Grenelle de l'Environnement. Plan de mobilisation nationale sur les métiers de la croissance verte. Rapport du comité de domaine "biodiversité et services écologiques". Comité national de pilotage du plan de mobilisation des territoires et des filières sur le développement des métiers de la croissance verte. Mars 2011
BENARD, Sylvie (prés.) ;FRASCARIA-LACOSTE, Nathalie (rapp.)
Auteur moral
Auteur secondaire
Résumé
"Un groupe de travail sur les métiers de la biodiversité et des services écologiques avait été constitué en octobre 2009 dans la perspective d'analyser les propositions des 10 comités de domaine créés précédemment sur des thématiques très économiques. La richesse des données pré existantes, le dynamisme du groupe de travail et l'enjeu dans le domaine des métiers de la biodiversité avaient alors permis d'élaborer un rapport suffisamment complet pour justifier, aux yeux de la Secrétaire d'État en charge de ce chantier, l'officialisation d'un 11ème comité de domaine. La naissance du Comité de Domaine des métiers de la biodiversité et des services écologiques début 2010 était une première réussite en soi. Depuis lors, le comité de domaine s'est réuni à plusieurs reprises courant 2010 et début 2011 afin de suivre ses différentes propositions dans les domaines suivants :<br />
;· Promouvoir la connaissance et la reconnaissance des métiers de la biodiversité et des services écologiques,<br />
;· Renforcer les programmes et favoriser l'émergence de nouvelles compétences, · Adapter et renforcer la formation initiale et tout au long de la vie,<br />
;· Reconnaître et promouvoir les métiers de la biodiversité et des services écologiques." (Intro)
Descripteur Urbamet
formation professionnelle
;écologie
;écosystème
;croissance verte
;biodiversité
Descripteur écoplanete
Thème
Emploi - Formation - Education
Texte intégral
Grenelle de l?Environnement
PLAN DE MOBILISATION NATIONALE SUR LES MÉTIERS DE LA CROIS-
SANCE VERTE
RAPPORT DU COMITE DE DOMAINE
BIODIVERSITE ET SERVICES ECOLOGIQUES
COMITÉ NATIONAL DE PILOTAGE DU PLAN
DE MOBILISATION DES TERRITOIRES
ET DES FILIÈRES SUR LE DÉVELOPPEMENT
DES MÉTIERS DE LA CROISSANCE VERTE
Mars 2011
Présidente : Sylvie BENARD
Rapporteur : Nathalie FRASCARIA-LACOSTE
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SYNTHESE DES PROPOSITIONS
1. Approfondissements sur les métiers, diplômes et formations ainsi que les socles
communs de compétences en formations initiales et continues
? Etudier les conclusions de la mission confiée à l'AFPA et au GIP ATEN sur les métiers
de la « filière » biodiversité.
? Demander la création d?un socle commun de compétences liées à la biodiversité dès le
niveau Bac puis du BTS, ensuite de la Licence Professionnelle et enfin du Master.
? Demander la création de formations continues sur ce même socle commun.
? Préparer la formation des enseignants en correspondance avec ces formations.
? Réaliser un inventaire des formations et diplômes portant sur la biodiversité et les
services écologiques. (2ème tranche de l'étude AFPA/ATEN).
? Permettre de valider les compétences des personnes possédant des connaissances
naturalistes et en mesure de les transmettre, par une reconnaissance officielle.
? Systématiser l?acquisition de compétences naturalistes toutes les formations liées
directement à l?écologie et au fonctionnement des écosystèmes.
2. Adaptation des compétences et des métiers, de la VAE, des référentiels
? Développer les passerelles entre organismes de formation, employeurs et chercheurs.
? Assumer temporairement la difficulté d?insertion professionnelle des jeunes diplômés.
? Structurer la filière biodiversité dans les cursus et concours de la fonction publique.
? Recenser les bénévoles des associations et valider leurs compétences dans le cadre
de la Validation des Acquis de l?Expérience (VAE).
? Suivre la finalisation de la norme « Génie Ecologique, méthodologie de conduite de
projet appliqué à la préservation et au développement des habitats naturels en zones
humides et cours d'eau ».
3. Suggestions d?expérimentations avec des projets d?acteurs locaux
? Structurer une offre de formation pour les élus locaux via la sensibilisation la formation
avec des organismes spécialisés.
? F aire connaître les bonnes pratiques des collectivités en faveur de la biodiversité.
? Intégrer un volet Biodiversité dans les cahiers de bonnes pratiques réalisés par
l?ADEME.
? Sensibiliser les donneurs d?ordre sur leur responsabilité quant à la vérification de
formation prévue par les textes.
? Réaliser un guide des Risques professionnels spécifiques aux métiers de la
Biodiversité.
4. Autres approfondissements
? Encourager la création du Centre de Coordination, d?Expérimentations et
d?Applications du Génie Ecologique (CCAGE).
? Développer les outils économiques (fiscalité et paiement pour services
écosystémiques) en suite du Rapport du CCEE sur les outils économiques de
préservation de la biodiversité et des services écosystémiques.
? Créer ou améliorer les dispositifs d?accompagnement de l?innovation adaptés aux
entreprises travaillant dans le domaine de la biodiversité et des écosystèmes.
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SOMMAIRE
Introduction
1. Approfondissements sur les métiers, diplômes et formations ainsi que les socles
communs de compétences en formations initiales et continues
a. Les métiers
b. Les diplômes et formations ainsi que les socles communs de compétences
en formations initiales et continues.
