Le fonds vert : fonds d'accélération de la transition écologique dans les territoires : axe 1 rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
Auteur moral
France.Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires (2022-...)
Auteur secondaire
Résumé
Le secteur du bâtiment représente 45% de la consommation énergétique finale de la France en 2022 et 16% des émissions de gaz à effet de serre en 2019. Le fonds vert soutient financièrement la rénovation énergétique des bâtiments publics locaux pour réduire leur consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre.
Descripteur Urbamet
énergie
;RENOVATION ENERGETIQUE
Descripteur écoplanete
territoires
Thème
Texte intégral
Février 2024 ? Version 2.2
Cahier d?accompagnement des porteurs
de projet et des services instructeurs
Fonds d?accélération
de la transition
écologique dans
les territoires
Pour toute demande de renseignement concernant les mesures du fonds vert,
consultez le site internet départemental de l?Etat de votre département :
www.[nom-du-département].gouv.fr
ou contactez votre sous-préfet d'arrondissement
ou la direction départementale des territoires (et de la mer)
ou les directions et services de l?Etat outre-mer.
Rénovation énergétique des
bâtiments publics locaux
Édition 2024
Axe 1 I Renforcer la performance environnementale
Rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
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1. CONTEXTE ET AMBITION
1.1. Contexte
Le secteur du bâtiment dans son ensemble (logements et bâtiments tertiaires) représente 45% de
la consommation finale énergétique de la France en 2022 et 16% des émissions directes de gaz à
effet de serre sur le territoire français en 2019. Avec une surface d?environ 1 milliard de m2, dont
plus du tiers pour les bâtiments publics relevant de l?Etat et des collectivités locales, le parc de
bâtiments tertiaires est responsable d?environ 16% de la consommation finale d?énergie, et 6%
des émissions de gaz à effet de serre de la France, soit 38% des émissions directes du parc des
bâtiments.
Pour atteindre les objectifs de performance énergétique sur ce parc, le dispositif Economie
Energie Tertiaire (DEET) impose une réduction progressive de la consommation d?énergie dans les
bâtiments qui ont une surface d?activité tertiaire (ou un cumul de surfaces) égale ou supérieure à
1 000 m² : au moins -40 % en 2030, -50 % en 2040, -60 % en 2050.
En outre, la directive européenne sur l?efficacité énergétique (DEE) du 13 septembre 2023
(refonte), va imposer une baisse annuelle de 1,9 % de la consommation d?énergie de l?ensemble
des organismes publics et la rénovation au niveau BBC Rénovation Tertiaire d?au moins 3% des
surfaces chauffées et refroidies des bâtiments de ces organismes publics, au titre de l?exemplarité
des administrations publiques dans la réduction de la consommation d?énergie.
La rénovation énergétique des bâtiments publics est un levier essentiel de la stratégie du
Gouvernement pour respecter les objectifs européens et nationaux de baisse de la
consommation énergétique mais également l?objectif de diminuer d?environ 60 % les émissions
de gaz à effet de serre dans le bâtiment d'ici 2030, et l?objectif de neutralité carbone à l?horizon
2050. L?atteinte de ces objectifs induit des besoins d?investissements massifs pour le parc public,
qui doit accélérer considérablement sa transition. Avec un patrimoine bâti de plus de 225 000
bâtiments et 280 millions de m², les collectivités locales sont un acteur majeur de la réduction
des consommations d?énergie du parc immobilier tertiaire.
La mesure de rénovation énergétique des bâtiments publics locaux du fonds vert s?inscrit dans le
prolongement des crédits affectés à la rénovation énergétique des bâtiments publics dans le
cadre du Plan de relance. Le fonds vert permet ainsi d?accentuer l?effort local face à l?urgence
écologique, en soutenant les projets de rénovation énergétique des bâtiments publics pour une
diminution de leur consommation énergétique et un meilleur confort des agents et des usagers.
Parmi ces bâtiments, la rénovation des établissements scolaires, qui représentent la moitié de la
surface des bâtiments des collectivités et répond à un triple enjeu - climatique, budgétaire et de
transmission - fait l?objet d?un plan spécifique lancé en 2023. Le soutien de l?Etat est ainsi renforcé
en 2024 par une enveloppe complémentaire de 500 M¤ qui vient abonder le fonds vert, dédiée
à la rénovation énergétique et la renaturation des établissements scolaires.
En outre, à partir de 2024, les travaux visant uniquement l?amélioration du confort d?été
deviennent éligibles à un soutien du fonds vert dans le cadre de la mesure de rénovation
énergétique. Durant les 2 dernières décennies, la fréquence et la durée des vagues de chaleur
intenses ont fortement augmenté en France et les projections climatiques montrent que cette
Axe 1 I Renforcer la performance environnementale
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tendance va s?amplifier. A l?instar de la nouvelle réglementation environnementale de 2020 (la
E RE2020 F) qui rend obligatoire la prise en compte du confort d?été dans la construction des
bâtiments neufs, le fonds vert doit permettre d?accompagner les collectivités territoriales et leurs
groupements dans leurs projets de rénovation de leurs bâtiments adaptée au climat actuel et
futur.
1.2. Ambition écologique du projet financé
Les actions éligibles doivent permettre la rénovation énergétique des bâtiments appartenant aux
collectivités locales et leurs groupements, dans un objectif de réduction durable de leurs
consommations énergétiques et de préservation du confort thermique dans un contexte de
réchauffement climatique.
Pour les projets de rénovation énergétique, une réduction minimale de 40 % de la consommation
d?énergie finale est attendue. Cette réduction des consommations d?énergie doit être atteinte
par la recherche en premier lieu d?une meilleure performance énergétique de l?enveloppe du
bâtiment. Les porteurs de projet sont invités à viser l?atteinte du niveau BBC Rénovation pour les
bâtiments tertiaires.
Par ailleurs, les projets financés par cette mesure doivent permettre une réduction significative
des émissions de gaz à effet de serre (GES) des bâtiments concernés, notamment via l?élimination
des chaudières fonctionnant aux énergies fossiles, de façon à ce que le parc tertiaire des
collectivités contribue à l?atteinte des objectifs de la France en la matière.
