Conjoncture énergétique. Premier trimestre 2024
ANDREI, Alexandru ;ANDRIEUX Virginie ;MISAK, Évelyne
Auteur moral
France. Commissariat général au développement durable. Service des données et études statistiques
Auteur secondaire
Résumé
<p class="MsoNormal">La production d'énergie primaire sur le territoire augmente nettement au premier trimestre 2024 par rapport à la même période de l'année précédente (+ 14,1 %) grâce à la progression de la production nucléaire (+ 12,8 % sur un an) et à des conditions météorologiques plus propices à la production d'électricité hydraulique (+ 47,7 % sur un an). La consommation primaire d'énergie n'augmente, quant à elle, que de 1,3 % sur un an et de 2,2 % corrigée des variations climatiques et des jours ouvrables. La forte progression de la production nucléaire et des pertes de chaleur induites est en effet fortement atténuée par le moindre recours aux énergies fossiles, notamment pour la production des centrales thermiques. La consommation primaire de gaz naturel diminue ainsi de 9,8 % (- 3,9 % corrigée des variations climatiques et des jours ouvrables).<o:p></o:p></p>
Editeur
Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires
Descripteur Urbamet
conjoncture
;énergie
;production d'énergie
;gaz naturel
;charbon
;électricité
;prix
;importation
;exportation
Descripteur écoplanete
consommation d'énergie
;CO2
Thème
Ressources - Nuisances
Texte intégral
Conjoncture énergétique
Premier trimestre 2024
MAI 2024
La production d?énergie primaire sur le territoire
augmente nettement au premier trimestre 2024 par
rapport à la même période de l?année précédente
(+ 14,1 %) grâce à la progression de la production
nucléaire (+ 12,8 % sur un an) et à des conditions
météorologiques plus propices à la production
d?électricité hydraulique (+ 47,7 % sur un an). La
consommation primaire d?énergie n?augmente,
quant à elle, que de 1,3 % sur un an et de 2,2 %
corrigée des variations climatiques et des jours
ouvrables. La forte progression de la production
nucléaire et des pertes de chaleur induites est en
effet fortement atténuée par le moindre recours aux
énergies fossiles, notamment pour la production
des centrales thermiques. La consommation
primaire de gaz naturel diminue ainsi de 9,8 %
(- 3,9 % corrigée des variations climatiques et des
jours ouvrables).
En conséquence, le taux d?indépendance
énergétique s?accroît de 6 points sur un an, pour
s?établir à 54,0 % au premier trimestre 2024.
Alors que le prix du pétrole sur les marchés repart à
la hausse du fait notamment des tensions
géopolitiques, celui du gaz diminue assez nettement
et s?approche de son niveau d?avant la crise
sanitaire. La facture énergétique de la France atteint
4,3 Md¤ en février. Mesurée en cumul sur 12 mois de
mars 2023 à février 2024, la facture s?établit à
68,0 Md¤, contre 121,1 Md¤ l?année précédente.
Au premier trimestre 2024, la production d?énergie
primaire (voir méthodologie) s?établit à 353 TWh. Elle
augmente de 14,1 % par rapport au premier trimestre de
2023 et de 9,7 % par rapport au trimestre précédent. La
production nucléaire, principale contributrice à la
hausse, s?accroît de 12,8 % en un an et de 10,1 % par
rapport au quatrième trimestre 2023 : la disponibilité du
parc nucléaire continue en effet de s?améliorer même si
elle ne revient pas totalement à son niveau historique
moyen. Les arrêts pour traiter la corrosion sous
contrainte des réacteurs concernés sont notamment
plus courts selon EDF.
La production brute d?électricité d?origine
renouvelable, à 42 TWh, est également dynamique
(+ 24,0 % par rapport à la même période de l?année
précédente). La production hydraulique augmente
fortement (+ 47,7 %) en comparaison avec son niveau
de l?hiver 2023 du fait de stocks hydrauliques nettement
plus abondants et d?une pluviométrie plus élevée. La
production photovoltaïque continue de croître (+ 9,7 %
par rapport au premier trimestre 2023) en raison de la
progression des capacités installées. La production
éolienne augmente également (+ 4,0 %) malgré des
conditions de vent moins favorables.
Le biométhane injecté sur le réseau de gaz naturel
pèse encore assez peu dans la production domestique
mais sa production se développe rapidement (2 TWh,
+ 30,6 % par rapport au premier trimestre 2023).
Consommation et production primaire d?énergie,
indépendance énergétique et émissions de CO2
(séries brutes)
En TWh
(1) Hors énergies renouvelables thermiques (sauf biométhane) et
déchets. Le nucléaire est comptabilisé en équivalent primaire à la
production (chaleur dégagée par la réaction nucléaire, puis
convertie en électricité).
(2) Hors autoconsommation des raffineries.
(3) Nucléaire, hydraulique, éolien et photovoltaïque.
(4) La variation du taux d?indépendance énergétique est indiquée
en points.
Note : en 2022, le champ a été étendu à la France entière, il inclut
désormais les DROM. En outre, le GNL porté ou de détail qui n?est
pas livré via le réseau a été ajouté aux échanges et à la
consommation de gaz naturel.
Source : calculs SDES, d?après les données mensuelles
disponibles par énergie
La consommation primaire s?élève à 653 TWh au
premier trimestre 2024, en hausse de 1,3 % par rapport
à la même période de l?année précédente (+ 2,2 %
corrigée des variations climatiques et des jours
Quantité
Évolution (%)
T / T-4
Part en %
Production nationale d'énergie primaire 353 14,1 100,0
dont : - gaz naturel (biométhane) 2 30,6 0,6
- pétrole 2 -1,4 0,6
- nucléaire (brut) 307 12,8 87,0
- hydraulique, éolien et photovoltaïque (brut) 42 24,0 11,9
Consommation d'énergie primaire réelle (1) 653 1,3 100,0
dont : - charbon 13 -12,2 2,0
- pétrole (2) 190 -1,8 29,1
- gaz naturel 121 -9,8 18,5
- nucléaire et EnR électriques (3) 329 8,9 50,4
Taux d'indépendance énergétique (4) 54,0% 6,0
Émissions de CO2 dues à l'énergie (milliers de t CO2) 73 388 -5,6
Énergie primaire
2024 T1
Conjoncture énergétique : premier trimestre 2024
ouvrables). La hausse de la consommation s?explique
par celle de la production nucléaire, avec des pertes de
chaleur induites plus conséquentes car, à l?inverse, la
consommation d?énergies fossiles diminue.