2. Adaptation des compétences et des métiers, de la VAE, des référentiels
a. Inadaptation des formations aux emplois
b. Concours dans la fonction publique
c. Identification et validation des connaissances et compétences des bénévoles
d. Création de référentiels
3. Suggestions d?expérimentations avec des projets d?acteurs locaux
a. Offres de formations pour les élus locaux
b. Guide des bonnes pratiques
c. Risques professionnels spécifiques aux métiers de la Biodiversité
4. Autres approfondissements
a. Création d?une filière du génie écologique : le Centre de Coordination,
d?Expérimentations et d?Applications du Génie Ecologique (CCAGE)
b. Outils de valorisation
c. Innovation
Annexes
Annexe 1 : Rappel de la liste des 30 propositions proposées par le premier rapport du
Comité de Domaine
Annexe 2 : Etude ATEN AFPA-lettre de mission
Annexe 3 : lettre Oséo
Annexe 4 : La Création d?une filière du génie écologique : le Centre de Coordination,
d?Expérimentations et d?Applications du Génie Ecologique (CCAGE)
Annexe 5 : Glossaire
Annexe 6 : Participants au Groupe de travail
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Introduction :
Un groupe de travail sur les métiers de la biodiversité et des services écologiques avait
été constitué en octobre 2009 dans la perspective d'analyser les propositions des 10
comités de domaine créés précédemment sur des thématiques très économiques. La
richesse des données pré existantes, le dynamisme du groupe de travail et l'enjeu dans le
domaine des métiers de la biodiversité avaient alors permis d'élaborer un rapport
suffisamment complet pour justifier, aux yeux de la Secrétaire d'État en charge de ce
chantier, l'officialisation d'un 11ème comité de domaine.
La naissance du Comité de Domaine des métiers de la biodiversité et des services
écologiques début 2010 était une première réussite en soi.
Depuis lors, le comité de domaine s'est réuni à plusieurs reprises courant 2010 et
début 2011 afin de suivre ses différentes propositions dans les domaines suivants :
? Promouvoir la connaissance et la reconnaissance des métiers de la biodiversité et
des services écologiques,
? Renforcer les programmes et favoriser l?émergence de nouvelles compétences,
? Adapter et renforcer la formation initiale et tout au long de la vie,
? Reconnaître et promouvoir les métiers de la biodiversité et des services
écologiques.
Un sous groupe issu de ce comité a été créé et s'est réuni à un rythme plus soutenu
afin de suivre l'évolution d'une étude structurelle fondamentale issue des premières
conclusions et qui répond à nombre de propositions : l'étude sur la structuration d'une
filière des métiers de la biodiversité et des services écologiques menée par l?ATEN et
l'AFPA à la demande du CGDD.
En parallèle, divers chantiers plus ou moins dépendants de cette première dynamique
ont été lancés en 2010. La plupart se poursuivent encore. Ils s'inscrivent dans une
dynamique plus globale générée notamment par l'année internationale de la biodiversité :
? La révision de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité, intégrant en particulier les
objectifs de Nagoya. Plusieurs membres du comité de domaine ont pu participer à
cet événement historique.
? La création d?un groupe de travail « Génie Écologique » initié par la Direction de
l?Eau et de la Biodiversité (DEB) du ministère en charge de l'Écologie, et dont
l?objectif est de soutenir les professionnels dans la structuration de la filière. Ce
cadre a permis de mobiliser des professionnels du génie écologique, chercheurs et
universitaires.
? Un comité de pilotage sur le triptyque Éviter/Réduire/Compenser a été aussi initié
en 2010 par la ministre en charge de l'Écologie pour accompagner les projets
d?implantation humaine, et mieux les intégrer dans les écosystèmes. Ce travail de
réflexion a permis de réunir en parallèle des acteurs concernés par ce sujet (ONG,
maîtres d?ouvrage, bureaux d?études), pour s?interroger sur les outils à mettre en
place et les dispositifs de contrôle nécessaire.
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? Les réflexions sur la valeur économique de la biodiversité (travaux de M.
Chevassus-au-Louis) ou sur la fiscalité des patrimoines naturels sont autant
d'éléments qui contribuent à structurer ce domaine.
Le comité de domaine des métiers de la biodiversité est, plus que tout autre sans
doute, transversal. C'est pourquoi il s'est naturellement impliqué en 2010 dans des
échanges avec les autres Comités. Une réunion commune avec les Comités tourisme et
agriculture a montré toute la pertinence d'une approche commune, au delà des différences
culturelles.
Le présent rapport a pour objectif de replacer l?ensemble de ces travaux au regard
de la nouvelle lettre de mission reçue par la Présidente du comité et en particulier :
? approfondir l'identification des métiers diplômes et formations ;
? prendre en compte les besoins des formateurs et enseignants ;
? définir des socles communs de compétences en formation initiale et continue pour
les professionnels ;
? proposer les priorités d'un plan d'adaptation des compétences pour les salariés en
activité ;
? engager les travaux sur les axes identifiés dans le premier rapport de décembre
2009 sur les métiers de la biodiversité (dont le suivi de l'étude Aten / Afpa, l'accès à
la VAE pour les bénévoles d'association, l'identification des besoins de
compétence, des pistes d'expérimentations concrètes).
Cette dernière recommandation s'est traduite par la reprise et le suivi des 30
propositions du rapport initial du comité (rappel des 30 propositions en annexe 1),
logiquement réparties dans quatre grands axes :
? Approfondissements sur les métiers, diplômes et formations ainsi que les socles de
compétences en formations initiales et continues
? Adaptation des compétences et recherche d?emplois
? Suggestions d?expérimentations avec des projets d?acteurs locaux
? Autres Approfondissements
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1. Approfondissements sur les métiers, diplômes et formations ainsi
que les socles communs de compétences en formations initiales et
continues (propositions 1, 2, 3, 7, 8, 11, 18, 19, 22, 24, 27, 28, 30).
c. Les métiers
L?une des trente propositions formulées par le comité de filière métiers de la
biodiversité et des services écologiques dans son rapport au Secrétariat d'État au
Développement Durable (proposition 2 du rapport) a été de structurer une filière des
métiers de la biodiversité et des services écologiques pour une plus grande lisibilité et
valorisation (Lettre de mission en annexe 2).
