Grenelle de l'environnement- Plan de mobilisation nationale sur les métiers liés à la croissance verte. Comité de filière" raffinage, carburants, chimie verte" Rapport final
Auteur moral
Auteur secondaire
PIGNAULT, Gérard (prés.)
Résumé
"Le Grenelle de l'environnement, au terme d'un processus de consultation et d'expression de nombreux acteurs de la société française, a abouti à l'établissement d'un plan de travail et d'investissement visant à inciter l'économie française à se réorienter vers un nouveau mode de croissance, respectant les 3 volets du développement durable :<br />
;? Econome des ressources naturelles et de l'environnement<br />
;? Economiquement durable<br />
;? Respectueux des personnes.<br />
;Cette nouvelle croissance, dite «croissance verte », va nécessiter, pour sa mise en oeuvre, une adhésion et une compétence nouvelle de toutes les forces vives du pays. C'est un défi mais aussi une opportunité de faire évoluer notre système de formation, et de renforcer son adaptation et sa contribution aux évolutions recherchées.<br />
;L'objet de ce rapport, issu de 4 réunions des acteurs liés aux secteurs du raffinage, des carburants et de la chimie verte, de mi-novembre à mi-décembre 2009, est, à partir des études existantes et de quelques réflexions nouvelles, d'indiquer les consensus de diagnostic, et les voies à suivre pour que nous disposions des compétences permettant ce développement ambitieux. La limite de l'exercice est liée à la brièveté de son exécution, dans un contexte dans lequel, en raison de la crise économique présente et du nombre de projets d'avenir lancés, certains acteurs sont très sollicités. Les contributions reçues ont été cependant claires, et nous pensons que les conclusions proposées représentent bien les voies par lesquelles l'évolution vers la croissance verte souhaitée par tous les acteurs pourra se développer."
Descripteur Urbamet
industrie des hydrocarbures
;industrie
;carburant
;croissance verte
;économie verte
Descripteur écoplanete
Thème
Méthodes - Techniques
Texte intégral
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Grenelle de l?environnement
Plan de mobilisation nationale sur les
métiers liés à la croissance verte
Comités de filières
Comité de filière raffinage, carburants, chimie verte
Rapport final
Gérard PIGNAULT, directeur CPE Lyon
Décembre 2009
- 2 -
Préambule
Le Grenelle de l?environnement, au terme d?un processus de consultation et
d?expression de nombreux acteurs de la société française, a abouti à
l?établissement d?un plan de travail et d?investissement visant à inciter
l?économie française à se réorienter vers un nouveau mode de croissance,
respectant les 3 volets du développement durable :
? Econome des ressources naturelles et de l?environnement
? Economiquement durable
? Respectueux des personnes.
Cette nouvelle croissance, dite «croissance verte », va nécessiter, pour sa
mise en oeuvre, une adhésion et une compétence nouvelle de toutes les
forces vives du pays. C?est un défi mais aussi une opportunité de faire évoluer
notre système de formation, et de renforcer son adaptation et sa contribution
aux évolutions recherchées.
L?objet de ce rapport, issu de 4 réunions des acteurs liés aux secteurs du
raffinage, des carburants et de la chimie verte, de mi-novembre à mi-
décembre 2009, est, à partir des études existantes et de quelques réflexions
nouvelles, d?indiquer les consensus de diagnostic, et les voies à suivre pour
que nous disposions des compétences permettant ce développement
ambitieux. La limite de l?exercice est liée à la brièveté de son exécution, dans
un contexte dans lequel, en raison de la crise économique présente et du
nombre de projets d?avenir lancés, certains acteurs sont très sollicités. Les
contributions reçues ont été cependant claires, et nous pensons que les
conclusions proposées représentent bien les voies par lesquelles l?évolution
vers la croissance verte souhaitée par tous les acteurs pourra se développer.
Le rédacteur de ce rapport, directeur d?une école d?ingénieur lyonnaise,
missionné par le pôle de compétitivité chimie-environnement AXELERA, et
avec l?aval de la Fédération Gay Lussac, qui regroupe les 19 écoles
d?ingénieur en chimie et génie des procédés, remercie les participants du
comité de filière pour leur participation et leurs apports.
Introduction
Le secteur des carburants et celui de la chimie sont emblématiques des
enjeux du développement durable.
L?un représente une source considérable d?émission de gaz à effet de serre ?
via notamment leur utilisation dans les transports ? et l?autre, un émetteur de
nombreuses espèces chimiques, symboles fréquents de pollutions redoutées.
Mais ils constituent des secteurs industriels considérables en termes d?activité
économique et d?emploi ; les produits fabriqués sont universellement utilisés,
et sont constitutifs d?une grande part des progrès des autres industries, des
transports, du bâtiment, de la santé et de l?agriculture. Leur évolution ne date
pas du Grenelle : que l?on songe par exemple à la suppression des additifs
antidétonants contenant du plomb dans les carburants, dont l?effet
environnemental a été spectaculaire ? une division par 10 en 20 ans des
teneurs en plomb dans les glaces polaires- ou à l?arrêt, plus ancien, de l?usage
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de produits phytosanitaires bio-persistants, tels que le DDT.
Mais à travers le développement des biocarburants, et le développement
d?une nouvelle chimie dite « verte » ? ou durable --, ces secteurs sont en
bouleversement. Le Grenelle a fixé comme objectif de passer, entre 2005 et
2015, la part de matières premières renouvelables pour ces industries de 5,3 à
15%, soit un triplement. Ces évolutions ont eu une traduction règlementaire.
