L'insertion paysagère des campings existants en site classé
Auteur moral
France. Ministère de la transition écologique et solidaire
Auteur secondaire
Résumé
Ce guide permet aux gestionnaires de campings en site classé de disposer des principes et des bonnes pratiques susceptibles de les accompagner dans la réalisation de leurs projets dansc et environnement sensible et privilégié. Il offre un langage commun pour une meilleure compréhension des enjeux et des attentes des différents intervenants publics et privés.
Descripteur Urbamet
Descripteur écoplanete
Thème
Environnement - Paysage
Texte intégral
GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
L?INSERTION PAYSAGÈRE
DES CAMPINGS EXISTANTS
EN SITE CLASSÉ
ÉDITORIAL
Quel est le point commun entre les sites
classés de l?Île de Bréhat, du massif du
Mont-Blanc, de la baie du Mont-Saint-
Michel, des Pierres Jaumâtres dans la Creuse
fréquentées en leur temps par George Sand
et Frédéric Chopin ou du platane de Cézy
dans l?Yonne ? S?il fallait trouver un dénom-
inateur à ces quelques sites très divers
(objet de la protection, étendue, ancien-
neté, fréquentation touristique) il s?agit bien
de la beauté. Une beauté unique, majes-
tueuse ou plus intime, essentielle à l?identité
d?un territoire ou d?un terroir, mais fragile.
Ces lieux uniques sont protégés par l?État
Français depuis 1906. En effet, la politique
des sites impose par la loi et la réglementa-
tion une servitude sur le droit de propriété
et oblige les propriétaires à soumettre tous
projets, susceptibles d?attenter à l?intégrité
des paysages, à une autorisation préfec-
torale ou ministérielle selon l?importance
des travaux. Cette politique protège effi-
cacement sans pour autant viser à étouffer
l?activité humaine ni empêcher les ajuste-
ments rendus nécessaires par les défis de
notre société et de notre temps.
Lors du troisième conseil interministériel
du tourisme du 19 juillet 2018, le ministère
de la transition écologique et la Fédération
nationale de l?hôtellerie de plein air (FNHPA)
se sont engagés à mener une réflexion
sur des recommandations pratiques pour
la bonne insertion paysagère des camp-
ings existants dans les sites classés et pour
accompagner leur montée en gamme et leur
développement qualitatif, dont l?intégration
des hébergements légers. Le présent guide
méthodologique relatif à l?insertion des
campings existants en sites classés en est le
résultat.
Si la création de campings est interdite en
sites classés (article R.111-33 du code de
l?urbanisme), un certain nombre de camp-
ings étaient déjà présents dans un site au
moment de leur classement.
Il existe de ce fait, à ce jour environ 200
campings en sites classés. Il convenait donc
de préciser les conditions dans lesquelles
ces établissements peuvent évoluer, tout en
restant en phase tant avec l?esprit des lieux
des sites où ils sont implantés qu?avec les
attentes actuelles des touristes. Il s?agit de
trouver un équilibre permettant de protéger
l?esprit des lieux, objectif du classement
des sites, avec l?équilibre économique de
ces campings et donc pour y parvenir, de
proposer des outils aux professionnels de
l?hôtellerie de plein air sans entraver leur
capacité d?adaptation et d?évolution. Ce
guide est également destiné aux agents des
services de l?État chargés de sites comme
les inspecteurs des sites en DREAL, les archi-
tectes des Bâtiments de France mais aussi
les paysagistes-conseils de l?État, les collec-
tivités territoriales, etc.
Nous souhaitons que ce guide permette aux
campings et à leurs clients de profiter de
la beauté et de la richesse des plus beaux
paysages de France en pleine conscience
de leur responsabilité. Une telle richesse est
un bien commun à préserver et à transmet-
tre. Nous avons tous, en tant qu?acteurs des
territoires, une part de responsabilité dans
la sauvegarde des beautés de la nature. Le
guide permet aux gestionnaires des camp-
ings en site classé de disposer des principes
et des bonnes pratiques susceptibles de les
accompagner dans la réalisation de leurs
projets dans cet environnement sensible et
privilégié. Il offre enfin un langage commun
pour une meilleure compréhension des
enjeux et des attentes des différents interv-
enants publics et privés. Telle est l?ambition
de ce guide.
1. Camping des Baleines
Site classé de l'Île de Ré
2. Camping avec vue Gorges du Verdon
© Crédit photo AS | robepco
3. Camping ambiance forestière
© Crédit photo AS | diy13
Nicolas Dayot
Président de la Fédération
Nationale de l?Hôtellerie
de Plein Air
Stéphanie Dupuy-Lyon
Directrice générale
de l'aménagement,
du logement et de la nature
Répartition géographique des campings en site classé
Source : Ministère de la transition écologique
SOMMAIRE
INTRODUCTION
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
LES SITES CLASSÉS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
POURQUOI UN GUIDE
MÉTHODOLOGIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
CHAPITRE 1
UNE DÉMARCHE
DE PROJET
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
PRENDRE DU TEMPS
POUR GAGNER DU TEMPS . . . . . . . . . . 11
ÉVALUER LES FORCES VIVESÉVALUER LES FORCES VIVES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
RencontrerRencontrer
Repérer Repérer
ÉTABLIR UN ÉTAT DES LIEUX ÉTABLIR UN ÉTAT DES LIEUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
ÉvaluerÉvaluer
Identifier Identifier
DÉFINIR SON MODÈLE ÉCONOMIQUE DÉFINIR SON MODÈLE ÉCONOMIQUE . . . . . . . . . 14
Définir des objectifs Définir des objectifs
Établir une stratégie touristique innovanteÉtablir une stratégie touristique innovante
FAVORISER UN ACCOMPAGNEMENT FAVORISER UN ACCOMPAGNEMENT
COLLECTIF DU PROJETCOLLECTIF DU PROJET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Prendre contact avec l?inspecteur des sitesPrendre contact avec l?inspecteur des sites
Initier un groupe projetInitier un groupe projet
CHAPITRE 2
UNE EXIGENCE
DE QUALITÉ PAYSAGÈRE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
RESPECTER LE SITE
ET VALORISER LE CAMPING . . . . . . . . . . . . . . . 17
LES VALEURS PAYSAGÈRES LES VALEURS PAYSAGÈRES
ET L?ESPRIT DES LIEUX ET L?ESPRIT DES LIEUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Que sont les valeurs paysagères ?Que sont les valeurs paysagères ?
Les caractéristiques du site classéLes caractéristiques du site classé
Faire sens avec le siteFaire sens avec le site
LES LEVIERSLES LEVIERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
L?insertion territoriale, L?insertion territoriale,
se positionner par rapport au territoirese positionner par rapport au territoire
Quel modèle économique viable et innovant ?Quel modèle économique viable et innovant ?
Une approche globale, une réflexion d?ensembleUne approche globale, une réflexion d?ensemble
CHAPITRE 3
LE PROJET
D?AMÉNAGEMENT
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
LE CAMPING EST UN TOUT . . . . . . . . 25
LE PLAN MASSELE PLAN MASSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
LA TOPOGRAPHIE LA TOPOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
LES CLÔTURES ET L?ENTRÉE LES CLÔTURES ET L?ENTRÉE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Les limites du campingLes limites du camping
L?entrée, un enjeu de sobriétéL?entrée, un enjeu de sobriété
L?INTÉGRATION ARCHITECTURALEL?INTÉGRATION ARCHITECTURALE . . . . . . . . . . . . . 32
Offrir une expérience uniqueOffrir une expérience unique
L?organisation du campingL?organisation du camping
L?architecture des équipements L?architecture des équipements
et bâtiments collectifset bâtiments collectifs
L?architecture des hébergementsL?architecture des hébergements
LES RESSOURCES DU VÉGÉTAL LES RESSOURCES DU VÉGÉTAL . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Regarder alentour Regarder alentour
et repérer les éléments végétauxet repérer les éléments végétaux
Gestion et entretienGestion et entretien
L?EMPREINTE ENVIRONNEMENTALE . . . . . . . 44
Certifications, labels et chartes Certifications, labels et chartes
Autres leviers d?améliorationAutres leviers d?amélioration
CHAPITRE 4
L'ARTICULATION
DES DÉMARCHES
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
LES ÉTAPES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
DÉFINIR SON PROGRAMME DÉFINIR SON PROGRAMME . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
ENGAGER LE PROJET D?AMÉNAGEMENTENGAGER LE PROJET D?AMÉNAGEMENT . . . . . 47
ÉLABORER SON RÉTROPLANNING ÉLABORER SON RÉTROPLANNING . . . . . . . . . . . . 47
LES PROCÉDURES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
LES DÉLAIS D'INSTRUCTION . . . . 49
LE LEXIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
1
INTRODUCTION
LES SITES CLASSÉS
« N?est-il pas indigne d?un peuple civilisé de laisser, sous prétexte de
progrès industriel, couper des arbres qui ont mis un siècle à pousser, polluer
les claires eaux des rivières, enfumer nos beaux ciels, masquer de nobles
perspectives par d?ignobles cheminées, installer de vulgaires bâtisses au
pied des cascades pour bénéficier de la chute d?eau ? »
Charles Beauquier, député du Doubs,
porteur du projet de loi sur la protection des sites et monuments naturels.
La loi de 1906, fondement
de la politique des sites
Inspirée par la prise de conscience, au sein du milieu associatif et parmi les
artistes et les gens de lettres, de la valeur patrimoniale des paysages excep-
tionnels, la protection des sites et monuments naturels a été instituée par la loi
du 21 avril 1906. Mais elle est plus connue sous l?appellation loi du 2 mai 1930
qui lui a donné sa forme définitive. Cette loi est désormais codifiée aux arti-
cles L. 341-1 à 22 du code de l?environnement. Ses décrets d?application y sont
codifiés aux articles R. 341-1 à R. 341-31.
Cette législation s?intéresse aux monuments naturels et aux sites « dont la
conservation ou la préservation présente, au point de vue artistique, histori-
que, scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt général ». L?objectif est
de respecter l?esprit des lieux, de conserver les caractéristiques du site et de le
préserver de toute atteinte grave.
Une politique d?État
au service de l?intérêt général
Comme pour les monuments historiques, la loi sur la protection des sites
prévoit deux niveaux de protection, l?inscription et le classement. La mise en
oeuvre de cette législation relève de la responsabilité de l?État et fait partie des
missions du ministre de la transition écologique. Les programmes et projets de
protection sont préparés par les directions régionales de l?environnement, de
l?aménagement et du logement (DREAL) et soumis pour avis aux commissions
départementales, de la nature, des paysages, et des sites (CDNPS).
Les décisions de classement sont prises par arrêté en cas de consentement de
tous les propriétaires, et à défaut par décret au Conseil d?État, après consulta-
tion de la commission supérieure des sites, perspectives et paysages. Dans les
deux cas, les décisions de classement sont prises après une instruction locale
qui comprend une enquête publique, la consultation des collectivités locales
et de la commission départementale, de la nature, des paysages, et des sites.
Les décisions d?inscription sont prises par arrêté du ministre chargé des sites
après une instruction locale qui comprend notamment une enquête publique
et la consultation de la commission départementale.
Les décisions de classement ou d?inscription constituent une déclaration
de reconnaissance de la valeur patrimoniale de l?espace concerné. Elles ne
comportent pas de règlement comme les réserves naturelles mais elles ont
pour effet de déclencher des procédures de contrôle spécifiques sur les activ-
ités susceptibles d?affecter le bien.