Selon les premières estimations, le secteur de la biodiversité et des services écologiques
mobiliserait 22.000 emplois aujourd'hui en France (et 40.000 à l?horizon 2020), sans que
l?on puisse encore vraiment les caractériser de façon précise.
Il était donc urgent d'agir pour mieux connaître et reconnaître ces emplois, renforcer les
effectifs, adapter les compétences aux nouveaux enjeux et mettre en adéquation les
filières de formation avec la réalité des métiers. C'est l'objectif d'un travail en cours, dont la
réalisation a été confiée par le Ministère de l?écologie, du développement durable,
logement et du transport (MEDDLT) à l'Association nationale pour la formation
professionnelle des adultes (AFPA) et au GIP « Atelier technique des espaces naturels »
(ATEN).
Un site internet est en cours de constitution. Il comportera un répertoire des métiers de la
biodiversité et du génie écologique, un recensement des compétences nécessaires à leur
exercice, et une analyse du marché de l?emploi. Il devrait permettre l'orientation et la mise
en cohérence de l'offre et de la demande d'emplois en aidant les chercheurs d'emplois à
s'y retrouver et les employeurs à rédiger leurs fiches de postes, et donc faciliter les
recrutements et la mobilité professionnelle à chaque fois que cela est possible et demandé
A l'occasion de ce travail, et en préambule, les finalités de la constitution de cette
filière « métiers de la biodiversité » ont été réaffirmées :
? Sauvegarder la biodiversité, développer l'emploi ;
? Favoriser l'adéquation de l'offre et de la demande ;
? Adapter la formation (initiale et professionnelle continue) ;
? Permettre la reconnaissance des métiers ;
? Sensibiliser les professionnels mais aussi les conseillers d?orientation à tous les
niveaux d?études possibles.
Les termes utilisés ont été réfléchis et validés préalablement à ce travail afin d'éviter
toute méprise : la biodiversité est : « la variabilité des organismes vivants de toute origine
y compris, entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes
aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité
au sein des espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes ». L'homo sapiens
fait bien entendu parti de cette biodiversité, mais les sciences sociales n?ont pas été
retenues dans la cadre de cette étude.
La filière regroupe donc les métiers dont la finalité principale est de contribuer au
bon état de fonctionnement des écosystèmes, pour notamment qu'ils assurent les
services écologiques attendus. Ils se rencontrent essentiellement dans l'ensemble
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des activités de gestion (connaissance, protection, valorisation, restauration,
management), qu'ils s'exercent dans le secteur des espaces naturels, ou dans les
autres secteurs économique. Une quarantaine de métiers a d'ores et déjà pu être
identifiée.
d. Les diplômes et formations ainsi que les socles communs de
compétences en formations initiales et continues.
Il devient urgent d?initier un grand nombre d?acteurs à la biodiversité et aux services
écologiques. Ce type d?enseignements ne devra pas se limiter seulement à la
connaissance du vivant mais aussi à la compréhension des relations complexes qui
existent entre les espèces et les communautés dans les écosystèmes et à la démarche de
la gestion de la biodiversité.
Quel est le minimum requis dans ce champ pour chaque acteur futur ?
Cette question est fondamentale dans la réflexion pédagogique.
Il faut envisager une pédagogie adaptée à une réelle professionnalisation tout en
apportant une base solide en savoirs fondamentaux. Cela signifie qu?il faut, en fonction du
niveau d?études, adapter enseignements pratiques et théoriques et privilégier le
multidisciplinaire.
Globalement, ce socle commun devra permettre aux élèves/acteurs qui le suivront
d?être capables :
? D?identifier et d?analyser la biodiversité par des méthodes d?échantillonnage, de
connaître les espèces d?intérêts (indices, espèces patrimoniales, ?)
? De caractériser les milieux dans lesquels ces espèces vivent par des relevés sur le
terrain (eau, sédiments, sols,?) et du paysage (télédétection, géomatique)
? De mobiliser des savoirs en écologie (notion de niches, compétition, mutualisme,
facilitation, réseaux trophiques,?) et de les appliquer à des études d?impact, de
suivis d?espaces naturels ou d?indices de qualité
? D?une mise en valeur (1) écologique (maintenir ou rétablir des habitats, des milieux,
des espèces), (2) économique et (3) culturelle par une gestion intégrée.
? D?organiser des bases de données et de réaliser des traitements informatiques
appropriés avec des outils récents
? De connaître les acteurs et les enjeux de la gestion des espaces naturels
? De bien connaître la réglementation (espèces protégées, principe de la
compensation,?)
Ce socle commun pourra s?appliquer dès le niveau Bac (ex Bac Pro Nature) puis au
niveau BTS (ex BTSA « Aménagements Paysagers et Gestion et Protection de la Nature
») ensuite au niveau de la Licence Professionnelle (ex Licence pro « analyse et
techniques d?inventaires de la biodiversité » ou Licence Pro « gestion environnementale
du paysage urbain ») et enfin au niveau Master (exemple Master « Ecologie, Biodiversité
et Evolution parcours Ingénierie Ecologique ») en complexifiant son contenu et les
attendus.
Les métiers seront en correspondance avec le niveau d?étude depuis des employés
qualifiés, des adjoints techniques, des techniciens, des assistants ingénieurs et des
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ingénieurs. Les plus bas niveaux professionnels seront amenés à exécuter des missions
et progressivement les plus hauts niveaux auront des responsabilités et prises de décision
plus fortes. Ces derniers auront des enseignements plus poussés sur les méthodes de
stratégies environnementales et les jeux d?acteurs. A titre d?exemples :
Pour les Bac Pro de type Nature, les élèves deviendront des employés qualifiés
dans une collectivité, un parc,?
