Rapport d'activité 2018
Auteur moral
France. Conseil national du bruit
Auteur secondaire
Résumé
Descripteur Urbamet
nuisance
Descripteur écoplanete
Thème
Ressources - Nuisances
Texte intégral
2 0 1 8
R a p p o r t d ' a c t i v i t é
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Le bruit demeure une préoccupation environnementale majeure dans notre société, il est au coeur
de démarches qui ne doivent pas être antagonistes, mais bien au contraire complémentaires :
ils?agit pour notre société, et aussi pour le Conseil national du bruit, de proposer et d?impulser des
actions conciliant tout à la fois la préservation de la santé des citoyens, le droit au calme et à la
qualité de l?environnement sonore, tout en promouvant un modèle de développement respectueux
de son environnement. De nombreux sujets ont été abordés en ce sens cette année par le CNB, au
premier rang desquels les travaux menés dans le cadre du décret « Sons amplifiés ».
Le décret n°2017-1244 du 7août 2017, relatif à la prévention des risques liés aux bruits et aux
sons amplifiés, vise à mieux protéger l?audition du public, étendre les dispositions relatives à la
protection de l?audition du public à d?autres lieux que les établissements diffusant à titre habituel
de la musique amplifiée, et réviser les dispositions figurant dans le code de l?environnement
relatives aux nuisances sonores subies par les riverains. Au vu des enjeux de cette réglementation,
j?ai autosaisi le Conseil, afin qu?il formule des recommandations sur la mise en oeuvre du dispositif.
Après de nombreuses réunions au cours du 1er semestre 2018, le CNB a émis, en juin2018, un avis
adopté à l?unanimité.
LE MOT DU PRÉSIDENT
2
3
À l?heure où les parlementaires ont préparé et voté la loi n°2018-727 du 10août 2018 pour un
État au service d?une société de confiance, qui amène un changement profond de la philosophie
réglementaire dans le bâtiment, il est également apparu très utile au Conseil de formuler un avis
sur l?attestation acoustique dans le logement, afin d?améliorer le dispositif réglementaire. L?avis
émis en décembre dernier énonce un soutien sans équivoque à cette attestation qui concourt à
la mise en oeuvre d?une démarche qualité, tout en formulant des propositions pour améliorer son
efficacité. Cet avis a également été adopté à l?unanimité.
L?action du CNB ne s?est pas résumée à la formulation d?avis : le Conseil a notamment poursuivi
sa veille réglementaire en matière d?acoustique du bâtiment et formulé des propositions pour
améliorer la cohérence des réglementations.
Il a également ouvert de nouveaux chantiers dans le domaine de la santé et de l?environnement,
notamment sur les effets du bruit des transports touchant la santé et sur les indicateurs de bruit
événementiel dans les transports, en vue de la préparation d?un avis au printemps 2019.
Le « bruit des voisins » apparaît également toujours parmi les principales nuisances invoquées
par les citoyens. Le groupe de travail « Bruit de voisinage » a finalisé et mis en ligne un guide
de gestion à l?intention des agents chargés du contrôle. Il a également entrepris de valoriser les
actions de médiation en préparant un « guide pour la résolution amiable des bruits de voisinage »
qui sera présenté en 2019.
Toutes ces actions témoignent des réformes que nous pouvons mener pour concilier les aspirations
légitimes des citoyens et un développement raisonné, respectueux de notre environnement.
LeCNB finalisera en 2019 tous les travaux de l?actuelle mandature, définis par sa feuille de route,
en s?attachant à cet objectif.
Christophe Bouillon
Président du Conseil national du bruit
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SOMMAIRE
Le mot du Président ????????????????????????????.. 2
L?agenda du Conseil national du bruit en 2018 ????????????? 5
L?état d?avancement des travaux
du Conseil national du bruit ???????????????????????.. 6
Avis « Sons amplifiés » ?????????????????????????? 10
Avis « Réglementation acoustique du logement » ?????????? 15
Les effets sanitaires du bruit (fiche santé actualisée) ???????.. 18
Arrêté portant nomination au Conseil national du bruit
du 12 novembre 2018 ??????????????????????????? 30
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L?AGENDA DU CNB EN 2018
ASSEMBLÉES
PLÉNIÈRES
RÉUNIONS DES
GROUPES DE TRAVAIL
MANIFESTATIONS
DIVERSES
JANVIER
OCTOBRE
SEPTEMBRE 18/09 Matin : Commission santé-environnement
Après-midi : Commission technique
26/09 Matin : Groupe de travail ? « Bruit de voisinage »
7/10 Après-midi : Comité de pilotage « Sons amplifiés »
24/10 Matin : Commission technique
NOVEMBRE 06/11 Après-midi : Commission santé-environnement
12/11 Publication de l?arrêté modifiant l'arrêté du
8 septembre 2016 portant nomination au Conseil
national du bruit (JORF n°0284 du 8 décembre 2018)
19/11 Matin : Groupe de travail ? « Bruit de voisinage »
Après-midi : Comité de pilotage « Sons amplifiés »
DÉCEMBRE 11/12 ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE (Assemblée Nationale)
Après-midi : Comité de pilotage « Sons amplifiés »
FÉVRIER 14/02 Matin : Groupe de travail ? « Bruit de voisinage »
27/02 Matin : Commission technique
Après-midi : Commission mixte - « Sons amplifiés »
AVRIL 09/04 Commissions
Matin : Commission mixte - « Sons amplifiés »
Après-midi : Commission santé-environnement
11/04 Matin : Groupe de travail ? « Bruit de voisinage »
MAI 15/05 Commissions
Matin : Commission mixte - « Sons amplifiés »
Après-midi : Commission technique
JUIN 04/06 Après-midi : Commission technique
06/06 Matin : Groupe de travail ? « Bruit de voisinage »
11/06 Après-midi : Commission santé-environnement
14/06 ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE (Assemblée Nationale)
23/01 Commissions
Matin : Commission mixte - « Sons amplifiés »
Après-midi : Commission technique
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L?ÉTAT D?AVANCEMENT
DES TRAVAUX DU CNB
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I. AVIS PRÉSENTÉ PAR LA COMMISSION MIXTE
« SONS AMPLIFIÉS »
II. COMITÉ DE PILOTAGE « SONS AMPLIFIÉS »
Afin de compléter ce dispositif, un comité de pilotage
a été créé en octobre 2018 avec la mission de diriger
les travaux d?élaboration du guide « Sons amplifiés » :
sous l?égide du CIDB, des rédacteurs et relecteurs
seront chargés d?élaborer ce guide présentant les
enjeux sanitaires et les actions de prévention et
sensibilisation, les lieux, les acteurs, les définitions
et les procédures à suivre.
Un sous-groupe engagera également une réflexion
sur les qualifications des intervenants pour réaliser
les études de l?impact des nuisances sonores.
État d?avancement
En cours.
Le décret du 7 août 2017 relatif « à la prévention des
risques liés aux bruits et aux sons amplifiés » vise
à mieux protéger l?audition du public, étendre les
dispositions relatives à la protection de l?audition du
public à d?autres lieux que les établissements diffusant
à titre habituel de la musique amplifiée, et réviser les
dispositions figurant dans le code de l?environnement
relatives aux nuisances sonores subies par les
riverains. Au vu des enjeux de cette réglementation
et des attentes d?un grand nombre de membres du
Conseil, celui-ci s?est autosaisi afin de formuler des
recommandations sur la mise en oeuvre du dispositif.
État d?avancement
Une commission mixte, dirigée par Mme Mietlicki et
M.Gamba, a regroupé la Commission technique et la
Commission « Santé-environnement ». Les travaux,
engagés au cours du second semestre 2017, ont été
poursuivis au cours du premier semestre 2018 et ont
abouti à la présentation d?un avis, présenté et adopté à
l?unanimité, lors de l?Assemblée plénière du 14 juin 2018.
Vous trouverez cet avis en page 10 du rapport d?activité.
III. TRAVAUX MENÉS PAR LA COMMISSION TECHNIQUE
Cette commission est dirigée par M. Gamba.
1/ Avis sur la mise en oeuvre
de l?attestation acoustique
des bâtiments
les maîtres d?ouvrage ont l?obligation de fournir, à
l?achèvement des travaux, une attestation de prise en
compte de la réglementation acoustique à l?autorité
ayant délivré l?autorisation de construire. Cette
attestation s?appuie sur des constats effectués en
phases études et chantier, et, pour les opérations d?au
moins 10logements, sur des mesures acoustiques
réalisées à la fin des travaux de construction.
La Commission technique a souhaité se saisir en vue
d?améliorer la mise en oeuvre de cette attestation.
Cette démarche s?inscrit dans l?esprit de la loi du
10août 2018 « pour un État au service d?une société
de confiance », dite loi ESSOC.
Pour les bâtiments d?habitation dont le permis de
construire est déposé depuis le 1er janvier 2013,
7
Le CNB a souhaité soutenir clairement ce dispositif, qui
vise à mieux appliquer la réglementation et concourt à
la mise en oeuvre d?une démarche qualité, et faire des
propositions pour améliorer son application encore
imparfaite notamment en matière d?information et de
clarification du rôle des intervenants?
2/ Suivi de la réglementation
acoustique du bâtiment
Ces travaux sont dirigés par M. Meisser.
Les modifications réglementaires à engager, suite
au bilan dressé à l?occasion de l?élaboration du guide
« Réglementations acoustiques des bâtiments » ont
été communiquées à la DHUP, qui en tiendra compte
dans le cadre de la refonte du livreIer du code de la
construction et de l?habitat (loi ESSOC). Un projet de
circulaire a été réalisé afin de préciser les méthodes
de mesures à utiliser lors de la vérification de la
qualité acoustique des bâtiments. Toujours pour la
période transitoire de la refonte du CCH, un autre
projet de circulaire est en préparation afin de prendre
en compte la modification nécessaire de l?arrêté du
30 mai 1996 relatif aux modalités de classement
des infrastructures de transports terrestres et à
l?isolement acoustique des bâtiments d?habitation
dans les secteurs affectés par le bruit.
3/ Actualisation du guide
sur la réglementation
acoustique des bâtiments
Ce guide, réalisé en 2017, est mis à jour périodiquement
afin d?intégrer les modifications réglementaires
(notamment celles découlant du décret n°2017-1244
du 7 août 2017 relatif à la prévention des risques liés
aux bruits et aux sons amplifiés).
État d?avancement
Un avant-projet a été présenté lors de l?Assemblée
plénière du 14 juin 2018 et le projet définitif a été adopté
lors de l?Assemblée plénière du 11 décembre 2018.
Vous trouverez cet avis en page 15 du rapport d?activité.
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IV. SUJETS TRAITÉS PAR LA COMMISSION
« SANTÉ-ENVIRONNEMENT »
Cette commission est dirigée par Mme Mietlicki.
1/ Présentation et exploitation
des nouveaux travaux
sur le sujet
Présentation des nouvelles lignes directrices
de l?OMS et de ses implications
Ces nouvelles lignes directrices révisent les relations
dose-effets, notamment pour les perturbations du
sommeil et la gêne, en plaçant en tête les nuisances
aéroportuaires et ferroviaires en termes d?effets sur
la santé. Par ailleurs, une évolution de l?écart est
constatée entre les nuisances ferroviaires et routières
par rapport aux évaluations antérieures (prééminence
du bruit ferroviaire).
Remise à jour de la fiche sur les effets
sanitaires du bruit réalisée par le CNB
La fiche de synthèse sur les effets sanitaires du bruit
réalisée en 2016-2017 a été actualisée afin de prendre
en compte les dernières avancées et connaissances
publiées par l?OMS dans son rapport d?octobre 2018.