Pour les projets visant uniquement l?amélioration du confort d?été, le soutien du fonds vert est
limité à la mise en place de solutions passives, c?est-à-dire visant à protéger le bâtiment du
rayonnement solaire et à accroître la ventilation sans ou avec très peu de consommation
d?énergie. Cela exclut de fait les systèmes de climatisation électriques, énergivores, et permet au
contraire de réduire les besoins en climatisation du bâtiment.
Enfin, les projets de rénovation sont tenus de respecter les articles L.411-1 et 2 du code de
l?environnement concernant la protection des espèces protégées et de leurs habitats. Certaines
espèces d?oiseaux ou de chauves-souris peuvent en effet utiliser les bâtiments comme sites de
reproduction ou de repos. Les opérations de rénovation devront tenir compte de la présence de
ces espèces protégées.
2. ÉLIGIBILITÉ ET SÉLECTION DES PROJETS
2.1. Porteurs de projets éligibles
La mesure concerne la France métropolitaine et les outre-mer (départements et régions d?outre-
mer ? DROM, collectivités d?outre-mer ? COM).
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Pour les COM, la mesure leur bénéficie, s'agissant d'une aide de l?État pour la transition
écologique, indépendamment des compétences propres de chaque COM. Le cas échéant, les
critères exposés dans ce cahier pourront être adaptés.
Les porteurs de projet éligibles sont les collectivités et leurs groupements au sens du code général
des collectivités territoriales (CGCT).
Les bailleurs sociaux ne sont pas éligibles à la mesure relative à la rénovation énergétique des
bâtiments publics locaux compte tenu de l?existence d?autres dispositifs pour financer la
rénovation des logements sociaux.
2.2. Nature des projets éligibles
Les projets soumis au titre de la mesure E Rénovation énergétique des bâtiments tertiaires publics
locaux F :
Portent sur des bâtiments qui appartiennent aux porteurs de projet éligibles (collectivités
locales et leurs groupements au sens du CGCT) ;
Visent la réalisation de travaux sur des bâtiments existants permettant de diminuer
significativement leur consommation énergétique et d?augmenter leur confort thermique.
La construction de bâtiments neufs et les opérations de démolition/reconstruction de bâtiments
sont exclues de cette mesure.
A titre dérogatoire, dans le cadre du plan de rénovation des établissements scolaires, le soutien
du fonds vert à la démolition/reconstruction d?écoles constituées d?éléments préfabriqués
vétustes pourra être accordé, sous réserve d?un examen au cas par cas par les services
instructeurs, s?il est démontré par le maître d?oeuvre que ces constructions ne peuvent pas être
rénovées pour des raisons techniques.
L?exécution du projet (ou, le cas échéant, des postes de dépenses de l?opération ciblés par la
subvention) ne peut commencer avant que le dossier de demande ne soit déposé sur la
plateforme Démarches Simplifiées (sauf urgence avérée). L?accusé de réception reçu suite au
dépôt de la demande permet de commencer les travaux concernés, sans préjuger toutefois de
l?obtention d?une éventuelle subvention.
2.3. Éligibilité, hiérarchisation et sélection des projets
2.3.1 PROJETS DE RENOVATION ENERGETIQUE
Projets éligibles
Pour la métropole : Les projets éligibles au fonds vert doivent porter sur des travaux de rénovation
énergétique suivants :
Des travaux d?isolation de l?enveloppe du ou des bâtiments concernés : isolation des murs,
isolation des planchers bas, isolation de la toiture, remplacement des menuiseries
extérieures ;
D?autres travaux visant à l?amélioration du confort d?été ;
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Le remplacement des équipements de chauffage, de production d?eau chaude sanitaire
existants par des équipements performants ;
Le remplacement des équipements d?éclairage existant par des équipements performants ;
L?installation de systèmes de ventilation économiques et performants ;
L?installation de dispositifs de contrôle et de gestion active de ces équipements.
Peuvent être également inclus dans l?assiette des dépenses éligibles les travaux et équipements
connexes listés ci-dessous :
Les travaux induits, indissociablement liés aux travaux de rénovation énergétique
susmentionnés ;
Les travaux associés aux travaux de rénovation énergétique susmentionnés qu'il est
nécessaire ou pertinent de réaliser concomitamment : désamiantage, réorganisation des
locaux... ;
Les équipements de production d?énergie renouvelable électrique destinés principalement
à l?autoconsommation des bâtiments concernés par le projet de rénovation énergétique ;
L?installation d?équipements permettant de réduire la consommation d?eau.
Pour être éligible en métropole, un projet devra permettre une réduction des consommations
d?énergie (en énergie finale) d?au moins 40% pour les cinq usages réglementés1 par rapport à la
situation avant projet ainsi qu?une réduction significative des émissions de GES. Ces gains doivent
être attestés par une étude thermique (cf. annexe 2).
Pour les projets prévoyant un changement de système de chauffage, il est rappelé que si les
bâtiments concernés se situent dans le périmètre prioritaire d'un réseau de chaleur classé, ils
doivent y être raccordés. Par ailleurs, dans le cadre du plan géothermie, les projets valorisant
cette ressource seront privilégiés.
Projet avec nouvelles chaudières fioul : un projet prévoyant l'installation d'un nouveau
système fonctionnant exclusivement au fioul ne peut être éligible. Le projet peut être
éligible si le nouveau système fonctionne au moins à 70 % à partir d'énergies renouvelables
pour les systèmes hybrides.
Projet avec nouvelles chaudières gaz : un projet prévoyant l'installation d'un nouveau
système fonctionnant au gaz peut être éligible
Dans le cas de l'installation d'un système hybride fonctionnant au moins à 70 % à partir
d?énergies renouvelables, les travaux de remplacement peuvent entrer dans l?assiette des
dépenses éligibles.
Pour tous les autres cas et en particulier pour le cas d?un système fonctionnant
exclusivement au gaz, les travaux de remplacement de la chaudière ne seront pas inclus
dans l?assiette des dépenses éligibles.
Si le projet ne prévoit pas le remplacement du système de chauffage existant et que celui-ci
fonctionne exclusivement aux énergies fossiles, il est recommandé au porteur de projet d'étudier
activement les alternatives basées sur des solutions de chauffage ENR (géothermie, solaire
thermique, pompe à chaleur, biomasse, etc.).
1 Les cinq usages réglementés de l?énergie sont les suivants : chauffage, refroidissement, eau chaude sanitaire (ECS), éclairage et auxiliaires
(pompes et ventilateurs.
