Évaluation à mi-parcours du Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC)
Auteur moral
France. Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie
Auteur secondaire
Résumé
Le développement durable et la transition écologique de la France devront se réaliser dans un climat en évolution. Pour y répondre, un plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC) couvrant la période 2011-2015 a été publié en juillet 2011. Il décline en mesures opérationnelles les recommandations issues de la large concertation nationale et régionale organisée sur l'année 2010. Il concerne 20 thèmes et associe les actions de plusieurs ministères et agences publiques. Le PNACC prévoit la réalisation d'une évaluation à mi-parcours en 2013 qui dresse l'état de l'exécution technique des différentes actions du plan et donne des éléments d'évaluation sur l'atteinte des objectifs et la pertinence des actions programmées.
Descripteur Urbamet
risques naturels
;pêche (secteur d'activité)
;tourisme
Descripteur écoplanete
changement climatique
;biodiversité
;urbanisme
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
Évaluation à mi-parcours du Plan national
d'adaptation au changement climatique (PNACC)
Décembre 2013
Document rédigé par la Direction générale de l?énergie et du climat avec
le concours des pilotes des fiches thématiques
Table des matières
Résumé .................................................................................................................................. 2
Processus d'évaluation du plan ............................................................................................. 4
Fiche "Actions transversales" ................................................................................................ 5
Fiche "Santé" .......................................................................................................................... 7
Fiche "Ressources en eau" .................................................................................................. 10
Fiche "Biodiversité" .............................................................................................................. 12
Fiche "Risques naturels" ...................................................................................................... 13
Fiche "Agriculture" ............................................................................................................... 15
Fiche "Forêt" ......................................................................................................................... 20
Fiche "Pêche-Aquaculture" .................................................................................................. 23
Fiche "Énergie et industrie" .................................................................................................. 23
Fiche "Infrastructures et systèmes de transport" ................................................................. 25
Fiche "Urbanisme et cadre bâti" .......................................................................................... 28
Fiche "Tourisme" .................................................................................................................. 30
Fiche "Information communication" ..................................................................................... 32
Fiche "Éducation Formation" ............................................................................................... 35
Fiche "Recherche" ............................................................................................................... 36
Fiche "Financement et assurance" ...................................................................................... 38
Fiche "Littoral" ...................................................................................................................... 40
Fiche "Montagne" ................................................................................................................. 42
Fiche "Action européenne et internationale" ........................................................................ 43
Fiche "Gouvernance" ........................................................................................................... 45
Articulation avec la planification infra-nationale (SRCAE, PCET) ....................................... 47
Synthèse générale ............................................................................................................... 49
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 1/50
Résumé
Le développement durable et la transition écologique de la France devront se réaliser dans un
climat en évolution.
Pour y répondre, un plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC) couvrant la
période 2011-2015 a été publié en juillet 2011. Il décline en mesures opérationnelles les
recommandations issues de la large concertation nationale et régionale organisée sur l'année
2010. Il concerne 20 thèmes et associe les actions de plusieurs ministères et agences publiques.
Le PNACC prévoit la réalisation d'une évaluation à mi-parcours en 2013 qui dresse l'état de
l'exécution technique des différentes actions du plan et donne des éléments d'évaluation sur
l'atteinte des objectifs et la pertinence des actions programmées.
L'exécution technique fin 2013 enregistre une progression plutôt satisfaisante :
? 92 % des actions prévues ont démarré ;
? 60 % du budget identifié a été engagé (soit un peu plus de 100 M¤) ; malgré le contexte
budgétaire difficile depuis 2011, le budget actualisé est de 168 M¤ contre 171 M¤
initialement programmés ;
? 60 % des actions sont en phase avec les objectifs initiaux ;
? 5 % des actions sont ajournées ou abandonnées pour des questions de pertinence ou
d'insuffisance de moyens ;
? 35 % des actions pourraient n'atteindre qu'une partie de leurs objectifs initiaux.
La mise en oeuvre de plus de 80 actions contribue directement à renforcer la préparation et la
résilience de la France à l'évolution inéluctable du climat. Le cadre fourni par le PNACC a par
ailleurs contribué à inscrire les actions décidées en 2011 dans la durée et et a constitué des effets
leviers pour mobiliser de nouveaux moyens pour l'adaptation. Les outils produits au travers du
PNACC permettent notamment d?appuyer la planification de l?adaptation au niveau régional et
local, réalisée dans le cadre des Schémas régionaux du climat de l'air et de l'énergie (SRCAE) et
des Plans climat énergie territoriaux (PCET).
Parmi les actions réalisées dans les 20 thèmes couverts par le plan national on pourra notamment
signaler :
? la mise à disposition gratuite de valeurs numériques de référence pour les changements
climatiques futurs et une méthodologie de définition du « Risque acceptable » (thème
« Actions transversales ») ;
? le renforcement du dispositif de plan canicule et le suivi de l?impact du changement
climatique sur la production de pollen (thème « Santé ») ;
? des études anticipant la baisse substantielle des débits des cours d'eau français après
2050 (thème « Ressources en eau ») ;
? les actions de préservation de la biodiversité et de valorisation économique des services
qu'elle rend (thème « Biodiversité ») ;
? l'intégration systématique de l'élévation du niveau de la mer dans le zonage des risques
littoraux (thème « Risques naturels ») ;
? la progression de l'assurance agricole contre les aléas climatiques et la mise en place d'un
fonds de mutualisation des risques environnementaux (thème « Agriculture») ;
? l'échange technique entre les professionnels, les pouvoirs publics et les scientifiques pour
adapter la gestion des forêts françaises au changement climatique (Réseau mixte
AFORCE) et la mise en place de vergers tests d'arbres plus résistants aux conditions
chaudes (thème « Forêt») ;
? l'étude de l'influence du changement climatique sur la production de crevettes sur la côte
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 2/50
guyanaise (thème « Pêche et aquaculture») ;
? la promotion d'investissements favorables à la sobriété en carbone et à l'adaptation dans
les logements et installations professionnelles (thème « Énergie ») ;
? la revue des référentiels de conception des infrastructures et ouvrages de transport à
longue durée de vie pour les modes routiers, ferrés, aériens, fluvial et maritime (thème
« Infrastructures et systèmes de transport») ;
? le renforcement de l'exigence en matière de confort d'été dans la réglementation thermique
des bâtiments neufs et la promotion de la nature en ville (thème « Urbanisme et cadre
bâti») ;
? la promotion des activités de sport d'hiver en faible enneigement (thème « Tourisme ») ;
? la mise en place d'un portail national internet spécifique pour l'adaptation au changement
climatique (thème «Information communication») ;
? la mise à disposition de ressources pédagogiques sur le changement climatique et
l'adaptation pour les enseignants (thème «Éducation formation») ;
? le libre accès aux séries de données de climat futur à travers le portail DRIAS Les futurs du
climat (thème « Recherche») ;
? l'ouverture de financements pour réaliser des études de vulnérabilité et d'adaptation au
changement climatique dans les petites collectivités à travers la dotation d'équipement des
territoires ruraux (thème « Financement et assurance») ;
? le lancement d'études sur la relocalisation des activités et biens littoraux dans un contexte
d'érosion et de remontée de niveau de la mer dans des communes volontaires des façades
méditerranéenne, atlantique, de la Manche et caribéenne (thème « Littoral ») ;
? la mise à disposition de projections d'enneigement en montagne à horizon 2035 et
l'insertion d'un volet « changement climatique » dans les nouveaux schémas de massif
(thème « Montagne») ;
? le financement de projets d'adaptation de l'agriculture pour la sécurité alimentaire et
d'économies d'eau dans le cadre de l'aide au développement, ainsi que la contribution au
fonctionnement du GIEC (thème « Action européenne et internationale ») ;
? l'appui à la réalisation d'études inter-régionales sur la vulnérabilité et l'adaptation (thème
«Gouvernance»).
Ce point d'étape du tout premier plan national d'adaptation sera suivi en 2015 d'une évaluation
globale approfondie qui visera à préparer les orientations futures de la politique d'adaptation, en
particulier dans les thèmes moins avancés à ce jour tels que la prospective économique, la pêche-
aquaculture et le tourisme. L'adaptation est une politique de l'anticipation, elle s?inscrit dans une
perspective de long terme et au sein de l'ensemble des politiques publiques.
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Processus d'évaluation du plan
Le Plan national d'adaptation au changement climatique (PNACC) détaille les actions mises
en oeuvre au niveau national pour renforcer notre préparation aux impacts et opportunités associés
au changement climatique. Le premier PNACC, publié en 2011, concerne la période 2011-2015.
Cette feuille de route couvre aujourd'hui 20 thèmes et associe les efforts de divers ministères,
directions d?administration centrale et agences nationales. Le PNACC prévoit qu'une évaluation à
mi-parcours soit réalisée en 2013 à laquelle succédera une évaluation finale au terme du plan fin
2015. Toutes ces actions se basent sur une large concertation opérée en 2010 avec des acteurs
du monde syndical, associatif, scientifique ainsi que des représentants d'élus.
L?évaluation à mi-parcours vise, d'une part, à rendre compte de l?avancement global des actions
et mesures du PNACC depuis son lancement en juillet 2011 et, d'autre part, à inclure une
appréciation principalement qualitative sur la conduite des activités, l'atteinte des objectifs et des
résultats. Cette évaluation qualitative a été conduite par les pilotes ministériels pour chaque thème
du plan. Le présent rapport dresse ainsi une revue critique des actions menées dans les 20
thèmes couverts par le PNACC sur la période 2011-2013 et propose dans certains cas de
nouvelles orientations (renforcement, abandon de mesures).
Ainsi, ce rapport présente pour chaque thème du PNACC un état technique de la mise en oeuvre
des activités afin de refléter l'avancement des tâches, distinguant celles qui sont réalisées dans les
délais prévus, celles qui sont retardées et celles qui seraient ajournées (évolutions
institutionnelles, ressources disponibles, perte de pertinence, etc.). Au delà de la mise en oeuvre
des actions prévues, est alors évaluée la qualité des mesures selon plusieurs dimensions :
? effets positifs ou négatifs liés à la mise en oeuvre des mesures : efficacité, appropriation
des résultats, etc. ;
? appréciation du maintien ou de leur perte de pertinence depuis 2011 ;
? analyse de difficultés et perspectives envisagées d'ici la fin 2015 ;
? identification de nouvelles pistes d'actions ;
? effet d'entraînement produit par le PNACC.
Afin de faciliter la lecture des fiches thématiques, un tableau d'état de mise en oeuvre des actions
et mesures accompagne chaque analyse. Il consigne le nombre de mesures qui sont en cours
conformément au calendrier du PNACC, celles qui accusent un retard (qu?elles soient démarrées
ou non) et celles qui sont ajournées. Ce tableau se réfère donc à l?exécution technique. Il convient
de noter que du fait qu'une action peut être à la fois en retard mais démarrée, la somme des
colonnes est parfois supérieure au nombre total d'actions.
Un diagramme synthétise l'évaluation des différentes mesures :
? le secteur vert correspond aux mesures qui ont atteint leurs objectifs ou devraient les
atteindre d'ici la fin 2015 (qu'elles soient achevées ou en cours à date de fin 2013) ;
? le secteur orange correspond aux mesures dont l'atteinte de la totalité des résultats est
partielle ou incertaine d'ici la fin 2015 ;
? le secteur rouge correspond à des mesures où existe un fort doute sur la capacité à les
mettre en oeuvre ou à voir des résultats significatifs atteints d'ici la fin 2015.
Pour faciliter la lecture des différentes analyses thématiques développées dans cette évaluation à
mi-parcours, il est recommandé de se reporter au PNACC 2011-2015 (http://www.developpement-
durable.gouv.fr/IMG/pdf/ONERC-PNACC-complet.pdf)
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 4/50
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ONERC-PNACC-complet.pdf
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ONERC-PNACC-complet.pdf
Fiche "Actions transversales"
Présentation
Certaines actions d?adaptation à entreprendre recouvrent plusieurs thèmes ou
secteurs, elles appellent ainsi à des actions transversales. Cinq actions de ce type ont été définies.
Mise en oeuvre et budget
Les cinq actions sont en cours d'exécution. Seule la première action (scénarios climatiques de
référence) a fait l'objet de ressources financières spécifiques, les autres étant portées par des
travaux menés en régie ou financés dans le cadre d'autres mécanismes (ex : Investissements
d'avenir).
Le budget spécifique engagé pour la fiche "Actions transversales" s'élève à 90% du total prévu par
le plan pour cette fiche.
Actions 5 actions 5 en cours 0 retardée 0 ajournée
Revue à mi-parcours et perspectives
Définir les scénarios climatiques de référence
Les travaux de cette action s?appuient sur les moyens de la « communauté climatique française »
à savoir l?IPSL (Institut Pierre-Simon Laplace, fédération de recherche du CNRS) et le Centre
national de recherches météorologiques ? Groupe d?étude de l?atmosphère
météorologique (CNRM-GAME, unité de recherche associée sous co-tutelle du CNRS et de
Météo-France). Dans le prolongement des travaux préparatoires au PNACC, la coordination de
cette action est confiée à Monsieur Jean Jouzel. Les rapports relatifs aux projections climatiques
régionalisées et à l'évolution du niveau marin furent publiés par la DGEC en février 2012, dans la
série « Le climat de la France au XXIe siècle ». En délivrant des valeurs numériques et l'incertitude
estimées sur les projections climatiques, elles sont très innovantes et répondent à de nombreux
besoins (répartitions saisonnières, vagues de chaleurs futures, etc.). Ces publications ont été vues
environ 5400 fois au cours des années 2012 et 2013. Leur accès est libre et gratuit.
Le calendrier de fourniture des prochains rapports d'analyse a été ajusté afin d'optimiser l'usage
des ressources des laboratoires et de maintenir une articulation cohérente avec les publications du
Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Enfin, le phasage entre ces
rapports et les données disponibles sur le site Drias les futurs du climat (cf fiche "Recherche") est
organisé. L?achèvement de cette action est prévu à l'automne 2014.
Prendre en compte de manière systématique le changement climatique dans les contrats
de délégation de service public conclu par l?État
Cette action est aujourd'hui largement dépendante du calendrier de renouvellement ou
d'élaboration des contrats. Quelques contrats de délégation de service public intègrent
effectivement le changement climatique (ex : EDF, SNCF). Cette action, pour être plus largement
étendue, nécessiterait de développer un effort très soutenu de référencement systématique de
l'ensemble des contrats de ce type en 2014 et 2015.
Prendre en compte, dans les études de danger, le changement climatique projeté sur la
durée de vie des installations classées.
Les publications sur les références climatiques accessibles aujourd'hui permettent de les prendre
en compte dans les études de danger. Cependant la diffusion de cette information nouvelle auprès
des intéressés doit être renforcée et fera l'objet d'un travail spécifique d'ici la fin du PNACC.
Par ailleurs, un travail conjoint entre l'Autorité de sûreté nucléaire et la DGEC sur l'implication du
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 5/50
changement climatique pour le fonctionnement des dispositifs de refroidissement des centrales
nucléaires à été mené en 2012 et 2013. Ce diagnostic a été élaboré sur la base des projections de
température, de débit des cours d'eau, de fréquence de vagues de chaleur, de cumul de degrés-
jours de climatisation et de hausse du niveau marin à horizon 2030 et 2050. L'étude s'est
notamment attachée à confronter les projections avec le retour d'expérience des étés 2003 et
2006 ainsi qu'à comparer les valeurs de climat futur avec les marges extrêmes utilisées
actuellement. L'étude n'a pas identifié de point critique. Des points de vigilance sont signalés pour
des centrales en période estivale mais ces installations ne devraient plus être en activité à horizon
2050. Il est recommandé de renouveler ce type de diagnostic à l'aune de l'évolution de la
connaissance scientifique afin de permettre le cas échéant de faire évoluer à moyen terme
certains référentiels.
Organiser une réflexion pour définir la notion de risque acceptable
Le Comité de la prévention et de la précaution (CPP) a remis, le 8 juillet 2013, un avis sur les
modalités de définition d?un niveau de risque acceptable et sa gouvernance. Face aux
changements climatiques, certaines modalités d?adaptation pourraient être coûteuses ou impliquer
de forts changements territoriaux. La notion d?acceptabilité des risques et de leur gouvernance est
une question qui se posera à court terme pour les choix d?aménagement des territoires et la
sécurité des personnes. L?avis du CPP propose une analyse des enjeux et des recommandations
sur la manière de définir dans chaque territoire ce niveau de risque acceptable et l?architecture
institutionnelle qui serait mobilisée pour ce faire. Le rapport, disponible sur le site de l'Onerc, a été
téléchargé 1800 fois depuis sa publication.
Ce rapport constitue un élément de réflexion important en matière de gouvernance de l'adaptation
au sens large. Il conviendra d'en tenir compte pour l'analyse du dispositif national et notamment
dans l'articulation des différentes échelles spatiales.
Renforcer la recherche sur l'adaptation dans le cadre des investissements d'avenir
Les investissements d'avenir réalisés dans la recherche contribuent indirectement, pour certains, à
l'adaptation en développant les capacités de recherche des équipes françaises. 8 projets lauréats
ayant trait à l?observation et à la modélisation auront des résultats utiles pour l'adaptation.
Conclusions de la fiche "Actions transversales"
Les actions transversales sont par nature très vastes. Les résultats en
matière de diffusion et téléchargements enregistrés des projections
climatiques comme des recommandations sur le risque acceptable
montrent l'intérêt de nombreux publics. Cependant, ce vaste périmètre
rend difficile l'évaluation de l'impact de cette mise à disposition
d'information et devra ultérieurement faire l'objet d'un travail approfondi.
Des efforts en matière de diffusion ciblée des connaissances ou
d'identification d'informations spécifiques à certains acteurs (gestion du
risque, études de danger) et d'identification systématique de contrats de
service public seront opportuns d'ici la fin du PNACC.
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Fiche "Santé"
Présentation
L?objectif est de mieux connaître, de surveiller et d?évaluer les risques sanitaires induits
par le changement climatique. Il s?agit également de mettre en place des actions de prévention et
de communiquer sur les risques. Les mécanismes directs ou indirects qui conduisent à une
augmentation des risques sanitaires sous l'effet du changement climatique sont variés et
complexes. Aussi, de nombreux organismes sont sollicités dans le cadre de la fiche santé pour la
mise en oeuvre des 5 actions : recherche en santé-climat, surveillance des facteurs de risque,
évaluation des risques, développement d?actions de prévention et communication sur les risques.
Bilan d?exécution technique à mi-parcours
Actions 5 actions 3 en cours 1 retardée 1 à reconsidérer
Mesures 16 mesures 9 en cours 5 retardées 2 à reconsidérer
Depuis 2011, la surveillance de l'impact sanitaire des pollens a été développée par le Réseau
national de surveillance aérobiologique (RNSA), d'une part, via le suivi de l'index clinique au
travers d'un réseau de médecins sentinelles et, d'autre part, via le suivi du score "symptômes" par
un panel de patients. L?influence de la hausse des températures sur la production de pollen de
bouleau a par ailleurs fait l?objet d?une étude approfondie spécifique au PNACC.
Le Centre national d?expertise des vecteurs (CNEV) a été établi et assure la veille et l?alerte sur les
nouveaux risques vectoriels et l?expertise technique en appui à l?évaluation des risques. Le CNEV
a déjà réalisé plusieurs expertises dédiées aux vecteurs (http://www.cnev.fr), notamment en
relation avec le moustique tigre (Aedes albopictus) dont l?expansion sera facilitée par le
réchauffement climatique. Ce vecteur fait l?objet d?une attention particulière de la Direction
générale de la Santé (DGS) : surveillance des départements indemnes de la présence du
moustique, réseau de pièges pondoirs installés et de mesures destinées à empêcher l'implantation
du moustique dans les départements où il est détecté. De plus, dans les départements où le
moustique est présent, une surveillance renforcée des cas d'arboviroses importés est mise en
place et des prospections entomologiques sont réalisées autour des cas humains signalés.
Dans l?objectif de surveiller des micro-organismes producteurs de toxines, une évaluation du
risque est menée, conjointement par l?IFREMER et l?Anses, concernant le développement de
Vulcanodinium spp, producteur des pinnatoxines ; les résultats finaux attendus fin 2014 pourraient
amener le cas échéant à l'inclusion des pinnatoxines dans la surveillance en routine des
coquillages. Par ailleurs, l?Anses a été saisie en 2012 pour l?amélioration du dispositif de vigilance
vis-à-vis des phycotoxines contaminant les coquillages. Les conclusions seront rendues mi 2014.
L?apparition de ces toxines est favorisée par la hausse des températures.
Concernant les actions relatives à l?évaluation des risques pour la santé humaine, le groupe
"santé-climat" du Haut conseil de santé publique (HCSP) est constitué et rendra l?avis sur
l?évaluation de l?impact sanitaire des mesures d?adaptation, prévu dans le PNACC, en 2015.
L?Anses a été saisie de la question de l?évaluation des risques sanitaires liés à la réutilisation d'eau
de qualité "non potable" pour des usages domestiques, l?évaluation des risques sanitaires
associés au recyclage d'effluents de lavage dans les filières de traitement d'eau destinée à la
consommation humaine et a inscrit à son programme de travail l?évaluation qualitative des risques
sanitaires liés à la recharge artificielle de nappes d'eau souterraines. Ces travaux sont en cours et
seront rendus en 2014.
Les travaux concernant la sécurité sanitaire des aliments et la chaîne du froid pilotés par l?IRSTEA
dans le cadre du projet européen FRISBEE (Food Refrigeration Innovations for Safety consumers
Benefit Environnemental impact and Energy optimization along the cold chain in Europe) ont
permis de mettre en place une base de données sur les technologies existantes, besoins et
attentes du consommateur, données de conservation des produits ainsi qu?un outil d?évaluation
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 7/50
http://www.cnev.fr/
des performances des technologies de réfrigération y compris en matière de performance
énergétique. La pérennité de ces données et leur utilisation par l?action publique doivent être
considérées dans la suite du plan car la hausse des températures complexifie le maintien de la
chaîne du froid.
Les indices UV et les conseils au public sont désormais accessibles pour les Départements
d'outre-mer. L?actualisation du dispositif Plan canicule et grand froid permet de faire évoluer
annuellement les seuils d?alertes selon les départements. Des méthodes pour mieux identifier les
personnes vulnérables à la chaleur sont actuellement développées par l?Anses.
Deux autres mesures ont démarré mais accusent un retard d?une année : la question des risques
professionnels induits par le changement climatique fait l?objet d?une saisine de l?Anses qui rendra
ses conclusions en 2015 ; la cartographie des eaux superficielles à risques de dégradation de
qualité en cas de températures extrêmes est reportée à 2014.
Enfin, l?analyse de la sensibilité au changement climatique des bâtiments et matériels des
établissements de santé n?a pas débuté et la réalisation de cette action est incertaine pour cause
de limitation de ressources humaines.
Les actions de communication relatives aux UV en outre-mer, à la sensibilisation du public et à la
sécurité sanitaire des consommateurs sont reportées en 2014. L?exécution de la mesure relative à
la sensibilisation des professionnels et des formateurs de santé est également repoussée à 2014.
L?action relative à la structuration de la recherche en santé climat devra probablement être
reconsidérée : les travaux dans le cadre de la stratégie nationale pour la recherche et l?innovation
(SNRI) ont abouti à des propositions relatives aux problématiques santé-climat sans que cela soit
un axe structurant de la stratégie ni qu?un groupe spécifique y ait été dédié comme prévu
initialement.
Bilan d?exécution budgétaire
Les budgets alloués à la surveillance ont été mis en oeuvre (surveillance aérobiologique, expertise
sur les vecteurs et surveillance des toxines) même s?ils ne sont pas uniquement liés au PNACC.
Des études très spécifiques ont également été financées : index UV (Météo France), pinnatoxines
(Ifremer, Anses) et détection de l?influence du climat dans la production de pollen (RNSA). 53 %
des ressources budgétaires prévues pour la période 2011-2015 ont été engagées à ce jour.
Revue à mi-parcours et perspectives
Action 1 - Conforter la recherche en santé climat
Le bilan d?exécution technique a mis en évidence que si des éléments santé-climat apparaissent
transversalement au sein des propositions de recherche des alliances, cet élément n?a pas pu
s?appuyer sur un groupe sectoriel spécifique comme prévu initialement dans le PNACC. Le
fonctionnement de la programmation de la recherche est un sujet très complexe ; l?entrée
sectorielle initialement envisagée (volet structuration de la recherche dans la fiche santé du
PNACC) ne s?est pas révélée efficace dans la pratique. Il est envisagé de se rapprocher du groupe
Recherche d?ici la fin du PNACC afin de voir s?il est utile d?aller au delà des propositions déjà
existantes.
Action 2 - Mettre en place ou renforcer la surveillance des facteurs de risque susceptibles
d?être influencés par les aléas climatiques
La surveillance est un élément essentiel pour toute action d?adaptation future. Cette action du
PNACC reste toujours très pertinente bien que son intérêt déborde du seul champ de l?adaptation
strict. En effet, il est principalement attendu que le changement climatique favorise certains risques
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 8/50
sans en créer de nouveaux. Néanmoins, certains besoins spécifiques qui n?avaient pas été
identifiés dans l?action de départ du PNACC ont pu être appuyés de façon supplémentaire pour
consolider cette action. C?est le cas de la caractérisation des liens entre évolution des
températures et émissions de pollen qui a pu mobiliser des financements complémentaires : le
cadre du PNACC a ainsi eu un effet entraînant sur la mobilisation de ressources additionnelles
pour l?adaptation.
On pourra remarquer que la mise en oeuvre des actions relatives à la surveillance, bien
qu?effective, n?a pas encore couvert l?ensemble des risques identifiés dans le PNACC (ciguatera,
phlébotomes, etc.). Si le développement des actions d?observation va se poursuivre, il est encore
incertain que la surveillance de tous les risques identifiés en 2011 puisse être effective à horizon
2015.
Plus globalement, au delà de l?aspect observation, il conviendrait d?ici la fin du PNACC de voir
comment la mise en place de ces dispositifs de surveillance pourrait contribuer à l?adaptation au
changement climatique. Cette étude du lien spécifique entre climat et observations n'a été à ce
jour réalisée que pour les pollens.
Action 3 Évaluer les risques pour la santé humaine et expertiser les impacts sanitaires des
mesures d?adaptation
Bien qu?ayant connu des décalages de mise en oeuvre, les actions relatives au HCSP et aux
expertises sur le recyclage des eaux et recharges artificielles des nappes restent pertinentes. Les
rapports attendus en 2014 et 2015 sur ces sujets permettront vraisemblablement d?alimenter les
choix stratégiques des prochaines actions d?adaptation.
En revanche, l?exploitation des outils méthodologiques créés pour le suivi des chaînes du froid
serait nécessaire pour valoriser le projet FRISBEE. En l?absence de développement d?ici la fin
2015, la mesure n?aura pas d?impact significatif.
Action 4 Développer des actions de prévention sanitaire
Les dispositifs « canicule » et « grand froid » ont un intérêt certain et doivent être reconduits
chaque année. Leur contenu peut être révisé au regard des évolutions conjoncturelles et des
retours d'expérience de l'année passée. Plusieurs sources de données font état des « vies
sauvées » par ce dispositif. La mise à disposition d?index UV en outre-mer et en métropole est par
ailleurs une action sans regret car elle permet d?alerter le public sur les risques encourus.
L?action relative aux risques professionnels est retardée mais est inscrite au programme de travail
de l?Anses. Elle répond à une demande sociale forte.
L?étude du comportement des établissements de santé et de leurs installations soumis à des
climats plus chauds reste très pertinente car la plupart des régulations existantes se basent sur
une hypothèse de climat « constant ». Cependant, la réalisation de cette mesure dans les temps
est aujourd?hui incertaine du fait du manque de moyens humains dédiés.
Action 5 Sensibiliser et éduquer les acteurs
Du fait de leur dépendance avec la plupart des mesures précédentes, ces activités n?ont pas
démarré. Aussi, il est seulement possible aujourd?hui de confirmer leur pertinence. Les sondages
d'opinion réalisés en 2013 dans le cadre du PNACC auprès d?agglomérations au sujet de
thématiques « climat et santé » mettent en évidence un besoin d?information supplémentaire et
facilement accessible sur ces questions.
Il apparaît cependant que la sensibilisation des professionnels et des responsables des formations
initiales et continues des professionnels de santé (cursus des étudiants) mériterait à court terme
une mobilisation particulière pour atteindre les objectifs fixés dans le PNACC à horizon 2015.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 9/50
Conclusions de la fiche Santé
La majorité des actions connaissent une mise en oeuvre conforme aux
prévisions.Toutes les mesures de la fiche demeurent pertinentes bien que
des moyens humains et financiers nécessaires à la mise en oeuvre de
certaines mesures doivent encore être trouvés pour atteindre la totalité des
objectifs assignés par le PNACC.
Il est à noter que le pilotage de deux mesures est à redéfinir avec les
directions concernées (structuration de la recherche et sensibilité au
réchauffement climatique des établissements de santé).
Si plusieurs actions accusent un retard d?environ une année, il est important de souligner que le
cadre du PNACC a aussi permis de mobiliser quelques ressources complémentaires et de
maintenir l?inscription d?expertises dans les cadres de travail des agences spécialisées.
Fiche "Ressources en eau"
Présentation
La planification de la gestion de la ressource en eau en regard du changement climatique
vise à diagnostiquer et anticiper les aspects suivants :
? les contraintes pour l?eau potable ;
? les contraintes pour l'agriculture ;
? les contraintes pour les industries et la production ;
? les contraintes pour l?assainissement des eaux usées ;
? les contraintes pour l?assainissement pluvial ;
? les contraintes pour la qualité.
Mise en oeuvre
Les cinq actions déclinées en vingt mesures sont toutes mises en oeuvre de manière satisfaisante,
seules deux mesures n'ayant pas débuté. Certaines mesures sont même terminées (ex : le projet
Explore 2070).
Étant donné la complexité du domaine et le nombre important de mesures, plusieurs structures
sont mobilisées pour la mise en oeuvre des mesures,notamment les agences de l'eau, l'ONEMA, le
MAAF, la DATAR, l'INRA et EDF.
Actions 5 actions 5 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 18 mesures 16 en cours 5 retardées 0 abandonnée
Les mesures d'amélioration de la connaissance (constituant un socle quasiment obligatoire pour
les autres actions) sont presque toutes en cours et même, pour certaines, terminées. Seule la
mesure relative à la communication de ces connaissances acquises via la création d'un portail n'a
pas débuté : elle nécessite au préalable l'achèvement des mesures citées précédemment.
En ce qui concerne la deuxième action sur la création d'outils efficaces de suivi, il convient de
noter qu'une des mesures nécessite un budget plus important que prévu et une durée plus longue
pour sa mise en oeuvre.
L'implication des filières agricoles se poursuit puisqu'il faut souligner par exemple que le « Plan
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 10/50
d'adaptation de la gestion de l'eau - soutiens à la création de retenues d'eau et à l'adaptation des
cultures » a été adopté le 16 novembre 2011. Ce plan prévoit d'agir à la fois les volets de l'offre et
de la demande d'eau. Sur le volet de l'offre, une vingtaine de projets de retenues d'eau ont été
identifiés en 2012 représentant une capacité de stockage d'environ 40 Mm3 (conformément aux
objectifs du plan) ; leur réalisation a été suspendue du fait du moratoire sur le financement des
retenues d'eau par les Agences de l'eau. Cependant, une levée transitoire de ce moratoire a été
accordée fin 2013 pour les projets devant bénéficier d'aides européennes en 2013. Sur le volet de
la demande, le plan prévoit la contractualisation d'engagements pour la réduction des
consommations devant à terme concerner 14 000 ha (notamment l'adoption de cultures plus
sobres ou la fermeture de points d'eau pour l'irrigation). Aujourd'hui, plus de 4000 ha ont été
contractualisés de la sorte.
Enfin, pour la cinquième action, sur le renforcement des enjeux du changement climatique dans la
planification, la note de la DEB pour les Agences de l'eau sur l?intégration du changement
climatique dans les prochains cycles de gestion (SDAGE) sera intégrée en 2014 à la circulaire
associée en cours de préparation.
Certaines agences de l?eau ont anticipé la mise en oeuvre de la circulaire. Par exemple, l'agence
Rhône-Méditerranée et Corse a élaboré un plan bassin d'adaptation au changement climatique
pour une déclinaison locale du PNACC influençant les documents de planification, dont le
programme et le SDAGE. L'avant-projet du plan bassin a été présenté aux commissions
géographiques d'octobre 2013 et l'avis du Comité de bassin est attendu en décembre 2013.
Bilan d'exécution budgétaire
Sur le plan budgétaire (hors salaires), les engagements à mi-parcours dans le cadre de la fiche
« ressources en eau » du PNACC s'élèvent à 59 % du volume financier prévu pour la période
2011-2015. Si certaines enveloppes ont été revues à la baisse, certaines actions plus complexes
que prévu ont vu leur budget augmenter (réseau de suivi hydrologique). Les budgets présentés ici
ne sont pas encore tous consolidés (l?année 2013 n'étant que très partiellement comptabilisée). Il
faut également noter deux mesures qui, n'ayant pas encore débuté, sont encore à budget nul.
Le budget prévu par EDF pour l'amélioration des performances de refroidissement des centrales
de production électrique pour s'adapter à la hausse des températures n'est pas comptabilisé dans
le budget du PNACC. Néanmoins cette action figure dans le plan car elle contribue à renforcer la
résilience de tout le réseau électrique français aux changements climatiques.
Revue à mi-parcours et perspectives
La courte durée de mise en oeuvre limite l'interprétation en matière d'évaluation d'impact de ces
mesures. Cependant, il faut noter les efforts importants effectués dans le cadre de l'amélioration
des connaissances avec notamment le projet Explore 2070 qui s'est achevé en octobre 2012 et
dont les principaux résultats ont été exposés lors de la journée de présentation du 24 mai 2013.
Ce projet confirme les tendances à la baisse d'écoulement de la majeure partie des cours d'eau
français, notamment en période d'étiage. Mais il faut également ajouter les études de vulnérabilité
des aquifères côtiers en métropole, l'étude nationale sur l'état de l'art sur la recharge artificielle des
aquifères, ainsi que toutes les études menées au niveau des grands bassins tel que le bassin
Rhône-Méditerranée et Corse qui ont significativement amélioré notre connaissance de l'influence
du changement climatique, même si des incertitudes subsistent.
Au cours du premier semestre de l'année 2013, un indicateur pour l'évaluation d'impact des
mesures de la fiche « ressources en eau » du PNACC et notamment la mesure phare intitulée :
« Développer les économies d?eau et assurer une meilleure efficience de l'utilisation de l'eau ?
Économiser 20 % d?eau d?ici 2020 » a été défini. Compte tenu du délai d'obtention de données
consolidées de consommation d'eau (deux ans), l'impact à mi-parcours ne pourra être précisément
évalué qu'en 2015.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 11/50
Conclusions de la fiche "Ressources en eau"
Les vingt mesures demeurent pertinentes et doivent continuer à être
mises en oeuvre. Au cours des deux prochaines années, il conviendra de
porter les efforts sur la valorisation des résultats obtenus sur l'amélioration
des connaissances et sur la consolidation des outils d'observation et de
suivi des impacts. La complexité des mesures et le nombre important
d'intervenants dans les mesures demandent une coordination
conséquente pour le pilotage de cette fiche.
Fiche "Biodiversité"
Rappel des objectifs de la fiche
L'évolution de la biodiversité relevant d'interactions extrêmement complexes entre
espèces, milieux et pressions anthropiques, les choix des sociétés humaines pour faire face au
changement climatique notamment en matière d'agriculture, de forêts, d'urbanisation ou de gestion
des risques doivent tenir compte du nécessaire maintien des capacités d?adaptation des
écosystèmes.
C'est pourquoi, conformément aux objectifs et orientations définis dans la Stratégie nationale pour
la biodiversité 2011-2020 (SNB), les actions proposées ont pour objectif de conserver ou de
restaurer des potentialités qui permettront à la nature de s'adapter en diminuant les pressions
humaines sur les espèces et les milieux, là où cela s?avère nécessaire, et en favorisant localement
la variété et les continuités écologiques.
Afin de permettre d?orienter les décisions au fur et à mesure que l?accroissement des
connaissances scientifiques améliorent notre compréhension des impacts du changement
climatique sur la biodiversité, les mesures retenues sont réversibles et « sans regret ».
Mise en oeuvre des mesures et atteinte des objectifs
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 22 mesures 19 en cours 1 retardée 0 abandonnée
Depuis 2011, 19 des 22 mesures identifiées ont progressé de manière différenciée selon les
sujets. S'attachant principalement au maintien du bon état écologique et à l'intégration de la
préservation de la biodiversité dans les politiques publiques, elles suivent les dispositions initiales
du PNACC. Trois mesures n'ont cependant pas pu démarrer du fait d'une réduction générale des
crédits d'intervention : l'élaboration d'indicateurs robustes de l'effet du changement climatique sur
la biodiversité, la prise en compte du changement climatique dans la stratégie de gestion des aires
protégées et l'ouverture d'une réflexion sur l'opportunité de conservation ex situ de végétaux
menacés à terme par l'évolution du climat.
Le budget total engagé pour les actions de la fiche "Biodiversité" à mi-parcours s'élève à 64 % du
budget prévu pour la période 2011-2015.
Focus sur l'action d'évaluation des fonctions écologiques et des services écosystémiques
Inscrit aux actions du PNACC, le projet EFESE vise à améliorer le pilotage et l'intégration des
politiques nationales de biodiversité dans les politiques sectorielles. En cela, il vise à fournir des
éléments de sensibilisation des citoyens et des décideurs à la valeur des écosystèmes et aux
services qu?ils rendent lorsqu?ils sont en bon état. L'EFESE constituera dans un premier temps une
synthèse des données disponibles à l'échelle nationale pour décrire l'état et les tendances
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 12/50
d'évolution des écosystèmes métropolitains et ultramarins, continentaux et marins ainsi que les
biens et services qui en dépendent et dont bénéficient les sociétés humaines. Les valeurs
recherchées par l'EFESE sont à la fois des valeurs biophysiques et des valeurs économiques
destinées à décrire les écosystèmes et les services écosystémiques nationaux, leur état et leur
tendance d'évolution.
La quantification de la valeur économique des services écosystémiques sera recherchée,
lorsqu'elle est possible, afin d'intégrer cette dimension dans l'évaluation ex post de politiques
publiques et de faciliter l'évaluation ex ante de l'impact d'options possibles de politiques, de
projets, de plans ou de programmes sur les écosystèmes et les services qui en sont issus. Les
outils méthodologiques développés dans le cadre de l'EFESE devraient également permettre
d'évaluer les conséquences de choix de différentes options de politiques publiques sur certains
services écosystémiques et sur certaines fonctions écologiques sur la base de données
biophysiques. Une évaluation reposant sur des approches non monétisantes sera également
conduite sur le patrimoine naturel en lien avec les services culturels.
