Accélérer la décarbonation du secteur du bâtiment : dossier de concertation
Auteur moral
France. Ministère du développement durable. Direction de la communication
Auteur secondaire
Résumé
Ce dossier est destiné aux acteurs du bâtiment et du secteur de l'énergie mais aussi aux ONG, associations de consommateurs ou encore acteurs de la précarité énergétique et concerne les actions à prendre ou amplifier pour, par exemple, accélérer la dynamique de rénovation des logements, lever les freins à la décarbonation de certains types de bâtiments ou encore accélérer la structuration d'une filière européenne et française de production de pompes à chaleur.
Descripteur Urbamet
CHAUFFAGE
;RENOVATION ENERGETIQUE
Descripteur écoplanete
empreinte carbone
Thème
Construction
Texte intégral
Accélérer la décarbonation
du secteur du bâtiment
Dossier de concertation
2
Pour atteindre la neutralité carbone, nous devons
décarboner les deux tiers de notre consommation
d?énergie qui restent aujourd?hui d?origine fossile
et importée de l?autre bout du monde.
La trajectoire de décarbonation de notre pays,
présentée par la Première ministre le 22 mai
2023, implique d?accélérer dès aujourd?hui l?effort
engagé dans tous les secteurs, dont le secteur du
bâtiment qui représente aujourd?hui 18 % de nos
émissions. La marche est haute : les émissions du
secteur devront baisser d?environ 45 MtCO2 pour
atteindre 30 MtCO2 en 2030.
Cela implique d?amplifier notre action en jouant
sur tous les leviers pour réduire notre consom-
mation d?énergie et pour décarboner l?énergie
restante : sobriété, isolation, décarbonation
des moyens de chauffage. Dans ce cadre, nous
ouvrons une concertation publique sur la décar-
bonation du secteur du bâtiment et, en parti-
culier, sur l?accélération de la décarbonation des
moyens de chauffage.
Cette concertation doit permettre d?échanger
avec toutes les parties prenantes (acteurs du
bâtiment et du secteur de l?énergie mais aussi
ONG, associations de consommateurs ou encore
acteurs de la précarité énergétique; etc.) sur les
actions à prendre ou amplifier pour, par exemple,
accélérer la dynamique de rénovation des
logements, lever les freins à la décarbonation de
certains types de bâtiments ou encore accélérer
la structuration d?une filière européenne et
française de production de pompes à chaleur.
Le plan d?action qui en découlera doit permettre
de réussir la décarbonation du bâtiment tout
en prenant à bras le corps les enjeux de justice
sociale et de souveraineté, tout en identifiant
précisément les défis techniques et de dévelop-
pement des compétences que cela représente.
Édito
Christophe Béchu,
ministre de la Transition
écologique et de la Cohésion
des territoires
Agnès Pannier-Runacher,
ministre de la Transition
énergétique
Olivier Klein,
ministre délégué chargé
de la Ville et du Logement
3
1. Notre trajectoire cible de réduction des émissions de gaz à effet
de serre suppose d?accroître les efforts dans tous les secteurs
et 2017, soit environ -1?% par an, -12?% entre 2017
et 2022, soit environ -2?% par an).
Les émissions françaises étaient de 410?MtCO2 en
2022 (chiffre provisoire). Nous respectons actuel-
lement notre 2e budget carbone sur la période
2019-2023 qui fixe comme objectif 422?MtCO2/
an. Sur la période 2019-2021. Nous sommes à 415
MtCO2/an (soit, en moyenne, 7 MtCO2 de moins
que ce qu?imposent les budgets carbone).
Néanmoins, pour atteindre nos objectifs clima-
tiques, nous devons encore doubler le rythme de
réduction d?ici 2027. Les émissions françaises se
répartissent en 6 secteurs principaux (cf. figure 1):
? transports (30?% des émissions)
? agriculture (19?% des émissions)
? industrie (19?% des émissions)
? bâtiments résidentiels et tertiaires (18?% des
émissions)
? production d?énergie (10?% des émissions)
? déchets (3?% des émissions)
? enfin, la décarbonation des bâtiments qui fait
l?objet de la présente consultation.
En outre, au-delà de ces axes de réductions
d?émissions en France, des efforts sont également
déployés dans deux domaines:
? le maintien et le développement de puits de
carbone, avec notamment un objectif ambitieux
de planter 1 milliard d?arbres d?ici 2030 pour
faire face aux conséquences du réchauffement
climatique;
? la volonté de limiter, au-delà de nos émissions,
notre empreinte carbone, et donc nos émissions
importées, avec notamment l?entrée en vigueur
prochaine, au niveau européen, du mécanisme
d?ajustement carbone aux frontières de l?Union
européenne.
Dans le cadre de la planification écologique, tous
les secteurs seront mobilisés pour atteindre les
objectifs très ambitieux que la France s?est fixés
pour accélérer la réduction des émissions de gaz à
effet de serre.
Le Pacte vert européen et le paquet Ajustement à
l?objectif 55? visent la neutralité carbone en 2050
et la baisse des émissions de gaz à effet de serre
de 55 % en 2030 par rapport à 1990. Cet objectif
représente pour la France une baisse de 50?% des
émissions brutes de gaz à effet de serre à l?horizon
2030. À cet enjeu, s?ajoutent des objectifs d?éco-
nomies d?énergie importants, fixés par la directive
européenne sur l?efficacité énergétique, qui est en
cours de révision.
Nous avons déjà entamé une baisse significative
des émissions : entre 1990 et 2021 en France, les
émissions intérieures par habitant ont diminué de
23,1?%. Nous avons doublé le rythme de dimi-
nution de nos émissions de gaz à effet de serre
lors du quinquennat précédent ( -5?% entre 2012
Tous les secteurs devront donc contribuer à l?accé-
lération de la décarbonation de notre pays:
? le transport avec notamment l?investissement
dans les infrastructures de transport en
commun, favorisant le report modal, et l?élec-
trification du parc d?automobiles et de poids
lourds, ainsi que l?investissement dans les biocar-
burants pour l?aviation;
? l?agriculture, avec la réduction des émissions
associées à l?élevage et aux diverses cultures,
ainsi qu?avec le déploiement de dispositifs de
valorisation de la biomasse;
? l?industrie, qui participe au système européen
d?échange de quotas d?émissions (marché ETS);
? la production d?énergie, qui fait l?objet de la
programmation pluriannuelle de l?énergie (PPE);
? la gestion des déchets, qui suppose un investis-
sement important dans l?économie circulaire;
Figure 1. Émissions annuelle de GES en France en 2021 (MtCO2e)
4
2. L?accélération de la réduction des émissions du secteur des bâti-
ments suppose de mobiliser davantage tous les leviers disponibles:
accentuation des dynamiques de décarbonation et d?isolation,
pérennisation des efforts de sobriété et utilisation de biogaz
qui nous permettrait d?atteindre les objectifs
européens de réduction des émissions de gaz à
effet de serre de 55% d?ici 2030 nous impose un
rythme de réduction autour de 4 MtCO2/an.
En 2021, les émissions du secteur se décom-
posent de la manière suivante:
? le secteur résidentiel représente 64?% des
émissions directes, c?est-à-dire les 30 millions
de résidences principales et les 7,7 millions de
résidences secondaires ou vacantes;
? le secteur tertiaire représente 36?% des
émissions directes, pour environ 1000 millions
de m2, soit 315 000 bâtiments. Ces bâtiments
sont à 53?% privés et 47?% publics (État, action
sociale, collectivités territoriales).
Au-delà de la réduction des émissions de GES, la
baisse des consommations est également essen-
tielle pour sécuriser notre approvisionnement
énergétique (réseau électrique, biomasse, etc.)
et permettre, à plus long terme, l?atteinte de la
neutralité carbone.
a) État des lieux des émissions du secteur
Le secteur du bâtiment représente environ 25?%
des émissions de gaz à effet de serre au niveau
national, dont 18% liées à l?exploitation des
bâtiments.
L?exploitation des bâtiments représente
également 47 % des consommations énergé-
tiques annuelles françaises.
Par conséquent, l?effort de décarbonation du
secteur passe à la fois par un effort de réduction
et de décarbonation de la consommation éner-
gétique des bâtiments, par la décarbonation des
matériaux et produits de construction et par la
sobriété des usages.
Concernant les émissions liées à l?exploitation
des bâtiments, avec 83 MtCO2 en 2017 et
75 MtCO2 en 2021, le rythme de réduction des
émissions du secteur est d?environ 2 MtCO2/an
sur les dernières années, alors que la trajectoire
Figure 2. Répartition du parc de bâtiments
5
3. faire évoluer les usages et les comportements
pour plus de sobriété;
4. accompagner le développement des filières
de la construction et de la rénovation vers
l?excellence environnementale.
Dans le détail, les émissions de gaz à effet de
serre liées à l?exploitation des bâtiments sont
dues en très grande majorité aux dispositifs
de chauffage qui utilisent une énergie fossile2,
quasi exclusivement au fioul ou au gaz. Elles sont
d?autant plus importantes que les bâtiments
sont chauffés à une température élevée et mal
isolés. Les leviers sont donc multiples et cumu-
latifs:
? changement de chaudière au fioul pour un
système de chauffage bas-carbone (réseau de
chaleur ou pompe à chaleur par exemple);
? changement de chaudière à gaz pour un
système de chauffage bas-carbone (réseau de
chaleur ou pompe à chaleur par exemple);
? meilleure isolation du logement;
? actions de sobriétés (réduction de la tempé-
rature de chauffe dans les logements ou les
bureaux) et d?efficacité (entretien des chau-
dières, pilotage des bâtiments);
? passage de certains logements ou bâtiments
au biogaz sous réserve de la disponibilité de la
biomasse permettant de le produire.
b) Une trajectoire de baisse des émissions à ampli-
fier en mobilisant tous les leviers disponibles
En tenant compte de la répartition des efforts
de décarbonation telle qu?elle avait été proposée
dans le cadre de la 2e SNBC, les émissions de
gaz à effet de serre du secteur des bâtiments
doivent se limiter à environ 30 MtCO21 à
l?horizon 2030 pour respecter l?objectif de
réduction de 50?% des émissions de GES.
