Plomb (le) dans les peintures : quelles obligations pour les propriétaires ?
Auteur moral
France. Ministère de l'écologie, du développement durable, des transports et du logement
Auteur secondaire
Résumé
Ce document revient sur les obligations des propriétaires concernant les peintures au plomb dans les immeubles et logements mis en location.
Descripteur Urbamet
métal
;matériau de construction
;santé
;PEINTURE
Descripteur écoplanete
Thème
Construction
;Habitat - Logement
Texte intégral
Le plomb dans les peintures
Quelles obligations pour
les propriétaires ?
Septembre 2011
Ministère de l?Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
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SOURCES D?INTOXICATION
Le plomb est un métal très présent dans notre environnement quotidien.
Dans l?habitat, il a été couramment employé dans la fabrication des
peintures utilisées sur les murs et les huisseries des logements jusqu?à la fin
des années 1940. Le dérivé du plomb le plus utilisé dans cette application
est la céruse. Son usage offrait une bonne protection des supports ainsi
qu?une bonne tenue des peintures. Bien que souvent recouvertes par
d?autres revêtements (peintures, papiers peints) ne contenant pas de plomb,
ces peintures peuvent se dégrader avec le temps et l?humidité (fuites,
condensation du fait d?une mauvaise isolation et de défauts d?aération) :
les écailles et les poussières ainsi libérées sont alors sources d?intoxication.
Les jeunes enfants, du fait de leur comportement naturel (marche à quatre
pattes, jeux au sol, doigts et objets portés à la bouche, etc.) peuvent ingérer
volontairement ou involontairement ces particules de plomb. L?intoxication
peut également survenir pour les occupants lors de l?exécution de travaux
sans précaution suffisante (libération de poussière de plomb en grande
quantité, nettoyage trop sommaire, etc.).
SOURCES D?INTOXICATION
ET PATHOLOGIES
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Les peintures anciennes à la céruse sont la principale source
d?exposition au plomb dans les immeubles d?habitation.
Il existe toutefois d?autres sources susceptibles de contribuer
à l?exposition au plomb dans les logements parmi lesquelles :
? l?eau de boisson provenant du robinet, si celui-ci est raccordé
à un réseau comprenant des canalisations en plomb,
? la proximité d?installations industrielles émettant ou ayant émis du plomb,
? l?apport de poussières par des personnes exposées professionnellement
au plomb,
? la pratique de certains loisirs (la poterie ou le tir sportif, par exemple),
? l?utilisation, pour la cuisine ou le stockage des aliments, de céramiques
d?origine artisanale émaillées avec des sels de plomb (certains plats
à tajine par exemple) ou d?étains décoratifs contenant du plomb,
? l?utilisation de cosmétiques traditionnels à base de plomb
(khôl, surma, tiro, etc.),
? l?utilisation de remèdes traditionnels contenant du plomb (le plomb
et d?autres métaux sont fréquemment utilisés par diverses médecines
traditionnelles, par exemple la médecine ayurvédique),
? l?utilisation d?objets ou de jouets en plomb ou recouverts de peinture
au plomb, etc.
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Les peintures anciennes à la céruse sont la principale source
d?exposition au plomb dans les immeubles d?habitation.
Il existe toutefois d?autres sources susceptibles de contribuer
à l?exposition au plomb dans les logements parmi lesquelles :
l?eau de boisson provenant du robinet, si celui-ci est raccordé
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L?ingestion répétée de plomb peut avoir divers effets toxiques. Les principaux
organes cibles du plomb sont le système nerveux (en particulier, le système
nerveux central, les reins et la moelle osseuse). Les manifestations de
l?intoxication les plus fréquentes sont une détérioration intellectuelle,
des troubles de l?humeur et de la personnalité, des altérations de la
fonction rénale, un ralentissement du développement staturo-pondéral,
une anémie, des douleurs abdominales et une constipation. L?ensemble des
manifestations par le plomb est désigné par le terme de saturnisme.
Les enfants, et plus particulièrement ceux âgés de moins de 6 ans, ainsi que
les femmes enceintes constituent la population la plus exposée au risque
d?intoxication par le plomb.
