Chiffres clés de la mer et du littoral
LAMPREA, Katerine
Auteur moral
France. Commissariat général au développement durable. Service des données et études statistiques
Auteur secondaire
Résumé
<p class="MsoNormal">À partir d'une sélection de cartes et d'indicateurs clés commentés, ce recueil dresse un panorama synthétique des principaux usages des territoires littoraux et marins de l'Hexagone et des Outre-mer. Il aborde leurs impacts sur l'environnement, les dispositifs mis en place pour préserver les écosystèmes, ainsi que les effets du changement climatique, notamment sous l'angle des risques naturels littoraux. Enfin, il illustre la place importante de la France au niveau mondial du fait de son second rang en matière d'espace maritime couvert et de sa puissance économique maritime.<o:p></o:p></p>
Editeur
Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Descripteur Urbamet
mer
Descripteur écoplanete
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
Chiffres clés de la mer
et du littoral
Édition 2024
MARS 2024
L A B
T A
D A
2 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
sommaire
Chiffres clés de la mer
et du littoral
Édition 2024
4 - Avant-propos
5 - Données clés
9 - Éléments de contexte
15 - Aspects socio-économiques des territoires littoraux
49 - État des eaux, pressions et impacts
71 - Écosystèmes littoraux et marins
101 - Changement climatique et risques littoraux
115 - Situation de la France dans le monde
129 - Annexes
143 - Table des matières
Document édité par:
Le service des données
et études statistiques (SDES)
Publication disponible en HTML sur
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 3
coordinatrice
KL
Katerine Lamprea
katerine.lamprea@
developpement-durable.gouv.fr
contributeurs Service des données
et études statistiques (SDES)
Alexis Cerisier-Auger, Anthony Coulmin,
Céline Jamet, Irénée Joassard, Katerine Lamprea,
Manuel Marquis, Sandrine Parisse
Office français de la biodiversité (OFB)
Adeline Blard-Zakar
Direction générale des affaires maritimes,
de la pêche et de l?aquaculture (DGAMPA)
Hervé Metayer
Centre de documentation, de recherche
et d?expérimentations sur les pollutions
accidentelles des eaux (Cedre)
Vincent Gouriou, Camille Lacroix
Centre d?étude et de valorisation
des algues (Ceva)
Sylvain Ballu
Remerciements
APER (Lucas Debievre), Cerema (François Hedou), DGAL (Anaël Delorme,
Marie-Dominique Minne), DGALN/DEB (Antoine Pebayle), DGAMPA (Gilbert Gabriel,
Laurence Merckx), ENSM (Sylvain Lebourg), Ifremer (Olivia Gerigny, Maud Lemoine,
Jean-Côme Piquet, Sébastien Ybert), LPO France (Gwenaël Quaintenne), MNHN -
PatriNat (Florian Barnier), Observatoire Pelagis (Hélène Peltier), OFB (Olivier Debuf,
Maud Julien, Steven Piel), SDES (Manuel Baude, Didier Eumont, Jean-Michel Guilhen,
Marlène Kraszewski, François Rageau), UICN Comité français (Anne Caillaud).
mailto:katerine.lamprea%40developpement-durable.gouv.fr?subject=
mailto:katerine.lamprea%40developpement-durable.gouv.fr?subject=
4 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
avant-propos
V
enant en complément de la Stratégie nationale
pourla mer et le littoral et des documents
stratégiques de façade, ce recueil dechiffres clés
vise à éclairer de façon synthétique différentes
problématiques socio-économiques
etenvironnementales concernant
les territoires littoraux et marins de l?hexagone etdesOutre-mer.
Cette publication aborde ainsi les principaux usages des espaces
maritimes et littoraux, que ce soit en matière de logements
oud?activités économiques. Elle donne un aperçu des impacts
desactivités humaines sur les écosystèmes, mais également
desdispositifs mis en place pour les préserver. La question des effets
du changement climatique est aussi évoquée, notamment sous l?angle
des risques naturels littoraux. Enfin, ce document met en avant
laplace importante de la France du fait de son second rang mondial
enmatière d?espace maritime couvert et de sa puissance
économiquemaritime.
Ce recueil ne prétend pas à l?exhaustivité sur le sujet. Le lecteur peut
obtenir des informations plus détaillées et enrichir sesconnaissances
en consultant les trois sites internet de référence: Milieu Marin France,
GéoLittoral et la rubrique Les milieux littoraux etmarins de
Notre-environnement.
? Béatrice Sédillot
CHEFFE DU SERVICE DES DONNÉES ET ÉTUDES STATISTIQUES (SDES)
Données clés
https://www.milieumarinfrance.fr/
https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/article/les-milieux-littoraux-et-marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 5
Données clés
données clés
6 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Tourisme
64,1 %
6 %
7,1 %
7,1 %
10,2 %
Pêche et aquaculture
Autres
Transport maritime
et fluvial
Construction et
réparation de navires
Marine nationale
Sur les communes du littoral français (hors Mayotte)
8 millions
de résidents
permanents
en 2020 5,5 millions
de logements
en 2019
1 résident sur 8
exposé aux risques
de submersion
marine
20 % des côtes
sont en recul,
soit 900 km
(hors Guyane)
5,4 %
525 000
emplois
dans l?économie
maritime
en 2019
Activités de la mer et du littoral
données clés
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 7
État des eaux et pollution
Très bon état Bon état
Moyen / Médiocre / Mauvais
des eaux littorales en bon état ou
en très bon état écologique en 202247 %
350 déchets
pour 100 m de
plage en 2021
17 000 à 88 000*
micro-plastiques flottants/km2
De 70 à 500* déchets
dans les fonds marins/km2
* Densité moyenne de déchets entre 2015 et 2020
pour les sous-régions marines de France métropolitaine
80 % des déchets en mer sont des plastiques...
... qui se fragmentent
10,5 % 36,3 % 32,5 % 12,5 % 5,8
en 2022
78 % des 2 074 sites
de baignade de France
métropolitaine sont classés
en qualité excellente.
en 2021
63 % des pollutions
confirmées proviennent
des hydrocarbures.
données clés
8 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
62 % des récifs coralliens inventoriés
dans les Antilles françaises et l'océan Indien
(hors îles éparses) sont dégradés en 2020.
Défavorable
inadéquat
État favorable
Défavorable
mauvais
Inconnu
Santé des écosystèmes
5 %
22 %
27 %
46 %
6 %
53 %
35 %
6 %
4 fois plus de mammifères marins échoués
sur les côtes métropolitaines
entre les années 90 et 2020.
32,5 % de l?espace
maritime français est
couvert par des
aires marines
protégées.
en 2022
58 % des mangroves
nationales (hors
polynésie française)
font l?objet de
mesures de
protections.
Espèces Habitats
Seulement
5 % des espèces et
6 % des habitats
marins et côtiers
sont dans un état
de conservation
favorable.
2013-2018
Éléments de contexte
éléments de contexte
10 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
État côtier riverain des océans Atlantique, Pacifique, Indien et Antarctique,
la France est souveraine d?un espace maritime de près de 11 millions de km2,
dont 97 % se situent en outre-mer. Elle possède la plus vaste zone
économique exclusive (ZEE) de grands fonds marins avec 9,5 millions de
km2 de ZEE situés sous 1 000 mètres de profondeur et partage des
délimitations avec 30 États sur environ 22 860 km de frontières communes.
Au-delà de son domaine maritime, la France dispose de 20 000 km de
côtes s?étendant sur ses 26 départements littoraux dans l?Hexagone et ses
12 territoires d?outre-mer : 5 départements et régions d?outre-mer (DROM) ?
(Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte) et 7 collectivités
d?outre-mer (COM) ? (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie1, Wallis-et-
Futuna, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon, Terres
australes et antarctiques françaises - TAAF).
Le littoral métropolitain est réparti en 4 grandes façades maritimes :
? façade Manche Est-Mer du Nord : littoral des départements du Nord,
Pas-de-Calais, Somme, Seine-Maritime, Eure, Calvados et Manche ;
? façade Nord Atlantique-Manche Ouest : littoral des départements d?Ille-
et-Vilaine, Côtes-d?Armor, Finistère, Morbihan, Loire-Atlantique, Vendée ;
? façade Sud Atlantique : littoral des départements de Charente-Maritime,
Gironde, Landes et Pyrénées-Atlantiques ;
? façade Méditerranée : le long des départements des Pyrénées-Orientales,
Aude, Hérault, Gard, Bouches-du-Rhône, Var, Alpes-Maritimes, Corse-
du-Sud, Haute-Corse.
5 350 km de sentiers du littoral sont ouverts au public, dont 1 420 au titre
de la servitude de passage des piétons. En outre-mer, le sentier du littoral
s?étend sur 450 km linéaires, dont 105 km au titre de la servitude de passage
des piétons.
La France dispose d?un réseau portuaire constitué d'environ 750 ports
maritimes et fluvio-maritimes. Les principaux types d?activités sont la
plaisance, la pêche, le transport de passagers et le commerce de
marchandises. La situation géographique de la France permet à ses ports
de pouvoir s?insérer dans les grandes routes commerciales maritimes
mondiales.
1 Collectivité d'outre-mer à statut particulier.
éléments de contexte
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 11
Le littoral français regroupe 947 communes maritimes (communes dont
une partie, même réduite, de leur territoire jouxte le rivage de la mer) ou de
bord de lagunes méditerranéennes où la loi « Littoral » s?applique en
intégralité. Parmi ces communes, 841 se situent en France métropolitaine et
106 dans les DROM.
SUPERFICIE DES ESPACES MARITIMES DE SOUVERAINETÉ ET DE JURIDICTION
DE LA FRANCE
En km2
Territoires Eaux
intérieures
Mer
territoriale
Zone
économique
exclusive
Plateau
continental au-delà
des 200 milles
Total
France métropolitaine 16 750 57 223 297 123 - 371 096
Saint-Pierre-et-Miquelon 180 3 473 8 734 - 12 387
Antilles françaises 3 469 14 025 126 148 7 434 151 076
Guyane française 2 950 6 810 121 746 69 955 201 461
La Réunion, Mayotte, Îles Éparses 1 208 21 716 998 523 58 121 1 079 568
Terres australes
et antarctiques françaises
(hors Îles Éparses et Terre-Adélie)
5 495 30 682 1 613 164 514 217 2 163 558
Nouvelle-Calédonie 42 627 81 363 1 240 601 75 570 1 440 161
Wallis-et-Futuna 189 5 632 256 742 - 262 563
Polynésie française 14 890 237 526 4 541 204 - 4 793 620
Clipperton - 1 812 434 619 - 436 431
Espace maritime français (avec extension du plateau continental en vigueur au 26 janvier 2023) 10 911 921
Espace maritime français (hors extension du plateau continental) 10 186 624
Source : Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM), 2023
éléments de contexte
12 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
LA FRANCE : SES TERRITOIRES ET SON ESPACE MARITIME
* District des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
Source : OFB, fonds cartographiques, 2023. Traitements infographie : OFB, Olivier Debuf, Manon Julien ;
SDES pour les façades maritimes ; 2023
9
6
4
7
2
8
Projection : Gall
0 150 km
0 1 000 km
5
102
2
1
3
11
12
13
14
15
16
17
Île aux
Cochons
Île des
Pingouins
Île de la
Possession
Île de l'Est
Île des
Apôtres
ÎLES CROZET*
0 10 km 7
ÎLES ÉPARSES*
Île Juan
de Nova
Île Bassas
da India Île Europa
Îles
Glorieuses Île
Tromelin
0 10 km 0 3 km
2
Îles
Marquises
Archipel
des Tuamotu
Îles de
la Société
Îles GambierÎles Australes
P
OL
YN
ÉSIE FRANÇAISE
0 200 km 11
Wallis
Futuna
Alofi
0 5 km
W
ALLIS ET
FUTUNA
10
Grande Terre
ÎL
ES KERGUELEN*
0 50 km
6
0 10 km
MAYOTTE
Petite
Terre
Grande
Terre
1
0 20 km
LA RÉUNION
3
0 10 km
MARTINIQUE
14
0 1 km
CLIPPERTON
Île de
La Passion
12
Langlade
Miquelon
0 10 km
S
AINT-PIERRE ET
MIQUELON
St-Pierre
17
NOUVELLE-CALÉDONIE
Île Ouvéa
Île Lifou
Île Maré
Île des Pins
Grande-Terre
0 100 km
9
G
UYANE
0 50 km
13
T
ERRE-ADÉLIE*
Antarctique
0 100 km
8
0 10 km
G
UADELOUPE
Grande-Terre
Basse
-Terre
Marie-
Galante
15
ÎLE
AMSTERDAM*
0 5 km
5
S
AINT-PAUL*
0 5 km
4
S
AINT-MARTIN
0 5 km
St- BARTHÉLÉMY 16
éléments de contexte
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 13
LA FRANCE : SES TERRITOIRES ET SON ESPACE MARITIME
* District des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
Source : OFB, fonds cartographiques, 2023. Traitements infographie : OFB, Olivier Debuf, Manon Julien ;
SDES pour les façades maritimes ; 2023
9
6
4
7
2
8
Projection : Gall
0 150 km
0 1 000 km
5
102
2
1
3
11
12
13
14
15
16
17
Île aux
Cochons
Île des
Pingouins
Île de la
Possession
Île de l'Est
Île des
Apôtres
ÎLES CROZET*
0 10 km 7
ÎLES ÉPARSES*
Île Juan
de Nova
Île Bassas
da India Île Europa
Îles
Glorieuses Île
Tromelin
0 10 km 0 3 km
2
Îles
Marquises
Archipel
des Tuamotu
Îles de
la Société
Îles GambierÎles Australes
P
OL
YN
ÉSIE FRANÇAISE
0 200 km 11
Wallis
Futuna
Alofi
0 5 km
W
ALLIS ET
FUTUNA
10
Grande Terre
ÎL
ES KERGUELEN*
0 50 km
6
0 10 km
MAYOTTE
Petite
Terre
Grande
Terre
1
0 20 km
LA RÉUNION
3
0 10 km
MARTINIQUE
14
0 1 km
CLIPPERTON
Île de
La Passion
12
Langlade
Miquelon
0 10 km
S
AINT-PIERRE ET
MIQUELON
St-Pierre
17
NOUVELLE-CALÉDONIE
Île Ouvéa
Île Lifou
Île Maré
Île des Pins
Grande-Terre
0 100 km
9
G
UYANE
0 50 km
13
T
ERRE-ADÉLIE*
Antarctique
0 100 km
8
0 10 km
G
UADELOUPE
Grande-Terre
Basse
-Terre
Marie-
Galante
15
ÎLE
AMSTERDAM*
0 5 km
5
S
AINT-PAUL*
0 5 km
4
S
AINT-MARTIN
0 5 km
St- BARTHÉLÉMY 16
Territoires français
Domaine maritime français
Façades maritimes
de la France métropolitaine
Manche Est-mer du Nord
Nord Atlantique-Manche Ouest
Sud Atlantique
Méditerranée
Territoires non soumis
au Code de l?environnement
éléments de contexte
14 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pour aller plus loin
? Portail des limites maritimes officielles françaises.
? Milieu Marin France.
? GéoLittoral.
? OFB, inventaire des ports français, 2023.
Avertissement
Les 57 indicateurs présentés dans ce recueil peuvent concerner des
périmètres différents selon les thématiques abordées. Le lecteur est
invité à bien prendre connaissance du champ géographique, des
sources de données et de leurs millésimes figurant sous chaque
illustration et dans les commentaires associés.
https://limitesmaritimes.gouv.fr/
https://www.milieumarinfrance.fr/
https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/
https://data.ofb.fr/catalogue/Donnees-geographiques-OFB/fre/catalog.search#/metadata/13ebfd59-0971-4803-ad5f-fec94eac93a3
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 15
partie 1
Aspects
socio-économiques
des territoires littoraux
? En raison de leur situation géographique et
de la richesse de leur patrimoine naturel et culturel,
les territoires littoraux de France métropolitaine
et des Outre-mer concentrent de multiples usages
et activités : tourisme, construction, transport, production
d?énergie, extraction de matériaux marins, pêche,
aquaculture, etc. Le littoral français se caractérise toutefois
par de fortes disparités territoriales en matière de
dynamiques démographiques et économiques.
Le secteur du tourisme constitue le principal pourvoyeur
d?emplois de l?économie maritime. Les filières de la pêche
et de la conchyliculture présentent une forte diversité,
tant en matière de métiers que de structures et moyens
d?exploitation. Le transport maritime, principal mode
de transport des marchandises, est un maillon essentiel
des échanges mondiaux. Le développement des énergies
marines renouvelables représente un enjeu pour
les territoires concernés par un potentiel éolien en mer
conséquent.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
16 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Dynamique démographique
DENSITÉ DE POPULATION SUR LE LITTORAL MÉTROPOLITAIN PAR FAÇADE
MARITIME DE 1962 À 2020
En nombre d?habitants par km2
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique
Méditerranée Moyenne littoral métropolitain Moyenne métropole
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2020
+ 0,6 %*
+ 0,6 %*
DENSITÉ DE POPULATION SUR LE LITTORAL ULTRAMARIN PAR TERRITOIRE
DE 1962 À 2020
En nombre d?habitants par km2
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2020
Guadeloupe Martinique La Réunion Guyane Moyenne DROM
+ 1,1 %*
* + X % : taux d'évolution annuel moyen sur la période.
Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte).
Sources : Insee, RP, 1962-2020 ; COG-Insee, 2022. Traitements : SDES, 2023
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 17
Au 1er janvier 2021, les communes littorales (hors estuaires) hébergent
8 millions de résidents permanents, soit 12 % de la population française.
Parmi eux, 6,4 millions habitent sur le littoral métropolitain et près de
1,6 million sur le littoral des départements et régions d?outre-mer (DROM),
hors Mayotte.
Depuis 1962, le littoral français a gagné 2,8 millions de résidents
permanents, soit une hausse annuelle moyenne de 0,7 %. Cette croissance
est plus élevée dans les DROM (+ 1,1 %) que sur le littoral métropolitain
(+ 0,6 %). Sur cette période, le littoral ultramarin a vu sa population presque
doubler (0,9 million de résidents permanents en 1962 contre 1,6 million au
1er janvier 2021), tandis que la population du littoral métropolitain augmentait
de 44 % (2 millions de nouveaux résidents). La croissance démographique
sur le littoral métropolitain s?explique par de forts soldes migratoires (entrées
et sorties sur le littoral y compris les mouvements internes au territoire
national), notamment en Atlantique et en Méditerranée. Pour les DROM,
cette augmentation résulte d?un fort dynamisme de naissances, les soldes
migratoires y étant globalement négatifs.
Au 1er janvier 2021, la densité de population (résidents permanents) des
communes littorales métropolitaines est estimée à 281 habitants par km2 de
la surface communale (hab/km2). C?est 2,4 fois plus que la densité moyenne
en France métropolitaine (119 hab/km2). Parmi les quatre façades maritimes,
la façade Méditerranée, avec 3,3 millions de résidents, est celle où la
saturation des territoires en bord de mer est la plus importante. Sa densité
de population est estimée à 367 hab/km2 contre 144 hab/km2 pour la façade
Sud Atlantique, 240 hab/km2 pour la façade Nord Atlantique-Manche Ouest
et 303 hab/km2 pour la façade Manche Est-Mer du Nord.
Les communes littorales des DROM, à l?exception de la Guyane (6 hab/km2),
sont tout autant densément peuplées, en particulier les littoraux de Martinique
et de La Réunion (plus de 350 hab/km2).
Depuis la fin des années 2000, même si les situations peuvent diverger
entre territoires littoraux, la population tend à augmenter plus rapidement
dans l?arrière-pays (communes non littorales des cantons littoraux) que sur
le littoral, du fait, entre autres, du coût élevé de l?immobilier en bord de mer.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
18 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Logements
PARC DE LOGEMENTS DU LITTORAL FRANÇAIS DE 1990 À 2019
5 000
4 500
4 000
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Résidences principales littoral métropolitain
Résidences secondaires littoral métropolitain
Logements vacants littoral métropolitain
1990 1999 2008 2013 2019
En milliers de logements
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
France métropolitaine DROM
Résidences principales littoral DROM
Résidences secondaires littoral DROM
Logements vacants littoral DROM
1990 1999 2008 2013 2019
Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte).
Sources : Insee, RP, 1990-2019 ; COG-Insee, 2022. Traitements : SDES, 2022
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 19
Au 1er janvier 2020, les communes littorales (hors estuaires) comptent
5,5 millions de logements, soit 15 % du parc total des logements de France,
hors Mayotte. Les résidences principales y sont majoritaires (68 %), les
résidences secondaires et les logements vacants représentant respectivement
25 % et 7 % du total. Du fait de son attractivité, le littoral concentre 2,5 fois
plus de résidences secondaires que la moyenne nationale (10 %).
Le parc de logements du littoral métropolitain est constitué de 4,7 millions
de logements, dont 66 % sont des résidences principales, 28 % des résidences
secondaires et 6 % des logements vacants. Ramenée à la surface communale,
la densité de logements sur le littoral y est 3,2 fois supérieure à celle de la
moyenne métropolitaine (206 logements par km2 (log/km2) contre 64 log/km2
pour l?Hexagone). La façade Méditerranée concentre le plus grand nombre
de logements (2,3 millions), devant la façade Nord Atlantique-Manche Ouest
(1,2 million), Manche Est-Mer du Nord (0,7 million) et Sud Atlantique
(0,5 million).
Le littoral des DROM (hors Mayotte) compte 828 000 logements, dont
91 % localisés dans les Antilles (417 200) et à La Réunion (335 700). Le parc
est composé à 82 % de résidences principales, 6 % de résidences secondaires
et 13 % de logements vacants. La densité de logements, à l?exception de la
Guyane, est très élevée sur ces territoires : 141 log/km2 en Guadeloupe,
215 log/km2 en Martinique, 168 log/km2 à La Réunion et 2,3 log/km2 en
Guyane.
Du fait de son attractivité et des fortes pressions démographiques,
touristiques et de construction, le parc des logements du littoral a progressé
de 45 % sur la période 1990-2019 (+ 1,7 million de logements : + 1,3 million
dans l?Hexagone et + 0,4 million en outre-mer), soit 8 points de plus que la
moyenne nationale. Dans les communes littorales des DROM, le parc
augmente à un rythme deux fois plus important que sur le littoral
métropolitain : + 2,4 % en moyenne annuelle, contre + 1,1 %. Sur la même
période, le nombre de résidences principales du littoral s?est accru de 1,2 %
en moyenne annuelle et celui des résidences secondaires de 1,5 %.
L?évolution a été davantage soutenue sur le littoral ultramarin avec + 2,2 %
pour les résidences principales et 3,2 % pour les résidences secondaires.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
20 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Construction de logements
LOGEMENTS CONSTRUITS SUR LE LITTORAL FRANÇAIS DE 1990 À 2020
80 000
70 000
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
Individuel pur Individuel groupé Collectif En résidence
19
90
En nombre de logements
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
20
02
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
20
16
20
18
20
20
Note : données en date réelle, c?est-à-dire à la date de la mise en chantier qui a parfois eu lieu plusieurs mois
avant la transmission de l?information. Les chiffres en date réelle font l?objet de plusieurs révisions successives
avant de se stabiliser progressivement.
Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte).
Sources : SDES, Sitadel ; COG-Insee, 2022. Traitements : SDES, 2022
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 21
1,6 million de nouveaux logements ont été construits entre 1990 et 2020 sur
le littoral français (France métropolitaine et DROM hors Mayotte), soit 17 %
des logements réalisés sur le territoire national.
En baisse au début de la décennie 1990, le nombre de constructions de
logements augmente nettement sur la période 1998-2006 (+ 5,3 % par an
en moyenne) à la suite de plusieurs lois de défiscalisation de l?investissement
locatif mises en oeuvre depuis 1996 (lois Périssol, Robien et Borloo). Après
une forte chute en 2008-2009 consécutive à la crise financière des subprimes,
le nombre de logements construits chaque année fluctue depuis autour d?une
moyenne de 52 000.
Parmi ces nouveaux logements, plus de 1,3 million ont été construits sur
le littoral métropolitain de 1990 à 2020 : 50 % de logements collectifs, 45 %
de logements individuels (purs et groupés) et 5 % de logements en résidence.
Avec respectivement 600 000 et 394 000 logements neufs sur la période
1990-2020, les façades littorales Méditerranée et Nord Atlantique-Manche
Ouest sont les plus dynamiques en matière de constructions.
Sur le littoral ultramarin, près de 300 000 nouveaux logements ont été
construits sur la période 1990-2020 : 49 % de logements collectifs, 48 % de
logements individuels et 3 % de logements en résidences.
La Réunion présente le plus fort dynamisme en matière de construction
de logements dans les DROM avec 173 900 mis en service entre 1990 et
2020. Viennent ensuite le littoral antillais (48 800 logements en Guadeloupe
et 44 700 logements en Martinique) et dans une moindre mesure le littoral
guyanais (25 000 logements).
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
22 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Occupation du sol suivant
la distance à la mer
OCCUPATION DES SOLS SELON LA DISTANCE À LA MER EN 2018
100
80
60
40
20
0
Terres agricoles Forêts et espaces semi-naturels
Zones humides Surfaces en eau
À moins
de 500 m
De 500
à 1 000 m
De 1 000
à 2 000 m
De 2 000
à 5 000 m
De 5 000
à 10 000 m
Moyenne France
métropolitaine
En %
Territoires arti?cialisés
Champ : bande littorale en France métropolitaine de 0 à 10 km et moyenne pour la France métropolitaine.
Source : UE-CORINE Land Cover, 2018. Traitements : SDES, 2022
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 23
L?occupation du sol sur la frange longeant le bord de mer se démarque du
reste du territoire métropolitain. Cette particularité s?estompe en s?éloignant
du rivage. En 2018, le taux d?artificialisation à moins de 500 m du rivage
atteint 30 % des terres, contre 8 % entre 5 et 10 km de la mer et 6 % à l?échelle
de l?Hexagone. Le constat est inversé pour les terres agricoles qui couvrent
30 % des territoires de bord de mer contre près du double (59 %) entre 5 et
10 km de la côte (la moyenne métropolitaine étant de 60 %). Les forêts et
espaces semi-naturels couvrent 31 % des territoires situés à moins de 500 m
des côtes. Entre 500 m et 2 km des rivages, cette proportion est moindre
(26 %). Les zones humides et surfaces en eau couvrent près de 9 % des
espaces situés à moins de 500 m de la côte, et 4,5 % pour la bande entre 5
et 10 km.
Des disparités existent toutefois entre les différents territoires littoraux.
À moins de 500 m de la mer, les terres agricoles des façades Manche Est-Mer
du Nord et Nord Atlantique-Manche Ouest occupent plus de 40 % des terres.
À l?inverse, au niveau des façades Sud Atlantique et Méditerranée, cette part
représente respectivement 22 % et 8 %. Les forêts et milieux semi-naturels
dominent au sud de la France, milieux à végétation arbustive et/ou herbacée
en Méditerranée et forêts et espaces ouverts sur la façade Sud Atlantique.
La part de ces espaces concerne 49 % du territoire proche de la côte en
Méditerranée et 38 % en Sud Atlantique. Les territoires artificialisés occupent
près de 30 % des espaces de bord de mer quelle que soit la façade maritime.
Toutefois, des niveaux d?artificialisation plus élevés concernent la frange
littorale à 500 m de la mer des départements des Alpes-Maritimes (84 %),
de Loire-Atlantique (64 %), des Pyrénées-Atlantiques (61 %), du Nord (57 %)
et du Var (52 %).
De 2012 à 2018, 4 850 ha ont été artificialisés sur les espaces situés à
moins de 10 km de la mer (0,14 % du territoire littoral concerné). Cette surface
est deux fois plus faible que lors de périodes précédentes : 9 930 ha de 2000
à 2006, et 10 250 ha de 2006 à 2012. Le rythme d?artificialisation sur le littoral
demeure cependant supérieur à la moyenne de l?Hexagone où, sur la période
2012-2018, les nouvelles terres artificialisées représentaient 0,08 % du
territoire, soit 42 290 ha.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
24 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Planification urbaine
INVENTAIRE DES DOCUMENTS D?URBANISME DES COMMUNES LITTORALES
EN 2023
4 cartes
communales
1 086 km2
794 PLU / 19 PLUI
de zones
urbaines
de zones à
urbaniser
38 667 km2
de zones
naturelles
et forestières
130 km2
de zones
agricoles
3 562 km2
1,5 km2
de zones constructibles
17,5 km2
de zones non constructibles
Note : depuis le 1er janvier 2020, les collectivités disposant d?un document d?urbanisme ont l?obligation de le
mettre à disposition de tous dans la plateforme du géoportail de l?urbanisme. L?analyse porte sur les documents
téléversés dans cette plateforme et extraits en janvier 2023.
Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte).
Sources : MTECT-DHUP ; IGN ; GPU, 2023. Traitements : SDES, 2023
https://www.geoportail-urbanisme.gouv.fr/
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 25
Le littoral fait face à de fortes pressions foncières, compte tenu de son
attractivité. Afin de concilier développement démographique et économique
et préservation de l?environnement, des schémas de cohérence territoriale
(SCoT) sont mis en place à l?échelle des bassins de vie et fixent les grandes
orientations d?aménagement des territoires qu?ils couvrent.
En 2023, le littoral français est doté de 68 SCoT (377 SCoT sur l?ensemble
du territoire national). Les communes littorales de France métropolitaine, à
l?exception de la Corse2, sont couvertes par ces dispositifs. Il en est de même
pour la Martinique et La Réunion. La Guadeloupe et la Guyane ne comptent
qu?un SCoT chacune, Mayotte aucun.
Les projets de construction doivent respecter les règles d?urbanisme en
vigueur sur le territoire. Elles figurent soit dans le plan local d?urbanisme (PLU)
lorsqu?il existe, soit dans une carte communale (CC), soit à défaut dans le
règlement national d?urbanisme (RNU). Le PLU élaboré à l?échelle d?une
commune ou d?une intercommunalité (PLUi) ou la carte communale doivent
être compatibles avec les dispositions du SCoT.
En 2023, 943 communes littorales sont dotées d?un document
d?urbanisme : 794 PLU communaux, 19 PLUi concernant 145 communes et
4 CC. 121 communes sont soumises au RNU. Au total, 69 % de la surface
totale des communes littorales est couverte par un document d?urbanisme
(PLUi ou PLU ou CC) et 31 % par le RNU.
Les zonages des documents d?urbanisme (PLU, PLUi, CC) des
communes littorales sont majoritairement constitués de zones naturelles
(89 % de la surface totale des communes, contre environ 60 % pour
l?ensemble des communes françaises couvertes par un document
d?urbanisme). Dans ces secteurs, les possibilités de construction sont
restreintes afin de préserver la vocation naturelle du littoral. Seules l?extension
d?habitations existantes ou la construction d?annexes (abris de jardin,
garages, etc.) y sont autorisées. Au sein des communes soumises au RNU,
seules les constructions au sein des parties actuellement urbanisées sont
autorisées.
2 Même si elle ne dispose pas de SCoT approuvé au 1er janvier 2023, la Corse compte 11 PLU et 4 cartes
communales sur ses communes littorales.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
26 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Économie maritime
EMPLOIS ET VALEUR AJOUTÉE DE L?ÉCONOMIE MARITIME FRANÇAISE EN 2019
Domaines d'activité Emplois
(en nombre de
personnes)
Valeur ajoutée
(en Md¤)
Tourisme littoral 336 700 24,10
Marine nationale 37 415 2,75
Produits de la mer 37 413 2,60
Construction et réparation de navires 31 565 3,10
Transport maritime et fluvial 28 408 3,02
Services parapétroliers et paragaziers offshore 22 500 5,70
Production d'énergie 11 162 nr
Recherche maritime civile 4 086 0,29
Protection de l'environnement littoral et marin 4 067 0,29
Travaux publics maritimes et fluviaux 3 346 0,67
Intervention publique dans le domaine maritime 2 843 0,20
Fabrication, pose et maintenance de câbles sous-marins 2 783 0,20
Assurances maritimes 2 188 0,13
Extraction de matériaux marins 650 0,02
Production du sel marin nd 0,22
Total 525 126 43,29
nd = non disponible ; nr = non renseigné.
Note:ledomained?activité«produitsdelamer»regroupelesfilièresdelapêchemaritime,l?aquaculture
marine, le commerce de gros, le commerce de détail et la transformation. Le domaine « construction et
réparation de navires » regroupe la construction de navires civils et de défense, la réparation navale et la
constructionnautique.Ledomaine«transportmaritimeetfluvial»regroupeletransportpareau,lalocationde
navires, les services et la manutention portuaire.
Source : Ifremer, Données économiques maritimes françaises 2021, édition 2022.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 27
En 2019, l?économie maritime française représente 1,5 % du PIB de la
France, et une valeur ajoutée de 43,3 milliards d?euros (Md¤). Elle mobilise
près de 525 000 personnes, soit 1,7 % des emplois nationaux.
Le socle de l?économie maritime française, au sens de l?Institut français
de recherche pour l?exploitation de la mer (Ifremer), englobe 15 domaines
d?activités distincts liés à la mer (voir tableau économie maritime).
Le tourisme littoral est de loin le domaine d?activité prépondérant avec
56 % de la valeur ajoutée de l?économie maritime (24,1 Md¤) et 64 % des
emplois (336 700 emplois). En matière de valeur ajoutée, il est suivi par les
secteurs parapétrolier et paragazier offshore, bien que ce domaine n?emploie
que 22 500 personnes.
La construction et réparation de navires, le transport maritime et fluvial
et l?ensemble de la filière des produits de la mer (pêche maritime, aquaculture
marine, transformation, commerce de gros et au détail) représentent chacun
entre 6 à 7 % de la valeur ajoutée et des emplois.
Les domaines du secteur public, dont les activités prises en compte sont
la marine nationale, l?intervention de l?état en mer, la protection de
l?environnement littoral et marin et la recherche marine, représentent de
manière globale 8 % de la valeur ajoutée et 9 % des emplois.
D?autres secteurs, de taille plus modeste, tels que la fabrication, la pose
et la maintenance de câbles sous-marins, les travaux publics maritimes et
fluviaux, l?extraction de granulats, la production du sel contribuent à
l?économie maritime nationale à hauteur de 3 % pour la valeur ajoutée et 4 %
pour les emplois.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
28 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Hébergement touristique
CAPACITÉ D'ACCUEIL TOURISTIQUE DU LITTORAL MÉTROPOLITAIN EN NOMBRE
DE LITS DE 2014 À 2022
110
108
106
104
102
100
98
96
94
92
90
En indice base 100 en 2014
Hôtels Campings Autres hébergements collectifs Résidences secondaires
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022
NOMBRE DE NUITÉES EN HÉBERGEMENT MARCHAND EN 2021
Autres hébergements collectifs Campings Hôtels
0 20 40 60 80 100 120
En millions de nuitées
Note : les autres unités d?hébergement collectif regroupent les résidences de tourisme, villages vacances,
auberges de jeunesse, centres sportifs, maisons familiales et centres internationaux de séjour. Ne sont pas pris
en compte les locations de particuliers à particuliers, notamment Airbnb.
Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine.
Sources : Insee-DGE, capacité d?hébergement touristique des communes, 2022 ; Insee, RP 2019
(pour les résidences secondaires) ; enquête de fréquentation touristique, 2021. Traitements : SDES, 2022
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 29
Le développement touristique en bord de mer est source de diverses
pressions sur l?environnement : consommation d?espaces littoraux du fait
d?une pression foncière souvent très forte (ports de plaisance, zones de
stationnement proche de la mer, etc.), augmentation des déchets et des eaux
usées, dégradation des milieux naturels et marins, érosion rapide des sols
côtiers, etc.
En 2022, la capacité d?accueil marchand (en hôtels, campings et autres
unités d?hébergements collectifs) des communes littorales de France
métropolitaine est de 1,8 million de lits : 70 % en camping, 13 % en hôtel,
17 % dans les autres hébergements. Sur seulement 4 % du territoire, le littoral
métropolitain concentre ainsi près de 40 % de la capacité d?accueil marchand.
Depuis 2014, seule la capacité d?accueil dans les autres unités d?hébergement
collectif du littoral métropolitain a baissé (- 10 %).
En tenant compte des résidences secondaires, la capacité d?accueil
totale est 4,5 fois supérieure à la seule capacité marchande. La plus forte
capacité d?accueil touristique se situe en Méditerranée avec 45 % du nombre
de lits des territoires littoraux métropolitains, suivie des façades Nord
Atlantique-Manche Ouest (26 %), Sud Atlantique (17 %) et Manche Est-Mer
du Nord (12 %). Le taux de fonction touristique est de 133 lits pour
100 habitants permanents pour le littoral français en 2019. Il varie, selon la
façade, de 105 lits (Manche Est-Mer du Nord) à 245 lits (Sud Atlantique) pour
100 habitants.
En matière de fréquentation, les hôtels, campings et autres unités
d?hébergements collectifs des communes littorales métropolitaines totalisent
environ 110 millions de nuitées en 2021, soit plus d?un tiers des nuitées
marchandes de l?Hexagone. Près de 45 % sont effectuées en Méditerranée,
dont une majorité dans le Var et l?Hérault. Les façades Sud Atlantique et Nord
Atlantique-Manche Ouest représentent chacune un peu moins d?un quart
des nuitées du littoral métropolitain. Avec plus de 2 300 établissements, les
campings représentent la majorité des nuitées marchandes de bord de mer.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
30 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Agriculture du littoral
RÉPARTITION DES EXPLOITATIONS PAR ORIENTATION TECHNO-ÉCONOMIQUE
DES EXPLOITATIONS AGRICOLES (OTEX) EN 2020
Polyculture, polyélevage Viticulture Grandes cultures
Fruits Maraîchage, horticulture Bovins mixte
Porcins, volailles Bovins lait Bovins viande
Ovins, caprins et autres herbivores
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En %
France
Manche Est-
Mer du Nord
Nord Atlantique-
Manche Ouest
Sud Atlantique
Méditerranée
DROM
Note:lecalculestétabliparrapportausiègedesexploitationsagricoles.Nesontdoncprisesencompte
quelesexploitationsdontlesiègesocialestdansunecommunelittoraleindépendammentdelàoùsetrouvent
les parcelles de cette exploitation.
Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM.
Source : Agreste, recensement agricole 2020. Traitements : SDES, 2022
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 31
D?après le recensement agricole de 2020, la surface agricole utile (SAU) des
exploitations situées sur le littoral s?élève à 892 190 hectares (ha) ? (87 %
dans l?Hexagone et 13 % en outre-mer), soit 3 % de la SAU de la France
(26 880 745 ha).
En France métropolitaine, la SAU occupe respectivement 81 % et 48 %
de la surface des communes littorales (hors estuaires) des façades Manche
Est-Mer du Nord (MEMN) et Nord Atlantique-Manche Ouest (NAMO), contre
18 % et 22 % pour les façades Sud Atlantique (SA) et Méditerranée, alors
que la moyenne nationale s?établit à 42,5 %. La taille moyenne des
exploitations atteint respectivement 64,5 et 62 ha pour les façades MEMN
et NAMO tandis qu?elle est respectivement de 58 et 33 ha pour les façades
SA et Méditerranée. Dans les DROM, la part de la SAU des communes
littorales ne représente que 3 % avec une taille moyenne des exploitations
de 6 ha. Entre 2010 et 2020, le nombre d?exploitations des territoires littoraux
a diminué d?environ 20 % dans l?Hexagone, tandis qu?il a augmenté de 13 %
dans les DROM.
Les spécialisations agricoles, mesurées par les orientations technico-
économiques des exploitations (OTEX), varient selon les territoires. Les
exploitations en polyculture-élevage sont majoritaires en outre-mer (72 %
des OTEX) et sur les façades NAMO (53 %), MEMN (46 %). La viticulture
prédomine sur les façades SA (47 %) et Méditerranée (36 %).
S?agissant des cultures, les prairies permanentes représentent près du
tiers de la SAU des communes littorales, sauf en Méditerranée où elles
représentent la moitié de la SAU. Les céréales sont les cultures principales
sur le littoral atlantique (39 % de la SAU) et en Manche (26 %). La vigne est
prépondérante en Méditerranée (16 %). Dans les DROM, prédominent les
cultures industrielles (32 %) comme la canne à sucre et les fruits (18 %). Un
tiers des exploitations du littoral métropolitain ont un mode de
commercialisation en circuits courts, contre 23 % de l?ensemble des
exploitations métropolitaines. Sur le littoral des DROM, cela concerne 68 %
des exploitations.
En 2020, la part des surfaces en agriculture biologique est de 12 % de
la SAU du littoral (12,5 % dans l?Hexagone et 6 % dans les DROM), contre
8,5 % au niveau national. Le plus fort taux de surfaces biologiques s?observe
sur la façade Méditerranée (22 %).
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
32 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pêche maritime
PRINCIPALES ESPÈCES PÊCHÉES PAR LA FLOTTE DE NAVIRES FRANÇAIS EN 2021
Poissons Crustacés et mollusques Algues
0 20 40 60 80 100 120 140
En milliers de tonnes
Thons, espadons,
thazards...
Merlus, lieux,
morues...
Harengs, sardines,
anchois...
Baudroies, congres,
grondins...
Maquereaux,
chinchards...
Bars, dorades,
rougets, maigres
Autres poissons
divers
Coquilles
Saint-Jacques
Autres mollusques
Crustacés
Algues marines
Plies, ?étans, soles
Source : Agreste, DGAMPA, collection Graph?AgrI, Pêche et aquaculture, 2022. Traitements : MASA/SSP,
2022
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 33
La pêche maritime représente un chiffre d?affaires de 1,2 milliard d?euros en
2020. Elle mobilise près de 12 400 marins pêcheurs (9 292 en France
métropolitaine, 3 115 dans les DROM) et compte une flotte de pêche de
6 223 navires en 2020, dont 954 inactifs.
Depuis plusieurs années, le secteur fait face à une diminution de sa flotte
et des emplois directs de marins pêcheurs. Ainsi, le nombre de navires a
reculé de 24 % par rapport à 2000 et les emplois ont reculé de 15 % par
rapport à 2011.
La flotte de pêche française est composée à 86 % de navires dont la
longueur ne dépasse pas 12 mètres. 11 % des navires mesurent entre 12 m
et 24 m et 3 % 24 m ou plus. Parmi les navires en activité, 71 % utilisent des
engins de pêche passifs (navires de moins de 12 m), tels que les filets, lignes
et hameçons ou casiers et nasses. 36 % d?entre eux se situent sur la façade
Atlantique et en Mer du Nord, 28 % en Méditerranée et 36 % dans les ports
ultramarins. Les navires utilisant des engins de pêche actifs (dragues,
chaluts, sennes) représentent 28 % de la flotte active et se trouvent
principalement sur la façade Atlantique et en Mer du Nord.
Les volumes de produits de la mer pêchés par la flotte française
(poissons, mollusques, crustacés marins et algues) atteignent 485 000 tonnes
en 2021 (dont 464 000 tonnes débarquées). 75 % de ces captures ont eu
lieu en Atlantique Nord, contre 16 % dans l?océan Indien Est, 6 % en Atlantique
Centre et Sud-Est et 3 % en Méditerranée.
Les principales espèces prises sont les thons listao et albacore, la
laminaire digitée (algue brune), le merlu européen, la coquille Saint-Jacques,
la sardine, le hareng de l?Atlantique, la baudroie, le maquereau et le merlan
bleu. Les volumes pêchés sont inférieurs à ceux des années 1990 (- 23 %
sur la période 1990-2021).
Afin de préserver la ressource halieutique et les écosystèmes marins,
des dispositifs de protection, ainsi que des initiatives locales et
professionnelles, sont mis en place. Si ces actions ont permis l?exploitation
durable de certaines espèces (par exemple, le merlu en Atlantique, la
baudroie de mers Celtiques-golfe de Gascogne, le hareng de Mer du Nord-
Manche Est), d?autres populations restent surexploitées. Par ailleurs,
plusieurs espèces ne bénéficient pas du suivi scientifique permettant
d?évaluer leur état et son évolution.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
34 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Aquaculture marine
PRODUCTION CONCHYLICOLE EN FRANCE MÉTROPOLITAINE EN 2021
?
Volume (en tonnes
en équivalent poids vif)
41 724
9 815
Huîtres
Moules
S
s : données soumises
au secret statistique
0 50 km
Note:productionenvolumedeventesfinalespourlaconsommationhorsécloserie-nurserie.Seuleslesventes
sous marquage sanitaire sont présentées dans cette carte.
Source : Agreste, enquête aquaculture 2023.Traitements : MASA/SSP ; SDES, 2023
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 35
L?aquaculture marine regroupe les secteurs de la conchyliculture, la
pisciculture marine, la culture de macro-algues et l?élevage des crustacés en
eau de mer. En 2021, ces activités comptent, au niveau national, près de
2 400 entreprises et 19 000 emplois environ. La production aquacole marine,
en volume de ventes finales hors écloserie-nurserie, s?élève à 155 300 tonnes
(t) et génère un chiffre d?affaires de 617 millions d?euros.
La conchyliculture, principale filière de l?aquaculture marine, regroupe
2 294 entreprises et emploie près de 18 300 personnes. En 2021, la
production en volume de ventes est de 149 374 t de coquillages, soit 96 %
de la totalité des ventes aquacoles marines. La production conchylicole
concerne majoritairement l?élevage d?huîtres et de moules.
La production d?huîtres, en volume de ventes, atteint 80 911 t en 2021,
un niveau inférieur à celui d?avant la crise sanitaire (- 5,9 % par rapport à
2019) et très en deçà des 138 500 t produites en 1998. Avec 52 % de la
production totale en volume en 2021, la Nouvelle-Aquitaine est la principale
région ostréicole française.
La production des moules s?élève à 66 321 t en 2021. Supérieure à son
niveau d?avant la crise sanitaire (+ 10 % par rapport à 2019), la production
reste inférieure aux meilleures années (83 000 t en 2009). Les principales
régions productrices sont la Bretagne, la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine,
avec 83 % de la production totale en volume en 2021.
La pisciculture marine regroupe 34 entreprises et emploie 688 personnes
en 2021. Sa production, en volume de ventes finales, atteint 5 735 t de
poissons, soit 3,7 % de la production aquacole marine. Les principales
espèces élevées sont le bar (2 570 t) et la dorade royale (1 872 t). La
production est très inférieure au niveau d?avant la crise sanitaire (- 12,5 %
par rapport à 2019) et aux 8 050 t produites en 2006. Près de la moitié de
poissons élevés en eau de mer est produite en Corse, en Provence-Alpes-
Côte d?Azur et en Nouvelle-Aquitaine.
La culture de macro-algues et l?élevage des crustacés en eau de mer
représentent 0,1 % du volume de ventes aquacoles marines en 2021 (119 t
de macro-algues et 58 t de crustacés). La Bretagne est la principale région
de culture de macro-algues, tandis que les crustacés sont majoritairement
produits en Nouvelle-Aquitaine (82 % de la production).
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
36 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Énergies marines renouvelables
PARCS ET PROJETS ÉOLIENS EN MER EN FRANCE MÉTROPOLITAINE SELON
LEUR ÉTAT D?AVANCEMENT DÉBUT 2024
?
État d?avancement
des projets
Éolien ?ottant à l?étude
0 50 km
Éolien ?ottant en travaux
(sites pilotes)
Éolien posé à l?étude
Éolien posé en travaux
Éolien posé en service
Dunkerque
600 MW
Dieppe
Le Tréport
500 MW
Fécamp
500 MW
Courseulles-sur-Mer
450 MW
Centre-Manche 1
1 GW
Centre-Manche 2
1,5 GW
Saint-Brieuc
500 MW
Sud Bretagne
250 MW
Saint-Nazaire
480 MW
Yeu-Noirmoutier
500 MW
Sud-Atlantique
1 GW
Gruissan
30 MW
Faraman
Port-Saint-Louis-du-Rhône
25 MW
Méditerranée
2 fois 250 MW
Leucate-le-Barcarès
30 MW
Source : Éoliens en mer en France, état à mars 2024. Traitements : SDES, 2024
https://www.eoliennesenmer.fr/
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 37
La France a pour ambition de porter à 33 % la part d?énergie produite à partir
de sources renouvelables dans la consommation finale brute en 2030. Avec
une part de 20,3 % en 2022, elle est en deçà de l?objectif intermédiaire de
23 % fixé pour 2020.
Les mers et océans disposent d?un fort potentiel en la matière compte
tenu des technologies disponibles que ce soit pour domestiquer la force
générée par les marées, la houle ou le vent ou pour exploiter la chaleur
emmagasinée dans les océans.
Début 2024, la puissance électrique raccordée en énergies marines
renouvelables (EMR) avoisine 1,2 GW en France. La centrale marémotrice
de la Rance en Bretagne (puissance raccordée de 240 MW), le parc éolien
en mer au large de Saint-Nazaire (80 éoliennes raccordées en novembre 2022
pour 480 MW) et celui situé au large de Saint-Brieuc (62 éoliennes raccordées
fin 2023/début 2024 pour 496 MW) sont les principales infrastructures de
production d?EMR en France. D?autres installations à titre de démonstrateur
sont également opérationnelles.
La programmation pluriannuelle de l?énergie 2018-2028 vise une
puissance éolienne offshore raccordée de 6,2 GW en 2028. L?atteinte de ces
objectifs passe par un déploiement de plusieurs fermes éoliennes en mer.
Plusieurs projets éoliens offshore sont d'ores et déjà à l?étude ou en cours
de construction.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
38 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Formations aux métiers de la mer
ÉLÈVES EN FORMATION MARITIME INITIALE ET CONTINUE DE 2012 À 2023
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Formation initiale à l?ENSM* Formation initiale dans les LPM** et LPMA***
Formation continue à l?ENSM
En nombre d?inscrits
20
12
-2
01
3
20
13
-2
01
4
20
14
-2
01
5
20
15
-2
01
6
20
16
-2
01
7
20
17
-2
01
8
20
18
-2
01
9
20
19
-2
02
0
20
20
-2
02
1
20
21
-2
02
2
20
22
-2
02
3
* École nationale supérieure maritime.
** Lycées professionnels maritimes.
*** Lycées professionnels maritimes et aquacoles.
Champ : France métropolitaine.
Sources : ENSM, 2023 ; Secrétariat d?État chargé de la Mer, DGAMPA, 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 39
Par convention, les formations aux métiers de la mer regroupent celles
permettant d?exercer un métier en lien avec le milieu marin que ce soit à terre
ou en mer, sur le pont ou au niveau des machines, ou d?occuper, une fois les
diplômes ou les titres requis obtenus, des emplois dans la marine marchande,
la plaisance, l?aquaculture, la pêche, la mécanique marine, etc. Trois voies
sont proposées : la formation initiale, la formation continue et la validation
des acquis de l?expérience (VAE).
La formation maritime initiale est dispensée par les lycées professionnels
maritimes (LPM) et aquacoles (LPMA) pour l?enseignement secondaire et
supérieur et par l?école nationale supérieure maritime (ENSM) pour
l?enseignement supérieur. La formation maritime continue est assurée à la
fois par les LPM et l?ENSM et par des organismes privés disposant d?un
agrément délivré par l?État. En 2023, la France métropolitaine compte 12 LPM
et/ou LPMA et 4 sites de l?ENSM (Nantes, Saint-Malo, Marseille, Le Havre).
Le nombre d?élèves inscrits dans les lycées professionnels maritimes a
constamment augmenté sur la période 2012-2016 (1 706 en 2012-2013
contre 1 894 en 2016-2017). Depuis, les inscriptions diminuent pour atteindre
1 641 élèves inscrits sur l?année scolaire 2022-2023. Après avoir augmenté
de 53 % entre 2012 et 2016, le nombre d?élèves en formation initiale à l?ENSM
oscille depuis autour de 1 050.
Les dispositifs de formation continue sollicités par les marins en activité,
par les personnes en recherche d'emploi ou en reconversion, ou par les actifs
désirant valider leurs acquis de l?expérience participent à la montée en
compétences des professionnels de la mer. Sur la période 2016-2022, le
nombre d?inscrits en formation continue à l?ENSM fluctue fortement entre 936
et 2 639 élèves, la moyenne s?établissant à 1 613 élèves. Le nombre annuel
de demandes portant sur la VAE maritime varie lui entre 172 et 523 sur la
période 2012-2022, avec une moyenne de 300 dossiers déposés. Sur cette
période, parmi les dossiers examinés par les jurys, 94 % des candidats ont
vu leur demande de VAE validée entièrement ou partiellement.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
40 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Transport maritime de marchandises
TRANSPORT MARITIME DE MARCHANDISES PAR TYPE DE FRET DE 1997 À 2021
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Vracs liquides Vracs solides Conteneurs Rouliers Autres
En millions de tonnes
1997 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018 2021
Champ : ports métropolitains avant 2011, ensemble des ports français (France métropolitaine et DROM)
à partir de 2011.
Sources : DGITM jusqu?à 2015 ; SDES à partir de 2016. Traitements : SDES, 2022
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 41
Après avoir progressé de 1997 à 2008, le transport de marchandises par
voie maritime a diminué en 2009, du fait de la crise économique mondiale
dite des subprimes. Stable entre 2009 et 2019 autour de 354 millions de
tonnes (Mt), il a ensuite chuté en 2020 à la suite de la crise sanitaire (- 13,4 %
par rapport à 2019), avant de rebondir en 2021 (+ 4,2 % à 325 Mt) tout en
restant inférieur à son niveau d?avant-crise (- 9,7 % par rapport à 2019). La
baisse d?activité affecte la France métropolitaine (- 10,3 % entre 2019 et 2021)
et surtout la façade Atlantique (- 23,0 %), quand elle est de - 8,5 % en Manche
et Mer du Nord et - 6,2 % en Méditerranée. À l?inverse, dans les DROM,
l?activité dépasse en 2021 son niveau d?avant-crise (13,9 Mt, soit + 5,6 % par
rapport à 2019). L?activité est depuis confrontée à la hausse du prix des
produits énergétiques et à la pénurie de moyens (navires, conteneurs,
chauffeurs routiers).
En 2021, le trafic de vracs liquides, comprenant principalement des
produits pétroliers (pétrole brut, produits pétroliers raffinés, hydrocarbures
gazeux liquéfiés ou comprimés), représente 35,9 % du volume total de
marchandises ayant transité dans l?ensemble des ports de commerce
français. Viennent ensuite les vracs solides (minerais, charbon, sable,
produits alimentaires, aliment du bétail, etc.) - (22,0 %), les navires rouliers
(21,7 %) et les conteneurs (18,2 %).
Haropa Port (créé en 2021 par fusion des ports maritimes du Havre et
fluviomaritime de Rouen, ainsi que du port fluvial des Ports de Paris),
Marseille, Dunkerque, Calais, Nantes Saint-Nazaire, La Rochelle et Bordeaux
sont les principaux ports de commerce métropolitains. Ils concentrent 86,0 %
du volume total de marchandises ayant transité dans l?ensemble des ports
français en 2021.
Haropa Port est désormais le premier port français en matière de trafic
maritime de marchandises, avec un volume de 83,6 Mt de marchandises,
soit 25,6 % du trafic portuaire national.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
42 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Transport maritime de voyageurs
TRANSPORT DE VOYAGEURS DANS LES PRINCIPAUX PORTS MARITIMES
FRANÇAIS DE 2003 À 2021
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
Hors croisiéristes Croisiéristes Total
En milliers de passagers
20
03
20
04
20
04
20
06
20
07
20
08
20
09
20
10
20
11
20
12
20
13
20
14
20
15
20
16
20
17
20
18
20
19
20
20
20
21
(p
)
(p) = données provisoires.