Corrigée des variations saisonnières,
climatiques et des jours ouvrables, la consommation
primaire diminue de 0,6 % par rapport au trimestre
précédent, entraînée à la baisse par la consommation
d?énergie nucléaire et d?énergies renouvelables
électriques. La consommation de charbon chute par
rapport au premier trimestre 2023 et par rapport au
trimestre précédent. En revanche, la consommation
primaire de pétrole, en repli sur un an, augmente
légèrement par rapport au quatrième trimestre 2023
(+ 0,8 %). La consommation primaire de gaz naturel
augmente aussi (+ 1,2 %) par rapport au trimestre
précédent où elle était particulièrement basse, en tenant
compte de la saisonnalité, des jours ouvrables et du
climat. Sur un an, elle diminue (- 3,9 %). Les centrales à
cycle combiné au gaz ont été moins sollicitées pour
produire de l?électricité qu?à l?hiver 2023 et la
consommation de gaz des ménages et des entreprises
continue de diminuer dans le contexte du plan de
sobriété et du plan européen de réduction de la
demande en gaz.
Évolution de la consommation primaire d?énergie
(séries CVS-CVC-CJO)
En %
(5) Nucléaire, hydraulique, éolien et photovoltaïque.
(6) Série corrigée du climat et des jours ouvrables seulement.
Source : calculs SDES, d?après les données mensuelles
disponibles par énergie
Consommation d?énergie primaire
(séries CVS-CVC-CJO)
Indice 100 en 2010
Source : calculs SDES, d?après les données mensuelles
disponibles par énergie
La consommation d?énergie primaire augmentant
moins que la production, le taux d?indépendance
énergétique augmente de 6 points en glissement
annuel, pour atteindre 54,0 % au premier trimestre
2024.
Les émissions de CO2 liées à la combustion
d?énergies fossiles continuent de diminuer très
nettement (- 5,6 %) par rapport à la même période de
l?année précédente, en données brutes. Cumulées sur
un an, elles accusent une baisse similaire (- 5,5 %).
Taux d?indépendance énergétique moyen
(série brute, en moyenne sur 12 mois)
En %
Note : en pointillés est représenté le taux d?indépendance
instantané (mensuel).
Source : calculs SDES, d?après les données mensuelles
disponibles par énergie
Émissions de CO2 liées à la combustion d?énergie
(série brute, en moyenne sur 12 mois)
Indice 100 en 2010
Note : en moyenne sur les douze derniers mois, les émissions sont
à environ 75 % de leur niveau de référence de 2010.
Source : calculs SDES, d?après les données mensuelles
disponibles par énergie
LES PRODUITS PÉTROLIERS
La consommation totale réelle de produits pétroliers
s?élève à 16,3 millions de tonnes (Mt) au premier
trimestre 2024, en repli de 1,8 % par rapport à la même
période en 2023. Ce niveau est le plus faible pour cette
période de l?année depuis le début des mesures en
janvier 1981.
La demande en carburants routiers, soit 59 % du
total, est en baisse sensible, de 2,9 % par rapport à
l?année précédente. Les ventes de gazole ? produit
représentant un peu moins des trois quarts de la
consommation de carburants routiers ? reculent de
5,9 %. À l?inverse, celles de supercarburants continuent
de progresser nettement, de 6,2 % en un an, dans le
contexte du rééquilibrage du marché. Les ventes de
SP95-E10 ? carburant pouvant contenir jusqu?à 10 % de
bioéthanol (contre 5 % pour le SP95 standard) ? sont
particulièrement dynamiques (+ 9,4 % sur un an) : elles
comptent pour 58 % des ventes de supercarburants, soit
2 points de plus qu?au premier trimestre 2023.
Les ventes de fioul domestique reculent
nettement (- 11,3 %) par rapport au premier trimestre
2023, en particulier en raison des températures plus
douces qu?il y a un an, notamment en février. Les ventes
de gazole non routier diminuent plus modérément
(- 5,6 %).
En revanche, les livraisons de carburéacteurs
augmentent sensiblement (+ 6,8 %), à 1 530 milliers de
tonnes (kt), mais demeurent en deçà de leur niveau de
2019. La consommation de gaz de pétrole liquéfié
(GPL), combustible représentant 3 % des produits
pétroliers, croît plus modérément (+ 2,1 %). À 491 kt,
T/T-1 T/T-4 (6)
Consommation d'énergie primaire -0,6 2,2
dont : - charbon -7,3 -14,1
- pétrole 0,8 -1,7
- gaz naturel 1,2 -3,9
- nucléaire et EnR électriques (5) -1,7 8,2
30
50
70
90
110
janv.-20 janv.-21 janv.-22 janv.-23 janv.-24
Charbon Pétrole Gaz naturel Nucléaire et EnR électriques Consommation primaire d'énergie
39
41
43
45
47
49
51
53
55
57
59
61
janv.-20 janv.-21 janv.-22 janv.-23 janv.-24
70
72
74
76
78
80
82
84
86
88
90
92
94
96
98
janv.-20 janv.-21 janv.-22 janv.-23 janv.-24
Conjoncture énergétique : premier trimestre 2024
elle reste à un niveau faible, le deuxième niveau le plus
bas pour un premier trimestre, après 2023.
Production et consommation de produits pétroliers
(séries brutes)
En milliers de tonnes
(1) Hors soutes maritimes.
(2) Pétrole brut et hydrocarbures extraits du gaz naturel.
(3) La consommation totale inclut, outre les produits listés dans le
tableau, les bases pétrochimiques (qui font l?objet d?une enquête)
ainsi que d?autres produits pétroliers (dont la consommation du
mois courant est estimée). L?autoconsommation des raffineries est
exclue.
(4) Le gazole non routier remplace obligatoirement le fioul
domestique depuis le 1er mai 2011 pour certains engins mobiles
non routiers, et depuis le 1er novembre 2011 pour les tracteurs
agricoles, avec les mêmes spécifications que celles du gazole
routier, excepté sa coloration.
