Loi engagement et proximité. Tout comprendre en 12 ^points
Auteur moral
France. ministère de la cohésion des territoires
Auteur secondaire
Résumé
<p class="MsoNormal">La loi Engagement et Proximité a été promulguée le 27 décembre 2019 pour valoriser les communes et renforcer la démocratie locale. Elle vise à concilier vie personnelle et engagement local, simplifier les normes pour les maires, et renforcer les droits et la protection des élus. La loi donne plus de pouvoirs aux maires, notamment en matière de police et de décisions communales, et offre une meilleure représentativité dans l'intercommunalité. Elle introduit plus de souplesse dans la répartition des compétences entre communes et intercommunalités et allège les procédures pour les commandes publiques. Des mesures sont prévues pour faciliter l'exercice des mandats locaux, comme la prise en charge des frais de garde et la revalorisation des indemnités des maires.<o:p></o:p></p>
Descripteur Urbamet
institution locale
;maire
;collectivités territoriales
Descripteur écoplanete
Thème
Cadre juridique
Texte intégral
Loi
Tout comprendre en
12 points
La loi Engagement et Proximité
a été promulguée le 27 décembre 2019
2
So
m
m
ai
re Édito Emmanuel Macron
Édito Jacqueline Gourault et Sébastien Lecornu
Objectifs de la loi Engagement et Proximité
Infographie
Les 12 points de la loi Engagement et Proximité
Réussir à concilier vie personnelle
et professionnelle et engagement local
Permettre aux élus de se former
dès la première année de leur mandat
Rétribuer à son juste niveau l?engagement des
maires, notamment dans les zones rurales
Assurer à l?élu une défense quand sa
responsabilité est engagée
Remettre le maire au coeur
de la commune et de l?intercommunalité
Choisir son intercommunalité,
plutôt que la subir
Sécuriser le maire dans ses décisions
face à la complexité des normes
Remettre de la souplesse
dans la répartition des compétences
entre la commune et l?intercommunalité
Donner les moyens au maire
de faire respecter ses décisions
Rénover le patrimoine local en péril
dans les petites communes
Renforcer la solidarité entre les territoires
en cas de catastrophe naturelle
Alléger les procédures pour les commandes
publiques en relevant les seuils des marchés publics
Plus de droits
pour valoriser les élus
Plus de libertés locales
pour agir au plus près du terrain
#engagement3 #engagement
Je crois aux élus. Je crois aux élus de la République parce que
l?élu a une légitimité, celle que lui procure l?élection [...]. Je pense
qu?il faut consolider cette place de nos élus dans la République,
sinon il n?y a plus de décision possible, plus d?arbitrage qui se
forme et, au premier chef, les maires qui sont le visage, le quoti-
dien de la République [...]. Je veux conforter leur rôle par un sta-
tut digne de ce nom, simplifier les règles qu?ils ont parfois subies
lorsque le pouvoir, les responsabilités se sont par trop éloignés
sans qu?ils l?aient choisi. »
Emmanuel Macron,
Président de la République
4
Promulguée le 27 décembre 2019, la loi Engagement et Proximité vise à reva-
loriser la commune et à la remettre au coeur de notre démocratie. Fruit d?un
travail constructif entre le Gouvernement, les sénateurs et les députés, ce
texte pragmatique part de la vie quotidienne des 500 000 élus locaux et répond à
leurs attentes en matière de libertés locales, de droits et de protection.
Traduction concrète des 96 heures d?échanges entre le président de la République
et les maires lors du Grand Débat national, affinée par une consultation directe
des maires de France, la loi Engagement et Proximité répond à trois sentiments
que les élus locaux expriment depuis longtemps. Le premier est un constat : les
maires ressentent une plus grande difficulté à exercer leurs fonctions aujourd?hui
qu?il y a quelques années, en raison du poids des contraintes, des normes mais
aussi des exigences de nos concitoyens. Le deuxième sentiment exprimé est celui
de la dépossession de la décision, notamment dans la relation entre le maire et
son intercommunalité. Enfin, le troisième sentiment est celui du besoin de protec-
tion et d?accompagnement des élus, pour qu?ils exercent, dans de bonnes condi-
tions, leur mandat.