Note : les croisiéristes en excursion ne sont comptés qu?en entrée au moment du débarquement.
Source : SDES, Bilan annuel des transports en 2021. Traitements : SDES, 2022
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 43
Sur la période 2003-2019, le transport maritime de voyageurs est quasi stable
avec 28 millions de voyageurs, en moyenne annuelle, enregistrés dans les
principaux ports maritimes français. En 2020, en lien avec la crise sanitaire
(confinement, limitation de circulation, mesures de distanciation), il a
fortement baissé (- 60,3 % par rapport à 2019).
En 2021, le trafic de passagers s'élève à 11,1 millions de passagers
(+ 2,3 % par rapport à 2020), dont 3,8 millions en Manche et Mer du Nord,
6,7 millions en Méditerranée et 0,6 million dans les DROM. Toutefois, il
demeure fortement impacté par la crise sanitaire, ainsi que par la mise en
vigueur du Brexit. Par rapport à 2020, le trafic de passagers dans les Outre-
mer recule de 44,2 % et de 23,9 % en Manche et Mer du Nord. À l?inverse,
sur la façade Méditerranéenne, il augmente de 39,8 % tout en restant inférieur
à son niveau d?avant-crise (- 39,6 % par rapport à 2019). Calais, Bastia,
Toulon et Marseille, qui figurent parmi les premiers ports français de
passagers, concentrent 60 % du trafic maritime de passagers en 2021.
Le trafic de passagers hors croisiéristes atteint 10,5 millions de passagers
en 2021, soit 94,8 % de l?ensemble des passagers ayant transité dans un
port français. Le trafic transmanche est dominé par les échanges avec la
Grande-Bretagne (99,5 % en 2021) tandis que sur la façade Méditerranée,
il est étroitement lié aux échanges avec la Corse (58,7 % en 2021) et dans
une moindre mesure avec l?Italie (24,6 %).
L?activité de croisières en France métropolitaine reste très faible en 2021
avec 576 000 passagers (95 000 en Manche-Mer du Nord et 480 000 en
Méditerranée). Les Outre-mer n?enregistrent aucun croisiériste sur cette
année à la suite du décret du 1er juin 2021 interdisant la croisière dans les
territoires ultramarins.
Avant la crise sanitaire, l?activité de la croisière en France était
particulièrement dynamique. Ainsi, entre 2003 et 2019, elle avait enregistré
une hausse de près de 3 millions de croisiéristes. En 2020 et 2021, l?activité
est inférieure à 15 % de son niveau d?avant la crise sanitaire. La part des
croisiéristes s?établit à 5,2 % en 2021, contre 16,3 % en 2019.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
44 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Surveillance de la navigation maritime
NOMBRE DE NAVIRES DE COMMERCE ET VOLUME DE MARCHANDISES
DANGEREUSES TRANSITANT DANS LES EAUX SOUS SURVEILLANCE DES CROSS*
DE MANCHE DE 2019 À 2021
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
2019 2020 2021
DST
Pas-de-Calais
DST
Casquets
DST
Ouessant
Navires (en nombre) Marchandises dangereuses (en Mt)
400
350
300
250
200
150
100
50
0
DST
Pas-de-Calais
DST
Casquets
DST
Ouessant
* Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage.
Note : sont pris en compte les navires de commerce ayant une jauge supérieure à 300 UMS. Le dispositif
deséparationdutrafic(DST)Pas-de-Calais:zonedecompétencesduCROSSGris-Nez;DSTCasquets:
zonedecompétencesCROSSJobourg;DSTOuessant:zonedecompétencesCROSSCorsen.
Source : Secrétariat d?État chargé de la Mer, DGAMPA, 2022. Traitements : SDES, 2022
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 45
Afin d?assurer la surveillance et la sécurité de la navigation maritime, la France
est dotée dans l'Hexagone de 5 centres régionaux opérationnels de
surveillance et de sauvetage (CROSS) ? (Gris-Nez, Jobourg, Corsen, Étel
et La Garde) et en outre-mer de 2 CROSS (Antilles-Guyane et La Réunion)
et 2 centres spécialisés (Nouvelle-Calédonie et Polynésie française).
Au sein de l?espace maritime métropolitain, les CROSS ont effectué le
suivi de 160 000 navires de commerce en 2021. L?activité retrouve son niveau
observé avant la crise sanitaire de 2020 et enregistre même une légère
hausse (+ 1,4 % par rapport à 2019). Au titre de leur fonction de service
d?assistance maritime (résolution de l?Organisation maritime internationale
A.950 (23)), les CROSS ont assuré le suivi de 626 situations d?avaries en
mer pour des navires de plus de 300 UMS. Les situations d?avaries
mécaniques sur le système de propulsion du navire (moteur principal de
propulsion, circuit de combustible) figurent parmi les principaux événements
ayant déclenché une opération d?assistance.
La mission de surveillance de la navigation maritime s?exerce
principalement dans les trois dispositifs de séparation du trafic de la Manche
(Ouessant, Casquets, Pas-de-Calais), zones de haute intensité de trafic et
de transport d?importants volumes de marchandises dangereuses, en vrac
et conteneurisées. Ce secteur est en effet un carrefour maritime majeur
assurant la desserte de toute l?Europe du Nord-Ouest. En 2021, les 3 CROSS
de Manche ont contrôlé 134 836 navires (jauge supérieure à 300 UMS soumis
à un compte rendu obligatoire), comptabilisant 345 Mt de marchandises
dangereuses ou polluantes.
À l?échelle métropolitaine, les CROSS ont dressé 36 procès-verbaux
pour des infractions aux règles de navigation ou aux obligations déclaratives
et détecté 988 situations dangereuses, dont aucune qualifiée de « presque
accident ». Le risque jugulé par les CROSS passe souvent inaperçu car les
situations dangereuses détectées et traitées, grâce à l?action préventive ou
d?assistance, restent au niveau du non-événement médiatique.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
46 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Déconstruction des bateaux
de plaisance
DÉCONSTRUCTION DES BATEAUX DE PLAISANCE ET DE SPORT DE 2019 À 2022
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
2019 2020 2021 2022
En nombre de bateaux déconstruits
Note : les données de 2019 couvrent la période septembre-décembre et celles de 2022 couvrent la période
de janvier à mai.
RÉPARTITION DES DÉBOUCHÉS DES DÉCHETS ISSUS DE LA DÉCONSTRUCTION
DES BATEAUX DE PLAISANCE ET DE SPORT
2 000
1 600
1 200
800
400
0
Valorisation
matière
Valorisation
énergétique
Élimination
par stockage
Réutilisation
En tonnes
0,19 t
Note : la période couverte s'étend de septembre 2019 à avril 2023.
Champ : France.
Source : APER, 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 47
La France compte près de 480 ports de plaisance répartis le long des
différentes façades maritimes métropolitaines et dans les Outre-mer. Leurs
infrastructures sont en capacité d?accueillir environ 200 000 bateaux de
plaisance ou de sport (source Bloc Marine 2022).
En 2021, près de 1,1 million de bateaux de plaisance et de sport sont
immatriculés en France. Compte tenu des capacités limitées d?accueil dans
les ports, environ 4 bateaux de plaisance et de sport sur 5 sont remisés sur
les propriétés de leurs détenteurs ou dans des centres de stockage ad hoc.
Chaque année, en moyenne, près de 10 000 bateaux sont mis en
service. Dans le même temps, certains bateaux deviennent hors d?usage
(vieillissement, catastrophe naturelle, etc.). Si la question de la fin de vie de
ces embarcations, construites pour l?essentiel en matériaux composites,
n?était pas un sujet de préoccupation majeure jusqu?au début de la décennie
2010, cette problématique a depuis été intégrée par la filière nautique sous
l?impulsion de la réglementation française. Ainsi, une filière de déconstruction,
recyclage et valorisation des bateaux de plaisance et de sport a été mise en
place en 2019 dans le cadre des filières à responsabilité élargie des
producteurs. Pilotée par l?Association pour la plaisance écoresponsable
(APER), elle fédère 30 centres de déconstruction agréés en 2023.
Les opérations de déconstruction des bateaux gérées par l?APER depuis
2019 sont gratuites. Les bateaux éligibles sont les bateaux de plaisance et
de sport de 2,5 à 24 mètres de long, immatriculés en France. De septembre
2019 à avril 2023, plus de 7 800 bateaux ont été déconstruits sous l?égide
de l?APER. 74 % des tonnages de déchets produits dans le cadre de ces
opérations ont été valorisés (recyclage, réutilisation, valorisation énergétique).
L?APER est financée par une éco-contribution obligatoire, collectée
auprès de ses adhérents (les producteurs) sur chaque vente de bateaux
neufs effectuée en France et par une quote-part du droit annuel de francisation
et de navigation reversée par l?État. En 2022, près de 100 constructeurs et
importateurs de la filière navale française sont membres de l?APER et confient
à cet organisme la gestion de la fin de vie des bateaux mis sur le marché.
En 2022, l?APER a perçu près de 2,1 M¤.
partie 1 : aspects socio-économiques des territoires littoraux
48 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pour aller plus loin
? Agreste, 2023, Résultats économiques de la flotte de pêche française
en 2020.
? Agreste, 2023, Enquête aquaculture 2021.
? APER, Association pour la plaisance éco-responsable.
? Agreste, 2022, Graph?Agri, chiffres clés pêche et aquaculture. Pêche
maritime.
? Ifremer, 2022, Données économiques maritimes française 2021.
? IGN, Géoportail de l?urbanisme.
? Notre-environnement, Formation maritime initiale.
? Notre-environnement, Occupation du sol suivant la distance à la mer.
? Secrétariat d?État chargé de la Mer, Surveillance et sauvetage en mer.
? CGDD, Bilan annuel des transports en 2022, Datalab, novembre 2022,
194 p.
? SDES, La construction neuve.
https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Pri2302/Primeur2023-2_FlottedeP%C3%AAche2020.pdf
https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Pri2302/Primeur2023-2_FlottedeP%C3%AAche2020.pdf
https://www.agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Chd2308/cd2023-8_Aqua2021.pdf
https://www.recyclermonbateau.fr/l-aper-association-pour-la-plaisance-eco-responsable/
https://archimer.ifremer.fr/doc/00770/88225/
https://www.geoportail-urbanisme.gouv.fr/
https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/nombre-d-eleves-en-formation-maritime-initiale
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/occupation-du-sol-suivant-la-distance-a-la-mer-entre-2012-et-2018
https://mer.gouv.fr/surveillance-et-sauvetage-en-mer#scroll-nav__2
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/bilan-annuel-des-transports-en-2022?rubrique=56&dossier=1337
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/la-construction-neuve?rubrique=53
partie 2
État des eaux,
pressions et impacts
? Les eaux littorales sont soumises à de multiples
pressions générées par les activités humaines
et susceptibles d?affecter leur qualité. Le bon état
de ces eaux est essentiel pour l?équilibre biologique
des écosystèmes côtiers et marins, la reproduction
des espèces et les activités économiques qui en
dépendent (pêche, aquaculture, tourisme, etc.). En 2022,
seules 47 % des masses d?eau littorales en France
atteignent un bon état écologique au sens
de la directive-cadre sur l?eau.
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
50 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
État des eaux littorales
ÉTAT ÉCOLOGIQUE DES MASSES D?EAU DE SURFACE EN 2022, SELON
LA DIRECTIVE-CADRE EUROPÉENNE SUR L?EAU
Très bon Bon Moyen Médiocre Mauvais Inconnu
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En % du nombre de masses d?eau évaluées
Masses d?eau
de transition
(n = 116)
Masses d?eau
côtières
(n = 179)
Masses d?eau
de surface
(n = 11 406)
n = nombre de masses d?eau évaluées.
Note : les masses d'eau de surface regroupent les eaux continentales (cours d'eau, et plans d?eau) et les eaux
littorales(massesd'eaudetransitionetmassesd'eaucôtières).
Champ : France métropolitaine et DROM.
Sources :agencesdel'eau,officesdel?eau,directionsdel'environnement,del'aménagementetdulogement,
Officefrançaisdelabiodiversité,Systèmed'informationsurl'eau;rapportageDCE2022pourlaFranceà
l?exception de la Guyane (état des lieux 2019). Traitements : OFB, 2023
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 51
L?état des eaux littorales est dépendant de nombreuses activités humaines
et notamment des pressions et pollutions qui résultent de celles-ci. Les rejets
des eaux industrielles, agricoles et domestiques, ainsi que la construction
des barrages, des canaux, des écluses sont autant d?éléments pouvant
dégrader et/ou modifier la qualité de ces eaux et des écosystèmes associés.
En application de la directive-cadre européenne sur l?eau (DCE, 2000),
une évaluation de l?état écologique et chimique des masses d?eau de surface,
dont les masses d?eau littorales (eaux de transition et eaux côtières), est
réalisée tous les six ans. Afin d?atteindre un bon état des masses d?eau, la
DCE fixe des objectifs aux États membres pour la préservation et la
restauration des eaux. L?état écologique prend en compte la faune et la flore
aquatiques, certains paramètres physico-chimiques et l?état physique des
cours d?eau (berges, barrages, etc.). L?état chimique s?appuie sur la mesure
de concentrations de 54 substances chimiques d?origine anthropique.
Lors du dernier rapportage à la Commission européenne en 2022, 47 %
des 295 masses d?eau littorales françaises (côtières et de transition) étaient
en bon ou en très bon état écologique : 50 % des 179 masses d?eau côtières
et 42 % des 116 masses d?eau de transition. Cette proportion est similaire à
celle observée sur l?ensemble des 11 406 masses d?eau de surface (cours
d?eau, plans d?eau et eaux littorales) ? (44 %).
S?agissant de l?état chimique, 70 % des 295 masses d?eau littorales
suivies étaient en bon état (135 masses d?eau côtières et 72 masses d?eau
de transition), 15 % en mauvais état et 15 % en état inconnu. Parmi les
substances chimiques à l?origine du déclassement des masses d?eau
littorales se trouvent : les dioxines, le tributylétain cation (biocide utilisé dans
les peintures antisalissure des navires dans les années 1970 et interdit
d?application depuis 2003), des hydrocarbures aromatiques polycycliques
(notamment le Benzo (g, h, i)-perylène) issus des processus de combustion,
des insecticides organochlorés (heptachlore, hexachlorocyclohexane ou
lindane), et des métaux lourds (plomb, mercure, cadmium) et leurs composés.
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
52 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Qualité des eaux de baignade en mer
RÉPARTITION DES SITES DE BAIGNADE EN MER SELON LEUR CLASSE DE QUALITÉ
PAR DÉPARTEMENT, EN 2022
?
(en nombre de sites)
263
Excellente
Bonne
0 50 km
Qualité des
eaux de baignades
68
6
Suf?sante
Insuf?sante
Guadeloupe Martinique Guyane La Réunion Mayotte
Source :ministèredesSolidaritésetdelaSanté,ARS,donnéesderapportagedelasaisonbalnéaire2022,
extraction des données en septembre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 53
En 2022, les 2 074 sites de baignade en mer recensés en France
métropolitaine et dans les cinq DROM ont fait l?objet d?un contrôle sanitaire.
Parmi eux, 77,6 % sont classés en qualité « excellente », 14,8 % en qualité
« bonne », 4,6 % en qualité « suffisante », 2 % en qualité « insuffisante » et
1 % sont regroupés dans la catégorie « sites non classés » qui intègre les
nouvelles zones de baignade, les zones de changement de qualité et les
zones où il y a eu un déficit de surveillance.
Une nette opposition Nord/Sud est observée en France métropolitaine.
Sur la façade Manche Est-Mer du Nord, la part des eaux de baignade en mer
d?« excellente » qualité est plus faible que pour le reste du territoire (39 %
dans les Hauts-de-France et 67 % en Normandie). À l?inverse, 80 % des sites
de baignade des façades Sud Atlantique et Méditerranée sont en excellente
qualité. Pour les DROM, cette part varie de 33 % (à Mayotte) à 85 % (à La
Réunion). En Guyane, aucun des 8 sites de baignade répertoriés n?est classé
en qualité bonne ou excellente.
Sur la période 2013-2022, le nombre des sites de baignade en mer
contrôlés et classés a très peu évolué (2 034 en 2013 contre 2 052 en 2022)
et la qualité des eaux de baignade est stable. Ainsi, la part des sites ayant
une qualité « excellente » varie entre 78 et 83 % et celle des sites en qualité
au moins « suffisante » 98 % en moyenne.
Les sources de pollution pouvant affecter la qualité bactériologique des
eaux de baignade sont multiples : dysfonctionnement de la collecte et du
traitement des eaux usées, déversement des eaux usées lors de très fortes
précipitations, eaux pluviales souillées, rejets ponctuels ou diffus de type
industriel ou artisanal, rejets en provenance des ports de plaisance ou de
pêche ou des zones de mouillage.
Le classement d?un site de baignade repose sur l?analyse de deux paramètres
microbiologiques (Escherichia coli et entérocoques intestinaux), conformément à la directive
européenne 2006/7/CE. Il n?intègre pas d?autres suivis qui peuvent être également faits,
comme les cyanobactéries, qui peuvent nécessiter la fermeture momentanée des zones
de baignade.
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
54 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Qualité bactériologique des produits
de la mer
QUALITÉ MICROBIOLOGIQUE DES LIEUX DE SURVEILLANCE DANS LES ZONES
DE PRODUCTION CONCHYLICOLE DE 1989 À 2022
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Bonne Moyenne Mauvaise Très mauvaise
En nombre de points de suivi
19
89
-1
99
1
19
91
-1
99
3
19
93
-1
99
5
19
95
-1
99
7
19
97
-1
99
9
19
99
-2
00
1
20
01
-2
00
3
20
03
-2
00
5
20
05
-2
00
7
20
07
-2
00
9
20
09
-2
01
1
20
11
-2
01
3
20
13
-2
01
5
20
15
-2
01
7
20
17
-2
01
9
20
19
-2
02
1
20
20
-2
02
2
Notes : sont prises en compte ici uniquement les données historiques correspondant aux points actuellement
suivisdanslecadreduRéseaudecontrôlemicrobiologiquedeszonesdeproductiondecoquillages(REMI)
ou dont le suivi s?est arrêté récemment. L?estimation de la qualité microbiologique est déterminée sur la base
desrésultatsdesurveillancerégulièreobtenusaucoursdestroisdernièresannées(calendaires).Quatre
niveauxdequalitésontdéfinis:qualitébonne:aumoins80%desrésultatssont?230et100%desrésultats
sont?700E.coli/100gdechairetliquideintervalvaire(CLI);qualitémoyenne:90%desrésultats?4600
et100%?46000E.coli/100gCLI;qualitémauvaise:100%desrésultats?46000E.coli/100gCLI;
qualitétrèsmauvaise:sirésultat>46000E.coli/100gCLI.
Champ : littoral métropolitain.
Source :Ifremer,banquededonnéesQuadrige-REMI,extractiondesdonnéesenavril2023.Traitements:
Ifremer-REMI ; SDES, 2023
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 55
En filtrant l?eau, les coquillages concentrent les micro-organismes qu?elle
contient. Aussi, la présence dans les eaux de bactéries ou de virus
potentiellement pathogènes pour l?homme peut constituer un risque sanitaire
lors de la consommation de coquillages. Le réseau de contrôle microbiologique
des zones de production de coquillages (REMI) permet la surveillance
sanitaire des zones de production exploitées par les professionnels sur la
base du dénombrement des Escherichia coli (pathogène d?origine fécale
humaine ou animale) dans les coquillages vivants.
Entre 2020 et 2022, les dénombrements d?Escherichia coli ont permis
d?estimer la qualité microbiologique des 394 points de suivi REMI répartis
dans 298 zones de production conchylicole du littoral métropolitain : 119 points
surveillant les zones de production des bivalves fouisseurs (coques,
palourdes, etc.) et 275 points surveillant les zones de production des bivalves
non fouisseurs (huîtres et moules). Sur cette période, près des deux tiers des
points de suivi (63 %) présentent une qualité moyenne ne permettant pas la
consommation directe des coquillages crus sans purification préalable. 29 %
des points sont estimés en bonne qualité, 4 % en mauvaise qualité et 4 %
en très mauvaise qualité.
Les profils de contamination des points de surveillance des bivalves
fouisseurs sont plus dégradés (17 % en qualité mauvaise et très mauvaise)
que ceux des bivalves non fouisseurs (4 % en qualité mauvaise et très
mauvaise qualité). Toutefois, la majorité des points de suivi présente une
qualité moyenne : 66 % pour les fouisseurs, 62 % pour les non fouisseurs.
La façade Méditerranée présente le profil de qualité bactériologique le
plus dégradé avec 16 % de points de suivi classés en qualité mauvaise et
19 % en très mauvaise qualité. Sur les façades Manche Est-Mer du Nord,
Nord Atlantique-Manche Ouest et Sud Atlantique, la qualité bactériologique
est bonne ou moyenne dans plus de 88 % de points de suivi.
Entre 1991 et 2022, le nombre de points de suivi REMI a doublé (196
en 1989-1991 contre 395 en 2018-2020). L?état microbiologique des
coquillages dans les zones de production est globalement satisfaisant : la
part de points de suivi en bonne et moyenne qualité est supérieure à 90 %
pour 25 des 32 périodes considérées.
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
56 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pollutions en mer
RÉPARTITION DES POLLUTIONS CONFIRMÉES PAR TYPE DE DÉVERSEMENT
EN 2021
Hydrocarbures Substances dangereuses Fausses pollutions
Produits inconnus Huiles végétales Autres
6
63
4
3
21
En %
155 POLREP
confirmés
3
Note:sontprisencompteicilesrapportsdepollutions(POLREP)confirmésdesCROSS.Lespolluantsqui
rentrent dans le champ de surveillance des CROSS correspondent aux catégories prises en compte dans
les annexes de la convention MARPOL. 12 catégories de polluants en mer sont distinguées : hydrocarbures,
substances dangereuses, macro déchets, huiles végétales, débris végétaux, fausses pollutions (ombre
des nuages formant des tâches plus sombres sur l?eau, courants de surface ou de rencontres d?eaux froides
etchaudesprenantl?aspectd?unfilm,eauxboueuses,alguesflottantesou«bloom»phytoplanctonique,
hauts fonds apparaissant sous forme de tâches foncées, pollen, dépôts organiques, méduses, eaux colorées
àlasuiteàd?undragage,matièreorganique),conteneurs,produitsinconnus,pollutionatmosphérique,
plastique, algues et autres.
Champ : eaux sous juridictions et souveraineté française et à proximité.
Source : Cedre, juin 2022. Traitements : Cedre ; SDES, 2022
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 57
Les pollutions en mer sont multiples (marée noire, pollution chimique,
pollution sonore, déchets en mer, etc.) et demeurent une préoccupation
environnementale majeure. Elles peuvent être volontaires (rejets illicites) ou
accidentelles (collisions, avaries, échouages, pertes de containers lors de
tempêtes, etc.).
En 2021, 587 pollutions en mer ont été signalées et ont fait l?objet de
rapports de pollution (POLREP) par les centres régionaux opérationnels de
surveillance et de sauvetage (CROSS), dont 155 confirmés par les autorités
françaises. Les signalements satellitaires demeurent la première source de
signalement. La plupart des POLREP confirmés sont localisés en France
métropolitaine (35 % en Méditerranée, 39 % en Nord Atlantique-Manche
Ouest, 16 % en Manche Est-Mer du Nord et 5 % en Sud Atlantique). Les
territoires ultramarins, éloignés des grandes voies maritimes, ne concernent
que 1,3 %3 des POLREP confirmés. Les pollutions ayant eu lieu à proximité
des eaux françaises représentent 3 % des POLREP confirmés.
Parmi les POLREP confirmés, les pollutions par hydrocarbures (rejets
illicites, avarie, abordage, accident en mer ou sur un estuaire - raffinerie/
navire) sont dominantes (63 %). Elles sont localisées principalement au
niveau de l?axe de trafic maritime traversant la Manche et l?océan Atlantique,
à l?est de la Corse et le long des côtes de la mer Méditerranée. La plupart
des pollutions par hydrocarbure sont de faible ampleur et se soldent par une
dilution naturelle.
Depuis les années 2000, près de 4 900 POLREP ont été signalés et
confirmés par les autorités françaises, dont 58 % liés aux hydrocarbures.
Après une augmentation de 61 % entre 2000 (253 cas) et 2006 (407 cas), le
nombre de POLREP confirmés a diminué à partir de 2007 puis connu un
plateau dans les années 2010 (moyenne de 122 cas par an entre 2010-2018).
En 2019, ils repartent à la hausse avec 172 cas, à la suite notamment du
naufrage du navire de commerce Grande America dans le golfe de Gascogne.
Au total, 77 POLREP ont été transmis par le CROSS Corsen de mars à
décembre 2019 en lien avec cette pollution.
3 Certains POLREP des territoires ultramarins n?ont pas été saisis dans la base des données et ne sont donc
pas pris en compte dans les statistiques.
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
58 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Macro-déchets sur le littoral
métropolitain
COMPOSITION ET PRINCIPAUX GROUPES DE MACRO-DÉCHETS COLLECTÉS
ET ANALYSÉS SUR LE LITTORAL MÉTROPOLITAIN EN 2021
Plastique
Caoutchouc
Vêtement/Textile
Papier/Carton
Bois usiné/travaillé
Métal
Verre et céramique
86
4
En % du nombre total de déchets
133 218 déchets
1
4
1
1
2
Abondance médiane : 349 déchets/100 m
Abondance moyenne : 653 déchets/100 m
Médiane : 31 déchets/100 m
Moyenne : 201 déchets/100 m
Médiane : 37 déchets/100 m
Moyenne : 145 déchets/100 m
Médiane : 54 déchets/100 m
Moyenne : 129 déchets/100 m
Fragments en plastique
39 667 déchets
Plastiques à usage unique
30 578 déchets
Déchets issus de la pêche
et de l?aquaculture
25 136 déchets
30 %
23 % 19 %
Champ : littoral métropolitain.
Source : Cedre, réseau national de surveillance des macro-déchets sur le littoral, juin 2022. Traitements :
Cedre, 2022
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 59
Les océans et les mers sont les exutoires pour de nombreux déchets rejetés
depuis la terre et par les activités maritimes (plaisance, transports maritimes,
pêche, aquaculture, etc.). Accumulés dans les océans, à la surface de la mer,
le long des fonds marins et sur les plages, les déchets sont devenus l?une
des principales menaces pour les écosystèmes marins. Ils peuvent également
impacter négativement certaines activités maritimes (tourisme, pêche,
navigation, etc.) et affecter la santé humaine.
Déployé en 2018, le réseau national de surveillance des macro-déchets
sur le littoral (RNS-MD-L) recense les quantités, la nature, les sources et la
répartition spatiale des macro-déchets (taille supérieure à 5 mm) présents
sur le littoral métropolitain. En 2021, il est constitué de 46 sites de surveillance
et s?appuie sur 27 opérateurs de terrain. Les données collectées sont
mobilisées notamment pour alimenter les évaluations sur les déchets marins
conduites dans le cadre de la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin »
(DCSMM) et des conventions de mers régionales de Barcelone et Ospar.
Par ailleurs, elles constituent un outil d?aide à la décision pour la mise en
place d?actions visant à prévenir et réduire les apports de déchets dans les
cours d?eau et dans le milieu marin.
Sur le littoral métropolitain, l?abondance totale médiane de macro-
déchets pour 100 m de plage est estimée à 349 en 2021. L?abondance des
macro-déchets varie fortement entre les façades maritimes : 678/100 m de
plage en Méditerranée, 349/100 m en Sud Atlantique, 265/100 m en Nord
Atlantique-Manche Ouest et 241/100 m en Manche Est-Mer du Nord. Les
déchets plastiques sont les plus répandus (86 % de l?abondance totale en
macro-déchets) suivis, dans une moindre proportion, des déchets en
caoutchouc (4 %), en verre et céramique (4 %), en bois (2 %), en métal (1 %)
et papier (1 %).
Une part importante des macro-déchets collectés sont des fragments
plastiques non identifiables car trop fragmentés (30 % de l?abondance totale).
D?autres objets tels que les plastiques à usage unique (emballages
alimentaires, cotons-tiges, bouchons et couvercles, sacs plastiques), les
objets issus de la pêche et l?aquaculture (filets, cordages, élastique de
conchyliculture) et les filtres de cigarette usagés (mégots) font également
parties du « Top 10 » des déchets retrouvés sur les plages.
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
60 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Déchets en mer
ABONDANCE MOYENNE DE MACRO-DÉCHETS ET MICRO-PLASTIQUES FLOTTANTS
EN MER ET DE MACRO-DÉCHETS SUR LES FONDS MARINS DE 2015 À 2020
En nombre de déchets par km2
Manche-Mer du Nord
Mers Celtiques
Golfe de Gascogne
Méditerranée
Macro-déchets flottants en mer
[0,07 - 0,55]
[0,07 - 0,34]
[0,08 - 0,89]
[0,68 - 251]
0,2
0,19
0,46
39,33
Manche-Mer du Nord
Mers Celtiques
Golfe de Gascogne
Méditerranée
Macro-déchets sur les fonds marins
[20 - 351]
[31 - 146]
[81 - 504]
[160 - 1 077]510
282
68
217
Manche-Mer du Nord
Mers Celtiques
Golfe de Gascogne
Méditerranée
Micro-plastiques flottants en mer
[20 422 - 120 460]
[5 198 - 30 922]
[7 398 - 71 750]
[60 767 - 105 068]88 164
33 272
16 949
59 222
[XX] = densités moyennes annuelles minimales et maximales pour chaque sous-région marine.
Champ : France métropolitaine ? sous-régions marines.
Source :Ifremer,Cedre,rapportscientifiquepourl?évaluationcycle3autitredelaDCSMM.
Descripteur 10 « Déchets marins » en France métropolitaine, 2023. Traitements : Ifremer, 2023
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 61
D?après l?Agence européenne pour l?environnement, en moyenne près de
626 millions d?articles flottants sont déversés dans les mers européennes
chaque année. 80 % des déchets marins sont d?origine terrestre, le reste
provenant des activités maritimes. Ces déchets se retrouvent à la surface,
dans toute la colonne d?eau et sur les fonds marins.
À l?échelle des sous-régions marines françaises métropolitaines,
l?abondance et la distribution géographique des déchets en mer présentent
une forte dispersion. Ainsi, entre 2015 et 2020, la densité moyenne annuelle
varie de 0 à 251 unités/km2 pour les macro-déchets flottants en mer et de 20
à 1 077 unités/km2 pour les macro-déchets sur les fonds marins. Cette
variabilité est fortement influencée par les courants marins et les marées, la
nature et le relief des fonds marins et les activités humaines.
La Méditerranée est la sous-région marine la plus affectée par cette
pollution : 39 unités/km2 en moyenne pour les macro-déchets flottants et
510 unités/km2 pour les macro-déchets des fonds marins. Dans cette zone,
la présence de macro-déchets flottants concerne autant les côtes que le
large. Toutefois, plusieurs zones caractérisées par une forte rétention/
accumulation (hot spots) de déchets flottants ont été identifiées : secteurs
de Leucate à Perpignan, Nice, environs du cap Corse et au niveau d?Ajaccio.
Des hot spots de déchets sur les fonds marins ont été identifiés de Sète à
Argelès-sur-Mer, de Bastia à San Giuliano, à proximité du canyon de Marti
et au nord-est de la Corse.
Environ 80 % des macro-déchets retrouvés en mer sont constitués de
matière plastique. Ceux-ci, sous l?effet de la houle, du rayonnement ultraviolet,
de la température, de la dégradation bactérienne et de l?agitation mécanique
se fragmentent pour former des micro-plastiques (particules < à 5 mm). De
plus, les granulés de plastique industriel peuvent également atteindre le
milieu marin directement.
Entre 2015 et 2020, l?abondance moyenne de micro-plastiques flottant
en mer est également supérieure en Méditerranée, avec une densité
moyenne estimée à 88 164 unités/km2. Viennent ensuite les sous-régions
marines Manche-Mer du Nord (59 222 unités/km2) et golfe de Gascogne
(33 272 unités/km2). La sous-région marine mers Celtiques est la moins
polluée (16 949 unités/km2) par cette catégorie de déchets.
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
62 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Flux d?azote et de phosphore à la mer
FLUX D?AZOTE ET DE PHOSPHORE TOTAL ARRIVANT EN MER DE 2000 À 2021
40
35
30
25
20
15
10
5
0
700
600
500
400
300
200
100
0
Azote Phosphore total
En milliers de tonnes/an
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
20
16
20
18
20
20
20
00
20
02
Phosphore totalAzote
20
21
Note:lefluxd?azotecorrespondàceluiissusdesnitrates.
Champ : territoires métropolitains, dont les exutoires correspondent aux espaces maritimes suivis dans le
cadre de la convention Ospar et du programme Medpol de la convention de Barcelone.
Source :agencesdel?eau,systèmed?informationsurl?eau:basedesdonnéesNaïadesetbanquehydro,
extraction des données en octobre 2022. Traitements : SDES, 2023
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 63
Les nutriments, tels que l?azote et le phosphore, arrivent en mer via les cours
d?eau, les retombées atmosphériques, les eaux de ruissellement et par des
rejets directs (stations d?épuration, etc.). Bien qu?indispensables pour les
écosystèmes, les surplus d?azote et de phosphore sont à l?origine des
pollutions des milieux aquatiques, de la dégradation de la qualité des eaux
et conduisent, entre autres, à des phénomènes d?eutrophisation et de
prolifération de macro-algues telles que les algues vertes. Afin de parvenir à
maintenir un milieu marin sain et exempt d?eutrophisation anthropique, la
France évalue chaque année les flux de nutriments arrivant à la mer via les
cours d?eau au titre de la convention Ospar et du programme Medpol de la
convention de Barcelone.
Durant l?année 2021, près de 571 000 tonnes d?azote sous forme de
nitrates et 17 600 tonnes de phosphore total ont été rejetées en mer via les
cours d?eau métropolitains. Les nitrates sont issus majoritairement de
l?agriculture (lessivage du surplus des engrais minéraux et organiques
apportés aux cultures et migrant en partie vers les eaux souterraines et les
cours d?eau). Le phosphore provient majoritairement des eaux usées
urbaines et dans une moindre mesure des usages agricoles.
Entre 2000 et 2021, les flux des nitrates rejetés en mer demeurent
stables autour d?une moyenne de 503 000 tonnes par an (t/an). Avec
270 000 t/an en moyenne, la façade Atlantique reçoit plus de la moitié (54 %)
des flux arrivant en mer. La façade Manche-Mer du Nord reçoit 31 % des flux
(154 000 t/an en moyenne) et la Méditerranée 16 % (80 000 t/an en moyenne).
Les flux de phosphore ont diminué de 66 % entre 2000 et 2006 (- 70 %
en Méditerranée, - 66 % en Atlantique et - 63 % en Manche-Mer du Nord),
ce qui s?explique par l?amélioration de la performance des stations d?épuration,
l?interdiction de l?utilisation des phosphates dans les lessives depuis 2007,
l?augmentation du nombre d?habitants raccordés à un assainissement collectif
et, dans une moindre mesure, la diminution de l?utilisation d?engrais
phosphatés en agriculture. Depuis 2006, les flux de phosphore rejetés en
mer demeurent stables autour d?une moyenne de 14 600 t/an.
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
64 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Échouage des macro-algues
ÉCHOUAGE DES ALGUES VERTES DU TYPE ULVES OBSERVÉES SUR LE LITTORAL
EN MANCHE ET EN ATLANTIQUE ENTRE 2008 ET 2021
cumulées sur les 3 inventaires annuels
Moyenne sur 2008-2021
0,1 ha
EURE
VENDÉE
SOMME
MANCHE
FINISTÈRE
MORBIHAN
CALVADOS
ILLE-ET-VILAINE
SEINE-MARITIME
LOIRE-ATLANTIQUE
CHARENTE-MARITIME 0 20 40 60 80 10010
Km
limite de
l'inventaire
±
Surfaces couvertes* par les ulves,
1 ha
10 ha
100 ha
200 ha
Surfaces couvertes*
par les algues vertes
Maximum sur 2008-2021**
1 ha
10 ha
100 ha
200 ha
limite de
l'inventaire
CÔTES-D'ARMOR
* Surface totale couverte = surface rideau + dépôt estran en équivalent 100 % de couverture.
**Certainesvasièresnesontplussuiviesensurfacedepuis2011.
Notes:l?ensembledulinéairecôtierestsurvoléàmaréebassedefortcoefficientenmai,juillet,septembre.
Pour tous les sites présentant des échouages d?ulves sur sable, les surfaces de dépôt sont mesurées sur les
photosaériennes.Pourlesvasières,lessurfacesd?alguesvertes(ulvesetautresalguesfilamenteuses)sont
digitaliséesuniquementpourl?inventairedumaximumannuel.En2011,seules16vasièressurles35classées
ontfaitl?objetdedigitalisation;de2012à2021,chaqueannée,entre13et19vasièresontétéévaluéesen
surfacesur25à33vasièresclassées.LesmoyennespourOléronsontcalculéesde2010à2021;surlesud
del?îledeRéde2017à2021(donnéesnondisponiblesantérieurement).
Source : réseau du contrôle de surveillance DCE - Centre d?étude et de valorisation des algues (CEVA).
Traitements : CEVA, 2023
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 65
L?échouage massif des macro-algues (vertes, brunes et/ou rouges) sur les
côtes constitue un risque pour la santé humaine en raison de l?émanation de
gaz toxiques générés par leur décomposition. En outre, leur accumulation
près des côtes peut engendrer des répercussions socio-économiques et
environnementales.
Les algues vertes du type ulves prolifèrent et s?échouent depuis de
nombreuses années sur les côtes de la Manche et de l?Atlantique. Ce
phénomène connu comme « marées vertes » dépend de l?apport en
nutriments (azote plus particulièrement), des conditions météorologiques et
des facteurs géomorphologiques et hydrodynamiques du site.
Entre 2008 et 2021, la surface moyenne interannuelle couverte par des
algues vertes sur l?ensemble des baies sableuses du linéaire côtier en Manche
et en Atlantique est de 630 ha. Le littoral des Côtes d?Armor en Bretagne est
le plus concerné (315 ha) en raison des vastes surfaces des baies et des
apports de nitrates importants parvenant à ces secteurs confinés. Viennent
ensuite le littoral du Finistère (110 ha/an) et du Calvados (70 ha/an) et dans
une moindre mesure le littoral charentais (50 ha/an en moyenne sur les îles
de Ré et d?Oléron) et certains sites du littoral vendéen (40 ha/an). Sur le littoral
du bassin Loire-Bretagne, 83 000 m3 (4) d?algues sont ramassées en moyenne
chaque année par les communes.
Le littoral métropolitain est aussi confronté à la prolifération massive
d?autre d?algues telles que les algues brunes filamenteuses de type
Ectocarpales (notamment sur le littoral des Côtes d?Armor) ou d?algues
rouges de type Solieria chordalis (principalement au sud de la presqu?île de
Rhuys et de Noirmoutier à Saint-Jean-de-Monts).
Dans les Outre-mer, des algues brunes du type Sargassum, appelées
« sargasses », s?échouent de façon plus ou moins massive depuis 2011 sur
les côtes antillaises et en Guyane. Depuis 2018, des échouements de
sargasses ont lieu tous les ans et la gestion de ce phénomène est devenue
un enjeu majeur sur ces territoires.
4 Moyenne du volume annuel ramassé et déclaré sur la période 2008- 2021. Le taux de réponse à l?enquête
« ramassages d?algues » par l?ensemble des communes du littoral du bassin Loire-Bretagne est en moyenne
de66%etdeprèsde100%pourlescommunesconnuespourdesramassages.
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
66 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Toxines algales
ZONES MARINES CONCERNÉES PAR DES ÉPISODES DE PHYCOTOXICITÉ DANS
LES COQUILLAGES SUR LE LITTORAL MÉTROPOLITAIN DE 2010 À 2021
50
40
30
20
10
0
ASP* DSP** PSP***
En nombre de zones marines
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
* Toxines amnésiantes, ** Toxines diarrhéiques, *** Toxines paralysantes.
Notedelecture:si,pouruneannéedonnée,unemêmezoneesttouchéepar2ou3typesdetoxines,elle
est reportée dans chacun des épisodes de phycotoxicité qui la concerne. Cela augmente d?autant le nombre
dezonesmarinestouchéesparan.Autotal,103zonessontsuivieschaqueannéesurlapériode.
PART DES DIFFÉRENTS TYPES DE COQUILLAGES CONCERNÉS PAR DES ÉPISODES
DE PHYCOTOXICITÉ PAR DSP* ET ASP** DE 2010 À 2021
Pétoncles
Coques
Huîtres creuses
Donaces
Moules
Coquilles Saint-Jacques
Palourdes roses
Palourdes
Amandes et spisules
20
En %
2 098
épisodes
DSP*
58
5
4
4
4
221
809
épisodes
ASP**
88
2
4
2
1
2
1
* Toxines diarrhéiques, ** Toxines amnésiantes.
Source :Ifremer,Quadrige,réseaudesurveillancedesphycotoxinesdanslesorganismesmarins(Rephytox),
extraction des données en janvier 2023. Traitements : SDES, 2023
https://littoral.ifremer.fr/Reseaux-de-surveillance/Environnement/REPHY-la-surveillance-du-phytoplancton-et-des-phycotoxines
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 67
Certaines espèces de phytoplancton produisent des toxines algales,
appelées phycotoxines. La contamination des produits de la mer par ces
substances peut constituer un risque pour la santé humaine (en cas
d?ingestion) et avoir des répercussions économiques (pertes financières pour
les conchyliculteurs et les pêcheurs pendant les périodes d?interdiction de
consommation des produits concernés) et environnementales (mortalité
parfois massive d?animaux marins).
Trois familles de phycotoxines font l?objet d?une surveillance obligatoire
dans le cadre de la législation européenne : les toxines lipophiles, incluant
les diarrhéiques (DSP), les toxines paralysantes (PSP) et les toxines
amnésiantes (ASP). Le réseau Rephytox assure la surveillance de ces
phycotoxines dans les coquillages (moules, huîtres, coquilles Saint-Jacques,
palourdes, coques, etc.) exploités à des fins professionnelles dans leur milieu
naturel ou dans les zones de pêche professionnelle.
Sur le littoral métropolitain, 308 lieux de prélèvements répartis sur
103 zones marines font l?objet d?une évaluation de la toxicité par les
phycotoxines sur les coquillages chaque année.
Les épisodes de contamination par les toxines diarrhéiques,
essentiellement associées au développement d?espèces de phytoplancton
du genre Dinophysis, constituent la majorité des contaminations observées.
De 2010 à 2021, 54 zones marines ont été touchées par au moins un épisode
de toxicité DSP dont 6 zones touchées tous les ans (toutes localisées sur la
façade Atlantique).
Sur la même période, 35 zones marines ont été touchées par au moins
un épisode de contamination par les toxines ASP, associées au développement
d?espèces phytoplanctoniques du genre Pseudo-nitzschia. Les zones
concernées, localisées principalement en Atlantique et en Manche, sont
essentiellement des zones d?exploitation des gisements de coquilles Saint-
Jacques.
Les épisodes de contamination par les toxines PSP, liés majoritairement
au développement des espèces du genre Alexandrium, sont rares. Depuis
2018, aucune contamination au-dessus du seuil réglementaire n?a été
observée sur l?ensemble du littoral. Toutefois, leur dangerosité élevée fait
que ces toxines demeurent sous haute surveillance.
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
68 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Assainissement collectif des eaux
résiduaires urbaines sur le littoral
RÉPARTITION DES STATIONS D?ÉPURATION URBAINES (STEU) EN ZONE LITTORALE
PAR TAILLE ET PAR TYPE DE TRAITEMENT EN 2020
10 000 000
9 000 000
8 000 000
7 000 000
6 000 000
5 000 000
4 000 000
3 000 000
2 000 000
1 000 000
0
Capacité en traitement secondaire
Capacité en traitement tertiaire
100 000 EH
et plus
10 000 à
< 100 000 EH
2 000 à
< 10 000 EH
200 à
< 2 000 EH
< 200 EH
Capacité nominale des STEU Nombre de STEU
350
300
250
200
150
100
50
0
Nombre en traitement secondaire
Nombre en traitement tertiaire
Tranches d?obligation en EH des agglomérations auxquelles sont rattachées les STEU
En équivalent habitant (EH) Nombre de stations
100 000 EH
et plus
10 000 à
< 100 000 EH
2 000 à
< 10 000 EH
200 à
< 2 000 EH
< 200 EH
Capacité en traitement non spéci?é Nombre en traitement non spéci?é
Note:ladirectiveeuropéenne91/271/CEErelativeautraitementdeseauxurbainesrésiduairesdistinguedeux
niveaux de traitement pour les stations d?épuration urbaine collectives (STEU) : un traitement primaire (procédé
physiqueouchimique)permettantderéduired?aumoins50%lesmatièresensuspensionetd?aumoins20%
lamatièreorganique;untraitementsecondaire(procédébiologique)conduisantàl?éliminationd?aumoins
70%delamatièreorganiquedissouteetdesmatièresensuspension.Destraitementscomplémentaires
(tertiaires, voire quaternaires) peuvent être appliqués si nécessaire. Dans les données présentées,
letraitementtertiairecorrespondàunprocédédestinéàl?éliminationdel?azoteetduphosphoreappliqué
en plus du traitement secondaire.
Champ : France métropolitaine et DROM (hors Mayotte).
Source : MTECT/DEB, portail « assainissement collectif ». Traitements : SDES, 2022
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 69
Environ 82 % des ménages français sont raccordés à un réseau
d?assainissement collectif, d?après l?observatoire national des services d?eau
et d?assainissement (Sispea). Les autres ménages, qui résident
principalement dans des zones rurales où l?habitat est dispersé, doivent être
dotés d?installations individuelles dites d?assainissement non collectif.
En 2020, 960 stations de traitement des eaux usées (STEU) en activité
sont implantées sur une commune littorale ou raccordées à une commune
littorale en tant que commune principale. Les STEU dont la tranche
d?obligation de l?agglomération de rattachement est supérieure à
10 000 équivalent habitant (EH) représentent 38 % des STEU du littoral,
contre 6 % à l?échelle nationale. Par ailleurs, 92 % de la capacité nominale
totale de traitement est assurée par des STEU de capacité supérieure à
10 000 EH, contre 79 % à l?échelle nationale. La zone littorale se caractérise
donc par une moindre proportion de STEU de petite taille, probablement en
lien avec un habitat plus dense.
Les STEU dotées d?au moins un traitement secondaire représentent
98 % de la capacité totale des installations en activité dans la zone littorale,
ce qui est proche de la moyenne nationale (96 %). La part des traitements
tertiaires dans la capacité nominale totale est en revanche inferieure en zone
littorale (62 %) par rapport à l?échelle nationale (81 %).
Après traitement, 50 % des STEU de la zone littorale rejettent leurs
effluents dans un milieu en eau douce. Cependant, cela ne correspond qu?à
22 % des capacités épuratoires, les STEU d?une capacité supérieure à
10 000 EH rejetant majoritairement en eaux côtières (61 % des capacités
d?épuration) ou en estuaire (12 % des capacités).
La capacité d?épuration nominale moyenne par habitant en assainissement
collectif est plus élevée pour les communes littorales (2,2 EH/hab) que la
moyenne nationale (1,5 EH/hab). Au-delà du fait qu?en zone littorale le taux
de raccordement à l?assainissement collectif est probablement plus élevé, cet
écart s?explique également par le dimensionnement des installations de
traitement, qui intègre les populations touristiques saisonnières.
https://www.services.eaufrance.fr/
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
70 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pour aller plus loin
? Agence européenne de l?environnement, From source to sea ? The untold
story of marine litter.
? CEVA, Étude et suivi des marées vertes en Bretagne.
? Cedre, Déchets aquatiques.
? Ifremer, Cedre 2023. Rapportscientifiquepourl?évaluationcycle 3 au titre
de la DCSMM. Descripteur 10 « Déchets marins » en France
métropolitaine.
? Ministère de la Santé et de la Prévention, Qualité des eaux de baignade
en France.
? Notre-environnement, Évolution de la qualité bactériologique des produits
de la mer.
? Notre-environnement, Phycotoxines sur le littoral métropolitain, évolution
depuis 2010.
? Observatoire de l?environnement en Bretagne, Évolution des échouages
d?algues vertes sur le littoral breton.
https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment
https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment
https://www.ceva-algues.com/document/etude-et-suivi-des-marees-d-algues-vertes-en-bretagne/
https://wwz.cedre.fr/content/download/9903/file/Bulletin-40-FR.pdf
https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html
https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010
https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation
https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation
partie 3
Écosystèmes littoraux
et marins
? La France abrite une grande diversité d?écosystèmes
marins et côtiers répartis sur l?ensemble du globe.
Ces écosystèmes sont des lieux d?alimentation,
de reproduction et de repos pour de nombreuses espèces.
Avec ses territoires ultramarins, la France héberge près
de 60 000 km² de récifs coralliens, une superficie
de 880 km² de mangroves et 18 % des 240 000 espèces
marines répertoriées au niveau mondial. Très riches
en biodiversité, les milieux marins et littoraux français
fournissent à la société de nombreux services. Pourtant,
de multiples pressions (surpêche, capture d?espèces
menacées, urbanisation exponentielle, tourisme croissant,
accumulation de déchets plastiques, pollution des milieux,
changement climatique, etc.) pèsent aujourd?hui sur eux
en les rendant fragiles et vulnérables. Ainsi, 7 % de la faune
et 2 % de la flore marine présentes et évaluées en France
sont menacées ou déjà éteintes en 2022, en dépit des
dispositifs de préservation ou de protection déjà en place.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
72 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Niveau de connaissances de
la répartition des espèces marines
PROPORTION D?ESPÈCES MARINES LISTÉES DANS LE RÉFÉRENTIEL
TAXONOMIQUE NATIONAL FAISANT L?OBJET D?AU MOINS UNE DONNÉE
D?OCCURRENCE DE 2012 À 2023
50 000
45 000
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
En nombre d?espèces
Nombre d?espèces n?ayant pas de données diffusées dans l?INPN**
Nombre d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée diffusée dans l?INPN
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021* 2022 2023
18 309
2 706
23 953
3 939
24 401
4 894
24 122
8 497
23 829
10 688
22 484
13 557
23 236
13 898
24 419
13 913
21 393
18 178
23 784
22 578
23 395
23 678
*Rupturedesérie:pourdesraisonsinhérentesàunemodificationdecalcul,lesdonnées2021nesont
pas représentées.
** Inventaire national du patrimoine naturel.
Notes:touteslesespècesmétropolitainesetultramarinesdeTaxRefsontprisesencompte;l?état
des connaissances est dressé au 1er janvier 2023.
Champ : France métropolitaine, DROM et COM.
Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : PatriNat ;
SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 73
Le référentiel taxonomique national (TaxRef) diffusé sur le portail de
l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) recense chaque année les
espèces métropolitaines et ultramarines animales, végétales et de
champignons ayant fait l?objet d?au moins une donnée d?occurrence, c?est-
à-dire associée à un lieu, une date et un observateur. Collectées notamment
dans le cadre d?inventaires de terrain, ces données géoréférencées
permettent de territorialiser les enjeux de conservation des espèces et
d?orienter les choix stratégiques des politiques publiques en matière de
planification territoriale. Elles contribuent également à l?évaluation de l?état
de conservation et au suivi de tendance de milliers d?espèces.
Début 2023, sur les 202 456 espèces recensées en France métropolitaine
et en outre-mer, seules 47 073 espèces marines sont validées et listées dans
le référentiel. Parmi celles-ci la moitié (50 %) possède au moins une donnée
d?observation diffusée sur le portail de l?INPN.
La France ne dispose d?aucune donnée accessible pour 50 % des
47 073 espèces marines. Même si leur acquisition est en constante
progression (2 706 espèces avec au moins une donnée d?occurrence en
2012 contre 23 678 en 2023), la connaissance demeure partielle et
insuffisante pour certaines d?entre elles (cas des inventaires dans les fonds
marins notamment). Disposer d?une unique observation est par exemple
insuffisant pour statuer sur le degré de présence d?une espèce. Aussi, la
proportion d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée d?observation ne
constitue qu?un degré imparfait de la connaissance.
Les espèces marines représentent le groupe d?espèces où l?acquisition
de données reste encore difficile et nécessite un renforcement de moyens
matériels et financiers pour assurer, entre autres, des campagnes
d?inventaires sur les groupes taxonomiques dont la connaissance est encore
lacunaire.
https://inpn.mnhn.fr/accueil/index
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
74 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Espèces endémiques
et sub-endémiques marines
PROPORTION D?ESPÈCES ENDÉMIQUES ET SUB-ENDÉMIQUES MARINES
SAUVAGES PAR TERRITOIRE EN 2023
4
3
2
1
0
Espèces endémiques Espèces sub-endémiques
En %
Poly
né
sie
fr
an
ça
ise
Île
s s
ub
an
ta
rc
tiq
ue
s
Clip
per
to
n
Nou
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lle
-C
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e
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an
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M
ar
tin
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Île
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par
se
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R
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et
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ut
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m
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déli
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Sain
t-M
ar
tin
Sain
t-B
ar
th
éle
m
y
Sain
t-P
ier
re
-e
t-M
ique
lon
308
66
20
351
56 23 44
14 32 43
7 40 2
0 0 0
[X]=nombretotald'espècesendémiquesetsub-endémiques.
Notes:seuleslesespècesendémiquesetsub-endémiquessauvagesactuellessontprisesencompte;l?état
des connaissances est dressé au 1er janvier 2023.
Champ : France métropolitaine, DROM et COM.
Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 75
Les espèces endémiques et sub-endémiques, présentes naturellement sur
des territoires limités, constituent un patrimoine naturel unique. Elles sont les
premières espèces à être menacées du fait de leur aire de répartition
restreinte et d?une sensibilité plus forte aux pressions exercées par l?homme.
En France, elles se retrouvent principalement dans les territoires insulaires
(21,8 % contre 3,2 % dans l?Hexagone). Parce qu?elles ont évolué séparément
de celles du continent, ces espèces sont plus nombreuses sur les îles les
plus anciennes (cas de la Nouvelle-Calédonie). Hébergeant le plus grand
nombre d?espèces menacées au niveau mondial, la France se place à la
6e place des pays pour le nombre d?espèces endémiques et sub-endémiques.
En l?état des connaissances au 1er janvier 2023, sur les 46 264 espèces
sauvages marines actuellement présentes en France, 998 espèces sont
exclusives (endémiques) ou quasi exclusives (sub-endémiques) du territoire
français, c?est-à-dire présentes nulle part ailleurs dans le monde, soit 2,2 %
des espèces. La Nouvelle-Calédonie (351 espèces) et la Polynésie française
(308 espèces) concentrent la majorité de ces espèces. Sur ces territoires
abritant une faune et une flore parfois méconnues et moins étudiées que sur
le continent, l?endémisme des espèces marines serait nettement plus faible
que celui des espèces terrestres et d?eau douce : 2,2 % des espèces marines
en Nouvelle-Calédonie contre 56,9 % des espèces terrestres et d?eau douce.
La dispersion de ces espèces par les océans et une connexion plus forte
entre des habitats marins diversifiés pourraient expliquer cette situation.