Par ailleurs, dans le secteur du bâtiment, les
engagements européens se déclinent dans la
directive sur la performance énergétique du
bâtiment, en cours de révision, par un objectif
d?un parc immobilier à émissions nulles d?ici à
2050 et par une sortie des énergies fossiles dans
le bâtiment en 2040 (proposition de directive de
la Commission européenne de décembre 2021).
Les leviers relatifs à l?ensemble des postes
d?émissions du secteur du bâtiment devront
être activés afin d?atteindre nos objectifs de
réduction de gaz à effet de serre et d?efficacité
énergétique. Pour cela, plusieurs axes de travail
sont identifiés et privilégiés:
1. construire en adéquation avec nos besoins et
nos objectifs environnementaux;
2. amplifier la rénovation des bâtiments,
augmenter son efficacité et réduire drasti-
quement l?usage des énergies fossiles;
1. L?effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre que devra accomplir le secteur du bâtiment dépend égale-
ment des efforts qui seront accomplis dans les autres secteurs
2. Les émissions de gaz à effet de serre issues de la production d?électricité sont comptés dans le secteur ?énergie? et les
efforts de réduction associés seront discuté dans le cadre de la concertation autour de la programmation pluriannuelle
de l?énergie. De même les émissions associées à la construction de nouveaux bâtiments (extraction de ciment ou d?acier,
consommation d?énergie fossile des machines par exemple) sont prises en compte dans le cadre des discussions autour
des émissions de gaz à effet de serre de l?industrie.
Figure 3. Émissions directes de tous les bâtiments: gisement de réductions d?émissions de GES dans un
scénario de mobilisation équilibrée des différents leviers
6
suppression d?un quart des chaudières gaz en
2030 par rapport à aujourd?hui;
? isolation d?environ la moitié du parc tertiaire
chauffé au gaz d?ici 2030 (116 Mm²), en
conformité avec le décret tertiaire, et l?iso-
lation des logements qui resteront chauffés au
gaz;
? Sobriété et efficacité énergétique : poursuivre
la mise en oeuvre des actions du plan de
sobriété présentées par la Première ministre
à l?automne 2022 (19?°C de température de
consigne, entretien des chaudières, pilotage
des bâtiments) qui permettraient de gagner
10?% sur les émissions restantes;
? biogaz : substitution de 15??% du gaz naturel
par du biométhane dans le réseau de distri-
bution en 2030, hypothèse ambitieuse mais
crédible qui réduirait les émissions de gaz
résiduelles.
vation des collectivités locales, avec un effort
particulier dirigé vers les bâtiments scolaires qui
représentent la moitié du parc des collectivités.
La mise en place duFonds vert et l?ouverture
des mécanismes de tiers financement aux
collectivités territoriales pour leurs travaux de
rénovation énergétique sont des outils mis à la
disposition des collectivités afin d?accélérer leur
politique de rénovation.
Dans ce scénario, la réduction à 30 MtCO2 des
émissions du secteur d?ici 2030 serait atteinte
avec la mise en oeuvre des actions suivantes:
? chauffage du fioul : 75?% des chaudières au
fioul seraient remplacées. Cela correspond
à 2?% du parc tertiaire et 300 000 foyers
remplaçant chaque année leur chaudière au
fioul chaque année d?ici 2030;
? chauffage au gaz : une sortie progressive serait
entamée dans le secteur tertiaire (réduction
de 15??% de la consommation de gaz et 2?% du
parc qui quitterait le gaz chaque année) ainsi
que dans le secteur résidentiel. Concernant
le logement résidentiel, cela repose sur le
remplacement de 40?% des chaudières des
maisons individuelles d?ici 2030, supposant
que 7?% du parc (constitué de 5,7 millions
de maisons individuelles chauffées au gaz)
quitte le gaz chaque année, et le rempla-
cement de 10 à 20?% des chaudières des
logements collectifs. L?ensemble représente la
Pour mettre en oeuvre ces différentes actions,
tous les leviers (règlementaires, fiscaux, budgé-
taires etc.) doivent être interrogés. Ces actions
doivent faire l?objet de dispositions règlemen-
taires et d?accompagnement incitatives, tout
en les rendant possibles financièrement à la fois
dans le secteur tertiaire (a), résidentiel social (b)
et résidentiel privé (c).
a) Réduire les émissions du secteur tertiaire
En 2019, les émissions des bâtiments tertiaires
s?élevaient à 29 MtCO2. Le secteur tertiaire parti-
cipera à l?effort en se voyant assigner un objectif
de réduction des émissions de 61?% par rapport
à 2019. La loi impose déjà une baisse de 40?% en
2030, 50??% en 2040, 60??% en 2050 de la consom-
mation énergétique par rapport à une année de
référence3.
La réduction des émissions des bâtiments
publics est une priorité, d?une part, car les
efforts demandés seront davantage acceptables
si la puissance publique donne l?exemple, d?autre
part, car les émissions des bâtiments publics
représentent près de la moitié des émissions des
bâtiments tertiaires. Il s?agit dès lors d?investir
dans la rénovation énergétique des bâtiments
de l?État et de soutenir les actions de réno-
3. Mettre en oeuvre des politiques publiques pour activer les bons
leviers et rendre cette trajectoire possible
CONSULTATION 1
? Faut-il envisager la fin des subventions aux
énergies fossiles par le biais des certificats d?éco-
nomie d?énergie (CEE) et de MaPrimeRénov?
Sérénité, comme c?est déjà le cas dans le cadre
de MaPrimeRénov?? Le cas échéant, avec quel
calendrier de mise en oeuvre?
? Quel renforcement des contrôles et
sanctions permettraient de s?assurer de la
bonne mise en oeuvre du dispositif éco-énergie
tertiaire tout en garantissant la souplesse néces-
saire au dispositif, notamment vis-à-vis des plus
petites entreprises?
? Quelles mesures faut-il envisager pour
réduire la consommation d?énergie du tertiaire
intermédiaire (< 1 000 m2)?
3. L?année de référence est choisie par l?entreprise et doit se situer entre 2010 et 2019. Elle doit correspondre à
une année pleine d?exploitation soit, 12 mois consécutifs et doit être déclarée sur la plateforme Operat.
7
prévue à l?article 25. L?ordonnance de réforme
du droit de la copropriété intervenue en 2019
a étendu aux travaux de rénovation énergé-
tique l?application du dispositif de passerelle
de majorité qui permet, lorsqu?une décision
relevant de la majorité absolue prévue à
l?article 25 n?a pas été adoptée mais qu?elle a
recueilli au moins un tiers des voix des copro-
priétaires, de procéder immédiatement à un
second vote à la majorité simple prévue à
l?article 24. Il s?agit de s?interroger sur l?oppor-
tunité d?assouplir encore davantage les règles
de décisions.
? la simplification du parcours usager afin de
massifier les rénovations : il s?agit de proposer
un système d?aides plus cohérent pour les
usagers et de mettre en place une offre
d?accompagnement des ménages dans les
travaux de rénovation grâce à MonAccom-
pagnateurRénov? (MAR) et à la structuration
progressive sur le territoire du service public
d?information, conseil et accompagnement;
? massifier les travaux de rénovation réalisés à
la mutation : la loi climat et résilience prévoit
déjà l?entrée en vigueur progressive d?obliga-
tions de respect d?un niveau de performance
minimal pour la location des passoires énergé-
tiques (F et G). Par ailleurs, l?interdiction de la
location des logements G les plus énergivores
ainsi que le gel des loyers à la relocation pour
les passoires thermiques sont déjà en vigueur.
En revanche, il n?existe pas à ce stade d?obli-
gation de rénovation à la mutation des biens
(seule une obligation d?audit est en vigueur au
1er avril 2023);
? le financement du reste à charge pour les
ménages aux revenus les plus modestes. Le
principal outil pour couvrir le reste à charge
est l?écoprêt à taux zéro (écoPTZ), sans condi-
tions de ressources. Il permet de protéger les
ménages de l?effet de l?augmentation des taux
d?intérêt. Par ailleurs, un prêt avance réno-
vation (PAR), basé sur la valeur du bien, a été
mis en place récemment afin de compléter les
dispositifs de prise en charge;
b) Réduire les émissions du secteur résidentiel
Au-delà des enjeux de décarbonation et de
réduction de la consommation d?énergie, un
troisième objectif social est poursuivi : accélérer
la rénovation des passoires thermiques, en
particulier celles occupées par les ménages en
situation de précarité.
Pour le résidentiel social
Le logement social représente 17?% des
logements occupés: 9?% sont des passoires
thermiques (logements classés F ou G) et 20?%
des logements classés E. Pour prendre sa part
dans les objectifs de décarbonation du secteur
résidentiel à proportion de ses émissions, il est
nécessaire que le secteur multiplie l?effort d?in-
vestissement pour la rénovation de son parc par
2,5; ce qui suppose d?aller au-delà de la seule
incitation à rénover provenant de l?entrée en
vigueur progressive des obligations de rénovation
pour les logements énergivores mis en location.