En site inscrit, les demandes d?autorisation de travaux susceptibles d?affecter
l?espace sont soumises à l?architecte des Bâtiments de France qui émet un avis
simple sauf pour les travaux de démolition qui sont soumis à un avis conforme.
< RETOUR SOMMAIRE
6
État des lieux
des sites aujourd?hui
Au 1er janvier 2020, le territoire national
compte 2 693 sites classés pour une
superficie de 1 36 518 hectares et plus
de 4 794 sites inscrits pour une super-
ficie d?environ 1 500 000 hectares.
Au total ces protections concernent
plus de 4 % du territoire national,
dont 1,8 % pour les sites classés.
1. Domaine maritime du Cap Ferrat
Alpes Maritimes
Site classé le 30/06/72
2. Cingle de Trémolat
Département de la Dordogne
Site classé par décret du 31/10/1985
En site classé, toute modification de l?état ou
de l?aspect du site est soumis à une autorisation
spéciale soit du préfet, soit du ministre chargé
des sites après consultation de la commission
départementale, préalablement à la délivrance
des autorisations de droit commun.
La reconnaissance de la valeur patrimoniale des
paysages nationaux par le classement s?est tout
d?abord attachée à des monuments naturels,
éléments remarquables du paysage, mais
ponctuels : rochers, cascades, fontaines, arbres
isolés. Elle s?est étendue progressivement à des
écrins ou des points de vue, à des châteaux et
leurs parcs, puis à des espaces beaucoup plus
vastes constituant des ensembles géologiques,
géographiques ou paysagers : massifs, forêts,
gorges, vallées, marais, caps, îles, par exemple
le massif du Mont-Blanc, la forêt de Fontaineb-
leau, les gorges du Tarn, le marais poitevin, les
caps Blanc-Nez et Gris-Nez, l?île de Ré, couvrant
plusieurs milliers, voire plusieurs dizaines de
milliers d?hectares.
2
< RETOUR SOMMAIRE
7
POURQUOI
UN GUIDE MÉTHODOLOGIQUE
Les sites classés sont des paysages magnifiques élevés au rang de patrimoine
paysager national, des lieux d?exception avec une particularité forte qui est
leur caractère unique. Les autorisations de travaux dans un site classé se
délivrent au cas par cas. Dans ce contexte, il pourrait sembler paradoxal, ou
vain, de proposer un guide qui apporterait des solutions modèles, adaptables
à tous les campings implantés dans des sites classés.
Ce guide méthodologique n'a pas la prétention d'apporter des solutions
toutes faites. Il vise à proposer des orientations de gestion et un ensemble
de bonnes pratiques adaptables à chaque cas. Il peut être utilisé comme un
outil pour définir le programme d'actions et élaborer le projet spatial dans une
démarche globale.
Pour identifier « les bonnes pratiques », une première étape de réflexion s?est
focalisée sur les problématiques de cinq campings, proposés par la Fédération
de l?Hôtellerie de Plein Air. Chacun de ces établissements illustrait une situa-
tion originale, selon différents critères, soit en termes de paysage, d?insertion
dans le site classé, de contexte social et humain, ou de relation au territoire et
de clientèle.
Les cinq campings retenus comme sujet d?étude sont en site classé. Pendant la
phase exploratoire, une journée d?atelier réunissant les propriétaires et gestion-
naires, les représentants des administrations, inspecteur des sites, architecte
des bâtiments de France, paysagiste, architecte, économiste et un représen-
tant de la Fédération a été l?occasion d?exprimer les freins, les difficultés et les
attentes de la part de chacun des protagonistes, face à un projet d?aménage-
ment de camping.
La leçon principale de ces échanges portait sur la nécessité de poser à plat les
étapes incontournables du projet d'aménagement du camping en site classé,
et d?orienter vers une démarche globale soutenue par un groupe projet.
Cette dynamique d'ensemble en mode projet pourrait également accompa-
gner, hors site classé, toute la profession des gestionnaires de campings dans
une dynamique positive d'amélioration de l'intégration paysagère.
PORTRAIT DES 5 CAMPINGS AYANT SERVI DE CAS D?ÉTUDE
Coupe transversale, emprise du camping dans le site classé
et vue d'ensemble
1. Camping de la Plage, Houlgate
Site classé des Vaches noires
© Crédit Photo C. D.
2. Camping des Grottes, Azé
Site classé de la grotte de Rizerolles
© Crédit Photo C. D.
3. Camping de la Venise verte
Site classé du Marais mouillé poitevin
© Crédit Photo C. D.
4. Camping des Baleines
Site classé de l'Île de Ré
© Crédit Photo C. D.
5. Aurilandes, Aureilhan
Site classé de l'étang d'Aureilhan
© Crédit Photo H. S.
1
2
3
4
5
Le guide propose :
? d?apporter une aide méthodologique ;
? d?introduire à la démarche de projet ;
? de fournir des exemples de bonnes pratiques ;
? de donner les éléments pour un langage commun ;
? de rappeler les différentes procédures.
8
< RETOUR SOMMAIRE
> INTRODUCTION
9
< RETOUR SOMMAIRE
PLAN DE SITUATION
avec périmètres administratifs et règlementaires
Camping
UNE DÉMARCHE DE PROJET
10
< RETOUR SOMMAIRE
PRENDRE DU TEMPS
POUR GAGNER DU TEMPS
Mettre son camping en perspective dans le territoire
Chaque camping est implanté dans un territoire qui interagit avec la vie de
l?établissement.
Les liens sont physiques, le camping profite d?un paysage d?exception. Ils
sont administratifs, le camping est situé sur le territoire d'une commune
elle-même faisant partie d?une communauté de communes. Ils sont enfin
économiques, le camping profite d?une offre de services présente aux
environs qui renforce son attractivité ou au contraire, il peut souffrir d?une
concurrence ou d?un manque d?équipement.
Exemple d'un camping sur le littoral normand
Dès les prémices du projet, il est conseillé d'aller à la rencontre des parte-
naires institutionnels pour bien prendre la mesure des contraintes et des
dynamiques territoriales.
Dans l'exemple ci-contre, le camping est concerné par plusieurs périmètres :
? limite communale (faisant
partie d'une communauté de
communes qui a peut-être la
compétence tourisme)
? site classé
? abords d'un monument
historique
? loi littoral
? zone à risque d'affaissement
(PPR)
11
< RETOUR SOMMAIRE
2
1
ÉVALUER LES FORCES VIVES
Rencontrer
les acteurs du territoire : les élus, de la
commune, du département, les représentants de
la communauté de communes en fonction des
compétences des structures ;
les techniciens des collectivités qui ont en
charge l?urbanisme, le tourisme, etc. ;
l?animateur, si le camping est situé dans un parc
Naturel Régional (PNR) ou un Grand Site de France
(GSF). Consulter le site Géoportail des citoyens ;
les services de l?État :
? la Direction Départementale des Territoires
(DDT), notamment les services qui gèrent le
droit des sols, la prévention des risques ;
? l?architecte des bâtiments de France, à l?Unité
Départementale de l?Architecture et du Patri-
moine (UDAP) ;
? l?inspecteur des sites, à la DREAL, service sites
et paysages ;
l?office de tourisme (OT) communautaire ou
départemental selon les contextes ;
les prestataires qui seraient complémentaires à
l?offre du camping .
Cette liste est non exhaustive, elle dépend des
contextes et des territoires.
EN PRATIQUE
? Repérer les partenaires ou acteurs les plus
concernés par le projet.
? Les inviter à venir sur site pour amorcer un
travail collaboratif.
Identifier
la concurrence : les campings proches ou
ressemblants ;
le tourisme alentour : les structures, services et
équipements, leur nature, leur fréquentation, etc.,
(bilans annuels des OT, du département) et l?évo-
lution de la demande et des attentes des visiteurs
(OT, enquêtes auprès de la clientèle du camping) ;
les stratégies mises en oeuvre par le territoire : OT,
communauté de communes, etc.
EN PRATIQUE
? Participer si possible aux instances mises en
place localement (conseil de développement,
groupes d?action locale leader, CA de l?office
de tourisme, comités consultatifs « tourisme »,
etc.).
? Être force de proposition.
? Être identifié comme partenaire-ressource par
les acteurs du territoire.
1. Atelier avec les 5 campings étudiés
2. Atelier pratique, repérage sur carte
3. Diagnostic en marchant
12
< RETOUR SOMMAIRE
> UNE DÉMARCHE DE PROJET
3
Repérer
les éléments opposables du document d?urbanisme
en vigueur sur la collectivité : le zonage, le règlement
et les OAP sectorielles et thématiques ;
les règlementations particulières : loi littoral, loi
montagne ;
les servitudes : risques naturels (submersion, inonda-
tion, glissement, affaissement, etc.), zones de captage,
servitudes patrimoniales (abords de monuments
historiques) et servitudes archéologiques ;
Les sites Natura 2000 et les inventaires naturalistes ;
les documents de gestion (AVAP, SPR, etc.).
EN PRATIQUE
? Interroger les services techniques de la collectivité
et de l?État.
Évaluer
la situation économique du camping (évolution de la
fréquentation, du CA, du résultat, etc.) ;
les apports économiques de l?activité du camping
sur son territoire pour favoriser la prise de conscience
du rôle économique du camping auprès des élus, des
services de l?État et des acteurs locaux.
EN PRATIQUE
? Évaluer le montant de la taxe de séjour versée
annuellement à la collectivité.
? Calculer le nombre d?emplois en équivalent
temps plein annuel.
? Estimer les dépenses des touristes accueillis par
le camping sur le territoire (nombre de nuitées x
ratio de dépenses quotidiennes).
? Identifier les dépenses directes auprès des
producteurs, commerçants, artisans et
prestataires de services du territoire.
ÉTABLIR UN ÉTAT DES LIEUX
13
< RETOUR SOMMAIRE
1. Site classé du Marais mouillé poitevin
© Crédit Photo PNR Marais poitevin
2. Ambiance du camping aujourd'hui
© Crédit Photo C. D.
DÉFINIR SON MODÈLE ÉCONOMIQUE
Se doter d?une vision à moyen et long terme de l?avenir du camping, donner
une lisibilité à l?action et se doter des outils de pilotage de l?activité et de son
développement.
Définir des objectifs
Économiques : quels objectifs de développement sur les plans quantita-
tif et qualitatif (fréquentation, chiffre d?affaires, amplitude d'ouverture sur
l'année, confort attendu) ?
Sociaux : quels publics cibles, quel rôle peut jouer le camping pour sensi-
biliser le public au site classé ?
D?échéances : quelle progression dans le temps pour le développement
envisagé ?
EN PRATIQUE
? Connaître la stratégie de développement territoriale : commune,
intercommunalité.
? Obtenir des données économiques générales : CCI.
? Connaître le marché du tourisme : CDT.
? Être accompagné : CDT, CCI, consultants.
Établir une stratégie touristique innovante
Quelle participation à la stratégie globale du territoire en matière de déve-
loppement économique et touristique ?
Quelles offres spécifiques ?
Quels publics à privilégier ?
FAVORISER UN ACCOMPAGNEMENT
COLLECTIF DU PROJET
Prendre contact avec l?inspecteur des sites
Avant d?engager le processus, faire connaître votre intention de projet pour :
favoriser une relation de confiance ;
prendre connaissance des enjeux paysagers et des points de sensibilité
caractéristiques du site classé ;
connaître les partenaires institutionnels à associer.
Initier un groupe projet
Initier un groupe projet, circonscrit en fonction des enjeux et des compé-
tences. Les membres du groupe projet sont choisis parmi les partenaires
rencontrés en phase 1 et/ou indiqués par l?inspecteur des sites.