Présentation du projet LIFE Harmonica
(Bruitparif/Acoucité)
Ce projet avait pour objectif de déterminer un
indicateur de bruit facilement compréhensible et de
partager cette expérience sur le sujet avec d?autres
pays de l?UE. Il repose sur des enquêtes préalables
et des travaux en laboratoire. L?indice mis au point
a permis d?apporter de manière complémentaire
deux informations relatives au bruit de fond ambiant
et aux pics de bruit (approche vulgarisée avec une
échelle allant de 0 à 10). Le rapport Harmonica
peut être consulté sur le site de Bruitparif :
www.bruitparif.fr
La réflexion, déjà engagée en 2017, vise à améliorer
l?état des connaissances et à proposer des indicateurs
complémentaires permettant une meilleure prise en
compte de la gêne et des impacts sanitaires associés
aux bruits à caractère événementiel. Cette prise en
compte des pics sonores concerne non seulement les
transports aériens mais aussi terrestres, récemment
mis en exergue pour les lignes LGV.
Parallèlement au Conseil général à l?environnement
et au développement durable (CGEDD), qui prépare
un rapport sur le sujet, le CNB a réalisé un diagnostic
et prépare un avis sur cette question. Divers cas
pratiques illustrant les différents types de nuisances
(aéroportuaires, aviation légère, bruit routier, trafic
ferré urbain combinant plusieurs trafics, tronçon
de ligne à grande vitesse) ont été identifiés et
seront examinés début 2019. L?objectif n?est pas
d?élaborer un nouvel indicateur, ni de remettre en
cause les indicateurs énergétiques utilisés dans la
réglementation, mais de proposer des indicateurs
complémentaires permettant de mieux traduire le
ressenti des populations face aux bruits à caractère
événementiel. Il s?agit notamment de faire des
préconisations en vue de renforcer et d?améliorer
l?information des riverains, notamment dans le cadre
des études d?impact ou des débats publics autour de
nouveaux projets ou de modifications d?infrastructures
ou de procédures.
État d?avancement
Préparation d?un projet d?avis pour juin 2019.
2/ Réflexion sur les indicateurs
événementiels de bruit
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Ce groupe de travail, issu de la Commission
« Santé-environnement », est dirigé par
MM. Thierry Mignot et Claude Garcia.
Le guide de constat d?infraction sans mesurage du
bruit de voisinage à l?intention des agents chargés du
contrôle, réalisé en 2017, a été mis en ligne et peut
être consulté sur les sites du ministère de la Transition
écologique et solidaire et du CIDB. Un guide pour la
résolution amiable des bruits de voisinage est en cours
d?élaboration.
État d?avancement
Sortie du guide prévue en juin 2019.
La 3e échéance de la directive 2002/49/CE du 25juin
2002 relative à l?évaluation et à la gestion du bruit
dans l?environnement constitue une opportunité pour
présenter un bilan de l?exposition des populations
au bruit des transports. L?objectif est d?avoir une
vision plus claire du nombre de personnes exposées
et d?être en mesure de mieux quantifier les impacts
sanitaires liés aux bruits des transports. Ce bilan
quantitatif pourrait être associé à une présentation
plus qualitative des éléments, relatifs à l?impact du
bruit sur la santé, en s?appuyant notamment sur les
études de publications scientifiques récentes.
État d?avancement
Un premier bilan des résultats des travaux
cartographiques réalisés sur 14 agglomérations.
en Ile-de-France et de leur déclinaison possible
en cadastre d?impacts sanitaires, tel que cela a été
réalisé par Bruitparif, a été présenté. Les travaux
seront poursuivis en 2019.
Par ailleurs, il est à noter que la DGPR a sollicité
une saisine du CNB concernant la convergence des
réglementations en matière de bruit des transports
afin de mieux harmoniser la réglementation relative
au classement sonore (réglementation française issue
de la loi bruit) et la réglementation des cartes de bruit
(réglementation issue de la directive européenne
2002/49/CE). Une expertise sera réalisée au cours du
premier semestre 2019 par une commission mixte et
pourrait aboutir à un avis du Conseil.
3/ Quantification et recensement
des bruits des transports
4/ Sous-groupe de travail
« Bruits de voisinage »
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AVIS DU CONSEIL NATIONAL DU BRUIT
DU 14 JUIN 2018 RELATIF AU DISPOSITIF
RÉGLEMENTAIRE VISANT À AMÉLIORER
LA PRÉVENTION DES RISQUES LIÉS AUX
BRUITS ET AUX SONS AMPLIFIÉS
CONTEXTE DE L?AVIS
Depuis 1982, le Conseil national du bruit s?attache
à améliorer la qualité de l?environnement sonore de
nos concitoyens, à réduire les nuisances sonores, à
informer et sensibiliser le public. Il peut être consulté
sur toute question traitant de nuisances sonores et
sur tout projet de réglementation dans ce domaine ; il
fait des propositions, et il est notamment doté d?une
capacité d?autosaisine.
Le décret n° 2017-1244 du 7 août 2017 relatif à
la prévention des risques liés aux bruits et aux
sons amplifiés vise à mieux protéger l?audition du
public, étendre les dispositions à d?autres lieux
que les établissements diffusant à titre habituel de
la musique amplifiée, et réviser les dispositions
figurant dans le code de l?environnement relatives
aux nuisances sonores subies par les riverains. Ce
décret doit être complété par un arrêté et un dispositif
d?accompagnement (circulaire et guide d?application
par exemple).
Il précise notamment que ses dispositions s?appliquent
aux lieux nouveaux mentionnés au I de l?article
R. 1336-1 dès la parution de l?arrêté prévu aux articles
R. 1336-1 du code de la santé publique et R. 571-26 du
code de l?environnement et, pour ceux existants, un an
à compter de la publication du même arrêté et, dans
tous les cas, au plus tard le 1eroctobre 2018.
Au vu des enjeux de cette réglementation et des
attentes d?un grand nombre de membres du
Conseil, le Président Christophe Bouillon a décidé le
26septembre 2017 d?autosaisir le Conseil national du
bruit afin qu?il formule des recommandations sur les
prochains chantiers réglementaires et sur la mise en
oeuvre du dispositif (guide d?application par exemple).
Il a confié à Mme Fanny Mietlicki et M. René Gamba
lesoin de coordonner ces travaux.
MÉTHODE D?ÉLABORATION
Une commission mixte, présidée par Mme Fanny
Mietlicki et M. René Gamba, a sollicité les membres
du Conseil national du bruit ainsi que l?ensemble
des groupes de travail de ce Conseil (Commission
« Santé-environnement » et Commission technique).
Elle a notamment réuni des représentants
d?associations et des milieux professionnels, ainsi
que des représentants de l?administration centrale des
ministères intéressés et de la préfecture de police, afin
de formuler des propositions visant à mettre en oeuvre
dans les meilleures conditions ce nouveau dispositif
réglementaire.
La commission mixte s?est réunie à six reprises
(réunions du 19 septembre, 7 novembre 2017,
23 janvier, 27 février, 9avril, 15mai 2018) afin de
préparer le présent avis.
CONTEXTE TECHNIQUE,
ÉCONOMIQUE, ENVIRONNEMENTAL
L?analyse des comportements d?écoute de musique des
15-35 ans, publiée dans le Bulletin épidémiologique
hebdomadaire (BEH) du 19janvier 2016 et issue du
baromètre santé 2014, indique que plus d?un jeune
adulte de 15-35 ans sur 10 et environ un quart des
adolescents de 15-19 ans déclarent un usage fréquent
et intensif d?écouteurs ou de casque. Ce type d?usage
est par ailleurs fortement associé à la fréquentation
régulière des lieux de loisirs à niveau sonore élevé,
cumulant ainsi les risques de troubles de l?audition.
Ces résultats confirment la nécessité de renforcer les
mesures de prévention pour la préservation du capital
auditif des adolescents et des jeunes adultes.
Outre les dispositions d?ores et déjà existantes dans
le code de la santé publique pour limiter les impacts
sanitaires sur l?audition concernant l?usage de casque
ou d?écouteurs, des dispositions existent dans le
code de l?environnement aux articles R. 571-25 à
R. 571-30 pour encadrer l?activité des établissements
diffusant de la musique amplifiée. En effet, dès 1998,
une limitation du niveau sonore à l?intérieur de ces
établissements a été fixée. Cette réglementation fixe
également des exigences à respecter pour limiter les
émergences dans les logements de riverains contigus.
Depuis cette date, les esthétiques musicales ont
évolué et comportent notamment des niveaux sonores
élevés dans les basses fréquences, une compression
importante et une faible dynamique. Les pratiques
sont également modifiées, avec le développement
des festivals de plein air par exemple, fréquentés par
des publics familiaux. Au regard de ces évolutions, la
Direction générale de la santé a interrogé, dès 2010,
le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) pour
MINISTÈRE
DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
ET SOLIDAIRE
AVIS
1 11 11 1
déterminer les indicateurs les plus pertinents afin de
protéger le public exposé à des niveaux sonores élevés
de musique amplifiée, qu?il soit composé d?adultes
ou d?enfants. En septembre2013, le HCSP a publié
ses recommandations relatives à l?exposition aux
niveaux sonores élevés de la musique1. Le Conseil
national du bruit, à travers le groupe de travail « Bruit
et santé » constitué de nombreux acteurs concernés
par les expositions du public à des niveaux sonores
élevés (représentants d?associations, gestionnaires
de lieux musicaux, administrations centrale et locale,
etc.), s?est attaché à analyser et décliner de façon
opérationnelle et concertée les recommandations du
HCSP. Il a rendu son avis en décembre20142.
L?exposition croissante des jeunes à des niveaux
sonores élevés, notamment lors de l?écoute de
musiques et de sons amplifiés, est une préoccupation
importante et prioritaire de santé publique. La loi de
modernisation de notre système de santé, promulguée
le 26 janvier 2016, donne un cadre plus large à la
prévention des risques en matière d?audition. De ce
fait, l?article 56 prévoit la création d?un chapitreVI au
sein du code de la santé publique intitulé « Prévention
des risques liés au bruit ». Il précise que « les activités
impliquant la diffusion de sons à un niveau sonore
élevé, dans tout lieu public ou recevant du public, clos
ou ouvert, sont exercées de façon à protéger l?audition
du public et la santé des riverains. Les modalités
d?application du présent article font l?objet d?un décret
en Conseil d?État ».
Suite à la sortie du décret du 7août 2017, un groupe
de travail interservices composé de représentants
de la Direction générale de la prévention des risques
(DGPR), de la Direction générale de la création
artistique (DGCA) et de la Direction générale de la
santé (DGS) a été mis en place pour élaborer le projet
d?arrêté, ainsi que son dispositif d?accompagnement
(circulaire et guide d?application).
Les textes d?application du décret du 7août 2017
ontpour objectifs :
> d?améliorer la protection de l?audition de tous les
publics, y compris des plus jeunes et de prévenir
les risques extra-auditifs associés ;
> d?étendre les dispositions relatives à la protection
de l?audition du public aux lieux de plein air diffusant
de la musique amplifiée tels que les festivals ;
> de réviser les dispositions figurant dans le code
del?environnement et relatives aux émergences
des niveaux sonores chez les riverains de lieux
closdiffusant des sons amplifiés à des niveaux
sonores élevés ;
> de permettre un contrôle efficace par les services
et autorités compétentes ;
> de répartir les dispositions relatives à la protection
de l?audition du public et les nuisances sonores
pour le voisinage, respectivement dans le code de
lasanté publique et le code de l?environnement,
pour une meilleure lisibilité des réglementations.
MODALITÉS DE L?AVIS
Le Conseil national du bruit
I. Tient tout d?abord à souligner les avancées du
décret du 7août 2017 :
En matière de protection de l?audition du public des
lieux diffusant des sons amplifiés, ces avancées
reposent sur :
1. L?élargissement du périmètre des lieux concernés
et du champ d?application. Alors que le texte de 1998
ne concernait que les lieux accueillant du public
diffusant de manière habituelle de la musique
amplifiée, le présent texte concerne désormais
tous les lieux, clos ou en plein air, diffusant des
sons amplifiés, avec un niveau équivalent sur
8 heures supérieur à 80 dB(A)3 et ce, même pour
des événements occasionnels. En plus des
discothèques et salles de concerts sont désormais
concernés les festivals, les locaux d?enseignement
de la création artistique, les cinémas?
