
55
50
45
40
35
30
25
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
En Mt En TWh
Note:unopérateuraréviséfortementàlahaussesesproductionsdegazdérivés,entraînantunerupturedesérieentre2016et2017.Parailleurs,àpartirde
2017,lespertes,auparavantinclusesdansl?écartstatistique,sontintégréesàlaconsommationdeshauts-fourneaux.
Source :SDES,Bilandel?énergie
72 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.4 Baisse prononcée de la production
d?électricité induite par un recul
des productions nucléaire et hydraulique
3.4.1 PRODUCTION NETTE D?ÉLECTRICITÉ
La production d?électricité, nette de la consommation des
auxiliaires et des pertes dans les transformateurs des
centrales, s?établit à 455 TWh en 2022 (figures 3.4.1.1 et
3.4.1.2). Elle diminue de 14,6 % par rapport à 2021 et atteint
son niveau le plus bas depuis 1992.
Ce recul s?explique surtout par le repli de la production
nucléaire en 2022 (- 22,6 %, à 279 TWh) en raison de de la
faible disponibilité du parc (cf. 2.2.2). La production d?électricité
nucléaire représente 61,4 % de la production d?électricité en
France en 2022. D?autre part, la diminution de la production
hydraulique (- 20,0 %, à 51 TWh) contribue également
négativement à l?évolution de la production d?électricité,
principalement en raison de précipitations peu abondantes,
notamment au printemps et à l?été, ce qui a entraîné un
moindre débit des cours d?eau et des stocks hydrauliques.
En conséquence, la production thermique classique, qui
permet de faire face à une baisse de la production renouvelable
et nucléaire ou de répondre à un pic de demande, augmente
de 21,0 % en 2022, pour s?établir à 67 TWh. Par ailleurs, le
photovoltaïque et l?éolien continuent d?occuper une place
croissante dans le bouquet de production en 2022 puisque
cette dernière a augmenté de 27,8 % pour le photovoltaïque
et de 2,4 % pour l?éolien.
Figure 3.4.1.1 : production nette d?électricité
En TWh
600
500
400
300
200
100
0
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2022
Nucléaire Thermique classique Hydraulique* Éolien Photovoltaïque Autres sources
*Ycomprisénergiemarémotrice.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsRTE,EDFetproducteursd?électricité
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 73
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.2 : production nette d?électricité
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Production nucléaire 393 379 335 361 279
dontArenh 96 4 399 120 5 430 126 5 534 126 5 461 126 5 309
Production hydraulique* 70 61 67 64 51
donthydrauliquesousOA 7 552 6 527 7 569 6 512 4 408
dontsubventionsOA 221 241 292 4 - 385
Production éolienne 29 35 40 37 38
dontéoliensousOA 28 2 726 32 3 066 39 3 708 35 2 806 32 3 356
dontsubventionsOA 1 301 1 630 2 063 142 - 2 229
Production photovoltaÏque 11 12 13 15 20
dontphotovoltaïquesousOA 11 3 530 12 3 832 13 3 727 15 3 632 19 4 670
dontsubventionsOA 2 940 3 291 3 279 2 464 1 391
Production thermique
renouvelable et géothermie 10 10 10 11 11
dontsousOA 8 1 081 8 1 176 8 1 222 9 1 357 8 1 386
dontsubventionsOA 687 786 835 699 21
Production thermique non
renouvelable 45 49 44 45 56
dontsousOA 12 2 397 12 2 511 12 2 336 12 3 014 11 3 770
dontsubventionsOA 1 712 1 791 1 636 1 732 1 798
Autre (Interconnexion**) 46 46 34 86 187
dontsubventions 13 8 - 5 46 137
Production subventionnée hors
OA en ZNI*** 3 908 2 951 3 874 2 882 3 935
dontsubventions 636 679 611 543 546
Total production France
entière 558 547 510 532 455
Subventions totales (y compris
interconnexions et charges de
péréquation dans les ZNI)
7 512 8 426 8 712 5 630 1 278
*Ycomprisénergiesmarines.
**Interconnexion:correspondàl?électricitéachetéevialaliaisonàcourantcontinuItalie-Corse-Sardaigne.
***ZNI:zonesnoninterconnectéesauréseaud?électricitémétropolitaincontinental.EllesincluentlaCorse,lesDROMainsiquelesîlesduPonantetChausey.
Note:nesontvaloriséesmonétairementdanscetableauquelesproductionssousobligationd?achat(OA)oubénéficiantdecomplémentsderémunération,ainsi
quelaproductiond?originenucléairevenduedanslecadredumécanismedel?Arenh.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Nucléaire
En raison d?une disponibilité historiquement faible du parc
nucléaire, la production nette d?électricité nucléaire recule de
22,6 % en 2022, à 279 TWh (cf. 2.2.2). La disponibilité du
parc a été particulièrement basse durant la période estivale
en lien avec les multiples arrêts pour maintenance et contrôles
à la suite de la découverte d?un problème de corrosion dans
les circuits de refroidissement. La production nucléaire se
situe ainsi à son niveau le plus bas depuis 1988.
Dans le cadre du dispositif d?accès régulé à l?électricité
nucléaire historique (Arenh), un peu moins de la moitié de la
production nucléaire, soit 126 TWh, a été rachetée à EDF
par les fournisseurs alternatifs ainsi que par les gestionnaires
de réseaux pour la couverture de leurs pertes, pour un montant
de 5,3 Md¤. En effet, en 2022, 26 TWh ont été cédés à
destination des pertes liées au transport d?électricité, dont la
plus grande partie vient de la dissipation de chaleur par effet
Joule. Ainsi, les fournisseurs peuvent avoir un droit supérieur
au plafond de l?Arenh (fixé à 120 TWh en 2022) afin de tenir
compte des quantités d?électricité fournies à perte.
74 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Hydraulique
La production hydraulique nette (y compris énergies marines
et pompages) recule en 2022 (- 20,0 %) et s?établit à 51 TWh
(cf. 2.2.3) du fait de conditions hydrologiques peu favorables.
Un peu moins de 5,5 TWh (10,7 % de la production) sont
produits par des stations de transfert d?énergie par pompage
(Step) qui permettent de stocker de l?électricité en pompant
l?eau d?une retenue inférieure à une retenue supérieure pour
la turbiner en sens inverse ultérieurement.
En 2022, 4 TWh sont produits dans le cadre de contrats
d?obligation d?achat ou compléments de rémunération.
Auparavant, le tarif d?achat concernait les installations de
moins de 12 MW. Depuis le 30 mai 2016, ne sont éligibles à
de nouveaux contrats d?obligation d?achat que les installations
de moins de 500 kW. Un complément de rémunération en
guichet ouvert est possible pour les installations de moins de
1 MW et sur appel d?offres pour les installations de puissance
comprise entre 1 et 4,5 MW. Ces installations ont revendu
leur production aux acheteurs obligés pour 408 M¤.
Éolien
Grâce à la progression du parc installé, la production éolienne
progresse de 2,4 % en 2022 et s?établit à 38 TWh (cf. 2.2.3).
En raison de l?envolée des prix de gros de l?électricité en
2022, les subventions à la filière éolienne dans le cadre du
dispositif des obligations d?achat et des compléments de
rémunération sont négatives, à - 2,2 Md¤. En effet, les
compensations aux opérateurs se fondent sur la différence
entre un tarif fixé à l?avance et le prix de marché. Les prix de
gros de l?électricité ayant dépassé le tarif en 2022, les
producteurs éoliens concernés ont vendu leur production en
dessous du prix de marché.
Solaire photovoltaïque
La production solaire photovoltaïque progresse de plus d?un
quart en 2022 (+ 27,8 %) et s?établit à 20 TWh en raison de
l?augmentation de la puissance du parc et d?un ensoleillement
plus généreux (cf. 2.2.3). Le champ couvert par cette
production inclut la production photovoltaïque autoconsommée
qui s?élève à 0,5 TWh en 2022. L?État, via les dispositifs
d?obligation d?achat et de compléments de rémunération
soutient particulièrement les différentes formes de production
photovoltaïques (autoconsommation et vente en totalité).
Cependant, en 2022, les montants des subventions attribués
à la filière solaire tombent à leur niveau le plus bas depuis
2012, soit 1,4 Md¤. Cela s?explique, comme pour l?éolien,
par le différentiel très faible entre le prix de marché et le tarif
fixé à l?avance.
Thermique classique
L?ajustement de l?offre à la demande d?électricité est, pour
l?essentiel, assuré par la filière thermique classique à partir
de combustibles fossiles ou renouvelables, dont les moyens
de production peuvent être démarrés ou stoppés très
rapidement selon les besoins. En 2022, la production
thermique augmente de 21 % et s?établit à 67 TWh
(figure 3.4.1.3). En effet, dans un contexte de baisse des
productions d?origine nucléaire et hydraulique et malgré une
forte augmentation du prix du combustible, les installations
thermiques classiques, utilisées comme moyens de pointe
pour ajuster l?offre à la demande, ont été davantage sollicitées
que l?année précédente.
Le rendement électrique moyen des centrales, qui
rapporte la production d?électricité à la consommation de
combustibles nécessaire à cette production, est très différencié
selon le combustible utilisé. En 2022, il s?élève à 65 % pour
le gaz, 48 % pour la biomasse, 44 % pour le biogaz, 42 %
pour les produits pétroliers, 30 % pour les déchets ménagers.
Ces derniers sont consommés principalement par des
incinérateurs dont le but premier est la destruction des déchets
et non la conversion énergétique. À l?inverse, les centrales
fonctionnant au gaz naturel, en particulier celles qui sont
dédiées à la production d?électricité seule, affichent en
moyenne le meilleur rendement, convertissant plus de la
moitié de l?énergie contenue dans le combustible en électricité.
En effet, la transformation de gaz en électricité est aujourd?hui
essentiellement assurée (hors cogénération) par des centrales
à cycle combiné, plus efficaces d?un point de vue énergétique
que les centrales thermiques traditionnelles. Les centrales
de cogénération qui produisent à la fois de la chaleur et de
l?électricité à partir de la biomasse ou des déchets tirent les
rendements électriques de ces combustibles à la baisse. Leur
efficacité globale reste néanmoins plus importante car le
rendement de la production de chaleur y est
conventionnellement fixé à 85 %. Les rendements
énergétiques apparents sont dispersés, en particulier dans
le cas du biogaz, dont la teneur en méthane peut être très
variable, et de la biomasse, dont la composition et le taux
d?humidité ne sont pas très homogènes (figure 3.4.1.4). Le
pouvoir calorifique de ces combustibles est estimé avec
beaucoup plus d?imprécision et les différences de rendements
apparents témoignent vraisemblablement des différences de
pouvoirs calorifiques non pris en compte. Pour le gaz naturel
et le pétrole, les faibles rendements sont principalement
observés lorsque ces combustibles sont mélangés avec des
déchets ou des gaz de raffineries (qui sont classés parmi les
produits pétroliers mais peuvent contenir d?autres gaz).
Les centrales thermiques utilisant des énergies
renouvelables et de récupération (biomasse, biogaz, déchets)
ainsi que celles de cogénération peuvent bénéficier, sous
conditions, du mécanisme d?obligation d?achat ou de celui
des compléments de rémunération. La production électrique
dans le cadre de ces dispositifs s?est élevée à 19 TWh en
2022, et a été subventionnée à hauteur de 1,8 Md¤.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 75
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.3 : production thermique classique nette par type de combustibles
70
60
50
40
30
20
10
0
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Gaz naturel (élec. seule)
Produits pétroliers (élec. seule)
Gaz naturel (cogé.)
Produits pétroliers (cogé.)
Charbon (élec. seule)
EnRt* et déchets (élec. seule)
Charbon (cogé.)
EnRt* et déchets (cogé.)
*EnRt=énergiesrenouvelablesthermiques.
Lecture:en2022,43TWhd?électricitéontétéproduitsparcombustiondegaznaturel,dont13TWhàl?aided?unprocédédecogénération.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêteannuellesurlaproductiond?électricité
Figure 3.4.1.4 : répartition des combustibles par tranche de rendement en 2022
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Biogaz Biomasse Déchets ménagers Gaz Produits pétroliers Autre (dont charbon)
Tranche de rendement (en %)
18 %
29 %
30 % 25 %
50 %
11 %
3 %
49 %
25 %
21 %
56 %
28 %
12 %
18 %
70 %
8 %
15 %
34 %
16 %
Lecture:en2022,56%delaconsommationdeproduitspétrolierspourproduiredel?électricitéaétéréaliséedansdescentralesavecunrendementénergétique
comprisentre40et50%.
Note:latailledesrondsestproportionnelleaupoidsducombustiblepartranchederendementdanslaconsommationtotaledececombustiblepourproduirede
l?électricité.Encasd?utilisationdeplusieurscombustiblesparunecentrale,laproductionestrépartieentrecesderniersenproportion:unecentraleconsommant
plusieurscombustiblesapparaîtainsidansplusieursrondssurlamêmetranche.
Champ:centralesthermiques.
Source :SDES,enquêteannuellesurlaproductiond?électricité
Sur l?ensemble des filières de production, ce sont, au
total, 75 TWh d?électricité qui sont vendus pour un montant
de 13,6 Md¤ aux acheteurs obligés et dont 0,6 Md¤ est
subventionné par l?État dans le cadre des mécanismes
d?obligation d?achat et de compléments de rémunération.
76 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Par ailleurs, des compensations, de l?ordre de 2,3 Md¤
en 2022, sont accordées par l?État aux producteurs situés
dans les zones non interconnectées (les îles françaises dont
l?éloignement géographique empêche ou limite une connexion
au réseau électrique continental) dans le cadre de la
péréquation géographique tarifaire5. Ces compensations
visent à ne pas répercuter les surcoûts de production (liés
aux contraintes plus fortes pour assurer l?équilibre entre offre
et demande du fait du caractère insulaire du territoire) sur le
tarif moyen de vente au client final, et ainsi à garantir que
celui-ci soit similaire à celui de la France continentale.
Principales installations de production d?électricité en France par filière
Figure 3.4.1.5 : sites nucléaires, situation au 31 décembre 2022
2 1
4 2
6
2
4
2
2
2 4
4
2
4
2
4
4
2
22
0 50 km
Golfech
Le Blayais
Civaux
Chinon
Saint Laurent
Belleville
Dampierre
Nogent-sur-Seine
Bugey***
Saint-Alban
Romans-
sur-Isère
Narbonne
Cattenom
Chooz
Gravelines
Morvilliers
Soulaines
Penly
PaluelLa Hague
Flamanville
Cruas
Marcoule
Tricastin
Palier REP* standardisé
Puissance électrique
nette
Nombre de
tranches
Année de mise en
service commercial
Mode de refroidissement
900 MW
1 300 MW
1 500 MW
1 650 MW (EPR**)
32
20
4
1
1978 - 1988
1985 - 1994
2000 - 2002
Mi-2024(en construction)
Circuit ouvert avec prélèvement
et rejet d?eau dans les cours d?eau et la mer
Circuit fermé avec prélèvement
et rejet de vapeur dans l?atmosphère
via des tours aéroréfrigérantes
Usine de l?amont du cycle du combustible (enrichissement...)
Usine de l?aval du cycle du combustible (retraitement...)
Centre de stockage des déchets
4 Nombre de réacteurs
*REP:réacteuràeaupressurisée.
**EPR:réacteurpressuriséeuropéen.
***LacentraleduBugeyestencircuitmixte.
Source :DGEC
5Ilestfaitl?hypothèse,danslecompteprésentéici,quelatotalitédusurcoûtestliéeàlaproductionalorsqu?enréalitéunepartieprovientdelagestionduréseau.
Lesactivitésdeproduction,distributionetfournitured?électricitéétant,pardérogationaudroiteuropéen,intégréesdansleszonesnoninterconnectées,iln?esten
effetpaspossibled?identifierséparémentlesdeuxcomposantes.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 77
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.6 : puissance hydraulique (hors pompages,
y compris énergies marines) raccordée au réseau au
31 décembre 2022
?
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Part de la puissance des
installations de 10 MW
ou plus, en %
Entre 97 et 100
Entre 85 et 97
Entre 70 et 85
Entre 0 et 70
Égale à 0
Absence de données
Puissance installée,
en MW
Max. 3 885
Moy. 262
Source : SDES,Bilandel?énergie,enquêteannuelleauprèsdesproducteurs
d?électricité
Figure 3.4.1.7 : puissance éolienne raccordée au réseau
au 31 décembre 2022
En MW
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Puissance installée,
en MW
Max. 2 205
Moy. 209
Puissance installée
terrestre
Puissance installée
en mer
Source : SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsraccordementsEnedis,RTE,EDF-
SEI,CREetlesprincipalesELD
Figure 3.4.1.8 : puissance photovoltaïque raccordée au
réseau au 31 décembre 2022
En MW
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Puissance, en MW
Moy. 166
Max. 976
Source : SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsraccordementsEnedis,RTE,EDF-
SEI,CREetlesprincipalesELD
Figure 3.4.1.9 : centrales au gaz naturel, situation au
31 décembre 2022
0 50 km
Cycle combiné gaz (CCG)
Turbine à combustion
(TAC)
DK6 (2)
Bouchain (1)Bouchain (1)
Pont-sur-
Sambre (1)
Emile
Huchet (2)
Blénod (1)Blénod (1)
Croix
de Metz (1)
Croix
de Metz (1)
Bayet (1)Bayet (1)
Montoir (1)
Martigues (2)
Combigolfe (1)
Cycofos (1)
Martigues (2)
Combigolfe (1)
Cycofos (1)
Gonfreville (2)
Montereau (2)Montereau (2)
Vitry (1)Vitry (1)
Gennevilliers (1)Gennevilliers (1) St Ouen (1)St Ouen (1)
Landivisiau (1)
Source : RTE
78 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.10 : centrales à charbon et au fioul, situation
au 31 décembre 2022
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Arrighi (2)
Vaires-sur-
Marne (3) Emile Huchet (1)
Brennilis (3)
Dirinon (2)
Cordemais (2)
Lucciana
Vazzio
Arrighi (2)
Vaires-sur-
Marne (3) Emile Huchet (1)
Brennilis (3)
Dirinon (2)
Cordemais (2)
Lucciana
Vazzio
Jarry
Galion
Pointe
des
Carrières
Belle-
fontaine
Kourou
Dégrad
des cannes Le Port
La Baie
Badamiers
LongoniLe Moule Bois
Rouge
Le Gol
Jarry
Galion
Pointe
des
Carrières
Belle-
fontaine
Kourou
Dégrad
des cannes Le Port
La Baie
Badamiers
LongoniLe Moule Bois
Rouge
Le Gol
Fioul
Charbon
Source : RTE
3.4.2 TRANSPORT ET DISTRIBUTION D?ÉLECTRICITÉ
Le réseau d?électricité, qui permet son acheminement depuis
les lieux de production jusqu?à ceux de consommation, se
compose de deux niveaux : le réseau de transport et le réseau
de distribution. Le réseau de transport, géré par RTE sur le
territoire continental, comprend les lignes à très haute tension
(« HTB »). En 2022, il atteint une longueur totale d?environ
106 000 km, soit quasiment la même longueur que l?année
précédente. En effet, l?allongement du réseau via le raccordement
du parc éolien en mer de Saint-Nazaire est compensé par le
recul du réseau de lignes aériennes en 2022. Le réseau de
transport permet d?acheminer la très grande majorité de
l?électricité produite au réseau de distribution et à quelques très
gros consommateurs. Les réseaux de distribution, auxquels sont
raccordés la grande majorité des consommateurs et la quasi-
totalité des petits producteurs, comprennent les lignes à moyenne
et basse tension (« HTA » et « BT »), d?une longueur cumulée
de plus de 1,4 million de kilomètres. Enedis est le gestionnaire
d?un réseau couvrant 95 % des clients du territoire continental,
108 entreprises locales de distribution se répartissant le reste.
EDF SEI, acteur intégré (également producteur et fournisseur),
gère les réseaux des zones non interconnectées, sauf à Mayotte
où la gestion est assurée par Électricité de Mayotte.
Transport et distribution confondus, la rémunération des
gestionnaires de réseaux pour leurs missions s?élève à 15,4 Md¤
en 2022 (figure 3.4.2.1). Cette somme, payée par les
consommateurs via le tarif d?utilisation des réseaux publics
d?électricité (Turpe), comprend notamment la valeur des pertes
physiques d?électricité sur les réseaux, qui doivent être achetées
sur le marché par les gestionnaires (cf. 1.7.2). Ces pertes se
sont élevées à 35 TWh en France en 2022, entraînant une
charge de 2,9 Md¤ pour les gestionnaires. Nette de la valeur
de ces pertes (qui, infine, constitue une rémunération des
producteurs), une rémunération de 12,5 Md¤ en 2022 a donc
été perçue par les gestionnaires de réseaux afin de financer le
développement, la maintenance et l?exploitation des réseaux
ainsi que les missions associées (relève/comptage, mise en
service, dépannage, mise à disposition de données, etc.). Le
coût du réseau pour les consommateurs, y compris les pertes,
diminue de 5,6 % en 2022, en lien avec une baisse de 4,7 %
des volumes de consommation sur un an.
Les réseaux de distribution et le réseau de transport
contribuent respectivement à hauteur de 86 % et 14 % au coût
total d?acheminement de l?électricité en 2022, contre 73 % et
27 % en 2021, en raison de la hausse du prix de l?électricité
en 2022.
En 2022, les écarts de prix sur le marché de gros de
l?électricité se sont creusés entre la France et les pays européens
voisins, ce qui a entraîné une hausse conséquente des recettes
liées aux interconnexions frontalières (+ 232 % selon le rapport
d?activité de RTE). Les recettes de RTE ont dépassé les montants
prévisionnels fixés par la Commission de régulation de l?énergie
(CRE) sur l?année 2022. En conséquence, le régulateur a
ordonné la redistribution de ce surplus aux clients du réseau
(contrat d?accès au réseau de transport, CART), et notamment
à Enedis, conformément au code de l?énergie.
Les coûts unitaires en 2022 sont inférieurs aux valeurs de
2021 sur les réseaux de distribution et diminuent de moitié sur
les réseaux de transport sur la même période.
Figure 3.4.2.1 : utilisation des réseaux d?électricité
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Réseau de transport 441 4 676 436 4 593 418 4 252 438 4 465 418 2 189
dont pertes 11 484 11 493 11 522 11 566 10 490
Réseaux de distribution 403 11 351 399 11 213 385 11 253 404 11 872 385 13 229
dont pertes 28 1 309 27 1 288 25 1 279 28 1 686 25 2 438
Utilisation des réseaux 478 16 027 472 15 806 452 15 504 475 16 338 452 15 418
dont pertes 39 1 793 38 1 782 36 1 800 39 2 252 35 2 928
Note:leréseaudetransportaacheminé418TWhd?électricitéen2022etaperçupourcelaunerémunérationde2189M¤,dont490M¤correspondentàl?achat
de10TWhdissipéslorsdecetransport.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèslesgestionnairesderéseaux
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 79
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.5 Production de chaleur commercialisée :
une baisse due à un hiver plus doux
En 2022, 51 TWh de chaleur destinée à la vente ont été
produits en France. Nets des pertes de distribution, ce sont
infine 46 TWh qui ont été livrés aux consommateurs, dont
plus de 57 % proviennent des réseaux de chaleur. L?année
précédente marquée par un hiver et un automne plus froids,
48 TWh nets de pertes de distribution ont été livrés aux
consommateurs, dont 61 % issus des réseaux de chaleur.
3.5.1 RÉSEAUX DE CHALEUR
Les réseaux de chaleur sont généralement mis en place par
des collectivités locales afin de chauffer, à partir d?une chaufferie
collective, des bâtiments publics ou privés situés sur leur
territoire. Des réseaux peuvent également être d?initiative
privée. Leur taille varie fortement, allant du petit réseau de
chaleur biomasse situé en zone rurale jusqu?à celui de Paris,
de taille très importante et alimenté par de multiples centrales
de production (figure 3.5.1.1). Les réseaux de chaleur sont
particulièrement adaptés aux zones urbaines denses. Ils
permettent également d?exploiter une ressource locale, difficile
d?accès ou à mobiliser, comme la géothermie profonde, ou la
récupération de chaleur auprès d?une unité d?incinération
d?ordures ménagères ou d?un site industriel par exemple. En
2022, 953 réseaux de chaleur en France métropolitaine
disposent d?une puissance thermique totale d?environ 24 GW,
dont près de 10 GW sont concentrés dans la seule région
Île-de-France. Depuis 2017, le nombre de réseaux a augmenté
de 24 %, et leur puissance thermique totale de 9 %.
Figure 3.5.1.1 : puissance thermique et chaleur livrée par les réseaux de chaleur en 2022
?
0 50 km
Chaleur livrée, en GWh
Entre 5 000 et 10 000
Entre 2 000 et 5 000
Entre 1 000 et 2 000
Entre 500 et 1 000
Entre 0 et 500
Entre 10 000 et 13 000
Puissance des
réseaux, en MW
Max. 10 020
Moy. 2 013!(!(
Source : SDES,enquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
En 2022, les réseaux ont livré aux consommateurs
26 TWh de chaleur (nette des pertes de distribution), en
baisse de 12 % par rapport à 2021 en raison des conditions
climatiques plus chaudes de 2022 (+ 2 °C en moyenne sur
l?automne 2022 par rapport à 2021). À cette fin, il a été produit
environ 35 TWh d?énergie (la différence avec la quantité livrée
comprenant les pertes de transformation et celles de
distribution). Le bouquet énergétique des réseaux demeure
dominé par le gaz naturel, qui, en incluant le biogaz, représente
30 % de leur consommation, suivi de la chaleur issue de la
valorisation des déchets ménagers renouvelables et non
renouvelables avec 28 % et de la biomasse avec 25 %
(figures 3.5.1.2 et 3.5.1.3).
80 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Le fioul et le charbon, autrefois prépondérants, déclinent
et ne représentent plus que 3 % du bouquet énergétique
de production des réseaux (contre 60 % en 1990).
À l?inverse, la part de production des énergies renouvelables
a plus que doublé depuis 2010, pour atteindre 49 % en
2022 (après 46 % en 2021). En incluant les énergies de
récupération telles que la partie non renouvelable des
déchets ménagers ou la chaleur industrielle récupérée, la
part d?énergies renouvelables et de récupération atteint
64 %6 en 2022.
Près d?un cinquième des réseaux de chaleur (19 %)
possèdent un équipement de cogénération et sont donc
également producteurs d?électricité. En 2022, la chaleur
produite par cogénération dans les réseaux de chaleur, puis
livrée aux consommateurs, représente environ 4,6 TWh (soit
14 % du total des livraisons des réseaux).
Figure 3.5.1.2 : répartition par source d?énergie de la consommation d?énergie des réseaux de chaleur en 2022
En %
Énergies
renouvelables (EnR)
49 %
Énergies de
récupération
15 %
Autre - Gaz naturel
Autre - Charbon
Autre - Chaudières électriques
Autre - Fioul, GPL et autres énergies
non renouvelables
EnR - Biomasse
EnR - Déchets renouvelables
EnR - Géothermie
EnR - Autres énergies renouvelables
Récupération - Déchets non renouvelables
Récupération - Chaleur industrielle
22
1
2
3
30
25
14
14
5
5
Autres
36 %
*Note:Chaudièresélectriques:dontconsommationannexed?électricité.
Fioul,GPL(gazdepétroleliquéfié)etautresénergiesnonrenouvelables:dontcogénération,autreconsommationd?électricité,chaleurambiante...
Autresénergiesrenouvelables:dontcogénérationrenouvelable,chaleurambianterenouvelable,biogazetsolairethermique.
Source :SDES,enquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
Figure 3.5.1.3 : consommation d?énergie pour la production de chaleur par source d?énergie dans les réseaux de chaleur
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Énergies renouvelables
Charbon
Énergies de récupération
Fioul et GPL
Gaz naturel
Autres énergies non renouvelables
Chaleur commercialisée
(nette des pertes)
Note:Autresénergiesnonrenouvelables:dontcogénération,autreconsommationd?électricité,chaleurambiante...
GPL:gazdepétroleliquéfié.
Autresénergiesrenouvelables:dontcogénérationrenouvelable,chaleurambianterenouvelable,biogazetsolairethermique.
Source :SDES,enquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
6CetauxdiffèredeceluipubliéparlaFedene(Fédérationdesservicesénergieenvironnement)danssonrapportannuelenraisondedifférences
méthodologiques.Enparticulier,contrairementaucalculdelaFedene,lesgarantiesd?originebiométhanenesontpascomptabiliséesicicommeénergies
renouvelables,lalogiquedubilandel?énergieétantderetracerdesfluxphysiques.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 81
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.5.2 CHALEUR COGÉNÉRÉE VENDUE HORS DES
RÉSEAUX DE CHALEUR
En 2022, les installations de production d?électricité avec
procédé thermique de cogénération (hors réseaux de chaleur
munis d?un tel équipement) ont produit 46 TWh de chaleur,
contre 43 TWh en 2021 (figure 3.5.2.1). Un peu plus de la
moitié de cette chaleur (25 TWh nets des pertes de distribution)
a été livrée à des utilisateurs tiers. Tout le reste, soit 46 % de
la chaleur produite par cogénération, correspond, outre les
pertes, à de la chaleur autoconsommée, c?est-à-dire utilisée
par le producteur lui-même. En effet, une très large part de
la chaleur produite par cogénération est générée par des
autoproducteurs, c?est-à-dire des entreprises qui produisent
électricité et chaleur pour les besoins propres de leur activité
et peuvent en revendre le surplus à titre secondaire. La
production de chaleur non vendue des autoproducteurs n?est
pas identifiée en tant que telle dans le bilan, mais est
comptabilisée dans les consommations des différents
combustibles utilisés pour produire cette chaleur.
En 2022, la chaleur produite par cogénération l?a
principalement été en brûlant du gaz naturel (40 %), des
déchets ménagers (18 %) et du bois (13 %).
Figure 3.5.2.1 : production de chaleur par cogénération en 2022 (hors réseaux de chaleur)
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
Électricité
issue de la cogénération,
hors réseaux de chaleur
Chaleur
issue de la cogénération, hors réseaux de chaleur
Total chaleur Chaleur commercialisée Pertes et chaleur
autoconsommée
Production totale 19,4 45,6 24,8 20,9
Produits charbonniers 0,6 1,3 0,5 0,8
Produits pétroliers 0,4 3,8 2,2 1,7
Gaz naturel 10,0 18,4 8,1 10,3
Déchets 2,4 8,3 6,7 1,6
dontdéchetsurbains 2,4 8,1 6,5 1,6
Bois et résidus agricoles 2,1 5,9 4,0 1,9
Résidus de papeterie, liqueur noire 0,6 4,0 1,9 2,2
Biogaz 2,5 2,0 0,2 1,8
Autres combustibles 0,7 1,9 1,3 0,6
Note:lescolonnes«Totalchaleur»et«Pertesetchaleurautoconsommée»incluentlachaleurautoconsommée,notammentcelledesautoproducteurs.
Toutefois,cettedernière,n?étantpasvendueàdestiersmaisconsomméedirectementparleproducteur,n?estinfinepascomptabiliséedanslebilandelachaleur
(dontlepérimètreestceluidelachaleurcommercialiséeouautoconsomméeparlesproducteursprincipaux);cesontlescombustiblesutiliséspourproduire
lachaleurautoconsomméequisontcomptabiliséscommeconsommationsfinalesdanslebilandesautresformesd?énergie.
Source :SDES,enquêteannuellesurlaproductiond?électricitéetenquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
Focus sur l?hydrogène, vecteur prochainement
retracé dans le bilan énergétique
L?hydrogène pur (à 98 % ou plus) sera pris en compte dans
les statistiques de l?énergie à partir de l?année 2024,
conformément au règlement européen sur les statistiques
de l?énergie révisé en janvier 2022. Il n?apparaît donc pas
encore dans le bilan énergétique, sauf indirectement en tant
que combustible pour la production d?électricité. Néanmoins,
une première évaluation des ressources et des usages de
ce vecteur en 2022 a été réalisée. Cette synthèse s?appuie
sur plusieurs sources administratives et des enquêtes7
existantes et sur une première enquête auprès des sites
producteurs d?hydrogène qui permet de connaître les quantités
par mode de production et d?estimer la consommation
d?énergie pour sa production.
Les ordres de grandeur présentés ici diffèrent des
évaluations réalisées par France Hydrogène et l?Institut
français du pétrole et énergies nouvelles (Ifpen) car seul
l?hydrogène pur est ici retracé (il est exclu quand il fait partie
de mélanges de gaz même s?il est majoritaire dans leur
composition).
PRODUCTION D?HYDROGÈNE
La production totale d?hydrogène pur en France s?élève à
près de 200 000 tonnes, soit 6,6 TWh.
L?hydrogène est commercialisé par une dizaine d?unités
légales en France. En 2022, la production vendue d?hydrogène
pur s?élève à 63 milliers de tonnes (soit 2,1 TWh). Malgré le
développement de projets de production d?hydrogène bas-
carbone, l?hydrogène pur produit en 2022 provient très
majoritairement de procédés émetteurs en CO2. L?essentiel
des quantités (90 %) est obtenu à partir du gaz naturel
(méthane) à travers le vaporeformage et l?oxydation partielle.
Un procédé de capture et de stockage du carbone est
néanmoins utilisé pour 40 % de l?hydrogène produit par
transformation du gaz naturel selon l?enquête auprès des
producteurs. L?électrolyse est encore très peu utilisée (pour
10 %) pour la production de quantités significatives. Au sein
de l?électrolyse, le procédé chlore-soude, qui génère les plus
grandes quantités, concerne un nombre très restreint de
producteurs commercialisant l?hydrogène produit.
L?hydrogène peut aussi être produit par des entreprises
(énergétiques ou non) pour leur usage propre ? et ne fait pas
alors l?objet d?une vente ? ou être produit de manière fatale
dans des processus industriels, c?est-à-dire sans être réutilisé
directement, ni à des fins énergétiques ni à des fins non
énergétiques. Cela concerne 134 000 tonnes (4,5 TWh) en
2022.
Ressources et usages d?hydrogène pur en 2022
En TWh
7
6
5
4
3
2
1
0
Ressources Usages
Production vendue
Mélanges ou pertes
Consommation énergétique industrie
Mobilité
Importations-exportations
Consommation pour la production d?électricité
Consommation non énergétique industrie
2,8
1,7
2,1
1,3
0,7
0,6
1,5
2,2
Source :calculsSDES,àpartirdeEAPH,EAP,enquêteauprèsdesraffineurs,EACEI,EAPE
7Enquêteannuelledeproductiondel?Insee,donnéesdouanières,enquêtesurlaconsommationd?énergiedel?industrie.
82 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 83
Les sites de raffinage de pétrole produisent des gaz qui
contiennent de l?hydrogène. S?ils ne sont pas épurés, ces gaz
sont déjà pris en compte dans les statistiques de l?énergie
en tant que produits pétroliers (gaz de raffineries). Selon les
raffineurs, seules 52 milliers de tonnes d?hydrogène pur sont
produites en 2022 par les raffineurs : le reformage catalytique
des produits pétroliers en produit 27 % et le reste est issu du
vaporeformage de gaz naturel. Parmi ces 52 milliers de
tonnes, seules 37 milliers de tonnes (1,2 TWh) sont ensuite
utilisées pures8 pour le processus de raffinage et la production
de chaleur. Les cokeries déclarent ne produire que des
mélanges de gaz contenant de l?hydrogène (des gaz de
cokeries, classés comme produit du charbon dans le bilan)
qu?elles n?épurent pas.
Les industriels hors branche énergie, dans la chimie
essentiellement, produisent également de l?hydrogène
(pour 82 milliers de tonnes en 2022, soit 2,8 TWh) qu?ils
utilisent pour leurs besoins propres (autoconsommation).
STOCKAGE, TRANSPORT ET ÉCHANGES EXTÉRIEURS
Le stockage et le transport de l?hydrogène sont encore très
peu développés en raison de l?absence d?infrastructures
conséquentes (sites de stockage et réseaux de transport) et
d?enjeux spécifiques pour ce vecteur (faible densité, risques
d?explosion ou de fuites). Les sites de production sont
implantés à proximité des sites de consommation. Les
importations d?hydrogène sont par conséquent encore très
limitées (1 millier de tonnes) tout comme les exportations
(0,7 millier).
CONSOMMATION
Les usages de l?hydrogène (acheté ou autoconsommé) sont
principalement la désulfurisation des produits pétroliers (dans
le processus de raffinage) pour 20 milliers de tonnes
(0,7 TWh), la production de chaleur des bâtiments industriels
et des sites de raffinage pour 61 milliers de tonnes (2,1 TWh)
et les usages non énergétiques pour 66 milliers de tonnes
(2,2 TWh), concentrées pour 98 % dans le secteur de la
chimie. L?hydrogène est notamment utilisé pour la fabrication
d?engrais.
La production d?électricité et la mobilité (entre 2 et
10 milliers de tonnes) sont encore très peu concernées en
2022 par ce vecteur.
Les pertes et mélanges s?élèvent à près de 40 000 tonnes,
soit 1,3 TWh.
8Lesquantitésproduitesnonutiliséespuresetnonvenduessontconsidéréesalorscommemélangées.
84 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4
La consommation
d?énergie par forme
d?énergie
? La consommation d?énergie primaire de la France s?établit à 2 481 TWh
en 2022. Elle diminue de 10,2 % par rapport à 2021. Cette baisse
s?explique à la fois par la douceur des températures hivernales, par
la moindre disponibilité du parc nucléaire (et de la consommation de
chaleur nucléaire associée) et par les mesures de sobriété mises en place
dans un contexte d?inquiétudes sur l?approvisionnement énergétique
de la France. Après correction des variations climatiques (CVC), la baisse
de consommation d?énergie primaire s?établit à 7,6 %.
À climat corrigé, la consommation finale énergétique est quasi stable
(- 0,5 %), le rebond de la consommation des transports après une année
2021 encore marquée par des restrictions de déplacement compensant
la baisse de consommation des autres secteurs.
Au total, dans un contexte de forte hausse des prix de l?énergie,
les ménages, entreprises et administrations ont dépensé 215,4 Md¤
en 2022 pour satisfaire leurs besoins en énergie, soit 19,4 % de plus
qu?en 2021. Les produits pétroliers représentent la moitié de cette
dépense nationale en énergie et l?électricité un peu moins du tiers,
loin devant les autres énergies.
86 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.1 La consommation primaire d?énergie
diminue mais la dépense progresse dans
un contexte de hausse des prix de l?énergie
et de moindre disponibilité des réacteurs
nucléaires
La consommation d?énergie primaire de la France décroît de
10,2 % en 2022 et s?établit à 2 481 TWh (figure 4.1.1). La
moindre disponibilité des réacteurs nucléaires, et donc la
moindre consommation primaire de chaleur nucléaire,
explique près de la moitié de cette baisse. Les mesures de
sobriété mises en place en fin d?année dans un contexte
d?inquiétudes sur l?approvisionnement énergétique de la
France et de prix élevés ainsi que les conditions
météorologiques y ont également contribué. Les besoins de
chauffage ont en effet été plus faibles qu?en 2021 du fait d?une
plus grande douceur climatique de la période de chauffe,
mesurée par le nombre de degrés-jours unifiés (DJU) -
(figure 4.1.2). Après correction des variations climatiques
(CVC), la consommation primaire d?énergie diminue de façon
moins marquée (- 7,6 %). Par rapport à 2012, année de
référence des objectifs nationaux de réduction de
consommation d?énergie (cf. encadré), la consommation
primaire a baissé de 15,3 % à climat corrigé.
Figure 4.1.1 : consommation primaire totale et par usage
En TWh
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Pertes de transformation, de transport et de distribution CVC
Consommation finale énergétique CVC
Consommation primaire réelle
Consommation finale non énergétique CVC
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Note:lespertesdetransformation,detransportetdedistributionintègrentlaconsommationd?énergiedesentreprisesdusecteurdelatransformationpourleur
usagepropreainsiqu?unécartstatistique.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 87
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.1.2 : nombre de degrés-jours unifiés de la période de chauffe
2 400
2 300
2 200
2 100
2 000
1 900
1 800
1 700
1 600
1 500
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Nombre de DJU de référence
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsMétéo-France
La baisse de la consommation primaire en 2022 concerne
avant tout les pertes de transformation, de transport et de
distribution d?énergie. Ces dernières (qui correspondent à la
différence entre la consommation primaire et la consommation
finale, à l?écart statistique près) diminuent de 18 % à climat
réel et de 17 % à climat corrigé, en raison principalement de
la chute de la production nucléaire et des pertes de chaleur
induites (cf. 2.2.2). Celles-ci sont particulièrement importantes
puisque seul un tiers de la chaleur produite par l?énergie
nucléaire est convertie en électricité. La consommation finale
d?énergie s?établit à 1 664 TWh en données réelles, dont
121 TWh pour les usages non énergétiques. Ceux-ci,
majoritairement concentrés dans l?industrie et la pétrochimie,
diminuent de 22 % en 2022. La consommation finale à usage
énergétique diminue de 4,5 % et s?établit à 1 543 TWh en
données réelles. Corrigée des variations climatiques, elle est
quasi stable par rapport à 2021 (- 0,5 %) - (cf. 5.1).
Toutes les formes d?énergie voient leur consommation
primaire diminuer en 2022 (figure 4.1.3). La baisse est
particulièrement forte pour le nucléaire (- 17,8 %), le charbon
(- 15,1 %) et le gaz (- 10,2 %). À l?inverse, la baisse est limitée
pour les énergies renouvelables (EnR) thermiques et déchets
(- 1,2 %) et le pétrole (- 2,5 %), porté par la levée totale des
restrictions de circulation à la suite de la crise sanitaire. Le
bouquet énergétique primaire se compose de 37 % de
nucléaire (- 3 points par rapport à 2021), 30 % de pétrole,
16 % de gaz, 10 % d?EnR thermiques et déchets, 4 % d?EnR
électriques et 3 % de charbon.
Figure 4.1.3 : consommation primaire par forme d?énergie
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Hydraulique, éolien et photovoltaïque Énergies renouvelables et déchets Nucléaire Gaz naturel Pétrole Charbon
Note:laconsommationd?énergienucléairecorrespondàlaquantitédechaleurdégagéeparlaréactionnucléaire(quiestensuiteconvertieenélectricité),
déductionfaitedusoldeexportateurd?électricité.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
88 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Le bouquet énergétique final reste, quant à lui, dominé
par le pétrole (figure 4.1.4). En 2022, les produits pétroliers
représentent ainsi 39 % de la consommation finale à usage
énergétique, devant l?électricité (27 %), le gaz (19 %), les
énergies renouvelables et les déchets (12 %), la chaleur (3 %)
et le charbon (1 %). Sur le long terme, la part des énergies
fossiles dans le bouquet énergétique tend à diminuer depuis
le milieu des années 2000 au profit des énergies renouvelables.
Figure 4.1.4 : consommation finale à usage énergétique par forme d?énergie
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
Pétrole Gaz naturel Charbon Énergies renouvelables et déchets Électricité Chaleur
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2022
2020
Note:lachaleurn?estisoléequedepuis2000.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Dans un contexte de forte hausse des prix de l?énergie
et malgré la baisse de consommation, les ménages,
entreprises et administrations ont dépensé au total 215,4 Md¤
en 2022 pour satisfaire leurs besoins en énergie, soit une
hausse de 19,4 % sur un an en euros constants (figure 4.1.5).
Les produits pétroliers représentent la moitié de cette dépense
nationale en énergie et l?électricité un peu moins d?un tiers,
loin devant les autres énergies. Ces proportions sont
supérieures aux parts respectives de ces deux formes
d?énergie dans la consommation finale en raison de prix
moyens plus élevés que les autres formes d?énergie.
Figure 4.1.5 : consommation finale en énergie, tous usages confondus (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022
Charbon (hors hauts-fourneaux) 17 0,4 14 0,4 13 0,3 14 0,4 11 0,5
Charbon:hauts-fourneaux 46 1,4 43 1,5 32 0,9 41 1,3 36 2,4
Produits pétroliers 767 94,0 764 92,1 679 67,7 733 85,4 707 108,8
Gaz naturel 348 20,3 342 20,2 319 17,2 347 21,1 297 26,2
Énergies renouvelables et déchets 177 5,3 183 5,3 169 4,7 194 6,6 187 7,6
Électricité 437 56,4 432 57,9 411 57,6 433 62,3 415 65,8
Chaleur 41 2,7 43 2,7 42 2,4 48 3,3 46 4,2
Consommation finale
(hors hauts-fourneaux) 1787 179,1 1777 178,6 1633 149,9 1770 179,1 1664 213,1
Dépense nationale en énergie
(y compris hauts-fourneaux) 180,6 180,1 150,8 180,4 215,4
Note:conformémentauxconventionsstatistiquesinternationalesrelativesàlacomptabilitéphysiquedel?énergie,leshauts-fourneauxsontexclusdela
consommationfinale.Danslecadredubilanmonétaire,ilssontenrevancheinclusdansl?industrieetdansladépensenationaleenénergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 89
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Au sein de la dépense nationale en énergie, le coût des
importations nettes et des variations de stocks de produits
énergétiques représente 107,6 Md¤, soit une multiplication
par 2,4 par rapport à 2021 sous l?effet des fortes hausses
des prix sur les marchés internationaux (figure 4.1.6). Les
taxes énergétiques (nettes des subventions aux énergies
renouvelables et des remises à la pompe9) s?établissent à
30,4 Md¤ ; elles diminuent de 23,4 % du fait de la baisse
de l?accise sur l?électricité (ex-TICFE) et des remises à la
pompe dans le cadre du bouclier tarifaire. La TVA non
déductible progresse de 11,9 %, à 17 Md¤, à la suite de
l?augmentation des prix des énergies. Le solde, soit
60,4 Md¤, correspond à la rémunération d?activités réalisées
sur le territoire national, principalement la production
d?électricité et d?énergies renouvelables, la gestion des
réseaux de gaz et d?électricité, la distribution des carburants
et le raffinage de pétrole. Elle diminue de 24,3 % sur un an,
en lien avec la moindre activité des centrales nucléaires.
Figure 4.1.6 : décomposition de la dépense nationale en
énergie
En Md¤2022
2015
2011
2012
2016
2017
2019
2021
2022
2020
2018
2014
2013
250
200
150
100
50
0
Taxes énergétiques nettes des subventions
TVA non déductible
Rémunération d?activités nationales
Importations nettes de produits énergétiques et variations de stocks
Source : SDES,Bilandel?énergie
Les objectifs de réduction de la consommation d?énergie de la France
La loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 et celle relative à l?énergie et au climat
de 2019 ont fixé comme objectifs de diviser par deux la consommation finale d?énergie à horizon 2050
et de réduire la consommation primaire d?énergies fossiles de 40 % en 2030 par rapport à 2012.
La programmation pluriannuelle de l?énergie (PPE) relative à la France continentale, dans sa deuxième
version adoptée en avril 2020, donne des cibles intermédiaires de réduction de la consommation
d?énergie par rapport à 2012, et les décline par forme d?énergie (figure 4.1.7) :
? consommation finale d?énergie : - 7,5 % en 2023 et - 16,5 % en 2028 ;
? consommation primaire de gaz naturel : - 10 % en 2023 et - 22 % en 2028 ;
? consommation primaire de pétrole : - 19 % en 2023 et - 34 % en 2028 ;
? consommation primaire de charbon : - 66 % en 2023 et - 80 % en 2028.
Figure 4.1.7 : baisses de consommations réalisées et attendues dans la PPE
Consommation énergétique finale
Consommation primaire de gaz naturel
Consommation primaire de pétrole
Consommation primaire de charbon
Baisse attendue 2012-2028 Baisse attendue 2012-2023 Baisse réalisée 2012-2022
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En % (données corrigées des variations climatiques)
Champ:Francecontinentale.Laconsommationd?énergieàusagenonénergétiqueestexclue.
Sources :SDES,Bilandel?énergie;décretdu21avril2020relatifàlaprogrammationpluriannuelledel?énergie
9Lescompensationsverséesparl?Étatpourlegeldestarifsréglementéssurl?électricitéetlegazetlechèqueénergienesontpasdéduites.
90 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.2 Produits pétroliers et biocarburants :
une dépense record et, malgré l?envolée
des prix, une reprise de la consommation
dans les transports
4.2.1 CONSOMMATION ET DÉPENSE TOTALES
Après un rebond en 2021, la consommation totale de produits
pétroliers raffinés et biocarburants diminue de 2,9 % en 2022
et s?élève à 65,7 Mtep, soit 764,2 TWh (figure 4.2.1.1). Par
rapport à 2019, elle est en baisse de 6,9 %. D?un côté, le
secteur des transports reste le poste de consommation
principal de produits raffinés (66 % de la consommation totale
de produits pétroliers). Sa consommation augmente de
nouveau en 2022 (+ 4,0 %), sous l?effet de la levée des
dernières restrictions liées à la crise sanitaire, pour quasiment
rattraper son niveau de 2019. En revanche, hors transports,
la consommation est nettement à la baisse (- 14,0 %).
En particulier, les usages non énergétiques chutent en 2022
(- 22,6 %).
Corrigée des variations climatiques, en raison de
températures plus douces, la consommation de produits
pétroliers et biocarburants baisse de 1,8 %, après une hausse
annuelle de 6,6 % en 2021. En excluant les carburants
routiers, cette consommation diminue même de 9,2 % en
2022. Par rapport à 2012, ces consommations sont en nette
baisse, en particulier hors carburant routier (- 11,1 % pour la
consommation totale corrigée, - 23,9 % en excluant les
carburants routiers).
La dépense totale en produits pétroliers et biocarburants
augmente quant à elle fortement pour la deuxième année
consécutive, pour s?établir à 115 Md¤, niveau le plus élevé
mesuré depuis 2011. La hausse des dépenses est globale
et principalement imputable à la très forte hausse des prix
de l?énergie en 2022, dans le contexte de tensions sur les
produits pétroliers et gaziers amplifié par le conflit entre
l?Ukraine et la Russie. Ainsi, malgré la baisse de consommation
totale de produits pétroliers (y compris biocarburants) en
2022, la dépense totale s?élève de 27,5 % en euros constants
par rapport à 2021 et dépasse désormais le niveau d?avant
la crise sanitaire (+ 19,9 % comparativement à 2019).
Figure 4.2.1.1 : consommation totale de produits pétroliers raffinés et biocarburants par secteur et dépense totale associée
En Mtep (données non corrigées des variations climatiques) En Md¤2022
80
70
60
50
40
30
20
10
0
120
110
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Production d?électricité et de chaleur
Autres transport (navigation et aviation domestique, ferroviaire, fluvial)
Résidentiel
Transports routiers (ménages)
Industrie
Agriculture-pêche
Transports routiers (autres)
Tertiaire
Consommation finale à usage non énergétique
Dépense totale (axe de droite)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Note:lesecteurdestransportsn?inclutpaslessoutesmaritimesetaériennesinternationales.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 91
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Pour la deuxième année consécutive, le coût des
importations nettes (des exportations) de pétrole brut, de
produits raffinés et de biocarburants augmente fortement
(+ 70,8 % en euros constants) et s?élève à 53,2 Md¤ en 2022
(figure 4.2.1.2), montant qui n?avait plus été atteint depuis
2013. Les importations représentent 46 % de la dépense
(taxes incluses) en 2022, induisant une répartition des
dépenses proche de celle du début des années 2010. La
situation de tension géopolitique en 2022, en particulier en
Ukraine, est responsable d?une crise énergétique qui tire à
la hausse les prix du pétrole. La dépense servant à rémunérer
des activités (de production, raffinage et transport-distribution)
réalisées sur le sol national s?élève à 27,0 Md¤ (à l?écart
statistique près), soit 23 % du total, en hausse par rapport à
l?année précédente (+ 37,8 %).
Les 31 % de la dépense restants correspondent à la
fiscalité. Celle-ci inclut la taxe intérieure sur la consommation
de produits énergétiques (TICPE), la taxe incitative relative
à l?incorporation de biocarburants (Tirib), la redevance affectée
au stockage des produits pétroliers (CPSSP) ainsi que, dans
les DROM, la taxe spéciale de consommation (TSC, qui
remplace la TICPE) et l?octroi de mer. La fiscalité sur les
produits pétroliers comprend également la TVA, qui s?applique
aux prix comprenant les autres taxations. La TICPE (+ TSC
et octroi de mer pour les DROM), qui compte pour la plus
grande partie des taxes, a procuré 31,9 Md¤ de recettes
(nette des remboursements) en 2022. En euros constants,
ce montant progresse légèrement (+ 2,0 %) par rapport à
2021. Avec l?introduction de la taxe carbone dès 2014 dans
le cadre de la stratégie nationale bas-carbone de lutte contre
le réchauffement climatique, les montants perçus de TICPE
avaient fortement augmenté entre 2014 et 2018 (+ 23,9 %).
En hausse de 3 %, la TSC a rapporté 0,55 Md¤ en 2022. La
TVA sur les produits pétroliers (hors part déductible pour les
entreprises) s?élève à 10,5 Md¤ en 2022, en hausse de 22,9 %
par rapport à 2021 (en euros constants).
Pour limiter la flambée des prix à la consommation, des
remises financées par l?État et TotalEnergies ont été mises
en place en 2022. Pour l?État, il s?agit d?aides sur le prix à la
consommation hors TVA, comprises entre 8,33 et 25 centimes
par litre selon les périodes entre avril et décembre (cf. 1.2).
Le coût total de ces subventions s?élève à 7,6 milliards d?euros
pour l?État en 2022.
Figure 4.2.1.2 : décomposition de la dépense totale en pétrole brut, produits raffinés et biocarburants
Importations nettes Production primaire, marges et écart statistique Taxes hors TVA (nettes des subventions) TVA
120
100
80
60
40
20
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
En Md¤2022
Note:lessoutesmaritimesetaériennesinternationalessontdéduitesdesimportationsnettes,quiintègrentaussilesvariationsdestocks.Lesmarges
comprennentcellesderaffinageetcellesdetransport-distribution.
Source :SDES,Bilandel?énergie
92 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation totale peut se décomposer comme la
somme de la consommation à usage de production d?électricité
et de chaleur (1,5 Mtep en 2022, dont plus de la moitié dans
les DROM), de la consommation finale à usage énergétique
(54,9 Mtep biocarburants inclus) et de la consommation finale
à usage non énergétique (9,3 Mtep) - (figure 4.2.1.3).
Figure 4.2.1.3 : consommation de produits pétroliers raffinés par usage et par secteur (y compris biocarburants, données
non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Production d?électricité et de chaleur 1,3 690 1,4 766 1,4 559 1,4 756 1,5 1 245
Consommation finale à usage
énergétique 57,5 88 703 57,1 87 701 49,9 64 432 54,3 80 639 54,9 104 248
Industrie 2,5 1 949 2,5 1 874 2,4 1 426 2,4 1 794 2,5 2 857
Transports* 44,1 74 706 44,1 74 162 37,1 53 706 41,6 68 113 43,3 87 712
donttransportsroutiers(ménages) 25,9 49 368 26,1 49 094 21,9 35571 24,7 44 960 25,3 55 864
donttransportsroutiers(autres) 16,0 23 441 15,8 23 203 13,7 17143 15,1 21 602 15,7 29 030
dont autres transports 2,2 1897 2,2 1 864 1,5 993 1,8 1 551 2,2 2 818
Résidentiel 4,7 6 249 4,4 5 925 4,2 4 793 4,1 5 378 3,5 6 491
Tertiaire** 2,9 2 888 2,8 2 893 2,7 2 168 2,7 2 517 2,1 2 911
Agriculture-pêche 3,3 2 911 3,3 2 848 3,6 2 339 3,5 2 837 3,6 4 276
Consommation finale à usage non
énergétique 11,8 8 677 12,1 7 847 11,4 6 024 12,0 9 148 9,3 9 980
Industrie 11,5 7 095 11,8 6 402 11,1 4 664 11,7 7 304 9,0 7 546
Pétrochimie 8,3 4 421 8,7 3 953 8,3 2 583 8,6 4 481 6,4 4 169
Construction 2,5 1 206 2,5 1 136 2,3 854 2,5 1157 2,1 1 355
Autresindustries 0,7 1 468 0,6 1 313 0,5 1227 0,6 1 665 0,5 2 022
Autres (dont agriculture, transports) 0,3 1 581 0,3 1 445 0,3 1 361 0,3 1 845 0,3 2 435
* Hors soutes maritimes et aériennes internationales.
**Ycomprislesarmées.
Note:laconsommationpourletraficaérienentrelamétropoleetlesDROMestinclusedanslesecteurdestransports(autrestransports).
Source :SDES,Bilandel?énergie
4.2.2 PRODUCTION D?ÉLECTRICITÉ ET DE CHALEUR
La consommation destinée à la production d?électricité et de
chaleur représente 2 % de la consommation totale de produits
pétroliers raffinés. Elle augmente modérément en 2022 (+ 5,9 %
par rapport à 2021), à 1,5 Mtep (17,7 TWh) - (figure 4.2.1.3).
En France métropolitaine, les centrales au fioul, utilisées en
pointe lors des pics de demande en période hivernale, ont
progressivement fermé, d?autres énergies se substituant à ce
combustible, notamment pour des raisons environnementales.
La consommation de fioul dans les réseaux de chaleur est
également devenue marginale. Ainsi, la consommation de
produits pétroliers pour la production d?électricité et de chaleur
a chuté de 17,5 % par rapport à 2012. En revanche, la
consommation de fioul pour la production d?électricité reste,
jusqu?à présent, relativement élevée en outre-mer.
La facture associée s?établit en 2022 à 1,2 Md¤, progressant
de 64,8 % en euros constants en un an du fait de l?augmentation
inédite des prix.
4.2.3 CONSOMMATION FINALE À USAGE
ÉNERGÉTIQUE
En données réelles, la consommation finale à usage
énergétique de produits pétroliers (y compris biocarburants)
s?élève à 54,9 Mtep en 2022 (soit 638,8 TWh, en progression
de 1,2 % par rapport à l?année précédente), après un fort
rebond de 8,9 % en 2021 du fait de la sortie de crise sanitaire
(figure 4.2.1.3). Elle reste cependant toujours inférieure de
3,7 % au niveau de 2019.
L?usage des transports concentre 66 % de la consommation
totale de produits pétroliers (y compris biocarburants) en
France, soit 43,3 Mtep (hors soutes maritimes et aériennes
internationales) en 2022. Relativement stable entre 2012 et
2019, cette consommation chute en 2020 au cours de la crise
sanitaire, puis repart à la hausse progressivement (+ 4,0 %
par rapport à 2021), pour se rapprocher des niveaux d?avant-
crise (- 1,8 % en comparaison avec la consommation de
2019). Le transport routier des ménages absorbe la plus
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 93
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
grande part de cette consommation (25,3 Mtep en 2022).
Cette dernière progresse de 2,4 %, sans retrouver non plus
son niveau de 2019 (26,1 Mtep). Avec la poursuite de la reprise
des modes de transport collectifs, le transport routier hors
ménages augmente également en 2022 (+ 4,4 %), dans la
continuité du rebond de 2021 (+ 10,1 %), pour atteindre
15,7 Mtep. Les autres modes de transport (aérien et maritime)
consomment, quant à eux, 2,2 Mtep (hors soutes
internationales). Leur consommation progresse fortement au
cours de l?année (+ 23,1 %), poursuivant l?élan porté par la
reprise du trafic aérien intérieur après 2020 (cf. 5.5).
Les 66 % de produits pétroliers utilisés dans les transports
étant davantage taxés, ils représentent 76 % de la dépense
totale en produits pétroliers. La dépense totale dans les
transports s?établit ainsi à 87,7 Md¤ en 2022, soit 28,8 % de
plus qu?en 2021, montant jamais atteint depuis 2011. Cette
forte hausse en 2022 traduit celle des prix des carburants,
puisque la consommation n?augmente pas de manière aussi
significative au cours de l?année. Les entreprises contribuent
moins à cette dépense qu?à la consommation physique car,
outre le fait qu?une partie de la TVA est déductible, certains
secteurs d?activité bénéficient d?exonérations fiscales. La
dépense de produits pétroliers hors ménages dans les
transports est de 29,0 Md¤ en 2022, en hausse de 34 % par
rapport à 2021. Quant aux ménages, ils dépensent près du
double avec 55,9 Md¤, avec une hausse importante mais
moins marquée que celle des entreprises (+ 24 % en 2022).
Les consommations dans le résidentiel (principalement
du fioul domestique et, dans une moindre mesure, du GPL)
diminuent nettement (- 15,0 %), à 3,5 Mtep en 2022. Celles
du secteur tertiaire (2,1 Mtep) chutent également (- 22,2 %),
après une quasi-stabilité en 2021 (+ 1,6 %). Ces baisses
s?expliquent notamment par des températures plus douces
en 2022 qu?en 2021 et donc des besoins de chauffage réduits.
Corrigées des variations climatiques, les consommations du
résidentiel et du tertiaire restent néanmoins toutes deux en
baisse sur l?année (respectivement - 6,1 % et - 16,7 % par
rapport à 2021). Par rapport à 2012, les consommations
résidentielles sont en forte baisse (- 40,0 % à climat corrigé),
en raison notamment de la diminution du nombre de
résidences principales chauffées au fioul. La nette baisse
décennale concerne également le secteur tertiaire (- 37,3 %
à climat corrigé). Les dépenses respectives du résidentiel et
du tertiaire s?élèvent à 6,5 Md¤ et 2,9 Md¤, en hausse par
rapport à 2021 (respectivement + 20,7 % et + 15,7 %), malgré
les baisses de consommations du fait de la hausse du prix
du fioul domestique.
La consommation de produits pétroliers (y compris
biocarburants) à usage énergétique dans l?industrie
augmente de 4,5 % en 2022, pour s?établir à 2,5 Mtep en
données non corrigées des variations climatiques, soit un
niveau proche de 2019. En 2022, elle est portée par la hausse
dans le secteur des minéraux non métalliques (+ 14 % sur
l?année), constitué notamment par les fabriques de ciment
et de verre. Sur longue période, la consommation de produits
pétroliers à usage énergétique dans l?industrie a tendance
à diminuer (- 21,7 % depuis 2012), ce qui reflète à la fois le
recours à d?autres énergies, des gains d?efficacité énergétique
et la relative désindustrialisation de l?économie. En 2022,
la facture associée croît nettement (+ 59,3 %), pour s?établir
à 2,9 Md¤.
Le secteur de l?agriculture et de la pêche consomme
essentiellement du gazole non routier (distingué depuis 2011
du fioul domestique). Sa consommation estimée s?établit à
3,6 Mtep en 2022 en données non corrigées des variations
climatiques, en hausse de 2,8 % par rapport à 2021. La
dépense du secteur connaît, quant à elle, une forte hausse
en 2022 (+ 50,7 %), pour s?établir à 4,3 Md¤, en raison de
l?augmentation du prix du gazole non routier.
4.2.4 CONSOMMATION FINALE À USAGE NON
ÉNERGÉTIQUE
Les usages non énergétiques de produits pétroliers se
concentrent essentiellement dans l?industrie pétrochimique de
premier niveau dont les produits entrent dans la fabrication de
produits synthétiques (matières plastiques, cosmétiques, etc.).
La consommation finale non énergétique de produits
pétroliers a chuté en 2022, à 9,3 Mtep (107,8 TWh), soit un
recul de 22,6 % en comparaison avec 2021, en raison
principalement de la chute de l?activité du secteur de la
pétrochimie due à plusieurs arrêts d?installations pour
maintenance ou incidents (figure 4.2.1.3).
Environ 2 Mtep de bitumes sont consommées chaque
année dans le secteur de la construction. Les autres produits
correspondent essentiellement à des lubrifiants, utilisés dans
les transports, l?agriculture et l?industrie, ainsi qu?à des
quantités limitées de coke de pétrole, à usage industriel.
La facture associée à cette consommation non énergétique
s?élève à 10,0 Md¤ en 2022. Elle augmente de 9,1 % par
rapport à 2021, en euros constants, en raison de la forte
hausse des prix. Elle a augmenté de 27,2 % par rapport à
2019.
4.2.5 CONSOMMATION PAR PRODUIT
Le gazole routier représente près de la moitié de la
consommation réelle de produits pétroliers et biocarburants
en 2022 (48 %) et plus de la moitié de la dépense (53 %).
Suivent le fioul domestique et les autres gazoles (15 % pour
12 % de la dépense), ainsi que les supercarburants (15 %
de la consommation pour 21 % de la dépense). Ensuite, les
consommations les plus importantes sont celles de produits
non énergétiques (10 % de la consommation et 7 % de la
dépense) et de GPL (5 % de la consommation pour 3 % de
la dépense) - (figures 4.2.5.1 et 4.2.5.2). Le gazole routier
(y compris biodiesel) et les supercarburants (y compris
bioéthanol) sont les principaux postes de dépense (74 % du
94 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
total sur les produits raffinés) et devancent nettement le fioul
domestique, car la fiscalité sur les carburants reste plus lourde
que celle sur les autres combustibles.
Bien que minoritaire dans la consommation de produits
pétroliers (3 %), le jet kérosène est le produit qui connaît la
plus forte augmentation en 2022 (+ 20,8 %), en raison de la
reprise des vols intérieurs depuis la crise sanitaire
(consommation en hausse de 3,7 % par rapport à 2019). La
dépense associée au secteur bondit, quant à elle, de 140 %
en 2022 par rapport à 2021.
Les supercarburants (y compris essence aviation) sont
également en hausse, à la fois sur la consommation (+ 12,5 %)
et les dépenses (+ 28,5 %). À l?inverse, les baisses de
consommation les plus marquées concernent le GPL (- 13,7 %)
et les produits non énergétiques (- 23,5 %). Pour ces derniers,
la dépense est tout de même en augmentation en 2022
(+ 13,6 %). Le GPL est en revanche le seul produit pétrolier
pour lequel la dépense diminue au cours de l?année (- 12,8 %),
en lien avec la baisse de consommation de GPL qui n?est pas
compensée par une hausse des prix. Cette dernière reste en
effet plus contenue que celle des autres produits pétroliers.
Figure 4.2.5.1 : consommation de produits pétroliers raffinés par type de produit
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
En Mtep (données corrigées des variations climatiques)
Gazole routier
Biocarburants (depuis 2011)
Gazole non routier (depuis 2011)
GPL*
Coke de pétrole, brais et autres produits lourds
Supercarburants routiers
Carburéacteurs
Fioul lourd pour la production d?électricité et de chaleur
Naphta
Autres**
GPL carburant
Fioul domestique
Fioul lourd hors production d?électricité et de chaleur
Bitumes
*Gazdepétroleliquéfié(butane,propane),horsGPLcarburant.
**Autres:lubrifiants,paraffinesetcires,white-spiritetessencesspéciales,pétrolelampant,essenceaviation,gazderaffinerie,éthane,autresproduits.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source : SDES,Bilandel?énergie
Figure 4.2.5.2 : consommation de produits pétroliers raffinés par type de produit (y compris biocarburants, données non
corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Gazole routier 33,9 55 881 33,3 54 202 28,3 39 020 31,1 48 157 31,2 61 201
Fioul domestique et autres gazoles 11,9 11 351 11,4 10 912 11,2 8 216 10,8 9 658 9,9 13 762
Supercarburants* 8,3 17 601 8,9 18 756 7,6 14 207 9,0 19 107 10,1 24 548
Jet kérosène 1,9 1 164 1,9 1 128 1,3 406 1,6 851 2,0 2 040
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 4,2 4 117 4,6 4 031 3,8 3 280 3,9 3 917 3,4 3 415
Fioul lourd 1,0 487 0,9 464 0,8 331 0,9 489 0,9 643
Produits non énergétiques** 6,9 6 027 7,1 5 608 7,6 4 834 8,5 7 390 6,5 8 398
Autres*** 2,5 1 443 2,4 1 214 2,1 720 1,8 974 1,6 1 465
Total 70,7 98 070 70,6 96 315 62,7 71 015 67,7 90 543 65,7 115 473
*Ycomprisessenceaviation.
**Naphta,bitumes,lubrifiants.
***Cokedepétrole,pétrolelampant,autres.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 95
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.3 Gaz naturel : baisse marquée de
la consommation mais envolée des prix
et de la dépense
4.3.1 CONSOMMATION ET DÉPENSE TOTALES
En 2022, le contexte géopolitique a créé une forte tension sur
l?offre mondiale de gaz naturel. Cela a engendré une envolée
des prix et des risques de ruptures d?approvisionnement. Face
à cette situation, les appels à la sobriété des autorités ont
favorisé une baisse de la consommation, aidés en cela par
des températures particulièrement clémentes. Parallèlement,
les centrales à gaz ont été sollicitées à la suite de l?arrêt pour
maintenance de nombreux réacteurs nucléaires et en raison
d?une production hydraulique limitée par la sécheresse.
Dans ce contexte, la consommation de gaz diminue de
8,6 % entre 2021 et 2022, passant de 475 TWh à 434 TWh
(figure 4.3.1.2). Depuis 2011, seule l?année 2014 a vu une
consommation plus faible. Elle était alors de 422 TWh.
En revanche, malgré la baisse de la consommation, les
dépenses en gaz naturel augmentent fortement, passant de
23,8 à 33,6 milliards d?euros 2022, soit une augmentation de
41 % sur un an. Les hausses de prix varient selon le niveau
de consommation des clients finaux et les types de contrats.
Les plus gros consommateurs sont les plus touchés car leurs
contrats sont plus sensibles aux prix sur les marchés de gros.
Les acteurs qui ont dû renouveler leurs contrats au moment
où les prix étaient les plus élevés sont les plus affectés.
Figure 4.3.1.1 : consommation totale (hors pertes) de gaz naturel par secteur
En TWh PCS* (données corrigées des variations climatiques)
1998
1990
1992
2000
2010
2002
2012
1996
2004
2014
2006
2016
2008
2018
2020
2022
1994
600
500
400
300
200
100
0
Usage non énergétique
Tertiaire
Production d?électricité et de chaleur
Transports
Résidentiel
Usages internes de la branche énergie
Agriculture-pêche
Industrie
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsdonnéeslocalesdeconsommationdegaz,enquêteannuellesurlaproductiond?électricité,enquêteannuelle
surlesréseauxdechaleuretdefroid,donnéesduCitepa
96 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.3.1.2 : consommation de gaz naturel et dépense associée
En TWh PCS* (données non corrigées des variations climatiques) En M¤2022
600
500
400
300
200
100
0
550
450
350
250
150
50
36 000
33 000
30 000
27 000
24 000
21 000
18 000
15 000
12 000
9 000
6 000
3 000
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Consommation totale (TWh PCS) Dépense totale (M¤2022) - (axe de droite)
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
4.3.2 BRANCHE ÉNERGIE
Avec une consommation de 103 TWh (+ 16 % par rapport à
2021), la branche énergie représente 24 % de la consommation
de gaz en 2022 (figure 4.3.2.1). La consommation pour la
production d?électricité et de chaleur passe de 82 TWh en
2021 à 98 TWh en 2022, soit une augmentation 19 %. Pour
la seule production d?électricité, la consommation de gaz
passe de 40 à 60 TWh, ce qui explique l?augmentation de la
consommation de la branche. Cette hausse est due au recours
accru aux centrales électriques au gaz pour pallier les pertes
de productions électriques nucléaire et hydraulique.
En tant que gros consommateur de gaz, le secteur
énergétique connaît une forte augmentation de ses dépenses,
qui passent de 3,3 à 7,3 milliards d?euros, soit une
augmentation de 124 % sur un an.
Figure 4.3.2.1 : consommation de gaz naturel de la branche énergie (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Transformation en électricité ou chaleur 75 2 033 93 1 990 85 1 493 82 3 012 98 6 942
Branche énergie hors transformation 10 247 8 124 7 85 7 264 6 404
Branche énergie 85 2 280 100 2 114 92 1 578 89 3 276 103 7 347
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 97
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.3.3 CONSOMMATION FINALE À USAGE
ÉNERGÉTIQUE
Avec 319 TWh en 2022, l?utilisation du gaz naturel pour usage
énergétique représente un peu moins des trois quarts de la
consommation (figure 4.3.3.1). Mis à part le secteur des
transports, la consommation de gaz naturel baisse dans tous
les secteurs. Globalement, la consommation diminue de 17 %
et les dépenses augmentent de 26,8 % mais, là encore, les
variations de prix sont très inégales suivant les acteurs
(cf. 1.3). Un climat plus favorable explique en partie la baisse
de cette consommation. En effet, corrigée des variations
climatiques, la baisse est de 6 %.
Le secteur de l?industrie représente 28 % de la
consommation, avec 120 TWh utilisés en 2022. Sa
consommation baisse de 9,1 % entre 2021 et 2022. Les plus
gros consommateurs étant concentrés dans ce secteur et
ces acteurs étant plus sensibles au prix de gros, la hausse
des prix du marché explique en partie la réduction de cette
consommation. En effet, les dépenses sont en forte
augmentation, passant de 4,9 à 8,3 milliards d?euros entre
2021 et 2022, soit une progression de 67,1 %. Elles atteignent
le niveau historique le plus élevé depuis plus de dix ans. Alors
que la consommation redescend au niveau historique de
2020, année marquée par les confinements à la suite de la
pandémie, la dépense triple entre 2020 et 2022.
Avec 4,1 TWh, la consommation de gaz naturel dans le
secteur des transports représente un peu moins d?1 % de la
consommation en 2022. Sa consommation est en constante
augmentation depuis 2018 où elle était de 2,2 TWh.
Le développement des véhicules au gaz dans les domaines
des transports terrestres explique cette évolution. Les dépenses
augmentent fortement entre 2021 et 2022, passant de 141,6
à 309,4 millions d?euros, soit une hausse de 118,5 %.
La consommation de gaz du secteur tertiaire diminue de
16,4 %, passant de 84 TWh à 70 TWh, alors que les dépenses
augmentent de 26,3 %. Cette hausse moins importante que
dans l?industrie s?explique par le fait que les entreprises de
ce secteur sont de plus petits consommateurs, moins
sensibles à la volatilité des prix du marché de gros. La
consommation corrigée des variations climatiques baisse,
quant à elle, de 5 %. L?appel à la sobriété et la hausse des
prix sont sans doute des facteurs qui ont contribué à cette
diminution.
Avec une hausse de la dépense de 7,4 %, le secteur
résidentiel est moins impacté. Cela est notamment dû à la
baisse de la consommation dans ce secteur et au fait que les
ménages ont été protégés par le bouclier tarifaire et l?inertie
des contrats passés encore en cours signés à des prix moins
élevés, notamment à prix fixe. La baisse de la consommation
est de 18,6 %, avec 123 TWh en 2022. Comme pour le secteur
tertiaire, la baisse de la consommation n?est pas uniquement
due aux températures clémentes puisque la consommation
corrigée des variations climatiques baisse aussi de 7 %.
Pour le secteur de l?agriculture et de la pêche, la
consommation de gaz passe de 2,6 TWh à 2,2 TWh, soit une
baisse de 17,0 %, alors que les dépenses sont en hausse de
35,3 %.
Figure 4.3.3.1 : consommation finale de gaz naturel à usage énergétique (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Industrie 134 3 950 132 3 634 119 2 730 132 4 949 120 8 268
Transports 2,2 63,3 2,1 74,0 2,5 76,4 3,5 141,6 4,1 309,4
Tertiaire 83 3 490 81 3 495 74 3 014 84 3 920 70 4 952
Résidentiel 150 10 716 147 11 256 144 10 413 151 10 915 123 11 727
Agriculture-pêche 2,6 96,3 2,6 97,7 2,5 86,7 2,6 109,9 2,2 148,7
Total 372 18 315 365 18 557 342 16 320 373 20 036 319 25 405
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
98 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.3.4 CONSOMMATION FINALE À USAGE NON
ÉNERGÉTIQUE
L?utilisation non énergétique du gaz naturel représente environ
3 % de la consommation de gaz. Cette consommation baisse
de 15 % entre 2021 et 2022, passant de 13 TWh à 11 TWh
(figure 4.3.4.1). Elle est exclusivement réalisée par l?industrie
chimique et pétrochimique qui utilise le gaz comme matière
première. Cette baisse pourrait en partie être rapprochée de
la baisse d?activité de ce secteur : l?indice de production
industrielle de l?Insee baisse de 8 % dans le secteur de la
chimie en 2022.
Figure 4.3.4.1 : consommation finale de gaz naturel à usage non énergétique (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Chimie 15 352 14 226 13 142 13 482 11 817
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 99
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.4 La consommation de charbon recule
tandis que la dépense associée atteint
un niveau inédit
En 2022, la consommation primaire de charbon, corrigée des
variations climatiques, s?établit à 70,6 TWh. Elle recule de
11 % par rapport à 2021, et de 18 % par rapport à 2019,
atteignant son deuxième plus bas niveau après 2020
(figure 4.4.1). La consommation de charbon est orientée à la
baisse depuis une trentaine d?années, même si elle peut
augmenter temporairement, comme en 2017 ou 2021. En
effet, les autres formes d?énergie se substituent
progressivement au charbon dans la plupart des secteurs
consommateurs. Par rapport à 2012, année de référence des
objectifs nationaux de réduction de la consommation d?énergie
(cf. 4.1), la consommation primaire de charbon baisse de
51 % à climat constant.
Depuis 2015, la filière fonte constitue le principal
consommateur de charbon en France, avec, en 2022, 59 %
de la consommation totale. Elle est suivie par celle de la
production d?électricité et de chaleur, qui ne représente plus
que 29 % de la consommation (contre 48 % en 2012). La
consommation finale (essentiellement celle de l?industrie
manufacturière hors hauts-fourneaux) compte, quant à elle,
pour 16 % de l?ensemble des ressources primaires
consommées en 2022 (le solde entre les ressources et la
somme des consommations des différents secteurs
correspondant à l?écart statistique).
La dépense totale en charbon atteint un niveau inédit, à
3,5 Md¤ en 2022, en progression de 68 % par rapport à 2021,
en euros constants, en raison de la hausse importante des
prix (cf. 1.4). Les hauts-fourneaux, qui consomment
majoritairement du coke, issu de la transformation d?un type
de charbon plus onéreux que celui utilisé pour la production
d?électricité et de chaleur, concentrent à eux seuls 68 % de
la dépense totale, contre 53 % en 2012.
Figure 4.4.1 : consommation primaire de charbon (hors écart statistique) et dépense totale associée
Usages non énergétiques
Consommation nette filière fonte
Industrie hors filière fonte Autres usages énergétiques
Branche énergie hors filière fonte
Dépense totale en Md¤2022 (2011-2022) - (axe de droite)
En TWh (données corrigées des variations climatiques) En Md¤2022
250
200
150
100
50
0
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
Note:unopérateuraréviséfortementàlahaussesesproductionsdegazdérivés,entraînantunerupturedesérieentre2016et2017.Parailleurs,àpartirde
2017,lespertes,auparavantinclusesdansl?écartstatistique,sontintégréesàlaconsommationdelafilièrefonte.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
100 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Outre la filière fonte, dont la consommation totale nette
s?élève à 42,0 TWh en 2022, 17,9 TWh de produits
charbonniers ont été consommés par la branche énergie en
2022 à des fins de production électrique ou, de façon plus
marginale, de production de chaleur vendue ensuite à des
tiers (figure 4.4.2). Cette quantité correspond, pour l?essentiel,
à du charbon-vapeur utilisé comme combustible par des
centrales thermiques à flamme. Par ailleurs, du gaz fatal issu
des installations sidérurgiques est brûlé pour produire de
l?électricité sur le site industriel lui-même ou dans une centrale
thermique voisine, comme c?est notamment le cas à
Dunkerque.
La consommation des centrales a diminué de près de
70 % depuis 2012. Cette baisse reflète la réduction progressive
du parc pour des raisons environnementales et d?obsolescence.