La directive européenne REACH, succédant à d?autres règlements
internationaux (IPPC/IED, Integrated Pollution Prevention and
Control/Industrial Emission Directive) a créé un nouveau cadre d?exercice des
industries de la chimie. Ce cadre est contraignant, mais incite également à
une meilleure connaissance des produits et de leurs effets ; il pousse à
l?innovation, afin de remplacer les fabrications qui poseraient un problème de
santé ou d?environnement. Enfin, la hausse des coûts de l?énergie, la mise en
place du marché des crédits d?émission (ETS, Emission Trading System) les
contraintes financières et règlementaires sur le traitement des déchets, le
besoin de minimiser les impacts externes, ont conduit à un regain d?activité au
plan des procédés industriels, en déplaçant les points d?optimisation actuels,
et tirant parti des opportunités technologiques nouvelles. Un vent nouveau
d?innovation s?est levé.
Si ces secteurs on été fortement mis en mouvement par les nouveaux enjeux
du développement durable, force est de constater que l?impact direct de ces
conditions nouvelles sur l?emploi est beaucoup moins clair. L?étude du Boston
Consulting Group, publiée après la première phase du Grenelle de
l?environnement, ne lui accorde que peu de place ; le chiffre de 600 000
emplois créés à l?horizon 2020, est ainsi réparti en :
? 315 000 dans le bâtiment
? 180 000 dans les transports
? 134 000 dans les énergies renouvelables, dont 15 000 pour la partie
biomasse ? cogénération
L?effet essentiel direct dans les secteurs couverts par ce comité est celui du
développement d?énergies renouvelables (hors photovoltaïque et éolien) via la
mise en oeuvre des diverses sources de biomasse, et il ne dépasse pas à ce
stade quelques milliers d?emplois. La réduction de 50% de l?usage des
produits phytosanitaires, par exemple, serait neutre en termes d?emplois, la
réduction de production étant compensée par l?accroissement de l?innovation
et le développement du conseil ? signe d?un saut technologique des pratiques.
L?enjeu réel est pourtant capital, en termes d?innovation, de maintien de filières
de production de carburants nationales, et de création de produits nouveaux
d?une chimie française qui reste la deuxième en Europe et la cinquième
mondiale. Une part importante des progrès attendus dans les secteurs des
transports et du bâtiment ne seront possibles que si le secteur des carburants
et de la chimie arrive à s?ajuster aux nouvelles exigences. Si l?on élargit le
regard vers les « clean-tech », « écotechnologies », et qu?on le porte vers l?un
des lieux du monde qui a régulièrement montré une faculté d?anticipation des
évolutions majeures ? la Californie -- on constate un fourmillement de
recherches, de créations d?entreprises, de nouveaux concepts qui seront la
source des emplois de demain, dans les grands groupes comme dans des
start-up. Par exemple, le groupe BP et l?Université de Berkeley ont, en 2007,
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annoncé la création d?un nouvel institut « Energy Biosciences Institute », pour
500 m$ ; et une part importante des fonds d?investissement, historiquement
consacrés aux technologies de l?information et de la communication, sont
maintenant consacrés aux « clean-tech », parmi lesquels la « Green
Chemistry » :
Extrait de « California Green Chemistry Initiative ».
De façon caractéristique, la chimie « industrie des industries », sera un des
leviers majeurs d?évolution des secteurs des transports, du bâtiment, via ses
produits et technologies nouvelles. L?enjeu en termes d?emplois est donc en
réalité considérable, à la fois au plan défensif, pour maintenir la part de la
chimie Française dans le monde, et au plan du soutien aux autres filières.
La France dispose de tous les atouts pour réussir dans ces domaines ; si elle
a parfois manqué ou pris avec retard des tournants de secteurs entièrement
nouveaux (informatique, biotechnologies), elle a toujours su s?appuyer sur son
potentiel scientifique et industriel dans des technologies plus accumulatives
(aéronautique, énergie) ? dans lesquelles les couches nouvelles de
découvertes s?appuient sur des savoirs et savoir-faire existants. Les clean-
tech sont de cette nature.
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1 : La filière raffinage, carburants, chimie verte : un ensemble
hétérogène, 400 000 emplois directs :
Les 3 termes désignant les secteurs concernés par le comité recouvrent des
réalités différentes :
Le raffinage (on désigne par là le raffinage du pétrole, nous n?avons pas pris
en compte les activités d?exploration ou de production de pétrole) est un
secteur très concentré :
? 12 usines en France, exploitées par 5 opérateurs de grande taille
(TOTAL, ESSO, LYONDELLBASELL, PETROPLUS et INEOS), et
regroupant 10 000 emplois directs. Ce secteur est représenté au niveau
national par l?Union Française des Industries Pétrolières ? UFIP.
? Les produits fabriqués sont non seulement des carburants, mais aussi
des intermédiaires pétrochimiques, matières premières destinées au
secteur aval, et des produits aussi répandus que des bitumes utilisés
au revêtement des routes.
Le secteur des carburants est plus divers :
? Il va de la production (quasi inexistante en France) ou l?importation de
gaz naturel, d?autres gaz domestiques (Butane ? Propane) aux
biocarburants de toutes générations1, en passant par le transport de
ces produits et leur distribution. Il intègre même des activités
d?installation des points de consommation à domicile ou en entreprise.