La Polynésie française et les îles subantarctiques (Terres australes
antarctiques françaises - TAAF) constituent les foyers de biodiversité où la
proportion d?espèces sauvages marines endémiques ou sub-endémiques
est la plus forte (respectivement 3,8 % et 3,0 % des espèces présentes et
évaluées, contre 0,3 % dans l?Hexagone).
Le dauphin de Guyane, le poisson-ange de Clipperton ou encore l?herbier
de Posidonie de Méditerranée sont des espèces endémiques et sub-
endémiques bénéficiant aujourd?hui de nombreux plans de conservation qui
cherchent, entre autres, à préserver cette richesse unique que seuls quelques
points chauds de biodiversité à l?échelle mondiale hébergent.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
76 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Liste rouge UICN des espèces marines
RÉPARTITION PAR NIVEAU DE MENACE DES ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES
MARINES PRÉSENTES EN FRANCE ET ÉVALUÉES AU NIVEAU DE LA LISTE ROUGE
MONDIALE DE L?UICN* EN 2022
7
81
5
En %
4 732 espèces
Préoccupation mineure Quasi menacées Éteintes ou menacées
96
56 espèces
Espèces animales marines Espèces végétales marines
7 2 2
Données insuf?santes
* Union internationale pour la conservation de la nature.
Champ:espècesprésentesaumoinsenmer(Marine/Eauxdoucesintérieuresetmarines/Terrestres,
eaux douces eaux intérieures et marines/Terrestres et marines).
Source : UICN, Liste rouge version 2021-3 : tableaux 6a, 6b, 6c, données extraites en avril 2022. Traitements :
SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 77
Réalisée par les instances internationales de l?Union internationale pour la
conservation de la nature (UICN), l?évaluation mondiale du niveau de menace
subi par les espèces permet de définir le risque d?extinction des espèces de
faune et flore de chaque pays à partir de la liste dite « Liste rouge des espèces
menacées ». En informant sur le risque d?extinction des espèces, elle traduit
la responsabilité de chaque État vis-à-vis de celles-ci, permet de déterminer
le degré général de menaces et de suivre sa dynamique.
En l?état des connaissances au 21 avril 2022, sur les 4 732 espèces
animales et 56 espèces végétales marines présentes en France et évaluées
dans le cadre de la Liste rouge mondiale de l?UICN, 336 espèces animales
(7 %) et une seule espèce végétale (2 %) sont considérées comme éteintes
ou menacées.
Depuis la précédente évaluation en 2021, 14 % des populations animales
marines évaluées sont restées stables, 13 % ont décliné et seules 2 % ont
augmenté. Pour 71 % des espèces, cette tendance n?a pas pu être
déterminée. S?agissant des espèces végétales marines évaluées, 54 % des
populations ont baissé, 31 % se sont stabilisées et 2 % ont augmenté (13 %
n?ont pu être déterminées).
Afin d?assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de
conservation favorable des espèces menacées (ou faisant l?objet d?un intérêt
particulier), des plans nationaux d?action portés par l?État (cistude d?Europe,
loutre d?Europe, balbuzard pêcheur, esturgeon européen, libellules, fluteau
nageant, etc.), mis en oeuvre depuis plus de 25 ans sur les territoires, viennent
compléter les dispositifs de protection et gestion existants (parcs nationaux,
réserves naturelles, arrêtés de protection de biotope, sites Natura 2000, sites
Ramsar, acquisitions foncières, etc.).
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
78 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Récifs coralliens
ÉTAT DES RÉCIFS CORALLIENS DU PACIFIQUE, DES ÎLES ÉPARSES, DES ANTILLES
FRANÇAISES, DE MAYOTTE ET DE LA RÉUNION, EN 2020
21
34
36
En %
129 stations
évaluées
Optimal Bon Dégradé Très dégradé
35
76 stations
évaluées
Pacifique et îles Éparses Antilles françaises, Mayotte et La Réunion
9 34
58
Champ:Pacifique(Nouvelle-Calédonie,Wallis-et-Futuna,Polynésiefrançaise,LaPassion-Clipperton),
îles Éparses dans l?océan Indien (TAAF), Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélémy, Saint-
Martin), Mayotte et La Réunion.
Source : Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves des Outre-mer français,
2020. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 79
Avec ses 12 territoires d?outre-mer, la France héberge près de 60 000 km2
de récifs coralliens, soit 10 % de la surface mondiale (4e pays au monde).
Depuis 1870, plus de la moitié de ces écosystèmes vivants ont disparu de la
surface du globe (rapport IPBES 2019). Bien qu?ils soient en meilleure santé
que d?autres récifs, les récifs français restent menacés. De multiples
phénomènes et pressions sont à l?origine de la dégradation de ces
milieux : épisodes de blanchissement, proliférations d?Acanthaster planci L.
ou astérie couronne d'épine (une espèce d?étoile de mer), sédimentation,
pêche, réchauffement climatique, cyclones, blooms algaux (augmentation
rapide de la concentration d?algues), etc. La bonne santé des récifs coralliens
est un enjeu majeur car ils abritent plus du quart des espèces marines et sont
de ce fait un réservoir essentiel de biodiversité. Ils sont à l?origine de nombreux
services écosystémiques : protection côtière, fourniture de produits piscicoles
et aquacoles, tourisme, etc.
Selon le dernier bilan de l?Initiative française pour les récifs coralliens
(Ifrecor) portant sur l?état de santé corallien de plus de 200 stations, la
situation des récifs coralliens apparaît contrastée entre les territoires d'outre-
mer français. Soumis à une forte pression démographique et largement
anthropisés, les territoires des Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique,
Saint-Barthélémy, Saint-Martin) et de l?océan Indien (Mayotte, La Réunion),
aux superficies plus réduites, abritaient des coraux dont 62 % des stations
étaient dans un état dégradé en 2020. À l?inverse, plus isolés, moins
densément peuplés mais plus vastes, les territoires du Pacifique (Nouvelle-
Calédonie, Wallis-et-Futuna, Polynésie française et Clipperton) et les Îles
Éparses se portaient mieux : seuls 30 % étaient dans un état dégradé en
2020. Entre 2015 et 2020, le corail vivant a connu une dégradation moindre
dans les stations du Pacifique (15 % des stations concernées) que dans
celles des Antilles françaises, de Mayotte et de La Réunion (33 % des
stations).
En s?engageant d?ici 2025 à protéger 100 % de ses récifs notamment au
travers de ses aires marines protégées, la France fait de la protection de ces
écosystèmes un enjeu de premier ordre.
https://ipbes.net/sites/default/files/2020-02/ipbes_global_assessment_report_summary_for_policymakers_fr.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/%C3%89TAT-DES-R%C3%89CIFS-2020-r%C3%A9sum%C3%A9-pour-d%C3%A9cideurs-web_compressed.pdf
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
80 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Mangroves françaises
PART DE MANGROVES PROTÉGÉES DANS LES OUTRE-MER EN 2022
En %
Île d?Europa Wallis Mayotte
Martinique Guadeloupe Saint-Martin
Nouvelle-Calédonie Guyane Saint-Barthélemy
Juan de Nova
Surfaces protégées en mangroves
Surfaces non protégées en mangroves
Aires océaniques
Océan Atlantique
Océan Indien
626 ha 36 ha 623 ha
100 100 100
0 ha
0
1 753 ha
94
2 787 ha
84
15 ha
64
18 114 ha
64
30 756 ha
58
1 ha
24
Océan Paci?que
Champ : territoires des Outre-mer concernés hors Polynésie française (mangroves introduites).
Source :pôle-relaiszoneshumidestropicales,2022.Traitements:SDES,2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 81
Écosystème des marais maritimes (fond de baie, lagunes, estuaires, deltas)
constitué majoritairement de palétuviers, les mangroves affectionnent les
eaux calmes, saumâtres et peu oxygénées. Réparties au niveau national sur
15 îles et un territoire continental (Guyane), elles couvrent 87 905 hectares
(ha), sur environ 9 millions d?ha de forêt tropicale française. De multiples
pressions pèsent sur ces écosystèmes : urbanisation, modifications
hydrologiques, pollutions issues des bassins-versants ou de la mer.
Depuis 1960, près de 40 % des mangroves mondiales ont vu leur
superficie disparaître. En France, l?état de santé des mangroves est jugé bon
en Guyane, sur les îles d?Europa et de Juan de Nova (îles Éparses/TAAF),
sur l?île de Wallis, ainsi que sur une large partie de la Nouvelle-Calédonie.
Leur état général est défavorable à Mayotte, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Celles de Martinique, Guadeloupe et certaines mangroves de Nouvelle-
Calédonie (cas des mangroves de Nouméa) commencent, elles aussi, à se
dégrader sous l?effet des activités humaines.
Face à ce constat, les territoires fixent des priorités d?action : renforcer
les contrôles par les autorités publiques, prendre en compte les enjeux relatifs
aux mangroves dans les politiques sectorielles, sensibiliser l?ensemble des
communautés, etc. Leur protection par des dispositifs réglementaires (parc
national, parc naturel marin, réserve naturelle, mangroves protégées par le
Code de l?environnement provincial, etc.) constitue également une réponse
de premier ordre.
En 2022, 58 % des mangroves nationales font l?objet de mesure de
protection (54 712 ha, hors Polynésie française). Alors que l?intégralité des
mangroves françaises de l?océan Indien (Mayotte, Europa, Juan de Nova)
est protégée, environ 60 % d?entre elles le sont dans l?océan Pacifique
(Nouvelle-Calédonie, Wallis), et l?océan Atlantique (Guadeloupe, Martinique,
Saint-Martin, Saint-Barthélémy et Guyane).
Mises à mal par les activités humaines, les mangroves rendent pourtant
de nombreux services : principal puits de carbone devant la forêt tropicale,
barrière naturelle contre l?érosion des côtes, réservoir de biodiversité (plus
de 3 000 espèces de poissons en dépendent), etc. Selon l?Ifrecor, en France,
ces milieux fournissent à la société des services d?une valeur de 1,6 milliard
d?euros en moyenne par an.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
82 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Milieux humides du littoral français
RÉPARTITION DES SITES HUMIDES EMBLÉMATIQUES DU LITTORAL
MÉTROPOLITAIN ET ULTRAMARIN PAR FAÇADE MARITIME, SELON L'ÉVOLUTION
DE LEUR ÉTAT DE 2010 À 2020
Dégradation Stabilité Amélioration
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En %
Façade Manche Est -
Mer du Nord et Atlantique
(Nord et Sud) (N=33)
Outre-mer
(N=19)
Ensemble des sites
45 46 9
42 58
36 55 9
Ensemble des sites
(N=152)
41 48 11
Façade
Méditerranéenne
(N=21)
14 67 19
du littoral métropolitain
et d'outre-mer (N=73)
N=nombredezoneshumidesévaluées.
Note : un état stable désigne un état dont les caractéristiques structurales du milieu et sa dynamique ne varient
pas d'une période à l'autre. Pour autant, il peut comptabiliser des milieux dégradés qui n'évoluent pas.
Champ : ensemble des sites du littoral métropolitain, DROM et COM (hors Saint-Barthélemy et TAAF).
Source : SDES/OFB, Évaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020.Traitements : SDES,
2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 83
À l?interface de l?océan et du continent, les zones humides littorales sont des
lieux d?une très grande diversité marquées par la présence d?eau douce et
salée : marais maritimes, estuaires, deltas, mangroves, forêts marécageuses,
etc. Elles constituent des espaces vulnérables qui portent souvent l?empreinte
de l?action humaine (urbanisation, espèces exotiques envahissantes,
drainages, etc.) et du changement climatique. Les zones humides procurent
à la société de nombreux services (régulation des eaux, épuration, zones de
repos pour les oiseaux, tourisme, etc.). Pourtant, elles sont aujourd?hui
menacées. On estime qu?au niveau mondial plus de 64 % des zones humides,
en surface, ont disparu depuis 1990.
Tous les dix ans, une évaluation nationale dresse l?état de santé de sites
humides emblématiques de France au travers de l?évolution des surfaces de
ces milieux et de leur état de conservation.
Entre 2010 et 2020, sur les 73 sites humides évalués sur le littoral
métropolitain et en outre-mer, 55 % de ceux-ci ont vu leur état de conservation
rester stable, 36 % se dégrader et 9 % s?améliorer. Les sites des façades
Manche Est-Mer du Nord et Atlantique (Nord et Sud) ? (45 %) et d?outre-mer
(42 %) sont ceux qui présentent un « état de santé » plus dégradé ces dix
dernières années contrairement à ceux de la façade Méditerranée (14 %).
L?urbanisation, les activités industrielles et d?exploitation du milieu (sites du
littoral Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord), ainsi que les activités
touristiques et de loisirs (sites d?outre-mer), favorisent cette situation.
Les mesures de gestion et de conservation participent à l?effort de
protection. Sur près d?un site sur deux du littoral métropolitain ou d?outre-mer,
les mesures prises sont jugées efficaces par les gestionnaires (établissements
publics, collectivités locales, associations). Ce sentiment est partagé par une
très large majorité de gestionnaires des sites du littoral méditerranéen (85 %)
alors que pour les sites ultramarins peu d?entre eux jugent ces opérations
efficaces depuis 2010 (28 %). La faible proportion de sites d?outre-mer
bénéficiant d?un suivi scientifique visant à évaluer l?efficacité de ces mesures
peut expliquer cette situation (35 % des sites ultramarins contre 77 % des
sites du littoral métropolitain).
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
84 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Oiseaux d?eau hivernants
du littoral métropolitain
POPULATIONS D?OISEAUX D?EAU HIVERNANTS DU LITTORAL FRANÇAIS
MÉTROPOLITAIN DE 1980 À 2022
400
350
300
250
200
150
100
Tendance Indice
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
20
16
20
18
20
20
20
00
20
02
20
22
19
94
19
96
19
98
19
90
19
92
19
84
19
86
19
88
19
80
19
82
En indice multi-spécifique, base 100 en 1980
Intervalle de con?ance au seuil de 95 %
Note:lacourbeestélaboréeàpartirdesdonnéesobtenuesde38espècesdelaDCSMMcomptabilisées
à la mi-janvier sur 181 sites du littoral métropolitain.
Source : LPO France. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 85
En Europe, les températures hivernales poussent chaque année de
nombreuses espèces à quitter les territoires du Nord et de l?Est pour des
régions au climat plus clément. Initié en 1967, le comptage Wetlands
International réalisé annuellement dans 130 pays répond à un double
objectif : caractériser l?état et les tendances des populations régulières
d?oiseaux des plans d?eau et du littoral présentes à la mi-janvier sur les
différentes voies migratoires, et dresser la situation des zones humides
hébergeant ces espèces.
En France métropolitaine, sur les 181 sites du littoral identifiés par le
réseau, les effectifs se concentrent sur le golfe de Gascogne (51 %), en
Manche Est-Mer du Nord (19 %), en mer Méditerranée occidentale (19 %),
en mers Celtiques et en Manche Ouest (11 %). Les limicoles, anatidés et
foulques sont les groupes les plus fréquemment rencontrés sur les côtes
françaises. Sur la période de recensement 2016-2021, près d?1,4 million
d?individus ont été estimés chaque année en moyenne, soit 73 % des oiseaux
d?eau hivernants.
Dans le cadre de la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin »,
38 espèces d?oiseaux d?eau hivernants font l?objet d?un suivi spécifique. Entre
1980 et 2022, leur population a augmenté de 131 %. Cette tendance peut
être notamment le signe d?un renforcement des capacités d?accueil (en qualité
et/ou surface) au coeur des zones humides françaises. Toutefois, cette
dynamique est contrastée entre les espèces dont le mode d?alimentation est
directement rattaché à la mer (oiseaux plongeurs côtiers) et celles qui se
nourrissent sur l?estran. Sur cette même période, alors que les populations
d?oiseaux plongeurs côtiers ont chuté de 31 %, celles s?alimentant sur l?estran
ont été multipliées par 5. Cette différence peut s?expliquer notamment par le
statut qui les caractérise (espèces bénéficiant de mesure de protection
spéciale, espèces chassables).
Bien que des tendances opposées puissent être observées entre les
espèces, les mesures de protection mises en oeuvre ces dernières décennies
(plan national d?action, inscription d?espèces à la Liste rouge mondiale,
désignation et renforcement de zones protégées de quiétude, etc.) permettent
aux oiseaux d?eau hivernants de résister davantage aux pressions qui pèsent
sur le milieu marin que les espèces dites « ordinaires ».
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
86 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Date d?arrivée des oiseaux migrateurs
sur le littoral métropolitain
DATE DE PASSAGE DES OISEAUX MIGRATEURS DE 1986 À 2022
Variation en nombre de jours (base zéro en 1986)
6
4
2
0
- 2
- 4
- 6
- 8
- 10
- 12
- 14
- 16
Indice moyen toutes espèces Régression linéaire
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
20
16
20
18
20
20
20
00
20
02
20
22
19
94
19
96
19
98
19
90
19
92
19
86
19
88
Passage au printemps à la Pointe de Grave (N = 16)
Toutes espèces : - 4,7 jours
entre 1986 et 2022
Intervalle de con?ance au seuil de 95 %
Variation en nombre de jours (base zéro en 1981)
6
4
2
0
- 2
- 4
- 6
- 8
- 10
Indice moyen toutes espèces Régression linéaire
19
99
20
01
20
03
20
05
20
07
20
09
20
11
20
13
20
15
19
95
19
97
20
17
19
89
19
91
19
93
19
85
19
87
19
81
19
83
Passage à l?automne au col d?Organbidexka (N = 9)
20
19
20
22
Toutes espèces : - 2,4 jours
entre 1981 et 2022
Intervalle de con?ance au seuil de 95 %
N=nombred?espècessuivies.
Source : LPO France. Traitements : LPO France, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 87
Contrairement aux espèces sédentaires, les oiseaux migrateurs voyagent
en fonction des saisons d?une aire de reproduction à une aire d?hivernage où
ils passeront l?hiver. Plusieurs espèces allant des oiseaux marins et côtiers
jusqu?aux passereaux sont observées chaque année sur le littoral
métropolitain français. À l?interface entre la mer et le continent, la pointe de
Grave (Gironde) constitue un lieu privilégié pour l?observation de nombreux
oiseaux migrateurs qui transitent à l?approche du printemps pour rejoindre
les territoires nordiques afin de nidifier. Seize espèces transsahariennes
(hirondelles de rivage, martinet noir, faucon hobereau, etc.) y sont suivies.
Le col d?Organbidexka (Pyrénées-Atlantiques), situé dans les Pyrénées,
permet quant à lui de suivre les espèces migratrices à l?automne ; neuf
(cigogne noire, milan noir, busard cendré, etc.) font l?objet d?un suivi
systématique. L?évaluation de l?avancée ou du retard des mouvements
migratoires et des différentes espèces rencontrées d?une année sur l?autre
permet de mesurer l?impact du changement climatique sur les comportements
des oiseaux migrateurs.
Ainsi, entre 1986 et 2022, un décalage moyen de 4,7 jours est observé
au printemps sur leurs dates de passage, tandis qu?à l?automne, les
migrateurs passent en moyenne 2,4 jours plus tôt en 2022 comparé à 1981.
Ces amplitudes varient selon les espèces qui, pour certaines, avancent
significativement leur date de passage alors que d?autres les retardent
(+ 1 jour pour la bondrée apivore à - 15 jours pour le busard des roseaux).
Cette évolution des dates de passage est le signe d?une adaptation au
cours du temps des oiseaux migrateurs aux conditions environnementales
changeantes dans les écosystèmes. Face au changement climatique, les
populations transsahariennes s?adaptent en revenant globalement plus tôt
sur leurs sites de reproduction afin de bénéficier de conditions climatiques
plus clémentes à la nidification (végétation précoce, abondance des insectes,
etc.). D?autres facteurs sont également responsables de ce bouleversement
des cycles naturels, comme la diminution de la surface des habitats naturels,
la modification des pratiques agricoles ou le braconnage.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
88 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
État de conservation des espèces
et habitats naturels marins et côtiers
d?intérêt communautaire
ÉTAT DE CONSERVATION DES ESPÈCES ET HABITATS MARINS ET CÔTIERS
D?INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE PAR RÉGION BIOGÉOGRAPHIQUE ENTRE 2013 ET 2018
Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En % du nombre d?évaluations des habitats
Atlantique
(côtier) [18]
Méditerranée
(côtier) [17]
Atlantique
(marin) [7]
Méditerranée
(marin) [7]
6 89 6
35 59 6
14 29 43 14
14 29 43 14
Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En % du nombre d?évaluations des espèces
Atlantique
(côtier) [8]
Méditerranée
(côtier) [4]
Atlantique
(marin) [22]
Méditerranée
(marin) [18]
13 13 75
50 50
9 23 645
17 6717
[X] = nombre d?évaluations réalisées.
Note:lesrésultatsportentsur33habitats(côtiersetmarins)et52espècesd?intérêtcommunautairedésignés
au titre de la directive « Habitats - Faune - Flore ». L?état de conservation d?un habitat s?appuie sur l?évaluation
de3paramètres:l?évolutiondelasurface,lastructureetlefonctionnementdel?habitatetlesaltérations
qu?il subit.
Champ : régions biogéographiques de l?Atlantique (littoral Atlantique et Manche-Mer du Nord)
et de Méditerranée (littoral Méditerranée et Corse).
Source : INPN PatriNat, 2019, base de données évaluation DHFF 2013-2018. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 89
Les sites d?intérêt communautaire dits « Natura 2000 » visent une meilleure
prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines. Ils
sont désignés pour protéger un certain nombre d?habitats naturels et
d?espèces représentatifs de la biodiversité européenne. La liste précise de
ces habitats et espèces est annexée aux directives européennes « Oiseaux »
(DO) et « Habitats - Faune - Flore » (DHFF) dont les dispositifs ne s?appliquent
pas aux territoires ultramarins.
En 2019, seules 6 % des évaluations portant sur les habitats côtiers et
marins d?intérêt communautaire concluent à un état de conservation
favorable, avec une sur-représentation des habitats marins de Méditerranée
(récifs méditerranéens) et de l?Atlantique (grottes marines océaniques
submergées ou semi-submergées) ? (14 % des évaluations de ces groupes).
Les habitats côtiers méditerranéens sont à l?inverse les plus dégradés : 59 %
des évaluations les concernant aboutissent à un état défavorable à mauvais,
contre 43 % pour les habitats marins. Le développement de l?urbanisation
sur ces territoires et la fréquentation touristique localement élevée expliquent
en partie ce constat en Méditerranée et dans une moindre mesure pour
l?Atlantique (habitats dunaires).
Seules 5 % des évaluations portant sur les espèces côtières et marines
d?intérêt communautaire aboutissent à un état de conservation favorable en
2019, cet état n?étant observé que dans la région Atlantique (état de
conservation favorable pour 9 % des espèces marines et 13 % des espèces
côtières). Cela s?explique en partie par le bon état de conservation de la loutre
d?Europe, du phoque gris ou du phoque veau marin présents dans ces
secteurs. Dans les régions marines atlantique et méditerranéenne, la
connaissance autour de l?état de conservation des espèces marines,
notamment des mammifères marins, reste encore limitée avec respectivement
64 % et 67 % des évaluations statuant à un classement inconnu. La part
élevée des évaluations concluant à un état de conservation défavorable des
espèces côtières de la région Atlantique (75 %) s?explique par le mauvais
état de conservation du groupe taxonomique « poissons » lié en partie à la
détérioration de leurs habitats (pollutions et fragmentations des cours d?eau).
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
90 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Échouages de mammifères marins
ÉCHOUAGES DE MAMMIFÈRES MARINS SUR LES CÔTES FRANÇAISES
DE 1990 À 2021
2 800
2 400
2 000
1 600
1 200
800
400
0
Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique
Méditerranée Outre-mer
En nombre d?échouages
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
20
07
20
08
20
09
20
10
20
11
20
12
20
13
20
14
20
15
20
16
20
17
20
18
20
19
20
20
20
21
Champ : France métropolitaine, DROM et COM.
Source : RNE ? Observatoire Pelagis ? UMS 3462, mai 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 91
Placés au sommet de la chaîne alimentaire, les mammifères marins
participent à l?équilibre du milieu marin. En France, toutes les espèces de
mammifères marins sont protégées. Ce statut ne les épargne pas de subir
de multiples pressions et de mourir prématurément. De nombreuses espèces,
principalement des cétacés (dauphins, marsouins, baleines) et des
pinnipèdes (phoques), fréquentent les eaux françaises. Le recensement de
leur échouage (animaux échoués morts ou vivants), assuré par le Réseau
national échouages (RNE), permet, entre autres, d?obtenir une meilleure
connaissance des populations, de leur écologie et des menaces qui pèsent
sur elles.
Sur les côtes métropolitaines, près de 31 800 mammifères marins
échoués ont été recensés depuis 1990. Le dauphin commun est l?espèce
dominante dans ces échouages (39 %) suivi du marsouin commun (14 %)
et du dauphin bleu et blanc (8 %). L?arc Atlantique regroupe les trois quarts
des échouages recensés (35 % sur la façade Sud Atlantique et 38 % sur la
façade Nord Atlantique-Manche Ouest). Les façades Manche Est-Mer du
Nord et Méditerranée regroupent, respectivement, 19 et 8 % des échouages.
En tenant compte des moyennes 1990-1994 et 2017-2021, les
échouages ont été multipliés par 4,4 passant de 490 à 2 146 individus
échoués par an. L?essentiel des échouages concerne des animaux morts en
mer. Cette mortalité peut être liée à des captures accidentelles par les
activités de pêche, des collisions avec des navires, des dérangements, la
pollution chimique ou sonore, la surpêche de leurs ressources alimentaires,
etc. Pour le dauphin commun et le marsouin commun, la mort par capture
dans des engins de pêche professionnelle représente la principale cause de
mortalité.
En outre-mer, 1 424 échouages ont été recensés depuis 1990 avec de
fortes variations interannuelles principalement dues à des événements
d?échouages en masse. Le nombre de signalements reste faible par rapport
à la longueur du littoral concerné. Les territoires ultramarins ayant recensé
le plus grand nombre d?échouages sont les TAAF (24 %), la Nouvelle-
Calédonie (22 %) et Saint-Pierre-et-Miquelon (17 %). Les globicéphales noirs
et tropicaux sont les espèces les plus touchées par les échouages en masse.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
92 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Espèces invasives
EXPANSION DES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES (EEE) DANS
LES DÉPARTEMENTS MÉTROPOLITAINS LITTORAUX PARMI UN PANEL DE 84 EEE
?
Nombre
d?espèces
0 50 km
0 50 km
Nombre
d?espèces
Période 1953-1982
De 4 à 32 espèces
32
0
16
Période 1983-2022
De 28 à 64 espèces
64
0
32
Source : INPN/SINP, mars 2022. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 93
Considérée comme l?une des cinq causes d?érosion de la biodiversité à
l?échelle planétaire avec les changements d?usage des terres et de la mer,
la surexploitation du vivant, le changement climatique et la pollution,
l?expansion des espèces exotiques envahissantes (EEE) animales et
végétales constitue une menace pour le vivant. En compromettant l?équilibre
naturel des écosystèmes, les espèces introduites par l?homme de façon
directe ou non dans les milieux naturels peuvent porter atteinte à la
biodiversité, la santé ou l?économie. Tel est le cas de la caulerpe (algue dite
tueuse), introduite en Méditerranée dans les années 1980, qui a envahi
l?écosystème local des herbiers de posidonie. Associées aux autres
pressions, les espèces exotiques envahissantes perturbent l?équilibre naturel
de leurs écosystèmes d?adoption par des phénomènes de prédation,
compétition, transmission de maladies, modification du milieu, etc.
De par son positionnement de carrefour géographique, la diversité de
ses climats et milieux naturels, ainsi que l?importance des flux terrestres et
maritimes de marchandises rendent la France particulièrement vulnérable
face à cette menace.
1 379 espèces végétales et 708 espèces animales ont notamment été
identifiées sur le territoire métropolitain. Les départements littoraux ont ainsi
connu sans exception une hausse significative du nombre d?EEE qui
colonisent les côtes françaises (dunes, estrans, etc.) comme le ragondin, la
bernache du Canada, le myriophylle du Brésil ou encore la griffe de sorcière.
En moyenne, on estime que depuis 1983, un département du littoral
métropolitain a été colonisé par 10 espèces exotiques envahissantes tous
les dix ans (sur une liste de 84 espèces prises en compte au niveau national).
Cette tendance est également observée au niveau des autres départements
métropolitains.
Parmi les 26 départements littoraux où au moins une espèce invasive
avait été identifiée entre 1953 et 1982, seuls 12 départements en hébergeaient
plus de 12 sans dépasser 32 EEE. Depuis 1983, tous les départements
littoraux recensent plus de 28 EEE, avec un record de 64 espèces en Gironde.
Cette dynamique est confirmée par l?évaluation nationale des sites humides
emblématiques : entre 2010 et 2020, 83 % d?entre eux sur le littoral ont été
concernés par au moins une de ces espèces.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
94 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Aires marines protégées
PART DES EAUX FRANÇAISES CLASSÉES EN AIRE MARINE PROTÉGÉE
DE 2000 À 2022
40
35
30
25
20
15
10
5
0
En %
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
20
07
20
08
20
09
20
10
20
11
20
12
20
13
20
14
20
15
20
16
20
17
20
18
20
19
20
22
32,5 %
0,1 %
Sanctuaire
Pelagos
RNN* des
Terres australes
françaises
PNM***
d?Iroise
Extension
réseau Natura
200 en mer
Extension de la RNN
des Terres australes
PNM de Mayotte, du golfe du Lion,
des Glorieuses et du PN** des Calanques
Création du sanctuaire Agoa
et de la mer d?Opale
et du PNM des estuaires picards
Extension de la RNN des Terres australes
biotope de Clipperton et du PNM de Martinique
françaises, création de l?aire de protection de
Extension du réseau Natura 2000 en mer
et de réserves naturelles et intégrales de la mer
de Corail (Nouvelle-Calédonie)
Création du Parc naturel
Gironde et de la mer des Pertuis
de la mer de Corail, du PNM
du bassin d?Arcachon et
du PNM de l?estuaire de la
* Réserve naturelle nationale.
** Parc national.
*** Parc naturel marin.
Note : surfaces calculées sans comptes multiples en cas de superposition spatiale, toutes catégories d'aires
marines protégées confondues.
Source :Officefrançaisdelabiodiversité,2022.Traitements:OFB;SDES,2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 95
Les aires marines protégées (AMP) sont des espaces délimités en mer qui
visent des objectifs de protection du patrimoine naturel à long terme et qui
favorisent la gestion durable des activités maritimes.
Avec 564 sites en France incluant des zones mixtes (terrestres et
marines) ou strictement marines, le réseau des AMP françaises se caractérise
par une grande diversité : parcs nationaux (3), réserves naturelles (38),
arrêtés de protection de biotope (28), parcs naturels marins (8), sites relevant
du réseau Natura 2000 (234), parties maritimes du domaine du Conservatoire
de l?espace littoral et des rivages lacustres (55), réserve nationale de chasse
et de faune sauvage (1), aires marines instaurées au titre des conventions
de mers régionales et des conventions internationales (81) ou en application
des Codes de l?environnement de la Polynésie française (60), des Codes de
l?environnement des provinces de Nouvelle-Calédonie et/ou délibérations du
gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (58).
Depuis 2012, le domaine maritime français couvert par le réseau des
AMP a fortement progressé en superficies couvertes, notamment avec la
création du sanctuaire Agoa en 2012, du Parc naturel de la mer de Corail en
2014 et l?extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes
françaises en février 2022, désormais la plus grande AMP française avec
1,6 million de km2 (Mkm2). En 2022, le réseau des AMP couvre une superficie
de 3,4 Mkm2, soit 32,5 % de l?espace maritime français.
Entre la France métropolitaine et les Outre-mer, les superficies des AMP
restent très contrastées. Le territoire maritime métropolitain, qui ne représente
que 3,64 % de la superficie totale des eaux françaises, est couvert à hauteur
de 45,3 % par un réseau de petites et nombreuses AMP (366 sites). À
l?inverse, les espaces maritimes ultramarins, qui représentent 96,36 % des
eaux françaises, font l?objet d?une couverture très hétérogène. Ainsi, les
Antilles françaises, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte et les îles subantarctiques
sont des territoires bien couverts (à plus de 96 %), contrairement à d?autres
espaces comme La Réunion, Wallis-et-Futuna, la Guyane française ou Saint-
Pierre-et-Miquelon où la couverture de l?espace maritime par les AMP est
inférieure à 0,1 %.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
96 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Espaces protégés : protections
fortes terrestres
COMPARAISON DE LA PART DES PROTECTIONS FORTES TERRESTRES ENTRE
LES TERRITOIRES EN 2023
22 712 km2
Coeurs de parcs nationaux
Territoires ultramarins
km2 km2
795 4 205
km2 km2
1 016 21 500
km2 km2
1 811 25 705
Réserves naturelles (1) 1 131 2 027 10 730 10 638 11 861 12 665
FranceFrance métropolitaine
Arrêtés préfectoraux
293 1 952 403 408 696 2 360
Réserves biologiques (3) 104 484 867 841 971 1 325
Protections fortes
Objectif 10 % SNAP*
2 317 8 459 13 008 33 352 15 325 41 522
43 380 km2 66 092 km2
646 385 km2
97 525 km2
548 860 km2
xx km2
xx km2
(y compris les communes littorales)
km2
km2
dans les communes littorales
dans l?ensemble du domaine terrestre
de protection (2)
super?cie des communes littorales
super?cie de l?espace terrestre
Super?cie de l?espace protégé
Super?cie de l?espace protégé
* Stratégie nationale pour les aires protégées.
(1) nationales, régionales, de Corse.
(2) de biotope, de géotope, d'habitats naturels.
(3) intégrales et dirigées.
Champ : France métropolitaine, DROM et COM (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin, Saint-Barthélemy
et TAAF).
Source : Patrinat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 97
Adoptée le 12 janvier 2021, la stratégie nationale pour les aires protégées
(SNAP) vise à doter la France d?un réseau cohérent d?aires protégées
terrestres et marines couvrant d?ici 2030 au moins 30 % de l?ensemble du
territoire national et de l?espace maritime français, dont au moins 10 % en
protection forte.
Au sens de la SNAP, les réserves naturelles, les coeurs de parcs
nationaux, les arrêtés de protection (de biotopes, géotopes ou habitats
naturels), ainsi que les réserves biologiques, sont reconnus comme protection
forte terrestre.
En octobre 2023, les protections fortes terrestres couvrent 41 522 km2
du territoire national (soit 6,4 % de taux de protection5). Plus d?un tiers de ces
protections sont situées dans les communes littorales (15 325 km2 soit 23 %
de leur surface totale) : 2 317 km2 sur le littoral métropolitain (soit une
couverture de 10,2 %), 5 166 km2 dans les DROM (soit 14,6 % de la surface
des communes littorales) et 7 842 km2 dans les collectivités d?outre-mer (soit
96,1 % de taux de protection).
Sur le littoral métropolitain, 67 % des protections fortes se trouvent sur
la façade Méditerranée. Ainsi, 17,3 % de la surface des communes littorales
méditerranéennes est couverte par un dispositif de protection forte contre
6,8 % sur la façade Sud-Atlantique, 6 % en Manche Est-Mer du Nord et 2,1 %
en Nord Atlantique-Manche Ouest.
Sur le littoral ultramarin6, le taux de couverture des protections fortes est
de 29,6 %. Deux territoires se distinguent : le littoral réunionnais couvert à
près de la moitié par un dispositif de protection forte (soit 996 km2), avec un
coeur de parc national, dix réserves biologiques, trois aires de protection de
biotope et deux réserves naturelles, et les TAAF (hors district de la Terre-
Adélie et Îles Éparses) entièrement couvertes par un dispositif de protection
forte terrestre (soit 7 690 km2), avec la deuxième plus grande réserve
naturelle au monde.
5Francemétropolitaine,DROMetCOM,horsterritoiresduPacifiqueSud.
6HorsterritoiresduPacifiqueSud.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
98 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Réseau Natura 2000
RÉPARTITION DES SURFACES TERRESTRES ET MARINES DU RÉSEAU
NATURA 2000 DANS LES COMMUNES LITTORALES EN 2023
472 15,1 9 219 31,9 9 691 30,3
1 182 18,5 67 553 47,5 68 735 46,3
1 671 40,2 30 034 33,2 31 705 33,5
3 198 35,5 25 370 22,7 28 568 23,7
6 523 25,9 132 176 35,2 138 699 34,6
71 583 13,0 132 176 35,2 203 759 22,0
Manche Est - Mer du Nord
km2 % km2 % km2 %
Nord Atlantique -
Manche Ouest
France métropolitaine
terrestre
Sud Atlantique
Méditerranée
km2
%
dans les communes littorales
Part de territoire terrestre
couvert par Natura 2000
France métropolitaine
marine
France métropolitaine
globale
km2
%
Natura 2000
Part de territoire couvert
couvert par Natura 2000
km2
%
Natura 2000
Part de territoire global couvert
couvert par Natura 2000
Total littoral métropolitain
Total France métropolitaine
Super?cie terrestre Natura 2000 Super?cie marine Super?cie totale
Notes:leréseauNatura2000neconcernequelaFrancemétropolitaine;ilprendencomptelessuperficies
deszonesdeprotectionspéciales(ZPS)etdeszonesspécialesdeconservation(ZSC)sansdoublecompte
en cas de superposition spatiale.
Les calculs pour la partie terrestre ont été réalisés à partir des surfaces des communes littorales (hors
estuaires), les calculs pour la partie maritime ont été réalisés à partir des espaces maritimes sous juridiction
et souveraineté française.
Source : Natura 2000, PatriNat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 99
Le réseau Natura 2000, réseau écologique européen de sites naturels
désignés en application des directives « Habitats - Faune - Flore » et
« Oiseaux » concourt à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt
communautaire. Il comprend :
? des zones de protection spéciales (ZPS), territoires occupés par les
espèces d'oiseaux sauvages figurant à l'annexe I de la directive
« Oiseaux » et aires de reproduction, de mue, d'hivernage ou de zones
de relais à des oiseaux migrateurs ;
? des zones spéciales de conservation (ZSC) visant des types d'habitats
et des espèces animales et végétales figurant aux annexes I et II de la
directive « Habitats - Faune - Flore ».
En 2023, la France compte 1 756 sites au sein de ce réseau
européen : 403 ZPS pour une superficie de 163 414 km2 et 1 353 ZSC d?une
superficie totale de 155 056 km2. Une zone peut être à la fois désignée en
ZPS et en ZSC. Ainsi, sans double compte, en cas de superpositions
spatiales, le réseau Natura 2000 français couvre 203 759 km2, 132 176 km2
en mer et 71 583 km2 en terre.
Compte tenu de leurs spécificités et des enjeux qui les caractérisent, les
territoires marins et littoraux sont particulièrement concernés par ce dispositif.
Ainsi, le réseau Natura 2000 terrestre, présent dans les communes littorales
riveraines de la mer compte 219 sites qui couvrent 10 074 km2
comprenant : 51 ZPS pour une superficie de 4 103 km2 (soit 18,1 % de taux
de couverture au sein des communes littorales), 168 ZSC d?une superficie
totale de 5 971 km2 (soit 26,3 % de taux de couverture au sein des communes
littorales). 49 % des sites Natura 2000 littoraux sont situés au sein de la façade
méditerranéenne, soit 3 198 km2.
Le réseau Natura 2000 en mer compte 235 sites et couvre 35,2 % de
l?espace maritime métropolitain. Les sites comprennent 86 ZPS (pour une
superficie de 119 120 km2) et 140 ZSC (d?une superficie totale de 105 773 km2).
51 % de la surface de ces sites sont situés au large de la façade Nord
Atlantique-Manche Ouest.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
100 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pour aller plus loin
? CGDD, Efese - Milieux marins et littoraux :évaluationdesécosystèmes
et des services rendus, Théma, octobre 2018, 911 p.
? Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves
des Outre-mer français : un bilan mitigé, bilan 2020.
? INPN 2021. La biodiversité en France - Livret 100 chiffres expliqués sur
lesespèces. PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), Paris, 52 p.
? LPO, La migration des oiseaux.
? MilieuMarinFrance, Les aires marines protégées françaises.
? Naturefrance, Indicateurs de l?Observatoire national de la biodiversité.
? Notre-environnement, Évaluation nationale des sites humides
emblématiques 2010-2020.
? Observatoire Pelagis - Coordinateur du Réseau national échouages.
? CGDD, Les protections des espaces naturels terrestres et marins en
France en 2021, Datalab essentiel, septembre 2021, 4 p.
? UICN, Plateforme RedList.
? UICN, Pôle-relais zones humides tropicales.
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf
https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/
https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/
https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf
https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf
https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/loisirs-nature/grands-rendez-vous/journees-europeennes-de-la-migration/la-migration-des-oiseaux
https://www.amp.milieumarinfrance.fr/accueil-fr
https://naturefrance.fr/indicateurs
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441
https://www.observatoire-pelagis.cnrs.fr
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf
https://www.iucnredlist.org/fr/
https://uicn.fr/outre-mer/przht/
partie 4
Changement climatique
et risques littoraux
? Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans
la régulation du climat et sa stabilité. Près d?un tiers
du dioxyde de carbone (CO2) rejeté chaque année dans
l?atmosphère par les activités humaines est ainsi absorbé
par l?océan, ce qui en fait un puits de carbone majeur.
Depuis 1970, cet écosystème a emmagasiné près de 91 %
de la chaleur générée par l?effet de serre induit par la
hausse des émissions des gaz à effet de serre (GES)
dans l?atmosphère.
Le changement climatique a des effets en cascade d?ores
et déjà palpables sur les océans : réchauffement des eaux
marines, fonte de la banquise et des glaciers, élévation
du niveau de la mer, acidification des océans, vagues
de chaleur océaniques, etc. Ces phénomènes mettent
en péril la santé des océans et des écosystèmes qu?ils
abritent, accentuent la dégradation des littoraux,
augmentent la vulnérabilité à l?érosion côtière et à
la submersion marine et représentent une menace pour
nos modes et conditions de vie, les activités économiques
et l?ensemble de l?environnement.
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
102 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Réchauffement et acidification
des océans
ANOMALIES DE TEMPÉRATURES DES OCÉANS DE 1993 À 2020
0,50
0,40
0,30
0,20
0,10
0,00
- 0,10
- 0,20
- 0,30
19
93
En °C
19
95
19
97
20
01
20
03
20
05
20
11
20
13
20
15
20
17
20
19
19
99
20
09
20
07
20
20
Note : les anomalies de températures sont calculées par rapport à la moyenne des moyennes mensuelles
de la période 1993-2014.
PH MOYEN DE L?EAU À LA SURFACE DES OCÉANS DE 1985 À 2020
En pH sur l?échelle des ions hydrogène totaux
8,12
8,11
8,10
8,09
8,08
8,07
8,06
8,05
19
85
19
87
19
89
19
91
19
93
19
95
19
97
19
99
20
01
20
03
20
05
20
07
20
09
20
11
20
13
20
15
20
17
20
20
20
19
Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques et tendance de la température de
surface de la mer dans l'océan mondial - Série chronologique du pH moyen de l'eau de mer, données extraites
en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 103
Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et
sa stabilité. Leur température, leurs propriétés physiques et leurs interactions
avec l?atmosphère influent sur les courants marins et les conditions
climatiques à l?échelle planétaire. Les émissions de gaz à effet de serre,
induites par les activités humaines depuis l?ère préindustrielle, mettent à mal
ces grands équilibres.
Exposée à un effet de serre croissant, la planète emmagasine de
l?énergie supplémentaire année après année. Depuis 1970, 91 % de ce
surplus a été absorbé dans les différentes couches des océans, le complément
se répartissant entre la cryosphère (3 %), les sols (5 %) et l?atmosphère (1 %).
Sur la période 1993-2020, les océans se sont réchauffés d?environ 0,6 °C et
la mer Méditerranée de l?ordre de 1 °C.
Le réchauffement des eaux marines bouleverse les échanges thermiques
entre les océans et l?atmosphère. L?arrivée massive d?eau douce dans les
mers et océans, issue de la fonte des glaciers et de la banquise, est de nature
à amplifier ce dérèglement en modifiant certains courants marins structurants
pour la régulation du climat. Ces changements induisent de fortes évolutions
dans le régime et la répartition des précipitations sur les continents et
favorisent la survenue d?événements climatiques extrêmes de plus en plus
intenses (sécheresse, vagues de chaleur, tempêtes et ouragans, orages,
grêles, etc.).
Près d?un tiers du dioxyde de carbone rejeté chaque année dans
l?atmosphère est absorbé par les océans et les mers, ce qui les rend plus
acides. Depuis l?ère préindustrielle, l?acidification des milieux marins a
augmenté de 30 %. Ce phénomène, préjudiciable pour de nombreux
organismes marins (coraux, crustacés, moules, etc.) et par effet rebond pour
l?ensemble de la chaîne alimentaire, se conjugue avec la hausse de la
température des mers et océans, avec pour conséquence une baisse de la
teneur en oxygène dans l?eau favorisant l?asphyxie des espèces qui y vivent.
Outre la disparition de certains écosystèmes marins, l?évolution des
caractéristiques physiques des mers et océans induit une nouvelle distribution
des espèces (migration d?espèces, concurrence entre espèces invasives et
espèces endémiques, etc.).
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
104 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Niveau des océans
NIVEAU MOYEN DES OCÉANS DE 1993 À 2020
0,12
0,10
0,08
0,06
0,04
0,02
0,00
- 0,02
En mètres
19
93
19
95
19
97
20
01
20
03
20
05
20
11
20
13
20
15
20
17
20
19
19
99
20
09
20
07
20
20
Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques du niveau moyen des océans,
données extraites en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/time-series-mean-sea-level-anomalies-over-global-ocean-and-associated-trend
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 105
Le réchauffement de la planète génère une élévation du niveau des mers et
des océans. Depuis 1900, le niveau moyen des océans a augmenté de
20 cm. Sur la seule période 1993-2020, la hausse moyenne est estimée à
environ 10 cm. Cette hausse résulte pour un tiers de la dilatation des océans
provoquée par l?augmentation de leur température, le complément étant
attribué à la fonte des glaciers de l?Antarctique, du Groenland ou des autres
glaciers continentaux.
Si la tendance globale est à l?élévation du niveau moyen des océans,
certaines tendances régionales s?en écartent en raison des processus
océaniques. Ainsi, au niveau du globe, la hausse du niveau de la mer peut
varier entre - 10 et 10 mm/an.
S?agissant de la France métropolitaine, la hausse du niveau de la mer
s?élève à un rythme de 3 mm/an sur la période 1993-2019 en Méditerranée
(3,06 mm/an à Nice, 2,94 mm/an à Toulon, 3,01 mm/an à Sète), de 1,4 et
2,5 mm/an en Atlantique (1,42 mm/an à Roscoff, 1,95 mm/an à Brest,
2,48 mm/an à La Rochelle) et entre 1,6 et 2,6 mm/an en Manche-Mer du
Nord (1,65 mm/an à Cherbourg, 2,33 mm/an au Havre et 2,63 mm/an à
Dunkerque)7.
Outre-mer8, l?augmentation du niveau de la mer est de l?ordre de 3 mm/an
au niveau des Antilles, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Elle
varie de 4 à 5 mm/an à Saint-Pierre-et-Miquelon, autour de 6 mm/an à La
Réunion, entre 3 à 5 mm/an à Mayotte et de 0 et 4 mm/an pour les TAAF.
L?élévation du niveau des mers et des océans menace directement les
territoires littoraux (submersion marine, érosion côtière), très souvent
densément peuplés ou abritant des installations stratégiques (production
d?énergie, ports, etc.). D?ores et déjà, des aménagements sont mis en oeuvre
pour permettre à ces territoires de faire face à ce risque (délocalisation,
ouvrages de protection du littoral, etc.). L?élévation du niveau des mers est
également susceptible de favoriser l?entrée d?eau salée dans les eaux
souterraines continentales et de rendre ces dernières impropres à la
consommation humaine.
7 NASA - Cartographie des tendances régionales du niveau de la mer observées par altimétrie satellitaire, état
à juin 2023.
8 Ces valeurs doivent être prises avec précaution compte tenu des limites de précision des données
cartographiques diffusées par la NASA dans la cartographie des tendances régionales du niveau de la mer.
https://sealevel.nasa.gov/sea-level-evaluation-tool
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
106 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Population et logements exposés aux
inondations par submersion marine
RÉPARTITION DE LA POPULATION RÉSIDANTE ET DES LOGEMENTS
POTENTIELLEMENT EXPOSÉS À L?ALÉA SUBMERSION MARINE,
PAR TERRITOIRE EN 2019
70
En %
1,5 million d?habitants permanents exposés
Communes littorales Autres communes
Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest
Sud Atlantique Méditerranée
DROM
Population permanente Logements
30
19
81
1,4 million de logements exposés
7
42
17
10
24
5
32
2111
31
Données
France entière
Données communes
littorales (hors estuaires)
Note:leslogementsintègrenttoustypesdelocauxayantformedelogements(maisonetappartement)
sans distinction entre résidences principales et secondaires.
Champ : France métropolitaine et DROM hors Mayotte.
Sources : MEDDE/DGPR et Cete Méditerranée, EAIP submersion marine 2011 ; Insee, Fideli, 2019 ; IGN, BD
TOPO® 3.0 ; Fichiers fonciers ? DGFiP 2020 restructurés et enrichis par le Cerema sous la maîtrise d?ouvrage
duministèredel?Écologie(MTECT/DGALN).Traitements:SDES;Cerema,2022
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 107
Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone
côtière par la mer dans des conditions météorologiques et marégraphiques
sévères. Ce phénomène brutal résulte généralement de la conjonction de
phénomènes extrêmes (dépression atmosphérique, vent, houle, pluie) et de
forts coefficients de marée provoquant une importante surcote du niveau de
la mer. Il survient quand ce dernier dépasse la cote des ouvrages de protection
ou des terrains en bord de mer, ou lorsque la mer crée des brèches et rompt
les ouvrages ou les cordons naturels, ou encore lorsque des paquets de mer
franchissent les barrages naturels ou artificiels suite au déferlement de
vagues de taille importante.
Les territoires français susceptibles d?être confrontés au phénomène de
submersion marine couvrent 11 100 km2. Les communes littorales (hors
estuaires) concentrent 59 % de ces territoires (soit 6 500 km2), dont plus de
la moitié est située dans les départements des Bouches-du-Rhône, de la
Vendée, de la Charente-Maritime et de la Guyane.
Environ 1,5 million de personnes résident dans des zones potentiellement
exposées à l?aléa naturel inondation par submersion marine. 65 % d?entre
elles habitent dans les communes littorales métropolitaines et 5 % dans les
communes littorales ultramarines. Les 30 % restantes sont localisées dans
des communes estuariennes situées principalement sur les rivages de
l?estuaire de la Gironde, de la Loire et de la Seine.
Sur les 8 millions des résidents permanents des communes littorales,
un million sur huit est exposé au risque inondation liée à l?aléa submersion
marine. La façade Manche Est-Mer du Nord concentre le plus grand nombre
d?habitants exposés (443 600) suivie de la façade Méditerranée (249 300).
Près de 1,4 million de logements (648 700 maisons et
726 900 appartements) pourraient être affectés par une inondation liée au
phénomène. Le littoral français concentre 81 % de ces logements dont plus
de la moitié se trouve sur les façades Manche Est-Mer du Nord
(353 500 logements) et Méditerranée (352 200).
Dans les DROM (hors Mayotte), 54 400 logements pourraient être
exposés (26 400 maisons et 28 000 appartements), dont la moitié localisée
en Guadeloupe, 18 % localisés en Martinique, 16 % en Guyane et 15 % à
La Réunion.
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
108 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Érosion du littoral
ÉVOLUTION DU TRAIT DE CÔTE, PAR DÉPARTEMENTS LITTORAUX
?
0 50 km
Longueur du trait
de côte (km)
680
330
Part (en %) du linéaire
du trait de côte concerné par :
Recul supérieur à 1,5 m/an
Recul entre 0,1 et 1,5 m/an
Pas d'évolution perceptible
Avancée supérieure à 0,1 m/an
Guadeloupe Martinique Guyane La Réunion Mayotte
Note : l?indicateurnationaldel?érosioncôtière représente la tendance d?évolution du trait de côte entre
deuxdatesespacéesde50ansà90ansselonleszones.Lesdatesutiliséesdépendentessentiellement
des photographies aériennes disponibles au moment de l?étude. Les valeurs et les analyses de l?indicateur
national sont donc valables uniquement sur les périodes d?observation retenues. L?analyse porte sur
21683profils(17156enmétropoleet4527danslesDROM,horsGuyane).
Champ : France métropolitaine et départements et régions d?outre-mer hors Guyane.
Sources :Indicateurnationaldel'érosioncôtière,Cerema/MTE2018.Traitements:Cerema;SDES,2024
https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 109
Le littoral est un espace naturellement mobile ; il peut s'étendre ou reculer
sous l'effet de différents facteurs (courants marins, élévation du niveau des
mers, événements climatiques extrêmes, aménagements du territoire,
écoulements des cours d'eau à la mer, érosion des cordons dunaires,
extraction de matériaux, construction d'ouvrages côtiers modifiant les
échanges sédimentaires). Il en résulte une évolution de la limite terre/mer
très variable dans le temps et avec de fortes disparités territoriales. Les zones
soumises aux phénomènes d'érosion du littoral ou de recul du trait de côte
sont des secteurs sur lesquels la mer s'est étendue dans les terres (recul de
la position du rivage).
D'après l'indicateur national de l'érosion côtière, près d'un quart des côtes
en France métropolitaine et dans les DROM (hors Guyane) est concerné par
l'érosion du littoral, soit un linéaire d'environ 920 km (760 km dans l'Hexagone
et 160 km dans les DROM). Environ 30 km2 de terres ont disparu en France
à la suite du recul du trait de côte depuis 50 ans. Les zones en fort recul en
France métropolitaine se concentrent dans les baies des Hauts-de-France,
dans les havres du Cotentin, en baie d'Audierne, sur la côte ouest d'Oléron,
sur la côte sauvage et l'estuaire de Gironde, dans le nord du Médoc, autour
du bassin d'Arcachon et en Camargue. Dans ces territoires, de multiples
biens et infrastructures sont exposés, ainsi que les écosystèmes associés.
Cinq départements (Seine-Maritime, Charente-Maritime, Gironde, Hérault
et Gard) possèdent au moins 50 % de leurs côtes en recul, alors que les
quatre départements bretons, la Loire-Atlantique, la Corse-du-Sud, la
Martinique et Mayotte ont moins de 10 % de valeurs en recul.
Dans le cadre des réflexions sur l?adaptation de la France au changement
climatique, le Cerema a évalué le nombre et la valeur des enjeux
potentiellement atteints par le recul du trait de côte et par l?envahissement
pérenne des terres par la mer aux horizons 2050 et 2100 à partir d?hypothèses
de montée des eaux, d?érosion du trait de côte et de maintien ou non des
ouvrages littoraux.
https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html
https://doc.cerema.fr/Default/digital-viewer/c-597431
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
110 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Catastrophes naturelles
RÉPARTITION DES RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE
SUR LE LITTORAL FRANÇAIS PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022
En %
Inondations
Mouvements de terrain
Tempêtes et vents cycloniques
Sécheresse
Autres
7
71
14
2
6
9 415
reconnaissances
NOMBRE DE RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE
DANS LES COMMUNES LITTORALES PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022
2 000
1 600
1 200
800
400
0
Inondations Mouvements de terrain Sécheresse Tempêtes et vents cycloniques Autres
En nombre de reconnaissances
19
82
19
84
19
86
19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
20
02
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
20
16
20
18
20
20
20
18
20
22
1 680
447 515 445
Notes : la « reconnaissance de l?état de Cat-Nat » pour un événement donné correspond à un couple
« commune/arrêté Cat-Nat ». Ainsi, un même événement naturel peut induire une reconnaissance de l?état
de Cat-Nat pour plusieurs communes. Sur une même année, une commune peut faire l?objet de plusieurs
reconnaissances de l'état de Cat-Nat pour un même péril ou des périls différents.