Avec l?arrêt de nombreuses tranches de production, la
capacité électrique installée des centrales à charbon s?est
en effet réduite de plus de trois quarts sur le territoire
métropolitain sur la période. Fin décembre 2022, seules trois
unités de production, réparties sur deux sites, à Cordemais
(Loire-Atlantique) et Saint-Avold (Moselle), sont encore
actives en métropole.
Au-delà de cette tendance de long terme, la consommation
des centrales thermiques à charbon en France métropolitaine
est très sensible à la rigueur des températures, celles-ci étant
principalement utilisées comme moyens de pointe lors des
vagues de froid hivernales. En 2022, les tensions sur
l?approvisionnement en gaz ont entraîné la réouverture
provisoire de la centrale de Saint-Avold, qui devait être
définitivement arrêtée.
La consommation de charbon des centrales, corrigée des
variations climatiques, diminue de 4,8 % en 2022, à 20,6 TWh.
Elle reste supérieure à celle de 2019 (19,2 TWh), mais se
maintient à un niveau faible.
Les départements et régions d?outre-mer comptent trois
installations de production thermique au charbon, dont
certaines tranches de production utilisent également un
combustible renouvelable issu de la canne à sucre, la
bagasse, durant la campagne sucrière. Les unités ultramarines
sont en cours de conversion en unités 100 % renouvelable
(bagasse-biomasse). La centrale de Bois-Rouge, à
La Réunion, a été convertie totalement à la biomasse en mars
2023 et a ainsi abandonné le combustible charbonnier.
Avec la chute importante de la production d?électricité à
partir de charbon en métropole, les centrales ultramarines
représentaient, en 2019 et 2020, plus de la moitié des
consommations des producteurs d?électricité ou de chaleur
cogénérée dont c?est l?activité principale. Cette part revient
à 32 % en 2021, et 27 % en 2022.
La dépense pour produire de l?électricité ou de la chaleur
s?élève en 2022 à 0,6 Md¤. Hors inflation, la facture a
progressé de 44 % en un an, en lien avec la hausse inédite
des prix de l?énergie : malgré la fermeture de centrales, la
dépense a doublé par rapport à 2019.
Figure 4.4.2 : consommation de charbon pour la production d?électricité et de chaleur (données non corrigées des
variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Production d?électricité et de chaleur 30,4 429 17,9 310 15,1 216 22,1 431 17,9 622
Charbon primaire 24,5 292 12,2 179 10,4 111 16,8 292 13,7 514
Gaz dérivés 5,9 137 5,7 132 4,7 106 5,3 139 4,2 108
Source :SDES,Bilandel?énergie
La consommation finale de charbon en France s?élève à
11,1 TWh en 2022 (figure 4.4.3), un minimum historique. Elle
fléchit nettement en un an (- 23 %). Par rapport à 2019, cette
consommation recule aussi sensiblement (- 22 %). Depuis
2012, la consommation finale de charbon a chuté de 40 %.
La dépense correspondante s?établit à 0,5 Md¤ en 2022.
Mesurée en euros constants, elle progresse de 30 % par
rapport à 2021 et 2019 du fait de la hausse importante des
prix.
Les usages non énergétiques du charbon représentent
27 % de la consommation finale en 2022. Cette part augmente
de 5 % en un an en raison de la baisse de la consommation
finale énergétique, en particulier dans l?industrie. Elle était
restée stable depuis près de dix ans jusqu?en 2021. Ces
usages non énergétiques concernent en premier lieu les
secteurs industriels de la sidérurgie, de la chimie puis, dans
une moindre mesure, celui des produits minéraux non
métalliques.
Les usages énergétiques se concentrent, quant à eux,
en quasi-totalité dans l?industrie, principalement dans les
secteurs de la chimie, de l?agroalimentaire (par exemple les
sucreries) et des produits minéraux non métalliques
(notamment la fabrication de ciments, plâtres et chaux). Le
charbon est très marginalement utilisé comme combustible,
en général pour le chauffage, dans le résidentiel et le tertiaire,
notamment dans les Hauts-de-France.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 101
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.4.3 : consommation finale de charbon (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Industrie 12,7 284 10,3 237 9,1 170 10,5 259 7,4 299
Charbon primaire 10,8 199 8,5 155 7,7 116 8,9 180 6,1 200
Charbon dérivé 1,9 85 1,8 83 1,4 54 1,6 79 1,3 99
Autres usages énergétiques 0,7 26 0,7 18 0,6 14 0,7 18 0,7 31
Charbon primaire 0,6 20 0,6 15 0,6 12 0,6 15 0,6 21
Charbon dérivé 0,1 6 0,1 3 0,1 2 0,1 4 0,2 10
Usages non énergétiques 3,9 135 3,1 120 2,8 86 3,2 102 3,0 163
Charbon primaire 1,9 57 1,2 41 1,4 35 1,4 43 1,4 86
Charbon dérivé 1,9 78 1,9 79 1,5 52 1,8 59 1,7 76
Total 17,3 445 14,1 376 12,5 270 14,5 380 11,1 493
Charbon primaire 13,4 275 10,4 211 9,6 162 11,0 238 8,0 308
Charbon dérivé 3,9 170 3,8 165 2,9 108 3,5 141 3,1 185
Source :SDES,Bilandel?énergie
102 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.5 La consommation d?énergies
renouvelables et de déchets augmente
à climat constant en 2022
4.5.1 CONSOMMATION TOTALE
La consommation primaire d?énergies renouvelables et de
déchets s?établit à 371 TWh en 2022 et se répartit en 187 TWh
consommés directement par les utilisateurs finaux,
principalement pour les besoins de chauffage (bois et pompe
à chaleur) et 183 TWh consommés par la branche énergie. Au
sein de la branche énergie, la consommation d?EnR et déchets
sert essentiellement à la production d?électricité : 104 TWh pour
la production d?électricité issue des filières hydraulique, éolienne
et photovoltaïque et 13 TWh de combustibles (principalement
de la biomasse et des déchets) brûlés pour produire de
l?électricité. 44 TWh de combustibles sont également consommés
pour produire simultanément de la chaleur et de l?électricité par
cogénération, et 16 TWh pour produire de la chaleur. 6 TWh
de biométhane sont par ailleurs injectés dans les réseaux.
Tous usages confondus, la consommation primaire
d?énergies renouvelables et de déchets diminue de 2,7 %
sur un an. Cette baisse s?explique principalement par des
conditions climatiques particulièrement défavorables. D?une
part, la sécheresse ainsi que le faible niveau des précipitations
et de vent ont conduit à une baisse de la consommation
primaire des énergies renouvelables électriques, en particulier
l?hydraulique (cf. 2.2.3). D?autre part, la douceur des
températures hivernales et automnales a entraîné un moindre
besoin de chauffage des ménages qui s?est traduit par la
baisse de la consommation de bois-énergie et de chaleur
renouvelable des pompes à chaleur dans le résidentiel.
Les énergies renouvelables continuent toutefois de se
développer. À climat constant, la consommation primaire
d?énergies renouvelables et de déchets augmente de 1,5 %
en 2022. Elle a presque doublé depuis le milieu des années
2000 et a augmenté de 35,9 % depuis 2012 (figure 4.5.1.1).
En enlevant la consommation des énergies renouvelables
électriques10 (qui ne sont pas corrigées des variations de la
pluviométrie, du vent ou du soleil), la consommation primaire
d?énergies renouvelables thermiques et de déchets corrigée
des variations climatiques augmente de 5,5 % en 2022.
Figure 4.5.1.1 : consommation primaire d?énergies renouvelables et de déchets par secteur
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
1998
1990
1992
2000
2010
2002
2012
1996
2004
2014
2006
2016
2008
2018
2020
2022
1994
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Injections de biométhane dans les réseaux de gaz naturel
Production d?électricité hydraulique*, éolienne et photovoltaïque
Production d?électricité seule à partir de combustibles
Production d?électricité et de chaleur par cogénération
Production de chaleur seule
Branche énergie
Secteurs de
consommation
Industrie
Transports
Tertiaire
Résidentiel
Agriculture-pêche
*Ycomprisénergiesmarines.
Note:laconsommationdedéchetsurbainspourlaproductiond?électricitéetdechaleurparcogénérationn?estpasisolablejusqu?en1994etestinclusejusqu?à
cettedatedansleposte«Productiondechaleurseule».
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
10Hydraulique,éolien,photovoltaïqueeténergiesmarines.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 103
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation finale (187 TWh en données non
corrigées des variations climatiques) correspond aux
consommations de combustibles, carburants et chaleur
primaire provenant de sources renouvelables ainsi que de
déchets, destinées à tout usage autre que la production
électrique et la production de chaleur commercialisée à des
tiers. Le secteur résidentiel en représente à lui seul 59 %,
suivi du transport (19 %), de l?industrie (12 %), du tertiaire
(7 %) et de l?agriculture (3 %).
111 TWh d?énergies renouvelables thermiques ou issues
des déchets sont consommés pour le chauffage ou l?eau
chaude sanitaire dans le secteur résidentiel. Cette
consommation diminue de 7,2 % sur un an en données réelles
du fait d?un hiver très doux, après une augmentation de 19 %
en 2021, une année plus froide. Elle augmente de 4,8 % à
climat identique. Sur ces 111 TWh, 62 % sont issus de la
combustion de bois, 35 % sont extraits des pompes à chaleur
et 3 % sont produits par les capteurs solaires thermiques
installés chez les particuliers. Après avoir progressé dans les
années 2000, la consommation de bois de chauffage est plus
atone ces dernières années. Elle est quasiment stable en
2022 à climat corrigé (+ 0,8 %). Le recul des ventes d?appareils
de chauffage au bois entre 2013 et 2020 (à l?exception des
poêles à granulés et à bûches) et la diminution régulière de
la consommation de bois par ménage équipé d?un appareil
de chauffage au bois, du fait notamment de l?amélioration de
l?efficacité de ces derniers, expliquent cette tendance
(cf. 2.2.3). À l?inverse, les pompes à chaleur, en particulier
celles aérothermiques, qui nécessitent un moindre
investissement, continuent de se développer fortement dans
le résidentiel, grâce notamment aux mesures incitatives pour
remplacer les appareils de chauffage fonctionnant aux
énergies fossiles. Leur consommation renouvelable corrigée
des variations climatiques augmente à un taux moyen de
13 % sur les cinq dernières années.
La consommation finale d?énergies renouvelables
thermiques ou issues des déchets par le secteur tertiaire
demeure modeste, à 13 TWh en 2022. Elle est quasiment
stable sur un an en données réelles et augmente de 7 % à
climat constant. Cette consommation, principalement à des
fins de chauffage, se répartit entre les filières pompes à
chaleur (37 %), biomasse solide (23 %), incinération de
déchets (23 %), biogaz (12 %), biocarburants (2 %,
correspondant à la part renouvelable du gazole non routier
utilisé marginalement par le secteur tertiaire), géothermie
(1 %) et solaire thermique (1 %).
La consommation finale dans l?industrie ? pour 71 % de
la biomasse solide, 20 % des déchets industriels, 4 % des
biocarburants (principalement incorporés au gazole non
routier) et 4 % du biogaz ? s?élève, quant à elle, à 22 TWh
en 2022 en données réelles. Elle augmente de 1,1 %.
L?industrie du papier-carton est fortement consommatrice de
biomasse (6 TWh), notamment de liqueur noire, résidu issu
de la fabrication du papier kraft et constituant une source
d?énergie facilement mobilisable et peu onéreuse.
La consommation finale d?énergies renouvelables
thermiques dans les transports, composée de biocarburants
(cf. 4.5.3), atteint 36 TWh en 2022 en données réelles. Elle
augmente de 5,9 %, sans pour autant retrouver son niveau
de 2019. Les tensions sur les prix des biocarburants ont un
impact sur la consommation, malgré le relèvement des
objectifs d?incorporation de la taxe incitative relative à
l?utilisation d?énergie renouvelable dans les transports (Tiruert,
ex-Tirib, ex-TGAP) - (cf. 1.6).
4.5.2 BOIS-ÉNERGIE
En 2022, la consommation primaire de bois-énergie s?élève
à 106 TWh en données réelles. Elle diminue de 7,1 % par
rapport à 2021 en raison de températures hivernales plus
douces que l?année précédente. La dépense associée s?élève
à 2,7 Md¤ (figure 4.5.2.1) et diminue de 0,5 % sur un an. Elle
se répartit en 1,9 Md¤ dans le résidentiel (soit 70 % du total),
0,6 Md¤ dans le secteur énergétique pour la production
d?électricité et de chaleur et 0,2 Md¤ dans les autres secteurs
(tertiaire et industriel). Cette dépense prend en compte l?achat
de bois hors des circuits commerciaux mais n?inclut pas l?auto-
approvisionnement en bois (entre 30 et 40 % de la
consommation de bois-bûche des ménages).
Figure 4.5.2.1 : consommation primaire de bois-énergie par secteur (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Consommation primaire totale 110 2 343 110 2 409 100 2 402 114 2 754 106 2 742
Production d?électricité et de chaleur 19 487 20 511 19 466 22 519 22 636
Industrie 10 90 9 76 9 77 9 108 10 101
Résidentiel 76 1 692 77 1 744 68 1 790 78 2 044 69 1 918
Tertiaire 3 74 3 78 3 69 3 83 3 87
Agriculture-pêche 2 0 2 0 2 0 2 0 2 0
Note:laconsommationprimairedebois-énergie(horsliqueurnoire)s?élèveà106TWhen2022,pourunedépensecorrespondantede2,7Md¤.
Source :SDES,Bilandel?énergie
104 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.5.3 BIOCARBURANTS
La consommation de biocarburants s?établit à 3,4 Mtep (soit
39 TWh) en 2022, dont 2,5 Mtep de biodiesel, 0,8 Mtep de
bioéthanol et, pour la première fois, 0,03 Mtep de biokérosène
(figure 4.5.3.1). Elle augmente (+ 5,7 %), tirée à la hausse
par les bioessences (+ 18,6 %), tandis que la consommation
de biodiesel stagne (+ 0,6 %). La dépense en euros constants
associée augmente fortement (+ 29,2 %), pour s?établir à
5,5 Md¤ en 202211. Hors coûts de distribution et taxes (affectés
par convention dans le bilan aux produits pétroliers avec
lesquels ils sont mélangés), les dépenses de biodiesel
s?élèvent à 4,1 Md¤ (+ 22,7 % par rapport à 2021 en euros
constants), et celles de bioéthanol à 1,3 Md¤ (+ 54,3 %). La
consommation de biocarburants est concentrée à 92 % dans
le secteur des transports, le reste étant essentiellement lié à
l?utilisation d?engins agricoles et de chantier.
Figure 4.5.3.1 : consommation de biocarburants et dépense totale associée
4,5
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
En Mtep En Md¤2022
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Bioessence Biodiesel Biokérosène Dépense en bioéthanol (axe de droite) Dépense en biodiesel (axe de droite)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDIetFAO
11Ladépensenecouvrepaslebiokérosène.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 105
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.6 Électricité : la consommation recule,
la dépense est en hausse
En 2022, la consommation totale d?électricité diminue de
3,8 % (après + 5,2 % en 2021 et - 4,6 % en 2020), pour s?établir
à 426 TWh (figure 4.6.1). Une partie de cette baisse s?explique
par un climat plus doux en 2022 et par des efforts de sobriété
en fin d?année dans un contexte de prix élevés de l?énergie.
À climat constant, la consommation d?électricité diminue de
1,2 % par rapport à 2021, soit un rythme plus soutenu que
la moyenne annuelle observée depuis 2012 (- 0,4 %).
Malgré la baisse de la consommation, la dépense
d?électricité augmente fortement par rapport à l?année
précédente en euros constants (+ 9,4 %), s?élevant à 67 Md¤,
en raison de l?augmentation du prix moyen de l?électricité
(cf. 1.7.2). Cette hausse s?explique par la crise énergétique,
principalement due à la perturbation de l?approvisionnement
en gaz, les préoccupations en matière de sécurité énergétique
en Europe et la faible disponibilité des centrales nucléaires
en 2022.
Afin d?éviter une envolée des dépenses causée par une
forte hausse des prix, le Gouvernement a mis en place des
dispositifs d?aide pour protéger les consommateurs : bouclier
tarifaire, chèque énergie, réduction de la fiscalité sur
l?électricité au niveau minimum, guichet d?aide. La limitation
de la hausse du prix de l?électricité a été particulièrement
efficace pour les ménages qui ont vu leur dépense diminuer,
mais moins significativement que leur consommation (- 8,5 %).
Cette protection a eu un effet de moindre ampleur sur les
gros consommateurs plus sensibles aux aléas du marché et
ne pouvant pas bénéficier de la baisse de la fiscalité puisque
totalement ou partiellement exonérés. Ces derniers,
principalement dans l?industrie, ont donc été les plus impactés
par l?augmentation des prix (cf. 1.7.2). La hausse des prix
subie par les entreprises a été plus ou moins forte selon la
date de renouvellement des contrats avec les fournisseurs
d?énergie et leur durée. Au total, la dépense associée à la
consommation finale d?électricité dans l?industrie augmente
de 26 %, contre 12 % dans le tertiaire, et diminue de 4,8 %
dans le résidentiel.
Figure 4.6.1 : consommation physique d?électricité et dépense associée
En TWh (données non corrigées des variations climatiques) En M¤2022
Consommation totale (TWh) Dépense totale (M¤2022) - (axe de droite)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
80 000
70 000
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
Source :SDES,Bilandel?énergie
Au-delà des pertes sur le réseau (35 TWh), de l?énergie
absorbée par le pompage (7 TWh), la branche produisant de
l?énergie (raffineries, enrichissement de l?uranium?) est elle-
même consommatrice d?électricité à hauteur de 11 TWh
(figure 4.6.2). Cette consommation représente un coût de
1,3 Md¤.
106 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.6.2 : usages internes de la branche énergie en électricité (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Branche électricité 9 631 9 678 9 741 9 846 11 1 267
Note:horspertes,consommationpropredescentraleseténergieabsorbéeparlepompage.
Source : SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la consommation finale d?électricité diminue de
4,2 %, à 415 TWh, alors que la dépense globale est en hausse
de 5,7 %, à 65,8 Md¤ (figure 4.6.3). Une partie de l?évolution
de la consommation s?explique par la douceur du climat en
2022. La hausse des prix de l?énergie et les efforts de sobriété
en fin d?année ont également contribué à la baisse. Corrigée
des variations climatiques, la consommation finale d?électricité
diminue de 1,6 % par rapport à 2021, pour retrouver le niveau
de 2020, niveau historiquement le plus bas depuis 2010
(figure 4.6.4). Du point de vue de la consommation, la crise
énergétique a limité la reprise observée après la crise
sanitaire.
Figure 4.6.3 : consommation finale d?électricité (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Industrie 117 8 363 116 8 747 106 8 114 113 9 553 108 12 074
Transports 10 566 10 573 8 575 10 696 11 1 193
Résidentiel 160 29 871 160 30 506 161 31 803 170 33 729 155 32 097
Tertiaire 141 16 483 138 16 875 128 16 000 133 17 198 133 19 274
Agriculture-pêche 9 1 145 8 1 163 8 1 116 8 1 087 8 1 202
Total 437 56 428 432 57 865 411 57 608 433 62 263 415 65 842
Source : SDES,Bilandel?énergie
Figure 4.6.4 : évolution de la consommation finale d?électricité
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Agriculture-pêche Transports Industrie Tertiaire Résidentiel
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 107
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Le secteur résidentiel représente 38 % de la consommation
finale d?électricité, ce qui en fait le plus grand consommateur.
Le secteur tertiaire consomme 32 % de l?électricité finale, se
plaçant ainsi en deuxième position. L?industrie est responsable
de 26 % de la consommation d?électricité, se classant en
troisième position.
La consommation finale d?électricité du secteur résidentiel
s?élève à 155 TWh, en baisse de 15 TWh par rapport à 2021
(- 8,5 %). Cette diminution représente presque trois quarts
de la baisse de la consommation finale d?électricité tous
secteurs confondus. Corrigée des variations climatiques, la
baisse de consommation du résidentiel est de 3,6 %. Dans
un contexte d?incitation à la sobriété et d?inquiétudes sur
l?approvisionnement électrique de la France (communications
autour d?un risque de black-out), les ménages ont limité leur
consommation d?électricité, en particulier en fin d?année
(cf. encadré). En 2022, la baisse de la consommation et les
mesures du bouclier tarifaire mises en place pour protéger
les ménages de la hausse des prix ont permis que la dépense
dans le résidentiel diminue de 4,8 %, malgré la hausse globale
des prix sur les marchés.
Décalage de la période de chauffe pour l?hiver 2022
La baisse de la consommation d?électricité dans le secteur résidentiel s?explique partiellement par le
décalage de la période de chauffe observée chez les consommateurs. La baisse de consommation dans
le résidentiel a débuté dès octobre-novembre (figure 4.6.5) et ce de manière plus importante que durant
les autres mois de chauffe (- 6 TWh par rapport à 2021 sur cette période de transition, alors que
seulement - 4,5 TWh sur le reste de l?hiver 2022/2023).
En octobre-novembre, les températures ont été particulièrement clémentes, ce qui peut expliquer le
décalage de la période de chauffe. Toutefois, fin septembre 2022, les températures sont bien plus
froides ; or les consommations électriques n?augmentent pas pendant cette période. Beaucoup de
ménages ont sans doute hésité à allumer leur chauffage avant l?arrivée officielle de l?hiver, même en
présence de températures froides dès la fin septembre. Cette réticence est souvent influencée par des
perceptions culturelles et des attentes saisonnières, l?utilisation du chauffage étant associée aux mois
d?hiver plus qu?à l?automne.
Avec la hausse des prix de l?énergie, les ménages ont pu être incités à retarder l?utilisation et diminuer
le chauffage pour économiser sur les factures, notamment au début de la période de chauffe.
Cette démarche a contribué à une réduction générale de la consommation d?électricité dans les foyers
durant cette période de transition.
Enfin, les appels à la sobriété énergétique et les communications sur le risque de black-out électrique
ont pu jouer sur le comportement des ménages.
Figure 4.6.5 : évolution de la consommation sur la période hivernale
En TWh (données réelles)
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
juil. août sept. oct. nov. déc. jan. fév. mars avr. mai juin
Consommation de juillet 2018 - juin 2019
Consommation de juillet 2020 - juin 2021
Consommation de juillet 2022 - juin 2023
Consommation de juillet 2019 - juin 2020
Consommation de juillet 2021 - juin 2022
Sources :Enedis;calculsSDES
108 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation du tertiaire stagne en données réelles
et augmente de 1,4 % après correction des variations
climatiques. La dépense augmente de façon plus importante,
à hauteur de 12 %. Ce secteur subit en effet une importante
hausse des prix de l?électricité : si les petits consommateurs
ont pu bénéficier du bouclier tarifaire, les plus gros
consommateurs ont été davantage exposés au prix de
marché.
Dans le secteur industriel, la consommation finale est de
108 TWh ; elle diminue de 4,5 % (- 5 TWh) en données réelles
et de 3,6 % à climat constant. Les secteurs industriels les
plus intensifs en énergie ont été les plus touchés : la
consommation de la métallurgie diminue de 13 %, celle de
l?industrie chimique de 6,7 %. Les plus gros consommateurs
ont vu leur dépense fortement impactée par l?augmentation
des prix. Le secteur industriel est ainsi celui où la dépense a
le plus fortement augmenté (+ 26 %).
La consommation du secteur des transports (11 TWh),
très majoritairement liée au réseau ferré, augmente de 14 %
en 2022 avec la fin des restrictions sanitaires encore en
vigueur en 2021. Au sein de ce secteur, la consommation
des véhicules électriques routiers progresse fortement
(+ 78 %), pour atteindre 1,4 TWh. Les immatriculations de
voitures électriques sont en effet en forte hausse (+ 25,1 %)
par rapport à 2021.
Enfin, la consommation d?électricité de l?agriculture
(8 TWh) augmente de 1,8 % en 2022.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 109
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.7 La consommation de chaleur
commercialisée diminue à la faveur
d?un hiver plus doux
La consommation (hors pertes) de chaleur commercialisée
s?élève à 46 TWh en 2022. Elle baisse de 4 % par rapport à
2021 du fait de températures plus douces. Corrigée des
variations climatiques, celle-ci est en baisse de 2 % sur un
an. Sur longue période, elle a fortement progressé (+ 33 %
depuis 2012).
En 2022, les ventes de chaleur, corrigées des variations
climatiques, diminuent dans le secteur résidentiel (- 15 %) et
le secteur tertiaire (- 8 %) - (figure 4.7.1). À l?inverse, la
livraison au secteur industriel augmente de 8 %. Au total, le
secteur industriel représente 47 % des quantités de chaleur
achetée, le résidentiel 31 % et le tertiaire 21 %, la
consommation de chaleur dans le secteur agricole restant
très marginale.
Figure 4.7.1 : consommation totale de chaleur commercialisée (nette des pertes de distribution) et dépense associée
60
50
40
30
20
10
0
2008
2007
2000
2002
2001
2017
2010
2009
2012
2011
2006
2005
2014
2013
2016
2015
2019
2021
2020
2022
2018
2004
2003
Agriculture-pêche Résidentiel Tertiaire Industrie Total (hors pertes) non ventilé Dépense totale Md¤2022 (axe de droite)
En TWh (données corrigées des variations climatiques) En Md¤2022
4,5
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Note:laventilationsectorielledelaconsommationn?estdisponiblequ?àpartirde2007.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsenquêteannuellesurlaproductiond?électricitéetenquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
110 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
En 2022, la dépense de consommation totale de chaleur
commercialisée réelle s?élève à 4 217 M¤. Elle augmente de
30 % sur un an (figure 4.7.2), tirée à la hausse par les prix
(cf. 1.8). Les secteurs résidentiel et industriel sont responsables
de 75 % de cette dépense avec des montants respectifs de
1 630 M¤ et 1 541 M¤. Historiquement, le secteur industriel
pesait nettement moins dans la dépense que dans la quantité
consommée en raison de prix traditionnellement plus bas
que dans les autres secteurs. En 2022, dans un contexte
global de renchérissement de l?énergie qui touche davantage
les gros consommateurs, les prix de la chaleur dans l?industrie
progressent fortement (+ 90 %, contre + 15 % dans le tertiaire
et + 9 % dans le résidentiel).
Figure 4.7.2 : consommation de chaleur commercialisée (données non corrigées des variations climatiques) et dépense
associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Consommation finale totale 41 2 656 43 2 630 42 2 377 48 3 246 46 4 217
Industrie 17 538 19 507 18 422 20 813 22 1 541
Résidentiel 15 1 322 15 1 330 14 1 199 17 1 521 15 1 630
Tertiaire 9 784 9 775 10 742 11 889 10 1 022
Agriculture-pêche 0 12 0 18 0 15 0 22 0 25
Note:laconsommationtotaledechaleurcommercialisées?élèveà46TWhen2022,pourunedépensecorrespondantede4217M¤.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 111
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
partie 5
La consommation
d?énergie par secteur
ou usage
? La consommation finale d?énergie (hors charbon des
hauts-fourneaux) diminue de 6 % en 2022 en données réelles,
à 1 664 TWh, dans un contexte de croissance modérée du PIB
(+ 2,5 %). Corrigée des variations climatiques, elle baisse de 2,4 %.
Cette baisse provient avant tout de la consommation finale à usage
non énergétique (- 21,7 %), la consommation finale à usage
énergétique étant quasi stable à climat corrigé (- 0,5 %).
La consommation finale énergétique corrigée des variations
climatiques baisse dans la majorité des secteurs : l?industrie
(- 3,4 %), le résidentiel (- 2,8 %) et le tertiaire (- 2,4 %). À l?inverse,
elle continue à augmenter dans les transports (+ 4,3 %).
La consommation du secteur agriculture-pêche augmente
également de 2 %. En 2022, les consommateurs finaux d?énergie
(hors hauts-fourneaux) ont dépensé 213,1 Md¤, soit 19 % de plus
qu?en 2021 en euros constants. Cette hausse s?explique par la forte
augmentation des prix de l?énergie.
112 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.1 Dépense en hausse malgré une baisse
de la consommation finale d?énergie
La consommation finale d?énergie (hors charbon des hauts-
fourneaux) réelle diminue de 6 % en 2022, pour s?établir à
1 664 TWh, dans un contexte de croissance modérée du PIB
(+ 2,5 %). Le climat ayant été plus doux en 2022, la diminution
de la consommation finale d?énergie corrigée des variations
climatiques est un peu moins forte (- 2,4 %). Entre 2012,
année de référence des objectifs nationaux de réduction de
la consommation d?énergie (cf. 4.1), et 2019, elle avait baissé
de 0,4 % en moyenne annuelle à climat corrigé. Entre 2019
et 2022, cette baisse est de 1,5 % en moyenne annuelle.
La consommation finale à usage énergétique, corrigée
des variations climatiques, baisse très légèrement en 2022
(- 0,5 %), pour s?établir à 1 599 TWh (figure 5.1.1). Dans les
transports, la reprise de l?activité entamée au second semestre
2021 se poursuit (+ 4,3 % en 2022). La consommation baisse
dans l?industrie (- 3,4 %), le résidentiel (- 2,8 %) et le tertiaire
(- 2,4 %). Dans le secteur de l?agriculture-pêche, on observe
une hausse de 2 % après une baisse en 2021. La
consommation non énergétique diminue fortement (- 21,7 %),
en raison d?un ralentissement de l?activité dans la pétrochimie
(cf. 4.2.4), pour s?établir à 121 TWh (figure 5.1.2), un niveau
historiquement bas depuis plus de 50 ans.
Figure 5.1.1 : consommation finale énergétique par secteur
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
Résidentiel Tertiaire Transports Industrie Agriculture-pêche Non affecté*
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
*Larépartitiondelachaleurparsecteurconsommateurn?estpasdisponibleentre2000et2006.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
La dépense nationale en énergie (hors hauts-fourneaux)
s?élève à 213,1 Md¤ en 2022. Après une chute en 2020 et
une reprise importante en 2021 (+ 19,5 % en euros constants),
en raison du rebond de l?activité et d?une augmentation des
prix de l?énergie, elle augmente de 19 % malgré la baisse de
la consommation et les différentes aides mises en place pour
soutenir les entreprises et les ménages face à la flambée des
prix de l?énergie. En 2022, les dépenses augmentent dans
tous les secteurs, particulièrement dans l?industrie (+ 42,5 %
pour une baisse de la consommation de 5,2 %, hors charbon
des hauts-fourneaux), et, dans une moindre mesure, dans
les transports (+ 29,4 % pour une augmentation de la
consommation de 4,3 %). Elle augmente également dans
l?agriculture (+ 39,2 % pour + 2 % de consommation) et dans
le tertiaire (+ 14,1 % pour - 7,9 % de consommation). Le
résidentiel est le secteur le moins touché (- 0,2 % pour - 11,8 %
de consommation), grâce notamment aux boucliers tarifaires
et à l?inertie des prix facturés aux particuliers (cf. 1.3.2), et à
une baisse importante de la consommation en raison d?un
climat doux et des appels à la sobriété.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 113
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
La dépense pour le charbon des hauts-fourneaux s?élève
à 2,3 Md¤, en augmentation de 85,8 % alors que la
consommation baisse de 11,2 %. Elle représente 1 % de la
dépense totale en énergie.
Le transport concentre 42 % de la dépense nationale
(hors charbon des hauts-fourneaux) pour 31 % de la
consommation. À l?inverse, le poids de l?industrie (y compris
consommation non énergétique) est plus faible dans la
dépense totale que dans la consommation. Cela s?explique
par le fait que les industriels bénéficient généralement de
prix inférieurs à la moyenne grâce à leurs volumes de
consommation souvent élevés et à une taxation globalement
moindre que celle des ménages. Ils sont toutefois plus
sensibles aux variations des prix sur les marchés
internationaux. Le poids de l?industrie dans la dépense totale
a ainsi augmenté de 3 points (12 % en 2022) alors que sa
part de la consommation est restée la même (18 %).
Figure 5.1.2 : consommation finale par secteur (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Industrie
(hors charbon hauts-fourneaux) 317,0 15 536 313,3 15 359 288,0 13 072 310,2 17 646 294,2 25 141
Hauts-fourneaux
(charbonetproduitsdérivés) 46,1 1 440 43,0 1 538 32,4 889 40,9 1267 36,3 2 355
Transports 524,8 75 341 524,4 74 814 442,3 54 361 496,4 68 955 517,8 89 198
Résidentiel 468,5 50 843 466,5 51 641 455,4 50 500 491,2 53 962 433,0 53 879
Tertiaire 269,7 24 061 264,7 24 407 246,5 22 155 264,6 24 759 243,7 28 261
Agriculture-pêche 52,3 4 173 51,5 4 136 54,3 3 561 53,5 4 061 54,5 5 653
Consommation finale énergétique
(hors charbon hauts-fourneaux) 1 632,3 169 954 1 620,4 170 356 1 486,5 143 649 1 615,8 169 382 1 543,3 202 131
Consommation finale non énergétique 154,6 9 194 156,4 8 210 146,7 6 259 154,4 9 746 121,0 10 960
Consommation finale (hors charbon
hauts-fourneaux) 1 786,9 179 148 1 776,9 178 567 1 633,2 149 907 1 770,3 179 128 1 664,2 213 090
Dépense nationale en énergie (y
compris charbon hauts-fourneaux) 180 589 180 105 150 797 180 396 215 446
Note:conformémentauxconventionsstatistiquesinternationalesrelativesàlacomptabilitéphysiquedel?énergie,lecharbondeshauts-fourneauxestexcludela
consommationfinale.Danslecadredubilanmonétaire(horsaidesattribuéesvialeguichet),ilestenrevancheinclusdansl?industrieetdansladépensenationale
en énergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
114 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.2 Hausse de la facture énergétique
des ménages associée à une baisse
de la consommation
Les ménages français ont consommé, au total, 727 TWh
d?énergie en 2022, soit une baisse de 6,6 % par rapport à
2021 (figure 5.2.1), dont 433 TWh (- 11,8 %) dans leurs
logements (cf. 5.3) et 294 TWh (+ 2,4 %) pour leurs
déplacements (cf. 5.5). Leurs dépenses énergétiques
atteignent 109,7 Md¤ (+ 10,9 %), dont 53,9 Md¤ pour le
logement (- 0,2 %) et 55,9 Md¤ pour le transport (+ 24,3 %).
Figure 5.2.1 : consommation d?énergie des ménages (données non corrigées des variations climatiques) et dépense
associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Logement 468,5 50 843 466,5 51 641 455,4 50 500 491,2 53 962 433,0 53 879
Transport 301,6 49 368 303,2 49 094 254,9 35 571 287,2 44 960 294,1 55 864
Total 770,1 100 211 769,8 100 735 710,3 86 070 778,4 98 922 727,1 109 743
Note:chèqueénergienondéduitdesdépensesd?énergiepourlelogement.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la dépense énergétique moyenne d?un ménage
s?élève à 3 551 ¤, dont 1 744 ¤ imputables à l?énergie dans
le logement et 1 808 ¤ aux achats de carburants (figure 5.2.2).
En euros constants, la facture moyenne en énergie augmente
de 10 % par rapport à 2021 ; les dépenses énergétiques
moyennes liées au logement stagnent alors que la dépense
liée aux carburants augmente de 23 %.
Figure 5.2.2 : dépense en énergie par ménage entre 2018 et 2022
En euros constants
4 000
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Électricité Gaz naturel Combustibles pétroliers
Bois Chaleur commercialisée Carburants
20192018 2020 2021 2022
3 353 3 341
2 832
3 230
3 551
999 1 012 1 047 1 101 1 039
390 401 358 367 379
209 197 158 176 210
46 45 41 51 53
57 58 59 67 62
1 652 1 628
1 170
1 468
1 808
Note:chèqueénergienondéduitdesdépensesd?énergieparménagepourlelogement.
Lesdépensesencharbon,quireprésententpourl?ensembledesménagesmoinsde10M¤paran,nesontpasreprésentéesici,maissontbieninclusesdansletotal.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 115
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
La stabilité des dépenses pour le logement résulte d?une
diminution de la consommation énergétique des ménages et
d?une augmentation des prix. La diminution de la consommation
est liée principalement à un climat plus doux en 2022 (cf. 5.3)
et aux appels à la sobriété énergétique en fin d?année, dans
un contexte de crise énergétique. Pour réduire l?impact de
cette dernière sur les prix, des protections tarifaires ont été
mises en place : bouclier tarifaire (plafonnement ou limitation
des hausses des tarifs réglementés, cf. 1.3 et 1.7). De plus,
6 millions de ménages les plus modestes ont bénéficié en
décembre 2021 de l?envoi d?un chèque énergie exceptionnel
de 100 ¤, en plus du chèque énergie annuel (d?un montant
moyen de 149 ¤ en 2022). Le dispositif de chèque exceptionnel
a été renouvelé fin 2022 et étendu à 12 millions de ménages,
pour un montant moyen de 148 ¤. Cette aide n?est pas prise
en compte dans les dépenses présentées dans cette
publication.
Les dépenses moyennes en électricité, qui représentent
environ les deux tiers de la facture énergétique dans les
logements, sont en baisse de 6 % par rapport à 2021. Les
dépenses en gaz naturel, en produits pétroliers et en chaleur
augmentent respectivement de 3,4 %, de 20 % et de 3,1 % en
euros constants, alors que celles liées au bois baissent de 7 %.
Les taxes énergétiques liées au logement (taxe intérieure
de consommation sur les produits énergétiques (TICPE),
taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN),
accise sur l?électricité (ex-TICFE)?) représentent 8,6 % de
la dépense d?énergie du logement. Le taux moyen de ces
taxes est de 6,6 ¤/MWh et diminue de 49 % par rapport à
2021, toutes énergies confondues. En effet, l?une des mesures
du bouclier tarifaire a été de baisser le taux de la TICFE à
1 ¤/MWh. Avec la diminution des taxes et la baisse de la
consommation énergétique, le montant total de ces taxes
s?élève à 150 ¤ par ménage et diminue de 47 % (figure 5.2.3).
Figure 5.2.3 : décomposition de la dépense moyenne des ménages en énergie pour le logement
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
En euros constants
Taxes énergétiques TVA Dépense HTT
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
La dépense en carburants augmente de 23,1 % en 2022
et suit la tendance de 2021 (+ 25,4 %). Toutefois, cette hausse
résulte davantage d?une hausse des prix (cf.1.1) que d?une
hausse de la consommation (+ 1,4 %) après la fin des périodes
de confinement. Les ménages ont pu bénéficier des aides à
la pompe mises en place par l?État (de 15 à 25 centimes
d?euros par litre) et, sur certaines périodes de l?année, par
TotalEnergie (de10 à 20 centimes d?euros par litre) - (cf.1.2).
Les taxes énergétiques (composées de la TICPE en
métropole, de la taxe spéciale de consommation (TSC) et
de l?octroi de mer dans les DROM) représentent 34,4 % de
la dépense (figure5.2.4). Le taux moyen des taxes est de
65 ¤/MWh, tous carburants confondus. En euros constants,
le montant des taxes collectées auprès des ménages reste
stable.
116 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Figure 5.2.4 : décomposition de la dépense moyenne de carburant par ménage
En euros constants
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
Taxes énergétiques TVA Dépense HTT
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Au total, en 2022, l?énergie représente 9,5 % des dépenses
des ménages, et 6,1 % de leur consommation effective,
incluant notamment les loyers imputés et services
d?intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim) -
(figure 5.2.5). Cette part est en hausse de 0,4 point par rapport
à 2021, son augmentation étant essentiellement dûe à la
consommation de carburant. En effet, la part des carburants
augmente de 0,5 point alors que celle des énergies pour le
logement diminue de 0,1 point. La part de l?énergie dans la
consommation effective des ménages demeure sensiblement
éloignée de son pic atteint en 1985, à 11,8 %.
Figure 5.2.5 : part de l?énergie dans le budget des ménages
En %
14
12
10
8
6
4
2
0
Part de l?énergie dans la consommation effective des ménages
Part de l?énergie dans le budget des ménages (hors Sifim et loyers imputés)
1968
1995
2010
1986
1959
1971
1962
1998
2013
1989
2004
1974
1965
1977
1992
2007
1980
1983
2001
2016
2019
2022
Note:lebudgetdesménagesestcalculécommelesdépensesdesménagesausensdelaComptabiliténationale,horsloyersimputésetservices
d?intermédiationfinancièreindirectementmesurés(Sifim).
Laconsommationeffectiveintègrecesdeuxélémentsainsiquelesconsommationscorrespondantàdesdépensesindividualisablesfaitesparlesinstitutionssans
butlucratifauservicedesménages(ISBLSM)etparlesadministrationspubliques(APU)enmatièredesanté,d?enseignement,d?actionsociale.
Lebudgetestprochedecequedéboursentlesménagespourleurconsommationcourante,tandisquelaconsommationeffectiveapprochecedontilsbénéficient,
ycompriscequiestpayéparl?ensembledelacollectivité.
Lechèqueénergie,introduiten2018àlaplacedestarifssociauxdugazetdel?électricité,n?estpasdéduitdeladépensed?énergiepourlelogement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Sources :Insee,Comptesnationaux;SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 117
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.3 Résidentiel : baisse de la consommation
et stabilité de la dépense
En raison des températures plus clémentes en 2022, la
consommation énergétique réelle du secteur résidentiel
diminue de 11,8 % par rapport à 2021 et atteint 433 TWh.
Corrigée des variations climatiques, elle diminue tout de
même de 2,8 % (figure 5.3.1). En réponse à l?augmentation
des coûts de l?énergie, aux préoccupations en matière de
sécurité énergétique en Europe, à la prise de conscience
environnementale et aux appels à la sobriété du Gouvernement,
les ménages peuvent avoir adopté des comportements plus
sobres en matière de consommation d?énergie. Cela peut
inclure la réduction du chauffage, l?utilisation plus efficace
des appareils électriques et l?adoption de mesures d?économie
d?énergie. De plus, fin 2022, grâce à des températures plus
clémentes, la période de chauffe a été décalée ; ce décalage
explique en partie la baisse de la consommation (cf. 4.6).
La consommation d?électricité dans les logements baisse
de 8,5 % en 2022, en raison essentiellement de la douceur
du climat. À climat constant et dans un contexte de prix élevés
et d?appels à la sobriété, la consommation d?électricité diminue
en 2022 (- 3,6 %), à 163 TWh (figure 5.3.1). Demeurant
l?énergie principalement employée par les ménages, elle
représente 34,5 % de la consommation totale d?énergie dans
les logements.
Figure 5.3.1 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
600
500
400
300
200
100
0
Électricité Gaz naturel Énergies renouvelables et déchets Produits pétroliers Charbon Chaleur commercalisée*
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
118 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Deuxième énergie utilisée par les ménages et représentant
plus d?un quart de la consommation énergétique dans le
résidentiel, la consommation de gaz diminue de 18,7 %.
À climat constant, avec 125 TWh, elle diminue de 6,8 % par
rapport à 2021.
Troisième énergie utilisée par les ménages, les énergies
renouvelables (EnR) représentent 26 % de la consommation
d?énergie du logement mais 37 % de la consommation
d?énergie de chauffage. Leur consommation diminue de 7,2 %
à climat réel, mais augmente de 4,8 % à climat constant, pour
atteindre 124 TWh. Depuis 2012, la consommation d?EnR
dans le résidentiel progresse régulièrement, de 2,7 % par an
en moyenne. En 2022, les énergies renouvelables sont
composées à 62 % de bois, 35 % de chaleur issue des pompes
à chaleur (cf. 2.2.3) et 2 % d?énergie solaire thermique.
La consommation de chaleur commercialisée (i.e.
distribuée via des réseaux) diminue également, de 14,8 %
par rapport à 2021. Corrigée des variations climatiques, cette
consommation baisse de 6,6 %, pour s?établir à 16 TWh.
Enfin, la consommation de produits pétroliers corrigée
des variations climatiques poursuit sa tendance à la baisse
depuis la fin des années 2000 (- 5,5 % par an en moyenne
depuis 2008) et diminue de 6,1 % en 2022, pour s?établir à
44 TWh. Cette baisse s?explique notamment par la diminution
du parc de logements équipés de chaudières au fioul. Non
corrigée du climat, la baisse en 2022 est encore plus
importante (- 15 %).
Ainsi, après correction des variations climatiques, seule
la consommation des énergies renouvelables progresse en
2022 dans le secteur résidentiel. Le contexte d?inquiétude
sur l?approvisionnement de la France, l?augmentation des
prix, les appels à la sobriété et, dans une moindre mesure,
la transition vers des formes d?énergie plus propres expliquent
en partie la baisse de la consommation des énergies
traditionnelles.
Le chauffage concentre plus des deux tiers de la
consommation du résidentiel en France métropolitaine (à
climat corrigé). L?électricité spécifique (qui comprend la
consommation d?électroménager, d?éclairage, d?appareils
audiovisuels et informatique, etc.) représente 15,3 % de la
consommation d?énergie. Le reste de la consommation est
réparti entre l?eau chaude sanitaire (9,1 %) et la cuisson
(4,3 %), tandis que la climatisation ne représente encore
qu?une faible part de la consommation d?énergie (0,4 %). Les
consommations à usage de chauffage et de climatisation
stagnent à climat constant ; la consommation des autres
usages diminue (figure 5.3.2).
Figure 5.3.2 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel par usage
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
600
500
400
300
200
100
0
Chauffage Eau chaude sanitaire Usages spécifiques de l?électricité Cuisson Climatisation
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Note:laconsommationenclimatisation,quireprésente2TWhen2022,n?estpasvisiblesurcegraphiquemaisestbieninclusedansletotal.
Champ:Francemétropolitaine.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 119
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Les dépenses énergétiques totales du secteur résidentiel
s?élèvent à 53,9 milliards d?euros en 2022 ; elles sont stables
en euros constants par rapport à 2021 (figure 5.3.3). Cette
évolution s?explique principalement par la baisse de la
consommation réelle (- 1,8 %) associée à une hausse des
prix atténuée par les mesures du bouclier tarifaire (cf. 1.1,
1.3et1.7). De plus, les 6 millions de ménages les plus
modestes ont bénéficié en décembre 2021 de l?envoi d?un
chèque énergie exceptionnel de 100 ¤, en plus du chèque
énergie annuel (d?un montant moyen de 149 ¤ en 2022). Le
dispositif de chèque exceptionnel a été renouvelé fin 2022
et étendu à 12 millions de ménages, pour un montant moyen
de 148 ¤. Cette aide n?est pas prise en compte dans les
données sur les dépenses présentées dans cette publication.
La dépense en électricité (32,1 milliards d?euros)
représente en 2022 la plus forte dépense en énergie du
résidentiel (60 %). Elle diminue de 4,8 % en euros constants
par rapport à 2021 malgré l?augmentation des prix. Les
factures de gaz naturel s?établissent à 11,7 milliards et sont
en hausse, en euros constants (+ 4,4 %). La dépense en fioul
domestique progresse fortement (+ 20,7 % en euros
constants) et s?établit à 6,5 milliards d?euros. Quant aux
dépenses d?énergies renouvelables (1,9 milliard d?euros),
elles diminuent de 6,2 % et celles de chaleur (1,6 milliard
d?euros) augmentent de 4,1 %.
Figure 5.3.3 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 54,1 6 249 50,7 5 925 48,5 4 793 47,9 5 378 40,7 6 491
Gaz naturel 135,3 11 653 132,7 12 087 129,7 10 872 135,9 11 237 110,6 11 727
Charbon 0,3 14 0,3 8 0,2 6 0,3 9 0,3 16
Énergies renouvelables et déchets* 103,9 1 692 108,4 1 744 101,0 1 790 120,2 2 044 111,5 1 918
Électricité 160,2 29 871 159,7 30 506 161,5 31 803 169,8 33 729 155,4 32 097
Chaleur commercialisée 14,6 1 363 14,8 1 371 14,5 1 235 17,0 1 566 14,5 1 630
Total 468,5 50 843 466,5 51 641 455,4 50 500 491,2 53 962 433,0 53 879
*Pourlavalorisationmonétairedesénergiesrenouvelablesthermiquesetdéchets,seulleboisdechauffagecommercialiséestprisencompte.
Note:lesdépensesdesménagesneprennentpasencompteleversementdeschèquesénergie.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM)
Source :SDES,Bilandel?énergie
120 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.4 Tertiaire : consommation d?énergie
en baisse et augmentation des dépenses
En 2022, la consommation énergétique réelle du secteur
tertiaire s?établit à 243,7 TWh, en baisse de 7,9 % par rapport
à 2021, et atteint son niveau le plus bas depuis plus de 20 ans.
L?hiver 2022, plus doux que celui de 2021, explique en partie
la baisse de cette consommation. En effet, corrigée des
variations climatiques (CVC), l?évolution de la consommation
est moins prononcée (- 2,4 %) - (figure 5.4.1). Cette moindre
consommation s?explique aussi par une augmentation des
prix de l?énergie à la suite de la crise énergétique. Les tensions
géopolitiques liées à la guerre en Ukraine ont provoqué un
emballement des prix sur les différents marchés de l?énergie.
La moindre disponibilité du parc nucléaire français et les
préoccupations en matière de sécurité énergétique en Europe
ont également contribué à cette hausse. Les prix de gros ont
directement influencé les prix au détail des différentes
énergies. Toutefois, les entreprises du tertiaire ont pu
bénéficier de mesures de protection : plafonnement ou
limitation des tarifs réglementés pour les entreprises pouvant
bénéficier de ces tarifs, réduction de la fiscalité sur l?électricité,
guichet d?aide (cf.partie 1).
Figure 5.4.1 : consommation finale énergétique du secteur tertiaire
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
300
250
200
150
100
50
0
Électricité Gaz naturel Produits pétroliers Énergies renouvelables et déchets Charbon Chaleur commercalisée*
2003
2012
2017
2009
2000
2004
2001
2013
2018
2010
2015
2005
2002
2006
2011
2016
2007
2008
2014
2019
2020
2021
2022
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la consommation d?électricité, qui représente
la moitié du bouquet énergétique du tertiaire, diminue de
0,3 %. Toutefois, corrigée des variations climatiques, elle
progresse de 1,5 % tandis que la valeur ajoutée des services
marchands augmente de 4,4 %. La consommation de gaz
naturel (un quart du bouquet) diminue de 16,4 % (- 5,2 %
corrigée des variations climatiques). La consommation de
produits pétroliers diminue fortement, de 22,5 % (- 17 %
corrigée des variations climatique), à un rythme beaucoup
plus soutenu que ces dernières années en moyenne (- 4,6 %
en moyenne annuelle depuis 2012). La consommation
d?énergies renouvelables (EnR) décroît de 1 % à climat réel,
mais augmente de 7 % à climat corrigé, rythme proche de
celui de ces dernières années (+ 6 % en moyenne annuelle
depuis 2012). La consommation des EnR dans le tertiaire
couvre principalement la consommation renouvelable des
pompes à chaleur (37 %), suivie de la biomasse (24 %), des
déchets (23 %) et du biogaz (12 %). Enfin, la consommation
de chaleur commercialisée via des réseaux baisse de 8,3 %
en données réelles, mais augmente de 0,5 % après correction
des variations climatiques.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 121
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Entre 2000 et 2022, la valeur ajoutée du tertiaire augmente
de 1,7 % en moyenne par an, à un rythme supérieur à celle
du reste de l?économie. La part du tertiaire dans la valeur
ajoutée de l?économie progresse ainsi régulièrement, passant
de 53 % en 2000 à 59 % en 2022. Entre 2000 et 2010, la
consommation d?énergie du tertiaire progresse au même
rythme (+ 1,8 % par an), soutenue par l?évolution de la
consommation de l?électricité (+ 2,8 % par an). Par la suite,
la consommation se stabilise jusqu?en 2018, année à partir
de laquelle la consommation d?énergie commence à décroître
(- 1,9 % en moyenne par an), sans doute sous l?impulsion de
l?amélioration des performances énergétiques des bâtiments
(cf. 5.8). La reprise d?activité après les crises sanitaire et
énergétique n?a pas conduit à une augmentation de la
consommation d?énergie.
En 2022, le secteur tertiaire a dépensé 28,3 milliards
d?euros pour sa consommation finale d?énergie, en hausse
de 21 % en euros constants par rapport à 2021 (figure 5.4.2)
malgré la baisse de la consommation de toutes les énergies.
L?augmentation de la facture s?explique par la hausse des
prix de toutes les énergies durant l?année 2022, entraînée
par la crise énergétique.
Figure 5.4.2 : consommation finale énergétique du secteur tertiaire (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022
Produits pétroliers 33,2 2 416 32,8 2 481 30,7 1 960 31,3 2 354 24,2 2 882
Gaz naturel 74,6 3 210 73,0 3 255 66,8 2 887 75,7 3 808 63,3 4 952
Charbon 0,4 10 0,4 8 0,4 7 0,4 9 0,4 15
Énergies renouvelables et déchets 10,9 88 11,4 96 11,5 91 13,2 100 13,1 117
Électricité 141,2 13 937 137,8 14 636 127,6 14 676 133,4 16 228 133,0 19 274
Chaleur commercialisée 9,4 683 9,3 693 9,5 701 10,6 864 9,7 1 022
Total 269,7 20 344 264,7 21 168 246,5 20 322 264,6 23 361 243,7 28 261
Note:lebilanmonétaireneprendpasencomptelesaidesattribuéesvialeguichetd?aide.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Plus précisément : la dépense de gaz naturel progresse
de 30 % pour une consommation en baisse de 16,4 %, celle
d?électricité de 18,8 % pour une consommation en baisse de
0,3 %. La dépense d?EnR, qui n?inclut que la dépense en
biomasse et en biocarburants, augmente, quant à elle, de
17 %.
En 2022, l?électricité concentre un peu plus des deux tiers
de la dépense, contre la moitié de la consommation finale,
du fait d?un prix relativement élevé au MWh par rapport aux
autres énergies. À l?inverse, le poids du gaz naturel est plus
faible dans la dépense totale que dans la consommation
(respectivement 18 % et 26 %). Troisième énergie du secteur,
les produits pétroliers représentent 10 % de la dépense et
10 % de la consommation, devant la chaleur commercialisée
via des réseaux (4 % de la dépense totale et 4 % de la
consommation).
122 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.5 Transports : poursuite de la reprise
En 2022, l?usage des transports représente 34 % de la
consommation énergétique finale, soit 518 TWh, dont
294 TWh sont liés aux déplacements des ménages (cf. 5.2)
et 224 TWh relèvent des entreprises et administrations. Par
convention statistique internationale, cette consommation
exclut les soutes internationales aériennes (55 TWh) et
maritimes (14 TWh).
5.5.1 CONSOMMATION PAR USAGE ET PAR MODE
La consommation énergétique finale pour les transports
poursuit sa reprise après la forte baisse de 2020 (+ 12,2 %
en 2021, + 4,3 % en 2022), sans revenir au niveau de 2019
(- 1,2 % entre 2019 et 2022). Le transport intérieur de
voyageurs, le plus touché par la crise sanitaire, augmente
de 14,4 % en 2022, sans retrouver son niveau de 2019 (- 3,4 %
par rapport à 2019). Le trafic national de marchandises (hors
oléoducs) stagne après avoir rebondi (- 0,3 % après + 4,3 %
en 2021), à un niveau légèrement inférieur à 2019 (- 0,2 %) -
(Bilanannueldestransportsen2022, SDES).
Les consommations du secteur (figure 5.5.1.1) sont
dominées par le mode routier (93,1 %, soit 482 TWh), en
relation avec ses parts modales dans le transport de passagers
(87 % du trafic en métropole en voyageurs-kilomètres) comme
de marchandises (85 % en métropole en tonnes-kilomètres).
Le transport routier des ménages représente à lui seul plus
de la moitié (55,9 %) de la consommation finale énergétique
des transports en France.
La part des transports ferrés dans la consommation finale
(1,9 %, à 10 TWh en 2022) est bien inférieure à ses parts
modales (12 % pour les passagers, en hausse, et 10 % pour
le fret).
Les vols domestiques (y compris les liaisons entre
métropole et outre-mer) représentent 3,6 % de la
consommation énergétique finale des transports. L?aérien,
particulièrement affecté par la crise sanitaire, connaît une
reprise plus progressive et tardive que les autres modes.
Soutes internationales comprises, sa part était de 15 % en
2019, 9 % en 2020, 9 % en 2021 et 13 % en 2022.
La consommation du transport maritime et fluvial (y
compris plaisance) national représente 1,4 % de la
consommation énergétique finale des transports.
Figure 5.5.1.1 : part de chaque mode dans la consommation finale énergétique des transports et dans le transport
de voyageurs et de marchandises en 2022
En %
Routier ménages Routier entreprises Aviation domestique Ferré Autres
3,6 1,9 1,4
55,937,2
Transport intérieur
Voyageurs Marchandises
voyageurs-
kilomètres
tonnes-
kilomètres
Routier 87 % 85 %
Ferré 12 % 10 %
Aviation domestique 1 % -
Navigation - 2 %
Oléoducs - 3 %
Note:legraphiquedonnelapartdechaquemodedanslaconsommationfinaleénergétiquedestransports(horssoutesinternationales)enFranceentière.
LetableaupermetdevoirlapartdechaquemodedansletransportintérieurdevoyageursetletransportdemarchandisesenFrancemétropolitaine.
Sources :SDES,Bilandel?énergie;SDES,Bilandestransports,2022
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-annuel-des-transports-en-2022?rubrique=56&dossier=1337
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 123
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.5.2 CONSOMMATION PAR ÉNERGIE
Le bouquet énergétique, hors soutes internationales, est
largement dominé par les produits pétroliers (90,2 %),
principalement à destination des transports routiers
(figure 5.5.2.1). Il est complété par les biocarburants (7 %),
l?électricité (2,1 %) et le gaz naturel, qui reste marginal
(0,7 %).
Sur la période 2011-2019, les consommations de
carburants routiers sont restées globalement stables (- 0,4 %
sur l?ensemble de la période), avec une progression des parts
de l?essence (+ 1,3 point) et des biocarburants (+ 1,7 point)
au détriment du diesel (- 3,1 points). Après une chute
importante en 2020, les ventes de carburants routiers
augmentent de 11,7 % en 2021 et de 3,2 % en 2022, pour
atteindre un niveau inférieur de 1,9 % à celui de 2019.
Figure 5.5.2.1 : consommation finale énergétique des transports
En TWh
600
500
400
300
200
100
0
Gazole route (hors biocarburants)
Énergies renouvelables et déchets (biocarburants)
Essence route (hors biocarburants)
Électricité
Carburéacteurs et autres produits pétroliers (hors biocarburants)
Gaz naturel
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les ventes d?essence (en excluant les biocarburants
incorporés) retrouvent leurs niveaux d?avant-crise dès 2021
et continuent leur croissance en 2022 (+ 12 %). Cette reprise
s?explique essentiellement par celle de la circulation de
voitures particulières à motorisation essence, dont le parc
croît au détriment de celui des motorisations diesel. La
circulation en France métropolitaine de voitures particulières,
utilitaires légers et motocycles (pavillons français et étranger)
à essence augmente de 15,9 % en 2022 (en véhicules-
kilomètres, hybrides incluses).
Les ventes de gazole routier (hors biocarburants
incorporés) augmentent faiblement (+ 0,5 %), pour rester à
un niveau inférieur à celui de 2019 (- 5,6 % entre 2019 et
2022). Elles représentent 65 % de la consommation finale
pour le transport, à 337,6 TWh. La circulation de véhicules
diesel, qui était légèrement repartie en 2021, continue à
augmenter (+ 5,5 % en 2022) mais reste éloignée du niveau
de 2019 (- 8,8 %). La décomposition par type de véhicules
montre une évolution contrastée : + 6,1 % pour les voitures
et utilitaires légers, plus touchés par la baisse de 2020, + 2 %
pour les véhicules lourds (poids lourds, bus et cars), qui ont
retrouvé leur niveau d?avant-crise.
124 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Entre 2011 et 2019, alors que la consommation de
carburants routiers stagne, celle de biocarburants augmente
en moyenne de 3,4 % par an du fait d?une hausse de leurs
taux d?incorporation moyens. Après une baisse importante
liée à la crise sanitaire en 2020, la consommation de
biocarburants routiers continue sa reprise (+ 4,8 %) en 2022,
alimentée par l?augmentation du trafic routier et la hausse du
taux d?incorporation dans l?essence. En 2022, au niveau
métropolitain, ces taux en contenu énergétique atteignent
7,2 % pour le gazole (7,8 % en 2019 et 7,2 % en 2021) et
9,1 % pour l?essence (8 % en 2019 et 8,7 % en 2021). La
hausse du taux d?incorporation pour l?essence s?explique par
l?augmentation de l?objectif fixé dans le cadre de la taxe
incitative relative à l?utilisation d?énergie renouvelable dans
le transport (de 8,6 à 9,2 % en 2022, cf. 1.6). Pour le gazole,
l?objectif augmente également (de 8 à 8,4 %) mais le taux
d?incorporation stagne, notamment en raison de difficultés
d?approvisionnement et d?une forte hausse des prix des huiles
végétales depuis 2021. Pour la première fois, un objectif est
également fixé pour le biokérosène (1 %).
La consommation de carburéacteurs, qui avait chuté de
53,2 % en 2020 (soutes internationales comprises), après
une forte augmentation les années précédentes (+ 13,1 %
entre 2011 et 2019), rebondit faiblement en 2021 (+ 7,2 %)
du fait de la levée tardive des restrictions en métropole et
d?un maintien d?un niveau de trafic très bas pour les vols
internationaux. En 2022, la consommation augmente de
62,3 %, tout en restant largement en dessous du niveau de
2019 (81,4 % du volume). Le trafic intérieur continue à
augmenter fortement (+ 41 % en 2022), mais c?est surtout la
reprise du trafic international (+ 133 %), le plus fortement
impacté par la crise sanitaire, qui explique cette forte hausse
de la consommation.
Les livraisons à destination des soutes maritimes
internationales, principalement sous forme de fioul lourd,
continuent leur reprise progressive (+ 10 % en 2021, + 4 %
en 2022) après une baisse de 43 % en 2020.
La consommation d?électricité, majoritairement liée au
mode ferré, s?élève à 10,8 TWh en 2022. Après une forte
baisse en 2020 (- 17,3 %) due à la chute de 42 % du trafic
de voyageurs dans les transports ferrés du fait de la crise
sanitaire, elle rebondit et dépasse son niveau de 2019 (+ 14 %
en 2021 et en 2022). La consommation des véhicules routiers
à motorisation alternative (électriques et hybrides
rechargeables) poursuit sa forte croissance (+ 30 % en 2020,
+ 87 % en 2021, + 78 % en 2022), pour atteindre 1,4 TWh.
Avec 21,2 % des immatriculations en 2022, les voitures
particulières électriques (hybrides rechargeables incluses)
continuent leur croissance, passant de 1,4 % du parc en 2021
à 2,2 % en 2022 (Bilanannueldestransportsen2022, SDES).
La consommation de gaz naturel pour le mode routier (y
compris le gaz naturel porté par camion sous forme de gaz
naturel liquéfié depuis les terminaux méthaniers) continue
sa progression (+ 17 % en 2022), notamment grâce au
développement du parc de véhicules alimentés au gaz
appartenant à des flottes captives (cf. 4.3). À un niveau de
3,7 TWh, elle représente 0,7 % de la consommation finale
des transports.
5.5.3 CONSOMMATION, DÉPENSES ET TAXES
La dépense énergétique du secteur des transports s?élève en
2022 à 81 Md¤ (figure 5.5.3.1). Comme la consommation
finale, la facture énergétique des transports est dominée par
les produits pétroliers (93 %), en particulier à destination du
transport routier. Comme en 2021, elle croît plus rapidement
que la consommation (+ 29,7 %, contre + 4,9 % pour la
consommation) en raison d?une forte augmentation des prix,
pour dépasser largement le niveau de 2019 (+ 19,6 %). Les
remises carburant mises en place en 2022 pour faire face à
la forte hausse des prix des carburants permettent d?alléger
cette facture de 7,6 Md¤. Les taxes énergétiques représentent
34 % de la dépense dans les transports en 2022, une part en
forte baisse du fait de la hausse importante des prix de l?énergie.
Figure 5.5.3.1 : consommation finale énergétique des transports (hors soutes internationales) par énergie et dépense
associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 476,2 65 147 475,2 64 611 400,9 46 580 449,7 58 390 467,3 75 297
Gaz naturel 2,0 63 1,9 72 2,2 73 3,2 133 3,7 282
Énergies renouvelables et déchets
(biocarburants) 36,5 2 872 37,2 2 913 30,9 2 319 34,0 3 627 36,0 4 564
Électricité 10,1 515 10,1 522 8,3 524 9,5 634 10,8 1 087
Total 524,8 68 597 524,4 68 118 442,3 49 496 496,4 62 783 517,8 81 230
Source :SDES,Bilandel?énergie
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-annuel-des-transports-en-2022?rubrique=56&dossier=1337
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 125
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.6 Industrie : baisse de la consommation
énergétique et envolée des prix
5.6.1 CONSOMMATION FINALE PAR ÉNERGIE
ET DÉPENSE ASSOCIÉE
Le secteur de l?industrie inclut ici l?industrie manufacturière, y
compris agroalimentaire, et la construction. La consommation
de charbon des hauts-fourneaux, considérée comme faisant
partie du secteur de la transformation d?énergie par convention
statistique internationale, est exclue de la consommation
d?énergie physique de l?industrie (et traitée en conséquence
dans la partie 3), mais entre dans les comptes de la dépense.
On distingue les usages énergétiques de l?énergie de ses
usages non énergétiques, c?est-à-dire de l?utilisation des
molécules comme matière première. La consommation à usage
non énergétique s?établit à 121,0 TWh en 2022. La grande
majorité de ces consommations à usage non énergétique est
constituée par les produits pétroliers (107,8 TWh), en particulier
dans l?industrie pétrochimique (74,2 TWh). Le gaz naturel est
également utilisé pour des usages non énergétiques (10,1 TWh,
principalement pour la synthèse d?engrais et pour la production
d?hydrogène). Les usages non énergétiques sont traités en
détail, énergie par énergie, dans la partie 4 du bilan.
La consommation finale à usage énergétique réelle de
l?industrie s?établit, quant à elle, à 294,2 TWh en 2022. Depuis
2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction
de la consommation d?énergie, elle a baissé de 13,7 %, soit
- 1,5 % en moyenne par an. Dans un contexte de forte hausse
globale des prix de l?énergie, elle diminue de 5,2 % en données
réelles en 2022 par rapport à 2021 (- 3,4 % en données
corrigées des variations climatiques). Dans le même temps,
la production dans l?industrie manufacturière augmente de
1,3 %. La baisse de consommation concerne le gaz naturel
(- 9,1 %), l?électricité (- 4,5 %) et le charbon (- 29,8 %). Les
autres énergies sont en légère progression, notamment la
chaleur (+ 7,9 %).
En 2022, le bouquet énergétique final de l?industrie est
toujours dominé par le gaz et l?électricité (37 % du total
chacun). Viennent ensuite les produits pétroliers (10 %), les
énergies renouvelables et les déchets (7 %), la chaleur
commercialisée (7 %) et le charbon (3 %). Cependant, en
incluant les consommations des hauts-fourneaux, la part du
charbon passerait à 15 % environ.
Corrigée des variations climatiques, la baisse de la
consommation est plus mesurée (- 3,4 % toutes énergies
confondues), en raison des températures globalement plus
douces qu?en 2021 (figure 5.6.1.1). Cette différence provient
principalement du gaz naturel, dont la baisse de consommation
est plus réduite à climat constant (- 5,6 %, contre - 9,1 % en
données réelles).
Figure 5.6.1.1 : consommation finale énergétique de l?industrie
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Gaz naturel
Énergies renouvelables thermiques et déchets
Électricité
Chaleur commercialisée*
Produits pétroliers
Charbon (hors hauts-fourneaux)
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
126 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
La dépense énergétique totale (figure 5.6.1.2) de
l?industrie (hors charbon dans les hauts-fourneaux) s?élève
en 2022 à 27,5 milliards d?euros, en forte hausse, d?environ
43 % en euros constants sur un an, pour une consommation
en baisse de 5,2 %. La hausse de la dépense concerne
l?ensemble des secteurs mais dans des proportions différentes.
Ainsi, les dépenses industrielles dans les énergies
renouvelables et les déchets n?augmentent que de 5,4 % en
2022, tandis que d?autres énergies sont davantage touchées
par la flambée des prix. Cela est notamment le cas du gaz
naturel, dont la dépense progresse de 60,0 % malgré une
consommation en baisse, du charbon et dérivés incluant les
hauts-fourneaux (+ 83,2 %) ou de la chaleur commercialisée
(+ 81,5 %). La facture en électricité augmente également en
2022, mais de manière moins significative (+ 24,6 %),
réduisant ainsi l?écart de part de dépense relative avec le gaz
(44 % de la dépense totale représentée par l?électricité contre
30 % pour le gaz, contre respectivement 51 % et 27 % en
2021), tandis que ces deux énergies ont une part similaire
dans la consommation finale énergétique.
Figure 5.6.1.2 : consommation finale énergétique de l?industrie par énergie (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 28,6 1 939 28,6 1 859 27,6 1 421 26,7 1 718 28,0 2 735
Gaz naturel 120,5 4 433 118,7 4 012 106,9 2 968 118,4 5 167 107,6 8 268
Charbon et dérivés
hors hauts-fourneaux 12,7 1 780 10,3 1 825 9,1 1 103 10,5 1 548 7,4 2 654
Charbonetdérivés:hauts-fourneaux 46,1 1 486 43,0 1 581 32,4 926 40,9 1 285 36,3 2 355
Énergies renouvelables thermiques
et déchets* 21,5 166 21,3 146 21,0 145 21,6 212 21,8 223
Électricité 116,9 8 631 115,7 8 993 105,8 8 451 112,7 9 689 107,6 12 074
Chaleur commercialisée 16,8 572 18,7 537 17,6 452 20,2 849 21,8 1 541
Total (hors charbon hauts-fourneaux) 317,0 17 483 313,3 17 330 288,0 14 498 310,2 19 137 294,2 27 496
Dépenses totales y compris
hauts-fourneaux 18 932 18 868 15 382 20 378 29 851
*Pourlavalorisationmonétairedesénergiesrenouvelablesetdéchets,seulslebois-énergieetlesbiocarburantssontprisencompte.
Note:conformémentauxconventionsstatistiquesinternationalesrelativesàlacomptabilitéphysiquedel?énergie,laconsommationdecharbonetsesdérivés
dansleshauts-fourneauxestexcluedelaconsommationfinale.Danslecadredubilanmonétaire,elleestenrevancheinclusedansl?industrieetdansladépense
nationale en énergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 127
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.6.2 CONSOMMATION FINALE PAR SECTEUR
Le secteur de la chimie et pétrochimie, qui représente à lui seul
21 % de l?énergie consommée dans l?industrie (figure 5.6.2.1),
voit sa consommation énergétique diminuer de 6,2 %, tandis
que l?indice brut de production de l?industrie chimique évolue
également à la baisse (- 10,8 % par rapport à l?année
précédente). Le gaz naturel représente près de la moitié (42 %)
de sa consommation énergétique. Il est en nette baisse en
2022 (- 14,8 %) sous l?effet d?une diminution importante observée
dans les entreprises les plus consommatrices du secteur.
L?industrie agroalimentaire pèse pour 20 % des
consommations énergétiques dans l?industrie. Elle enregistre
une baisse de 6,1 % sur l?année 2022, pour atteindre son
plus bas niveau depuis 2017. L?activité des industries
alimentaires diminue aussi au cours de l?année (- 5,2 % selon
l?indice brut de production). Après avoir été davantage
épargnée que d?autres secteurs par les baisses d?activité
pendant la crise sanitaire en 2020, elle subit la baisse de la
consommation de produits alimentaires liée à l?inflation
générale de ces produits en 2022.
Figure 5.6.2.1 : évolution de la consommation finale énergétique (données non corrigées des variations climatiques)
par secteur de l?industrie
En TWh
2022
2021
2020
2019
2018
Sidérurgie Chimie et pétrochimie Métaux non ferreux Produits minéraux non métalliques Matériels de transport
Machines Industries extractives (sauf combustibles) Produits alimentaires, boissons et tabac Imprimerie, pâtes et papiers
Non spécifié ci-dessus
Bois et ouvrages en bois Construction Textiles et cuir
0 50 100 150 200 250 300 350
21
22
18
21
23
9
11
11
11
11
19
20
17
20
20
10
11
9
11
12
27
28
27
28
29
8
8
6
7
8
19
18
16
18
17
3
3
2
3
3
12
12
11
14
14
58
62
57
58
62
5
5
5
4
5
43
44
41
44
44
62
66
68
74
69
Note:lessecteursprésentéssontdesagrégatsdelaclassificationNAF.Toutefois,lecharbonetsesproduitsdérivésdeshauts-fourneauxontétéexclusdela
sidérurgie,conformémentauxconventionsinternationalessurlesstatistiquesdel?énergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Au sein de la sidérurgie, les hauts-fourneaux sont les plus
gros consommateurs de charbon et dérivés. Leur
consommation nette de la production s?établit ainsi à 36 TWh,
soit 83 % des 44 TWh de charbon consommés dans l?industrie
dans son ensemble. Après une forte reprise de la
consommation dans la sidérurgie en 2021, cette dernière
baisse de nouveau en 2022 (- 3,7 %), pour se rapprocher de
son niveau d?avant la crise sanitaire (- 0,7 % par rapport à
2019). En particulier, les consommations d?électricité (- 8,5 %)
et de charbon (- 62,5 %) ont chuté dans la sidérurgie au cours
de l?année. Elle pèse pour 7 % de la consommation de
l?industrie en 2022 (hors charbon sidérurgique). Dans le même
temps, la production industrielle dans la sidérurgie chute
(- 29,3 % par rapport à 2021).
Le secteur des métaux non ferreux, incluant entre autres
les entreprises électro-intensives de la production d?aluminium,
subit l?explosion des prix de l?énergie en 2022 et voit sa
consommation chuter de 19,0 % sur l?année, après une
hausse de 6,0 % entre 2020 et 2021. Il représente désormais
3,1 % de la consommation de l?industrie (contre 3,7 % en
2021) mais 6 % de la consommation de l?électricité.
Parmi les quelques secteurs industriels connaissant une
augmentation de consommation énergétique, le bois et
ouvrages en bois (+ 2,2 %) et les industries extractives
(+ 3,3 %) peuvent être cités. Ces secteurs ont une part relative
globalement faible dans la consommation énergétique de
l?industrie.
Les autres secteurs parmi les plus contributifs à la
consommation d?énergie dans l?industrie sont les imprimeries
et papeteries (9,1 %), la construction (6,3 %) ou les machines
(6,3 %). Leur consommation est relativement stable au cours
des dernières années.
128 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.6.3 DÉCOMPOSITION SECTORIELLE
DE LA CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE
En données réelles, la consommation finale de gaz naturel à
usage énergétique chute par rapport à 2021, à 107,6 TWh
(soit - 9,1 %), annulant ainsi la hausse de 2021 en sortie de
crise sanitaire. Cette baisse importante se retrouve dans les
secteurs qui y contribuent le plus fortement. Ainsi, la chimie
et pétrochimie (- 14,8 %), les produits minéraux non métalliques
(- 11,3 %) et les produits alimentaires (- 3,4 %), qui représentent
en cumulé les deux tiers de la consommation de gaz dans
l?industrie (figure 5.6.3.1), voient tous leurs usages énergétiques
baisser en 2022.
La consommation finale d?électricité diminue de 4,5 % au
cours de l?année, pour s?établir à 107,7 TWh, se situant 6,9 %
en dessous de la consommation de 2019. Cette baisse ne touche
pas tous les secteurs de manière uniforme. Elle est principalement
forte sur les secteurs des métaux non ferreux (- 19,8 %), de la
sidérurgie (- 8,5 %) ou de la chimie et pétrochimie (- 6,7 %). En
revanche, le secteur des produits alimentaires, qui reste le pôle
le plus contributif (21 % de la consommation d?électricité dans
l?industrie en 2022), connaît une légère augmentation (+ 2,2 %).
Figure 5.6.3.1 : décomposition sectorielle de la consommation finale énergétique de l?industrie en 2022
En %
Gaz naturel
Électricité
Produits
pétroliers
Chaleur
commercialisée
Charbon (hors
hauts-fourneaux)
Énergies renouvelables
thermiques et déchets
Sidérurgie Chimie et pétrochimie Métaux non ferreux Produits minéraux non métalliques Matériels de transport
Machines Industries extractives (sauf combustibles) Produits alimentaires, boissons et tabac Imprimerie, pâtes et papiers
Non spécifié ci-dessus
Bois et ouvrages en bois Construction Textiles et cuir
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Note:lapartdechacunedesénergiesestcalculéeàpartirdesdonnéesnoncorrigéesdesvariationsclimatiques.
Source :SDES,Bilandel?énergie
La consommation finale de produits pétroliers dans
l?industrie connaît une augmentation en 2022, de 4,5 % en
données réelles, tandis qu?elle baisse de 2,7 % en moyenne
annuelle depuis 2012. Le secteur de la construction
représente 40 % de cette consommation. La hausse de
consommation des produits pétroliers dans l?industrie provient
principalement des minéraux non métalliques (en
augmentation de 14 % en 2022), secteur regroupant
notamment la fabrication de ciment et de verre.
La chaleur commercialisée connaît la plus forte
progression de consommation finale annuelle (+ 7,9 %).
Cette hausse est portée par les secteurs de la chimie et
pétrochimie (+ 16,7 %) et du papier et de l?imprimerie
(+ 13,6 %), qui représentent à eux seuls 78 % de la
consommation finale de chaleur vendue dans l?industrie.
À l?inverse, la consommation dans le secteur des produits
alimentaires baisse en 2022 (- 18,3 % en données réelles).
La consommation finale d?énergies renouvelables et de
déchets est, quant à elle, relativement stable (+ 1,1 %). Elle
augmente de 1,0 % à climat constant sur l?année 2022 et de
1,1 % en moyenne par année depuis 2012. La majorité de
ses consommations sectorielles (79 %) provient du papier
et de l?imprimerie, des produits minéraux non métalliques et
du bois.
Après une progression en 2021, la consommation finale
de charbon (hors hauts-fourneaux) s?effondre de 29,8 %.
Elle diminue également dans les hauts-fourneaux de manière
moins importante (- 7,4 %), non pris en compte dans la
consommation finale industrielle (cf. 3.3). Malgré un rebond
en 2021, la consommation nette de charbon dans l?industrie
reste inférieure de 15,2 % à son niveau de 2019 et se situe
dans une dynamique globale de baisse de 2012 (- 6,4 % de
consommation en moyenne par an).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 129
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.7 Agriculture-pêche : dépense en forte
hausse
Avec 54,5 TWh, la consommation finale d?énergie de
l?agriculture et de la pêche augmente légèrement, de 2,0 %
en 2022, après une baisse de 1,5 % en 2021 (figure 5.7.1).
Peu sensible aux fluctuations de la production agricole, elle
ne varie guère depuis une dizaine d?années. Par rapport à
2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction
de la consommation d?énergie (cf. 4.1), la consommation de
l?agriculture et de la pêche est à peu près stable (+ 0,7 %
d?évolution en moyenne annuelle). À la suite de l?augmentation
des prix des énergies, notamment ceux du gaz et des produits
pétroliers, la dépense en énergie du secteur augmente de
39 %, pour s?élever à 4 Md¤ en 2022.