Plus précisément, grâce aux dispositions du texte, nous assurons une meilleure
représentativité des communes dans la gouvernance de l?intercommunalité et
davantage de flexibilité dans la répartition des compétences au sein du bloc com-
munal. Par exemple, pour l?eau et l?assainissement, nous avons créé une déléga-
tion de compétence de l?intercommunalité vers les communes. Cette innovation
apporte une vraie souplesse d?organisation au niveau intercommunal autour de
cet enjeu tant écologique que sanitaire.
Pour permettre aux élus locaux d?avoir davantage de leviers d?action au quoti-
dien, la loi leur accorde de nouveaux pouvoirs de police sur les incivilités du quo-
tidien auxquelles ils sont confrontés dans leur commune. Le décès tragique de
Jean-Mathieu Michel, maire de Signes, en août dernier, a a rappelé à chacun le
rôle du maire en tant qu?agent de l?État. Il fallait donc mieux garantir leur sécurité
en leur donnant les moyens de faire respecter leurs décisions, tout en limitant
au maximum les contacts avec d?éventuels contrevenants. Ils auront désormais
la possibilité de sanctionner par des amendes administratives et des astreintes
certaines infractions simples qui empoisonnent la vie de vos concitoyens.
#engagement5
Aussi, pour aller vers un véritable statut de l?élu, de nouveaux droits seront ac-
cordés pour renforcer le rôle que les élus locaux jouent au quotidien dans leur
commune : la protection juridique sera désormais obligatoire, et surtout prise
en charge par l?État dans les communes de moins de 3 500 habitants ; la prise en
charge des frais de garde des personnes à charge (enfants, personnes handica-
pées etc.) lors de réunions obligatoires sera également prévue, et compensée par
l?État dans les communes de moins de 3 500 habitants, ce qui permettra d?attirer
de nouvelles personnes à la vie municipale ; la formation des élus sera réformée
afin que le système soit plus lisible, plus clair et plus efficient ; enfin, les indemni-
tés pourront être revalorisées.
C?est la première fois depuis des années qu?un texte vient, à ce point, faciliter l?exer-
cice des mandats des élus locaux. Il témoigne de la volonté du Gouvernement de
mettre les territoires et les élus locaux au coeur de l?acte 2 du quinquennat.
Jacqueline Gourault,
ministre de la Cohésion des territoires
et des Relations avec les collectivités
territoriales
Sébastien Lecornu,
ministre chargé des Collectivités
territoriales
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Objectifs de la loi
Engagement
et Proximité
Les Français ont confiance dans leurs élus mu-
nicipaux. Ils sont le visage de la République du
quotidien.
Les maires sont « à portée d?engueulade »
comme « à portée de remerciements » : ce
sont les élus les plus proches des Français, en
contact permanent avec leur vie quotidienne.
Ils s?engagent pour améliorer le cadre de vie de
leur commune, pour tisser du lien social entre
les citoyens, pour permettre à chacun d?accé-
der à des équipements sportifs et culturels de
qualité.
Mais, aujourd?hui, de nombreux maires expri-
ment leur découragement face aux obstacles
qu?ils rencontrent sur le terrain.
L?exigence ? à juste titre ? des citoyens vis-à-vis
de leurs élus, mêlée à un manque de reconnais-
sance de leur rôle et à une complexité admi-
nistrative qui freine leur action au quotidien,
décourage aujourd?hui de nombreux maires à
se représenter aux prochaines élections muni-
cipales. Dans certaines communes, notamment
les plus rurales ou les plus fragiles économique-
ment, le risque de voir des listes incomplètes
existe.
Par ailleurs, il est nécessaire d?encourager de
nouvelles personnes à s?engager localement.
Les retraités, parce qu?ils bénéficient de plus de
temps disponible, constituent 65 % des élus lo-
caux. Si leur engagement est essentiel et doit
être salué, il est nécessaire, en parallèle, d?in-
citer des jeunes et des salariés du secteur privé
à se présenter aux élections municipales. Les
femmes ne constituent que 17 % des maires au-
jourd?hui.
Pour répondre à cette crise des vocations, la loi
Engagement et Proximité agit sur deux leviers.
1 - Redonner des libertés locales pour que les
élus retrouvent des capacités d?action et que
les décisions se rapprochent du terrain.