Le secteur du logement social a témoigné de sa
volonté d?être exemplaire en matière de décar-
bonation et présente l?avantage de regrouper
un nombre relativement restreint d?acteurs à
mobiliser, mais avec des particularités comme la
part élevée de logements chauffés au gaz (62?%
contre 41?% dans le reste du bâtiment) dont il
faudra tenir compte.
Pour le résidentiel privé
Différents leviers doivent être étudiés:
? la réforme des aides publiques à la réno-
vation, et notamment de MaPrimeRénov?
(MPR), permettant d?encourager la montée en
puissance des rénovations d?ampleur tout en
sécurisant la dynamique de décarbonation
des vecteurs de chauffage, de diminuer le
reste à charge des plus modestes et de cibler
en priorité les passoires énergétiques;
? une accélération de la dynamique de réno-
vation pour les copropriétés notamment
en facilitant la prise de décision. La loi Elan
dispose que tous les travaux d?économies
d?énergie sont votés à la majorité absolue
CONSULTATION 2
? Comment décliner dans les stratégies
de chaque bailleur social, en tenant compte
notamment de l?hétérogénéité des situations de
départ, une trajectoire de rénovation du parc
social qui soit compatible avec les objectifs de
baisse des émissions renforcés à l?horizon 2030?
CONSULTATION 3
? MaPrimeRénov? sera déclinée selon deux
piliers: un pilier efficacité?, centré sur le soutien
au changement de vecteur de chauffage, et
un pilier ?performance?, ciblé sur les logements
mal isolés, en particulier les passoires, au
sein desquels des rénovations performantes
et d?ampleur doivent être engagées. Que
pensez-vous d?une telle évolution ?
8
d) Renforcer l?attractivité de la filière de rénova-
tion énergétique des bâtiments
Le secteur de la construction a perdu 80 000
emplois entre 2009 et 2019. Or, l?efficacité
énergétique dans le bâtiment résidentiel est
un employeur important: 200 000 ETP selon
l?Ademe (+ 3?% par rapport à 2017). L?activité
rénovation énergétique dans l?artisanat a
augmenté de 4?% au 3e trimestre 2022.
Les objectifs de décarbonation devraient
permettre au secteur du BTP de gagner 316 000
emplois d?ici à 2030 selon France stratégie et la
Dares (Les métiers en 2030), avec un transfert de
la construction neuve vers la rénovation.
Les métiers de la construction et de la réno-
vation connaissent actuellement des tensions
de recrutement: 74?% des recrutements sont
jugés difficiles par les employeurs en 2022, selon
France travail.
e) Accompagner l?acte de construire
et de rénover vers la performance
environnementale
En plus des émissions directes et indirectes
liées à l?exploitation des bâtiments (énergie), les
émissions indirectes liées aux produits et équi-
pements utilisés dans l?acte de construire et de
rénover sont également à prendre en compte
dans la stratégie de décarbonation du secteur du
bâtiment, car représentant une part significative
de l?impact globale (de l?ordre d?un tiers).
Pour la construction neuve, la performance
environnementale fait déjà l?objet d?une régle-
mentation contraignante (la RE2020), aujourd?hui
pour un certain nombre de typologies de
bâtiments (logements, bureaux, enseignement
primaire et secondaire) et dans les prochaines
années pour les autres bâtiments tertiaires. La
trajectoire de réduction des émissions carbone
est déjà prise en compte dans cette réglemen-
tation, avec un renforcement progressif des
exigences en 2025, 2028 et 2031.
Les rénovations énergétiques sont nécessaires
et devront être accélérées pour atteindre les
objectifs d?efficacité énergétique et de décar-
c) Une mesure transversale : la fin de
l?installation des chaudières fossiles
Des dispositifs spécifiques sont nécessaires pour
accélérer le remplacement des équipements
fossiles par des vecteurs de chauffage décar-
bonés afin de réduire les émissions de gaz à
effet de serre. Outre l?évolution des paramètres
des aides (MaPrimeRénov? et CEE), la mise en
place d?un calendrier d?interdiction progressive
d?installation de nouvelles chaudières fossiles,
dans les logements où des alternatives existent,
pourrait permettre de sécuriser la trajectoire de
décarbonation.
Après la fin de l?installation de nouvelles chau-
dières fioul en place depuis le 1er juillet 2022,
cette mesure d?interdiction de pose pourrait
être élargie à toutes les chaudières alimentées à
partir d?énergies fossiles (gaz, GPL et fioul), hors
pompes à chaleur hybrides, selon les différentes
configurations des bâtiments. La fin de l?utili-
sation de fioul pourrait être planifiée d?ici 2030.
? Faut-il s?engager vers la mise en place
d?une obligation à la rénovation énergétique
des passoires thermiques au moment de la
mutation et, si oui, comment la mettre en
oeuvre?
? Un nouvel assouplissement de la majorité
de vote des travaux de rénovation énergétique
permettrait-il de faciliter leur adoption et
d?accélérer les projets? Quelles autres mesures
pourraient être envisagées pour accélérer la
dynamique de rénovation des copropriétés?
? Faut-il pérenniser l?écoPTZ et le prêt avance
rénovation, tout en poursuivant le travail avec
les institutions bancaires pour dynamiser leur
déploiement, et notamment celui de l?offre
couplée écoPTZ + MPR???
CONSULTATION 4
Pour documenter l?impact de ces mesures, un
dossier de concertation spécifique est annexé
à ce document. Il devra permettre d?échanger
avec les parties prenantes sur un spectre large
d?enjeux: alternatives par type de bâtiments,
modalités de structuration et de reconversion
des filières concernées, etc.
CONSULTATION 5
? Comment compléter les mesures prises
en faveur de l?attractivité de la filière, de la
formation des artisans afin de saisir cette
opportunité économique et environnementale
qu?est le marché de la rénovation énergétique
des bâtiments?
? Comment promouvoir davantage les
métiers de la filière bâtiment?
9
D?une part, les travaux autour de la feuille de
route pour la décarbonation du bâtiment à
horizon 2050, prévue par l?article 301 de la loi
climat et résilience, ont été lancés au 2e trimestre
2022 sous la coprésidence des présidents du
CSTB et du Plan bâtiment durable. Les travaux
ont été organisés autour de quatre groupes de
travail thématiques encadrés par des acteurs de
la filière (composants des ouvrages, construction
neuve, rénovation du parc existant, exploitation
et usage des bâtiments dans leur environ-
nement). La feuille de route de décarbonation
du bâtiment, publiée le 25 mai 2023, identifie
de nombreuses propositions de mesures que la
filière et l?État pourraient mettre en oeuvre.
D?autre part, le CNR logement a été lancé le
28 novembre 2022. L?un de ses trois groupes
de travail porte sur la transition écologique des
logements, avec de nombreuses propositions
exprimées par les participants et transmises au
ministère chargée du Logement en mars 2023.
Les travaux et les propositions des participants à
ces deux exercices de concertation sont plei-
nement intégrés dans la présente concertation
publique, à l?issue de laquelle des déclinaisons
concrètes seront proposées.
Pour avancer sur ces pistes de travail, une
concertation destinée à recueillir largement les
avis des parties prenantes est lancée pour une
durée de trois mois, du 5 juin au 28 juillet.
Cette concertation permettra à tous les acteurs
de s?exprimer: professionnels du bâtiment,
énergéticiens, associations de consommateurs,
acteur du logement social, associations de
collectivités, acteurs du dispositif des certi-
ficats d?économies d?énergie, associations de
propriétaires, de locataires, acteurs du logement
social, acteurs de la lutte contre la précarité
énergétique, associations de défense de l?envi-
ronnement, acteurs du monde économique ainsi
que tout citoyen qui souhaite prendre part à la
concertation.
Après une première réunion de lancement, des
réunions en ligne permettront d?aborder les
différents enjeux posés dans la concertation.
Toutes les parties prenantes peuvent également
participer à la concertation en rédigeant des
contributions écrites d?ici au 28 juillet dans
le formulaire sur le site internet du ministère
(www.ecologie.gouv.fr/concertation-decarbona-
tion-des-batiments).
Sur la base des contributions reçues, les minis-
tères de la Transition énergétique, de la Tran-
sition écologique et de la Cohésion des terri-
toires et de la Ville et du Logement proposeront
les suites qu?ils entendent donner à cette concer-
tation à l?automne.
Cette concertation élargie s?inscrit dans la conti-
nuité des échanges conduits, depuis l?été dernier,
avec les acteurs du secteur du bâtiment.
CONSULTATION 6
? Que pensez-vous de la mise en place d?un
carbone score des produits, matériaux et équi-
pements de construction?
? Comment mettre en oeuvre, le cas échéant,
un tel carbone score (périmètre, méthode,
forme, affichage, délais)?
Des questions plus détaillées sont posées dans
le formulaire de réponse à la concertation sur le
site internet du ministère.
bonation des consommations énergétiques du
bâtiment. L?impact carbone des produits et
équipements utilisés dans les rénovations et des
réhabilitations, qui ne fait pas l?objet à ce jour
d?une réglementation, pourrait dans ce contexte
augmenter.
Aussi, la possibilité pour les acteurs de faire
des choix de conception et de matériaux et
produits les plus bas-carbone sera un critère
important. Dans ce contexte, il a été discuté,
lors de la première phase des Assises du BTP à
l?été 2022, de l?opportunité de mettre en place
un score carbone pour les matériaux et produits
de construction, afin de développer la transpa-
rence sur ces données au service notamment des
maîtres d?ouvrage ou maîtres d?oeuvre ainsi que
de la décarbonation du secteur. Lors d?un point
étape des Assises en septembre 2022, le Gouver-
nement avait annoncé le lancement prochain
d?une concertation sur ce carbone score.