Figure 5.7.1 : consommation finale énergétique du secteur agriculture-pêche
En TWh
60
50
40
30
20
10
0
2007
2016
2021
2022
2013
2004
2008
2005
2017
2014
2019
2009
2006
2010
2015
2020
2011
2012
2018
Produits pétroliers
Gaz naturel
Électricité
Charbon
Énergies renouvelables et déchets
Chaleur commercialisée*
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, avec une consommation en hausse de 2,9 %,
les produits pétroliers, comprenant essentiellement du gazole
non routier (GNR), constituent 73 % du bouquet énergétique
dans l?agriculture. La consommation d?électricité, qui
représente la deuxième source d?énergie du secteur (14,3 %),
augmente de 1,8 %. Viennent ensuite les énergies
renouvelables et déchets, qui représentent 9,2 % du bouquet
énergétique, et dont la consommation progresse de 4,8 %
sur un an. Depuis 2012, leur consommation augmente en
moyenne de 10,4 % par an. Le gaz naturel enregistre, quant
à lui, la baisse la plus importante sur l?année (- 17,0 %) et
représente en 2022 3,6 % de la consommation dans
l?agriculture. Quant à la chaleur commercialisée, qui ne
représente que 0,4 % de la consommation, elle connaît une
baisse de 12,6 %.
La pêche représente 7,6 % des consommations d?énergie
de l?ensemble agriculture-pêche. Sa consommation finale
d?énergie, composée pour l?essentiel du gazole consommé
par les bateaux de pêche, augmente légèrement en 2022
(+ 2,7 %, quatrième année de hausse consécutive).
130 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Figure 5.7.2 : consommation finale énergétique du secteur agriculture-pêche (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 36,9 2 744 36,1 2 698 39,3 2 191 38,4 2 598 39,5 3 988
Gaz naturel 2,3 105 2,4 105 2,3 91 2,4 113 2,0 149
Charbon 0,02 0,7 0,02 0,4 0,02 0,3 0,02 0,4 0,02 0,7
Énergies renouvelables et déchets 4,3 166 4,3 151 4,4 148 4,8 239 5,0 288
Électricité 8,6 1 145 8,5 1 163 8,1 1 116 7,7 1 087 7,8 1 202
Chaleur commercialisée 0,2 12,4 0,2 18,6 0,2 15,2 0,3 23,1 0,2 24,5
Total 52,3 4 173 51,5 4 136 54,3 3 561 53,5 4 061 54,5 5 653
Source : SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la dépense totale en énergie du secteur de
l?agriculture et de la pêche s?élève à 5,7 milliards d?euros
(figure 5.7.2), en nette hausse par rapport à 2021 (+ 39,2 %).
Les produits pétroliers concentrent 71 % de la dépense,
proche de leur part de consommation finale, et connaissent
une hausse des dépenses particulièrement forte (+ 53,5 %).
Par ailleurs, la part de dépense en électricité est plus
importante que sa part dans la consommation (respectivement
21 % et 14 %). Troisième énergie du secteur, les énergies
renouvelables et déchets représentent 5,1 % de la dépense,
contre 9,2 % de la consommation. Le gaz est le quatrième
poste de dépense (3,2 %). Il voit sa dépense totale augmenter
de 31,5 %, malgré une baisse de consommation, en raison
de l?explosion de ses prix.
Les dépenses associées à la consommation de produits
raffinés dans la pêche augmentent également fortement en
2022, sous l?effet de la hausse du prix des carburants, pour
atteindre 336 M¤ (+ 59,2 % sur l?année, en euros constants).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 131
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.8 Intensité énergétique finale : poursuite
de la baisse
Après un rebond en 2020 (+ 1,8 %) et un retour à la situation
d?avant la crise sanitaire en 2021, l?intensité énergétique
finale (consommation finale à usage énergétique par unité
de PIB) continue de diminuer en 2022 (- 3,1 %), pour atteindre
0,68 TWh par milliard d?euros (figure 5.8.1). La consommation
finale énergétique, corrigée des variations climatiques,
redescend (- 0,7 % en 2022) après un rebond post-crise
sanitaire (+ 4,1 % en 2021), alors que l?activité poursuit sa
croissance (+ 6,4 % en 2021, + 2,5 % en 2022).
Sur le long terme, l?intensité énergétique finale se réduit
de manière quasiment continue depuis 1990, à un rythme
annuel moyen de - 1,3 %. Entre 1990 et 2001, cette baisse
s?explique par une croissance moins rapide de la
consommation énergétique finale (+ 16,7 %) que du PIB
(+ 25,4 %). À partir de 2001, la consommation énergétique
finale diminue alors que le PIB continue à augmenter, bien
que moins rapidement. Ce découplage partiel entre PIB et
consommation d?énergie s?explique par des gains d?efficacité
énergétique dans l?ensemble des secteurs, par la tertiarisation
de l?économie et par une croissance de la demande des
ménages moins rapide que celle du PIB.
En 2022, la consommation finale énergétique par habitant
diminue de 1 %, pour s?établir à 23,5 MWh par habitant, après
avoir fortement diminué en 2020 (- 6,2 %) puis légèrement
rebondi en 2021 (+ 3,8 %). Sur le long terme, après une
croissance annuelle moyenne de 1 % sur la période 1990-
2001 qui culmine en 2001 à 29,2 MWh par habitant, la
consommation par habitant diminue à un rythme annuel
moyen de - 1,9 % de 2001 à 2022. De 1990 à 2001, à climat
constant, la consommation finale énergétique totale augmente
de 16,7 %, notamment du fait de la hausse de consommation
du tertiaire (+ 26,9 %) et des transports (+ 17,9 %). De 2001
à 2022, la tendance s?inverse, principalement du fait de la
baisse de la consommation de l?industrie (- 23,4 %) et, dans
une moindre mesure, du résidentiel (- 4,4 %).
Figure 5.8.1 : intensité énergétique finale (données corrigées des variations climatiques)
En MWh/hab et TWh/Md¤ (données corrigées des variations climatiques)
30
29
28
27
26
25
24
23
22
21
20
1,10
1,05
1,00
0,95
0,90
0,85
0,80
0,75
0,70
0,65
0,60
Consommation finale énergétique par unité de PIB (TWh/Md¤, axe de droite)
Consommation finale énergétique par habitant (MWh/hab, axe de gauche)
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Sources :SDES,Bilandel?énergie;Insee
132 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Depuis 1990, l?intensité énergétique finale a diminué pour
l?ensemble des activités (figure 5.8.2).
Dans les transports, premier secteur consommateur en
2022 (32 % de la consommation énergétique finale),
l?amélioration de la performance énergétique des véhicules
légers se poursuit de manière continue depuis 1990, avec
une baisse de 27 % de la consommation d?énergie par
kilomètre parcouru. Cette baisse s?accélère à partir de 2010,
passant d?un rythme annuel moyen de - 0,8 % de 1990 à
2010 à - 1,2 % de 2010 à 2022. La réduction de la
consommation unitaire des poids lourds (par véhicule-km)
apparaît moins forte (- 13 % depuis 1990). Elle stagne jusqu?au
milieu des années 2000 puis décroît à un rythme annuel
moyen de - 0,8 % entre 2005 et 2022.
Malgré un léger rebond en 2020, en lien avec une
présence accrue des ménages dans leur domicile, la baisse
de l?intensité énergétique est particulièrement forte dans le
résidentiel, qui représente 29 % de la consommation
énergétique finale en 2022. Elle diminue en effet de 35 %
depuis 1990, reflétant les meilleures performances
énergétiques des logements neufs ainsi que des efforts de
rénovation dans les logements anciens.
Dans l?industrie (19 % de la consommation énergétique
finale en 2022), l?adoption de procédés moins consommateurs
a contribué à la baisse de long terme de l?intensité énergétique
(- 29 % depuis 1990), la dégradation ponctuelle en 2020 liée
à la crise sanitaire ayant été compensée en 2022.
Dans le tertiaire (16 % de la consommation énergétique
finale en 2022), la baisse de l?intensité énergétique ne
commence qu?à partir de la fin des années 2000, à un rythme
annuel moyen soutenu de - 2,2 % entre 2009 et 2022. Au
total, la baisse atteint 21 % depuis 1990. Comme dans le
résidentiel, cette tendance s?explique notamment par
l?amélioration des performances énergétiques des bâtiments
du secteur.
Dans l?agriculture (3 % de la consommation énergétique
finale en 2022), l?intensité énergétique est beaucoup plus
volatile, en raison notamment des aléas climatiques qui
pèsent sur les récoltes et affectent les rendements sans
modifier la consommation d?énergie. Toutefois, elle baisse
tendanciellement depuis 1990 (- 18 %).
Figure 5.8.2 : évolution des intensités énergétiques finales par secteur (données corrigées des variations climatiques)
En indice base 100 en 1990 (données corrigées des variations climatiques)
120
110
100
90
80
70
60
50
Tertiaire Résidentiel Industrie Agriculture Poids lourds Véhicules légers
1990
2002
1996
2008
2016
1992
2004
1998
2010
2018
1994
2006
2014
2000
2012
2020
2022
Note:l?intensitéénergétiquefinaleestdéfiniecommeleratiodelaconsommationénergétiquefinaledusecteuràsavaleurajoutée,saufpourlerésidentiel,oùle
dénominateurestlasurfacetotaledeslogementshabités,etdanslestransports,oùl?indicateurmesurelaconsommationunitairedesvéhicules(parvéhicule-km).
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Sources :SDES,Bilandel?énergie,Bilanannueldestransports,Rapportducomptedulogement;Insee
partie 6
Émissions de CO2
dues à la combustion
d?énergie
? Les émissions réelles de CO2 liées à la combustion d?énergie
en France métropolitaine ont baissé de 3,3 % en 2022, en raison
notamment de la douceur des températures. À climat constant,
elles augmentent (+ 0,4 %). Sur le plus long terme, les émissions
réelles se sont repliées de 26,9 % depuis 1990. Les transports
demeurent le premier secteur émetteur de CO2 (45 %), devant
le résidentiel et le tertiaire (20 %), l?industrie (16 %), la branche
énergie (16 %) et l?agriculture et la pêche (4 %).
134 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
6. Baisse des émissions de CO2 dues
à la combustion d?énergie
La consommation d?énergie doit aussi être analysée au regard
de ses impacts. Le bilan de l?énergie permet d?avoir une
estimation des émissions de CO2 liées à la combustion
d?énergie et une analyse des évolutions après correction des
variations climatiques. Afin d?avoir une vision complète des
émissions de gaz à effet de serre de la France, il convient de
se reporter aux données produites par le Citepa et à l?inventaire
national transmis dans le cadre de la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements climatiques (qui comptabilise
l?ensemble des gaz à effet de serre et qui contient également
les émissions non liées à la combustion d?énergie, cf. encadré).
Les émissions réelles de CO2 liées à la combustion
d?énergie baissent de 3,3 % en France métropolitaine en
2022, pour atteindre 268 MtCO2 (figure 6.1). La baisse est
particulièrement importante dans le secteur résidentiel-
tertiaire (- 17,9 %) en raison d?un climat doux, d?une
augmentation des prix de l?énergie et des appels à la sobriété.
La baisse concerne également l?industrie (- 8,8 %) qui réduit
sa consommation d?énergie face à la hausse des prix.
À l?inverse, les émissions de la branche énergie augmentent
(+ 5,5 %), principalement à cause de l?indisponibilité d?une
partie du parc nucléaire et du recours accru à des centrales
thermiques pour produire de l?électricité. Les émissions des
transports poursuivent leur reprise (+ 3,5 %), principalement
alimentées par le trafic routier et, dans une moindre mesure,
aérien. Elles restent toutefois 1,6 % sous leur niveau de 2019.
Figure 6.1 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie par secteur entre 1990 et 2022
En MtCO2 (données non corrigées des variations climatiques, sauf indication contraire)
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Transports* Résidentiel-tertiaire Industrie** Branche énergie*** Agriculture-pêche
Total (données non corrigées des variations climatiques) Total (données corrigées des variations climatiques)
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
*Horstransportsinternationauxmaritimesetaériens.
**Ycomprishauts-fourneaux.
***Ycomprisécartstatistique.
Note:contrairementaurestedubilan,lesémissionsdesDROMnesontpascomptabiliséesici.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 135
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Corrigée des variations climatiques, les émissions
augmentent de 0,4 %, l?année 2022 ayant été plus chaude
que 2021. Les émissions diminuent pour le gaz naturel
(- 1,5 %) et le charbon (- 10,4 %) mais augmentent pour les
produits pétroliers (+ 3 %) et les déchets non renouvelables
(+ 1,8 %).
À plus long terme, les émissions réelles sont inférieures
de 26,9 % au niveau de 1990 : après une quasi-stabilité sur
la période 1990-2005 (+ 0,3 % en moyenne par an), elles ont
diminué entre 2005 et 2019 à un rythme annuel moyen de
- 1,8 %. Les réductions d?émissions devront s?intensifier pour
atteindre la neutralité carbone à l?horizon 2050, cible fixée
par la loi Énergie et Climat adoptée en 2019. Cette dernière
prévoit en effet une division des émissions de gaz à effet de
serre (dont les émissions de CO2 liées à la combustion
d?énergie représentent plus de 65 %) par un facteur supérieur
à 6, ce qui correspondrait à une baisse annuelle moyenne
d?au moins 3 % entre 1990 et 2050, et d?environ 5 % entre
2020 et 2050 au vu de l?évolution connue au cours des
30 dernières années.
Les transports (hors soutes aériennes et maritimes
internationales) sont le premier secteur émetteur sur toute la
période 1990-2022. Ils représentent 45 % du total en 2022
(contre 32 % en 1990). Les émissions sont quasi exclusivement
associées à la combustion de produits pétroliers.
Les transports sont le seul secteur pour lequel les
émissions ont augmenté entre 1990 et 2019 (+ 3,8 %), avec
un pic atteint au début des années 2000. La consommation
énergétique est restée stable entre 2012 et 2019, mais
l?incorporation croissante de biocarburants (dont les émissions
liées à la combustion sont conventionnellement nulles) a
contribué à faire légèrement baisser les émissions (- 0,2 %
par an en moyenne sur la période 2012-2019).
Les émissions directes12 du résidentiel et du tertiaire
représentent 19,7 % du total (dont deux tiers pour le résidentiel
et un tiers pour le tertiaire). Elles baissent de 17,9 % en 2022
(à climat constant, ces émissions diminuent de seulement
7,3 % du fait de la douceur du climat).
Sur le long terme et à climat constant, alors que la
consommation finale d?énergie du secteur résidentiel et
tertiaire métropolitain a nettement augmenté depuis 1990
(+ 13,7 %), les émissions directes sont inférieures de 33,5 %
à leur niveau de 1990. Cette divergence est liée à la place
croissante de l?électricité dans ces consommations
(+ 14 points) et au recours accru au gaz naturel pour le
chauffage (+ 2 points), au détriment des produits pétroliers
(- 20 points).
La branche énergie, qui inclut notamment les émissions
de la production d?électricité et de chaleur et celles des
raffineries, représente 15,7 % des émissions totales. Les
émissions de CO2 liées à la production d?électricité et de
chaleur (y compris autoproducteurs) repartent à la hausse
(+ 5,9 % en 2022). Depuis 1990, ces émissions ont fortement
diminué (- 32,7 %), ce qui s?explique à la fois par une moindre
utilisation des énergies fossiles pour la production d?électricité
et de chaleur, et, au sein des énergies fossiles, par une baisse
continue de la part du charbon (et du pétrole dans une moindre
mesure) au profit du gaz naturel, moins émetteur de CO2.
Les émissions directes12 de l?industrie baissent en 2022
(- 8,8 %) et représentent 16,1 % des émissions liées à
l?énergie. Elles ont diminué de 38,5 % depuis 1990, alors que
les consommations énergétiques du secteur ont baissé de
16,9 % dans le même temps. Le différentiel est lié au recul
prononcé de l?utilisation des énergies les plus émettrices
(produits pétroliers et charbon) au profit du gaz naturel et de
l?électricité.
Dans l?agriculture et la pêche, les émissions de CO2 liées
à la combustion d?énergie, en grande majorité dues à
l?utilisation de produits pétroliers, s?élèvent à 10,7 MtCO2 en
2022. Elles ont diminué de 5 % par rapport à 1990. La part
de l?agriculture et de la pêche dans les émissions liées à la
combustion reste limitée (4 %), en lien avec le faible poids
du secteur dans la consommation totale d?énergie.
Tous secteurs confondus et à climat constant, les produits
pétroliers restent de loin la principale source d?émissions
(59,4 % en 2022), bien que cette part soit en légère diminution
par rapport à 1990 (figure 6.2). La part des émissions liées
au gaz naturel (30,2 % du total) double quasiment sur la
période (15,8 % en 1990), tandis que celle des émissions
liées au charbon et à ses dérivés (8 % du total) diminue
fortement (21,1 % en 1990). Enfin, la valorisation énergétique
de déchets non renouvelables représente 2,4 % des
émissions.
Dans les départements et régions d?outre-mer, les
émissions liées à la combustion d?énergie s?élèvent en 2022
à 10,5 MtCO2. Elles sont principalement liées à la production
d?énergie (3,9 MtCO2, réparties entre combustion de produits
pétroliers et de charbon) et aux transports (6,3 MtCO2).
12Noncomprislesémissionsindirectesliéesàlaproductiond?électricitéetdechaleurcommercialisée,celles-ciétantcomprisesdanslabrancheénergie.
136 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Figure 6.2 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie par source entre 1990 et 2022
En MtCO2 (données corrigées des variations climatiques)
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Combustion de produits pétroliers Combustion de gaz naturel
Combustion de charbon* Combustion de déchets non renouvelables
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
*Ycomprisgazsidérurgiques.
Note:contrairementaurestedubilan,lesémissionsdesDROMnesontpascomptabiliséesici.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 137
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Méthode de calcul des émissions de CO2 dues à la combustion
d?énergie
Les émissions de CO2 ici calculées sont celles issues de la combustion d?énergie fossile.
Elles représentent près de 90 % des émissions totales de CO2 et plus de 65 % des émissions de gaz à
effet de serre (GES) en France. Les autres émissions de GES proviennent essentiellement de l?UTCATF
(utilisation des terres, changement d?affectation des terres et foresterie) et de l?agriculture.
Le SDES applique des facteurs d?émissions aux consommations d?énergies fossiles (produits
pétroliers, gaz, combustibles minéraux solides, déchets non renouvelables), hors usages non
énergétiques.
Les émissions associées à la production d?électricité et de chaleur sont comptabilisées dans
la branche énergie et non dans les secteurs consommateurs finaux.
Par ailleurs, contrairement au reste du bilan (mais de même que dans les inventaires), les hauts-
fourneaux sont considérés comme faisant partie de l?industrie et non de la branche énergie en matière
d?émissions de CO2.
Les inventaires officiels en matière d?émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2, font appel à une
méthodologie plus complexe, nécessitant des données plus détaillées. Ces inventaires couvrent
l?ensemble des GES du Protocole de Kyoto et non le seul CO2 issu de la combustion d?énergie qui
représente 70 % des émissions totales de GES en CO2 équivalent. Pour les émissions de CO2 liées à la
combustion d?énergie, quelques différences subsistent, en particulier (figure 6.3) :
? Les émissions dues à l?autoproduction d?électricité sont affectées à la branche énergie dans le bilan
de l?énergie, tandis qu?elles sont affectées aux secteurs consommant l?électricité, industrie notamment,
pour les inventaires.
? Le SDES ne prend en compte les émissions des départements et régions d?outre-mer qu?à partir de
2011. Par conséquent, les évolutions depuis 1990 présentées ici sont estimées à périmètre constant,
sur la France métropolitaine.
En conséquence, les émissions estimées ici ne sont pas directement comparables à celles des
inventaires nationaux d?émissions.
Les inventaires officiels, tout comme les estimations du SDES, ne mesurent que les émissions de CO2
dues aux activités sur le territoire national. Les émissions de gaz à effet de serre engendrées par la
production des biens consommés sur le territoire, y compris ceux importés (« empreinte carbone »),
sont estimées dans les ChiffresClésduclimat.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-du-climat-france-europe-et-monde-edition-2023?rubrique=26&dossier=1263
138 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Figure 6.3 : émissions de CO2 liées à la combustion d?énergie en 2021
En MtCO2 (données non corrigées des variations climatiques)
Inventaire national Bilan de l?énergie
Branche énergie 39,1 44,5 (a, b)
Industrie 43,7 47,3 (b, c)
Résidentiel-tertiaire 64,0 64,5
Agriculture-pêche 10,5 10,7
Transports 122,8 121,3 (d)
Total 280,0 288,3
Notes:pourlebilandel?énergie,lechampgéographiqueestlamétropoleetles5DROM.L?inventairenationalinclutenoutrel?îledeSaint-
Martin(«périmètreKyoto»),etlesémissionscorrespondentauxquantitésdeCO2horsbiomasserapportéesdanslacatégorieCRF«1A.Fuel
combustionactivities(sectoralapproach)».
(a)Lesémissionsincluentunécartstatistiquedanslebilandel?énergie,lesconsommationsd?énergiedelabrancheénergiecorrespondantau
soldeentrelesressourcesetlaconsommationfinale,àladifférencedel?inventairenational,quireposesurl?estimationdirectedesemplois.
(b)Lesémissionsduesàl?autoproductiond?électricitésontaffectéesàlabrancheénergiedanslebilandel?énergie,tandisqu?ellessontaffectées
auxsecteursconsommantl?électricité,l?industrienotamment,pourlesinventaires.
(c)Unepartiedesémissionsconsidéréesicicommerelevantdelacombustiond?énergiefossiledansl?industrie(notammentdansleshauts-
fourneaux)sontallouées,danslesinventairesnationauxd?émissions,àlacatégorieCFR«2.IndustrialProcessesandProductUse».
(d)Lesémissionsliéesàlapartfossiledesbiocarburantsnesontpascomptabilisées.
Sources :Citepa(inventaireformatCCNUCC-KP,mars2023);SDES,Bilandel?énergie
Annexes
? Bilans énergétiques de la France
? Annexes méthodologiques
? Sigles et abréviations
? Pour en savoir plus
140 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilans énergétiques de la France
Notes
?EnRélectriques:hydraulique(horspompages),énergiesmarines,éolien,solairephotovoltaïque.
?EnRthermiquesetdéchets:biomassesolide,biogaz,biocarburants,déchets,solairethermique,géothermie,pompesàchaleur.
?Pétrolebrut:inclutégalementdefaiblesquantitésdecondensats(liquidesdegaznaturel),d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsà
distiller.
?Industrie:inclutégalementlaconstruction.Leshauts-fourneauxsontexclusdel?industriedanslebilanphysique(carclassésdanslabrancheénergie)mais
inclusdanslebilanmonétaire.
?Transfertsetretoursenraffineries(produitspétroliers):cepostecorrespondauxéchangescomptablesexistantsentrelebilandupétrolebrutetceluides
produitsraffinés.Desproduitsbrutspeuventêtreutiliséssansavoirétéraffinés(notammentlescondensatsutiliséspourlapétrochimie).Àl?inverse,desproduits
semi-finispeuventêtreretournésenraffineriespourêtreretraités(issusducommerceextérieuroudel?industriepétrochimique).
?Autoconsommationdesraffineries(produitsraffinés):cepostecorrespondàlaconsommationpropredesraffineriesenproduitsraffinés,horsproduction
d?électricitéoudechaleurcommercialisée.
?Donnéesréelles:donnéesnoncorrigéesdesvariationsclimatiques.
?DonnéesCVC:donnéescorrigéesdesvariationsclimatiques.
Bilans physiques, toutes énergies confondues (données réelles)
Bilan énergétique physique 2022
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 9,77 0,00 0,21 893,12 103,66 247,68 0,00 0,00 1 254,44
Importations 70,70 489,11 480,22 575,55 0,00 0,00 27,60 52,44 0,00 1 695,60
Exportations - 0,07 - 0,59 - 160,79 - 154,17 0,00 0,00 - 8,17 - 37,49 0,00 - 361,28
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 13,78 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 13,78
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 55,59 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 55,59
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 2,74 - 2,61 2,30 - 35,14 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 38,18
Consommation primaire 67,89 495,68 252,36 386,44 893,12 103,66 267,11 14,94 0,00 2 481,21
Écart statistique - 3,08 2,81 - 1,22 - 1,65 0,00 0,00 0,00 1,19 0,00 - 1,96
Production d?électricité 16,25 0,00 15,09 67,37 893,12 103,66 38,30 - 469,22 0,00 664,57
Production de chaleur 1,65 0,00 2,58 20,52 0,00 0,00 34,61 0,00 - 50,95 8,41
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 6,27 0,00 0,00 6,27 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 506,72 - 500,22 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,50
Autres transformations, transferts 27,65 - 13,85 12,34 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 26,14
Usages internes de la branche énergie 14,34 0,00 16,29 5,03 0,00 0,00 0,53 33,08 0,00 69,27
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 4,18 0,00 0,00 0,00 35,19 4,68 44,06
Consommation nette de la branche
énergie 56,80 495,68 - 455,13 89,18 893,12 103,66 79,71 - 399,76 - 46,27 816,98
Industrie 7,37 0,00 27,95 107,63 0,00 0,00 21,80 107,65 21,79 294,19
Transports 0,00 0,00 467,29 3,71 0,00 0,00 36,01 10,82 0,00 517,83
Résidentiel 0,31 0,00 40,71 110,56 0,00 0,00 111,50 155,37 14,53 432,98
Tertiaire 0,38 0,00 24,21 63,27 0,00 0,00 13,09 133,03 9,72 243,71
Agriculture-pêche 0,02 0,00 39,51 1,95 0,00 0,00 4,99 7,83 0,23 54,54
Consommation finale énergétique 8,08 0,00 599,68 287,12 0,00 0,00 187,40 414,70 46,27 1 543,26
Consommation finale non énergétique 3,01 0,00 107,81 10,15 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 120,97
Consommation finale 11,09 0,00 707,49 297,27 0,00 0,00 187,40 414,70 46,27 1 664,23
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 141
annexes
Bilan énergétique physique 2021
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 10,38 0,00 0,23 1 149,58 112,59 251,95 0,00 0,00 1 524,74
Importations 72,13 404,09 533,06 469,59 0,00 0,00 25,31 24,33 0,00 1 528,51
Exportations - 0,05 - 1,28 - 146,70 - 55,83 0,00 0,00 - 8,62 - 69,23 0,00 - 281,71
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 12,76 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 12,76
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 31,48 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 31,48
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 7,88 2,89 9,03 16,43 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 36,24
Consommation primaire 79,96 416,09 351,15 430,41 1 149,58 112,59 268,64 - 44,89 0,00 2 763,53
Écart statistique - 3,65 8,61 - 5,26 3,06 0,00 0,00 0,00 - 0,16 0,00 2,59
Production d?électricité 20,39 0,00 13,92 51,34 1 149,58 112,59 35,78 - 550,75 0,00 832,86
Production de chaleur 1,72 0,00 2,77 22,36 0,00 0,00 34,60 0,00 - 53,06 8,40
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 3,90 0,00 0,00 3,90 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 433,82 - 428,81 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 5,01
Autres transformations, transferts 32,15 - 26,34 24,88 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 30,69
Usages internes de la branche énergie 14,90 0,00 10,27 6,51 0,00 0,00 0,59 33,76 0,00 66,02
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 3,58 0,00 0,00 0,00 39,19 4,94 47,71
Consommation nette de la branche
énergie 65,51 416,09 - 382,23 82,94 1 149,58 112,59 74,88 - 477,96 - 48,12 993,28
Industrie 10,50 0,00 26,74 118,43 0,00 0,00 21,57 112,73 20,20 310,17
Transports 0,00 0,00 449,72 3,16 0,00 0,00 33,99 9,51 0,00 496,39
Résidentiel 0,30 0,00 47,90 135,93 0,00 0,00 120,20 169,78 17,05 491,16
Tertiaire 0,42 0,00 31,26 75,72 0,00 0,00 13,23 133,37 10,60 264,60
Agriculture-pêche 0,02 0,00 38,39 2,35 0,00 0,00 4,76 7,69 0,27 53,48
Consommation finale énergétique 11,24 0,00 594,02 335,59 0,00 0,00 193,76 433,07 48,12 1 615,81
Consommation finale non énergétique 3,21 0,00 139,36 11,88 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 154,45
Consommation finale 14,45 0,00 733,38 347,47 0,00 0,00 193,76 433,07 48,12 1 770,25
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
142 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique physique 2020
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 9,82 0,00 0,18 1 072,22 116,33 229,67 0,00 0,00 1 428,22
Importations 59,35 394,74 507,92 468,92 0,00 0,00 17,49 19,54 0,00 1 467,96
Exportations - 0,10 - 1,45 - 148,57 - 84,52 0,00 0,00 - 9,11 - 64,58 0,00 - 308,32
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 11,47 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 11,47
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 31,12 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 31,12
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 2,28 2,54 - 1,68 21,25 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 24,38
Consommation primaire 61,53 405,65 315,08 405,83 1 072,22 116,33 238,05 - 45,04 0,00 2 569,64
Écart statistique - 3,69 7,29 3,94 1,28 0,00 0,00 0,00 2,13 0,00 10,95
Production d?électricité 13,56 0,00 13,46 55,42 1 072,22 116,33 35,91 - 527,75 0,00 779,14
Production de chaleur 1,57 0,00 3,02 21,00 0,00 0,00 30,72 0,00 - 48,35 7,96
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 1,99 0,00 0,00 1,99 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 440,89 - 437,64 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 3,25
Autres transformations, transferts 24,86 - 42,53 41,61 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 23,94
Usages internes de la branche énergie 12,69 0,00 11,54 6,74 0,00 0,00 0,57 33,33 0,00 64,87
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 3,91 0,00 0,00 0,00 35,90 6,55 46,36
Consommation nette de la branche
énergie 48,99 405,65 - 364,08 86,36 1 072,22 116,33 69,18 - 456,40 - 41,79 936,46
Industrie 9,10 0,00 27,59 106,85 0,00 0,00 21,03 105,80 17,58 287,95
Transports 0,00 0,00 400,87 2,25 0,00 0,00 30,88 8,34 0,00 442,33
Résidentiel 0,24 0,00 48,47 129,72 0,00 0,00 101,01 161,50 14,49 455,43
Tertiaire 0,36 0,00 30,68 66,76 0,00 0,00 11,51 127,64 9,53 246,48
Agriculture-pêche 0,02 0,00 39,32 2,25 0,00 0,00 4,44 8,08 0,19 54,30
Consommation finale énergétique 9,71 0,00 546,92 307,83 0,00 0,00 168,88 411,36 41,79 1 486,49
Consommation finale non énergétique 2,82 0,00 132,23 11,64 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 146,70
Consommation finale 12,54 0,00 679,15 319,47 0,00 0,00 168,88 411,36 41,79 1 633,19
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 143
annexes
Bilan énergétique physique 2019
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 11,59 0,00 0,17 1 209,13 104,29 240,22 0,00 0,00 1 565,40
Importations 84,77 578,29 530,31 550,96 0,00 0,00 22,68 15,63 0,00 1 782,64
Exportations - 0,05 - 1,60 - 202,34 - 94,84 0,00 0,00 - 10,47 - 73,30 0,00 - 382,60
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 20,01 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 20,01
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 72,35 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 72,35
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 0,37 1,26 1,15 - 19,66 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 16,88
Consommation primaire 85,09 589,54 236,75 436,62 1 209,13 104,29 252,43 - 57,67 0,00 2 856,19
Écart statistique 3,31 10,75 14,58 0,97 0,00 0,00 0,00 4,19 0,00 33,80
Production d?électricité 15,92 0,00 13,66 62,58 1 209,13 104,29 36,53 - 566,12 0,00 875,99
Production de chaleur 1,95 0,00 3,10 20,74 0,00 0,00 31,69 0,00 - 48,95 8,54
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 1,11 0,00 0,00 1,11 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 607,99 - 602,61 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 5,37
Autres transformations, transferts 32,75 - 29,19 28,10 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 31,66
Usages internes de la branche énergie 17,02 0,00 16,10 6,87 0,00 0,00 0,57 34,46 0,00 75,02
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 4,98 0,00 0,00 0,00 38,09 5,88 48,95
Consommation nette de la branche
énergie 70,95 589,54 - 527,06 95,03 1 209,13 104,29 69,90 - 489,37 - 43,07 1 079,33
Industrie 10,32 0,00 28,64 118,70 0,00 0,00 21,30 115,66 18,70 313,31
Transports 0,00 0,00 475,19 1,89 0,00 0,00 37,18 10,08 0,00 524,35
Résidentiel 0,28 0,00 50,66 132,71 0,00 0,00 108,36 159,72 14,81 466,55
Tertiaire 0,40 0,00 32,76 73,04 0,00 0,00 11,37 137,77 9,32 264,67
Agriculture-pêche 0,02 0,00 36,12 2,36 0,00 0,00 4,32 8,48 0,25 51,55
Consommation finale énergétique 11,02 0,00 623,38 328,70 0,00 0,00 182,53 431,70 43,07 1 620,42
Consommation finale non énergétique 3,12 0,00 140,43 12,89 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 156,44
Consommation finale 14,14 0,00 763,81 341,59 0,00 0,00 182,53 431,70 43,07 1 776,86
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
144 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique physique 2018
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 10,93 0,00 0,09 1 251,34 105,00 235,30 0,00 0,00 1 602,65
Importations 107,46 633,08 497,99 486,04 0,00 0,00 20,09 13,51 0,00 1 758,17
Exportations - 0,39 - 0,48 - 235,47 - 37,45 0,00 0,00 - 10,99 - 76,48 0,00 - 361,26
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 22,89 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 22,89
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 68,89 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 68,89
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 1,07 4,50 1,66 - 20,29 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 15,20
Consommation primaire 106,01 648,02 172,40 428,38 1 251,34 105,00 244,40 - 62,97 0,00 2 892,58
Écart statistique 4,97 - 1,63 16,11 - 0,08 0,00 0,00 0,00 2,87 0,00 22,24
Production d?électricité 27,98 0,00 12,88 47,07 1 251,34 105,00 36,65 - 576,32 0,00 904,59
Production de chaleur 2,39 0,00 2,73 20,07 0,00 0,00 29,13 0,00 - 46,11 8,21
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 0,64 0,00 0,00 0,64 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 666,30 - 660,15 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,16
Autres transformations, transferts 35,04 - 16,65 15,50 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 33,89
Usages internes de la branche énergie 18,31 0,00 18,68 9,15 0,00 0,00 0,94 34,76 0,00 81,85
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 4,96 0,00 0,00 0,00 38,62 5,20 48,78
Consommation nette de la branche
énergie 88,69 648,02 - 594,24 80,52 1 251,34 105,00 67,36 - 500,07 - 40,91 1 105,71
Industrie 12,71 0,00 28,61 120,47 0,00 0,00 21,49 116,92 16,82 317,02
Transports 0,00 0,00 476,18 1,99 0,00 0,00 36,50 10,09 0,00 524,76
Résidentiel 0,31 0,00 54,15 135,33 0,00 0,00 103,88 160,24 14,58 468,48
Tertiaire 0,42 0,00 33,22 74,61 0,00 0,00 10,91 141,21 9,35 269,72
Agriculture-pêche 0,02 0,00 36,88 2,31 0,00 0,00 4,26 8,64 0,16 52,28
Consommation finale énergétique 13,45 0,00 629,04 334,71 0,00 0,00 177,04 437,10 40,91 1 632,25
Consommation finale non énergétique 3,87 0,00 137,60 13,15 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 154,62
Consommation finale 17,32 0,00 766,64 347,87 0,00 0,00 177,04 437,10 40,91 1 786,87
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 145
annexes
Bilans physiques par énergie (données réelles et données CVC)
Bilan physique du charbon de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Importations 107,46 84,77 59,35 72,13 70,70
Exportations - 0,39 - 0,05 - 0,10 - 0,05 - 0,07
Variations de stocks - 1,07 0,37 2,28 7,88 - 2,74
Total approvisionnement 106,01 85,09 61,53 79,96 67,89
Écart statistique 4,97 3,31 - 3,69 - 3,65 - 3,08
Consommation nette filière fonte 53,35 49,77 37,54 47,05 41,99
Production d?électricité 27,98 15,92 13,56 20,39 16,25
Production de chaleur 2,39 1,95 1,57 1,72 1,65
Consommation nette de la branche énergie 88,69 70,95 48,99 65,51 56,80
Industrie 12,71 10,32 9,10 10,50 7,37
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 0,31 0,28 0,24 0,30 0,31
Tertiaire 0,42 0,40 0,36 0,42 0,38
Agriculture-pêche 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02
Consommation finale énergétique 13,45 11,02 9,71 11,24 8,08
Consommation finale non énergétique 3,87 3,12 2,82 3,21 3,01
Consommation finale 17,32 14,14 12,54 14,45 11,09
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
146 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique du charbon de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Importations 107,46 84,77 59,35 72,13 70,70
Exportations - 0,39 - 0,05 - 0,10 - 0,05 - 0,07
Variations de stocks - 1,07 0,37 2,28 7,88 - 2,74
Total approvisionnement 106,01 85,09 61,53 79,96 67,89
Correction climatique 1,43 1,29 3,13 - 0,44 2,74
Écart statistique 4,97 3,31 - 3,69 - 3,65 - 3,08
Consommation nette filière fonte 53,35 49,77 37,54 47,05 41,99
Production d?électricité 29,29 17,07 16,37 19,99 18,73
Production de chaleur 2,51 2,09 1,90 1,69 1,90
Consommation nette de la branche énergie 90,12 72,23 52,12 65,07 59,53
Industrie 12,71 10,32 9,10 10,50 7,37
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 0,31 0,28 0,24 0,30 0,31
Tertiaire 0,42 0,40 0,36 0,42 0,38
Agriculture-pêche 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02
Consommation finale énergétique 13,45 11,02 9,71 11,24 8,08
Consommation finale non énergétique 3,87 3,12 2,82 3,21 3,01
Consommation finale 17,32 14,14 12,54 14,45 11,09
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 147
annexes
Bilan physique du pétrole brut de 2018 à 2022
Données réelles
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0,94 1,00 0,84 0,89 0,84
Importations 54,43 49,72 33,94 34,75 42,06
Exportations - 0,04 - 0,14 - 0,12 - 0,11 - 0,05
Variations de stocks 0,39 0,11 0,22 0,25 - 0,22
Autres charges de raffinage, retours de pétrochimie 1,43 2,51 3,66 2,26 1,19
Total approvisionnement des raffineries 57,15 53,20 38,54 38,04 43,81
Écart statistique - 0,14 0,92 0,63 0,74 0,24
Transformation de pétrole brut en raffinerie 57,29 52,28 37,91 37,30 43,57
Consommation brute de la branche énergie 57,15 53,20 38,54 38,04 43,81
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
148 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique des produits pétroliers raffinés de 2018 à 2022
Données réelles
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
Production nette des raffineries 55,16 50,43 36,64 35,99 41,61
Importations 42,82 45,60 43,67 45,83 41,29
Exportations - 20,25 - 17,40 - 12,77 - 12,61 - 13,83
Soutes maritimes internationales - 1,97 - 1,72 - 0,99 - 1,10 - 1,18
Soutes aériennes internationales - 5,92 - 6,22 - 2,68 - 2,71 - 4,78
Variations de stocks 0,14 0,10 - 0,14 0,78 0,20
Transferts et retours en raffinerie - 1,33 - 2,42 - 3,58 - 2,14 - 1,06
Total approvisionnement en produits raffinés 68,65 68,37 60,15 64,04 62,25
Écart statistique 1,39 1,25 0,34 - 0,45 - 0,11
Production d?électricité 1,11 1,17 1,16 1,20 1,30
Production de chaleur 0,23 0,27 0,26 0,24 0,22
Consommation nette de la branche énergie 2,73 2,70 1,76 0,98 1,41
Industrie 2,46 2,46 2,37 2,30 2,40
Transports 40,94 40,86 34,47 38,67 40,18
Résidentiel 4,66 4,36 4,17 4,12 3,50
Tertiaire 2,86 2,82 2,64 2,69 2,08
Agriculture-pêche 3,17 3,11 3,38 3,30 3,40
Consommation finale énergétique 54,09 53,60 47,03 51,08 51,56
Consommation finale non énergétique 11,83 12,07 11,37 11,98 9,27
Consommation finale 65,92 65,68 58,40 63,06 60,83
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 149
annexes
Bilan physique des produits pétroliers raffinés de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
Production nette des raffineries 55,16 50,43 36,64 35,99 41,61
Importations 42,82 45,60 43,67 45,83 41,29
Exportations - 20,25 - 17,40 - 12,77 - 12,61 - 13,83
Soutes maritimes internationales - 1,97 - 1,72 - 0,99 - 1,10 - 1,18
Soutes aériennes internationales - 5,92 - 6,22 - 2,68 - 2,71 - 4,78
Variations de stocks 0,14 0,10 - 0,14 0,78 0,20
Transferts et retours en raffinerie - 1,33 - 2,42 - 3,58 - 2,14 - 1,06
Total approvisionnement en produits raffinés 68,65 68,37 60,15 64,04 62,25
Correction climatique 0,24 0,21 0,52 -0,07 0,46
Écart statistique 1,39 1,25 0,34 - 0,45 - 0,11
Production d?électricité 1,11 1,17 1,16 1,20 1,30
Production de chaleur 0,23 0,27 0,26 0,24 0,22
Consommation nette de la branche énergie 2,73 2,70 1,76 0,98 1,41
Industrie 2,46 2,47 2,38 2,30 2,41
Transports 40,94 40,86 34,47 38,67 40,18
Résidentiel 4,82 4,51 4,53 4,07 3,82
Tertiaire 2,92 2,88 2,79 2,67 2,21
Agriculture-pêche 3,17 3,11 3,38 3,30 3,40
Consommation finale énergétique 54,33 53,82 47,55 51,00 52,02
Consommation finale non énergétique 11,83 12,07 11,37 11,98 9,27
Consommation finale 66,16 65,89 58,92 62,99 61,29
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
150 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique du gaz naturel de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh PCS
2018 2019 2020 2021 2022
Production de gaz naturel 0,10 0,19 0,20 0,26 0,23
Injections de biométhane 0,71 1,23 2,21 4,34 6,97
Importations 540,04 612,18 521,02 521,77 639,49
Exportations - 41,62 - 105,38 - 93,91 - 62,04 - 171,30
Variations de stocks - 22,54 - 21,85 23,61 18,25 - 39,04
Total approvisionnement en gaz naturel 476,70 486,37 453,13 482,58 436,35
Écart statistique - 0,09 1,08 1,42 3,40 - 1,84
Production d?électricité 52,30 69,53 61,58 57,05 74,85
Production de chaleur 22,30 23,05 23,33 24,85 22,80
Usages internes de la branche énergie 10,17 7,63 7,49 7,23 5,59
Pertes de transport et de distribution 5,51 5,53 4,34 3,98 4,65
Consommation brute de la branche énergie 90,18 106,82 98,16 96,50 106,06
Industrie 133,85 131,89 118,72 131,59 119,59
Transports 2,21 2,10 2,50 3,52 4,12
Résidentiel 150,37 147,45 144,13 151,03 122,84
Tertiaire 82,90 81,16 74,18 84,13 70,30
Agriculture-pêche 2,57 2,62 2,50 2,61 2,17
Consommation finale énergétique 371,90 365,22 342,03 372,88 319,02
Consommation finale non énergétique 14,62 14,32 12,93 13,20 11,27
Consommation finale 386,52 379,55 354,97 386,08 330,30
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 151
annexes
Bilan physique du gaz naturel de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh PCS
2018 2019 2020 2021 2022
Production de gaz naturel 0,10 0,19 0,20 0,26 0,23
Injections de biométhane 0,71 1,23 2,21 4,34 6,97
Importations 540,04 612,18 521,02 521,77 639,49
Exportations - 41,62 - 105,38 - 93,91 - 62,04 - 171,30
Variations de stocks - 22,54 - 21,85 23,61 18,25 - 39,04
Total approvisionnement en gaz naturel 476,70 486,37 453,13 482,58 436,35
Correction climatique 17,97 16,17 39,33 - 5,53 34,43
Écart statistique - 0,09 1,08 1,42 3,40 - 1,84
Production d?électricité 54,55 71,70 66,67 56,35 79,04
Production de chaleur 23,25 23,77 25,26 24,55 24,76
Usages internes de la branche énergie 10,17 7,63 7,49 7,23 5,59
Pertes de transport et de distribution 5,74 5,74 4,85 3,90 5,10
Consommation brute de la branche énergie 93,62 109,92 105,69 95,44 112,65
Industrie 135,98 133,80 123,37 130,94 123,63
Transports 2,21 2,10 2,50 3,52 4,12
Résidentiel 158,51 154,73 162,22 148,51 138,41
Tertiaire 87,17 85,04 83,24 82,83 78,50
Agriculture-pêche 2,57 2,62 2,50 2,61 2,17
Consommation finale énergétique 386,44 378,30 373,83 368,41 346,84
Consommation finale non énergétique 14,62 14,32 12,93 13,20 11,27
Consommation finale 401,05 392,62 386,76 381,61 358,11
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
152 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique des énergies renouvelables et des déchets de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
Production d?énergie primaire 105,00 235,30 104,29 240,22 116,33 229,67 112,59 251,95 103,66 247,68
Importations 0,00 20,09 0,00 22,68 0,00 17,49 0,00 25,31 0,00 27,60
Exportations 0,00 - 10,99 0,00 - 10,47 0,00 - 9,11 0,00 - 8,62 0,00 - 8,17
Variations de stocks 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Total approvisionnement
en énergie primaire 105,00 244,40 104,29 252,43 116,33 238,05 112,59 268,64 103,66 267,11
Écart statistique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Production d?électricité 105,00 36,65 104,29 36,53 116,33 35,91 112,59 35,78 103,66 38,30
Production de chaleur 0,00 29,13 0,00 31,69 0,00 30,72 0,00 34,60 0,00 34,61
Injections de biométhane 0,00 0,64 0,00 1,11 0,00 1,99 0,00 3,90 0,00 6,27
Usages internes de la
branche énergie 0,00 0,94 0,00 0,57 0,00 0,57 0,00 0,59 0,00 0,53
Consommation brute
de la branche énergie 105,00 67,36 104,29 69,90 116,33 69,18 112,59 74,88 103,66 79,71
Industrie 0,00 21,49 0,00 21,30 0,00 21,03 0,00 21,57 0,00 21,80
Transports 0,00 36,50 0,00 37,18 0,00 30,88 0,00 33,99 0,00 36,01
Résidentiel 0,00 103,88 0,00 108,36 0,00 101,01 0,00 120,20 0,00 111,50
Tertiaire 0,00 10,91 0,00 11,37 0,00 11,51 0,00 13,23 0,00 13,09
Agriculture-pêche 0,00 4,26 0,00 4,32 0,00 4,44 0,00 4,76 0,00 4,99
Consommation finale
énergétique 0,00 177,04 0,00 182,53 0,00 168,88 0,00 193,76 0,00 187,40
Consommation finale non
énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 0,00 177,04 0,00 182,53 0,00 168,88 0,00 193,76 0,00 187,40
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 153
annexes
Bilan physique des énergies renouvelables et des déchets de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
Production d?énergie primaire 105,00 235,30 104,29 240,22 116,33 229,67 112,59 251,95 103,66 247,68
Importations 0,00 20,09 0,00 22,68 0,00 17,49 0,00 25,31 0,00 27,60
Exportations 0,00 - 10,99 0,00 - 10,47 0,00 - 9,11 0,00 - 8,62 0,00 - 8,17
Variations de stocks 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Total approvisionnement
en énergie primaire 105,00 244,40 104,29 252,43 116,33 238,05 112,59 268,64 103,66 267,11
Correction climatique 0,00 6,27 0,00 5,86 0,00 14,71 0,00 - 2,15 0,00 13,94
Écart statistique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Production d?électricité 105,00 36,65 104,29 36,53 116,33 35,91 112,59 35,78 103,66 38,30
Production de chaleur 0,00 29,41 0,00 31,95 0,00 31,36 0,00 34,51 0,00 35,22
Injections de biométhane 0,00 0,64 0,00 1,11 0,00 1,99 0,00 3,90 0,00 6,27
Usages internes de la
branche énergie 0,00 0,94 0,00 0,57 0,00 0,57 0,00 0,59 0,00 0,53
Consommation brute
de la branche énergie 105,00 67,64 104,29 70,16 116,33 69,82 112,59 74,78 103,66 80,32
Industrie 0,00 21,49 0,00 21,30 0,00 21,03 0,00 21,57 0,00 21,80
Transports 0,00 36,50 0,00 37,18 0,00 30,88 0,00 33,99 0,00 36,01
Résidentiel 0,00 109,44 0,00 113,55 0,00 114,09 0,00 118,28 0,00 123,92
Tertiaire 0,00 11,34 0,00 11,77 0,00 12,50 0,00 13,09 0,00 14,00
Agriculture-pêche 0,00 4,26 0,00 4,32 0,00 4,44 0,00 4,76 0,00 4,99
Consommation finale
énergétique 0,00 183,02 0,00 188,12 0,00 182,94 0,00 191,70 0,00 200,73
Consommation finale non
énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 0,00 183,02 0,00 188,12 0,00 182,94 0,00 191,70 0,00 200,73
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
154 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique de l?électricité de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Nucléaire 393,13 379,46 335,41 360,70 279,27
Pétrole 5,39 5,58 5,28 5,40 6,00
Gaz naturel 28,88 37,09 33,25 31,40 43,15
Charbon 9,95 5,54 4,66 6,92 5,70
Autre thermique 10,16 10,42 10,45 11,13 11,35
Hydraulique 69,61 60,82 66,27 63,16 50,42
Éolien 28,60 34,72 40,05 37,12 38,00
Photovoltaïque 10,81 12,17 13,19 15,36 19,63
Autres* 1,16 1,11 1,18 1,10 1,11
Production nette d?électricité 557,70 546,91 509,74 532,30 454,64
Énergie absorbée par le pompage-turbinage** - 7,47 - 6,50 - 6,32 - 6,06 - 7,70
Importations 13,51 15,63 19,54 24,33 52,44
Exportations - 76,48 - 73,30 - 64,58 - 69,23 - 37,49
Total approvisionnement 487,26 482,74 458,38 481,35 461,88
Écart statistique 2,87 4,19 2,13 - 0,16 1,19
Branche énergie 8,67 8,75 9,00 9,25 10,81
Pertes de transport et de distribution 38,62 38,09 35,90 39,19 35,19
Total branche énergie 50,16 51,03 47,02 48,28 47,18
Industrie 116,92 115,66 105,80 112,73 107,65
Transports 10,09 10,08 8,34 9,51 10,82
Résidentiel 160,24 159,72 161,50 169,78 155,37
Tertiaire 141,21 137,77 127,64 133,37 133,03
Agriculture-pêche 8,64 8,48 8,08 7,69 7,83
Consommation finale énergétique 437,10 431,70 411,36 433,07 414,70
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 437,10 431,70 411,36 433,07 414,70
*Ycomprisélectricitédélivréeparlesinstallationsdestockage(grossesbatteries).
**Etparl?alimentationdesautresinstallationsdestockage(grossesbatteries).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 155
annexes
Bilan physique de l?électricité de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Nucléaire 393,13 379,46 335,41 360,70 279,27
Pétrole 5,39 5,58 5,28 5,40 6,00
Gaz naturel 28,88 37,09 33,25 31,40 43,15
Charbon 9,95 5,54 4,66 6,92 5,70
Autre thermique 10,16 10,42 10,45 11,13 11,35
Hydraulique 69,61 60,82 66,27 63,16 50,42
Éolien 28,60 34,72 40,05 37,12 38,00
Photovoltaïque 10,81 12,17 13,19 15,36 19,63
Autres* 1,16 1,11 1,18 1,10 1,11
Production nette d?électricité 557,70 546,91 509,74 532,30 454,64
Énergie absorbée par le pompage-turbinage** - 7,47 - 6,50 - 6,32 - 6,06 - 7,70
Importations 13,51 15,63 19,54 24,33 52,44
Exportations - 76,48 - 73,30 - 64,58 - 69,23 - 37,49
Total approvisionnement 487,26 482,74 458,38 481,35 461,88
Correction climatique 5,99 5,28 14,11 - 1,91 11,49
Écart statistique 2,87 4,19 2,13 - 0,16 1,19
Branche énergie 8,67 8,75 9,00 9,25 10,81
Pertes de transport et de distribution 39,41 38,80 37,62 38,95 36,70
Total branche énergie 50,95 51,74 48,74 48,04 48,69
Industrie 117,38 116,07 106,81 112,59 108,52
Transports 10,09 10,08 8,34 9,51 10,82
Résidentiel 163,98 163,09 169,69 168,62 162,54
Tertiaire 142,21 138,55 130,83 133,00 134,96
Agriculture-pêche 8,64 8,48 8,08 7,69 7,83
Consommation finale énergétique 442,31 436,27 423,75 431,41 424,68
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 442,31 436,27 423,75 431,41 424,68
*Ycomprisélectricitédélivréeparlesinstallationsdestockage(grossesbatteries).
**Etparl?alimentationdesautresinstallationsdestockage(grossesbatteries).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
156 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique de la chaleur commercialisée de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Pétrole 2,35 2,53 2,76 2,52 2,40
Gaz naturel 17,50 18,18 18,52 19,51 17,65
Charbon 1,82 1,43 1,19 1,23 1,04
Autre thermique 21,60 23,41 22,54 25,86 25,93
Géothermie 1,66 1,80 1,88 1,97 1,75
Pompes à chaleur 0,27 0,36 0,38 0,49 0,70
Autres 0,91 1,24 1,08 1,47 1,47
Production de chaleur (commercialisée) 46,11 48,95 48,35 53,06 50,95
Pertes de transport et de distribution 5,20 5,88 6,55 4,94 4,68
Industrie 16,82 18,70 17,58 20,20 21,79
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 14,58 14,81 14,49 17,05 14,53
Tertiaire 9,35 9,32 9,53 10,60 9,72
Agriculture-pêche 0,16 0,25 0,19 0,27 0,23
Consommation finale énergétique 40,91 43,07 41,79 48,12 46,27
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 40,91 43,07 41,79 48,12 46,27
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan physique de la chaleur commercialisée de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Pétrole 2,35 2,53 2,76 2,52 2,40
Gaz naturel 17,50 18,18 18,52 19,51 17,65
Charbon 1,82 1,43 1,19 1,23 1,04
Autre thermique 21,60 23,41 22,54 25,86 25,93
Géothermie 1,66 1,80 1,88 1,97 1,75
Pompes à chaleur 0,27 0,36 0,38 0,49 0,70
Autres 0,91 1,24 1,08 1,47 1,47
Production de chaleur (commercialisée) 46,11 48,95 48,35 53,06 50,95
Correction climatique 1,14 1,03 2,53 - 0,36 2,22
Pertes de transport et de distribution 5,28 5,96 6,78 4,90 4,88
Industrie 16,82 18,70 17,58 20,20 21,79
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 15,22 15,40 15,88 16,86 15,74
Tertiaire 9,76 9,68 10,45 10,47 10,52
Agriculture-pêche 0,16 0,25 0,19 0,27 0,23
Consommation finale énergétique 41,96 44,02 44,10 47,80 48,29
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 41,96 44,02 44,10 47,80 48,29
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 157
annexes
Bilans monétaires, toutes énergies confondues
(données réelles)
Bilan énergétique monétaire 2022
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 323 907 25 418 n.d. (*) 2 383 44 595 1 082 60 460
Importations 3 321 31 571 42 622 58 456 299 16 149 0 152 418
Exportations - 52 - 133 - 15 173 - 10 870 - 86 - 8 729 0 - 35 043
Soutes maritimes internationales 0 0 - 901 0 0 0 0 - 901
Soutes aériennes internationales 0 0 - 4 957 0 0 0 0 - 4 957
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 141 - 156 273 - 3 855 0 0 0 - 3 879
Taxes 18 0 42 973 4 176 145 8 945 102 56 360
dontTVA 3 0 10 478 1 649 145 4 642 102 17 020
Subventions 0 0 - 7 612 - 89 0 - 1 278 0 - 8 979
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 1 356 34 186 0 0 7 286 3 033 45 861
Total des ressources 3 470 33 545 116 829 33 569 2 742 66 968 4 217 261 339
Production d?électricité 558 0 1 117 5 373 238 0 0 7 286
Production de chaleur 63 0 128 1 569 383 0 0 2 143
Production d?autres formes d?énergie 0 33 545 1 356 404 0 1 127 0 36 432
Branche énergie 622 33 545 2 601 7 347 621 1 127 0 45 861
Industrie 2 654 0 2 857 8 268 101 12 074 1 541 27 496
Transports 0 0 87 712 309 0 1 193 0 89 215
Résidentiel 16 0 6 491 11 727 1 918 32 097 1 630 53 879
Tertiaire 15 0 2 911 4 952 87 19 274 1 022 28 261
Agriculture-pêche 1 0 4 276 149 0 1 202 25 5 653
Consommation finale énergétique 2 685 0 104 248 25 405 2 106 65 842 4 217 204 503
Consommation finale non énergétique 163 0 9 980 817 0 0 0 10 960
Consommation finale 2 848 0 114 228 26 222 2 106 65 842 4 217 215 463
(*)Avertissement:lecalculdelaproductionestcomplexeen2021et2022etn?apaspuêtreréalisé(voirencadré1.3).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
158 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique monétaire 2021
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 541 520 18 058 n.d. (*) 2 439 50 218 1 234 77 552
Importations 1 480 15 738 26 249 16 499 155 3 498 0 63 620
Exportations - 105 - 130 - 10 139 - 1 833 - 52 - 6 172 0 - 18 431
Soutes maritimes internationales 0 0 - 565 0 0 0 0 - 565
Soutes aériennes internationales 0 0 - 1 382 0 0 0 0 - 1 382
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 88 121 337 615 0 0 0 1 161
Taxes 16 0 38 709 4 199 133 15 839 91 58 987
dontTVA 2 0 8 283 1527 133 4738 91 14775
Subventions 0 0 0 - 228 0 - 5 469 0 - 5 697
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 1 848 18 532 0 0 3 303 1 920 25 602
Total des ressources 2 019 18 098 89 799 23 793 2 676 61 217 3 246 200 847
Production d?électricité 390 0 644 2 091 178 0 0 3 303
Production de chaleur 30 0 89 921 313 0 0 1 354
Production d?autres formes d?énergie 0 18 098 1 848 264 0 737 0 20 946
Branche énergie 419 18 098 2 582 3 276 491 737 0 25 602
Industrie 1 483 0 1 743 4 949 105 9 279 813 18 372
Transports 0 0 66 163 142 0 676 0 66 981
Résidentiel 8 0 5 224 10 915 1 986 32 763 1 521 52 417
Tertiaire 9 0 2 445 3 920 80 16 706 889 24 050
Agriculture-pêche 0 0 2 756 110 0 1 056 22 3 944
Consommation finale énergétique 1 501 0 78 331 20 036 2 171 60 480 3 246 165 764
Consommation finale non énergétique 99 0 8 886 482 0 0 0 9 467
Consommation finale 1 600 0 87 217 20 517 2 171 60 480 3 246 175 231
(*)Avertissement:lecalculdelaproductionestcomplexeen2021et2022etn?apaspuêtreréalisé(voirencadré1.3).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 159
annexes
Bilan énergétique monétaire 2020
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 412 288 15 460 8 848 2 116 48 189 863 76 176
Importations 890 9 769 17 333 6 228 113 772 0 35 105
Exportations - 23 - 61 - 7 284 - 1 094 - 41 - 1 941 0 - 10 443
Soutes maritimes internationales 0 0 - 362 0 0 0 0 - 362
Soutes aériennes internationales 0 0 - 867 0 0 0 0 - 867
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 23 58 - 42 281 0 0 0 321
Taxes 15 0 33 478 3 983 113 15 397 71 53 057
dontTVA 2 0 6 563 1 432 113 4 489 71 12 668
Subventions 0 0 0 - 206 0 - 8 344 0 - 8 550
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 2 110 12 407 0 0 1 737 1 411 17 665
Total des ressources 1 318 12 165 70 123 18 040 2 301 55 810 2 345 162 101
Production d?électricité 190 0 463 920 163 0 0 1 737
Production de chaleur 17 0 72 573 270 0 0 932
Production d?autres formes d?énergie 0 12 165 2 110 85 0 637 0 14 997
Branche énergie 207 12 165 2 645 1 578 433 637 0 17 665
Industrie 1 015 0 1 366 2 730 74 7 771 416 13 371
Transports 0 0 51 436 76 0 551 0 52 064
Résidentiel 6 0 4 590 10 413 1 714 30 459 1 183 48 365
Tertiaire 7 0 2 076 3 014 66 15 324 732 21 219
Agriculture-pêche 0 0 2 240 87 0 1 069 15 3 411
Consommation finale énergétique 1 028 0 61 709 16 320 1 854 55 173 2 345 138 429
Consommation finale non énergétique 82 0 5 770 142 0 0 0 5 994
Consommation finale 1 110 0 67 478 16 462 1 854 55 173 2 345 144 423
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
160 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique monétaire 2019
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 424 552 17 520 8 429 2 062 46 368 977 76 332
Importations 1 667 21 289 25 611 10 762 124 732 0 60 185
Exportations - 30 - 127 - 11 316 - 2 136 - 54 - 2 749 0 - 16 412
Soutes maritimes internationales 0 0 - 817 0 0 0 0 - 817
Soutes aériennes internationales 0 0 - 3 473 0 0 0 0 - 3 473
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 9 43 82 - 399 0 0 0 - 283
Taxes 20 0 40 046 4 353 111 15 560 80 60 169
dontTVA 2 0 8741 1 588 111 4 205 80 14727
Subventions 0 0 0 - 111 0 - 7 847 0 - 7 958
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 1 156 23 199 0 0 2 382 1 468 28 205
Total des ressources 2 071 22 913 90 852 20 897 2 243 54 446 2 525 195 947
Production d?électricité 261 0 616 1 337 169 0 0 2 382
Production de chaleur 28 0 98 653 293 0 0 1 072
Production d?autres formes d?énergie 0 22 913 1 156 124 0 557 0 24 750
Branche énergie 289 22 913 1 869 2 114 462 557 0 28 205
Industrie 1 653 0 1 745 3 634 70 8 146 487 15 736
Transports 0 0 69 066 74 0 534 0 69 674
Résidentiel 8 0 5 518 11 256 1 624 28 410 1 277 48 093
Tertiaire 9 0 2 694 3 495 73 15 716 744 22 730
Agriculture-pêche 0 0 2 653 98 0 1 083 17 3 851
Consommation finale énergétique 1 670 0 81 675 18 557 1 767 53 889 2 525 160 083
Consommation finale non énergétique 112 0 7 308 226 0 0 0 7 646
Consommation finale 1 782 0 88 983 18 783 1 767 53 889 2 525 167 729
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 161
annexes
Bilan énergétique monétaire 2018
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 220 483 17 419 6 783 2 026 44 408 1 020 72 360
Importations 1 919 24 462 24 622 11 528 101 800 0 63 431
Exportations - 19 - 61 - 13 124 - 855 - 72 - 3 644 0 - 17 775
Soutes maritimes internationales 0 0 - 910 0 0 0 0 -910
Soutes aériennes internationales 0 0 - 3 400 0 0 0 0 - 3 400
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 18 180 67 - 495 0 0 0 - 265
Taxes 19 0 40 036 4 043 99 15 286 83 59 567
dontTVA 2 0 8712 1 495 99 4 110 83 14 500
Subventions 0 0 0 - 56 0 - 6 907 0 - 6 964
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 413 25 881 0 0 2 458 1 414 30 167
Total des ressources 2 122 25 477 90 592 20 947 2 154 52 402 2 518 196 212
Production d?électricité 392 0 547 1 359 160 0 0 2 458
Production de chaleur 30 0 87 674 266 0 0 1 058
Production d?autres formes d?énergie 0 25 477 413 247 0 515 0 26 652
Branche énergie 422 25 477 1 048 2 280 426 515 0 30 167
Industrie 1 552 0 1 793 3 950 83 7 690 510 15 576
Transports 0 0 68 694 63 0 521 0 69 278
Résidentiel 13 0 5 746 10 716 1 556 27 467 1 254 46 752
Tertiaire 11 0 2 655 3 490 68 15 157 743 22 124
Agriculture-pêche 1 0 2 676 96 0 1 053 11 3 838
Consommation finale énergétique 1 576 0 81 565 18 315 1 707 51 887 2 518 157 568
Consommation finale non énergétique 124 0 7 978 352 0 0 0 8 454
Consommation finale 1 700 0 89 543 18 668 1 707 51 887 2 518 166 023
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
162 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilans monétaires par énergie (données réelles)
Bilan monétaire du charbon de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0 0 0 0 0
Importations 1 919 1 667 890 1 480 3 321
Exportations - 19 - 30 - 23 - 105 - 52
Variations de stocks - 18 - 9 23 88 - 141
Marges de cokéfaction 413 476 300 337 229
Autres marges et écart statistique - 192 - 51 112 204 94
TVA 2 2 2 2 3
TICC* et octroi de mer 17 18 13 14 16
Total ressources 2 123 2 071 1 318 2 019 3 470
Production d?électricité 365 261 190 390 558
Production de chaleur 30 28 17 30 63
Industrie (donthauts-fourneaux) 1 586 1 653 1 015 1 483 2 654
Résidentiel 13 8 6 8 16
Tertiaire 11 9 7 9 15
Agriculture-pêche 1 0 0 0 1
Consommation finale énergétique 1 610 1 670 1 028 1 501 2 685
Consommation finale non énergétique 124 112 82 99 163
Total emplois 2 129 2 071 1 318 2 019 3 470
*Depuis2022,ladénominationestaccisesurlesénergies(oufractionperçuesurlecharbon).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire du pétrole brut de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 483 552 288 520 907
Importations 24 462 21 289 9 769 15 738 31 571
Exportations - 61 - 127 - 61 - 130 - 133
Variations de stocks 180 43 58 121 - 156
Transferts et retours en raffinerie 413 1 156 2 110 1 848 1 356
Total approvisionnement des raffineries 25 477 22 913 12 165 18 098 33 545
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 163
annexes
Bilan monétaire des produits pétroliers raffinés de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production nette des raffineries 28 713 25 409 13 968 19 225 44 134
Importations 23 294 24 183 16 386 24 162 38 918
Exportations - 12 458 - 10 654 - 6 708 - 9 296 - 14 219
Soutes maritimes internationales -910 - 817 - 362 - 565 -901
Soutes aériennes internationales - 3 400 - 3 473 - 867 - 1 382 - 4 957
Variations de stocks 67 82 - 42 337 273
Transferts et retours en raffinerie - 413 - 1 156 - 2 110 - 1 848 - 1 356
Coût de l?approvisionnement en produits
raffinés 34 892 33 575 20 266 30 634 61 892
Marges de transport et de commerce, écart
statistique 12 104 12 865 11 600 14 386 12 768
Taxes 40 036 40 046 33 478 38 709 42 973
dontTICPE*(+TSCetoctroidemer
pour les DROM) 31 289 31 268 26 906 30 414 31 939
dontTVA 8712 8741 6 563 8 283 10478
dontTiruert(exTGAP,exTirib)etCPSSP 35 37 9 12 555
Subventions 0 0 0 0 - 7 612
Dépense en produits raffinés 87 032 86 486 65 343 83 729 110 021
Production d?électricité 547 616 463 644 1 117
Production de chaleur 87 98 72 89 128
Consommation nette de la branche énergie 635 713 535 734 1 245
Industrie 1 728 1 684 1 306 1 645 2 735
Transports 65 794 66 086 48 997 62 294 82 699
Résidentiel 5 746 5 518 4 590 5 224 6 491
Tertiaire 2 628 2 664 2 047 2 423 2 882
Agriculture-pêche 2 523 2 512 2 098 2 523 3 988
Consommation finale énergétique 78 419 78 464 59 039 74 109 98 795
Consommation finale non énergétique 7 978 7 308 5 770 8 886 9 980
Consommation finale 86 397 85 772 64 809 82 995 108 776
*Depuis2022,ladénominationestaccisesurlesénergies(oufractionperçue).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire des biocarburants de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production 2 483 2 444 2 299 2 978 2 702
Importations 1 329 1 428 946 2 087 3 704
Exportations - 666 - 661 - 576 - 843 - 954
Total approvisionnement en biocarburants 3 146 3 211 2 670 4 221 5 452
Industrie 65 61 60 98 122
Transports 2 901 2 979 2 439 3 869 5 013
donttransportroutier(biodieseletbioessence) 2 890 2 969 2 431 3 853 4 993
Résidentiel 0 0 0 0 0
Tertiaire 27 30 29 22 29
Agriculture-pêche 153 140 141 232 288
Consommation finale 3 146 3 211 2 670 4 221 5 452
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
164 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan monétaire du gaz naturel de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production de gaz naturel 2 3 2 8 21
Injections de biométhane 73 127 228 448 763
Importations 11 528 10 762 6 228 16 499 58 456
Exportations - 855 - 2 136 - 1 094 - 1 833 -10 870
Variations de stocks - 495 - 399 281 615 - 3 855
Utilisation des infrastructures (hors pertes) 6 214 6 325 6 241 6 197 6 062
Marges de commerce et écart statistique 494 1 973 2 377 n.d. (*) n.d. (*)
Taxes 4 043 4 353 3 983 4 199 4 176
Subventions - 56 - 111 - 206 - 228 - 89
Total ressources 20 947 20 897 18 040 23 793 33 569
Production d?électricité 1 359 1 337 920 2 091 5 373
Production de chaleur 674 653 573 921 1 569
Branche énergie hors transformation 247 124 85 264 404
Branche énergie 2 280 2 114 1 578 3 276 7 347
Industrie 3 950 3 634 2 730 4 949 8 268
Résidentiel 10 716 11 256 10 413 10 915 11 727
Tertiaire et transports 3 554 3 569 3 091 4 062 5 261
Agriculture-pêche 96 98 87 110 149
Consommation finale énergétique 18 315 18 557 16 320 20 036 25 405
Consommation finale non énergétique 352 226 142 482 817
Consommation finale 18 668 18 783 16 462 20 517 26 222
(*)Avertissement:lecalculdelamargeestcomplexeen2021et2022etn?apaspuêtreréalisé(voirencadré1.3).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire du bois-énergie de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production et marges 2 026 2 062 2 116 2 439 2 383
Importations 101 124 113 155 299
Exportations - 72 - 54 - 41 - 52 - 86
Taxes (TVA) 99 111 113 133 145
Subventions 0 0 0 0 0
Total ressources 2 154 2 243 2 301 2 676 2 742
Production d?électricité 160 169 163 178 238
Production de chaleur 266 293 270 313 383
Industrie 83 70 74 105 101
Transports 0 0 0 0 0
Résidentiel 1 556 1 624 1 714 1 986 1 918
Tertiaire 68 73 66 80 87
Agriculture-pêche 0 0 0 0 0
Consommation finale totale 1 707 1 767 1 854 2 171 2 106
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 165
annexes
Bilan monétaire de l?électricité de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production et marges 33 778 35 690 36 801 39 839 39 392
Importations 800 732 772 3 498 16 149
Exportations - 3 644 - 2 749 - 1 941 - 6 172 - 8 729
Utilisation du réseau (hors pertes) 13 088 13 061 13 125 13 682 12 490
Taxes 15 286 15 560 15 397 15 839 8 945
Subventions - 6 907 - 7 847 - 8 344 - 5 469 - 1 278
Total ressources 52 402 54 446 55 810 61 217 66 968
Branche énergie (hors électricité) 515 557 637 737 1 127
Industrie 7 690 8 146 7 771 9 279 12 074
Transports 521 534 551 676 1 193
Résidentiel 27 467 28 410 30 459 32 763 32 097
Tertiaire 15 157 15 716 15 324 16 706 19 274
Agriculture-pêche 1 053 1 083 1 069 1 056 1 202
Consommation finale énergétique 51 887 53 889 55 173 60 480 65 842
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire de la chaleur commercialisée de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production et marges 2 435 2 445 2 275 3 154 4 115
Taxes (TVA) 83 80 71 91 102
Total ressources 2 518 2 525 2 345 3 246 4 217
Industrie 510 487 416 813 1 541
Transports 0 0 0 0 0
Résidentiel 1 254 1 277 1 183 1 521 1 630
Tertiaire 743 744 732 889 1 022
Agriculture-pêche 11 17 15 22 25
Consommation finale énergétique 2 518 2 525 2 345 3 246 4 217
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
166 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Annexes méthodologiques
ANNEXE 1 : PRINCIPES MÉTHODOLOGIQUES
ET SOURCES
Le bilan de l?énergie comprend un bilan physique et un bilan
monétaire, établis de manière cohérente entre eux. Une
méthodologie détaillée d?élaboration du bilan est publiée sur
le site internet du SDES. Sont rappelés ici les principaux
éléments.
Bilan physique
Le bilan physique retrace un équilibre comptable entre les
approvisionnements d?une part et les emplois de l?énergie
d?autre part. Les approvisionnements sont :
? la production primaire ;
? les importations, nettes des exportations ;
? les variations de stocks (positives pour un déstockage ou
négatives pour un stockage) ;
? les soutes maritimes et aériennes internationales, qui
apparaissent avec un signe négatif, n?étant pas considérées
comme une consommation d?énergie primaire de la France.
Le total des approvisionnements correspond à la
consommation primaire. À l?écart statistique près, il est égal
à la somme des emplois, qui comprennent :
? les pertes de transformation d?énergie ;
? les pertes de transport, distribution et stockage d?énergie ;
? la consommation propre d?énergie de la branche énergie
(hors l?énergie qu?elle transforme) ;
? la consommation finale à usage énergétique ;
? la consommation finale à usage non énergétique.
Les formes d?énergie suivantes sont distinguées : charbon,
pétrole brut, produits raffinés, gaz naturel, énergies
renouvelables et déchets, chaleur nucléaire, électricité,
chaleur commercialisée. Des informations peuvent en outre
être données à un niveau de détail plus fin pour des sous-
catégories du charbon, des produits pétroliers ou des énergies
renouvelables.
La méthodologie du bilan obéit aux recommandations du
manuel sur les statistiques de l?énergie coédité par l?Agence
internationale de l?énergie (AIE) et Eurostat (dont la dernière
édition date de 2005). Sa présentation est alignée sur celle
de l?AIE. À noter toutefois que certaines consommations finales,
notamment celles à usage militaire, sont considérées ici comme
relevant du secteur tertiaire alors qu?elles devraient être « non
affectées » suivant les recommandations internationales. Par
ailleurs, la chaleur extraite de l?environnement par les pompes
à chaleur est prise en compte ici, comme c?est le cas également
dans les bilans élaborés par Eurostat mais pas dans ceux
réalisés par l?AIE.
Le périmètre géographique couvre, à partir de l?année
2011, la France métropolitaine et les cinq DROM. Les données
relatives aux années antérieures sont limitées à la France
métropolitaine.
Les données relatives à des agrégats de différentes
formes d?énergie sont désormais exprimées en térawattheures
(TWh) et non plus en millions de tonnes équivalent pétrole
(Mtep), comme c?était le cas des éditions précédentes. L?unité
est également le TWh pour les données relatives à l?électricité,
aux énergies renouvelables, aux déchets, à la chaleur et au
charbon. Les données relatives au pétrole (brut et raffiné)
restent en revanche exprimées en Mtep et celles relatives
au gaz naturel en TWh PCS (pouvoir calorifique supérieur),
alors que les quantités des autres combustibles et des
agrégats sont exprimées en pouvoir calorifique inférieur.
L?élaboration du bilan physique de l?énergie repose
principalement sur l?exploitation de données recueillies par
le SDES. Celles-ci sont recueillies d?une part dans le cadre
d?enquêtes statistiques, au sens de la loi de 1951 relative à
la statistique publique :
? enquête sur les produits du charbon dans l?industrie
sidérurgique ;
? enquête annuelle sur la production d?électricité ;
? enquête annuelle sur les réseaux de chaleur et de froid,
dont la maîtrise d?oeuvre est assurée par le Syndicat
national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine ;
? enquête sur la consommation d?énergie dans la construction
en 2015.
Les données sont recueillies d?autre part dans le cadre
de collectes prévues par des textes réglementaires du code
de l?énergie (L.142-1). En particulier, les statistiques de
consommation de gaz, d?électricité et de produits pétroliers
sont construites principalement à partir des données locales
annuelles de consommation d?énergie, collectées en
application de l?article 179 de la loi de transition énergétique
pour la croissance verte de 2015 (par l?intermédiaire du
Comité professionnel du pétrole en ce qui concerne les
produits pétroliers). Sont en outre exploitées des données
annuelles sur la pétrochimie ainsi que des données
mensuelles recueillies auprès de divers acteurs de l?énergie
(raffineurs, importateurs, réseaux de transport et de
distribution, etc.).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 167
annexes
Ces sources internes au SDES sont complétées par des
sources externes. Plusieurs, parmi les plus significatives,
sont issues du service statistique public, notamment l?enquête
annuelle sur la consommation d?énergie dans l?industrie
(EACEI) de l?Insee, l?enquête Logement de l?Insee (pour la
consommation de bois des ménages), les statistiques de
commerce extérieur du service statistique de la direction
générale des douanes et des droits indirects et le réseau
d?information comptable agricole du service statistique du
ministère de l?Agriculture. D?autres proviennent d?organismes
extérieurs à la statistique publique, comprenant notamment
l?Ademe (pour les déchets), Observ?er (pour certaines
énergies renouvelables thermiques), la CRE (pour le
photovoltaïque), la DGEC (pour les biocarburants),
FranceAgriMer (pour la production de bioéthanol), le Citepa
(pour la consommation non énergétique de gaz) et des
observatoires de l?énergie ultramarins. Le partage de la
consommation de produits pétroliers entre résidentiel et
tertiaire est réalisé à partir de données du Ceren.
Bilan monétaire
Le bilan monétaire décrit les flux en euros associés aux flux
énergétiques présentés dans le bilan physique. Il prend la
forme, comme ce dernier, d?un équilibre ressources-emplois.
Les ressources monétaires comprennent :
? la production et les marges de transport, distribution et
commercialisation ;
? les importations, nettes des exportations ;
? les variations de stocks ;
? les taxes, nettes des subventions.
À l?écart statistique près, ces ressources sont égales à
la somme des emplois, i.e. des consommations des différents
secteurs (à usage énergétique ou non).
Le bilan monétaire est établi à partir de l?année 2011 et
couvre l?ensemble des principales formes d?énergie faisant
l?objet d?échanges marchands (charbon, pétrole, gaz,
électricité, chaleur, biocarburants, biométhane, bois). Son
champ inclut en particulier l?autoconsommation d?électricité,
valorisée au prix moyen d?achat dans le secteur considéré,
ainsi que les achats informels de bois mais exclut en revanche
l?autoconsommation de bois. Les investissements des
consommateurs finaux visant à transformer l?énergie pour
leur usage propre (par exemple, chaudières individuelles,
pompes à chaleur, chauffe-eau solaires, etc.) sont hors
champ.
La dépense nationale associée à une forme d?énergie
correspond à la somme de la valeur de la consommation de
cette forme d?énergie à usage final et à usage de production
d?autres formes d?énergie. La dépense nationale d?énergie
correspond à la somme des valeurs des consommations à
usage final seulement des différentes formes d?énergie. Elle
est inférieure par construction à la somme des dépenses
nationales des différentes formes d?énergie, afin d?éviter des
doubles comptes liés aux échanges internes de la branche
énergie. Par exemple, le gaz consommé pour produire de
l?électricité est comptabilisé dans la dépense nationale de
gaz, mais est exclu du calcul de la dépense nationale
d?énergie : en effet, infine, le coût correspondant est supporté
par les consommateurs d?électricité ; il est donc déjà
implicitement pris en compte dans la dépense nationale
d?électricité.