C?est le groupe projet qui :
accompagne l?élaboration du projet ;
aide à la rédaction du cahier des charges, au choix des professionnels ;
favorise la mise en réseau ;
reste mobilisable à moyen et long terme pour une mise en oeuvre phasée
dans le temps.
1
14
< RETOUR SOMMAIRE
> UNE DÉMARCHE DE PROJET
ENTRETIEN
Sandrine Guihéneuf
directrice technique,
Parc Naturel Régional du Marais poitevin
a suivi l?évolution du camping de la Venise verte.
Les Parcs Naturels Régionaux (PNR) sont des
structures publiques qui s?engagent en
faveur d?un territoire d?intérêt patrimonial
remarquable. Le PNR du Marais poitevin pour-
suit une mission de développement durable,
fondée sur la préservation des paysages et de
la biodiversité, sur
un développement
économique responsa-
ble et la valorisation
de l?identité locale. Sa
particularité est qu?il
est à la fois le gestion-
naire du territoire du
Marais poitevin dans
son ensemble et du
Grand Site de France,
intégrant le site classé
du marais mouillé. Il défend les valeurs de sim-
plicité, de sobriété et de modestie dans les pro-
jets d?aménagement et un tourisme de nature
diffus. L?enjeu est de respecter l?esprit des lieux.
Le PNR s?implique dans la mise en réseau des ac-
teurs, le conseil, la formation des prestataires et
le développement de la marque « Valeurs Parc
Naturel Régional ». Son coeur de métier est l?an-
imation du territoire et la prise en compte des
paysages et de l?environnement dans les projets.
L?HISTOIRE DU CAMPING DE LA VENISE VERTE
« L?ancienne propriétaire souhaitait faire évol-
uer le camping, elle s?est rapprochée du PNR.
Nous l?avons accompagnée. L?important c?est
d?établir un dialogue dès les premiers contacts
et maintenir ce dialogue entre les propriétaires,
les services de l?État, les collectivités territoriales
et le Parc pendant plusieurs années. Puis, nous
l?avons aidée à constituer un groupe projet
avec l?inspecteur des sites et l?architecte des
bâtiments de France. Le groupe projet a suivi
la démarche tout du long, il a conseillé dans la
rédaction du cahier des charges pour consulter
des paysagistes-concepteurs qui ont formalisé
le projet et déposé le permis d?aménager. L?en-
jeu était de mener des travaux pour améliorer
la qualité du camping et son intégration pay-
sagère : par exemple suppression des voies
revêtues, déplacement des RML dans un sec-
teur plus arboré, etc. Après le dépôt du permis
d?aménager, nous sommes restés à ses côtés, et
l?avons aidée pour l?obtention de la certification
écolabel. Ce travail collaboratif a permis un
nouveau positionnement : la Venise verte est
devenue un camping nature ».
Les nouveaux propriétaires poursuivent la
démarche.
? Le site classé permet
de tirer vers le haut en
soutenant et valorisant
les démarches
qualitatives. C?est
gagnant-gagnant pour
le camping et pour le
territoire.?
2
2
15
< RETOUR SOMMAIRE
UNE EXIGENCE
DE QUALITÉ PAYSAGÈRE
« ?Paysage? désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le
caractère résulte de l?action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations »
Article1 du chapitre 1 de la Convention Européenne du Paysage
La forêt alluviale Le camping La clairière pastorale
16
< RETOUR SOMMAIRE
RESPECTER LE SITE
ET VALORISER LE CAMPING
Appréhender le paysage
Le paysage n?est pas une carte postale, c?est un espace à vivre, un espace
en partage. Il s?exprime à plusieurs échelles, depuis les unités, les ensembles,
jusqu?aux motifs et aux éléments.
La notion de paysage a été précisée et définie, en 2000 par la Convention
Européenne du Paysage qui a élargi le champ de vision.
Extrait du préambule :
« Notant que le paysage participe de manière importante à l?intérêt général,
sur les plans culturel, écologique et social, et qu?il constitue une ressource
favorable à l?activité économique [...]
Conscients que le paysage concourt à l?élaboration des cultures locales et
qu?il représente une composante fondamentale du patrimoine culturel et
naturel de l?Europe, contribuant à l?épanouissement des êtres humains (...)
Reconnaissant que le paysage est partout un élément important de la qualité
de vie des populations [...]
Persuadés que le paysage constitue un élément essentiel du bien-être
individuel et social, et que sa protection, sa gestion et son aménagement
impliquent des droits et des responsabilités pour chacun [...] »
LE CAMPING DU PELLY SE SITUE EN LISIÈRE
DE DEUX UNITÉS PAYSAGÈRES CARACTÉRISTIQUES
DU CIRQUE DU FER À CHEVAL
Extrait du document : Schéma d?aménagement
du camping du Pelly, Sixt-Fer-à-Cheval
par Flora Guilloux + Atelier Polis
17
< RETOUR SOMMAIRE
LES VALEURS PAYSAGÈRES ET L?ESPRIT DES LIEUX
Que sont les valeurs paysagères ?
« Chaque partie s?engage :
- à identifier ses propres paysages ;
- à analyser leurs caractéristiques ainsi que les
dynamiques et les pressions qui les modifient ;
- à en suivre les transformations ;
- à qualifier les paysages identifiés en tenant
compte des valeurs particulières qui leur sont
attribuées [...] »
Extrait de la convention chapitre II, article 6, paragraphe C
Le commencement du travail est de s?interroger
sur les valeurs paysagères du lieu.
Le camping s?inscrit dans un paysage plus ou moins
étendu, il représente un morceau de ce paysage et
doit dialoguer avec ce qui se passe alentour.
C?est pourquoi il faut au préalable se demander
de quoi est fait le paysage dans lequel est situé le
camping. Quelles sont ses particularités ?
EN PRATIQUE
Consulter les documents de connaissance
disponibles sur le territoire, notamment à
partir du site Objectif Paysages sur le portail du
Ministère :
? Atlas de paysage (à l?échelle de la région ou du
département) ;
? Plan de paysage (à l?échelle de la communauté
de communes) ;
? Charte paysagère (à l?échelle d?un parc, d?un
pays, etc.) ;
? Études paysagères liées aux documents de
planification.
Les caractéristiques du site classé :
des enjeux paysagers renforcés
Rechercher la motivation de protection,
pour mieux saisir l?esprit des lieux
L?extrait du rapport de protection est plus ou
moins détaillé selon la date de protection mais
en général le lieu est décrit et il est important de
repérer ce qui est mis en avant, ce qui a du sens et
ce qui justifie cette protection.
L?acte de protection peut préciser le ou les critères
qui ont motivé de la protection.
Ces critères sont au nombre de cinq :
légendaire, pittoresque, scientifique, historique et
artistique.
Vérifier si un cahier de gestion existe pour le site
classé. C?est un document sans portée règlemen-
taire mais qui donne des recommandations en
termes d?aménagement.
Comprendre ce qui fait l?essence du site
classé, saisir ce qui le distingue de ce
qui se passe alentour
L?inspecteur des sites et l?architecte des bâtiments
de France veillent à préserver ce qui fonde le
caractère exceptionnel du site classé, ils ont pour
mission de transmettre cette connaissance.
Selon les valeurs d?un site, la motivation qui a
présidé à sa protection, les critères retenus, le
travail d?insertion paysagère va se fonder sur
des éléments propres au lieu, avec des réponses
réfléchies, dessinées, adaptées.
Faire sens avec le site
Donner à voir sans être vu
Le défi à relever, pour les campings en site classé,
est d?offrir la vue sur la beauté du paysage sans
s?imposer à la vue collective et nuire à l?harmonie
des lieux.
Ces campings sont antérieurs à la protection du
site, ils existaient quelquefois depuis des décennies
mais l?évolution des pratiques a modifié l?impact
sur le paysage. Les canadiennes qui disparais-
saient aux derniers jours de l?été ont laissé place
à des hébergements pérennes qui se fixent et se
densifient au fil des ans, nécessitant de nouveaux
équipements. La réversibilité à l?origine des camp-
ings n?est plus de mise.
L?enjeu est de chercher des solutions pour permet-
tre l?insertion du camping dans le site classé.
Il y a deux niveaux d?enjeux à prendre en compte :
les perceptions depuis l?extérieur vers le camping
? dans les perceptions en vues lointaines du site
classé. Est-ce que le camping se démarque ?
? dans les perceptions à l?intérieur même du site
classé. Est-ce que le camping se distingue ? Est-ce
qu?il crée une rupture dans le paysage ?
les perceptions depuis l?intérieur du camping
? Est-ce que le caractère exceptionnel du site
classé se perçoit du camping ?
? Est-ce que les visiteurs se sentent dans un lieu
unique et exceptionnel ?
? Est-ce que le paysage est de même nature, de
même essence ?
18
< RETOUR SOMMAIRE
> UNE EXIGENCE DE QUALITÉ PAYSAGÈRE
Des collines boisées
entrecoupées
de clairières agricoles
Dans les collines, villages
et fermes isolées occupent
des clairières en hauteur
Quelques boisements de pins
qui tranchent sur les feuillus
La forêt omniJ?r,ésente donne
une u mte aux paysages
Les bois sont dominés P-ar
les chênes et le châtaignier
associés au pin maritime
Sites troglodytiques,_ grottes ornées
et aons sous falaise
composent avec les falaises calcaires
des paysages emblématiques du Périgord Noir
Les vallées de Dordogne et de la Vézère
fédèrent les paysages du Périgord Noir
formant de rarges couloirs agricoles
où se concentrent routes et-bourgs
Un paysage vallonné et forestier, gui ne s'ouvre que P.Onctuellement
autour de vallées-couloir et de c1airières de toutes tailles.
d hA b Des bois e petits c enes pu escents
aux troncs noirs dans les causses
Des causses forestiers arides
où l'habitat se fait rare
Truffières et noyers ponctuent
les paysages des causses
,._____ Cabane de pierre sèche
Lande calcaire sur des affleurements
??????----- rocheux en bord de causse
':JI. ,r ,,-
/ ,,. .
.... ? .,
Le calcaire dur des causses
est entaillé de vallons secs
Villages, châteaux, falaises et rivières
composent une succession
de sites remarquables.
?----?'d------ Des coteaux abrupts offrant de
beaux belvédères sur les vallées
? 1 ?. ? 1
( ) / ' '
, ' 1
( ? . ' ? )
, I
Les routes P-rincipales
suivent les fonds de vallée
Une urbanisation qui s'étale
autour des bourgs dans les vallées
?i----- Quelques peupleraies dans
le fond de vallée
De nombreux noyers alignés le long
des routes ou en vergers
EN PRATIQUE
L'enjeu est de chercher des solutions pour permettre l?insertion dans le site classé. Il ne s?agit
pas de cacher ou « d?effacer » le camping du paysage mais de rétablir ou préserver un équilibre
d?ensemble en travaillant selon différents axes détaillés au chapitre suivant.
? Assurer une continuité dans les modelés, limiter au maximum les terrassements.
? Assurer une continuité de la végétation : la végétation du site classé doit entrer dans le
camping, se poursuivre.
? Rechercher des formes d?hébergement ou de bâti qui évoquent le patrimoine bâti vernaculaire
ou à l?inverse retenir une expression architecturale contemporaine minimaliste qui se « fond »
dans l?environnement.
? Rechercher des matériaux qui font « sens » avec le lieu.
? Observer la palette des couleurs présentes dans le site classé et s?en inspirer.