RÉGLEMENTATION
Si le saturnisme infantile a régressé au cours des dernières années, il
demeure néanmoins un problème majeur de santé publique : on estime
en effet à environ 4 400 le nombre d?enfants de 1 à 6 ans atteints de
saturnisme en France métropolitaine. Les peintures contenant du plomb,
couramment utilisées jusqu?à la moitié du 20ème siècle dans l?habitat,
constituent la principale origine des cas répertoriés. C?est pourquoi le
dispositif législatif et réglementaire relatif à la politique de santé publique
a renforcé en 2004 les mesures d?urgence et les mesures générales de
prévention en matière de lutte contre le saturnisme lié à l?habitat.
Articles L.1334-1 à L.1334-12 et R.1334-1 à R.1334-13 du code de la Santé Publique.
Articles L. 271-4 à L. 271-6 et R.271-1 à R.271-5 du code de la Construction et de
l?Habitation.
EFFETS
SUR LA SANTÉ
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obligationS deS ProPriétaireS
D?IMMEuBLES D?HABITATIOn
Le code de la Santé Publique prévoit l?obligation
pour les propriétaires d?immeubles à usage
d?habitation, construits avant le 1er janvier 1949,
de produire, à différentes occasions, un constat
de risque d?exposition au plomb (CrEP).
en Quoi conSiSte le conStat de riSQue
d?exPoSition au Plomb (creP) ?
Le constat de risque d?exposition au plomb (CrEP) consiste à repérer les
revêtements (et plus particulièrement les peintures) contenant du
plomb, à décrire leur état de conservation et à dresser, le cas échéant,
un relevé sommaire des facteurs de dégradation du bâti.
Le CrEP comprend également (en annexe) une notice d?information
rappelant notamment les effets du plomb sur la santé et les précautions
à prendre en présence de revêtements contenant du plomb.
Note : la recherche de canalisations en plomb ne fait pas partie du champ
d?application du CREP.
Arrêté du 19 août 2011 relatif au constat de risque d?exposition au plomb.
Quels sont les bâtiments
ou parties de bâtiments concernés ?
Le constat de risque d?exposition au plomb (CREP) concerne les
bâtiments à usage d?habitation, construits avant le 1er janvier
1949.
Si le bien immobilier concerné est affecté en partie à des usages
autres que l?habitation, le CrEP ne porte que sur les parties qui sont
affectées à l?habitation. Dans les locaux annexes de l?habitation, il
porte sur ceux qui sont destinés à un usage courant (buanderie par
exemple).
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QUELLES OBLIGATIONS
POUR LES PROPRIÉTAIRES VENDEURS ?
En cas de vente de tout ou partie d?un immeuble d?habitation construit
avant le 1er janvier 1949, un constat de risque d?exposition au plomb
(CREP), doit être annexé à la promesse de vente ou, à défaut de
promesse, à l?acte authentique. A défaut de CREP en cours de validité lors
de la signature de l?acte authentique de vente, aucune clause d?exonération de
la garantie des vices cachés ne peut être stipulée à raison des vices constitués
par le risque d?exposition au plomb.
Note : dans le cadre d?une vente d?un logement faisant partie d?un immeuble
collectif d?habitation, le CREP porte uniquement sur les parties privatives affectées
au logement.
Dans le cas où le CREP établit la présence de revêtements contenant du
plomb à des concentrations supérieures au seuil réglementaire (1 mg/cm²),
il doit avoir été établi depuis moins d?un an avant la date de la promesse ou
de l?acte authentique de vente. Si le CREP établit l?absence de revêtements
contenant du plomb ou la présence de revêtements contenant du plomb à
des concentrations inférieures au seuil réglementaire, il n?y a pas lieu de faire
établir un constat à chaque mutation. Le constat initial pourra donc être joint
à chaque mutation.
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QUELLES OBLIGATIONS
POUR LES PROPRIÉTAIRES BAILLEURS ?
Depuis le 12 août 2008, un constat de risque d?exposition au plomb
(CREP) doit être annexé à tout nouveau contrat de location d?un
immeuble affecté en tout ou partie à l?habitation construit avant
le 1er janvier 1949.
A défaut de CREP dans le contrat de location, le bailleur peut engager
sa responsabilité pénale pour non respect des obligations particulières
de sécurité et de prudence.
Le CREP est établi aux frais du bailleur (nonobstant toute convention contraire).
Note : en habitat collectif, le CREP annexé au contrat de location ne porte que sur les parties
privatives affectées à l?habitation.