Par exception au principe de cohérence entre les bilans
physique et monétaire, la dépense des hauts-fourneaux en
énergie (nette de la rémunération qu?ils tirent de la revente
de gaz de hauts-fourneaux) est considérée dans le bilan
monétaire comme une dépense finale, alors que,
conformément aux recommandations internationales, la
consommation correspondante est considérée comme une
consommation de la branche énergie dans le bilan physique.
Du côté des ressources et pour chaque forme d?énergie,
le solde entre, d?une part, la dépense totale et, d?autre part,
la somme des taxes (nettes des subventions), du solde
importateur et des variations de stocks représente la valeur
de la production primaire et de marges diverses (de
transformation, de transport, de distribution ou de
commercialisation suivant les cas). Suivant les sources
disponibles par énergie, une désagrégation plus ou moins
fine de ces différents éléments est disponible. Concernant
les carburants contenant une part bio et une part non-bio
(issue de produits pétroliers), il est fait le choix, par convention,
d?affecter la totalité des taxes et des marges de distribution
aux carburants pétroliers.
Dans le contexte exceptionnel de l?année 2022, marquée
par la crise énergétique liée au contexte géopolitique, il n?a
pas été possible de calculer les marges dans le compte
monétaire du gaz.
L?élaboration du bilan monétaire s?appuie notamment sur
les sources suivantes, outre celles mobilisées pour établir le
bilan physique :
? l?enquête semestrielle sur la transparence des prix du gaz
et de l?électricité du SDES ;
? l?enquête sectorielle annuelle de l?Insee sur le champ du
transport ;
? diverses informations issues de documents budgétaires
de RTE, d?Enedis, de GRTgaz, de Teréga, de Storengy et
de la Commission de régulation de l?énergie ;
? les prix de marché de gros du gaz observés aux PEG ;
? l?enquête mensuelle sur les prix des produits pétroliers de
l?Insee ;
? la base sur les prix de vente de produits pétroliers de la
DGEC ;
? l?enquête trimestrielle réalisée par le CEEB sur les prix du
bois-énergie ;
? l?enquête annuelle sur les prix des combustibles bois
réalisée par CODA Stratégies pour le compte de l?Ademe.
168 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
ANNEXE 2 : DÉFINITIONS
Chaleur : transfert thermique, au sens physique du terme.
Les flux de chaleur considérés dans le bilan sont toutefois
restreints aux quantités de chaleur vendues (lorsqu?un acteur
met en oeuvre une combustion pour en utiliser lui-même la
chaleur, les flux correspondants sont reportés dans le bilan
du combustible brûlé, pas dans celui de la chaleur). La chaleur
primaire, d?origine géothermique, aérothermique ou solaire,
s?oppose à la chaleur secondaire obtenue en brûlant des
combustibles tels que le charbon, le gaz naturel, le pétrole,
la biomasse et les déchets.
Charbon : sous sa forme primaire, combustible fossile qui
revêt généralement l?aspect physique d?un roc brun ou noir
et qui est constitué de matière végétale carbonisée. On
distingue le lignite, le charbon sous-bitumineux et la houille,
classés par pouvoir calorifique croissant. La houille pouvant
être transformée en coke est dénommée « charbon à coke »,
par opposition au « charbon-vapeur » utilisé pour produire
de la chaleur sous forme de vapeur (elle-même pouvant être
éventuellement transformée en électricité). Dans le bilan, le
terme de charbon couvre aussi les produits secondaires,
tels que les agglomérés, les briquettes, le coke de cokerie,
le goudron de houille, mais aussi les gaz sidérurgiques (gaz
de cokerie, de haut-fourneau et de convertisseur à l?oxygène).
Combustible : toute substance pouvant être brûlée pour
produire de la chaleur, par réaction du carbone et de
l?hydrogène contenus dans la substance combustible avec
l?oxygène.
Consommation finale énergétique : consommation
d?énergie à toutes fins autres que la transformation, le
transport, la distribution et le stockage d?énergie et hors
utilisation comme matière première ou pour certaines
propriétés physiques (voir consommation finale non
énergétique).
Consommation finale non énergétique : consommation
de combustibles à d?autres fins que la production de chaleur,
soit comme matières premières (par exemple pour la
fabrication de plastique), soit en vue d?exploiter certaines de
leurs propriétés physiques (comme, par exemple, les
lubrifiants, le bitume ou les solvants).
Déchets : combustibles composés de matériaux divers issus
des déchets urbains (dont la moitié est supposée renouvelable)
et industriels (considérés en totalité comme non renouvelables).
Électricité : vecteur d?énergie ayant de multiples usages.
L?électricité peut être produite à partir de diverses sources
primaires (nucléaire, combustibles fossiles ou renouvelables,
géothermie, hydraulique, énergie éolienne, photovoltaïque,
etc.). La production brute d?électricité est mesurée aux
bornes des groupes des centrales et comprend, par
conséquent, la consommation des services auxiliaires et les
pertes dans les transformateurs des centrales, par opposition
à la production nette d?électricité, mesurée à la sortie des
centrales.
Énergie primaire : énergie non transformée, i.e. tirée de la
nature (soleil, fleuves ou vent) ou contenue dans les produits
énergétiques tirés de la nature (comme les combustibles
fossiles ou le bois), et chaleur issue de la réaction nucléaire.
Par convention, l?énergie primaire d?origine hydraulique,
éolienne, marémotrice et solaire photovoltaïque est
comptabilisée à hauteur de la production d?électricité
correspondante. La chaleur issue de la réaction nucléaire est
mesurée à travers un rendement de la production électrique
nucléaire de 0,33. La consommation d?énergie primaire
est la somme de la consommation finale, des pertes et de la
consommation des producteurs et des transformateurs
d?énergie.
Énergie renouvelable : énergie dérivée de processus
naturels en perpétuel renouvellement, notamment l?énergie
générée par le soleil, le vent, la chaleur terrestre, l?eau des
fleuves, des lacs, des mers et des océans, la biomasse solide
(bois et déchets d?origine biologique), le biogaz et les
biocarburants liquides.
Énergie secondaire : énergie obtenue par la transformation
d?une énergie primaire ou d?une autre énergie secondaire
(production d?électricité à partir de gaz, de coke à partir de
charbon à coke, de produits pétroliers à partir de pétrole brut,
etc.).
Gaz naturel : il est extrait de réserves naturelles souterraines
et se compose principalement de méthane (CH4).
Intensité énergétique finale : consommation énergétique
finale rapportée à un indicateur d?activité.
Nucléaire : énergie dégagée, sous forme de chaleur, par la
fission de noyaux d?uranium dans des réacteurs. Cette
énergie, considérée comme primaire, est transformée
secondairement en électricité (avec un rendement supposé
de 33 %).
Pétrole : mélange complexe d?hydrocarbures liquides, des
éléments chimiques contenant de l?hydrogène et du carbone,
qui se forme naturellement dans des nappes souterraines
présentes dans les roches sédimentaires. Au sens large, il
inclut les produits tant primaires (pétrole brut) que secondaires
(raffinés).
Pouvoir calorifique : quantité de chaleur dégagée par la
combustion complète d?une unité de combustible. On oppose
le pouvoir calorifiquesupérieur (PCS), qui désigne le
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 169
annexes
dégagement maximal théorique de chaleur lors de la
combustion, y compris la chaleur de condensation de la vapeur
d?eau produite, au pouvoircalorifiqueinférieur (PCI), qui
exclut cette chaleur de condensation.
Soutes maritimes ou aériennes internationales : quantités
de pétrole utilisées comme combustibles par les navires ou
les avions à des fins de transport international.
Taux d?indépendance énergétique : rapport entre la
production et la consommation d?énergie primaire.
ANNEXE 3 : ÉQUIVALENCES ÉNERGÉTIQUES
Les équivalences énergétiques utilisées sont celles que
recommandent les organisations internationales (Agence
internationale de l?énergie, Eurostat). Le tableau ci-après
précise les coefficients d?équivalence entre unités propres,
gigajoules (GJ), mégawattheures (MWh) et tonnes équivalent
pétrole (tep). Ces coefficients sont systématiquement utilisés
dans les publications officielles françaises.
Énergie Unité propre gigajoules
(GJ) (PCI)
mégawattheure
MWh (PCI)
tep
(PCI)
Charbon
Charbon à vapeur 1 t 26 7,2222 0,619
Charbon à coke 1 t 29,5 8,1944 0,705
Coke de cokerie 1 t 28 7,7778 0,667
Agglomérés 1 t 32 8,8889 0,762
Briquettes de lignite 1 t 18 4,7112 0,404
Lignite et produits de récupération 1 t 17 4,7222 0,405
Anthracite 1 t 32,3 8,9722 0,772
Goudron de houille 1 t 38 10,5556 0,905
Pétrole brut et produits pétroliers
Produits primaires et autres produits à distiller
Pétrole brut 1 t 42,78 11,8833 1,0218
Liquides de gaz naturels 1 t 42 11,6667 1,0032
Produits d?alimentation des raffineries 1 t 41,86 11,6278 0,9997
Additifs oxygénés 1 t 25,12 6,9778 1,0693
Produits raffinés
Gazole, fioul domestique 1 t 42,6 11,8333 1,0175
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 1 t 46 12,7778 1,0987
Essence moteur 1 t 44 12,2222 1,0509
Kérosène 1 t 43 11,9444 1,0270
Fioul lourd 1 t 40 11,1111 0,9554
Coke de pétrole 1 t 32 8,8889 0,7643
Naphta 1 t 44 12,2222 1,0509
Lubrifiants 1 t 42 11,6667 1,0032
Whitespirit 1 t 43,6 12,1111 1,0414
Bitumes 1 t 39 10,8333 0,9315
Électricité 1 MWh 3,6 1 0,086
Bois à usage résidentiel 1 stère 6,17 1,7139 0,147
Bois à usage professionnel 1 tonne 10,76 2,9889 0,257
Gaz naturel et industriel 1 MWh PCS 3,24 0,9 0,077
Le coefficient de conversion pour le gaz repose sur une
hypothèse d?écart de 10 % entre PCS et PCI. Pour les autres
combustibles, les écarts entre PCS et PCI sont de l?ordre de :
? 9 % pour le gaz de pétrole liquéfié ;
? 7-8 % pour les autres produits pétroliers ;
? 2-5 % pour les combustibles solides.
170 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
ANNEXE 4 : MÉTHODE DE CORRECTION
DES VARIATIONS CLIMATIQUES
La consommation d?énergie, dont une part importante est
dédiée au chauffage, est sensible aux températures
extérieures. Afin de permettre des comparaisons dans le
temps à climat constant, des statistiques de consommation
corrigée des variations climatiques (CVC) sont présentées
dans le bilan.
L?indicateur de climat usuellement utilisé pour corriger
des besoins de chauffage est le nombre de degrés-jours
unifiés (DJU). Il est fondé sur la comparaison, pour chaque
jour de l?année, de la température observée avec un seuil,
fixé à 17 °C. La température prise en compte est la moyenne
des extrema des températures sur une journée :
T = (Tmin + Tmax) / 2
Le nombre de degrés-jours de cette journée est égal à
17 - T si T < 17 °C, à 0 sinon. La somme des degrés-jours de
tous les jours de la saison de chauffe, période de l?année qui
va de janvier à mai et d?octobre à décembre inclus, donne
ensuite le nombre annuel de DJU. En pratique, ce calcul est
réalisé pour 22 stations météorologiques, soit une pour
chacune des anciennes régions métropolitaines. Les résultats
de chaque station sont pondérés par la population de la région
au recensement de 1999.
La consommation CVC est par définition celle qui aurait
été constatée si le nombre de degrés-jours avait été égal à
la moyenne de ceux observés sur une période de référence
donnée. Cette moyenne (notée DJU0 dans la suite) s?établit
à 1 923 degrés-jours sur la période de référence, couvrant
les années 1991 à 2020. La série des DJU est présentée
dans la partie 4 du bilan. Pour chaque secteur et chaque
forme d?énergie, l?écart entre la consommation CVC et la
consommation réelle (Créelle) est supposé dépendre
linéairement du nombre de degrés-jours, à travers un
coefficient de thermosensibilité b :
CCVC = Créelle ? b.(DJU ? DJU0)
La détermination du jeu de coefficients repose sur des
estimations économétriques. La méthode et le jeu de
coefficients complet sont présentés dans la méthodologie
détaillée jointe au bilan de l?énergie sur le site internet du
SDES. Toutes énergies confondues, un écart de 10 % par
rapport au nombre de degrés-jours de référence (soit de
193 degrés-jours) entraînerait une variation de la
consommation annuelle finale (resp. primaire) de 38,8 TWh
(resp. 42,4 TWh) en 2022.
En outre, la thermosensibilité de la consommation
d?électricité du secteur tertiaire pour la climatisation est prise
en compte à partir de l?année d?observation 2011. La méthode
est analogue à celle employée pour les besoins de chauffage,
en définissant des degrés-jours unifiés de climatisation (DJUc)
à partir d?une température de référence de 21 °C (voir
méthodologiedubilandel?énergie). Un écart de 10 % par
rapport au nombre de degrés-jours de climatisation de
référence (soit de 11 degrés-jours) entraînerait une variation
de la consommation annuelle d?électricité du secteur tertiaire
de 0,13 TWh en 2022.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 171
annexes
ANNEXE 5 : PRINCIPALES RÉVISIONS PAR RAPPORT
À LA PRÉCÉDENTE ÉDITION
L?objectif d?amélioration continue des méthodes employées
ainsi que la disponibilité de nouvelles sources se substituant
à d?anciennes peuvent se traduire par des révisions dans les
bilans des années antérieures. Les principales modifications
apportées cette année sont recensées ci-après.
Produits pétroliers
Le partage de la consommation fioul domestique (FOD)/gazole
non routier (GNR) n?est disponible dans l?enquête EACEI qu?à
partir de 2021. La répartition de la consommation entre le
GNR et le FOD a été révisée sur la période 2011-2022 : le
partage moyen par secteur (division) des deux produits entre
2021 et 2022 est désormais utilisé pour calculer leur
consommation respective sur les années antérieures.
Concernant les DROM, la méthode de répartition de
consommation des produits pétroliers a été ajustée en 2022
et rétropolée entre 2011 et 2022 pour le GNR et le fioul
domestique.
Par ailleurs, comme chaque année, les données de
consommation de produits pétroliers dans l?agriculture
relatives à l?année précédant celle sur laquelle porte ce bilan
(i.e. 2021 pour cette édition) ont été affinées à la suite de la
mise à disposition des données du Rica.
Gaz naturel
Unification des traitements pour les données 2022 et
rétropolation de 2018 à 2021. Les consommations du secteur
35.3 (Production et distribution de vapeur et d?air conditionné)
non affectées aux chaufferies en réseau ont été réparties
entre le secteur résidentiel (75 %) et tertiaire (25 %). Cela
représente environ 20 TWh par an sur la période ; 15 TWh
sont donc affectés au secteur résidentiel et 5 TWh au secteur
tertiaire.
Énergies renouvelables et déchets
L?estimation de la production (et de la consommation) des
pompes à chaleur (PAC) a été revue à la suite du changement
de règlement des statistiques de l?énergie : désormais la
chaleur renouvelable des pompes à chaleur est intégralement
retracée alors qu?on excluait auparavant la chaleur des
appareils les moins performants. La consommation primaire
des pompes à chaleur a été révisée à la hausse en 2021.
Charbon
En raison de la détection d?une erreur de déclaration d?un
site sidérurgique, une partie de la consommation de gaz de
haut-fourneau a été transférée du poste « production
d?électricité » vers le poste « consommation par les hauts-
fourneaux ». L?impact est nul en consommation primaire et
finale mais affecte la consommation finale brute d?énergie
utilisée dans le suivi des énergies renouvelables.
Électricité
La consommation d?électricité des véhicules routiers
électriques et hybrides rechargeables a été révisée en utilisant
des données de consommation unitaire de Spritmonitor.de
pour les véhicules particuliers.
172 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
ANNEXE 6 : RÉVISION DES PRINCIPAUX AGRÉGATS
DE L?ANNÉE 2022 PAR RAPPORT AU BILAN DE
L?ÉNERGIE PROVISOIRE
Sont présentés ci-dessous les écarts relatifs entre les résultats
définitifs figurant dans cette publication et ceux de la version
provisoire du bilan de l?énergie publiée en avril 2023 pour
tous les agrégats non nuls du tableau de synthèse du bilan
physique. Ainsi, les estimations définitives de la production
primaire et de la consommation finale d?énergie en 2022 sont
respectivement 0,3 % et 0,7 % supérieures à leurs estimations
provisoires d?avril 2023. Les entrées nettes de gaz naturel
ont été révisées à la hausse.
En %
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR élec-
triques
EnR ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 1,90 0,00 0,00 0,00 - 0,90 2,40 0,00 0,00 0,30
Importations 0,00 0,60 - 0,40 - 0,10 0,00 0,00 0,80 0,00 0,00 0,00
Exportations 0,00 0,00 0,70 - 5,90 0,00 0,00 - 1,20 0,20 0,00 - 0,80
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 2,60 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 2,60
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 18,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 18,00
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 58,10 - 17,60 30,70 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 6,40
Consommation primaire - 5,70 0,50 - 1,70 0,60 0,00 - 0,90 2,40 0,40 0,00 0,00
Production d?électricité - 3,90 0,00 2,40 - 3,20 0,00 - 0,90 1,70 - 0,10 0,00 - 0,20
Production de chaleur 16,6 0,00 - 6,50 - 14,30 0,00 0,00 5,60 0,00 0,30 - 15,20
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 0,10 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 9,00
Autres transformations, transferts 1,30 3,90 2,20 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 0,30
Usages internes de la branche énergie 14,8 0,00 4,70 2,00 0,00 0,00 0,00 7,30 0,00 8,80
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 1,30 - 0,80 - 1,10
Consommation nette de la branche
énergie - 2,60 0,50 0,70 - 8,30 0,00 - 0,90 4,10 0,10 0,40 - 0,80
Industrie - 26,20 0,00 6,60 10,70 0,00 0,00 5,30 - 1,10 6,30 4,30
Transports 0,00 0,00 - 0,30 57,30 0,00 0,00 0,70 6,40 0,00 0,30
Résidentiel - 9,00 0,00 3,70 - 3,00 0,00 0,00 1,00 0,50 - 6,50 - 0,30
Tertiaire - 10,70 0,00 - 29,40 0,90 0,00 0,00 3,80 - 0,10 0,40 - 3,10
Agriculture-pêche 6,00 0,00 15,20 - 8,70 0,00 0,00 5,00 1,80 - 12,60 11,00
Consommation finale énergétique - 25,10 0,00 - 0,20 3,30 0,00 0,00 1,70 0,10 0,40 0,70
Consommation finale non énergétique - 1,80 0,00 - 1,40 - 17,60 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 2,80
Consommation finale - 19,90 0,00 - 0,40 2,60 0,00 0,00 1,70 0,10 0,40 0,40
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 173
annexes
Sigles et abréviations
SIGLES
Ademe Agence de la transition écologique
AIE Agence internationale de l?énergie
AIEA Agence internationale de l?énergie atomique
APU administrations publiques
ARA Anvers, Rotterdam, Amsterdam
Arenh accès régulé à l?électricité nucléaire historique
ATRT accès des tiers au réseau de transport
ATRD accès des tiers au réseau de distribution
ATTM accès des tiers aux terminaux méthaniers
CAF coût, assurance, fret
CART contrat d?accès au réseau de transport
CCCG centrales à cycle combiné au gaz
CCG cycle combiné au gaz
CEEB Centre d?études de l?économie du bois
Ceren Centre d?études et de recherches économiques sur l?énergie
CFBP Comité français du butane et du propane
Citepa Centre interprofessionnel technique d?études de la pollution atmosphérique
CPDP Comité professionnel du pétrole
CPSSP taxe affectée au stockage des produits pétroliers
CRE Commission de régulation de l?énergie
CSPE contribution au service public de l?électricité
CTA contribution tarifaire d?acheminement
CVC corrigé des variations climatiques
DGDDI Direction générale des douanes et des droits indirects
DGEC Direction générale de l?énergie et du climat
DJU degrés-jours unifiés
DROM Départements et régions d?outre-mer
EACEI enquête annuelle sur les consommations d?énergie dans l?industrie
EAPE enquête annuelle sur la production d?électricité
EAPH enquête annuelle sur la production d?hydrogène
EARCF enquête annuelle sur les réseaux de chaleur et de froid
EDF Électricité de France
ELD entreprises locales de distribution
EMAG esters méthyliques d?acides gras
EnR énergie renouvelable
ENTSOG EuropeanNetworkofTransmissionSystemOperatorsforGas
ETBE éther éthyle tertiobutyle
FAB franco à bord
Fedene Fédération des services énergie environnement
FFA Fédération française de l?acier
FOD fioul domestique
FSRU floatingstorageregasificationunit ou unité flottante de stockage et de regazéification
GNL gaz naturel liquéfié
GNV gaz naturel pour véhicules
174 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
GPL gaz de pétrole liquéfié
GRTgaz Gestionnaire de réseau de transport du gaz
HVHTE huiles végétales hydro-traitées essence
HVHTG huiles végétales hydro-traitées gazole
ICE IntercontinentalExchange
Ifpen Institut français du pétrole et énergies nouvelles
Insee Institut national de la statistique et des études économiques
ISBLSM institution sans but lucratif au service des ménages
ISDND installations de stockage de déchets non dangereux
NAF nomenclature d?activités française
NBP NationalBalancingPoint
OA obligation d?achat
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
ONRE Observatoire national de la rénovation énergétique
Opep Organisation des pays exportateurs de pétrole
OREC Observatoire régional de l?énergie et du climat de la Guadeloupe
PAC pompes à chaleur
PEG point d?échange de gaz
PCI pouvoir calorifique inférieur
PCS pouvoir calorifique supérieur
PIB produit intérieur brut
PIR point d?interconnexion du réseau
Rica Réseau d?information comptable agricole
RTE Réseau de transport d?électricité
SARA Société anonyme de la raffinerie des Antilles
SEI systèmes énergétiques insulaires
Sifim services d?intermédiation financière indirectement mesurés
SNCU Syndicat national de chauffage urbain et de la climatisation urbaine
SNET Société nationale d?électricité et de thermique
SP95-E10 sans plomb 95 - éthanol 10 %
Step stations de transfert d?énergie par pompage
STEP stations d?épuration des eaux usées
TBTS très basse teneur en soufre
TCCFE taxe communale sur la consommation finale d?électricité
TDCFE taxe départementale sur la consommation finale d?électricité
TGAP taxe générale sur les activités polluantes
TICPE taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques
TICFE taxe intérieure sur la consommation finale d?électricité
TICGN taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel
TIGF Transport et infrastructures gaz France
Tirib taxe intérieure relative à l?incorporation de biocarburants
Tiruert taxe incitative relative à l?utilisation d?énergie renouvelable dans le transport
TLCFE taxes locales sur la consommation finale d?électricité
TRS TradingRegionSouth
TRV tarifs réglementés de vente
TSC taxe spéciale de consommation
TTF TitleTransferFacility
Turpe tarif d?utilisation des réseaux publics d?électricité
UIOM unité d?incinération des ordures ménagères
ZNI zones non interconnectées au réseau d?électricité métropolitain continental
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 175
annexes
ABRÉVIATIONS
GW gigawatt
M¤ million d?euros
Md¤ milliard d?euros
Mt million de tonnes
Mtep million de tonnes équivalent pétrole
n.d. non disponible
TWh térawattheure
176 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Pour en savoir plus
Le bilan énergétique de la France est l?une des publications
statistiques nationales majeures dans le domaine de
l?énergie. D?autres sont disponibles sur le site du service des
données et études statistiques, rubrique « Énergie » (www.
statistiques.developpement-durable.gouv.fr/energie). Elles
comprennent des publications annuelles et des publications
conjoncturelles (i.e. infra-annuelles) ainsi que des publications
plus ponctuelles.
Des données et études sur la performance énergétique
et la rénovation énergétique du parc de logements sont par
ailleurs disponibles sur le site de l?Observatoire national de
la rénovation énergétique (ONRE) : www.ecologie.gouv.fr/
observatoire-national-renovation-energetique.
Publications annuelles
? Bilanénergétiquede laFranceen2022?Données
provisoires, Datalab Essentiel, dernière édition relative
aux données 2022 parue en avril 2023 ;
? BilanénergétiquedelaFranceen2022?Synthèse,
Datalab Essentiel, dernière édition relative aux données
2022 parue en février 2024 ;
? L?activitédelapétrochimieenFranceen2022, Datalab
Essentiel, dernière édition relative aux données 2022 parue
en juillet 2023 ;
? Lesprixdesproduitspétroliersen2022 :desniveaux
inéditsliésàlacrisepolitique, Datalab Essentiel, dernière
édition relative aux données 2022 parue en mai 2023 ;
? Prixdel?électricitéenFranceetdansl?Unioneuropéenne
en 2022, Datalab Essentiel, dernière édition relative aux
données 2022 parue en août 2023 ;
? PrixdugaznaturelenFranceetdansl?Unioneuropéenne
en 2022, Datalab Essentiel, dernière édition relative aux
données 2022 parue en août 2023 ;
? LesinvestissementspublicsdanslaR&Denénergieen
2022, Datalab Essentiel, dernière édition relative aux
données 2022 parue en avril 2024 ;
? Lesfacteursd?évolutiondesémissionsdeCO2 liées à
l?énergieenFrancede1990à2020, Datalab, dernière
édition relative aux données 2020 parue en septembre
2022 ;
? LesénergiesrenouvelablesenFranceen2022dansle
cadredusuivideladirective(UE)2018/2001?Données
définitives, article web, dernière édition relative aux
données 2022 parue en février 2024 ;
? Chiffresclésdel?énergie?Édition2023, Datalab, dernière
édition parue en septembre 2023 ;
? Chiffresclésdesénergiesrenouvelables?Édition2023,
Datalab, dernière édition parue en octobre 2023 ;
? Chiffresclésduclimat?France,EuropeetMonde?Édition
2023, Datalab, dernière édition parue en octobre 2023.
? L?hydrogènepur:premièreévaluationdesressourceset
desusagesenFranceen2022, article web, décembre
2023.
Publications conjoncturelles
? la note de conjoncture énergétique, qui paraît à un rythme
trimestriel dans la collection Datalab Essentiel ;
? quatre tableaux de bord trimestriels, relatifs respectivement
à l?éolien, au photovoltaïque, au biogaz utilisé pour la
production d?électricité et au biométhane injecté. Ils
paraissent deux mois après la fin du trimestre considéré
dans la collection STATINFO.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
https://www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-renovation-energetique
https://www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-renovation-energetique
Table des matières
178 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
table des matières
Avant-propos 4
Synthèse et données clés 5
PARTIE 1 : LES PRIX DE L?ÉNERGIE 11
1.1 Les prix de l?énergie moyens payés par les consommateurs finaux progressent fortement en 2022 12
1.1.1 Les prix finaux de l?énergie à usage énergétique progressent de 29 % 12
1.1.2 Les prix de l?énergie payés par les ménages progressent de 20,6 % 12
1.2 Les prix des produits pétroliers ont atteint des niveaux inédits liés à la crise géopolitique 14
1.2.1 Prix du pétrole brut 14
1.2.2 Prix des produits pétroliers raffinés 15
1.2.3 Prix à la consommation 16
1.3 Le prix de gros du gaz naturel atteint un niveau inédit en 2022 18
1.3.1 Prix de gros du gaz naturel 18
1.3.2 Prix à la consommation du gaz naturel 20
1.4 Les prix du charbon à l?importation et à la consommation augmentent de manière inédite 23
1.4.1 Prix de gros du charbon 23
1.4.2 Prix du charbon pour les consommateurs 24
1.5 Le prix du bois augmente fortement en 2022 25
1.5.1 Prix des importations et exportations 25
1.5.2 Prix pour le résidentiel 26
1.5.3 Prix pour les professionnels 27
1.6 Les prix des biocarburants importés augmentent fortement en 2022 28
1.7 Nette hausse du prix de l?électricité, en particulier pour les entreprises 32
1.7.1 Prix de gros de l?électricité 32
1.7.2 Prix à la consommation de l?électricité 34
1.8. Le prix de la chaleur augmente fortement dans tous les secteurs 37
PARTIE 2 : L?APPROVISIONNEMENT ÉNERGÉTIQUE 39
2.1 Le taux d?indépendance énergétique diminue en raison de la baisse de la production primaire 40
2.2 La production primaire chute en 2022 45
2.2.1 Combustibles fossiles 45
2.2.2 Nucléaire 46
2.2.3 Énergies renouvelables et valorisation des déchets 47
2.3 La facture énergétique de la France atteint un niveau historique 51
2.3.1 Pétrole brut et raffiné 51
2.3.2 Gaz naturel 55
2.3.3 Charbon 58
2.3.4 Bois-énergie 60
2.3.5 Biocarburants 62
2.3.6 Électricité 63
PARTIE 3 : TRANSFORMATION, TRANSPORT ET DISTRIBUTION D?ÉNERGIE 65
3.1 L?activité du raffinage repart à la hausse en 2022 66
3.2 Baisse modérée du coût d?acheminement du gaz 68
3.2.1 Injections de biométhane 68
3.2.2 Transport, distribution et stockage de gaz naturel 68
3.3 La transformation de charbon : repli de l?activité de la filière fonte 71
3.3.1 Les cokeries 71
3.3.2 Les hauts-fourneaux 71
3.4 Baisse prononcée de la production d?électricité induite par un recul des productions nucléaire
et hydraulique 72
3.4.1 Production nette d?électricité 72
3.4.2 Transport et distribution d?électricité 78
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 179
table des matières
3.5 Production de chaleur commercialisée : une baisse due à un hiver plus doux 79
3.5.1 Réseaux de chaleur 79
3.5.2 Chaleur cogénérée vendue hors des réseaux de chaleur 81
Focus sur l?hydrogène, vecteur prochainement retracé dans le bilan énergétique 82
PARTIE 4 : LA CONSOMMATION D?ÉNERGIE PAR FORME D?ÉNERGIE 85
4.1 La consommation primaire d?énergie diminue mais la dépense progresse dans un contexte de hausse
des prix de l?énergie et de moindre disponibilité des réacteurs nucléaires 86
4.2 Produits pétroliers et biocarburants : une dépense record et, malgré l?envolée des prix,
reprise de la consommation dans les transports 90
4.2.1 Consommation et dépense totales 90
4.2.2 Production d?électricité et de chaleur 92
4.2.3 Consommation finale à usage énergétique 92
4.2.4 Consommation finale à usage non énergétique 93
4.2.5 Consommation par produit 93
4.3 Gaz naturel : baisse marquée de la consommation mais envolée des prix et de la dépense 95
4.3.1 Consommation et dépense totales 95
4.3.2 Branche énergie 96
4.3.3 Consommation finale à usage énergétique 97
4.3.4 Consommation finale à usage non énergétique 98
4.4 La consommation de charbon recule tandis que la dépense associée atteint un niveau inédit 99
4.5 La consommation d?énergies renouvelables et de déchets augmente à climat constant en 2022 102
4.5.1 Consommation totale 102
4.5.2 Bois-énergie 103
4.5.3 Biocarburants 104
4.6 Électricité : la consommation recule, la dépense est en hausse 105
4.7 La consommation de chaleur commercialisée diminue à la faveur d?un hiver plus doux 109
PARTIE 5 : LA CONSOMMATION D?ÉNERGIE PAR SECTEUR OU USAGE 111
5.1 Dépense en hausse malgré une baisse de la consommation finale d?énergie 112
5.2 Hausse de la facture énergétique des ménages associée à une baisse de la consommation 114
5.3 Résidentiel : baisse de la consommation et stabilité de la dépense 117
5.4 Tertiaire : consommation d?énergie en baisse et augmentation des dépenses 120
5.5 Transports : poursuite de la reprise 122
5.5.1 Consommation par usage et par mode 122
5.5.2 Consommation par énergie 123
5.5.3 Consommation, dépenses et taxes 124
5.6 Industrie : baisse de la consommation énergétique et envolée des prix 125
5.6.1 Consommation finale par énergie et dépense associée 125
5.6.2 Consommation finale par secteur 127
5.6.3 Décomposition sectorielle de la consommation énergétique 128
5.7 Agriculture-pêche : dépense en forte hausse 129
5.8 Intensité énergétique finale : poursuite de la baisse 131
PARTIE 6 : ÉMISSIONS DE CO2 DUES À LA COMBUSTION D?ÉNERGIE 133
6 Baisse des émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie 134
ANNEXES 139
Bilans énergétiques de la France 140
Annexes méthodologiques 166
Sigles et abréviations 173
Pour en savoir plus 176
180 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 181
182 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
Conditions générales d?utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage,
faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille - 75006 Paris), est illicite
et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et
non destinées à une utilisation collective, et, d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou
d?information de l?oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 - art. L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art. 425).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 183
Conditions générales d?utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage,
faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille - 75006 Paris), est illicite
et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et
non destinées à une utilisation collective, et, d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou
d?information de l?oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 - art. L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art. 425).
Dépôt légal: mai 2024
ISSN: 255-7580 (imprimé)
2557-8138 (en ligne)
Directrice de publication: Béatrice Sédillot
Coordination éditoriale: Amélie Glorieux-Freminet
Infographie : Bertrand Gaillet
Cartographie: Antea
Maquettage et réalisation: Agence Efil, Tours
Commissariat général
au développement durable
Bilan énergétique
de la France
pour 2022
En 2022, production et consommation d?énergie primaire diminuent
(respectivement -17,7% et -10,2%) en raison principalement de
lachute de la production nucléaire, qui atteint son plus bas niveau
depuis 1988, et de températures hivernales clémentes. Le taux
d?indépendance énergétique, ratio delaconsommation et de
laproduction primaires, diminue de4,6points, pour s?établir
à50,6%. Le déficit deséchanges physiques d?énergie s?accroît
de7,0%. Pour lapremière fois depuis1980, la France est
importatrice nette d?électricité.
La consommation finale à usage énergétique diminue de 4,5%
surun an à climat réel, mais est quasi stable à climat corrigé (-0,5%).
Elle diminue dans le résidentiel, le tertiaire et l?industrie mais
progresse dans les transports à la faveur de la levée totale
desrestrictions de circulation liées à la crise sanitaire.
Dans un contexte de tensions internationales liées à la guerre
enUkraine et de moindre disponibilité du parc nucléaire français,
lesprix de l?énergie sur les marchés connaissent de fortes hausses en
2022. Malgré les mesures mises en place pour limiter latransmission
des hausses de prix aux consommateurs finaux, lesprix de l?énergie
pour un usage énergétique progressent de 29,2% sur un an.
Au total, les ménages, entreprises et administrations ont dépensé
215,4Md¤ en 2022 pour satisfaire leurs besoins en énergie.
Parrapport à 2021, cette dépense progresse de 19,4% en euros
constants, malgré la baisse de la consommation finale. La facture
moyenne d?énergie des ménages s?élève à 3551¤ en 2022, soit
unehausse de 21% par rapport à 2021 portée par la dépense
encarburants.
Service des données et études statistiques
Sous-direction des statistiques de l?énergie
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel: diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Sommaire
Avant-propos
Synthèse et données clés
Les prix de l?énergie
L?approvisionnement énergétique
Transformation, transport et distribution d?énergie
La consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation d?énergie par secteur ou usage
Émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Annexes
Table des matières
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION ar exemple, l?électricité thermique est une énergie
secondaire issue d?un combustible naturel, comme le charbon ou le gaz naturel, considéré comme
énergie primaire.
Dans le cas de l?énergie nucléaire, issue de la réaction de fission de l?uranium ou du plutonium,
les conventions internationales sur les statistiques de l?énergie considèrent comme énergie primaire
la chaleur issue de la réaction et non le combustible nucléaire lui-même. Cela a pour conséquence
de comptabiliser comme production primaire (i.e. comme ressource nationale) la quantité de chaleur
produite par les centrales nucléaires (qui est estimée à partir de l?électricité effectivement produite par
celles-ci et d?un rendement théorique de 33 %). Le manuel sur les statistiques de l?énergie coédité par
l?Agence internationale de l?énergie et par Eurostat souligne que, si l?origine du combustible nucléaire
était prise en considération, « la dépendance de l?approvisionnement à l?égard d?autres pays serait
accrue ». Dans le cas de la France, le taux d?indépendance énergétique perdrait 36 points de
pourcentage, pour s?établir à 15 % en 2022, si l?on considérait comme énergie primaire le combustible
nucléaire plutôt que la chaleur issue de sa réaction.
En outre, le taux d?indépendance ne suffit pas à donner une vision complète de l?autonomie de la
France en matière énergétique car il compare consommation et production primaires. Pour avoir une
vision complète, il faut également s?intéresser à la transformation de l?énergie primaire en énergie
finale. La France produit sur son sol les deux tiers des produits raffinés consommés par les utilisateurs
finaux (même si elle recourt à du pétrole brut quasi intégralement importé pour cette production). La
consommation finale en chaleur commercialisée, en électricité et en énergies renouvelables
thermiques et déchets est aussi intégralement ou quasi intégralement produite sur le territoire français
(cf. partie 3 sur la transformation).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 43
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Échanges extérieurs d?uranium
Même si les combustibles utilisés par les centrales nucléaires ne sont pas retracés dans le bilan de
l?énergie (cf. encadré supra), ils sont nécessaires pour amorcer la réaction nucléaire.
En 2022, la France importe des matières nucléaires, à hauteur de 1,1 milliard d?euros, essentiellement
de l?uranium naturel et de l?uranium enrichi, et en exporte à hauteur de 1,5 milliard d?euros
(essentiellement de l?uranium enrichi).
L?approvisionnement en uranium naturel est diversifié avec des importations en provenance
principalement du Niger, d?Ouzbékistan, d?Australie, du Kazakhstan et de la Namibie en 2022
(figure 2.1.4). L?origine des importations varie selon les années. En 2022, la facture en uranium naturel
se replie après avoir nettement augmenté en 2021 (figure 2.1.5). En 2022, la production de combustibles
nucléaires sur le territoire diminue (- 5,6 % par rapport à 2021) mais reste élevée (+ 10 % par rapport à
2019). Cette production est réalisée par Framatome (site de Romans-sur-Isère) en assemblant l?uranium
enrichi par Orano sur le site de Pierrelatte avec des composants métalliques fabriqués en interne.
Des assemblages combustibles sont également importés de Suède, du Royaume-Uni et d?Espagne.
La France est exportatrice nette d?uranium enrichi (figure 2.1.5). Le solde exportateur augmente
nettement en raison d?une moindre demande intérieure liée à la faible disponibilité du parc nucléaire
en 2022. Ses principaux clients sont les États-Unis, la Corée du Sud, le Royaume-Uni, le Japon,
l?Allemagne et la Suède.
L?uranium appauvri, sous-produit de l?enrichissement de l?uranium, est principalement importé auprès
de pays européens (Allemagne, Suède, Suisse).
Figure 2.1.4 : répartition des importations d?uranium en valeur par pays en 2022
En %
Australie
Canada
Kazakhstan
Namibie
Niger
Ouzbékistan
Autres
1
21
24
11
24
19
Source :DGDDI
44 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.1.5 : facture d?uranium
En millions d?euros
Uranium naturel et ses composés Uranium enrichi ; plutonium Uranium appauvri ; thorium
600
400
200
0
- 200
- 400
- 600
- 800
2020 2021 2022
Source :DGDDI
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 45
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.2 La production primaire chute en 2022
2.2.1 COMBUSTIBLES FOSSILES
La production primaire d?énergie fossile en France est
désormais marginale (figure 2.2.1.1). Elle s?élève à 10 TWh
en 2022. Elle est composée quasi intégralement de produits
à destination des raffineries : pour près des trois quarts, il
s?agit de pétrole brut extrait des bassins parisien et aquitain,
auquel s?ajoute une production d?additifs oxygénés (non issus
de biomasse) destinés à améliorer la qualité des carburants
et des autres produits raffinés. Ces additifs non bio
représentent, ces dernières années, entre un sixième et un
quart de la production primaire de pétrole. En 2022, la
production de pétrole brut sur le territoire français, hors
additifs, s?élève à 595 000 tonnes, soit 0,6 Mtep (7 TWh) ;
elle a été divisée par plus de cinq depuis la fin des années
1980. Cette production ne satisfait désormais qu?un peu moins
de 1 % de la consommation nationale. Au 1er janvier 2023,
les réserves souterraines de pétrole brut (11 Mtep, soit
126 TWh) et d?hydrocarbures extraits du gaz naturel
représentent environ 18 ans d?exploitation au rythme actuel
(production hors additifs).
Depuis l?arrêt définitif de l?injection du gaz du gisement
de Lacq dans le réseau en octobre 2013, la production
nationale de gaz naturel, hors biométhane, se limite à
l?extraction de gaz de mine (grisou) du bassin du Nord-Pas-
de-Calais. Celle-ci s?élève à 230 GWh PCS (pouvoir calorifique
supérieur) en 2022, soit 210 GWh PCI (pouvoir calorifique
inférieur).
L?approvisionnement de la France en charbon repose
désormais exclusivement sur le commerce extérieur et, dans
une moindre mesure, sur le recours aux stocks. En effet, la
collecte de produits de récupération présents sur les anciens
sites d?extraction, qui subsistait depuis la fermeture de la
dernière mine de charbon en 2004, s?est arrêtée en 2015.
Figure 2.2.1.1 : production primaire d?énergie fossile
En TWh
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1978
2002
1972
1970
1980
2004
2008
1974
1988
1996
1998
1982
1990
2006
2010
2012
1976
2000
1984
1992
1986
1994
2016
2014
2018
2020
2022
Pétrole* Charbon Gaz naturel
*Ycomprisdesquantitésdecondensatsàdestinationduraffinageetdelapétrochimie,d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsàdistiller,
à partir de 2011.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGEC,CharbonnagesdeFrance,SNET(Uniper),GRTgaz,TIGF(Teréga)
46 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.1.2 : production primaire et valeur associée d?énergie fossile
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Production toutes énergies fossiles 11,02 527 11,76 596 9,98 299 10,03 489 9,79 895
Production de pétrole* 10,93 525 11,59 593 9,80 296 9,80 481 9,59 874
Production de charbon 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0 0,00 0
Production de gaz naturel (grisou) 0,09 2 0,17 3 0,18 2 0,23 8 0,21 21
*Laproductiondepétrolecomprendlaproductiond?additifsoxygénésnonissusdebiomasse.
Source :SDES,Bilandel?énergie
La production primaire totale française représente en
2022 une valeur économique de 895 millions d?euros, soit
1,8 fois plus qu?un an auparavant (figure 2.2.1.2). Les prix
des énergies fossiles se sont en effet nettement accrus en
2022, en raison notamment de la guerre en Ukraine (cf. 1.2.1).
2.2.2 NUCLÉAIRE
En 2022, la France compte 56 réacteurs en service, répartis
sur 18 sites. La production d?énergie primaire du parc s?élève
à 893 TWh en 2022. Elle correspond à la quantité totale de
chaleur dégagée lors de la réaction de fission du combustible
nucléaire. Comme il faut en moyenne environ 3 unités de
chaleur pour produire une unité d?électricité dans une centrale
nucléaire (le solde constituant les pertes calorifiques liées à
cette transformation), la production brute d?électricité des
centrales nucléaires françaises s?élève en 2022 à 295 TWh
(figure 2.2.2.1).
La production nucléaire chute en 2022 (- 22,3 %) et
atteint un niveau qui n?avait pas été observé depuis 1988.
La détection d?un phénomène de corrosion sous contrainte
affectant les circuits auxiliaires de refroidissement de la
centrale de Civaux en fin d?année 2021 a conduit à l?arrêt
non prévu et prolongé de plusieurs réacteurs, pour contrôle
approfondi et réparations. Ces arrêts non programmés se
sont ajoutés à un calendrier d?opérations de maintenance
initialement chargé et davantage densifié du fait des
décalages induits par la gestion de la crise sanitaire. En
moyenne, les centrales ont été disponibles à hauteur de
58,1 % de leur capacité théorique en 2022, soit nettement
moins que les années précédentes (figure 2.2.2.2). Les
centrales ont été utilisées, lorsqu?elles étaient disponibles,
à hauteur de 89,6 %. La sécheresse et les épisodes de
canicule ont pesé sur le fonctionnement des centrales. D?une
part, les quantités d?eau prélevées dans les cours d?eau ont
été modulées du fait de débits insuffisants et, d?autre part,
la production de plusieurs centrales à circuit ouvert a été
limitée pour réduire l?impact sur le milieu naturel, les
températures des eaux après rejet ne devant pas excéder
les seuils définis par l?Autorité de sûreté nucléaire.
Figure 2.2.2.1 : production brute d?électricité des centrales nucléaires
En TWh
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1978
2002
1972
1970
1980
2004
2008
1974
1988
1996
1998
1982
1990
2006
2010
2012
1976
2000
1984
1992
1986
1994
2016
2014
2018
2020
2022
Source :EDF
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 47
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.2.2 : disponibilité et utilisation du parc nucléaire
Coefficients exprimés en %
2018 2019 2020 2021 2022
Coefficient de disponibilité Kd* 76,5 74,0 71,9 72,9 58,1
Coefficient d?utilisation Ku 92,8 92,7 85,7 92,2 89,6
*LecoefficientKdestcalculésurlabasedesindisponibilitésduesauxarrêtsfortuits,auxarrêtspourentretienourechargementetauxprolongationsd?arrêt.
Àladifférencedel?indicateurEnergyAvailibilityFactorpubliéparl?Agenceinternationaledel?énergieatomique(AIEA),ilnetientenrevanchepascomptedes
indisponibilitésduesàdescausesenvironnementales,auxmouvementssociauxouauxattentesd?autorisationdesautorités.LecoefficientKureflètel?optimisation
delaproductionettientcomptedescontraintesenvironnementales,règlementairesetsociales.
Source :EDF
2.2.3 ÉNERGIES RENOUVELABLES ET VALORISATION
DES DÉCHETS
La production primaire d?énergie issue de ressources
renouvelables s?établit à 330 TWh en 2022, en baisse de
4,1 % par rapport à 2021 (figures2.2.3.1et2.2.3.2). Cette
baisse est portée par la filière hydraulique (- 23,6 %) du fait
des conditions climatiques chaudes et sèches de l?année, et
par la biomasse solide (- 6,2 %), moins consommée et produite
lorsque l?hiver est doux. À l?inverse, la production solaire
photovoltaïque augmente de 27,8 % en 2022 et atteint
presque 20 TWh.
Le bois-énergie (y compris la liqueur noire utilisée dans
l?industrie papetière) demeure la première énergie
renouvelable produite en France (34 % de la production
nationale d?énergie renouvelable). À cette production
s?ajoutent notamment celles d?électricité hydraulique (14 %),
de chaleur renouvelable issue des pompes à chaleur (14 %),
d?énergie éolienne (12 %), de biocarburants (7 %), de solaire
photovoltaïque (6 %), de biogaz (6 %), de valorisation des
déchets renouvelables (5 %), de géothermie (2 %), de
valorisation des résidus de l?agriculture et de l?industrie
agroalimentaire (1 %), de solaire thermique et d?énergies
marines (moins de 1 % pour chacune de ces deux filières).
En incluant par ailleurs les 21 TWh d?énergie produite à
partir de la valorisation des déchets non renouvelables
(cf. infra), la production primaire d?énergie issue de ressources
renouvelables ou de déchets s?élève à 351 TWh en 2022.
Figure 2.2.3.1 : part de chaque filière dans la production primaire d?énergies renouvelables en 2022 (330 TWh)
0,80,1
En %
Bois-énergie*
Hydraulique (hors pompages)
Pompes à chaleur
Éolien
Biocarburants
Solaire photovoltaïque
Biogaz
Déchets renouvelables
Géothermie
Résidus de l?agriculture et des IAA**
Solaire thermique
Énergies marines
34
6
2
7
14
12
6
14
5 1
*Ycomprisliqueurnoire.
**Industriesagroalimentaires.
Source :SDES,Bilandel?énergie
48 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.3.2 : évolution de la production primaire d?énergies renouvelables
En TWh
Bois-énergie*
Solaire thermique et géothermie
Énergies marines
Hydraulique (hors pompages)
Déchets renouvelables
Éolien
Résidus de l?agriculture et des IAA**
Biogaz
Solaire photovoltaïque
Pompes à chaleur
Biocarburants
350
300
250
200
150
100
50
0
1998
1990
1992
2000
2010
2002
2012
1996
2004
2014
2006
2016
2008
2018
2022
2020
1994
*Ycomprisliqueurnoire.
**Industriesagroalimentaires.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les énergies renouvelables électriques correspondent
aux filières renouvelables de production primaire d?électricité
(104 TWh en 2022). Par convention, la production primaire
de ces filières est égale à leur production d?électricité. Elles
regroupent ainsi l?hydraulique (hors stations de transfert
d?énergie par pompage), l?éolien, le solaire photovoltaïque
et les énergies marines.
Hydraulique (hors pompages)
La production hydraulique dépend fortement du débit des
cours d?eau et du niveau des réservoirs et, par conséquent,
de la pluviométrie contemporaine et passée. L?essentiel de
la production provient de grandes installations, situées le long
du Rhin et du Rhône ainsi que dans les zones montagneuses.
Après une légère baisse en 2021, la production hydraulique
(hors pompages) diminue fortement en 2022 (- 23,6 %) et
atteint 46 TWh en raison des fortes chaleurs et de la
sécheresse en été et des faibles précipitations à l?hiver 2022.
La puissance installée du parc reste, quant à elle, constante
depuis plusieurs années.
Énergies marines
Les énergies marines regroupent les différentes filières de
production d?électricité tirant parti de l?énergie mécanique
issue des mouvements de l?eau créée par les marées (énergie
marémotrice), les vagues (énergie houlomotrice) et les
courants marins (énergie hydrolienne). L?usine marémotrice
de la Rance, construite dans les années 60, est, à ce jour, la
principale unité de production en service commercial exploitant
l?énergie issue du milieu marin en France. D?une capacité
électrique de 240 MW, sa production (hors pompages) s?élève
à 0,5 TWh depuis 2014.
Éolien
En 2022, la capacité installée sur le territoire poursuit son
augmentation (+ 10,8 %). La production augmente moins
que la capacité (+ 2,4 %) en raison de conditions de vent
défavorables, qui réduisent le facteur de charge des
installations. Elle s?établit à 38 TWh en 2022, incluant pour
la première fois une production éolienne en mer de 0,6 TWh
issue du parc qui a été mis en place au large de Saint-Nazaire
en 2022. La filière éolienne connaît un développement
particulièrement rapide ces dernières années avec une
augmentation de la puissance installée de 54 % depuis
2017, pour atteindre 20,9 GW en 2022, dont 480 MW d?éolien
en mer.
Solaire photovoltaïque
La filière solaire photovoltaïque s?est développée
particulièrement vite au cours de la décennie : la capacité
installée sur le territoire, qui était inférieure à 9 GW en 2017,
a doublé et atteint 17 GW en 2022 (+ 18,6 % sur un an).
Soutenue par la croissance du parc et par un ensoleillement
particulièrement généreux, la production progresse de 27,8 %
par rapport à 2021, pour atteindre 20 TWh.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 49
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Les énergies renouvelables thermiques et les déchets
(248 TWh en 2022) regroupent les filières pour lesquelles
l?énergie est produite sous forme de chaleur, avant d?être
éventuellement convertie sous une autre forme (en électricité
ou en force motrice notamment) - (figure 2.2.3.3). On distingue
les filières de production d?énergie par combustion de celles
de production primaire de chaleur. Les premières regroupent
d?une part la biomasse, qu?elle soit solide (bois-énergie,
résidus agricoles et agroalimentaires), liquide (biocarburants)
ou gazeuse (biogaz), d?autre part les déchets incinérés
(urbains et industriels). Les secondes regroupent la
géothermie, le solaire thermique et les pompes à chaleur.
Biomasse solide
En 2022, la production d?énergie primaire issue de biomasse
solide diminue de 6 % (118 TWh). Cette diminution s?explique
principalement par la baisse de la consommation finale de
bois-énergie des ménages (- 11 %).
En effet, le bois-énergie constitue près de 90 % de la
biomasse et est consacré à 58 % à l?usage résidentiel (cf. 4.5).
La consommation de bois des ménages a diminué en raison
de températures plus douces qu?en 2021. Après une forte
hausse au début des années 2000, la part de la consommation
résidentielle est en baisse depuis 2010. La consommation
par ménage diminue en effet régulièrement grâce à la
performance croissante des appareils de chauffage au bois.
Alors qu?elles reculaient depuis 2013, les ventes d?appareils
de chauffage au bois ont enregistré une forte hausse en 2021
(+ 35 %) et 2022 (+ 21 %), dans un contexte de renchérissement
des combustibles fossiles.
Dans le secteur de la transformation d?énergie, la
consommation de biomasse progresse nettement par rapport
à 2005 ; elle est en effet de plus en plus utilisée dans les
installations de cogénération et de production de chaleur.
Biogaz
Le biogaz est un gaz composé principalement de méthane
et de dioxyde de carbone produit par digestion anaérobie de
matières organiques. La filière biogaz peut être décomposée
en trois grandes sous-filières, segmentées selon l?origine des
intrants : le biogaz issu de la méthanisation de déchets
organiques ou végétaux bruts, le biogaz fabriqué à partir de
boues de stations d?épuration des eaux usées (STEP) et le
biogaz issu d?installations de stockage de déchets non
dangereux (ISDND). En 2022, la production primaire de biogaz
s?élève à 19 TWh, en augmentation par rapport à 2021
(+ 19,2 %). Cette évolution s?inscrit dans une tendance
continue à la hausse, amorcée en 2011. De 2011 à 2022, la
production primaire de biogaz a en effet été multipliée par
3,7. Presque 40 % de la production de biogaz (8 TWh) est
valorisée sous forme d?électricité. La puissance des
installations raccordées au réseau électrique représente
0,6 GW en fin d?année 2022, en augmentation de 1,5 % par
rapport à 2021. 28 % de la production de biogaz est dédiée
à la production de chaleur (5 TWh). Enfin, l?épuration de
biogaz en biométhane, afin d?être ensuite injecté dans les
réseaux de gaz naturel, constitue un nouveau débouché en
forte croissance depuis quelques années. Ce mode de
valorisation concerne en effet un tiers de la production totale
de biogaz en 2022, soit 6 TWh, en progression de 61 % par
rapport à 2021 (cf. 3.2).
Biocarburants et autres bioliquides
La biomasse liquide, aussi appelée biocarburants ou
bioliquides, est utilisée essentiellement pour la force motrice
des véhicules (y compris les véhicules de chantiers, agricoles,
etc.). La France produit principalement du biodiesel (68 %)
mais également des bioessences (32 %) et, depuis 2022, du
biokérosène (0,2 %). En 2022, la production nationale de
biocarburants s?élève à 22 TWh, en baisse de 2,6 % par
rapport à 2021. La production de biodiesel baisse en particulier
de 8 % dans un contexte de hausse des coûts de production.
La production de bioessences augmente, quant à elle, de
10 %, stimulée par l?augmentation de la demande. Encouragée
par une fiscalité incitative à l?incorporation de biocarburants,
la production a connu une forte croissance au cours des
années 2000, passant de 4 TWh en 2000 à 26 TWh en 2010.
Depuis, la production a stagné, voire diminué, malgré la
hausse progressive des objectifs d?incorporation.
Déchets
La production d?énergie primaire à partir de l?ensemble des
déchets augmente de 5 % en 2022, pour s?établir à 36 TWh.
Plus de la moitié (53 %) de cette production est valorisée
sous forme de chaleur. Seule la partie biodégradable des
déchets est considérée comme relevant des énergies
renouvelables. Par convention internationale, cette part est
fixée à la moitié des déchets ménagers, soit 15 TWh en 2022.
Les déchets non renouvelables recouvrent l?autre moitié des
déchets ménagers ainsi que les déchets industriels ; ils
s?élèvent à 21 TWh en 2022.
50 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.2.3.3 : les différents types de valorisation de la biomasse et des déchets en 2022
0,2
Biomasse solide
pour production électrique
Biomasse solide
pour production de chaleur
Déchets pour
production électrique
Déchets pour
production de chaleur
Biogaz pour production électrique
Biogaz pour production de chaleur
Biogaz pour injection dans
le réseau de gaz
Biocarburants pour le transport
Biocarburants utilisés
par les engins agricoles
et de chantier
Bioliquides pour la production
d?électricité et de chaleur
En %
10
90
33 39
28
53
47
92
8
Note:laproductiondechaleurs?entendiciausenslargedeproductionayantunusagefinalsousformedechaleuretnonpasseulement,commedansla
partie3.5,deproductiondechaleurcommercialisée.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Solaire thermique
La production du parc des installations solaires thermiques
est de 2,7 TWh en 2022, en hausse de 4,1 % sur un an. 43 %
de cette production est réalisée dans les DROM en raison
du fort ensoleillement de ces territoires, propice à l?installation
de chauffe-eaux solaires. Le développement de la filière, très
dynamique jusqu?au début des années 2010, a depuis ralenti.
Si les ventes d?équipements en 2022 restent inférieures de
23 % à leur moyenne annuelle entre 2006 et 2012, elles
augmentent régulièrement depuis 2019. En 2022, elles sont
supérieures de 27 % par rapport à 2021 du fait du rebond de
l?activité de la filière dans un contexte de crise énergétique.
En métropole, ce sont essentiellement des projets de
« grandes surfaces » solaires thermiques qui ont permis le
développement de la filière ces dernières années, même si
les installations individuelles sont de plus en plus demandées
par les particuliers. Le marché du solaire hybride, combinant
des panneaux solaires photovoltaïques avec du solaire
thermique, s?est fortement développé entre 2015 et 2018
mais reste de niche depuis la fin du soutien de la filière par
les aides à la rénovation énergétique. Il représente 11 % de
la production solaire thermique en 2022.
Géothermie
De manière générale, la géothermie vise à exploiter l?énergie
thermique contenue dans le sous-sol. La chaleur géothermique
produite à partir de pompes à chaleur (dite de « très basse
énergie ») est toutefois comptabilisée à part (cf. rubrique
suivante). La production primaire géothermique s?élève à
5,1 TWh en 2022, en baisse de 5,5 % sur un an.
La géothermie dite de « basse énergie » exploite des
aquifères d?une profondeur de plusieurs centaines de mètres
(entre 30 °C et 90 °C) à des fins de production de chaleur
(chauffage et eau chaude sanitaire). Elle est généralement
mobilisée comme source de production par les réseaux de
chaleur en raison du montant élevé des investissements
nécessaires. Ces réseaux, dont la plupart sont situés en Île-
de-France, alimentent principalement des bâtiments à usage
résidentiel ou tertiaire. La géothermie de « basse énergie »
est également exploitée par quelques installations isolées,
telles des piscines, des serres ou encore des bassins de
pisciculture. La production primaire de cette filière s?élève à
4 TWh en 2022.
À l?inverse, la géothermie dite de « haute énergie » (ou
« haute température ») est principalement utilisée pour produire
de l?électricité. Elle exploite des aquifères ou des gisements
rocheux situés entre 1 500 et 5 000 mètres de profondeur,
atteignant une température supérieure à 150 °C. Elle concerne
un site en métropole, à Soultz-sous-Forêts (Alsace), et un autre
à Bouillante, en Guadeloupe. Les sites exploitant cette
technologie ont produit 0,1 TWh d?électricité en 2022. Leur
production primaire, considérée par convention valant dix fois
la production d?électricité, atteint 1 TWh en 2022.
Pompes à chaleur
Les pompes à chaleur (PAC) produisent de la chaleur en
puisant des calories dans le sol ou les eaux souterraines
(géothermie dite de « très basse énergie », températures
inférieures à 30 °C) ou dans l?air (aérothermie). Seule la
chaleur renouvelable estimée à partir de la puissance et de
la performance des équipements est retracée en production
primaire d?énergie pour ne pas comptabiliser l?électricité utile
au fonctionnement de ces équipements. Le parc de pompes
à chaleur installées en France continue de croître en 2022
(+ 10 %). Son développement est notamment stimulé par
des aides au remplacement d?appareils de chauffage aux
énergies fossiles pour les PAC air-eau. La production de
chaleur renouvelable à partir de pompes à chaleur s?établit
à 45 TWh en 2022, en baisse de 0,8 % sur un an en raison
de températures plus chaudes qu?en 2021.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 51
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3 La facture énergétique de la France atteint
un niveau historique
2.3.1 PÉTROLE BRUT ET RAFFINÉ
Commerce extérieur de pétrole brut
L?activité de raffinage augmente nettement en 2022 dans un
contexte de levée des contraintes de déplacement (cf. 3.1),
d?inquiétudes sur l?approvisionnement en produits raffinés et
de croissance de l?activité économique. Les importations de
pétrole brut progressent par rapport à 2021, à 42,1 Mtep
(+ 21,0 %, figure2.3.1.1), tout en restant nettement en deçà
de leur niveau de 2019 (49,7 Mtep). En 2020, elles avaient
chuté de 32 %, puis rebondi légèrement en 2021 (+ 2,4 %).
Malgré un regain important en 2022, l?activité de raffinage en
France est nettement moins élevée qu?il y a une quinzaine
d?années. Les importations de pétrole brut ont ainsi baissé
de moitié depuis 2008 et de près de 30 % depuis 2012.
La facture correspondante de la France s?établit à
31,6 Md¤ en 2022 : elle a quasiment doublé en un an
(+ 94,9 % en euros constants), en raison principalement du
renchérissement marqué des produits lié à la guerre en
Ukraine (cf. 1.2). Dépassant nettement son niveau de 2019
(22,9 Md¤2022), la facture en pétrole brut atteint sa valeur la
plus haute depuis la baisse mondiale des prix pétroliers en
2014.
Figure 2.3.1.1 : importations de pétrole brut*
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Importations 54,4 26 604 49,7 22 860 33,9 10 201 34,7 16 202 42,1 31 571
*Ycomprisdefaiblesquantitésdecondensatsàdestinationduraffinageetdelapétrochimie,d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsà
distiller.
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, comme en 2021, la France achète près de la
moitié de son pétrole brut auprès des membres de
l?Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) -
(figure 2.3.1.2).
Les États-Unis deviennent le premier fournisseur de la
France, avec 6,2 Mtep, soit 14,7 % du total. Ils devancent
ainsi le Kazakhstan (5,7 Mtep, 13,6 % du total). Le Nigeria
arrive en troisième position, avec 4,2 Mtep (10,0 %). La
Russie, qui était le troisième fournisseur de la France en
2019, recule en dixième position avec 2,2 Mtep, soit - 65,5 %
par rapport à 2019. À partir du 5 décembre 2022, un embargo
sur le pétrole brut russe importé par voie maritime est entré
en vigueur.
À 21,2 %, la part de l?Afrique subsaharienne augmente
de 6 points en un an. Celle de l?Amérique du Nord continue
de progresser (+ 2 points, et + 8 points en trois ans).
En revanche, celle de l?ex-URSS (19,2 % du total) baisse
de 3 points en un an (- 10 points par rapport à 2019). À 15,1 %,
celle de l?Afrique du Nord recule nettement (- 6,4 points) en
raison de la chute des importations depuis l?Algérie et la Libye.
La part du Moyen-Orient (15,2 %) gagne un demi-point
sur un an, mais perd 6 points par rapport à 2019.
52 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.1.2 : origine des importations de pétrole brut*
En millions de tep
1973 1979 1990 2000 2010 2018 2019 2020 2021 2022
En % En %
Grandes zones
Moyen-Orient 98,5 71,4 96,6 32,4 32,3 11,4 12,9 10,4 5,3 5,1 6,4 15,2
Afrique du Nord 18,7 13,5 9,7 7,3 6,4 12,4 10,2 8,6 4,4 7,5 6,3 15,1
Afrique subsaharienne 15,3 11,1 11,2 14,1 7,7 8,7 7,9 8,0 5,9 5,4 8,9 21,2
Mer du Nord** 0,2 0,1 4,3 10,7 32,6 10,9 4,2 3,8 4,4 3,6 4,6 10,9
Ex-URSS 3,4 2,5 5,1 6,4 8,2 21,5 17,2 14,6 8,9 7,9 8,1 19,2
Amérique du Nord - - - 2,5 - - 1,7 3,8 4,3 4,9 6,6 15,7
Autres 1,8 1,3 1,7 1,6 0,3 0,9 0,3 0,6 0,7 0,4 1,1 2,6
Total 137,9 100,0 128,6 75,0 87,6 65,7 54,4 49,7 33,9 34,7 42,1 100,0
dontOpep*** 130,5 94,7 114,3 43,9 40,7 28,2 30,0 25,8 14,3 17,3 20,4 48,5
OpephorsIrak 111,5 80,8 91,1 40,8 33,4 25,7 28,7 23,0 13,3 14,9 18,1 43,0
Principaux fournisseurs
États-Unis - - - - - - 1,6 3,8 4,3 4,5 6,2 14,7
Kazakhstan - - - - 2,1 7,0 8,3 6,9 5,5 4,6 5,7 13,6
Nigeria 12,9 9,3 9,8 3,2 4,9 2,9 5,9 6,1 3,3 4,0 4,2 10,0
Algérie 11,3 8,2 5,2 3,1 3,5 0,9 5,2 5,8 3,5 4,0 3,7 8,9
Arabie saoudite 30,8 22,4 45,3 15,5 15,6 6,1 8,1 7,4 4,0 2,7 3,4 8,1
Norvège 0,2 0,1 1,6 6,0 21,6 7,2 3,4 3,2 3,6 2,4 3,4 8,0
Angola - - - 2,8 1,9 3,5 1,1 0,9 1,4 0,4 3,0 7,1
Libye 6,6 4,8 4,1 3,0 2,5 10,5 4,8 2,6 0,9 3,4 2,6 6,2
Irak 19,1 13,8 23,2 3,1 7,4 2,4 1,2 2,8 1,0 2,4 2,3 5,5
Russie - - - - 5,1 11,3 7,8 6,3 3,0 3,1 2,2 5,2
Royaume-Uni - - 2,7 4,8 10,1 3,4 0,8 0,6 0,8 1,2 1,2 2,9
Brésil - - - - 0,1 0,7 0,1 0,4 0,3 0,1 0,8 1,9
Guinée équatoriale - - - - - 0,6 - - - 0,3 0,3 0,7
Azerbaïdjan - - - - 0,6 3,2 1,1 1,4 0,5 0,2 0,2 0,4
Ghana - - - - - - 0,4 0,4 0,1 - - -
Iran 11,1 8,0 8,0 9,2 5,3 1,8 3,3 - - - - -
Congo 1,0 0,7 - 0,9 0,0 1,3 - - - - - -
Mexique - - - 2,5 - - - - - - - -
*Ycomprisdefaiblesquantitésdecondensatsàdestinationduraffinageetdelapétrochimie,d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsàdistiller.
**Royaume-Uni,Pays-Bas,NorvègeetDanemark.
***Opep:en2022:Algérie,Angola,Arabiesaoudite,Congo,Émiratsarabesunis,Gabon,Guinéeéquatoriale,Irak,Iran,Koweit,Libye,Nigeria,Venezuela.
Note:lepétroleestclassédanscetableauselonlepaysoùilaétéextrait.Jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.
Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,enquêteauprèsdesraffineurs
Commerce extérieur de produits raffinés
En 2022, les importations de produits raffinés reculent
fortement (- 9,9 %), pour s?établir à 41,3 Mtep, en lien avec
la reprise de l?activité de raffinage (figure 2.3.1.3).
La production des raffineries, très affectée par la crise
sanitaire en 2020 et atone en 2021, a nettement progressé en
2022 avec notamment la réouverture d?installations, ce qui a
entraîné une augmentation significative des exportations
(+ 9,6 %, à 13,8 Mtep). Ces quantités exportées demeurent
toutefois très inférieures à celles de 2019 (- 20,5 % sur trois ans).
Ainsi, le solde importateur de la France en produits raffinés
se réduit, à 27,5 Mtep, le niveau le plus faible enregistré
depuis 2018.
La valeur monétaire des importations s?élève à 38,9 Md¤
en 2022, un record historique. Elle a augmenté de 49,9 % par
rapport à 2019, en euros constants. Celle des exportations a
aussi nettement progressé, à 14,2 Md¤ (+ 24 % par rapport
à 2019 en euros constants). Ainsi, les échanges extérieurs de
produits raffinés contribuent à hauteur de 24,7 Md¤ au déficit
commercial de la France. La facture s?est fortement alourdie
en 2022 (+ 61 %) sous l?effet de la hausse des prix. Elle a
augmenté de 70 % par rapport à celle de 2019 (+ 10,2 Md¤).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 53
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.1.3 : solde importateur des produits raffinés
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Importations 42,8 25 341 45,6 25 975 43,7 17 116 45,8 24 883 41,3 38 924
Gazole routier 19,3 11 644 20,1 11 944 20,0 7 722 21,1 10 907 19,4 19 038
Fioul domestique et autres gazoles 3,5 2 125 4,6 2 582 4,9 1 812 3,9 1 948 2,6 2 458
Supercarburants* 1,5 925 1,6 968 1,4 604 2,7 1 625 3,1 3 071
Jet kérosène 5,9 3 656 6,2 3 702 4,1 1 508 5,1 2 730 5,7 5 809
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 3,5 1 370 3,7 1 248 3,3 994 3,6 1 653 3,4 1 895
Fioul lourd 3,3 1 518 2,8 1 280 1,9 681 1,5 690 1,6 1 057
Produits non énergétiques** 4,5 2 962 5,3 3 114 6,7 2 840 6,7 4 225 4,4 4 175
Autres*** 1,4 1 141 1,4 1 139 1,1 953 1,4 1 106 1,1 1 422
Exportations 20,2 13 571 17,4 11 464 12,8 7 016 12,6 9 573 13,8 14 225
Gazole routier 0,5 337 0,3 234 0,4 291 0,6 556 0,6 958
Fioul domestique et autres gazoles 1,7 960 2,3 1 181 1,2 404 0,9 471 0,8 747
Supercarburants* 3,3 1 908 2,8 1 492 2,3 734 2,2 1 218 1,8 1 510
Jet kérosène 2,0 1 204 1,8 1 010 1,5 510 1,7 895 1,3 1 347
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 1,2 591 1,0 447 1,0 353 1,0 544 1,2 790
Fioul lourd 4,7 1 904 3,7 1 463 2,5 670 2,6 1 087 3,5 2 195
Produits non énergétiques** 5,9 4 248 4,6 3 325 2,9 2 059 2,5 2 620 3,7 4 072
Autres*** 1,0 2 419 1,0 2 312 1,1 1 994 1,0 2 183 0,9 2 606
Solde importateur 22,6 11 769 28,2 14 511 30,9 10 100 33,2 15 310 27,5 24 699
Gazole routier 18,8 11 307 19,8 11 709 19,7 7 431 20,4 10 350 18,8 18 080
Fioul domestique et autres gazoles 1,8 1 164 2,4 1 401 3,7 1 407 3,0 1 477 1,9 1 711
Supercarburants* - 1,9 - 982 - 1,2 - 525 - 0,9 - 130 0,5 407 1,3 1 561
Jet kérosène 3,9 2 452 4,4 2 692 2,6 998 3,4 1 835 4,3 4 461
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 2,3 779 2,7 801 2,4 641 2,6 1 109 2,2 1 105
Fioul lourd - 1,4 - 387 - 0,9 - 183 - 0,6 11 - 1,1 - 397 - 1,9 - 1 138
Produits non énergétiques** - 1,4 - 1 286 0,7 - 211 3,9 781 4,1 1 605 0,7 103
Autres*** 0,4 - 1 278 0,4 - 1 173 0,1 - 1 041 0,4 - 1 077 0,2 - 1 184
*Ycomprisessenceaviation.
**Naphta,bitumes,lubrifiants.
***Cokedepétrole,pétrolelampant,autres.
Note:lesvaleursmonétairessontdonnéescoût,assuranceetfretinclus(CAF)pourlesimportations,etfrancoàbord(FAB)pourlesexportations.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
La France achète principalement du gazole, qui regroupe le
gazole routier et non routier, ce dernier produit étant utilisé
pour certains engins mobiles non routiers et pour les tracteurs
agricoles, avec les mêmes spécifications que celles du gazole
routier, excepté sa coloration. Les importations de ce produit,
déduction faite des volumes exportés, représentent 18,8 Mtep
en 2022, pour une dépense nette correspondante de 18,1 Md¤.
La France est également importatrice nette de kérosène
(4,3 Mtep), de gaz de pétrole liquéfié (GPL, 2,2 Mtep), de fioul
domestique et autres gazoles (1,9 Mtep) et, depuis 2021, de
supercarburants (1,3 Mtep). À l?inverse, elle est devenue
depuis quelques années exportatrice nette de fioul lourd (la
demande intérieure pour ce produit décline régulièrement),
permettant ainsi d?alléger sa facture de 1,1 Md¤.
Les évolutions par produits sont différentes : les
importations de gazole chutent de 7,8 %, celles de naphta
de 48,7 % et celles de GPL de 4,7 %. Les importations pour
ces trois produits s?établissent ainsi à un niveau inférieur à
celui de 2019. À l?inverse, avec la reprise du trafic aérien,
celles de carburéacteurs augmentent de 10,2 % sur un an,
sans retrouver entièrement toutefois leur niveau de 2019
(- 8,7 %). Enfin, les achats de supercarburants progressent
fortement (+ 15,3 %), pour faire face au rebond de la demande,
alors que la production des raffineries est restée stable pour
ce produit. Ils ont quasiment doublé depuis 2019.
Les importations en produits raffinés de la France
proviennent pour 37 % d?Europe et pour 16 % de Russie
(figure 2.3.1.4 ;sérieslonguessurlesiteinternetduSDES4).
La part de marché de la Russie recule de 2,5 points par rapport
à 2021. L?Arabie saoudite gagne deux points, à 11 %. La part
des États-Unis, à 7 % en 2022, varie peu.
Le gazole provient en 2022 pour 32 % de Russie (- 1 point
par rapport à 2021), pour 29 % du Moyen-Orient (+ 5 points)
et pour 27 % d?Europe (- 6 points).
4SérieslonguessurlesiteinternetduSDES:www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/7189/download?inline
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/7189/download?
54 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Depuis plusieurs années, le kérosène est acheminé en
grande partie depuis le Moyen-Orient, avec 40 % des
importations en 2022, mais cette part est en forte diminution
(- 16 points en trois ans). 17 % proviennent de Corée du Sud,
13 % d?Inde, 8 % de Chine et 5 % de Malaisie. Comme en
2019 et 2020, le GPL est, quant à lui, importé principalement
d?Algérie (35 %, soit 3 points de part de marché de plus qu?en
2021), des États-Unis (34 %, + 11 points) et du Royaume-Uni
(14 %, - 8 points).
Depuis 2021, la France est importatrice nette de
supercarburants. L?essentiel des quantités importées provient
d?Europe (79 % en 2022). Enfin, le naphta est d?abord livré
depuis l?Europe (44 % du total), de Russie (15 %), puis
d?Algérie (11 %, - 10 points sur un an).
Figure 2.3.1.4 : importations de produits pétroliers raffinés
par pays de 2019 à 2022
En Mtep
Europe Russie Arabie saoudite États-Unis Algérie Autres
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2019 2021 20222020
18,0
5,4
3,5
2,1
10,6
6,0
18,7
3,8
3,7
2,5
7,5
7,4
19,3
4,1
2,6
2,1
9,1
8,7
15,4
4,6
3,0
1,5
10,0
6,8
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
Les exportations rebondissent en 2022. En particulier,
les ventes de naphta passent de 1,1 à 2,4 Mtep (+ 123,6 %).
Elles restent toutefois très inférieures à celles de 2019
(- 23,7 %). Les livraisons de fioul lourd progressent nettement
(+ 34,7 %) et se rapprochent de celles de 2019, tandis que
celles de GPL croissent plus modérément (+ 17,3 %, + 1,9 %
en trois ans). En revanche, celles de supercarburants reculent
à nouveau (- 17,7 %, - 34,3 % sur trois ans). Les ventes de
carburéacteurs (jet kérosène) chutent de 25 %.
Près de 72 % des exportations françaises de produits
raffinés sont à destination de l?Europe en 2022. Le fioul lourd
en particulier est acheminé pour l?essentiel dans l?Union
européenne, et ce de manière encore plus marquée en 2022
que les années précédentes (84 %, contre 75 % en 2021 et
76 % en 2019).
Les produits acheminés vers les États-Unis représentent
8 % du total. En particulier, 39 % des quantités de
supercarburants y sont exportées en 2022. La part des
supercarburants à destination du Nigeria chute à 4 %, soit
5 points de moins qu?en 2021 et 2019.
Stocks pétroliers
Entre fin 2021 et fin 2022, les stocks français de pétrole brut
et d?autres intrants du raffinage augmentent de 0,2 Mtep,
pour s?établir à 7,1 Mtep en fin d?année (6,2 Mtep de pétrole
brut et 0,9 Mtep de charges de raffinage). Après 2021, ils
restent à leur deuxième niveau le plus bas depuis 1995. Les
stocks de produits raffinés diminuent légèrement en 2022, à
13,0 Mtep (- 1,5 %, - 6 % sur trois ans).
L?essentiel de ces stocks correspond aux obligations de
stockage stratégique de produits pétroliers devant couvrir au
minimum 90 jours d?importations nettes.
En 2022, afin de lutter contre l?inflation et de limiter les
importations de pétrole provenant de la Russie, la France,
comme d?autres pays membres de l?Agence internationale
de l?énergie, a libéré des stocks stratégiques.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 55
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.2 GAZ NATUREL
Les importations de gaz naturel arrivent en France
métropolitaine essentiellement sous forme gazeuse par un
réseau de gazoducs, terrestres ou sous-marins, ou sous forme
de gaz naturel liquéfié (GNL) par méthanier. Les importations,
hors transit via gazoduc, de gaz naturel sur le territoire s?élèvent
à 639 TWh PCS, un niveau comparable à celui de 2019 et en
augmentation de 23 % par rapport à 2021 (figure 2.3.2.1). La
hausse des prix (cf. 1.3.1) entraîne une très forte augmentation
du coût des importations, qui s?établit à 58,5 Md¤ en 2022
(+ 244,2 % en euros constants par rapport à 2021).
Dans un contexte de réduction des exportations de gaz
russe vers l?Union européenne, la structure de nos importations
de gaz est profondément modifiée en 2022. Les importations
par gazoduc diminuent ainsi de 21,3 %, à 265 TWh. Elles
sont réalisées aux points d?interconnexion du réseau (PIR)
de gazoducs de France métropolitaine avec les réseaux
étrangers : Dunkerque depuis la Norvège (72 % des entrées
brutes), Obergailbach depuis l?Allemagne (5 %), Taisnières
(L) depuis les Pays-Bas (11 %), Virtualys depuis la Belgique
(1 %), Pirineos depuis l?Espagne (10 %) et autres (0,4 %).
À l?inverse, les importations de GNL doublent (+ 103 %) et
s?élèvent à 374 TWh en 2022. Le GNL regazéifié représente
58 % des entrées de gaz naturel, en hausse de 23 points par
rapport à l?année précédente. Le terminal méthanier de
Dunkerque réceptionne 39 % des importations de GNL, les
deux terminaux de Fos-sur-Mer en reçoivent 32 % et celui
de Montoir-de-Bretagne 29 %. Enfin, outre les injections de
GNL regazéifié dans le réseau depuis les terminaux
méthaniers, du GNL est également directement acheminé
par camion-citerne jusqu?à certains industriels ou des stations-
service (il s?agit de GNL dit « porté » ou de détail). Les volumes
correspondants sont encore relativement faibles et restent
stables par rapport à 2021 (2,4 TWh).