Le péril « inondation » concerne les inondations par cours d?eau, submersion marine, remontée de nappe ou
coulée de boue ; le péril « mouvements de terrain » concerne les glissements, affaissements, effondrements,
éboulements et chute de blocs ; la catégorie « autres » regroupe les périls par grêle, secousse sismique, poids
delaneige,éruptionvolcanique,lavetorrentielle,razdemarée.
Source : MTECT, Gaspar, données extraites au 21 mars 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 111
De multiples aléas naturels (inondation, submersion marine, tempête et
cyclone, mouvement de terrain, érosion côtière, etc.) exposent les communes
du littoral français à des événements potentiellement dangereux ou
dommageables pour les populations, les biens et les activités économiques.
Sur la période 1982-2022, l?état de catastrophe naturelle (dite « Cat-
Nat ») a été reconnu à 9 415 reprises sur ces territoires. 71 % de ces
reconnaissances sont liées à des inondations par cours d?eau, submersion
marine, remontée de nappe ou coulée de boue. Les mouvements de terrain,
la sécheresse et les tempêtes et vents cycloniques sont à l?origine
respectivement de 14 %, 7 % et 6 % des classements communaux en état
de catastrophe naturelle. Les autres périls ne font l?objet que d?un faible
nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat (poids de la neige 1 %,
secousse sismique 0,8 %, grêle 0,2 %, raz de marée 0,1 %, divers 0,1 %).
Marquée par les tempêtes Lothar et Martin, l?année 1999 est de loin celle
enregistrant le plus grand nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat
(1 680), dont 63 % au titre du péril inondation (1 052) et 37 % pour mouvements
de terrain (624). Viennent ensuite l?année 1995 (515 reconnaissances)
marquée par des crues océaniques, l?année 1987 (447 reconnaissances) à
la suite de l?un des ouragans les plus violents ayant touché la France et
l?année 2010 (445 reconnaissances) marquée par la tempête Xynthia.
Chaque année, en moyenne, près de 155 communes littorales font l?objet
d?au moins une reconnaissance de l?état de Cat-Nat. Celles cumulant le plus
grand nombre de reconnaissances sur la période 1982-2022 sont situées
dans le Finistère (845 reconnaissances), la Charente-Maritime (676), La
Manche (601), la Haute-Corse (592) et les Alpes-Maritimes (577).
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
112 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Gestion des risques littoraux
NOMBRE DE COMMUNES LITTORALES, PAR TRANCHES DE POPULATION
EXPOSÉES À L?ALÉA SUBMERSION MARINE ET SELON LA COUVERTURE
PAR UN PLAN DE PRÉVENTION DE RISQUES EN 2023
250
200
150
100
50
0
En nombre de communes
Communes littorales en totalité ou en partie
par une EAIPsm et avec un PPRL** et/ou
De 10
à 100 hab.
De 100
à 500 hab.
De 500
à 1 000 hab.
De 1 000
à 5 000 hab.
Plus de
5 000 hab.
Communes littorales couvertes en totalité
ou en partie par une EAIPsm*
un PPMRsm approuvé***
* EAIPsm = enveloppe approchée d'inondations potentielles par submersion marine.
** PPRL = plan de prévention de risques littoraux.
*** PPMRsm : plan de prévention multirisques traitant de l'aléa submersion marine.
Note de lecture : en 2023, 105 communes littorales (hors estuaires) comptent chacune entre 500
et1000habitantsayantleurrésidenceprincipalesituéedansunezoneexposéeaurisqued'inondation
parsubmersionmarine.Parmicescommunes,67sontcouvertesparunPPRLet/ouPPRMapprouvétraitant
de cet aléa.
Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte).
Source : MTECT, Gaspar, données extraites en décembre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 113
Pour réduire la vulnérabilité des personnes et des biens exposés à l'aléa
naturel « inondation par submersion marine », des plans de prévention de
risques littoraux (PPRL) ou des plans de prévention multirisques (PPMR)
traitant de cet aléa sont élaborés pour encadrer les modalités d?aménagement
du territoire sur les secteurs les plus exposés. Ces dispositifs réglementent
notamment le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour le
rendre compatible avec l?intensité du risque encouru.
En 2023, parmi les 931 communes littorales (hors estuaires),
347 disposent d?un PPRL ou d?un PPMR approuvé et traitant de cet aléa :
300 communes en France métropolitaine (88 en Manche Est-Mer du Nord,
98 sur la façade Nord Atlantique-Manche Ouest, 63 sur la façade Sud
Atlantique et 51 en Méditerranée) et 47 dans les DROM, hors Mayotte
(7 communes en Guyane, 13 à La Réunion et 27 en Martinique). Les
communes littorales couvertes par ces dispositifs comptent 817 000 habitants
résidant dans des zones potentiellement exposées à l?aléa naturel inondation
par submersion marine. Inversement, 236 000 personnes exposées à l?aléa
« submersion marine » résident dans des territoires non couverts par un
PPRL et/ou PPMR traitant de l?aléa submersion marine.
81 % des communes littorales ayant plus de 5 000 habitants exposés à
l?aléa inondation par submersion marine disposent d?un PPR traitant de cet
aléa. Ainsi, 87 % des habitants exposés sur ces territoires sont couverts par
un PPR. Concernant les communes ayant moins de 500 habitants exposées
au risque inondation par submersion marine, seules 33 % d?entre elles
disposent d?un PPRL.
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
114 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pour aller plus loin
? Copernicus, Indicateurs de surveillance des océans.
? Giec, Groupe d?experts intergouvernementaux sur l?évolution du climat.
? Notre-environnement, Enjeux humains en zones de submersion marine
et dans les secteurs en érosion.
? Onerc, Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique.
? CGDD, Chiffres clés du climat ? France, Europe et Monde - Edition 2023,
Datalab, octobre 2023, 92 p.
? CGDD, Chiffres clés des risques naturels, Datalab, janvier 2024, 156 p.
? WMO, Climate Indicators and Sustainable Development.
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend
https://www.ipcc.ch/
https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion
https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion
https://www.ecologie.gouv.fr/impacts-du-changement-climatique-littoral-et-milieu-marin
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-du-climat-france-europe-et-monde-edition-2023?rubrique=26&dossier=126
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-des-risques-naturels-edition-2023
https://reliefweb.int/report/world/climate-indicators-and-sustainable-development-demonstrating-interconnections
partie 5
Situation de la France
dans le monde
? Du fait de son second rang mondial en matière
de surface maritime couverte et de sa puissance
économique maritime, la France joue un rôle majeur dans
les négociations internationales pour préserver les
écosystèmes et exploiter durablement les ressources
marines et côtières. La sélection d?indicateurs présentée
dans cette partie permet d?illustrer le positionnement de la
France au sein de l?Union européenne et dans le monde.
partie 5 : situation de la France dans le monde
116 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Emplois de l?économie maritime
RÉPARTITION DES EMPLOIS DE L?ÉCONOMIE MARITIME PAR SECTEUR D?ACTIVITÉ
ET PAR ÉTATS MEMBRES DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2020
100
75
50
25
0
Tourisme côtier Ressources marines vivantes Transport maritime
Activités portuaires Construction et réparation de navires Ressources non vivantes
Éolien en mer
En %
Esp
ag
ne
[8
35
]
Grè
ce
[5
66
]
Alle
m
ag
ne
[5
65
]
Ita
lie
[5
28
]
Fra
nce
[3
74
]
Por
tu
ga
l [2
41
]
Pay
s-
Bas
[1
67
]
Cro
at
ie
[16
5]
Polo
gn
e [
15
3]
Dan
em
ar
k [
12
3]
Suè
de [
11
7]
Bulg
ar
ie
[72
]
Rou
m
an
ie
[72
]
Irla
nd
e [
69
]
Fin
lan
de [
50
]
Belg
ique
[3
9]
Chy
pre
[3
9]
Esto
nie
[3
8]
Le
tto
nie
[3
7]
M
alt
e [
34
]
Lit
ua
nie
[2
8]
Hon
gr
ie
[19
]
Tc
hé
quie
[1
4]
Slov
aq
uie
[1
1]
Slov
én
ie
[9]
Aut
ric
he
[7
]
Lu
xe
m
bou
rg
[0
,4
]
UE à
27
[4
37
2]
[X] = nombre de personnes employées en milliers.
Note:lesecteurdesressourcesmarinesvivantescomprend:lesfilièresdelapêche,l'aquaculture,
la transformation et distribution des produits de la pêche. Celui des ressources marines non vivantes comprend
l'extractiondepétrole,degazetd'autresminéraux(ycomprislegravier,lescarrièresdesable,l'argile,lekaolin
et le sel) et leurs activités de soutien.
Champ:Étatsmembresdel?UEà27.
Source : EU Blue Economy Observatory, état au 3 avril 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 117
Ports maritimes de voyageurs
TOP 20 DES PORTS MARITIMES EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE PASSAGERS
EMBARQUÉS ET DÉBARQUÉS DE 2018 À 2021
En milliers de passagers
Ports 2018 2019 2020 2021
Algésiras (Espagne) 5 953 6 148 1 546 1 337
Århus (Danemark) 3 145 3 385 2 436 3 007
Calais (France) 9 118 8 478 3 269 2 388
Cirkewwa (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 087
Capri (Italie) 4 785 4 796 2 714 2 089
Helsingborg (Suède) 7 136 7 153 3 562 4 009
Helsingør (Danemark) 7 152 7 105 3 548 3 985
Helsinki (Finlande) 11 569 11 619 4 754 3 737
Île d'Elbe (Italie) nd 2 641 2 384 2 712
Ischia (Portugal) nd 4 788 2 645 2 048
Messina (Italie) 10 604 11 669 7 737 8 251
Mgarr-Gozo (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 452
Napoli (Italie) 7 066 9 257 5 318 4 628
Palma Mallorca (Espagne) 7 330 7 848 3 726 5 816
Paloukia Salamina (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964
Peiraias (Grèce) 8 927 9 331 4 370 5 972
Perama (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964
Piombino (Allemagne) 3 662 2 827 2 594 2 870
Portoferraio (Italie) 2 941 nd nd nd
Puttgarden (Allemagne) 5 580 6 007 2 329 2 696
Reggio di Calabria (Italie) 9 335 10 884 7 528 8 109
Rødby (Færgehavn) (Danemark) 5 625 5 483 2 331 2 686
Santa Cruz de Tenerife (Espagne) 5 226 5 448 2 964 4 281
Sjællands Odde (Danemark) 3 226 3 493 2 506 3 081
Split (Croatie) 4 760 4 958 2 523 3 745
Stockholm (Suède) 8 534 8 349 1 906 4 433
Tallinn (Estonie) 9 967 9 961 4 331 3 475
Turku (Finlande) 3 137 3 137 1 105 1 402
Top 20 ports 148 916 161 478 83 100 92 578
nd = données non disponibles.
Champ : États membres de l'UE.
Source : Eurostat, données extraites au 2 juin 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
118 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Ports maritimes de marchandises
TRANSPORT MARITIME DE MARCHANDISES DANS LES PRINCIPAUX PORTS
EUROPÉENS DE 2019 À 2021
2019 2020 2021
0 100 200 300 400 500
En millions de tonnes
)saB-syaP( madrettoR
Anvers (Belgique)
Hambourg (Allemagne)
Amsterdam (Pays-Bas)
Algésiras (Espagne)
Marseille (France)
Valence (Espagne)
Le Havre (France)
Trieste (Italie)
Barcelone (Espagne)
Dunkerque (France)
Gênes (Italie)
Le Pirée (Grèce)
Brême (Allemagne)
Zeebruges (Belgique)
Zeeland Seaports (Pays-Bas)
Göteborg (Suède)
Livourne (Italie)
Cartagena (Espagne)
Bergen (Norvège)
nd
nd = données non disponibles.
Sources : Eurostat ; SDES, Chiffres clés des transports, 2022. Traitements : SDES, 2022
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 119
Flotte de pêche
TOP 10 DES PAYS EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE NAVIRES DE PÊCHE EN 2021
ET ÉVOLUTION DEPUIS 2015
Pays 2015 2017 2019 2020 2021
Grèce 15 351 14 982 14 689 14 619 14 551
Italie 12 300 12 252 12 127 12 152 12 179
Espagne 9 397 9 145 8 883 8 838 8 730
Portugal 8 035 7 907 7 755 7 712 7 678
Croatie 7 727 7 559 7 604 7 543 7 507
France 7 309 6 509 6 513 6 223 6 229
Finlande 2 723 3 224 3 207 3 137 3 174
Irlande 2 141 2 022 2 040 2 034 2 032
Danemark 2 356 2 198 2 077 2 029 1 971
Estonie 1 538 1 595 1 742 1 828 1 889
UE à 28 (2015-2019) 84 203 82 647 75 157 - -
UE à 27 (depuis 2020) - - - 74 806 74 556
Sources : Agreste, collection Graph'Agri 2020, 2022 ; Eurostat, données extraites au 28 mars 2023.
Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
120 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pêche maritime dans le monde
CAPTURES DE POISSONS, CRUSTACÉS, MOLLUSQUES ET AUTRES ORGANISMES
AQUATIQUES DANS LE MONDE DEPUIS 2010
En milliers de tonnes équivalent poids vif
Pays 2010 2019 2020 2021
Allemagne 215 207 195 157
Chili 3 048 2 377 2 162 nd
Chine 13 099 12 329 11 890 nd
Danemark 828 629 733 466
Espagne 742 837 748 752
France 440 527 461 485
Inde 3 272 3 690 3 709 nd
Indonésie 5 046 7 003 6 430 nd
Islande 1 081 923 1 020 nd
Italie 230 181 137 146
Norvège 2 838 2 479 2 205 2 168
Pays-Bas 376 319 308 295
Pologne 130 181 187 155
Portugal 223 184 159 178
Suède 211 178 171 153
Turquie 446 432 331 295
USA 4 293 4 785 4 234 nd
Vietnam 2 067 3 285 3 273 nd
UE à 27 (depuis 2020) 4 394 4 103 3 932 nd
Monde 77 353 81 599 78 784 nd
nd = données non disponibles.
Champ:zonesmarinesdepêche,horseauxcontinentales.
Sources : Agreste, collection Graph?Agri- pêche et aquaculture, 2022 ; Eurostat, FAO, état au 31 mars 2023.
Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 121
Stocks de poissons et de crustacés
ÉTAT DES STOCKS COMMERCIAUX DE POISSONS ET DE CRUSTACÉS PAR RÉGION
MARINE EUROPÉENNE, DE 2016 À 2020
?
500 km0
3
3
1
76
3
31
19
Océan Arctique
Mer d?Islande, du Groenland
et des Îles Féroé
Zone large de distribution
Mer
Celtique
Baie
de Biscaye
et côtes
ibériennes
Açores
Océan Atlantique
Mer
Méditerranée
Ouest
Mer Méditerranée
Centrale
Mer Méditerranée Est
Mer Noire
7
Mer du Nord
Mer
Baltique
2
Stocks en bon état
écologique sur la base
des critères mortalité par
pêche et capacité de
reproduction
48
2
65
3
X
Nombre de stocks
évalués
Nombre de stocks
totaux
Nombre de stocks
en mauvais état
Stocks en mauvais état
écologique sur la base
des critères mortalité par
pêche et capacité de
reproduction
Stocks en bon état
écologique sur la base du
critère mortalité par pêche
ou du critère capacité
Stocks dont l?état
est indéterminé
de reproduction
Note:stocksévaluésparrapportauxcritèresdebonétatécologique(mortalitéparpêcheetcapacité
de reproduction).
Source : Agence européenne pour l'environnement, état au 28 mars 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
122 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Éolien en mer
PANORAMA EUROPÉEN DES PARCS ÉOLIENS OFFSHORE RACCORDÉS AU RÉSEAU
À FIN 2023
Pays Nombre de turbines
raccordées en 2023
Capacité cumulée
en 2023 (en MW)
Turbines
connectées en 2023
Capacité raccordée
en 2023 (en MW)
Royaume-Uni 2 767 14 756 88 833
Allemagne 1 566 8 536 27 329
Pays-Bas 670 4 739 174 1 906
Danemark 672 2 652 41 344
Belgique 399 2 261 0 0
France 130 842 49 360
Suède 80 192 0 0
Norvège 10 101 1 35
Finlande 19 71 0 0
Italie 10 30 0 0
Irlande 7 25 0 0
Portugal 3 25 0 0
Espagne 2 7 1 2
Total 6 335 34 237 381 3 809
Source :Offshorewindenergy2023statistiques,WindEurope,mars2024.Traitements:SDES,2024
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 123
Aires marines protégées
COUVERTURE DES AIRES MARINES PROTÉGÉES PAR LES ÉTATS MEMBRES
DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2021
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
En % de couverture de l?espace maritime de chaque état
Allemagne
Belgique
France
Pays-Bas
Lituanie
Pologne
Roumanie
Grèce
Estonie
Danemark
Lettonie
Suède
UE à 27
Espagne
Finlande
Croatie
Chypre
Bulgarie
Italie
Malte
Slovénie
Portugal
Irlande
Notes : sont ici considérées comme aires marines protégées (AMP) à la fois les sites Natura 2000 et les aires
protégées désignées au niveau national par chaque État membre. Pour la France, les données font référence
uniquementàlaFrancemétropolitaine.LasuperficiedecouverturetotalepourlesAMPfrançaisesconsidérées
est de 140 053 km2,soit37,6%del?espacemaritimefrançaismétropolitain.Eurostatcalculelapartdeszones
marinesprotégéessurlabasedesdonnéespubliéesurWISEMARINE(Systèmed'informationmaritimepour
l'Europe) et rapportées par les États membres en vertu de la directive-cadre sur la stratégie pour le milieu
marin (2008/56/CE).
Source : Eurostat, état au 31 mars 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
124 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Déchets sur les plages
TOP 10 DES DÉCHETS LES PLUS COLLECTÉS SUR LES PLAGES EUROPÉENNES ET
DE FRANCE MÉTROPOLITAINE EN 2021
En % du nombre total de déchets collectés
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Fragments en plastique/polystyrène (2,5-50 cm)
Bouchons/couvercles en plastique pour boissons
Pailles et agitateurs
Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm
Bouteilles en plastique <= 0,5 L
Sacs de courses
Bouteilles en plastique > 0,5 L
Éponges en mousse
0 5 10 15 20 25 30
Fragments en plastique (2,5-50 cm)
Fragments en polystyrène (2,5-50 cm)
Cotons-tiges (plastique)
Élastiques de conchyliculture
Bouchons, couvercles en plastique pour boissons
Bouchons, capsules en plastique
(anneau, joint/opercule associé)
Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips
Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips
Mégots et ?ltres de cigarettes
Mégots et ?ltres de cigarettes
Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm
Filets et morceaux de ?let (< à 50 cm)
Plages européennes*
Total de déchets collectés et analysés : 90 463
Plages de France métropolitaine
Total de déchets collectés et analysés : 133 218
*Pourl'Europe,seuleslesdonnéessurlesévénementsdesurveillancedeMarineLitterWatch(MLW)ontété
prises en compte.
Champ : plages de la France métropolitaine et plages de quatre mers régionales européennes : mer Baltique,
mer Noire, mer Méditerranée et océan Atlantique Nord-Est.
Sources : Cedre, 2022 (pour la France) ; MarineLitterWatch(MLW)-AEE, état au 3 avril 2023 (pour l'Europe).
Traitements : SDES, 2023
https://www.eea.europa.eu/themes/water/europes-seas-and-coasts/assessments/marine-litterwatch/data-and-results/marine-litterwatch-data-viewer
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 125
Qualité des eaux de baignade en mer
PART DES SITES DES EAUX DE BAIGNADE EN MER EN EXCELLENTE QUALITÉ
DANS LES PAYS EUROPÉENS EN 2022
80
En %
100
60
40
20
0
99
99
95
97
94
94
93
92
92
91
90
8988
86
86
85
82
78
78
73
70
70 51
43
Chypre
Croatie
Grèce
Slovénie
Malte
Danemark
Espagne
Bulgarie
Roumanie
Portugal
Italie
UE à 27Lituanie
Allemagne
Pays-Bas
Belgique
Lettonie
Irlande
France
Finlande
Suède
Albanie
Pologne
Estonie
Note : nombre total des sites de baignade en mer rapportés pour la saison 2022 par pays : Albanie 113,
Allemagne362,Belgique41,Bulgarie92,Chypre120,Croatie894,Danemark917,Espagne1987,Estonie
30,Finlande78,France2074,Grèce1679,Irlande139,Italie4854,Lettonie33,Lituanie16,Malte87,Pays-
Bas91,Pologne185,Portugal509,Roumanie49,Slovénie21,Suède261,UEà27pays14519.
Source : Eurostat, état au 12 septembre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
126 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Ressources minérales
des grands fonds marins
LOCALISATION DES RESSOURCES MINÉRALES ASSOCIÉES AU GRANDS
FONDS MARINS ET DES ZONES D?EXPLORATION DE CES RESSOURCES
160°W 120°W 80°W 0°40°W 40°E 80°E 160°E120°E
70°N
50°N
30°N
10°N
10°S
30°S
50°S
70°S
70°N
50°N
30°N
10°N
10°S
30°S
50°S
70°S
Permis d?exploration
dans les eaux internationales
(sous contrôle de l?AIFM)
Permis d?exploration pour
les sulfures polymétalliques
Permis d?exploration pour
les nodules polymétalliques
Permis d?exploration pour les
encroûtements fer-manganèse
Localisation des permis
d?exploration et d?exploitation
dans les ZEE (sous contrôle
Zones avec permis
d?exploration
Zones avec permis
d?exploitation
Limites des ZEE
Limites de plaques tectoniques
Sites avec sulfures
polymétalliques
Zones à nodules
polymétalliques
Zones d?encroûtements
fer-manganèse
des états souverains)
*DanslazonedeClarion-Clipperton,17paysbénéficientd?unouplusieurspermisd'exploitation:Chine
et Russie** détiennent 2 permis chacun ; France, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Belgique, Corée du
Sud,Pologne**,Bulgarie**,Cuba**,l?îleCook,Jamaïque,Kiribati,Nauru,Républiquetchèque**,Singapour,
Slovaquie** et Tonga détiennent 1 permis chacun.
** Fait référence à 1 permis obtenu dans le cadre d?un groupement des pays.
Notes:ZEE=zoneéconomiqueexclusive;30permisd?explorationdesressourcesminéralesetmarines
ont été délivrés par l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) et en cours de validité au 30 juin 2023,
dont19pourlesnodulespolymétalliques,7pourlessulfurespolymétalliqueset4pourlesencroûtements
riches en cobalt.
Source :Ifremerd?aprèssourceAIFM,2023.Traitements:Ifremer,2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 127
Pour aller plus loin
? Agence européenne pour l?environnement.
? Eurostat.
? EU Blue Economy Observatory.
? Food and Agriculture Organization of the United Nations.
? International Seabed Authority.
? Wind Europe.
https://www.eea.europa.eu/fr
https://ec.europa.eu/eurostat/web/main/data/database
https://blue-economy-observatory.ec.europa.eu/index_en
https://www.fao.org/fishery/fr/capture
https://www.isa.org.jm/exploration-contracts/
https://windeurope.org/
128 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Annexes
? Glossaire
? Sigles et abréviations
annexes
130 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Glossaire
Aléa : manifestation d?un phénomène naturel ou anthropique d?occurrence
et d?intensité données.
Aquaculture marine : ensemble des activités de culture de plantes et
d'élevage d'animaux dans le milieu marin ou dans l?eau de mer. Ces
productions concernent les filières de la conchyliculture, la pisciculture
marine, la culture de macro-algues et l?élevage de crustacés en eau de
mer, essentiellement de crevettes et d?écrevisses.
Artificialisation : transformation d?un sol à caractère naturel, agricole ou
forestier par des actions d?aménagement, pouvant entraîner son
imperméabilisation totale ou partielle.
Capacité d?accueil marchand : nombre de lits touristiques en hébergement
marchand dans une commune, c?est-à-dire hors résidences secondaires.
Sont comptabilisés les lits en hôtels, campings, résidences de tourisme,
villages vacances, auberges de jeunesse, centres sportifs. Les ratios définis
par l?Insee sont utilisés afin d?estimer le nombre de lits touristiques pour les
hôtels (deux lits par chambre) et les campings (trois lits par emplacement).
Capacité d?accueil touristique : nombre de lits touristiques en hébergement
marchand (hôtels, campings, résidences de tourisme, villages vacances,
auberges de jeunesse, centres sportifs, etc.) et en résidences secondaires.
Les hébergements touristiques entre particuliers ne sont pas pris en compte.
Pour les résidences secondaires, le ratio défini par l?Insee est également
utilisé afin d?estimer le nombre de lits touristiques (cinq lits par résidence
secondaire).
Capacité d?épuration nominale : débit et charge journalière maximal,
exprimée en équivalent habitant (EH), que la station d?épuration peut traiter
efficacement.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 131
Conchyliculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l?élevage de
coquillages marins : huîtres, moules, praires, palourdes et coques. Cette
activité s?exerce essentiellement sur des parcelles concédées par l?État sur
le domaine public maritime.
Convention Ospar : adoptée en 1962, c?est une convention de mer régionale
qui définit les modalités de la coopération internationale pour la protection
du milieu marin de l'Atlantique Nord-Est.
Convention de Barcelone : adoptée en 1976, elle a pour objectif de
prévenir et réduire la pollution marine par les navires, les aéronefs et les
sources terrestres en mer Méditerranée. La convention et ses protocoles
additionnels intègrent également la planification, la gestion intégrée des
zones côtières, la promotion du développement durable et la protection et
l?amélioration du milieu marin.
Convention Marpol : adoptée en 1973, elle est la principale convention
internationale traitant de la prévention de la pollution en milieu marin, que
les causes soient liées à l?exploitation ou à des accidents.
Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage :
centres chargés de recueillir les informations et la coordination des
interventions visant à faciliter la constatation et le recueil d?éléments relatifs
à la recherche et la répression des pollutions par les navires, sous l?autorité
du préfet maritime et du procureur de la République. Les CROSS rédigent
des rapports officiels relatant une pollution en mer (POLREP).
Directive « Habitats - Faune - Flore » : directive européenne du 21 mai 1992
destinée à la protection des milieux et des espèces « remarquables »,
servant de base juridique au réseau Natura 2000 en prévoyant notamment
la désignation de zones spéciales de conservation (ZSC) et la protection
d?habitats et d'espèces sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre
et marin).
annexes
132 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Directive « Oiseaux » : directive européenne du 2 avril 1979 concernant
la protection des oiseaux sauvages. Elle sert de base juridique au réseau
Natura 2000 en prévoyant notamment la désignation de zones de protection
spéciale (ZPS) sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre et marin).
Directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » : adoptée en 2008,
cette directive est l'un des piliers de la politique environnementale
européenne pour l'eau et les milieux aquatiques. Son objectif est de
« préserver la diversité biologique et le dynamisme des océans et des mers
et d'en garantir la sûreté, la propreté, le bon état sanitaire et la productivité ».
Dispositif de séparation du trafic : système d'organisation du trafic visant
à séparer des flux de trafic opposés par des moyens appropriés et notamment
par l'établissement de couloirs de circulation.
Eaux côtières : eaux de surface situées entre la ligne de base servant
pour la mesure de la largeur des eaux territoriales et une distance d?un mille
marin.
Eaux intérieures : étendues d?eau situées en deçà de la bordure littorale
d?un État ou « ligne de base ». L?État est souverain sur cet espace maritime.
Sa souveraineté s?étend à la fois à la surface des eaux, à la colonne d?eau
sous-adjacente, au sol et au sous-sol et à l?espace aérien.
Eaux internationales : elles comprennent toutes les eaux qui ne sont pas
incluses dans l?espace maritime d?un État. Dans ces eaux s?exerce le
principe de liberté de la haute-mer. À la suite de l?implémentation de la
Partie XI de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM),
l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) a été créée en 1994 pour
régir l?utilisation des ressources du sol et du sous-sol des eaux internationales
considérées comme le bien commun de l?humanité.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 133
Eaux résiduaires urbaines : eaux usées des ménages et d?autres usagers
de l?eau potable (établissements publics (écoles, hôpitaux, etc.) et privés
(entreprises)), eau de pluie souillée lors du ruissellement sur les toitures et
la voirie. Une grande partie de ces eaux usées est assainie dans des stations
d?épuration urbaines collectives.
Eaux de transition : eaux de surface situées à proximité des embouchures
de rivières ou de fleuves, qui sont partiellement salines en raison de leur
proximité des eaux côtières mais qui restent fondamentalement influencées
par des courants d?eau douce.
Équivalent habitant : unité de mesure basée sur une estimation de la
quantité de pollution organique émise par personne et par jour (1 EH = 60 g
de DBO5/jour en entrée station). Elle permet d?apprécier le bon
dimensionnement des stations de traitement des eaux usées, ainsi que de
caractériser la taille des agglomérations urbaines en matière de traitement
des eaux usées.
Espèce endémique d?un territoire : espèce dont l?ensemble des
populations est présent exclusivement dans une zone géographique connue.
Espèce sub-endémique d?un territoire : espèce dont l?ensemble des
populations ne se trouve que dans une zone géographique connue ou
localisée de façon très marginale en périphérie.
Eutrophisation : enrichissement excessif des cours d?eau et des plans
d?eau en éléments nutritifs comme le phosphore et l?azote, lesquels agissent
comme engrais pour les plantes aquatiques. Elle se manifeste par la
prolifération de végétaux aquatiques et une diminution notable de la teneur
en oxygène de l?eau. Il s?en suit, entre autres, une diversité animale et
végétale amoindrie et des usages perturbés.
annexes
134 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Habitat d?intérêt communautaire : habitat naturel en danger ou ayant
une aire de répartition réduite en Europe, listé en annexe de la directive
« Habitats - Faune - Flore », et pour lequel doivent être désignées des
zones spéciales de conservation dans le cadre du réseau Natura 2000.
Initiative française pour les récifs coralliens : l'initiative nationale recouvre
toutes actions et mesures prises en faveur de la protection et de la gestion
durable des récifs coralliens des Outre-mer.
Logements en résidence : logements individuels ou collectifs construits
en vue d?une occupation par un public ciblé selon la nature de la résidence,
avec mise à disposition de services spécifiques (ex. résidence sénior).
Logement individuel pur : logement faisant l?objet d?un permis de construire
relatif à un seul logement individuel.
Logements individuels groupés : logements faisant l?objet d?un permis
de construire relatif à la construction de plusieurs logements individuels
(notamment en lotissement ou dans une maison individuelle de deux
logements), ou de logements individuels associés à des logements collectifs
ou des locaux non résidentiels.
Logement vacant : logement inoccupé se trouvant dans l?un des cas
suivants : proposé à la vente, à la location, déjà attribué à un acheteur ou
un locataire et en attente d?occupation, en attente de règlement de
succession, conservé par un employeur pour un usage futur au profit d?un
de ses employés, gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire.
Macro-déchets marins : tous les matériaux solides, manufacturés ou
transformés, délibérément jetés, ou accidentellement perdus sur le littoral
ou en mer et ayant une taille supérieure à 5 mm. Certains déchets de petite
taille mais clairement identifiés, tels que les bouchons, mégots de cigarette
ou les biomédias, sont également inclus dans la catégorie des macro-
déchets.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 135
Masse d?eau : proportion d?eau, de plan d?eau ou zone côtière homogène.
Les masses d?eau correspondent au découpage élémentaire utilisé pour
les évaluations conduites au titre de la directive-cadre sur l?eau 2000/60/
CE.
Mer territoriale : bande de 12 milles marins, soit 22 km environ, calculée
à partir de la bordure littorale d?un État ou « ligne de base ». Dans cette
zone, l?État exerce pleinement sa souveraineté sur le sol et le sous-sol
marin, la surface et la colonne d?eau sous-adjacente, ainsi que sur l?espace
aérien.
Natura 2000 : réseau écologique européen de sites naturels désignés en
application des directives « Habitats - Faune - Flore » et « Oiseaux » et
visant à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt communautaire.
Navires rouliers : navires utilisés pour transporter des véhicules chargés
grâce à une rampe d?accès.
Oiseaux d?eau hivernants : vaste catégorie d'oiseaux comportant toutes
les espèces qui fréquentent de près ou de loin les zones humides. Ils se
répartissent en 9 groupes (exotiques compris) qui font l'objet d'un bilan
dans le cadre du suivi Wetlands (anatidés, limicoles, plongeons et grèbes,
ardéidés, cigognes, rallidés et grues, ibis/spatules/flamants, laridés,
cormorans).
Orientation technico-économique des exploitations agricoles :
classification européenne faite à partir des coefficients de production brute
standard (PBS). Une exploitation est spécialisée dans une orientation si la
PBS de la ou des productions concernées dépasse deux tiers du total.
Parc de logements : il regroupe les résidences principales, les résidences
secondaires (y compris les logements occasionnels) et les logements
vacants.
annexes
136 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pisciculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l'élevage des poissons
destinés à la consommation, en milieu naturel ou en bassin artificiel. En
France, elle regroupe trois secteurs d?élevage bien distincts : la pisciculture
en eau douce, la pisciculture marine et la pisciculture d?étangs.
Phosphore total : paramètre permettant de mesurer toutes les formes
sous lesquelles le phosphore est présent, organique et inorganique. Le
phosphore organique peut provenir de tissus végétaux ou animaux, des
eaux usées domestiques ou industrielles ou d?effluents d?élevages agricoles.
Les phosphates inorganiques proviennent en partie des fertilisants agricoles.
Plan de prévention des risques littoraux : dispositif visant à encadrer le
développement urbain dans les zones les plus exposées aux risques naturels
liés à la submersion marine et/ou au recul du trait de côte et de falaises. Il
réglemente le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour
le rendre compatible avec l?intensité du risque encouru. Le principe général
est de ne pas augmenter la vulnérabilité des personnes et des biens établis
dans des zones concernées et de définir des mesures de prévention, de
protection ou de sauvegarde compatibles avec un développement
économique, social et résilient du territoire.
Plan de prévention des risques approuvé : un plan de prévention des
risques est dit approuvé (ou opposable) lorsqu?un arrêté préfectoral valide
le document, délimite les zones à risques et précise les règles qui s?appliquent
à chacune de ces zones.
Points chauds de biodiversité : régions très riches en espèces et très
menacées. La France est présente sur 5 des 36 points chauds de la
biodiversité mondiale : Méditerranée, Caraïbes, océan Indien, Polynésie
et Nouvelle-Calédonie.
POLREP : rapports officiels relatant d?une pollution en mer. Ils permettent,
entre autres, de connaître la localisation et le type de pollutions occasionnées,
parfois leur étendue, et éventuellement la source qui en est la cause.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 137
POLREP confirmé : constat de pollution effectué par un agent habilité.
Polyculture-élevage ou polyculture-polyélevage : se dit d?une exploitation
qui cultive plusieurs types de cultures et/ou qui élève plusieurs espèces
animales.
Produit brut standard : il décrit le potentiel de production des exploitations
et permet de classer économiquement les exploitations (moins de
25 000 ¤ = petites exploitations ; 25 000 - 100 000 ¤ = moyennes
exploitations ; plus de 100 000 ¤ = grandes exploitations).
Protection forte : le décret n° 2022-527 en application de l?article L. 110-4
du Code de l?environnement la définit comme « une zone géographique
dans laquelle les pressions engendrées par les activités humaines
susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont
absentes, évitées, supprimées ou fortement limitées, et ce de manière
pérenne, grâce à la mise en oeuvre d'une protection foncière ou d'une
réglementation adaptée, associée à un contrôle effectif des activités
concernées ».
Régime catastrophes naturelles : l?indemnisation des dommages par le
régime catastrophes naturelles porte sur « les dommages matériels directs
ayant eu pour cause déterminante l?intensité anormale d?un agent naturel,
lorsque les mesures habituelles à prendre pour éviter ces dommages n?ont
pu empêcher leur survenance ou n?ont pu être prises » (article L. 125-1
alinéa 3 du Code des assurances). L?état de catastrophe naturelle est
constaté par un arrêté interministériel qui détermine les zones et les périodes
où s?est située la catastrophe, ainsi que la nature des dommages occasionnés
par celle-ci.
annexes
138 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Réseau national échouages (RNE) : réseau intervenant sur le littoral
métropolitain depuis le début des années 1970 et sur les territoires
ultramarins depuis 1990. Le RNE est constitué par 462 correspondants
coordonnés par l?Observatoire Pelagis (unité mixte de service de l?Université
de La Rochelle et du CNRS en partenariat avec le ministère en charge de
l?Écologie).
Résidence principale : logement occupé de façon habituelle et à titre
principal par une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage.
Résidence secondaire : logement utilisé pour des séjours de courte durée
(week-ends, loisirs, ou vacances). Les logements meublés mis en location
pour des séjours touristiques sont également classés en résidences
secondaires.
Rivage : partie de la terre soumise à l?action des vagues et de la marée.
Schéma de cohérence territoriale (SCoT) : ce schéma détermine, à
l?échelle de plusieurs communes ou groupement de communes, un projet
de territoire visant à mettre en cohérence l?ensemble des politiques
sectorielles, notamment en matière d?habitat, de mobilité, d?aménagement
commercial, d?environnement ou de paysage.
Situation dangereuse en navigation maritime : situation dans laquelle
un navire, en raison de son comportement, peut mettre en danger sa propre
sécurité ou celle des navires situés aux alentours ou celle de l?État côtier.
Surface agricole utile : la surface agricole utile est une notion normalisée
dans la statistique agricole européenne. Elle comprend les terres arables
(y compris pâturages temporaires, jachères, cultures sous abri, jardins
familiaux, etc.), les surfaces toujours en herbe et les cultures permanentes
(vignes, vergers, etc.).
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 139
Taux de fonction touristique : indicateur de pression ou d?intensité
touristique qui traduit ainsi les variations de population occasionnées par
le tourisme. Il s?agit du rapport entre le nombre de lits touristiques d?un
territoire et sa population résidente. Il exprime la capacité théorique d?un
territoire à augmenter sa population en matière d?accueil touristique. Un
taux égal à 100 signifie que le territoire dispose d?une capacité d?accueil
de touristes équivalente à la population permanente et est donc susceptible
de doubler sa population avec l?accueil de touristes.
UMS (Universal Measurement System) : unité de mesure de volume pour
les navires de longueur supérieure à 24 mètres effectuant des voyages
internationaux.
Union internationale pour la conservation de la nature : organisation
intergouvernementale qui dresse des états des lieux et formule des
recommandations pour faire évoluer les politiques, les connaissances et
la mise en oeuvre des actions en faveur de la conservation de la biodiversité.
Zone économique exclusive : zone au-delà de la limite des eaux
territoriales et jusqu?à 200 milles marins (environ 370 km) calculée à partir
des lignes de base d?un État. Dans cette zone, l?État exerce des droits
souverains sur l?exploration, exploitation, la conservation et la gestion des
ressources naturelles, biologiques ou non au niveau de la colonne d?eau,
du sol et du sous-sol. L?État a la possibilité de demander l?extension de son
plateau continental jusqu?à 350 milles marins depuis la ligne de base.
annexes
140 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Sigles et abréviations
AIFM Autorité internationale des fonds marins
APER Association pour la plaisance écoresponsable
ARS Agence régionale de santé
Cedre Centre de documentation, de recherche
et d?expérimentations sur les pollutions accidentelles
des eaux
Cerema Centre d'études et d'expertise sur les risques,
l'environnement, la mobilité et l'aménagement
CEVA Centre d?étude et de valorisation des algues
COM Collectivités d?outre-mer
CROSS Centre régional opérationnel de surveillance
et de sauvetage
DCSMM Directive-cadre « stratégie pour le milieu marin »
DGAL Direction générale de l'alimentation du ministère
de l'Agriculture
DGALN/DEB Direction générale de l'aménagement, du logement
et de la nature/Direction de l'eau et de la biodiversité
DGAMPA Direction générale des affaires maritimes, de la pêche
et de l?aquaculture
DHFF Directive « Habitats - Faune - Flore »
DHUP Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages
au sein du MTECT
DO Directive « Oiseaux »
DROM Départements et régions d?outre-mer
DST Dispositif de séparation du trafic
EH Équivalent habitant
ENSM École nationale supérieure maritime
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 141
Ifrecor Initiative française pour les récifs coralliens
Ifremer Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
IGN Institut géographique national
Insee Institut national de la statistique et des études
économiques
INPN Inventaire national du patrimoine naturel
LPO Ligue pour la protection des oiseaux
MASA Ministère de l?Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
MEDDE Ministère de l'Écologie, du Dévoloppement durable
et de l'Énergie (ancienne dénomination du ministère
chargé de l'Environnement)
MNHN Muséum national d'histoire naturelle
MTE Ministère de la Transition écologique (ancienne
dénomination du ministère chargé de l'Environnement)
MTECT Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion
des territoires
OFB Office français de la biodiversité
OTEX Orientation technico-économique des exploitations
agricoles
PatriNat Centre d'expertise et de données sur le patrimoine naturel
POLREP Rapport de pollution
PPRL Plan de prévention des risques littoraux
PPMR Plan de prévention multirisques
PBS Produit brut standard
REMI Réseau de contrôle microbiologique des zones
de production de coquillages
RNE Réseau national échouages
Rephytox Réseau de surveillance des phycotoxines dans
les organismes marins
annexes
142 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
SAU Surface agricole utile
SCoT Schéma de cohérence territoriale
SDES Service des données et études statistiques
SINP Système d'information de l'inventaire du patrimoine naturel
SSP Service de la statistique et de la prospective au sein
du MASA
STEU Station de traitement des eaux usées
TAAF Terres australes et antarctiques françaises
TaxRef Référentiel taxonomique national
UE Union européenne
UICN Union internationale pour la conservation de la nature
UMS Universal Measurement System
ZEE Zone économique exclusive
ZSC Zone spéciale de conservation
ZPS Zone de protection spéciale
ABRÉVIATIONS DES UNITÉS DE MESURE
GW Gigawatt - milliard de watts
Ha Hectare
M¤ Million d'euros
Md¤ Milliard d'euros
Mt Million de tonnes
MW Mégawatt - million de watts
Table des matières
table des matières
144 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Avant-propos 4
Données clés 5
ÉLÉMENTS DE CONTEXTE 9
ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES
DES TERRITOIRES LITTORAUX
15
Dynamique démographique 16
Logements 18
Construction de logements 20
Occupation du sol suivant la distance à la mer 22
Planification urbaine 24
Économie maritime 26
Hébergement touristique 28
Agriculture du littoral 30
Pêche maritime 32
Aquaculture marine 34
Énergies marines renouvelables 36
Formations aux métiers de la mer 38
Transport maritime de marchandises 40
Transport maritime de voyageurs 42
Surveillance de la navigation maritime 44
Déconstruction des bateaux de plaisance 46
Pour aller plus loin 48
table des matières
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 145
ÉTAT DES EAUX, PRESSIONS ET IMPACTS 49
État des eaux littorales 50
Qualité des eaux de baignade en mer 52
Qualité bactériologique des produits de la mer 54
Pollutions en mer 56
Macro-déchets sur le littoral métropolitain 58
Déchets en mer 60
Flux d?azote et de phosphore à la mer 62
Échouage des macro-algues 64
Toxines algales 66
Assainissement collectif des eaux résiduaires urbaines sur le littoral 68
Pour aller plus loin 70
ÉCOSYSTÈMES LITTORAUX ET MARINS 71
Niveau de connaissances de la répartition des espèces marines 72
Espèces endémiques et sub-endémiques marines 74
Liste rouge UICN des espèces marines 76
Récifs coralliens 78
Mangroves françaises 80
Milieux humides du littoral français 82
Oiseaux d?eau hivernants du littoral métropolitain 84
Date d?arrivée des oiseaux migrateurs sur le littoral métropolitain 86
État de conservation des espèces et habitats naturels marins
et côtiers d?intérêt communautaire 88
Échouages de mammifères marins 90
Espèces invasives 92
Aires marines protégées 94
Espaces protégés : protections fortes terrestres 96
Réseau Natura 2000 98
Pour aller plus loin 100
table des matières
146 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RISQUES LITTORAUX 101
Réchauffement et acidification des océans 102
Niveau des océans 104
Population et logements exposés aux inondations
par submersion marine 106
Érosion du littoral 108
Catastrophes naturelles 110
Gestion des risques littoraux 112
Pour aller plus loin 114
SITUATION DE LA FRANCE DANS LE MONDE 115
Emplois de l?économie maritime 116
Ports maritimes de voyageurs 117
Ports maritimes de marchandises 118
Flotte de pêche 119
Pêche maritime dans le monde 120
Stocks de poissons et de crustacés 121
Éolien en mer 122
Aires marines protégées 123
Déchets sur les plages 124
Qualité des eaux de baignade en mer 125
Ressources minérales des grands fonds marins 126
Pour aller plus loin 127
ANNEXES 129
Glossaire 130
Sigles et abréviations 140
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 147
Dépôt légal: mars 2024 - version modifiée
enavril2024 (pp. 6, 108-109)
ISSN: 2557-8138 (en ligne)
2555-7580 (imprimé)
Directrice de publication: Béatrice Sédillot
Rédacteur en chef: Hugues Cahen
Coordination éditoriale: Céline Blivet,
ClaudeBaudu-Baret
Cartographie: Antea
Infographie: Bertrand Gaillet
Maquettage et réalisation: Agence Efil, Tours
Conditions générales d?utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées
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(3, rue Hautefeuille - 75006Paris), est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les
reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et,
d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d?information de l?oeuvre
dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1erjuillet1992 - art.L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art.425).
Commissariat général
au développement durable
Chiffres clés
dela mer
etdulittoral
Édition 2024
À partir d?une sélection de cartes
etd?indicateurs clés commentés, ce recueil
dresse un panorama synthétique
desprincipaux usages des territoires littoraux
et marins de l?Hexagone et des Outre-mer.
Il aborde leurs impacts sur l?environnement,
lesdispositifs mis en place pour préserver
lesécosystèmes, ainsi que les effets
duchangement climatique, notamment sous
l?angle des risques naturels littoraux.
Enfin, ilillustre la place importante de la France
auniveau mondial du fait de son second rang
en matière d?espace maritime couvert et de
sapuissance économique maritime.
Service des données et études statistiques
Sous-direction de l'information environnementale
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Sommaire
Avant-propos
Données clés
Éléments de contexte
Aspects socio-économiques des territoires littoraux
État des eaux, pressions et impacts
Écosystèmes littoraux et marins
Changement climatique et risques littoraux
Situation de la France dans le monde
Annexes
Table des matières
(ATTENTION: OPTION mentsecondaire(procédébiologique)conduisantàl?éliminationd?aumoins
70%delamatièreorganiquedissouteetdesmatièresensuspension.Destraitementscomplémentaires
(tertiaires, voire quaternaires) peuvent être appliqués si nécessaire. Dans les données présentées,
letraitementtertiairecorrespondàunprocédédestinéàl?éliminationdel?azoteetduphosphoreappliqué
en plus du traitement secondaire.
Champ : France métropolitaine et DROM (hors Mayotte).
Source : MTECT/DEB, portail « assainissement collectif ». Traitements : SDES, 2022
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 69
Environ 82 % des ménages français sont raccordés à un réseau
d?assainissement collectif, d?après l?observatoire national des services d?eau
et d?assainissement (Sispea). Les autres ménages, qui résident
principalement dans des zones rurales où l?habitat est dispersé, doivent être
dotés d?installations individuelles dites d?assainissement non collectif.
En 2020, 960 stations de traitement des eaux usées (STEU) en activité
sont implantées sur une commune littorale ou raccordées à une commune
littorale en tant que commune principale. Les STEU dont la tranche
d?obligation de l?agglomération de rattachement est supérieure à
10 000 équivalent habitant (EH) représentent 38 % des STEU du littoral,
contre 6 % à l?échelle nationale. Par ailleurs, 92 % de la capacité nominale
totale de traitement est assurée par des STEU de capacité supérieure à
10 000 EH, contre 79 % à l?échelle nationale. La zone littorale se caractérise
donc par une moindre proportion de STEU de petite taille, probablement en
lien avec un habitat plus dense.
Les STEU dotées d?au moins un traitement secondaire représentent
98 % de la capacité totale des installations en activité dans la zone littorale,
ce qui est proche de la moyenne nationale (96 %). La part des traitements
tertiaires dans la capacité nominale totale est en revanche inferieure en zone
littorale (62 %) par rapport à l?échelle nationale (81 %).
Après traitement, 50 % des STEU de la zone littorale rejettent leurs
effluents dans un milieu en eau douce. Cependant, cela ne correspond qu?à
22 % des capacités épuratoires, les STEU d?une capacité supérieure à
10 000 EH rejetant majoritairement en eaux côtières (61 % des capacités
d?épuration) ou en estuaire (12 % des capacités).
La capacité d?épuration nominale moyenne par habitant en assainissement
collectif est plus élevée pour les communes littorales (2,2 EH/hab) que la
moyenne nationale (1,5 EH/hab). Au-delà du fait qu?en zone littorale le taux
de raccordement à l?assainissement collectif est probablement plus élevé, cet
écart s?explique également par le dimensionnement des installations de
traitement, qui intègre les populations touristiques saisonnières.
https://www.services.eaufrance.fr/
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
70 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pour aller plus loin
? Agence européenne de l?environnement, From source to sea ? The untold
story of marine litter.
? CEVA, Étude et suivi des marées vertes en Bretagne.
? Cedre, Déchets aquatiques.
? Ifremer, Cedre 2023. Rapportscientifiquepourl?évaluationcycle 3 au titre
de la DCSMM. Descripteur 10 « Déchets marins » en France
métropolitaine.
? Ministère de la Santé et de la Prévention, Qualité des eaux de baignade
en France.
? Notre-environnement, Évolution de la qualité bactériologique des produits
de la mer.
? Notre-environnement, Phycotoxines sur le littoral métropolitain, évolution
depuis 2010.
? Observatoire de l?environnement en Bretagne, Évolution des échouages
d?algues vertes sur le littoral breton.
https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment
https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment
https://www.ceva-algues.com/document/etude-et-suivi-des-marees-d-algues-vertes-en-bretagne/
https://wwz.cedre.fr/content/download/9903/file/Bulletin-40-FR.pdf
https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html
https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010
https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation
https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation
partie 3
Écosystèmes littoraux
et marins
? La France abrite une grande diversité d?écosystèmes
marins et côtiers répartis sur l?ensemble du globe.
Ces écosystèmes sont des lieux d?alimentation,
de reproduction et de repos pour de nombreuses espèces.
Avec ses territoires ultramarins, la France héberge près
de 60 000 km² de récifs coralliens, une superficie
de 880 km² de mangroves et 18 % des 240 000 espèces
marines répertoriées au niveau mondial. Très riches
en biodiversité, les milieux marins et littoraux français
fournissent à la société de nombreux services. Pourtant,
de multiples pressions (surpêche, capture d?espèces
menacées, urbanisation exponentielle, tourisme croissant,
accumulation de déchets plastiques, pollution des milieux,
changement climatique, etc.) pèsent aujourd?hui sur eux
en les rendant fragiles et vulnérables. Ainsi, 7 % de la faune
et 2 % de la flore marine présentes et évaluées en France
sont menacées ou déjà éteintes en 2022, en dépit des
dispositifs de préservation ou de protection déjà en place.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
72 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Niveau de connaissances de
la répartition des espèces marines
PROPORTION D?ESPÈCES MARINES LISTÉES DANS LE RÉFÉRENTIEL
TAXONOMIQUE NATIONAL FAISANT L?OBJET D?AU MOINS UNE DONNÉE
D?OCCURRENCE DE 2012 À 2023
50 000
45 000
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
En nombre d?espèces
Nombre d?espèces n?ayant pas de données diffusées dans l?INPN**
Nombre d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée diffusée dans l?INPN
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021* 2022 2023
18 309
2 706
23 953
3 939
24 401
4 894
24 122
8 497
23 829
10 688
22 484
13 557
23 236
13 898
24 419
13 913
21 393
18 178
23 784
22 578
23 395
23 678
*Rupturedesérie:pourdesraisonsinhérentesàunemodificationdecalcul,lesdonnées2021nesont
pas représentées.
** Inventaire national du patrimoine naturel.
Notes:touteslesespècesmétropolitainesetultramarinesdeTaxRefsontprisesencompte;l?état
des connaissances est dressé au 1er janvier 2023.
Champ : France métropolitaine, DROM et COM.
Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : PatriNat ;
SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 73
Le référentiel taxonomique national (TaxRef) diffusé sur le portail de
l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) recense chaque année les
espèces métropolitaines et ultramarines animales, végétales et de
champignons ayant fait l?objet d?au moins une donnée d?occurrence, c?est-
à-dire associée à un lieu, une date et un observateur. Collectées notamment
dans le cadre d?inventaires de terrain, ces données géoréférencées
permettent de territorialiser les enjeux de conservation des espèces et
d?orienter les choix stratégiques des politiques publiques en matière de
planification territoriale. Elles contribuent également à l?évaluation de l?état
de conservation et au suivi de tendance de milliers d?espèces.
Début 2023, sur les 202 456 espèces recensées en France métropolitaine
et en outre-mer, seules 47 073 espèces marines sont validées et listées dans
le référentiel. Parmi celles-ci la moitié (50 %) possède au moins une donnée
d?observation diffusée sur le portail de l?INPN.
La France ne dispose d?aucune donnée accessible pour 50 % des
47 073 espèces marines. Même si leur acquisition est en constante
progression (2 706 espèces avec au moins une donnée d?occurrence en
2012 contre 23 678 en 2023), la connaissance demeure partielle et
insuffisante pour certaines d?entre elles (cas des inventaires dans les fonds
marins notamment). Disposer d?une unique observation est par exemple
insuffisant pour statuer sur le degré de présence d?une espèce. Aussi, la
proportion d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée d?observation ne
constitue qu?un degré imparfait de la connaissance.
Les espèces marines représentent le groupe d?espèces où l?acquisition
de données reste encore difficile et nécessite un renforcement de moyens
matériels et financiers pour assurer, entre autres, des campagnes
d?inventaires sur les groupes taxonomiques dont la connaissance est encore
lacunaire.
https://inpn.mnhn.fr/accueil/index
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
74 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Espèces endémiques
et sub-endémiques marines
PROPORTION D?ESPÈCES ENDÉMIQUES ET SUB-ENDÉMIQUES MARINES
SAUVAGES PAR TERRITOIRE EN 2023
4
3
2
1
0
Espèces endémiques Espèces sub-endémiques
En %
Poly
né
sie
fr
an
ça
ise
Île
s s
ub
an
ta
rc
tiq
ue
s
Clip
per
to
n
Nou
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an
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et
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un
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Fr
an
ce
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ta
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Te
rre
-A
déli
e
Sain
t-M
ar
tin
Sain
t-B
ar
th
éle
m
y
Sain
t-P
ier
re
-e
t-M
ique
lon
308
66
20
351
56 23 44
14 32 43
7 40 2
0 0 0
[X]=nombretotald'espècesendémiquesetsub-endémiques.