2. L?abaissement de 3 dB(A) du niveau sonore
maximum en dB(A), qui passe ainsi de 105 dB(A)
sur 10 ou 15 minutes à 102 dB(A) sur 15 minutes,
soit deux fois moins d?énergie sonore tolérée sur
une même durée. Ce seuil se rapproche, sans
les atteindre toutefois, des objectifs du HCSP qui
recommandait 100 dB(A) sur la même période.
3. L?introduction d?une limitation additionnelle sur
15 minutes à 118 dB(C), une pondération plus
adaptée à des niveaux élevés que la pondération
(A), permettant ainsi de mieux prendre en compte
les basses fréquences, qui sont évaluées par le
HCSP à 91 % de l?énergie sonore globale dans les
musiques actuelles. Le Conseil national du bruit
juge cette nouvelle limite plus cohérente que le
précédent seuil de 120 dB(C) exprimé en niveau de
pression acoustique de crête.
4. L?introduction d?une protection spécifique pour
les jeunes enfants (jusqu?à 6 ans) dans les événe-
ments qui leur sont dédiés, en fixant des niveaux
1. HCSP (2013). Expositions aux niveaux sonores élevés de
la musique : recommandations sur les niveaux acceptables.
http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?cle-
fr=378
2. CNB (2014). Avis de l?Assemblée plénière du CNB
du 10 décembre 2014 sur les recommandations du
Haut Conseil de la santé publique en matière d?ex-
position aux niveaux sonores élevés de la musique.
http://www.bruit.fr/images/stories/pdf/avis-cnb-recom-
mandations-HCSP-exposition-musique-10-dec-2014.pdf
3. Pour rappel un niveau de 80 dB(A) sur 8 heures est équi-
valent à un niveau de 83 dB(A) sur 4 heures, à un niveau
de 86 dB(A) sur 2 heures, à un niveau de 89 dB(A) sur une
heure?
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maximaux de 94 dB(A) et 104 dB(C) sur 15 minutes.
Cette prise en compte particulière des enfants est
justifiée par le fait qu?une exposition à des niveaux
sonores élevés pendant l?enfance peut conduire à
une fragilité se manifestant à un âge plus avancé.
5. Le renforcement de l?information et de la pré-
vention du public. Les festivals ainsi que les lieux
diffusant des sons amplifiés, à titre habituel, à l?ex-
ception des cinémas et des établissements d?en-
seignement de la création artistique, devront ainsi
mettre en oeuvre plusieurs dispositions :
? informer le public sur les risques auditifs ;
? mettre à disposition gratuitement des protections
auditives individuelles adaptées au type de public
accueilli ;
? créer des zones de repos auditif ou, à défaut,
ménager des périodes de pause, ce qui apparaît
comme une réelle avancée, ce moyen de pro tec-
tion étant actuellement très peu utilisé.
En matière de protection de la tranquillité et de la
santé des riverains des lieux diffusant des sons
amplifiés à des niveaux sonores élevés, ces avancées
reposent sur :
1. L?élargissement des lieux concernés et du champ
d?application, ainsi que l?abaissement des niveaux
sonores maximaux, tout comme pour la protection
de l?audition du public.
2. Le renforcement de l?égalité de traitement de
l?ensemble des riverains, que ceux-ci soient en
situation de contiguïté ou non à un lieu de diffu-
sion, avec les mêmes règles de prise en compte
des émergences (spectrales par bande d?octave et
globales).
II. Identifie néanmoins des difficultés techniques
potentiellement importantes de mise en oeuvre
et formule à cet égard un certain nombre de
propositions en vue de la rédaction des textes
d?application. Il s?agit de :
1. La détermination d?un protocole de mesure
permettant de contrôler que, à aucun moment et
en aucun endroit accessible au public, les niveaux
de pression acoustique continus équivalents de
102 dB(A) sur 15 minutes et de 118 dB(C) sur
15 minutes ne sont dépassés. Face à la fluctuation
de la mesure et à l?hétérogénéité du champ de
pression, notamment pour les niveaux en dB(C),
le Conseil national du bruit recommande que la
mesure en continu soit réalisée à la console en
intégrant des fonctions de transfert en dB(A) et
en dB(C) correspondant à la différence, constatée
de manière empirique selon un protocole défini,
entre les niveaux maximaux mesurés au sein du
lieu à l?aide d?une technique de balayage spatio-
temporel et les niveaux mesurés à la console.
Le Conseil national du bruit propose qu?un certificat
d?implantation et de réglage du microphone de
mesure à la console intégrant les fonctions de
transfert soit établi par le professionnel ayant
appliqué le protocole de mesure et déterminé les
fonctions de transfert. Ce certificat devra être joint
à l?étude d?impact des nuisances sonores (EINS).
Il définira notamment le plan d?implantation
ainsi que la totalité du paramétrage de la
sonorisation (amplitudes, phases, réglages
temporels, position du microphone de mesure à
la console?). Le principe du protocole de mesure
proposé par le Conseil national du bruit fait l?objet
d?une fiche technique annexée au présent avis.
Le Conseil national du bruit suggère que
cette fiche puisse servir de point de départ à
l?établissement d?un protocole de mesurage plus
complet, qui pourra constituer une annexe de
l?arrêté ou un chapitre du guide d?application de la
présente réglementation (cf. IV).
2. La nécessité de faire évoluer les fonctionnalités
des limiteurs pour que les niveaux en dB(A) et en
dB(C) soient recalculés à partir des fonctions de
transfert. Ces évolutions devront être intégrées
dans le projet de norme AFNOR NF S31-122-2.
3. Les difficultés prévisibles de contrôle des lieux
dont la capacité d?accueil est inférieure à 300 per-
sonnes, si ces lieux ne sont pas équipés d?un dis-
positif d?enregistrement en continu des niveaux
sonores et de conservation de ces enregistre-
ments comme cela est rendu obligatoire pour les
autres lieux.
4. La mesure des émergences chez les riverains.
Le Conseil national du bruit attire l?attention sur la
difficulté de mesurer une émergence quand celle-
ci tend vers 3 dB. Il recommande ainsi qu?une
annexe de l?arrêté et/ou un chapitre du guide
d?application de la présente réglementation (cf. IV)
permettent de bien expliciter les termes de bruit
« résiduel », de bruit « ambiant », et que soient
détaillées les conditions permettant de juger de
leur bonne représentativité (durée minimale de
mesurage, périodes privilégiées de mesurage s?il
y a lieu?). La méthodologie devra toutefois laisser
une marge d?appréciation suffisante à l?agent
chargé du contrôle pour lui permettre de juger des
conditions les plus représentatives de mesurage
tant du bruit ambiant que du bruit résiduel, en
fonction du contexte spécifique rencontré. La
méthodologie précisera notamment que l?agent
chargé du contrôle se concertera avec les
riverains pour décider des moments et lieux les
plus opportuns et les plus appropriés en termes
d?exposition au bruit pour effectuer la mesure.
Le Conseil national du bruit souhaite que l?arrêté
explicite clairement les critères d?émergence à
respecter en cas d?activités diffusant des sons
amplifiés en plein air et les lieux dans lesquels
1 3
elles peuvent être recherchées le cas échéant,
à savoir :
> Respect des valeurs limites d?émergence globale de
5 dB(A) en période diurne (de 7 heures à 22 heures)
et de 3 dB(A) en période nocturne (de 22 heures
à 7 heures), valeurs auxquelles s?ajoute un terme
correctif en dB(A), fonction de la durée cumulée
d?apparition du bruit particulier :
? 6 pour une durée inférieure ou égale à 1 minute ;
? 5 pour une durée supérieure à 1 minute et
inférieure ou égale à 5 minutes ;
? 4 pour une durée supérieure à 5 minutes et
inférieure ou égale à 20 minutes ;
? 3 pour une durée supérieure à 20 minutes et
inférieure ou égale à 2 heures ;
? 2 pour une durée supérieure à 2 heures et
inférieure ou égale à 4 heures ;
? 1 pour une durée supérieure à 4 heures et
inférieure ou égale à 8 heures ;
? 0 pour une durée supérieure à 8 heures.
> Émergences spectrales limitées à 7 dB dans les
bandes d?octaves 125 et 250 Hz et à 5 dB dans
les bandes d?octaves 500, 1 000, 2 000 et 4 000 Hz.
Ces émergences peuvent être recherchées à
l?intérieur des pièces principales de tout logement
d?habitation, fenêtres ouvertes ou fermées.
Le Conseil national du bruit souhaite attirer
l?attention sur le risque de voir interdire tout
événement organisé en plein air de manière
occasionnelle, voire exceptionnelle, si ces critères
d?émergence devaient être strictement appliqués.
5. La réalisation des EINS
Le Conseil national du bruit estime nécessaire le
renforcement des exigences de contenu et de qualité
de réalisation des EINS et propose notamment que :
> l?arrêté à venir fournisse une description précise
de ce que doit contenir l?EINS, en distinguant bien
les différents contextes (lieux clos ou ouverts
accueillant à titre habituel des activités de diffusion
de sons amplifiés, festivals) ;
> la réalisation de l?EINS intègre une phase de
concertation et d?information préalable des
riverains et, à défaut, que soient précisées les
raisons d?une réalisation partielle, ou d?une absence
de réalisation (riverains inconnus, n?existant pas
encore, par exemple) ;
> la réalisation de l?EINS intègre également la
réalisation de mesures en situation de riveraineté
non contiguë, et à défaut que soient précisées les
raisons d?une réalisation partielle, ou d?une absence
de réalisation ;
> pour les salles polyvalentes ou les petits lieux, la
contractualisation entre le propriétaire des lieux
et le diffuseur de l?événement, notamment lorsque
celui-ci apporte son propre système de sonorisation,
constitue la meilleure garantie de respect des
dispositions relatives aux niveaux sonores.
Le Conseil national du bruit souligne, par ailleurs,
la difficulté de réaliser une EINS pour les festivals
de plein air en prévisionnel (le préfet demandant
à disposer du document environ trois mois avant
la manifestation), compte tenu, entre autres, des
variations de l?impact en fonction des conditions
météorologiques.
Aussi, le Conseil national du bruit propose
que, pour la première édition d?un festival,
l?organisateur (et son prestataire) fournisse un
document de projection intégrant les meilleurs
moyens possible pour tenir compte de la réalité
du terrain et optimiser le système de sonorisation,
son orientation et sa directivité afin de minimiser
l?impact sur les populations riveraines. Des
mesures devront être faites pendant l?événement
pour qu?il puisse être tenu compte du bilan
constaté dans la recherche d?une optimisation
positive de l?impact sur l?environnement et le
voisinage lors des éditions ultérieures.
III. Souhaite également que les textes d?application
du décret du 7août 2017 puissent préciser un
certain nombre de dispositions :
1. Il convient en premier lieu de préciser ce que
recouvrent les termes « sons amplifiés »,
« bruits amplifiés » ainsi que diffusion « à titre
habituel », afin de faciliter la compréhension du
texte et d?éviter toute mauvaise interprétation.
2. Concernant l?information du public sur les
risques auditifs, il serait souhaitable de définir
un minimum de règles pour s?assurer que
cette information soit claire et lisible : endroits
(notamment à l?entrée), supports (sur les billets,
par exemple), messages type de sensibilisation
à utiliser. À ce titre, il pourrait être préconisé de
reprendre, parmi les messages de sensibilisation,
l?avertissement destiné aux femmes enceintes
que préconisait le HCSP dans son avis de 2013
et qui portait « sur les risques de transmission
des basses et moyennes fréquences à l?enfant à
naître, plus particulièrement fragile au cours des
trois derniers mois de grossesse ».
3. Concernant la mise à disposition gratuite de
protections auditives adaptées au type de
public accueilli, le terme « adaptées » nécessite
d?être précisé. Il s?agit notamment de savoir si
des protections auditives de petite taille et des
casques doivent être proposés gratuitement
aux enfants lorsque l?activité diffusant des sons
amplifiés à un niveau sonore élevé est pour tout
public. Également, lorsque les activités diffusant
R A P P O R T D ?A C T I V I T É 2 0 1 8 ? C N B
1 4
des sons amplifiés sont spécifiquement destinées
aux enfants et que, par conséquent, les seuils
sont abaissés à 94 dB(A) et 104 dB(C), l?exploitant
sera-t-il tenu de mettre aussi des protections
auditives de petite taille ou des casques pour enfant
à disposition gratuitement ? Il s?agira également
que les textes d?application précisent, tout
comme pour l?information, les règles minimales
à respecter pour s?assurer que cette mise à
disposition soit accessible et connue du public et
des accompagnateurs.