Les sorties du territoire, sous forme gazeuse, s?effectuent
aux points d?interconnexion avec les réseaux des pays voisins,
principalement suisse (PIR Oltingue et Jura), espagnol (PIR
Pirineos) et belge (PIR Virtualys). Les exportations doublent
par rapport à l?année précédente (+ 176,1 % en 2022), et
s?établissent à un niveau historique. En effet, les quantités
entrées sous forme de GNL et regazéifiées sont comptabilisées
en exportation lorsqu?elles sont destinées à un autre pays
alors qu?elles seraient exclues des importations si elles
transitaient par le réseau sous forme gazeuse (transit). Ce
sont ainsi 171 TWh de gaz qui ont été réexportés en 2022,
hors transit, pour une recette correspondante s?élevant à
10,9 Md¤.
Le solde importateur de la France en gaz naturel, net des
exportations, augmente de 1,8 % en 2022, pour atteindre
468 TWh. En raison de la très nette hausse des prix du gaz,
la facture correspondante progresse fortement, de 215,2 %,
pour s?établir à 47,6 Md¤ en 2022.
Figure 2.3.2.1 : solde importateur de gaz naturel
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Importations 540,0 12 536 612,2 11 556 521,0 6 503 521,8 16 986 639,5 58 456
Selon la forme de gaz
Gaz sous forme gazeuse 418,7 9 974 376,5 7 404 324,2 4 036 337,2 11 719 265,3 26 335
GNL** regazéifié 119,9 2 533 233,6 4 115 194,8 2 441 182,4 5 207 371,8 31 917
GNL** porté 1,4 30 2,1 36 2,0 26 2,1 59 2,4 204
Selon le type de contrat
Court terme 163,5 n.d. 182,8 n.d. 149,6 n.d. 131,5 n.d. 215,5 n.d.
Moyen et long terme 376,6 n.d. 429,4 n.d. 371,4 n.d. 390,2 n.d. 424,0 n.d.
Exportations 41,6 930 105,4 2 294 93,9 1 143 62,0 1 887 171,3 10 870
Solde échanges extérieurs 498,4 11 606 506,8 9 262 427,1 5 360 459,7 15 098 468,2 47 586
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
**GNL=gaznaturelliquéfié.Ilestsoitregazéifiépourêtreensuiteinjectédanslesréseauxdegaz,soitdirectementacheminéparcamion-citerneàdesindustriels
oudesstations-service.
n.d.=nondisponible.
Note:lesdonnéesrelativesauximportationsetauxexportationsn?incluentpaslegaztransitantsurleterritoirenational.Letransitdegazgazeuxdéclaréparles
fournisseursaétéexcluconformémentauxconventionsinternationalespourlesdonnéesannuelles;lesimportationsetexportationsontétéréviséesàlabaisse;
lesoldeestinchangé.Parailleurs,lesimportationsdeGNLdiffèrentdesinjectionsdansleréseaudeGNLregazéifié,l?écartcorrespondantàlavariationdes
stocksdesterminauxméthaniers(+1,5TWhen2022).
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,Teréga,lesfournisseursdegaz,DGDDI
56 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
L?arrêt des importations de gaz russe par gazoduc en
août 2022 a également fortement modifié l?origine des
importations, la France ayant alors diversifié ses
approvisionnements, notamment grâce à l?importation de
GNL (figure 2.3.2.2). Les importations de GNL en provenance
des États-Unis et du Qatar ont ainsi été multipliées par 5 en
2022. La ventilation précise de l?origine du gaz reste toutefois
délicate : les gaz de diverses origines peuvent être mélangés
dans les réseaux gaziers, ce qui rend difficile une mesure
précise de l?origine à partir des entrées par gazoduc ; le pays
d?origine du gaz importé n?est pas non plus toujours connu
des importateurs interrogés lorsqu?ils s?approvisionnent sur
le marché spot GNL. En 2022, on estime que la Norvège et
les États-Unis ont assuré à eux seuls un peu plus de la moitié
des importations de la France devant la Russie (un sixième
environ), l?Algérie, le Qatar, les Pays-Bas et le Nigeria, 9 %
des importations restant toutefois d?origine inconnue. En
2021, les États-Unis ne fournissaient que 6 % du gaz naturel.
Figure 2.3.2.2 : origine des importations de gaz naturel
Norvège Russie Pays-Bas Algérie Nigeria (yc swaps) Qatar États-Unis Autres pays
2022
En TWh PCS*
700
600
500
400
300
200
100
0
1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 20151973
Indéterminés
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêtemensuellesurlastatistiquegazière
Si l?approvisionnement français en gaz naturel est assuré,
pour l?essentiel, par les importations, la gestion des stocks
permet d?ajuster l?offre à la demande intérieure. Celle-ci varie
fortement en cours d?année avec les besoins en chauffage
(figure 2.3.2.3). En général, les stocks sont sollicités de
novembre à mars, période communément appelée « hiver
gazier », avant d?être progressivement reconstitués d?avril à
octobre. Les stocks utiles s?élèvent à 122 TWh fin 2022, en
hausse de 39 TWh par rapport à la fin 2021. Un remplissage
complet des infrastructures de stockage de gaz naturel a été
observé en octobre 2022.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 57
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.2.3 : niveau des stocks utiles de gaz naturel (y compris GNL) en fin de mois
En TWh PCS*
Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre
2017 2018 2019 2020 2021 2022
160
140
120
100
80
60
40
20
0
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêtemensuellesurlastatistiquegazière
Figure 2.3.2.4 : variations de stocks de gaz naturel
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Variations de stocks - 22,5 - 538,5 - 21,8 - 428,1 23,6 293,9 18,3 632,8 - 39,0 - 3 855,0
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Note:lesvariationsdestockssontcomptéespositivementencasdedéstockage,négativementencasdestockage.Ladépenseassociéecorrespondàla
valorisationdelaquantitéphysiquedevariationdesstocks(-39,0TWhentrefindécembre2021etfindécembre2022)avecunprixdérivédesimportationsdeGNL.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêtemensuellesurlastatistiquegazière
58 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.3 CHARBON
Tous produits confondus, les importations de charbon, nettes
des (faibles) volumes exportés, s?élèvent à 70,6 TWh en 2022
(figure 2.3.3.1). Elles diminuent de 2 % par rapport à 2021,
et de 17 % par rapport à 2019, et atteignent ainsi leur deuxième
plus bas niveau depuis plusieurs décennies, après 2020.
L?approvisionnement de la France en charbon primaire
repose presque exclusivement sur ses importations, qui
s?élèvent à 9,1 millions de tonnes (Mt), soit 60,7 TWh, en
2022. La majeure partie de ces importations vise à répondre
aux besoins d?un nombre limité de consommateurs,
notamment des établissements de la filière sidérurgique et
des centrales électriques à charbon, qui, malgré un rebond
en 2021, sont de moins en moins sollicitées pour répondre
aux enjeux de décarbonation de la production électrique.
La France importe par ailleurs de faibles volumes de
charbon dérivé. Il s?agit, pour l?essentiel, de coke venant
compléter la production nationale destinée aux hauts-
fourneaux et, dans une moindre mesure, de briquettes de
lignite et de produits agglomérés. Alors qu?elles étaient de
l?ordre de 5 TWh/an sur les dernières années, les importations
de coke ont doublé en 2021 et sont restées stables en 2022
afin de compenser la chute de production de coke due à la
fermeture ou l?indisponibilité de fours à coke dans les usines
sidérurgiques (cf. 3.3).
Si les volumes importés diminuent, la facture charbonnière
de la France est en revanche en forte hausse, et atteint un
niveau inédit de 3,3 Md¤ du fait de la forte progression des
prix (cf. 1.4). Elle augmente ainsi de 137 % en un an. Si le
charbon dérivé ne représente que 14 % des quantités
importées, il pèse davantage dans la facture correspondante
(21 %) en raison de prix bien plus élevés que ceux du charbon
primaire.
Figure 2.3.3.1 : solde importateur de produits charbonniers
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 107,5 2 083 84,8 1 758 59,3 889 72,1 1 377 70,7 3 272
Charbon primaire 102,4 1 870 79,6 1 534 55,4 761 60,2 944 60,7 2 576
Charbon dérivé 5,0 213 5,2 224 4,0 128 11,9 433 10,0 696
Exportations 0,4 16 0,0 1 0,1 2 0,0 1 0,1 3
Charbon dérivé 0,4 16 0,0 1 0,1 2 0,0 1 0,1 3
Solde importateur 107,1 2 066 84,7 1 757 59,2 886 72,1 1 377 70,6 3 269
Charbon primaire 102,4 1 870 79,6 1 534 55,4 761 60,2 944 60,7 2 576
Charbon dérivé 4,6 197 5,2 223 3,9 126 11,9 432 9,9 694
Note:conformémentàlaméthodologiedel?AIE,lesimportationssontnettesdesréexportations.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les cinq principaux fournisseurs de charbon de la France
demeurent les mêmes depuis plusieurs années (figure 2.3.3.2).
L?Australie passe du deuxième au premier rang, avec
22,1 TWh (2,8 Mt). Les importations depuis les États-Unis
ont doublé en un an, à 11,8 TWh, et représentent 17 % du
total. À l?inverse, celles de Russie ont diminué de moitié, à
10,5 TWh. L?Afrique du Sud gagne un rang, en fournissant
8,8 TWh (12 %). Enfin, la Colombie produit 9 % du charbon
livré en France, avec 6,5 TWh.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 59
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.3.2 : origine des importations de charbon
En millions de tonnes
35
30
25
20
15
10
5
0
1982
1996
2014
2008
1976
1990
1984
1998
1978
1992
2016
2010
1986
2000
1980
1994
1988
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Afrique du Sud Allemagne Australie Colombie États-Unis Russie Autres pays
Notes:l?Allemagnecomprendl?ex-RDAdepuis1991.
Àpartirde2011,ils?agitdesimportationsnettesdesréexportationspourlecharbonprimaire.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source : SDES,Bilandel?énergie
Fin 2022, les opérateurs ont globalement stocké des
produits charbonniers, à hauteur de 2,7 TWh (figure2.3.3.3),
en lien notamment avec la faible consommation dans les
secteurs de la filière fonte et de la production d?électricité. Le
charbon est entreposé soit dans les ports où sont réceptionnées
les importations, soit directement sur les principaux sites
consommateurs : centrales électriques, sites sidérurgiques
ou autres sites industriels (sucreries, papeteries...). La
consommation des centrales électriques ayant diminué
(cf. 4.4), l?autonomie correspondant à leurs stocks a augmenté
par rapport à fin décembre 2021 (10 mois au rythme actuel
annualisé de la consommation, soit 6 mois de plus qu?en
2021 et 5 mois de moins qu?en 2019).
Figure 2.3.3.3 : variations de stocks de produits charbonniers
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Variations de stocks - 1,1 - 19 0,4 - 10 2,3 24 7,9 107 - 2,7 - 141
Charbon primaire - 1,4 - 32 0,7 3 2,4 32 7,8 103 - 2,1 - 105
Charbon dérivé 0,3 13 - 0,3 - 13 - 0,2 - 8 0,1 4 - 0,7 - 36
Note:lavariationdesstocksphysiquesestpositiveencasdedéstockage,négativedanslecascontraire.Savalorisationmonétairepeutêtredesigneopposéen
raisondeprixdifférenciésentreproduitsou,pourunmêmeproduit,entrepériodesdel?annéeoùlesstocksaugmententetpériodesoùceux-cidiminuent.
Source :SDES,Bilandel?énergie
60 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.4 BOIS-ÉNERGIE
Auparavant exportatrice nette de bois-énergie, la France
enregistre depuis quelques années un déficit commercial
pour ce combustible. Ainsi, en 2022, les achats français, nets
des quantités exportées, ont augmenté de 10 % en volume
(1,9 TWh), mais ont doublé en valeur, atteignant 213 M¤
(figure 2.3.4.1). La France exporte en majorité du bois de
chauffage (55 % des exportations en quantité) mais importe
une large quantité de granulés de bois (82 % des importations
en quantité) - (figure 2.3.4.2). Ces derniers, du fait de leur
pouvoir calorifique élevé et de leur facilité d?utilisation, sont
vendus en général à des prix plus élevés que le bois de
chauffage. En outre, la forte croissance du prix des granulés
importés, dans un contexte de hausse globale des prix de
l?énergie, exerce une pression à la hausse sur le solde
importateur (cf. 1.5).
Les importations de bois-énergie représentent 4 % de la
consommation primaire de bois-énergie. Les exportations
représentent, quant à elles, 2 % de la production primaire de
bois-énergie.
Figure 2.3.4.1 : échanges extérieurs de bois-énergie
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 2,5 109 2,7 133 2,7 118 3,9 160 4,4 299
Exportations 2,7 78 2,3 58 1,9 43 2,1 54 2,5 86
Solde importateur - 0,2 31 0,5 76 0,7 75 1,7 106 1,9 213
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
Figure 2.3.4.2 : échanges extérieurs de bois-énergie par combustible en 2022
En % des quantités échangées
Bois de chauffage
Sciures, déchets
de bois et briquettes
Granulés55
28
17
Exportations
Granulés
Bois de chauffage
Sciures, déchets
de bois et briquettes
82
9
9
Importations
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
Les pays frontaliers concentrent la plupart du commerce
extérieur de bois-énergie (figure 2.3.4.3), en particulier la
Belgique qui, en 2022, totalise 29 % des importations et 50 %
des exportations de bois-énergie, ainsi que l?Italie (16 % des
exportations) et l?Espagne (13 % des importations). Les
importations en provenance des États-Unis, marginales
jusqu?en 2020, atteignent la deuxième place pour la deuxième
année consécutive grâce au développement du commerce
de granulés (15 % des importations).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 61
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
Figure 2.3.4.3 : échanges extérieurs de bois-énergie par pays en 2022
En % des quantités échangées
Belgique
Italie
Espagne
Allemagne
Luxembourg
Autres
50
16
10
5
5
14
Belgique
États-Unis
Espagne
Russie
Allemagne
Autres
29
15
13
22
9
11
Exportations Importations
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDI
62 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.5 BIOCARBURANTS
La France est importatrice nette de biocarburants destinés à
être incorporés au gazole (biodiesel) ou à l?essence (bioéthanol
ou bioessences). Le commerce extérieur de biodiesel couvre
uniquement les esters méthyliques d?acides gras (EMAG),
utilisés en mélange dans le gazole commercial. Le commerce
extérieur de bioéthanol couvre deux produits : l?éthanol pur,
utilisé en mélange dans des proportions diverses en fonction
de l?usage dans l?essence fossile, et la partie renouvelable
de l?éther éthyle tertiobutyle (ETBE), produit par la réaction
chimique entre l?éthanol et l?isobutylène, un dérivé du pétrole.
L?ETBE est constituée de 37 % de bioéthanol en volume.
Les achats français de biocarburants, nets des volumes
exportés, augmentent en 2022 (figure 2.3.5.1), pour s?élever
à 17 TWh (soit 43 % des biocarburants consommés en
France). Ce déficit des échanges extérieurs est très
majoritairement imputable au biodiesel. La facture
correspondante a doublé sur un an et atteint 2,8 Md¤ en 2022.
Elle est même multipliée par 7 depuis 2020, année qui a connu
une forte baisse liée à la crise sanitaire. La facture est tirée à
la hausse par des prix à l?importation en augmentation (cf. 1.6).
L?origine des matières premières utilisées dans les biocarburants
Dans le bilan de l?énergie, suivant les conventions statistiques internationales, les biocarburants sont
considérés comme une ressource énergétique domestique dès lors que la transformation de matières
premières est réalisée sur le sol national (comme pour l?uranium, les matières premières utilisées pour
la fabrication de biocarburants ne sont pas considérées comme des vecteurs énergétiques). On peut
toutefois également s?intéresser au lieu de production des matières premières elles-mêmes : de ce
point de vue, 24 % des volumes de biodiesel et 52 % des volumes de biocarburants essence
consommés en France sont d?origine nationale en 2022. Cette part est restée stable pour le biodiesel
mais diminue pour les bioessences.
Figure 2.3.5.1 : échanges extérieurs de biocarburants
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 16,5 1 445 19,2 1 533 14,0 988 20,8 2 148 22,3 3 704
Bioéthanol 1,0 94 1,8 162 1,8 126 2,9 260 3,8 554
Biodiesel 15,5 1 351 17,4 1372 12,1 862 17,9 1 889 18,6 3 150
Exportations 8,2 724 8,0 710 7,0 601 6,4 868 5,6 954
Bioéthanol 1,9 177 1,5 140 1,4 96 0,8 158 0,8 132
Biodiesel 6,2 548 6,5 570 5,6 506 5,5 710 4,7 822
Solde importateur 8,4 721 11,1 823 7,0 387 14,4 1 280 16,8 2 750
Bioéthanol - 0,9 - 83 0,3 22 0,4 31 2,0 102 2,9 423
Biodiesel 9,3 804 10,9 801 6,6 356 12,4 1 178 13,8 2 328
Note:jusqu?en2018,s?agissantdubioéthanolincorporé«pur»(quicomptepour67%delaconsommationdebioéthanol,leresteétantincorporésousforme
d?étheréthyletertiobutyle-ETBE),seullesoldedeséchangesextérieursestconnu.Cedernierétanttoujourspositif,lesimportationsdebioéthanolincorporé
«pur»sontdoncsupposéesnulles.Àpartirde2019,lecommerceextérieurdebioéthanolincorporé«pur»estestiméàpartirdesdéclarationsdedurabilité.
Ànoterégalementquelecommerceextérieurdebiocarburantsissusd?huilesvégétaleshydro-traitées(HVHTGetHVHTE)n?estpasisolabledanslesdonnées
douanièresetestnégligé.Seulslesestersméthyliquesd?acidegras(EMAG)sontinclusdanslecommerceextérieurdebiodiesel.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDIetDGEC
Les pays frontaliers concentrent la plupart du commerce
extérieur de biocarburants. Dans le cas de l?éther éthyle
tertiobutyle (ETBE), dont la part renouvelable représente le
quart des importations de bioéthanol en volume, les Pays-Bas
fournissent la quasi-totalité des importations françaises. Les
exportations françaises d?ETBE sont principalement à
destination de l?Italie (49 %) et de l?Espagne (32 %).
S?agissant du biodiesel, les importations françaises
d?esters méthyliques d?acides gras (EMAG) en volume
proviennent en 2022 essentiellement de Belgique (42 %),
des Pays-Bas (36 %) et d?Espagne (16 %). Quant aux
exportations, elles sont majoritairement dirigées vers la
Belgique (44 %), l?Espagne (23 %) et les Pays-Bas (15 %).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 63
partie 2 : l?approvisionnement énergétique
2.3.6 ÉLECTRICITÉ
Exportatrice nette d?électricité depuis le début des années
1980 grâce à son parc nucléaire, la France a eu recours de
manière significative à des importations d?électricité en 2022
en raison de la faible disponibilité des centrales nucléaires,
dont une partie a été arrêtée pour contrôles et réparations,
et de la baisse de la production hydraulique (figure 2.3.6.1).
Le déficit des échanges a été particulièrement marqué durant
les mois de juillet et août. Sur l?ensemble de l?année 2022,
la France a importé 52 TWh et a exporté 37 TWh, et enregistre
donc pour la première fois depuis 40 ans un solde importateur
d?électricité de 15 TWh après un solde exportateur de 45 TWh
en 2021. Le solde vis-à-vis de la Grande-Bretagne, auparavant
exportateur, diminue de 23 TWh par rapport à son niveau de
2021 et devient importateur en 2022 (figure 2.3.6.2). Le solde
d?électricité devient également importateur avec certains
pays frontaliers comme l?Espagne (- 14 TWh par rapport à
2021) et l?Allemagne (- 11 TWh par rapport à 2021). Le solde
commercial d?électricité est néanmoins resté excédentaire
avec quelques pays partenaires mais il se réduit. C?est le cas
avec la Suisse (- 2 TWh par rapport à 2021), le Luxembourg
(- 1 TWh par rapport à 2021) ou encore l?Italie (- 1 TWh par
rapport à 2021)
Les recettes tirées des exportations d?électricité s?élèvent
en 2022 à 8,7 Md¤. Déduction faite des dépenses d?importation
(16,1 Md¤), le solde net s?établit à - 7,4 Md¤ et diminue de
10 Md¤ par rapport à l?année précédente en euros constants.
Cette nette baisse s?explique par le déficit des échanges
physiques et par la forte hausse des prix des échanges
extérieurs (cf. 1.7.1).
Figure 2.3.6.1 : échanges extérieurs d?électricité
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Importations 14 870 16 786 20 806 24 3 601 52 16 149
Exportations 76 3 963 73 2 952 65 2 026 69 6 354 37 8 729
Solde exportateur 63 3 093 58 2 166 45 1 220 45 2 753 - 15 - 7 420
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsRTE,CRE,DGDDI,Emosson
Figure 2.3.6.2 : contribution au solde exportateur d?électricité
60
50
40
30
20
10
0
- 10
- 20
- 30
- 40
En TWh
2019 2020 20222021
Espagne Grande-Bretagne Belgique Allemagne Autres Italie
10 5
10
1
10
6
13
- 3
6
15
6
7
14
13
4
- 9
- 8
- 10
- 5
12
13
3
6
14
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsRTE,CRE
64 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3
Transformation,
transport et distribution
d?énergie
? Les pertes liées à la transformation, au transport et à la
distribution d?énergie diminuent de 17,7 % en 2022 et s?élèvent
à 801 TWh. Cette baisse marquée s?explique essentiellement par
la diminution de la production d?électricité des centrales nucléaires,
à travers les pertes de chaleur induites. À l?inverse,
la consommation des combustibles pour la production d?électricité
et de chaleur progresse. La consommation de gaz dans
les centrales électriques de cogénération et les réseaux de chaleur
croît de 19,2 %. La baisse des pertes liées à la distribution
et au transport (- 7,7 %) contribue également à la baisse de
la consommation nette de la branche énergie. L?activité des
raffineries est dynamique en 2022 alors que celle de la filière fonte
se replie. Les achats en énergie de la branche énergie augmentent
de 79 % en 2022, pour atteindre 45,8 Md¤. Ils sont composés à
73 % de pétrole brut utilisé dans les raffineries.
66 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.1 L?activité du raffinage repart à la hausse
en 2022
Le raffinage consiste à transformer le pétrole brut en différents
produits finis, énergétiques (carburants, combustibles) ou
non (lubrifiants, bitume et produits destinés à la pétrochimie
entre autres). Le pétrole brut est, dans un premier temps,
séparé par distillation en plusieurs coupes pétrolières, les
plus lourdes pouvant, dans un deuxième temps, être craquées
en molécules plus légères et mieux valorisables. Les produits
ainsi obtenus font ensuite l?objet de procédés d?amélioration,
visant notamment à en réduire la teneur en soufre ou, pour
les supercarburants, à en augmenter l?indice d?octane.
Les biocarburants produits ou importés en France sont
incorporés en raffinerie ou en dépôt aux carburants non issus
de biomasse. Les informations fournies ci-dessous portent
sur les produits raffinés, biocarburants exclus.
En 2022, la production nationale de produits raffinés,
nette de la consommation propre des raffineries, s?élève à
41,6 Mtep (483,9 TWh), pour une consommation de matière
première de 43,6 Mtep (figure 3.1.1). La production nette
progresse de 15,6 % sur un an. L?activité a été dynamique
en dépit des mouvements sociaux et des blocages ayant eu
lieu durant l?année. Avec le regain de la demande et les
incertitudes sur les approvisionnements extérieurs, notamment
de gazole, des installations de raffinage fermées pendant la
crise sanitaire ont redémarré. En 2021, la production nette
du raffinage était restée atone, après une chute de plus d?un
quart en 2020 en raison de la crise sanitaire. Certaines
installations étaient restées fermées pour maintenance et
défaut de rentabilité.
Les raffineurs ont dépensé 33,6 Md¤ en pétrole brut et
autres charges de raffinage pour fournir des produits finis
valorisés à 44,1 Md¤. En euros constants 2022, la valeur de
cette production augmente de 123,0 % par rapport à 2021
en raison principalement de la hausse inédite des prix (cf. 1.2).
En 2022, les raffineries ont dégagé un excédent de 10,6 Md¤,
soit 243 ¤ pour chaque tonne équivalent pétrole de produit
à distiller utilisée, contre 31 ¤2022 l?année précédente, et
51 ¤2022 en 2019. Un tel solde n?avait jamais été observé
depuis le début du calcul de cet indicateur en 2011.
Figure 3.1.1 : consommation de pétrole brut et autres charges de raffinage et production nette de produits finis des
raffineries
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Consommation de pétrole brut
et autres charges de raffinage 57,3 27 709 52,3 24 603 37,9 12 704 37,3 18 635 43,6 33 559
Production nette des raffineries 55,2 31 226 50,4 27 284 36,6 14 584 36,0 19 792 41,6 44 136
Solde - 3 517 - 2 681 - 1 880 - 1 157 - 10 577
Note:laproductionestnettedel?autoconsommationdesraffineries.Lerapportentrelesoldecalculéicietlaconsommationpeutprésenterdesécartsavec
lamargederaffinagecalculéeetdiffuséeparlaDGEC,carcettedernières?appuienonsurdesdonnéesréellesmaissurunmodèlethéoriquederaffinerieen
prenantencompteenoutreunensembleplusvastedecharges(dépensesdegaznaturelnotamment).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les raffineries françaises produisent principalement du
gazole, qui regroupe le gazole routier et non routier. Ce dernier
produit est utilisé pour certains engins mobiles non routiers
et pour les tracteurs agricoles, avec les mêmes spécifications
que celles du gazole routier, excepté sa coloration. Ces
gazoles utilisés comme carburant représentent 35 % du total
de la production en 2022. Les supercarburants comptent pour
19 %, les produits non énergétiques pour 15 % et le fioul
lourd pour 14 % (figure 3.1.2). Le kérosène représente 6 %
du total de la production nationale de produits raffinés, le GPL
3 %, le fioul domestique et les autres produits 8 %.
La production de gazole, qui a augmenté de 7 % en un
an, reste inférieure de 2 Mtep à celle de 2019. À 2,6 Mtep,
celle de jet kérosène progresse fortement par rapport à 2021
(+ 131 %), en lien avec la reprise du trafic aérien ; elle
représente près des deux tiers de la production de ce produit
en 2019.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 67
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.1.2 : production nette de produits finis des raffineries
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
60
50
40
30
20
10
0
Gazole
Fioul lourd
GPL
Supercarburants*
Fioul domestique et autres gazoles
Autres***
Produits non énergétiques**
Jet kérosène
18,1 16,4 13,1 13,5 14,4
10,9
9,8
8,0 7,7 7,7
8,1
6,9
5,4 5,7 6,3
5,5
5,9
3,9 3,9
5,9
5,3
4,7
2,6 2,0
2,7
2,6
4,3
4,0
1,5
1,5
1,0 1,11,5 1,1
1,1
1,3
1,2
1,2 1,0
0,9
*Ycomprisessenceaviation.
**Naphta,bitumes,lubrifiants.
***Cokedepétrole,pétrolelampant,autresproduits.
Note:laproductionestnettedel?autoconsommationdesraffineries.Àpartirde2018,laquantitécorrespondantàdugazolepêcheestinclusedansleposte
dufiouldomestiqueetautresgazoles,commel?estcelledudieselmarineléger(DML),etnonplusdansceluidugazole.Celledegazolenonroutier,utilisédans
l?agricultureetlaconstructionnotamment,estregroupéeaveclegazoleroutierdanslepostegazole,carils?agitdefaitdumêmeproduitsurleplanchimique.
Source :SDES,enquêteauprèsdesraffineurs
Après la fermeture de plusieurs installations au début des
années 2010, puis de celle de Grandpuits en 2021, il ne reste
en France en 2022 plus que sept raffineries de pétrole brut
(figure 3.1.3).
Figure 3.1.3 : raffineries de pétrole brut en 2022
0 50 km
Raffinerie
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Gonfreville-
l'Orcher (TotalEnergies)
Port Jérôme-
Gravenchon (Esso)
Donges (TotalEnergies)
Feyzin (TotalEnergies)
Fos-sur-Mer (Esso)
Martigues-Lavéra
(Petroineos)
Le Lamentin
(SARA)
Source :DGEC
68 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.2 Baisse modérée du coût d?acheminement
du gaz
3.2.1 INJECTIONS DE BIOMÉTHANE
Depuis 2012, du biométhane, obtenu par épuration de biogaz,
est injecté dans les réseaux de gaz naturel (figure 3.2.1.1).
Si les volumes concernés demeurent relativement faibles, ils
progressent néanmoins rapidement avec le développement
de la filière, doublant en moyenne chaque année. En 2022,
6 975 GWh ont ainsi été injectés dans les réseaux, soit près
du double de l?année précédente, pour un montant estimé
de 763,3 M¤. Par rapport à l?achat de gaz naturel, cela
entraîne un surcoût pour les opérateurs (sous la forme d?une
obligation d?achat) qui est compensé par l?État au titre des
charges de service public de l?énergie. En 2022, cette
compensation s?élève à 89 M¤. En fin d?année 2022,
514 installations d?une capacité d?injection de 9,3 TWh/an
sont raccordées aux réseaux de gaz naturel, tandis que
876 projets supplémentaires, représentant une capacité de
15,8 TWh/an, sont en cours de développement.
Figure 3.2.1.1 : injections de biométhane
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Injections de biométhane 0,7 79,4 1,2 136,9 2,2 237,8 4,3 460,9 7,0 763,3
dontsubvention - 61,3 - 119,3 - 215,5 - 234,8 - 89,0
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,CRE
3.2.2 TRANSPORT, DISTRIBUTION ET STOCKAGE
DE GAZ NATUREL
La rémunération des gestionnaires d?infrastructures pour leur
mission d?acheminement du gaz aux consommateurs finaux
sur le territoire français s?élève à 6,5 Md¤ en 2022, en baisse
de 1,0 % en euros constants par rapport à 2021 (figure 3.2.2.1).
La rémunération correspond au coût des infrastructures
gazières, répercuté sur le consommateur final via deux
mécanismes : d?une part, les tarifs d?accès des tiers aux
réseaux (de transport : ATRT, et de distribution : ATRD) et
aux terminaux régulés (terminaux méthaniers : ATTM) qui
sont fixés par la Commission de régulation de l?énergie ;
d?autre part, les tarifs liés aux sites de stockage qui sont
déterminés lors d?enchères dans des conditions définies par
la CRE depuis la réforme de l?accès des tiers aux stockages
de gaz naturel du 1er janvier 2018. Cette rémunération exclut
donc les prestations facturées entre les différents gestionnaires
d?infrastructures ainsi que les recettes liées au transport du
gaz transitant par le territoire national (sauf indirectement à
travers les pertes liées au transport). En revanche, elle
comprend la valeur des pertes physiques de gaz sur les
réseaux. Ces pertes s?élèvent à 4,5 TWh en 2022, en hausse
de 12,2 % par rapport à 2021 (figure 3.2.2.2). À la suite de
l?augmentation du prix du gaz, ces pertes représentent une
charge de 440 M¤ pour les gestionnaires, soit près de trois
fois plus qu?en 2021 (+ 136 %). Cette charge augmente
nettement en raison de la très forte élévation des prix du gaz
en 2022.
Les gestionnaires ont ainsi perçu une rémunération, nette
de la valeur de ces pertes, d?environ 6,1 Md¤ en 2022, en
baisse de 5,0 % en euros constants par rapport à 2021. Cette
rémunération permet de financer le développement, la
maintenance et l?exploitation des infrastructures gazières
ainsi que les missions associées (figure 3.2.2.3). Elle a crû
de 0,1 % en moyenne annuelle en euros constants depuis
2011. Le réseau de transport et ceux de distribution perçoivent
respectivement 30 % et 52 % de cette rémunération en 2022,
contre 11 % pour les sites de stockage souterrain et 7 % pour
les terminaux méthaniers.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 69
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.2.2.1 : rémunération des gestionnaires d?infrastructures gazières
En M¤2022
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Réseau de transport 1 637 1 691 1 788 1 927 1 914 1 997 1 974 1 958 1 945 1 943 1 884 2 051
dont pertes 81 61 110 83 78 49 63 73 45 20 68 222
Réseaux de distribution 3 142 3 269 3 643 3 382 3 546 3 786 3 717 3 701 3 687 3 448 3 610 3 305
dont pertes 56 68 76 48 47 35 42 53 30 18 98 177
Sites de stockage souterrain 988 886 690 753 774 708 589 746 734 688 646 699
dont pertes 11 15 15 9 8 6 4 11 6 4 21 41
Accès aux terminaux méthaniers 351 360 364 361 357 356 472 491 506 480 426 447
Total 6 118 6 207 6 484 6 423 6 592 6 846 6 752 6 895 6 872 6 558 6 566 6 502
dont pertes 148 144 201 139 133 91 109 137 81 42 186 440
Total hors pertes 5 970 6 063 6 283 6 284 6 459 6 755 6 643 6 758 6 792 6 516 6 380 6 062
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,Storengy,CRE
Figure 3.2.2.2 : pertes sur les réseaux de gaz naturel (y compris pertes de stockage)
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Réseau de transport 2,9 73 3,1 45 2,1 20 1,5 68 2,2 222
Réseaux de distribution 2,1 53 2,0 30 1,9 18 2,1 98 1,8 177
Sites de stockage souterrain 0,5 11 0,4 6 0,4 4 0,4 21 0,4 41
Total 5,5 137 5,5 81 4,3 42 4,0 186 4,5 440
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,Storengy,CRE
Figure 3.2.2.3 : rémunération des gestionnaires d?infrastructures gazières (hors valeur des pertes physiques)
En M¤2022
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
Réseaux de distribution Réseau de transport Sites de stockage souterrain Accès aux terminaux méthaniers
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsGRTgaz,GRDF,Teréga,Storengy,CRE
70 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
En 2022, 41 % du gaz naturel consommé en France est
importé par gazoduc, en nette baisse par rapport à 2021 en
raison de la guerre en Ukraine (cf. 2.3.2). Le système gazier
est aujourd?hui doté de sept points d?interconnexion principaux,
pour une capacité d?importation cumulée d?environ
2 600 GWh/jour en 2022 (figure 3.2.2.4). Fin 2022, au titre
de la solidarité européenne, des sorties vers l?Allemagne ont
été rendues possible par les travaux sur le point d?Obergailbach
(ce point ne permettait que des entrées de gaz sur le territoire).
Les terminaux méthaniers permettent d?accueillir les
cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL), importées par voie
maritime, puis de regazéifier le GNL pour pouvoir l?injecter
dans le réseau. Ils sont au nombre de quatre, répartis sur
trois sites distincts : Fos Cavaou, Fos Tonkin, tous deux situés
à Fos-sur-Mer, Montoir-de-Bretagne et Loon-Plage
(Dunkerque). La société Elengy gère les terminaux de Fos
Tonkin et Montoir-de-Bretagne, tandis que Fosmax LNG
(filiale à 100 % d?Elengy) est propriétaire de celui de Fos
Cavaou. L?accès à ces trois terminaux est régulé par la CRE.
Le terminal de Loon-Plage, dont la mise en service commercial
a eu lieu en janvier 2017, est géré par Dunkerque LNG et
bénéficie pour une durée de vingt ans d?une exemption totale
à l?accès régulé des tiers et à la régulation tarifaire. Les entrées
de GNL doublent par rapport à 2021 (+ 103 %), permettant
de limiter les soutirages dans les stockages et compenser la
baisse des entrées par gazoduc. Un nouveau terminal flottant
(FSRU, floatingstorageregasificationunit ou unité flottante
de stockage et de regazéification) a été mis en service au
Havre en octobre 2023. Il permettrait d?assurer 10 % de
l?approvisionnement en gaz naturel du pays.
Lors de la période estivale, la constitution de stocks de
gaz naturel à proximité des zones de consommation permet
de réduire les risques de saturation des réseaux et de
répondre aux fortes consommations de gaz lors des périodes
hivernales (cf. 2.3.2). Les 15 sites de stockage souterrain
français sont exploités par deux opérateurs : Storengy
(neuf sites en nappes aquifères, trois en cavités salines, un
en gisement épuisé) et Teréga (deux sites en nappes
aquifères).
Le réseau de gaz naturel permet l?acheminement du gaz
jusqu?aux points de livraison. Il se compose de deux niveaux.
Le réseau de transport est constitué de gazoducs de grande
capacité, connectés à ceux des pays limitrophes ainsi qu?aux
sites de stockage et aux terminaux méthaniers. Il permet, en
le comprimant à haute pression, de transporter le gaz naturel
sur des distances élevées afin de l?acheminer aux réseaux
de distribution et à quelques très gros consommateurs. Deux
entreprises se partagent la gestion du réseau de transport :
Teréga dans le sud-ouest de la France (5 100 km de réseau),
GRTgaz pour le reste du territoire (32 600 km de réseau).
Depuis novembre 2018, une place de marché unique assure
l?équilibrage du réseau. Dans un contexte difficile à la suite
de la guerre en Ukraine, aucune interruption significative du
fonctionnement des infrastructures gazières n?a été constatée.
Les réseaux de distribution permettent, quant à eux,
d?acheminer le gaz naturel du réseau de transport jusqu?à la
très grande majorité des consommateurs finaux. Environ
11 millions de consommateurs sont ainsi raccordés aux
quelque 200 000 km de canalisations de distribution. GRDF
assure la distribution de 96 % du marché, des entreprises
locales de distribution (ELD), ainsi que quelques autres
sociétés, se répartissant le reste.
Figure 3.2.2.4 : infrastructures gazières françaises en 2022 (hors réseaux de distribution)
Stations de compression
Terminaux méthaniers
Communes desservies
en gaz naturel
Points d?interconnexion
Terminal méthanier flottant en projet
Stockage de gaz naturel
Réseau principal de transport
50 100 km0
Sources : GRTgaz;Storengy;Teréga
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 71
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.3 La transformation de charbon :
repli de l?activité de la filière fonte
La filière fonte a consommé 42 TWh en 2022 (- 10,8 % par
rapport à 2021). La dépense correspondante s?élève à 2,1 Md¤
(+ 131 % par rapport à 2021).
3.3.1 LES COKERIES
Les cokeries sont des usines constituées de batteries de
fours à coke, parfois plusieurs dizaines, dans lesquels le coke
est obtenu par pyrolyse d?une variété de charbon primaire.
Les cokeries françaises transforment du charbon primaire
en charbon dérivé (du coke, mais aussi de petites quantités
de goudron de houille). Le processus de fabrication du coke
débouche également sur la production de gaz fatals, dont
une partie est réutilisée pour chauffer les fours à coke. Les
cokeries peuvent être regroupées avec d?autres installations
de la chaîne de fabrication, de traitement et de finition de
produits en acier (hauts-fourneaux, aciéries et laminoirs) dans
des sites sidérurgiques dits intégrés, comme c?est le cas en
France où, en 2022, deux cokeries sont encore en activité,
à Dunkerque et Fos-sur-Mer.
En 2022, la consommation nette des cokeries diminue,
la production de coke et de gaz ayant légèrement augmenté
et la consommation de charbon primaire ayant été quasiment
stable.
La marge de cokéfaction est la différence entre la valeur
du coke, du goudron de houille et des gaz dérivés produits
et celle du charbon primaire et des gaz dérivés consommés.
Elle décroît par rapport à 2021, le prix du charbon primaire
consommé ayant augmenté à un rythme plus élevé que celui
du charbon dérivé produit (cf. 1.4).
3.3.2 LES HAUTS-FOURNEAUX
Un haut-fourneau est une installation industrielle destinée à
simultanément désoxyder et fondre les métaux contenus
dans un minerai par la combustion de coke, riche en carbone.
En général, le haut-fourneau transforme du minerai de fer en
fonte liquide, et le coke sert à la fois de combustible et d?agent
réducteur. Même si la fonte produite peut être utilisée
directement, cet alliage est généralement destiné à être affiné
dans des aciéries. Les hauts-fourneaux, bien qu?ayant pour
finalité la production de fonte, sont considérés dans ce bilan
comme faisant partie du secteur de la transformation
d?énergie, conformément à la méthodologie de l?Agence
internationale de l?énergie.
En 2022, les hauts-fourneaux ont consommé un peu
moins de 50 TWh de produits charbonniers, dont la moitié
de charbon dérivé, principalement du coke. Nette des gaz
fatals produits lors du processus de production, la
consommation totale des hauts-fourneaux s?élève à moins
de 40 TWh. Cette consommation diminue de 11 % par rapport
à 2021 et de 16 % par rapport à 2019 (figure 3.3.2.1), dans
le sillage de la production de fonte. En 2022, l?activité a
diminué en raison d?un ralentissement de la demande d?acier
et de la flambée des prix de l?énergie. Ainsi, un des deux
hauts-fourneaux de l?usine de Fos-sur-Mer a été
temporairement mis à l?arrêt en fin d?année. Par ailleurs, dans
le cadre de la décarbonation du site, un des trois hauts-
fourneaux du complexe sidérurgique de Dunkerque a été
fermé définitivement. À la fin de l?année 2022, cinq hauts-
fourneaux sont encore en activité en France : deux se situent
à Dunkerque, deux à Fos-sur-Mer et un à Pont-à-Mousson.
Figure 3.3.2.1 : production de fonte et d?acier à l?oxygène pur (en Mt), consommation nette des hauts-fourneaux (en TWh)
Production de fonte brute
Production d?acier à l?oxygène pur
Consommation nette des hauts-fourneaux en TWh (axe de droite)
12
11
10
9
8
7
6
5
4
65
60
55
50
45
40
35
30
25
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
En Mt En TWh
Note:unopérateuraréviséfortementàlahaussesesproductionsdegazdérivés,entraînantunerupturedesérieentre2016et2017.Parailleurs,àpartirde
2017,lespertes,auparavantinclusesdansl?écartstatistique,sontintégréesàlaconsommationdeshauts-fourneaux.
Source :SDES,Bilandel?énergie
72 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.4 Baisse prononcée de la production
d?électricité induite par un recul
des productions nucléaire et hydraulique
3.4.1 PRODUCTION NETTE D?ÉLECTRICITÉ
La production d?électricité, nette de la consommation des
auxiliaires et des pertes dans les transformateurs des
centrales, s?établit à 455 TWh en 2022 (figures 3.4.1.1 et
3.4.1.2). Elle diminue de 14,6 % par rapport à 2021 et atteint
son niveau le plus bas depuis 1992.
Ce recul s?explique surtout par le repli de la production
nucléaire en 2022 (- 22,6 %, à 279 TWh) en raison de de la
faible disponibilité du parc (cf. 2.2.2). La production d?électricité
nucléaire représente 61,4 % de la production d?électricité en
France en 2022. D?autre part, la diminution de la production
hydraulique (- 20,0 %, à 51 TWh) contribue également
négativement à l?évolution de la production d?électricité,
principalement en raison de précipitations peu abondantes,
notamment au printemps et à l?été, ce qui a entraîné un
moindre débit des cours d?eau et des stocks hydrauliques.
En conséquence, la production thermique classique, qui
permet de faire face à une baisse de la production renouvelable
et nucléaire ou de répondre à un pic de demande, augmente
de 21,0 % en 2022, pour s?établir à 67 TWh. Par ailleurs, le
photovoltaïque et l?éolien continuent d?occuper une place
croissante dans le bouquet de production en 2022 puisque
cette dernière a augmenté de 27,8 % pour le photovoltaïque
et de 2,4 % pour l?éolien.
Figure 3.4.1.1 : production nette d?électricité
En TWh
600
500
400
300
200
100
0
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2022
Nucléaire Thermique classique Hydraulique* Éolien Photovoltaïque Autres sources
*Ycomprisénergiemarémotrice.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsRTE,EDFetproducteursd?électricité
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 73
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.2 : production nette d?électricité
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Production nucléaire 393 379 335 361 279
dontArenh 96 4 399 120 5 430 126 5 534 126 5 461 126 5 309
Production hydraulique* 70 61 67 64 51
donthydrauliquesousOA 7 552 6 527 7 569 6 512 4 408
dontsubventionsOA 221 241 292 4 - 385
Production éolienne 29 35 40 37 38
dontéoliensousOA 28 2 726 32 3 066 39 3 708 35 2 806 32 3 356
dontsubventionsOA 1 301 1 630 2 063 142 - 2 229
Production photovoltaÏque 11 12 13 15 20
dontphotovoltaïquesousOA 11 3 530 12 3 832 13 3 727 15 3 632 19 4 670
dontsubventionsOA 2 940 3 291 3 279 2 464 1 391
Production thermique
renouvelable et géothermie 10 10 10 11 11
dontsousOA 8 1 081 8 1 176 8 1 222 9 1 357 8 1 386
dontsubventionsOA 687 786 835 699 21
Production thermique non
renouvelable 45 49 44 45 56
dontsousOA 12 2 397 12 2 511 12 2 336 12 3 014 11 3 770
dontsubventionsOA 1 712 1 791 1 636 1 732 1 798
Autre (Interconnexion**) 46 46 34 86 187
dontsubventions 13 8 - 5 46 137
Production subventionnée hors
OA en ZNI*** 3 908 2 951 3 874 2 882 3 935
dontsubventions 636 679 611 543 546
Total production France
entière 558 547 510 532 455
Subventions totales (y compris
interconnexions et charges de
péréquation dans les ZNI)
7 512 8 426 8 712 5 630 1 278
*Ycomprisénergiesmarines.
**Interconnexion:correspondàl?électricitéachetéevialaliaisonàcourantcontinuItalie-Corse-Sardaigne.
***ZNI:zonesnoninterconnectéesauréseaud?électricitémétropolitaincontinental.EllesincluentlaCorse,lesDROMainsiquelesîlesduPonantetChausey.
Note:nesontvaloriséesmonétairementdanscetableauquelesproductionssousobligationd?achat(OA)oubénéficiantdecomplémentsderémunération,ainsi
quelaproductiond?originenucléairevenduedanslecadredumécanismedel?Arenh.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Nucléaire
En raison d?une disponibilité historiquement faible du parc
nucléaire, la production nette d?électricité nucléaire recule de
22,6 % en 2022, à 279 TWh (cf. 2.2.2). La disponibilité du
parc a été particulièrement basse durant la période estivale
en lien avec les multiples arrêts pour maintenance et contrôles
à la suite de la découverte d?un problème de corrosion dans
les circuits de refroidissement. La production nucléaire se
situe ainsi à son niveau le plus bas depuis 1988.
Dans le cadre du dispositif d?accès régulé à l?électricité
nucléaire historique (Arenh), un peu moins de la moitié de la
production nucléaire, soit 126 TWh, a été rachetée à EDF
par les fournisseurs alternatifs ainsi que par les gestionnaires
de réseaux pour la couverture de leurs pertes, pour un montant
de 5,3 Md¤. En effet, en 2022, 26 TWh ont été cédés à
destination des pertes liées au transport d?électricité, dont la
plus grande partie vient de la dissipation de chaleur par effet
Joule. Ainsi, les fournisseurs peuvent avoir un droit supérieur
au plafond de l?Arenh (fixé à 120 TWh en 2022) afin de tenir
compte des quantités d?électricité fournies à perte.
74 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Hydraulique
La production hydraulique nette (y compris énergies marines
et pompages) recule en 2022 (- 20,0 %) et s?établit à 51 TWh
(cf. 2.2.3) du fait de conditions hydrologiques peu favorables.
Un peu moins de 5,5 TWh (10,7 % de la production) sont
produits par des stations de transfert d?énergie par pompage
(Step) qui permettent de stocker de l?électricité en pompant
l?eau d?une retenue inférieure à une retenue supérieure pour
la turbiner en sens inverse ultérieurement.
En 2022, 4 TWh sont produits dans le cadre de contrats
d?obligation d?achat ou compléments de rémunération.
Auparavant, le tarif d?achat concernait les installations de
moins de 12 MW. Depuis le 30 mai 2016, ne sont éligibles à
de nouveaux contrats d?obligation d?achat que les installations
de moins de 500 kW. Un complément de rémunération en
guichet ouvert est possible pour les installations de moins de
1 MW et sur appel d?offres pour les installations de puissance
comprise entre 1 et 4,5 MW. Ces installations ont revendu
leur production aux acheteurs obligés pour 408 M¤.
Éolien
Grâce à la progression du parc installé, la production éolienne
progresse de 2,4 % en 2022 et s?établit à 38 TWh (cf. 2.2.3).
En raison de l?envolée des prix de gros de l?électricité en
2022, les subventions à la filière éolienne dans le cadre du
dispositif des obligations d?achat et des compléments de
rémunération sont négatives, à - 2,2 Md¤. En effet, les
compensations aux opérateurs se fondent sur la différence
entre un tarif fixé à l?avance et le prix de marché. Les prix de
gros de l?électricité ayant dépassé le tarif en 2022, les
producteurs éoliens concernés ont vendu leur production en
dessous du prix de marché.
Solaire photovoltaïque
La production solaire photovoltaïque progresse de plus d?un
quart en 2022 (+ 27,8 %) et s?établit à 20 TWh en raison de
l?augmentation de la puissance du parc et d?un ensoleillement
plus généreux (cf. 2.2.3). Le champ couvert par cette
production inclut la production photovoltaïque autoconsommée
qui s?élève à 0,5 TWh en 2022. L?État, via les dispositifs
d?obligation d?achat et de compléments de rémunération
soutient particulièrement les différentes formes de production
photovoltaïques (autoconsommation et vente en totalité).
Cependant, en 2022, les montants des subventions attribués
à la filière solaire tombent à leur niveau le plus bas depuis
2012, soit 1,4 Md¤. Cela s?explique, comme pour l?éolien,
par le différentiel très faible entre le prix de marché et le tarif
fixé à l?avance.
Thermique classique
L?ajustement de l?offre à la demande d?électricité est, pour
l?essentiel, assuré par la filière thermique classique à partir
de combustibles fossiles ou renouvelables, dont les moyens
de production peuvent être démarrés ou stoppés très
rapidement selon les besoins. En 2022, la production
thermique augmente de 21 % et s?établit à 67 TWh
(figure 3.4.1.3). En effet, dans un contexte de baisse des
productions d?origine nucléaire et hydraulique et malgré une
forte augmentation du prix du combustible, les installations
thermiques classiques, utilisées comme moyens de pointe
pour ajuster l?offre à la demande, ont été davantage sollicitées
que l?année précédente.
Le rendement électrique moyen des centrales, qui
rapporte la production d?électricité à la consommation de
combustibles nécessaire à cette production, est très différencié
selon le combustible utilisé. En 2022, il s?élève à 65 % pour
le gaz, 48 % pour la biomasse, 44 % pour le biogaz, 42 %
pour les produits pétroliers, 30 % pour les déchets ménagers.
Ces derniers sont consommés principalement par des
incinérateurs dont le but premier est la destruction des déchets
et non la conversion énergétique. À l?inverse, les centrales
fonctionnant au gaz naturel, en particulier celles qui sont
dédiées à la production d?électricité seule, affichent en
moyenne le meilleur rendement, convertissant plus de la
moitié de l?énergie contenue dans le combustible en électricité.
En effet, la transformation de gaz en électricité est aujourd?hui
essentiellement assurée (hors cogénération) par des centrales
à cycle combiné, plus efficaces d?un point de vue énergétique
que les centrales thermiques traditionnelles. Les centrales
de cogénération qui produisent à la fois de la chaleur et de
l?électricité à partir de la biomasse ou des déchets tirent les
rendements électriques de ces combustibles à la baisse. Leur
efficacité globale reste néanmoins plus importante car le
rendement de la production de chaleur y est
conventionnellement fixé à 85 %. Les rendements
énergétiques apparents sont dispersés, en particulier dans
le cas du biogaz, dont la teneur en méthane peut être très
variable, et de la biomasse, dont la composition et le taux
d?humidité ne sont pas très homogènes (figure 3.4.1.4). Le
pouvoir calorifique de ces combustibles est estimé avec
beaucoup plus d?imprécision et les différences de rendements
apparents témoignent vraisemblablement des différences de
pouvoirs calorifiques non pris en compte. Pour le gaz naturel
et le pétrole, les faibles rendements sont principalement
observés lorsque ces combustibles sont mélangés avec des
déchets ou des gaz de raffineries (qui sont classés parmi les
produits pétroliers mais peuvent contenir d?autres gaz).
Les centrales thermiques utilisant des énergies
renouvelables et de récupération (biomasse, biogaz, déchets)
ainsi que celles de cogénération peuvent bénéficier, sous
conditions, du mécanisme d?obligation d?achat ou de celui
des compléments de rémunération. La production électrique
dans le cadre de ces dispositifs s?est élevée à 19 TWh en
2022, et a été subventionnée à hauteur de 1,8 Md¤.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 75
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.3 : production thermique classique nette par type de combustibles
70
60
50
40
30
20
10
0
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Gaz naturel (élec. seule)
Produits pétroliers (élec. seule)
Gaz naturel (cogé.)
Produits pétroliers (cogé.)
Charbon (élec. seule)
EnRt* et déchets (élec. seule)
Charbon (cogé.)
EnRt* et déchets (cogé.)
*EnRt=énergiesrenouvelablesthermiques.
Lecture:en2022,43TWhd?électricitéontétéproduitsparcombustiondegaznaturel,dont13TWhàl?aided?unprocédédecogénération.
Source :SDES,Bilandel?énergie,enquêteannuellesurlaproductiond?électricité
Figure 3.4.1.4 : répartition des combustibles par tranche de rendement en 2022
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Biogaz Biomasse Déchets ménagers Gaz Produits pétroliers Autre (dont charbon)
Tranche de rendement (en %)
18 %
29 %
30 % 25 %
50 %
11 %
3 %
49 %
25 %
21 %
56 %
28 %
12 %
18 %
70 %
8 %
15 %
34 %
16 %
Lecture:en2022,56%delaconsommationdeproduitspétrolierspourproduiredel?électricitéaétéréaliséedansdescentralesavecunrendementénergétique
comprisentre40et50%.
Note:latailledesrondsestproportionnelleaupoidsducombustiblepartranchederendementdanslaconsommationtotaledececombustiblepourproduirede
l?électricité.Encasd?utilisationdeplusieurscombustiblesparunecentrale,laproductionestrépartieentrecesderniersenproportion:unecentraleconsommant
plusieurscombustiblesapparaîtainsidansplusieursrondssurlamêmetranche.
Champ:centralesthermiques.
Source :SDES,enquêteannuellesurlaproductiond?électricité
Sur l?ensemble des filières de production, ce sont, au
total, 75 TWh d?électricité qui sont vendus pour un montant
de 13,6 Md¤ aux acheteurs obligés et dont 0,6 Md¤ est
subventionné par l?État dans le cadre des mécanismes
d?obligation d?achat et de compléments de rémunération.
76 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Par ailleurs, des compensations, de l?ordre de 2,3 Md¤
en 2022, sont accordées par l?État aux producteurs situés
dans les zones non interconnectées (les îles françaises dont
l?éloignement géographique empêche ou limite une connexion
au réseau électrique continental) dans le cadre de la
péréquation géographique tarifaire5. Ces compensations
visent à ne pas répercuter les surcoûts de production (liés
aux contraintes plus fortes pour assurer l?équilibre entre offre
et demande du fait du caractère insulaire du territoire) sur le
tarif moyen de vente au client final, et ainsi à garantir que
celui-ci soit similaire à celui de la France continentale.
Principales installations de production d?électricité en France par filière
Figure 3.4.1.5 : sites nucléaires, situation au 31 décembre 2022
2 1
4 2
6
2
4
2
2
2 4
4
2
4
2
4
4
2
22
0 50 km
Golfech
Le Blayais
Civaux
Chinon
Saint Laurent
Belleville
Dampierre
Nogent-sur-Seine
Bugey***
Saint-Alban
Romans-
sur-Isère
Narbonne
Cattenom
Chooz
Gravelines
Morvilliers
Soulaines
Penly
PaluelLa Hague
Flamanville
Cruas
Marcoule
Tricastin
Palier REP* standardisé
Puissance électrique
nette
Nombre de
tranches
Année de mise en
service commercial
Mode de refroidissement
900 MW
1 300 MW
1 500 MW
1 650 MW (EPR**)
32
20
4
1
1978 - 1988
1985 - 1994
2000 - 2002
Mi-2024(en construction)
Circuit ouvert avec prélèvement
et rejet d?eau dans les cours d?eau et la mer
Circuit fermé avec prélèvement
et rejet de vapeur dans l?atmosphère
via des tours aéroréfrigérantes
Usine de l?amont du cycle du combustible (enrichissement...)
Usine de l?aval du cycle du combustible (retraitement...)
Centre de stockage des déchets
4 Nombre de réacteurs
*REP:réacteuràeaupressurisée.
**EPR:réacteurpressuriséeuropéen.
***LacentraleduBugeyestencircuitmixte.
Source :DGEC
5Ilestfaitl?hypothèse,danslecompteprésentéici,quelatotalitédusurcoûtestliéeàlaproductionalorsqu?enréalitéunepartieprovientdelagestionduréseau.
Lesactivitésdeproduction,distributionetfournitured?électricitéétant,pardérogationaudroiteuropéen,intégréesdansleszonesnoninterconnectées,iln?esten
effetpaspossibled?identifierséparémentlesdeuxcomposantes.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 77
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.6 : puissance hydraulique (hors pompages,
y compris énergies marines) raccordée au réseau au
31 décembre 2022
?
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Part de la puissance des
installations de 10 MW
ou plus, en %
Entre 97 et 100
Entre 85 et 97
Entre 70 et 85
Entre 0 et 70
Égale à 0
Absence de données
Puissance installée,
en MW
Max. 3 885
Moy. 262
Source : SDES,Bilandel?énergie,enquêteannuelleauprèsdesproducteurs
d?électricité
Figure 3.4.1.7 : puissance éolienne raccordée au réseau
au 31 décembre 2022
En MW
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Puissance installée,
en MW
Max. 2 205
Moy. 209
Puissance installée
terrestre
Puissance installée
en mer
Source : SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsraccordementsEnedis,RTE,EDF-
SEI,CREetlesprincipalesELD
Figure 3.4.1.8 : puissance photovoltaïque raccordée au
réseau au 31 décembre 2022
En MW
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Puissance, en MW
Moy. 166
Max. 976
Source : SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsraccordementsEnedis,RTE,EDF-
SEI,CREetlesprincipalesELD
Figure 3.4.1.9 : centrales au gaz naturel, situation au
31 décembre 2022
0 50 km
Cycle combiné gaz (CCG)
Turbine à combustion
(TAC)
DK6 (2)
Bouchain (1)Bouchain (1)
Pont-sur-
Sambre (1)
Emile
Huchet (2)
Blénod (1)Blénod (1)
Croix
de Metz (1)
Croix
de Metz (1)
Bayet (1)Bayet (1)
Montoir (1)
Martigues (2)
Combigolfe (1)
Cycofos (1)
Martigues (2)
Combigolfe (1)
Cycofos (1)
Gonfreville (2)
Montereau (2)Montereau (2)
Vitry (1)Vitry (1)
Gennevilliers (1)Gennevilliers (1) St Ouen (1)St Ouen (1)
Landivisiau (1)
Source : RTE
78 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Figure 3.4.1.10 : centrales à charbon et au fioul, situation
au 31 décembre 2022
0 50 km
Guyane MayotteLa RéunionMartiniqueGuadeloupe
Arrighi (2)
Vaires-sur-
Marne (3) Emile Huchet (1)
Brennilis (3)
Dirinon (2)
Cordemais (2)
Lucciana
Vazzio
Arrighi (2)
Vaires-sur-
Marne (3) Emile Huchet (1)
Brennilis (3)
Dirinon (2)
Cordemais (2)
Lucciana
Vazzio
Jarry
Galion
Pointe
des
Carrières
Belle-
fontaine
Kourou
Dégrad
des cannes Le Port
La Baie
Badamiers
LongoniLe Moule Bois
Rouge
Le Gol
Jarry
Galion
Pointe
des
Carrières
Belle-
fontaine
Kourou
Dégrad
des cannes Le Port
La Baie
Badamiers
LongoniLe Moule Bois
Rouge
Le Gol
Fioul
Charbon
Source : RTE
3.4.2 TRANSPORT ET DISTRIBUTION D?ÉLECTRICITÉ
Le réseau d?électricité, qui permet son acheminement depuis
les lieux de production jusqu?à ceux de consommation, se
compose de deux niveaux : le réseau de transport et le réseau
de distribution. Le réseau de transport, géré par RTE sur le
territoire continental, comprend les lignes à très haute tension
(« HTB »). En 2022, il atteint une longueur totale d?environ
106 000 km, soit quasiment la même longueur que l?année
précédente. En effet, l?allongement du réseau via le raccordement
du parc éolien en mer de Saint-Nazaire est compensé par le
recul du réseau de lignes aériennes en 2022. Le réseau de
transport permet d?acheminer la très grande majorité de
l?électricité produite au réseau de distribution et à quelques très
gros consommateurs. Les réseaux de distribution, auxquels sont
raccordés la grande majorité des consommateurs et la quasi-
totalité des petits producteurs, comprennent les lignes à moyenne
et basse tension (« HTA » et « BT »), d?une longueur cumulée
de plus de 1,4 million de kilomètres. Enedis est le gestionnaire
d?un réseau couvrant 95 % des clients du territoire continental,
108 entreprises locales de distribution se répartissant le reste.
EDF SEI, acteur intégré (également producteur et fournisseur),
gère les réseaux des zones non interconnectées, sauf à Mayotte
où la gestion est assurée par Électricité de Mayotte.
Transport et distribution confondus, la rémunération des
gestionnaires de réseaux pour leurs missions s?élève à 15,4 Md¤
en 2022 (figure 3.4.2.1). Cette somme, payée par les
consommateurs via le tarif d?utilisation des réseaux publics
d?électricité (Turpe), comprend notamment la valeur des pertes
physiques d?électricité sur les réseaux, qui doivent être achetées
sur le marché par les gestionnaires (cf. 1.7.2). Ces pertes se
sont élevées à 35 TWh en France en 2022, entraînant une
charge de 2,9 Md¤ pour les gestionnaires. Nette de la valeur
de ces pertes (qui, infine, constitue une rémunération des
producteurs), une rémunération de 12,5 Md¤ en 2022 a donc
été perçue par les gestionnaires de réseaux afin de financer le
développement, la maintenance et l?exploitation des réseaux
ainsi que les missions associées (relève/comptage, mise en
service, dépannage, mise à disposition de données, etc.). Le
coût du réseau pour les consommateurs, y compris les pertes,
diminue de 5,6 % en 2022, en lien avec une baisse de 4,7 %
des volumes de consommation sur un an.
Les réseaux de distribution et le réseau de transport
contribuent respectivement à hauteur de 86 % et 14 % au coût
total d?acheminement de l?électricité en 2022, contre 73 % et
27 % en 2021, en raison de la hausse du prix de l?électricité
en 2022.
En 2022, les écarts de prix sur le marché de gros de
l?électricité se sont creusés entre la France et les pays européens
voisins, ce qui a entraîné une hausse conséquente des recettes
liées aux interconnexions frontalières (+ 232 % selon le rapport
d?activité de RTE). Les recettes de RTE ont dépassé les montants
prévisionnels fixés par la Commission de régulation de l?énergie
(CRE) sur l?année 2022. En conséquence, le régulateur a
ordonné la redistribution de ce surplus aux clients du réseau
(contrat d?accès au réseau de transport, CART), et notamment
à Enedis, conformément au code de l?énergie.
Les coûts unitaires en 2022 sont inférieurs aux valeurs de
2021 sur les réseaux de distribution et diminuent de moitié sur
les réseaux de transport sur la même période.
Figure 3.4.2.1 : utilisation des réseaux d?électricité
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Réseau de transport 441 4 676 436 4 593 418 4 252 438 4 465 418 2 189
dont pertes 11 484 11 493 11 522 11 566 10 490
Réseaux de distribution 403 11 351 399 11 213 385 11 253 404 11 872 385 13 229
dont pertes 28 1 309 27 1 288 25 1 279 28 1 686 25 2 438
Utilisation des réseaux 478 16 027 472 15 806 452 15 504 475 16 338 452 15 418
dont pertes 39 1 793 38 1 782 36 1 800 39 2 252 35 2 928
Note:leréseaudetransportaacheminé418TWhd?électricitéen2022etaperçupourcelaunerémunérationde2189M¤,dont490M¤correspondentàl?achat
de10TWhdissipéslorsdecetransport.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèslesgestionnairesderéseaux
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 79
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.5 Production de chaleur commercialisée :
une baisse due à un hiver plus doux
En 2022, 51 TWh de chaleur destinée à la vente ont été
produits en France. Nets des pertes de distribution, ce sont
infine 46 TWh qui ont été livrés aux consommateurs, dont
plus de 57 % proviennent des réseaux de chaleur. L?année
précédente marquée par un hiver et un automne plus froids,
48 TWh nets de pertes de distribution ont été livrés aux
consommateurs, dont 61 % issus des réseaux de chaleur.
3.5.1 RÉSEAUX DE CHALEUR
Les réseaux de chaleur sont généralement mis en place par
des collectivités locales afin de chauffer, à partir d?une chaufferie
collective, des bâtiments publics ou privés situés sur leur
territoire. Des réseaux peuvent également être d?initiative
privée. Leur taille varie fortement, allant du petit réseau de
chaleur biomasse situé en zone rurale jusqu?à celui de Paris,
de taille très importante et alimenté par de multiples centrales
de production (figure 3.5.1.1). Les réseaux de chaleur sont
particulièrement adaptés aux zones urbaines denses. Ils
permettent également d?exploiter une ressource locale, difficile
d?accès ou à mobiliser, comme la géothermie profonde, ou la
récupération de chaleur auprès d?une unité d?incinération
d?ordures ménagères ou d?un site industriel par exemple. En
2022, 953 réseaux de chaleur en France métropolitaine
disposent d?une puissance thermique totale d?environ 24 GW,
dont près de 10 GW sont concentrés dans la seule région
Île-de-France. Depuis 2017, le nombre de réseaux a augmenté
de 24 %, et leur puissance thermique totale de 9 %.
Figure 3.5.1.1 : puissance thermique et chaleur livrée par les réseaux de chaleur en 2022
?
0 50 km
Chaleur livrée, en GWh
Entre 5 000 et 10 000
Entre 2 000 et 5 000
Entre 1 000 et 2 000
Entre 500 et 1 000
Entre 0 et 500
Entre 10 000 et 13 000
Puissance des
réseaux, en MW
Max. 10 020
Moy. 2 013!(!(
Source : SDES,enquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
En 2022, les réseaux ont livré aux consommateurs
26 TWh de chaleur (nette des pertes de distribution), en
baisse de 12 % par rapport à 2021 en raison des conditions
climatiques plus chaudes de 2022 (+ 2 °C en moyenne sur
l?automne 2022 par rapport à 2021). À cette fin, il a été produit
environ 35 TWh d?énergie (la différence avec la quantité livrée
comprenant les pertes de transformation et celles de
distribution). Le bouquet énergétique des réseaux demeure
dominé par le gaz naturel, qui, en incluant le biogaz, représente
30 % de leur consommation, suivi de la chaleur issue de la
valorisation des déchets ménagers renouvelables et non
renouvelables avec 28 % et de la biomasse avec 25 %
(figures 3.5.1.2 et 3.5.1.3).
80 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
Le fioul et le charbon, autrefois prépondérants, déclinent
et ne représentent plus que 3 % du bouquet énergétique
de production des réseaux (contre 60 % en 1990).
À l?inverse, la part de production des énergies renouvelables
a plus que doublé depuis 2010, pour atteindre 49 % en
2022 (après 46 % en 2021). En incluant les énergies de
récupération telles que la partie non renouvelable des
déchets ménagers ou la chaleur industrielle récupérée, la
part d?énergies renouvelables et de récupération atteint
64 %6 en 2022.
Près d?un cinquième des réseaux de chaleur (19 %)
possèdent un équipement de cogénération et sont donc
également producteurs d?électricité. En 2022, la chaleur
produite par cogénération dans les réseaux de chaleur, puis
livrée aux consommateurs, représente environ 4,6 TWh (soit
14 % du total des livraisons des réseaux).
Figure 3.5.1.2 : répartition par source d?énergie de la consommation d?énergie des réseaux de chaleur en 2022
En %
Énergies
renouvelables (EnR)
49 %
Énergies de
récupération
15 %
Autre - Gaz naturel
Autre - Charbon
Autre - Chaudières électriques
Autre - Fioul, GPL et autres énergies
non renouvelables
EnR - Biomasse
EnR - Déchets renouvelables
EnR - Géothermie
EnR - Autres énergies renouvelables
Récupération - Déchets non renouvelables
Récupération - Chaleur industrielle
22
1
2
3
30
25
14
14
5
5
Autres
36 %
*Note:Chaudièresélectriques:dontconsommationannexed?électricité.
Fioul,GPL(gazdepétroleliquéfié)etautresénergiesnonrenouvelables:dontcogénération,autreconsommationd?électricité,chaleurambiante...
Autresénergiesrenouvelables:dontcogénérationrenouvelable,chaleurambianterenouvelable,biogazetsolairethermique.
Source :SDES,enquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
Figure 3.5.1.3 : consommation d?énergie pour la production de chaleur par source d?énergie dans les réseaux de chaleur
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Énergies renouvelables
Charbon
Énergies de récupération
Fioul et GPL
Gaz naturel
Autres énergies non renouvelables
Chaleur commercialisée
(nette des pertes)
Note:Autresénergiesnonrenouvelables:dontcogénération,autreconsommationd?électricité,chaleurambiante...
GPL:gazdepétroleliquéfié.
Autresénergiesrenouvelables:dontcogénérationrenouvelable,chaleurambianterenouvelable,biogazetsolairethermique.
Source :SDES,enquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
6CetauxdiffèredeceluipubliéparlaFedene(Fédérationdesservicesénergieenvironnement)danssonrapportannuelenraisondedifférences
méthodologiques.Enparticulier,contrairementaucalculdelaFedene,lesgarantiesd?originebiométhanenesontpascomptabiliséesicicommeénergies
renouvelables,lalogiquedubilandel?énergieétantderetracerdesfluxphysiques.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 81
partie 3 : transformation, transport et distribution d?énergie
3.5.2 CHALEUR COGÉNÉRÉE VENDUE HORS DES
RÉSEAUX DE CHALEUR
En 2022, les installations de production d?électricité avec
procédé thermique de cogénération (hors réseaux de chaleur
munis d?un tel équipement) ont produit 46 TWh de chaleur,
contre 43 TWh en 2021 (figure 3.5.2.1). Un peu plus de la
moitié de cette chaleur (25 TWh nets des pertes de distribution)
a été livrée à des utilisateurs tiers. Tout le reste, soit 46 % de
la chaleur produite par cogénération, correspond, outre les
pertes, à de la chaleur autoconsommée, c?est-à-dire utilisée
par le producteur lui-même. En effet, une très large part de
la chaleur produite par cogénération est générée par des
autoproducteurs, c?est-à-dire des entreprises qui produisent
électricité et chaleur pour les besoins propres de leur activité
et peuvent en revendre le surplus à titre secondaire. La
production de chaleur non vendue des autoproducteurs n?est
pas identifiée en tant que telle dans le bilan, mais est
comptabilisée dans les consommations des différents
combustibles utilisés pour produire cette chaleur.
En 2022, la chaleur produite par cogénération l?a
principalement été en brûlant du gaz naturel (40 %), des
déchets ménagers (18 %) et du bois (13 %).
Figure 3.5.2.1 : production de chaleur par cogénération en 2022 (hors réseaux de chaleur)
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
Électricité
issue de la cogénération,
hors réseaux de chaleur
Chaleur
issue de la cogénération, hors réseaux de chaleur
Total chaleur Chaleur commercialisée Pertes et chaleur
autoconsommée
Production totale 19,4 45,6 24,8 20,9
Produits charbonniers 0,6 1,3 0,5 0,8
Produits pétroliers 0,4 3,8 2,2 1,7
Gaz naturel 10,0 18,4 8,1 10,3
Déchets 2,4 8,3 6,7 1,6
dontdéchetsurbains 2,4 8,1 6,5 1,6
Bois et résidus agricoles 2,1 5,9 4,0 1,9
Résidus de papeterie, liqueur noire 0,6 4,0 1,9 2,2
Biogaz 2,5 2,0 0,2 1,8
Autres combustibles 0,7 1,9 1,3 0,6
Note:lescolonnes«Totalchaleur»et«Pertesetchaleurautoconsommée»incluentlachaleurautoconsommée,notammentcelledesautoproducteurs.
Toutefois,cettedernière,n?étantpasvendueàdestiersmaisconsomméedirectementparleproducteur,n?estinfinepascomptabiliséedanslebilandelachaleur
(dontlepérimètreestceluidelachaleurcommercialiséeouautoconsomméeparlesproducteursprincipaux);cesontlescombustiblesutiliséspourproduire
lachaleurautoconsomméequisontcomptabiliséscommeconsommationsfinalesdanslebilandesautresformesd?énergie.
Source :SDES,enquêteannuellesurlaproductiond?électricitéetenquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
Focus sur l?hydrogène, vecteur prochainement
retracé dans le bilan énergétique
L?hydrogène pur (à 98 % ou plus) sera pris en compte dans
les statistiques de l?énergie à partir de l?année 2024,
conformément au règlement européen sur les statistiques
de l?énergie révisé en janvier 2022. Il n?apparaît donc pas
encore dans le bilan énergétique, sauf indirectement en tant
que combustible pour la production d?électricité. Néanmoins,
une première évaluation des ressources et des usages de
ce vecteur en 2022 a été réalisée. Cette synthèse s?appuie
sur plusieurs sources administratives et des enquêtes7
existantes et sur une première enquête auprès des sites
producteurs d?hydrogène qui permet de connaître les quantités
par mode de production et d?estimer la consommation
d?énergie pour sa production.
Les ordres de grandeur présentés ici diffèrent des
évaluations réalisées par France Hydrogène et l?Institut
français du pétrole et énergies nouvelles (Ifpen) car seul
l?hydrogène pur est ici retracé (il est exclu quand il fait partie
de mélanges de gaz même s?il est majoritaire dans leur
composition).
PRODUCTION D?HYDROGÈNE
La production totale d?hydrogène pur en France s?élève à
près de 200 000 tonnes, soit 6,6 TWh.
L?hydrogène est commercialisé par une dizaine d?unités
légales en France. En 2022, la production vendue d?hydrogène
pur s?élève à 63 milliers de tonnes (soit 2,1 TWh). Malgré le
développement de projets de production d?hydrogène bas-
carbone, l?hydrogène pur produit en 2022 provient très
majoritairement de procédés émetteurs en CO2. L?essentiel
des quantités (90 %) est obtenu à partir du gaz naturel
(méthane) à travers le vaporeformage et l?oxydation partielle.
Un procédé de capture et de stockage du carbone est
néanmoins utilisé pour 40 % de l?hydrogène produit par
transformation du gaz naturel selon l?enquête auprès des
producteurs. L?électrolyse est encore très peu utilisée (pour
10 %) pour la production de quantités significatives. Au sein
de l?électrolyse, le procédé chlore-soude, qui génère les plus
grandes quantités, concerne un nombre très restreint de
producteurs commercialisant l?hydrogène produit.
L?hydrogène peut aussi être produit par des entreprises
(énergétiques ou non) pour leur usage propre ? et ne fait pas
alors l?objet d?une vente ? ou être produit de manière fatale
dans des processus industriels, c?est-à-dire sans être réutilisé
directement, ni à des fins énergétiques ni à des fins non
énergétiques. Cela concerne 134 000 tonnes (4,5 TWh) en
2022.
Ressources et usages d?hydrogène pur en 2022
En TWh
7
6
5
4
3
2
1
0
Ressources Usages
Production vendue
Mélanges ou pertes
Consommation énergétique industrie
Mobilité
Importations-exportations
Consommation pour la production d?électricité
Consommation non énergétique industrie
2,8
1,7
2,1
1,3
0,7
0,6
1,5
2,2
Source :calculsSDES,àpartirdeEAPH,EAP,enquêteauprèsdesraffineurs,EACEI,EAPE
7Enquêteannuelledeproductiondel?Insee,donnéesdouanières,enquêtesurlaconsommationd?énergiedel?industrie.
82 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 83
Les sites de raffinage de pétrole produisent des gaz qui
contiennent de l?hydrogène. S?ils ne sont pas épurés, ces gaz
sont déjà pris en compte dans les statistiques de l?énergie
en tant que produits pétroliers (gaz de raffineries). Selon les
raffineurs, seules 52 milliers de tonnes d?hydrogène pur sont
produites en 2022 par les raffineurs : le reformage catalytique
des produits pétroliers en produit 27 % et le reste est issu du
vaporeformage de gaz naturel. Parmi ces 52 milliers de
tonnes, seules 37 milliers de tonnes (1,2 TWh) sont ensuite
utilisées pures8 pour le processus de raffinage et la production
de chaleur. Les cokeries déclarent ne produire que des
mélanges de gaz contenant de l?hydrogène (des gaz de
cokeries, classés comme produit du charbon dans le bilan)
qu?elles n?épurent pas.
Les industriels hors branche énergie, dans la chimie
essentiellement, produisent également de l?hydrogène
(pour 82 milliers de tonnes en 2022, soit 2,8 TWh) qu?ils
utilisent pour leurs besoins propres (autoconsommation).
STOCKAGE, TRANSPORT ET ÉCHANGES EXTÉRIEURS
Le stockage et le transport de l?hydrogène sont encore très
peu développés en raison de l?absence d?infrastructures
conséquentes (sites de stockage et réseaux de transport) et
d?enjeux spécifiques pour ce vecteur (faible densité, risques
d?explosion ou de fuites). Les sites de production sont
implantés à proximité des sites de consommation. Les
importations d?hydrogène sont par conséquent encore très
limitées (1 millier de tonnes) tout comme les exportations
(0,7 millier).
CONSOMMATION
Les usages de l?hydrogène (acheté ou autoconsommé) sont
principalement la désulfurisation des produits pétroliers (dans
le processus de raffinage) pour 20 milliers de tonnes
(0,7 TWh), la production de chaleur des bâtiments industriels
et des sites de raffinage pour 61 milliers de tonnes (2,1 TWh)
et les usages non énergétiques pour 66 milliers de tonnes
(2,2 TWh), concentrées pour 98 % dans le secteur de la
chimie. L?hydrogène est notamment utilisé pour la fabrication
d?engrais.
La production d?électricité et la mobilité (entre 2 et
10 milliers de tonnes) sont encore très peu concernées en
2022 par ce vecteur.
Les pertes et mélanges s?élèvent à près de 40 000 tonnes,
soit 1,3 TWh.
8Lesquantitésproduitesnonutiliséespuresetnonvenduessontconsidéréesalorscommemélangées.
84 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4
La consommation
d?énergie par forme
d?énergie
? La consommation d?énergie primaire de la France s?établit à 2 481 TWh
en 2022. Elle diminue de 10,2 % par rapport à 2021. Cette baisse
s?explique à la fois par la douceur des températures hivernales, par
la moindre disponibilité du parc nucléaire (et de la consommation de
chaleur nucléaire associée) et par les mesures de sobriété mises en place
dans un contexte d?inquiétudes sur l?approvisionnement énergétique
de la France. Après correction des variations climatiques (CVC), la baisse
de consommation d?énergie primaire s?établit à 7,6 %.
À climat corrigé, la consommation finale énergétique est quasi stable
(- 0,5 %), le rebond de la consommation des transports après une année
2021 encore marquée par des restrictions de déplacement compensant
la baisse de consommation des autres secteurs.
Au total, dans un contexte de forte hausse des prix de l?énergie,
les ménages, entreprises et administrations ont dépensé 215,4 Md¤
en 2022 pour satisfaire leurs besoins en énergie, soit 19,4 % de plus
qu?en 2021. Les produits pétroliers représentent la moitié de cette
dépense nationale en énergie et l?électricité un peu moins du tiers,
loin devant les autres énergies.