4. Méthode, calendrier et articulation avec les instances
de dialogue existantes
10
11
Planification et stratégie
pour l?accélération
de la décarbonation
des systèmes de chauffage
en France
12
1. Contexte de la concertation
des autres émissions (principalement des gaz à
effet de serre non CO2) sera limité à quelques
MtCO2, la quasi-totalité de l?effort devra porter
sur les émissions de gaz à effet de serre liées à
la combustion du fioul et du gaz, à hauteur de
40 MtCO2. Cela signifie réduire drastiquement
les émissions liées au fioul (à titre d?illustration,
une suppression de 75?% des chaudières fioul
actuelles d?ici 2030 représente 16 MtCO2), mais
également celles liées au gaz par le rempla-
cement d?un nombre très important de chau-
dières et par l?isolation des logements.
jectif d?un parc immobilier à émissions nulles d?ici
à 2050 et d?une sortie des énergies fossiles dans
le bâtiment en 2040. Cette directive est en cours
de négociation entre les institutions européennes,
elle prévoit notamment la fin de toute subvention
à l?installation de chaudière utilisant des énergies
fossiles à partir de 2024 ou 2025 (en cours de
négociation). En France, c?est progressivement le
cas avec la fin du Coup de pouce chauffage pour
les chaudières à gaz performantes en juillet 2021
puis la fin des aides à ces systèmes dans MaPri-
meRénov? au 31 décembre 2022.
a) Les enjeux climatiques du secteur du bâtiment
en France
Les émissions de gaz à effet de serre du secteur
du bâtiment sont de 75 MtCO2 en 2021. Elles se
répartissent entre les énergies fossiles pour la
production de chauffage, d?eau chaude sanitaire
et de cuisson (fioul: 21 MtCO2, gaz: 44 MtCO2)
et les autres émissions (déchets et brûlages, réfri-
gération, climatisation, etc.) pour 10 MtCO2.
Ces émissions devront baisser d?environ
45?MtCO2pour atteindre 30 MtCO2 en 20301.
Dans la mesure où le potentiel de réduction
b) Un cadre européen pour sortir des énergies
fossiles dans le bâtiment
Le Pacte vert européen et le paquet Ajustement
à l?objectif 55? fixent les objectifs d?atteindre la
neutralité climatique en 2050 et de réduire les
émissions de gaz à effet de serre de 55?% en 2030
par rapport à 1990. Ces objectifs sont complétés
par des objectifs d?économies d?énergie très
ambitieux, fixés par la directive efficacité énergé-
tique. Pour le secteur du bâtiment, cette ambition
climatique rehaussée conduit dans la directive sur
la performance énergétique du bâtiment à l?ob-
Figure 1. Bilan des émissions du bâtiment par source et projection indicative à 2030
Source: données d?émissions Secten 2022, Citepa
Note: l?objectif d?émissions de gaz à effet de serre en 2030 indiqué et les baisses en fonction des sources
d?émissions (en italique) sont des projections indicatives, qui peuvent évoluer en fonction des travaux de la
stratégie françaiseénergie climat.
1. Cette valeur est indicative, l?objectif définitif sera fixé dans la révision de la SNBC en cours.
13
REPowerEU, publiée en mai 2022, est l?interdiction
complète des chaudières fossiles autonomes sur
le marché en 2029 via une révision du règlement
écoconception. Cela va dans le sens des recom-
mandations de l?Agence internationale de
l?énergie qui propose d?instaurer des interdictions
d?installation de nouvelles chaudières fossiles
au niveau mondial à partir de 2025 dans son
rapport ?«Net Zero by 2050?» publié en mai 2021.
? réseau de chaleur, si le réseau a plus de 65?%
d?énergie renouvelable et de récupération ou
s?il soumet un plan de transition permettant
d?atteindre plus de 50?% d?ici 2030 ;
? chauffage électrique direct, si l?isolation du
bâtiment est plus de 45?% plus performante
que les exigences réglementaires de référence?;
? solaire thermique, si le système couvre l?inté-
gralité de la demande de chaleur du bâtiment?;
? biomasse solide, uniquement pour les systèmes
avec des dispositifs de réduction des émissions
de polluants, dans les bâtiments existants et en
combinaison avec un autre système ;
? biométhane, uniquement dans les bâtiments
existants et s?il respecte l?exigence de 65?% ;
? hydrogène, si la chaudière est H2-ready et
qu?un plan de transformation du réseau de gaz
à l?hydrogène est prévu d?ici à 2035, avec une
exigence de fonctionner avec au moins 50?%
de biométhane en 2030 et 65?% d?hydrogène à
partir de 2035.
La mise en oeuvre dès 2024 de cette réglemen-
tation pouvant représenter une difficulté dans
certains cas, le projet de loi prévoit des déroga-
tions pour les propriétaires âgés de plus de 80 ans,
qui pourront être exemptés jusqu?à la cession de
leur bien via une vente ou un héritage, pour les
propriétaires bénéficiant d?aides sociales ou en
cas de surcoûts excessifs.
De plus, si un système de chauffage casse et ne
peut être remplacé, un délai de 3 ans est accordé
pour respecter l?obligation. Un délai d?ici 2035 est
également accordé s?il est prévu de raccorder le
bâtiment à un réseau de chaleur en construction.
Enfin, dans les bâtiments collectifs avec chauffage
individuel, des délais de 3 à 10 ans sont accordés
pour le remplacement de chauffage individuel
et pour l?installation éventuelle d?un système de
chauffage collectif.
Par ailleurs, la directive sur les énergies renou-
velables, en cours de négociation, introduira à
partir de la date de transposition, c?est-à-dire en
2025, une obligation pour les bâtiments d?avoir
un niveau minimum d?énergies renouvelables
produites dans le bâtiment, à proximité ou par
le réseau lors d?un changement de système de
chauffage, lorsque c?est techniquement et écono-
miquement réalisable.
À terme, l?ambition de la Commission, indiquée
dans sa stratégie EU Save Energy du plan
c) Les exemples allemand et néerlandais
Face aux enjeux de réduction rapide de la
consommation de gaz et d?énergies fossiles
dans les bâtiments, l?Allemagne a présenté, le
19 avril 2023, un projet de loi2 pour réviser la loi
sur l?énergie dans le bâtiment afin que tous les
nouveaux systèmes de chauffage utilisent au
moins 65?% d?énergies renouvelables à partir du
1er janvier 2024. Si cette loi est votée telle que
présentée par le gouvernement, elle s?appliquera
à tout nouveau système de chauffage, que ce
soit dans les constructions neuves ou dans les
bâtiments existants, dans les logements ou dans
les bâtiments tertiaires. Pour les systèmes de
chauffage produisant à la fois de l?eau chaude
et du chauffage, l?obligation de 65?% s?appli-
quera à l?ensemble du système, tandis que si les
productions sont séparées, l?obligation ne portera
que sur le système remplacé ou installé pour la
première fois. Enfin, à partir de 2045, tous les
logements devront fonctionner entièrement aux
énergies renouvelables.
Ce changement radical des systèmes de
chauffage des bâtiments, qui s?inscrit dans l?ob-
jectif d?arriver à la neutralité climatique en 2045,
est fondé sur quatre constats: la réduction des
besoins de chauffage par l?isolation des bâtiments
est essentielle, les réseaux de chaleur auront un
rôle important à jouer, la chaleur renouvelable
(pompes à chaleur aérothermiques ou géother-
miques, solaire thermique) et de récupération
doit être privilégiée et la biomasse et les gaz verts
sont des ressources rares et seront aussi néces-
saires dans d?autres secteurs.
Les systèmes suivants seront autorisés:
? pompes à chaleur, avec la possibilité de
restreindre l?installation aux seuls systèmes ayant
un fluide frigorifique à faible pouvoir de réchauf-
fement global, et pompes à chaleur hybrides, à
condition que la pompe à chaleur couvre 30 % de
la demande de chaleur à la température la plus
froide ;
2. Communiqué de presse et projet de loi, ministère fédéral de l?économie et du climat allemand (19 avril 2023)
bmwk.de/Redaktion/DE/Pressemitteilungen/2023/04/20230419-bundeskabinett-beschliesst-novelle-des-gebaeudeener-
giegesetzes.html
14
Les Pays-Bas ont également annoncé l?interdiction de l?installation de nouveaux systèmes de
chauffage majoritairement fossiles, à partir de 2026, en faisant de la pompe à chaleur, en particulier
de la pompe à chaleur hybride gaz, la solution de chauffage de référence dans le pays. Ce choix est
motivé par la structure du parc résidentiel néerlandais, beaucoup plus dépendant du chauffage au
gaz qui équipe 90?% des logements.
Figure 2.
Carte des
politiques
d?interdiction
des chauf-
fages fossiles
en Europe
accélération du développement de la production
de gaz décarboné et une baisse de la consom-
mation de gaz.
La programmation pluriannuelle de l?énergie,
publiée en 2020, prévoyait déjà de réduire
significativement les consommations de gaz
naturel pour atteindre les objectifs énergétiques
et climatiques de la France, grâce à des mesures
d?efficacité énergétique, pour atteindre 467 TWh
en 2023, et 420 TWh en 2028. En prenant en
compte la production de gaz renouvelable, elle
fixait par décret les objectifs de court et moyen-
terme de baisse du gaz fossile par rapport à
2012: - 10 % en 2023, et - 22 % en 2028. Atteindre
ces objectifs nécessite désormais une réduction
d?ici 2028 d?environ 100 TWh de la consom-
mation de gaz fossile par rapport à 2021.