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Pour l?outre-mer (hors Saint-Pierre et Miquelon) : les travaux pourront plus particulièrement
cibler :
Les travaux de protection du bâti contre les rayonnements solaires (toiture, murs et
fenêtres) ;
Les travaux permettant d?augmenter la ventilation naturelle ;
Le remplacement d?équipement de production d'eau chaude sanitaire, de ventilation ou
de climatisation par des équipements très performants.
Pour être éligible dans les territoires d?outre-mer, hors cas particulier de la collectivité de Saint-
Pierre et Miquelon (cf. infra), un projet devra inclure la réalisation d?au moins deux gestes, un sur
l?enveloppe du bâti et un sur les équipements contribuant significativement aux économies
d?énergie et indirectement aux réductions d?émissions de GES (cf. liste des gestes en annexe 1).
Ces gains doivent être attestés par une évaluation énergétique (cf. annexe 2).
En complément, l?installation d?équipements permettant de réduire la consommation d?eau, peut
être soutenue dans la mesure où le projet respecte la condition d?éligibilité susvisée.
Cas particulier de la collectivité de Saint-Pierre et Miquelon : Pour être éligible à Saint-Pierre et
Miquelon, un projet devra permettre une réduction des consommations d?énergie (en énergie
finale) d?au moins 30% pour les cinq usages réglementés par rapport à la situation avant projet
ainsi qu?une réduction significative des émissions de GES. Ces gains doivent être attestés par une
étude thermique, réalisée selon le cadre applicable à la métropole (cf. annexe 2).
Compte tenu des spécificités de ce territoire, un projet incluant l'installation d'équipements de
chauffage ou de production d'eau chaude sanitaire (ECS) fonctionnant exclusivement au fioul ou
au gaz pourra être éligible. Les dépenses relatives à l'installation de ces équipements, y compris
lorsqu'il s'agit d'équipement de secours, n'entreront cependant pas dans l'assiette des dépenses
éligibles.
Hiérarchisation
L?ambition des projets éligibles en termes d?économies d?énergie potentielles constitue le premier
critère de sélection.
Les dossiers éligibles pourront également être instruits en donnant priorité aux projets :
Les plus ambitieux en termes d?économies d?énergie potentielles et de diminution des
émissions de GES associées, en particulier ceux respectant les objectifs d?exemplarité des
organismes publics fixés par la directive européenne sur l?efficacité énergétique, à savoir
l?atteinte du niveau BBC Rénovation pour les bâtiments tertiaires ; les projets prévoyant un
raccordement à un réseau de chaleur ou une valorisation de la ressource géothermique
seront priorisés ;
Permettant d?atteindre une meilleure performance énergétique de l?enveloppe du
bâtiment afin de préserver le confort thermique hiver comme été ou intégrant des actions
d?amélioration du confort d?été cohérentes avec la rénovation énergétique ;
Intégrant des matériaux avec une faible empreinte environnementale, en particulier des
matériaux réutilisés ou biosourcés ;
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Portant sur des écoles (établissements publics du premier degré) dans le cadre du plan de
rénovation des établissements scolaires, en particulier :
Ceux identifiés comme à rénover prioritairement par les collectivités locales concernées
et l'Etat ;
Ceux situés dans les quartiers prioritaires de la ville ;
Ceux prévoyant également des travaux relatifs à des évolutions pédagogiques afin de
réaliser des travaux cohérents en une seule fois ;
S?inscrivant dans des programmes ou opérations contractualisés au niveau territorial, en
particulier les CRTE qui deviennent les contrats pour la réussite de la transition écologique,
ou dans une démarche de planification/programmation immobilière (SDIE?).
Une attention particulière pourra en outre être portée aux projets portés par des petites
communes rurales.
2.3.2 PROJETS PORTANT UNIQUEMENT SUR L?AMELIORATION DU CONFORT D?ETE
Projets éligibles
En métropole, les travaux suivants, visant à éviter les apports de chaleur venant de l?extérieur et à
maintenir la fraîcheur à l?intérieur en été, pourront être soutenus par le fonds vert :
[Murs] l?installation de débords sur les murs (pare-soleils) ;
[Baies] l?installation de protections solaires extérieures sur les baies vitrées ;
[Ventilation] l?installation de dispositifs de brassage de l?air ;
[Equipements] l?installation d?équipements de rafraîchissement des espaces intérieurs par
le sol.
Pour être éligible, un projet devra inclure la mise en place de pare-soleils ou l?installation de
protections solaires extérieures (postes murs et baies du tableau ci-dessous) si aucune protection
des baies vitrées n?est déjà installée.
Intervention Exigences
Murs Mise en place de pare-soleils Débords protégeant au moins 50 % des parois et tels que d/h2 = 0,2
Baies Installation de protections solaires extérieures
Facteur solaire inférieur ou égal au facteur solaire défini à l?article 24 de
l?arrêté du 4 août 2021 relatif aux exigences de performance énergétique et
environnementale des constructions de bâtiments en France
métropolitaine et portant approbation de la méthode de calcul prévue à
l'article R. 172-6 du code de la construction et de l'habitation
pour l?ensemble des baies exposées au sud, à l?ouest et à l?est
Ventilation
Mise en place ou remplacement de
ventilateurs de plafond
Brasseurs d?air plafonniers fixes, à pales,
répondant aux caractéristiques fixées ci-dessous3
Equipements
Rafraîchissement des espaces intérieurs par le
sol
Mise en place d?un puits provençal
respectant les dispositions figurant dans les guides RAGE4
2 Où d désigne la longueur du débord de toiture lié au pare-soleil et h la hauteur de la paroi à protéger.
3 Brasseurs d?air plafonniers fixes, à pales, possédant un diamètre d?au moins 1,32 mètre, au moins trois vitesses de fonctionnement, la
fonction réversible et un niveau sonore d'au plus 45dB(A) à vitesse maximale et d'au plus 35 dB(A) à vitesse minimale. Les maîtres d'ouvrage
devront veiller à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des personnes, conformément aux préconisations des
fabricants, notamment lorsque la hauteur sous plafond est inférieure à 2,30 mètre.
4 Guide E Règles de l?Art Grenelle Environnement F 2012, E Puits Climatiques ? Conception et dimensionnement F, Agence Qualité
Construction, mars 2015.