Pour le niveau BTS, les étudiants deviendront des techniciens animateurs nature,
techniciens en bureaux d?étude, ?
Pour la Licence Pro, les étudiants deviendront des assistants au chargé de mission, des
chargés d?études faune, flore, ?
Pour le niveau Master, les étudiants deviendront des ingénieurs écologues, des chargés
de mission Biodiversité, des évaluateurs de services écologiques voire des chargés de
négociations en France et à l?international après quelques années d?expérience.
Ce socle commun pourra être proposé au niveau de la formation continue avec les
mêmes thèmes. Différents niveaux pourront être définis en fonction des compétences des
différents acteurs qui solliciteront ces formations ou on pourra dans la formation se
focaliser sur un thème particulier à développer. Il faudra envisager de proposer ce socle
commun à des formations plus éloignées des secteurs qui l?utilisent déjà (formation dans
le tourisme par exemple).
Il faudra aussi former des enseignants en correspondance avec ces formations et
solliciter des professionnels pour apporter leurs expériences.
L'inventaire des formations et diplômes disponibles sur la biodiversité et les
services écologiques fait partie de la deuxième tranche de l'étude AFPA/ATEN : elle
sera disponible avant l'été 2011. Elle permettra notamment de vérifier l'adéquation entre
cette offre de formation et les besoins de compétence des professionnels, aujourd'hui
mais également demain (travail prospectif).
Néanmoins, sans attendre ces résultats, le Comité a constaté ?après beaucoup
d?autres- qu?il n?existe plus (ou très peu) de formation solide de naturalistes, hormis des
stages de sensibilisation de quelques jours. De façon plus générale, c?est la formation à la
connaissance du vivant et de son fonctionnement qui est très largement déficitaire. L?effort
est actuellement mis sur les méthodes de gestion ou d?exploitation des écosystèmes et
très peu sur l?observation des mécanismes de la vie, que nous connaissons pourtant très
peu. Les connaissances naturalistes sont indispensables pour accompagner les projets
économiques et les intégrer dans la biosphère. Les mesures d?évitement, de réduction et
de compensation des impacts ne peuvent en aucun cas être réalisées sans un inventaire
et un état des lieux initial rigoureux. Il faut des années pour acquérir de bonnes
compétences dans un domaine particulier, et le déficit est maintenant structurel puisqu?il
n?y a plus de formation dans ce domaine. Il faut préciser qu?il ne s?agit pas du « métier »
de naturaliste, qui ne représente qu?un nombre restreint de postes, mais des
« compétences naturalistes ». Ces compétences sont basées sur l?observation et la
reconnaissance des espèces vivantes, et nécessite une grande expérience de terrain.
Au delà de cette nécessité d'une généralisation de la culture naturaliste, c'est la
question de l'orientation des programmes de recherche scientifique, et la connexion entre
cette recherche et la gestion de la biodiversité qui est posée.
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Plusieurs pistes sont suggérées pour pallier ces lacunes :
? Identifier et recenser sur les territoires les personnes ressources possédant des
connaissances naturalistes et en mesure de les transmettre
? Valider ces compétences par une reconnaissance officielle (VAE par exemple),
permettant à ces personnes de pouvoir dispenser des formations.
? Suggérer fortement dans toutes les formations liées directement à l?écologie et au
fonctionnement des écosystèmes un module naturaliste. Chaque étudiant devra
ainsi choisir en début de cursus une option (herpétologie, ornithologie,
entomologie ?) qu?il suivra pendant toutes ces études et qui sera intégrée dans la
notation finale. Chaque diplômé (ouvrier, technicien ou ingénieur) aura ainsi une
culture de l?observation du vivant, et une compétence spécifique à valoriser auprès
des employeurs. Ce module devrait occuper au moins 20% du temps de formation,
avec une majorité d?heures sur le terrain (observation et inventaire).
? La formation technique à ce module naturaliste sera assurée par les personnes
possédant les connaissances sur le territoire identifiées plus haut.
L'apprentissage et l'envie de connaître le monde vivant qui nous entoure commence à
l'école dès le plus jeune âge.
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2. Adaptation des compétences et des métiers, de la VAE, des
référentiels (propositions 9, 14, 15, 17, 20, 23, 29)
a. Inadaptation des formations aux emplois
Deux problèmes majeurs se posent dans l?adéquation de l?offre en formation avec les
demandes des employeurs :
? Une différence fréquente entre les enseignements dispensés et les compétences
nécessaires sur le terrain, en particulier pour la connaissance des milieux et des
interventions (travaux, méthodologies?)
? Un écart très important entre le nombre de postes offerts et le nombre de candidats.
Les BTS « gestions et protection de la nature » et les ingénieurs écologues ont
ainsi une réelle difficulté d?insertion professionnelle.
Il convient donc de développer rapidement des passerelles entre les trois acteurs
principaux que sont les organismes de formation, les employeurs et les chercheurs, ces
derniers étant décisifs pour l?orientation du marché. Il faut aussi assumer temporairement
la difficulté d?insertion professionnelle des jeunes diplômés. En effet, si les marchés liés à
la biodiversité ne sont pas encore véritablement construits, de nombreux signes montrent
qu?ils sont en effervescence, et le décollage est imminent et nécessaire. Les jeunes
diplômés qui sont au chômage aujourd?hui seront indispensables demain pour
accompagner notre société dans son intégration écologique. Baisser l?offre de formation
aujourd?hui pourrait avoir des conséquences très néfastes pour les enjeux de la décennie ;
il semble donc nécessaire d?accepter une frustration réelle mais temporaire des jeunes
diplômés.
b. Concours dans la fonction publique
Il n?existe pas de concours ou de cursus spécifiques aux domaines de l?écologie et
de la biodiversité dans la fonction publique. Par exemple les concours de techniciens ou
d?ingénieurs territoriaux ne possèdent aucune spécialité dans l?écologie. Les candidats
destinés à des postes d?écologues doivent donc présenter des concours dans d?autres
options (urbanisme, gestion des risques, assainissement; espaces verts et paysages?).