La biodiversité a un impact sur le changement climatique et réciproquement. L'articulation entre
biodiversité, fonctionnement des écosystèmes, services écosystémiques et lutte contre le
changement climatique sera documentée afin d?identifier des synergies positives dans le
traitement de ces problématiques associées. Aussi, qu'il s'agisse de préserver la biodiversité
comme moyen d'adaptation ou de préserver la biodiversité pour lui permettre de s'adapter, il est
impossible de dissocier les questions d'atténuation des questions d'adaptation en matière de
biodiversité.
Conclusions de la fiche "Biodiversité"
La question de l'adaptation et de la biodiversité est très complexe car le
climat n'est, d'une part, pas le facteur premier de l'évolution des
écosystèmes aujourd'hui et, d'autre part, la caractérisation de sa
contribution supplémentaire à l'évolution de la biodiversité est encore une
question de recherche. Le maintien d'un bon état écologique des
richesses actuelles est ainsi une solution d'adaptation sans regret.
Compte tenu des enseignements tirés de la mise en oeuvre des mesures
du PNACC, une évolution pertinente consisterait à définir des axes de travail transversaux entre
les différents volets du plan sur des thématiques jugées prioritaires. Il conviendrait, en effet, de
prendre en compte non seulement les impacts du changement climatique sur la biodiversité
(politique de conservation de la biodiversité stricto sensu) mais aussi :
? les conséquences éventuellement négatives pour la biodiversité d'autres politiques
sectorielles d'adaptation ;
? l'intérêt de s'appuyer sur la conservation de la biodiversité pour soutenir des stratégies
d'adaptation.
Fiche "Risques naturels"
Rappel des objectifs de la fiche risques naturels
Depuis plusieurs années, la question de la prise en compte des conséquences du
changement climatique dans la mise en oeuvre de la politique de prévention des risques naturels
est posée. La connaissance des phénomènes était auparavant insuffisante pour tirer des
conclusions opérationnelles. Des programmes de recherche ont été lancés et débattus pour définir
les aléas ainsi que les mesures à prendre en fonction de l'évolution attendue des phénomènes (cf
fiche "actions transversales").
Depuis l'adoption du PNACC, les constats retenus à l'époque se sont précisés. Ainsi, s'agissant
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 13/50
des risques naturels, le changement climatique se traduit principalement par une pression
généralisée sur les côtes basses en raison de l'élévation attendue du niveau des mers.
L'augmentation prévisible des températures aggrave et étend le risque d'incendie de forêt et le
risque de sécheresse (retrait gonflement des sols argileux). Il ne se dégage pas pour l'instant de
signal clair en matière d?inondation par débordement des cours d'eau et les données relatives aux
aléas gravitaires sont encore insuffisantes. Les milieux de montagne, du fait d'une sensibilité
marquée de certaines de leur composantes à l'évolution des régimes de température et de
précipitation, sont déjà affectés par des évolutions susceptibles de modifier les phénomènes
naturels générateurs de dangers. Les spécificités des outre-mer sont à souligner car la grande
majorité des territoires ultramarins est fortement vulnérable aux aléas d'origine
hydrométéorologique parfois violents pouvant être modulés par l'évolution du climat.
Pour répondre à ces enjeux, la prévention des risques naturels fournit un cadre approprié, à
condition d'en renforcer certains aspects et d'anticiper dès à présent les ruptures à venir.
La plupart des risques naturels sont sensibles à la météorologie et donc modulés par l'évolution du
climat. Ceci explique le fait que la fiche "Risques naturels" avec 31 mesures est la plus
volumineuse du PNACC.
Bilan d?exécution technique et revue à mi-parcours
Principalement portées ou adossées à des missions de fond relevant de la prévention des risques,
les 31 mesures sont actuellement en cours d'exécution à l'exception d'une seule (suspendue du
fait d'un financement n'ayant pu être mis en place).
Actions 5 actions 5 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 31 mesures 30 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Les 30 mesures en cours d'exécution présentent un niveau d'avancement satisfaisant. La moitié
de ces mesures sont compatibles avec les objectifs initiaux. Les objectifs de l'autre moitié des
mesures ont été réduits ou différés afin de tenir compte des difficultés plus ou moins importantes
rencontrées en cours d'exécution.
L'action concernant la connaissance comporte sept mesures, toutes en cours, qui font l'objet de
travaux d'étude, de recherche ou de réflexion intégrée traitant notamment les inondations, le retrait
gonflement des sols argileux, les submersions marines, les avalanches et phénomènes glaciaires
(mesure nouvelle).
La diffusion des données et informations fait l'objet des sept mesures de l'action 2. La création de
l'Observatoire national des risques naturels (partenariat entre la Caisse centrale de réassurance,
la Direction générale de la prévention des risques, la Mission risques naturels et des sociétés et
mutuelles d?assurance) en 2013 constitue une réalisation importante pour l'action 2. En effet,
l'ONRN met à disposition du public et des professionnels la plupart des bases de données
thématiques concernées par les principaux risques naturels liés au changement climatique en
complément d'informations générales sur les aléas, l'exposition et la vulnérabilité des populations
(www.onrn.fr). Concernant l'observation et la compréhension des variations du niveau des mers, le
SHOM, désigné comme référent national en 2010, coordonne le réseau REFMAR
(www.refmar.shom.fr).
La mise en place opérationnelle de la vigilance vague submersion à l'automne 2011 constitue une
réalisation importante de l'action 3. Cette mesure intégrée à la carte de vigilance de Météo-France
(www.vigilance.meteofrance.com) a démontré à plusieurs reprises au cours des trois premières
années de mise en oeuvre l'intérêt pour les populations en matière d'alerte et de prévention, sur
des phénomènes qui seront probablement plus fréquents sous l'effet de l'élévation du niveau
marin. Des développements concernant l'évolution de l'indice de feux de forêt météorologique en
contexte de changement climatiques sont actuellement conduits par Météo-France.
La maîtrise de l'urbanisation en regard du zonage des risques fait l'objet de l'action 4 déclinée en
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 14/50
http://www.vigilance.meteofrance.com/
http://www.refmar.shom.fr/
http://www.onrn.fr/
cinq mesures. La question de l'évolution du risque littoral a été intégrée à la circulaire de juillet
2011 relative aux plans de prévention des risques naturels littoraux. La prise en compte de
l'élévation du niveau des mers fait l'objet d'un descriptif détaillé dans cette circulaire afin de définir
des contraintes différenciées sur l'urbanisation en fonction des niveaux de références. Cette
circulaire indique notamment l'ajout systématique minimal de 20 cm à l'aléa de référence.
La cinquième action a une portée principalement méthodologique en matière de réduction de
vulnérabilité et d'amélioration de la résilience comme élément d'adaptation au changement
climatique. Les réalisations s'appuieront sur les enseignements des 4 actions précédentes et
nécessitent la mobilisation de nombreux acteurs. De ce fait, peu de réalisations sont aujourd'hui
disponibles.
Bilan d?exécution budgétaire
Le budget total engagé pour les actions de la fiche "Risques naturels" à mi-parcours s?élève à
65 % du budget total pour la période 2011-2015.
Il convient cependant de noter que la part de l'adaptation dans ces financements n'est pas aisée à
identifier du fait du recouvrement important de certaines actions avec celles relevant de la politique
de prévention.
Conclusions de la fiche "Risques naturels"
L'avancement des différentes mesures dépend des moyens humains et
financiers mais aussi des priorités et des possibilités de partenariats.
Ainsi, la priorité a été donnée aux mesures sans regret qui en toutes
circonstances sont utiles à la prévention quelle que soit l'amplitude du
changement climatique. Le développement du partenariat avec des
acteurs de la connaissance des aléas, de l'assurance, de la construction
ou de la gestion de crise devrait permettre d'accélérer certaines
mesures dans la suite du plan et à travers le fonctionnement de
l'Observatoire national des risques naturels.
La complémentarité des horizons temporels entre l'adaptation au changement climatique, la
prévention des risques et la gestion de crise est un élément important de répartition des rôles. Une
mutualisation des connaissances et des retours d'expérience de chaque dispositif est un
vecteur de progrès important et continuera de faire l'objet d'actions de capitalisation.
Fiche "Agriculture"
Présentation
L?agriculture est une activité sensible au climat. L?adaptation présente des enjeux
multiples d'ordre économique, environnemental et social. C'est pourquoi le MAAF s'est engagé sur
le sujet : amélioration et transfert des connaissances, promotion d'un aménagement territorial
favorable, évolution des systèmes de surveillance et d'alerte sanitaire, gestion des ressources
naturelles et des risques. Plus récemment, le projet agroécologique pour la France1 lancé en
décembre 2012 contribue à la prise en compte de l'enjeu de l'adaptation au changement
climatique. Les leviers budgétaires de la prochaine politique agricole commune (PAC 2014-2020),
dont le deuxième objectif s'intitule « une gestion durable des ressources naturelles et la lutte
contre le changement climatique », seront également orientés pour encourager les changements
de pratiques agricoles, les investissements2 et l'animation nécessaires en faveur de l'adaptation au
changement climatique.
1 Axe 1 : connaître et capitaliser ; axe 2 : diffuser et former ; axe 3 : inciter. Pour en savoir plus :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/projet-agroecologique-2013_cle43b56c-1.pdf
2 Au moins 30 % de chaque programme régional de développement rural doivent être consacrés à l'environnement et au climat.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 15/50
Bilan d?exécution technique à mi-parcours
Actions 5 actions 5 en cours 0 retardée 0 ajournée
Mesures 15 mesures 14 en cours 4 retardées 1 ajournée
Action 1 : amélioration des connaissances et transfert vers les acteurs
En 2012, le MAAF a mis en ligne une base de données3 qui récapitule l'ensemble des projets de
recherche agricoles en cours, relatifs au changement climatique (impacts et adaptation),
cofinancés par le MAAF ou mis en oeuvre par les organismes de recherche sous tutelle du MAAF.
Par ailleurs, le cahier des charges pour la rédaction des contrats d?objectifs et des programmes
pluriannuels éligibles au compte d'affectation spéciale pour le développement agricole et rural
(CAS DAR) retient comme une des quatre priorités thématiques « Promouvoir des systèmes de
production (agricoles) adaptés au changement climatique ». Un renforcement des candidatures sur
le thème adaptation est ainsi attendu. Quant à l?INRA et l?IRSTEA, ils ont inclus l?adaptation dans
leurs conventions cadre signées avec le MAAF.
En matière de publications à destination des acteurs, l'étude prospective « Agriculture, forêt, climat
? vers des stratégies d'adaptation » (AFClim4), menée par le MAAF et achevée en 2013, les invite
à se projeter dans l?avenir pour mieux anticiper les défis de demain. Par ailleurs, une étude a été
lancée fin 2013 pour récapituler les initiatives territoriales françaises en matière d'agriculture et
d'adaptation au changement climatique (cofinancement MAAF et MEDDE ? résultats attendus au
premier semestre 2014). De manière générale, il est effectivement à noter que la diffusion et
l'appropriation des résultats de la recherche restent un défi pour les prochaines années.
Action 2 : promotion d?un aménagement territorial favorable à l?adaptation
En matière d?aménagement territorial, les plans régionaux de l?agriculture durable (PRAD), qui
comportent un volet adaptation, sont constitués dans 15 régions et les 11 restantes ont engagé le
processus qui doit être achevé pour 2015.
Par ailleurs, l'observatoire national de la consommation des espaces agricoles (ONCEA) a été
installé en avril 2013. Ce suivi permettra d'apporter une vision globale quant à l'évolution et la
répartition du foncier à partir d'un état de référence (géographique et temporel).
Action 3 : évolution des systèmes de surveillance et d?alerte sanitaire
Concernant l?expertise sur les vecteurs, la mise en place du Centre National d'Expertise des
Vecteurs (CNEV) permet de mieux surveiller leur évolution notamment au regard du changement
climatique : des travaux sur les tiques, les culicoïdes et le moustique tigre ont été réalisés entre
2011 et 2013.
Sur le sujet des pathologies végétales émergentes, des actions de recherche innovantes sont
menées sur des parasites probablement favorisés par le changement climatique (vers
Meloidogynes, bactéries Dickeya). Par contre, la veille actuelle sur les pathologies végétales ne
permet pas de suivre efficacement la dynamique des pathologies liées au climat et une redéfinition
de cette mesure du PNACC est envisagée.
La surveillance des maladies animales émergentes fait l'objet d'une réorganisation en France,
avec la mise en place d'une plate-forme nationale d'épidémiosurveillance en santé animale5. Cette
3 http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/BDD-Projets_Recherche-Agri-Foret-deltaClim-OS-finalise-JUIN2012_cle862382.pdf
4 http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Analyse_CEP_46_Prospective_Agriculture_Foret_Climat__cle0eb9e1.pdf
5 http://www.plateforme-esa.fr/
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 16/50
plate-forme traite notamment de la surveillance de pathogènes des mollusques et de maladies
vectorielles (Fièvre catarrhale ovine, maladie de Schmallenberg), dont les liens avec le
changement climatique restent à objectiver.
Action 4 : gestion des ressources naturelles pour préparer l?adaptation
A ce jour, 390 ha ayant bénéficié de soutiens publics sont convertis en agroforesterie. Les mesures
agro-environnementales (MAE) couvrent des surfaces très significatives (1/6 de la surface agricole
utile - SAU) et on estime qu?environ 10 % de ces activités contribuent à des actions positives en
termes d?adaptation (enherbement, haies, etc.).
En ce qui concerne la conservation des ressources génétiques, depuis décembre 2011, la loi
relative au Certificat d'Obtention Végétale (COV) donne un statut aux ressources génétiques, dites
patrimoniales. Par ailleurs, le critère environnemental6 est évalué depuis 2011 pour les nouvelles
variétés inscrites aux catalogues nationaux.
S'agissant de la gestion quantitative de l?eau en agriculture, qui doit se fonder sur la gestion
équilibrée de la ressource en eau7, l'Etat a engagé la réforme issue de la loi sur l'eau du 30
décembre 2006. Celle-ci prévoit en particulier la mise en place d'organismes uniques de gestion
collective (OUGC) pour assurer une juste répartition des prélèvements pour l'irrigation par bassin
versant ou nappe souterraine. Devant les difficultés rencontrées, le Premier Ministre a confié une
mission parlementaire sur le sujet au député du Gers, Philippe Martin, désormais Ministre en
charge de l'écologie. Dans son rapport, remis le 5 juin 2013, outre le point sur les enjeux liés au
partage de l?eau et sur les modes d?irrigation, il rappelle la nécessité d?anticiper le changement
climatique. Il préconise de s?appuyer sur une vision partagée au plus près des territoires pour
conjuguer l?alimentation en eau potable des populations humaines, la protection des milieux
aquatiques et les usages économiques de l?eau dans une logique territoriale, et de finaliser la
réforme engagée depuis la loi sur l?eau du 30 décembre 2006. Il propose notamment de lever le
moratoire sur le financement par les Agences de l'eau des retenues d'eau et de procéder à une
planification concertée dans le cadre de projets territoriaux, qui conjugue à la fois la mobilisation
de la ressource et une action sur la demande (meilleure efficience de l'irrigation et adaptation des
cultures). Par ailleurs et concernant ce dernier aspect, l'INRA a remis, en 2012, le rapport de
l'expertise scientifique collective (ESCo) « freins et leviers à la diversification des cultures »
commandée conjointement par le MEDDE et le MAAF. La diversification y est envisagée comme
un moyen de réduire les intrants (dont l'eau et ainsi gagner en efficience) :11 recommandations
sont suggérées notamment aux décideurs publics.
Action 5 : gestion des risques climatiques encourus par l?agriculture
De plus en plus de surfaces sont couvertes par les systèmes assurantiels récoltes (4,1 Mha en
2010, 4,5 en 2011 et 4,6 en 2012) avec un nombre croissant de contrats (+10 % depuis 2010).
Cependant, la diffusion de l'assurance multirisques climatiques reste faible pour certaines
productions (vigne, maraîchage), voire très faible pour d'autres productions (arboriculture,
horticulture).
Par ailleurs, le Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental (FMSE),
destiné à indemniser les agriculteurs victimes de crise sanitaire ou environnementale ayant
entraîné des pertes économiques, a été agréé par le MAAF en septembre 2013. Il est cofinancé
par la profession, l?État et la Communauté européenne.
Bilan d?exécution budgétaire à mi-parcours
Le taux d?engagement des crédits nationaux alloués au titre de l'agriculture dans le cadre du
PNACC 2011-2015 à mi-parcours est de 64 %. Ce taux assez élevé s?explique par la forte
mobilisation des mécanismes de couverture contre le risque climatique et des moyens
complémentaires à ceux initialement prévus. Par exemple, des appuis additionnels ont été
6 Il s'agit d'apprécier la valeur agronomique, technologique et environnementale (VATE) des variétés.
7 Définie à l'article L. 211-1 du Code de l'Environnement.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 17/50
mobilisés pour la mise en place du FMSE.
Revue à mi-parcours et perspectives
La majorité des actions enregistre un développement conforme aux attentes, même si certaines
mesures méritent une attention particulière pour s'assurer d'obtenir des résultats à la hauteur des
objectifs initiaux. Le projet agroécologique pour la France, qui mettra en oeuvre la programmation
2014-2020 de la PAC, va accompagner cette dynamique d'adaptation.
La mesure « suivi des incidences du changement climatique sur la surveillance des maladies
végétales » doit être ajournée dans l'état actuel des connaissances. En effet, si l'intérêt de cette
mesure dans le cadre général de l'adaptation au changement climatique est bien réel, aucun
indicateur ne permet de l'estimer.
Action 1 : amélioration des connaissances et transfert vers les acteurs
La mise en place de la base de données des projets de recherche sur l?adaptation est pertinente.
La remontée d'informations par les instituts sous tutelle et les partenaires pour actualiser la base
régulièrement devrait être facilitée et plus systématique, grâce à l?intégration de l?adaptation dans
les contrats d?objectifs.
En effet, cette mesure de fond permet de mobiliser l?ensemble des organismes publics du domaine
agricole. Par ailleurs, l?inscription de cette priorité thématique dans le champ administratif8
renforce la visibilité du thème de l?adaptation. En orientant des axes de travail pluriannuels9 sur
l?adaptation, cette action améliore la préparation du secteur pour l?adaptation.
Les études réalisées ont apporté des résultats intéressants, qu'il convient maintenant de diffuser
pour permettre une réelle appropriation des enjeux et des options envisageables pour y répondre.
Le projet agroécologique pour la France vise cet objectif via notamment son troisième volet et la
mobilisation des acteurs engagés dans les futurs groupements d'intérêt économique et
environnemental (GIEE - prévus dans le projet de loi d'avenir de l'agriculture, de l'alimentation et
de la forêt). La diffusion de ces connaissances sera donc renforcée pour la période 2014-2015.
Par ailleurs, la programmation budgétaire européenne 2014-2020 devrait faciliter ce transfert des
connaissances et des savoir-faire. Le réseau rural et les territoires LEADER y contribueront
également.
Action 2 : promotion d?un aménagement territorial favorable à l?adaptation
Dans le cadre du projet de loi d'avenir de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt, il est prévu
de renforcer le rôle de la région dans l'élaboration des PRAD en cohérence avec la régionalisation
du 2ème pilier de la PAC. A ce titre, le PRAD devrait par ailleurs être étendu aux politiques de la
région. Pour l'heure, le MAAF prévoit d'analyser au cours du prochain semestre la prise en compte
de l'adaptation au changement climatique dans les politiques publiques régionales et en particulier
les PRAD.
L'ONCEA étant récemment mis en place, le sujet de l'adaptation au changement climatique sera
porté à la connaissance et au débat de ses membres.
Action 3 : évolution des systèmes de surveillance et d?alerte sanitaires
La coordination de l?expertise sur les vecteurs a permis la publication d?avis sur les risques
associés à l?émergence ou la ré-émergence de certains vecteurs. Si plusieurs travaux concernent
des vecteurs qui seront favorisés par le changement climatique, la connexion de cette mesure
avec l?adaptation au changement climatique pourrait être améliorée, d?une part, par une
8 cf. Circulaire DGPAAT/SDDRC/C2013/3076 du 25 septembre 2013 :
http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/DGERC20132012Z_cle85f1b7.pdf
9 Cette organisation explique également en partie la difficulté de prendre en compte en cours de programme des nouvelles
orientations telle que le PNACC publié en 2011, alors que les contrats d'objectifs étaient établis pour la période 2009-2013.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 18/50
caractérisation fine des vecteurs dont on attend une plus forte pression du fait du changement
climatique et, d?autre part, par des recommandations sur les moyens de lutte et de prévention à
envisager dans les prochaines années. Ce renforcement du prisme adaptation pourra être proposé
lors du prochain COPIL du CNEV avec l'ensemble des partenaires, puisqu'une évaluation de ce
dispositif est prévue en 2014.
Les travaux de recherche sur les maladies végétales liées au changement climatique restent
totalement pertinents, surtout que le thème est encore relativement émergent dans la communauté
scientifique. Les recherches menées dans le cadre du plan ne se concentrent que sur quelques
pathologies à la mesure des moyens disponibles. Ces efforts devront être poursuivis dans le futur.
Renforcés par la mise en place récente de la plate-forme nationale d'épidémiosurveillance en
santé animale, les dispositifs de surveillance et d'alerte sur les maladies animales sont opérants et
permettent de suivre des maladies émergentes, sans pour autant permettre aujourd?hui une lecture
directe de l?influence du changement climatique.
La surveillance et l?alerte relatives aux maladies végétale sont également fonctionnelles et elles
sont pertinentes dans une perspective d?adaptation. Néanmoins, l?objectif global d?en faire une
contribution à l?adaptation nécessiterait également de mieux caractériser les liens des maladies
suivies avec le changement climatique. Le système d?information actuel ne permet pas de
caractériser l?influence du climat.
L?ensemble des mesures de l'actions est pertinent, mais l?atteinte de tous leurs objectifs en matière
d?adaptation nécessiterait une meilleure caractérisation des liens entre changement climatique et
menaces sanitaires surveillées.
Action 4 : gestion des ressources naturelles pour préparer l?adaptation
Nombre des mesures agro-environnementales (MAE) concourent à l'adaptation au changement
climatique. Cependant comme elles couvrent des enjeux multiples, la quantification de leur impact
(en termes de financement) en faveur de l'adaptation reste délicate. Des travaux sur ce point sont
prévus avec la mise en oeuvre de la prochaine PAC 2014-2020 via notamment les mesures agro-
environnementales et climatiques (MAEC) ainsi que celles relatives à l'agroforesterie.
Les actions relatives aux ressources génétiques agricoles ont progressé de façon positive.
Concernant le végétal, les résultats atteints (base légale pour l?inscription des variétés
patrimoniales et adoption des critères VATE pour l?inscription des variétés) peuvent permettre à
présent de prendre en compte le critère d?adaptation climatique. A propos des ressources
zoogénétiques, même si rien n'est imposé dans les évaluations génétiques des reproducteurs en
ce qui concerne la dimension environnementale, celle-ci est bien prise en compte en sélection
animale en termes de rusticité et de résistance aux maladies.
La mise en oeuvre de retenues de substitution avec un usage plus efficient des ressources et une
adaptation des cultures consacrent concrètement une orientation générale du PNACC, qui
renforce la résilience climatique des productions agricoles. En complément, les travaux de l'ESCo
« freins et leviers à la diversification des cultures » montrent qu?une réflexion devra également
s?ouvrir à moyen terme sur la levée des barrières à la diversification des cultures, grâce à laquelle
l?usage de l?eau agricole pourrait encore être amélioré.
Action 5 : gestion des risques climatiques encourus par l?agriculture
Si le recours aux outils assurantiels ne constitue pas en soi une action suffisante pour s'adapter, la
progression des surfaces assurées ces dernières années contre les aléas climatiques témoigne
néanmoins d?une prise de conscience et d?une meilleure préparation aux risques climatiques.
Par ailleurs, le Ministre de l'agriculture a mis en place en juin 2013 un groupe de travail sur la
gestion des risques en agriculture, composé de représentants des agriculteurs, des assureurs et
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 19/50
des réassureurs. 3 grandes orientations10 ont été dégagées pour lesquelles des conclusions et des
propositions seront présentées à la fin du premier semestre 2014.
Enfin, la mise en place d'un fonds de mutualisation indemnisant les agriculteurs en cas de
maladies animales ou végétales et d'incidents environnementaux permet d?atteindre l?objectif initial
du plan. Son efficacité pourra être suivie dans la suite du plan, ce fonds ayant été créé de manière
opérationnelle en septembre 2013.
Conclusions de la fiche "Agriculture"
L?impulsion donnée par le MAAF et ses partenaires permet d'enregistrer
des dynamiques positives notamment sur les questions de promotion de
l?adaptation dans l?aménagement des territoires, de gestion efficiente de
l?eau, de valorisation des ressources génétiques et de gestion des risques
climatiques. Le transfert des produits de la recherche et de l?innovation
pour l?adaptation reste un défi, que le projet agroécologique pour la
France et la mise en oeuvre de la PAC 2014-2020, qui visent à faire
évoluer les pratiques agricoles, devraient permettre de relever. Le stade de la prise de conscience
dépassé, des actions opérationnelles seront à définir et à mettre en oeuvre par les collectivités
territoriales (régions) et par les organisations professionnelles agricoles (dont le conseil agricole). Il
conviendra alors de coordonner et de fédérer au niveau national les retours d'expérience, ainsi
que les initiatives pour les mutualiser.
Fiche "Forêt"
Présentation
Si la forêt joue un grand rôle dans l?atténuation du changement climatique, elle devra
également s?adapter à l?évolution du climat. Les mesures consacrées à la forêt dans le PNACC
mobilisent un panel très large d?acteurs publics comme privés et couvrent 5 domaines :
? l?amélioration des connaissances sur les impacts du changement climatique et les
modalités d?adaptation ;
? l?observation à long terme des écosystèmes forestiers ;
? l?accompagnement des peuplements et des filières par une gestion appropriée ;
? la préservation de la biodiversité et des services rendus par la forêt ;
? la gestion des événements climatiques extrêmes encourus par la forêt.
Bilan d?exécution technique à mi-parcours
Actions 5 actions 5 en cours 0 retardée 0 ajournée
Mesures 16 mesures 12 en cours 2 retardées 2 ajournées
Les actions relatives à la recherche-développement ont connu une exécution conforme aux
prévisions. Les projets de recherche fondamentale sur ce thème ont mobilisé des fonds de
l?Agence nationale pour la recherche (ANR) mais les projets faisant intervenir des actions de
développement sont aujourd?hui très peu dotés. 4 contrats d?objectifs nationaux intègrent déjà la
problématique du changement climatique (Centre national de la propriété forestière, institut
10 la gestion des risques est une démarche globale qui commence par la prévention des risques ; l?amélioration des contrats
d?assurance en termes de contenu et de prix, avec pour objectif le développement d?un socle minimum pour chaque type de filière
et d?exploitation ; la mobilisation de l?ensemble des acteurs concernés, publics et privés, en identifiant clairement les
responsabilités de chacun.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 20/50
technologique FCBA, INRA, ONF) et d?autres sont à venir. Une base de données sur les projets de
recherche forêt-adaptation est opérationnelle (http://creafor.gip-ecofor.org/). Un réseau mixte
technologique, le RMT Aforce, rassemblant 14 partenaires publics et privés, est maintenant
positionné dans le paysage forestier comme référent sur le thème adaptation. Les principaux
objectifs du réseau sont de mobiliser, synthétiser et faire circuler l?information vers les
professionnels, de coordonner les initiatives et de favoriser l?émergence de projets communs pour
produire des outils d?aide à la décision afin d?appuyer les gestionnaires dans la mise en oeuvre de
stratégie d?adaptation. Depuis 2011, le réseau s?est renforcé, accueillant deux nouveaux
partenaires et bénéficiant depuis 2012 de l?appui de l?inter-profession France bois forêt. Outre les
actions d?animation proposées par le RMT Aforce, ce dernier a permis la publication d?un certain
nombre d?outils (exemple : manuel de gestion des forêts en crise sanitaire, manuel
d?expérimentation forestière, etc.) et la mise en place de formations (exemple : participation à la
rédaction des manuels pédagogiques pour les élèves de Bac professionnel forestier).
Les systèmes d?observation à long terme sont des outils primordiaux pour suivre l?évolution des
écosystèmes forestiers en lien avec les évolutions climatiques et réduire les incertitudes
résiduelles (par exemple : la réaction des peuplements face à des contraintes hydriques plus
fortes, le part de l?évolution due au changement climatique et celle due aux pratiques de gestion,
etc.). Le maintien de ces systèmes d?observation demande des moyens financiers et humains
conséquents dans la durée (pertinence des réseaux à partir d?une dizaine d?années de suivi),
difficiles à mobiliser dans le cadre des appels à projets nationaux et européens. Un portail donnant
accès aux bases de données est mis en place (http://casif.gip-ecofor.org/) et un indicateur de
l?impact du changement climatique sur les forêts pour l?alimentation du portail ONERC est en cours
de développement pour 2014. Le développement d?un outil de géomatique forestière est une
mesure pertinente mais qui ne pourra probablement pas être exécutée d?ici 2015 : cet outil couvre
des enjeux dépassant le seul changement climatique et nécessite un travail de concertation et de
structuration qui pourrait être conduit dans le cadre du prochain programme forestier national.
Concernant la gestion des peuplements, le dispositif des orientations régionales forestières (ORF)
devrait prochainement évoluer. En effet, le lancement du chantier de révision des ORF a montré
qu?outre l?intégration de la thématique du changement climatique, il était nécessaire de faire
évoluer le dispositif lui-même. Une proposition en ce sens a été faite dans le cadre du projet de loi
d?avenir pour l?agriculture, l?alimentation et la forêt, déposé à l?Assemblée Nationale en novembre
2013. Le recensement des expérimentations existantes est engagé même si le volume de travail
associé avait été très nettement sous estimé. Concernant la conservation et la diversification des
ressources génétiques, il s?agit de la mesure phare de la fiche forêt du PNACC. Le réseau des
espèces conservées a été élargi, des travaux sont en cours pour actualiser les recommandations
d?utilisation des essences avec un premier focus sur le hêtre, et on signale également que des
vergers-tests ont été implantés avec des espèces plus résistantes aux conditions plus chaudes
(pin douglas de provenance plus australe, peupliers deltoïdes, mélèzes hybrides, chênes sessiles,
etc.)
Le travail d?examen de la vulnérabilité des espaces forestiers des sites Natura 2000 au
réchauffement climatique est ajourné car il est tributaire de la conduite d?une réflexion plus globale
sur l?avenir du dispositif au niveau européen, réflexion n?ayant pas encore été conduite.
Enfin, la couverture contre les aléas climatique se développe progressivement (2,5 % des surfaces
assurables sont couvertes) et une évolution des dispositifs est à l?étude dans le projet de Loi
d?avenir pour l?agriculture, l?alimentation et la forêt. L?élaboration de plan de gestion de crise
climatique est un objectif important et les travaux débuteront sur cette mesure en 2014.
Bilan d?exécution budgétaire à mi-parcours
Le taux d?engagement à mi-parcours est de 45 % du budget prévu pour la période 2011-2015.
Revue à mi-parcours et perspectives
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 21/50
http://casif.gip-ecofor.org/
http://creafor.gip-ecofor.org/
L?ensemble des mesures de la fiche forêt restent toujours pertinent à mi-parcours. Cependant, les
temps longs concernés par la gestion forestière, les besoins de connaissances théoriques et
appliquées sur l?évolution des forêts et les ressources disponibles aujourd?hui pour animer ces
activités font que plusieurs mesures inscrites au PNACC seront moins ambitieuses qu?escompté et
auront vocation à se poursuivre après 2015.
Si quelques financements ont été consacrés à la recherche sur les impacts du changement
climatique sur la forêt, les besoins de recherche restent importants notamment en matière de
recherche appliquée au développement et à la gestion. En effet, la recherche fondamentale est
aujourd?hui plus facilement appuyée, pour des motifs d?excellence scientifique. Ainsi, outre la
progression des connaissances théoriques, il conviendrait à moyen terme de mettre en place des
modalités permettant de faciliter la valorisation des connaissances scientifiques pour le
développement et la gestion forestière. Cet aspect n?est actuellement pas spécifiquement couvert
par le PNACC, car il s?adresse à la recherche en général et dépasse le seul enjeu de l?adaptation
au changement climatique.
Les activités d?inventaire des projets de recherche sont opérationnelles et atteignent leurs objectifs
de mise à disposition des connaissances.
Par ailleurs, l?intégration relativement rapide de l?adaptation dans les contrats d?objectifs des
organismes forestiers ainsi que l?existence d?échanges techniques structurés entre les
gestionnaires, les administrations et la recherche sur ce thème de l?adaptation montrent une
mobilisation effective du secteur.
Les activités d?observation de la forêt restent pertinentes car nécessaires au suivi de l?évolution
des forêts mais connaissent un déploiement très lent pour cause des ressources mobilisables
aujourd?hui sur cette thématique. L?ensemble des objectifs initiaux d?observation de l?état des forêts
ne sera probablement pas couvert sur ce plan et nécessitera des efforts supplémentaires dans
l?avenir. Il est important de souligner ici que le cadre fourni par le PNACC a un effet mobilisateur
car quelques ressources financières additionnelles non prévues initialement ont été mobilisées en
2012 et 2013.
Les actions de conservation-test des ressources génétiques et des différentes options de gestion
sont pertinentes et ont enregistré des réalisations importantes (déploiement ou conservation de
vergers, recensement des expérimentations de gestion, etc.). Néanmoins, le travail nécessaire sur
ces volets est un travail de longue haleine qu?il convient d?inscrire dans la durée. Il sera donc à
poursuivre au delà de 2015. Par ailleurs, si l?évaluation des conséquences du changement
climatique sur la filière du bois en matière d?approvisionnement reste une question essentielle, le
manque de connaissances nouvelles sur ce domaine ne permet pas actuellement de traiter cette
question.
Si la couverture contre les aléas reste un point clé pour favoriser l?adaptation, le dispositif actuel
peine à mobiliser de nouvelles surfaces. Il a été repensé afin de le rendre plus efficace (Loi de
finances rectificatives pour 2013). A l?issue du PNACC, l?évolution par rapport à la situation actuelle
(moins de 3 % des surfaces assurables) devrait ainsi être améliorée.
Conclusions de la fiche "Forêt"
Au delà des quelques écueils constatés, il est important de prendre la
mesure de la très forte mobilisation des acteurs publics et privés de cette
filière depuis le lancement du PNACC. Les besoins supplémentaires de
recherche appliquée reflètent en partie une demande axée vers le souhait
d?agir plus efficacement pour l?adaptation des forêts. La recherche de
nouvelles sources de financement permettant d?alimenter le fonds
stratégique proposé dans le cadre du projet de Loi d?avenir pour
l?agriculture, l?alimentation et la forêt, transmis à l?Assemblée Nationale en
novembre 2013, est un enjeu fort pour les années à venir afin de relever le défi de l?adaptation de
la forêt française au changement climatique.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 22/50
Fiche "Pêche-Aquaculture"
La seule action prévue a été mise en oeuvre de manière satisfaisante selon le calendrier
prévu. La plate-forme de surveillance épidémiologique a été mise en place et a rendu un
premier avis sur les dispositifs de suivi des données en 2012. Cependant, la courte durée de mise
en oeuvre limite l'interprétation en ce qui concerne l'évaluation d'impact de cette mesure. Un suivi
des travaux de cette plate-forme plus conséquent pourra être réalisé d'ici la fin du PNACC et
permettra de mieux caractériser ses liens avec l'adaptation au changement climatique.
Action 1 action 1 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Au delà de cette unique action initialement programmée, une action supplémentaire a été identifiée
et a été engagée en 2013 : « évolution du stock de crevettes guyanaises en contexte de
changement climatique ».
Le budget initialement prévu pour cette fiche a été revu à la hausse compte
tenu de cette étude supplémentaire sur les effets du changement
climatique sur le stock de crevettes guyanaises.
Compte tenu de la sensibilité de ce secteur au changement climatique, de
nombreuses perspectives de renforcement pourraient être envisagées
dans les suites du PNACC. Les actions qui ont pu être démarrées
améliorent la connaissance et le degré de préparation au changement
climatique, mais ne sont pas encore aujourd'hui à l'échelle des défis qui
attendent ce secteur.
Fiche "Énergie et industrie"
Présentation
Les vulnérabilités identifiées du secteur énergétique au changement climatique
concernent la production, le transport et l?équilibre offre/demande en période chaude. Les actions
relatives à l?énergie du PNACC se concentrent ainsi largement sur les questions de gestion du
réseau en période chaude.
La temporalité attendue des impacts du changement climatique fait que le monde industriel est
encore peu mobilisé sur ces questions à l?exception des activités basées sur des investissements
à longue durée de vie. Aussi, c?est une action prospective qui a été inscrite au PNACC sur ce
thème.
Bilan d?exécution technique à mi parcours
Actions 5 actions 4 en cours 1 retardée 0 abandonnée
La mise en oeuvre des actions sur le thème de l?énergie est satisfaisante. L?action relative à
l?industrie a été retardée et sa mise en oeuvre incertaine à horizon 2015.
Le décret de décembre 2012 relatif à la mise en place d?un mécanisme de capacité pour le marché
de l?électricité permet de lutter contre les pics de demande électrique. Ce mécanisme,
principalement conduit par la volonté de réduire les tensions sur le réseau et les émissions de CO2
lors des pointes de consommation est d?un intérêt capital pour l?adaptation car il permet également
la gestion des pics de demande en période chaude, phénomène déjà constaté dans les régions
méridionales, et qui deviendra plus fréquent et plus intense sous l?effet du réchauffement
climatique.
La promotion d?équipements de refroidissement plus sobres en énergie est également d?un intérêt
capital pour l?adaptation pour réduire les appels de puissance durant les périodes chaudes, là où la
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 23/50
production électrique est coûteuse économiquement et produit du CO2. Depuis 2011, la part de
certificats d?économie d?énergie (CEE) accompagnant ces investissements de refroidissement plus
efficace est croissante. Le nombre de dispositifs aidés est également croissant. Ainsi en 2011, 5
dispositifs ont généré près de 24 millions de CEE. En 2013, une vingtaine de dispositifs
promeuvent un refroidissement plus efficace à hauteur de 457 millions de CEE enregistrés en
2013. Ces dispositifs concernent la métropole comme l?outre-mer (évolution vers des climatisations
plus sobres en énergie, etc.).