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Hiérarchisation
Les dossiers éligibles pourront être instruits en donnant priorité aux projets :
Les plus ambitieux en matière d?adaptation des bâtiments au changement climatique, en
particulier ceux qui traitent tous les aspects de protection extérieure du bâtiment ;
Portant sur des écoles.
2.3.3 PRESTATIONS D?INGENIERIE
Au-delà de l?appui financier aux investissements des collectivités, le fonds vert peut financer des
prestations d?ingénierie pour les porteurs de projets qui en ont besoin afin de faciliter la mise en
oeuvre de projets financés par la mesure de rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
du fonds vert. Les prestations d?ingénierie pouvant être financées dans le cadre de cette mesure
sont directement nécessaires pour l'établissement et la réalisation du programme de travaux
permettant d?être éligible à la mesure.
Les prestations suivantes peuvent ainsi entrer dans l?assiette des dépenses éligibles en
complément des dépenses d?investissement :
Les études préalables destinées à établir un diagnostic du patrimoine immobilier à rénover,
à construire un plan de travaux et à en évaluer l?impact. Cela inclut l'étude thermique (en
métropole) ou l'évaluation énergétique (en outre-mer) réalisée pour chaque bâtiment afin
de justifier de l'éligibilité du projet de rénovation au bénéfice du fonds vert ;
Les dépenses de maîtrise d'oeuvre et d'assistance à maîtrise d'ouvrage (conduite
d'opération, coordination SPS, contrôle technique...).
Par ailleurs, le fonds vert peut aider les collectivités à faire émerger des projets à forte ambition
environnementale sur une enveloppe dédiée à des prestations d?ingénierie d?animation, de
planification ou de stratégie. La mobilisation de cette enveloppe se fait via une demande
complémentaire dans le cadre de la mesure E ingénierie F du fonds vert5. En matière de
rénovation énergétique des bâtiments, l'appui à la réalisation d'analyses du parc de bâtiments
d'une collectivité, de stratégies immobilières incluant une planification pluriannuelle des actions
à réaliser pourra être soutenu par cette mesure dédiée.
2.4. Instruction et détermination du montant de la subvention attribuée
Instruction
Le préfet de département procédera à la sélection des projets lauréats et à la détermination du
montant de la subvention attribuée, après instruction par les services déconcentrés de l'Etat
(direction départementale des territoires (et de la mer), préfecture ou sous-préfecture).
Détermination du montant de la subvention attribuée
Le montant de financement (des projets éligibles et retenus) est déterminé pour chaque
opération en respectant des modalités de subventions précisées au point 3 et en tenant compte :
5 https://aides-territoires.beta.gouv.fr/aides/23fa-soutenir-lingenierie-des-collectivites-pour-l/
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De l?ambition écologique et de l?exemplarité du projet ;
De la capacité contributive du porteur de projet, tout en faisant preuve de souplesse
quant aux difficultés particulières que peuvent rencontrer les petites communes rurales ;
De la fragilité socio-économique du territoire ;
Des contraintes opérationnelles du projet.
2.5. Articulations avec les autres dispositifs liés
Le fonds vert n?ayant pas vocation à se substituer à d?autres financements mobilisables, il est
recommandé aux porteurs de projets :
De mobiliser en priorité les certificats d?économie d?énergie pour le financement de leurs
projets de rénovation énergétique ;
Et, pour la partie subventions publiques, de mobiliser en priorité les aides du fonds chaleur
pour les travaux dédiés à la production de chaleur renouvelable qui entrent dans un projet
de rénovation énergétique de bâtiments.
Articulation avec les dotations aux collectivités locales
Le cumul avec les subventions DSIL, DSID, DETR, DPV est possible pour les projets qui le justifient.
Articulation avec le fonds chaleur
Pour le financement des études seules : Il convient de faire appel au fonds chaleur pour le
financement d'études de faisabilité pour l'installation d'une chaufferie biomasse, pour une
installation solaire thermique collective ou pour la mise en place d?une PAC sur nappe ou sur
champs de sondes en géothermie de surface. La présente mesure du fonds vert ne permet pas
de financer des études seules.
Pour le financement des travaux : Le cumul avec fonds chaleur est possible sur la partie
production de chaleur renouvelable dans les conditions suivantes :
Respect des conditions d?éligibilité au fonds chaleur ;
Respect du plafond de subvention sur le périmètre du fonds chaleur et sur le périmètre
d?ensemble du projet.
Articulation avec le dispositif des certificats d?économie d?énergie (CEE)
Le cumul du fonds vert avec des financements provenant d?opérations CEE pour une même
action est possible, sous réserve de financer des projets répondant aux critères d?éligibilité de la
présente mesure et des fiches d?opérations standardisées associées aux travaux envisagés dans le
projet. Le fonds vert est notamment cumulable avec le coup de pouce chauffage des bâtiments
résidentiels collectifs et tertiaires et la bonification pour les opérations réalisées dans le cadre de
contrats de performance énergétique (CPE).
Le cumul du fonds vert avec des financements provenant de programmes CEE en cours ou à venir
pour une même action est exclu. Ainsi, le fonds vert ne peut pas cofinancer une action financée
par le programme ACTEE (assistance à maîtrise d?ouvrage, audit énergétique?). Un financement
ACTEE pour les prestations d?ingénierie et un financement du fonds vert pour l?investissement
est possible.
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Les porteurs de projet pourront, le cas échéant, mobiliser les capacités d?intervention de la
Banque des territoires sous forme de financements d?ingénierie territoriale (pour accompagner le
montage et la structuration des projets) ou d?offres de prêts sur fonds d?épargne (pour renforcer
l?effet levier du fonds vert en faveur d?investissements à impacts.
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3. MODALITÉS DE CANDIDATURE ET D?ACCOMPAGNEMENT DES
PROJETS
3.1. Composition et modalités de dépôt des dossiers de candidature
Tous les dossiers de candidature doivent être déposés sur la plateforme unique de dépôt
Démarches simplifiées, accessible à l?adresse suivante :
https://aides-territoires.beta.gouv.fr/aides/a945-mettre-en-uvre-la-renovation-energetique-des-/
Un échange préalable avec les services de l?Etat avant le dépôt de la demande en ligne est
recommandé afin de s?assurer que le fonds vert est l?outil adapté au soutien du projet concerné,
au regard des autres aides financières E de droit commun F proposées par l?Etat et par les
opérateurs (pour l?ingénierie comme pour la partie investissement).