? Valoriser les vues depuis le camping sur le site.
1. Concertation et animation
Repérage collectif de valeurs paysagères
2 Extrait d'Atlas de paysage de la Dordogne
Bloc diagramme du Périgord noir
Auteur François Bonneaud paysagiste-concepteur
1 1
2
19
< RETOUR SOMMAIRE
Considérer le camping
comme vecteur de découverte
et de valorisation du site classé
L?insertion territoriale :
se positionner par rapport
au territoire
Quelles valeurs promouvoir ?
Clarifier l?identité du camping en fonction de sa
situation « carte postale ».
Replacer le camping dans son environnement.
Identifier les points d?intérêt dans un rayon de
quelques kilomètres.
Réfléchir sur le rôle positif et actif du camping
dans la valorisation du site classé.
Quelles stratégies pour articuler valeur
économique et valeurs du site classé ?
Prendre en compte le site classé et les stratégies
territoriales dans la définition du projet.
S?approprier les valeurs du site classé : à faire
par le gérant et l?ensemble des salariés de l?en-
treprise de manière à consolider une stratégie
économique en phase avec le site classé et
promouvoir les spécificités du territoire.
Établir un plan stratégique d?entreprise
précisant la nature de l?offre en fonction du
contexte et des potentialités locales. Ce plan doit
démontrer les seuils d?équilibres financiers selon
des scénarios en fonction de la nature de l?offre
proposée (HLL/RML/emplacements nus, activités et
services).
Prendre en compte la dimension sociale.
L?accessibilité des campings au plus grand nombre
est une préoccupation sociale, mais également
une opportunité économique, pour autant qu?une
offre adaptée soit construite. Un rapport de juillet
2020 sur la « définition d?une offre de tourisme de
qualité peu onéreuse », rédigé à l?initiative de la
FNHPA et du Ministère des solidarités et de la santé,
en précise les grandes lignes. Outre les aspects
directement liés à l?hébergement, aux questions
financières, et à l?importance d?assurer un accom-
pagnement social en amont, ce rapport pointe la
nécessité de proposer des activités et animations
pour assurer la détente et le bien-être des familles
pendant leur séjour avec un contenu ludique,
culturel, sportif ou thématique autour du savoir-
être dans des formats réunissant uniquement les
enfants ou toute la famille.
En plus de l?accueil de familles, ce rapport préconise
l?accueil de séjours collectifs pour enfants, dans le
cadre par exemple des Écoles ouvertes buisson-
nières et des Colonies de vacances apprenantes
mises en place par le gouvernement pendant les
vacances scolaires estivales. Dans ce cadre une offre
d?animations et d?activités spécifiques peut être
proposée dans l?objectif de promouvoir connais-
sance, respect et appétence pour les valeurs liées
au paysage et à l?environnement.
Quel modèle économique viable
et innovant en site classé ?
Une articulation étroite
entre les valeurs du site classé
et le projet économique du camping
Cette articulation relève d?une stratégie qui doit
pleinement intégrer le territoire. Le positionne-
ment « nature, environnement, paysage, écologie »
renforce la stratégie de différenciation. Elle suppose
l?engagement de partenariats avec les collectivités
et organismes compétents sur le territoire (Parc
Naturel Régional, CPIE, LPO,?) et la recherche d?une
labellisation donnant un cadre et une garantie
(Écolabel européen, Charte Européenne pour le
Tourisme Durable dans les Espaces Protégés, etc.).
Le développement d?un projet
propre à chaque camping, selon ses
potentialités et réalités économiques.
Le projet doit rechercher la rentabilité économi-
que en actionnant plusieurs leviers :
la fréquentation, de manière à optimiser le
taux d?occupation des locatifs et emplacements
existants ;
l?amplitude d?ouverture lorsque cela est
possible ;
le développement d?une offre complémentaire
à l?hébergement : buvette, restaurant, animations
nature, location de vélos, baignade, épicerie, etc. ;
une remise à plat des tarifs.
1. 3. et 5. Espace d'accueil, espace snack
Camping des Baleines
Site classé Île de Ré
2. Cabane bois
Site classé de l'étang d'Aureilhan
4. Location de vélos
Camping de la Venise verte
Site classé du Marais mouillé poitevin
LES LEVIERS
20
< RETOUR SOMMAIRE
> UNE EXIGENCE DE QUALITÉ PAYSAGÈRE
1 2
4
3
5
« L?aspect extérieur d?un camping, son inscription dans le paysage et
son aménagement intérieur constituent la « carte de visite » de cette
entreprise, un élément d?attractivité et de différenciation évident et un
ingrédient obligatoire de la montée en gamme. En outre, par la vision
globale qu?elle exige et par les investissements qu?elle peut nécessiter
(en termes par exemple de rénovation des bâtiments, de gestion des
réseaux d?assainissement, de pérennisation de la trame végétale et
d?optimisation de l?arrosage), l?insertion paysagère d?un camping est
susceptible de relancer une réflexion stratégique à travers laquelle
de nouvelles opportunités de développement comme des sources
d?inefficacité ou de gaspillage peuvent être repérées. »
(Ministère de l?environnement, Service de l?économie, de l?évaluation et de l?intégration
du développement durable «?Hôtellerie de plein air ? état des lieux du développement
durable?» ? septembre 2016).
21
< RETOUR SOMMAIRE
Une approche globale, une réflexion d?ensemble
Se rapprocher de professionnels compétents
Travailler sur un aménagement dans un paysage d?exception nécessite des
compétences professionnelles. En site classé, le gestionnaire du camping doit
se rapprocher d?un paysagiste-concepteur, qui sera assisté selon le contexte
et la nature du paysage, d?un architecte et/ou d?un expert arboricole, d?un
écologue.
Formuler une commande
Se faire aider par les partenaires pour :
rencontrer des professionnels ;
définir la mission nécessaire attendu e ;
rédiger un cahier des charge de consultation ;
consulter pour retenir une équipe pluridisciplinaire.
Conduire un diagnostic point par point
pour identifier les qualités et les points d?amélioration
Commander un plan topographique à un géomètre. Le plan topographique
est la base pour établir un bon diagnostic du camping. C?est un document
précis en termes de limite d?emprise, implantation et niveaux de seuil des
bâtiments, tracé et dimensions des voies, cotes de regard des réseaux et
implantation des végétaux. Le plan peut être complété en renseignant les
points de dysfonctionnements, problèmes d?infiltration, d?érosion, diffi-
cultés de manoeuvres, clôtures à renouveler, arbres dépérissants.
Le plan topographique est très utile en phase de diagnostic, il est indispensa-
ble en phase projet pour respecter le terrain naturel, implanter correctement
les hébergements et les équipements, adapter les circulations et le fonction-
nement de l?établissement aux contraintes d?accessibilité.
Définir des objectifs de progression
au regard des valeurs paysagères
Redonner du sens, de la cohérence entre camping et site.
Valoriser le site.
Définir un parti d?aménagement
Avec l?aide d?un paysagiste-concepteur, définir le parti d?aménagement,
pour une stratégie globale et une cohérence d?ensemble :
l?organisation du plan masse ;
les dynamiques visuelles entre le site et le camping et la réciproque entre
le camping et le site ;
les points de contact entre le camping et le site et le camping et l?espace
public.
1. Courbe de la Vézère à Tursac, Dordogne
Site classé, Grand Site de France Vallée de la Vézère
© Crédit photo Pôle d'interprétation de la préhistoire
2. Site classé, Grand Site de France Vallée de la Vézère
© Crédit photo Manon Montoulieu
1
22
< RETOUR SOMMAIRE
> UNE EXIGENCE DE QUALITÉ PAYSAGÈRE
ENTRETIEN
Philippe Lagarde
Président de l?EPCI
Vallée de l?Homme
Philippe Lagarde, Président de l?EPCI Vallée
de l?Homme, dans le Périgord Noir, dépar-
tement de la Dordogne, a initié le classe-
ment de son territoire pour ensuite l?engager
dans une démarche Grand Site de France. La
Vallée de l?Homme a
été labellisée en 2020.
ENTRETIEN
« Nous avons plusieurs
campings dans le site
classé mais le classe-
ment n?a pas été vécu
comme une contrainte.
Depuis longtemps nous
travaillons sur la notion d?insertion paysagère.
Le territoire est relativement boisé, dans les
fonds de vallée, un peu moins sur les coteaux
mais les campings avaient pris l?habitude de
mettre en place des rideaux végétaux pour
s?isoler, en utilisant des essences locales. Le re-
cours à l?architecte des bâtiments de France et
l?inspecteur des sites était dans les pratiques.
La dynamique s?est renforcée depuis le classe-
ment et la labellisation GSF. Les propriétaires
de campings participent à des groupes de
travail sur le développement durable du ter-
ritoire, au-delà de leurs compétences directes
comme les mobilités douces, les labels et
les certifications, les liens entre tourisme et
environnement.
Pour les trois années à venir, nous avons prévu
un axe de travail sur la communication. Il faut
davantage et mieux communiquer sur les
valeurs paysagères du territoire. Ces efforts
doivent être faits en direction des profession-
nels mais également des clientèles. Ce pay-
sage d?exception est une plus-value, il faut s?en
saisir. Dans cette optique, nous envisageons de
solliciter l?école d?Architecture et de Paysage
de Bordeaux pour un partenariat. Il s?agirait
de demander aux étudiants de réfléchir à des
projets « dans l?esprit des lieux ».
Un point important concerne l?accompagne-
ment des projets. Nous avons mis en place un
guichet unique qui se tient une fois par mois,
au pôle d?interprétation. C?est une forme de
pré-instruction qui fonctionne très bien. Le
porteur de projet vient présenter son dossi-
er à une instance de conseil constituée des
partenaires institutionnels, l?architecte des
bâtiments de France, la DDT, le CAUE, DREAL.
Le projet est débattu et les décisions sont
prises collégialement. Il peut être présenté de
nouveau en fonction de son avancement. Ce
travail amont facilite l?acceptation du dossier
au moment de l?instruction. »
? À paysage d?exception,
démarche d?exception.
La mise en place du
guichet unique en est
l?illustration, c?est une
belle réponse.?
2
2
23
< RETOUR SOMMAIRE
LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
DÉFINITION D'UN PARTI D'AMÉNAGEMENT
Hypothèses de travail, libre interpretation H. S.
d?après étude conduite par l?atelier Chardon paysagistes
Camping de Montferrat, Isère
Site inscrit du lac de Paladru
24
< RETOUR SOMMAIRE
LE CAMPING EST UN TOUT
Le camping est une entité cohérente, qui fait partie d?un ensemble plus
vaste, le site classé : tout nouvel aménagement doit être considéré comme
un projet, et doit s?inscrire dans une approche globale. Il ne s?agit pas de
repenser tout le camping à chaque nouvel aménagement, mais à l?inverse,
il faut se doter d?une réflexion d?ensemble sur l?avenir du camping à court,
moyen et long terme.
Cette réflexion d?ensemble qui vient en appui du projet de développement,
se décompose selon différents objectifs d?évolution : restauration de bâti-
ments, renouvellement des hébergements, replantations, modification d?une
entrée, changement de clôtures, déplacements des points de collecte.
Exemple d'un camping en rive du lac de Paladru, site inscrit.
Avant de s'interroger sur l'emprise même du camping, le paysagiste-concep-
teur regarde et analyse ce qui se passe alentour pour faciliter l'intégration
dans le site. Il repère les éléments végétaux structurants, les systèmes de vues,
les points de contact, les mitoyennetés sensibles et les liaisons à préserver ou
établir. Le périmètre d'étude dépasse nécessairement l'emprise du camping.