La collecte et la mise à disposition de données hydrologiques sont opérantes à travers le Système
d?information sur l?eau et le portail Eau France. Le contrôle des séries est continu et permet un
libre accès aux connaissances. Ces données sont essentielles pour suivre les tendances comme
pour établir des bases de référence pour des études de vulnérabilité au changement climatique. Il
est à noter que la base Naïades concernant les eaux de surface sera très prochainement
accessible et complétera les bases déjà disponibles (eaux souterraines, etc.). Par ailleurs le portail
Drias les futurs du climat a également développé des applications relatives à l?hydrologie future.
Les travaux relatifs aux indicateurs de suivi de la directive cadre sur l?eau se poursuivent
conformément au calendrier initial prévu. La définition d?indicateurs en lien avec le changement
climatique est prévue. C?est un réel défi car les connaissances actuelles sur les températures des
eaux de surfaces et l?attribution des variations de températures à des causes climatiques ou
industrielles nécessitent un travail d?observation et d?instrumentation très conséquent.
Enfin, l?étude prospective sur l?identification des secteurs de l?industrie française sensibles au
changement climatique initialement prévue en 2013 est reportée. Cette étude est très innovante
dans le contexte français car les pas de temps considérés (2030-2050) dépassent les horizons
usuels de réflexion stratégique.
Bilan d?exécution budgétaire à mi parcours
Cette fiche s?appuyait quasi exclusivement sur une mobilisation de ressources humaines des
services de l?État. La seule action prévue entraînant une dépense budgétaire était celle relative à
l?étude prospective sur la sensibilité des secteurs économiques à l?évolution du climat et elle n?a
pas été réalisée. En conséquence le taux d?exécution budgétaire actuel à mi parcours est de 0 %
mais ne reflète pas l?ensemble des actions qui ont été menées comme indiqué précédemment.
Revue à mi-parcours et perspectives
Le dispositif d?obligation de capacité n?entrant en vigueur qu?en 2015, il est trop tôt pour en dresser
une évaluation. Néanmoins, cette action innovante matérialise les synergies entre économie
d?énergie, réduction des émissions de gaz à effet de serre et adaptation au changement
climatique. Si ce dispositif vise aujourd?hui à limiter les tensions sur le réseau en période froide, il
est également opérant pour les périodes chaudes.
Le maintien du dispositif des CEE amène les obligés à rechercher constamment des gisements
d?économie d?énergie. Le nombre croissant d?opérations visant à la promotion d?équipements de
refroidissement plus efficaces montre que cet aspect clé de l?adaptation au changement climatique
peut effectivement bénéficier du dispositif CEE. Sur la période 2011-2013, près de 900 millions de
CEE ont été générés par les dispositifs de refroidissement efficace, qui allégeront ainsi les
tensions sur le réseau électrique en particulier en période chaude. Il est à noter que les outre-mer
sont surreprésentés dans ce bilan. Sur 177 opérations appuyant le basculement vers des
installations de refroidissement plus efficaces, l?évolution est la suivante :
Année 2011 2012 2013
Nombre de CEE délivrés 23 774 021 415 085 857 457 376 593
Le volume croissant reste cependant relativement faible sur l?ensemble des CEE délivrés sur ces
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 24/50
périodes mais la tendance est clairement à la hausse. Le maintien de ce dispositif contribue ainsi à
augmenter la résilience des réseaux au changement climatique. Ce bilan peut encore être
amélioré : de nouvelles opérations seront probablement éligibles dans ce cadre d?ici à 2015 et
certaines actions nouvelles, qui démarreront comme par exemple l?aide à la réduction des apports
solaires par les toits ou l'aide à la connexion à un réseau de froid, devraient améliorer ce bilan d?ici
la fin du PNACC.
La mise en place du Système d?information sur l?eau et l?apparition de nouvelles bases de données
de qualité et en libre accès a automatiquement amélioré l?accès aux connaissances utiles pour
l?adaptation.
Il est encore trop tôt pour évaluer la prise en compte de la dimension changement climatique dans
les indicateurs de suivi de la DCE. Mais cette action étant soumise à un impératif communautaire
en 2015, la suite du plan permettra sa finalisation.
Enfin, le retard enregistré pour la prospective sur la sensibilité des secteurs industriels français
appelle à une mobilisation pour la deuxième partie du PNACC. Ce type d?étude a été mené
notamment au Royaume-Uni et a permis d?identifier des secteurs vulnérables, des secteurs au
contraire très résilients ou porteurs d?opportunité. Ce type de réflexion peut également alimenter
des réflexions stratégiques en matière d?innovation de produits, de procédés ou de services.
Conclusions de la fiche "Énergie et industrie"
La mise en oeuvre de cette fiche a permis d?enregistrer des résultats très
encourageants en ce qui concerne la réduction de la vulnérabilité du
réseau électrique au changement climatique et dans la mise à disposition
de connaissances. La capacité à suivre l?impact spécifique du changement
climatique dans la qualité des masses d?eau est encore un défi pour la
deuxième partie du PNACC. L?action prospective sur les opportunités et
les risques du changement climatique pour l?industrie française méritera
également une attention appuyée dans la suite du plan.
Fiche "Infrastructures et systèmes de transport"
Présentation
Pour renforcer la résilience au changement climatique des infrastructures et des
systèmes de transport trois leviers d'actions sont identifiés :
? vérifier l?adéquation des référentiels techniques avec les conditions climatiques projetées ;
? améliorer les connaissances sur l?évolution de la demande de transport dans les conditions
climatiques projetées ;
? développer une analyse de la vulnérabilité des réseaux de transport aux changements
climatiques.
Ce travail mobilise un large panel d?acteurs publics et dans certains cas, privés des divers modes
de transport (routier, ferré, fluvial, maritime et aérien).
Bilan d?exécution technique à mi parcours
La mise en oeuvre des actions est satisfaisante mais l?interdépendance de certaines mesures a
entraîné quelques ajournements qui ne remettent pas en cause l?exécution des actions prévues (à
l?exception des études de vulnérabilité globales qui pourraient ne pas toutes être bouclées d?ici fin
2015).
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 25/50
Actions 4 actions 4 en cours 1 retardée 0 abandonnée
Mesures 11 mesures 6 en cours 5 retardées 0 abandonnée
La revue des référentiels de conception est bien engagée mais s?est avérée être un chantier plus
conséquent qu?anticipé. Des paramètres climatiques sont en effet considérés dans de très
nombreux référentiels et environ une centaine de référentiels potentiellement sensibles ont été
identifiés pour les différents modes (routier, ferré, etc.). Ce travail d'expertise des référentiels écrits
a été complété par un travail d'identification des impacts potentiels des changements climatiques
sur le patrimoine existant. Cette activité ne sera ainsi finalisée que début 2014. Elle permettra alors
de passer, après une étape d'informations spécifiques sur les paramètres et valeurs climatiques à
prendre en compte, à la phase d?évolution des paramètres climatiques des références techniques
considérées si nécessaire. Cette phase de mise à jour des référentiels techniques pourrait se
révéler assez longue et se poursuivre au delà de 2015 dans la mesure où elle comporterait une
mise à jour des normes françaises et européennes notamment.
Les études prospectives de la demande relatives aux voyageurs urbains, interurbains et aériens
sont engagées et seront en principe publiées fin 2014 ce qui correspond au planning initial du
PNACC. En revanche, la prospective sur l?évolution du fret sous l?effet du changement climatique
est reportée à 2014.
L?élaboration de bonnes pratiques d?analyse de vulnérabilité (guide méthodologique) est en cours
mais accuse un retard dû à la forte pluridisciplinarité requise et à l'exigence de partage très large
de celles ci. Le volet aérien est cependant achevé et a développé la méthodologie VULCLIM
(DGAC-STAC).
Les études de vulnérabilités des différents modes de transports seront réalisées à l?issue de
l'achèvement des méthodologies. Des études de cas sont en cours. Le mode aérien a toutefois
engagé une évaluation de la vulnérabilité au changement climatique des aéroports français et a
réalisé en 2013 une étude spécifique sur l'aéroport de Nice.
L?ensemble de ces travaux bénéficie d?une animation d?un réseau technique associant spécialistes
du réseau scientifique et technique et représentants des opérateurs et gestionnaires
d'infrastructure, ainsi que d?un séminaire annuel « adaptation au changement climatique » pour les
transports.
Bilan d?exécution budgétaire à mi parcours
Le séquençage temporel des actions de ce thème fait que certaines actions n'ont pu être
démarrées à cause du retard pris sur d?autres. Par ailleurs, la phase d?étude de vulnérabilité
représente près de 80 % des ressources allouées à ce thème et n?a pas encore débuté en 2013.
Or ce type d'études est difficile à chiffrer tant que la révision des référentiels techniques n'est pas
achevée et que l'on ne connaît pas de façon suffisamment précise les paramètres et valeurs
climatiques auxquels les réseaux de transport devront s'adapter. Ainsi, le taux d?engagement de 14
% des ressources est aujourd?hui peu représentatif de l?avancement global des travaux visés par
cette fiche.
Revue à mi-parcours et perspectives
Le volume de référentiels concerné par des paramètres climatiques a confirmé la grande
pertinence du travail de revue entamé dans le cadre du PNACC. Il a aussi mis en évidence deux
barrières pratiques :
? ce travail de revue devra ensuite faire appel à des projections sur des paramètres
climatiques futurs « non standards » pour réaliser les études de vulnérabilité : par exemple,
l?évolution des cycles gel-dégel hivernaux ou bien l'évolution des précipitations extrêmes
provoquant des inondations torrentielles, l'évolution des tempêtes de toutes sortes ;
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 26/50
? pour de nombreux ouvrages anciens, les paramètres de conception ne sont pas
standardisés, aussi il est probable qu?il ne soit pas toujours envisageable d?estimer leur
résilience future au changement climatique.
Des études prospectives sur l?évolution de la demande de transport de voyageurs, notamment en
milieu urbain et en région ont pu être engagées. Les résultats permettront de déterminer si les
effets du changement climatique seront sensibles par rapport aux grands déterminants de
l?évolution de la demande. L?étude prospective concernant le fret reste à lancer.
L?élaboration de méthodologie de vulnérabilité sur les réseaux est un exercice important car il a
mis en évidence :
? la complexité des phénomènes de réseau et le besoin de connaissances des projections
climatiques territorialisées et de connaissances détaillées des éléments constitutifs de ces
réseaux ;
? la pertinence de cette réflexion pour le futur mais aussi pour mieux appréhender les cas
présents au delà des questions de changement climatique.
Ce volet du PNACC est une action sans regret car elle sera applicable aux questions actuelles de
vulnérabilité des réseaux. Cependant sa complexité intrinsèque et le niveau de connaissance sur
les réseaux et les paramètres climatiques qu?elle requiert constitueront un travail conséquent pour
qu?elle soit appliquée de manière globale au niveau national mais également pour qu?elle puisse
être appropriée par les gestionnaires des systèmes infra-nationaux. Stratégiquement, il est
probable que les études de vulnérabilité se concentrent dans un premier temps sur des zones clés
et quelques exemples représentatifs. Cette phase de mise en application prévue dans la suite du
PNACC pourrait mettre également en évidence des besoins de communication spécifiques pour
qu?elle puisse être mise à disposition des échelons infra-nationaux. Des défis d?envergure restent
donc à traiter d?ici la fin du PNACC et sans doute au-delà.
La mise en réseau des gestionnaires d?infrastructures et des spécialistes techniques autour des
questions d?adaptation a permis d?améliorer la connaissance des enjeux de l?adaptation et des
solutions pratiques à apporter. Ce réseau a permis de lancer des chantiers sur la vulnérabilité au
changement climatique et les actions de l?adaptation dans tous les modes de transports. Cette
dynamique a permis, après une phase d'appropriation de la problématique de l'adaptation pour les
transports et de partage d'un vocabulaire commun, d'amorcer la phase de production des outils qui
devrait s'achever en 2014 tandis que s'engagera la phase d'études de vulnérabilité et d'analyse
des risques sur les différents réseaux.
Enfin, on signalera que le cadre fourni par le PNACC a permis également d?identifier des actions
nouvelles et de mobiliser des ressources supplémentaires :
? un travail spécifique sur l?évolution future des houles sur nos côtes, dimension clé pour de
nombreux ouvrages portuaires, a été lancé dans le cadre d?une thèse de doctorat appuyée
par le MEDDE ;
? une recherche sur la gestion prédictive et adaptative de la ressource en eau des voies
navigables en contexte de changement climatique a été lancée en 2013. Il s'agit au moyen
de modélisation d'élaborer l'architecture de la réactivité sur les conditions de navigation,
l'amélioration de la gestion de la ressource et l'anticipation des événements extrêmes.
Conclusions de la fiche "Infrastructures et systèmes de transport"
L?exécution à mi parcours de ce volet met en avant des succès (revue des
référentiels techniques, études de vulnérabilité aéroportuaires, recherches,
animation des acteurs techniques et création d'un réseau de
compétences) et des actions qui demanderont un travail conséquent en
matière de déploiement (études de vulnérabilité sur les réseaux) ou de
calendrier à tenir d?ici fin 2015 (réalisation d?études de vulnérabilités sur
tous les modes).
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 27/50
Fiche "Urbanisme et cadre bâti"
Présentation
Les actions couvertes par cette fiche traitent quatre thèmes et s?appuient notamment sur
les efforts réalisés dans la promotion de la biodiversité urbaine et des EcoQuartiers :
? intégrer l?adaptation dans les documents d?urbanisme ;
? promouvoir la nature en ville comme régulateur du climat urbain ;
? lutter contre les effets de la canicule et des îlots de chaleur urbains ;
? agir pour le confort d?été dans une perspective de hausse des températures.
Bilan d?exécution technique à mi parcours
Les travaux d?intégration de la biodiversité dans les documents d?urbanisme ont amené la
publication d?un guide pour l?intégration de la biodiversité dans les PLU en septembre 2013. Par
ailleurs, au premier janvier 2013, 11 SCoT intégraient les questions climat et trame verte et bleue.
L?intégration de la biodiversité dans les documents d?urbanisme, présentant des intérêts en matière
d?adaptation et bien au delà, sera poursuivie dans les prochaines années, notamment avec la mise
en place d?indicateurs de suivi des documents d?urbanisme spécifiques à la biodiversité. La
mesure relative de la prise en compte des risques liés au changement climatique dans les
documents d?urbanisme a pris du retard car il y a très peu de retours d?expérience sur cette
thématique. Dans ce cadre, trois outils méthodologiques sont préparés : prise en compte des
risques de submersion marine dans les SCoT, traitement des thèmes « îlot de chaleur urbain » et
« Santé » dans les documents d?urbanisme.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 ajournée
Mesures 9 mesures 6 en cours 3 retardées 1 ajournée
Les opérations de sensibilisation à la nature en ville (conférences nationales en 2011 et 2013, prix
spécifique dans les EcoQuartiers) montrent une forte appétence des collectivités sur ce thème. La
connexion avec la thématique de l?adaptation au changement climatique est encore marginale et
ce cycle de conférence sera poursuivi en 2014. On remarque que le thème de l?adaptation est en
progression dans les projets EcoQuartiers alors qu?il en était absent en 2009 : ainsi la question de
l?adaptation est traitée dans un tiers des projets d?EcoQuartiers en 2011. Un travail de retour
d?expérience de ces EcoQuartiers et villes durables est programmé en 2014. Par ailleurs, des
éléments de méthode ont été produits pour accompagner les EcoQuartiers à l?insertion de la
biodiversité dans leurs projets : les 10 fiches existantes seront enrichies de fiches plus spécifiques
relatives à l?intégration de l?adaptation dans ces EcoQuartiers. En revanche, l?exigence d?un
diagnostic de vulnérabilité dans les dispositions pour accéder au label EcoQuartiers a été revue
pour tenir compte des réflexions relatives à ce label, qui en ont fait la reconnaissance d?une
démarche intégrée d?aménagement s?attachant à apporter des réponses équilibrées appuyées sur
les quatre dimensions d?un référentiel parmi lesquelles figure « la préservation des ressources et
l?adaptation au changement climatique »
Le renforcement du critère de confort d?été dans la réglementation thermique a connu une
progression très satisfaisante et les conclusions sont attendues pour début 2014. Le moratoire
actuel sur les réglementations entraîne un report de la mise en oeuvre réglementaire au delà de
2014. Concernant la mesure relative à la recherche et l?innovation sur le confort d?été, le
lancement de l?appel à projet PREBAT (Programme national de recherche et d'expérimentation sur
l'énergie dans les bâtiments) sera finalement lancé en 2014. Les travaux relatifs au suivi de la
qualité de l?air connaissent un développement conforme aux prévisions : ils doivent permettre de
dresser un état des lieux dans divers bâtiments qui pourra être utilisé ultérieurement dans des
études pour l?adaptation.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 28/50
Bilan d?exécution budgétaire à mi parcours
Le taux d?engagement à mi-parcours est de 55 %. Il reflète la mise en oeuvre de la plupart des
mesures programmées. Il est à noter que des moyens supplémentaires ont été mobilisés dans le
cadre du PNACC pour la réalisation d?outils méthodologiques pour l?intégration de la biodiversité et
de l?adaptation dans les projets EcoQuartiers.
Revue à mi-parcours et perspectives
Action 1 : intégration de l?adaptation dans les documents d?urbanisme
Portée par les processus de trame verte et bleue et de sensibilisation accrue aux enjeux
environnementaux, l?intégration de la biodiversité dans les documents d?urbanisme est croissante
mais très progressive. Les efforts actuels ont besoin d?être poursuivis dans la durée pour voir la
dimension biodiversité s?étendre dans la planification urbaine voire intercommunale. Le bénéfice
généré en matière d?adaptation (amortissement des vagues de chaleurs ou rétention des
précipitations violentes) sera en conséquence très progressif. La promotion de la biodiversité sera
ainsi utile à l?adaptation mais ne pourra pas à elle seule couvrir tous les enjeux de la réduction de
la vulnérabilité au climat.
L?intégration de l?adaptation dans les documents d'urbanisme est totalement complémentaire de
l?action précédente mais ce sujet est encore relativement nouveau en matière de planification
locale. Les difficultés rencontrées dans la mise en place des volets adaptation des PCET se
retrouvent également dans le domaine de l?urbanisme. En effet, il existe encore très peu de retours
d?expérience si bien qu?actuellement l?effort a été porté sur la mise à disposition d?outils
méthodologiques et de retours d?expériences (3 guides en construction). Ces documents
constituent les premières étapes d?un processus qui devra s?inscrire dans la durée. L?apparition de
dispositions spécifiques à l?adaptation dans les documents d?urbanisme sera très marginale et à
horizon 2015 seuls des outils seront disponibles.
Ces deux actions restent toutefois pertinentes. Une étude spécifique réalisée en 2013 par le
Ministère de l?écologie auprès de 10 collectivités met en évidence que malgré une compréhension
de la problématique « adaptation » par les décideurs en matière de bâtiment et d?urbanisme, le
niveau local souligne un manque de recul et d?outils méthodologiques pour pouvoir progresser
dans le cadre de la planification et des décisions d?investissement. Les outils méthodologiques en
préparation répondent ainsi à une réelle attente.
Action 2 : promotion de la nature en ville en tant que contribution à la régulation du climat
urbain
Outre les aspects de sensibilisation des EcoQuartiers aux questions d?adaptation au changement
climatique, l?apparition de volet adaptation dans de nombreux projets EcoQuartiers depuis 2011
est une dynamique très encourageante. Le travail d?analyse de l?efficacité des dispositions
« adaptation » adoptées dans les projets EcoQuartier en 2011 et 2013 permettra de caractériser
l?impact réel et de diffuser les approches porteuses. Ce travail plus fin est prévu dans la seconde
partie du PNACC. Cette action devra ensuite se poursuivre dans la durée, au delà de 2015 et
étendue à d'autres entrées que les EcoQuartiers.
Action 3 : contre les effets de la canicule et des îlots de chaleur urbain
Dans la pratique, la promotion de l?adaptation dans le plan ville durable a reposé sur la
sensibilisation des porteurs d?initiatives EcoQuartier. L?action spécifique sur le plan Ville Durable
sera rapprochée de l?action précédente dans la suite du PNACC.
Action 4 : action pour le confort d?été dans une perspective de hausse des températures
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 29/50
Les travaux techniques sur la prise en compte du confort d?été dans la réglementation thermique
marquent une étape très importante en matière d?anticipation et de préparation des bâtiments au
changement climatique. Ces travaux très pertinents auront cependant une déclinaison
réglementaire retardée qu?il reste réaliste d?escompter d?ici la fin du PNACC.
Le retard de démarrage des travaux de recherche et d?innovation sur un bâtiment mieux adapté au
changement climatique reflète quant à lui la complexité de cette question. Plusieurs fois ajournée
dans les plans de travail du PREBAT, cette thématique devrait être lancée en 2014.
Enfin, l?action de suivi de la qualité de l?air reste très pertinente bien qu?entrant indirectement dans
le cadre du PNACC. En effet, le changement climatique pourrait entraîner des modifications de la
qualité de l?air : un état de référence dans un panel de bâtiment est donc une base précieuse pour
étudier ultérieurement l?influence de changement climatique. D?autre part, l?observation de la
qualité de l?air dans différents bâtiments pourrait également permettre d?identifier si des
aménagements mieux adaptés au changement climatique (par exemple : excellent indice de
confort d?été) présentent ou non des contraintes en ce qui concerne la qualité de l?air.
Il est par ailleurs à noter que dans le cadre d?une enquête citée précédemment concernant les
acteurs des chaînes de décision sur la construction de bâtiments publics, les personnes
interrogées estiment assez naturellement qu?un encadrement réglementaire et des publications
techniques sur les matériaux performants pour l?adaptation faciliteraient la prise en compte de
l?adaptation. Les actions relatives au critère de confort d?été dans la réglementation thermique et la
production de connaissances scientifiques à travers les appuis, notamment du PREBAT, restent
pertinentes et correspondent à un besoin exprimé au niveau local.
Conclusion de la fiche "Urbanisme et cadre bâti"
Ce thème du PNACC montre des avancées progressives mais rappelle
également que les actions devront s?inscrire dans la durée. En effet, si la
moitié des actions atteindront les résultats escomptés, l?autre moitié
nécessitera de s?inscrire dans un pas de temps dépassant 2015 pour
générer les impacts attendus, notamment quant à l?inscription de
l?adaptation dans les documents de planification urbaine.
Fiche "Tourisme"
Présentation
Le changement climatique influera sur l'attractivité touristique des territoires (enneigement,
paysages, ensoleillement, etc.) et leurs facteurs de production (ressources en eau, érosion des
plages, etc.). Les actions liées au thème du tourisme du PNACC se focalisent sur :
? la promotion du tourisme itinérant à vélo comme outil décarboné de diversification de
l'offre ;
? la promotion du ski nordique et de randonnée comme diversification de l'offre adaptée à
des enneigements plus variables.
Bilan d?exécution technique à mi parcours
Actions 2 actions 2 en cours 0 retardée 0 ajournée
L'action relative à la promotion du tourisme itinérant a été réalisée intégralement :
? un site dédié www.francevelotourisme.com a été mis en place depuis 2012. Il rassemble de
l'information sur le secteur du vélo de tourisme et des offres régionales. Il est le portail de
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 30/50
http://www.francevelotourisme.com/
l'association France Vélo tourisme qui rassemble collectivités et professionnels du secteur.
L'association à travers ses travaux et son site promeut le développement de cette filière
touristique avec l'appui de l?État ;
? cinq itinéraires de découverte touristique de la France à vélo ont fait l'objet d'un appui
financier en 2012 dans le cadre de l'appel à projet "Destinations France Vélo Tourisme
2012" ;
En développant un mode de tourisme de diversification et à faible émission de carbone, cette
démarche contribue à l'adaptation du secteur touristique.
Les activités de neige plus adaptées à des enneigements plus variables (raquette, ski de fond) ont
fait l'objet de campagnes annuelles de promotion à travers un appui au Conseil national du ski
nordique et de la moyenne montagne pour des campagnes de communication annuelles. Dans un
contexte de diminution future des enneigements, ce type d'activité participera à la résilience des
activités de montagne au changement climatique.
Bilan d?exécution budgétaire à mi parcours
Le taux d?engagement à mi-parcours est de 100 %. Il reflète la mise en oeuvre de l'ensemble des
activités prévues dans le thème tourisme pour ce premier PNACC.
Revue à mi-parcours et perspectives
Les dernières statistiques de la part du tourisme itinérant à vélo dans les séjours touristiques est
de 3,7% pour l'année 2011, marquant une légère progression (+0,7 points ) par rapport aux
années précédentes. Cette statistique n'est pas encore publiée à ce jour pour l'année 2012 mais
l'objectif est d'atteindre 6 % en 2015. L'efficacité de cette action en matière de promotion du
tourisme pourra être ainsi évaluée plus précisément d'ici la fin du PNACC mais la dynamique
actuelle est plutôt encourageante. Au delà de l'exécution efficace de cette activité, son lien avec la
dynamique d'adaptation au changement climatique reste relativement indirect et certaines activités
plus sensibles au changement climatique pourraient être bénéficiaires d'action de communication
et de structuration similaires à la suite de ce premier PNACC.
Les statistiques sur les activités nordiques (ski de fond, de randonnée et raquettes) publiées par
Atout France pour les saisons 2011/2012 et 2012/2013 indiquent une croissance des
fréquentations encourageante et globalement supérieure à la moyenne des quatre dernières
années. Si le bénéfice peut en être attribué en partie aux actions de promotions contenues dans le
PNACC, d'autres paramètres complexes entrent cependant aussi en jeu (qualité de l'enneigement
global; contexte socio-économique). Aussi, il est important de suivre ces évolutions sur une plus
longue période car la variabilité inter-annuelle reste très forte dans ces fréquentations.
Même si aujourd'hui l'ensemble des actions du thème "Tourisme" sont mises en oeuvre et
semblent montrer leur efficacité, il est important de signaler que pour ce premier plan d?adaptation
plusieurs volets sensibles au climat au sein de l'activité touristique ne font pas encore l'objet
d'actions spécifiques ce qui ouvre des perspectives pour la suite des travaux d'adaptation en
France : l'opportunité d'une communication plus ciblée auprès des professionnels du tourisme sur
les impacts et les modalités d'adaptation au changement climatique, des actions spécifiques sur le
tourisme littoral qui sera affecté par la remontée du niveau de la mer, la promotion des approches
d'adaptation déjà engagées sur le plan technique dans certaines stations de ski nordique comme
alpin (gestion de la neige, etc.), l'intégration du changement climatique dans les investissements
touristiques à longue durée de vie, etc. Les actions actuelles sur le vélo et le ski contribuent à
réduire la vulnérabilité au changement climatique mais de larges pans d'activités sont encore à
explorer pour ce thème, notamment en ce qui concerne la prospective économique et l'innovation.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 31/50
Conclusion de la fiche "Tourisme"
Les actions prévues dans le PNACC connaissent une exécution efficace
et les indicateurs de suivi des fréquentations des sites de ski nordique et
du tourisme à vélo sont encourageants. Cependant le champ actuel des
actions « tourisme » du PNACC est encore trop limité pour contribuer de
façon très significative à l'adaptation du secteur. Un renforcement des
activités dédiées serait très opportun dans les suites à donner au PNACC
pour ce thème.
Fiche "Information communication"
Présentation
Les quatre actions déclinées en douze mesures sont toutes mises en oeuvre de manière
satisfaisante. L'articulation des mesures d?information et de communication est structurée au
travers d?une stratégie élaborée dans le cadre du PNACC. Cette stratégie de communication,
finalisée en juillet 2012 (mesure 1.1), se décline en plans de mise en oeuvre annuels. L'objectif
global est de sensibiliser et mobiliser de manière appropriée différents publics :
? le public
? les élus locaux et les parlementaires
? les services techniques des collectivités
? les scolaires et le jeune public
? l'administration centrale de l?État
? la presse
Au delà des deux structures co-pilotant la fiche, plusieurs organismes sont mobilisés pour la mise
oeuvre des mesures associées en fonction des différents publics visés : notamment Météo-France,
Éducation Nationale, Ademe, Organisations non-gouvernementales.
Mise en oeuvre
La totalité des outils nécessaires à la mise en oeuvre des mesures ont été développés (ex :
Wiklimat, portail adaptation, vidéo) ou existaient préalablement (ex : lettre aux élus, indicateurs,
centre de ressource PCET, exposition). Dans le cas d?outils déjà existants, certains ont fait l?objet
d?améliorations importantes (ex : lettre aux élus, indicateurs). Cependant quelques
développements sont encore à mener pour que l'ensemble des vecteurs d'information et de
communication soient complètement opérationnels. Il s'agira essentiellement pour la suite du
PNACC d'exploiter au mieux, en les optimisant, les outils mis en place au cours des dernières
années. De fait, l'évaluation de l'impact des actions pourra se développer sur des bases plus
solides à partir de l'année 2014.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 12 mesures 11 en cours 1 retardée 0 abandonnée
Plusieurs actions à forte visibilité ont été organisées au cours des 3 années de mise en oeuvre :
lancement du PNACC, session de travail du GIEC et lancement de la base de données de projets
de recherche (cf. « fiche recherche ») en 2011 ; ouverture du site Drias les futurs du climat en
2012 ; relais de la publication du volume 1 du 5e rapport d'évaluation du GIEC en 2013.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 32/50
Budget
Sur le plan budgétaire, 47 % du volume financier prévu sur la durée du PNACC pour cette fiche est
engagé. L'enveloppe initiale a été revue à la baisse en raison d'arbitrages budgétaires notamment
pour la mesure 1.3 (exposition). La mise en oeuvre de cette mesure a donc été différée de deux
ans afin d'ajuster l'ambition aux ressources disponibles.
Revue à mi-parcours et perspectives
La courte durée de mise en oeuvre limite l'interprétation en matière d'évaluation d'impact de ces
mesures. Cependant, certains éléments paraissent déjà significatifs comme par exemple
l'évolution de la consultation de la partie « impacts et adaptation » du site du MEDDE (mesure 1.2,
portail de l'adaptation) indiquée dans le tableau 1. En particulier, le nombre moyen de visites
mensuelles - après un pic lié à la phase de concertation du PNACC - atteint son minimum en 2011.
L?évaluation de l?audience fait ensuite état d?une croissance significative en 2012 et 2013.
L?examen de la médiane, lissant les effets conjoncturels, indique un taux de croissance annuel
supérieur à 50 % sur les deux dernières années. Quel que soit le paramètre considéré, le taux de
croissance du « portail » est significativement plus élevé que celui de l?ensemble de la DGEC.
La totalité de cette croissance de fréquentation n?est, bien sûr, pas entièrement attribuable aux
seules mesures de la fiche communication du PNACC (Figure 1). En effet, les actions sectorielles
ou transversales (ex : lancement du portail Drias les futurs du climat) des autres fiches contribuent
à accroître l?intérêt général pour la thématique de l?adaptation. De plus, les événements
internationaux relatifs au climat (ex : publications du GIEC) focalisent fortement les médias et l
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 33/50
Année 2010 2011 2012 2013
Moyenne des visites mensuelles du portail pour l?ensemble de l?année 2227 2061 2998 6032
Taux de croissance annuel de la moyenne des visites mensuelles du portail - -11% +45% +101%
Taux de croissance annuel de la moyenne des visites mensuelles de la DGEC - - +22% +19%
Médiane des visites mensuelles du portail pour l?ensemble de l?année 1721 1828 2851 4750
Taux de croissance annuel de la médiane des visites mensuelles du portail - +1% +56% +67%
Taux de croissance annuel de la médiane des visites mensuelles de la DGEC - - +18% +31%
Tableau 1 : données agrégées de fréquentation du portail de l?adaptation.
http://www.drias-climat.fr/
http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Impacts-et-adaptation-ONERC-.html
public.
L'enrichissement progressif des informations, des documents et de la sélection d'outils accessibles
depuis le « portail de l'adaptation » a permis d'augmenter de manière importante la fréquentation
du site dès le quatrième trimestre 2011, notamment grâce à la mise en place de la rubrique
« actualité ». Une analyse fine de la consultation des différentes rubriques (Figure 2) sera conduite
en 2014 afin de renforcer l'équilibre des différents sujets et de cibler les efforts sur les points jugés
peu efficaces (ex : base de données de projets de recherche, Wiklimat). En première lecture de la
figure 2, il est notable que la mise en place de la rubrique « impacts » conçue avec comme objectif
d?offrir une lecture progressive (du curieux au connaisseur) au moyen d?une fusion des
« indicateurs » et des « supports pédagogiques » a, dès le mois suivant (mai 2013), enregistrée
une forte fréquentation. La fréquentation de la rubrique « expertise » reflète l?audience record
accompagnant la publication du volume 1 du 5e rapport d?évaluation du GIEC. Inversement, la
refonte de la rubrique « adaptation » destinée aux acteurs impliqués dans l?adaptation et mettant
en avant la démarche nationale et le processus de suivi et d?évaluation du PNACC ne s?est pas
accompagnée d?une évolution significative de sa fréquentation.
Enfin, une attente importante relative à la diffusion d'initiatives locales a été confirmée par la
fréquentation de Wiklimat. En effet, depuis son ouverture en juillet 2013, Wiklimat a enregistré en
moyenne 455 visites par mois alors que la fréquentation moyenne de la rubrique correspondante
s'élevait à 120 visites mensuelles les trois années précédentes.
Mesures nouvelles et co-bénéfices
En complément des mesures du PNACC, une convention pluriannuelle a été signée en 2013 entre
la DGEC et l'association Météo et Climat - Société météorologique de France afin de définir une
collaboration en matière de communication notamment à destination du grand public et des
médias. Il s'agit d'un effet d'entraînement intéressant à plusieurs titres puisque antérieurement les
échanges avec cette association (acteur majeur de la communication vers le public et de la
vulgarisation) étaient seulement occasionnels et peu formalisés.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 34/50
Conclusions de la fiche "Information communication"
Les douze mesures demeurent pertinentes et doivent continuer à être
mises en oeuvre. La mesure présentant un retard significatif
(renouvellement d'une exposition) de 2 ans et demi doit elle aussi être
maintenue. La conduite de cette mesure est planifiée en 2014 avec une
réalisation programmée début 2015. Tous les éléments disponibles
montrent un fort enjeu en matière d'information et de communication sur
la thématique de l'adaptation au changement climatique. Cette demande
se traduit notamment par le nombre de sollicitations des services de l?État
par la presse augmentant année après année.
Fiche "Éducation Formation"
La fiche "Éducation-Formation" est composée de cinq actions dont quatre sont mises en
oeuvre et une a été abandonnée. Aucun budget spécifique n'a été identifié dans le cadre
du PNACC pour ces actions dans la mesure où elles sont portées par des missions plus larges du
CGDD, de Météo-France et de l'Ademe.
Actions 5 actions 4 en cours 0 retardée 1 ajournée
La première action consistant à développer des supports pédagogiques spécifiques mis en ligne
sur le site de Météo-France avec le concours de l?Éducation nationale est achevée. Le site
http://education.meteofrance.com contient une rubrique thématique sur l'effet de serre et des
niveaux de lecture ciblés (école, collège, lycée). La fréquentation moyenne du site s'élève à
18 369 visites et 52 923 pages vues par mois en 2012.
L'action 2 relative aux métiers de l'économie verte est achevée, elle a donné lieu à la publication
de fiches et de dossiers incluant des éléments sur l'adaptation au changement climatique. L'action
3 concernant la formation des professionnels de santé est en cours de développement mais n'a
pas réellement produit de livrable à ce jour.
L'action 4 dont la mise en oeuvre pose problème, vise à intégrer l'adaptation au changement
climatique comme élément de réflexion dans le processus de création d'entreprises, en particulier
en matière d'identification des opportunités à saisir. Le manque de mobilisation et de structuration
des acteurs concernés n'a pas permis d'enclencher l'action au cours des deux premières années.
Ainsi, le pilote de la fiche propose d?abandonner cette action.
Conclusions de la fiche "Éducation-Formation"
Les questions de l'éducation et de la formation restent centrales sur des
sujets complexes comme le climat. Les éléments relatifs à la formation
professionnelle sont plus difficiles à mettre en oeuvre dans la mesure où
ils nécessitent d'appréhender la sensibilité des secteurs aux changements
climatiques préalablement à la mobilisation des formateurs et à la
définition d'objectifs pédagogiques. Une recherche de complémentarité
avec la fiche "information communication" pourrait rendre plus efficace la
mobilisation de tel ou tel secteur à l'avenir.
Fiche "Recherche"
Présentation
La question de la recherche intervient à différents niveaux dans le PNACC. En effet,
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 35/50
http://education.meteofrance.com/
certains aspects généraux de transfert d?information ou de connaissances sont traités au sein de la
fiche « Actions transversales » alors que certains aspects très spécifiques sont traités au sein des
fiches à dominante sectorielle. La principale valeur ajoutée de la fiche « Recherche » se situe donc
au niveau d?orientation de programmes de financement, de mutualisation de moyens ou de mise
en cohérence d?actions.
L?élaboration comme la mise en oeuvre de la fiche « Recherche » s?appuient sur les acquis du
programme de recherche incitatif nommé GICC (gestion et impacts du changement climatique) du
ministère de l?écologie, du développement durable et de l?énergie. Ce programme a permis de
financer de nombreuses recherches et études émergentes ou orphelines sur les thèmes des
impacts et de l?adaptation au changement climatique (en complément de l?ANR) au cours des
quatorze dernières années.
Mise en oeuvre
Les quatre actions recherche sont toutes mises en oeuvre de manière globalement satisfaisante.
Deux des douze mesures avancent plus lentement que prévu mais ne suscitent pas d?inquiétude
majeure. L?exécution d?une mesure a été différée de deux années, le report à la deuxième période
de mise en oeuvre du PNACC garde néanmoins sa pertinence.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 16 mesures 15 en cours 3 retardées 0 abandonnée
L?ouverture au public en juillet 2012 du site Drias les futurs du climat est une des réalisations-
phares des deux premières années de mise en oeuvre du PNACC. Drias les futurs du climat, en
facilitant l'accès aux projections climatiques issues de la recherche française, contribue à alimenter
en amont les études avec les données et les éléments d'interprétation les plus pertinents produits
en France. La plupart des études d'impacts faisant l'objet de mesures sectorielles du PNACC
s'appuieront sur les données disponibles via le site Drias les futurs du climat. Enfin, ce site permet
également une visualisation aisée des principaux paramètres et indicateurs permettant à chacun
d'appréhender concrètement comment le climat régional peut changer. Le site Drias les futurs du
climat constitue ainsi un élément majeur du PNACC et un pilier pour la fourniture de
services climatiques au bénéfice de toute la société. Il permet à chacun de se renseigner,
d'évaluer et d?anticiper la manière dont il répondra au climat de demain.