? De grands groupes et des PME y figurent. La représentation des
professions est plus diffuse ou fragmentée ; par exemple, le transport
de carburant est difficile à isoler du transport en général ; les activités
d?installations techniques ne séparent pas les travaux sur les réseaux
d?eau ou de combustible. Sa structuration est complexe : ainsi la
distribution d?essence comprend des stations sous marque pétrolière,
des indépendants, et la grande distribution.
? Enfin, nous avons choisi d?adjoindre à cet ensemble le secteur de
l?ingénierie des procédés ? notamment pétrolière et chimique ? secteur
très important en France en termes d?emplois et de création de valeur.
La chimie verte est un concept, que l?on trouve mentionné au début des
années 90 aux Etats-Unis (Green Chemistry) ; il a été formalisé en 1998 par
les chimistes américains Paul Anastas et John C. Warner, membres de
l?Environment Protection Agency (EPA), fondateurs du Green Chemistry
Institute. Ce concept, très fécond (1,5 millions de références sur internet à une
recherche « chimie verte ») est le plus souvent résumé en 12 principes
généraux :
1 Les biocarburants dits de première génération sont issus de matières grasses ou sucrées des plantes ; les
biocarburants de deuxième génération sont issus des parts non alimentaires de l?agriculture, paille,
bois, résidus autres, aujourd?hui peu valorisés ; la troisième génération proviendra de culture non
compétitive de l?agriculture, à partir de microorganismes ou d?algues.
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? 1 Limiter la pollution à la source plutôt que devoir éliminer les
déchets ;
? 2. Economiser les atomes : optimiser l'incorporation des réactifs
dans le produit final ;
? 3. Conception de synthèses chimiques moins dangereuses qui
utilisent et/ou conduisent à des produits peu ou pas toxiques ;
? 4. Conception de produits chimiques plus sûrs : efficaces et moins
toxiques ;
? 5. Réduction de l'utilisation de solvants et d'auxiliaires ;
? 6. Réduction de la dépense énergétique ;
? 7. Utilisation de matières premières renouvelables au lieu de
matières fossiles ;
? 8. Réduction des produits dérivés qui peuvent notamment générer
des déchets ;
? 9. Utilisation de la catalyse ;
? 10. Conception des substances en intégrant leur mode de
dégradation finale ;
? 11. Mise au point de méthodes d'analyse en temps réel pour
prévenir la pollution ;
? 12. Développement d'une chimie sécuritaire pour prévenir les
accidents, les explosions.
Ce concept est applicable à la totalité de l?industrie chimique ou apparentée, et
pour toutes ses applications : matériaux, environnement, santé. Il est
beaucoup plus large que celui de chimie du végétal, chimie fondée sur
l?utilisation de matières premières issues très directement des plantes, avec
lequel il est parfois confondu. Pour l?étude conduite par ce comité, nous avons
compris le concept dans son acception la plus large, et donc considéré les
secteurs au sens large de la chimie et de la pharmacie. Un point particulier
est celui de l?industrie des cosmétiques, secteur particulièrement dynamique
en France, et très concerné, de part sa relation forte avec le corps humain, par
les enjeux du développement durable.
Le terme de « Green Chemistry », dans son acception américaine, recouvre
non seulement les principes scientifiques d?Anastas, mais également une
démarche politique plus globale, intégrant les énergies renouvelables, et des
éléments de politique générale environnementale ? que le lecteur peut
appréhender dans le document « Green Chemistry : Cornerstone to a
Sustainable California » (annexe 1), issu de l?Université de Californie, Etat très
clairement en pointe dans ce domaine. La profession en France préfère la
traduction « chimie durable » plutôt que chimie verte, afin d?éviter une
interprétation restrictive ne recouvrant que la chimie du végétal.
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La figure suivante positionne la chimie verte, et l?ingénierie verte qui lui est
associée, dans l?emboitement traditionnel de la durabilité et du cycle de vie
des produits :
Extrait de : California Green Chemistry Initiative
Ces secteurs sont représentés par l?Union des Industries Chimiques (UIC), et
le syndicat « Les Entreprises du Médicament » (LEEM). De nouvelles
structures sont apparues : pôles de compétitivité (ce point sera repris plus
loin), association « Chimie du Végétal », plateforme SusChem (Sustainable
Chemistry), déclinaison Française d?une initiative européenne.
La première étape de l?analyse du secteur est une segmentation. Le niveau de
granulométrie et de regroupement dépend du sujet à étudier. Dans le domaine
de la formation, on constate que les filières conduisent à des métiers répartis
sur plusieurs types d?activité, et, inversement, qu?une même activité aura
recours à des personnes issues de plusieurs filières de formation. Une
segmentation trop fine risquerait de masquer les enjeux.
Nous avons donc retenu une segmentation plus large que les codes NAF
(Nomenclature d?Activités Française, identifiant pour chaque entreprise son
domaine d?activité), nous paraissant permettre, croisée avec les 3 niveaux
principaux de fonction :
? Opérateur : niveaux 5 à 4 (de CAP à Bac Pro),
? Technicien : niveaux 3 à 2 (de DUT/BTS à licence professionnelle),
? Ingénieur/chercheur : niveau 1 (ingénieur, master, docteur), d?identifier
les métiers affectés par le Grenelle.