? Conforter le maire au sein de son intercom-
munalité.
? Octroyer au maire des pouvoirs nouveaux
pour faire respecter leurs décisions.
? Simplifier le quotidien du maire et le sécuri-
ser dans ses actions.
2 - Lever des freins à l?engagement et au ré-en-
gagement, pour attirer des nouvelles personnes
à se présenter et pour ne pas décourager les
élus locaux, alors que la menace de voir des
listes incomplètes aux élections municipales
de 2020 existe.
En adoptant cette loi avant les élections muni-
cipales de 2020, l?objectif est de donner de la
visibilité et la clarté sur le cadre d?exercice du
mandat municipal à tous ceux qui veulent s?en-
gager.
Fruit d?un travail de concertation, cette loi est
une traduction concrète du Grand Débat na-
tional et des 96 heures d?échanges entre les
maires et le Président de la République. C?est
un texte construit avec l?ensemble des parties
concernées.
Le ministre Sébastien Lecornu a rencontré les
associations d?élus, les parlementaires enga-
gés sur le sujet des collectivités locales? mais
a aussi consulté les maires directement via les
préfets. À ce jour, plus de 500 contributions ont
été reçues, analysées et intégrées.
Inspiré des travaux du Parlement sur ces sujets,
notamment du Sénat, la loi sera encore enrichie
lors de la discussion parlementaire, qui démarre-
ra au Sénat en septembre.
#engagement7
Grand Débat national Janvier - Mars
Concertation Mai - Juin
96 heures de débats
entre les maires et le Président de la République.
16 132 maires
ont ouvert un « cahier citoyen », ce qui représente
pratiquement la moitié des communes de notre pays.
10 134 réunions locales
se sont tenues en deux mois en métropole comme en outre-mer,
très majoritairement dans des salles mises à disposition par les maires et,
pour la moitié d?entre elles, à l?initiative d?élus de la République.
Redonner des
libertés locales aux élus
Lever des freins à l?engagement
et au réengagement
Projet de loi Juillet
Génèse du pojet de loi
proximité engagementlibertés
coconstruction reconnaissancesouplesse citoyenneté pragmatisme
Les préfets
mobilisés
Les
associations
d?élus
consultées
+ de 500
contributions
de maires
en direct
analysées
Grand Débat national > Concertation > Projet de loi
confiance ruralité
Les
parlementaires
associés
en amont
L?engagement désintéressé des élus locaux doit être valorisé
18 régions en France
101 départements
34 970 communes
Collectivités locales en 2019
+ de 30 000 communes
ont moins de
3 500 habitants
+ de 500 000
élus
municipaux
1 900
conseillers
régionaux
En France
520 000
élus locaux
17%
des maires
sont des femmes
65 %
des maires
ont 60 ans et plus
42 communes
ont plus de
100 000 habitants
1266
groupements de
communes en
intercommunalités
4 000
conseillers
départementaux
La commune est le
1er échelon de proximité
pour les citoyens !
er janvier 2019
Source : Direction générale
des collectivités locales
Les élus locaux doivent être représentatifs de la population française
80% d?entre eux sont bénévoles
en chiffres
Une loi qui répond essentiellement aux enjeux des communes rurales
#engagement9
Réussir à concilier vie
personnelle et professionnelle
et engagement local
Aujourd?hui
Mener une campagne électorale demande
du temps. Aujourd?hui, seuls les candidats aux
élections municipales dans des communes de
plus de 1 000 habitants peuvent bénéficier de
10 jours de congés pour faire campagne. Une
fois élu, l?engagement local est difficilement
conciliable avec une charge de famille : le rem-
boursement des frais de garde engagés pour
qu?un conseiller municipal puisse assister au
conseil municipal est seulement facultatif.
Demain
Tous les salariés bénéficieront des 10 jours de
congés (sans solde) accordés pour faire cam-
pagne, pour les élections tant municipales que
cantonales ? y compris donc les communes de
moins de 1 000 habitants.
Les frais de garde, occasionnés par des réunions
obligatoires (conseils municipaux, conseils
communautaires?) seront systématiquement
pris en charge : par l?État dans les communes
rurales, par les communes sinon.