Le projet EPIDOM qui se termine début 2014 a permis de coordonner les recherches françaises
sur la prévisibilité décennale et a contribué à un bonne participation française au rapport du GIEC
sur cette thématique. Les enseignements importants en matière de prévision décennale, de
prévisibilité et d'incertitudes associées commencent à être disponibles et vont permettre
d'alimenter les réflexions sur l?adaptation et la variabilité climatique.
Un projet fédérateur nommé « Extrêmoscope » concernant les événements extrêmes, impliquant
les équipes françaises travaillant sur l?attribution du changement climatique, vient d?être lancé fin
2013 pour une durée de trois ans et demi. Cette mesure, bien que décalée dans le temps, vise à
combler le déficit de connaissances identifié, en dépit des messages véhiculés par les médias sur
le sujet.
Budget
Le budget total engagé pour les actions de recherche s?élève à 35 % du budget identifié. Il est
important de noter que le volume financier initialement envisagé pour la fiche « Recherche » n?a
pas pu être mobilisé au niveau souhaité (50 % attendu à mi-parcours). En effet, une diminution
conséquente des crédits alloués à la recherche, notamment au MEDDE, a eu un impact significatif
sur les mesures de la fiche. Cependant, la recherche systématique de co-financements sur des
projets stratégiques permet de maintenir un niveau d?intervention convenable. Pour ce faire, il est
parfois nécessaire d?aménager les objectifs initiaux à la marge afin de permettre à tous les
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 36/50
partenaires de maximiser les résultats escomptés.
Revue à mi-parcours et perspectives
Le bilan d'activité du portail Drias les futurs du climat (établi au 06/11/2013) atteste une attente
importante des acteurs de l?adaptation. En effet, la fréquentation cumulée du site atteint un total
d'environ 200 000 visites émanant d'environ 90 pays avec un total de 7 millions de pages
consultées. En moyenne environ 2 500 visiteurs consultent les projections climatiques sur Drias
les futurs du climat chaque mois (hors pics liés majoritairement à des opérations de
communication). Environ 700 comptes individuels ont été ouverts pour les utilisateurs souhaitant
accéder à l'espace de commande de données et produits. 25 % de ces comptes ont déjà procédé
au moins à une commande. Une centaine de réponses directes concernant l?usage des données
ont été apportées aux utilisateurs via la ligne d?appel (hotline) mise en place. Un co-bénéfice
important de cette mesure est la pérennisation des échanges au sein d?un groupe
d?utilisateurs mis en place pendant le projet de recherche. Ainsi, 60 personnes se sont réunies en
2013 pour échanger sur l?amélioration des données et du service.
Le succès du site Drias les futurs du climat traduit une co-construction réussie entre utilisateurs
intermédiaires (bureaux d?études, prescripteurs, consultants, services techniques) et laboratoires
de recherche climatique.
En complément des projections climatiques, la fiche recherche du PNACC prévoit l?ouverture d?un
Wiki adaptation afin de valoriser les initiatives locales sous la forme d?alimentation décentralisée.
Ainsi Wiklimat a ouvert en juillet 2013 ; deux points non-bloquants restent à traiter avant la
promotion d?un usage plus large au delà des premiers contributeurs pilotes (DREAL Rhône-Alpes,
Certu et MEDDE). La finalité de cet outil a été ajustée au cours des deux premières années du
PNACC afin de ne pas dupliquer sur Wiklimat des informations déjà disponibles par ailleurs. En
particulier, la vocation de Wiklimat est le partage d?actions d?adaptation mises en oeuvre par les
collectivités ou des organisations locales. Wiklimat n?a pas vocation à diffuser des connaissances
générales sur le climat ou les impacts du changement climatique ou recenser la littérature sur ces
sujets, mais à se concentrer sur la manière dont les vulnérabilités locales peuvent être traitées. A
ce titre, l?articulation avec le Géoportail de l?IGN est une fonctionnalité clé. La fréquentation
cumulée de l?outil après cinq mois s?établit environ à 2 500 visites et 10 600 pages vues, ce qui
traduit une réelle attente compte tenu du peu de pages déjà écrites (une quinzaine).
Conclusions de la fiche "Recherche"
Toutes les mesures définies doivent continuer à être mises en oeuvre au
cours des prochaines années. Des axes de recherche nouveaux
commencent à apparaître par rapport à la période préparatoire de
2009/2010. Ainsi, la question des services climatiques se développant en
aval des actions de recherche est un domaine structurant pour un grand
nombre d?acteurs. Compte tenu de l?émergence du sujet sur la scène
mondiale, une action nationale de définition des services climatiques a été
lancée en complément du PNACC. Les propositions qui en émaneront
pourront constituer une action-phare de la fiche « Actions transversales » et influencer certaines
actions de recherche postérieures au PNACC 2011-2015.
Le maintien d?une mobilisation importante des équipes de recherche et des laboratoires sur les
thèmes impacts et adaptation est un co-bénéfice très important pour l?alimentation continue et
solide du processus d?adaptation national. Au delà des actions et mesures considérées
individuellement, le PNACC induit un effet d?entraînement et de mobilisation lui conférant une
valeur ajoutée intrinsèque dans le domaine de la recherche.
Fiche "Financement et assurance"
Présentation
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 37/50
Les actions se concentrent sur les orientations suivantes :
? intégrer la dimension adaptation dans les outils du développement durable pour les
territoires et les entreprises ;
? introduire des critères pour éviter le financement de projets qui ne sont pas résilients au
changement climatique ;
? mobiliser des ressources pour l'adaptation ;
? appuyer le recours à une expertise spécialisée pour les petites collectivités et entreprises ;
? adapter les mesures incitatives pour les particuliers ;
? renforcer les couvertures assurantielles pour faire face au changement climatique ;
? évaluer les coûts et les bénéfices des actions d'adaptation.
Bilan d?exécution technique à mi-parcours
Actions 7 actions 5 en cours 2 retardées 1 abandonnée
Mesures 11 mesures 9 en cours 6 retardées 1 abandonnée
Le référentiel d'évaluation des Agendas 21 inclut l'adaptation au changement climatique dans ses
critères. En revanche, sur les études d'impacts les dispositions du décret de décembre 2011
n'intègrent pas explicitement l'adaptation au changement climatique. La mise en oeuvre n'est donc
à ce jour pas totalement satisfaite pour ces études d'impacts. Concernant les entreprises, le décret
n° 2012-557 du 24 avril 2012 relatif aux obligations de transparence des entreprises en matière
sociale et environnementale mentionne explicitement l'adaptation dans les informations à inclure
au rapport du Conseil d'administration.
Une méthodologie pour caractériser la résilience au changement climatique des investissements a
été élaborée et sera diffusée début 2014. Le critère de prise en compte du changement climatique
pour les choix d'investissements à longue durée de vie a par ailleurs été fortement promu dans le
cadre de la préparation du futur Accord de partenariat relatif à l'utilisation des fonds européens
(pilotage de la Datar).
Concernant les sources de financement, la concertation nationale a promu l'utilisation des fonds
européens à des fins d'adaptation et de gestion des risques. Ces actions peuvent être éligibles
pour la période 2014-2020. En revanche, les travaux d'inventaire des outils de financement
existants pour l'adaptation n'ont pas encore débuté.
Depuis 2012, les études relatives à l'adaptation au changement climatique sont éligibles au
financement de la Dotation d?équipement des territoires ruraux (DETR). La circulaire annuelle
relative à l'usage de ces fonds fait une référence directe au PNACC. L'action miroir prévue pour
les PME n'a pas encore débuté.
L'action relative à l?intégration de l'adaptation dans les outils incitatifs n'a pas encore démarré.
Plusieurs dispositifs incitatifs actuels contribuent à l'adaptation (ex : certaines dispositions des
certificats d'économie d'énergie dans le chapitre énergie).
Concernant le volet assurantiel, le principe de responsabiliser davantage les acteurs aux risques
encourus fait l'objet d'une réflexion dans le cadre du projet de réforme du régime des catastrophes
naturelles. En effet, la possibilité de moduler les primes de collectivités ou de grandes entreprises
qui investiraient spécifiquement pour réduire leur vulnérabilité est en cours d'étude. Un projet de loi
en ce sens est à l'examen du Sénat depuis 2012. Concernant la couverture assurantielle dans les
DOM, les nouvelles statistiques publiées en 2013 permettront d'engager l'action du plan prévue.
L'étude sur les coûts et bénéfices de l'adaptation n'a pas été lancée mais des travaux sont
programmés en 2014 notamment en ce qui concerne l'adaptation des logements.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 38/50
Bilan d?exécution financière à mi-parcours
Ce thème s'appuyant sur des travaux en régie, il n'y a pas d'exécution financière spécifique.
Revue à mi-parcours et perspectives
L'action relative à l'intégration de l'adaptation dans les outils de développement durable a produit
des résultats concernant les agendas 21 et le rapportage au titre de la responsabilité sociétale des
entreprises (RSE). Il pourrait être par ailleurs pertinent d'examiner les dispositions d'adaptation
rapportées dans le cadre de la RSE d'ici la fin du PNACC en matière d'évaluation. Le dispositif est
encore très récent.
En ce qui concerne les nouvelles dispositions relatives aux études d?impact, l'absence de prise en
compte explicite de l'adaptation dans les dispositions relatives à ces études ne permettra pas
d'atteindre l'ensemble des objectifs programmés initialement.
La prise en compte de la résilience au changement climatique dans les investissements a connu
quelques avancées à travers des travaux méthodologiques et l'orientation des fonds européens
vers cette thématique. Néanmoins, il conviendrait dans les suites du PNACC d'étendre
progressivement cette approche à l'ensemble des dispositifs de financement publics des
investissements à longue durée de vie. Cette action ambitieuse n'était pas prévue dans ce premier
PNACC, mais reste cependant pertinente. Le retour d'expérience sur l'utilisation des fonds
européens fournira des enseignements en ce sens.
Malgré le retard d'inventaire des outils financiers disponibles pour l'adaptation, cette mesure très
pertinente sera mise en oeuvre dans la seconde partie du PNACC. C'est un chantier technique et
ambitieux compte-tenu de la diversité des mécanismes à examiner.
La mise à disposition de fonds pour les petites collectivités afin de diligenter des études
d'adaptation est un pas important. Afin de caractériser son efficacité, une étude de l'utilisation des
fonds à des fins d'adaptation sera réalisée d'ici la fin du PNACC. Le dispositif est trop récent pour
faire un bilan des financements effectivement sollicités et mobilisés pour l'adaptation.
L'action sur les mécanismes incitatifs reste pertinente car il est déjà établi que certains
financements actuels pour les économies d'énergie contribuent à l'adaptation. La diversité des
outils à examiner rend cependant incertain la mise en oeuvre de cette action d'ici 2015.
Les réflexions actuelles sur l'évolution du régime des catastrophes naturelles permettent d'être
optimiste quant à la plus forte incitation à réduire sa vulnérabilité aux risques climatiques. Ces
sujets étant néanmoins complexes, l'aboutissement d'un régime plus favorable à l'adaptation au
changement climatique est encore incertain à horizon 2015. Concernant la couverture
assurantielle ultramarine, les actions inscrites au PNACC permettront une meilleure connaissance
des dynamiques mais ne permettront pas de résoudre ce problème à horizon 2015 : un point de la
dynamique de la couverture assurantielle à échéance 2015 sera néanmoins réalisé afin d'estimer
l'efficacité des actions de promotion de cette assurance.
L'action sur les coûts et les bénéfices de l'adaptation sera très probablement réduite à quelques
secteurs clés comme le bâtiment. Les ressources actuellement disponibles ne permettront pas de
couvrir tous les thèmes identifiés initialement (trait de côte, bâtiment, enjeux territoriaux et services
écosystémiques).
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 39/50
Conclusions de la fiche "Financement et assurance"
Les mesures ont permis d'inscrire l'adaptation dans les documents cadres
pour la RSE, les Agendas 21 et les fonds d'études pour les petites
collectivités. Ces actions étant récentes, un travail de suivi des impacts de
ces mesures devra être engagé dans la suite du plan.
L'adaptation et la question de la résilience climatique sont également
devenues des composantes importantes dans l'utilisation des
financements européens.
Des travaux importants restent à mener relativement à l'identification d'autres ressources
financières aujourd'hui disponibles pour l'adaptation et l?évaluation de certains coûts d'adaptation.
La réflexion sur la responsabilisation des assurés aux risques climatiques connaît une dynamique
encourageante. Dans ce secteur, néanmoins, l'horizon 2015 parait proche pour atteindre
l'ensemble des résultats escomptés, y compris en ce qui concerne les DOM.
Fiche "Littoral"
Rappel des objectifs de la fiche "littoral"
Les grands principes d'adaptation du secteur littoral sont les suivants :
? adopter une stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, et préparer la mise en
oeuvre de l?option de relocalisation des activités et des biens dans une dynamique de
recomposition territoriale ;
? développer des méthodes d?évaluation de l?impact économique, social et environnemental
et de l?efficacité des mesures de prévention ;
? analyser la vulnérabilité des territoires et des populations ;
? disposer d?outils de modélisation, acquérir des données sur l'évolution du trait de côte, et
créer un réseau national d'observation du trait de côte ;
? ne pas augmenter la vulnérabilité des personnes, des biens et des activités économiques ;
? évaluer et développer la résilience face aux aléas liés au changement climatique.
Mise en oeuvre des mesures et atteinte des objectifs
Les quatre actions déclinées en dix mesures ont toutes démarré au cours des deux premières
années d'exécution.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardées 0 abandonnée
Mesures 10 mesures 10 en cours 2 retardées 0 abandonnée
Deux mesures achevées ont atteint leurs objectifs. Deux mesures présentent des incertitudes
quant à l'atteinte des objectifs initiaux et deux mesures présentent un retard significatif.
Le budget total engagé pour les actions de la fiche littoral s?élève à 66 % du budget identifié pour
cette fiche.
Revue à mi-parcours et perspectives
La stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, adoptée en mars 2012, traite de
l'influence du changement climatique au sein de l'axe A relatif au développement de l'observation
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 40/50
du trait de côte et à l'identification des territoires à risque d?érosion pour hiérarchiser l'action
publique, et de l'axe C qui étudie les conditions et les questionnements relatifs à la mise en oeuvre
des options de gestion du trait de côte (protection, relocalisation des activités et des biens, ou gestion
des perturbations de manière temporaire).
L'influence de l'élévation du niveau marin sur la dynamique côtière (érosion ou accrétion) étant
insuffisamment étudiée, la stratégie s'efforce de maintenir ce point de vigilance comme élément de
réflexion. Cette approche permettra ainsi d'intégrer plus facilement les avancées futures dès que
des déclinaisons pratiques seront réalisées (stratégies locales et nationale).
En 2013, cinq projets ont été retenus dans le cadre de l'appel "Expérimentation de la relocalisation
des activités et des biens : recomposition spatiale des territoires menacés par les risques
littoraux". Cet appel à projets a suscité beaucoup d'intérêt au delà des acteurs de la gestion du
littoral, s'agissant d'expérimentations pilotes visant à encourager la mise en oeuvre de démarches
intégrées de relocalisation des activités et des biens, tout en maintenant le dynamisme des
territoires. Les projets ont été retenus pour leur pertinence et leur engagement avec les différents
partenaires locaux. Répartis sur l?ensemble des façades maritimes de métropole et d?outre-mer, ils
sont représentatifs de différentes morphologies de littoral (dunaire, sableuse, rocheuse, côtes à
falaise) et de typologies d?enjeux variés.
Le ministère chargé de l'écologie, du développement durable, et de l'énergie soutient et
accompagne ces initiatives pendant deux ans, période au cours de laquelle leurs démarches de
relocalisation seront concrétisées. Sur la base des enseignements de ces projets, une restitution
nationale sera élaborée proposant des éléments méthodologiques et de doctrine concernant la
mise en oeuvre de la relocalisation des activités et des biens.
A l'image du processus itératif de l'adaptation, ces démarches ont vocation à documenter les
prochaines actions à développer en matière de gestion intégrée des zones côtières. De telles
actions, intégrant les paramètres climatiques, constituent des leviers importants en matière
d'adaptation des zones côtières.
Conclusions de la fiche "Littoral"
La plupart des actions et mesures de la fiche "littoral" sont des éléments
portés par la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte
(SNGITC). Si la démarche nationale d'adaptation au changement
climatique n'est pas à l'origine de la plupart des mesures, elle présente
l'intérêt d'identifier des bénéfices multiples au titre de différentes politiques
publiques et favorise ainsi la recherche de synergies et la mutualisation
des moyens humains et financiers.
La prise en compte du changement climatique dans la SNGITC comme un
élément de contexte pour la définition des aménagements à long terme est facilitée par les apports
méthodologiques et les données développées dans le cadre de la fiche "action transversale" et
"recherche". L'enrichissement mutuel se matérialise aussi par des innovations en matière de
gouvernance et d'aménagement littoral attendues comme apport de l'action 4 pouvant alimenter
les analyses portées par la fiche "gouvernance".
Fiche "Montagne"
Rappel des objectifs de la fiche MONTAGNE
La spécificité physique (fragmentation, microclimats) de la montagne face au
changement climatique, sa socio-économie particulière et la vulnérabilité de ses écosystèmes (y
compris anthropo-écosystème) nécessitent des actions ciblées et identifiées selon plusieurs axes :
Agriculture et forêt ; Gouvernance ; Risques naturels ; Tourisme et loisirs.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 41/50
Atteinte des objectifs
Depuis 2011, les 13 mesures identifiées ont progressé de manière différenciée selon les sujets :
? 2 mesures de l?action agriculture et forêt n?ont pas débuté ;
? 2 mesures relevant des actions gouvernance et agriculture sont sans doute à réorienter ;
? toutes les autres sont en cours ou ont déjà connu des premiers résultats encourageants
incitant à prolonger ou intensifier le chantier.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 13 mesures 11 en cours 1 retardée 0 abandonnée
Une attention particulière devra être portée aux stratégies de développement des groupes d'action
locale (LEADER). Cependant, il n?est pas certain que l?ensemble des études et projets attendus
dans le domaine agriculture-forêt aboutiront avant 2015. Cette difficulté ne doit pas conduire à
abandonner le sujet, le pastoralisme, la forêt et l?agriculture de moyenne montagne étant des
éléments patrimoniaux de forte valeur affichant une grande sensibilité.
L?intégration du changement climatique dans les milieux de la montagne est résolument en cours,
tant dans la gouvernance publique que privée.
Si l?impact direct sur la prise de décision ou le changement de comportement ou de modèle
économique est encore peu visible, les travaux territoriaux récents (notamment SRCAE, PCET,
observatoires locaux, études, etc.), ont soulevé chez les acteurs des envies d?approfondir et de
mieux faire, qui nécessitent des éléments de connaissance plus spécifiques, à une maille si
possible plus fine, dont les acteurs ne disposent pas encore.
Mise en oeuvre des mesures
Le budget total engagé pour les actions de la fiche montagne s?élève à 49 % du budget prévu.
Les cinq schémas de massifs métropolitains ont été révisés et l'intégration des préoccupations
climatiques est présente dans chaque document. Le sujet de l'adaptation est intégré dans les
travaux des comités de massifs et vivifié par les actions de recherches, d'observatoires et la mise
en place d'actions internationales. Le Conseil national de la montagne du 29 avril 2013 a traité du
sujet du changement climatique et défini des pistes de progrès.
Des travaux de gestion intégrée des risques ont été conduits par le commissariat de massif des
Alpes avec le pôle alpin d'étude et de recherche pour la prévention des risques naturels sur 9 sites
pilotes (130 communes impliquées).
Les actions en cours soulèvent des questions d?ordre méthodologique ? comment croiser les
problématiques de risques naturels « classiques » et les effets du changement climatique - qui
demandent à être encore approfondies.
La publication en 2011 des travaux SCAMPEI (Scénarios climatiques adaptés aux zones de
montagne : phénomènes extrêmes, enneigement et incertitudes), donnant des projections
d?enneigement avec une maille de 8 kilomètres, a apporté un élément de connaissance majeur,
valorisé immédiatement par les professionnels et partiellement disponible désormais sur le portail
DRIAS les futurs du climat.
Ces éléments, et ceux des nouveaux observatoires locaux du changement climatique (Pyrénées,
Rhône-Alpes) soutiennent des études et stratégies de réorientation de l?économie de montagne
bien intégrées dans les plans et programmes interrégionaux de massifs (PO / CPER), complétés
par des études nationales (typologie des stations de montagne) ou internationales (Alpes).
Un focus est mis particulièrement sur l?évolution des pratiques touristiques et de loisir dans les
travaux des comités de massifs, des collectivités, des filières professionnelles, alimentés par les
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 42/50
publications régulières d?ATOUT France.
Conclusions de la fiche "Montagne"
La qualité et la précision des données climatiques et de vulnérabilité sont
à ajuster aux enjeux de territoires très particuliers, et nécessitent un
approfondissement de la connaissance, ici plus qu?ailleurs sur le territoire,
pour permettre l?intégration réelle de l?adaptation dans la conception des
projets et des stratégies, dans les domaines de l?agriculture, de la
sylviculture, du pastoralisme, du tourisme. Une recherche de synergie
avec la fiche "Information" semble pertinente pour certaines mesures.
Le travail territorial (études interrégionales, SRCAE, PCET, observatoires)
est à croiser avec des mobilisations de filières, pour envisager les indispensables éléments de
plasticité que les habitants, acteurs et territoires de montagne devront développer pour pouvoir
s?adapter à un présent en forte évolution, mais dont les trajectoires dans le futur reposent sur de
nombreuses inconnues climatiques, écologiques et socio-économiques.
Fiche "Action européenne et internationale"
Rappel des objectifs de la fiche
L?adaptation est un enjeu qui dépasse les frontières nationales. Le PNACC a ainsi inscrit
des actions de coopération européenne et internationale qui contribuent au renforcement de notre
capacité d?adaptation comme à la solidarité internationale. Ces actions s?organisent selon 4 axes :
? la contribution à l?adaptation dans l?espace européen ;
? les actions d?amélioration des connaissances du climat mondial ;
? le renforcement des capacités des pays en développement pour faire face aux impacts du
changement climatique ;
? l?appui à des institutions locales des pays en développement pour l?intégration de
l?adaptation dans les actions de développement
Bilan d?exécution technique à mi-parcours
L?ensemble des actions prévues connaît une mise en oeuvre globalement conforme aux prévisions
et aux engagements de la France quant à la solidarité internationale pour la lutte contre le
changement climatique.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 12 mesures 12 en cours 3 retardées 0 abandonnée
La France continue de participer activement aux travaux européens. En 2011 et 2012, elle a
participé au groupe consultatif pour l?élaboration de la stratégie européenne. Depuis 2013, elle
participe activement aux consultations sur la mise en oeuvre de cette stratégie européenne
(orientation du suivi des politiques nationales, révision des normalisations européennes pour
l?adaptation). Par ailleurs, le projet Hymex permet d?améliorer la compréhension du climat
méditerranéen ce qui sera valorisable à terme dans les projections régionalisées sur cette zone.
Au niveau international, le projet Caraib Hycos a permis d?améliorer la couverture en équipements
hydrologiques et de former les personnels des pays de la Caraïbe en 2012. Ces activités
permettent d?améliorer la connaissance du climat de cette région. Par ailleurs, des données sur le
climat passé du Pacifique (certaines remontant à 1820) ont pu être sauvées grâce à une dotation
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 43/50
du fonds Pacifique. Cela permettra d?améliorer à terme les projections climatiques sur cette zone.
Enfin la France continue de contribuer financièrement à l?effort international pour le fonctionnement
du GIEC et le développement du Cadre mondial pour les services climatiques.
Les actions de renforcement des capacités des pays en développement face aux risques
climatiques ont permis la mise en place d?une plate-forme dédiée à la gestion des risques
climatiques au niveau de l?Union Africaine, à la mise en place de la vigilance sur l?émergence de
paludisme en altitude en Éthiopie. Les actions de prévision saisonnière du climat (programme
PRESAO) permettent également d?anticiper les crises alimentaires éventuelles en Afrique de
l?ouest. Des outils pour identifier saisonnièrement les risques accrus de paludisme et de méningite
sont en développement. Enfin, des investissements pour l?adaptation au changement climatique de
la production agricole et pastorale sont réalisés dans 8 pays d?Afrique de l?ouest
L?amélioration du suivi hydrologique du fleuve Niger appuyé par la France permet également de
préparer un outil régional suivi des impacts du changement climatique et d?aide à la décision pour
l?adaptation des grands investissements de type barrage. Des opérations pour intégrer les impacts
du changement climatique dans la gestion du parc national des Quirimbas au Mozambique sont en
cours. Enfin, les actions dans la ville d?Oujda ont permis de renforcer la distribution d?eau et
d?améliorer le rendement du réseau d?eau potable : ces actions permettent une meilleure résilience
en contexte de raréfaction de la ressource hydrique dans le futur.
Dans le cadre de projets non identifiés initialement dans le PNACC, des collaborations
occasionnelles mais suivies ont eu lieu entre 2011 et 2013 entre des organismes nationaux et la
Commission de l'océan indien (Comores, Maurice, Seychelles, Madagascar, La Réunion) et le
Plan bleu (pourtour méditerranéen). Chaque fois, l'expérience de planification du PNACC a pu être
partagée avec des partenaires internationaux attentifs à la transposition du savoir-faire français.
Bilan d?exécution budgétaire à mi-parcours
73 % des budgets prévus pour la période 2011-2015 ont été engagés. Des actions non prévues
initialement dans le PNACC ont bénéficié d?appuis supplémentaires tels que de nouveaux projets
dédiés à l?adaptation dans le cadre de financements portés par l?Agence française de
développement et le Fonds français pour l?environnement mondial.
Revue à mi-parcours et perspectives
Les actions de niveau européen permettent de faire valoir l?expérience française et certaines
approches importantes qui ont été reprises dans la stratégie européenne d'adaptation présentée
en 2013. De plus, la structuration du PNACC permet une mobilisation rapide des services de l?État
pour contribuer aux travaux européens sur l?adaptation. Ainsi, il a été relativement aisé de mettre
en place une concertation nationale représentative pour contribuer au projet d'accord de
partenariat entre la France et l'Union Européenne relatif à l?utilisation des fonds structurels pour la
période 2014-2020. La réduction des risques et l?adaptation au changement climatique seront
éligibles aux financements régionaux européens. Compte tenu des enjeux européens multiples, il
est important de garder participation soutenue à l?Agenda adaptation de l?Union européenne.
Les actions relatives à l?amélioration des connaissances ont permis d?obtenir des produits capitaux
dont la publication du dernier rapport d?évaluation du GIEC est une illustration. Cependant, en
dehors des actions inscrites au PNACC de nombreux besoins subsistent pour la sauvegarde des
données anciennes comme pour l?entretien ou le développement des capacités pérennes
d'observation du climat au niveau international. Les actions du PNACC sur ce volet ne permettent
pas de couvrir tous les besoins identifiés.
Les projets d?aide au développement portés dans le cadre du PNACC (gestion des risques,
prévision saisonnière, adaptation de l?agriculture et du pastoralisme, suivi des ressources
hydrologiques, etc.) permettent d?améliorer la préparation de pays émergents aux impacts
inéluctables du changement climatiques. Ces actions inscrites au PNACC en 2011 ont récemment
été renforcées par de nouvelles initiatives portées par les acteurs publics de l?aide au
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 44/50
développement française (AFD, FFEM, etc.). Ainsi, depuis 2011, l?AFD appuie chaque année une
quinzaine de projets contribuant à l?adaptation au changement climatique dans le monde et qui
s?ajoutent à ceux inscrits dans le PNACC.
Enfin, la feuille de route et le suivi des actions du PNACC permettent d?alimenter les équipes
françaises impliquées dans la négociation climatique mondiale où le champ de l?adaptation gagne
une audience croissante.
Conclusion de la fiche "Europe et international"
La mise en place du cadre d?action qu?est le PNACC a incontestablement
eu une forte plus-value pour la visibilité et l?audience de la France au
niveau européen et international. Les développements innovants réalisés
en France en matière institutionnelle (ex : processus d'élaboration et de
concertation) ou technique contribuent à donner une image dynamique et
suscitent des échanges d?expérience multiples.
L?aide financière française aux pays en développement pour l?adaptation connaît une croissance
continue qui n?est pas entièrement reflétée dans le PNACC établi en 2011. Les résultats
enregistrés par les projets d?adaptation ont incontestablement renforcé la préparation de nombreux
États (y compris la France) à la gestion des effets du changement climatique.
Fiche "Gouvernance"
Rappel des objectifs
Les actions « Gouvernance », à articuler avec celles du thème « Financement et
assurance » et celles du thème « Recherche », visent essentiellement :
? à améliorer la coordination des actions territoriales (échelle, compétence,
complémentarité ?) d?adaptation dans un contexte de complexité en matière de répartition
des compétences, des responsabilités et moyens ;
? à mieux intégrer dans la prise de décision publique et privée la prise en compte des enjeux
du changement climatique, et à cette fin, instiller de la connaissance relative à l?adaptation
chez les acteurs, du conseil et de l?aide à la décision ;.
? à mieux articuler les approches sectorielles, dans la réalité opérationnelle des territoires, en
développant notamment des approches de réduction de la vulnérabilité et de résilience des
territoires ;
? à évaluer les politiques publiques, en relevant leurs effets en matière d?intégration
opérationnelle de l?adaptation dans l?action.
Atteinte des objectifs
Depuis 2011, les cinq chantiers (mesures) identifiés ont bien progressé, même si certains ont pris
un peu de retard, ces retards étant toutefois justifiés par la qualité des productions. Aucune
mesure n?a été abandonnée, toutes ont démarré. L?ensemble des outils attendus ont été produits
et les réflexions projetées sont en cours, et produiront leurs conclusions avant fin 2015.
Actions 2 actions 2 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 5 mesures 5 en cours 1 retardée 0 abandonnée
Le paysage français a considérablement évolué avec l?élaboration des SRCAE au niveau régional
et l?obligation de PCET, ces deux documents comportant un volet adaptation. Les collectivités
comme les services de l?Etat se sont mobilisés sur ces sujets, demandant, et obtenant, de la
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 45/50
connaissance sur les vulnérabilités territoriales face au changement climatique.
Il semble, toutefois, que l?ensemble des collectivités publiques aient aujourd?hui des difficultés à
intégrer réellement les éléments de connaissance dans la prise de décision sur les projets, dans
les plans et dans les programmes.
Mise en oeuvre des mesures
Le budget engagé pour les actions de gouvernance s?élève à 88 % du budget identifié.
Six études interrégionales ont été menées, traitant des vulnérabilités et des stratégies d?adaptation
à une échelle intermédiaire rarement utilisée, qui a montré sa pertinence en ce qui concerne
l?apport de connaissance et les échanges entre services. Les éléments recueillis dans ces études
ont alimenté la plupart des exercices régionaux de SRCAE dans leur volet adaptation et un grand
nombre de PCET et d?autres exercices de planification, comme les SCOT.
Ces exercices territoriaux ont été facilités par le déploiement des outils de l?Ademe et du CGDD
facilitant l?intégration de la thématique adaptation, donnant des clés pour les études de
vulnérabilités et des pistes et exemples concrets pour les stratégies et actions.
Parallèlement, des démarches - légères - d?évaluation sont en cours, tant à l?Ademe qu?à la Datar
ou à l?Onerc, pour tirer des enseignements des pratiques territoriales actuelles et trouver des
leviers d?amélioration, en s?inspirant en particulier des meilleures pratiques nationales et
internationales.
Conclusions de la fiche "Gouvernance"
Les actions en cours soulèvent des questions de même nature :
? difficultés à définir concrètement, dans la majorité des cas, ce
qu?est une action d?adaptation,
? inadéquation, la plupart du temps, du champ lexical utilisé dans le
domaine de l?adaptation,
? manque d?outils et mécanismes de décision en situation d'incertitude, l?incertitude des
scénarios climatiques se compliquant de prospectives sociales systémiques complexes à
moyen et court terme.
Par contre, elles révèlent que malgré la complexité de l?organisation institutionnelle française, il est
possible d?articuler les échelles de connaissance, de stratégie et d?action, grâce à un engagement
fort des acteurs leaders.Les actions sont sur la bonne voie et le bilan 2015 du PNACC devrait être
plus riche qu?espéré au départ sur cette thématique.
La nécessité est maintenant d?avoir des exemples concrets à montrer en matière d?actions et plans
d?adaptation, d?avoir des retours d?expériences à valoriser et d?avoir des données sur les coûts de
l?action ou l?inaction. Il faut montrer concrètement que l?adaptation ne fait pas appel à des actions
totalement déconnectées de ce que connaissent les collectivités et qu?il y a vraiment des
avantages à anticiper le changement climatique. Pour cela l?aspect communication est primordial
et doit faire l?objet de travaux spécifiques. Il serait aussi utile de s?intéresser plus avant aux modes
de gouvernance et à l?investissement dans le domaine de l?adaptation du secteur privé.
Articulation avec la planification infra-nationale (SRCAE, PCET)
En mai 2013, 610 PCET étaient adoptés ou engagés (458 en novembre 2012, source : Ademe),
dont 430 soumis à obligation (283 en novembre 2012) et 180 volontaires (175 en novembre 2012).
En novembre 2013, 21 Schémas régionaux du climat de l'air et de l'énergie (SRCAE) sont
adoptés, 4 sont en attente d?adoption (Basse-Normandie, Rhône-Alpes, La Réunion, Corse) et la
consultation est en cours pour le dernier (Pays de la Loire). En novembre 2012, seulement 9
SRCAE étaient adoptés.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 46/50
Une analyse des éléments d?adaptation de la totalité des SRCAE a été conduite dans le cadre
d?une réflexion sur la gouvernance de l?adaptation. Ces schémas sont d?ambitions et de structures
très variées et présentent tous un solide volet diagnostic. En matière d?adaptation, les priorités
sont mises sur les enjeux locaux les plus importants et dans plusieurs régions une réelle
dynamique s?est enclenchée.
Tous les SRCAE possèdent un état des lieux analysant les vulnérabilités régionales, et sont dotés
d'un document d'orientation qui traite notamment d'adaptation au changement climatique.
Conformément aux documents de cadrage peu prescriptifs sur ce point, différents modes
d?intégration de l'adaptation dans les SRCAE ont été utilisés :
? l'adaptation peut bénéficier d'une section à part, au même titre que les politiques
sectorielles (bâtiment, transports, etc.) ;
? ces différentes sections peuvent être articulées entre elles à l'aide d'objectifs stratégiques
communs ;
? les orientations peuvent être organisées par politiques climat, air et énergie (une section
dédiée à l'adaptation)
? l'adaptation peut être incorporée dans les politiques sectorielles.
? l?adaptation peut bénéficier d?un caractère polymorphe, selon une triple logique (intégration
aux politiques sectorielles, section spécifique et d'orientations transversales).
L'intégration des orientations « adaptation » dans les autres politiques sectorielles vise en général
à faciliter la mise en oeuvre. Cela leur assure une meilleure représentation parmi les autres
impératifs climat, air, énergie, tout en favorisant l'imprégnation par les parties prenantes de leurs
objectifs et de leurs enjeux. Il apparaît que les caractéristiques et le degré d'intégration de
l'adaptation sont propres à chacun des schémas. Il ressort de l'analyse des vingt-six SRCAE que
certains ont prévu une intégration explicite de l'adaptation aux politiques sectorielles, d'autres,
ayant adopté une stratégie a posteriori, reportent cette dimension sur les PCET.
L'importance des orientations relatives à l'adaptation au changement climatique s'analyse de façon
quantitative et qualitative. Dans l'ensemble, l'adaptation est plutôt bien prise en compte au sein
des vingt-six SRCAE. Elle n'est pas occultée par les recommandations d?atténuation, ni masquée
par le traitement des énergies renouvelables. L'adaptation est une thématique récente, où
l'amélioration des connaissances et les besoins de sensibilisation des élus et des professionnels
sont des préalables indispensables pour développer des stratégies plus ambitieuses.
La place occupée par l'adaptation dans les SRCAE varie sensiblement selon le schéma concerné.
Les écarts dans la prise en compte des impacts du changement climatique et des nécessités de
s'y adapter sont l'expression d'une problématique nouvelle, sur laquelle toutes les régions ne
peuvent avancer à la même vitesse. Malgré cela, dans certains SRCAE ce sont les autres
politiques climat, air, énergie qui se rattachent aux politiques d'adaptation, lorsque ces dernières
sont mises en avant.
Les schémas où l'adaptation est polymorphe sont indéniablement ceux où elle bénéficie du plus
d'attention et d'orientations. Mais ce résultat semble être dû davantage à l'attention portée par les
élus locaux à la problématique de l'adaptation et à leur maîtrise des enjeux, qu'à la structure du
schéma. D'autre part, la dimension de l'adaptation dépend des territoires concernés et de leurs
vulnérabilités spécifiques. Ainsi, certaines régions identifient dans les démarches d?adaptation
un enjeu stratégique important en matière d?attractivité future, induisant une forte implication
sur ce sujet.
Il est à noter également que les SRCAE comportent des axes « adaptation » souvent communs
avec le PNACC (ex : développement des connaissances, intégration de l'adaptation dans les
politiques). Cela reflète à la fois l'effort de structuration des réflexions adaptation au niveau
régional ainsi que les interactions informelles entre niveaux national et régional lors de
l'élaboration de ces documents (consultation des régions pour l'élaboration du PNACC en 2010,
échange d'expertises et de méthodologies pour l'élaboration des schémas, etc.).
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 47/50
Des études complémentaires conduites par l?Ademe, la Caisse des dépôts et consignations et la
Datar sont en cours. Elles permettront d?alimenter le processus d?évaluation du PNACC en matière
de gouvernance notamment sur les échelles infra-régionales (ex : PCET, SCOT, PLU) et inter-
régionales (ex : Schéma de massif, MEDCIE) pour lesquelles peu d?information est disponible.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 48/50
Synthèse générale
Après deux années et demie de mise en oeuvre, quelques mesures ont atteint un niveau
d'exécution permettant les premiers exercices d'évaluation (suivi quantitatifs de fréquentation ou
de diffusions de pratiques vertueuses en matière d'adaptation). Les pilotes de fiche se sont
attachés, dans cette première partie du PNACC 2011-2015, à identifier les types d'évaluation
possibles, à définir et alimenter les référentiels quantitatifs lorsque cela est possible. Aussi, peu
d'évaluations très poussées sont déjà disponibles. Lorsque c'est le cas, il s'agit seulement
d'évaluation d'impact de mesures ou d?actions. Aucune analyse coût/avantage ou coût/efficacité
n'a pour l'instant été conduite.
Les pilotes ont néanmoins accompli l'exercice d'auto-évaluation qualitatif concernant
l'aboutissement des mesures et actions en regard des objectifs initiaux. Cet examen systématique
montre les éléments suivants :
? 92 % des actions et 86 % des mesures ont démarré ;
? 60 % du budget identifié a été engagé ;
? 60 % des mesures et actions sont en phase avec les objectifs initiaux ;
? 5 % des mesures et actions suscitent des inquiétudes par rapport à l'atteinte d'objectifs
significatifs ;
? 35 % des mesures et actions pourraient ne pas atteindre l'intégralité de leurs objectifs
initiaux.