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Le nombre d?emplois estimé par segment est présenté dans le tableau suivant
(estimations 2008):
Raffinage 10 000 Chiffre UFIP
Carburants :
Gaz GPL GNV 100-200 Code NAF 3521Z
Biocarburants
liquides
3900 Estimé IAR
Hydrogène carburant -- Faible ; recherche
exclusivement
Transport et distribution 21473 Chiffre pôle
emploi
Installation et
engineering
100 000 Chiffre pôle
emploi +
estimation Syntec
Ingénierie
Chimie verte
Chimie : du végétal 33 000 Chiffre UIC
Chimie : cosmétiques 50 000 Chiffre FEBEA
Chimie : hors végétal 99 000 Chiffre UIC
Pharmacie 87 074 Chiffre LEEM
Le secteur global raffinage, carburants et chimie verte recouvre donc près de
400 000 emplois directs. Précisons cependant qu?il pourrait exister des
doubles comptes avec des données d?autres filières, tels que « bâtiment » et
« énergies renouvelables », en particulier pour le segment « Installation et
engineering ». Enfin, les industries des carburants et de la chimie font partie
des secteurs industriels matures, dans lesquels de nombreux emplois indirects
sont générés par les emplois directs ; le ratio indirect/direct peut atteindre
parfois de 3 à 5.
La répartition entre les différents niveaux de qualification peut être appréciée à
travers les chiffres globaux de la chimie :
? Ingénieurs et cadres : 25%
? Techniciens et agents de maitrise : 34%
? Ouvriers et employés : 41%
6,5% de l?effectif est employé dans des activités de recherche. On mesure le
poids considérable de l?innovation.
La partie installations regroupe de nombreux artisans ; l?engineering est, lui,
fortement consommateur de main d?oeuvre qualifiée.
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2 : Peu de nouveaux métiers, mais des compétences en évolution, un
rôle clé de l?innovation, des déficits de main d?oeuvre locaux, et des
risques sectoriels :
Au global, le comité de filière n?a pas identifié de métier véritablement
nouveau à court terme ; la vision générale est que les contenus scientifiques
et technologiques des filières de formation sont adaptés, et devront continuer
d?évoluer avec l?évolution des techniques. Le comité insiste sur le besoin fort
de développer, pour tous les niveaux de formation, un coeur de compétence
métier, et alerte sur le faible taux d?emploi et la faible évolutivité des formations
trop exclusivement « environnementales », développées par le passé.
Par contre, la prise en compte du développement durable affectera un certain
nombre de compétences et de conditions d?exercice de ces
compétences : attitudes, prise en compte plus large de l?environnement
(amont, aval, parties prenantes, certification) d?un produit ou d?un procédé.
Ces aspects transversaux doivent être enseignés à tous les niveaux ; de plus,
les personnes en formation doivent se trouver dans un milieu de formation lui-
même exemplaire. On sait en effet que des valeurs et attitudes sont plus
sûrement transmises par l?exemple que par le discours.
Enfin, il est clair que ces secteurs, peu attractifs en raison d?une image
dévalorisée, bénéficieraient d?une plus forte mise en avant de leur
contribution au développement d?une croissance verte ; cela contribuerait à
résoudre des problèmes de métiers en tension dans certaines régions. Il faut
que l?investissement dans les métiers de ces secteurs soit considéré comme
un engagement dans la croissance verte, et non pas comme une insertion
dans des industries fortement polluantes.
De façon plus détaillée, par secteur :
Raffinage :
Le secteur est en risque à cause de la surcapacité européenne, aggravée par
le déséquilibre de mix gazole-essence (l?Europe exporte de l?essence et
importe du gazole), et les investissements massifs à proximité des zones
d?extraction. En 30 ans, la capacité de raffinage française a décrû de presque
50%. Des tensions locales (notamment en Haute Normandie) sont apparues
sur l?emploi, à l?occasion de la mise en service de nouvelles installations, mais
elles paraissent plus conjoncturelles que structurelles.
Carburants :
Biogaz : le bio-méthane (méthane issu de biomasse) n?est pas
actuellement injecté dans les réseaux de gaz naturels en France, pour des
raisons techniques liées à sa composition chimique, mais son utilisation
comme carburant de véhicule est en expérimentation. En cas de
développement du parc de véhicules roulant au gaz, et d?atteinte d?une masse
critique de véhicules justifiant la mise en place d?infrastructures extensives, il
faudra développer des compétences spécifiques autour de la
sécurité/certification. De même, des unités de bio-méthanisation individuelles,
dans des exploitations agricoles, pourront se développer ; il faudra veiller à ce
que la technicité des artisans installateurs locaux soit suffisante, même si ces
ensembles ne seront pas d?une grande complexité. Cela peut néanmoins
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représenter un enjeu pour les entreprises de maintenance agricole.
Biocarburants : le développement actuel des biocarburants de première
génération est limité. Le nombre estimé d?emplois générés, quelques milliers
reste modeste (mais ils assureraient 24 000 emplois indirects ? agriculture,
distribution) ; la compétition avec les utilisations alimentaires, et la
préoccupation d?un impact écologique modéré limiteront l?expansion de cette
filière. Une évolution plus significative concernera les biocarburants de
deuxième génération et de troisième génération. L?analyse d?un projet de bio-
raffinerie indique, par comparaison avec une raffinerie de pétrole :
? Une localisation liée à la disponibilité de la ressource, de façon à
optimiser la logistique d?approvisionnement, et non pas sur les sites de
raffinage actuels. Les bio-raffineries seront complexes à optimiser,
compte tenu des nombreux intermédiaires, sous-produits à recycler
(d?où la notion de sites multi-intervenants). De plus, afin de ne pas
grever le bilan environnemental par des émissions liées aux transports,
ces bio-raffineries devraient bénéficier d?aménagement de transports
multimodaux ? en particulier adaptés à la logistique des pondéreux
(fluvial). La formulation et le mélange final se feront sur un site de
raffinerie de pétrole.