En conséquence, un ingénieur écologue à bac+5 sera jugé sur des compétences n?ayant
rien à voir avec ses études et son futur poste. La structuration de la filière biodiversité doit
aussi être prise en compte par la fonction publique pour ses cursus et concours.
c. Identification et validation des connaissances et compétences des
bénévoles
La connaissance des écosystèmes locaux est en grande partie détenue par des
bénévoles des associations, qui observent depuis des années le fonctionnement de la vie.
Cette connaissance est indispensable pour le développement des territoires (par exemple
pour la prise en compte des trames vertes et bleues, les études d?impacts, ?), mais n?est
pas exploitable en l?état. Il conviendrait donc d?organiser le recensement de ces personnes
et de valider leurs compétences par un diplôme acquis dans le cadre de la Validation des
Acquis de l?Expérience (VAE). Cette opération permettrait à la fois de faciliter la
transmission des connaissances, mais aussi à donner une vraie légitimité aux analyses
technico-scientifiques des associations locales, au-delà de leur notoriété qui n?est pas de
ce point de vue un critère. De plus, cela faciliterait considérablement le recensement des
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données naturalistes, dans le cadre des Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) par
exemple.
d. Création de référentiels
Une norme intitulée « Génie Ecologique, méthodologie de conduite de projet
appliqué à la préservation et au développement des habitats naturels en zones humides et
cours d'eau » est en cours de finalisation à l?AFNOR. Cette norme permet de poser les
bases fondamentales des opérations de génie écologique, entendues comme « ayant
pour objet la préservation et le développement de la biodiversité par des actions dans la
durée adaptées sur les écosystèmes ciblés en prenant en compte leurs fonctionnalités, la
diversité des habitats naturels, la question des écotypes et l?ensemble des interactions».
Elle sera sans doute déterminante pour la structuration de la filière génie écologique. De
plus, en identifiant les fonctions et compétences nécessaires, elle pourra servir de base
aux organismes de formation pour établir leurs programmes. Cette norme introduit en
particulier la fonction de « coordinateur biodiversité », chargé de contrôler de veiller à la
préservation des écosystèmes, habitats naturels et fonctionnalité écologiques. Cette
fonction innovante peut s?appliquer à de nombreux autres domaines, à la fois lors de
chantier de travaux public, mais aussi pour l?accompagnement des collectivités ou des
entreprises, y compris dans leur fonctionnement courant.
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3. Suggestions d?expérimentations avec des projets d?acteurs locaux
(16, 25, 26)
a. Offres de formations pour les élus locaux
Il faut continuer à structurer sur le terrain une offre de formation sur ces sujets pour les
élus locaux. La formation des élus locaux pourrait distinguer deux voies de sensibilisation :
1/ les conférences (canal d'information a priori privilégié par de nombreux élus) que
peuvent notamment piloter les organismes tels que l?AMF, les Eco-maires ou la Mairie-
Conseil assurant des formations sur la Biodiversité. 2/ la formation avec des organismes
spécialisés comme par exemple le CEDIS. Une des suites de ce présent Rapport pourrait
être de mieux connaître l?ensemble de ces formations afin de concevoir leur amélioration.
b. Guide des bonnes pratiques
Il faut faire connaître chaque année les bonnes pratiques des collectivités en faveur de
la biodiversité. A titre d?exemple, l?Association Plante et Cité est une plate-forme nationale
d'expérimentations et de conseils techniques à destination des services espaces verts des
collectivités territoriales et des entreprises du paysage. Par le fait, elle diffuse les bonnes
pratiques en faveur de la biodiversité. De telles initiatives devraient être encouragées par
les Pouvoirs Publics.
Les collectivités locales vont chercher auprès de l?ADEME nombre de « bonnes
pratiques » en matière d?environnement, et l?ADEME distille nombre de conseils en ce
sens, y compris dans la rédaction des cahiers des charges. (Exemple dans la dernière
publication : « Guide des bonnes pratiques - Organisation éco-responsable des fêtes de
fin d'année par les collectivités locales », la biodiversité n?est pas abordée). Même si la
Biodiversité n?est pas dans le champ de compétence de l?ADEME, Le Comité de Domaine,
pour éviter la multiplication des interlocuteurs pour les Collectivités, considère qu?il serait
bon d?intégrer un volet Biodiversité dans les cahiers de bonnes pratiques réalisé par cette
agence car quelque soient les sujets, la prise en compte de la biodiversité doit être
intégrée.
Signalons ici le travail fait par le CNFPT et le groupe espaces verts et paysage de
l'Association des ingénieurs territoriaux (AITF) non seulement sur les bonnes pratiques,
mais aussi sur la prise en compte de la biodiversité dans les différents espaces de la ville.
La plupart des grandes villes de France sont associées à ces réflexions. Ce travail se fait
en lien étroit avec Plantes et Cités. Au delà les réflexions en cours dans d?autres instances
sur une éventuelle agence de la nature devront intégrer ces préoccupations.
c. Risques professionnels spécifiques aux métiers de la Biodiversité
Il en va de la responsabilité des élus et des services techniques de s?assurer que
les chantiers sur le terrain (entretien d?espaces verts, travaux de restauration de berges,
aménagements d?espace, ?) soient organisés dans les règles de l?art et en respectant la
réglementation. Il faut donc insister sur la responsabilité des donneurs d?ordre, de manière
à vérifier l?obligation de formation prévue par les textes. Cela même si bien sûr,
l?entreprise qui fait les travaux reste responsable de la formation de ses salariés et de leur
mise en sécurité au cours du chantier.