86 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.1 La consommation primaire d?énergie
diminue mais la dépense progresse dans
un contexte de hausse des prix de l?énergie
et de moindre disponibilité des réacteurs
nucléaires
La consommation d?énergie primaire de la France décroît de
10,2 % en 2022 et s?établit à 2 481 TWh (figure 4.1.1). La
moindre disponibilité des réacteurs nucléaires, et donc la
moindre consommation primaire de chaleur nucléaire,
explique près de la moitié de cette baisse. Les mesures de
sobriété mises en place en fin d?année dans un contexte
d?inquiétudes sur l?approvisionnement énergétique de la
France et de prix élevés ainsi que les conditions
météorologiques y ont également contribué. Les besoins de
chauffage ont en effet été plus faibles qu?en 2021 du fait d?une
plus grande douceur climatique de la période de chauffe,
mesurée par le nombre de degrés-jours unifiés (DJU) -
(figure 4.1.2). Après correction des variations climatiques
(CVC), la consommation primaire d?énergie diminue de façon
moins marquée (- 7,6 %). Par rapport à 2012, année de
référence des objectifs nationaux de réduction de
consommation d?énergie (cf. encadré), la consommation
primaire a baissé de 15,3 % à climat corrigé.
Figure 4.1.1 : consommation primaire totale et par usage
En TWh
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Pertes de transformation, de transport et de distribution CVC
Consommation finale énergétique CVC
Consommation primaire réelle
Consommation finale non énergétique CVC
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Note:lespertesdetransformation,detransportetdedistributionintègrentlaconsommationd?énergiedesentreprisesdusecteurdelatransformationpourleur
usagepropreainsiqu?unécartstatistique.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 87
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.1.2 : nombre de degrés-jours unifiés de la période de chauffe
2 400
2 300
2 200
2 100
2 000
1 900
1 800
1 700
1 600
1 500
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Nombre de DJU de référence
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsMétéo-France
La baisse de la consommation primaire en 2022 concerne
avant tout les pertes de transformation, de transport et de
distribution d?énergie. Ces dernières (qui correspondent à la
différence entre la consommation primaire et la consommation
finale, à l?écart statistique près) diminuent de 18 % à climat
réel et de 17 % à climat corrigé, en raison principalement de
la chute de la production nucléaire et des pertes de chaleur
induites (cf. 2.2.2). Celles-ci sont particulièrement importantes
puisque seul un tiers de la chaleur produite par l?énergie
nucléaire est convertie en électricité. La consommation finale
d?énergie s?établit à 1 664 TWh en données réelles, dont
121 TWh pour les usages non énergétiques. Ceux-ci,
majoritairement concentrés dans l?industrie et la pétrochimie,
diminuent de 22 % en 2022. La consommation finale à usage
énergétique diminue de 4,5 % et s?établit à 1 543 TWh en
données réelles. Corrigée des variations climatiques, elle est
quasi stable par rapport à 2021 (- 0,5 %) - (cf. 5.1).
Toutes les formes d?énergie voient leur consommation
primaire diminuer en 2022 (figure 4.1.3). La baisse est
particulièrement forte pour le nucléaire (- 17,8 %), le charbon
(- 15,1 %) et le gaz (- 10,2 %). À l?inverse, la baisse est limitée
pour les énergies renouvelables (EnR) thermiques et déchets
(- 1,2 %) et le pétrole (- 2,5 %), porté par la levée totale des
restrictions de circulation à la suite de la crise sanitaire. Le
bouquet énergétique primaire se compose de 37 % de
nucléaire (- 3 points par rapport à 2021), 30 % de pétrole,
16 % de gaz, 10 % d?EnR thermiques et déchets, 4 % d?EnR
électriques et 3 % de charbon.
Figure 4.1.3 : consommation primaire par forme d?énergie
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Hydraulique, éolien et photovoltaïque Énergies renouvelables et déchets Nucléaire Gaz naturel Pétrole Charbon
Note:laconsommationd?énergienucléairecorrespondàlaquantitédechaleurdégagéeparlaréactionnucléaire(quiestensuiteconvertieenélectricité),
déductionfaitedusoldeexportateurd?électricité.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
88 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Le bouquet énergétique final reste, quant à lui, dominé
par le pétrole (figure 4.1.4). En 2022, les produits pétroliers
représentent ainsi 39 % de la consommation finale à usage
énergétique, devant l?électricité (27 %), le gaz (19 %), les
énergies renouvelables et les déchets (12 %), la chaleur (3 %)
et le charbon (1 %). Sur le long terme, la part des énergies
fossiles dans le bouquet énergétique tend à diminuer depuis
le milieu des années 2000 au profit des énergies renouvelables.
Figure 4.1.4 : consommation finale à usage énergétique par forme d?énergie
En TWh (données non corrigées des variations climatiques)
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
Pétrole Gaz naturel Charbon Énergies renouvelables et déchets Électricité Chaleur
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2022
2020
Note:lachaleurn?estisoléequedepuis2000.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Dans un contexte de forte hausse des prix de l?énergie
et malgré la baisse de consommation, les ménages,
entreprises et administrations ont dépensé au total 215,4 Md¤
en 2022 pour satisfaire leurs besoins en énergie, soit une
hausse de 19,4 % sur un an en euros constants (figure 4.1.5).
Les produits pétroliers représentent la moitié de cette dépense
nationale en énergie et l?électricité un peu moins d?un tiers,
loin devant les autres énergies. Ces proportions sont
supérieures aux parts respectives de ces deux formes
d?énergie dans la consommation finale en raison de prix
moyens plus élevés que les autres formes d?énergie.
Figure 4.1.5 : consommation finale en énergie, tous usages confondus (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022 En TWh En Md¤2022
Charbon (hors hauts-fourneaux) 17 0,4 14 0,4 13 0,3 14 0,4 11 0,5
Charbon:hauts-fourneaux 46 1,4 43 1,5 32 0,9 41 1,3 36 2,4
Produits pétroliers 767 94,0 764 92,1 679 67,7 733 85,4 707 108,8
Gaz naturel 348 20,3 342 20,2 319 17,2 347 21,1 297 26,2
Énergies renouvelables et déchets 177 5,3 183 5,3 169 4,7 194 6,6 187 7,6
Électricité 437 56,4 432 57,9 411 57,6 433 62,3 415 65,8
Chaleur 41 2,7 43 2,7 42 2,4 48 3,3 46 4,2
Consommation finale
(hors hauts-fourneaux) 1787 179,1 1777 178,6 1633 149,9 1770 179,1 1664 213,1
Dépense nationale en énergie
(y compris hauts-fourneaux) 180,6 180,1 150,8 180,4 215,4
Note:conformémentauxconventionsstatistiquesinternationalesrelativesàlacomptabilitéphysiquedel?énergie,leshauts-fourneauxsontexclusdela
consommationfinale.Danslecadredubilanmonétaire,ilssontenrevancheinclusdansl?industrieetdansladépensenationaleenénergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 89
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Au sein de la dépense nationale en énergie, le coût des
importations nettes et des variations de stocks de produits
énergétiques représente 107,6 Md¤, soit une multiplication
par 2,4 par rapport à 2021 sous l?effet des fortes hausses
des prix sur les marchés internationaux (figure 4.1.6). Les
taxes énergétiques (nettes des subventions aux énergies
renouvelables et des remises à la pompe9) s?établissent à
30,4 Md¤ ; elles diminuent de 23,4 % du fait de la baisse
de l?accise sur l?électricité (ex-TICFE) et des remises à la
pompe dans le cadre du bouclier tarifaire. La TVA non
déductible progresse de 11,9 %, à 17 Md¤, à la suite de
l?augmentation des prix des énergies. Le solde, soit
60,4 Md¤, correspond à la rémunération d?activités réalisées
sur le territoire national, principalement la production
d?électricité et d?énergies renouvelables, la gestion des
réseaux de gaz et d?électricité, la distribution des carburants
et le raffinage de pétrole. Elle diminue de 24,3 % sur un an,
en lien avec la moindre activité des centrales nucléaires.
Figure 4.1.6 : décomposition de la dépense nationale en
énergie
En Md¤2022
2015
2011
2012
2016
2017
2019
2021
2022
2020
2018
2014
2013
250
200
150
100
50
0
Taxes énergétiques nettes des subventions
TVA non déductible
Rémunération d?activités nationales
Importations nettes de produits énergétiques et variations de stocks
Source : SDES,Bilandel?énergie
Les objectifs de réduction de la consommation d?énergie de la France
La loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015 et celle relative à l?énergie et au climat
de 2019 ont fixé comme objectifs de diviser par deux la consommation finale d?énergie à horizon 2050
et de réduire la consommation primaire d?énergies fossiles de 40 % en 2030 par rapport à 2012.
La programmation pluriannuelle de l?énergie (PPE) relative à la France continentale, dans sa deuxième
version adoptée en avril 2020, donne des cibles intermédiaires de réduction de la consommation
d?énergie par rapport à 2012, et les décline par forme d?énergie (figure 4.1.7) :
? consommation finale d?énergie : - 7,5 % en 2023 et - 16,5 % en 2028 ;
? consommation primaire de gaz naturel : - 10 % en 2023 et - 22 % en 2028 ;
? consommation primaire de pétrole : - 19 % en 2023 et - 34 % en 2028 ;
? consommation primaire de charbon : - 66 % en 2023 et - 80 % en 2028.
Figure 4.1.7 : baisses de consommations réalisées et attendues dans la PPE
Consommation énergétique finale
Consommation primaire de gaz naturel
Consommation primaire de pétrole
Consommation primaire de charbon
Baisse attendue 2012-2028 Baisse attendue 2012-2023 Baisse réalisée 2012-2022
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En % (données corrigées des variations climatiques)
Champ:Francecontinentale.Laconsommationd?énergieàusagenonénergétiqueestexclue.
Sources :SDES,Bilandel?énergie;décretdu21avril2020relatifàlaprogrammationpluriannuelledel?énergie
9Lescompensationsverséesparl?Étatpourlegeldestarifsréglementéssurl?électricitéetlegazetlechèqueénergienesontpasdéduites.
90 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.2 Produits pétroliers et biocarburants :
une dépense record et, malgré l?envolée
des prix, une reprise de la consommation
dans les transports
4.2.1 CONSOMMATION ET DÉPENSE TOTALES
Après un rebond en 2021, la consommation totale de produits
pétroliers raffinés et biocarburants diminue de 2,9 % en 2022
et s?élève à 65,7 Mtep, soit 764,2 TWh (figure 4.2.1.1). Par
rapport à 2019, elle est en baisse de 6,9 %. D?un côté, le
secteur des transports reste le poste de consommation
principal de produits raffinés (66 % de la consommation totale
de produits pétroliers). Sa consommation augmente de
nouveau en 2022 (+ 4,0 %), sous l?effet de la levée des
dernières restrictions liées à la crise sanitaire, pour quasiment
rattraper son niveau de 2019. En revanche, hors transports,
la consommation est nettement à la baisse (- 14,0 %).
En particulier, les usages non énergétiques chutent en 2022
(- 22,6 %).
Corrigée des variations climatiques, en raison de
températures plus douces, la consommation de produits
pétroliers et biocarburants baisse de 1,8 %, après une hausse
annuelle de 6,6 % en 2021. En excluant les carburants
routiers, cette consommation diminue même de 9,2 % en
2022. Par rapport à 2012, ces consommations sont en nette
baisse, en particulier hors carburant routier (- 11,1 % pour la
consommation totale corrigée, - 23,9 % en excluant les
carburants routiers).
La dépense totale en produits pétroliers et biocarburants
augmente quant à elle fortement pour la deuxième année
consécutive, pour s?établir à 115 Md¤, niveau le plus élevé
mesuré depuis 2011. La hausse des dépenses est globale
et principalement imputable à la très forte hausse des prix
de l?énergie en 2022, dans le contexte de tensions sur les
produits pétroliers et gaziers amplifié par le conflit entre
l?Ukraine et la Russie. Ainsi, malgré la baisse de consommation
totale de produits pétroliers (y compris biocarburants) en
2022, la dépense totale s?élève de 27,5 % en euros constants
par rapport à 2021 et dépasse désormais le niveau d?avant
la crise sanitaire (+ 19,9 % comparativement à 2019).
Figure 4.2.1.1 : consommation totale de produits pétroliers raffinés et biocarburants par secteur et dépense totale associée
En Mtep (données non corrigées des variations climatiques) En Md¤2022
80
70
60
50
40
30
20
10
0
120
110
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Production d?électricité et de chaleur
Autres transport (navigation et aviation domestique, ferroviaire, fluvial)
Résidentiel
Transports routiers (ménages)
Industrie
Agriculture-pêche
Transports routiers (autres)
Tertiaire
Consommation finale à usage non énergétique
Dépense totale (axe de droite)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Note:lesecteurdestransportsn?inclutpaslessoutesmaritimesetaériennesinternationales.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 91
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Pour la deuxième année consécutive, le coût des
importations nettes (des exportations) de pétrole brut, de
produits raffinés et de biocarburants augmente fortement
(+ 70,8 % en euros constants) et s?élève à 53,2 Md¤ en 2022
(figure 4.2.1.2), montant qui n?avait plus été atteint depuis
2013. Les importations représentent 46 % de la dépense
(taxes incluses) en 2022, induisant une répartition des
dépenses proche de celle du début des années 2010. La
situation de tension géopolitique en 2022, en particulier en
Ukraine, est responsable d?une crise énergétique qui tire à
la hausse les prix du pétrole. La dépense servant à rémunérer
des activités (de production, raffinage et transport-distribution)
réalisées sur le sol national s?élève à 27,0 Md¤ (à l?écart
statistique près), soit 23 % du total, en hausse par rapport à
l?année précédente (+ 37,8 %).
Les 31 % de la dépense restants correspondent à la
fiscalité. Celle-ci inclut la taxe intérieure sur la consommation
de produits énergétiques (TICPE), la taxe incitative relative
à l?incorporation de biocarburants (Tirib), la redevance affectée
au stockage des produits pétroliers (CPSSP) ainsi que, dans
les DROM, la taxe spéciale de consommation (TSC, qui
remplace la TICPE) et l?octroi de mer. La fiscalité sur les
produits pétroliers comprend également la TVA, qui s?applique
aux prix comprenant les autres taxations. La TICPE (+ TSC
et octroi de mer pour les DROM), qui compte pour la plus
grande partie des taxes, a procuré 31,9 Md¤ de recettes
(nette des remboursements) en 2022. En euros constants,
ce montant progresse légèrement (+ 2,0 %) par rapport à
2021. Avec l?introduction de la taxe carbone dès 2014 dans
le cadre de la stratégie nationale bas-carbone de lutte contre
le réchauffement climatique, les montants perçus de TICPE
avaient fortement augmenté entre 2014 et 2018 (+ 23,9 %).
En hausse de 3 %, la TSC a rapporté 0,55 Md¤ en 2022. La
TVA sur les produits pétroliers (hors part déductible pour les
entreprises) s?élève à 10,5 Md¤ en 2022, en hausse de 22,9 %
par rapport à 2021 (en euros constants).
Pour limiter la flambée des prix à la consommation, des
remises financées par l?État et TotalEnergies ont été mises
en place en 2022. Pour l?État, il s?agit d?aides sur le prix à la
consommation hors TVA, comprises entre 8,33 et 25 centimes
par litre selon les périodes entre avril et décembre (cf. 1.2).
Le coût total de ces subventions s?élève à 7,6 milliards d?euros
pour l?État en 2022.
Figure 4.2.1.2 : décomposition de la dépense totale en pétrole brut, produits raffinés et biocarburants
Importations nettes Production primaire, marges et écart statistique Taxes hors TVA (nettes des subventions) TVA
120
100
80
60
40
20
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
En Md¤2022
Note:lessoutesmaritimesetaériennesinternationalessontdéduitesdesimportationsnettes,quiintègrentaussilesvariationsdestocks.Lesmarges
comprennentcellesderaffinageetcellesdetransport-distribution.
Source :SDES,Bilandel?énergie
92 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation totale peut se décomposer comme la
somme de la consommation à usage de production d?électricité
et de chaleur (1,5 Mtep en 2022, dont plus de la moitié dans
les DROM), de la consommation finale à usage énergétique
(54,9 Mtep biocarburants inclus) et de la consommation finale
à usage non énergétique (9,3 Mtep) - (figure 4.2.1.3).
Figure 4.2.1.3 : consommation de produits pétroliers raffinés par usage et par secteur (y compris biocarburants, données
non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Production d?électricité et de chaleur 1,3 690 1,4 766 1,4 559 1,4 756 1,5 1 245
Consommation finale à usage
énergétique 57,5 88 703 57,1 87 701 49,9 64 432 54,3 80 639 54,9 104 248
Industrie 2,5 1 949 2,5 1 874 2,4 1 426 2,4 1 794 2,5 2 857
Transports* 44,1 74 706 44,1 74 162 37,1 53 706 41,6 68 113 43,3 87 712
donttransportsroutiers(ménages) 25,9 49 368 26,1 49 094 21,9 35571 24,7 44 960 25,3 55 864
donttransportsroutiers(autres) 16,0 23 441 15,8 23 203 13,7 17143 15,1 21 602 15,7 29 030
dont autres transports 2,2 1897 2,2 1 864 1,5 993 1,8 1 551 2,2 2 818
Résidentiel 4,7 6 249 4,4 5 925 4,2 4 793 4,1 5 378 3,5 6 491
Tertiaire** 2,9 2 888 2,8 2 893 2,7 2 168 2,7 2 517 2,1 2 911
Agriculture-pêche 3,3 2 911 3,3 2 848 3,6 2 339 3,5 2 837 3,6 4 276
Consommation finale à usage non
énergétique 11,8 8 677 12,1 7 847 11,4 6 024 12,0 9 148 9,3 9 980
Industrie 11,5 7 095 11,8 6 402 11,1 4 664 11,7 7 304 9,0 7 546
Pétrochimie 8,3 4 421 8,7 3 953 8,3 2 583 8,6 4 481 6,4 4 169
Construction 2,5 1 206 2,5 1 136 2,3 854 2,5 1157 2,1 1 355
Autresindustries 0,7 1 468 0,6 1 313 0,5 1227 0,6 1 665 0,5 2 022
Autres (dont agriculture, transports) 0,3 1 581 0,3 1 445 0,3 1 361 0,3 1 845 0,3 2 435
* Hors soutes maritimes et aériennes internationales.
**Ycomprislesarmées.
Note:laconsommationpourletraficaérienentrelamétropoleetlesDROMestinclusedanslesecteurdestransports(autrestransports).
Source :SDES,Bilandel?énergie
4.2.2 PRODUCTION D?ÉLECTRICITÉ ET DE CHALEUR
La consommation destinée à la production d?électricité et de
chaleur représente 2 % de la consommation totale de produits
pétroliers raffinés. Elle augmente modérément en 2022 (+ 5,9 %
par rapport à 2021), à 1,5 Mtep (17,7 TWh) - (figure 4.2.1.3).
En France métropolitaine, les centrales au fioul, utilisées en
pointe lors des pics de demande en période hivernale, ont
progressivement fermé, d?autres énergies se substituant à ce
combustible, notamment pour des raisons environnementales.
La consommation de fioul dans les réseaux de chaleur est
également devenue marginale. Ainsi, la consommation de
produits pétroliers pour la production d?électricité et de chaleur
a chuté de 17,5 % par rapport à 2012. En revanche, la
consommation de fioul pour la production d?électricité reste,
jusqu?à présent, relativement élevée en outre-mer.
La facture associée s?établit en 2022 à 1,2 Md¤, progressant
de 64,8 % en euros constants en un an du fait de l?augmentation
inédite des prix.
4.2.3 CONSOMMATION FINALE À USAGE
ÉNERGÉTIQUE
En données réelles, la consommation finale à usage
énergétique de produits pétroliers (y compris biocarburants)
s?élève à 54,9 Mtep en 2022 (soit 638,8 TWh, en progression
de 1,2 % par rapport à l?année précédente), après un fort
rebond de 8,9 % en 2021 du fait de la sortie de crise sanitaire
(figure 4.2.1.3). Elle reste cependant toujours inférieure de
3,7 % au niveau de 2019.
L?usage des transports concentre 66 % de la consommation
totale de produits pétroliers (y compris biocarburants) en
France, soit 43,3 Mtep (hors soutes maritimes et aériennes
internationales) en 2022. Relativement stable entre 2012 et
2019, cette consommation chute en 2020 au cours de la crise
sanitaire, puis repart à la hausse progressivement (+ 4,0 %
par rapport à 2021), pour se rapprocher des niveaux d?avant-
crise (- 1,8 % en comparaison avec la consommation de
2019). Le transport routier des ménages absorbe la plus
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 93
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
grande part de cette consommation (25,3 Mtep en 2022).
Cette dernière progresse de 2,4 %, sans retrouver non plus
son niveau de 2019 (26,1 Mtep). Avec la poursuite de la reprise
des modes de transport collectifs, le transport routier hors
ménages augmente également en 2022 (+ 4,4 %), dans la
continuité du rebond de 2021 (+ 10,1 %), pour atteindre
15,7 Mtep. Les autres modes de transport (aérien et maritime)
consomment, quant à eux, 2,2 Mtep (hors soutes
internationales). Leur consommation progresse fortement au
cours de l?année (+ 23,1 %), poursuivant l?élan porté par la
reprise du trafic aérien intérieur après 2020 (cf. 5.5).
Les 66 % de produits pétroliers utilisés dans les transports
étant davantage taxés, ils représentent 76 % de la dépense
totale en produits pétroliers. La dépense totale dans les
transports s?établit ainsi à 87,7 Md¤ en 2022, soit 28,8 % de
plus qu?en 2021, montant jamais atteint depuis 2011. Cette
forte hausse en 2022 traduit celle des prix des carburants,
puisque la consommation n?augmente pas de manière aussi
significative au cours de l?année. Les entreprises contribuent
moins à cette dépense qu?à la consommation physique car,
outre le fait qu?une partie de la TVA est déductible, certains
secteurs d?activité bénéficient d?exonérations fiscales. La
dépense de produits pétroliers hors ménages dans les
transports est de 29,0 Md¤ en 2022, en hausse de 34 % par
rapport à 2021. Quant aux ménages, ils dépensent près du
double avec 55,9 Md¤, avec une hausse importante mais
moins marquée que celle des entreprises (+ 24 % en 2022).
Les consommations dans le résidentiel (principalement
du fioul domestique et, dans une moindre mesure, du GPL)
diminuent nettement (- 15,0 %), à 3,5 Mtep en 2022. Celles
du secteur tertiaire (2,1 Mtep) chutent également (- 22,2 %),
après une quasi-stabilité en 2021 (+ 1,6 %). Ces baisses
s?expliquent notamment par des températures plus douces
en 2022 qu?en 2021 et donc des besoins de chauffage réduits.
Corrigées des variations climatiques, les consommations du
résidentiel et du tertiaire restent néanmoins toutes deux en
baisse sur l?année (respectivement - 6,1 % et - 16,7 % par
rapport à 2021). Par rapport à 2012, les consommations
résidentielles sont en forte baisse (- 40,0 % à climat corrigé),
en raison notamment de la diminution du nombre de
résidences principales chauffées au fioul. La nette baisse
décennale concerne également le secteur tertiaire (- 37,3 %
à climat corrigé). Les dépenses respectives du résidentiel et
du tertiaire s?élèvent à 6,5 Md¤ et 2,9 Md¤, en hausse par
rapport à 2021 (respectivement + 20,7 % et + 15,7 %), malgré
les baisses de consommations du fait de la hausse du prix
du fioul domestique.
La consommation de produits pétroliers (y compris
biocarburants) à usage énergétique dans l?industrie
augmente de 4,5 % en 2022, pour s?établir à 2,5 Mtep en
données non corrigées des variations climatiques, soit un
niveau proche de 2019. En 2022, elle est portée par la hausse
dans le secteur des minéraux non métalliques (+ 14 % sur
l?année), constitué notamment par les fabriques de ciment
et de verre. Sur longue période, la consommation de produits
pétroliers à usage énergétique dans l?industrie a tendance
à diminuer (- 21,7 % depuis 2012), ce qui reflète à la fois le
recours à d?autres énergies, des gains d?efficacité énergétique
et la relative désindustrialisation de l?économie. En 2022,
la facture associée croît nettement (+ 59,3 %), pour s?établir
à 2,9 Md¤.
Le secteur de l?agriculture et de la pêche consomme
essentiellement du gazole non routier (distingué depuis 2011
du fioul domestique). Sa consommation estimée s?établit à
3,6 Mtep en 2022 en données non corrigées des variations
climatiques, en hausse de 2,8 % par rapport à 2021. La
dépense du secteur connaît, quant à elle, une forte hausse
en 2022 (+ 50,7 %), pour s?établir à 4,3 Md¤, en raison de
l?augmentation du prix du gazole non routier.
4.2.4 CONSOMMATION FINALE À USAGE NON
ÉNERGÉTIQUE
Les usages non énergétiques de produits pétroliers se
concentrent essentiellement dans l?industrie pétrochimique de
premier niveau dont les produits entrent dans la fabrication de
produits synthétiques (matières plastiques, cosmétiques, etc.).
La consommation finale non énergétique de produits
pétroliers a chuté en 2022, à 9,3 Mtep (107,8 TWh), soit un
recul de 22,6 % en comparaison avec 2021, en raison
principalement de la chute de l?activité du secteur de la
pétrochimie due à plusieurs arrêts d?installations pour
maintenance ou incidents (figure 4.2.1.3).
Environ 2 Mtep de bitumes sont consommées chaque
année dans le secteur de la construction. Les autres produits
correspondent essentiellement à des lubrifiants, utilisés dans
les transports, l?agriculture et l?industrie, ainsi qu?à des
quantités limitées de coke de pétrole, à usage industriel.
La facture associée à cette consommation non énergétique
s?élève à 10,0 Md¤ en 2022. Elle augmente de 9,1 % par
rapport à 2021, en euros constants, en raison de la forte
hausse des prix. Elle a augmenté de 27,2 % par rapport à
2019.
4.2.5 CONSOMMATION PAR PRODUIT
Le gazole routier représente près de la moitié de la
consommation réelle de produits pétroliers et biocarburants
en 2022 (48 %) et plus de la moitié de la dépense (53 %).
Suivent le fioul domestique et les autres gazoles (15 % pour
12 % de la dépense), ainsi que les supercarburants (15 %
de la consommation pour 21 % de la dépense). Ensuite, les
consommations les plus importantes sont celles de produits
non énergétiques (10 % de la consommation et 7 % de la
dépense) et de GPL (5 % de la consommation pour 3 % de
la dépense) - (figures 4.2.5.1 et 4.2.5.2). Le gazole routier
(y compris biodiesel) et les supercarburants (y compris
bioéthanol) sont les principaux postes de dépense (74 % du
94 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
total sur les produits raffinés) et devancent nettement le fioul
domestique, car la fiscalité sur les carburants reste plus lourde
que celle sur les autres combustibles.
Bien que minoritaire dans la consommation de produits
pétroliers (3 %), le jet kérosène est le produit qui connaît la
plus forte augmentation en 2022 (+ 20,8 %), en raison de la
reprise des vols intérieurs depuis la crise sanitaire
(consommation en hausse de 3,7 % par rapport à 2019). La
dépense associée au secteur bondit, quant à elle, de 140 %
en 2022 par rapport à 2021.
Les supercarburants (y compris essence aviation) sont
également en hausse, à la fois sur la consommation (+ 12,5 %)
et les dépenses (+ 28,5 %). À l?inverse, les baisses de
consommation les plus marquées concernent le GPL (- 13,7 %)
et les produits non énergétiques (- 23,5 %). Pour ces derniers,
la dépense est tout de même en augmentation en 2022
(+ 13,6 %). Le GPL est en revanche le seul produit pétrolier
pour lequel la dépense diminue au cours de l?année (- 12,8 %),
en lien avec la baisse de consommation de GPL qui n?est pas
compensée par une hausse des prix. Cette dernière reste en
effet plus contenue que celle des autres produits pétroliers.
Figure 4.2.5.1 : consommation de produits pétroliers raffinés par type de produit
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 2020 2022
En Mtep (données corrigées des variations climatiques)
Gazole routier
Biocarburants (depuis 2011)
Gazole non routier (depuis 2011)
GPL*
Coke de pétrole, brais et autres produits lourds
Supercarburants routiers
Carburéacteurs
Fioul lourd pour la production d?électricité et de chaleur
Naphta
Autres**
GPL carburant
Fioul domestique
Fioul lourd hors production d?électricité et de chaleur
Bitumes
*Gazdepétroleliquéfié(butane,propane),horsGPLcarburant.
**Autres:lubrifiants,paraffinesetcires,white-spiritetessencesspéciales,pétrolelampant,essenceaviation,gazderaffinerie,éthane,autresproduits.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source : SDES,Bilandel?énergie
Figure 4.2.5.2 : consommation de produits pétroliers raffinés par type de produit (y compris biocarburants, données non
corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022 En Mtep En M¤2022
Gazole routier 33,9 55 881 33,3 54 202 28,3 39 020 31,1 48 157 31,2 61 201
Fioul domestique et autres gazoles 11,9 11 351 11,4 10 912 11,2 8 216 10,8 9 658 9,9 13 762
Supercarburants* 8,3 17 601 8,9 18 756 7,6 14 207 9,0 19 107 10,1 24 548
Jet kérosène 1,9 1 164 1,9 1 128 1,3 406 1,6 851 2,0 2 040
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 4,2 4 117 4,6 4 031 3,8 3 280 3,9 3 917 3,4 3 415
Fioul lourd 1,0 487 0,9 464 0,8 331 0,9 489 0,9 643
Produits non énergétiques** 6,9 6 027 7,1 5 608 7,6 4 834 8,5 7 390 6,5 8 398
Autres*** 2,5 1 443 2,4 1 214 2,1 720 1,8 974 1,6 1 465
Total 70,7 98 070 70,6 96 315 62,7 71 015 67,7 90 543 65,7 115 473
*Ycomprisessenceaviation.
**Naphta,bitumes,lubrifiants.
***Cokedepétrole,pétrolelampant,autres.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 95
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.3 Gaz naturel : baisse marquée de
la consommation mais envolée des prix
et de la dépense
4.3.1 CONSOMMATION ET DÉPENSE TOTALES
En 2022, le contexte géopolitique a créé une forte tension sur
l?offre mondiale de gaz naturel. Cela a engendré une envolée
des prix et des risques de ruptures d?approvisionnement. Face
à cette situation, les appels à la sobriété des autorités ont
favorisé une baisse de la consommation, aidés en cela par
des températures particulièrement clémentes. Parallèlement,
les centrales à gaz ont été sollicitées à la suite de l?arrêt pour
maintenance de nombreux réacteurs nucléaires et en raison
d?une production hydraulique limitée par la sécheresse.
Dans ce contexte, la consommation de gaz diminue de
8,6 % entre 2021 et 2022, passant de 475 TWh à 434 TWh
(figure 4.3.1.2). Depuis 2011, seule l?année 2014 a vu une
consommation plus faible. Elle était alors de 422 TWh.
En revanche, malgré la baisse de la consommation, les
dépenses en gaz naturel augmentent fortement, passant de
23,8 à 33,6 milliards d?euros 2022, soit une augmentation de
41 % sur un an. Les hausses de prix varient selon le niveau
de consommation des clients finaux et les types de contrats.
Les plus gros consommateurs sont les plus touchés car leurs
contrats sont plus sensibles aux prix sur les marchés de gros.
Les acteurs qui ont dû renouveler leurs contrats au moment
où les prix étaient les plus élevés sont les plus affectés.
Figure 4.3.1.1 : consommation totale (hors pertes) de gaz naturel par secteur
En TWh PCS* (données corrigées des variations climatiques)
1998
1990
1992
2000
2010
2002
2012
1996
2004
2014
2006
2016
2008
2018
2020
2022
1994
600
500
400
300
200
100
0
Usage non énergétique
Tertiaire
Production d?électricité et de chaleur
Transports
Résidentiel
Usages internes de la branche énergie
Agriculture-pêche
Industrie
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsdonnéeslocalesdeconsommationdegaz,enquêteannuellesurlaproductiond?électricité,enquêteannuelle
surlesréseauxdechaleuretdefroid,donnéesduCitepa
96 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.3.1.2 : consommation de gaz naturel et dépense associée
En TWh PCS* (données non corrigées des variations climatiques) En M¤2022
600
500
400
300
200
100
0
550
450
350
250
150
50
36 000
33 000
30 000
27 000
24 000
21 000
18 000
15 000
12 000
9 000
6 000
3 000
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Consommation totale (TWh PCS) Dépense totale (M¤2022) - (axe de droite)
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
4.3.2 BRANCHE ÉNERGIE
Avec une consommation de 103 TWh (+ 16 % par rapport à
2021), la branche énergie représente 24 % de la consommation
de gaz en 2022 (figure 4.3.2.1). La consommation pour la
production d?électricité et de chaleur passe de 82 TWh en
2021 à 98 TWh en 2022, soit une augmentation 19 %. Pour
la seule production d?électricité, la consommation de gaz
passe de 40 à 60 TWh, ce qui explique l?augmentation de la
consommation de la branche. Cette hausse est due au recours
accru aux centrales électriques au gaz pour pallier les pertes
de productions électriques nucléaire et hydraulique.
En tant que gros consommateur de gaz, le secteur
énergétique connaît une forte augmentation de ses dépenses,
qui passent de 3,3 à 7,3 milliards d?euros, soit une
augmentation de 124 % sur un an.
Figure 4.3.2.1 : consommation de gaz naturel de la branche énergie (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Transformation en électricité ou chaleur 75 2 033 93 1 990 85 1 493 82 3 012 98 6 942
Branche énergie hors transformation 10 247 8 124 7 85 7 264 6 404
Branche énergie 85 2 280 100 2 114 92 1 578 89 3 276 103 7 347
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 97
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.3.3 CONSOMMATION FINALE À USAGE
ÉNERGÉTIQUE
Avec 319 TWh en 2022, l?utilisation du gaz naturel pour usage
énergétique représente un peu moins des trois quarts de la
consommation (figure 4.3.3.1). Mis à part le secteur des
transports, la consommation de gaz naturel baisse dans tous
les secteurs. Globalement, la consommation diminue de 17 %
et les dépenses augmentent de 26,8 % mais, là encore, les
variations de prix sont très inégales suivant les acteurs
(cf. 1.3). Un climat plus favorable explique en partie la baisse
de cette consommation. En effet, corrigée des variations
climatiques, la baisse est de 6 %.
Le secteur de l?industrie représente 28 % de la
consommation, avec 120 TWh utilisés en 2022. Sa
consommation baisse de 9,1 % entre 2021 et 2022. Les plus
gros consommateurs étant concentrés dans ce secteur et
ces acteurs étant plus sensibles au prix de gros, la hausse
des prix du marché explique en partie la réduction de cette
consommation. En effet, les dépenses sont en forte
augmentation, passant de 4,9 à 8,3 milliards d?euros entre
2021 et 2022, soit une progression de 67,1 %. Elles atteignent
le niveau historique le plus élevé depuis plus de dix ans. Alors
que la consommation redescend au niveau historique de
2020, année marquée par les confinements à la suite de la
pandémie, la dépense triple entre 2020 et 2022.
Avec 4,1 TWh, la consommation de gaz naturel dans le
secteur des transports représente un peu moins d?1 % de la
consommation en 2022. Sa consommation est en constante
augmentation depuis 2018 où elle était de 2,2 TWh.
Le développement des véhicules au gaz dans les domaines
des transports terrestres explique cette évolution. Les dépenses
augmentent fortement entre 2021 et 2022, passant de 141,6
à 309,4 millions d?euros, soit une hausse de 118,5 %.
La consommation de gaz du secteur tertiaire diminue de
16,4 %, passant de 84 TWh à 70 TWh, alors que les dépenses
augmentent de 26,3 %. Cette hausse moins importante que
dans l?industrie s?explique par le fait que les entreprises de
ce secteur sont de plus petits consommateurs, moins
sensibles à la volatilité des prix du marché de gros. La
consommation corrigée des variations climatiques baisse,
quant à elle, de 5 %. L?appel à la sobriété et la hausse des
prix sont sans doute des facteurs qui ont contribué à cette
diminution.
Avec une hausse de la dépense de 7,4 %, le secteur
résidentiel est moins impacté. Cela est notamment dû à la
baisse de la consommation dans ce secteur et au fait que les
ménages ont été protégés par le bouclier tarifaire et l?inertie
des contrats passés encore en cours signés à des prix moins
élevés, notamment à prix fixe. La baisse de la consommation
est de 18,6 %, avec 123 TWh en 2022. Comme pour le secteur
tertiaire, la baisse de la consommation n?est pas uniquement
due aux températures clémentes puisque la consommation
corrigée des variations climatiques baisse aussi de 7 %.
Pour le secteur de l?agriculture et de la pêche, la
consommation de gaz passe de 2,6 TWh à 2,2 TWh, soit une
baisse de 17,0 %, alors que les dépenses sont en hausse de
35,3 %.
Figure 4.3.3.1 : consommation finale de gaz naturel à usage énergétique (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Industrie 134 3 950 132 3 634 119 2 730 132 4 949 120 8 268
Transports 2,2 63,3 2,1 74,0 2,5 76,4 3,5 141,6 4,1 309,4
Tertiaire 83 3 490 81 3 495 74 3 014 84 3 920 70 4 952
Résidentiel 150 10 716 147 11 256 144 10 413 151 10 915 123 11 727
Agriculture-pêche 2,6 96,3 2,6 97,7 2,5 86,7 2,6 109,9 2,2 148,7
Total 372 18 315 365 18 557 342 16 320 373 20 036 319 25 405
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
98 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.3.4 CONSOMMATION FINALE À USAGE NON
ÉNERGÉTIQUE
L?utilisation non énergétique du gaz naturel représente environ
3 % de la consommation de gaz. Cette consommation baisse
de 15 % entre 2021 et 2022, passant de 13 TWh à 11 TWh
(figure 4.3.4.1). Elle est exclusivement réalisée par l?industrie
chimique et pétrochimique qui utilise le gaz comme matière
première. Cette baisse pourrait en partie être rapprochée de
la baisse d?activité de ce secteur : l?indice de production
industrielle de l?Insee baisse de 8 % dans le secteur de la
chimie en 2022.
Figure 4.3.4.1 : consommation finale de gaz naturel à usage non énergétique (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
En TWh
PCS* En M¤2022
Chimie 15 352 14 226 13 142 13 482 11 817
*PCS=pouvoircalorifiquesupérieur.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 99
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.4 La consommation de charbon recule
tandis que la dépense associée atteint
un niveau inédit
En 2022, la consommation primaire de charbon, corrigée des
variations climatiques, s?établit à 70,6 TWh. Elle recule de
11 % par rapport à 2021, et de 18 % par rapport à 2019,
atteignant son deuxième plus bas niveau après 2020
(figure 4.4.1). La consommation de charbon est orientée à la
baisse depuis une trentaine d?années, même si elle peut
augmenter temporairement, comme en 2017 ou 2021. En
effet, les autres formes d?énergie se substituent
progressivement au charbon dans la plupart des secteurs
consommateurs. Par rapport à 2012, année de référence des
objectifs nationaux de réduction de la consommation d?énergie
(cf. 4.1), la consommation primaire de charbon baisse de
51 % à climat constant.
Depuis 2015, la filière fonte constitue le principal
consommateur de charbon en France, avec, en 2022, 59 %
de la consommation totale. Elle est suivie par celle de la
production d?électricité et de chaleur, qui ne représente plus
que 29 % de la consommation (contre 48 % en 2012). La
consommation finale (essentiellement celle de l?industrie
manufacturière hors hauts-fourneaux) compte, quant à elle,
pour 16 % de l?ensemble des ressources primaires
consommées en 2022 (le solde entre les ressources et la
somme des consommations des différents secteurs
correspondant à l?écart statistique).
La dépense totale en charbon atteint un niveau inédit, à
3,5 Md¤ en 2022, en progression de 68 % par rapport à 2021,
en euros constants, en raison de la hausse importante des
prix (cf. 1.4). Les hauts-fourneaux, qui consomment
majoritairement du coke, issu de la transformation d?un type
de charbon plus onéreux que celui utilisé pour la production
d?électricité et de chaleur, concentrent à eux seuls 68 % de
la dépense totale, contre 53 % en 2012.
Figure 4.4.1 : consommation primaire de charbon (hors écart statistique) et dépense totale associée
Usages non énergétiques
Consommation nette filière fonte
Industrie hors filière fonte Autres usages énergétiques
Branche énergie hors filière fonte
Dépense totale en Md¤2022 (2011-2022) - (axe de droite)
En TWh (données corrigées des variations climatiques) En Md¤2022
250
200
150
100
50
0
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
Note:unopérateuraréviséfortementàlahaussesesproductionsdegazdérivés,entraînantunerupturedesérieentre2016et2017.Parailleurs,àpartirde
2017,lespertes,auparavantinclusesdansl?écartstatistique,sontintégréesàlaconsommationdelafilièrefonte.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
100 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Outre la filière fonte, dont la consommation totale nette
s?élève à 42,0 TWh en 2022, 17,9 TWh de produits
charbonniers ont été consommés par la branche énergie en
2022 à des fins de production électrique ou, de façon plus
marginale, de production de chaleur vendue ensuite à des
tiers (figure 4.4.2). Cette quantité correspond, pour l?essentiel,
à du charbon-vapeur utilisé comme combustible par des
centrales thermiques à flamme. Par ailleurs, du gaz fatal issu
des installations sidérurgiques est brûlé pour produire de
l?électricité sur le site industriel lui-même ou dans une centrale
thermique voisine, comme c?est notamment le cas à
Dunkerque.
La consommation des centrales a diminué de près de
70 % depuis 2012. Cette baisse reflète la réduction progressive
du parc pour des raisons environnementales et d?obsolescence.
Avec l?arrêt de nombreuses tranches de production, la
capacité électrique installée des centrales à charbon s?est
en effet réduite de plus de trois quarts sur le territoire
métropolitain sur la période. Fin décembre 2022, seules trois
unités de production, réparties sur deux sites, à Cordemais
(Loire-Atlantique) et Saint-Avold (Moselle), sont encore
actives en métropole.
Au-delà de cette tendance de long terme, la consommation
des centrales thermiques à charbon en France métropolitaine
est très sensible à la rigueur des températures, celles-ci étant
principalement utilisées comme moyens de pointe lors des
vagues de froid hivernales. En 2022, les tensions sur
l?approvisionnement en gaz ont entraîné la réouverture
provisoire de la centrale de Saint-Avold, qui devait être
définitivement arrêtée.
La consommation de charbon des centrales, corrigée des
variations climatiques, diminue de 4,8 % en 2022, à 20,6 TWh.
Elle reste supérieure à celle de 2019 (19,2 TWh), mais se
maintient à un niveau faible.
Les départements et régions d?outre-mer comptent trois
installations de production thermique au charbon, dont
certaines tranches de production utilisent également un
combustible renouvelable issu de la canne à sucre, la
bagasse, durant la campagne sucrière. Les unités ultramarines
sont en cours de conversion en unités 100 % renouvelable
(bagasse-biomasse). La centrale de Bois-Rouge, à
La Réunion, a été convertie totalement à la biomasse en mars
2023 et a ainsi abandonné le combustible charbonnier.
Avec la chute importante de la production d?électricité à
partir de charbon en métropole, les centrales ultramarines
représentaient, en 2019 et 2020, plus de la moitié des
consommations des producteurs d?électricité ou de chaleur
cogénérée dont c?est l?activité principale. Cette part revient
à 32 % en 2021, et 27 % en 2022.
La dépense pour produire de l?électricité ou de la chaleur
s?élève en 2022 à 0,6 Md¤. Hors inflation, la facture a
progressé de 44 % en un an, en lien avec la hausse inédite
des prix de l?énergie : malgré la fermeture de centrales, la
dépense a doublé par rapport à 2019.
Figure 4.4.2 : consommation de charbon pour la production d?électricité et de chaleur (données non corrigées des
variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Production d?électricité et de chaleur 30,4 429 17,9 310 15,1 216 22,1 431 17,9 622
Charbon primaire 24,5 292 12,2 179 10,4 111 16,8 292 13,7 514
Gaz dérivés 5,9 137 5,7 132 4,7 106 5,3 139 4,2 108
Source :SDES,Bilandel?énergie
La consommation finale de charbon en France s?élève à
11,1 TWh en 2022 (figure 4.4.3), un minimum historique. Elle
fléchit nettement en un an (- 23 %). Par rapport à 2019, cette
consommation recule aussi sensiblement (- 22 %). Depuis
2012, la consommation finale de charbon a chuté de 40 %.
La dépense correspondante s?établit à 0,5 Md¤ en 2022.
Mesurée en euros constants, elle progresse de 30 % par
rapport à 2021 et 2019 du fait de la hausse importante des
prix.
Les usages non énergétiques du charbon représentent
27 % de la consommation finale en 2022. Cette part augmente
de 5 % en un an en raison de la baisse de la consommation
finale énergétique, en particulier dans l?industrie. Elle était
restée stable depuis près de dix ans jusqu?en 2021. Ces
usages non énergétiques concernent en premier lieu les
secteurs industriels de la sidérurgie, de la chimie puis, dans
une moindre mesure, celui des produits minéraux non
métalliques.
Les usages énergétiques se concentrent, quant à eux,
en quasi-totalité dans l?industrie, principalement dans les
secteurs de la chimie, de l?agroalimentaire (par exemple les
sucreries) et des produits minéraux non métalliques
(notamment la fabrication de ciments, plâtres et chaux). Le
charbon est très marginalement utilisé comme combustible,
en général pour le chauffage, dans le résidentiel et le tertiaire,
notamment dans les Hauts-de-France.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 101
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.4.3 : consommation finale de charbon (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Industrie 12,7 284 10,3 237 9,1 170 10,5 259 7,4 299
Charbon primaire 10,8 199 8,5 155 7,7 116 8,9 180 6,1 200
Charbon dérivé 1,9 85 1,8 83 1,4 54 1,6 79 1,3 99
Autres usages énergétiques 0,7 26 0,7 18 0,6 14 0,7 18 0,7 31
Charbon primaire 0,6 20 0,6 15 0,6 12 0,6 15 0,6 21
Charbon dérivé 0,1 6 0,1 3 0,1 2 0,1 4 0,2 10
Usages non énergétiques 3,9 135 3,1 120 2,8 86 3,2 102 3,0 163
Charbon primaire 1,9 57 1,2 41 1,4 35 1,4 43 1,4 86
Charbon dérivé 1,9 78 1,9 79 1,5 52 1,8 59 1,7 76
Total 17,3 445 14,1 376 12,5 270 14,5 380 11,1 493
Charbon primaire 13,4 275 10,4 211 9,6 162 11,0 238 8,0 308
Charbon dérivé 3,9 170 3,8 165 2,9 108 3,5 141 3,1 185
Source :SDES,Bilandel?énergie
102 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.5 La consommation d?énergies
renouvelables et de déchets augmente
à climat constant en 2022
4.5.1 CONSOMMATION TOTALE
La consommation primaire d?énergies renouvelables et de
déchets s?établit à 371 TWh en 2022 et se répartit en 187 TWh
consommés directement par les utilisateurs finaux,
principalement pour les besoins de chauffage (bois et pompe
à chaleur) et 183 TWh consommés par la branche énergie. Au
sein de la branche énergie, la consommation d?EnR et déchets
sert essentiellement à la production d?électricité : 104 TWh pour
la production d?électricité issue des filières hydraulique, éolienne
et photovoltaïque et 13 TWh de combustibles (principalement
de la biomasse et des déchets) brûlés pour produire de
l?électricité. 44 TWh de combustibles sont également consommés
pour produire simultanément de la chaleur et de l?électricité par
cogénération, et 16 TWh pour produire de la chaleur. 6 TWh
de biométhane sont par ailleurs injectés dans les réseaux.
Tous usages confondus, la consommation primaire
d?énergies renouvelables et de déchets diminue de 2,7 %
sur un an. Cette baisse s?explique principalement par des
conditions climatiques particulièrement défavorables. D?une
part, la sécheresse ainsi que le faible niveau des précipitations
et de vent ont conduit à une baisse de la consommation
primaire des énergies renouvelables électriques, en particulier
l?hydraulique (cf. 2.2.3). D?autre part, la douceur des
températures hivernales et automnales a entraîné un moindre
besoin de chauffage des ménages qui s?est traduit par la
baisse de la consommation de bois-énergie et de chaleur
renouvelable des pompes à chaleur dans le résidentiel.
Les énergies renouvelables continuent toutefois de se
développer. À climat constant, la consommation primaire
d?énergies renouvelables et de déchets augmente de 1,5 %
en 2022. Elle a presque doublé depuis le milieu des années
2000 et a augmenté de 35,9 % depuis 2012 (figure 4.5.1.1).
En enlevant la consommation des énergies renouvelables
électriques10 (qui ne sont pas corrigées des variations de la
pluviométrie, du vent ou du soleil), la consommation primaire
d?énergies renouvelables thermiques et de déchets corrigée
des variations climatiques augmente de 5,5 % en 2022.
Figure 4.5.1.1 : consommation primaire d?énergies renouvelables et de déchets par secteur
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
1998
1990
1992
2000
2010
2002
2012
1996
2004
2014
2006
2016
2008
2018
2020
2022
1994
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Injections de biométhane dans les réseaux de gaz naturel
Production d?électricité hydraulique*, éolienne et photovoltaïque
Production d?électricité seule à partir de combustibles
Production d?électricité et de chaleur par cogénération
Production de chaleur seule
Branche énergie
Secteurs de
consommation
Industrie
Transports
Tertiaire
Résidentiel
Agriculture-pêche
*Ycomprisénergiesmarines.
Note:laconsommationdedéchetsurbainspourlaproductiond?électricitéetdechaleurparcogénérationn?estpasisolablejusqu?en1994etestinclusejusqu?à
cettedatedansleposte«Productiondechaleurseule».
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
10Hydraulique,éolien,photovoltaïqueeténergiesmarines.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 103
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation finale (187 TWh en données non
corrigées des variations climatiques) correspond aux
consommations de combustibles, carburants et chaleur
primaire provenant de sources renouvelables ainsi que de
déchets, destinées à tout usage autre que la production
électrique et la production de chaleur commercialisée à des
tiers. Le secteur résidentiel en représente à lui seul 59 %,
suivi du transport (19 %), de l?industrie (12 %), du tertiaire
(7 %) et de l?agriculture (3 %).
111 TWh d?énergies renouvelables thermiques ou issues
des déchets sont consommés pour le chauffage ou l?eau
chaude sanitaire dans le secteur résidentiel. Cette
consommation diminue de 7,2 % sur un an en données réelles
du fait d?un hiver très doux, après une augmentation de 19 %
en 2021, une année plus froide. Elle augmente de 4,8 % à
climat identique. Sur ces 111 TWh, 62 % sont issus de la
combustion de bois, 35 % sont extraits des pompes à chaleur
et 3 % sont produits par les capteurs solaires thermiques
installés chez les particuliers. Après avoir progressé dans les
années 2000, la consommation de bois de chauffage est plus
atone ces dernières années. Elle est quasiment stable en
2022 à climat corrigé (+ 0,8 %). Le recul des ventes d?appareils
de chauffage au bois entre 2013 et 2020 (à l?exception des
poêles à granulés et à bûches) et la diminution régulière de
la consommation de bois par ménage équipé d?un appareil
de chauffage au bois, du fait notamment de l?amélioration de
l?efficacité de ces derniers, expliquent cette tendance
(cf. 2.2.3). À l?inverse, les pompes à chaleur, en particulier
celles aérothermiques, qui nécessitent un moindre
investissement, continuent de se développer fortement dans
le résidentiel, grâce notamment aux mesures incitatives pour
remplacer les appareils de chauffage fonctionnant aux
énergies fossiles. Leur consommation renouvelable corrigée
des variations climatiques augmente à un taux moyen de
13 % sur les cinq dernières années.
La consommation finale d?énergies renouvelables
thermiques ou issues des déchets par le secteur tertiaire
demeure modeste, à 13 TWh en 2022. Elle est quasiment
stable sur un an en données réelles et augmente de 7 % à
climat constant. Cette consommation, principalement à des
fins de chauffage, se répartit entre les filières pompes à
chaleur (37 %), biomasse solide (23 %), incinération de
déchets (23 %), biogaz (12 %), biocarburants (2 %,
correspondant à la part renouvelable du gazole non routier
utilisé marginalement par le secteur tertiaire), géothermie
(1 %) et solaire thermique (1 %).
La consommation finale dans l?industrie ? pour 71 % de
la biomasse solide, 20 % des déchets industriels, 4 % des
biocarburants (principalement incorporés au gazole non
routier) et 4 % du biogaz ? s?élève, quant à elle, à 22 TWh
en 2022 en données réelles. Elle augmente de 1,1 %.
L?industrie du papier-carton est fortement consommatrice de
biomasse (6 TWh), notamment de liqueur noire, résidu issu
de la fabrication du papier kraft et constituant une source
d?énergie facilement mobilisable et peu onéreuse.
La consommation finale d?énergies renouvelables
thermiques dans les transports, composée de biocarburants
(cf. 4.5.3), atteint 36 TWh en 2022 en données réelles. Elle
augmente de 5,9 %, sans pour autant retrouver son niveau
de 2019. Les tensions sur les prix des biocarburants ont un
impact sur la consommation, malgré le relèvement des
objectifs d?incorporation de la taxe incitative relative à
l?utilisation d?énergie renouvelable dans les transports (Tiruert,
ex-Tirib, ex-TGAP) - (cf. 1.6).
4.5.2 BOIS-ÉNERGIE
En 2022, la consommation primaire de bois-énergie s?élève
à 106 TWh en données réelles. Elle diminue de 7,1 % par
rapport à 2021 en raison de températures hivernales plus
douces que l?année précédente. La dépense associée s?élève
à 2,7 Md¤ (figure 4.5.2.1) et diminue de 0,5 % sur un an. Elle
se répartit en 1,9 Md¤ dans le résidentiel (soit 70 % du total),
0,6 Md¤ dans le secteur énergétique pour la production
d?électricité et de chaleur et 0,2 Md¤ dans les autres secteurs
(tertiaire et industriel). Cette dépense prend en compte l?achat
de bois hors des circuits commerciaux mais n?inclut pas l?auto-
approvisionnement en bois (entre 30 et 40 % de la
consommation de bois-bûche des ménages).
Figure 4.5.2.1 : consommation primaire de bois-énergie par secteur (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Consommation primaire totale 110 2 343 110 2 409 100 2 402 114 2 754 106 2 742
Production d?électricité et de chaleur 19 487 20 511 19 466 22 519 22 636
Industrie 10 90 9 76 9 77 9 108 10 101
Résidentiel 76 1 692 77 1 744 68 1 790 78 2 044 69 1 918
Tertiaire 3 74 3 78 3 69 3 83 3 87
Agriculture-pêche 2 0 2 0 2 0 2 0 2 0
Note:laconsommationprimairedebois-énergie(horsliqueurnoire)s?élèveà106TWhen2022,pourunedépensecorrespondantede2,7Md¤.
Source :SDES,Bilandel?énergie
104 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.5.3 BIOCARBURANTS
La consommation de biocarburants s?établit à 3,4 Mtep (soit
39 TWh) en 2022, dont 2,5 Mtep de biodiesel, 0,8 Mtep de
bioéthanol et, pour la première fois, 0,03 Mtep de biokérosène
(figure 4.5.3.1). Elle augmente (+ 5,7 %), tirée à la hausse
par les bioessences (+ 18,6 %), tandis que la consommation
de biodiesel stagne (+ 0,6 %). La dépense en euros constants
associée augmente fortement (+ 29,2 %), pour s?établir à
5,5 Md¤ en 202211. Hors coûts de distribution et taxes (affectés
par convention dans le bilan aux produits pétroliers avec
lesquels ils sont mélangés), les dépenses de biodiesel
s?élèvent à 4,1 Md¤ (+ 22,7 % par rapport à 2021 en euros
constants), et celles de bioéthanol à 1,3 Md¤ (+ 54,3 %). La
consommation de biocarburants est concentrée à 92 % dans
le secteur des transports, le reste étant essentiellement lié à
l?utilisation d?engins agricoles et de chantier.
Figure 4.5.3.1 : consommation de biocarburants et dépense totale associée
4,5
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
En Mtep En Md¤2022
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Bioessence Biodiesel Biokérosène Dépense en bioéthanol (axe de droite) Dépense en biodiesel (axe de droite)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsDGDDIetFAO
11Ladépensenecouvrepaslebiokérosène.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 105
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.6 Électricité : la consommation recule,
la dépense est en hausse
En 2022, la consommation totale d?électricité diminue de
3,8 % (après + 5,2 % en 2021 et - 4,6 % en 2020), pour s?établir
à 426 TWh (figure 4.6.1). Une partie de cette baisse s?explique
par un climat plus doux en 2022 et par des efforts de sobriété
en fin d?année dans un contexte de prix élevés de l?énergie.
À climat constant, la consommation d?électricité diminue de
1,2 % par rapport à 2021, soit un rythme plus soutenu que
la moyenne annuelle observée depuis 2012 (- 0,4 %).
Malgré la baisse de la consommation, la dépense
d?électricité augmente fortement par rapport à l?année
précédente en euros constants (+ 9,4 %), s?élevant à 67 Md¤,
en raison de l?augmentation du prix moyen de l?électricité
(cf. 1.7.2). Cette hausse s?explique par la crise énergétique,
principalement due à la perturbation de l?approvisionnement
en gaz, les préoccupations en matière de sécurité énergétique
en Europe et la faible disponibilité des centrales nucléaires
en 2022.
Afin d?éviter une envolée des dépenses causée par une
forte hausse des prix, le Gouvernement a mis en place des
dispositifs d?aide pour protéger les consommateurs : bouclier
tarifaire, chèque énergie, réduction de la fiscalité sur
l?électricité au niveau minimum, guichet d?aide. La limitation
de la hausse du prix de l?électricité a été particulièrement
efficace pour les ménages qui ont vu leur dépense diminuer,
mais moins significativement que leur consommation (- 8,5 %).
Cette protection a eu un effet de moindre ampleur sur les
gros consommateurs plus sensibles aux aléas du marché et
ne pouvant pas bénéficier de la baisse de la fiscalité puisque
totalement ou partiellement exonérés. Ces derniers,
principalement dans l?industrie, ont donc été les plus impactés
par l?augmentation des prix (cf. 1.7.2). La hausse des prix
subie par les entreprises a été plus ou moins forte selon la
date de renouvellement des contrats avec les fournisseurs
d?énergie et leur durée. Au total, la dépense associée à la
consommation finale d?électricité dans l?industrie augmente
de 26 %, contre 12 % dans le tertiaire, et diminue de 4,8 %
dans le résidentiel.
Figure 4.6.1 : consommation physique d?électricité et dépense associée
En TWh (données non corrigées des variations climatiques) En M¤2022
Consommation totale (TWh) Dépense totale (M¤2022) - (axe de droite)
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
80 000
70 000
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
Source :SDES,Bilandel?énergie
Au-delà des pertes sur le réseau (35 TWh), de l?énergie
absorbée par le pompage (7 TWh), la branche produisant de
l?énergie (raffineries, enrichissement de l?uranium?) est elle-
même consommatrice d?électricité à hauteur de 11 TWh
(figure 4.6.2). Cette consommation représente un coût de
1,3 Md¤.
106 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Figure 4.6.2 : usages internes de la branche énergie en électricité (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Branche électricité 9 631 9 678 9 741 9 846 11 1 267
Note:horspertes,consommationpropredescentraleseténergieabsorbéeparlepompage.
Source : SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la consommation finale d?électricité diminue de
4,2 %, à 415 TWh, alors que la dépense globale est en hausse
de 5,7 %, à 65,8 Md¤ (figure 4.6.3). Une partie de l?évolution
de la consommation s?explique par la douceur du climat en
2022. La hausse des prix de l?énergie et les efforts de sobriété
en fin d?année ont également contribué à la baisse. Corrigée
des variations climatiques, la consommation finale d?électricité
diminue de 1,6 % par rapport à 2021, pour retrouver le niveau
de 2020, niveau historiquement le plus bas depuis 2010
(figure 4.6.4). Du point de vue de la consommation, la crise
énergétique a limité la reprise observée après la crise
sanitaire.
Figure 4.6.3 : consommation finale d?électricité (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Industrie 117 8 363 116 8 747 106 8 114 113 9 553 108 12 074
Transports 10 566 10 573 8 575 10 696 11 1 193
Résidentiel 160 29 871 160 30 506 161 31 803 170 33 729 155 32 097
Tertiaire 141 16 483 138 16 875 128 16 000 133 17 198 133 19 274
Agriculture-pêche 9 1 145 8 1 163 8 1 116 8 1 087 8 1 202
Total 437 56 428 432 57 865 411 57 608 433 62 263 415 65 842
Source : SDES,Bilandel?énergie
Figure 4.6.4 : évolution de la consommation finale d?électricité
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Agriculture-pêche Transports Industrie Tertiaire Résidentiel
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 107
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
Le secteur résidentiel représente 38 % de la consommation
finale d?électricité, ce qui en fait le plus grand consommateur.
Le secteur tertiaire consomme 32 % de l?électricité finale, se
plaçant ainsi en deuxième position. L?industrie est responsable
de 26 % de la consommation d?électricité, se classant en
troisième position.
La consommation finale d?électricité du secteur résidentiel
s?élève à 155 TWh, en baisse de 15 TWh par rapport à 2021
(- 8,5 %). Cette diminution représente presque trois quarts
de la baisse de la consommation finale d?électricité tous
secteurs confondus. Corrigée des variations climatiques, la
baisse de consommation du résidentiel est de 3,6 %. Dans
un contexte d?incitation à la sobriété et d?inquiétudes sur
l?approvisionnement électrique de la France (communications
autour d?un risque de black-out), les ménages ont limité leur
consommation d?électricité, en particulier en fin d?année
(cf. encadré). En 2022, la baisse de la consommation et les
mesures du bouclier tarifaire mises en place pour protéger
les ménages de la hausse des prix ont permis que la dépense
dans le résidentiel diminue de 4,8 %, malgré la hausse globale
des prix sur les marchés.
Décalage de la période de chauffe pour l?hiver 2022
La baisse de la consommation d?électricité dans le secteur résidentiel s?explique partiellement par le
décalage de la période de chauffe observée chez les consommateurs. La baisse de consommation dans
le résidentiel a débuté dès octobre-novembre (figure 4.6.5) et ce de manière plus importante que durant
les autres mois de chauffe (- 6 TWh par rapport à 2021 sur cette période de transition, alors que
seulement - 4,5 TWh sur le reste de l?hiver 2022/2023).
En octobre-novembre, les températures ont été particulièrement clémentes, ce qui peut expliquer le
décalage de la période de chauffe. Toutefois, fin septembre 2022, les températures sont bien plus
froides ; or les consommations électriques n?augmentent pas pendant cette période. Beaucoup de
ménages ont sans doute hésité à allumer leur chauffage avant l?arrivée officielle de l?hiver, même en
présence de températures froides dès la fin septembre. Cette réticence est souvent influencée par des
perceptions culturelles et des attentes saisonnières, l?utilisation du chauffage étant associée aux mois
d?hiver plus qu?à l?automne.
Avec la hausse des prix de l?énergie, les ménages ont pu être incités à retarder l?utilisation et diminuer
le chauffage pour économiser sur les factures, notamment au début de la période de chauffe.
Cette démarche a contribué à une réduction générale de la consommation d?électricité dans les foyers
durant cette période de transition.
Enfin, les appels à la sobriété énergétique et les communications sur le risque de black-out électrique
ont pu jouer sur le comportement des ménages.
Figure 4.6.5 : évolution de la consommation sur la période hivernale
En TWh (données réelles)
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
juil. août sept. oct. nov. déc. jan. fév. mars avr. mai juin
Consommation de juillet 2018 - juin 2019
Consommation de juillet 2020 - juin 2021
Consommation de juillet 2022 - juin 2023
Consommation de juillet 2019 - juin 2020
Consommation de juillet 2021 - juin 2022
Sources :Enedis;calculsSDES
108 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation du tertiaire stagne en données réelles
et augmente de 1,4 % après correction des variations
climatiques. La dépense augmente de façon plus importante,
à hauteur de 12 %. Ce secteur subit en effet une importante
hausse des prix de l?électricité : si les petits consommateurs
ont pu bénéficier du bouclier tarifaire, les plus gros
consommateurs ont été davantage exposés au prix de
marché.
Dans le secteur industriel, la consommation finale est de
108 TWh ; elle diminue de 4,5 % (- 5 TWh) en données réelles
et de 3,6 % à climat constant. Les secteurs industriels les
plus intensifs en énergie ont été les plus touchés : la
consommation de la métallurgie diminue de 13 %, celle de
l?industrie chimique de 6,7 %. Les plus gros consommateurs
ont vu leur dépense fortement impactée par l?augmentation
des prix. Le secteur industriel est ainsi celui où la dépense a
le plus fortement augmenté (+ 26 %).
La consommation du secteur des transports (11 TWh),
très majoritairement liée au réseau ferré, augmente de 14 %
en 2022 avec la fin des restrictions sanitaires encore en
vigueur en 2021. Au sein de ce secteur, la consommation
des véhicules électriques routiers progresse fortement
(+ 78 %), pour atteindre 1,4 TWh. Les immatriculations de
voitures électriques sont en effet en forte hausse (+ 25,1 %)
par rapport à 2021.
Enfin, la consommation d?électricité de l?agriculture
(8 TWh) augmente de 1,8 % en 2022.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 109
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
4.7 La consommation de chaleur
commercialisée diminue à la faveur
d?un hiver plus doux
La consommation (hors pertes) de chaleur commercialisée
s?élève à 46 TWh en 2022. Elle baisse de 4 % par rapport à
2021 du fait de températures plus douces. Corrigée des
variations climatiques, celle-ci est en baisse de 2 % sur un
an. Sur longue période, elle a fortement progressé (+ 33 %
depuis 2012).
En 2022, les ventes de chaleur, corrigées des variations
climatiques, diminuent dans le secteur résidentiel (- 15 %) et
le secteur tertiaire (- 8 %) - (figure 4.7.1). À l?inverse, la
livraison au secteur industriel augmente de 8 %. Au total, le
secteur industriel représente 47 % des quantités de chaleur
achetée, le résidentiel 31 % et le tertiaire 21 %, la
consommation de chaleur dans le secteur agricole restant
très marginale.
Figure 4.7.1 : consommation totale de chaleur commercialisée (nette des pertes de distribution) et dépense associée
60
50
40
30
20
10
0
2008
2007
2000
2002
2001
2017
2010
2009
2012
2011
2006
2005
2014
2013
2016
2015
2019
2021
2020
2022
2018
2004
2003
Agriculture-pêche Résidentiel Tertiaire Industrie Total (hors pertes) non ventilé Dépense totale Md¤2022 (axe de droite)
En TWh (données corrigées des variations climatiques) En Md¤2022
4,5
4,0
3,5
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
Note:laventilationsectorielledelaconsommationn?estdisponiblequ?àpartirde2007.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie,d?aprèsenquêteannuellesurlaproductiond?électricitéetenquêteannuellesurlesréseauxdechaleuretdefroid
110 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
En 2022, la dépense de consommation totale de chaleur
commercialisée réelle s?élève à 4 217 M¤. Elle augmente de
30 % sur un an (figure 4.7.2), tirée à la hausse par les prix
(cf. 1.8). Les secteurs résidentiel et industriel sont responsables
de 75 % de cette dépense avec des montants respectifs de
1 630 M¤ et 1 541 M¤. Historiquement, le secteur industriel
pesait nettement moins dans la dépense que dans la quantité
consommée en raison de prix traditionnellement plus bas
que dans les autres secteurs. En 2022, dans un contexte
global de renchérissement de l?énergie qui touche davantage
les gros consommateurs, les prix de la chaleur dans l?industrie
progressent fortement (+ 90 %, contre + 15 % dans le tertiaire
et + 9 % dans le résidentiel).
Figure 4.7.2 : consommation de chaleur commercialisée (données non corrigées des variations climatiques) et dépense
associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Consommation finale totale 41 2 656 43 2 630 42 2 377 48 3 246 46 4 217
Industrie 17 538 19 507 18 422 20 813 22 1 541
Résidentiel 15 1 322 15 1 330 14 1 199 17 1 521 15 1 630
Tertiaire 9 784 9 775 10 742 11 889 10 1 022
Agriculture-pêche 0 12 0 18 0 15 0 22 0 25
Note:laconsommationtotaledechaleurcommercialisées?élèveà46TWhen2022,pourunedépensecorrespondantede4217M¤.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 111
partie 4 : la consommation d?énergie par forme d?énergie
partie 5
La consommation
d?énergie par secteur
ou usage
? La consommation finale d?énergie (hors charbon des
hauts-fourneaux) diminue de 6 % en 2022 en données réelles,
à 1 664 TWh, dans un contexte de croissance modérée du PIB
(+ 2,5 %). Corrigée des variations climatiques, elle baisse de 2,4 %.
Cette baisse provient avant tout de la consommation finale à usage
non énergétique (- 21,7 %), la consommation finale à usage
énergétique étant quasi stable à climat corrigé (- 0,5 %).
La consommation finale énergétique corrigée des variations
climatiques baisse dans la majorité des secteurs : l?industrie
(- 3,4 %), le résidentiel (- 2,8 %) et le tertiaire (- 2,4 %). À l?inverse,
elle continue à augmenter dans les transports (+ 4,3 %).
La consommation du secteur agriculture-pêche augmente
également de 2 %. En 2022, les consommateurs finaux d?énergie
(hors hauts-fourneaux) ont dépensé 213,1 Md¤, soit 19 % de plus
qu?en 2021 en euros constants. Cette hausse s?explique par la forte
augmentation des prix de l?énergie.
112 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.1 Dépense en hausse malgré une baisse
de la consommation finale d?énergie
La consommation finale d?énergie (hors charbon des hauts-
fourneaux) réelle diminue de 6 % en 2022, pour s?établir à
1 664 TWh, dans un contexte de croissance modérée du PIB
(+ 2,5 %). Le climat ayant été plus doux en 2022, la diminution
de la consommation finale d?énergie corrigée des variations
climatiques est un peu moins forte (- 2,4 %). Entre 2012,
année de référence des objectifs nationaux de réduction de
la consommation d?énergie (cf. 4.1), et 2019, elle avait baissé
de 0,4 % en moyenne annuelle à climat corrigé. Entre 2019
et 2022, cette baisse est de 1,5 % en moyenne annuelle.
La consommation finale à usage énergétique, corrigée
des variations climatiques, baisse très légèrement en 2022
(- 0,5 %), pour s?établir à 1 599 TWh (figure 5.1.1). Dans les
transports, la reprise de l?activité entamée au second semestre
2021 se poursuit (+ 4,3 % en 2022). La consommation baisse
dans l?industrie (- 3,4 %), le résidentiel (- 2,8 %) et le tertiaire
(- 2,4 %). Dans le secteur de l?agriculture-pêche, on observe
une hausse de 2 % après une baisse en 2021. La
consommation non énergétique diminue fortement (- 21,7 %),
en raison d?un ralentissement de l?activité dans la pétrochimie
(cf. 4.2.4), pour s?établir à 121 TWh (figure 5.1.2), un niveau
historiquement bas depuis plus de 50 ans.
Figure 5.1.1 : consommation finale énergétique par secteur
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
Résidentiel Tertiaire Transports Industrie Agriculture-pêche Non affecté*
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
*Larépartitiondelachaleurparsecteurconsommateurn?estpasdisponibleentre2000et2006.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
La dépense nationale en énergie (hors hauts-fourneaux)
s?élève à 213,1 Md¤ en 2022. Après une chute en 2020 et
une reprise importante en 2021 (+ 19,5 % en euros constants),
en raison du rebond de l?activité et d?une augmentation des
prix de l?énergie, elle augmente de 19 % malgré la baisse de
la consommation et les différentes aides mises en place pour
soutenir les entreprises et les ménages face à la flambée des
prix de l?énergie. En 2022, les dépenses augmentent dans
tous les secteurs, particulièrement dans l?industrie (+ 42,5 %
pour une baisse de la consommation de 5,2 %, hors charbon
des hauts-fourneaux), et, dans une moindre mesure, dans
les transports (+ 29,4 % pour une augmentation de la
consommation de 4,3 %). Elle augmente également dans
l?agriculture (+ 39,2 % pour + 2 % de consommation) et dans
le tertiaire (+ 14,1 % pour - 7,9 % de consommation). Le
résidentiel est le secteur le moins touché (- 0,2 % pour - 11,8 %
de consommation), grâce notamment aux boucliers tarifaires
et à l?inertie des prix facturés aux particuliers (cf. 1.3.2), et à
une baisse importante de la consommation en raison d?un
climat doux et des appels à la sobriété.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 113
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
La dépense pour le charbon des hauts-fourneaux s?élève
à 2,3 Md¤, en augmentation de 85,8 % alors que la
consommation baisse de 11,2 %. Elle représente 1 % de la
dépense totale en énergie.
Le transport concentre 42 % de la dépense nationale
(hors charbon des hauts-fourneaux) pour 31 % de la
consommation. À l?inverse, le poids de l?industrie (y compris
consommation non énergétique) est plus faible dans la
dépense totale que dans la consommation. Cela s?explique
par le fait que les industriels bénéficient généralement de
prix inférieurs à la moyenne grâce à leurs volumes de
consommation souvent élevés et à une taxation globalement
moindre que celle des ménages. Ils sont toutefois plus
sensibles aux variations des prix sur les marchés
internationaux. Le poids de l?industrie dans la dépense totale
a ainsi augmenté de 3 points (12 % en 2022) alors que sa
part de la consommation est restée la même (18 %).
Figure 5.1.2 : consommation finale par secteur (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Industrie
(hors charbon hauts-fourneaux) 317,0 15 536 313,3 15 359 288,0 13 072 310,2 17 646 294,2 25 141
Hauts-fourneaux
(charbonetproduitsdérivés) 46,1 1 440 43,0 1 538 32,4 889 40,9 1267 36,3 2 355
Transports 524,8 75 341 524,4 74 814 442,3 54 361 496,4 68 955 517,8 89 198
Résidentiel 468,5 50 843 466,5 51 641 455,4 50 500 491,2 53 962 433,0 53 879
Tertiaire 269,7 24 061 264,7 24 407 246,5 22 155 264,6 24 759 243,7 28 261
Agriculture-pêche 52,3 4 173 51,5 4 136 54,3 3 561 53,5 4 061 54,5 5 653
Consommation finale énergétique
(hors charbon hauts-fourneaux) 1 632,3 169 954 1 620,4 170 356 1 486,5 143 649 1 615,8 169 382 1 543,3 202 131
Consommation finale non énergétique 154,6 9 194 156,4 8 210 146,7 6 259 154,4 9 746 121,0 10 960
Consommation finale (hors charbon
hauts-fourneaux) 1 786,9 179 148 1 776,9 178 567 1 633,2 149 907 1 770,3 179 128 1 664,2 213 090
Dépense nationale en énergie (y
compris charbon hauts-fourneaux) 180 589 180 105 150 797 180 396 215 446
Note:conformémentauxconventionsstatistiquesinternationalesrelativesàlacomptabilitéphysiquedel?énergie,lecharbondeshauts-fourneauxestexcludela
consommationfinale.Danslecadredubilanmonétaire(horsaidesattribuéesvialeguichet),ilestenrevancheinclusdansl?industrieetdansladépensenationale
en énergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
114 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.2 Hausse de la facture énergétique
des ménages associée à une baisse
de la consommation
Les ménages français ont consommé, au total, 727 TWh
d?énergie en 2022, soit une baisse de 6,6 % par rapport à
2021 (figure 5.2.1), dont 433 TWh (- 11,8 %) dans leurs
logements (cf. 5.3) et 294 TWh (+ 2,4 %) pour leurs
déplacements (cf. 5.5). Leurs dépenses énergétiques
atteignent 109,7 Md¤ (+ 10,9 %), dont 53,9 Md¤ pour le
logement (- 0,2 %) et 55,9 Md¤ pour le transport (+ 24,3 %).
Figure 5.2.1 : consommation d?énergie des ménages (données non corrigées des variations climatiques) et dépense
associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Logement 468,5 50 843 466,5 51 641 455,4 50 500 491,2 53 962 433,0 53 879
Transport 301,6 49 368 303,2 49 094 254,9 35 571 287,2 44 960 294,1 55 864
Total 770,1 100 211 769,8 100 735 710,3 86 070 778,4 98 922 727,1 109 743
Note:chèqueénergienondéduitdesdépensesd?énergiepourlelogement.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la dépense énergétique moyenne d?un ménage
s?élève à 3 551 ¤, dont 1 744 ¤ imputables à l?énergie dans
le logement et 1 808 ¤ aux achats de carburants (figure 5.2.2).
En euros constants, la facture moyenne en énergie augmente
de 10 % par rapport à 2021 ; les dépenses énergétiques
moyennes liées au logement stagnent alors que la dépense
liée aux carburants augmente de 23 %.
Figure 5.2.2 : dépense en énergie par ménage entre 2018 et 2022
En euros constants
4 000
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Électricité Gaz naturel Combustibles pétroliers
Bois Chaleur commercialisée Carburants
20192018 2020 2021 2022
3 353 3 341
2 832
3 230
3 551
999 1 012 1 047 1 101 1 039
390 401 358 367 379
209 197 158 176 210
46 45 41 51 53
57 58 59 67 62
1 652 1 628
1 170
1 468
1 808
Note:chèqueénergienondéduitdesdépensesd?énergieparménagepourlelogement.
Lesdépensesencharbon,quireprésententpourl?ensembledesménagesmoinsde10M¤paran,nesontpasreprésentéesici,maissontbieninclusesdansletotal.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 115
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
La stabilité des dépenses pour le logement résulte d?une
diminution de la consommation énergétique des ménages et
d?une augmentation des prix. La diminution de la consommation
est liée principalement à un climat plus doux en 2022 (cf. 5.3)
et aux appels à la sobriété énergétique en fin d?année, dans
un contexte de crise énergétique. Pour réduire l?impact de
cette dernière sur les prix, des protections tarifaires ont été
mises en place : bouclier tarifaire (plafonnement ou limitation
des hausses des tarifs réglementés, cf. 1.3 et 1.7). De plus,
6 millions de ménages les plus modestes ont bénéficié en
décembre 2021 de l?envoi d?un chèque énergie exceptionnel
de 100 ¤, en plus du chèque énergie annuel (d?un montant
moyen de 149 ¤ en 2022). Le dispositif de chèque exceptionnel
a été renouvelé fin 2022 et étendu à 12 millions de ménages,
pour un montant moyen de 148 ¤. Cette aide n?est pas prise
en compte dans les dépenses présentées dans cette
publication.
Les dépenses moyennes en électricité, qui représentent
environ les deux tiers de la facture énergétique dans les
logements, sont en baisse de 6 % par rapport à 2021. Les
dépenses en gaz naturel, en produits pétroliers et en chaleur
augmentent respectivement de 3,4 %, de 20 % et de 3,1 % en
euros constants, alors que celles liées au bois baissent de 7 %.
Les taxes énergétiques liées au logement (taxe intérieure
de consommation sur les produits énergétiques (TICPE),
taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN),
accise sur l?électricité (ex-TICFE)?) représentent 8,6 % de
la dépense d?énergie du logement. Le taux moyen de ces
taxes est de 6,6 ¤/MWh et diminue de 49 % par rapport à
2021, toutes énergies confondues. En effet, l?une des mesures
du bouclier tarifaire a été de baisser le taux de la TICFE à
1 ¤/MWh. Avec la diminution des taxes et la baisse de la
consommation énergétique, le montant total de ces taxes
s?élève à 150 ¤ par ménage et diminue de 47 % (figure 5.2.3).