4. Concernant la création de zones de repos auditifs
ou, à défaut, la mise en place de périodes de
repos auditifs, il y a lieu de préciser, en fonction
des types de lieux, les dispositions minimales à
respecter en termes de superficie ou de ratio de
superficie de salle, ou de capacité à consacrer
à ces zones, de types de locaux aptes à assurer
la fonction de zone de repos ainsi que, le cas
échéant, les critères de durée minimale pour les
périodes de repos auditifs. Il est à rappeler sur ce
point que le HCSP préconisait un niveau inférieur
à 85 dB(A). Un afficheur pourrait être placé dans
ces zones de repos, de manière à garantir le
niveau d?exposition comme étant bien une zone
de repos.
IV. ? Recommande enfin :
1. Une mise en oeuvre progressive et adaptée à la
réalité du terrain et suggère de rallonger d?un an le
délai d?entrée en application des dispositions rela-
tives à la mise en oeuvre des afficheurs et limiteurs,
notamment pour les petits lieux, qui représentent
actuellement la majorité des salles contrôlées.
2. Que des études épidémiologiques complémen-
taires puissent être menées sur les effets auditifs
et extra-auditifs des basses fréquences, tant pour
le public que pour le voisinage. Des tests sur l?ef-
ficacité des protections auditives, et notamment
des casques à destination du jeune public, pour-
raient être menés dans ce cadre.
3. Que la circulaire mentionne le fait que, bien
que le décret n?impose pas aux établissements
d?enseignement de la création artistique les
dispositions d?information et de prévention
en matière de risques auditifs prévues pour
les autres types de lieux, il est important que
la sensibilisation et la formation des futurs
musiciens à une bonne hygiène sonore soient
intégrées dans les enseignements de la création
artistique, dès le plus jeune âge.
4. Afin de compléter les textes réglementaires et
de faciliter leur mise en oeuvre, la rédaction
d?un guide d?application à destination des
professionnels comprenant notamment :
? un volet relatif au protocole de mesurage
(balayage spatio-temporel) des niveaux à
respecter pour la protection du public ;
? un volet relatif à la méthodologie de
détermination des émergences ;
? des modèles de cahiers des charges remis à jour
pour les études d?impact des nuisances sonores
adaptés aux différents types de lieux concernés ;
? un volet spécifique sur les bonnes pratiques à
mettre en oeuvre concernant la gestion sonore
des festivals et de tous les lieux ou manifestations
diffusant des sons amplifiés en plein air.
Le Conseil national du bruit se propose d?y
contribuer.
5. La mise en place d?un plan de formation pour les
agents en charge des contrôles.
6. La publication dans les meilleurs délais de
la circulaire ou de l?instruction ministérielle
accompagnant cette nouvelle réglementation
(décret et arrêté).
Cet avis a été adopté lors de l?Assemblée plénière du
14juin 2018.
1 51 5
AVIS DU CONSEIL NATIONAL DU BRUIT DU
11DÉCEMBRE 2018 SUR L?ATTESTATION DE
PRISE EN COMPTE DE LA RÉGLEMENTATION
ACOUSTIQUE DES LOGEMENTS
RAPPEL DE LA SAISINE
Depuis 1982, le Conseil national du bruit s?attache
à améliorer la qualité de l?environnement sonore
de nos concitoyens. Il peut être consulté sur toute
question traitant de nuisances sonores et sur tout
projet de réglementation dans ce domaine ; il propose
des mesures propres à améliorer la qualité de
l?environnement sonore et à réduire les nuisances
sonores, informe et sensibilise le public. Il est
notamment doté d?une capacité d?autosaisine.
La feuille de route 2016-2019 de la Commission
technique prévoit la rédaction d?un avis sur
l?attestation acoustique formulant des propositions
visant à améliorer le dispositif réglementaire.
MÉTHODE D?ÉLABORATION
La Commission technique a élaboré ce projet à l?issue
de six réunions qui se sont déroulées entre janvier et
novembre 2018. Un avant-projet a été présenté et
accueilli favorablement lors de l?Assemblée plénière
du 14juin 2018, le projet d?avis définitif est soumis à
l?assemblée plénière du 11décembre 2018.
CONTEXTE TECHNIQUE,
ÉCONOMIQUE, ENVIRONNEMENTAL
Constatant que les opérations de logements neufs
présentent fréquemment à la livraison des défauts de
performances acoustiques au regard des exigences
de la réglementation, une attestation acoustique a
été instaurée dans l?objectif d?améliorer la qualité
acoustique de ces logements par un meilleur respect
des exigences réglementaires, et de renforcer la
responsabilité des maîtres d?ouvrage.
La prise en compte de la réglementation acoustique
par le(s) maître(s) d?oeuvre ou, en son/leur absence,
par le maître d?ouvrage doit être attestée par un
document produit à l?achèvement des travaux pour les
bâtiments d?habitation neufs (et parties nouvelles de
bâtiments existants) situés en France métropolitaine,
dont le permis de construire a été déposé à compter du
1erjanvier 2013. Le maître d?ouvrage doit fournir cette
attestation à l?autorité administrative ayant délivré le
permis de construire.
Le décret n°2011-604 du 30mai 2011 précise que les
bâtiments concernés sont les bâtiments collectifs et
les opérations de maisons individuelles accolées ou
contiguës à un local d?activité ou superposées à celui-
ci. Il impose que l?attestation soit jointe à la déclaration
attestant l?achèvement et la conformité des travaux
(DAACT), et prévoit que cette attestation s?appuie sur
des constats effectués en phase conception, pendant
la phase chantier et, pour les opérations d?au moins
10 logements, sur des mesures acoustiques réalisées
à la fin des travaux par échantillonnage.
L?arrêté d?application du 27novembre 2012 définit
le contenu et le modèle de l?attestation, et fixe les
modalités de réalisation des mesures acoustiques.
Un guide d?accompagnement de la Direction de
l?habitat, de l?urbanisme et des paysages (DHUP),
« Comprendre et gérer l?attestation acoustique », de
janvier2014 a été élaboré pour faciliter la mise en
oeuvre de cette obligation d?attestation acoustique.
Réunissant les différentes parties concernées, la
Commission technique du Conseil national du bruit
est apparue comme une enceinte pertinente pour
analyser la mise en oeuvre de ce dispositif et formuler
des propositions susceptibles de l?améliorer, dans
l?attente d?une évaluation plus approfondie en 2019
(étude CEREMA pour la DHUP, remontées des
services).
ANALYSE DU DISPOSITIF DE
L?ATTESTATION ACOUSTIQUE
I - Les avancées du dispositif
1. Systématisation des mesures acoustiques
(opérations comportant au moins 10 logements)
Selon les bureaux d?études et les bureaux de
contrôle consultés dans le cadre du présent
avis, 60 % des opérations de construction ont
révélé en 2017, lors d?une première série de
mesures, au moins une non-cohérence avec la
réglementation. Ce chiffre baisserait cependant
à 50 % en 2018 (sur un panel de 300 opérations).
Une amélioration de la prise en compte de
l?acoustique avant la fin de chantier est donc
constatée. Cependant, il est nécessaire de
maintenir ces mesures, car le taux de non-
cohérence initiale avec la réglementation reste
encore largement trop élevé.
Les mesures permettent de mettre en évidence
des irrégularités et d?inciter les maîtres
d?ouvrage à les corriger. QUALITEL confirme
MINISTÈRE
DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
ET SOLIDAIRE
AVIS
R A P P O R T D ?A C T I V I T É 2 0 1 8 ? C N B
1 6
d?ailleurs que pour les opérations certifiées (soit
environ 40 % des constructions en France et
70 % en Ile-de-France), les attestations fournies
en fin de chantier qui comportent les dernières
séries de mesures sont toutes cohérentes avec
la réglementation.
2. Responsabilisation des acteurs de la conception
à la mise en oeuvre
L?attestation est un document sur lequel
s?engagent le maître d?ouvrage et le signataire de
l?attestation (s?il n?est pas le maître d?ouvrage).
Elle permet de responsabiliser et sensibiliser
les maîtres d?ouvrage à l?acoustique, car elle
vise à leur faire prendre en compte cette notion
dès la phase conception d?une opération de
construction.
Elle responsabilise également les acteurs de la
maîtrise d?oeuvre et de la réalisation, puisque
l?attestation concerne le volet conception ainsi
que la phase de suivi de chantier, et qu?elle
identifie les différents intervenants ayant eu pour
mission le respect des différentes rubriques de
la réglementation acoustique.
3. Inscription des acteurs de la construction dans
une démarche qualité
L?attestation sert de justificatif du suivi de la prise
en compte de la réglementation acoustique.
C?est un focus sur la performance acoustique et
constitue une démarche qualité (au sens ISO 9000)
en formalisant la traçabilité du processus de
construction.
Cette attestation constitue un progrès même si son
application mérite d?être améliorée.
II - Une procédure aujourd?hui imparfaitement
appliquée
Bien que le décret du 30 mai 2011 ait imposé
l?attestation acoustique, la mention dans la DAACT
de l?attestation acoustique dans le récapitulatif des
attestations à joindre est récente et a entraîné des
retards dans la prise en compte de la mesure.
1. Des attestations mal remplies
L?attestation acoustique n?est pas toujours bien
remplie (erreurs de rédaction, oublis, cases non
cochées, etc.). Par exemple, l?absence de constats
en phase de chantier n?est pas forcément identifiée
comme une irrégularité par le rédacteur de
l?attestation.
Il peut également arriver que le contrôleur technique
soit mentionné dans l?attestation comme étant le
seul intervenant dans les phases « conception » et
« suivi de chantier », ce qui ne devrait pas pouvoir
être le cas, car le(s) maître(s) d?oeuvre doit(vent)
aussi être mentionné(s), étant donné que c?est lui/
ce sont eux qui conçoit/conçoivent le bâtiment.
2. Une méconnaissance du dispositif par les
acteurs publics et privés
a. Les acteurs de la construction
Certains maîtres d?ouvrage ne transmettent
pas l?attestation à la fin de leur chantier,
sansdoute pour partie par méconnaissance
du dispositif.
D?après les retours formulés sur le site
internet du GIAC (attestation-acoustique.
com), les maîtres d?ouvrage associent
souvent l?attestation à la seule phase de
mesures effectuées sur un échantillonnage
de logements, et ignorent la nécessité de
mentionner dans l?attestation la prise en
compte de l?acoustique dans les phases études
et chantier.
Les maîtres d?ouvrage font souvent une
confusion entre la mission de rédaction
de l?attestation acoustique, la mission de
maîtrise d?oeuvre acoustique et la mission
« phonique » des contrôleurs techniques.
Il est donc nécessaire de rappeler ainsi les
rôles de chacun : les constructeurs (maîtrise
d?oeuvre et entreprises de réalisation)
conçoivent, réalisent et livrent l?ouvrage et
les autres intervenants (bureau de contrôle,
certificateur, signataire de l?attestation)
s?assurent que les constructeurs ont suivi
les règles.
b. L?administration
Les agents des services instructeurs, auxquels
doit être transmise l?attestation, peuvent
manquer d?information quant au dispositif
lui-même. Ils sont pourtant les interlocuteurs
privilégiés auprès des maîtres d?ouvrage lors
de la phase du permis de construire et cela
peut donc constituer un frein dans la bonne
application de cette réglementation.
3. Des modes opératoires qui restent à clarifier
Dans le cadre d?un projet immobilier construit
par tranches, des clarifications sont à apporter
notamment pour le nombre et la répartition des
mesures à réaliser.
Les difficultés rencontrées pour la réalisation des
mesures (définition de l?échantillonnage, délais
très courts à la fin des travaux pour les bruits
d?équipement, correction des non-cohérences,
etc.) témoignent de l?intérêt d?expliciter
davantage les procédures opérationnelles.