Le Comité propose qu?un guide des Risques professionnels spécifiques aux métiers
de la Biodiversité soit réalisé, et que soient identifiés les organismes qui pourraient
prévenir ces risques.
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4. Autres approfondissements (propositions 12, 13)
a Création d?une filière du génie écologique : le Centre de Coordination,
d?Expérimentations et d?Applications du Génie Ecologique (CCAGE)
La filière du génie écologique est une composante essentielle des métiers de la
biodiversité. Les différents échanges liés à la fois aux travaux du présent comité de
domaine et au groupe de travail « génie écologique » piloté par la Direction de l?Eau et de
la Biodiversité du MEDDTL dans les cadre des filières vertes ont permis la mise en oeuvre
du projet de centre technique du génie écologique : Le Centre de Coordination,
d?Expérimentation et d?Application du Génie Ecologique (CCEAGE).
Ce centre a pour vocation de faciliter les échanges entre les professionnels de la filière
(chercheurs, formateurs, entreprises, maître d?oeuvre?) en vue d?une plus grande
synergie. Sa mise en place interviendra au second trimestre 2011. Il animera un site
Internet pour les professionnels de la filière, permettant à la fois la mutualisation des
expériences et les échanges entre les différents acteurs. Il coordonnera plusieurs pôles
d?expérimentation et de démonstration implantés au coeur de différentes écorégions (trois
sont pressentis actuellement en PACA/Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Bretagne)
et portés par des acteurs majeurs de la filière régionale.
Le CCEAGE sera un outil central à la structuration et au développement de la filière
« génie écologique », en s?appuyant essentiellement sur les réseaux professionnels et
scientifiques existants. Ses missions seront :
? Plate forme d?échange entre les professionnels du génie écologique : mutualisation
des données, outils et expériences
? Production d?outils et documents professionnels (guides, méthodes et référentiels)
? Formation techniques pour les professionnels du génie écologique, mais aussi pour
les métiers connexes.
? Appui technique aux organismes de formation par des chantiers écoles
? Relais d?information scientifique, juridique et technique
? Laboratoire d?expérimentation sur les applications du génie écologique en partena-
riat avec la recherche
? Vitrine permanente des métiers du génie écologique
? Communication externe sur la filière « génie écologique » et ses métiers
? Soutien à l?export du savoir-faire français.
Le projet CCEAGE répond à 19 des 30 propositions pour « structurer une filière
professionnelle de la biodiversité et des services écologiques » identifiées dans le premier
rapport du Comité de Domaine. Une présentation détaillée est consultable en annexe 4
b. Outils de valorisation
Le rapport du Commission des comptes et de l'économie de l'environnement
(CCEE) sur les outils économiques de préservation de la biodiversité et des services
écosystémiques a été présenté au Comité de domaine par le CGDD. Le Comité accueille
avec beaucoup d?intérêt ces travaux qui sont indispensables pour le développement des
métiers de la biodiversité. Les outils existants, mais surtout ceux à développer (en
particulier la fiscalité et les méthodes de paiement pour services écosystémiques) seront
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déterminants pour opérer la mutation économique nécessaire à la pérennité de nos
modèles. Ces travaux montrent aussi que les métiers de la biodiversité ne concernent pas
uniquement les sciences du vivant, mais aussi des domaines comme le droit, la fiscalité
ou l?économie.
Le Comité suivra avec intérêts les suites de ces travaux.
c. Innovation
Les entreprises travaillant sur la biodiversité ne sont pas reconnues comme
« innovantes » ou « technologiques » par exemple par Oséo (cf. lettre en annexe 3) et ont
de réelles difficultés à obtenir des aides à l?innovation.
Les efforts de recherche sur de nouveaux outils d?intervention ou d?analyse sont
donc actuellement financés par les fonds propres des entreprises, ce qui limite
considérablement l?innovation et fragilise les structures, voire entraîne leur disparition,
alors qu?elles pourraient être créatrices d?emplois.
Le Comité de domaine considère qu?il est urgent d?étudier des dispositifs
d?accompagnement de l?innovation adaptés aux entreprises travaillant dans le domaine de
la biodiversité et des écosystèmes.
14
ANNEXES
Annexe 1 :
Rappel de la liste des 30 propositions proposées par le premier rapport du
Comité de Domaine
1. Réaliser une étude de faisabilité de modernisation des référentiels (Rime, Rome,
nomenclature profession et catégorie socio professionnelle) afin d'obtenir une
identification des métiers de la biodiversité et des services écologiques.
2. Créer un répertoire unique des métiers de la biodiversité et des services
écologiques.
3. Veiller à ce que l'observatoire des emplois et des métiers liés à la croissance
verte identifie et prenne bien en compte le volet biodiversité et services
écologiques.
4. Prendre l'initiative du portage du projet « Europatch » qui vise à un référencement
européen de compétences.
5. Encourager et diffuser les travaux d'évaluation socio-économiques des politiques
en faveur de l'écologie (Natura 2000, Stratégie nationale de la biodiversité, etc.)
6. Poursuivre des travaux d'identification de la valeur de la biodiversité afin de
contribuer à sa reconnaissance et prendre en compte leurs résultats dans les
politiques publiques.
7. Clarifier et conforter un dispositif national et régional de suivi de l'emploi
environnement.
8. Encourager les passerelles entre le domaine scientifique (recherche-
enseignement) et le domaine pratique (gestion-intervention).