La situation globale plutôt satisfaisante ne doit pas occulter quelques difficultés importantes
identifiées dans certaines fiches comme par exemple la difficulté de mobiliser des acteurs clés ou
des ressources budgétaires.
Ce premier exercice sera approfondi par une évaluation méthodique externe du PNACC au cours
des années 2014 et 2015. Le processus national d'adaptation dans son ensemble fera l'objet d'un
examen attentif afin d'identifier les faiblesses, les atouts et les points de vigilance dont il faudra
tenir compte à l'avenir. L'évaluation approfondie pourra s'appuyer sur des éléments identifiés dans
le présent rapport. En effet, au delà de la restitution de l'état du PNACC à mi-parcours plusieurs
axes de réflexions ont été proposés par les pilotes.
Comme signalé à plusieurs reprises, en dépit des contraintes budgétaires inhérentes à un travail
de planification sur un pas de temps 2011-2015, les engagements budgétaires ont été globalement
tenus (60% d'engagement global à mi parcours) et des effets de levier sur des financements
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 49/50
60% des mesures et
actions atteindront
leurs objectifs
35% des mesures et
actions pourraient
ne pas atteindre
leurs objectifs
5% des mesures
et actions sont
ajournées ou
abandonnées
additionnels signalés dans plusieurs fiches. L'inscription d'actions dans le PNACC permet donc de
fournir un cadre pour la mise en oeuvre d'actions de long terme et en assure une relative
pérennité.
Fort de l'expérience d'incorporation de l'adaptation au sein de politiques ou d'actions sectorielles,
l'ensemble des pilotes identifie des améliorations ou des actions complémentaires. Ce retour
d'expérience sera extrêmement précieux pour alimenter la réflexion préparatoire au prolongement
de la démarche d'adaptation nationale au terme du PNACC en 2015.
L'ensemble des actions entreprises à ce jour dans le PNACC a permis, au vu des objectifs déjà
atteints, de renforcer notre résilience et notre préparation au changement climatique. La deuxième
partie du plan et l'avenir des politiques d'adaptation permettront de maintenir cet effort face à
l'évolution inéluctable du climat de la France dans les prochaines décennies.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 50/50
Tableau 2 : synoptique de la mise en oeuvre des actions du PNACC
actions
Fiches thématiques du PNACC
Budget Total
taux taux taux
ACTIONS TRANSVERSALES 90% 5 5 100% 2 40% 0 0%
SANTE 53% 5 3 60% 1 20% 2 40%
RESSOURCES EN EAU 58% 5 5 100% 0 0% 0 0%
BIODIVERSITE 64% 4 4 100% 0 0% 0 0%
RISQUES NATURELS 65% 5 5 100% 0 0% 0 0%
AGRICULTURE 64% 5 5 100% 0 0% 0 0%
FORET 45% 5 4 80% 0 0% 1 20%
PECHE ET AQUACULTURE 100% 1 1 100% 0 0% 0 0%
ENERGIE ET INDUSTRIE 0% 5 4 80% 1 20% 1 20%
14% 4 4 100% 1 25% 0 0%
URBANISME ET CADRE BATI 55% 4 4 100% 0 0% 0 0%
TOURISME 100% 2 2 100% 0 0% 0 0%
INFORMATION 49% 4 4 100% 0 0% 0 0%
EDUCATION-FORMATION -% 5 4 80% 0 0% 1 20%
RECHERCHE 35% 4 4 100% 0 0% 0 0%
FINANCEMENT ET ASSURANCE -% 7 5 71% 2 29% 2 29%
LITTORAL 66% 4 4 100% 0 0% 0 0%
MONTAGNE 49% 4 4 100% 0 0% 0 0%
73% 4 4 100% 0 0% 0 0%
GOUVERNANCE 88% 2 2 100% 0 0% 0 0%
total 60% 84 77 92% 7 8% 7 8%
Situation au 1er décembre 2013
En
cours
En
cours
en
retard
Non
démarrées
ou stoppées
INFRASTRUCTURES ET
SYSTÈMES DE TRANSPORT
ACTION EUROPÉENNE ET
INTERNATIONALE
Résumé
Processus d'évaluation du plan
Fiche "Actions transversales"
Fiche "Santé"
Fiche "Ressources en eau"
Fiche "Biodiversité"
Fiche "Risques naturels"
Fiche "Agriculture"
Fiche "Forêt"
Fiche "Pêche-Aquaculture"
Fiche "Énergie et industrie"
Fiche "Infrastructures et systèmes de transport"
Fiche "Urbanisme et cadre bâti"
Fiche "Tourisme"
Fiche "Information communication"
Fiche "Éducation Formation"
Fiche "Recherche"
Fiche "Financement et assurance"
Fiche "Littoral"
Fiche "Montagne"
Fiche "Action européenne et internationale"
Fiche "Gouvernance"
Articulation avec la planification infra-nationale (SRCAE, PCET)
Synthèse générale
(ATTENTION: OPTION thodologies. Des études de cas sont en cours. Le mode aérien a toutefois
engagé une évaluation de la vulnérabilité au changement climatique des aéroports français et a
réalisé en 2013 une étude spécifique sur l'aéroport de Nice.
L?ensemble de ces travaux bénéficie d?une animation d?un réseau technique associant spécialistes
du réseau scientifique et technique et représentants des opérateurs et gestionnaires
d'infrastructure, ainsi que d?un séminaire annuel « adaptation au changement climatique » pour les
transports.
Bilan d?exécution budgétaire à mi parcours
Le séquençage temporel des actions de ce thème fait que certaines actions n'ont pu être
démarrées à cause du retard pris sur d?autres. Par ailleurs, la phase d?étude de vulnérabilité
représente près de 80 % des ressources allouées à ce thème et n?a pas encore débuté en 2013.
Or ce type d'études est difficile à chiffrer tant que la révision des référentiels techniques n'est pas
achevée et que l'on ne connaît pas de façon suffisamment précise les paramètres et valeurs
climatiques auxquels les réseaux de transport devront s'adapter. Ainsi, le taux d?engagement de 14
% des ressources est aujourd?hui peu représentatif de l?avancement global des travaux visés par
cette fiche.
Revue à mi-parcours et perspectives
Le volume de référentiels concerné par des paramètres climatiques a confirmé la grande
pertinence du travail de revue entamé dans le cadre du PNACC. Il a aussi mis en évidence deux
barrières pratiques :
? ce travail de revue devra ensuite faire appel à des projections sur des paramètres
climatiques futurs « non standards » pour réaliser les études de vulnérabilité : par exemple,
l?évolution des cycles gel-dégel hivernaux ou bien l'évolution des précipitations extrêmes
provoquant des inondations torrentielles, l'évolution des tempêtes de toutes sortes ;
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 26/50
? pour de nombreux ouvrages anciens, les paramètres de conception ne sont pas
standardisés, aussi il est probable qu?il ne soit pas toujours envisageable d?estimer leur
résilience future au changement climatique.
Des études prospectives sur l?évolution de la demande de transport de voyageurs, notamment en
milieu urbain et en région ont pu être engagées. Les résultats permettront de déterminer si les
effets du changement climatique seront sensibles par rapport aux grands déterminants de
l?évolution de la demande. L?étude prospective concernant le fret reste à lancer.
L?élaboration de méthodologie de vulnérabilité sur les réseaux est un exercice important car il a
mis en évidence :
? la complexité des phénomènes de réseau et le besoin de connaissances des projections
climatiques territorialisées et de connaissances détaillées des éléments constitutifs de ces
réseaux ;
? la pertinence de cette réflexion pour le futur mais aussi pour mieux appréhender les cas
présents au delà des questions de changement climatique.
Ce volet du PNACC est une action sans regret car elle sera applicable aux questions actuelles de
vulnérabilité des réseaux. Cependant sa complexité intrinsèque et le niveau de connaissance sur
les réseaux et les paramètres climatiques qu?elle requiert constitueront un travail conséquent pour
qu?elle soit appliquée de manière globale au niveau national mais également pour qu?elle puisse
être appropriée par les gestionnaires des systèmes infra-nationaux. Stratégiquement, il est
probable que les études de vulnérabilité se concentrent dans un premier temps sur des zones clés
et quelques exemples représentatifs. Cette phase de mise en application prévue dans la suite du
PNACC pourrait mettre également en évidence des besoins de communication spécifiques pour
qu?elle puisse être mise à disposition des échelons infra-nationaux. Des défis d?envergure restent
donc à traiter d?ici la fin du PNACC et sans doute au-delà.
La mise en réseau des gestionnaires d?infrastructures et des spécialistes techniques autour des
questions d?adaptation a permis d?améliorer la connaissance des enjeux de l?adaptation et des
solutions pratiques à apporter. Ce réseau a permis de lancer des chantiers sur la vulnérabilité au
changement climatique et les actions de l?adaptation dans tous les modes de transports. Cette
dynamique a permis, après une phase d'appropriation de la problématique de l'adaptation pour les
transports et de partage d'un vocabulaire commun, d'amorcer la phase de production des outils qui
devrait s'achever en 2014 tandis que s'engagera la phase d'études de vulnérabilité et d'analyse
des risques sur les différents réseaux.
Enfin, on signalera que le cadre fourni par le PNACC a permis également d?identifier des actions
nouvelles et de mobiliser des ressources supplémentaires :
? un travail spécifique sur l?évolution future des houles sur nos côtes, dimension clé pour de
nombreux ouvrages portuaires, a été lancé dans le cadre d?une thèse de doctorat appuyée
par le MEDDE ;
? une recherche sur la gestion prédictive et adaptative de la ressource en eau des voies
navigables en contexte de changement climatique a été lancée en 2013. Il s'agit au moyen
de modélisation d'élaborer l'architecture de la réactivité sur les conditions de navigation,
l'amélioration de la gestion de la ressource et l'anticipation des événements extrêmes.
Conclusions de la fiche "Infrastructures et systèmes de transport"
L?exécution à mi parcours de ce volet met en avant des succès (revue des
référentiels techniques, études de vulnérabilité aéroportuaires, recherches,
animation des acteurs techniques et création d'un réseau de
compétences) et des actions qui demanderont un travail conséquent en
matière de déploiement (études de vulnérabilité sur les réseaux) ou de
calendrier à tenir d?ici fin 2015 (réalisation d?études de vulnérabilités sur
tous les modes).
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 27/50
Fiche "Urbanisme et cadre bâti"
Présentation
Les actions couvertes par cette fiche traitent quatre thèmes et s?appuient notamment sur
les efforts réalisés dans la promotion de la biodiversité urbaine et des EcoQuartiers :
? intégrer l?adaptation dans les documents d?urbanisme ;
? promouvoir la nature en ville comme régulateur du climat urbain ;
? lutter contre les effets de la canicule et des îlots de chaleur urbains ;
? agir pour le confort d?été dans une perspective de hausse des températures.
Bilan d?exécution technique à mi parcours
Les travaux d?intégration de la biodiversité dans les documents d?urbanisme ont amené la
publication d?un guide pour l?intégration de la biodiversité dans les PLU en septembre 2013. Par
ailleurs, au premier janvier 2013, 11 SCoT intégraient les questions climat et trame verte et bleue.
L?intégration de la biodiversité dans les documents d?urbanisme, présentant des intérêts en matière
d?adaptation et bien au delà, sera poursuivie dans les prochaines années, notamment avec la mise
en place d?indicateurs de suivi des documents d?urbanisme spécifiques à la biodiversité. La
mesure relative de la prise en compte des risques liés au changement climatique dans les
documents d?urbanisme a pris du retard car il y a très peu de retours d?expérience sur cette
thématique. Dans ce cadre, trois outils méthodologiques sont préparés : prise en compte des
risques de submersion marine dans les SCoT, traitement des thèmes « îlot de chaleur urbain » et
« Santé » dans les documents d?urbanisme.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 ajournée
Mesures 9 mesures 6 en cours 3 retardées 1 ajournée
Les opérations de sensibilisation à la nature en ville (conférences nationales en 2011 et 2013, prix
spécifique dans les EcoQuartiers) montrent une forte appétence des collectivités sur ce thème. La
connexion avec la thématique de l?adaptation au changement climatique est encore marginale et
ce cycle de conférence sera poursuivi en 2014. On remarque que le thème de l?adaptation est en
progression dans les projets EcoQuartiers alors qu?il en était absent en 2009 : ainsi la question de
l?adaptation est traitée dans un tiers des projets d?EcoQuartiers en 2011. Un travail de retour
d?expérience de ces EcoQuartiers et villes durables est programmé en 2014. Par ailleurs, des
éléments de méthode ont été produits pour accompagner les EcoQuartiers à l?insertion de la
biodiversité dans leurs projets : les 10 fiches existantes seront enrichies de fiches plus spécifiques
relatives à l?intégration de l?adaptation dans ces EcoQuartiers. En revanche, l?exigence d?un
diagnostic de vulnérabilité dans les dispositions pour accéder au label EcoQuartiers a été revue
pour tenir compte des réflexions relatives à ce label, qui en ont fait la reconnaissance d?une
démarche intégrée d?aménagement s?attachant à apporter des réponses équilibrées appuyées sur
les quatre dimensions d?un référentiel parmi lesquelles figure « la préservation des ressources et
l?adaptation au changement climatique »
Le renforcement du critère de confort d?été dans la réglementation thermique a connu une
progression très satisfaisante et les conclusions sont attendues pour début 2014. Le moratoire
actuel sur les réglementations entraîne un report de la mise en oeuvre réglementaire au delà de
2014. Concernant la mesure relative à la recherche et l?innovation sur le confort d?été, le
lancement de l?appel à projet PREBAT (Programme national de recherche et d'expérimentation sur
l'énergie dans les bâtiments) sera finalement lancé en 2014. Les travaux relatifs au suivi de la
qualité de l?air connaissent un développement conforme aux prévisions : ils doivent permettre de
dresser un état des lieux dans divers bâtiments qui pourra être utilisé ultérieurement dans des
études pour l?adaptation.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 28/50
Bilan d?exécution budgétaire à mi parcours
Le taux d?engagement à mi-parcours est de 55 %. Il reflète la mise en oeuvre de la plupart des
mesures programmées. Il est à noter que des moyens supplémentaires ont été mobilisés dans le
cadre du PNACC pour la réalisation d?outils méthodologiques pour l?intégration de la biodiversité et
de l?adaptation dans les projets EcoQuartiers.
Revue à mi-parcours et perspectives
Action 1 : intégration de l?adaptation dans les documents d?urbanisme
Portée par les processus de trame verte et bleue et de sensibilisation accrue aux enjeux
environnementaux, l?intégration de la biodiversité dans les documents d?urbanisme est croissante
mais très progressive. Les efforts actuels ont besoin d?être poursuivis dans la durée pour voir la
dimension biodiversité s?étendre dans la planification urbaine voire intercommunale. Le bénéfice
généré en matière d?adaptation (amortissement des vagues de chaleurs ou rétention des
précipitations violentes) sera en conséquence très progressif. La promotion de la biodiversité sera
ainsi utile à l?adaptation mais ne pourra pas à elle seule couvrir tous les enjeux de la réduction de
la vulnérabilité au climat.
L?intégration de l?adaptation dans les documents d'urbanisme est totalement complémentaire de
l?action précédente mais ce sujet est encore relativement nouveau en matière de planification
locale. Les difficultés rencontrées dans la mise en place des volets adaptation des PCET se
retrouvent également dans le domaine de l?urbanisme. En effet, il existe encore très peu de retours
d?expérience si bien qu?actuellement l?effort a été porté sur la mise à disposition d?outils
méthodologiques et de retours d?expériences (3 guides en construction). Ces documents
constituent les premières étapes d?un processus qui devra s?inscrire dans la durée. L?apparition de
dispositions spécifiques à l?adaptation dans les documents d?urbanisme sera très marginale et à
horizon 2015 seuls des outils seront disponibles.
Ces deux actions restent toutefois pertinentes. Une étude spécifique réalisée en 2013 par le
Ministère de l?écologie auprès de 10 collectivités met en évidence que malgré une compréhension
de la problématique « adaptation » par les décideurs en matière de bâtiment et d?urbanisme, le
niveau local souligne un manque de recul et d?outils méthodologiques pour pouvoir progresser
dans le cadre de la planification et des décisions d?investissement. Les outils méthodologiques en
préparation répondent ainsi à une réelle attente.
Action 2 : promotion de la nature en ville en tant que contribution à la régulation du climat
urbain
Outre les aspects de sensibilisation des EcoQuartiers aux questions d?adaptation au changement
climatique, l?apparition de volet adaptation dans de nombreux projets EcoQuartiers depuis 2011
est une dynamique très encourageante. Le travail d?analyse de l?efficacité des dispositions
« adaptation » adoptées dans les projets EcoQuartier en 2011 et 2013 permettra de caractériser
l?impact réel et de diffuser les approches porteuses. Ce travail plus fin est prévu dans la seconde
partie du PNACC. Cette action devra ensuite se poursuivre dans la durée, au delà de 2015 et
étendue à d'autres entrées que les EcoQuartiers.
Action 3 : contre les effets de la canicule et des îlots de chaleur urbain
Dans la pratique, la promotion de l?adaptation dans le plan ville durable a reposé sur la
sensibilisation des porteurs d?initiatives EcoQuartier. L?action spécifique sur le plan Ville Durable
sera rapprochée de l?action précédente dans la suite du PNACC.
Action 4 : action pour le confort d?été dans une perspective de hausse des températures
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 29/50
Les travaux techniques sur la prise en compte du confort d?été dans la réglementation thermique
marquent une étape très importante en matière d?anticipation et de préparation des bâtiments au
changement climatique. Ces travaux très pertinents auront cependant une déclinaison
réglementaire retardée qu?il reste réaliste d?escompter d?ici la fin du PNACC.
Le retard de démarrage des travaux de recherche et d?innovation sur un bâtiment mieux adapté au
changement climatique reflète quant à lui la complexité de cette question. Plusieurs fois ajournée
dans les plans de travail du PREBAT, cette thématique devrait être lancée en 2014.
Enfin, l?action de suivi de la qualité de l?air reste très pertinente bien qu?entrant indirectement dans
le cadre du PNACC. En effet, le changement climatique pourrait entraîner des modifications de la
qualité de l?air : un état de référence dans un panel de bâtiment est donc une base précieuse pour
étudier ultérieurement l?influence de changement climatique. D?autre part, l?observation de la
qualité de l?air dans différents bâtiments pourrait également permettre d?identifier si des
aménagements mieux adaptés au changement climatique (par exemple : excellent indice de
confort d?été) présentent ou non des contraintes en ce qui concerne la qualité de l?air.
Il est par ailleurs à noter que dans le cadre d?une enquête citée précédemment concernant les
acteurs des chaînes de décision sur la construction de bâtiments publics, les personnes
interrogées estiment assez naturellement qu?un encadrement réglementaire et des publications
techniques sur les matériaux performants pour l?adaptation faciliteraient la prise en compte de
l?adaptation. Les actions relatives au critère de confort d?été dans la réglementation thermique et la
production de connaissances scientifiques à travers les appuis, notamment du PREBAT, restent
pertinentes et correspondent à un besoin exprimé au niveau local.
Conclusion de la fiche "Urbanisme et cadre bâti"
Ce thème du PNACC montre des avancées progressives mais rappelle
également que les actions devront s?inscrire dans la durée. En effet, si la
moitié des actions atteindront les résultats escomptés, l?autre moitié
nécessitera de s?inscrire dans un pas de temps dépassant 2015 pour
générer les impacts attendus, notamment quant à l?inscription de
l?adaptation dans les documents de planification urbaine.
Fiche "Tourisme"
Présentation
Le changement climatique influera sur l'attractivité touristique des territoires (enneigement,
paysages, ensoleillement, etc.) et leurs facteurs de production (ressources en eau, érosion des
plages, etc.). Les actions liées au thème du tourisme du PNACC se focalisent sur :
? la promotion du tourisme itinérant à vélo comme outil décarboné de diversification de
l'offre ;
? la promotion du ski nordique et de randonnée comme diversification de l'offre adaptée à
des enneigements plus variables.
Bilan d?exécution technique à mi parcours
Actions 2 actions 2 en cours 0 retardée 0 ajournée
L'action relative à la promotion du tourisme itinérant a été réalisée intégralement :
? un site dédié www.francevelotourisme.com a été mis en place depuis 2012. Il rassemble de
l'information sur le secteur du vélo de tourisme et des offres régionales. Il est le portail de
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 30/50
http://www.francevelotourisme.com/
l'association France Vélo tourisme qui rassemble collectivités et professionnels du secteur.
L'association à travers ses travaux et son site promeut le développement de cette filière
touristique avec l'appui de l?État ;
? cinq itinéraires de découverte touristique de la France à vélo ont fait l'objet d'un appui
financier en 2012 dans le cadre de l'appel à projet "Destinations France Vélo Tourisme
2012" ;
En développant un mode de tourisme de diversification et à faible émission de carbone, cette
démarche contribue à l'adaptation du secteur touristique.
Les activités de neige plus adaptées à des enneigements plus variables (raquette, ski de fond) ont
fait l'objet de campagnes annuelles de promotion à travers un appui au Conseil national du ski
nordique et de la moyenne montagne pour des campagnes de communication annuelles. Dans un
contexte de diminution future des enneigements, ce type d'activité participera à la résilience des
activités de montagne au changement climatique.
Bilan d?exécution budgétaire à mi parcours
Le taux d?engagement à mi-parcours est de 100 %. Il reflète la mise en oeuvre de l'ensemble des
activités prévues dans le thème tourisme pour ce premier PNACC.
Revue à mi-parcours et perspectives
Les dernières statistiques de la part du tourisme itinérant à vélo dans les séjours touristiques est
de 3,7% pour l'année 2011, marquant une légère progression (+0,7 points ) par rapport aux
années précédentes. Cette statistique n'est pas encore publiée à ce jour pour l'année 2012 mais
l'objectif est d'atteindre 6 % en 2015. L'efficacité de cette action en matière de promotion du
tourisme pourra être ainsi évaluée plus précisément d'ici la fin du PNACC mais la dynamique
actuelle est plutôt encourageante. Au delà de l'exécution efficace de cette activité, son lien avec la
dynamique d'adaptation au changement climatique reste relativement indirect et certaines activités
plus sensibles au changement climatique pourraient être bénéficiaires d'action de communication
et de structuration similaires à la suite de ce premier PNACC.
Les statistiques sur les activités nordiques (ski de fond, de randonnée et raquettes) publiées par
Atout France pour les saisons 2011/2012 et 2012/2013 indiquent une croissance des
fréquentations encourageante et globalement supérieure à la moyenne des quatre dernières
années. Si le bénéfice peut en être attribué en partie aux actions de promotions contenues dans le
PNACC, d'autres paramètres complexes entrent cependant aussi en jeu (qualité de l'enneigement
global; contexte socio-économique). Aussi, il est important de suivre ces évolutions sur une plus
longue période car la variabilité inter-annuelle reste très forte dans ces fréquentations.
Même si aujourd'hui l'ensemble des actions du thème "Tourisme" sont mises en oeuvre et
semblent montrer leur efficacité, il est important de signaler que pour ce premier plan d?adaptation
plusieurs volets sensibles au climat au sein de l'activité touristique ne font pas encore l'objet
d'actions spécifiques ce qui ouvre des perspectives pour la suite des travaux d'adaptation en
France : l'opportunité d'une communication plus ciblée auprès des professionnels du tourisme sur
les impacts et les modalités d'adaptation au changement climatique, des actions spécifiques sur le
tourisme littoral qui sera affecté par la remontée du niveau de la mer, la promotion des approches
d'adaptation déjà engagées sur le plan technique dans certaines stations de ski nordique comme
alpin (gestion de la neige, etc.), l'intégration du changement climatique dans les investissements
touristiques à longue durée de vie, etc. Les actions actuelles sur le vélo et le ski contribuent à
réduire la vulnérabilité au changement climatique mais de larges pans d'activités sont encore à
explorer pour ce thème, notamment en ce qui concerne la prospective économique et l'innovation.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 31/50
Conclusion de la fiche "Tourisme"
Les actions prévues dans le PNACC connaissent une exécution efficace
et les indicateurs de suivi des fréquentations des sites de ski nordique et
du tourisme à vélo sont encourageants. Cependant le champ actuel des
actions « tourisme » du PNACC est encore trop limité pour contribuer de
façon très significative à l'adaptation du secteur. Un renforcement des
activités dédiées serait très opportun dans les suites à donner au PNACC
pour ce thème.
Fiche "Information communication"
Présentation
Les quatre actions déclinées en douze mesures sont toutes mises en oeuvre de manière
satisfaisante. L'articulation des mesures d?information et de communication est structurée au
travers d?une stratégie élaborée dans le cadre du PNACC. Cette stratégie de communication,
finalisée en juillet 2012 (mesure 1.1), se décline en plans de mise en oeuvre annuels. L'objectif
global est de sensibiliser et mobiliser de manière appropriée différents publics :
? le public
? les élus locaux et les parlementaires
? les services techniques des collectivités
? les scolaires et le jeune public
? l'administration centrale de l?État
? la presse
Au delà des deux structures co-pilotant la fiche, plusieurs organismes sont mobilisés pour la mise
oeuvre des mesures associées en fonction des différents publics visés : notamment Météo-France,
Éducation Nationale, Ademe, Organisations non-gouvernementales.
Mise en oeuvre
La totalité des outils nécessaires à la mise en oeuvre des mesures ont été développés (ex :
Wiklimat, portail adaptation, vidéo) ou existaient préalablement (ex : lettre aux élus, indicateurs,
centre de ressource PCET, exposition). Dans le cas d?outils déjà existants, certains ont fait l?objet
d?améliorations importantes (ex : lettre aux élus, indicateurs). Cependant quelques
développements sont encore à mener pour que l'ensemble des vecteurs d'information et de
communication soient complètement opérationnels. Il s'agira essentiellement pour la suite du
PNACC d'exploiter au mieux, en les optimisant, les outils mis en place au cours des dernières
années. De fait, l'évaluation de l'impact des actions pourra se développer sur des bases plus
solides à partir de l'année 2014.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 12 mesures 11 en cours 1 retardée 0 abandonnée
Plusieurs actions à forte visibilité ont été organisées au cours des 3 années de mise en oeuvre :
lancement du PNACC, session de travail du GIEC et lancement de la base de données de projets
de recherche (cf. « fiche recherche ») en 2011 ; ouverture du site Drias les futurs du climat en
2012 ; relais de la publication du volume 1 du 5e rapport d'évaluation du GIEC en 2013.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 32/50
Budget
Sur le plan budgétaire, 47 % du volume financier prévu sur la durée du PNACC pour cette fiche est
engagé. L'enveloppe initiale a été revue à la baisse en raison d'arbitrages budgétaires notamment
pour la mesure 1.3 (exposition). La mise en oeuvre de cette mesure a donc été différée de deux
ans afin d'ajuster l'ambition aux ressources disponibles.
Revue à mi-parcours et perspectives
La courte durée de mise en oeuvre limite l'interprétation en matière d'évaluation d'impact de ces
mesures. Cependant, certains éléments paraissent déjà significatifs comme par exemple
l'évolution de la consultation de la partie « impacts et adaptation » du site du MEDDE (mesure 1.2,
portail de l'adaptation) indiquée dans le tableau 1. En particulier, le nombre moyen de visites
mensuelles - après un pic lié à la phase de concertation du PNACC - atteint son minimum en 2011.
L?évaluation de l?audience fait ensuite état d?une croissance significative en 2012 et 2013.
L?examen de la médiane, lissant les effets conjoncturels, indique un taux de croissance annuel
supérieur à 50 % sur les deux dernières années. Quel que soit le paramètre considéré, le taux de
croissance du « portail » est significativement plus élevé que celui de l?ensemble de la DGEC.
La totalité de cette croissance de fréquentation n?est, bien sûr, pas entièrement attribuable aux
seules mesures de la fiche communication du PNACC (Figure 1). En effet, les actions sectorielles
ou transversales (ex : lancement du portail Drias les futurs du climat) des autres fiches contribuent
à accroître l?intérêt général pour la thématique de l?adaptation. De plus, les événements
internationaux relatifs au climat (ex : publications du GIEC) focalisent fortement les médias et l
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 33/50
Année 2010 2011 2012 2013
Moyenne des visites mensuelles du portail pour l?ensemble de l?année 2227 2061 2998 6032
Taux de croissance annuel de la moyenne des visites mensuelles du portail - -11% +45% +101%
Taux de croissance annuel de la moyenne des visites mensuelles de la DGEC - - +22% +19%
Médiane des visites mensuelles du portail pour l?ensemble de l?année 1721 1828 2851 4750
Taux de croissance annuel de la médiane des visites mensuelles du portail - +1% +56% +67%
Taux de croissance annuel de la médiane des visites mensuelles de la DGEC - - +18% +31%
Tableau 1 : données agrégées de fréquentation du portail de l?adaptation.
http://www.drias-climat.fr/
http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Impacts-et-adaptation-ONERC-.html
public.
L'enrichissement progressif des informations, des documents et de la sélection d'outils accessibles
depuis le « portail de l'adaptation » a permis d'augmenter de manière importante la fréquentation
du site dès le quatrième trimestre 2011, notamment grâce à la mise en place de la rubrique
« actualité ». Une analyse fine de la consultation des différentes rubriques (Figure 2) sera conduite
en 2014 afin de renforcer l'équilibre des différents sujets et de cibler les efforts sur les points jugés
peu efficaces (ex : base de données de projets de recherche, Wiklimat). En première lecture de la
figure 2, il est notable que la mise en place de la rubrique « impacts » conçue avec comme objectif
d?offrir une lecture progressive (du curieux au connaisseur) au moyen d?une fusion des
« indicateurs » et des « supports pédagogiques » a, dès le mois suivant (mai 2013), enregistrée
une forte fréquentation. La fréquentation de la rubrique « expertise » reflète l?audience record
accompagnant la publication du volume 1 du 5e rapport d?évaluation du GIEC. Inversement, la
refonte de la rubrique « adaptation » destinée aux acteurs impliqués dans l?adaptation et mettant
en avant la démarche nationale et le processus de suivi et d?évaluation du PNACC ne s?est pas
accompagnée d?une évolution significative de sa fréquentation.
Enfin, une attente importante relative à la diffusion d'initiatives locales a été confirmée par la
fréquentation de Wiklimat. En effet, depuis son ouverture en juillet 2013, Wiklimat a enregistré en
moyenne 455 visites par mois alors que la fréquentation moyenne de la rubrique correspondante
s'élevait à 120 visites mensuelles les trois années précédentes.
Mesures nouvelles et co-bénéfices
En complément des mesures du PNACC, une convention pluriannuelle a été signée en 2013 entre
la DGEC et l'association Météo et Climat - Société météorologique de France afin de définir une
collaboration en matière de communication notamment à destination du grand public et des
médias. Il s'agit d'un effet d'entraînement intéressant à plusieurs titres puisque antérieurement les
échanges avec cette association (acteur majeur de la communication vers le public et de la
vulgarisation) étaient seulement occasionnels et peu formalisés.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 34/50
Conclusions de la fiche "Information communication"
Les douze mesures demeurent pertinentes et doivent continuer à être
mises en oeuvre. La mesure présentant un retard significatif
(renouvellement d'une exposition) de 2 ans et demi doit elle aussi être
maintenue. La conduite de cette mesure est planifiée en 2014 avec une
réalisation programmée début 2015. Tous les éléments disponibles
montrent un fort enjeu en matière d'information et de communication sur
la thématique de l'adaptation au changement climatique. Cette demande
se traduit notamment par le nombre de sollicitations des services de l?État
par la presse augmentant année après année.
Fiche "Éducation Formation"
La fiche "Éducation-Formation" est composée de cinq actions dont quatre sont mises en
oeuvre et une a été abandonnée. Aucun budget spécifique n'a été identifié dans le cadre
du PNACC pour ces actions dans la mesure où elles sont portées par des missions plus larges du
CGDD, de Météo-France et de l'Ademe.
Actions 5 actions 4 en cours 0 retardée 1 ajournée
La première action consistant à développer des supports pédagogiques spécifiques mis en ligne
sur le site de Météo-France avec le concours de l?Éducation nationale est achevée. Le site
http://education.meteofrance.com contient une rubrique thématique sur l'effet de serre et des
niveaux de lecture ciblés (école, collège, lycée). La fréquentation moyenne du site s'élève à
18 369 visites et 52 923 pages vues par mois en 2012.
L'action 2 relative aux métiers de l'économie verte est achevée, elle a donné lieu à la publication
de fiches et de dossiers incluant des éléments sur l'adaptation au changement climatique. L'action
3 concernant la formation des professionnels de santé est en cours de développement mais n'a
pas réellement produit de livrable à ce jour.
L'action 4 dont la mise en oeuvre pose problème, vise à intégrer l'adaptation au changement
climatique comme élément de réflexion dans le processus de création d'entreprises, en particulier
en matière d'identification des opportunités à saisir. Le manque de mobilisation et de structuration
des acteurs concernés n'a pas permis d'enclencher l'action au cours des deux premières années.
Ainsi, le pilote de la fiche propose d?abandonner cette action.
Conclusions de la fiche "Éducation-Formation"
Les questions de l'éducation et de la formation restent centrales sur des
sujets complexes comme le climat. Les éléments relatifs à la formation
professionnelle sont plus difficiles à mettre en oeuvre dans la mesure où
ils nécessitent d'appréhender la sensibilité des secteurs aux changements
climatiques préalablement à la mobilisation des formateurs et à la
définition d'objectifs pédagogiques. Une recherche de complémentarité
avec la fiche "information communication" pourrait rendre plus efficace la
mobilisation de tel ou tel secteur à l'avenir.
Fiche "Recherche"
Présentation
La question de la recherche intervient à différents niveaux dans le PNACC. En effet,
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 35/50
http://education.meteofrance.com/
certains aspects généraux de transfert d?information ou de connaissances sont traités au sein de la
fiche « Actions transversales » alors que certains aspects très spécifiques sont traités au sein des
fiches à dominante sectorielle. La principale valeur ajoutée de la fiche « Recherche » se situe donc
au niveau d?orientation de programmes de financement, de mutualisation de moyens ou de mise
en cohérence d?actions.
L?élaboration comme la mise en oeuvre de la fiche « Recherche » s?appuient sur les acquis du
programme de recherche incitatif nommé GICC (gestion et impacts du changement climatique) du
ministère de l?écologie, du développement durable et de l?énergie. Ce programme a permis de
financer de nombreuses recherches et études émergentes ou orphelines sur les thèmes des
impacts et de l?adaptation au changement climatique (en complément de l?ANR) au cours des
quatorze dernières années.
Mise en oeuvre
Les quatre actions recherche sont toutes mises en oeuvre de manière globalement satisfaisante.
Deux des douze mesures avancent plus lentement que prévu mais ne suscitent pas d?inquiétude
majeure. L?exécution d?une mesure a été différée de deux années, le report à la deuxième période
de mise en oeuvre du PNACC garde néanmoins sa pertinence.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 16 mesures 15 en cours 3 retardées 0 abandonnée
L?ouverture au public en juillet 2012 du site Drias les futurs du climat est une des réalisations-
phares des deux premières années de mise en oeuvre du PNACC. Drias les futurs du climat, en
facilitant l'accès aux projections climatiques issues de la recherche française, contribue à alimenter
en amont les études avec les données et les éléments d'interprétation les plus pertinents produits
en France. La plupart des études d'impacts faisant l'objet de mesures sectorielles du PNACC
s'appuieront sur les données disponibles via le site Drias les futurs du climat. Enfin, ce site permet
également une visualisation aisée des principaux paramètres et indicateurs permettant à chacun
d'appréhender concrètement comment le climat régional peut changer. Le site Drias les futurs du
climat constitue ainsi un élément majeur du PNACC et un pilier pour la fourniture de
services climatiques au bénéfice de toute la société. Il permet à chacun de se renseigner,
d'évaluer et d?anticiper la manière dont il répondra au climat de demain.
Le projet EPIDOM qui se termine début 2014 a permis de coordonner les recherches françaises
sur la prévisibilité décennale et a contribué à un bonne participation française au rapport du GIEC
sur cette thématique. Les enseignements importants en matière de prévision décennale, de
prévisibilité et d'incertitudes associées commencent à être disponibles et vont permettre
d'alimenter les réflexions sur l?adaptation et la variabilité climatique.
Un projet fédérateur nommé « Extrêmoscope » concernant les événements extrêmes, impliquant
les équipes françaises travaillant sur l?attribution du changement climatique, vient d?être lancé fin
2013 pour une durée de trois ans et demi. Cette mesure, bien que décalée dans le temps, vise à
combler le déficit de connaissances identifié, en dépit des messages véhiculés par les médias sur
le sujet.
Budget
Le budget total engagé pour les actions de recherche s?élève à 35 % du budget identifié. Il est
important de noter que le volume financier initialement envisagé pour la fiche « Recherche » n?a
pas pu être mobilisé au niveau souhaité (50 % attendu à mi-parcours). En effet, une diminution
conséquente des crédits alloués à la recherche, notamment au MEDDE, a eu un impact significatif
sur les mesures de la fiche. Cependant, la recherche systématique de co-financements sur des
projets stratégiques permet de maintenir un niveau d?intervention convenable. Pour ce faire, il est
parfois nécessaire d?aménager les objectifs initiaux à la marge afin de permettre à tous les
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 36/50
partenaires de maximiser les résultats escomptés.
Revue à mi-parcours et perspectives
Le bilan d'activité du portail Drias les futurs du climat (établi au 06/11/2013) atteste une attente
importante des acteurs de l?adaptation. En effet, la fréquentation cumulée du site atteint un total
d'environ 200 000 visites émanant d'environ 90 pays avec un total de 7 millions de pages
consultées. En moyenne environ 2 500 visiteurs consultent les projections climatiques sur Drias
les futurs du climat chaque mois (hors pics liés majoritairement à des opérations de
communication). Environ 700 comptes individuels ont été ouverts pour les utilisateurs souhaitant
accéder à l'espace de commande de données et produits. 25 % de ces comptes ont déjà procédé
au moins à une commande. Une centaine de réponses directes concernant l?usage des données
ont été apportées aux utilisateurs via la ligne d?appel (hotline) mise en place. Un co-bénéfice
important de cette mesure est la pérennisation des échanges au sein d?un groupe
d?utilisateurs mis en place pendant le projet de recherche. Ainsi, 60 personnes se sont réunies en
2013 pour échanger sur l?amélioration des données et du service.
Le succès du site Drias les futurs du climat traduit une co-construction réussie entre utilisateurs
intermédiaires (bureaux d?études, prescripteurs, consultants, services techniques) et laboratoires
de recherche climatique.
