Vers un traité mondial pour mettre fin à la pollution plastique. Dossier de presse
Auteur moral
France.Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires (2022-...)
Auteur secondaire
Résumé
La France, avec ses partenaires européens, plaide avec force pour l'adoption d'un traité international qui mettrait fin au fléau que représente la pollution plastique pour notre environnement terrestre et marin, pour le climat et pour la santé humaine. La France accueille à Paris, à partir du 27 mai, la deuxième session de négociations en vue de ce futur traité, qui devra permettre non seulement de mettre un terme à cette pollution massive mais aussi plus largement de mettre en place une économie circulaire couvrant l'ensemble du cycle de vie des plastiques, conformément à la logique des objectifs de développement durable. La diplomatie française est pleinement mobilisée pour que ce futur accord juridiquement contraignant constitue un succès à la hauteur du défi que constitue la pollution plastique, comme de nos attentes et de celles de nos citoyens. Tous les acteurs, Etats, collectivités territoriales, organisations internationales, acteurs économiques et organisations de plaidoyer, doivent y contribuer.
Descripteur Urbamet
Descripteur écoplanete
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
Paris, 27 mai 2023
DOSSIER
DE PRESSE
2
SOMMAIRE
ÉDITOS ............................................................................................................ 3
Des constats alarmants ................................................................................ 6
Un enjeu mondial .......................................................................................... 7
Les enjeux du traité ....................................................................................... 8
Le calendrier des négociations.................................................................... 8
Focus sur la Coalition .................................................................................... 9
Les propositions portées par la France lors des négociations de Paris .......10
Focus sur l?interdiction des plastiques ....................................................... 11
Sortir du plastique jetable ........................................................................... 12
Focus sur les filières à responsabilité élargie des producteurs ............... 14
3
ÉDITOS
Si nous n?agissons pas, la pollution plastique
mondiale triplera dans les 40 prochaines années,
avec un impact très néfaste sur les populations,
notamment les plus vulnérables. Des milliards
de tonnes ont été déversées depuis 75 ans et
détruisent notre habitat, menacent les océans
et la biodiversité. Cela ne peut plus durer.
La France, avec ses partenaires européens,
plaide avec force pour l?adoption d?un traité
international qui mettrait fin au fléau que représente
la pollution plastique pour notre environnement
terrestre et marin, pour le climat et pour la santé humaine.
La France accueille à Paris, à partir du 27 mai, la deuxième session
de négociations en vue de ce futur traité, qui devra permettre
non seulement de mettre un terme à cette pollution massive
mais aussi plus largement de mettre en place une économie
circulaire couvrant l?ensemble du cycle de vie des plastiques,
conformément à la logique des objectifs de développement
durable.
La diplomatie française est pleinement mobilisée pour que ce
futur accord juridiquement contraignant constitue un succès à
la hauteur du défi que constitue la pollution plastique, comme
de nos attentes et de celles de nos citoyens. Tous les acteurs,
Etats, collectivités territoriales, organisations internationales,
acteurs économiques et organisations de plaidoyer, doivent y
contribuer.
Nous disposons de deux ans seulement pour négocier
et adopter ce traité, que nous voulons juridiquement
contraignant. Ensemble, faisons de Paris une étape décisive
vers la fin de la pollution plastique.
Catherine Colonna,
ministre de l?Europe et des Affaires étrangères
4
Le 2 mars 2022, à Nairobi, la France, aux côtés de près
de 170 pays, s?engageait à construire un nouveau
traité international pour mettre fin à la pollution
plastique.
Face à ce fléau, qui partout dans le monde,
asphyxie le vivant, affecte notre santé et
dégrade les écosystèmes, il est urgent d?agir avec
plus de force, de façon coordonnée, pour garantir
à notre planète un avenir durable.
À peine plus d?un an après, c?est à Paris que se tient le deuxième
cycle de négociations. Elles pourront constituer une étape
cruciale, avec la préparation d?une première version du texte
final du traité.
Il nous appartient de changer en profondeur les modes de
production et de consommation du plastique, qui ne sont pas
soutenables face à la crise environnementale.