? Globalement, une intensité capitalistique plus faible et plus de main
d?oeuvre à l?unité d?oeuvre qu?une raffinerie ; si les biocarburants se
substituent aux carburants classiques dans les proportions prévisibles,
cela créera des emplois.
? Des postes peu qualifiés sur les aspects d?approvisionnement amont et
les premières étapes du procédé. Les postes de pilotage des procédés
sont typiques et classiques dans une industrie de procédés. La
localisation de ces projets en zone rurale fait apparaître des difficultés
de recrutement
Les procédés seront des procédés chimiques, présentant quelques analogies
avec les procédés papetiers, et demanderont une importante part de
traitement d?eau.
Hydrogène : à ce stade, l?utilisation d?hydrogène carburant de piles à
combustibles est un enjeu de recherche, mais n?est pas identifié comme déjà
porteur d?emplois en dehors des laboratoires à court ou même moyen terme.
Transports : Les transports de carburants ne paraissent pas devoir connaître
d?évolutions importantes en termes de contenu des emplois. Ce domaine a été
peu évoqué dans le comité.
Distribution : si le mix énergétique se diversifie, le schéma de la distribution
évoluera. En particulier, l?éventuelle co-existence sur un site de distribution de
carburants liquides, gazeux, et d?électricité de puissance peut amener des
enjeux de sécurité et déboucher sur un nouveau métier de « gestionnaire de
distribution d?énergie ». Ce point sera à conforter, à moyen terme, avec le
business model actuel des stations services, dans lesquelles les services
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associés ? et notamment les superettes ? ont une part prépondérante dans la
rentabilité.
Installation?procédés : l?UPA (Union Professionnelle de l?Artisanat) estime que
les professions artisanales ? installation d?équipements domestiques par
exemple - évolueront suivant les évolutions techniques, et ne prévoit pas de
difficultés. Le système de formation, constitué de formations assurées par les
grands donneurs d?ordre et les Chambres des Métiers paraissent satisfaire les
artisans.
Par contre, les métiers de l?engineering, leur pendant industriel, seront
fortement sollicités ; avant le début de la crise, la disponibilité de personnel
compétent donnait pratiquement la cadence de planification des projets de
nouveaux sites industriels ? en particulier à l?étranger. Ces sociétés
d?engineering seront aussi fortement sollicitées par les révisions et
intensification de procédés nécessaires à l?évolution des sites européens.
Chimie verte :
Une Etude Prospective des Industries Chimiques, publiée en mai 2008, a été
réalisée par le cabinet Interface, en liaison avec la DGEFP. Elle a pointé
certains éléments liés au développement d?une chimie verte :
? Son rôle essentiel dans les politiques de recherche et
développement
? Dans ce cadre, l?identification de 4 technologies clé :
o Les procédés catalytiques
o Les biotechnologies industrielles
o La chimie analytique
o Les nanotechnologies
? Une problématique de ressources humaines fortement marquée par le
manque d?attractivité du secteur industriel ; des effectifs en diminution
dans les formations d?opérateurs en chimie (-20% de 2004 à 2005 pour
les Bac Pro Procédé et Biotransformation).
? 7 enjeux majeurs on été identifiés :
o 1 Des ressources humaines engagées dans l?innovation et la
R&D, avec de nouvelles filières d?emplois à forte valeur ajoutée
o 2 Des compétences et des conditions de travail adaptées aux
impératifs du développement durable
o 3 Des ressources humaines préparées à temps aux évolutions
nécessaires de l?appareil industriel
o 4 Des niveaux de qualification correspondant aux besoins réels
des entreprises (en volume et en compétences requises)
o 5 Des parcours professionnels sécurisés pour toutes les
catégories de salariés, dans tous les types d?entreprises
o 6 Une gestion innovante et décloisonnée des carrières, des
mobilités et des âges
o 7 Une transmission régulée des savoir-faire
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Cette étude sera maintenant déclinée régionalement, et devrait permettre
d?approcher de plus près les systèmes de formation.
Un enjeu particulier est souvent cité : celui des compétences en toxicologie
ou en éco-toxicologie, dont le besoin a été fortement accru par la mise en
oeuvre de la directive REACH. Si les grandes entreprises, premières
concernées en raison des volumes de production importants, ont pu former en
interne ou recruter les compétences nécessaires, les PME sont plus inquiètes.
De plus, elles n?auront pas nécessairement un besoin permanent et complet
d?une telle compétence. Il est probable que des sociétés de service, de
consultants, seront nécessaires pour assister les PME, mais il est craint que
les compétences soient rares. Cet exemple est caractéristique d?une évolution
du secteur : il apparait un véritable « tertiaire de la chimie », fournissant un
service, parfois une prestation intellectuelle.
L?étude prospective mentionne également des enjeux de progrès à réaliser
dans les domaines de la logistique, de la gestion des stocks ; ceux-ci ne sont
cependant pas spécifiques aux enjeux du Grenelle.
Dans le secteur de la chimie du végétal, le manque de compétences en
botanique en France est souvent pointé. Ce manque viendrait moins de
formations insuffisantes que d?un manque de recrutement dans les structures
de recherche.