En complément des projections climatiques, la fiche recherche du PNACC prévoit l?ouverture d?un
Wiki adaptation afin de valoriser les initiatives locales sous la forme d?alimentation décentralisée.
Ainsi Wiklimat a ouvert en juillet 2013 ; deux points non-bloquants restent à traiter avant la
promotion d?un usage plus large au delà des premiers contributeurs pilotes (DREAL Rhône-Alpes,
Certu et MEDDE). La finalité de cet outil a été ajustée au cours des deux premières années du
PNACC afin de ne pas dupliquer sur Wiklimat des informations déjà disponibles par ailleurs. En
particulier, la vocation de Wiklimat est le partage d?actions d?adaptation mises en oeuvre par les
collectivités ou des organisations locales. Wiklimat n?a pas vocation à diffuser des connaissances
générales sur le climat ou les impacts du changement climatique ou recenser la littérature sur ces
sujets, mais à se concentrer sur la manière dont les vulnérabilités locales peuvent être traitées. A
ce titre, l?articulation avec le Géoportail de l?IGN est une fonctionnalité clé. La fréquentation
cumulée de l?outil après cinq mois s?établit environ à 2 500 visites et 10 600 pages vues, ce qui
traduit une réelle attente compte tenu du peu de pages déjà écrites (une quinzaine).
Conclusions de la fiche "Recherche"
Toutes les mesures définies doivent continuer à être mises en oeuvre au
cours des prochaines années. Des axes de recherche nouveaux
commencent à apparaître par rapport à la période préparatoire de
2009/2010. Ainsi, la question des services climatiques se développant en
aval des actions de recherche est un domaine structurant pour un grand
nombre d?acteurs. Compte tenu de l?émergence du sujet sur la scène
mondiale, une action nationale de définition des services climatiques a été
lancée en complément du PNACC. Les propositions qui en émaneront
pourront constituer une action-phare de la fiche « Actions transversales » et influencer certaines
actions de recherche postérieures au PNACC 2011-2015.
Le maintien d?une mobilisation importante des équipes de recherche et des laboratoires sur les
thèmes impacts et adaptation est un co-bénéfice très important pour l?alimentation continue et
solide du processus d?adaptation national. Au delà des actions et mesures considérées
individuellement, le PNACC induit un effet d?entraînement et de mobilisation lui conférant une
valeur ajoutée intrinsèque dans le domaine de la recherche.
Fiche "Financement et assurance"
Présentation
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 37/50
Les actions se concentrent sur les orientations suivantes :
? intégrer la dimension adaptation dans les outils du développement durable pour les
territoires et les entreprises ;
? introduire des critères pour éviter le financement de projets qui ne sont pas résilients au
changement climatique ;
? mobiliser des ressources pour l'adaptation ;
? appuyer le recours à une expertise spécialisée pour les petites collectivités et entreprises ;
? adapter les mesures incitatives pour les particuliers ;
? renforcer les couvertures assurantielles pour faire face au changement climatique ;
? évaluer les coûts et les bénéfices des actions d'adaptation.
Bilan d?exécution technique à mi-parcours
Actions 7 actions 5 en cours 2 retardées 1 abandonnée
Mesures 11 mesures 9 en cours 6 retardées 1 abandonnée
Le référentiel d'évaluation des Agendas 21 inclut l'adaptation au changement climatique dans ses
critères. En revanche, sur les études d'impacts les dispositions du décret de décembre 2011
n'intègrent pas explicitement l'adaptation au changement climatique. La mise en oeuvre n'est donc
à ce jour pas totalement satisfaite pour ces études d'impacts. Concernant les entreprises, le décret
n° 2012-557 du 24 avril 2012 relatif aux obligations de transparence des entreprises en matière
sociale et environnementale mentionne explicitement l'adaptation dans les informations à inclure
au rapport du Conseil d'administration.
Une méthodologie pour caractériser la résilience au changement climatique des investissements a
été élaborée et sera diffusée début 2014. Le critère de prise en compte du changement climatique
pour les choix d'investissements à longue durée de vie a par ailleurs été fortement promu dans le
cadre de la préparation du futur Accord de partenariat relatif à l'utilisation des fonds européens
(pilotage de la Datar).
Concernant les sources de financement, la concertation nationale a promu l'utilisation des fonds
européens à des fins d'adaptation et de gestion des risques. Ces actions peuvent être éligibles
pour la période 2014-2020. En revanche, les travaux d'inventaire des outils de financement
existants pour l'adaptation n'ont pas encore débuté.
Depuis 2012, les études relatives à l'adaptation au changement climatique sont éligibles au
financement de la Dotation d?équipement des territoires ruraux (DETR). La circulaire annuelle
relative à l'usage de ces fonds fait une référence directe au PNACC. L'action miroir prévue pour
les PME n'a pas encore débuté.
L'action relative à l?intégration de l'adaptation dans les outils incitatifs n'a pas encore démarré.
Plusieurs dispositifs incitatifs actuels contribuent à l'adaptation (ex : certaines dispositions des
certificats d'économie d'énergie dans le chapitre énergie).
Concernant le volet assurantiel, le principe de responsabiliser davantage les acteurs aux risques
encourus fait l'objet d'une réflexion dans le cadre du projet de réforme du régime des catastrophes
naturelles. En effet, la possibilité de moduler les primes de collectivités ou de grandes entreprises
qui investiraient spécifiquement pour réduire leur vulnérabilité est en cours d'étude. Un projet de loi
en ce sens est à l'examen du Sénat depuis 2012. Concernant la couverture assurantielle dans les
DOM, les nouvelles statistiques publiées en 2013 permettront d'engager l'action du plan prévue.
L'étude sur les coûts et bénéfices de l'adaptation n'a pas été lancée mais des travaux sont
programmés en 2014 notamment en ce qui concerne l'adaptation des logements.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 38/50
Bilan d?exécution financière à mi-parcours
Ce thème s'appuyant sur des travaux en régie, il n'y a pas d'exécution financière spécifique.
Revue à mi-parcours et perspectives
L'action relative à l'intégration de l'adaptation dans les outils de développement durable a produit
des résultats concernant les agendas 21 et le rapportage au titre de la responsabilité sociétale des
entreprises (RSE). Il pourrait être par ailleurs pertinent d'examiner les dispositions d'adaptation
rapportées dans le cadre de la RSE d'ici la fin du PNACC en matière d'évaluation. Le dispositif est
encore très récent.
En ce qui concerne les nouvelles dispositions relatives aux études d?impact, l'absence de prise en
compte explicite de l'adaptation dans les dispositions relatives à ces études ne permettra pas
d'atteindre l'ensemble des objectifs programmés initialement.
La prise en compte de la résilience au changement climatique dans les investissements a connu
quelques avancées à travers des travaux méthodologiques et l'orientation des fonds européens
vers cette thématique. Néanmoins, il conviendrait dans les suites du PNACC d'étendre
progressivement cette approche à l'ensemble des dispositifs de financement publics des
investissements à longue durée de vie. Cette action ambitieuse n'était pas prévue dans ce premier
PNACC, mais reste cependant pertinente. Le retour d'expérience sur l'utilisation des fonds
européens fournira des enseignements en ce sens.
Malgré le retard d'inventaire des outils financiers disponibles pour l'adaptation, cette mesure très
pertinente sera mise en oeuvre dans la seconde partie du PNACC. C'est un chantier technique et
ambitieux compte-tenu de la diversité des mécanismes à examiner.
La mise à disposition de fonds pour les petites collectivités afin de diligenter des études
d'adaptation est un pas important. Afin de caractériser son efficacité, une étude de l'utilisation des
fonds à des fins d'adaptation sera réalisée d'ici la fin du PNACC. Le dispositif est trop récent pour
faire un bilan des financements effectivement sollicités et mobilisés pour l'adaptation.
L'action sur les mécanismes incitatifs reste pertinente car il est déjà établi que certains
financements actuels pour les économies d'énergie contribuent à l'adaptation. La diversité des
outils à examiner rend cependant incertain la mise en oeuvre de cette action d'ici 2015.
Les réflexions actuelles sur l'évolution du régime des catastrophes naturelles permettent d'être
optimiste quant à la plus forte incitation à réduire sa vulnérabilité aux risques climatiques. Ces
sujets étant néanmoins complexes, l'aboutissement d'un régime plus favorable à l'adaptation au
changement climatique est encore incertain à horizon 2015. Concernant la couverture
assurantielle ultramarine, les actions inscrites au PNACC permettront une meilleure connaissance
des dynamiques mais ne permettront pas de résoudre ce problème à horizon 2015 : un point de la
dynamique de la couverture assurantielle à échéance 2015 sera néanmoins réalisé afin d'estimer
l'efficacité des actions de promotion de cette assurance.
L'action sur les coûts et les bénéfices de l'adaptation sera très probablement réduite à quelques
secteurs clés comme le bâtiment. Les ressources actuellement disponibles ne permettront pas de
couvrir tous les thèmes identifiés initialement (trait de côte, bâtiment, enjeux territoriaux et services
écosystémiques).
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 39/50
Conclusions de la fiche "Financement et assurance"
Les mesures ont permis d'inscrire l'adaptation dans les documents cadres
pour la RSE, les Agendas 21 et les fonds d'études pour les petites
collectivités. Ces actions étant récentes, un travail de suivi des impacts de
ces mesures devra être engagé dans la suite du plan.
L'adaptation et la question de la résilience climatique sont également
devenues des composantes importantes dans l'utilisation des
financements européens.
Des travaux importants restent à mener relativement à l'identification d'autres ressources
financières aujourd'hui disponibles pour l'adaptation et l?évaluation de certains coûts d'adaptation.
La réflexion sur la responsabilisation des assurés aux risques climatiques connaît une dynamique
encourageante. Dans ce secteur, néanmoins, l'horizon 2015 parait proche pour atteindre
l'ensemble des résultats escomptés, y compris en ce qui concerne les DOM.
Fiche "Littoral"
Rappel des objectifs de la fiche "littoral"
Les grands principes d'adaptation du secteur littoral sont les suivants :
? adopter une stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, et préparer la mise en
oeuvre de l?option de relocalisation des activités et des biens dans une dynamique de
recomposition territoriale ;
? développer des méthodes d?évaluation de l?impact économique, social et environnemental
et de l?efficacité des mesures de prévention ;
? analyser la vulnérabilité des territoires et des populations ;
? disposer d?outils de modélisation, acquérir des données sur l'évolution du trait de côte, et
créer un réseau national d'observation du trait de côte ;
? ne pas augmenter la vulnérabilité des personnes, des biens et des activités économiques ;
? évaluer et développer la résilience face aux aléas liés au changement climatique.
Mise en oeuvre des mesures et atteinte des objectifs
Les quatre actions déclinées en dix mesures ont toutes démarré au cours des deux premières
années d'exécution.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardées 0 abandonnée
Mesures 10 mesures 10 en cours 2 retardées 0 abandonnée
Deux mesures achevées ont atteint leurs objectifs. Deux mesures présentent des incertitudes
quant à l'atteinte des objectifs initiaux et deux mesures présentent un retard significatif.
Le budget total engagé pour les actions de la fiche littoral s?élève à 66 % du budget identifié pour
cette fiche.
Revue à mi-parcours et perspectives
La stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, adoptée en mars 2012, traite de
l'influence du changement climatique au sein de l'axe A relatif au développement de l'observation
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 40/50
du trait de côte et à l'identification des territoires à risque d?érosion pour hiérarchiser l'action
publique, et de l'axe C qui étudie les conditions et les questionnements relatifs à la mise en oeuvre
des options de gestion du trait de côte (protection, relocalisation des activités et des biens, ou gestion
des perturbations de manière temporaire).
L'influence de l'élévation du niveau marin sur la dynamique côtière (érosion ou accrétion) étant
insuffisamment étudiée, la stratégie s'efforce de maintenir ce point de vigilance comme élément de
réflexion. Cette approche permettra ainsi d'intégrer plus facilement les avancées futures dès que
des déclinaisons pratiques seront réalisées (stratégies locales et nationale).
En 2013, cinq projets ont été retenus dans le cadre de l'appel "Expérimentation de la relocalisation
des activités et des biens : recomposition spatiale des territoires menacés par les risques
littoraux". Cet appel à projets a suscité beaucoup d'intérêt au delà des acteurs de la gestion du
littoral, s'agissant d'expérimentations pilotes visant à encourager la mise en oeuvre de démarches
intégrées de relocalisation des activités et des biens, tout en maintenant le dynamisme des
territoires. Les projets ont été retenus pour leur pertinence et leur engagement avec les différents
partenaires locaux. Répartis sur l?ensemble des façades maritimes de métropole et d?outre-mer, ils
sont représentatifs de différentes morphologies de littoral (dunaire, sableuse, rocheuse, côtes à
falaise) et de typologies d?enjeux variés.
Le ministère chargé de l'écologie, du développement durable, et de l'énergie soutient et
accompagne ces initiatives pendant deux ans, période au cours de laquelle leurs démarches de
relocalisation seront concrétisées. Sur la base des enseignements de ces projets, une restitution
nationale sera élaborée proposant des éléments méthodologiques et de doctrine concernant la
mise en oeuvre de la relocalisation des activités et des biens.
A l'image du processus itératif de l'adaptation, ces démarches ont vocation à documenter les
prochaines actions à développer en matière de gestion intégrée des zones côtières. De telles
actions, intégrant les paramètres climatiques, constituent des leviers importants en matière
d'adaptation des zones côtières.
Conclusions de la fiche "Littoral"
La plupart des actions et mesures de la fiche "littoral" sont des éléments
portés par la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte
(SNGITC). Si la démarche nationale d'adaptation au changement
climatique n'est pas à l'origine de la plupart des mesures, elle présente
l'intérêt d'identifier des bénéfices multiples au titre de différentes politiques
publiques et favorise ainsi la recherche de synergies et la mutualisation
des moyens humains et financiers.
La prise en compte du changement climatique dans la SNGITC comme un
élément de contexte pour la définition des aménagements à long terme est facilitée par les apports
méthodologiques et les données développées dans le cadre de la fiche "action transversale" et
"recherche". L'enrichissement mutuel se matérialise aussi par des innovations en matière de
gouvernance et d'aménagement littoral attendues comme apport de l'action 4 pouvant alimenter
les analyses portées par la fiche "gouvernance".
Fiche "Montagne"
Rappel des objectifs de la fiche MONTAGNE
La spécificité physique (fragmentation, microclimats) de la montagne face au
changement climatique, sa socio-économie particulière et la vulnérabilité de ses écosystèmes (y
compris anthropo-écosystème) nécessitent des actions ciblées et identifiées selon plusieurs axes :
Agriculture et forêt ; Gouvernance ; Risques naturels ; Tourisme et loisirs.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 41/50
Atteinte des objectifs
Depuis 2011, les 13 mesures identifiées ont progressé de manière différenciée selon les sujets :
? 2 mesures de l?action agriculture et forêt n?ont pas débuté ;
? 2 mesures relevant des actions gouvernance et agriculture sont sans doute à réorienter ;
? toutes les autres sont en cours ou ont déjà connu des premiers résultats encourageants
incitant à prolonger ou intensifier le chantier.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 13 mesures 11 en cours 1 retardée 0 abandonnée
Une attention particulière devra être portée aux stratégies de développement des groupes d'action
locale (LEADER). Cependant, il n?est pas certain que l?ensemble des études et projets attendus
dans le domaine agriculture-forêt aboutiront avant 2015. Cette difficulté ne doit pas conduire à
abandonner le sujet, le pastoralisme, la forêt et l?agriculture de moyenne montagne étant des
éléments patrimoniaux de forte valeur affichant une grande sensibilité.
L?intégration du changement climatique dans les milieux de la montagne est résolument en cours,
tant dans la gouvernance publique que privée.
Si l?impact direct sur la prise de décision ou le changement de comportement ou de modèle
économique est encore peu visible, les travaux territoriaux récents (notamment SRCAE, PCET,
observatoires locaux, études, etc.), ont soulevé chez les acteurs des envies d?approfondir et de
mieux faire, qui nécessitent des éléments de connaissance plus spécifiques, à une maille si
possible plus fine, dont les acteurs ne disposent pas encore.
Mise en oeuvre des mesures
Le budget total engagé pour les actions de la fiche montagne s?élève à 49 % du budget prévu.
Les cinq schémas de massifs métropolitains ont été révisés et l'intégration des préoccupations
climatiques est présente dans chaque document. Le sujet de l'adaptation est intégré dans les
travaux des comités de massifs et vivifié par les actions de recherches, d'observatoires et la mise
en place d'actions internationales. Le Conseil national de la montagne du 29 avril 2013 a traité du
sujet du changement climatique et défini des pistes de progrès.
Des travaux de gestion intégrée des risques ont été conduits par le commissariat de massif des
Alpes avec le pôle alpin d'étude et de recherche pour la prévention des risques naturels sur 9 sites
pilotes (130 communes impliquées).
Les actions en cours soulèvent des questions d?ordre méthodologique ? comment croiser les
problématiques de risques naturels « classiques » et les effets du changement climatique - qui
demandent à être encore approfondies.
La publication en 2011 des travaux SCAMPEI (Scénarios climatiques adaptés aux zones de
montagne : phénomènes extrêmes, enneigement et incertitudes), donnant des projections
d?enneigement avec une maille de 8 kilomètres, a apporté un élément de connaissance majeur,
valorisé immédiatement par les professionnels et partiellement disponible désormais sur le portail
DRIAS les futurs du climat.
Ces éléments, et ceux des nouveaux observatoires locaux du changement climatique (Pyrénées,
Rhône-Alpes) soutiennent des études et stratégies de réorientation de l?économie de montagne
bien intégrées dans les plans et programmes interrégionaux de massifs (PO / CPER), complétés
par des études nationales (typologie des stations de montagne) ou internationales (Alpes).
Un focus est mis particulièrement sur l?évolution des pratiques touristiques et de loisir dans les
travaux des comités de massifs, des collectivités, des filières professionnelles, alimentés par les
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 42/50
publications régulières d?ATOUT France.
Conclusions de la fiche "Montagne"
La qualité et la précision des données climatiques et de vulnérabilité sont
à ajuster aux enjeux de territoires très particuliers, et nécessitent un
approfondissement de la connaissance, ici plus qu?ailleurs sur le territoire,
pour permettre l?intégration réelle de l?adaptation dans la conception des
projets et des stratégies, dans les domaines de l?agriculture, de la
sylviculture, du pastoralisme, du tourisme. Une recherche de synergie
avec la fiche "Information" semble pertinente pour certaines mesures.
Le travail territorial (études interrégionales, SRCAE, PCET, observatoires)
est à croiser avec des mobilisations de filières, pour envisager les indispensables éléments de
plasticité que les habitants, acteurs et territoires de montagne devront développer pour pouvoir
s?adapter à un présent en forte évolution, mais dont les trajectoires dans le futur reposent sur de
nombreuses inconnues climatiques, écologiques et socio-économiques.
Fiche "Action européenne et internationale"
Rappel des objectifs de la fiche
L?adaptation est un enjeu qui dépasse les frontières nationales. Le PNACC a ainsi inscrit
des actions de coopération européenne et internationale qui contribuent au renforcement de notre
capacité d?adaptation comme à la solidarité internationale. Ces actions s?organisent selon 4 axes :
? la contribution à l?adaptation dans l?espace européen ;
? les actions d?amélioration des connaissances du climat mondial ;
? le renforcement des capacités des pays en développement pour faire face aux impacts du
changement climatique ;
? l?appui à des institutions locales des pays en développement pour l?intégration de
l?adaptation dans les actions de développement
Bilan d?exécution technique à mi-parcours
L?ensemble des actions prévues connaît une mise en oeuvre globalement conforme aux prévisions
et aux engagements de la France quant à la solidarité internationale pour la lutte contre le
changement climatique.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 12 mesures 12 en cours 3 retardées 0 abandonnée
La France continue de participer activement aux travaux européens. En 2011 et 2012, elle a
participé au groupe consultatif pour l?élaboration de la stratégie européenne. Depuis 2013, elle
participe activement aux consultations sur la mise en oeuvre de cette stratégie européenne
(orientation du suivi des politiques nationales, révision des normalisations européennes pour
l?adaptation). Par ailleurs, le projet Hymex permet d?améliorer la compréhension du climat
méditerranéen ce qui sera valorisable à terme dans les projections régionalisées sur cette zone.
Au niveau international, le projet Caraib Hycos a permis d?améliorer la couverture en équipements
hydrologiques et de former les personnels des pays de la Caraïbe en 2012. Ces activités
permettent d?améliorer la connaissance du climat de cette région. Par ailleurs, des données sur le
climat passé du Pacifique (certaines remontant à 1820) ont pu être sauvées grâce à une dotation
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 43/50
du fonds Pacifique. Cela permettra d?améliorer à terme les projections climatiques sur cette zone.
Enfin la France continue de contribuer financièrement à l?effort international pour le fonctionnement
du GIEC et le développement du Cadre mondial pour les services climatiques.
Les actions de renforcement des capacités des pays en développement face aux risques
climatiques ont permis la mise en place d?une plate-forme dédiée à la gestion des risques
climatiques au niveau de l?Union Africaine, à la mise en place de la vigilance sur l?émergence de
paludisme en altitude en Éthiopie. Les actions de prévision saisonnière du climat (programme
PRESAO) permettent également d?anticiper les crises alimentaires éventuelles en Afrique de
l?ouest. Des outils pour identifier saisonnièrement les risques accrus de paludisme et de méningite
sont en développement. Enfin, des investissements pour l?adaptation au changement climatique de
la production agricole et pastorale sont réalisés dans 8 pays d?Afrique de l?ouest
L?amélioration du suivi hydrologique du fleuve Niger appuyé par la France permet également de
préparer un outil régional suivi des impacts du changement climatique et d?aide à la décision pour
l?adaptation des grands investissements de type barrage. Des opérations pour intégrer les impacts
du changement climatique dans la gestion du parc national des Quirimbas au Mozambique sont en
cours. Enfin, les actions dans la ville d?Oujda ont permis de renforcer la distribution d?eau et
d?améliorer le rendement du réseau d?eau potable : ces actions permettent une meilleure résilience
en contexte de raréfaction de la ressource hydrique dans le futur.
Dans le cadre de projets non identifiés initialement dans le PNACC, des collaborations
occasionnelles mais suivies ont eu lieu entre 2011 et 2013 entre des organismes nationaux et la
Commission de l'océan indien (Comores, Maurice, Seychelles, Madagascar, La Réunion) et le
Plan bleu (pourtour méditerranéen). Chaque fois, l'expérience de planification du PNACC a pu être
partagée avec des partenaires internationaux attentifs à la transposition du savoir-faire français.
Bilan d?exécution budgétaire à mi-parcours
73 % des budgets prévus pour la période 2011-2015 ont été engagés. Des actions non prévues
initialement dans le PNACC ont bénéficié d?appuis supplémentaires tels que de nouveaux projets
dédiés à l?adaptation dans le cadre de financements portés par l?Agence française de
développement et le Fonds français pour l?environnement mondial.
Revue à mi-parcours et perspectives
Les actions de niveau européen permettent de faire valoir l?expérience française et certaines
approches importantes qui ont été reprises dans la stratégie européenne d'adaptation présentée
en 2013. De plus, la structuration du PNACC permet une mobilisation rapide des services de l?État
pour contribuer aux travaux européens sur l?adaptation. Ainsi, il a été relativement aisé de mettre
en place une concertation nationale représentative pour contribuer au projet d'accord de
partenariat entre la France et l'Union Européenne relatif à l?utilisation des fonds structurels pour la
période 2014-2020. La réduction des risques et l?adaptation au changement climatique seront
éligibles aux financements régionaux européens. Compte tenu des enjeux européens multiples, il
est important de garder participation soutenue à l?Agenda adaptation de l?Union européenne.
Les actions relatives à l?amélioration des connaissances ont permis d?obtenir des produits capitaux
dont la publication du dernier rapport d?évaluation du GIEC est une illustration. Cependant, en
dehors des actions inscrites au PNACC de nombreux besoins subsistent pour la sauvegarde des
données anciennes comme pour l?entretien ou le développement des capacités pérennes
d'observation du climat au niveau international. Les actions du PNACC sur ce volet ne permettent
pas de couvrir tous les besoins identifiés.
Les projets d?aide au développement portés dans le cadre du PNACC (gestion des risques,
prévision saisonnière, adaptation de l?agriculture et du pastoralisme, suivi des ressources
hydrologiques, etc.) permettent d?améliorer la préparation de pays émergents aux impacts
inéluctables du changement climatiques. Ces actions inscrites au PNACC en 2011 ont récemment
été renforcées par de nouvelles initiatives portées par les acteurs publics de l?aide au
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 44/50
développement française (AFD, FFEM, etc.). Ainsi, depuis 2011, l?AFD appuie chaque année une
quinzaine de projets contribuant à l?adaptation au changement climatique dans le monde et qui
s?ajoutent à ceux inscrits dans le PNACC.
Enfin, la feuille de route et le suivi des actions du PNACC permettent d?alimenter les équipes
françaises impliquées dans la négociation climatique mondiale où le champ de l?adaptation gagne
une audience croissante.
Conclusion de la fiche "Europe et international"
La mise en place du cadre d?action qu?est le PNACC a incontestablement
eu une forte plus-value pour la visibilité et l?audience de la France au
niveau européen et international. Les développements innovants réalisés
en France en matière institutionnelle (ex : processus d'élaboration et de
concertation) ou technique contribuent à donner une image dynamique et
suscitent des échanges d?expérience multiples.
L?aide financière française aux pays en développement pour l?adaptation connaît une croissance
continue qui n?est pas entièrement reflétée dans le PNACC établi en 2011. Les résultats
enregistrés par les projets d?adaptation ont incontestablement renforcé la préparation de nombreux
États (y compris la France) à la gestion des effets du changement climatique.
Fiche "Gouvernance"
Rappel des objectifs
Les actions « Gouvernance », à articuler avec celles du thème « Financement et
assurance » et celles du thème « Recherche », visent essentiellement :
? à améliorer la coordination des actions territoriales (échelle, compétence,
complémentarité ?) d?adaptation dans un contexte de complexité en matière de répartition
des compétences, des responsabilités et moyens ;
? à mieux intégrer dans la prise de décision publique et privée la prise en compte des enjeux
du changement climatique, et à cette fin, instiller de la connaissance relative à l?adaptation
chez les acteurs, du conseil et de l?aide à la décision ;.
? à mieux articuler les approches sectorielles, dans la réalité opérationnelle des territoires, en
développant notamment des approches de réduction de la vulnérabilité et de résilience des
territoires ;
? à évaluer les politiques publiques, en relevant leurs effets en matière d?intégration
opérationnelle de l?adaptation dans l?action.
Atteinte des objectifs
Depuis 2011, les cinq chantiers (mesures) identifiés ont bien progressé, même si certains ont pris
un peu de retard, ces retards étant toutefois justifiés par la qualité des productions. Aucune
mesure n?a été abandonnée, toutes ont démarré. L?ensemble des outils attendus ont été produits
et les réflexions projetées sont en cours, et produiront leurs conclusions avant fin 2015.
Actions 2 actions 2 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 5 mesures 5 en cours 1 retardée 0 abandonnée
Le paysage français a considérablement évolué avec l?élaboration des SRCAE au niveau régional
et l?obligation de PCET, ces deux documents comportant un volet adaptation. Les collectivités
comme les services de l?Etat se sont mobilisés sur ces sujets, demandant, et obtenant, de la
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 45/50
connaissance sur les vulnérabilités territoriales face au changement climatique.
Il semble, toutefois, que l?ensemble des collectivités publiques aient aujourd?hui des difficultés à
intégrer réellement les éléments de connaissance dans la prise de décision sur les projets, dans
les plans et dans les programmes.
Mise en oeuvre des mesures
Le budget engagé pour les actions de gouvernance s?élève à 88 % du budget identifié.
Six études interrégionales ont été menées, traitant des vulnérabilités et des stratégies d?adaptation
à une échelle intermédiaire rarement utilisée, qui a montré sa pertinence en ce qui concerne
l?apport de connaissance et les échanges entre services. Les éléments recueillis dans ces études
ont alimenté la plupart des exercices régionaux de SRCAE dans leur volet adaptation et un grand
nombre de PCET et d?autres exercices de planification, comme les SCOT.
Ces exercices territoriaux ont été facilités par le déploiement des outils de l?Ademe et du CGDD
facilitant l?intégration de la thématique adaptation, donnant des clés pour les études de
vulnérabilités et des pistes et exemples concrets pour les stratégies et actions.
Parallèlement, des démarches - légères - d?évaluation sont en cours, tant à l?Ademe qu?à la Datar
ou à l?Onerc, pour tirer des enseignements des pratiques territoriales actuelles et trouver des
leviers d?amélioration, en s?inspirant en particulier des meilleures pratiques nationales et
internationales.
Conclusions de la fiche "Gouvernance"
Les actions en cours soulèvent des questions de même nature :
? difficultés à définir concrètement, dans la majorité des cas, ce
qu?est une action d?adaptation,
? inadéquation, la plupart du temps, du champ lexical utilisé dans le
domaine de l?adaptation,
? manque d?outils et mécanismes de décision en situation d'incertitude, l?incertitude des
scénarios climatiques se compliquant de prospectives sociales systémiques complexes à
moyen et court terme.
Par contre, elles révèlent que malgré la complexité de l?organisation institutionnelle française, il est
possible d?articuler les échelles de connaissance, de stratégie et d?action, grâce à un engagement
fort des acteurs leaders.Les actions sont sur la bonne voie et le bilan 2015 du PNACC devrait être
plus riche qu?espéré au départ sur cette thématique.
La nécessité est maintenant d?avoir des exemples concrets à montrer en matière d?actions et plans
d?adaptation, d?avoir des retours d?expériences à valoriser et d?avoir des données sur les coûts de
l?action ou l?inaction. Il faut montrer concrètement que l?adaptation ne fait pas appel à des actions
totalement déconnectées de ce que connaissent les collectivités et qu?il y a vraiment des
avantages à anticiper le changement climatique. Pour cela l?aspect communication est primordial
et doit faire l?objet de travaux spécifiques. Il serait aussi utile de s?intéresser plus avant aux modes
de gouvernance et à l?investissement dans le domaine de l?adaptation du secteur privé.
Articulation avec la planification infra-nationale (SRCAE, PCET)
En mai 2013, 610 PCET étaient adoptés ou engagés (458 en novembre 2012, source : Ademe),
dont 430 soumis à obligation (283 en novembre 2012) et 180 volontaires (175 en novembre 2012).
En novembre 2013, 21 Schémas régionaux du climat de l'air et de l'énergie (SRCAE) sont
adoptés, 4 sont en attente d?adoption (Basse-Normandie, Rhône-Alpes, La Réunion, Corse) et la
consultation est en cours pour le dernier (Pays de la Loire). En novembre 2012, seulement 9
SRCAE étaient adoptés.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 46/50
Une analyse des éléments d?adaptation de la totalité des SRCAE a été conduite dans le cadre
d?une réflexion sur la gouvernance de l?adaptation. Ces schémas sont d?ambitions et de structures
très variées et présentent tous un solide volet diagnostic. En matière d?adaptation, les priorités
sont mises sur les enjeux locaux les plus importants et dans plusieurs régions une réelle
dynamique s?est enclenchée.
Tous les SRCAE possèdent un état des lieux analysant les vulnérabilités régionales, et sont dotés
d'un document d'orientation qui traite notamment d'adaptation au changement climatique.
Conformément aux documents de cadrage peu prescriptifs sur ce point, différents modes
d?intégration de l'adaptation dans les SRCAE ont été utilisés :
? l'adaptation peut bénéficier d'une section à part, au même titre que les politiques
sectorielles (bâtiment, transports, etc.) ;
? ces différentes sections peuvent être articulées entre elles à l'aide d'objectifs stratégiques
communs ;
? les orientations peuvent être organisées par politiques climat, air et énergie (une section
dédiée à l'adaptation)
? l'adaptation peut être incorporée dans les politiques sectorielles.
? l?adaptation peut bénéficier d?un caractère polymorphe, selon une triple logique (intégration
aux politiques sectorielles, section spécifique et d'orientations transversales).
L'intégration des orientations « adaptation » dans les autres politiques sectorielles vise en général
à faciliter la mise en oeuvre. Cela leur assure une meilleure représentation parmi les autres
impératifs climat, air, énergie, tout en favorisant l'imprégnation par les parties prenantes de leurs
objectifs et de leurs enjeux. Il apparaît que les caractéristiques et le degré d'intégration de
l'adaptation sont propres à chacun des schémas. Il ressort de l'analyse des vingt-six SRCAE que
certains ont prévu une intégration explicite de l'adaptation aux politiques sectorielles, d'autres,
ayant adopté une stratégie a posteriori, reportent cette dimension sur les PCET.
L'importance des orientations relatives à l'adaptation au changement climatique s'analyse de façon
quantitative et qualitative. Dans l'ensemble, l'adaptation est plutôt bien prise en compte au sein
des vingt-six SRCAE. Elle n'est pas occultée par les recommandations d?atténuation, ni masquée
par le traitement des énergies renouvelables. L'adaptation est une thématique récente, où
l'amélioration des connaissances et les besoins de sensibilisation des élus et des professionnels
sont des préalables indispensables pour développer des stratégies plus ambitieuses.
La place occupée par l'adaptation dans les SRCAE varie sensiblement selon le schéma concerné.
Les écarts dans la prise en compte des impacts du changement climatique et des nécessités de
s'y adapter sont l'expression d'une problématique nouvelle, sur laquelle toutes les régions ne
peuvent avancer à la même vitesse. Malgré cela, dans certains SRCAE ce sont les autres
politiques climat, air, énergie qui se rattachent aux politiques d'adaptation, lorsque ces dernières
sont mises en avant.
Les schémas où l'adaptation est polymorphe sont indéniablement ceux où elle bénéficie du plus
d'attention et d'orientations. Mais ce résultat semble être dû davantage à l'attention portée par les
élus locaux à la problématique de l'adaptation et à leur maîtrise des enjeux, qu'à la structure du
schéma. D'autre part, la dimension de l'adaptation dépend des territoires concernés et de leurs
vulnérabilités spécifiques. Ainsi, certaines régions identifient dans les démarches d?adaptation
un enjeu stratégique important en matière d?attractivité future, induisant une forte implication
sur ce sujet.
Il est à noter également que les SRCAE comportent des axes « adaptation » souvent communs
avec le PNACC (ex : développement des connaissances, intégration de l'adaptation dans les
politiques). Cela reflète à la fois l'effort de structuration des réflexions adaptation au niveau
régional ainsi que les interactions informelles entre niveaux national et régional lors de
l'élaboration de ces documents (consultation des régions pour l'élaboration du PNACC en 2010,
échange d'expertises et de méthodologies pour l'élaboration des schémas, etc.).
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 47/50
Des études complémentaires conduites par l?Ademe, la Caisse des dépôts et consignations et la
Datar sont en cours. Elles permettront d?alimenter le processus d?évaluation du PNACC en matière
de gouvernance notamment sur les échelles infra-régionales (ex : PCET, SCOT, PLU) et inter-
régionales (ex : Schéma de massif, MEDCIE) pour lesquelles peu d?information est disponible.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 48/50
Synthèse générale
Après deux années et demie de mise en oeuvre, quelques mesures ont atteint un niveau
d'exécution permettant les premiers exercices d'évaluation (suivi quantitatifs de fréquentation ou
de diffusions de pratiques vertueuses en matière d'adaptation). Les pilotes de fiche se sont
attachés, dans cette première partie du PNACC 2011-2015, à identifier les types d'évaluation
possibles, à définir et alimenter les référentiels quantitatifs lorsque cela est possible. Aussi, peu
d'évaluations très poussées sont déjà disponibles. Lorsque c'est le cas, il s'agit seulement
d'évaluation d'impact de mesures ou d?actions. Aucune analyse coût/avantage ou coût/efficacité
n'a pour l'instant été conduite.
Les pilotes ont néanmoins accompli l'exercice d'auto-évaluation qualitatif concernant
l'aboutissement des mesures et actions en regard des objectifs initiaux. Cet examen systématique
montre les éléments suivants :
? 92 % des actions et 86 % des mesures ont démarré ;
? 60 % du budget identifié a été engagé ;
? 60 % des mesures et actions sont en phase avec les objectifs initiaux ;
? 5 % des mesures et actions suscitent des inquiétudes par rapport à l'atteinte d'objectifs
significatifs ;
? 35 % des mesures et actions pourraient ne pas atteindre l'intégralité de leurs objectifs
initiaux.
La situation globale plutôt satisfaisante ne doit pas occulter quelques difficultés importantes
identifiées dans certaines fiches comme par exemple la difficulté de mobiliser des acteurs clés ou
des ressources budgétaires.
Ce premier exercice sera approfondi par une évaluation méthodique externe du PNACC au cours
des années 2014 et 2015. Le processus national d'adaptation dans son ensemble fera l'objet d'un
examen attentif afin d'identifier les faiblesses, les atouts et les points de vigilance dont il faudra
tenir compte à l'avenir. L'évaluation approfondie pourra s'appuyer sur des éléments identifiés dans
le présent rapport. En effet, au delà de la restitution de l'état du PNACC à mi-parcours plusieurs
axes de réflexions ont été proposés par les pilotes.
Comme signalé à plusieurs reprises, en dépit des contraintes budgétaires inhérentes à un travail
de planification sur un pas de temps 2011-2015, les engagements budgétaires ont été globalement
tenus (60% d'engagement global à mi parcours) et des effets de levier sur des financements
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 49/50
60% des mesures et
actions atteindront
leurs objectifs
35% des mesures et
actions pourraient
ne pas atteindre
leurs objectifs
5% des mesures
et actions sont
ajournées ou
abandonnées
additionnels signalés dans plusieurs fiches. L'inscription d'actions dans le PNACC permet donc de
fournir un cadre pour la mise en oeuvre d'actions de long terme et en assure une relative
pérennité.
Fort de l'expérience d'incorporation de l'adaptation au sein de politiques ou d'actions sectorielles,
l'ensemble des pilotes identifie des améliorations ou des actions complémentaires. Ce retour
d'expérience sera extrêmement précieux pour alimenter la réflexion préparatoire au prolongement
de la démarche d'adaptation nationale au terme du PNACC en 2015.