A la date de la signature du contrat, le CREP doit avoir été établi depuis moins
de six ans dans le cas où il met en évidence la présence de revêtements
dégradés contenant du plomb à des concentrations supérieures au seuil
réglementaire (1 mg/cm²). Si le CREP établit l?absence de revêtements
contenant du plomb ou la présence de revêtements contenant du plomb à des
concentrations inférieures au seuil réglementaire, le constat initial pourra être
joint à chaque contrat de location, sans qu?il y ait lieu d?en établir un nouveau.
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QUELLES OBLIGATIONS
POUR LES COPROPRIÉTAIRES ?
Indépendamment de toute transaction immobilière, toutes les parties
communes des immeubles collectifs affectés en tout ou partie à
l?habitation et construits avant le 1er janvier 1949, devaient avoir fait
l?objet d?un constat de risque d?exposition au plomb (CREP) avant le
12 août 2008. Néanmoins, dans le cas où le CREP n?aurait pas encore été
effectué, il doit être réalisé dans les meilleurs délais.
Un CREP portant sur les parties communes n?a pas de durée de validité.
Il appartient en effet à la copropriété de veiller à l?entretien des revêtements
des parties communes en particulier lorsque le CREP a révélé la présence
de plomb.
Arrêté du 25 avril 2006 relatif aux travaux en parties communes nécessitant
l?établissement d?un constat de risque d?exposition au plomb.
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QUI EFFECTUE
LES REPÉRAGES ?
Pour la réalisation d?un constat de risque d?exposition au
plomb (CREP), les propriétaires doivent faire appel à des
professionnels présentant un certifi cat de compétences.
Pour plus d?informations sur les diagnostiqueurs certifi és,
consultez les sites Internet du ministère du Développement durable :
www.developpement-durable.gouv.fr
http://diagnostiqueurs.application.developpement-durable.gouv.fr/index.action
Ces professionnels, couramment appelés diagnostiqueurs, sont tenus
de souscrire une assurance de responsabilité professionnelle. Enfi n, ils ne
doivent avoir aucun lien de nature à porter atteinte à leur impartialité et à leur
indépendance, ni avec le propriétaire ou son mandataire ni avec une entreprise
pouvant réaliser des travaux sur les ouvrages, installations ou équipements
pour lesquels il leur est demandé d?établir un CREP.
Afi n d?établir le constat, le diagnostiqueur doit se rendre sur place, effectuer
une visite exhaustive des locaux et réaliser des mesures de la concentration en
plomb des revêtements. Dans certains cas, il peut recourir à des prélèvements
de revêtement qui seront analysés en laboratoire. A la fi n de l?intervention,
il remet au propriétaire un rapport clair et précis permettant de localiser
exactement les revêtements contenant du plomb. Une notice d?information sur
les risques d?exposition au plomb est annexée à ce rapport.
Des sanctions sont prévues dans le code de la Construction et de l?Habitation
pour les personnes qui établiraient les diagnostics demandés par la loi
sans respecter les conditions de compétences, d?organisation, d?assurance,
d?impartialité et d?indépendance exigées. Des sanctions sont également
prévues pour les propriétaires qui feraient appel, pour établir les diagnostics
demandés par la loi, à des personnes qui ne respectent pas ces mêmes
conditions. Il est donc indispensable, avant de faire réaliser un CREP, de
s?assurer de la validité des certifi cats de compétence du diagnostiqueur
et de son attestation d?assurance de responsabilité professionnelle.
Arrêté du 21 novembre 2006 défi nissant les critères de certifi cation des compétences
des personnes physiques opérateurs des constats de risque d?exposition au plomb
ou agréées pour réaliser des diagnostics plomb dans les immeubles d?habitation
et les critères d?accréditation des organismes de certifi cation.
consultez les sites Internet du ministère du Développement durable :
http://diagnostiqueurs.application.developpement-durable.gouv.fr/index.action
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QUELLES SUITES À DONNER
AUX REPÉRAGES ?
Par le diagnostiqueur :
Le constat de risque d?exposition au plomb (CREP) est immédiatement transmis
au directeur général de l?agence régionale de santé, par le diagnostiqueur,
s?il fait apparaître la présence de facteurs de dégradation du bâti (par exemple,
plancher ou plafond menaçant de s?effondrer ou effondré, moisissures
ou tâches d?humidité).