25
< RETOUR SOMMAIRE
Cédric Chardon
paysagiste dplg 7page
phase
date décembre 2013
Camping international de Montferrat
799 rue de la morgerie 38850 Paladru
présentation
Commission des Sites
Dé-tentes et Clapotis plan dE massE
plan dE massE du projEt
périmètre
d?aménagement
La prise en compte des caractéristiques du site
protégé aux abords du camping permet de définir
un parti d'aménagement qui décline les éléments
identifiés. Dans cet exemple, le paysagiste-con-
cepteur reprend et développe le système bocager
pour organiser les plantations, orienter les vues et
hiérarchiser l'espace. Ce travail de conception est
reporté sur le plan masse qui peut être complété
par des plans thématiques comme le plan de plan-
tations, plan des circulations. La hiérarchisation des
circulations est un sujet important dans la compo-
sition du plan masse.
PLAN DE MASSE
Camping de Montferrat
Site inscrit du lac de Paladru
Document établi pour présentation en commission des sites
Maître d'oeuvre : Atelier Chardon paysagistes
Plan de masse du projet
entrée
entrée
p
p
PLAN DES CIRCULATIONS
entrée
entrée
p
p
Existant Projet
ENTRÉE
ENTRÉE
26
< RETOUR SOMMAIRE
> LE PROJET D?AMÉNAGEMENT> LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
LE PLAN MASSE
Le plan masse est la première pièce du projet, il donne une vision d?ensemble
de l?organisation du camping et de la relation au site classé. Sur le plan masse
sont reportés tous les éléments ou sujets de travail qui sont ensuite détaillés.
La relation au site naturel et au paysage proche ou lointain
Le plan masse fait figurer tous les éléments naturels intéressants : l?orientation
solaire, la topographie, la végétation existante, l?hydrographie. Il indique les
vues à valoriser et repère les points de frottements à améliorer.
La proportion des espaces bâtis et non bâtis, végétalisés,
imperméabilisés
Le plan masse permet d?organiser un système de composition équilibré et
global entre des secteurs construits, des zones naturelles et des principes
de distribution. Il permet de définir une hiérarchie entre les espaces, du plus
collectif au plus intime et d?articuler trame végétale et trame viaire.
L?organisation des circulations et des flux
Le plan masse donne une vision hiérarchisée des circulations piétonnes et
automobiles. Il précise le traitement des voies en fonction des usages : largeur
des chaussées, nature des sols, etc. Il prend en compte les dessertes tech-
niques et contraintes de fonctionnement (secours, service, collecte déchets).
La répartition des équipements, des bâtiments collectifs et des
emplacements
Le plan masse permet de positionner les services et d?en limiter le nombre
pour un fonctionnement optimal. Il structure le tracé des emplacements et
l?implantation des hébergements au sein d?une trame paysagère cohérente.
La gestions des limites
Le plan masse précise le traitement des limites, l?implantation des clôtures
et leur matérialité (murets, haies végétales, lisières naturelles, fossés, etc.). Il
fait figurer les accès et les connexions éventuelles avec des parcours doux
alentour (chemins de randonnées, circuits vélo, etc.).
27
< RETOUR SOMMAIRE
LA TOPOGRAPHIE
La topographie correspond à la configuration du
relief sur le terrain, qui, naturellement, se prolonge
au-delà du camping. La topographie dans le
camping est intimement liée à celle du site classé
d?où l?importance de conserver une continuité
dans les mouvements de terrain entre l?intérieur de
l?établissement et l?extérieur.
Si ce sujet de la topographie s?impose dans certains
paysages comme une évidence, site de montagnes,
site de falaises ou de dunes, il reste un sujet délicat
et essentiel à considérer dans toutes les situations.
Par exemple l?implantation d?une RML de 5 m de
long sur une pente à 4% (compatible avec l?acces-
sibilité PMR) se traduit soit par une cale et une ou
deux marches, soit par un terrassement de la plate-
forme et un micro talus plus ou moins bien traité.
Le second facteur est l'implantation des allées en
rebord de talus ou rebord de terrasses et le bascule-
ment des emplacements ou des hébergements
côté amont de la pente. Cette disposition améliore
l'impact pour les perceptions extérieures tout en
conservant les vues pour les clients du camping (se
reporter aux coupes ci-contre).
La prise en compte de la topographie et des
terrassements nécessaires à l?implantation des
hébergements et à la disposition des tentes est un
facteur déterminant d?insertion paysagère.
2
1
< RETOUR SOMMAIRE
28
> LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
EN PRATIQUE
? Limiter les terrassements au maximum tant pour les voies de circulation que pour les
emplacements ; les bâtiments peuvent facilement s?inscrire dans la pente si nécessaire.
? Sur les pentes fortes ou les sites boisés, envisager le recours à des plateformes sur pilotis
pour les structures en toiles ou bien des HLL sur pilotis (des solutions peut-être plus
onéreuses mais qui vont dans le sens de la recherche de l?hébergement insolite pointée
dans les études de marché).
? Travailler les modelés dans la continuité des formes du terrain naturel (pas de contre-
pente), éviter les terrassements trop raides et réguliers, anticiper le raccordement au
terrain naturel en bordure du camping.
? S?inspirer des savoir-faire locaux pour mettre en oeuvre des soutènements.
Certaines régions sont familières du travail de terrasses ; repérer les proportions et les
matériaux employés.
1. Domaine les Pastourelles, vallée de la Dordogne
Insertion fine dans la pente
© Crédit Photo Emmanuel Prieur
2. Rechercher les matériaux traditionnels pour les soutènements
PRINCIPE D'IMPLANTATION DANS LES TERRAINS EN PENTE
Implanter les allées côté aval pour favoriser l'insertion
du camping pour les perceptions extérieures
Pente douce
Pente forte
Terrasses
< RETOUR SOMMAIRE
29
1. 2. 3. 4. et 5. Rechercher des matériaux naturels,
privilégier des clôtures semi-opaques, travailler en épaisseur
6. Considérer l'entrée du camping comme une entrée dans le site classé
LES CLÔTURES ET L?ENTRÉE
Les limites du camping
La limite constitue le point de contact avec le site classé. C?est un élément
déterminant en termes d?insertion paysagère. Selon son aspect, elle peut
servir d?élément de dialogue avec le paysage et faciliter l?insertion dans le site
classé ou, à l?inverse, elle peut imposer une rupture incongrue, voire désagréa-
ble au regard du paysage. Il faut considérer que limites et clôtures ne sont pas
nécessairement des éléments concordants. La clôture, si elle est nécessaire
peut être implantée en recul de la limite de propriété pour faciliter l?inser-
tion. Dans certains cas, masquer la clôture par une haie accentue l?effet de
rupture vis-à-vis du site classé. Un travail sur l?épaisseur peut apporter des
solutions pour améliorer l?insertion paysagère, tout en maintenant des trans-
parences visuelles vers le site classé, pour les résidents du camping. Il arrive
qu?un ruisseau marque la limite d?emprise, là encore un travail sur l?épaisseur
permet de valoriser l?élément naturel et de qualifier la limite.
EN PRATIQUE
? Repérer les dispositifs de clôture dans le paysage du site classé : est ce qu?il
s?agit d?un paysage d?enclos (Marais Poitevin) d?un paysage de bocage, d?un
paysage ouvert (paysage d?estives) d?un paysage frontal (littoral ou lacustre ).
? S?interroger sur l?impact de la clôture par rapport aux vues privilégiées sur le
site classé.
? S?inspirer des clôtures traditionnelles présentes dans le site classé tant en
terme de matériaux que de proportion.
? Se reporter au paragraphe sur le végétal pour les plantations.
3
4
TRAVAILLER LA LIMITE EN ÉPAISSEUR
Recul de la clôture, plantation discontinue, allée en bordure
30
< RETOUR SOMMAIRE
> LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
L?entrée, un enjeu de sobriété
L?attention portée au traitement des clôtures va se retrouver
dans le traitement de l?entrée. La première qualité d?une entrée
est d?être accueillante et lisible, pour autant il ne s?agit pas de
se « faire remarquer ». L?entrée dans le camping est en quelque
sorte, une entrée « secondaire » dans le site classé ; elle doit
« donner le ton », être qualitative tout en étant discrète, et s?in-
scrire dans l?harmonie générale du site classé.
EN PRATIQUE
? Donner le sentiment d?entrer dans un paysage
d?exception.
? Rechercher la sobriété, l?entrée s?inscrit dans la conti-
nuité du traitement des clôtures (pas besoin de signaux
mobiliers ou végétaux).
? Éviter la profusion d?informations, de matériaux et de
fleurs à massif.
? Maîtriser les cônes de vue, éviter les perspectives sur le
parking, sur les conteneurs, sur les hébergements, etc.
1 2
5 6
31
< RETOUR SOMMAIRE
Camping The View
Monument Valley, Utah, EU
© Crédit Photo C. D.
Offrir une expérience unique :
dormir dans un site classé
Les enjeux d?intégration architecturale d?un
camping dans un site classé doivent être reliés
avec la question des usages et des usagers : il s?agit
d?offrir l?opportunité de vivre et de dormir dans un
paysage d?exception. L?enjeu ici ne concerne pas
le niveau d?équipement ni le confort des héberge-
ments mais l?expérience d?un lieu. On ne peut pas
considérer les campings en site classé comme les
autres, ils doivent être exemplaires et ne pas seule-
ment répondre à une demande standardisée ou
reproduire un confort urbain. Ils doivent proposer
quelque chose d?atypique, d?exceptionnel tout en
restant abordable pour le plus grand nombre.
Plus qu?ailleurs, le vacancier doit se retrouver dans
une situation particulière avec des aménagements
légers et proches de la nature.
L?organisation du camping
Le nombre d?hébergements :
éviter la densité
La densité est un facteur important d?intégration
d?un camping dans un site naturel. Le code de l?ur-
banisme réglemente le nombre de HLL en fonction
du nombre d?emplacements : il doit être inférieur
à 35 lorsque le terrain comprend moins de 175
emplacements, ou inférieur à 20% du nombre total
d?emplacements.
Rien ne régule la proportion de RML ou de lodges
(considérées comme des tentes si elles n?ont pas
de sanitaire ni de cuisine). Néanmoins il faut être
vigilant sur la proportion des emplacements
libres réversibles à chaque saison par rapport aux
emplacements réservés aux hébergements locatifs
(RML ou HLL) qui peuvent contribuer à durcir le site
et affaiblir son caractère naturel.
Bien accueillir
La qualité architecturale doit commencer dès l?en-
trée, dans le traitement du bâtiment d?accueil et
de l?aire d?arrivée. La zone d?accueil doit parler du
site en organisant une perspective vers une vue
qualitative ou un élément particulier du site, en
mettant en scène le caractère naturel des activités
proposées (vélos, canoës, etc.) et en veillant à bien
intégrer la zone de déchets si son positionnement
ne peut se trouver autre part.
Taille des emplacements
Les tailles des emplacements sont précisées dans le
code du tourisme en fonction du confort attendu.
Mais ces critères ne correspondent pas à des valeurs
paysagères. Dans un camping en site classé, chaque
emplacement doit pouvoir de préférence bénéfi-
cier d?une immersion dans la nature et donc d?une
surface généreuse.
Le positionnement des services : éviter les
infrastructures
Les services (sanitaires, laverie, espaces de vaisselle,
etc.) constituent nécessairement des « points durs »
dans le camping. Il y a un enjeu à limiter les infra-
structures qu?ils génèrent telles que les réseaux
enterrés et les chemins carrossables.