4. L?utilisation de l?attestation à définir
Les attestations mal remplies, incomplètes ou
comportant des non-cohérences ne doivent pas
rester sans conséquence. Il y a donc nécessité
de prévoir des dispositions dans ces situations.
1 7
En conséquence, le présent avis formule les
propositions suivantes :
I - Concernant l?application du dispositif
1. Améliorer l?information
a. Lors de la demande de permis de construire
Dans le but d?avoir connaissance et d?entamer
le processus de l?attestation acoustique,
dès la phase conception, il est nécessaire
de fournir un modèle de l?attestation aux
maîtres d?ouvrage au moment des modalités
de demande de permis de construire, en
leur spécifiant qu?ils auront à la remplir tout
au long de l?opération (conception/suivi de
chantier/mesures finales).
Ce modèle doit être accompagné, d?une
part, par le CERFA de la déclaration
attestant l?achèvement et la conformité des
travaux et, d?autre part, du lien vers le guide
d?accompagnement « Comprendre et gérer
l?attestation acoustique » de janvier2014.
http://www.cohesion-territoires.gouv.fr/IMG/
pdf/dgaln_guide_attestation_acoustique_
janvier_2014.pdf
b. Auprès des maires et des services municipaux
(instructeurs des permis de construire
notamment)
En fournissant aux agents des services
instructeurs une notice précisant les permis de
construire concernés par cette attestation et en
rappelant la nécessité de réclamer aux maîtres
d?ouvrage les attestations qui n?auraient pas
été transmises en fin de chantier.
c. En établissant une foire aux questions
2. Clarifier les rôles des différents intervenants
Il est nécessaire de distinguer les intervenants
qui réalisent la conception de ceux qui effectuent
les contrôles et les vérifications de la prise en
compte de la réglementation acoustique :
? En revoyant notamment le tableau des constats
mentionné en annexe1 qui prête à confusion.
(La case du contrôleur technique ne peut pas
être la seule à être cochée dans les phases
conception et suivi de chantier.)
? En ajoutant un visa pour les intervenants
concernés, chaque membre de la maîtrise
d?oeuvre responsable de l?acoustique aux
différentes phases devrait valider lui-même le
document pour la partie qui le concerne, car les
renseignements qui y sont stipulés se doivent
d?être en cohérence avec les missions confiées
aux différents acteurs.
3. Ajouter les entreprises de travaux dans le suivi
des chantiers
La présence nominative (dans le tableau
récapitulatif par phase) de(s) l?entreprise(s) qui a
(ont) réalisé les travaux, permettrait par ailleurs
de mieux impliquer ces dernières dans la qualité
constructive, tant il est vrai que les meilleures
préconisations ne peuvent remplacer une mise
en oeuvre de qualité et réciproquement.
II. Concernant l?utilisation de l?attestation
1. Donner une véritable visibilité à l?attestation
? En rendant sa production conseillée voire
obligatoire dans les transactions immobilières
sur le neuf.
? En facilitant sa consultation par les acquéreurs
auprès des maîtres d?ouvrage ou des services
d?urbanisme.
2. Définir les conséquences d?une non-transmission
ou d?irrégularités
En définissant ce qu?encourt un maître d?ouvrage
en cas de non-transmission de l?attestation ou en
cas d?irrégularités (mauvais remplissage, erreur
de rédaction, non-cohérence identifiée, etc.).
AVIS DU CNB
À l?issue de l?Assemblée plénière du 11décembre 2018,
l?Assemblée plénière du CNB donne l?avis suivant :
Le CNB soutient clairement la démarche de
l?attestation acoustique, contrairement aux déclarations
du Conseil général de l?environnement et du
développement durable dans son rapport « Réflexion
prospective sur une politique de réduction des nuisances
sonores » d?octobre 2017, dans lequel il indique « [qu?]
en l?état, l?attestation n?est d?aucune utilité et pourrait
être supprimée ».
Il considère que l?attestation acoustique est un outil
qui vise à mieux appliquer la réglementation et concourt
à la mise en oeuvre d?une démarche qualité.
Cependant, si cette attestation constitue un réel
progrès, son application, obligatoire, depuis le 1erjanvier
2013, est aujourd?hui imparfaite et pourrait être
améliorée. Le Conseil national du bruit formule dans cet
avis des propositions en ce sens, dont certaines peuvent
faire l?objet d?une application immédiate et d?autres
pouvant être prises en compte dans la réglementation
de la construction et de l?habitation.
1 8
R A P P O R T D ?A C T I V I T É 2 0 1 8 ? C N B
LES EFFETS SANITAIRES DU BRUIT
(fiche santé actualisée novembre 2018)
EFFETS AUDITIFS
Les effets du bruit sur l?audition sont généralement le
fait d?expositions en milieu professionnel ou lors des
loisirs, à des doses de bruit qui dépassent un niveau
équivalent de 80 dB(A) sur 8 heures. Les conséquences
fonctionnelles d?une exposition excessive au bruit vont
de la fatigue auditive réversible, qui se traduit par une
élévation temporaire du seuil de l?audition, à la perte
auditive définitive, qui est quant à elle irréversible.
La surdité provoquée par le bruit en milieu
professionnel ou lors des loisirs est une surdité de
perception due à l?altération des cellules auditives
de l?oreille interne. Celles-ci sont en effet fragiles et
en nombre limité (nous n?en possédons qu?environ
15 000 par oreille). Une exposition prolongée à
un niveau sonore élevé ou une exposition brève à
un niveau sonore très élevé peut les altérer, voire
Introduction
Tout phénomène acoustique se caractérise par
son intensité (en décibels, dB), sa répartition
fréquentielle aussi appelée « spectre » (caractérisé
par un ensemble de fréquences exprimées en hertz,
Hz), ainsi que sa distribution temporelle et sa durée.
Le champ auitif humain s?étend approximativement
de 20 à 20 000Hz et de 0 à 120 dB (cf. figure1). Dans
la gamme des niveaux sonores de la vie courante
(30 à 80 dB), l?oreille est moins sensible aux sons
graves et aigus qu?aux médiums (500-2 000Hz), qui
correspondent aux fréquences conversationnelles.
Pour tenir compte de cette sensibilité différente de
l?oreille selon les fréquences, une unité physiologique
de mesure du niveau sonore a été créée : le décibel A
ou dB(A), qui intègre une pondération des niveaux de
bruit par bandes de fréquence (cf. figure2). Dans les
niveaux les plus élevés (>80 dB), à l?inverse, l?oreille
est davantage sensible aux sons graves. Des courbes
de pondération spécifiques (filtre C) peuvent être
utilisées.
Il existe en outre une grande variabilité interindividuelle
quant à la perception du bruit.
Les impacts sanitaires de l?exposition au bruit sont
divers. Ils comprennent l?impact sur l?audition (effets
auditifs), les effets extra-auditifs subjectifs (gêne, effets
du bruit sur les attitudes et le comportement social) ainsi
que les effets extra-auditifs dits « objectifs » (effets sur
le sommeil, sur le système endocrinien, sur le système
cardio-vasculaire, sur le système immunitaire, sur les
apprentissages et sur la santé mentale). Les effets liés
aux multiexpositions au bruit (expositions cumulées
à plusieurs sources de bruit) et aux co-expositions au
bruit et à d?autres pollutions ou nuisances (bruit et
agents ototoxiques, bruit et pollution atmosphérique,
bruit et chaleur) demeurent mal connus. Certaines
populations présentent une vulnérabilité particulière à
l?exposition au bruit : enfants en milieu scolaire en phase
d?apprentissage, travailleurs exposés simultanément à
différents types de nuisances ou substances, personnes
âgées et personnes touchées par une déficience auditive,
appareillées ou non.
Figure 2 : Courbes de pondération A et CFigure 1 : Champ auditif humain (crédits : P. Minary)
In
te
ns
ité
(d
B
)
U
lt
ra
so
ns
In
fr
as
on
s
Fréquences (Hz)
Limite supérieure de perception
Seuil de perception
Zone
conversationnelle
Champ auditif
1 9
Figure 3 : Schéma de l?oreille humaine
entraîner leur destruction définitive. Or, elles ne se
renouvellent jamais !
Les facteurs influençant la survenue de ces
conséquences fonctionnelles sont le niveau et la
durée (effet cumulatif), ainsi que la fréquence du
bruit et son caractère impulsionnel. C?est pourquoi
les normes sont exprimées en iso-énergie, c?est-à-
dire en niveau sonore continu équivalent pendant
une durée donnée. À partir d?une exposition à un
niveau de 70 dB(A) pendant plusieurs heures, des
signes de fatigue auditive peuvent apparaître.
Les dangers pour l?audition sont avérés pour des
expositions chroniques à des niveaux atteignant
ou excédant 80 dB(A) sur 8 heures. En outre, un
son très intense, autour de 120 dB(A) génère de la
douleur et entraîne immédiatement des lésions
importantes et irréversibles pour les tympans et
les structures ciliaires de l?oreille interne. Des
ruptures ciliaires définitives peuvent notamment se
produire avec des sons de durée très brève, appelés
sons « impulsionnels », et d?intensité supérieure
à 130 dB.
Il est important de noter que le seuil d?apparition de
la douleur est très supérieur aux niveaux d?apparition
des premiers risques pour l?oreille (70-80 dB(A)),
d?où l?importance de la mise en place de mesures
préventives.
Dans son rapport sur les lignes directrices en matière
de bruit dans l?environnement publié en2018, l?OMS
recommande, de manière conditionnelle, de réduire
la moyenne annuelle d?exposition résultant des
sources de bruit liées aux loisirs à moins de 70 dB
selon l?indicateur LAeq, 24h, considérant qu?un niveau
sonore supérieur à cette valeur est associé à des
effets néfastes pour l?audition. Le principe d?égale
énergie peut être utilisé pour trouver les limites
recommandées d?exposition pour les autres moyennes
temporelles.
En ce qui concerne l?exposition au bruit dû à un
événement unique et au bruit impulsif, l?OMS
recommande de suivre les valeurs fixées dans la
réglementation pour limiter le risque de hausse des
déficiences auditives dues aux loisirs, chez les enfants
comme chez les adultes.
L?oreille humaine
L?oreille est constituée de trois
parties : externe, moyenne et interne.
L?oreille externe débute par le
pavillon. Celui-ci capte l?onde
sonore, qui est ensuite canalisée
par le conduit auditif externe
jusqu?au tympan, fine membrane
qui marque la fin de l?oreille externe
et le début de l?oreille moyenne.
L?oreille moyenne : l?onde sonore
est une vibration aérienne qui va
mobiliser la membrane du tympan
et les osselets (marteau, enclume,
étrier). La membrane du tympan et
les osselets transportent et amplifient
la vibration sonore jusqu?à l?oreille
interne par phénomène mécanique.
L?oreille interne renferme l?organe de l?audition, la cochlée, qui a la forme d?un cône creux enroulé en
limaçon. La vibration sonore mécanique se transforme en vibration liquidienne au niveau de la cochlée.
Dans cette dernière, les vibrations liquidiennes sont transformées en influx nerveux par la mobilisation
des cellules ciliées internes (phénomène de transduction). Les fibres du nerf auditif se chargent enfin de la
transmission de l?information au cerveau.
R A P P O R T D ?A C T I V I T É 2 0 1 8 ? C N B
2 0
EFFETS EXTRA-AUDITIFS
Les effets extra-auditifs du bruit peuvent se
manifester lors d?expositions chroniques ou répétées
à des niveaux sonores beaucoup plus faibles, comme
c?est généralement le cas dans l?environnement. Les
mécanismes d?action sont complexes.
D?une part, une stimulation acoustique constitue une
agression de l?organisme et engendre une réponse
non spécifique, qui dépend des caractéristiques
physiques du bruit (intensité, spectre en fréquence,
durée).
D?autre part, le bruit est une notion subjective et la
réaction à une stimulation sonore est influencée par
des représentations individuelles (utilité des sources,
bruit choisi ou subi, contrôle des sources?).
