Chiffres clés de la mer et du littoral

LAMPREA, Katerine

Auteur moral
France. Commissariat général au développement durable. Service des données et études statistiques
Auteur secondaire
Résumé
<p class="MsoNormal">À partir d'une sélection de cartes et d'indicateurs clés commentés, ce recueil dresse un panorama synthétique des principaux usages des territoires littoraux et marins de l'Hexagone et des Outre-mer. Il aborde leurs impacts sur l'environnement, les dispositifs mis en place pour préserver les écosystèmes, ainsi que les effets du changement climatique, notamment sous l'angle des risques naturels littoraux. Enfin, il illustre la place importante de la France au niveau mondial du fait de son second rang en matière d'espace maritime couvert et de sa puissance économique maritime.<o:p></o:p></p>
Editeur
Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Descripteur Urbamet
mer
Descripteur écoplanete
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
Chiffres clés de la mer et du littoral Édition 2024 MARS 2024 L A B T A D A 2 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 sommaire Chiffres clés de la mer et du littoral Édition 2024 4 - Avant-propos 5 - Données clés 9 - Éléments de contexte 15 - Aspects socio-économiques des territoires littoraux 49 - État des eaux, pressions et impacts 71 - Écosystèmes littoraux et marins 101 - Changement climatique et risques littoraux 115 - Situation de la France dans le monde 129 - Annexes 143 - Table des matières Document édité par: Le service des données et études statistiques (SDES) Publication disponible en HTML sur www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 3 coordinatrice KL Katerine Lamprea katerine.lamprea@ developpement-durable.gouv.fr contributeurs Service des données et études statistiques (SDES) Alexis Cerisier-Auger, Anthony Coulmin, Céline Jamet, Irénée Joassard, Katerine Lamprea, Manuel Marquis, Sandrine Parisse   Office français de la biodiversité (OFB) Adeline Blard-Zakar Direction générale des affaires maritimes,    de la pêche et de l?aquaculture (DGAMPA) Hervé Metayer Centre de documentation, de recherche   et d?expérimentations sur les pollutions    accidentelles des eaux (Cedre) Vincent Gouriou, Camille Lacroix Centre d?étude et de valorisation   des algues (Ceva) Sylvain Ballu Remerciements APER (Lucas Debievre), Cerema (François Hedou), DGAL (Anaël Delorme, Marie-Dominique Minne), DGALN/DEB (Antoine Pebayle), DGAMPA (Gilbert Gabriel, Laurence Merckx), ENSM (Sylvain Lebourg), Ifremer (Olivia Gerigny, Maud Lemoine, Jean-Côme Piquet, Sébastien Ybert), LPO France (Gwenaël Quaintenne), MNHN -  PatriNat (Florian Barnier), Observatoire Pelagis (Hélène Peltier), OFB (Olivier Debuf, Maud Julien, Steven Piel), SDES (Manuel Baude, Didier Eumont, Jean-Michel Guilhen, Marlène Kraszewski, François Rageau), UICN Comité français (Anne Caillaud). mailto:katerine.lamprea%40developpement-durable.gouv.fr?subject= mailto:katerine.lamprea%40developpement-durable.gouv.fr?subject= 4 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 avant-propos V enant en complément de la Stratégie nationale pourla mer et le littoral et des documents stratégiques de façade, ce recueil dechiffres clés vise à éclairer de façon synthétique différentes problématiques socio-économiques etenvironnementales concernant les territoires littoraux et marins de l?hexagone etdesOutre-mer. Cette publication aborde ainsi les principaux usages des espaces maritimes et littoraux, que ce soit en matière de logements oud?activités économiques. Elle donne un aperçu des impacts desactivités humaines sur les écosystèmes, mais également desdispositifs mis en place pour les préserver. La question des effets du changement climatique est aussi évoquée, notamment sous l?angle des risques naturels littoraux. Enfin, ce document met en avant laplace importante de la France du fait de son second rang mondial enmatière d?espace maritime couvert et de sa puissance économiquemaritime. Ce recueil ne prétend pas à l?exhaustivité sur le sujet. Le lecteur peut obtenir des informations plus détaillées et enrichir sesconnaissances en consultant les trois sites internet de référence: Milieu Marin France, GéoLittoral et la rubrique Les milieux littoraux etmarins de Notre-environnement. ? Béatrice Sédillot CHEFFE DU SERVICE DES DONNÉES ET ÉTUDES STATISTIQUES (SDES) Données clés https://www.milieumarinfrance.fr/ https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/ https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/article/les-milieux-littoraux-et-marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 5 Données clés données clés 6 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Tourisme 64,1 % 6 % 7,1 % 7,1 % 10,2 % Pêche et aquaculture Autres Transport maritime et fluvial Construction et réparation de navires Marine nationale Sur les communes du littoral français (hors Mayotte) 8 millions de résidents permanents en 2020 5,5 millions de logements en 2019 1 résident sur 8 exposé aux risques de submersion marine 20 % des côtes sont en recul, soit 900 km (hors Guyane) 5,4 % 525 000 emplois dans l?économie maritime en 2019 Activités de la mer et du littoral données clés Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 7 État des eaux et pollution Très bon état Bon état Moyen / Médiocre / Mauvais des eaux littorales en bon état ou en très bon état écologique en 202247 % 350 déchets pour 100 m de plage en 2021 17 000 à 88 000* micro-plastiques flottants/km2 De 70 à 500* déchets dans les fonds marins/km2 * Densité moyenne de déchets entre 2015 et 2020 pour les sous-régions marines de France métropolitaine 80 % des déchets en mer sont des plastiques... ... qui se fragmentent 10,5 % 36,3 % 32,5 % 12,5 % 5,8 en 2022 78 % des 2 074 sites de baignade de France métropolitaine sont classés en qualité excellente. en 2021 63 % des pollutions confirmées proviennent des hydrocarbures. données clés 8 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 62 % des récifs coralliens inventoriés dans les Antilles françaises et l'océan Indien (hors îles éparses) sont dégradés en 2020. Défavorable inadéquat État favorable Défavorable mauvais Inconnu Santé des écosystèmes 5 % 22 % 27 % 46 % 6 % 53 % 35 % 6 % 4 fois plus de mammifères marins échoués sur les côtes métropolitaines entre les années 90 et 2020. 32,5 % de l?espace maritime français est couvert par des aires marines protégées. en 2022 58 % des mangroves nationales (hors polynésie française) font l?objet de mesures de protections. Espèces Habitats Seulement 5 % des espèces et 6 % des habitats marins et côtiers sont dans un état de conservation favorable. 2013-2018 Éléments de contexte éléments de contexte 10 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 État côtier riverain des océans Atlantique, Pacifique, Indien et Antarctique, la France est souveraine d?un espace maritime de près de 11 millions de km2, dont 97 % se situent en outre-mer. Elle possède la plus vaste zone économique exclusive (ZEE) de grands fonds marins avec 9,5 millions de km2 de ZEE situés sous 1 000 mètres de profondeur et partage des délimitations avec 30 États sur environ 22 860 km de frontières communes. Au-delà de son domaine maritime, la France dispose de 20 000 km de côtes s?étendant sur ses 26 départements littoraux dans l?Hexagone et ses 12 territoires d?outre-mer : 5 départements et régions d?outre-mer (DROM) ? (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte) et 7 collectivités d?outre-mer (COM) ? (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie1, Wallis-et- Futuna, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Terres australes et antarctiques françaises - TAAF). Le littoral métropolitain est réparti en 4 grandes façades maritimes : ? façade Manche Est-Mer du Nord : littoral des départements du Nord, Pas-de-Calais, Somme, Seine-Maritime, Eure, Calvados et Manche ; ? façade Nord Atlantique-Manche Ouest : littoral des départements d?Ille- et-Vilaine, Côtes-d?Armor, Finistère, Morbihan, Loire-Atlantique, Vendée ; ? façade Sud Atlantique : littoral des départements de Charente-Maritime, Gironde, Landes et Pyrénées-Atlantiques ; ? façade Méditerranée : le long des départements des Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes, Corse- du-Sud, Haute-Corse. 5 350 km de sentiers du littoral sont ouverts au public, dont 1 420 au titre de la servitude de passage des piétons. En outre-mer, le sentier du littoral s?étend sur 450 km linéaires, dont 105 km au titre de la servitude de passage des piétons. La France dispose d?un réseau portuaire constitué d'environ 750 ports maritimes et fluvio-maritimes. Les principaux types d?activités sont la plaisance, la pêche, le transport de passagers et le commerce de marchandises. La situation géographique de la France permet à ses ports de pouvoir s?insérer dans les grandes routes commerciales maritimes mondiales. 1 Collectivité d'outre-mer à statut particulier. éléments de contexte Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 11 Le littoral français regroupe 947 communes maritimes (communes dont une partie, même réduite, de leur territoire jouxte le rivage de la mer) ou de bord de lagunes méditerranéennes où la loi « Littoral » s?applique en intégralité. Parmi ces communes, 841 se situent en France métropolitaine et 106 dans les DROM. SUPERFICIE DES ESPACES MARITIMES DE SOUVERAINETÉ ET DE JURIDICTION  DE LA FRANCE En km2 Territoires Eaux  intérieures Mer  territoriale Zone économique exclusive Plateau  continental au-delà  des 200 milles Total France métropolitaine 16 750 57 223 297 123 - 371 096 Saint-Pierre-et-Miquelon 180 3 473 8 734 - 12 387 Antilles françaises 3 469 14 025 126 148 7 434 151 076 Guyane française 2 950 6 810 121 746 69 955 201 461 La Réunion, Mayotte, Îles Éparses 1 208 21 716 998 523 58 121 1 079 568 Terres australes et antarctiques françaises (hors Îles Éparses et Terre-Adélie) 5 495 30 682 1 613 164 514 217 2 163 558 Nouvelle-Calédonie 42 627 81 363 1 240 601 75 570 1 440 161 Wallis-et-Futuna 189 5 632 256 742 - 262 563 Polynésie française 14 890 237 526 4 541 204 - 4 793 620 Clipperton - 1 812 434 619 - 436 431 Espace maritime français (avec extension du plateau continental en vigueur au 26 janvier 2023) 10 911 921 Espace maritime français (hors extension du plateau continental) 10 186 624 Source : Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM), 2023 éléments de contexte 12 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 LA FRANCE : SES TERRITOIRES ET SON ESPACE MARITIME * District des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Source : OFB, fonds cartographiques, 2023. Traitements infographie : OFB, Olivier Debuf, Manon Julien ; SDES pour les façades maritimes ; 2023 9 6 4 7 2 8 Projection : Gall 0 150 km 0 1 000 km 5 102 2 1 3 11 12 13 14 15 16 17 Île aux Cochons Île des Pingouins Île de la Possession Île de l'Est Île des Apôtres ÎLES CROZET* 0 10 km 7 ÎLES ÉPARSES* Île Juan de Nova Île Bassas da India Île Europa Îles Glorieuses Île Tromelin 0 10 km 0 3 km 2 Îles Marquises Archipel des Tuamotu Îles de la Société Îles GambierÎles Australes P OL YN ÉSIE FRANÇAISE 0 200 km 11 Wallis Futuna Alofi 0 5 km W ALLIS ET FUTUNA 10 Grande Terre ÎL ES KERGUELEN* 0 50 km 6 0 10 km MAYOTTE Petite Terre Grande Terre 1 0 20 km LA RÉUNION 3 0 10 km MARTINIQUE 14 0 1 km CLIPPERTON Île de La Passion 12 Langlade Miquelon 0 10 km S AINT-PIERRE ET MIQUELON St-Pierre 17 NOUVELLE-CALÉDONIE Île Ouvéa Île Lifou Île Maré Île des Pins Grande-Terre 0 100 km 9 G UYANE 0 50 km 13 T ERRE-ADÉLIE* Antarctique 0 100 km 8 0 10 km G UADELOUPE Grande-Terre Basse -Terre Marie- Galante 15 ÎLE AMSTERDAM* 0 5 km 5 S AINT-PAUL* 0 5 km 4 S AINT-MARTIN 0 5 km St- BARTHÉLÉMY 16 éléments de contexte Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 13 LA FRANCE : SES TERRITOIRES ET SON ESPACE MARITIME * District des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Source : OFB, fonds cartographiques, 2023. Traitements infographie : OFB, Olivier Debuf, Manon Julien ; SDES pour les façades maritimes ; 2023 9 6 4 7 2 8 Projection : Gall 0 150 km 0 1 000 km 5 102 2 1 3 11 12 13 14 15 16 17 Île aux Cochons Île des Pingouins Île de la Possession Île de l'Est Île des Apôtres ÎLES CROZET* 0 10 km 7 ÎLES ÉPARSES* Île Juan de Nova Île Bassas da India Île Europa Îles Glorieuses Île Tromelin 0 10 km 0 3 km 2 Îles Marquises Archipel des Tuamotu Îles de la Société Îles GambierÎles Australes P OL YN ÉSIE FRANÇAISE 0 200 km 11 Wallis Futuna Alofi 0 5 km W ALLIS ET FUTUNA 10 Grande Terre ÎL ES KERGUELEN* 0 50 km 6 0 10 km MAYOTTE Petite Terre Grande Terre 1 0 20 km LA RÉUNION 3 0 10 km MARTINIQUE 14 0 1 km CLIPPERTON Île de La Passion 12 Langlade Miquelon 0 10 km S AINT-PIERRE ET MIQUELON St-Pierre 17 NOUVELLE-CALÉDONIE Île Ouvéa Île Lifou Île Maré Île des Pins Grande-Terre 0 100 km 9 G UYANE 0 50 km 13 T ERRE-ADÉLIE* Antarctique 0 100 km 8 0 10 km G UADELOUPE Grande-Terre Basse -Terre Marie- Galante 15 ÎLE AMSTERDAM* 0 5 km 5 S AINT-PAUL* 0 5 km 4 S AINT-MARTIN 0 5 km St- BARTHÉLÉMY 16 Territoires français Domaine maritime français Façades maritimes de la France métropolitaine Manche Est-mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique Méditerranée Territoires non soumis au Code de l?environnement éléments de contexte 14 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pour aller plus loin ? Portail des limites maritimes officielles françaises. ? Milieu Marin France. ? GéoLittoral. ? OFB, inventaire des ports français, 2023. Avertissement Les 57 indicateurs présentés dans ce recueil peuvent concerner des périmètres différents selon les thématiques abordées. Le lecteur est invité à bien prendre connaissance du champ géographique, des sources de données et de leurs millésimes figurant sous chaque illustration et dans les commentaires associés. https://limitesmaritimes.gouv.fr/ https://www.milieumarinfrance.fr/ https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/ https://data.ofb.fr/catalogue/Donnees-geographiques-OFB/fre/catalog.search#/metadata/13ebfd59-0971-4803-ad5f-fec94eac93a3 Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 15 partie 1 Aspects  socio-économiques  des territoires littoraux ? En raison de leur situation géographique et de la richesse de leur patrimoine naturel et culturel, les territoires littoraux de France métropolitaine et des Outre-mer concentrent de multiples usages et activités : tourisme, construction, transport, production d?énergie, extraction de matériaux marins, pêche, aquaculture, etc. Le littoral français se caractérise toutefois par de fortes disparités territoriales en matière de dynamiques démographiques et économiques. Le secteur du tourisme constitue le principal pourvoyeur d?emplois de l?économie maritime. Les filières de la pêche et de la conchyliculture présentent une forte diversité, tant en matière de métiers que de structures et moyens d?exploitation. Le transport maritime, principal mode de transport des marchandises, est un maillon essentiel des échanges mondiaux. Le développement des énergies marines renouvelables représente un enjeu pour les territoires concernés par un potentiel éolien en mer conséquent. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 16 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Dynamique démographique DENSITÉ DE POPULATION SUR LE LITTORAL MÉTROPOLITAIN PAR FAÇADE  MARITIME DE 1962 À 2020 En nombre d?habitants par km2 400 350 300 250 200 150 100 50 0 Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique Méditerranée Moyenne littoral métropolitain Moyenne métropole 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2020 + 0,6 %* + 0,6 %* DENSITÉ DE POPULATION SUR LE LITTORAL ULTRAMARIN PAR TERRITOIRE  DE 1962 À 2020 En nombre d?habitants par km2 400 350 300 250 200 150 100 50 0 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2020 Guadeloupe Martinique La Réunion Guyane Moyenne DROM + 1,1 %* * + X % : taux d'évolution annuel moyen sur la période. Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte). Sources : Insee, RP, 1962-2020 ; COG-Insee, 2022. Traitements : SDES, 2023 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 17 Au 1er janvier 2021, les communes littorales (hors estuaires) hébergent 8 millions de résidents permanents, soit 12 % de la population française. Parmi eux, 6,4 millions habitent sur le littoral métropolitain et près de 1,6 million sur le littoral des départements et régions d?outre-mer (DROM), hors Mayotte. Depuis 1962, le littoral français a gagné 2,8 millions de résidents permanents, soit une hausse annuelle moyenne de 0,7 %. Cette croissance est plus élevée dans les DROM (+ 1,1 %) que sur le littoral métropolitain (+ 0,6 %). Sur cette période, le littoral ultramarin a vu sa population presque doubler (0,9 million de résidents permanents en 1962 contre 1,6 million au 1er janvier 2021), tandis que la population du littoral métropolitain augmentait de 44 % (2 millions de nouveaux résidents). La croissance démographique sur le littoral métropolitain s?explique par de forts soldes migratoires (entrées et sorties sur le littoral y compris les mouvements internes au territoire national), notamment en Atlantique et en Méditerranée. Pour les DROM, cette augmentation résulte d?un fort dynamisme de naissances, les soldes migratoires y étant globalement négatifs. Au 1er janvier 2021, la densité de population (résidents permanents) des communes littorales métropolitaines est estimée à 281 habitants par km2 de la surface communale (hab/km2). C?est 2,4 fois plus que la densité moyenne en France métropolitaine (119 hab/km2). Parmi les quatre façades maritimes, la façade Méditerranée, avec 3,3 millions de résidents, est celle où la saturation des territoires en bord de mer est la plus importante. Sa densité de population est estimée à 367 hab/km2 contre 144 hab/km2 pour la façade Sud Atlantique, 240 hab/km2 pour la façade Nord Atlantique-Manche Ouest et 303 hab/km2 pour la façade Manche Est-Mer du Nord. Les communes littorales des DROM, à l?exception de la Guyane (6 hab/km2), sont tout autant densément peuplées, en particulier les littoraux de Martinique et de La Réunion (plus de 350 hab/km2). Depuis la fin des années 2000, même si les situations peuvent diverger entre territoires littoraux, la population tend à augmenter plus rapidement dans l?arrière-pays (communes non littorales des cantons littoraux) que sur le littoral, du fait, entre autres, du coût élevé de l?immobilier en bord de mer. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 18 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Logements PARC DE LOGEMENTS DU LITTORAL FRANÇAIS DE 1990 À 2019 5 000 4 500 4 000 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 Résidences principales littoral métropolitain Résidences secondaires littoral métropolitain Logements vacants littoral métropolitain 1990 1999 2008 2013 2019 En milliers de logements 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 France métropolitaine DROM Résidences principales littoral DROM Résidences secondaires littoral DROM Logements vacants littoral DROM 1990 1999 2008 2013 2019 Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte). Sources : Insee, RP, 1990-2019 ; COG-Insee, 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 19 Au 1er janvier 2020, les communes littorales (hors estuaires) comptent 5,5 millions de logements, soit 15 % du parc total des logements de France, hors Mayotte. Les résidences principales y sont majoritaires (68 %), les résidences secondaires et les logements vacants représentant respectivement 25 % et 7 % du total. Du fait de son attractivité, le littoral concentre 2,5 fois plus de résidences secondaires que la moyenne nationale (10 %). Le parc de logements du littoral métropolitain est constitué de 4,7 millions de logements, dont 66 % sont des résidences principales, 28 % des résidences secondaires et 6 % des logements vacants. Ramenée à la surface communale, la densité de logements sur le littoral y est 3,2 fois supérieure à celle de la moyenne métropolitaine (206 logements par km2 (log/km2) contre 64 log/km2 pour l?Hexagone). La façade Méditerranée concentre le plus grand nombre de logements (2,3 millions), devant la façade Nord Atlantique-Manche Ouest (1,2 million), Manche Est-Mer du Nord (0,7 million) et Sud Atlantique (0,5 million). Le littoral des DROM (hors Mayotte) compte 828 000 logements, dont 91 % localisés dans les Antilles (417 200) et à La Réunion (335 700). Le parc est composé à 82 % de résidences principales, 6 % de résidences secondaires et 13 % de logements vacants. La densité de logements, à l?exception de la Guyane, est très élevée sur ces territoires : 141 log/km2 en Guadeloupe, 215 log/km2 en Martinique, 168 log/km2 à La Réunion et 2,3 log/km2 en Guyane. Du fait de son attractivité et des fortes pressions démographiques, touristiques et de construction, le parc des logements du littoral a progressé de 45 % sur la période 1990-2019 (+ 1,7 million de logements : + 1,3 million dans l?Hexagone et + 0,4 million en outre-mer), soit 8 points de plus que la moyenne nationale. Dans les communes littorales des DROM, le parc augmente à un rythme deux fois plus important que sur le littoral métropolitain : + 2,4 % en moyenne annuelle, contre + 1,1 %. Sur la même période, le nombre de résidences principales du littoral s?est accru de 1,2 % en moyenne annuelle et celui des résidences secondaires de 1,5 %. L?évolution a été davantage soutenue sur le littoral ultramarin avec + 2,2 % pour les résidences principales et 3,2 % pour les résidences secondaires. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 20 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Construction de logements LOGEMENTS CONSTRUITS SUR LE LITTORAL FRANÇAIS DE 1990 À 2020 80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 Individuel pur Individuel groupé Collectif En résidence 19 90 En nombre de logements 19 92 19 94 19 96 19 98 20 00 20 02 20 04 20 06 20 08 20 10 20 12 20 14 20 16 20 18 20 20 Note : données en date réelle, c?est-à-dire à la date de la mise en chantier qui a parfois eu lieu plusieurs mois avant la transmission de l?information. Les chiffres en date réelle font l?objet de plusieurs révisions successives avant de se stabiliser progressivement. Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte). Sources : SDES, Sitadel ; COG-Insee, 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 21 1,6 million de nouveaux logements ont été construits entre 1990 et 2020 sur le littoral français (France métropolitaine et DROM hors Mayotte), soit 17 % des logements réalisés sur le territoire national. En baisse au début de la décennie 1990, le nombre de constructions de logements augmente nettement sur la période 1998-2006 (+ 5,3 % par an en moyenne) à la suite de plusieurs lois de défiscalisation de l?investissement locatif mises en oeuvre depuis 1996 (lois Périssol, Robien et Borloo). Après une forte chute en 2008-2009 consécutive à la crise financière des subprimes, le nombre de logements construits chaque année fluctue depuis autour d?une moyenne de 52 000. Parmi ces nouveaux logements, plus de 1,3 million ont été construits sur le littoral métropolitain de 1990 à 2020 : 50 % de logements collectifs, 45 % de logements individuels (purs et groupés) et 5 % de logements en résidence. Avec respectivement 600 000 et 394 000 logements neufs sur la période 1990-2020, les façades littorales Méditerranée et Nord Atlantique-Manche Ouest sont les plus dynamiques en matière de constructions. Sur le littoral ultramarin, près de 300 000 nouveaux logements ont été construits sur la période 1990-2020 : 49 % de logements collectifs, 48 % de logements individuels et 3 % de logements en résidences. La Réunion présente le plus fort dynamisme en matière de construction de logements dans les DROM avec 173 900 mis en service entre 1990 et 2020. Viennent ensuite le littoral antillais (48 800 logements en Guadeloupe et 44 700 logements en Martinique) et dans une moindre mesure le littoral guyanais (25 000 logements). partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 22 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Occupation du sol suivant la distance à la mer OCCUPATION DES SOLS SELON LA DISTANCE À LA MER EN 2018 100 80 60 40 20 0 Terres agricoles Forêts et espaces semi-naturels Zones humides Surfaces en eau À moins de 500 m De 500 à 1 000 m De 1 000 à 2 000 m De 2 000 à 5 000 m De 5 000 à 10 000 m Moyenne France métropolitaine En % Territoires arti?cialisés Champ : bande littorale en France métropolitaine de 0 à 10 km et moyenne pour la France métropolitaine. Source : UE-CORINE Land Cover, 2018. Traitements : SDES, 2022 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 23 L?occupation du sol sur la frange longeant le bord de mer se démarque du reste du territoire métropolitain. Cette particularité s?estompe en s?éloignant du rivage. En 2018, le taux d?artificialisation à moins de 500 m du rivage atteint 30 % des terres, contre 8 % entre 5 et 10 km de la mer et 6 % à l?échelle de l?Hexagone. Le constat est inversé pour les terres agricoles qui couvrent 30 % des territoires de bord de mer contre près du double (59 %) entre 5 et 10 km de la côte (la moyenne métropolitaine étant de 60 %). Les forêts et espaces semi-naturels couvrent 31 % des territoires situés à moins de 500 m des côtes. Entre 500 m et 2 km des rivages, cette proportion est moindre (26 %). Les zones humides et surfaces en eau couvrent près de 9 % des espaces situés à moins de 500 m de la côte, et 4,5 % pour la bande entre 5 et 10 km. Des disparités existent toutefois entre les différents territoires littoraux. À moins de 500 m de la mer, les terres agricoles des façades Manche Est-Mer du Nord et Nord Atlantique-Manche Ouest occupent plus de 40 % des terres. À l?inverse, au niveau des façades Sud Atlantique et Méditerranée, cette part représente respectivement 22 % et 8 %. Les forêts et milieux semi-naturels dominent au sud de la France, milieux à végétation arbustive et/ou herbacée en Méditerranée et forêts et espaces ouverts sur la façade Sud Atlantique. La part de ces espaces concerne 49 % du territoire proche de la côte en Méditerranée et 38 % en Sud Atlantique. Les territoires artificialisés occupent près de 30 % des espaces de bord de mer quelle que soit la façade maritime. Toutefois, des niveaux d?artificialisation plus élevés concernent la frange littorale à 500 m de la mer des départements des Alpes-Maritimes (84 %), de Loire-Atlantique (64 %), des Pyrénées-Atlantiques (61 %), du Nord (57 %) et du Var (52 %). De 2012 à 2018, 4 850 ha ont été artificialisés sur les espaces situés à moins de 10 km de la mer (0,14 % du territoire littoral concerné). Cette surface est deux fois plus faible que lors de périodes précédentes : 9 930 ha de 2000 à 2006, et 10 250 ha de 2006 à 2012. Le rythme d?artificialisation sur le littoral demeure cependant supérieur à la moyenne de l?Hexagone où, sur la période 2012-2018, les nouvelles terres artificialisées représentaient 0,08 % du territoire, soit 42 290 ha. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 24 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Planification urbaine INVENTAIRE DES DOCUMENTS D?URBANISME DES COMMUNES LITTORALES  EN 2023 4 cartes communales 1 086 km2 794 PLU / 19 PLUI de zones urbaines de zones à urbaniser 38 667 km2 de zones naturelles et forestières 130 km2 de zones agricoles 3 562 km2 1,5 km2 de zones constructibles 17,5 km2 de zones non constructibles Note : depuis le 1er janvier 2020, les collectivités disposant d?un document d?urbanisme ont l?obligation de le mettre à disposition de tous dans la plateforme du géoportail de l?urbanisme. L?analyse porte sur les documents téléversés dans cette plateforme et extraits en janvier 2023. Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte). Sources : MTECT-DHUP ; IGN ; GPU, 2023. Traitements : SDES, 2023 https://www.geoportail-urbanisme.gouv.fr/ partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 25 Le littoral fait face à de fortes pressions foncières, compte tenu de son attractivité. Afin de concilier développement démographique et économique et préservation de l?environnement, des schémas de cohérence territoriale (SCoT) sont mis en place à l?échelle des bassins de vie et fixent les grandes orientations d?aménagement des territoires qu?ils couvrent. En 2023, le littoral français est doté de 68 SCoT (377 SCoT sur l?ensemble du territoire national). Les communes littorales de France métropolitaine, à l?exception de la Corse2, sont couvertes par ces dispositifs. Il en est de même pour la Martinique et La Réunion. La Guadeloupe et la Guyane ne comptent qu?un SCoT chacune, Mayotte aucun. Les projets de construction doivent respecter les règles d?urbanisme en vigueur sur le territoire. Elles figurent soit dans le plan local d?urbanisme (PLU) lorsqu?il existe, soit dans une carte communale (CC), soit à défaut dans le règlement national d?urbanisme (RNU). Le PLU élaboré à l?échelle d?une commune ou d?une intercommunalité (PLUi) ou la carte communale doivent être compatibles avec les dispositions du SCoT. En 2023, 943 communes littorales sont dotées d?un document d?urbanisme : 794 PLU communaux, 19 PLUi concernant 145 communes et 4 CC. 121 communes sont soumises au RNU. Au total, 69 % de la surface totale des communes littorales est couverte par un document d?urbanisme (PLUi ou PLU ou CC) et 31 % par le RNU. Les zonages des documents d?urbanisme (PLU, PLUi, CC) des communes littorales sont majoritairement constitués de zones naturelles (89 % de la surface totale des communes, contre environ 60 % pour l?ensemble des communes françaises couvertes par un document d?urbanisme). Dans ces secteurs, les possibilités de construction sont restreintes afin de préserver la vocation naturelle du littoral. Seules l?extension d?habitations existantes ou la construction d?annexes (abris de jardin, garages, etc.) y sont autorisées. Au sein des communes soumises au RNU, seules les constructions au sein des parties actuellement urbanisées sont autorisées. 2 Même si elle ne dispose pas de SCoT approuvé au 1er janvier 2023, la Corse compte 11 PLU et 4 cartes communales sur ses communes littorales. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 26 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Économie maritime EMPLOIS ET VALEUR AJOUTÉE DE L?ÉCONOMIE MARITIME FRANÇAISE EN 2019 Domaines d'activité Emplois  (en nombre de  personnes) Valeur ajoutée  (en Md¤) Tourisme littoral 336 700 24,10 Marine nationale 37 415 2,75 Produits de la mer 37 413 2,60 Construction et réparation de navires 31 565 3,10 Transport maritime et fluvial 28 408 3,02 Services parapétroliers et paragaziers offshore 22 500 5,70 Production d'énergie 11 162 nr Recherche maritime civile 4 086 0,29 Protection de l'environnement littoral et marin 4 067 0,29 Travaux publics maritimes et fluviaux 3 346 0,67 Intervention publique dans le domaine maritime 2 843 0,20 Fabrication, pose et maintenance de câbles sous-marins 2 783 0,20 Assurances maritimes 2 188 0,13 Extraction de matériaux marins 650 0,02 Production du sel marin nd 0,22 Total 525 126 43,29 nd = non disponible ; nr = non renseigné. Note:ledomained?activité«produitsdelamer»regroupelesfilièresdelapêchemaritime,l?aquaculture marine, le commerce de gros, le commerce de détail et la transformation. Le domaine « construction et réparation de navires » regroupe la construction de navires civils et de défense, la réparation navale et la constructionnautique.Ledomaine«transportmaritimeetfluvial»regroupeletransportpareau,lalocationde navires, les services et la manutention portuaire. Source : Ifremer, Données économiques maritimes françaises 2021, édition 2022. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 27 En 2019, l?économie maritime française représente 1,5 % du PIB de la France, et une valeur ajoutée de 43,3 milliards d?euros (Md¤). Elle mobilise près de 525 000 personnes, soit 1,7 % des emplois nationaux. Le socle de l?économie maritime française, au sens de l?Institut français de recherche pour l?exploitation de la mer (Ifremer), englobe 15 domaines d?activités distincts liés à la mer (voir tableau économie maritime). Le tourisme littoral est de loin le domaine d?activité prépondérant avec 56 % de la valeur ajoutée de l?économie maritime (24,1 Md¤) et 64 % des emplois (336 700 emplois). En matière de valeur ajoutée, il est suivi par les secteurs parapétrolier et paragazier offshore, bien que ce domaine n?emploie que 22 500 personnes. La construction et réparation de navires, le transport maritime et fluvial et l?ensemble de la filière des produits de la mer (pêche maritime, aquaculture marine, transformation, commerce de gros et au détail) représentent chacun entre 6 à 7 % de la valeur ajoutée et des emplois. Les domaines du secteur public, dont les activités prises en compte sont la marine nationale, l?intervention de l?état en mer, la protection de l?environnement littoral et marin et la recherche marine, représentent de manière globale 8 % de la valeur ajoutée et 9 % des emplois. D?autres secteurs, de taille plus modeste, tels que la fabrication, la pose et la maintenance de câbles sous-marins, les travaux publics maritimes et fluviaux, l?extraction de granulats, la production du sel contribuent à l?économie maritime nationale à hauteur de 3 % pour la valeur ajoutée et 4 % pour les emplois. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 28 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Hébergement touristique CAPACITÉ D'ACCUEIL TOURISTIQUE DU LITTORAL MÉTROPOLITAIN EN NOMBRE  DE LITS DE 2014 À 2022 110 108 106 104 102 100 98 96 94 92 90 En indice base 100 en 2014 Hôtels Campings Autres hébergements collectifs Résidences secondaires 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 NOMBRE DE NUITÉES EN HÉBERGEMENT MARCHAND EN 2021 Autres hébergements collectifs Campings Hôtels 0 20 40 60 80 100 120 En millions de nuitées Note : les autres unités d?hébergement collectif regroupent les résidences de tourisme, villages vacances, auberges de jeunesse, centres sportifs, maisons familiales et centres internationaux de séjour. Ne sont pas pris en compte les locations de particuliers à particuliers, notamment Airbnb. Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine. Sources : Insee-DGE, capacité d?hébergement touristique des communes, 2022 ; Insee, RP 2019 (pour les résidences secondaires) ; enquête de fréquentation touristique, 2021. Traitements : SDES, 2022 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 29 Le développement touristique en bord de mer est source de diverses pressions sur l?environnement : consommation d?espaces littoraux du fait d?une pression foncière souvent très forte (ports de plaisance, zones de stationnement proche de la mer, etc.), augmentation des déchets et des eaux usées, dégradation des milieux naturels et marins, érosion rapide des sols côtiers, etc. En 2022, la capacité d?accueil marchand (en hôtels, campings et autres unités d?hébergements collectifs) des communes littorales de France métropolitaine est de 1,8 million de lits : 70 % en camping, 13 % en hôtel, 17 % dans les autres hébergements. Sur seulement 4 % du territoire, le littoral métropolitain concentre ainsi près de 40 % de la capacité d?accueil marchand. Depuis 2014, seule la capacité d?accueil dans les autres unités d?hébergement collectif du littoral métropolitain a baissé (- 10 %). En tenant compte des résidences secondaires, la capacité d?accueil totale est 4,5 fois supérieure à la seule capacité marchande. La plus forte capacité d?accueil touristique se situe en Méditerranée avec 45 % du nombre de lits des territoires littoraux métropolitains, suivie des façades Nord Atlantique-Manche Ouest (26 %), Sud Atlantique (17 %) et Manche Est-Mer du Nord (12 %). Le taux de fonction touristique est de 133 lits pour 100 habitants permanents pour le littoral français en 2019. Il varie, selon la façade, de 105 lits (Manche Est-Mer du Nord) à 245 lits (Sud Atlantique) pour 100 habitants. En matière de fréquentation, les hôtels, campings et autres unités d?hébergements collectifs des communes littorales métropolitaines totalisent environ 110 millions de nuitées en 2021, soit plus d?un tiers des nuitées marchandes de l?Hexagone. Près de 45 % sont effectuées en Méditerranée, dont une majorité dans le Var et l?Hérault. Les façades Sud Atlantique et Nord Atlantique-Manche Ouest représentent chacune un peu moins d?un quart des nuitées du littoral métropolitain. Avec plus de 2 300 établissements, les campings représentent la majorité des nuitées marchandes de bord de mer. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 30 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Agriculture du littoral RÉPARTITION DES EXPLOITATIONS PAR ORIENTATION TECHNO-ÉCONOMIQUE  DES EXPLOITATIONS AGRICOLES (OTEX) EN 2020 Polyculture, polyélevage Viticulture Grandes cultures Fruits Maraîchage, horticulture Bovins mixte Porcins, volailles Bovins lait Bovins viande Ovins, caprins et autres herbivores 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En % France Manche Est- Mer du Nord Nord Atlantique- Manche Ouest Sud Atlantique Méditerranée DROM Note:lecalculestétabliparrapportausiègedesexploitationsagricoles.Nesontdoncprisesencompte quelesexploitationsdontlesiègesocialestdansunecommunelittoraleindépendammentdelàoùsetrouvent les parcelles de cette exploitation. Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM. Source : Agreste, recensement agricole 2020. Traitements : SDES, 2022 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 31 D?après le recensement agricole de 2020, la surface agricole utile (SAU) des exploitations situées sur le littoral s?élève à 892 190 hectares (ha) ? (87 % dans l?Hexagone et 13 % en outre-mer), soit 3 % de la SAU de la France (26 880 745 ha). En France métropolitaine, la SAU occupe respectivement 81 % et 48 % de la surface des communes littorales (hors estuaires) des façades Manche Est-Mer du Nord (MEMN) et Nord Atlantique-Manche Ouest (NAMO), contre 18 % et 22 % pour les façades Sud Atlantique (SA) et Méditerranée, alors que la moyenne nationale s?établit à 42,5 %. La taille moyenne des exploitations atteint respectivement 64,5 et 62 ha pour les façades MEMN et NAMO tandis qu?elle est respectivement de 58 et 33 ha pour les façades SA et Méditerranée. Dans les DROM, la part de la SAU des communes littorales ne représente que 3 % avec une taille moyenne des exploitations de 6 ha. Entre 2010 et 2020, le nombre d?exploitations des territoires littoraux a diminué d?environ 20 % dans l?Hexagone, tandis qu?il a augmenté de 13 % dans les DROM. Les spécialisations agricoles, mesurées par les orientations technico- économiques des exploitations (OTEX), varient selon les territoires. Les exploitations en polyculture-élevage sont majoritaires en outre-mer (72 % des OTEX) et sur les façades NAMO (53 %), MEMN (46 %). La viticulture prédomine sur les façades SA (47 %) et Méditerranée (36 %). S?agissant des cultures, les prairies permanentes représentent près du tiers de la SAU des communes littorales, sauf en Méditerranée où elles représentent la moitié de la SAU. Les céréales sont les cultures principales sur le littoral atlantique (39 % de la SAU) et en Manche (26 %). La vigne est prépondérante en Méditerranée (16 %). Dans les DROM, prédominent les cultures industrielles (32 %) comme la canne à sucre et les fruits (18 %). Un tiers des exploitations du littoral métropolitain ont un mode de commercialisation en circuits courts, contre 23 % de l?ensemble des exploitations métropolitaines. Sur le littoral des DROM, cela concerne 68 % des exploitations. En 2020, la part des surfaces en agriculture biologique est de 12 % de la SAU du littoral (12,5 % dans l?Hexagone et 6 % dans les DROM), contre 8,5 % au niveau national. Le plus fort taux de surfaces biologiques s?observe sur la façade Méditerranée (22 %). partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 32 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pêche maritime PRINCIPALES ESPÈCES PÊCHÉES PAR LA FLOTTE DE NAVIRES FRANÇAIS EN 2021 Poissons Crustacés et mollusques Algues 0 20 40 60 80 100 120 140 En milliers de tonnes Thons, espadons, thazards... Merlus, lieux, morues... Harengs, sardines, anchois... Baudroies, congres, grondins... Maquereaux, chinchards... Bars, dorades, rougets, maigres Autres poissons divers Coquilles Saint-Jacques Autres mollusques Crustacés Algues marines Plies, ?étans, soles Source : Agreste, DGAMPA, collection Graph?AgrI, Pêche et aquaculture, 2022. Traitements : MASA/SSP, 2022 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 33 La pêche maritime représente un chiffre d?affaires de 1,2 milliard d?euros en 2020. Elle mobilise près de 12 400 marins pêcheurs (9 292 en France métropolitaine, 3 115 dans les DROM) et compte une flotte de pêche de 6 223 navires en 2020, dont 954 inactifs. Depuis plusieurs années, le secteur fait face à une diminution de sa flotte et des emplois directs de marins pêcheurs. Ainsi, le nombre de navires a reculé de 24 % par rapport à 2000 et les emplois ont reculé de 15 % par rapport à 2011. La flotte de pêche française est composée à 86 % de navires dont la longueur ne dépasse pas 12 mètres. 11 % des navires mesurent entre 12 m et 24 m et 3 % 24 m ou plus. Parmi les navires en activité, 71 % utilisent des engins de pêche passifs (navires de moins de 12 m), tels que les filets, lignes et hameçons ou casiers et nasses. 36 % d?entre eux se situent sur la façade Atlantique et en Mer du Nord, 28 % en Méditerranée et 36 % dans les ports ultramarins. Les navires utilisant des engins de pêche actifs (dragues, chaluts, sennes) représentent 28 % de la flotte active et se trouvent principalement sur la façade Atlantique et en Mer du Nord. Les volumes de produits de la mer pêchés par la flotte française (poissons, mollusques, crustacés marins et algues) atteignent 485 000 tonnes en 2021 (dont 464 000 tonnes débarquées). 75 % de ces captures ont eu lieu en Atlantique Nord, contre 16 % dans l?océan Indien Est, 6 % en Atlantique Centre et Sud-Est et 3 % en Méditerranée. Les principales espèces prises sont les thons listao et albacore, la laminaire digitée (algue brune), le merlu européen, la coquille Saint-Jacques, la sardine, le hareng de l?Atlantique, la baudroie, le maquereau et le merlan bleu. Les volumes pêchés sont inférieurs à ceux des années 1990 (- 23 % sur la période 1990-2021). Afin de préserver la ressource halieutique et les écosystèmes marins, des dispositifs de protection, ainsi que des initiatives locales et professionnelles, sont mis en place. Si ces actions ont permis l?exploitation durable de certaines espèces (par exemple, le merlu en Atlantique, la baudroie de mers Celtiques-golfe de Gascogne, le hareng de Mer du Nord- Manche Est), d?autres populations restent surexploitées. Par ailleurs, plusieurs espèces ne bénéficient pas du suivi scientifique permettant d?évaluer leur état et son évolution. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 34 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Aquaculture marine PRODUCTION CONCHYLICOLE EN FRANCE MÉTROPOLITAINE EN 2021 ? Volume (en tonnes en équivalent poids vif) 41 724 9 815 Huîtres Moules S s : données soumises au secret statistique 0 50 km Note:productionenvolumedeventesfinalespourlaconsommationhorsécloserie-nurserie.Seuleslesventes sous marquage sanitaire sont présentées dans cette carte. Source : Agreste, enquête aquaculture 2023.Traitements : MASA/SSP ; SDES, 2023 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 35 L?aquaculture marine regroupe les secteurs de la conchyliculture, la pisciculture marine, la culture de macro-algues et l?élevage des crustacés en eau de mer. En 2021, ces activités comptent, au niveau national, près de 2 400 entreprises et 19 000 emplois environ. La production aquacole marine, en volume de ventes finales hors écloserie-nurserie, s?élève à 155 300 tonnes (t) et génère un chiffre d?affaires de 617 millions d?euros. La conchyliculture, principale filière de l?aquaculture marine, regroupe 2 294 entreprises et emploie près de 18 300 personnes. En 2021, la production en volume de ventes est de 149 374 t de coquillages, soit 96 % de la totalité des ventes aquacoles marines. La production conchylicole concerne majoritairement l?élevage d?huîtres et de moules. La production d?huîtres, en volume de ventes, atteint 80 911 t en 2021, un niveau inférieur à celui d?avant la crise sanitaire (- 5,9 % par rapport à 2019) et très en deçà des 138 500 t produites en 1998. Avec 52 % de la production totale en volume en 2021, la Nouvelle-Aquitaine est la principale région ostréicole française. La production des moules s?élève à 66 321 t en 2021. Supérieure à son niveau d?avant la crise sanitaire (+ 10 % par rapport à 2019), la production reste inférieure aux meilleures années (83 000 t en 2009). Les principales régions productrices sont la Bretagne, la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine, avec 83 % de la production totale en volume en 2021. La pisciculture marine regroupe 34 entreprises et emploie 688 personnes en 2021. Sa production, en volume de ventes finales, atteint 5 735 t de poissons, soit 3,7 % de la production aquacole marine. Les principales espèces élevées sont le bar (2 570 t) et la dorade royale (1 872 t). La production est très inférieure au niveau d?avant la crise sanitaire (- 12,5 % par rapport à 2019) et aux 8 050 t produites en 2006. Près de la moitié de poissons élevés en eau de mer est produite en Corse, en Provence-Alpes- Côte d?Azur et en Nouvelle-Aquitaine. La culture de macro-algues et l?élevage des crustacés en eau de mer représentent 0,1 % du volume de ventes aquacoles marines en 2021 (119 t de macro-algues et 58 t de crustacés). La Bretagne est la principale région de culture de macro-algues, tandis que les crustacés sont majoritairement produits en Nouvelle-Aquitaine (82 % de la production). partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 36 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Énergies marines renouvelables PARCS ET PROJETS ÉOLIENS EN MER EN FRANCE MÉTROPOLITAINE SELON  LEUR ÉTAT D?AVANCEMENT DÉBUT 2024 ? État d?avancement des projets Éolien ?ottant à l?étude 0 50 km Éolien ?ottant en travaux (sites pilotes) Éolien posé à l?étude Éolien posé en travaux Éolien posé en service Dunkerque 600 MW Dieppe Le Tréport 500 MW Fécamp 500 MW Courseulles-sur-Mer 450 MW Centre-Manche 1 1 GW Centre-Manche 2 1,5 GW Saint-Brieuc 500 MW Sud Bretagne 250 MW Saint-Nazaire 480 MW Yeu-Noirmoutier 500 MW Sud-Atlantique 1 GW Gruissan 30 MW Faraman Port-Saint-Louis-du-Rhône 25 MW Méditerranée 2 fois 250 MW Leucate-le-Barcarès 30 MW Source : Éoliens en mer en France, état à mars 2024. Traitements : SDES, 2024 https://www.eoliennesenmer.fr/ partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 37 La France a pour ambition de porter à 33 % la part d?énergie produite à partir de sources renouvelables dans la consommation finale brute en 2030. Avec une part de 20,3 % en 2022, elle est en deçà de l?objectif intermédiaire de 23 % fixé pour 2020. Les mers et océans disposent d?un fort potentiel en la matière compte tenu des technologies disponibles que ce soit pour domestiquer la force générée par les marées, la houle ou le vent ou pour exploiter la chaleur emmagasinée dans les océans. Début 2024, la puissance électrique raccordée en énergies marines renouvelables (EMR) avoisine 1,2 GW en France. La centrale marémotrice de la Rance en Bretagne (puissance raccordée de 240 MW), le parc éolien en mer au large de Saint-Nazaire (80 éoliennes raccordées en novembre 2022 pour 480 MW) et celui situé au large de Saint-Brieuc (62 éoliennes raccordées fin 2023/début 2024 pour 496 MW) sont les principales infrastructures de production d?EMR en France. D?autres installations à titre de démonstrateur sont également opérationnelles. La programmation pluriannuelle de l?énergie 2018-2028 vise une puissance éolienne offshore raccordée de 6,2 GW en 2028. L?atteinte de ces objectifs passe par un déploiement de plusieurs fermes éoliennes en mer. Plusieurs projets éoliens offshore sont d'ores et déjà à l?étude ou en cours de construction. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 38 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Formations aux métiers de la mer ÉLÈVES EN FORMATION MARITIME INITIALE ET CONTINUE DE 2012 À 2023 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 Formation initiale à l?ENSM* Formation initiale dans les LPM** et LPMA*** Formation continue à l?ENSM En nombre d?inscrits 20 12 -2 01 3 20 13 -2 01 4 20 14 -2 01 5 20 15 -2 01 6 20 16 -2 01 7 20 17 -2 01 8 20 18 -2 01 9 20 19 -2 02 0 20 20 -2 02 1 20 21 -2 02 2 20 22 -2 02 3 * École nationale supérieure maritime. ** Lycées professionnels maritimes. *** Lycées professionnels maritimes et aquacoles. Champ : France métropolitaine. Sources : ENSM, 2023 ; Secrétariat d?État chargé de la Mer, DGAMPA, 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 39 Par convention, les formations aux métiers de la mer regroupent celles permettant d?exercer un métier en lien avec le milieu marin que ce soit à terre ou en mer, sur le pont ou au niveau des machines, ou d?occuper, une fois les diplômes ou les titres requis obtenus, des emplois dans la marine marchande, la plaisance, l?aquaculture, la pêche, la mécanique marine, etc. Trois voies sont proposées : la formation initiale, la formation continue et la validation des acquis de l?expérience (VAE). La formation maritime initiale est dispensée par les lycées professionnels maritimes (LPM) et aquacoles (LPMA) pour l?enseignement secondaire et supérieur et par l?école nationale supérieure maritime (ENSM) pour l?enseignement supérieur. La formation maritime continue est assurée à la fois par les LPM et l?ENSM et par des organismes privés disposant d?un agrément délivré par l?État. En 2023, la France métropolitaine compte 12 LPM et/ou LPMA et 4 sites de l?ENSM (Nantes, Saint-Malo, Marseille, Le Havre). Le nombre d?élèves inscrits dans les lycées professionnels maritimes a constamment augmenté sur la période 2012-2016 (1 706 en 2012-2013 contre 1 894 en 2016-2017). Depuis, les inscriptions diminuent pour atteindre 1 641 élèves inscrits sur l?année scolaire 2022-2023. Après avoir augmenté de 53 % entre 2012 et 2016, le nombre d?élèves en formation initiale à l?ENSM oscille depuis autour de 1 050. Les dispositifs de formation continue sollicités par les marins en activité, par les personnes en recherche d'emploi ou en reconversion, ou par les actifs désirant valider leurs acquis de l?expérience participent à la montée en compétences des professionnels de la mer. Sur la période 2016-2022, le nombre d?inscrits en formation continue à l?ENSM fluctue fortement entre 936 et 2 639 élèves, la moyenne s?établissant à 1 613 élèves. Le nombre annuel de demandes portant sur la VAE maritime varie lui entre 172 et 523 sur la période 2012-2022, avec une moyenne de 300 dossiers déposés. Sur cette période, parmi les dossiers examinés par les jurys, 94 % des candidats ont vu leur demande de VAE validée entièrement ou partiellement. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 40 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Transport maritime de marchandises TRANSPORT MARITIME DE MARCHANDISES PAR TYPE DE FRET DE 1997 À 2021 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0 Vracs liquides Vracs solides Conteneurs Rouliers Autres En millions de tonnes 1997 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018 2021 Champ : ports métropolitains avant 2011, ensemble des ports français (France métropolitaine et DROM) à partir de 2011. Sources : DGITM jusqu?à 2015 ; SDES à partir de 2016. Traitements : SDES, 2022 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 41 Après avoir progressé de 1997 à 2008, le transport de marchandises par voie maritime a diminué en 2009, du fait de la crise économique mondiale dite des subprimes. Stable entre 2009 et 2019 autour de 354 millions de tonnes (Mt), il a ensuite chuté en 2020 à la suite de la crise sanitaire (- 13,4 % par rapport à 2019), avant de rebondir en 2021 (+ 4,2 % à 325 Mt) tout en restant inférieur à son niveau d?avant-crise (- 9,7 % par rapport à 2019). La baisse d?activité affecte la France métropolitaine (- 10,3 % entre 2019 et 2021) et surtout la façade Atlantique (- 23,0 %), quand elle est de - 8,5 % en Manche et Mer du Nord et - 6,2 % en Méditerranée. À l?inverse, dans les DROM, l?activité dépasse en 2021 son niveau d?avant-crise (13,9 Mt, soit + 5,6 % par rapport à 2019). L?activité est depuis confrontée à la hausse du prix des produits énergétiques et à la pénurie de moyens (navires, conteneurs, chauffeurs routiers). En 2021, le trafic de vracs liquides, comprenant principalement des produits pétroliers (pétrole brut, produits pétroliers raffinés, hydrocarbures gazeux liquéfiés ou comprimés), représente 35,9 % du volume total de marchandises ayant transité dans l?ensemble des ports de commerce français. Viennent ensuite les vracs solides (minerais, charbon, sable, produits alimentaires, aliment du bétail, etc.) - (22,0 %), les navires rouliers (21,7 %) et les conteneurs (18,2 %). Haropa Port (créé en 2021 par fusion des ports maritimes du Havre et fluviomaritime de Rouen, ainsi que du port fluvial des Ports de Paris), Marseille, Dunkerque, Calais, Nantes Saint-Nazaire, La Rochelle et Bordeaux sont les principaux ports de commerce métropolitains. Ils concentrent 86,0 % du volume total de marchandises ayant transité dans l?ensemble des ports français en 2021. Haropa Port est désormais le premier port français en matière de trafic maritime de marchandises, avec un volume de 83,6 Mt de marchandises, soit 25,6 % du trafic portuaire national. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 42 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Transport maritime de voyageurs TRANSPORT DE VOYAGEURS DANS LES PRINCIPAUX PORTS MARITIMES  FRANÇAIS DE 2003 À 2021 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 Hors croisiéristes Croisiéristes Total En milliers de passagers 20 03 20 04 20 04 20 06 20 07 20 08 20 09 20 10 20 11 20 12 20 13 20 14 20 15 20 16 20 17 20 18 20 19 20 20 20 21 (p ) (p) = données provisoires. Note : les croisiéristes en excursion ne sont comptés qu?en entrée au moment du débarquement. Source : SDES, Bilan annuel des transports en 2021. Traitements : SDES, 2022 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 43 Sur la période 2003-2019, le transport maritime de voyageurs est quasi stable avec 28 millions de voyageurs, en moyenne annuelle, enregistrés dans les principaux ports maritimes français. En 2020, en lien avec la crise sanitaire (confinement, limitation de circulation, mesures de distanciation), il a fortement baissé (- 60,3 % par rapport à 2019). En 2021, le trafic de passagers s'élève à 11,1 millions de passagers (+ 2,3 % par rapport à 2020), dont 3,8 millions en Manche et Mer du Nord, 6,7 millions en Méditerranée et 0,6 million dans les DROM. Toutefois, il demeure fortement impacté par la crise sanitaire, ainsi que par la mise en vigueur du Brexit. Par rapport à 2020, le trafic de passagers dans les Outre- mer recule de 44,2 % et de 23,9 % en Manche et Mer du Nord. À l?inverse, sur la façade Méditerranéenne, il augmente de 39,8 % tout en restant inférieur à son niveau d?avant-crise (- 39,6 % par rapport à 2019). Calais, Bastia, Toulon et Marseille, qui figurent parmi les premiers ports français de passagers, concentrent 60 % du trafic maritime de passagers en 2021. Le trafic de passagers hors croisiéristes atteint 10,5 millions de passagers en 2021, soit 94,8 % de l?ensemble des passagers ayant transité dans un port français. Le trafic transmanche est dominé par les échanges avec la Grande-Bretagne (99,5 % en 2021) tandis que sur la façade Méditerranée, il est étroitement lié aux échanges avec la Corse (58,7 % en 2021) et dans une moindre mesure avec l?Italie (24,6 %). L?activité de croisières en France métropolitaine reste très faible en 2021 avec 576 000 passagers (95 000 en Manche-Mer du Nord et 480 000 en Méditerranée). Les Outre-mer n?enregistrent aucun croisiériste sur cette année à la suite du décret du 1er juin 2021 interdisant la croisière dans les territoires ultramarins. Avant la crise sanitaire, l?activité de la croisière en France était particulièrement dynamique. Ainsi, entre 2003 et 2019, elle avait enregistré une hausse de près de 3 millions de croisiéristes. En 2020 et 2021, l?activité est inférieure à 15 % de son niveau d?avant la crise sanitaire. La part des croisiéristes s?établit à 5,2 % en 2021, contre 16,3 % en 2019. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 44 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Surveillance de la navigation maritime NOMBRE DE NAVIRES DE COMMERCE ET VOLUME DE MARCHANDISES  DANGEREUSES TRANSITANT DANS LES EAUX SOUS SURVEILLANCE DES CROSS*  DE MANCHE DE 2019 À 2021 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 2019 2020 2021 DST Pas-de-Calais DST Casquets DST Ouessant Navires (en nombre) Marchandises dangereuses (en Mt) 400 350 300 250 200 150 100 50 0 DST Pas-de-Calais DST Casquets DST Ouessant * Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage. Note : sont pris en compte les navires de commerce ayant une jauge supérieure à 300 UMS. Le dispositif deséparationdutrafic(DST)Pas-de-Calais:zonedecompétencesduCROSSGris-Nez;DSTCasquets: zonedecompétencesCROSSJobourg;DSTOuessant:zonedecompétencesCROSSCorsen. Source : Secrétariat d?État chargé de la Mer, DGAMPA, 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 45 Afin d?assurer la surveillance et la sécurité de la navigation maritime, la France est dotée dans l'Hexagone de 5 centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS) ? (Gris-Nez, Jobourg, Corsen, Étel et La Garde) et en outre-mer de 2 CROSS (Antilles-Guyane et La Réunion) et 2 centres spécialisés (Nouvelle-Calédonie et Polynésie française). Au sein de l?espace maritime métropolitain, les CROSS ont effectué le suivi de 160 000 navires de commerce en 2021. L?activité retrouve son niveau observé avant la crise sanitaire de 2020 et enregistre même une légère hausse (+ 1,4 % par rapport à 2019). Au titre de leur fonction de service d?assistance maritime (résolution de l?Organisation maritime internationale A.950 (23)), les CROSS ont assuré le suivi de 626 situations d?avaries en mer pour des navires de plus de 300 UMS. Les situations d?avaries mécaniques sur le système de propulsion du navire (moteur principal de propulsion, circuit de combustible) figurent parmi les principaux événements ayant déclenché une opération d?assistance. La mission de surveillance de la navigation maritime s?exerce principalement dans les trois dispositifs de séparation du trafic de la Manche (Ouessant, Casquets, Pas-de-Calais), zones de haute intensité de trafic et de transport d?importants volumes de marchandises dangereuses, en vrac et conteneurisées. Ce secteur est en effet un carrefour maritime majeur assurant la desserte de toute l?Europe du Nord-Ouest. En 2021, les 3 CROSS de Manche ont contrôlé 134 836 navires (jauge supérieure à 300 UMS soumis à un compte rendu obligatoire), comptabilisant 345 Mt de marchandises dangereuses ou polluantes. À l?échelle métropolitaine, les CROSS ont dressé 36 procès-verbaux pour des infractions aux règles de navigation ou aux obligations déclaratives et détecté 988 situations dangereuses, dont aucune qualifiée de « presque accident ». Le risque jugulé par les CROSS passe souvent inaperçu car les situations dangereuses détectées et traitées, grâce à l?action préventive ou d?assistance, restent au niveau du non-événement médiatique. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 46 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Déconstruction des bateaux de plaisance DÉCONSTRUCTION DES BATEAUX DE PLAISANCE ET DE SPORT DE 2019 À 2022 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 2019 2020 2021 2022 En nombre de bateaux déconstruits Note : les données de 2019 couvrent la période septembre-décembre et celles de 2022 couvrent la période de janvier à mai. RÉPARTITION DES DÉBOUCHÉS DES DÉCHETS ISSUS DE LA DÉCONSTRUCTION  DES BATEAUX DE PLAISANCE ET DE SPORT 2 000 1 600 1 200 800 400 0 Valorisation matière Valorisation énergétique Élimination par stockage Réutilisation En tonnes 0,19 t Note : la période couverte s'étend de septembre 2019 à avril 2023. Champ : France. Source : APER, 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 47 La France compte près de 480 ports de plaisance répartis le long des différentes façades maritimes métropolitaines et dans les Outre-mer. Leurs infrastructures sont en capacité d?accueillir environ 200 000 bateaux de plaisance ou de sport (source Bloc Marine 2022). En 2021, près de 1,1 million de bateaux de plaisance et de sport sont immatriculés en France. Compte tenu des capacités limitées d?accueil dans les ports, environ 4 bateaux de plaisance et de sport sur 5 sont remisés sur les propriétés de leurs détenteurs ou dans des centres de stockage ad hoc. Chaque année, en moyenne, près de 10 000 bateaux sont mis en service. Dans le même temps, certains bateaux deviennent hors d?usage (vieillissement, catastrophe naturelle, etc.). Si la question de la fin de vie de ces embarcations, construites pour l?essentiel en matériaux composites, n?était pas un sujet de préoccupation majeure jusqu?au début de la décennie 2010, cette problématique a depuis été intégrée par la filière nautique sous l?impulsion de la réglementation française. Ainsi, une filière de déconstruction, recyclage et valorisation des bateaux de plaisance et de sport a été mise en place en 2019 dans le cadre des filières à responsabilité élargie des producteurs. Pilotée par l?Association pour la plaisance écoresponsable (APER), elle fédère 30 centres de déconstruction agréés en 2023. Les opérations de déconstruction des bateaux gérées par l?APER depuis 2019 sont gratuites. Les bateaux éligibles sont les bateaux de plaisance et de sport de 2,5 à 24 mètres de long, immatriculés en France. De septembre 2019 à avril 2023, plus de 7 800 bateaux ont été déconstruits sous l?égide de l?APER. 74 % des tonnages de déchets produits dans le cadre de ces opérations ont été valorisés (recyclage, réutilisation, valorisation énergétique). L?APER est financée par une éco-contribution obligatoire, collectée auprès de ses adhérents (les producteurs) sur chaque vente de bateaux neufs effectuée en France et par une quote-part du droit annuel de francisation et de navigation reversée par l?État. En 2022, près de 100 constructeurs et importateurs de la filière navale française sont membres de l?APER et confient à cet organisme la gestion de la fin de vie des bateaux mis sur le marché. En 2022, l?APER a perçu près de 2,1 M¤. partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux 48 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pour aller plus loin ? Agreste, 2023, Résultats économiques de la flotte de pêche française en 2020. ? Agreste, 2023, Enquête aquaculture 2021. ? APER, Association pour la plaisance éco-responsable. ? Agreste, 2022, Graph?Agri, chiffres clés pêche et aquaculture. Pêche maritime. ? Ifremer, 2022, Données économiques maritimes française 2021. ? IGN, Géoportail de l?urbanisme. ? Notre-environnement, Formation maritime initiale. ? Notre-environnement, Occupation du sol suivant la distance à la mer. ? Secrétariat d?État chargé de la Mer, Surveillance et sauvetage en mer. ? CGDD, Bilan annuel des transports en 2022, Datalab, novembre 2022, 194 p. ? SDES, La construction neuve. https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Pri2302/Primeur2023-2_FlottedeP%C3%AAche2020.pdf https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Pri2302/Primeur2023-2_FlottedeP%C3%AAche2020.pdf https://www.agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Chd2308/cd2023-8_Aqua2021.pdf https://www.recyclermonbateau.fr/l-aper-association-pour-la-plaisance-eco-responsable/ https://archimer.ifremer.fr/doc/00770/88225/ https://www.geoportail-urbanisme.gouv.fr/ https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/nombre-d-eleves-en-formation-maritime-initiale https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/occupation-du-sol-suivant-la-distance-a-la-mer-entre-2012-et-2018 https://mer.gouv.fr/surveillance-et-sauvetage-en-mer#scroll-nav__2 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-annuel-des-transports-en-2022?rubrique=56&dossier=1337 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/la-construction-neuve?rubrique=53 partie 2 État des eaux,  pressions et impacts ? Les eaux littorales sont soumises à de multiples pressions générées par les activités humaines et susceptibles d?affecter leur qualité. Le bon état de ces eaux est essentiel pour l?équilibre biologique des écosystèmes côtiers et marins, la reproduction des espèces et les activités économiques qui en dépendent (pêche, aquaculture, tourisme, etc.). En 2022, seules 47 % des masses d?eau littorales en France atteignent un bon état écologique au sens de la directive-cadre sur l?eau. partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 50 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 État des eaux littorales ÉTAT ÉCOLOGIQUE DES MASSES D?EAU DE SURFACE EN 2022, SELON  LA DIRECTIVE-CADRE EUROPÉENNE SUR L?EAU Très bon Bon Moyen Médiocre Mauvais Inconnu 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En % du nombre de masses d?eau évaluées Masses d?eau de transition (n = 116) Masses d?eau côtières (n = 179) Masses d?eau de surface (n = 11 406) n = nombre de masses d?eau évaluées. Note : les masses d'eau de surface regroupent les eaux continentales (cours d'eau, et plans d?eau) et les eaux littorales(massesd'eaudetransitionetmassesd'eaucôtières). Champ : France métropolitaine et DROM. Sources :agencesdel'eau,officesdel?eau,directionsdel'environnement,del'aménagementetdulogement, Officefrançaisdelabiodiversité,Systèmed'informationsurl'eau;rapportageDCE2022pourlaFranceà l?exception de la Guyane (état des lieux 2019). Traitements : OFB, 2023 partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 51 L?état des eaux littorales est dépendant de nombreuses activités humaines et notamment des pressions et pollutions qui résultent de celles-ci. Les rejets des eaux industrielles, agricoles et domestiques, ainsi que la construction des barrages, des canaux, des écluses sont autant d?éléments pouvant dégrader et/ou modifier la qualité de ces eaux et des écosystèmes associés. En application de la directive-cadre européenne sur l?eau (DCE, 2000), une évaluation de l?état écologique et chimique des masses d?eau de surface, dont les masses d?eau littorales (eaux de transition et eaux côtières), est réalisée tous les six ans. Afin d?atteindre un bon état des masses d?eau, la DCE fixe des objectifs aux États membres pour la préservation et la restauration des eaux. L?état écologique prend en compte la faune et la flore aquatiques, certains paramètres physico-chimiques et l?état physique des cours d?eau (berges, barrages, etc.). L?état chimique s?appuie sur la mesure de concentrations de 54 substances chimiques d?origine anthropique. Lors du dernier rapportage à la Commission européenne en 2022, 47 % des 295 masses d?eau littorales françaises (côtières et de transition) étaient en bon ou en très bon état écologique : 50 % des 179 masses d?eau côtières et 42 % des 116 masses d?eau de transition. Cette proportion est similaire à celle observée sur l?ensemble des 11 406 masses d?eau de surface (cours d?eau, plans d?eau et eaux littorales) ? (44 %). S?agissant de l?état chimique, 70 % des 295 masses d?eau littorales suivies étaient en bon état (135 masses d?eau côtières et 72 masses d?eau de transition), 15 % en mauvais état et 15 % en état inconnu. Parmi les substances chimiques à l?origine du déclassement des masses d?eau littorales se trouvent : les dioxines, le tributylétain cation (biocide utilisé dans les peintures antisalissure des navires dans les années 1970 et interdit d?application depuis 2003), des hydrocarbures aromatiques polycycliques (notamment le Benzo (g, h, i)-perylène) issus des processus de combustion, des insecticides organochlorés (heptachlore, hexachlorocyclohexane ou lindane), et des métaux lourds (plomb, mercure, cadmium) et leurs composés. partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 52 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Qualité des eaux de baignade en mer RÉPARTITION DES SITES DE BAIGNADE EN MER SELON LEUR CLASSE DE QUALITÉ  PAR DÉPARTEMENT, EN 2022 ? (en nombre de sites) 263 Excellente Bonne 0 50 km Qualité des eaux de baignades 68 6 Suf?sante Insuf?sante Guadeloupe Martinique Guyane La Réunion Mayotte Source :ministèredesSolidaritésetdelaSanté,ARS,donnéesderapportagedelasaisonbalnéaire2022, extraction des données en septembre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 53 En 2022, les 2 074 sites de baignade en mer recensés en France métropolitaine et dans les cinq DROM ont fait l?objet d?un contrôle sanitaire. Parmi eux, 77,6 % sont classés en qualité « excellente », 14,8 % en qualité « bonne », 4,6 % en qualité « suffisante », 2 % en qualité « insuffisante » et 1 % sont regroupés dans la catégorie « sites non classés » qui intègre les nouvelles zones de baignade, les zones de changement de qualité et les zones où il y a eu un déficit de surveillance. Une nette opposition Nord/Sud est observée en France métropolitaine. Sur la façade Manche Est-Mer du Nord, la part des eaux de baignade en mer d?« excellente » qualité est plus faible que pour le reste du territoire (39 % dans les Hauts-de-France et 67 % en Normandie). À l?inverse, 80 % des sites de baignade des façades Sud Atlantique et Méditerranée sont en excellente qualité. Pour les DROM, cette part varie de 33 % (à Mayotte) à 85 % (à La Réunion). En Guyane, aucun des 8 sites de baignade répertoriés n?est classé en qualité bonne ou excellente. Sur la période 2013-2022, le nombre des sites de baignade en mer contrôlés et classés a très peu évolué (2 034 en 2013 contre 2 052 en 2022) et la qualité des eaux de baignade est stable. Ainsi, la part des sites ayant une qualité « excellente » varie entre 78 et 83 % et celle des sites en qualité au moins « suffisante » 98 % en moyenne. Les sources de pollution pouvant affecter la qualité bactériologique des eaux de baignade sont multiples : dysfonctionnement de la collecte et du traitement des eaux usées, déversement des eaux usées lors de très fortes précipitations, eaux pluviales souillées, rejets ponctuels ou diffus de type industriel ou artisanal, rejets en provenance des ports de plaisance ou de pêche ou des zones de mouillage. Le classement d?un site de baignade repose sur l?analyse de deux paramètres  microbiologiques (Escherichia coli et entérocoques intestinaux), conformément à la directive  européenne 2006/7/CE. Il n?intègre pas d?autres suivis qui peuvent être également faits,  comme les cyanobactéries, qui peuvent nécessiter la fermeture momentanée des zones  de baignade. partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 54 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Qualité bactériologique des produits de la mer QUALITÉ MICROBIOLOGIQUE DES LIEUX DE SURVEILLANCE DANS LES ZONES  DE PRODUCTION CONCHYLICOLE DE 1989 À 2022 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0 Bonne Moyenne Mauvaise Très mauvaise En nombre de points de suivi 19 89 -1 99 1 19 91 -1 99 3 19 93 -1 99 5 19 95 -1 99 7 19 97 -1 99 9 19 99 -2 00 1 20 01 -2 00 3 20 03 -2 00 5 20 05 -2 00 7 20 07 -2 00 9 20 09 -2 01 1 20 11 -2 01 3 20 13 -2 01 5 20 15 -2 01 7 20 17 -2 01 9 20 19 -2 02 1 20 20 -2 02 2 Notes : sont prises en compte ici uniquement les données historiques correspondant aux points actuellement suivisdanslecadreduRéseaudecontrôlemicrobiologiquedeszonesdeproductiondecoquillages(REMI) ou dont le suivi s?est arrêté récemment. L?estimation de la qualité microbiologique est déterminée sur la base desrésultatsdesurveillancerégulièreobtenusaucoursdestroisdernièresannées(calendaires).Quatre niveauxdequalitésontdéfinis:qualitébonne:aumoins80%desrésultatssont?230et100%desrésultats sont?700E.coli/100gdechairetliquideintervalvaire(CLI);qualitémoyenne:90%desrésultats?4600 et100%?46000E.coli/100gCLI;qualitémauvaise:100%desrésultats?46000E.coli/100gCLI; qualitétrèsmauvaise:sirésultat>46000E.coli/100gCLI. Champ : littoral métropolitain. Source :Ifremer,banquededonnéesQuadrige-REMI,extractiondesdonnéesenavril2023.Traitements: Ifremer-REMI ; SDES, 2023 partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 55 En filtrant l?eau, les coquillages concentrent les micro-organismes qu?elle contient. Aussi, la présence dans les eaux de bactéries ou de virus potentiellement pathogènes pour l?homme peut constituer un risque sanitaire lors de la consommation de coquillages. Le réseau de contrôle microbiologique des zones de production de coquillages (REMI) permet la surveillance sanitaire des zones de production exploitées par les professionnels sur la base du dénombrement des Escherichia coli (pathogène d?origine fécale humaine ou animale) dans les coquillages vivants. Entre 2020 et 2022, les dénombrements d?Escherichia coli ont permis d?estimer la qualité microbiologique des 394 points de suivi REMI répartis dans 298 zones de production conchylicole du littoral métropolitain : 119 points surveillant les zones de production des bivalves fouisseurs (coques, palourdes, etc.) et 275 points surveillant les zones de production des bivalves non fouisseurs (huîtres et moules). Sur cette période, près des deux tiers des points de suivi (63 %) présentent une qualité moyenne ne permettant pas la consommation directe des coquillages crus sans purification préalable. 29 % des points sont estimés en bonne qualité, 4 % en mauvaise qualité et 4 % en très mauvaise qualité. Les profils de contamination des points de surveillance des bivalves fouisseurs sont plus dégradés (17 % en qualité mauvaise et très mauvaise) que ceux des bivalves non fouisseurs (4 % en qualité mauvaise et très mauvaise qualité). Toutefois, la majorité des points de suivi présente une qualité moyenne : 66 % pour les fouisseurs, 62 % pour les non fouisseurs. La façade Méditerranée présente le profil de qualité bactériologique le plus dégradé avec 16 % de points de suivi classés en qualité mauvaise et 19 % en très mauvaise qualité. Sur les façades Manche Est-Mer du Nord, Nord Atlantique-Manche Ouest et Sud Atlantique, la qualité bactériologique est bonne ou moyenne dans plus de 88 % de points de suivi. Entre 1991 et 2022, le nombre de points de suivi REMI a doublé (196 en 1989-1991 contre 395 en 2018-2020). L?état microbiologique des coquillages dans les zones de production est globalement satisfaisant : la part de points de suivi en bonne et moyenne qualité est supérieure à 90 % pour 25 des 32 périodes considérées. partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 56 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pollutions en mer RÉPARTITION DES POLLUTIONS CONFIRMÉES PAR TYPE DE DÉVERSEMENT  EN 2021 Hydrocarbures Substances dangereuses Fausses pollutions Produits inconnus Huiles végétales Autres 6 63 4 3 21 En % 155 POLREP confirmés 3 Note:sontprisencompteicilesrapportsdepollutions(POLREP)confirmésdesCROSS.Lespolluantsqui rentrent dans le champ de surveillance des CROSS correspondent aux catégories prises en compte dans les annexes de la convention MARPOL. 12 catégories de polluants en mer sont distinguées : hydrocarbures, substances dangereuses, macro déchets, huiles végétales, débris végétaux, fausses pollutions (ombre des nuages formant des tâches plus sombres sur l?eau, courants de surface ou de rencontres d?eaux froides etchaudesprenantl?aspectd?unfilm,eauxboueuses,alguesflottantesou«bloom»phytoplanctonique, hauts fonds apparaissant sous forme de tâches foncées, pollen, dépôts organiques, méduses, eaux colorées àlasuiteàd?undragage,matièreorganique),conteneurs,produitsinconnus,pollutionatmosphérique, plastique, algues et autres. Champ : eaux sous juridictions et souveraineté française et à proximité. Source : Cedre, juin 2022. Traitements : Cedre ; SDES, 2022 partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 57 Les pollutions en mer sont multiples (marée noire, pollution chimique, pollution sonore, déchets en mer, etc.) et demeurent une préoccupation environnementale majeure. Elles peuvent être volontaires (rejets illicites) ou accidentelles (collisions, avaries, échouages, pertes de containers lors de tempêtes, etc.). En 2021, 587 pollutions en mer ont été signalées et ont fait l?objet de rapports de pollution (POLREP) par les centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS), dont 155 confirmés par les autorités françaises. Les signalements satellitaires demeurent la première source de signalement. La plupart des POLREP confirmés sont localisés en France métropolitaine (35 % en Méditerranée, 39 % en Nord Atlantique-Manche Ouest, 16 % en Manche Est-Mer du Nord et 5 % en Sud Atlantique). Les territoires ultramarins, éloignés des grandes voies maritimes, ne concernent que 1,3 %3 des POLREP confirmés. Les pollutions ayant eu lieu à proximité des eaux françaises représentent 3 % des POLREP confirmés. Parmi les POLREP confirmés, les pollutions par hydrocarbures (rejets illicites, avarie, abordage, accident en mer ou sur un estuaire - raffinerie/ navire) sont dominantes (63 %). Elles sont localisées principalement au niveau de l?axe de trafic maritime traversant la Manche et l?océan Atlantique, à l?est de la Corse et le long des côtes de la mer Méditerranée. La plupart des pollutions par hydrocarbure sont de faible ampleur et se soldent par une dilution naturelle. Depuis les années 2000, près de 4 900 POLREP ont été signalés et confirmés par les autorités françaises, dont 58 % liés aux hydrocarbures. Après une augmentation de 61 % entre 2000 (253 cas) et 2006 (407 cas), le nombre de POLREP confirmés a diminué à partir de 2007 puis connu un plateau dans les années 2010 (moyenne de 122 cas par an entre 2010-2018). En 2019, ils repartent à la hausse avec 172 cas, à la suite notamment du naufrage du navire de commerce Grande America dans le golfe de Gascogne. Au total, 77 POLREP ont été transmis par le CROSS Corsen de mars à décembre 2019 en lien avec cette pollution. 3 Certains POLREP des territoires ultramarins n?ont pas été saisis dans la base des données et ne sont donc pas pris en compte dans les statistiques. partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 58 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Macro-déchets sur le littoral métropolitain COMPOSITION ET PRINCIPAUX GROUPES DE MACRO-DÉCHETS COLLECTÉS  ET ANALYSÉS SUR LE LITTORAL MÉTROPOLITAIN EN 2021 Plastique Caoutchouc Vêtement/Textile Papier/Carton Bois usiné/travaillé Métal Verre et céramique 86 4 En % du nombre total de déchets 133 218 déchets 1 4 1 1 2 Abondance médiane : 349 déchets/100 m Abondance moyenne : 653 déchets/100 m Médiane : 31 déchets/100 m Moyenne : 201 déchets/100 m Médiane : 37 déchets/100 m Moyenne : 145 déchets/100 m Médiane : 54 déchets/100 m Moyenne : 129 déchets/100 m Fragments en plastique 39 667 déchets Plastiques à usage unique 30 578 déchets Déchets issus de la pêche et de l?aquaculture 25 136 déchets 30 % 23 % 19 % Champ : littoral métropolitain. Source : Cedre, réseau national de surveillance des macro-déchets sur le littoral, juin 2022. Traitements : Cedre, 2022 partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 59 Les océans et les mers sont les exutoires pour de nombreux déchets rejetés depuis la terre et par les activités maritimes (plaisance, transports maritimes, pêche, aquaculture, etc.). Accumulés dans les océans, à la surface de la mer, le long des fonds marins et sur les plages, les déchets sont devenus l?une des principales menaces pour les écosystèmes marins. Ils peuvent également impacter négativement certaines activités maritimes (tourisme, pêche, navigation, etc.) et affecter la santé humaine. Déployé en 2018, le réseau national de surveillance des macro-déchets sur le littoral (RNS-MD-L) recense les quantités, la nature, les sources et la répartition spatiale des macro-déchets (taille supérieure à 5 mm) présents sur le littoral métropolitain. En 2021, il est constitué de 46 sites de surveillance et s?appuie sur 27 opérateurs de terrain. Les données collectées sont mobilisées notamment pour alimenter les évaluations sur les déchets marins conduites dans le cadre de la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin » (DCSMM) et des conventions de mers régionales de Barcelone et Ospar. Par ailleurs, elles constituent un outil d?aide à la décision pour la mise en place d?actions visant à prévenir et réduire les apports de déchets dans les cours d?eau et dans le milieu marin. Sur le littoral métropolitain, l?abondance totale médiane de macro- déchets pour 100 m de plage est estimée à 349 en 2021. L?abondance des macro-déchets varie fortement entre les façades maritimes : 678/100 m de plage en Méditerranée, 349/100 m en Sud Atlantique, 265/100 m en Nord Atlantique-Manche Ouest et 241/100 m en Manche Est-Mer du Nord. Les déchets plastiques sont les plus répandus (86 % de l?abondance totale en macro-déchets) suivis, dans une moindre proportion, des déchets en caoutchouc (4 %), en verre et céramique (4 %), en bois (2 %), en métal (1 %) et papier (1 %). Une part importante des macro-déchets collectés sont des fragments plastiques non identifiables car trop fragmentés (30 % de l?abondance totale). D?autres objets tels que les plastiques à usage unique (emballages alimentaires, cotons-tiges, bouchons et couvercles, sacs plastiques), les objets issus de la pêche et l?aquaculture (filets, cordages, élastique de conchyliculture) et les filtres de cigarette usagés (mégots) font également parties du « Top 10 » des déchets retrouvés sur les plages. partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 60 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Déchets en mer ABONDANCE MOYENNE DE MACRO-DÉCHETS ET MICRO-PLASTIQUES FLOTTANTS  EN MER ET DE MACRO-DÉCHETS SUR LES FONDS MARINS DE 2015 À 2020 En nombre de déchets par km2 Manche-Mer du Nord Mers Celtiques Golfe de Gascogne Méditerranée Macro-déchets flottants en mer [0,07 - 0,55] [0,07 - 0,34] [0,08 - 0,89] [0,68 - 251] 0,2 0,19 0,46 39,33 Manche-Mer du Nord Mers Celtiques Golfe de Gascogne Méditerranée Macro-déchets sur les fonds marins [20 - 351] [31 - 146] [81 - 504] [160 - 1 077]510 282 68 217 Manche-Mer du Nord Mers Celtiques Golfe de Gascogne Méditerranée Micro-plastiques flottants en mer [20 422 - 120 460] [5 198 - 30 922] [7 398 - 71 750] [60 767 - 105 068]88 164 33 272 16 949 59 222 [XX] = densités moyennes annuelles minimales et maximales pour chaque sous-région marine. Champ : France métropolitaine ? sous-régions marines. Source :Ifremer,Cedre,rapportscientifiquepourl?évaluationcycle3autitredelaDCSMM. Descripteur 10 « Déchets marins » en France métropolitaine, 2023. Traitements : Ifremer, 2023 partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 61 D?après l?Agence européenne pour l?environnement, en moyenne près de 626 millions d?articles flottants sont déversés dans les mers européennes chaque année. 80 % des déchets marins sont d?origine terrestre, le reste provenant des activités maritimes. Ces déchets se retrouvent à la surface, dans toute la colonne d?eau et sur les fonds marins. À l?échelle des sous-régions marines françaises métropolitaines, l?abondance et la distribution géographique des déchets en mer présentent une forte dispersion. Ainsi, entre 2015 et 2020, la densité moyenne annuelle varie de 0 à 251 unités/km2 pour les macro-déchets flottants en mer et de 20 à 1 077 unités/km2 pour les macro-déchets sur les fonds marins. Cette variabilité est fortement influencée par les courants marins et les marées, la nature et le relief des fonds marins et les activités humaines. La Méditerranée est la sous-région marine la plus affectée par cette pollution : 39 unités/km2 en moyenne pour les macro-déchets flottants et 510 unités/km2 pour les macro-déchets des fonds marins. Dans cette zone, la présence de macro-déchets flottants concerne autant les côtes que le large. Toutefois, plusieurs zones caractérisées par une forte rétention/ accumulation (hot spots) de déchets flottants ont été identifiées : secteurs de Leucate à Perpignan, Nice, environs du cap Corse et au niveau d?Ajaccio. Des hot spots de déchets sur les fonds marins ont été identifiés de Sète à Argelès-sur-Mer, de Bastia à San Giuliano, à proximité du canyon de Marti et au nord-est de la Corse. Environ 80 % des macro-déchets retrouvés en mer sont constitués de matière plastique. Ceux-ci, sous l?effet de la houle, du rayonnement ultraviolet, de la température, de la dégradation bactérienne et de l?agitation mécanique se fragmentent pour former des micro-plastiques (particules < à 5 mm). De plus, les granulés de plastique industriel peuvent également atteindre le milieu marin directement. Entre 2015 et 2020, l?abondance moyenne de micro-plastiques flottant en mer est également supérieure en Méditerranée, avec une densité moyenne estimée à 88 164 unités/km2. Viennent ensuite les sous-régions marines Manche-Mer du Nord (59 222 unités/km2) et golfe de Gascogne (33 272 unités/km2). La sous-région marine mers Celtiques est la moins polluée (16 949 unités/km2) par cette catégorie de déchets. partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 62 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Flux d?azote et de phosphore à la mer FLUX D?AZOTE ET DE PHOSPHORE TOTAL ARRIVANT EN MER DE 2000 À 2021 40 35 30 25 20 15 10 5 0 700 600 500 400 300 200 100 0 Azote Phosphore total En milliers de tonnes/an 20 04 20 06 20 08 20 10 20 12 20 14 20 16 20 18 20 20 20 00 20 02 Phosphore totalAzote 20 21 Note:lefluxd?azotecorrespondàceluiissusdesnitrates. Champ : territoires métropolitains, dont les exutoires correspondent aux espaces maritimes suivis dans le cadre de la convention Ospar et du programme Medpol de la convention de Barcelone. Source :agencesdel?eau,systèmed?informationsurl?eau:basedesdonnéesNaïadesetbanquehydro, extraction des données en octobre 2022. Traitements : SDES, 2023 partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 63 Les nutriments, tels que l?azote et le phosphore, arrivent en mer via les cours d?eau, les retombées atmosphériques, les eaux de ruissellement et par des rejets directs (stations d?épuration, etc.). Bien qu?indispensables pour les écosystèmes, les surplus d?azote et de phosphore sont à l?origine des pollutions des milieux aquatiques, de la dégradation de la qualité des eaux et conduisent, entre autres, à des phénomènes d?eutrophisation et de prolifération de macro-algues telles que les algues vertes. Afin de parvenir à maintenir un milieu marin sain et exempt d?eutrophisation anthropique, la France évalue chaque année les flux de nutriments arrivant à la mer via les cours d?eau au titre de la convention Ospar et du programme Medpol de la convention de Barcelone. Durant l?année 2021, près de 571 000 tonnes d?azote sous forme de nitrates et 17 600 tonnes de phosphore total ont été rejetées en mer via les cours d?eau métropolitains. Les nitrates sont issus majoritairement de l?agriculture (lessivage du surplus des engrais minéraux et organiques apportés aux cultures et migrant en partie vers les eaux souterraines et les cours d?eau). Le phosphore provient majoritairement des eaux usées urbaines et dans une moindre mesure des usages agricoles. Entre 2000 et 2021, les flux des nitrates rejetés en mer demeurent stables autour d?une moyenne de 503 000 tonnes par an (t/an). Avec 270 000 t/an en moyenne, la façade Atlantique reçoit plus de la moitié (54 %) des flux arrivant en mer. La façade Manche-Mer du Nord reçoit 31 % des flux (154 000 t/an en moyenne) et la Méditerranée 16 % (80 000 t/an en moyenne). Les flux de phosphore ont diminué de 66 % entre 2000 et 2006 (- 70 % en Méditerranée, - 66 % en Atlantique et - 63 % en Manche-Mer du Nord), ce qui s?explique par l?amélioration de la performance des stations d?épuration, l?interdiction de l?utilisation des phosphates dans les lessives depuis 2007, l?augmentation du nombre d?habitants raccordés à un assainissement collectif et, dans une moindre mesure, la diminution de l?utilisation d?engrais phosphatés en agriculture. Depuis 2006, les flux de phosphore rejetés en mer demeurent stables autour d?une moyenne de 14 600 t/an. partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 64 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Échouage des macro-algues ÉCHOUAGE DES ALGUES VERTES DU TYPE ULVES OBSERVÉES SUR LE LITTORAL  EN MANCHE ET EN ATLANTIQUE ENTRE 2008 ET 2021 cumulées sur les 3 inventaires annuels Moyenne sur 2008-2021 0,1 ha EURE VENDÉE SOMME MANCHE FINISTÈRE MORBIHAN CALVADOS ILLE-ET-VILAINE SEINE-MARITIME LOIRE-ATLANTIQUE CHARENTE-MARITIME 0 20 40 60 80 10010 Km limite de l'inventaire ± Surfaces couvertes* par les ulves, 1 ha 10 ha 100 ha 200 ha Surfaces couvertes* par les algues vertes Maximum sur 2008-2021** 1 ha 10 ha 100 ha 200 ha limite de l'inventaire CÔTES-D'ARMOR * Surface totale couverte = surface rideau + dépôt estran en équivalent 100 % de couverture. **Certainesvasièresnesontplussuiviesensurfacedepuis2011. Notes:l?ensembledulinéairecôtierestsurvoléàmaréebassedefortcoefficientenmai,juillet,septembre. Pour tous les sites présentant des échouages d?ulves sur sable, les surfaces de dépôt sont mesurées sur les photosaériennes.Pourlesvasières,lessurfacesd?alguesvertes(ulvesetautresalguesfilamenteuses)sont digitaliséesuniquementpourl?inventairedumaximumannuel.En2011,seules16vasièressurles35classées ontfaitl?objetdedigitalisation;de2012à2021,chaqueannée,entre13et19vasièresontétéévaluéesen surfacesur25à33vasièresclassées.LesmoyennespourOléronsontcalculéesde2010à2021;surlesud del?îledeRéde2017à2021(donnéesnondisponiblesantérieurement). Source : réseau du contrôle de surveillance DCE - Centre d?étude et de valorisation des algues (CEVA). Traitements : CEVA, 2023 partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 65 L?échouage massif des macro-algues (vertes, brunes et/ou rouges) sur les côtes constitue un risque pour la santé humaine en raison de l?émanation de gaz toxiques générés par leur décomposition. En outre, leur accumulation près des côtes peut engendrer des répercussions socio-économiques et environnementales. Les algues vertes du type ulves prolifèrent et s?échouent depuis de nombreuses années sur les côtes de la Manche et de l?Atlantique. Ce phénomène connu comme « marées vertes » dépend de l?apport en nutriments (azote plus particulièrement), des conditions météorologiques et des facteurs géomorphologiques et hydrodynamiques du site. Entre 2008 et 2021, la surface moyenne interannuelle couverte par des algues vertes sur l?ensemble des baies sableuses du linéaire côtier en Manche et en Atlantique est de 630 ha. Le littoral des Côtes d?Armor en Bretagne est le plus concerné (315 ha) en raison des vastes surfaces des baies et des apports de nitrates importants parvenant à ces secteurs confinés. Viennent ensuite le littoral du Finistère (110 ha/an) et du Calvados (70 ha/an) et dans une moindre mesure le littoral charentais (50 ha/an en moyenne sur les îles de Ré et d?Oléron) et certains sites du littoral vendéen (40 ha/an). Sur le littoral du bassin Loire-Bretagne, 83 000 m3 (4) d?algues sont ramassées en moyenne chaque année par les communes. Le littoral métropolitain est aussi confronté à la prolifération massive d?autre d?algues telles que les algues brunes filamenteuses de type Ectocarpales (notamment sur le littoral des Côtes d?Armor) ou d?algues rouges de type Solieria chordalis (principalement au sud de la presqu?île de Rhuys et de Noirmoutier à Saint-Jean-de-Monts). Dans les Outre-mer, des algues brunes du type Sargassum, appelées « sargasses », s?échouent de façon plus ou moins massive depuis 2011 sur les côtes antillaises et en Guyane. Depuis 2018, des échouements de sargasses ont lieu tous les ans et la gestion de ce phénomène est devenue un enjeu majeur sur ces territoires. 4 Moyenne du volume annuel ramassé et déclaré sur la période 2008- 2021. Le taux de réponse à l?enquête « ramassages d?algues » par l?ensemble des communes du littoral du bassin Loire-Bretagne est en moyenne de66%etdeprèsde100%pourlescommunesconnuespourdesramassages. partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 66 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Toxines algales ZONES MARINES CONCERNÉES PAR DES ÉPISODES DE PHYCOTOXICITÉ DANS  LES COQUILLAGES SUR LE LITTORAL MÉTROPOLITAIN DE 2010 À 2021 50 40 30 20 10 0 ASP* DSP** PSP*** En nombre de zones marines 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 * Toxines amnésiantes, ** Toxines diarrhéiques, *** Toxines paralysantes. Notedelecture:si,pouruneannéedonnée,unemêmezoneesttouchéepar2ou3typesdetoxines,elle est reportée dans chacun des épisodes de phycotoxicité qui la concerne. Cela augmente d?autant le nombre dezonesmarinestouchéesparan.Autotal,103zonessontsuivieschaqueannéesurlapériode. PART DES DIFFÉRENTS TYPES DE COQUILLAGES CONCERNÉS PAR DES ÉPISODES  DE PHYCOTOXICITÉ PAR DSP* ET ASP** DE 2010 À 2021 Pétoncles Coques Huîtres creuses Donaces Moules Coquilles Saint-Jacques Palourdes roses Palourdes Amandes et spisules 20 En % 2 098 épisodes DSP* 58 5 4 4 4 221 809 épisodes ASP** 88 2 4 2 1 2 1 * Toxines diarrhéiques, ** Toxines amnésiantes. Source :Ifremer,Quadrige,réseaudesurveillancedesphycotoxinesdanslesorganismesmarins(Rephytox), extraction des données en janvier 2023. Traitements : SDES, 2023 https://littoral.ifremer.fr/Reseaux-de-surveillance/Environnement/REPHY-la-surveillance-du-phytoplancton-et-des-phycotoxines partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 67 Certaines espèces de phytoplancton produisent des toxines algales, appelées phycotoxines. La contamination des produits de la mer par ces substances peut constituer un risque pour la santé humaine (en cas d?ingestion) et avoir des répercussions économiques (pertes financières pour les conchyliculteurs et les pêcheurs pendant les périodes d?interdiction de consommation des produits concernés) et environnementales (mortalité parfois massive d?animaux marins). Trois familles de phycotoxines font l?objet d?une surveillance obligatoire dans le cadre de la législation européenne : les toxines lipophiles, incluant les diarrhéiques (DSP), les toxines paralysantes (PSP) et les toxines amnésiantes (ASP). Le réseau Rephytox assure la surveillance de ces phycotoxines dans les coquillages (moules, huîtres, coquilles Saint-Jacques, palourdes, coques, etc.) exploités à des fins professionnelles dans leur milieu naturel ou dans les zones de pêche professionnelle. Sur le littoral métropolitain, 308 lieux de prélèvements répartis sur 103 zones marines font l?objet d?une évaluation de la toxicité par les phycotoxines sur les coquillages chaque année. Les épisodes de contamination par les toxines diarrhéiques, essentiellement associées au développement d?espèces de phytoplancton du genre Dinophysis, constituent la majorité des contaminations observées. De 2010 à 2021, 54 zones marines ont été touchées par au moins un épisode de toxicité DSP dont 6 zones touchées tous les ans (toutes localisées sur la façade Atlantique). Sur la même période, 35 zones marines ont été touchées par au moins un épisode de contamination par les toxines ASP, associées au développement d?espèces phytoplanctoniques du genre Pseudo-nitzschia. Les zones concernées, localisées principalement en Atlantique et en Manche, sont essentiellement des zones d?exploitation des gisements de coquilles Saint- Jacques. Les épisodes de contamination par les toxines PSP, liés majoritairement au développement des espèces du genre Alexandrium, sont rares. Depuis 2018, aucune contamination au-dessus du seuil réglementaire n?a été observée sur l?ensemble du littoral. Toutefois, leur dangerosité élevée fait que ces toxines demeurent sous haute surveillance. partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 68 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Assainissement collectif des eaux résiduaires urbaines sur le littoral RÉPARTITION DES STATIONS D?ÉPURATION URBAINES (STEU) EN ZONE LITTORALE  PAR TAILLE ET PAR TYPE DE TRAITEMENT EN 2020 10 000 000 9 000 000 8 000 000 7 000 000 6 000 000 5 000 000 4 000 000 3 000 000 2 000 000 1 000 000 0 Capacité en traitement secondaire Capacité en traitement tertiaire 100 000 EH et plus 10 000 à < 100 000 EH 2 000 à < 10 000 EH 200 à < 2 000 EH < 200 EH Capacité nominale des STEU Nombre de STEU 350 300 250 200 150 100 50 0 Nombre en traitement secondaire Nombre en traitement tertiaire Tranches d?obligation en EH des agglomérations auxquelles sont rattachées les STEU En équivalent habitant (EH) Nombre de stations 100 000 EH et plus 10 000 à < 100 000 EH 2 000 à < 10 000 EH 200 à < 2 000 EH < 200 EH Capacité en traitement non spéci?é Nombre en traitement non spéci?é Note:ladirectiveeuropéenne91/271/CEErelativeautraitementdeseauxurbainesrésiduairesdistinguedeux niveaux de traitement pour les stations d?épuration urbaine collectives (STEU) : un traitement primaire (procédé physiqueouchimique)permettantderéduired?aumoins50%lesmatièresensuspensionetd?aumoins20% lamatièreorganique;untraitementsecondaire(procédébiologique)conduisantàl?éliminationd?aumoins 70%delamatièreorganiquedissouteetdesmatièresensuspension.Destraitementscomplémentaires (tertiaires, voire quaternaires) peuvent être appliqués si nécessaire. Dans les données présentées, letraitementtertiairecorrespondàunprocédédestinéàl?éliminationdel?azoteetduphosphoreappliqué en plus du traitement secondaire. Champ : France métropolitaine et DROM (hors Mayotte). Source : MTECT/DEB, portail « assainissement collectif ». Traitements : SDES, 2022 partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 69 Environ 82 % des ménages français sont raccordés à un réseau d?assainissement collectif, d?après l?observatoire national des services d?eau et d?assainissement (Sispea). Les autres ménages, qui résident principalement dans des zones rurales où l?habitat est dispersé, doivent être dotés d?installations individuelles dites d?assainissement non collectif. En 2020, 960 stations de traitement des eaux usées (STEU) en activité sont implantées sur une commune littorale ou raccordées à une commune littorale en tant que commune principale. Les STEU dont la tranche d?obligation de l?agglomération de rattachement est supérieure à 10 000 équivalent habitant (EH) représentent 38 % des STEU du littoral, contre 6 % à l?échelle nationale. Par ailleurs, 92 % de la capacité nominale totale de traitement est assurée par des STEU de capacité supérieure à 10 000 EH, contre 79 % à l?échelle nationale. La zone littorale se caractérise donc par une moindre proportion de STEU de petite taille, probablement en lien avec un habitat plus dense. Les STEU dotées d?au moins un traitement secondaire représentent 98 % de la capacité totale des installations en activité dans la zone littorale, ce qui est proche de la moyenne nationale (96 %). La part des traitements tertiaires dans la capacité nominale totale est en revanche inferieure en zone littorale (62 %) par rapport à l?échelle nationale (81 %). Après traitement, 50 % des STEU de la zone littorale rejettent leurs effluents dans un milieu en eau douce. Cependant, cela ne correspond qu?à 22 % des capacités épuratoires, les STEU d?une capacité supérieure à 10 000 EH rejetant majoritairement en eaux côtières (61 % des capacités d?épuration) ou en estuaire (12 % des capacités). La capacité d?épuration nominale moyenne par habitant en assainissement collectif est plus élevée pour les communes littorales (2,2 EH/hab) que la moyenne nationale (1,5 EH/hab). Au-delà du fait qu?en zone littorale le taux de raccordement à l?assainissement collectif est probablement plus élevé, cet écart s?explique également par le dimensionnement des installations de traitement, qui intègre les populations touristiques saisonnières. https://www.services.eaufrance.fr/ partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 70 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pour aller plus loin ? Agence européenne de l?environnement, From source to sea ? The untold story of marine litter. ? CEVA, Étude et suivi des marées vertes en Bretagne. ? Cedre, Déchets aquatiques. ? Ifremer, Cedre 2023. Rapportscientifiquepourl?évaluationcycle 3 au titre de la DCSMM. Descripteur 10 « Déchets marins » en France métropolitaine. ? Ministère de la Santé et de la Prévention, Qualité des eaux de baignade en France. ? Notre-environnement, Évolution de la qualité bactériologique des produits de la mer. ? Notre-environnement, Phycotoxines sur le littoral métropolitain, évolution depuis 2010. ? Observatoire de l?environnement en Bretagne, Évolution des échouages d?algues vertes sur le littoral breton. https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment https://www.ceva-algues.com/document/etude-et-suivi-des-marees-d-algues-vertes-en-bretagne/ https://wwz.cedre.fr/content/download/9903/file/Bulletin-40-FR.pdf https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010 https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation partie 3 Écosystèmes littoraux  et marins ? La France abrite une grande diversité d?écosystèmes marins et côtiers répartis sur l?ensemble du globe. Ces écosystèmes sont des lieux d?alimentation, de reproduction et de repos pour de nombreuses espèces. Avec ses territoires ultramarins, la France héberge près de 60 000 km² de récifs coralliens, une superficie de 880 km² de mangroves et 18 % des 240 000 espèces marines répertoriées au niveau mondial. Très riches en biodiversité, les milieux marins et littoraux français fournissent à la société de nombreux services. Pourtant, de multiples pressions (surpêche, capture d?espèces menacées, urbanisation exponentielle, tourisme croissant, accumulation de déchets plastiques, pollution des milieux, changement climatique, etc.) pèsent aujourd?hui sur eux en les rendant fragiles et vulnérables. Ainsi, 7 % de la faune et 2 % de la flore marine présentes et évaluées en France sont menacées ou déjà éteintes en 2022, en dépit des dispositifs de préservation ou de protection déjà en place. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 72 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Niveau de connaissances de la répartition des espèces marines PROPORTION D?ESPÈCES MARINES LISTÉES DANS LE RÉFÉRENTIEL  TAXONOMIQUE NATIONAL FAISANT L?OBJET D?AU MOINS UNE DONNÉE  D?OCCURRENCE DE 2012 À 2023 50 000 45 000 40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 En nombre d?espèces Nombre d?espèces n?ayant pas de données diffusées dans l?INPN** Nombre d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée diffusée dans l?INPN 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021* 2022 2023 18 309 2 706 23 953 3 939 24 401 4 894 24 122 8 497 23 829 10 688 22 484 13 557 23 236 13 898 24 419 13 913 21 393 18 178 23 784 22 578 23 395 23 678 *Rupturedesérie:pourdesraisonsinhérentesàunemodificationdecalcul,lesdonnées2021nesont pas représentées. ** Inventaire national du patrimoine naturel. Notes:touteslesespècesmétropolitainesetultramarinesdeTaxRefsontprisesencompte;l?état des connaissances est dressé au 1er janvier 2023. Champ : France métropolitaine, DROM et COM. Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : PatriNat ; SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 73 Le référentiel taxonomique national (TaxRef) diffusé sur le portail de l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) recense chaque année les espèces métropolitaines et ultramarines animales, végétales et de champignons ayant fait l?objet d?au moins une donnée d?occurrence, c?est- à-dire associée à un lieu, une date et un observateur. Collectées notamment dans le cadre d?inventaires de terrain, ces données géoréférencées permettent de territorialiser les enjeux de conservation des espèces et d?orienter les choix stratégiques des politiques publiques en matière de planification territoriale. Elles contribuent également à l?évaluation de l?état de conservation et au suivi de tendance de milliers d?espèces. Début 2023, sur les 202 456 espèces recensées en France métropolitaine et en outre-mer, seules 47 073 espèces marines sont validées et listées dans le référentiel. Parmi celles-ci la moitié (50 %) possède au moins une donnée d?observation diffusée sur le portail de l?INPN. La France ne dispose d?aucune donnée accessible pour 50 % des 47 073 espèces marines. Même si leur acquisition est en constante progression (2 706 espèces avec au moins une donnée d?occurrence en 2012 contre 23 678 en 2023), la connaissance demeure partielle et insuffisante pour certaines d?entre elles (cas des inventaires dans les fonds marins notamment). Disposer d?une unique observation est par exemple insuffisant pour statuer sur le degré de présence d?une espèce. Aussi, la proportion d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée d?observation ne constitue qu?un degré imparfait de la connaissance. Les espèces marines représentent le groupe d?espèces où l?acquisition de données reste encore difficile et nécessite un renforcement de moyens matériels et financiers pour assurer, entre autres, des campagnes d?inventaires sur les groupes taxonomiques dont la connaissance est encore lacunaire. https://inpn.mnhn.fr/accueil/index partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 74 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Espèces endémiques et sub-endémiques marines PROPORTION D?ESPÈCES ENDÉMIQUES ET SUB-ENDÉMIQUES MARINES  SAUVAGES PAR TERRITOIRE EN 2023 4 3 2 1 0 Espèces endémiques Espèces sub-endémiques En % Poly né sie fr an ça ise Île s s ub an ta rc tiq ue s Clip per to n Nou ve lle -C alé don ie Gua delo up e Guy an e M ar tin ique Île s É par se s M ay ot te La R éu nio n W all is- et -F ut un a Fr an ce m ét ro poli ta ine Te rre -A déli e Sain t-M ar tin Sain t-B ar th éle m y Sain t-P ier re -e t-M ique lon 308 66 20 351 56 23 44 14 32 43 7 40 2 0 0 0 [X]=nombretotald'espècesendémiquesetsub-endémiques. Notes:seuleslesespècesendémiquesetsub-endémiquessauvagesactuellessontprisesencompte;l?état des connaissances est dressé au 1er janvier 2023. Champ : France métropolitaine, DROM et COM. Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 75 Les espèces endémiques et sub-endémiques, présentes naturellement sur des territoires limités, constituent un patrimoine naturel unique. Elles sont les premières espèces à être menacées du fait de leur aire de répartition restreinte et d?une sensibilité plus forte aux pressions exercées par l?homme. En France, elles se retrouvent principalement dans les territoires insulaires (21,8 % contre 3,2 % dans l?Hexagone). Parce qu?elles ont évolué séparément de celles du continent, ces espèces sont plus nombreuses sur les îles les plus anciennes (cas de la Nouvelle-Calédonie). Hébergeant le plus grand nombre d?espèces menacées au niveau mondial, la France se place à la 6e place des pays pour le nombre d?espèces endémiques et sub-endémiques. En l?état des connaissances au 1er janvier 2023, sur les 46 264 espèces sauvages marines actuellement présentes en France, 998 espèces sont exclusives (endémiques) ou quasi exclusives (sub-endémiques) du territoire français, c?est-à-dire présentes nulle part ailleurs dans le monde, soit 2,2 % des espèces. La Nouvelle-Calédonie (351 espèces) et la Polynésie française (308 espèces) concentrent la majorité de ces espèces. Sur ces territoires abritant une faune et une flore parfois méconnues et moins étudiées que sur le continent, l?endémisme des espèces marines serait nettement plus faible que celui des espèces terrestres et d?eau douce : 2,2 % des espèces marines en Nouvelle-Calédonie contre 56,9 % des espèces terrestres et d?eau douce. La dispersion de ces espèces par les océans et une connexion plus forte entre des habitats marins diversifiés pourraient expliquer cette situation. La Polynésie française et les îles subantarctiques (Terres australes antarctiques françaises - TAAF) constituent les foyers de biodiversité où la proportion d?espèces sauvages marines endémiques ou sub-endémiques est la plus forte (respectivement 3,8 % et 3,0 % des espèces présentes et évaluées, contre 0,3 % dans l?Hexagone). Le dauphin de Guyane, le poisson-ange de Clipperton ou encore l?herbier de Posidonie de Méditerranée sont des espèces endémiques et sub- endémiques bénéficiant aujourd?hui de nombreux plans de conservation qui cherchent, entre autres, à préserver cette richesse unique que seuls quelques points chauds de biodiversité à l?échelle mondiale hébergent. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 76 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Liste rouge UICN des espèces marines RÉPARTITION PAR NIVEAU DE MENACE DES ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES  MARINES PRÉSENTES EN FRANCE ET ÉVALUÉES AU NIVEAU DE LA LISTE ROUGE  MONDIALE DE L?UICN* EN 2022 7 81 5 En % 4 732 espèces Préoccupation mineure Quasi menacées Éteintes ou menacées 96 56 espèces Espèces animales marines Espèces végétales marines 7 2 2 Données insuf?santes * Union internationale pour la conservation de la nature. Champ:espècesprésentesaumoinsenmer(Marine/Eauxdoucesintérieuresetmarines/Terrestres, eaux douces eaux intérieures et marines/Terrestres et marines). Source : UICN, Liste rouge version 2021-3 : tableaux 6a, 6b, 6c, données extraites en avril 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 77 Réalisée par les instances internationales de l?Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l?