Lorsqu?une demande a déjà été déposée en 2023 et qu?elle n?a pas pu être instruite au cours de
l?exercice, il n?est pas nécessaire de déposer une nouvelle demande en 2024. Le dossier déjà
déposé sera basculé sur l?exercice 2024 : le porteur de projet recevra un mél envoyé depuis la
plateforme Démarches simplifiées pour compléter son dossier, le cas échéant, et confirmer sa
demande de subvention pour 2024.
La demande de subvention du fonds vert se fait au moyen du formulaire qui doit être rempli en
ligne et complété par des documents listés dans le formulaire. En particulier, la demande doit
être impérativement constituée notamment des éléments suivants :
La description technique de leur(s) projet(s), incluant un calendrier prévisionnel de
réalisation ;
La délibération de l?organe délibérant donnant l?autorisation au maire ou au président de
solliciter la demande de subvention pour le projet concerné ;
Le plan de financement prévisionnel précisant le montant de subvention demandé au titre
du fonds vert et, le cas échéant, les autres subventions publiques demandées et/ou
obtenues ;
Le relevé d?identité bancaire du porteur de projet ;
Pour les projets de rénovation énergétique : la production d?une étude thermique
(métropole) ou d?une évaluation énergétique (outre-mer) permettant de justifier des
économies d?énergie et de la baisse attendue des émissions de gaz à effet de serre des
travaux (cf. annexe 2) ;
Pour les projets portant uniquement sur l?amélioration du confort d?été : la description de
l?état initial du bâtiment avant travaux et en particulier des protections et dispositifs de
rafraichissement déjà existants.
Le porteur de projet pourra s?appuyer sur les services de l?Etat et les différentes opérateurs et
acteurs proposant de l?ingénierie (cf. détails en annexe 3), notamment pour la production de
l?étude thermique mentionnée ci-dessus.
A la demande des services instructeurs, des compléments pourront être demandés durant toute
la phase d?instruction du dossier.
La notification de subvention ou la décision de rejet sera communiquée aux porteurs de projet.
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3.2. Conditions d?attribution de la subvention
Pour information, il est attendu un effet de levier de 1 pour 4 au niveau de l'ensemble du fonds
vert, ce qui correspond à un taux de subvention moyen national de 25%.
Le fonds vert sera, si nécessaire, cumulable avec les autres dotations de l?Etat.
Tout bénéficiaire de la subvention doit assurer une participation minimale de 20% au
financement de ce projet, et notamment lorsque la collectivité (ou le groupement de
collectivités) est maître d'ouvrage et bénéficiaire de la subvention, dans les conditions prévues
au III de l?article L.1111-10 du CGCT.
Les règles propres à chaque fonds européen s?appliquent par ailleurs.
Les subventions d?investissement sont soumises au décret n°2018-514 du 25 juin 2018 relatif aux
subventions de l'Etat à des projets d'investissement. La convention financière est établie
conformément aux dispositions dudit décret.
Toute subvention au titre du fonds vert ne peut être versée que sur justification de la réalisation
des postes de dépenses de l?opération ciblés par la subvention. Toutefois, une avance peut être
versée lors du commencement d?exécution du projet (sans excéder 30 % du montant prévisionnel
de la subvention) et des acomptes peuvent ensuite être versés au fur et à mesure de l?avancement
du projet sans excéder 80 % du montant prévisionnel de la subvention.
Le solde de la subvention sera versé sur présentation de factures et d?un bilan d?exécution
actualisé.
3.3. Modalités de contractualisation
Autant que possible, les projets retenus feront l?objet d?une intégration dans le CRTE.
Dans tous les cas, l'attribution de la subvention donne obligatoirement lieu à la signature d?une
convention financière ou d?une décision attributive de subvention. Cette convention/décision
pourra préciser en particulier :
L?identification du ou des bénéficiaires ;
La désignation du projet, les dépenses subventionnées par le fonds vert et son calendrier
de réalisation ;
Le montant de la subvention et son échéancier de versement;
Les obligations de rendre compte du porteur de projet ;
Les règles de communication s?agissant d?une aide E Fonds vert F ;
Les modalités de remboursement en cas de non réalisation du projet ou de non-respect des
engagements pris.
3.4. Engagements réciproques
Les documents et toute information appartenant au bénéficiaire et communiqués dans les
dossiers sur quelque support que ce soit ainsi que tout élément obtenu en application de la
décision ou de la convention de financement, ne sont pas considérés comme confidentiels à
l?exception des données financières qui se rapportent au projet et des innovations impliquant un
brevet déjà déposé ou en cours de dépôt.
Axe 1 I Renforcer la performance environnementale
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La description du projet et sa localisation, saisies dans la demande en ligne, pourront être utilisées
à des fins de communication ou de bilan dans le cadre du fonds vert.
La collectivité ou le groupement de collectivités qui bénéficie d?une subvention du fonds vert
doit publier son plan de financement et l'afficher de manière permanente pendant la réalisation
de l'opération et à son issue, en veillant à ce que la participation de l?Etat soit signalée de manière
visible.
La liste complète des projets subventionnés par le fonds vert sera publiée en début d?exercice
suivant au niveau national et sur les sites internet officiels de l?Etat dans la région ou le
département.
Par ailleurs, l?attribution d?une subvention dans le cadre du fonds vert vaut acceptation par le
porteur de projet de :
Participer aux réunions d?animation, de capitalisation, d?évaluation et de valorisation que
pourraient organiser le ministère de la transition écologique et de la cohésion des
territoires ou les services déconcentrés ;
Convier les services de l?État et ses opérateurs territorialement compétents à participer à
la structure de pilotage du projet mise en place, le cas échéant, notamment dans le but
d?évaluer l?impact écologique du projet ;
Mentionner la participation de l?Etat au projet dans toute communication, sur le projet,
réalisée par le maître d?ouvrage ou avec son concours ;
Indiquer sur les panneaux apposés sur le lieu du projet, s?il se prête à un tel affichage, la
participation de l?Etat au projet.
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Rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
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Annexes
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Rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
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ANNEXE 1
Liste des gestes de travaux éligibles en Outre-mer
Les gestes de travaux décrits dans le tableau ci-dessous sont communs à la Guadeloupe, la
Martinique, la Guyane, La Réunion et à Mayotte. Les gestes mentionnant E Hauts de la Réunion
uniquement F ne sont possibles que pour les bâtiments situés à une altitude supérieure à 600 mètres
à La Réunion.