La lutte contre la pollution plastique est une priorité majeure
pour la France et nous sommes résolus à prendre toute notre part
de cet effort collectif. Nous avons déjà adopté une trajectoire
déterminante au niveau national, avec la loi AGEC en particulier,
pour diminuer les usages du plastique, développer une filière
circulaire, favoriser la collecte et le recyclage des déchets, investir
dans des technologies innovantes et mettre fin à tous les rejets
de micro-plastiques, particulièrement dévastateurs.
Mais c?est seulement tous ensemble, avec nos partenaires à
travers le monde, que nous pourrons changer réellement de
paradigme. En prenant, par ce traité, des engagements concrets
pour mettre fin à la dépendance de nos sociétés au plastique et
à la pollution massive qu?elle engendre.
Christophe BÉCHU,
ministre de la Transition écologique
et de la Cohésion des territoires
5
La pollution plastique est un fléau, à tel point
que nous avons vu se former sur notre planète,
au fil des années, un septième continent de
déchets, majoritairement plastiques. Ce
vortex de déchets du Pacifique Nord est le
témoignage d?un échec collectif passé.
Malgré ce fléau, l?OCDE prévoit encore
une consommation mondiale de plastique
multipliée par 3 d?ici 2060. Il est urgent d?inverser
la tendance.
La France a porté cette conviction depuis plusieurs années
maintenant.
Avec cette deuxième session de négociation du traité, qui se
tiendra à Paris, c?est une nouvelle étape qui s?ouvre, et France
continuera de prendre toute sa part.
Nous avons déjà pris ce virage, et la loi AGEC nous permet de
déployer depuis 2020 de nombreuses mesures très concrètes
: l?interdiction de nombreux produits en plastique à usage
unique, la fin de la vaisselle jetable pour la restauration sur
place, la fin des emballages à usage unique pour les fruits et
légumes, ou encore le développement de filières REP sur le
principe du « pollueur-payeur » et ainsi mieux réparer et mieux
collecter les produits usagés pour les réutiliser ou les recycler.
Cette volonté est désormais portée au niveau européen, avec
de nouveaux projets de règlements qui s?inspirent des mesures
françaises. L?enjeu majeur pour la France, et plus généralement
l?Union Européenne, est d?ancrer dans le traité 3 principes
clefs qui permettront d?atteindre les objectifs souhaités : le
principe de précaution, le principe du pollueur-payeur et la
hiérarchie des modes de traitement des déchets.
Ce traité plastique sera un évènement majeur et historique
pour notre planète, en particulier pour la préservation de la
biodiversité et pour la protection de nos océans.
Il devra être à la hauteur des enjeux, pour répondre à ces enjeux.
Bérangère Couillard,
secrétaire d?État auprès du ministre de la Transition écologique
et de la Cohésion des territoires, chargée de l?Écologie
6
Chaque année, environ 460 millions de tonnes(1) de
plastiques sont produites. 353 millions de tonnes
deviennent des déchets soit le poids de près de
35 000 tours Eiffel, faisant ainsi du plastique le
troisième matériau le plus fabriqué au monde,
derrière le ciment et l'acier.
Synonyme de progrès et de modernité pendant de
nombreuses années, le plastique pose aujourd?hui
question en raison de la pollution qu?il engendre.
Contrairement aux autres matériaux, son cycle de
vie est particulièrement court : aujourd?hui, 81 %
des produits fabriqués en plastique finissent en
déchets en moins d'un an(2). Parmi ces déchets,
seuls 9 % sont recyclés aujourd?hui dans le monde,
20 % incinérés, près de la moitié terminent dans des
décharges tandis que plus de 20 % sont brûlés à l?air
libre ou abandonnés dans la nature(3).
La pollution plastique est devenue un fléau mondial
aux conséquences néfastes pour la santé humaine
et l?environnement. Chaque minute, 15 tonnes
de plastique sont ainsi rejetées dans l?océan, ce
qui amène les débris de plastiques à constituer
85 % des matériaux polluants en mer. De ce fait, il
pourrait y avoir plus de plastique que de poissons
dans l?océan d?ici 2050.
Avant même de finir en déchet, le plastique est
susceptible d?avoir des impacts négatifs sur la santé
humaine : l?extraction, le transport et le raffinage
des matières premières nécessaires à sa fabrication
entraînent l?émission de nombreux polluants, de
même que la production de plastique elle-même.