9. Encourager les programmes de renforcement des capacités des gestionnaires du
milieu marin et outre mer.
10.Faire connaître chaque année les bonnes pratiques des collectivités en faveur de
la biodiversité.
11. Reconnaître et accompagner la structuration des métiers du génie écologique.
12.Trouver les instruments économiques qui permettent de favoriser la création
d'emploi et d'entreprises dans ce domaine.
13. Intégrer la biodiversité et les services écologiques comme critères d'innovation.
14.Développer les référentiels pour une meilleure prise en compte de la biodiversité
et des services écologiques par les personnels intervenant sur les espaces
publics comme privés.
15.Former ces personnels sur la base de ces référentiels.
16. Intégrer un volet biodiversité et services écologiques dans les cahiers des
charges des commandes publiques et demander à l'Adema d'intégrer ce point
dans ces guides méthodologiques.
17.Améliorer le niveau général des études d'impacts dans le domaine de la
biodiversité.
18. Evaluer le nombre et les qualifications des diplômés supérieurs au regard de la
réalité et des exigences du marché, afin de « prévenir » le déséquilibre, et
d'adapter les formations aux besoins des entreprises.
19.Renforcer les programmes sur l'écologie tout au long du cursus d'apprentissage,
et la connaissance des espèces végétales et animales tout au long de la vie.
20.Favoriser le développement des plans de formation pour les associations,
développer la Vae pour les bénévoles des associations.
15
21. Créer un droit à la formation pour les bénévoles des associations.
22. Développer des formations à destination des personnels des entreprises.
23.Encourager les initiatives de formations en alternance.
24.Structurer une filière professionnelle spécifique pour l'éducation à
l'environnement.
25.Structurer une offre de formation sur ces thématiques pour les élus locaux
26.Mieux anticiper les risques professionnels au travail spécifiques à ces métiers
notamment par la formation.
27.Communiquer auprès des conseillers d'orientation des collèges et lycées
notamment agricoles sur la réalité des métiers de la biodiversité et de services
écologiques.
28.Dénommer les différents métiers de la biodiversité et des services écologiques.
29.Appuyer la réalisation des campagnes de promotions des métiers du secteur.
30.Créer une reconnaissance officielle de qualité dans le domaine de l'écologie
déclinable pour les formations initiales et continues, et les entreprises
spécialisées.
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Annexe 2 : Etude ATEN AFPA-lettre de mission
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22
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25
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Annexe 3 : lettre Oséo
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Annexe 4 : La Création d?une filière du génie écologique : le Centre de
Coordination, d?Expérimentations et d?Applications du Génie Ecologique
(CCAGE)
Le Comité soutient la proposition de création d?un centre de coordination,
d?expérimentation et d?application du génie écologique. Ce centre aurait pour
principal objectif de développer et de faciliter les échanges entre professionnels de la
filière, en particulier les relations entre les professionnels du génie écologique, les
maîtres d?ouvrages, les organismes de recherches et les centres de formation, les
fournisseurs, les constructeurs d?engins et outils?
Le centre pourrait également constituer :
? Communication externe sur la filière « génie écologique » et ses métiers
? Application des travaux universitaire au monde économique
? Laboratoire d?expérimentation sur les applications du génie écologique en lien
avec la recherche
? Formation techniques pour les professionnels du génie écologique, mais aussi
pour les métiers connexes.
? Appui technique aux organismes de formation par des chantiers écoles
? Vitrine permanente des métiers du génie écologique
? Soutien à l?export du savoir-faire français.
Ce projet de centre permettrait d?apporter une réponse concrète pour coordonner et
développer la filière génie écologique dans sa dimension technique et opérationnelle.
Les réseaux professionnels et scientifiques (Réseau GAIE, Réseau REVER, Réseau
SAGNE, l?UPGE, le club Bretagne Eco-entreprises, EA-Eco-entreprises de PACA et
quelques centres universitaires) réfléchissent à une feuille de route structurée en 4
axes (ou missions potentielles) :
? AXE 1 : Echange et valorisation des acquis et des connaissances sur le génie
écologique,
? AXE 2 : Structuration et développement de la filière et des métiers du génie
écologique,
? AXE 3 : Apport de solutions et de conseils pour les opérateurs et acteurs
publics ou privés,
? AXE 4 : Communication et promotion des métiers et de filière du génie
écologique.
AXE 1 : Echange et valorisation des acquis et des connaissances sur le
génie écologique (réponse aux propositions 8 et 10 du comité de domaine)
Le développement des techniques, outils et méthodes liés aux opérations de
génie écologique constituent un enjeu important pour la filière. Il garantit pour les
professionnels l?utilisation de moyens adaptés, issus des dernières innovations et
évolutions techniques.
Le centre pourrait venir en appui de ce développement en favorisant les échanges
entre professionnels et acteurs du génie écologique sur les aspects techniques et
opérationnels.
28
Il s?agirait entre autre de :
? Recueillir des expériences et applications réalisées en France et à l?étranger
(que ce soit par des réseaux scientifiques et techniques, des entreprises, des
particuliers, ou des collectivités),
? Mettre en place une veille sur les évolutions techniques des outils, matériels et
matériaux,
? Réaliser une veille juridique et réglementaire,
? Valoriser les innovations.