évaluation mondiale du niveau de menace subi par les espèces permet de définir le risque d?extinction des espèces de faune et flore de chaque pays à partir de la liste dite « Liste rouge des espèces menacées ». En informant sur le risque d?extinction des espèces, elle traduit la responsabilité de chaque État vis-à-vis de celles-ci, permet de déterminer le degré général de menaces et de suivre sa dynamique. En l?état des connaissances au 21 avril 2022, sur les 4 732 espèces animales et 56 espèces végétales marines présentes en France et évaluées dans le cadre de la Liste rouge mondiale de l?UICN, 336 espèces animales (7 %) et une seule espèce végétale (2 %) sont considérées comme éteintes ou menacées. Depuis la précédente évaluation en 2021, 14 % des populations animales marines évaluées sont restées stables, 13 % ont décliné et seules 2 % ont augmenté. Pour 71 % des espèces, cette tendance n?a pas pu être déterminée. S?agissant des espèces végétales marines évaluées, 54 % des populations ont baissé, 31 % se sont stabilisées et 2 % ont augmenté (13 % n?ont pu être déterminées). Afin d?assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des espèces menacées (ou faisant l?objet d?un intérêt particulier), des plans nationaux d?action portés par l?État (cistude d?Europe, loutre d?Europe, balbuzard pêcheur, esturgeon européen, libellules, fluteau nageant, etc.), mis en oeuvre depuis plus de 25 ans sur les territoires, viennent compléter les dispositifs de protection et gestion existants (parcs nationaux, réserves naturelles, arrêtés de protection de biotope, sites Natura 2000, sites Ramsar, acquisitions foncières, etc.). partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 78 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Récifs coralliens ÉTAT DES RÉCIFS CORALLIENS DU PACIFIQUE, DES ÎLES ÉPARSES, DES ANTILLES  FRANÇAISES, DE MAYOTTE ET DE LA RÉUNION, EN 2020 21 34 36 En % 129 stations évaluées Optimal Bon Dégradé Très dégradé 35 76 stations évaluées Pacifique et îles Éparses Antilles françaises, Mayotte et La Réunion 9 34 58 Champ:Pacifique(Nouvelle-Calédonie,Wallis-et-Futuna,Polynésiefrançaise,LaPassion-Clipperton), îles Éparses dans l?océan Indien (TAAF), Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélémy, Saint- Martin), Mayotte et La Réunion. Source : Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves des Outre-mer français, 2020. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 79 Avec ses 12 territoires d?outre-mer, la France héberge près de 60 000 km2 de récifs coralliens, soit 10 % de la surface mondiale (4e pays au monde). Depuis 1870, plus de la moitié de ces écosystèmes vivants ont disparu de la surface du globe (rapport IPBES 2019). Bien qu?ils soient en meilleure santé que d?autres récifs, les récifs français restent menacés. De multiples phénomènes et pressions sont à l?origine de la dégradation de ces milieux : épisodes de blanchissement, proliférations d?Acanthaster planci L. ou astérie couronne d'épine (une espèce d?étoile de mer), sédimentation, pêche, réchauffement climatique, cyclones, blooms algaux (augmentation rapide de la concentration d?algues), etc. La bonne santé des récifs coralliens est un enjeu majeur car ils abritent plus du quart des espèces marines et sont de ce fait un réservoir essentiel de biodiversité. Ils sont à l?origine de nombreux services écosystémiques : protection côtière, fourniture de produits piscicoles et aquacoles, tourisme, etc. Selon le dernier bilan de l?Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) portant sur l?état de santé corallien de plus de 200 stations, la situation des récifs coralliens apparaît contrastée entre les territoires d'outre- mer français. Soumis à une forte pression démographique et largement anthropisés, les territoires des Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélémy, Saint-Martin) et de l?océan Indien (Mayotte, La Réunion), aux superficies plus réduites, abritaient des coraux dont 62 % des stations étaient dans un état dégradé en 2020. À l?inverse, plus isolés, moins densément peuplés mais plus vastes, les territoires du Pacifique (Nouvelle- Calédonie, Wallis-et-Futuna, Polynésie française et Clipperton) et les Îles Éparses se portaient mieux : seuls 30 % étaient dans un état dégradé en 2020. Entre 2015 et 2020, le corail vivant a connu une dégradation moindre dans les stations du Pacifique (15 % des stations concernées) que dans celles des Antilles françaises, de Mayotte et de La Réunion (33 % des stations). En s?engageant d?ici 2025 à protéger 100 % de ses récifs notamment au travers de ses aires marines protégées, la France fait de la protection de ces écosystèmes un enjeu de premier ordre. https://ipbes.net/sites/default/files/2020-02/ipbes_global_assessment_report_summary_for_policymakers_fr.pdf https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/%C3%89TAT-DES-R%C3%89CIFS-2020-r%C3%A9sum%C3%A9-pour-d%C3%A9cideurs-web_compressed.pdf partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 80 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Mangroves françaises PART DE MANGROVES PROTÉGÉES DANS LES OUTRE-MER EN 2022 En % Île d?Europa Wallis Mayotte Martinique Guadeloupe Saint-Martin Nouvelle-Calédonie Guyane Saint-Barthélemy Juan de Nova Surfaces protégées en mangroves Surfaces non protégées en mangroves Aires océaniques Océan Atlantique Océan Indien 626 ha 36 ha 623 ha 100 100 100 0 ha 0 1 753 ha 94 2 787 ha 84 15 ha 64 18 114 ha 64 30 756 ha 58 1 ha 24 Océan Paci?que Champ : territoires des Outre-mer concernés hors Polynésie française (mangroves introduites). Source :pôle-relaiszoneshumidestropicales,2022.Traitements:SDES,2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 81 Écosystème des marais maritimes (fond de baie, lagunes, estuaires, deltas) constitué majoritairement de palétuviers, les mangroves affectionnent les eaux calmes, saumâtres et peu oxygénées. Réparties au niveau national sur 15 îles et un territoire continental (Guyane), elles couvrent 87 905 hectares (ha), sur environ 9 millions d?ha de forêt tropicale française. De multiples pressions pèsent sur ces écosystèmes : urbanisation, modifications hydrologiques, pollutions issues des bassins-versants ou de la mer. Depuis 1960, près de 40 % des mangroves mondiales ont vu leur superficie disparaître. En France, l?état de santé des mangroves est jugé bon en Guyane, sur les îles d?Europa et de Juan de Nova (îles Éparses/TAAF), sur l?île de Wallis, ainsi que sur une large partie de la Nouvelle-Calédonie. Leur état général est défavorable à Mayotte, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Celles de Martinique, Guadeloupe et certaines mangroves de Nouvelle- Calédonie (cas des mangroves de Nouméa) commencent, elles aussi, à se dégrader sous l?effet des activités humaines. Face à ce constat, les territoires fixent des priorités d?action : renforcer les contrôles par les autorités publiques, prendre en compte les enjeux relatifs aux mangroves dans les politiques sectorielles, sensibiliser l?ensemble des communautés, etc. Leur protection par des dispositifs réglementaires (parc national, parc naturel marin, réserve naturelle, mangroves protégées par le Code de l?environnement provincial, etc.) constitue également une réponse de premier ordre. En 2022, 58 % des mangroves nationales font l?objet de mesure de protection (54 712 ha, hors Polynésie française). Alors que l?intégralité des mangroves françaises de l?océan Indien (Mayotte, Europa, Juan de Nova) est protégée, environ 60 % d?entre elles le sont dans l?océan Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Wallis), et l?océan Atlantique (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélémy et Guyane). Mises à mal par les activités humaines, les mangroves rendent pourtant de nombreux services : principal puits de carbone devant la forêt tropicale, barrière naturelle contre l?érosion des côtes, réservoir de biodiversité (plus de 3 000 espèces de poissons en dépendent), etc. Selon l?Ifrecor, en France, ces milieux fournissent à la société des services d?une valeur de 1,6 milliard d?euros en moyenne par an. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 82 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Milieux humides du littoral français RÉPARTITION DES SITES HUMIDES EMBLÉMATIQUES DU LITTORAL  MÉTROPOLITAIN ET ULTRAMARIN PAR FAÇADE MARITIME, SELON L'ÉVOLUTION  DE LEUR ÉTAT DE 2010 À 2020 Dégradation Stabilité Amélioration 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En % Façade Manche Est - Mer du Nord et Atlantique (Nord et Sud) (N=33) Outre-mer (N=19) Ensemble des sites 45 46 9 42 58 36 55 9 Ensemble des sites (N=152) 41 48 11 Façade Méditerranéenne (N=21) 14 67 19 du littoral métropolitain et d'outre-mer (N=73) N=nombredezoneshumidesévaluées. Note : un état stable désigne un état dont les caractéristiques structurales du milieu et sa dynamique ne varient pas d'une période à l'autre. Pour autant, il peut comptabiliser des milieux dégradés qui n'évoluent pas. Champ : ensemble des sites du littoral métropolitain, DROM et COM (hors Saint-Barthélemy et TAAF). Source : SDES/OFB, Évaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020.Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 83 À l?interface de l?océan et du continent, les zones humides littorales sont des lieux d?une très grande diversité marquées par la présence d?eau douce et salée : marais maritimes, estuaires, deltas, mangroves, forêts marécageuses, etc. Elles constituent des espaces vulnérables qui portent souvent l?empreinte de l?action humaine (urbanisation, espèces exotiques envahissantes, drainages, etc.) et du changement climatique. Les zones humides procurent à la société de nombreux services (régulation des eaux, épuration, zones de repos pour les oiseaux, tourisme, etc.). Pourtant, elles sont aujourd?hui menacées. On estime qu?au niveau mondial plus de 64 % des zones humides, en surface, ont disparu depuis 1990. Tous les dix ans, une évaluation nationale dresse l?état de santé de sites humides emblématiques de France au travers de l?évolution des surfaces de ces milieux et de leur état de conservation. Entre 2010 et 2020, sur les 73 sites humides évalués sur le littoral métropolitain et en outre-mer, 55 % de ceux-ci ont vu leur état de conservation rester stable, 36 % se dégrader et 9 % s?améliorer. Les sites des façades Manche Est-Mer du Nord et Atlantique (Nord et Sud) ? (45 %) et d?outre-mer (42 %) sont ceux qui présentent un « état de santé » plus dégradé ces dix dernières années contrairement à ceux de la façade Méditerranée (14 %). L?urbanisation, les activités industrielles et d?exploitation du milieu (sites du littoral Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord), ainsi que les activités touristiques et de loisirs (sites d?outre-mer), favorisent cette situation. Les mesures de gestion et de conservation participent à l?effort de protection. Sur près d?un site sur deux du littoral métropolitain ou d?outre-mer, les mesures prises sont jugées efficaces par les gestionnaires (établissements publics, collectivités locales, associations). Ce sentiment est partagé par une très large majorité de gestionnaires des sites du littoral méditerranéen (85 %) alors que pour les sites ultramarins peu d?entre eux jugent ces opérations efficaces depuis 2010 (28 %). La faible proportion de sites d?outre-mer bénéficiant d?un suivi scientifique visant à évaluer l?efficacité de ces mesures peut expliquer cette situation (35 % des sites ultramarins contre 77 % des sites du littoral métropolitain). partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 84 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Oiseaux d?eau hivernants du littoral métropolitain POPULATIONS D?OISEAUX D?EAU HIVERNANTS DU LITTORAL FRANÇAIS  MÉTROPOLITAIN DE 1980 À 2022 400 350 300 250 200 150 100 Tendance Indice 20 04 20 06 20 08 20 10 20 12 20 14 20 16 20 18 20 20 20 00 20 02 20 22 19 94 19 96 19 98 19 90 19 92 19 84 19 86 19 88 19 80 19 82 En indice multi-spécifique, base 100 en 1980 Intervalle de con?ance au seuil de 95 % Note:lacourbeestélaboréeàpartirdesdonnéesobtenuesde38espècesdelaDCSMMcomptabilisées à la mi-janvier sur 181 sites du littoral métropolitain. Source : LPO France. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 85 En Europe, les températures hivernales poussent chaque année de nombreuses espèces à quitter les territoires du Nord et de l?Est pour des régions au climat plus clément. Initié en 1967, le comptage Wetlands International réalisé annuellement dans 130 pays répond à un double objectif : caractériser l?état et les tendances des populations régulières d?oiseaux des plans d?eau et du littoral présentes à la mi-janvier sur les différentes voies migratoires, et dresser la situation des zones humides hébergeant ces espèces. En France métropolitaine, sur les 181 sites du littoral identifiés par le réseau, les effectifs se concentrent sur le golfe de Gascogne (51 %), en Manche Est-Mer du Nord (19 %), en mer Méditerranée occidentale (19 %), en mers Celtiques et en Manche Ouest (11 %). Les limicoles, anatidés et foulques sont les groupes les plus fréquemment rencontrés sur les côtes françaises. Sur la période de recensement 2016-2021, près d?1,4 million d?individus ont été estimés chaque année en moyenne, soit 73 % des oiseaux d?eau hivernants. Dans le cadre de la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin », 38 espèces d?oiseaux d?eau hivernants font l?objet d?un suivi spécifique. Entre 1980 et 2022, leur population a augmenté de 131 %. Cette tendance peut être notamment le signe d?un renforcement des capacités d?accueil (en qualité et/ou surface) au coeur des zones humides françaises. Toutefois, cette dynamique est contrastée entre les espèces dont le mode d?alimentation est directement rattaché à la mer (oiseaux plongeurs côtiers) et celles qui se nourrissent sur l?estran. Sur cette même période, alors que les populations d?oiseaux plongeurs côtiers ont chuté de 31 %, celles s?alimentant sur l?estran ont été multipliées par 5. Cette différence peut s?expliquer notamment par le statut qui les caractérise (espèces bénéficiant de mesure de protection spéciale, espèces chassables). Bien que des tendances opposées puissent être observées entre les espèces, les mesures de protection mises en oeuvre ces dernières décennies (plan national d?action, inscription d?espèces à la Liste rouge mondiale, désignation et renforcement de zones protégées de quiétude, etc.) permettent aux oiseaux d?eau hivernants de résister davantage aux pressions qui pèsent sur le milieu marin que les espèces dites « ordinaires ». partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 86 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Date d?arrivée des oiseaux migrateurs sur le littoral métropolitain DATE DE PASSAGE DES OISEAUX MIGRATEURS DE 1986 À 2022 Variation en nombre de jours (base zéro en 1986) 6 4 2 0 - 2 - 4 - 6 - 8 - 10 - 12 - 14 - 16 Indice moyen toutes espèces Régression linéaire 20 04 20 06 20 08 20 10 20 12 20 14 20 16 20 18 20 20 20 00 20 02 20 22 19 94 19 96 19 98 19 90 19 92 19 86 19 88 Passage au printemps à la Pointe de Grave (N = 16) Toutes espèces : - 4,7 jours entre 1986 et 2022 Intervalle de con?ance au seuil de 95 % Variation en nombre de jours (base zéro en 1981) 6 4 2 0 - 2 - 4 - 6 - 8 - 10 Indice moyen toutes espèces Régression linéaire 19 99 20 01 20 03 20 05 20 07 20 09 20 11 20 13 20 15 19 95 19 97 20 17 19 89 19 91 19 93 19 85 19 87 19 81 19 83 Passage à l?automne au col d?Organbidexka (N = 9) 20 19 20 22 Toutes espèces : - 2,4 jours entre 1981 et 2022 Intervalle de con?ance au seuil de 95 % N=nombred?espècessuivies. Source : LPO France. Traitements : LPO France, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 87 Contrairement aux espèces sédentaires, les oiseaux migrateurs voyagent en fonction des saisons d?une aire de reproduction à une aire d?hivernage où ils passeront l?hiver. Plusieurs espèces allant des oiseaux marins et côtiers jusqu?aux passereaux sont observées chaque année sur le littoral métropolitain français. À l?interface entre la mer et le continent, la pointe de Grave (Gironde) constitue un lieu privilégié pour l?observation de nombreux oiseaux migrateurs qui transitent à l?approche du printemps pour rejoindre les territoires nordiques afin de nidifier. Seize espèces transsahariennes (hirondelles de rivage, martinet noir, faucon hobereau, etc.) y sont suivies. Le col d?Organbidexka (Pyrénées-Atlantiques), situé dans les Pyrénées, permet quant à lui de suivre les espèces migratrices à l?automne ; neuf (cigogne noire, milan noir, busard cendré, etc.) font l?objet d?un suivi systématique. L?évaluation de l?avancée ou du retard des mouvements migratoires et des différentes espèces rencontrées d?une année sur l?autre permet de mesurer l?impact du changement climatique sur les comportements des oiseaux migrateurs. Ainsi, entre 1986 et 2022, un décalage moyen de 4,7 jours est observé au printemps sur leurs dates de passage, tandis qu?à l?automne, les migrateurs passent en moyenne 2,4 jours plus tôt en 2022 comparé à 1981. Ces amplitudes varient selon les espèces qui, pour certaines, avancent significativement leur date de passage alors que d?autres les retardent (+ 1 jour pour la bondrée apivore à - 15 jours pour le busard des roseaux). Cette évolution des dates de passage est le signe d?une adaptation au cours du temps des oiseaux migrateurs aux conditions environnementales changeantes dans les écosystèmes. Face au changement climatique, les populations transsahariennes s?adaptent en revenant globalement plus tôt sur leurs sites de reproduction afin de bénéficier de conditions climatiques plus clémentes à la nidification (végétation précoce, abondance des insectes, etc.). D?autres facteurs sont également responsables de ce bouleversement des cycles naturels, comme la diminution de la surface des habitats naturels, la modification des pratiques agricoles ou le braconnage. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 88 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 État de conservation des espèces et habitats naturels marins et côtiers d?intérêt communautaire ÉTAT DE CONSERVATION DES ESPÈCES ET HABITATS MARINS ET CÔTIERS  D?INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE PAR RÉGION BIOGÉOGRAPHIQUE ENTRE 2013 ET 2018 Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En % du nombre d?évaluations des habitats Atlantique (côtier) [18] Méditerranée (côtier) [17] Atlantique (marin) [7] Méditerranée (marin) [7] 6 89 6 35 59 6 14 29 43 14 14 29 43 14 Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En % du nombre d?évaluations des espèces Atlantique (côtier) [8] Méditerranée (côtier) [4] Atlantique (marin) [22] Méditerranée (marin) [18] 13 13 75 50 50 9 23 645 17 6717 [X] = nombre d?évaluations réalisées. Note:lesrésultatsportentsur33habitats(côtiersetmarins)et52espècesd?intérêtcommunautairedésignés au titre de la directive « Habitats - Faune - Flore ». L?état de conservation d?un habitat s?appuie sur l?évaluation de3paramètres:l?évolutiondelasurface,lastructureetlefonctionnementdel?habitatetlesaltérations qu?il subit. Champ : régions biogéographiques de l?Atlantique (littoral Atlantique et Manche-Mer du Nord) et de Méditerranée (littoral Méditerranée et Corse). Source : INPN PatriNat, 2019, base de données évaluation DHFF 2013-2018. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 89 Les sites d?intérêt communautaire dits « Natura 2000 » visent une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines. Ils sont désignés pour protéger un certain nombre d?habitats naturels et d?espèces représentatifs de la biodiversité européenne. La liste précise de ces habitats et espèces est annexée aux directives européennes « Oiseaux » (DO) et « Habitats - Faune - Flore » (DHFF) dont les dispositifs ne s?appliquent pas aux territoires ultramarins. En 2019, seules 6 % des évaluations portant sur les habitats côtiers et marins d?intérêt communautaire concluent à un état de conservation favorable, avec une sur-représentation des habitats marins de Méditerranée (récifs méditerranéens) et de l?Atlantique (grottes marines océaniques submergées ou semi-submergées) ? (14 % des évaluations de ces groupes). Les habitats côtiers méditerranéens sont à l?inverse les plus dégradés : 59 % des évaluations les concernant aboutissent à un état défavorable à mauvais, contre 43 % pour les habitats marins. Le développement de l?urbanisation sur ces territoires et la fréquentation touristique localement élevée expliquent en partie ce constat en Méditerranée et dans une moindre mesure pour l?Atlantique (habitats dunaires). Seules 5 % des évaluations portant sur les espèces côtières et marines d?intérêt communautaire aboutissent à un état de conservation favorable en 2019, cet état n?étant observé que dans la région Atlantique (état de conservation favorable pour 9 % des espèces marines et 13 % des espèces côtières). Cela s?explique en partie par le bon état de conservation de la loutre d?Europe, du phoque gris ou du phoque veau marin présents dans ces secteurs. Dans les régions marines atlantique et méditerranéenne, la connaissance autour de l?état de conservation des espèces marines, notamment des mammifères marins, reste encore limitée avec respectivement 64 % et 67 % des évaluations statuant à un classement inconnu. La part élevée des évaluations concluant à un état de conservation défavorable des espèces côtières de la région Atlantique (75 %) s?explique par le mauvais état de conservation du groupe taxonomique « poissons » lié en partie à la détérioration de leurs habitats (pollutions et fragmentations des cours d?eau). partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 90 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Échouages de mammifères marins ÉCHOUAGES DE MAMMIFÈRES MARINS SUR LES CÔTES FRANÇAISES  DE 1990 À 2021 2 800 2 400 2 000 1 600 1 200 800 400 0 Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique Méditerranée Outre-mer En nombre d?échouages 19 90 19 91 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 20 06 20 07 20 08 20 09 20 10 20 11 20 12 20 13 20 14 20 15 20 16 20 17 20 18 20 19 20 20 20 21 Champ : France métropolitaine, DROM et COM. Source : RNE ? Observatoire Pelagis ? UMS 3462, mai 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 91 Placés au sommet de la chaîne alimentaire, les mammifères marins participent à l?équilibre du milieu marin. En France, toutes les espèces de mammifères marins sont protégées. Ce statut ne les épargne pas de subir de multiples pressions et de mourir prématurément. De nombreuses espèces, principalement des cétacés (dauphins, marsouins, baleines) et des pinnipèdes (phoques), fréquentent les eaux françaises. Le recensement de leur échouage (animaux échoués morts ou vivants), assuré par le Réseau national échouages (RNE), permet, entre autres, d?obtenir une meilleure connaissance des populations, de leur écologie et des menaces qui pèsent sur elles. Sur les côtes métropolitaines, près de 31 800 mammifères marins échoués ont été recensés depuis 1990. Le dauphin commun est l?espèce dominante dans ces échouages (39 %) suivi du marsouin commun (14 %) et du dauphin bleu et blanc (8 %). L?arc Atlantique regroupe les trois quarts des échouages recensés (35 % sur la façade Sud Atlantique et 38 % sur la façade Nord Atlantique-Manche Ouest). Les façades Manche Est-Mer du Nord et Méditerranée regroupent, respectivement, 19 et 8 % des échouages. En tenant compte des moyennes 1990-1994 et 2017-2021, les échouages ont été multipliés par 4,4 passant de 490 à 2 146 individus échoués par an. L?essentiel des échouages concerne des animaux morts en mer. Cette mortalité peut être liée à des captures accidentelles par les activités de pêche, des collisions avec des navires, des dérangements, la pollution chimique ou sonore, la surpêche de leurs ressources alimentaires, etc. Pour le dauphin commun et le marsouin commun, la mort par capture dans des engins de pêche professionnelle représente la principale cause de mortalité. En outre-mer, 1 424 échouages ont été recensés depuis 1990 avec de fortes variations interannuelles principalement dues à des événements d?échouages en masse. Le nombre de signalements reste faible par rapport à la longueur du littoral concerné. Les territoires ultramarins ayant recensé le plus grand nombre d?échouages sont les TAAF (24 %), la Nouvelle- Calédonie (22 %) et Saint-Pierre-et-Miquelon (17 %). Les globicéphales noirs et tropicaux sont les espèces les plus touchées par les échouages en masse. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 92 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Espèces invasives EXPANSION DES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES (EEE) DANS  LES DÉPARTEMENTS MÉTROPOLITAINS LITTORAUX PARMI UN PANEL DE 84 EEE ? Nombre d?espèces 0 50 km 0 50 km Nombre d?espèces Période 1953-1982 De 4 à 32 espèces 32 0 16 Période 1983-2022 De 28 à 64 espèces 64 0 32 Source : INPN/SINP, mars 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 93 Considérée comme l?une des cinq causes d?érosion de la biodiversité à l?échelle planétaire avec les changements d?usage des terres et de la mer, la surexploitation du vivant, le changement climatique et la pollution, l?expansion des espèces exotiques envahissantes (EEE) animales et végétales constitue une menace pour le vivant. En compromettant l?équilibre naturel des écosystèmes, les espèces introduites par l?homme de façon directe ou non dans les milieux naturels peuvent porter atteinte à la biodiversité, la santé ou l?économie. Tel est le cas de la caulerpe (algue dite tueuse), introduite en Méditerranée dans les années 1980, qui a envahi l?écosystème local des herbiers de posidonie. Associées aux autres pressions, les espèces exotiques envahissantes perturbent l?équilibre naturel de leurs écosystèmes d?adoption par des phénomènes de prédation, compétition, transmission de maladies, modification du milieu, etc. De par son positionnement de carrefour géographique, la diversité de ses climats et milieux naturels, ainsi que l?importance des flux terrestres et maritimes de marchandises rendent la France particulièrement vulnérable face à cette menace. 1 379 espèces végétales et 708 espèces animales ont notamment été identifiées sur le territoire métropolitain. Les départements littoraux ont ainsi connu sans exception une hausse significative du nombre d?EEE qui colonisent les côtes françaises (dunes, estrans, etc.) comme le ragondin, la bernache du Canada, le myriophylle du Brésil ou encore la griffe de sorcière. En moyenne, on estime que depuis 1983, un département du littoral métropolitain a été colonisé par 10 espèces exotiques envahissantes tous les dix ans (sur une liste de 84 espèces prises en compte au niveau national). Cette tendance est également observée au niveau des autres départements métropolitains. Parmi les 26 départements littoraux où au moins une espèce invasive avait été identifiée entre 1953 et 1982, seuls 12 départements en hébergeaient plus de 12 sans dépasser 32 EEE. Depuis 1983, tous les départements littoraux recensent plus de 28 EEE, avec un record de 64 espèces en Gironde. Cette dynamique est confirmée par l?évaluation nationale des sites humides emblématiques : entre 2010 et 2020, 83 % d?entre eux sur le littoral ont été concernés par au moins une de ces espèces. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 94 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Aires marines protégées PART DES EAUX FRANÇAISES CLASSÉES EN AIRE MARINE PROTÉGÉE  DE 2000 À 2022 40 35 30 25 20 15 10 5 0 En % 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 20 06 20 07 20 08 20 09 20 10 20 11 20 12 20 13 20 14 20 15 20 16 20 17 20 18 20 19 20 22 32,5 % 0,1 % Sanctuaire Pelagos RNN* des Terres australes françaises PNM*** d?Iroise Extension réseau Natura 200 en mer Extension de la RNN des Terres australes PNM de Mayotte, du golfe du Lion, des Glorieuses et du PN** des Calanques Création du sanctuaire Agoa et de la mer d?Opale et du PNM des estuaires picards Extension de la RNN des Terres australes biotope de Clipperton et du PNM de Martinique françaises, création de l?aire de protection de Extension du réseau Natura 2000 en mer et de réserves naturelles et intégrales de la mer de Corail (Nouvelle-Calédonie) Création du Parc naturel Gironde et de la mer des Pertuis de la mer de Corail, du PNM du bassin d?Arcachon et du PNM de l?estuaire de la * Réserve naturelle nationale. ** Parc national. *** Parc naturel marin. Note : surfaces calculées sans comptes multiples en cas de superposition spatiale, toutes catégories d'aires marines protégées confondues. Source :Officefrançaisdelabiodiversité,2022.Traitements:OFB;SDES,2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 95 Les aires marines protégées (AMP) sont des espaces délimités en mer qui visent des objectifs de protection du patrimoine naturel à long terme et qui favorisent la gestion durable des activités maritimes. Avec 564 sites en France incluant des zones mixtes (terrestres et marines) ou strictement marines, le réseau des AMP françaises se caractérise par une grande diversité : parcs nationaux (3), réserves naturelles (38), arrêtés de protection de biotope (28), parcs naturels marins (8), sites relevant du réseau Natura 2000 (234), parties maritimes du domaine du Conservatoire de l?espace littoral et des rivages lacustres (55), réserve nationale de chasse et de faune sauvage (1), aires marines instaurées au titre des conventions de mers régionales et des conventions internationales (81) ou en application des Codes de l?environnement de la Polynésie française (60), des Codes de l?environnement des provinces de Nouvelle-Calédonie et/ou délibérations du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (58). Depuis 2012, le domaine maritime français couvert par le réseau des AMP a fortement progressé en superficies couvertes, notamment avec la création du sanctuaire Agoa en 2012, du Parc naturel de la mer de Corail en 2014 et l?extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises en février 2022, désormais la plus grande AMP française avec 1,6 million de km2 (Mkm2). En 2022, le réseau des AMP couvre une superficie de 3,4 Mkm2, soit 32,5 % de l?espace maritime français. Entre la France métropolitaine et les Outre-mer, les superficies des AMP restent très contrastées. Le territoire maritime métropolitain, qui ne représente que 3,64 % de la superficie totale des eaux françaises, est couvert à hauteur de 45,3 % par un réseau de petites et nombreuses AMP (366 sites). À l?inverse, les espaces maritimes ultramarins, qui représentent 96,36 % des eaux françaises, font l?objet d?une couverture très hétérogène. Ainsi, les Antilles françaises, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte et les îles subantarctiques sont des territoires bien couverts (à plus de 96 %), contrairement à d?autres espaces comme La Réunion, Wallis-et-Futuna, la Guyane française ou Saint- Pierre-et-Miquelon où la couverture de l?espace maritime par les AMP est inférieure à 0,1 %. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 96 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Espaces protégés : protections fortes terrestres COMPARAISON DE LA PART DES PROTECTIONS FORTES TERRESTRES ENTRE  LES TERRITOIRES EN 2023 22 712 km2 Coeurs de parcs nationaux Territoires ultramarins km2 km2 795 4 205 km2 km2 1 016 21 500 km2 km2 1 811 25 705 Réserves naturelles (1) 1 131 2 027 10 730 10 638 11 861 12 665 FranceFrance métropolitaine Arrêtés préfectoraux 293 1 952 403 408 696 2 360 Réserves biologiques (3) 104 484 867 841 971 1 325 Protections fortes Objectif 10 % SNAP* 2 317 8 459 13 008 33 352 15 325 41 522 43 380 km2 66 092 km2 646 385 km2 97 525 km2 548 860 km2 xx km2 xx km2 (y compris les communes littorales) km2 km2 dans les communes littorales dans l?ensemble du domaine terrestre de protection (2) super?cie des communes littorales super?cie de l?espace terrestre Super?cie de l?espace protégé Super?cie de l?espace protégé * Stratégie nationale pour les aires protégées. (1) nationales, régionales, de Corse. (2) de biotope, de géotope, d'habitats naturels. (3) intégrales et dirigées. Champ : France métropolitaine, DROM et COM (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et TAAF). Source : Patrinat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 97 Adoptée le 12 janvier 2021, la stratégie nationale pour les aires protégées (SNAP) vise à doter la France d?un réseau cohérent d?aires protégées terrestres et marines couvrant d?ici 2030 au moins 30 % de l?ensemble du territoire national et de l?espace maritime français, dont au moins 10 % en protection forte. Au sens de la SNAP, les réserves naturelles, les coeurs de parcs nationaux, les arrêtés de protection (de biotopes, géotopes ou habitats naturels), ainsi que les réserves biologiques, sont reconnus comme protection forte terrestre. En octobre 2023, les protections fortes terrestres couvrent 41 522 km2 du territoire national (soit 6,4 % de taux de protection5). Plus d?un tiers de ces protections sont situées dans les communes littorales (15 325 km2 soit 23 % de leur surface totale) : 2 317 km2 sur le littoral métropolitain (soit une couverture de 10,2 %), 5 166 km2 dans les DROM (soit 14,6 % de la surface des communes littorales) et 7 842 km2 dans les collectivités d?outre-mer (soit 96,1 % de taux de protection). Sur le littoral métropolitain, 67 % des protections fortes se trouvent sur la façade Méditerranée. Ainsi, 17,3 % de la surface des communes littorales méditerranéennes est couverte par un dispositif de protection forte contre 6,8 % sur la façade Sud-Atlantique, 6 % en Manche Est-Mer du Nord et 2,1 % en Nord Atlantique-Manche Ouest. Sur le littoral ultramarin6, le taux de couverture des protections fortes est de 29,6 %. Deux territoires se distinguent : le littoral réunionnais couvert à près de la moitié par un dispositif de protection forte (soit 996 km2), avec un coeur de parc national, dix réserves biologiques, trois aires de protection de biotope et deux réserves naturelles, et les TAAF (hors district de la Terre- Adélie et Îles Éparses) entièrement couvertes par un dispositif de protection forte terrestre (soit 7 690 km2), avec la deuxième plus grande réserve naturelle au monde. 5Francemétropolitaine,DROMetCOM,horsterritoiresduPacifiqueSud. 6HorsterritoiresduPacifiqueSud. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 98 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Réseau Natura 2000 RÉPARTITION DES SURFACES TERRESTRES ET MARINES DU RÉSEAU  NATURA 2000 DANS LES COMMUNES LITTORALES EN 2023 472 15,1 9 219 31,9 9 691 30,3 1 182 18,5 67 553 47,5 68 735 46,3 1 671 40,2 30 034 33,2 31 705 33,5 3 198 35,5 25 370 22,7 28 568 23,7 6 523 25,9 132 176 35,2 138 699 34,6 71 583 13,0 132 176 35,2 203 759 22,0 Manche Est - Mer du Nord km2 % km2 % km2 % Nord Atlantique - Manche Ouest France métropolitaine terrestre Sud Atlantique Méditerranée km2 % dans les communes littorales Part de territoire terrestre couvert par Natura 2000 France métropolitaine marine France métropolitaine globale km2 % Natura 2000 Part de territoire couvert couvert par Natura 2000 km2 % Natura 2000 Part de territoire global couvert couvert par Natura 2000 Total littoral métropolitain Total France métropolitaine Super?cie terrestre Natura 2000 Super?cie marine Super?cie totale Notes:leréseauNatura2000neconcernequelaFrancemétropolitaine;ilprendencomptelessuperficies deszonesdeprotectionspéciales(ZPS)etdeszonesspécialesdeconservation(ZSC)sansdoublecompte en cas de superposition spatiale. Les calculs pour la partie terrestre ont été réalisés à partir des surfaces des communes littorales (hors estuaires), les calculs pour la partie maritime ont été réalisés à partir des espaces maritimes sous juridiction et souveraineté française. Source : Natura 2000, PatriNat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 99 Le réseau Natura 2000, réseau écologique européen de sites naturels désignés en application des directives « Habitats - Faune - Flore » et « Oiseaux » concourt à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt communautaire. Il comprend : ? des zones de protection spéciales (ZPS), territoires occupés par les espèces d'oiseaux sauvages figurant à l'annexe I de la directive « Oiseaux » et aires de reproduction, de mue, d'hivernage ou de zones de relais à des oiseaux migrateurs ; ? des zones spéciales de conservation (ZSC) visant des types d'habitats et des espèces animales et végétales figurant aux annexes I et II de la directive « Habitats - Faune - Flore ». En 2023, la France compte 1 756 sites au sein de ce réseau européen : 403 ZPS pour une superficie de 163 414 km2 et 1 353 ZSC d?une superficie totale de 155 056 km2. Une zone peut être à la fois désignée en ZPS et en ZSC. Ainsi, sans double compte, en cas de superpositions spatiales, le réseau Natura 2000 français couvre 203 759 km2, 132 176 km2 en mer et 71 583 km2 en terre. Compte tenu de leurs spécificités et des enjeux qui les caractérisent, les territoires marins et littoraux sont particulièrement concernés par ce dispositif. Ainsi, le réseau Natura 2000 terrestre, présent dans les communes littorales riveraines de la mer compte 219 sites qui couvrent 10 074 km2 comprenant : 51 ZPS pour une superficie de 4 103 km2 (soit 18,1 % de taux de couverture au sein des communes littorales), 168 ZSC d?une superficie totale de 5 971 km2 (soit 26,3 % de taux de couverture au sein des communes littorales). 49 % des sites Natura 2000 littoraux sont situés au sein de la façade méditerranéenne, soit 3 198 km2. Le réseau Natura 2000 en mer compte 235 sites et couvre 35,2 % de l?espace maritime métropolitain. Les sites comprennent 86 ZPS (pour une superficie de 119 120 km2) et 140 ZSC (d?une superficie totale de 105 773 km2). 51 % de la surface de ces sites sont situés au large de la façade Nord Atlantique-Manche Ouest. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 100 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pour aller plus loin ? CGDD, Efese - Milieux marins et littoraux :évaluationdesécosystèmes et des services rendus, Théma, octobre 2018, 911 p. ? Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves des Outre-mer français : un bilan mitigé, bilan 2020. ? INPN 2021. La biodiversité en France - Livret 100 chiffres expliqués sur lesespèces. PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), Paris, 52 p. ? LPO, La migration des oiseaux. ? MilieuMarinFrance, Les aires marines protégées françaises. ? Naturefrance, Indicateurs de l?Observatoire national de la biodiversité. ? Notre-environnement, Évaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020. ? Observatoire Pelagis - Coordinateur du Réseau national échouages. ? CGDD, Les protections des espaces naturels terrestres et marins en France en 2021, Datalab essentiel, septembre 2021, 4 p. ? UICN, Plateforme RedList. ? UICN, Pôle-relais zones humides tropicales. https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/ https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/ https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/loisirs-nature/grands-rendez-vous/journees-europeennes-de-la-migration/la-migration-des-oiseaux https://www.amp.milieumarinfrance.fr/accueil-fr https://naturefrance.fr/indicateurs https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441 https://www.observatoire-pelagis.cnrs.fr https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf https://www.iucnredlist.org/fr/ https://uicn.fr/outre-mer/przht/ partie 4 Changement climatique  et risques littoraux ? Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et sa stabilité. Près d?un tiers du dioxyde de carbone (CO2) rejeté chaque année dans l?atmosphère par les activités humaines est ainsi absorbé par l?océan, ce qui en fait un puits de carbone majeur. Depuis 1970, cet écosystème a emmagasiné près de 91 % de la chaleur générée par l?effet de serre induit par la hausse des émissions des gaz à effet de serre (GES) dans l?atmosphère. Le changement climatique a des effets en cascade d?ores et déjà palpables sur les océans : réchauffement des eaux marines, fonte de la banquise et des glaciers, élévation du niveau de la mer, acidification des océans, vagues de chaleur océaniques, etc. Ces phénomènes mettent en péril la santé des océans et des écosystèmes qu?ils abritent, accentuent la dégradation des littoraux, augmentent la vulnérabilité à l?érosion côtière et à la submersion marine et représentent une menace pour nos modes et conditions de vie, les activités économiques et l?ensemble de l?environnement. partie 4 : changement climatique et risques littoraux 102 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Réchauffement et acidification des océans ANOMALIES DE TEMPÉRATURES DES OCÉANS DE 1993 À 2020 0,50 0,40 0,30 0,20 0,10 0,00 - 0,10 - 0,20 - 0,30 19 93 En °C 19 95 19 97 20 01 20 03 20 05 20 11 20 13 20 15 20 17 20 19 19 99 20 09 20 07 20 20 Note : les anomalies de températures sont calculées par rapport à la moyenne des moyennes mensuelles de la période 1993-2014. PH MOYEN DE L?EAU À LA SURFACE DES OCÉANS DE 1985 À 2020 En pH sur l?échelle des ions hydrogène totaux 8,12 8,11 8,10 8,09 8,08 8,07 8,06 8,05 19 85 19 87 19 89 19 91 19 93 19 95 19 97 19 99 20 01 20 03 20 05 20 07 20 09 20 11 20 13 20 15 20 17 20 20 20 19 Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques et tendance de la température de surface de la mer dans l'océan mondial - Série chronologique du pH moyen de l'eau de mer, données extraites en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022 https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 103 Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et sa stabilité. Leur température, leurs propriétés physiques et leurs interactions avec l?atmosphère influent sur les courants marins et les conditions climatiques à l?échelle planétaire. Les émissions de gaz à effet de serre, induites par les activités humaines depuis l?ère préindustrielle, mettent à mal ces grands équilibres. Exposée à un effet de serre croissant, la planète emmagasine de l?énergie supplémentaire année après année. Depuis 1970, 91 % de ce surplus a été absorbé dans les différentes couches des océans, le complément se répartissant entre la cryosphère (3 %), les sols (5 %) et l?atmosphère (1 %). Sur la période 1993-2020, les océans se sont réchauffés d?environ 0,6 °C et la mer Méditerranée de l?ordre de 1 °C. Le réchauffement des eaux marines bouleverse les échanges thermiques entre les océans et l?atmosphère. L?arrivée massive d?eau douce dans les mers et océans, issue de la fonte des glaciers et de la banquise, est de nature à amplifier ce dérèglement en modifiant certains courants marins structurants pour la régulation du climat. Ces changements induisent de fortes évolutions dans le régime et la répartition des précipitations sur les continents et favorisent la survenue d?événements climatiques extrêmes de plus en plus intenses (sécheresse, vagues de chaleur, tempêtes et ouragans, orages, grêles, etc.). Près d?un tiers du dioxyde de carbone rejeté chaque année dans l?atmosphère est absorbé par les océans et les mers, ce qui les rend plus acides. Depuis l?ère préindustrielle, l?acidification des milieux marins a augmenté de 30 %. Ce phénomène, préjudiciable pour de nombreux organismes marins (coraux, crustacés, moules, etc.) et par effet rebond pour l?ensemble de la chaîne alimentaire, se conjugue avec la hausse de la température des mers et océans, avec pour conséquence une baisse de la teneur en oxygène dans l?eau favorisant l?asphyxie des espèces qui y vivent. Outre la disparition de certains écosystèmes marins, l?évolution des caractéristiques physiques des mers et océans induit une nouvelle distribution des espèces (migration d?espèces, concurrence entre espèces invasives et espèces endémiques, etc.). partie 4 : changement climatique et risques littoraux 104 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Niveau des océans NIVEAU MOYEN DES OCÉANS DE 1993 À 2020 0,12 0,10 0,08 0,06 0,04 0,02 0,00 - 0,02 En mètres 19 93 19 95 19 97 20 01 20 03 20 05 20 11 20 13 20 15 20 17 20 19 19 99 20 09 20 07 20 20 Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques du niveau moyen des océans, données extraites en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022 https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/time-series-mean-sea-level-anomalies-over-global-ocean-and-associated-trend partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 105 Le réchauffement de la planète génère une élévation du niveau des mers et des océans. Depuis 1900, le niveau moyen des océans a augmenté de 20 cm. Sur la seule période 1993-2020, la hausse moyenne est estimée à environ 10 cm. Cette hausse résulte pour un tiers de la dilatation des océans provoquée par l?augmentation de leur température, le complément étant attribué à la fonte des glaciers de l?Antarctique, du Groenland ou des autres glaciers continentaux. Si la tendance globale est à l?élévation du niveau moyen des océans, certaines tendances régionales s?en écartent en raison des processus océaniques. Ainsi, au niveau du globe, la hausse du niveau de la mer peut varier entre - 10 et 10 mm/an. S?agissant de la France métropolitaine, la hausse du niveau de la mer s?élève à un rythme de 3 mm/an sur la période 1993-2019 en Méditerranée (3,06 mm/an à Nice, 2,94 mm/an à Toulon, 3,01 mm/an à Sète), de 1,4 et 2,5 mm/an en Atlantique (1,42 mm/an à Roscoff, 1,95 mm/an à Brest, 2,48 mm/an à La Rochelle) et entre 1,6 et 2,6 mm/an en Manche-Mer du Nord (1,65 mm/an à Cherbourg, 2,33 mm/an au Havre et 2,63 mm/an à Dunkerque)7. Outre-mer8, l?augmentation du niveau de la mer est de l?ordre de 3 mm/an au niveau des Antilles, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Elle varie de 4 à 5 mm/an à Saint-Pierre-et-Miquelon, autour de 6 mm/an à La Réunion, entre 3 à 5 mm/an à Mayotte et de 0 et 4 mm/an pour les TAAF. L?élévation du niveau des mers et des océans menace directement les territoires littoraux (submersion marine, érosion côtière), très souvent densément peuplés ou abritant des installations stratégiques (production d?énergie, ports, etc.). D?ores et déjà, des aménagements sont mis en oeuvre pour permettre à ces territoires de faire face à ce risque (délocalisation, ouvrages de protection du littoral, etc.). L?élévation du niveau des mers est également susceptible de favoriser l?entrée d?eau salée dans les eaux souterraines continentales et de rendre ces dernières impropres à la consommation humaine. 7 NASA - Cartographie des tendances régionales du niveau de la mer observées par altimétrie satellitaire, état à juin 2023. 8 Ces valeurs doivent être prises avec précaution compte tenu des limites de précision des données cartographiques diffusées par la NASA dans la cartographie des tendances régionales du niveau de la mer. https://sealevel.nasa.gov/sea-level-evaluation-tool partie 4 : changement climatique et risques littoraux 106 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Population et logements exposés aux inondations par submersion marine RÉPARTITION DE LA POPULATION RÉSIDANTE ET DES LOGEMENTS  POTENTIELLEMENT EXPOSÉS À L?ALÉA SUBMERSION MARINE,  PAR TERRITOIRE EN 2019 70 En % 1,5 million d?habitants permanents exposés Communes littorales Autres communes Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique Méditerranée DROM Population permanente Logements 30 19 81 1,4 million de logements exposés 7 42 17 10 24 5 32 2111 31 Données France entière Données communes littorales (hors estuaires) Note:leslogementsintègrenttoustypesdelocauxayantformedelogements(maisonetappartement) sans distinction entre résidences principales et secondaires. Champ : France métropolitaine et DROM hors Mayotte. Sources : MEDDE/DGPR et Cete Méditerranée, EAIP submersion marine 2011 ; Insee, Fideli, 2019 ; IGN, BD TOPO® 3.0 ; Fichiers fonciers ? DGFiP 2020 restructurés et enrichis par le Cerema sous la maîtrise d?ouvrage duministèredel?Écologie(MTECT/DGALN).Traitements:SDES;Cerema,2022 partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 107 Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone côtière par la mer dans des conditions météorologiques et marégraphiques sévères. Ce phénomène brutal résulte généralement de la conjonction de phénomènes extrêmes (dépression atmosphérique, vent, houle, pluie) et de forts coefficients de marée provoquant une importante surcote du niveau de la mer. Il survient quand ce dernier dépasse la cote des ouvrages de protection ou des terrains en bord de mer, ou lorsque la mer crée des brèches et rompt les ouvrages ou les cordons naturels, ou encore lorsque des paquets de mer franchissent les barrages naturels ou artificiels suite au déferlement de vagues de taille importante. Les territoires français susceptibles d?être confrontés au phénomène de submersion marine couvrent 11 100 km2. Les communes littorales (hors estuaires) concentrent 59 % de ces territoires (soit 6 500 km2), dont plus de la moitié est située dans les départements des Bouches-du-Rhône, de la Vendée, de la Charente-Maritime et de la Guyane. Environ 1,5 million de personnes résident dans des zones potentiellement exposées à l?aléa naturel inondation par submersion marine. 65 % d?entre elles habitent dans les communes littorales métropolitaines et 5 % dans les communes littorales ultramarines. Les 30 % restantes sont localisées dans des communes estuariennes situées principalement sur les rivages de l?estuaire de la Gironde, de la Loire et de la Seine. Sur les 8 millions des résidents permanents des communes littorales, un million sur huit est exposé au risque inondation liée à l?aléa submersion marine. La façade Manche Est-Mer du Nord concentre le plus grand nombre d?habitants exposés (443 600) suivie de la façade Méditerranée (249 300). Près de 1,4 million de logements (648 700 maisons et 726 900 appartements) pourraient être affectés par une inondation liée au phénomène. Le littoral français concentre 81 % de ces logements dont plus de la moitié se trouve sur les façades Manche Est-Mer du Nord (353 500 logements) et Méditerranée (352 200). Dans les DROM (hors Mayotte), 54 400 logements pourraient être exposés (26 400 maisons et 28 000 appartements), dont la moitié localisée en Guadeloupe, 18 % localisés en Martinique, 16 % en Guyane et 15 % à La Réunion. partie 4 : changement climatique et risques littoraux 108 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Érosion du littoral ÉVOLUTION DU TRAIT DE CÔTE, PAR DÉPARTEMENTS LITTORAUX ? 0 50 km Longueur du trait de côte (km) 680 330 Part (en %) du linéaire du trait de côte concerné par : Recul supérieur à 1,5 m/an Recul entre 0,1 et 1,5 m/an Pas d'évolution perceptible Avancée supérieure à 0,1 m/an Guadeloupe Martinique Guyane La Réunion Mayotte Note : l?indicateurnationaldel?érosioncôtière représente la tendance d?évolution du trait de côte entre deuxdatesespacéesde50ansà90ansselonleszones.Lesdatesutiliséesdépendentessentiellement des photographies aériennes disponibles au moment de l?étude. Les valeurs et les analyses de l?indicateur national sont donc valables uniquement sur les périodes d?observation retenues. L?analyse porte sur 21683profils(17156enmétropoleet4527danslesDROM,horsGuyane). Champ : France métropolitaine et départements et régions d?outre-mer hors Guyane. Sources :Indicateurnationaldel'érosioncôtière,Cerema/MTE2018.Traitements:Cerema;SDES,2024 https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 109 Le littoral est un espace naturellement mobile ; il peut s'étendre ou reculer sous l'effet de différents facteurs (courants marins, élévation du niveau des mers, événements climatiques extrêmes, aménagements du territoire, écoulements des cours d'eau à la mer, érosion des cordons dunaires, extraction de matériaux, construction d'ouvrages côtiers modifiant les échanges sédimentaires). Il en résulte une évolution de la limite terre/mer très variable dans le temps et avec de fortes disparités territoriales. Les zones soumises aux phénomènes d'érosion du littoral ou de recul du trait de côte sont des secteurs sur lesquels la mer s'est étendue dans les terres (recul de la position du rivage). D'après l'indicateur national de l'érosion côtière, près d'un quart des côtes en France métropolitaine et dans les DROM (hors Guyane) est concerné par l'érosion du littoral, soit un linéaire d'environ 920 km (760 km dans l'Hexagone et 160 km dans les DROM). Environ 30 km2 de terres ont disparu en France à la suite du recul du trait de côte depuis 50 ans. Les zones en fort recul en France métropolitaine se concentrent dans les baies des Hauts-de-France, dans les havres du Cotentin, en baie d'Audierne, sur la côte ouest d'Oléron, sur la côte sauvage et l'estuaire de Gironde, dans le nord du Médoc, autour du bassin d'Arcachon et en Camargue. Dans ces territoires, de multiples biens et infrastructures sont exposés, ainsi que les écosystèmes associés. Cinq départements (Seine-Maritime, Charente-Maritime, Gironde, Hérault et Gard) possèdent au moins 50 % de leurs côtes en recul, alors que les quatre départements bretons, la Loire-Atlantique, la Corse-du-Sud, la Martinique et Mayotte ont moins de 10 % de valeurs en recul. Dans le cadre des réflexions sur l?adaptation de la France au changement climatique, le Cerema a évalué le nombre et la valeur des enjeux potentiellement atteints par le recul du trait de côte et par l?envahissement pérenne des terres par la mer aux horizons 2050 et 2100 à partir d?hypothèses de montée des eaux, d?érosion du trait de côte et de maintien ou non des ouvrages littoraux. https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html https://doc.cerema.fr/Default/digital-viewer/c-597431 partie 4 : changement climatique et risques littoraux 110 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Catastrophes naturelles RÉPARTITION DES RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE  SUR LE LITTORAL FRANÇAIS PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022 En % Inondations Mouvements de terrain Tempêtes et vents cycloniques Sécheresse Autres 7 71 14 2 6 9 415 reconnaissances NOMBRE DE RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE  DANS LES COMMUNES LITTORALES PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022 2 000 1 600 1 200 800 400 0 Inondations Mouvements de terrain Sécheresse Tempêtes et vents cycloniques Autres En nombre de reconnaissances 19 82 19 84 19 86 19 88 19 90 19 92 19 94 19 96 19 98 20 00 20 02 20 04 20 06 20 08 20 10 20 12 20 14 20 16 20 18 20 20 20 18 20 22 1 680 447 515 445 Notes : la « reconnaissance de l?état de Cat-Nat » pour un événement donné correspond à un couple « commune/arrêté Cat-Nat ». Ainsi, un même événement naturel peut induire une reconnaissance de l?