Notes:seuleslesespècesendémiquesetsub-endémiquessauvagesactuellessontprisesencompte;l?état
des connaissances est dressé au 1er janvier 2023.
Champ : France métropolitaine, DROM et COM.
Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 75
Les espèces endémiques et sub-endémiques, présentes naturellement sur
des territoires limités, constituent un patrimoine naturel unique. Elles sont les
premières espèces à être menacées du fait de leur aire de répartition
restreinte et d?une sensibilité plus forte aux pressions exercées par l?homme.
En France, elles se retrouvent principalement dans les territoires insulaires
(21,8 % contre 3,2 % dans l?Hexagone). Parce qu?elles ont évolué séparément
de celles du continent, ces espèces sont plus nombreuses sur les îles les
plus anciennes (cas de la Nouvelle-Calédonie). Hébergeant le plus grand
nombre d?espèces menacées au niveau mondial, la France se place à la
6e place des pays pour le nombre d?espèces endémiques et sub-endémiques.
En l?état des connaissances au 1er janvier 2023, sur les 46 264 espèces
sauvages marines actuellement présentes en France, 998 espèces sont
exclusives (endémiques) ou quasi exclusives (sub-endémiques) du territoire
français, c?est-à-dire présentes nulle part ailleurs dans le monde, soit 2,2 %
des espèces. La Nouvelle-Calédonie (351 espèces) et la Polynésie française
(308 espèces) concentrent la majorité de ces espèces. Sur ces territoires
abritant une faune et une flore parfois méconnues et moins étudiées que sur
le continent, l?endémisme des espèces marines serait nettement plus faible
que celui des espèces terrestres et d?eau douce : 2,2 % des espèces marines
en Nouvelle-Calédonie contre 56,9 % des espèces terrestres et d?eau douce.
La dispersion de ces espèces par les océans et une connexion plus forte
entre des habitats marins diversifiés pourraient expliquer cette situation.
La Polynésie française et les îles subantarctiques (Terres australes
antarctiques françaises - TAAF) constituent les foyers de biodiversité où la
proportion d?espèces sauvages marines endémiques ou sub-endémiques
est la plus forte (respectivement 3,8 % et 3,0 % des espèces présentes et
évaluées, contre 0,3 % dans l?Hexagone).
Le dauphin de Guyane, le poisson-ange de Clipperton ou encore l?herbier
de Posidonie de Méditerranée sont des espèces endémiques et sub-
endémiques bénéficiant aujourd?hui de nombreux plans de conservation qui
cherchent, entre autres, à préserver cette richesse unique que seuls quelques
points chauds de biodiversité à l?échelle mondiale hébergent.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
76 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Liste rouge UICN des espèces marines
RÉPARTITION PAR NIVEAU DE MENACE DES ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES
MARINES PRÉSENTES EN FRANCE ET ÉVALUÉES AU NIVEAU DE LA LISTE ROUGE
MONDIALE DE L?UICN* EN 2022
7
81
5
En %
4 732 espèces
Préoccupation mineure Quasi menacées Éteintes ou menacées
96
56 espèces
Espèces animales marines Espèces végétales marines
7 2 2
Données insuf?santes
* Union internationale pour la conservation de la nature.
Champ:espècesprésentesaumoinsenmer(Marine/Eauxdoucesintérieuresetmarines/Terrestres,
eaux douces eaux intérieures et marines/Terrestres et marines).
Source : UICN, Liste rouge version 2021-3 : tableaux 6a, 6b, 6c, données extraites en avril 2022. Traitements :
SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 77
Réalisée par les instances internationales de l?Union internationale pour la
conservation de la nature (UICN), l?évaluation mondiale du niveau de menace
subi par les espèces permet de définir le risque d?extinction des espèces de
faune et flore de chaque pays à partir de la liste dite « Liste rouge des espèces
menacées ». En informant sur le risque d?extinction des espèces, elle traduit
la responsabilité de chaque État vis-à-vis de celles-ci, permet de déterminer
le degré général de menaces et de suivre sa dynamique.
En l?état des connaissances au 21 avril 2022, sur les 4 732 espèces
animales et 56 espèces végétales marines présentes en France et évaluées
dans le cadre de la Liste rouge mondiale de l?UICN, 336 espèces animales
(7 %) et une seule espèce végétale (2 %) sont considérées comme éteintes
ou menacées.
Depuis la précédente évaluation en 2021, 14 % des populations animales
marines évaluées sont restées stables, 13 % ont décliné et seules 2 % ont
augmenté. Pour 71 % des espèces, cette tendance n?a pas pu être
déterminée. S?agissant des espèces végétales marines évaluées, 54 % des
populations ont baissé, 31 % se sont stabilisées et 2 % ont augmenté (13 %
n?ont pu être déterminées).
Afin d?assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de
conservation favorable des espèces menacées (ou faisant l?objet d?un intérêt
particulier), des plans nationaux d?action portés par l?État (cistude d?Europe,
loutre d?Europe, balbuzard pêcheur, esturgeon européen, libellules, fluteau
nageant, etc.), mis en oeuvre depuis plus de 25 ans sur les territoires, viennent
compléter les dispositifs de protection et gestion existants (parcs nationaux,
réserves naturelles, arrêtés de protection de biotope, sites Natura 2000, sites
Ramsar, acquisitions foncières, etc.).
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
78 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Récifs coralliens
ÉTAT DES RÉCIFS CORALLIENS DU PACIFIQUE, DES ÎLES ÉPARSES, DES ANTILLES
FRANÇAISES, DE MAYOTTE ET DE LA RÉUNION, EN 2020
21
34
36
En %
129 stations
évaluées
Optimal Bon Dégradé Très dégradé
35
76 stations
évaluées
Pacifique et îles Éparses Antilles françaises, Mayotte et La Réunion
9 34
58
Champ:Pacifique(Nouvelle-Calédonie,Wallis-et-Futuna,Polynésiefrançaise,LaPassion-Clipperton),
îles Éparses dans l?océan Indien (TAAF), Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélémy, Saint-
Martin), Mayotte et La Réunion.
Source : Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves des Outre-mer français,
2020. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 79
Avec ses 12 territoires d?outre-mer, la France héberge près de 60 000 km2
de récifs coralliens, soit 10 % de la surface mondiale (4e pays au monde).
Depuis 1870, plus de la moitié de ces écosystèmes vivants ont disparu de la
surface du globe (rapport IPBES 2019). Bien qu?ils soient en meilleure santé
que d?autres récifs, les récifs français restent menacés. De multiples
phénomènes et pressions sont à l?origine de la dégradation de ces
milieux : épisodes de blanchissement, proliférations d?Acanthaster planci L.
ou astérie couronne d'épine (une espèce d?étoile de mer), sédimentation,
pêche, réchauffement climatique, cyclones, blooms algaux (augmentation
rapide de la concentration d?algues), etc. La bonne santé des récifs coralliens
est un enjeu majeur car ils abritent plus du quart des espèces marines et sont
de ce fait un réservoir essentiel de biodiversité. Ils sont à l?origine de nombreux
services écosystémiques : protection côtière, fourniture de produits piscicoles
et aquacoles, tourisme, etc.
Selon le dernier bilan de l?Initiative française pour les récifs coralliens
(Ifrecor) portant sur l?état de santé corallien de plus de 200 stations, la
situation des récifs coralliens apparaît contrastée entre les territoires d'outre-
mer français. Soumis à une forte pression démographique et largement
anthropisés, les territoires des Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique,
Saint-Barthélémy, Saint-Martin) et de l?océan Indien (Mayotte, La Réunion),
aux superficies plus réduites, abritaient des coraux dont 62 % des stations
étaient dans un état dégradé en 2020. À l?inverse, plus isolés, moins
densément peuplés mais plus vastes, les territoires du Pacifique (Nouvelle-
Calédonie, Wallis-et-Futuna, Polynésie française et Clipperton) et les Îles
Éparses se portaient mieux : seuls 30 % étaient dans un état dégradé en
2020. Entre 2015 et 2020, le corail vivant a connu une dégradation moindre
dans les stations du Pacifique (15 % des stations concernées) que dans
celles des Antilles françaises, de Mayotte et de La Réunion (33 % des
stations).
En s?engageant d?ici 2025 à protéger 100 % de ses récifs notamment au
travers de ses aires marines protégées, la France fait de la protection de ces
écosystèmes un enjeu de premier ordre.
https://ipbes.net/sites/default/files/2020-02/ipbes_global_assessment_report_summary_for_policymakers_fr.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/%C3%89TAT-DES-R%C3%89CIFS-2020-r%C3%A9sum%C3%A9-pour-d%C3%A9cideurs-web_compressed.pdf
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
80 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Mangroves françaises
PART DE MANGROVES PROTÉGÉES DANS LES OUTRE-MER EN 2022
En %
Île d?Europa Wallis Mayotte
Martinique Guadeloupe Saint-Martin
Nouvelle-Calédonie Guyane Saint-Barthélemy
Juan de Nova
Surfaces protégées en mangroves
Surfaces non protégées en mangroves
Aires océaniques
Océan Atlantique
Océan Indien
626 ha 36 ha 623 ha
100 100 100
0 ha
0
1 753 ha
94
2 787 ha
84
15 ha
64
18 114 ha
64
30 756 ha
58
1 ha
24
Océan Paci?que
Champ : territoires des Outre-mer concernés hors Polynésie française (mangroves introduites).
Source :pôle-relaiszoneshumidestropicales,2022.Traitements:SDES,2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 81
Écosystème des marais maritimes (fond de baie, lagunes, estuaires, deltas)
constitué majoritairement de palétuviers, les mangroves affectionnent les
eaux calmes, saumâtres et peu oxygénées. Réparties au niveau national sur
15 îles et un territoire continental (Guyane), elles couvrent 87 905 hectares
(ha), sur environ 9 millions d?ha de forêt tropicale française. De multiples
pressions pèsent sur ces écosystèmes : urbanisation, modifications
hydrologiques, pollutions issues des bassins-versants ou de la mer.
Depuis 1960, près de 40 % des mangroves mondiales ont vu leur
superficie disparaître. En France, l?état de santé des mangroves est jugé bon
en Guyane, sur les îles d?Europa et de Juan de Nova (îles Éparses/TAAF),
sur l?île de Wallis, ainsi que sur une large partie de la Nouvelle-Calédonie.
Leur état général est défavorable à Mayotte, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Celles de Martinique, Guadeloupe et certaines mangroves de Nouvelle-
Calédonie (cas des mangroves de Nouméa) commencent, elles aussi, à se
dégrader sous l?effet des activités humaines.
Face à ce constat, les territoires fixent des priorités d?action : renforcer
les contrôles par les autorités publiques, prendre en compte les enjeux relatifs
aux mangroves dans les politiques sectorielles, sensibiliser l?ensemble des
communautés, etc. Leur protection par des dispositifs réglementaires (parc
national, parc naturel marin, réserve naturelle, mangroves protégées par le
Code de l?environnement provincial, etc.) constitue également une réponse
de premier ordre.
En 2022, 58 % des mangroves nationales font l?objet de mesure de
protection (54 712 ha, hors Polynésie française). Alors que l?intégralité des
mangroves françaises de l?océan Indien (Mayotte, Europa, Juan de Nova)
est protégée, environ 60 % d?entre elles le sont dans l?océan Pacifique
(Nouvelle-Calédonie, Wallis), et l?océan Atlantique (Guadeloupe, Martinique,
Saint-Martin, Saint-Barthélémy et Guyane).
Mises à mal par les activités humaines, les mangroves rendent pourtant
de nombreux services : principal puits de carbone devant la forêt tropicale,
barrière naturelle contre l?érosion des côtes, réservoir de biodiversité (plus
de 3 000 espèces de poissons en dépendent), etc. Selon l?Ifrecor, en France,
ces milieux fournissent à la société des services d?une valeur de 1,6 milliard
d?euros en moyenne par an.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
82 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Milieux humides du littoral français
RÉPARTITION DES SITES HUMIDES EMBLÉMATIQUES DU LITTORAL
MÉTROPOLITAIN ET ULTRAMARIN PAR FAÇADE MARITIME, SELON L'ÉVOLUTION
DE LEUR ÉTAT DE 2010 À 2020
Dégradation Stabilité Amélioration
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En %
Façade Manche Est -
Mer du Nord et Atlantique
(Nord et Sud) (N=33)
Outre-mer
(N=19)
Ensemble des sites
45 46 9
42 58
36 55 9
Ensemble des sites
(N=152)
41 48 11
Façade
Méditerranéenne
(N=21)
14 67 19
du littoral métropolitain
et d'outre-mer (N=73)
N=nombredezoneshumidesévaluées.
Note : un état stable désigne un état dont les caractéristiques structurales du milieu et sa dynamique ne varient
pas d'une période à l'autre. Pour autant, il peut comptabiliser des milieux dégradés qui n'évoluent pas.
Champ : ensemble des sites du littoral métropolitain, DROM et COM (hors Saint-Barthélemy et TAAF).
Source : SDES/OFB, Évaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020.Traitements : SDES,
2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 83
À l?interface de l?océan et du continent, les zones humides littorales sont des
lieux d?une très grande diversité marquées par la présence d?eau douce et
salée : marais maritimes, estuaires, deltas, mangroves, forêts marécageuses,
etc. Elles constituent des espaces vulnérables qui portent souvent l?empreinte
de l?action humaine (urbanisation, espèces exotiques envahissantes,
drainages, etc.) et du changement climatique. Les zones humides procurent
à la société de nombreux services (régulation des eaux, épuration, zones de
repos pour les oiseaux, tourisme, etc.). Pourtant, elles sont aujourd?hui
menacées. On estime qu?au niveau mondial plus de 64 % des zones humides,
en surface, ont disparu depuis 1990.
Tous les dix ans, une évaluation nationale dresse l?état de santé de sites
humides emblématiques de France au travers de l?évolution des surfaces de
ces milieux et de leur état de conservation.
Entre 2010 et 2020, sur les 73 sites humides évalués sur le littoral
métropolitain et en outre-mer, 55 % de ceux-ci ont vu leur état de conservation
rester stable, 36 % se dégrader et 9 % s?améliorer. Les sites des façades
Manche Est-Mer du Nord et Atlantique (Nord et Sud) ? (45 %) et d?outre-mer
(42 %) sont ceux qui présentent un « état de santé » plus dégradé ces dix
dernières années contrairement à ceux de la façade Méditerranée (14 %).
L?urbanisation, les activités industrielles et d?exploitation du milieu (sites du
littoral Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord), ainsi que les activités
touristiques et de loisirs (sites d?outre-mer), favorisent cette situation.
Les mesures de gestion et de conservation participent à l?effort de
protection. Sur près d?un site sur deux du littoral métropolitain ou d?outre-mer,
les mesures prises sont jugées efficaces par les gestionnaires (établissements
publics, collectivités locales, associations). Ce sentiment est partagé par une
très large majorité de gestionnaires des sites du littoral méditerranéen (85 %)
alors que pour les sites ultramarins peu d?entre eux jugent ces opérations
efficaces depuis 2010 (28 %). La faible proportion de sites d?outre-mer
bénéficiant d?un suivi scientifique visant à évaluer l?efficacité de ces mesures
peut expliquer cette situation (35 % des sites ultramarins contre 77 % des
sites du littoral métropolitain).
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
84 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Oiseaux d?eau hivernants
du littoral métropolitain
POPULATIONS D?OISEAUX D?EAU HIVERNANTS DU LITTORAL FRANÇAIS
MÉTROPOLITAIN DE 1980 À 2022
400
350
300
250
200
150
100
Tendance Indice
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
20
16
20
18
20
20
20
00
20
02
20
22
19
94
19
96
19
98
19
90
19
92
19
84
19
86
19
88
19
80
19
82
En indice multi-spécifique, base 100 en 1980
Intervalle de con?ance au seuil de 95 %
Note:lacourbeestélaboréeàpartirdesdonnéesobtenuesde38espècesdelaDCSMMcomptabilisées
à la mi-janvier sur 181 sites du littoral métropolitain.
Source : LPO France. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 85
En Europe, les températures hivernales poussent chaque année de
nombreuses espèces à quitter les territoires du Nord et de l?Est pour des
régions au climat plus clément. Initié en 1967, le comptage Wetlands
International réalisé annuellement dans 130 pays répond à un double
objectif : caractériser l?état et les tendances des populations régulières
d?oiseaux des plans d?eau et du littoral présentes à la mi-janvier sur les
différentes voies migratoires, et dresser la situation des zones humides
hébergeant ces espèces.
En France métropolitaine, sur les 181 sites du littoral identifiés par le
réseau, les effectifs se concentrent sur le golfe de Gascogne (51 %), en
Manche Est-Mer du Nord (19 %), en mer Méditerranée occidentale (19 %),
en mers Celtiques et en Manche Ouest (11 %). Les limicoles, anatidés et
foulques sont les groupes les plus fréquemment rencontrés sur les côtes
françaises. Sur la période de recensement 2016-2021, près d?1,4 million
d?individus ont été estimés chaque année en moyenne, soit 73 % des oiseaux
d?eau hivernants.
Dans le cadre de la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin »,
38 espèces d?oiseaux d?eau hivernants font l?objet d?un suivi spécifique. Entre
1980 et 2022, leur population a augmenté de 131 %. Cette tendance peut
être notamment le signe d?un renforcement des capacités d?accueil (en qualité
et/ou surface) au coeur des zones humides françaises. Toutefois, cette
dynamique est contrastée entre les espèces dont le mode d?alimentation est
directement rattaché à la mer (oiseaux plongeurs côtiers) et celles qui se
nourrissent sur l?estran. Sur cette même période, alors que les populations
d?oiseaux plongeurs côtiers ont chuté de 31 %, celles s?alimentant sur l?estran
ont été multipliées par 5. Cette différence peut s?expliquer notamment par le
statut qui les caractérise (espèces bénéficiant de mesure de protection
spéciale, espèces chassables).
Bien que des tendances opposées puissent être observées entre les
espèces, les mesures de protection mises en oeuvre ces dernières décennies
(plan national d?action, inscription d?espèces à la Liste rouge mondiale,
désignation et renforcement de zones protégées de quiétude, etc.) permettent
aux oiseaux d?eau hivernants de résister davantage aux pressions qui pèsent
sur le milieu marin que les espèces dites « ordinaires ».
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
86 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Date d?arrivée des oiseaux migrateurs
sur le littoral métropolitain
DATE DE PASSAGE DES OISEAUX MIGRATEURS DE 1986 À 2022
Variation en nombre de jours (base zéro en 1986)
6
4
2
0
- 2
- 4
- 6
- 8
- 10
- 12
- 14
- 16
Indice moyen toutes espèces Régression linéaire
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
20
16
20
18
20
20
20
00
20
02
20
22
19
94
19
96
19
98
19
90
19
92
19
86
19
88
Passage au printemps à la Pointe de Grave (N = 16)
Toutes espèces : - 4,7 jours
entre 1986 et 2022
Intervalle de con?ance au seuil de 95 %
Variation en nombre de jours (base zéro en 1981)
6
4
2
0
- 2
- 4
- 6
- 8
- 10
Indice moyen toutes espèces Régression linéaire
19
99
20
01
20
03
20
05
20
07
20
09
20
11
20
13
20
15
19
95
19
97
20
17
19
89
19
91
19
93
19
85
19
87
19
81
19
83
Passage à l?automne au col d?Organbidexka (N = 9)
20
19
20
22
Toutes espèces : - 2,4 jours
entre 1981 et 2022
Intervalle de con?ance au seuil de 95 %
N=nombred?espècessuivies.
Source : LPO France. Traitements : LPO France, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 87
Contrairement aux espèces sédentaires, les oiseaux migrateurs voyagent
en fonction des saisons d?une aire de reproduction à une aire d?hivernage où
ils passeront l?hiver. Plusieurs espèces allant des oiseaux marins et côtiers
jusqu?aux passereaux sont observées chaque année sur le littoral
métropolitain français. À l?interface entre la mer et le continent, la pointe de
Grave (Gironde) constitue un lieu privilégié pour l?observation de nombreux
oiseaux migrateurs qui transitent à l?approche du printemps pour rejoindre
les territoires nordiques afin de nidifier. Seize espèces transsahariennes
(hirondelles de rivage, martinet noir, faucon hobereau, etc.) y sont suivies.
Le col d?Organbidexka (Pyrénées-Atlantiques), situé dans les Pyrénées,
permet quant à lui de suivre les espèces migratrices à l?automne ; neuf
(cigogne noire, milan noir, busard cendré, etc.) font l?objet d?un suivi
systématique. L?évaluation de l?avancée ou du retard des mouvements
migratoires et des différentes espèces rencontrées d?une année sur l?autre
permet de mesurer l?impact du changement climatique sur les comportements
des oiseaux migrateurs.
Ainsi, entre 1986 et 2022, un décalage moyen de 4,7 jours est observé
au printemps sur leurs dates de passage, tandis qu?à l?automne, les
migrateurs passent en moyenne 2,4 jours plus tôt en 2022 comparé à 1981.
Ces amplitudes varient selon les espèces qui, pour certaines, avancent
significativement leur date de passage alors que d?autres les retardent
(+ 1 jour pour la bondrée apivore à - 15 jours pour le busard des roseaux).
Cette évolution des dates de passage est le signe d?une adaptation au
cours du temps des oiseaux migrateurs aux conditions environnementales
changeantes dans les écosystèmes. Face au changement climatique, les
populations transsahariennes s?adaptent en revenant globalement plus tôt
sur leurs sites de reproduction afin de bénéficier de conditions climatiques
plus clémentes à la nidification (végétation précoce, abondance des insectes,
etc.). D?autres facteurs sont également responsables de ce bouleversement
des cycles naturels, comme la diminution de la surface des habitats naturels,
la modification des pratiques agricoles ou le braconnage.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
88 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
État de conservation des espèces
et habitats naturels marins et côtiers
d?intérêt communautaire
ÉTAT DE CONSERVATION DES ESPÈCES ET HABITATS MARINS ET CÔTIERS
D?INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE PAR RÉGION BIOGÉOGRAPHIQUE ENTRE 2013 ET 2018
Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En % du nombre d?évaluations des habitats
Atlantique
(côtier) [18]
Méditerranée
(côtier) [17]
Atlantique
(marin) [7]
Méditerranée
(marin) [7]
6 89 6
35 59 6
14 29 43 14
14 29 43 14
Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En % du nombre d?évaluations des espèces
Atlantique
(côtier) [8]
Méditerranée
(côtier) [4]
Atlantique
(marin) [22]
Méditerranée
(marin) [18]
13 13 75
50 50
9 23 645
17 6717
[X] = nombre d?évaluations réalisées.
Note:lesrésultatsportentsur33habitats(côtiersetmarins)et52espècesd?intérêtcommunautairedésignés
au titre de la directive « Habitats - Faune - Flore ». L?état de conservation d?un habitat s?appuie sur l?évaluation
de3paramètres:l?évolutiondelasurface,lastructureetlefonctionnementdel?habitatetlesaltérations
qu?il subit.
Champ : régions biogéographiques de l?Atlantique (littoral Atlantique et Manche-Mer du Nord)
et de Méditerranée (littoral Méditerranée et Corse).
Source : INPN PatriNat, 2019, base de données évaluation DHFF 2013-2018. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 89
Les sites d?intérêt communautaire dits « Natura 2000 » visent une meilleure
prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines. Ils
sont désignés pour protéger un certain nombre d?habitats naturels et
d?espèces représentatifs de la biodiversité européenne. La liste précise de
ces habitats et espèces est annexée aux directives européennes « Oiseaux »
(DO) et « Habitats - Faune - Flore » (DHFF) dont les dispositifs ne s?appliquent
pas aux territoires ultramarins.
En 2019, seules 6 % des évaluations portant sur les habitats côtiers et
marins d?intérêt communautaire concluent à un état de conservation
favorable, avec une sur-représentation des habitats marins de Méditerranée
(récifs méditerranéens) et de l?Atlantique (grottes marines océaniques
submergées ou semi-submergées) ? (14 % des évaluations de ces groupes).
Les habitats côtiers méditerranéens sont à l?inverse les plus dégradés : 59 %
des évaluations les concernant aboutissent à un état défavorable à mauvais,
contre 43 % pour les habitats marins. Le développement de l?urbanisation
sur ces territoires et la fréquentation touristique localement élevée expliquent
en partie ce constat en Méditerranée et dans une moindre mesure pour
l?Atlantique (habitats dunaires).
Seules 5 % des évaluations portant sur les espèces côtières et marines
d?intérêt communautaire aboutissent à un état de conservation favorable en
2019, cet état n?étant observé que dans la région Atlantique (état de
conservation favorable pour 9 % des espèces marines et 13 % des espèces
côtières). Cela s?explique en partie par le bon état de conservation de la loutre
d?Europe, du phoque gris ou du phoque veau marin présents dans ces
secteurs. Dans les régions marines atlantique et méditerranéenne, la
connaissance autour de l?état de conservation des espèces marines,
notamment des mammifères marins, reste encore limitée avec respectivement
64 % et 67 % des évaluations statuant à un classement inconnu. La part
élevée des évaluations concluant à un état de conservation défavorable des
espèces côtières de la région Atlantique (75 %) s?explique par le mauvais
état de conservation du groupe taxonomique « poissons » lié en partie à la
détérioration de leurs habitats (pollutions et fragmentations des cours d?eau).
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
90 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Échouages de mammifères marins
ÉCHOUAGES DE MAMMIFÈRES MARINS SUR LES CÔTES FRANÇAISES
DE 1990 À 2021
2 800
2 400
2 000
1 600
1 200
800
400
0
Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique
Méditerranée Outre-mer
En nombre d?échouages
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
20
07
20
08
20
09
20
10
20
11
20
12
20
13
20
14
20
15
20
16
20
17
20
18
20
19
20
20
20
21
Champ : France métropolitaine, DROM et COM.
Source : RNE ? Observatoire Pelagis ? UMS 3462, mai 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 91
Placés au sommet de la chaîne alimentaire, les mammifères marins
participent à l?équilibre du milieu marin. En France, toutes les espèces de
mammifères marins sont protégées. Ce statut ne les épargne pas de subir
de multiples pressions et de mourir prématurément. De nombreuses espèces,
principalement des cétacés (dauphins, marsouins, baleines) et des
pinnipèdes (phoques), fréquentent les eaux françaises. Le recensement de
leur échouage (animaux échoués morts ou vivants), assuré par le Réseau
national échouages (RNE), permet, entre autres, d?obtenir une meilleure
connaissance des populations, de leur écologie et des menaces qui pèsent
sur elles.
Sur les côtes métropolitaines, près de 31 800 mammifères marins
échoués ont été recensés depuis 1990. Le dauphin commun est l?espèce
dominante dans ces échouages (39 %) suivi du marsouin commun (14 %)
et du dauphin bleu et blanc (8 %). L?arc Atlantique regroupe les trois quarts
des échouages recensés (35 % sur la façade Sud Atlantique et 38 % sur la
façade Nord Atlantique-Manche Ouest). Les façades Manche Est-Mer du
Nord et Méditerranée regroupent, respectivement, 19 et 8 % des échouages.
En tenant compte des moyennes 1990-1994 et 2017-2021, les
échouages ont été multipliés par 4,4 passant de 490 à 2 146 individus
échoués par an. L?essentiel des échouages concerne des animaux morts en
mer. Cette mortalité peut être liée à des captures accidentelles par les
activités de pêche, des collisions avec des navires, des dérangements, la
pollution chimique ou sonore, la surpêche de leurs ressources alimentaires,
etc. Pour le dauphin commun et le marsouin commun, la mort par capture
dans des engins de pêche professionnelle représente la principale cause de
mortalité.
En outre-mer, 1 424 échouages ont été recensés depuis 1990 avec de
fortes variations interannuelles principalement dues à des événements
d?échouages en masse. Le nombre de signalements reste faible par rapport
à la longueur du littoral concerné. Les territoires ultramarins ayant recensé
le plus grand nombre d?échouages sont les TAAF (24 %), la Nouvelle-
Calédonie (22 %) et Saint-Pierre-et-Miquelon (17 %). Les globicéphales noirs
et tropicaux sont les espèces les plus touchées par les échouages en masse.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
92 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Espèces invasives
EXPANSION DES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES (EEE) DANS
LES DÉPARTEMENTS MÉTROPOLITAINS LITTORAUX PARMI UN PANEL DE 84 EEE
?
Nombre
d?espèces
0 50 km
0 50 km
Nombre
d?espèces
Période 1953-1982
De 4 à 32 espèces
32
0
16
Période 1983-2022
De 28 à 64 espèces
64
0
32
Source : INPN/SINP, mars 2022. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 93
Considérée comme l?une des cinq causes d?érosion de la biodiversité à
l?échelle planétaire avec les changements d?usage des terres et de la mer,
la surexploitation du vivant, le changement climatique et la pollution,
l?expansion des espèces exotiques envahissantes (EEE) animales et
végétales constitue une menace pour le vivant. En compromettant l?équilibre
naturel des écosystèmes, les espèces introduites par l?homme de façon
directe ou non dans les milieux naturels peuvent porter atteinte à la
biodiversité, la santé ou l?économie. Tel est le cas de la caulerpe (algue dite
tueuse), introduite en Méditerranée dans les années 1980, qui a envahi
l?écosystème local des herbiers de posidonie. Associées aux autres
pressions, les espèces exotiques envahissantes perturbent l?équilibre naturel
de leurs écosystèmes d?adoption par des phénomènes de prédation,
compétition, transmission de maladies, modification du milieu, etc.
De par son positionnement de carrefour géographique, la diversité de
ses climats et milieux naturels, ainsi que l?importance des flux terrestres et
maritimes de marchandises rendent la France particulièrement vulnérable
face à cette menace.
1 379 espèces végétales et 708 espèces animales ont notamment été
identifiées sur le territoire métropolitain. Les départements littoraux ont ainsi
connu sans exception une hausse significative du nombre d?EEE qui
colonisent les côtes françaises (dunes, estrans, etc.) comme le ragondin, la
bernache du Canada, le myriophylle du Brésil ou encore la griffe de sorcière.
En moyenne, on estime que depuis 1983, un département du littoral
métropolitain a été colonisé par 10 espèces exotiques envahissantes tous
les dix ans (sur une liste de 84 espèces prises en compte au niveau national).
Cette tendance est également observée au niveau des autres départements
métropolitains.
Parmi les 26 départements littoraux où au moins une espèce invasive
avait été identifiée entre 1953 et 1982, seuls 12 départements en hébergeaient
plus de 12 sans dépasser 32 EEE. Depuis 1983, tous les départements
littoraux recensent plus de 28 EEE, avec un record de 64 espèces en Gironde.
Cette dynamique est confirmée par l?évaluation nationale des sites humides
emblématiques : entre 2010 et 2020, 83 % d?entre eux sur le littoral ont été
concernés par au moins une de ces espèces.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
94 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Aires marines protégées
PART DES EAUX FRANÇAISES CLASSÉES EN AIRE MARINE PROTÉGÉE
DE 2000 À 2022
40
35
30
25
20
15
10
5
0
En %
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
20
07
20
08
20
09
20
10
20
11
20
12
20
13
20
14
20
15
20
16
20
17
20
18
20
19
20
22
32,5 %
0,1 %
Sanctuaire
Pelagos
RNN* des
Terres australes
françaises
PNM***
d?Iroise
Extension
réseau Natura
200 en mer
Extension de la RNN
des Terres australes
PNM de Mayotte, du golfe du Lion,
des Glorieuses et du PN** des Calanques
Création du sanctuaire Agoa
et de la mer d?Opale
et du PNM des estuaires picards
Extension de la RNN des Terres australes
biotope de Clipperton et du PNM de Martinique
françaises, création de l?aire de protection de
Extension du réseau Natura 2000 en mer
et de réserves naturelles et intégrales de la mer
de Corail (Nouvelle-Calédonie)
Création du Parc naturel
Gironde et de la mer des Pertuis
de la mer de Corail, du PNM
du bassin d?Arcachon et
du PNM de l?estuaire de la
* Réserve naturelle nationale.
** Parc national.
*** Parc naturel marin.
Note : surfaces calculées sans comptes multiples en cas de superposition spatiale, toutes catégories d'aires
marines protégées confondues.
Source :Officefrançaisdelabiodiversité,2022.Traitements:OFB;SDES,2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 95
Les aires marines protégées (AMP) sont des espaces délimités en mer qui
visent des objectifs de protection du patrimoine naturel à long terme et qui
favorisent la gestion durable des activités maritimes.
Avec 564 sites en France incluant des zones mixtes (terrestres et
marines) ou strictement marines, le réseau des AMP françaises se caractérise
par une grande diversité : parcs nationaux (3), réserves naturelles (38),
arrêtés de protection de biotope (28), parcs naturels marins (8), sites relevant
du réseau Natura 2000 (234), parties maritimes du domaine du Conservatoire
de l?espace littoral et des rivages lacustres (55), réserve nationale de chasse
et de faune sauvage (1), aires marines instaurées au titre des conventions
de mers régionales et des conventions internationales (81) ou en application
des Codes de l?environnement de la Polynésie française (60), des Codes de
l?environnement des provinces de Nouvelle-Calédonie et/ou délibérations du
gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (58).
Depuis 2012, le domaine maritime français couvert par le réseau des
AMP a fortement progressé en superficies couvertes, notamment avec la
création du sanctuaire Agoa en 2012, du Parc naturel de la mer de Corail en
2014 et l?extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes
françaises en février 2022, désormais la plus grande AMP française avec
1,6 million de km2 (Mkm2). En 2022, le réseau des AMP couvre une superficie
de 3,4 Mkm2, soit 32,5 % de l?espace maritime français.
Entre la France métropolitaine et les Outre-mer, les superficies des AMP
restent très contrastées. Le territoire maritime métropolitain, qui ne représente
que 3,64 % de la superficie totale des eaux françaises, est couvert à hauteur
de 45,3 % par un réseau de petites et nombreuses AMP (366 sites). À
l?inverse, les espaces maritimes ultramarins, qui représentent 96,36 % des
eaux françaises, font l?objet d?une couverture très hétérogène. Ainsi, les
Antilles françaises, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte et les îles subantarctiques
sont des territoires bien couverts (à plus de 96 %), contrairement à d?autres
espaces comme La Réunion, Wallis-et-Futuna, la Guyane française ou Saint-
Pierre-et-Miquelon où la couverture de l?espace maritime par les AMP est
inférieure à 0,1 %.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
96 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Espaces protégés : protections
fortes terrestres
COMPARAISON DE LA PART DES PROTECTIONS FORTES TERRESTRES ENTRE
LES TERRITOIRES EN 2023
22 712 km2
Coeurs de parcs nationaux
Territoires ultramarins
km2 km2
795 4 205
km2 km2
1 016 21 500
km2 km2
1 811 25 705
Réserves naturelles (1) 1 131 2 027 10 730 10 638 11 861 12 665
FranceFrance métropolitaine
Arrêtés préfectoraux
293 1 952 403 408 696 2 360
Réserves biologiques (3) 104 484 867 841 971 1 325
Protections fortes
Objectif 10 % SNAP*
2 317 8 459 13 008 33 352 15 325 41 522
43 380 km2 66 092 km2
646 385 km2
97 525 km2
548 860 km2
xx km2
xx km2
(y compris les communes littorales)
km2
km2
dans les communes littorales
dans l?ensemble du domaine terrestre
de protection (2)
super?cie des communes littorales
super?cie de l?espace terrestre
Super?cie de l?espace protégé
Super?cie de l?espace protégé
* Stratégie nationale pour les aires protégées.
(1) nationales, régionales, de Corse.
(2) de biotope, de géotope, d'habitats naturels.
(3) intégrales et dirigées.
Champ : France métropolitaine, DROM et COM (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin, Saint-Barthélemy
et TAAF).
Source : Patrinat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 97
Adoptée le 12 janvier 2021, la stratégie nationale pour les aires protégées
(SNAP) vise à doter la France d?un réseau cohérent d?aires protégées
terrestres et marines couvrant d?ici 2030 au moins 30 % de l?ensemble du
territoire national et de l?espace maritime français, dont au moins 10 % en
protection forte.
Au sens de la SNAP, les réserves naturelles, les coeurs de parcs
nationaux, les arrêtés de protection (de biotopes, géotopes ou habitats
naturels), ainsi que les réserves biologiques, sont reconnus comme protection
forte terrestre.
En octobre 2023, les protections fortes terrestres couvrent 41 522 km2
du territoire national (soit 6,4 % de taux de protection5). Plus d?un tiers de ces
protections sont situées dans les communes littorales (15 325 km2 soit 23 %
de leur surface totale) : 2 317 km2 sur le littoral métropolitain (soit une
couverture de 10,2 %), 5 166 km2 dans les DROM (soit 14,6 % de la surface
des communes littorales) et 7 842 km2 dans les collectivités d?outre-mer (soit
96,1 % de taux de protection).
Sur le littoral métropolitain, 67 % des protections fortes se trouvent sur
la façade Méditerranée. Ainsi, 17,3 % de la surface des communes littorales
méditerranéennes est couverte par un dispositif de protection forte contre
6,8 % sur la façade Sud-Atlantique, 6 % en Manche Est-Mer du Nord et 2,1 %
en Nord Atlantique-Manche Ouest.
Sur le littoral ultramarin6, le taux de couverture des protections fortes est
de 29,6 %. Deux territoires se distinguent : le littoral réunionnais couvert à
près de la moitié par un dispositif de protection forte (soit 996 km2), avec un
coeur de parc national, dix réserves biologiques, trois aires de protection de
biotope et deux réserves naturelles, et les TAAF (hors district de la Terre-
Adélie et Îles Éparses) entièrement couvertes par un dispositif de protection
forte terrestre (soit 7 690 km2), avec la deuxième plus grande réserve
naturelle au monde.
5Francemétropolitaine,DROMetCOM,horsterritoiresduPacifiqueSud.
6HorsterritoiresduPacifiqueSud.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
98 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Réseau Natura 2000
RÉPARTITION DES SURFACES TERRESTRES ET MARINES DU RÉSEAU
NATURA 2000 DANS LES COMMUNES LITTORALES EN 2023
472 15,1 9 219 31,9 9 691 30,3
1 182 18,5 67 553 47,5 68 735 46,3
1 671 40,2 30 034 33,2 31 705 33,5
3 198 35,5 25 370 22,7 28 568 23,7
6 523 25,9 132 176 35,2 138 699 34,6
71 583 13,0 132 176 35,2 203 759 22,0
Manche Est - Mer du Nord
km2 % km2 % km2 %
Nord Atlantique -
Manche Ouest
France métropolitaine
terrestre
Sud Atlantique
Méditerranée
km2
%
dans les communes littorales
Part de territoire terrestre
couvert par Natura 2000
France métropolitaine
marine
France métropolitaine
globale
km2
%
Natura 2000
Part de territoire couvert
couvert par Natura 2000
km2
%
Natura 2000
Part de territoire global couvert
couvert par Natura 2000
Total littoral métropolitain
Total France métropolitaine
Super?cie terrestre Natura 2000 Super?cie marine Super?cie totale
Notes:leréseauNatura2000neconcernequelaFrancemétropolitaine;ilprendencomptelessuperficies
deszonesdeprotectionspéciales(ZPS)etdeszonesspécialesdeconservation(ZSC)sansdoublecompte
en cas de superposition spatiale.
Les calculs pour la partie terrestre ont été réalisés à partir des surfaces des communes littorales (hors
estuaires), les calculs pour la partie maritime ont été réalisés à partir des espaces maritimes sous juridiction
et souveraineté française.
Source : Natura 2000, PatriNat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 99
Le réseau Natura 2000, réseau écologique européen de sites naturels
désignés en application des directives « Habitats - Faune - Flore » et
« Oiseaux » concourt à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt
communautaire. Il comprend :
? des zones de protection spéciales (ZPS), territoires occupés par les
espèces d'oiseaux sauvages figurant à l'annexe I de la directive
« Oiseaux » et aires de reproduction, de mue, d'hivernage ou de zones
de relais à des oiseaux migrateurs ;
? des zones spéciales de conservation (ZSC) visant des types d'habitats
et des espèces animales et végétales figurant aux annexes I et II de la
directive « Habitats - Faune - Flore ».
En 2023, la France compte 1 756 sites au sein de ce réseau
européen : 403 ZPS pour une superficie de 163 414 km2 et 1 353 ZSC d?une
superficie totale de 155 056 km2. Une zone peut être à la fois désignée en
ZPS et en ZSC. Ainsi, sans double compte, en cas de superpositions
spatiales, le réseau Natura 2000 français couvre 203 759 km2, 132 176 km2
en mer et 71 583 km2 en terre.
Compte tenu de leurs spécificités et des enjeux qui les caractérisent, les
territoires marins et littoraux sont particulièrement concernés par ce dispositif.
Ainsi, le réseau Natura 2000 terrestre, présent dans les communes littorales
riveraines de la mer compte 219 sites qui couvrent 10 074 km2
comprenant : 51 ZPS pour une superficie de 4 103 km2 (soit 18,1 % de taux
de couverture au sein des communes littorales), 168 ZSC d?une superficie
totale de 5 971 km2 (soit 26,3 % de taux de couverture au sein des communes
littorales). 49 % des sites Natura 2000 littoraux sont situés au sein de la façade
méditerranéenne, soit 3 198 km2.
Le réseau Natura 2000 en mer compte 235 sites et couvre 35,2 % de
l?espace maritime métropolitain. Les sites comprennent 86 ZPS (pour une
superficie de 119 120 km2) et 140 ZSC (d?une superficie totale de 105 773 km2).
51 % de la surface de ces sites sont situés au large de la façade Nord
Atlantique-Manche Ouest.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
100 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pour aller plus loin
? CGDD, Efese - Milieux marins et littoraux :évaluationdesécosystèmes
et des services rendus, Théma, octobre 2018, 911 p.
? Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves
des Outre-mer français : un bilan mitigé, bilan 2020.
? INPN 2021. La biodiversité en France - Livret 100 chiffres expliqués sur
lesespèces. PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), Paris, 52 p.
? LPO, La migration des oiseaux.
? MilieuMarinFrance, Les aires marines protégées françaises.
? Naturefrance, Indicateurs de l?Observatoire national de la biodiversité.
? Notre-environnement, Évaluation nationale des sites humides
emblématiques 2010-2020.
? Observatoire Pelagis - Coordinateur du Réseau national échouages.
? CGDD, Les protections des espaces naturels terrestres et marins en
France en 2021, Datalab essentiel, septembre 2021, 4 p.
? UICN, Plateforme RedList.
? UICN, Pôle-relais zones humides tropicales.
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf
https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/
https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/
https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf
https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf
https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/loisirs-nature/grands-rendez-vous/journees-europeennes-de-la-migration/la-migration-des-oiseaux
https://www.amp.milieumarinfrance.fr/accueil-fr
https://naturefrance.fr/indicateurs
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441
https://www.observatoire-pelagis.cnrs.fr
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf
https://www.iucnredlist.org/fr/
https://uicn.fr/outre-mer/przht/
partie 4
Changement climatique
et risques littoraux
? Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans
la régulation du climat et sa stabilité. Près d?un tiers
du dioxyde de carbone (CO2) rejeté chaque année dans
l?atmosphère par les activités humaines est ainsi absorbé
par l?océan, ce qui en fait un puits de carbone majeur.
Depuis 1970, cet écosystème a emmagasiné près de 91 %
de la chaleur générée par l?effet de serre induit par la
hausse des émissions des gaz à effet de serre (GES)
dans l?atmosphère.
Le changement climatique a des effets en cascade d?ores
et déjà palpables sur les océans : réchauffement des eaux
marines, fonte de la banquise et des glaciers, élévation
du niveau de la mer, acidification des océans, vagues
de chaleur océaniques, etc. Ces phénomènes mettent
en péril la santé des océans et des écosystèmes qu?ils
abritent, accentuent la dégradation des littoraux,
augmentent la vulnérabilité à l?érosion côtière et à
la submersion marine et représentent une menace pour
nos modes et conditions de vie, les activités économiques
et l?ensemble de l?environnement.
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
102 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Réchauffement et acidification
des océans
ANOMALIES DE TEMPÉRATURES DES OCÉANS DE 1993 À 2020
0,50
0,40
0,30
0,20
0,10
0,00
- 0,10
- 0,20
- 0,30
19
93
En °C
19
95
19
97
20
01
20
03
20
05
20
11
20
13
20
15
20
17
20
19
19
99
20
09
20
07
20
20
Note : les anomalies de températures sont calculées par rapport à la moyenne des moyennes mensuelles
de la période 1993-2014.
PH MOYEN DE L?EAU À LA SURFACE DES OCÉANS DE 1985 À 2020
En pH sur l?échelle des ions hydrogène totaux
8,12
8,11
8,10
8,09
8,08
8,07
8,06
8,05
19
85
19
87
19
89
19
91
19
93
19
95
19
97
19
99
20
01
20
03
20
05
20
07
20
09
20
11
20
13
20
15
20
17
20
20
20
19
Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques et tendance de la température de
surface de la mer dans l'océan mondial - Série chronologique du pH moyen de l'eau de mer, données extraites
en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 103
Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et
sa stabilité. Leur température, leurs propriétés physiques et leurs interactions
avec l?atmosphère influent sur les courants marins et les conditions
climatiques à l?échelle planétaire. Les émissions de gaz à effet de serre,
induites par les activités humaines depuis l?ère préindustrielle, mettent à mal
ces grands équilibres.
Exposée à un effet de serre croissant, la planète emmagasine de
l?énergie supplémentaire année après année. Depuis 1970, 91 % de ce
surplus a été absorbé dans les différentes couches des océans, le complément
se répartissant entre la cryosphère (3 %), les sols (5 %) et l?atmosphère (1 %).
Sur la période 1993-2020, les océans se sont réchauffés d?environ 0,6 °C et
la mer Méditerranée de l?ordre de 1 °C.
Le réchauffement des eaux marines bouleverse les échanges thermiques
entre les océans et l?atmosphère. L?arrivée massive d?eau douce dans les
mers et océans, issue de la fonte des glaciers et de la banquise, est de nature
à amplifier ce dérèglement en modifiant certains courants marins structurants
pour la régulation du climat. Ces changements induisent de fortes évolutions
dans le régime et la répartition des précipitations sur les continents et
favorisent la survenue d?événements climatiques extrêmes de plus en plus
intenses (sécheresse, vagues de chaleur, tempêtes et ouragans, orages,
grêles, etc.).
Près d?un tiers du dioxyde de carbone rejeté chaque année dans
l?atmosphère est absorbé par les océans et les mers, ce qui les rend plus
acides. Depuis l?ère préindustrielle, l?acidification des milieux marins a
augmenté de 30 %. Ce phénomène, préjudiciable pour de nombreux
organismes marins (coraux, crustacés, moules, etc.) et par effet rebond pour
l?ensemble de la chaîne alimentaire, se conjugue avec la hausse de la
température des mers et océans, avec pour conséquence une baisse de la
teneur en oxygène dans l?eau favorisant l?asphyxie des espèces qui y vivent.
Outre la disparition de certains écosystèmes marins, l?évolution des
caractéristiques physiques des mers et océans induit une nouvelle distribution
des espèces (migration d?espèces, concurrence entre espèces invasives et
espèces endémiques, etc.).
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
104 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Niveau des océans
NIVEAU MOYEN DES OCÉANS DE 1993 À 2020
0,12
0,10
0,08
0,06
0,04
0,02
0,00
- 0,02
En mètres
19
93
19
95
19
97
20
01
20
03
20
05
20
11
20
13
20
15
20
17
20
19
19
99
20
09
20
07
20
20
Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques du niveau moyen des océans,
données extraites en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/time-series-mean-sea-level-anomalies-over-global-ocean-and-associated-trend
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 105
Le réchauffement de la planète génère une élévation du niveau des mers et
des océans. Depuis 1900, le niveau moyen des océans a augmenté de
20 cm. Sur la seule période 1993-2020, la hausse moyenne est estimée à
environ 10 cm. Cette hausse résulte pour un tiers de la dilatation des océans
provoquée par l?augmentation de leur température, le complément étant
attribué à la fonte des glaciers de l?Antarctique, du Groenland ou des autres
glaciers continentaux.
Si la tendance globale est à l?élévation du niveau moyen des océans,
certaines tendances régionales s?en écartent en raison des processus
océaniques. Ainsi, au niveau du globe, la hausse du niveau de la mer peut
varier entre - 10 et 10 mm/an.
S?agissant de la France métropolitaine, la hausse du niveau de la mer
s?élève à un rythme de 3 mm/an sur la période 1993-2019 en Méditerranée
(3,06 mm/an à Nice, 2,94 mm/an à Toulon, 3,01 mm/an à Sète), de 1,4 et
2,5 mm/an en Atlantique (1,42 mm/an à Roscoff, 1,95 mm/an à Brest,
2,48 mm/an à La Rochelle) et entre 1,6 et 2,6 mm/an en Manche-Mer du
Nord (1,65 mm/an à Cherbourg, 2,33 mm/an au Havre et 2,63 mm/an à
Dunkerque)7.
Outre-mer8, l?augmentation du niveau de la mer est de l?ordre de 3 mm/an
au niveau des Antilles, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Elle
varie de 4 à 5 mm/an à Saint-Pierre-et-Miquelon, autour de 6 mm/an à La
Réunion, entre 3 à 5 mm/an à Mayotte et de 0 et 4 mm/an pour les TAAF.
L?élévation du niveau des mers et des océans menace directement les
territoires littoraux (submersion marine, érosion côtière), très souvent
densément peuplés ou abritant des installations stratégiques (production
d?énergie, ports, etc.). D?ores et déjà, des aménagements sont mis en oeuvre
pour permettre à ces territoires de faire face à ce risque (délocalisation,
ouvrages de protection du littoral, etc.). L?élévation du niveau des mers est
également susceptible de favoriser l?entrée d?eau salée dans les eaux
souterraines continentales et de rendre ces dernières impropres à la
consommation humaine.
7 NASA - Cartographie des tendances régionales du niveau de la mer observées par altimétrie satellitaire, état
à juin 2023.
8 Ces valeurs doivent être prises avec précaution compte tenu des limites de précision des données
cartographiques diffusées par la NASA dans la cartographie des tendances régionales du niveau de la mer.
https://sealevel.nasa.gov/sea-level-evaluation-tool
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
106 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Population et logements exposés aux
inondations par submersion marine
RÉPARTITION DE LA POPULATION RÉSIDANTE ET DES LOGEMENTS
POTENTIELLEMENT EXPOSÉS À L?ALÉA SUBMERSION MARINE,
PAR TERRITOIRE EN 2019
70
En %
1,5 million d?habitants permanents exposés
Communes littorales Autres communes
Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest
Sud Atlantique Méditerranée
DROM
Population permanente Logements
30
19
81
1,4 million de logements exposés
7
42
17
10
24
5
32
2111
31
Données
France entière
Données communes
littorales (hors estuaires)
Note:leslogementsintègrenttoustypesdelocauxayantformedelogements(maisonetappartement)
sans distinction entre résidences principales et secondaires.
Champ : France métropolitaine et DROM hors Mayotte.
Sources : MEDDE/DGPR et Cete Méditerranée, EAIP submersion marine 2011 ; Insee, Fideli, 2019 ; IGN, BD
TOPO® 3.0 ; Fichiers fonciers ? DGFiP 2020 restructurés et enrichis par le Cerema sous la maîtrise d?ouvrage
duministèredel?Écologie(MTECT/DGALN).Traitements:SDES;Cerema,2022
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 107
Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone
côtière par la mer dans des conditions météorologiques et marégraphiques
sévères. Ce phénomène brutal résulte généralement de la conjonction de
phénomènes extrêmes (dépression atmosphérique, vent, houle, pluie) et de
forts coefficients de marée provoquant une importante surcote du niveau de
la mer. Il survient quand ce dernier dépasse la cote des ouvrages de protection
ou des terrains en bord de mer, ou lorsque la mer crée des brèches et rompt
les ouvrages ou les cordons naturels, ou encore lorsque des paquets de mer
franchissent les barrages naturels ou artificiels suite au déferlement de
vagues de taille importante.
Les territoires français susceptibles d?être confrontés au phénomène de
submersion marine couvrent 11 100 km2. Les communes littorales (hors
estuaires) concentrent 59 % de ces territoires (soit 6 500 km2), dont plus de
la moitié est située dans les départements des Bouches-du-Rhône, de la
Vendée, de la Charente-Maritime et de la Guyane.
Environ 1,5 million de personnes résident dans des zones potentiellement
exposées à l?aléa naturel inondation par submersion marine. 65 % d?entre
elles habitent dans les communes littorales métropolitaines et 5 % dans les
communes littorales ultramarines. Les 30 % restantes sont localisées dans
des communes estuariennes situées principalement sur les rivages de
l?estuaire de la Gironde, de la Loire et de la Seine.
Sur les 8 millions des résidents permanents des communes littorales,
un million sur huit est exposé au risque inondation liée à l?aléa submersion
marine. La façade Manche Est-Mer du Nord concentre le plus grand nombre
d?habitants exposés (443 600) suivie de la façade Méditerranée (249 300).
Près de 1,4 million de logements (648 700 maisons et
726 900 appartements) pourraient être affectés par une inondation liée au
phénomène. Le littoral français concentre 81 % de ces logements dont plus
de la moitié se trouve sur les façades Manche Est-Mer du Nord
(353 500 logements) et Méditerranée (352 200).
Dans les DROM (hors Mayotte), 54 400 logements pourraient être
exposés (26 400 maisons et 28 000 appartements), dont la moitié localisée
en Guadeloupe, 18 % localisés en Martinique, 16 % en Guyane et 15 % à
La Réunion.
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
108 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Érosion du littoral
ÉVOLUTION DU TRAIT DE CÔTE, PAR DÉPARTEMENTS LITTORAUX
?
0 50 km
Longueur du trait
de côte (km)
680
330
Part (en %) du linéaire
du trait de côte concerné par :
Recul supérieur à 1,5 m/an
Recul entre 0,1 et 1,5 m/an
Pas d'évolution perceptible
Avancée supérieure à 0,1 m/an
Guadeloupe Martinique Guyane La Réunion Mayotte
Note : l?indicateurnationaldel?érosioncôtière représente la tendance d?évolution du trait de côte entre
deuxdatesespacéesde50ansà90ansselonleszones.Lesdatesutiliséesdépendentessentiellement
des photographies aériennes disponibles au moment de l?étude. Les valeurs et les analyses de l?indicateur
national sont donc valables uniquement sur les périodes d?observation retenues. L?analyse porte sur
21683profils(17156enmétropoleet4527danslesDROM,horsGuyane).
Champ : France métropolitaine et départements et régions d?outre-mer hors Guyane.
Sources :Indicateurnationaldel'érosioncôtière,Cerema/MTE2018.Traitements:Cerema;SDES,2024
https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 109
Le littoral est un espace naturellement mobile ; il peut s'étendre ou reculer
sous l'effet de différents facteurs (courants marins, élévation du niveau des
mers, événements climatiques extrêmes, aménagements du territoire,
écoulements des cours d'eau à la mer, érosion des cordons dunaires,
extraction de matériaux, construction d'ouvrages côtiers modifiant les
échanges sédimentaires). Il en résulte une évolution de la limite terre/mer
très variable dans le temps et avec de fortes disparités territoriales. Les zones
soumises aux phénomènes d'érosion du littoral ou de recul du trait de côte
sont des secteurs sur lesquels la mer s'est étendue dans les terres (recul de
la position du rivage).