EN PRATIQUE
? Regrouper les services dans un bâtiment ou des
bâtiments centraux.
? Compléter les services des bâtiments prin-
cipaux par de petits bâtiments écologiques
disséminés sur le terrain et peu visibles
(exemple : toilettes sèches).
L?implantation des hébergements
Les hébergements présents dans les campings en
sites classés doivent bénéficier d?une attention
particulière dans la façon dont ils s?implantent sur
le terrain. Pour garantir leur intégration, ils doivent
s?adapter au site, composer et s?inspirer du
« déjà-là ».
EN PRATIQUE
? Limiter les quartiers « homogènes » avec
des hébergements identiques : préférer des
hébergements disséminés.
? Éviter l?implantation des hébergements
parallèlement aux chemins (sauf en cas de
topographie contraignante).
? Créer des entre-deux variés entre les héberge-
ments : éviter une implantation parallèle
entre-eux pour créer des espaces plantés
libres, limiter les vis-à-vis frontaux.
? Rechercher une dialectique entre la trame des
hébergements et les trames végétales (haies
de séparation et arbres).
? Rechercher l?adossement des hébergements à
des éléments naturels : à un relief, à un arbre, à
un rocher, etc.
? S?inspirer des implantations traditionnelles :
organisation en hameau, construction le long
des lignes de niveau, etc.
L?INTÉGRATION ARCHITECTURALE
32
< RETOUR SOMMAIRE
> LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
1. Plan de principe d?un camping avec services regroupés
à l?entrée d?après le camping de la Venise verte
2. Plan de principe d?hébergements implantés librement
par rapport aux chemins et entre-eux
SERVICE
SANITAIRES
Terrains
de jeux
piscine
ACCUEIL
ET LOGEMENT
GÉRANT
1 2
33
< RETOUR SOMMAIRE
ÉQUIPEMENTS « NATURE »
6. Piscine naturelle (photomontage)
Camping de Montferrat, lac de Paladru
© Crédit photo : Atelier Chardon paysage
7. Sanitaires éclairés naturellement
Camping de la Palmyre, Royan
8. Éviers semi-extérieurs
Camping des Baleines
Site classé de l?Île de Ré
AMÉNAGEMENTS CONVIVIAUX
9. Aire de barbecue, camping des Baleines
Site classé de l?Île de Ré
10. Terrain de pétanque, camping des Baleines
Site classé de l?Île de Ré
11. Hamacs
© Crédit photo : AS | Moslo
MATÉRIAUX BIOSOURCÉS
1. Paille, ouate de cellulose, bois, laine de mouton, liège, chanvre, etc.
© Crédit photo : Adobe Stock
INTÉGRATION PAR LA COULEUR
2. Sanitaires, camping North Rim, parc national du Grand Canyon, Arizona, EU
3. Sanitaires, camping Wahweap, aire de récréation de Glen Canyon National, Arizona, EU
4. Services, camping Fruita, parc national de Capitol Reef, Utah, EU
5. Hébergement, camping Le Folastère, parc naturel régional des Monts d?Ardèche
1
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6
L?architecture des équipements
et bâtiments collectifs
Le camping nécessite la présence d?équipements tels qu?un bâtiment d?ac-
cueil, des services (sanitaires, espace vaisselle, laverie), parfois une piscine, un
restaurant, des terrains de jeux.
EN PRATIQUE
? Limiter le nombre des équipements : un camping en site classé n?a pas voca-
tion à devenir un club de vacances urbanisé offrant une multitude d?activités.
? Éviter la sophistication et privilégier les équipements proches de la « nature » :
terrains de jeux avec des sols perméables (sable, gravier), piscine naturelle
(avec zone de plantations filtrantes), etc.
? Proposer des aménagements temporaires mobiles qui créent des espaces de
convivialité et réduisent le recours aux mobiliers privés banalisants : tables en
bois, barbecues mutualisés, toiles tendues entre des arbres.
? Concevoir des bâtiments simples, éclairés et ventilés naturellement tels que
des éviers et des lavabos extérieurs afin de permettre aux vacanciers d?ex-
périmenter un mode de vie proche de la nature. Ces préconisations seront
déclinées en fonction du climat et des périodes d?ouverture.
? Choisir des matériaux naturels qui participent à l?esprit des lieux : préférer
des matériaux locaux, biosourcés (bardage et menuiseries en bois) ou
géosourcés (pierre), qui sont économes en énergie.
? Se servir de la couleur comme outil d?intégration : prêter attention à la
couleur du sol (terre, sable, etc.) et de la végétation.
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< RETOUR SOMMAIRE
> LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
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< RETOUR SOMMAIRE
1. Bergerie, cirque de Gavarnie, Hautes-Pyrénées
2. Cazelle, Figeac, Lot
3. Cabanes de plage, Gouville-sur-mer, Manche
© Crédit photo AS | Franck Legros
4. Bergerie, parc naturel régional du Queyras
5. Tiny House, Georgetown, Texas, Sean O?Neill architecte
© Crédit photo Sean O?Neill
6. Cabane RML, camping des Baleines
Site classé de l?Île de Ré
7. Majamaja, maison off-grid, Helsinki
© Crédit photo Littow architectes
8. Super-cayrou, refuge oeuvre d'art, Pech Laglaire à Gréalou
PNR des Causses du Quercy, chemin de Saint-Jacques, Bien UNESCO
Création Encore Heureux architectes avec Pieter Dijkstra
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< RETOUR SOMMAIRE
> LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
1. Bergerie, cirque de Gavarnie, Hautes-Pyrénées
2. Cazelle, Figeac, Lot
3. Cabanes de plage, Gouville-sur-mer, Manche
© Crédit photo AS | Franck Legros
4. Bergerie, parc naturel régional du Queyras
5. Tiny House, Georgetown, Texas, Sean O?Neill architecte
© Crédit photo Sean O?Neill
6. Cabane RML, camping des Baleines
Site classé de l?Île de Ré
7. Majamaja, maison off-grid, Helsinki
© Crédit photo Littow architectes
8. Super-cayrou, refuge oeuvre d'art, Pech Laglaire à Gréalou
PNR des Causses du Quercy, chemin de Saint-Jacques, Bien UNESCO
Création Encore Heureux architectes avec Pieter Dijkstra
L?architecture des hébergements
Principes généraux
Aujourd?hui, beaucoup de campings proposent une large gamme d?héberge-
ments. Offrir plusieurs niveaux de confort est devenu nécessaire pour la
rentabilité économique permettant de s?adresser à une clientèle variée.
Cependant, dans un site classé, la qualité architecturale des hébergements
est primordiale.
EN PRATIQUE
? Éviter « l?effet catalogue » : des hébergements hétéroclites en termes de style
nuisent à l?identité du camping et accentuent l?artificialisation du site.
? Éviter la banalisation : la standardisation des hébergements sans lien avec le
caractère du site, sa situation géographique, n?est jamais souhaitable.
? Privilégier le sur-mesure en regardant les architectures vernaculaires locales :
cabane de pêcheurs au bord d?un étang, cabane de plage face à la mer, abri
de chasseurs dans une forêt, bergerie dans un site en montagne, annexes
agricoles ou rurales à la campagne. S?inspirer des typologies et de la mise en
oeuvre des matériaux pour trouver une écriture contemporaine adaptée aux
usages du camping.
? Adapter des hébergements « de série » : en choisissant un bardage en bois
naturel, en ajoutant des pergolas ou des terrasses dans l?esprit du site.
? Soigner l?architecture : les observations concernant l?architecture des bâti-
ments sont également valables pour les hébergements (couleurs, matériaux,
etc.).
Spécificités des Résidences Mobiles de Loisirs (RML)
Il existe des solutions simples pour garantir une insertion de qualité des RML.
EN PRATIQUE
? Les RML doivent conserver leurs moyens de mobilité mais ces attributs
peuvent être cachés par des habillages démontables identiques au bardage,
par des plantations basses périphériques sur trois côtés, etc.
? Les RML doivent pouvoir « être déplacées à tout moment » mais le chemin
n?a pas d?obligation d?être revêtu, il peut être étroit et traité de manière
naturelle.
? Préférer les RML qui entretiennent une ambiguité avec leur nature de
mobil-home. Exemples : RML s?apparentant à des cabanes en bois.
Spécificités des Habitations Légères de Loisirs (HLL)
Elles s?intègrent parfois plus facilement dans le site que les RML car elles ne
sont pas contraintes par des règles de mobilité. De même, elles peuvent
s'adapter à des contextes particuliers, comme des implantations en rive, avec
un système constructif sur pilotis. Cependant, il est important de toujours
penser en terme de réversibilité des aménagements et des constructions.
EN PRATIQUE
? Privilégier des hébergements facilement démontables : panneaux de bois
assemblés, toiles de tente, etc.
37
< RETOUR SOMMAIRE
1 2
LES RESSOURCES DU VÉGÉTAL
Les campings accordent de l?attention à la végéta-
tion et au fleurissement mais ces efforts ne sont
pas toujours adaptés à l?esprit des lieux. Pourtant,
le facteur d?une bonne intégration paysagère tient
en partie à la végétation qui existe ou sera mise en
place.
L?objectif majeur est que la végétation du camping,
principalement pour les vues extérieures, ne se
distingue pas du couvert végétal spontané ou
planté qui caractérise le site classé.
C?est pourquoi il faut commencer par s?interroger
sur la nature, l?aspect et le rôle de la végétation dans
le site classé pour comprendre comment renouve-
ler ou densifier les plantations, côté camping.
Regarder alentour et repérer les
éléments végétaux du site classé
Sous quelles formes le végétal est-il présent
dans le site classé ? En alignements, en bouquets,
en bosquets, en bandes boisées, en massifs fores-
tiers, en système bocager, en vergers, ou des
structures végétales conjuguées ?
Comment sont conduits les végétaux ?
En port libre, en taille architecturée, en cépée, etc.
Quelle est la palette végétale ?
Le végétal est porteur de sens, il peut banaliser un
lieu si c?est un végétal horticole très usité ou au
contraire il peut renforcer le caractère du lieu, par
son authenticité, son originalité.
S?inspirer des végétaux présents dans le site, c?est
être assuré de planter des végétaux adaptés aux
conditions de sol et de climat ; c?est également
travailler sur la continuité paysagère entre le site et
le camping et restaurer l?esprit des lieux.
Pour autant il est possible de ne pas s?en tenir qu?à
la flore spontanée. Dans le coeur du camping, le
recours à une palette différente, voire plus horti-
cole, pourra répondre à des objectifs en terme de
hauteur, d?opacité, de texture. Mais ces végétaux
devront être employés avec mesure et il faudra s?as-
surer qu?ils ne font pas partie de la liste des espèces
invasives.
CHOISIR LE BON VÉGÉTAL POUR LE BON EMPLACEMENT
Le végétal est un formidable moyen d?insertion.
Concernant les arbres, il faut choisir le port le mieux adapté (arbre fléché, arbre en port libre,
arbre en cépée) et déterminer la façon de les assembler en fonction des effets recherchés et
des caractéristiques propres au site.
38
< RETOUR SOMMAIRE
> LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
1. L'implantation des RML sous les chênes facilite leur insertion dans le site
Aurilandes, site classé de l'étang d'Aureilhan
2. Le fossé et sa végétation spontanée confèrent un caractère naturel à la lisière
Aurilandes, site classé de l'étang d'Aureilhan
EN PRATIQUE
? Prendre en compte le rôle déterminant du
végétal en terme d?insertion paysagère et de
composition spatiale.