L?évaluation énergétique décrite à l?annexe 2 devra faire référence à cette liste de gestes de
travaux :
Intervention Exigences
Enveloppe du bâti
Toiture
Exigence globale Facteur solaire Smax ? 0,03 sur l?ensemble de la toiture
Pose d?une isolation Résistance thermique R ? 1,5 m².K/W sur l?ensemble de la toiture
Mise en place d?une surtoiture Surtoiture ventilée couvrant l?ensemble du plancher haut
Remplacement des éléments de couverture
Couverture de couleur A claire B ou A moyenne B
sur la totalité de la toiture
Hauts de La Réunion uniquement ? Exigence
globale
Coefficient de transmission surfacique U ? 0,5 W/m².K
sur l?ensemble de la toiture
Murs
Exigence globale
Facteur solaire Smax ? 0,09 pour tous les murs en contact avec l?extérieur
des pièces principales
Mise en place d?un bardage ventilé Ajout d?un bardage ventilé sur au moins 50 % des parois
Pose d?une isolation des murs donnant sur
l?extérieur
Résistance thermique R ? 0,5 m².K/W sur au moins 50 % des murs
Mise en place de pare-soleil Débords protégeant au moins 50 % des parois et tels que d/h = 0,2
Hauts de La Réunion uniquement ? Exigence
globale
Coefficient de transmission surfacique U ? 0,5 W/m².K sur l?ensemble des
parois donnant sur l?extérieur
Baies
Exigence globale Facteur solaire Smax ? 0,8
Hauts de La Réunion uniquement ?
Changement de fenêtres et portes-fenêtres et
changement de fenêtres de toit
Coefficient de transmission surfacique Uw ? 3 W/(m².K)
Equipements
Ventilation
Amélioration de la ventilation naturelle
Installation d?ouvrants mobiles ou de baies à galandage ou toute autre
solution technique équivalente
Mise en place ou remplacement de ventilateurs
de plafond6
Brasseurs d?air plafonniers fixes, à pales, possédant :
(i) un diamètre d?au moins 1,32 mètre,
(ii) au moins trois vitesses de fonctionnement et
(iii) un niveau sonore d'au plus 45dB(A) à vitesse maximale et d'au plus 35
dB(A) à vitesse minimale
Eau
chaude
sanitaire
Installation ou remplacement
de chauffe-eau solaire
Efficacité énergétique pour le chauffage de l?eau, lorsque le système est
soumis à l?étiquetage obligatoire issue du règlement délégué n°12/2013 :
? à 65 % si profil de soutirage M,
? à 75 % si profil de soutirage L,
? à 80 % si profil de soutirage XL,
? à 85 % si profil de soutirage XXL
6 Les maîtres d'ouvrage devront veiller à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des personnes, conformément
aux préconisations des fabricants, notamment lorsque la hauteur sous plafond est inférieure à 2,30 m.
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Rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
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Aération
Ajout ou remplacement ventilation mécanique
contrôlée dans les pièces d?eau aveugles
Ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple flux auto-réglable ou
hygroréglable de type A ou B.
Hauts de la Réunion uniquement - Ajout ou
remplacement d?une ventilation
mécanique contrôlée
Ventilation mécanique contrôlée (VMC) simple flux auto-réglable ou
hygroréglable de type A ou B.
Climati-
sation /
Chauffage
Remplacement d?un système de climatisation
peu performant par un système très
performant
Respect des exigences fixées par la fiche CEE BAT-TH-115 :
Climatiseur de classe A à A+++, selon la classification définie dans le
règlement délégué (UE) n° 626/2011 de la Commission européenne du 4
mai 2011, individuel (monosplit) ou regroupé (multisplit).
La puissance frigorifique installée est limitée à 8,21 kW (28 000 BTU/h) froid
Hauts de La Réunion uniquement - Ajout ou
remplacement du système de chauffage
Chaudière à haute performance énergétique, PAC, chaudière ou poêle à
bois, équipement de chauffage fonctionnant à l?énergie solaire
Hauts de La Réunion uniquement ?
Calorifugeage de l?installation de production ou
de distribution de chauffage ou d?eau chaude
sanitaire
Isolant de classe supérieure ou égale à 1 telle que définie dans la norme NF
EN 12828+A1 mai 2014.
Axe 1 I Renforcer la performance environnementale
Rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
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Annexe 2
Etude/évaluation thermique à réaliser dans le cadre de la demande de subvention au titre du
fonds vert > Rénovation énergétique des bâtiments publics locaux ? (métropole et outre-mer)
En métropole et à Saint-Pierre-et-Miquelon, dans le cadre de la demande du soutien du fonds
vert pour la rénovation énergétique des bâtiments publics, le dossier à présenter par le
demandeur devra comporter a minima une étude thermique relative au(x) bâtiment(s) concernés
par le projet de rénovation de façon à justifier les économies d?énergie et réductions de GES
attendues du projet.
L?étude thermique à fournir dans le dossier de demande de subvention devra notamment
comporter :
Une évaluation de l?état initial du bâtiment avant travaux, présentant notamment le calcul
des consommations énergétiques conventionnelles en énergie primaire et finale du
bâtiment, au regard des cinq usages réglementés de l?énergie (chauffage, refroidissement,
eau chaude sanitaire, éclairage et auxiliaires) et des émissions de gaz à effet de serre (GES)
induites ;
La liste des travaux techniquement envisagés sur le bâti ou sur les installations thermiques
et les autres équipements ou usages spécifiques, en tenant compte des interactions entre
améliorations proposées (par exemple, reprise de l'équilibrage et re-réglage des régulations
en cas de travaux d'isolation des parois...) ;
Une évaluation des consommations énergétiques conventionnelles en énergie primaire et
finale du bâtiment, au regard des cinq usages réglementés de l?énergie précités et des
émissions de GES induites, après réalisation des travaux envisagés ;
L?évaluation résultante du gain énergétique en énergie finale (en % et en kWhEF/an) et des
réductions d?émissions de GES (en % et en tCO2éq/an) associés au projet ;
Des recommandations au maître d?ouvrage concernant les conditions d?occupation et
d?exploitation du bâtiment, le renouvellement d?air, la qualité et le fonctionnement des
installations thermiques et des autres équipements consommateurs d?énergie.