C?est pourquoi les effets extra-auditifs du bruit peuvent
généralement être classés en deux catégories1 :
? Effets subjectifs, pouvant entraîner une gêne, et
donnant lieu à une perception individuelle.
? Effets objectifs, c?est-à-dire pouvant être
mesurés selon des critères applicables à tous les
individus :
? effets sur le sommeil ;
? effets sur le système endocrinien ;
? effets sur le système cardio-vasculaire ;
? effets sur le système immunitaire ;
? effets sur la cognition (données sur l?enfant) ;
? effets psychologiques.
Il est possible également de distinguer les effets selon
qu?ils se manifestent à court terme ou à moyen/long
terme. La gêne, les perturbations du sommeil et les
difficultés de concentration sont considérées comme
des effets de court terme, car ils se manifestent
immédiatement ou peu de temps à la suite de
l?exposition au bruit. Les effets cardio-vasculaires et
les effets sur les performances cognitives apparaissent
dans le cadre d?une exposition chronique et sont donc
considérés comme des effets de plus long terme.
Figure 4 : Schéma des effets extra-auditifs du bruit selon W. Babish, 20022
2. Babisch W. The noise/stress concept, risk assessment and
research needs. Noise & Health. 2002;4(16):1?11.
1. Agence française de sécurité sanitaire de l?environnement
et du travail (AFSSET). Effets biologiques et sanitaires du
bruit. Comment lutter contre le bruit ? Maisons-Alfort, 2004.
2 1
3. Agence française de sécurité sanitaire de l?environnement et du travail (AFSSET). Effets biologiques et sanitaires
du bruit. Comment lutter contre le bruit ? Maisons-Alfort, 2004.
Les principaux seuils réglementaires sont :
> En milieu professionnel, une exposition à des niveaux de 80 dB(A) pendant 8 heures par jour est
considérée comme le seuil d?apparition de la fatigue auditive. En cas d?impossibilité d?éviter les risques
dus à l?exposition au bruit par d?autres moyens, la réglementation prévoit alors la mise à disposition de
protections individuelles (casque, bouchons d?oreilles). Lorsque le niveau d?exposition dépasse 85 dB(A)
pendant 8 heures, le travailleur a l?obligation de porter ces protections. Une valeur limite d?exposition de
87 dB(A) sur 8 heures a également été fixée : il s?agit du niveau d?exposition quotidienne, compte tenu de
l?atténuation assurée par les protecteurs auditifs individuels, au-delà duquel un travailleur ne doit en aucun
cas être exposé. Pour les sons impulsionnels (chute de tôle, tirs de mines, tirs...), la mise à disposition de
protecteurs est demandée à l?employeur à partir de 135 dB(C) et le port est obligatoire pour les travailleurs
au-dessus de 137 dB(C). La valeur limite d?exposition professionnelle est quant à elle fixée à 140 dB(C).
> Pour les activités impliquant la diffusion de sons amplifiés, la réglementation a également édicté
des dispositions destinées à protéger l?audition du public. En aucun endroit accessible au public,
le niveau sonore ne doit ainsi excéder 102 dB(A) ou 118 dB(C) sur 15 minutes et des mesures de
prévention des risques et d?information du public doivent être mises en place par les exploitants
Dans la vie de tous les jours, l?exposition à des sons intenses (sons amplifiés, explosions, tirs, sports
motorisés?), même sur des courtes durées, peut provoquer des traumatismes sonores aigus
qui se manifestent par une perte auditive passagère ou définitive, généralement accompagnée
d?acouphènes (bourdonnements ou sifflements ressentis dans l?oreille ou la tête sans aucun stimulus
sonore extérieur), voire d?hyperacousie (seuil de tolérance au bruit anormalement bas, les sons
étant ressentis à des niveaux bien supérieurs à ce qu?ils sont). Le port de protections auditives est
vivement recommandé lors de telles expositions.
Interviennent également la vulnérabilité individuelle et la co-exposition à des substances chimiques.
Ainsi l?âge (la détérioration de la fonction auditive due au vieillissement est nommée « presbyacousie »),
les antécédents infectieux de la sphère ORL (otites), les antécédents de traumatisme crânien, la
tension artérielle peuvent accroître les effets nocifs du bruit de même que l?alcool, l?exposition
professionnelle (toluène, styrène, éthylbenzène) ou extraprofessionnelle (certains antibiotiques,
diurétiques, antitumoraux) à certaines substances toxiques appelées « ototoxiques3».
Figure 5 : Schéma des effets extra-auditifs à court et long terme selon l?OMS, 2017
R A P P O R T D ?A C T I V I T É 2 0 1 8 ? C N B
2 2
ou de loisirs bruyants n?a été référencée. Les impacts
sanitaires qui sont aujourd?hui les mieux documentés
et reconnus sont les suivants : la gêne, les effets sur
le sommeil, sur le système cardio-vasculaire ainsi
que les troubles dans les apprentissages. Ces effets
sont particulièrement enchevêtrés, comme on peut
le voir sur la figure 6.
Au cours des deux dernières décennies, de
nombreuses publications ont établi un lien entre
exposition au bruit dans l?environnement et
problèmes de santé. À noter toutefois que les
études ont essentiellement été réalisées sur des
populations soumises au bruit des transports et
qu?aucune concernant les bruits de comportements
Figure 6 : Imbrication des principaux effets extra-auditifs du bruit entre eux (d?après Y. Remvikos)
Il est important de noter que pour caractériser les effets non auditifs du bruit, il faut prendre en compte
la situation individuelle et l?activité perturbée.
La gêne
Selon l?OMS, la gêne peut se définir comme « une
sensation de désagrément, de déplaisir, provoquée par un
facteur de l?environnement dont l?individu (ou le groupe)
reconnaît ou imagine le pouvoir d?affecter sa santé »4.
Appelé couramment « gêne sonore », le trouble dû
au bruit est une sensation de désagrément venant
perturber les activités de tous les jours et entraînant
rapidement irritation, fatigue, puis épuisement et
souffrances psychophysiologiques pouvant à leur tour
susciter des réponses négatives telles que la colère,
l?agressivité. Chaque individu a sa propre perception du
bruit. Le trouble qu?il ressent est le résultat de facteurs
liés au bruit enduré (intensité sonore, émergence par
rapport au bruit de fond, répétitivité du bruit, spectre,
durée), mais également de facteurs contextuels et
individuels tels que la période de la journée pendant
laquelle le bruit survient, le caractère subi ou choisi
du bruit, l?image positive ou non que la personne a
de la source sonore, son histoire personnelle et ses
habitudes socioculturelles, son âge... Le bruit non
choisi engendre, chez celui qui le subit sans pouvoir
le faire cesser, un état hautement perturbant. S?il se
prolonge, il devient une source de stress important
qui entraîne, chez la plupart des individus, une
dégradation rapide du comportement et de leur santé
physique et mentale à plus ou moins long terme.
Afin de caractériser la gêne, les études sont
effectuées à l?aide de questionnaires à la fois en
laboratoire et en situation réelle. Les nombreuses
enquêtes réalisées « ont montré pour la plupart qu?il
est difficile de fixer le niveau précis où commence
l?inconfort et ont souligné le caractère variable du lien
existant entre les indicateurs de gêne et l?intensité
physique du son »5,6.
4. Berglund, B. & Lindvall, T. Community Noise. Archives of
the center for sensory research, Copenhagen. 1995; 2: 195.
5. Miedema H. & Oudshoorn C. Annoyance from transportation
noise: relationships with exposure metrics DNL and DENL and
their confidence intervals. Environmental Health Perspect.
2001; 109(4):409.
6. Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation
de l?environnement et du travail (ANSES). Évaluation des
impacts sanitaires extra-auditifs du bruit environnemental.
Maisons-Alfort, 2013.
2 3
Pour en savoir plus WHO Environmental Noise Guidelines for the European Region: A Systematic Review
on Environmental Noise and Annoyance, Rainer Guski, Dirk Schreckenberg and Rudolf Schuemer, Int. J.
Environ. Res. Public Health 2017, 14, 1539.
Figure 7 : Relations dose-réponse entre exposition au bruit (indicateur Lden) et gêne de long terme
(% de personnes se déclarant hautement gênées par le bruit ? HA : highly annoyed) (source: OMS 2018)
Toutefois, l?OMS a pu établir, à partir de l?exploitation des
diverses études scientifiques publiées sur le sujet, les
relations présentées dans la figure7 entre gêne déclarée
et niveaux d?exposition selon l?indicateur Lden. On notera
qu?à niveau d?exposition équivalent (selon l?indicateur
Lden), le trafic aérien génère un taux de gêne déclarée
parmi la population bien supérieur aux trafics ferroviaire
ou routier.
Les effets sur le sommeil
Le sommeil est une nécessité biologique pour
maintenir le fonctionnement optimal du corps humain,
son niveau de vigilance et le bien-être.
Le bruit peut altérer tant la durée que la qualité du
sommeil en générant différents troubles : retard
à l?endormissement, augmentation du nombre
et de la durée des éveils nocturnes conscients
ou inconscients, réduction de la durée totale du
sommeil, modifications des différentes phases
du sommeil avec une diminution du sommeil lent
profond qui est le plus réparateur et des phases
de sommeil paradoxal (cf. figure8). Les dernières
études montrent que les pics de bruit générés par
les différents modes de transports (rail, route,
aérien) génèrent sensiblement les mêmes risques
de perturbations du sommeil, pour un même niveau
maximum atteint (LAmax).
Un sommeil de mauvaise qualité peut avoir à court
terme de graves répercussions sur la vie quotidienne
en entraînant somnolence, baisse de l?attention et
des performances, et en exposant ainsi les personnes
à des risques plus importants d?accident de la route
ou du travail.
Mais il a également des répercussions importantes
sur le long terme. En effet, l?exposition nocturne
au bruit provoque des réactions physiologiques
d?activation du système nerveux autonome se
traduisant par une accélération de la fréquence
cardiaque, l?augmentation de la pression artérielle,
des perturbations endocrines et métaboliques
(diminution de la tolérance au glucose, augmentation
de l?appétit et du cortisol)7. Ces anomalies aiguës
peuvent, par leur répétition, avoir des conséquences
chroniques sur le mécanisme métabolique (surpoids,
diabète de type 2) ainsi que sur le système cardio-
vasculaire, et entraîner une élévation du risque de
survenue d?infarctus du myocarde8,9.
Il est important de noter que sur le plan des réponses
autonomes biologiques du corps, il n?existe pas de
phénomène d?habituation au bruit avec le temps,
et ce, quel que soit le type de bruit. Le stress
physiologique perdure de manière répétitive, même
pour les individus qui déclarent s?y être accoutumés
(exemple : riverains d?une voie ferrée ou d?une
autoroute qui disent « ne plus entendre les bruits »
au bout de quelques semaines).
7. Basner M., Babisch W., Davis A., Brink M., Clark C., Janssen
S. & al. Auditory and non-auditory effects of noise on health.
Lancet. 2014 Apr 12; 383(9925):1325-32.
8. Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation
de l?environnement et du travail (ANSES). Évaluation des
impacts sanitaires extra-auditifs du bruit environnemental.
Maisons-Alfort, 2013.
9. Organisation mondiale de la santé. Night noise guideline
for Europe. Geneva: WHO Regional Office for Europe, 2009.
R A P P O R T D ?A C T I V I T É 2 0 1 8 ? C N B
2 4
De nombreuses études épidémiologiques dans le monde
ont permis de mettre en relation les perturbations du
sommeil déclarées avec les niveaux d?exposition au
bruit nocturne. Il en ressort les relations présentées
dans la figure9, publiées en octobre2018 par l?OMS.
Pour un niveau d?exposition nocturne équivalent (selon
l?indicateur Ln), les sources de bruit qui génèrent le plus
grand taux de perturbations du sommeil déclarées sont
dans l?ordre : le trafic aérien, puis le trafic ferroviaire et
enfin le trafic routier.