L?utilisation de produits en matière plastique
(contenants alimentaires notamment) peut
entrainer l?exposition à des substances toxiques,
comme les bisphénols ou les phtalates qui sont
des perturbateurs endocriniens. Enfin, chaque
année, dans l?Union européenne, 176 000 tonnes
de microplastiques produits involontairement
sont rejetés dans l?environnement et environ
42 000 tonnes de microplastiques se retrouvent
dans l?environnement en raison de l?utilisation de
produits en contenant. Ces microplastiques, qu?ils
soient fabriqués intentionnellement ou issus de
l?usure de matériaux en plastique, s'accumulent
dans tous les écosystèmes, conduisant à leur
présence dans l'ensemble des maillons de la chaîne
alimentaire et donc inévitablement à leur ingestion
involontaire par l?être humain.
DES CONSTATS ALARMANTS
Le plastique est omniprésent dans nos vies : dans les transports, les bâtiments, les ordinateurs, les
téléphones, les emballages alimentaires, les meubles, les vêtements, les produits d?hygiène ou encore
les produits de beauté.
Dégradation naturelle
d?une bouteille en plastique :
CHIFFRES CLÉS
1 - rapport 2022_OECD Global Plastics Outlook - Economic Drivers, Envi impacts (www.oecd.org/fr/environnement/la-pollution-plas-
tique-ne-cesse-de-croitre-tandis-que-la-gestion-et-le-recyclage-des-dechets-sont-a-la-traine.htm)
2 - Cese (www.lecese.fr/actualites/traite-international-pollution-plastiques-cese-avis-adopte)
ENTRE 1 ET 10 SIÈCLES*
Un téléphone mobile est composé
de 30 à 50 % de plastiques,
une voiture va contenir en moyenne
750 pièces en plastique.*
Dans le monde,
l?équivalent d?1 camion
poubelle de plastiques
par minute se retrouve
dans l?océan4
* C
ES
E,
Q
ue
lle
s
so
lu
ti
o
ns
p
o
ur
ré
p
o
nd
re
à
la
c
ris
e
m
o
nd
ia
le
d
e
la
p
o
llu
ti
o
n
p
la
st
iq
ue
?
h
tt
p
s:
//w
w
w
.le
ce
se
.fr
/a
ct
ua
lit
es
/
se
an
ce
-p
le
ni
er
e-
tr
ai
te
-in
te
rn
at
io
na
l-p
o
llu
ti
o
n-
p
la
st
iq
ue
s
7
La France fait partie des États les plus avant-gardistes
dans le domaine avec la mise en place d?une filière
pollueur-payeur pour les emballages ménagers,
notamment ceux en plastique, qui représentent
plus de 30 % de nos déchets de plastiques, dès 1993
et jusqu?à la loi anti-gaspillage pour une économie
circulaire de 2020 qui a pour objectifs :
> d?atteindre la fin de la mise sur le marché des
emballages en plastique à usage unique d?ici
2040 et se dote notamment d?une «stratégie
nationale 3R, Réduire, Réutiliser, Recycler»,
pour y arriver ;
> de réduire de 50 % la mise sur le marché des
bouteilles en plastique pour boissons d'ici 2030 ;
> d?atteindre 100 % de plastiques recyclés d?ici
2025.
L?Union européenne a également mis en oeuvre
des réglementations relatives au plastique et
envisage de renforcer son cadre règlementaire.
Une des dernières réglementations européennes
en la matière est la directive relative aux produits
en plastique à usage unique de 2019, qui interdit
les principaux produits en plastique retrouvés dans
l?environnement (pailles, assiettes, couverts, boîtes
à sandwich en polystyrène expansé, cotons-tiges)
au sein de l?UE.
Le Pacte vert de 2022 propose quant à lui de définir
de nouvelles règles applicables à la conception
des emballages et à leur fin de vie, les emballages
étant le premier secteur consommateur de matière
plastique. À partir du 1er janvier 2025, tous les
États membres de l?Union européenne devront par
ailleurs avoir mis en place une filière pollueur-payeur
(ou à filière à responsabilité élargie du producteur,
dite REP) pour tous leurs emballages, qu?ils soient
ménagers, industriels ou commerciaux, dans le but
de mieux les collecter et les recycler, mais aussi de
jouer un rôle dans la prévention de ces déchets en
développant notamment leur écoconception et
leur réemploi.