La consommation énergétique annuelle avant et après travaux sera présentée en niveau
(kWhEF/an et kWhEP/an) et par unité de surface (kWhEP/m²/an et kWhEF/m²/an). La surface à
préconiser dans l?étude thermique est la Surface hors d?oeuvre nette (SHON). Dans tous les cas
la surface prise en compte dans le calcul est à préciser.
Les données de consommations énergétiques avant/après travaux prises en compte dans le calcul
de la réduction de consommation d?énergie déterminant l?éligibilité des projets (et à reporter dans
le formulaire de demande) sont exprimées en énergie finale.
La production et l?autoconsommation d?énergie renouvelable électrique ne doivent donc pas être
prises en compte dans l?évaluation du gain énergétique résultant des travaux.
Pour l?outre-mer (hors Saint-Pierre et Miquelon) : l?étude thermique est remplacée par une
évaluation énergétique, portant notamment sur :
L?installation de protections solaires des toitures, des murs et des baies ;
Axe 1 I Renforcer la performance environnementale
Rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
18
L?amélioration de la porosité des façades en vue de favoriser un fonctionnement débitant
du bâtiment et ce de façon naturelle, lorsque cela est possible pour le bâtiment concerné ;
L?amélioration de la vitesse de circulation de l?air par des brasseurs d?air à haute efficacité
aérodynamique et énergétique ;
Les systèmes énergétiques de climatisation et d?eau chaude sanitaire, et de VMC lorsqu?il y
a de la climatisation ;
Le système de chauffage et de ventilation pour les Hauts de La Réunion ;
Les apports internes, leurs niveaux de puissance et leur mode de gestion.
Cette évaluation énergétique devra préciser :
L?évaluation de la consommation annuelle d?énergie finale et primaire et les émissions de
gaz à effet de serre du bâtiment avant et après travaux pour chaque usage suivant de
l?énergie : le refroidissement, la production d?eau chaude sanitaire, la ventilation et
l?éclairage, et autres apports internes ;
La part du chauffage pourra être calculée pour les hauts de la Réunion (zone supérieure à
600 m d?altitude) ;
L?estimation des économies d?énergie en kWhEF, ainsi que la réduction des émissions de
GES induites par ces économies, par rapport à la situation de référence modélisée ainsi que
l?estimation du coût des travaux détaillés par action ;
L?évaluation quantitative (ou qualitative lorsqu?il n?existe pas de méthodologie) du confort
d?été par une évaluation de la qualité de l?enveloppe en termes de protection solaire, de
taux de renouvellement d?air et de l?impact des apports internes ;
Pour chaque type de travaux proposés, les critères de performances minimales des
équipements, matériaux ou appareils nécessaires aux entreprises pour la réalisation des
travaux.
Axe 1 I Renforcer la performance environnementale
Rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
19
Annexe 3
Offres de conseil, accompagnement et financement pour la rénovation énergétique des
bâtiments publics locaux
Le porteur de projet pourra s?appuyer sur les offres de conseil, d?accompagnement et de
financement proposées par les opérateurs de l?Etat et d?autres acteurs institutionnels listées ci-
dessous.
Les dispositifs de soutien et d?accompagnement spécifiques aux établissements scolaires
Lancé en 2023, le plan de rénovation des écoles7 définit des objectifs ambitieux : 2 000 écoles
rénovées en 2024 et 10 000 écoles rénovées d'ici 2027. Pour les atteindre, l?accès à l?information
et l?accompagnement des porteurs de projet est facilité et les outils d?accompagnement et les
moyens sont renforcés.
Pour obtenir des informations pour élaborer leur projet (ressources existantes, dispositifs
d?aides, etc.) et être orienté vers les acteurs pouvant l?accompagner, les collectivités s?adressent
aux services de l?État en préfecture.
À l?échelle locale, les projets de rénovation d?écoles sont identifiés et accompagnés dans le
cadre de la nouvelle génération des CRTE8. Le binôme sous-préfet et cadre de la DDT, mis en
place dans chaque département dans le cadre de la territorialisation de la planification
écologique, intégrera la thématique de la rénovation des écoles dans les revues de projets
conduites avec les collectivités.
Le soutien financier de l?État, augmenté en 2024 de 500 M¤ via le fonds vert, est élargi à la
rénovation des établissements scolaires, c?est-à-dire la rénovation énergétique et la
renaturation des établissements publics du premier et du second degré. Le plan de rénovation
des écoles devient ainsi le plan de rénovation énergétique et de renaturation des
établissements scolaires.
Le programme ÉduRénov est un programme d?accompagnement dédié aux bâtiments scolaires
de la Banque des Territoires en partenariat avec l?État. Lancé en mai 2023, il vise la labellisation
de 10 000 projets en 5 ans qui bénéficieront d?un parcours d?accompagnement pouvant selon
les besoins inclure de l?ingénierie technique et financière et des propositions de financements.
La Banque des territoires mobilise 2 Md¤ en prêts et 50 M¤ de crédits d?ingénierie sur 5 ans pour
ce programme.
Des taux de financement plus importants pour le bâti scolaire dans le programme ACTEE+ :
Les soutiens au financement de postes d?économes de flux, d?études énergétiques et
d?assistance à maîtrise d?oeuvre sont bonifiés pour les bâtiments scolaires, dans le cadre
d'un partenariat avec la Banque des territoires pour la mise en oeuvre du programme
ÉduRénov ;
7 https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Guide_reno_ecole.pdf
8 CRTE : Contrat de relance et de transition écologique, qui deviennent les E contrats pour la réussite de la transition écologique F, cf.
circulaire de la Première ministre N°6420/SG du 29 septembre 2023 relative à la mise en oeuvre de la territorialisation de la planification
écologique
Axe 1 I Renforcer la performance environnementale
Rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
20
Le Programme ACTEE finance également jusqu'à 80% des programmes CUBE.écoles et
CUBE.S (collèges et lycées) dans le cadre du challenge national des économies d'énergies.
Le fonds chaleur est également mobilisé au service du développement de la géothermie en
particulier car cette technologie se prête particulièrement bien à un développement dans les
établissements scolaires qui disposent d'un espace extérieur permettant de réaliser le forage.
L?appel à projet GEOBOOST - Booster les études de projets de géothermie de surface, ouvert
jusqu?au 14 mars 2024, permet de financer à hauteur de 80% des études de faisabilité groupées
de mise en oeuvre de géothermie de surface sur les bâtiments d'enseignements de type groupes
scolaires, collèges ou lycées a minima sur trois sites différents.