état de Cat-Nat pour plusieurs communes. Sur une même année, une commune peut faire l?objet de plusieurs reconnaissances de l'état de Cat-Nat pour un même péril ou des périls différents. Le péril « inondation » concerne les inondations par cours d?eau, submersion marine, remontée de nappe ou coulée de boue ; le péril « mouvements de terrain » concerne les glissements, affaissements, effondrements, éboulements et chute de blocs ; la catégorie « autres » regroupe les périls par grêle, secousse sismique, poids delaneige,éruptionvolcanique,lavetorrentielle,razdemarée. Source : MTECT, Gaspar, données extraites au 21 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 111 De multiples aléas naturels (inondation, submersion marine, tempête et cyclone, mouvement de terrain, érosion côtière, etc.) exposent les communes du littoral français à des événements potentiellement dangereux ou dommageables pour les populations, les biens et les activités économiques. Sur la période 1982-2022, l?état de catastrophe naturelle (dite « Cat- Nat ») a été reconnu à 9 415 reprises sur ces territoires. 71 % de ces reconnaissances sont liées à des inondations par cours d?eau, submersion marine, remontée de nappe ou coulée de boue. Les mouvements de terrain, la sécheresse et les tempêtes et vents cycloniques sont à l?origine respectivement de 14 %, 7 % et 6 % des classements communaux en état de catastrophe naturelle. Les autres périls ne font l?objet que d?un faible nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat (poids de la neige 1 %, secousse sismique 0,8 %, grêle 0,2 %, raz de marée 0,1 %, divers 0,1 %). Marquée par les tempêtes Lothar et Martin, l?année 1999 est de loin celle enregistrant le plus grand nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat (1 680), dont 63 % au titre du péril inondation (1 052) et 37 % pour mouvements de terrain (624). Viennent ensuite l?année 1995 (515 reconnaissances) marquée par des crues océaniques, l?année 1987 (447 reconnaissances) à la suite de l?un des ouragans les plus violents ayant touché la France et l?année 2010 (445 reconnaissances) marquée par la tempête Xynthia. Chaque année, en moyenne, près de 155 communes littorales font l?objet d?au moins une reconnaissance de l?état de Cat-Nat. Celles cumulant le plus grand nombre de reconnaissances sur la période 1982-2022 sont situées dans le Finistère (845 reconnaissances), la Charente-Maritime (676), La Manche (601), la Haute-Corse (592) et les Alpes-Maritimes (577). partie 4 : changement climatique et risques littoraux 112 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Gestion des risques littoraux NOMBRE DE COMMUNES LITTORALES, PAR TRANCHES DE POPULATION  EXPOSÉES À L?ALÉA SUBMERSION MARINE ET SELON LA COUVERTURE  PAR UN PLAN DE PRÉVENTION DE RISQUES EN 2023 250 200 150 100 50 0 En nombre de communes Communes littorales en totalité ou en partie par une EAIPsm et avec un PPRL** et/ou De 10 à 100 hab. De 100 à 500 hab. De 500 à 1 000 hab. De 1 000 à 5 000 hab. Plus de 5 000 hab. Communes littorales couvertes en totalité ou en partie par une EAIPsm* un PPMRsm approuvé*** * EAIPsm = enveloppe approchée d'inondations potentielles par submersion marine. ** PPRL = plan de prévention de risques littoraux. *** PPMRsm : plan de prévention multirisques traitant de l'aléa submersion marine. Note de lecture : en 2023, 105 communes littorales (hors estuaires) comptent chacune entre 500 et1000habitantsayantleurrésidenceprincipalesituéedansunezoneexposéeaurisqued'inondation parsubmersionmarine.Parmicescommunes,67sontcouvertesparunPPRLet/ouPPRMapprouvétraitant de cet aléa. Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte). Source : MTECT, Gaspar, données extraites en décembre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 113 Pour réduire la vulnérabilité des personnes et des biens exposés à l'aléa naturel « inondation par submersion marine », des plans de prévention de risques littoraux (PPRL) ou des plans de prévention multirisques (PPMR) traitant de cet aléa sont élaborés pour encadrer les modalités d?aménagement du territoire sur les secteurs les plus exposés. Ces dispositifs réglementent notamment le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour le rendre compatible avec l?intensité du risque encouru. En 2023, parmi les 931 communes littorales (hors estuaires), 347 disposent d?un PPRL ou d?un PPMR approuvé et traitant de cet aléa : 300 communes en France métropolitaine (88 en Manche Est-Mer du Nord, 98 sur la façade Nord Atlantique-Manche Ouest, 63 sur la façade Sud Atlantique et 51 en Méditerranée) et 47 dans les DROM, hors Mayotte (7 communes en Guyane, 13 à La Réunion et 27 en Martinique). Les communes littorales couvertes par ces dispositifs comptent 817 000 habitants résidant dans des zones potentiellement exposées à l?aléa naturel inondation par submersion marine. Inversement, 236 000 personnes exposées à l?aléa « submersion marine » résident dans des territoires non couverts par un PPRL et/ou PPMR traitant de l?aléa submersion marine. 81 % des communes littorales ayant plus de 5 000 habitants exposés à l?aléa inondation par submersion marine disposent d?un PPR traitant de cet aléa. Ainsi, 87 % des habitants exposés sur ces territoires sont couverts par un PPR. Concernant les communes ayant moins de 500 habitants exposées au risque inondation par submersion marine, seules 33 % d?entre elles disposent d?un PPRL. partie 4 : changement climatique et risques littoraux 114 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pour aller plus loin ? Copernicus, Indicateurs de surveillance des océans. ? Giec, Groupe d?experts intergouvernementaux sur l?évolution du climat. ? Notre-environnement, Enjeux humains en zones de submersion marine et dans les secteurs en érosion. ? Onerc, Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique. ? CGDD, Chiffres clés du climat ? France, Europe et Monde - Edition 2023, Datalab, octobre 2023, 92 p. ? CGDD, Chiffres clés des risques naturels, Datalab, janvier 2024, 156 p. ? WMO, Climate Indicators and Sustainable Development. https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend https://www.ipcc.ch/ https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion https://www.ecologie.gouv.fr/impacts-du-changement-climatique-littoral-et-milieu-marin http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-du-climat-france-europe-et-monde-edition-2023?rubrique=26&dossier=126 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-des-risques-naturels-edition-2023 https://reliefweb.int/report/world/climate-indicators-and-sustainable-development-demonstrating-interconnections partie 5 Situation de la France  dans le monde ? Du fait de son second rang mondial en matière de surface maritime couverte et de sa puissance économique maritime, la France joue un rôle majeur dans les négociations internationales pour préserver les écosystèmes et exploiter durablement les ressources marines et côtières. La sélection d?indicateurs présentée dans cette partie permet d?illustrer le positionnement de la France au sein de l?Union européenne et dans le monde. partie 5 : situation de la France dans le monde 116 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Emplois de l?économie maritime RÉPARTITION DES EMPLOIS DE L?ÉCONOMIE MARITIME PAR SECTEUR D?ACTIVITÉ  ET PAR ÉTATS MEMBRES DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2020 100 75 50 25 0 Tourisme côtier Ressources marines vivantes Transport maritime Activités portuaires Construction et réparation de navires Ressources non vivantes Éolien en mer En % Esp ag ne [8 35 ] Grè ce [5 66 ] Alle m ag ne [5 65 ] Ita lie [5 28 ] Fra nce [3 74 ] Por tu ga l [2 41 ] Pay s- Bas [1 67 ] Cro at ie [16 5] Polo gn e [ 15 3] Dan em ar k [ 12 3] Suè de [ 11 7] Bulg ar ie [72 ] Rou m an ie [72 ] Irla nd e [ 69 ] Fin lan de [ 50 ] Belg ique [3 9] Chy pre [3 9] Esto nie [3 8] Le tto nie [3 7] M alt e [ 34 ] Lit ua nie [2 8] Hon gr ie [19 ] Tc hé quie [1 4] Slov aq uie [1 1] Slov én ie [9] Aut ric he [7 ] Lu xe m bou rg [0 ,4 ] UE à 27 [4 37 2] [X] = nombre de personnes employées en milliers. Note:lesecteurdesressourcesmarinesvivantescomprend:lesfilièresdelapêche,l'aquaculture, la transformation et distribution des produits de la pêche. Celui des ressources marines non vivantes comprend l'extractiondepétrole,degazetd'autresminéraux(ycomprislegravier,lescarrièresdesable,l'argile,lekaolin et le sel) et leurs activités de soutien. Champ:Étatsmembresdel?UEà27. Source : EU Blue Economy Observatory, état au 3 avril 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 117 Ports maritimes de voyageurs TOP 20 DES PORTS MARITIMES EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE PASSAGERS  EMBARQUÉS ET DÉBARQUÉS DE 2018 À 2021 En milliers de passagers Ports 2018 2019 2020 2021 Algésiras (Espagne) 5 953 6 148 1 546 1 337 Århus (Danemark) 3 145 3 385 2 436 3 007 Calais (France) 9 118 8 478 3 269 2 388 Cirkewwa (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 087 Capri (Italie) 4 785 4 796 2 714 2 089 Helsingborg (Suède) 7 136 7 153 3 562 4 009 Helsingør (Danemark) 7 152 7 105 3 548 3 985 Helsinki (Finlande) 11 569 11 619 4 754 3 737 Île d'Elbe (Italie) nd 2 641 2 384 2 712 Ischia (Portugal) nd 4 788 2 645 2 048 Messina (Italie) 10 604 11 669 7 737 8 251 Mgarr-Gozo (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 452 Napoli (Italie) 7 066 9 257 5 318 4 628 Palma Mallorca (Espagne) 7 330 7 848 3 726 5 816 Paloukia Salamina (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964 Peiraias (Grèce) 8 927 9 331 4 370 5 972 Perama (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964 Piombino (Allemagne) 3 662 2 827 2 594 2 870 Portoferraio (Italie) 2 941 nd nd nd Puttgarden (Allemagne) 5 580 6 007 2 329 2 696 Reggio di Calabria (Italie) 9 335 10 884 7 528 8 109 Rødby (Færgehavn) (Danemark) 5 625 5 483 2 331 2 686 Santa Cruz de Tenerife (Espagne) 5 226 5 448 2 964 4 281 Sjællands Odde (Danemark) 3 226 3 493 2 506 3 081 Split (Croatie) 4 760 4 958 2 523 3 745 Stockholm (Suède) 8 534 8 349 1 906 4 433 Tallinn (Estonie) 9 967 9 961 4 331 3 475 Turku (Finlande) 3 137 3 137 1 105 1 402 Top 20 ports 148 916 161 478 83 100 92 578 nd = données non disponibles. Champ : États membres de l'UE. Source : Eurostat, données extraites au 2 juin 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 118 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Ports maritimes de marchandises TRANSPORT MARITIME DE MARCHANDISES DANS LES PRINCIPAUX PORTS  EUROPÉENS DE 2019 À 2021 2019 2020 2021 0 100 200 300 400 500 En millions de tonnes )saB-syaP( madrettoR Anvers (Belgique) Hambourg (Allemagne) Amsterdam (Pays-Bas) Algésiras (Espagne) Marseille (France) Valence (Espagne) Le Havre (France) Trieste (Italie) Barcelone (Espagne) Dunkerque (France) Gênes (Italie) Le Pirée (Grèce) Brême (Allemagne) Zeebruges (Belgique) Zeeland Seaports (Pays-Bas) Göteborg (Suède) Livourne (Italie) Cartagena (Espagne) Bergen (Norvège) nd nd = données non disponibles. Sources : Eurostat ; SDES, Chiffres clés des transports, 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 119 Flotte de pêche TOP 10 DES PAYS EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE NAVIRES DE PÊCHE EN 2021  ET ÉVOLUTION DEPUIS 2015 Pays 2015 2017 2019 2020 2021 Grèce 15 351 14 982 14 689 14 619 14 551 Italie 12 300 12 252 12 127 12 152 12 179 Espagne 9 397 9 145 8 883 8 838 8 730 Portugal 8 035 7 907 7 755 7 712 7 678 Croatie 7 727 7 559 7 604 7 543 7 507 France 7 309 6 509 6 513 6 223 6 229 Finlande 2 723 3 224 3 207 3 137 3 174 Irlande 2 141 2 022 2 040 2 034 2 032 Danemark 2 356 2 198 2 077 2 029 1 971 Estonie 1 538 1 595 1 742 1 828 1 889 UE à 28 (2015-2019) 84 203 82 647 75 157 - - UE à 27 (depuis 2020) -  - - 74 806 74 556 Sources : Agreste, collection Graph'Agri 2020, 2022 ; Eurostat, données extraites au 28 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 120 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pêche maritime dans le monde CAPTURES DE POISSONS, CRUSTACÉS, MOLLUSQUES ET AUTRES ORGANISMES  AQUATIQUES DANS LE MONDE DEPUIS 2010 En milliers de tonnes équivalent poids vif Pays 2010 2019 2020 2021 Allemagne 215 207 195 157 Chili 3 048 2 377 2 162 nd Chine 13 099 12 329 11 890 nd Danemark 828 629 733 466 Espagne 742 837 748 752 France 440 527 461 485 Inde 3 272 3 690 3 709 nd Indonésie 5 046 7 003 6 430 nd Islande 1 081 923 1 020 nd Italie 230 181 137 146 Norvège 2 838 2 479 2 205 2 168 Pays-Bas 376 319 308 295 Pologne 130 181 187 155 Portugal 223 184 159 178 Suède 211 178 171 153 Turquie 446 432 331 295 USA 4 293 4 785 4 234 nd Vietnam 2 067 3 285 3 273 nd UE à 27 (depuis 2020) 4 394 4 103 3 932 nd Monde 77 353 81 599 78 784 nd nd = données non disponibles. Champ:zonesmarinesdepêche,horseauxcontinentales. Sources : Agreste, collection Graph?Agri- pêche et aquaculture, 2022 ; Eurostat, FAO, état au 31 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 121 Stocks de poissons et de crustacés ÉTAT DES STOCKS COMMERCIAUX DE POISSONS ET DE CRUSTACÉS PAR RÉGION  MARINE EUROPÉENNE, DE 2016 À 2020 ? 500 km0 3 3 1 76 3 31 19 Océan Arctique Mer d?Islande, du Groenland et des Îles Féroé Zone large de distribution Mer Celtique Baie de Biscaye et côtes ibériennes Açores Océan Atlantique Mer Méditerranée Ouest Mer Méditerranée Centrale Mer Méditerranée Est Mer Noire 7 Mer du Nord Mer Baltique 2 Stocks en bon état écologique sur la base des critères mortalité par pêche et capacité de reproduction 48 2 65 3 X Nombre de stocks évalués Nombre de stocks totaux Nombre de stocks en mauvais état Stocks en mauvais état écologique sur la base des critères mortalité par pêche et capacité de reproduction Stocks en bon état écologique sur la base du critère mortalité par pêche ou du critère capacité Stocks dont l?état est indéterminé de reproduction Note:stocksévaluésparrapportauxcritèresdebonétatécologique(mortalitéparpêcheetcapacité de reproduction). Source : Agence européenne pour l'environnement, état au 28 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 122 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Éolien en mer PANORAMA EUROPÉEN DES PARCS ÉOLIENS OFFSHORE RACCORDÉS AU RÉSEAU  À FIN 2023 Pays Nombre de turbines  raccordées en 2023 Capacité cumulée  en 2023 (en MW) Turbines  connectées en 2023 Capacité raccordée en 2023 (en MW) Royaume-Uni 2 767 14 756 88 833 Allemagne 1 566 8 536 27 329 Pays-Bas 670 4 739 174 1 906 Danemark 672 2 652 41 344 Belgique 399 2 261 0 0 France 130 842 49 360 Suède 80 192 0 0 Norvège 10 101 1 35 Finlande 19 71 0 0 Italie 10 30 0 0 Irlande 7 25 0 0 Portugal 3 25 0 0 Espagne 2 7 1 2 Total 6 335 34 237 381 3 809 Source :Offshorewindenergy2023statistiques,WindEurope,mars2024.Traitements:SDES,2024 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 123 Aires marines protégées COUVERTURE DES AIRES MARINES PROTÉGÉES PAR LES ÉTATS MEMBRES  DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2021 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 En % de couverture de l?espace maritime de chaque état Allemagne Belgique France Pays-Bas Lituanie Pologne Roumanie Grèce Estonie Danemark Lettonie Suède UE à 27 Espagne Finlande Croatie Chypre Bulgarie Italie Malte Slovénie Portugal Irlande Notes : sont ici considérées comme aires marines protégées (AMP) à la fois les sites Natura 2000 et les aires protégées désignées au niveau national par chaque État membre. Pour la France, les données font référence uniquementàlaFrancemétropolitaine.LasuperficiedecouverturetotalepourlesAMPfrançaisesconsidérées est de 140 053 km2,soit37,6%del?espacemaritimefrançaismétropolitain.Eurostatcalculelapartdeszones marinesprotégéessurlabasedesdonnéespubliéesurWISEMARINE(Systèmed'informationmaritimepour l'Europe) et rapportées par les États membres en vertu de la directive-cadre sur la stratégie pour le milieu marin (2008/56/CE). Source : Eurostat, état au 31 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 124 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Déchets sur les plages TOP 10 DES DÉCHETS LES PLUS COLLECTÉS SUR LES PLAGES EUROPÉENNES ET  DE FRANCE MÉTROPOLITAINE EN 2021 En % du nombre total de déchets collectés 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Fragments en plastique/polystyrène (2,5-50 cm) Bouchons/couvercles en plastique pour boissons Pailles et agitateurs Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm Bouteilles en plastique <= 0,5 L Sacs de courses Bouteilles en plastique > 0,5 L Éponges en mousse 0 5 10 15 20 25 30 Fragments en plastique (2,5-50 cm) Fragments en polystyrène (2,5-50 cm) Cotons-tiges (plastique) Élastiques de conchyliculture Bouchons, couvercles en plastique pour boissons Bouchons, capsules en plastique (anneau, joint/opercule associé) Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips Mégots et ?ltres de cigarettes Mégots et ?ltres de cigarettes Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm Filets et morceaux de ?let (< à 50 cm) Plages européennes* Total de déchets collectés et analysés : 90 463 Plages de France métropolitaine Total de déchets collectés et analysés : 133 218 *Pourl'Europe,seuleslesdonnéessurlesévénementsdesurveillancedeMarineLitterWatch(MLW)ontété prises en compte. Champ : plages de la France métropolitaine et plages de quatre mers régionales européennes : mer Baltique, mer Noire, mer Méditerranée et océan Atlantique Nord-Est. Sources : Cedre, 2022 (pour la France) ; MarineLitterWatch(MLW)-AEE, état au 3 avril 2023 (pour l'Europe). Traitements : SDES, 2023 https://www.eea.europa.eu/themes/water/europes-seas-and-coasts/assessments/marine-litterwatch/data-and-results/marine-litterwatch-data-viewer partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 125 Qualité des eaux de baignade en mer PART DES SITES DES EAUX DE BAIGNADE EN MER EN EXCELLENTE QUALITÉ  DANS LES PAYS EUROPÉENS EN 2022 80 En % 100 60 40 20 0 99 99 95 97 94 94 93 92 92 91 90 8988 86 86 85 82 78 78 73 70 70 51 43 Chypre Croatie Grèce Slovénie Malte Danemark Espagne Bulgarie Roumanie Portugal Italie UE à 27Lituanie Allemagne Pays-Bas Belgique Lettonie Irlande France Finlande Suède Albanie Pologne Estonie Note : nombre total des sites de baignade en mer rapportés pour la saison 2022 par pays : Albanie 113, Allemagne362,Belgique41,Bulgarie92,Chypre120,Croatie894,Danemark917,Espagne1987,Estonie 30,Finlande78,France2074,Grèce1679,Irlande139,Italie4854,Lettonie33,Lituanie16,Malte87,Pays- Bas91,Pologne185,Portugal509,Roumanie49,Slovénie21,Suède261,UEà27pays14519. Source : Eurostat, état au 12 septembre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 126 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Ressources minérales des grands fonds marins LOCALISATION DES RESSOURCES MINÉRALES ASSOCIÉES AU GRANDS  FONDS MARINS ET DES ZONES D?EXPLORATION DE CES RESSOURCES 160°W 120°W 80°W 0°40°W 40°E 80°E 160°E120°E 70°N 50°N 30°N 10°N 10°S 30°S 50°S 70°S 70°N 50°N 30°N 10°N 10°S 30°S 50°S 70°S Permis d?exploration dans les eaux internationales (sous contrôle de l?AIFM) Permis d?exploration pour les sulfures polymétalliques Permis d?exploration pour les nodules polymétalliques Permis d?exploration pour les encroûtements fer-manganèse Localisation des permis d?exploration et d?exploitation dans les ZEE (sous contrôle Zones avec permis d?exploration Zones avec permis d?exploitation Limites des ZEE Limites de plaques tectoniques Sites avec sulfures polymétalliques Zones à nodules polymétalliques Zones d?encroûtements fer-manganèse des états souverains) *DanslazonedeClarion-Clipperton,17paysbénéficientd?unouplusieurspermisd'exploitation:Chine et Russie** détiennent 2 permis chacun ; France, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Belgique, Corée du Sud,Pologne**,Bulgarie**,Cuba**,l?îleCook,Jamaïque,Kiribati,Nauru,Républiquetchèque**,Singapour, Slovaquie** et Tonga détiennent 1 permis chacun. ** Fait référence à 1 permis obtenu dans le cadre d?un groupement des pays. Notes:ZEE=zoneéconomiqueexclusive;30permisd?explorationdesressourcesminéralesetmarines ont été délivrés par l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) et en cours de validité au 30 juin 2023, dont19pourlesnodulespolymétalliques,7pourlessulfurespolymétalliqueset4pourlesencroûtements riches en cobalt. Source :Ifremerd?aprèssourceAIFM,2023.Traitements:Ifremer,2023 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 127 Pour aller plus loin ? Agence européenne pour l?environnement. ? Eurostat. ? EU Blue Economy Observatory. ? Food and Agriculture Organization of the United Nations. ? International Seabed Authority. ? Wind Europe. https://www.eea.europa.eu/fr https://ec.europa.eu/eurostat/web/main/data/database https://blue-economy-observatory.ec.europa.eu/index_en https://www.fao.org/fishery/fr/capture https://www.isa.org.jm/exploration-contracts/ https://windeurope.org/ 128 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Annexes ? Glossaire ? Sigles et abréviations annexes 130 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Glossaire Aléa : manifestation d?un phénomène naturel ou anthropique d?occurrence et d?intensité données. Aquaculture marine : ensemble des activités de culture de plantes et d'élevage d'animaux dans le milieu marin ou dans l?eau de mer. Ces productions concernent les filières de la conchyliculture, la pisciculture marine, la culture de macro-algues et l?élevage de crustacés en eau de mer, essentiellement de crevettes et d?écrevisses. Artificialisation : transformation d?un sol à caractère naturel, agricole ou forestier par des actions d?aménagement, pouvant entraîner son imperméabilisation totale ou partielle. Capacité d?accueil marchand : nombre de lits touristiques en hébergement marchand dans une commune, c?est-à-dire hors résidences secondaires. Sont comptabilisés les lits en hôtels, campings, résidences de tourisme, villages vacances, auberges de jeunesse, centres sportifs. Les ratios définis par l?Insee sont utilisés afin d?estimer le nombre de lits touristiques pour les hôtels (deux lits par chambre) et les campings (trois lits par emplacement). Capacité d?accueil touristique : nombre de lits touristiques en hébergement marchand (hôtels, campings, résidences de tourisme, villages vacances, auberges de jeunesse, centres sportifs, etc.) et en résidences secondaires. Les hébergements touristiques entre particuliers ne sont pas pris en compte. Pour les résidences secondaires, le ratio défini par l?Insee est également utilisé afin d?estimer le nombre de lits touristiques (cinq lits par résidence secondaire). Capacité d?épuration nominale : débit et charge journalière maximal, exprimée en équivalent habitant (EH), que la station d?épuration peut traiter efficacement. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 131 Conchyliculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l?élevage de coquillages marins : huîtres, moules, praires, palourdes et coques. Cette activité s?exerce essentiellement sur des parcelles concédées par l?État sur le domaine public maritime. Convention Ospar : adoptée en 1962, c?est une convention de mer régionale qui définit les modalités de la coopération internationale pour la protection du milieu marin de l'Atlantique Nord-Est. Convention de Barcelone : adoptée en 1976, elle a pour objectif de prévenir et réduire la pollution marine par les navires, les aéronefs et les sources terrestres en mer Méditerranée. La convention et ses protocoles additionnels intègrent également la planification, la gestion intégrée des zones côtières, la promotion du développement durable et la protection et l?amélioration du milieu marin. Convention Marpol : adoptée en 1973, elle est la principale convention internationale traitant de la prévention de la pollution en milieu marin, que les causes soient liées à l?exploitation ou à des accidents. Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage : centres chargés de recueillir les informations et la coordination des interventions visant à faciliter la constatation et le recueil d?éléments relatifs à la recherche et la répression des pollutions par les navires, sous l?autorité du préfet maritime et du procureur de la République. Les CROSS rédigent des rapports officiels relatant une pollution en mer (POLREP). Directive « Habitats - Faune - Flore » : directive européenne du 21 mai 1992 destinée à la protection des milieux et des espèces « remarquables », servant de base juridique au réseau Natura 2000 en prévoyant notamment la désignation de zones spéciales de conservation (ZSC) et la protection d?habitats et d'espèces sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre et marin). annexes 132 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Directive « Oiseaux » : directive européenne du 2 avril 1979 concernant la protection des oiseaux sauvages. Elle sert de base juridique au réseau Natura 2000 en prévoyant notamment la désignation de zones de protection spéciale (ZPS) sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre et marin). Directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » : adoptée en 2008, cette directive est l'un des piliers de la politique environnementale européenne pour l'eau et les milieux aquatiques. Son objectif est de « préserver la diversité biologique et le dynamisme des océans et des mers et d'en garantir la sûreté, la propreté, le bon état sanitaire et la productivité ». Dispositif de séparation du trafic : système d'organisation du trafic visant à séparer des flux de trafic opposés par des moyens appropriés et notamment par l'établissement de couloirs de circulation. Eaux côtières : eaux de surface situées entre la ligne de base servant pour la mesure de la largeur des eaux territoriales et une distance d?un mille marin. Eaux intérieures : étendues d?eau situées en deçà de la bordure littorale d?un État ou « ligne de base ». L?État est souverain sur cet espace maritime. Sa souveraineté s?étend à la fois à la surface des eaux, à la colonne d?eau sous-adjacente, au sol et au sous-sol et à l?espace aérien. Eaux internationales : elles comprennent toutes les eaux qui ne sont pas incluses dans l?espace maritime d?un État. Dans ces eaux s?exerce le principe de liberté de la haute-mer. À la suite de l?implémentation de la Partie XI de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) a été créée en 1994 pour régir l?utilisation des ressources du sol et du sous-sol des eaux internationales considérées comme le bien commun de l?humanité. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 133 Eaux résiduaires urbaines : eaux usées des ménages et d?autres usagers de l?eau potable (établissements publics (écoles, hôpitaux, etc.) et privés (entreprises)), eau de pluie souillée lors du ruissellement sur les toitures et la voirie. Une grande partie de ces eaux usées est assainie dans des stations d?épuration urbaines collectives. Eaux de transition : eaux de surface situées à proximité des embouchures de rivières ou de fleuves, qui sont partiellement salines en raison de leur proximité des eaux côtières mais qui restent fondamentalement influencées par des courants d?eau douce. Équivalent habitant : unité de mesure basée sur une estimation de la quantité de pollution organique émise par personne et par jour (1 EH = 60 g de DBO5/jour en entrée station). Elle permet d?apprécier le bon dimensionnement des stations de traitement des eaux usées, ainsi que de caractériser la taille des agglomérations urbaines en matière de traitement des eaux usées. Espèce endémique d?un  territoire : espèce dont l?ensemble des populations est présent exclusivement dans une zone géographique connue. Espèce sub-endémique d?un territoire : espèce dont l?ensemble des populations ne se trouve que dans une zone géographique connue ou localisée de façon très marginale en périphérie. Eutrophisation : enrichissement excessif des cours d?eau et des plans d?eau en éléments nutritifs comme le phosphore et l?azote, lesquels agissent comme engrais pour les plantes aquatiques. Elle se manifeste par la prolifération de végétaux aquatiques et une diminution notable de la teneur en oxygène de l?eau. Il s?en suit, entre autres, une diversité animale et végétale amoindrie et des usages perturbés. annexes 134 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Habitat d?intérêt communautaire : habitat naturel en danger ou ayant une aire de répartition réduite en Europe, listé en annexe de la directive « Habitats - Faune - Flore », et pour lequel doivent être désignées des zones spéciales de conservation dans le cadre du réseau Natura 2000. Initiative française pour les récifs coralliens : l'initiative nationale recouvre toutes actions et mesures prises en faveur de la protection et de la gestion durable des récifs coralliens des Outre-mer. Logements en résidence : logements individuels ou collectifs construits en vue d?une occupation par un public ciblé selon la nature de la résidence, avec mise à disposition de services spécifiques (ex. résidence sénior). Logement individuel pur : logement faisant l?objet d?un permis de construire relatif à un seul logement individuel. Logements individuels groupés : logements faisant l?objet d?un permis de construire relatif à la construction de plusieurs logements individuels (notamment en lotissement ou dans une maison individuelle de deux logements), ou de logements individuels associés à des logements collectifs ou des locaux non résidentiels. Logement vacant : logement inoccupé se trouvant dans l?un des cas suivants : proposé à la vente, à la location, déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d?occupation, en attente de règlement de succession, conservé par un employeur pour un usage futur au profit d?un de ses employés, gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire. Macro-déchets marins : tous les matériaux solides, manufacturés ou transformés, délibérément jetés, ou accidentellement perdus sur le littoral ou en mer et ayant une taille supérieure à 5 mm. Certains déchets de petite taille mais clairement identifiés, tels que les bouchons, mégots de cigarette ou les biomédias, sont également inclus dans la catégorie des macro- déchets. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 135 Masse d?eau : proportion d?eau, de plan d?eau ou zone côtière homogène. Les masses d?eau correspondent au découpage élémentaire utilisé pour les évaluations conduites au titre de la directive-cadre sur l?eau 2000/60/ CE. Mer territoriale : bande de 12 milles marins, soit 22 km environ, calculée à partir de la bordure littorale d?un État ou « ligne de base ». Dans cette zone, l?État exerce pleinement sa souveraineté sur le sol et le sous-sol marin, la surface et la colonne d?eau sous-adjacente, ainsi que sur l?espace aérien. Natura 2000 : réseau écologique européen de sites naturels désignés en application des directives « Habitats - Faune - Flore » et « Oiseaux » et visant à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt communautaire. Navires rouliers : navires utilisés pour transporter des véhicules chargés grâce à une rampe d?accès. Oiseaux d?eau hivernants : vaste catégorie d'oiseaux comportant toutes les espèces qui fréquentent de près ou de loin les zones humides. Ils se répartissent en 9 groupes (exotiques compris) qui font l'objet d'un bilan dans le cadre du suivi Wetlands (anatidés, limicoles, plongeons et grèbes, ardéidés, cigognes, rallidés et grues, ibis/spatules/flamants, laridés, cormorans). Orientation technico-économique des exploitations agricoles : classification européenne faite à partir des coefficients de production brute standard (PBS). Une exploitation est spécialisée dans une orientation si la PBS de la ou des productions concernées dépasse deux tiers du total. Parc de logements : il regroupe les résidences principales, les résidences secondaires (y compris les logements occasionnels) et les logements vacants. annexes 136 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pisciculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l'élevage des poissons destinés à la consommation, en milieu naturel ou en bassin artificiel. En France, elle regroupe trois secteurs d?élevage bien distincts : la pisciculture en eau douce, la pisciculture marine et la pisciculture d?étangs. Phosphore total : paramètre permettant de mesurer toutes les formes sous lesquelles le phosphore est présent, organique et inorganique. Le phosphore organique peut provenir de tissus végétaux ou animaux, des eaux usées domestiques ou industrielles ou d?effluents d?élevages agricoles. Les phosphates inorganiques proviennent en partie des fertilisants agricoles. Plan de prévention des risques littoraux : dispositif visant à encadrer le développement urbain dans les zones les plus exposées aux risques naturels liés à la submersion marine et/ou au recul du trait de côte et de falaises. Il réglemente le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour le rendre compatible avec l?intensité du risque encouru. Le principe général est de ne pas augmenter la vulnérabilité des personnes et des biens établis dans des zones concernées et de définir des mesures de prévention, de protection ou de sauvegarde compatibles avec un développement économique, social et résilient du territoire. Plan de prévention des risques approuvé : un plan de prévention des risques est dit approuvé (ou opposable) lorsqu?un arrêté préfectoral valide le document, délimite les zones à risques et précise les règles qui s?appliquent à chacune de ces zones. Points chauds de biodiversité : régions très riches en espèces et très menacées. La France est présente sur 5 des 36 points chauds de la biodiversité mondiale : Méditerranée, Caraïbes, océan Indien, Polynésie et Nouvelle-Calédonie. POLREP : rapports officiels relatant d?une pollution en mer. Ils permettent, entre autres, de connaître la localisation et le type de pollutions occasionnées, parfois leur étendue, et éventuellement la source qui en est la cause. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 137 POLREP confirmé : constat de pollution effectué par un agent habilité. Polyculture-élevage ou polyculture-polyélevage : se dit d?une exploitation qui cultive plusieurs types de cultures et/ou qui élève plusieurs espèces animales. Produit brut standard : il décrit le potentiel de production des exploitations et permet de classer économiquement les exploitations (moins de 25 000 ¤ = petites exploitations ; 25 000 - 100 000 ¤ = moyennes exploitations ; plus de 100 000 ¤ = grandes exploitations). Protection forte : le décret n° 2022-527 en application de l?article L. 110-4 du Code de l?environnement la définit comme « une zone géographique dans laquelle les pressions engendrées par les activités humaines susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont absentes, évitées, supprimées ou fortement limitées, et ce de manière pérenne, grâce à la mise en oeuvre d'une protection foncière ou d'une réglementation adaptée, associée à un contrôle effectif des activités concernées ». Régime catastrophes naturelles : l?indemnisation des dommages par le régime catastrophes naturelles porte sur « les dommages matériels directs ayant eu pour cause déterminante l?intensité anormale d?un agent naturel, lorsque les mesures habituelles à prendre pour éviter ces dommages n?ont pu empêcher leur survenance ou n?ont pu être prises » (article L. 125-1 alinéa 3 du Code des assurances). L?état de catastrophe naturelle est constaté par un arrêté interministériel qui détermine les zones et les périodes où s?est située la catastrophe, ainsi que la nature des dommages occasionnés par celle-ci. annexes 138 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Réseau national échouages (RNE) : réseau intervenant sur le littoral métropolitain depuis le début des années 1970 et sur les territoires ultramarins depuis 1990. Le RNE est constitué par 462 correspondants coordonnés par l?Observatoire Pelagis (unité mixte de service de l?Université de La Rochelle et du CNRS en partenariat avec le ministère en charge de l?Écologie). Résidence principale : logement occupé de façon habituelle et à titre principal par une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage. Résidence secondaire : logement utilisé pour des séjours de courte durée (week-ends, loisirs, ou vacances). Les logements meublés mis en location pour des séjours touristiques sont également classés en résidences secondaires. Rivage : partie de la terre soumise à l?action des vagues et de la marée. Schéma de cohérence territoriale (SCoT) : ce schéma détermine, à l?échelle de plusieurs communes ou groupement de communes, un projet de territoire visant à mettre en cohérence l?ensemble des politiques sectorielles, notamment en matière d?habitat, de mobilité, d?aménagement commercial, d?environnement ou de paysage. Situation dangereuse en navigation maritime : situation dans laquelle un navire, en raison de son comportement, peut mettre en danger sa propre sécurité ou celle des navires situés aux alentours ou celle de l?État côtier. Surface agricole utile : la surface agricole utile est une notion normalisée dans la statistique agricole européenne. Elle comprend les terres arables (y compris pâturages temporaires, jachères, cultures sous abri, jardins familiaux, etc.), les surfaces toujours en herbe et les cultures permanentes (vignes, vergers, etc.). annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 139 Taux de fonction touristique : indicateur de pression ou d?intensité touristique qui traduit ainsi les variations de population occasionnées par le tourisme. Il s?agit du rapport entre le nombre de lits touristiques d?un territoire et sa population résidente. Il exprime la capacité théorique d?un territoire à augmenter sa population en matière d?accueil touristique. Un taux égal à 100 signifie que le territoire dispose d?une capacité d?accueil de touristes équivalente à la population permanente et est donc susceptible de doubler sa population avec l?accueil de touristes. UMS (Universal Measurement System) : unité de mesure de volume pour les navires de longueur supérieure à 24 mètres effectuant des voyages internationaux. Union internationale pour la conservation de la nature : organisation intergouvernementale qui dresse des états des lieux et formule des recommandations pour faire évoluer les politiques, les connaissances et la mise en oeuvre des actions en faveur de la conservation de la biodiversité. Zone économique exclusive : zone au-delà de la limite des eaux territoriales et jusqu?à 200 milles marins (environ 370 km) calculée à partir des lignes de base d?un État. Dans cette zone, l?État exerce des droits souverains sur l?exploration, exploitation, la conservation et la gestion des ressources naturelles, biologiques ou non au niveau de la colonne d?eau, du sol et du sous-sol. L?État a la possibilité de demander l?extension de son plateau continental jusqu?à 350 milles marins depuis la ligne de base. annexes 140 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Sigles et abréviations AIFM Autorité internationale des fonds marins APER Association pour la plaisance écoresponsable ARS Agence régionale de santé Cedre Centre de documentation, de recherche et d?expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux Cerema Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement CEVA Centre d?étude et de valorisation des algues COM Collectivités d?outre-mer CROSS Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage DCSMM Directive-cadre « stratégie pour le milieu marin » DGAL Direction générale de l'alimentation du ministère de l'Agriculture DGALN/DEB Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature/Direction de l'eau et de la biodiversité DGAMPA Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l?aquaculture DHFF Directive « Habitats - Faune - Flore » DHUP Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages au sein du MTECT DO Directive « Oiseaux » DROM Départements et régions d?outre-mer DST Dispositif de séparation du trafic EH Équivalent habitant ENSM École nationale supérieure maritime annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 141 Ifrecor Initiative française pour les récifs coralliens Ifremer Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer IGN Institut géographique national Insee Institut national de la statistique et des études économiques INPN Inventaire national du patrimoine naturel LPO Ligue pour la protection des oiseaux MASA Ministère de l?Agriculture et de la Souveraineté alimentaire MEDDE Ministère de l'Écologie, du Dévoloppement durable et de l'Énergie (ancienne dénomination du ministère chargé de l'Environnement) MNHN Muséum national d'histoire naturelle MTE Ministère de la Transition écologique (ancienne dénomination du ministère chargé de l'Environnement) MTECT Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires OFB Office français de la biodiversité OTEX Orientation technico-économique des exploitations agricoles PatriNat Centre d'expertise et de données sur le patrimoine naturel POLREP Rapport de pollution PPRL Plan de prévention des risques littoraux PPMR Plan de prévention multirisques PBS Produit brut standard REMI Réseau de contrôle microbiologique des zones de production de coquillages RNE Réseau national échouages Rephytox Réseau de surveillance des phycotoxines dans les organismes marins annexes 142 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 SAU Surface agricole utile SCoT Schéma de cohérence territoriale SDES Service des données et études statistiques SINP Système d'information de l'inventaire du patrimoine naturel SSP Service de la statistique et de la prospective au sein du MASA STEU Station de traitement des eaux usées TAAF Terres australes et antarctiques françaises TaxRef Référentiel taxonomique national UE Union européenne UICN Union internationale pour la conservation de la nature UMS Universal Measurement System ZEE Zone économique exclusive ZSC Zone spéciale de conservation ZPS Zone de protection spéciale ABRÉVIATIONS DES UNITÉS DE MESURE GW Gigawatt - milliard de watts Ha Hectare M¤ Million d'euros Md¤ Milliard d'euros Mt Million de tonnes MW Mégawatt - million de watts Table des matières table des matières 144 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Avant-propos 4 Données clés 5 ÉLÉMENTS DE CONTEXTE 9 ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES  DES TERRITOIRES LITTORAUX 15 Dynamique démographique 16 Logements 18 Construction de logements 20 Occupation du sol suivant la distance à la mer 22 Planification urbaine 24 Économie maritime 26 Hébergement touristique 28 Agriculture du littoral 30 Pêche maritime 32 Aquaculture marine 34 Énergies marines renouvelables 36 Formations aux métiers de la mer 38 Transport maritime de marchandises 40 Transport maritime de voyageurs 42 Surveillance de la navigation maritime 44 Déconstruction des bateaux de plaisance 46 Pour aller plus loin 48 table des matières Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 145 ÉTAT DES EAUX, PRESSIONS ET IMPACTS 49 État des eaux littorales 50 Qualité des eaux de baignade en mer 52 Qualité bactériologique des produits de la mer 54 Pollutions en mer 56 Macro-déchets sur le littoral métropolitain 58 Déchets en mer 60 Flux d?azote et de phosphore à la mer 62 Échouage des macro-algues 64 Toxines algales 66 Assainissement collectif des eaux résiduaires urbaines sur le littoral 68 Pour aller plus loin 70 ÉCOSYSTÈMES LITTORAUX ET MARINS 71 Niveau de connaissances de la répartition des espèces marines 72 Espèces endémiques et sub-endémiques marines 74 Liste rouge UICN des espèces marines 76 Récifs coralliens 78 Mangroves françaises 80 Milieux humides du littoral français 82 Oiseaux d?eau hivernants du littoral métropolitain 84 Date d?arrivée des oiseaux migrateurs sur le littoral métropolitain 86 État de conservation des espèces et habitats naturels marins et côtiers d?intérêt communautaire 88 Échouages de mammifères marins 90 Espèces invasives 92 Aires marines protégées 94 Espaces protégés : protections fortes terrestres 96 Réseau Natura 2000 98 Pour aller plus loin 100 table des matières 146 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RISQUES LITTORAUX 101 Réchauffement et acidification des océans 102 Niveau des océans 104 Population et logements exposés aux inondations par submersion marine 106 Érosion du littoral 108 Catastrophes naturelles 110 Gestion des risques littoraux 112 Pour aller plus loin 114 SITUATION DE LA FRANCE DANS LE MONDE 115 Emplois de l?économie maritime 116 Ports maritimes de voyageurs 117 Ports maritimes de marchandises 118 Flotte de pêche 119 Pêche maritime dans le monde 120 Stocks de poissons et de crustacés 121 Éolien en mer 122 Aires marines protégées 123 Déchets sur les plages 124 Qualité des eaux de baignade en mer 125 Ressources minérales des grands fonds marins 126 Pour aller plus loin 127 ANNEXES 129 Glossaire 130 Sigles et abréviations 140 Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 147 Dépôt légal: mars 2024 - version modifiée enavril2024 (pp. 6, 108-109) ISSN: 2557-8138 (en ligne) 2555-7580 (imprimé) Directrice de publication: Béatrice Sédillot Rédacteur en chef: Hugues Cahen Coordination éditoriale: Céline Blivet, ClaudeBaudu-Baret Cartographie: Antea Infographie: Bertrand Gaillet Maquettage et réalisation: Agence Efil, Tours Conditions générales d?utilisation Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille - 75006Paris), est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et, d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d?information de l?oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1erjuillet1992 - art.L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art.425). Commissariat général au développement durable Chiffres clés dela mer etdulittoral Édition 2024 À partir d?une sélection de cartes etd?indicateurs clés commentés, ce recueil dresse un panorama synthétique desprincipaux usages des territoires littoraux et marins de l?Hexagone et des Outre-mer. Il aborde leurs impacts sur l?environnement, lesdispositifs mis en place pour préserver lesécosystèmes, ainsi que les effets duchangement climatique, notamment sous l?angle des risques naturels littoraux. Enfin, ilillustre la place importante de la France auniveau mondial du fait de son second rang en matière d?espace maritime couvert et de sapuissance économique maritime. Service des données et études statistiques Sous-direction de l'information environnementale Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr  Sommaire  Avant-propos  Données clés  Éléments de contexte  Aspects socio-économiques des territoires littoraux  État des eaux, pressions et impacts  Écosystèmes littoraux et marins  Changement climatique et risques littoraux  Situation de la France dans le monde  Annexes  Table des matières (ATTENTION: OPTION mentsecondaire(procédébiologique)conduisantàl?éliminationd?aumoins 70%delamatièreorganiquedissouteetdesmatièresensuspension.Destraitementscomplémentaires (tertiaires, voire quaternaires) peuvent être appliqués si nécessaire. Dans les données présentées, letraitementtertiairecorrespondàunprocédédestinéàl?éliminationdel?azoteetduphosphoreappliqué en plus du traitement secondaire. Champ : France métropolitaine et DROM (hors Mayotte). Source : MTECT/DEB, portail « assainissement collectif ». Traitements : SDES, 2022 partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 69 Environ 82 % des ménages français sont raccordés à un réseau d?assainissement collectif, d?après l?observatoire national des services d?eau et d?assainissement (Sispea). Les autres ménages, qui résident principalement dans des zones rurales où l?habitat est dispersé, doivent être dotés d?installations individuelles dites d?assainissement non collectif. En 2020, 960 stations de traitement des eaux usées (STEU) en activité sont implantées sur une commune littorale ou raccordées à une commune littorale en tant que commune principale. Les STEU dont la tranche d?obligation de l?agglomération de rattachement est supérieure à 10 000 équivalent habitant (EH) représentent 38 % des STEU du littoral, contre 6 % à l?échelle nationale. Par ailleurs, 92 % de la capacité nominale totale de traitement est assurée par des STEU de capacité supérieure à 10 000 EH, contre 79 % à l?échelle nationale. La zone littorale se caractérise donc par une moindre proportion de STEU de petite taille, probablement en lien avec un habitat plus dense. Les STEU dotées d?au moins un traitement secondaire représentent 98 % de la capacité totale des installations en activité dans la zone littorale, ce qui est proche de la moyenne nationale (96 %). La part des traitements tertiaires dans la capacité nominale totale est en revanche inferieure en zone littorale (62 %) par rapport à l?échelle nationale (81 %). Après traitement, 50 % des STEU de la zone littorale rejettent leurs effluents dans un milieu en eau douce. Cependant, cela ne correspond qu?à 22 % des capacités épuratoires, les STEU d?une capacité supérieure à 10 000 EH rejetant majoritairement en eaux côtières (61 % des capacités d?épuration) ou en estuaire (12 % des capacités). La capacité d?épuration nominale moyenne par habitant en assainissement collectif est plus élevée pour les communes littorales (2,2 EH/hab) que la moyenne nationale (1,5 EH/hab). Au-delà du fait qu?en zone littorale le taux de raccordement à l?assainissement collectif est probablement plus élevé, cet écart s?explique également par le dimensionnement des installations de traitement, qui intègre les populations touristiques saisonnières. https://www.services.eaufrance.fr/ partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 70 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pour aller plus loin ? Agence européenne de l?environnement, From source to sea ? The untold story of marine litter. ? CEVA, Étude et suivi des marées vertes en Bretagne. ? Cedre, Déchets aquatiques. ? Ifremer, Cedre 2023. Rapportscientifiquepourl?évaluationcycle 3 au titre de la DCSMM. Descripteur 10 « Déchets marins » en France métropolitaine. ? Ministère de la Santé et de la Prévention, Qualité des eaux de baignade en France. ? Notre-environnement, Évolution de la qualité bactériologique des produits de la mer. ? Notre-environnement, Phycotoxines sur le littoral métropolitain, évolution depuis 2010. ? Observatoire de l?environnement en Bretagne, Évolution des échouages d?algues vertes sur le littoral breton. https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment https://www.ceva-algues.com/document/etude-et-suivi-des-marees-d-algues-vertes-en-bretagne/ https://wwz.cedre.fr/content/download/9903/file/Bulletin-40-FR.pdf https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010 https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation partie 3 Écosystèmes littoraux et marins ? La France abrite une grande diversité d?écosystèmes marins et côtiers répartis sur l?ensemble du globe. Ces écosystèmes sont des lieux d?alimentation, de reproduction et de repos pour de nombreuses espèces. Avec ses territoires ultramarins, la France héberge près de 60 000 km² de récifs coralliens, une superficie de 880 km² de mangroves et 18 % des 240 000 espèces marines répertoriées au niveau mondial. Très riches en biodiversité, les milieux marins et littoraux français fournissent à la société de nombreux services. Pourtant, de multiples pressions (surpêche, capture d?espèces menacées, urbanisation exponentielle, tourisme croissant, accumulation de déchets plastiques, pollution des milieux, changement climatique, etc.) pèsent aujourd?hui sur eux en les rendant fragiles et vulnérables. Ainsi, 7 % de la faune et 2 % de la flore marine présentes et évaluées en France sont menacées ou déjà éteintes en 2022, en dépit des dispositifs de préservation ou de protection déjà en place. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 72 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Niveau de connaissances de la répartition des espèces marines PROPORTION D?ESPÈCES MARINES LISTÉES DANS LE RÉFÉRENTIEL TAXONOMIQUE NATIONAL FAISANT L?OBJET D?AU MOINS UNE DONNÉE D?OCCURRENCE DE 2012 À 2023 50 000 45 000 40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 En nombre d?espèces Nombre d?espèces n?ayant pas de données diffusées dans l?INPN** Nombre d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée diffusée dans l?INPN 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021* 2022 2023 18 309 2 706 23 953 3 939 24 401 4 894 24 122 8 497 23 829 10 688 22 484 13 557 23 236 13 898 24 419 13 913 21 393 18 178 23 784 22 578 23 395 23 678 *Rupturedesérie:pourdesraisonsinhérentesàunemodificationdecalcul,lesdonnées2021nesont pas représentées. ** Inventaire national du patrimoine naturel. Notes:touteslesespècesmétropolitainesetultramarinesdeTaxRefsontprisesencompte;l?état des connaissances est dressé au 1er janvier 2023. Champ : France métropolitaine, DROM et COM. Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : PatriNat ; SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 73 Le référentiel taxonomique national (TaxRef) diffusé sur le portail de l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) recense chaque année les espèces métropolitaines et ultramarines animales, végétales et de champignons ayant fait l?objet d?au moins une donnée d?occurrence, c?est- à-dire associée à un lieu, une date et un observateur. Collectées notamment dans le cadre d?inventaires de terrain, ces données géoréférencées permettent de territorialiser les enjeux de conservation des espèces et d?orienter les choix stratégiques des politiques publiques en matière de planification territoriale. Elles contribuent également à l?évaluation de l?état de conservation et au suivi de tendance de milliers d?espèces. Début 2023, sur les 202 456 espèces recensées en France métropolitaine et en outre-mer, seules 47 073 espèces marines sont validées et listées dans le référentiel. Parmi celles-ci la moitié (50 %) possède au moins une donnée d?observation diffusée sur le portail de l?INPN. La France ne dispose d?aucune donnée accessible pour 50 % des 47 073 espèces marines. Même si leur acquisition est en constante progression (2 706 espèces avec au moins une donnée d?occurrence en 2012 contre 23 678 en 2023), la connaissance demeure partielle et insuffisante pour certaines d?entre elles (cas des inventaires dans les fonds marins notamment). Disposer d?une unique observation est par exemple insuffisant pour statuer sur le degré de présence d?une espèce. Aussi, la proportion d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée d?observation ne constitue qu?un degré imparfait de la connaissance. Les espèces marines représentent le groupe d?espèces où l?acquisition de données reste encore difficile et nécessite un renforcement de moyens matériels et financiers pour assurer, entre autres, des campagnes d?inventaires sur les groupes taxonomiques dont la connaissance est encore lacunaire. https://inpn.mnhn.fr/accueil/index partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 74 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Espèces endémiques et sub-endémiques marines PROPORTION D?ESPÈCES ENDÉMIQUES ET SUB-ENDÉMIQUES MARINES SAUVAGES PAR TERRITOIRE EN 2023 4 3 2 1 0 Espèces endémiques Espèces sub-endémiques En % Poly né sie fr an ça ise Île s s ub an ta rc tiq ue s Clip per to n Nou ve lle -C alé don ie Gua delo up e Guy an e M ar tin ique Île s É par se s M ay ot te La R éu nio n W all is- et -F ut un a Fr an ce m ét ro poli ta ine Te rre -A déli e Sain t-M ar tin Sain t-B ar th éle m y Sain t-P ier re -e t-M ique lon 308 66 20 351 56 23 44 14 32 43 7 40 2 0 0 0 [X]=nombretotald'espècesendémiquesetsub-endémiques. Notes:seuleslesespècesendémiquesetsub-endémiquessauvagesactuellessontprisesencompte;l?