Seront concernés les frais liés à la présence au-
près d?enfants en bas âge, mais aussi les frais de
prise en charge des personnes en situation de
handicap ou dépendantes.
Force de la mesure
Aider les élus à concilier vie de famille, vie pro-
fessionnelle et mandat électoral.
Cas concret
« Je suis conseiller municipal depuis 2014
dans ma commune de 900 habitants. Avec
deux enfants à charge, il est compliqué
pour moi d?assister à la réunion du conseil
municipal, les mardis de 18 h à 20 h. Grâce
à cette mesure, je pourrai les faire garder,
avec une prise en charge par l?État.»
Chiffre clé
Seules 9% des collectivités ont mis en place au-
jourd?hui une offre de prise en charge des frais
de garde (rapport de la Délégation sénatoriale
aux collectivités territoriales et à la décentrali-
sation, octobre 2018).
12 points de la loi
Engagement et Proximité
La loi comporte des mesures concrètes qui accordent plus de droits pour motiver
les élus et plus de libertés locales pour agir au plus près du terrain.
10
Permettre aux élus
de se former dès le premier
jour de leur mandat
Aujourd?hui
Le droit à la formation est parfois un droit théo-
rique, surtout pour les élus des petites collec-
tivités qui ont peu de budget. Aujourd?hui, il
existe un droit individuel à la formation (DIF)
payé par les élus à hauteur de 1 % de leurs in-
demnités. Les élus locaux peuvent bénéficier,
sur demande, de 20 heures de formation par
an après la 2e année. Il existe une obligation de
prise en charge par la collectivité de la forma-
tion. Ces dispositifs sont complexes, méconnus
et n?ont pas suivi les réformes générales de la
formation professionnelle. Au final, moins de
10 % des élus bénéficient véritablement d?une
formation.
Demain
La formation deviendra un droit réel, pour que
tous les élus sans exception, surtout pour ceux
des zones rurales puissent voir leurs compé-
tences renforcées et ainsi exercer leur mandat
dans de meilleures conditions.
Tous les primo-élus auront accès à une forma-
tion en début de mandat. Les droits à la forma-
tion seront activables par tous dès la première
année.
Une portabilité des droits à la formation sera
assurée, aussi bien pour utiliser les droits ac-
quis dans sa carrière précédant le mandat d?élu
que pour utiliser les droits accumulés en tant
qu?élu dans la suite de son parcours.
L?offre de formation sera plus lisible et plus ac-
cessible, dans une logique de transparence et
d?efficacité.
Les compétences acquises pourront être ren-
forcées par de la formation continue.
À noter : la formation des élus sera améliorée
par ordonnance, afin que l?ensemble des ac-
teurs soient concertés.
#engagement11
Force de la mesure
Aider les maires à acquérir les compétences
nécessaires à l?exercice de leur mandat et in-
citer les professionnels à s?engager, tout en
ayant l?assurance que de nouvelles compé-
tences seront acquises lors du mandat. C?est
aussi une manière de faciliter la reconversion
des élus.
Pour renforcer son impact, cette mesure sera
complétée par une mobilisation des acteurs
universitaires autour d?un dispositif de valo-
risation des acquis de l?expérience (VAE) effi
cace pour que les élus puissent voir leur expé-
rience en tant qu?élu reconnue dans le cadre
de leur parcours professionnel.
Cas concrets
« Je viens d?être élue maire de mon vil-
lage. Auparavant gestionnaire comp-
table dans une PME pendant 10 ans, la
préparation des budgets prévisionnels
n?a aucun secret pour moi, mais j?ai en-
core besoin de mieux comprendre la
spécificité des marchés publics. Grâce
à la loi Engagement et Proximité, je
pourrai bénéficier, dès les premières
semaines de mon mandat, des heures
accumulées lors de mon expérience
précédente, sans attendre d?avoir coti-
sé au DIF spécifique aux élus. »
« J?ai été consultant informatique pen-
dant 15ans. À l?issue de deux mandats
consécutifs de maire, à bientôt 55 ans,
je souhaite revenir à mon ancien mé-
tier. Grâce aux droits à la formation ac-
quis aussi bien avant que pendant mon
mandat d?élu, je pourrai faire valoir mes
droits acquis et bénéficier d?une forma-
tion pour retrouver un travail dans mon
domaine d?origine, à un niveau d?enca-
drement supérieur. »
Chiffre clé
En 2018, 23 M¤ ont été mobilisés pour financer
la formation des élus : 10 M¤ par les collectivi-
tés (soit 0,8 % des indemnités versées) et 13M¤
prélevés par le DIF.