À l?échelle internationale, certaines conventions
incluent également des dispositions sur les
plastiques, à l?instar de celles de Bâle, de Rotterdam
ou de Stockholm.
Alors que l'OCDE prévoit une consommation
mondiale de plastique multipliée par 3 d'ici 2060, la
gestion des déchets de plastique constitue un enjeu
planétaire qui nécessite une réponse internationale
urgente. En effet, aucun accord international
n?aborde la lutte contre la pollution plastique en
tant que problématique englobante, c?est-à-dire
prenant en compte l?ensemble du cycle de vie et
des usages du plastique. L?approche sectorielle
existante s?est avérée insuffisante pour endiguer
cette pollution mondiale, laquelle nécessite une
action globale commune.
Un traité mondial pour lutter contre la pollution plastique
En mars 2022, la cinquième assemblée des Nations unies pour
l?environnement a adopté une résolution historique en vue de négocier,
d?ici fin 2024, un traité mondial de lutte contre la pollution plastique
qui soit juridiquement contraignant et fondé sur une approche globale
couvrant l?ensemble du cycle de vie des plastiques. 193 États seront
candidats à la ratification du traité une fois que ce dernier sera finalisé,
adopté, puis signé.
Face à ce constat, on observe une multiplication des législations nationales pour lutter contre la
pollution plastique dans de nombreux États.
UN ENJEU MONDIAL
UNE RÉPONSE COLLECTIVE FACE À CETTE URGENCE
3 - OCDE : www.oecd.org/fr/environnement/la-pollution-plastique-ne-cesse-de-croitre-tandis-que-la-gestion-et-le-recyclage-des-
dechets-sont-a-la-traine.htm
4 - L?Atlas du plastique, 2020, publié par le mouvement Break Free From Plastic
8
? L?importance d?une approche internationale,
fondée sur une vision englobante, afin de prendre
en compte l?ensemble du cycle de vie des produits
en plastique (dont la conception, production,
consommation et gestion des déchets).
? La nécessité de faire référence à l?économie
circulaire et aux microplastiques.
? Le caractère juridiquement contraignant de
l?accord, encourageant la mise en oeuvre de
mesures volontaires par les États.
? L?approche globale sur le rejet de plastiques
dans l?environnement, prenant en considération
tous les milieux (terre, mer, air).
? Le contexte de mise en oeuvre de l?application
du futur traité, reposant sur certains moyens
indispensables (soutien financier, transfert de
technologies et renforcement capacitaire des
États en développement).
LES ENJEUX DU TRAITÉ
Cette résolution lance les négociations du futur accord multilatéral en précisant le périmètre et le
champ d?application que celui-ci pourrait couvrir.
Le futur traité comportera une série de mesures
contraignantes et volontaires visant à lutter contre
la pollution plastique. Afin d?assurer une action
globale cohérente et efficace, plusieurs sous-
objectifs soutiendront l?ambition principale qui
est de mettre fin à cette pollution.
Les dispositions du traité seront basées sur
l?ensemble du cycle de vie des plastiques, ce qui
impliquera une série de mesures s?intéressant tant
à la production qu?à la consommation ainsi qu?à la
gestion des produits en plastique.
Cet accord conventionnel participera également
à l?homogénéisation des définitions appartenant
au champ lexical de la lutte contre la pollution
plastique.
LE CALENDRIER DES NÉGOCIATIONS
La première session de négociations en Uruguay a permis de poser les jalons des discussions à venir en
appréhendant les attentes et ambitions des principales délégations. Cette réunion a également permis à
toute une série d?observateurs et organismes, représentant la société civile, de s?exprimer en présentant
leur vision du traité. Elle a aussi été l?occasion de confirmer l?accueil, par la France, de la deuxième de
session de négociations. Celle-ci se tiendra au siège de l?Unesco à Paris, du 29 mai au 2 juin 2023.
2 MARS 2022
Adoption de la
résolution par
l?ONU
MAI 2022
Premier groupe
de travail réuni à
Dakar pour établir
un calendrier de
négociations et les
règles de procédure.