D'après l'indicateur national de l'érosion côtière, près d'un quart des côtes
en France métropolitaine et dans les DROM (hors Guyane) est concerné par
l'érosion du littoral, soit un linéaire d'environ 920 km (760 km dans l'Hexagone
et 160 km dans les DROM). Environ 30 km2 de terres ont disparu en France
à la suite du recul du trait de côte depuis 50 ans. Les zones en fort recul en
France métropolitaine se concentrent dans les baies des Hauts-de-France,
dans les havres du Cotentin, en baie d'Audierne, sur la côte ouest d'Oléron,
sur la côte sauvage et l'estuaire de Gironde, dans le nord du Médoc, autour
du bassin d'Arcachon et en Camargue. Dans ces territoires, de multiples
biens et infrastructures sont exposés, ainsi que les écosystèmes associés.
Cinq départements (Seine-Maritime, Charente-Maritime, Gironde, Hérault
et Gard) possèdent au moins 50 % de leurs côtes en recul, alors que les
quatre départements bretons, la Loire-Atlantique, la Corse-du-Sud, la
Martinique et Mayotte ont moins de 10 % de valeurs en recul.
Dans le cadre des réflexions sur l?adaptation de la France au changement
climatique, le Cerema a évalué le nombre et la valeur des enjeux
potentiellement atteints par le recul du trait de côte et par l?envahissement
pérenne des terres par la mer aux horizons 2050 et 2100 à partir d?hypothèses
de montée des eaux, d?érosion du trait de côte et de maintien ou non des
ouvrages littoraux.
https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html
https://doc.cerema.fr/Default/digital-viewer/c-597431
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
110 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Catastrophes naturelles
RÉPARTITION DES RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE
SUR LE LITTORAL FRANÇAIS PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022
En %
Inondations
Mouvements de terrain
Tempêtes et vents cycloniques
Sécheresse
Autres
7
71
14
2
6
9 415
reconnaissances
NOMBRE DE RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE
DANS LES COMMUNES LITTORALES PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022
2 000
1 600
1 200
800
400
0
Inondations Mouvements de terrain Sécheresse Tempêtes et vents cycloniques Autres
En nombre de reconnaissances
19
82
19
84
19
86
19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
20
02
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
20
16
20
18
20
20
20
18
20
22
1 680
447 515 445
Notes : la « reconnaissance de l?état de Cat-Nat » pour un événement donné correspond à un couple
« commune/arrêté Cat-Nat ». Ainsi, un même événement naturel peut induire une reconnaissance de l?état
de Cat-Nat pour plusieurs communes. Sur une même année, une commune peut faire l?objet de plusieurs
reconnaissances de l'état de Cat-Nat pour un même péril ou des périls différents.
Le péril « inondation » concerne les inondations par cours d?eau, submersion marine, remontée de nappe ou
coulée de boue ; le péril « mouvements de terrain » concerne les glissements, affaissements, effondrements,
éboulements et chute de blocs ; la catégorie « autres » regroupe les périls par grêle, secousse sismique, poids
delaneige,éruptionvolcanique,lavetorrentielle,razdemarée.
Source : MTECT, Gaspar, données extraites au 21 mars 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 111
De multiples aléas naturels (inondation, submersion marine, tempête et
cyclone, mouvement de terrain, érosion côtière, etc.) exposent les communes
du littoral français à des événements potentiellement dangereux ou
dommageables pour les populations, les biens et les activités économiques.
Sur la période 1982-2022, l?état de catastrophe naturelle (dite « Cat-
Nat ») a été reconnu à 9 415 reprises sur ces territoires. 71 % de ces
reconnaissances sont liées à des inondations par cours d?eau, submersion
marine, remontée de nappe ou coulée de boue. Les mouvements de terrain,
la sécheresse et les tempêtes et vents cycloniques sont à l?origine
respectivement de 14 %, 7 % et 6 % des classements communaux en état
de catastrophe naturelle. Les autres périls ne font l?objet que d?un faible
nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat (poids de la neige 1 %,
secousse sismique 0,8 %, grêle 0,2 %, raz de marée 0,1 %, divers 0,1 %).
Marquée par les tempêtes Lothar et Martin, l?année 1999 est de loin celle
enregistrant le plus grand nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat
(1 680), dont 63 % au titre du péril inondation (1 052) et 37 % pour mouvements
de terrain (624). Viennent ensuite l?année 1995 (515 reconnaissances)
marquée par des crues océaniques, l?année 1987 (447 reconnaissances) à
la suite de l?un des ouragans les plus violents ayant touché la France et
l?année 2010 (445 reconnaissances) marquée par la tempête Xynthia.
Chaque année, en moyenne, près de 155 communes littorales font l?objet
d?au moins une reconnaissance de l?état de Cat-Nat. Celles cumulant le plus
grand nombre de reconnaissances sur la période 1982-2022 sont situées
dans le Finistère (845 reconnaissances), la Charente-Maritime (676), La
Manche (601), la Haute-Corse (592) et les Alpes-Maritimes (577).
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
112 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Gestion des risques littoraux
NOMBRE DE COMMUNES LITTORALES, PAR TRANCHES DE POPULATION
EXPOSÉES À L?ALÉA SUBMERSION MARINE ET SELON LA COUVERTURE
PAR UN PLAN DE PRÉVENTION DE RISQUES EN 2023
250
200
150
100
50
0
En nombre de communes
Communes littorales en totalité ou en partie
par une EAIPsm et avec un PPRL** et/ou
De 10
à 100 hab.
De 100
à 500 hab.
De 500
à 1 000 hab.
De 1 000
à 5 000 hab.
Plus de
5 000 hab.
Communes littorales couvertes en totalité
ou en partie par une EAIPsm*
un PPMRsm approuvé***
* EAIPsm = enveloppe approchée d'inondations potentielles par submersion marine.
** PPRL = plan de prévention de risques littoraux.
*** PPMRsm : plan de prévention multirisques traitant de l'aléa submersion marine.
Note de lecture : en 2023, 105 communes littorales (hors estuaires) comptent chacune entre 500
et1000habitantsayantleurrésidenceprincipalesituéedansunezoneexposéeaurisqued'inondation
parsubmersionmarine.Parmicescommunes,67sontcouvertesparunPPRLet/ouPPRMapprouvétraitant
de cet aléa.
Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte).
Source : MTECT, Gaspar, données extraites en décembre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 113
Pour réduire la vulnérabilité des personnes et des biens exposés à l'aléa
naturel « inondation par submersion marine », des plans de prévention de
risques littoraux (PPRL) ou des plans de prévention multirisques (PPMR)
traitant de cet aléa sont élaborés pour encadrer les modalités d?aménagement
du territoire sur les secteurs les plus exposés. Ces dispositifs réglementent
notamment le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour le
rendre compatible avec l?intensité du risque encouru.
En 2023, parmi les 931 communes littorales (hors estuaires),
347 disposent d?un PPRL ou d?un PPMR approuvé et traitant de cet aléa :
300 communes en France métropolitaine (88 en Manche Est-Mer du Nord,
98 sur la façade Nord Atlantique-Manche Ouest, 63 sur la façade Sud
Atlantique et 51 en Méditerranée) et 47 dans les DROM, hors Mayotte
(7 communes en Guyane, 13 à La Réunion et 27 en Martinique). Les
communes littorales couvertes par ces dispositifs comptent 817 000 habitants
résidant dans des zones potentiellement exposées à l?aléa naturel inondation
par submersion marine. Inversement, 236 000 personnes exposées à l?aléa
« submersion marine » résident dans des territoires non couverts par un
PPRL et/ou PPMR traitant de l?aléa submersion marine.
81 % des communes littorales ayant plus de 5 000 habitants exposés à
l?aléa inondation par submersion marine disposent d?un PPR traitant de cet
aléa. Ainsi, 87 % des habitants exposés sur ces territoires sont couverts par
un PPR. Concernant les communes ayant moins de 500 habitants exposées
au risque inondation par submersion marine, seules 33 % d?entre elles
disposent d?un PPRL.
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
114 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pour aller plus loin
? Copernicus, Indicateurs de surveillance des océans.
? Giec, Groupe d?experts intergouvernementaux sur l?évolution du climat.
? Notre-environnement, Enjeux humains en zones de submersion marine
et dans les secteurs en érosion.
? Onerc, Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique.
? CGDD, Chiffres clés du climat ? France, Europe et Monde - Edition 2023,
Datalab, octobre 2023, 92 p.
? CGDD, Chiffres clés des risques naturels, Datalab, janvier 2024, 156 p.
? WMO, Climate Indicators and Sustainable Development.
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend
https://www.ipcc.ch/
https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion
https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion
https://www.ecologie.gouv.fr/impacts-du-changement-climatique-littoral-et-milieu-marin
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-du-climat-france-europe-et-monde-edition-2023?rubrique=26&dossier=126
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-des-risques-naturels-edition-2023
https://reliefweb.int/report/world/climate-indicators-and-sustainable-development-demonstrating-interconnections
partie 5
Situation de la France
dans le monde
? Du fait de son second rang mondial en matière
de surface maritime couverte et de sa puissance
économique maritime, la France joue un rôle majeur dans
les négociations internationales pour préserver les
écosystèmes et exploiter durablement les ressources
marines et côtières. La sélection d?indicateurs présentée
dans cette partie permet d?illustrer le positionnement de la
France au sein de l?Union européenne et dans le monde.
partie 5 : situation de la France dans le monde
116 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Emplois de l?économie maritime
RÉPARTITION DES EMPLOIS DE L?ÉCONOMIE MARITIME PAR SECTEUR D?ACTIVITÉ
ET PAR ÉTATS MEMBRES DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2020
100
75
50
25
0
Tourisme côtier Ressources marines vivantes Transport maritime
Activités portuaires Construction et réparation de navires Ressources non vivantes
Éolien en mer
En %
Esp
ag
ne
[8
35
]
Grè
ce
[5
66
]
Alle
m
ag
ne
[5
65
]
Ita
lie
[5
28
]
Fra
nce
[3
74
]
Por
tu
ga
l [2
41
]
Pay
s-
Bas
[1
67
]
Cro
at
ie
[16
5]
Polo
gn
e [
15
3]
Dan
em
ar
k [
12
3]
Suè
de [
11
7]
Bulg
ar
ie
[72
]
Rou
m
an
ie
[72
]
Irla
nd
e [
69
]
Fin
lan
de [
50
]
Belg
ique
[3
9]
Chy
pre
[3
9]
Esto
nie
[3
8]
Le
tto
nie
[3
7]
M
alt
e [
34
]
Lit
ua
nie
[2
8]
Hon
gr
ie
[19
]
Tc
hé
quie
[1
4]
Slov
aq
uie
[1
1]
Slov
én
ie
[9]
Aut
ric
he
[7
]
Lu
xe
m
bou
rg
[0
,4
]
UE à
27
[4
37
2]
[X] = nombre de personnes employées en milliers.
Note:lesecteurdesressourcesmarinesvivantescomprend:lesfilièresdelapêche,l'aquaculture,
la transformation et distribution des produits de la pêche. Celui des ressources marines non vivantes comprend
l'extractiondepétrole,degazetd'autresminéraux(ycomprislegravier,lescarrièresdesable,l'argile,lekaolin
et le sel) et leurs activités de soutien.
Champ:Étatsmembresdel?UEà27.
Source : EU Blue Economy Observatory, état au 3 avril 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 117
Ports maritimes de voyageurs
TOP 20 DES PORTS MARITIMES EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE PASSAGERS
EMBARQUÉS ET DÉBARQUÉS DE 2018 À 2021
En milliers de passagers
Ports 2018 2019 2020 2021
Algésiras (Espagne) 5 953 6 148 1 546 1 337
Århus (Danemark) 3 145 3 385 2 436 3 007
Calais (France) 9 118 8 478 3 269 2 388
Cirkewwa (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 087
Capri (Italie) 4 785 4 796 2 714 2 089
Helsingborg (Suède) 7 136 7 153 3 562 4 009
Helsingør (Danemark) 7 152 7 105 3 548 3 985
Helsinki (Finlande) 11 569 11 619 4 754 3 737
Île d'Elbe (Italie) nd 2 641 2 384 2 712
Ischia (Portugal) nd 4 788 2 645 2 048
Messina (Italie) 10 604 11 669 7 737 8 251
Mgarr-Gozo (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 452
Napoli (Italie) 7 066 9 257 5 318 4 628
Palma Mallorca (Espagne) 7 330 7 848 3 726 5 816
Paloukia Salamina (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964
Peiraias (Grèce) 8 927 9 331 4 370 5 972
Perama (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964
Piombino (Allemagne) 3 662 2 827 2 594 2 870
Portoferraio (Italie) 2 941 nd nd nd
Puttgarden (Allemagne) 5 580 6 007 2 329 2 696
Reggio di Calabria (Italie) 9 335 10 884 7 528 8 109
Rødby (Færgehavn) (Danemark) 5 625 5 483 2 331 2 686
Santa Cruz de Tenerife (Espagne) 5 226 5 448 2 964 4 281
Sjællands Odde (Danemark) 3 226 3 493 2 506 3 081
Split (Croatie) 4 760 4 958 2 523 3 745
Stockholm (Suède) 8 534 8 349 1 906 4 433
Tallinn (Estonie) 9 967 9 961 4 331 3 475
Turku (Finlande) 3 137 3 137 1 105 1 402
Top 20 ports 148 916 161 478 83 100 92 578
nd = données non disponibles.
Champ : États membres de l'UE.
Source : Eurostat, données extraites au 2 juin 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
118 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Ports maritimes de marchandises
TRANSPORT MARITIME DE MARCHANDISES DANS LES PRINCIPAUX PORTS
EUROPÉENS DE 2019 À 2021
2019 2020 2021
0 100 200 300 400 500
En millions de tonnes
)saB-syaP( madrettoR
Anvers (Belgique)
Hambourg (Allemagne)
Amsterdam (Pays-Bas)
Algésiras (Espagne)
Marseille (France)
Valence (Espagne)
Le Havre (France)
Trieste (Italie)
Barcelone (Espagne)
Dunkerque (France)
Gênes (Italie)
Le Pirée (Grèce)
Brême (Allemagne)
Zeebruges (Belgique)
Zeeland Seaports (Pays-Bas)
Göteborg (Suède)
Livourne (Italie)
Cartagena (Espagne)
Bergen (Norvège)
nd
nd = données non disponibles.
Sources : Eurostat ; SDES, Chiffres clés des transports, 2022. Traitements : SDES, 2022
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 119
Flotte de pêche
TOP 10 DES PAYS EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE NAVIRES DE PÊCHE EN 2021
ET ÉVOLUTION DEPUIS 2015
Pays 2015 2017 2019 2020 2021
Grèce 15 351 14 982 14 689 14 619 14 551
Italie 12 300 12 252 12 127 12 152 12 179
Espagne 9 397 9 145 8 883 8 838 8 730
Portugal 8 035 7 907 7 755 7 712 7 678
Croatie 7 727 7 559 7 604 7 543 7 507
France 7 309 6 509 6 513 6 223 6 229
Finlande 2 723 3 224 3 207 3 137 3 174
Irlande 2 141 2 022 2 040 2 034 2 032
Danemark 2 356 2 198 2 077 2 029 1 971
Estonie 1 538 1 595 1 742 1 828 1 889
UE à 28 (2015-2019) 84 203 82 647 75 157 - -
UE à 27 (depuis 2020) - - - 74 806 74 556
Sources : Agreste, collection Graph'Agri 2020, 2022 ; Eurostat, données extraites au 28 mars 2023.
Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
120 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pêche maritime dans le monde
CAPTURES DE POISSONS, CRUSTACÉS, MOLLUSQUES ET AUTRES ORGANISMES
AQUATIQUES DANS LE MONDE DEPUIS 2010
En milliers de tonnes équivalent poids vif
Pays 2010 2019 2020 2021
Allemagne 215 207 195 157
Chili 3 048 2 377 2 162 nd
Chine 13 099 12 329 11 890 nd
Danemark 828 629 733 466
Espagne 742 837 748 752
France 440 527 461 485
Inde 3 272 3 690 3 709 nd
Indonésie 5 046 7 003 6 430 nd
Islande 1 081 923 1 020 nd
Italie 230 181 137 146
Norvège 2 838 2 479 2 205 2 168
Pays-Bas 376 319 308 295
Pologne 130 181 187 155
Portugal 223 184 159 178
Suède 211 178 171 153
Turquie 446 432 331 295
USA 4 293 4 785 4 234 nd
Vietnam 2 067 3 285 3 273 nd
UE à 27 (depuis 2020) 4 394 4 103 3 932 nd
Monde 77 353 81 599 78 784 nd
nd = données non disponibles.
Champ:zonesmarinesdepêche,horseauxcontinentales.
Sources : Agreste, collection Graph?Agri- pêche et aquaculture, 2022 ; Eurostat, FAO, état au 31 mars 2023.
Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 121
Stocks de poissons et de crustacés
ÉTAT DES STOCKS COMMERCIAUX DE POISSONS ET DE CRUSTACÉS PAR RÉGION
MARINE EUROPÉENNE, DE 2016 À 2020
?
500 km0
3
3
1
76
3
31
19
Océan Arctique
Mer d?Islande, du Groenland
et des Îles Féroé
Zone large de distribution
Mer
Celtique
Baie
de Biscaye
et côtes
ibériennes
Açores
Océan Atlantique
Mer
Méditerranée
Ouest
Mer Méditerranée
Centrale
Mer Méditerranée Est
Mer Noire
7
Mer du Nord
Mer
Baltique
2
Stocks en bon état
écologique sur la base
des critères mortalité par
pêche et capacité de
reproduction
48
2
65
3
X
Nombre de stocks
évalués
Nombre de stocks
totaux
Nombre de stocks
en mauvais état
Stocks en mauvais état
écologique sur la base
des critères mortalité par
pêche et capacité de
reproduction
Stocks en bon état
écologique sur la base du
critère mortalité par pêche
ou du critère capacité
Stocks dont l?état
est indéterminé
de reproduction
Note:stocksévaluésparrapportauxcritèresdebonétatécologique(mortalitéparpêcheetcapacité
de reproduction).
Source : Agence européenne pour l'environnement, état au 28 mars 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
122 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Éolien en mer
PANORAMA EUROPÉEN DES PARCS ÉOLIENS OFFSHORE RACCORDÉS AU RÉSEAU
À FIN 2023
Pays Nombre de turbines
raccordées en 2023
Capacité cumulée
en 2023 (en MW)
Turbines
connectées en 2023
Capacité raccordée
en 2023 (en MW)
Royaume-Uni 2 767 14 756 88 833
Allemagne 1 566 8 536 27 329
Pays-Bas 670 4 739 174 1 906
Danemark 672 2 652 41 344
Belgique 399 2 261 0 0
France 130 842 49 360
Suède 80 192 0 0
Norvège 10 101 1 35
Finlande 19 71 0 0
Italie 10 30 0 0
Irlande 7 25 0 0
Portugal 3 25 0 0
Espagne 2 7 1 2
Total 6 335 34 237 381 3 809
Source :Offshorewindenergy2023statistiques,WindEurope,mars2024.Traitements:SDES,2024
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 123
Aires marines protégées
COUVERTURE DES AIRES MARINES PROTÉGÉES PAR LES ÉTATS MEMBRES
DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2021
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
En % de couverture de l?espace maritime de chaque état
Allemagne
Belgique
France
Pays-Bas
Lituanie
Pologne
Roumanie
Grèce
Estonie
Danemark
Lettonie
Suède
UE à 27
Espagne
Finlande
Croatie
Chypre
Bulgarie
Italie
Malte
Slovénie
Portugal
Irlande
Notes : sont ici considérées comme aires marines protégées (AMP) à la fois les sites Natura 2000 et les aires
protégées désignées au niveau national par chaque État membre. Pour la France, les données font référence
uniquementàlaFrancemétropolitaine.LasuperficiedecouverturetotalepourlesAMPfrançaisesconsidérées
est de 140 053 km2,soit37,6%del?espacemaritimefrançaismétropolitain.Eurostatcalculelapartdeszones
marinesprotégéessurlabasedesdonnéespubliéesurWISEMARINE(Systèmed'informationmaritimepour
l'Europe) et rapportées par les États membres en vertu de la directive-cadre sur la stratégie pour le milieu
marin (2008/56/CE).
Source : Eurostat, état au 31 mars 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
124 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Déchets sur les plages
TOP 10 DES DÉCHETS LES PLUS COLLECTÉS SUR LES PLAGES EUROPÉENNES ET
DE FRANCE MÉTROPOLITAINE EN 2021
En % du nombre total de déchets collectés
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Fragments en plastique/polystyrène (2,5-50 cm)
Bouchons/couvercles en plastique pour boissons
Pailles et agitateurs
Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm
Bouteilles en plastique <= 0,5 L
Sacs de courses
Bouteilles en plastique > 0,5 L
Éponges en mousse
0 5 10 15 20 25 30
Fragments en plastique (2,5-50 cm)
Fragments en polystyrène (2,5-50 cm)
Cotons-tiges (plastique)
Élastiques de conchyliculture
Bouchons, couvercles en plastique pour boissons
Bouchons, capsules en plastique
(anneau, joint/opercule associé)
Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips
Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips
Mégots et ?ltres de cigarettes
Mégots et ?ltres de cigarettes
Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm
Filets et morceaux de ?let (< à 50 cm)
Plages européennes*
Total de déchets collectés et analysés : 90 463
Plages de France métropolitaine
Total de déchets collectés et analysés : 133 218
*Pourl'Europe,seuleslesdonnéessurlesévénementsdesurveillancedeMarineLitterWatch(MLW)ontété
prises en compte.
Champ : plages de la France métropolitaine et plages de quatre mers régionales européennes : mer Baltique,
mer Noire, mer Méditerranée et océan Atlantique Nord-Est.
Sources : Cedre, 2022 (pour la France) ; MarineLitterWatch(MLW)-AEE, état au 3 avril 2023 (pour l'Europe).
Traitements : SDES, 2023
https://www.eea.europa.eu/themes/water/europes-seas-and-coasts/assessments/marine-litterwatch/data-and-results/marine-litterwatch-data-viewer
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 125
Qualité des eaux de baignade en mer
PART DES SITES DES EAUX DE BAIGNADE EN MER EN EXCELLENTE QUALITÉ
DANS LES PAYS EUROPÉENS EN 2022
80
En %
100
60
40
20
0
99
99
95
97
94
94
93
92
92
91
90
8988
86
86
85
82
78
78
73
70
70 51
43
Chypre
Croatie
Grèce
Slovénie
Malte
Danemark
Espagne
Bulgarie
Roumanie
Portugal
Italie
UE à 27Lituanie
Allemagne
Pays-Bas
Belgique
Lettonie
Irlande
France
Finlande
Suède
Albanie
Pologne
Estonie
Note : nombre total des sites de baignade en mer rapportés pour la saison 2022 par pays : Albanie 113,
Allemagne362,Belgique41,Bulgarie92,Chypre120,Croatie894,Danemark917,Espagne1987,Estonie
30,Finlande78,France2074,Grèce1679,Irlande139,Italie4854,Lettonie33,Lituanie16,Malte87,Pays-
Bas91,Pologne185,Portugal509,Roumanie49,Slovénie21,Suède261,UEà27pays14519.
Source : Eurostat, état au 12 septembre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
126 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Ressources minérales
des grands fonds marins
LOCALISATION DES RESSOURCES MINÉRALES ASSOCIÉES AU GRANDS
FONDS MARINS ET DES ZONES D?EXPLORATION DE CES RESSOURCES
160°W 120°W 80°W 0°40°W 40°E 80°E 160°E120°E
70°N
50°N
30°N
10°N
10°S
30°S
50°S
70°S
70°N
50°N
30°N
10°N
10°S
30°S
50°S
70°S
Permis d?exploration
dans les eaux internationales
(sous contrôle de l?AIFM)
Permis d?exploration pour
les sulfures polymétalliques
Permis d?exploration pour
les nodules polymétalliques
Permis d?exploration pour les
encroûtements fer-manganèse
Localisation des permis
d?exploration et d?exploitation
dans les ZEE (sous contrôle
Zones avec permis
d?exploration
Zones avec permis
d?exploitation
Limites des ZEE
Limites de plaques tectoniques
Sites avec sulfures
polymétalliques
Zones à nodules
polymétalliques
Zones d?encroûtements
fer-manganèse
des états souverains)
*DanslazonedeClarion-Clipperton,17paysbénéficientd?unouplusieurspermisd'exploitation:Chine
et Russie** détiennent 2 permis chacun ; France, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Belgique, Corée du
Sud,Pologne**,Bulgarie**,Cuba**,l?îleCook,Jamaïque,Kiribati,Nauru,Républiquetchèque**,Singapour,
Slovaquie** et Tonga détiennent 1 permis chacun.
** Fait référence à 1 permis obtenu dans le cadre d?un groupement des pays.
Notes:ZEE=zoneéconomiqueexclusive;30permisd?explorationdesressourcesminéralesetmarines
ont été délivrés par l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) et en cours de validité au 30 juin 2023,
dont19pourlesnodulespolymétalliques,7pourlessulfurespolymétalliqueset4pourlesencroûtements
riches en cobalt.
Source :Ifremerd?aprèssourceAIFM,2023.Traitements:Ifremer,2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 127
Pour aller plus loin
? Agence européenne pour l?environnement.
? Eurostat.
? EU Blue Economy Observatory.
? Food and Agriculture Organization of the United Nations.
? International Seabed Authority.
? Wind Europe.
https://www.eea.europa.eu/fr
https://ec.europa.eu/eurostat/web/main/data/database
https://blue-economy-observatory.ec.europa.eu/index_en
https://www.fao.org/fishery/fr/capture
https://www.isa.org.jm/exploration-contracts/
https://windeurope.org/
128 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Annexes
? Glossaire
? Sigles et abréviations
annexes
130 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Glossaire
Aléa : manifestation d?un phénomène naturel ou anthropique d?occurrence
et d?intensité données.
Aquaculture marine : ensemble des activités de culture de plantes et
d'élevage d'animaux dans le milieu marin ou dans l?eau de mer. Ces
productions concernent les filières de la conchyliculture, la pisciculture
marine, la culture de macro-algues et l?élevage de crustacés en eau de
mer, essentiellement de crevettes et d?écrevisses.
Artificialisation : transformation d?un sol à caractère naturel, agricole ou
forestier par des actions d?aménagement, pouvant entraîner son
imperméabilisation totale ou partielle.
Capacité d?accueil marchand : nombre de lits touristiques en hébergement
marchand dans une commune, c?est-à-dire hors résidences secondaires.
Sont comptabilisés les lits en hôtels, campings, résidences de tourisme,
villages vacances, auberges de jeunesse, centres sportifs. Les ratios définis
par l?Insee sont utilisés afin d?estimer le nombre de lits touristiques pour les
hôtels (deux lits par chambre) et les campings (trois lits par emplacement).
Capacité d?accueil touristique : nombre de lits touristiques en hébergement
marchand (hôtels, campings, résidences de tourisme, villages vacances,
auberges de jeunesse, centres sportifs, etc.) et en résidences secondaires.
Les hébergements touristiques entre particuliers ne sont pas pris en compte.
Pour les résidences secondaires, le ratio défini par l?Insee est également
utilisé afin d?estimer le nombre de lits touristiques (cinq lits par résidence
secondaire).
Capacité d?épuration nominale : débit et charge journalière maximal,
exprimée en équivalent habitant (EH), que la station d?épuration peut traiter
efficacement.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 131
Conchyliculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l?élevage de
coquillages marins : huîtres, moules, praires, palourdes et coques. Cette
activité s?exerce essentiellement sur des parcelles concédées par l?État sur
le domaine public maritime.
Convention Ospar : adoptée en 1962, c?est une convention de mer régionale
qui définit les modalités de la coopération internationale pour la protection
du milieu marin de l'Atlantique Nord-Est.
Convention de Barcelone : adoptée en 1976, elle a pour objectif de
prévenir et réduire la pollution marine par les navires, les aéronefs et les
sources terrestres en mer Méditerranée. La convention et ses protocoles
additionnels intègrent également la planification, la gestion intégrée des
zones côtières, la promotion du développement durable et la protection et
l?amélioration du milieu marin.
Convention Marpol : adoptée en 1973, elle est la principale convention
internationale traitant de la prévention de la pollution en milieu marin, que
les causes soient liées à l?exploitation ou à des accidents.
Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage :
centres chargés de recueillir les informations et la coordination des
interventions visant à faciliter la constatation et le recueil d?éléments relatifs
à la recherche et la répression des pollutions par les navires, sous l?autorité
du préfet maritime et du procureur de la République. Les CROSS rédigent
des rapports officiels relatant une pollution en mer (POLREP).
Directive « Habitats - Faune - Flore » : directive européenne du 21 mai 1992
destinée à la protection des milieux et des espèces « remarquables »,
servant de base juridique au réseau Natura 2000 en prévoyant notamment
la désignation de zones spéciales de conservation (ZSC) et la protection
d?habitats et d'espèces sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre
et marin).
annexes
132 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Directive « Oiseaux » : directive européenne du 2 avril 1979 concernant
la protection des oiseaux sauvages. Elle sert de base juridique au réseau
Natura 2000 en prévoyant notamment la désignation de zones de protection
spéciale (ZPS) sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre et marin).
Directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » : adoptée en 2008,
cette directive est l'un des piliers de la politique environnementale
européenne pour l'eau et les milieux aquatiques. Son objectif est de
« préserver la diversité biologique et le dynamisme des océans et des mers
et d'en garantir la sûreté, la propreté, le bon état sanitaire et la productivité ».
Dispositif de séparation du trafic : système d'organisation du trafic visant
à séparer des flux de trafic opposés par des moyens appropriés et notamment
par l'établissement de couloirs de circulation.
Eaux côtières : eaux de surface situées entre la ligne de base servant
pour la mesure de la largeur des eaux territoriales et une distance d?un mille
marin.
Eaux intérieures : étendues d?eau situées en deçà de la bordure littorale
d?un État ou « ligne de base ». L?État est souverain sur cet espace maritime.
Sa souveraineté s?étend à la fois à la surface des eaux, à la colonne d?eau
sous-adjacente, au sol et au sous-sol et à l?espace aérien.
Eaux internationales : elles comprennent toutes les eaux qui ne sont pas
incluses dans l?espace maritime d?un État. Dans ces eaux s?exerce le
principe de liberté de la haute-mer. À la suite de l?implémentation de la
Partie XI de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM),
l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) a été créée en 1994 pour
régir l?utilisation des ressources du sol et du sous-sol des eaux internationales
considérées comme le bien commun de l?humanité.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 133
Eaux résiduaires urbaines : eaux usées des ménages et d?autres usagers
de l?eau potable (établissements publics (écoles, hôpitaux, etc.) et privés
(entreprises)), eau de pluie souillée lors du ruissellement sur les toitures et
la voirie. Une grande partie de ces eaux usées est assainie dans des stations
d?épuration urbaines collectives.
Eaux de transition : eaux de surface situées à proximité des embouchures
de rivières ou de fleuves, qui sont partiellement salines en raison de leur
proximité des eaux côtières mais qui restent fondamentalement influencées
par des courants d?eau douce.
Équivalent habitant : unité de mesure basée sur une estimation de la
quantité de pollution organique émise par personne et par jour (1 EH = 60 g
de DBO5/jour en entrée station). Elle permet d?apprécier le bon
dimensionnement des stations de traitement des eaux usées, ainsi que de
caractériser la taille des agglomérations urbaines en matière de traitement
des eaux usées.
Espèce endémique d?un territoire : espèce dont l?ensemble des
populations est présent exclusivement dans une zone géographique connue.
Espèce sub-endémique d?un territoire : espèce dont l?ensemble des
populations ne se trouve que dans une zone géographique connue ou
localisée de façon très marginale en périphérie.
Eutrophisation : enrichissement excessif des cours d?eau et des plans
d?eau en éléments nutritifs comme le phosphore et l?azote, lesquels agissent
comme engrais pour les plantes aquatiques. Elle se manifeste par la
prolifération de végétaux aquatiques et une diminution notable de la teneur
en oxygène de l?eau. Il s?en suit, entre autres, une diversité animale et
végétale amoindrie et des usages perturbés.
annexes
134 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Habitat d?intérêt communautaire : habitat naturel en danger ou ayant
une aire de répartition réduite en Europe, listé en annexe de la directive
« Habitats - Faune - Flore », et pour lequel doivent être désignées des
zones spéciales de conservation dans le cadre du réseau Natura 2000.
Initiative française pour les récifs coralliens : l'initiative nationale recouvre
toutes actions et mesures prises en faveur de la protection et de la gestion
durable des récifs coralliens des Outre-mer.
Logements en résidence : logements individuels ou collectifs construits
en vue d?une occupation par un public ciblé selon la nature de la résidence,
avec mise à disposition de services spécifiques (ex. résidence sénior).
Logement individuel pur : logement faisant l?objet d?un permis de construire
relatif à un seul logement individuel.
Logements individuels groupés : logements faisant l?objet d?un permis
de construire relatif à la construction de plusieurs logements individuels
(notamment en lotissement ou dans une maison individuelle de deux
logements), ou de logements individuels associés à des logements collectifs
ou des locaux non résidentiels.
Logement vacant : logement inoccupé se trouvant dans l?un des cas
suivants : proposé à la vente, à la location, déjà attribué à un acheteur ou
un locataire et en attente d?occupation, en attente de règlement de
succession, conservé par un employeur pour un usage futur au profit d?un
de ses employés, gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire.
Macro-déchets marins : tous les matériaux solides, manufacturés ou
transformés, délibérément jetés, ou accidentellement perdus sur le littoral
ou en mer et ayant une taille supérieure à 5 mm. Certains déchets de petite
taille mais clairement identifiés, tels que les bouchons, mégots de cigarette
ou les biomédias, sont également inclus dans la catégorie des macro-
déchets.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 135
Masse d?eau : proportion d?eau, de plan d?eau ou zone côtière homogène.
Les masses d?eau correspondent au découpage élémentaire utilisé pour
les évaluations conduites au titre de la directive-cadre sur l?eau 2000/60/
CE.
Mer territoriale : bande de 12 milles marins, soit 22 km environ, calculée
à partir de la bordure littorale d?un État ou « ligne de base ». Dans cette
zone, l?État exerce pleinement sa souveraineté sur le sol et le sous-sol
marin, la surface et la colonne d?eau sous-adjacente, ainsi que sur l?espace
aérien.
Natura 2000 : réseau écologique européen de sites naturels désignés en
application des directives « Habitats - Faune - Flore » et « Oiseaux » et
visant à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt communautaire.
Navires rouliers : navires utilisés pour transporter des véhicules chargés
grâce à une rampe d?accès.
Oiseaux d?eau hivernants : vaste catégorie d'oiseaux comportant toutes
les espèces qui fréquentent de près ou de loin les zones humides. Ils se
répartissent en 9 groupes (exotiques compris) qui font l'objet d'un bilan
dans le cadre du suivi Wetlands (anatidés, limicoles, plongeons et grèbes,
ardéidés, cigognes, rallidés et grues, ibis/spatules/flamants, laridés,
cormorans).
Orientation technico-économique des exploitations agricoles :
classification européenne faite à partir des coefficients de production brute
standard (PBS). Une exploitation est spécialisée dans une orientation si la
PBS de la ou des productions concernées dépasse deux tiers du total.
Parc de logements : il regroupe les résidences principales, les résidences
secondaires (y compris les logements occasionnels) et les logements
vacants.
annexes
136 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pisciculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l'élevage des poissons
destinés à la consommation, en milieu naturel ou en bassin artificiel. En
France, elle regroupe trois secteurs d?élevage bien distincts : la pisciculture
en eau douce, la pisciculture marine et la pisciculture d?étangs.
Phosphore total : paramètre permettant de mesurer toutes les formes
sous lesquelles le phosphore est présent, organique et inorganique. Le
phosphore organique peut provenir de tissus végétaux ou animaux, des
eaux usées domestiques ou industrielles ou d?effluents d?élevages agricoles.
Les phosphates inorganiques proviennent en partie des fertilisants agricoles.
Plan de prévention des risques littoraux : dispositif visant à encadrer le
développement urbain dans les zones les plus exposées aux risques naturels
liés à la submersion marine et/ou au recul du trait de côte et de falaises. Il
réglemente le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour
le rendre compatible avec l?intensité du risque encouru. Le principe général
est de ne pas augmenter la vulnérabilité des personnes et des biens établis
dans des zones concernées et de définir des mesures de prévention, de
protection ou de sauvegarde compatibles avec un développement
économique, social et résilient du territoire.
Plan de prévention des risques approuvé : un plan de prévention des
risques est dit approuvé (ou opposable) lorsqu?un arrêté préfectoral valide
le document, délimite les zones à risques et précise les règles qui s?appliquent
à chacune de ces zones.
Points chauds de biodiversité : régions très riches en espèces et très
menacées. La France est présente sur 5 des 36 points chauds de la
biodiversité mondiale : Méditerranée, Caraïbes, océan Indien, Polynésie
et Nouvelle-Calédonie.
POLREP : rapports officiels relatant d?une pollution en mer. Ils permettent,
entre autres, de connaître la localisation et le type de pollutions occasionnées,
parfois leur étendue, et éventuellement la source qui en est la cause.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 137
POLREP confirmé : constat de pollution effectué par un agent habilité.
Polyculture-élevage ou polyculture-polyélevage : se dit d?une exploitation
qui cultive plusieurs types de cultures et/ou qui élève plusieurs espèces
animales.
Produit brut standard : il décrit le potentiel de production des exploitations
et permet de classer économiquement les exploitations (moins de
25 000 ¤ = petites exploitations ; 25 000 - 100 000 ¤ = moyennes
exploitations ; plus de 100 000 ¤ = grandes exploitations).
Protection forte : le décret n° 2022-527 en application de l?article L. 110-4
du Code de l?environnement la définit comme « une zone géographique
dans laquelle les pressions engendrées par les activités humaines
susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont
absentes, évitées, supprimées ou fortement limitées, et ce de manière
pérenne, grâce à la mise en oeuvre d'une protection foncière ou d'une
réglementation adaptée, associée à un contrôle effectif des activités
concernées ».
Régime catastrophes naturelles : l?indemnisation des dommages par le
régime catastrophes naturelles porte sur « les dommages matériels directs
ayant eu pour cause déterminante l?intensité anormale d?un agent naturel,
lorsque les mesures habituelles à prendre pour éviter ces dommages n?ont
pu empêcher leur survenance ou n?ont pu être prises » (article L. 125-1
alinéa 3 du Code des assurances). L?état de catastrophe naturelle est
constaté par un arrêté interministériel qui détermine les zones et les périodes
où s?est située la catastrophe, ainsi que la nature des dommages occasionnés
par celle-ci.
annexes
138 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Réseau national échouages (RNE) : réseau intervenant sur le littoral
métropolitain depuis le début des années 1970 et sur les territoires
ultramarins depuis 1990. Le RNE est constitué par 462 correspondants
coordonnés par l?Observatoire Pelagis (unité mixte de service de l?Université
de La Rochelle et du CNRS en partenariat avec le ministère en charge de
l?Écologie).
Résidence principale : logement occupé de façon habituelle et à titre
principal par une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage.
Résidence secondaire : logement utilisé pour des séjours de courte durée
(week-ends, loisirs, ou vacances). Les logements meublés mis en location
pour des séjours touristiques sont également classés en résidences
secondaires.
Rivage : partie de la terre soumise à l?action des vagues et de la marée.
Schéma de cohérence territoriale (SCoT) : ce schéma détermine, à
l?échelle de plusieurs communes ou groupement de communes, un projet
de territoire visant à mettre en cohérence l?ensemble des politiques
sectorielles, notamment en matière d?habitat, de mobilité, d?aménagement
commercial, d?environnement ou de paysage.
Situation dangereuse en navigation maritime : situation dans laquelle
un navire, en raison de son comportement, peut mettre en danger sa propre
sécurité ou celle des navires situés aux alentours ou celle de l?État côtier.
Surface agricole utile : la surface agricole utile est une notion normalisée
dans la statistique agricole européenne. Elle comprend les terres arables
(y compris pâturages temporaires, jachères, cultures sous abri, jardins
familiaux, etc.), les surfaces toujours en herbe et les cultures permanentes
(vignes, vergers, etc.).
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 139
Taux de fonction touristique : indicateur de pression ou d?intensité
touristique qui traduit ainsi les variations de population occasionnées par
le tourisme. Il s?agit du rapport entre le nombre de lits touristiques d?un
territoire et sa population résidente. Il exprime la capacité théorique d?un
territoire à augmenter sa population en matière d?accueil touristique. Un
taux égal à 100 signifie que le territoire dispose d?une capacité d?accueil
de touristes équivalente à la population permanente et est donc susceptible
de doubler sa population avec l?accueil de touristes.
UMS (Universal Measurement System) : unité de mesure de volume pour
les navires de longueur supérieure à 24 mètres effectuant des voyages
internationaux.
Union internationale pour la conservation de la nature : organisation
intergouvernementale qui dresse des états des lieux et formule des
recommandations pour faire évoluer les politiques, les connaissances et
la mise en oeuvre des actions en faveur de la conservation de la biodiversité.
Zone économique exclusive : zone au-delà de la limite des eaux
territoriales et jusqu?à 200 milles marins (environ 370 km) calculée à partir
des lignes de base d?un État. Dans cette zone, l?État exerce des droits
souverains sur l?exploration, exploitation, la conservation et la gestion des
ressources naturelles, biologiques ou non au niveau de la colonne d?eau,
du sol et du sous-sol. L?État a la possibilité de demander l?extension de son
plateau continental jusqu?à 350 milles marins depuis la ligne de base.
annexes
140 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Sigles et abréviations
AIFM Autorité internationale des fonds marins
APER Association pour la plaisance écoresponsable
ARS Agence régionale de santé
Cedre Centre de documentation, de recherche
et d?expérimentations sur les pollutions accidentelles
des eaux
Cerema Centre d'études et d'expertise sur les risques,
l'environnement, la mobilité et l'aménagement
CEVA Centre d?étude et de valorisation des algues
COM Collectivités d?outre-mer
CROSS Centre régional opérationnel de surveillance
et de sauvetage
DCSMM Directive-cadre « stratégie pour le milieu marin »
DGAL Direction générale de l'alimentation du ministère
de l'Agriculture
DGALN/DEB Direction générale de l'aménagement, du logement
et de la nature/Direction de l'eau et de la biodiversité
DGAMPA Direction générale des affaires maritimes, de la pêche
et de l?aquaculture
DHFF Directive « Habitats - Faune - Flore »
DHUP Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages
au sein du MTECT
DO Directive « Oiseaux »
DROM Départements et régions d?outre-mer
DST Dispositif de séparation du trafic
EH Équivalent habitant
ENSM École nationale supérieure maritime
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 141
Ifrecor Initiative française pour les récifs coralliens
Ifremer Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
IGN Institut géographique national
Insee Institut national de la statistique et des études
économiques
INPN Inventaire national du patrimoine naturel
LPO Ligue pour la protection des oiseaux
MASA Ministère de l?Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
MEDDE Ministère de l'Écologie, du Dévoloppement durable
et de l'Énergie (ancienne dénomination du ministère
chargé de l'Environnement)
MNHN Muséum national d'histoire naturelle
MTE Ministère de la Transition écologique (ancienne
dénomination du ministère chargé de l'Environnement)
MTECT Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion
des territoires
OFB Office français de la biodiversité
OTEX Orientation technico-économique des exploitations
agricoles
PatriNat Centre d'expertise et de données sur le patrimoine naturel
POLREP Rapport de pollution
PPRL Plan de prévention des risques littoraux
PPMR Plan de prévention multirisques
PBS Produit brut standard
REMI Réseau de contrôle microbiologique des zones
de production de coquillages
RNE Réseau national échouages
Rephytox Réseau de surveillance des phycotoxines dans
les organismes marins
annexes
142 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
SAU Surface agricole utile
SCoT Schéma de cohérence territoriale
SDES Service des données et études statistiques
SINP Système d'information de l'inventaire du patrimoine naturel
SSP Service de la statistique et de la prospective au sein
du MASA
STEU Station de traitement des eaux usées
TAAF Terres australes et antarctiques françaises
TaxRef Référentiel taxonomique national
UE Union européenne
UICN Union internationale pour la conservation de la nature
UMS Universal Measurement System
ZEE Zone économique exclusive
ZSC Zone spéciale de conservation
ZPS Zone de protection spéciale
ABRÉVIATIONS DES UNITÉS DE MESURE
GW Gigawatt - milliard de watts
Ha Hectare
M¤ Million d'euros
Md¤ Milliard d'euros
Mt Million de tonnes
MW Mégawatt - million de watts
Table des matières
table des matières
144 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Avant-propos 4
Données clés 5
ÉLÉMENTS DE CONTEXTE 9
ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES
DES TERRITOIRES LITTORAUX
15
Dynamique démographique 16
Logements 18
Construction de logements 20
Occupation du sol suivant la distance à la mer 22
Planification urbaine 24
Économie maritime 26
Hébergement touristique 28
Agriculture du littoral 30
Pêche maritime 32
Aquaculture marine 34
Énergies marines renouvelables 36
Formations aux métiers de la mer 38
Transport maritime de marchandises 40
Transport maritime de voyageurs 42
Surveillance de la navigation maritime 44
Déconstruction des bateaux de plaisance 46
Pour aller plus loin 48
table des matières
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 145
ÉTAT DES EAUX, PRESSIONS ET IMPACTS 49
État des eaux littorales 50
Qualité des eaux de baignade en mer 52
Qualité bactériologique des produits de la mer 54
Pollutions en mer 56
Macro-déchets sur le littoral métropolitain 58
Déchets en mer 60
Flux d?azote et de phosphore à la mer 62
Échouage des macro-algues 64
Toxines algales 66
Assainissement collectif des eaux résiduaires urbaines sur le littoral 68
Pour aller plus loin 70
ÉCOSYSTÈMES LITTORAUX ET MARINS 71
Niveau de connaissances de la répartition des espèces marines 72
Espèces endémiques et sub-endémiques marines 74
Liste rouge UICN des espèces marines 76
Récifs coralliens 78
Mangroves françaises 80
Milieux humides du littoral français 82
Oiseaux d?eau hivernants du littoral métropolitain 84
Date d?arrivée des oiseaux migrateurs sur le littoral métropolitain 86
État de conservation des espèces et habitats naturels marins
et côtiers d?intérêt communautaire 88
Échouages de mammifères marins 90
Espèces invasives 92
Aires marines protégées 94
Espaces protégés : protections fortes terrestres 96
Réseau Natura 2000 98
Pour aller plus loin 100
table des matières
146 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RISQUES LITTORAUX 101
Réchauffement et acidification des océans 102
Niveau des océans 104
Population et logements exposés aux inondations
par submersion marine 106
Érosion du littoral 108
Catastrophes naturelles 110
Gestion des risques littoraux 112
Pour aller plus loin 114
SITUATION DE LA FRANCE DANS LE MONDE 115
Emplois de l?économie maritime 116
Ports maritimes de voyageurs 117
Ports maritimes de marchandises 118
Flotte de pêche 119
Pêche maritime dans le monde 120
Stocks de poissons et de crustacés 121
Éolien en mer 122
Aires marines protégées 123
Déchets sur les plages 124
Qualité des eaux de baignade en mer 125
Ressources minérales des grands fonds marins 126
Pour aller plus loin 127
ANNEXES 129
Glossaire 130
Sigles et abréviations 140
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 147
Dépôt légal: mars 2024 - version modifiée
enavril2024 (pp. 6, 108-109)
ISSN: 2557-8138 (en ligne)
2555-7580 (imprimé)
Directrice de publication: Béatrice Sédillot
Rédacteur en chef: Hugues Cahen
Coordination éditoriale: Céline Blivet,
ClaudeBaudu-Baret
Cartographie: Antea
Infographie: Bertrand Gaillet
Maquettage et réalisation: Agence Efil, Tours
Conditions générales d?utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées
dans le présent ouvrage, faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie
(3, rue Hautefeuille - 75006Paris), est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les
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d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d?information de l?oeuvre
dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1erjuillet1992 - art.L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art.425).
Commissariat général
au développement durable
Chiffres clés
dela mer
etdulittoral
Édition 2024
À partir d?une sélection de cartes
etd?indicateurs clés commentés, ce recueil
dresse un panorama synthétique
desprincipaux usages des territoires littoraux
et marins de l?Hexagone et des Outre-mer.
Il aborde leurs impacts sur l?environnement,
lesdispositifs mis en place pour préserver
lesécosystèmes, ainsi que les effets
duchangement climatique, notamment sous
l?angle des risques naturels littoraux.
Enfin, ilillustre la place importante de la France
auniveau mondial du fait de son second rang
en matière d?espace maritime couvert et de
sapuissance économique maritime.
Service des données et études statistiques
Sous-direction de l'information environnementale
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Sommaire
Avant-propos
Données clés
Éléments de contexte
Aspects socio-économiques des territoires littoraux
État des eaux, pressions et impacts
Écosystèmes littoraux et marins
Changement climatique et risques littoraux
Situation de la France dans le monde
Annexes
Table des matières
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION t être appliqués si nécessaire. Dans les données présentées,
letraitementtertiairecorrespondàunprocédédestinéàl?éliminationdel?azoteetduphosphoreappliqué
en plus du traitement secondaire.
Champ : France métropolitaine et DROM (hors Mayotte).
Source : MTECT/DEB, portail « assainissement collectif ». Traitements : SDES, 2022
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 69
Environ 82 % des ménages français sont raccordés à un réseau
d?assainissement collectif, d?après l?observatoire national des services d?eau
et d?assainissement (Sispea). Les autres ménages, qui résident
principalement dans des zones rurales où l?habitat est dispersé, doivent être
dotés d?installations individuelles dites d?assainissement non collectif.
En 2020, 960 stations de traitement des eaux usées (STEU) en activité
sont implantées sur une commune littorale ou raccordées à une commune
littorale en tant que commune principale. Les STEU dont la tranche
d?obligation de l?agglomération de rattachement est supérieure à
10 000 équivalent habitant (EH) représentent 38 % des STEU du littoral,
contre 6 % à l?échelle nationale. Par ailleurs, 92 % de la capacité nominale
totale de traitement est assurée par des STEU de capacité supérieure à
10 000 EH, contre 79 % à l?échelle nationale. La zone littorale se caractérise
donc par une moindre proportion de STEU de petite taille, probablement en
lien avec un habitat plus dense.
Les STEU dotées d?au moins un traitement secondaire représentent
98 % de la capacité totale des installations en activité dans la zone littorale,
ce qui est proche de la moyenne nationale (96 %). La part des traitements
tertiaires dans la capacité nominale totale est en revanche inferieure en zone
littorale (62 %) par rapport à l?échelle nationale (81 %).
Après traitement, 50 % des STEU de la zone littorale rejettent leurs
effluents dans un milieu en eau douce. Cependant, cela ne correspond qu?à
22 % des capacités épuratoires, les STEU d?une capacité supérieure à
10 000 EH rejetant majoritairement en eaux côtières (61 % des capacités
d?épuration) ou en estuaire (12 % des capacités).
La capacité d?épuration nominale moyenne par habitant en assainissement
collectif est plus élevée pour les communes littorales (2,2 EH/hab) que la
moyenne nationale (1,5 EH/hab). Au-delà du fait qu?en zone littorale le taux
de raccordement à l?assainissement collectif est probablement plus élevé, cet
écart s?explique également par le dimensionnement des installations de
traitement, qui intègre les populations touristiques saisonnières.
https://www.services.eaufrance.fr/
partie 2 : état des eaux, pressions et impacts
70 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pour aller plus loin
? Agence européenne de l?environnement, From source to sea ? The untold
story of marine litter.
? CEVA, Étude et suivi des marées vertes en Bretagne.
? Cedre, Déchets aquatiques.
? Ifremer, Cedre 2023. Rapportscientifiquepourl?évaluationcycle 3 au titre
de la DCSMM. Descripteur 10 « Déchets marins » en France
métropolitaine.
? Ministère de la Santé et de la Prévention, Qualité des eaux de baignade
en France.
? Notre-environnement, Évolution de la qualité bactériologique des produits
de la mer.
? Notre-environnement, Phycotoxines sur le littoral métropolitain, évolution
depuis 2010.
? Observatoire de l?environnement en Bretagne, Évolution des échouages
d?algues vertes sur le littoral breton.
https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment
https://www.eea.europa.eu/publications/european-marine-litter-assessment
https://www.ceva-algues.com/document/etude-et-suivi-des-marees-d-algues-vertes-en-bretagne/
https://wwz.cedre.fr/content/download/9903/file/Bulletin-40-FR.pdf
https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html
https://baignades.sante.gouv.fr/baignades/editorial/fr/accueil.html
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/evolution-de-la-qualite-bacteriologique-des-produits-de-la-mer-coquillages?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5756&lien-ressource=5177&theme-ressource=441
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-littoraux-et-marins-ressources/article/phycotoxines-sur-le-littoral-metropolitain-en-2020-evolution-depuis-2010
https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation
https://bretagne-environnement.fr/echouages-algues-vertes-littoral-breton-analyse-evolution-annuelle-depuis-2002-datavisualisation
partie 3
Écosystèmes littoraux
et marins
? La France abrite une grande diversité d?écosystèmes
marins et côtiers répartis sur l?ensemble du globe.
Ces écosystèmes sont des lieux d?alimentation,
de reproduction et de repos pour de nombreuses espèces.
Avec ses territoires ultramarins, la France héberge près
de 60 000 km² de récifs coralliens, une superficie
de 880 km² de mangroves et 18 % des 240 000 espèces
marines répertoriées au niveau mondial. Très riches
en biodiversité, les milieux marins et littoraux français
fournissent à la société de nombreux services. Pourtant,
de multiples pressions (surpêche, capture d?espèces
menacées, urbanisation exponentielle, tourisme croissant,
accumulation de déchets plastiques, pollution des milieux,
changement climatique, etc.) pèsent aujourd?hui sur eux
en les rendant fragiles et vulnérables. Ainsi, 7 % de la faune
et 2 % de la flore marine présentes et évaluées en France
sont menacées ou déjà éteintes en 2022, en dépit des
dispositifs de préservation ou de protection déjà en place.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
72 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Niveau de connaissances de
la répartition des espèces marines
PROPORTION D?ESPÈCES MARINES LISTÉES DANS LE RÉFÉRENTIEL
TAXONOMIQUE NATIONAL FAISANT L?OBJET D?AU MOINS UNE DONNÉE
D?OCCURRENCE DE 2012 À 2023
50 000
45 000
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
En nombre d?espèces
Nombre d?espèces n?ayant pas de données diffusées dans l?INPN**
Nombre d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée diffusée dans l?INPN
2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021* 2022 2023
18 309
2 706
23 953
3 939
24 401
4 894
24 122
8 497
23 829
10 688
22 484
13 557
23 236
13 898
24 419
13 913
21 393
18 178
23 784
22 578
23 395
23 678
*Rupturedesérie:pourdesraisonsinhérentesàunemodificationdecalcul,lesdonnées2021nesont
pas représentées.
** Inventaire national du patrimoine naturel.
Notes:touteslesespècesmétropolitainesetultramarinesdeTaxRefsontprisesencompte;l?état
des connaissances est dressé au 1er janvier 2023.