Les dépenses de formation sont inégales selon
la taille de la commune : elles représentent
1,9 % des indemnités versées par les communes
de plus de 200 000 habitants, mais seulement
0,4 % des indemnités versées par les communes
de moins de 500 habitants. Au premier trimestre
2019, le DIF a permis de financer 1572 forma-
tions d?élus pour un montant de 2,235 M¤.
12
Rétribuer à son juste niveau
l?engagement des maires,
notamment dans les zones rurales
Aujourd?hui
Les indemnités des élus sont encadrées par une
grille rigide, en fonction du nombre d?habitants
de sa commune. Ces indemnités sont souvent
insuffisantes au regard des responsabilités des
maires, notamment dans les communes rurales
où les services administratifs sont moins impor-
tants. Par ailleurs, des effets de seuil existent,
provocant des situations parfois inéquitables.
Demain
La grille des indemnités sera revalorisée, no-
tamment pour les plus petites communes.
En proposant de gommer les effets de seuil
pour les communes rurales et de fusionner les
trois premières tranches d?indemnités, le Gou-
vernement a ouvert le débat sur ce sujet. Les
sénateurs ont préféré, eux, augmenter les trois
premières strates d?indemnités respectivement
de + 50 % (entre 0 et 499 habitants), + 30 %
(entre 500 et 999 habitants) et + 20 % (entre
1 000 et 3 499 habitants).
Ce dispositif a finalement été validé par les dé-
putés à l?Assemblée nationale, complété d?un
amendement gouvernemental prévoyant la
mise en place du pivot pour éviter un phéno-
mène automatique d?augmentation pour ceux
qui ne l?auraient pas voulu. Ainsi, le niveau
de l?indemnité du maire se situera automati-
quement à l?ancien plafond (montant garanti)
mais par délibération, sur demande du maire,
il pourra se faire entre 0 et le nouveau plafond
(montant maximum).
Pour renforcer la portée de cette mesure, le
Premier ministre a annoncé, en clôture du
Congrès des maires le 20 novembre 2019, un
« effort ciblé, mais substantiel » sur la dota-
tion particulière pour les élus locaux (DPEL)
: elle sera doublée pour les communes éli-
gibles de moins de 200 habitants (soit 3000¤
de plus par an), et augmentée de 50 % pour
les communes éligibles de 200 à 500 habi-
tants (1500¤).
Force de la mesure
Verser des indemnités à la hauteur des respon-
sabilités et de l?investissement des maires.
#engagement13
Assurer à l?élu une défense
quand sa responsabilité
est engagée
Aujourd?hui
Les risques pénaux liés au mandat de maire
sont dissuasifs. De nombreux élus redoutent, en
effet, de se retrouver poursuivis en cas de faute
ou de négligence. Lorsque le maire est mis en
cause pour une action relevant de ses fonctions
et qu?il souhaite avoir recours à un avocat pour
sa défense, le conseil municipal peut, à sa de-
mande, décider de prendre en charge sa dé-
fense. Dans la plupart des petites communes,
cela peut parfois représenter des sommes im-
portantes pour les budgets locaux, ce qui peut
dissuader le maire de faire valoir ses droits.
Demain
? Pour les litiges qui relèvent de l?exercice
du mandat du maire, les communes auront
l?obligation de contracter une assurance
pour une protection juridique du maire.
? Dans les communes rurales de ? 3 500 habi-
tants, c?est l?État qui prendra en charge ces
frais.
Force de la mesure
Inciter le citoyen à s?engager dans la vie pu-
blique en lui assurant une protection et ce, mal-
gré des responsabilités pénales.
Cas concret
Sur l?aire de jeux d?un village de 900
habitants, un panneau de basket vieil-
lissant se décroche et blesse un enfant.
Le maire est poursuivi en justice. Il sol-
licite la protection fonctionnelle de sa
commune. Celle-ci sera couverte par
l?assurance qui a été prise en charge
par l?État.