2023- 2025
Trois autres sessions
de négociations
prévues d?ici fin 2024
avant la conférence
diplomatique
d?adoption du traité
en 2025.
MAI 2023
Deuxième session
de négociations à
Paris
NOVEMBRE 2022
Première session de
négociations à Punta
del Este (Uruguay)
En savoir plus sur la deuxième session de négociations
du traité pour mettre fin à la pollution plastique :
www.unep.org/events/conference/second-session-intergovernmental-
negotiating-committee-develop-international/documents#WorkingDocuments
9
En amont de la première session de négociations en Uruguay, les membres de la HACEPP ont publié une
déclaration ministérielle appelant à l?adoption d?un traité le plus ambitieux possible et réaffirmant l?objectif
politique de mettre fin à la pollution plastique d?ici 2040.
La coalition a également insisté sur la nécessité de disposer d?un texte incluant des mesures contraignantes,
reposant sur les principes de précaution, du pollueur-payeur ou encore de hiérarchisation des déchets.
La coalition a aussi appelé à développer des obligations et des mesures de contrôle sur l?ensemble du cycle
de vie des plastiques, afin de remplir trois objectifs :
? limiter la consommation et la production de plastiques à des niveaux durables ;
? promouvoir une économie circulaire des plastiques qui protège l?environnement et la santé humaine ;
? assurer une collecte, une gestion et un recyclage efficaces des déchets de plastique.
FOCUS SUR LA COALITION
La Coalition de la Haute Ambition pour mettre fin à la pollution plastique (HACEPP) est représentée
par un groupe de plus de 50 pays soucieux d?obtenir un traité à l?ambition maximale.
10
En tenant compte de l?ambition fixée par le mandat de l?ANUE qui mentionne l?objectif de « mettre
fin à la pollution plastique », la France soutiendra une formulation englobante et simple qui allie à la
fois un objectif de résultat (protéger la santé humaine et l?environnement des pollutions générées par
les plastiques) et de moyens (atteindre une économie circulaire des plastiques via le déploiement de
modes de production et de consommation durables).
LES PROPOSITIONS PORTÉES PAR LA FRANCE
LORS DES NÉGOCIATIONS DE PARIS
? des objectifs de réduction de la production et de la
consommation de plastiques ;
? des interdictions, restrictions ou objectifs de
réduction de mise sur le marché des matières et
produits en plastique problématiques ou non
nécessaires ;
? l?édiction et l?harmonisation de critères et standards
d?écoconception à destination des producteurs ;
? des objectifs sur le réemploi, l?incorporation de
matière recyclée, la collecte et le recyclage ;
? la promotion voire l?obligation de mise en place
de filières pollueur-payeur sous forme de REP
(responsabilité élargie du producteur) ;
? des obligations de transparence, de traçabilité et
d?information du consommateur ;
? des mesures de précaution concernant l?usage
des plastiques dits biosourcés, biodégradables ou
compostables et les allégations environnementales
s?y rapportant ;
? des mesures de soutien et d?accompagnement
pour renforcer les systèmes et les infrastructures de
collecte, de tri et de recyclage à l?échelle du globe ;
? d?autres mesures visant à prévenir les rejets directs
ou indirects dans l?environnement (dont les
microplastiques). ;
? des mesures de restriction de l?enfouissement des
déchets de plastiques pour orienter ces déchets
vers des traitements plus vertueux.
La France dispose d?une expérience et d?une légitimité
certaines en la matière, en particulier du fait des
dispositions de la loi anti-gaspillage pour une économie
circulaire de février 2020.
L?interdiction des plastiques à usage unique ou encore
la mise en place de filières à responsabilité élargie
des producteurs sont des initiatives existantes en
droit français et contribuent à rendre plus durables la
consommation et la production de plastiques.
LA FRANCE ET LA LUTTE
CONTRE LA POLLUTION
PLASTIQUE : OÙ EN EST-ON ?