L'ensemble des actions entreprises à ce jour dans le PNACC a permis, au vu des objectifs déjà
atteints, de renforcer notre résilience et notre préparation au changement climatique. La deuxième
partie du plan et l'avenir des politiques d'adaptation permettront de maintenir cet effort face à
l'évolution inéluctable du climat de la France dans les prochaines décennies.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 50/50
Tableau 2 : synoptique de la mise en oeuvre des actions du PNACC
actions
Fiches thématiques du PNACC
Budget Total
taux taux taux
ACTIONS TRANSVERSALES 90% 5 5 100% 2 40% 0 0%
SANTE 53% 5 3 60% 1 20% 2 40%
RESSOURCES EN EAU 58% 5 5 100% 0 0% 0 0%
BIODIVERSITE 64% 4 4 100% 0 0% 0 0%
RISQUES NATURELS 65% 5 5 100% 0 0% 0 0%
AGRICULTURE 64% 5 5 100% 0 0% 0 0%
FORET 45% 5 4 80% 0 0% 1 20%
PECHE ET AQUACULTURE 100% 1 1 100% 0 0% 0 0%
ENERGIE ET INDUSTRIE 0% 5 4 80% 1 20% 1 20%
14% 4 4 100% 1 25% 0 0%
URBANISME ET CADRE BATI 55% 4 4 100% 0 0% 0 0%
TOURISME 100% 2 2 100% 0 0% 0 0%
INFORMATION 49% 4 4 100% 0 0% 0 0%
EDUCATION-FORMATION -% 5 4 80% 0 0% 1 20%
RECHERCHE 35% 4 4 100% 0 0% 0 0%
FINANCEMENT ET ASSURANCE -% 7 5 71% 2 29% 2 29%
LITTORAL 66% 4 4 100% 0 0% 0 0%
MONTAGNE 49% 4 4 100% 0 0% 0 0%
73% 4 4 100% 0 0% 0 0%
GOUVERNANCE 88% 2 2 100% 0 0% 0 0%
total 60% 84 77 92% 7 8% 7 8%
Situation au 1er décembre 2013
En
cours
En
cours
en
retard
Non
démarrées
ou stoppées
INFRASTRUCTURES ET
SYSTÈMES DE TRANSPORT
ACTION EUROPÉENNE ET
INTERNATIONALE
Résumé
Processus d'évaluation du plan
Fiche "Actions transversales"
Fiche "Santé"
Fiche "Ressources en eau"
Fiche "Biodiversité"
Fiche "Risques naturels"
Fiche "Agriculture"
Fiche "Forêt"
Fiche "Pêche-Aquaculture"
Fiche "Énergie et industrie"
Fiche "Infrastructures et systèmes de transport"
Fiche "Urbanisme et cadre bâti"
Fiche "Tourisme"
Fiche "Information communication"
Fiche "Éducation Formation"
Fiche "Recherche"
Fiche "Financement et assurance"
Fiche "Littoral"
Fiche "Montagne"
Fiche "Action européenne et internationale"
Fiche "Gouvernance"
Articulation avec la planification infra-nationale (SRCAE, PCET)
Synthèse générale
INVALIDE) (ATTENTION: OPTION étude spécifique sur l'aéroport de Nice.
L?ensemble de ces travaux bénéficie d?une animation d?un réseau technique associant spécialistes
du réseau scientifique et technique et représentants des opérateurs et gestionnaires
d'infrastructure, ainsi que d?un séminaire annuel « adaptation au changement climatique » pour les
transports.
Bilan d?exécution budgétaire à mi parcours
Le séquençage temporel des actions de ce thème fait que certaines actions n'ont pu être
démarrées à cause du retard pris sur d?autres. Par ailleurs, la phase d?étude de vulnérabilité
représente près de 80 % des ressources allouées à ce thème et n?a pas encore débuté en 2013.
Or ce type d'études est difficile à chiffrer tant que la révision des référentiels techniques n'est pas
achevée et que l'on ne connaît pas de façon suffisamment précise les paramètres et valeurs
climatiques auxquels les réseaux de transport devront s'adapter. Ainsi, le taux d?engagement de 14
% des ressources est aujourd?hui peu représentatif de l?avancement global des travaux visés par
cette fiche.
Revue à mi-parcours et perspectives
Le volume de référentiels concerné par des paramètres climatiques a confirmé la grande
pertinence du travail de revue entamé dans le cadre du PNACC. Il a aussi mis en évidence deux
barrières pratiques :
? ce travail de revue devra ensuite faire appel à des projections sur des paramètres
climatiques futurs « non standards » pour réaliser les études de vulnérabilité : par exemple,
l?évolution des cycles gel-dégel hivernaux ou bien l'évolution des précipitations extrêmes
provoquant des inondations torrentielles, l'évolution des tempêtes de toutes sortes ;
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 26/50
? pour de nombreux ouvrages anciens, les paramètres de conception ne sont pas
standardisés, aussi il est probable qu?il ne soit pas toujours envisageable d?estimer leur
résilience future au changement climatique.
Des études prospectives sur l?évolution de la demande de transport de voyageurs, notamment en
milieu urbain et en région ont pu être engagées. Les résultats permettront de déterminer si les
effets du changement climatique seront sensibles par rapport aux grands déterminants de
l?évolution de la demande. L?étude prospective concernant le fret reste à lancer.
L?élaboration de méthodologie de vulnérabilité sur les réseaux est un exercice important car il a
mis en évidence :
? la complexité des phénomènes de réseau et le besoin de connaissances des projections
climatiques territorialisées et de connaissances détaillées des éléments constitutifs de ces
réseaux ;
? la pertinence de cette réflexion pour le futur mais aussi pour mieux appréhender les cas
présents au delà des questions de changement climatique.
Ce volet du PNACC est une action sans regret car elle sera applicable aux questions actuelles de
vulnérabilité des réseaux. Cependant sa complexité intrinsèque et le niveau de connaissance sur
les réseaux et les paramètres climatiques qu?elle requiert constitueront un travail conséquent pour
qu?elle soit appliquée de manière globale au niveau national mais également pour qu?elle puisse
être appropriée par les gestionnaires des systèmes infra-nationaux. Stratégiquement, il est
probable que les études de vulnérabilité se concentrent dans un premier temps sur des zones clés
et quelques exemples représentatifs. Cette phase de mise en application prévue dans la suite du
PNACC pourrait mettre également en évidence des besoins de communication spécifiques pour
qu?elle puisse être mise à disposition des échelons infra-nationaux. Des défis d?envergure restent
donc à traiter d?ici la fin du PNACC et sans doute au-delà.
La mise en réseau des gestionnaires d?infrastructures et des spécialistes techniques autour des
questions d?adaptation a permis d?améliorer la connaissance des enjeux de l?adaptation et des
solutions pratiques à apporter. Ce réseau a permis de lancer des chantiers sur la vulnérabilité au
changement climatique et les actions de l?adaptation dans tous les modes de transports. Cette
dynamique a permis, après une phase d'appropriation de la problématique de l'adaptation pour les
transports et de partage d'un vocabulaire commun, d'amorcer la phase de production des outils qui
devrait s'achever en 2014 tandis que s'engagera la phase d'études de vulnérabilité et d'analyse
des risques sur les différents réseaux.
Enfin, on signalera que le cadre fourni par le PNACC a permis également d?identifier des actions
nouvelles et de mobiliser des ressources supplémentaires :
? un travail spécifique sur l?évolution future des houles sur nos côtes, dimension clé pour de
nombreux ouvrages portuaires, a été lancé dans le cadre d?une thèse de doctorat appuyée
par le MEDDE ;
? une recherche sur la gestion prédictive et adaptative de la ressource en eau des voies
navigables en contexte de changement climatique a été lancée en 2013. Il s'agit au moyen
de modélisation d'élaborer l'architecture de la réactivité sur les conditions de navigation,
l'amélioration de la gestion de la ressource et l'anticipation des événements extrêmes.
Conclusions de la fiche "Infrastructures et systèmes de transport"
L?exécution à mi parcours de ce volet met en avant des succès (revue des
référentiels techniques, études de vulnérabilité aéroportuaires, recherches,
animation des acteurs techniques et création d'un réseau de
compétences) et des actions qui demanderont un travail conséquent en
matière de déploiement (études de vulnérabilité sur les réseaux) ou de
calendrier à tenir d?ici fin 2015 (réalisation d?études de vulnérabilités sur
tous les modes).
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 27/50
Fiche "Urbanisme et cadre bâti"
Présentation
Les actions couvertes par cette fiche traitent quatre thèmes et s?appuient notamment sur
les efforts réalisés dans la promotion de la biodiversité urbaine et des EcoQuartiers :
? intégrer l?adaptation dans les documents d?urbanisme ;
? promouvoir la nature en ville comme régulateur du climat urbain ;
? lutter contre les effets de la canicule et des îlots de chaleur urbains ;
? agir pour le confort d?été dans une perspective de hausse des températures.
Bilan d?exécution technique à mi parcours
Les travaux d?intégration de la biodiversité dans les documents d?urbanisme ont amené la
publication d?un guide pour l?intégration de la biodiversité dans les PLU en septembre 2013. Par
ailleurs, au premier janvier 2013, 11 SCoT intégraient les questions climat et trame verte et bleue.
L?intégration de la biodiversité dans les documents d?urbanisme, présentant des intérêts en matière
d?adaptation et bien au delà, sera poursuivie dans les prochaines années, notamment avec la mise
en place d?indicateurs de suivi des documents d?urbanisme spécifiques à la biodiversité. La
mesure relative de la prise en compte des risques liés au changement climatique dans les
documents d?urbanisme a pris du retard car il y a très peu de retours d?expérience sur cette
thématique. Dans ce cadre, trois outils méthodologiques sont préparés : prise en compte des
risques de submersion marine dans les SCoT, traitement des thèmes « îlot de chaleur urbain » et
« Santé » dans les documents d?urbanisme.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 ajournée
Mesures 9 mesures 6 en cours 3 retardées 1 ajournée
Les opérations de sensibilisation à la nature en ville (conférences nationales en 2011 et 2013, prix
spécifique dans les EcoQuartiers) montrent une forte appétence des collectivités sur ce thème. La
connexion avec la thématique de l?adaptation au changement climatique est encore marginale et
ce cycle de conférence sera poursuivi en 2014. On remarque que le thème de l?adaptation est en
progression dans les projets EcoQuartiers alors qu?il en était absent en 2009 : ainsi la question de
l?adaptation est traitée dans un tiers des projets d?EcoQuartiers en 2011. Un travail de retour
d?expérience de ces EcoQuartiers et villes durables est programmé en 2014. Par ailleurs, des
éléments de méthode ont été produits pour accompagner les EcoQuartiers à l?insertion de la
biodiversité dans leurs projets : les 10 fiches existantes seront enrichies de fiches plus spécifiques
relatives à l?intégration de l?adaptation dans ces EcoQuartiers. En revanche, l?exigence d?un
diagnostic de vulnérabilité dans les dispositions pour accéder au label EcoQuartiers a été revue
pour tenir compte des réflexions relatives à ce label, qui en ont fait la reconnaissance d?une
démarche intégrée d?aménagement s?attachant à apporter des réponses équilibrées appuyées sur
les quatre dimensions d?un référentiel parmi lesquelles figure « la préservation des ressources et
l?adaptation au changement climatique »
Le renforcement du critère de confort d?été dans la réglementation thermique a connu une
progression très satisfaisante et les conclusions sont attendues pour début 2014. Le moratoire
actuel sur les réglementations entraîne un report de la mise en oeuvre réglementaire au delà de
2014. Concernant la mesure relative à la recherche et l?innovation sur le confort d?été, le
lancement de l?appel à projet PREBAT (Programme national de recherche et d'expérimentation sur
l'énergie dans les bâtiments) sera finalement lancé en 2014. Les travaux relatifs au suivi de la
qualité de l?air connaissent un développement conforme aux prévisions : ils doivent permettre de
dresser un état des lieux dans divers bâtiments qui pourra être utilisé ultérieurement dans des
études pour l?adaptation.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 28/50
Bilan d?exécution budgétaire à mi parcours
Le taux d?engagement à mi-parcours est de 55 %. Il reflète la mise en oeuvre de la plupart des
mesures programmées. Il est à noter que des moyens supplémentaires ont été mobilisés dans le
cadre du PNACC pour la réalisation d?outils méthodologiques pour l?intégration de la biodiversité et
de l?adaptation dans les projets EcoQuartiers.
Revue à mi-parcours et perspectives
Action 1 : intégration de l?adaptation dans les documents d?urbanisme
Portée par les processus de trame verte et bleue et de sensibilisation accrue aux enjeux
environnementaux, l?intégration de la biodiversité dans les documents d?urbanisme est croissante
mais très progressive. Les efforts actuels ont besoin d?être poursuivis dans la durée pour voir la
dimension biodiversité s?étendre dans la planification urbaine voire intercommunale. Le bénéfice
généré en matière d?adaptation (amortissement des vagues de chaleurs ou rétention des
précipitations violentes) sera en conséquence très progressif. La promotion de la biodiversité sera
ainsi utile à l?adaptation mais ne pourra pas à elle seule couvrir tous les enjeux de la réduction de
la vulnérabilité au climat.
L?intégration de l?adaptation dans les documents d'urbanisme est totalement complémentaire de
l?action précédente mais ce sujet est encore relativement nouveau en matière de planification
locale. Les difficultés rencontrées dans la mise en place des volets adaptation des PCET se
retrouvent également dans le domaine de l?urbanisme. En effet, il existe encore très peu de retours
d?expérience si bien qu?actuellement l?effort a été porté sur la mise à disposition d?outils
méthodologiques et de retours d?expériences (3 guides en construction). Ces documents
constituent les premières étapes d?un processus qui devra s?inscrire dans la durée. L?apparition de
dispositions spécifiques à l?adaptation dans les documents d?urbanisme sera très marginale et à
horizon 2015 seuls des outils seront disponibles.
Ces deux actions restent toutefois pertinentes. Une étude spécifique réalisée en 2013 par le
Ministère de l?écologie auprès de 10 collectivités met en évidence que malgré une compréhension
de la problématique « adaptation » par les décideurs en matière de bâtiment et d?urbanisme, le
niveau local souligne un manque de recul et d?outils méthodologiques pour pouvoir progresser
dans le cadre de la planification et des décisions d?investissement. Les outils méthodologiques en
préparation répondent ainsi à une réelle attente.
Action 2 : promotion de la nature en ville en tant que contribution à la régulation du climat
urbain
Outre les aspects de sensibilisation des EcoQuartiers aux questions d?adaptation au changement
climatique, l?apparition de volet adaptation dans de nombreux projets EcoQuartiers depuis 2011
est une dynamique très encourageante. Le travail d?analyse de l?efficacité des dispositions
« adaptation » adoptées dans les projets EcoQuartier en 2011 et 2013 permettra de caractériser
l?impact réel et de diffuser les approches porteuses. Ce travail plus fin est prévu dans la seconde
partie du PNACC. Cette action devra ensuite se poursuivre dans la durée, au delà de 2015 et
étendue à d'autres entrées que les EcoQuartiers.
Action 3 : contre les effets de la canicule et des îlots de chaleur urbain
Dans la pratique, la promotion de l?adaptation dans le plan ville durable a reposé sur la
sensibilisation des porteurs d?initiatives EcoQuartier. L?action spécifique sur le plan Ville Durable
sera rapprochée de l?action précédente dans la suite du PNACC.
Action 4 : action pour le confort d?été dans une perspective de hausse des températures
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 29/50
Les travaux techniques sur la prise en compte du confort d?été dans la réglementation thermique
marquent une étape très importante en matière d?anticipation et de préparation des bâtiments au
changement climatique. Ces travaux très pertinents auront cependant une déclinaison
réglementaire retardée qu?il reste réaliste d?escompter d?ici la fin du PNACC.
Le retard de démarrage des travaux de recherche et d?innovation sur un bâtiment mieux adapté au
changement climatique reflète quant à lui la complexité de cette question. Plusieurs fois ajournée
dans les plans de travail du PREBAT, cette thématique devrait être lancée en 2014.
Enfin, l?action de suivi de la qualité de l?air reste très pertinente bien qu?entrant indirectement dans
le cadre du PNACC. En effet, le changement climatique pourrait entraîner des modifications de la
qualité de l?air : un état de référence dans un panel de bâtiment est donc une base précieuse pour
étudier ultérieurement l?influence de changement climatique. D?autre part, l?observation de la
qualité de l?air dans différents bâtiments pourrait également permettre d?identifier si des
aménagements mieux adaptés au changement climatique (par exemple : excellent indice de
confort d?été) présentent ou non des contraintes en ce qui concerne la qualité de l?air.
Il est par ailleurs à noter que dans le cadre d?une enquête citée précédemment concernant les
acteurs des chaînes de décision sur la construction de bâtiments publics, les personnes
interrogées estiment assez naturellement qu?un encadrement réglementaire et des publications
techniques sur les matériaux performants pour l?adaptation faciliteraient la prise en compte de
l?adaptation. Les actions relatives au critère de confort d?été dans la réglementation thermique et la
production de connaissances scientifiques à travers les appuis, notamment du PREBAT, restent
pertinentes et correspondent à un besoin exprimé au niveau local.
Conclusion de la fiche "Urbanisme et cadre bâti"
Ce thème du PNACC montre des avancées progressives mais rappelle
également que les actions devront s?inscrire dans la durée. En effet, si la
moitié des actions atteindront les résultats escomptés, l?autre moitié
nécessitera de s?inscrire dans un pas de temps dépassant 2015 pour
générer les impacts attendus, notamment quant à l?inscription de
l?adaptation dans les documents de planification urbaine.
Fiche "Tourisme"
Présentation
Le changement climatique influera sur l'attractivité touristique des territoires (enneigement,
paysages, ensoleillement, etc.) et leurs facteurs de production (ressources en eau, érosion des
plages, etc.). Les actions liées au thème du tourisme du PNACC se focalisent sur :
? la promotion du tourisme itinérant à vélo comme outil décarboné de diversification de
l'offre ;
? la promotion du ski nordique et de randonnée comme diversification de l'offre adaptée à
des enneigements plus variables.
Bilan d?exécution technique à mi parcours
Actions 2 actions 2 en cours 0 retardée 0 ajournée
L'action relative à la promotion du tourisme itinérant a été réalisée intégralement :
? un site dédié www.francevelotourisme.com a été mis en place depuis 2012. Il rassemble de
l'information sur le secteur du vélo de tourisme et des offres régionales. Il est le portail de
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 30/50
http://www.francevelotourisme.com/
l'association France Vélo tourisme qui rassemble collectivités et professionnels du secteur.
L'association à travers ses travaux et son site promeut le développement de cette filière
touristique avec l'appui de l?État ;
? cinq itinéraires de découverte touristique de la France à vélo ont fait l'objet d'un appui
financier en 2012 dans le cadre de l'appel à projet "Destinations France Vélo Tourisme
2012" ;
En développant un mode de tourisme de diversification et à faible émission de carbone, cette
démarche contribue à l'adaptation du secteur touristique.
Les activités de neige plus adaptées à des enneigements plus variables (raquette, ski de fond) ont
fait l'objet de campagnes annuelles de promotion à travers un appui au Conseil national du ski
nordique et de la moyenne montagne pour des campagnes de communication annuelles. Dans un
contexte de diminution future des enneigements, ce type d'activité participera à la résilience des
activités de montagne au changement climatique.
Bilan d?exécution budgétaire à mi parcours
Le taux d?engagement à mi-parcours est de 100 %. Il reflète la mise en oeuvre de l'ensemble des
activités prévues dans le thème tourisme pour ce premier PNACC.
Revue à mi-parcours et perspectives
Les dernières statistiques de la part du tourisme itinérant à vélo dans les séjours touristiques est
de 3,7% pour l'année 2011, marquant une légère progression (+0,7 points ) par rapport aux
années précédentes. Cette statistique n'est pas encore publiée à ce jour pour l'année 2012 mais
l'objectif est d'atteindre 6 % en 2015. L'efficacité de cette action en matière de promotion du
tourisme pourra être ainsi évaluée plus précisément d'ici la fin du PNACC mais la dynamique
actuelle est plutôt encourageante. Au delà de l'exécution efficace de cette activité, son lien avec la
dynamique d'adaptation au changement climatique reste relativement indirect et certaines activités
plus sensibles au changement climatique pourraient être bénéficiaires d'action de communication
et de structuration similaires à la suite de ce premier PNACC.
Les statistiques sur les activités nordiques (ski de fond, de randonnée et raquettes) publiées par
Atout France pour les saisons 2011/2012 et 2012/2013 indiquent une croissance des
fréquentations encourageante et globalement supérieure à la moyenne des quatre dernières
années. Si le bénéfice peut en être attribué en partie aux actions de promotions contenues dans le
PNACC, d'autres paramètres complexes entrent cependant aussi en jeu (qualité de l'enneigement
global; contexte socio-économique). Aussi, il est important de suivre ces évolutions sur une plus
longue période car la variabilité inter-annuelle reste très forte dans ces fréquentations.
Même si aujourd'hui l'ensemble des actions du thème "Tourisme" sont mises en oeuvre et
semblent montrer leur efficacité, il est important de signaler que pour ce premier plan d?adaptation
plusieurs volets sensibles au climat au sein de l'activité touristique ne font pas encore l'objet
d'actions spécifiques ce qui ouvre des perspectives pour la suite des travaux d'adaptation en
France : l'opportunité d'une communication plus ciblée auprès des professionnels du tourisme sur
les impacts et les modalités d'adaptation au changement climatique, des actions spécifiques sur le
tourisme littoral qui sera affecté par la remontée du niveau de la mer, la promotion des approches
d'adaptation déjà engagées sur le plan technique dans certaines stations de ski nordique comme
alpin (gestion de la neige, etc.), l'intégration du changement climatique dans les investissements
touristiques à longue durée de vie, etc. Les actions actuelles sur le vélo et le ski contribuent à
réduire la vulnérabilité au changement climatique mais de larges pans d'activités sont encore à
explorer pour ce thème, notamment en ce qui concerne la prospective économique et l'innovation.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 31/50
Conclusion de la fiche "Tourisme"
Les actions prévues dans le PNACC connaissent une exécution efficace
et les indicateurs de suivi des fréquentations des sites de ski nordique et
du tourisme à vélo sont encourageants. Cependant le champ actuel des
actions « tourisme » du PNACC est encore trop limité pour contribuer de
façon très significative à l'adaptation du secteur. Un renforcement des
activités dédiées serait très opportun dans les suites à donner au PNACC
pour ce thème.
Fiche "Information communication"
Présentation
Les quatre actions déclinées en douze mesures sont toutes mises en oeuvre de manière
satisfaisante. L'articulation des mesures d?information et de communication est structurée au
travers d?une stratégie élaborée dans le cadre du PNACC. Cette stratégie de communication,
finalisée en juillet 2012 (mesure 1.1), se décline en plans de mise en oeuvre annuels. L'objectif
global est de sensibiliser et mobiliser de manière appropriée différents publics :
? le public
? les élus locaux et les parlementaires
? les services techniques des collectivités
? les scolaires et le jeune public
? l'administration centrale de l?État
? la presse
Au delà des deux structures co-pilotant la fiche, plusieurs organismes sont mobilisés pour la mise
oeuvre des mesures associées en fonction des différents publics visés : notamment Météo-France,
Éducation Nationale, Ademe, Organisations non-gouvernementales.
Mise en oeuvre
La totalité des outils nécessaires à la mise en oeuvre des mesures ont été développés (ex :
Wiklimat, portail adaptation, vidéo) ou existaient préalablement (ex : lettre aux élus, indicateurs,
centre de ressource PCET, exposition). Dans le cas d?outils déjà existants, certains ont fait l?objet
d?améliorations importantes (ex : lettre aux élus, indicateurs). Cependant quelques
développements sont encore à mener pour que l'ensemble des vecteurs d'information et de
communication soient complètement opérationnels. Il s'agira essentiellement pour la suite du
PNACC d'exploiter au mieux, en les optimisant, les outils mis en place au cours des dernières
années. De fait, l'évaluation de l'impact des actions pourra se développer sur des bases plus
solides à partir de l'année 2014.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 12 mesures 11 en cours 1 retardée 0 abandonnée
Plusieurs actions à forte visibilité ont été organisées au cours des 3 années de mise en oeuvre :
lancement du PNACC, session de travail du GIEC et lancement de la base de données de projets
de recherche (cf. « fiche recherche ») en 2011 ; ouverture du site Drias les futurs du climat en
2012 ; relais de la publication du volume 1 du 5e rapport d'évaluation du GIEC en 2013.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 32/50
Budget
Sur le plan budgétaire, 47 % du volume financier prévu sur la durée du PNACC pour cette fiche est
engagé. L'enveloppe initiale a été revue à la baisse en raison d'arbitrages budgétaires notamment
pour la mesure 1.3 (exposition). La mise en oeuvre de cette mesure a donc été différée de deux
ans afin d'ajuster l'ambition aux ressources disponibles.
Revue à mi-parcours et perspectives
La courte durée de mise en oeuvre limite l'interprétation en matière d'évaluation d'impact de ces
mesures. Cependant, certains éléments paraissent déjà significatifs comme par exemple
l'évolution de la consultation de la partie « impacts et adaptation » du site du MEDDE (mesure 1.2,
portail de l'adaptation) indiquée dans le tableau 1. En particulier, le nombre moyen de visites
mensuelles - après un pic lié à la phase de concertation du PNACC - atteint son minimum en 2011.
L?évaluation de l?audience fait ensuite état d?une croissance significative en 2012 et 2013.
L?examen de la médiane, lissant les effets conjoncturels, indique un taux de croissance annuel
supérieur à 50 % sur les deux dernières années. Quel que soit le paramètre considéré, le taux de
croissance du « portail » est significativement plus élevé que celui de l?ensemble de la DGEC.
La totalité de cette croissance de fréquentation n?est, bien sûr, pas entièrement attribuable aux
seules mesures de la fiche communication du PNACC (Figure 1). En effet, les actions sectorielles
ou transversales (ex : lancement du portail Drias les futurs du climat) des autres fiches contribuent
à accroître l?intérêt général pour la thématique de l?adaptation. De plus, les événements
internationaux relatifs au climat (ex : publications du GIEC) focalisent fortement les médias et l
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 33/50
Année 2010 2011 2012 2013
Moyenne des visites mensuelles du portail pour l?ensemble de l?année 2227 2061 2998 6032
Taux de croissance annuel de la moyenne des visites mensuelles du portail - -11% +45% +101%
Taux de croissance annuel de la moyenne des visites mensuelles de la DGEC - - +22% +19%
Médiane des visites mensuelles du portail pour l?ensemble de l?année 1721 1828 2851 4750
Taux de croissance annuel de la médiane des visites mensuelles du portail - +1% +56% +67%
Taux de croissance annuel de la médiane des visites mensuelles de la DGEC - - +18% +31%
Tableau 1 : données agrégées de fréquentation du portail de l?adaptation.
http://www.drias-climat.fr/
http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Impacts-et-adaptation-ONERC-.html
public.
L'enrichissement progressif des informations, des documents et de la sélection d'outils accessibles
depuis le « portail de l'adaptation » a permis d'augmenter de manière importante la fréquentation
du site dès le quatrième trimestre 2011, notamment grâce à la mise en place de la rubrique
« actualité ». Une analyse fine de la consultation des différentes rubriques (Figure 2) sera conduite
en 2014 afin de renforcer l'équilibre des différents sujets et de cibler les efforts sur les points jugés
peu efficaces (ex : base de données de projets de recherche, Wiklimat). En première lecture de la
figure 2, il est notable que la mise en place de la rubrique « impacts » conçue avec comme objectif
d?offrir une lecture progressive (du curieux au connaisseur) au moyen d?une fusion des
« indicateurs » et des « supports pédagogiques » a, dès le mois suivant (mai 2013), enregistrée
une forte fréquentation. La fréquentation de la rubrique « expertise » reflète l?audience record
accompagnant la publication du volume 1 du 5e rapport d?évaluation du GIEC. Inversement, la
refonte de la rubrique « adaptation » destinée aux acteurs impliqués dans l?adaptation et mettant
en avant la démarche nationale et le processus de suivi et d?évaluation du PNACC ne s?est pas
accompagnée d?une évolution significative de sa fréquentation.
Enfin, une attente importante relative à la diffusion d'initiatives locales a été confirmée par la
fréquentation de Wiklimat. En effet, depuis son ouverture en juillet 2013, Wiklimat a enregistré en
moyenne 455 visites par mois alors que la fréquentation moyenne de la rubrique correspondante
s'élevait à 120 visites mensuelles les trois années précédentes.
Mesures nouvelles et co-bénéfices
En complément des mesures du PNACC, une convention pluriannuelle a été signée en 2013 entre
la DGEC et l'association Météo et Climat - Société météorologique de France afin de définir une
collaboration en matière de communication notamment à destination du grand public et des
médias. Il s'agit d'un effet d'entraînement intéressant à plusieurs titres puisque antérieurement les
échanges avec cette association (acteur majeur de la communication vers le public et de la
vulgarisation) étaient seulement occasionnels et peu formalisés.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 34/50
Conclusions de la fiche "Information communication"
Les douze mesures demeurent pertinentes et doivent continuer à être
mises en oeuvre. La mesure présentant un retard significatif
(renouvellement d'une exposition) de 2 ans et demi doit elle aussi être
maintenue. La conduite de cette mesure est planifiée en 2014 avec une
réalisation programmée début 2015. Tous les éléments disponibles
montrent un fort enjeu en matière d'information et de communication sur
la thématique de l'adaptation au changement climatique. Cette demande
se traduit notamment par le nombre de sollicitations des services de l?État
par la presse augmentant année après année.
Fiche "Éducation Formation"
La fiche "Éducation-Formation" est composée de cinq actions dont quatre sont mises en
oeuvre et une a été abandonnée. Aucun budget spécifique n'a été identifié dans le cadre
du PNACC pour ces actions dans la mesure où elles sont portées par des missions plus larges du
CGDD, de Météo-France et de l'Ademe.
Actions 5 actions 4 en cours 0 retardée 1 ajournée
La première action consistant à développer des supports pédagogiques spécifiques mis en ligne
sur le site de Météo-France avec le concours de l?Éducation nationale est achevée. Le site
http://education.meteofrance.com contient une rubrique thématique sur l'effet de serre et des
niveaux de lecture ciblés (école, collège, lycée). La fréquentation moyenne du site s'élève à
18 369 visites et 52 923 pages vues par mois en 2012.
L'action 2 relative aux métiers de l'économie verte est achevée, elle a donné lieu à la publication
de fiches et de dossiers incluant des éléments sur l'adaptation au changement climatique. L'action
3 concernant la formation des professionnels de santé est en cours de développement mais n'a
pas réellement produit de livrable à ce jour.
L'action 4 dont la mise en oeuvre pose problème, vise à intégrer l'adaptation au changement
climatique comme élément de réflexion dans le processus de création d'entreprises, en particulier
en matière d'identification des opportunités à saisir. Le manque de mobilisation et de structuration
des acteurs concernés n'a pas permis d'enclencher l'action au cours des deux premières années.
Ainsi, le pilote de la fiche propose d?abandonner cette action.
Conclusions de la fiche "Éducation-Formation"
Les questions de l'éducation et de la formation restent centrales sur des
sujets complexes comme le climat. Les éléments relatifs à la formation
professionnelle sont plus difficiles à mettre en oeuvre dans la mesure où
ils nécessitent d'appréhender la sensibilité des secteurs aux changements
climatiques préalablement à la mobilisation des formateurs et à la
définition d'objectifs pédagogiques. Une recherche de complémentarité
avec la fiche "information communication" pourrait rendre plus efficace la
mobilisation de tel ou tel secteur à l'avenir.
Fiche "Recherche"
Présentation
La question de la recherche intervient à différents niveaux dans le PNACC. En effet,
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 35/50
http://education.meteofrance.com/
certains aspects généraux de transfert d?information ou de connaissances sont traités au sein de la
fiche « Actions transversales » alors que certains aspects très spécifiques sont traités au sein des
fiches à dominante sectorielle. La principale valeur ajoutée de la fiche « Recherche » se situe donc
au niveau d?orientation de programmes de financement, de mutualisation de moyens ou de mise
en cohérence d?actions.
L?élaboration comme la mise en oeuvre de la fiche « Recherche » s?appuient sur les acquis du
programme de recherche incitatif nommé GICC (gestion et impacts du changement climatique) du
ministère de l?écologie, du développement durable et de l?énergie. Ce programme a permis de
financer de nombreuses recherches et études émergentes ou orphelines sur les thèmes des
impacts et de l?adaptation au changement climatique (en complément de l?ANR) au cours des
quatorze dernières années.
Mise en oeuvre
Les quatre actions recherche sont toutes mises en oeuvre de manière globalement satisfaisante.
Deux des douze mesures avancent plus lentement que prévu mais ne suscitent pas d?inquiétude
majeure. L?exécution d?une mesure a été différée de deux années, le report à la deuxième période
de mise en oeuvre du PNACC garde néanmoins sa pertinence.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 16 mesures 15 en cours 3 retardées 0 abandonnée
L?ouverture au public en juillet 2012 du site Drias les futurs du climat est une des réalisations-
phares des deux premières années de mise en oeuvre du PNACC. Drias les futurs du climat, en
facilitant l'accès aux projections climatiques issues de la recherche française, contribue à alimenter
en amont les études avec les données et les éléments d'interprétation les plus pertinents produits
en France. La plupart des études d'impacts faisant l'objet de mesures sectorielles du PNACC
s'appuieront sur les données disponibles via le site Drias les futurs du climat. Enfin, ce site permet
également une visualisation aisée des principaux paramètres et indicateurs permettant à chacun
d'appréhender concrètement comment le climat régional peut changer. Le site Drias les futurs du
climat constitue ainsi un élément majeur du PNACC et un pilier pour la fourniture de
services climatiques au bénéfice de toute la société. Il permet à chacun de se renseigner,
d'évaluer et d?anticiper la manière dont il répondra au climat de demain.
Le projet EPIDOM qui se termine début 2014 a permis de coordonner les recherches françaises
sur la prévisibilité décennale et a contribué à un bonne participation française au rapport du GIEC
sur cette thématique. Les enseignements importants en matière de prévision décennale, de
prévisibilité et d'incertitudes associées commencent à être disponibles et vont permettre
d'alimenter les réflexions sur l?adaptation et la variabilité climatique.
Un projet fédérateur nommé « Extrêmoscope » concernant les événements extrêmes, impliquant
les équipes françaises travaillant sur l?attribution du changement climatique, vient d?être lancé fin
2013 pour une durée de trois ans et demi. Cette mesure, bien que décalée dans le temps, vise à
combler le déficit de connaissances identifié, en dépit des messages véhiculés par les médias sur
le sujet.
Budget
Le budget total engagé pour les actions de recherche s?élève à 35 % du budget identifié. Il est
important de noter que le volume financier initialement envisagé pour la fiche « Recherche » n?a
pas pu être mobilisé au niveau souhaité (50 % attendu à mi-parcours). En effet, une diminution
conséquente des crédits alloués à la recherche, notamment au MEDDE, a eu un impact significatif
sur les mesures de la fiche. Cependant, la recherche systématique de co-financements sur des
projets stratégiques permet de maintenir un niveau d?intervention convenable. Pour ce faire, il est
parfois nécessaire d?aménager les objectifs initiaux à la marge afin de permettre à tous les
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 36/50
partenaires de maximiser les résultats escomptés.
Revue à mi-parcours et perspectives
Le bilan d'activité du portail Drias les futurs du climat (établi au 06/11/2013) atteste une attente
importante des acteurs de l?adaptation. En effet, la fréquentation cumulée du site atteint un total
d'environ 200 000 visites émanant d'environ 90 pays avec un total de 7 millions de pages
consultées. En moyenne environ 2 500 visiteurs consultent les projections climatiques sur Drias
les futurs du climat chaque mois (hors pics liés majoritairement à des opérations de
communication). Environ 700 comptes individuels ont été ouverts pour les utilisateurs souhaitant
accéder à l'espace de commande de données et produits. 25 % de ces comptes ont déjà procédé
au moins à une commande. Une centaine de réponses directes concernant l?usage des données
ont été apportées aux utilisateurs via la ligne d?appel (hotline) mise en place. Un co-bénéfice
important de cette mesure est la pérennisation des échanges au sein d?un groupe
d?utilisateurs mis en place pendant le projet de recherche. Ainsi, 60 personnes se sont réunies en
2013 pour échanger sur l?amélioration des données et du service.
Le succès du site Drias les futurs du climat traduit une co-construction réussie entre utilisateurs
intermédiaires (bureaux d?études, prescripteurs, consultants, services techniques) et laboratoires
de recherche climatique.
En complément des projections climatiques, la fiche recherche du PNACC prévoit l?ouverture d?un
Wiki adaptation afin de valoriser les initiatives locales sous la forme d?alimentation décentralisée.
Ainsi Wiklimat a ouvert en juillet 2013 ; deux points non-bloquants restent à traiter avant la
promotion d?un usage plus large au delà des premiers contributeurs pilotes (DREAL Rhône-Alpes,
Certu et MEDDE). La finalité de cet outil a été ajustée au cours des deux premières années du
PNACC afin de ne pas dupliquer sur Wiklimat des informations déjà disponibles par ailleurs. En
particulier, la vocation de Wiklimat est le partage d?actions d?adaptation mises en oeuvre par les
collectivités ou des organisations locales. Wiklimat n?a pas vocation à diffuser des connaissances
générales sur le climat ou les impacts du changement climatique ou recenser la littérature sur ces
sujets, mais à se concentrer sur la manière dont les vulnérabilités locales peuvent être traitées. A
ce titre, l?articulation avec le Géoportail de l?IGN est une fonctionnalité clé. La fréquentation
cumulée de l?outil après cinq mois s?établit environ à 2 500 visites et 10 600 pages vues, ce qui
traduit une réelle attente compte tenu du peu de pages déjà écrites (une quinzaine).
Conclusions de la fiche "Recherche"
Toutes les mesures définies doivent continuer à être mises en oeuvre au
cours des prochaines années. Des axes de recherche nouveaux
commencent à apparaître par rapport à la période préparatoire de
2009/2010. Ainsi, la question des services climatiques se développant en
aval des actions de recherche est un domaine structurant pour un grand
nombre d?acteurs. Compte tenu de l?émergence du sujet sur la scène
mondiale, une action nationale de définition des services climatiques a été
lancée en complément du PNACC. Les propositions qui en émaneront
pourront constituer une action-phare de la fiche « Actions transversales » et influencer certaines
actions de recherche postérieures au PNACC 2011-2015.
Le maintien d?une mobilisation importante des équipes de recherche et des laboratoires sur les
thèmes impacts et adaptation est un co-bénéfice très important pour l?alimentation continue et
solide du processus d?adaptation national. Au delà des actions et mesures considérées
individuellement, le PNACC induit un effet d?entraînement et de mobilisation lui conférant une
valeur ajoutée intrinsèque dans le domaine de la recherche.