Source : calculs SDES, d?après CPDP et DGEC
Évolution de la consommation des produits pétroliers
(séries CVS-CVC-CJO)
En %
(5) Pour les produits pétroliers autres que ceux détaillés, hormis les
consommations de bases pétrochimiques, la quantité consommée
du mois courant est estimée.
(6) Série corrigée du climat et des jours ouvrables seulement.
Source : calculs SDES, d?après CPDP
Entre le quatrième trimestre 2023 et le premier
trimestre 2024, en données corrigées des variations
saisonnières, climatiques et des jours ouvrables, la
consommation totale de produits pétroliers progresse
légèrement (+ 0,8 %). Les livraisons de carburants
routiers augmentent à un rythme similaire dans
l?ensemble (+ 0,6 %) mais différencié selon les produits :
les livraisons de gazole diminuent de 0,2 %, alors que
celles de supercarburants augmentent de 2,8 %. Les
ventes de fioul domestique et de gazole non routier
reculent nettement (- 5,3 % et - 6,0 % respectivement).
Celles de carburéacteurs se replient de 0,7 % en tenant
compte de la saisonnalité habituelle des vols.
1 Il s?agit de la consommation totale hors pertes (transport,
distribution, stockage?).
Consommation de produits pétroliers
(séries CVS-CVC-CJO)
Indice 100 en 2010
Source : calculs SDES, d?après CPDP
LE GAZ NATUREL
La consommation totale réelle1 de gaz naturel
diminue de 9,8 % au premier trimestre 2024 en
glissement annuel. La consommation des clients reliés
au réseau de transport diminue particulièrement
(- 14,3 %). En effet, les centrales à cycle combiné au
gaz sont beaucoup moins sollicitées qu?un an
auparavant (- 48,0 %) en raison de la nette hausse des
productions d?électricité nucléaire et renouvelable.
Les clients reliés au réseau de distribution
(résidentiel-tertiaire, petite industrie) réduisent
également leur consommation (- 7,8 % et - 2,0 % à
températures et jours ouvrables équivalents, les mois de
février et mars ayant été plus doux).
Bilan trimestriel du gaz naturel
(séries brutes)
En TWh PCS
* Positif quand on soutire des quantités des stocks pour les
consommer, négatif quand on remplit les stocks.
** Centrales à cycle combiné au gaz.
Source : SDES, d?après Dunkerque LNG, Elengy, Fosmax LNG,
GRDF, GRTgaz, Storengy et Teréga
À 73,3 TWh, les entrées nettes de gaz naturel2
diminuent de 1,6 % au premier trimestre par rapport à
leur niveau observé un an auparavant. Les importations
de gaz naturel gazeux hors transit diminuent de 10,9 %
par rapport au premier trimestre 2023, tandis que les
importations de gaz naturel sous forme liquéfiée (GNL)
augmentent (+ 9,4 % en glissement annuel) pour
représenter 64 % des importations. Les achats de GNL
en provenance des États-Unis occupent une part plus
grande qu?au T1 2023 dans les importations alors qu?à
l?inverse les achats en provenance d?Algérie diminuent.
Les exportations exclusivement sous forme gazeuse
progressent, quant à elles, de 10,1 % en un an.
La production nationale de gaz naturel (2,8 TWh
PCS) correspond essentiellement au biométhane
injecté dans les réseaux de transport et de distribution.
2
Il s'agit des importations de gaz sur le territoire français (y.c. du
GNL porté), nettes des exportations et du transit.
Quantité
Évolution (%)
T/T-4
Part en %
Production nationale (2) 140 -1,4
Consommation totale (3) 16 337 -1,8 100,0
dont : - total carburants routiers 9 601 -2,9 58,8
dont : - supercarburants 2 591 6,2 15,9
- gazole 7 010 -5,9 42,9
- fioul domestique 1 264 -11,3 7,7
- gazole non routier (4) 862 -5,6 5,3
- carburéacteurs 1 530 6,8 9,4
- gaz de pétrole liquéfié (GPL) 491 2,1 3,0
Produits pétroliers (1)
2024 T1
Produits pétroliers T/T-1 T/T-4 (6)
Consommation totale (5) 0,8 -1,7
dont : - total carburants routiers 0,6 -3,2
dont : - supercarburants 2,8 6,1
- gazole -0,2 -6,2
- fioul domestique -5,3 -6,8
- gazole non routier -6,0 -3,8
- carburéacteurs -0,7 5,7
- gaz de pétrole liquéfié (GPL) 0,8 0,9
20
30
40
50
60
70
80
90
100
110
120
130
140
150
janv.-20 janv.-21 janv.-22 janv.-23 janv.-24
Total produits pétroliers Gazole Carburants routiers Supercarburants
Quantité
Évolution
(%) T/T-
4
Part en %
Entrées nettes 73,3 -1,6
Production nationale 2,789 30,6
Soutirages des stocks* 62,2 -18,0
Consommation totale (hors pertes) réelle 135,4 -9,8 100,0
dont : - gros clients reliés au réseau de transport 39,2 -14,3 29,0
dont clients CCCG** 6,6 -48,0 4,9
- résidentiel-tertiaire, petite industrie 96,1 -7,8 71,0
2024 T1
Gaz naturel
Conjoncture énergétique : premier trimestre 2024
Elle augmente de 30,6 % en un an.
Variations de stocks et livraisons aux
consommateurs
En TWh
Source : SDES, d?après Dunkerque LNG, Elengy, Fosmax LNG,
GRDF, GRTgaz, Storengy et Teréga
La phase de soutirage des stocks a débuté en
novembre. Les stocks de gaz naturel ont diminué de
62,2 TWh au premier trimestre. Le niveau des stocks
utiles de fin mars, à 58,4 TWh, est supérieur à son
niveau de l?année précédente (+ 28,9 %). Fin mars, les
capacités de stockage restent à un niveau relativement
élevé pour cette période de l'année : le niveau de
remplissage des installations souterraines de stockage
de gaz naturel sur le territoire français s?établit à 39,3 %
le 1er avril 2024.