Le secteur des cosmétiques, dans lequel la demande de produits bio, ou du
moins plus naturels, est en forte croissance, a mentionné la nouvelle
problématique induite : les matières naturelles sont plus complexes, plus
difficiles à contrôler, que les matières synthétiques utilisées ; les chimistes
voient une évolution de leur métier, et une analogie peut être faite avec des
compétences plus répandues dans l?industrie agro-alimentaire.
Une source d?information capitale est constituée par les pôles de
compétitivité. Ces structures, de création récente (2005) en France, sont des
acteurs clés des écosystèmes de l?innovation. Ils associent industriels ?
grandes et petites entreprises ? acteurs académiques, organismes de
formation, collectivités, autour des enjeux de l?économie de la connaissance
sur un territoire donné. Ces acteurs de l?innovation et de la transition
industrielle, d?abord essentiellement dédiés au montage de projets de
recherche collectifs, se tournent maintenant vers les enjeux de formation,
conformément d?ailleurs à leur mission.
Deux pôles à vocation mondiale sont particulièrement proches du domaine
traité par le comité :
? AXELERA, chimie et environnement, en région Rhône-Alpes,
constitué autour du noyau Rhodia ? Arkema - Suez Environnement ?
IFP ? CNRS, dont la vocation est de contribuer à développer une
nouvelle chimie ? industrielle et scientifique- plus durable, respectueuse
de l?environnement, des hommes et économiquement pérenne.
? IAR, Industries ? Agro ? Ressources, en régions Picardie et
Champagne-Ardenne, avec notamment l?Université technologique de
Compiègne, le Crédit Agricole, ARD (organisme privé de recherche en
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biotechnologie) et des entreprises tels que Roquette, Arkema Solvay,
Technip etc?ce pôle est centré sur des enjeux de chimie du végétal et
de biocarburants.
Ces 2 pôles comptent aujourd?hui de nombreuses PME.
Les pôles PASS (Parfums Arômes Saveurs Senteurs, en région PACA) et
Cosmetic Valley (en régions Centre, Ile de France, et Haute Normandie)
sont aussi en adéquation avec les secteurs analysés.
AXELERA a mené un travail sur les compétences comportementales
attendues à tous les niveaux de formation pour que les enjeux du pôle, une
chimie préventive et inventive, soient intégrés à tous les niveaux (annexe 7).
Le pôle a par ailleurs identifié 8 marchés et écosystèmes de l?innovation,
cadres de développement des actions concrètes.
IAR a procédé à une labellisation de formations nouvelles ou modifiée ; 7
formations ont été ainsi identifiées, avec un enjeu d?accroître l?attractivité de
ces filières. Cette labellisation s?accompagne bien sûr d?un engagement des
partenaires à soutenir via des stages, des parties d?enseignement les filières
ainsi repérées (annexe 8).
Enfin, pour achever ce panorama des formations, mentionnons que, la France
est un des rares pays pour lesquels le Green Chemistry Institute ne mentionne
aucune filière de formation en chimie verte. Quand on connait la richesse de
notre pays, moins touché que ses pairs par la désaffection des jeunes vers les
formations scientifiques, on mesure le travail de communication à réaliser !
Après cette vision sectorielle, des données issues du marché du travail
permettent d?observer les écarts entre demande et offres de métiers :
Analyse des tensions sur le marché du travail :
Le pôle emploi a mené une étude sur le taux de tension de métiers typiques
requis dans les secteurs concernés, et potentiellement affectés par le
Grenelle. Le taux de tension indiqué est le ratio des offres d?emploi reçues sur
les demandes enregistrées, pour la période été 2007 ? été 2008, avant la
crise économique. Issus des données collectées par Pôle Emploi, ces
éléments doivent être considérés comme des tendances :
- 1 -
Intitulé Taux de
tension
Commentaire
Agent de traitement
dépolluant
0,92 Métier peu valorisé
Cadre technique de
l?environnement
0,21 Métier trop spécifique
« environnement » par
rapport aux attentes des
entreprises : « coeur de
métier » + complément
« environnement »
Technicien en
environnement des
industries de process
0,33 idem
Agent d?encadrement
des industries de
process
0,70 Poste agent de
maitrise ; proche de
la tension, souvent
pourvu en interne
dans les entreprises
Opérateur de
laboratoire des
industries de process
0,52 La restriction au
« laboratoire » rend la
tension plus faible
Opérateur sur appareil
de transformation
physique ou chimique
0,84 Opérateur universel,
poste de terrain en
tension
Pilote d?installation des
industries chimiques et
de production
d?énergie
0,96 Idem, tension plus
forte
Technicien de
production des
industries de process
1,14 Idem, tension encore
plus élevée
Technicien en
application industrielle
des industries de
process
0,95 Assez proche du
précédent.
Technicien de
laboratoire de
recherche des
industries de process
0,50 La restriction
« laboratoire » rend la
tension plus faible.
Inspecteur de mise en
conformité
1,73 Très forte offre ; les
aspects
règlementaires sont
en croissance
Cadre technique
hygiène et sécurité
0,61 Souvent pourvu en
interne, peu de
premier poste, limite
de la proximité du
« coeur de métier »
- 2 -
Précautions d?interprétation - avertissements
Le ratio de tension se lit selon la grille de lecture suivante :
o Un ratio de 1 ou proche de 1 indique une situation d?équilibre ou de quasi équilibre
entre les flux sur 12 mois d?offres d?emploi et de demandes d?emploi.
o Plus le ratio est élevé (au dessus de 1), plus le nombre d?offres d?emploi Pôle emploi est
supérieur au nombre de demandes d?emploi pouvant éventuellement induire un manque de
main d?oeuvre pour ce métier.
o Plus le ratio est bas (en dessous de 1), plus le nombre d?offres d?emploi est inférieur au
nombre de demandes d?emploi pouvant entraîner des difficultés d?insertion des demandeurs
dans ce métier.