état des connaissances est dressé au 1er janvier 2023. Champ : France métropolitaine, DROM et COM. Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 75 Les espèces endémiques et sub-endémiques, présentes naturellement sur des territoires limités, constituent un patrimoine naturel unique. Elles sont les premières espèces à être menacées du fait de leur aire de répartition restreinte et d?une sensibilité plus forte aux pressions exercées par l?homme. En France, elles se retrouvent principalement dans les territoires insulaires (21,8 % contre 3,2 % dans l?Hexagone). Parce qu?elles ont évolué séparément de celles du continent, ces espèces sont plus nombreuses sur les îles les plus anciennes (cas de la Nouvelle-Calédonie). Hébergeant le plus grand nombre d?espèces menacées au niveau mondial, la France se place à la 6e place des pays pour le nombre d?espèces endémiques et sub-endémiques. En l?état des connaissances au 1er janvier 2023, sur les 46 264 espèces sauvages marines actuellement présentes en France, 998 espèces sont exclusives (endémiques) ou quasi exclusives (sub-endémiques) du territoire français, c?est-à-dire présentes nulle part ailleurs dans le monde, soit 2,2 % des espèces. La Nouvelle-Calédonie (351 espèces) et la Polynésie française (308 espèces) concentrent la majorité de ces espèces. Sur ces territoires abritant une faune et une flore parfois méconnues et moins étudiées que sur le continent, l?endémisme des espèces marines serait nettement plus faible que celui des espèces terrestres et d?eau douce : 2,2 % des espèces marines en Nouvelle-Calédonie contre 56,9 % des espèces terrestres et d?eau douce. La dispersion de ces espèces par les océans et une connexion plus forte entre des habitats marins diversifiés pourraient expliquer cette situation. La Polynésie française et les îles subantarctiques (Terres australes antarctiques françaises - TAAF) constituent les foyers de biodiversité où la proportion d?espèces sauvages marines endémiques ou sub-endémiques est la plus forte (respectivement 3,8 % et 3,0 % des espèces présentes et évaluées, contre 0,3 % dans l?Hexagone). Le dauphin de Guyane, le poisson-ange de Clipperton ou encore l?herbier de Posidonie de Méditerranée sont des espèces endémiques et sub- endémiques bénéficiant aujourd?hui de nombreux plans de conservation qui cherchent, entre autres, à préserver cette richesse unique que seuls quelques points chauds de biodiversité à l?échelle mondiale hébergent. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 76 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Liste rouge UICN des espèces marines RÉPARTITION PAR NIVEAU DE MENACE DES ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES MARINES PRÉSENTES EN FRANCE ET ÉVALUÉES AU NIVEAU DE LA LISTE ROUGE MONDIALE DE L?UICN* EN 2022 7 81 5 En % 4 732 espèces Préoccupation mineure Quasi menacées Éteintes ou menacées 96 56 espèces Espèces animales marines Espèces végétales marines 7 2 2 Données insuf?santes * Union internationale pour la conservation de la nature. Champ:espècesprésentesaumoinsenmer(Marine/Eauxdoucesintérieuresetmarines/Terrestres, eaux douces eaux intérieures et marines/Terrestres et marines). Source : UICN, Liste rouge version 2021-3 : tableaux 6a, 6b, 6c, données extraites en avril 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 77 Réalisée par les instances internationales de l?Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l?évaluation mondiale du niveau de menace subi par les espèces permet de définir le risque d?extinction des espèces de faune et flore de chaque pays à partir de la liste dite « Liste rouge des espèces menacées ». En informant sur le risque d?extinction des espèces, elle traduit la responsabilité de chaque État vis-à-vis de celles-ci, permet de déterminer le degré général de menaces et de suivre sa dynamique. En l?état des connaissances au 21 avril 2022, sur les 4 732 espèces animales et 56 espèces végétales marines présentes en France et évaluées dans le cadre de la Liste rouge mondiale de l?UICN, 336 espèces animales (7 %) et une seule espèce végétale (2 %) sont considérées comme éteintes ou menacées. Depuis la précédente évaluation en 2021, 14 % des populations animales marines évaluées sont restées stables, 13 % ont décliné et seules 2 % ont augmenté. Pour 71 % des espèces, cette tendance n?a pas pu être déterminée. S?agissant des espèces végétales marines évaluées, 54 % des populations ont baissé, 31 % se sont stabilisées et 2 % ont augmenté (13 % n?ont pu être déterminées). Afin d?assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des espèces menacées (ou faisant l?objet d?un intérêt particulier), des plans nationaux d?action portés par l?État (cistude d?Europe, loutre d?Europe, balbuzard pêcheur, esturgeon européen, libellules, fluteau nageant, etc.), mis en oeuvre depuis plus de 25 ans sur les territoires, viennent compléter les dispositifs de protection et gestion existants (parcs nationaux, réserves naturelles, arrêtés de protection de biotope, sites Natura 2000, sites Ramsar, acquisitions foncières, etc.). partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 78 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Récifs coralliens ÉTAT DES RÉCIFS CORALLIENS DU PACIFIQUE, DES ÎLES ÉPARSES, DES ANTILLES FRANÇAISES, DE MAYOTTE ET DE LA RÉUNION, EN 2020 21 34 36 En % 129 stations évaluées Optimal Bon Dégradé Très dégradé 35 76 stations évaluées Pacifique et îles Éparses Antilles françaises, Mayotte et La Réunion 9 34 58 Champ:Pacifique(Nouvelle-Calédonie,Wallis-et-Futuna,Polynésiefrançaise,LaPassion-Clipperton), îles Éparses dans l?océan Indien (TAAF), Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélémy, Saint- Martin), Mayotte et La Réunion. Source : Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves des Outre-mer français, 2020. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 79 Avec ses 12 territoires d?outre-mer, la France héberge près de 60 000 km2 de récifs coralliens, soit 10 % de la surface mondiale (4e pays au monde). Depuis 1870, plus de la moitié de ces écosystèmes vivants ont disparu de la surface du globe (rapport IPBES 2019). Bien qu?ils soient en meilleure santé que d?autres récifs, les récifs français restent menacés. De multiples phénomènes et pressions sont à l?origine de la dégradation de ces milieux : épisodes de blanchissement, proliférations d?Acanthaster planci L. ou astérie couronne d'épine (une espèce d?étoile de mer), sédimentation, pêche, réchauffement climatique, cyclones, blooms algaux (augmentation rapide de la concentration d?algues), etc. La bonne santé des récifs coralliens est un enjeu majeur car ils abritent plus du quart des espèces marines et sont de ce fait un réservoir essentiel de biodiversité. Ils sont à l?origine de nombreux services écosystémiques : protection côtière, fourniture de produits piscicoles et aquacoles, tourisme, etc. Selon le dernier bilan de l?Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) portant sur l?état de santé corallien de plus de 200 stations, la situation des récifs coralliens apparaît contrastée entre les territoires d'outre- mer français. Soumis à une forte pression démographique et largement anthropisés, les territoires des Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélémy, Saint-Martin) et de l?océan Indien (Mayotte, La Réunion), aux superficies plus réduites, abritaient des coraux dont 62 % des stations étaient dans un état dégradé en 2020. À l?inverse, plus isolés, moins densément peuplés mais plus vastes, les territoires du Pacifique (Nouvelle- Calédonie, Wallis-et-Futuna, Polynésie française et Clipperton) et les Îles Éparses se portaient mieux : seuls 30 % étaient dans un état dégradé en 2020. Entre 2015 et 2020, le corail vivant a connu une dégradation moindre dans les stations du Pacifique (15 % des stations concernées) que dans celles des Antilles françaises, de Mayotte et de La Réunion (33 % des stations). En s?engageant d?ici 2025 à protéger 100 % de ses récifs notamment au travers de ses aires marines protégées, la France fait de la protection de ces écosystèmes un enjeu de premier ordre. https://ipbes.net/sites/default/files/2020-02/ipbes_global_assessment_report_summary_for_policymakers_fr.pdf https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/%C3%89TAT-DES-R%C3%89CIFS-2020-r%C3%A9sum%C3%A9-pour-d%C3%A9cideurs-web_compressed.pdf partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 80 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Mangroves françaises PART DE MANGROVES PROTÉGÉES DANS LES OUTRE-MER EN 2022 En % Île d?Europa Wallis Mayotte Martinique Guadeloupe Saint-Martin Nouvelle-Calédonie Guyane Saint-Barthélemy Juan de Nova Surfaces protégées en mangroves Surfaces non protégées en mangroves Aires océaniques Océan Atlantique Océan Indien 626 ha 36 ha 623 ha 100 100 100 0 ha 0 1 753 ha 94 2 787 ha 84 15 ha 64 18 114 ha 64 30 756 ha 58 1 ha 24 Océan Paci?que Champ : territoires des Outre-mer concernés hors Polynésie française (mangroves introduites). Source :pôle-relaiszoneshumidestropicales,2022.Traitements:SDES,2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 81 Écosystème des marais maritimes (fond de baie, lagunes, estuaires, deltas) constitué majoritairement de palétuviers, les mangroves affectionnent les eaux calmes, saumâtres et peu oxygénées. Réparties au niveau national sur 15 îles et un territoire continental (Guyane), elles couvrent 87 905 hectares (ha), sur environ 9 millions d?ha de forêt tropicale française. De multiples pressions pèsent sur ces écosystèmes : urbanisation, modifications hydrologiques, pollutions issues des bassins-versants ou de la mer. Depuis 1960, près de 40 % des mangroves mondiales ont vu leur superficie disparaître. En France, l?état de santé des mangroves est jugé bon en Guyane, sur les îles d?Europa et de Juan de Nova (îles Éparses/TAAF), sur l?île de Wallis, ainsi que sur une large partie de la Nouvelle-Calédonie. Leur état général est défavorable à Mayotte, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Celles de Martinique, Guadeloupe et certaines mangroves de Nouvelle- Calédonie (cas des mangroves de Nouméa) commencent, elles aussi, à se dégrader sous l?effet des activités humaines. Face à ce constat, les territoires fixent des priorités d?action : renforcer les contrôles par les autorités publiques, prendre en compte les enjeux relatifs aux mangroves dans les politiques sectorielles, sensibiliser l?ensemble des communautés, etc. Leur protection par des dispositifs réglementaires (parc national, parc naturel marin, réserve naturelle, mangroves protégées par le Code de l?environnement provincial, etc.) constitue également une réponse de premier ordre. En 2022, 58 % des mangroves nationales font l?objet de mesure de protection (54 712 ha, hors Polynésie française). Alors que l?intégralité des mangroves françaises de l?océan Indien (Mayotte, Europa, Juan de Nova) est protégée, environ 60 % d?entre elles le sont dans l?océan Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Wallis), et l?océan Atlantique (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélémy et Guyane). Mises à mal par les activités humaines, les mangroves rendent pourtant de nombreux services : principal puits de carbone devant la forêt tropicale, barrière naturelle contre l?érosion des côtes, réservoir de biodiversité (plus de 3 000 espèces de poissons en dépendent), etc. Selon l?Ifrecor, en France, ces milieux fournissent à la société des services d?une valeur de 1,6 milliard d?euros en moyenne par an. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 82 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Milieux humides du littoral français RÉPARTITION DES SITES HUMIDES EMBLÉMATIQUES DU LITTORAL MÉTROPOLITAIN ET ULTRAMARIN PAR FAÇADE MARITIME, SELON L'ÉVOLUTION DE LEUR ÉTAT DE 2010 À 2020 Dégradation Stabilité Amélioration 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En % Façade Manche Est - Mer du Nord et Atlantique (Nord et Sud) (N=33) Outre-mer (N=19) Ensemble des sites 45 46 9 42 58 36 55 9 Ensemble des sites (N=152) 41 48 11 Façade Méditerranéenne (N=21) 14 67 19 du littoral métropolitain et d'outre-mer (N=73) N=nombredezoneshumidesévaluées. Note : un état stable désigne un état dont les caractéristiques structurales du milieu et sa dynamique ne varient pas d'une période à l'autre. Pour autant, il peut comptabiliser des milieux dégradés qui n'évoluent pas. Champ : ensemble des sites du littoral métropolitain, DROM et COM (hors Saint-Barthélemy et TAAF). Source : SDES/OFB, Évaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020.Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 83 À l?interface de l?océan et du continent, les zones humides littorales sont des lieux d?une très grande diversité marquées par la présence d?eau douce et salée : marais maritimes, estuaires, deltas, mangroves, forêts marécageuses, etc. Elles constituent des espaces vulnérables qui portent souvent l?empreinte de l?action humaine (urbanisation, espèces exotiques envahissantes, drainages, etc.) et du changement climatique. Les zones humides procurent à la société de nombreux services (régulation des eaux, épuration, zones de repos pour les oiseaux, tourisme, etc.). Pourtant, elles sont aujourd?hui menacées. On estime qu?au niveau mondial plus de 64 % des zones humides, en surface, ont disparu depuis 1990. Tous les dix ans, une évaluation nationale dresse l?état de santé de sites humides emblématiques de France au travers de l?évolution des surfaces de ces milieux et de leur état de conservation. Entre 2010 et 2020, sur les 73 sites humides évalués sur le littoral métropolitain et en outre-mer, 55 % de ceux-ci ont vu leur état de conservation rester stable, 36 % se dégrader et 9 % s?améliorer. Les sites des façades Manche Est-Mer du Nord et Atlantique (Nord et Sud) ? (45 %) et d?outre-mer (42 %) sont ceux qui présentent un « état de santé » plus dégradé ces dix dernières années contrairement à ceux de la façade Méditerranée (14 %). L?urbanisation, les activités industrielles et d?exploitation du milieu (sites du littoral Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord), ainsi que les activités touristiques et de loisirs (sites d?outre-mer), favorisent cette situation. Les mesures de gestion et de conservation participent à l?effort de protection. Sur près d?un site sur deux du littoral métropolitain ou d?outre-mer, les mesures prises sont jugées efficaces par les gestionnaires (établissements publics, collectivités locales, associations). Ce sentiment est partagé par une très large majorité de gestionnaires des sites du littoral méditerranéen (85 %) alors que pour les sites ultramarins peu d?entre eux jugent ces opérations efficaces depuis 2010 (28 %). La faible proportion de sites d?outre-mer bénéficiant d?un suivi scientifique visant à évaluer l?efficacité de ces mesures peut expliquer cette situation (35 % des sites ultramarins contre 77 % des sites du littoral métropolitain). partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 84 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Oiseaux d?eau hivernants du littoral métropolitain POPULATIONS D?OISEAUX D?EAU HIVERNANTS DU LITTORAL FRANÇAIS MÉTROPOLITAIN DE 1980 À 2022 400 350 300 250 200 150 100 Tendance Indice 20 04 20 06 20 08 20 10 20 12 20 14 20 16 20 18 20 20 20 00 20 02 20 22 19 94 19 96 19 98 19 90 19 92 19 84 19 86 19 88 19 80 19 82 En indice multi-spécifique, base 100 en 1980 Intervalle de con?ance au seuil de 95 % Note:lacourbeestélaboréeàpartirdesdonnéesobtenuesde38espècesdelaDCSMMcomptabilisées à la mi-janvier sur 181 sites du littoral métropolitain. Source : LPO France. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 85 En Europe, les températures hivernales poussent chaque année de nombreuses espèces à quitter les territoires du Nord et de l?Est pour des régions au climat plus clément. Initié en 1967, le comptage Wetlands International réalisé annuellement dans 130 pays répond à un double objectif : caractériser l?état et les tendances des populations régulières d?oiseaux des plans d?eau et du littoral présentes à la mi-janvier sur les différentes voies migratoires, et dresser la situation des zones humides hébergeant ces espèces. En France métropolitaine, sur les 181 sites du littoral identifiés par le réseau, les effectifs se concentrent sur le golfe de Gascogne (51 %), en Manche Est-Mer du Nord (19 %), en mer Méditerranée occidentale (19 %), en mers Celtiques et en Manche Ouest (11 %). Les limicoles, anatidés et foulques sont les groupes les plus fréquemment rencontrés sur les côtes françaises. Sur la période de recensement 2016-2021, près d?1,4 million d?individus ont été estimés chaque année en moyenne, soit 73 % des oiseaux d?eau hivernants. Dans le cadre de la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin », 38 espèces d?oiseaux d?eau hivernants font l?objet d?un suivi spécifique. Entre 1980 et 2022, leur population a augmenté de 131 %. Cette tendance peut être notamment le signe d?un renforcement des capacités d?accueil (en qualité et/ou surface) au coeur des zones humides françaises. Toutefois, cette dynamique est contrastée entre les espèces dont le mode d?alimentation est directement rattaché à la mer (oiseaux plongeurs côtiers) et celles qui se nourrissent sur l?estran. Sur cette même période, alors que les populations d?oiseaux plongeurs côtiers ont chuté de 31 %, celles s?alimentant sur l?estran ont été multipliées par 5. Cette différence peut s?expliquer notamment par le statut qui les caractérise (espèces bénéficiant de mesure de protection spéciale, espèces chassables). Bien que des tendances opposées puissent être observées entre les espèces, les mesures de protection mises en oeuvre ces dernières décennies (plan national d?action, inscription d?espèces à la Liste rouge mondiale, désignation et renforcement de zones protégées de quiétude, etc.) permettent aux oiseaux d?eau hivernants de résister davantage aux pressions qui pèsent sur le milieu marin que les espèces dites « ordinaires ». partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 86 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Date d?arrivée des oiseaux migrateurs sur le littoral métropolitain DATE DE PASSAGE DES OISEAUX MIGRATEURS DE 1986 À 2022 Variation en nombre de jours (base zéro en 1986) 6 4 2 0 - 2 - 4 - 6 - 8 - 10 - 12 - 14 - 16 Indice moyen toutes espèces Régression linéaire 20 04 20 06 20 08 20 10 20 12 20 14 20 16 20 18 20 20 20 00 20 02 20 22 19 94 19 96 19 98 19 90 19 92 19 86 19 88 Passage au printemps à la Pointe de Grave (N = 16) Toutes espèces : - 4,7 jours entre 1986 et 2022 Intervalle de con?ance au seuil de 95 % Variation en nombre de jours (base zéro en 1981) 6 4 2 0 - 2 - 4 - 6 - 8 - 10 Indice moyen toutes espèces Régression linéaire 19 99 20 01 20 03 20 05 20 07 20 09 20 11 20 13 20 15 19 95 19 97 20 17 19 89 19 91 19 93 19 85 19 87 19 81 19 83 Passage à l?automne au col d?Organbidexka (N = 9) 20 19 20 22 Toutes espèces : - 2,4 jours entre 1981 et 2022 Intervalle de con?ance au seuil de 95 % N=nombred?espècessuivies. Source : LPO France. Traitements : LPO France, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 87 Contrairement aux espèces sédentaires, les oiseaux migrateurs voyagent en fonction des saisons d?une aire de reproduction à une aire d?hivernage où ils passeront l?hiver. Plusieurs espèces allant des oiseaux marins et côtiers jusqu?aux passereaux sont observées chaque année sur le littoral métropolitain français. À l?interface entre la mer et le continent, la pointe de Grave (Gironde) constitue un lieu privilégié pour l?observation de nombreux oiseaux migrateurs qui transitent à l?approche du printemps pour rejoindre les territoires nordiques afin de nidifier. Seize espèces transsahariennes (hirondelles de rivage, martinet noir, faucon hobereau, etc.) y sont suivies. Le col d?Organbidexka (Pyrénées-Atlantiques), situé dans les Pyrénées, permet quant à lui de suivre les espèces migratrices à l?automne ; neuf (cigogne noire, milan noir, busard cendré, etc.) font l?objet d?un suivi systématique. L?évaluation de l?avancée ou du retard des mouvements migratoires et des différentes espèces rencontrées d?une année sur l?autre permet de mesurer l?impact du changement climatique sur les comportements des oiseaux migrateurs. Ainsi, entre 1986 et 2022, un décalage moyen de 4,7 jours est observé au printemps sur leurs dates de passage, tandis qu?à l?automne, les migrateurs passent en moyenne 2,4 jours plus tôt en 2022 comparé à 1981. Ces amplitudes varient selon les espèces qui, pour certaines, avancent significativement leur date de passage alors que d?autres les retardent (+ 1 jour pour la bondrée apivore à - 15 jours pour le busard des roseaux). Cette évolution des dates de passage est le signe d?une adaptation au cours du temps des oiseaux migrateurs aux conditions environnementales changeantes dans les écosystèmes. Face au changement climatique, les populations transsahariennes s?adaptent en revenant globalement plus tôt sur leurs sites de reproduction afin de bénéficier de conditions climatiques plus clémentes à la nidification (végétation précoce, abondance des insectes, etc.). D?autres facteurs sont également responsables de ce bouleversement des cycles naturels, comme la diminution de la surface des habitats naturels, la modification des pratiques agricoles ou le braconnage. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 88 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 État de conservation des espèces et habitats naturels marins et côtiers d?intérêt communautaire ÉTAT DE CONSERVATION DES ESPÈCES ET HABITATS MARINS ET CÔTIERS D?INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE PAR RÉGION BIOGÉOGRAPHIQUE ENTRE 2013 ET 2018 Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En % du nombre d?évaluations des habitats Atlantique (côtier) [18] Méditerranée (côtier) [17] Atlantique (marin) [7] Méditerranée (marin) [7] 6 89 6 35 59 6 14 29 43 14 14 29 43 14 Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En % du nombre d?évaluations des espèces Atlantique (côtier) [8] Méditerranée (côtier) [4] Atlantique (marin) [22] Méditerranée (marin) [18] 13 13 75 50 50 9 23 645 17 6717 [X] = nombre d?évaluations réalisées. Note:lesrésultatsportentsur33habitats(côtiersetmarins)et52espècesd?intérêtcommunautairedésignés au titre de la directive « Habitats - Faune - Flore ». L?état de conservation d?un habitat s?appuie sur l?évaluation de3paramètres:l?évolutiondelasurface,lastructureetlefonctionnementdel?habitatetlesaltérations qu?il subit. Champ : régions biogéographiques de l?Atlantique (littoral Atlantique et Manche-Mer du Nord) et de Méditerranée (littoral Méditerranée et Corse). Source : INPN PatriNat, 2019, base de données évaluation DHFF 2013-2018. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 89 Les sites d?intérêt communautaire dits « Natura 2000 » visent une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines. Ils sont désignés pour protéger un certain nombre d?habitats naturels et d?espèces représentatifs de la biodiversité européenne. La liste précise de ces habitats et espèces est annexée aux directives européennes « Oiseaux » (DO) et « Habitats - Faune - Flore » (DHFF) dont les dispositifs ne s?appliquent pas aux territoires ultramarins. En 2019, seules 6 % des évaluations portant sur les habitats côtiers et marins d?intérêt communautaire concluent à un état de conservation favorable, avec une sur-représentation des habitats marins de Méditerranée (récifs méditerranéens) et de l?Atlantique (grottes marines océaniques submergées ou semi-submergées) ? (14 % des évaluations de ces groupes). Les habitats côtiers méditerranéens sont à l?inverse les plus dégradés : 59 % des évaluations les concernant aboutissent à un état défavorable à mauvais, contre 43 % pour les habitats marins. Le développement de l?urbanisation sur ces territoires et la fréquentation touristique localement élevée expliquent en partie ce constat en Méditerranée et dans une moindre mesure pour l?Atlantique (habitats dunaires). Seules 5 % des évaluations portant sur les espèces côtières et marines d?intérêt communautaire aboutissent à un état de conservation favorable en 2019, cet état n?étant observé que dans la région Atlantique (état de conservation favorable pour 9 % des espèces marines et 13 % des espèces côtières). Cela s?explique en partie par le bon état de conservation de la loutre d?Europe, du phoque gris ou du phoque veau marin présents dans ces secteurs. Dans les régions marines atlantique et méditerranéenne, la connaissance autour de l?état de conservation des espèces marines, notamment des mammifères marins, reste encore limitée avec respectivement 64 % et 67 % des évaluations statuant à un classement inconnu. La part élevée des évaluations concluant à un état de conservation défavorable des espèces côtières de la région Atlantique (75 %) s?explique par le mauvais état de conservation du groupe taxonomique « poissons » lié en partie à la détérioration de leurs habitats (pollutions et fragmentations des cours d?eau). partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 90 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Échouages de mammifères marins ÉCHOUAGES DE MAMMIFÈRES MARINS SUR LES CÔTES FRANÇAISES DE 1990 À 2021 2 800 2 400 2 000 1 600 1 200 800 400 0 Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique Méditerranée Outre-mer En nombre d?échouages 19 90 19 91 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 20 06 20 07 20 08 20 09 20 10 20 11 20 12 20 13 20 14 20 15 20 16 20 17 20 18 20 19 20 20 20 21 Champ : France métropolitaine, DROM et COM. Source : RNE ? Observatoire Pelagis ? UMS 3462, mai 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 91 Placés au sommet de la chaîne alimentaire, les mammifères marins participent à l?équilibre du milieu marin. En France, toutes les espèces de mammifères marins sont protégées. Ce statut ne les épargne pas de subir de multiples pressions et de mourir prématurément. De nombreuses espèces, principalement des cétacés (dauphins, marsouins, baleines) et des pinnipèdes (phoques), fréquentent les eaux françaises. Le recensement de leur échouage (animaux échoués morts ou vivants), assuré par le Réseau national échouages (RNE), permet, entre autres, d?obtenir une meilleure connaissance des populations, de leur écologie et des menaces qui pèsent sur elles. Sur les côtes métropolitaines, près de 31 800 mammifères marins échoués ont été recensés depuis 1990. Le dauphin commun est l?espèce dominante dans ces échouages (39 %) suivi du marsouin commun (14 %) et du dauphin bleu et blanc (8 %). L?arc Atlantique regroupe les trois quarts des échouages recensés (35 % sur la façade Sud Atlantique et 38 % sur la façade Nord Atlantique-Manche Ouest). Les façades Manche Est-Mer du Nord et Méditerranée regroupent, respectivement, 19 et 8 % des échouages. En tenant compte des moyennes 1990-1994 et 2017-2021, les échouages ont été multipliés par 4,4 passant de 490 à 2 146 individus échoués par an. L?essentiel des échouages concerne des animaux morts en mer. Cette mortalité peut être liée à des captures accidentelles par les activités de pêche, des collisions avec des navires, des dérangements, la pollution chimique ou sonore, la surpêche de leurs ressources alimentaires, etc. Pour le dauphin commun et le marsouin commun, la mort par capture dans des engins de pêche professionnelle représente la principale cause de mortalité. En outre-mer, 1 424 échouages ont été recensés depuis 1990 avec de fortes variations interannuelles principalement dues à des événements d?échouages en masse. Le nombre de signalements reste faible par rapport à la longueur du littoral concerné. Les territoires ultramarins ayant recensé le plus grand nombre d?échouages sont les TAAF (24 %), la Nouvelle- Calédonie (22 %) et Saint-Pierre-et-Miquelon (17 %). Les globicéphales noirs et tropicaux sont les espèces les plus touchées par les échouages en masse. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 92 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Espèces invasives EXPANSION DES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES (EEE) DANS LES DÉPARTEMENTS MÉTROPOLITAINS LITTORAUX PARMI UN PANEL DE 84 EEE ? Nombre d?espèces 0 50 km 0 50 km Nombre d?espèces Période 1953-1982 De 4 à 32 espèces 32 0 16 Période 1983-2022 De 28 à 64 espèces 64 0 32 Source : INPN/SINP, mars 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 93 Considérée comme l?une des cinq causes d?érosion de la biodiversité à l?échelle planétaire avec les changements d?usage des terres et de la mer, la surexploitation du vivant, le changement climatique et la pollution, l?expansion des espèces exotiques envahissantes (EEE) animales et végétales constitue une menace pour le vivant. En compromettant l?équilibre naturel des écosystèmes, les espèces introduites par l?homme de façon directe ou non dans les milieux naturels peuvent porter atteinte à la biodiversité, la santé ou l?économie. Tel est le cas de la caulerpe (algue dite tueuse), introduite en Méditerranée dans les années 1980, qui a envahi l?écosystème local des herbiers de posidonie. Associées aux autres pressions, les espèces exotiques envahissantes perturbent l?équilibre naturel de leurs écosystèmes d?adoption par des phénomènes de prédation, compétition, transmission de maladies, modification du milieu, etc. De par son positionnement de carrefour géographique, la diversité de ses climats et milieux naturels, ainsi que l?importance des flux terrestres et maritimes de marchandises rendent la France particulièrement vulnérable face à cette menace. 1 379 espèces végétales et 708 espèces animales ont notamment été identifiées sur le territoire métropolitain. Les départements littoraux ont ainsi connu sans exception une hausse significative du nombre d?EEE qui colonisent les côtes françaises (dunes, estrans, etc.) comme le ragondin, la bernache du Canada, le myriophylle du Brésil ou encore la griffe de sorcière. En moyenne, on estime que depuis 1983, un département du littoral métropolitain a été colonisé par 10 espèces exotiques envahissantes tous les dix ans (sur une liste de 84 espèces prises en compte au niveau national). Cette tendance est également observée au niveau des autres départements métropolitains. Parmi les 26 départements littoraux où au moins une espèce invasive avait été identifiée entre 1953 et 1982, seuls 12 départements en hébergeaient plus de 12 sans dépasser 32 EEE. Depuis 1983, tous les départements littoraux recensent plus de 28 EEE, avec un record de 64 espèces en Gironde. Cette dynamique est confirmée par l?évaluation nationale des sites humides emblématiques : entre 2010 et 2020, 83 % d?entre eux sur le littoral ont été concernés par au moins une de ces espèces. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 94 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Aires marines protégées PART DES EAUX FRANÇAISES CLASSÉES EN AIRE MARINE PROTÉGÉE DE 2000 À 2022 40 35 30 25 20 15 10 5 0 En % 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 20 06 20 07 20 08 20 09 20 10 20 11 20 12 20 13 20 14 20 15 20 16 20 17 20 18 20 19 20 22 32,5 % 0,1 % Sanctuaire Pelagos RNN* des Terres australes françaises PNM*** d?Iroise Extension réseau Natura 200 en mer Extension de la RNN des Terres australes PNM de Mayotte, du golfe du Lion, des Glorieuses et du PN** des Calanques Création du sanctuaire Agoa et de la mer d?Opale et du PNM des estuaires picards Extension de la RNN des Terres australes biotope de Clipperton et du PNM de Martinique françaises, création de l?aire de protection de Extension du réseau Natura 2000 en mer et de réserves naturelles et intégrales de la mer de Corail (Nouvelle-Calédonie) Création du Parc naturel Gironde et de la mer des Pertuis de la mer de Corail, du PNM du bassin d?Arcachon et du PNM de l?estuaire de la * Réserve naturelle nationale. ** Parc national. *** Parc naturel marin. Note : surfaces calculées sans comptes multiples en cas de superposition spatiale, toutes catégories d'aires marines protégées confondues. Source :Officefrançaisdelabiodiversité,2022.Traitements:OFB;SDES,2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 95 Les aires marines protégées (AMP) sont des espaces délimités en mer qui visent des objectifs de protection du patrimoine naturel à long terme et qui favorisent la gestion durable des activités maritimes. Avec 564 sites en France incluant des zones mixtes (terrestres et marines) ou strictement marines, le réseau des AMP françaises se caractérise par une grande diversité : parcs nationaux (3), réserves naturelles (38), arrêtés de protection de biotope (28), parcs naturels marins (8), sites relevant du réseau Natura 2000 (234), parties maritimes du domaine du Conservatoire de l?espace littoral et des rivages lacustres (55), réserve nationale de chasse et de faune sauvage (1), aires marines instaurées au titre des conventions de mers régionales et des conventions internationales (81) ou en application des Codes de l?environnement de la Polynésie française (60), des Codes de l?environnement des provinces de Nouvelle-Calédonie et/ou délibérations du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (58). Depuis 2012, le domaine maritime français couvert par le réseau des AMP a fortement progressé en superficies couvertes, notamment avec la création du sanctuaire Agoa en 2012, du Parc naturel de la mer de Corail en 2014 et l?extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises en février 2022, désormais la plus grande AMP française avec 1,6 million de km2 (Mkm2). En 2022, le réseau des AMP couvre une superficie de 3,4 Mkm2, soit 32,5 % de l?espace maritime français. Entre la France métropolitaine et les Outre-mer, les superficies des AMP restent très contrastées. Le territoire maritime métropolitain, qui ne représente que 3,64 % de la superficie totale des eaux françaises, est couvert à hauteur de 45,3 % par un réseau de petites et nombreuses AMP (366 sites). À l?inverse, les espaces maritimes ultramarins, qui représentent 96,36 % des eaux françaises, font l?objet d?une couverture très hétérogène. Ainsi, les Antilles françaises, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte et les îles subantarctiques sont des territoires bien couverts (à plus de 96 %), contrairement à d?autres espaces comme La Réunion, Wallis-et-Futuna, la Guyane française ou Saint- Pierre-et-Miquelon où la couverture de l?espace maritime par les AMP est inférieure à 0,1 %. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 96 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Espaces protégés : protections fortes terrestres COMPARAISON DE LA PART DES PROTECTIONS FORTES TERRESTRES ENTRE LES TERRITOIRES EN 2023 22 712 km2 Coeurs de parcs nationaux Territoires ultramarins km2 km2 795 4 205 km2 km2 1 016 21 500 km2 km2 1 811 25 705 Réserves naturelles (1) 1 131 2 027 10 730 10 638 11 861 12 665 FranceFrance métropolitaine Arrêtés préfectoraux 293 1 952 403 408 696 2 360 Réserves biologiques (3) 104 484 867 841 971 1 325 Protections fortes Objectif 10 % SNAP* 2 317 8 459 13 008 33 352 15 325 41 522 43 380 km2 66 092 km2 646 385 km2 97 525 km2 548 860 km2 xx km2 xx km2 (y compris les communes littorales) km2 km2 dans les communes littorales dans l?ensemble du domaine terrestre de protection (2) super?cie des communes littorales super?cie de l?espace terrestre Super?cie de l?espace protégé Super?cie de l?espace protégé * Stratégie nationale pour les aires protégées. (1) nationales, régionales, de Corse. (2) de biotope, de géotope, d'habitats naturels. (3) intégrales et dirigées. Champ : France métropolitaine, DROM et COM (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et TAAF). Source : Patrinat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 97 Adoptée le 12 janvier 2021, la stratégie nationale pour les aires protégées (SNAP) vise à doter la France d?un réseau cohérent d?aires protégées terrestres et marines couvrant d?ici 2030 au moins 30 % de l?ensemble du territoire national et de l?espace maritime français, dont au moins 10 % en protection forte. Au sens de la SNAP, les réserves naturelles, les coeurs de parcs nationaux, les arrêtés de protection (de biotopes, géotopes ou habitats naturels), ainsi que les réserves biologiques, sont reconnus comme protection forte terrestre. En octobre 2023, les protections fortes terrestres couvrent 41 522 km2 du territoire national (soit 6,4 % de taux de protection5). Plus d?un tiers de ces protections sont situées dans les communes littorales (15 325 km2 soit 23 % de leur surface totale) : 2 317 km2 sur le littoral métropolitain (soit une couverture de 10,2 %), 5 166 km2 dans les DROM (soit 14,6 % de la surface des communes littorales) et 7 842 km2 dans les collectivités d?outre-mer (soit 96,1 % de taux de protection). Sur le littoral métropolitain, 67 % des protections fortes se trouvent sur la façade Méditerranée. Ainsi, 17,3 % de la surface des communes littorales méditerranéennes est couverte par un dispositif de protection forte contre 6,8 % sur la façade Sud-Atlantique, 6 % en Manche Est-Mer du Nord et 2,1 % en Nord Atlantique-Manche Ouest. Sur le littoral ultramarin6, le taux de couverture des protections fortes est de 29,6 %. Deux territoires se distinguent : le littoral réunionnais couvert à près de la moitié par un dispositif de protection forte (soit 996 km2), avec un coeur de parc national, dix réserves biologiques, trois aires de protection de biotope et deux réserves naturelles, et les TAAF (hors district de la Terre- Adélie et Îles Éparses) entièrement couvertes par un dispositif de protection forte terrestre (soit 7 690 km2), avec la deuxième plus grande réserve naturelle au monde. 5Francemétropolitaine,DROMetCOM,horsterritoiresduPacifiqueSud. 6HorsterritoiresduPacifiqueSud. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 98 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Réseau Natura 2000 RÉPARTITION DES SURFACES TERRESTRES ET MARINES DU RÉSEAU NATURA 2000 DANS LES COMMUNES LITTORALES EN 2023 472 15,1 9 219 31,9 9 691 30,3 1 182 18,5 67 553 47,5 68 735 46,3 1 671 40,2 30 034 33,2 31 705 33,5 3 198 35,5 25 370 22,7 28 568 23,7 6 523 25,9 132 176 35,2 138 699 34,6 71 583 13,0 132 176 35,2 203 759 22,0 Manche Est - Mer du Nord km2 % km2 % km2 % Nord Atlantique - Manche Ouest France métropolitaine terrestre Sud Atlantique Méditerranée km2 % dans les communes littorales Part de territoire terrestre couvert par Natura 2000 France métropolitaine marine France métropolitaine globale km2 % Natura 2000 Part de territoire couvert couvert par Natura 2000 km2 % Natura 2000 Part de territoire global couvert couvert par Natura 2000 Total littoral métropolitain Total France métropolitaine Super?cie terrestre Natura 2000 Super?cie marine Super?cie totale Notes:leréseauNatura2000neconcernequelaFrancemétropolitaine;ilprendencomptelessuperficies deszonesdeprotectionspéciales(ZPS)etdeszonesspécialesdeconservation(ZSC)sansdoublecompte en cas de superposition spatiale. Les calculs pour la partie terrestre ont été réalisés à partir des surfaces des communes littorales (hors estuaires), les calculs pour la partie maritime ont été réalisés à partir des espaces maritimes sous juridiction et souveraineté française. Source : Natura 2000, PatriNat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 99 Le réseau Natura 2000, réseau écologique européen de sites naturels désignés en application des directives « Habitats - Faune - Flore » et « Oiseaux » concourt à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt communautaire. Il comprend : ? des zones de protection spéciales (ZPS), territoires occupés par les espèces d'oiseaux sauvages figurant à l'annexe I de la directive « Oiseaux » et aires de reproduction, de mue, d'hivernage ou de zones de relais à des oiseaux migrateurs ; ? des zones spéciales de conservation (ZSC) visant des types d'habitats et des espèces animales et végétales figurant aux annexes I et II de la directive « Habitats - Faune - Flore ». En 2023, la France compte 1 756 sites au sein de ce réseau européen : 403 ZPS pour une superficie de 163 414 km2 et 1 353 ZSC d?une superficie totale de 155 056 km2. Une zone peut être à la fois désignée en ZPS et en ZSC. Ainsi, sans double compte, en cas de superpositions spatiales, le réseau Natura 2000 français couvre 203 759 km2, 132 176 km2 en mer et 71 583 km2 en terre. Compte tenu de leurs spécificités et des enjeux qui les caractérisent, les territoires marins et littoraux sont particulièrement concernés par ce dispositif. Ainsi, le réseau Natura 2000 terrestre, présent dans les communes littorales riveraines de la mer compte 219 sites qui couvrent 10 074 km2 comprenant : 51 ZPS pour une superficie de 4 103 km2 (soit 18,1 % de taux de couverture au sein des communes littorales), 168 ZSC d?une superficie totale de 5 971 km2 (soit 26,3 % de taux de couverture au sein des communes littorales). 49 % des sites Natura 2000 littoraux sont situés au sein de la façade méditerranéenne, soit 3 198 km2. Le réseau Natura 2000 en mer compte 235 sites et couvre 35,2 % de l?espace maritime métropolitain. Les sites comprennent 86 ZPS (pour une superficie de 119 120 km2) et 140 ZSC (d?une superficie totale de 105 773 km2). 51 % de la surface de ces sites sont situés au large de la façade Nord Atlantique-Manche Ouest. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 100 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pour aller plus loin ? CGDD, Efese - Milieux marins et littoraux :évaluationdesécosystèmes et des services rendus, Théma, octobre 2018, 911 p. ? Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves des Outre-mer français : un bilan mitigé, bilan 2020. ? INPN 2021. La biodiversité en France - Livret 100 chiffres expliqués sur lesespèces. PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), Paris, 52 p. ? LPO, La migration des oiseaux. ? MilieuMarinFrance, Les aires marines protégées françaises. ? Naturefrance, Indicateurs de l?Observatoire national de la biodiversité. ? Notre-environnement, Évaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020. ? Observatoire Pelagis - Coordinateur du Réseau national échouages. ? CGDD, Les protections des espaces naturels terrestres et marins en France en 2021, Datalab essentiel, septembre 2021, 4 p. ? UICN, Plateforme RedList. ? UICN, Pôle-relais zones humides tropicales. https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/ https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/ https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/loisirs-nature/grands-rendez-vous/journees-europeennes-de-la-migration/la-migration-des-oiseaux https://www.amp.milieumarinfrance.fr/accueil-fr https://naturefrance.fr/indicateurs https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441 https://www.observatoire-pelagis.cnrs.fr https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf https://www.iucnredlist.org/fr/ https://uicn.fr/outre-mer/przht/ partie 4 Changement climatique et risques littoraux ? Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et sa stabilité. Près d?un tiers du dioxyde de carbone (CO2) rejeté chaque année dans l?atmosphère par les activités humaines est ainsi absorbé par l?océan, ce qui en fait un puits de carbone majeur. Depuis 1970, cet écosystème a emmagasiné près de 91 % de la chaleur générée par l?effet de serre induit par la hausse des émissions des gaz à effet de serre (GES) dans l?atmosphère. Le changement climatique a des effets en cascade d?ores et déjà palpables sur les océans : réchauffement des eaux marines, fonte de la banquise et des glaciers, élévation du niveau de la mer, acidification des océans, vagues de chaleur océaniques, etc. Ces phénomènes mettent en péril la santé des océans et des écosystèmes qu?ils abritent, accentuent la dégradation des littoraux, augmentent la vulnérabilité à l?érosion côtière et à la submersion marine et représentent une menace pour nos modes et conditions de vie, les activités économiques et l?ensemble de l?environnement. partie 4 : changement climatique et risques littoraux 102 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Réchauffement et acidification des océans ANOMALIES DE TEMPÉRATURES DES OCÉANS DE 1993 À 2020 0,50 0,40 0,30 0,20 0,10 0,00 - 0,10 - 0,20 - 0,30 19 93 En °C 19 95 19 97 20 01 20 03 20 05 20 11 20 13 20 15 20 17 20 19 19 99 20 09 20 07 20 20 Note : les anomalies de températures sont calculées par rapport à la moyenne des moyennes mensuelles de la période 1993-2014. PH MOYEN DE L?EAU À LA SURFACE DES OCÉANS DE 1985 À 2020 En pH sur l?échelle des ions hydrogène totaux 8,12 8,11 8,10 8,09 8,08 8,07 8,06 8,05 19 85 19 87 19 89 19 91 19 93 19 95 19 97 19 99 20 01 20 03 20 05 20 07 20 09 20 11 20 13 20 15 20 17 20 20 20 19 Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques et tendance de la température de surface de la mer dans l'océan mondial - Série chronologique du pH moyen de l'eau de mer, données extraites en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022 https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 103 Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et sa stabilité. Leur température, leurs propriétés physiques et leurs interactions avec l?atmosphère influent sur les courants marins et les conditions climatiques à l?échelle planétaire. Les émissions de gaz à effet de serre, induites par les activités humaines depuis l?ère préindustrielle, mettent à mal ces grands équilibres. Exposée à un effet de serre croissant, la planète emmagasine de l?énergie supplémentaire année après année. Depuis 1970, 91 % de ce surplus a été absorbé dans les différentes couches des océans, le complément se répartissant entre la cryosphère (3 %), les sols (5 %) et l?atmosphère (1 %). Sur la période 1993-2020, les océans se sont réchauffés d?environ 0,6 °C et la mer Méditerranée de l?ordre de 1 °C. Le réchauffement des eaux marines bouleverse les échanges thermiques entre les océans et l?atmosphère. L?arrivée massive d?eau douce dans les mers et océans, issue de la fonte des glaciers et de la banquise, est de nature à amplifier ce dérèglement en modifiant certains courants marins structurants pour la régulation du climat. Ces changements induisent de fortes évolutions dans le régime et la répartition des précipitations sur les continents et favorisent la survenue d?événements climatiques extrêmes de plus en plus intenses (sécheresse, vagues de chaleur, tempêtes et ouragans, orages, grêles, etc.). Près d?un tiers du dioxyde de carbone rejeté chaque année dans l?atmosphère est absorbé par les océans et les mers, ce qui les rend plus acides. Depuis l?ère préindustrielle, l?acidification des milieux marins a augmenté de 30 %. Ce phénomène, préjudiciable pour de nombreux organismes marins (coraux, crustacés, moules, etc.) et par effet rebond pour l?ensemble de la chaîne alimentaire, se conjugue avec la hausse de la température des mers et océans, avec pour conséquence une baisse de la teneur en oxygène dans l?eau favorisant l?asphyxie des espèces qui y vivent. Outre la disparition de certains écosystèmes marins, l?évolution des caractéristiques physiques des mers et océans induit une nouvelle distribution des espèces (migration d?espèces, concurrence entre espèces invasives et espèces endémiques, etc.). partie 4 : changement climatique et risques littoraux 104 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Niveau des océans NIVEAU MOYEN DES OCÉANS DE 1993 À 2020 0,12 0,10 0,08 0,06 0,04 0,02 0,00 - 0,02 En mètres 19 93 19 95 19 97 20 01 20 03 20 05 20 11 20 13 20 15 20 17 20 19 19 99 20 09 20 07 20 20 Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques du niveau moyen des océans, données extraites en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022 https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/time-series-mean-sea-level-anomalies-over-global-ocean-and-associated-trend partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 105 Le réchauffement de la planète génère une élévation du niveau des mers et des océans. Depuis 1900, le niveau moyen des océans a augmenté de 20 cm. Sur la seule période 1993-2020, la hausse moyenne est estimée à environ 10 cm. Cette hausse résulte pour un tiers de la dilatation des océans provoquée par l?augmentation de leur température, le complément étant attribué à la fonte des glaciers de l?Antarctique, du Groenland ou des autres glaciers continentaux. Si la tendance globale est à l?élévation du niveau moyen des océans, certaines tendances régionales s?en écartent en raison des processus océaniques. Ainsi, au niveau du globe, la hausse du niveau de la mer peut varier entre - 10 et 10 mm/an. S?agissant de la France métropolitaine, la hausse du niveau de la mer s?élève à un rythme de 3 mm/an sur la période 1993-2019 en Méditerranée (3,06 mm/an à Nice, 2,94 mm/an à Toulon, 3,01 mm/an à Sète), de 1,4 et 2,5 mm/an en Atlantique (1,42 mm/an à Roscoff, 1,95 mm/an à Brest, 2,48 mm/an à La Rochelle) et entre 1,6 et 2,6 mm/an en Manche-Mer du Nord (1,65 mm/an à Cherbourg, 2,33 mm/an au Havre et 2,63 mm/an à Dunkerque)7. Outre-mer8, l?augmentation du niveau de la mer est de l?ordre de 3 mm/an au niveau des Antilles, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Elle varie de 4 à 5 mm/an à Saint-Pierre-et-Miquelon, autour de 6 mm/an à La Réunion, entre 3 à 5 mm/an à Mayotte et de 0 et 4 mm/an pour les TAAF. L?élévation du niveau des mers et des océans menace directement les territoires littoraux (submersion marine, érosion côtière), très souvent densément peuplés ou abritant des installations stratégiques (production d?énergie, ports, etc.). D?ores et déjà, des aménagements sont mis en oeuvre pour permettre à ces territoires de faire face à ce risque (délocalisation, ouvrages de protection du littoral, etc.). L?élévation du niveau des mers est également susceptible de favoriser l?entrée d?eau salée dans les eaux souterraines continentales et de rendre ces dernières impropres à la consommation humaine. 7 NASA - Cartographie des tendances régionales du niveau de la mer observées par altimétrie satellitaire, état à juin 2023. 8 Ces valeurs doivent être prises avec précaution compte tenu des limites de précision des données cartographiques diffusées par la NASA dans la cartographie des tendances régionales du niveau de la mer. https://sealevel.nasa.gov/sea-level-evaluation-tool partie 4 : changement climatique et risques littoraux 106 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Population et logements exposés aux inondations par submersion marine RÉPARTITION DE LA POPULATION RÉSIDANTE ET DES LOGEMENTS POTENTIELLEMENT EXPOSÉS À L?ALÉA SUBMERSION MARINE, PAR TERRITOIRE EN 2019 70 En % 1,5 million d?habitants permanents exposés Communes littorales Autres communes Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique Méditerranée DROM Population permanente Logements 30 19 81 1,4 million de logements exposés 7 42 17 10 24 5 32 2111 31 Données France entière Données communes littorales (hors estuaires) Note:leslogementsintègrenttoustypesdelocauxayantformedelogements(maisonetappartement) sans distinction entre résidences principales et secondaires. Champ : France métropolitaine et DROM hors Mayotte. Sources : MEDDE/DGPR et Cete Méditerranée, EAIP submersion marine 2011 ; Insee, Fideli, 2019 ; IGN, BD TOPO® 3.0 ; Fichiers fonciers ? DGFiP 2020 restructurés et enrichis par le Cerema sous la maîtrise d?ouvrage duministèredel?Écologie(MTECT/DGALN).Traitements:SDES;Cerema,2022 partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 107 Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone côtière par la mer dans des conditions météorologiques et marégraphiques sévères. Ce phénomène brutal résulte généralement de la conjonction de phénomènes extrêmes (dépression atmosphérique, vent, houle, pluie) et de forts coefficients de marée provoquant une importante surcote du niveau de la mer. Il survient quand ce dernier dépasse la cote des ouvrages de protection ou des terrains en bord de mer, ou lorsque la mer crée des brèches et rompt les ouvrages ou les cordons naturels, ou encore lorsque des paquets de mer franchissent les barrages naturels ou artificiels suite au déferlement de vagues de taille importante. Les territoires français susceptibles d?être confrontés au phénomène de submersion marine couvrent 11 100 km2. Les communes littorales (hors estuaires) concentrent 59 % de ces territoires (soit 6 500 km2), dont plus de la moitié est située dans les départements des Bouches-du-Rhône, de la Vendée, de la Charente-Maritime et de la Guyane. Environ 1,5 million de personnes résident dans des zones potentiellement exposées à l?aléa naturel inondation par submersion marine. 65 % d?entre elles habitent dans les communes littorales métropolitaines et 5 % dans les communes littorales ultramarines. Les 30 % restantes sont localisées dans des communes estuariennes situées principalement sur les rivages de l?estuaire de la Gironde, de la Loire et de la Seine. Sur les 8 millions des résidents permanents des communes littorales, un million sur huit est exposé au risque inondation liée à l?aléa submersion marine. La façade Manche Est-Mer du Nord concentre le plus grand nombre d?habitants exposés (443 600) suivie de la façade Méditerranée (249 300). Près de 1,4 million de logements (648 700 maisons et 726 900 appartements) pourraient être affectés par une inondation liée au phénomène. Le littoral français concentre 81 % de ces logements dont plus de la moitié se trouve sur les façades Manche Est-Mer du Nord (353 500 logements) et Méditerranée (352 200). Dans les DROM (hors Mayotte), 54 400 logements pourraient être exposés (26 400 maisons et 28 000 appartements), dont la moitié localisée en Guadeloupe, 18 % localisés en Martinique, 16 % en Guyane et 15 % à La Réunion. partie 4 : changement climatique et risques littoraux 108 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Érosion du littoral ÉVOLUTION DU TRAIT DE CÔTE, PAR DÉPARTEMENTS LITTORAUX ? 0 50 km Longueur du trait de côte (km) 680 330 Part (en %) du linéaire du trait de côte concerné par : Recul supérieur à 1,5 m/an Recul entre 0,1 et 1,5 m/an Pas d'évolution perceptible Avancée supérieure à 0,1 m/an Guadeloupe Martinique Guyane La Réunion Mayotte Note : l?indicateurnationaldel?érosioncôtière représente la tendance d?