Évolution de la consommation totale (hors pertes)
de gaz naturel
(séries CVS-CVC-CJO)
En %
* Série corrigée du climat et des jours ouvrables seulement.
Source : SDES, d?après Dunkerque LNG, Elengy, Fosmax LNG,
GRDF, GRTgaz, Storengy et Teréga
Consommation totale (hors pertes) de gaz naturel
(séries CVS-CVC-CJO)
Indice base 100 en 2010
Source : SDES, d?après Dunkerque LNG, Elengy, Fosmax LNG,
GRDF, GRTgaz, Storengy et Teréga
Corrigée des variations saisonnières, climatiques et
des jours ouvrables, la consommation totale de gaz
naturel augmente de 1,2 % entre le quatrième trimestre
2023 et le premier trimestre 2024. La hausse est
attribuable aux clients reliés aux réseaux de transport
(+ 1,8 %) et à ceux reliés au réseau de distribution
(+ 0,8 %) dans une moindre mesure
LES PRODUITS DU CHARBON
Au premier trimestre 2024, la consommation totale de
produits du charbon ou combustibles minéraux solides
(CMS) s?élève à 1,7 million de tonnes (Mt), le niveau le
plus faible observé pour cette période de l?année.
L?approvisionnement en charbon repose quasi
exclusivement sur les importations.
Bilan trimestriel des combustibles minéraux solides
(séries brutes)
En milliers de tonnes
(1) L'écart entre, d?une part, la somme des importations nettes et
des variations de stocks et, d?autre part, la consommation provient
notamment de décalages temporels entre les sources.
(2) Une variation positive correspond à du déstockage, une
variation négative à du stockage.
(3) Pour les secteurs consommateurs de combustibles minéraux
solides autres que ceux détaillés, la quantité consommée du mois
courant est estimée.
Source : calculs SDES, d?après EDF, GazelEnergie et DGDDI
La consommation de charbon pour la fabrication
d?acier diminue sur un an (- 5,5 %), pour atteindre un
niveau bas, à 1,0 Mt, en raison d?une demande en
berne.
En glissement annuel, la consommation de charbon-
vapeur pour la production d?électricité chute fortement
(- 60,1 %), pour se situer, au premier trimestre 2024, à
140 kt, le niveau le plus bas depuis le début des
mesures. En France métropolitaine, les centrales à
charbon, habituellement utilisées en appoint des autres
filières, ont été très peu sollicitées. En outre-mer, les
deux installations de production d?électricité au charbon
situées à La Réunion ont été converties à la biomasse
et n?utilisent plus de charbon depuis mars 2023 et février
2024. Une autre installation en Guadeloupe est en cours
de conversion.
Consommation de combustibles minéraux solides
(séries CVS-CVC-CJO)
Indice base 100 en 2010
Source : calculs SDES, d?après EDF, GazelEnergie
Les opérateurs ayant puisé dans les stocks de
produits du charbon au cours du trimestre, les stocks ont
globalement diminué de 75 kt au premier trimestre.
Sur un an, les stocks ont augmenté de 0,2 Mt et
s'élèvent à 2,7 Mt fin mars 2024.
-30
20
70
120
mars-20 mars-21 mars-22 mars-23 mars-24
Livraisons sur l'ensemble des réseaux Déstockage net Stocks utiles
Gaz naturel T/T-1 T/T-4 *
Consommation totale (hors pertes) réelle 1,2 -3,9
dont : - gros clients reliés au réseau de transport 1,8 -8,4
- résidentiel-tertiaire, petite industrie 0,8 -2,0
Quantité
Évolution (%)
T/T-4
Part (%)
Importations totales nettes 1 667 -16,7
Variations de stocks (2) 75
Consommation totale réelle (3) 1 788 -12,1 100,0
dont : - centrales électriques 140 -60,1 7,8
- sidérurgie 1 018 -5,5 56,9
Combustibles minéraux solides (1)
2024 T1
0
20
40
60
80
100
120
140
janv.-20 janv.-21 janv.-22 janv.-23 janv.-24
Total Centrales électriques Sidérurgie
Conjoncture énergétique : premier trimestre 2024
Évolution trimestrielle de la consommation de
combustibles minéraux solides
(séries CVS-CVC-CJO)
En %
* Série corrigée du climat et des jours ouvrables seulement.
Source : calculs SDES, d?après EDF, GazelEnergie
Entre le quatrième trimestres 2023 et le premier
trimestre 2024, corrigée des variations saisonnières,
climatiques et des jours ouvrables, la consommation
totale de combustibles minéraux solides se replie
(- 6,5 %), tirée par la baisse de celle de la sidérurgie, qui
représente 57 % du total (- 10,9 %).
L?ÉLECTRICITÉ
Au premier trimestre 2024, la production totale
d?électricité nette augmente de 11,0 % en glissement
annuel, pour s?établir à 151,6 TWh.
Production d?électricité, échanges et énergie
appelée
(séries brutes)
En GWh
Source : SDES, d?après CNR, EDF, Enedis, RTE et GazelEnergie
La production nucléaire progresse de 13,3 % en
glissement annuel, à 96,6 TWh, grâce à la plus grande
disponibilité du parc nucléaire. Au premier trimestre
2024, le nucléaire assure 63,7 % de la production totale
d?électricité.
La production hydraulique augmente de 47,7 % sur
un an avec des stocks hydrauliques qui atteignent un
niveau très élevé de remplissage. Au premier trimestre
2024, l?hydraulique assure 14,4 % de la production
nationale d?électricité.
La production éolienne augmente (+ 4,0 % en
glissement annuel) et assure 10,4 % de la production.
La production photovoltaïque augmente (+ 9,7 % en
glissement annuel) et représente 2,6 % de la production
d?électricité nette.
Dans un contexte de hausse des productions
d?origine nucléaire et renouvelable, les installations
thermiques classiques, utilisées comme moyens de
pointe pour ajuster l?offre à la demande, ont été moins
sollicitées que l?année précédente à la même période :
la production des centrales thermiques classiques
s?élève à 13,4 TWh au premier trimestre 2024, soit
24,5 % de moins qu?un an auparavant. Ces centrales
ont assuré 8,8 % de la production nationale d?électricité
au premier trimestre.