Dans le bâtiment, cette réduction repose essen-
tiellement sur les leviers suivants:
? la sobriété énergétique, qui repose sur un
changement des usages ;
? les mesures d?efficacité énergétique,
notamment la rénovation des bâtiments ;
? la substitution du gaz par de la chaleur renou-
velable ou décarbonée ;
? la décarbonation du gaz restant par des gaz
renouvelables et bas carbone ;
? la décarbonation de la production de l?élec-
tricité.
d) Contexte français
La France a consommé 472 TWh PCS de gaz
naturel en 2021, la quasi-totalité étant importée,
ce qui représente 15 % de la consommation éner-
gétique primaire du pays, relativement stable
depuis 20 ans. La production de biométhane
injectée reste encore faible avec une capacité
de production installée de 7,6 TWh PCS par an
au 30 juin 2022, mais connaît un développement
dynamique avec une filière qui dépassera l?ob-
jectif fixé par la programmation pluriannuelle
de l?énergie pour l?année 2023 (6 TWh PCS par
an). Toutefois, le caractère actuellement limité
de la mobilisation de la ressource biomasse, ses
différents usages et les gisements disponibles ne
permettent pas d?envisager une substitution de
l?ensemble du volume de gaz fossile consommé
actuellement par du biogaz, comme le montre
par exemple les scénarios Transitions 2050? de
l?Ademe.
Par ailleurs, dans le contexte actuel de crise
énergétique, notamment liée à la guerre en
Ukraine, la nécessité de sortir du gaz fossile, déjà
actée par l?urgence climatique et mise en oeuvre
dans les stratégies de l?État (stratégie nationale
bas carbone et programmation pluriannuelle de
l?énergie), se trouve amplifiée.
Dans ces conditions, l?atteinte de la neutralité
carbone à l?horizon 2050 nécessitera à la fois une
15
Figure 3. Évolution de la consommation de gaz en France depuis 1990
? pompes à chaleur, systèmes thermodyna-
miques et équipements liés, adaptés aux
spécificités de marché du logement collectif
et du tertiaire, y compris les pompes à chaleur
hybrides ;
? pompes à chaleur (air/eau ou eau/eau) ainsi
que leurs composants (compresseurs, échan-
geurs) adaptés à des fluides frigorigènes à
faible impact carbone ;
? appareils et systèmes intégrant des énergies
renouvelables et décarbonées (solaire
thermique, biomasse, réseaux de chaleur et de
froid, etc.) adaptés à tout type de bâtiment,
au meilleur coût et aux performances environ-
nementales avérées.
Cette concertation a vocation à recueillir les
besoins d?accompagnement (formations, soutien
à la R&D, etc.) des acteurs économiques pour
déployer ces innovations.
e) Une nécessaire mutation de l?offre française
des systèmes énergétiques
La transition énergétique et les objectifs de
décarbonation des énergies placent l?industrie
et plus largement la filière des systèmes énergé-
tiques du bâtiment dans une période charnière
impliquant des évolutions technologiques
et donc industrielles fortes. Il apparaît ainsi
nécessaire d?accompagner cette mutation en
renforçant l?offre française de systèmes éner-
gétiques innovants capables de répondre à la
demande avec un impact environnemental
maitrisé.
La demande en rénovation des bâtiments est
notamment soutenue par deux dispositifs de
soutien à la demande: MaPrimeRénov? (rési-
dentiel privé) et les CEE (résidentiel et tertiaire).
Répondre à cette demande en augmentant
la valeur ajoutée produite en France est un
véritable enjeu. Les innovations dans les
systèmes énergétiques constituent une oppor-
tunité pour localiser une plus grande partie de
la chaîne de valeur des systèmes sur le territoire
national. Plus particulièrement, le dévelop-
pement des technologies suivantes est identifié
comme prioritaire:
16
2. La dynamique de décarbonation du chauffage des bâtiments
en France
Depuis 2018, le Gouvernement a mené une politique ambitieuse pour atteindre l?objectif de
sortir du fioul en 10 ans. De 2019 à fin 2022, le coup de pouce chauffage CEE dans le résidentiel
a bénéficié à près de 500 000 ménages, qui ont pu sortir du fioul (sur les 3,3 millions de ménages
chauffés au fioul en 2019) et installer un système de chauffage plus vertueux, dont 90?% à base
de chaleur renouvelable. L?aide de l?État MaPrimeRénov? a également permis d?installer des
systèmes de chauffage renouvelables en remplacement de chaudières fioul.
De même, dans les bâtiments tertiaires, le coup de pouce CEE chauffage d?un bâtiment
tertiaire (devenu fin 2022 le coup de pouce chauffage bâtiment résidentiel collectif et
tertiaire) a permis d?accompagner la sortie du fioul pour près de 450 GWhcumac entre
mi-2020 et fin 2022.
Figure 4. Remplacements mensuels de chaudières fioul individuelles en bâtiment résidentiel grâce au
coup de pouce CEE chauffage
Figure 5. Montants de CEE bonifiés pour la sortie du fioul dans le tertiaire sur 2020-2022 (Pour rappel,
la valeur du CEE est d?environ 6 à 7?¤/MWhcumac)duelles en bâtiment résidentiel grâce au coup de
pouce CEE chauffage
17
Pour accélérer la sortie du fioul, l?installation de nouvelles chaudières fioul a été interdite à partir du
1er juillet 2022. Cette mesure est l?aboutissement d?une large concertation des parties prenantes. Elle
a été mise en place par le décret du 5 janvier 20223 qui fixe un niveau maximal d?émissions de gaz
à effet de serre de 300 gCO2/kWh PCI pour les équipements de chauffage et de production d?eau
chaude sanitaire. Le décret encadre les cas où la disposition n?est pas applicable en cas d?impossibilité
technique et fixe les conditions pour justifier de cette inapplicabilité.
Ces politiques de sortie du fioul s?observent dans la consommation de fioul domestique, en forte
baisse depuis 15 ans.
Pour son propre patrimoine et celui des établissements placés sous sa tutelle, l?État a interdit l?achat
de nouvelles chaudières au fioul ou la réalisation de travaux lourds de réparation sur ces chaudières
à compter de l?année 2020 (mesure n° 14 de la circulaire PM du 25 février 2020). Les chaudières fioul
seront supprimées des bâtiments de l?État d?ici 2029 (hors délais additionnels pour les ministères de
l?Intérieur et des Armées). Au cours de l?année 2022, les deux circulaires relatives à la sobriété énergé-
tique (circulaire PM du 13 avril 2022 et circulaire PM du 25 juillet 2022) rappellent cet engagement de
l?État à la sortie du fioul.
Pour les collectivités, le Fonds vert a consacré près de 500 M¤ en 2023 pour la rénovation de leur
bâtiments publics, et notamment la sortie des énergies fossiles. La sortie accélérée du fioul entrainera
un besoin de financement important, qui pourrait également être facilité par les solutions de tiers
financement.
Figure 6. Consommation de fioul dans le résidentiel en France (CEREN, 2021)
3. Décret n° 2022-8 du 5 janvier 2022 relatif au résultat minimal de performance environnementale concernant
l?installation d?un équipement de chauffage
18
Depuis plusieurs années, le marché a su
démontrer qu?il était en capacité d?effectuer
cette transition dans la construction neuve,
tout en développant les solutions alternatives
matures en maison individuelle et proches de
l?être en logement collectif.
Dans le parc existant, le Coup de pouce
chauffage CEE a permis de remplacer des chau-
dières gaz par des chauffages renouvelables
(principalement des pompes à chaleur), et le
rythme de remplacement s?est accéléré à partir
de mi-2021 avec la fin des aides aux chaudières
gaz performantes.
b) Politiques engagées pour réduire la consom-
mation de gaz fossile dans le neuf et l?existant
Les exigences de la réglementation environne-
mentale 2020 (RE2020), entrée en vigueur au
1er janvier 2022, limitent les émissions de gaz à
effet de serre des bâtiments et font disparaître
progressivement le chauffage utilisant à titre
principal les énergies fossiles dans les logements
neufs (2022 en maison individuelle et 2025 en
logement collectif). La RE2020 participe ainsi au
développement des modes de chauffage renou-
velables (en particulier les pompes à chaleur
aérothermiques et géothermiques et les réseaux
de chaleur vertueux) et limite le recours à des
modes de chauffage électriques peu efficaces
(radiateurs à effet Joule).
Figure 7. Remplacements mensuels de chaudières gaz par des systèmes de chauffage renouvelable grâce au
coup de pouce chauffage dans les bâtiments résidentiels
Figure 8. Montant de CEE selon l?énergie remplacée dans le coup de pouce chauffage tertiaire
C?est aussi le cas du Coup de pouce chauffage des bâtiments tertiaires, qui a permis d?accompagner
la baisse du gaz pour environ 2500 GWhcumac de bâtiments tertiaires.
19
c) Parc de bâtiments et chiffres de vente des systèmes de chauffage
Dans le secteur résidentiel, plusieurs tendances se dessinent dans l?évolution des systèmes de chauffage
sur la période 2016-2021: un fort développement des pompes à chaleur, un développement modéré du
chauffage urbain et le début d?un développement du chauffage au bois en 2020, l?amorce d?une baisse du
fioul, du GPL et des convecteurs électriques et une hausse des logements chauffés au gaz, portée par le
marché du neuf.