évolution du trait de côte entre deuxdatesespacéesde50ansà90ansselonleszones.Lesdatesutiliséesdépendentessentiellement des photographies aériennes disponibles au moment de l?étude. Les valeurs et les analyses de l?indicateur national sont donc valables uniquement sur les périodes d?observation retenues. L?analyse porte sur 21683profils(17156enmétropoleet4527danslesDROM,horsGuyane). Champ : France métropolitaine et départements et régions d?outre-mer hors Guyane. Sources :Indicateurnationaldel'érosioncôtière,Cerema/MTE2018.Traitements:Cerema;SDES,2024 https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 109 Le littoral est un espace naturellement mobile ; il peut s'étendre ou reculer sous l'effet de différents facteurs (courants marins, élévation du niveau des mers, événements climatiques extrêmes, aménagements du territoire, écoulements des cours d'eau à la mer, érosion des cordons dunaires, extraction de matériaux, construction d'ouvrages côtiers modifiant les échanges sédimentaires). Il en résulte une évolution de la limite terre/mer très variable dans le temps et avec de fortes disparités territoriales. Les zones soumises aux phénomènes d'érosion du littoral ou de recul du trait de côte sont des secteurs sur lesquels la mer s'est étendue dans les terres (recul de la position du rivage). D'après l'indicateur national de l'érosion côtière, près d'un quart des côtes en France métropolitaine et dans les DROM (hors Guyane) est concerné par l'érosion du littoral, soit un linéaire d'environ 920 km (760 km dans l'Hexagone et 160 km dans les DROM). Environ 30 km2 de terres ont disparu en France à la suite du recul du trait de côte depuis 50 ans. Les zones en fort recul en France métropolitaine se concentrent dans les baies des Hauts-de-France, dans les havres du Cotentin, en baie d'Audierne, sur la côte ouest d'Oléron, sur la côte sauvage et l'estuaire de Gironde, dans le nord du Médoc, autour du bassin d'Arcachon et en Camargue. Dans ces territoires, de multiples biens et infrastructures sont exposés, ainsi que les écosystèmes associés. Cinq départements (Seine-Maritime, Charente-Maritime, Gironde, Hérault et Gard) possèdent au moins 50 % de leurs côtes en recul, alors que les quatre départements bretons, la Loire-Atlantique, la Corse-du-Sud, la Martinique et Mayotte ont moins de 10 % de valeurs en recul. Dans le cadre des réflexions sur l?adaptation de la France au changement climatique, le Cerema a évalué le nombre et la valeur des enjeux potentiellement atteints par le recul du trait de côte et par l?envahissement pérenne des terres par la mer aux horizons 2050 et 2100 à partir d?hypothèses de montée des eaux, d?érosion du trait de côte et de maintien ou non des ouvrages littoraux. https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html https://doc.cerema.fr/Default/digital-viewer/c-597431 partie 4 : changement climatique et risques littoraux 110 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Catastrophes naturelles RÉPARTITION DES RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE SUR LE LITTORAL FRANÇAIS PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022 En % Inondations Mouvements de terrain Tempêtes et vents cycloniques Sécheresse Autres 7 71 14 2 6 9 415 reconnaissances NOMBRE DE RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE DANS LES COMMUNES LITTORALES PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022 2 000 1 600 1 200 800 400 0 Inondations Mouvements de terrain Sécheresse Tempêtes et vents cycloniques Autres En nombre de reconnaissances 19 82 19 84 19 86 19 88 19 90 19 92 19 94 19 96 19 98 20 00 20 02 20 04 20 06 20 08 20 10 20 12 20 14 20 16 20 18 20 20 20 18 20 22 1 680 447 515 445 Notes : la « reconnaissance de l?état de Cat-Nat » pour un événement donné correspond à un couple « commune/arrêté Cat-Nat ». Ainsi, un même événement naturel peut induire une reconnaissance de l?état de Cat-Nat pour plusieurs communes. Sur une même année, une commune peut faire l?objet de plusieurs reconnaissances de l'état de Cat-Nat pour un même péril ou des périls différents. Le péril « inondation » concerne les inondations par cours d?eau, submersion marine, remontée de nappe ou coulée de boue ; le péril « mouvements de terrain » concerne les glissements, affaissements, effondrements, éboulements et chute de blocs ; la catégorie « autres » regroupe les périls par grêle, secousse sismique, poids delaneige,éruptionvolcanique,lavetorrentielle,razdemarée. Source : MTECT, Gaspar, données extraites au 21 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 111 De multiples aléas naturels (inondation, submersion marine, tempête et cyclone, mouvement de terrain, érosion côtière, etc.) exposent les communes du littoral français à des événements potentiellement dangereux ou dommageables pour les populations, les biens et les activités économiques. Sur la période 1982-2022, l?état de catastrophe naturelle (dite « Cat- Nat ») a été reconnu à 9 415 reprises sur ces territoires. 71 % de ces reconnaissances sont liées à des inondations par cours d?eau, submersion marine, remontée de nappe ou coulée de boue. Les mouvements de terrain, la sécheresse et les tempêtes et vents cycloniques sont à l?origine respectivement de 14 %, 7 % et 6 % des classements communaux en état de catastrophe naturelle. Les autres périls ne font l?objet que d?un faible nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat (poids de la neige 1 %, secousse sismique 0,8 %, grêle 0,2 %, raz de marée 0,1 %, divers 0,1 %). Marquée par les tempêtes Lothar et Martin, l?année 1999 est de loin celle enregistrant le plus grand nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat (1 680), dont 63 % au titre du péril inondation (1 052) et 37 % pour mouvements de terrain (624). Viennent ensuite l?année 1995 (515 reconnaissances) marquée par des crues océaniques, l?année 1987 (447 reconnaissances) à la suite de l?un des ouragans les plus violents ayant touché la France et l?année 2010 (445 reconnaissances) marquée par la tempête Xynthia. Chaque année, en moyenne, près de 155 communes littorales font l?objet d?au moins une reconnaissance de l?état de Cat-Nat. Celles cumulant le plus grand nombre de reconnaissances sur la période 1982-2022 sont situées dans le Finistère (845 reconnaissances), la Charente-Maritime (676), La Manche (601), la Haute-Corse (592) et les Alpes-Maritimes (577). partie 4 : changement climatique et risques littoraux 112 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Gestion des risques littoraux NOMBRE DE COMMUNES LITTORALES, PAR TRANCHES DE POPULATION EXPOSÉES À L?ALÉA SUBMERSION MARINE ET SELON LA COUVERTURE PAR UN PLAN DE PRÉVENTION DE RISQUES EN 2023 250 200 150 100 50 0 En nombre de communes Communes littorales en totalité ou en partie par une EAIPsm et avec un PPRL** et/ou De 10 à 100 hab. De 100 à 500 hab. De 500 à 1 000 hab. De 1 000 à 5 000 hab. Plus de 5 000 hab. Communes littorales couvertes en totalité ou en partie par une EAIPsm* un PPMRsm approuvé*** * EAIPsm = enveloppe approchée d'inondations potentielles par submersion marine. ** PPRL = plan de prévention de risques littoraux. *** PPMRsm : plan de prévention multirisques traitant de l'aléa submersion marine. Note de lecture : en 2023, 105 communes littorales (hors estuaires) comptent chacune entre 500 et1000habitantsayantleurrésidenceprincipalesituéedansunezoneexposéeaurisqued'inondation parsubmersionmarine.Parmicescommunes,67sontcouvertesparunPPRLet/ouPPRMapprouvétraitant de cet aléa. Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte). Source : MTECT, Gaspar, données extraites en décembre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 113 Pour réduire la vulnérabilité des personnes et des biens exposés à l'aléa naturel « inondation par submersion marine », des plans de prévention de risques littoraux (PPRL) ou des plans de prévention multirisques (PPMR) traitant de cet aléa sont élaborés pour encadrer les modalités d?aménagement du territoire sur les secteurs les plus exposés. Ces dispositifs réglementent notamment le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour le rendre compatible avec l?intensité du risque encouru. En 2023, parmi les 931 communes littorales (hors estuaires), 347 disposent d?un PPRL ou d?un PPMR approuvé et traitant de cet aléa : 300 communes en France métropolitaine (88 en Manche Est-Mer du Nord, 98 sur la façade Nord Atlantique-Manche Ouest, 63 sur la façade Sud Atlantique et 51 en Méditerranée) et 47 dans les DROM, hors Mayotte (7 communes en Guyane, 13 à La Réunion et 27 en Martinique). Les communes littorales couvertes par ces dispositifs comptent 817 000 habitants résidant dans des zones potentiellement exposées à l?aléa naturel inondation par submersion marine. Inversement, 236 000 personnes exposées à l?aléa « submersion marine » résident dans des territoires non couverts par un PPRL et/ou PPMR traitant de l?aléa submersion marine. 81 % des communes littorales ayant plus de 5 000 habitants exposés à l?aléa inondation par submersion marine disposent d?un PPR traitant de cet aléa. Ainsi, 87 % des habitants exposés sur ces territoires sont couverts par un PPR. Concernant les communes ayant moins de 500 habitants exposées au risque inondation par submersion marine, seules 33 % d?entre elles disposent d?un PPRL. partie 4 : changement climatique et risques littoraux 114 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pour aller plus loin ? Copernicus, Indicateurs de surveillance des océans. ? Giec, Groupe d?experts intergouvernementaux sur l?évolution du climat. ? Notre-environnement, Enjeux humains en zones de submersion marine et dans les secteurs en érosion. ? Onerc, Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique. ? CGDD, Chiffres clés du climat ? France, Europe et Monde - Edition 2023, Datalab, octobre 2023, 92 p. ? CGDD, Chiffres clés des risques naturels, Datalab, janvier 2024, 156 p. ? WMO, Climate Indicators and Sustainable Development. https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend https://www.ipcc.ch/ https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion https://www.ecologie.gouv.fr/impacts-du-changement-climatique-littoral-et-milieu-marin http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-du-climat-france-europe-et-monde-edition-2023?rubrique=26&dossier=126 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-des-risques-naturels-edition-2023 https://reliefweb.int/report/world/climate-indicators-and-sustainable-development-demonstrating-interconnections partie 5 Situation de la France dans le monde ? Du fait de son second rang mondial en matière de surface maritime couverte et de sa puissance économique maritime, la France joue un rôle majeur dans les négociations internationales pour préserver les écosystèmes et exploiter durablement les ressources marines et côtières. La sélection d?indicateurs présentée dans cette partie permet d?illustrer le positionnement de la France au sein de l?Union européenne et dans le monde. partie 5 : situation de la France dans le monde 116 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Emplois de l?économie maritime RÉPARTITION DES EMPLOIS DE L?ÉCONOMIE MARITIME PAR SECTEUR D?ACTIVITÉ ET PAR ÉTATS MEMBRES DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2020 100 75 50 25 0 Tourisme côtier Ressources marines vivantes Transport maritime Activités portuaires Construction et réparation de navires Ressources non vivantes Éolien en mer En % Esp ag ne [8 35 ] Grè ce [5 66 ] Alle m ag ne [5 65 ] Ita lie [5 28 ] Fra nce [3 74 ] Por tu ga l [2 41 ] Pay s- Bas [1 67 ] Cro at ie [16 5] Polo gn e [ 15 3] Dan em ar k [ 12 3] Suè de [ 11 7] Bulg ar ie [72 ] Rou m an ie [72 ] Irla nd e [ 69 ] Fin lan de [ 50 ] Belg ique [3 9] Chy pre [3 9] Esto nie [3 8] Le tto nie [3 7] M alt e [ 34 ] Lit ua nie [2 8] Hon gr ie [19 ] Tc hé quie [1 4] Slov aq uie [1 1] Slov én ie [9] Aut ric he [7 ] Lu xe m bou rg [0 ,4 ] UE à 27 [4 37 2] [X] = nombre de personnes employées en milliers. Note:lesecteurdesressourcesmarinesvivantescomprend:lesfilièresdelapêche,l'aquaculture, la transformation et distribution des produits de la pêche. Celui des ressources marines non vivantes comprend l'extractiondepétrole,degazetd'autresminéraux(ycomprislegravier,lescarrièresdesable,l'argile,lekaolin et le sel) et leurs activités de soutien. Champ:Étatsmembresdel?UEà27. Source : EU Blue Economy Observatory, état au 3 avril 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 117 Ports maritimes de voyageurs TOP 20 DES PORTS MARITIMES EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE PASSAGERS EMBARQUÉS ET DÉBARQUÉS DE 2018 À 2021 En milliers de passagers Ports 2018 2019 2020 2021 Algésiras (Espagne) 5 953 6 148 1 546 1 337 Århus (Danemark) 3 145 3 385 2 436 3 007 Calais (France) 9 118 8 478 3 269 2 388 Cirkewwa (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 087 Capri (Italie) 4 785 4 796 2 714 2 089 Helsingborg (Suède) 7 136 7 153 3 562 4 009 Helsingør (Danemark) 7 152 7 105 3 548 3 985 Helsinki (Finlande) 11 569 11 619 4 754 3 737 Île d'Elbe (Italie) nd 2 641 2 384 2 712 Ischia (Portugal) nd 4 788 2 645 2 048 Messina (Italie) 10 604 11 669 7 737 8 251 Mgarr-Gozo (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 452 Napoli (Italie) 7 066 9 257 5 318 4 628 Palma Mallorca (Espagne) 7 330 7 848 3 726 5 816 Paloukia Salamina (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964 Peiraias (Grèce) 8 927 9 331 4 370 5 972 Perama (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964 Piombino (Allemagne) 3 662 2 827 2 594 2 870 Portoferraio (Italie) 2 941 nd nd nd Puttgarden (Allemagne) 5 580 6 007 2 329 2 696 Reggio di Calabria (Italie) 9 335 10 884 7 528 8 109 Rødby (Færgehavn) (Danemark) 5 625 5 483 2 331 2 686 Santa Cruz de Tenerife (Espagne) 5 226 5 448 2 964 4 281 Sjællands Odde (Danemark) 3 226 3 493 2 506 3 081 Split (Croatie) 4 760 4 958 2 523 3 745 Stockholm (Suède) 8 534 8 349 1 906 4 433 Tallinn (Estonie) 9 967 9 961 4 331 3 475 Turku (Finlande) 3 137 3 137 1 105 1 402 Top 20 ports 148 916 161 478 83 100 92 578 nd = données non disponibles. Champ : États membres de l'UE. Source : Eurostat, données extraites au 2 juin 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 118 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Ports maritimes de marchandises TRANSPORT MARITIME DE MARCHANDISES DANS LES PRINCIPAUX PORTS EUROPÉENS DE 2019 À 2021 2019 2020 2021 0 100 200 300 400 500 En millions de tonnes )saB-syaP( madrettoR Anvers (Belgique) Hambourg (Allemagne) Amsterdam (Pays-Bas) Algésiras (Espagne) Marseille (France) Valence (Espagne) Le Havre (France) Trieste (Italie) Barcelone (Espagne) Dunkerque (France) Gênes (Italie) Le Pirée (Grèce) Brême (Allemagne) Zeebruges (Belgique) Zeeland Seaports (Pays-Bas) Göteborg (Suède) Livourne (Italie) Cartagena (Espagne) Bergen (Norvège) nd nd = données non disponibles. Sources : Eurostat ; SDES, Chiffres clés des transports, 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 119 Flotte de pêche TOP 10 DES PAYS EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE NAVIRES DE PÊCHE EN 2021 ET ÉVOLUTION DEPUIS 2015 Pays 2015 2017 2019 2020 2021 Grèce 15 351 14 982 14 689 14 619 14 551 Italie 12 300 12 252 12 127 12 152 12 179 Espagne 9 397 9 145 8 883 8 838 8 730 Portugal 8 035 7 907 7 755 7 712 7 678 Croatie 7 727 7 559 7 604 7 543 7 507 France 7 309 6 509 6 513 6 223 6 229 Finlande 2 723 3 224 3 207 3 137 3 174 Irlande 2 141 2 022 2 040 2 034 2 032 Danemark 2 356 2 198 2 077 2 029 1 971 Estonie 1 538 1 595 1 742 1 828 1 889 UE à 28 (2015-2019) 84 203 82 647 75 157 - - UE à 27 (depuis 2020) - - - 74 806 74 556 Sources : Agreste, collection Graph'Agri 2020, 2022 ; Eurostat, données extraites au 28 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 120 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pêche maritime dans le monde CAPTURES DE POISSONS, CRUSTACÉS, MOLLUSQUES ET AUTRES ORGANISMES AQUATIQUES DANS LE MONDE DEPUIS 2010 En milliers de tonnes équivalent poids vif Pays 2010 2019 2020 2021 Allemagne 215 207 195 157 Chili 3 048 2 377 2 162 nd Chine 13 099 12 329 11 890 nd Danemark 828 629 733 466 Espagne 742 837 748 752 France 440 527 461 485 Inde 3 272 3 690 3 709 nd Indonésie 5 046 7 003 6 430 nd Islande 1 081 923 1 020 nd Italie 230 181 137 146 Norvège 2 838 2 479 2 205 2 168 Pays-Bas 376 319 308 295 Pologne 130 181 187 155 Portugal 223 184 159 178 Suède 211 178 171 153 Turquie 446 432 331 295 USA 4 293 4 785 4 234 nd Vietnam 2 067 3 285 3 273 nd UE à 27 (depuis 2020) 4 394 4 103 3 932 nd Monde 77 353 81 599 78 784 nd nd = données non disponibles. Champ:zonesmarinesdepêche,horseauxcontinentales. Sources : Agreste, collection Graph?Agri- pêche et aquaculture, 2022 ; Eurostat, FAO, état au 31 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 121 Stocks de poissons et de crustacés ÉTAT DES STOCKS COMMERCIAUX DE POISSONS ET DE CRUSTACÉS PAR RÉGION MARINE EUROPÉENNE, DE 2016 À 2020 ? 500 km0 3 3 1 76 3 31 19 Océan Arctique Mer d?Islande, du Groenland et des Îles Féroé Zone large de distribution Mer Celtique Baie de Biscaye et côtes ibériennes Açores Océan Atlantique Mer Méditerranée Ouest Mer Méditerranée Centrale Mer Méditerranée Est Mer Noire 7 Mer du Nord Mer Baltique 2 Stocks en bon état écologique sur la base des critères mortalité par pêche et capacité de reproduction 48 2 65 3 X Nombre de stocks évalués Nombre de stocks totaux Nombre de stocks en mauvais état Stocks en mauvais état écologique sur la base des critères mortalité par pêche et capacité de reproduction Stocks en bon état écologique sur la base du critère mortalité par pêche ou du critère capacité Stocks dont l?état est indéterminé de reproduction Note:stocksévaluésparrapportauxcritèresdebonétatécologique(mortalitéparpêcheetcapacité de reproduction). Source : Agence européenne pour l'environnement, état au 28 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 122 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Éolien en mer PANORAMA EUROPÉEN DES PARCS ÉOLIENS OFFSHORE RACCORDÉS AU RÉSEAU À FIN 2023 Pays Nombre de turbines raccordées en 2023 Capacité cumulée en 2023 (en MW) Turbines connectées en 2023 Capacité raccordée en 2023 (en MW) Royaume-Uni 2 767 14 756 88 833 Allemagne 1 566 8 536 27 329 Pays-Bas 670 4 739 174 1 906 Danemark 672 2 652 41 344 Belgique 399 2 261 0 0 France 130 842 49 360 Suède 80 192 0 0 Norvège 10 101 1 35 Finlande 19 71 0 0 Italie 10 30 0 0 Irlande 7 25 0 0 Portugal 3 25 0 0 Espagne 2 7 1 2 Total 6 335 34 237 381 3 809 Source :Offshorewindenergy2023statistiques,WindEurope,mars2024.Traitements:SDES,2024 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 123 Aires marines protégées COUVERTURE DES AIRES MARINES PROTÉGÉES PAR LES ÉTATS MEMBRES DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2021 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 En % de couverture de l?espace maritime de chaque état Allemagne Belgique France Pays-Bas Lituanie Pologne Roumanie Grèce Estonie Danemark Lettonie Suède UE à 27 Espagne Finlande Croatie Chypre Bulgarie Italie Malte Slovénie Portugal Irlande Notes : sont ici considérées comme aires marines protégées (AMP) à la fois les sites Natura 2000 et les aires protégées désignées au niveau national par chaque État membre. Pour la France, les données font référence uniquementàlaFrancemétropolitaine.LasuperficiedecouverturetotalepourlesAMPfrançaisesconsidérées est de 140 053 km2,soit37,6%del?espacemaritimefrançaismétropolitain.Eurostatcalculelapartdeszones marinesprotégéessurlabasedesdonnéespubliéesurWISEMARINE(Systèmed'informationmaritimepour l'Europe) et rapportées par les États membres en vertu de la directive-cadre sur la stratégie pour le milieu marin (2008/56/CE). Source : Eurostat, état au 31 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 124 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Déchets sur les plages TOP 10 DES DÉCHETS LES PLUS COLLECTÉS SUR LES PLAGES EUROPÉENNES ET DE FRANCE MÉTROPOLITAINE EN 2021 En % du nombre total de déchets collectés 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Fragments en plastique/polystyrène (2,5-50 cm) Bouchons/couvercles en plastique pour boissons Pailles et agitateurs Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm Bouteilles en plastique <= 0,5 L Sacs de courses Bouteilles en plastique > 0,5 L Éponges en mousse 0 5 10 15 20 25 30 Fragments en plastique (2,5-50 cm) Fragments en polystyrène (2,5-50 cm) Cotons-tiges (plastique) Élastiques de conchyliculture Bouchons, couvercles en plastique pour boissons Bouchons, capsules en plastique (anneau, joint/opercule associé) Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips Mégots et ?ltres de cigarettes Mégots et ?ltres de cigarettes Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm Filets et morceaux de ?let (< à 50 cm) Plages européennes* Total de déchets collectés et analysés : 90 463 Plages de France métropolitaine Total de déchets collectés et analysés : 133 218 *Pourl'Europe,seuleslesdonnéessurlesévénementsdesurveillancedeMarineLitterWatch(MLW)ontété prises en compte. Champ : plages de la France métropolitaine et plages de quatre mers régionales européennes : mer Baltique, mer Noire, mer Méditerranée et océan Atlantique Nord-Est. Sources : Cedre, 2022 (pour la France) ; MarineLitterWatch(MLW)-AEE, état au 3 avril 2023 (pour l'Europe). Traitements : SDES, 2023 https://www.eea.europa.eu/themes/water/europes-seas-and-coasts/assessments/marine-litterwatch/data-and-results/marine-litterwatch-data-viewer partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 125 Qualité des eaux de baignade en mer PART DES SITES DES EAUX DE BAIGNADE EN MER EN EXCELLENTE QUALITÉ DANS LES PAYS EUROPÉENS EN 2022 80 En % 100 60 40 20 0 99 99 95 97 94 94 93 92 92 91 90 8988 86 86 85 82 78 78 73 70 70 51 43 Chypre Croatie Grèce Slovénie Malte Danemark Espagne Bulgarie Roumanie Portugal Italie UE à 27Lituanie Allemagne Pays-Bas Belgique Lettonie Irlande France Finlande Suède Albanie Pologne Estonie Note : nombre total des sites de baignade en mer rapportés pour la saison 2022 par pays : Albanie 113, Allemagne362,Belgique41,Bulgarie92,Chypre120,Croatie894,Danemark917,Espagne1987,Estonie 30,Finlande78,France2074,Grèce1679,Irlande139,Italie4854,Lettonie33,Lituanie16,Malte87,Pays- Bas91,Pologne185,Portugal509,Roumanie49,Slovénie21,Suède261,UEà27pays14519. Source : Eurostat, état au 12 septembre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 126 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Ressources minérales des grands fonds marins LOCALISATION DES RESSOURCES MINÉRALES ASSOCIÉES AU GRANDS FONDS MARINS ET DES ZONES D?EXPLORATION DE CES RESSOURCES 160°W 120°W 80°W 0°40°W 40°E 80°E 160°E120°E 70°N 50°N 30°N 10°N 10°S 30°S 50°S 70°S 70°N 50°N 30°N 10°N 10°S 30°S 50°S 70°S Permis d?exploration dans les eaux internationales (sous contrôle de l?AIFM) Permis d?exploration pour les sulfures polymétalliques Permis d?exploration pour les nodules polymétalliques Permis d?exploration pour les encroûtements fer-manganèse Localisation des permis d?exploration et d?exploitation dans les ZEE (sous contrôle Zones avec permis d?exploration Zones avec permis d?exploitation Limites des ZEE Limites de plaques tectoniques Sites avec sulfures polymétalliques Zones à nodules polymétalliques Zones d?encroûtements fer-manganèse des états souverains) *DanslazonedeClarion-Clipperton,17paysbénéficientd?unouplusieurspermisd'exploitation:Chine et Russie** détiennent 2 permis chacun ; France, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Belgique, Corée du Sud,Pologne**,Bulgarie**,Cuba**,l?îleCook,Jamaïque,Kiribati,Nauru,Républiquetchèque**,Singapour, Slovaquie** et Tonga détiennent 1 permis chacun. ** Fait référence à 1 permis obtenu dans le cadre d?un groupement des pays. Notes:ZEE=zoneéconomiqueexclusive;30permisd?explorationdesressourcesminéralesetmarines ont été délivrés par l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) et en cours de validité au 30 juin 2023, dont19pourlesnodulespolymétalliques,7pourlessulfurespolymétalliqueset4pourlesencroûtements riches en cobalt. Source :Ifremerd?aprèssourceAIFM,2023.Traitements:Ifremer,2023 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 127 Pour aller plus loin ? Agence européenne pour l?environnement. ? Eurostat. ? EU Blue Economy Observatory. ? Food and Agriculture Organization of the United Nations. ? International Seabed Authority. ? Wind Europe. https://www.eea.europa.eu/fr https://ec.europa.eu/eurostat/web/main/data/database https://blue-economy-observatory.ec.europa.eu/index_en https://www.fao.org/fishery/fr/capture https://www.isa.org.jm/exploration-contracts/ https://windeurope.org/ 128 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Annexes ? Glossaire ? Sigles et abréviations annexes 130 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Glossaire Aléa : manifestation d?un phénomène naturel ou anthropique d?occurrence et d?intensité données. Aquaculture marine : ensemble des activités de culture de plantes et d'élevage d'animaux dans le milieu marin ou dans l?eau de mer. Ces productions concernent les filières de la conchyliculture, la pisciculture marine, la culture de macro-algues et l?élevage de crustacés en eau de mer, essentiellement de crevettes et d?écrevisses. Artificialisation : transformation d?un sol à caractère naturel, agricole ou forestier par des actions d?aménagement, pouvant entraîner son imperméabilisation totale ou partielle. Capacité d?accueil marchand : nombre de lits touristiques en hébergement marchand dans une commune, c?est-à-dire hors résidences secondaires. Sont comptabilisés les lits en hôtels, campings, résidences de tourisme, villages vacances, auberges de jeunesse, centres sportifs. Les ratios définis par l?Insee sont utilisés afin d?estimer le nombre de lits touristiques pour les hôtels (deux lits par chambre) et les campings (trois lits par emplacement). Capacité d?accueil touristique : nombre de lits touristiques en hébergement marchand (hôtels, campings, résidences de tourisme, villages vacances, auberges de jeunesse, centres sportifs, etc.) et en résidences secondaires. Les hébergements touristiques entre particuliers ne sont pas pris en compte. Pour les résidences secondaires, le ratio défini par l?Insee est également utilisé afin d?estimer le nombre de lits touristiques (cinq lits par résidence secondaire). Capacité d?épuration nominale : débit et charge journalière maximal, exprimée en équivalent habitant (EH), que la station d?épuration peut traiter efficacement. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 131 Conchyliculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l?élevage de coquillages marins : huîtres, moules, praires, palourdes et coques. Cette activité s?exerce essentiellement sur des parcelles concédées par l?État sur le domaine public maritime. Convention Ospar : adoptée en 1962, c?est une convention de mer régionale qui définit les modalités de la coopération internationale pour la protection du milieu marin de l'Atlantique Nord-Est. Convention de Barcelone : adoptée en 1976, elle a pour objectif de prévenir et réduire la pollution marine par les navires, les aéronefs et les sources terrestres en mer Méditerranée. La convention et ses protocoles additionnels intègrent également la planification, la gestion intégrée des zones côtières, la promotion du développement durable et la protection et l?amélioration du milieu marin. Convention Marpol : adoptée en 1973, elle est la principale convention internationale traitant de la prévention de la pollution en milieu marin, que les causes soient liées à l?exploitation ou à des accidents. Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage : centres chargés de recueillir les informations et la coordination des interventions visant à faciliter la constatation et le recueil d?éléments relatifs à la recherche et la répression des pollutions par les navires, sous l?autorité du préfet maritime et du procureur de la République. Les CROSS rédigent des rapports officiels relatant une pollution en mer (POLREP). Directive « Habitats - Faune - Flore » : directive européenne du 21 mai 1992 destinée à la protection des milieux et des espèces « remarquables », servant de base juridique au réseau Natura 2000 en prévoyant notamment la désignation de zones spéciales de conservation (ZSC) et la protection d?habitats et d'espèces sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre et marin). annexes 132 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Directive « Oiseaux » : directive européenne du 2 avril 1979 concernant la protection des oiseaux sauvages. Elle sert de base juridique au réseau Natura 2000 en prévoyant notamment la désignation de zones de protection spéciale (ZPS) sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre et marin). Directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » : adoptée en 2008, cette directive est l'un des piliers de la politique environnementale européenne pour l'eau et les milieux aquatiques. Son objectif est de « préserver la diversité biologique et le dynamisme des océans et des mers et d'en garantir la sûreté, la propreté, le bon état sanitaire et la productivité ». Dispositif de séparation du trafic : système d'organisation du trafic visant à séparer des flux de trafic opposés par des moyens appropriés et notamment par l'établissement de couloirs de circulation. Eaux côtières : eaux de surface situées entre la ligne de base servant pour la mesure de la largeur des eaux territoriales et une distance d?un mille marin. Eaux intérieures : étendues d?eau situées en deçà de la bordure littorale d?un État ou « ligne de base ». L?État est souverain sur cet espace maritime. Sa souveraineté s?étend à la fois à la surface des eaux, à la colonne d?eau sous-adjacente, au sol et au sous-sol et à l?espace aérien. Eaux internationales : elles comprennent toutes les eaux qui ne sont pas incluses dans l?espace maritime d?un État. Dans ces eaux s?exerce le principe de liberté de la haute-mer. À la suite de l?implémentation de la Partie XI de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) a été créée en 1994 pour régir l?utilisation des ressources du sol et du sous-sol des eaux internationales considérées comme le bien commun de l?humanité. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 133 Eaux résiduaires urbaines : eaux usées des ménages et d?autres usagers de l?eau potable (établissements publics (écoles, hôpitaux, etc.) et privés (entreprises)), eau de pluie souillée lors du ruissellement sur les toitures et la voirie. Une grande partie de ces eaux usées est assainie dans des stations d?épuration urbaines collectives. Eaux de transition : eaux de surface situées à proximité des embouchures de rivières ou de fleuves, qui sont partiellement salines en raison de leur proximité des eaux côtières mais qui restent fondamentalement influencées par des courants d?eau douce. Équivalent habitant : unité de mesure basée sur une estimation de la quantité de pollution organique émise par personne et par jour (1 EH = 60 g de DBO5/jour en entrée station). Elle permet d?apprécier le bon dimensionnement des stations de traitement des eaux usées, ainsi que de caractériser la taille des agglomérations urbaines en matière de traitement des eaux usées. Espèce endémique d?un territoire : espèce dont l?ensemble des populations est présent exclusivement dans une zone géographique connue. Espèce sub-endémique d?un territoire : espèce dont l?ensemble des populations ne se trouve que dans une zone géographique connue ou localisée de façon très marginale en périphérie. Eutrophisation : enrichissement excessif des cours d?eau et des plans d?eau en éléments nutritifs comme le phosphore et l?azote, lesquels agissent comme engrais pour les plantes aquatiques. Elle se manifeste par la prolifération de végétaux aquatiques et une diminution notable de la teneur en oxygène de l?eau. Il s?en suit, entre autres, une diversité animale et végétale amoindrie et des usages perturbés. annexes 134 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Habitat d?intérêt communautaire : habitat naturel en danger ou ayant une aire de répartition réduite en Europe, listé en annexe de la directive « Habitats - Faune - Flore », et pour lequel doivent être désignées des zones spéciales de conservation dans le cadre du réseau Natura 2000. Initiative française pour les récifs coralliens : l'initiative nationale recouvre toutes actions et mesures prises en faveur de la protection et de la gestion durable des récifs coralliens des Outre-mer. Logements en résidence : logements individuels ou collectifs construits en vue d?une occupation par un public ciblé selon la nature de la résidence, avec mise à disposition de services spécifiques (ex. résidence sénior). Logement individuel pur : logement faisant l?objet d?un permis de construire relatif à un seul logement individuel. Logements individuels groupés : logements faisant l?objet d?un permis de construire relatif à la construction de plusieurs logements individuels (notamment en lotissement ou dans une maison individuelle de deux logements), ou de logements individuels associés à des logements collectifs ou des locaux non résidentiels. Logement vacant : logement inoccupé se trouvant dans l?un des cas suivants : proposé à la vente, à la location, déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d?occupation, en attente de règlement de succession, conservé par un employeur pour un usage futur au profit d?un de ses employés, gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire. Macro-déchets marins : tous les matériaux solides, manufacturés ou transformés, délibérément jetés, ou accidentellement perdus sur le littoral ou en mer et ayant une taille supérieure à 5 mm. Certains déchets de petite taille mais clairement identifiés, tels que les bouchons, mégots de cigarette ou les biomédias, sont également inclus dans la catégorie des macro- déchets. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 135 Masse d?eau : proportion d?eau, de plan d?eau ou zone côtière homogène. Les masses d?eau correspondent au découpage élémentaire utilisé pour les évaluations conduites au titre de la directive-cadre sur l?eau 2000/60/ CE. Mer territoriale : bande de 12 milles marins, soit 22 km environ, calculée à partir de la bordure littorale d?un État ou « ligne de base ». Dans cette zone, l?État exerce pleinement sa souveraineté sur le sol et le sous-sol marin, la surface et la colonne d?eau sous-adjacente, ainsi que sur l?espace aérien. Natura 2000 : réseau écologique européen de sites naturels désignés en application des directives « Habitats - Faune - Flore » et « Oiseaux » et visant à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt communautaire. Navires rouliers : navires utilisés pour transporter des véhicules chargés grâce à une rampe d?accès. Oiseaux d?eau hivernants : vaste catégorie d'oiseaux comportant toutes les espèces qui fréquentent de près ou de loin les zones humides. Ils se répartissent en 9 groupes (exotiques compris) qui font l'objet d'un bilan dans le cadre du suivi Wetlands (anatidés, limicoles, plongeons et grèbes, ardéidés, cigognes, rallidés et grues, ibis/spatules/flamants, laridés, cormorans). Orientation technico-économique des exploitations agricoles : classification européenne faite à partir des coefficients de production brute standard (PBS). Une exploitation est spécialisée dans une orientation si la PBS de la ou des productions concernées dépasse deux tiers du total. Parc de logements : il regroupe les résidences principales, les résidences secondaires (y compris les logements occasionnels) et les logements vacants. annexes 136 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pisciculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l'élevage des poissons destinés à la consommation, en milieu naturel ou en bassin artificiel. En France, elle regroupe trois secteurs d?élevage bien distincts : la pisciculture en eau douce, la pisciculture marine et la pisciculture d?étangs. Phosphore total : paramètre permettant de mesurer toutes les formes sous lesquelles le phosphore est présent, organique et inorganique. Le phosphore organique peut provenir de tissus végétaux ou animaux, des eaux usées domestiques ou industrielles ou d?effluents d?élevages agricoles. Les phosphates inorganiques proviennent en partie des fertilisants agricoles. Plan de prévention des risques littoraux : dispositif visant à encadrer le développement urbain dans les zones les plus exposées aux risques naturels liés à la submersion marine et/ou au recul du trait de côte et de falaises. Il réglemente le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour le rendre compatible avec l?intensité du risque encouru. Le principe général est de ne pas augmenter la vulnérabilité des personnes et des biens établis dans des zones concernées et de définir des mesures de prévention, de protection ou de sauvegarde compatibles avec un développement économique, social et résilient du territoire. Plan de prévention des risques approuvé : un plan de prévention des risques est dit approuvé (ou opposable) lorsqu?un arrêté préfectoral valide le document, délimite les zones à risques et précise les règles qui s?appliquent à chacune de ces zones. Points chauds de biodiversité : régions très riches en espèces et très menacées. La France est présente sur 5 des 36 points chauds de la biodiversité mondiale : Méditerranée, Caraïbes, océan Indien, Polynésie et Nouvelle-Calédonie. POLREP : rapports officiels relatant d?une pollution en mer. Ils permettent, entre autres, de connaître la localisation et le type de pollutions occasionnées, parfois leur étendue, et éventuellement la source qui en est la cause. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 137 POLREP confirmé : constat de pollution effectué par un agent habilité. Polyculture-élevage ou polyculture-polyélevage : se dit d?une exploitation qui cultive plusieurs types de cultures et/ou qui élève plusieurs espèces animales. Produit brut standard : il décrit le potentiel de production des exploitations et permet de classer économiquement les exploitations (moins de 25 000 ¤ = petites exploitations ; 25 000 - 100 000 ¤ = moyennes exploitations ; plus de 100 000 ¤ = grandes exploitations). Protection forte : le décret n° 2022-527 en application de l?article L. 110-4 du Code de l?environnement la définit comme « une zone géographique dans laquelle les pressions engendrées par les activités humaines susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont absentes, évitées, supprimées ou fortement limitées, et ce de manière pérenne, grâce à la mise en oeuvre d'une protection foncière ou d'une réglementation adaptée, associée à un contrôle effectif des activités concernées ». Régime catastrophes naturelles : l?indemnisation des dommages par le régime catastrophes naturelles porte sur « les dommages matériels directs ayant eu pour cause déterminante l?intensité anormale d?un agent naturel, lorsque les mesures habituelles à prendre pour éviter ces dommages n?ont pu empêcher leur survenance ou n?ont pu être prises » (article L. 125-1 alinéa 3 du Code des assurances). L?état de catastrophe naturelle est constaté par un arrêté interministériel qui détermine les zones et les périodes où s?est située la catastrophe, ainsi que la nature des dommages occasionnés par celle-ci. annexes 138 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Réseau national échouages (RNE) : réseau intervenant sur le littoral métropolitain depuis le début des années 1970 et sur les territoires ultramarins depuis 1990. Le RNE est constitué par 462 correspondants coordonnés par l?Observatoire Pelagis (unité mixte de service de l?Université de La Rochelle et du CNRS en partenariat avec le ministère en charge de l?Écologie). Résidence principale : logement occupé de façon habituelle et à titre principal par une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage. Résidence secondaire : logement utilisé pour des séjours de courte durée (week-ends, loisirs, ou vacances). Les logements meublés mis en location pour des séjours touristiques sont également classés en résidences secondaires. Rivage : partie de la terre soumise à l?action des vagues et de la marée. Schéma de cohérence territoriale (SCoT) : ce schéma détermine, à l?échelle de plusieurs communes ou groupement de communes, un projet de territoire visant à mettre en cohérence l?ensemble des politiques sectorielles, notamment en matière d?habitat, de mobilité, d?aménagement commercial, d?environnement ou de paysage. Situation dangereuse en navigation maritime : situation dans laquelle un navire, en raison de son comportement, peut mettre en danger sa propre sécurité ou celle des navires situés aux alentours ou celle de l?État côtier. Surface agricole utile : la surface agricole utile est une notion normalisée dans la statistique agricole européenne. Elle comprend les terres arables (y compris pâturages temporaires, jachères, cultures sous abri, jardins familiaux, etc.), les surfaces toujours en herbe et les cultures permanentes (vignes, vergers, etc.). annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 139 Taux de fonction touristique : indicateur de pression ou d?intensité touristique qui traduit ainsi les variations de population occasionnées par le tourisme. Il s?agit du rapport entre le nombre de lits touristiques d?un territoire et sa population résidente. Il exprime la capacité théorique d?un territoire à augmenter sa population en matière d?accueil touristique. Un taux égal à 100 signifie que le territoire dispose d?une capacité d?accueil de touristes équivalente à la population permanente et est donc susceptible de doubler sa population avec l?accueil de touristes. UMS (Universal Measurement System) : unité de mesure de volume pour les navires de longueur supérieure à 24 mètres effectuant des voyages internationaux. Union internationale pour la conservation de la nature : organisation intergouvernementale qui dresse des états des lieux et formule des recommandations pour faire évoluer les politiques, les connaissances et la mise en oeuvre des actions en faveur de la conservation de la biodiversité. Zone économique exclusive : zone au-delà de la limite des eaux territoriales et jusqu?à 200 milles marins (environ 370 km) calculée à partir des lignes de base d?un État. Dans cette zone, l?État exerce des droits souverains sur l?exploration, exploitation, la conservation et la gestion des ressources naturelles, biologiques ou non au niveau de la colonne d?eau, du sol et du sous-sol. L?État a la possibilité de demander l?extension de son plateau continental jusqu?à 350 milles marins depuis la ligne de base. annexes 140 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Sigles et abréviations AIFM Autorité internationale des fonds marins APER Association pour la plaisance écoresponsable ARS Agence régionale de santé Cedre Centre de documentation, de recherche et d?expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux Cerema Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement CEVA Centre d?étude et de valorisation des algues COM Collectivités d?outre-mer CROSS Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage DCSMM Directive-cadre « stratégie pour le milieu marin » DGAL Direction générale de l'alimentation du ministère de l'Agriculture DGALN/DEB Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature/Direction de l'eau et de la biodiversité DGAMPA Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l?aquaculture DHFF Directive « Habitats - Faune - Flore » DHUP Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages au sein du MTECT DO Directive « Oiseaux » DROM Départements et régions d?outre-mer DST Dispositif de séparation du trafic EH Équivalent habitant ENSM École nationale supérieure maritime annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 141 Ifrecor Initiative française pour les récifs coralliens Ifremer Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer IGN Institut géographique national Insee Institut national de la statistique et des études économiques INPN Inventaire national du patrimoine naturel LPO Ligue pour la protection des oiseaux MASA Ministère de l?Agriculture et de la Souveraineté alimentaire MEDDE Ministère de l'Écologie, du Dévoloppement durable et de l'Énergie (ancienne dénomination du ministère chargé de l'Environnement) MNHN Muséum national d'histoire naturelle MTE Ministère de la Transition écologique (ancienne dénomination du ministère chargé de l'Environnement) MTECT Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires OFB Office français de la biodiversité OTEX Orientation technico-économique des exploitations agricoles PatriNat Centre d'expertise et de données sur le patrimoine naturel POLREP Rapport de pollution PPRL Plan de prévention des risques littoraux PPMR Plan de prévention multirisques PBS Produit brut standard REMI Réseau de contrôle microbiologique des zones de production de coquillages RNE Réseau national échouages Rephytox Réseau de surveillance des phycotoxines dans les organismes marins annexes 142 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 SAU Surface agricole utile SCoT Schéma de cohérence territoriale SDES Service des données et études statistiques SINP Système d'information de l'inventaire du patrimoine naturel SSP Service de la statistique et de la prospective au sein du MASA STEU Station de traitement des eaux usées TAAF Terres australes et antarctiques françaises TaxRef Référentiel taxonomique national UE Union européenne UICN Union internationale pour la conservation de la nature UMS Universal Measurement System ZEE Zone économique exclusive ZSC Zone spéciale de conservation ZPS Zone de protection spéciale ABRÉVIATIONS DES UNITÉS DE MESURE GW Gigawatt - milliard de watts Ha Hectare M¤ Million d'euros Md¤ Milliard d'euros Mt Million de tonnes MW Mégawatt - million de watts Table des matières table des matières 144 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Avant-propos 4 Données clés 5 ÉLÉMENTS DE CONTEXTE 9 ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DES TERRITOIRES LITTORAUX 15 Dynamique démographique 16 Logements 18 Construction de logements 20 Occupation du sol suivant la distance à la mer 22 Planification urbaine 24 Économie maritime 26 Hébergement touristique 28 Agriculture du littoral 30 Pêche maritime 32 Aquaculture marine 34 Énergies marines renouvelables 36 Formations aux métiers de la mer 38 Transport maritime de marchandises 40 Transport maritime de voyageurs 42 Surveillance de la navigation maritime 44 Déconstruction des bateaux de plaisance 46 Pour aller plus loin 48 table des matières Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 145 ÉTAT DES EAUX, PRESSIONS ET IMPACTS 49 État des eaux littorales 50 Qualité des eaux de baignade en mer 52 Qualité bactériologique des produits de la mer 54 Pollutions en mer 56 Macro-déchets sur le littoral métropolitain 58 Déchets en mer 60 Flux d?azote et de phosphore à la mer 62 Échouage des macro-algues 64 Toxines algales 66 Assainissement collectif des eaux résiduaires urbaines sur le littoral 68 Pour aller plus loin 70 ÉCOSYSTÈMES LITTORAUX ET MARINS 71 Niveau de connaissances de la répartition des espèces marines 72 Espèces endémiques et sub-endémiques marines 74 Liste rouge UICN des espèces marines 76 Récifs coralliens 78 Mangroves françaises 80 Milieux humides du littoral français 82 Oiseaux d?eau hivernants du littoral métropolitain 84 Date d?arrivée des oiseaux migrateurs sur le littoral métropolitain 86 État de conservation des espèces et habitats naturels marins et côtiers d?intérêt communautaire 88 Échouages de mammifères marins 90 Espèces invasives 92 Aires marines protégées 94 Espaces protégés : protections fortes terrestres 96 Réseau Natura 2000 98 Pour aller plus loin 100 table des matières 146 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RISQUES LITTORAUX 101 Réchauffement et acidification des océans 102 Niveau des océans 104 Population et logements exposés aux inondations par submersion marine 106 Érosion du littoral 108 Catastrophes naturelles 110 Gestion des risques littoraux 112 Pour aller plus loin 114 SITUATION DE LA FRANCE DANS LE MONDE 115 Emplois de l?économie maritime 116 Ports maritimes de voyageurs 117 Ports maritimes de marchandises 118 Flotte de pêche 119 Pêche maritime dans le monde 120 Stocks de poissons et de crustacés 121 Éolien en mer 122 Aires marines protégées 123 Déchets sur les plages 124 Qualité des eaux de baignade en mer 125 Ressources minérales des grands fonds marins 126 Pour aller plus loin 127 ANNEXES 129 Glossaire 130 Sigles et abréviations 140 Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 147 Dépôt légal: mars 2024 - version modifiée enavril2024 (pp. 6, 108-109) ISSN: 2557-8138 (en ligne) 2555-7580 (imprimé) Directrice de publication: Béatrice Sédillot Rédacteur en chef: Hugues Cahen Coordination éditoriale: Céline Blivet, ClaudeBaudu-Baret Cartographie: Antea Infographie: Bertrand Gaillet Maquettage et réalisation: Agence Efil, Tours Conditions générales d?utilisation Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille - 75006Paris), est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et, d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d?information de l?oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1erjuillet1992 - art.L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art.425). Commissariat général au développement durable Chiffres clés dela mer etdulittoral Édition 2024 À partir d?une sélection de cartes etd?indicateurs clés commentés, ce recueil dresse un panorama synthétique desprincipaux usages des territoires littoraux et marins de l?Hexagone et des Outre-mer. Il aborde leurs impacts sur l?environnement, lesdispositifs mis en place pour préserver lesécosystèmes, ainsi que les effets duchangement climatique, notamment sous l?angle des risques naturels littoraux. Enfin, ilillustre la place importante de la France auniveau mondial du fait de son second rang en matière d?espace maritime couvert et de sapuissance économique maritime. Service des données et études statistiques Sous-direction de l'information environnementale Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr Sommaire Avant-propos Données clés Éléments de contexte Aspects socio-économiques des territoires littoraux État des eaux, pressions et impacts Écosystèmes littoraux et marins Changement climatique et risques littoraux Situation de la France dans le monde Annexes Table des matières INVALIDE) (ATTENTION: OPTION t être appliqués si nécessaire. Dans les données présentées, letraitementtertiairecorrespondàunprocédédestinéàl?éliminationdel?azoteetduphosphoreappliqué en plus du traitement secondaire. Champ : France métropolitaine et DROM (hors Mayotte). Source : MTECT/DEB, portail « assainissement collectif ». Traitements : SDES, 2022 partie 2 : état des eaux, pressions et impacts Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 69 Environ 82 % des ménages français sont raccordés à un réseau d?assainissement collectif, d?après l?observatoire national des services d?eau et d?assainissement (Sispea). Les autres ménages, qui résident principalement dans des zones rurales où l?habitat est dispersé, doivent être dotés d?installations individuelles dites d?assainissement non collectif. En 2020, 960 stations de traitement des eaux usées (STEU) en activité sont implantées sur une commune littorale ou raccordées à une commune littorale en tant que commune principale. Les STEU dont la tranche d?obligation de l?agglomération de rattachement est supérieure à 10 000 équivalent habitant (EH) représentent 38 % des STEU du littoral, contre 6 % à l?échelle nationale. Par ailleurs, 92 % de la capacité nominale totale de traitement est assurée par des STEU de capacité supérieure à 10 000 EH, contre 79 % à l?échelle nationale. La zone littorale se caractérise donc par une moindre proportion de STEU de petite taille, probablement en lien avec un habitat plus dense. Les STEU dotées d?au moins un traitement secondaire représentent 98 % de la capacité totale des installations en activité dans la zone littorale, ce qui est proche de la moyenne nationale (96 %). La part des traitements tertiaires dans la capacité nominale totale est en revanche inferieure en zone littorale (62 %) par rapport à l?échelle nationale (81 %). Après traitement, 50 % des STEU de la zone littorale rejettent leurs effluents dans un milieu en eau douce. Cependant, cela ne correspond qu?à 22 % des capacités épuratoires, les STEU d?une capacité supérieure à 10 000 EH rejetant majoritairement en eaux côtières (61 % des capacités d?épuration) ou en estuaire (12 % des capacités). La capacité d?épuration nominale moyenne par habitant en assainissement collectif est plus élevée pour les communes littorales (2,2 EH/hab) que la moyenne nationale (1,5 EH/hab). Au-delà du fait qu?en zone littorale le taux de raccordement à l?assainissement collectif est probablement plus élevé, cet écart s?explique également par le dimensionnement des installations de traitement, qui intègre les populations touristiques saisonnières. https://www.services.eaufrance.fr/ partie 2 : état des eaux, pressions et impacts 70 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pour aller plus loin ? Agence européenne de l?environnement, From source to sea ? The untold story of marine litter. ? CEVA, Étude et suivi des marées vertes en Bretagne. ? Cedre, Déchets aquatiques. ? Ifremer, Cedre 2023. Rapportscientifiquepourl?évaluationcycle 3 au titre de la DCSMM. Descripteur 10 « Déchets marins » en France métropolitaine. ? Ministère de la Santé et de la Prévention, Qualité des eaux de baignade en France. ? Notre-environnement, Évolution de la qualité bactériologique des produits de la mer. ? Notre-environnement, Phycotoxines sur le littoral métropolitain, évolution depuis 2010. ? Observatoire de l?environnement en Bretagne, Évolution des échouages d?algues vertes sur le littoral breton. https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment https://www.ceva-algues.com/document/etude-et-suivi-des-marees-d-algues-vertes-en-bretagne/ https://wwz.cedre.fr/content/download/9903/file/Bulletin-40-FR.pdf https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010 https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation partie 3 Écosystèmes littoraux et marins ? La France abrite une grande diversité d?écosystèmes marins et côtiers répartis sur l?ensemble du globe. Ces écosystèmes sont des lieux d?alimentation, de reproduction et de repos pour de nombreuses espèces. Avec ses territoires ultramarins, la France héberge près de 60 000 km² de récifs coralliens, une superficie de 880 km² de mangroves et 18 % des 240 000 espèces marines répertoriées au niveau mondial. Très riches en biodiversité, les milieux marins et littoraux français fournissent à la société de nombreux services. Pourtant, de multiples pressions (surpêche, capture d?espèces menacées, urbanisation exponentielle, tourisme croissant, accumulation de déchets plastiques, pollution des milieux, changement climatique, etc.) pèsent aujourd?hui sur eux en les rendant fragiles et vulnérables. Ainsi, 7 % de la faune et 2 % de la flore marine présentes et évaluées en France sont menacées ou déjà éteintes en 2022, en dépit des dispositifs de préservation ou de protection déjà en place. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 72 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Niveau de connaissances de la répartition des espèces marines PROPORTION D?ESPÈCES MARINES LISTÉES DANS LE RÉFÉRENTIEL TAXONOMIQUE NATIONAL FAISANT L?OBJET D?AU MOINS UNE DONNÉE D?OCCURRENCE DE 2012 À 2023 50 000 45 000 40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 En nombre d?espèces Nombre d?espèces n?ayant pas de données diffusées dans l?INPN** Nombre d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée diffusée dans l?INPN 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021* 2022 2023 18 309 2 706 23 953 3 939 24 401 4 894 24 122 8 497 23 829 10 688 22 484 13 557 23 236 13 898 24 419 13 913 21 393 18 178 23 784 22 578 23 395 23 678 *Rupturedesérie:pourdesraisonsinhérentesàunemodificationdecalcul,lesdonnées2021nesont pas représentées. ** Inventaire national du patrimoine naturel. Notes:touteslesespècesmétropolitainesetultramarinesdeTaxRefsontprisesencompte;l?état des connaissances est dressé au 1er janvier 2023. Champ : France métropolitaine, DROM et COM. Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : PatriNat ; SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 73 Le référentiel taxonomique national (TaxRef) diffusé sur le portail de l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) recense chaque année les espèces métropolitaines et ultramarines animales, végétales et de champignons ayant fait l?objet d?au moins une donnée d?occurrence, c?est- à-dire associée à un lieu, une date et un observateur. Collectées notamment dans le cadre d?inventaires de terrain, ces données géoréférencées permettent de territorialiser les enjeux de conservation des espèces et d?orienter les choix stratégiques des politiques publiques en matière de planification territoriale. Elles contribuent également à l?évaluation de l?état de conservation et au suivi de tendance de milliers d?espèces. Début 2023, sur les 202 456 espèces recensées en France métropolitaine et en outre-mer, seules 47 073 espèces marines sont validées et listées dans le référentiel. Parmi celles-ci la moitié (50 %) possède au moins une donnée d?observation diffusée sur le portail de l?INPN. La France ne dispose d?aucune donnée accessible pour 50 % des 47 073 espèces marines. Même si leur acquisition est en constante progression (2 706 espèces avec au moins une donnée d?occurrence en 2012 contre 23 678 en 2023), la connaissance demeure partielle et insuffisante pour certaines d?entre elles (cas des inventaires dans les fonds marins notamment). Disposer d?une unique observation est par exemple insuffisant pour statuer sur le degré de présence d?une espèce. Aussi, la proportion d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée d?observation ne constitue qu?un degré imparfait de la connaissance. Les espèces marines représentent le groupe d?espèces où l?acquisition de données reste encore difficile et nécessite un renforcement de moyens matériels et financiers pour assurer, entre autres, des campagnes d?inventaires sur les groupes taxonomiques dont la connaissance est encore lacunaire. https://inpn.mnhn.fr/accueil/index partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 74 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Espèces endémiques et sub-endémiques marines PROPORTION D?ESPÈCES ENDÉMIQUES ET SUB-ENDÉMIQUES MARINES SAUVAGES PAR TERRITOIRE EN 2023 4 3 2 1 0 Espèces endémiques Espèces sub-endémiques En % Poly né sie fr an ça ise Île s s ub an ta rc tiq ue s Clip per to n Nou ve lle -C alé don ie Gua delo up e Guy an e M ar tin ique Île s É par se s M ay ot te La R éu nio n W all is- et -F ut un a Fr an ce m ét ro poli ta ine Te rre -A déli e Sain t-M ar tin Sain t-B ar th éle m y Sain t-P ier re -e t-M ique lon 308 66 20 351 56 23 44 14 32 43 7 40 2 0 0 0 [X]=nombretotald'espècesendémiquesetsub-endémiques. Notes:seuleslesespècesendémiquesetsub-endémiquessauvagesactuellessontprisesencompte;l?état des connaissances est dressé au 1er janvier 2023. Champ : France métropolitaine, DROM et COM. Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 75 Les espèces endémiques et sub-endémiques, présentes naturellement sur des territoires limités, constituent un patrimoine naturel unique. Elles sont les premières espèces à être menacées du fait de leur aire de répartition restreinte et d?une sensibilité plus forte aux pressions exercées par l?homme. En France, elles se retrouvent principalement dans les territoires insulaires (21,8 % contre 3,2 % dans l?Hexagone). Parce qu?elles ont évolué séparément de celles du continent, ces espèces sont plus nombreuses sur les îles les plus anciennes (cas de la Nouvelle-Calédonie). Hébergeant le plus grand nombre d?espèces menacées au niveau mondial, la France se place à la 6e place des pays pour le nombre d?espèces endémiques et sub-endémiques. En l?état des connaissances au 1er janvier 2023, sur les 46 264 espèces sauvages marines actuellement présentes en France, 998 espèces sont exclusives (endémiques) ou quasi exclusives (sub-endémiques) du territoire français, c?est-à-dire présentes nulle part ailleurs dans le monde, soit 2,2 % des espèces. La Nouvelle-Calédonie (351 espèces) et la Polynésie française (308 espèces) concentrent la majorité de ces espèces. Sur ces territoires abritant une faune et une flore parfois méconnues et moins étudiées que sur le continent, l?endémisme des espèces marines serait nettement plus faible que celui des espèces terrestres et d?eau douce : 2,2 % des espèces marines en Nouvelle-Calédonie contre 56,9 % des espèces terrestres et d?eau douce. La dispersion de ces espèces par les océans et une connexion plus forte entre des habitats marins diversifiés pourraient expliquer cette situation. La Polynésie française et les îles subantarctiques (Terres australes antarctiques françaises - TAAF) constituent les foyers de biodiversité où la proportion d?espèces sauvages marines endémiques ou sub-endémiques est la plus forte (respectivement 3,8 % et 3,0 % des espèces présentes et évaluées, contre 0,3 % dans l?Hexagone). Le dauphin de Guyane, le poisson-ange de Clipperton ou encore l?herbier de Posidonie de Méditerranée sont des espèces endémiques et sub- endémiques bénéficiant aujourd?hui de nombreux plans de conservation qui cherchent, entre autres, à préserver cette richesse unique que seuls quelques points chauds de biodiversité à l?échelle mondiale hébergent. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 76 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Liste rouge UICN des espèces marines RÉPARTITION PAR NIVEAU DE MENACE DES ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES MARINES PRÉSENTES EN FRANCE ET ÉVALUÉES AU NIVEAU DE LA LISTE ROUGE MONDIALE DE L?UICN* EN 2022 7 81 5 En % 4 732 espèces Préoccupation mineure Quasi menacées Éteintes ou menacées 96 56 espèces Espèces animales marines Espèces végétales marines 7 2 2 Données insuf?santes * Union internationale pour la conservation de la nature. Champ:espècesprésentesaumoinsenmer(Marine/Eauxdoucesintérieuresetmarines/Terrestres, eaux douces eaux intérieures et marines/Terrestres et marines). Source : UICN, Liste rouge version 2021-3 : tableaux 6a, 6b, 6c, données extraites en avril 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 77 Réalisée par les instances internationales de l?Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l?évaluation mondiale du niveau de menace subi par les espèces permet de définir le risque d?extinction des espèces de faune et flore de chaque pays à partir de la liste dite « Liste rouge des espèces menacées ». En informant sur le risque d?extinction des espèces, elle traduit la responsabilité de chaque État vis-à-vis de celles-ci, permet de déterminer le degré général de menaces et de suivre sa dynamique. En l?état des connaissances au 21 avril 2022, sur les 4 732 espèces animales et 56 espèces végétales marines présentes en France et évaluées dans le cadre de la Liste rouge mondiale de l?UICN, 336 espèces animales (7 %) et une seule espèce végétale (2 %) sont considérées comme éteintes ou menacées. Depuis la précédente évaluation en 2021, 14 % des populations animales marines évaluées sont restées stables, 13 % ont décliné et seules 2 % ont augmenté. Pour 71 % des espèces, cette tendance n?a pas pu être déterminée. S?agissant des espèces végétales marines évaluées, 54 % des populations ont baissé, 31 % se sont stabilisées et 2 % ont augmenté (13 % n?ont pu être déterminées). Afin d?assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des espèces menacées (ou faisant l?objet d?un intérêt particulier), des plans nationaux d?action portés par l?État (cistude d?Europe, loutre d?Europe, balbuzard pêcheur, esturgeon européen, libellules, fluteau nageant, etc.), mis en oeuvre depuis plus de 25 ans sur les territoires, viennent compléter les dispositifs de protection et gestion existants (parcs nationaux, réserves naturelles, arrêtés de protection de biotope, sites Natura 2000, sites Ramsar, acquisitions foncières, etc.). partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 78 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Récifs coralliens ÉTAT DES RÉCIFS CORALLIENS DU PACIFIQUE, DES ÎLES ÉPARSES, DES ANTILLES FRANÇAISES, DE MAYOTTE ET DE LA RÉUNION, EN 2020 21 34 36 En % 129 stations évaluées Optimal Bon Dégradé Très dégradé 35 76 stations évaluées Pacifique et îles Éparses Antilles françaises, Mayotte et La Réunion 9 34 58 Champ:Pacifique(Nouvelle-Calédonie,Wallis-et-Futuna,Polynésiefrançaise,LaPassion-Clipperton), îles Éparses dans l?océan Indien (TAAF), Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélémy, Saint- Martin), Mayotte et La Réunion. Source : Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves des Outre-mer français, 2020. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 79 Avec ses 12 territoires d?outre-mer, la France héberge près de 60 000 km2 de récifs coralliens, soit 10 % de la surface mondiale (4e pays au monde). Depuis 1870, plus de la moitié de ces écosystèmes vivants ont disparu de la surface du globe (rapport IPBES 2019). Bien qu?ils soient en meilleure santé que d?autres récifs, les récifs français restent menacés. De multiples phénomènes et pressions sont à l?origine de la dégradation de ces milieux : épisodes de blanchissement, proliférations d?Acanthaster planci L. ou astérie couronne d'épine (une espèce d?étoile de mer), sédimentation, pêche, réchauffement climatique, cyclones, blooms algaux (augmentation rapide de la concentration d?algues), etc. La bonne santé des récifs coralliens est un enjeu majeur car ils abritent plus du quart des espèces marines et sont de ce fait un réservoir essentiel de biodiversité. Ils sont à l?origine de nombreux services écosystémiques : protection côtière, fourniture de produits piscicoles et aquacoles, tourisme, etc. Selon le dernier bilan de l?Initiative française pour les récifs coralliens (Ifrecor) portant sur l?état de santé corallien de plus de 200 stations, la situation des récifs coralliens apparaît contrastée entre les territoires d'outre- mer français. Soumis à une forte pression démographique et largement anthropisés, les territoires des Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélémy, Saint-Martin) et de l?océan Indien (Mayotte, La Réunion), aux superficies plus réduites, abritaient des coraux dont 62 % des stations étaient dans un état dégradé en 2020. À l?inverse, plus isolés, moins densément peuplés mais plus vastes, les territoires du Pacifique (Nouvelle- Calédonie, Wallis-et-Futuna, Polynésie française et Clipperton) et les Îles Éparses se portaient mieux : seuls 30 % étaient dans un état dégradé en 2020. Entre 2015 et 2020, le corail vivant a connu une dégradation moindre dans les stations du Pacifique (15 % des stations concernées) que dans celles des Antilles françaises, de Mayotte et de La Réunion (33 % des stations). En s?engageant d?ici 2025 à protéger 100 % de ses récifs notamment au travers de ses aires marines protégées, la France fait de la protection de ces écosystèmes un enjeu de premier ordre. https://ipbes.net/sites/default/files/2020-02/ipbes_global_assessment_report_summary_for_policymakers_fr.pdf https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/%C3%89TAT-DES-R%C3%89CIFS-2020-r%C3%A9sum%C3%A9-pour-d%C3%A9cideurs-web_compressed.pdf partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 80 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Mangroves françaises PART DE MANGROVES PROTÉGÉES DANS LES OUTRE-MER EN 2022 En % Île d?Europa Wallis Mayotte Martinique Guadeloupe Saint-Martin Nouvelle-Calédonie Guyane Saint-Barthélemy Juan de Nova Surfaces protégées en mangroves Surfaces non protégées en mangroves Aires océaniques Océan Atlantique Océan Indien 626 ha 36 ha 623 ha 100 100 100 0 ha 0 1 753 ha 94 2 787 ha 84 15 ha 64 18 114 ha 64 30 756 ha 58 1 ha 24 Océan Paci?que Champ : territoires des Outre-mer concernés hors Polynésie française (mangroves introduites). Source :pôle-relaiszoneshumidestropicales,2022.Traitements:SDES,2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 81 Écosystème des marais maritimes (fond de baie, lagunes, estuaires, deltas) constitué majoritairement de palétuviers, les mangroves affectionnent les eaux calmes, saumâtres et peu oxygénées. Réparties au niveau national sur 15 îles et un territoire continental (Guyane), elles couvrent 87 905 hectares (ha), sur environ 9 millions d?ha de forêt tropicale française. De multiples pressions pèsent sur ces écosystèmes : urbanisation, modifications hydrologiques, pollutions issues des bassins-versants ou de la mer. Depuis 1960, près de 40 % des mangroves mondiales ont vu leur superficie disparaître. En France, l?état de santé des mangroves est jugé bon en Guyane, sur les îles d?Europa et de Juan de Nova (îles Éparses/TAAF), sur l?île de Wallis, ainsi que sur une large partie de la Nouvelle-Calédonie. Leur état général est défavorable à Mayotte, Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Celles de Martinique, Guadeloupe et certaines mangroves de Nouvelle- Calédonie (cas des mangroves de Nouméa) commencent, elles aussi, à se dégrader sous l?effet des activités humaines. Face à ce constat, les territoires fixent des priorités d?action : renforcer les contrôles par les autorités publiques, prendre en compte les enjeux relatifs aux mangroves dans les politiques sectorielles, sensibiliser l?ensemble des communautés, etc. Leur protection par des dispositifs réglementaires (parc national, parc naturel marin, réserve naturelle, mangroves protégées par le Code de l?environnement provincial, etc.) constitue également une réponse de premier ordre. En 2022, 58 % des mangroves nationales font l?objet de mesure de protection (54 712 ha, hors Polynésie française). Alors que l?intégralité des mangroves françaises de l?océan Indien (Mayotte, Europa, Juan de Nova) est protégée, environ 60 % d?entre elles le sont dans l?océan Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Wallis), et l?océan Atlantique (Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Saint-Barthélémy et Guyane). Mises à mal par les activités humaines, les mangroves rendent pourtant de nombreux services : principal puits de carbone devant la forêt tropicale, barrière naturelle contre l?érosion des côtes, réservoir de biodiversité (plus de 3 000 espèces de poissons en dépendent), etc. Selon l?Ifrecor, en France, ces milieux fournissent à la société des services d?une valeur de 1,6 milliard d?euros en moyenne par an. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 82 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Milieux humides du littoral français RÉPARTITION DES SITES HUMIDES EMBLÉMATIQUES DU LITTORAL MÉTROPOLITAIN ET ULTRAMARIN PAR FAÇADE MARITIME, SELON L'ÉVOLUTION DE LEUR ÉTAT DE 2010 À 2020 Dégradation Stabilité Amélioration 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En % Façade Manche Est - Mer du Nord et Atlantique (Nord et Sud) (N=33) Outre-mer (N=19) Ensemble des sites 45 46 9 42 58 36 55 9 Ensemble des sites (N=152) 41 48 11 Façade Méditerranéenne (N=21) 14 67 19 du littoral métropolitain et d'outre-mer (N=73) N=nombredezoneshumidesévaluées. Note : un état stable désigne un état dont les caractéristiques structurales du milieu et sa dynamique ne varient pas d'une période à l'autre. Pour autant, il peut comptabiliser des milieux dégradés qui n'évoluent pas. Champ : ensemble des sites du littoral métropolitain, DROM et COM (hors Saint-Barthélemy et TAAF). Source : SDES/OFB, Évaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020.Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 83 À l?interface de l?océan et du continent, les zones humides littorales sont des lieux d?une très grande diversité marquées par la présence d?eau douce et salée : marais maritimes, estuaires, deltas, mangroves, forêts marécageuses, etc. Elles constituent des espaces vulnérables qui portent souvent l?empreinte de l?action humaine (urbanisation, espèces exotiques envahissantes, drainages, etc.) et du changement climatique. Les zones humides procurent à la société de nombreux services (régulation des eaux, épuration, zones de repos pour les oiseaux, tourisme, etc.). Pourtant, elles sont aujourd?hui menacées. On estime qu?au niveau mondial plus de 64 % des zones humides, en surface, ont disparu depuis 1990. Tous les dix ans, une évaluation nationale dresse l?état de santé de sites humides emblématiques de France au travers de l?évolution des surfaces de ces milieux et de leur état de conservation. Entre 2010 et 2020, sur les 73 sites humides évalués sur le littoral métropolitain et en outre-mer, 55 % de ceux-ci ont vu leur état de conservation rester stable, 36 % se dégrader et 9 % s?améliorer. Les sites des façades Manche Est-Mer du Nord et Atlantique (Nord et Sud) ? (45 %) et d?outre-mer (42 %) sont ceux qui présentent un « état de santé » plus dégradé ces dix dernières années contrairement à ceux de la façade Méditerranée (14 %). L?urbanisation, les activités industrielles et d?exploitation du milieu (sites du littoral Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord), ainsi que les activités touristiques et de loisirs (sites d?outre-mer), favorisent cette situation. Les mesures de gestion et de conservation participent à l?effort de protection. Sur près d?un site sur deux du littoral métropolitain ou d?outre-mer, les mesures prises sont jugées efficaces par les gestionnaires (établissements publics, collectivités locales, associations). Ce sentiment est partagé par une très large majorité de gestionnaires des sites du littoral méditerranéen (85 %) alors que pour les sites ultramarins peu d?entre eux jugent ces opérations efficaces depuis 2010 (28 %). La faible proportion de sites d?outre-mer bénéficiant d?un suivi scientifique visant à évaluer l?efficacité de ces mesures peut expliquer cette situation (35 % des sites ultramarins contre 77 % des sites du littoral métropolitain). partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 84 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Oiseaux d?eau hivernants du littoral métropolitain POPULATIONS D?OISEAUX D?EAU HIVERNANTS DU LITTORAL FRANÇAIS MÉTROPOLITAIN DE 1980 À 2022 400 350 300 250 200 150 100 Tendance Indice 20 04 20 06 20 08 20 10 20 12 20 14 20 16 20 18 20 20 20 00 20 02 20 22 19 94 19 96 19 98 19 90 19 92 19 84 19 86 19 88 19 80 19 82 En indice multi-spécifique, base 100 en 1980 Intervalle de con?ance au seuil de 95 % Note:lacourbeestélaboréeàpartirdesdonnéesobtenuesde38espècesdelaDCSMMcomptabilisées à la mi-janvier sur 181 sites du littoral métropolitain. Source : LPO France. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 85 En Europe, les températures hivernales poussent chaque année de nombreuses espèces à quitter les territoires du Nord et de l?Est pour des régions au climat plus clément. Initié en 1967, le comptage Wetlands International réalisé annuellement dans 130 pays répond à un double objectif : caractériser l?état et les tendances des populations régulières d?oiseaux des plans d?eau et du littoral présentes à la mi-janvier sur les différentes voies migratoires, et dresser la situation des zones humides hébergeant ces espèces. En France métropolitaine, sur les 181 sites du littoral identifiés par le réseau, les effectifs se concentrent sur le golfe de Gascogne (51 %), en Manche Est-Mer du Nord (19 %), en mer Méditerranée occidentale (19 %), en mers Celtiques et en Manche Ouest (11 %). Les limicoles, anatidés et foulques sont les groupes les plus fréquemment rencontrés sur les côtes françaises. Sur la période de recensement 2016-2021, près d?1,4 million d?individus ont été estimés chaque année en moyenne, soit 73 % des oiseaux d?eau hivernants. Dans le cadre de la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin », 38 espèces d?oiseaux d?eau hivernants font l?objet d?un suivi spécifique. Entre 1980 et 2022, leur population a augmenté de 131 %. Cette tendance peut être notamment le signe d?un renforcement des capacités d?accueil (en qualité et/ou surface) au coeur des zones humides françaises. Toutefois, cette dynamique est contrastée entre les espèces dont le mode d?alimentation est directement rattaché à la mer (oiseaux plongeurs côtiers) et celles qui se nourrissent sur l?estran. Sur cette même période, alors que les populations d?oiseaux plongeurs côtiers ont chuté de 31 %, celles s?alimentant sur l?estran ont été multipliées par 5. Cette différence peut s?expliquer notamment par le statut qui les caractérise (espèces bénéficiant de mesure de protection spéciale, espèces chassables). Bien que des tendances opposées puissent être observées entre les espèces, les mesures de protection mises en oeuvre ces dernières décennies (plan national d?action, inscription d?espèces à la Liste rouge mondiale, désignation et renforcement de zones protégées de quiétude, etc.) permettent aux oiseaux d?eau hivernants de résister davantage aux pressions qui pèsent sur le milieu marin que les espèces dites « ordinaires ». partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 86 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Date d?arrivée des oiseaux migrateurs sur le littoral métropolitain DATE DE PASSAGE DES OISEAUX MIGRATEURS DE 1986 À 2022 Variation en nombre de jours (base zéro en 1986) 6 4 2 0 - 2 - 4 - 6 - 8 - 10 - 12 - 14 - 16 Indice moyen toutes espèces Régression linéaire 20 04 20 06 20 08 20 10 20 12 20 14 20 16 20 18 20 20 20 00 20 02 20 22 19 94 19 96 19 98 19 90 19 92 19 86 19 88 Passage au printemps à la Pointe de Grave (N = 16) Toutes espèces : - 4,7 jours entre 1986 et 2022 Intervalle de con?ance au seuil de 95 % Variation en nombre de jours (base zéro en 1981) 6 4 2 0 - 2 - 4 - 6 - 8 - 10 Indice moyen toutes espèces Régression linéaire 19 99 20 01 20 03 20 05 20 07 20 09 20 11 20 13 20 15 19 95 19 97 20 17 19 89 19 91 19 93 19 85 19 87 19 81 19 83 Passage à l?automne au col d?Organbidexka (N = 9) 20 19 20 22 Toutes espèces : - 2,4 jours entre 1981 et 2022 Intervalle de con?ance au seuil de 95 % N=nombred?espècessuivies. Source : LPO France. Traitements : LPO France, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 87 Contrairement aux espèces sédentaires, les oiseaux migrateurs voyagent en fonction des saisons d?une aire de reproduction à une aire d?hivernage où ils passeront l?hiver. Plusieurs espèces allant des oiseaux marins et côtiers jusqu?aux passereaux sont observées chaque année sur le littoral métropolitain français. À l?interface entre la mer et le continent, la pointe de Grave (Gironde) constitue un lieu privilégié pour l?observation de nombreux oiseaux migrateurs qui transitent à l?approche du printemps pour rejoindre les territoires nordiques afin de nidifier. Seize espèces transsahariennes (hirondelles de rivage, martinet noir, faucon hobereau, etc.) y sont suivies. Le col d?Organbidexka (Pyrénées-Atlantiques), situé dans les Pyrénées, permet quant à lui de suivre les espèces migratrices à l?automne ; neuf (cigogne noire, milan noir, busard cendré, etc.) font l?objet d?un suivi systématique. L?évaluation de l?avancée ou du retard des mouvements migratoires et des différentes espèces rencontrées d?une année sur l?autre permet de mesurer l?impact du changement climatique sur les comportements des oiseaux migrateurs. Ainsi, entre 1986 et 2022, un décalage moyen de 4,7 jours est observé au printemps sur leurs dates de passage, tandis qu?à l?automne, les migrateurs passent en moyenne 2,4 jours plus tôt en 2022 comparé à 1981. Ces amplitudes varient selon les espèces qui, pour certaines, avancent significativement leur date de passage alors que d?autres les retardent (+ 1 jour pour la bondrée apivore à - 15 jours pour le busard des roseaux). Cette évolution des dates de passage est le signe d?une adaptation au cours du temps des oiseaux migrateurs aux conditions environnementales changeantes dans les écosystèmes. Face au changement climatique, les populations transsahariennes s?adaptent en revenant globalement plus tôt sur leurs sites de reproduction afin de bénéficier de conditions climatiques plus clémentes à la nidification (végétation précoce, abondance des insectes, etc.). D?autres facteurs sont également responsables de ce bouleversement des cycles naturels, comme la diminution de la surface des habitats naturels, la modification des pratiques agricoles ou le braconnage. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 88 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 État de conservation des espèces et habitats naturels marins et côtiers d?intérêt communautaire ÉTAT DE CONSERVATION DES ESPÈCES ET HABITATS MARINS ET CÔTIERS D?INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE PAR RÉGION BIOGÉOGRAPHIQUE ENTRE 2013 ET 2018 Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En % du nombre d?évaluations des habitats Atlantique (côtier) [18] Méditerranée (côtier) [17] Atlantique (marin) [7] Méditerranée (marin) [7] 6 89 6 35 59 6 14 29 43 14 14 29 43 14 Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 En % du nombre d?évaluations des espèces Atlantique (côtier) [8] Méditerranée (côtier) [4] Atlantique (marin) [22] Méditerranée (marin) [18] 13 13 75 50 50 9 23 645 17 6717 [X] = nombre d?évaluations réalisées. Note:lesrésultatsportentsur33habitats(côtiersetmarins)et52espècesd?intérêtcommunautairedésignés au titre de la directive « Habitats - Faune - Flore ». L?état de conservation d?un habitat s?appuie sur l?évaluation de3paramètres:l?évolutiondelasurface,lastructureetlefonctionnementdel?habitatetlesaltérations qu?il subit. Champ : régions biogéographiques de l?Atlantique (littoral Atlantique et Manche-Mer du Nord) et de Méditerranée (littoral Méditerranée et Corse). Source : INPN PatriNat, 2019, base de données évaluation DHFF 2013-2018. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 89 Les sites d?intérêt communautaire dits « Natura 2000 » visent une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines. Ils sont désignés pour protéger un certain nombre d?habitats naturels et d?espèces représentatifs de la biodiversité européenne. La liste précise de ces habitats et espèces est annexée aux directives européennes « Oiseaux » (DO) et « Habitats - Faune - Flore » (DHFF) dont les dispositifs ne s?appliquent pas aux territoires ultramarins. En 2019, seules 6 % des évaluations portant sur les habitats côtiers et marins d?intérêt communautaire concluent à un état de conservation favorable, avec une sur-représentation des habitats marins de Méditerranée (récifs méditerranéens) et de l?Atlantique (grottes marines océaniques submergées ou semi-submergées) ? (14 % des évaluations de ces groupes). Les habitats côtiers méditerranéens sont à l?inverse les plus dégradés : 59 % des évaluations les concernant aboutissent à un état défavorable à mauvais, contre 43 % pour les habitats marins. Le développement de l?urbanisation sur ces territoires et la fréquentation touristique localement élevée expliquent en partie ce constat en Méditerranée et dans une moindre mesure pour l?Atlantique (habitats dunaires). Seules 5 % des évaluations portant sur les espèces côtières et marines d?intérêt communautaire aboutissent à un état de conservation favorable en 2019, cet état n?étant observé que dans la région Atlantique (état de conservation favorable pour 9 % des espèces marines et 13 % des espèces côtières). Cela s?explique en partie par le bon état de conservation de la loutre d?Europe, du phoque gris ou du phoque veau marin présents dans ces secteurs. Dans les régions marines atlantique et méditerranéenne, la connaissance autour de l?état de conservation des espèces marines, notamment des mammifères marins, reste encore limitée avec respectivement 64 % et 67 % des évaluations statuant à un classement inconnu. La part élevée des évaluations concluant à un état de conservation défavorable des espèces côtières de la région Atlantique (75 %) s?explique par le mauvais état de conservation du groupe taxonomique « poissons » lié en partie à la détérioration de leurs habitats (pollutions et fragmentations des cours d?eau). partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 90 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Échouages de mammifères marins ÉCHOUAGES DE MAMMIFÈRES MARINS SUR LES CÔTES FRANÇAISES DE 1990 À 2021 2 800 2 400 2 000 1 600 1 200 800 400 0 Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique Méditerranée Outre-mer En nombre d?échouages 19 90 19 91 19 92 19 93 19 94 19 95 19 96 19 97 19 98 19 99 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 20 06 20 07 20 08 20 09 20 10 20 11 20 12 20 13 20 14 20 15 20 16 20 17 20 18 20 19 20 20 20 21 Champ : France métropolitaine, DROM et COM. Source : RNE ? Observatoire Pelagis ? UMS 3462, mai 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 91 Placés au sommet de la chaîne alimentaire, les mammifères marins participent à l?équilibre du milieu marin. En France, toutes les espèces de mammifères marins sont protégées. Ce statut ne les épargne pas de subir de multiples pressions et de mourir prématurément. De nombreuses espèces, principalement des cétacés (dauphins, marsouins, baleines) et des pinnipèdes (phoques), fréquentent les eaux françaises. Le recensement de leur échouage (animaux échoués morts ou vivants), assuré par le Réseau national échouages (RNE), permet, entre autres, d?obtenir une meilleure connaissance des populations, de leur écologie et des menaces qui pèsent sur elles. Sur les côtes métropolitaines, près de 31 800 mammifères marins échoués ont été recensés depuis 1990. Le dauphin commun est l?espèce dominante dans ces échouages (39 %) suivi du marsouin commun (14 %) et du dauphin bleu et blanc (8 %). L?arc Atlantique regroupe les trois quarts des échouages recensés (35 % sur la façade Sud Atlantique et 38 % sur la façade Nord Atlantique-Manche Ouest). Les façades Manche Est-Mer du Nord et Méditerranée regroupent, respectivement, 19 et 8 % des échouages. En tenant compte des moyennes 1990-1994 et 2017-2021, les échouages ont été multipliés par 4,4 passant de 490 à 2 146 individus échoués par an. L?essentiel des échouages concerne des animaux morts en mer. Cette mortalité peut être liée à des captures accidentelles par les activités de pêche, des collisions avec des navires, des dérangements, la pollution chimique ou sonore, la surpêche de leurs ressources alimentaires, etc. Pour le dauphin commun et le marsouin commun, la mort par capture dans des engins de pêche professionnelle représente la principale cause de mortalité. En outre-mer, 1 424 échouages ont été recensés depuis 1990 avec de fortes variations interannuelles principalement dues à des événements d?échouages en masse. Le nombre de signalements reste faible par rapport à la longueur du littoral concerné. Les territoires ultramarins ayant recensé le plus grand nombre d?échouages sont les TAAF (24 %), la Nouvelle- Calédonie (22 %) et Saint-Pierre-et-Miquelon (17 %). Les globicéphales noirs et tropicaux sont les espèces les plus touchées par les échouages en masse. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 92 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Espèces invasives EXPANSION DES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES (EEE) DANS LES DÉPARTEMENTS MÉTROPOLITAINS LITTORAUX PARMI UN PANEL DE 84 EEE ? Nombre d?espèces 0 50 km 0 50 km Nombre d?espèces Période 1953-1982 De 4 à 32 espèces 32 0 16 Période 1983-2022 De 28 à 64 espèces 64 0 32 Source : INPN/SINP, mars 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 93 Considérée comme l?une des cinq causes d?érosion de la biodiversité à l?échelle planétaire avec les changements d?usage des terres et de la mer, la surexploitation du vivant, le changement climatique et la pollution, l?expansion des espèces exotiques envahissantes (EEE) animales et végétales constitue une menace pour le vivant. En compromettant l?équilibre naturel des écosystèmes, les espèces introduites par l?homme de façon directe ou non dans les milieux naturels peuvent porter atteinte à la biodiversité, la santé ou l?économie. Tel est le cas de la caulerpe (algue dite tueuse), introduite en Méditerranée dans les années 1980, qui a envahi l?écosystème local des herbiers de posidonie. Associées aux autres pressions, les espèces exotiques envahissantes perturbent l?équilibre naturel de leurs écosystèmes d?adoption par des phénomènes de prédation, compétition, transmission de maladies, modification du milieu, etc. De par son positionnement de carrefour géographique, la diversité de ses climats et milieux naturels, ainsi que l?importance des flux terrestres et maritimes de marchandises rendent la France particulièrement vulnérable face à cette menace. 1 379 espèces végétales et 708 espèces animales ont notamment été identifiées sur le territoire métropolitain. Les départements littoraux ont ainsi connu sans exception une hausse significative du nombre d?EEE qui colonisent les côtes françaises (dunes, estrans, etc.) comme le ragondin, la bernache du Canada, le myriophylle du Brésil ou encore la griffe de sorcière. En moyenne, on estime que depuis 1983, un département du littoral métropolitain a été colonisé par 10 espèces exotiques envahissantes tous les dix ans (sur une liste de 84 espèces prises en compte au niveau national). Cette tendance est également observée au niveau des autres départements métropolitains. Parmi les 26 départements littoraux où au moins une espèce invasive avait été identifiée entre 1953 et 1982, seuls 12 départements en hébergeaient plus de 12 sans dépasser 32 EEE. Depuis 1983, tous les départements littoraux recensent plus de 28 EEE, avec un record de 64 espèces en Gironde. Cette dynamique est confirmée par l?évaluation nationale des sites humides emblématiques : entre 2010 et 2020, 83 % d?entre eux sur le littoral ont été concernés par au moins une de ces espèces. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 94 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Aires marines protégées PART DES EAUX FRANÇAISES CLASSÉES EN AIRE MARINE PROTÉGÉE DE 2000 À 2022 40 35 30 25 20 15 10 5 0 En % 20 00 20 01 20 02 20 03 20 04 20 05 20 06 20 07 20 08 20 09 20 10 20 11 20 12 20 13 20 14 20 15 20 16 20 17 20 18 20 19 20 22 32,5 % 0,1 % Sanctuaire Pelagos RNN* des Terres australes françaises PNM*** d?Iroise Extension réseau Natura 200 en mer Extension de la RNN des Terres australes PNM de Mayotte, du golfe du Lion, des Glorieuses et du PN** des Calanques Création du sanctuaire Agoa et de la mer d?Opale et du PNM des estuaires picards Extension de la RNN des Terres australes biotope de Clipperton et du PNM de Martinique françaises, création de l?aire de protection de Extension du réseau Natura 2000 en mer et de réserves naturelles et intégrales de la mer de Corail (Nouvelle-Calédonie) Création du Parc naturel Gironde et de la mer des Pertuis de la mer de Corail, du PNM du bassin d?Arcachon et du PNM de l?estuaire de la * Réserve naturelle nationale. ** Parc national. *** Parc naturel marin. Note : surfaces calculées sans comptes multiples en cas de superposition spatiale, toutes catégories d'aires marines protégées confondues. Source :Officefrançaisdelabiodiversité,2022.Traitements:OFB;SDES,2022 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 95 Les aires marines protégées (AMP) sont des espaces délimités en mer qui visent des objectifs de protection du patrimoine naturel à long terme et qui favorisent la gestion durable des activités maritimes. Avec 564 sites en France incluant des zones mixtes (terrestres et marines) ou strictement marines, le réseau des AMP françaises se caractérise par une grande diversité : parcs nationaux (3), réserves naturelles (38), arrêtés de protection de biotope (28), parcs naturels marins (8), sites relevant du réseau Natura 2000 (234), parties maritimes du domaine du Conservatoire de l?espace littoral et des rivages lacustres (55), réserve nationale de chasse et de faune sauvage (1), aires marines instaurées au titre des conventions de mers régionales et des conventions internationales (81) ou en application des Codes de l?environnement de la Polynésie française (60), des Codes de l?environnement des provinces de Nouvelle-Calédonie et/ou délibérations du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (58). Depuis 2012, le domaine maritime français couvert par le réseau des AMP a fortement progressé en superficies couvertes, notamment avec la création du sanctuaire Agoa en 2012, du Parc naturel de la mer de Corail en 2014 et l?extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises en février 2022, désormais la plus grande AMP française avec 1,6 million de km2 (Mkm2). En 2022, le réseau des AMP couvre une superficie de 3,4 Mkm2, soit 32,5 % de l?espace maritime français. Entre la France métropolitaine et les Outre-mer, les superficies des AMP restent très contrastées. Le territoire maritime métropolitain, qui ne représente que 3,64 % de la superficie totale des eaux françaises, est couvert à hauteur de 45,3 % par un réseau de petites et nombreuses AMP (366 sites). À l?inverse, les espaces maritimes ultramarins, qui représentent 96,36 % des eaux françaises, font l?objet d?une couverture très hétérogène. Ainsi, les Antilles françaises, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte et les îles subantarctiques sont des territoires bien couverts (à plus de 96 %), contrairement à d?autres espaces comme La Réunion, Wallis-et-Futuna, la Guyane française ou Saint- Pierre-et-Miquelon où la couverture de l?espace maritime par les AMP est inférieure à 0,1 %. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 96 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Espaces protégés : protections fortes terrestres COMPARAISON DE LA PART DES PROTECTIONS FORTES TERRESTRES ENTRE LES TERRITOIRES EN 2023 22 712 km2 Coeurs de parcs nationaux Territoires ultramarins km2 km2 795 4 205 km2 km2 1 016 21 500 km2 km2 1 811 25 705 Réserves naturelles (1) 1 131 2 027 10 730 10 638 11 861 12 665 FranceFrance métropolitaine Arrêtés préfectoraux 293 1 952 403 408 696 2 360 Réserves biologiques (3) 104 484 867 841 971 1 325 Protections fortes Objectif 10 % SNAP* 2 317 8 459 13 008 33 352 15 325 41 522 43 380 km2 66 092 km2 646 385 km2 97 525 km2 548 860 km2 xx km2 xx km2 (y compris les communes littorales) km2 km2 dans les communes littorales dans l?ensemble du domaine terrestre de protection (2) super?cie des communes littorales super?cie de l?espace terrestre Super?cie de l?espace protégé Super?cie de l?espace protégé * Stratégie nationale pour les aires protégées. (1) nationales, régionales, de Corse. (2) de biotope, de géotope, d'habitats naturels. (3) intégrales et dirigées. Champ : France métropolitaine, DROM et COM (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin, Saint-Barthélemy et TAAF). Source : Patrinat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 97 Adoptée le 12 janvier 2021, la stratégie nationale pour les aires protégées (SNAP) vise à doter la France d?un réseau cohérent d?aires protégées terrestres et marines couvrant d?ici 2030 au moins 30 % de l?ensemble du territoire national et de l?espace maritime français, dont au moins 10 % en protection forte. Au sens de la SNAP, les réserves naturelles, les coeurs de parcs nationaux, les arrêtés de protection (de biotopes, géotopes ou habitats naturels), ainsi que les réserves biologiques, sont reconnus comme protection forte terrestre. En octobre 2023, les protections fortes terrestres couvrent 41 522 km2 du territoire national (soit 6,4 % de taux de protection5). Plus d?un tiers de ces protections sont situées dans les communes littorales (15 325 km2 soit 23 % de leur surface totale) : 2 317 km2 sur le littoral métropolitain (soit une couverture de 10,2 %), 5 166 km2 dans les DROM (soit 14,6 % de la surface des communes littorales) et 7 842 km2 dans les collectivités d?outre-mer (soit 96,1 % de taux de protection). Sur le littoral métropolitain, 67 % des protections fortes se trouvent sur la façade Méditerranée. Ainsi, 17,3 % de la surface des communes littorales méditerranéennes est couverte par un dispositif de protection forte contre 6,8 % sur la façade Sud-Atlantique, 6 % en Manche Est-Mer du Nord et 2,1 % en Nord Atlantique-Manche Ouest. Sur le littoral ultramarin6, le taux de couverture des protections fortes est de 29,6 %. Deux territoires se distinguent : le littoral réunionnais couvert à près de la moitié par un dispositif de protection forte (soit 996 km2), avec un coeur de parc national, dix réserves biologiques, trois aires de protection de biotope et deux réserves naturelles, et les TAAF (hors district de la Terre- Adélie et Îles Éparses) entièrement couvertes par un dispositif de protection forte terrestre (soit 7 690 km2), avec la deuxième plus grande réserve naturelle au monde. 5Francemétropolitaine,DROMetCOM,horsterritoiresduPacifiqueSud. 6HorsterritoiresduPacifiqueSud. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 98 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Réseau Natura 2000 RÉPARTITION DES SURFACES TERRESTRES ET MARINES DU RÉSEAU NATURA 2000 DANS LES COMMUNES LITTORALES EN 2023 472 15,1 9 219 31,9 9 691 30,3 1 182 18,5 67 553 47,5 68 735 46,3 1 671 40,2 30 034 33,2 31 705 33,5 3 198 35,5 25 370 22,7 28 568 23,7 6 523 25,9 132 176 35,2 138 699 34,6 71 583 13,0 132 176 35,2 203 759 22,0 Manche Est - Mer du Nord km2 % km2 % km2 % Nord Atlantique - Manche Ouest France métropolitaine terrestre Sud Atlantique Méditerranée km2 % dans les communes littorales Part de territoire terrestre couvert par Natura 2000 France métropolitaine marine France métropolitaine globale km2 % Natura 2000 Part de territoire couvert couvert par Natura 2000 km2 % Natura 2000 Part de territoire global couvert couvert par Natura 2000 Total littoral métropolitain Total France métropolitaine Super?cie terrestre Natura 2000 Super?cie marine Super?cie totale Notes:leréseauNatura2000neconcernequelaFrancemétropolitaine;ilprendencomptelessuperficies deszonesdeprotectionspéciales(ZPS)etdeszonesspécialesdeconservation(ZSC)sansdoublecompte en cas de superposition spatiale. Les calculs pour la partie terrestre ont été réalisés à partir des surfaces des communes littorales (hors estuaires), les calculs pour la partie maritime ont été réalisés à partir des espaces maritimes sous juridiction et souveraineté française. Source : Natura 2000, PatriNat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 3 : écosystèmes littoraux et marins Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 99 Le réseau Natura 2000, réseau écologique européen de sites naturels désignés en application des directives « Habitats - Faune - Flore » et « Oiseaux » concourt à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt communautaire. Il comprend : ? des zones de protection spéciales (ZPS), territoires occupés par les espèces d'oiseaux sauvages figurant à l'annexe I de la directive « Oiseaux » et aires de reproduction, de mue, d'hivernage ou de zones de relais à des oiseaux migrateurs ; ? des zones spéciales de conservation (ZSC) visant des types d'habitats et des espèces animales et végétales figurant aux annexes I et II de la directive « Habitats - Faune - Flore ». En 2023, la France compte 1 756 sites au sein de ce réseau européen : 403 ZPS pour une superficie de 163 414 km2 et 1 353 ZSC d?une superficie totale de 155 056 km2. Une zone peut être à la fois désignée en ZPS et en ZSC. Ainsi, sans double compte, en cas de superpositions spatiales, le réseau Natura 2000 français couvre 203 759 km2, 132 176 km2 en mer et 71 583 km2 en terre. Compte tenu de leurs spécificités et des enjeux qui les caractérisent, les territoires marins et littoraux sont particulièrement concernés par ce dispositif. Ainsi, le réseau Natura 2000 terrestre, présent dans les communes littorales riveraines de la mer compte 219 sites qui couvrent 10 074 km2 comprenant : 51 ZPS pour une superficie de 4 103 km2 (soit 18,1 % de taux de couverture au sein des communes littorales), 168 ZSC d?une superficie totale de 5 971 km2 (soit 26,3 % de taux de couverture au sein des communes littorales). 49 % des sites Natura 2000 littoraux sont situés au sein de la façade méditerranéenne, soit 3 198 km2. Le réseau Natura 2000 en mer compte 235 sites et couvre 35,2 % de l?espace maritime métropolitain. Les sites comprennent 86 ZPS (pour une superficie de 119 120 km2) et 140 ZSC (d?une superficie totale de 105 773 km2). 51 % de la surface de ces sites sont situés au large de la façade Nord Atlantique-Manche Ouest. partie 3 : écosystèmes littoraux et marins 100 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pour aller plus loin ? CGDD, Efese - Milieux marins et littoraux :évaluationdesécosystèmes et des services rendus, Théma, octobre 2018, 911 p. ? Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves des Outre-mer français : un bilan mitigé, bilan 2020. ? INPN 2021. La biodiversité en France - Livret 100 chiffres expliqués sur lesespèces. PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), Paris, 52 p. ? LPO, La migration des oiseaux. ? MilieuMarinFrance, Les aires marines protégées françaises. ? Naturefrance, Indicateurs de l?Observatoire national de la biodiversité. ? Notre-environnement, Évaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020. ? Observatoire Pelagis - Coordinateur du Réseau national échouages. ? CGDD, Les protections des espaces naturels terrestres et marins en France en 2021, Datalab essentiel, septembre 2021, 4 p. ? UICN, Plateforme RedList. ? UICN, Pôle-relais zones humides tropicales. https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/ https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/ https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/loisirs-nature/grands-rendez-vous/journees-europeennes-de-la-migration/la-migration-des-oiseaux https://www.amp.milieumarinfrance.fr/accueil-fr https://naturefrance.fr/indicateurs https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441 https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441 https://www.observatoire-pelagis.cnrs.fr https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf https://www.iucnredlist.org/fr/ https://uicn.fr/outre-mer/przht/ partie 4 Changement climatique et risques littoraux ? Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et sa stabilité. Près d?un tiers du dioxyde de carbone (CO2) rejeté chaque année dans l?atmosphère par les activités humaines est ainsi absorbé par l?océan, ce qui en fait un puits de carbone majeur. Depuis 1970, cet écosystème a emmagasiné près de 91 % de la chaleur générée par l?effet de serre induit par la hausse des émissions des gaz à effet de serre (GES) dans l?atmosphère. Le changement climatique a des effets en cascade d?ores et déjà palpables sur les océans : réchauffement des eaux marines, fonte de la banquise et des glaciers, élévation du niveau de la mer, acidification des océans, vagues de chaleur océaniques, etc. Ces phénomènes mettent en péril la santé des océans et des écosystèmes qu?ils abritent, accentuent la dégradation des littoraux, augmentent la vulnérabilité à l?érosion côtière et à la submersion marine et représentent une menace pour nos modes et conditions de vie, les activités économiques et l?ensemble de l?environnement. partie 4 : changement climatique et risques littoraux 102 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Réchauffement et acidification des océans ANOMALIES DE TEMPÉRATURES DES OCÉANS DE 1993 À 2020 0,50 0,40 0,30 0,20 0,10 0,00 - 0,10 - 0,20 - 0,30 19 93 En °C 19 95 19 97 20 01 20 03 20 05 20 11 20 13 20 15 20 17 20 19 19 99 20 09 20 07 20 20 Note : les anomalies de températures sont calculées par rapport à la moyenne des moyennes mensuelles de la période 1993-2014. PH MOYEN DE L?EAU À LA SURFACE DES OCÉANS DE 1985 À 2020 En pH sur l?échelle des ions hydrogène totaux 8,12 8,11 8,10 8,09 8,08 8,07 8,06 8,05 19 85 19 87 19 89 19 91 19 93 19 95 19 97 19 99 20 01 20 03 20 05 20 07 20 09 20 11 20 13 20 15 20 17 20 20 20 19 Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques et tendance de la température de surface de la mer dans l'océan mondial - Série chronologique du pH moyen de l'eau de mer, données extraites en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022 https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 103 Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et sa stabilité. Leur température, leurs propriétés physiques et leurs interactions avec l?atmosphère influent sur les courants marins et les conditions climatiques à l?échelle planétaire. Les émissions de gaz à effet de serre, induites par les activités humaines depuis l?ère préindustrielle, mettent à mal ces grands équilibres. Exposée à un effet de serre croissant, la planète emmagasine de l?énergie supplémentaire année après année. Depuis 1970, 91 % de ce surplus a été absorbé dans les différentes couches des océans, le complément se répartissant entre la cryosphère (3 %), les sols (5 %) et l?atmosphère (1 %). Sur la période 1993-2020, les océans se sont réchauffés d?environ 0,6 °C et la mer Méditerranée de l?ordre de 1 °C. Le réchauffement des eaux marines bouleverse les échanges thermiques entre les océans et l?atmosphère. L?arrivée massive d?eau douce dans les mers et océans, issue de la fonte des glaciers et de la banquise, est de nature à amplifier ce dérèglement en modifiant certains courants marins structurants pour la régulation du climat. Ces changements induisent de fortes évolutions dans le régime et la répartition des précipitations sur les continents et favorisent la survenue d?événements climatiques extrêmes de plus en plus intenses (sécheresse, vagues de chaleur, tempêtes et ouragans, orages, grêles, etc.). Près d?un tiers du dioxyde de carbone rejeté chaque année dans l?atmosphère est absorbé par les océans et les mers, ce qui les rend plus acides. Depuis l?ère préindustrielle, l?acidification des milieux marins a augmenté de 30 %. Ce phénomène, préjudiciable pour de nombreux organismes marins (coraux, crustacés, moules, etc.) et par effet rebond pour l?ensemble de la chaîne alimentaire, se conjugue avec la hausse de la température des mers et océans, avec pour conséquence une baisse de la teneur en oxygène dans l?eau favorisant l?asphyxie des espèces qui y vivent. Outre la disparition de certains écosystèmes marins, l?évolution des caractéristiques physiques des mers et océans induit une nouvelle distribution des espèces (migration d?espèces, concurrence entre espèces invasives et espèces endémiques, etc.). partie 4 : changement climatique et risques littoraux 104 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Niveau des océans NIVEAU MOYEN DES OCÉANS DE 1993 À 2020 0,12 0,10 0,08 0,06 0,04 0,02 0,00 - 0,02 En mètres 19 93 19 95 19 97 20 01 20 03 20 05 20 11 20 13 20 15 20 17 20 19 19 99 20 09 20 07 20 20 Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques du niveau moyen des océans, données extraites en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022 https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/time-series-mean-sea-level-anomalies-over-global-ocean-and-associated-trend partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 105 Le réchauffement de la planète génère une élévation du niveau des mers et des océans. Depuis 1900, le niveau moyen des océans a augmenté de 20 cm. Sur la seule période 1993-2020, la hausse moyenne est estimée à environ 10 cm. Cette hausse résulte pour un tiers de la dilatation des océans provoquée par l?augmentation de leur température, le complément étant attribué à la fonte des glaciers de l?Antarctique, du Groenland ou des autres glaciers continentaux. Si la tendance globale est à l?élévation du niveau moyen des océans, certaines tendances régionales s?en écartent en raison des processus océaniques. Ainsi, au niveau du globe, la hausse du niveau de la mer peut varier entre - 10 et 10 mm/an. S?agissant de la France métropolitaine, la hausse du niveau de la mer s?élève à un rythme de 3 mm/an sur la période 1993-2019 en Méditerranée (3,06 mm/an à Nice, 2,94 mm/an à Toulon, 3,01 mm/an à Sète), de 1,4 et 2,5 mm/an en Atlantique (1,42 mm/an à Roscoff, 1,95 mm/an à Brest, 2,48 mm/an à La Rochelle) et entre 1,6 et 2,6 mm/an en Manche-Mer du Nord (1,65 mm/an à Cherbourg, 2,33 mm/an au Havre et 2,63 mm/an à Dunkerque)7. Outre-mer8, l?augmentation du niveau de la mer est de l?ordre de 3 mm/an au niveau des Antilles, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Elle varie de 4 à 5 mm/an à Saint-Pierre-et-Miquelon, autour de 6 mm/an à La Réunion, entre 3 à 5 mm/an à Mayotte et de 0 et 4 mm/an pour les TAAF. L?élévation du niveau des mers et des océans menace directement les territoires littoraux (submersion marine, érosion côtière), très souvent densément peuplés ou abritant des installations stratégiques (production d?énergie, ports, etc.). D?ores et déjà, des aménagements sont mis en oeuvre pour permettre à ces territoires de faire face à ce risque (délocalisation, ouvrages de protection du littoral, etc.). L?élévation du niveau des mers est également susceptible de favoriser l?entrée d?eau salée dans les eaux souterraines continentales et de rendre ces dernières impropres à la consommation humaine. 7 NASA - Cartographie des tendances régionales du niveau de la mer observées par altimétrie satellitaire, état à juin 2023. 