Le ratio de tension ne rend qu'imparfaitement compte du phénomène d?équilibre ou de
déséquilibre entre l?offre et la demande d?emploi pour un métier dans la mesure où
Pôle emploi ne collecte pas l?exhaustivité des offres d?emploi disponibles sur le marché. De
plus, une proportion conséquente d?offres de très courte durée (inférieure à 1 mois) dans
certains métiers peut augmenter mécaniquement le ratio de tension sans que cela traduise
une réelle tension et un besoin de main d?oeuvre.
Le ratio de tension peut augmenter et, dans la même période, les volumes de demandes et
d?offres d?emploi diminuer. Ce cas est dû à une diminution plus forte du volume des demandes
que celui des offres. Doit-on encore parler de tension ? Une orientation vers un métier alors
que le marché de l?emploi de celui-ci diminue devra s?appuyer sur une analyse plus
approfondie du marché.
Néanmoins, les gros écarts de taux de tension sont significatifs de tendances du marché.
En conclusion, cette étude indique que certains métiers sont en tension dans
les secteurs visés. Ce sont majoritairement les métiers d?opérateurs et de
techniciens de procédé, dans des contextes industriels. Les échanges
avec la profession montrent que ces tensions sont souvent locales, et
traduisent selon eux une faible attractivité des métiers de la chimie ? au sens
large.
Dès que les intitulés des métiers font apparaitre la mention « laboratoire » ou
« environnement », le taux de tension diminue ; la demande dépasse l?offre
réelle.
3 : Propositions d?évolution : inclure largement et mobiliser sur le
développement durable, favoriser l?esprit d?innovation et d?entreprise :
Le pôle IAR a identifié, sur les 2 régions où il est présent, 106 formations en
rapport avec ses thématiques ; une extrapolation conduirait à un chiffre de
1500 à 2000 sur l?ensemble du territoire. L?Observatoire National de Industries
Chimiques (site : www.observatoireindustrieschimiques.com ), tient à jour un
répertoire complet des métiers. Il identifie 11 familles :
? 4 « coeur de métier » : marketing, recherche et développement,
fabrication, commercialisation/vente
? 5 supports au coeur de métier : analyse/laboratoire, logistique/achats,
technique, technico-réglementaire, qualité-environnement-sécurité-
santé-environnement
? 2 soutiens généraux : gestion administration générale, systèmes
d?information
et 32 sous familles ; chaque métier peut être ensuite associé à un type de
formation.
- 3 -
On l?a vu, peu de véritables nouveaux métiers, ont été identifiés, mais des
besoins d?évolution ont été mis au jour.
Nous reprenons ici les principaux objectifs relevés lors des réunions du comité
de filière :
? Une partie significative de la croissance liée à la chimie verte se fera
par l?innovation et la création d?entreprise ; nous recommandons le
développement de formations mixtes techniques/managériales visant à
préparer la génération de développeurs, et approcher toutes les
structures encourageant la création d?entreprise et l?innovation pour
renforcer ces axes dans les cursus.
? Le groupe insiste sur le besoin de maintenir les formations
techniques centrées sur des coeurs de métier large (chimie,
procédés, conduite d?installation), dont les contenus techniques et
scientifiques sont considérés comme satisfaisants actuellement, et de
ne pas développer de formations « environnementales » trop
spécifiques.
? Intégrer dans les cursus des modules spécifiques aux notions de
chimie verte (principes, analyse de cycle de vie, éco-conception,
toxicologie, responsabilité, procédés propres, matières premières
naturelles, éthique), adaptés bien sûr à chaque niveau. Ces modules
ne devraient pas dépasser 10% des enseignements, qui doivent rester
largement centrés sur des compétences de coeur de métier reconnues.
Ils doivent intégrer des aspects transverses, comportementaux,
d?intégration du développement durable dans les pratiques
professionnelles futures.
o Favoriser les thématiques suivantes :
Toxicologie et éco-toxicologie (niveau 1), facultés de
pharmacie/médecine, écoles d?ingénieurs et masters.
Procédés (niveaux 1 à 5), de la conduite, à l?encadrement
d?équipe, à la conception.
? Engager les établissements dans des démarches de progrès, qui ont
une influence largement aussi grande sur les comportements futurs
que les contenus d?enseignement, via une logique de « label » (vision
top ?down) ou de « charte d?engagement » (vision bottom-up). La
démarche « responsible care ? engagement de progrès » des
entreprises de la chimie peut servir d?inspiration.
? Il est nécessaire d?intégrer des aspects de chimie durable dans la
formation des enseignants du secondaire, et d?organiser
régionalement des formations permettant aux enseignants en poste
d?intensifier leurs contacts avec les acteurs de la chimie verte.
- 4 -
? Améliorer l?attractivité des formations en chimie et procédés et
renforcer leur présence dans des bassins d?emploi spécifiques, telles
que les zones rurales à potentiel de chimie verte en déficit, notamment
en relayons les efforts des acteurs du secteur (l?UIC notamment).