Figure 5.2.3 : décomposition de la dépense moyenne des ménages en énergie pour le logement
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
En euros constants
Taxes énergétiques TVA Dépense HTT
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
La dépense en carburants augmente de 23,1 % en 2022
et suit la tendance de 2021 (+ 25,4 %). Toutefois, cette hausse
résulte davantage d?une hausse des prix (cf.1.1) que d?une
hausse de la consommation (+ 1,4 %) après la fin des périodes
de confinement. Les ménages ont pu bénéficier des aides à
la pompe mises en place par l?État (de 15 à 25 centimes
d?euros par litre) et, sur certaines périodes de l?année, par
TotalEnergie (de10 à 20 centimes d?euros par litre) - (cf.1.2).
Les taxes énergétiques (composées de la TICPE en
métropole, de la taxe spéciale de consommation (TSC) et
de l?octroi de mer dans les DROM) représentent 34,4 % de
la dépense (figure5.2.4). Le taux moyen des taxes est de
65 ¤/MWh, tous carburants confondus. En euros constants,
le montant des taxes collectées auprès des ménages reste
stable.
116 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Figure 5.2.4 : décomposition de la dépense moyenne de carburant par ménage
En euros constants
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
800
600
400
200
0
Taxes énergétiques TVA Dépense HTT
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Champ:Franceentière(ycomprisDROM).
Source :SDES,Bilandel?énergie
Au total, en 2022, l?énergie représente 9,5 % des dépenses
des ménages, et 6,1 % de leur consommation effective,
incluant notamment les loyers imputés et services
d?intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim) -
(figure 5.2.5). Cette part est en hausse de 0,4 point par rapport
à 2021, son augmentation étant essentiellement dûe à la
consommation de carburant. En effet, la part des carburants
augmente de 0,5 point alors que celle des énergies pour le
logement diminue de 0,1 point. La part de l?énergie dans la
consommation effective des ménages demeure sensiblement
éloignée de son pic atteint en 1985, à 11,8 %.
Figure 5.2.5 : part de l?énergie dans le budget des ménages
En %
14
12
10
8
6
4
2
0
Part de l?énergie dans la consommation effective des ménages
Part de l?énergie dans le budget des ménages (hors Sifim et loyers imputés)
1968
1995
2010
1986
1959
1971
1962
1998
2013
1989
2004
1974
1965
1977
1992
2007
1980
1983
2001
2016
2019
2022
Note:lebudgetdesménagesestcalculécommelesdépensesdesménagesausensdelaComptabiliténationale,horsloyersimputésetservices
d?intermédiationfinancièreindirectementmesurés(Sifim).
Laconsommationeffectiveintègrecesdeuxélémentsainsiquelesconsommationscorrespondantàdesdépensesindividualisablesfaitesparlesinstitutionssans
butlucratifauservicedesménages(ISBLSM)etparlesadministrationspubliques(APU)enmatièredesanté,d?enseignement,d?actionsociale.
Lebudgetestprochedecequedéboursentlesménagespourleurconsommationcourante,tandisquelaconsommationeffectiveapprochecedontilsbénéficient,
ycompriscequiestpayéparl?ensembledelacollectivité.
Lechèqueénergie,introduiten2018àlaplacedestarifssociauxdugazetdel?électricité,n?estpasdéduitdeladépensed?énergiepourlelogement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Sources :Insee,Comptesnationaux;SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 117
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.3 Résidentiel : baisse de la consommation
et stabilité de la dépense
En raison des températures plus clémentes en 2022, la
consommation énergétique réelle du secteur résidentiel
diminue de 11,8 % par rapport à 2021 et atteint 433 TWh.
Corrigée des variations climatiques, elle diminue tout de
même de 2,8 % (figure 5.3.1). En réponse à l?augmentation
des coûts de l?énergie, aux préoccupations en matière de
sécurité énergétique en Europe, à la prise de conscience
environnementale et aux appels à la sobriété du Gouvernement,
les ménages peuvent avoir adopté des comportements plus
sobres en matière de consommation d?énergie. Cela peut
inclure la réduction du chauffage, l?utilisation plus efficace
des appareils électriques et l?adoption de mesures d?économie
d?énergie. De plus, fin 2022, grâce à des températures plus
clémentes, la période de chauffe a été décalée ; ce décalage
explique en partie la baisse de la consommation (cf. 4.6).
La consommation d?électricité dans les logements baisse
de 8,5 % en 2022, en raison essentiellement de la douceur
du climat. À climat constant et dans un contexte de prix élevés
et d?appels à la sobriété, la consommation d?électricité diminue
en 2022 (- 3,6 %), à 163 TWh (figure 5.3.1). Demeurant
l?énergie principalement employée par les ménages, elle
représente 34,5 % de la consommation totale d?énergie dans
les logements.
Figure 5.3.1 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
600
500
400
300
200
100
0
Électricité Gaz naturel Énergies renouvelables et déchets Produits pétroliers Charbon Chaleur commercalisée*
1996
2014
2008
1990
1998
1992
2016
2010
2000
1994
2002
2012
2004
2006
2018
2020
2022
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
118 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Deuxième énergie utilisée par les ménages et représentant
plus d?un quart de la consommation énergétique dans le
résidentiel, la consommation de gaz diminue de 18,7 %.
À climat constant, avec 125 TWh, elle diminue de 6,8 % par
rapport à 2021.
Troisième énergie utilisée par les ménages, les énergies
renouvelables (EnR) représentent 26 % de la consommation
d?énergie du logement mais 37 % de la consommation
d?énergie de chauffage. Leur consommation diminue de 7,2 %
à climat réel, mais augmente de 4,8 % à climat constant, pour
atteindre 124 TWh. Depuis 2012, la consommation d?EnR
dans le résidentiel progresse régulièrement, de 2,7 % par an
en moyenne. En 2022, les énergies renouvelables sont
composées à 62 % de bois, 35 % de chaleur issue des pompes
à chaleur (cf. 2.2.3) et 2 % d?énergie solaire thermique.
La consommation de chaleur commercialisée (i.e.
distribuée via des réseaux) diminue également, de 14,8 %
par rapport à 2021. Corrigée des variations climatiques, cette
consommation baisse de 6,6 %, pour s?établir à 16 TWh.
Enfin, la consommation de produits pétroliers corrigée
des variations climatiques poursuit sa tendance à la baisse
depuis la fin des années 2000 (- 5,5 % par an en moyenne
depuis 2008) et diminue de 6,1 % en 2022, pour s?établir à
44 TWh. Cette baisse s?explique notamment par la diminution
du parc de logements équipés de chaudières au fioul. Non
corrigée du climat, la baisse en 2022 est encore plus
importante (- 15 %).
Ainsi, après correction des variations climatiques, seule
la consommation des énergies renouvelables progresse en
2022 dans le secteur résidentiel. Le contexte d?inquiétude
sur l?approvisionnement de la France, l?augmentation des
prix, les appels à la sobriété et, dans une moindre mesure,
la transition vers des formes d?énergie plus propres expliquent
en partie la baisse de la consommation des énergies
traditionnelles.
Le chauffage concentre plus des deux tiers de la
consommation du résidentiel en France métropolitaine (à
climat corrigé). L?électricité spécifique (qui comprend la
consommation d?électroménager, d?éclairage, d?appareils
audiovisuels et informatique, etc.) représente 15,3 % de la
consommation d?énergie. Le reste de la consommation est
réparti entre l?eau chaude sanitaire (9,1 %) et la cuisson
(4,3 %), tandis que la climatisation ne représente encore
qu?une faible part de la consommation d?énergie (0,4 %). Les
consommations à usage de chauffage et de climatisation
stagnent à climat constant ; la consommation des autres
usages diminue (figure 5.3.2).
Figure 5.3.2 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel par usage
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
600
500
400
300
200
100
0
Chauffage Eau chaude sanitaire Usages spécifiques de l?électricité Cuisson Climatisation
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
Note:laconsommationenclimatisation,quireprésente2TWhen2022,n?estpasvisiblesurcegraphiquemaisestbieninclusedansletotal.
Champ:Francemétropolitaine.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 119
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Les dépenses énergétiques totales du secteur résidentiel
s?élèvent à 53,9 milliards d?euros en 2022 ; elles sont stables
en euros constants par rapport à 2021 (figure 5.3.3). Cette
évolution s?explique principalement par la baisse de la
consommation réelle (- 1,8 %) associée à une hausse des
prix atténuée par les mesures du bouclier tarifaire (cf. 1.1,
1.3et1.7). De plus, les 6 millions de ménages les plus
modestes ont bénéficié en décembre 2021 de l?envoi d?un
chèque énergie exceptionnel de 100 ¤, en plus du chèque
énergie annuel (d?un montant moyen de 149 ¤ en 2022). Le
dispositif de chèque exceptionnel a été renouvelé fin 2022
et étendu à 12 millions de ménages, pour un montant moyen
de 148 ¤. Cette aide n?est pas prise en compte dans les
données sur les dépenses présentées dans cette publication.
La dépense en électricité (32,1 milliards d?euros)
représente en 2022 la plus forte dépense en énergie du
résidentiel (60 %). Elle diminue de 4,8 % en euros constants
par rapport à 2021 malgré l?augmentation des prix. Les
factures de gaz naturel s?établissent à 11,7 milliards et sont
en hausse, en euros constants (+ 4,4 %). La dépense en fioul
domestique progresse fortement (+ 20,7 % en euros
constants) et s?établit à 6,5 milliards d?euros. Quant aux
dépenses d?énergies renouvelables (1,9 milliard d?euros),
elles diminuent de 6,2 % et celles de chaleur (1,6 milliard
d?euros) augmentent de 4,1 %.
Figure 5.3.3 : consommation finale énergétique dans le secteur résidentiel (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 54,1 6 249 50,7 5 925 48,5 4 793 47,9 5 378 40,7 6 491
Gaz naturel 135,3 11 653 132,7 12 087 129,7 10 872 135,9 11 237 110,6 11 727
Charbon 0,3 14 0,3 8 0,2 6 0,3 9 0,3 16
Énergies renouvelables et déchets* 103,9 1 692 108,4 1 744 101,0 1 790 120,2 2 044 111,5 1 918
Électricité 160,2 29 871 159,7 30 506 161,5 31 803 169,8 33 729 155,4 32 097
Chaleur commercialisée 14,6 1 363 14,8 1 371 14,5 1 235 17,0 1 566 14,5 1 630
Total 468,5 50 843 466,5 51 641 455,4 50 500 491,2 53 962 433,0 53 879
*Pourlavalorisationmonétairedesénergiesrenouvelablesthermiquesetdéchets,seulleboisdechauffagecommercialiséestprisencompte.
Note:lesdépensesdesménagesneprennentpasencompteleversementdeschèquesénergie.
Champ:Franceentière(ycomprisDROM)
Source :SDES,Bilandel?énergie
120 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.4 Tertiaire : consommation d?énergie
en baisse et augmentation des dépenses
En 2022, la consommation énergétique réelle du secteur
tertiaire s?établit à 243,7 TWh, en baisse de 7,9 % par rapport
à 2021, et atteint son niveau le plus bas depuis plus de 20 ans.
L?hiver 2022, plus doux que celui de 2021, explique en partie
la baisse de cette consommation. En effet, corrigée des
variations climatiques (CVC), l?évolution de la consommation
est moins prononcée (- 2,4 %) - (figure 5.4.1). Cette moindre
consommation s?explique aussi par une augmentation des
prix de l?énergie à la suite de la crise énergétique. Les tensions
géopolitiques liées à la guerre en Ukraine ont provoqué un
emballement des prix sur les différents marchés de l?énergie.
La moindre disponibilité du parc nucléaire français et les
préoccupations en matière de sécurité énergétique en Europe
ont également contribué à cette hausse. Les prix de gros ont
directement influencé les prix au détail des différentes
énergies. Toutefois, les entreprises du tertiaire ont pu
bénéficier de mesures de protection : plafonnement ou
limitation des tarifs réglementés pour les entreprises pouvant
bénéficier de ces tarifs, réduction de la fiscalité sur l?électricité,
guichet d?aide (cf.partie 1).
Figure 5.4.1 : consommation finale énergétique du secteur tertiaire
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
300
250
200
150
100
50
0
Électricité Gaz naturel Produits pétroliers Énergies renouvelables et déchets Charbon Chaleur commercalisée*
2003
2012
2017
2009
2000
2004
2001
2013
2018
2010
2015
2005
2002
2006
2011
2016
2007
2008
2014
2019
2020
2021
2022
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la consommation d?électricité, qui représente
la moitié du bouquet énergétique du tertiaire, diminue de
0,3 %. Toutefois, corrigée des variations climatiques, elle
progresse de 1,5 % tandis que la valeur ajoutée des services
marchands augmente de 4,4 %. La consommation de gaz
naturel (un quart du bouquet) diminue de 16,4 % (- 5,2 %
corrigée des variations climatiques). La consommation de
produits pétroliers diminue fortement, de 22,5 % (- 17 %
corrigée des variations climatique), à un rythme beaucoup
plus soutenu que ces dernières années en moyenne (- 4,6 %
en moyenne annuelle depuis 2012). La consommation
d?énergies renouvelables (EnR) décroît de 1 % à climat réel,
mais augmente de 7 % à climat corrigé, rythme proche de
celui de ces dernières années (+ 6 % en moyenne annuelle
depuis 2012). La consommation des EnR dans le tertiaire
couvre principalement la consommation renouvelable des
pompes à chaleur (37 %), suivie de la biomasse (24 %), des
déchets (23 %) et du biogaz (12 %). Enfin, la consommation
de chaleur commercialisée via des réseaux baisse de 8,3 %
en données réelles, mais augmente de 0,5 % après correction
des variations climatiques.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 121
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Entre 2000 et 2022, la valeur ajoutée du tertiaire augmente
de 1,7 % en moyenne par an, à un rythme supérieur à celle
du reste de l?économie. La part du tertiaire dans la valeur
ajoutée de l?économie progresse ainsi régulièrement, passant
de 53 % en 2000 à 59 % en 2022. Entre 2000 et 2010, la
consommation d?énergie du tertiaire progresse au même
rythme (+ 1,8 % par an), soutenue par l?évolution de la
consommation de l?électricité (+ 2,8 % par an). Par la suite,
la consommation se stabilise jusqu?en 2018, année à partir
de laquelle la consommation d?énergie commence à décroître
(- 1,9 % en moyenne par an), sans doute sous l?impulsion de
l?amélioration des performances énergétiques des bâtiments
(cf. 5.8). La reprise d?activité après les crises sanitaire et
énergétique n?a pas conduit à une augmentation de la
consommation d?énergie.
En 2022, le secteur tertiaire a dépensé 28,3 milliards
d?euros pour sa consommation finale d?énergie, en hausse
de 21 % en euros constants par rapport à 2021 (figure 5.4.2)
malgré la baisse de la consommation de toutes les énergies.
L?augmentation de la facture s?explique par la hausse des
prix de toutes les énergies durant l?année 2022, entraînée
par la crise énergétique.
Figure 5.4.2 : consommation finale énergétique du secteur tertiaire (données non corrigées des variations climatiques)
et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022 EnTWh EnM¤2022
Produits pétroliers 33,2 2 416 32,8 2 481 30,7 1 960 31,3 2 354 24,2 2 882
Gaz naturel 74,6 3 210 73,0 3 255 66,8 2 887 75,7 3 808 63,3 4 952
Charbon 0,4 10 0,4 8 0,4 7 0,4 9 0,4 15
Énergies renouvelables et déchets 10,9 88 11,4 96 11,5 91 13,2 100 13,1 117
Électricité 141,2 13 937 137,8 14 636 127,6 14 676 133,4 16 228 133,0 19 274
Chaleur commercialisée 9,4 683 9,3 693 9,5 701 10,6 864 9,7 1 022
Total 269,7 20 344 264,7 21 168 246,5 20 322 264,6 23 361 243,7 28 261
Note:lebilanmonétaireneprendpasencomptelesaidesattribuéesvialeguichetd?aide.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Plus précisément : la dépense de gaz naturel progresse
de 30 % pour une consommation en baisse de 16,4 %, celle
d?électricité de 18,8 % pour une consommation en baisse de
0,3 %. La dépense d?EnR, qui n?inclut que la dépense en
biomasse et en biocarburants, augmente, quant à elle, de
17 %.
En 2022, l?électricité concentre un peu plus des deux tiers
de la dépense, contre la moitié de la consommation finale,
du fait d?un prix relativement élevé au MWh par rapport aux
autres énergies. À l?inverse, le poids du gaz naturel est plus
faible dans la dépense totale que dans la consommation
(respectivement 18 % et 26 %). Troisième énergie du secteur,
les produits pétroliers représentent 10 % de la dépense et
10 % de la consommation, devant la chaleur commercialisée
via des réseaux (4 % de la dépense totale et 4 % de la
consommation).
122 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.5 Transports : poursuite de la reprise
En 2022, l?usage des transports représente 34 % de la
consommation énergétique finale, soit 518 TWh, dont
294 TWh sont liés aux déplacements des ménages (cf. 5.2)
et 224 TWh relèvent des entreprises et administrations. Par
convention statistique internationale, cette consommation
exclut les soutes internationales aériennes (55 TWh) et
maritimes (14 TWh).
5.5.1 CONSOMMATION PAR USAGE ET PAR MODE
La consommation énergétique finale pour les transports
poursuit sa reprise après la forte baisse de 2020 (+ 12,2 %
en 2021, + 4,3 % en 2022), sans revenir au niveau de 2019
(- 1,2 % entre 2019 et 2022). Le transport intérieur de
voyageurs, le plus touché par la crise sanitaire, augmente
de 14,4 % en 2022, sans retrouver son niveau de 2019 (- 3,4 %
par rapport à 2019). Le trafic national de marchandises (hors
oléoducs) stagne après avoir rebondi (- 0,3 % après + 4,3 %
en 2021), à un niveau légèrement inférieur à 2019 (- 0,2 %) -
(Bilanannueldestransportsen2022, SDES).
Les consommations du secteur (figure 5.5.1.1) sont
dominées par le mode routier (93,1 %, soit 482 TWh), en
relation avec ses parts modales dans le transport de passagers
(87 % du trafic en métropole en voyageurs-kilomètres) comme
de marchandises (85 % en métropole en tonnes-kilomètres).
Le transport routier des ménages représente à lui seul plus
de la moitié (55,9 %) de la consommation finale énergétique
des transports en France.
La part des transports ferrés dans la consommation finale
(1,9 %, à 10 TWh en 2022) est bien inférieure à ses parts
modales (12 % pour les passagers, en hausse, et 10 % pour
le fret).
Les vols domestiques (y compris les liaisons entre
métropole et outre-mer) représentent 3,6 % de la
consommation énergétique finale des transports. L?aérien,
particulièrement affecté par la crise sanitaire, connaît une
reprise plus progressive et tardive que les autres modes.
Soutes internationales comprises, sa part était de 15 % en
2019, 9 % en 2020, 9 % en 2021 et 13 % en 2022.
La consommation du transport maritime et fluvial (y
compris plaisance) national représente 1,4 % de la
consommation énergétique finale des transports.
Figure 5.5.1.1 : part de chaque mode dans la consommation finale énergétique des transports et dans le transport
de voyageurs et de marchandises en 2022
En %
Routier ménages Routier entreprises Aviation domestique Ferré Autres
3,6 1,9 1,4
55,937,2
Transport intérieur
Voyageurs Marchandises
voyageurs-
kilomètres
tonnes-
kilomètres
Routier 87 % 85 %
Ferré 12 % 10 %
Aviation domestique 1 % -
Navigation - 2 %
Oléoducs - 3 %
Note:legraphiquedonnelapartdechaquemodedanslaconsommationfinaleénergétiquedestransports(horssoutesinternationales)enFranceentière.
LetableaupermetdevoirlapartdechaquemodedansletransportintérieurdevoyageursetletransportdemarchandisesenFrancemétropolitaine.
Sources :SDES,Bilandel?énergie;SDES,Bilandestransports,2022
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-annuel-des-transports-en-2022?rubrique=56&dossier=1337
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 123
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.5.2 CONSOMMATION PAR ÉNERGIE
Le bouquet énergétique, hors soutes internationales, est
largement dominé par les produits pétroliers (90,2 %),
principalement à destination des transports routiers
(figure 5.5.2.1). Il est complété par les biocarburants (7 %),
l?électricité (2,1 %) et le gaz naturel, qui reste marginal
(0,7 %).
Sur la période 2011-2019, les consommations de
carburants routiers sont restées globalement stables (- 0,4 %
sur l?ensemble de la période), avec une progression des parts
de l?essence (+ 1,3 point) et des biocarburants (+ 1,7 point)
au détriment du diesel (- 3,1 points). Après une chute
importante en 2020, les ventes de carburants routiers
augmentent de 11,7 % en 2021 et de 3,2 % en 2022, pour
atteindre un niveau inférieur de 1,9 % à celui de 2019.
Figure 5.5.2.1 : consommation finale énergétique des transports
En TWh
600
500
400
300
200
100
0
Gazole route (hors biocarburants)
Énergies renouvelables et déchets (biocarburants)
Essence route (hors biocarburants)
Électricité
Carburéacteurs et autres produits pétroliers (hors biocarburants)
Gaz naturel
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Les ventes d?essence (en excluant les biocarburants
incorporés) retrouvent leurs niveaux d?avant-crise dès 2021
et continuent leur croissance en 2022 (+ 12 %). Cette reprise
s?explique essentiellement par celle de la circulation de
voitures particulières à motorisation essence, dont le parc
croît au détriment de celui des motorisations diesel. La
circulation en France métropolitaine de voitures particulières,
utilitaires légers et motocycles (pavillons français et étranger)
à essence augmente de 15,9 % en 2022 (en véhicules-
kilomètres, hybrides incluses).
Les ventes de gazole routier (hors biocarburants
incorporés) augmentent faiblement (+ 0,5 %), pour rester à
un niveau inférieur à celui de 2019 (- 5,6 % entre 2019 et
2022). Elles représentent 65 % de la consommation finale
pour le transport, à 337,6 TWh. La circulation de véhicules
diesel, qui était légèrement repartie en 2021, continue à
augmenter (+ 5,5 % en 2022) mais reste éloignée du niveau
de 2019 (- 8,8 %). La décomposition par type de véhicules
montre une évolution contrastée : + 6,1 % pour les voitures
et utilitaires légers, plus touchés par la baisse de 2020, + 2 %
pour les véhicules lourds (poids lourds, bus et cars), qui ont
retrouvé leur niveau d?avant-crise.
124 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Entre 2011 et 2019, alors que la consommation de
carburants routiers stagne, celle de biocarburants augmente
en moyenne de 3,4 % par an du fait d?une hausse de leurs
taux d?incorporation moyens. Après une baisse importante
liée à la crise sanitaire en 2020, la consommation de
biocarburants routiers continue sa reprise (+ 4,8 %) en 2022,
alimentée par l?augmentation du trafic routier et la hausse du
taux d?incorporation dans l?essence. En 2022, au niveau
métropolitain, ces taux en contenu énergétique atteignent
7,2 % pour le gazole (7,8 % en 2019 et 7,2 % en 2021) et
9,1 % pour l?essence (8 % en 2019 et 8,7 % en 2021). La
hausse du taux d?incorporation pour l?essence s?explique par
l?augmentation de l?objectif fixé dans le cadre de la taxe
incitative relative à l?utilisation d?énergie renouvelable dans
le transport (de 8,6 à 9,2 % en 2022, cf. 1.6). Pour le gazole,
l?objectif augmente également (de 8 à 8,4 %) mais le taux
d?incorporation stagne, notamment en raison de difficultés
d?approvisionnement et d?une forte hausse des prix des huiles
végétales depuis 2021. Pour la première fois, un objectif est
également fixé pour le biokérosène (1 %).
La consommation de carburéacteurs, qui avait chuté de
53,2 % en 2020 (soutes internationales comprises), après
une forte augmentation les années précédentes (+ 13,1 %
entre 2011 et 2019), rebondit faiblement en 2021 (+ 7,2 %)
du fait de la levée tardive des restrictions en métropole et
d?un maintien d?un niveau de trafic très bas pour les vols
internationaux. En 2022, la consommation augmente de
62,3 %, tout en restant largement en dessous du niveau de
2019 (81,4 % du volume). Le trafic intérieur continue à
augmenter fortement (+ 41 % en 2022), mais c?est surtout la
reprise du trafic international (+ 133 %), le plus fortement
impacté par la crise sanitaire, qui explique cette forte hausse
de la consommation.
Les livraisons à destination des soutes maritimes
internationales, principalement sous forme de fioul lourd,
continuent leur reprise progressive (+ 10 % en 2021, + 4 %
en 2022) après une baisse de 43 % en 2020.
La consommation d?électricité, majoritairement liée au
mode ferré, s?élève à 10,8 TWh en 2022. Après une forte
baisse en 2020 (- 17,3 %) due à la chute de 42 % du trafic
de voyageurs dans les transports ferrés du fait de la crise
sanitaire, elle rebondit et dépasse son niveau de 2019 (+ 14 %
en 2021 et en 2022). La consommation des véhicules routiers
à motorisation alternative (électriques et hybrides
rechargeables) poursuit sa forte croissance (+ 30 % en 2020,
+ 87 % en 2021, + 78 % en 2022), pour atteindre 1,4 TWh.
Avec 21,2 % des immatriculations en 2022, les voitures
particulières électriques (hybrides rechargeables incluses)
continuent leur croissance, passant de 1,4 % du parc en 2021
à 2,2 % en 2022 (Bilanannueldestransportsen2022, SDES).
La consommation de gaz naturel pour le mode routier (y
compris le gaz naturel porté par camion sous forme de gaz
naturel liquéfié depuis les terminaux méthaniers) continue
sa progression (+ 17 % en 2022), notamment grâce au
développement du parc de véhicules alimentés au gaz
appartenant à des flottes captives (cf. 4.3). À un niveau de
3,7 TWh, elle représente 0,7 % de la consommation finale
des transports.
5.5.3 CONSOMMATION, DÉPENSES ET TAXES
La dépense énergétique du secteur des transports s?élève en
2022 à 81 Md¤ (figure 5.5.3.1). Comme la consommation
finale, la facture énergétique des transports est dominée par
les produits pétroliers (93 %), en particulier à destination du
transport routier. Comme en 2021, elle croît plus rapidement
que la consommation (+ 29,7 %, contre + 4,9 % pour la
consommation) en raison d?une forte augmentation des prix,
pour dépasser largement le niveau de 2019 (+ 19,6 %). Les
remises carburant mises en place en 2022 pour faire face à
la forte hausse des prix des carburants permettent d?alléger
cette facture de 7,6 Md¤. Les taxes énergétiques représentent
34 % de la dépense dans les transports en 2022, une part en
forte baisse du fait de la hausse importante des prix de l?énergie.
Figure 5.5.3.1 : consommation finale énergétique des transports (hors soutes internationales) par énergie et dépense
associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 476,2 65 147 475,2 64 611 400,9 46 580 449,7 58 390 467,3 75 297
Gaz naturel 2,0 63 1,9 72 2,2 73 3,2 133 3,7 282
Énergies renouvelables et déchets
(biocarburants) 36,5 2 872 37,2 2 913 30,9 2 319 34,0 3 627 36,0 4 564
Électricité 10,1 515 10,1 522 8,3 524 9,5 634 10,8 1 087
Total 524,8 68 597 524,4 68 118 442,3 49 496 496,4 62 783 517,8 81 230
Source :SDES,Bilandel?énergie
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-annuel-des-transports-en-2022?rubrique=56&dossier=1337
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 125
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.6 Industrie : baisse de la consommation
énergétique et envolée des prix
5.6.1 CONSOMMATION FINALE PAR ÉNERGIE
ET DÉPENSE ASSOCIÉE
Le secteur de l?industrie inclut ici l?industrie manufacturière, y
compris agroalimentaire, et la construction. La consommation
de charbon des hauts-fourneaux, considérée comme faisant
partie du secteur de la transformation d?énergie par convention
statistique internationale, est exclue de la consommation
d?énergie physique de l?industrie (et traitée en conséquence
dans la partie 3), mais entre dans les comptes de la dépense.
On distingue les usages énergétiques de l?énergie de ses
usages non énergétiques, c?est-à-dire de l?utilisation des
molécules comme matière première. La consommation à usage
non énergétique s?établit à 121,0 TWh en 2022. La grande
majorité de ces consommations à usage non énergétique est
constituée par les produits pétroliers (107,8 TWh), en particulier
dans l?industrie pétrochimique (74,2 TWh). Le gaz naturel est
également utilisé pour des usages non énergétiques (10,1 TWh,
principalement pour la synthèse d?engrais et pour la production
d?hydrogène). Les usages non énergétiques sont traités en
détail, énergie par énergie, dans la partie 4 du bilan.
La consommation finale à usage énergétique réelle de
l?industrie s?établit, quant à elle, à 294,2 TWh en 2022. Depuis
2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction
de la consommation d?énergie, elle a baissé de 13,7 %, soit
- 1,5 % en moyenne par an. Dans un contexte de forte hausse
globale des prix de l?énergie, elle diminue de 5,2 % en données
réelles en 2022 par rapport à 2021 (- 3,4 % en données
corrigées des variations climatiques). Dans le même temps,
la production dans l?industrie manufacturière augmente de
1,3 %. La baisse de consommation concerne le gaz naturel
(- 9,1 %), l?électricité (- 4,5 %) et le charbon (- 29,8 %). Les
autres énergies sont en légère progression, notamment la
chaleur (+ 7,9 %).
En 2022, le bouquet énergétique final de l?industrie est
toujours dominé par le gaz et l?électricité (37 % du total
chacun). Viennent ensuite les produits pétroliers (10 %), les
énergies renouvelables et les déchets (7 %), la chaleur
commercialisée (7 %) et le charbon (3 %). Cependant, en
incluant les consommations des hauts-fourneaux, la part du
charbon passerait à 15 % environ.
Corrigée des variations climatiques, la baisse de la
consommation est plus mesurée (- 3,4 % toutes énergies
confondues), en raison des températures globalement plus
douces qu?en 2021 (figure 5.6.1.1). Cette différence provient
principalement du gaz naturel, dont la baisse de consommation
est plus réduite à climat constant (- 5,6 %, contre - 9,1 % en
données réelles).
Figure 5.6.1.1 : consommation finale énergétique de l?industrie
En TWh (données corrigées des variations climatiques)
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Gaz naturel
Énergies renouvelables thermiques et déchets
Électricité
Chaleur commercialisée*
Produits pétroliers
Charbon (hors hauts-fourneaux)
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
126 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
La dépense énergétique totale (figure 5.6.1.2) de
l?industrie (hors charbon dans les hauts-fourneaux) s?élève
en 2022 à 27,5 milliards d?euros, en forte hausse, d?environ
43 % en euros constants sur un an, pour une consommation
en baisse de 5,2 %. La hausse de la dépense concerne
l?ensemble des secteurs mais dans des proportions différentes.
Ainsi, les dépenses industrielles dans les énergies
renouvelables et les déchets n?augmentent que de 5,4 % en
2022, tandis que d?autres énergies sont davantage touchées
par la flambée des prix. Cela est notamment le cas du gaz
naturel, dont la dépense progresse de 60,0 % malgré une
consommation en baisse, du charbon et dérivés incluant les
hauts-fourneaux (+ 83,2 %) ou de la chaleur commercialisée
(+ 81,5 %). La facture en électricité augmente également en
2022, mais de manière moins significative (+ 24,6 %),
réduisant ainsi l?écart de part de dépense relative avec le gaz
(44 % de la dépense totale représentée par l?électricité contre
30 % pour le gaz, contre respectivement 51 % et 27 % en
2021), tandis que ces deux énergies ont une part similaire
dans la consommation finale énergétique.
Figure 5.6.1.2 : consommation finale énergétique de l?industrie par énergie (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 28,6 1 939 28,6 1 859 27,6 1 421 26,7 1 718 28,0 2 735
Gaz naturel 120,5 4 433 118,7 4 012 106,9 2 968 118,4 5 167 107,6 8 268
Charbon et dérivés
hors hauts-fourneaux 12,7 1 780 10,3 1 825 9,1 1 103 10,5 1 548 7,4 2 654
Charbonetdérivés:hauts-fourneaux 46,1 1 486 43,0 1 581 32,4 926 40,9 1 285 36,3 2 355
Énergies renouvelables thermiques
et déchets* 21,5 166 21,3 146 21,0 145 21,6 212 21,8 223
Électricité 116,9 8 631 115,7 8 993 105,8 8 451 112,7 9 689 107,6 12 074
Chaleur commercialisée 16,8 572 18,7 537 17,6 452 20,2 849 21,8 1 541
Total (hors charbon hauts-fourneaux) 317,0 17 483 313,3 17 330 288,0 14 498 310,2 19 137 294,2 27 496
Dépenses totales y compris
hauts-fourneaux 18 932 18 868 15 382 20 378 29 851
*Pourlavalorisationmonétairedesénergiesrenouvelablesetdéchets,seulslebois-énergieetlesbiocarburantssontprisencompte.
Note:conformémentauxconventionsstatistiquesinternationalesrelativesàlacomptabilitéphysiquedel?énergie,laconsommationdecharbonetsesdérivés
dansleshauts-fourneauxestexcluedelaconsommationfinale.Danslecadredubilanmonétaire,elleestenrevancheinclusedansl?industrieetdansladépense
nationale en énergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 127
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.6.2 CONSOMMATION FINALE PAR SECTEUR
Le secteur de la chimie et pétrochimie, qui représente à lui seul
21 % de l?énergie consommée dans l?industrie (figure 5.6.2.1),
voit sa consommation énergétique diminuer de 6,2 %, tandis
que l?indice brut de production de l?industrie chimique évolue
également à la baisse (- 10,8 % par rapport à l?année
précédente). Le gaz naturel représente près de la moitié (42 %)
de sa consommation énergétique. Il est en nette baisse en
2022 (- 14,8 %) sous l?effet d?une diminution importante observée
dans les entreprises les plus consommatrices du secteur.
L?industrie agroalimentaire pèse pour 20 % des
consommations énergétiques dans l?industrie. Elle enregistre
une baisse de 6,1 % sur l?année 2022, pour atteindre son
plus bas niveau depuis 2017. L?activité des industries
alimentaires diminue aussi au cours de l?année (- 5,2 % selon
l?indice brut de production). Après avoir été davantage
épargnée que d?autres secteurs par les baisses d?activité
pendant la crise sanitaire en 2020, elle subit la baisse de la
consommation de produits alimentaires liée à l?inflation
générale de ces produits en 2022.
Figure 5.6.2.1 : évolution de la consommation finale énergétique (données non corrigées des variations climatiques)
par secteur de l?industrie
En TWh
2022
2021
2020
2019
2018
Sidérurgie Chimie et pétrochimie Métaux non ferreux Produits minéraux non métalliques Matériels de transport
Machines Industries extractives (sauf combustibles) Produits alimentaires, boissons et tabac Imprimerie, pâtes et papiers
Non spécifié ci-dessus
Bois et ouvrages en bois Construction Textiles et cuir
0 50 100 150 200 250 300 350
21
22
18
21
23
9
11
11
11
11
19
20
17
20
20
10
11
9
11
12
27
28
27
28
29
8
8
6
7
8
19
18
16
18
17
3
3
2
3
3
12
12
11
14
14
58
62
57
58
62
5
5
5
4
5
43
44
41
44
44
62
66
68
74
69
Note:lessecteursprésentéssontdesagrégatsdelaclassificationNAF.Toutefois,lecharbonetsesproduitsdérivésdeshauts-fourneauxontétéexclusdela
sidérurgie,conformémentauxconventionsinternationalessurlesstatistiquesdel?énergie.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Au sein de la sidérurgie, les hauts-fourneaux sont les plus
gros consommateurs de charbon et dérivés. Leur
consommation nette de la production s?établit ainsi à 36 TWh,
soit 83 % des 44 TWh de charbon consommés dans l?industrie
dans son ensemble. Après une forte reprise de la
consommation dans la sidérurgie en 2021, cette dernière
baisse de nouveau en 2022 (- 3,7 %), pour se rapprocher de
son niveau d?avant la crise sanitaire (- 0,7 % par rapport à
2019). En particulier, les consommations d?électricité (- 8,5 %)
et de charbon (- 62,5 %) ont chuté dans la sidérurgie au cours
de l?année. Elle pèse pour 7 % de la consommation de
l?industrie en 2022 (hors charbon sidérurgique). Dans le même
temps, la production industrielle dans la sidérurgie chute
(- 29,3 % par rapport à 2021).
Le secteur des métaux non ferreux, incluant entre autres
les entreprises électro-intensives de la production d?aluminium,
subit l?explosion des prix de l?énergie en 2022 et voit sa
consommation chuter de 19,0 % sur l?année, après une
hausse de 6,0 % entre 2020 et 2021. Il représente désormais
3,1 % de la consommation de l?industrie (contre 3,7 % en
2021) mais 6 % de la consommation de l?électricité.
Parmi les quelques secteurs industriels connaissant une
augmentation de consommation énergétique, le bois et
ouvrages en bois (+ 2,2 %) et les industries extractives
(+ 3,3 %) peuvent être cités. Ces secteurs ont une part relative
globalement faible dans la consommation énergétique de
l?industrie.
Les autres secteurs parmi les plus contributifs à la
consommation d?énergie dans l?industrie sont les imprimeries
et papeteries (9,1 %), la construction (6,3 %) ou les machines
(6,3 %). Leur consommation est relativement stable au cours
des dernières années.
128 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.6.3 DÉCOMPOSITION SECTORIELLE
DE LA CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE
En données réelles, la consommation finale de gaz naturel à
usage énergétique chute par rapport à 2021, à 107,6 TWh
(soit - 9,1 %), annulant ainsi la hausse de 2021 en sortie de
crise sanitaire. Cette baisse importante se retrouve dans les
secteurs qui y contribuent le plus fortement. Ainsi, la chimie
et pétrochimie (- 14,8 %), les produits minéraux non métalliques
(- 11,3 %) et les produits alimentaires (- 3,4 %), qui représentent
en cumulé les deux tiers de la consommation de gaz dans
l?industrie (figure 5.6.3.1), voient tous leurs usages énergétiques
baisser en 2022.
La consommation finale d?électricité diminue de 4,5 % au
cours de l?année, pour s?établir à 107,7 TWh, se situant 6,9 %
en dessous de la consommation de 2019. Cette baisse ne touche
pas tous les secteurs de manière uniforme. Elle est principalement
forte sur les secteurs des métaux non ferreux (- 19,8 %), de la
sidérurgie (- 8,5 %) ou de la chimie et pétrochimie (- 6,7 %). En
revanche, le secteur des produits alimentaires, qui reste le pôle
le plus contributif (21 % de la consommation d?électricité dans
l?industrie en 2022), connaît une légère augmentation (+ 2,2 %).
Figure 5.6.3.1 : décomposition sectorielle de la consommation finale énergétique de l?industrie en 2022
En %
Gaz naturel
Électricité
Produits
pétroliers
Chaleur
commercialisée
Charbon (hors
hauts-fourneaux)
Énergies renouvelables
thermiques et déchets
Sidérurgie Chimie et pétrochimie Métaux non ferreux Produits minéraux non métalliques Matériels de transport
Machines Industries extractives (sauf combustibles) Produits alimentaires, boissons et tabac Imprimerie, pâtes et papiers
Non spécifié ci-dessus
Bois et ouvrages en bois Construction Textiles et cuir
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Note:lapartdechacunedesénergiesestcalculéeàpartirdesdonnéesnoncorrigéesdesvariationsclimatiques.
Source :SDES,Bilandel?énergie
La consommation finale de produits pétroliers dans
l?industrie connaît une augmentation en 2022, de 4,5 % en
données réelles, tandis qu?elle baisse de 2,7 % en moyenne
annuelle depuis 2012. Le secteur de la construction
représente 40 % de cette consommation. La hausse de
consommation des produits pétroliers dans l?industrie provient
principalement des minéraux non métalliques (en
augmentation de 14 % en 2022), secteur regroupant
notamment la fabrication de ciment et de verre.
La chaleur commercialisée connaît la plus forte
progression de consommation finale annuelle (+ 7,9 %).
Cette hausse est portée par les secteurs de la chimie et
pétrochimie (+ 16,7 %) et du papier et de l?imprimerie
(+ 13,6 %), qui représentent à eux seuls 78 % de la
consommation finale de chaleur vendue dans l?industrie.
À l?inverse, la consommation dans le secteur des produits
alimentaires baisse en 2022 (- 18,3 % en données réelles).
La consommation finale d?énergies renouvelables et de
déchets est, quant à elle, relativement stable (+ 1,1 %). Elle
augmente de 1,0 % à climat constant sur l?année 2022 et de
1,1 % en moyenne par année depuis 2012. La majorité de
ses consommations sectorielles (79 %) provient du papier
et de l?imprimerie, des produits minéraux non métalliques et
du bois.
Après une progression en 2021, la consommation finale
de charbon (hors hauts-fourneaux) s?effondre de 29,8 %.
Elle diminue également dans les hauts-fourneaux de manière
moins importante (- 7,4 %), non pris en compte dans la
consommation finale industrielle (cf. 3.3). Malgré un rebond
en 2021, la consommation nette de charbon dans l?industrie
reste inférieure de 15,2 % à son niveau de 2019 et se situe
dans une dynamique globale de baisse de 2012 (- 6,4 % de
consommation en moyenne par an).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 129
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.7 Agriculture-pêche : dépense en forte
hausse
Avec 54,5 TWh, la consommation finale d?énergie de
l?agriculture et de la pêche augmente légèrement, de 2,0 %
en 2022, après une baisse de 1,5 % en 2021 (figure 5.7.1).
Peu sensible aux fluctuations de la production agricole, elle
ne varie guère depuis une dizaine d?années. Par rapport à
2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction
de la consommation d?énergie (cf. 4.1), la consommation de
l?agriculture et de la pêche est à peu près stable (+ 0,7 %
d?évolution en moyenne annuelle). À la suite de l?augmentation
des prix des énergies, notamment ceux du gaz et des produits
pétroliers, la dépense en énergie du secteur augmente de
39 %, pour s?élever à 4 Md¤ en 2022.
Figure 5.7.1 : consommation finale énergétique du secteur agriculture-pêche
En TWh
60
50
40
30
20
10
0
2007
2016
2021
2022
2013
2004
2008
2005
2017
2014
2019
2009
2006
2010
2015
2020
2011
2012
2018
Produits pétroliers
Gaz naturel
Électricité
Charbon
Énergies renouvelables et déchets
Chaleur commercialisée*
*Donnéesdisponiblesàpartirde2007uniquement.
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Source :SDES,Bilandel?énergie
En 2022, avec une consommation en hausse de 2,9 %,
les produits pétroliers, comprenant essentiellement du gazole
non routier (GNR), constituent 73 % du bouquet énergétique
dans l?agriculture. La consommation d?électricité, qui
représente la deuxième source d?énergie du secteur (14,3 %),
augmente de 1,8 %. Viennent ensuite les énergies
renouvelables et déchets, qui représentent 9,2 % du bouquet
énergétique, et dont la consommation progresse de 4,8 %
sur un an. Depuis 2012, leur consommation augmente en
moyenne de 10,4 % par an. Le gaz naturel enregistre, quant
à lui, la baisse la plus importante sur l?année (- 17,0 %) et
représente en 2022 3,6 % de la consommation dans
l?agriculture. Quant à la chaleur commercialisée, qui ne
représente que 0,4 % de la consommation, elle connaît une
baisse de 12,6 %.
La pêche représente 7,6 % des consommations d?énergie
de l?ensemble agriculture-pêche. Sa consommation finale
d?énergie, composée pour l?essentiel du gazole consommé
par les bateaux de pêche, augmente légèrement en 2022
(+ 2,7 %, quatrième année de hausse consécutive).
130 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Figure 5.7.2 : consommation finale énergétique du secteur agriculture-pêche (données non corrigées des variations
climatiques) et dépense associée
2018 2019 2020 2021 2022
En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022 En TWh En M¤2022
Produits pétroliers 36,9 2 744 36,1 2 698 39,3 2 191 38,4 2 598 39,5 3 988
Gaz naturel 2,3 105 2,4 105 2,3 91 2,4 113 2,0 149
Charbon 0,02 0,7 0,02 0,4 0,02 0,3 0,02 0,4 0,02 0,7
Énergies renouvelables et déchets 4,3 166 4,3 151 4,4 148 4,8 239 5,0 288
Électricité 8,6 1 145 8,5 1 163 8,1 1 116 7,7 1 087 7,8 1 202
Chaleur commercialisée 0,2 12,4 0,2 18,6 0,2 15,2 0,3 23,1 0,2 24,5
Total 52,3 4 173 51,5 4 136 54,3 3 561 53,5 4 061 54,5 5 653
Source : SDES,Bilandel?énergie
En 2022, la dépense totale en énergie du secteur de
l?agriculture et de la pêche s?élève à 5,7 milliards d?euros
(figure 5.7.2), en nette hausse par rapport à 2021 (+ 39,2 %).
Les produits pétroliers concentrent 71 % de la dépense,
proche de leur part de consommation finale, et connaissent
une hausse des dépenses particulièrement forte (+ 53,5 %).
Par ailleurs, la part de dépense en électricité est plus
importante que sa part dans la consommation (respectivement
21 % et 14 %). Troisième énergie du secteur, les énergies
renouvelables et déchets représentent 5,1 % de la dépense,
contre 9,2 % de la consommation. Le gaz est le quatrième
poste de dépense (3,2 %). Il voit sa dépense totale augmenter
de 31,5 %, malgré une baisse de consommation, en raison
de l?explosion de ses prix.
Les dépenses associées à la consommation de produits
raffinés dans la pêche augmentent également fortement en
2022, sous l?effet de la hausse du prix des carburants, pour
atteindre 336 M¤ (+ 59,2 % sur l?année, en euros constants).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 131
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
5.8 Intensité énergétique finale : poursuite
de la baisse
Après un rebond en 2020 (+ 1,8 %) et un retour à la situation
d?avant la crise sanitaire en 2021, l?intensité énergétique
finale (consommation finale à usage énergétique par unité
de PIB) continue de diminuer en 2022 (- 3,1 %), pour atteindre
0,68 TWh par milliard d?euros (figure 5.8.1). La consommation
finale énergétique, corrigée des variations climatiques,
redescend (- 0,7 % en 2022) après un rebond post-crise
sanitaire (+ 4,1 % en 2021), alors que l?activité poursuit sa
croissance (+ 6,4 % en 2021, + 2,5 % en 2022).
Sur le long terme, l?intensité énergétique finale se réduit
de manière quasiment continue depuis 1990, à un rythme
annuel moyen de - 1,3 %. Entre 1990 et 2001, cette baisse
s?explique par une croissance moins rapide de la
consommation énergétique finale (+ 16,7 %) que du PIB
(+ 25,4 %). À partir de 2001, la consommation énergétique
finale diminue alors que le PIB continue à augmenter, bien
que moins rapidement. Ce découplage partiel entre PIB et
consommation d?énergie s?explique par des gains d?efficacité
énergétique dans l?ensemble des secteurs, par la tertiarisation
de l?économie et par une croissance de la demande des
ménages moins rapide que celle du PIB.
En 2022, la consommation finale énergétique par habitant
diminue de 1 %, pour s?établir à 23,5 MWh par habitant, après
avoir fortement diminué en 2020 (- 6,2 %) puis légèrement
rebondi en 2021 (+ 3,8 %). Sur le long terme, après une
croissance annuelle moyenne de 1 % sur la période 1990-
2001 qui culmine en 2001 à 29,2 MWh par habitant, la
consommation par habitant diminue à un rythme annuel
moyen de - 1,9 % de 2001 à 2022. De 1990 à 2001, à climat
constant, la consommation finale énergétique totale augmente
de 16,7 %, notamment du fait de la hausse de consommation
du tertiaire (+ 26,9 %) et des transports (+ 17,9 %). De 2001
à 2022, la tendance s?inverse, principalement du fait de la
baisse de la consommation de l?industrie (- 23,4 %) et, dans
une moindre mesure, du résidentiel (- 4,4 %).
Figure 5.8.1 : intensité énergétique finale (données corrigées des variations climatiques)
En MWh/hab et TWh/Md¤ (données corrigées des variations climatiques)
30
29
28
27
26
25
24
23
22
21
20
1,10
1,05
1,00
0,95
0,90
0,85
0,80
0,75
0,70
0,65
0,60
Consommation finale énergétique par unité de PIB (TWh/Md¤, axe de droite)
Consommation finale énergétique par habitant (MWh/hab, axe de gauche)
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Sources :SDES,Bilandel?énergie;Insee
132 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 5 : la consommation d?énergie par secteur ou usage
Depuis 1990, l?intensité énergétique finale a diminué pour
l?ensemble des activités (figure 5.8.2).
Dans les transports, premier secteur consommateur en
2022 (32 % de la consommation énergétique finale),
l?amélioration de la performance énergétique des véhicules
légers se poursuit de manière continue depuis 1990, avec
une baisse de 27 % de la consommation d?énergie par
kilomètre parcouru. Cette baisse s?accélère à partir de 2010,
passant d?un rythme annuel moyen de - 0,8 % de 1990 à
2010 à - 1,2 % de 2010 à 2022. La réduction de la
consommation unitaire des poids lourds (par véhicule-km)
apparaît moins forte (- 13 % depuis 1990). Elle stagne jusqu?au
milieu des années 2000 puis décroît à un rythme annuel
moyen de - 0,8 % entre 2005 et 2022.
Malgré un léger rebond en 2020, en lien avec une
présence accrue des ménages dans leur domicile, la baisse
de l?intensité énergétique est particulièrement forte dans le
résidentiel, qui représente 29 % de la consommation
énergétique finale en 2022. Elle diminue en effet de 35 %
depuis 1990, reflétant les meilleures performances
énergétiques des logements neufs ainsi que des efforts de
rénovation dans les logements anciens.
Dans l?industrie (19 % de la consommation énergétique
finale en 2022), l?adoption de procédés moins consommateurs
a contribué à la baisse de long terme de l?intensité énergétique
(- 29 % depuis 1990), la dégradation ponctuelle en 2020 liée
à la crise sanitaire ayant été compensée en 2022.
Dans le tertiaire (16 % de la consommation énergétique
finale en 2022), la baisse de l?intensité énergétique ne
commence qu?à partir de la fin des années 2000, à un rythme
annuel moyen soutenu de - 2,2 % entre 2009 et 2022. Au
total, la baisse atteint 21 % depuis 1990. Comme dans le
résidentiel, cette tendance s?explique notamment par
l?amélioration des performances énergétiques des bâtiments
du secteur.
Dans l?agriculture (3 % de la consommation énergétique
finale en 2022), l?intensité énergétique est beaucoup plus
volatile, en raison notamment des aléas climatiques qui
pèsent sur les récoltes et affectent les rendements sans
modifier la consommation d?énergie. Toutefois, elle baisse
tendanciellement depuis 1990 (- 18 %).
Figure 5.8.2 : évolution des intensités énergétiques finales par secteur (données corrigées des variations climatiques)
En indice base 100 en 1990 (données corrigées des variations climatiques)
120
110
100
90
80
70
60
50
Tertiaire Résidentiel Industrie Agriculture Poids lourds Véhicules légers
1990
2002
1996
2008
2016
1992
2004
1998
2010
2018
1994
2006
2014
2000
2012
2020
2022
Note:l?intensitéénergétiquefinaleestdéfiniecommeleratiodelaconsommationénergétiquefinaledusecteuràsavaleurajoutée,saufpourlerésidentiel,oùle
dénominateurestlasurfacetotaledeslogementshabités,etdanslestransports,oùl?indicateurmesurelaconsommationunitairedesvéhicules(parvéhicule-km).
Champ:jusqu?àl?année2010incluse,lepérimètregéographiqueestlaFrancemétropolitaine.Àpartirde2011,ilinclutenoutrelescinqDROM.
Sources :SDES,Bilandel?énergie,Bilanannueldestransports,Rapportducomptedulogement;Insee
partie 6
Émissions de CO2
dues à la combustion
d?énergie
? Les émissions réelles de CO2 liées à la combustion d?énergie
en France métropolitaine ont baissé de 3,3 % en 2022, en raison
notamment de la douceur des températures. À climat constant,
elles augmentent (+ 0,4 %). Sur le plus long terme, les émissions
réelles se sont repliées de 26,9 % depuis 1990. Les transports
demeurent le premier secteur émetteur de CO2 (45 %), devant
le résidentiel et le tertiaire (20 %), l?industrie (16 %), la branche
énergie (16 %) et l?agriculture et la pêche (4 %).
134 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
6. Baisse des émissions de CO2 dues
à la combustion d?énergie
La consommation d?énergie doit aussi être analysée au regard
de ses impacts. Le bilan de l?énergie permet d?avoir une
estimation des émissions de CO2 liées à la combustion
d?énergie et une analyse des évolutions après correction des
variations climatiques. Afin d?avoir une vision complète des
émissions de gaz à effet de serre de la France, il convient de
se reporter aux données produites par le Citepa et à l?inventaire
national transmis dans le cadre de la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements climatiques (qui comptabilise
l?ensemble des gaz à effet de serre et qui contient également
les émissions non liées à la combustion d?énergie, cf. encadré).
Les émissions réelles de CO2 liées à la combustion
d?énergie baissent de 3,3 % en France métropolitaine en
2022, pour atteindre 268 MtCO2 (figure 6.1). La baisse est
particulièrement importante dans le secteur résidentiel-
tertiaire (- 17,9 %) en raison d?un climat doux, d?une
augmentation des prix de l?énergie et des appels à la sobriété.
La baisse concerne également l?industrie (- 8,8 %) qui réduit
sa consommation d?énergie face à la hausse des prix.
À l?inverse, les émissions de la branche énergie augmentent
(+ 5,5 %), principalement à cause de l?indisponibilité d?une
partie du parc nucléaire et du recours accru à des centrales
thermiques pour produire de l?électricité. Les émissions des
transports poursuivent leur reprise (+ 3,5 %), principalement
alimentées par le trafic routier et, dans une moindre mesure,
aérien. Elles restent toutefois 1,6 % sous leur niveau de 2019.
Figure 6.1 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie par secteur entre 1990 et 2022
En MtCO2 (données non corrigées des variations climatiques, sauf indication contraire)
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Transports* Résidentiel-tertiaire Industrie** Branche énergie*** Agriculture-pêche
Total (données non corrigées des variations climatiques) Total (données corrigées des variations climatiques)
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
*Horstransportsinternationauxmaritimesetaériens.
**Ycomprishauts-fourneaux.
***Ycomprisécartstatistique.
Note:contrairementaurestedubilan,lesémissionsdesDROMnesontpascomptabiliséesici.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 135
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Corrigée des variations climatiques, les émissions
augmentent de 0,4 %, l?année 2022 ayant été plus chaude
que 2021. Les émissions diminuent pour le gaz naturel
(- 1,5 %) et le charbon (- 10,4 %) mais augmentent pour les
produits pétroliers (+ 3 %) et les déchets non renouvelables
(+ 1,8 %).
À plus long terme, les émissions réelles sont inférieures
de 26,9 % au niveau de 1990 : après une quasi-stabilité sur
la période 1990-2005 (+ 0,3 % en moyenne par an), elles ont
diminué entre 2005 et 2019 à un rythme annuel moyen de
- 1,8 %. Les réductions d?émissions devront s?intensifier pour
atteindre la neutralité carbone à l?horizon 2050, cible fixée
par la loi Énergie et Climat adoptée en 2019. Cette dernière
prévoit en effet une division des émissions de gaz à effet de
serre (dont les émissions de CO2 liées à la combustion
d?énergie représentent plus de 65 %) par un facteur supérieur
à 6, ce qui correspondrait à une baisse annuelle moyenne
d?au moins 3 % entre 1990 et 2050, et d?environ 5 % entre
2020 et 2050 au vu de l?évolution connue au cours des
30 dernières années.
Les transports (hors soutes aériennes et maritimes
internationales) sont le premier secteur émetteur sur toute la
période 1990-2022. Ils représentent 45 % du total en 2022
(contre 32 % en 1990). Les émissions sont quasi exclusivement
associées à la combustion de produits pétroliers.
Les transports sont le seul secteur pour lequel les
émissions ont augmenté entre 1990 et 2019 (+ 3,8 %), avec
un pic atteint au début des années 2000. La consommation
énergétique est restée stable entre 2012 et 2019, mais
l?incorporation croissante de biocarburants (dont les émissions
liées à la combustion sont conventionnellement nulles) a
contribué à faire légèrement baisser les émissions (- 0,2 %
par an en moyenne sur la période 2012-2019).
Les émissions directes12 du résidentiel et du tertiaire
représentent 19,7 % du total (dont deux tiers pour le résidentiel
et un tiers pour le tertiaire). Elles baissent de 17,9 % en 2022
(à climat constant, ces émissions diminuent de seulement
7,3 % du fait de la douceur du climat).
Sur le long terme et à climat constant, alors que la
consommation finale d?énergie du secteur résidentiel et
tertiaire métropolitain a nettement augmenté depuis 1990
(+ 13,7 %), les émissions directes sont inférieures de 33,5 %
à leur niveau de 1990. Cette divergence est liée à la place
croissante de l?électricité dans ces consommations
(+ 14 points) et au recours accru au gaz naturel pour le
chauffage (+ 2 points), au détriment des produits pétroliers
(- 20 points).
La branche énergie, qui inclut notamment les émissions
de la production d?électricité et de chaleur et celles des
raffineries, représente 15,7 % des émissions totales. Les
émissions de CO2 liées à la production d?électricité et de
chaleur (y compris autoproducteurs) repartent à la hausse
(+ 5,9 % en 2022). Depuis 1990, ces émissions ont fortement
diminué (- 32,7 %), ce qui s?explique à la fois par une moindre
utilisation des énergies fossiles pour la production d?électricité
et de chaleur, et, au sein des énergies fossiles, par une baisse
continue de la part du charbon (et du pétrole dans une moindre
mesure) au profit du gaz naturel, moins émetteur de CO2.
Les émissions directes12 de l?industrie baissent en 2022
(- 8,8 %) et représentent 16,1 % des émissions liées à
l?énergie. Elles ont diminué de 38,5 % depuis 1990, alors que
les consommations énergétiques du secteur ont baissé de
16,9 % dans le même temps. Le différentiel est lié au recul
prononcé de l?utilisation des énergies les plus émettrices
(produits pétroliers et charbon) au profit du gaz naturel et de
l?électricité.
Dans l?agriculture et la pêche, les émissions de CO2 liées
à la combustion d?énergie, en grande majorité dues à
l?utilisation de produits pétroliers, s?élèvent à 10,7 MtCO2 en
2022. Elles ont diminué de 5 % par rapport à 1990. La part
de l?agriculture et de la pêche dans les émissions liées à la
combustion reste limitée (4 %), en lien avec le faible poids
du secteur dans la consommation totale d?énergie.
Tous secteurs confondus et à climat constant, les produits
pétroliers restent de loin la principale source d?émissions
(59,4 % en 2022), bien que cette part soit en légère diminution
par rapport à 1990 (figure 6.2). La part des émissions liées
au gaz naturel (30,2 % du total) double quasiment sur la
période (15,8 % en 1990), tandis que celle des émissions
liées au charbon et à ses dérivés (8 % du total) diminue
fortement (21,1 % en 1990). Enfin, la valorisation énergétique
de déchets non renouvelables représente 2,4 % des
émissions.
Dans les départements et régions d?outre-mer, les
émissions liées à la combustion d?énergie s?élèvent en 2022
à 10,5 MtCO2. Elles sont principalement liées à la production
d?énergie (3,9 MtCO2, réparties entre combustion de produits
pétroliers et de charbon) et aux transports (6,3 MtCO2).
12Noncomprislesémissionsindirectesliéesàlaproductiond?électricitéetdechaleurcommercialisée,celles-ciétantcomprisesdanslabrancheénergie.
136 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Figure 6.2 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie par source entre 1990 et 2022
En MtCO2 (données corrigées des variations climatiques)
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Combustion de produits pétroliers Combustion de gaz naturel
Combustion de charbon* Combustion de déchets non renouvelables
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2022
*Ycomprisgazsidérurgiques.
Note:contrairementaurestedubilan,lesémissionsdesDROMnesontpascomptabiliséesici.
Source :SDES,Bilandel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 137
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Méthode de calcul des émissions de CO2 dues à la combustion
d?énergie
Les émissions de CO2 ici calculées sont celles issues de la combustion d?énergie fossile.
Elles représentent près de 90 % des émissions totales de CO2 et plus de 65 % des émissions de gaz à
effet de serre (GES) en France. Les autres émissions de GES proviennent essentiellement de l?UTCATF
(utilisation des terres, changement d?affectation des terres et foresterie) et de l?agriculture.
Le SDES applique des facteurs d?émissions aux consommations d?énergies fossiles (produits
pétroliers, gaz, combustibles minéraux solides, déchets non renouvelables), hors usages non
énergétiques.
Les émissions associées à la production d?électricité et de chaleur sont comptabilisées dans
la branche énergie et non dans les secteurs consommateurs finaux.
Par ailleurs, contrairement au reste du bilan (mais de même que dans les inventaires), les hauts-
fourneaux sont considérés comme faisant partie de l?industrie et non de la branche énergie en matière
d?émissions de CO2.
Les inventaires officiels en matière d?émissions de gaz à effet de serre, dont le CO2, font appel à une
méthodologie plus complexe, nécessitant des données plus détaillées. Ces inventaires couvrent
l?ensemble des GES du Protocole de Kyoto et non le seul CO2 issu de la combustion d?énergie qui
représente 70 % des émissions totales de GES en CO2 équivalent. Pour les émissions de CO2 liées à la
combustion d?énergie, quelques différences subsistent, en particulier (figure 6.3) :
? Les émissions dues à l?autoproduction d?électricité sont affectées à la branche énergie dans le bilan
de l?énergie, tandis qu?elles sont affectées aux secteurs consommant l?électricité, industrie notamment,
pour les inventaires.
? Le SDES ne prend en compte les émissions des départements et régions d?outre-mer qu?à partir de
2011. Par conséquent, les évolutions depuis 1990 présentées ici sont estimées à périmètre constant,
sur la France métropolitaine.
En conséquence, les émissions estimées ici ne sont pas directement comparables à celles des
inventaires nationaux d?émissions.
Les inventaires officiels, tout comme les estimations du SDES, ne mesurent que les émissions de CO2
dues aux activités sur le territoire national. Les émissions de gaz à effet de serre engendrées par la
production des biens consommés sur le territoire, y compris ceux importés (« empreinte carbone »),
sont estimées dans les ChiffresClésduclimat.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-du-climat-france-europe-et-monde-edition-2023?rubrique=26&dossier=1263
138 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
partie 6 : émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Figure 6.3 : émissions de CO2 liées à la combustion d?énergie en 2021
En MtCO2 (données non corrigées des variations climatiques)
Inventaire national Bilan de l?énergie
Branche énergie 39,1 44,5 (a, b)
Industrie 43,7 47,3 (b, c)
Résidentiel-tertiaire 64,0 64,5
Agriculture-pêche 10,5 10,7
Transports 122,8 121,3 (d)
Total 280,0 288,3
Notes:pourlebilandel?énergie,lechampgéographiqueestlamétropoleetles5DROM.L?inventairenationalinclutenoutrel?îledeSaint-
Martin(«périmètreKyoto»),etlesémissionscorrespondentauxquantitésdeCO2horsbiomasserapportéesdanslacatégorieCRF«1A.Fuel
combustionactivities(sectoralapproach)».
(a)Lesémissionsincluentunécartstatistiquedanslebilandel?énergie,lesconsommationsd?énergiedelabrancheénergiecorrespondantau
soldeentrelesressourcesetlaconsommationfinale,àladifférencedel?inventairenational,quireposesurl?estimationdirectedesemplois.
(b)Lesémissionsduesàl?autoproductiond?électricitésontaffectéesàlabrancheénergiedanslebilandel?énergie,tandisqu?ellessontaffectées
auxsecteursconsommantl?électricité,l?industrienotamment,pourlesinventaires.
(c)Unepartiedesémissionsconsidéréesicicommerelevantdelacombustiond?énergiefossiledansl?industrie(notammentdansleshauts-
fourneaux)sontallouées,danslesinventairesnationauxd?émissions,àlacatégorieCFR«2.IndustrialProcessesandProductUse».
(d)Lesémissionsliéesàlapartfossiledesbiocarburantsnesontpascomptabilisées.
Sources :Citepa(inventaireformatCCNUCC-KP,mars2023);SDES,Bilandel?énergie
Annexes
? Bilans énergétiques de la France
? Annexes méthodologiques
? Sigles et abréviations
? Pour en savoir plus
140 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilans énergétiques de la France
Notes
?EnRélectriques:hydraulique(horspompages),énergiesmarines,éolien,solairephotovoltaïque.
?EnRthermiquesetdéchets:biomassesolide,biogaz,biocarburants,déchets,solairethermique,géothermie,pompesàchaleur.
?Pétrolebrut:inclutégalementdefaiblesquantitésdecondensats(liquidesdegaznaturel),d?additifsoxygénés(nonissusdebiomasse)etd?autresproduitsà
distiller.
?Industrie:inclutégalementlaconstruction.Leshauts-fourneauxsontexclusdel?industriedanslebilanphysique(carclassésdanslabrancheénergie)mais
inclusdanslebilanmonétaire.
?Transfertsetretoursenraffineries(produitspétroliers):cepostecorrespondauxéchangescomptablesexistantsentrelebilandupétrolebrutetceluides
produitsraffinés.Desproduitsbrutspeuventêtreutiliséssansavoirétéraffinés(notammentlescondensatsutiliséspourlapétrochimie).Àl?inverse,desproduits
semi-finispeuventêtreretournésenraffineriespourêtreretraités(issusducommerceextérieuroudel?industriepétrochimique).
?Autoconsommationdesraffineries(produitsraffinés):cepostecorrespondàlaconsommationpropredesraffineriesenproduitsraffinés,horsproduction
d?électricitéoudechaleurcommercialisée.
?Donnéesréelles:donnéesnoncorrigéesdesvariationsclimatiques.
?DonnéesCVC:donnéescorrigéesdesvariationsclimatiques.