Figure 8 : Illustration des effets du bruit nocturne sur la structure du sommeil
Hypnogramme d?un jeune adulte lors d?une nuit perturbée par le bruit (l?efficacité du sommeil n?est ici que de 83 %)
Avec en ordonnées : REM : « Rapid Eye Movements », abréviation pour REM Sleep ou, en français, « sommeil avec mouvements
oculaires rapides » souvent appelé « sommeil paradoxal » ; 1 à 4 : stades 1 à 4 de sommeil lent.
Pour en savoir plus WHO Environmental Noise Guidelines for the European Region: A Systematic Review
on Environmental Noise and Effects on Sleep, Mathias Basner and Sarah McGuire, Int. J. Environ. Res. Public
Health 2018, 15, 519.
Figure 9 : Relations dose-réponse entre exposition au bruit nocturne (indicateur Ln)
et perturbations du sommeil (% de personnes se déclarant hautement perturbées
dans leur sommeil ? HSD : highly sleep disturbed) (source : OMS 2018)
Stade
1
2
3
4
Temps
Evol
REM
heures0 1 2 3 4 5 6 7 8
2 5
Les effets sur les systèmes
endocrinien, cardio-vasculaire et immunitaire
Les nuisances sonores peuvent provoquer des réactions
non spécifiques de stress physiologique qui entraînent
la libération excessive d?hormones telles que le cortisol
ou les catécholamines (adrénaline, dopamine) ainsi que
d?acides gras libres.
L?augmentation de ces éléments entraîne à leur tour
divers effets cardio-vasculaires comme l?hypertension
artérielle, le risque d?infarctus du myocarde, ainsi que
des modifications du métabolisme pouvant engendrer
des risques accrus de diabète de type 2 et d?obésité.
Les effets à long terme de l?exposition chronique au
bruit à des niveaux élevés ont été étudiés chez l?animal,
montrant des changements permanents et des
altérations vasculaires dans le muscle cardiaque, qui
indiquent un risque accru de mortalité cardio-vasculaire.
Les études épidémiologiques menées sur l?exposition
des travailleurs ont montré que les employés travaillant
dans des environnements très bruyants ont un risque
plus élevé d?avoir de l?hypertension et un infarctus du
myocarde10,11. Ces études chez l?homme et l?animal
sont concordantes et indiquent que l?élévation du taux
nocturne de cortisol peut avoir des conséquences sur
le système cardio-vasculaire, telles que l?élévation de
la fréquence cardiaque et de la pression artérielle, ou
encore des troubles du rythme cardiaque. Des études
épidémiologiques en population générale (cf. figure10)
ont également montré que le risque de développer une
hypertension artérielle est augmenté par une exposition
importante aux bruits du trafic routier ou du trafic
aérien12,13. À noter que peu d?études en la matière ont
été réalisées sur des populations soumises au bruit du
trafic ferroviaire.
Les modifications induites par le bruit au niveau
endocrinien peuvent entraîner également une atteinte
des défenses immunitaires. Des études indiquent que
le stress prolongé pourrait entraîner une atrophie
de l?hippocampe, structure nerveuse d?importance
majeure, du fait de la sécrétion excessive de cortisol.
Pour en savoir plus WHO Environmental Noise Guidelines for the European Region: A Systematic Review
on Environmental Noise and Cardiovascular and Metabolic Effects: A Summary, Elise van Kempen Maribel
Casas, Göran Pershagen and Maria Foraster, Int. J. Environ. Res. Public Health, 2018, 15, 379.
10. Davies H., Teschke K., Kennedy S., Hodgson M., Hertzman
C. & Demers P. Occupational exposure to noise and mortality
from acute myocardial infarction. Epidemiology 2008;
16 (25-32).
11. Sbihi H., Davies H. & Demers P. Hypertension in noise-
exposed sawmill workers: a cohort study. Occupational and
Environmental Medicine. 2008; 10 (1136).
12. Organisation mondiale de la santé. Night noise guideline
for Europ. Geneva: WHO Regional Office for Europe, 2009
13. Organisation mondiale de la santé Europe. Burden of
disease from environmental noise - Quantification of healthy
life years lost in Europe. Bern, 2011
14. Basner M., Babisch W., Davis A., Brink M., Clark C.,
Janssen S. & al. Auditory and non-auditory effects of noise on
health. Lancet, 2014 Apr 12; 383 (9925):1325-32.
Figure 10 : Relations dose-réponse entre exposition au bruit routier (RTN)
ou aérien (AN) et maladies cardio-vasculaires (source : M. Basner & al. 201414)
RTN and hypertension
RTN and myocardial infarction
RTN and stroke
AN and hypertension
AN and myocardial infarction
R
el
at
iv
e
ri
sk
LAeq (dB)
R A P P O R T D ?A C T I V I T É 2 0 1 8 ? C N B
2 6
Les effets sur la cognition
Outre la fatigue et la perte de concentration se pose
la question de l?altération de la fonction cognitive. Des
études épidémiologiques15 ont montré qu?il existe
une relation linéaire entre l?exposition des enfants
aux bruits d?avions et des troubles cognitifs dans la
compréhension de la lecture et la mémoire.
Les études expérimentales ont précisé comment
les processus de mémorisation étaient altérés par
le bruit. En effet, dans une salle de classe, il est
vivement recommandé que le bruit de fond soit
inférieur à 35 dB(A) pour que les élèves situés au
fond de la classe puissent entendre avec une bonne
intelligibilité la parole de l?enseignant et comprendre
clairement les messages. Avant l?âge de 10 ans, les
enfants sont en plein développement phonologique,
surtout de 3 à 7 ans, où ils acquièrent les subtilités
du vocabulaire, l?intelligibilité est donc primordiale
à cette période.
Pour en savoir plus WHO Environmental Noise Guidelines for the European Region: A Systematic Review on
Environmental Noise and Cognition, Charlotte Clark and Katarina Paunovic, Int. J. Environ. Res. Public Health
2018, 15, 285.
Les effets psychologiques
L?exposition au bruit a une influence sur la réponse
au stress et le bien-être psychologique. En effet,
différentes études16 menées autour de l?aéroport
de Schiphol, aux Pays-Bas, suggèrent que le bruit
influerait sur le développement ou la révélation de
troubles mentaux. Le bruit est par ailleurs considéré
comme la nuisance principale chez les personnes
présentant un état anxiodépressif. La présence de ce
facteur joue un rôle déterminant dans l?évolution et le
risque d?aggravation du syndrome17.
De nombreuses études ont montré une augmentation
des consultations et des hospitalisations
psychiatriques ainsi que de la consommation de
médicaments à visée neuropsychiatrique parmi
les riverains d?aéroports18. Stansfeld et Haines
pensent que le bruit n?est probablement pas associé
à l?existence de troubles mentaux marqués chez
l?enfant, mais que celui-ci peut affecter son bien-être,
contribuer à l?état de stress chez celui-ci et entraîner
des niveaux plus élevés de détresse psychique19. Il
convient toutefois de mentionner que ces études sont
confrontées à la difficulté de dissocier les effets liés
au statut socio-économique des populations exposées
au bruit.
15. Stansfeld & al. Ranch study team, Aircraft and road traffic
noise and children?s cognition and health: a cross-national
study. Lancet, 2005 Jun 4-10 ; 365 (9475):1942-9.
16. Van Kempen E.E., Van Kamp I., Stellato R.K., Lopez-Barrio
I., Haines M.M., Nilsson M.E. & al. Children?s annoyance
reactions to aircraft and road traffic noise. J Acoust Soc Am,
2009, Feb; 125 (2): 895-904.
17. Stansfeld S.A. Noise, noise sensitivity and psychiatric
disorder: epidemiological and psychophysiological studies.
Psychol Med, 1992; Suppl 22: 1-44.
18. Stansfeld S.A. & Shipley M.. Noise sensitivity and future risk of
illness and mortality. Sci Total Environ, 2015, Jul 01; 520: 114-9.
19. Stansfeld S.A., Haines M.M., Berry B. & Burr M. Reduction
of road traffic noise and mental health: an intervention study.
Noise Health, 2009 Jul-Sep; 11 (44): 169-75.
Figure 11 : Compréhension d?un message parlé en fonction du rapport Signal/Bruit et de la prévisibilité du message
(d?après R. Gamba)
Rapport signal/bruit en dB
Messages
imprévisibles
Messages
prévisibles
In
te
ll
ig
ib
ili
té
(e
n
%
d
e
ph
on
èm
es
c
om
pr
is
)
2 7
MÉTHODOLOGIE D?ÉVALUATION
DES IMPACTS SANITAIRES
L?évaluation de l?impact sanitaire repose
habituellement sur l?identification d?un effet critique
(premier effet nocif qui survient dans la population
d?individus exposés lorsqu?on accroît la dose, et jugé
pertinent chez l?homme) et l?estimation de la relation
dose-réponse provenant d?études épidémiologiques
ou toxicologiques. Les indicateurs retenus pour
quantifier l?exposition sont de deux types :
> Les indicateurs énergétiques intégrés prennent
en compte le cumul des bruits sur une période
donnée (le jour, la nuit, 24heures) et permettent
de caractériser une exposition moyenne dite « de
long terme ». Par exemple : LAeq et ses dérivés
comme le Lden (day, evening, night), Lnight, Lday, Levening.
Le Lden est notamment préconisé pour la
cartographie du bruit dans le cadre de la
directive européenne sur la gestion du bruit dans
l?environnement. Cet indicateur caractérise le bruit
sur une journée en donnant plus de poids au bruit
le soir et la nuit pour tenir compte de la sensibilité
plus forte des personnes au bruit sur ces deux
périodes. On ajoute ainsi 5 dB au niveau de bruit
entre 18heures et 22 heures et 10 dB au niveau
de bruit entre 22 heures et 6heures (cf. directive
européenne 2002/49/CE).
Figure 12 : Principe de calcul de l?indicateur Lden
(Source : http://bruit.seine-et-marne.fr/indicateurs-lden-et-ln)
> Les descripteurs événementiels s?intéressent,
quant à eux, aux pics de bruit. Ils permettent de
mieux prendre en compte les impacts sanitaires
associés au caractère émergent des événements
sonores et à leur caractère répétitif (pics de bruit
générés par le trafic aérien ou la circulation
ferroviaire par exemple). Les indicateurs
événementiels les plus utilisés sont la valeur LAmax,
qui correspond au niveau maximal atteint lors d?un
pic de bruit ainsi que le nombre d?événements dont
le niveau maximal atteint dépasse un certain seuil
(NAseuil) ? (cf. rapport de l?ANSES20).
L?OMS et les agences sanitaires comme l?Anses
s?appuient sur le corpus d?études épidémiologiques
menées par diverses équipes de recherche pour
évaluer les risques sanitaires du bruit et recommander
des valeurs guides au-delà desquelles l?exposition
répétée représente un risque pour la santé. Ces
valeurs guides sont mises à jour régulièrement en
fonction de l?avancée des connaissances.
20. Agence nationale de sécurité sanitaire de l?alimentation
de l?environnement et du travail (ANSES). Évaluation des
impacts sanitaires extra-auditifs du bruit environnemental.
Maisons-Alfort, 2013.