Production d?électricité par filière
En TWh
Source : SDES, d?après CNR, EDF, Enedis, RTE et GazelEnergie
L?énergie appelée diminue de 0,9 % en glissement
annuel (- 0,4 % après correction des jours ouvrables et
des températures) : les livraisons en basse tension, qui
couvrent principalement le résidentiel, et les
consommations en moyenne tension diminuent
respectivement de 3,6 % et 1,4 %. À l?inverse, les
livraisons en haute tension (principalement les gros
consommateurs industriels) augmentent de 2,3 % en
glissement annuel
La puissance maximale appelée depuis le réseau de
transport au cours du trimestre s?élève à 86,2 GW. Cette
pointe de consommation, qui a eu lieu le 10 janvier 2024,
est supérieure de 1,8 % à celle du premier trimestre
2023. Ce pic correspond à une journée froide et humide
sur la majeure partie du territoire.
Déficitaire il y a un an, le solde exportateur des
échanges physiques redevient très nettement
excédentaire. Il progresse aux interconnexions
frontalières avec la Belgique, le Luxembourg,
l?Allemagne, la Suisse, l?Italie, l?Espagne et la Grande-
Bretagne. À l?inverse, il recule légèrement à
l?interconnexion avec l?Andorre.
Entre le quatrième trimestre 2023 et le premier
trimestre 2024, en données corrigées des variations
saisonnières, climatiques et des jours ouvrables,
l?énergie appelée diminue (- 2,1 %). Les consom-
mations en basse, moyenne et haute tensions diminuent
respectivement de 2,4 %, 0,9 % et 3,7 %.
Évolution de l?énergie appelée
(séries CVS-CVC-CJO)
En %
* Série corrigée du climat et des jours ouvrables seulement.
Source : SDES, d?après CNR, EDF, Enedis, RTE et GazelEnergie
T/T-1 T/T-4 *
Consommation totale -6,5 -14,0
dont : - centrales électriques 1,8 -56,8
- sidérurgie -10,9 -8,1
Quantité
Évolution
(%) T/T-4
Part en %
Production d'électricité nette 151 595 11,0 100,0
dont : - nucléaire 96 555 13,3 63,7
- hydraulique (yc pompages) 21 872 47,7 14,4
- éolienne 15 840 4,0 10,4
- photovoltaïque 3 955 9,7 2,6
- production thermique classique 13 373 -24,5 8,8
Solde : exportations - importations 19 701 441,2
Pompages (énergie absorbée) 1 823 12,2
Energie appelée réelle (yc pertes) 130 071 -0,9 100,0
dont : - basse tension 57 661 -3,6 44,3
- moyenne tension 39 052 -1,4 30,0
- haute tension 17 076 2,3 13,1
2024 T1
Électricité
Électricité T/T-1 T/T-4 *
Energie appelée -2,1 -0,4
dont : - basse tension -2,4 -0,3
- moyenne tension -0,9 -1,2
- haute tension -3,7 1,3
Conjoncture énergétique : premier trimestre 2024
Énergie appelée
(séries CVS-CVC-CJO)
Indice base 100 en 2010
Source : SDES, d?après CNR, EDF, Enedis, RTE et GazelEnergie
LES PRIX ET LES COTATIONS DES
ÉNERGIES
Après avoir nettement reflué au trimestre précédent, le
cours du baril de Brent augmente quasi continûment au
premier trimestre 2024. Les tensions en mer Rouge
alimentent en particulier l?accélération des prix fin janvier
et en février. Début mars, la décision de l?Organisation
des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses
partenaires de poursuivre la réduction de l?offre
entretient le mouvement haussier. En outre, les
perspectives d?amélioration de la conjoncture en Europe
et en Chine soutiennent le cours du Brent malgré une
consommation de pétrole historiquement faible au
premier trimestre dans les économies avancées, selon
l?Agence internationale de l?énergie. En moyenne
trimestrielle, le cours du baril de Brent diminue
néanmoins de 0,9 % par rapport au dernier trimestre
2023, du fait de prix élevés à l?automne 2023 et s?élève
à 83,0 $ en moyenne au premier trimestre 2024. Il
diminue davantage en euros (- 1,9 %, soit 76,5 euros)
du fait de l?appréciation de l?euro vis-à-vis du dollar.
Prix et cotations des énergies
* Variation par rapport à la période similaire de l?année précédente.
** European Power Exchange.
Sources : DGEC ; Reuters ; Epex (électricité)
Le prix de l?essence (SP95) augmente (+ 1,0 %),
alors que celui du gazole diminue (- 1,9 %). En mars
2024, les prix à la pompe du SP95 et du gazole
atteignent respectivement 1,88 ¤ et 1,78 ¤ le litre (1,85 ¤
et 1,78 ¤ sur l?ensemble du trimestre). Le prix du fioul
domestique s?établit à 1,26 ¤ le litre en moyenne sur le
trimestre.
Prix à la consommation
En ¤/l
Source : DGEC
Les cours du gaz naturel sur les marchés ouest-
européens se replient nettement au premier trimestre
2024 : - 29,2 % par rapport au trimestre précédent pour
le prix spot sur le marché français (point échange gaz ;
PEG). La demande de gaz en Europe est contenue
grâce à la douceur des températures hivernales, malgré
quelques épisodes de froid. Les efforts de sobriété qui
perdurent et le niveau élevé des stocks ont également
un effet déflationniste. En net reflux par rapport aux pics
enregistrés en 2022, les cours du gaz sur les marchés
restent encore un peu supérieurs à leur niveau des
années précédant la crise sanitaire, même s?ils s?en
rapprochent en février et mars 2024. Le prix spot PEG
s?établit à 26,7 ¤/MWh PCS en moyenne au premier
trimestre 2024 contre 20,7 ¤/MWh PCS sur la période
2011-2019. Les écarts de prix à l?intérieur du marché
ouest-européen (TTF aux Pays-Bas et NBP à Londres)
sont très faibles. Les écarts par rapport au marché
asiatique et américain sont également nettement moins
prononcés que durant la crise énergétique.