Bilans physiques, toutes énergies confondues (données réelles)
Bilan énergétique physique 2022
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 9,77 0,00 0,21 893,12 103,66 247,68 0,00 0,00 1 254,44
Importations 70,70 489,11 480,22 575,55 0,00 0,00 27,60 52,44 0,00 1 695,60
Exportations - 0,07 - 0,59 - 160,79 - 154,17 0,00 0,00 - 8,17 - 37,49 0,00 - 361,28
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 13,78 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 13,78
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 55,59 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 55,59
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 2,74 - 2,61 2,30 - 35,14 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 38,18
Consommation primaire 67,89 495,68 252,36 386,44 893,12 103,66 267,11 14,94 0,00 2 481,21
Écart statistique - 3,08 2,81 - 1,22 - 1,65 0,00 0,00 0,00 1,19 0,00 - 1,96
Production d?électricité 16,25 0,00 15,09 67,37 893,12 103,66 38,30 - 469,22 0,00 664,57
Production de chaleur 1,65 0,00 2,58 20,52 0,00 0,00 34,61 0,00 - 50,95 8,41
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 6,27 0,00 0,00 6,27 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 506,72 - 500,22 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,50
Autres transformations, transferts 27,65 - 13,85 12,34 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 26,14
Usages internes de la branche énergie 14,34 0,00 16,29 5,03 0,00 0,00 0,53 33,08 0,00 69,27
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 4,18 0,00 0,00 0,00 35,19 4,68 44,06
Consommation nette de la branche
énergie 56,80 495,68 - 455,13 89,18 893,12 103,66 79,71 - 399,76 - 46,27 816,98
Industrie 7,37 0,00 27,95 107,63 0,00 0,00 21,80 107,65 21,79 294,19
Transports 0,00 0,00 467,29 3,71 0,00 0,00 36,01 10,82 0,00 517,83
Résidentiel 0,31 0,00 40,71 110,56 0,00 0,00 111,50 155,37 14,53 432,98
Tertiaire 0,38 0,00 24,21 63,27 0,00 0,00 13,09 133,03 9,72 243,71
Agriculture-pêche 0,02 0,00 39,51 1,95 0,00 0,00 4,99 7,83 0,23 54,54
Consommation finale énergétique 8,08 0,00 599,68 287,12 0,00 0,00 187,40 414,70 46,27 1 543,26
Consommation finale non énergétique 3,01 0,00 107,81 10,15 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 120,97
Consommation finale 11,09 0,00 707,49 297,27 0,00 0,00 187,40 414,70 46,27 1 664,23
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 141
annexes
Bilan énergétique physique 2021
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 10,38 0,00 0,23 1 149,58 112,59 251,95 0,00 0,00 1 524,74
Importations 72,13 404,09 533,06 469,59 0,00 0,00 25,31 24,33 0,00 1 528,51
Exportations - 0,05 - 1,28 - 146,70 - 55,83 0,00 0,00 - 8,62 - 69,23 0,00 - 281,71
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 12,76 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 12,76
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 31,48 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 31,48
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 7,88 2,89 9,03 16,43 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 36,24
Consommation primaire 79,96 416,09 351,15 430,41 1 149,58 112,59 268,64 - 44,89 0,00 2 763,53
Écart statistique - 3,65 8,61 - 5,26 3,06 0,00 0,00 0,00 - 0,16 0,00 2,59
Production d?électricité 20,39 0,00 13,92 51,34 1 149,58 112,59 35,78 - 550,75 0,00 832,86
Production de chaleur 1,72 0,00 2,77 22,36 0,00 0,00 34,60 0,00 - 53,06 8,40
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 3,90 0,00 0,00 3,90 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 433,82 - 428,81 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 5,01
Autres transformations, transferts 32,15 - 26,34 24,88 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 30,69
Usages internes de la branche énergie 14,90 0,00 10,27 6,51 0,00 0,00 0,59 33,76 0,00 66,02
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 3,58 0,00 0,00 0,00 39,19 4,94 47,71
Consommation nette de la branche
énergie 65,51 416,09 - 382,23 82,94 1 149,58 112,59 74,88 - 477,96 - 48,12 993,28
Industrie 10,50 0,00 26,74 118,43 0,00 0,00 21,57 112,73 20,20 310,17
Transports 0,00 0,00 449,72 3,16 0,00 0,00 33,99 9,51 0,00 496,39
Résidentiel 0,30 0,00 47,90 135,93 0,00 0,00 120,20 169,78 17,05 491,16
Tertiaire 0,42 0,00 31,26 75,72 0,00 0,00 13,23 133,37 10,60 264,60
Agriculture-pêche 0,02 0,00 38,39 2,35 0,00 0,00 4,76 7,69 0,27 53,48
Consommation finale énergétique 11,24 0,00 594,02 335,59 0,00 0,00 193,76 433,07 48,12 1 615,81
Consommation finale non énergétique 3,21 0,00 139,36 11,88 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 154,45
Consommation finale 14,45 0,00 733,38 347,47 0,00 0,00 193,76 433,07 48,12 1 770,25
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
142 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique physique 2020
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 9,82 0,00 0,18 1 072,22 116,33 229,67 0,00 0,00 1 428,22
Importations 59,35 394,74 507,92 468,92 0,00 0,00 17,49 19,54 0,00 1 467,96
Exportations - 0,10 - 1,45 - 148,57 - 84,52 0,00 0,00 - 9,11 - 64,58 0,00 - 308,32
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 11,47 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 11,47
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 31,12 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 31,12
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 2,28 2,54 - 1,68 21,25 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 24,38
Consommation primaire 61,53 405,65 315,08 405,83 1 072,22 116,33 238,05 - 45,04 0,00 2 569,64
Écart statistique - 3,69 7,29 3,94 1,28 0,00 0,00 0,00 2,13 0,00 10,95
Production d?électricité 13,56 0,00 13,46 55,42 1 072,22 116,33 35,91 - 527,75 0,00 779,14
Production de chaleur 1,57 0,00 3,02 21,00 0,00 0,00 30,72 0,00 - 48,35 7,96
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 1,99 0,00 0,00 1,99 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 440,89 - 437,64 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 3,25
Autres transformations, transferts 24,86 - 42,53 41,61 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 23,94
Usages internes de la branche énergie 12,69 0,00 11,54 6,74 0,00 0,00 0,57 33,33 0,00 64,87
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 3,91 0,00 0,00 0,00 35,90 6,55 46,36
Consommation nette de la branche
énergie 48,99 405,65 - 364,08 86,36 1 072,22 116,33 69,18 - 456,40 - 41,79 936,46
Industrie 9,10 0,00 27,59 106,85 0,00 0,00 21,03 105,80 17,58 287,95
Transports 0,00 0,00 400,87 2,25 0,00 0,00 30,88 8,34 0,00 442,33
Résidentiel 0,24 0,00 48,47 129,72 0,00 0,00 101,01 161,50 14,49 455,43
Tertiaire 0,36 0,00 30,68 66,76 0,00 0,00 11,51 127,64 9,53 246,48
Agriculture-pêche 0,02 0,00 39,32 2,25 0,00 0,00 4,44 8,08 0,19 54,30
Consommation finale énergétique 9,71 0,00 546,92 307,83 0,00 0,00 168,88 411,36 41,79 1 486,49
Consommation finale non énergétique 2,82 0,00 132,23 11,64 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 146,70
Consommation finale 12,54 0,00 679,15 319,47 0,00 0,00 168,88 411,36 41,79 1 633,19
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 143
annexes
Bilan énergétique physique 2019
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 11,59 0,00 0,17 1 209,13 104,29 240,22 0,00 0,00 1 565,40
Importations 84,77 578,29 530,31 550,96 0,00 0,00 22,68 15,63 0,00 1 782,64
Exportations - 0,05 - 1,60 - 202,34 - 94,84 0,00 0,00 - 10,47 - 73,30 0,00 - 382,60
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 20,01 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 20,01
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 72,35 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 72,35
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 0,37 1,26 1,15 - 19,66 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 16,88
Consommation primaire 85,09 589,54 236,75 436,62 1 209,13 104,29 252,43 - 57,67 0,00 2 856,19
Écart statistique 3,31 10,75 14,58 0,97 0,00 0,00 0,00 4,19 0,00 33,80
Production d?électricité 15,92 0,00 13,66 62,58 1 209,13 104,29 36,53 - 566,12 0,00 875,99
Production de chaleur 1,95 0,00 3,10 20,74 0,00 0,00 31,69 0,00 - 48,95 8,54
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 1,11 0,00 0,00 1,11 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 607,99 - 602,61 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 5,37
Autres transformations, transferts 32,75 - 29,19 28,10 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 31,66
Usages internes de la branche énergie 17,02 0,00 16,10 6,87 0,00 0,00 0,57 34,46 0,00 75,02
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 4,98 0,00 0,00 0,00 38,09 5,88 48,95
Consommation nette de la branche
énergie 70,95 589,54 - 527,06 95,03 1 209,13 104,29 69,90 - 489,37 - 43,07 1 079,33
Industrie 10,32 0,00 28,64 118,70 0,00 0,00 21,30 115,66 18,70 313,31
Transports 0,00 0,00 475,19 1,89 0,00 0,00 37,18 10,08 0,00 524,35
Résidentiel 0,28 0,00 50,66 132,71 0,00 0,00 108,36 159,72 14,81 466,55
Tertiaire 0,40 0,00 32,76 73,04 0,00 0,00 11,37 137,77 9,32 264,67
Agriculture-pêche 0,02 0,00 36,12 2,36 0,00 0,00 4,32 8,48 0,25 51,55
Consommation finale énergétique 11,02 0,00 623,38 328,70 0,00 0,00 182,53 431,70 43,07 1 620,42
Consommation finale non énergétique 3,12 0,00 140,43 12,89 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 156,44
Consommation finale 14,14 0,00 763,81 341,59 0,00 0,00 182,53 431,70 43,07 1 776,86
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
144 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique physique 2018
Données réelles
En TWh
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR
élec-
triques
EnR
ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 10,93 0,00 0,09 1 251,34 105,00 235,30 0,00 0,00 1 602,65
Importations 107,46 633,08 497,99 486,04 0,00 0,00 20,09 13,51 0,00 1 758,17
Exportations - 0,39 - 0,48 - 235,47 - 37,45 0,00 0,00 - 10,99 - 76,48 0,00 - 361,26
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 - 22,89 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 22,89
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 - 68,89 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 68,89
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 1,07 4,50 1,66 - 20,29 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 15,20
Consommation primaire 106,01 648,02 172,40 428,38 1 251,34 105,00 244,40 - 62,97 0,00 2 892,58
Écart statistique 4,97 - 1,63 16,11 - 0,08 0,00 0,00 0,00 2,87 0,00 22,24
Production d?électricité 27,98 0,00 12,88 47,07 1 251,34 105,00 36,65 - 576,32 0,00 904,59
Production de chaleur 2,39 0,00 2,73 20,07 0,00 0,00 29,13 0,00 - 46,11 8,21
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 - 0,64 0,00 0,00 0,64 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 666,30 - 660,15 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 6,16
Autres transformations, transferts 35,04 - 16,65 15,50 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 33,89
Usages internes de la branche énergie 18,31 0,00 18,68 9,15 0,00 0,00 0,94 34,76 0,00 81,85
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 4,96 0,00 0,00 0,00 38,62 5,20 48,78
Consommation nette de la branche
énergie 88,69 648,02 - 594,24 80,52 1 251,34 105,00 67,36 - 500,07 - 40,91 1 105,71
Industrie 12,71 0,00 28,61 120,47 0,00 0,00 21,49 116,92 16,82 317,02
Transports 0,00 0,00 476,18 1,99 0,00 0,00 36,50 10,09 0,00 524,76
Résidentiel 0,31 0,00 54,15 135,33 0,00 0,00 103,88 160,24 14,58 468,48
Tertiaire 0,42 0,00 33,22 74,61 0,00 0,00 10,91 141,21 9,35 269,72
Agriculture-pêche 0,02 0,00 36,88 2,31 0,00 0,00 4,26 8,64 0,16 52,28
Consommation finale énergétique 13,45 0,00 629,04 334,71 0,00 0,00 177,04 437,10 40,91 1 632,25
Consommation finale non énergétique 3,87 0,00 137,60 13,15 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 154,62
Consommation finale 17,32 0,00 766,64 347,87 0,00 0,00 177,04 437,10 40,91 1 786,87
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 145
annexes
Bilans physiques par énergie (données réelles et données CVC)
Bilan physique du charbon de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Importations 107,46 84,77 59,35 72,13 70,70
Exportations - 0,39 - 0,05 - 0,10 - 0,05 - 0,07
Variations de stocks - 1,07 0,37 2,28 7,88 - 2,74
Total approvisionnement 106,01 85,09 61,53 79,96 67,89
Écart statistique 4,97 3,31 - 3,69 - 3,65 - 3,08
Consommation nette filière fonte 53,35 49,77 37,54 47,05 41,99
Production d?électricité 27,98 15,92 13,56 20,39 16,25
Production de chaleur 2,39 1,95 1,57 1,72 1,65
Consommation nette de la branche énergie 88,69 70,95 48,99 65,51 56,80
Industrie 12,71 10,32 9,10 10,50 7,37
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 0,31 0,28 0,24 0,30 0,31
Tertiaire 0,42 0,40 0,36 0,42 0,38
Agriculture-pêche 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02
Consommation finale énergétique 13,45 11,02 9,71 11,24 8,08
Consommation finale non énergétique 3,87 3,12 2,82 3,21 3,01
Consommation finale 17,32 14,14 12,54 14,45 11,09
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
146 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique du charbon de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Importations 107,46 84,77 59,35 72,13 70,70
Exportations - 0,39 - 0,05 - 0,10 - 0,05 - 0,07
Variations de stocks - 1,07 0,37 2,28 7,88 - 2,74
Total approvisionnement 106,01 85,09 61,53 79,96 67,89
Correction climatique 1,43 1,29 3,13 - 0,44 2,74
Écart statistique 4,97 3,31 - 3,69 - 3,65 - 3,08
Consommation nette filière fonte 53,35 49,77 37,54 47,05 41,99
Production d?électricité 29,29 17,07 16,37 19,99 18,73
Production de chaleur 2,51 2,09 1,90 1,69 1,90
Consommation nette de la branche énergie 90,12 72,23 52,12 65,07 59,53
Industrie 12,71 10,32 9,10 10,50 7,37
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 0,31 0,28 0,24 0,30 0,31
Tertiaire 0,42 0,40 0,36 0,42 0,38
Agriculture-pêche 0,02 0,02 0,02 0,02 0,02
Consommation finale énergétique 13,45 11,02 9,71 11,24 8,08
Consommation finale non énergétique 3,87 3,12 2,82 3,21 3,01
Consommation finale 17,32 14,14 12,54 14,45 11,09
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 147
annexes
Bilan physique du pétrole brut de 2018 à 2022
Données réelles
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0,94 1,00 0,84 0,89 0,84
Importations 54,43 49,72 33,94 34,75 42,06
Exportations - 0,04 - 0,14 - 0,12 - 0,11 - 0,05
Variations de stocks 0,39 0,11 0,22 0,25 - 0,22
Autres charges de raffinage, retours de pétrochimie 1,43 2,51 3,66 2,26 1,19
Total approvisionnement des raffineries 57,15 53,20 38,54 38,04 43,81
Écart statistique - 0,14 0,92 0,63 0,74 0,24
Transformation de pétrole brut en raffinerie 57,29 52,28 37,91 37,30 43,57
Consommation brute de la branche énergie 57,15 53,20 38,54 38,04 43,81
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
148 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique des produits pétroliers raffinés de 2018 à 2022
Données réelles
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
Production nette des raffineries 55,16 50,43 36,64 35,99 41,61
Importations 42,82 45,60 43,67 45,83 41,29
Exportations - 20,25 - 17,40 - 12,77 - 12,61 - 13,83
Soutes maritimes internationales - 1,97 - 1,72 - 0,99 - 1,10 - 1,18
Soutes aériennes internationales - 5,92 - 6,22 - 2,68 - 2,71 - 4,78
Variations de stocks 0,14 0,10 - 0,14 0,78 0,20
Transferts et retours en raffinerie - 1,33 - 2,42 - 3,58 - 2,14 - 1,06
Total approvisionnement en produits raffinés 68,65 68,37 60,15 64,04 62,25
Écart statistique 1,39 1,25 0,34 - 0,45 - 0,11
Production d?électricité 1,11 1,17 1,16 1,20 1,30
Production de chaleur 0,23 0,27 0,26 0,24 0,22
Consommation nette de la branche énergie 2,73 2,70 1,76 0,98 1,41
Industrie 2,46 2,46 2,37 2,30 2,40
Transports 40,94 40,86 34,47 38,67 40,18
Résidentiel 4,66 4,36 4,17 4,12 3,50
Tertiaire 2,86 2,82 2,64 2,69 2,08
Agriculture-pêche 3,17 3,11 3,38 3,30 3,40
Consommation finale énergétique 54,09 53,60 47,03 51,08 51,56
Consommation finale non énergétique 11,83 12,07 11,37 11,98 9,27
Consommation finale 65,92 65,68 58,40 63,06 60,83
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 149
annexes
Bilan physique des produits pétroliers raffinés de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En Mtep
2018 2019 2020 2021 2022
Production nette des raffineries 55,16 50,43 36,64 35,99 41,61
Importations 42,82 45,60 43,67 45,83 41,29
Exportations - 20,25 - 17,40 - 12,77 - 12,61 - 13,83
Soutes maritimes internationales - 1,97 - 1,72 - 0,99 - 1,10 - 1,18
Soutes aériennes internationales - 5,92 - 6,22 - 2,68 - 2,71 - 4,78
Variations de stocks 0,14 0,10 - 0,14 0,78 0,20
Transferts et retours en raffinerie - 1,33 - 2,42 - 3,58 - 2,14 - 1,06
Total approvisionnement en produits raffinés 68,65 68,37 60,15 64,04 62,25
Correction climatique 0,24 0,21 0,52 -0,07 0,46
Écart statistique 1,39 1,25 0,34 - 0,45 - 0,11
Production d?électricité 1,11 1,17 1,16 1,20 1,30
Production de chaleur 0,23 0,27 0,26 0,24 0,22
Consommation nette de la branche énergie 2,73 2,70 1,76 0,98 1,41
Industrie 2,46 2,47 2,38 2,30 2,41
Transports 40,94 40,86 34,47 38,67 40,18
Résidentiel 4,82 4,51 4,53 4,07 3,82
Tertiaire 2,92 2,88 2,79 2,67 2,21
Agriculture-pêche 3,17 3,11 3,38 3,30 3,40
Consommation finale énergétique 54,33 53,82 47,55 51,00 52,02
Consommation finale non énergétique 11,83 12,07 11,37 11,98 9,27
Consommation finale 66,16 65,89 58,92 62,99 61,29
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
150 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique du gaz naturel de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh PCS
2018 2019 2020 2021 2022
Production de gaz naturel 0,10 0,19 0,20 0,26 0,23
Injections de biométhane 0,71 1,23 2,21 4,34 6,97
Importations 540,04 612,18 521,02 521,77 639,49
Exportations - 41,62 - 105,38 - 93,91 - 62,04 - 171,30
Variations de stocks - 22,54 - 21,85 23,61 18,25 - 39,04
Total approvisionnement en gaz naturel 476,70 486,37 453,13 482,58 436,35
Écart statistique - 0,09 1,08 1,42 3,40 - 1,84
Production d?électricité 52,30 69,53 61,58 57,05 74,85
Production de chaleur 22,30 23,05 23,33 24,85 22,80
Usages internes de la branche énergie 10,17 7,63 7,49 7,23 5,59
Pertes de transport et de distribution 5,51 5,53 4,34 3,98 4,65
Consommation brute de la branche énergie 90,18 106,82 98,16 96,50 106,06
Industrie 133,85 131,89 118,72 131,59 119,59
Transports 2,21 2,10 2,50 3,52 4,12
Résidentiel 150,37 147,45 144,13 151,03 122,84
Tertiaire 82,90 81,16 74,18 84,13 70,30
Agriculture-pêche 2,57 2,62 2,50 2,61 2,17
Consommation finale énergétique 371,90 365,22 342,03 372,88 319,02
Consommation finale non énergétique 14,62 14,32 12,93 13,20 11,27
Consommation finale 386,52 379,55 354,97 386,08 330,30
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 151
annexes
Bilan physique du gaz naturel de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh PCS
2018 2019 2020 2021 2022
Production de gaz naturel 0,10 0,19 0,20 0,26 0,23
Injections de biométhane 0,71 1,23 2,21 4,34 6,97
Importations 540,04 612,18 521,02 521,77 639,49
Exportations - 41,62 - 105,38 - 93,91 - 62,04 - 171,30
Variations de stocks - 22,54 - 21,85 23,61 18,25 - 39,04
Total approvisionnement en gaz naturel 476,70 486,37 453,13 482,58 436,35
Correction climatique 17,97 16,17 39,33 - 5,53 34,43
Écart statistique - 0,09 1,08 1,42 3,40 - 1,84
Production d?électricité 54,55 71,70 66,67 56,35 79,04
Production de chaleur 23,25 23,77 25,26 24,55 24,76
Usages internes de la branche énergie 10,17 7,63 7,49 7,23 5,59
Pertes de transport et de distribution 5,74 5,74 4,85 3,90 5,10
Consommation brute de la branche énergie 93,62 109,92 105,69 95,44 112,65
Industrie 135,98 133,80 123,37 130,94 123,63
Transports 2,21 2,10 2,50 3,52 4,12
Résidentiel 158,51 154,73 162,22 148,51 138,41
Tertiaire 87,17 85,04 83,24 82,83 78,50
Agriculture-pêche 2,57 2,62 2,50 2,61 2,17
Consommation finale énergétique 386,44 378,30 373,83 368,41 346,84
Consommation finale non énergétique 14,62 14,32 12,93 13,20 11,27
Consommation finale 401,05 392,62 386,76 381,61 358,11
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
152 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique des énergies renouvelables et des déchets de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
Production d?énergie primaire 105,00 235,30 104,29 240,22 116,33 229,67 112,59 251,95 103,66 247,68
Importations 0,00 20,09 0,00 22,68 0,00 17,49 0,00 25,31 0,00 27,60
Exportations 0,00 - 10,99 0,00 - 10,47 0,00 - 9,11 0,00 - 8,62 0,00 - 8,17
Variations de stocks 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Total approvisionnement
en énergie primaire 105,00 244,40 104,29 252,43 116,33 238,05 112,59 268,64 103,66 267,11
Écart statistique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Production d?électricité 105,00 36,65 104,29 36,53 116,33 35,91 112,59 35,78 103,66 38,30
Production de chaleur 0,00 29,13 0,00 31,69 0,00 30,72 0,00 34,60 0,00 34,61
Injections de biométhane 0,00 0,64 0,00 1,11 0,00 1,99 0,00 3,90 0,00 6,27
Usages internes de la
branche énergie 0,00 0,94 0,00 0,57 0,00 0,57 0,00 0,59 0,00 0,53
Consommation brute
de la branche énergie 105,00 67,36 104,29 69,90 116,33 69,18 112,59 74,88 103,66 79,71
Industrie 0,00 21,49 0,00 21,30 0,00 21,03 0,00 21,57 0,00 21,80
Transports 0,00 36,50 0,00 37,18 0,00 30,88 0,00 33,99 0,00 36,01
Résidentiel 0,00 103,88 0,00 108,36 0,00 101,01 0,00 120,20 0,00 111,50
Tertiaire 0,00 10,91 0,00 11,37 0,00 11,51 0,00 13,23 0,00 13,09
Agriculture-pêche 0,00 4,26 0,00 4,32 0,00 4,44 0,00 4,76 0,00 4,99
Consommation finale
énergétique 0,00 177,04 0,00 182,53 0,00 168,88 0,00 193,76 0,00 187,40
Consommation finale non
énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 0,00 177,04 0,00 182,53 0,00 168,88 0,00 193,76 0,00 187,40
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 153
annexes
Bilan physique des énergies renouvelables et des déchets de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
EnR
électriques
EnR
thermiques
et déchets
Production d?énergie primaire 105,00 235,30 104,29 240,22 116,33 229,67 112,59 251,95 103,66 247,68
Importations 0,00 20,09 0,00 22,68 0,00 17,49 0,00 25,31 0,00 27,60
Exportations 0,00 - 10,99 0,00 - 10,47 0,00 - 9,11 0,00 - 8,62 0,00 - 8,17
Variations de stocks 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Total approvisionnement
en énergie primaire 105,00 244,40 104,29 252,43 116,33 238,05 112,59 268,64 103,66 267,11
Correction climatique 0,00 6,27 0,00 5,86 0,00 14,71 0,00 - 2,15 0,00 13,94
Écart statistique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Production d?électricité 105,00 36,65 104,29 36,53 116,33 35,91 112,59 35,78 103,66 38,30
Production de chaleur 0,00 29,41 0,00 31,95 0,00 31,36 0,00 34,51 0,00 35,22
Injections de biométhane 0,00 0,64 0,00 1,11 0,00 1,99 0,00 3,90 0,00 6,27
Usages internes de la
branche énergie 0,00 0,94 0,00 0,57 0,00 0,57 0,00 0,59 0,00 0,53
Consommation brute
de la branche énergie 105,00 67,64 104,29 70,16 116,33 69,82 112,59 74,78 103,66 80,32
Industrie 0,00 21,49 0,00 21,30 0,00 21,03 0,00 21,57 0,00 21,80
Transports 0,00 36,50 0,00 37,18 0,00 30,88 0,00 33,99 0,00 36,01
Résidentiel 0,00 109,44 0,00 113,55 0,00 114,09 0,00 118,28 0,00 123,92
Tertiaire 0,00 11,34 0,00 11,77 0,00 12,50 0,00 13,09 0,00 14,00
Agriculture-pêche 0,00 4,26 0,00 4,32 0,00 4,44 0,00 4,76 0,00 4,99
Consommation finale
énergétique 0,00 183,02 0,00 188,12 0,00 182,94 0,00 191,70 0,00 200,73
Consommation finale non
énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 0,00 183,02 0,00 188,12 0,00 182,94 0,00 191,70 0,00 200,73
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
154 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique de l?électricité de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Nucléaire 393,13 379,46 335,41 360,70 279,27
Pétrole 5,39 5,58 5,28 5,40 6,00
Gaz naturel 28,88 37,09 33,25 31,40 43,15
Charbon 9,95 5,54 4,66 6,92 5,70
Autre thermique 10,16 10,42 10,45 11,13 11,35
Hydraulique 69,61 60,82 66,27 63,16 50,42
Éolien 28,60 34,72 40,05 37,12 38,00
Photovoltaïque 10,81 12,17 13,19 15,36 19,63
Autres* 1,16 1,11 1,18 1,10 1,11
Production nette d?électricité 557,70 546,91 509,74 532,30 454,64
Énergie absorbée par le pompage-turbinage** - 7,47 - 6,50 - 6,32 - 6,06 - 7,70
Importations 13,51 15,63 19,54 24,33 52,44
Exportations - 76,48 - 73,30 - 64,58 - 69,23 - 37,49
Total approvisionnement 487,26 482,74 458,38 481,35 461,88
Écart statistique 2,87 4,19 2,13 - 0,16 1,19
Branche énergie 8,67 8,75 9,00 9,25 10,81
Pertes de transport et de distribution 38,62 38,09 35,90 39,19 35,19
Total branche énergie 50,16 51,03 47,02 48,28 47,18
Industrie 116,92 115,66 105,80 112,73 107,65
Transports 10,09 10,08 8,34 9,51 10,82
Résidentiel 160,24 159,72 161,50 169,78 155,37
Tertiaire 141,21 137,77 127,64 133,37 133,03
Agriculture-pêche 8,64 8,48 8,08 7,69 7,83
Consommation finale énergétique 437,10 431,70 411,36 433,07 414,70
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 437,10 431,70 411,36 433,07 414,70
*Ycomprisélectricitédélivréeparlesinstallationsdestockage(grossesbatteries).
**Etparl?alimentationdesautresinstallationsdestockage(grossesbatteries).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 155
annexes
Bilan physique de l?électricité de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Nucléaire 393,13 379,46 335,41 360,70 279,27
Pétrole 5,39 5,58 5,28 5,40 6,00
Gaz naturel 28,88 37,09 33,25 31,40 43,15
Charbon 9,95 5,54 4,66 6,92 5,70
Autre thermique 10,16 10,42 10,45 11,13 11,35
Hydraulique 69,61 60,82 66,27 63,16 50,42
Éolien 28,60 34,72 40,05 37,12 38,00
Photovoltaïque 10,81 12,17 13,19 15,36 19,63
Autres* 1,16 1,11 1,18 1,10 1,11
Production nette d?électricité 557,70 546,91 509,74 532,30 454,64
Énergie absorbée par le pompage-turbinage** - 7,47 - 6,50 - 6,32 - 6,06 - 7,70
Importations 13,51 15,63 19,54 24,33 52,44
Exportations - 76,48 - 73,30 - 64,58 - 69,23 - 37,49
Total approvisionnement 487,26 482,74 458,38 481,35 461,88
Correction climatique 5,99 5,28 14,11 - 1,91 11,49
Écart statistique 2,87 4,19 2,13 - 0,16 1,19
Branche énergie 8,67 8,75 9,00 9,25 10,81
Pertes de transport et de distribution 39,41 38,80 37,62 38,95 36,70
Total branche énergie 50,95 51,74 48,74 48,04 48,69
Industrie 117,38 116,07 106,81 112,59 108,52
Transports 10,09 10,08 8,34 9,51 10,82
Résidentiel 163,98 163,09 169,69 168,62 162,54
Tertiaire 142,21 138,55 130,83 133,00 134,96
Agriculture-pêche 8,64 8,48 8,08 7,69 7,83
Consommation finale énergétique 442,31 436,27 423,75 431,41 424,68
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 442,31 436,27 423,75 431,41 424,68
*Ycomprisélectricitédélivréeparlesinstallationsdestockage(grossesbatteries).
**Etparl?alimentationdesautresinstallationsdestockage(grossesbatteries).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
156 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan physique de la chaleur commercialisée de 2018 à 2022
Données réelles
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Pétrole 2,35 2,53 2,76 2,52 2,40
Gaz naturel 17,50 18,18 18,52 19,51 17,65
Charbon 1,82 1,43 1,19 1,23 1,04
Autre thermique 21,60 23,41 22,54 25,86 25,93
Géothermie 1,66 1,80 1,88 1,97 1,75
Pompes à chaleur 0,27 0,36 0,38 0,49 0,70
Autres 0,91 1,24 1,08 1,47 1,47
Production de chaleur (commercialisée) 46,11 48,95 48,35 53,06 50,95
Pertes de transport et de distribution 5,20 5,88 6,55 4,94 4,68
Industrie 16,82 18,70 17,58 20,20 21,79
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 14,58 14,81 14,49 17,05 14,53
Tertiaire 9,35 9,32 9,53 10,60 9,72
Agriculture-pêche 0,16 0,25 0,19 0,27 0,23
Consommation finale énergétique 40,91 43,07 41,79 48,12 46,27
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 40,91 43,07 41,79 48,12 46,27
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan physique de la chaleur commercialisée de 2018 à 2022
Données corrigées des variations climatiques
En TWh
2018 2019 2020 2021 2022
Pétrole 2,35 2,53 2,76 2,52 2,40
Gaz naturel 17,50 18,18 18,52 19,51 17,65
Charbon 1,82 1,43 1,19 1,23 1,04
Autre thermique 21,60 23,41 22,54 25,86 25,93
Géothermie 1,66 1,80 1,88 1,97 1,75
Pompes à chaleur 0,27 0,36 0,38 0,49 0,70
Autres 0,91 1,24 1,08 1,47 1,47
Production de chaleur (commercialisée) 46,11 48,95 48,35 53,06 50,95
Correction climatique 1,14 1,03 2,53 - 0,36 2,22
Pertes de transport et de distribution 5,28 5,96 6,78 4,90 4,88
Industrie 16,82 18,70 17,58 20,20 21,79
Transports 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Résidentiel 15,22 15,40 15,88 16,86 15,74
Tertiaire 9,76 9,68 10,45 10,47 10,52
Agriculture-pêche 0,16 0,25 0,19 0,27 0,23
Consommation finale énergétique 41,96 44,02 44,10 47,80 48,29
Consommation finale non énergétique 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Consommation finale 41,96 44,02 44,10 47,80 48,29
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 157
annexes
Bilans monétaires, toutes énergies confondues
(données réelles)
Bilan énergétique monétaire 2022
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 323 907 25 418 n.d. (*) 2 383 44 595 1 082 60 460
Importations 3 321 31 571 42 622 58 456 299 16 149 0 152 418
Exportations - 52 - 133 - 15 173 - 10 870 - 86 - 8 729 0 - 35 043
Soutes maritimes internationales 0 0 - 901 0 0 0 0 - 901
Soutes aériennes internationales 0 0 - 4 957 0 0 0 0 - 4 957
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 141 - 156 273 - 3 855 0 0 0 - 3 879
Taxes 18 0 42 973 4 176 145 8 945 102 56 360
dontTVA 3 0 10 478 1 649 145 4 642 102 17 020
Subventions 0 0 - 7 612 - 89 0 - 1 278 0 - 8 979
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 1 356 34 186 0 0 7 286 3 033 45 861
Total des ressources 3 470 33 545 116 829 33 569 2 742 66 968 4 217 261 339
Production d?électricité 558 0 1 117 5 373 238 0 0 7 286
Production de chaleur 63 0 128 1 569 383 0 0 2 143
Production d?autres formes d?énergie 0 33 545 1 356 404 0 1 127 0 36 432
Branche énergie 622 33 545 2 601 7 347 621 1 127 0 45 861
Industrie 2 654 0 2 857 8 268 101 12 074 1 541 27 496
Transports 0 0 87 712 309 0 1 193 0 89 215
Résidentiel 16 0 6 491 11 727 1 918 32 097 1 630 53 879
Tertiaire 15 0 2 911 4 952 87 19 274 1 022 28 261
Agriculture-pêche 1 0 4 276 149 0 1 202 25 5 653
Consommation finale énergétique 2 685 0 104 248 25 405 2 106 65 842 4 217 204 503
Consommation finale non énergétique 163 0 9 980 817 0 0 0 10 960
Consommation finale 2 848 0 114 228 26 222 2 106 65 842 4 217 215 463
(*)Avertissement:lecalculdelaproductionestcomplexeen2021et2022etn?apaspuêtreréalisé(voirencadré1.3).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
158 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique monétaire 2021
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 541 520 18 058 n.d. (*) 2 439 50 218 1 234 77 552
Importations 1 480 15 738 26 249 16 499 155 3 498 0 63 620
Exportations - 105 - 130 - 10 139 - 1 833 - 52 - 6 172 0 - 18 431
Soutes maritimes internationales 0 0 - 565 0 0 0 0 - 565
Soutes aériennes internationales 0 0 - 1 382 0 0 0 0 - 1 382
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 88 121 337 615 0 0 0 1 161
Taxes 16 0 38 709 4 199 133 15 839 91 58 987
dontTVA 2 0 8 283 1527 133 4738 91 14775
Subventions 0 0 0 - 228 0 - 5 469 0 - 5 697
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 1 848 18 532 0 0 3 303 1 920 25 602
Total des ressources 2 019 18 098 89 799 23 793 2 676 61 217 3 246 200 847
Production d?électricité 390 0 644 2 091 178 0 0 3 303
Production de chaleur 30 0 89 921 313 0 0 1 354
Production d?autres formes d?énergie 0 18 098 1 848 264 0 737 0 20 946
Branche énergie 419 18 098 2 582 3 276 491 737 0 25 602
Industrie 1 483 0 1 743 4 949 105 9 279 813 18 372
Transports 0 0 66 163 142 0 676 0 66 981
Résidentiel 8 0 5 224 10 915 1 986 32 763 1 521 52 417
Tertiaire 9 0 2 445 3 920 80 16 706 889 24 050
Agriculture-pêche 0 0 2 756 110 0 1 056 22 3 944
Consommation finale énergétique 1 501 0 78 331 20 036 2 171 60 480 3 246 165 764
Consommation finale non énergétique 99 0 8 886 482 0 0 0 9 467
Consommation finale 1 600 0 87 217 20 517 2 171 60 480 3 246 175 231
(*)Avertissement:lecalculdelaproductionestcomplexeen2021et2022etn?apaspuêtreréalisé(voirencadré1.3).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 159
annexes
Bilan énergétique monétaire 2020
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 412 288 15 460 8 848 2 116 48 189 863 76 176
Importations 890 9 769 17 333 6 228 113 772 0 35 105
Exportations - 23 - 61 - 7 284 - 1 094 - 41 - 1 941 0 - 10 443
Soutes maritimes internationales 0 0 - 362 0 0 0 0 - 362
Soutes aériennes internationales 0 0 - 867 0 0 0 0 - 867
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) 23 58 - 42 281 0 0 0 321
Taxes 15 0 33 478 3 983 113 15 397 71 53 057
dontTVA 2 0 6 563 1 432 113 4 489 71 12 668
Subventions 0 0 0 - 206 0 - 8 344 0 - 8 550
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 2 110 12 407 0 0 1 737 1 411 17 665
Total des ressources 1 318 12 165 70 123 18 040 2 301 55 810 2 345 162 101
Production d?électricité 190 0 463 920 163 0 0 1 737
Production de chaleur 17 0 72 573 270 0 0 932
Production d?autres formes d?énergie 0 12 165 2 110 85 0 637 0 14 997
Branche énergie 207 12 165 2 645 1 578 433 637 0 17 665
Industrie 1 015 0 1 366 2 730 74 7 771 416 13 371
Transports 0 0 51 436 76 0 551 0 52 064
Résidentiel 6 0 4 590 10 413 1 714 30 459 1 183 48 365
Tertiaire 7 0 2 076 3 014 66 15 324 732 21 219
Agriculture-pêche 0 0 2 240 87 0 1 069 15 3 411
Consommation finale énergétique 1 028 0 61 709 16 320 1 854 55 173 2 345 138 429
Consommation finale non énergétique 82 0 5 770 142 0 0 0 5 994
Consommation finale 1 110 0 67 478 16 462 1 854 55 173 2 345 144 423
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
160 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan énergétique monétaire 2019
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 424 552 17 520 8 429 2 062 46 368 977 76 332
Importations 1 667 21 289 25 611 10 762 124 732 0 60 185
Exportations - 30 - 127 - 11 316 - 2 136 - 54 - 2 749 0 - 16 412
Soutes maritimes internationales 0 0 - 817 0 0 0 0 - 817
Soutes aériennes internationales 0 0 - 3 473 0 0 0 0 - 3 473
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 9 43 82 - 399 0 0 0 - 283
Taxes 20 0 40 046 4 353 111 15 560 80 60 169
dontTVA 2 0 8741 1 588 111 4 205 80 14727
Subventions 0 0 0 - 111 0 - 7 847 0 - 7 958
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 1 156 23 199 0 0 2 382 1 468 28 205
Total des ressources 2 071 22 913 90 852 20 897 2 243 54 446 2 525 195 947
Production d?électricité 261 0 616 1 337 169 0 0 2 382
Production de chaleur 28 0 98 653 293 0 0 1 072
Production d?autres formes d?énergie 0 22 913 1 156 124 0 557 0 24 750
Branche énergie 289 22 913 1 869 2 114 462 557 0 28 205
Industrie 1 653 0 1 745 3 634 70 8 146 487 15 736
Transports 0 0 69 066 74 0 534 0 69 674
Résidentiel 8 0 5 518 11 256 1 624 28 410 1 277 48 093
Tertiaire 9 0 2 694 3 495 73 15 716 744 22 730
Agriculture-pêche 0 0 2 653 98 0 1 083 17 3 851
Consommation finale énergétique 1 670 0 81 675 18 557 1 767 53 889 2 525 160 083
Consommation finale non énergétique 112 0 7 308 226 0 0 0 7 646
Consommation finale 1 782 0 88 983 18 783 1 767 53 889 2 525 167 729
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 161
annexes
Bilan énergétique monétaire 2018
Données réelles
En M¤
Charbon Pétrole brut Produits
pétroliers
raffinés et
biocarburants
Gaz naturel Bois-énergie Électricité Chaleur
commercia-
lisée
Total
Production primaire et marges 220 483 17 419 6 783 2 026 44 408 1 020 72 360
Importations 1 919 24 462 24 622 11 528 101 800 0 63 431
Exportations - 19 - 61 - 13 124 - 855 - 72 - 3 644 0 - 17 775
Soutes maritimes internationales 0 0 - 910 0 0 0 0 -910
Soutes aériennes internationales 0 0 - 3 400 0 0 0 0 - 3 400
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 18 180 67 - 495 0 0 0 - 265
Taxes 19 0 40 036 4 043 99 15 286 83 59 567
dontTVA 2 0 8712 1 495 99 4 110 83 14 500
Subventions 0 0 0 - 56 0 - 6 907 0 - 6 964
Consommation d?autres formes
d?énergie 0 413 25 881 0 0 2 458 1 414 30 167
Total des ressources 2 122 25 477 90 592 20 947 2 154 52 402 2 518 196 212
Production d?électricité 392 0 547 1 359 160 0 0 2 458
Production de chaleur 30 0 87 674 266 0 0 1 058
Production d?autres formes d?énergie 0 25 477 413 247 0 515 0 26 652
Branche énergie 422 25 477 1 048 2 280 426 515 0 30 167
Industrie 1 552 0 1 793 3 950 83 7 690 510 15 576
Transports 0 0 68 694 63 0 521 0 69 278
Résidentiel 13 0 5 746 10 716 1 556 27 467 1 254 46 752
Tertiaire 11 0 2 655 3 490 68 15 157 743 22 124
Agriculture-pêche 1 0 2 676 96 0 1 053 11 3 838
Consommation finale énergétique 1 576 0 81 565 18 315 1 707 51 887 2 518 157 568
Consommation finale non énergétique 124 0 7 978 352 0 0 0 8 454
Consommation finale 1 700 0 89 543 18 668 1 707 51 887 2 518 166 023
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
162 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilans monétaires par énergie (données réelles)
Bilan monétaire du charbon de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 0 0 0 0 0
Importations 1 919 1 667 890 1 480 3 321
Exportations - 19 - 30 - 23 - 105 - 52
Variations de stocks - 18 - 9 23 88 - 141
Marges de cokéfaction 413 476 300 337 229
Autres marges et écart statistique - 192 - 51 112 204 94
TVA 2 2 2 2 3
TICC* et octroi de mer 17 18 13 14 16
Total ressources 2 123 2 071 1 318 2 019 3 470
Production d?électricité 365 261 190 390 558
Production de chaleur 30 28 17 30 63
Industrie (donthauts-fourneaux) 1 586 1 653 1 015 1 483 2 654
Résidentiel 13 8 6 8 16
Tertiaire 11 9 7 9 15
Agriculture-pêche 1 0 0 0 1
Consommation finale énergétique 1 610 1 670 1 028 1 501 2 685
Consommation finale non énergétique 124 112 82 99 163
Total emplois 2 129 2 071 1 318 2 019 3 470
*Depuis2022,ladénominationestaccisesurlesénergies(oufractionperçuesurlecharbon).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire du pétrole brut de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production d?énergie primaire 483 552 288 520 907
Importations 24 462 21 289 9 769 15 738 31 571
Exportations - 61 - 127 - 61 - 130 - 133
Variations de stocks 180 43 58 121 - 156
Transferts et retours en raffinerie 413 1 156 2 110 1 848 1 356
Total approvisionnement des raffineries 25 477 22 913 12 165 18 098 33 545
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 163
annexes
Bilan monétaire des produits pétroliers raffinés de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production nette des raffineries 28 713 25 409 13 968 19 225 44 134
Importations 23 294 24 183 16 386 24 162 38 918
Exportations - 12 458 - 10 654 - 6 708 - 9 296 - 14 219
Soutes maritimes internationales -910 - 817 - 362 - 565 -901
Soutes aériennes internationales - 3 400 - 3 473 - 867 - 1 382 - 4 957
Variations de stocks 67 82 - 42 337 273
Transferts et retours en raffinerie - 413 - 1 156 - 2 110 - 1 848 - 1 356
Coût de l?approvisionnement en produits
raffinés 34 892 33 575 20 266 30 634 61 892
Marges de transport et de commerce, écart
statistique 12 104 12 865 11 600 14 386 12 768
Taxes 40 036 40 046 33 478 38 709 42 973
dontTICPE*(+TSCetoctroidemer
pour les DROM) 31 289 31 268 26 906 30 414 31 939
dontTVA 8712 8741 6 563 8 283 10478
dontTiruert(exTGAP,exTirib)etCPSSP 35 37 9 12 555
Subventions 0 0 0 0 - 7 612
Dépense en produits raffinés 87 032 86 486 65 343 83 729 110 021
Production d?électricité 547 616 463 644 1 117
Production de chaleur 87 98 72 89 128
Consommation nette de la branche énergie 635 713 535 734 1 245
Industrie 1 728 1 684 1 306 1 645 2 735
Transports 65 794 66 086 48 997 62 294 82 699
Résidentiel 5 746 5 518 4 590 5 224 6 491
Tertiaire 2 628 2 664 2 047 2 423 2 882
Agriculture-pêche 2 523 2 512 2 098 2 523 3 988
Consommation finale énergétique 78 419 78 464 59 039 74 109 98 795
Consommation finale non énergétique 7 978 7 308 5 770 8 886 9 980
Consommation finale 86 397 85 772 64 809 82 995 108 776
*Depuis2022,ladénominationestaccisesurlesénergies(oufractionperçue).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire des biocarburants de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production 2 483 2 444 2 299 2 978 2 702
Importations 1 329 1 428 946 2 087 3 704
Exportations - 666 - 661 - 576 - 843 - 954
Total approvisionnement en biocarburants 3 146 3 211 2 670 4 221 5 452
Industrie 65 61 60 98 122
Transports 2 901 2 979 2 439 3 869 5 013
donttransportroutier(biodieseletbioessence) 2 890 2 969 2 431 3 853 4 993
Résidentiel 0 0 0 0 0
Tertiaire 27 30 29 22 29
Agriculture-pêche 153 140 141 232 288
Consommation finale 3 146 3 211 2 670 4 221 5 452
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
164 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Bilan monétaire du gaz naturel de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production de gaz naturel 2 3 2 8 21
Injections de biométhane 73 127 228 448 763
Importations 11 528 10 762 6 228 16 499 58 456
Exportations - 855 - 2 136 - 1 094 - 1 833 -10 870
Variations de stocks - 495 - 399 281 615 - 3 855
Utilisation des infrastructures (hors pertes) 6 214 6 325 6 241 6 197 6 062
Marges de commerce et écart statistique 494 1 973 2 377 n.d. (*) n.d. (*)
Taxes 4 043 4 353 3 983 4 199 4 176
Subventions - 56 - 111 - 206 - 228 - 89
Total ressources 20 947 20 897 18 040 23 793 33 569
Production d?électricité 1 359 1 337 920 2 091 5 373
Production de chaleur 674 653 573 921 1 569
Branche énergie hors transformation 247 124 85 264 404
Branche énergie 2 280 2 114 1 578 3 276 7 347
Industrie 3 950 3 634 2 730 4 949 8 268
Résidentiel 10 716 11 256 10 413 10 915 11 727
Tertiaire et transports 3 554 3 569 3 091 4 062 5 261
Agriculture-pêche 96 98 87 110 149
Consommation finale énergétique 18 315 18 557 16 320 20 036 25 405
Consommation finale non énergétique 352 226 142 482 817
Consommation finale 18 668 18 783 16 462 20 517 26 222
(*)Avertissement:lecalculdelamargeestcomplexeen2021et2022etn?apaspuêtreréalisé(voirencadré1.3).
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire du bois-énergie de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production et marges 2 026 2 062 2 116 2 439 2 383
Importations 101 124 113 155 299
Exportations - 72 - 54 - 41 - 52 - 86
Taxes (TVA) 99 111 113 133 145
Subventions 0 0 0 0 0
Total ressources 2 154 2 243 2 301 2 676 2 742
Production d?électricité 160 169 163 178 238
Production de chaleur 266 293 270 313 383
Industrie 83 70 74 105 101
Transports 0 0 0 0 0
Résidentiel 1 556 1 624 1 714 1 986 1 918
Tertiaire 68 73 66 80 87
Agriculture-pêche 0 0 0 0 0
Consommation finale totale 1 707 1 767 1 854 2 171 2 106
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 165
annexes
Bilan monétaire de l?électricité de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production et marges 33 778 35 690 36 801 39 839 39 392
Importations 800 732 772 3 498 16 149
Exportations - 3 644 - 2 749 - 1 941 - 6 172 - 8 729
Utilisation du réseau (hors pertes) 13 088 13 061 13 125 13 682 12 490
Taxes 15 286 15 560 15 397 15 839 8 945
Subventions - 6 907 - 7 847 - 8 344 - 5 469 - 1 278
Total ressources 52 402 54 446 55 810 61 217 66 968
Branche énergie (hors électricité) 515 557 637 737 1 127
Industrie 7 690 8 146 7 771 9 279 12 074
Transports 521 534 551 676 1 193
Résidentiel 27 467 28 410 30 459 32 763 32 097
Tertiaire 15 157 15 716 15 324 16 706 19 274
Agriculture-pêche 1 053 1 083 1 069 1 056 1 202
Consommation finale énergétique 51 887 53 889 55 173 60 480 65 842
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
Bilan monétaire de la chaleur commercialisée de 2018 à 2022
Données réelles
En M¤
2018 2019 2020 2021 2022
Production et marges 2 435 2 445 2 275 3 154 4 115
Taxes (TVA) 83 80 71 91 102
Total ressources 2 518 2 525 2 345 3 246 4 217
Industrie 510 487 416 813 1 541
Transports 0 0 0 0 0
Résidentiel 1 254 1 277 1 183 1 521 1 630
Tertiaire 743 744 732 889 1 022
Agriculture-pêche 11 17 15 22 25
Consommation finale énergétique 2 518 2 525 2 345 3 246 4 217
Source :SDES,bilanannueldel?énergie
166 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Annexes méthodologiques
ANNEXE 1 : PRINCIPES MÉTHODOLOGIQUES
ET SOURCES
Le bilan de l?énergie comprend un bilan physique et un bilan
monétaire, établis de manière cohérente entre eux. Une
méthodologie détaillée d?élaboration du bilan est publiée sur
le site internet du SDES. Sont rappelés ici les principaux
éléments.
Bilan physique
Le bilan physique retrace un équilibre comptable entre les
approvisionnements d?une part et les emplois de l?énergie
d?autre part. Les approvisionnements sont :
? la production primaire ;
? les importations, nettes des exportations ;
? les variations de stocks (positives pour un déstockage ou
négatives pour un stockage) ;
? les soutes maritimes et aériennes internationales, qui
apparaissent avec un signe négatif, n?étant pas considérées
comme une consommation d?énergie primaire de la France.
Le total des approvisionnements correspond à la
consommation primaire. À l?écart statistique près, il est égal
à la somme des emplois, qui comprennent :
? les pertes de transformation d?énergie ;
? les pertes de transport, distribution et stockage d?énergie ;
? la consommation propre d?énergie de la branche énergie
(hors l?énergie qu?elle transforme) ;
? la consommation finale à usage énergétique ;
? la consommation finale à usage non énergétique.
Les formes d?énergie suivantes sont distinguées : charbon,
pétrole brut, produits raffinés, gaz naturel, énergies
renouvelables et déchets, chaleur nucléaire, électricité,
chaleur commercialisée. Des informations peuvent en outre
être données à un niveau de détail plus fin pour des sous-
catégories du charbon, des produits pétroliers ou des énergies
renouvelables.
La méthodologie du bilan obéit aux recommandations du
manuel sur les statistiques de l?énergie coédité par l?Agence
internationale de l?énergie (AIE) et Eurostat (dont la dernière
édition date de 2005). Sa présentation est alignée sur celle
de l?AIE. À noter toutefois que certaines consommations finales,
notamment celles à usage militaire, sont considérées ici comme
relevant du secteur tertiaire alors qu?elles devraient être « non
affectées » suivant les recommandations internationales. Par
ailleurs, la chaleur extraite de l?environnement par les pompes
à chaleur est prise en compte ici, comme c?est le cas également
dans les bilans élaborés par Eurostat mais pas dans ceux
réalisés par l?AIE.
Le périmètre géographique couvre, à partir de l?année
2011, la France métropolitaine et les cinq DROM. Les données
relatives aux années antérieures sont limitées à la France
métropolitaine.
Les données relatives à des agrégats de différentes
formes d?énergie sont désormais exprimées en térawattheures
(TWh) et non plus en millions de tonnes équivalent pétrole
(Mtep), comme c?était le cas des éditions précédentes. L?unité
est également le TWh pour les données relatives à l?électricité,
aux énergies renouvelables, aux déchets, à la chaleur et au
charbon. Les données relatives au pétrole (brut et raffiné)
restent en revanche exprimées en Mtep et celles relatives
au gaz naturel en TWh PCS (pouvoir calorifique supérieur),
alors que les quantités des autres combustibles et des
agrégats sont exprimées en pouvoir calorifique inférieur.
L?élaboration du bilan physique de l?énergie repose
principalement sur l?exploitation de données recueillies par
le SDES. Celles-ci sont recueillies d?une part dans le cadre
d?enquêtes statistiques, au sens de la loi de 1951 relative à
la statistique publique :
? enquête sur les produits du charbon dans l?industrie
sidérurgique ;
? enquête annuelle sur la production d?électricité ;
? enquête annuelle sur les réseaux de chaleur et de froid,
dont la maîtrise d?oeuvre est assurée par le Syndicat
national du chauffage urbain et de la climatisation urbaine ;
? enquête sur la consommation d?énergie dans la construction
en 2015.
Les données sont recueillies d?autre part dans le cadre
de collectes prévues par des textes réglementaires du code
de l?énergie (L.142-1). En particulier, les statistiques de
consommation de gaz, d?électricité et de produits pétroliers
sont construites principalement à partir des données locales
annuelles de consommation d?énergie, collectées en
application de l?article 179 de la loi de transition énergétique
pour la croissance verte de 2015 (par l?intermédiaire du
Comité professionnel du pétrole en ce qui concerne les
produits pétroliers). Sont en outre exploitées des données
annuelles sur la pétrochimie ainsi que des données
mensuelles recueillies auprès de divers acteurs de l?énergie
(raffineurs, importateurs, réseaux de transport et de
distribution, etc.).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 167
annexes
Ces sources internes au SDES sont complétées par des
sources externes. Plusieurs, parmi les plus significatives,
sont issues du service statistique public, notamment l?enquête
annuelle sur la consommation d?énergie dans l?industrie
(EACEI) de l?Insee, l?enquête Logement de l?Insee (pour la
consommation de bois des ménages), les statistiques de
commerce extérieur du service statistique de la direction
générale des douanes et des droits indirects et le réseau
d?information comptable agricole du service statistique du
ministère de l?Agriculture. D?autres proviennent d?organismes
extérieurs à la statistique publique, comprenant notamment
l?Ademe (pour les déchets), Observ?er (pour certaines
énergies renouvelables thermiques), la CRE (pour le
photovoltaïque), la DGEC (pour les biocarburants),
FranceAgriMer (pour la production de bioéthanol), le Citepa
(pour la consommation non énergétique de gaz) et des
observatoires de l?énergie ultramarins. Le partage de la
consommation de produits pétroliers entre résidentiel et
tertiaire est réalisé à partir de données du Ceren.
Bilan monétaire
Le bilan monétaire décrit les flux en euros associés aux flux
énergétiques présentés dans le bilan physique. Il prend la
forme, comme ce dernier, d?un équilibre ressources-emplois.
Les ressources monétaires comprennent :
? la production et les marges de transport, distribution et
commercialisation ;
? les importations, nettes des exportations ;
? les variations de stocks ;
? les taxes, nettes des subventions.
À l?écart statistique près, ces ressources sont égales à
la somme des emplois, i.e. des consommations des différents
secteurs (à usage énergétique ou non).
Le bilan monétaire est établi à partir de l?année 2011 et
couvre l?ensemble des principales formes d?énergie faisant
l?objet d?échanges marchands (charbon, pétrole, gaz,
électricité, chaleur, biocarburants, biométhane, bois). Son
champ inclut en particulier l?autoconsommation d?électricité,
valorisée au prix moyen d?achat dans le secteur considéré,
ainsi que les achats informels de bois mais exclut en revanche
l?autoconsommation de bois. Les investissements des
consommateurs finaux visant à transformer l?énergie pour
leur usage propre (par exemple, chaudières individuelles,
pompes à chaleur, chauffe-eau solaires, etc.) sont hors
champ.
La dépense nationale associée à une forme d?énergie
correspond à la somme de la valeur de la consommation de
cette forme d?énergie à usage final et à usage de production
d?autres formes d?énergie. La dépense nationale d?énergie
correspond à la somme des valeurs des consommations à
usage final seulement des différentes formes d?énergie. Elle
est inférieure par construction à la somme des dépenses
nationales des différentes formes d?énergie, afin d?éviter des
doubles comptes liés aux échanges internes de la branche
énergie. Par exemple, le gaz consommé pour produire de
l?électricité est comptabilisé dans la dépense nationale de
gaz, mais est exclu du calcul de la dépense nationale
d?énergie : en effet, infine, le coût correspondant est supporté
par les consommateurs d?électricité ; il est donc déjà
implicitement pris en compte dans la dépense nationale
d?électricité.
Par exception au principe de cohérence entre les bilans
physique et monétaire, la dépense des hauts-fourneaux en
énergie (nette de la rémunération qu?ils tirent de la revente
de gaz de hauts-fourneaux) est considérée dans le bilan
monétaire comme une dépense finale, alors que,
conformément aux recommandations internationales, la
consommation correspondante est considérée comme une
consommation de la branche énergie dans le bilan physique.
Du côté des ressources et pour chaque forme d?énergie,
le solde entre, d?une part, la dépense totale et, d?autre part,
la somme des taxes (nettes des subventions), du solde
importateur et des variations de stocks représente la valeur
de la production primaire et de marges diverses (de
transformation, de transport, de distribution ou de
commercialisation suivant les cas). Suivant les sources
disponibles par énergie, une désagrégation plus ou moins
fine de ces différents éléments est disponible. Concernant
les carburants contenant une part bio et une part non-bio
(issue de produits pétroliers), il est fait le choix, par convention,
d?affecter la totalité des taxes et des marges de distribution
aux carburants pétroliers.
Dans le contexte exceptionnel de l?année 2022, marquée
par la crise énergétique liée au contexte géopolitique, il n?a
pas été possible de calculer les marges dans le compte
monétaire du gaz.
L?élaboration du bilan monétaire s?appuie notamment sur
les sources suivantes, outre celles mobilisées pour établir le
bilan physique :
? l?enquête semestrielle sur la transparence des prix du gaz
et de l?électricité du SDES ;
? l?enquête sectorielle annuelle de l?Insee sur le champ du
transport ;
? diverses informations issues de documents budgétaires
de RTE, d?Enedis, de GRTgaz, de Teréga, de Storengy et
de la Commission de régulation de l?énergie ;
? les prix de marché de gros du gaz observés aux PEG ;
? l?enquête mensuelle sur les prix des produits pétroliers de
l?Insee ;
? la base sur les prix de vente de produits pétroliers de la
DGEC ;
? l?enquête trimestrielle réalisée par le CEEB sur les prix du
bois-énergie ;
? l?enquête annuelle sur les prix des combustibles bois
réalisée par CODA Stratégies pour le compte de l?Ademe.
168 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
ANNEXE 2 : DÉFINITIONS
Chaleur : transfert thermique, au sens physique du terme.
Les flux de chaleur considérés dans le bilan sont toutefois
restreints aux quantités de chaleur vendues (lorsqu?un acteur
met en oeuvre une combustion pour en utiliser lui-même la
chaleur, les flux correspondants sont reportés dans le bilan
du combustible brûlé, pas dans celui de la chaleur). La chaleur
primaire, d?origine géothermique, aérothermique ou solaire,
s?oppose à la chaleur secondaire obtenue en brûlant des
combustibles tels que le charbon, le gaz naturel, le pétrole,
la biomasse et les déchets.
Charbon : sous sa forme primaire, combustible fossile qui
revêt généralement l?aspect physique d?un roc brun ou noir
et qui est constitué de matière végétale carbonisée. On
distingue le lignite, le charbon sous-bitumineux et la houille,
classés par pouvoir calorifique croissant. La houille pouvant
être transformée en coke est dénommée « charbon à coke »,
par opposition au « charbon-vapeur » utilisé pour produire
de la chaleur sous forme de vapeur (elle-même pouvant être
éventuellement transformée en électricité). Dans le bilan, le
terme de charbon couvre aussi les produits secondaires,
tels que les agglomérés, les briquettes, le coke de cokerie,
le goudron de houille, mais aussi les gaz sidérurgiques (gaz
de cokerie, de haut-fourneau et de convertisseur à l?oxygène).
Combustible : toute substance pouvant être brûlée pour
produire de la chaleur, par réaction du carbone et de
l?hydrogène contenus dans la substance combustible avec
l?oxygène.
Consommation finale énergétique : consommation
d?énergie à toutes fins autres que la transformation, le
transport, la distribution et le stockage d?énergie et hors
utilisation comme matière première ou pour certaines
propriétés physiques (voir consommation finale non
énergétique).
Consommation finale non énergétique : consommation
de combustibles à d?autres fins que la production de chaleur,
soit comme matières premières (par exemple pour la
fabrication de plastique), soit en vue d?exploiter certaines de
leurs propriétés physiques (comme, par exemple, les
lubrifiants, le bitume ou les solvants).
Déchets : combustibles composés de matériaux divers issus
des déchets urbains (dont la moitié est supposée renouvelable)
et industriels (considérés en totalité comme non renouvelables).
Électricité : vecteur d?énergie ayant de multiples usages.
L?électricité peut être produite à partir de diverses sources
primaires (nucléaire, combustibles fossiles ou renouvelables,
géothermie, hydraulique, énergie éolienne, photovoltaïque,
etc.). La production brute d?électricité est mesurée aux
bornes des groupes des centrales et comprend, par
conséquent, la consommation des services auxiliaires et les
pertes dans les transformateurs des centrales, par opposition
à la production nette d?électricité, mesurée à la sortie des
centrales.
Énergie primaire : énergie non transformée, i.e. tirée de la
nature (soleil, fleuves ou vent) ou contenue dans les produits
énergétiques tirés de la nature (comme les combustibles
fossiles ou le bois), et chaleur issue de la réaction nucléaire.
Par convention, l?énergie primaire d?origine hydraulique,
éolienne, marémotrice et solaire photovoltaïque est
comptabilisée à hauteur de la production d?électricité
correspondante. La chaleur issue de la réaction nucléaire est
mesurée à travers un rendement de la production électrique
nucléaire de 0,33. La consommation d?énergie primaire
est la somme de la consommation finale, des pertes et de la
consommation des producteurs et des transformateurs
d?énergie.
Énergie renouvelable : énergie dérivée de processus
naturels en perpétuel renouvellement, notamment l?énergie
générée par le soleil, le vent, la chaleur terrestre, l?eau des
fleuves, des lacs, des mers et des océans, la biomasse solide
(bois et déchets d?origine biologique), le biogaz et les
biocarburants liquides.
Énergie secondaire : énergie obtenue par la transformation
d?une énergie primaire ou d?une autre énergie secondaire
(production d?électricité à partir de gaz, de coke à partir de
charbon à coke, de produits pétroliers à partir de pétrole brut,
etc.).
Gaz naturel : il est extrait de réserves naturelles souterraines
et se compose principalement de méthane (CH4).
Intensité énergétique finale : consommation énergétique
finale rapportée à un indicateur d?activité.
Nucléaire : énergie dégagée, sous forme de chaleur, par la
fission de noyaux d?uranium dans des réacteurs. Cette
énergie, considérée comme primaire, est transformée
secondairement en électricité (avec un rendement supposé
de 33 %).
Pétrole : mélange complexe d?hydrocarbures liquides, des
éléments chimiques contenant de l?hydrogène et du carbone,
qui se forme naturellement dans des nappes souterraines
présentes dans les roches sédimentaires. Au sens large, il
inclut les produits tant primaires (pétrole brut) que secondaires
(raffinés).
Pouvoir calorifique : quantité de chaleur dégagée par la
combustion complète d?une unité de combustible. On oppose
le pouvoir calorifiquesupérieur (PCS), qui désigne le
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 169
annexes
dégagement maximal théorique de chaleur lors de la
combustion, y compris la chaleur de condensation de la vapeur
d?eau produite, au pouvoircalorifiqueinférieur (PCI), qui
exclut cette chaleur de condensation.
Soutes maritimes ou aériennes internationales : quantités
de pétrole utilisées comme combustibles par les navires ou
les avions à des fins de transport international.
Taux d?indépendance énergétique : rapport entre la
production et la consommation d?énergie primaire.
ANNEXE 3 : ÉQUIVALENCES ÉNERGÉTIQUES
Les équivalences énergétiques utilisées sont celles que
recommandent les organisations internationales (Agence
internationale de l?énergie, Eurostat). Le tableau ci-après
précise les coefficients d?équivalence entre unités propres,
gigajoules (GJ), mégawattheures (MWh) et tonnes équivalent
pétrole (tep). Ces coefficients sont systématiquement utilisés
dans les publications officielles françaises.
Énergie Unité propre gigajoules
(GJ) (PCI)
mégawattheure
MWh (PCI)
tep
(PCI)
Charbon
Charbon à vapeur 1 t 26 7,2222 0,619
Charbon à coke 1 t 29,5 8,1944 0,705
Coke de cokerie 1 t 28 7,7778 0,667
Agglomérés 1 t 32 8,8889 0,762
Briquettes de lignite 1 t 18 4,7112 0,404
Lignite et produits de récupération 1 t 17 4,7222 0,405
Anthracite 1 t 32,3 8,9722 0,772
Goudron de houille 1 t 38 10,5556 0,905
Pétrole brut et produits pétroliers
Produits primaires et autres produits à distiller
Pétrole brut 1 t 42,78 11,8833 1,0218
Liquides de gaz naturels 1 t 42 11,6667 1,0032
Produits d?alimentation des raffineries 1 t 41,86 11,6278 0,9997
Additifs oxygénés 1 t 25,12 6,9778 1,0693
Produits raffinés
Gazole, fioul domestique 1 t 42,6 11,8333 1,0175
Gaz de pétrole liquéfié (GPL) 1 t 46 12,7778 1,0987
Essence moteur 1 t 44 12,2222 1,0509
Kérosène 1 t 43 11,9444 1,0270
Fioul lourd 1 t 40 11,1111 0,9554
Coke de pétrole 1 t 32 8,8889 0,7643
Naphta 1 t 44 12,2222 1,0509
Lubrifiants 1 t 42 11,6667 1,0032
Whitespirit 1 t 43,6 12,1111 1,0414
Bitumes 1 t 39 10,8333 0,9315
Électricité 1 MWh 3,6 1 0,086
Bois à usage résidentiel 1 stère 6,17 1,7139 0,147
Bois à usage professionnel 1 tonne 10,76 2,9889 0,257
Gaz naturel et industriel 1 MWh PCS 3,24 0,9 0,077
Le coefficient de conversion pour le gaz repose sur une
hypothèse d?écart de 10 % entre PCS et PCI. Pour les autres
combustibles, les écarts entre PCS et PCI sont de l?ordre de :
? 9 % pour le gaz de pétrole liquéfié ;
? 7-8 % pour les autres produits pétroliers ;
? 2-5 % pour les combustibles solides.
170 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
ANNEXE 4 : MÉTHODE DE CORRECTION
DES VARIATIONS CLIMATIQUES
La consommation d?énergie, dont une part importante est
dédiée au chauffage, est sensible aux températures
extérieures. Afin de permettre des comparaisons dans le
temps à climat constant, des statistiques de consommation
corrigée des variations climatiques (CVC) sont présentées
dans le bilan.
L?indicateur de climat usuellement utilisé pour corriger
des besoins de chauffage est le nombre de degrés-jours
unifiés (DJU). Il est fondé sur la comparaison, pour chaque
jour de l?année, de la température observée avec un seuil,
fixé à 17 °C. La température prise en compte est la moyenne
des extrema des températures sur une journée :
T = (Tmin + Tmax) / 2
Le nombre de degrés-jours de cette journée est égal à
17 - T si T < 17 °C, à 0 sinon. La somme des degrés-jours de
tous les jours de la saison de chauffe, période de l?année qui
va de janvier à mai et d?octobre à décembre inclus, donne
ensuite le nombre annuel de DJU. En pratique, ce calcul est
réalisé pour 22 stations météorologiques, soit une pour
chacune des anciennes régions métropolitaines. Les résultats
de chaque station sont pondérés par la population de la région
au recensement de 1999.
La consommation CVC est par définition celle qui aurait
été constatée si le nombre de degrés-jours avait été égal à
la moyenne de ceux observés sur une période de référence
donnée. Cette moyenne (notée DJU0 dans la suite) s?établit
à 1 923 degrés-jours sur la période de référence, couvrant
les années 1991 à 2020. La série des DJU est présentée
dans la partie 4 du bilan. Pour chaque secteur et chaque
forme d?énergie, l?écart entre la consommation CVC et la
consommation réelle (Créelle) est supposé dépendre
linéairement du nombre de degrés-jours, à travers un
coefficient de thermosensibilité b :
CCVC = Créelle ? b.(DJU ? DJU0)
La détermination du jeu de coefficients repose sur des
estimations économétriques. La méthode et le jeu de
coefficients complet sont présentés dans la méthodologie
détaillée jointe au bilan de l?énergie sur le site internet du
SDES. Toutes énergies confondues, un écart de 10 % par
rapport au nombre de degrés-jours de référence (soit de
193 degrés-jours) entraînerait une variation de la
consommation annuelle finale (resp. primaire) de 38,8 TWh
(resp. 42,4 TWh) en 2022.
En outre, la thermosensibilité de la consommation
d?électricité du secteur tertiaire pour la climatisation est prise
en compte à partir de l?année d?observation 2011. La méthode
est analogue à celle employée pour les besoins de chauffage,
en définissant des degrés-jours unifiés de climatisation (DJUc)
à partir d?une température de référence de 21 °C (voir
méthodologiedubilandel?énergie). Un écart de 10 % par
rapport au nombre de degrés-jours de climatisation de
référence (soit de 11 degrés-jours) entraînerait une variation
de la consommation annuelle d?électricité du secteur tertiaire
de 0,13 TWh en 2022.
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 171
annexes
ANNEXE 5 : PRINCIPALES RÉVISIONS PAR RAPPORT
À LA PRÉCÉDENTE ÉDITION
L?objectif d?amélioration continue des méthodes employées
ainsi que la disponibilité de nouvelles sources se substituant
à d?anciennes peuvent se traduire par des révisions dans les
bilans des années antérieures. Les principales modifications
apportées cette année sont recensées ci-après.
Produits pétroliers
Le partage de la consommation fioul domestique (FOD)/gazole
non routier (GNR) n?est disponible dans l?enquête EACEI qu?à
partir de 2021. La répartition de la consommation entre le
GNR et le FOD a été révisée sur la période 2011-2022 : le
partage moyen par secteur (division) des deux produits entre
2021 et 2022 est désormais utilisé pour calculer leur
consommation respective sur les années antérieures.
Concernant les DROM, la méthode de répartition de
consommation des produits pétroliers a été ajustée en 2022
et rétropolée entre 2011 et 2022 pour le GNR et le fioul
domestique.
Par ailleurs, comme chaque année, les données de
consommation de produits pétroliers dans l?agriculture
relatives à l?année précédant celle sur laquelle porte ce bilan
(i.e. 2021 pour cette édition) ont été affinées à la suite de la
mise à disposition des données du Rica.
Gaz naturel
Unification des traitements pour les données 2022 et
rétropolation de 2018 à 2021. Les consommations du secteur
35.3 (Production et distribution de vapeur et d?air conditionné)
non affectées aux chaufferies en réseau ont été réparties
entre le secteur résidentiel (75 %) et tertiaire (25 %). Cela
représente environ 20 TWh par an sur la période ; 15 TWh
sont donc affectés au secteur résidentiel et 5 TWh au secteur
tertiaire.
Énergies renouvelables et déchets
L?estimation de la production (et de la consommation) des
pompes à chaleur (PAC) a été revue à la suite du changement
de règlement des statistiques de l?énergie : désormais la
chaleur renouvelable des pompes à chaleur est intégralement
retracée alors qu?on excluait auparavant la chaleur des
appareils les moins performants. La consommation primaire
des pompes à chaleur a été révisée à la hausse en 2021.
Charbon
En raison de la détection d?une erreur de déclaration d?un
site sidérurgique, une partie de la consommation de gaz de
haut-fourneau a été transférée du poste « production
d?électricité » vers le poste « consommation par les hauts-
fourneaux ». L?impact est nul en consommation primaire et
finale mais affecte la consommation finale brute d?énergie
utilisée dans le suivi des énergies renouvelables.
Électricité
La consommation d?électricité des véhicules routiers
électriques et hybrides rechargeables a été révisée en utilisant
des données de consommation unitaire de Spritmonitor.de
pour les véhicules particuliers.
172 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
ANNEXE 6 : RÉVISION DES PRINCIPAUX AGRÉGATS
DE L?ANNÉE 2022 PAR RAPPORT AU BILAN DE
L?ÉNERGIE PROVISOIRE
Sont présentés ci-dessous les écarts relatifs entre les résultats
définitifs figurant dans cette publication et ceux de la version
provisoire du bilan de l?énergie publiée en avril 2023 pour
tous les agrégats non nuls du tableau de synthèse du bilan
physique. Ainsi, les estimations définitives de la production
primaire et de la consommation finale d?énergie en 2022 sont
respectivement 0,3 % et 0,7 % supérieures à leurs estimations
provisoires d?avril 2023. Les entrées nettes de gaz naturel
ont été révisées à la hausse.
En %
Charbon Pétrole
brut
Produits
pétroliers
raffinés
Gaz
naturel
Nucléaire EnR élec-
triques
EnR ther-
miques et
déchets
Électricité Chaleur
commer-
cialisée
Total
Production d?énergie primaire 0,00 1,90 0,00 0,00 0,00 - 0,90 2,40 0,00 0,00 0,30
Importations 0,00 0,60 - 0,40 - 0,10 0,00 0,00 0,80 0,00 0,00 0,00
Exportations 0,00 0,00 0,70 - 5,90 0,00 0,00 - 1,20 0,20 0,00 - 0,80
Soutes maritimes internationales 0,00 0,00 2,60 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 2,60
Soutes aériennes internationales 0,00 0,00 18,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 18,00
Variations de stocks
(+ = déstockage, - = stockage) - 58,10 - 17,60 30,70 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 6,40
Consommation primaire - 5,70 0,50 - 1,70 0,60 0,00 - 0,90 2,40 0,40 0,00 0,00
Production d?électricité - 3,90 0,00 2,40 - 3,20 0,00 - 0,90 1,70 - 0,10 0,00 - 0,20
Production de chaleur 16,6 0,00 - 6,50 - 14,30 0,00 0,00 5,60 0,00 0,30 - 15,20
Injections de biométhane 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
Raffinage de pétrole 0,00 0,10 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 9,00
Autres transformations, transferts 1,30 3,90 2,20 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 0,30
Usages internes de la branche énergie 14,8 0,00 4,70 2,00 0,00 0,00 0,00 7,30 0,00 8,80
Pertes de transport et de distribution 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 1,30 - 0,80 - 1,10
Consommation nette de la branche
énergie - 2,60 0,50 0,70 - 8,30 0,00 - 0,90 4,10 0,10 0,40 - 0,80
Industrie - 26,20 0,00 6,60 10,70 0,00 0,00 5,30 - 1,10 6,30 4,30
Transports 0,00 0,00 - 0,30 57,30 0,00 0,00 0,70 6,40 0,00 0,30
Résidentiel - 9,00 0,00 3,70 - 3,00 0,00 0,00 1,00 0,50 - 6,50 - 0,30
Tertiaire - 10,70 0,00 - 29,40 0,90 0,00 0,00 3,80 - 0,10 0,40 - 3,10
Agriculture-pêche 6,00 0,00 15,20 - 8,70 0,00 0,00 5,00 1,80 - 12,60 11,00
Consommation finale énergétique - 25,10 0,00 - 0,20 3,30 0,00 0,00 1,70 0,10 0,40 0,70
Consommation finale non énergétique - 1,80 0,00 - 1,40 - 17,60 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 - 2,80
Consommation finale - 19,90 0,00 - 0,40 2,60 0,00 0,00 1,70 0,10 0,40 0,40
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 173
annexes
Sigles et abréviations
SIGLES
Ademe Agence de la transition écologique
AIE Agence internationale de l?énergie
AIEA Agence internationale de l?énergie atomique
APU administrations publiques
ARA Anvers, Rotterdam, Amsterdam
Arenh accès régulé à l?électricité nucléaire historique
ATRT accès des tiers au réseau de transport
ATRD accès des tiers au réseau de distribution
ATTM accès des tiers aux terminaux méthaniers
CAF coût, assurance, fret
CART contrat d?accès au réseau de transport
CCCG centrales à cycle combiné au gaz
CCG cycle combiné au gaz
CEEB Centre d?études de l?économie du bois
Ceren Centre d?études et de recherches économiques sur l?énergie
CFBP Comité français du butane et du propane
Citepa Centre interprofessionnel technique d?études de la pollution atmosphérique
CPDP Comité professionnel du pétrole
CPSSP taxe affectée au stockage des produits pétroliers
CRE Commission de régulation de l?énergie
CSPE contribution au service public de l?électricité
CTA contribution tarifaire d?acheminement
CVC corrigé des variations climatiques
DGDDI Direction générale des douanes et des droits indirects
DGEC Direction générale de l?énergie et du climat
DJU degrés-jours unifiés
DROM Départements et régions d?outre-mer
EACEI enquête annuelle sur les consommations d?énergie dans l?industrie
EAPE enquête annuelle sur la production d?électricité
EAPH enquête annuelle sur la production d?hydrogène
EARCF enquête annuelle sur les réseaux de chaleur et de froid
EDF Électricité de France
ELD entreprises locales de distribution
EMAG esters méthyliques d?acides gras
EnR énergie renouvelable
ENTSOG EuropeanNetworkofTransmissionSystemOperatorsforGas
ETBE éther éthyle tertiobutyle
FAB franco à bord
Fedene Fédération des services énergie environnement
FFA Fédération française de l?acier
FOD fioul domestique
FSRU floatingstorageregasificationunit ou unité flottante de stockage et de regazéification
GNL gaz naturel liquéfié
GNV gaz naturel pour véhicules
174 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
GPL gaz de pétrole liquéfié
GRTgaz Gestionnaire de réseau de transport du gaz
HVHTE huiles végétales hydro-traitées essence
HVHTG huiles végétales hydro-traitées gazole
ICE IntercontinentalExchange
Ifpen Institut français du pétrole et énergies nouvelles
Insee Institut national de la statistique et des études économiques
ISBLSM institution sans but lucratif au service des ménages
ISDND installations de stockage de déchets non dangereux
NAF nomenclature d?activités française
NBP NationalBalancingPoint
OA obligation d?achat
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
ONRE Observatoire national de la rénovation énergétique
Opep Organisation des pays exportateurs de pétrole
OREC Observatoire régional de l?énergie et du climat de la Guadeloupe
PAC pompes à chaleur
PEG point d?échange de gaz
PCI pouvoir calorifique inférieur
PCS pouvoir calorifique supérieur
PIB produit intérieur brut
PIR point d?interconnexion du réseau
Rica Réseau d?information comptable agricole
RTE Réseau de transport d?électricité
SARA Société anonyme de la raffinerie des Antilles
SEI systèmes énergétiques insulaires
Sifim services d?intermédiation financière indirectement mesurés
SNCU Syndicat national de chauffage urbain et de la climatisation urbaine
SNET Société nationale d?électricité et de thermique
SP95-E10 sans plomb 95 - éthanol 10 %
Step stations de transfert d?énergie par pompage
STEP stations d?épuration des eaux usées
TBTS très basse teneur en soufre
TCCFE taxe communale sur la consommation finale d?électricité
TDCFE taxe départementale sur la consommation finale d?électricité
TGAP taxe générale sur les activités polluantes
TICPE taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques
TICFE taxe intérieure sur la consommation finale d?électricité
TICGN taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel
TIGF Transport et infrastructures gaz France
Tirib taxe intérieure relative à l?incorporation de biocarburants
Tiruert taxe incitative relative à l?utilisation d?énergie renouvelable dans le transport
TLCFE taxes locales sur la consommation finale d?électricité
TRS TradingRegionSouth
TRV tarifs réglementés de vente
TSC taxe spéciale de consommation
TTF TitleTransferFacility
Turpe tarif d?utilisation des réseaux publics d?électricité
UIOM unité d?incinération des ordures ménagères
ZNI zones non interconnectées au réseau d?électricité métropolitain continental
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 175
annexes
ABRÉVIATIONS
GW gigawatt
M¤ million d?euros
Md¤ milliard d?euros
Mt million de tonnes
Mtep million de tonnes équivalent pétrole
n.d. non disponible
TWh térawattheure
176 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
annexes
Pour en savoir plus
Le bilan énergétique de la France est l?une des publications
statistiques nationales majeures dans le domaine de
l?énergie. D?autres sont disponibles sur le site du service des
données et études statistiques, rubrique « Énergie » (www.
statistiques.developpement-durable.gouv.fr/energie). Elles
comprennent des publications annuelles et des publications
conjoncturelles (i.e. infra-annuelles) ainsi que des publications
plus ponctuelles.
Des données et études sur la performance énergétique
et la rénovation énergétique du parc de logements sont par
ailleurs disponibles sur le site de l?Observatoire national de
la rénovation énergétique (ONRE) : www.ecologie.gouv.fr/
observatoire-national-renovation-energetique.
Publications annuelles
? Bilanénergétiquede laFranceen2022?Données
provisoires, Datalab Essentiel, dernière édition relative
aux données 2022 parue en avril 2023 ;
? BilanénergétiquedelaFranceen2022?Synthèse,
Datalab Essentiel, dernière édition relative aux données
2022 parue en février 2024 ;
? L?activitédelapétrochimieenFranceen2022, Datalab
Essentiel, dernière édition relative aux données 2022 parue
en juillet 2023 ;
? Lesprixdesproduitspétroliersen2022 :desniveaux
inéditsliésàlacrisepolitique, Datalab Essentiel, dernière
édition relative aux données 2022 parue en mai 2023 ;
? Prixdel?électricitéenFranceetdansl?Unioneuropéenne
en 2022, Datalab Essentiel, dernière édition relative aux
données 2022 parue en août 2023 ;
? PrixdugaznaturelenFranceetdansl?Unioneuropéenne
en 2022, Datalab Essentiel, dernière édition relative aux
données 2022 parue en août 2023 ;
? LesinvestissementspublicsdanslaR&Denénergieen
2022, Datalab Essentiel, dernière édition relative aux
données 2022 parue en avril 2024 ;
? Lesfacteursd?évolutiondesémissionsdeCO2 liées à
l?énergieenFrancede1990à2020, Datalab, dernière
édition relative aux données 2020 parue en septembre
2022 ;
? LesénergiesrenouvelablesenFranceen2022dansle
cadredusuivideladirective(UE)2018/2001?Données
définitives, article web, dernière édition relative aux
données 2022 parue en février 2024 ;
? Chiffresclésdel?énergie?Édition2023, Datalab, dernière
édition parue en septembre 2023 ;
? Chiffresclésdesénergiesrenouvelables?Édition2023,
Datalab, dernière édition parue en octobre 2023 ;
? Chiffresclésduclimat?France,EuropeetMonde?Édition
2023, Datalab, dernière édition parue en octobre 2023.
? L?hydrogènepur:premièreévaluationdesressourceset
desusagesenFranceen2022, article web, décembre
2023.
Publications conjoncturelles
? la note de conjoncture énergétique, qui paraît à un rythme
trimestriel dans la collection Datalab Essentiel ;
? quatre tableaux de bord trimestriels, relatifs respectivement
à l?éolien, au photovoltaïque, au biogaz utilisé pour la
production d?électricité et au biométhane injecté. Ils
paraissent deux mois après la fin du trimestre considéré
dans la collection STATINFO.
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
https://www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-renovation-energetique
https://www.ecologie.gouv.fr/observatoire-national-renovation-energetique
Table des matières
178 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
table des matières
Avant-propos 4
Synthèse et données clés 5
PARTIE 1 : LES PRIX DE L?ÉNERGIE 11
1.1 Les prix de l?énergie moyens payés par les consommateurs finaux progressent fortement en 2022 12
1.1.1 Les prix finaux de l?énergie à usage énergétique progressent de 29 % 12
1.1.2 Les prix de l?énergie payés par les ménages progressent de 20,6 % 12
1.2 Les prix des produits pétroliers ont atteint des niveaux inédits liés à la crise géopolitique 14
1.2.1 Prix du pétrole brut 14
1.2.2 Prix des produits pétroliers raffinés 15
1.2.3 Prix à la consommation 16
1.3 Le prix de gros du gaz naturel atteint un niveau inédit en 2022 18
1.3.1 Prix de gros du gaz naturel 18
1.3.2 Prix à la consommation du gaz naturel 20
1.4 Les prix du charbon à l?importation et à la consommation augmentent de manière inédite 23
1.4.1 Prix de gros du charbon 23
1.4.2 Prix du charbon pour les consommateurs 24
1.5 Le prix du bois augmente fortement en 2022 25
1.5.1 Prix des importations et exportations 25
1.5.2 Prix pour le résidentiel 26
1.5.3 Prix pour les professionnels 27
1.6 Les prix des biocarburants importés augmentent fortement en 2022 28
1.7 Nette hausse du prix de l?électricité, en particulier pour les entreprises 32
1.7.1 Prix de gros de l?électricité 32
1.7.2 Prix à la consommation de l?électricité 34
1.8. Le prix de la chaleur augmente fortement dans tous les secteurs 37
PARTIE 2 : L?APPROVISIONNEMENT ÉNERGÉTIQUE 39
2.1 Le taux d?indépendance énergétique diminue en raison de la baisse de la production primaire 40
2.2 La production primaire chute en 2022 45
2.2.1 Combustibles fossiles 45
2.2.2 Nucléaire 46
2.2.3 Énergies renouvelables et valorisation des déchets 47
2.3 La facture énergétique de la France atteint un niveau historique 51
2.3.1 Pétrole brut et raffiné 51
2.3.2 Gaz naturel 55
2.3.3 Charbon 58
2.3.4 Bois-énergie 60
2.3.5 Biocarburants 62
2.3.6 Électricité 63
PARTIE 3 : TRANSFORMATION, TRANSPORT ET DISTRIBUTION D?ÉNERGIE 65
3.1 L?activité du raffinage repart à la hausse en 2022 66
3.2 Baisse modérée du coût d?acheminement du gaz 68
3.2.1 Injections de biométhane 68
3.2.2 Transport, distribution et stockage de gaz naturel 68
3.3 La transformation de charbon : repli de l?activité de la filière fonte 71
3.3.1 Les cokeries 71
3.3.2 Les hauts-fourneaux 71
3.4 Baisse prononcée de la production d?électricité induite par un recul des productions nucléaire
et hydraulique 72
3.4.1 Production nette d?électricité 72
3.4.2 Transport et distribution d?électricité 78
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 179
table des matières
3.5 Production de chaleur commercialisée : une baisse due à un hiver plus doux 79
3.5.1 Réseaux de chaleur 79
3.5.2 Chaleur cogénérée vendue hors des réseaux de chaleur 81
Focus sur l?hydrogène, vecteur prochainement retracé dans le bilan énergétique 82
PARTIE 4 : LA CONSOMMATION D?ÉNERGIE PAR FORME D?ÉNERGIE 85
4.1 La consommation primaire d?énergie diminue mais la dépense progresse dans un contexte de hausse
des prix de l?énergie et de moindre disponibilité des réacteurs nucléaires 86
4.2 Produits pétroliers et biocarburants : une dépense record et, malgré l?envolée des prix,
reprise de la consommation dans les transports 90
4.2.1 Consommation et dépense totales 90
4.2.2 Production d?électricité et de chaleur 92
4.2.3 Consommation finale à usage énergétique 92
4.2.4 Consommation finale à usage non énergétique 93
4.2.5 Consommation par produit 93
4.3 Gaz naturel : baisse marquée de la consommation mais envolée des prix et de la dépense 95
4.3.1 Consommation et dépense totales 95
4.3.2 Branche énergie 96
4.3.3 Consommation finale à usage énergétique 97
4.3.4 Consommation finale à usage non énergétique 98
4.4 La consommation de charbon recule tandis que la dépense associée atteint un niveau inédit 99
4.5 La consommation d?énergies renouvelables et de déchets augmente à climat constant en 2022 102
4.5.1 Consommation totale 102
4.5.2 Bois-énergie 103
4.5.3 Biocarburants 104
4.6 Électricité : la consommation recule, la dépense est en hausse 105
4.7 La consommation de chaleur commercialisée diminue à la faveur d?un hiver plus doux 109
PARTIE 5 : LA CONSOMMATION D?ÉNERGIE PAR SECTEUR OU USAGE 111
5.1 Dépense en hausse malgré une baisse de la consommation finale d?énergie 112
5.2 Hausse de la facture énergétique des ménages associée à une baisse de la consommation 114
5.3 Résidentiel : baisse de la consommation et stabilité de la dépense 117
5.4 Tertiaire : consommation d?énergie en baisse et augmentation des dépenses 120
5.5 Transports : poursuite de la reprise 122
5.5.1 Consommation par usage et par mode 122
5.5.2 Consommation par énergie 123
5.5.3 Consommation, dépenses et taxes 124
5.6 Industrie : baisse de la consommation énergétique et envolée des prix 125
5.6.1 Consommation finale par énergie et dépense associée 125
5.6.2 Consommation finale par secteur 127
5.6.3 Décomposition sectorielle de la consommation énergétique 128
5.7 Agriculture-pêche : dépense en forte hausse 129
5.8 Intensité énergétique finale : poursuite de la baisse 131
PARTIE 6 : ÉMISSIONS DE CO2 DUES À LA COMBUSTION D?ÉNERGIE 133
6 Baisse des émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie 134
ANNEXES 139
Bilans énergétiques de la France 140
Annexes méthodologiques 166
Sigles et abréviations 173
Pour en savoir plus 176
180 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 181
182 ? Bilan énergétique de la France pour 2022
Conditions générales d?utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage,
faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille - 75006 Paris), est illicite
et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et
non destinées à une utilisation collective, et, d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou
d?information de l?oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 - art. L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art. 425).
Bilan énergétique de la France pour 2022 ? 183
Conditions générales d?utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage,
faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille - 75006 Paris), est illicite
et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et
non destinées à une utilisation collective, et, d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou
d?information de l?oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1er juillet 1992 - art. L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art. 425).
Dépôt légal: mai 2024
ISSN: 255-7580 (imprimé)
2557-8138 (en ligne)
Directrice de publication: Béatrice Sédillot
Coordination éditoriale: Amélie Glorieux-Freminet
Infographie : Bertrand Gaillet
Cartographie: Antea
Maquettage et réalisation: Agence Efil, Tours
Commissariat général
au développement durable
Bilan énergétique
de la France
pour 2022
En 2022, production et consommation d?énergie primaire diminuent
(respectivement -17,7% et -10,2%) en raison principalement de
lachute de la production nucléaire, qui atteint son plus bas niveau
depuis 1988, et de températures hivernales clémentes. Le taux
d?indépendance énergétique, ratio delaconsommation et de
laproduction primaires, diminue de4,6points, pour s?établir
à50,6%. Le déficit deséchanges physiques d?énergie s?accroît
de7,0%. Pour lapremière fois depuis1980, la France est
importatrice nette d?électricité.
La consommation finale à usage énergétique diminue de 4,5%
surun an à climat réel, mais est quasi stable à climat corrigé (-0,5%).
Elle diminue dans le résidentiel, le tertiaire et l?industrie mais
progresse dans les transports à la faveur de la levée totale
desrestrictions de circulation liées à la crise sanitaire.
Dans un contexte de tensions internationales liées à la guerre
enUkraine et de moindre disponibilité du parc nucléaire français,
lesprix de l?énergie sur les marchés connaissent de fortes hausses en
2022. Malgré les mesures mises en place pour limiter latransmission
des hausses de prix aux consommateurs finaux, lesprix de l?énergie
pour un usage énergétique progressent de 29,2% sur un an.
Au total, les ménages, entreprises et administrations ont dépensé
215,4Md¤ en 2022 pour satisfaire leurs besoins en énergie.
Parrapport à 2021, cette dépense progresse de 19,4% en euros
constants, malgré la baisse de la consommation finale. La facture
moyenne d?énergie des ménages s?élève à 3551¤ en 2022, soit
unehausse de 21% par rapport à 2021 portée par la dépense
encarburants.
Service des données et études statistiques
Sous-direction des statistiques de l?énergie
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel: diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Sommaire
Avant-propos
Synthèse et données clés
Les prix de l?énergie
L?approvisionnement énergétique
Transformation, transport et distribution d?énergie
La consommation d?énergie par forme d?énergie
La consommation d?énergie par secteur ou usage
Émissions de CO2 dues à la combustion d?énergie
Annexes
Table des matières
INVALIDE)