14
Remettre le maire
au coeur de l?intercommunalité
Aujourd?hui
Les maires se sentent parfois « dépossédés » au
sein des intercommunalités :
? ils ne peuvent pas toujours agir sur cer-
taines décisions qui touchent le quotidien
de leurs administrés ;
? les petites communes ont peu de représen-
tants pour faire entendre leur voix ;
? leurs conseillers communautaires ont des
difficultés à se rendre disponibles pour par-
ticiper à l?ensemble des réunions ;
? certaines informations peuvent mal circu-
ler, alors même que les décisions prises par
l?intercommunalité ont des conséquences
directes sur la vie de la commune.
Demain
? L?intercommunalité pourra faire une délé-
gation de signature aux maires pour cer-
taines décisions (ex. : réparer une route).
? Dans l?intercommunalité, une « conférence
des maires » sera créé pour plus de discus-
sions et de coordination.
? Le maire pourra avoir désormais une auto-
rité fonctionnelle sur un service ou un équi-
pement de l?intercommunalité.
? Les conseillers communautaires pourront
se faire représenter aux réunions de l?inter-
communalité par d?autres élus de leur
conseil municipal.
? Tous les documents utiles (délibérations,
comptes rendus) devront désormais être
diffusés par courriel à tous les conseils mu-
nicipaux des communes concernées concer-
nées, même s?ils ne siègent pas à l?EPCI.
Forces de la mesure
? Redonner une voix plus grande aux maires
des petites communes.
? Permettre au maire d?être plus réactif et ra-
pide face aux décisions à prendre dans sa
commune.
Cas concret
Un maire siège à l?intercommunalité et
fait également partie de la commission
culture. Mais il ne peut pas tout faire.
Il souhaite déléguer sa présence à son
adjoint en charge du sujet. Ce sera dé-
sormais possible.
#engagement15
Choisir son intercommunalité,
plutôt que la subir
Aujourd?hui
Créées par la loi NOTRe, certaines intercom-
munalités sont démesurément grandes. Si cer-
taines ont toute leur pertinence, comme les
métropoles, d?autres intercommunalités sont
trop éloignées du quotidien des habitants des
petites communes.
Demain
Il deviendra plus simple de modifier le péri-
mètre des intercommunalités pour mettre da-
vantage de proximité.
? Une intercommunalité pourra se scinder dans
le respect des seuils existants de population.
? Une commune pourra plus facilement
changer d?intercommunalité.
? Une étude d?impact en amont sera systéma-
tique pour éviter les mauvaises surprises du
mariage.
? La révision obligatoire des périmètres, pré-
vue pour 2022 par la loi NOTRe, sera sup-
primée.
Forces de la mesure
? Faciliter les modifications des intercommu-
nalités au cas par cas, notamment quand la
séparation se fait « à l?amiable ».
? Faire du sur mesure pour rendre les péri-
mètres des intercommunalités plus perti-
nents.
Chiffre clé
157, c?est le nombre d?EPCI « XXL », c?està
dire avec au moins 50 communes membres, au
1erjanvier 2017.
Depuis 2016, la quasi-totalité de la population
est couverte par un EPCI
16
Sécuriser le maire
dans ses décisions face
à la complexité des normes
Aujourd?hui
Les normes sont parfois difficiles à interpréter
et suscitent de l?appréhension chez les élus,
quand ils se lancent dans un nouveau projet,
notamment pour des maires non experts en
droit et dépourvus de service juridique.
Demain
L?État pourra rassurer les maires sur la faisabili-
té juridique des mesures qu?ils envisagent, s?ils
en font la demande grâce au « rescrit norma-
tif» en amont de leur décision :
? en cas de difficulté d?interprétation des
normes applicables, le maire demande au
préfet de département de se positionner
sur une question de droit, via une demande
écrite, précise et complète ;
? Le préfet delivre une réponse au maire, qui
la liera plus tard dans son contrôle de lé-
galité . En l?absence de réponse pendant
3 mois, la demande est considérée comme
rejetée.