Le prix spot de l?électricité livrable en France chute
de 21,9 % par rapport au quatrième trimestre 2023 et
atteint 62,9 ¤/MWh, en raison notamment de la forte
décrue des prix du gaz et du CO2. L?amélioration de la
disponibilité du parc nucléaire et le dynamisme de la
production d?électricité renouvelable, notamment
hydraulique, entraînent également un moindre recours
aux centrales thermiques.
Prix moyen* mensuel du baril de pétrole (en $US et
en ¤) et prix spot du gaz et de l?électricité (en
¤/MWh)
* Prix courants. ; ** Point d?échange gaz (France).
Sources : DGEC ; Reuters
2024 T1 2023 T4
Valeur Valeur % Valeur %*
Cotation
US$ en ¤ (courant) 0,921 0,930 -0,9 0,9 -4,1
Brent daté ($/bl) 83,0 83,7 -0,9 82,9 -13,6
Brent daté (¤/bl) 76,5 77,9 -1,9 76,5 -17,1
Gaz - Spot PEG (¤/MWh) 26,7 37,7 -29,2 33,0 -62,4
Électricité - Spot Base Epex** (¤/MWh) 62,9 80,6 -21,9 80,3 -68,5
Prix à la consommation (TTC)
SP95 (¤/l) 1,85 1,83 1,0 1,87 2,1
Gazole (¤/l) 1,78 1,81 -1,9 1,78 -4,9
Fioul domestique (¤/l) 1,26 1,29 -2,1 1,25 -15,8
Moyenne des 4
derniers trimestres
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0
2,2
janv.-20 janv.-21 janv.-22 janv.-23 janv.-24
SP95 Gazole Fioul domestique
0
50
100
150
200
250
300
350
400
450
500
0
20
40
60
80
100
120
140
160
janv-20 janv-21 janv-22 janv-23 janv-24
¤/MWh**$US ou euro/bl
Prix du baril de Brent daté en $US/bl
Prix du baril de Brent daté en ¤/bl
Prix spot du gaz PEG** (¤/MWh PCS, échelle de droite)
Prix spot de l'électricité (¤/MWh, échelle de droite)
Conjoncture énergétique : premier trimestre 2024
LA FACTURE ÉNERGÉTIQUE (FÉVRIER 2024)
Dans le sillage du cours du Brent, le prix moyen du
pétrole brut importé par la France rebondit en février
2024 par rapport à janvier, pour s?établir à 595 ¤/t. Le
prix moyen à l?importation des produits raffinés suit la
même tendance et s?élève à 754 ¤/t en février 2024. Le
prix du charbon est quasi stable et s?établit à 287 ¤/t en
février.
Prix moyens mensuels des énergies importées
En ¤/t
Source : calculs SDES, d?après DGDDI
La facture énergétique est orientée à la baisse
depuis juillet 2023 et s?élève à 4,3 Md¤ en février 2024.
La dépense en gaz naturel en particulier baisse
nettement pour atteindre 1,1 Md¤. À la nette baisse du
cours du gaz naturel sur les marchés s?ajoute la
diminution des quantités importées en janvier et février
2024. La facture en pétrole brut demeure élevée
(2,3 Md¤) en raison de la bonne tenue de l?activité de
raffinage et de la hausse des prix. Les dépenses nettes
en produits raffinés s?établissent à 1,1 Md¤ et celles en
biocarburants3 se montent à 120 millions d?euros. La
dépense en charbon pèse à hauteur de 140 millions
d?euros. L?électricité allège sensiblement la facture, à
hauteur de 400 millions d?euros, en raison d?un solde
physique largement excédentaire.
Quantités importées de pétrole, de combustibles
minéraux solides et de gaz naturel
Indice 100 en 2010
Source : calculs SDES, d?après DGDDI, GRTGaz et Terega
3 Bioéthanol « pur » exclu, seuls l?ETBE (ether ethyle tertiobutyle)
et le biodiesel EMAAG sont isolés dans les données douanières.
Quantités exportées de produits pétroliers raffinés
et d?électricité
Indice 100 en 2010
Source : calculs SDES, d?après DGDDI et RTE
Facture énergétique mensuelle de la France
En M¤ courants
Source : calculs SDES, d?après DGDDI
Au total, la facture énergétique, mesurée en cumul
sur les douze derniers mois, entre mars 2023 et février
2024, s?élève à 68,0 Md¤. Elle diminue de 44 % par
rapport à son niveau enregistré un an auparavant
(121,1 Md¤ entre mars 2022 et février 2023). Le reflux
de la facture s?explique principalement par celui du prix
des énergies fossiles, et tout particulièrement du gaz
naturel.
Facture énergétique et prix moyens à l?importation
en France
* Variation par rapport à la période similaire de l?année précédente.
Seule une partie des biocarburants (ETBE et EMAAG) peut être
retracée dans les données douanières.
Source : calculs SDES, d?après Douanes
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1000
1100
1200
janv-20 janv-21 janv-22 janv-23 janv-24
Pétrole brut Produits pétroliers raffinés CMS
10
30
50
70
90
110
130
150
janv-20 janv-21 janv-22 janv-23 janv-24
Pétrole brut Gaz naturel (entrées nettes) Produits pétroliers raffinés CMS
-150
-100
-50
0
50
100
150
200
250
300
350
janv-20 janv-21 janv-22 janv-23 janv-24
Produits pétroliers raffinés Electricité (exportations nettes)
-1000
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
9000
10000
11000
12000
13000
janv-20 janv-21 janv-22 janv-23 janv-24
Pétrole brut Produits pétroliers raffinés CMS Gaz naturel Electricité Total
Février 2024 Janvier 2024
Valeur Valeur % Valeur %*
Importations totales (I) 6,6 6,9 -4,2 93,3 -40,2
dont : - CMS (combustibles minéraux solides) 0,1 0,2 -16,8 1,9 -43,7
- pétrole brut 2,3 2,0 15,9 27,8 -18,5
- produits pétroliers raffinés 2,1 2,5 -17,1 28,0 -27,8
- gaz naturel 1,9 2,0 -4,1 31,0 -48,6
Exportations totales (E) 2,3 1,9 19,4 25,3 -27,8
dont : - produits pétroliers raffinés 1,0 0,6 53,2 10,3 -11,3
- électricité 0,5 0,6 -10,5 6,6 -22,6
Facture énergétique (I-E) 4,3 5,0 -13,4 68,0 -43,8
dont : - pétrole brut, produits raffinés et biocarburants 3,5 3,9 -11,2 47,2 -26,2
- gaz naturel 1,1 1,3 -14,8 23,4 -49,7
- électricité -0,4 -0,4 2,4 -4,6 -165,5
Février 2024 Janvier 2024
Valeur Valeur % Valeur %*
Pétrole brut importé ($/bl) 87,6 84,0 4,3 87,8 -18,1
Pétrole brut importé (¤/t) 594,5 564,4 5,3 594,2 -21,1
Produits pétroliers raffinés importés (¤/t) 753,7 742,5 1,5 763,5 -20,7
Facture énergétique (Md¤)
Cumul des 12
derniers mois
Prix moyens à l'importation (US$ ou ¤)
Moyenne des 12
derniers mois
Conjoncture énergétique : premier trimestre 2024
MÉTHODOLOGIE
Champ et sources
Les bilans énergétiques portent sur la France
métropolitaine jusqu?en décembre 2017. À partir de
janvier 2018, ils incluent en outre les cinq DROM. Les
données sur la facture portent, quant à elles, sur la
France entière.