Conformément au mandat de négociations de l?Union européenne, adopté à l?automne 2022, et en écho aux
positions ambitieuses portées par les États membres de la HAC, la France défendra un ensemble cohérent de
dispositions couvrant l?ensemble du cycle de vie des plastiques et pouvant inclure :
11
Sortir du plastique à usage unique
La loi anti-gaspillage pour une économie
circulaire prévoit la fin de la mise sur le
marché des emballages en plastique à
usage unique d?ici 2040. Pour y parvenir,
des objectifs de réduction, de réutilisation,
de réemploi et de recyclage ont été fixés
par décret et seront périodiquement
révisés. Ces objectifs sont répartis sur
quatre périodes, permettant de repenser
progressivement l?utilisation des plastiques
à usage unique : 2021-2025, 2025-2030,
2030-2035, 2035-2040.
les déchets marins :
www.ecologie.gouv.fr/dechets-marins
la loi anti-gaspillage pour une
économie circulaire :
www.ecologie.gouv.fr/loi-anti-
gaspillage-economie-circulaire
EN SAVOIR PLUS
FOCUS SUR L?INTERDICTION DES PLASTIQUES
12
SORTIR DU PLASTIQUE JETABLE
En France, une série de mesures dans le but de limiter l?utilisation du plastique jetable ont été prises au
travers de plusieurs lois (loi de transition énergétique pour la croissance verte, loi anti-gaspillage pour
une économie circulaire, loi climat et résilience) ou en application de directives (directive SUP, single-
use plastic).
2015
Interdiction des emballages et sacs
fabriqués pour tout ou partie à partie
de plastique oxodégradable
2016
Interdiction des sacs de caisse en
matière plastique à usage unique
2023
? Fin de la vaisselle jetable dans les fast
food pour les repas consommés sur place,
remplacée par de la vaisselle réutilisable (pour
les enseignes servant plus de 20 couverts
simultanément).
? Obligation pour les producteurs de mettre
sur le marché des emballages réemployés, 5 %
en 2023 et 10 % en 2027, ou de financer en
contrepartie des solutions de réemploi.
2024
? Obligation de bouchons solidaires : les
récipients pour boissons disposant d?un
bouchon ou d?un couvercle en plastique
doivent être conçus pour que le bouchon
reste attaché au récipient lors
de son utilisation.
2025
? Les services de restauration collective ayant de la vente à
emporter proposent de servir les consommateurs dans un
contenant réutilisable ou composé de matières recyclables.
? Interdiction des contenants alimentaires en plastique pour
la restauration dans les services d?établissements scolaires
et universitaires, ainsi que dans les établissements d?accueil
des enfants de moins de 6 ans (2028 pour les collectivités
territoriales).
? Interdiction des emballages constitués pour tout ou
partie de polymères ou de copolymères styréniques, non
recyclables et dans l?incapacité d?intégrer une filière de
recyclage.
? Intégration d?un taux d?incorporation minimum de
plastique recyclé dans les bouteilles pour boisson d?au
moins 25 % pour les bouteilles en plastique de type PET.
2022
? Les établissements recevant du public sont tenus d?être équipés d?au moins une fontaine d?eau potable
accessible au public.
? Les publications de presse et les publicités sont expédiées sans emballage plastique.
? Les jouets en plastique, proposés gratuitement aux enfants dans le cadre de menus en restauration,
sont interdits.
? L?État n?achète plus de plastiques à usage unique que cela soit pour une utilisation sur les lieux de travail
ou dans les évènements qu?il organise.
? Le suremballage en plastique des fruits et légumes frais de moins de 1,5 kilogramme est interdit.
? Tous les sites de production, de manipulation et de transport de granulés de plastique se dotent
d?équipements et de procédures pour éviter leur fuite dans la nature.
? Obligation d?utiliser de la vaisselle, des couverts ainsi que des récipients de transport des aliments et
des boissons réemployables pour les services de restauration à domicile qui proposent un abonnement
à des prestations de repas préparés qui sont livrés au moins 4 fois par semaine.
13
2020
? Depuis le 1er janvier 2020, il est interdit de proposer des bouteilles d?eau plate en
plastique dans les services de restauration.
? Les vendeurs de boissons à emporter sont tenus d?adopter une tarification
plus basse lorsque le consommateur présente un récipient réemployable.
? Interdiction de la vaisselle jetable en lot (gobelets, verres, assiettes).
2021
? Interdiction des pailles, piques à steak, couverts jetables, mélangeurs pour boisson, couvercles des
gobelets à emporter, boîtes en polystyrène expansé (type boîte à kebab), etc.