Cela va dans le sens d?une plus grande capa-
cité d?appréciation que le Gouvernement veut
accorder aux préfets pour que leurs décisions
soient le plus adaptées au terrain et vient com-
pléter l?expérimentation du pouvoir de déroga-
tion aux normes des préfets introduite dans un
décret en 2017. Cela ne retire rien au droit de
recours des parties tierces.
Force de la mesure
Sécuriser les maires dans leurs décisions sur
des projets complexes et permettre des actions
plus rapides sur le terrain.
Cas concret
« Dans le programme qui m?a permis
d?être élue maire de ma commune,
j?avais prévu de construire une nouvelle
crèche pour mes concitoyens. Face à
la complexité de toutes les normes à
respecter, j?hésite encore à lancer les
travaux de crainte de me tromper. Le
fait de demander conseil au préfet en
amont et de recevoir le rescrit normatif
me rassure. »
#engagement17
Remettre de la souplesse
dans la répartition des
compétences entre la
commune et l?intercommunalité
Aujourd?hui
Les compétences tourisme et eau et assainis-
sement sont gérées par l?intercommunalité de-
puis la loi NOTRe de 2015. Ces compétences ne
peuvent pas être déléguées à la commune.
Demain
La répartition des compétences entre l?intercom-
munalité et la commune, telle que définie dans
la loi NOTRe, mais bénéficiera d?une nouvelle
souplesse pour s?adapter aux réalités locales :
? la possibilité est donnée, pour les com-
munes dont la gestion communale de l?eau
et de l?assainissement donne satisfaction,
d?avoir une délégation de compétence de
l?intercommunalité. Cette innovation ap-
porte une vraie souplesse d?organisation
au niveau intercommunal. Dans ce cas elle
transforme le rôle de l?intercommunalité,
détentrice de la compétence, en en faisant
le lieu d?un débat sur les investissements
et de responsabilisation sur l?avenir de ce
service essentiel. Garantir un approvision-
nement durable en eau de qualité de la po-
pulation, alors que 1 litre sur 2 à 1 litre sur 4
d?eau potable se perd dans les fuites est un
enjeu tant écologique que sanitaire ;
? les communes classées Station de tourisme
et les communes touristiques pourront re-
trouver leur office du tourisme afin de faire
la promotion de leur destination ;
? le maire bénéficiera désormais d?un droit
d?initiative pour faire procéder à une modi-
fication simplifiée du PLU intercommunal.
Force de la mesure
Remettre de la souplesse et du bon sens pour
mieux s?adapter aux situations locales.
Cas concret
Une commune, classée Station de tou-
risme et mondialement connue, pourra
de nouveau disposer de son propre of-
fice de tourisme et assurera la promo-
tion de sa marque.
18
Donner les moyens au maire
de faire respecter ses décisions
Aujourd?hui
Certaines infractions simples empoisonnent la
vie des citoyens et les arrêtés de la mairie sont
parfois ignorés par les administrés, alors même
que les maires sont souvent les mieux placés
pour constater les troubles présents dans leur
commune et y répondre. Devant la justice, ces
cas sont souvent classés sans suite par la jus-
tice, générant une frustration chez les élus.
Demain
Les maires pourront désormais faire appliquer
leurs décisions sur une catégorie précise de cas
qui gênent le quotidien des citoyens dans une
commune : les haies végétales qui empiètent
sur la voie publique, les établissements re-
cevant du public ne respectant pas certaines
normes, les déchets sauvages...
Les maires pourront ainsi :
? établir des amendes administratives ;
? prononcer des astreintes ;
? imposer une mise en conformité ou des fer-
metures d?office...
Pour les débits de boisson, le maire pourra de-
mander une délégation du pouvoir de police
aux préfets.
Par ailleurs, le préfet conservera son pouvoir
de substitution si la décision du maire contre-
vient elle-même à la réglementation.
Force de la mesure
Redonner au maire le pouvoir de mettre en
oeuvre les mesures qu?il décide sur des infrac-
tions qui nuisent au quotidien de la commune
et sur lesquelles les administrés sont particuliè-
rement sensibles.
Cas concret
Le maire de la commune C. a consta-
té que la terrasse d?un restaurant s?est
étalée au-delà de son emplacement et
est donc partiellement illégale, d?au-
tant plus qu?elle oblige les passants à
descendre du trottoir. Le maire a exigé
du propriétaire du restaurant qu?il res-
pecte son emplacement, mais celui-ci
ne l?a pas fait. Le maire pourra mainte-
nant lui infliger une amende.