Figure 9. Évolution des systèmes de chauffage des logements sur les années 2016-2021 avec un zoom sur les
logements chauffés au GPL (Données SDES - CEREN 20234)
4. Consommation d?énergie par usage résidentiel. Le GPL est inclut dans la catégorie Gaz dans le premier graphique.
20
Dans le secteur tertiaire, les mêmes évolutions sont à l?oeuvre, avec une ampleur plus limitée, avec
toutefois une hausse des convecteurs électriques.
Figure 10. Évolution des systèmes de chauffage dans le tertiaire sur les années 2017-2020 (données
Ceren 2021)
Figure 11. Evolu-
tion du marché
des chaudières
fossiles (Source
Uniclima5)
Le marché des chaudières fossiles a été en croissance de 2019 à 2021, porté par les aides au rempla-
cement des chaudières existantes par des modèles plus performants tels que les chaudières gaz THPE
à condensation, qui visaient à réduire la consommation de gaz. En 2022, le marché a baissé, en raison
des modifications réglementaires et du contexte moins favorable à la vente de ces systèmes (fin des
aides, crise énergétique et prix du gaz élevé).
5. Bilan 2022 et perspectives 2023 des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques, Uniclima
21
Figure 12. Évolution du marché des réseaux de chaleur (Source Fedene6)
Les réseaux de chaleur se développent de manière continue sur les dix dernières années, avec 44 945
bâtiments raccordés en 2021 pour une consommation moyenne de 651 MWh/bâtiment.
6. Enquête des réseaux de chaleur et de froid, Edition 2022, Fedene - SNCU
22
Porté par le marché du neuf et de la rénovation, avec la sortie du fioul et le développement des
aides (Coup de pouce chauffage et MaPrimeRénov?), le marché des pompes à chaleur air/eau, très
dynamique depuis 2019, est amené à se développer fortement dans les prochaines années.
Figure 13. Évolution du marché des pompes à chaleur air-eau (source Uniclima)
Figure 14. Évolution du marché des pompes à chaleur géothermique (source Uniclima)
Le marché de la pompe à chaleur géothermique ne connaît pas le même dynamisme, avec une baisse
depuis les années 2010.
23
Le marché des pompes à chaleur air/air a cru de 150?% en 10 ans. À partir de 2021, le marché s?est
orienté pour une part plus importante vers les PAC air/air multisplit, c?est-à-dire avec plusieurs
émetteurs intérieurs, et donc plus adaptées au chauffage d?un logement entier.
Le marché des chaudières bois, qui bénéficie de la création de MaPrimeRénov? en 2020, a doublé de
volume en 2021, notamment en rénovation pour sortir du fioul.
Figure 15. Évolution du marché des pompes à chaleur air/air7 (source Uniclima)
Figure 16. Évolution du marché des chaudières bois (source Uniclima et SFCB)
7. ces données incluent les PAC utilisées en tant que chauffage principal, et les PAC réversibles installées en
premier lieu pour un usage en climatisation, et utilisées subsidiairement comme chauffage d?appoint.
24
Le marché du solaire thermique est en croissance de 16 % en 2021, porté par la croissance en indi-
viduel.
Les chauffe-eaux thermodynamiques, dédiés à la production d?eau chaude sanitaire, sont également
en croissance de 8 % en 2022, avec un marché qui a doublé par rapport à 2017.
Figure 17. Évolution du marché du solaire thermique (source Uniclima)
Figure 18. Évolution du marché des chauffe-eaux thermodynamiques (Source Uniclima)
25
En 2020 un label Origine France garantie a été
créé pour les pompes à chaleur lorsque le lieu où
le produit prend ses caractéristiques essentielles
est situé en France et que 50 % au moins du prix
de revient unitaire est acquis en France10.
Enfin, les systèmes de chauffage renouve-
lables réduisent la dépendance à l?importation
d?énergies fossiles et le déficit de la balance
commerciale; la valeur ajoutée générée par la
fabrication d?une chaudière, à 90 % localisée en
France, est inférieure à la valeur ajoutée liée à
l?énergie consommée lors du fonctionnement
de la chaudière sur sa durée de vie. Pour une
chaudière vendue 4 000¤ à un ménage, qui
consommerait en moyenne 10 MWh/an de gaz
pendant 15 ans à un prix hors coût du réseau et
taxes de 32,5¤/MWh, 5 000¤ seraient dépensés
pour la production d?hydrocarbures, soit plus
que le coût de la chaudière à l?achat.
d) État des lieux de la production française de
systèmes de chauffage
Selon les données fournies par Uniclima, 24 sites
industriels produisent des chaudières fossiles (et
leurs sous-composants) ou des systèmes ther-
modynamiques. Parmi eux, 14 produisent des
chaudières fossiles et 18 des pompes à chaleur.
Ils emploient environ 8 000 salariés, dont un peu
moins de la moitié dédiée à la production de
chaudières gaz.
La France est, de loin, le leader européen de
la production de PAC air/eau8. La production
française représente plus de 50?% des unités
vendues en France en 2021, soit au moins 135?000
unités9, le reste étant destiné à l?export.
L?attractivité du marché français pour les PAC
s?explique par un certain nombre de raisons et
particularités historiques: un raccordement déjà
existant et généralisé au réseau d?eau chaude
(spécifique à l?Europe), l?utilisation massive
d?une électricité peu coûteuse pour le chauffage
(spécifique à la France), une antériorité sur le
marché des chaudières à gaz avec des groupes
disposant de réelles capacités industrielles, la
présence d?écosystèmes industriels en support
(ex. tuyauteries).
Les sites industriels français ont été capables
d?absorber la forte croissance des dernières
années et se préparent à adapter les cadences et
à investir dans de nouvelles capacités. Certains
industriels ont augmenté leur production de près
de 50?% en 2021 par rapport à 2020, grâce à des
investissements, pour accompagner la croissance
du marché français (+30?% de ventes en 2022,
après des hausses de plus de 50?% les années
précédentes).
Pour accompagner la décarbonation des
bâtiments, les constructeurs de systèmes de
chauffage devront adapter leurs activités vers les
systèmes de chaleur renouvelable, en particulier
les pompes à chaleur, afin de conserver et déve-
lopper cette industrie en France et en Europe.
Les enjeux principaux portent sur:
? la maîtrise de la technologie des compres-
seurs, majoritairement non européenne à ce
jour, la maitrise de la technologie des fluides,
notamment des fluides frigorigènes à bas
pouvoir de réchauffement global (GWP), la
dépendance aux approvisionnements de
composants asiatiques et plus généralement la
tension sur l?ensemble des matériaux;
? l?accompagnement de la reconversion des
sites de fabrication historiquement dédiés aux
chaudières gaz qui devrait prendre plusieurs
années notamment du fait des exigences en
termes de compétences et de formations.
8. Les PAC air/air sont presque exclusivement importées d?Asie.
9. Source: Afpac/ Uniclima
10. Voir le site du ministère de l?Économie: heconomie.gouv.fr/cedef/label-origine-france-garantie
26
En maison
Les pompes à chaleur air/eau sont aujourd?hui
une solution de référence comme le montrent
les statistiques présentées en partie 3. Elles
permettent d?avoir une très bonne performance
énergétique du système de chauffage, avec un
coefficient de performance saisonnier (SCOP)
supérieur à 3 pour une large gamme de produits,
à un coût de l?ordre de 12 000¤. Les PAC air/eau
sont aidées par le Coup de pouce CEE chauffage,
accessible à tous les propriétaires de chaudière
gaz depuis 2022. Le montant de l?aide est de
4000¤ pour les ménages aux revenus modestes
et de 2500¤ pour les autres ménages. Elles
bénéficient également de MaPrimeRénov? qui, en
fonction des revenus des ménages, peut repré-
senter jusqu?à 4 000¤.
Les pompes à chaleur air/eau hybrides (gaz ou
fioul) peuvent être pertinentes pour l?amélio-
ration du chauffage de logements qui étaient
précédemment équipés de chaudières fossiles
(gaz ou fioul), grâce à leur capacité à répondre aux
contraintes d?intégration ou à réduire le coût total
du système, en particulier dans les bâtiments mal
isolés en zone climatique froide. Elles bénéficient
des mêmes aides que les PAC air/eau électriques.
Les pompes à chaleur géothermiques ont des
performances supérieures aux PAC air/eau, avec
des SCOP pouvant dépasser 4 ou 5. Toutefois, le
coût est plus élevé, de l?ordre de 20 000¤. Dans le
cadre du Plan géothermie, les PAC géothermiques
bénéficient depuis mars 2023 d?un montant
d?aide de 5 000¤ pour tous les ménages grâce au
Coup de pouce CEE chauffage. Elles bénéficient
également de MaPrimeRénov? pour un montant
allant jusqu?à 10 000¤ en fonction des revenus
des ménages.
Les pompes à chaleur air/air, ont un SCOP de
l?ordre de 4, en moyenne un peu plus élevé
que celui des PAC air/eau. Le coût est d?environ
8?000¤ pour une PAC air/air multisplit couvrant
les besoins de chauffage du logement. Elles béné-
ficient d?aides CEE d?environ 500¤.
Les chaudières à granulés ou à bûches coûtent
entre 18 000 à 20 000¤ en moyenne et bénéfi-
cient des mêmes aides Coup de pouce que les
pompes à chaleur, jusqu?à 4000¤, ainsi que d?une
aide MaPrimeRénov? pouvant atteindre 10 000¤
selon les revenus des ménages.