8 Ces valeurs doivent être prises avec précaution compte tenu des limites de précision des données cartographiques diffusées par la NASA dans la cartographie des tendances régionales du niveau de la mer. https://sealevel.nasa.gov/sea-level-evaluation-tool partie 4 : changement climatique et risques littoraux 106 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Population et logements exposés aux inondations par submersion marine RÉPARTITION DE LA POPULATION RÉSIDANTE ET DES LOGEMENTS POTENTIELLEMENT EXPOSÉS À L?ALÉA SUBMERSION MARINE, PAR TERRITOIRE EN 2019 70 En % 1,5 million d?habitants permanents exposés Communes littorales Autres communes Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique Méditerranée DROM Population permanente Logements 30 19 81 1,4 million de logements exposés 7 42 17 10 24 5 32 2111 31 Données France entière Données communes littorales (hors estuaires) Note:leslogementsintègrenttoustypesdelocauxayantformedelogements(maisonetappartement) sans distinction entre résidences principales et secondaires. Champ : France métropolitaine et DROM hors Mayotte. Sources : MEDDE/DGPR et Cete Méditerranée, EAIP submersion marine 2011 ; Insee, Fideli, 2019 ; IGN, BD TOPO® 3.0 ; Fichiers fonciers ? DGFiP 2020 restructurés et enrichis par le Cerema sous la maîtrise d?ouvrage duministèredel?Écologie(MTECT/DGALN).Traitements:SDES;Cerema,2022 partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 107 Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone côtière par la mer dans des conditions météorologiques et marégraphiques sévères. Ce phénomène brutal résulte généralement de la conjonction de phénomènes extrêmes (dépression atmosphérique, vent, houle, pluie) et de forts coefficients de marée provoquant une importante surcote du niveau de la mer. Il survient quand ce dernier dépasse la cote des ouvrages de protection ou des terrains en bord de mer, ou lorsque la mer crée des brèches et rompt les ouvrages ou les cordons naturels, ou encore lorsque des paquets de mer franchissent les barrages naturels ou artificiels suite au déferlement de vagues de taille importante. Les territoires français susceptibles d?être confrontés au phénomène de submersion marine couvrent 11 100 km2. Les communes littorales (hors estuaires) concentrent 59 % de ces territoires (soit 6 500 km2), dont plus de la moitié est située dans les départements des Bouches-du-Rhône, de la Vendée, de la Charente-Maritime et de la Guyane. Environ 1,5 million de personnes résident dans des zones potentiellement exposées à l?aléa naturel inondation par submersion marine. 65 % d?entre elles habitent dans les communes littorales métropolitaines et 5 % dans les communes littorales ultramarines. Les 30 % restantes sont localisées dans des communes estuariennes situées principalement sur les rivages de l?estuaire de la Gironde, de la Loire et de la Seine. Sur les 8 millions des résidents permanents des communes littorales, un million sur huit est exposé au risque inondation liée à l?aléa submersion marine. La façade Manche Est-Mer du Nord concentre le plus grand nombre d?habitants exposés (443 600) suivie de la façade Méditerranée (249 300). Près de 1,4 million de logements (648 700 maisons et 726 900 appartements) pourraient être affectés par une inondation liée au phénomène. Le littoral français concentre 81 % de ces logements dont plus de la moitié se trouve sur les façades Manche Est-Mer du Nord (353 500 logements) et Méditerranée (352 200). Dans les DROM (hors Mayotte), 54 400 logements pourraient être exposés (26 400 maisons et 28 000 appartements), dont la moitié localisée en Guadeloupe, 18 % localisés en Martinique, 16 % en Guyane et 15 % à La Réunion. partie 4 : changement climatique et risques littoraux 108 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Érosion du littoral ÉVOLUTION DU TRAIT DE CÔTE, PAR DÉPARTEMENTS LITTORAUX ? 0 50 km Longueur du trait de côte (km) 680 330 Part (en %) du linéaire du trait de côte concerné par : Recul supérieur à 1,5 m/an Recul entre 0,1 et 1,5 m/an Pas d'évolution perceptible Avancée supérieure à 0,1 m/an Guadeloupe Martinique Guyane La Réunion Mayotte Note : l?indicateurnationaldel?érosioncôtière représente la tendance d?évolution du trait de côte entre deuxdatesespacéesde50ansà90ansselonleszones.Lesdatesutiliséesdépendentessentiellement des photographies aériennes disponibles au moment de l?étude. Les valeurs et les analyses de l?indicateur national sont donc valables uniquement sur les périodes d?observation retenues. L?analyse porte sur 21683profils(17156enmétropoleet4527danslesDROM,horsGuyane). Champ : France métropolitaine et départements et régions d?outre-mer hors Guyane. Sources :Indicateurnationaldel'érosioncôtière,Cerema/MTE2018.Traitements:Cerema;SDES,2024 https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 109 Le littoral est un espace naturellement mobile ; il peut s'étendre ou reculer sous l'effet de différents facteurs (courants marins, élévation du niveau des mers, événements climatiques extrêmes, aménagements du territoire, écoulements des cours d'eau à la mer, érosion des cordons dunaires, extraction de matériaux, construction d'ouvrages côtiers modifiant les échanges sédimentaires). Il en résulte une évolution de la limite terre/mer très variable dans le temps et avec de fortes disparités territoriales. Les zones soumises aux phénomènes d'érosion du littoral ou de recul du trait de côte sont des secteurs sur lesquels la mer s'est étendue dans les terres (recul de la position du rivage). D'après l'indicateur national de l'érosion côtière, près d'un quart des côtes en France métropolitaine et dans les DROM (hors Guyane) est concerné par l'érosion du littoral, soit un linéaire d'environ 920 km (760 km dans l'Hexagone et 160 km dans les DROM). Environ 30 km2 de terres ont disparu en France à la suite du recul du trait de côte depuis 50 ans. Les zones en fort recul en France métropolitaine se concentrent dans les baies des Hauts-de-France, dans les havres du Cotentin, en baie d'Audierne, sur la côte ouest d'Oléron, sur la côte sauvage et l'estuaire de Gironde, dans le nord du Médoc, autour du bassin d'Arcachon et en Camargue. Dans ces territoires, de multiples biens et infrastructures sont exposés, ainsi que les écosystèmes associés. Cinq départements (Seine-Maritime, Charente-Maritime, Gironde, Hérault et Gard) possèdent au moins 50 % de leurs côtes en recul, alors que les quatre départements bretons, la Loire-Atlantique, la Corse-du-Sud, la Martinique et Mayotte ont moins de 10 % de valeurs en recul. Dans le cadre des réflexions sur l?adaptation de la France au changement climatique, le Cerema a évalué le nombre et la valeur des enjeux potentiellement atteints par le recul du trait de côte et par l?envahissement pérenne des terres par la mer aux horizons 2050 et 2100 à partir d?hypothèses de montée des eaux, d?érosion du trait de côte et de maintien ou non des ouvrages littoraux. https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html https://doc.cerema.fr/Default/digital-viewer/c-597431 partie 4 : changement climatique et risques littoraux 110 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Catastrophes naturelles RÉPARTITION DES RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE SUR LE LITTORAL FRANÇAIS PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022 En % Inondations Mouvements de terrain Tempêtes et vents cycloniques Sécheresse Autres 7 71 14 2 6 9 415 reconnaissances NOMBRE DE RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE DANS LES COMMUNES LITTORALES PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022 2 000 1 600 1 200 800 400 0 Inondations Mouvements de terrain Sécheresse Tempêtes et vents cycloniques Autres En nombre de reconnaissances 19 82 19 84 19 86 19 88 19 90 19 92 19 94 19 96 19 98 20 00 20 02 20 04 20 06 20 08 20 10 20 12 20 14 20 16 20 18 20 20 20 18 20 22 1 680 447 515 445 Notes : la « reconnaissance de l?état de Cat-Nat » pour un événement donné correspond à un couple « commune/arrêté Cat-Nat ». Ainsi, un même événement naturel peut induire une reconnaissance de l?état de Cat-Nat pour plusieurs communes. Sur une même année, une commune peut faire l?objet de plusieurs reconnaissances de l'état de Cat-Nat pour un même péril ou des périls différents. Le péril « inondation » concerne les inondations par cours d?eau, submersion marine, remontée de nappe ou coulée de boue ; le péril « mouvements de terrain » concerne les glissements, affaissements, effondrements, éboulements et chute de blocs ; la catégorie « autres » regroupe les périls par grêle, secousse sismique, poids delaneige,éruptionvolcanique,lavetorrentielle,razdemarée. Source : MTECT, Gaspar, données extraites au 21 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 111 De multiples aléas naturels (inondation, submersion marine, tempête et cyclone, mouvement de terrain, érosion côtière, etc.) exposent les communes du littoral français à des événements potentiellement dangereux ou dommageables pour les populations, les biens et les activités économiques. Sur la période 1982-2022, l?état de catastrophe naturelle (dite « Cat- Nat ») a été reconnu à 9 415 reprises sur ces territoires. 71 % de ces reconnaissances sont liées à des inondations par cours d?eau, submersion marine, remontée de nappe ou coulée de boue. Les mouvements de terrain, la sécheresse et les tempêtes et vents cycloniques sont à l?origine respectivement de 14 %, 7 % et 6 % des classements communaux en état de catastrophe naturelle. Les autres périls ne font l?objet que d?un faible nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat (poids de la neige 1 %, secousse sismique 0,8 %, grêle 0,2 %, raz de marée 0,1 %, divers 0,1 %). Marquée par les tempêtes Lothar et Martin, l?année 1999 est de loin celle enregistrant le plus grand nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat (1 680), dont 63 % au titre du péril inondation (1 052) et 37 % pour mouvements de terrain (624). Viennent ensuite l?année 1995 (515 reconnaissances) marquée par des crues océaniques, l?année 1987 (447 reconnaissances) à la suite de l?un des ouragans les plus violents ayant touché la France et l?année 2010 (445 reconnaissances) marquée par la tempête Xynthia. Chaque année, en moyenne, près de 155 communes littorales font l?objet d?au moins une reconnaissance de l?état de Cat-Nat. Celles cumulant le plus grand nombre de reconnaissances sur la période 1982-2022 sont situées dans le Finistère (845 reconnaissances), la Charente-Maritime (676), La Manche (601), la Haute-Corse (592) et les Alpes-Maritimes (577). partie 4 : changement climatique et risques littoraux 112 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Gestion des risques littoraux NOMBRE DE COMMUNES LITTORALES, PAR TRANCHES DE POPULATION EXPOSÉES À L?ALÉA SUBMERSION MARINE ET SELON LA COUVERTURE PAR UN PLAN DE PRÉVENTION DE RISQUES EN 2023 250 200 150 100 50 0 En nombre de communes Communes littorales en totalité ou en partie par une EAIPsm et avec un PPRL** et/ou De 10 à 100 hab. De 100 à 500 hab. De 500 à 1 000 hab. De 1 000 à 5 000 hab. Plus de 5 000 hab. Communes littorales couvertes en totalité ou en partie par une EAIPsm* un PPMRsm approuvé*** * EAIPsm = enveloppe approchée d'inondations potentielles par submersion marine. ** PPRL = plan de prévention de risques littoraux. *** PPMRsm : plan de prévention multirisques traitant de l'aléa submersion marine. Note de lecture : en 2023, 105 communes littorales (hors estuaires) comptent chacune entre 500 et1000habitantsayantleurrésidenceprincipalesituéedansunezoneexposéeaurisqued'inondation parsubmersionmarine.Parmicescommunes,67sontcouvertesparunPPRLet/ouPPRMapprouvétraitant de cet aléa. Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte). Source : MTECT, Gaspar, données extraites en décembre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 4 : changement climatique et risques littoraux Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 113 Pour réduire la vulnérabilité des personnes et des biens exposés à l'aléa naturel « inondation par submersion marine », des plans de prévention de risques littoraux (PPRL) ou des plans de prévention multirisques (PPMR) traitant de cet aléa sont élaborés pour encadrer les modalités d?aménagement du territoire sur les secteurs les plus exposés. Ces dispositifs réglementent notamment le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour le rendre compatible avec l?intensité du risque encouru. En 2023, parmi les 931 communes littorales (hors estuaires), 347 disposent d?un PPRL ou d?un PPMR approuvé et traitant de cet aléa : 300 communes en France métropolitaine (88 en Manche Est-Mer du Nord, 98 sur la façade Nord Atlantique-Manche Ouest, 63 sur la façade Sud Atlantique et 51 en Méditerranée) et 47 dans les DROM, hors Mayotte (7 communes en Guyane, 13 à La Réunion et 27 en Martinique). Les communes littorales couvertes par ces dispositifs comptent 817 000 habitants résidant dans des zones potentiellement exposées à l?aléa naturel inondation par submersion marine. Inversement, 236 000 personnes exposées à l?aléa « submersion marine » résident dans des territoires non couverts par un PPRL et/ou PPMR traitant de l?aléa submersion marine. 81 % des communes littorales ayant plus de 5 000 habitants exposés à l?aléa inondation par submersion marine disposent d?un PPR traitant de cet aléa. Ainsi, 87 % des habitants exposés sur ces territoires sont couverts par un PPR. Concernant les communes ayant moins de 500 habitants exposées au risque inondation par submersion marine, seules 33 % d?entre elles disposent d?un PPRL. partie 4 : changement climatique et risques littoraux 114 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pour aller plus loin ? Copernicus, Indicateurs de surveillance des océans. ? Giec, Groupe d?experts intergouvernementaux sur l?évolution du climat. ? Notre-environnement, Enjeux humains en zones de submersion marine et dans les secteurs en érosion. ? Onerc, Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique. ? CGDD, Chiffres clés du climat ? France, Europe et Monde - Edition 2023, Datalab, octobre 2023, 92 p. ? CGDD, Chiffres clés des risques naturels, Datalab, janvier 2024, 156 p. ? WMO, Climate Indicators and Sustainable Development. https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend https://www.ipcc.ch/ https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion https://www.ecologie.gouv.fr/impacts-du-changement-climatique-littoral-et-milieu-marin http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-du-climat-france-europe-et-monde-edition-2023?rubrique=26&dossier=126 https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-des-risques-naturels-edition-2023 https://reliefweb.int/report/world/climate-indicators-and-sustainable-development-demonstrating-interconnections partie 5 Situation de la France dans le monde ? Du fait de son second rang mondial en matière de surface maritime couverte et de sa puissance économique maritime, la France joue un rôle majeur dans les négociations internationales pour préserver les écosystèmes et exploiter durablement les ressources marines et côtières. La sélection d?indicateurs présentée dans cette partie permet d?illustrer le positionnement de la France au sein de l?Union européenne et dans le monde. partie 5 : situation de la France dans le monde 116 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Emplois de l?économie maritime RÉPARTITION DES EMPLOIS DE L?ÉCONOMIE MARITIME PAR SECTEUR D?ACTIVITÉ ET PAR ÉTATS MEMBRES DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2020 100 75 50 25 0 Tourisme côtier Ressources marines vivantes Transport maritime Activités portuaires Construction et réparation de navires Ressources non vivantes Éolien en mer En % Esp ag ne [8 35 ] Grè ce [5 66 ] Alle m ag ne [5 65 ] Ita lie [5 28 ] Fra nce [3 74 ] Por tu ga l [2 41 ] Pay s- Bas [1 67 ] Cro at ie [16 5] Polo gn e [ 15 3] Dan em ar k [ 12 3] Suè de [ 11 7] Bulg ar ie [72 ] Rou m an ie [72 ] Irla nd e [ 69 ] Fin lan de [ 50 ] Belg ique [3 9] Chy pre [3 9] Esto nie [3 8] Le tto nie [3 7] M alt e [ 34 ] Lit ua nie [2 8] Hon gr ie [19 ] Tc hé quie [1 4] Slov aq uie [1 1] Slov én ie [9] Aut ric he [7 ] Lu xe m bou rg [0 ,4 ] UE à 27 [4 37 2] [X] = nombre de personnes employées en milliers. Note:lesecteurdesressourcesmarinesvivantescomprend:lesfilièresdelapêche,l'aquaculture, la transformation et distribution des produits de la pêche. Celui des ressources marines non vivantes comprend l'extractiondepétrole,degazetd'autresminéraux(ycomprislegravier,lescarrièresdesable,l'argile,lekaolin et le sel) et leurs activités de soutien. Champ:Étatsmembresdel?UEà27. Source : EU Blue Economy Observatory, état au 3 avril 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 117 Ports maritimes de voyageurs TOP 20 DES PORTS MARITIMES EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE PASSAGERS EMBARQUÉS ET DÉBARQUÉS DE 2018 À 2021 En milliers de passagers Ports 2018 2019 2020 2021 Algésiras (Espagne) 5 953 6 148 1 546 1 337 Århus (Danemark) 3 145 3 385 2 436 3 007 Calais (France) 9 118 8 478 3 269 2 388 Cirkewwa (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 087 Capri (Italie) 4 785 4 796 2 714 2 089 Helsingborg (Suède) 7 136 7 153 3 562 4 009 Helsingør (Danemark) 7 152 7 105 3 548 3 985 Helsinki (Finlande) 11 569 11 619 4 754 3 737 Île d'Elbe (Italie) nd 2 641 2 384 2 712 Ischia (Portugal) nd 4 788 2 645 2 048 Messina (Italie) 10 604 11 669 7 737 8 251 Mgarr-Gozo (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 452 Napoli (Italie) 7 066 9 257 5 318 4 628 Palma Mallorca (Espagne) 7 330 7 848 3 726 5 816 Paloukia Salamina (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964 Peiraias (Grèce) 8 927 9 331 4 370 5 972 Perama (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964 Piombino (Allemagne) 3 662 2 827 2 594 2 870 Portoferraio (Italie) 2 941 nd nd nd Puttgarden (Allemagne) 5 580 6 007 2 329 2 696 Reggio di Calabria (Italie) 9 335 10 884 7 528 8 109 Rødby (Færgehavn) (Danemark) 5 625 5 483 2 331 2 686 Santa Cruz de Tenerife (Espagne) 5 226 5 448 2 964 4 281 Sjællands Odde (Danemark) 3 226 3 493 2 506 3 081 Split (Croatie) 4 760 4 958 2 523 3 745 Stockholm (Suède) 8 534 8 349 1 906 4 433 Tallinn (Estonie) 9 967 9 961 4 331 3 475 Turku (Finlande) 3 137 3 137 1 105 1 402 Top 20 ports 148 916 161 478 83 100 92 578 nd = données non disponibles. Champ : États membres de l'UE. Source : Eurostat, données extraites au 2 juin 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 118 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Ports maritimes de marchandises TRANSPORT MARITIME DE MARCHANDISES DANS LES PRINCIPAUX PORTS EUROPÉENS DE 2019 À 2021 2019 2020 2021 0 100 200 300 400 500 En millions de tonnes )saB-syaP( madrettoR Anvers (Belgique) Hambourg (Allemagne) Amsterdam (Pays-Bas) Algésiras (Espagne) Marseille (France) Valence (Espagne) Le Havre (France) Trieste (Italie) Barcelone (Espagne) Dunkerque (France) Gênes (Italie) Le Pirée (Grèce) Brême (Allemagne) Zeebruges (Belgique) Zeeland Seaports (Pays-Bas) Göteborg (Suède) Livourne (Italie) Cartagena (Espagne) Bergen (Norvège) nd nd = données non disponibles. Sources : Eurostat ; SDES, Chiffres clés des transports, 2022. Traitements : SDES, 2022 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 119 Flotte de pêche TOP 10 DES PAYS EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE NAVIRES DE PÊCHE EN 2021 ET ÉVOLUTION DEPUIS 2015 Pays 2015 2017 2019 2020 2021 Grèce 15 351 14 982 14 689 14 619 14 551 Italie 12 300 12 252 12 127 12 152 12 179 Espagne 9 397 9 145 8 883 8 838 8 730 Portugal 8 035 7 907 7 755 7 712 7 678 Croatie 7 727 7 559 7 604 7 543 7 507 France 7 309 6 509 6 513 6 223 6 229 Finlande 2 723 3 224 3 207 3 137 3 174 Irlande 2 141 2 022 2 040 2 034 2 032 Danemark 2 356 2 198 2 077 2 029 1 971 Estonie 1 538 1 595 1 742 1 828 1 889 UE à 28 (2015-2019) 84 203 82 647 75 157 - - UE à 27 (depuis 2020) - - - 74 806 74 556 Sources : Agreste, collection Graph'Agri 2020, 2022 ; Eurostat, données extraites au 28 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 120 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pêche maritime dans le monde CAPTURES DE POISSONS, CRUSTACÉS, MOLLUSQUES ET AUTRES ORGANISMES AQUATIQUES DANS LE MONDE DEPUIS 2010 En milliers de tonnes équivalent poids vif Pays 2010 2019 2020 2021 Allemagne 215 207 195 157 Chili 3 048 2 377 2 162 nd Chine 13 099 12 329 11 890 nd Danemark 828 629 733 466 Espagne 742 837 748 752 France 440 527 461 485 Inde 3 272 3 690 3 709 nd Indonésie 5 046 7 003 6 430 nd Islande 1 081 923 1 020 nd Italie 230 181 137 146 Norvège 2 838 2 479 2 205 2 168 Pays-Bas 376 319 308 295 Pologne 130 181 187 155 Portugal 223 184 159 178 Suède 211 178 171 153 Turquie 446 432 331 295 USA 4 293 4 785 4 234 nd Vietnam 2 067 3 285 3 273 nd UE à 27 (depuis 2020) 4 394 4 103 3 932 nd Monde 77 353 81 599 78 784 nd nd = données non disponibles. Champ:zonesmarinesdepêche,horseauxcontinentales. Sources : Agreste, collection Graph?Agri- pêche et aquaculture, 2022 ; Eurostat, FAO, état au 31 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 121 Stocks de poissons et de crustacés ÉTAT DES STOCKS COMMERCIAUX DE POISSONS ET DE CRUSTACÉS PAR RÉGION MARINE EUROPÉENNE, DE 2016 À 2020 ? 500 km0 3 3 1 76 3 31 19 Océan Arctique Mer d?Islande, du Groenland et des Îles Féroé Zone large de distribution Mer Celtique Baie de Biscaye et côtes ibériennes Açores Océan Atlantique Mer Méditerranée Ouest Mer Méditerranée Centrale Mer Méditerranée Est Mer Noire 7 Mer du Nord Mer Baltique 2 Stocks en bon état écologique sur la base des critères mortalité par pêche et capacité de reproduction 48 2 65 3 X Nombre de stocks évalués Nombre de stocks totaux Nombre de stocks en mauvais état Stocks en mauvais état écologique sur la base des critères mortalité par pêche et capacité de reproduction Stocks en bon état écologique sur la base du critère mortalité par pêche ou du critère capacité Stocks dont l?état est indéterminé de reproduction Note:stocksévaluésparrapportauxcritèresdebonétatécologique(mortalitéparpêcheetcapacité de reproduction). Source : Agence européenne pour l'environnement, état au 28 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 122 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Éolien en mer PANORAMA EUROPÉEN DES PARCS ÉOLIENS OFFSHORE RACCORDÉS AU RÉSEAU À FIN 2023 Pays Nombre de turbines raccordées en 2023 Capacité cumulée en 2023 (en MW) Turbines connectées en 2023 Capacité raccordée en 2023 (en MW) Royaume-Uni 2 767 14 756 88 833 Allemagne 1 566 8 536 27 329 Pays-Bas 670 4 739 174 1 906 Danemark 672 2 652 41 344 Belgique 399 2 261 0 0 France 130 842 49 360 Suède 80 192 0 0 Norvège 10 101 1 35 Finlande 19 71 0 0 Italie 10 30 0 0 Irlande 7 25 0 0 Portugal 3 25 0 0 Espagne 2 7 1 2 Total 6 335 34 237 381 3 809 Source :Offshorewindenergy2023statistiques,WindEurope,mars2024.Traitements:SDES,2024 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 123 Aires marines protégées COUVERTURE DES AIRES MARINES PROTÉGÉES PAR LES ÉTATS MEMBRES DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2021 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 En % de couverture de l?espace maritime de chaque état Allemagne Belgique France Pays-Bas Lituanie Pologne Roumanie Grèce Estonie Danemark Lettonie Suède UE à 27 Espagne Finlande Croatie Chypre Bulgarie Italie Malte Slovénie Portugal Irlande Notes : sont ici considérées comme aires marines protégées (AMP) à la fois les sites Natura 2000 et les aires protégées désignées au niveau national par chaque État membre. Pour la France, les données font référence uniquementàlaFrancemétropolitaine.LasuperficiedecouverturetotalepourlesAMPfrançaisesconsidérées est de 140 053 km2,soit37,6%del?espacemaritimefrançaismétropolitain.Eurostatcalculelapartdeszones marinesprotégéessurlabasedesdonnéespubliéesurWISEMARINE(Systèmed'informationmaritimepour l'Europe) et rapportées par les États membres en vertu de la directive-cadre sur la stratégie pour le milieu marin (2008/56/CE). Source : Eurostat, état au 31 mars 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 124 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Déchets sur les plages TOP 10 DES DÉCHETS LES PLUS COLLECTÉS SUR LES PLAGES EUROPÉENNES ET DE FRANCE MÉTROPOLITAINE EN 2021 En % du nombre total de déchets collectés 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Fragments en plastique/polystyrène (2,5-50 cm) Bouchons/couvercles en plastique pour boissons Pailles et agitateurs Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm Bouteilles en plastique <= 0,5 L Sacs de courses Bouteilles en plastique > 0,5 L Éponges en mousse 0 5 10 15 20 25 30 Fragments en plastique (2,5-50 cm) Fragments en polystyrène (2,5-50 cm) Cotons-tiges (plastique) Élastiques de conchyliculture Bouchons, couvercles en plastique pour boissons Bouchons, capsules en plastique (anneau, joint/opercule associé) Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips Mégots et ?ltres de cigarettes Mégots et ?ltres de cigarettes Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm Filets et morceaux de ?let (< à 50 cm) Plages européennes* Total de déchets collectés et analysés : 90 463 Plages de France métropolitaine Total de déchets collectés et analysés : 133 218 *Pourl'Europe,seuleslesdonnéessurlesévénementsdesurveillancedeMarineLitterWatch(MLW)ontété prises en compte. Champ : plages de la France métropolitaine et plages de quatre mers régionales européennes : mer Baltique, mer Noire, mer Méditerranée et océan Atlantique Nord-Est. Sources : Cedre, 2022 (pour la France) ; MarineLitterWatch(MLW)-AEE, état au 3 avril 2023 (pour l'Europe). Traitements : SDES, 2023 https://www.eea.europa.eu/themes/water/europes-seas-and-coasts/assessments/marine-litterwatch/data-and-results/marine-litterwatch-data-viewer partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 125 Qualité des eaux de baignade en mer PART DES SITES DES EAUX DE BAIGNADE EN MER EN EXCELLENTE QUALITÉ DANS LES PAYS EUROPÉENS EN 2022 80 En % 100 60 40 20 0 99 99 95 97 94 94 93 92 92 91 90 8988 86 86 85 82 78 78 73 70 70 51 43 Chypre Croatie Grèce Slovénie Malte Danemark Espagne Bulgarie Roumanie Portugal Italie UE à 27Lituanie Allemagne Pays-Bas Belgique Lettonie Irlande France Finlande Suède Albanie Pologne Estonie Note : nombre total des sites de baignade en mer rapportés pour la saison 2022 par pays : Albanie 113, Allemagne362,Belgique41,Bulgarie92,Chypre120,Croatie894,Danemark917,Espagne1987,Estonie 30,Finlande78,France2074,Grèce1679,Irlande139,Italie4854,Lettonie33,Lituanie16,Malte87,Pays- Bas91,Pologne185,Portugal509,Roumanie49,Slovénie21,Suède261,UEà27pays14519. Source : Eurostat, état au 12 septembre 2023. Traitements : SDES, 2023 partie 5 : situation de la France dans le monde 126 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Ressources minérales des grands fonds marins LOCALISATION DES RESSOURCES MINÉRALES ASSOCIÉES AU GRANDS FONDS MARINS ET DES ZONES D?EXPLORATION DE CES RESSOURCES 160°W 120°W 80°W 0°40°W 40°E 80°E 160°E120°E 70°N 50°N 30°N 10°N 10°S 30°S 50°S 70°S 70°N 50°N 30°N 10°N 10°S 30°S 50°S 70°S Permis d?exploration dans les eaux internationales (sous contrôle de l?AIFM) Permis d?exploration pour les sulfures polymétalliques Permis d?exploration pour les nodules polymétalliques Permis d?exploration pour les encroûtements fer-manganèse Localisation des permis d?exploration et d?exploitation dans les ZEE (sous contrôle Zones avec permis d?exploration Zones avec permis d?exploitation Limites des ZEE Limites de plaques tectoniques Sites avec sulfures polymétalliques Zones à nodules polymétalliques Zones d?encroûtements fer-manganèse des états souverains) *DanslazonedeClarion-Clipperton,17paysbénéficientd?unouplusieurspermisd'exploitation:Chine et Russie** détiennent 2 permis chacun ; France, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Belgique, Corée du Sud,Pologne**,Bulgarie**,Cuba**,l?îleCook,Jamaïque,Kiribati,Nauru,Républiquetchèque**,Singapour, Slovaquie** et Tonga détiennent 1 permis chacun. ** Fait référence à 1 permis obtenu dans le cadre d?un groupement des pays. Notes:ZEE=zoneéconomiqueexclusive;30permisd?explorationdesressourcesminéralesetmarines ont été délivrés par l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) et en cours de validité au 30 juin 2023, dont19pourlesnodulespolymétalliques,7pourlessulfurespolymétalliqueset4pourlesencroûtements riches en cobalt. Source :Ifremerd?aprèssourceAIFM,2023.Traitements:Ifremer,2023 partie 5 : situation de la France dans le monde Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 127 Pour aller plus loin ? Agence européenne pour l?environnement. ? Eurostat. ? EU Blue Economy Observatory. ? Food and Agriculture Organization of the United Nations. ? International Seabed Authority. ? Wind Europe. https://www.eea.europa.eu/fr https://ec.europa.eu/eurostat/web/main/data/database https://blue-economy-observatory.ec.europa.eu/index_en https://www.fao.org/fishery/fr/capture https://www.isa.org.jm/exploration-contracts/ https://windeurope.org/ 128 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Annexes ? Glossaire ? Sigles et abréviations annexes 130 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Glossaire Aléa : manifestation d?un phénomène naturel ou anthropique d?occurrence et d?intensité données. Aquaculture marine : ensemble des activités de culture de plantes et d'élevage d'animaux dans le milieu marin ou dans l?eau de mer. Ces productions concernent les filières de la conchyliculture, la pisciculture marine, la culture de macro-algues et l?élevage de crustacés en eau de mer, essentiellement de crevettes et d?écrevisses. Artificialisation : transformation d?un sol à caractère naturel, agricole ou forestier par des actions d?aménagement, pouvant entraîner son imperméabilisation totale ou partielle. Capacité d?accueil marchand : nombre de lits touristiques en hébergement marchand dans une commune, c?est-à-dire hors résidences secondaires. Sont comptabilisés les lits en hôtels, campings, résidences de tourisme, villages vacances, auberges de jeunesse, centres sportifs. Les ratios définis par l?Insee sont utilisés afin d?estimer le nombre de lits touristiques pour les hôtels (deux lits par chambre) et les campings (trois lits par emplacement). Capacité d?accueil touristique : nombre de lits touristiques en hébergement marchand (hôtels, campings, résidences de tourisme, villages vacances, auberges de jeunesse, centres sportifs, etc.) et en résidences secondaires. Les hébergements touristiques entre particuliers ne sont pas pris en compte. Pour les résidences secondaires, le ratio défini par l?Insee est également utilisé afin d?estimer le nombre de lits touristiques (cinq lits par résidence secondaire). Capacité d?épuration nominale : débit et charge journalière maximal, exprimée en équivalent habitant (EH), que la station d?épuration peut traiter efficacement. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 131 Conchyliculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l?élevage de coquillages marins : huîtres, moules, praires, palourdes et coques. Cette activité s?exerce essentiellement sur des parcelles concédées par l?État sur le domaine public maritime. Convention Ospar : adoptée en 1962, c?est une convention de mer régionale qui définit les modalités de la coopération internationale pour la protection du milieu marin de l'Atlantique Nord-Est. Convention de Barcelone : adoptée en 1976, elle a pour objectif de prévenir et réduire la pollution marine par les navires, les aéronefs et les sources terrestres en mer Méditerranée. La convention et ses protocoles additionnels intègrent également la planification, la gestion intégrée des zones côtières, la promotion du développement durable et la protection et l?amélioration du milieu marin. Convention Marpol : adoptée en 1973, elle est la principale convention internationale traitant de la prévention de la pollution en milieu marin, que les causes soient liées à l?exploitation ou à des accidents. Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage : centres chargés de recueillir les informations et la coordination des interventions visant à faciliter la constatation et le recueil d?éléments relatifs à la recherche et la répression des pollutions par les navires, sous l?autorité du préfet maritime et du procureur de la République. Les CROSS rédigent des rapports officiels relatant une pollution en mer (POLREP). Directive « Habitats - Faune - Flore » : directive européenne du 21 mai 1992 destinée à la protection des milieux et des espèces « remarquables », servant de base juridique au réseau Natura 2000 en prévoyant notamment la désignation de zones spéciales de conservation (ZSC) et la protection d?habitats et d'espèces sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre et marin). annexes 132 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Directive « Oiseaux » : directive européenne du 2 avril 1979 concernant la protection des oiseaux sauvages. Elle sert de base juridique au réseau Natura 2000 en prévoyant notamment la désignation de zones de protection spéciale (ZPS) sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre et marin). Directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » : adoptée en 2008, cette directive est l'un des piliers de la politique environnementale européenne pour l'eau et les milieux aquatiques. Son objectif est de « préserver la diversité biologique et le dynamisme des océans et des mers et d'en garantir la sûreté, la propreté, le bon état sanitaire et la productivité ». Dispositif de séparation du trafic : système d'organisation du trafic visant à séparer des flux de trafic opposés par des moyens appropriés et notamment par l'établissement de couloirs de circulation. Eaux côtières : eaux de surface situées entre la ligne de base servant pour la mesure de la largeur des eaux territoriales et une distance d?un mille marin. Eaux intérieures : étendues d?eau situées en deçà de la bordure littorale d?un État ou « ligne de base ». L?État est souverain sur cet espace maritime. Sa souveraineté s?étend à la fois à la surface des eaux, à la colonne d?eau sous-adjacente, au sol et au sous-sol et à l?espace aérien. Eaux internationales : elles comprennent toutes les eaux qui ne sont pas incluses dans l?espace maritime d?un État. Dans ces eaux s?exerce le principe de liberté de la haute-mer. À la suite de l?implémentation de la Partie XI de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) a été créée en 1994 pour régir l?utilisation des ressources du sol et du sous-sol des eaux internationales considérées comme le bien commun de l?humanité. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 133 Eaux résiduaires urbaines : eaux usées des ménages et d?autres usagers de l?eau potable (établissements publics (écoles, hôpitaux, etc.) et privés (entreprises)), eau de pluie souillée lors du ruissellement sur les toitures et la voirie. Une grande partie de ces eaux usées est assainie dans des stations d?épuration urbaines collectives. Eaux de transition : eaux de surface situées à proximité des embouchures de rivières ou de fleuves, qui sont partiellement salines en raison de leur proximité des eaux côtières mais qui restent fondamentalement influencées par des courants d?eau douce. Équivalent habitant : unité de mesure basée sur une estimation de la quantité de pollution organique émise par personne et par jour (1 EH = 60 g de DBO5/jour en entrée station). Elle permet d?apprécier le bon dimensionnement des stations de traitement des eaux usées, ainsi que de caractériser la taille des agglomérations urbaines en matière de traitement des eaux usées. Espèce endémique d?un territoire : espèce dont l?ensemble des populations est présent exclusivement dans une zone géographique connue. Espèce sub-endémique d?un territoire : espèce dont l?ensemble des populations ne se trouve que dans une zone géographique connue ou localisée de façon très marginale en périphérie. Eutrophisation : enrichissement excessif des cours d?eau et des plans d?eau en éléments nutritifs comme le phosphore et l?azote, lesquels agissent comme engrais pour les plantes aquatiques. Elle se manifeste par la prolifération de végétaux aquatiques et une diminution notable de la teneur en oxygène de l?eau. Il s?en suit, entre autres, une diversité animale et végétale amoindrie et des usages perturbés. annexes 134 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Habitat d?intérêt communautaire : habitat naturel en danger ou ayant une aire de répartition réduite en Europe, listé en annexe de la directive « Habitats - Faune - Flore », et pour lequel doivent être désignées des zones spéciales de conservation dans le cadre du réseau Natura 2000. Initiative française pour les récifs coralliens : l'initiative nationale recouvre toutes actions et mesures prises en faveur de la protection et de la gestion durable des récifs coralliens des Outre-mer. Logements en résidence : logements individuels ou collectifs construits en vue d?une occupation par un public ciblé selon la nature de la résidence, avec mise à disposition de services spécifiques (ex. résidence sénior). Logement individuel pur : logement faisant l?objet d?un permis de construire relatif à un seul logement individuel. Logements individuels groupés : logements faisant l?objet d?un permis de construire relatif à la construction de plusieurs logements individuels (notamment en lotissement ou dans une maison individuelle de deux logements), ou de logements individuels associés à des logements collectifs ou des locaux non résidentiels. Logement vacant : logement inoccupé se trouvant dans l?un des cas suivants : proposé à la vente, à la location, déjà attribué à un acheteur ou un locataire et en attente d?occupation, en attente de règlement de succession, conservé par un employeur pour un usage futur au profit d?un de ses employés, gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire. Macro-déchets marins : tous les matériaux solides, manufacturés ou transformés, délibérément jetés, ou accidentellement perdus sur le littoral ou en mer et ayant une taille supérieure à 5 mm. Certains déchets de petite taille mais clairement identifiés, tels que les bouchons, mégots de cigarette ou les biomédias, sont également inclus dans la catégorie des macro- déchets. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 135 Masse d?eau : proportion d?eau, de plan d?eau ou zone côtière homogène. Les masses d?eau correspondent au découpage élémentaire utilisé pour les évaluations conduites au titre de la directive-cadre sur l?eau 2000/60/ CE. Mer territoriale : bande de 12 milles marins, soit 22 km environ, calculée à partir de la bordure littorale d?un État ou « ligne de base ». Dans cette zone, l?État exerce pleinement sa souveraineté sur le sol et le sous-sol marin, la surface et la colonne d?eau sous-adjacente, ainsi que sur l?espace aérien. Natura 2000 : réseau écologique européen de sites naturels désignés en application des directives « Habitats - Faune - Flore » et « Oiseaux » et visant à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt communautaire. Navires rouliers : navires utilisés pour transporter des véhicules chargés grâce à une rampe d?accès. Oiseaux d?eau hivernants : vaste catégorie d'oiseaux comportant toutes les espèces qui fréquentent de près ou de loin les zones humides. Ils se répartissent en 9 groupes (exotiques compris) qui font l'objet d'un bilan dans le cadre du suivi Wetlands (anatidés, limicoles, plongeons et grèbes, ardéidés, cigognes, rallidés et grues, ibis/spatules/flamants, laridés, cormorans). Orientation technico-économique des exploitations agricoles : classification européenne faite à partir des coefficients de production brute standard (PBS). Une exploitation est spécialisée dans une orientation si la PBS de la ou des productions concernées dépasse deux tiers du total. Parc de logements : il regroupe les résidences principales, les résidences secondaires (y compris les logements occasionnels) et les logements vacants. annexes 136 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Pisciculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l'élevage des poissons destinés à la consommation, en milieu naturel ou en bassin artificiel. En France, elle regroupe trois secteurs d?élevage bien distincts : la pisciculture en eau douce, la pisciculture marine et la pisciculture d?étangs. Phosphore total : paramètre permettant de mesurer toutes les formes sous lesquelles le phosphore est présent, organique et inorganique. Le phosphore organique peut provenir de tissus végétaux ou animaux, des eaux usées domestiques ou industrielles ou d?effluents d?élevages agricoles. Les phosphates inorganiques proviennent en partie des fertilisants agricoles. Plan de prévention des risques littoraux : dispositif visant à encadrer le développement urbain dans les zones les plus exposées aux risques naturels liés à la submersion marine et/ou au recul du trait de côte et de falaises. Il réglemente le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour le rendre compatible avec l?intensité du risque encouru. Le principe général est de ne pas augmenter la vulnérabilité des personnes et des biens établis dans des zones concernées et de définir des mesures de prévention, de protection ou de sauvegarde compatibles avec un développement économique, social et résilient du territoire. Plan de prévention des risques approuvé : un plan de prévention des risques est dit approuvé (ou opposable) lorsqu?un arrêté préfectoral valide le document, délimite les zones à risques et précise les règles qui s?appliquent à chacune de ces zones. Points chauds de biodiversité : régions très riches en espèces et très menacées. La France est présente sur 5 des 36 points chauds de la biodiversité mondiale : Méditerranée, Caraïbes, océan Indien, Polynésie et Nouvelle-Calédonie. POLREP : rapports officiels relatant d?une pollution en mer. Ils permettent, entre autres, de connaître la localisation et le type de pollutions occasionnées, parfois leur étendue, et éventuellement la source qui en est la cause. annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 137 POLREP confirmé : constat de pollution effectué par un agent habilité. Polyculture-élevage ou polyculture-polyélevage : se dit d?une exploitation qui cultive plusieurs types de cultures et/ou qui élève plusieurs espèces animales. Produit brut standard : il décrit le potentiel de production des exploitations et permet de classer économiquement les exploitations (moins de 25 000 ¤ = petites exploitations ; 25 000 - 100 000 ¤ = moyennes exploitations ; plus de 100 000 ¤ = grandes exploitations). Protection forte : le décret n° 2022-527 en application de l?article L. 110-4 du Code de l?environnement la définit comme « une zone géographique dans laquelle les pressions engendrées par les activités humaines susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont absentes, évitées, supprimées ou fortement limitées, et ce de manière pérenne, grâce à la mise en oeuvre d'une protection foncière ou d'une réglementation adaptée, associée à un contrôle effectif des activités concernées ». Régime catastrophes naturelles : l?indemnisation des dommages par le régime catastrophes naturelles porte sur « les dommages matériels directs ayant eu pour cause déterminante l?intensité anormale d?un agent naturel, lorsque les mesures habituelles à prendre pour éviter ces dommages n?ont pu empêcher leur survenance ou n?ont pu être prises » (article L. 125-1 alinéa 3 du Code des assurances). L?état de catastrophe naturelle est constaté par un arrêté interministériel qui détermine les zones et les périodes où s?est située la catastrophe, ainsi que la nature des dommages occasionnés par celle-ci. annexes 138 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Réseau national échouages (RNE) : réseau intervenant sur le littoral métropolitain depuis le début des années 1970 et sur les territoires ultramarins depuis 1990. Le RNE est constitué par 462 correspondants coordonnés par l?Observatoire Pelagis (unité mixte de service de l?Université de La Rochelle et du CNRS en partenariat avec le ministère en charge de l?Écologie). Résidence principale : logement occupé de façon habituelle et à titre principal par une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage. Résidence secondaire : logement utilisé pour des séjours de courte durée (week-ends, loisirs, ou vacances). Les logements meublés mis en location pour des séjours touristiques sont également classés en résidences secondaires. Rivage : partie de la terre soumise à l?action des vagues et de la marée. Schéma de cohérence territoriale (SCoT) : ce schéma détermine, à l?échelle de plusieurs communes ou groupement de communes, un projet de territoire visant à mettre en cohérence l?ensemble des politiques sectorielles, notamment en matière d?habitat, de mobilité, d?aménagement commercial, d?environnement ou de paysage. Situation dangereuse en navigation maritime : situation dans laquelle un navire, en raison de son comportement, peut mettre en danger sa propre sécurité ou celle des navires situés aux alentours ou celle de l?État côtier. Surface agricole utile : la surface agricole utile est une notion normalisée dans la statistique agricole européenne. Elle comprend les terres arables (y compris pâturages temporaires, jachères, cultures sous abri, jardins familiaux, etc.), les surfaces toujours en herbe et les cultures permanentes (vignes, vergers, etc.). annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 139 Taux de fonction touristique : indicateur de pression ou d?intensité touristique qui traduit ainsi les variations de population occasionnées par le tourisme. Il s?agit du rapport entre le nombre de lits touristiques d?un territoire et sa population résidente. Il exprime la capacité théorique d?un territoire à augmenter sa population en matière d?accueil touristique. Un taux égal à 100 signifie que le territoire dispose d?une capacité d?accueil de touristes équivalente à la population permanente et est donc susceptible de doubler sa population avec l?accueil de touristes. UMS (Universal Measurement System) : unité de mesure de volume pour les navires de longueur supérieure à 24 mètres effectuant des voyages internationaux. Union internationale pour la conservation de la nature : organisation intergouvernementale qui dresse des états des lieux et formule des recommandations pour faire évoluer les politiques, les connaissances et la mise en oeuvre des actions en faveur de la conservation de la biodiversité. Zone économique exclusive : zone au-delà de la limite des eaux territoriales et jusqu?à 200 milles marins (environ 370 km) calculée à partir des lignes de base d?un État. Dans cette zone, l?État exerce des droits souverains sur l?exploration, exploitation, la conservation et la gestion des ressources naturelles, biologiques ou non au niveau de la colonne d?eau, du sol et du sous-sol. L?État a la possibilité de demander l?extension de son plateau continental jusqu?à 350 milles marins depuis la ligne de base. annexes 140 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Sigles et abréviations AIFM Autorité internationale des fonds marins APER Association pour la plaisance écoresponsable ARS Agence régionale de santé Cedre Centre de documentation, de recherche et d?expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux Cerema Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement CEVA Centre d?étude et de valorisation des algues COM Collectivités d?outre-mer CROSS Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage DCSMM Directive-cadre « stratégie pour le milieu marin » DGAL Direction générale de l'alimentation du ministère de l'Agriculture DGALN/DEB Direction générale de l'aménagement, du logement et de la nature/Direction de l'eau et de la biodiversité DGAMPA Direction générale des affaires maritimes, de la pêche et de l?aquaculture DHFF Directive « Habitats - Faune - Flore » DHUP Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages au sein du MTECT DO Directive « Oiseaux » DROM Départements et régions d?outre-mer DST Dispositif de séparation du trafic EH Équivalent habitant ENSM École nationale supérieure maritime annexes Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 141 Ifrecor Initiative française pour les récifs coralliens Ifremer Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer IGN Institut géographique national Insee Institut national de la statistique et des études économiques INPN Inventaire national du patrimoine naturel LPO Ligue pour la protection des oiseaux MASA Ministère de l?Agriculture et de la Souveraineté alimentaire MEDDE Ministère de l'Écologie, du Dévoloppement durable et de l'Énergie (ancienne dénomination du ministère chargé de l'Environnement) MNHN Muséum national d'histoire naturelle MTE Ministère de la Transition écologique (ancienne dénomination du ministère chargé de l'Environnement) MTECT Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires OFB Office français de la biodiversité OTEX Orientation technico-économique des exploitations agricoles PatriNat Centre d'expertise et de données sur le patrimoine naturel POLREP Rapport de pollution PPRL Plan de prévention des risques littoraux PPMR Plan de prévention multirisques PBS Produit brut standard REMI Réseau de contrôle microbiologique des zones de production de coquillages RNE Réseau national échouages Rephytox Réseau de surveillance des phycotoxines dans les organismes marins annexes 142 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 SAU Surface agricole utile SCoT Schéma de cohérence territoriale SDES Service des données et études statistiques SINP Système d'information de l'inventaire du patrimoine naturel SSP Service de la statistique et de la prospective au sein du MASA STEU Station de traitement des eaux usées TAAF Terres australes et antarctiques françaises TaxRef Référentiel taxonomique national UE Union européenne UICN Union internationale pour la conservation de la nature UMS Universal Measurement System ZEE Zone économique exclusive ZSC Zone spéciale de conservation ZPS Zone de protection spéciale ABRÉVIATIONS DES UNITÉS DE MESURE GW Gigawatt - milliard de watts Ha Hectare M¤ Million d'euros Md¤ Milliard d'euros Mt Million de tonnes MW Mégawatt - million de watts Table des matières table des matières 144 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 Avant-propos 4 Données clés 5 ÉLÉMENTS DE CONTEXTE 9 ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES DES TERRITOIRES LITTORAUX 15 Dynamique démographique 16 Logements 18 Construction de logements 20 Occupation du sol suivant la distance à la mer 22 Planification urbaine 24 Économie maritime 26 Hébergement touristique 28 Agriculture du littoral 30 Pêche maritime 32 Aquaculture marine 34 Énergies marines renouvelables 36 Formations aux métiers de la mer 38 Transport maritime de marchandises 40 Transport maritime de voyageurs 42 Surveillance de la navigation maritime 44 Déconstruction des bateaux de plaisance 46 Pour aller plus loin 48 table des matières Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 145 ÉTAT DES EAUX, PRESSIONS ET IMPACTS 49 État des eaux littorales 50 Qualité des eaux de baignade en mer 52 Qualité bactériologique des produits de la mer 54 Pollutions en mer 56 Macro-déchets sur le littoral métropolitain 58 Déchets en mer 60 Flux d?azote et de phosphore à la mer 62 Échouage des macro-algues 64 Toxines algales 66 Assainissement collectif des eaux résiduaires urbaines sur le littoral 68 Pour aller plus loin 70 ÉCOSYSTÈMES LITTORAUX ET MARINS 71 Niveau de connaissances de la répartition des espèces marines 72 Espèces endémiques et sub-endémiques marines 74 Liste rouge UICN des espèces marines 76 Récifs coralliens 78 Mangroves françaises 80 Milieux humides du littoral français 82 Oiseaux d?eau hivernants du littoral métropolitain 84 Date d?arrivée des oiseaux migrateurs sur le littoral métropolitain 86 État de conservation des espèces et habitats naturels marins et côtiers d?intérêt communautaire 88 Échouages de mammifères marins 90 Espèces invasives 92 Aires marines protégées 94 Espaces protégés : protections fortes terrestres 96 Réseau Natura 2000 98 Pour aller plus loin 100 table des matières 146 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RISQUES LITTORAUX 101 Réchauffement et acidification des océans 102 Niveau des océans 104 Population et logements exposés aux inondations par submersion marine 106 Érosion du littoral 108 Catastrophes naturelles 110 Gestion des risques littoraux 112 Pour aller plus loin 114 SITUATION DE LA FRANCE DANS LE MONDE 115 Emplois de l?économie maritime 116 Ports maritimes de voyageurs 117 Ports maritimes de marchandises 118 Flotte de pêche 119 Pêche maritime dans le monde 120 Stocks de poissons et de crustacés 121 Éolien en mer 122 Aires marines protégées 123 Déchets sur les plages 124 Qualité des eaux de baignade en mer 125 Ressources minérales des grands fonds marins 126 Pour aller plus loin 127 ANNEXES 129 Glossaire 130 Sigles et abréviations 140 Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 147 Dépôt légal: mars 2024 - version modifiée enavril2024 (pp. 6, 108-109) ISSN: 2557-8138 (en ligne) 2555-7580 (imprimé) Directrice de publication: Béatrice Sédillot Rédacteur en chef: Hugues Cahen Coordination éditoriale: Céline Blivet, ClaudeBaudu-Baret Cartographie: Antea Infographie: Bertrand Gaillet Maquettage et réalisation: Agence Efil, Tours Conditions générales d?utilisation Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie (3, rue Hautefeuille - 75006Paris), est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et, d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d?information de l?oeuvre dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1erjuillet1992 - art.L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art.425). Commissariat général au développement durable Chiffres clés dela mer etdulittoral Édition 2024 À partir d?une sélection de cartes etd?indicateurs clés commentés, ce recueil dresse un panorama synthétique desprincipaux usages des territoires littoraux et marins de l?Hexagone et des Outre-mer. Il aborde leurs impacts sur l?environnement, lesdispositifs mis en place pour préserver lesécosystèmes, ainsi que les effets duchangement climatique, notamment sous l?angle des risques naturels littoraux. Enfin, ilillustre la place importante de la France auniveau mondial du fait de son second rang en matière d?espace maritime couvert et de sapuissance économique maritime. Service des données et études statistiques Sous-direction de l'information environnementale Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr Sommaire Avant-propos Données clés Éléments de contexte Aspects socio-économiques des territoires littoraux État des eaux, pressions et impacts Écosystèmes littoraux et marins Changement climatique et risques littoraux Situation de la France dans le monde Annexes Table des matières INVALIDE)

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