AXE 2 : Structuration et développement de la filière et des métiers du génie
écologique (réponse aux propositions 11, 12, 13, 20, 21, 22, 23, 26, 27, 28 et 30)
Dans son premier rapport, le Comité de Domaine Biodiversité et Services
Écologiques a clairement identifié l?enjeu du développement d?un secteur d?activité
propre à la biodiversité et aux services écologiques. Ce développement doit être
complémentaire à l?adaptation des filières traditionnelles et non lui être opposé
Le deuxième volet d?actions du centre consisterait à développer la filière et les
métiers du génie écologique en réalisant notamment les actions suivantes :
? Définition du potentiel marché/offres (marchés liés aux démarches
d?évitement/réduction/compensation, marchés de renaturation d?espaces?),
? Formation des entrepreneurs,
? Appui à la formation technique dans le cadre de chantiers-écoles,
? Développement des offres fournisseurs (matériels et matériaux),
? Définition de cadres déontologiques et techniques aux métiers du génie
écologique (normalisation, certifications et référentiels),
? Formation et appui technique aux autres corps de métier (bâtiment, travaux
publics, paysage, urbanisme, forêt, agriculture?)
AXE 3 : Apport de solutions et de conseils pour les opérateurs et acteurs
publics ou privés (réponse aux propositions 6, 14, 15, 17, 25)
Le troisième axe serait de donner au centre un rôle de structure « experte » dans
le domaine du génie écologique en participant aux groupes de travail, aux évolutions
des législations, à la constitution d?outils pour les autres corps de métier?
Le centre pourrait posséder également un rôle de conseil et de soutien aux
opérateurs et acteurs publics ou privés. Ces compétences ne viendraient pas en
concurrence des structures de conseil ou bureaux d?études mais pourrait apporter un
appui et un premier éclairage aux opérateurs et maîtres d?ouvrage.
Le centre pourrait réaliser les actions suivantes :
? Proposition d?outils d?intégration de la biodiversité pour les autres corps de
métier (agriculture, sylviculture, paysagisme, travaux publics, urbanisme?),
? Développement d?outils de mesure économique,
? Soutien juridique aux opérateurs et maîtres d?ouvrage,
29
? Information sur les métiers,
? Etc.
AXE 4 : Communication et promotion des métiers et de filière du génie
écologique (réponse aux propositions 10, 27, 29, 30)
Parmi les 4 missions principales du Centre, la communication permettrait de
valoriser et promouvoir la filière et les métiers du génie écologique.
Les actions pourraient être :
? Création de documents d?information, de plaquettes,
? Formation du grand public par la réalisation d?expositions, la tenue de
conférences, de visites guidées,
? Contacts presse?
Conclusions
Le projet de Centre de Coordination, d?Expérimentations et d?Applications du Génie
Ecologique (CCAGE) pourrait apporter une réponse à 19 des 30 propositions
proposées par le premier rapport du comité de domaine « Biodiversité et services
écologiques » :
? Promotion de la connaissance et de la reconnaissance des métiers de la
biodiversité, Développement de la filière et des compétences nécessaires,
? Appui aux formations initiales et continues pour favoriser l?expérience de
terrain,
? Vitrine essentielle à la promotion des métiers de la biodiversité et des services
écologiques.
30
Annexe 5 : Glossaire
Biodiversité : la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les
complexes écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des
espèces et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes (Convention sur la
diversité biologique, 1992).
Génie écologique : notion qui réunit les disciplines d'ingénierie traditionnelle et
l?écologie. Elle a pour but de réaliser divers aménagements du territoire (urbain,
hydrauliques, agricoles) en utilisant les processus naturels des écosystèmes plutôt
que les techniques lourdes du génie civil.
Services écologiques : processus naturels utiles et souvent nécessaires aux
populations humaines sans qu'elles aient à agir pour les obtenir : Ce sont par
exemple la production de l'oxygène de l'air, l'épuration naturelle des eaux, les
ressources qui nourrissent les animaux, l'activité des pollinisateurs des cultures, la
séquestration naturelle de carbone dans le bois, les sols, les mers et le sous-sol, ?
Fonctions écologiques : processus qui permettent le fonctionnement et le maintien
des écosystèmes (sans intervention humaine) et qui sont à l?origine des services
écologiques (Morandeau et Meignien, 2010).
Objectifs de Nagoya : Le sommet sur la biodiversité s?est clos à Nagoya en 2010
(année de la Biodiversité) sur des objectifs concrets : augmentation des surfaces de
terres et d?océans à protéger, répartition plus équitable des ressources génétiques et
création d?un organisme, l?IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on
Biodiversity and Ecosystem Services), sorte de GIEC de la biodiversité.
31
Annexe 6 : Participants au Groupe de travail
Sylvie Bénard, Présidente et Nathalie Frascaria-Lacoste, remercient l?ensemble des
participants pour leur implication, leurs propositions et la passion dont ils ont fait
preuve tout au long des réunions pour défendre leurs idées. Elles saluent
particulièrement l?aide apportée par Yves Verilhac et Patrice Valantin à la rédaction
finale du rapport.
C. Aubel, Ligue Roc et FNE,
T. Beaute, Cergypontoise,
S. Bénard, LVMH,
C. Beranger, MEDEF,
J.-J. Blanchon, FNH,
F.-N. Boquet, AFEP,
J.-F. Carbonne, Veolia-propreté,
E. Crouzet, Pole Emploi,
P. Cury, IFREMER,
B. Degorostarzu, UNEP,
E. Delannoy, Inspire Institut,
N. Frascaria-Lacoste, Université Paris Sud 11, AgroParis Tech,
C.-A Gauthier, FRB,
M. Grandin, CGDD/MEDDTL,
C. Gwet, TEE,
P. Hirbec, ONF,
G. Hierso, Orée,
D. Hoestlandt, UNICEM,
C. Joucan, EpE,
C. Lagarenne, Ministère,
G. Landrieu, Parc National,
J.-L. Pujol, INRA
H. Rambourg, Pole Emploi,
C. Sourd, WWF,
P. Valantin, UPGE,
V. Vansteene, UNEP,
G. Van Peteghem, EFA-CGC / ONF,
Y. Verilhac, ATEN,
J.-P. Widmer.
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mailto:v.vansteene@unep-fr.org
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