En complément de ces systèmes de chauffage,
des solutions renouvelables existent pour la
production d?eau chaude sanitaire (ECS):
? les chauffe-eaux thermodynamiques (CET):
dédiés à la production d?ECS et se couplant
à un système de chauffage, leur coût est de
l?ordre de 2 500à 3 000 ¤ en moyenne. Ils béné-
ficient de MaPrimeRénov? pour un montant
allant jusqu?à 1 200?¤ selon les revenus des
ménages ainsi que des aides CEE.
? Les systèmes solaires thermiques permettent
d?utiliser l?énergie solaire pour compléter
l?eau chaude sanitaire, voire le chauffage du
logement. Le coût d?un équipement combinant
ECS et chauffage est de l?ordre de 16 000¤
en moyenne. Ils bénéficient des mêmes aides
Coup de pouce CEE chauffage jusqu?à 4000¤
et d?une aide pouvant aller jusqu?à 10 000¤
selon les revenus des ménages grâce à MaPri-
meRénov?.
En logement collectif (chauffage collectif)
Un bâtiment situé à proximité d?un réseau de
chaleur ou dans son périmètre de dévelop-
pement peut demander à s?y raccorder11. Le
e) Panorama des solutions de chauffage
renouvelables et des aides existantes
Selon les typologies
de bâtiment,
il existe de
nombreuses
solutions de
chauffage
performants
et renouvelables:
On peut noter que parmi
les logements collectifs
chauffés au gaz, 47 % ont un
chauffage central collectif et
53 % un chauffage indi-
viduel. Pour ce graphique,
le terme chauffage élec-
tricité? englobe les pompes à
chaleur.
Figure 19.
27
raccordement à un réseau de chaleur majoritai-
rement alimenté par des énergies renouvelables
et de récupération est soutenu depuis septembre
2022 par le Coup de pouce CEE chauffage des
bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires, qui
permet de réduire significativement les coûts de
raccordement (de l?ordre de 250¤ par logement
de l?immeuble).
Par ailleurs, le classement des réseaux de chaleur
et de froid alimentés majoritairement par des
énergies renouvelables ou de récupération a été
rendu automatique par la loi énergie climat. Cette
réglementation rend obligatoire, au sein d?une
zone de développement prioritaire du réseau,
le raccordement des bâtiments neufs ou des
bâtiments existants qui remplacent leur système
de chauffage.
Les bâtiments résidentiels collectifs peuvent aussi
s?équiper d?une chaudière biomasse collective.
L?installation d?une telle chaudière est aidée par
le Coup de pouce CEE chauffage des bâtiments
résidentiels collectifs et tertiaires, qui permet de
réduire le coût du système en multipliant par 3 le
montant de l?aide CEE standard.
Les bâtiments résidentiels collectifs peuvent
également recourir à la pompe à chaleur géother-
mique (sur sonde ou sur nappe) pour capter les
calories du sous-sol. 85 % du territoire a un sol qui
se prête à la géothermie.
Enfin, la pompe à chaleur aérothermique en
collectif est une solution prometteuse, qui est
encore peu développée et essentiellement dans le
marché du neuf, mais qui a vocation à se déve-
lopper fortement dans les prochaines années. Le
ministère a commandé à Pouget consultants une
étude sur les freins et leviers au développement
des pompes à chaleur en logement collectif,
publiée conjointement à la présente concertation,
qui fait l?état de l?art des solutions techniques
possibles et des développements dans le futur.
Pour accompagner son développement, la pompe
à chaleur collective est aidée depuis septembre
2022 par le Coup de pouce CEE chauffage des
bâtiments résidentiels collectifs et tertiaires, avec
une multiplication par 3 du montant de l?aide CEE
standard.
Ces différentes solutions, dès lors qu?elles sont
installées en copropriété dans le cadre d?une
rénovation améliorant significativement la perfor-
mance énergétique (gain après travaux d?au moins
35 % en énergie primaire), peuvent bénéficier
de MaPrimeRénov? copropriétés qui finance 25
% de la quote-part des travaux (dans la limite de
6?250¤/logement).
En ce qui concerne les systèmes de chauffage indi-
viduel en logement collectif, des solutions alter-
natives aux chaudières gaz, capables de répondre
aux contraintes propres au logement collectif
(capacité à installer des équipements individuels
extérieurs en copropriété, etc.), doivent encore
être développées. En particulier, tout comme
les pompes à chaleur collectives, les pompes à
chaleur individuelles en collectif, air/eau ou air/air,
devront être développées sur des formats adaptés
à ce type de logement. Les radiateurs électriques
performants, dans des logements bien isolés où
il n?existe pas de solution alternative, pourraient
représenter une option.
En tertiaire
Comme en logement collectif, le raccordement
à un réseau de chaleur, l?installation d?une
chaudière biomasse ou d?une pompe à chaleur
collective (aérothermique ou géothermique) sont
des solutions privilégiées en tertiaire.
Les pompes à chaleur air/air, sous diverses formes,
sont également des solutions pertinentes en
tertiaire, avec une efficacité énergétique élevée,
un coût limité et une possibilité de réaliser à la fois
le chauffage et la climatisation. C?est une solution
répandue en tertiaire. Elle est soutenue par la
fiche CEE d?opération standardisée BAT-TH-158.
Le fonds chaleur soutient des projets de
production de chaleur à partir d?énergies renouve-
lables (biomasse, solaire thermique, géothermie,
jusqu?à 45 % des investissements) et de récupé-
ration d?énergie (jusqu?à 30 % des investissements)
ainsi que les réseaux de chaleur liés à ces installa-
tions (jusqu?à 60 % des investissements).
11. Une cartographie des réseaux est disponible en ligne: https://france-chaleur-urbaine.beta.gouv.fr/carte
Pour les différentes configurations, en
logements individuels, collectifs et dans les
bâtiments tertiaires, cette concertation est
l?occasion pour les parties prenantes de par-
tager leurs informations et les potentiels des
différentes filières de système de chauffage.
Les acteurs sont invités à partager leur exper-
tise sur les solutions techniques disponibles
et sur les configurations dans lesquelles elles
peuvent être mises en oeuvre, ainsi que sur
les éventuelles exemptions à prévoir dans le
cadre d?obstacles infranchissables technique-
ment et économiquement.
Des éléments chiffrés sur les potentiels de
croissance, les freins et leviers des filières, sur
les coûts ainsi que sur les impacts et béné-
fices des solutions de chauffage alternatives
pourront être utiles aux conclusions de la
concertation.
28
3. Propositions et éléments soumis à la concertation
Figure 20. Trajectoire prévisionnelle de remplacement des chaudières fioul dans le logement dans les
politiques prioritaires du Gouvernement
a. Proposition pour accélérer la fin de l?utilisa-
tion des chaudières fioul
La sortie progressive des chaudières fioul à
l?occasion de leur renouvellement ?«naturel?»
n?est pas suffisante pour atteindre les objectifs
Pour atteindre cet objectif, en complément
des aides qui seront disponibles pendant les
prochaines années, une communication plus
importante auprès des ménages chauffés au
fioul pourrait être réalisée, notamment par les
espaces conseil FranceRénov?, les France services
et autres services publics. Il pourrait également
être envisagé de conditionner les aides MaPri-
meRénov? à l?absence ou à la dépose de
chaudière fioul dans les bâtiments bénéficiaires.
Dans les bâtiments tertiaires, 140 Mm² en 2020
sont encore chauffés au fioul. Il pourrait être
proposé une interdiction réglementaire de
l?usage de chaudières fioul dans ces bâtiments au
1er janvier 2030.
climatiques. Il est donc nécessaire d?accélérer
leur remplacement afin de sortir intégralement
des logements les 2,8 millions de chaudières fioul
existantes d?ici 2030. La trajectoire prévisionnelle
suivante permettrait une sortie quasi complète
en 2030 et une sortie complète en 2032.
? Que pensez-vous de la date de 2030 pour
remplacer l?intégralité des chaudières fioul?
? Quelles actions le réseau France Rénov?, le
réseau des France services et d?autres réseaux
pourraient mettre en oeuvre pour accompagner
les ménages dans la sortie du fioul?
? Quelle communication auprès des ménages
pourrait être envisagée?
? Que pensez-vous du conditionnement des
aides MaPrimeRénov? à la sortie du fioul?
? Que pensez-vous de la proposition d?inter-
diction de l?usage de chaudières au fioul dans le
tertiaire? Faudrait-il adapter l?échéance pour les
bâtiments tertiaires de moins de 1000 m²?
29
Figure 21. Trajectoire indicative de remplacement des chaudières gaz (en nombre annuel de chau-
dières remplacées dans les logements ou de surface tertiaire)
b) Proposition d?interdiction d?installation de
nouvelles chaudières 100% gaz et GPL
Le décret n° 2022-8 du 5 janvier 2022 relatif
au résultat minimal de performance environ-
nementale concernant l?installation d?un équi-
pement de chauffage ou de production d?eau
chaude sanitaire dans un bâtiment fixe un seuil
CO2 de 300 gCO2/kWh pour l?installation de
nouveaux systèmes de chauffage qui interdit
l?installation de nouvelles chaudières au fioul
depuis le 1er juillet 2022. Ce seuil pourrait être
abaissé à 150 gCO2/kWh, ce qui permettrait d?in-
terdire l?installation de nouvelles chaudières au
gaz naturel et au GPL.
Les enjeux étant différents selon les types de
bâtiments et les systèmes de chauffage, un
calendrier progressif, par type de bâtiments,
pourrait être envisagé.