#engagement19
Rénover le patrimoine local
en péril dans les petites
communes
Aujourd?hui
Les travaux de rénovation d?un bâtiment à ca-
ractère patrimonial doivent être financés a
minima à hauteur de 20 % par la commune
pour que celle-ci soit maître d?ouvrage. Faute
de moyens, de nombreuses communes rurales
sont dans l?incapacité de rénover des édifices
vieillissants. C?est notamment le cas quand une
commune a la chance de bénéficier de monu-
ments d?exception qui reflètent un héritage his-
torique, mais ne correspondent plus à sa taille
actuelle.
Demain
En cas d?urgence pour les travaux liés au patri-
moine, classé ou non, le préfet pourra apporter
une dérogation à la règle qui prévoit un apport
minimal de 20 % de la part des communes.
Cette délégation a été élargie aux investisse-
ments en matière de défense extérieure contre
l?incendie, aux opérations de construction, de
reconstruction et d?extension des maisons de
santé ou encore aux ponts et ouvrages d?art.
Force de la mesure
Ne pas laisser se dégrader un patrimoine pour
des raisons de procédures alors que projet est
financé.
Cas concret
La toiture de l?église d?un petit village,
vieille de 400 ans, doit être rénovée d?ur-
gence. Les travaux s?élèvent à 500 000 ¤.
Grâce au texte Engagement et Proximi-
té, la municipalité participera à hauteur
de 50 000 ¤ aux travaux ; elle n?est plus
obligée d?emprunter et les travaux pour-
ront donc démarrer avant la fin de l?an-
née.
20
Renforcer la solidarité
entre les territoires en cas
de catastrophe naturelle
Aujourd?hui
Depuis la loi NOTRe de 2015, le département
n?est plus compétent en matière de soutien
économique aux entreprises. En cas de catas-
trophe naturelle, seuls la région et les EPCI
peuvent verser des aides aux entreprises sinis-
trées dans un département.
Demain
En cas de catastrophe naturelle, le départe-
ments pourra venir directement en aide aux
entreprises sinistrées.
Force de la mesure
Adapter les procédures pour des cas de force
majeure.
Cas concret
Des inondations ont causé plusieurs
millions d?euros de dégâts dans l?Aude.
Les entreprises sinistrées pourront tou-
cher des aides du département en plus
de celles accordées par la région et les
EPCI pour réparer les dommages cau-
sés et reprendre leurs activités plus ra-
pidement.
#engagement21
Alléger les procédures
pour les commandes publiques
en relevant les seuils des marchés
publics
Aujourd?hui
La passation d?un marché public est soumise à
des règles de procédure en fonction de la va-
leur de l?achat et de son objet (travaux, fourni-
tures, services?). Pour toute commande d?une
valeur inférieure à 25 000 ¤, le maire a pour
seules obligations de choisir une offre perti-
nente, de faire une bonne utilisation des de-
niers publics et de ne pas contracter systéma-
tiquement avec un même fournisseur lorsqu?il
y a plusieurs offres susceptibles de répondre à
son besoin. Au-delà de 25 000 ¤, la commande
doit respecter une procédure stricte : rédaction
d?un cahier des charges, publicité?
Demain
Le seuil de déclenchement de la procédure de
mise en concurrence sera relevé à 40 000 euros
pour éviter au maire trop de procédures et faci-
liter son travail.
Par ailleurs, en parallèle, l?acompte pour
les PME pour les marchés publics de plus de
50 000 ¤ sera augmenté.
À noter : cette mesure fera l?objet d?un décret
après validation par le Conseil d?État.
Force de la mesure
Alléger les procédures administratives du quo-
tidien.
Cas concret
« Pour la rénovation de la façade de
ma petite mairie, pour un montant de
27 000 ¤, je suis obligé de passer par une
procédure de mise en concurrence, qui
est compliquée et, en plus, me prend du
temps. Ce ne sera bientôt plus le cas.»
Chiffre clé
Le seuil est aujourd?hui de 25 000 ¤ alors qu?il
est de 80 000 ¤ en Irlande.
22
NOTES
#engagement23
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