L'énergie primaire
L'énergie primaire est calculée à partir de toutes les
données mensuelles disponibles des énergies, c?est-à-
dire hors énergies renouvelables thermiques et déchets
(bois-énergie, déchets urbains renouvelables?).
Sources : SDES, Météo-France pour les températures
moyennes journalières.
Les combustibles minéraux solides
Importations et exportations : Direction générale des
douanes et droits indirects (DGDDI) jusqu?au mois
précédent, estimation SDES pour le mois le plus récent.
Production : GazelEnergie.
Consommation des centrales électriques :
GazelEnergie et EDF.
Consommation de la sidérurgie : estimation SDES,
d?après une enquête auprès des opérateurs.
Consommation des autres secteurs industriels :
estimation SDES.
Stocks : EDF, GazelEnergie, A3M.
Les produits pétroliers
Production nationale : MTECT/Direction générale de
l?énergie et du climat (DGEC).
Consommation hors bases pétrochimiques : Comité
professionnel du pétrole (CPDP).
Consommation de bases pétrochimiques : enquête du
SDES auprès des opérateurs.
Le gaz
Les données proviennent de l?enquête mensuelle sur la
statistique gazière du SDES effectuée auprès des
opérateurs d?infrastructures gazières et des principaux
fournisseurs de gaz naturel sur le marché français.
L'électricité
Les données de production proviennent des principaux
producteurs en France : EDF, CNR et GazelEnergie.
Les données d?échanges extérieurs proviennent de
RTE.
Les données de consommation proviennent d'Enedis et
de RTE.
Prix et cotations
DGEC, Reuters et NBP (National Balancing Point) pour
les cotations du pétrole et du gaz.
Epex pour les prix spot de l?électricité.
La facture énergétique
DGDDI (Prodouane) pour la valeur des importations et
exportations.
Banque de France pour la parité du dollar.
Révision des données
Les données du dernier mois sont provisoires et peuvent
donner lieu à des révisions, parfois importantes. C?est
notamment le cas de la consommation de quelques
produits pétroliers (en particulier coke de pétrole,
carburéacteurs), des importations et consommations de
charbon hors centrales électriques et des productions
éolienne et solaire photovoltaïque.
Le champ de la note de conjoncture inclut désormais les
DROM. En outre, afin de rapprocher et mieux articuler
les statistiques mensuelles et trimestrielles des
statistiques annuelles retracées dans le bilan de
l?énergie, le bois-énergie et une partie des biocarburants
(ETBE et EMAAG) sont désormais pris en compte dans
la facture énergétique, et les importations de GNL porté
sont estimées.
L?ensemble des séries corrigées des variations
saisonnières, climatiques et des jours ouvrés est révisé
pour intégrer un nouvel indicateur de degrés-jours.
Pour ce nouvel indicateur, le seuil de température est
abaissé de 17 à 15 degrés (voir paragraphe
« Corrections des variations saisonnières, climatiques
et des jours ouvrables »). Par ailleurs, les relevés de
températures de l?ensemble des stations météo
disponibles sur le site de Météo France ont été pris en
compte. Les données par station sont en outre
pondérées par la population de la zone couverte par
chaque station météorologique.
La réestimation des modèles de désaisonnalisation et
de correction climatique et de jours ouvrables ce
trimestre a entraîné une révision marginale des séries
CVC-CJO et CVC-CJO-CVS.
Définitions
L?énergie primaire est l?énergie tirée de la nature (du
soleil, des fleuves ou du vent) ou contenue dans les
produits énergétiques tirés de la nature (comme les
combustibles fossiles ou le bois) avant transformation.
Par convention, l?énergie provenant d?une centrale
nucléaire est également une énergie primaire (la chaleur
nucléaire est alors comptabilisée).
La consommation d?énergie primaire correspond à la
consommation d?énergie de tous les acteurs
économiques. Elle s?oppose à la consommation
d?énergie finale, qui correspond à la consommation des
seuls utilisateurs finaux, ménages ou entreprises autres
que celles de la branche énergie. L?énergie finale peut
être une énergie primaire (consommation de charbon de
la sidérurgie par exemple) ou non. L?écart entre les
consommations d?énergie primaire et secondaire
correspond à la consommation de la branche énergie. Il
s?agit pour l?essentiel des pertes de chaleur liées à la
production d?électricité.
Pour la note de conjoncture trimestrielle ainsi que pour
les séries mensuelles mises à disposition sur le site du
SDES, les soutes aériennes internationales, dont une
évaluation infra-annuelle n?est pas disponible jusqu?à
présent, sont incluses dans la consommation nationale
d?énergie primaire et sont par conséquent prises en
compte dans le calcul du taux d?indépendance
énergétique et dans celui des émissions de CO2. Dans
le bilan énergétique de la France annuel, publié par le
SDES, elles sont en revanche exclues, conformément
aux recommandations internationales relatives aux
statistiques de l?énergie établies par les Nations unies et
aux pratiques de l?Agence internationale de l?énergie.