Par le propriétaire :
Dans tous les cas, si le constat de risque d?exposition au plomb (CREP)
met en évidence la présence de revêtements dégradés contenant du plomb
à des concentrations supérieures au seuil réglementaire (1 mg/cm²),
le propriétaire doit :
n informer les occupants
et les personnes amenées
à faire des travaux dans
l?immeuble ou la partie
d?immeuble concerné (en
leur remettant notamment
une copie du CREP) ;
n procéder sans attendre
aux travaux appropriés
pour supprimer le risque
d?exposition au plomb,
tout en garantissant la
sécurité des occupants.
Ces travaux consistent en général à mettre en place des matériaux
de recouvrement sur les revêtements dégradés. Ils peuvent inclure
le remplacement de certains éléments de construction ainsi que
les opérations nécessaires à la suppression des causes immédiates
de la dégradation des peintures (fuites, etc.).
Note : Si des personnes, occupants ou professionnels
du bâtiment, sont soumises à une intoxication
par le plomb du fait de l?absence d?information
sur ce risque (absence ou non communication
du diagnostic), la responsabilité pénale
du propriétaire peut être engagée.
Note : En application de l?article L1334-9 du code
de la Santé Publique, la non-réalisation desdits travaux
par le propriétaire bailleur, avant la mise en location
du logement, constitue un manquement aux obligations
particulières de sécurité et de prudence susceptible
d?engager sa responsabilité pénale.
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En cas de vente, l?obligation de travaux est transférée au nouveau propriétaire.
En cas de location, les travaux incombent au propriétaire bailleur. Pour les parties
communes, il appartient à la copropriété de procéder aux travaux.
ATTENTION :
Tous les travaux susceptibles d?atteindre ou d?endommager les couches
profondes de peinture, ou qui visent à les supprimer, présentent un
risque d?exposition au plomb : préparation des fonds, ouverture de fissures,
grattage, ponçage, décapage, percements importants, démolition de cloison, etc.
En aucun cas les jeunes enfants et les femmes enceintes ne doivent donc être
présents pendant la réalisation des travaux. Il est également essentiel de prendre
certaines précautions avant, pendant et après les travaux pour limiter au strict
minimum les émissions de poussière :
n recouvrir la surface dégradée,
n isoler la zone de travail,
n prévoir des équipements de protection jetables,
n nettoyer la zone de travail au fur et à mesure.
Quelles aides financières ?
Une subvention de l?Agence nationale de l?habitat (ANAH) peut être accordée aux
propriétaires bailleurs et aux propriétaires occupants (sous conditions notamment
de ressources) pour la réalisation d?un diagnostic technique, si celui-ci est suivi des
travaux préconisés, ainsi que les travaux d?élimination ou d?isolation des peintures
et revêtements contenant des sels de plomb, y compris les finitions.
Pour plus d?informations : www.anah.fr
Dans votre logement, pour éviter la dégradation des peintures
et plus particulièrement lutter contre l?humidité :
n ne pas boucher les ouvertures de ventilation,
n aérer quotidiennement,
n chauffer suffisamment en période froide.
Si du plomb est présent dans les poussières du logement et dans l?attente de travaux :
n nettoyer à l?humide chaque semaine les sols, les fenêtres et toutes
autres surfaces où les poussières pourraient se déposer (balai à franges
ou éponge humidifiés avec de l?eau tiède et un détergent).
Le matériel utilisé ne doit servir qu?à nettoyer les surfaces contaminées,
n laver fréquemment les jouets des enfants et veiller à la propreté
des biberons et tétines qui pourraient tomber au sol.
RECOMMANDATIONS
GÉNÉRALES
Arrêté du 12 mai 2009 relatif au contrôle des travaux en présence de plomb réalisés
en application de l?article L.1334-2 du code de la Santé Publique.
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Septembre 2011
Conception et réalisation : MEDDTL - OBEA Communication
Crédits photos : Thinstock images © 2011
Direction Générale de l?Aménagement
du Logement et de la Nature
Direction de l?Habitat, de l?Urbanisme et des Paysages
Sous-direction de la Qualité
et du Développement Durable dans la Construction
Arche Sud
92055 La Défense Cedex
Tél. 01 40 81 21 22
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