Champ : France métropolitaine, DROM et COM.
Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : PatriNat ;
SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 73
Le référentiel taxonomique national (TaxRef) diffusé sur le portail de
l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) recense chaque année les
espèces métropolitaines et ultramarines animales, végétales et de
champignons ayant fait l?objet d?au moins une donnée d?occurrence, c?est-
à-dire associée à un lieu, une date et un observateur. Collectées notamment
dans le cadre d?inventaires de terrain, ces données géoréférencées
permettent de territorialiser les enjeux de conservation des espèces et
d?orienter les choix stratégiques des politiques publiques en matière de
planification territoriale. Elles contribuent également à l?évaluation de l?état
de conservation et au suivi de tendance de milliers d?espèces.
Début 2023, sur les 202 456 espèces recensées en France métropolitaine
et en outre-mer, seules 47 073 espèces marines sont validées et listées dans
le référentiel. Parmi celles-ci la moitié (50 %) possède au moins une donnée
d?observation diffusée sur le portail de l?INPN.
La France ne dispose d?aucune donnée accessible pour 50 % des
47 073 espèces marines. Même si leur acquisition est en constante
progression (2 706 espèces avec au moins une donnée d?occurrence en
2012 contre 23 678 en 2023), la connaissance demeure partielle et
insuffisante pour certaines d?entre elles (cas des inventaires dans les fonds
marins notamment). Disposer d?une unique observation est par exemple
insuffisant pour statuer sur le degré de présence d?une espèce. Aussi, la
proportion d?espèces faisant l?objet d?au moins une donnée d?observation ne
constitue qu?un degré imparfait de la connaissance.
Les espèces marines représentent le groupe d?espèces où l?acquisition
de données reste encore difficile et nécessite un renforcement de moyens
matériels et financiers pour assurer, entre autres, des campagnes
d?inventaires sur les groupes taxonomiques dont la connaissance est encore
lacunaire.
https://inpn.mnhn.fr/accueil/index
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
74 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Espèces endémiques
et sub-endémiques marines
PROPORTION D?ESPÈCES ENDÉMIQUES ET SUB-ENDÉMIQUES MARINES
SAUVAGES PAR TERRITOIRE EN 2023
4
3
2
1
0
Espèces endémiques Espèces sub-endémiques
En %
Poly
né
sie
fr
an
ça
ise
Île
s s
ub
an
ta
rc
tiq
ue
s
Clip
per
to
n
Nou
ve
lle
-C
alé
don
ie
Gua
delo
up
e
Guy
an
e
M
ar
tin
ique
Île
s É
par
se
s
M
ay
ot
te
La
R
éu
nio
n
W
all
is-
et
-F
ut
un
a
Fr
an
ce
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t-M
ar
tin
Sain
t-B
ar
th
éle
m
y
Sain
t-P
ier
re
-e
t-M
ique
lon
308
66
20
351
56 23 44
14 32 43
7 40 2
0 0 0
[X]=nombretotald'espècesendémiquesetsub-endémiques.
Notes:seuleslesespècesendémiquesetsub-endémiquessauvagesactuellessontprisesencompte;l?état
des connaissances est dressé au 1er janvier 2023.
Champ : France métropolitaine, DROM et COM.
Source : INPN/SINP - TaxRef v16, PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), décembre 2022. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 75
Les espèces endémiques et sub-endémiques, présentes naturellement sur
des territoires limités, constituent un patrimoine naturel unique. Elles sont les
premières espèces à être menacées du fait de leur aire de répartition
restreinte et d?une sensibilité plus forte aux pressions exercées par l?homme.
En France, elles se retrouvent principalement dans les territoires insulaires
(21,8 % contre 3,2 % dans l?Hexagone). Parce qu?elles ont évolué séparément
de celles du continent, ces espèces sont plus nombreuses sur les îles les
plus anciennes (cas de la Nouvelle-Calédonie). Hébergeant le plus grand
nombre d?espèces menacées au niveau mondial, la France se place à la
6e place des pays pour le nombre d?espèces endémiques et sub-endémiques.
En l?état des connaissances au 1er janvier 2023, sur les 46 264 espèces
sauvages marines actuellement présentes en France, 998 espèces sont
exclusives (endémiques) ou quasi exclusives (sub-endémiques) du territoire
français, c?est-à-dire présentes nulle part ailleurs dans le monde, soit 2,2 %
des espèces. La Nouvelle-Calédonie (351 espèces) et la Polynésie française
(308 espèces) concentrent la majorité de ces espèces. Sur ces territoires
abritant une faune et une flore parfois méconnues et moins étudiées que sur
le continent, l?endémisme des espèces marines serait nettement plus faible
que celui des espèces terrestres et d?eau douce : 2,2 % des espèces marines
en Nouvelle-Calédonie contre 56,9 % des espèces terrestres et d?eau douce.
La dispersion de ces espèces par les océans et une connexion plus forte
entre des habitats marins diversifiés pourraient expliquer cette situation.
La Polynésie française et les îles subantarctiques (Terres australes
antarctiques françaises - TAAF) constituent les foyers de biodiversité où la
proportion d?espèces sauvages marines endémiques ou sub-endémiques
est la plus forte (respectivement 3,8 % et 3,0 % des espèces présentes et
évaluées, contre 0,3 % dans l?Hexagone).
Le dauphin de Guyane, le poisson-ange de Clipperton ou encore l?herbier
de Posidonie de Méditerranée sont des espèces endémiques et sub-
endémiques bénéficiant aujourd?hui de nombreux plans de conservation qui
cherchent, entre autres, à préserver cette richesse unique que seuls quelques
points chauds de biodiversité à l?échelle mondiale hébergent.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
76 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Liste rouge UICN des espèces marines
RÉPARTITION PAR NIVEAU DE MENACE DES ESPÈCES ANIMALES ET VÉGÉTALES
MARINES PRÉSENTES EN FRANCE ET ÉVALUÉES AU NIVEAU DE LA LISTE ROUGE
MONDIALE DE L?UICN* EN 2022
7
81
5
En %
4 732 espèces
Préoccupation mineure Quasi menacées Éteintes ou menacées
96
56 espèces
Espèces animales marines Espèces végétales marines
7 2 2
Données insuf?santes
* Union internationale pour la conservation de la nature.
Champ:espècesprésentesaumoinsenmer(Marine/Eauxdoucesintérieuresetmarines/Terrestres,
eaux douces eaux intérieures et marines/Terrestres et marines).
Source : UICN, Liste rouge version 2021-3 : tableaux 6a, 6b, 6c, données extraites en avril 2022. Traitements :
SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 77
Réalisée par les instances internationales de l?Union internationale pour la
conservation de la nature (UICN), l?évaluation mondiale du niveau de menace
subi par les espèces permet de définir le risque d?extinction des espèces de
faune et flore de chaque pays à partir de la liste dite « Liste rouge des espèces
menacées ». En informant sur le risque d?extinction des espèces, elle traduit
la responsabilité de chaque État vis-à-vis de celles-ci, permet de déterminer
le degré général de menaces et de suivre sa dynamique.
En l?état des connaissances au 21 avril 2022, sur les 4 732 espèces
animales et 56 espèces végétales marines présentes en France et évaluées
dans le cadre de la Liste rouge mondiale de l?UICN, 336 espèces animales
(7 %) et une seule espèce végétale (2 %) sont considérées comme éteintes
ou menacées.
Depuis la précédente évaluation en 2021, 14 % des populations animales
marines évaluées sont restées stables, 13 % ont décliné et seules 2 % ont
augmenté. Pour 71 % des espèces, cette tendance n?a pas pu être
déterminée. S?agissant des espèces végétales marines évaluées, 54 % des
populations ont baissé, 31 % se sont stabilisées et 2 % ont augmenté (13 %
n?ont pu être déterminées).
Afin d?assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de
conservation favorable des espèces menacées (ou faisant l?objet d?un intérêt
particulier), des plans nationaux d?action portés par l?État (cistude d?Europe,
loutre d?Europe, balbuzard pêcheur, esturgeon européen, libellules, fluteau
nageant, etc.), mis en oeuvre depuis plus de 25 ans sur les territoires, viennent
compléter les dispositifs de protection et gestion existants (parcs nationaux,
réserves naturelles, arrêtés de protection de biotope, sites Natura 2000, sites
Ramsar, acquisitions foncières, etc.).
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
78 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Récifs coralliens
ÉTAT DES RÉCIFS CORALLIENS DU PACIFIQUE, DES ÎLES ÉPARSES, DES ANTILLES
FRANÇAISES, DE MAYOTTE ET DE LA RÉUNION, EN 2020
21
34
36
En %
129 stations
évaluées
Optimal Bon Dégradé Très dégradé
35
76 stations
évaluées
Pacifique et îles Éparses Antilles françaises, Mayotte et La Réunion
9 34
58
Champ:Pacifique(Nouvelle-Calédonie,Wallis-et-Futuna,Polynésiefrançaise,LaPassion-Clipperton),
îles Éparses dans l?océan Indien (TAAF), Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique, Saint-Barthélémy, Saint-
Martin), Mayotte et La Réunion.
Source : Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves des Outre-mer français,
2020. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 79
Avec ses 12 territoires d?outre-mer, la France héberge près de 60 000 km2
de récifs coralliens, soit 10 % de la surface mondiale (4e pays au monde).
Depuis 1870, plus de la moitié de ces écosystèmes vivants ont disparu de la
surface du globe (rapport IPBES 2019). Bien qu?ils soient en meilleure santé
que d?autres récifs, les récifs français restent menacés. De multiples
phénomènes et pressions sont à l?origine de la dégradation de ces
milieux : épisodes de blanchissement, proliférations d?Acanthaster planci L.
ou astérie couronne d'épine (une espèce d?étoile de mer), sédimentation,
pêche, réchauffement climatique, cyclones, blooms algaux (augmentation
rapide de la concentration d?algues), etc. La bonne santé des récifs coralliens
est un enjeu majeur car ils abritent plus du quart des espèces marines et sont
de ce fait un réservoir essentiel de biodiversité. Ils sont à l?origine de nombreux
services écosystémiques : protection côtière, fourniture de produits piscicoles
et aquacoles, tourisme, etc.
Selon le dernier bilan de l?Initiative française pour les récifs coralliens
(Ifrecor) portant sur l?état de santé corallien de plus de 200 stations, la
situation des récifs coralliens apparaît contrastée entre les territoires d'outre-
mer français. Soumis à une forte pression démographique et largement
anthropisés, les territoires des Antilles françaises (Guadeloupe, Martinique,
Saint-Barthélémy, Saint-Martin) et de l?océan Indien (Mayotte, La Réunion),
aux superficies plus réduites, abritaient des coraux dont 62 % des stations
étaient dans un état dégradé en 2020. À l?inverse, plus isolés, moins
densément peuplés mais plus vastes, les territoires du Pacifique (Nouvelle-
Calédonie, Wallis-et-Futuna, Polynésie française et Clipperton) et les Îles
Éparses se portaient mieux : seuls 30 % étaient dans un état dégradé en
2020. Entre 2015 et 2020, le corail vivant a connu une dégradation moindre
dans les stations du Pacifique (15 % des stations concernées) que dans
celles des Antilles françaises, de Mayotte et de La Réunion (33 % des
stations).
En s?engageant d?ici 2025 à protéger 100 % de ses récifs notamment au
travers de ses aires marines protégées, la France fait de la protection de ces
écosystèmes un enjeu de premier ordre.
https://ipbes.net/sites/default/files/2020-02/ipbes_global_assessment_report_summary_for_policymakers_fr.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/%C3%89TAT-DES-R%C3%89CIFS-2020-r%C3%A9sum%C3%A9-pour-d%C3%A9cideurs-web_compressed.pdf
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
80 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Mangroves françaises
PART DE MANGROVES PROTÉGÉES DANS LES OUTRE-MER EN 2022
En %
Île d?Europa Wallis Mayotte
Martinique Guadeloupe Saint-Martin
Nouvelle-Calédonie Guyane Saint-Barthélemy
Juan de Nova
Surfaces protégées en mangroves
Surfaces non protégées en mangroves
Aires océaniques
Océan Atlantique
Océan Indien
626 ha 36 ha 623 ha
100 100 100
0 ha
0
1 753 ha
94
2 787 ha
84
15 ha
64
18 114 ha
64
30 756 ha
58
1 ha
24
Océan Paci?que
Champ : territoires des Outre-mer concernés hors Polynésie française (mangroves introduites).
Source :pôle-relaiszoneshumidestropicales,2022.Traitements:SDES,2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 81
Écosystème des marais maritimes (fond de baie, lagunes, estuaires, deltas)
constitué majoritairement de palétuviers, les mangroves affectionnent les
eaux calmes, saumâtres et peu oxygénées. Réparties au niveau national sur
15 îles et un territoire continental (Guyane), elles couvrent 87 905 hectares
(ha), sur environ 9 millions d?ha de forêt tropicale française. De multiples
pressions pèsent sur ces écosystèmes : urbanisation, modifications
hydrologiques, pollutions issues des bassins-versants ou de la mer.
Depuis 1960, près de 40 % des mangroves mondiales ont vu leur
superficie disparaître. En France, l?état de santé des mangroves est jugé bon
en Guyane, sur les îles d?Europa et de Juan de Nova (îles Éparses/TAAF),
sur l?île de Wallis, ainsi que sur une large partie de la Nouvelle-Calédonie.
Leur état général est défavorable à Mayotte, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Celles de Martinique, Guadeloupe et certaines mangroves de Nouvelle-
Calédonie (cas des mangroves de Nouméa) commencent, elles aussi, à se
dégrader sous l?effet des activités humaines.
Face à ce constat, les territoires fixent des priorités d?action : renforcer
les contrôles par les autorités publiques, prendre en compte les enjeux relatifs
aux mangroves dans les politiques sectorielles, sensibiliser l?ensemble des
communautés, etc. Leur protection par des dispositifs réglementaires (parc
national, parc naturel marin, réserve naturelle, mangroves protégées par le
Code de l?environnement provincial, etc.) constitue également une réponse
de premier ordre.
En 2022, 58 % des mangroves nationales font l?objet de mesure de
protection (54 712 ha, hors Polynésie française). Alors que l?intégralité des
mangroves françaises de l?océan Indien (Mayotte, Europa, Juan de Nova)
est protégée, environ 60 % d?entre elles le sont dans l?océan Pacifique
(Nouvelle-Calédonie, Wallis), et l?océan Atlantique (Guadeloupe, Martinique,
Saint-Martin, Saint-Barthélémy et Guyane).
Mises à mal par les activités humaines, les mangroves rendent pourtant
de nombreux services : principal puits de carbone devant la forêt tropicale,
barrière naturelle contre l?érosion des côtes, réservoir de biodiversité (plus
de 3 000 espèces de poissons en dépendent), etc. Selon l?Ifrecor, en France,
ces milieux fournissent à la société des services d?une valeur de 1,6 milliard
d?euros en moyenne par an.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
82 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Milieux humides du littoral français
RÉPARTITION DES SITES HUMIDES EMBLÉMATIQUES DU LITTORAL
MÉTROPOLITAIN ET ULTRAMARIN PAR FAÇADE MARITIME, SELON L'ÉVOLUTION
DE LEUR ÉTAT DE 2010 À 2020
Dégradation Stabilité Amélioration
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En %
Façade Manche Est -
Mer du Nord et Atlantique
(Nord et Sud) (N=33)
Outre-mer
(N=19)
Ensemble des sites
45 46 9
42 58
36 55 9
Ensemble des sites
(N=152)
41 48 11
Façade
Méditerranéenne
(N=21)
14 67 19
du littoral métropolitain
et d'outre-mer (N=73)
N=nombredezoneshumidesévaluées.
Note : un état stable désigne un état dont les caractéristiques structurales du milieu et sa dynamique ne varient
pas d'une période à l'autre. Pour autant, il peut comptabiliser des milieux dégradés qui n'évoluent pas.
Champ : ensemble des sites du littoral métropolitain, DROM et COM (hors Saint-Barthélemy et TAAF).
Source : SDES/OFB, Évaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020.Traitements : SDES,
2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 83
À l?interface de l?océan et du continent, les zones humides littorales sont des
lieux d?une très grande diversité marquées par la présence d?eau douce et
salée : marais maritimes, estuaires, deltas, mangroves, forêts marécageuses,
etc. Elles constituent des espaces vulnérables qui portent souvent l?empreinte
de l?action humaine (urbanisation, espèces exotiques envahissantes,
drainages, etc.) et du changement climatique. Les zones humides procurent
à la société de nombreux services (régulation des eaux, épuration, zones de
repos pour les oiseaux, tourisme, etc.). Pourtant, elles sont aujourd?hui
menacées. On estime qu?au niveau mondial plus de 64 % des zones humides,
en surface, ont disparu depuis 1990.
Tous les dix ans, une évaluation nationale dresse l?état de santé de sites
humides emblématiques de France au travers de l?évolution des surfaces de
ces milieux et de leur état de conservation.
Entre 2010 et 2020, sur les 73 sites humides évalués sur le littoral
métropolitain et en outre-mer, 55 % de ceux-ci ont vu leur état de conservation
rester stable, 36 % se dégrader et 9 % s?améliorer. Les sites des façades
Manche Est-Mer du Nord et Atlantique (Nord et Sud) ? (45 %) et d?outre-mer
(42 %) sont ceux qui présentent un « état de santé » plus dégradé ces dix
dernières années contrairement à ceux de la façade Méditerranée (14 %).
L?urbanisation, les activités industrielles et d?exploitation du milieu (sites du
littoral Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord), ainsi que les activités
touristiques et de loisirs (sites d?outre-mer), favorisent cette situation.
Les mesures de gestion et de conservation participent à l?effort de
protection. Sur près d?un site sur deux du littoral métropolitain ou d?outre-mer,
les mesures prises sont jugées efficaces par les gestionnaires (établissements
publics, collectivités locales, associations). Ce sentiment est partagé par une
très large majorité de gestionnaires des sites du littoral méditerranéen (85 %)
alors que pour les sites ultramarins peu d?entre eux jugent ces opérations
efficaces depuis 2010 (28 %). La faible proportion de sites d?outre-mer
bénéficiant d?un suivi scientifique visant à évaluer l?efficacité de ces mesures
peut expliquer cette situation (35 % des sites ultramarins contre 77 % des
sites du littoral métropolitain).
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
84 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Oiseaux d?eau hivernants
du littoral métropolitain
POPULATIONS D?OISEAUX D?EAU HIVERNANTS DU LITTORAL FRANÇAIS
MÉTROPOLITAIN DE 1980 À 2022
400
350
300
250
200
150
100
Tendance Indice
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
20
16
20
18
20
20
20
00
20
02
20
22
19
94
19
96
19
98
19
90
19
92
19
84
19
86
19
88
19
80
19
82
En indice multi-spécifique, base 100 en 1980
Intervalle de con?ance au seuil de 95 %
Note:lacourbeestélaboréeàpartirdesdonnéesobtenuesde38espècesdelaDCSMMcomptabilisées
à la mi-janvier sur 181 sites du littoral métropolitain.
Source : LPO France. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 85
En Europe, les températures hivernales poussent chaque année de
nombreuses espèces à quitter les territoires du Nord et de l?Est pour des
régions au climat plus clément. Initié en 1967, le comptage Wetlands
International réalisé annuellement dans 130 pays répond à un double
objectif : caractériser l?état et les tendances des populations régulières
d?oiseaux des plans d?eau et du littoral présentes à la mi-janvier sur les
différentes voies migratoires, et dresser la situation des zones humides
hébergeant ces espèces.
En France métropolitaine, sur les 181 sites du littoral identifiés par le
réseau, les effectifs se concentrent sur le golfe de Gascogne (51 %), en
Manche Est-Mer du Nord (19 %), en mer Méditerranée occidentale (19 %),
en mers Celtiques et en Manche Ouest (11 %). Les limicoles, anatidés et
foulques sont les groupes les plus fréquemment rencontrés sur les côtes
françaises. Sur la période de recensement 2016-2021, près d?1,4 million
d?individus ont été estimés chaque année en moyenne, soit 73 % des oiseaux
d?eau hivernants.
Dans le cadre de la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin »,
38 espèces d?oiseaux d?eau hivernants font l?objet d?un suivi spécifique. Entre
1980 et 2022, leur population a augmenté de 131 %. Cette tendance peut
être notamment le signe d?un renforcement des capacités d?accueil (en qualité
et/ou surface) au coeur des zones humides françaises. Toutefois, cette
dynamique est contrastée entre les espèces dont le mode d?alimentation est
directement rattaché à la mer (oiseaux plongeurs côtiers) et celles qui se
nourrissent sur l?estran. Sur cette même période, alors que les populations
d?oiseaux plongeurs côtiers ont chuté de 31 %, celles s?alimentant sur l?estran
ont été multipliées par 5. Cette différence peut s?expliquer notamment par le
statut qui les caractérise (espèces bénéficiant de mesure de protection
spéciale, espèces chassables).
Bien que des tendances opposées puissent être observées entre les
espèces, les mesures de protection mises en oeuvre ces dernières décennies
(plan national d?action, inscription d?espèces à la Liste rouge mondiale,
désignation et renforcement de zones protégées de quiétude, etc.) permettent
aux oiseaux d?eau hivernants de résister davantage aux pressions qui pèsent
sur le milieu marin que les espèces dites « ordinaires ».
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
86 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Date d?arrivée des oiseaux migrateurs
sur le littoral métropolitain
DATE DE PASSAGE DES OISEAUX MIGRATEURS DE 1986 À 2022
Variation en nombre de jours (base zéro en 1986)
6
4
2
0
- 2
- 4
- 6
- 8
- 10
- 12
- 14
- 16
Indice moyen toutes espèces Régression linéaire
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
20
16
20
18
20
20
20
00
20
02
20
22
19
94
19
96
19
98
19
90
19
92
19
86
19
88
Passage au printemps à la Pointe de Grave (N = 16)
Toutes espèces : - 4,7 jours
entre 1986 et 2022
Intervalle de con?ance au seuil de 95 %
Variation en nombre de jours (base zéro en 1981)
6
4
2
0
- 2
- 4
- 6
- 8
- 10
Indice moyen toutes espèces Régression linéaire
19
99
20
01
20
03
20
05
20
07
20
09
20
11
20
13
20
15
19
95
19
97
20
17
19
89
19
91
19
93
19
85
19
87
19
81
19
83
Passage à l?automne au col d?Organbidexka (N = 9)
20
19
20
22
Toutes espèces : - 2,4 jours
entre 1981 et 2022
Intervalle de con?ance au seuil de 95 %
N=nombred?espècessuivies.
Source : LPO France. Traitements : LPO France, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 87
Contrairement aux espèces sédentaires, les oiseaux migrateurs voyagent
en fonction des saisons d?une aire de reproduction à une aire d?hivernage où
ils passeront l?hiver. Plusieurs espèces allant des oiseaux marins et côtiers
jusqu?aux passereaux sont observées chaque année sur le littoral
métropolitain français. À l?interface entre la mer et le continent, la pointe de
Grave (Gironde) constitue un lieu privilégié pour l?observation de nombreux
oiseaux migrateurs qui transitent à l?approche du printemps pour rejoindre
les territoires nordiques afin de nidifier. Seize espèces transsahariennes
(hirondelles de rivage, martinet noir, faucon hobereau, etc.) y sont suivies.
Le col d?Organbidexka (Pyrénées-Atlantiques), situé dans les Pyrénées,
permet quant à lui de suivre les espèces migratrices à l?automne ; neuf
(cigogne noire, milan noir, busard cendré, etc.) font l?objet d?un suivi
systématique. L?évaluation de l?avancée ou du retard des mouvements
migratoires et des différentes espèces rencontrées d?une année sur l?autre
permet de mesurer l?impact du changement climatique sur les comportements
des oiseaux migrateurs.
Ainsi, entre 1986 et 2022, un décalage moyen de 4,7 jours est observé
au printemps sur leurs dates de passage, tandis qu?à l?automne, les
migrateurs passent en moyenne 2,4 jours plus tôt en 2022 comparé à 1981.
Ces amplitudes varient selon les espèces qui, pour certaines, avancent
significativement leur date de passage alors que d?autres les retardent
(+ 1 jour pour la bondrée apivore à - 15 jours pour le busard des roseaux).
Cette évolution des dates de passage est le signe d?une adaptation au
cours du temps des oiseaux migrateurs aux conditions environnementales
changeantes dans les écosystèmes. Face au changement climatique, les
populations transsahariennes s?adaptent en revenant globalement plus tôt
sur leurs sites de reproduction afin de bénéficier de conditions climatiques
plus clémentes à la nidification (végétation précoce, abondance des insectes,
etc.). D?autres facteurs sont également responsables de ce bouleversement
des cycles naturels, comme la diminution de la surface des habitats naturels,
la modification des pratiques agricoles ou le braconnage.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
88 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
État de conservation des espèces
et habitats naturels marins et côtiers
d?intérêt communautaire
ÉTAT DE CONSERVATION DES ESPÈCES ET HABITATS MARINS ET CÔTIERS
D?INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE PAR RÉGION BIOGÉOGRAPHIQUE ENTRE 2013 ET 2018
Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En % du nombre d?évaluations des habitats
Atlantique
(côtier) [18]
Méditerranée
(côtier) [17]
Atlantique
(marin) [7]
Méditerranée
(marin) [7]
6 89 6
35 59 6
14 29 43 14
14 29 43 14
Favorable Défavorable inadéquat Défavorable mauvais Inconnu
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
En % du nombre d?évaluations des espèces
Atlantique
(côtier) [8]
Méditerranée
(côtier) [4]
Atlantique
(marin) [22]
Méditerranée
(marin) [18]
13 13 75
50 50
9 23 645
17 6717
[X] = nombre d?évaluations réalisées.
Note:lesrésultatsportentsur33habitats(côtiersetmarins)et52espècesd?intérêtcommunautairedésignés
au titre de la directive « Habitats - Faune - Flore ». L?état de conservation d?un habitat s?appuie sur l?évaluation
de3paramètres:l?évolutiondelasurface,lastructureetlefonctionnementdel?habitatetlesaltérations
qu?il subit.
Champ : régions biogéographiques de l?Atlantique (littoral Atlantique et Manche-Mer du Nord)
et de Méditerranée (littoral Méditerranée et Corse).
Source : INPN PatriNat, 2019, base de données évaluation DHFF 2013-2018. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 89
Les sites d?intérêt communautaire dits « Natura 2000 » visent une meilleure
prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines. Ils
sont désignés pour protéger un certain nombre d?habitats naturels et
d?espèces représentatifs de la biodiversité européenne. La liste précise de
ces habitats et espèces est annexée aux directives européennes « Oiseaux »
(DO) et « Habitats - Faune - Flore » (DHFF) dont les dispositifs ne s?appliquent
pas aux territoires ultramarins.
En 2019, seules 6 % des évaluations portant sur les habitats côtiers et
marins d?intérêt communautaire concluent à un état de conservation
favorable, avec une sur-représentation des habitats marins de Méditerranée
(récifs méditerranéens) et de l?Atlantique (grottes marines océaniques
submergées ou semi-submergées) ? (14 % des évaluations de ces groupes).
Les habitats côtiers méditerranéens sont à l?inverse les plus dégradés : 59 %
des évaluations les concernant aboutissent à un état défavorable à mauvais,
contre 43 % pour les habitats marins. Le développement de l?urbanisation
sur ces territoires et la fréquentation touristique localement élevée expliquent
en partie ce constat en Méditerranée et dans une moindre mesure pour
l?Atlantique (habitats dunaires).
Seules 5 % des évaluations portant sur les espèces côtières et marines
d?intérêt communautaire aboutissent à un état de conservation favorable en
2019, cet état n?étant observé que dans la région Atlantique (état de
conservation favorable pour 9 % des espèces marines et 13 % des espèces
côtières). Cela s?explique en partie par le bon état de conservation de la loutre
d?Europe, du phoque gris ou du phoque veau marin présents dans ces
secteurs. Dans les régions marines atlantique et méditerranéenne, la
connaissance autour de l?état de conservation des espèces marines,
notamment des mammifères marins, reste encore limitée avec respectivement
64 % et 67 % des évaluations statuant à un classement inconnu. La part
élevée des évaluations concluant à un état de conservation défavorable des
espèces côtières de la région Atlantique (75 %) s?explique par le mauvais
état de conservation du groupe taxonomique « poissons » lié en partie à la
détérioration de leurs habitats (pollutions et fragmentations des cours d?eau).
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
90 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Échouages de mammifères marins
ÉCHOUAGES DE MAMMIFÈRES MARINS SUR LES CÔTES FRANÇAISES
DE 1990 À 2021
2 800
2 400
2 000
1 600
1 200
800
400
0
Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest Sud Atlantique
Méditerranée Outre-mer
En nombre d?échouages
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
20
07
20
08
20
09
20
10
20
11
20
12
20
13
20
14
20
15
20
16
20
17
20
18
20
19
20
20
20
21
Champ : France métropolitaine, DROM et COM.
Source : RNE ? Observatoire Pelagis ? UMS 3462, mai 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 91
Placés au sommet de la chaîne alimentaire, les mammifères marins
participent à l?équilibre du milieu marin. En France, toutes les espèces de
mammifères marins sont protégées. Ce statut ne les épargne pas de subir
de multiples pressions et de mourir prématurément. De nombreuses espèces,
principalement des cétacés (dauphins, marsouins, baleines) et des
pinnipèdes (phoques), fréquentent les eaux françaises. Le recensement de
leur échouage (animaux échoués morts ou vivants), assuré par le Réseau
national échouages (RNE), permet, entre autres, d?obtenir une meilleure
connaissance des populations, de leur écologie et des menaces qui pèsent
sur elles.
Sur les côtes métropolitaines, près de 31 800 mammifères marins
échoués ont été recensés depuis 1990. Le dauphin commun est l?espèce
dominante dans ces échouages (39 %) suivi du marsouin commun (14 %)
et du dauphin bleu et blanc (8 %). L?arc Atlantique regroupe les trois quarts
des échouages recensés (35 % sur la façade Sud Atlantique et 38 % sur la
façade Nord Atlantique-Manche Ouest). Les façades Manche Est-Mer du
Nord et Méditerranée regroupent, respectivement, 19 et 8 % des échouages.
En tenant compte des moyennes 1990-1994 et 2017-2021, les
échouages ont été multipliés par 4,4 passant de 490 à 2 146 individus
échoués par an. L?essentiel des échouages concerne des animaux morts en
mer. Cette mortalité peut être liée à des captures accidentelles par les
activités de pêche, des collisions avec des navires, des dérangements, la
pollution chimique ou sonore, la surpêche de leurs ressources alimentaires,
etc. Pour le dauphin commun et le marsouin commun, la mort par capture
dans des engins de pêche professionnelle représente la principale cause de
mortalité.
En outre-mer, 1 424 échouages ont été recensés depuis 1990 avec de
fortes variations interannuelles principalement dues à des événements
d?échouages en masse. Le nombre de signalements reste faible par rapport
à la longueur du littoral concerné. Les territoires ultramarins ayant recensé
le plus grand nombre d?échouages sont les TAAF (24 %), la Nouvelle-
Calédonie (22 %) et Saint-Pierre-et-Miquelon (17 %). Les globicéphales noirs
et tropicaux sont les espèces les plus touchées par les échouages en masse.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
92 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Espèces invasives
EXPANSION DES ESPÈCES EXOTIQUES ENVAHISSANTES (EEE) DANS
LES DÉPARTEMENTS MÉTROPOLITAINS LITTORAUX PARMI UN PANEL DE 84 EEE
?
Nombre
d?espèces
0 50 km
0 50 km
Nombre
d?espèces
Période 1953-1982
De 4 à 32 espèces
32
0
16
Période 1983-2022
De 28 à 64 espèces
64
0
32
Source : INPN/SINP, mars 2022. Traitements : SDES, 2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 93
Considérée comme l?une des cinq causes d?érosion de la biodiversité à
l?échelle planétaire avec les changements d?usage des terres et de la mer,
la surexploitation du vivant, le changement climatique et la pollution,
l?expansion des espèces exotiques envahissantes (EEE) animales et
végétales constitue une menace pour le vivant. En compromettant l?équilibre
naturel des écosystèmes, les espèces introduites par l?homme de façon
directe ou non dans les milieux naturels peuvent porter atteinte à la
biodiversité, la santé ou l?économie. Tel est le cas de la caulerpe (algue dite
tueuse), introduite en Méditerranée dans les années 1980, qui a envahi
l?écosystème local des herbiers de posidonie. Associées aux autres
pressions, les espèces exotiques envahissantes perturbent l?équilibre naturel
de leurs écosystèmes d?adoption par des phénomènes de prédation,
compétition, transmission de maladies, modification du milieu, etc.
De par son positionnement de carrefour géographique, la diversité de
ses climats et milieux naturels, ainsi que l?importance des flux terrestres et
maritimes de marchandises rendent la France particulièrement vulnérable
face à cette menace.
1 379 espèces végétales et 708 espèces animales ont notamment été
identifiées sur le territoire métropolitain. Les départements littoraux ont ainsi
connu sans exception une hausse significative du nombre d?EEE qui
colonisent les côtes françaises (dunes, estrans, etc.) comme le ragondin, la
bernache du Canada, le myriophylle du Brésil ou encore la griffe de sorcière.
En moyenne, on estime que depuis 1983, un département du littoral
métropolitain a été colonisé par 10 espèces exotiques envahissantes tous
les dix ans (sur une liste de 84 espèces prises en compte au niveau national).
Cette tendance est également observée au niveau des autres départements
métropolitains.
Parmi les 26 départements littoraux où au moins une espèce invasive
avait été identifiée entre 1953 et 1982, seuls 12 départements en hébergeaient
plus de 12 sans dépasser 32 EEE. Depuis 1983, tous les départements
littoraux recensent plus de 28 EEE, avec un record de 64 espèces en Gironde.
Cette dynamique est confirmée par l?évaluation nationale des sites humides
emblématiques : entre 2010 et 2020, 83 % d?entre eux sur le littoral ont été
concernés par au moins une de ces espèces.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
94 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Aires marines protégées
PART DES EAUX FRANÇAISES CLASSÉES EN AIRE MARINE PROTÉGÉE
DE 2000 À 2022
40
35
30
25
20
15
10
5
0
En %
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
20
05
20
06
20
07
20
08
20
09
20
10
20
11
20
12
20
13
20
14
20
15
20
16
20
17
20
18
20
19
20
22
32,5 %
0,1 %
Sanctuaire
Pelagos
RNN* des
Terres australes
françaises
PNM***
d?Iroise
Extension
réseau Natura
200 en mer
Extension de la RNN
des Terres australes
PNM de Mayotte, du golfe du Lion,
des Glorieuses et du PN** des Calanques
Création du sanctuaire Agoa
et de la mer d?Opale
et du PNM des estuaires picards
Extension de la RNN des Terres australes
biotope de Clipperton et du PNM de Martinique
françaises, création de l?aire de protection de
Extension du réseau Natura 2000 en mer
et de réserves naturelles et intégrales de la mer
de Corail (Nouvelle-Calédonie)
Création du Parc naturel
Gironde et de la mer des Pertuis
de la mer de Corail, du PNM
du bassin d?Arcachon et
du PNM de l?estuaire de la
* Réserve naturelle nationale.
** Parc national.
*** Parc naturel marin.
Note : surfaces calculées sans comptes multiples en cas de superposition spatiale, toutes catégories d'aires
marines protégées confondues.
Source :Officefrançaisdelabiodiversité,2022.Traitements:OFB;SDES,2022
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 95
Les aires marines protégées (AMP) sont des espaces délimités en mer qui
visent des objectifs de protection du patrimoine naturel à long terme et qui
favorisent la gestion durable des activités maritimes.
Avec 564 sites en France incluant des zones mixtes (terrestres et
marines) ou strictement marines, le réseau des AMP françaises se caractérise
par une grande diversité : parcs nationaux (3), réserves naturelles (38),
arrêtés de protection de biotope (28), parcs naturels marins (8), sites relevant
du réseau Natura 2000 (234), parties maritimes du domaine du Conservatoire
de l?espace littoral et des rivages lacustres (55), réserve nationale de chasse
et de faune sauvage (1), aires marines instaurées au titre des conventions
de mers régionales et des conventions internationales (81) ou en application
des Codes de l?environnement de la Polynésie française (60), des Codes de
l?environnement des provinces de Nouvelle-Calédonie et/ou délibérations du
gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (58).
Depuis 2012, le domaine maritime français couvert par le réseau des
AMP a fortement progressé en superficies couvertes, notamment avec la
création du sanctuaire Agoa en 2012, du Parc naturel de la mer de Corail en
2014 et l?extension de la réserve naturelle nationale des Terres australes
françaises en février 2022, désormais la plus grande AMP française avec
1,6 million de km2 (Mkm2). En 2022, le réseau des AMP couvre une superficie
de 3,4 Mkm2, soit 32,5 % de l?espace maritime français.
Entre la France métropolitaine et les Outre-mer, les superficies des AMP
restent très contrastées. Le territoire maritime métropolitain, qui ne représente
que 3,64 % de la superficie totale des eaux françaises, est couvert à hauteur
de 45,3 % par un réseau de petites et nombreuses AMP (366 sites). À
l?inverse, les espaces maritimes ultramarins, qui représentent 96,36 % des
eaux françaises, font l?objet d?une couverture très hétérogène. Ainsi, les
Antilles françaises, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte et les îles subantarctiques
sont des territoires bien couverts (à plus de 96 %), contrairement à d?autres
espaces comme La Réunion, Wallis-et-Futuna, la Guyane française ou Saint-
Pierre-et-Miquelon où la couverture de l?espace maritime par les AMP est
inférieure à 0,1 %.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
96 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Espaces protégés : protections
fortes terrestres
COMPARAISON DE LA PART DES PROTECTIONS FORTES TERRESTRES ENTRE
LES TERRITOIRES EN 2023
22 712 km2
Coeurs de parcs nationaux
Territoires ultramarins
km2 km2
795 4 205
km2 km2
1 016 21 500
km2 km2
1 811 25 705
Réserves naturelles (1) 1 131 2 027 10 730 10 638 11 861 12 665
FranceFrance métropolitaine
Arrêtés préfectoraux
293 1 952 403 408 696 2 360
Réserves biologiques (3) 104 484 867 841 971 1 325
Protections fortes
Objectif 10 % SNAP*
2 317 8 459 13 008 33 352 15 325 41 522
43 380 km2 66 092 km2
646 385 km2
97 525 km2
548 860 km2
xx km2
xx km2
(y compris les communes littorales)
km2
km2
dans les communes littorales
dans l?ensemble du domaine terrestre
de protection (2)
super?cie des communes littorales
super?cie de l?espace terrestre
Super?cie de l?espace protégé
Super?cie de l?espace protégé
* Stratégie nationale pour les aires protégées.
(1) nationales, régionales, de Corse.
(2) de biotope, de géotope, d'habitats naturels.
(3) intégrales et dirigées.
Champ : France métropolitaine, DROM et COM (Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin, Saint-Barthélemy
et TAAF).
Source : Patrinat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 97
Adoptée le 12 janvier 2021, la stratégie nationale pour les aires protégées
(SNAP) vise à doter la France d?un réseau cohérent d?aires protégées
terrestres et marines couvrant d?ici 2030 au moins 30 % de l?ensemble du
territoire national et de l?espace maritime français, dont au moins 10 % en
protection forte.
Au sens de la SNAP, les réserves naturelles, les coeurs de parcs
nationaux, les arrêtés de protection (de biotopes, géotopes ou habitats
naturels), ainsi que les réserves biologiques, sont reconnus comme protection
forte terrestre.
En octobre 2023, les protections fortes terrestres couvrent 41 522 km2
du territoire national (soit 6,4 % de taux de protection5). Plus d?un tiers de ces
protections sont situées dans les communes littorales (15 325 km2 soit 23 %
de leur surface totale) : 2 317 km2 sur le littoral métropolitain (soit une
couverture de 10,2 %), 5 166 km2 dans les DROM (soit 14,6 % de la surface
des communes littorales) et 7 842 km2 dans les collectivités d?outre-mer (soit
96,1 % de taux de protection).
Sur le littoral métropolitain, 67 % des protections fortes se trouvent sur
la façade Méditerranée. Ainsi, 17,3 % de la surface des communes littorales
méditerranéennes est couverte par un dispositif de protection forte contre
6,8 % sur la façade Sud-Atlantique, 6 % en Manche Est-Mer du Nord et 2,1 %
en Nord Atlantique-Manche Ouest.
Sur le littoral ultramarin6, le taux de couverture des protections fortes est
de 29,6 %. Deux territoires se distinguent : le littoral réunionnais couvert à
près de la moitié par un dispositif de protection forte (soit 996 km2), avec un
coeur de parc national, dix réserves biologiques, trois aires de protection de
biotope et deux réserves naturelles, et les TAAF (hors district de la Terre-
Adélie et Îles Éparses) entièrement couvertes par un dispositif de protection
forte terrestre (soit 7 690 km2), avec la deuxième plus grande réserve
naturelle au monde.
5Francemétropolitaine,DROMetCOM,horsterritoiresduPacifiqueSud.
6HorsterritoiresduPacifiqueSud.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
98 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Réseau Natura 2000
RÉPARTITION DES SURFACES TERRESTRES ET MARINES DU RÉSEAU
NATURA 2000 DANS LES COMMUNES LITTORALES EN 2023
472 15,1 9 219 31,9 9 691 30,3
1 182 18,5 67 553 47,5 68 735 46,3
1 671 40,2 30 034 33,2 31 705 33,5
3 198 35,5 25 370 22,7 28 568 23,7
6 523 25,9 132 176 35,2 138 699 34,6
71 583 13,0 132 176 35,2 203 759 22,0
Manche Est - Mer du Nord
km2 % km2 % km2 %
Nord Atlantique -
Manche Ouest
France métropolitaine
terrestre
Sud Atlantique
Méditerranée
km2
%
dans les communes littorales
Part de territoire terrestre
couvert par Natura 2000
France métropolitaine
marine
France métropolitaine
globale
km2
%
Natura 2000
Part de territoire couvert
couvert par Natura 2000
km2
%
Natura 2000
Part de territoire global couvert
couvert par Natura 2000
Total littoral métropolitain
Total France métropolitaine
Super?cie terrestre Natura 2000 Super?cie marine Super?cie totale
Notes:leréseauNatura2000neconcernequelaFrancemétropolitaine;ilprendencomptelessuperficies
deszonesdeprotectionspéciales(ZPS)etdeszonesspécialesdeconservation(ZSC)sansdoublecompte
en cas de superposition spatiale.
Les calculs pour la partie terrestre ont été réalisés à partir des surfaces des communes littorales (hors
estuaires), les calculs pour la partie maritime ont été réalisés à partir des espaces maritimes sous juridiction
et souveraineté française.
Source : Natura 2000, PatriNat, INPN, octobre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 99
Le réseau Natura 2000, réseau écologique européen de sites naturels
désignés en application des directives « Habitats - Faune - Flore » et
« Oiseaux » concourt à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt
communautaire. Il comprend :
? des zones de protection spéciales (ZPS), territoires occupés par les
espèces d'oiseaux sauvages figurant à l'annexe I de la directive
« Oiseaux » et aires de reproduction, de mue, d'hivernage ou de zones
de relais à des oiseaux migrateurs ;
? des zones spéciales de conservation (ZSC) visant des types d'habitats
et des espèces animales et végétales figurant aux annexes I et II de la
directive « Habitats - Faune - Flore ».
En 2023, la France compte 1 756 sites au sein de ce réseau
européen : 403 ZPS pour une superficie de 163 414 km2 et 1 353 ZSC d?une
superficie totale de 155 056 km2. Une zone peut être à la fois désignée en
ZPS et en ZSC. Ainsi, sans double compte, en cas de superpositions
spatiales, le réseau Natura 2000 français couvre 203 759 km2, 132 176 km2
en mer et 71 583 km2 en terre.
Compte tenu de leurs spécificités et des enjeux qui les caractérisent, les
territoires marins et littoraux sont particulièrement concernés par ce dispositif.
Ainsi, le réseau Natura 2000 terrestre, présent dans les communes littorales
riveraines de la mer compte 219 sites qui couvrent 10 074 km2
comprenant : 51 ZPS pour une superficie de 4 103 km2 (soit 18,1 % de taux
de couverture au sein des communes littorales), 168 ZSC d?une superficie
totale de 5 971 km2 (soit 26,3 % de taux de couverture au sein des communes
littorales). 49 % des sites Natura 2000 littoraux sont situés au sein de la façade
méditerranéenne, soit 3 198 km2.
Le réseau Natura 2000 en mer compte 235 sites et couvre 35,2 % de
l?espace maritime métropolitain. Les sites comprennent 86 ZPS (pour une
superficie de 119 120 km2) et 140 ZSC (d?une superficie totale de 105 773 km2).
51 % de la surface de ces sites sont situés au large de la façade Nord
Atlantique-Manche Ouest.
partie 3 : écosystèmes littoraux et marins
100 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pour aller plus loin
? CGDD, Efese - Milieux marins et littoraux :évaluationdesécosystèmes
et des services rendus, Théma, octobre 2018, 911 p.
? Ifrecor, État de santé des récifs coralliens, herbiers marins et mangroves
des Outre-mer français : un bilan mitigé, bilan 2020.
? INPN 2021. La biodiversité en France - Livret 100 chiffres expliqués sur
lesespèces. PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), Paris, 52 p.
? LPO, La migration des oiseaux.
? MilieuMarinFrance, Les aires marines protégées françaises.
? Naturefrance, Indicateurs de l?Observatoire national de la biodiversité.
? Notre-environnement, Évaluation nationale des sites humides
emblématiques 2010-2020.
? Observatoire Pelagis - Coordinateur du Réseau national échouages.
? CGDD, Les protections des espaces naturels terrestres et marins en
France en 2021, Datalab essentiel, septembre 2021, 4 p.
? UICN, Plateforme RedList.
? UICN, Pôle-relais zones humides tropicales.
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/efese_milieux_marins_et_littoraux.pdf
https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/
https://ifrecor.fr/2020-letat-de-sante-des-recifs-coralliens-herbiers-marins-et-mangroves-des-outre-mer-francais-un-bilan-mitige/
https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf
https://inpn.mnhn.fr/docs/communication/livretInpn/Livret-INPN-especes-2021.pdf
https://www.lpo.fr/decouvrir-la-nature/loisirs-nature/grands-rendez-vous/journees-europeennes-de-la-migration/la-migration-des-oiseaux
https://www.amp.milieumarinfrance.fr/accueil-fr
https://naturefrance.fr/indicateurs
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441
https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/biodiversite/les-milieux-humides-ressources/article/l-evaluation-nationale-des-sites-humides-emblematiques-2010-2020?type-ressource=liens&ancreretour=ancreretour5357&lien-ressource=5176&theme-ressource=441
https://www.observatoire-pelagis.cnrs.fr
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2021-09/datalab_essentiel_255_protections_espaces_naturels_septembre2021.pdf
https://www.iucnredlist.org/fr/
https://uicn.fr/outre-mer/przht/
partie 4
Changement climatique
et risques littoraux
? Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans
la régulation du climat et sa stabilité. Près d?un tiers
du dioxyde de carbone (CO2) rejeté chaque année dans
l?atmosphère par les activités humaines est ainsi absorbé
par l?océan, ce qui en fait un puits de carbone majeur.
Depuis 1970, cet écosystème a emmagasiné près de 91 %
de la chaleur générée par l?effet de serre induit par la
hausse des émissions des gaz à effet de serre (GES)
dans l?atmosphère.
Le changement climatique a des effets en cascade d?ores
et déjà palpables sur les océans : réchauffement des eaux
marines, fonte de la banquise et des glaciers, élévation
du niveau de la mer, acidification des océans, vagues
de chaleur océaniques, etc. Ces phénomènes mettent
en péril la santé des océans et des écosystèmes qu?ils
abritent, accentuent la dégradation des littoraux,
augmentent la vulnérabilité à l?érosion côtière et à
la submersion marine et représentent une menace pour
nos modes et conditions de vie, les activités économiques
et l?ensemble de l?environnement.
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
102 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Réchauffement et acidification
des océans
ANOMALIES DE TEMPÉRATURES DES OCÉANS DE 1993 À 2020
0,50
0,40
0,30
0,20
0,10
0,00
- 0,10
- 0,20
- 0,30
19
93
En °C
19
95
19
97
20
01
20
03
20
05
20
11
20
13
20
15
20
17
20
19
19
99
20
09
20
07
20
20
Note : les anomalies de températures sont calculées par rapport à la moyenne des moyennes mensuelles
de la période 1993-2014.
PH MOYEN DE L?EAU À LA SURFACE DES OCÉANS DE 1985 À 2020
En pH sur l?échelle des ions hydrogène totaux
8,12
8,11
8,10
8,09
8,08
8,07
8,06
8,05
19
85
19
87
19
89
19
91
19
93
19
95
19
97
19
99
20
01
20
03
20
05
20
07
20
09
20
11
20
13
20
15
20
17
20
20
20
19
Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques et tendance de la température de
surface de la mer dans l'océan mondial - Série chronologique du pH moyen de l'eau de mer, données extraites
en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 103
Les océans et les mers jouent un rôle majeur dans la régulation du climat et
sa stabilité. Leur température, leurs propriétés physiques et leurs interactions
avec l?atmosphère influent sur les courants marins et les conditions
climatiques à l?échelle planétaire. Les émissions de gaz à effet de serre,
induites par les activités humaines depuis l?ère préindustrielle, mettent à mal
ces grands équilibres.
Exposée à un effet de serre croissant, la planète emmagasine de
l?énergie supplémentaire année après année. Depuis 1970, 91 % de ce
surplus a été absorbé dans les différentes couches des océans, le complément
se répartissant entre la cryosphère (3 %), les sols (5 %) et l?atmosphère (1 %).
Sur la période 1993-2020, les océans se sont réchauffés d?environ 0,6 °C et
la mer Méditerranée de l?ordre de 1 °C.
Le réchauffement des eaux marines bouleverse les échanges thermiques
entre les océans et l?atmosphère. L?arrivée massive d?eau douce dans les
mers et océans, issue de la fonte des glaciers et de la banquise, est de nature
à amplifier ce dérèglement en modifiant certains courants marins structurants
pour la régulation du climat. Ces changements induisent de fortes évolutions
dans le régime et la répartition des précipitations sur les continents et
favorisent la survenue d?événements climatiques extrêmes de plus en plus
intenses (sécheresse, vagues de chaleur, tempêtes et ouragans, orages,
grêles, etc.).
Près d?un tiers du dioxyde de carbone rejeté chaque année dans
l?atmosphère est absorbé par les océans et les mers, ce qui les rend plus
acides. Depuis l?ère préindustrielle, l?acidification des milieux marins a
augmenté de 30 %. Ce phénomène, préjudiciable pour de nombreux
organismes marins (coraux, crustacés, moules, etc.) et par effet rebond pour
l?ensemble de la chaîne alimentaire, se conjugue avec la hausse de la
température des mers et océans, avec pour conséquence une baisse de la
teneur en oxygène dans l?eau favorisant l?asphyxie des espèces qui y vivent.
Outre la disparition de certains écosystèmes marins, l?évolution des
caractéristiques physiques des mers et océans induit une nouvelle distribution
des espèces (migration d?espèces, concurrence entre espèces invasives et
espèces endémiques, etc.).
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
104 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Niveau des océans
NIVEAU MOYEN DES OCÉANS DE 1993 À 2020
0,12
0,10
0,08
0,06
0,04
0,02
0,00
- 0,02
En mètres
19
93
19
95
19
97
20
01
20
03
20
05
20
11
20
13
20
15
20
17
20
19
19
99
20
09
20
07
20
20
Source : E.U. Copernicus Marine Service Information, Séries chronologiques du niveau moyen des océans,
données extraites en septembre 2022. Traitements : SDES, 2022
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/time-series-mean-sea-level-anomalies-over-global-ocean-and-associated-trend
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 105
Le réchauffement de la planète génère une élévation du niveau des mers et
des océans. Depuis 1900, le niveau moyen des océans a augmenté de
20 cm. Sur la seule période 1993-2020, la hausse moyenne est estimée à
environ 10 cm. Cette hausse résulte pour un tiers de la dilatation des océans
provoquée par l?augmentation de leur température, le complément étant
attribué à la fonte des glaciers de l?Antarctique, du Groenland ou des autres
glaciers continentaux.
Si la tendance globale est à l?élévation du niveau moyen des océans,
certaines tendances régionales s?en écartent en raison des processus
océaniques. Ainsi, au niveau du globe, la hausse du niveau de la mer peut
varier entre - 10 et 10 mm/an.
S?agissant de la France métropolitaine, la hausse du niveau de la mer
s?élève à un rythme de 3 mm/an sur la période 1993-2019 en Méditerranée
(3,06 mm/an à Nice, 2,94 mm/an à Toulon, 3,01 mm/an à Sète), de 1,4 et
2,5 mm/an en Atlantique (1,42 mm/an à Roscoff, 1,95 mm/an à Brest,
2,48 mm/an à La Rochelle) et entre 1,6 et 2,6 mm/an en Manche-Mer du
Nord (1,65 mm/an à Cherbourg, 2,33 mm/an au Havre et 2,63 mm/an à
Dunkerque)7.
Outre-mer8, l?augmentation du niveau de la mer est de l?ordre de 3 mm/an
au niveau des Antilles, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française. Elle
varie de 4 à 5 mm/an à Saint-Pierre-et-Miquelon, autour de 6 mm/an à La
Réunion, entre 3 à 5 mm/an à Mayotte et de 0 et 4 mm/an pour les TAAF.
L?élévation du niveau des mers et des océans menace directement les
territoires littoraux (submersion marine, érosion côtière), très souvent
densément peuplés ou abritant des installations stratégiques (production
d?énergie, ports, etc.). D?ores et déjà, des aménagements sont mis en oeuvre
pour permettre à ces territoires de faire face à ce risque (délocalisation,
ouvrages de protection du littoral, etc.). L?élévation du niveau des mers est
également susceptible de favoriser l?entrée d?eau salée dans les eaux
souterraines continentales et de rendre ces dernières impropres à la
consommation humaine.
7 NASA - Cartographie des tendances régionales du niveau de la mer observées par altimétrie satellitaire, état
à juin 2023.
8 Ces valeurs doivent être prises avec précaution compte tenu des limites de précision des données
cartographiques diffusées par la NASA dans la cartographie des tendances régionales du niveau de la mer.
https://sealevel.nasa.gov/sea-level-evaluation-tool
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
106 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Population et logements exposés aux
inondations par submersion marine
RÉPARTITION DE LA POPULATION RÉSIDANTE ET DES LOGEMENTS
POTENTIELLEMENT EXPOSÉS À L?ALÉA SUBMERSION MARINE,
PAR TERRITOIRE EN 2019
70
En %
1,5 million d?habitants permanents exposés
Communes littorales Autres communes
Manche Est-Mer du Nord Nord Atlantique-Manche Ouest
Sud Atlantique Méditerranée
DROM
Population permanente Logements
30
19
81
1,4 million de logements exposés
7
42
17
10
24
5
32
2111
31
Données
France entière
Données communes
littorales (hors estuaires)
Note:leslogementsintègrenttoustypesdelocauxayantformedelogements(maisonetappartement)
sans distinction entre résidences principales et secondaires.
Champ : France métropolitaine et DROM hors Mayotte.