Fiche "Financement et assurance"
Présentation
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 37/50
Les actions se concentrent sur les orientations suivantes :
? intégrer la dimension adaptation dans les outils du développement durable pour les
territoires et les entreprises ;
? introduire des critères pour éviter le financement de projets qui ne sont pas résilients au
changement climatique ;
? mobiliser des ressources pour l'adaptation ;
? appuyer le recours à une expertise spécialisée pour les petites collectivités et entreprises ;
? adapter les mesures incitatives pour les particuliers ;
? renforcer les couvertures assurantielles pour faire face au changement climatique ;
? évaluer les coûts et les bénéfices des actions d'adaptation.
Bilan d?exécution technique à mi-parcours
Actions 7 actions 5 en cours 2 retardées 1 abandonnée
Mesures 11 mesures 9 en cours 6 retardées 1 abandonnée
Le référentiel d'évaluation des Agendas 21 inclut l'adaptation au changement climatique dans ses
critères. En revanche, sur les études d'impacts les dispositions du décret de décembre 2011
n'intègrent pas explicitement l'adaptation au changement climatique. La mise en oeuvre n'est donc
à ce jour pas totalement satisfaite pour ces études d'impacts. Concernant les entreprises, le décret
n° 2012-557 du 24 avril 2012 relatif aux obligations de transparence des entreprises en matière
sociale et environnementale mentionne explicitement l'adaptation dans les informations à inclure
au rapport du Conseil d'administration.
Une méthodologie pour caractériser la résilience au changement climatique des investissements a
été élaborée et sera diffusée début 2014. Le critère de prise en compte du changement climatique
pour les choix d'investissements à longue durée de vie a par ailleurs été fortement promu dans le
cadre de la préparation du futur Accord de partenariat relatif à l'utilisation des fonds européens
(pilotage de la Datar).
Concernant les sources de financement, la concertation nationale a promu l'utilisation des fonds
européens à des fins d'adaptation et de gestion des risques. Ces actions peuvent être éligibles
pour la période 2014-2020. En revanche, les travaux d'inventaire des outils de financement
existants pour l'adaptation n'ont pas encore débuté.
Depuis 2012, les études relatives à l'adaptation au changement climatique sont éligibles au
financement de la Dotation d?équipement des territoires ruraux (DETR). La circulaire annuelle
relative à l'usage de ces fonds fait une référence directe au PNACC. L'action miroir prévue pour
les PME n'a pas encore débuté.
L'action relative à l?intégration de l'adaptation dans les outils incitatifs n'a pas encore démarré.
Plusieurs dispositifs incitatifs actuels contribuent à l'adaptation (ex : certaines dispositions des
certificats d'économie d'énergie dans le chapitre énergie).
Concernant le volet assurantiel, le principe de responsabiliser davantage les acteurs aux risques
encourus fait l'objet d'une réflexion dans le cadre du projet de réforme du régime des catastrophes
naturelles. En effet, la possibilité de moduler les primes de collectivités ou de grandes entreprises
qui investiraient spécifiquement pour réduire leur vulnérabilité est en cours d'étude. Un projet de loi
en ce sens est à l'examen du Sénat depuis 2012. Concernant la couverture assurantielle dans les
DOM, les nouvelles statistiques publiées en 2013 permettront d'engager l'action du plan prévue.
L'étude sur les coûts et bénéfices de l'adaptation n'a pas été lancée mais des travaux sont
programmés en 2014 notamment en ce qui concerne l'adaptation des logements.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 38/50
Bilan d?exécution financière à mi-parcours
Ce thème s'appuyant sur des travaux en régie, il n'y a pas d'exécution financière spécifique.
Revue à mi-parcours et perspectives
L'action relative à l'intégration de l'adaptation dans les outils de développement durable a produit
des résultats concernant les agendas 21 et le rapportage au titre de la responsabilité sociétale des
entreprises (RSE). Il pourrait être par ailleurs pertinent d'examiner les dispositions d'adaptation
rapportées dans le cadre de la RSE d'ici la fin du PNACC en matière d'évaluation. Le dispositif est
encore très récent.
En ce qui concerne les nouvelles dispositions relatives aux études d?impact, l'absence de prise en
compte explicite de l'adaptation dans les dispositions relatives à ces études ne permettra pas
d'atteindre l'ensemble des objectifs programmés initialement.
La prise en compte de la résilience au changement climatique dans les investissements a connu
quelques avancées à travers des travaux méthodologiques et l'orientation des fonds européens
vers cette thématique. Néanmoins, il conviendrait dans les suites du PNACC d'étendre
progressivement cette approche à l'ensemble des dispositifs de financement publics des
investissements à longue durée de vie. Cette action ambitieuse n'était pas prévue dans ce premier
PNACC, mais reste cependant pertinente. Le retour d'expérience sur l'utilisation des fonds
européens fournira des enseignements en ce sens.
Malgré le retard d'inventaire des outils financiers disponibles pour l'adaptation, cette mesure très
pertinente sera mise en oeuvre dans la seconde partie du PNACC. C'est un chantier technique et
ambitieux compte-tenu de la diversité des mécanismes à examiner.
La mise à disposition de fonds pour les petites collectivités afin de diligenter des études
d'adaptation est un pas important. Afin de caractériser son efficacité, une étude de l'utilisation des
fonds à des fins d'adaptation sera réalisée d'ici la fin du PNACC. Le dispositif est trop récent pour
faire un bilan des financements effectivement sollicités et mobilisés pour l'adaptation.
L'action sur les mécanismes incitatifs reste pertinente car il est déjà établi que certains
financements actuels pour les économies d'énergie contribuent à l'adaptation. La diversité des
outils à examiner rend cependant incertain la mise en oeuvre de cette action d'ici 2015.
Les réflexions actuelles sur l'évolution du régime des catastrophes naturelles permettent d'être
optimiste quant à la plus forte incitation à réduire sa vulnérabilité aux risques climatiques. Ces
sujets étant néanmoins complexes, l'aboutissement d'un régime plus favorable à l'adaptation au
changement climatique est encore incertain à horizon 2015. Concernant la couverture
assurantielle ultramarine, les actions inscrites au PNACC permettront une meilleure connaissance
des dynamiques mais ne permettront pas de résoudre ce problème à horizon 2015 : un point de la
dynamique de la couverture assurantielle à échéance 2015 sera néanmoins réalisé afin d'estimer
l'efficacité des actions de promotion de cette assurance.
L'action sur les coûts et les bénéfices de l'adaptation sera très probablement réduite à quelques
secteurs clés comme le bâtiment. Les ressources actuellement disponibles ne permettront pas de
couvrir tous les thèmes identifiés initialement (trait de côte, bâtiment, enjeux territoriaux et services
écosystémiques).
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 39/50
Conclusions de la fiche "Financement et assurance"
Les mesures ont permis d'inscrire l'adaptation dans les documents cadres
pour la RSE, les Agendas 21 et les fonds d'études pour les petites
collectivités. Ces actions étant récentes, un travail de suivi des impacts de
ces mesures devra être engagé dans la suite du plan.
L'adaptation et la question de la résilience climatique sont également
devenues des composantes importantes dans l'utilisation des
financements européens.
Des travaux importants restent à mener relativement à l'identification d'autres ressources
financières aujourd'hui disponibles pour l'adaptation et l?évaluation de certains coûts d'adaptation.
La réflexion sur la responsabilisation des assurés aux risques climatiques connaît une dynamique
encourageante. Dans ce secteur, néanmoins, l'horizon 2015 parait proche pour atteindre
l'ensemble des résultats escomptés, y compris en ce qui concerne les DOM.
Fiche "Littoral"
Rappel des objectifs de la fiche "littoral"
Les grands principes d'adaptation du secteur littoral sont les suivants :
? adopter une stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, et préparer la mise en
oeuvre de l?option de relocalisation des activités et des biens dans une dynamique de
recomposition territoriale ;
? développer des méthodes d?évaluation de l?impact économique, social et environnemental
et de l?efficacité des mesures de prévention ;
? analyser la vulnérabilité des territoires et des populations ;
? disposer d?outils de modélisation, acquérir des données sur l'évolution du trait de côte, et
créer un réseau national d'observation du trait de côte ;
? ne pas augmenter la vulnérabilité des personnes, des biens et des activités économiques ;
? évaluer et développer la résilience face aux aléas liés au changement climatique.
Mise en oeuvre des mesures et atteinte des objectifs
Les quatre actions déclinées en dix mesures ont toutes démarré au cours des deux premières
années d'exécution.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardées 0 abandonnée
Mesures 10 mesures 10 en cours 2 retardées 0 abandonnée
Deux mesures achevées ont atteint leurs objectifs. Deux mesures présentent des incertitudes
quant à l'atteinte des objectifs initiaux et deux mesures présentent un retard significatif.
Le budget total engagé pour les actions de la fiche littoral s?élève à 66 % du budget identifié pour
cette fiche.
Revue à mi-parcours et perspectives
La stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, adoptée en mars 2012, traite de
l'influence du changement climatique au sein de l'axe A relatif au développement de l'observation
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 40/50
du trait de côte et à l'identification des territoires à risque d?érosion pour hiérarchiser l'action
publique, et de l'axe C qui étudie les conditions et les questionnements relatifs à la mise en oeuvre
des options de gestion du trait de côte (protection, relocalisation des activités et des biens, ou gestion
des perturbations de manière temporaire).
L'influence de l'élévation du niveau marin sur la dynamique côtière (érosion ou accrétion) étant
insuffisamment étudiée, la stratégie s'efforce de maintenir ce point de vigilance comme élément de
réflexion. Cette approche permettra ainsi d'intégrer plus facilement les avancées futures dès que
des déclinaisons pratiques seront réalisées (stratégies locales et nationale).
En 2013, cinq projets ont été retenus dans le cadre de l'appel "Expérimentation de la relocalisation
des activités et des biens : recomposition spatiale des territoires menacés par les risques
littoraux". Cet appel à projets a suscité beaucoup d'intérêt au delà des acteurs de la gestion du
littoral, s'agissant d'expérimentations pilotes visant à encourager la mise en oeuvre de démarches
intégrées de relocalisation des activités et des biens, tout en maintenant le dynamisme des
territoires. Les projets ont été retenus pour leur pertinence et leur engagement avec les différents
partenaires locaux. Répartis sur l?ensemble des façades maritimes de métropole et d?outre-mer, ils
sont représentatifs de différentes morphologies de littoral (dunaire, sableuse, rocheuse, côtes à
falaise) et de typologies d?enjeux variés.
Le ministère chargé de l'écologie, du développement durable, et de l'énergie soutient et
accompagne ces initiatives pendant deux ans, période au cours de laquelle leurs démarches de
relocalisation seront concrétisées. Sur la base des enseignements de ces projets, une restitution
nationale sera élaborée proposant des éléments méthodologiques et de doctrine concernant la
mise en oeuvre de la relocalisation des activités et des biens.
A l'image du processus itératif de l'adaptation, ces démarches ont vocation à documenter les
prochaines actions à développer en matière de gestion intégrée des zones côtières. De telles
actions, intégrant les paramètres climatiques, constituent des leviers importants en matière
d'adaptation des zones côtières.
Conclusions de la fiche "Littoral"
La plupart des actions et mesures de la fiche "littoral" sont des éléments
portés par la stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte
(SNGITC). Si la démarche nationale d'adaptation au changement
climatique n'est pas à l'origine de la plupart des mesures, elle présente
l'intérêt d'identifier des bénéfices multiples au titre de différentes politiques
publiques et favorise ainsi la recherche de synergies et la mutualisation
des moyens humains et financiers.
La prise en compte du changement climatique dans la SNGITC comme un
élément de contexte pour la définition des aménagements à long terme est facilitée par les apports
méthodologiques et les données développées dans le cadre de la fiche "action transversale" et
"recherche". L'enrichissement mutuel se matérialise aussi par des innovations en matière de
gouvernance et d'aménagement littoral attendues comme apport de l'action 4 pouvant alimenter
les analyses portées par la fiche "gouvernance".
Fiche "Montagne"
Rappel des objectifs de la fiche MONTAGNE
La spécificité physique (fragmentation, microclimats) de la montagne face au
changement climatique, sa socio-économie particulière et la vulnérabilité de ses écosystèmes (y
compris anthropo-écosystème) nécessitent des actions ciblées et identifiées selon plusieurs axes :
Agriculture et forêt ; Gouvernance ; Risques naturels ; Tourisme et loisirs.
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 41/50
Atteinte des objectifs
Depuis 2011, les 13 mesures identifiées ont progressé de manière différenciée selon les sujets :
? 2 mesures de l?action agriculture et forêt n?ont pas débuté ;
? 2 mesures relevant des actions gouvernance et agriculture sont sans doute à réorienter ;
? toutes les autres sont en cours ou ont déjà connu des premiers résultats encourageants
incitant à prolonger ou intensifier le chantier.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 13 mesures 11 en cours 1 retardée 0 abandonnée
Une attention particulière devra être portée aux stratégies de développement des groupes d'action
locale (LEADER). Cependant, il n?est pas certain que l?ensemble des études et projets attendus
dans le domaine agriculture-forêt aboutiront avant 2015. Cette difficulté ne doit pas conduire à
abandonner le sujet, le pastoralisme, la forêt et l?agriculture de moyenne montagne étant des
éléments patrimoniaux de forte valeur affichant une grande sensibilité.
L?intégration du changement climatique dans les milieux de la montagne est résolument en cours,
tant dans la gouvernance publique que privée.
Si l?impact direct sur la prise de décision ou le changement de comportement ou de modèle
économique est encore peu visible, les travaux territoriaux récents (notamment SRCAE, PCET,
observatoires locaux, études, etc.), ont soulevé chez les acteurs des envies d?approfondir et de
mieux faire, qui nécessitent des éléments de connaissance plus spécifiques, à une maille si
possible plus fine, dont les acteurs ne disposent pas encore.
Mise en oeuvre des mesures
Le budget total engagé pour les actions de la fiche montagne s?élève à 49 % du budget prévu.
Les cinq schémas de massifs métropolitains ont été révisés et l'intégration des préoccupations
climatiques est présente dans chaque document. Le sujet de l'adaptation est intégré dans les
travaux des comités de massifs et vivifié par les actions de recherches, d'observatoires et la mise
en place d'actions internationales. Le Conseil national de la montagne du 29 avril 2013 a traité du
sujet du changement climatique et défini des pistes de progrès.
Des travaux de gestion intégrée des risques ont été conduits par le commissariat de massif des
Alpes avec le pôle alpin d'étude et de recherche pour la prévention des risques naturels sur 9 sites
pilotes (130 communes impliquées).
Les actions en cours soulèvent des questions d?ordre méthodologique ? comment croiser les
problématiques de risques naturels « classiques » et les effets du changement climatique - qui
demandent à être encore approfondies.
La publication en 2011 des travaux SCAMPEI (Scénarios climatiques adaptés aux zones de
montagne : phénomènes extrêmes, enneigement et incertitudes), donnant des projections
d?enneigement avec une maille de 8 kilomètres, a apporté un élément de connaissance majeur,
valorisé immédiatement par les professionnels et partiellement disponible désormais sur le portail
DRIAS les futurs du climat.
Ces éléments, et ceux des nouveaux observatoires locaux du changement climatique (Pyrénées,
Rhône-Alpes) soutiennent des études et stratégies de réorientation de l?économie de montagne
bien intégrées dans les plans et programmes interrégionaux de massifs (PO / CPER), complétés
par des études nationales (typologie des stations de montagne) ou internationales (Alpes).
Un focus est mis particulièrement sur l?évolution des pratiques touristiques et de loisir dans les
travaux des comités de massifs, des collectivités, des filières professionnelles, alimentés par les
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 42/50
publications régulières d?ATOUT France.
Conclusions de la fiche "Montagne"
La qualité et la précision des données climatiques et de vulnérabilité sont
à ajuster aux enjeux de territoires très particuliers, et nécessitent un
approfondissement de la connaissance, ici plus qu?ailleurs sur le territoire,
pour permettre l?intégration réelle de l?adaptation dans la conception des
projets et des stratégies, dans les domaines de l?agriculture, de la
sylviculture, du pastoralisme, du tourisme. Une recherche de synergie
avec la fiche "Information" semble pertinente pour certaines mesures.
Le travail territorial (études interrégionales, SRCAE, PCET, observatoires)
est à croiser avec des mobilisations de filières, pour envisager les indispensables éléments de
plasticité que les habitants, acteurs et territoires de montagne devront développer pour pouvoir
s?adapter à un présent en forte évolution, mais dont les trajectoires dans le futur reposent sur de
nombreuses inconnues climatiques, écologiques et socio-économiques.
Fiche "Action européenne et internationale"
Rappel des objectifs de la fiche
L?adaptation est un enjeu qui dépasse les frontières nationales. Le PNACC a ainsi inscrit
des actions de coopération européenne et internationale qui contribuent au renforcement de notre
capacité d?adaptation comme à la solidarité internationale. Ces actions s?organisent selon 4 axes :
? la contribution à l?adaptation dans l?espace européen ;
? les actions d?amélioration des connaissances du climat mondial ;
? le renforcement des capacités des pays en développement pour faire face aux impacts du
changement climatique ;
? l?appui à des institutions locales des pays en développement pour l?intégration de
l?adaptation dans les actions de développement
Bilan d?exécution technique à mi-parcours
L?ensemble des actions prévues connaît une mise en oeuvre globalement conforme aux prévisions
et aux engagements de la France quant à la solidarité internationale pour la lutte contre le
changement climatique.
Actions 4 actions 4 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 12 mesures 12 en cours 3 retardées 0 abandonnée
La France continue de participer activement aux travaux européens. En 2011 et 2012, elle a
participé au groupe consultatif pour l?élaboration de la stratégie européenne. Depuis 2013, elle
participe activement aux consultations sur la mise en oeuvre de cette stratégie européenne
(orientation du suivi des politiques nationales, révision des normalisations européennes pour
l?adaptation). Par ailleurs, le projet Hymex permet d?améliorer la compréhension du climat
méditerranéen ce qui sera valorisable à terme dans les projections régionalisées sur cette zone.
Au niveau international, le projet Caraib Hycos a permis d?améliorer la couverture en équipements
hydrologiques et de former les personnels des pays de la Caraïbe en 2012. Ces activités
permettent d?améliorer la connaissance du climat de cette région. Par ailleurs, des données sur le
climat passé du Pacifique (certaines remontant à 1820) ont pu être sauvées grâce à une dotation
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 43/50
du fonds Pacifique. Cela permettra d?améliorer à terme les projections climatiques sur cette zone.
Enfin la France continue de contribuer financièrement à l?effort international pour le fonctionnement
du GIEC et le développement du Cadre mondial pour les services climatiques.
Les actions de renforcement des capacités des pays en développement face aux risques
climatiques ont permis la mise en place d?une plate-forme dédiée à la gestion des risques
climatiques au niveau de l?Union Africaine, à la mise en place de la vigilance sur l?émergence de
paludisme en altitude en Éthiopie. Les actions de prévision saisonnière du climat (programme
PRESAO) permettent également d?anticiper les crises alimentaires éventuelles en Afrique de
l?ouest. Des outils pour identifier saisonnièrement les risques accrus de paludisme et de méningite
sont en développement. Enfin, des investissements pour l?adaptation au changement climatique de
la production agricole et pastorale sont réalisés dans 8 pays d?Afrique de l?ouest
L?amélioration du suivi hydrologique du fleuve Niger appuyé par la France permet également de
préparer un outil régional suivi des impacts du changement climatique et d?aide à la décision pour
l?adaptation des grands investissements de type barrage. Des opérations pour intégrer les impacts
du changement climatique dans la gestion du parc national des Quirimbas au Mozambique sont en
cours. Enfin, les actions dans la ville d?Oujda ont permis de renforcer la distribution d?eau et
d?améliorer le rendement du réseau d?eau potable : ces actions permettent une meilleure résilience
en contexte de raréfaction de la ressource hydrique dans le futur.
Dans le cadre de projets non identifiés initialement dans le PNACC, des collaborations
occasionnelles mais suivies ont eu lieu entre 2011 et 2013 entre des organismes nationaux et la
Commission de l'océan indien (Comores, Maurice, Seychelles, Madagascar, La Réunion) et le
Plan bleu (pourtour méditerranéen). Chaque fois, l'expérience de planification du PNACC a pu être
partagée avec des partenaires internationaux attentifs à la transposition du savoir-faire français.
Bilan d?exécution budgétaire à mi-parcours
73 % des budgets prévus pour la période 2011-2015 ont été engagés. Des actions non prévues
initialement dans le PNACC ont bénéficié d?appuis supplémentaires tels que de nouveaux projets
dédiés à l?adaptation dans le cadre de financements portés par l?Agence française de
développement et le Fonds français pour l?environnement mondial.
Revue à mi-parcours et perspectives
Les actions de niveau européen permettent de faire valoir l?expérience française et certaines
approches importantes qui ont été reprises dans la stratégie européenne d'adaptation présentée
en 2013. De plus, la structuration du PNACC permet une mobilisation rapide des services de l?État
pour contribuer aux travaux européens sur l?adaptation. Ainsi, il a été relativement aisé de mettre
en place une concertation nationale représentative pour contribuer au projet d'accord de
partenariat entre la France et l'Union Européenne relatif à l?utilisation des fonds structurels pour la
période 2014-2020. La réduction des risques et l?adaptation au changement climatique seront
éligibles aux financements régionaux européens. Compte tenu des enjeux européens multiples, il
est important de garder participation soutenue à l?Agenda adaptation de l?Union européenne.
Les actions relatives à l?amélioration des connaissances ont permis d?obtenir des produits capitaux
dont la publication du dernier rapport d?évaluation du GIEC est une illustration. Cependant, en
dehors des actions inscrites au PNACC de nombreux besoins subsistent pour la sauvegarde des
données anciennes comme pour l?entretien ou le développement des capacités pérennes
d'observation du climat au niveau international. Les actions du PNACC sur ce volet ne permettent
pas de couvrir tous les besoins identifiés.
Les projets d?aide au développement portés dans le cadre du PNACC (gestion des risques,
prévision saisonnière, adaptation de l?agriculture et du pastoralisme, suivi des ressources
hydrologiques, etc.) permettent d?améliorer la préparation de pays émergents aux impacts
inéluctables du changement climatiques. Ces actions inscrites au PNACC en 2011 ont récemment
été renforcées par de nouvelles initiatives portées par les acteurs publics de l?aide au
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 44/50
développement française (AFD, FFEM, etc.). Ainsi, depuis 2011, l?AFD appuie chaque année une
quinzaine de projets contribuant à l?adaptation au changement climatique dans le monde et qui
s?ajoutent à ceux inscrits dans le PNACC.
Enfin, la feuille de route et le suivi des actions du PNACC permettent d?alimenter les équipes
françaises impliquées dans la négociation climatique mondiale où le champ de l?adaptation gagne
une audience croissante.
Conclusion de la fiche "Europe et international"
La mise en place du cadre d?action qu?est le PNACC a incontestablement
eu une forte plus-value pour la visibilité et l?audience de la France au
niveau européen et international. Les développements innovants réalisés
en France en matière institutionnelle (ex : processus d'élaboration et de
concertation) ou technique contribuent à donner une image dynamique et
suscitent des échanges d?expérience multiples.
L?aide financière française aux pays en développement pour l?adaptation connaît une croissance
continue qui n?est pas entièrement reflétée dans le PNACC établi en 2011. Les résultats
enregistrés par les projets d?adaptation ont incontestablement renforcé la préparation de nombreux
États (y compris la France) à la gestion des effets du changement climatique.
Fiche "Gouvernance"
Rappel des objectifs
Les actions « Gouvernance », à articuler avec celles du thème « Financement et
assurance » et celles du thème « Recherche », visent essentiellement :
? à améliorer la coordination des actions territoriales (échelle, compétence,
complémentarité ?) d?adaptation dans un contexte de complexité en matière de répartition
des compétences, des responsabilités et moyens ;
? à mieux intégrer dans la prise de décision publique et privée la prise en compte des enjeux
du changement climatique, et à cette fin, instiller de la connaissance relative à l?adaptation
chez les acteurs, du conseil et de l?aide à la décision ;.
? à mieux articuler les approches sectorielles, dans la réalité opérationnelle des territoires, en
développant notamment des approches de réduction de la vulnérabilité et de résilience des
territoires ;
? à évaluer les politiques publiques, en relevant leurs effets en matière d?intégration
opérationnelle de l?adaptation dans l?action.
Atteinte des objectifs
Depuis 2011, les cinq chantiers (mesures) identifiés ont bien progressé, même si certains ont pris
un peu de retard, ces retards étant toutefois justifiés par la qualité des productions. Aucune
mesure n?a été abandonnée, toutes ont démarré. L?ensemble des outils attendus ont été produits
et les réflexions projetées sont en cours, et produiront leurs conclusions avant fin 2015.
Actions 2 actions 2 en cours 0 retardée 0 abandonnée
Mesures 5 mesures 5 en cours 1 retardée 0 abandonnée
Le paysage français a considérablement évolué avec l?élaboration des SRCAE au niveau régional
et l?obligation de PCET, ces deux documents comportant un volet adaptation. Les collectivités
comme les services de l?Etat se sont mobilisés sur ces sujets, demandant, et obtenant, de la
Rapport d?évaluation à mi-parcours du plan national d'adaptation au changement climatique 2011-2015 45/50
connaissance sur les vulnérabilités territoriales face au changement climatique.
Il semble, toutefois, que l?ensemble des collectivités publiques aient aujourd?hui des difficultés à
intégrer réellement les éléments de connaissance dans la prise de décision sur les projets, dans
les plans et dans les programmes.
Mise en oeuvre des mesures
Le budget engagé pour les actions de gouvernance s?élève à 88 % du budget identifié.
Six études interrégionales ont été menées, traitant des vulnérabilités et des stratégies d?adaptation
à une échelle intermédiaire rarement utilisée, qui a montré sa pertinence en ce qui concerne
l?apport de connaissance et les échanges entre services. Les éléments recueillis dans ces études
ont alimenté la plupart des exercices régionaux de SRCAE dans leur volet adaptation et un grand
nombre de PCET et d?autres exercices de planification, comme les SCOT.
Ces exercices territoriaux ont été facilités par le déploiement des outils de l?Ademe et du CGDD
facilitant l?intégration de la thématique adaptation, donnant des clés pour les études de
vulnérabilités et des pistes et exemples concrets pour les stratégies et actions.
Parallèlement, des démarches - légères - d?évaluation sont en cours, tant à l?Ademe qu?à la Datar
ou à l?Onerc, pour tirer des enseignements des pratiques territoriales actuelles et trouver des
leviers d?amélioration, en s?inspirant en particulier des meilleures pratiques nationales et
internationales.
Conclusions de la fiche "Gouvernance"
Les actions en cours soulèvent des questions de même nature :
? difficultés à définir concrètement, dans la majorité des cas, ce
qu?est une action d?adaptation,
? inadéquation, la plupart du temps, du champ lexical utilisé dans le
domaine de l?adaptation,
? manque d?outils et mécanismes de décision en situation d'incertitude, l?incertitude des
scénarios climatiques se compliquant de prospectives sociales systémiques complexes à
moyen et court terme.
Par contre, elles révèlent que malgré la complexité de l?organisation institutionnelle française, il est
possible d?articuler les échelles de connaissance, de stratégie et d?action, grâce à un engagement
fort des acteurs leaders.Les actions sont sur la bonne voie et le bilan 2015 du PNACC devrait être
plus riche qu?espéré au départ sur cette thématique.
La nécessité est maintenant d?avoir des exemples concrets à montrer en matière d?actions et plans
d?adaptation, d?avoir des retours d?expériences à valoriser et d?avoir des données sur les coûts de
l?action ou l?inaction. Il faut montrer concrètement que l?adaptation ne fait pas appel à des actions
totalement déconnectées de ce que connaissent les collectivités et qu?il y a vraiment des
avantages à anticiper le changement climatique. Pour cela l?aspect communication est primordial
et doit faire l?objet de travaux spécifiques. Il serait aussi utile de s?intéresser plus avant aux modes
de gouvernance et à l?investissement dans le domaine de l?adaptation du secteur privé.
Articulation avec la planification infra-nationale (SRCAE, PCET)
En mai 2013, 610 PCET étaient adoptés ou engagés (458 en novembre 2012, source : Ademe),
dont 430 soumis à obligation (283 en novembre 2012) et 180 volontaires (175 en novembre 2012).
En novembre 2013, 21 Schémas régionaux du climat de l'air et de l'énergie (SRCAE) sont
adoptés, 4 sont en attente d?adoption (Basse-Normandie, Rhône-Alpes, La Réunion, Corse) et la
consultation est en cours pour le dernier (Pays de la Loire). En novembre 2012, seulement 9
SRCAE étaient adoptés.
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Une analyse des éléments d?adaptation de la totalité des SRCAE a été conduite dans le cadre
d?une réflexion sur la gouvernance de l?adaptation. Ces schémas sont d?ambitions et de structures
très variées et présentent tous un solide volet diagnostic. En matière d?adaptation, les priorités
sont mises sur les enjeux locaux les plus importants et dans plusieurs régions une réelle
dynamique s?est enclenchée.
Tous les SRCAE possèdent un état des lieux analysant les vulnérabilités régionales, et sont dotés
d'un document d'orientation qui traite notamment d'adaptation au changement climatique.
Conformément aux documents de cadrage peu prescriptifs sur ce point, différents modes
d?intégration de l'adaptation dans les SRCAE ont été utilisés :
? l'adaptation peut bénéficier d'une section à part, au même titre que les politiques
sectorielles (bâtiment, transports, etc.) ;
? ces différentes sections peuvent être articulées entre elles à l'aide d'objectifs stratégiques
communs ;
? les orientations peuvent être organisées par politiques climat, air et énergie (une section
dédiée à l'adaptation)
? l'adaptation peut être incorporée dans les politiques sectorielles.
? l?adaptation peut bénéficier d?un caractère polymorphe, selon une triple logique (intégration
aux politiques sectorielles, section spécifique et d'orientations transversales).
L'intégration des orientations « adaptation » dans les autres politiques sectorielles vise en général
à faciliter la mise en oeuvre. Cela leur assure une meilleure représentation parmi les autres
impératifs climat, air, énergie, tout en favorisant l'imprégnation par les parties prenantes de leurs
objectifs et de leurs enjeux. Il apparaît que les caractéristiques et le degré d'intégration de
l'adaptation sont propres à chacun des schémas. Il ressort de l'analyse des vingt-six SRCAE que
certains ont prévu une intégration explicite de l'adaptation aux politiques sectorielles, d'autres,
ayant adopté une stratégie a posteriori, reportent cette dimension sur les PCET.
L'importance des orientations relatives à l'adaptation au changement climatique s'analyse de façon
quantitative et qualitative. Dans l'ensemble, l'adaptation est plutôt bien prise en compte au sein
des vingt-six SRCAE. Elle n'est pas occultée par les recommandations d?atténuation, ni masquée
par le traitement des énergies renouvelables. L'adaptation est une thématique récente, où
l'amélioration des connaissances et les besoins de sensibilisation des élus et des professionnels
sont des préalables indispensables pour développer des stratégies plus ambitieuses.
La place occupée par l'adaptation dans les SRCAE varie sensiblement selon le schéma concerné.
Les écarts dans la prise en compte des impacts du changement climatique et des nécessités de
s'y adapter sont l'expression d'une problématique nouvelle, sur laquelle toutes les régions ne
peuvent avancer à la même vitesse. Malgré cela, dans certains SRCAE ce sont les autres
politiques climat, air, énergie qui se rattachent aux politiques d'adaptation, lorsque ces dernières
sont mises en avant.
Les schémas où l'adaptation est polymorphe sont indéniablement ceux où elle bénéficie du plus
d'attention et d'orientations. Mais ce résultat semble être dû davantage à l'attention portée par les
élus locaux à la problématique de l'adaptation et à leur maîtrise des enjeux, qu'à la structure du
schéma. D'autre part, la dimension de l'adaptation dépend des territoires concernés et de leurs
vulnérabilités spécifiques. Ainsi, certaines régions identifient dans les démarches d?adaptation
un enjeu stratégique important en matière d?attractivité future, induisant une forte implication
sur ce sujet.
Il est à noter également que les SRCAE comportent des axes « adaptation » souvent communs
avec le PNACC (ex : développement des connaissances, intégration de l'adaptation dans les
politiques). Cela reflète à la fois l'effort de structuration des réflexions adaptation au niveau
régional ainsi que les interactions informelles entre niveaux national et régional lors de
l'élaboration de ces documents (consultation des régions pour l'élaboration du PNACC en 2010,
échange d'expertises et de méthodologies pour l'élaboration des schémas, etc.).
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Des études complémentaires conduites par l?Ademe, la Caisse des dépôts et consignations et la
Datar sont en cours. Elles permettront d?alimenter le processus d?évaluation du PNACC en matière
de gouvernance notamment sur les échelles infra-régionales (ex : PCET, SCOT, PLU) et inter-
régionales (ex : Schéma de massif, MEDCIE) pour lesquelles peu d?information est disponible.
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Synthèse générale
Après deux années et demie de mise en oeuvre, quelques mesures ont atteint un niveau
d'exécution permettant les premiers exercices d'évaluation (suivi quantitatifs de fréquentation ou
de diffusions de pratiques vertueuses en matière d'adaptation). Les pilotes de fiche se sont
attachés, dans cette première partie du PNACC 2011-2015, à identifier les types d'évaluation
possibles, à définir et alimenter les référentiels quantitatifs lorsque cela est possible. Aussi, peu
d'évaluations très poussées sont déjà disponibles. Lorsque c'est le cas, il s'agit seulement
d'évaluation d'impact de mesures ou d?actions. Aucune analyse coût/avantage ou coût/efficacité
n'a pour l'instant été conduite.
Les pilotes ont néanmoins accompli l'exercice d'auto-évaluation qualitatif concernant
l'aboutissement des mesures et actions en regard des objectifs initiaux. Cet examen systématique
montre les éléments suivants :
? 92 % des actions et 86 % des mesures ont démarré ;
? 60 % du budget identifié a été engagé ;
? 60 % des mesures et actions sont en phase avec les objectifs initiaux ;
? 5 % des mesures et actions suscitent des inquiétudes par rapport à l'atteinte d'objectifs
significatifs ;
? 35 % des mesures et actions pourraient ne pas atteindre l'intégralité de leurs objectifs
initiaux.
La situation globale plutôt satisfaisante ne doit pas occulter quelques difficultés importantes
identifiées dans certaines fiches comme par exemple la difficulté de mobiliser des acteurs clés ou
des ressources budgétaires.
Ce premier exercice sera approfondi par une évaluation méthodique externe du PNACC au cours
des années 2014 et 2015. Le processus national d'adaptation dans son ensemble fera l'objet d'un
examen attentif afin d'identifier les faiblesses, les atouts et les points de vigilance dont il faudra
tenir compte à l'avenir. L'évaluation approfondie pourra s'appuyer sur des éléments identifiés dans
le présent rapport. En effet, au delà de la restitution de l'état du PNACC à mi-parcours plusieurs
axes de réflexions ont été proposés par les pilotes.
Comme signalé à plusieurs reprises, en dépit des contraintes budgétaires inhérentes à un travail
de planification sur un pas de temps 2011-2015, les engagements budgétaires ont été globalement
tenus (60% d'engagement global à mi parcours) et des effets de levier sur des financements
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60% des mesures et
actions atteindront
leurs objectifs
35% des mesures et
actions pourraient
ne pas atteindre
leurs objectifs
5% des mesures
et actions sont
ajournées ou
abandonnées
additionnels signalés dans plusieurs fiches. L'inscription d'actions dans le PNACC permet donc de
fournir un cadre pour la mise en oeuvre d'actions de long terme et en assure une relative
pérennité.
Fort de l'expérience d'incorporation de l'adaptation au sein de politiques ou d'actions sectorielles,
l'ensemble des pilotes identifie des améliorations ou des actions complémentaires. Ce retour
d'expérience sera extrêmement précieux pour alimenter la réflexion préparatoire au prolongement
de la démarche d'adaptation nationale au terme du PNACC en 2015.
L'ensemble des actions entreprises à ce jour dans le PNACC a permis, au vu des objectifs déjà
atteints, de renforcer notre résilience et notre préparation au changement climatique. La deuxième
partie du plan et l'avenir des politiques d'adaptation permettront de maintenir cet effort face à
l'évolution inéluctable du climat de la France dans les prochaines décennies.
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Tableau 2 : synoptique de la mise en oeuvre des actions du PNACC
actions
Fiches thématiques du PNACC
Budget Total
taux taux taux
ACTIONS TRANSVERSALES 90% 5 5 100% 2 40% 0 0%
SANTE 53% 5 3 60% 1 20% 2 40%
RESSOURCES EN EAU 58% 5 5 100% 0 0% 0 0%
BIODIVERSITE 64% 4 4 100% 0 0% 0 0%
RISQUES NATURELS 65% 5 5 100% 0 0% 0 0%
AGRICULTURE 64% 5 5 100% 0 0% 0 0%
FORET 45% 5 4 80% 0 0% 1 20%
PECHE ET AQUACULTURE 100% 1 1 100% 0 0% 0 0%
ENERGIE ET INDUSTRIE 0% 5 4 80% 1 20% 1 20%
14% 4 4 100% 1 25% 0 0%
URBANISME ET CADRE BATI 55% 4 4 100% 0 0% 0 0%
TOURISME 100% 2 2 100% 0 0% 0 0%
INFORMATION 49% 4 4 100% 0 0% 0 0%
EDUCATION-FORMATION -% 5 4 80% 0 0% 1 20%
RECHERCHE 35% 4 4 100% 0 0% 0 0%
FINANCEMENT ET ASSURANCE -% 7 5 71% 2 29% 2 29%
LITTORAL 66% 4 4 100% 0 0% 0 0%
MONTAGNE 49% 4 4 100% 0 0% 0 0%
73% 4 4 100% 0 0% 0 0%
GOUVERNANCE 88% 2 2 100% 0 0% 0 0%
total 60% 84 77 92% 7 8% 7 8%
Situation au 1er décembre 2013
En
cours
En
cours
en
retard
Non
démarrées
ou stoppées
INFRASTRUCTURES ET
SYSTÈMES DE TRANSPORT
ACTION EUROPÉENNE ET
INTERNATIONALE
Résumé
Processus d'évaluation du plan
Fiche "Actions transversales"
Fiche "Santé"
Fiche "Ressources en eau"
Fiche "Biodiversité"
Fiche "Risques naturels"
Fiche "Agriculture"
Fiche "Forêt"
Fiche "Pêche-Aquaculture"
Fiche "Énergie et industrie"
Fiche "Infrastructures et systèmes de transport"
Fiche "Urbanisme et cadre bâti"
Fiche "Tourisme"
Fiche "Information communication"
Fiche "Éducation Formation"
Fiche "Recherche"
Fiche "Financement et assurance"
Fiche "Littoral"
Fiche "Montagne"
Fiche "Action européenne et internationale"
Fiche "Gouvernance"
Articulation avec la planification infra-nationale (SRCAE, PCET)
Synthèse générale
INVALIDE)