Modalités de la mise en place des évolutions
proposées
Il est tout d?abord proposé de supprimer les
soutiens à l?installation de nouvelles chau-
dières fossiles dans le bâtiment (MaPrimeRénov?
sérénité et CEE) en supprimant les fiches
concernées et en interdisant l?installation de ces
chaudières dans les fiches ?Rénovation globale?.
En cohérence avec le durcissement des règles
d?éligibilité aux aides publiques et privées, le taux
réduit de TVA à 5,5 % pour la pose et l?instal-
lation de chaudières fossiles cesserait en 2024
et serait aligné sur le taux de référence de 20 %.
S?agissant du taux applicable à l?entretien des
? Quel seuil en gCO2/kWh vous semble
pertinent?
? Quel calendrier d?interdiction progressive,
sur le modèle de celui mis en oeuvre sur le fioul,
vous parait envisageable?
? L?offre de systèmes de chauffage alter-
natifs vous semble-t-elle pouvoir répondre à
la demande dans ce calendrier pour chacun
des types de bâtiments en particulier dans les
configurations où les possibilités d?installation de
pompes à chaleur sont limitées? Est-il pertinent
techniquement et économiquement d?interdire
l?installation de nouvelles chaudières fossiles
dans tous les bâtiments résidentiels collectifs
existants et dans tous les bâtiments tertiaires?
? Quels seraient les impacts économiques d?un
tel calendrier?
? Est-ce que le système actuel d?aides au
changement de chauffage (MaPrimeRénov?, CEE,
fonds chaleur) doit être adapté pour le gaz, par
exemple en réorientant certaines aides?
chaudières fossiles, il est proposé de conserver
un taux réduit dans la mesure où ces actions
contribuent au maintien de l?efficacité énergé-
tique du système.
Il pourrait enfin être envisagé de restreindre la
promotion des chaudières fossiles dans l?espace
public, afin de ne pas inciter ménages et entre-
prises à installer une chaudière fossile. Cela
s?inscrit dans l?esprit de la loi climat et résilience
interdisant la publicité pour les énergies fossiles.
30
? Que pensez-vous de la fin des aides
publiques et privées et de la fin du taux de TVA
réduit à l?installation de chaudières fossiles?
? Pensez-vous qu?il serait pertinent de mettre
fin au taux de TVA réduit pour les activités d?en-
tretien?
? Comment restreindriez-vous la promotion
des chaudières fossiles auprès des ménages et
des entreprises?
? Que pensez-vous de cette disposition?
? Comment assurer la bonne performance
carbone des systèmes hybrides?
? Que pensez-vous des exemptions
proposées? Selon vous, quelle part des
logements serait concernée par ces exemptions?
Faut-il restreindre le champ des exemptions pour
rehausser l?ambition de la proposition? Éventuel-
lement avec des délais d?application pour ces
restrictions?
? Plus largement, quelles difficultés éven-
tuelles, par type de bâtiment, anticipez-vous
dans la faisabilité technique de cette nouvelle
réglementation et comment envisagez-vous d?y
faire face?
? Si une interdiction des systèmes de
chauffage fossiles individuels en logement
collectif est retenue, quels mécanismes permet-
traient de prendre en compte les contraintes
techniques et organisationnelles?
? Dans ces cas de figure, comment permettre
aux ménages de changer de chaudière sans
attendre la fin de vie de leur chaudière fossile
actuelle?
? Que pensez-vous de ces dispositions?
? Les parties prenantes sont invitées à
proposer des dispositifs permettant d?assurer
la performance énergétique des équipements
installés en remplacement des chaudières
fossiles.
Afin d?assurer le remplacement des chaudières
fossiles par des équipements énergétiquement
performants, une interdiction d?installer des
équipements qui augmenteraient la consom-
mation d?énergie primaire non renouvelable du
logement ou du bâtiment pourrait être intro-
duite. Dans le même temps, il pourrait être prévu
que les chauffages électriques venant en rempla-
cement de chaudières fossiles répondent à des
critères de performance minimale. Par exemple,
il serait également demandé aux vendeurs
de convecteurs électriques de sensibiliser les
acheteurs à la performance énergétique des
systèmes de chauffage et à la nécessité d?installer
des systèmes performants.
Par ailleurs, comme présenté dans l?exemple
allemand, certaines contraintes techniques et
organisationnelles peuvent rendre plus difficile
le changement de chauffage, notamment en
logement collectif dans le cas d?un chauffage
individuel.
Quels systèmes resteront autorisés ?
Il est proposé d?autoriser les pompes à chaleur
hybrides. Cette solution permet en particulier
de répondre à certaines contraintes d?inté-
gration (en remplacement d?une chaudière
murale, cela permet de ne pas avoir à installer
un ballon d?eau chaude pour l?eau chaude
sanitaire) ou de réduire le coût total pour le
système (dans un logement mal isolé en zone
climatique froide, la puissance nécessaire à la
température la plus froide peut être très élevée
quand la puissance nécessaire l?essentiel du
temps est plus faible, ainsi la partie PAC peut
être de plus faible puissance et réduire le coût).
Par ailleurs, le décret du 5 janvier 2022
comportant certaines exemptions ciblées, il
serait possible de retenir les mêmes exemp-
tions pour ce texte. Ainsi, les dispositions ne
s?appliqueraient pas en cas d?impossibilité
technique ou réglementaire de remplacement
ou lorsqu?aucun réseau de chaleur n?est présent
et qu?aucun équipement compatible ne peut
être installé sans coûts excessifs des travaux de
renforcement du réseau public de distribution
d?électricité.
Quels impacts sur les réseaux d?énergie ?
L?étude RTE-Ademe?Réduction des émissions de
CO2, impact sur le système électrique: quelle
contribution du chauffage dans les bâtiments à
l?horizon 2035?, publiée en décembre 2020, a
confirmé que le développement des solutions
de chauffage électrique efficaces constituait
une solution pertinente pour faire baisser les
émissions selon la trajectoire et les budgets
carbone définis par la SNBC, lorsqu?elles
sont couplées à l?isolation des bâtiments. Les
scénarios avec des rythmes importants de déve-
loppement des pompes à chaleur et avec une
31
? Pensez-vous qu?il soit pertinent de prendre
des dispositions afin d?améliorer la performance
des chauffages électriques (émetteurs à effet
joule ou pompes à chaleur) et, si oui, lesquelles?
? Pensez-vous qu?il soit pertinent de déve-
lopper la pilotabilité et la flexibilité du chauffage
électrique et, si oui, de quelle manière?
? Quels éléments sont nécessaires pour
bien accompagner l?ensemble de la filière du
chauffage fossile dans cette transition?
? Quels sont les besoins de développement de
compétences?
? Quels sont les leviers économiques qui
doivent être activés pour développer les filières
émergentes de solutions alternatives aux chau-
dières fossiles (y compris d?innovation pour le
développement de nouvelles solutions) ?
réduction du nombre de chauffages à effet Joule
sont ceux qui diminuent le plus les émissions de
gaz à effet de serre tout en limitant la pointe.
L?étude chiffre par ailleurs le potentiel de flexi-
bilité offert par le pilotage du chauffage élec-
trique à environ 2 GW.
Afin de modéliser l?impact du développement
rapide des pompes à chaleur sur le réseau
électrique, la DGEC a lancé en octobre 2022
un groupe de travail avec RTE, Enedis et
l?Ademe. Ce groupe a pour but de poursuivre
les travaux de RTE et de l?Ademe sur l?impact
du développement des pompes à chaleur sur
le réseau électrique en étudiant notamment la
performance des pompes à chaleur en condi-
tions réelles et de modéliser l?effet engendré
sur le réseau électrique, ainsi que les mesures
nécessaires pour réduire la pointe électrique,
que ce soit concernant les convecteurs élec-
triques existants ou le développement de la
flexibilité du chauffage électrique. Le but est
également d?étudier l?effet d?une électrification
plus rapide du chauffage au niveau des réseaux
de distribution, en s?appuyant notamment
sur les Eléments de prospective du réseau
public de distribution d?électricité à l?horizon
2050?d?Enedis. RTE et Enedis publieront une
étude de synthèse de leurs travaux sur ces enjeux
en septembre 2023.
Le remplacement progressif des chaudières
gaz aura un impact sur les réseaux de gaz, qui
devront évoluer pour garantir l?optimisation des
coûts du réseau suite au déraccordement d?une
partie des usagers. Des travaux sont engagés avec
la CRE pour planifier l?évolution des réseaux de
gaz et la transformation opérationnelle pour les
gestionnaires de réseaux, qui auront un rôle clé
pour planifier de manière optimale cette tran-
sition. Des travaux complémentaires sont prévus
dans le cadre de cette concertation et par la
suite pour approfondir ces enjeux.
Comment accompagner la transformation des
filières économiques ?
La fin progressive de l?installation de chaudières
fossiles va engendrer une modification profonde
du marché du chauffage et aura un impact sur
toute la filière (fabricants, installateurs, entretien,
etc.), qui va devoir se transformer et innover
pour réussir cette transition.
La reconversion de la filière du chauffage est une
opportunité de développer les briques techno-
logiques clés des systèmes énergétiques décar-
bonés et de localiser une plus grande partie de
la chaîne de valeur des systèmes sur le territoire
national.
Afin d?accompagner cette transformation, il
serait possible de renforcer significativement
les moyens alloués à la formation des différents
corps de métier sur les technologies de chaleur
renouvelable, notamment en s?appuyant sur le
programme CEE de formation à la rénovation
énergétique Feebat.
DICOM/Gouv - 23064 - Juin 2023