Conjoncture énergétique : premier trimestre 2024
Le taux d?indépendance énergétique est le ratio de la
production nationale d?énergie primaire sur la
consommation d?énergie primaire réelle (non corrigée
du climat).
Le pouvoir calorifique supérieur (PCS) donne le
dégagement maximal théorique de chaleur lors de la
combustion, y compris la chaleur de condensation de la
vapeur d?eau produite lors de la combustion. À l'inverse,
le pouvoir calorifique inférieur (PCI) exclut de la chaleur
dégagée la chaleur de condensation de l?eau supposée
rester à l?état de vapeur à l?issue de la combustion. En
pratique, le rapport PCI/PCS est de l?ordre de 90 % pour
le gaz naturel, de 91 % pour le gaz de pétrole liquéfié,
de 92-93 % pour les autres produits pétroliers et de 95
à 98 % pour les combustibles minéraux solides.
Combustibles minéraux solides (CMS) : dans ce
document, le terme « charbon » est utilisé pour désigner
l?ensemble des CMS qui regroupent le charbon à l?état
brut et les produits solides issus de sa transformation.
Les produits bruts couvrent les produits de récupération,
le lignite et la houille, dont le charbon-vapeur est une
variété utilisée pour la production d?électricité et/ou de
chaleur. Les produits solides transformés à partir du
charbon sont le coke et les agglomérés.
Le coefficient de disponibilité nucléaire (Kd) : ratio
entre la capacité de production réelle et la capacité de
production théorique maximale. Le Kd, qui ne prend en
compte que les indisponibilités techniques, à savoir les
arrêts programmés, les indisponibilités fortuites et les
périodes d?essais, caractérise la performance
industrielle d?une centrale.
Le gazole non routier remplace obligatoirement le fioul
domestique depuis le 1er mai 2011 pour certains engins
mobiles non routiers, et depuis le 1er novembre 2011
pour les tracteurs agricoles, avec les mêmes
spécifications que celles du gazole routier, excepté sa
coloration.
Émissions de CO2 liées à la combustion
d?énergie
Les émissions de CO2 calculées dans cette publication
sont celles issues de la combustion d?énergie fossile.
Elles représentent près de 95 % des émissions totales
de CO2 et environ 70 % des émissions de gaz à effet de
serre (GES).
Le calcul du SDES consiste à appliquer des facteurs
d?émissions moyens aux consommations d?énergies
fossiles (produits pétroliers, gaz et combustibles
minéraux solides), hors usages non énergétiques des
produits pétroliers (pour le gaz naturel, il n?est pas
possible d?estimer ces usages en mensuel). En
revanche, les inventaires officiels (données annuelles)
en matière d?émissions de GES et de CO2 en particulier
font appel à une méthodologie beaucoup plus complexe,
nécessitant des données plus détaillées. Comparées à
un inventaire officiel, ces estimations présentent
d?autres différences de périmètre, telles que la non-prise
en compte des DROM, des déchets non renouvelables
ou encore la prise en compte des soutes aériennes
internationales.
Correction des variations saisonnières,
climatiques et des jours ouvrables
(CVS-CVC-CJO)
Les séries de consommation d?énergie sont
généralement sensibles aux saisons, à la météorologie
et au nombre de jours ouvrables. Ainsi, la consommation
des énergies utilisées pour le chauffage est plus élevée
l?hiver que l?été et augmente d?autant plus que les
températures sont basses. L?énergie consommée pour
le chauffage au cours d?une journée est proportionnelle
au nombre de « degrés-jours », c?est-à-dire à l?écart
entre la température moyenne de la journée et un seuil
fixé à 15 °C, lorsque la température est inférieure à ce
seuil. À titre d?exemple, en dessous de 15°C, une baisse
d?un degré de la température moyenne mensuelle
conduit à une consommation supplémentaire de gaz
distribué de l?ordre de 1,25 TWh par mois.
La série corrigée des variations saisonnières,
climatiques et des jours ouvrables (CVS-CVC-CJO),
construite à partir de la série initiale dite « série brute »,
permet de neutraliser l?effet des saisons, de la
météorologie et des jours ouvrables pour faire ressortir
à la fois les tendances de fond et les évolutions
exceptionnelles. Contrairement au « glissement
annuel », où, pour éliminer la saisonnalité, on compare
un mois avec le même mois de l?année précédente, la
série CVS-CVC permet de comparer directement
chaque mois avec le mois précédent. Cela lui confère
deux avantages. D?une part, l?interprétation d?un mois ne
dépend que du passé récent et non d?événements
survenus jusqu?à un an auparavant. D?autre part, on
détecte tout de suite les retournements et on mesure
correctement les nouvelles tendances sans retard. La
série CJO permet de neutraliser l?impact des nombres
inégaux de jours ouvrables d?un mois à l?autre, de la
même façon que la série CVS-CVC neutralise l?impact
des différentes saisons et du climat. La combinaison des
CVS, CVC, CJO permet de fournir une information sur
l?évolution instantanée des phénomènes économiques,
abstraction faite des phénomènes calendaires
explicables naturels.
Pour en savoir plus, consulter le site
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr,
rubrique « Tous les concepts ».
Les coefficients saisonniers ainsi que les coefficients
climatiques et la correction des jours ouvrables sont
réestimés chaque mois, ce qui peut entraîner de très
légères révisions de la série CVS-CVC-CJO. La
correction des variations saisonnières, climatiques et
des jours ouvrables est faite au niveau le plus fin des
séries, les séries d?ensemble étant obtenues par
agrégation des séries élémentaires.
Diffusion
Les séries longues sont disponibles sur le site :
www.statistiques.developpement-
durable.gouv.fr/donnees-mensuelles-de-lenergie.
Alexandru ANDREI, SDES
Virginie ANDRIEUX, SDES
Évelyne MISAK, SDES
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/donnees-mensuelles-de-lenergie
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/donnees-mensuelles-de-lenergie
Conjoncture énergétique : premier trimestre 2024
Directrice de publication : Béatrice Sédillot
Dépôt légal : mai 2024
ISSN : 2557-8510 (en ligne)
Commissariat général au développement durable
Service des données et études statistiques
Sous-direction des statistiques de l?énergie
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
mailto:diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr