Présentation du guide relatif à la gestion des sites Natura 2000 majoritairement terrestres : mise en place des comités de pilotage, élaboration et mise en oeuvre des documents d'objectifs
Auteur moral
France. Direction de l'eau et de la biodiversité
Auteur secondaire
Résumé
Le présent document a pour objectif de présenter le guide relatif à la gestion des sites Natura 2000 majoritairement terrestres. L'objectif de ce guide est d'actualiser la circulaire du 27 avril 2012 relative à la gestion contractuelle des sites Natura 2000. Il s'applique à la gestion des sites considérés comme majoritairement terrestres.
Descripteur Urbamet
Descripteur écoplanete
site Natura 2000
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
GUIDE
Direction de l?eau et
de la biodiversité
Sous-direction de la
protection et de la
restauration des
écosystèmes
terrestres
Juin 2019
Présentation du guide
relatif à la gestion des
sites Natura 2000
majoritairement terrestres
Mise en place des comités
de pilotage, élaboration et
mise en oeuvre des
documents d'objectifs
SOMMAIRE
1 - RESUME 3
2 - CONTEXTE DE LA GESTION DES SITES NATURA 2000 MAJORITAIREMENT
TERRESTRES 3
3 - PRINCIPES ET OBJECTIFS DE LA GESTION DES SITES MAJORITAIREMENT
TERRESTRES 4
3.1 - Comité de pilotage (COPIL) 5
3.2 - Documents d'objectifs (DOCOB) 5
3.3 - Contrats Natura 2000 6
3.4 - Chartes Natura 2000 7
1 - Résumé
Le présent document a pour objet de présenter le guide relatif à la gestion des sites Natura
2000 majoritairement terrestres (mise en place des comités de pilotage, élaboration et mise
en oeuvre des documents d'objectifs) qui rassemble les informations relatives à la gestion
des sites Natura 2000 majoritairement terrestres en application des articles L. 414-2 et 3 et
des articles R. 414-8-1 à 8-6 et R. 414.10 à 18 du Code de l?environnement.
L?objet de ce guide est d?actualiser la circulaire du 27 avril 2012 relative à la gestion
contractuelle des sites Natura 2000 au sens des articles R414-8 à 6 et R414-10 à 18 du
code de l'environnement. Il s?applique à la gestion des sites considérés comme
majoritairement terrestres, c'est-à-dire aux sites dans lesquels la superficie des espaces
terrestres est supérieure à la superficie des espaces marins au sens de l?article R.414-2-1 du
code de l?environnement.
Un document dédié mettra à jour la circulaire du 14 mai 2012 relative à la mise en oeuvre du
réseau Natura 2000 en mer et à l?articulation entre les directives « habitats-faune-flore »
(DHFF) et « oiseaux » (DO) et la directive cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM).
2 - Contexte de la gestion des sites Natura 2000
majoritairement terrestres
Le réseau Natura 2000 est le levier principal de la politique communautaire pour la
conservation de la biodiversité. Il est aussi le premier réseau écologique français qui poursuit
l?objectif de concilier la préservation de la biodiversité et les activités humaines.
En 25 ans, Natura 2000 est devenu le plus vaste réseau d?espaces naturels protégés du
monde. Fin 2018, il couvrait 27 863 sites, soit 18% de la surface terrestre et 9.5% de la
surface marine de l?Union européenne. En France, le réseau compte 1 780 sites au
01/07/2019, soit 12,9 % des surfaces terrestres et 35.5 % des surfaces marines de
métropole.
Après une phase très importante de désignation et de concertation, la quasi totalité des sites
terrestres est aujourd?hui dotée de documents d?objectifs (DOCOB). La gestion des sites doit
à présent constituer l?enjeu principal de l?action des services : il s?agit de s?assurer de la mise
en oeuvre des DOCOB à travers le financement d?actions d?animation, de contrats et de
chartes Natura 2000.
La gestion des sites Natura 2000 doit permettre le maintien ou la restauration de l?état
favorable de conservation des habitats et des espèces d?intérêt communautaire listés dans
les directives habitats-faune-flore et oiseaux. Elle est aussi un levier en faveur du
développement durable des territoires ruraux. Elle repose sur une gouvernance impliquant
les acteurs du territoire dans la mise en oeuvre des objectifs de conservation par une
approche contractuelle : la mise en place d?une gestion concertée est donc une priorité pour
l?ensemble du territoire métropolitain. C?est aussi le point fort et la particularité de ce
dispositif.
Ce modèle contractuel est reconnu tant au niveau national qu'européen comme une
contribution significative à la protection de la biodiversité et à l'amélioration de son
acceptabilité sociale.
Le rapport d?analyse du dispositif Natura 2000 en France1 a conclu à la nécessité de
poursuivre et renforcer sa mise en oeuvre sur le mode contractuel actuel, en partenariat avec
les régions et avec l?appui de l?Agence française pour la biodiversité.
Il convient de veiller :
- à l?approbation des derniers DOCOB et au passage en animation de tous les sites, en
application du code de l?environnement ;
- au suivi de la gestion des sites, notamment par le biais du système d?information Natura
2000 qu?il convient de faire vivre auprès des services de l?Etat et des animateurs des sites ;
- à la mobilisation de l?ensemble des acteurs et à la valorisation des actions les plus
significatives, avec l?appui de l?Agence française pour la biodiversité, à qui est confié le
développement d?un centre de ressources dédié à Natura 2000.
Parallèlement, les services de l?Etat seront associés :
- au travail engagé sur la mise en place d?une gestion basée sur l?évaluation:
hiérarchisation des enjeux, évaluation de l?efficacité des mesures Natura 2000, en lien avec
l?Unité mixte de service patrimoine naturel (MNHN, AFB, CNRS) qui est chargée de
développer des méthodologies permettant de faciliter cette évaluation à l?échelle
biogéographique et des sites, et, enfin, mise en place d?outils de pilotage ;
- à la mise à jour du cadre d?action prioritaire, établi en application de l?article 8 de la
directive habitats-faune-flore, qui vise à définir les objectifs et mesures de gestion prioritaires
et les besoins en cofinancements européens pour la programmation post-2020.
3 - Principes et objectifs de la gestion des sites
majoritairement terrestres
Le présent texte précise et met à jour les modalités de mise en oeuvre des articles du code
de l?environnement relatifs aux comités de pilotage des sites, aux documents d'objectifs, aux
contrats et aux chartes Natura 2000 (articles L.414-2 et 3 et des articles R. 414-8-1 à 8-6 et
R. 414-10 à 18).
Les principes et objectifs de gestion sont inchangés sur le fond.
Pour chaque site, le plan de gestion des espèces et habitats qui ont justifié la désignation du
site est défini en concertation avec l'ensemble des acteurs locaux au sein d'un comité de
pilotage. Sur la base d?un diagnostic des caractéristiques du site (écologiques, économiques,
sociales), ce plan de gestion appelé « document d'objectif » définit les mesures de gestion
nécessaires à la préservation des habitats ou espèces (restauration de milieux, amélioration
des pratiques agricoles). Un « animateur territorial » est chargé de leur mise en oeuvre via
des actions de sensibilisation des acteurs socio-économiques et de déploiement de contrats
Natura 2000 avec les propriétaires fonciers ou les gestionnaires de parcelles en site Natura
2000.
L'ensemble de la gestion du site repose sur cette animation territoriale financée sur la base
1 Allag Dhuisme, F., Barthod, C., Domallain, D. et al., Analyse du dispositif Natura 2000 en France, Rapport CGEDD
n°009538-01, CGAAER n°15029, décembre 2015, Ministère de l?écologie, du développement durable et de l?énergie,
p.139
d'un cofinancement européen (FEADER, FEAMP et dans une moindre mesure FEDER).
Le guide est consultable à l?adresse suivante : https://www.ecologique-
solidaire.gouv.fr/reseau-europeen-natura-2000-1.
Il reprend les quatre chapitres de la circulaire DGPAAT/SDDRC/C2012-3047 du 27 avril
2012 (n° NOR : DEVL1131446C) et fournit en annexe des modèles de documents
administratifs (arrêtés préfectoraux portant création du comité de pilotage, approbation de
DOCOB, cahiers des charges) et des schémas de procédures. Des mises à jour ont été
apportées pour prendre en compte les évolutions de la réglementation, notamment liées à la
programmation des fonds européens pour la période 2014-2020, la jurisprudence et
l?expérience des services dans l?instruction du dispositif. La décentralisation de l?autorité de
gestion des fonds européens aux conseils régionaux a modifié la gouvernance de la gestion
des crédits Natura 2000. L?articulation des acteurs est variable en fonction des régions et
précisée dans les conventions entre l?État, chaque région (autorité de gestion) et l?Agence de
services et de paiement (organisme payeur) auxquelles il convient de se référer. Des
précisions ont également été apportées sur l?articulation de la gouvernance et de la gestion
entre sites Natura 2000 et avec les autres espaces protégés.
3.1 - Comité de pilotage (COPIL)
Le COPIL doit être désigné par arrêté préfectoral au plus tôt pour garantir la bonne
gouvernance et la mise en oeuvre rapide de la gestion du site. Le guide précise les modalités
de composition du comité de pilotage, de désignation du président et de la structure
porteuse en charge de la rédaction du document d'objectif et les principes de
fonctionnement du comité de pilotage. La présidence du COPIL est confiée à une collectivité
locale ou, à défaut, est assurée par le Préfet.
A ce jour, la très grande majorité des sites est dotée d?un COPIL et 64 % sont portés par les
collectivités territoriales.
Des mises à jour ont été apportées sur la rédaction des arrêtés portant désignation du
COPIL, notamment pour tenir compte d?un jugement du tribunal administratif de Grenoble du
30 décembre 2013. Par ailleurs, lors de l'évolution des périmètres des sites, il convient de
veiller à la bonne articulation entre la proposition de nouveaux périmètres conduisant à la
préparation d'un arrêté modificatif de désignation et la mise en place de la gouvernance du
site modifié.
3.2 - Documents d'objectifs (DOCOB)
Les DOCOB sont approuvés par arrêté préfectoral.
Ils ont vocation à être mis à jour pour tenir compte des nouveaux inventaires et éventuelles
évolutions de gestion identifiées au cours de la vie du site. Il convient de veiller à ce que la
révision des documents devenus obsolètes2 soit programmée, avec une réactualisation au fil
de l?eau, en gardant l'historique et les sources des nouvelles données (cartographiques, par
exemple).
Le guide met à jour les règles applicables au financement de la mise en oeuvre des DOCOB
2 à évaluer au cas par cas, à titre indicatif tous les 10 à 12 ans
dans le cadre de la programmation des crédits européens pour la période 2014-2020. Il
convient de travailler en étroite concertation avec les régions qui sont autorités de gestion
des fonds européens et de s?appuyer sur l'assistance technique de l'Agence de services et
de paiement spécifiquement mise en place pour le dispositif Natura 2000.
Le guide met également à jour la procédure de mobilisation du fonds de concours
ministériel, nécessaire au financement de la mise en oeuvre des DOCOB lorsque l?État est la
structure porteuse. Il est recommandé de faire appel à cette procédure qui valorise l'effet de
levier des crédits de l?État.
Le nombre de sites Natura 2000 en phase d?animation augmente progressivement d?année
en année avec la finalisation des DOCOB des sites, d?au moins 5% chaque année. Si ce
rythme est maintenu, cela devrait permettre d?atteindre l?objectif de 100 % de sites en
animation en 2020.
Il convient de mettre tout en oeuvre pour que l?animation soit effective, à terme, sur tous les
sites, en agissant sur les points de blocage éventuels.
3.3 - Contrats Natura 2000
Le déploiement des contrats est l?outil principal de la conservation effective des habitats et
espèces d'intérêt communautaire qui justifient la désignation des sites Natura 2000. D'une
durée de cinq ans, on estime à 320 le nombre de contrats passés en moyenne par an sur la
période 2007-2013. Compte tenu des retards de programmation sur la période 2014-2020,
ce rythme annuel doit être maintenu et si possible dépassé. Il s?agit donc d?encourager la
dynamique de contractualisation sur les sites Natura 2000 et de développer le suivi
systématique des contrats mis en oeuvre.
Les contrats Natura 2000 sont définis dans le DOCOB des sites et bénéficient de
cofinancements européens. Le guide précise les instructions relatives aux contrats en
milieux ni agricoles ni forestiers et en milieux forestiers qui sont cofinancés par le ministère
en charge de l'écologie. Des mises à jour sur les règles de financement ont été opérées et
des précisions sur la procédure de priorisation ont été ajoutées.
Les instructions concernant la gestion des mesures agro-environnementales et climatiques
correspondant aux contrats engagés sur des surfaces agricoles via la sous-mesure 10.1 du
FEADER sont actuellement réunies dans l'instruction technique DGPE/SDPAC/2017-654 du
31 juillet 2017 (N° NOR AGRT1722711J).
L?articulation entre les contrats ni-agricoles ni-forestiers et les mesures agro-
environnementales et climatiques doit faire l?objet d?une attention particulière des services
instructeurs. Il convient de garantir l?absence de double financement tout en veillant à ce que
l?ensemble des surfaces présentant un intérêt écologique non productif reste éligible à un
contrat Natura 2000. Le tableau en annexe 3.33 explicite les différentes conditions d?éligibilité
des actions par type de surface (agricoles, non agricoles, forestières) et par type de
bénéficiaires (agriculteurs et non agriculteurs). Il est demandé de faire part des éventuelles
difficultés rencontrées.
3 Annexe 3.3 « Analyse des dispositifs d?aides intégrés aux politiques agricoles ou politique de l?eau au regard des actions
susceptibles d?être mobilisées pour la gestion des sites Natura 2000 » du guide
3.4 - Chartes Natura 2000
La charte Natura 2000 est un élément constitutif du DOCOB et un outil d?adhésion à ses
objectifs.
La circulaire de gestion de 2012 ne traitait que du volet "charte de bonnes pratiques" de la
charte Natura 2000. Un deuxième volet de la charte a été créé par la loi n° 2012-387 du 22
mars 2012 relative à la simplification du droit et allègement des démarches administratives,
dite « loi WARSMANN » pour permettre à des utilisateurs et à des professionnels d?activités
récurrentes et de faible impact d?être dispensés d?évaluation des incidences Natura 2000. Le
présent guide distingue donc désormais le volet obligatoire (charte de bonnes pratiques) et
le volet facultatif portant engagements spécifiques à une ou plusieurs activités.
Il convient de veiller à ce que tous les DOCOB contiennent effectivement une charte Natura
2000 de bonnes pratiques et de favoriser la mise en place des chartes dites Warsmann qui
permettent d?alléger les procédures.
Le guide relatif à la gestion des sites Natura 2000 majoritairement terrestres : mise en place
des comités de pilotage, élaboration et mise en oeuvre des documents d'objectifs ainsi que
ce document de synthèse sont publiés sur le site internet du ministère de la transition
écologique et solidaire à la page https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/reseau-europeen-
natura-2000-1
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/reseau-europeen-natura-2000-1
https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/reseau-europeen-natura-2000-1