? La distribution gratuite de bouteilles en plastique dans les établissements recevant du public ou dans les
locaux professionnels est interdite.
? Lors d?évènements festifs, culturels ou sportifs, les sponsors ne peuvent plus imposer l?utilisation de
bouteilles en plastique.
? Obligation pour les vendeurs d?accepter les contenants apportés par le consommateur lorsque l?état du
contenant est conforme au respect des règles d?hygiène et de nettoyage imposées par l?établissement.
? Interdiction des plastiques oxodégradables.
? Interdiction, à compter du 31 juillet 2021, des gobelets composés partiellement de plastique, avec une
teneur supérieure à la teneur maximale en plastique suivante : 15 % à compter du 1er janvier 2022 ; 8 % à
compter du 1er janvier 2024 ; à l?état de traces à compter du 1er janvier 2026.
2030
? Obligation d?intégrer une filière de recyclage : les
producteurs responsables de la mise sur le marché d?au
moins 10 000 unités de produits par an et déclarant un
chiffre d?affaires supérieur à 10 millions d?euros doivent
justifier que les déchets engendrés par les produits qu?ils
fabriquent, mettent sur le marché ou importent sont de
nature à intégrer une filière de recyclage.
? Intégration d?un taux d?incorporation minimum de
plastique recyclé dans les bouteilles pour boisson d?au
moins 30 % pour toutes les bouteilles en plastique.
? Obligation de collecter au moins 90 % des bouteilles pour
boisson en plastique à usage unique.
2040
Fin de la mise sur le marché
des emballages en plastique
à usage unique.
14
La France est l?un des pays qui a le plus recours au
principe de REP dans la structuration de ses filières
de gestion des déchets. On compte actuellement
une vingtaine de filières REP formalisées, existantes
ou en cours de déploiement :
? emballages ménagers (dont ceux en plastique)
? papiers
? éléments d?ameublement
? équipements électriques et électroniques (EEE)
? panneaux solaires photovoltaïques
? textiles d?habillement, linge de maison et
chaussures (TLC)
? piles et accumulateurs
? médicaments à usage humain
? dispositifs médicaux perforant pour les patients
en autotraitement
? produits chimiques
? jouets
? articles de sport et de loisirs
? articles de bricolage et de jardin
? huiles minérales ou synthétiques
? produits ou matériaux de construction du secteur
du bâtiment
? bateaux de plaisance
? produits du tabac
FOCUS SUR LES FILIÈRES À RESPONSABILITÉ
ÉLARGIE DES PRODUCTEURS
Les filières à responsabilité élargie des producteurs (REP) sont des dispositifs particuliers d?organisation
de la prévention et de la gestion de déchets qui concernent certains types de produits.
Le principe de la REP découle du concept de pollueur-payeur, qui impose que le metteur sur le marché d?un
produit soit responsable de sa fin de vie. Ainsi, les fabricants, distributeurs et importateurs de produits mis
sur le marché national doivent prendre en charge la prévention ainsi que la gestion des déchets issus de
leurs produits soumis à ce dispositif.
le principe pollueur-payeur et les filières REP en France
www.ecologie.gouv.fr/cadre-general-des-filieres-responsabilite-elargie-des-producteurs
EN SAVOIR PLUS
15
SEPT AUTRES FILIÈRES SERONT
CRÉÉES PROCHAINEMENT
Emballages industriels
et commerciaux
D?ICI LE 1ER JANVIER 2025
Les engins de pêche contenant du plastique
À COMPTER DU 1ER JANVIER 2025,
(SAUF SI UN ACCORD VOLONTAIRE AVEC
LA FILIÈRE EST MIS EN PLACE AVANT CETTE
ÉCHÉANCE)
Pneumatiques
COURANT 2023
Voitures, camionnettes, véhicules
à moteur à 2 ou 3 roues et
quadricycles à moteur
COURANT 2023
Emballages des cafés,
hôtels et restaurants
(dont ceux en plastique)
COURANT 2023
Chewing-gums
À COMPTER DU
1ER JANVIER 2024
Textiles sanitaires à usage unique,
y compris les lingettes préimbibées
À COMPTER DU 1ER JANVIER 2024
16