Sources : MEDDE/DGPR et Cete Méditerranée, EAIP submersion marine 2011 ; Insee, Fideli, 2019 ; IGN, BD
TOPO® 3.0 ; Fichiers fonciers ? DGFiP 2020 restructurés et enrichis par le Cerema sous la maîtrise d?ouvrage
duministèredel?Écologie(MTECT/DGALN).Traitements:SDES;Cerema,2022
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 107
Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone
côtière par la mer dans des conditions météorologiques et marégraphiques
sévères. Ce phénomène brutal résulte généralement de la conjonction de
phénomènes extrêmes (dépression atmosphérique, vent, houle, pluie) et de
forts coefficients de marée provoquant une importante surcote du niveau de
la mer. Il survient quand ce dernier dépasse la cote des ouvrages de protection
ou des terrains en bord de mer, ou lorsque la mer crée des brèches et rompt
les ouvrages ou les cordons naturels, ou encore lorsque des paquets de mer
franchissent les barrages naturels ou artificiels suite au déferlement de
vagues de taille importante.
Les territoires français susceptibles d?être confrontés au phénomène de
submersion marine couvrent 11 100 km2. Les communes littorales (hors
estuaires) concentrent 59 % de ces territoires (soit 6 500 km2), dont plus de
la moitié est située dans les départements des Bouches-du-Rhône, de la
Vendée, de la Charente-Maritime et de la Guyane.
Environ 1,5 million de personnes résident dans des zones potentiellement
exposées à l?aléa naturel inondation par submersion marine. 65 % d?entre
elles habitent dans les communes littorales métropolitaines et 5 % dans les
communes littorales ultramarines. Les 30 % restantes sont localisées dans
des communes estuariennes situées principalement sur les rivages de
l?estuaire de la Gironde, de la Loire et de la Seine.
Sur les 8 millions des résidents permanents des communes littorales,
un million sur huit est exposé au risque inondation liée à l?aléa submersion
marine. La façade Manche Est-Mer du Nord concentre le plus grand nombre
d?habitants exposés (443 600) suivie de la façade Méditerranée (249 300).
Près de 1,4 million de logements (648 700 maisons et
726 900 appartements) pourraient être affectés par une inondation liée au
phénomène. Le littoral français concentre 81 % de ces logements dont plus
de la moitié se trouve sur les façades Manche Est-Mer du Nord
(353 500 logements) et Méditerranée (352 200).
Dans les DROM (hors Mayotte), 54 400 logements pourraient être
exposés (26 400 maisons et 28 000 appartements), dont la moitié localisée
en Guadeloupe, 18 % localisés en Martinique, 16 % en Guyane et 15 % à
La Réunion.
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
108 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Érosion du littoral
ÉVOLUTION DU TRAIT DE CÔTE, PAR DÉPARTEMENTS LITTORAUX
?
0 50 km
Longueur du trait
de côte (km)
680
330
Part (en %) du linéaire
du trait de côte concerné par :
Recul supérieur à 1,5 m/an
Recul entre 0,1 et 1,5 m/an
Pas d'évolution perceptible
Avancée supérieure à 0,1 m/an
Guadeloupe Martinique Guyane La Réunion Mayotte
Note : l?indicateurnationaldel?érosioncôtière représente la tendance d?évolution du trait de côte entre
deuxdatesespacéesde50ansà90ansselonleszones.Lesdatesutiliséesdépendentessentiellement
des photographies aériennes disponibles au moment de l?étude. Les valeurs et les analyses de l?indicateur
national sont donc valables uniquement sur les périodes d?observation retenues. L?analyse porte sur
21683profils(17156enmétropoleet4527danslesDROM,horsGuyane).
Champ : France métropolitaine et départements et régions d?outre-mer hors Guyane.
Sources :Indicateurnationaldel'érosioncôtière,Cerema/MTE2018.Traitements:Cerema;SDES,2024
https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 109
Le littoral est un espace naturellement mobile ; il peut s'étendre ou reculer
sous l'effet de différents facteurs (courants marins, élévation du niveau des
mers, événements climatiques extrêmes, aménagements du territoire,
écoulements des cours d'eau à la mer, érosion des cordons dunaires,
extraction de matériaux, construction d'ouvrages côtiers modifiant les
échanges sédimentaires). Il en résulte une évolution de la limite terre/mer
très variable dans le temps et avec de fortes disparités territoriales. Les zones
soumises aux phénomènes d'érosion du littoral ou de recul du trait de côte
sont des secteurs sur lesquels la mer s'est étendue dans les terres (recul de
la position du rivage).
D'après l'indicateur national de l'érosion côtière, près d'un quart des côtes
en France métropolitaine et dans les DROM (hors Guyane) est concerné par
l'érosion du littoral, soit un linéaire d'environ 920 km (760 km dans l'Hexagone
et 160 km dans les DROM). Environ 30 km2 de terres ont disparu en France
à la suite du recul du trait de côte depuis 50 ans. Les zones en fort recul en
France métropolitaine se concentrent dans les baies des Hauts-de-France,
dans les havres du Cotentin, en baie d'Audierne, sur la côte ouest d'Oléron,
sur la côte sauvage et l'estuaire de Gironde, dans le nord du Médoc, autour
du bassin d'Arcachon et en Camargue. Dans ces territoires, de multiples
biens et infrastructures sont exposés, ainsi que les écosystèmes associés.
Cinq départements (Seine-Maritime, Charente-Maritime, Gironde, Hérault
et Gard) possèdent au moins 50 % de leurs côtes en recul, alors que les
quatre départements bretons, la Loire-Atlantique, la Corse-du-Sud, la
Martinique et Mayotte ont moins de 10 % de valeurs en recul.
Dans le cadre des réflexions sur l?adaptation de la France au changement
climatique, le Cerema a évalué le nombre et la valeur des enjeux
potentiellement atteints par le recul du trait de côte et par l?envahissement
pérenne des terres par la mer aux horizons 2050 et 2100 à partir d?hypothèses
de montée des eaux, d?érosion du trait de côte et de maintien ou non des
ouvrages littoraux.
https://www.geolittoral.developpement-durable.gouv.fr/indicateur-national-de-l-erosion-cotiere-premiers-a1511.html
https://doc.cerema.fr/Default/digital-viewer/c-597431
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
110 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Catastrophes naturelles
RÉPARTITION DES RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE
SUR LE LITTORAL FRANÇAIS PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022
En %
Inondations
Mouvements de terrain
Tempêtes et vents cycloniques
Sécheresse
Autres
7
71
14
2
6
9 415
reconnaissances
NOMBRE DE RECONNAISSANCES DE L?ÉTAT DE CATASTROPHE NATURELLE
DANS LES COMMUNES LITTORALES PAR PÉRIL, DE 1982 À 2022
2 000
1 600
1 200
800
400
0
Inondations Mouvements de terrain Sécheresse Tempêtes et vents cycloniques Autres
En nombre de reconnaissances
19
82
19
84
19
86
19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
20
02
20
04
20
06
20
08
20
10
20
12
20
14
20
16
20
18
20
20
20
18
20
22
1 680
447 515 445
Notes : la « reconnaissance de l?état de Cat-Nat » pour un événement donné correspond à un couple
« commune/arrêté Cat-Nat ». Ainsi, un même événement naturel peut induire une reconnaissance de l?état
de Cat-Nat pour plusieurs communes. Sur une même année, une commune peut faire l?objet de plusieurs
reconnaissances de l'état de Cat-Nat pour un même péril ou des périls différents.
Le péril « inondation » concerne les inondations par cours d?eau, submersion marine, remontée de nappe ou
coulée de boue ; le péril « mouvements de terrain » concerne les glissements, affaissements, effondrements,
éboulements et chute de blocs ; la catégorie « autres » regroupe les périls par grêle, secousse sismique, poids
delaneige,éruptionvolcanique,lavetorrentielle,razdemarée.
Source : MTECT, Gaspar, données extraites au 21 mars 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 111
De multiples aléas naturels (inondation, submersion marine, tempête et
cyclone, mouvement de terrain, érosion côtière, etc.) exposent les communes
du littoral français à des événements potentiellement dangereux ou
dommageables pour les populations, les biens et les activités économiques.
Sur la période 1982-2022, l?état de catastrophe naturelle (dite « Cat-
Nat ») a été reconnu à 9 415 reprises sur ces territoires. 71 % de ces
reconnaissances sont liées à des inondations par cours d?eau, submersion
marine, remontée de nappe ou coulée de boue. Les mouvements de terrain,
la sécheresse et les tempêtes et vents cycloniques sont à l?origine
respectivement de 14 %, 7 % et 6 % des classements communaux en état
de catastrophe naturelle. Les autres périls ne font l?objet que d?un faible
nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat (poids de la neige 1 %,
secousse sismique 0,8 %, grêle 0,2 %, raz de marée 0,1 %, divers 0,1 %).
Marquée par les tempêtes Lothar et Martin, l?année 1999 est de loin celle
enregistrant le plus grand nombre de reconnaissances de l'état de Cat-Nat
(1 680), dont 63 % au titre du péril inondation (1 052) et 37 % pour mouvements
de terrain (624). Viennent ensuite l?année 1995 (515 reconnaissances)
marquée par des crues océaniques, l?année 1987 (447 reconnaissances) à
la suite de l?un des ouragans les plus violents ayant touché la France et
l?année 2010 (445 reconnaissances) marquée par la tempête Xynthia.
Chaque année, en moyenne, près de 155 communes littorales font l?objet
d?au moins une reconnaissance de l?état de Cat-Nat. Celles cumulant le plus
grand nombre de reconnaissances sur la période 1982-2022 sont situées
dans le Finistère (845 reconnaissances), la Charente-Maritime (676), La
Manche (601), la Haute-Corse (592) et les Alpes-Maritimes (577).
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
112 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Gestion des risques littoraux
NOMBRE DE COMMUNES LITTORALES, PAR TRANCHES DE POPULATION
EXPOSÉES À L?ALÉA SUBMERSION MARINE ET SELON LA COUVERTURE
PAR UN PLAN DE PRÉVENTION DE RISQUES EN 2023
250
200
150
100
50
0
En nombre de communes
Communes littorales en totalité ou en partie
par une EAIPsm et avec un PPRL** et/ou
De 10
à 100 hab.
De 100
à 500 hab.
De 500
à 1 000 hab.
De 1 000
à 5 000 hab.
Plus de
5 000 hab.
Communes littorales couvertes en totalité
ou en partie par une EAIPsm*
un PPMRsm approuvé***
* EAIPsm = enveloppe approchée d'inondations potentielles par submersion marine.
** PPRL = plan de prévention de risques littoraux.
*** PPMRsm : plan de prévention multirisques traitant de l'aléa submersion marine.
Note de lecture : en 2023, 105 communes littorales (hors estuaires) comptent chacune entre 500
et1000habitantsayantleurrésidenceprincipalesituéedansunezoneexposéeaurisqued'inondation
parsubmersionmarine.Parmicescommunes,67sontcouvertesparunPPRLet/ouPPRMapprouvétraitant
de cet aléa.
Champ : communes littorales (hors estuaires) en France métropolitaine et dans les DROM (hors Mayotte).
Source : MTECT, Gaspar, données extraites en décembre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 113
Pour réduire la vulnérabilité des personnes et des biens exposés à l'aléa
naturel « inondation par submersion marine », des plans de prévention de
risques littoraux (PPRL) ou des plans de prévention multirisques (PPMR)
traitant de cet aléa sont élaborés pour encadrer les modalités d?aménagement
du territoire sur les secteurs les plus exposés. Ces dispositifs réglementent
notamment le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour le
rendre compatible avec l?intensité du risque encouru.
En 2023, parmi les 931 communes littorales (hors estuaires),
347 disposent d?un PPRL ou d?un PPMR approuvé et traitant de cet aléa :
300 communes en France métropolitaine (88 en Manche Est-Mer du Nord,
98 sur la façade Nord Atlantique-Manche Ouest, 63 sur la façade Sud
Atlantique et 51 en Méditerranée) et 47 dans les DROM, hors Mayotte
(7 communes en Guyane, 13 à La Réunion et 27 en Martinique). Les
communes littorales couvertes par ces dispositifs comptent 817 000 habitants
résidant dans des zones potentiellement exposées à l?aléa naturel inondation
par submersion marine. Inversement, 236 000 personnes exposées à l?aléa
« submersion marine » résident dans des territoires non couverts par un
PPRL et/ou PPMR traitant de l?aléa submersion marine.
81 % des communes littorales ayant plus de 5 000 habitants exposés à
l?aléa inondation par submersion marine disposent d?un PPR traitant de cet
aléa. Ainsi, 87 % des habitants exposés sur ces territoires sont couverts par
un PPR. Concernant les communes ayant moins de 500 habitants exposées
au risque inondation par submersion marine, seules 33 % d?entre elles
disposent d?un PPRL.
partie 4 : changement climatique et risques littoraux
114 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pour aller plus loin
? Copernicus, Indicateurs de surveillance des océans.
? Giec, Groupe d?experts intergouvernementaux sur l?évolution du climat.
? Notre-environnement, Enjeux humains en zones de submersion marine
et dans les secteurs en érosion.
? Onerc, Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique.
? CGDD, Chiffres clés du climat ? France, Europe et Monde - Edition 2023,
Datalab, octobre 2023, 92 p.
? CGDD, Chiffres clés des risques naturels, Datalab, janvier 2024, 156 p.
? WMO, Climate Indicators and Sustainable Development.
https://marine.copernicus.eu/access-data/ocean-monitoring-indicators/global-ocean-sea-surface-temperature-time-series-and-trend
https://www.ipcc.ch/
https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion
https://www.notre-environnement.gouv.fr/rapport-sur-l-etat-de-l-environnement/informations/indicateurs-snml/article/enjeux-humains-en-zones-de-submersion-marine-et-dans-les-secteurs-en-erosion
https://www.ecologie.gouv.fr/impacts-du-changement-climatique-littoral-et-milieu-marin
http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-du-climat-france-europe-et-monde-edition-2023?rubrique=26&dossier=126
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/chiffres-cles-des-risques-naturels-edition-2023
https://reliefweb.int/report/world/climate-indicators-and-sustainable-development-demonstrating-interconnections
partie 5
Situation de la France
dans le monde
? Du fait de son second rang mondial en matière
de surface maritime couverte et de sa puissance
économique maritime, la France joue un rôle majeur dans
les négociations internationales pour préserver les
écosystèmes et exploiter durablement les ressources
marines et côtières. La sélection d?indicateurs présentée
dans cette partie permet d?illustrer le positionnement de la
France au sein de l?Union européenne et dans le monde.
partie 5 : situation de la France dans le monde
116 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Emplois de l?économie maritime
RÉPARTITION DES EMPLOIS DE L?ÉCONOMIE MARITIME PAR SECTEUR D?ACTIVITÉ
ET PAR ÉTATS MEMBRES DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2020
100
75
50
25
0
Tourisme côtier Ressources marines vivantes Transport maritime
Activités portuaires Construction et réparation de navires Ressources non vivantes
Éolien en mer
En %
Esp
ag
ne
[8
35
]
Grè
ce
[5
66
]
Alle
m
ag
ne
[5
65
]
Ita
lie
[5
28
]
Fra
nce
[3
74
]
Por
tu
ga
l [2
41
]
Pay
s-
Bas
[1
67
]
Cro
at
ie
[16
5]
Polo
gn
e [
15
3]
Dan
em
ar
k [
12
3]
Suè
de [
11
7]
Bulg
ar
ie
[72
]
Rou
m
an
ie
[72
]
Irla
nd
e [
69
]
Fin
lan
de [
50
]
Belg
ique
[3
9]
Chy
pre
[3
9]
Esto
nie
[3
8]
Le
tto
nie
[3
7]
M
alt
e [
34
]
Lit
ua
nie
[2
8]
Hon
gr
ie
[19
]
Tc
hé
quie
[1
4]
Slov
aq
uie
[1
1]
Slov
én
ie
[9]
Aut
ric
he
[7
]
Lu
xe
m
bou
rg
[0
,4
]
UE à
27
[4
37
2]
[X] = nombre de personnes employées en milliers.
Note:lesecteurdesressourcesmarinesvivantescomprend:lesfilièresdelapêche,l'aquaculture,
la transformation et distribution des produits de la pêche. Celui des ressources marines non vivantes comprend
l'extractiondepétrole,degazetd'autresminéraux(ycomprislegravier,lescarrièresdesable,l'argile,lekaolin
et le sel) et leurs activités de soutien.
Champ:Étatsmembresdel?UEà27.
Source : EU Blue Economy Observatory, état au 3 avril 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 117
Ports maritimes de voyageurs
TOP 20 DES PORTS MARITIMES EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE PASSAGERS
EMBARQUÉS ET DÉBARQUÉS DE 2018 À 2021
En milliers de passagers
Ports 2018 2019 2020 2021
Algésiras (Espagne) 5 953 6 148 1 546 1 337
Århus (Danemark) 3 145 3 385 2 436 3 007
Calais (France) 9 118 8 478 3 269 2 388
Cirkewwa (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 087
Capri (Italie) 4 785 4 796 2 714 2 089
Helsingborg (Suède) 7 136 7 153 3 562 4 009
Helsingør (Danemark) 7 152 7 105 3 548 3 985
Helsinki (Finlande) 11 569 11 619 4 754 3 737
Île d'Elbe (Italie) nd 2 641 2 384 2 712
Ischia (Portugal) nd 4 788 2 645 2 048
Messina (Italie) 10 604 11 669 7 737 8 251
Mgarr-Gozo (Malte) 5 758 5 918 3 774 4 452
Napoli (Italie) 7 066 9 257 5 318 4 628
Palma Mallorca (Espagne) 7 330 7 848 3 726 5 816
Paloukia Salamina (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964
Peiraias (Grèce) 8 927 9 331 4 370 5 972
Perama (Grèce) 6 746 6 939 5 730 5 964
Piombino (Allemagne) 3 662 2 827 2 594 2 870
Portoferraio (Italie) 2 941 nd nd nd
Puttgarden (Allemagne) 5 580 6 007 2 329 2 696
Reggio di Calabria (Italie) 9 335 10 884 7 528 8 109
Rødby (Færgehavn) (Danemark) 5 625 5 483 2 331 2 686
Santa Cruz de Tenerife (Espagne) 5 226 5 448 2 964 4 281
Sjællands Odde (Danemark) 3 226 3 493 2 506 3 081
Split (Croatie) 4 760 4 958 2 523 3 745
Stockholm (Suède) 8 534 8 349 1 906 4 433
Tallinn (Estonie) 9 967 9 961 4 331 3 475
Turku (Finlande) 3 137 3 137 1 105 1 402
Top 20 ports 148 916 161 478 83 100 92 578
nd = données non disponibles.
Champ : États membres de l'UE.
Source : Eurostat, données extraites au 2 juin 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
118 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Ports maritimes de marchandises
TRANSPORT MARITIME DE MARCHANDISES DANS LES PRINCIPAUX PORTS
EUROPÉENS DE 2019 À 2021
2019 2020 2021
0 100 200 300 400 500
En millions de tonnes
)saB-syaP( madrettoR
Anvers (Belgique)
Hambourg (Allemagne)
Amsterdam (Pays-Bas)
Algésiras (Espagne)
Marseille (France)
Valence (Espagne)
Le Havre (France)
Trieste (Italie)
Barcelone (Espagne)
Dunkerque (France)
Gênes (Italie)
Le Pirée (Grèce)
Brême (Allemagne)
Zeebruges (Belgique)
Zeeland Seaports (Pays-Bas)
Göteborg (Suède)
Livourne (Italie)
Cartagena (Espagne)
Bergen (Norvège)
nd
nd = données non disponibles.
Sources : Eurostat ; SDES, Chiffres clés des transports, 2022. Traitements : SDES, 2022
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 119
Flotte de pêche
TOP 10 DES PAYS EUROPÉENS SELON LE NOMBRE DE NAVIRES DE PÊCHE EN 2021
ET ÉVOLUTION DEPUIS 2015
Pays 2015 2017 2019 2020 2021
Grèce 15 351 14 982 14 689 14 619 14 551
Italie 12 300 12 252 12 127 12 152 12 179
Espagne 9 397 9 145 8 883 8 838 8 730
Portugal 8 035 7 907 7 755 7 712 7 678
Croatie 7 727 7 559 7 604 7 543 7 507
France 7 309 6 509 6 513 6 223 6 229
Finlande 2 723 3 224 3 207 3 137 3 174
Irlande 2 141 2 022 2 040 2 034 2 032
Danemark 2 356 2 198 2 077 2 029 1 971
Estonie 1 538 1 595 1 742 1 828 1 889
UE à 28 (2015-2019) 84 203 82 647 75 157 - -
UE à 27 (depuis 2020) - - - 74 806 74 556
Sources : Agreste, collection Graph'Agri 2020, 2022 ; Eurostat, données extraites au 28 mars 2023.
Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
120 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pêche maritime dans le monde
CAPTURES DE POISSONS, CRUSTACÉS, MOLLUSQUES ET AUTRES ORGANISMES
AQUATIQUES DANS LE MONDE DEPUIS 2010
En milliers de tonnes équivalent poids vif
Pays 2010 2019 2020 2021
Allemagne 215 207 195 157
Chili 3 048 2 377 2 162 nd
Chine 13 099 12 329 11 890 nd
Danemark 828 629 733 466
Espagne 742 837 748 752
France 440 527 461 485
Inde 3 272 3 690 3 709 nd
Indonésie 5 046 7 003 6 430 nd
Islande 1 081 923 1 020 nd
Italie 230 181 137 146
Norvège 2 838 2 479 2 205 2 168
Pays-Bas 376 319 308 295
Pologne 130 181 187 155
Portugal 223 184 159 178
Suède 211 178 171 153
Turquie 446 432 331 295
USA 4 293 4 785 4 234 nd
Vietnam 2 067 3 285 3 273 nd
UE à 27 (depuis 2020) 4 394 4 103 3 932 nd
Monde 77 353 81 599 78 784 nd
nd = données non disponibles.
Champ:zonesmarinesdepêche,horseauxcontinentales.
Sources : Agreste, collection Graph?Agri- pêche et aquaculture, 2022 ; Eurostat, FAO, état au 31 mars 2023.
Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 121
Stocks de poissons et de crustacés
ÉTAT DES STOCKS COMMERCIAUX DE POISSONS ET DE CRUSTACÉS PAR RÉGION
MARINE EUROPÉENNE, DE 2016 À 2020
?
500 km0
3
3
1
76
3
31
19
Océan Arctique
Mer d?Islande, du Groenland
et des Îles Féroé
Zone large de distribution
Mer
Celtique
Baie
de Biscaye
et côtes
ibériennes
Açores
Océan Atlantique
Mer
Méditerranée
Ouest
Mer Méditerranée
Centrale
Mer Méditerranée Est
Mer Noire
7
Mer du Nord
Mer
Baltique
2
Stocks en bon état
écologique sur la base
des critères mortalité par
pêche et capacité de
reproduction
48
2
65
3
X
Nombre de stocks
évalués
Nombre de stocks
totaux
Nombre de stocks
en mauvais état
Stocks en mauvais état
écologique sur la base
des critères mortalité par
pêche et capacité de
reproduction
Stocks en bon état
écologique sur la base du
critère mortalité par pêche
ou du critère capacité
Stocks dont l?état
est indéterminé
de reproduction
Note:stocksévaluésparrapportauxcritèresdebonétatécologique(mortalitéparpêcheetcapacité
de reproduction).
Source : Agence européenne pour l'environnement, état au 28 mars 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
122 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Éolien en mer
PANORAMA EUROPÉEN DES PARCS ÉOLIENS OFFSHORE RACCORDÉS AU RÉSEAU
À FIN 2023
Pays Nombre de turbines
raccordées en 2023
Capacité cumulée
en 2023 (en MW)
Turbines
connectées en 2023
Capacité raccordée
en 2023 (en MW)
Royaume-Uni 2 767 14 756 88 833
Allemagne 1 566 8 536 27 329
Pays-Bas 670 4 739 174 1 906
Danemark 672 2 652 41 344
Belgique 399 2 261 0 0
France 130 842 49 360
Suède 80 192 0 0
Norvège 10 101 1 35
Finlande 19 71 0 0
Italie 10 30 0 0
Irlande 7 25 0 0
Portugal 3 25 0 0
Espagne 2 7 1 2
Total 6 335 34 237 381 3 809
Source :Offshorewindenergy2023statistiques,WindEurope,mars2024.Traitements:SDES,2024
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 123
Aires marines protégées
COUVERTURE DES AIRES MARINES PROTÉGÉES PAR LES ÉTATS MEMBRES
DE L'UNION EUROPÉENNE EN 2021
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
En % de couverture de l?espace maritime de chaque état
Allemagne
Belgique
France
Pays-Bas
Lituanie
Pologne
Roumanie
Grèce
Estonie
Danemark
Lettonie
Suède
UE à 27
Espagne
Finlande
Croatie
Chypre
Bulgarie
Italie
Malte
Slovénie
Portugal
Irlande
Notes : sont ici considérées comme aires marines protégées (AMP) à la fois les sites Natura 2000 et les aires
protégées désignées au niveau national par chaque État membre. Pour la France, les données font référence
uniquementàlaFrancemétropolitaine.LasuperficiedecouverturetotalepourlesAMPfrançaisesconsidérées
est de 140 053 km2,soit37,6%del?espacemaritimefrançaismétropolitain.Eurostatcalculelapartdeszones
marinesprotégéessurlabasedesdonnéespubliéesurWISEMARINE(Systèmed'informationmaritimepour
l'Europe) et rapportées par les États membres en vertu de la directive-cadre sur la stratégie pour le milieu
marin (2008/56/CE).
Source : Eurostat, état au 31 mars 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
124 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Déchets sur les plages
TOP 10 DES DÉCHETS LES PLUS COLLECTÉS SUR LES PLAGES EUROPÉENNES ET
DE FRANCE MÉTROPOLITAINE EN 2021
En % du nombre total de déchets collectés
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Fragments en plastique/polystyrène (2,5-50 cm)
Bouchons/couvercles en plastique pour boissons
Pailles et agitateurs
Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm
Bouteilles en plastique <= 0,5 L
Sacs de courses
Bouteilles en plastique > 0,5 L
Éponges en mousse
0 5 10 15 20 25 30
Fragments en plastique (2,5-50 cm)
Fragments en polystyrène (2,5-50 cm)
Cotons-tiges (plastique)
Élastiques de conchyliculture
Bouchons, couvercles en plastique pour boissons
Bouchons, capsules en plastique
(anneau, joint/opercule associé)
Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips
Emballages plastiques de con?serie, gâteaux, chips
Mégots et ?ltres de cigarettes
Mégots et ?ltres de cigarettes
Cordage/Ficelle de diamètre < 1 cm
Filets et morceaux de ?let (< à 50 cm)
Plages européennes*
Total de déchets collectés et analysés : 90 463
Plages de France métropolitaine
Total de déchets collectés et analysés : 133 218
*Pourl'Europe,seuleslesdonnéessurlesévénementsdesurveillancedeMarineLitterWatch(MLW)ontété
prises en compte.
Champ : plages de la France métropolitaine et plages de quatre mers régionales européennes : mer Baltique,
mer Noire, mer Méditerranée et océan Atlantique Nord-Est.
Sources : Cedre, 2022 (pour la France) ; MarineLitterWatch(MLW)-AEE, état au 3 avril 2023 (pour l'Europe).
Traitements : SDES, 2023
https://www.eea.europa.eu/themes/water/europes-seas-and-coasts/assessments/marine-litterwatch/data-and-results/marine-litterwatch-data-viewer
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 125
Qualité des eaux de baignade en mer
PART DES SITES DES EAUX DE BAIGNADE EN MER EN EXCELLENTE QUALITÉ
DANS LES PAYS EUROPÉENS EN 2022
80
En %
100
60
40
20
0
99
99
95
97
94
94
93
92
92
91
90
8988
86
86
85
82
78
78
73
70
70 51
43
Chypre
Croatie
Grèce
Slovénie
Malte
Danemark
Espagne
Bulgarie
Roumanie
Portugal
Italie
UE à 27Lituanie
Allemagne
Pays-Bas
Belgique
Lettonie
Irlande
France
Finlande
Suède
Albanie
Pologne
Estonie
Note : nombre total des sites de baignade en mer rapportés pour la saison 2022 par pays : Albanie 113,
Allemagne362,Belgique41,Bulgarie92,Chypre120,Croatie894,Danemark917,Espagne1987,Estonie
30,Finlande78,France2074,Grèce1679,Irlande139,Italie4854,Lettonie33,Lituanie16,Malte87,Pays-
Bas91,Pologne185,Portugal509,Roumanie49,Slovénie21,Suède261,UEà27pays14519.
Source : Eurostat, état au 12 septembre 2023. Traitements : SDES, 2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
126 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Ressources minérales
des grands fonds marins
LOCALISATION DES RESSOURCES MINÉRALES ASSOCIÉES AU GRANDS
FONDS MARINS ET DES ZONES D?EXPLORATION DE CES RESSOURCES
160°W 120°W 80°W 0°40°W 40°E 80°E 160°E120°E
70°N
50°N
30°N
10°N
10°S
30°S
50°S
70°S
70°N
50°N
30°N
10°N
10°S
30°S
50°S
70°S
Permis d?exploration
dans les eaux internationales
(sous contrôle de l?AIFM)
Permis d?exploration pour
les sulfures polymétalliques
Permis d?exploration pour
les nodules polymétalliques
Permis d?exploration pour les
encroûtements fer-manganèse
Localisation des permis
d?exploration et d?exploitation
dans les ZEE (sous contrôle
Zones avec permis
d?exploration
Zones avec permis
d?exploitation
Limites des ZEE
Limites de plaques tectoniques
Sites avec sulfures
polymétalliques
Zones à nodules
polymétalliques
Zones d?encroûtements
fer-manganèse
des états souverains)
*DanslazonedeClarion-Clipperton,17paysbénéficientd?unouplusieurspermisd'exploitation:Chine
et Russie** détiennent 2 permis chacun ; France, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Belgique, Corée du
Sud,Pologne**,Bulgarie**,Cuba**,l?îleCook,Jamaïque,Kiribati,Nauru,Républiquetchèque**,Singapour,
Slovaquie** et Tonga détiennent 1 permis chacun.
** Fait référence à 1 permis obtenu dans le cadre d?un groupement des pays.
Notes:ZEE=zoneéconomiqueexclusive;30permisd?explorationdesressourcesminéralesetmarines
ont été délivrés par l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) et en cours de validité au 30 juin 2023,
dont19pourlesnodulespolymétalliques,7pourlessulfurespolymétalliqueset4pourlesencroûtements
riches en cobalt.
Source :Ifremerd?aprèssourceAIFM,2023.Traitements:Ifremer,2023
partie 5 : situation de la France dans le monde
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 127
Pour aller plus loin
? Agence européenne pour l?environnement.
? Eurostat.
? EU Blue Economy Observatory.
? Food and Agriculture Organization of the United Nations.
? International Seabed Authority.
? Wind Europe.
https://www.eea.europa.eu/fr
https://ec.europa.eu/eurostat/web/main/data/database
https://blue-economy-observatory.ec.europa.eu/index_en
https://www.fao.org/fishery/fr/capture
https://www.isa.org.jm/exploration-contracts/
https://windeurope.org/
128 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Annexes
? Glossaire
? Sigles et abréviations
annexes
130 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Glossaire
Aléa : manifestation d?un phénomène naturel ou anthropique d?occurrence
et d?intensité données.
Aquaculture marine : ensemble des activités de culture de plantes et
d'élevage d'animaux dans le milieu marin ou dans l?eau de mer. Ces
productions concernent les filières de la conchyliculture, la pisciculture
marine, la culture de macro-algues et l?élevage de crustacés en eau de
mer, essentiellement de crevettes et d?écrevisses.
Artificialisation : transformation d?un sol à caractère naturel, agricole ou
forestier par des actions d?aménagement, pouvant entraîner son
imperméabilisation totale ou partielle.
Capacité d?accueil marchand : nombre de lits touristiques en hébergement
marchand dans une commune, c?est-à-dire hors résidences secondaires.
Sont comptabilisés les lits en hôtels, campings, résidences de tourisme,
villages vacances, auberges de jeunesse, centres sportifs. Les ratios définis
par l?Insee sont utilisés afin d?estimer le nombre de lits touristiques pour les
hôtels (deux lits par chambre) et les campings (trois lits par emplacement).
Capacité d?accueil touristique : nombre de lits touristiques en hébergement
marchand (hôtels, campings, résidences de tourisme, villages vacances,
auberges de jeunesse, centres sportifs, etc.) et en résidences secondaires.
Les hébergements touristiques entre particuliers ne sont pas pris en compte.
Pour les résidences secondaires, le ratio défini par l?Insee est également
utilisé afin d?estimer le nombre de lits touristiques (cinq lits par résidence
secondaire).
Capacité d?épuration nominale : débit et charge journalière maximal,
exprimée en équivalent habitant (EH), que la station d?épuration peut traiter
efficacement.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 131
Conchyliculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l?élevage de
coquillages marins : huîtres, moules, praires, palourdes et coques. Cette
activité s?exerce essentiellement sur des parcelles concédées par l?État sur
le domaine public maritime.
Convention Ospar : adoptée en 1962, c?est une convention de mer régionale
qui définit les modalités de la coopération internationale pour la protection
du milieu marin de l'Atlantique Nord-Est.
Convention de Barcelone : adoptée en 1976, elle a pour objectif de
prévenir et réduire la pollution marine par les navires, les aéronefs et les
sources terrestres en mer Méditerranée. La convention et ses protocoles
additionnels intègrent également la planification, la gestion intégrée des
zones côtières, la promotion du développement durable et la protection et
l?amélioration du milieu marin.
Convention Marpol : adoptée en 1973, elle est la principale convention
internationale traitant de la prévention de la pollution en milieu marin, que
les causes soient liées à l?exploitation ou à des accidents.
Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage :
centres chargés de recueillir les informations et la coordination des
interventions visant à faciliter la constatation et le recueil d?éléments relatifs
à la recherche et la répression des pollutions par les navires, sous l?autorité
du préfet maritime et du procureur de la République. Les CROSS rédigent
des rapports officiels relatant une pollution en mer (POLREP).
Directive « Habitats - Faune - Flore » : directive européenne du 21 mai 1992
destinée à la protection des milieux et des espèces « remarquables »,
servant de base juridique au réseau Natura 2000 en prévoyant notamment
la désignation de zones spéciales de conservation (ZSC) et la protection
d?habitats et d'espèces sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre
et marin).
annexes
132 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Directive « Oiseaux » : directive européenne du 2 avril 1979 concernant
la protection des oiseaux sauvages. Elle sert de base juridique au réseau
Natura 2000 en prévoyant notamment la désignation de zones de protection
spéciale (ZPS) sur l?ensemble du territoire métropolitain (terrestre et marin).
Directive-cadre « Stratégie pour le milieu marin » : adoptée en 2008,
cette directive est l'un des piliers de la politique environnementale
européenne pour l'eau et les milieux aquatiques. Son objectif est de
« préserver la diversité biologique et le dynamisme des océans et des mers
et d'en garantir la sûreté, la propreté, le bon état sanitaire et la productivité ».
Dispositif de séparation du trafic : système d'organisation du trafic visant
à séparer des flux de trafic opposés par des moyens appropriés et notamment
par l'établissement de couloirs de circulation.
Eaux côtières : eaux de surface situées entre la ligne de base servant
pour la mesure de la largeur des eaux territoriales et une distance d?un mille
marin.
Eaux intérieures : étendues d?eau situées en deçà de la bordure littorale
d?un État ou « ligne de base ». L?État est souverain sur cet espace maritime.
Sa souveraineté s?étend à la fois à la surface des eaux, à la colonne d?eau
sous-adjacente, au sol et au sous-sol et à l?espace aérien.
Eaux internationales : elles comprennent toutes les eaux qui ne sont pas
incluses dans l?espace maritime d?un État. Dans ces eaux s?exerce le
principe de liberté de la haute-mer. À la suite de l?implémentation de la
Partie XI de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM),
l?Autorité internationale des fonds marins (AIFM) a été créée en 1994 pour
régir l?utilisation des ressources du sol et du sous-sol des eaux internationales
considérées comme le bien commun de l?humanité.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 133
Eaux résiduaires urbaines : eaux usées des ménages et d?autres usagers
de l?eau potable (établissements publics (écoles, hôpitaux, etc.) et privés
(entreprises)), eau de pluie souillée lors du ruissellement sur les toitures et
la voirie. Une grande partie de ces eaux usées est assainie dans des stations
d?épuration urbaines collectives.
Eaux de transition : eaux de surface situées à proximité des embouchures
de rivières ou de fleuves, qui sont partiellement salines en raison de leur
proximité des eaux côtières mais qui restent fondamentalement influencées
par des courants d?eau douce.
Équivalent habitant : unité de mesure basée sur une estimation de la
quantité de pollution organique émise par personne et par jour (1 EH = 60 g
de DBO5/jour en entrée station). Elle permet d?apprécier le bon
dimensionnement des stations de traitement des eaux usées, ainsi que de
caractériser la taille des agglomérations urbaines en matière de traitement
des eaux usées.
Espèce endémique d?un territoire : espèce dont l?ensemble des
populations est présent exclusivement dans une zone géographique connue.
Espèce sub-endémique d?un territoire : espèce dont l?ensemble des
populations ne se trouve que dans une zone géographique connue ou
localisée de façon très marginale en périphérie.
Eutrophisation : enrichissement excessif des cours d?eau et des plans
d?eau en éléments nutritifs comme le phosphore et l?azote, lesquels agissent
comme engrais pour les plantes aquatiques. Elle se manifeste par la
prolifération de végétaux aquatiques et une diminution notable de la teneur
en oxygène de l?eau. Il s?en suit, entre autres, une diversité animale et
végétale amoindrie et des usages perturbés.
annexes
134 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Habitat d?intérêt communautaire : habitat naturel en danger ou ayant
une aire de répartition réduite en Europe, listé en annexe de la directive
« Habitats - Faune - Flore », et pour lequel doivent être désignées des
zones spéciales de conservation dans le cadre du réseau Natura 2000.
Initiative française pour les récifs coralliens : l'initiative nationale recouvre
toutes actions et mesures prises en faveur de la protection et de la gestion
durable des récifs coralliens des Outre-mer.
Logements en résidence : logements individuels ou collectifs construits
en vue d?une occupation par un public ciblé selon la nature de la résidence,
avec mise à disposition de services spécifiques (ex. résidence sénior).
Logement individuel pur : logement faisant l?objet d?un permis de construire
relatif à un seul logement individuel.
Logements individuels groupés : logements faisant l?objet d?un permis
de construire relatif à la construction de plusieurs logements individuels
(notamment en lotissement ou dans une maison individuelle de deux
logements), ou de logements individuels associés à des logements collectifs
ou des locaux non résidentiels.
Logement vacant : logement inoccupé se trouvant dans l?un des cas
suivants : proposé à la vente, à la location, déjà attribué à un acheteur ou
un locataire et en attente d?occupation, en attente de règlement de
succession, conservé par un employeur pour un usage futur au profit d?un
de ses employés, gardé vacant et sans affectation précise par le propriétaire.
Macro-déchets marins : tous les matériaux solides, manufacturés ou
transformés, délibérément jetés, ou accidentellement perdus sur le littoral
ou en mer et ayant une taille supérieure à 5 mm. Certains déchets de petite
taille mais clairement identifiés, tels que les bouchons, mégots de cigarette
ou les biomédias, sont également inclus dans la catégorie des macro-
déchets.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 135
Masse d?eau : proportion d?eau, de plan d?eau ou zone côtière homogène.
Les masses d?eau correspondent au découpage élémentaire utilisé pour
les évaluations conduites au titre de la directive-cadre sur l?eau 2000/60/
CE.
Mer territoriale : bande de 12 milles marins, soit 22 km environ, calculée
à partir de la bordure littorale d?un État ou « ligne de base ». Dans cette
zone, l?État exerce pleinement sa souveraineté sur le sol et le sous-sol
marin, la surface et la colonne d?eau sous-adjacente, ainsi que sur l?espace
aérien.
Natura 2000 : réseau écologique européen de sites naturels désignés en
application des directives « Habitats - Faune - Flore » et « Oiseaux » et
visant à la conservation des habitats et des espèces d?intérêt communautaire.
Navires rouliers : navires utilisés pour transporter des véhicules chargés
grâce à une rampe d?accès.
Oiseaux d?eau hivernants : vaste catégorie d'oiseaux comportant toutes
les espèces qui fréquentent de près ou de loin les zones humides. Ils se
répartissent en 9 groupes (exotiques compris) qui font l'objet d'un bilan
dans le cadre du suivi Wetlands (anatidés, limicoles, plongeons et grèbes,
ardéidés, cigognes, rallidés et grues, ibis/spatules/flamants, laridés,
cormorans).
Orientation technico-économique des exploitations agricoles :
classification européenne faite à partir des coefficients de production brute
standard (PBS). Une exploitation est spécialisée dans une orientation si la
PBS de la ou des productions concernées dépasse deux tiers du total.
Parc de logements : il regroupe les résidences principales, les résidences
secondaires (y compris les logements occasionnels) et les logements
vacants.
annexes
136 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Pisciculture : filière de l'aquaculture, elle désigne l'élevage des poissons
destinés à la consommation, en milieu naturel ou en bassin artificiel. En
France, elle regroupe trois secteurs d?élevage bien distincts : la pisciculture
en eau douce, la pisciculture marine et la pisciculture d?étangs.
Phosphore total : paramètre permettant de mesurer toutes les formes
sous lesquelles le phosphore est présent, organique et inorganique. Le
phosphore organique peut provenir de tissus végétaux ou animaux, des
eaux usées domestiques ou industrielles ou d?effluents d?élevages agricoles.
Les phosphates inorganiques proviennent en partie des fertilisants agricoles.
Plan de prévention des risques littoraux : dispositif visant à encadrer le
développement urbain dans les zones les plus exposées aux risques naturels
liés à la submersion marine et/ou au recul du trait de côte et de falaises. Il
réglemente le droit à construire sur la base d?un zonage du territoire pour
le rendre compatible avec l?intensité du risque encouru. Le principe général
est de ne pas augmenter la vulnérabilité des personnes et des biens établis
dans des zones concernées et de définir des mesures de prévention, de
protection ou de sauvegarde compatibles avec un développement
économique, social et résilient du territoire.
Plan de prévention des risques approuvé : un plan de prévention des
risques est dit approuvé (ou opposable) lorsqu?un arrêté préfectoral valide
le document, délimite les zones à risques et précise les règles qui s?appliquent
à chacune de ces zones.
Points chauds de biodiversité : régions très riches en espèces et très
menacées. La France est présente sur 5 des 36 points chauds de la
biodiversité mondiale : Méditerranée, Caraïbes, océan Indien, Polynésie
et Nouvelle-Calédonie.
POLREP : rapports officiels relatant d?une pollution en mer. Ils permettent,
entre autres, de connaître la localisation et le type de pollutions occasionnées,
parfois leur étendue, et éventuellement la source qui en est la cause.
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 137
POLREP confirmé : constat de pollution effectué par un agent habilité.
Polyculture-élevage ou polyculture-polyélevage : se dit d?une exploitation
qui cultive plusieurs types de cultures et/ou qui élève plusieurs espèces
animales.
Produit brut standard : il décrit le potentiel de production des exploitations
et permet de classer économiquement les exploitations (moins de
25 000 ¤ = petites exploitations ; 25 000 - 100 000 ¤ = moyennes
exploitations ; plus de 100 000 ¤ = grandes exploitations).
Protection forte : le décret n° 2022-527 en application de l?article L. 110-4
du Code de l?environnement la définit comme « une zone géographique
dans laquelle les pressions engendrées par les activités humaines
susceptibles de compromettre la conservation des enjeux écologiques sont
absentes, évitées, supprimées ou fortement limitées, et ce de manière
pérenne, grâce à la mise en oeuvre d'une protection foncière ou d'une
réglementation adaptée, associée à un contrôle effectif des activités
concernées ».
Régime catastrophes naturelles : l?indemnisation des dommages par le
régime catastrophes naturelles porte sur « les dommages matériels directs
ayant eu pour cause déterminante l?intensité anormale d?un agent naturel,
lorsque les mesures habituelles à prendre pour éviter ces dommages n?ont
pu empêcher leur survenance ou n?ont pu être prises » (article L. 125-1
alinéa 3 du Code des assurances). L?état de catastrophe naturelle est
constaté par un arrêté interministériel qui détermine les zones et les périodes
où s?est située la catastrophe, ainsi que la nature des dommages occasionnés
par celle-ci.
annexes
138 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Réseau national échouages (RNE) : réseau intervenant sur le littoral
métropolitain depuis le début des années 1970 et sur les territoires
ultramarins depuis 1990. Le RNE est constitué par 462 correspondants
coordonnés par l?Observatoire Pelagis (unité mixte de service de l?Université
de La Rochelle et du CNRS en partenariat avec le ministère en charge de
l?Écologie).
Résidence principale : logement occupé de façon habituelle et à titre
principal par une ou plusieurs personnes qui constituent un ménage.
Résidence secondaire : logement utilisé pour des séjours de courte durée
(week-ends, loisirs, ou vacances). Les logements meublés mis en location
pour des séjours touristiques sont également classés en résidences
secondaires.
Rivage : partie de la terre soumise à l?action des vagues et de la marée.
Schéma de cohérence territoriale (SCoT) : ce schéma détermine, à
l?échelle de plusieurs communes ou groupement de communes, un projet
de territoire visant à mettre en cohérence l?ensemble des politiques
sectorielles, notamment en matière d?habitat, de mobilité, d?aménagement
commercial, d?environnement ou de paysage.
Situation dangereuse en navigation maritime : situation dans laquelle
un navire, en raison de son comportement, peut mettre en danger sa propre
sécurité ou celle des navires situés aux alentours ou celle de l?État côtier.
Surface agricole utile : la surface agricole utile est une notion normalisée
dans la statistique agricole européenne. Elle comprend les terres arables
(y compris pâturages temporaires, jachères, cultures sous abri, jardins
familiaux, etc.), les surfaces toujours en herbe et les cultures permanentes
(vignes, vergers, etc.).
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 139
Taux de fonction touristique : indicateur de pression ou d?intensité
touristique qui traduit ainsi les variations de population occasionnées par
le tourisme. Il s?agit du rapport entre le nombre de lits touristiques d?un
territoire et sa population résidente. Il exprime la capacité théorique d?un
territoire à augmenter sa population en matière d?accueil touristique. Un
taux égal à 100 signifie que le territoire dispose d?une capacité d?accueil
de touristes équivalente à la population permanente et est donc susceptible
de doubler sa population avec l?accueil de touristes.
UMS (Universal Measurement System) : unité de mesure de volume pour
les navires de longueur supérieure à 24 mètres effectuant des voyages
internationaux.
Union internationale pour la conservation de la nature : organisation
intergouvernementale qui dresse des états des lieux et formule des
recommandations pour faire évoluer les politiques, les connaissances et
la mise en oeuvre des actions en faveur de la conservation de la biodiversité.
Zone économique exclusive : zone au-delà de la limite des eaux
territoriales et jusqu?à 200 milles marins (environ 370 km) calculée à partir
des lignes de base d?un État. Dans cette zone, l?État exerce des droits
souverains sur l?exploration, exploitation, la conservation et la gestion des
ressources naturelles, biologiques ou non au niveau de la colonne d?eau,
du sol et du sous-sol. L?État a la possibilité de demander l?extension de son
plateau continental jusqu?à 350 milles marins depuis la ligne de base.
annexes
140 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Sigles et abréviations
AIFM Autorité internationale des fonds marins
APER Association pour la plaisance écoresponsable
ARS Agence régionale de santé
Cedre Centre de documentation, de recherche
et d?expérimentations sur les pollutions accidentelles
des eaux
Cerema Centre d'études et d'expertise sur les risques,
l'environnement, la mobilité et l'aménagement
CEVA Centre d?étude et de valorisation des algues
COM Collectivités d?outre-mer
CROSS Centre régional opérationnel de surveillance
et de sauvetage
DCSMM Directive-cadre « stratégie pour le milieu marin »
DGAL Direction générale de l'alimentation du ministère
de l'Agriculture
DGALN/DEB Direction générale de l'aménagement, du logement
et de la nature/Direction de l'eau et de la biodiversité
DGAMPA Direction générale des affaires maritimes, de la pêche
et de l?aquaculture
DHFF Directive « Habitats - Faune - Flore »
DHUP Direction de l'habitat, de l'urbanisme et des paysages
au sein du MTECT
DO Directive « Oiseaux »
DROM Départements et régions d?outre-mer
DST Dispositif de séparation du trafic
EH Équivalent habitant
ENSM École nationale supérieure maritime
annexes
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 141
Ifrecor Initiative française pour les récifs coralliens
Ifremer Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer
IGN Institut géographique national
Insee Institut national de la statistique et des études
économiques
INPN Inventaire national du patrimoine naturel
LPO Ligue pour la protection des oiseaux
MASA Ministère de l?Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
MEDDE Ministère de l'Écologie, du Dévoloppement durable
et de l'Énergie (ancienne dénomination du ministère
chargé de l'Environnement)
MNHN Muséum national d'histoire naturelle
MTE Ministère de la Transition écologique (ancienne
dénomination du ministère chargé de l'Environnement)
MTECT Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion
des territoires
OFB Office français de la biodiversité
OTEX Orientation technico-économique des exploitations
agricoles
PatriNat Centre d'expertise et de données sur le patrimoine naturel
POLREP Rapport de pollution
PPRL Plan de prévention des risques littoraux
PPMR Plan de prévention multirisques
PBS Produit brut standard
REMI Réseau de contrôle microbiologique des zones
de production de coquillages
RNE Réseau national échouages
Rephytox Réseau de surveillance des phycotoxines dans
les organismes marins
annexes
142 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
SAU Surface agricole utile
SCoT Schéma de cohérence territoriale
SDES Service des données et études statistiques
SINP Système d'information de l'inventaire du patrimoine naturel
SSP Service de la statistique et de la prospective au sein
du MASA
STEU Station de traitement des eaux usées
TAAF Terres australes et antarctiques françaises
TaxRef Référentiel taxonomique national
UE Union européenne
UICN Union internationale pour la conservation de la nature
UMS Universal Measurement System
ZEE Zone économique exclusive
ZSC Zone spéciale de conservation
ZPS Zone de protection spéciale
ABRÉVIATIONS DES UNITÉS DE MESURE
GW Gigawatt - milliard de watts
Ha Hectare
M¤ Million d'euros
Md¤ Milliard d'euros
Mt Million de tonnes
MW Mégawatt - million de watts
Table des matières
table des matières
144 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
Avant-propos 4
Données clés 5
ÉLÉMENTS DE CONTEXTE 9
ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES
DES TERRITOIRES LITTORAUX
15
Dynamique démographique 16
Logements 18
Construction de logements 20
Occupation du sol suivant la distance à la mer 22
Planification urbaine 24
Économie maritime 26
Hébergement touristique 28
Agriculture du littoral 30
Pêche maritime 32
Aquaculture marine 34
Énergies marines renouvelables 36
Formations aux métiers de la mer 38
Transport maritime de marchandises 40
Transport maritime de voyageurs 42
Surveillance de la navigation maritime 44
Déconstruction des bateaux de plaisance 46
Pour aller plus loin 48
table des matières
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 145
ÉTAT DES EAUX, PRESSIONS ET IMPACTS 49
État des eaux littorales 50
Qualité des eaux de baignade en mer 52
Qualité bactériologique des produits de la mer 54
Pollutions en mer 56
Macro-déchets sur le littoral métropolitain 58
Déchets en mer 60
Flux d?azote et de phosphore à la mer 62
Échouage des macro-algues 64
Toxines algales 66
Assainissement collectif des eaux résiduaires urbaines sur le littoral 68
Pour aller plus loin 70
ÉCOSYSTÈMES LITTORAUX ET MARINS 71
Niveau de connaissances de la répartition des espèces marines 72
Espèces endémiques et sub-endémiques marines 74
Liste rouge UICN des espèces marines 76
Récifs coralliens 78
Mangroves françaises 80
Milieux humides du littoral français 82
Oiseaux d?eau hivernants du littoral métropolitain 84
Date d?arrivée des oiseaux migrateurs sur le littoral métropolitain 86
État de conservation des espèces et habitats naturels marins
et côtiers d?intérêt communautaire 88
Échouages de mammifères marins 90
Espèces invasives 92
Aires marines protégées 94
Espaces protégés : protections fortes terrestres 96
Réseau Natura 2000 98
Pour aller plus loin 100
table des matières
146 ? Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024
CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RISQUES LITTORAUX 101
Réchauffement et acidification des océans 102
Niveau des océans 104
Population et logements exposés aux inondations
par submersion marine 106
Érosion du littoral 108
Catastrophes naturelles 110
Gestion des risques littoraux 112
Pour aller plus loin 114
SITUATION DE LA FRANCE DANS LE MONDE 115
Emplois de l?économie maritime 116
Ports maritimes de voyageurs 117
Ports maritimes de marchandises 118
Flotte de pêche 119
Pêche maritime dans le monde 120
Stocks de poissons et de crustacés 121
Éolien en mer 122
Aires marines protégées 123
Déchets sur les plages 124
Qualité des eaux de baignade en mer 125
Ressources minérales des grands fonds marins 126
Pour aller plus loin 127
ANNEXES 129
Glossaire 130
Sigles et abréviations 140
Chiffres clés de la mer et du littoral ? Édition 2024 ? 147
Dépôt légal: mars 2024 - version modifiée
enavril2024 (pp. 6, 108-109)
ISSN: 2557-8138 (en ligne)
2555-7580 (imprimé)
Directrice de publication: Béatrice Sédillot
Rédacteur en chef: Hugues Cahen
Coordination éditoriale: Céline Blivet,
ClaudeBaudu-Baret
Cartographie: Antea
Infographie: Bertrand Gaillet
Maquettage et réalisation: Agence Efil, Tours
Conditions générales d?utilisation
Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées
dans le présent ouvrage, faite sans l?autorisation de l?éditeur ou du Centre français d?exploitation du droit de copie
(3, rue Hautefeuille - 75006Paris), est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d?une part, les
reproductions strictement réservées à l?usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et,
d?autre part, les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d?information de l?oeuvre
dans laquelle elles sont incorporées (loi du 1erjuillet1992 - art.L.122-4 et L.122-5 et Code pénal art.425).
Commissariat général
au développement durable
Chiffres clés
dela mer
etdulittoral
Édition 2024
À partir d?une sélection de cartes
etd?indicateurs clés commentés, ce recueil
dresse un panorama synthétique
desprincipaux usages des territoires littoraux
et marins de l?Hexagone et des Outre-mer.
Il aborde leurs impacts sur l?environnement,
lesdispositifs mis en place pour préserver
lesécosystèmes, ainsi que les effets
duchangement climatique, notamment sous
l?angle des risques naturels littoraux.
Enfin, ilillustre la place importante de la France
auniveau mondial du fait de son second rang
en matière d?espace maritime couvert et de
sapuissance économique maritime.
Service des données et études statistiques
Sous-direction de l'information environnementale
Tour Séquoia - 92055 La Défense cedex
Courriel : diffusion.sdes.cgdd@developpement-durable.gouv.fr
www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr
Sommaire
Avant-propos
Données clés
Éléments de contexte
Aspects socio-économiques des territoires littoraux
État des eaux, pressions et impacts
Écosystèmes littoraux et marins
Changement climatique et risques littoraux
Situation de la France dans le monde
Annexes
Table des matières
INVALIDE)