4 : Miser sur les acteurs nouveaux de l?innovation ; agir localement et
collectivement:
? Les pôles de compétitivité et d?autres structures récentes ? telles que
les déclinaisons locales de la plateforme SusChem doivent être
fortement impliquées, car elles font un lien naturel et efficace entre les
enjeux locaux et thématiques, et les ambitions nationales.
? Au plan des structures ? et au-delà de l?engagement global préconisé
au paragraphe précédent :
o Utiliser, dans le cadre des PRDF, les mentions complémentaires
des CAP et Bac Pro pour orienter des formations de base vers
les enjeux nouveaux
o Au niveau Bac+2, les IUT, dont la réactivité au sujet a été notée,
proposent via des Licences professionnelles des compléments
de formation importants aux cycles de base chimie ou génie
chimique. Les liens avec les départements de génie biologiques
doivent être encouragés.
o Au niveau Bac +5+, en particulier, inclure très fortement
l?innovation dans les cursus, et évaluer le besoin de
rapprochement de programmes chimie et agronomie, pour
l?enjeu de la réduction des phytosanitaires et la prise en compte
des matières premières végétales dans l?industrie.
? Développer des formations en partie sur les nouveaux territoires de
création des emplois verts ? résoudre la question de l?attraction des
grands centres urbains. L?apprentissage et toutes les formes de
partenariat renforcé enseignement ? entreprises (stages, visites,
tutorat, cours) doivent être encouragées.
? Des démarches très nombreuses sont lancées dans des sens
analogues : états généraux de l?industrie, démarches stratégiques de
l?industrie chimique, grand emprunt, plan de relance. Il est impératif que
ces acteurs aient des aires de coordination (telles que SusChem), dans
lesquelles le partage des tâches et des informations puisse se faire.
5 : Inciter les jeunes, via la science, à contribuer à la croissance verte :
? Les labels ou charte d?engagement envisagés doivent servir, non
seulement à faire évoluer les contenus et contextes de formation, mais
aussi à renforcer l?image de formations techniques, industrielles,
comme vecteurs de la croissance verte.
- 5 -
? Il faut mobiliser le réservoir d?envie et de talents, orienté vers
l?environnement, et lui permettre de s?exprimer dans des métiers de
chimie, d?industrie.
6 : Conclusion :
Au terme de ce groupe de travail, une conclusion s?impose. On constate un
engouement considérable pour le domaine, au sens large, de la chimie
verte, en y incluant les biocarburants, attesté par la profusion de groupes,
colloques, présentations, projets. L?enjeu est de renouveler des secteurs
industriels clés, en s?appuyant sur les savoirs et savoir-faire, et en y intégrant
des éléments nouveaux qui construiront l?avenir. Tous les pays y sont
engagés, et notre système de formation doit s?y consacrer résolument afin de
procurer à nos industries un avantage compétitif. Ce sera un test décisif de la
capacité de la France à entrer dans le nouveau stade de l?économie de la
connaissance.
L?innovation sera la clé ; au plan scientifique, au plan entrepreneurial, au
plan aussi des formations. De ce point de vue, la création d?un observatoire
des métiers de la croissance verte sera un élément de pilotage important : on
sait en effet que les processus d?innovation s?accompagnent de multiples
initiatives dont la connaissance est indispensable à son bon déroulement.
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Annexe 1
Liste des documents
Annexe 2 : liste des organismes ayant participé ou contribué
Annexe 3 : Green Chemistry, a corner stone to sustainable California,
université de Californie
Annexe 4: Etudes du pôle Emploi
? Comité de filière Raffinage, carburants et chimie verte : support de
présentation
? Cartographie des métiers et filières de la croissance verte
Annexe 5 : Etat des lieux et potentiel du bio-méthane carburant, présenté par
AFG
Annexe 6 : Etude IFP ? Raffinage 2030, la mondialisation face à la
règlementation environnementale, et « alternative fuel pathways »
Annexe 7 : présentation du pôle IAR
Annexe 8 : contribution du pôle AXELERA
Annexe 9 : La chimie du végétal, document HCCA
Annexe 10 : présentations des IUT de chimie et de génie chimique
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Annexe 2
Structures ayant participé ou contribué aux réunions du comité de filière
IFP : Institut Français du Pétrole
UIC : Union de l?Industrie Chimique
AXELERA : pôle de compétitivité chimie-environnement basé à Lyon (Rhône-
Alpes)
IAR : pôle de compétitivité industries et agro-ressources basé à Laon
(Champagne Ardenne et Picardie)
AFG : Association Française du Gaz
CFBP : Centre Français du Butane et du Propane
FGL : Fédération Gay Lussac (19 écoles d?ingénieurs en chimie)
ADIUT : Association des IUT
UPA : Union Professionnelle de l?Artisanat
CGC : Confédération Générale des Cadres
CAS : Centre d?Analyse Stratégique
MEEDM : Ministère de l?Ecologie, l?Energie, du Développement durable et de la
Mer.
DGCIS : Direction Générale de la Compétitivité des Industries et des Services.
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Annexe 3
Green Chemistry, a corner stone for a sustainable California
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Annexe 4
Etudes pôle emploi
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Annexe 5
Etude bio-méthane carburant, AFG
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Annexe 6
Etudes IFP
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Annexe 7
Présentation IAR
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Annexe 8
Contribution AXELERA
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Annexe 9
Chimie du végétal contribution du HCCA
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Annexe 10
Présentations des IUT de chimie et de génie chimique
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