? Préserver au mieux la végétation spontanée.
? S?inspirer de la végétation du site classé.
? Privilégier une palette végétale qui
caractérise le site classé.
? Pour l?introduction de végétaux horticoles,
éviter le recours à des plantes connotées
(le palmier = la mer, l?olivier = le midi, le
murier platane = l?ombre, etc.), à des
plantes « à la mode » (mode de la taille en
nuage, les graminées, etc.) ou à des plantes
très « pratiques » employées dans tout le
pays (talus en millepertuis ou cotoneaster
rampant, haie monospécifique d?éleagnus,
laurière ou photinia, etc.) qui malgré eux,
banalisent le lieu.
? Prendre en compte le développement des
végétaux et les contraintes d?entretien au
stade du projet.
39
< RETOUR SOMMAIRE
21
5
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40
< RETOUR SOMMAIRE
> LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
1. Préserver le pied des vieux arbres en limitant le compactage
Camping des Baleines, site classé de l'Île de Ré
2. Privilégier les essences locales : haie de saules en bordure d'emplacement
La Venise verte, site classé du Marais mouillé poitevin
3. Utiliser la végétation comme filtre pour fragmenter les perceptions
Camping de la Plage, site classé des Vaches noires
4. Croiser trames arborées et trames arbustives
Camping de la Venise verte, site classé du Marais mouillé poitevin
5. Les haies basses taillées «?enracinent?» le RML au sol
Camping de la Venise verte, site classé du Marais mouillé poitevin
6. Le massif arbustif contribue à l'insertion du RML tout en préservant l'intimité de la terrasse
Camping des Baleines, site classé de l'Île de Ré
7. L'épaisseur végétale en rive génère une distance de sécurité et confère un caractère naturel qualitatif
Camping des Grottes, site classé de la grotte de Rizerolles
7
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Multiplier les rôles joués par le végétal
? filtrer sans cacher pour garder des vues
? absorber une clôture
? adosser un bâtiment, un hébergement
(l?adossement est un bon facteur d?intégration)
? accompagner un cheminement
? souligner une vue
? cacher les parkings
? fragmenter l?espace et les perceptions
? assurer l?intimité des emplacements
? apporter de l?ombre
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< RETOUR SOMMAIRE
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Extraits du document : Schéma d?aménagement du
camping du Pelly, Sixt-Fer-à-Cheval, Haute-Savoie
Maître d'oeuvre Flora Guilloux + Atelier Polis
Gestion et entretien des végétaux
L?entretien des végétaux est un poste économiquement important, c?est
pourquoi il faut analyser les différentes tâches, pour rationnaliser le travail.
Inscrire cette contrainte de gestion et d?entretien dans un objectif plus
global de qualité environnementale.
Mettre en place une gestion différenciée qui permet de varier le niveau
d?entretien selon les secteurs et les structures végétales.
Recycler les déchets de taille ou de tonte sur site comme moyen de
paillage.
Consacrer en période hivernale un temps de formation des agents à ces
principes de gestion différenciée et de taille raisonnée.
Si possible, se doter d?un cahier de gestion établi par un professionnel qui
définira les tâches par saison, par année, pour toutes les strates végétales
(des grands arbres jusqu?à l?entretien des fossés) présentes dans le camping.
À minima se doter d?une fiche récapitulative des objectifs définis en stade
projet (par exemple, pourquoi cette haie, quelle hauteur, quel rôle ?).
Prévoir une communication auprès des clients pour éviter les malenten-
dus et valoriser la démarche vertueuse.
TAILLER OU NE PAS TAILLER
Les tailles sont recommandées quand elles correspondent aux
pratiques traditionnelles en usage dans le site classé. Si ce n?est
pas le cas, il n?y a pas lieu de tailler systématiquement les arbres
et les arbustes.
En particulier, il faut abandonner les tailles sévères qui
traumatisent les arbres et renoncer aux tailles «?en sucette?» qui
dénaturent les arbustes
42
< RETOUR SOMMAIRE
> LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
Sixt-Fer-à-Cheval
Schéma d?aménagement du camping du Pelly
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ENTRETIEN
Flora Guilloux
paysagiste-concepteur
Martin Drozière
ingénieur paysagiste, Agence Polis
Flora Guilloux et Martin Drozière, sont in-
tervenus sur le projet d?aménagement du
camping du Pelly, sur la commune de Sixt-
Fer-à-Cheval dans le département de Haute-Sa-
voie. Le camping du
Pelly est à l?entrée du
Cirque du Fer à Cheval
et Fond de la Combe,
site classé de 3001,41 ha,
protégé par arrêté du
29 décembre 1925. Une
Opération Grand Site
est en cours en vue de la
labellisation Grand Site
de France.
À l?occasion du renou-
vellement de la Déléga-
tion de Service Public du camping par la com-
mune, les paysagistes ont été sollicités.
ENTRETIEN
« Le cahier des charges demandait un travail à
deux échelles : régulariser les travaux faits sans
autorisation et proposer un schéma d?aménage-
ment global pour les 15 prochaines années. Il ne
faut pas hésiter à entrer dans le projet avec ces
deux approches a priori contradictoires : d?un
côté résoudre des problèmes ponctuels, voire
urgents et de l?autre s?inscrire dans une réflexion
d?ensemble pour aboutir à un projet de qualité.
L?important c?est de définir un concept en s?in-
spirant de ce qu?il y a autour : ici nous sommes
dans une clairière pastorale traversée par la
Doua, en lisière de la forêt alluviale du Nant des
Pères. Il y a une perméabilité visuelle entre les
unités paysagères, il faut maintenir cette poros-
ité. La gestion de l?eau aussi est essentielle. Le
cirque entraine des pluies torrentielles avec un
risque de ravinement. Il faut faire avec le site et
s?adapter. Si le site impose ses contraintes, en
retour, il offre une expérience exceptionnelle de
paysage. C?est sur ce caractère unique qu?il faut
communiquer. Vivre au coeur d?un patrimoine
paysager national, c?est une chance inouïe. La
sensibilité contemplative est une ressource.
Au niveau méthode, dès le début de la mission,
nous avons mis en place des ateliers : c?est in-
dispensable de réunir les partenaires. Et pour
le premier atelier, nous avons présenté une
vidéo prise par drône pour expliquer comment
le camping se place dans le site. C?était la sur-
prise : prendre un peu de hauteur avait permis
à chacun de prendre pleinement conscience de
la très grande qualité du site. »
? Les campings en site
classé devraient être
hors catégorie. Dans
notre cas, il y avait
contradiction entre le
travail d?intégration
soigné des terrasses dans
la clairière pastorale et le
maintien des 3 étoiles.?
Camping du Pelly
43
< RETOUR SOMMAIRE
L?EMPREINTE ENVIRONNEMENTALE
Dans un paysage d?exception la démarche envi-
ronnementale doit viser l?exemplarité. Plusieurs
campings, en site classé ou hors site classé ont
déjà choisi de consacrer des efforts à cet objectif.
Différentes formes d?engagement sont possibles.
Certifications, labels et chartes
Il existe plusieurs certifications et labels environne-
mentaux tels que l?Ecolabel EU ou la Clef Verte. Leurs
obtentions permettent aux campings de s?inscrire
dans une démarche qualitative exigeante et constit-
uent une garantie à laquelle sont attentives certaines
clientèles, notamment d?Europe du Nord.
Il est également possible d?adhérer à une charte
vertueuse en matière d?environnement en deve-
nant membre d?un réseau de campings en faveur
d?un tourisme durable, tel que Via Natura. Il serait
pertinent qu?un réseau de campings d?exception
en sites classés se développe.
Ces différentes démarches fonctionnent sur une
évaluation multicritères qui se préoccupe de :
la réduction des consommations d?énergie
(électricité) ;
la réduction de la consommation d?eau ;
la gestion des déchets ;
le bien-être du personnel et des clients (sensibi-
lisation, utilisation de matériaux et produits sains,
etc.).
Les axes de progrès recherchés par ces démarches
environnementales ne traitent pas directement
de l?insertion paysagère, pour autant ils favorisent
une plus grande naturalité du site, ils incitent à une
responsabilité collective et améliorent les possibil-
ités de réversibilité.
Autres leviers d?amélioration
En complément des labels, il existe d?autres leviers
d?amélioration plus précisement liés au projet
d?aménagement que les campings en site classé
doivent impérativement questionner.
Favoriser la biodiversité
Choisir des plantes indigènes et varier leurs
essences : fleurs mellifères, arbres fruitiers, plantes
aromatiques, etc.
Diversifier les habitats.
Conserver une végétation non contrainte :
laisser des espaces sauvages, accepter les
adventices.
Limiter la présence des véhicules
Envisager des hébergements et des emplace-
ments libres sans stationnement de proximité
pour offrir un camping « sans voiture » avec des
espaces beaucoup plus naturels et sécurisés.
Regrouper les véhicules dans des « poches » de
stationnement végétalisées.
Favoriser les déplacements à pied et à vélos vers
l?extérieur du camping en créant des connexions
naturelles avec les cheminements doux existants
autour du site.
Minimiser l?imperméabilisation des sols
Créer des allées avec une portance suffisante
mais constituées de matériaux perméables tels
que du gravier, un mélange terre/pierre, du stabi-
lisé, selon la région et la disponibilité des matériaux
locaux.
Opter pour des terrains de jeux avec des revête-
ments naturels et poreux : stabilisé, gazon, sable,
copeaux de bois.
Éviter tous les vocabulaires urbains et les matér-
iaux routiers comme les bordures et caniveaux en
béton, l?enrobé, les panneaux de signalisation.
Désimperméabiliser les sols existants : dégoud-
ronner les chemins, réduire la largeur des voiries.
Équilibrer les emprises habitées et les
zones naturelles
Conserver des emprises de sol naturel.
Favoriser des secteurs sans allées de desserte
« noyés » dans la végétation pour les zones les plus
sensibles à l?égard du site classé. Proposer des HLL
ou emplacements libres réservés aux tentes, sans
stationnement de proximité, ou encore des quar-
tiers pour cyclistes, en offrant comme alternative
des « coffres » fixes pour le stockage.
Réduire les réseaux d?assainissement et
d?électricité
Ce sont des équipements cachés mais présents qui
bouleversent les sols et contraignent les plantations.
Regrouper et rationnaliser les hébergements
raccordés pour limiter le passage des réseaux dans
l?emprise du camping.
Mettre en place des systèmes de récupération
des eaux de pluie pour limiter l?arrosage.
Soigner l?aspect des points d?alimentation en
eau et des bornes d?alimentation électrique.
Limiter l?éclairage
Doser l?éclairage en fonction des heures.
Privilégier les luminaires solaires led.
Favoriser l?éclairage et la ventilation naturels
pour les bâtiments (voir chapitre précédent).
Intégrer la gestion des déchets
Mettre en place un tri des déchets efficace :
positionner les conteneurs près des espaces de
vaisselle, mettre en place une signalétique simple
et claire qui fonctionne dans toutes les langues,
avec des dessins (un code couleur ne peut suffire).
Assurer la collecte de tous les déchets qui
peuvent être valorisés pour une efficacité opti-
male (biodéchets, recyclage, verre).
44
< RETOUR SOMMAIRE
> LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
Un camping éco-responsable
Nous sommes engagés dans une démarche respectueuse
d?un environnement exceptionnel.
Pour cela, nous agissons sur plusieurs axes :
? Le tri des déchets dont un composteur à votre disposition
? Une économie d?énergie grâce aux panneaux solaires qui
chauffent l?eau des sanitaires
? Les allées sont éclairées avec des luminaires solaires, et
l?éclairage des sanitaires est à détecteur de présence
? Nous nous déplaçons avec des mini-scoots électriques
dans le camping
? Nous vérifions régulièrement la température de tous nos chauffe-eau
électriques pour éviter une surconsommation
? La piscine est chauffée avec une pompe à chaleur
? L?utilisation de produits éco-labellisés
? Des récupérateurs d?eau sont installés pour arroser plantes et potager
? Des robinets à détecteur et réducteur de pression sont installés à chaque
lavabo
L?eau est de plus en plus rare, économisons-la?!
1. Sanitaires équipés de panneaux solaires
Camping de la Venise verte
Site classé du Marais mouillé poitevin
© Crédit photo Camping de la Venise verte
2. Allée herbeuse, camping des Grottes
Site classé de la grotte de Rizerolles
3. Camping sans voiture
© Crédit photo AS | freedom_naruk
4. Aire sableuse, camping des Baleines
Site classé de l'Île de Ré
CONCEVOIR LES ALLÉES
EN FONCTION DE LEURS USAGES
Adapter la largeur, choisir un matériau perméable
local facile à mettre en oeuvre, supprimer les
équipements préfabriqués à caractère urbain.
5. Sol perméable, allée non bordurée
Camping Aurilandes
Site classé de l'étang d'Aureilhan
6. Sol perméable, allée non bordurée
Camping des Grottes
Site classé de la grotte de Rizerolles
7. Sol perméable, allée non bordurée
Camping des Baleines
Site classé de l'Île de Ré
1
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45
< RETOUR SOMMAIRE
L'ARTICULATION
DES DÉMARCHES
1 2 3 4
LA DÉMARCHE DE PROJET
État des lieux
Modèle éco
Groupe projet
QUALITÉ PAYSAGÈRE
Enjeux SC
Insertion territoriale
Approche globale
PROJET D?AMÉNAGEMENT
Consultation paysagiste
Diagnostic
Propositions - Plan d?ensemble
ARTICULATION
Projet éco / Projet paysage
-> programme d?actions
Permis d?aménager
DÉLAIS D?INSTRUCTION
DÉLAIS D?INSTRUCTION
DÉBUT DES TRAVAUX
1ère tranche
TRAVAUX
2e tranche
ANNÉE 1
PA
PC
ANNÉE 2 ANNÉE 3
8 mois
2 mois
ÉTAPES
DU PROJET
Travaux
tranche 2
Travaux
tranche 1 DP
Travaux
tranche 3...DP
INVESTISSEMENT
ANNÉES
Étude Travaux 1 Travaux 2 Travaux 3
Dépôt PA/PC
Dépôt DP
< RETOUR SOMMAIRE
46
LES ÉTAPES
DÉFINIR SON PROGRAMME
Après avoir initié la démarche « projet », le programme vise à recenser les
besoins du camping et définir l?ensemble des actions (extension du bâti-
ment d?accueil, ajout de 5 RML, reprise de la clôture, etc) sur la base du
projet économique. Ce programme d?actions vise à hiérarchiser les travaux à
entreprendre à court, moyen et long terme en fonction des capacités d?in-
vestissement de l?établissement. Cette mise en concordance permet d?avoir
une vision d?ensemble, de mettre en perspective le camping dans un avenir
de 3, 6, ou 9 ans, dans une démarche globale.
ENGAGER LE PROJET D?AMÉNAGEMENT
Le projet d?aménagement est la traduction spatiale du programme d?ac-
tions. Il faut disposer de cette approche globale pour garantir la cohérence
d?ensemble et le respect des valeurs paysagères du site classé. Le projet
d?aménagement doit être conçu et dessiné par un paysagiste-concepteur,
qui s?entourera des compétences complémentaires nécessaires pour mener
à bien la mission.
Pendant la phase de conception, le groupe projet continue à se réunir dans
un climat de confiance. C?est une étape d?échange et de dialogue qui doit
favoriser l?émergence d?un projet partagé. Selon les contextes et les situa-
tions (PNR, PN, OGS, GSF ou site classé hors structure ) ces temps de dialogue
peuvent prendre des formes différentes, groupe projet, ateliers, ou guichet
unique.
Le projet d?aménagement préfigure le permis d?aménager. Le permis
d?aménager est une autorisation d?urbanisme qui doit être signé par un
paysagiste-concepteur ou par un architecte inscrit à l?Ordre des archi-
tectes. Il comprend un formulaire CERFA complété par un ensemble de
pièces règlementaires. Les pièces graphiques établies dans le cadre du
projet d?aménagement sont versées pour le dossier du permis d?aménager.
La demande de permis d?aménager est adressée à la mairie par pli recom-
mandé avec avis de réception. Le délai d?instruction est de 8 mois.
Le permis d?aménager ne vaut pas permis de construire. Si les aménagements
envisagés portent sur un bâtiment, il est nécessaire de déposer un permis de
construire qui doit être signé par un architecte. Comme le permis d?aménager,
le permis de construire comprend un formulaire CERFA complété par un
ensemble de pièces règlementaires.
Il est possible de déposer de manière concomitante un PA et un PC si la
première tranche de travaux porte sur un bâtiment. Le délai reste de 8 mois
ce qui peut faciliter l?engagement de la première tranche de travaux.
ÉLABORER SON RÉTROPLANNING
Si la démarche est longue et les délais d?instruction incompressibles, l?in-
scription des différentes étapes dans un planning permet de fixer le cap
sans rien oublier. Il est important de laisser à l?équipe de maitrise d?oeuvre le
temps nécessaire pour appréhender le site et concevoir un projet de qualité.
Compresser le temps d?élaboration gagnerait peu de temps et risquerait de
perdre en pertinence.
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SCHÉMA RÉCAPITULATIF
DES DIFFÉRENTES LÉGISLATIONS
pouvant concerner l'aménagement
et le développement d'un camping
CODE DE
L?ENVIRONNEMENT
Site classé,
Loi littoral,
Loi Montagne,
Natura 2000,
Réserve naturelle
CODE DE
L?URBANISME
PLUi, PLU, PPR
CODE DU
PATRIMOINE
Monuments
protégés, abords,
bien Unesco,
SPR
CODE DE LA
CONSTRUCTION
Accessibilité, ERP,
sécurité
CODE DU
TOURISME
LES PROCÉDURES
L?inspecteur des sites et l?architecte des bâtiments de France sont les gestion-
naires de sites classés. Ils sont présents tout au long de la démarche. Mais
ils ne sont pas les seuls à instruire les dossiers de permis d?aménager ou de
permis de construire. Comme vu précédemment, les projets peuvent être
soumis à d?autres règlementations.
SCHÉMA RÉCAPITULATIF DES DIFFÉRENTES LÉGISLATIONS
pouvant concerner l'aménagement et le développement d'un camping
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> ARTICULATION DES DÉMARCHES
LES DÉLAIS D'INSTRUCTION
SVA : Silence Vaut Autorisation ? SVR : Silence Vaut Refus
Se reporter au lexique page suivante pour les acronymes
D?après données MTE - Bureau des sites et espaces protégés - Janvier 2018
TABLEAU DE SYNTHÈSE DES DÉLAIS D?INSTRUCTION
DE L'AUTORITÉ COMPÉTENTE SELON LA NATURE DU DOSSIER
TRAVAUX EN SITE CLASSÉ
Code de l?environnement
Type d?autorisation
articles L341-7 et 10
du code de l?environnement
NB : toute demande d?autorisation
de travaux en site classé est soumise
au principe du silence vaut refus (SVR)
(décret n°2014-1271 du 23 octobre 2014)
Hors champ
du code de l?urbanisme
Site classé : autorisation spéciale
Référence code de l?environnement
L. 341-10 et R. 341-13
Autorisation ministérielle 6 mois
SVR après avis CDNPS (4 mois)
(R. 341-13 CE)
Travaux dispensés
de toute autorisation
au titre du code de l?urbanisme
(notamment installations provisoires sous
conditions de durée)
Autorisation préfet
SVR après avis ABF
(R. 341-10 et 11 CE)
Déclaration Préalable
Référence code de l'urbanisme
Délai de droit commun = 1 mois
(R. 423-23)
2 mois SVA
(R. 423-24 C)
mais nécessité d?une autorisation préfectorale
titre du code de l?environnement
au SVR après avis ABF
(R. 341-10 et 11 CE)
Permis de démolir
Référence code de l'urbanisme
Délai de droit commun = 2 mois
(R. 423-23)
8 mois SVR
(R. 423-31 CU)
Accord Ministre MTE (6 mois SVR)
après avis CDNPS (4 mois)
(R. 341-13 CE)
8 mois SVR
(R. 423-31 CU)
Accord Ministre MTE (6 mois SVR)
après avis CDNPS (4 mois)
Permis de construire
ou permis d'aménager
référence code de l'urbanisme
Délai de droit commun = 3 mois
(R. 423-23)
Évocation
par le ministre en charge de l?environnement
(R.341-12 du code de l'environnement)
Déclaration Préalable (DP) : 8 mois SVR
R. 423-37 CU
Accord Ministre MTE (6 mois SVR)
après avis ABF (avis CDNPS non requis)
ou
Travaux dispensés de toute autorisation
au titre du code de l?urbanisme :
autorisation ministre (6 mois SVR)
après avis ABF (avis CDNPS non requis)
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RESPONSABLE PUBLICATION
DGALN / DHUP / Bureau des sites
PARTENAIRE
FNHPA
COMITÉ DE RÉDACTION
Hélène Sirieys - Paysagiste concepteur
Chloé Duflos - Muz Architecture et urbanisme
Jean-Paul Villié - Sitelle - Oxalis Scop SA
GRAPHISME
Juliette Amate - Obologo
L'équipe remercie les propriétaires et gestionnaires des cinq campings étudiés et les membres du comité de suivi.
Tous les crédits photos non attribués dans le document appartiennent à Hélène Sirieys et Chloé Duflos.
Photo de couverture : Camping de la Venise verte - Site classé du Marais mouillé poitevin
Parc naturel régional du Queyras, Hautes-Alpes
LE LEXIQUE
ABF : Architecte des bâtiments de France (UDAP)
AVAP : Aire de mise en valeur de l?architecture et du patrimoine
CDNPS : Commission de la nature du paysage et des sites
CDT : Comité départemental du tourisme
CE : Code de l'environnement
CPIE : Centre permanent d?initiatives pour l?environnement
DDT : Direction départementale des territoires
DP : Déclaration préalable
DREAL : Direction régionale de l?environnement, de l?aménagement et du logement
ENS : Espace naturel sensible
ERP : Établissement recevant du public
IS : Inspecteur des sites
HLL : Habitation légère de loisirs
LPO : Ligue de protection des oiseaux (refuge LPO)
MH/ISMH : Monuments historiques (classés ou inscrits au titre du code du patrimoine)
MTE : Ministère de la transition écologique
OAP : Orientation d?aménagement et de programmation
OT : Office de tourisme
PA : Permis d?aménager
PC : Permis de construire
PLU (i) : Plan local d?urbanisme ou Plan local d?urbanisme intercommunal
PPR : Plan de prévention des risques
RML : Résidence mobile de loisirs
SCOT : Schéma de cohérence territoriale
SPR : Site patrimonial remarquable
UDAP : Unité départementale d?architecture et du patrimoine
ZNIEFF : Zone naturelle d'inventaire faunistique et floristique
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> ARTICULATION DES DÉMARCHES
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