Niveau maximal
de l?événement
LAmax = 75 dB(A)
Emergence événementielle
LAmax - LA90 = 33 dB(A)
Niveau équivalent
de l?événement
Leq = 64dB(A)
Durée de
l?événement
d = 70s
Bruit de Fond
LA91 = 42
N
iv
ea
u
de
b
ru
it
in
st
an
ta
né
. L
A
eq
1s
d
B(
A)
13.18 13.19 13.20 13.21 13.22 13.23 13.24
Temps
80
75
70
65
60
55
50
45
40
35
Figure 13 : Pic de bruit et
exemples d?indicateurs
événementiels associés
(Source : Bruitparif)
2 8
R A P P O R T D ?A C T I V I T É 2 0 1 8 ? C N B
Tableau 1 : Principales valeurs guide concernant les effets sanitaires du bruit
Effets sanitaires
Valeurs guide relatives aux effets sanitaires
Seuils retenus Effets mesurés Références
Santé en général
Lden, bruit routier = 53 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Lden, bruit ferroviaire = 54 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Lden, bruit aérien = 45 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Lden, bruit des éoliennes = 45 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Santé en général OMS 2018
Perturbations
du sommeil
Ln, bruit routier = 45 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Ln, bruit ferroviaire= 44 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Ln, bruit aérien = 40 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Perturbation
du sommeil
(autodéclaration)
OMS 2018
LAmax = 35 dB(A) de nuit en intérieur
Modification de
la structure du
sommeil
OMS 2009Activation
de l?électro-
encéphalogramme
(« arousal »)
LAmax = 42 dB(A) de nuit en intérieur Éveil durant la nuit OMS 2009
Gêne
Lden, bruit routier= 53 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Lden, bruit ferroviaire = 54 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Lden, bruit aérien = 45 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Lden, bruit des éoliennes = 45 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Gêne exprimée OMS 2018
LAmax = 65 dB(A) en extérieur (bruit incident) Gêne exprimée
Martin,
Tarrero
& al. 200621
Effets sur
le système
cardiovasculaire
Lden, bruit routier = 59 dB(A) en extérieur (bruit incident) Cardiopathies
ischémiques OMS 2018
Diminution
des performances
scolaires
Lden, bruit aérien= 55 dB(A) en extérieur (bruit incident)
Diminution
des performances
cognitives et de
la compréhension
orale
OMS 2018
Bruit de fond durant la classe (intérieur) = 35 dB(A)
Perturbation de
l?intelligibilité de la
parole
Ziegler J.C.
& al. 200522
LAmax = 50 dB(A) de jour en intérieur Intelligibilité
de la parole à 1 m
Afnor
NF S31047
Effets sur
l?audition
LAeq 24h = 70 dB(A) évalué en moyenne annuelle selon le principe
d?égale énergie (en intérieur comme en extérieur)
Risques auditifs
OMS 2018
LAeq 1h = 85 dB(A)
pour écoute de musique au casque ou dans les lieux publics
OMS 1999
Moins de 5 événements festifs par an avec
LAeq 4h = 100 dB(A)
LAFmax = 110dB(A) pour bruit industriel
Lpeak,lin = 140 dB (adultes)
Lpeak,lin = 120 dB (enfants)
21. Martín M.A., Tarrero A., González J. & Machimbarrena
M. Exposure?effect relationships between road traffic noise
annoyance and noise cost valuations in Valladolid, Spain.
2006; Applied Acoustics, 67 (10), 945-958.
22. Ziegler J.C., Pech-Georgel C., George F., Alario F.X. &
Lorenzi C. Deficits in speech perception predict language
learning impairment. Proc Natl Acad Sci USA. 2005 Sep 27;
102 (39): 14110-5.
2 9
L?OMS a proposé en 2011 une méthodologie23
pour estimer la morbidité liée au bruit de
l?environnement. Celle-ci repose sur l?utilisation
de l?indicateur synthétique des années de vie
en bonne santé perdues (DALY en anglais pour
« disability adjusted life years »), du fait de
l?incapacité, ou de la mortalité prématurée. Selon
cette méthodologie, on estime que plus d?un
million d?années de vie en bonne santé seraient
perdues chaque année en Europe sous l?effet du
bruit causé par les infrastructures de transport,
principalement en raison des troubles du sommeil
(903 000 DALY) et de la gêne (587 000 DALY). Le bruit
des transports y serait également responsable de
plus de 10 000 cas de mortalité prématurée et de
43 000 hospitalisations par an.24
POUR ALLER PLUS LOIN -
QUELQUES OUVRAGES DE RÉFÉRENCE
Organisation mondiale de la santé (OMS)
Lignes directrices concernant le bruit dans
l?environnement pour la Région Europe. OMS, 2018.
WHO Environmental Noise Guidelines for the European
Region: A Systematic Review of Transport
Noise Interventions and Their Impacts on Health, Alan Lex
Brown and Irene Van Kamp, Int. J. Environ. Res. Public
Health 2017, 14, 873.
WHO Environmental Noise Guidelines for the European
Region: A Systematic Review on Environmental Noise and
Permanent Hearing Loss and Tinnitus, Mariola Sliwinska-
Kowalska and Kamil Zaborowski, Int. J. Environ. Res.
Public Health 2017, 14, 1139.
WHO Environmental Noise Guidelines for the European
Region: A Systematic Review on Environmental Noise
and Adverse Birth Outcomes, Mark J. Nieuwenhuijsen,
Gordana Ristovska and Payam Dadvand, Int. J. Environ.
Res. Public Health 2017, 14, 1252.
WHO Environmental Noise Guidelines for the European
Region: A Systematic Review on Environmental Noise and
Annoyance, Rainer Guski, Dirk Schreckenberg and Rudolf
Schuemer, Int. J. Environ. Res. Public Health 2017, 14,
1539.
WHO Environmental Noise Guidelines for the European
Region: A Systematic Review on Environmental Noise and
Cognition, Charlotte Clark and Katarina Paunovic, Int. J.
Environ. Res. Public Health 2018, 15, 285.
WHO Environmental Noise Guidelines for the European
Region: A Systematic Review on Environmental Noise and
Cardiovascular and Metabolic Effects: A Summary, Elise
van Kempen Maribel Casas, Göran Pershagen and Maria
Foraster, Int. J. Environ. Res. Public Health 2018, 15, 379.
WHO Environmental Noise Guidelines for the European
Region: A Systematic Review on Environmental Noise and
Effects on Sleep, Mathias Basner and Sarah McGuire, Int.
J. Environ. Res. Public Health 2018, 15, 519.
Organisation mondiale de la santé (OMS)
Écouter sans risque. OMS, 2015.
Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation,
environnement, travail (Anses).
Évaluation des impacts sanitaires extra-auditifs du bruit
environnemental. Avis de l?Anses et Rapport d?expertise
collective. Anses, 2013.
Centre d?information et de documentation sur le bruit
(CIDB).
Bruit et santé. CIDB, 2013.
Organisation mondiale de la santé (OMS)
La charge de la morbidité imputable au bruit
environnemental. Quantification du nombre d?années de
vie en bonne santé perdues en Europe. OMS, 2011.
European Environment Agency (EEA).
Good practice guide on noise exposure and potential
health effects. EEA Technical report n°11, 2010.
Organisation mondiale de la santé (OMS)
Valeurs guides concernant le bruit nocturne en Europe.
OMS, 2009.
Agence française de sécurité sanitaire, de l?environnement
et du travail (Afsset).
Impact sanitaire du bruit. État des lieux. Indicateurs bruit-
santé. Afsset, 2004.
Organisation mondiale de la santé (OMS)
Valeurs guides pour le bruit communautaire.
OMS, 1999.
21. Martín M.A., Tarrero A., González J. & Machimbarrena
M. Exposure?effect relationships between road traffic noise
annoyance and noise cost valuations in Valladolid, Spain.
2006; Applied Acoustics, 67 (10), 945-958.
22. Ziegler J.C., Pech-Georgel C., George F., Alario F.X. &
Lorenzi C. Deficits in speech perception predict language
learning impairment. Proc Natl Acad Sci USA. 2005 Sep 27;
102 (39): 14110-5.
23. Organisation mondiale de la santé Europe. Burden of
disease from environmental noise - Quantification of healthy
life years lost in Europe. Bern, 2011.
24. Noise in Europe 2014, EEA report, 2014.
3 0
MINISTÈRE
DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
ET SOLIDAIRE
R A P P O R T D ?A C T I V I T É 2 0 1 8 ? C N B
ARRÊTÉ DU 12 NOVEMBRE 2018 MODIFIANT L?ARRÊTÉ DU 8 SEPTEMBRE 2016 PORTANT
NOMINATION AU CONSEIL NATIONAL DU BRUIT (JORF N°0284 DU 8 DÉCEMBRE 2018)
Par arrêté du ministre d?État, ministre de la Transition
écologique et solidaire, en date du 12 novembre 2018,
sont nommés membres du Conseil national du bruit :
Désignés par le président de l?Assemblée nationale
Titulaire : Mme Rossi (Laurianne), députée de la 11e
circonscription des Hauts-de-Seine.
Suppléant : M. Pajot (Ludovic), député de la 10e
circonscription du Pas-de-Calais.
En tant que représentants de l?État
Pour le ministre chargé de l?Environnement :
Titulaire : Mme Commeau (Natalie), chef de la Mission
bruit et agents physiques à la Direction générale de la
prévention des risques, en remplacement de Mme Métayer
(Marie-Laure).
Suppléant : M. Leray (Frédéric), adjoint à la chef de la
Mission bruit et agents physiques à la Direction générale de
la prévention des risques, en remplacement de M. Valentin
(Pascal).
Pour le ministre chargé de la Justice :
Titulaire : Mme Crochet (Emmanuelle), adjointe à la cheffe
du Bureau du droit économique, financier et social, de
l?environnement et de la santé publique à la Direction des
affaires criminelles et des grâces, en remplacement de
M.Jocteur-Monrozier (Antoine).
Suppléante : Mme Thouault (Claire), rédactrice au
Bureau du droit économique, financier et social, de
l?environnement et de la santé publique à la Direction des
affaires criminelles et des grâces, en remplacement de
Mme Forax (Stéphanie).
Pour le ministre chargé de la Santé :
Suppléant : M. Ollandini (Didier), adjoint à la cheffe du
Bureau de l?environnement intérieur, des milieux de travail
et des accidents de la vie courante à la Direction générale
de la santé, en remplacement de M. Richon (Jean-Luc).
Pour le ministre chargé de l?Industrie :
Titulaire : M. Djellal (Robert), chef du Bureau des
éco-industries et du développement industriel durable à
la Direction générale des entreprises, en remplacement
de M. Villerez (François).
Suppléante : Mme Garnier (Ingrid), chargée de mission
Économie circulaire au sein du Bureau des éco-industries
et du développement industriel durable à la Direction
générale des entreprises, en remplacement de
Mme Tchanakian (Fiona).
Pour le ministre chargé du Travail :
Suppléant : M. Caraud (Bruno), ingénieur à la Direction
générale du travail, en remplacement de M. Gaigé (Bruno).
En tant que représentant des conseils régionaux
Suppléant : M. Bourgi (Hussein), conseil régional de la
Région Occitanie.
En tant que représentants d?organisations syndicales de
salariés les plus représentatives sur le plan national
Titulaire : M. Dellis (Mickael), secrétaire fédéral de la
Confédération générale du travail ? Force ouvrière, en
remplacement de M. Nizaraly (Zaïnil) ;
Suppléante : Mme Picchiarini (Myriam), secrétaire fédérale
de la Confédération générale du travail ? Force ouvrière, en
remplacement de Mme Deleville (Véronique).
En tant que représentant d?organisations professionnelles
ou d?entreprises concourant à la lutte contre les nuisances
sonores ou développant des activités bruyantes
Suppléant : M. Boyat (Franck), président de l?association
Agi-Son, en remplacement de M. Furic (Bertrand).
En tant que représentant d?associations oeuvrant
notamment en faveur de l?amélioration de la qualité de
l?environnement sonore
Suppléante : Mme Beer-Demander (Chantal), présidente
l?Union française contre les nuisances des aéronefs
(UFCNA), en remplacement de Mme Thiebaud (Dominique).
En tant que personnalités désignées en raison de leur
compétence en matière d?environnement sonore
M. Scoupe (Jean-Claude), président du Centre d?information
et de documentation sur le bruit, en remplacement de M.
Bidou (Dominique).
M. Gibiat (Vincent), président de la Société française
d?acoustique, en remplacement de M. Herzog (Philippe).
Le mandat du président du Conseil national du bruit
s?achève avec celui des membres du Conseil national du
bruit le 7 septembre 2019.
ARRÊTÉ MINISTÈRE
DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
ET SOLIDAIRE
3 2
MINISTÈRE
DE LA TRANSITION
ÉCOLOGIQUE
ET SOLIDAIRE
Conseil national du bruit
Ministère de la Transition écologique et solidaire
Tour Séquoia, 92055 La Défense Cedex
Tél. : 01 40 81 21 22 - Mél : Gerard.CAMBON@developpement-durable.gouv.fr
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/
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