Un centre de ressources dédié au bâti scolaire sera créé courant 2024. Il regroupera sur un site
internet unique le retour d?expérience du programme ACTEE, du Cerema, de l?Ademe, de la
Banque des territoires et du ministère de l?Éducation nationale. Il permettra de valoriser les
offres existantes et de simplifier l?accès à l?information des collectivités.
Les dispositifs de soutien et d?accompagnement généraux sont présentés ci-après :
Le programme CEE ACTEE+ est un programme financé par le dispositif des certificats d?économie
d?énergie dédié à l?accompagnement des collectivités locales pour l?amélioration de l?efficacité
énergétique et la rénovation énergétique de leurs bâtiments. Ce programme, porté par la
Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), propose notamment :
Un centre de ressources composée d?une bibliothèque (guides, fiches conseils, formations,
MOOC, cahiers des charges...), d?outils innovants et d?une cellule de soutien aux
collectivités ;
Des aides financières pour : :
Des poste(s) d?économe(s) de flux : ACTEE finance ainsi plus de 400 postes d?économes
de flux, experts accompagnant la connaissance du patrimoine des collectivités et le
passage à l?acte dans les travaux de rénovation énergétique ;
Des prestations d?ingénierie : études énergétiques et assistance à maitrise d?oeuvre.
La Banque des Territoires accompagne les collectivités sur différentes phases de la rénovation de
leur parc immobilier :
Pré-diagnostic des travaux à prioriser grâce à des dispositifs data mis gratuitement à
disposition (Prioréno, Mon Comparateur Energétique) ;
Structuration et montage de projets de rénovation énergétique :
Appui à la réalisation de plans d?action énergétique sur le patrimoine (schéma directeur
immobilier énergétique, etc.) ;
Appui au montage juridique et financier des opérations (étude des modèles de portage,
etc.) ;
Financement des travaux de rénovation via des offres de prêts (prêt GPI AmbrE pour les
bâtiments publics et EduPrêt pour les écoles), la participation à des montages en tiers
financement de type Contrat de Performance Energétique ou encore avec un dispositif
d?avances remboursables (intracting).
Axe 1 I Renforcer la performance environnementale
Rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
21
L?offre de l'ADEME :
Le Conseil en énergie partagée (CEP) est un service spécifique aux petites et moyennes
collectivités (le dispositif cible les communes de moins de 10 000 habitants) qui consiste à
partager les compétences en énergie d?un technicien spécialisé. Cela permet aux
collectivités n?ayant pas les ressources internes suffisantes de mettre en place une politique
énergétique maîtrisée, et d?agir concrètement sur leur patrimoine pour réaliser des
économies. Les offres de service des CEP représentent un soutien aux collectivités pour les
phases de bilan-diagnostic du parc immobilier, l?accompagnement des projets de
rénovation et l?animation des territoires via la mise en réseau des acteurs liés aux sujets de
l?énergie. Le réseau des CEP, qui s'articule avec celui des économes de flux du programme
ACTEE (cf. supra), compte 370 conseillers en énergie partagé couvrant environ 8 000
communes de moins de 10 000 habitants ;
Aide à la réalisation d?un schéma directeur immobilier énergétique (SDIE) : l?ADEME
accompagne sur les plans technique et financier la réalisation d?un SDIE afin de permettre
aux collectivités territoriales d?initier des projets d?efficacité énergétique des bâtiments
publics tertiaires ;
Aide pour le financement de l'assistance à maîtrise d'ouvrage dans le cadre d'une
rénovation énergétique globale avec contrat de performance énergétique ;
Les aides du fonds chaleur pour la réalisation des études de faisabilité et pour la réalisation
des investissements des installations de production de chaleur renouvelable et de
récupération de chaleur fatale, ainsi que les réseaux de chaleur et de froid liés à ces
installations.
Le Cerema propose des prestations d?ingénierie aux collectivités et notamment un
accompagnement dans le déploiement du dispositif éco-énergie tertiaire (identification du parc
et stratégie). Il propose également des ressources, de l'animation de réseau et des formations sur
le bâti scolaire et patrimonial en particulier.
Focus sur les contrats de performance énergétique (CPE)
Les CPE aident à garantir les gains énergétiques des opérations de rénovation énergétique
globales. Il s?agit d?un accord contractuel conclu entre un maître d?ouvrage et une société de
services d?efficacité énergétique lors de la réalisation de travaux destinés à améliorer l?efficacité
énergétique.
Les CPE bénéficient d?une bonification des CEE selon certaines modalités, notamment
dans le cadre d?opérations réalisées dans les bâtiments tertiaires ;
L?ADEME intervient notamment en co-finançant une AMO permettant aux collectivités de
réaliser les études et missions nécessaires à la mise en oeuvre d'un CPE.
Du point de vue contractuel, les CPE sont généralement passés via des marchés globaux de
performance énergétique. La loi n° 2023-222 du 30 mars 2023 visant à ouvrir le tiers
financement à l'Etat, à ses établissements publics et aux collectivités pour favoriser les travaux
de rénovation énergétique territoriales permet de recourir au tiers-financement pour les
marchés globaux de performance. Cette loi fournit donc aux collectivités un outil
Axe 1 I Renforcer la performance environnementale
Rénovation énergétique des bâtiments publics locaux
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supplémentaire permettant de lisser le financement des opérations de rénovation : en faisant
appel à un tiers qui garantit la performance énergétique de la rénovation tout en avançant
l'argent, les collectivités ne remboursent qu'à long terme et avec l'aide des économies d'énergie
réalisées.
Un dossier d?accompagnement à destination des porteurs de projet est disponible sur le site de
E Fin Infra F du ministère chargé de l?économie et des finances.
Le service à compétence nationale Fin Infra du ministère chargé de l?économie et des finances
apporte un appui aux projets d?investissement public les plus importants à lancer ou en cours
d?exécution via différentes offres de service :
Structuration de projet (conseils sur le choix du mode de réalisation, analyse de
compatibilité du projet avec le droit des aides d?État...) ;
Conseils en phase de procédure (bonnes pratiques, revue critique de la documentation
juridique et financière?) ;
Conseils en phase d?exécution (négociation d?avenant, refinancement, contentieux?).
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Fonds d?accélération
de la transition
écologique dans
les territoires